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Full text of "La Sainte Bible : qui comprend l'Ancien et le Nouveau Testament traduits sur les textes originaux Hébreu et Grec"

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Contents     O  »  23  *-.^ 
Version            t'  r^t  -^  <^ 'f  ioy\i^lJ> 
Translator    Lo»^''^    ^  6  ^9  NJJ 
PuLlislieJ  ty  IPe  les jierl" 

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REGISTRE   DE   FAMILLE 


'  L'Éternel  est  avec  vous  quand  vous  êtes  avec  lui  ;  si  vous  le 
cherchez,  vous  le  trouverez  ;  mais  si  vous  l'abandonnez,  il  vous 
abandonnera.' — a  Chron.  xv.  2. 


Nom,  date  et  lieu  de  naissance  de  répoux. 


Nom,  date  et  lieu  de  naissance  de  l'épouse. 


Unis 

le ig 

par 


a.. 


REGISTRE    DE    FAMILLE. 


Pève  et  mère,  frères  et  sœurs  de  répoux. 


■  Proverbes  de  Salomon. 

Un  fils  sage  fait  la  joie  d'un   père. 

Et  un  fils  insensé  le  chagrin  de  sa  mère.' 

Prov.  X.  I. 
>  «  < 


REGISTRE    DE    FAMILLE. 


Pève  et  inève,  frères  et  sœurs  de  l  épouse. 


— >-•-« — 

'  Honore  ton  père  et  ta  mère  (c'est  le  premier  commande- 
ment avec  une  promesse).' — Éphés.  vi.  2. 


REGISTRE    DE   FAMILLE. 


Enfants. 


'Jésus,  voyant  cela,  fut  indigné,  et  leur  dit:  Laissez  venir 
à  moi  les  petits  enfants,  et  ne  les  en  empêchez  pas  ;  car  le 
royaume  de  Dieu  est  pour  ceux  qui  leur  ressemblent.' — 
Marc  x.   14. 


REGISTRE    DE    FAMILLE. 


Enfants. 


*  Comme  un  père  a  compassion  de  ses  enfants, 

L'Eternel  a  compassion  de  ceux  qui  le  craignent.' 

Psaume  ciii.  13. 


REGISTRE   DE    FAMILLE. 


Mariages. 


'  Si  l'Éternel  ne  bâtit  la  maison. 

Ceux  qui  la  bâtissent  travaillent  en  vain  ; 
Si  l'Éternel  ne  garde  la  ville, 

Celui  qui  la  garde  veille  en  vain.' 

Psaume  cxxvii. 


REGISTRE    DE    FAMILLE. 


Décès. 


'Jésus  lui  dit:  Je  suis  la  résurrection  et  la  vie.     Celui  qui 
croit  en  moi  vivra,  quand  même  il  serait  mort.' — Jean  xi.  25. 


REGISTRE    DE   FAMILLE. 


A  titres  événements  de  la  famille. 


*  Tous  les  sentiers  de  l'Éternel  sont  miséricorde  et  fidélité, 
Pour  ceux  qui  gardent  son  alliance  et  ses  commandements.' 

Psaume  xxv.  io. 
>-«-< 


LA 


SAINTE  BIBLE 


LA 


SAINTE  BIBLE 

QUI  COMPREND 

L'ANCIEN  ET  LE  NOUVEAU  TESTAMENT 

TRADUITS  SUR  LES  TEXTES  ORIGINAUX 
HÉBREU  ET  GREC 


PAR 

LOUIS   SEGOND 

DOCTEUR    EN    THÉOLOGIE 


PARIS 
DELESSERT,  4  RUE  ROQUÉPINE 

1899 


LA 


SAINTE  BIBLE 


AIs^CIEN    TESTAMENT 


TRADUCTION    NOUVELLE    D'APEÈS    LE    TEXTE    HEBEEU 


PAU 


LOUIS    SEGOND 


DOCTEUR    EN    THEOLOGIE 


PARIS 
DELESSERT,  4  RUE  ROQUÉPINE 

1899 


TABLE 

DES 

LIVRES   DE    L'ANCIEN    TESTAMENT 


LE  PENTATEUQUE 


CHAP. 

Genèse 50 

Exode 40 

Lévitique   .     .     .     .     27 


OES 
1 

Nombres    .     .     . 

CHAP. 

.      36      . 

PAGES 

.     147 

61 

Deutéronome 

.     34     . 

.     198 

11 

LES   LIVRES   HISTORIQUES 


CHAP. 

Josué 24 

Juges 21 

Ruth 4 

1  Samuel    .     .     .     .  31 

2  Samuel    ....  24 
1  Rois 22 


245 
274 
304 
308 
347 
381 


2  Rois  .  .  . 

1  Chroniques 

2  Chroniques 
Esdras   .     .     . 
Néhémie     .     . 
Esther    .     .     . 


LES  LIVRES   POÉTIQUES 


CHAP. 

Job 42 

Psaumes     .     .     .     .150 
Proverbes  ....     31 


PAGES 

571 
623 

760 


Ecclésiaste      .     . 
Cantique  des  canti- 
ques   8 


LES  PROPHETES 


CHAP. 

Ésaïe 66 

Jérémie       ....  52 
Lamentations        de 

Jérémie       ...  5 

Ézéchiel     ....  48 

Daniel 12 

Osée 14 

Joël 3 

Amos 9 


PAGES 

831 
932 


1029 
1041 
1118 
1137 
1150 
1157 


Abdias  . 
Jonas  . 
Miellée  . 
Nahum  . 
Habakuk 
Sophonie 
Aggée  . 
Zacharie 
Malachie 


CHAP. 

PAGES 

25     . 

.     419 

29     . 

.      456 

36     . 

.      490 

10     . 

.     532 

13     . 

.     544 

10     . 

.     561 

CHAP. 

PAGES 

12     . 

.     812 

CHAP. 
1 

4 
7 
3 
3 
3 
2 
14 
4 


821 


PAGES 

1168 
1170 
1173 
1181 
1185 
1190 
1195 
1198 
1211 


VII 


AVANT-PROPOS   DU    TRADUCTEUR 

PLACÉ  EN  TÊTE  DE  LA  PREMIÈRE  ÉDITION 


L'Ancien  Testament  est  écrit  en  hébreu,  langue  que  parlait 
jadis  le  peuple  d'Israël.  Les  livres  qu'il  renferme,  au  nombre  de 
trente-neuf,  appartiennent  à  divers  auteurs  et  à  différents  âges: 
les  uns  ont  été  composés  pendant  les  siècles  qui  précédèrent  la 
captivité  de  Babylone,  les  autres  sont  postérieurs.  Rien  n'est 
plus  varié  que  le  contenu  :  histoire,  législation,  doctrine  religieuse, 
morale,  poésie,  révélations  proj^hétiques.  Les  Juifs  attribuaient 
à  la  plupart  de  ces  livres  une  autorité  divine,  et  leurs  docteurs 
en  faisaient  le  point  de  départ  des  enseignements  qu'ils  donnaient 
au  peiiple.  Aussi  quand  la  langue  hébraïque  eut  cessé  d'être 
une  langue  parlée,  furent-ils  les  premiers  à  éprouver  le  besoin 
d'avoir,  pour  leur  usage,  des  traductions  dans  les  idiomes  des 
peuples  au  milieu  desquels  ils  vivaient  dispersés. 

Ainsi  prit  naissance  la  version  dite  des  Septante  ou  d'Alexandrie, 
la  plus  célèbre  de  toutes  et  en  même  temps  la  plus  ancienne, 
composée  en  grec  par  des  savants  Juifs  établis  en  Egypte,  et  très- 
probablement  achevée  cent  cinquante  ans  environ  avant  Jésus- 
Christ.  Faite  à  une  époque  où,  par  suite  des  conquêtes  d'Ale- 
xandre le  Grand,  la  langue  grecque  était  généralement  répandue, 
elle  a  rendu  des  services  incontestables  et  a  été  longtemps 
entourée  d'une  grande  considération.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'en 
discuter  les  origines  plus  ou  moins  douteuses,  ni  d'émettre  une 
appréciation  critique  sur  sa  valeur  réelle.  Rappelons  seulement 
quelques  faits  propres  à  constater  l'influence  qu'elle  exerça.  Les 
Septante  ont  servi  de  base  à  un  grand  nombre  de  versions  écrites 
dans  plusieurs  des  dialectes  de  l'Orient  ;  c'est  d'après  les  Septante, 
et  non  d'après  l'hébreu,  qiie  sont  habituellement  faites  les  citations 
de  l'Ancien  Testament  dans  le  Nouveau;  les  Chrétiens  des  pre- 
miers siècles,  ne  sachant  pas  l'hébreu,  furent  conduits  à  se  servir 

ix 


AVANT-PK0P08. 

de  la  version  des  Sei)tante,  et  allèrent  môme  jnsqu'à  croire  à  son 
inspiration  ;  enfin,  toutes  les  versions  latines  usitées  dans  l'Église 
d'Occident  jusqu'à  l'époque  d'Augustin  étaient  des  reproductions, 
généralement  assez  imparfaites,  de  celle  des  Septante. 

Tel  était  l'état  des  choses  lorsque  parut  Jérôme,  l'un  des  plus 
remarquables  parmi  les  Pères  de  l'Église.  A  l'inverse  d'Augustin 
et  autres  docteurs  de  ce  temps  qui  ignoraient  l'hébreu,  Jérôme  se 
livra,  dès  sa  jeimesse,  à  l'étude  de  cette  langue  sacrée.  Puis, 
séjournant  en  Palestine,  il  prit  à  Jérusalem  des  leçons  d'un  rabbin 
nommé  Barhanina,  qui  lui  donnait  instruction  pendant  la  nuit,  par 
crainte  de  ses  compatriotes  ;  il  eut  encore  pour  maîtres  deux 
savants  rabbins,  dont  l'un  lui  enseigna  le  chaldéen,  et  dont  l'autre 
le  fortifia  dans  l'hébreu.  Ainsi  mimi  de  ces  connaissances  philo- 
logiques, Jérôme  se  mit  à  comparer  le  texte  original  de  l'Ancien 
Testament  avec  la  version  grecque  des  Septante  et  avec  la  meilleure 
des  versions  latines  (la  vêtus  Itala)  exécutées  sur  les  Septante.  Il 
fut  bientôt  convaincu  des  fautes  évidentes  et  des  nombreuses 
imperfections  de  l'une  comme  de  l'autre  ;  et,  encouragé  par 
quelques  amis,  il  prit  la  résolution  de  traduire  à  nouveau  la  Bible 
en  latin  immédiatement  d'ajirès  l'hébreu.  Cette  œuvre,  qui  a 
coûté  à  son  auteur  vingt  années  de  travaux  assidiis,  fut  commencée 
vers  l'an  385  et  achevée  l'an  405.  Si  nous  l'avons  mentionnée  avec 
quelques  détails,  c'est  à  cause  du  rôle  inunense  qu'elle  a  joué  dans 
l'histoire  de  toutes  les  versions  qui  suivirent,  et  notamment  des 
versions  protestantes  en  langue  française,  connue  on  va  le  voir. 

Deux  mots  auparavant  sur  les  destinées  du  travail  de  Jérôme, 
et  sur  la  forme  finale  qui  lui  fut  donnée  par  l'Église  romaine. 
Ce  travail,  bien  accueilli  par  quelqxies-uns,  surtout  par  les  Juifs, 
qui  rendirent  hommage  à  sa  fidélité,  rencontra  dès  l'abord  de 
nombreux  adversaires,  entre  autres  Augustin  ;  et  des  accusations 
d'hérésie  circulèrent  même  contre  la  personne  de  Jérôme.  Toute- 
fois, ce  n'étaient  ni  la  science  de  cet  homme  d'élite  ni  l'exactitude 
du  résultat  de  ses  recherches  qui  étaient  mises  en  suspicion  ;  mais 
on  censurait  par-dessus  tout  la  hardiesse  de  celui  qui  avait  osé 
traduire  autrement  que  ne  l'avaient  fait  les  Septante.  Depuis  la 
mort  de  Jérôme,  les  ennemis  de  sa  version  allèrent  de  jjlus  en 
plus  en  diminuant  ;  au  bout  de  deux  siècles,  elle  était  à  Rome  sur 
le  même  j)ied  que  l'ancienne  version  latine,  et  l'on  finit  par 
l'employer  de  préférence  pour  le  service  divin.  De  là  le  nom  de 
Vulffate,  q\ii  plus  tard  lui  fut  donné.  Malheui'eusement,  plus  elle 
acquérait  de  faveur  et  se  répandait  i^ar  des  copies  multii^liées, 
plus  elle  s'altérait  sous  la  plume  de  ceux  (jui  la  transcrivaient  de 
manuscrits  en  manuscrits.  Elle  devint  alors  l'objet  de  corrections 
successives,  à  dater  de  Charlemagne  qui   s'était  adressé  dans  ce 

X 


AVANT-PROi'OtS. 

but  au  félèbrc  Alcuiii.  Et,  quand  arriva  l'invention  de  rinipri- 
merie,  on  eut  bientôt  des  éditions  ott'rant  entre  elles  les  ])lus 
grandes  diversités,  selon  les  nianuserits  dont  on  s'était  servi. 
Néanmoins,  le  coneile  de  Trente  déclara  la  Vulgate  seule  version 
officielle  de  l'Église  (1546),  et  le  pouvoir  pontitical  se  chargea, 
moyeiuiant  de  nouvelles  corrections,  de  publier  une  édition 
authentique,  qui  parut  vers  la  fin  du  seizième  siècle.  Qui  dira 
jusqu'à  quel  point  elle  reproduit  l'œuvre  primitive  de  Jérôme  ? 

Nous  touchons  au  mouvement  religieux  qui  donna  naissance 
au  protestantisme,  tirant  presque  toute  sa  force  du  contenu  de  la 
Parole  Sainte,  et  assurant  par  là  ses  meilleurs  succès.  Un  fait 
regrettable,  mais  à  signaler,  c'est  qu'aucun  de  nos  grands  Réfor- 
mateurs de  langue  française  n'associa  son  nom.  connue  Luther  en 
Allemagne,  à  une  traduction  de  la  Bible  en  langue  vulgaire  et 
nationale.  Calvin  ne  nous  a  laissé  que  des  préfaces  et  des  com- 
mentaires, indépendiimment  de  tout  ce  qui  du  reste  servit  de  jjoint 
d'application  à  son  génie. 

La  version  qu'on  a  l'habitiule  de  considérer  comme  la  plus 
ancienne  dans  le  sein  des  Églises  réformées  est  celle  de  Pierre- 
Robert  Olivetan,  de  Noyou  eu  Picardie,  parent  de  Calvin.  Elle 
parut  en  1535.  Mais,  si  l'on  veut  avoir  un  point  de  départ  plus 
exact  de  nos  versions  protestantes,  il  faut  remonter  à  la  Bible  de 
Lefèvre  d'Étaples,  dont  la  j^remière  édition  complète  fut  publiée 
à  Anvers  en  1530.  Il  faut  même  remonter  j^lus  haut,  et  bien 
antérieurement  à  la  Réformation,  quand  on  veut  se  rendre  compte 
du  travail  de  Lefèvre,  et  avoir  une  juste  idée  des  remaniements 
postérieurs.  A  dater  du  douzième  siècle,  dans  les  pays  de  langue 
romane,  on  eut  une  série  de  Bibles  historiées  et  glosées,  les 
premières  dans  lesquelles  le  fond  scrii^turaire  se  trouvait  noyé 
au  milieu  d'additions  souvent  bizarres  et  étrang-ères  aux  faits 
bibliqixes,  les  secondes  dans  lesquelles  le  texte  était  mélangé  de 
notes  et  commentaires  de  diverse  nature.  Tous  ces  recueils, 
greffés  les  uns  sur  les  autres,  jjartaient  d'une  souche  toujours  la 
même,  la  Vulgate,  plus  ou  moins  comprise,  défigurée,  ou  en- 
veloppée d'additions.  Lefèvre,  tout  en  reproduisant,  avec  quel- 
qvies  modifications,  l'œuvre  de  ses  devanciers,  fit  disparaître  du 
texte  les  gloses  pour  les  reléguer  dans  des  notes  distinctes,  ne 
voulant  "  rien  ajouter  ni  retrancher  aiix  paroles  dii  Livre."  C'est 
là  le  service  éminent  qu'il  rendit  à  la  cause  biblique,  et  qui  a  pu 
le  faire  envisager  comme  le  premier  auteur  des  versions  pro- 
testantes, malgré  ces  mots  qu'il  inscrivit  sur  le  titre  de  sa  Bible  : 
"  Translatée  en  français  selon  la  pure  et  entière  traduction  de 
sainct  Hierome." 

La  Bible  d'Olivetan,  qui  ne  consacra  guère  plus  d'une  année 

xi 


AVANT-PROPOS. 

à  son  travail,  a  pour  base  celle  de  Lefèvre  d'Etaiîles.  Calvin  la 
recommanda,  sans  en  dissimuler  les  fautes,  et  invitant  à  l'indxdgence. 
Il  entreprit  lui-même  des  corrections,  mais  il  ne  se  lit  aucune 
illusion  sur  la  portée  de  semblables  retouches  ;  car,  dans  un  avis 
placé  en  tête  de  l'édition  de  1561,  la  dernière  avant  sa  mort,  Calvin 
exprime  le  vœu  "  que  quelque  savant  homme,  garni  de  tout  ce  qui 
est  requis  dans  une  telle  œuvre,  se  consacre  tout  entier  pendant 
une  demi-douzaine  d'ans  à  la  traduction  de  la  Bible." 

La  Conqjagnie  des  Pasteurs  de  Genève,  sollicitée  en  outre 
par  plusieurs  pasteurs  des  Églises  réformées  de  langue  française, 
s'employa  d'une  manière  active  à  réaliser. le  vœu  de  Calvin.  A 
défaut  d'un  homme  unique,  elle  remit  la  tâche  à  quelqvies-uns  de 
ses  membres,  parmi  lesquels  Théodore  de  Bèze.  Enfin,  en  l'année 
1588,  parut  cette  version  officielle  et  impatiemment  attendue,  la 
première  que  publièrent  collectivement  les  pasteurs  et  professeurs 
de  l'Eglise  de  Genève. 

C'était,  en  réalité,  une  simple  révision  de  la  Bible  d'Olivetan, 
diversement  amendée  dans  les  éditions  qui  s'étaient  succédé  dej^uis 
1535  ;  elle  adopta  les  variantes  tantôt  de  l'une,  tantôt  de  l'autre 
de  ces  éditions,  et,  comme  élément  nouveau,  elle  était  enrichie 
d'un  grand  nombre  de  notes  marginales.  Dans  une  épître,  placée 
en  tête  du  volume,  les  auteurs,  sans  prétendi'e  qu'on  ne  puisse 
faire  mieux,  émettent  le  désir  qu'on  s'en  tienne  à  leur  œuvre. 
Somme  toute,  répondant  à  des  instances  réitérées  et  partant  d'un 
Corps  vénéré,  la  version  genevoise  de  1588  se  présenta  avec  une 
telle  autorité  et  fut  si  bien  accueillie  des  Eglises  réformées  qu'elle 
ferma  jusqu'à  nos  jours,  pour  ainsi  dire,  l'accès  à  toute  tentative 
de  traduction  indépendante,  d'après  les  textes  originaux  et  en 
conformité  avec  les  progrès  dans  les  études  historiques,  philologi- 
ques et  exégétiques.  Les  éditions  se  multiplièrent  soit  à  Genève, 
soit  à  l'étranger,  à  peu  près  sans  autres  changements  que  ceux 
nécessités  par  les  règles  et  les  usages  de  la  langue  française  :  et 
encore  resta-t-on  sous  ce  rapport  toujours  en  arrière. 

On  se  tromperait  si  l'on  pensait  que  les  Bibles  de  Martin  et 
d'Ostervald  renferment  des  traductions  nouvelles,  ou  même  diffèrent 
notablement  de  la  version  genevoise.  Elles  ne  firent,  à  l'origine, 
que  reproduire  Genève  1588.  Leurs  auteurs  ne  s'en  cachèrent 
pas,  comme  on  peut  le  lire  sur  les  titres  de  la  première  édition 
de  Martin  (Amsterdam  1707)  et  de  la  première  édition  d'Ostervald 
(Amsterdam  1724),  et  comme  il  est  facile  de  s'en  convaincre  par 
la  comparaison  du  contenu.  C'est,  du  reste,  grâce  à  cette  cir- 
constance qu'elles  obtinrent  le  transeat  dans  les  Eglises,  et  ceci 
atteste  une  fois  de  plus  l'autorité  dont  a  si  longtemps  joui  la 
version  de  Genève.     Ce  qui  constituait  le  mérite  réel  des  publi- 

xii 


AVANT-PROPOS. 

cations  de  3Iartin  et  d'Ostervald,  c'étaient  les  notes  et  préfaces  du 
premier,  les  arguments  et  réflexions  du  second.  Si  les  éditions 
actuelles  s'écartent  d'une  manière  plus  ou  moins  sensible  de  1588, 
c'est  l'ouvrage  des  reviseurs  de  reviseurs,  et  aflaire  de  forme  plus 
que  de  fond.  Les  difiérences  qu'on  observe  entre  Martin  et 
Ostervald  proviennent  en  partie  de  modifications  assez  nom- 
breuses que  le  pasteur  neuchâtelois  introduisit  dans  l'édition 
(1744)  qui  précéda  sa  mort,  avec  le  but  d'adoucir  certaines  ex- 
pressions, de  rendre  plus  clair  et  de  faire  mieux  aimer  le  Livre 
sacré. 

Malgré  l'immense  succès  de  la  version  de  1588,  succès  qui  se 
prolonge  encore,  nous  venons  de  le  dire,  sous  les  noms  de  Martin 
et  d'Ostervald,  on  éprouva  de  bonne  heure  à  Genève  le  désir  de 
l'améliorer.  Mais  la  chose  devenait  impossible  en  face  d'iuie 
opposition  énergiquement  dessinée  parmi  les  fidèles  :  tout  ce  qui 
dépassait  les  limites  d'une  légère  retoviche  ou  d'un  simple  redres- 
sement de  la  langue  était  frappé  de  réprobation.  Les  ministres 
genevois  n'étaient  plus  les  maîtres  de  leur  œuvre,  bien  qu'ils  eu 
sentissent  les  imperfections.  Ainsi  se  passa  quelque  chose  d'ana- 
logue à  ce  qui  s'était  passé  pour  la  version  des  Septante.  En  1721 
seulement,  sous  l'influence  de  J.-A.  Turretin,  on  prit  courage, 
on  travailla  presque  tout  un  siècle,  et  l'on  mit  au  jour  la  version 
de  1805,  la  seconde  et  la  dernière  que  publièrent  collectivement 
les  pasteurs  et  professeurs  de  l'Église  de  Genève. 

Nous  n'avons  pas  à  entrer  ici  dans  l'appréciation  des  qualités 
ou  des  défauts  qui  distinguent  cette  version  :  peut-être  n'a-t-elle 
pas  encore  été  impartialement  jugée.  C'est  plus  qu'une  simple 
révision  ;  mais  ce  n'est  pas,  dans  son  ensemble,  une  traduction 
émanant  en  ligne  directe  du  texte  hébreu.  Elle  n'a  pas  eu  le  sort 
prospère  de  sa  sœur  aînée  ;  on  l'a  repoussée  plutôt  qu'accueillie  ; 
les  sociétés  bibliques  lui  ont  été  défavorables;  et,  quoique  dès 
longtemps  épuisée,  elle  n'a  pas  été  réinij^rimée.  La  Compagnie 
des  Pasteurs  donna  à  une  commission  permanente  le  mandat  de 
la  revoir  ;  mais,  après  plusieurs  années  d'un  travail  dont  les 
difficultés  allaient  croissant,  la  commission  s'est  dissoute,  et  la 
Compagnie  ne  l'a  pas  renouvelée. 

Résumons.  Toutes  nos  versions,  unies  entre  elles  par  une 
étroite  filiation,  découlent  de  la  Vulgate  latine,  reproduction  en 
quelque  mesure  incertaine  du  travail  prmiitif  de  Jérôme.  Ainsi, 
les  Églises  réformées  de  langue  française  n'ont  jamais  possédé 
une  traduction  de  la  Bible,  faite  en  entier  sur  les  textes  originaux. 
Les  circonstances  diverses  qui  ont  pesé  sur  ces  Eglises,  bien  plus 
que  le  manque  d'hommes  capables,  suffisent  amplement  pour 
domier  l'explication  de  ce  phénomène. 

xiii 


AVANT-PEOPOS. 

Il  était  réservé  à  notre  époque  de  s'affranchir  de  cette  crainte 
pusillanime,  tendant  à  faire  considérer  une  version,  œuvre  tout 
humaine,  comme  une  espèce  d'arche  sainte  à  laquelle  il  n'est  pas 
permis  de  toucher  sans  être  accusé  de  profanation.  Aujourd'hui, 
grâce  à  un  courant  plus  libéral  et  à  des  appréciations  plus  judi- 
cieuses, il  n'y  a  pas  à  risquer  la  censure  ou  le  bûcher  pour  qui, 
s'écartant  de  ses  devanciers,  essaie  de  donner  à  ses  frères  une 
interprétation  plus  fidèle  des  choses  qui  nous  ont  à  tous  été 
révélées. 

Loin  de  là.  Dans  les  divers  rangs  de  la  société  religieuse 
protestante,  on  a  senti  l'insuffisance  des  versions  actuellement  en 
usage,  et  qui  sont  au  milieu  de  nous  comme  un  précieux  héritage 
de  la  piété  de  nos  pères.  De  toutes  parts  aussi,  on  a  compris 
qu'il  y  avait  des  inconvénients  majeurs  à  procéder  indéfiniment 
par  la  voie  des  révisions  ;  de  toutes  parts,  on  a  réclamé  ime  version 
nouvelle,  qui,  travaillée  d'après  les  textes  sacrés,  fût  im  reflet  plus 
direct  de  leur  véritable  contenu.  Et  en  même  temps,  par  une 
étonnante  disi)ensation  de  la  Providence,  des  ouvriers  étaient 
suscités  par  elle  pour  répondre  largement  à  ce  besoin.  Quatre 
versions,  au  lieu  dune,  seront  désormais  à  la  disposition  de 
chacun.  Trois  d'entre  elles  ont  été  déjà  publiées,  à  Neuchâtel, 
à  Lausanne,  à  Paris  ',  toutes  les  trois  remarquables,  élaborées  par 
des  hommes  de  foi  et  de  science.  Celle-ci  est  la  quatrième.  Ces 
quatre  versions,  assez  divergentes  d'asjject  et  de  style,  conçues 
à  part  et  mises  à  exécution  presque  sinuiltanément  par  leurs 
auteurs,  concordent  néanmoins  jjour  les  résultats  essentiels.  Nos 
Eglises  et  les  membres  de  nos  Églises  povirront  ainsi  faire  leur 
choix  en  pleine  liberté. 

II 

Les  personnes  qui  liront  attentivement  notre  traduction  de 
l'Ancien  Testament,  surtout  si  elles  ont  quelque  notion  de  la 
langue  hébraïque,  reconnaîtront  par  elles-mêmes  les  principes  qui 
noiis  ont  servi  de  guide.  Il  est  bon  néanmoins  de  les  rappeler 
sommairement,  pour  qu'il  ne  reste  à  cet  égard  aucune  équivoque. 

Une  condition  préliminaire  indispensable,  c'est  une  indépen- 
dance d'esprit  et  de  situation,  qui  place  le  tradvicteur  en  dehors 
de  toute  influence  propre  à  le  détom-ncr  du  soin  exclusif  de 
rechercher  et  d'exprimer  le  vrai  sens  du  Livre  sacré.  Qii'il  se 
dégage  des  i^réoccupations  dogmatiques,  sans  avoir  souci  de  ce  qui 
peiit  plaire  ou  déplaire  aux  partis  théologiques  qui  divisent  les 
chrétiens.     La  Bible  a  été  écrite  pour  tous  les  hommes  :    c'est 

^  La  version  de  Paris  n'est  pas  encore  achevée  :  huit  livraisons  ont  paru. 

xiv 


AVANT-FKOrOS. 

pour  tous,  et  en  conscience,  que  le  traducteui'  doit  accomplir 
sa  tâche.  Il  est  sous  le  regard  du  Dieu  de  vérité  :  c'est  la  vérité 
seule  qui  sera  la  suprême  ambition  de  ses  efïbrts.  S'il  échoue, 
qu'il  se  résigne  par  avance  ;  s'il  réussit,  qu'il  en  rapporte  la  gloire 
à  Dieu  seul. 

Cette  condition  jiréalable,  nécessaire  à  nos  yeux,  étant  réalisée, 
de  quelle  manière  le  traducteur  poiu-suivra-t-il  son  œuvre  ? 

Exactitude,  clarté,  correction:  telles  sont  les  trois  qualités 
auxquelles  il  est  essentiel  de  viser,  si  l'on  veut  à  la  fois  être  lidèle 
et  s'exprimer  en  français.  C'est  presque  une  lutte  de  géant. 
Mais  il  faut  la  soutenir,  dans  les  limites  du  possible.  Faire  bon 
marché  de  la  correction  comme  chose  secondaii'e  ou  superflue, 
c'est  oublier  que  toute  langue  a  ses  droits,  c'est  fournir  aux 
personnes  cultivées  un  genre  de  distraction  nuisible  à  l'édification. 
Prétendre  que  la  clarté  n'est  pas  rigoureusement  requise  parce 
qu'on  rencontre  dans  l'original  des  passages  obscurs,  c'est  un 
accommodement  de  conscience  à  rejeter.  Altérer  sciemment 
l'exactitude  du  sens,  ne  fût-ce  que  d'une  nuance,  afin  de  flatter 
le  lecteur  par  une  forme  littéraire  plus  élégante,  c'est  manquer  de 
respect  à  ce  même  lecteur  et  encore  plus  à  la  Parole  sainte. — Pour 
revêtir  dans  leur  ensemble  ces  trois  qualités,  ime  version  ne  doit 
être  ni  littérale  ni  libre.  Précisons  les  termes.  Elle  ne  doit  pas 
être  littérale,  c'est-à-dire  "  faite  mot  à  mot,"  selon  la  définition  du 
dictionnaire  '  ;  ce  serait  énerver  le  sens  même,  et  risquer  de  le 
rendre  inintelligible,  sans  parler  des  lois  de  la  grammaire  et  de  la 
syntaxe  qu'on  a  toujours  tort  de  braver  volontairement.  Elle  ne 
doit  pas  non  plus  être  libre,  c'est-à-dire,  offrir  des  additions 
ou  des  suppressions  qui  ne  sont  ])as  strictement  motivées,  affaiblir 
ou  renforcer  la  valeur  d'une  phrase  ou  d'un  mot  quand  les 
expressions  qui  correspondent  à  l'original  ne  font  pas  défaut, 
substituer  au  langage  biblique  des  explications  qui  appartiennent 
à  la  conception  particulière  de  l'interprète.  Qu'il  y  ait  place  hors 
du  texte  pour  les  commentaires,  extraits,  résumés,  parai)hrases, 
imitations,  etc.,  c'est  bien  ;  mais  que  la  som-ce  reste  pure,  et  ne  se 
transforme  pas  elle-même  en  imitation,  paraphrase,  o\\  commen- 
taire.— Si  une  bonne  version  de  la  Bible  ne  doit  être  ni  littérale  ni 
libre,  aux  divers  points  de  vue  qui  viennent  d'être  mentionnés, 
que  doit-elle  être?  Comme  réponse,  et  en  l'absence  d'un  quali- 
ficatif iinique,  qu'il  soit  permis  de  répéter  :  exacte,  claire,  correcte. 

Ce  n'est  pas  tout.  Il  faudrait  encore,  sans  la  moindre  atteinte 
portée  à  aucune  de  ces  qualités,  qu'elle  se  distinguât  sous  le 
rapport  littéraire  par  des  mérites  de  style,  qui,  n'étant  pas  une 

'   Dans  une  acception  plus  généralement  admise,  notre  traduction  sei'a  certainement,  et 
à  juste  titre,  classée  parmi  les  versions  littérales. 

XV 


AVANT-PROPOS. 

conséquence  logique  de  l'exactitucle,  de  la  clarté,  de  la  correction, 
réclament  un  écrivain  d'un  talent  supérieur.  Il  faudrait,  enfin 
et  par-dessus  tout,  un  homme  qui,  à  la  fois  savant  philologue, 
poète  et  littérateur  éminent,  possédât  le  sens  religieux  suffisant 
pour  donner  à  son  œuvre  une  véritable  empreinte  biblique,  et 
placer  les  lecteurs  comme  en  la  présence  directe  des  révélations 
divines,  dont  il  ose  se  rendre  l'interprète. 

Voilà  les  principes.  Reste  l'exécution.  Voilà  l'idéal,  idéal 
dont  la  vue  sourit  et  électrise.  mais  inqîossible  à  réaliser.  Est-il 
besoin,  en  effet,  de  proclamer  à  nouveau  qu'une  version  à  tous 
égards  parfaite  est  chose  qui  dépasse  les  forces  humaines,  in- 
dividuelles ou  collectives  ?  Qu'on  veuille  bien  j  réfléchir.  Les 
ressources  d'interprétation  dont  peut  disi3oser  un  traducteur, 
si  remarquablement  qualifié  soit-il,  connaissances  linguistiques, 
ethnographiques,  archéologiques,  étude  et  comparaison  des  tra- 
vaux antérieurs,  etc.,  ces  ressources  sont  purement  humaines, 
sujettes  par  conséquent  à  des  chances  d'erreur,  malgré  les 
progrès,  disons  mieux,  en  vertu  même  des  progrès  dont  elles 
sont  susceptibles.  Sans  doute,  celui  qui  croit,  celui  pour  qui 
la  Bible  n'est  pas  un  livre  ordinaire,  n'entreprendra  pas  et  ne 
poursuivra  pas  une  œuvre  d'aussi  longue  haleine  et  d'une 
nature  aussi  grave  que  la  version  des  saintes  Ecritures,  dépôt 
des  révélations  du  Tout-Puissant,  en  négligeant  de  s'appuyer 
sur  le  secours  de  DieiT  et  de  l'invoquer  itérativement  au  milieu 
de  ses  incertitudes  et  de  ses  défaillances.  Mais  qui  dira  dans 
quelles  limites  et  sous  quelles  formes  le  secours  divin  se  manifeste 
en  pareille  circonstance?  Peut-on  s'attendre  à  une  force  sur- 
naturelle qui  préserve  de  toute  inexactitude,  à  une  sorte  d'inspira- 
tion infaillible  qui  n'a  pas  même  été  le  privilège  des  copistes 
auxquels  nous  sommes  redevables  du  texte  original  dont  il  s'agit 
de  rei^roduire  le  sens  dans  nos  langues  modernes  ?  Aux  prises 
avec  les  difficultés  (et  pourquoi  ne  pas  l'avouer?),  on  se  sent  vaincu 
dans  plus  d'un  cas,  incapable  de  rendre  d'une  manière  satisfaisante 
dans  sa  propre  langue  ce  dont  on  a,  ou  croit  avoir,  la  perception 
nette  dans  la  langvie  sacrée.  Et  là  même  où  on  pense  le  mieux 
réussir  en  serrant  de  très-près  le  texte  scripturaire,  pour  en 
conserver  avec  scrupvile  les  tours,  les  images,  la  couleur,  ne 
va-t-on  jamais  trop  loin,  ne  fait-on  jamais  fausse  route?  Puis, 
que  de  choses  inaperçues,  glissées  j^eut-être  sous  la  plume  contre 
toute  intention  et  malgré  les  principes  ! 

En  dehors  de  ces  imperfections,  dont  aura  son  inévitable  part 
la  traduction  nouvelle  que  nous  offrons  au  public  religieux, 
ce  qui  frappera  plus  rapidement  le  lecteur,  ce  sont  les  passages 
interprétés  autrement  qu'ils  ne  le  sont  dans  les  versions  usuelles. 

xvi 


AVANT-PllOPOS. 

Mais  ceux  qui  sont  an  courant  du  mouvement  de  la  science  et  des 
progrès  de  la  philologie  sacx'ée  n'éprouveront  à  cet  égard  aucun 
étonnenient  pénible.  Il  y  avait  dans  les  versions  antérieures  des 
inexactitudes  à  faire  disparaître,  signalées  par  les  hommes  les 
plus  compétents  de  toutes  les  nuances  théologiques  :  aussi 
n'est-ce  en  aucune  façon  le  désir  d'innover  qui  a  poussé  le 
traducteur  à  sortir  de  la  voie  traditionnelle,  il  s'y  est  vu  contraint 
par  un  sentiment  de  fidélité.  Observons,  en  outre,  que  les 
changements  adoptés  ne  sont  pas  tous  des  rectifications  d'erreurs 
incontestables.  Il  en  est  qui  doivent  être  attribués  à  une 
simple  préférence  entre  deux  ou  plusieurs  interprétations  pos- 
sibles, dont  l'une  a  paru  réunir  en  sa  faveur  la  plus  grande 
somme  de  probabilités.  On  comprend  qu'il  s'agit  ici  de  ces 
difficultés  tenant  à  l'état  matériel  du  texte,  ou  à  d'autres  circon- 
stances propres  à  exercer  la  sagacité  des  linguistes  et  à  les 
conduire  à  des  résultats  différents. 

A  tout  ce  qui  précède  nous  avons  hâte  maintenant  d'ajoiiter 
une  réflexion.  Si  la  vérité  nous  a  imposé  le  devoir  de  parler  en  toute 
franchise,  nous  ne  voudrions  point  par  là  ébranler  outre  mesure 
la  confiance  que  bien  des  personnes  pieuses  ont  conservée 
jusqu'à  ce  jour  pour  nos  anciennes  versions,  qui  ont  nourri  la 
foi  et  le  sentiment  religieux  de  plusieiu-s  générations.  Les 
divergences,  si  nombreuses  qu'elles  soient  pour  le  style  et  môme 
pour  le  fond  des  choses,  portent  la  plupart  sur  des  points  secon- 
daires; et,  dans  les  cas  oii  elles  ont  une  réelle  importance,  elles 
ne  sont  pas  de  nature  à  effrayer  les  consciences  et  à  faire  chanceler 
la  foi.  Tout  lecteur  bien  disposé  trouve  et  trouvera  toiijours 
dans  la  Parole  sainte,  plus  ou  moins  correctement  exprimée, 
l'aliment  siiirituel  qui  lui  suffit,  et  n'aura  pas  de  peine  à  recon- 
naître les  vues  miséricordieuses  de  l'Eternel,  se  manifestant  à 
travers  les  âges  pour  le  salut  de  l'humanité  péchei'esse. 

Que  Dieu,  le  souverain  Pasteur  des  âmes,  qui  dirige  tous  les 
événements,  accorde  à  notre  œuvre,  si  telle  est  sa  volonté,  une 
part  d'influence  pour  l'avancement  de  son  règne  ! 

Genève,  31  octobre  1873. 

LOUIS  SEGOND 


xvu 


REMARQUES 

Le  texte  massorétique,  transmis  à  nous  par  les  Juifs,  a  servi  de 
base  à  cette  traduction.  On  s'en  est  écarté  seulement  dans  des 
cas  exceptionnels  et  indispensables,  et  d'après  les  autorités  les 
plus  accréditées  ;  mais  on  a  rejeté  toute  variante  ne  reposant 
que  sur  une  opinion  particulière. 

La  ponctuation,  si  importante  pour  la  détermination  du  sens, 
a  été  l'objet  d'un  soin  tout  spécial.  Linstrument  le  plus  utile 
à  cet  effet,  bien  qu'il  ne  soit  pas  infaillible,  ce  sont  les  accents 
hébreux,  dont  l'une  des  fonctions  consiste  à  marquer  les  rapports 
de  chaque  mot  avec  la  phrase  entière  sous  le  point  de  vue  des 
liens  et  des  pauses. 

La  division  du  texte  en  versets,  telle  que  nous  l'avons  aujour- 
d'hui, n'est  pas  antérieure  au  septième  siècle;  mais  diverses 
séparations  ont  une  origine  plus  antique.  La  division  en  cha- 
pitres, comme  elle  existe  dans  nos  Bibles,  date  du  milieu  du 
treizième  siècle  :  elle  est  loin  d'être  irréi^rochable  et  à  tous 
égards  rationnelle.  Tout  en  conservant  à  la  marge  cette  double 
indication  des  versets  et  des  chapitres,  le  traducteur  a  divisé  le 
texte  en  fragments  plus  conformes  au  contenu,  et  les  a  fait 
précéder  de  sommaires  courts  et  précis. 

Les  noms  propres  ont  été  rectitiés  dans  leur  orthographe,  re- 
produite exactement  la  même  dans  tous  les  passages  oii  ils  se 
rencontrent.  Mais  les  plus  connus,  comme  Mdise,  Salomon,  Ésaïe, 
Jérusalem,  etc.,  ont  été  maintenus  tels  que  l'usage  les  a  consacrés, 
quoiqu'ils  soient  écrits  d'une  tout  autre  manière  en  hébreu. 

Les  notes,  au  nombre  d'environ  six  cents,  qui  figurent  au  bas 
des  pages,  ne  doivent  nullement  être  considérées  comme  donnant 
à  notre  œuvre  le  caractère  d'une  version  avec  des  notes.  Elles 
constituent  un  timide  essai,  qui  témoigne  de  nos  vœux  en  faveur 
d'éditions  de  l'Ancien  Testament,  présentant  des  notes  en  quantité 
suffisante  et  composées  avec  assez  de  discernement  pour  faciliter 
l'intelligence  du  texte,  sans  entrer  dans  la  voie  des  commentaires 
ni  donner  lieu  à  des  discussions  théologiques. 

Enfin,  pour  ce  qui  concerne  le  mode  de  transcription  des 
fragments  poétiques,  nous  renvoyons  à  l'Avertissement  qui  va 
suivre. 


xvni 


AVERTISSEMENT 

CONCERNANT  LES   FRAGMENTS   POÉTIQUES 


Un  grand  nombre  de  fragments  de  l'Ancien  Testament,  et 
même  des  livres  entiers,  ont  nn  caractère  poétique  impossible 
à  méconnaître.  Dans  le  but  de  les  distinguer  nettement  de  la 
prose,  et  de  faciliter  en  même  temps  l'intelligence  du  contexte, 
on  a  recouru  à  un  artifice  typographique,  au  sujet  duquel  certaines 
explications  paraissent  nécessaires. 

La  poésie  hébraïque  offre-t-elle  des  vers  proprement  dits, 
avec  un  système  métrique  déterminé  ?  Cette  question,  débattue 
depuis  des  siècles,  n'a  pas  encore  reçu  de  solution  péremptoire. 
Toutefois,  dans  l'état  actviel  de  la  science,  le  manque  de  faits  et 
d'arguments  décisifs  porte  plutôt  à  conclure  d'ime  manière 
négative. 

Le  trait  le  plus  incontestable  de  cette  poésie,  et  le  seul  qu'on 
a  tenté  de  reproduire  aux  yeux  du  lecteur,  dans  cette  nouvelle 
traduction,  c'est  ce  qu'on  appelle  \e  parallélisme  des  membres,  qui 
se  manifeste  soit  par  un  contraste,  soit  par  une  réj^étition  ou  par 
un  développement  de  la  pensée. 

En  vertu  de  ce  phénomène,  tout  verset  se  présente  ordinaire- 
ment comme  formé  de  deux  parties  ;  et  chacune  de  ces  parties 
renferme  un  ou  plusieurs  membres,  constituant  le  parallélisme. 
Dans  l'exécution  typographique,  on  a  réservé  une  ligne  pour 
chaque  membre.  Le  commencement  du  verset  est  indiqué  par 
une  ligne  sans  renfoncement,  le  début  de  la  seconde  partie  par 
un  renfoncement,  et  les  autres  membres  par  un  double  ren- 
foncement. 

Eclaircissons  par  quelques  exemples. 

Le  cas  le  plus  simjîle  est  celui  de  deux  membres,  dont  un 
pour  chaque  partie  du  verset. 

La  justice  élève  une  nation, 

Mais  le  péché  est  la  honte  des  peuples. 

Prov.  XIV,  34. 
xix 


AVERTISSEMENT. 

Lorsqu'il  y  a  trois  membres,  c'est  tantôt  la  première  partie 
qui  eu  renferme  deux,  tantôt  la  seconde. 

Les  liens  de  la  mort  m'avaient  environné, 

Et  les  angoisses  du  sépulcre  m'avaient  saisi  ; 
J'étais  en  proie  à   la  détresse  et  à  la  douleur. 

Ps.  CXVI,  3. 

Pourquoi  t'abats-tu,  mon  âme,  et  gémis-tu  au  dedans  de  moi  ? 
Espère  en  Dieu,  car  je  le  louerai  encore  ; 
Il  est  mon  salut  et  mon  Dieu. 

Ps.  XLII,  12. 

Enfin,  la  période  est  susceptible  de  proportions  encore  plus 
grandes.  Dans  l'exemple  qui  suit,  il  y  a  cinq  membres,  trois 
pour  la  première  partie  du  verset,  et  deux  pour  la  seconde. 

Les  ennemis  de  l'Eternel  trembleront  ; 

Du  haut  des  cieux  il  lancera  sur  eux  son  tonnerre, 
L'Eternel  jugera  les  extrémités  de  la  terre  ; 
Il  donnera  la  puissance  à  son  roi, 
Et  il  relèvera  la  force  de  son  oint, 

1  Sam.  II,  10. 

Le  parallélisme  chez  les  prophètes  est  loin  d'être  aussi 
caractérisé  que  chez  les  poètes  lyriques  ou  didactiques,  comme 
les  auteurs  des  Psaïunes,  des  Proverbes,  de  Job,  du  Cantique 
des  Cantiques.  Parfois,  il  est  vrai,  le  prophète  prend  un  élan 
qui  le  rapproche  de  ces  derniers  ;  et  il  est  facile  alors  de  découper 
la  période  de  la  manière  que  nous  avons  indiquée.  Mais,  bien 
souvent,  le  langage  prend  des  formes  oratoires,  qui  ont  toute 
l'animation  rythmique,  sans  laisser  subsister  le  parallélisme  des 
membres.  Il  se  trouve  aussi,  dans  les  écrits  des  prophètes, 
des  portions  historiques  ou  narratives,  pour  lesquelles  un 
arrangement  métrique  ne  saurait  convenir,  et  que  le  lecteur 
pourra  distinguer  des  autres  sans  aucun  effort.  L'Ecclésiaste, 
enfin,  bien  que  classé  parmi  les  livres  poétiques,  est  composé  dans 
un  style  qiii  ne  diftèrë  pas  sensiblement  de  celui  de  la  prose. 


XX 


LE  PENTATEUQUE 


GENÈSE,  EXODE, 

LÉVITIQUE, 

NOMBRES,  DEUTÉRONOME 


,a:<T 


ANCIEN  TESTAMENT 


LA  GENESE 


LES  TEMPS  ANCIENS  DEPUIS  LA  CREATION  JUSQU  A  ABRAHAM 

{Chap.  1-11,  9.) 


Création  du  monde. 


Chcip.  I.  'Au commencement,  Dieu 
créa  les  cieiix  et  la  terre. 

^La  terre  était  informe  et  vide  ;  il  y 
avait  des  ténèbres  à  la  surface  de  l'a- 
bîme, et  l'esprit  de  Dieu  se  mouvait 
au-dessus  des  eaux. 

^Dieu  dit  :  Que  la  lumière  soit!  Et 
la  lumière  fut.  ''Dieu  vit  que  la  lumière 
était  bonne  ;  et  Dieu  sépara  la  lumière 
d'avec  les  ténèbres.  'Dieu  appela  la 
lumière  jour,  et  il  appela  les  ténè- 
bres nuit.  Ainsi,  il  y  eut  un  soir,  et  il  y 
eut  un  matin  :  ce  fut  le  premier  jour. 

^Dieu  dit  :  Qu'il  y  ait  une  étendue 
entre  les  eaux,  et  qu'elle  sépare  les 
eaux  d'avec  les  eaux.  'Et  Dieu  fit  l'é- 
tendue, et  il  sépara  les  eaux  qui  sont 
au-dessous  de  l'étendue  d'avec  les 
eaux  qui  sont  au-dessus  de  l'étendue. 
Et  cela  fut  ainsi.  *Dieu  appela  l'éten- 
due ciel.  Ainsi,  il  y  eut  un  soir,  et  il  y 
eut  un  matin  :  ce  fut  le  second  jour. 

'Dieu  dit  :  Que  les  eaux  qui  sont  au- 
dessous  du  ciel  se  rassemblent  en  un 
seul  lieu,  et  que  le  sec  paraisse.  Et  cela 
fut  ainsi.  '"Dieu  appela  le  sec  terre,  et 


il  appela  l'amas  des  eaux  mers.  Dieu 
vit  que  cela  était  bon.  "  Puis  Dieu  dit  : 
()ue  la  terre  produise  de  la  verdure, 
de  l'herbe  portant  de  la  semence,  des 
arbres  fruitiers  donnant  du  fruit  selon 
leur  espèce  et  ayant  en  eux  leur  se- 
mence sur  la  terre.  Et  cela  fut  ainsi. 
'*La  terre  produisit  de  la  verdure,  de 
l'herbe  portant  de  la  semence  selon 
son  espèce,  et  des  arbres  donnant  du 
fruit  et  ayant  en  eux  leur  semence  se- 
lon leur  espèce.  Dieu  vit  que  cela  était 
bon.  "Ainsi,  il  y  eut  un  soir,  et  il  y 
eut  un  matin  :  ce  fut  le  troisième  jour. 
'••Dieu  dit  :  Qu'il  y  ait  des  luminai- 
res dans  l'étendue  du  ciel,  pour  sépa- 
rer le  jour  d'avec  la  nuit  ;  que  ce  soient 
des  signes,  pour  marquer  les  époques, 
les  jours  et  les  années;  ''et  qu'ils  ser- 
vent de  luminaires  dans  l'étendue  du 
ciel,  pour  éclairer  la  terre.  Et  cela  fut 
ainsi.  '*Dieu  fit  les  deux  grands  lumi- 
naires, le  plus  grand  luminaire  povir 
présider  au  jour,  et  le  plus  petit  lumi- 
naire pour  présider  à  la  nuit  ;  il  fit  aussi 
les  étoiles.  ''Dieu  les  plaça  dans  l'é- 


Chap.  l,  is-^,  10. 


GENESE. 


tendue  du  ciel,  pour  éclairer  la  terre,  de  la  semence  :  ce  sera  votre  nourri- 
'^pour  présider  au  jour  et  à  la  nuit,  et  ture.  ^"Et  à  tout  animal  de  la  terre,  à 
pour  séparer  la  lumière  d'avec  les  té-  tout  oiseau  du  ciel,  et  à  tout  ce  qui 
nèbres.  Dieu  vit  que  cela  était  bon.  se  meut  sur  la  terre,  ayant  en  soi  un 
''Ainsi,  il  y  eut  un  soir,  et  il  y  eut  un  souffle  de  vie,  je  donne  toute  herbe 
matin  :  ce  fut  le  quatrième  jour.  verte  pour  nourriture.  Et  cela  fut  ainsi. 

^"Dieudit:  Que  les  eaux  produisent  ^'Dieu  vit  tout  ce  qu'il  avait  fait;  et 
en  abondance  des  animaux  vivants,  et  voici,  cela  était  très  bon.  Ainsi,  il  y 
que  des  oiseaux  volent  sur  la  terre  vers      eut  un  soir,  et  il  y  eut  un  matin  :  ce 

fut  le  sixième  jour. 

Chap.  II.     'Ainsi  furent  achevés  les 

cieux  et  la  terre,  et  toute  leur  armée. 

^Dieu  acheva  au  septième  jour  son  œu- 


l'étenducdu  ciel.-'  Dieu  créa  les  grands 
poissons  et  tous  les  animaux  vivants 
qui  se  meuvent,  et  que  les  eaux  pro- 
duisirent en  abondance  selon  leur  es- 


pèce; il  créa  aussi  tout  oiseau  ailé  se-  vre,  qu'il  avait  faite  ;  et  il  se  reposa  au 
Ion  son  espèce.  Dieu  vit  que  cela  était  septième  jour  de  toute  son  œuvre, 
bon.  *-Dieu  les  bénit,  en  disant  :  Soyez     qu'il  avait  faite.  ^Dieu   bénit  le   sep- 


féconds,  multipliez,  et  remplissez  les 
eaux  des  mers  ;  et  que  les  oiseaux  mul- 
tiplient sur  la  terre.  ^^Ainsi,  il  y  eut  un 
soir,  et  il  y  eut  un  matin  :  ce  fut  le 
cinquième  jour. 

**Dieu  dit  :   Que   la  terre  produise 
des  animaux  vivants  selon  leur  espèce. 


tièmc  jour,  et  il  le  sanctifia,  parce  qu'en 
ce  jour  il  se  reposa  de  toute  son  œuvre 
qu'il  avait  créée  en  la  faisant. 

For/nation  de  1  Jiomnie  et  de  la  femme. 

■•Voici  les  origines  des  cieux  et  de 
du  bétail,  des  reptiles  et  des  animaux  la  terre,  quand  ils  furent  créés. 
terrestres  selon  leur  espèce.  Et  cela  ^Lorsque  l'Eternel  Dieu  fit  une  terre 
fut  ainsi.  "Dieu  fit  les  animaux  de  la  et  des  cieux,  aucun  arbuste  des  champs 
terre  selon  leur  espèce,  le  bétail  se-  n'était  encore  sur  la  terre,  et  aucune 
Ion  son  espèce,  et  tous  les  reptiles  de  herbe  des  champs  ne  germait  encore  : 
la  terre  selon  leur  espèce.  Dieu  vit  que  car  l'Eternel  Dieu  n'avait  pas  fait  pleu- 
cela  était  bon.  ^''Puis  Dieu  dit  :  Fai-  voir  sur  la  terre,  et  il  n'y  avait  jioint 
sons  l'homme  à  notre  image,  selon  d'homme  pour  cultiver  le  sol.  "Et  une 
notre  ressemblance,  et  qu'il  domine  vapeur  s'élevait  de  la  terre,  et  arrosait 
sur  les  poissons  de  la  mer,  sur  les  oi-  toute  la  surface  du  sol. 
seaux  du  ciel  et  sur  tous  les  reptiles  'L'Eternel  Dieu  forma  l'homme  de 
qui  rampent  sur  la  terre.  ^'Dieu  créa  la  poussière  de  la  terre,  il  souffla  dans 
l'homme  à  son  image,  il  le  créa  à  l'i-  ses  narines  un  souffle  de  vie,  et  l'hom- 
mage de  Dieu,  il  créa  l'homme  et  la  me  devint  un  être  vivant, 
femme".  ^''Dieu  les  bénit,  et  Dieu  leur  *Puis  l'Eternel  Dieu  planta  un  jar- 
dit  :  Soyez  féconds,  multipliez,  rem-  din  en  Eden,  du  côté  de  l'orient,  et  il 
jjlissez  la  terre,  et  l'assujettissez;  et  y  mit  l'homme  qu'il  avait  formé.  "L'É- 
dominez  sur  les  poissons  de  la  mer,  ternel  Dieu  fit  pousser  du  sol  des  ar- 
sur  les  oiseaux  du  ciel,  et  sur  tout  ani-  bres  de  toute  espèce,  agréables  à  voir 
mal  qui  se  meut  sur  la  terre.  ^'Et  Dieu  et  bons  à  manger,  et  l'arbre  de  la  vie 
dit  :  Voici,  je  vous  donne  toute  herbe  au  milieu  du  jardin,  et  l'arbre  de  la 
portant  de  la  semence  et  qui  est  à  la  connaissance  du  bien  et  du  mal.  '"Un 
surface  de  toute  la  terre,  et  tout  arbre  fleuve  sortait  d'Eden  pour  arroser  le 
ayant  en  lui  du  fruit  d'arbre  et  portant  jardin,  et  de  là,  il  se  divisait  en  quatre 

a.  Littéralement  :  il  les  créa  mâle  et  femelle. 


GENESE. 


Chap.  S,  u-3,  il. 


bras.  "Le  nom  du  premier  est  Pischon; 
c'est  celui  qui  entoure  tout  le  jiays  de 
Havila,  où  se  trouve  l'or.  '-L'or  de 
ce  pays  est  pur;  on  y  trouve  aussi  le 
bdellium  et  la  pierre  d'onyx.  '^Le  nom 
du  second  ileuve  est  Guihon  ;  c'est  ce- 
lui qui  entoure  tout  le  pays  de  Cusch. 
**Le  nom  du  troisième  est  Iliddékel"; 
c'est  celui  qui  coule  à  l'orient  de  l'As- 
syrie. Le  quatrième  fleuve,  c'est  l'Eu- 
phrate. 

'•"^L'Eternel  Dieu  prit  l'homme,  et  le 
plaça  dans  le  jardin  d'Eden  pour  le 
cultiver  et  pour  le  garder.  '^L'Eternel 
Dieu  donna  cet  ordre  à  l'homme  :  Tu 
pourras  manger  de  tous  les  arbres  du 
jardin;  '"mais  tu  ne  mangeras  pas  de 
l'arbre  de  la  connaissance  du  bien  et 
du  mal,  car  le  jour  où  tu  en  mangeras, 
tu  mourras. 

"*L'Eternel  Dieu  dit  :  Il  n'est  pas  bon 
que  l'homme  soit  seul  ;  je  lui  ferai  une 
aide  semblable  à  lui.  ''•'L'Eternel  Dieu 
forma  de  la  terre  tous  les  animaux  des 
champs  et  tous  les  oiseaux  du  ciel,  et 
il  les  fit  venir  vers  l'homme,  pourvoir 
comment  il  les  appellerait,  et  afin  que 
tout  être  vivant  portât  le  nom  que  lui 
donnerait  l'homme.  -"Et  l'homme  don- 
na des  noms  à  tout  le  bétail,  aux  oi- 
seaux du  ciel  et  à  tous  les  animaux  des 
champs  ;  mais ,  pour  l'homme ,  il  ne 
trouva  point  d'être  semblable  à  lui. 
^'Alors  l'Eternel  Dieu  fit  tomber  un 
profond  sommeil  sur  l'homme,  qui 
s'endormit;  il  prit  une  de  ses  côtes,  et 
referma  la  chair  à  sa  place.  ^^L'Eter- 
nel Dieu  forma  une  femme  de  la  côte 
cpi'il  avait  ]>rise  de  l'homme,  et  il  l'a- 
mena vers  l'homme.  ^'Et  l'homme  dit  : 
Voici  cette  fois  celle  qui  est  os  de  mes 
os  et  chair  de  ma  chair  !  on  l'aiipellera 
femme*,  parce  qu'elle  a  été  prise  de 
l'homme.  ^* C'est  pourquoi  l'homme 
quittera  son  père  et  sa  mère,  et  s'atta- 
chera à  sa  femme,  et  ils  deviendront 
une  seule  chair. 


a.  Le  Tij^rc 


b.  Le  mol  hébreu,  traduit  j)ar  ft'miiie 


Le  jardin  d'iîdcn,  et  le  péché  d'Adam. 

-^L'homme  et  sa  femme  étaient  tous 
deux  nus,  et  ils  n'en  avaient  point 
honte. 

Chap.  III.  '  Le  serpent  était  le  plus 
rusé  de  tous  les  animaux  des  champs, 
c|ue  l'Eternel  Dieu  avait  faits.  Il  dit  à 
la  femme  :  Dieu  a-t-il  réellement  dit  : 
Vous  ne  mangerez  pas  de  tous  les  ar- 
bres du  jardin  ?  ^La  femme  répondit 
au  serjient  :  Nous  mangeons  du  fruit 
des  arbres  du  jardin.  ^Mais  quant  au 
fruit  de  l'arbre  qui  est  au  milieu  du 
jardin.  Dieu  a  dit  :  Vous  n'en  mange- 
rez point  et  vous  n'y  toucherez  point, 
de  peur  que  vous  ne  mouriez.  ^Alors 
le  serpent  dit  à  la  femme  :  Vous  ne 
mourrez  point;  ^mais  Dieu  sait  que,  le 
jour  où  vous  en  mangerez ,  vos  yeux 
s'ouvriront,  et  que  vous  serez  comme 
des  dieux,  connaissant  le  bienetlemal. 

*La  femme  vit  que  l'arbre  était  bon 
à  manger  et  agréable  à  la  vue,  et  qu'il 
était  ])récieux  pour  ouvrir  l'intelli- 
gence ;  elle  prit  de  son  fruit,  et  en  man- 
gea; elle  en  donna  aussi  à  son  mari, 
(|ui  était  auprès  d'elle,  et  il  en  mangea. 
'Les  yeux  de  l'un  et  de  l'autre  s'ouvri- 
rent, ils  connurent  qu'ils  étaient  nus, 
et  ayant  cousu  des  feuilles  de  figuier, 
ils  s'en  firent  des  ceintures.  *Alors  ils 
entendirent  la  voix  de  l'Eternel  Dieu, 
qui  parcourait  le  jardin  vers  le  soir,  et 
l'homme  et  sa  femme  se  cachèrent  loin 
de  la  face  de  l'Eternel  Dieu,  au  milieu 
des  arbres  du  jardin. 

^Mais  l'Eternel  Dieu  appela  l'hom- 
me, et  lui  dit  :  Où  es-tu  ?  '"Il  répondit  : 
J'ai  entendu  ta  voix  dans  le  jardin,  et 
j'ai  eu  peur,  parce  que  je  suis  nu,  et  je 
me  suis  caché.  "  Et  l'Eternel  Dieu  dit  : 
Oui  t'a  a])pris  que  tu  es  nu  ?  Est-ce  que 
tu  as  mangé  de  l'arbre  dont  je  t'avais 
défendu  de  manger  ?  '-L'homme  ré- 
pondit :  La  femme  que  tu  as  mise  au- 
près de  moi  m'a  donné  de  l'arbre,  et 

(ischaj,  dérive   du  mot  qui  signifie  Itonime  (iscltj. 


Chap.  3,ri-i,, 


GENESE. 


j'en  ai  mangé.  ''Et  l'Éternel  Dieu  dit  à 
la  femme  :  Pourquoi  as-tu  fait  cela? 
La  femme  répondit  :  Le  serpent  m'a 
séduite,  et  j'en  ai  mangé. 

"L'Eternel  Dieu  dit  au  serpent  : 
Puisque  tu  as  fait  cela,  tu  seras  mau- 
dit entre  tout  le  bétail  et  entre  tous  les 
animaux  des  champs,  tu  marcheras  sur 
ton  ventre,  et  tu  mangeras  de  la  pous- 
sière tous  les  jours  de  ta  vie.  '^  Je  met- 
trai inimitié  entre  toi  et  la  femme, 
entre  ta  postérité  et  sa  postérité  :  celle- 
ci  t'écrasera  la  tête,  et  tu  lui  blesseras 
le  talon. '^11  dit  à  la  femme  :  J'augmen- 
terai la  souffrance  de  tes  grossesses, 
tu  enfanteras  avec  douleur,  et  tes  dé- 
sirs se  porteront  vers  ton  mari,  mais 
il  dominera  sur  toi.  ''Il  dit  à  l'homme  : 
Puisque  tu  as  écouté  la  voix  de  ta  fem- 
me, et  que  tu  as  mangé  de  l'arbre  au 
sujet  duquel  je  t'avais  donné  cet  or- 
dre :  Tu  n'en  mangeras  point  !  le  sol 
sera  maudit  à  cause  de  toi.  C'est  à  force 
de  peine  que  tu  en  tireras  ta  nourri- 
ture tous  les  jours  de  ta  vie  ;  '*il  te  pro- 
duira des  épines  et  des  ronces,  et  tu 
mangeras  de  l'herbedes  champs. '^G'est 
à  la  sueur  de  ton  visage  que  tu  mange- 
ras du  pain,  jusqu'à  ce  que  tu  retour- 
nes dans  la  terre,  d'où  tu  as  été  pris; 
car  tu  es  poussière,  et  tu  retourneras 
dans  la  poussière. 

^'Adam  donna  à  sa  femme  le  nom 
d'Eve"  :  car  elle  a  été  la  mère  de  tous 
les  vivants. 

^'L'Eternel  Dieu  fit  à  Adam  et  à  sa 
femme  des  habits  de  peau,  et  il  les  en 
revêtit. 

^"L'Éternel  Dieu  dit  :  Voici,  l'homme 
est  devenu  comme  l'un  de  nous,  pour 
la  connaissance  du  bien  et  du  mal.  Em- 
pêchons-le maintenant  d'avancer  sa 
main,  de  prendre  de  l'arbre  de  vie,  d'en 
manger,  et  de  vivre  éternellement. 
-■^Et  l'Eternel  Dieu  le  chassa  du  jai'din 
d'Eden,  pour  qu'il  cultivât  la  terre, 
d'où  il  avait  été  pris.  -'C'est  ainsi  qu'il 

a.  Eté  signifie  l'ie.         b.  Tu  seras  satisfait,  content 


chassa  Adam;  et  il  mit  à  l'orient  du 
jardin  d'Eden  les  chérubins  qui  agitent 
une  épée  flamboyante,  pour  garder  le 
chemin  de  l'arbre  de  vie. 

Caïn  et  Abel.  —  Descendants  de  Caïn. 

Chap.  IV.  'Adam  connut  Eve,  sa 
femme;  elle  conçut,  et  enfanta  Caïn, 
et  elle  dit  :  J'ai  formé  un  homme,  avec 
l'aide  de  l'Eternel.  -Elle  enfanta  son 
frère  Abel.  Abel  fut  berger,  et  Caïn  fut 
laboureur. 

•*Au  bout  de  quelque  temps,  Caïn  fit 
à  l'Eternel  une  offrande  des  fruits  de 
la  terre;  *et  Abel,  de  son  côté,  en  fit 
une  des  premiers-nés  de  son  troupeau 
et  de  leur  graisse.  L'Eternel  porta  un 
regard  favorable  sur  Abel  et  sur  son 
offrande;  ^mais  il  ne  porta  pas  un  re- 
gard favorable  sur  Caïn  et  sur  son 
offrande.  Caïn  fut  très  irrité,  et  son  ■ 
visage  fut  abattu.  *Et  l'Eternel  dit  à 
Caïn  :  Pourquoi  es-tu  irrité,  et  pour- 
quoi ton  visage  est-il  abattu  ?  "Certai- 
nement, si  tu  agis  bien,  tu  relèveras 
ton  visage*;  et  si  tu  agis  mal,  le  péché 
se  couche  à  la  porte,  et  ses  désirs  se 
portent  vers  toi  :  mais  toi,  domine  sur 
lui. 

^Cependant,  Caïn  adressa  la  parole  à 
son  frère  Abel  ;  mais,  comme  ils  étaient 
dans  les  champs,  Caïn  se  jeta  sur  son 
frère  Abel,  et  le  tua. 

"L'Éternel  dit  à  Caïn  :  Où  est  ton 
frère  Abel  ?  11  répondit  :  Je  ne  sais  pas  ; 
suis-je  le  gardien  de  mon  frère?  '"Et 
Dieu  dit  :  Qu'as-tu  fait  ?  La  voix  du  sang 
de  ton  frère  crie  de  la  terre  jusqu'à  moi. 
"Maintenant,  tu  seras  maudit  de  la 
terre  qui  a  ouvert  sa  bouche  pour  re- 
cevoir de  ta  main  le  sang  de  ton  frère. 
'* Quand  tu  cultiveras  le  sol,  il  ne  te 
donnera  plus  sa  richesse.  Tu  seras  er- 
rant et  vagabond  sur  la  terre.  ''Caïn 
dit  à  l'Éternel  :  Mon  châtiment  est  trop 
grand  pour  être  supporté.  '''Voici,  tu 
me  chasses  aujourd'hui  de  cette  terre; 

de  toi-même. 


GENESE. 


Chap.  4,  ir,-5, 16. 


je  serai  caché  loin  de  ta  face,  je  serai  dra  Mehujaël,  Mehujaël  engendra  Me- 
errant  et  vagabond  sur  la  terre,  et  qui-  tuschaël,  et  Metuschaël  engendra  Lé- 
conque  me  trouvera  me  tuera.  '^L'E-  mec. 

ternel  lui  dit  :  Si  quelqu'un  tuait  Caïn,  '"Lémec  prit  deux  femmes  :  le  nom 

Gain  serait  vengé  sept  fois.  Et  l'Éter-  de  l'une  était  Ada,  et  le  nom  de  l'autre 

nel  fit  connaître  à  Gain  (pie  quiconque  Tsilla.  -"Ada  enfanta  Jabal  :  il  fut  le 

le  trouverait  ne  le  tuerait  point.  père  de  ceux  qui  habitent  sous  des  ten- 

"^Puis,  Gain  s'éloigna  de  la  face  de  tes  et  près  des  troupeaux.  -'Le  nom  de 

l'Éternel,  et  habita  dans  la  terre  de  son  frère  était  Jubal  :  il  fut  le  père  de 

Nod",  à  l'orient  d'Éden.  tous  ceux  qui  jouent  de  la  harpe  et  du 

''Gain  connutsa  femme;  elleconcut,  chalumeau. '--Tsilla,  de  son  côté,  en- 

et  enfanta  llénoc.  11  bâtit  ensuite  une  fanta  Tubal-Gaïn,  qui  forgeait  tous  les 

ville,  et  il  donna  à  cette  ville  le  nom  instruments  d'airain  et  de  fer.  La  sœur 

de  son  lils  Hénoc.  de  Tubal-Gaïn  était  Naama. 

''^Hénoc  engendra  Irad,  Irad  engen-  -^Lémec  dit  à  ses  femmes  : 

Ada  et  Tsilla,  écoutez  ma  voix! 
Femmes  de  Lémec,  écoutez  ma  parole! 

J'ai  tué  un  homme  pour  ma  blessure, 
Et  un  jeune  homme  pour  ma  meurtrissure. 

-''Gain  sera  vengé  sept  fois. 
Et  Lémec  soixante-dix-sept  fois. 

-^Adam  connut  encore  sa  femme;  ^Tous  les  jours  qu'Adam  vécut  furent 
elle  enfanta  un  fils,  et  l'appela  du  nom  de  neuf  cent  trente  ans  ;  puis  il  mourut, 
de  Seth*,  car,  dit-elle,  Dieu  m'adonne  *Seth,  âgé  de  cent  cinq  ans,  engen- 

un  autre  fils  à  la  place  d'Abel,  que  Gain  dra  Enosch.  'Seth  vécut,  après  la  nais- 
a  tué.  sauce  d'Enosch,  huit  cent  sept  ans  ;  et 

-''Seth  eut  aussi  un  lils,  et  l'appela  il  engendra  des  fils  et  des  filles.  '^Tous 
du  nom  d'Enosch.  G'est  alors  que  l'on  les  jours  de  Seth  furent  de  neuf  cent 
commença  à  invoquer  le  nom  de  l'E-     douze  ans;  puis  il  mourut. 

^Enosch,  âgé  de  quatre-vingt-dix 
ans,  engendra  Ivénan.  '"Enosch  vécut, 
après  la  naissance  de  Kénan,  huit  cent 
quinze  ans  ;  et  il  engendra  des  fils  et 
des  filles.  "Tous  les  jours  d'Enosch  fu- 
rent de   neuf  cent  cinq   ans  ;  puis  il 


ternel 

Postérité  d'Adam,  par  Seth,  jusqu'à  Noé. 


Chap.  V.      'Voici  le  livre  de  la  pos- 
térité d'Adam. 

Lorsque  Dieu  créa  l'homme,  il  le  fit  mourut, 

à  la  ressemblance  de   Dieu.  -Il   créa  '-Kénan,  âgé  de   soixante-dix  ans, 

l'homme  et  la  femme,  il  les  bénit,  et  il  engendra  Mahalaleel.  "Ivénan  vécut, 

les  appela  du  nom  d'homme,  lorsqu'ils  après  la  naissance  de  Mahalaleel,  huit 

furent  créés.  cent  quarante  ans;  et  il  engendra  des 

^Adam,  âgé  de  cent  trente  ans,  en-  fils  et  des  filles.  '^Tous  les  jours  de 

gendra  un  fils  à  sa  ressemblance,  selon  Kénan  furent  de  neuf  cent  dix  ans  ;  puis 

son  image,  et  il  lui  donna  le  nom  de  il  mourut. 

Seth.  ■♦Les  jours  d'Adam,  après  la  nais-  '^Mahalaleel,  âgé  de  soixante-cinq 

sance  de  Seth,  furent  de  huit  cents  ans,  engendra  Jéred. '«Mahalaleel  vé- 

ans  ;  et  il  engendra  des  fils  et  des  filles,  eut,  après  la  naissance  de  Jéred,  huit 

a.  .\o<l  signifie  fuite,  exil.         b.  Seth  dc'rive  d'un  mol  qui  signifie  mettre,  placer. 


Chap.  5,  n-6, 15. 


GENESE. 


cent  trente  ans;  et  il  engendra  des  fils 
et  des  filles.  "Tous  les  jours  de  Maha- 
laleel  furent  de  huit  cent  quatre-vingt- 
quinze  ans;  puis  il  mourut. 

'^Jéred,  âgé  de  cent  soixante-deux 
ans,  engendra  Hénoc.  '^Jéred  vécut, 
après  la  naissance  d'Hénoc,  huit  cents 
ans;  et  il  engendra  des  fils  et  des  fil- 
les. ^"Tous  les  jours  de  Jéred  lurent  de 
neuf  cent  soixante-deux  ans;  puis  il 
mourut. 

*' Hénoc,  âgé  de  soixante-cinq  ans, 
engendra  Metuschélah.  --Hénoc,  après 
la  naissance  de  Metuschélah,  marcha 
avec  Dieu  trois  cents  ans;  et  il  engen- 
dra des  fils  et  des  filles.  "Tous  les  jours 
d'Hénoc  furent  de  trois  cent  soixante- 
cinq  ans.  -^Ilénoc  marcha  avec  Dieu; 
puis  il  ne  fut  plus,  parce  que  Dieu  le 
prit. 

*^ Metuschélah,  âgé  de  cent  quatre- 
vingt-sept  ans,  engendra  Lémec.  **Me- 
tuschélah  vécut,  après  la  naissance  de 
Lémec,  sept  cent  quatre-vingt-deux 
ans  ;  et  il  engendra  des  fils  et  des  filles. 
*'Tous  les  jours  de  Metuschélah  furent 
de  neuf  cent  soixante-neuf  ans  ;  puis  il 
mourut. 

^* Lémec,  âgé  de  cent  quatre-vingt- 
deux  ans,  engendra  un  fils.  -'11  lui 
donna  le  nom  de  Noé,  en  disant  :  Celui- 
ci  nous  consolera  de  nos  fatigues  et  du 
travail  pénible  de  nos  mains,  prove- 
nant de  cette  terre  que  l'Eternel  a  mau- 
dite. '"Lémec  vécut,  api'ès  la  naissance 
de  Noé,  cinq  cent  quatre-vingt-quinze 
ans  ;  et  il  engendra  des  fils  et  des  filles. 
"'Tous  les  jours  de  Lémec  furent  de 
sept  cent  soixante-dix-sept  ans  ;  puis  il 
mourut. 

^*Noé,  âgé  de  cinq  cents  ans,  engen- 
dra Sem,  Cham  et  Japhet. 

Corruption  du  genre  liuinain.  —  Le  déluge. 

Chap.  VI.  'Lorsque  les  hommes 
eurent  commencé  à  se  multiplier  sur 
la  face  de  la  terre,  et  que  des  filles  leur 
furent  nées,  *les  fils  de  Dieu  virent 


que  les  filles  des  hommes  étaient  bel- 
les, et  ils  en  prirent  pour  femmes  parmi 
toutes  celles  qu'ils  choisirent.  ''Alors 
l'Eternel  dit  :  Mon  esprit  ne  restera  pas 
à  toujours  dans  l'homme,  car  l'homme 
n'est  que  chair,  et  ses  jours  seront  de 
cent  vingt  ans. 

*Les  géants  étaient  sur  la  terre  en 
ces  temps-là,  après  que  les  fils  de  Dieu 
furent  venus  vers  les  filles  des  hom- 
mes, et  qu'elles  leur  eurent  donné  des 
enfants  :  ce  sont  ces  héros,  qui  furent 
fameux  dans  l'antiquité. 

^  L'Eternel  vit  que  la  méchanceté  des 
hommes  était  grande  sur  la  terre,  et 
que  toutes  les  pensées  de  leur  cœur  se 
portaient  chaque  jour  uniquement  vers 
le  mai.  "L'Eternel  se  repentit  d'avoir 
fait  l'homme  sur  la  terre,  et  il  fut  af- 
fligé en  son  cœur.  "Et  l'Eternel  dit  : 
J'exterminerai  de  la  face  de  la  terre 
l'homme  que  j'ai  créé,  depuis  l'homme 
jusqu'au  bétail,  aux  reptiles  et  aux  oi- 
seaux du  ciel  ;  car  je  me  repens  de  les 
avoir  faits. 

*Mais  Noé  trouva  grâce  aux  yeux  de 
l'Éternel. 

'Voici  la  postérité  de  Noé. 
Noé  était  un  homme  juste  et  intègre, 
dans  son  temps  ;  Noé  marchait  avec 
Dieu. 

'."Noé  engendra  trois  fils:  Sem,  Cham 
et  Japhet. 

"La  terre  était  corrompue  devant 
Dieu,  la  terre  était  pleine  de  violence. 
'^Dieu  regarda  la  terre,  et  voici,  elle 
était  corrompue  ;  car  toute  chair  avait 
corrompu  sa  voie  sur  la  terre. 

'"Alors  Dieu  dit  à  Noé  :  La  fin  de 
toute  chair  est  arrêtée  par  devers  moi  ; 
car  ils  ont  rempli  la  terre  de  violence  ; 
voici,  je  vais  les  détruire  avec  la  terre. 
'■•Fais-toi  une  arche  de  bois  degopher; 
tu  disposeras  cette  arche  en  cellules, 
et  tu  l'enduiras  de  poix  en  dedans  et  en 
dehors.  '^Voici  comment  tu  la  feras  : 
l'arche  aura  trois  cents  coudées  de  lon- 
gueur, cinquante  coudées  de  largeur 


GEN'ESE. 


dut  p.  0,  in-7  ,n. 


et  trente  coudées  de  hauteur.  '*Tu  fe- 
ras à  l'arche  une  fenêtre,  que  tu  rédui- 
ras à  une  coudée  en  haut  ;  tu  établiras 
une  porte  sur  le  côté  de  l'arche  ;  et  tu 
construiras  un  étage  inférieur,  un  se- 
cond et  un  troisième.  '■'Et  moi,  je  vais 
faire  venir  le  déluge  d'eaux  sur  la  terre, 
pour  détruire  toute  chair  ayant  souffle 
de  vie  sous  le  ciel  ;  tout  ce  qui  est  sur 
la  terre  périra.  '^Mais  j'établis  mon  al- 
liance avec  toi;  tu  entreras  dans  l'ar- 
che, toi  et  tes  fils,  ta  femme  et  les  fem- 
mes de  tes  fils  avec  toi.  "De  tout  ce 
qui  vit,  de  toute  chair,  tu  feras  entrer 
dans  l'arche  deux  de  chaque  espèce, 
pour  les  conserver  en  vie  avec  toi  :  il 
y  aura  un  màle  et  une  femelle.  ^'Des 
oiseaux  selon  leur  espèce,  du  bétail  se- 
lon son  espèce,  et  de  tous  les  reptiles 
de  la  terre  selon  leur  espèce,  deux  de 
chaque  espèce  viendront  vers  toi,  pour 
que  tu  leur  conserves  la  vie.  -'Et  toi, 
prends  de  tous  les  aliments  que  l'on 
mange,  et  fais-en  une  provision  auprès 
de  toi,  afin  qu'ils  te  servent  de  nourri- 
ture ainsi  qu'à  eux. 

*- C'est  ce  que  fit  Noé  :  il  exécuta  tout 
ce  que  Dieu  lui  avait  ordonné. 

Chap.  VII.  'L'Éternel  dit  à  Noé  : 
Entre  dans  l'arche,  toi  et  toute  ta  mai- 
son ;  car  je  t'ai  vu  juste  devant  moi 
parmi  cette  génération.  -Tu  prendras 
auprès  de  toi  sept  couples  de  tous  les  • 
animaux  purs,  le  màle  et  sa  femelle; 
une  paire  des  animaux  qui  ne  sont  pas 
purs,  le  mâle  et  sa  femelle;  ^sept  cou- 
ples aussi  des  oiseaux  du  ciel,  màle  et 
femelle,  afin  de  conserver  leur  race  en 
vie  sur  la  face  de  toute  la  terre.  ''Car, 
encore  sept  jours,  et  je  ferai  pleuvoir 
sur  la  terre  quarante  jours  et  quarante 
nuits,  et  j'exterminerai  de  la  face  de  la 
terre  tous  les  êtres  que  j'ai  faits. 

^Noé  exécuta  tout  ce  que  l'Eternel 
lui  avait  ordonné. 

^Noc  avait  six  cents  ans,  lorsque 
le  déluge  d'eaux  fut  sur  la  terre.  'Et 
Noé  entra  dans  l'arche  avec  ses  fils,  sa 


femme  et  les  femmes  de  ses  fils,  pour 
échapper  aux  eaux  du  déluge.  *D'entre 
les  animaux  purs  et  les  animaux  qui  ne 
sont  pas  purs,  les  oiseaux  et  tout  ce 
qui  se  meut  sur  la  terre,  ^il  entra  dans 
l'arche  auprès  de  Noé,  deux  à  deux, 
un  màle  et  une  femelle,  comme  Dieu 
l'avait  ordonné  à  Noé. 

'"Sept  jours  après,  les  eaux  du  dé- 
luge furent  sur  la  terre.  "L'an  six  cent 
de  la  vie  de  Noé,  le  second  mois,  le 
dix-septième  jour  du  mois,  en  ce  jour- 
là  toutes  les  sources  du  grand  abîme 
jaillirent,  et  les  écluses  des  cieux 
s'ouvrirent.  '^La  pluie  tomba  sur  la 
terre  quarante  jours  et  quarante  nuits. 
'^Ce  même  jour,  entrèrent  dans  l'arche 
Noé,  Sem,  Cham  et  Japhet,  fils  de  Noé, 
la  femme  de  Noé  et  les  trois  femmes 
de  ses  fils  avec  eux  :  '^eux,  et  tous  les 
animaux  selon  leur  espèce,  tout  le  bé- 
tail selon  son  espèce,  tous  les  reptiles 
qui  rampent  sur  la  terre  selon  leur  es- 
pèce, tous  les  oiseaux  selon  leur  es- 
pèce, tous  les  petits  oiseaux,  tout  ce 
qui  a  des  ailes.  '^Ils  entrèrent  dans 
l'arche  auprès  de  Noé,  deux  à  deux,  de 
toute  chair  ayant  souffle  de  vie.  "'Il  en 
entra,  màle  et  femelle,  de  toute  chair, 
comme  Dieu  l'avait  ordonné  à  Noé. 
Puis  l'Eternel  ferma  la  porte  sur  lui. 

'"Le  déluge  fut  quarante  jours  sur  la 
terre.  Les  eaux  crûrent  et  soulevèrent 
l'arche,  et  elle  s'éleva  au-dessus  de  la 
terre.  '*Les  eaux  grossirent  et  s'accru- 
rent beaucoup  sur  la  terre,  et  l'arche 
flotta  sur  la  surface  des  eaux.  "Les 
eaux  grossirent  de  plus  en  plus,  et  tou- 
tes les  hautes  montagnes  qui  sont  sous 
le  ciel  entier  furent  couvertes.  -"Les 
eaux  s'élevèrent  de  quinze  coudées  au- 
dessus  des  montagnes  qui  furent  cou- 
vertes. 

-'Tout  ce  qui  se  mouvait  sur  la  terre 
périt,  tant  les  oiseaux  que  le  bétail  et 
les  animaux,  tout  ce  qui  rampait  sur 
la  terre,  et  tous  les  hommes.  **Toutce 
quiavaitrespiration,  souffledevie  dans. 


Chap.  7,  ■23-9,  Q. 


GENESE. 


ses  narines,  et  qui  était  sur  la  terre 
sèche,  mourut.  ^^Tous  les  êtres  qui 
étaient  sur  la  face  de  la  terre  furent 
exterminés,  depuis  Thomme  jusqu'au 
])étail,  aux  reptiles  et  aux  oiseaux  du 
ciel  :  ils  furent  exterminés  de  la  terre. 
Il  ne  resta  que  Noé,  et  ce  qui  était  avec 
lui  dans  l'arche.  -■'Les  eaux  furent  gros- 
ses sur  la  terre  pendant  cent  cinquante 
jours. 

Chap.  VIII.  'Dieu  se  souvint  de 
Noé,  de  tous  les  animaux  et  de  tout  le 
bétail,  qui  étaient  avec  lui  dans  l'arche; 
et  Dieu  fît  passer  un  vent  sur  la  terre, 
etleseauxs'apaisèrent.^Les  sources  de 
l'abîme  et  les  écluses  des  cieux  furent 
fermées,  et  la  pluie  ne  tomba  plus  du 
ciel.  'Les  eaux  se  retirèrent  de  dessus 
la  terre,  s'en  allant  et  s'éloignant,  et 
les  eaux  diminuèrent  au  bout  de  cent 
cinquante  jours.  *Le  septième  mois,  le 
dix-septième  jourdu  mois,  l'arche  s'ar- 
rêta sur  les  montagnes  d'Ararat.  ^Les 
eaux  allèrent  en  diminuant  jusqu'au 
dixième  mois.  Le  dixième  mois,  le  pre- 
mier jourdu  mois,  apparurent  les  som- 
mets des  montagnes. 

^Au  bout  de  quarante  jours,  Noé  ou- 
vrit la  fenêtre  qu'il  avait  faite  à  l'arche. 
Ml  lâcha  le  corbeau,  qui  sortit,  partant 
et  revenant,  jusqu'à  ce  que  les  eaux 
eussent  séché  sur  la  terre.  Ml  lâcha 
aussi  la  colombe,  pour  voir  si  les  eaux  ■ 
avaient  diminué  à  la  surface  de  la  terre. 
*Mais  la  colombe  ne  trouva  aucun  lieu 
pour  poser  la  plante  de  son  pied,  et 
elle  revint  à  lui  dans  l'arche,  car  il  y 
avait  des  eaux  à  la  surface  de  toute  la 
terre.  Il  avança  la  main,  la  prit,  et  la 
fit  rentrer  auprès  de  lui  dans  l'arche. 
'"Il  attendit  encore  sept  autres  jours, 
et  il  lâcha  de  nouveau  la  colombe  hors 
de  l'arche.  "La  colombe  i-evint  à  lui 
sur  le  soir;  et  voici,  une  feuille  d'oli- 
vier arrachée  était  dans  son  bec.  Noé 
connut  ainsi  que  les  eaux  avaient  di- 
minué sur  la  terre.  '-Il  attendit  encore 

a.  Sous-entendu  :  de  la  vie  de  Noé. 


sept  autres  jours,  et  il  lâcha  la  co- 
lombe. Mais  elle  ne  revint  plus  à  lui. 

*'L'an  six  cent  un",  le  premier  mois, 
le  premier  jour  du  mois,  les  eaux 
avaient  séché  sur  la  terre.  Noé  ôta  la 
couverture  de  l'arche;  il  regarda,  et 
voici,  la  surface  de  la  terre  avait  séché. 
'''Le  second  mois,  le  vingt-septième 
jour  du  mois,  la  terre  fut  sèche. 

'^Alors  Dieu  parla  à  Noé,  en  disant  : 
'^Sors  de  l'arche,  toi  et  ta  femme,  tes 
fils  et  les  femmes  de  tes  fils  avec  toi. 
'"Fais  sortir  avec  toi  tous  les  animaux 
de  toute  chair  qui  sont  avec  toi,  tant 
les  oiseaux  que  le  bétail  et  tous  les 
reptiles  qui  rampent  sur  la  terre  :  qu'ils 
se  répandent  sur  la  terre,  qu'ils  soient 
féconds  et  multiplient  sur  la  terre.  '^Et 
Noé  sortit,  avec  ses  fils,  sa  femme,  et 
les  femmes  de  ses  fils.  '^Tous  les  ani- 
maux, tous  les  reptiles,  tous  les  oi- 
seaux, tout  ce  qui  se  meut  sur  la  teri'e, 
selon  leurs  espèces,  sortirent  de  l'ar- 
che. 

-"Noé  bâtit  un  autel  à  l'Eternel;  il 
prit  de  toutes  les  bêtes  pures  et  de 
tous  les  oiseaux  purs,  et  il  offrit  des  ho- 
locaustes sur  l'autel.  ^'  L'Eternel  sentit 
une  odeur  agréable,  et  l'Eternel  dit  en 
son  cœur  :  Je  ne  maudirai  plus  la  terre, 
à  cause  de  l'homme,  car  les  pensées 
du  cœur  de  l'homme  sont  mauvaises 
dès  sa  jeunesse;  et  je  ne  frapperai  plus 
tout  ce  qui  est  vivant,  comme  je  l'ai 
fait.  ^-Tant  que  la  terre  subsistera,  les 
semailles  et  la  moisson,  le  froid  et  la 
chaleur,  l'été  et  l'hiver,  le  jour  et  la 
nuit  ne  cesseront  point. 

Noé  et  ses  fils. 

Chap.  IX.  'Dieu  bénit  Noé  et  ses 
fils,  et  leur  dit  :  Soyez  féconds,  multi- 
pliez, et  remplissez  la  terre.  -Vous  se- 
rez un  sujet  de  crainte  et  d'effroi  pour 
tout  animal  de  la  terre ,  pour  tout  oi- 
seau du  ciel,  pour  tout  ce  qui  se  meut 
sur  la  terre,  et  pour  tous  les  poissons 


S 


GENESE. 


Chu  p.  0,:i-10,5. 


clc  la  mer  :  ils  sont  livrés  entre  vos  Dieu  dit  à  Noé  :  Tel  est  le  signe  de  Tal- 
mains.  'Tout  ce  qui  se  meut  et  qui  a  liance  que  j'établis  entre  moi  et  toute 
vie  vous  servira  de  nourriture  :  je  vous  chair  qui  est  sur  la  terre, 
donne  tout  cela,  comme  riierbe  verte.  '*Les  fils  de  Noé,  qui  sortiront  de 
■•Seulement,  vous  ne  mangerez  point  l'arche,  étaient  Seni,  Cham  et  Japhet. 
de  chair  avec  son  àme,  avec  son  sang.  Cham  fut  le  père  de  Canaan.  '''Ce  sont 
^Sachez-le  aussi,  je  redemanderai  le  là  les  trois  fils  de  Noé,  et  c'est  leur 
sang  de  vos  âmes,  je  le  redemanderai  à  postérité  qui  peupla  toute  la  terre, 
tout  animal  ;  et  je  redemanderai  l'àme  -"Noé  commença  à  cultiver  la  terre, 
de  l'homme  à  l'homme,  à  l'homme  qui  et  planta  de  la  vigne.  -'Il  but  du  vin, 
est  son  frère.  *Si  quelqu'un  verse  le  s'enivra,  et  se  découvrit  au  milieu  de 
sang  de  l'homme,  ])ar  l'homme  son  sa  tente.  **Cham,  père  de  Canaan,  vit 
sang  sera  versé  ;  car  Dieu  a  fait  l'hom-  la  nudité  de  son  père,  et  il  le  rapporta 
me  à  son  image.  'Et  vous,  soyez  fé-  dehors  à  ses  deux  frères.  -"Alors  Sem 
conds  et  multipliez,  répandez-vous  sur  et  Japhet  prirent  le  manteau",  le  mi- 
la  terre  et  multipliez  sur  elle.  rent  sur  leurs  épaules,  marchèrent  à 
*Dieu  parla  encore  à  Noé  et  à  ses  fils  reculons,  et  couvrirent  la  nudité  de 
avec  lui,  en  disant  :  ^Voici,  j'établis  leur  père;  comme  leur  visage  était 
mon  alliance  avec  vous  et  avec  votre  détourné,  ils  ne  virent  point  la  nudité 
postérité  après  vous;  '"avec  tous  les  de  leur  père.  ** Lorsque  Noé  se  réveilla 
êtres  vivants  qui  sont  avec  vous,  tant  de  son  vin,  il  apprit  ce  que  lui  avait 
les  oiseaux  que  le  bétail  et  tous  les  ani-  fait  son  fils  cadet.  -^Etildit:  Maudit 
maux  de  la  terre,  soit  avec  tous  ceux  soit  Canaan!  qu'il  soit  l'esclave  des 
qui  sont  sortis  de  l'arche,  soitavec  tous  esclaves  de  ses  frères  !  -^11  dit  encore: 
les  animaux  de  la  terre.  "J'établis  mon  Béni  soit  l'Éternel,  Dieu  de  Sem,  et 
alliance  avec  vous  :  aucune  chair  ne  que  Canaan  soit  leur  esclave  !  ^''Que 
sera  plus  exterminée  par  les  eaux  du  Dieu  étende  les  possessions  de  Japhet, 
déluge,  et  il  n'v  aura  plus  de  déluge  qu'il  habite  dans  les  tentes  de  Sem,  et 
pour  détruire  la  terre.  '-Et  Dieu  dit  :  que  Canaan  soit  leur  esclave  ! 
C'est  ici  le  signe  de  l'alliance  que  j'é-  ^*Noé  vécut,  après  le  déluge,  trois 
tablis  entre  moi  et  vous,  et  tous  les  cent  cinquante  ans. -^Tous  les  jours  de 
êtres  vivants  qui  sont  avec  vous,  pour  Noé  furent  de  neuf  cent  cinquante  ans  ; 
les  générations  à  toujours  :  "j'ai  placé  puis  il  mourut, 
mon  arc  dans  la  nue,  et  il  servira  de 
signe  d'alliance  entre  moi  et  la  terre. 
'■•Ouand  j'aurai  rassemblé  des  nuages 
au-dessus  de  la  terre,   l'arc  paraîtra 


Postérité  des  trois  fils  de  Noé. 

Chap.  X.       'Voici  la  postérité  des 


dans  la  nue;  '^et  je  me  souviendrai  de      fils  de  Noé,  Sem,  Cham  et  Japhet. 

Il  leur  naquit  des  fils  après  le  dé- 
luge. 

-Les  fils  de  Japhet  furent:  Gomer, 
Magog,  Madaï,  Javan,  Tubal,  Méschec 
et  Tiras.  —  ^Les  fils  de  Gomer  :  Asch- 
me  souvenir  de  l'alliance  perpétuelle  kenaz,  Riphat  et  Togarma.  —  ''Les  fils 
entre  Dieu  et  tous  les  êtres  vivants,  de  de  Javan:  Elischa,  Tarsis,  Kittim  et 
toute  chair  qui  est  sur  la  terre.  '"Et      Dodanim. — ^C'est  par  eux  (pi'ont  été 

a.    Le   manteau   (sous-entcndu  :    de   Noé),    (fr:inde  pièce  d'étoffe  dont  on   s'enveloppiiit  le  corps,  et  qui  servait 
aussi  de  couverture  pend:tnl  la  nuit. 


mon  alliance  entre  moi  et  vous,  et  tous 
les  êtres  vivants,  de  toute  chair,  et  les 
eaux  ne  deviendront  plus  un  déluge 
pour  détruire  toute  chair.  '* L'arc  sera 
dans  la  nue;  et  je  le  regarderai,  pour 


Chap.  10,6-1  î,  8. 


GENESE. 


peuj)lées  les  îles"  des  nations  selon 
leurs  terres,  selon  la  langue  de  cha- 
cun, selon  leurs  familles,  selon  leurs 
nations. 

"Les  fils  de  Chani  furent:  Cusch, 
Mitsraïm,  Puth  et  Canaan.  —  'Les  fils 
de  Cusch  :  Saba,  Havila,  Sabta,  Raema 
et  Sabteca.  Les  fils  de  Raema  :  Sébaet 
Dedan.  ''Gusch  engendra  aussi  Nim- 
rod;  c'est  lui  qui  commença  à  être 
puissant  sur  la  terre.  *I1  fut  un  vaillant 
chasseur  devant  l'Eternel;  c'est  pour- 
quoi l'on  dit:  Comme  Nimrod,  vail- 
lant chasseur  devant  l'Eternel.  '"11  ré- 
gna d'abord  sur  Babel,  Erec,  Accad  et 
Calné,  au  pays  de  Schinear.  "De  ce 
pays-là  sortit  Assur;  il  bâtit  Ninive, 
Rehoboth-Hir,  Calach,  '*et  Résen  en- 
tre Ninive  et  Calach  :  c'est  la  grande 
A'ille.  —  "Mitsraïm  engendra  les  Lu- 
dim,  les  Anamim,  les  Lehabim,  les 
Naphtuhim,  '''les  Patrusim,  les  Caslu- 
him,  d'où  sont  sortis  les  Philistins,  et 
les  Caphtorim.  — -  ''Canaan  engendra 
Sidon,  son  premier-né,  et  Heth;  '"et 
les  Jébusiens,  les  Amoréens,  les  Guir- 
gasiens,  '"les  Héviens,  les  Arkiens,  les 
Siniens,  '*les  Arvadiens,  les  Tsema- 
riens,  les  Hamathiens.  Ensuite,  les 
familles  des  Cananéens  se  dispersè- 
rent. '^Les  limites  des  Cananéens  al- 
lèrent depuis  Sidon,  du  côté  de  Gué- 
rar,  jusqu'à  Gaza,  etducôtédeSodome, 
de  Gomorrhe,  d'Adma  et  de  Tseboïm, 
jusqu'à  Léscha.  —  ^"Ce  sont  là  les  fils 
de  Cham,  selon  leurs  familles,  selon 
leurs  langues,  selon  leurs  pays,  selon 
leurs  nations. 

^'  11  naquit  aussi  des  fils  à  Sem,  père 
de  tous  les  fils  d'iléber,  et  frère  de 
Japhet  l'aîné.  **Les  fils  de  Sem  furent: 
Elam,  Assur,  Arpacschad ,  Lud  et 
Aram.  — *^Les  fils  d'Aram  :  Uts,  Hul, 
Guéter  et  Masch.  —  -''Arpacschad  en- 
gendra Schélach;  et  Schélach  engen- 
dra Héber.  ^'11  naquit  à  Héber  deux 
fils  :  le  nom  de  l'un  était  Péleg*,  parce 


que  de  son  temps  la  terre  fut  partagée, 
et  le  nom  de  son  frère  était  Jockthan. 
^"Jockthan  engendra  Almodad,  Sché- 
leph,  Hatsarmaveth,  Jérach,  "Hado- 
ram,  Uzal ,  Dikla,  *^Obal ,  Abimaël, 
Séba,  ^^Ophir,  Havila  et  Jobab.  Tous 
ceux-là  furent  fils  de  Jockthan.  '"Ils 
habitèrent  depuis  Méscha,  du  côté 
de  Sephar,  jusqu'à  la  montagne  de 
l'orient.  —  ''  Ce  sont  là  les  fils  de 
Sem,  selon  leurs  familles,  selon  leurs 
langues,  selon  leurs  pays,  selon  leurs 
nations. 

'^Telles  sont  les  familles  des  fils  de 
Noé,  selon  leurs  générations,  selon 
leurs  nations.  Et  c'est  d'eux  que  sont 
sorties  les  nations  qui  se  sont  répan- 
dues sur  la  terre  après  le  déluge. 

La  tour  de  Babel. 

Chap.  XI.  'Toute  la  terre  avait 
une  seule  langue  et  les  mêmes  mots. 

*  Comme  ils  étaient  partis  de  l'o- 
rient, ils  trouvèrent  une  plaine  au 
pays  de  Schinear,  et  ils  y  habitèrent. 
'Ils  se  dirent  l'un  à  l'autre:  Allons! 
faisons  des  briques,  et  cuisons-les  au 
feu.  Et  la  brique  leur  servit  de  pierre, 
et  le  bitume  leur  servit  de  ciment.  ^Ils 
dirent  encore  :  Allons!  bàtissons-nous 
une  ville  et  une  tour  dont  le  sommet 
touche  au  ciel,  et  faisons-nous  un  nom, 
afin  que  nous  ne  soyons  pas  dispersés 
sur  la  face  de  toute  la  terre.  'L'Eter- 
nel descendit  pour  voir  la  ville  et  la 
tour,  que  bâtissaient  les  fils  des  hom- 
mes. "Et  l'Éternel  dit:  Voici,  ils  for- 
ment un  seul  peuple  et  ont  tous  une 
même  langue,  et  c'est  là  ce  qu'ils  ont 
entrepris  ;  maintenant  rien  ne  les  em- 
pêcherait de  faire  tout  ce  qu'ils  au- 
raient projeté.  "Allons  !  descendons, 
et  là,  confondons  leur  langage,  afin 
qu'ils  n'entendent  plus  la  langue  les 
uns  des  autres.  *Et  l'Eternel  les  dis- 
persa loin  de  là  sur  la  face  de  toute  la 


a.  Les  lies,  les  contrées  maritimes.         A.  l'éleg  dérive  d'un  mot  qui  signifie  partager,  diviser. 

10 


GENESE. 


Chop.    11.9-i2,'i. 


terre;  et  ils  cessèrent  de  bâtir  la  ville,  fondit  le  langage  de  toute  la  terre,  et 
'C'est  pourquoi  on  l'ajjpela  du  nom  de  c'est  là  que  l'Eternel  les  dispersa  sur 
Babel",  car  c'est  là  que  l'Eternel  con-      la  face  de  toute  la  terre. 


LES  ANCETRES  DU  PEIPLE  D  ISRAËL  DEPCIS  ABRAHAM  JUSQU  A  JOSEPH. 

{Chop.  11,  10-50.) 


Postérité  de  Sent. 


"Voici  la  postérité  de  Sem. 

Sem,  âgé  de  cent  ans,  engendra 
Arpacscbad,  deux  ans  après  le  déluge. 
"Sem  vécut,  après  la  naissance  d'Ar- 
pacschad,  cinq  cents  ans;  et  il  engen- 
dra des  fds  et  des  filles. 

'^Arpacscbad,  âgé  de  trente-cinq 
ans,  engendra  Scbélacb.  '^Arpacscbad 


gendra  Téracb.  -^Nacbor  vécut,  après 
la  naissance  de  Téracb,  cent  dix-neuf 
ans  ;  et  il  engendra  des  fils  et  des  filles. 

-^Téracb,  âgé  de  soixante-dix  ans, 
engendra  Abram,  Nacbor  et  Ilaran. 

^' Voici  la  postérité  de  Téracb. 

Téracb  engendra  Abram,  Nacbor  et 
Ilaran.  —  Ilaran  engendra  Lot.  '-"^Et 


vécut,  après  la  naissance  de  Scbélacb,  Haran  mourut  en  présence  de  Téracb, 

quatre  cent  trois  ans;  et  il  engendra  son  père,  au  pays  de  sa  naissance,  à 

des  fils  et  des  filles.  Ur  en  Cbaldée.  —  -'Abram  et  Nacbor 

'^Scbélacb,  âgé  de  trente  ans,  en-  prirent  des   femmes  :    le   nom    de   la 

gendra  Héber.  '^Scbélacb  vécut,  après  femme  d'Abram  était  Saraï,  et  le  nom 

la  naissance  d'IIéber,  quatre  cent  trois  de   la  femme  de   Nacbor  était  Milca, 

ans;  et  il  engendra  des  fils  et  des  fil-  fille  d'Haran,  père  de  Milca  et  père  de 

les.  Jisca.  ^"Saraï  était  stérile  :  elle  n'avait 

'"Iléber,  âgé  de  trente-quatre  ans,  point  d'enfants, 

engendra  Péleg. ''Héber  vécut,  après  ^'Téracb  prit  Abram,    son   fils,   et 

la  naissance   de   Péleg,    quatre   cent  Lot,  fils  d'IIaran,  fils  de  son  fils,  et 

trente  ans;  et  il  engendra  des  fils  et  Saraï,  sa  belle-fille,  femme  d'Abram, 

des  filles.  son  fils.    Ils  sortirent  ensemble  d'Ur 

'*Péleg,  âgé  de  trente  ans,  engendra  en  Cbaldée,  pour  aller  aiu  pays  de  Ca- 

Rebu.  "Péleg  vécut,  après  la  naissance  naan.  Ils  vinrent  jusqu'à  Cbaran,  et  ils 

de  Rebu,  deux  cent  neuf  ans;  et  il  en-  y  babitèrent. 

gendra  des  fils  et  des  filles.  ^-Les  jours  de  Téracb  furent  de  deux 

-"Rebu,  âgé  de  trente-deux  ans,  en-  cent  cinq   ans;   et  Téracb   mourut  à 

gendra  Serug.  ^'Rcbu  vécut,  après  la  Cbaran. 
naissance  de   Serug,  deux   cent   sept 

ans  ;  et  il  engendra  des  fils  et  des  filles.  Abram.  —  Son  arrU'ée  au  pays  de  Canaan. 

^^Serug,  âgé  de  trente  ans,  engen-  *'^''""'  ""  ''syP'<^- 

dra   Nacbor.   -^Serug  vécut,    après  la  Chap.XII.     'L'Éterneldità Abram: 

naissance  de  Nacbor,  deux  cents  ans;  Va-t'en  de  ton  pays,  de  ta  patrie,  et 

et  il  engendra  des  fils  et  des  filles.  de  la  maison  de  ton  père,  dans  le  pays 

^^Nacbor,  âgé  de  vingt-neuf  ans,  en-  que  je  te  montrerai.  *Je  ferai  de  toi 

o.  Babel  (Babylone),  dérive  d'un  mot  qui  signifie  mêler,  confondre. 

Il 


Chop.    î 2,  3-1  S,  9. 


GENESE. 


une  grande  nation,  et  je  te  bénirai  ;  je 
rendrai  ton  nom  grand,  et  tu  seras 
une  source  de  bénédiction.  ^Je  bénirai 
ceux  ({ui  te  béniront,  et  je  maudirai 
ceux  qui  te  maudiront  ;  et  toutes  les 
familles  de  la  terre  seront  bénies  en 
toi. 

■•Abram  partit,  comme  l'Éternel  le 
lui  avait  dit,  et  Lot  partit  avec  lui. 
Abram  était  âgé  de  soixante-quinze 
ans,  lorsqu'il  sortit  de  Charan.  ^Abram 
prit  Saraï,  sa  femme,  et  Lot,  fds  de 
son  frère,  avec  tous  les  biens  qu'ils 
possédaient  et  les  serviteurs  qu'ils 
avaient  acquis  à  Charan.  Ils  partirent 
pour  aller  dans  le  pays  de  Canaan,  et 
ils  arrivèrent  au  pays  de  Canaan. 

*Abram  parcourut  le  pays  jusqu'au 
lieu  nommé  Sichem,  jusqu'aux  chênes 
de  More.  Les  Cananéens  étaient  alors 
dans  le  pays.  'L'Eternel  apparut  à 
Abram,  et  dit:  Je  donnerai  ce  pays  à 
ta  postérité.  Et  Abram  bâtit  là  un  au- 
tel â  l'Eternel,  qui  lui  était  apparu.  *I1 
se  transporta  de  là  vers  la  montagne, 
â  l'orient  de  Béthel,  et  il  dressa  ses 
tentes,  ayant  Béthel  â  l'occident  et  Aï 
à  l'orient.  Il  bâtit  encore  là  un  autel  à 
l'Eternel,  et  il  invoqua  le  nom  de  l'E- 
ternel. ''Abram  continua  ses  marches, 
en  s'avançant  vers  le  midi. 

'"Il  y  eut  une  famine  dans  le  pays; 
et  Abram  descendit  en  Egypte  pour  y 
séjourner,  car  la  famine  était  grande 
dans  le  pays.  "Comme  il  était  près 
d'entrer  en  Egypte,  il  dit  à  Saraï,  sa 
femme:  Voici,  je  sais  que  tu  es  une 
femme  belle  de  figure.  '-Quand  les 
Egyptiens  te  verront,  ils  diront  :  C'est 
sa  femme!  Et  ils  me  tueront,  et  te 
laisseront  la  vie.  '^Dis,  je  te  prie,  que 
tu  es  ma  sœur,  afin  que  je  sois  bien 
traité  à  cause  de  toi,  et  que  mon  âme 
vive  grâce  à  toi.  '■'Lorsque  Abram  fut 
arrivé  en  Egypte,  les  Égyptiens  virent 
que  la  femme  était  fort  belle.  '^Les 
grands  de  Pharaon  la  virent  aussi,  et 
la  vantèrent  à  Pharaon;  et  la  femme 


fut  emmenée  dans  la  maison  de  Pha- 
raon. '*I1  traita  bien  Abram  à  cause 
d'elle;  et  Abram  reçut  des  brebis,  des 
bœufs,  des  ânes,  des  serviteurs  et  des 
servantes ,  des  ànesses  et  des  cha- 
meaux. '"Mais  l'Eternel  frappa  de  gran- 
des plaies  Pharaon  et  sa  maison,  au 
sujet  de  Saraï,  femme  d'Abram.  '*  Alors 
Pharaon  appela  Abram,  et  dit:  Qu'est- 
ce  que  tu  m'as  fait?  pourquoi  ne  m'as- 
tu  pas  déclaré  que  c'est  ta  femme  ? 
'^Pourquoi  as-tu  dit:  C'est  ma  sœur? 
Aussi  l'ai-je  prise  pour  ma  femme. 
Maintenant,  A^oici  ta  femme,  prends- 
la,  et  va-t'en  !  -"Et  Pharaon  donna  or- 
dre à  ses  gens  de  le  renvoyer  lui  et  sa 
femme,  avec  tout  ce  qui  lui  apparte- 
nait. 

Abram  de  retour  en  Canaan.  —  Séparation 
d'avec  son  neveu  Lot.  —  Promesses  de  i Eternel. 

Chap.  XIII.  'Abram  remonta  d'E- 
gypte vers  le  midi,  lui,  sa  femme,  et 
tout  ce  qui  lui  appartenait,  et  Lot  avec 
lui.  -Abram  était  très  riche  en  trou- 
peaux, en  argent  et  en  or.  ^11  dirigea 
ses  marches  du  midi  jusqu'à  Béthel, 
jusqu'au  lieu  où  était  sa  tente  au  com- 
mencement, entre  Béthel  et  Aï,  *au 
lieu  où  était  l'autel  qu'il  avait  fait  pré- 
cédemment. Et  là,  Abram  invoqua  le 
nom  de  l'Éternel. 

^Lot,  qui  voyageait  avec  Abram, 
avait  aussi  des  brebis,  des  bœufs  et 
des  tentes.  *Et  la  contrée  était  insuffi- 
sante povir  qu'ils  demeurassent  en- 
semble, car  leurs  biens  étaient  si  con- 
sidérables qu'ils  ne  pouvaient  demeu- 
rer ensemble.  'Il  y  eut  cjuerelle  entre 
les  bergers  des  troupeaux  d'Abram  et 
les  bergers  des  troupeaux  de  Lot.  Les 
Cananéens  et  les  Pliérésiens  habitaient 
alors  dans  le  pays.  ^'Abram  dit  à  Lot  : 
Qu'il  n'y  ait  point,  je  te  prie,  de  dis- 
pute entre  moi  et  toi,  ni  entre  mes 
bergers  et  tes  bergers  ;  car  nous  som- 
mes frères.  "Tout  le  pays  n'est-il  pas 
devant  toi  ?  Sépare-toi  donc  de  moi  : 


12 


GENESE. 


Chap.  13,10-14^,15. 


si  tu  vas  à  gauche,  j'irai  à  droite;  si  tu 
vas  à  droite,  j'irai  à  gauche.  "Lot  leva 
les  yeux,  et  vit  toute  la  plaine  du  Jour- 
dain, qui  était  entièrement  arrosée. 
Avant  que  rEternel  eût  détruit  So- 
dome  et  Gomorrhe,  c'était,  jusqu'à 
Tsoar,  comme  un  jardin  de  l'Eternel, 
comme  le  pays  d'Egypte.  "Lot  choisit 
])our  hii  toute  la  plaine  du  Jourdain, 
et  il  s'avança  vers  l'orient.  C'est  ainsi 
qu'ils   se   séparèrent  l'un   de   l'autre. 


mer  Salée.  ^Pendant  douze  ans,  ils 
avaient  été  soumis  à  Kedorlaomer; 
et  la  treizième  année,  ils  s'étaient  ré- 
voltés. 

^Mais,  la  quatorzième  année,  Ke- 
dorlaomer et  les  rois  qui  étaient  avec 
lui  se  mirent  en  marche,  et  ils  batti- 
rent les  Rephaïm  à  Aschteroth-Kar- 
naïm,  les  Zuzim  à  Ham,  les  Emim  à 
Schavé-Kirjathaïm,  ^et  les  Horiens 
dans  leur  montagne  de  Séir,  jusqu'au 


'-Abram  habita  dans  le  pays  de  Ca-  chêne  de  Paran,  qui  est  près  du  dé- 
sert. "Puis  ils  s'en  retournèrent,  vin- 
rent à  En-Mischpatlî,  qui  est  Kadès, 
et  battirent  les  Amalécites  sur  tout 
leur  territoire,  ainsi  que  les  Amoréens 
établis  à  Ilatsatson-Thamar.  ^\lors 
s'avancèrent  le  roi  de  Sodome,  le  roi 
de  Gomorrhe,  le  roi  d'Adma,  le  roi  de 
Tseboïm ,  et  le  roi  de  Bêla ,  qui  est 
Tsoar;  et  ils  se  rangèrent  en  bataille 
contre  eux,  dans  la  vallée  de  Siddim, 
^contre  Kedorlaomer,  roi  d'Elam,  Ti- 
deal,  roi  de  Gojim,  Amraphel,  roi  de 
Schinear,  et  Arjoc,  roi  d'ElIasar:  qua- 
tre rois  contre  cinq. 

'"La  vallée  de  Siddim  était  couverte 
de  puits  de  bitume;  le  roi  de  Sodome 
et  celui  de  Gomorrhe  prirent  la  fuite, 
et  y  tombèrent;  le  reste  s'enfuit  vers 
la  montagne.  "Les  vainqueurs  enlevè- 
rent toutes  les  richesses  de  Sodome  et 
de  Gomorrhe,  et  toutes  leurs  provi- 
sions; et  ils  s'en  allèrent.  '-Ils  enlevè- 
rent aussi,  avec  ses  biens,  Lot,  fils  du 
frère  d'Abram,  qui  demeurait  à  Sodo- 
me; et  ils  s'en  allèrent. 

''Un  fuyard  vint  l'annoncer  à  Abram, 
l'Hébreu  ;  celui-ci  habitait  parmi  les 
chênes  de  Mamré,  l'Amoréen,  frère 
d'Eschcol  et  frère  d'Aner,  qui  avaient 
fait  alliance  avec  Abram.  '■'Dès  c|u'A- 
bram  eut  appris  que  son  frère  avait  été 
fait  prisonnier,  il  arma  trois  cent  dix- 
huit  de  ses  plus  braves  serviteurs,  nés 
dans  sa  maison,  et  il  poursuivit  les  rois 
jusqu'à  Dan.  'Ml  divisa  sa  troupe,  pour 
les  attaquer  de  nuit,  lui  et  ses  servi- 


naan  ;  et  Lot  habita  dans  les  villes  de 
la  plaine,  et  dressa  ses  tentes  jusqu'à 
Sodome.  '^Les  gens  de  Sodome  étaient 
méchants,  et  de  grands  pécheurs  con- 
tre l'Eternel. 

'^L'Eternel  dit  à  Abram,  après  que 
Lot  se  fut  séparé  de  lui  :  Lève  les  yeux, 
et,  du  lieu  ovi  tu  es,  regarde  vers  le 
nord  et  le  midi,  vers  l'orient  et  l'occi- 
dent; '^car  tout  le  pays  que  tu  vois, 
je  le  donnerai  à  toi  et  à  ta  postérité 
jiour  toujours.  '^Je  rendrai  ta  postérité 
comme  la  poussière  de  la  terre,  en 
sorte  que,  si  quelqu'un  peut  compter 
la  poussière  de  la  terre,  ta  postérité 
aussi  sera  comptée.  '^Lève-toi,  par- 
cours le  pays  dans  sa  longueur  et  dans 
sa  largeur;  car  je  te  le  donnerai. 

'"Abram  leva  ses  tentes,  et  vint  ha- 
biter parmi  les  chênes  de  Mamré,  qui 
sont  près  d'Hébron.  Et  il  bâtit  là  un 
autel  à  l'Eternel. 

Abram  vainqueur  de  plusieurs  rois. 
Melcliisédek. 

Chap.  XIV.  'Dans  le  temps  d'Am- 
raphel,  roi  de  Schinear,  d'Arjoc,  roi 
d'EUasar,  de  Kedorlaomer,  roi  d'Elam, 
et  de  Tideal,  roi  de  Gojim,  -il  arriva 
qu'ils  firent  la  guerre  à  Béra,  roi  de 
Sodome,  à  Birscha,  roi  de  Gomorrhe, 
à  Schineab,  roi  d'Adma,  à  Schêmcê- 
ber,  roi  de  Tseboïm,  et  au  roi  de  Bêla, 
qui  est  Tsoar. 

^Ces  derniers  s'assemblèrent  tous 
dans  la  vallée  de  Siddim,  qui  est  la 


13 


Chap.  J4, 16-15,18. 


GENESE. 


leurs  ;  il  les  battit,  et  les  poursuivit  jus- 
qu'à Choba,  qui  est  à  la  gauche  de  Da- 
mas. "Il  ramena  toutes  les  richesses; 
il  ramena  aussi  Lot,  son  frère,  avec  ses 
biens,  ainsi  que  les  femmes  et  le  peuple. 

'^Après  qu'Abram  fut  revenu  vain- 
queur de  Kedorlaomer  et  des  rois  qui 
étaient  avec  lui,  le  roi  de  Sodome  sor- 
tit à  sa  rencontre  dans  la  vallée  de 
Schavé,  qui  est  la  vallée  du  roi. 

'^Melchisédek,  roi  de  Salem",  fit  ap- 
porter du  pain  et  du  vin  :  il  était  prêtre 
du  Dieu  Très-Haut.  "*I1  bénit  Abram, 
et  dit  :  Béni  soit  Abram  par  le  Dieu 
Très-Haut,  maître  du  ciel  et  de  la  terre  ! 
^"Béni  soit  le  Dieu  Très-Haut,  qui  a  li- 
vré tes  ennemis  entre  tes  mains  !  Et 
Abram  lui  donna  la  dîme  de  tout. 

^'Le  roi  de  Sodome  dit  à  Abram  : 
Donne-moi  les  personnes,  et  prends 
pour  toi  les  richesses.  -'Abram  répon- 
dit au  roi  de  Sodome  :  Je  lève  la  main 
vers  TEternel,  le  Dieu  Très-Haut,  maî- 
tre du  ciel  et  de  la  terre  :  ■'■'je  ne  pren- 
drai rien  de  tout  ce  cpii  est  à  toi,  pas 
même  un  fil,  ni  un  cordon  de  soulier, 
afin  que  tu  ne  dises  pas  :  J'ai  enrichi 
Abram.  Rien  pour  moi!  ^''Seulement, 
ce  qu'ont  mangé  les  jeunes  gens,  et  la 
part  des  hommes  qui  ont  marché  avec 
moi,  Aner,  Eschcol  et  Mamré  :  eux,  ils 
prendront  leur  part. 

Le  pays  de  Canaan  promis  à  la  postérité 
d' Abram. 

Chap. XV.  'Après  ces  événements, 
la  parole  de  l'Eternel  fut  adressée  à 
Abram  dans  une  vision,  et  il  dit  : 
Abram,  ne  crains  point;  je  suis  ton 
bouclier,  et  ta  récompense  sera  très 
grande.  ^Abram  répondit  :  Seigneur 
Eternel,  que  me  donneras-tu? Je  m'en 
vais  sans  enfants  ;  et  l'héritier  de  ma 
maison,  c'est  Eliézer  de  Damas.  ^Et 
Abram  dit  :  Voici,  tu  ne  m'as  pas  donné 
de  postérité,  et  celui  qui  est  né  dans 
ma  maison  sera  mon  héritier. 

a.  Jérusalem. 


*Alors  la  parole  de  l'Eternel  lui 
fut  adressée  ainsi  :  Ce  n'est  pas  lui 
qui  sera  ton  héritier,  mais  c'est  celui 
qui  sortira  de  tes  entrailles  qui  sera 
ton  héritier.  ^Et,  après  l'avoir  conduit 
dehors,  il  dit  :  Regarde  vers  le  ciel, 
et  compte  les  étoiles ,  si  tu  peux  les 
compter.  Et  il  lui  dit  :  Telle  sera  ta 
])ostérité.  *Abram  eut  confiance  en 
l'Eternel,  qui  le  lui  imputa  à  justice. 

'L'Eternel  lui  dit  encore  :  Je  suis  l'E- 
ternel, qui  t'ai  fait  sortir  d'Ur  en  Chal- 
dée,  pour  te  donner  en  possession  ce 
pays.  ''Abram  répondit  :  Seigneur  Eter- 
nel, à  quoi  connaîtrai-je  que  je  le  pos- 
séderai? '^Et  l'Eternel  lui  dit  :  Prends 
une  génisse  de  trois  ans,  une  chèvre 
de  trois  ans,  un  bélier  de  trois  ans, 
une  tourterelle  et  une  jeune  colombe. 
'"Abram  prit  tous  ces  animaux,  les  cou- 
pa par  le  milieu,  et  mit  chaque  mor- 
ceau l'un  vis-à-vis  de  l'autre;  mais  il 
ne  partagea  jioint  les  oiseaux.  "Les  oi- 
seaux de  proie  s'abattirent  sur  les  ca- 
davres; et  Abram  les  chassa. 

'^Au  coucher  du  soleil,  un  profond 
sommeil  tomba  sur  Abram;  et  voici, 
une  frayeur  et  une  grande  obscurité 
vinrent  l'assaillir.  '^Et  l'Eternel  dit  à 
Abram  :  Sache  que  tes  descendants  se- 
ront étrangers  dans  un  pays  qui  ne 
sera  point  à  eux;  ils  y  seront  asservis, 
et  on  les  opprimera  pendant  quatre 
cents  ans.  '•'Mais  je  jugerai  la  nation  à 
laquelle  ils  seront  asservis,  et  ils  sor- 
tiront ensuite  avec  de  grandes  riches- 
ses. "^Toi,  tu  iras  en  paix  vers  tes  pères, 
tu  seras  enterré  après  une  heureuse 
vieillesse.  '"A  la  quatrième  génération, 
ils  reviendront  ici  ;  car  l'inicjuité  des 
Amoréens  n'est  pas  encore  à  son  com- 
ble. ''Quand  le  soleil  fut  couché,  il  y 
eut  une  obscurité  profonde;  et  voici, 
ce  fut  une  fournaise  fumante,  et  des 
flammes  passèrent  entre  les  animaux 
partagés. 

'*En  ce  jour-là,  l'Eternel  fit  alliance 


14 


GENÈSE.  Chap.  15,i.,-t7.-. 

avec  Abram,  et  dit  :  Je  donne  ce  pays  lui  dit  :  Je  multij)lierai  ta  postérité,  et 
à  ta  postérité,  dejniis  le  fleuve  d'É-  elle  sera  si  nombreuse  qu'on  ne  pourra 
ffvpte  jusqu'au  grand  fleuve,  au  fleuve  la  compter.  "L'ange  de  l'Éternel  lui 
d'Euphrate,  '•'le  pays  des  Kénicns,  des  dit  :  Voici,  tu  es  enceinte,  et  tu  enfan- 
Keniziens,  des  Kadmoniens,  -"des  lié-  teras  un  fils,  à  qui  tu  donneras  le  nom 
thiens,  des  Phéréziens,  des  Repbaïm,  d'ismaël";  car  l'Eternel  t'a  entendue 
^'des  Amoréens,  des  Cananéens,  des      dans  ton  affliction. '-11  sera  comme  un 

âne  sauvage  ;  sa  main  sera  contre  tous, 
et  la  main  de  tous  sera  contre  lui  ;  et 
il  habitera  en  face  de  tous  ses  frères. 
'^Elle  appela  Atta-El-roï  *  le  nom  de 


Guirgasiens  et  des  Jébusiens. 

Agar.  —  Naissance  d'Ismaël. 

Chap.  XVI.      'Saraï,  femme  d'Ab- 


ram,  ne  lui  avait  pas  donné  d'enfants.      l'Éternel  qui  lui  avait  parlé;  car  elle 
Elle  avait  une  servante  égyptienne,      dit  :  Ai-je  rien  vu  ici,  après  qu'il  m'a 


nommée  Affar.  ^Et  Saraï  dit  à  Abram  : 
N'oici ,  l'Eternel  m'a  rendue  stérile  ; 
viens,  je  te  prie,  vers  ma  servante; 
))eut-êlre  aurai-je  par  elle  des  enfants. 
Abram  écouta  la  voix  de  Saraï.  'Alors 
Saraï ,    femme    d'Abram ,    ])rit    Agar 


vue?  '''C'est  pourquoi  l'on  a  appelé  ce 
puits  le  puits  de  Lacbaï-roï  '  ;  il  est 
entre  Kadès  et  Bared. 

'^Agar  enfanta  un  fils  à  Abram;  et 
Abram  donna  le  nom  d'Ismaël  au  fils 
qu'Agar  lui  enfanta.  '*Abram  était  âgé 


l'Égyptienne,  sa  servante,  et  la  donna     de  quatre-vingt-six  ans  lorsque  Agar 
]iour  femme  à  Abram,  son  mari,  après      enfanta  Ismaël  à  Abram. 
qu'Abram  eut  habité  dix  années  dans 
le  pays  de  Canaan. 

'Il  alla  vers  Agar,  et  elle  devint  en- 


ceinte. Quand  elle  se  vit  enceinte,  elle 
regarda  sa  maîtresse  avec  mépris.  ^Et 


Le  nom  d'Abram  citangé  en  celui  d'Ahraliam. 
La  circoncision  instituée. 

Chap.  XVII.  'Lorsque  Abram  fut 
âgé  de  quatre-vingt-dix-neuf  ans, 
Saraï  dit  à  Abram  :  L'outrage  qui  m'est  l'Éternel  apparut  à  Abram,  et  lui  dit  : 
fait  retombe  sur  toi.  J'ai  mis  ma  ser-  Je  suis  le  Dieu  tout-puissant.  Marche 
vante  dans  ton  sein;  et,  quand  elle  a  devant  ma  face,  et  sois  intègre. -J'éta- 
vu  qu'elle  était  enceinte,  elle  m'a  rc-  blirai  mon  alliance  entre  moi  et  toi,  et 
gardée  avec  mépris.  Que  l'Eternel  soit  je  te  multiplierai  à  l'infini, 
juge  entre  moi  et  toi!  "Abram  répondit  'Abram  tomba  sur  sa  face;  et  Dieu 


à  Saraï  :  Voici,  ta  servante  est  en  ton 
pouvoir;  agis  à  son  égard  comme  tu  le 
trouveras  bon.  Alors  Saraï  la  maltraita  ; 
et  Agar  s'enfuit  loin  d'elle. 

'L'ansre  de  l'Éternel  la  trouva  près 


lui  parla,  en  disant  :  *Voici  mon  al- 
liance, que  je  fais  avec  toi.  Tu  devien- 
dras père  d'une  multitude  de  nations. 
^On  ne  t'apjiellcra  plus  Abram;  mais 
ton   nom   sera   Abraham'';   car  je  te 


d'une  source  d'eau  dans  le  désert,  près  rends  père  d'une  multitude  de  nations, 

de  la  source  qui  est  sur  le  chemin  de  *Je  te  rendrai  fécond  à  l'infini,  je  ferai 

Schur.  ^11  dit  :  Agar,  servante  de  Sa-  de  toi  des  nations;  et  des  rois  sortiront 

raï,  d'où  viens-tu,  et  où  vas-tu?  Elle  de  toi.  "J'établirai  mon  alliance  entre 

répondit  :  Je  fuis  loin  de  Saraï,  ma  moi  et  toi,  et  tes  descendants  après 

maîtresse. 'L'ange  de  l'Éternel  lui  dit  :  toi,  selon  leurs  générations  :  ce  sera 

Retourne  vers  ta  maîtresse,  elhumilie-  une  alliance  perpétuelle,  en  vertu  de 

toi  sous  sa  main.  '"L'ange  de  l'Éternel  laquelle  je  serai  ton  Dieu  et  celui  de 


o.   Ismaël.   de  deux  mots  qui   siguifieul  Dieu   entend,  b.   AUa-EI-roi  signifie   Tu   es   le  Dieu   qui  me   mil. 

c.  Laehai-roï  signifie  <îu   Vivant  t/ui  me  voit.  Yoy.  encore  24,  62.         tt.  Abram  peut  dt-river  de  deux  mots  qui 
signifient /<f;e  élevé,   patiiarche ;  et  Abraham,   de  deux  mots  qui  signifient /'(Ve  il  une  multitude. 

15 


Chap.  17,  H- 18, 


GENESE. 


ta  postérité  après  toi.  *Je  te  donnerai, 
et  à  tes  descendants  après  toi,  le  pays 
que  tu  habites  comme  étranger,  tout 
le  pays  de  Canaan,  en  possession  per- 
pétuelle, et  je  serai  leur  Dieu. 

^Dieu  dit  à  Abraham  :  Toi,  tu  garde- 
ras mon  alliance,  toi  et  tes  descendants 
après  toi ,  selon  leurs  générations. 
'"C'est  ici  mon  alliance,  que  vous  gar- 
derez entre  moi  et  vous,  et  ta  posté- 
rité après  toi  :  tout  mâle  parmi  vous 
sera  circoncis.  "Vous  vous  circonci- 
rez, et  ce  sera  un  signe  d'alliance  en- 
tre moi  et  A'ous.  '-A  Tàge  de  huit  jours, 
tout  mâle  parmi  vous  sera  circoncis, 
selon  vos  générations,  qu'il  soit  né 
dans  la  maison,  ou  qu'il  soit  acquis  à 
prix  d'argent  de  tout  fils  d'étranger, 
sans  appartenir  à  ta  race.  "On  devra 
circoncire  celui  qui  est  né  dans  la  mai- 
son et  celui  qui  est  acquis  à  prix  d'ar- 
gent; et  mon  alliance  sera  dans  votre 
chair  une  alliance  perpétuelle.  '*Un 
mâle  incirconcis,  qui  n'aura  pas  été 
circoncis  dans  sa  chair,  sera  exterminé 
du  milieu  de  son  peuple  :  il  aura  violé 
mon  alliance. 

'^Dieu  dit  à  Abraham  :  Tu  ne  don- 
neras plus  à  Saraï,  ta  femme,  le  nom 
de  Saraï;  mais  son  nom  sera  Sara". 
'^Je  la  bénirai,  et  je  te  donnerai  d'elle 
un  fils;  je  la  bénirai,  et  elle  devien- 
dra des  nations  ;  des  rois  de  peuples 
sortiront  d'elle.  '''Abraham  tomba  sur 
sa  face;  il  rit,  et  dit  en  son  cœur  :  Naî- 
trait-il un  fils  à  un  homme  de  cent  ans  ? 
et  Sara,  âgée  de  quatre-vingt-dix  ans, 
enfanterait-elle  ?  "*Et  Abraham  dit  à 
Dieu  :  Oh!  qu'Ismaël  vive  devant  ta 
face!  '^Dicu  dit  :  Certainement  Sara, 
ta  femme,  t'enfantera  un  fils;  et  tu 
l'appelleras  du  nom  d'Isaac*.  J'établi- 
rai mon  alliance  avec  lui  comme  une 
alliance  perpétuelle  pour  sa  postérité 
après  lui.  -°A  l'égard  d'Ismaël,  je  t'ai 
exaucé.  Voici,  je  le  bénirai,  je  le  ren- 


drai fécond,  et  je  le  multiplierai  à  l'in- 
fini ;  il  engendrera  douze  princes,  et  je 
ferai  de  lui  une  grande  nation.  *' J'éta- 
blirai mon  alliance  avec  Isaac,  que  Sara 
t'enfantera  à  cette  époque-ci  de  l'an- 
née prochaine. 

"Lorsqu'il  eut  achevé  de  lui  parler,        1 
Dieu  s'éleva  au-dessus  d'Abraham. 

-^Abraham  prit  Ismaël,  son  fils,  tous 
ceux  qui  étaient  nés  dans  sa  maison  et 
tous  ceux  qu'il  avait  acquis  à  prix  d'ar- 
gent, tous  les  mâles  parmi  les  gens  de 
la  maison  d'Abraham;  et  il  les  circon- 
cit ce  même  jour,  selon  l'ordre  que 
Dieu  lui  avait  donné.  -■'Abraham  était 
âgé  de  quatre-vingt-dix-neuf  ans,  lors- 
qu'il fut  circoncis.  -^Ismaël,  son  fils, 
était  âgé  de  treize  ans,  lorsqu'il  fut 
circoncis.  -^Ce  même  jour,  Abraham 
fut  circoncis,  ainsi  qu'Ismaël,  son  fils. 
-'Et  tous  les  gens  de  sa  maison,  nés 
dans  sa  maison,  ou  acquis  à  prix  d'ar- 
gent des  étrangers,  furent  circoncis 
avec  lui. 

Intercession  d'Alira/iani  en  faveur  de  Sodome. 

Chap.  XVIII.  'L'Éternel  lui  appa- 
rut parmi  les  chênes  de  Mamré,  comme 
il  était  assis  à  l'entrée  de  sa  tente, 
pendant  lachaleur  du  jour.  -Il  leva  les 
yeux,  et  regarda  :  et  voici,  trois  hom- 
mes étaient  debout  près  de  lui.  Quand 
il  les  vit,  il  courut  au-devant  d'eux,  de- 
puis l'entrée  de  sa  tente,  et  se  pros- 
terna en  terre.  ^Et  il  dit  :  Seigneur,  si 
j'ai  trouvé  grâce  à  tes  yeux,  ne  passe 
point,  je  te  prie,  loin  de  ton  servi- 
teur. ^Permettez  qu'on  apporte  un  peu  | 
d'eau,  pour  vous  laver  les  pieds;  et  re- 
posez-vous sous  cet  arbre.  '^J'irai  pren- 
dre un  morceau  de  pain,  pour  fortifier 
votre  cœur;  après  quoi,  vous  conti- 
nuerez votre  route  ;  car  c'est  pour  cela 
que  vous  passez  près  de  votre  servi- 
teur. Ils  répondirent  :  Fais  comme  tu 
l'as  dit. 


a.  Sara  signifie  princesse ^  et  Saraï  peut  a\oir  le  sens  de  nobie,  distingué,        b.  Isaac  dérive  d'un  mot  qui  si- 
gnifie rire. 

16 


GENESE. 


Chap.  18,6-31. 


^\I)i-aham  alla  promptenient  clans  sa  vcur  d'Abraham  les  promesses  qu'il 
tente  vers  Sara,  et  il  dit  :  Vite,  trois  lui  a  faites...  '"Et  l'Eternel  dit:  Le  cri 
mesures  de  tleur  de  farine,  pétris,  et  contre  Sodome  et  Gomorrhe  s'est  ac- 
t'ais  des  gâteaux.  "Et  Abraham  courut  cru,  et  leur  péché  est  énorme.  -'C'est 
à  son  troupeau,  prit  un  veau  tendre  et  pourquoi  je  vais  descendre,  et  je  ver- 
bon,  et  le  donna  à  un  serviteur  qui  se  rai  s'ils  ont  agi  entièrement  selon  le 
hâta  de  l'apprêter.  "^Il  prit  encore  de  bruit  venu  jusqu'à  moi;  et  si  cela  n'est 
la  crème  et  du  lait,  avec  le  veau  qu'on  pas,  je  le  saurai. 

avait  apprêté,  et  il  les  mit  devant  eux.  ^'-Les  hommes  s'éloignèrent,  et  allè- 

11  se  tint  lui-même  à  leurs  cotés,  sous  rent  vers  Sodome.  Mais  Abraham  se 

l'arbre.  Et  ils  mangèrent.  tint  encore  en  présence  de  l'Eternel. 

''Alors  ils  lui  dirent  :  Où  est  Sara,  ta  "^Abraham  s'approcha,  et  dit  :  Feras-tu 

femme  ?  Il  répondit  :  Elle  est  là,  dans  aussi  périr  le  juste  avec  le  méchant? 


la  tente.  '"L'un  d'entre  eux  dit  :  .Je  re- 
vien lirai  vers  toi  à  cette  même  épo- 
<|ue;  et  voici,  Sara,  ta  femme,  aura  un 
lils.  Sara  écoutait  à  l'entrée  de  la  tente, 
cpii  était  derrière  lui. 

"Abraham  et  Sara  étaient  vieux, 
avancés  en  âge  ;  et  Sara  ne  pouvait  plus 
espérer  d'avoir  des  enfants.  '-Elle  rit 


-'Peut-être  y  a-t-il  cinquante  justes  au 
milieu  de  la  ville  :  les  feras-tu  périr 
aussi,  et  ne  pardonneras-tu  pas  à  la 
ville  à  cause  des  cinquante  justes  qui 
sont  au  milieu  d'elle?  -^ Faire  mourir 
le  juste  avec  le  méchant,  en  sorte  qu'il 
en  soit  du  juste  comme  du  méchant, 
loin  de  toi  cette  manière  d'agir!  loin 


en  elle-même,  en  disant  :  Maintenant  tle  toi!  Celui  qui  juge  toute  la  terre 

<pie  je  suis  vieille,  aurais-je  encore  des  n'exercera-t-il  pas  la  justice?  ^''Et  l'E- 

désirs  ?  Mon  seigneur  aussi  est  vieux,  ternci  dit  :  Si  je  trouve  dans  Sodome 

'•^L'Eternel  dit  à  Abraham  :  Pourquoi  cinquante  justes  au  milieu  de  la  ville, 

donc  Saraa-t-elle  ri,  en  disant  :  Est-ce  je  pardonnerai  à  toute  la  ville,  à  cause 

que  vraiment  j'aurais  un  enfant,  moi  d'eux. 

qui  suis  vieille?  '■*¥  a-t-il  rien  qui  soit  -'Abraham  reprit,  et  dit  :  Voici,  j'ai 

étonnant  de  la  part  de  l'Éternel?  Au  osé  parler  au   Seigneur,   moi  qui   ne 

temps  fixé  je   reviendrai  vers   toi,  à  suis  que  poudre  et  cendre. -'* Peut-être 

cette  même  époque;  et  Sara  aura  un  des  cin((uante  justes  en  manquera-t-il 

fils.  '^Sara  mentit,  en  disant  :  Je  n'ai  cinq  :  pour  cin(j,  détruiras-tu  toute  la 

|)as  ri.  Car  elle  eut  ])eur.  Mais  il  dit  :  ville?  Et  l'Eternel  dit  :  Je  ne  la  détrui- 

Au  contraire,  tu  as  ri.  rai  point,  si  j'y  trouve  quarante-cinq 

"^Ces  hommes  se  levèrent  pour  par-  justes, 

tir,  et  ils  regardèrent  du  côté  de  So-  -'■'Abraham  continua  de  lui  parler,  et 

dôme.  Abraham  alla  avec  eux,  pour  les  dit  :  Peut-être  s'y  trouvera-t-il  quarante 

accompagner.  justes,  et  l'Éternel  dit  :  Je  ne  ferai  rien, 

"Alors  l'Eternel  dit  :  Cacherai-je  à  à  cause  de  ces  quarante. 

Abraham  ce  que  je  vais  faire  ?...'^Abra-  ^"Abraham  dit  :  Que  le  Seigneur  ne 

ham  deviendra  certainement  une  na-  s'irrite  point,  et  je  jiarlerai.  Peut-être 

tion  grande  et  puissante,  et  en  lui  se-  s'y  trouvera-t-il  trente  justes.  Et  l'É- 

ront  bénies  toutes  les  nations  de  la  ternel  dit  :  Je  ne  ferai  rien,  si  j'y  trouve 

terre.  ''■'Car  je  l'ai  choisi,  afin  qu'il  or-  trente  justes. 

donne  à  ses  fils  et  à  sa  maison  après  "'Abraham  dit  :  Voici,  j'ai  osé  parler 

lui  de  garder  la  voie  de  l'Éternel,  en  au  Seigneur.  Peut-être  s'y  trouvera-t-il 

pratiquant  la^droiture  et  la  justice,  et  vingt  justes.  Et  l'Éternel  dit  :  Je  ne  la 

qu'ainsi  l'Eternel  accomplisse  en  fa-  détruirai  point,  à  cause  de  ces  vingt. 

17  2* 


Chap.  18,32-19, 


20. 


GENESE. 


^-Abraham  dit  :  Que  le  Seigneur  ne 
s'irrite  point,  et  je  ne  parlerai  plus  que 
cette  fois.  Peut-être  s'y  trouvera-t-il 
dix  justes.  Et  l'Eternel  dit  :  Je  ne  la  dé- 
truirai point,  à  cause  de  ces  dix  justes. 

"•''L'Eternel  s'en  alla,  lorsqu'il  eut 
achevé  de  parler  à  Abraham.  Et  Abra- 
ham retourna  dans  sa  demeure. 

Sodome  et  Goinorrlie.  —  Origine  des  Moabitcs 
et  des  Ammonites. 

Chap.  XIX.  'Les  deux  anges  arri- 
vèrent à  Sodome  sur  le  soir;  et  Lot  était 
assis  à  la  porte  de  Sodome.  Quand  Lot 
les  vit,  il  se  leva  pour  aller  au-devant 
d'eux,  et  se  prosterna  la  face  contre 
terre.  ^Puis  il  dit  :Voici,  mes  seigneurs, 
entrez,  je  vous  prie,  dans  la  maison  de 
votre  serviteur,  et  passez-y  la  nuit  ;  la- 
vez-vous les  pieds  ;  vous  vous  lèverez 
de  bon  matin,  et  vous  poursuivrez  vo- 
tre route.  Non,  répondirent-ils,  nous 
passerons  la  nuit  dans  la  rue.  ^Mais  Lot 
les  pressa  tellement  qu'ils  vinrent  chez 
lui  et  entrèrent  dans  sa  maison.  Il  leur 
donna  un  festin,  et  fit  cuire  des  pains 
sans  levain.  Et  ils  mangèrent. 

*Ils  n'étaient  pas  encore  couchés  que 
les  gens  de  la  ville,  les  gens  de  Sodo- 
me, entourèrent  la  maison,  depuis  les 
enfants  jusqu'aux  vieillards  ;  toute  la 
population  était  accourue,  ^lls  appelè- 
rent Lot,  et  lui  dirent  :  Où  sont  les 
hommes  qui  sont  entrés  chez  toi  cette 
nuit  ?  Fais-les  sortir  vers  nous,  pour 
que  nous  les  connaissions.  ''Lot  sortit 
A' ers  eux  à  l'entrée  de  la  maison,  et 
ferma  la  porte  derrière  lui.  "Et  il  dit  : 
Mes  frères,  je  vous  prie,  ne  faites  pas 
le  mal  !  *  Voici,  j'ai  deux  filles  qui  n'ont 
point  connu  d'homme  ;  je  vous  les  amè- 
nerai dehors,  et  vous  leur  ferez  ce  qu'il 
vous  plaira.  Seulement,  ne  faites  rien 
à  ces  hommes,  puisqu'ils  sont  venus  à 
l'ombre  de  mon  toit.  'Ils  dirent  :  Re- 
tire-toi !  Ils  dirent  encore  :  Celui-ci  est 
venu  comme  étranger,  et  il  veut  faire  le 
juge  !  Eh  bien,  nous  te  ferons  pis  qu'à 


eux.  Et,  pressant  Lot  avec  violence,  ils 
s'avancèrent  pour  briser  la  porte.  '"Les 
hommes  étendirent  la  main,  firent  ren- 
trer Lot  vers  eux  dans  la  maison,  et 
fermèrent  la  porte.  "Et  ils  frappèrent 
d'aveuglement  les  gens  qui  étaient  à 
l'entrée  de  la  maison,  depuis  le  plus 
petit  jusqu'au  plus  grand,  de  sorte 
qu'ils  se  donnèrent  une  peine  inutile 
pour  trouver  la  porte. 

'-Les  hommes  dirent  à  Lot  :  Qui  as- 
tu  encore  ici  ?  Gendres,  fils  et  filles,  et 
tout  ce  qui  t'appartient  dans  la  ville, 
fais-les  sortir  de  ce  lieu.  ''Car  nous  al- 
lons détruire  ce  lieu,  parce  que  le  cri 
contre  ses  habitants  est  grand  devant 
l'Eternel.  L'Eternel  nous  a  envoyés 
pour  le  détruire.  '^Lot  sortit,  et  parla 
à  ses  gendres  qui  avaient  pris  ses  fil- 
les :  Levez-vous,  dit -il,  sortez  de  ce 
lieu  ;  car  l'Eternel  va  détruire  la  ville. 
Mais,  aux  yeux  de  ses  gendres,  il  pa- 
rut ])laisanter. 

'^Dès  l'aube  du  jour,  les  anges  insis- 
tèrent auprès  de  Lot,  en  disant  :  Lève- 
toi,  prends  ta  femme  et  tes  deux  filles 
qui  se  trouvent  ici,  de  peur  que  tu  ne 
périsses  dans  la  ruine  de  la  ville.  "Et 
comme  il  tardait,  les  hommes  le  saisi- 
rent par  la  main,  lui,  sa  femme  et  ses 
deux  filles,  car  l'Eternel  voulait  l'épar- 
gner ;  ils  l'emmenèrent,  et  le  laissèrent 
hors  de  la  ville. 

"Après  les  avoir  fait  sortir,  l'un 
d'eux  dit  :  Sauve-toi,  pour  ta  vie;  ne 
regarde  pas  derrière  toi,  et  ne  t'arrête 
pas  dans  toute  la  plaine;  sauve-toi 
vers  la  montagne,  de  peur  que  tu  ne 
périsses.  "*Lot  leur  dit  :  Oh  !  non.  Sei- 
gneur !  '^ Voici,  j'ai  trouvé  grâce  à  tes 
yeux,  et  tu  as  montré  la  grandeur  de 
ta  miséricorde  à  mon  égard ,  en  me 
conservant  la  vie;  mais  je  ne  puis  me 
sauver  à  la  montagne,  avant  que  le  dé- 
sastre m'atteigne,  et  je  périrai.  ^"Voici, 
cette  ville  est  assez  proche  pour  que  je 
m'y  réfugie,  et  elle  est  petite.  Oh  !  que 
je  puisse  m'y  sauver...,  n'est-elle  pas 


18 


GENESE. 


Chap.  19, 21-20,  ». 


petite?...  et  que  mon  âme  vive  !  -'Et  il  lapins  jeune  :  Voici,  j'ai  couché  la  nuit 
lui  dit  :  Voici,  je  t'accorde  encore  cette  dernière  avec  mon  père;  faisons-lui 
grâce,  et  je  ne  détruirai  pas  la  ville  boire  du  vin  encore  cette  nuit,  et  va 
dont  tu  parles.  -'^Hâte-toi  de  t'y  réfu-  coucher  avec  lui,  afin  que  nous  con- 
fier, car  je  ne  puis  rien  faire  jusqu'à  servions  la  race  de  notre  père.  ^^ Elles 
ce  que  tu  y  sois  arrivé.  C'est  pour  cela  firent  boire  du  vin  à  leur  père  encore 
(jue  l'on  a  donné  à  cette  ville  le  nom  cette  nuit-là;  et  la  cadette  alla  coucher 
de  Tsoar**.  avec  lui  :  il  ne  s'aperçut  ni  quand  elle 
*^Le  soleil  se  levait  sur  la  terre,  lors-  se  coucha,  ni  quand  elle  se  leva.  ^'^Les 
que  Lot  entra  dans  Tsoar.  ^* Alors  l'E-  deux  fdles  de  Lot  devinrent  enceintes 
ternel  fit  pleuvoir  du  ciel  sur  Sodome  de  leur  père.  ^^ L'aînée  enfanta  un  fils, 
et  sur  Gomorrhe  du  soufre  et  du  feu,  qu'elle  appela  du  nom  de  Moab*  :  c'est 
de  par  l'Eternel.  -^11  détruisit  ces  vil-  le  père  des  Moabites,  jusqu'à  ce  jour, 
les,  toute  la  plaine  et  tous  les  habitants  ^*La  plus  jeune  enfanta  aussi  un  fils, 
des  villes,  et  les  plantes  de  la  terre,  qu'elle  appela  du  nom  de  Ben- Ammi^  : 
'"La  femme  de  Lot  regarda  en  arrière,  c'est  le  père  des  Ammonites,  jusqu'à 


ce  jour. 

Séjour  d'Abraham  à  Guérar. 

Chap.  XX.  'Abraham  partit  de  là 
pour  la  contrée  du  midi;  il  s'établit 
entre  Kadès  et  Schur,  et  fit  un  séjour 
à  Guérar.  -Abraham  disait  de  Sara,  sa 
femme  :  C'est  ma  sœur.  Abimélec,  roi 
de  Guérar,  fit  enlever  Sara.  ^Alors  Dieu 


et  elle  devint  une  statue  de  sel. 

-'Abraham  se  leva  de  bon  matin, 
pour  aller  au  lieu  où  il  s'était  tenu  en 
présence  de  l'Éternel.  -*I1  porta  ses 
regards  du  côté  de  Sodome  et  de  Go- 
morrhe, et  sur  tout  le  territoire  de  la 
plaine;  et  voici,  il  vit  s'élever  de  la 
terre  une  fumée ,  comme  la  fumée 
d'une  fournaise. 

-^Lorsque  Dieu  détruisit  les  villes  de  apparut  en  songe  à  Abimélec  pendant 

la  plaine,  il  se  souvint  d'Abraham;  et  la  nuit,  et  lui  dit  :  Voici,  tu  vas  mourir 

il  fit  échapper  Lot  du  milieu  du  désas-  à  cause  de  la  femme  que  tu  as  enlevée, 

tre,  par  lequel  il  bouleversa  les  villes  car  elle  a  un  mari.  ''Abimélec,  qui  ne 

où  Lot  avait  établi  sa  demeure.  s'était  point  approché  d'elle,  répondit: 

^"Lot  quitta  Tsoar  pour  la  hauteur,  Seigneur,  ferais-tu  périr  même  une  na- 
ct  se  fixa  sur  la  montagne,  avec  ses  tion  juste  P'^ Ne  m'a-t-il  pas  dit  :  C'est 
deux  filles,  car  il  craignait  de  rester  à  ma  sœur  ?  et  elle-même  n'a-t-elle  pas 
Tsoar.  Il  habita  dans  une  caverne,  lui  dit  :  C'est  mon  frère  ?  J'ai  agi  avec  un 
et  ses  deux  filles.  "L'aînée  dit  à  la  plus  cœur  pur  et  avec  des  mains  innocen- 
jeune  :  Notre  père  est  vieux;  et  il  n'y  tes.  ^Dieu  lui  dit  en  songe  :  Je  sais  que 
a  point  d'homme  dans  la  contrée,  pour  tu  as  agi  avec  un  cœur  pur  :  aussi 
venir  vers  nous,  selon  l'usage  de  tous  t'ai-je  empêché  de  pécher  contre  moi. 
les  pays.  ^-Viens,  faisons  boire  du  vin  C'est  pourquoi  je  n'ai  pas  permis  que 
à  notre  père,  et  couchons  avec  lui,  afin  tu  la  touchasses.  'Maintenant,  rends 
que  nous  conservions  la  race  de  notre  la  femme  de  cet  homme  ;  car  il  est  pro- 
père. ^^Elles  firent  donc  boire  du  vin  phète,  il  priera  pour  toi,  et  tu  vivras. 
à  leur  père  cette  nuit-là;  et  l'aînée  alla  Mais,  si  tu  ne  la  rends  pas,  sache  que 
coucher  avec  son  père  :  il  ne  s'aperçut  tu  mourras,  toi  et  tout  ce  qui  t'appar- 
ni  quand  elle  se  coucha,  ni  quand  elle  tient, 
se  leva.  ^■'Le  lendemain,  l'aînée  dit  à  ^Abimélec  se  leva  de  bon  matin,  il 

b.  Moab  signifie  issu  du  père,        c.  Ben-.immi  signifie  fils 


a.  Tsoar  dérive  d'un  mot  qui  signifie  tire  petit 
de  mon  peuple. 


19 


Chap.  W,  9-SJ,  is. 


GENESE. 


appela  tous  ses  serviteurs,  et  leur  rap- 
porta toutes  ces  choses  ;  et  ces  gens 
furent  saisis  d'une  grande  frayeur. 
'Abimélec  appela  aussi  Abraham,  et  lui 
dit  :  Qu'est-ce  que  tu  nous  as  fait  ?  Et 
en  quoi  t'ai-je  offensé,  que  tu  aies  fait 
venir  sur  moi  et  sur  mon  royaume  un 
si  grand  péché  ?  Tu  as  commis  à  mon 
égard  des  actes  qui  ne  doivent  pas  se 
commettre.  '"Et  Abimélec  dit  à  Abra- 
ham :  Quelle  intention  avais-tu  pour 
agir  de  la  sorte  ?  "Abraham  répondit  : 
Je  me  disais  qu'il  n'y  avait  sans  doute 
aucune  crainte  de  Dieu  dans  ce  pays, 
et  que  l'on  me  tuerait  à  cause  de  ma 
femme.  '-De  plus,  il  est  vrai  qu'elle  est 
ma  sœur,  fille  de  mon  père;  seulement. 


enfanta  un  fils  à  Abraham  dans  sa  vieil- 
lesse, au  temps  fixé  dont  Dieu  lui  avait 
parlé.  •^Alji"'^h'i™  <^'oi^'^^  le  nomd'Isaac 
au  fils  qui  lui  était  né,  que  Sara  lui 
avait  enfanté.  ■* Abraham  circoncit  son 
fils  Isaac,  âgé  de  huit  jours,  comme 
Dieu  le  lui  avait  ordonné.  '^Abraham 
était  âgé  de  cent  ans,  à  la  naissance 
d'isaac,  son  fils.  "Et  Sara  dit  :  Dieu 
m'a  fait  un  sujet  de  rire  ;  quiconque 
l'apprendra  rira  de  moi.  "Elle  ajouta  : 
Qui  aurait  dit  à  Abraham  :  Sara  allai- 
tera des  enfants?  Cependant  je  lui  ai 
enfanté  un  fils  dans  sa  vieillesse. 

^L'enfant  grandit,  et  fut  sevré;  et 
Abraham  fit  un  grand  festin  le  jour  où 
Isaac  fut  sevré.  "Sara  vit  rire  le  fils 


elle  n'est  pas  fille  de  ma  mère;  et  elle      qu'Agar,  l'Égyptienne,  avait  enfanté  à 


est  devenue  ma  femme.  '^Lorsque  Dieu 
me  fit  errer  loin  de  la  maison  de  mon 
père,  je  dis  à  Sara  :  Voici  la  grâce  que 
tu  me  feras  :  dans  tous  les  lieux  où 
nous  irons,  dis  de  moi  :  C'est  mon  frère. 

'''Abimélec  prit  des  brebis  et  des 
bœufs,  des  serviteurs  et  des  servantes, 
et  les  donna  à  Abraham  ;  et  il  lui  ren- 
dit Sara,  sa  femme.  '^Abimélec  dit  : 
Voici,  mon  pays  est  devant  toi;  de- 
meure où  il  te  plaira.  '"Et  il  dit  à  Sa- 
ra :  Voici,  je  donne  à  ton  frère  mille 
pièces  d'argent;  cela  te  sera  un  voile 
sur  les  yeux  pour  tous  ceux  c{ui  sont 
avec  toi,  et  auprès  de  tous  tu  seras  jus- 
tifiée. 

"Abraham  pria  Dieu,  et  Dieu  guérit 
Abimélec,  sa  femme  et  ses  servantes; 
et  elles  purent  enfanter.  "*Car  l'Éter- 
nel avait  frappé  de  stérilité  toute  la 
maison  d' Abimélec,  à  cause  de  Sara, 
femme  d'Abraham. 

IVaissance  d'isaac.  —  Agar  dans  le  désert. 
Alliance  d'Abraliam  avec  Abimélec. 

Chap.  XXI.  'L'Éternel  se  souvint 
de  ce  qu'il  avait  dit  à  Sara,  et  l'Eter- 
nel accomplit  pour  Sara  ce  qu'il  avait 
promis.  ^Sara  devint  enceinte,  et  elle 


Abraham  ;  '"et  elle  dit  à  Abraham 
Chasse  cette  servante  et  son  fils,  car  le 
fils  de  cette  servante  n'héritera  pas 
avec  mon  fils,  avec  Isaac.  "Cette  pa- 
role déplut  fort  aux  yeux  d'Abraham, 
à  cause  de  son  fils.  '-Mais  Dieu  dit  à 
Abraham  :  Que  cela  ne  déplaise  pas  à 
tes  yeux,  à  cause  de  l'enfant  et  de  ta 
servante.  Accorde  à  Sara  tout  ce  qu'elle 
te  demandera  ;  car  c'est  d'isaac  que 
sortira  une  postérité  qui  te  sera  pro- 
pre. '''Je  ferai  aussi  une  nation  du  fils 
de  ta  servante  ;  car  il  est  ta  postérité. 
'■'Abraham  se  leva  de  bon  matin;  il 
prit  du  pain  et  une  outre  d'eau,  qu'il 
donna  à  Agar  et  ])laça  sur  son  épaule; 
il  lui  remit  aussi  l'enfant,  et  la  renvoya. 
Elle  s'en  alla,  et  s'égara  dans  le  désert 
de  Beer-Schéba.  '^ Quand  l'eau  de  l'ou- 
tre fut  épuisée,  elle  laissa  l'enfant  sous 
un  des  arbrisseaux,  '"et  alla  s'asseoir 
vis-à-vis,  à  une  portée  d'arc;  car  elle 
disait  :  Que  je  ne  voie  pas  mourir  mon 
enfant  !  Elle  s'assit  donc  vis-à-vis  de 
lui,  éleva  la  voix  et  pleura.  "Dieu  en- 
tendit la  voix  de  l'enfant;  et  l'ange  de 
Dieu  appela  du  ciel  Agar,  et  lui  dit  : 
Qu'as-tu,  Agar?  Ne  crains  point,  car 
Dieu  a  entendu  la  voix  de  l'enfant  dans 
le  lieu  où  il  est.  '^Lève-toi,  prends  l'en- 


20 


GENESE. 


Chap.  21, 10-S2,  li. 


faut,  saisis-le  de  ta  main;  car  je  ferai 
de  lui  une  gi'ande  nation.  '"Et  Dieu  lui 
ouvrit  les  yeux,  et  elle  vit  un  puits 
d'eau;  elle  alla  remplir  d'eau  l'outre, 
et  donna  à  boire  à  l'enfant.  -"Dieu  fut 
avec  l'enfant,  qui  grandit,  habita  dans 
le  désert,  et  devint  tireur  d'arc.  ^'11 
habita  dans  le  désert  de  Paran,  et  sa 
mère  lui  prit  une  femme  du  pays  d'E- 
g.vpte. 

'■'-En  ce  temps-là,  Abimélec,  accom- 
pagné de  Picol,  chef  de  son  armée, 
parla  ainsi  à  Abraham  :  Dieu  est  avec 
toi  dans  tout  ce  que  tu  fais.  °Murc-moi 
maintenant  ici,  par  le  nom  de  Dieu, 
que  tu  ne  tromperas  ni  moi ,  ni  mes 
enfants,  ni  mes  petits-enfants,  et  que 
tu  auras  jiour  moi  et  le  pays  où  tu  sé- 
journes la  même  bienveillance  que  j'ai 
eue  pour  toi.  '-'Abraham  dit  :  Je  le  ju- 
rerai. -'^Mais  Abraham  fit  des  reproches 
à  Abimélec  au  sujet  d'un  puits  d'eau, 
dont  s'étaient  emparés  de  force  les  ser- 
viteurs d'Abimélec.  -^Abimélec  répon- 
dit :  J'ignore  qui  a  fait  cette  chose-là; 
tu  ne  m'en  as  point  informé,  et  moi, 
je  ne  l'apprends  cju'aujourd'hui.  -'Et 
Abraham  prit  des  brebis  et  des  bœufs, 
(ju'il  donna  à  Abimélec;  et  ils  firent 
tous  deux  alliance.  -"Abraham  mit  à 
part  sept  jeunes  brebis.  -'^Et  Abimélec 
dit  à  Abraham  :  Qu'est-ce  que  ces  sept 
jeunes  brebis,  cjue  tu  as  mises  à  part  ? 
^°I1  répondit  :  Tu  accepteras  de  ma 
main  ces  sept  brebis,  afin  que  cela  me 
serve  de  témoignage  cjue  j'ai  creusé  ce 
puits.  "C'est  pourquoi  on  appelle  ce 
lieu  Beer-Schéba  ";  car  c'est  là  qu'ils 
jurèrent  l'un  et  l'autre.  ^-Ils  firent  donc 
alliance  à  Beer-Schéba.  Après  c[uoi, 
Abimélec  se  leva,  avec  Picol,  chef  de 
son  armée;  et  ils  retournèrent  au  pays 
des  Philistins.  ^'Abraham  planta  des 
tamariscs  à  Beer-Schéba  ;  et  là  il  invo- 
qua le  nom  de  l'Eternel,  Dieu  de  l'éter- 
nité. "Abraham  séjourna  longtemps 
dans  le  pays  des  Philistins. 

a.  Bcer-Schcba  signifie  puits  du  serment. 


Abraliam  mis  à  l'éprein-e  par  l Eternel,  qui  lui 
ordonne  d  o/frir  en  holocauste  son  fils  Isaac. 

Chap.  XXII.  'Après  ces  choses. 
Dieu  mit  Abraham  à  l'épreuve,  et  lui 
dit  :  Abraham  !  Et  il  répondit  :  Me 
voici  !  -Dieu  dit  :  Prends  ton  fils,  ton 
unique,  celui  que  tu  aimes,  Isaac;  va- 
t'en  au  pays  de  Morija,  et  là  offre-le  en 
holocauste  sur  l'une  des  montagnes 
que  je  te  dirai. 

^Abraham  se  leva  de  bon  matin,  sella 
son  âne,  et  prit  avec  lui  ses  deux  ser- 
viteurs et  son  fils  Isaac.  Il  fendit  du 
bois  pour  l'holocauste,  et  partit  pour 
aller  au  lieu  que  Dieu  lui  avait  dit. 

■•Le  troisième  jour,  Abraham,  levant 
les  veux,  vit  le  lieu  de  loin.  M<]t  Abra- 
ham dit  à  ses  serviteurs  :  Restez  ici 
avec  l'àne;  moi  et  le  jeune  homme, 
nous  irons  jusque-là  pour  adorer ,  et 
nous  reviendrons  auprès  de  vous. 
^Abraham  prit  le  bois  pour  l'holo- 
causte, le  chargea  sur  son  fils  Isaac, 
et  porta  dans  sa  main  le  feu  et  le  cou- 
teau. Et  ils  marchèrent  tous  deux  en- 
semble. 'Alors  Isaac,  parlant  à  Abra- 
ham, son  père,  dit  :  Mon  père  !  Et  il 
répondit  :  Me  voici,  mon  iils  !  Isaac 
reprit  :  Voici  le  feu  et  le  bois  ;  mais  où 
est  l'agneau  pour  l'holocauste  i"*Abra- 
liam  répondit  :  Mon  fils.  Dieu  se  pour- 
voira lui-même  de  l'agneau  })our  l'ho- 
locauste. Et  ils  marchèrent  tous  deux 
ensemble. 

''Lorsqu'ils  furent  arrivés  au  lieu  que 
Dieu  lui  avait  dit,  Abraham  y  éleva  un 
autel,  et  rangea  le  bois.  Il  lia  son  fils 
Isaac,  et  le  mit  sur  l'autel,  par-dessus 
le  bois.  '"Pui^  Abraham  étendit  la  main, 
et  prit  le  couteau,  pour  égorger  son 
fils.  "Alors  un  ange  de  l'Eternel  l'ap- 
pela des  cieux,  et  dit  :  Abraham  !  Abra- 
ham !  Et  il  répondit  :  Me  voici  !  '-L'ange 
dit  :  N'avance  pas  ta  main  sur  l'enfant, 
et  ne  lui  fais  rien;  car  je  sais  mainte- 
nant (pie  tu  crains  Dieu,  et  que  tu  ne 


21 


Chap.  22,13-23, 


10. 


GENESE. 


m'as  pas  refusé  ton  fils,  ton  unique. 
'•Wbraham  leva  les  yeux,  et  vit  derrière 
lui  un  bélier  retenu  dans  un  buisson 
])ar  les  cornes  ;  et  Abraham  alla  pren- 
dre le  bélier,  et  l'offrit  en  holocauste  à 
la  place  de  son  fils.  '''Abraham  donna 
à  ce  lieu  le  nom  de  Jehova-Jiré".  C'est 
pourquoi  l'on  dit  aujourd'hui  :  A  la 
montagne  de  l'Eternel  il  sera  pourvu. 

'^L'ange  de  l'Eternel  appela  une  se- 
conde fois  Abraham  des  cieux,  '^et 
dit  :  Je  le  jure  par  moi-même,  parole 
de  l'Eternel  !  parcç  que  tu  as  fait  cela, 
et  que  tu  n'as  pas  refusé  ton  fils,  ton 
unique,  ''je  te  bénirai  et  je  multiplie- 
rai ta  postérité,  comme  les  étoiles  du 
ciel  et  comme  le  sable  qui  est  sur  le 
bord  de  la  mer;  et  ta  postérité  possé- 
dera la  porte  de  ses  ennemis*.  '*Tou- 
tes  les  nations  de  la  terre  voudront 
être  bénies  en  ta  postérité,  parce  que 
tu  as  obéi  à  ma  voix. 

'•'Abraham  étant  retourné  vers  ses 
serviteurs,  ils  se  levèrent  et  s'en  allè- 
rent ensemble  à  Beer-Schéba;  car 
Abraham  demeurait  à  Beer-Schéba. 

-"Après  ces  choses,  on  fit  à  Abra- 
ham un  rapport,  en  disant:  Voici, 
Milca  a  aussi  enfanté  des  fils  à  Nachor, 
ton  frère  :  "'Uts,  son  premier-né,  15uz, 
son  frère,  Kemuel,  pèred'Aram, -'-Ké- 
sed,  Hazo,  Pildasch,  Jidiaph  et  Be- 
thuel.  -^Bethuel  a  engendré  Rebecca. 
Ce  sont  là  les  huit  fils  que  Milca  a  en- 
fantés à  Nachor,  frère  d'Abraham.  -*Sa 
concubine,  nommée  Réuma,  a  aussi 
enfanté  Thébach,  Gaham,  Tahasch  et 
Maaca. 

Mort  de  Sara,  et  sa  sépulture  dans  la  ca\'ernc 
de  Macpéla. 

Chap.  XXIII.  'La  vie  de  Sara  fut 
de  cent  vingt-sept  ans  :  telles  sont  les 
années  de  la  vie  de  Sara. 

^Sara  mourut  à  Kirjath-Arba,  qui  est 
Ilébron,  dans  le  pays  de  Canaan;  et 
Abraham  vint  pour  mener  deuil  sur 

a.  Jehoi'a-Jiré  signifie  l'Etemel  pourvoira.  Gonip.  v.  8. 


Sara  et  pour  la  pleurer.  ^Abraham  se 
leva  de  devant  son  mort,  et  parla  ainsi 
aux  fils  de  Hcth  :  ■'Je  suis  étranger  et 
habitant  parmi  vous  ;  donnez-moi  la 
possession  d'un  sépulcre  chez  vous, 
pour  enterrer  mon  mort  et  l'ôter  de 
devant  moi.  ^Les  fils  de  Heth  ré- 
pondirent à  Abraham,  en  lui  disant: 
^Ecoute-nous,  monseigneur!  Tu  es  un 
prince  de  Dieu  au  milieu  de  nous;  en- 
terre ton  mort  dans  celui  de  nos  sé- 
pulcres que  tu  choisiras  ;  aucun  de 
nous  ne  te  refusera  son  sépulcre  pour 
enterrer  ton  mort.  "Abraham  se  leva, 
et  se  prosterna  devant  le  peuple  du 
pays,  devant  les  fils  de  Heth.  ^Et  il 
leur  parla  ainsi  :  Si  vous  permettez  que 
j'enterre  mon  mort  et  que  je  l'ôte  de 
devant  mes  yeux,  écoutez-moi,  et  priez 
pour  moi  Ephron,  fils  de  Tsochar,  'de 
me  céder  la  caverne  de  Macpéla,  qui 
lui  appartient,  à  l'extrémité  de  son 
chamjj,  de  me  la  céder  contre  sa  va- 
leur en  argent,  afin  qu'elle  me  serve 
de  possession  sépulcrale  au  milieu  de 
vous.  '"Ephron  était  assis  parmi  les 
fils  de  Ileth.  Et  Ephron,  le  Hétien,  ré- 
pondit à  Abraham,  en  présence  des 
fils  de  Heth  et  de  tous  ceux  qui  en- 
traient par  la  porte  de  sa  ville  :  "Non, 
mon  seigneur,  écoute-moi  !  Jeté  donne 
le  champ,  et  je  te  donne  la  caverne 
qui  y  est.  Je  te  les  donne ,  aux  yeux 
des  fils  de  mon  peuple  :  enterre  ton 
mort.  ''Abraham  se  ])rosterna  devant 
le  ])euple  du  pays.  '^Ët  il  parla  ainsi  à 
Ephron,  en  présence  du  peuple  du 
pays  :  Écoute-moi,  je  te  prie  !  Je  donne 
le  prix  du  champ  :  accepte-le  de  moi  ; 
et  j'y  enterrerai  mon  mort.  '■'Et  Ephron 
répondit  à  Abraham ,  en  lui  disant  : 
'^Mon  seigneur,  écoute-moi!  Une  ter- 
re de  quatre  cents  sicles  d'argent, 
qu'est-ce  que  cela  entre  moi  et  toi  ? 
Enterre  ton  mort.  "Abraham  comprit 
Ephron;  et  Abraham  pesa  à  Ephron 
l'argent  qu'il  avait  dit,   en   présence 

b.  C'est-ù-dire,  lo  pays  de  ses  ennemis. 


22 


GENESE. 


Chap.2S,ii-M. 


19. 


dos  fils  de  Hcth,  quatre  cents  sicles 
d'argent  ayant  cours  chez  le  marchand . 
'^Le  champ  d'Ephron  à  Macpéla , 
vis-à-vis  de  Mamré,  le  champ  et  la  ca- 
verne qui  y  est,  et  tous  les  arbres  qui 
sont  dans  le  champ  et  dans  toutes  ses 
limites  alentour,  '^devinrent  ainsi  la 
])ropriété  d'Abraham ,  aux  yeux  des 
fils  de  Heth  et  de  tous  ceux  qui  en- 
traient par  la  porte  de  sa  ville.  "*Après 
cela,  Abraham  enterra  Sara,  sa  fem- 
me, dans  la  caverne  du  champ  de 
Macpéla,  vis-à-vis  de  Mamré,  qui  est 
Hébron,  dans  le  pays  de  Canaan.  -"Le 
champ  et  la  caverne  qui  y  est  demeu- 
rèrent à  Abraham  comme  possession 
sépulcrale,  acquise  des  fils  de  Heth. 

Reberca  deinartdcc  en  mariage  pour  Isaac. 

Chap.    XXIV.  'Abraham    était 

vieux,  avancé  en  âge;  et  l'Éternel 
avait  béni  Abraham  en  toute  chose. 

-Abraham  dit  à  son  serviteur,  le  plus 
ancien  de  sa  maison,  l'intendant  de 
tous  ses  biens":  Mets,  je  te  prie,  ta 
main  sous  ma  cuisse;  ^et  je  te  ferai 
jurer  par  l'Eternel,  le  Dieu  du  ciel  et 
le  Dieu  de  la  terre,  de  ne  pas  prendre 
pour  mon  fils  une  femme  jiarmi  les 
filles  des  Cananéens  au  milieu  des- 
quels j'habite,  ''mais  d'aller  dans  mon 
pays  et  dans  ma  patrie  prendre  une 
femme  pour  mon  fils  Isaac.  ^Le  servi- 
teur lui  répondit  :  Peut-être  la  femme 
ne  voudra-t-elle  pas  me  suivre  dans 
ce  pays-ci;  devrai-je  mener  ton  fils 
dans  le  pays  d'où  tu  es  sorti  ?  ^\bra- 
ham  lui  dit  :  Garde-toi  d'y  mener  mon 
fils!  ^L'Eternel,  le  Dieu  du  ciel,  qui 
m'a  fait  sortir  de  la  maison  de  mon 
])ère  et  de  ma  patrie,  qui  m'a  parlé  et 
<pii  m'a  juré,  en  disant:  .Je  donnerai 
ce  pays  à  ta  postérité ,  lui-même  en- 
verra son  ange  devant  toi  ;  et  c'est  de 
là  que  tu  prendras  une  femme  pour 
mon  fils.  *Si  la  femme  ne  veut  pas  te 

a.  Probablement  Elîézer.  comp.  1.5,  -2.         b.   Chnran. 


suivre,  tu  seras  dégagé  de  ce  serment 
que  je  te  fais  faire.  Seulement,  tu  n'y 
mèneras  pas  mon  fils.  ^Le  serviteur 
mit  sa  main  sous  la  cuisse  d'Abraham, 
son  seigneur,  et  lui  jura  d'observer 
ces  choses. 

'"Le  serviteur  prit  dix  chameaux 
parmi  les  chameaux  de  son  seigneur, 
et  il  partit,  ayant  à  sa  disposition  tous 
les  biens  de  son  seigneur.  Il  se  leva, 
et  alla  en  Mésopotamie,  à  la  ville  de 
Nachor*.  "Il  fit  reposer  les  chameaux 
sur  leurs  genoux  hors  de  la  ville,  près 
d'un  puits,  au  temps  du  soir,  au  temps 
où  sortent  celles  qui  vont  puiser  de 
l'eau.  '^Et  il  dit  :  Eternel,  Dieu  de  mon 
seigneur  Abraham,  fais-moi,  je  te  prie, 
rencontrer  aujourd'hui  ce  que  je  dé- 
sire, et  use  de  bonté  envers  mon  sei- 
gneur Abraham!  '^Voici,  je  me  tiens 
près  de  la  source  d'eau ,  et  les  filles 
des  gens  de  la  ville  vont  sortir  pour 
puiser  de  l'eau.  '''Que  la  jeune  fille,  à 
laquelle  je  dirai  :  Penche  ta  cruche,  je 
te  prie,  pour  que  je  boive,  et  qui  ré- 
pondra :  Bois,  et  je  donnerai  aussi  à 
boire  à  tes  chameaux,  soit  celle  que 
tu  as  destinée  à  ton  serviteur  Isaac  ! 
Et  par  là  je  connaîtrai  que  tu  uses  de 
bonté  envers  mon  seigneur. 

'Ml  n'avait  pas  encore  fini  de  parler 
que  sortit,  sa  cruche  sur  l'épaule,  Re- 
becca,  née  de  Bethuel,  fils  de  Milca, 
femme  de  Nachor,  frère  d'Abraham. 
"^C'était  une  jeune  fille  très  belle  de 
figure;  elle  était  vierge,  et  aucun 
homme  ne  l'avait  connue.  Elle  des- 
cendit à  la  source,  remplit  sa  cruche, 
et  remonta.  '^Le  serviteur  courut  au- 
devant  d'elle,  et  dit  :  Laisse-moi  boire, 
je  te  prie,  un  peu  d'eau  de  ta  cruche. 
'^Elle  répondit:  Bois,  mon  seigneur. 
Et  elle  s'empressa  d'abaisser  sa  cruche 
sur  sa  main,  et  de  lui  donner  à  boire. 
''Quand  elle  eut  achevé  de  lui  donner 
à  boire,  elle  dit  :  Je  puiserai  aussi  pour 
tes  chameaux,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient 


23 


Chap.  24,  io-' 


1,6. 


GENESE. 


assez  bu.  -"Et  elle  s'empressa  de  vider 
sa  cruche  dans  Tabreuvoir,  et  courut 
encore  au  puits  pour  puiser  ;  et  elle 
puisa  pour  tous  les  chameaux. 

^'L'homme  la  regardait  avec  éton- 
nement  et  sans  rien  dire,  pour  voir  si 
l'Eternel  faisait  réussir  son  voyage, 
ou  non.  -^ Quand  les  chameaux  eurent 
fini  de  boire,  l'homme  prit  un  anneau 
d'or,  du  jioids  d'un  demi-sicle,  et 
deux  bracelets,  du  poids  de  dix  sicles 
d'or.  «Et  il  dit  :  De  qui  es-tu  iille  ?  Y 
a-t-il  dans  la  maison  de  ton  père  de  la 
place  pour  passer  la  nuit?  -*Elle  ré- 
pondit :  Je  suis  fdle  de  Bethuel,  fils  de 
Milca  et  de  Nachor.  -^Elle  lui  dit  en- 
core :  Il  y  a  chez  nous  de  la  paille  et 
du  fourraoe  en  abondance,  et  aussi  de 
la  place  pour  passer  la  nuit.  ^^Alors 
l'homme  s'inclina  et  se  prosterna  de- 
vant l'Eternel,  -'en  disant:  Béni  soit 
l'Eternel,  le  Dieu  de  mon  seigneur 
Abraham,  qui  n'a  pas  renoncé  à  sa  mi- 
séricorde et  à  sa  fidélité  envers  mon 
seigneur!  Moi-même,  l'Eternel  m'a 
conduit  à  la  maison  des  frères  de  mon 
seigneur. 

'^^La  jeune  fille  courut  raconter  ces 
choses  à  la  maison  de  sa  mère. 

^nAebecca  avait  un  frère,  nommé 
Laban.  Et  Laban  courut  dehors  vers 
l'homme,  près  de  la  source.  ^"11  avait 
vu  l'anneau  et  les  bracelets  aux  mains 
de  sa  sœur,  et  il  avait  entendu  les  pa- 
roles de  Rebecca,  sa  sœur,  disant  : 
Ainsi  m'a  parlé  l'homme.  Il  vint  donc 
à  cet  homme,  qui  se  tenait  auj^rès  des 
chameaux,  vers  la  source,  ^'et  il  dit  : 
Viens ,  béni  de  l'Eternel  !  Pourquoi 
resterais-tu  dehors  ?  J'ai  préparé  la 
maison,  et  une  place  pour  les  cha- 
meaux. ^^L'homme  arriva  à  la  maison. 
Laban  fit  décharger  les  chameaux,  et 
il  donna  de  la  paille  et  du  fourrage  aux 
chameaux,  et  de  l'eau  pour  laver  les 
pieds  de  l'homme  et  les  pieds  des 
gens  qui  étaient  avec  lui.  ''Puis,  il  lui 
servit  à   manger.   Mais  il   dit  :   Je  ne 


mangerai  point,  avant  d'avoir  dit  ce 
que  j'ai  à  dire.  Parle  !  dit  Laban. 

'* Alors  il  dit  :  Je  suis  serviteur  d'A- 
braham. '^L'Éternel  a  comblé  de  bé- 
nédictions mon  seigneur,  qui  est 
devenu  puissant.  Il  lui  a  donné  des 
brebis  et  des  bœufs,  de  l'argent  et  de 
l'or,  des  serviteurs  et  des  servantes, 
des  chameaux  et  des  ânes.  '^Sara,  la 
femme  de  mon  seigneur,  a  enfanté 
dans  sa  vieillesse  un  fils  à  mon  sei- 
gneur; et  il  lui  a  donné  tout  ce  qu'il 
possède.  "Mon  seigneur  m'a  fait  jurer, 
en  disant  :  Tu  ne  prendras  jias  pour 
mon  fils  une  femme  parmi  les  filles 
des  Cananéens,  dans  le  pays  desquels 
j'habite;  '*mais  tu  iras  dans  la  maison 
de  mon  père  et  de  ma  famille  prendre 
une  femme  pour  mon  fils.  ''^J'aidità 
mon  seigneur  :  Peut-être  la  femme  ne 
voudra-t-elle  pas  me  suivre.  ''"Et  il  m'a 
répondu  :  L'Eternel,  devant  qui  j'ai 
marché,  enverra  son  ange  avec  toi,  et 
fera  réussir  ton  voyage;  et  tu  prendras 
pour  mon  fils  une  femme  de  la  famille 
et  de  la  maison  de  mon  père.  '"Tu  se- 
ras dégagé  du  serment  que  tu  me  fais, 
quand  tu  auras  été  vers  ma  famille;  si 
on  ne  te  l'accorde  pas,  tu  seras  dégagé 
du  serment  que  tu  me  fais.  ■'-Je  suis 
arrivé  aujourd'hui  à  la  source,  et  j'ai 
dit:  Eternel,  Dieu  de  mon  seigneur 
Abraham,  si  tu  daignes  faire  réussir  le 
voyage  que  j'accomplis,  ■''voici,  je  me 
tiens  près  de  la  source  d'eau,  et  que 
la  jeune  fille  qui  sortira  pour  puiser,  à 
qui  je  dirai  :  Laisse-moi  boire,  je  te 
prie,  un  peu  d'eau  de  ta  cruche,  *''et 
qui  me  répondra  :  Bois  toi-même,  et 
je  puiserai  aussi  ])our  tes  chameaux, 
que  cette  jeune  fille  soit  la  femme  que 
l'Eternel  a  destinée  au  fils  de  mon  sei- 
gneur !  ■"* Avant  que  j'eusse  fini  de  par- 
ler en  mon  cœur,  voici,  Rebecca  est 
sortie,  sa  cruche  sur  l'épaule;  elle  est 
descendue  à  la  source,  et  a  puisé.  Je 
lui  ait  dit:  Donne-moi  à  boire,  je  te 
prie.  ■'^Elle  s'est  empressée  d'abaisser 


24 


GENESE. 


Chai).2i,'a-i^5,i 


sa  cruche  de  dessus  son  épaule,  et  elle 
a  dit  :  Bois,  et  je  donnerai  aussi  à  i)oire 
à  tes  chameaux.  Jai  bu,  et  elle  a  aussi 


Rebecca,  et  lui  dirent:  Veux-tu  aller 
avec  cet  homme  ?  Elle  répondit  :  J'irai. 
'^"Et  ils  laissèrent  partir  Rebecca,  leur 


donné  à  boire  à  mes  chameaux.  •''Je      sanir,  et  sa  nourrice,  avec  le  serviteur 


l'ai  interrogée,  et  j'ai  dit  :  De  qui  es-tu 
(ille  i*  Elle  a  répondu  :  Je  suis  fdle  de 
Bethuel,  fds  de  Nachor  et  de  Milca. 
J'ai  mis  l'anneau  à  son  nez,  et  les  bra- 
celets à  ses  mains.  ''^Puis  je  me  suis 
incliné  et  prosterné  devant  l'Éternel, 
et  j'ai  béni  l'Eternel,  le  Dieu  de  mon 
seigneur   Abraham,   qui   m'a  conduit 
fidèlement,  afin  que  je  prisse  la  fdle 
du  IVère  de  mon  seigneur  ]iour  son  fils. 
'■'Maintenant,  si  vous  voulez  user  de 
bienveillance  et  de  fidélité  envers  mon 
seigneur,  déclarez-le-moi;  sinon,  dé- 
clarez-le-moi,   et   je   me   tournerai   à 
droite  ou  à  gauche. 
-    ""Laban  et  Bethuel  répondirent,  et 
dirent:  C'est  de  l'Eternel  que  la  chose 
vient;   nous  ne  ])ouvons  te  jiarler  ni 
en   mal  ni  en  bien.    ^' Voici   Rebecca 
devant  toi;   prends  et  va,  et   ([u'elle 
soit  la  femme  du  fds  de  ton  seigneur, 
comme  l'Eternel  l'a  dit.  ^-Lorsque  le 
serviteur  d'Abraham  eut  entendu  leurs 
paroles,  il  se  ]:>rosterna  en  terre  devant 
l'Eternel.  ^'Et  le  serviteur  sortit  des 
objets  d'argent,  des  objets  d'or,  et  des 
vêlements,  cpi'il  donna  à  Rebecca;  il 
lit  aussi  de  riches  présents  à  son  père 
et  à  sa  mère.  ^^Après  quoi,  ils  man- 
gèrent et  burent,  lui  et  les  gens  qui 
étaient  avec  lui,  et  ils   passèrent   la 
nuit.  hQ  matin,  quand  ils  furent  levés, 
le  serviteur  dit:   Laissez-moi  retour- 
ner veis  mon  seigneur.  ^^Le  IVèreetla 
mère  dirent  :  Oue  la  jeune  fille  reste 
avec  nous  quelque  temps  encore,  une 
dizaine  de  jours;  ensuite,  tu  partiras. 
'^\\  leur  ré])ondit  :  Ne  me  retardez  pas, 
puisque  l'Eternel  a  fait  réussir  mon 
voyage;    laissez-moi    partir,    et   que 
j'aille  vers  mon  seigneur.   "Alors  ils 
répondirent  :  Appelons  la  jeune  fille. 


d'Ab 


aham  et  ses  gens. 


'Ils  bénirent 


Rebecca,  et  lui  dirent  :  O  notre  sœur, 
puisses-tu  devenir  des  milliers  de  my- 
riades, et  que  ta  postérité  ]iossède  la 
porte  de  ses  ennemis"!  "Ilebecca  se 
leva,  avec  ses  servantes;  elles  mon- 
tèrent sur  les  chameaux,  et  suivirent 
Thonime.  Et  le  serviteur  emmena  Re- 
becca, et  partit. 

"Cependant  Isaac  était  revenu  du 
puits  de  Lachaï-roï  *,  et  il  habitait  dans 
le  pays  du  midi.  ^^Un  soir  qu'Isaac 
était  sorti  pour  méditer  dans  les 
champs,  il  leva  les  yeux,  et  regarda; 
et  voici,  des  chameaux  arrivaient. 
"Rebecca  leva  aussi  les  yeux,  vit  Isaac, 
et  descendit  de  son  chameau.  '^^Elle 
dit  au  serviteur  :  Qui  est  cet  homme, 
qui  vient  dans  les  champs  à  notre  ren- 
contre ?  Et  le  serviteur  ré])ondit:  C'est 
mon  seigneur.  Alors  elle  [)rit  son  voile, 
et  se  couvrit.  ^''Le  serviteur  raconta  à 
Isaac  toutes  les  choses  qu'il  avait  fai- 
tes. "Isaac  conduisit  Rebecca  dans  la 
tente  de  Sara,  sa  mère  ;  il  prit  Rebecca, 
qui  devint  sa  femme,  et  il  l'aima.  Ainsi 
fut  consolé  Isaac,  après  avoir  perdu 
sa  mère. 

Mort  d' Abraham. 

Cluip.  XXV.  'Abraham  |)rit  encore 
une  femme,  nommée  Retura.  UîUe 
lui  enfanta  Zimran,  Jokschan,  Medan, 
Madian,  Jischbak  et  Schuach.  —  ■'Joks- 
chan engendra  Séba  et  Dedan.  Les 
fils  de  Dedan  furent  les  Aschurim,  les 
Letuschim  et  les  Leummim.  —  *Les 
fils  de  Madian  furent  Epha,  Epher, 
Hénoc,  Abida  et  Eldaa.  —  Ce  sont  là 
tous  les  fils  de  Ketura. 

^Abraham  donna  tous  ses  biens  à 
Isaac.  «Il  fit  des  dons  aux  fds  de  ses 


et  consultons-la.  ^'^Ils  appelèrent  donc     concubines;  et,  tandis  ([u'il  vivait  en- 

a.  G'cst-ù-dirc,  le  pays  de  ses  ennemis.         h.  Vny.   10,  li. 


Chap.  25,--3ti. 


GENESE. 


core,  il  les  envoya  loin  de  son  fils 
Isaac  du  côté  de  l'orient,  dans  le  pays 
d'Orient. 

^ Voici  les  jours  des  années  delà  vie 
d'Abraham  :  il  vécut  cent  soixante- 
quinze  ans.  ^Abraham  expira  et  mou- 
rut, après  une  heureuse  vieillesse, 
âgé  et  rassasié  de  jours,  et  il  fut  re- 
cueilli auprès  de  son  peuple.  'Isaac  et 
Ismaël,  ses  fils,  l'enterrèrent  dans  la 
caverne  de  Macpéla,  dans  le  champ 
d'Ephron,  fils  de  Tsochar,  le  Héthien, 
vis-à-vis  de  Mamré.  '"C'est  le  champ 
qn'x^braham  avait  acquis  des  fils  de 
Heth.  Là  furent  enterrés  Abraham  et 
Sara,  sa  femme. 

"Après  la  mort  d'Abraham,  Dieu 
bénit  Isaac,  son  fils.  Il  habitait  près 
du  puits  de  Lachaï-roï. 

Postérité  d'Ismaël. 

'-Voici  la  postérité  d'Ismaël,  fils  d'A- 
braham, qu'Agar,  l'Egyptienne,  ser- 
vante de  Sara,  avait  enfanté  à  Abra- 
ham. 

'^Voici  les  noms  des  fils  d'Ismaël, 
par  leurs  noms,  selon  leurs  généra- 
tions :  Nebajoth,  premier-né  d'Ismaël, 
Kédar,  Adbeel,  Mibsam,  '''Mischma, 
Duma,  Massa, '^Hadad,Théma,Jethur, 
Naphisch  et  Kedma.  "^Ce  sont  là  les  fils 
d'Ismaël;  ce  sont  là  leurs  noms,  selon 
leurs  parcs  et  leurs  enclos.  Ils  furent 
les  douze  chefs  de  leurs  peuples. 

'^Et  voici  les  années  de  la  vie  d'Is- 
maël :  cent  trente-sept  ans.  Il  expira 
et  mourut,  et  il  fut  recueilli  auprès  de 
son  peuple.  '*Ses  fils  habitèrent  depuis 
Havila  jusqu'à  Schur,  qui  est  en  face 
de  l'Egypte,  en  allant  vers  l'Assyrie. 
Il  s'établit  en  présence  de  tous  ses 
frères. 

Les  deux  fils  d'Isaac  :  lîsaii  et  Jacoh. 

"Voici  la  postéi'ité  d'Isaac,  fils  d'A- 
braham. 


Abraham  engendra  Isaac.  -"Isaac 
était  âgé  de  quarante  ans,  quand  il  prit 
pour  femme  Rebecca,  fille  de  Bethuel, 
l'Araméen,  de  Paddan-Aram°,  et  sœur 
de  Laban,  l'Araméen.  -'Isaac  implora 
l'Eternel  pour  sa  femme,  car  elle  était 
stérile,  et  l'Eternel  l'exauça  :  Rebecca, 
sa  femme,  devint  enceinte.  ^^Les  en- 
fants se  heurtaient  dans  son  sein  ;  et 
elle  dit  :  S'il  en  est  ainsi,  pourquoi 
suis-je  enceinte?  Elle  alla  consulter 
l'Éternel.  -''Et  l'Éternel  lui  dit  :  Deux 
nations  sont  dans  ton  ventre,  et  deux 
peuples  se  sépareront  au  sortir  de  tes 
entrailles  ;  un  de  ces  peuples  sera  plus 
fort  que  l'autre,  et  le  plus  grand  sera 
assujetti  au  plus  petit.  ^''Les  jours  où 
elle  devait  accoucher  s'accomplirent; 
et  voici,  il  y  avait  deux  jumeaux  dans 
son  ventre.  ^^Le  premier  sortit  entiè- 
rement roux,  comme  un  manteau  de 
poil;  et  on  lui  donna  le  nom  d'Esaû*. 
-"Ensuite  sortit  son  frère,  dont  la  main 
tenait  le  talon  d'Esaû;  et  on  lui  donna 
le  nom  de  Jacob"^.  Isaac  était  âgé  de 
soixante  ans,  lorsqu'ils  naquirent. 

"Ces  enfants  grandirent.  Esaû  de- 
vint un  habile  chasseur,  un  homme  des 
champs;  mais  Jacob  fut  un  homme 
tran([uille,  qui  restait  sous  les  tentes. 
^*Isaac  aimait  Ésaû,  parce  qu'il  man- 
geait du  gibier  ;  et  Rebecca  aimait  Ja- 
cob. 

-'Comme  Jacob  faisait  cuire  un 
potage,  Esau  revint  des  champs,  acca- 
blé de  fatigue.  ^"Et  Ésaii  dit  à  Jacob  : 
Laisse-moi,  je  te  prie,  manger  de  ce 
roux,  de  ce  roux-là,  car  je  suis  fatigué. 
C'est  pour  cela  qu'on  a  donné  à  Ésaû 
le  nom  d'Édom'^'.  ''Jacob  dit  :  Vends- 
moi  aujourd'hui  ton  droit  d'aînesse. 
'-Ésau  répondit  :  Voici,  je  m'en  vais 
mourir;  à  quoi  me  sert  ce  droit  d'aî- 
nesse? '"'Et  Jacob  dit  :  Jure-le-moi  d'a- 
bord. Il  le  lui  jura,  et  il  vendit  son 
droit  d'aînesse  à  Jacob.  '''Alors  Jacob 


a.  Paddan-Aram.   la   Mésopotamie.         b.  Ésaii   signifie   felu. 
par  le  talon,  supplanter,  tromper.         d.  Édom  signifie  roux. 

26 


Jacob   dérive   d'un    mot   qui   signifie  saisir 


GENESE. 


Chap.  26,i-Qi. 


Isaac  dans  le  pays  des  Philistins.  —  Alliance 
avec  Abiiticlec. 


donna  à  Ésaû  du  pain  et  du  potage  de  donnance  pour  tout  le  peuple  :  Celui 
lentilles.  Il  mangea  et  but,  puis  se  leva  qui  touchera  à  cet  homme  ou  à  sa  fem- 
et  s'en  alla.  C'est  ainsi  qu'Esaû  mé-  me  sera  mis  à  mort, 
prisa  le  droit  d'aînesse.  '"-Isaac  sema  dans  ce  pays,  et  il  re- 
cueillit cette  année  le  centuple;  car 
l'Eternel  le  bénit.  '^Cet  homme  devint 
riche,  et  il  alla  s'enrichissant  de  plus 
Chap.  XXVI.  'Il  y  eut  une  famine  en  plus,  jusqu'à  ce  qu'il  devînt  fort  ri- 
dans  le  pays,  outre  la  pi'emière  famine  che.  '^11  avait  des  troupeaux  de  menu 
qui  eut  lieu  du  temps  d'Abraham  ;  et  bétail  et  des  troupeaux  de  gros  bétail, 
Isaac  alla  vers  Abimélec,  roi  des  Phi-  et  un  grand  nombre  de  serviteurs  : 
listins,  à  Guérar.  ^L'Eternel  lui  appa-  aussi  les  Philistins  lui  portèrent  envie, 
rut,  et  dit  :  Ne  descends  pas  en  Egypte,  '^Tous  les  puits  qu'avaient  creusés  les 
demeure  dans  le  pays  que  je  te  dirai,  serviteurs  de  son  père,  du  temps  d'A- 
^Séjourne  dans  ce  pays-ci;  je  serai  avec  braham,  son  père,  les  Philistins  les 
toi,  et  je  te  bénirai,  car  je  donnerai  comblèrent  et  leo  remplirent  de  pous- 
toutes  ces  contrées  à  toi  et  à  ta  posté-  sière.  "Et  Abimélec  dit  à  Isaac  :  Va- 
rité,  et  je  tiendrai  le  serment  que  j'ai  t'en  de  chez  nous,  car  tu  es  beaucoup 
fait  à  Abraham,  ton  père.  ''Je  multi-  plus  puissant  que  nous.  "Isaac  partit 
plierai  ta  postérité  comme  les  étoiles  de  là,  et  campa  dans  la  vallée  de  Gué- 
du  ciel  ;  je  donnerai  à  ta  postérité  tou-  rar,  où  il  s'établit, 
tes  ces  contrées;  et  toutes  les  nations  '*Isaac  creusa  de  nouveau  les  puits 
de  la  terre  voudront  être  bénies  enta  d'eau,  qu'on  avait  creusés  du  temps 
postérité,  ^parce  qu'Abraham  a  obéi  à  d'Abraham,  son  père,  et  qu'avaient 
ma  voix,  et  qu'il  a  observé  mes  ordres,  comblés  les  Philistins  après  la  mort 
mes  commandements,  mes  statuts  et  d'Abraham;  et  il  leur  donna  les  mê- 
mes lois.  ^Et  Isaac  resta  à  Guérar.  mes  noms  que  son  père  leur  avait  don- 
'Lorsque  les  gens  du  lieu  faisaient  nés. '''Les  serviteurs  d'Isaac creusèrent 
des  questions  sur  sa  femme,  il  disait  :  encore  dans  la  vallée,  et  y  trouvèrent 
C'est  ma  sœur;  car  il  craignait,  en  di-  un  puits  d'eau  vive.  -"Les  bergers  de 
sant  ma  femme,  que  les  gens  du  lieu  Guérar  querellèrent  les  bergers  d'I- 
ne  le  tuassent,  parce  que  Rebecca  était  saac,  en  disant  :  L'eau  est  à  nous.  Et 
belle  de  ligure.  ^Comme  son  séjour  se  il  donna  au  puits  le  nom  d'Esek",  parce 
prolongeait,  il  arriva  qu'Abimélec,  roi  qu'ils  s'étaient  disputés  avec  lui.  -'Ses 
des  Philistins,  regardant  par  la  fenê-  serviteurs  creusèrent  un  autre  puits, 
tre,  vit  Isaac  qui  plaisantait  avec  Re-  au  sujet  duquel  on  chercha  aussi  une 
becca,  sa  femme.  ^Abimélec  fit  appeler  querelle;  et  il  l'appela  Situa*. -"-Il  se 
Isaac,  et  dit  :  Certainement,  c'est  ta  transporta  de  là,  et  creusa  un  autre 
femme.  Comment  as-tu  pu  dire  :  C'est  puits,  pour  lequel  on  ne  chercha  pas 
ma  sœur?  Isaac  lui  répondit  :  J'ai  parlé  querelle  ;  et  il  l'appela  Rehoboth'',  car, 
ainsi,  de  peur  de  mourir  à  cause  d'elle,  dit-il,  l'Eternel  nous  a  maintenant  mis 
'"Et  Abimélec  dit  :  Qu'est-ce  que  tu  au  large,  et  nous  prospérerons  dans  le 
nous  as  fait?  Peu   s'en  est  fallu  que  pays. 

quelqu'un  du  peuple  n'ait  couché  avec  -''Il  remonta  de  là  à  Beer-Schéba. 

ta  femme,  et  tu  nous  aurais  rendus  cou-  -^L'Eternel  lui  apparut  dans  la  nuit,  et 

pables.  "Alors  Abimélec  fit  cette  or-  dit  :  Je  suis  le  Dieu  d'Abraham,  ton 


a.  Eseh  signifie  dispute. 
mot  qui  signifie  largeur. 


b.  Situa  dérive  d'un  mot  qui  signifie  ennemi,  adversaire.        c.  Relioboth  dérive  d'un 


27 


Chap.  2G,  ^5-27,  is. 


GENESE. 


père;  ne  crains  point,  car  je  suis  avec  fils!  Et  il  lui  répondit  :  Me  voici!  ^Isaac 
toi;  je  te  bénirai,  et  je  multiplierai  ta  dit:  Voici  donc,  je  suis  vieux,  jene  con- 
postérité,  à  cause  d'Abraham,  mon  nais  pas  le  jour  de  ma  mort.  ^Mainte- 
serviteur.  ^^11  bâtit  là  un  autel,  invo-  nant  donc,  je  te  prie,  prends  tes  armes, 
qua  le  nom  de  rÉternel,  et  y  dressa  sa  ton  carquois  et  ton  arc,  va  dans  les 
tente.  Et  les  serviteurs  d'Isaac  y  creu-  champs,  et  chasse-moi  du  gibier.  *Fais- 
sèrent  un  puits.  moi  un  mets  comme  j'aime,  et  ap- 
^'^Abimélec  vint  de  Guérar  auprès  de  porte-le-moi  à  manger,  afin  que  mon 
lui,  avec  Ahuzath,  son  ami,  et  Picol,  àme  te  bénisse  avant  que  je  meure. 


chef  de  son  armée.  "Isaac  leur  dit  : 
Pourquoi  venez-vous  vers  moi,  puis- 
que vous  me  haïssez  et  que  vous  m'a- 
vez renvoyé  de  chez  vous? -^Ils  répon- 
dirent :  Nous  voyons  que  l'Eternel  est 
avec  toi.  C'est  pourquoi  nous  disons  : 
Qu'il  y  ait  un  serment  entre  nous,  en- 


^Rebecca  écouta  ce  qu'Isaac  disait  à 
Esaii,  son  fils.  Et  Esaû  s'en  alla  dans 
les  champs,  pour  chasser  du  gibier  et 
pour  le  rapporter. 

^Puis  Rebecca  dit  à  Jacob,  son  fils  : 
Voici,  j'ai  entendu  ton  père  qui  parlait 
ainsi  à  Esaû,  ton  frère  :  "Apporte-moi 


tre  nous  et  toi,  et  que  nous  fassions  du  gibier,  et  fais-moi  un  mets  que  je 

alliance  avec  toi  !  ^Mure  que  tu  ne  nous  mangerai  ;  et  je  te  bénirai  devant  l'E- 

feras  aucun  mal,  de  même  que  nous  ne  lernel  avant   ma   mort.    ^Maintenant, 

t'avons  point  maltraité,  que  nous  t'a-  mon  fils,  écoute  ma  voix  à  l'égard  de 

vons  fait  seulement  du  bien,  et  que  ce  que  je  te  commande.  ^Va  me  pren- 

nous  t'avons  laissé  partir  en  paix.  Tu  dreau  troupeau  deux  bons  chevreaux  ; 

es  maintenant  béni  de  l'Eternel.  ""Isaac  j'en  ferai  pour  ton  père  un  metscomme 

leur  fit  un  festin,  et  ils  mangèrent  et  il  aime;  "et  tu  le  porteras  à  manger  à 

burent.  "  Ils  se  levèrent  de  bon  matin,  ton  père,   afin  qu'il  te  bénisse  avant 

et  se  lièrent  l'un  à  l'autre  par  un  ser-  sa  mort.  "Jacob  répondit  à  sa  mère  : 

ment.  Isaac  les  laissa  partir,  et  ils  le  Voici,  Esaû,  mon  frère,  est  velu,  et  je 

quittèrent  en  paix.  n'ai  point  de  poil.  '-Peut-être  mon  père 

'-Ce  même  jour,  des  serviteurs  d'I-  me  touchera-t-il,  et  je  passerai  à  ses 


saac  vinrent  lui  parler  du  ]iuits  qu'ils 
creusaient,  et  lui  dirent  :  Nous  avons 
trouvé  de  l'eau.  '-'Et  il  l'appela  Schiba. 


yeux  pour  un  menteur,  et  je  ferai  ve- 
nir sur  moi  la  malédiction,  et  non  la 
bénédiction.  ''Sa  mère  lui  dit  :  Que 


C'est  pourquoi  on  a  donné  à  la  ville  le  cette  malédiction,  mon  fils,  retombe 
nom  de  Beer-Schéba",  jusqu'à  ce  jour,  sur  moi!  Écoute  seulement  ma  voix, 
'''Esaû,  âgé  de  quarante  ans,  prit  et  va  me  les  prendre.  '■'Jacob  alla  les 
pour  femmes  Judith,  fille  de  Beéri,  le  prendre,  et  les  apporta  à  sa  mère,  qui 
Héthien,  et  Basmath ,  fille  d'Elon,  le  fit  un  mets  comme  son  père  aimait. 
Héthien.  '^ Elles  furent  un  sujet  d'à-  '^Ensuite,  Rebecca  prit  les  vêtements 
mertume  pour  le  cœur  d'Isaac  et  de  d'Esaû,  son  fils  aîné,  les  plus  beaux, 
Rebecca.  qui  se  trouvaient  à  la  maison,  et  elle 

les  fit  mettre  à  Jacob ,  son  fils  cadet. 
'^Elle  couvrit  ses  mains  de  la  peau  des 
chevreaux,  et  son  cou  qui  était  sans 
poil.  ''Et  elle  plaça  dans  la  main  de  Ja- 


Jacob  béni  par  son  père  Isaac. 

Chap.    XXVII.         '  Isaac   devenait 


vieux,  et  ses  yeux  s'étaient  affaiblis  au      cob,  son  fils,  le  mets  et  le  pain  qu'elle 

point  qu'il  ne  voyait  plus.  Alors  il  ap-     avait  préparés. 

pela  Ésaû,  son  fils  aîné,  et  lui  dit  :  Mon  "*I1  vint  vers  son  père,  et  dit  :  Mon 


a.  Ueer-Schéba  signifie  puits  du  serment.  Voy.  21,  3i. 


28 


GENESE. 


Chap.  27,  w-3 


■39. 


pèro!  Etisaac  dit  :  Me  voici  !  quies-lu,  le  reconnut  pas,  parce  que  ses  mains 

mon  filsP'Uacob  répondit  à  son  père  :  étaient  velues,  comme  les  mains  d'E- 

Je  suis  Esaii,  ton  lils  aîné;  j'ai  fait  ce  saii,  son  frère;  et  il  le  bénit.  **11  dit  : 

que  tu  m'as  dit.  Lève-toi,  je  te  prie,  C'est  toi  qui  es  mon  fils  Esaii.  Et  Jacob 

assieds-toi,  et  mange  de  mon  gibier,  répondit:  C'est  moi.  -^Isaac  dit:  Sers- 

afin  que  ton  âme  me  bénisse.  '-"Isaac  moi,  et  (jue  je  mange  du  gibier  de  mon 

dit  à  son  fils  :  Eh  quoi!  tu  en  as  déjà  fils,  afin  que  mon  àme  te  bénisse.  Ja- 

trouvé,  mon  fds  !  Et  Jacob  ré])onilit  :  cob  le  servit,  et  il  mangea;  il  lui  ap- 

C'est  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  l'a  fait  porta  aussi  du  vin,  et  il  but. 
venir  devant  moi.  -'Isaac  dit  à  Jacob  :  -^Alors  Isaac,  son  père,  lui  dit  :  Ap- 

Approche  donc,  et  que  je  te  touche,  proche  donc,  et  baise-moi,  mon  fds. 

mon  fds,  pour  savoir  si  tu  es  mon  fds  "Jacob  s'approcha,  et  le  baisa.  Isaac 

Esaii,  ou  non.  --Jacob  s'approcha  d'I-  sentit  l'odeur  de  ses  vêtements;  puis 

saac,  son  père,  qui  le  toucha,  et  dit  :  il  le  bénit,  et  dit  :  ^'^oici,  l'odeur  de 

La  voix  est  la  voix  de  Jacob,  mais  les  mon  fds  est  comme  l'odeur  d'un  champ 

mains  sont  les  mains  d'Esaii.  -^11  ne  que  l'Eternel  a  béni. 

-*Que  Dieu  te  donne  de  la  rosée  du  ciel 
Et  de  la  graisse  de  la  terre. 

Du  blé  et  du  vin  en  abondance  ! 

-"Que  des  peuples  te  soient  soumis, 
Et  que  des  nations  se  prosternent  devant  toi  ! 
Sois  le  maître  de  tes  frères. 
Et  que  les  fils  de  ta  mère  se  prosternent  devant  toi  ! 

Maudit  soit  quiconque  te  maudira. 
Et  béni  soit  quiconcpie  te  bénira. 

^"Isaac  avait  fini  de  bénir  Jacob,  et  père  !  ^'^Isaac  dit  :  Ton  frère  est  venu 

Jacob  avait  à  peine  quitté    son    ])ère  avec  ruse,  et  il  a  enlevé  ta  bénédic- 

Isaac,  cju'Esaii,  son  frère,  revint  de  la  tion.   ^Milsaii  dit  :   Est-ce  parce  (|u'on 

chasse.  ^'11  fit  aussi  un  mets,  qu'il  porta  l'a  appelé  du  nom  de  Jacob  qu'il  m'a 

à  son  père;  et  il  dit  à  son  père  :  Que  siqiplanté  deux  fois"?  11  a  enlevé  mon 

mon  père  se  lève  et  mange  du  gibier  de  droit  d'aînesse,   et  A^oici   maintenant 

son  fds,  afin  que  ton  àme  me  bénisse!  qu'il  vient  d'enlever  ma  bénédiction. 

^-Isaac,  son  père,  lui  dit  :  Qui  es-tu?  Et  Et  il  dit  :  N'as-tu  point  réservé  de  bé- 

il  répondit:  Je  suis  ton  fds  aîné,  Esaii.  nédiction  pour  moi?  ^'Isaac  répondit, 

'^Isaac  fut  saisi  d'une  grande,   d'une  et  dit  à  l-lsaii  :  \'oici,  je  l'ai  établi  ton 

violente  émotion,  et  il  dit  :  Qui  est  maître,  et  je  lui  ai  donné  tous  ses  frè- 

donc  celui  cjui  a  chassé  du  gibier,  et  res  pour  serviteurs,  je  l'ai  pourvu  de 

me  l'a  apporté  ?  J'ai  mangé  de  tout  blé  et  de  vin  :  que  puis-je  donc  faire 

avant  que  tu  vinsses,  et  je  l'ai  béni.  pourtoi,monfils?'^Esaiiditàsonpère: 

Aussi  sera-t-il  béni.  ^^ Lorsque  Esau  en-  N'as-tu  que  cette  seule  bénédiction, 

tendit  les  paroles  de  son  père,  il  poussa  mon  père  ?  Bénis-moi  aussi,  mon  père  ! 

de  forts  cris,  pleins  d'amertume,  et  il  Et  Esaii  éleva  la  voix,  et  pleura.^'' Isaac, 

dit  à  son  père  :  Bénis-moi  aussi,  mon  son  père,  répondit,  et  lui  dit  :  ^'oici  ! 

Ta  demeure  sera  privée  de  la  graisse  de  la  terre 
Et  de  la  rosée  du  ciel,  d'en  haut. 


a.  Voy.  25,  20. 


29 


Chap.  27,  w-28, 15. 


GENESE. 


■"■Tu  vivras  de  ton  épée, 
Et  tu  seras  asservi  à  ton  frère; 

Mais  en  errant  librement  çà  et  là, 
Tu  briseras  son  joug  de  dessus  ton  cou. 

"Esaû  conçut  de  la  haine  contre  Ja-  le  pays  où  tu  habites  comme  étranger, 
cob,  à  cause  de  la  bénédiction  dont  et  qu'il  a  donné  à  Abraham  !  ^Et  Isaac 
son  père  l'avait  béni  ;  et  Esaû  disait  en  fit  partir  Jacob,  qui  s'en  alla  à  Paddan- 
son  cœur  :  Les  jours  du  deuil  de  mon  Aram,  auprès  de  Laban,  fils  de  Re- 
père vont  approcher,  et  je  tuerai  Ja-  thuel,  l'Araméen,  frère  de  Rebecca, 
cob,  mon  frère.  *'^0n  rapporta  à  Re-  mère  de  Jacob  et  d'Esaii. 
becca  les  paroles  d'Esaû,  son  fils  aîné.  *Esaû  vit  qu'Isaac  avait  béni  Jacob, 
Elle  fit  alors  appeler  Jacob,  son  fils  et  qu'il  l'avait  envoyé  à  Paddan-Aram 
cadet,  et  elle  lui  dit  :  Voici,  Ésaû,  ton  pour  y  prendre  une  femme,  et  qu'en 
frère,  veut  tirer  vengeance  de  toi,  en  le  bénissant  il  lui  avait  donné  cet  or- 
te  tuant.  ""^Maintenant,  mon  fils,  écoute  dre  :  Tu  ne  prendras  pas  une  femme 
ma  voix!  Lève-toi,  fuis  chez  Laban,  parmi  les  filles  de  Canaan.  'Il  vit  que 
mon  frère,  à  Gharan;  "et  reste  auprès  Jacob  avait  obéi  à  son  père  et  à  sa 
de  lui  quelque  temps,  jusqu'à  ce  que  mère,  et  qu'il  était  parti  pour  Paddan- 
la  fureur  de  ton  frère  s'apaise,  *^jus-  Aram.  *Esau  comprit  ainsi  que  les  fil- 
qu'à  ce  que  la  colère  de  ton  frère  se  les  de  Canaan  déplaisaient  à  Isaac,  son 
détourne  de  toi,  et  qu'il  oublie  ce  que  père.  ^Et  Esaû  s'en  alla  vers  Ismaël. 


tu  lui  as  fait.  Alors  je  te  ferai  revenir. 
Pourquoi  serais-je  privée  de  vous  deux 


en  un  même  jour? 

**Rebecca  dit  à  Isaac  :  Je  suis  dé- 
goûtée de  la  vie,  à  cause  des  filles  de 
Heth.  Si  Jacob  prend  une  femme,  com- 
me celles-ci",  parmi  les  filles  de  Ileth, 


Il  prit  pour  femme,  outre  les  femmes 
qu'il  avait,  Mahalath,  fille  d'Ismaël, 
fils  d'Abi'aham,  et  sœur  de  Nebajoth. 
'"Jacob  partit  de  Reer-Schéba,  et 
s'en  alla  à  Charan.  "Il  arriva  dans  un 
lieu,  où  il  passa  la  nuit;  car  le  soleil 
était  couché.  Il  y  prit  une  pierre,  dont 


a  vie; 


parmi  les  filles  du  pays,  à  quoi  me  sert     il  fit  son  chevet,  et  il  se  coucha  dans 

ce  lieu-là.  '-Il  eut  un  songe.  Et  voici, 
une  échelle  était  appuyée  sur  la  terre, 
et  son  sommet  touchait  au  ciel.  Et  voi- 
ci, les  anges  de  Dieu  montaient  et  des- 
cendaient par  cette  échelle.  ''Et  voici, 
l'Eternel  se  tenait  au-dessus  d'elle;  et 


Fuite  de  Jacob  en  Mésopotamie.  —  Vision 
de  l'échelle. 


Chap.  XXVIII.  'Isaac  appela  Ja- 
cob, le  bénit,  et  lui  donna  cet  ordre  : 
Tu  ne  prendras  pas  une  femme  parmi  il  dit  :  Je  suis  l'Éternel,  le  Dieu  d'Abi-a- 
les  filles  de  Canaan.  ^Lève-toi,  va  à  ham,  ton  père,  et  le  Dieu  d'Isaac.  La 
Paddan-Aram,  à  la  maison  de  Bethuel,  terre  sur  laquelle  tu  es  couché,  je  la 
père  de  ta  mère,  et  prends-y  une  femme  donnerai  à  toi  et  à  ta  postérité.  '""Ta 
d'entre  les  filles  de  Laban,  frère  de  ta  postérité  sera  comme  la  poussière  de 
mère.  'Que  le  Dieu  tout-puissant  te  la  terre;  tu  t'étendras  à  l'occident  et  à 
bénisse,  te  i-ende  fécond  et  te  multi-  l'orient,  au  septentrion  et  au  midiyet 
plie,  afin  que  tu  deviennes  une  multi-  toutes  les  familles  de  la  terre  seront 
tude  de  peuples  !  *Qu'il  te  donne  la  bénies  en  toi  et  en  ta  postérité.  '^Voi- 
bénédiction  d'Abraham,  à  toi  et  à  ta  ci,  je  suis  avec  toi,  je  te  garderai  par- 
postérité  avec  toi,  afin  que  tu  possèdes  tout  où  tu  ii"as,  et  je  te  ramènerai  dans 

a.  Ses  belles-filles,  femmes  d'EsaU,  26,  31. 

30 


GENESE. 


Chap.  â8, 16-29, 20. 


ce  pays;  car  je  ne  t'abandonnerai  point,  voici  Rachel,  sa  fille,  qui  vient  avec  le 
que  je  n'aie  exécuté  ce  que  je  te  dis.  troupeau.  'Il  dit  :  Voici,  il  est  encore 
"Jacob  s'éveilla  de  son  sommeil,  et  grand  jour,  et  il  n'est  pas  temps  de 
il  dit:  Certainement,  l'Eternel  est  en  rassembler  les  troupeaux;  abreuvez 
ce  lieu,  et  moi,  je  ne  le  savais  pas  !  '"Il  les  brebis,  puis  allez,  et  faites-les  pai- 
ent peur,  et  dit  :  Que  ce  lieu  est  re-  tre.  ''Ils  répondirent  :  Nous  ne  le  pou- 
doutable  !  C'est  ici  la  maison  de  Dieu,  vons  pas,  jusqu'à  ce  que  tous  les  trou- 
c'est  ici  la  poi'te  des  cieux  !  "*Et  Jacob  peaux  soient  rassemblés  ;  c'est  alors 
se  leva  de  bon  matin  ;  il  prit  la  pierre  qu'on  roule  la  pierre  de  dessus  l'ou- 
dont  il  avait  fait  son  chevet,  il  ladres-  verture  du  puits,  et  qu'on  abreuve  les 


sa  pour  monument,  et  il  versa  de  l'huile 
sur  son  sommet.  '^11  donna  à  ce  lieu  le 
nom  de  Béthel  "  ;  mais  la  ville  s'appe- 
lait auparavant  Luz.  -"Jacob  fit  un  vœu, 
en  disant  :  Si  Dieu  est  avec  moi  et  me 


brebis. 

^ Comme  il  leur  parlait  encore,  sur- 
vint Rachel  avec  le  troupeau  de  son 
père  ;  car  elle  était  bergère.  '"Lorsque 
Jacob  vit  Rachel,  fdle  de  Laban,  frère 


garde  pendant  ce  voyage  que  je  fais,  de  sa  mère,  et  le  troupeau  de  Laban, 
s'il  me  donne  du  pain  à  manger  et  des  frère  de  sa  mère,  il  s'approcha,  roula  la 
habits  pour  me  vêtir,  -'et  si  je  retourne  pierre  de  dessus  l'ouverture  du  puits, 
en  paix  à  la  maison  de  mon  père,  alors  et  abreuva  le  troupeau  de  Laban,  frère 
l'Eternel  seramonDieii;  --cette pierre,  de  sa  mère.  "Et  Jacob  baisa  Rachel,  il 
que  j'ai  dressée  pour  monument,  sera  éleva  la  voix  et  pleura.  '-Jacob  apprit 
la  maison  de  Dieu  ;  et  je  te  donnerai  la  à  Rachel  qu'il  était  parent  de  son  père, 
dîme  de  tout  ce  que  tu  me  donneras,  qu'il  était  fils  de  Rebecca.  Et  elle  cou- 
rut l'annoncer  à  son  père.  '^Dès  que 
Laban  eut  entendu  parler  de  Jacob,  fils 
de  sa  sœur,  il  courut  au-devant  de  lui, 
Chap.  A'AY.V.  'Jacob  se  mit  en  il  l'embrassa  et  le  baisa,  et  il  le  fit  ve- 
marche,  et  s'en  alla  au  pays  des  fils  de  nir  dans  sa  maison.  Jacob  raconta  à 
l'Orient.  -Il  regarda.  Et  voici,  il  y  avait  Laban  toutes  ces  choses.  '*Et  Laban  lui 
un  puits  dans  les  champs;  et  voici,  il      dit  :  Certainement,  tu  es  mon  os  et  ma 


Jacob  c/iez  Laban.  —  Léa  et  Rachel. 
Les  enfants  de  Jacob. 


y  avait  à  côté  trois  troupeaux  de  bre- 
bis qui  se  reposaient,  car  c'était  à  ce 
puits  qu'on  abreuvait  les  troupeaux. 
Et  la  pierre  sur  l'ouverture  du  puits 


chair. 

Jacob  demeura  un  mois  chez  Laban. 
'^Puis  Laban  dit  à  Jacob  :  Parce  que 
tu  es  mon  parent,  me  serviras-tu  pour 


était  grande.  ^Tous  les  troupeaux  se  rien  ?  Dis-moi  c[uel  sera  ton  salaire  ? 
rassemblaient  là;  on  roulait  la  pierre  '*0r,  Laban  avait  deux  filles  :  l'aînée 
de  dessus  l'ouverture  du  puits,  on  s'appelait  Léa,  et  la  cadette  Rachel. 
abreuvait  les  troupeaux,  et  l'on  remet-  '"Léa  avait  les  yeux  délicats  ;  mais  Ra- 
tait la  pierre  à  sa  place  sur  l'ouverture      chel  était  belle  de  taille  et  belle  de 

figure.  "*Jacob  aimait  Rachel,  et  il  dit: 
Je  te  servirai  sept  ans  pour  Rachel,  ta 
fille  cadette.  ''Et  Laban  dit  :  J'aime 
mieux  te  la  donner  que  de  la  donner 
à  un  autre  homme.  Reste  chez  moi  ! 

-"Ainsi  Jacob  servit  sept  années  pour 
Rachel  ;    et   elles    furent   à  ses  yeux 


du  puits. 

■•Jacob  dit  aux  bergers 
d'où  êtes-vous  ?  Ils  répondirent 


Mes  frères, 
s  repondirent  :  Nous 


sommes  de  Charan.  ^11  leur  dit  :  Con- 
naissez-vous Laban ,  fils  de  Nachor  ? 
Ils  répondirent  :  Nous  le  connaissons. 
^11  leur  dit  :  Est-il  en  bonne  santé  ?  Ils 
répondirent  :  Il  est  en  bonne  santé;  et     comme  quelques  jours,  parce  qu'ill'ai- 

a,  Bethel  signifie  maison  de  Dieu. 


31 


Chap.  29, 21-30, 15. 


GENESE. 


mait.  ^'Ensuite  Jacob  dit  à  Laban  : 
Donne-moi  ma  femme,  car  mon  temps 
est  accompli;  et  j'irai  vers  elle.  -'^La- 
ban réunit  tous  les  gens  du  lieu,  et  fit 
un  festin.  -^Le  soir,  il  prit  Léa,  sa  fille, 
et  l'amena  vers  Jacob,  qui  s'approcha 
d'elle.  -*Et  Laban  donna  pour  servante 
à  Léa,  sa  fille,  Zilpa,  sa  servante. 

'^^Le  lendemain  matin,  voilà  que  c'é- 
tait Léa.  Alors  Jacob  dit  à  Laban  : 
Qu'est-ce  que  tu  m'as  fait  ?  N'est-ce 
pas  pour  Rachel  que  j'ai  servi  chez  toi  ? 
Pourquoi  m'as-tu  trompé  ?  -*  Laban  dit  : 
Ce  n'est  point  la  coutume  dans  ce  lieu 
de  donner  la  cadette  avant  l'aînée. 
^'Achève  la  semaine  avec  celle-ci,  et 
nous  te  donnerons  aussi  l'autre  pour 
le  service  que  tu  feras  encore  chez  moi 
pendant  sept  nouvelles  années.  "-^Jacob 
fit  ainsi,  et  il  acheva  la  semaine  avec 
Léa  ;  puis  Laban  lui  donna  jiour  femme 
Rachel,  sa  fille.  -"Et  Laban  donna  pour 
servante  à  Rachel,  sa  fille,  Bilha,  sa 
servante. 

^"Jacob  alla  aussi  vers  Rachel,  qu'il 
aimait  plus  que  Léa  ;  et  il  servit  encore 
chez  Laban  pendant  sept  nouvelles 
années. 

^'L'Eternel  vit  que  Léa  n'était  pas 
aimée;  et  il  la  rendit  féconde,  tandis 
que  Rachel  était  stérile.  ''-Léa  devint 
enceinte,  et  enfanta  un  fils,  à  qui  elle 
donna  le  nom  de  Ruben  "  ;  car  elle  dit  : 
L'Eternel  a  vu  mon  humiliation,  et 
maintenant  mon  mari  m'aimera.  ^''Elle 
devint  encore  enceinte,  et  enfanta  un 
fils,  et  elle  dit  :  L'Éternel  a  entendu 
que  je  n'étais  pas  aimée,  et  il  m'a  aussi 
accordé  celui-ci.  Et  elle  lui  donna  le 
nom  de  Siméon*.  ^■'Elle  devint  encore 
enceinte,  et  enfanta  un  fils,  et  elle  dit  : 
Pour  cette  fois,  mon  mari  s'attachera 
à  moi;  car  je  lui  ai  enfanté  trois  fils. 
C'est  pourc[uoi  on  lui  donna  le  nom  de 
Lévi''.  ^''EUe  devint  encore  enceinte, 


et  enfanta  un  fils,  et  elle  dit  :  Cette 
fois,  je  louerai  l'Eternel.  C'est  pour- 
quoi elle  lui  donna  le  nom  de  Juda'^. 
Et  elle  cessa  d'enfanter. 

Chap.  A'.YA.  'Lorsque  Rachel  vit 
qu'elle  ne  donnait  point  d'enfants  à 
Jacob,  elle  porta  envie  à  sa  sœur,  et 
elle  dit  à  Jacob  :  Donne-moi  des  en- 
fants, ou  je  meurs  !  -La  colère  de  Jacob 
s'enflamma  contre  Rachel,  et  il  dit  : 
Suis-je  à  la  place  de  Dieu,  qui  t'em- 
pêche d'être  féconde  ?  ^Elle  dit  :  Voici 
ma  servante  Bilha  ;  va  vers  elle  ;  qu'elle 
enfante  sur  mes  genoux,  et  que  par 
elle  j'aie  aussi  des  fils.  ''Et  elle  lui 
donna  pour  femme  Bilha,  sa  servante; 
et  Jacob  alla  vers  elle.  ^Bilha  devint 
enceinte,  et  enfanta  un  fils  à  Jacob. 
"Rachel  dit  :  Dieu  m'a  rendu  justice, 
il  a  entendu  ma'voix,  et  il  m'a  donné 
un  fils.  C'est  pourquoi  elle  l'appela  du 
nom  de  Dan''.  'Bilha,  servante  de  Ra- 
chel, devint  encore  enceinte,  et  en- 
fanta un  second  fils  à  Jacob.  *  Rachel 
dit  :  J'ai  lutté  divinement  contre  ma 
sœur,  et  j'ai  vaincu.  Et  elle  l'appela  du 
nom  de  Nephthali  f. 

"Léa,  voyant  qu'elle  avait  cessé  d'en- 
fanter, prit  Zilpa,  sa  servante,  et  la 
donna  pour  femme  à  Jacob.  '"Zilpa, 
servante  de  Léa,  enfanta  un  fils  à  Ja- 
cob. "Léa  dit  :  Quel  bonheur  !  Et  elle 
l'appela  du  nom  de  Gad<^.  '-Zilpa,  ser- 
vante de  Léa,  enfanta  un  second  fils  à 
Jacob.  "Léa  dit  :  Que  je  suis  heureuse  ! 
car  les  filles  me  diront  heureuse.  Et 
elle  l'appela  du  nom  d'Aser''. 

"Ruben  sortit  au  temps  de  la  mois- 
son des  blés,  et  trouva  des  mandra- 
gores '  dans  les  champs.  Il  les  apporta 
à  Léa,  sa  mère.  Alors  Rachel  dit  à  Léa  : 
Donne-moi,  je  te  prie,  des  mandra- 
gores de  ton  fils.  '^Elle  lui  répondit  : 
Est-ce  peu  que  tu  aies  pris  mon  mari, 
pour  que  tu  prennes  aussi  les  man- 


-  a,  Ruben  dérive  de  deux  mots  qui  siguificnt  voyez  un  fîh  !  h.  Sinicon.  d'un  mot  qui  sif^nifie  entendre, 
exaucer.  c.  Lét'i^  d'un  mot  qui  sig-nifie  s'attacher.  d,  Juda,  de  doux  mots  qui  signilient  louan<^e  de  l'Eier- 
net.  e.  Dan.  d'un  mot  qui  sif^nifio  jti^er.  rendre  justice.  f.  yepidliatl.  d'un  mut  qui  signifie  lutter.  g.  Gad 
siji^nifie  honlieur.       h.  .iser  signilie  Iteureus.         i.  Mandragores,  nom  d'une  plante. 

32 


GENESE. 


Chap.  30,  të-'d. 


drapores  de  mon  fils  ?  Et  Rachcl  dit  :  Jacob  répondit  :  Tu  ne  me  donneras 
YA\  bien  !  il  couchera  avec  toi  cette  rien.  Si  tu  consens  à  ce  que  je  vais  te 
nuit  ])our  les  mandragores  de  ton  fds.  dire,  je  ferai  paître  encore  ton  trou- 
'^Le  soir,  comme  Jacob  revenait  des  peau  et  je  le  garderai.  ^*Je  parcourrai 
champs,  Léa  sortit  à  sa  rencontre,  et  aujourd'hui  tout  ton  troupeau;  mets  à 
dit  :  C'est  vers  moi  que  tu  viendras,  part  parmi  les  brebis  tout  agneau  ta- 
car  je  t'ai  acheté  pour  les  mandragores  cheté  et  marqueté  et  tout  agneau  noir, 
de  mon  fils.  Et  il  coucha  avec  elle  cette  et  parmi  les  chèvres  tout  ce  qui  est 
nuit.  '"Uieu  exauça  Léa,  qui  devint  en-  marqueté  et  tacheté.  Ce  sera  mon  sa- 
ceinte,  et  enfanta  un  cinquième  fils  à  laire.  '^Ma  droiture  répondra  pour  moi 
Jacob.  "*Léa  dit:  Dieu  m'adonne  mon  demain,  cjuand  tu  viendras  voir  mon 
salaire,  parce  que  j'ai  donné  ma  ser-  salaire;  tout  ce  qui  ne  sera  pas  tacheté 
vante  à  mon  mari.  Et  elle  l'appela  du  et  marqueté  parmi  les  chèvres,  et  noir 
nom  d'Issacar".  '^Léa  devint  encore  parmi  les  agneaux,  ce  sera  de  ma  part 
enceinte,  et  enfanta  un  sixième  fils  à  un  vol.  ''Laban  dit  :  Eh  bien  !  qu'il  en 
Jacob.  -"Léa  dit  :  Dieu  m'a  fait  un  beau  soit  selon  ta  parole.  ^^Ce  même  jour  il 
don;  cette  fois  mon  mari  habitera  avec  mit  à  part  les  boucs  rayés  et  marque- 
moi,  car  je  lui  ai  enfanté  six  fils.  Et  elle  tés,  toutes  les  chèvres  tachetées  et 
l'appela  du  nom  de  Zabulon*.  -'En-  marquetées,  toutes  celles  où  il  y  avait 
suite,  elle  enfanta  une  fille,  qu'elle  du  blanc,  et  tout  ce  qui  était  noir  par- 
appela  du  nom  de  Dina.  mi  les  brebis.   Il  les  remit  entre  les 

"DieusesouvintdeRacheLill'exau-  mains  de  ses  fils.  ='^Puis  il  mit  l'espace 

ça,  et  il  la  rendit  féconde.  -•'Elle  devint  de  trois  journées  de  chemin  entre  lui 

enceinte,  et  enfanta  un  fils,  et  elle  dit  :  et  Jacob;  et  Jacob  fit  paître  le  reste  du 

Dieu  a  enlevé  mon  opprobre.  -''Et  elle  trou|:)cau  de  Laban. 

lui  donna  le  nom  de  Joseph'',  en  di-  ^^Jacob  prit  des  branches  vertes  de 

sant  :  (^)ue  l'Eternel  m'ajoute  un  autre  jjeuplier,  d'amandier  et  de  platane;  il 

fils  !  y  pela  des  bandes  blanches,  mettant  à 

-'Lorsque  Rachel  eut  enfanté  Joseph,  nu  le  blanc  qui  était  sur  les  branches. 
Jacob  dit  à  Laban  :  Laisse-moi  partir,  ■*'*Puis  il  plaça  les  branches,  qu'il  avait 
pour  que  je  m'en  aille  chez  moi,  dans  pelées,  dans  les  auges,  dans  les  abreu- 
mon  })ays.  -*Donne-moi  mes  femmes  voirs,  sous  les  yeux  des  brebis  qui  ve- 
et  mes  enfants,  pour  lesquels  je  t'ai  naient  boire,  pour  qu'elles  entrassent 
servi,  et  je  m'en  irai  ;  car  tu  sais  quel  en  chaleur,  en  venant  boire.  ^^Les  bre- 
service  j'ai  fait  pour  toi.  -'Laban  lui  bis  entraient  en  chaleur  près  des  bran- 
dit :  Puissé-je  trouver  grâce  à  tes  yeux  !  ches,  et  elles  faisaient  des  petits  rayés. 
Je  vois  bien  que  l'Eternel  m'a  béni  à  tachetés  et  marquetés. ''"Jacob  sé|)arait 
cause  de  toi;  '*'fixe-moi  ton  salaire,  et  les  agneaux,  et  il  mettait  ensemble  ce 
je  te  le  donnerai.  -^Jacob  lui  dit  :  Tu  (|ui  était  rajé  et  tout  ce  qui  était  noir 
sais  comment  je  t'ai  servi,  et  ce  qu'est  dans  le  troupeau  de  Laban.  11  se  fit 
devenu  ton  troupeau  avec  moi;  ^"car  ainsi  des  troupeaux  à  part,  qu'il  ne 
le  peu  que  tu  avais  avant  moi  s'est  réunit  point  au  troupeau  de  Laban. 
beaucoup  accru,  et  l'Éternel  t'a  béni  '"Toutes  les  fois  que  les  brebis  vigou- 
sur  mes  pas.  Maintenant,  quand  tra-  reuses  entraient  en  chaleur,  Jacob  pla- 
vaillerai-je  aussi  pour  ma  maison  ?  çait  les  branches  dans  les  auges,  sous 
''Laban  dit  :  Que  te  donnerai-jc?  Et  les  yeux  des  brebis,  pour  qu'elles  en- 

n.  Issncar.  d'un  mot  qui  signifie  sa/aire,  recompense.  b.   ZahuUin.  d'un  mot  qui  signifie  habiter.       c.  Jo.ie/i/i 

peut  dériver  d'un  mot  qui  signifie  ajouter,  ou  d'un  mot  qui  signifie  enlever. 

33  3* 


Chap.  30, 1,2-31, 25. 


GENESE 


trassent  en  chaleur  près  des  branches. 
*^ Quand  les  brebis  étaient  chétives,  il 
ne  les  plaçait  point;  de  sorte  que  les 
chétives  étaient  pour  Laban,  et  les  vi- 
goureuses pour  Jacob. 

''•''Cet  homme  devint  de  plus  en  plus 
riche;  il  eut  du  menu  bétail  en  abon- 
dance, des  servantes  et  des  serviteurs, 
des  chameaux  et  des  ânes. 


Départ  de  Jacob  pour  Canaan.  —  Poursuite  de 
Laban.  —  Message  auprès  d'Esaii.  —  Lutte 
de  Jacob.  —  Réconciliation  avec  Esail.  — 
Arrivée  en  Canaan.  — Dina  elles  Sichémites. 
—  Retour  de  Jacob  chez  son  père.  —  Mort 
d'Isaac. 

Chap.  XXXI.  'Jacob  entendit  les 
propos  des  fils  de  Laban,  qui  disaient  : 
Jacob  a  pris  tout  ce  qui  était  à  notre 
père,  et  c'est  avec  le  bien  de  notre  père 
qu'il  s'est  acquis  toute  cette  richesse. 
^Jacob  remarqua  aussi  le  visage  de  La- 
ban ;  et  voici,  il  n'était  plus  envers  lui 
comme  aupai'avant. 

'Alors  l'Éternel  dit  à  Jacob  :  Re- 
tourne au  pays  de  tes  pères  et  dans 
ton  lieu  de  naissance,  et  je  serai  avec 
toi.  ^Jacob  fit  appeler  Rachel  et  Léa, 
qui  étaient  aux  champs  vers  son  trou- 
peau. ^11  leur  dit  :  Je  vois,  au  visage 
de  votre  père,  qu'il  n'est  plus  envers 
moi  comme  auparavant;  mais  le  Dieu 
de  mon  père  a  été  avec  moi.  ^Vous  sa- 
vez vous-mêmes  que  j'ai  servi  votre 
père  de  tout  mon  pouvoir.  'Et  votre 
père  s'est  joué  de  moi,  et  a  changé  dix 
fois  mon  salaire  ;  mais  Dieu  ne  lui  a  pas 
permis  de  me  faire  du  mal.  *  Quand  il 
disait  :  Les  tachetées  seront  ton  sa- 
laire, toutes  les  brebis  faisaient  des 
petits  tachetés.  Et  quand  il  disait:  Les 
rayés  seront  ton  salaire,  toutes  les  bre- 
bis faisaient  des  petits  rayés.  ^Dieu  a 
pris  à  votre  père  son  troupeau,  et  me 
l'a  donné.  '°Au  temps  où  les  brebis 
entraient  en  chaleur,  je  levai  les  yeux, 
et  je  vis  en  songe  que  les  boucs  qui 

a.  Idules  duuiesliques,  ayant  la  forme  de  âiatues. 


couvraient  les  brebis  étaient  rayés,  ta- 
chetés et  marquetés.  "Et  l'ange  de 
Dieu  me  dit  en  songe  :  Jacob  !  Je  ré- 
pondis :  Me  voici  !  '-Il  dit  :  Lève  les 
yeux,  et  regarde  :  tous  les  boucs  qui 
couvrent  les  brebis  sont  rayés,  tache- 
tés et  marquetés;  car  j'ai  vu  tout  ce 
que  te  fait  Laban.  '•''Je  suis  le  Dieu  de 
Béthel,  où  tu  as  oint  un  monument, 
où  tu  m'as  fait  un  vœu.  Maintenant, 
lève-toi,  sors  de  ce  pays,  et  retourne 
au  pays  de  ta  naissance. 

'■'Rachel  et  Léa  répondirent,  et  lui 
dirent  :  Avons-nous  encore  une  part 
et  un  héritage  dans  la  maison  de  notre 
père?  '^Ne  sommes-nous  pas  regar- 
dées par  lui  comme  des  étrangères, 
])uisqu'il  nous  a  vendues,  et  qu'il  a 
manaé  notre  argent  ?  '^ Toute  la  ri- 
chesse  que  Dieu  a  ôtée  à  notre  père 
appartient  à  nous  et  à  nos  enfants.  Fais 
maintenant  tout  ce  que  t'a  dit  Dieu. 

'"Jacob  se  leva,  et  il  fit  monter  ses 
enfants  et  ses  femmes  sur  les  cha- 
meaux. '*11  emmena  tout  son  troupeau 
et  tous  les  biens  qu'il  possédait,  le 
troupeau  qui  lui  appartenait,  qu'il 
avait  acquis  à  Paddan-Aram  ;  et  il  s'en 
alla  vers  Isaac,  son  père,  au  pays  de 
Canaan.  "Tandis  que  Laban  était  allé 
tondre  ses  brebis,  Rachel  déroba  les 
théraphim"  de  son  père;  ^"et  Jacob 
trompa  Laban,  l'Araméen,  en  ne  l'a- 
vertissant pas  de  sa  fuite.  *'I1  s'enfuit, 
avec  tout  ce  qui  lui  appartenait;  il  se 
leva,  traversa  le  fleuve,  et  se  dirigea 
vers  la  montagne  de  Galaad. 

"Le  troisième  jour,  on  annonça  à 
Laban  que  Jacob  s'était  enfui.  -'11  prit 
avec  lui  ses  frères,  le  poursuivit  sept 
journées  de  marche,  et  l'atteignit  à  la 
montagne  de  Galaad.  -■'Mais  Dieu  ap- 
parut la  nuit  en  songe  à  Laban,  l'Ara- 
méen, et  lui  dit  :  Garde-toi  de  parlera 
Jacob  ni  en  bien  ni  en  mal!  '"Laban 
atteignit  donc  Jacob.  Jacob  avait  dressé 
sa  tente  sur  la  montagne  ;  Laban  dressa 


34 


GENESE. 


Clin  p.  SI,  ■2ti-'i0. 


aussi  la  sienne,  avec  ses  frères,  sur  la  qu'as-tu  trouvé  des  effets  de  la  mai- 
montagne  de  Galaad.  son  ?  Produis-le  ici  devant  mes  frères 
"Alors  Laban  tlit  à  Jacob  :  (^u'as  tu  et  tes  frères,  et  qu'ils  ])rononcent  en- 
fait?  Pounjuoi  m'as-tu  trompé,  et  em-  tre  nous  deux,  ^'*^'oilà  vingt  ans  que 
mènes-tu  mes  filles  comme  des  cap-  j'ai  passés  chez  toi;  tes  brebis  et  tes 
tives  par  l'épée  ?  "Pourquoi  as-tu  piis  chèvres  n'ont  point  avorté,  et  je  n'ai 
la  fuite  en  cachette,  m'as-tu  trompé,  ])oint  mangé  les  béliers  de  ton  trou- 
et  ne  m'as-tu  point  averti  ?  Je  t'aurais  ])eau.  ^'■'Je  ne  t'ai  point  rajjjjorté  de 
aissé  partir  au  milieu  des  réjouissan-  bétes  déchirées,  j'en  ai  payé  le  dom- 


ces  et  des  chants,  au  son  du  tambou- 
rin et  de  la  harpe.  -*'Tu  ne  m'as  pas 
permis  d'embrasser  mes  lils  et  mes 
filles  !  C'est  en  insensé  que  tu  as  agi. 
-'■'Ma  main  est  assez  forte  pour  vous 
faire  du   mal;   mais  le  Dieu  de  votre 


mage;  tu  me  redemandais  ce  qu'on 
me  volait  de  jour  et  ce  qu'on  me  volait 
de  nuit.  '"La  chaleur  me  dévorait  pen- 
dant le  jour,  et  le  froid  pendant  la 
nuit,  et  le  sommeil  fuyait  de  mes  yeux. 
"Voilà  vingt  ans  que  j'ai  passés  dans 


braham,  celui  que  craint  Isaac,  tu 
m'aurais  maintenant  renvoyé  à  vide. 
Dieu  a  vu  ma  souffrance  et  le  travail 
de  mes  mains,  et  hier  il  a  prononcé 


])ère  m'a  dit  hier  :  Garde-toi  de  parler  ta  maison;  je  t  ai  servi  quatorze  ans 

à  Jacob  ni  en  bien  ni  en  mal!  ™Main-  ])our  tes  deux  filles,  et  six  ans  pour 

tenant  que  tu  es  parti,  parce  que  tu  ton  troupeau,  et  tu  as  changé  dix  fois 

languissais   après    la    maison    de   ton  mon  salaire.  "Si  je  n'eusse  ]ias  eu  jiour 

père,  pourquoias-tudérobémesdieux?  moi  le  Dieu  de  mon  père,  le  Dieu  d'A- 

^' Jacob  répondit,  et  dit  à  Laban  : 
J'avais  de  la  crainte  à  la  pensée  que 
tu  m'enlèverais  peut-être  tes  filles. 
'-Mais  périsse  celui  auprès  duquel  tu 

trouveras  tes  dieux  !   En  présence  de  son  jugement. 

nos  frères,  examine  ce  qui  t'appartient  '''Laban   répondit,   et  dit  à  Jacob: 

chez  moi,  et  prends-le.  Jacob  ne  sa-  Ces  filles  sont  mes  filles,  ces  enfants 

vait  pas  que  Rachel  les  eût  dérobés,  sont  mes  enfants,  ce  troupeau  est  mon 

''Laban  entra  dans  la  tente  de  Jacob,  troupeau,  et  tout  ce  que  tu  vois  est  à 

dans  la  tente  de  Léa,  dans  la  tente  des  moi.  Et  que  puis-je  faire  aujourd'hui 

deux  servantes,  et  il  ne  trouva  rien.  Il  pour  mes  filles,  ou  pour  leurs  enfants 

sortit  de  la  tente  de  Léa,  et  entra  dans  (pi'elles  ont  mis  au  monde?  "Viens, 

la  tente  de  Rachel.  '•'Rachel  avait  pris  faisons  alliance,  moi  et  toi,  et  que  cela 

les  théraphim,  les  avait  mis  sous   le  serve  de  témoignage  entre  moi  et  toi  ! 

bât  du  chameau,  et  s'était  assise  des-  ''^Jacob  prit  une  pierre,  et  il  la  dressa 

sus.  Laban  fouilla  toute  la  tente  et  ne  ])our    monument.    ^'^Jacob    dit   à    ses 

trouva  rien.  '^EUe  dit  à  son  |)ère  :  Que  frères  :  Ramassez  des  pierres.  Ils  pri- 

mon  seigneur  ne  se  fâche  point,  si  je  rent  des  jiierres,  et  firent  un  monceau  ; 

ne  puis  me  lever  devant  toi,  car  j'ai  ce  et  ils  mangèrent  là  sur  le  monceau, 

qui  est  ordinaire  aux  femmes.  Il  cher-  ''"Laban  l'ajjpela  Jegar-Sahadutha",  et 

cha,  et  ne  trouva  ])oint  les  théraphim.  Jacob   l'appela   Galed*.  ^'^Laban   dit: 

'^Jacob  s'irrita,  et  querella  Laban.  Il  Que  ce  monceau  serve  aujourd'hui  de 

reprit  la  parole,  et  lui  dit  :  Q)uel  est  témoignage   entre   moi   et   toi  !    C'est 

mon  crime,  quel  est  mon  péché,  que  ])our(|uoi  on  lui  a  donné  le   nom   de 

tu  me  poursuives  avec  tant  d'ardeur  ?  Galed.   ''"On   l'appelle  aussi   Mitsi)a<", 

'"Quand  tu  as  fouillé  tous  mes  effets,  parce  que  Laban   dit:    Que   l'Eternel 

a.  Je^ar-SaJiaduilia  signifie  en   aranif-en  monceau  du  témoii^nai^r.         h.   fja!e</  sigiiifif  en  hébreu  monceau  du 
IctnoigHage.        c.  Milspn,  dérive  d'un  mut  qui  signifie  surivUler,  cci/lcr  sur. 

35 


Chap.  S  1,30-82, 


19. 


GENESE. 


veille  sur  toi  et  sur  moi,  quand  nous  'Jacob  fut  très  effrayé,  et  saisi  d'an- 

nous  serons  l'un  et  l'autre  perdus  de  goisse.  Il  partagea  en  deux  camps  les 

vue.  ^"Si  tu  maltraites  mes  fdles,  et  si  gens  qui  étaient  avec  lui,  les  brebis, 

tu  prends  encore  d'autres  femmes,  ce  les  bœufs  et  les  chameaux;  et  il  dit: 

n'est  pas  un  homme  qui  sera  avec  nous,  *Si  Esaû  vient  contre  l'un  des  camps 

prends-y  garde,  c'est   Dieu   qui   sera  et  le  bat,  le  camp  qui  restera  pourra 

témoin  entre  moi  et  toi.  ^'Laban  dit  à  se  sauver. 

Jacob  :  Voici  ce  monceau,  et  voici  ce  ^Jacob  dit  :  Dieu  de  mon  père  Abra- 
monument  que  j'ai  élevé  entre  moi  et  ham,  Dieu  de  mon  père  Isaac,  Eternel, 
toi.  ^-Que  ce  monceau  soit  témoin  et  qui  m'as  dit  :  Retourne  dans  ton  pays 
que  ce  monument  soit  témoin  que  je  et  dans  ton  lieu  de  naissance,  et  je  te 
n'irai  point  vers  toi  au  delà  de  ce  mon-  ferai  du  bien  !  '"Je  suis  trop  petit  pour 
ceau,  et  que  tu  ne  viendras  point  vers  toutes  les  grâces  et  pour  toute  la  fidé- 
moi  au  delà  de  ce  monceau  et  de  ce  lité  dont  tu  as  usé  envers  ton  servi- 
monument,  pour  agir  méchamment,  teur;  car  j'ai  passé  ce  Jourdain  avec 
*^Que  le  Dieu  d'Abraham  et  le  Dieu  de  mon  bâton,  et  maintenant  je  forme 
Nachor  (le  Dieu  de  leur  père)  soient  deux  camps.  "Délivre-moi,  je  te  prie, 
juges  entre  nous.  Jacob  jura  par  celui  de  la  main  de  mon  frère,  de  la  main 
que  craignait  Isaac.  ^'Jacob  offrit  un 
sacrifice  sur  la  montagne,  et  il  invita 
ses  frères   à   manger 


ils  mangèrent 
donc,  et  passèrent  la  nuit  sur  la  mon- 
tagne. 


d'Esaû  !  car  je  crains  qu  il  ne  vienne, 
et  qu'il  ne  me  frappe,  avec  la  mère  et 
les  enfants.  '-Et  toi,  tu  as  dit:  Je  te 
ferai  du  bien,  et  je  rendrai  ta  postérité 
comme  le  sable  de  la  mer,  si  abon- 
^^Laban  se  leva  de  bon  matin,  baisa  dant  qu'on  ne  saurait  le  compter. 
ses  fils  et  ses  filles,  et  les  bénit.  En-  '^ C'est  dans   ce  lieu-là  que   Jacob 

suite  il  partit  pour  retourner  dans  sa      passa  la  nuit.  II  prit  de  ce  qu'il  avait 
demeure.  sous  la  main,  pour  faire  un  présent  à 

Chap.  XXXII.  'Jacob  poursuivit  Esaii  son  frère:  '■'deux  cents  chèvres 
son  chemin;  et  des  anges  de  Dieu  le  et  vingt  boucs,  deux  cents  brebis  et 
rencontrèrent.  -En  les  voyant,  Jacob  vingt  béliers,  'Hrente  femelles  de  cha- 
dit  :  C'est  le  camp  de  Dieu  !  Et  il  donna  meaux  avec  leurs  petits  qu'elles  allai- 
à  ce  lieu  le  nom  de  Mahanaïm".  taient,  quarante  vaches  et  dix  taureaux, 

^Jacob  envoya  devant  lui  des  mes-  vingt  ànesses  et  dix  ânes. '^11  les  remit 
sagers  à  Esaû,  son  frère,  au  pays  de  à  ses  serviteurs  troupeau  par  troupeau 
Séir,  dans  le  territoire  d'Edom.  ''Il  séparément,  et  il  dit  à  ses  serviteurs  : 
leur  donna  cet  ordre  :  Voici  ce  que  Passez  devant  moi,  et  mettez  un  in- 
vous  direz  à  mon  seigneur  Esaù  :  Ainsi  tervalle  entre  chaque  troupeau.  '"Il 
parle  ton  serviteur  Jacob  :  J'ai  séjourné  donna  cet  ordre  au  premier:  Quand 
chez  Laban,  et  j'y  suis  resté  jusqu'à  Esaii,  mon  frère,  te  rencontrera,  et  te 
présent;  ^j'ai  des  bœufs,  des  ânes,  des  demandera  :  A  qui  es-tu  ?  où  vas-tu  ? 
brebis,  des  serviteurs  et  des  servantes,  et  à  qui  appartient  ce  troupeau  devant 
et  j'envoie  l'annoncer  à  mon  seigneur,  toi?  '''tu  répondras:  A  ton  serviteur 
pour  trouver  grâce  à  tes  yeux.  Jacob;  C'est  un  présent  envoyé  â  mon 

*Les  messagers  revinrent  auprès  de  seigneur  Esaû;  et  voici,  il  vient  lui- 
Jacob,  en  disant  :  Nous  sommes  allés  même  derrière  nous.  '''Il  donna  le 
vers  ton  frère  Esaû;  et  il  marche  à  ta  même  ordre  au  second,  au  troisième, 
rencontre,  avec  quatre  cents  hommes,      et  à  tous  ceux  qui  suivaient  les  trou- 

fl.   Mahanaïm  sjj^iiifie  deux  cantjjs. 

36 


GENESE. 


Chap.  32,w-S3,i'. 


peaux  :  c'est  ainsi  que  vous  parlerez  à  vait,  avec  quatre  cents  hommes.  Il  ré- 

mon   seigneur   Esaii,   quand   vous   le  partit  les  enfants  entre  Léa,  Rachel  et 

rencontrerez.  -"Vous  direz  :  Voici,  ton  les  deux  servantes.  -Il  plaça  en  tête  les 

serviteur  .Jacob  vient   aussi   derrière  servantes  avec  leurs  enfants,  puis  Léa 

nous.   Car  il  se  disait:  Je  l'apaiserai  avec  ses  enfants,  et  enfin  Hachel  avec 

par  ce  présent  qui  va  devant  moi;  en-  Joseph.  ^Lui-même  passa  devant  eux; 

suite  je  le  verrai  en  face,  et  peut-être  et  il  se  prosterna  en  terre  sept  fois, 

m'accueillera-t-il  favorablement.  -'Le  jusqu'à  ce  qu'il  fût  près  de  son  frère, 

présent  passa  devant  lui;   et  il  resta  *Esau  courut  à  sa  rencontre;  il  l'em- 

cette  nuit-là  dans  le  camp.  brassa,  se  jeta  à  son  cou,  et  le  baisa. 

*-Il  se  leva  la  même  nuit,  prit  ses  Et  ils  pleurèrent, 
deux  femmes,  ses  deux  servantes,  et  ^ Esaii,  levant  les  yeux,  vit  les  feni- 

ses  onze  enfants,  et  passa  le  gué  de  mes  et  les  enfants,  et  il  dit  :  Qui  sont 

Jabbok.  --'Il  les  prit,  leur  fit  passer  le  ceux  que  tu  as  là  ?  Et  Jacob  répondit  : 

torrent,  et  le  fit  passer  à  tout  ce  qui  Ce  sont  les  enfants  que  Dieu  a  accor- 

lui  appartenait.  dés   à   ton   serviteur.    ^Les   servantes 

**Jacob    demeura    seul.     Alors    un  s'approchèrent,  elles  et  leurs  enfants, 

homme  lutta  avec  lui  jusqu'au  lever  et  se  prosternèrent;  "Léa  et  ses  en- 

de  l'aurore.  -^Voyant  qu'il  ne  |)ouvait  fants  s'approchèrent  aussi,  et  se  pros- 


ternèrent; ensuite  Joseph  et  Rachel 
s'approchèi-ent,  et  se  prosternèrent. 
''Esaii  dit;  A  quoi  destines-tu  tout  ce 
camp  que  j'ai  rencontré?  Et  Jacob 
répondit  :  A  trouver  grâce  aux  yeux 
de  mon  seigneur.  'Esaû  dit;  Je  suis 


le  vaincre,  cet  homme  le  frappa  à  l'em- 
boîture  de  la  hanche;  et  l'emboîture 
de  la  hanche  de  Jacob  se  démit  jien- 
dant  qu'il  luttait  avec  lui.  -''Il  dit; 
Laisse-moi  aller,  car  l'aurore  se  lève. 
Et  Jacob  répondit  :  Je  ne  te  laisserai 

jioint  aller,  que  tu  ne  m'aies  béni.  -'Il  dans  l'abondance,  mon  frère;  garde 
lui  dit;  Quel  est  ton  nom  !  Etilrépon-  ce  qui  est  à  toi.  '"Et  Jacob  répondit; 
dit;  Jacob.  -*I1  dit  encore:  Ton  nom  Non,  je  te  prie,  si  j'ai  trouvé  grâce  à 
ne  sera  plus  Jacob,  mais  tu  seras  appelé  tes  yeux,  accepte  de  ma  main  mon 
Israël",  car  tu  as  lutté  avec  Dieu  et  présent;  car  c'est  pour  cela  que  j'ai 
avec  des  hommes,  et  tu  as  été  vain-  regardé  ta  face  comme  on  regarde  la 
queur.  -''Jacob  l'interrogea,  en  disant:  face  de  Dieu,  et  tu  m'as  accueilli  lavo- 
Fais-moi,  je  te  prie,  connaitre  ton  rablcment.  "Accepte  donc  mon  pré- 
nom. Il  répondit:  Pourquoi  demandes-  sent  qui  t'a  été  offert,  puisque  Dieu 
tu  mon  nom  ?  Et  il  le  bénit  là.  ^" Jacob  m'a  comblé  de  grâces,  et  que  je  ne 
appela  ce  lieu  du  nom  de  Peniel*;  car,  manque  de  rien.  Il  insista  auprès  de 
dit-il,  j'ai  vu  Dieu  face  à  face,  et  mon  lui,  et  Esaii  accepta, 
àme  a  été  sauvée.  *' Le  soleil  se  levait,  '-Ésaudit:  Partons,  mettons-nous 
lorsqu'il  passa  Peniel.  Jacob  boitait  en  route;  j'irai  devant  toi.  "Jacob  lui 
de  la  hanche.  ^-C'est  pourquoi,  jusqu'à  répondit:  Mon  seigneur  sait  que  les 
ce  jour,  les  enfants  d'Israël  ne  man-  enfants  sont  délicats,  et  que  j'ai  des 
gent  j)oint  le  tendon  qui  est  à  l'em-  brebis  et  des  vaches  qui  allaitent;  si 
boiture  de  la  hanche;  car  Dieu  frappa  l'on  forçait  leur  marche  un  seul  jour, 
Jacob  à  l'emboîture  de  la  hanche,  au  tout  le  troupeau  périrait.  '''()ue  mon 
tendon.  seigneur  prenne  les  devants  sur  son 
Chap..  XXXIII.  'Jacob  leva  les  serviteur;  et  moi,  je  suivrai  lentement, 
yeux,  et  regarda;  et  voici,  Esaii  arri-  au  pas  du  troupeau  qui  me  précédera, 

a.  Israël  dérive  dfs  deux  mots  qui  signifient  lutter  avec  Dieu.         b.   Peniel  sij^nifie  face  de  Dieu, 

37 


C/iap.  83,  ir,-Si,  "21. 


GENESE. 


et  au  pas  des  enfants,  jusqu'à  ce  que 
j'arrive  chez  mon  seigneur,  à  Séir. 
'^Esaii  dit:  Je  veux  au  moins  laisser 
avec  toi  une  partie  de  mes  gens.  Et 
Jacob  répondit:  Pourquoi  cela?  Que 
je  trouve  seulement  grâce  aux  yeux 
de  mon  seigneur!  '^Le  même  jour, 
Esaù  reprit  le  chemin  de  Séir.  '"Jacob 
partit  pour  Succoth.  Il  bâtit  une  mai- 
son pour  lui,  et  il  fit  des  cabanes  pour 
ses  troupeaux.  C'est  pourquoi  l'on  a 
appelé  ce  lieu  du  nom  de  Succoth". 

"'A  son  retour  de  Paddan-Aram,  Ja- 
cob arriva  heureusement  à  la  ville  de 
Sichem,  dans  le  pays  de  Canaan,  et  il 
campa  devant  la  ville.  '^11  acheta  la 
portion  du  champ  où  il  avait  dressé 
sa  tente,  des  fils 'de  Hamor,  père  de 
Sichem,  pour  cent  kesita*.  Et  là,  il 
éleva  un  autel,  qu'il  appela  El-Élohé- 
Israël''. 

Chap.  A^\:\7F.  'Dina,  la  fille  que 
Léa  avait  enfantée  à  Jacob,  sortit  pour 
voir  les  filles  du  pays.  -Elle  fut  aper- 
çue de  Sichem,  fils  de  Ilamor,  prince 
du  pays.  Il  l'enleva,  coucha  avec  elle, 
et  la  déshonora.  ^Son  cœur  s'attacha 
à  Dina,  fille  de  Jacob  :  il  aima  la  jeune 
fille,  et  sut  parler  à  son  cœur.  ''VA  Si- 
chem dit  à  Hamor,  son  père  :  Donne- 
moi  cette  jeune  fille  pour  femme.  ^Ja- 
cob apprit  qu'il  avait  déshonoré  Dina, 
sa  fille;  et,  comme  ses  fils  étaient  aux 
champs  avec  son  troupeau,  Jacob  gar- 
da le  silence  jusqu'à  leur  retour. 

^ Hamor,  père  de  Sichem,  se  rendit 
auprès  de  Jacob  pour  lui  parler.  ^Et 
les  fils  de  Jacob  revenaient  des  champs, 
lorsqu'ils  apprirent  la  chose  ;  ces  hom- 
mes furent  irrités  et  se  mirent  dans 
une  grande  colère,  parce  que  Sichem 
avait  commis  une  infamie  en  Israël, 
en  couchant  avec  la  fille  de  Jacob,  ce 
c[ui  n'aurait  pas  dû  se  faire.  *  Ilamor 
leur  adressa  ainsi  la  parole  :  Le  cœur 

a.  Succoth    signifie   cabanes.         b.   Kesita.   poids  dur 
dii-e,  Dieu  est  te  Dieu  d'Israël. 


de  Sichem,  mon  fils,  s'est  attaché  à 
votre  fille;  donnez-la-lui  pour  femme, 
je  vous  prie.  ^Alliez-vous  avec  nous; 
vous  nous  donnerez  vos  filles,  et  vous 
prendrez  pour  vous  les  nôtres.  '"Vous 
habiterez  avec  nous,  et  le  pays  sera  à 
votre  disposition;  restez,  pour  y  tra- 
fiquer et  y  acquérir  des  propriétés. 

"  Sichem  dit  au  père  et  aux  frères 
de  Dina  :  Que  je  trouve  grâce  à  vos 
yeux,  et  je  donnerai  ce  que  vous  me 
direz.  '-Exigez  de  moi  une  forte  dot  et 
beaucoup  de  présents,  et  je  donnerai 
ce  que  vous  me  direz;  mais  accordez- 
moi  pour  femme  la  jeune  fille.  '^Les 
fils  de  Jacob  répondirent  et  parlèrent 
avec  ruse  à  Sichem  et  à  Hamor,  son 
père,  parce  que  Sichem  avait  désho- 
noré Dina,  leur  sœur.  '■'Ils  leur  dirent: 
C'est  une  chose  que  nous  ne  pouvons 
pas  faire,  que  de  donner  notre  sœur  à 
un  homme  incirconcis;  car  ce  serait 
un  opprobre  pour  nous.  "*Nous  ne 
consentirons  à  votre  désir  qu'à  la  con- 
dition que  vous  deveniez  comme  nous, 
et  que  tout  mâle  jiarmi  vous  soit  cir- 
concis. "'Nous  vous  donnerons  alors 
nos  filles,  et  nous  prendrons  pour  nous 
les  vôtres;  nous  habiterons  avec  vous, 
et  nous  formerons  un  seul  peuple. 
"Mais  si  vous  ne  voulez  pas  nous  écou- 
ter et  vous  faire  circoncire,  nous  pren- 
drons notre  fille,  et  nous  nous  en 
irons. 

'"* Leurs  paroles  eurent  l'assentiment 
de  Hamor  et  de  Sichem,  fils  de  Hamor. 
"Le  jeune  homme  ne  tarda  pas  à  faire 
la  chose,  car  il  aimait  la  fille  de  Jacob. 
Il  était  considéré  de  tous  dans  la  mai- 
son de  son  père. 

-"Hamor  et  Sichem,  son  fils,  se  ren- 
dirent à  la  porte  de  leur  ville,  et  ils 
])arlèrent  ainsi  aux  gens  de  leur  ville  : 
-'Ces  hommes  sont  paisibles  à  notre 
égard;  cpi'ils  restent  dans  le  pays,  et 
qu'ils  y  trafi([uent;  le  pays  est  assez 

ou  d'argent,  dont  la  valeur  est  inconnue.         c.  G'est-ù- 


38 


GENESE. 


Chap.  Si.Ti-So.ik. 


vaste  pour  eux.  Nous  prendrons  pour  Lève-toi,  monte  à  Bcthcl,  et  demeures- 
femmes  leurs  filles,  et  nous  leur  don-  y;  là,  tu  dresseras  un  autel  au  Dieu 
nerons  nos  filles.  --Mais  ees  hommes  qui  t'apparut,  lorsque  tu  fuyais  Ésaû 
ne  consentiront  à  habiter  avec  nous,  ton  frère. 

pour  former  un  seul  peuple,  qu'à  la  -Jacob   dit   à   sa   maison   et  à   tous 

condition  que  tout  mâle  parmi  nous  ceux  qui   étaient   avec   lui  :  Otez   les 

soit  circoncis,  comme   ils   sont  eux-  dieux  étrangers  qui  sont  au  milieu  de 

mêmes  circoncis.  -'Leurs  troupeaux,  vous,    ]nirifiez-vous,    et    changez   de 

leurs  biens  et  tout  leur  bétail  ne  se-  vêtements.    'Nous   nous   lèverons,   et 

ront-ils  pas  à  nous  ?  Acceptons  seule-  nous  monterons  à  Béthel  ;  là,  je  dres- 

ment  leur  condition,  pour  qu'ils  res-  serai  un  autel  au  Dieu  qui  m'a  exaucé 

tent  avec  nous.  dans  le  jour  de  ma  détresse,  et  qui  a 

-^Tous  ceux  qui  étaient  venus  à  la  été  avec  moi  pendant  le  voyage  que 

porte  de  la  ville  écoutèrent  Hamor  et  j'ai  fait. 

Sichem,  son  fils;  et  tous  les  mâles  se  Mis  donnèrent  à  .Jacob  tous  les  dieux 
firent  circoncire,  tous  ceux  qui  étaient  étrangersqui  étaiententre  leurs  mains, 
venus  à  la  porte  de  la  ville.  *^Le  troi-  et  les  anneaux  qui  étaient  à  leurs  oreil- 
sièmejour,pendantqu'ilsétaientsouf-  les.  Jacob  les  enfouit  sous  le  térébin- 
frants,  les  deux  fils  de  Jacob,  Siméon  the,  qui  est  près  de  Sichem.  Mùîsuite 
et  Lévi,  frères  de  Dina,  prirent  chacun  ils  partirent.  La  terreur  de  Dieu  se  ré- 
leur èpée,  tombèrent  sur  la  ville  qui  panditsurlesvillesqui  lesentouraient, 
se  croyait  en  sécurité,  et  tuèrent  tous  et  l'on  ne  poursuivit  point  les  fils  de 
les  mâles.  -Mis  passèrent  aussi  au  fil  Jacob.  'Jacob  arriva,  lui  et  tous  ceux 
de  l'épée  Hamor  et  Sichem,  son  fils  ;  qui  étaient  avec  lui,  à  Luz ,  qui  est 
ils  enlevèrent  Dina  de  la  maison  de  Béthel,  dans  le  pavs  de  Canaan. 'Il  bà- 
Sichem,  et  sortirent.  *'Les  fils  de  Ja-  tit  là  un  autel,  et  il  appela  ce  lieu  El- 
cob  se  jetèrent  sur  les  morts,  et  pil-  Béthel";  car  c'est  là  que  Dieu  s'était 
lèrent  la  ville,  parce  qu'on  avait  des-  révélé  à  lui  lorsqu'il  fuyait  son  frère, 
honoré  leur  sœur.  -Mis  prirent  leurs  *Débora,  nourrice  de  Rebecca,  mou- 
troupeaux,  leurs  bœufs  et  leurs  ânes,  l'ut;  et  elle  fut  enterrée  au-dessous  de 
ce  qui  était  dans  la  ville  et  ce  qui  était  Béthel,  sous  le  chêne  auquel  on  a  don- 
dans  les  champs;  -''ils  emmenèrent  né  le  nom  de  chêne  des  pleurs, 
comme  butin  toutes  leurs   richesses,  ^Dieu  apparut  encore  à  Jacob,  après 


leurs  enfants  et  leurs  femmes,  et  tout 
ce  qui  se  trouvait  dans  les  maisons. 

'"Alors  Jacob  dit  à  Siméon  et  à  Lévi  : 
Vous  me  troublez ,  en  me  rendant 
odieux  aux  habitants  du  pays,  aux  Ca- 


son  retour  de  Paddan-Aram,  et  il  le 
bénit.  '"Dieu  lui  dit  :  Ton  nom  est  Ja- 
cob; tu  ne  seras  plus  ap])elé  Jacob, 
mais  ton  nom  sera  Israël.  Et  il  lui  don- 
na le  nom  d'Israël.  "Dieu  lui  dit  :  Je 


nanéens  et  aux  Phérésiens.  Je  n'ai  suis  le  Dieu  tout-puissant.  Sois  fécond 
cju'un  petit  nombre  d'hommes;  et  ils  et  multiplie;  une  nation  et  une  multi- 
se  rassembleront  contre  moi,  ils  me  tude  de  nations  naîtront  de  toi,  et  des 
frapperont,  et  je  serai  détruit,  moi  et  rois  sortiront  de  tes  reins.  '-Je  te  dou- 
ma maison.  "Ils  répondirent:  Trai-  nerai  le  pays  que  j'ai  donné  à  Abraham 
tera-t-on  notre  sœur  comme  une  pros-  et  à  Isaac,  et  je  donnerai  ce  pays  à  ta 
tituée  ?  postérité  a])rès  toi. 

"F^ieu  s'éleva  au-dessus  de  lui,  dans 

Chap.  XXXV.      'Dieu  dit  à  Jacob  :  le  lieu  où  il  lui  avait  parlé.  '*Et  Jacob 

a.   C'est-à-dire,  Dieu  île  Hetliel.  Coinp.  28,  19,  et  31,  in. 

39 


Chap.  S5, 15-S6, 15. 


GENESE 


Postérité  d' lisait. 


dressa  un  monument  dans  le  lieu  où      peuple,  âgé  et  rassasié  de  jours.  Ésaû 

Dieu  lui  avait  parlé,  un  monument  de      et  Jacob,  ses  fils,  l'enterrèrent. 

pierres,  sur  lequel  il  fit  une  libation  et 

versa  de  l'huile.  "^ Jacob  donna  le  nom 

de  Béthel  au  lieu  où   Dieu   lui   avait 

parlé. 

'^lls  partirent  de  Béthel;  et  il  y  avait 


Chap.  XXXVI.  'Voici  la  postérité 
d'Esaù,  qui  est  Edom. 

-  Esaù  prit  ses  femmes  parmi  les  filles 
encore  une  certaine  distance  jusqu'à  de  Canaan  :  Ada,  fille  d'Élon,  le  Hé- 
Ephrata,  lorsque  Rachel  accoucha,  tien;  Oholibama,  fille  d'Ana,  fille  de 
"Elle  eut  un  accouchement  pénible;  Tsibeon,  le  Hévien;  ^et  Basmath,  fille 
et  pendant  les  douleurs  de  l'enfante-  d'ismaël,  soeur  de  Nebajoth.  —  ''Ada 
ment,  la  sage-femme  lui  dit  :  Ne  crains  enfanta  à  Esaii  Eliphaz;  Basmath  en- 
point,  car  tu  as  encore  un  fils!  '^Et  fanta  Réucl  ;  ^et  Oholibama  enfanta 
comme  elle  allait  rendre  l'àme,  car  elle  Jéusch,  Jaelam  et  Koré.  Ce  sont  là  les 
était  mourante,  elle  lui  donna  le  nom  fils  d'Esaii,  qui  lui  naquirent  dans  le 
deBen-Oni";  maislepèrel'appelaBen-  pays  deCanaan. — "Ésau  prit  ses  fem- 
jamin  *.  '^Rachel  mourut,  et  elle  fut  mes,  ses  fils  et  ses  filles,  toutes  les  per- 
enterrée  sur  le  chemin  d'Ephrata,  qui  sonnes  de  sa  maison,  ses  troupeaux, 
est  Bethléhem. -"Jacob  éleva  un  monu-  tout  son  bétail,  et  tout  le  bien  qu'il 
ment  sur  son  sépulcre  :  c'est  le  monu-  avait  acquis  au  pays  de  Canaan,  et  il 
ment  du  sépulcre  de  Rachel,  qui  existe  s'en  alla  dans  un  autre  pays,  loin  de 
encore  aujourd'hui.  Jacob,  son  frère.  'Car  leurs  richesses 

'-'  Israël  partit  ;  et  il  dressa  sa  tente  étaient  trop  considérables  pour  qu'ils 
au  delà  de  Migdal-Eder.  -^Pendant  demeurassent  ensemble,  et  la  contrée 
qu'Israël  habitait  cette  contrée,  Ruben  où  ils  séjournaient  ne  pouvait  plus  leur 
alla  coucher  avec  Bilha,  concubine  de      suffire   à   cause   de    leurs   troupeaux. 

^Esaû  s'établit  dans  la  montagne  de 
Séir.  Ésaù,  c'est  Edom. 

''Voici  la  postérité  d'Esaù,  père  d'E- 
dom'',  dans  la  montagne  de  Séir.'"  Voici 
les  noms  des  fils  d'Esaù  :  Eliphaz,  fils 
d'Ada,  femme  d'Esaù;  Réuel,  fils  de 
Basmath,  femme  d'Esaù.  — *'Les  fils 
d'Eliphaz  furent  :  Théman,  Omar,  Tse- 
pho,  Gaetham  et  Renaz.  '-Et  Timna 


son  père.  Et  Israël  l'apprit. 

Les  fils  de  Jacob  étaient  au  nombre 
de  douze. 

-^Fils  de  Léa  :  Ruben,  premier-né 
de  Jacob,  Siméon,  Lévi,  Juda,  Issacar 
etZabulon.  —  -■'Fils  de  Rachel  :  Joseph 
et  Benjamin.  —  -^Fils  de  Bilha,  ser- 
vante de  Rachel  :  Dan  et  Nephthali. 


^^Fils  de  Zilpa,  servante  de  Léa  :  Gad  était  la  concubine  d'Eliphaz,  fils  d'E- 

et  Azer.  saù  ;  elle  enfanta  à  Eliphaz  Amalek.  Ce 

Ce  sont  là  les  fils  de  Jacob,  qui  lui  sont  là  les  fils  d'Ada,  femme  d'Esaù. — 

naquirent  à  Paddan-Aram.  '^Voici  les  fils  de  Réuel  :  Nahath,  Zé- 

^'Jacob  arriva   auprès   d'Isaac,  son  rach,  Schamma  et  Mizza.  Ce  sont  là 

père,  à  Mamré,  à  Kirjath-Arba,  qui  est  les  fils  de  Basmath,  femme  d'Esaù.  — - 

Hébron,  ovi  avaient  séjourné  Abraham  '^Voici  les  fils  d'Oholibama,  fille  d'A- 

et  Isaac.  na,filledeTsibeon,  femme  d'Esaù  .elle 

-*Les  jours  d'Isaac  furent  de   cent  enfanta  à  Esaù  Jéusch,  Jaelam  et  Koré. 

quatre-vingts  ans.  ^^11  expira  et  mou-  '^Voici  les  chefs  de  tribus  issues  des 

rut,  et  il  fut  recueilli  auprès  de  son  fils  d'Esaù. — Voici  les  fils  d'Eliphaz, 


a.  Ben-Oni.   signifie  fils  de  douleur. 
peuple,  les  Edomites  ou  Iduméens. 


b.  Benjamin   signifie  fils  de  ma   droite. 


40 


Edom  représente  ici  le 


GENESE. 


Clin  p.  S6, 16-37,11. 


prcmioi-né  d  Ésaû  :  le  chef  Théman, 
le  ehef  Omar,  le  chefTsepho,  le  chef 
Kenaz,  '"le  chef  Koré,Iechef  Gaelham, 
le  chef  Amalek.  Ce  sont  là  les  chefs 
issus  dEliphaz,  clans  le  pays  d'Edom. 
Ce  sont  les  fils  d'Ada.  — •  '^Voici  les 
fils  de  Réuel,  fds  d'Ésaii  :  le  chef  Na- 
hath,  le  chef  Zérach,  le  chef  Schamma, 
le  chef  Mizza.  Ce  sont  là  les  chefs  is- 
sus de  Réuel,  dans  le  pays  d'Edom.  Ce 
sont  là  les  fds  de  Basmath,  femme  d'E- 
saù.  —  '*^'oici  les  fils  d'Oholibama, 
femme  dEsaii  :  le  chef  Jéusch,  le  chef 
Jaelam,  le  chef  Koré.  Ce  sont  là  les 
chefs  issus  d'Oholibama,  fdle  d'Ana, 
femme  d'Esaû.  "Ce  sont  là  les  fils  d'E- 
saû,  et  ce  sont  là  leurs  chefs  de  tribus. 
Esaû,  c'est  Edom. 

-"Voici  les  fils  de  Séir,  le  Ilorien,  an- 
ciens habitants  du  pays  :  Lothan,  Scho- 
bal,  Tsibeon,  Ana,  -'Dischon,  Etser  et 
Dischan.  Ce  sont  là  les  chefs  des  Ho- 
riens,  fils  de  Séir,  dans  le  pays  d'Edom. 

—  -^Les  fils  de  Lothan  furent  :  Ilori  et 
Hémam.LasœurdeLothan  futThimna. 

—  aayoici  les  fils  de  Schobal  :  Alvan, 
Manahath,  Ébal,  Schepho  etOnam.  — 
-^Voici  les  fils  de  Tsibeon  :  Ajja  et  Ana. 
C'est  cet  Ana  c[ui  trouva  les  sources 
chaudes  dans  le  désert,  quand  il  faisait 
paître  les  ânes  de  Tsibeon,  son  père. 

—  -''Voici  les  enfants  d'Ana  :  Dischon, 
et  Oholibama,  fille  d'Ana.  —  -"Voici 
les  fils  de  Dischon  :  Henidan,  Eschban, 
Jithran,  et  Keran.  — ■  ^^ Voici  les  fils 
d'Etser  :  Bilhan,  Zaavan,  et  Akan.  — 
'^*  Voici  les  fils  de  Dischan  :  Uts  et  Aran. 

-^Voici  les  chefs  des  Horiens  :  le  chef 
Lothan,  le  chef  Schobal,  le  chef  Tsi- 
beon, le  chef  Ana,  ^"le  chef  Dischon,  le 
chef  Etser,  le  chef  Dischan.  Ce  sont  là 
les  chefs  des  Horiens,  les  chefs  cju'ils 
eurent  dans  le  pays  de  Séir. 

''  Voici  les  rois  qui  ont  régné  dans  le 
pays  d'Edom,  avant  qu'un  roi  régnât 
sur  les  enfants  d'Israël.  — '-Bêla,  fils 
de  Beor,  régna  sur  Edom,  et  le  nom 
de  sa  ville  était  Dinhaba.  — ^'Béla  mou- 


rut ;  et  Jobab,  fils  de  Zérach,  de  Botsra, 
régna  à  sa  place.  — '^^ Jobab  mourut;  et 
Huscham,  du  pays  des  Thémanites,  ré- 
gna à  sa  place.  —  '^Huscham  mourut; 
et  Iladad,  fils  de  Bedad,  régna  à  sa 
place.  C'est  lui  qui  frappa  Madian  dans 
les  champs  de  Moab.  Le  nom  de  sa 
ville  était  Avith.  — '''Hadad  mourut;  et 
Samla,  de  Masréka,  régna  à  sa  place. 
— ^^^ Samla  mourut;  et  Saùl,  de  Reho- 
both  sur  le  fleuve,  régna  à  sa  place. 
—  ''^Saul  mourut;  et  Baal-Hanan,  fils 
d'Acbor,  régna  à  sa  place.  —  '"Baal- 
Hanan,  filsd'Acbor,  mourut;  et  Hadar 
régna  à  sa  place.  Le  nom  de  sa  ville 
était  Pau  ;  et  le  nom  de  sa  femme  Mé- 
hétabeel,  fille  de  Mathred,  fille  de  Mé- 
zahab. 

^'' Voici  les  noms  des  chefs  issus  d'E- 
saû, selon  leurs  tribus,  selon  leurs  ter- 
ritoires, et  d'après  leurs  noms  :  le  chef 
Thimna,  le  chef  Alva,  le  chef  Jetheth, 
^' le  chef  Oholibama,  le  chef  Ela,  le  chef 
Pinon,'*-le  chef  Kenaz,  le  chef  Théman, 
le  chef  Mibtsar,  '■''le  chef  Magdiel,  le 
chef  Iram.  Ce  sont  là  les  chefs  d'Edom, 
selon  leurs  habitations  clans  le  pays 
qu'ils  possédaient.  C'est  là  Esaû,  père 
d'Edom . 

Joscp/i  vendu  par  ses  frères. 

Chap.  A-YA"F//.  'Jacob  demeura 
dans  le  pays  de  Canaan,  où  avait  sé- 
journé son  père. 

-Voici  la  postérité  de  Jacob. 

Joseph,  âgé  de  dix-sept  ans,  faisait 
paître  le  troupeau  avec  ses  frères  ;  cet 
enfant  était  auprès  des  fils  de  Bilha  et 
des  fils  de  Zilpa,  femmes  de  son  père. 
Et  Joseph  rapportait  à  leur  père  leurs 
mauvais  propos.  — 'Israël  aimait  Jo- 
seph plus  que  tous  ses  autres  fils,  parce 
qu'il  l'avait  eu  dans  sa  vieillesse  ;  et  il 
lui  fit  une  tunicjue  de  plusieurs  cou- 
leurs. ^Ses  frères  virent  tpie  leur  ])ère 
l'aimait  plus  que  tous,  et  ils  le  prirent 
en  haine.  Ils  ne  pouvaient  lui  parler 
avec  amitié. 


41 


Chap.  '37,5-32. 


GENESE. 


^Joseph  eut  un  songe,  et  il  le  raconta 
à  ses  frères,  rjui  le  haïrent  encore  da- 
vantage. ^11  leur  dit  :  Ecoutez  donc  ce 
songe  que  j'ai  eu!  "Nous  étions  à  lier 
des  gerbes  au  milieu  des  champs,  et 
voici,  ma  gerbe  se  tint  debout,  et  vos 
gerbes  rentourèrent  et  se  prosternè- 
rent devant  elle.  *Ses  frères  lui  dirent  : 
Est-ce  que  tu  régneras  sur  nous?  est- 
ce  que  tu  nous  gouverneras?  Et  ils  le 
haïrent  encore  davantage,  à  cause  de 
ses  songes  et  à  cause  de  ses  paroles. 

'Il  eut  encore  un  autre  songe,  et  il 
le  raconta  à  ses  frères.  11  dit  :  J'ai  eu 
encore  un  songe!  Et  voici,  le  soleil,  la 
lune  et  onze  étoiles  se  prosternaient 
devant  moi.  '"Il  le  raconta  à  son  père 
et  à  ses  frères.  Son  père  le  réprimanda, 
et  lui  dit  :  Que  signifie  ce  songe  que  tu 
as  eu?  Faut-il  que  nous  venions,  moi, 
ta  mère  et  tes  frères,  nous  prosterner 
en  terre  devant  toi  ?"  Ses  frères  eurent 
de  l'envie  contre  lui,  mais  son  père 
srarda  le  souvenir  de  ces  choses. 

'-Les  frères  de  Jose])h  étant  allés  à 
Sichem,  ]>our  faire  paître  le  troupeau 
de  leur  père,  '^Israël  dit  à  Joseph  :  Tes 
frères  ne  font-ils  pas  paître  le  troupeau 
à  Sichem  ?  Viens,  je  veux  t'envoyer  vers 
eux.  Et  il  répondit  :  Me  voici  !  '* Israël 
lui  dit  :  Va,  je  te  prie,  et  vois  si  tes 
frères  sont  en  bonne  santé  et  si  le  trou- 
peau est  en  bon  état  ;  et  tu  m'en  appor- 
teras des  nouvelles.  Il  l'envoya  ainsi 
de  la  vallée  d'IIébron;  et  Jose|)h  alla 
à  Sichem.  '^Un  homme  le  rencontra, 
comme  il  errait  dans  les  champs.  11  le 
questionna,  en  disant  :  Que  cherches- 
tu? '^Joseph  répondit  :  Je  cherche  mes 
frères;  dis-moi,  je  te  prie,  où  ils  font 
paître  leur  troupeau.  '"Et  l'hommedit  : 
Ils  sont  partis  d'ici  ;  car  je  les  ai  en- 
tendus dire  :  Allons  à  Dothan.  Joseph 
alla  après  ses  frères,  et  il  les  trouva  à 
Dothan. 

'*Ils  le  virent  de  loin  ;  et,  avant  qu'il 
fût  près  d'eux,  ils  complotèrent  de  le 
faire  mourir.  ''Ils  se  dirent  l'un  à  l'au- 


tre :  Voici  le  faiseur  de  songes,  qui  ar- 
rive. -"Venez  maintenant,  tuons-le,  et 
jetons-le  dans  une  des  citernes;  nous 
dirons  qu'une  bète  féroce  l'a  dévoré, 
et  nous  verrons  ce  que  deviendront  ses 
songes.  ^'Ruben.  entendit  cela,  et  il  le 
délivra  de  leurs  mains.  Il  dit  :  Ne  lui 
ôtons  pas  la  vie.  '--Ruben  leur  dit  :  Ne 
répandez  point  de  sang;  jetez-le  dans 
cette  citerne  qui  est  au  désert,  et  ne 
mettez  ])as  la  main  sur  lui.  Il  avait  des- 
sein de  le  délivrer  de  leurs  mains,  pour 
le  faire  retourner  vers  son  père. 

-''Lorsque  Joseph  fut  arrivé  auprès 
de  ses  frères,  ils  le  dépouillèrent  de 
sa  tunique,  de  la  tunique  de  plusieurs 
couleurs  qu'il  avait  sur  lui.  -^Ils  le  pri- 
rent et  le  jetèrent  dans  la  citerne.  Cette 
citerne  était  vide  :  il  n'y  avait  point 
d'eau. -^  Ils  s'assirent  ensuite  pour  man- 
ger. Ayant  levé  les  yeux,  ils  virent  une 
caravane  d'Ismaélites  venant  de  Ga- 
laad;  leurs  chameaux  étaient  chargés 
d'aromates,  de  baume  et  de  myrrhe, 
qu'ils  transjiortaient  en  Egypte. -^Alors 
Juda  dit  à  ses  frères  :  Oue  ffae'nerons- 
nous  à  tuer  notre  frère  et  à  cacher  son 
sang?  -'Venez,  vendons-le  aux  Ismaé- 
lites, et  ne  mettons  pas  la  main  sur  lui, 
car  il  est  notre  frère,  notre  chair.  Et 
ses  frères  l'écoutèrent.  -*Au  passage 
des  marchands  Madianites,  ils  tirèrent 
et  firent  remonter  Joseph  hors  de  la  ci- 
terne ;  et  ils  le  vendirent  pour  vingt  si- 
cles  d'argent  aux  Ismaélites,  qui  l'em- 
menèrent en  Egypte. 

'-"Ruben  revint  à  la  citerne;  et  voici, 
Joseph  n'était  plus  dans  la  citerne.  Il 
déchira  ses  vêtements,  ^"retourna  vers 
ses  frères,  et  dit  :  L'enfant  n'y  est  plus  ! 
Et  moi,  où  irai-je?^' Ils  prirent  alors  la 
tunique  de  Jose])h  ;  et  ayant  tué  un 
bouc,  ils  plongèrent  la  tunique  dans  le 
sang.  ^^Ils  envoyèrent  à  leur  père  la  tu- 
nique de  plusieurs  couleurs,  en  lui  fai- 
sant dire  :  Voici  ce  que  nous  avons 
trouvé!  reconnais  si  c'est  la  tunique 
de  ton  fils,  ou  non.  1 


42 


GENESE. 


Chap.  37,'J3-38,: 


^Macol)  la  reconnut,  et  dit  :  C'est  la 
tuniciiie  de  mon  fils!  une  bête  féroce 
Ta  dévoré  !  Joseph  a  été  mis  en  pièces  ! 
^*Et  il  déchira  ses  vêtements,  il  mit  un 
sac  sur  ses  reins,  et  il  porta  longtemps 
le  deuil  de  son  lîls.  ^^Tous  ses  fils  et 
toutes  ses  filles  vinrent  pour  le  conso- 
ler :  mais  il  ne  voulut  recevoir  aucune 
consolation.  11  disait  :  C'est  en  pleurant 
(pie  je  tlescendrai  vers  mon  fils  au  sé- 
jour des  morts!  Et  il  pleurait  son  fils. 

'"^Les  Madianites  le  vendirent  en 
Egypte  à  Potiphar,  officier  de  Pha- 
raon, chef  des  gardes. 

Chap.  XXXVIII.  'En  ce  temps-là, 
Juda  s'éloigna  de  ses  frères,  et  se  re- 
tira versun  hommed'Adullam,  nommé 
Ilira.  -Là,  .Juda  vit  la  fille  d'un  Cana- 
néen, nommé  Schua  ;  il  la  prit  pour 
femme,  et  alla  vers  elle,  ''l'allé  devint 
enceinte,  et  enfanta  un  fils,  qu'elle  ap- 
])ela  Er.  ^Elle  devint  encore  enceinte, 
et  enfanta  un  fils,  qu'elle  appela  Onan. 
''Elle  enfanta  de  nouveau  un  fils,  qu'elle 
appela  Schéla  ;  Juda  était  à  Czib,  quand 
elle  l'enfanta. 

Muda  prit  pour  Er,  son  premier-né, 
une  femme  nommée  Tamar.  'Er,  pre- 
mier-né de  Juda,  était  méchant  aux 
yeux  de  l'Eternel;  et  l'Eternel  le  fit 
mourir.  ^\lors  Juda  dit  à  Onan  :  Va 
vers  la  femme  de  ton  frère,  prends-la, 
comme  beau-frère,  et  suscite  une  pos- 
térité à  ton  frère.  'Onan,  sachant  que 
cette  postérité  ne  serait  pas  à  lui,  se 
souillait  à  terre  lorsqu'il  allait  vers  la 
femme  de  son  frère,  afin  de  ne  pas  don- 
ner de  postérité  à  son  frère.  '"Ce  qu'il 
faisait  déplut  à  l'Éternel,  qui  le  fit 
aussi  mourir.  "Alors  Juda  dit  à  Ta- 
mar,  sa   belle-fille  :  Demeure   veuve 


'-  Les  jours  s'écoulèrent,  et  la  fille  de 
Schua,  femme  de  Juda,  mourut.  Lors- 
que Juda  fut  consolé,  il  montaàThim- 
na,  vers  ceux  qui  tondaient  ses  brebis, 
lui  et  son  ami  Ilira,  l'Adullamite.  '^On 
en  informa  Tamar,  et  on  lui  dit  :  Voici 
ton  beau-père c[ui  monte  à  Thimna  pour 
tondre  ses  brebis.  '''Alors  elle  ùta  ses 
habits  de  veuve,  elle  se  couvrit  d'un 
voile  et  s'enveloppa,  et  elle  s'assit  à 
l'entrée  d'Enaïm,  sur  le  chemin  de 
Thimna  ;carelle  voyait  que  Schéla  était 
devenu  grand,  et  qu'elle  ne  lui  était 
point  donnée  pour  femme. 

'^Juda  la  vit,  et  la  prit  pour  une  pros- 
tituée, parce  qu'elle  avait  couvert  son 
visage.  '"11  l'aborda  sur  le  chemin,  et 
dit  :  Laisse-moi  aller  vers  toi.  Car  il 
ne  connut  pas  que  c'était  sa  belle-fille. 
Elle  dit  :  Que  me  donneras-tu  pour  ve- 
nir vers  moi? '"Il  répondit:  Je  t'enver- 
rai un  chevreau  de  mon  troupeau.  Elle 
dit  :  Me  donneras-tu  un  gage,  jusqu'à 
ce  que  tu  l'envoies?  '''Il  répondit  :  Quel 
gage  te  donnerai-je?  Elle  dit  :  Ton  ca- 
chet, ton  cordon,  et  le  bâton  que  tuas 
à  la  main.  Il  les  lui  donna.  Puis  il  alla 
vers  elle;  et  elle  devint  enceinte  de  lui. 
'"Elle  se  leva,  et  s'en  alla;  elle  ùta  son 
voile,  et  remit  ses  habits  de  veuve. 

'-"Juda  envoya  le  chevreau  par  son 
ami  l'Adullamite,  pour  retirer  le  gage 
des  mains  de  la  femme.  Mais  il  ne  la 
trouva  point.  -'Il  interrogea  les  gens 
du  lieu,  en  disant  :  Où  est  cette  pros- 
tituée qui  se  tenait  à  Enaïm,  sur  le 
chemin  ?  Ils  répondirent  :  II  n'y  a  point 
eu  ici  de  prostituée.  -^11  retourna  au- 
près de  Juda,  et  dit  :  Je  ne  l'ai  pas 
trouvée,  et  même  les  gens  du  lieu  ont 
dit  :  Il  n'y  a  point  eu  ici  de  prostituée. 
-^Juda  dit  :  Qu'elle  garde  ce  qu'elle  a  ! 


dans  la  maison  de  ton  père,  jusqu'à  ce      Ne  nous  exposons  pas  au  mépris.  Voi- 


(pie  Schéla,  mon  fils,  soit  grand.  Il 
|)arlait  ainsi  dans  la  crainte  que  Schéla 
ne  mourût  comme  ses  frères.  Tamar 
s'en  alla,  et  elle  habita  dans  la  maison 
de  son  père. 


ci,  j'ai  envoyé  ce  chevreau,  et  tu  ne 
l'as  ]ias  trouvée. 

-^Environ  trois  mois  a|)rès,  on  vint 
dire  à  Juda  :  Tamar,  ta  belle-fille,  s'est 
prostituée,  et  même  la  voilà  enceinte 


43 


Chap.  38,i5-S9,K 


19. 


GENESE. 


à  la  suite  de  sa  prostitution.  Et  Juda  soit  aux  champs.  "Il  abandonna  aux 
dit  :  Faites-la  sortir,  et  qu'elle  soit 
brûlée.  ^^Comme  on  l'emmenait  de- 
hors, elle  fit  dire  à  son  beau-père  : 
C'est  de  l'homme  à  qui  ces  choses  ap- 
partiennent que  je  suis  enceinte;  re- 
connais, jeté  prie,  à  qui  sont  ce  cachet, 

ces  cordons  et  ce  bâton,  '".luda  les  re-      femme  de  son  maître  porta  les  yeux 
connut,  et  dit  :  Elle  est  moins  coupa-      sur  .loseph,  et  dit  :  Couche  avec  moi  ! 


mains  de  .Joseph  tout  ce  qui  lui  appar- 
tenait, et  il  n'avait  avec  lui  d'autre  soin 
que  celui  de  prendre  sa  nourriture. 
Or,  .Joseph  était  beau  de  taille  et  beau 
de  figure. 

^Aprcs  ces  choses  il  arriva  que  la 


^11  refusa,  et  dit  à  la  femme  de  son 
maître  :  Voici,  mon  maître  ne  prend 
avec  moi  connaissance  de  rien  dans 
la  maison,  et  il  a  remis  entre  mes  mains 
tout  ce  qui  lui  ajipartient.  '■'Il  n'est  pas 
plus  grand  que  moi  dans  cette  maison, 


n'v  avait  là  aucun  des  gens  de  la  mai- 
son, *"-elle  le  saisit  par  son  vêtement, 
en  disant  :  Couche  avec  moi  !  Il  lui 
laissa  son  vêtement  dans  la  main  et 
s'enfuit  au  dehors.  '''Lorsqu'elle  vit 
qu'il  lui  avait  laissé  son  vêtement  dans 


ble  que  moi,  puisque  je  ne  l'ai  pas 
donnée  à  Schéla,  mon  fils.  Et  il  ne  la 
connut  plus. 

"Quand  elle  fut  au  moment  d'accou- 
cher, voici,  il  y  avait  deux  jumeaux 
dans  son  ventre.  -''Et  pendant  l'accou- 
chement il  yen  eut  un  qui  présenta  la  et  il  ne  m'a  rien  interdit,  excepté  toi, 
main  ;  la  sage-femme  la  prit,  et  y  atta-  parce  que  tu  es  sa  femme.  Gomment 
cha  un  fil  cramoisi  en  disant  :  Celui-ci  ferais-je  un  aussi  grand  mal  et  péche- 
sort  le  premier.  '-'-'Mais  il  retira  la  main,  rais-je  contre  Dieu  ?  '"Quoiqu'elle  par- 
et  son  frère  sortit.  Alors  la  sage-femme  làt  tous  les  jours  à  Joseph,  il  refusa  de 
dit  :  Quelle  brèche  tu  as  faite  !  Et  elle  coucher  au])rès  d'elle,  d'être  avec  elle, 
lui  donna  le  nom  de  Pcrets  ".  ''"Ensuite  "Un  jour  qu'il  était  entré  dans  la  mai- 
sortit  son  frère,  qui  avait  à  la  main  le  son  pour  faire  son  ouvrage,  et  qu'il 
fil  cramoisi;  et  on  lui  donna  le  nom  de 
Zérach*. 

Josep/i  en  Egypte. 

Chap.  XYA7A'.  'On  fit  descendre 
Joseph  en  Egypte  ;  et  Potiphar,  officier 
de  Pharaon,  chef  des  gardes,  Egyp-  la  main,  et  qu'il  s'était  enfui  dehors, 
tien,  l'acheta  des  Ismaélites  qui  l'y  '''elle  appela  les  gens  de  sa  maison,  et 
avaient  fait  descendre.  ^L'Éternel  fut  leur  dit  :  Voyez,  il  nous  a  amené  un 
avec  lui,  et  la  prospérité  l'accompa-  Hébreu  pour  se  jouer  de  nous.  Cet 
gna;  il  habitait  dans  la  maison  de  son  homme  est  venu  vers  moi  pour  cou- 
maître,  l'Egyptien.  ^Son  maître  vit  que  cher  avec  moi  ;  mais  j'ai  crié  à  haute 
l'Éternel  était  avec  lui,  et  que  l'Eter-  Aoix.  '^Et  quand  il  a  entendu  que  j'é- 
nel  faisait  prospérer  entre  ses  mains  levais  la  voix  et  que  je  criais,  il  a  laissé 
tout  ce  cju'il  entreprenait.  *Joseph  trou-  son  vêtement  à  côté  de  moi  et  s'est 
va  grâce  aux  yeux  de  son  maître,  qui  enfui  dehors.  "'Etelle  posa  le  vêtement 
l'employa  à  son  service,  l'établit  sur  de  Joseph  â  côté  d'elle,  jusqu'à  ce  que 
sa  maison,  et  lui  confia  tout  ce  qu'il  son  maître  rentrât  à  la  maison.  '"Alors 
possédait.  ^Dès  que  Potiphar  l'eut  éta-  elle  lui  parla  ainsi  :  L'esclave  hébreu 
bli  sur  sa  maison  et  sur  tout  ce  qu'il  que  tu  nous  a  amené  est  venu  vers  moi 
possédait,  l'Eternel  bénit  la  maison  de  pour  se  jouer  de  moi.  '^Et  comme  j'ai 
l'Egyptien,  à  cause  de  Joseph;  et  la  élevé  la  voix  et  que  j'ai  crié,  il  a  laissé 
bénédiction  de  l'Eternel  fut  sur  tout  son  vêtement  à  côté  de  moi  et  s'est 
ce  qui  lui  appartenait,  soit  à  la  maison,  enfui  dehors.  ''Après  avoir  entendu  les 

a.  Pérets  signifie  brèche,  oiwerturc.         b.  Zeravh  signifie  éclat,  rai/onnement. 

44 


GENESE. 


Chap.  3 9, 20-40,  iO. 


paroles  de  sa  femme,  qui  lui  disait  : 
Voilà  ce  que  m'a  fait  ton  esclave  !  le 
maître  de  Joseph  fut  enflammé  de  co- 
lère. -"11  prit  .loseph  et  le  mit  dans  la 
jirison,  dans  le  lieu  où  les  jirisonniers 
ilu  roi  étaient  enfermés  :  il  fut  là  en 
])rison. 

-'L'Eternel  fut  avec  Joseph,  et  il 
étendit  sur  lui  sa  bonté.  Il  le  mit  en 
faveur  aux  yeux  du  chef  de  la  prison. 
"Et  le  chef  de  la  prison  plaça  sous  sa 
surveillance  tous  les  prisonniers  qui 
étaient  dans  la  prison;  et  rien  ne  s'y 
faisait  que  ])ar  lui.  -^Le  chef  de  la  pri- 
son ne  prenait  aucune  connaissance 
de  ce  que  Joseph  avait  en  main,  parce 
(pie  l'Éternel  était  avec  lui.  l*]t  l'Eter- 
nel donnait  de  la  réussite  à  ce  qu'il 
faisait. 

Chap.  XL.  'Après  ces  choses,  il 
arriva  tjue  l'échanson  et  le  panetierdu 
roi  d'Egypte  offensèrent  leur  maître, 
le  roi  d'Egypte.  -Pharaon  fut  irrité  con- 
tre ses  deux  officiers,  le  chef  des  échan- 
sonsct  le  chef  des  panetiers.  ^Et  il  les 
lit  mettre  dans  la  maison  du  chef  des 
gardes,  dans  la  prison  dans  le  lieu 
où  Joseph  était  enfermé.  *Le  chef  des 
gardes  les  plaça  sous  la  surveillance 
de  Joseph,  qui  faisait  le  service  auprès 
d'eux  ;  et  ils  passèrent  un  certain  temps 
(Ml  prison. 

^Pendant  une  même  nuit,  l'échanson 
et  le  panetier  du  roi  d'Egypte,  qui 
étaient  enfermés  dans  la  prison,  eurent 
tous  les  deux  un  songe,  chacun  le  sien, 
]iouvant  recevoir  une  explication  dis- 
tincte. ^Joseph,  étant  venu  le  matin 
vers  eux,  les  regarda;  et  voici,  ils 
étaient  tristes.  ^Alors  il  questionna  les 
officiers  de  Pharaon,  (jui  étaient  avec 
lui  dans  la  prison  de  son  maître,  et  il 
leur  dit  :  Pouixpioi  avez-vous  mauvais 
visage  aujourd'hui?  ^'lls  lui  répondi- 
rent :  Nous  avons  eu  un  songe,  et  il 
n'yajiersonnepourl'explicjuer.  Joseph 
leur  dit  :  N'est-ce  pas  à  Dieu  qu'appar- 

«.   Ph:ir;K>ii  fora  cesser  ton  étal  d'abattement. 


tiennent  les  explications?  Racontez- 
moi  donc  votre  songe. 

"Le  chef  des  échansons  raconta  son 
songe  à  Joseph,  et  lui  dit  :  Dans  mon 
songe,  voici,  il  y  avait  un  cep  devant 
inoi.  '"Ce   cep   avait    trois   sarments. 
Ouand  il  eut  poussé,  sa  fleur  se  déve- 
loppa, et  ses  grappes  donnèrent  des 
raisins  mûrs.  "La  coupe  de  Pharaon 
était  dans  ma  main.  Je  pris  les  raisins, 
je  les  pressai  dans  la  coupe  de  Pha- 
raon, et  je  mis  la  coupe  dans  la  main 
de  Pharaon.  '-Joseph  lui  dit  :  En  voici 
l'explication.  Les  trois  sarments  sont 
trois  jours.  '^Encore   trois  jours,   et 
Pharaon  relèvera  ta  tète",  et  te  réta- 
blira dans  ta   charge;   tu   mettras   la 
coupe  dans  la  main  de  Pharaon ,  comme 
tu  en  avais  l'habitude  lorscpie  tu  étais 
son  échanson.  "Mais  souviens-toi  de 
moi,  cpiand  tu  seras  heureux;  et  mon- 
tre, je  te  prie,  de  la  bonté  à  mon  égard  ; 
parle  en  ma  faveur  à  Pharaon,  et  fais- 
moi  sortir  de  cette  maison.  '^Car  j'ai 
été  enlevé  du  pays  des  Hébreux,  et  ici 
même  je  n'ai  rien  fait  pour  être  mis  en 
prison. 

'^Le  chef  des  panetiers,  voyant  que 
Jose|ih  avait  donné  une  explication  fa- 
vorable, dit  :  Voici,  il  y  avait  aussi, 
dans  mon  songe,  trois  corbeilles  de 
pain  blanc  sur  ma  tête.  '"Dans  la  cor- 
beille la  plus  élevée  il  y  avait  pour 
Pharaon  des  mets  de  toute  espèce, 
cuits  au  four;  et  les  oiseaux  les  man- 
geaient dans  la  corbeille  au-dessus  de 
ma  tête.  '^Joseph  répondit,  et  dit  :  En 
voici  l'explication.  Les  trois  corbeilles 
sont  trois  jours.  '^Encore  trois  jours, 
et  Pharaon  enlèvera  ta  tète  de  dessus 
toi,  te  fera  pendre  à  un  bois,  et  les  oi- 
seaux mangeront  ta  chair. 

-"Le  troisième  jour,  jour  de  la  nais- 
sance de  Pharaon,  il  fit  un  festin  à  tous 
ses  serviteurs;  et  il  éleva  la  tète  du 
chef  des  échansons  et  la  tête  du  chef 
des  panetiers,  au  milieu  de  ses  servi- 


45 


Chap.  iO,2i-il,Ti. 


GENESE. 


teurs  :  '-'il  rétablit  le  chef  des  échan-  '"Les  choses  sont  arrivées  selon  l'expli- 

sons  dans  sa  charge  d'échanson,  j)our  cation  qu'il  nous  avait  donnée.  Pha- 

qu'il  mît  la  coupe  dans  la  main  de  Pha-  raon  me  rétablit  dans  ma  charge,  et  il 

i-aon;  -mais  il  fit  pendre  le  chef  des  fit  pendre  le  chef  des  panetiers. 


panetiers,  selon  l'explication  que  .Jo- 
seph leur  avait  donnée. 

-''Le  chef  des  échansons  ne  pensa 
plus  à  Joseph.  Il  l'oublia. 

Chap.  XLI.  '  Au  bout  de  deux  ans, 
Pharaon  eut  un  songe.  Voici,  il  se  te- 
nait près  du  fleuve.  -Et  voici,  sept  va- 
ches belles  à  voir  et  grasses  de  chair 
montèrent  hors  du  fleuve,  et  se  mirent 
à  paître  dans  la  prairie.  'Sept  autres 
vaches  laides  à  voir  et  maigres  de 
chair  montèrent  derrière  elles  hors  du 
fleuve,  et  se  tinrent  à  leurs  côtés  sur 
le  bord  du  fleuve.  ''Les  vaches  laides  à 
voir  et  maigres  de  chair  mangèrent  les 
sept  vaches  belles  à  voir  et  grasses  de 
chair.  Et  Pharaon  s'éveilla. 

^11  se  rendormit,  et  il  eut  un  second 
songe.  Voici,  sept  épis  gras  et  beaux 
montèrent  sur  une  même  tige.  ^Et  sept 
épis  maigres  et  brûlés  par  le  vent  d'o- 
rient poussèrent  après  eux.  "Les  épis 
maigres  engloutirent  les  sept  épis  gras 
et  pleins.  Et  Phai'aon  s'éveilla.  Voilà 
le  songe. 

^Le  matin.  Pharaon  eut  l'esprit  agi- 
té, et  il  fit  appeler  tous  les  magiciens 
et  tous  les  sages  de  l'Egypte.  Il  leur 
raconta  ses  songes.  Mais  personne  ne 
put  les  expliquer  à  Pharaon. 

^Alors  le  chef  des  échansons  prit  la 
parole,  et  dit  à  Pharaon  :  Je  vais  rap- 
peler aujourd'hui  le  souvenir  de  ma 
faute.  '"Pharaon  s'était  irrité  contre 
ses  serviteurs  ;  et  il  m'avait  fait  mettre 
en  prison  dans  la  maison  du  chef  des 
gardes,  moi  et  le  chef  des  panetiers. 
"Nous  eûmes  l'un  et  l'autre  un  songe 
dans  une  même  nuit  ;  et  chacun  de  nous 
reçut  une  explication  en  rapport  avec 
le  songe  qu'il  avait  eu.  '-Il  y  avait  là 
avec  nous  un  jeune  Hébreu,  esclave  du 
chef  des  gardes.  Nous  lui  racontâmes 
nos  songes,  et  il  nous  les  expliqua. 


Pharaon  fit  appeler  Joseph.  On  le 
fit  sortir  en  hâte  de  prison.  11  se  rasa, 
changea  de  vêtements ,  et  se  rendit 
vers  Pharaon.  '^Pharaon  dit  à  Joseph  : 
J'ai  eu  un  songe.  Personne  ne  peut 
l'expliquer;  et  j'ai  appris  que  tu  ex- 
pliques un  songe,  ?])rès  l'avoir  enten- 
du. '"Joseijh  répondit  à  Pharaon,  en 
disant  :  Ce  n'est  pas  moi  !  C'est  Dieu 
qui  donnera  une  réponse  favorable  à 
Pharaon. 

''Pharaon  dit  alors  à  Joseph  :  Dans 
mon  songe,  voici,  je  me  tenais  sur  le 
bord  du  fleuve.  '*Et  voici,  sept  vaches 
grasses  de  chair  et  belles  d'apparence 
montèrent  hors  du  fleuve,  et  se  mirent 
à  paître  dans  la  prairie.  '"Sejit  autres 
vaches  montèrent  derrière  elles,  mai- 
gres, fort  laides  d'apparence,  et  dé- 
charnées :  je  n'en  ai  point  vu  d'aussi 
laides  dans  tout  le  pays  d'Egypte.  -"Les 
vaches  décharnées  et  laides  mangèrent 
les  sept  premières  vaches  qui  étaient 
grasses.  -'Elles  les  engloutirent  dans 
leur  ventre,  sans  qu'on  s'aperçût  qu'el- 
les y  fussent  entrées  ;  et  leur  apparence 
était  laide  comme  auparavant.  Et  je 
m'éveillai.  -*Je  vis  encore  en  songe 
sept  épis  pleins  et  beaux,  qui  montè- 
rent sur  une  même  tige.  ^^Et  sept  épis 
vides,  maigres,  brûles  par  lèvent  d'o- 
rient, poussèrent  après  eux. -* Les  épis 
maigres  engloutirent  les  sept  beaux 
épis.  Je  l'ai  dit  aux  magiciens,  mais 
personne  ne  m'a  donné  l'explication. 

^^Josephdità  Pharaon  :  Ce  qu'a  son- 
gé Phai'aon  est  une  seule  chose  ;  Dieu 
a  fait  connaître  à  Pharaon  ce  qu'il  va 
faire.  '-''Les  sept  vaches  belles  sont  sept 
années,  et  les  sept  épis  beaux  sont 
sept  années  :  c'est  un  seul  songe.  -'Les 
sept  vaches  décharnées  et  laides,  qui 
montaient  derrière  les  premières,  sont 
sept  années  ;  et  les  sept  épis  vides, 


46 


GENESE. 


Cl  Kl  p.  41,  is->'i. 


brûlés  par  le  vent  il'orieiit,  serunl  sept  pays  crEgypte.  '-  Pharaon  ôta  son  an- 
années  de  famine.  -*Ainsi ,  eomnie  je  neaii  de  la  main,  et  le  mita  la  main  de 
viens  de  le  dire  à  Pharaon,  Dieu  a  fait  Joseph;  il  le  revêtit  dliahits  de  fin  lin, 
connaître  à  Pharaon  ce  qu'il  va  faire,  et  lui  mit  un  collier  d'or  au  cou.  **^11  le 
2'-'\'oici,  il  y  aura  sept  années  de  grande  fit  monter  sur  le  char  qui  suivait  le 
abondance  dans  tout  le  pays  d'Egypte,  sien;  et  l'on  criait  devant  lui  :  A  ge- 
•'"Sept  années  de  famine  viendront  noux  !  C'est  ainsi  que  Pharaon  lui  don- 
après  elles;  et  l'on  oubliera  toute  cette  na  le  commandement  de  tout  le  pays 
abondance  au  pays  d'Egypte,  et  la  fa-  d'Egypte.  "11  dit  encore  à  Joseph  :  Je 
mine  consumera  le  pays.  ^' Cette  fa-  suis  Pharaon  !  Et  sans  toi  personne  ne 
mine  qui  suivra  sera  si  forte  qu'on  ne  lèvera  la  main  ni  le  pied  dans  tout  le 
s'apercevra  plus  de  l'abondance  dans  pays  d'Egypte. 

le  pays.  ^-Si  Pharaon  a  vu  le  songe  se  •'^ Pharaon  appela  Joseph  du  nom  de 

répéter  une  seconde  fois,  c'est  que  la  Tsaphnath-Paenéach  «;  et  il  lui  donna 

chose  est  arrêtée  de  la  part  de  Dieu,  pour  femme  Asnath,  fille  de  Poti-Phé- 

et  ([ue  Dieu  se  hâtera  de  l'exécuter,  ra,  prêtre  d'On  *.  Et  Joseph  partit  pour 

•'•'.Maintenant,  (pie  Pharaon  choisisse  visiter  le  pays  d'Egypte.  *" Joseph  était 

un  homme  intelligent  et  sage,  et  qu'il  âgé  de  trente  ans  lorsqu'il  se  présenta 

le  mette  à  la  tête  du  pays  d'Egypte,  devant  Pharaon,  roi  d'Egypte;  et  il 
•'^Que  Pharaon  établisse  des  commis- 
saires sur  le  pays,  pour  lever  un  cin- 
([uième  des  récoltes  de  l'Egypte  pen- 
dant les  sept  années  d'abondance. 
^^Qu'ils  rassemblent  tous  les  produits 
de  ces  bonnes  années  cjui  vont  venir; 
qu'ils  fassent,  sous  l'autorité  de  Pha- 
raon, des  amas  de  blé,  des  appro\i- 


quitta  Pharaon,  et  parcourut  tout  le 
pays  d'Egypte. 

''^Pendant  les  sept  années  de  ferti- 
lité, la  terre  rapporta  abondamment. 
^Moseph  rassembla  tous  les  produits  de 
ces  sept  années  dans  le  pays  d'Egypte  ; 
il  fit  des  ajiprovisionnements  dans  les 
villes,  mettant  dans  l'intérieur  de  cha- 
sionnements  dans  les  villes,  et  qu'ils  que  ville  les  productions  des  champs 
en  aient  la  garde.  ^^ Ces  provisions  se-  d'alentour.  ■'^Joseph  amassa  du  blé, 
ront  en  réserve  pour  le  pays,  pour  les  comme  le  sable  de  la  mer,  en  cjuan- 
sept  années  de  famine  qui  arriveront     tité  si  considérable  que  l'on  cessa  de 


dans  le  pays  d'Egypte,  afin  que  le  pays 
ne  soit  pas  consumé  par  la  famine. 

'"Ces  paroles  plurent  à  Pharaon  et  à 
tous  ses  serviteurs.  ^'^Et  Pharaon  dit  à 
ses  serviteurs  :  Trouverions-nous  un 


conijiter,  parce  qu'il  n'y  avait  plus  de 
nombre. 

^"Avant  les  années  de  famine,  il  na- 
quit à  Joseph  deux  lils,  que  lui  enfanta 
Asnath,  hlle  de  Poti-Phéra,  prêtre 
homme  comme  celui-ci,  ayant  en  lui  d'On.  ^'Joseph  donna  au  ])remier-né  le 
l'esprit  de  Dieu?  ^"Et  Pharaon  dit  à  nom  de  Manassé'',  car,  dit-il.  Dieu  m'a 
Joseph  :  Puisque  Dieu  t'a  fait  connaî-  fait  oublier  toutes  mes  peines  et  toute 
tre  toutes  ces  choses,  il  n'y  a  personne  la  maison  de  mon  père.  ^-Et  il  donna 
qui  soit  aussi  intelligent  et  aussi  sage  au  second  le  nom  d'Ephraïm'',  car, 
que  toi.  ''"Je  t'établis  sur  ma  maison,  dit-il.  Dieu  m'a  rendu  fécond  dans  le 
et  tout  mon  peuple  obéira  à  tes  ordres,  pays  de  mon  affliction. 
Le  trône  seul  m'élèvera  au-dessus  de  ^'Les  se]it  années  d'abondance  qu'il 

toi.  ""Pharaon  dit  à  Joseph  :  Vois,  je  te     y  eut  au  pays  d'Egypte  s'écoulèrent, 
donne  le  commandement  de  tout  le     ^^Et  les  sept  années  de  famine  com- 


a.    rsi!/ik!ia//i-rneiicnc/i    signifie  celui   qui  dfcciii'ie  i/es   clinsc.i  cac/ices.  h.  Ileliiipolis 

d'un  mcit  (lui  signifie  oublier.         d.   Kiihraim  dérive  d'un  mot  qui  signilie  èlre  fccvnd. 

47 


Manas 


Chap.  41,. -,5-42, 22. 


GENESE. 


mencèrent  à  venir,  ainsi  que  Joseph 
l'avait  annoncé.  Il  y  eut  famine  dans 
tous  les  pays;  mais  dans  tout  le  pays 
d'Egypte  il  y  avait  du  pain.  ^"'Ouand 
tout  le  pays  d'Elgypte  fut  aussi  affamé, 
le  peuple  cria  à  Pharaon  pour  avoir  du 
pain.  Pharaon  dit  à  tous  les  Egyptiens  : 
Allez  vers  .Joseph,  et  faites  ce  qu'il  vous 
dira.  ^^La  famine  régnait  dans  tout  le 
pays.  Joseph  ouvrit  tous  les  lieux  d'ap- 
provisionnements, et  vendit  du  blé  aux 
Egyptiens.  La  famine  augmentait  dans 
le  pays  d'Egypte.  "Et  de  tous  les  pays 
on  arrivait  en  Egypte,  pour  acheter  du 
blé  auprès  de  Joseph;  car  la  famine 
était  forte  dans  tous  les  pays. 

Les  frères  de  Joseph. 

Chap.  XLII.  'Jacob,  voyant  qu'il 
y  avait  du  blé  en  Egypte,  dit  à  ses  fils  : 
Pourquoi  vous  regardez-vous  les  uns 
les  autres?  -Il  dit  :  Voici,  j'apprends 
c|u'il  y  a  du  blé  en  ligypte  ;  descen- 
dez-y, pour  nous  en  acheter  là,  afin 
que  nous  vivions  et  que  nous  ne  mou- 
rions pas. 

'Dix  frères  de  Joseph  descendirent 
en  Egypte,  pour  acheter  du  blé.  ■'Jacob 
n'envoya  point  avec  eux  Benjamin, 
frère  de  Joseph,  dans  la  crainte  qu'il 
ne  lui  arrivât  quelque  malheur.  ''Les 
fils  d'Israël  vinrent  pour  acheter  du 
blé,  au  milieu  de  ceux  qui  venaient 
aussi  ;  car  la  famine  était  dans  le  pays 
de  Canaan. 

^Joseph  commandait  dans  le  pays; 
c'est  lui  qui  vendait  du  blé  à  tout  le 
peuple  du  pays.  Les  frères  de  Joseph 
vinrent,  et  se  prosternèrent  devant  lui 
la  face  contre  terre.  'Joseph  vit  ses 
frères  et  les  reconnut;  mais  il  feignit 
d'être  un  étranger  pour  eux,  il  leur 
parla  durement,  et  leur  dit  :  D'où  ve- 
nez-vous? Ils  répondirent  :  Du  pays  de 
Canaan,  pour  acheter  des  vivres.  ^Jo- 
seph reconnut  ses  frères,  mais  eux  ne 
le  reconnurent  pas. 

a.   .-\ussi  vrai  que  Pharaon  est  vivant,  vous  ne  sortir 


^Joseph  se  souvint  des  songes  qu'il 
avait  eus  à  leur  sujet,  et  il  leur  dit  : 
Vous  êtes  des  espions  ;  c'est  pour  ob- 
server les  lieux  faibles  du  pays  que 
vous  êtes  venus.  '"Ils  lui  répondirent  : 
Non,  mon  seigneur,  tes  serviteurs  sont 
venus  pour  acheter  du  blé.  "Nous  som- 
mes tous  fils  d'un  même  homme  :  nous 
sommes  sincères,  tes  serviteurs nesont 
pas  des  espions.  '-Il  leur  dit  :  Nulle- 
ment; c'est  pour  observer  les  lieux 
faibles  du  jiays  que  vous  êtes  venus. 
''Ils  répondirent  :  Nous,  tes  serviteurs, 
sommes  douze  frères,  fils  d'un  même 
homme  au  pays  de  Canaan  ;  et  voici,  le 
plus  jeune  est  aujourd'hui  avec  notre 
père,  et  il  y  en  a  un  qui  n'est  plus. 
''' Joseph  leur  dit  :  Je  A'iens  de  vous  le 
dire,  vous  êtes  des  espions.  '^Voici 
comment  vous  serez  éprouvés.  Par  la 
vie  de  Pharaon  !  vous  ne  sortirez  point 
d'ici  que  votre  jeune  frère  ne  soit  venu". 
"'Envoyez  l'un  de  vous  pour  chercher 
votre  frère;  et  vous,  restez  prisonniers. 
Vos  paroles  seront  éprouvées ,  et  je 
saurai  si  la  vérité  est  chez  vous  ;  sinon, 
par  la  vie  de  Pharaon  !  vous  êtes  des 
espions.  '^Et  il  les  mit  ensemble  trois 
jours  en  prison. 

"*Le  troisième  jour,  Joseph  leur  dit  : 
Faites  ceci,  et  vous  vivrez.  Je  crains 
Dieu  !  "Si  vous  êtes  sincères,  que  l'un 
de  vos  frères  reste  enfermé  dans  votre 
prison;  et  vous,  partez,  emportez  du 
blé  pour  nourrir  vos  familles,  ^"et  ame- 
nez-moi votre  jeune  frère,  afin  que  vos 
paroles  soient  éprouvées  et  que  vous 
ne  mouriez  point.  Et  ils  firent  ainsi. 

-'Ils  se  dirent  alors  l'un  à  l'autre  : 
Oui,  nous  avons  été  coupables  envers 
notre  frère  ;  car  nous  avons  vu  l'an- 
goisse de  son  ànie,  quand  il  nous  de- 
mandait grâce,  et  nous  ne  l'avons  point 
écouté  !  C'est  pour  cela  que  cette  af- 
fliction nous  arrive.  --Ruben,  prenant 
la  parole,  leur  dit  :  Ne  vous  disais-je 
pas   :   Ne  commettez  point  un  crime 

ez  point,  etc. 


48 


GENESl-:. 


Chap.  4i^,i^-43,8. 


envers  cet  enfant  ?  Mais  vous  n'avez 
jjoint  écouté.  Et  voici,  son  sang  est 
redemandé.  -'Ils  ne  savaient  pas  que 
Josejîh  comprenait,  car  il   se  servait 


avec  eux  il'un  intei'prète.  -''Il  s'éloigna 


dans  son  sac.  Ils  virent,  eux  et  leur 
jK're,  leurs  paquets  d'argent,  et  ils  eu- 
rent peur. 

^'^Jacob,  leur  père,  leur  dit  :  Vous 
me  privez  de  mes  enfants  !  Joseph  n'est 

d'eux,  pour  pleurer.  Il  revint,  et  leur  plus,  Siméon  n'est  plus,  et  vous  pren- 

parla  ;  puis  il  prit  parmi  eux  Siméon,  driez  Benjamin  !  C'est  sur  moi  que  tout 

et  le  lit  enchaîner  sous   leurs   yeux,  cela  retombe. '"Ruben  dit  à  son  père  : 

-^Joseph  ordonna  qu'on  remjilît  de  blé  Tu  feras  mourir  mes  deux  fils  si  je  ne 

leurs  sacs,  qu'on  remît  l'argent  de  cha-  te  ramène  pas  Benjamin;  remets-le 

cun  dans  son  sac,  et  qu'on  leur  donnât  entre  mes  mains,  et  je  te  le  ramène- 

des  provisions  pour  la  route.  Et  l'on  fit  rai.  -^Macob  dit  :  Mon  fils  ne  descen- 

ainsi.  -"Ils  chargèrent  le  blé  sur  leurs  dra  point  avec  vous;  car  son  frère  est 

ânes,  et  partirent.  mort,  et  il  reste  seul";  s'il  lui  arrivait 

-'L'un  d'eux (_)uvritson  sacpourdon-  malheurdans  le  voyage  que  vous  allez 

ner  du  fourrage  à  son  âne,  dans  le  lieu  faire,  vous  feriez  descendre  mes  che- 

où  ils  passèrent  la  nuit,  et  il  vit  l'ar-  veux  blancs  avec  douleur  dans  le  sé- 

gent  qui  était  à  l'entrée  du  sac.  -*Il  jour  des  morts. 

ilit  à  ses  frères  :  Mon  argent  a  été  Chap.  XLIII.  'La  famine  s'appe- 
rendu,  et  le  voici  dans  mon  sac.  Alors  santissaitsurlepays.^Quandilseurent 
leur  cœur  fut  en  défaillance;  et  ils  se  fini  de  manger  le  blé  qu'ils  avaient  ap- 
dirent  l'un  à  l'autre,  en  tremblant  :  porté  d'Egypte,  Jacob  dit  à  ses  fils  : 
Qu'est-ce  que  Dieu  nous  a  fait?  Retournez,  achetez-nous  un  peu  devi- 
-'■•Ils  revinrent  au|)rès  de  Jacob,  leur  vres.  ^Juda  lui  répondit  :  Cet  homme 
père,  dans  le  pays  de  Canaan,  et  ils  lui  nous  a  fait  cette  déclaration  formelle  : 
racontèrent  tout  ce  qui  leur  était  ar-  Vous  ne  verrez  pas  ma  face,  à  moins 
rivé.  Ils  dirent  :  ^"L'homme,  qui  est  le  que  votre  frère  ne  soit  avec  vous.  ''Si 
seigneur  du  pays,  nous  a  parlé  dure-  donc  tu  veux  envoyer  notre  frère  avec 
ment,  et  il  nous  a  pris  pour  des  es-  nous,  nous  descendrons,  et  nous  t'a- 
pions.  "'Nous  lui  avons  dit  :  Nous  som-  chèterons  des  vivres.  ^Mais  si  tu  ne 
mes  sincères,  nous  ne  sommes  pas  des  veux  pas  l'envoyer,  nous  ne  descen- 
espions.  ^-Nous  sommes  douze  frères,  drons  point,  car  cet  homme  nous  a  dit: 
fils  de  notre  père;  l'un  n'est  plus,  et  le  Vous  ne  verrez  pas  ma  face,  à  moins 
plus  jeune  est  aujourd'hui  avec  notre  que  votre  frère  ne  soit  avec  vous, 
père  dans  le  pays  de  Canaan.  ^^Et  '^Israël  dit  alors  :  Pourquoi  avez-vous 
l'homme,  qui  est  le  seigneur  du  pays,  mal  agi  à  mon  égard,  en  disant  à  cet 
nous  a  dit  :  Voici  comment  je  saurai  homme  que  vous  aviez  encore  un  frère? 
si  vous  êtes  sincères.  Laissez  auprès  'Ils  répondirent  :  Cet  homme  nous  a 
de  moi  l'un  de  vos  frères,  prenez  de  interrogés  sur  nous  et  sur  notre  fa- 
quoi  nourrir  vos  familles,  partez,  ^*et  mille,  en  disant  :  Votre  père  vit-il  en- 
amenez-moi  votre  jeune  frère.  Je  sau-  core?avez-YOus  un  frère  PEtnous  avons 
rai  ainsi  que  vous  n'êtes  pas  des  es-  répondu  à  ces  questions.  Pouvions- 
])ions,  que  vous  êtes  sincères  ;  je  vous  nous  savoir  qu'il  dirait  :  Faites  des- 
rendrai votre  frère,  et  vous  pourrez  li-  cendre  votre  frère? 
brement  parcourir  le  pays.  ''Juda  dit  à  Israël,  son  père  :  Laisse 
^^ Lorsqu'ils  vidèrent  leurs  sacs,  voi-  venir  l'enfant  avec  moi,  afin  cpie  nous 
ci,  le  paquet  d'argent  de  chacun  était  nous  levions  et  que  nous  partions;  et 

a.  Il  reste  seul  de  la  même  mère  Kachel. 


49 


Chap.  4r3, 


.0-3?. 


GENESE. 


nous  vivrons  et  ne  mourrons  pas,  nous,  seigneur,  nous  sommes  déjà  descen- 

toi  et  nos  enfants.  ^Je  réponds  de  lui  ;  dus  une  fois  pour  acheter  des  vivres, 

tu  le  redemanderas  de  ma  main.  Si  je  -'Puis,  quand  nous  arrivâmes  au  lieu 

ne  le  ramène  pas  auprès  de  toi  et  si  je  où  nous  devions  passer  la  nuit,  nous 

ne  le  remets  pas  devant  ta  face,  je  se-  avons  ouvert  nos  sacs;  et  voici,  Tar- 

rai  pour  toujours  coupable  envers  toi.  gent  de  chacun  était  à  l'entrée  de  son 

"Garsi  nous  n'eussions  pas  tardé,  nous  sac,  notre  argent  selon  son  poids  :  nous 

serions  maintenant  deux  fois  de  retour,  le  rapportons  avec  nous. --Nous  avons 

"Israël,  leur  père,  leur  dit  :  Puisqu'il  aussi  apporté  de  l'autre  argent,  pour 

le  faut,  faites  ceci.  Prenez  dans  vos  sacs  acheter  des  vivres.  Nous  ne  savons  pas 

des  meilleures  productions  du  pays,  qui  avait  mis  notre  argent  dans  nos 

pouren  porterun  présentàcethomme,  sacs.  -^L  intendant  répondit  :  Que  la 

un  peu  de  baume  et  un  peu  de  miel,  des  paix  soit  avec  vous  !  Ne  craignez  rien, 

aromates,  de  la  myrrhe,  des  pistaches  C'est  votre  Dieu,  le  Dieu  de  votre  père, 

et  des  amandes.  '-Prenez  avec  vous  de  qui  vous  a  donné  un  trésor  dans  vos 

l'autre  argent,  et  remportez  l'argent  sacs.  Votre  argent  m'est  parvenu.  Et 

qu'on  avait  misa  l'entrée  de  vos  sacs  :  il  leur  amena  Siméon.  -*Cet  homme  les 

peut-être  était-ce  une  erreur.  '^Prenez  lit  entrer  dans  la  maison  de  Joseph;  il 

votre  frère,  et  levez-vous;  retournez  leur  donna  de  l'eau,  et  ils  se  lavèrent 


vers  cet  homme.  '''Que  le  Dieu  tout- 
puissant  vous  fasse  trouver  grâce  de- 
vant cet  homme,  et  qu'il  laisse  revenir 
avec  vous  votre  autre  frère  et  Benja- 


les  pieds;  il  donna  aussi  du  fourragea 
leui's  ânes.  "Ils  préparèrent  leur  pré- 
sent, en  attendant  que  Joseph  vînt  à 
midi;  car  on  les  avait  informés  c[u'ils 


min!  Et  moi,  si  je  dois  être  privé  de      mangeraient  chez  lui. 
mes  enfants,  que  j'en  sois  privé!  -^Quand  Joseph  fut  arrivé  à  la  mai- 

'^Ils  prirent  le  présent;  ils  prirent  son,  ils  lui  offrirent  le  présent  cju'ils 
avec  eux  de  l'autre  argent,  ainsi  que  avaient  apporté,  et  ils  se  prosternèrent 
Benjamin;  ils  se  levèrent,  descendi-  en  terre  devant  lui.  "Il  leur  demanda 
rent  en  Egypte,  et  se  présentèrent  de-  comment  ils  se  jjortaient;  et  il  dit  : 
vaut  Joseph.  Votre  vieux  père,  dont  vous  avez  parlé, 

'*Dès  que  Joseph  vit  avec  eux  Ben-  est-il  en  bonne  santé?  vit-il  encore? 
jamin,  il  dit  à  son  intendant  :  Fais  en-  -41s  répondirent  :  Ton  serviteur,  notre 
trer  ces  gens  dans  la  maison,  tue  et  père,  est  en  bonne  santé  ;  il  vit  encore, 
apprête  ;  car  ces  gens  mangeront  avec  Et  ils  s'inclinèrent  et  se  prosternèrent, 
moi  à  midi.  "Cet  homme  fit  ce  que  Jo-  ^''Joseph  leva  les  yeux;  et,  jetant  un  re- 
seph  avait  ordonné,  et  il  conduisit  ces  gard  sur  Benjamin,  son  frère,  fils  de  sa 
gens  dans  la  maison  de  Joseph.  '^Ils  mère,  il  dit  :  Est-ce  là  votre  jeune  frère, 
eurent  peur  lorsqu'ils  furent  conduits  dont  vous  m'avez  parlé?  Et  il  ajouta  : 
à  la  maison  de  Joseph,  et  ils  dirent  :      Dieu  te  fasse  miséricorde,   mon  fils! 

^"Ses  entrailles  étaient  émues  pour  son 
frère,  et  il  avait  besoin  de  pleurer;  il 
entra  précipitamment  dans  une  cham- 
bre, et  il  y  pleura.  ^' Après  s'être  lavé 
le  visage,  il  en  sortit;  et,  faisant  des 
efforts  pour  se  contenir,  il  dit  :  Servez 


C'est  à  cause  de  l'argent  remis  l'autre 
fois  dans  nos  sacs  qu'on  nous  emmène  ; 
c'est  pour  se  jeter  sur  nous,  se  préci- 
piter sur  nous;  c'est  pour  nous  pren- 
dre comme  esclaves,  et  s'emparer  de 
nos  ânes.  ''■'Ils  s'approchèrent  de  l'in- 
tendant de  la  maison  de  Joseph,  et  lui 
adressèrent  la  parole,  à  l'entrée  de  la 


^-On  servit  Joseph  à  part,  et  ses  frè- 
niaison.  ^"Ils  lui  dirent  :  Pardon!  mon      res  à   part;   les   Egyptiens  qui  man- 


GENESE. 


Cita  p.   43,33-44,23. 


ffcaicnt  avec  lui  furent  servis  aussi  à 
part,  car  les  Egyptiens  ne  pouvaient 
pas  manger  avec  les  Hébreux,  parce 
([ue  c'est  à  leurs  yeux  une  abomina- 
tion. '"Les  frères  de  Joseph  s'assirent 
en  sa  présence,  le  premier-né  selon  son 
droit  d'aînesse,  et  le  plus  jeune  selon 
son  âge;  et  ils  se  regardaient  les  uns 
les  autres  avec  étonnenient.  ''Joseph 
leur  fit  porter  des  mets  qui  étaient  de- 
vant lui,  et  Renjamin  en  eut  cinq  fois 
plus  que  les  autres.  Ils  burent  et  s'eni- 
vrèrent avec  lui. 

Chnp.  XLIV.  'Joseph  donna  cet 
ordre  à  l'intendant  de  sa  maison  : 
Remplis  de  vivres  les  sacs  de  ces  gens, 
autant  qu'ils  en  pourront  porter,  et 
mets  l'argent  de  chacun  à  l'entrée  de 
son  sac.  -Tu  mettras  aussi  ma  coupe, 
la  coupe  d'argent,  à  l'entrée  du  sac 
du  plus  jeune,  avec  l'argent  de  son 
blé.  L'intendant  fit  ce  que  Joseph  lui 
avait  ordonné. 

^Le  matin,  dès  qu'il  fit  jour,  on  ren- 
voya ces  gens  avec  leurs  ânes.  *Ils 
étaient  sortis  de  la  ville,  et  ils  n'en 
étaient  guère  éloignés,  lorsque  Joseph 
dit  à  son  intendant  :  Lève-toi,  j)oursuis 
ces  gens;  et  quand  tu  les  auras  atteints, 
tu  leur  diras  :  Pourquoi  avez-vous  ren- 
du le  mal  pour  le  bien  ?  ^N'avez-vous 
pas  la  coupe  dans  laquelle  boit  mon 
seigneur,  et  dont  il  se  sert  pour  devi- 
ner? Vous  avez  mal  fait  d'agir  ainsi. 
*L'intendant  les  atteignit,  et  il  leur  dit 
ces  mêmes  paroles.  ^Ils  lui  répondi- 
rent :  Pourquoi  mon  seigneur  parle-t-il 
de  la  sorte?  Dieu  préserve  tes  servi- 
teurs d'avoir  commis  une  telle  action  ! 
^"Voici,  nous  t'avons  rapporté  du  pays      faut  avait  un  frère  qui  est  mort,  et  qui 


selon  vos  paroles!  Celui  sur  qui  se 
trouvera  la  coupe  sera  mon  esclave  ;  et 
vous,  vous  serez  innocents.  "Aussitôt, 
chacun  descendit  son  sac  à  terre,  et 
chacun  ouvrit  son  sac.  '-L'intendant 
les  fouilla,  commençant  par  le  plus 
âgé  et  finissant  par  le  plus  jeune;  et  la 
coupe  fut  trouvée  dans  le  sac  de  Ren- 
jamin. 

'•'Ils  déchirèrent  leurs  vêtements, 
chacun  rechargea  son  âne,  et  ils  re- 
tournèrent à  la  ville.  ''Juda  et  ses  frè- 
res arrivèrent  à  la  maison  de  Joseph, 
où  il  était  encore,  et  ils  se  prosternè- 
rent en  terre  devant  lui.  '^Joseph  leur 
dit  :  Quelle  action  avez-vous  faite?  A'c 
savez-vous  pas  qu'un  homme  comme 
moi  a  le  pouvoir  de  deviner?  '^Juda  ré- 
pondit :  (^)ue  dirons-nous  à  mon  sei- 
gneur? comment  parlerons-nous?  com- 
ment nous  justifierons-nous?  Dieu  a 
trouvé  l'iniquitéde tes  serviteurs.  Nous 
voici  esclaves  de  mon  seigneur,  nous, 
et  celui  sur  qui  s'est  trouvée  la  coupe. 
"  Et  Josej)h  dit  :  Dieu  me  garde  de  faire 
cela!  L'homme  sur  qui  la  coupe  a  été 
trouvée  sera  mon  esclave;  mais  vous, 
remontez  en  paix  avec  votre  père. 

'"Alors  Juda  s'approcha  de  Joseph, 
et  dit  :  De  grâce,  mon  seigneur,  que 
ton  serviteur  puisse  faire  entendre  une 
j)arole  à  mon  seigneur,  et  que  sa  co- 
lère ne  s'enflamme  point  contre  ton 
serviteur!  car  tu  es  comme  Pharaon. 
''■•Mon  seigneur  a  interrogé  ses  servi- 
teurs, en  disant  :  Avez-vous  un  père, 
ou  un  frère?  -"Nous  avons  répondu  : 
Nous  avons  un  vieux  père,  et  un  jeune 
frère,  enfant  de  sa  vieillesse;  cet  en- 


de  Canaan  l'argent  que  nous  avons 
trouvé  à  l'entrée  de  nos  sacs  ;  comment 
aurions-nous  dérobé  de  l'argent  ou  de 
l'or  dans  la  maison  de  ton  seigneur! 
'jQue  celui  de  tes  serviteurs  sur  qui  se 
trouvera  la  coupe  meure,  et  que  nous 
soyons  nous-mêmes  esclaves  de  mon 
seigneur!  '"11  dit  :  Ou'il  en  soit  donc 


était  de  la  même  mère  ;  il  reste  seul,  et 
son  père  l'aime.  -'Tu  as  dit  à  tes  ser- 
viteurs :  Faites-le  descendre  vers  moi, 
et  que  je  le  voie  de  mes  propres  yeux. 
"Nous  avons  réjiondu  à  mon  seigneur: 
L'enfant  ne  peut  j^as  quitter  son  père; 
s'il  le  cjuitte,  son  père  mourra.  *^Tu  as 
dit  à  tes  serviteurs  :    Si  votre  jeune 


.1 


Chap.  4i,i'.-io,i'i. 


GENESE. 


frère  ne  descend  pas  avec  vous,  vous  à  ses  frères.  -II  éleva  la  voix,  en  pleu- 
ne  reverrez  ma  face.  ^'Lorsque  nous  rant.  Les  Egyptiens  l'entendirent,  et 
sommes  remontés  auprès  de  ton  servi-  la  maison  de  Pharaon  l'entendit, 
teur,  mon  père,  nous  lui  avons  rapporté  'Joseph  dit  à  ses  frères  :  Je  suis  Jo- 
ies paroles  de  mon  seigneur.  -^ Notre  seph  !  Mon  père  vit-il  encore?  Mais 
père  a  dit:  Retournez,  achetez-nous  un  ses  frères  ne  purent  lui  répondre,  car 
peu  de  vivres.  -*Nous  avons  répondu  :  ils  étaient  troublés  en  sa  présence. 
Nous  ne  pouvons  pas  descendre;  mais,  ■'Joseph  dit  à  ses  frères:  Approchez- 
si  notre  jeune  frère  est  avec  nous,  nous  vous  de  moi.  Et  ils  s'approchèrent.  II 
descendrons,  car  nous  ne  pouvons  ])as  dit:  Je  suis  Joseph,  votre  frère,  que 
voir  la  face  de  cet  homme,  à  moins  que  vous  avez  vendu  pour  être  mené  en 
notre  jeune  frère  ne  soit  avec  nous.  Egypte.  ^Maintenant,  ne  vous  affligez 
-'Ton  serviteur,  notre  père,  nous  a  dit:  pas,  et  ne  soyez  pas  fâchés  de  m'avoir 
Vous  savez  que  ma  femme  m'a  enfanté  vendu  pour  être  conduit  ici,  car  c'est 
deux  fils.  -*L'un  étant  sorti  de  chez  pour  vous  sauver  la  vie  cjue  Dieu  m'a 
moi,  je  pense  qu'il  a  été  sans  doute  dé-  envoyé  devant  vous.  '^  Voilà  deux  ans 
chiré,  car  je  ne  l'ai  pas  revu  jusqu'à  que  la  famine  est  dans  le  pays;  et 
présent.  -"Si  vous  me  prenez  encore  pendant  cinq  années  encore,  il  n'y 
celui-ci,  et  cju'il  lui  arrive  un  malheur,  aura  ni  labour,  ni  moisson.  'Dieu  m'a 
vous  ferez  descendre  mes  cheveux  envoyé  devant  vous  pour  vous  faire 
blancs  avec  douleur  dans  le  séjour  des  subsister  dans  le  pays,  et  pour  vous 
morts.  ""Maintenant,  si  je  retourne  au-  faire  vivre  par  une  grande  délivrance, 
près  de  ton  serviteur,  mon  père,  sans  *Ce  n'est  donc  pas  vous  qui  m'avez 
avoir  avec  nous  l'enfant  à  l'àme  duquel  envoyé  ici,  mais  c'est  Dieu;  il  m'a 
son  âme  est  attachée,  "'il  mourra,  en  établi  père"  de  Pharaon,  maître  de 
voyant  que  l'enfant  n'y  est  pas;  et  tes  toute  sa  maison,  et  gouverneur  de  tout 
serviteurs  feront  descendre  avec  dou-  le  pays  d'Egypte.  "Hàtez-vous  de  re- 
Icur  dans  le  séjour  des  morts  les  che-  monter  auprès  de  mon  père,  et  vous 
veux  blancs  de  ton  serviteur,  notre  lui  direz  :  Ainsi  a  parlé  ton  fds  Joseph  : 
père.  "'Car  ton  serviteur  a  répondu  Dieu  m'a  établi  seigneur  de  toute  l'E- 
pour  l'enfant,  en  disant  à  mon  père  :  gypte  ;  descends  vers  moi,  ne  tarde 
Si  je  ne  le  ramène  pas  auprès  de  toi,  pas!  '"Tu  habiteras  dans  le  pays  de 
je  serai  pour  toujours  coupable  envers  Gosen*,  et  tu  seras  près  de  moi,  toi, 
mon  père.  ""Permets  donc,  je  te  prie,  tes  fds,  et  les  fils  de  tes  fils,  tes  bre- 
à  ton  serviteur  de  rester  à  la  place  de  bis  et  tes  bœufs,  et  tout  ce  qui  est  à 
l'enfant,  comme  esclave  de  mon  sei-  toi.  "Là,  jeté  nourrirai,  car  il  y  aura 
gneur;  et  cjue  l'enfant  remonte  avec  encore  cinq  années  de  famine;  et  ainsi 
ses  frères.  "'Comment  pourrai-je  re-  tu  ne  périras  point,  toi,  ta  maison,  et 
monter  vers  mon  père,  si  l'enfant  n'est  tout  ce  qui  est  à  toi.  '-Vous  voyez  de 
pas  avec  moi?  Ah  !  c|ue  je  ne  voie  point  vos  yeux,  et  mon  frère  Benjamin  voit 
l'affliction  de  mon  père  !  de  ses  yeux  que  c'est  moi-même  qui 
Chap.  XLV.  'Joseph  ne  pouvait  vous  parle.  '"Racontez  à  mon  père 
plus  se  contenir  devant  tous  ceux  cjui  toute  ma  gloire  en  Egypte,  et  tout  ce 
l'entouraient.  II  s'écria  :  Faites  sortir  cjue  vous  avez  vu;  et  vous  ferez  des- 
tout le  monde,  et  il  ne  resta  personne  cendre  ici  mon  père  au  plus  tôt. 
avec  Joseph,  cjuand  il  se  fit  connaître  '^11  se  jeta  au  cou  de  Benjamin,  son 

a.  Père,  titre  honorifique  que  l'on  donnait  en  Orient  aux  ministres,  aux  princes  et  aux  grands  seigneurs. 

b.  Gosen,  province  de-  i'Égjple. 

52 


GENESE. 


Cliap.  4-J,  15-40, 13. 


frère,  et  ])Ieura;  et  Benjamin  plenra 
sur  son  cou.  '^11  embrassa  aussi  tous 
ses  frères,  en  pleurant.  Après  quoi, 
ses  frèi'es  sVntretini'cnt  avec  lui. 

'^Le  bruit  se  ré|iandit  dans  la  mai- 
son de  Pharaon  que  les  frères  de  Jo- 
seph étaient  arrivés  :  ce  qui  fut  agréa- 
ble à  Pharaon  et  à  ses  serviteurs. 
'"Pharaon  dit  à  Joseph  :  Dis  à  tes  frè- 
res :  Faites  ceci.  Chargez  vos  bêtes, 
et  partez  ])our  le  pays  de  Canaan  ; 
'éprenez  votre  père  et  vos  familles,  et 
venez  auprès  de  moi.  Je  vous  donnerai 
ce  qu'il  y  a  de  meilleur  au  pays  d'I^- 
gypte,  et  vous  mangerez  la  graisse  du 
pays.  "Tu  as  ordre  de  leur  dire  :  Faites 
ceci.  Prenez  dans  le  pays  d'Egypte 
des  chars  pour  vos  enfants  et  pour 
vos  femmes;  amenez   votre   père,   et 


regrettez    point    ce   que 


d'argent 
change. 


venez.   -"Ne 

vous  laisserez,  car  ce  qu'il  y  a  de  meil- 
leur dans  tout  le  pays  d'Egypte  sera 
pour  vous. 

-'Les  fils  d'Israël  firent  ainsi.  Jose])h 
leur  donna  des  chars,  selon  l'ordre  de 
Pharaon;  il  leur  donna  aussi  des  pro- 
visions pour  la  route.  "Il  leur  donna 
à  tous  des  vêtements  de  rechange,  et 
il  donna  à  Benjamin  trois  cents  sicles 
et  cinq  vêtements  de  re- 
-Ml  envoya  à  son  père  dix 
ânes  chargés  de  ce  qu'il  y  avait  de 
meilleur  en  Egypte,  et  dix  ànesses 
chargées  de  blé,  de  pain  et  de  vivres, 
pour  son  père  pendant  le  voyage.  -'Puis 
il  congédia  ses  frères,  (jui  partirent; 
et  il  leur  dit  :  N'ayez  pas  peur  en  che- 
min. 

-Mis  remontèrent  de  l'Egypte,  et  ils 
arrivèrent  dans  le  pays  de  Canaan, 
auprès  de  Jacob,  leur  \>ère.  -"Ils  lui 
dirent  :  Joseph  vit  encore,  et  même 
c'est  lui  fpii  gouverne  tout  le  pays 
d'Egy|)te.  Mais  le  cœur  de  Jacob  resta 
froid,  |)arce  qu'il  ne  les  croyait  pas. 
-'Us  lui  raj)poitèrent toutes  les  paroles 
(|ue  Josej)h  leur  avait  dites.  Il  vit  les 
chars  (jue  Josej)h  avait  envoyés  pour 


le  transporter.  C'est  alors  que  l'esprit 
de  Jacob,  leur  père,  se  ranima;  -'^et 
Israël  dit:  C'est  assez!  Joseph,  mon 
fils,  vit  encore!  J'irai,  et  je  le  verrai 
avant  que  je  meure. 

Arrh'cc  et  clahlisscmcnt  de  la  famille  de  Jarah 
en  l-^^i/ple. 

Cluip.  XJAl.  'Israël  partit  avec 
tout  ce  qui  lui  appartenait.  Il  arriva  à 
Beer-Schéba,  et  il  offrit  des  sacrifices 
au  Dieu  de  son  père  Isaac.  -Dieu  |)arh\ 
à  Israël  dans  une  vision  pendant  la 
nuit,  et  il  dit  :  Jacob  !  Jacob  !  Israël  ré- 
pondit :  Me  voici  !  -^Et  Dieu  dit  :  Je  suis 
le  Dieu,  le  Dieu  de  ton  père.  Ne  crains 
])oint  de  descendre  en  Egypte,  car  là 
je  te  ferai  devenir  une  grande  nation. 
^Moi-même  je  descendrai  avec  toi  en 
Egypte,  et  moi-même  je  t'en  ferai  re- 
monter; et  Joseph  te  fermera  les  yeux. 

'-'Jacob  quitta  Beer-Schéba;  et  les 
fils  d'Israël  mirent  Jacob,  leur  père, 
avec  leurs  enfants  et  leurs  femmes, 
sur  les  chars  que  Pharaon  avait  en- 
voyés pour  les  transporter.  "Ils  ]iri- 
rent  aussi  leurs  troupeaux  et  les  biens 
qu'ils  avaient  acquis  dans  le  pays  de 
Canaan.  'Et  Jacob  se  rendit  en  Egypte, 
avec  toute  sa  famille.  II  emmena  avec 
lui  en  Egypte  ses  fils  et  les  fils  de  ses 
fils,  ses  filles  et  les  filles  de  ses  fils, 
et  toute  sa  famille. 

*'Voici  les  noms  des  fils  d'Israël  qui 
vinrent  en  Egypte. 

Jacob  et  ses  fils. 

Premier-né  de  Jacob  :  Rid)en. 

«FilsdeHuben  :  llénoc,  Pallu,  llcts- 
ron  et  Carmi.  —  '"Fils  de  Siméon  : 
Jemuel,  Jamin,  Ohad,  Jakin  et  Tso- 
char;  et  Saul,  fils  de  la  Cananéenne. 
—  "FilsdeLévi:  Guerschon,  Kehath 
et  Merari.  — '-FilsdeJuda  :  Er,  Onan, 
Schéla,  Pérets  et  Zarach  ;  mais  f^r  et 
Onan  moururent  au  jiays  de  Canaan. 
Les  fils  de  Pérets  furent  Ilctsron  et 
Ilamul.    —   '-'Fils   d'Issacar  :    Thola , 


53 


Chap.  46,  i',-i7,i. 


GENESE. 


Puva,  Job  et  Schimron.  - —  "Fils  de 
Zabulon  :  Séred,  Elon  et  Jahleel. 

'^Ce  sont  là  les  fils  que  Léa  enfanta 
à  Jacob,  à  Paddan-Aram,  avec  sa  fille 
Dina.  Ses  fils  et  ses  filles  formaient  en 
tout  trente-trois  personnes. 

*^Fils  de  Gad  :  Tsiphjon ,  Haggi , 
Scbuni,  Etsbon,  Eri,  Arodi  et  Areéli. 
• — '"Fils  d'Aser  :  Jimna,  Jiscbva,  Jisch- 
vi  et  Beria;  et  Sérach,  leur  sœur.  Et 
les  fils  de  Beria  :  Héber  et  Malkiel. 

'^Ce  sont  là  les  fils  de  Zilpa,  que 
Laban  avait  donnée  à  Léa,  sa  fille;  et 
elle  les  enfanta  à  Jacob.  En  tout  seize 
personnes. 

''Fils  de  Rachel,  femme  de  Jacob  : 
Joseph  et  Benjamin.  —  -"Il  naquit  à 
Joseph,  au  pays  d'Egypte,  Manassé  et 
Ephraïm,  que  lui  enfanta  Asnath,  fille 
de  Poti-Phéra,  prêtre  d'On.  —  -'Fils 
de  Benjamin  :  Bêla,  Béker,  Aschbel, 
Guéra,  Naaman,  Ehi,  Rosch,  Muppim, 
Iluppim  et  Ard. 

^-Ce  sont  là  les  fils  de  Rachel,  qui 
naquirent  à  Jacob.  En  tout  quatorze 
personnes. 

-3 Fils  de  Dan  :  Huschim.  —-"Fils de 
Nephthali  :  Jathtseel,  Guni,  Jetser  et 
Schillem. 

-^Ce  sont  là  les  fils  de  Bilha,  que 
Laban  avait  donnée  à  Rachel,  sa  fille; 
et  elle  les  enfanta  à  Jacob.  En  tout 
sept  personnes. 

'-^Les  personnes  qui  vinrent  avec 
Jacob  en  Egypte,  et  qui  étaient  issues 
de  lui,  étaient  au  nombre  de  soixante- 
six  en  tout,  sans  com])ter  les  femmes 
des  fils  de   Jacob.   "Et  Joseph   avait     donc  à  tes  serviteurs  d'habiter  au  pays 


longtemps  sur  son  cou.  ^"Israël  dit  à 
Joseph  :  Que  je  meure  maintenant, 
puisque  j'ai  vu  ton  visage  et  que  tu 
vis  encore  ! 

^'Joseph  dit  à  ses  frères  et  à  la  fa- 
mille de  son  père  :  Je  vais  avertir  Pha- 
raon, et  je  lui  dirai:  Mes  frères  et  la 
famille  de  mon  père,  qui  étaient  au 
pays  de  Canaan,  sont  arrivés  auprès 
de  moi.  ^-Ces  hommes  sont  bergers, 
car  ils  élèvent  des  troupeaux;  ils  ont 
amené  leurs  brebis  et  leurs  bœufs,  et 
tout  ce  qui  leur  appartient.  ''Et  quand 
Pharaon  vous  appellera,  et  dira  :  Quelle 
est  votre  occupation  ?  '■'vous  répon- 
drez :  Tes  serviteurs  ont  élevé  des 
troupeaux,  depuis  notre  jeunesse  jus- 
qu'à présent,  nous  et  nos  pères.  De 
cette  manière,  vous  habiterez  dans  le 
pays  de  Gosen,  car  tous  les  bergers 
sont  en  abomination  aux  Egyptiens. 

Chap.  XLVIT.  'Joseph  alla  avertir 
Pharaon,  et  lui  dit  :  Mes  frères  et  mon 
père  sont  arrivés  du  pays  de  Canaan, 
avec  leurs  brebis  et  leurs  bœufs,  et 
tout  ce  qui  leur  appartient;  et  les  voici 
dans  le  pays  de  Gosen.  -Il  prit  cinq  de 
ses  frères,  et  les  présenta  à  Pharaon. 
'Pharaon  leur  dit  :  Quelle  est  votre 
occupation  ?  Ils  répondirent  à  Pharaon  : 
Tes  serviteurs  sont  bergers,  comme 
l'étaient  nos  pères.  ■'Ils  dirent  encore 
à  Pharaon  :  Nous  sommes  venus  pour 
séjourner  dans  le  pays,  parce  qu'il 
n'v  a  plus  de  pâturage  pour  les  brebis 
de  tes  serviteurs,  caria  famine  s'appe- 
santit sur  le  pays  de  Canaan;  permets 


deux  fils  qui  lui  étaient  nés  en  Egypte. 
—  Le  total  des  personnes  de  la  famille 
de  Jacob  qui  vinrent  en  Egypte  était 
de  soixante-dix. 

-^Jacob  envoya  Juda  devant  lui  vers 
Joseph,  pour  l'informer  qu'il  se  ren- 
dait en  Gosen.  -'Joseph  attela  son  char 
et  y  monta,  pour  aller  en  Gosen,  à  la 
rencontre  d'Israël,  son  père.  Dès  qu'il 
le  vit,  il  se  jeta  à  son  cou,  et  pleura 


de  Gosen.  ^Pharaon  dit  à  Joseph:  Ton 
père  et  tes  frères  sont  venus  auprès 
de  toi.  *Le  pays  d'Egypte  est  devant 
toi  ;  établis  ton  père  et  tes  frères  dans 
la  meilleure  partie  du  pays.  Qu'ils  ha- 
bitent dans  le  pays  de  Gosen  ;  et,  si  tu 
trouves  jjarmi  eux  des  hommes  capa- 
bles, mets-les  à  la  tête  de  mes  trou- 
peaux. 

'Joseph  fit  venir  Jacob,  son  père,  et 


54 


GENESE. 


Chap.  47,8-21 


\q  présenta  à  Pharaon.  Et  Jacob  l)cnit 
Pharaon.  ^Pharaon  dit  à  Jacob  :  (^)uel 
est  le  nomlire  de  jours  des  années  de 
ta  vie  ?  'Jacob  réjiondit  à  Pharaon  : 
Les  jours  des  années  de  mon  pèleri- 
nage sont  de  cent  trente  ans.  Les  jours 
lies  années  de  ma  vie  ont  été  peu  nom- 
breux et  mauvais,  et  ils  n'ont  point 
atteint  les  jours  des  années  de  la  vie 
de  mes  pères  durant  leur  pèlerinage. 
'"Jacob  bénit  encore  Pharaon,  et  se 
retira  de  devant  Pharaon. 

"Joseph  établit  son  père  et  ses  frè- 
res, et  leur  donna  une  propriété  dans 
le  pays  d'Egypte,  dans  la  meilleure 
])artie  du  pays ,  dans  la  contrée  de 
Ramsès,  comme  Pharaon  lavait  or- 
donné. '"Joseph  fournit  du  pain  à  son 
père  et  à  ses  frères,  et  à  toute  la  fa- 
mille de  son  jière,  selon  le  nombre  des 
enfants. 

''Il  n'y  avait  plus  de  pain  dans  tout 
le  pays,  caria  famine  était  très  grande; 
le  pays  d'Egypte  et  le  pays  de  Canaan 
languissaient,  à  cause  de  la  famine. 
'^Joseph  recueillit  tout  l'argent  qui  se 
trouvait  dans  le  pays  d'Egypte  et  dans 


à  mon  seigneur  que  l'argent  est  épuisé, 
et  que  les  troupeaux  de  bétail  ont  été 
amenés  à  mon  seigneur;  il  ne  reste 
devant  mon  seigneur  que  nos  corps  et 
nos  terres.  '^Pourquoi  mourrions-nous 
sous  tes  yeux,  nous  et  nos  terres? 
Achète-nous  avec  nos  terres  contre  du 
pain,  et  nous  appartiendrons  à  mon 
seigneur,  nous  et  nos  terres.  Donne- 
nous  de  cjuoi  semer,  afin  (pie  nous 
vivions  et  que  nous  ne  mourrions  pas, 
et  que  nos  terres  ne  soient  pas  déso- 
lées.-"Joseph  acheta  toutes  les  terres 
delEgyptepourPharaon  ;  carlesEgvp- 
tiens  vendirent  chacun  leur  champ, 
parce  que  la  famine  les  pressait.  l']t  le 
])ays  devint  la  propriété  de  Pharaon. 
-'  Il  fit  passer  le  peuple  dans  les  villes, 
d'un  bout  à  l'autre  des  frontières  de 
l'Egypte.  -^Seulement,  il  n'acheta 
point  les  terres  des  prêtres,  ])arce  qu'il 
y  avait  une  loi  de  Pharaon  en  faveur 
des  prêtres,  qui  vivaient  du  revenu 
que  leur  assurait  Pharaon  :  c'est  pour- 
quoi ils  ne  vendirent  point  leurs  terres. 
-•^Joseph  dit  au  peuple  :  Je  vous  ai 
achetés  aujourd'hui  avec  vos  terres. 


le  pays  de  Canaan,  contre  le  blé  qu'on      pour  Pharaon;  voici  pour  vous  île  la 


achetait  ;  et  il  fit  entrer  cet  argent  dans 
la  maison  de  Pharaon.  '^ Quand  l'ar- 
gent du  pays  d'Egvpte  et  du  pays  de 
Canaan  fut  épuisé,  tous  les  Egyptiens 
vinrent  à  Joseph,  en  disant:  Donne- 
nous  du  pain  !  Pourquoi  mourrions- 
nous  en  ta  présence  ?  car  l'argent 
manque.  '^Joseph  dit  :  Donnez  vos 
troupeaux,  et  je  vous  donnerai  du  pain 
contre  vos  troupeaux,  si  l'argent  man- 
que. '"Ils  amenèrent  leurs  troupeaux 
à  Joseph,  et  Joseph  leur  donna  du  pain 
contre  les  chevaux,  contre  les  trou- 
peaux de  brebis  et  de  bœufs  et  contre 
les  ânes.  Il  leur  fournit  ainsi  du  pain 
cette  année-là  contre  tous  leurs  trou- 
peaux. 

"Lorsque  cette  année  fut  écoulée, 
ils  vinrent  à  Joseph  l'année  suivante, 
et  lui  dirent  :  Nous  ne  cacherons  point 


semence,  et  vous  pourrez  ensemencer 
le  sol.  -*A  la  récolte,  vous  donnerez 
un  cinquième  à  Pharaon,  et  vous  au- 
rez les  quatre  autres  parties,  pour  en- 
semencer les  champs,  et  pour  vous 
nourrir  avec  vos  enfants  et  ceux  qui 
sont  dans  vos  maisons.  -^Ils  dirent  : 
Tu  nous  sauves  la  vie  !  que  nous  trou- 
vions grâce  aux  yeux  de  mon  seigneur, 
et  nous  serons  esclaves  de  Pharaon. 
-Moseph  fit  de  cela  une  loi,  qui  a  sub- 
sisté jusqu'à  ce  jour,  et  d'après  lacpielle 
un  cinquième  du  revenu  des  terres  de 
l'Egypte  appartient  à  Pharaon;  il  n'y 
a  (jue  les  terres  des  prêtres  qui  ne 
soient  point  à  Pharaon. 

-'  Israël  habita  dans  le  pavs  d' Egypte, 
dans  le  pays  de  Gosen.  Ils  curent  des 
possessions,  ils  furent  féconds  et  mul- 
tiplièrent beaucoup. 


55 


Chnp.  47,2s-48, 19. 


GENESE. 


^'^Jacob  vécut  dix-sept  ans  dans  le 
pays  d'Egypte  ;  et  les  jours  des  années 
de  la  vie  de  Jacob  furent  de  cent  qua- 
rante-sept ans.  ^'Lorsque  Israël  appro- 
cha du  moment  de  sa  mort,  il  appela 
son  fds  Joseph,  et  lui  dit  :  Si  j'ai  trouvé 
grâce  à  tes  yeux,  mets,  je  te  prie,  ta 
main  sous  ma  cuisse,  et  use  envers 
moi  de  bonté  et  de  fidélité  :  ne  m'en- 
terre pas  en  Egypte  !  ^^ Quand  je  serai 
couché  avec  mes  pères,  tu  me  trans- 
porteras hors  de  l'Egvpte,  et  tu  m'en- 
terreras dans  leur  sépulcre.  Joseph 
répondit  :  Je  ferai  selon  ta  parole. 
•^' Jacob  dit:  Jure-le-moi.  Et  Joseph  le 
lui  jura.  Et  Israël  se  prosterna  sur  le 
chevet  de  son  lit. 


dit  :  Qui  sont  ceux-ci  ?  ^Joseph  répon- 
dit à  son  père  :  Ce  sont  mes  fils,  que 
Dieu  m'a  donnés  ici.  Israël  dit  :  Fais- 
les,  je  te  prie,  approcher  de  moi,  pour 
que  je  les  bénisse.  '"Les  yeux  d'Israël 
étaient  appesantis  par  la  vieillesse,  il 
ne  pouvait  plus  voir.  Joseph  les  fit 
approcher  de  lui;  et  Israël  leur  donna 
un  baiser,  et  les  embrassa.  "Israël  dit 
à  Joseph  :  Je  ne  pensais  ])as  revoir  ton 
visage,  et  voici  que  Dieu  me  fait  voir 
même  ta  postérité.  '^Joseph  les  retira 
des  genoux  de  son  père,  et  il  se  pros- 
terna en  terre  devant  lui.  '^Puis  Joseph 
les  prit  tous  deux,  Ephraïm  de  sa 
main  droite  à  la  gauche  d'Israël,  et 
Manassé  de  sa  main  gauche  à  la  droite 


Chap.  XLVIII.      'Après  ces  choses,      d'Israël,  et  il  les  fit  approcher  de  lui. 


l'on  vint  dire  à  Joseph  :  Voici,  ton 
père  est  malade,  et  il  prit  avec  lui  ses 
deux  fils,  Manassé  et  Ephraïm.  ^On 
avertit  Jacob,  et  on  lui  dit  :  Voici  ton 
fils  Joseph  qui  vient  vers  toi,  et  Israël 
rassembla  ses  forces,  et  s'assit  sur  son 
lit. 

^Jacob  dit  à  Joseph  :  Le  Dieu  tout- 
puissant  m'est  apparu  à  Luz",  dans  le 
pays  de  Canaan,  et  il  m'a  béni.  *I1  m'a 
dit:  Je  te  rendrai  fécond,  je  te  multi- 
plierai, et  je  ferai  de  toi  une  multitude 


'^Israël  étendit  sa  main  droite  et  la 
posa  sur  la  tète  d'Ephraïm  qui  était  le 
plus  jeune,  et  il  posa  sa  main  gauche 
sur  la  tète  de  Manassé  :  ce  fut  avec 
intention  qu'il  posa  ses  mains  ainsi, 
car  Manassé  était  le  premier-né.  '^11 
bénit  Joseph,  et  dit  :  Que  le  Dieu  en 
présence  duquel  ont  marché  mes  pè- 
res, Abraham  et  Isaac,  que  le  Dieu 
qui  m'a  conduit  depuis  que  j'existe 
jusqu'à  ce  jour,  '^que  l'ange  qui  m'a 
délivré  de  tout  mal ,   bénisse  ces  en- 


de  peuples;  je  donnerai  ce  pays  à  ta  fants  !  Qu'ils  soient  appelés  de  mon 
postérité  après  toi,  pour  qu'elle  le  nom  et  du  nom  de  mes  pères,  Abra- 
possède  à  toujours.  ^Maintenant,  les  ham  et  Isaac,  et  qu'ils  multiplient  en 
deux  fils  qui  te  sont  nés  au  pays  d'E-     abondance  au  milieu  du  pays  !  '"Joseph 

vit  avec  déplaisir  que  son  père  posait 
sa  main  droite  sur  la  tête  d'Ephraïm; 
il  saisit  la  main  de  son  père,  pour  la 
détourner  de  dessus  la  tête  d'Ephraïm, 
et  la  diriger  sur  celle  de  Manassé.  "*Et 
Joseph  dit  à  son  père  :  Pas  ainsi,  mon 
père,  car  celui-ci  est  le  premier-né; 
pose  ta  main  droite  sur  sa  tête.  '^Son 
])ère  refusa,  et  dit:  Je  le  sais,  mon 
fils,  je  le  sais;  lui  aussi  deviendra  un 
peuple,  lui  aussi  sera  grand;  mais  son 
frère  cadet  sera  plus  grand  que  lui,  et 
sa  postérité  deviendra  une  midtitude 


gypte,  avant  mon  arrivée  vers  toi  en 
Egypte,  seront  à  moi;  Ephraïm  et  Ma- 
nassé seront  à  moi,  comme  Ruben  et 
Siniéon.  "Mais  les  enfants  que  tu  as 
engendrés  a])rès  eux  seront  à  toi;  ils 
seront  appelés  du  nom  de  leurs  frères 
dans  leur  héritage.  "A  mon  retour  de 
Paddan,  Hachel  mourut  en  route  au- 
près de  moi,  dans  le  pays  de  Canaan, 
à  quelque  distance  d'Ephrata;  et  c'est 
là  que  je  l'ai  enterrée,  sur  le  chemin 
d'E|)hrata,  qui  est  Bethléhem. 

''Israël  regarda  les  fils  de  Joseph,  et 

a.  Iji:.  mnieii  num  de  Ilethel;  voy.  28,  19;  31,  13;  et  35,  7. 

56 


GENÈSE.  Chap.  48,w-49,i2. 

de  nations.  ^^II  les  bénit  ce  jour-là,  et  main  des  Amoréens,  avec  mon  épce  et 

tlil  :  C'est  par  toi  qu'Israël  bénira,  en  mon  arc. 

disant  :    Que    Dieu    te   traite    comme 

Éphraïm  et  comme  Manassé  !  Et  il  mit  Hénédictior,  prophétique  de  Jacob  à  .es  douze 

,   ^,  HT  .  fils- — Mon  de  Jacob. Ses  l'iinéraillca  dans 

Ephraïm  avant  Manasse.  '  ,    „  ^T    ,  i    i      .  i. 

I  ....  le  pays  de  Canaan.  — Mort  de  Joseph. 

-'Israël  dit  à  Joseph  :  Voici,  je  vais 
mourir!  Mais  Dieu  sera  avec  vous,  et  Chnp.  XLIX.      'Jacob   appela   ses 

il  vous  fera  retourner  dans  le  pays  de  fils,  et  dit  :  Assemblez-vous,  et  je  vous 

vos  pères.  -*Je  te  donne,  de  plus  qu'à  annoncerai  ce  qui  vous  arrivera  dans 

tes  frères,  une  part  que  j'ai  prise  de  la  la  suite  des  temps. 

-Rassemblez-vous,  et  écoutez,  fils  de  Jacob  ! 
Ecoutez  Israël,  votre  père  ! 

'Ruben,  toi,  mon  premicr-nc 
La  force  et  les  prémices  de  ma  vigueur. 

Supérieur  en  dignité  et  supérieur  en  puissance, 

•'Impétueux  comme  les  eaux,  tu  n'auras  pas  la  prééminence. 
Car  tu  es  monté  sur  la  couche  de  ton  père. 
Tu  as  souillé  ma  couche  en  y  montant. 

^Siméon  et  Lévi  sont  frères; 
Leurs  glaives  sont  des  instruments  de  violence. 

^Que  mon  âme  n'entre  point  dans  leur  conciliabule, 
{)\iQ  mon  esprit  ne  s'unisse  point  à  leur  assemblée  ! 

Car,  dans  leur  colère,  ils  ont  tué  des  hommes, 
Et,  dans  leur  méchanceté,  ils  ont  coupé  les  jarrets  des  taureaux. 

'.Maudite  soit  leur  colère,  car  elle  est  violente. 
Et  leur  fureur,  car  elle  est  cruelle  ! 

Je  les  séparerai  dans  Jacob, 
Et  je  les  disperserai  dans  Israël. 

*Juda,  tu  recevras  les  hommages  de  tes  frères; 
Ta  main  sera  sur  la  nu(pie  de  tes  ennemis. 

Les  fils  de  ton  père  se  prosterneront  devant  toi. 
"Juda  est  un  jeune  lion. 
Tu  reviens  du  carnage,  mon  fils  ! 

Il  ploie  les  genoux,  il  se  couche  comme  un  lion. 
Comme  une  lionne  :  qui  le  fera  lever? 

'°Le  sceptre  ne  s'éloignera  point  de  Juda, 
Ni  le  bâton  souverain  d'entre  ses  pieds, 

Jusqu'à  ce  que  vienne  le  rejios. 
Et  que  les  peuj)les  lui  obéissent. 

"Il  attache  à  la  vigne  son  âne. 
Et  au  meilleur  cep  le  petit  de  son  ànesse; 

Il  lave  dans  le  vin  son  vêtement. 
Et  dans  le  sang  des  raisins  son  manteau. 

'*I1  a  les  yeux  rouges  de  vin. 
Et  les  dents  blanches  de  lait. 

57 


C/mp.  49,13-27.  GENÈSE. 

"Zabulon  habitera  sur  la  côte  des  mers, 
Il  sera  sur  la  côte  des  navires, 

Et  sa  limite  s'étendra  du  côté  de  Sidon. 

'^Issacar  est  un  àne  robuste, 
Oui  se  couche  dans  les  étables. 

'^11  voit  que  le  lieu  où  il  repose  est  agréable. 
Et  que  la  contrée  est  magnifique; 

Et  il  courbe  son  épaule  sous  le  fardeau, 
11  s'assujettit  à  un  tribut. 

'^Dan  jugera  son  peuple, 
Comme  l'une  des  tribus  d'Israël. 

*'Dan  sera  un  serpent  sur  le  chemin. 
Une  vipère  sur  le  sentier, 

Mordant  les  talons  du  cheval, 
Pour  que  le  cavalier  tombe  à  la  renverse. 

'*J'espère  en  ton  secours,  ô  Eternel  ! 

'^Gad  sera  assailli  par  des  bandes  armées. 
Mais  il  les  assaillira  et  les  poursuivra. 

^"Aser  produit  une  nourriture  excellente. 
Il  fournira  les  mets  délicats  des  rois. 

^'Nephthali  est  une  biche  en  liberté; 
Il  profère  de  belles  paroles. 

^^Joseph  est  le  rejeton  d'un  arbre  fertile. 
Le  rejeton  d'un  arbre  fertile  près  d'une  source; 
Les  branches  s'élèvent  au-dessus  de  la  muraille. 
^^Ils  l'ont  provoqué,  ils  ont  lancé  des  traits; 
Les  archers  l'ont  poursuivi  de  leur  haine. 

-^Mais  son  arc  est  demeuré  ferme, 
Et  ses  mains  ont  été  fortifiées 

Par  les  mains  du  puissant  de  Jacob  : 
Il  est  ainsi  devenu  le  berger,  le  rocher  d'Israël. 

"C'est  l'œuvre  du  Dieu  de  ton  père,  qui  t'aidera; 
C'est  l'œuvre  du  tout-puissant,  qui  te  bénira. 
Des  bénédictions  des  cieux  en  haut. 
Des  bénédictions  des  eaux  en  bas. 

Des  bénédictions  des  mamelles  et  du  sein  maternel. 
^*Les  bénédictions  de  ton  père  s'élèvent 
Au-dessus  des  bénédictions  de  mes  pères 
Jusqu'à  la  cime  des  collines  éternelles  : 
Qu'elles  soient  sur  la  tête  de  Joseph, 
Sur  le  sommet  de  la  tête  du  prince  de  ses  frères. 

-"Benjamin  est  un  loup  qui  déchire; 
Le  matin,  il  dévore  la  proie. 
Et  le  soir,  il  partage  le  butin. 

58 


GENESE. 


Vhap.  19,2s-o0,, 


-*Cc  sont  là  tous  ceux  qui  forment      vitcurs  de  Pharaon,  anciens  de  sa  mai- 
les  douze  tribus  d'Israël.  Et  c'est  là  ce      son,  tous  les  anciens  du  pays  d'Egypte, 


Houte  la  maison  de  Joseph,  ses  frères, 
et  la  maison  de  son  père  :  on  ne  laissa 
dans  le  pays  de  Gosen  que  les  enfants, 
les  brebis  et  les  bœufs.  "Il  y  avait  en- 
core avec  Joseph  des  chars  et  des  ca- 


que leur  dit  leur  père  en  les  bénissant. 
Il  les  bénit  chacun  selon  leur  bénédic- 
tion. 

-"Puis  il  leur  donna  cet  ordre  :  Je 
vais  être  recueilli  auprès  de  mon  peu- 
pic;  enterrez-moi  avec  mes  pères,  dans  valiers,  en  sorte  que  le  cortège  était 
la  caverne  (pii  est  au  champ  d'Ephron,  très  nombreux.  '"Arrivés  à  l'aire  d'A- 
le  Héthien, -'"dans  la  caverne  du  champ  thad,  qui  est  au  delà  du  Jourdain,  ils 
de  Macpéla,  vis-à-vis  de  Mamré,  dans  firententendredegrandeset profondes 
le  pavs  de  Canaan.  C'est  le  chanq)  lamentations  ;  et  Joseph  fit  en  l'hon- 
qu'Abraham  a  acheté  d'Ephron,  le  neur  de  son  père  un  deuil  de  sept  jours. 
Iléthien,  comme  propriété  sépulcrale.  "Leshabitantsdu  pays,  les  Cananéens, 
^'Là  on  a  enterré  Abraham  et  Sara,  sa  furent  témoins  de  ce  deuil  dans  l'aire 
femme;  là  on  a  enterré  Isaac  et  Rc-  d'Athad,  et  ils  dirent  :  Voilà  un  grand 
becca,  sa  femme  ;  et  là  j'ai  enterré  Léa.  deuil  parmi  les  Egyptiens  !  C'est  pour- 
^■-Le  champ  et  la  caverne  qui  s'v  trouve  (juoi  l'on  a  donné  le  nom  d'AIiel-Mits- 
ont  été  achetés  des  fils  de  Ileth.  laïm  "  à  cette  aire  qui  est  au  delà  du 

'^Lorsque  Jacob  eut  achevé  de  don-  Jourdain, 

ner  ses  ordres  à  ses  fils,  il  retira  ses  '-C'est  ainsi  que   les   fils  de  Jacob 


pieds  dans  le  lit,  il  expira,  et  fut  re- 
cueilli auprès  de  son  j^euple. 

Chap.  L.     'Joseph  se  jeta  sur  le  vi- 
sage de  son  père,  pleura  sur  lui,  et  le 


exécutèrent  les  ordres  de  leur  père. 
*^IIs  le  transportèrent  au  j^ays  de  Ca- 
naan, et  l'enterrèrent  dans  la  caverne 
du   champ  de   Mac])éla,   qu'Abraham 


l)aisa. -Il  ordonna  aux  médecins  à  son  avait  achetée  d'Ephron,   le  Iléthien, 

service  d'embaumer  son  père,  et  les  comme  propriété  sépulcrale,  et  qui  est 

médecins  embaumèrent  Israël.  ^Qua-  A'is-à-vis  de  Mamré. 

rante  jours  s'écoulèrent  ainsi,  et  fu-  '■'Joseph,  après   avoir   enterré    son 

rent  employés  à  l'embaumer.   Et  les  père,  retourna   en   Egypte,  avec  ses 

Egyptiens  le  pleurèrent  soixante-dix  frères  et  tous  ceux  qui  étaient  montés 

jours.  avec  lui  pour  enterrer  son  père. 

*Quand  les  jours  du  deuil  furent  pas-  '^Ouand  les  frères  de  Joseph  virent 

ses,  Joseph  s'adressa  aux  gens  de  la  que  leur  père  était  mort,  ils  dirent  :  Si 

maison  de  Pharaon,  et  leur  dit  :  Si  j'ai  Joseph  nous  prenait  en  haine,  et  nous 

trouvé  grâce  à  vos  yeux,  rapportez,  je  rendait  tout  le  mal  que  nous  lui  avons 

vous  ])rie,  à  Pharaon  ce  que  je  vous  fait  !  '^Et  ils  firent  dire  à  Joseph  :  Ton 

dis.  ^Mon  père  m'a  fait  jurer,  en  di-  ])ère  a  donné  cet  ordre  avant  de  mou- 
rir :  '"Vous  parlerez  ainsi  à  Joseph  : 
Oh  !  pardonne  le  crime  de  tes  frères 


sant  :  Voici,  je  vais  mourir  !  Tu  m'en- 
terreras dans  le  sépulcre  que  je  me 
suis  acheté  au  pays  de  Canaan.  Je  vou- 
drais donc   y  monter,  pour  enterrer 


et  leur  péché,  car  ils  t'ont  fait  du  mal  ! 
Pardonne  maintenant  le  péché  des  ser- 


mon père;  et  je  reviendrai.  ^Pharaon  viteurs  du  Dieu  de  ton  père!  Joseph 

répondit  :  Monte,  et  enterre  ton  père,  ])leura,  en  entendant  ces  paroles.  "*Ses 

comme  il  te  l'a  fait  jurer.  frères  vinrent  eux-mêmes  se  proster- 

"Joseph  monta,   pour  enterrer  son  ner  devant   lui,   et   ils  dirent  :   Nous 

père.  Avec  lui  montèrent  tous  les  ser-  sommes  tes  serviteurs.  '"Joseph  leur 

a.  Abfl-Mitsraini  sij^iiifie  detiit  ilea  K^ypiiens. 


Chap.  50, 20-2( 


26. 


GENESE. 


dit  :  Soyez  sans  crainte;  car  suis-je  à  fils  de  Makir,  fds  de  Manassé,  naqui- 

la  place  de  Dieu  ?  ^"Vous  aviez  médité  rent  sur  ses  genoux. 

de  me  faire  du  mal  :  Dieu  Ta  changé  -■'Joseph  dit  à  ses  frères   :  Je  vais 

en  bien,  pour  accomplir  ce  qui  arrive  mourir  !  Mais  Dieu  vous  visitera,  et  il 

aujourd'hui,  pour  sauver  la  vie  à  un  vous  fera  remonter  de  ce  pays-ci  dans 

peuple  nombreux.  -'Soyez  donc  sans  le  pays  qu'il  a  juré  de  donner  à  Abra- 

crainte;  je  vous  entretiendrai,  vous  et  ham,  à  Isaac  et  à  Jacob.  ^'■Joseph  fît 

vos  enfants.  Et  il  les  consola,  en  par-  jurer  les  fils  d'Israël,  en  disant  :  Dieu 

lant  à  leur  cœur.  vous  visitera;  et  vous  ferez  remonter 

^^oseph  demeura  en  Egypte,  lui  et  mes  os  loin  d'ici, 

la  maison  de  son  père.  Il  vécut  cent  -* Joseph   mourut,  âgé  de  cent  dix 

dix  ans.  -^Joseph  vit  les  fils  d'Ephraïm  ans.  On  l'embauma,  et  on  le  mit  dans 

jusqu'à  la  troisième  génération;  et  les  un  cercueil  en  Egypte. 


L'EXODE 


LE    PELTLK     D  ISUAKL    EN     EGYPTE 

[Chnp.  1-15,  ■21.') 


leur  ren- 


Soiiffranccs  des  Israélites  en  Egypte. 

Cliap.  I.      '\'oii-i  les  noms  des  fils  en  une  dure  servitude.  '^ 

d'Israël,  venus  en  Egypte  avec  Jacob  dirent  la  vie  amère  par  de  rudes  tra- 

et  la  famille  de  chacun  d'eux  : -Ruben,  vaux  en  argile  et  en  briques,  et  par 

Siméon,  Lévi,  Juda,  ^Issacar,   Zabu-  tous  les  ouvrages  des  champs  :  et  c'é- 

lon,  Benjamin,  ^Dan,  Nephthali,  Gad  tait  avec  cruauté  qu'ils  leur  imposaient 

et  Aser.  ^Les  personnes  issues  de  Ja-  toutes  ces  charges, 

cob  étaient  au  nombre  de  soixante-dix  '^Le   roi  d'Egypte   parla   aussi  aux 

en  tout.  Joseph  était  alors  en  Egypte,  sages-femmes  des  Hébreux,  nommées 

"Joseph   mourut,  ainsi  que   tous   ses  l'une  Schiphra,  et  l'autre  Pua. '"Il  leur 

frères  et  toute  cette  génération-là.  ^Les  dit  :  Quand  vous  accoucherez  les  fem- 

enfants  d'Israël  furent  féconds  et  mul-  mes  des  Hébreux  et  que  vous  les  ver- 

tiplièrent,  ils  s'accrurent  et  devinrent  rez  sur  les  sièges,  si  c'est  un  garçon, 

de  |)ius  en  plus  puissants.  Et  le  pays  faites-le  mourir  ;  si  c'est  une  fille,  lais- 


en  fut  rempli. 


sez-la  vivre.  ''Mais  les  sases-femmes 


41  s'éleva  sur  l'Egypte  un  nouveau  craignirent  Dieu,  et  ne  firent  point  ce 

roi,  qui  n'avait  point  connu  Joseph,  rpic  leur  avait  dit  le  roi  d'Egypte;  elles 

"Il  dit  à  son  peuple  :  Voilà  les  enfants  laissèrent  vivre   les  enfants.  '*Le  roi 

d'Israël  qui   forment  un  peuple  plus  d'Egypte  appela  les  sages-femmes,  et 

nombreux  et  plus  puissant  que  nous,  leur  dit:  Pourquoi  avez-vous  agi  ainsi. 


et  avez-vous  laissé  vivre  les  enfants  ? 
"Les  sages-femmes  répondirent  à  Pha- 
raon :  C'est  que  les  femmes  des  Hé- 
breux ne  sont  pas  comme  les  Egyp- 


"WUons  !  montrons-nous  habiles  à  son 
égard  ;  empêchons  qu'il  ne  s'accroisse, 
et  que,  s'il  survient  une  guerre,  il  ne 
se  joigne  à  nos  ennemis,  pour  nous 
combattre  et  sortir  ensuite  du  pays. 
"Et  l'on  établit  sur  lui  des  chefs  de 
corvées,  afin  de  l'accabler  de  travaux 
pénibles.  C'est  ainsi  qu'il  bâtit  les  vil- 
les de  Pithom  et  de  Ramsès,  pour  ser- 
vir de  magasins  à  Pharaon.  '-Mais  plus 

on   l'accablait,  plus   il   multipliait  et     de  Dieu,  Dieu  fit  prospérer  leur  mai 
s'accroissait;  et  l'on  prit  en  aversion      son. 

les  enfants  d'Israël.  '''Alors  les  Egvj)-  "Alors  Pharaon  donna  cet  ordre  à 

tiens  réduisirent  les  enfants  d'Israël      tout  son  peuple  :  Vous  jetterez  dans  le 

CI 


tiennes  ;  elles  sont  vigoureuses  et  elles 
accouchent  avant  l'arrivée  de  la  sage- 
femme.  -"Dieu  fit  du  bien  aux  sages- 
femmes  ;  et  le  peuple  multiplia  et  de- 
vint très  nombreux.  ^' Parce  que  les 
sages-femmes   avaient   eu   la   crainte 


Chap.  5,  J-25. 


EXODE. 


Naissance  de  Moïse.  —  .S'a  fuite  au  pays 
de  Madian. 


fleuve  tout  garçon  qui  naîtra,  et  vous      personne,  il  tua  l'Égyptien,  et  le  cacha 
laisserez  vivre  toutes  les  filles.  dans  le  sable.  '-'Il  sortit  le  jour  suivant; 

et  voici,  deux  Hébreux  se  querellaient. 
Il  dit  à  celui  qui  avait  tort  :  Pourquoi 
frappes-tu  ton  jn'ochain!  '"'Et  cet  hom- 
Chap.  II.  '  Un  homme  de  la  maison  me  répondit  :  Qui  t'a  établi  chef  et  juge 
de  Lévi  avait  pris  pour  femme  une  fille  sur  nous  ?  Penses-tu  me  tuer,  comme 
deLévi.  -Cette  femme  devint  enceinte  tu  as  tué  l'Egyptien?  Moïse  eut  peur, 
et  enfanta  un  fils.  Elle  vit  cjuil  était  et  dit  :  Certainement  la  chose  est  con- 
beau,  et  elle  le  cacha  pendant  trois  nue.  '^Pharaon  apprit  ce  qui  s'était 
mois.  ^Ne  pouvant  plus  le  cacher,  elle  passé,  et  il  cherchait  à  faire  mourir 
prit  une  caisse  de  jonc,  qu'elle  endui-  Moïse.  Mais  Moïse  s'enfuit  de  devant 
sit  de  bitume  et  de  poix;  elle  y  mit  Pharaon,  et  il  se  retira  dans  le  pays  de 
l'enfant,  et  ledéposa  parmi  les  roseaux,      Madian,  où  il  s'arrêta  près  d'un  ])uits. 


sur  le  bord  du  fleuve.  ■'La  sœur  de  l'en- 
fant se  tint  à  quelque  distance,  pour 
savoir  ce  qui  lui  arriverait. 

^La  fille   de   Pharaon  descendit  au 
fleuve  pour  se  baigner,  et  ses  compa- 


"^  Le  prêtre  de  Madian  avait  sept  filles. 
Elles  vinrent  puiser  de  l'eau,  et  elles 
remplirent  les  auges  pour  abreuver  le 
troupeau  de  leur  père.  '"Les  bergers 
arrivèrent,  et  les  chassèrent.  Alors 
gnessepromenèrent  le  long  du  fleuve.  Moïse  se  leva,  prit  leur  défense,  et  fit 
Elle  aperçut  la  caisse  au  milieu  des  boire  leur  troupeau.  "*Quand  elles  fu- 
roscaux,  et  elle  envoya  sa  servante  rent  de  retour  auprès  de  Réuel",  leur 
pour  la  prendre.  '^Elle  l'ouvrit,  et  vit  père,  il  dit:  Pourquoi  revenez-vous  si- 
l'enfant  :  c'était  un  petit  garçon  qui,  tôt  aujourd'hui?  ''•'Elles  répondirent: 
pleurait.  Elle  en  eut  pitié,  et  elle  dit  :  Un  Egyptien  nous  a  délivrées  de  la 
C'est  un  enfant  des  Hébreux  ! 'Alors  la  main  des  bergers,  et  même  il  nous  a 
sœur  de  l'enfant  dit  à  la  fille  de  Pha-  puisé  de  l'eau,  et  a  fait  boire  le  trou- 
raon  :  Veux-tu  que  j'aille  te  chercher  peau.  -"Et  il  dit  à  ses  filles  :  Où  est-il  ? 
une  nourrice  parmi  les  femmes  des  Pourquoi  avez-vous  laissé  cet  homme  ? 
Hébreux,  pour  allaiter  cet  enfant  ?**  Va,  Appelez-le,  pour  qu'il  prenne  quelque 
lui  répondit  la  fille  de  Pharaon.  Et  la  nourriture. -'Moïse  se  décida  à  demeu- 
jeune  fille  alla  chercher  la  mère  de  rer  chez  cet  homme,  qui  lui  donna  pour 
l'enfant.  '-'La  fille  de  Pharaon  lui  dit  :  femme  Séphora,  sa  fille.  "Elle  enfanta 
Emporte  cet  enfant,  et  allaite-le-moi  ;  un  fils,  qu'il  appela  du  nom  de  Guers- 
je  te  donnerai  ton  salaire.  La  femme  chom*,  car,  dit-il,  j'habite  un  pays 
prit  l'enfant,  et  l'allaita.  '"Quand  il  eut 
grandi,  elle  l'amena  à  la  fille  de  Pha- 


raon, et  il  fut  pour  elle  comme  un  fils. 
Elle  lui  donna  le  nom  de  Moïse,  car, 
dit-elle,  je  l'ai  retiré  des  eaux. 

"En   ce   temps-là.    Moïse,    devenu 
grand,  se  rendit  vers  ses  frères,  et  fut 

témoin  de  leurs  pénibles  travaux.  Il  missements,  et  se  souvint  de  son  al- 
vit  un  Egyptien  qui  frappait  un  Hé-  liance  avec  Abraham,  Isaac  et  Jacob, 
breu  d'entre  ses  frères.  '^11  regarda  de  -^Dieu  regarda  les  enfants  d'Israël,  et 
côté  et  d'autre,  et,  voyantqu'il  n'y  avait      il  en  eut  compassion. 


étranger. 

-^Longtemps  après,  le  roi  d'Egypte 
mourut,  et  les  enfants  d'Israël  gémis- 
saient encore  sous  la  servitude,  et 
poussaient  des  cris.  Ces  cris,  que  leur 
arrachait  la  servitude,  montèrent  jus- 
qu'à Dieu.  -■'Dieu  entendit  leurs  gé- 


a.   Réiiel.  nommé  plus  loin  Jethrn  (3,  i:  4.  is).  Plusieurs  regardent  Réuel  comme  le  père  de  Jéthro. 
choiu  est  lormé  de  deux  mots  qui  sigriilient  cti-anger  là. 

62 


b.  Guer- 


EXODE. 


Chap.  S,  1-21. 


Le  buisson  ardent. 


C/iû/j.  III.  '.Moïse  faisait  paître  le 
troupeau  de  Jéthro,  son  beau-père, 
prêtre  de  Madian  ;  et  il  mena  le  trou- 
peau derrière  le  désert,  et  vint  à  la 
montagne  de  Dieu,  à  Horeb.  -L'ange 
de  l'Eternel  lui  apparut  dans  une  flam- 
me de  feu,  au   milieu   d'un  buisson. 


toi  le  signe  que  c'est  moi  qui  t'envoie: 
quand  tu  auras  fait  sortir  d'Egypte  le 
peuple,  vous  servirez  Dieu  sur  cette 


montagne. 


''Moïse  dit  à  Dieu  :  J'irai  donc  vers 
les  enfants  d'Israël,  et  je  leur  dirai  : 
Le  Dieu  de  vos  pères  m'envoie  vers 


Moïse  regarda  ;  et  voici,  le  buisson  était     vous.  Mais,  s'ils  me  demandent  quel 


est  son  nom,  que  leur  répondrai-je: 
'•'Dieu  dit  à  Moïse  :  Je  suis  celui  qui 
est.  Et  il  ajouta  :  C'est  ainsi  que  tu  ré- 
pondras aux  enfants  d'Israël  :  Celui 
qui  est  m'envoie  vers  a'Ous.  '^Dieu  dit 
encore  à  Moïse  :  Tu  parleras  ainsi  aux 
enfants  d'Israël  :  L'Eternel,  le  Dieu  de 
vos  pères,  le  Dieu  d'Abraham,  le  Dieu 


tout  en  feu,  et  le  buisson  ne  se  consu- 
mait point. 

'Moïse  dit  :  Je  veux  me  détourner 
pour  voir  quelle  est  cette  grande  vi- 
sion, et  pourquoi  le  buisson  ne  se  con- 
sume point.  ■'L'Eternel  vit  qu'il  se  dé- 
tournait pour  voir;  et  Dieu  l'appela  du 
milieu   du   buisson,    et  dit   :    Moïse  ! 

.Moïse!  Et  il  répondit  :  Me  voici!  ^Dieu  d'Isaac  et  le  Dieu  de  Jacob,  m'envoie 

dit  :  N'approche  pas  d'ici,  ôte  tes  sou-  versAous.  Voilà  mon  nom  pour  l'éter- 

liers  de  tes  pieds,  carie  lieu  sur  lequel  nité,  voilà  mon  nom  de  génération  en 

tu  te  tiens  est  une  terre  sainte.  *Et  il  génération.  "'Va,  rassemblelesanciens 

ajouta  :  Je  suis  le  Dieu  de  ton  père,  le  d'Israël,  et  dis-leur:  L'Eternel,  le  Dieu 

Dieu  d'Abraham,  le  Dieu  d'Isaac  et  le  de  vos  pères,  m'est  apparu,  le  Dieu  d'.\- 

Dieu  de  Jacob.  Moïse  se  cacha  le  vi-  braham,  d'Isaac  et  de  Jacob.  Il  a  dit  : 

sage,  car  il  craignait  de  regarder  Dieu.  Je  vous  ai  vus,  et  j'ai  vu  ce  qu'on  vous 

'L'Eternel  dit  :  J'ai  vu  la  souffrance  fait  en  Egypte,  '"et  j'ai  dit  :  Je  vous 

de  mon  j)euple  qui  est  en  Egypte,  et  ferai  monter  de  l'Egypte,  où  vous  souf- 

j'ai  entendu  les  cris  que  lui  font  pous-  frez,  dans  le  pays  des  Cananéens,  des 

ser  ses  oppresseurs,  car  je  connais  ses  Iléthiens,  des  Amoréens,  des  Phéré- 

douleurs.   '^Je  suis  descendu  pour  le  ziens,  des  Héviens  et  des  Jébusiens, 

délivrer  de  la  main  des  Egyptiens,  et  dans  un  pays  où  coulent  le  lait  et  le 

pour  le  faire  monter  de  ce  pays  dans  miel. '**IIs  écouteront  ta  voix;  et  tu  iras, 

un  bon  et  vaste  pays,  dans  un  pays  où  toi  et  les  anciens  d'Israël,  auprès  du 

coulent  le  lait  et  le  miel,  dans  les  lieux  roi  d'Egypte,  et  vous  lui  direz  :  L'Éter- 

qu'habitent   les    Cananéens,    les   lié-  nel,  le  Dieu  des  Hébreux,  nous  est  a])- 

thiens,  les  Amoréens,  les  Phéréziens,  paru.  Permets-nous  de  faire  trois  jour- 

les  Héviens  et  les  Jébusiens.  "Voici,  nées  de  marche  dans  le  désert,  pour 

les  cris   d'Israël   sont  venus  jusqu'à  offrir  des  sacrifices  à  l'Éternel,  notre 

moi,  et  j'ai  vu  l'oppression  que  leur  Dieu.  '"Je  sais  que  le  roi  d'Egypte  ne 

font  souffrir  les  Égyptiens.  '".Alainte-  vous  laissera  point  aller,  si  ce  n'est 

nant,  va,  je  t'enverrai  auprès  de  Pha-  par  une  main  puissante.  -"J'étendrai 

raon,  et  tu  feras  sortir  d'Egypte  mon  ma  main,  et  je  frapperai  l'Egypte  par 

peuple,  les  enfants  d'Israël.  toutes  sortes  de  prodiges  que  je  ferai 

".Moïse  dit  à  Dieu  :  Oui  suis-je,  pour  au  milieu  d'elle.  Après  quoi,  il  vous 

aller  vers  Pharaon,  et  pour  faire  sortir  laissera  aller.  *'Je  ferai  même  trouver 

d'Egypte  les  enfants  d'Israël?  '"Dieu  grâce  à  ce  peuple  aux  yeux  des  Égyp- 

dit  :  Je  serai  avec  toi;  et  ceci  sera  pour  tiens,  et  quand  vous  partirez,  vous  ne 

G3 


Chap.  S,  'n-4,  -23. 


EXODE. 


partirez  point  à  vide.  -Chaque  femme  ternel  lui  dit  :  Qui  a  fait  la  bouche  de 

demandera  à  sa  voisine  et  à  celle  qui  l'homme?  et  qui  rend  muet  ou  sourd, 

demeure  dans  sa  maison  des  vases  d'ar-  voyant  ou  aveugle?  N'est-ce  pas  moi, 

gent,  des  vases  d'or,  et  des  vêtements  l'Eternel?  '-Va  donc,  je  serai  avec  ta 

que  vous  mettrez  sur  vos  fds  et  vos  bouche,  et  je  t'enseignerai  ce  que  tu 

fdles.  Et  vous  dépouillerez  les  Egyp-  auras  à  dire. '"Moïse  dit:  Ah!  Seigneur, 

tiens.  envoie  qui  tu  voudras  envoyer.  '•'Alors 

Chap.  IV.     'Moïse  répondit,  et  dit  :  la  colère  de  l'Eternel  s'enflamma  con- 

Voici,  ils  ne  me  croiront  point,  et  ils  tre  Moïse,  et  il  dit  :  N'y  a-t-il  pas  ton 

n'écouteront  point  ma  voix.  Mais  ils  frère  Aaron,  le   Lévite?  Je  sais  qu'il 

diront  :  L'Eternel  ne  t'est  point  ap-  parlera  facilement.  Le  voici  lui-même, 

paru.  qui  vient  au-devant  de  toi;  et,  quand 

-L'Eternel  lui  dit  :  Qu'y  a-t-il  dans  il  te  verra,  il  se  réjouira  dans  son  cœur, 
ta  main?  Il  répondit:  Une  verge.  "LE-  '^Tu  lui  parleras,  et  tu  mettras  les  pa- 
ternel dit  :  Jette-là  par  terre.  11  la  jeta  rôles  dans  sa  bouche;  et  moi,  je  se- 
par  terre,  et  elle  devint  un  serpent,  rai  avec  ta  bouche  et  avec  sa  bouche, 
Moïse  fuyait  devant  lui.  *L'Eternel  dit  et  je  vous  enseignerai  ce  que  vous  au- 
à  Moïse  :  Etends-ta  main,  et  saisis-le  rezàfaire.  '^11  parlera  pour  toi  au  peu- 
par  la  queue.  Il  étendit  la  main  et  le  pie;  il  te  servira  de  bouche,  et  tu  tien- 
saisit;  et  le  serpent  redevint  une  verge  dras  pour  lui  la  place  de  Dieu.  "Prends 
dans  sa  main.  ^C'estlà,  dit  l'Eternel,  dans  ta  main  cette  verge,  avec  laquelle 
ce  que  tu  feras,  afin  qu'ils  croient  que  tu  feras  des  signes. 
l'Eternel,  le  Dieu  de  leurs  pères,  t'est 
apparu,  le  Dieu  d'Abraham,  le  Dieu  noour  de  Moïse  en  j;gypte. 

d'isaac  et  le  Dieu  de  Jacob.  '* Moïse  s'en  alla;  et,  de  retour  au- 

^L'Eternel  lui  dit  encore  :   Mets  ta  près  de  Jéthro,  son  beau-père,  il  lui 

main  dans  ton  sein.  Il  mit  sa  main  dans  dit  :  Laisse-moi,  je  te  prie,  aller  re- 

son  sein;  puis  il  la  retira,  et  voici,  sa  joindre  mes  frères  cpii  sont  en  Egypte, 

main  était  couverte  de  lèpre,  blanche  afin  que  je  voie  s'ils  sont  encore  vi- 

comme  la  neige.  "L'Eternel  dit  :  He-  vants.  Jéthro  dit  à  Moïse  :  Va  en  paix, 

mets  ta  main  dans  ton  sein.  11  remit  sa  '^L'Eternel  dit  à  Moïse,  en  Madian  : 

main  dans  son  sein  ;  puis  il  la  retira  de  Va,  retourne  en  Egypte,  car  tous  ceux 

son  sein,  et  voici,  elle  était  redevenue  qui  en  voulaient  à  ta  vie  sont  morts, 

comme  sa  chair.  'S'ils  ne  te  croient  ^"Moïse  prit  sa  femme  et  ses  fils,  les  fit 

pas,  dit  l'Eternel,  et  n'écoutent  pas  la  monter  sur  des  ânes,  et  retourna  dans 

voix  du  premier  signe,  ils  croiront  à  la  le  paysd'Egypte.  Il  pritdans  sa  main  la 

voix  du  dernier  signe.  ^  S'ils  ne  croient  verge  de  Dieu.  *'  L'Eternel  dit  à  Moïse  : 

pas  même  à  ces  deux  signes,  et  n'écou-  En  partant  pour  retourner  en  Egypte, 

tent  pas  ta  voix,  tu  prendras  de  l'eau  vois  tous  les  prodiges  que  je  mets  en 

du  fleuve,  tu  la  répandras  sur  la  terre,  ta  main  :  tu  les  feras  devant  Pharaon, 

et  l'eau  que  tu  auras  prise  du  fleuve  Et  moi,  j'endurcirai  son  cœur,  et  il  ne 

deviendra  du  sang  sur  la  terre.  laissera  point  aller  le  peuple.  "Tu  di- 

'"Moïse  dit  à   l'Éternel   :   Ah!   Sei-  ras  à  Pharaon  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 

gneur,  je  ne  suis  pas  un  homme  qui  ait  Israël  est  mon  fils,  mon  premier-né. 

la  parole  facile,  et  ce  n'est  ni  d'hier,  -"Je  te  dis  :  Laisse  aller  mon  fils,  pour 

ni  d'avant-hier,  ni  même  depuis  que  tu  qu'il  me  serve  ;  si  tu  refuses  de  le  lais- 

parles  à  ton  serviteur;  car  j'ai  la  bou-  ser  aller,  voici,  je  ferai  périr  ton  fils, 

chc  et  la  langue  embarrassées.  "L'E-  ton  premier-né. 

64 


EXODE. 


Chap.  4,-2'i-5,n. 


-'' Pendant  le  voyage,  en  un  lieu  où 
Moïse  passa  la  nuit,  l'Eternel  l'attaqua 
et  voulut  le  faire  mourir.  -^Séphora 
])rit  une  pierre  aiguë,  coupa  le  prépuce 
de  son  fils,  et  toucha  les  pieds  de  Moïse, 
en  disant  :  Tu  es  pour  moi  un  époux 
de  sang!  -"Et  lEternel  le  laissa.  C'est 
alors  qu'elle  dit  :  Epoux  de  sang!  à 
cause  de  la  circoncision. 

-'L'Eternel  dit  à  Aaron  :  ^'a  dans  le 
désert  au-devant  de  Moïse.  Aaron  par- 
tit; il  rencontra  Moïse  à  la  montagne 
de  Dieu,  et  il  le  baisa.  -"^ Moïse  fit  con- 
naître à  Aaron  toutes  les  paroles  de 
l'Eternel  ([ui  l'avait  envoyé,  et  tous  les 
signes  qu'il  lui  avait  ordonné  de  faire. 
-^Moïse  et  Aaron  poursuivirent  leur 
chemin,  et  ils  assemblèrent  tous  les 
anciens  des  enfants  d'Israël.  ^"Aaron 


^Pharaon  dit  :  Voici,  ce  peuple  est 
maintenant  nombreux  dans  le  pays,  et 
vous  lui  feriez  interrompre  ses  travaux  ! 
*Et  ce  jour  même,  Pharaon  donna  cet 
ordre  aux  inspecteurs  du  peuple  et  aux 
commissaires  :  'Vous  ne  donnerez  plus 
comme  auparavant  de  la  paille  au  ])eu- 
ple  pour  faire  des  briques  ;  qu'ils  aillent 
eux-mêmes  se  ramasser  de  la  paille. 
'*Vous  leur  imposerez  néanmoins  la 
quantité  de  briques  qu'ils  faisaient  au- 
paravant, vous  n'en  retrancherez  rien  ; 
car  ce  sont  des  paresseux;  voilà  pour- 
quoi ils  crient,  en  disant  :  Allons  of- 
frir des  sacrifices  à  notre  Dieu!  'Oue 
l'on  charge  de  travail  ces  gens,  qu'ils 
s'en  occupent,  et  ils  ne  prendront  plus 
garde  à  des  paroles  de  mensonge. 

'"Les  inspecteurs  du  peuple  et  les 


ra])porta  toutes  les  paroles  que  l'Eter-  commissaires  vinrent  dire  au  peuple  : 
nel  avait  dites  à  Moïse,  et  il  exécuta 
les  signes  aux  yeux  du  peuple.  ^'Et  le 
peuple  crut.  Ils  apprirent  que  l'Eter- 
nel avait  vu  les  enfants  d'Israël,  qu'il 
avait  vu  leur  souffrance;  et  ils  s'incli- 
nèrent et  se  prosternèrent. 


Moïse  et  Aaron  dci'ant  le  roi  d'Egypte.  —  Les 
charges  du  peuple  d'Israël  augmentées  par 
ordre  de  Pharaon. 

Chap.  V.  '.Moïse  et  Aaron  se  ren- 
dirent ensuite  auprès  de  Pharaon,  et  lui 
dirent  :  Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël .  Laisse  aller  mon  peuple,  pour 
fpi'il  célèbre  au  désert  une  fête  en  mon 
honneur.  -Pharaon  répondit  :  Qui  est 
l'Eternel,  pour  que  j'obéisse  à  sa  Aoix, 
en  laissant  aller  Israël?  Je  ne  connais 
point  l'Eternel,  et  je  ne  laisserai  point 
aller  Israël.  "Ils  dirent  :  Le  Dieu  des 
Hébreux  nous  est  apparu.  Permets- 
nous  de  faire  trois  journées  de  marche 
dans  le  désert,  pour  offrir  des  sacrifi- 
ces à  l'Eternel,  afin  qu'il  ne  nous  frappe 
pas  de  la  peste  ou  de  l'épée.  *Et  le  roi 
d'Egypte  leur  dit  :  Moïse  et  Aaron, 
])our(pioi  détournez- vous  le  peuple 
de  son  (.)uvrage  ?  Allez  à  vos  travaux. 


Ainsi  parle  Pharaon  :  Je  ne  vous  donne 
plus  de  paille  ;  "  allez  vous-mêmes  vous 
procurer  de  la  paille  où  vous  en  trou- 
verez, car  l'on  ne  retranche  rien  de  vo- 
tre travail.  '-Le  peuple  se  répandit  dans 
tout  le  pays  d'Egypte,  pour  ramasser 
du  chaume  au  lieu  de  paille.  "Les  ins- 
])ecteurs  les  pressaient,  en  disant  : 
Achevez  votre  tâche,  jour  par  jour, 
comme  quand  il  y  avait  de  la  paille. 
'^On  battit  même  les  commissaires  des 
enfants  d'Israël,  établis  sur  eux  parles 
inspecteurs  de  Pharaon  :  Pour({uoi,  (.li- 
sait-on, n'avez-vous  pas  achevé  hier 
et  aujourd'hui,  comme  auparavant,  la 
quantité  de  briques  qui  vous  avait  été 
fixée  ? 

'^Les  commissaires  des  enfants  d'Is- 
raël allèrent  se  plaindre  à  Pharaon,  et 
lui  dirent  :  Pourquoi  traites-tu  ainsi  tes 
serviteurs?  '"On  ne  donne  point  de 
paille  à  tes  serviteurs,  et  l'on  nous  dit  : 
Faites  des  briques!  Et  voici,  tes  servi- 
teurs sont  battus,  comme  si  ton  peuple 
était  coupable.  ''Pharaon  répondit  : 
Vous  êtes  des  paresseux,  des  pares- 
seux! Voilà  pourquoi  vous  dites  :  Al- 
lons offrir  des  sacrifices  à  rEternel  ! 


6^ 


Chap.  5, 18-6,  w 


EXODE. 


'^Maintenant,  allez  travailler;  on   ne 

vous  donnera  point  de  paille,  et  vous 

livrerez  la  même  quantité  de  briques. 

'^Les  commissaires  des  enfants  d'Is- 


bras  étendu  et  par  de  grands  juge- 
ments. "Je  vous  prendrai  pour  mon 
peuple,  je  serai  votre  Dieu,  et  vous 
saurez  que  c'est  moi,  rÉternel,  votre 


raël  virent  qu'on  les  rendait  malheu-      Dieu,  qui  vous  affranchis  des  travaux 


reux,  en  disant  :  Vous  ne  retrancherez 
rien  de  vos  briques;  chaque  jour  la  tâ- 
che du  jour.  -"En  sortant  de  chez  Pha- 
raon, ils  rencontrèrent  Moïse  et  Aaron 
qui  les  attendaient.  '-'Ils  leur  dirent  ; 
Que  l'Éternel  vous  regarde,  et  qu'il 
juge!  Vous  nous  avez  rendus  odieux  à 
Pharaon  et  à  ses  serviteurs,  vous  avez 
mis  une  épée  dans  leurs  mains  pour 
nous  faire  périr. 

-"^ Moïse  retourna  vers  l'Éternel,  et 


dont  vous  chargent  les  Egyptiens.  *Je 
vous  ferai  entrer  dans  le  pays  que  j'ai 
juré  de  donner  à  Abraham,  à  Isaac  et 
à  Jacob  ;  je  vous  le  donnerai  en  pos- 
session, moi  l'Éternel. 

'Ainsi  parla  Moïse  aux  enfants  d'Is- 
raël. Mais  l'angoisse  et  la  dure  servi- 
tude les  empêchèrent  d'écouter  Moïse. 

'"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit: 
"Va,  parle  à  Pharaon,  roi  d'Egypte, 
pour  (pi'il  laisse  aller  les  enfants  d'is- 


dit  :  Seigneur,  pourquoi  as-tu  fait  du  raèl  hors  de  son  pays.  '^Moïse  répon- 
mal  à  ce  peuple?  pourquoi  m'as-tu  en- 
voyé? ^^Depuis  que  je  suis  allé  vers 
Pharaon  pour  parler  en  ton  nom,  il  fait 
du  mal  à  ce  peuple,  et  tu  n'as  point  dé- 
livré ton  peuple. 


La  délk'rnncc  promise  par  V Eternel, 
logie  de  Moïse  et  d' Aaron. 


Généa- 


Chap.  VI.  'L'Eternel  dit  à  Moïse  : 
Tu  verras  maintenant  ce  que  je  ferai  à 
Pharaon;  une  main  puissante  le  for- 
cera à  les  laisser  aller,  une  main  puis- 
sante le  forcera  à  les  chasser  de  son 
pays. 

-Dieu  parla  encore  à  Moïse,  et  lui 
dit  :  Je  suis  l'Eternel.  ^Je  suis  apparu  à 
Abraham,  à  Isaac  et  à  Jacob,  comme 
le  Dieu  tout-puissant;  mais  je  n'ai  pas 
été  connu  d'eux  sous  mon  nom,  l'Éter- 
nel. *J  ai  aussi  établi  mon  alliance  avec 
eux,  pour  leur  donner  le  pays  de  Ca- 
naan, le  pays  de  leurs  pèlerinages,  dans 
lequel  ils  ont  séjourné.  ^J'ai  entendu 
les  gémissements  des  enfants  d'Israël, 
que  les  Égyptiens  tiennent  dans  la  ser- 
vitude, et  je  me  suis  souvenu  de  mon 
alliance.  *  C'est  pourquoi  dis  aux  en- 
fants d'Israël  :  Je  suis  l'Eternel,  je  vous 
affranchirai  des  travaux  dont  vous  char- 
gent les  Égyptiens,  je  vous  délivrerai 
de  leur  servitude,  et  je  vous  sauverai  à 


dit  en  présence  de  l'Eternel  :  Voici, 
les  enfants  d'Israël  ne  m'ont  point 
écouté;  comment  Pharaon  m'écoute- 
rait-il,  moi  qui  n'ai  pas  la  parole  fa- 
cile ? 

'•''L'Éternel  parla  à  Moïse  et  à  Aaron, 
et  leur  donna  des  ordres  au  sujet  des 
enfants  d'Israël  et  au  sujet  de  Pharaon, 
roi  d'Egypte,  pour  faire  sortir  du  pays 
d'Egv])te  les  enfants  d'Israël. 

'•'Voici  les  chefs  de  leurs  familles. 

Fils  de  Ruben,  premier-né  d'Israël  : 
Hénoc,  Pallu,  Hetsron  et  Carmi.  Ce 
sont  là  les  familles  de  Ruben. 

'^Fils  de  Siméon  :  Jemuel,  Jamin, 
Ohad,  Jakin  et  Tsochar;  et  Saul,  fils 
de  la  Cananéenne.  Ce  sont  là  les  fa- 
milles de  Siméon. 

"^Voici  les  noms  des  fils  de  Lévi, 
avec  leur  postérité  :  Guerschon,  Ke- 
hath  et  Merari.  Les  années  de  la  vie 
de  Lévi  furent  de  cent  trente-sept  ans. 
—  '"Fils  de  Guerschon  :  Libni  et  Schi- 
meï,  et  leurs  familles.  —  '*Fils  de 
Kehath  :  Amrani,  Jitsehar,  Hébron  et 
Uziel.  Les  années  de  la  vie  de  Kehath 
furent  de  cent  trente-trois  ans.  — 
''■'Fils  de  Merari  :  Machli  et  Muschi.  — 
Ce  sont  là  les  familles  de  Lévi,  avec  j 
leur  postérité. 

-"Amram  prit  pour  femme  Jokébed, 


66 


EXODE. 


Cliap.  G,  21-7,11. 


sa  tante;  et  elle  lui  enl'anta  Aaron  et 
Moïse.  Les  années  de  la  vie  d'Aniram 
turent  de  cent  trente-sept  ans.  — 
-'Fils  de  Jitsehar:  Koré,  Népheg  et 
Zicui.  —  --Fils  d'Uziel  :  Mischaël,  Elt- 
saphan  et  Sitliri. 

^^ Aaron  prit  pour  femme  Elischéba, 
fille  d'Amminahad,  sœur  de  Nach- 
sehon  ;  et  elle  lui  enfanta  Xadab,  Ahi- 
hu,  Eléazar  et  Ithamar. 

-•'Fils  de  Koré  :  Assir,  Elkana  et 
Abiasaph.  Ce  sont  là  les  familles  des 
Korites. 

"Eléazar,  fils  d'Aaron,  prit  pour 
femme  une  des  filles  de  Puthiel;  et 
elle  lui  enfanta  Phinées. 

Tels  sont  les  chefs  de  famille  des 
Lévites,  avec  leurs  familles. 

-^Ge  sont  là  cet  Aaron  et  ce  Moïse, 
à  qui  rÉternel  dit  :  Faites  sortir  du 
pays  d'Egvpte  les  enfants  d'Israël,  se- 
lon leurs  armées.  -"Ce  sont  eux  (pii 
j)arlèrent  à  Pharaon ,  roi  d'Egvpte , 
pour  faire  sortir  d'Egypte  les  enfants 
d'Israël.  Ce  sont  là  ce  Moïse  et  cet 
Aaron. 

"Lorsque  l'Eternel  jiarla  à  ^loïse 
dans  le  pays  d'Egypte,  -'•TEternel  dit 
à  Moïse  :  Je  suis  l'Eternel.  Dis  à  Pha- 
raon, roi  d'Egypte,  tout  ce  que  je  te 


sortir  du  pays  d'Egypte  mes  armées, 
mon  peuple,  les  enfants  d'Israël,  par 
lie  glands  jugements.  ^Les  Egyptiens 
connaîtront  que  je  suis  l'Eternel,  lors- 
que j'étendrai  ma  main  sur  l'Egypte, 
et  que  je  ferai  sortir  du  milieu  d'eux 
les  enfants  d'Israël. 

^  Moïse  et  Aaron  firent  ce  que  l'Eter- 
nel leur  avait  ordonné;  ils  firent  ainsi. 
'Moïse  était  âgé  de  quatre-vingts  ans, 
et  Aaron  de  quatre-vingt-trois  ans, 
lorsqu'ils  parlèrent  à  Pharaon. 

"^L'Eternel  dit  à  Moïse  et  à  Aaron: 
"Si  Pharaon  vous  parle,  et  vous  dit: 
Faites  un  miracle!  tu  diras  à  Aaron  : 
Prends  ta  verge,  et  jette-la  devant 
Pharaon.  Elle  deviendra  un  serpent. 
'"Moïse  et  Aaron  allèrent  auprès  de 
Pharaon,  et  ils  firent  ce  que  l'Eternel 
avait  ordonné.  Aaron  jeta  sa  verge 
devant  Pharaon  et  devant  ses  servi- 
teurs ;  et  elle  devint  un  serpent.  "  Mais 
Pharaon  appela  des  sages  et  des  en- 
chanteurs; et  les  magiciens  d'Egypte, 
eux  aussi,  en  firent  autant  par  leurs 
enchantements.  '- Ils jetèrenttous leurs 
verges,  et  elles  devinrent  des  ser- 
pents. Et  la  verge  d'Aaron  engloutit 
'Le  cœur  de  Pharaon 


leurs 


verges. 


s'endurcit,  et  il  n'écouta  point  Moïse  et 


dis.  -^"Et  .Moïse  répondit  en  présence     Aaron,  selon  ce  que  l'Éternel  avait  dit. 


de  l'Eternel  :  Voici,  je  n'ai  pas  la  pa- 
role facile  ;  comment  Pharaon  m'écou- 
terait-il  ? 

Les  di.v  plaies. 

Chap.  T II.  '  L'Éternel  dit  à  Moïse  : 
Vois,  je  te  fais  Dieu  pour  Pharaon;  et 
Aaron,  ton  frère,  sera  ton  pro))hète. 
-Toi,  tu  diras  tout  ce  que  je  t'ordon 
nerai;  et  Aaron,  ton  frère,  parlera  à 
Pharaon,  jiour  qu'il  laisse  aller  les  en- 
fants d  Israël  hors  de  son  pays.  •'Et 
moi,  j'endurcirai  le  cœur  de  Pharaon, 
<?t  je  midtiplierai  mes  signes  et  mes 
miracles  dans  le  pays  d'Egypte.  ''Pha- 
raon ne  vous  écoutera  point.  Je  met- 
trai ma  main  sur  l'Egypte,  et  je  ferai 


"L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Pharaon  a 
le  cœur  endurci;  il  refuse  de  laisser 
aller  le  peuple.  '''Va  vers  Pharaon  dès 
le  matin  ;  il  sortira  pour  aller  près  de 
l'eau,  et  tu  te  présenteras  devant  lui 
au  bord  du  fleuve.  Tu  prendras  à  ta 
main  la  verge  c{ui  a  été  changée  en 
serpent,  '"et  tu  diras  à  Pharaon  :  L'É- 
ternel, le  Dieu  des  Hébreux,  m'a  en- 
voyé auprès  de  toi,  pour  te  dire  :  Laisse 
aller  mon  peiq>le,  afin  ([u'il  me  serve 
dans  le  désert.  Et  voici,  jusqu'à  pré- 
sent tu  n'as  point  écouté.  '"Ainsi  parle 
l'Éternel  :  A  ceci  tu  connaîtras  que  je 
suis  l'Eternel.  Je  vais  frapper  les  eaux 
du  fleuve  avec  la  verge  qui  est  dans 
ma  main;  et  elles  seront  changées  en 


67 


C/inp.  7 ,  is-8, 13. 


EXODE. 


sang.  **Les  poissons  qui  sont  dans  le      tes  pétrins.  -^Les  grenouilles  monte 
fleuve  ])ériront,  le  fleuve  se  corrom- 
pra, et  les  Egyptiens  s'efforceront  en 
vain  de  boire  l'eau  du  fleuve. 

"L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Dis  à  Aaron: 
Prends  ta  verge,  et  étends  ta  main  sur 
les  eaux  des  Egyptiens,  sur  leurs  ri- 
vières, sur  leurs  ruisseaux,  sur  leurs 
étangs,  et  sur  tous  leurs  amas  d'eaux. 
Elles  deviendront  du  sang;  et  il  y  aura 
du  sang  dans  tout  le  pays  d'Egypte, 
dans  les  vases  de  bois  et  dans  les  vases 
de  pierre.  -"Moïse  et  Aaron  firent  ce 
(pie  l'Eternel  avait  ordonné.  Aaron 
leva  la  verge,  et  il  frappa  les  eaux  qui 
étaient  dans  le  fleuve,  sous  les  yeux 
de  Phai'aon  et  sous  les  yeux  de  ses 
serviteurs  ;  et  toutes  les  eaux  du  fleuve 
furent  changées  en  sang.  '-'Les  pois- 
sons qui  étaient  dans  le  fleuve  péri- 
rent, le  fleuve  se  corrompit,  les  Egyj)- 
tiens  ne  pouvaient  ])his  boire  l'eau  du 
fleuve,  et  il  y  eut  du  sang  dans  tout  le 
pays  d'Egypte.  --Mais  les  magiciens 
d'Egypte  en  firent  autant  ])ar  leurs 
enchantements.  Le  cœur  de  Pharaon 
s'endurcit,  et  il  n'écouta  point  Moïse 
et  Aaron,  selon  ce  cjue  l'Eternel  avait 
dit.  -^Pharaon  s'en  retourna,  et  alla 
dans  sa  maison  ;  et  il  ne  prit  pas  même 
à  cœur  ces  choses.  -''Tous  les  Egyp- 
tiens creusèrent  aux  environs  du  fleu- 
ve, pour  trouver  de  l'eau  à  boire;  car 
ils   ne   pouvaient    boire    de    l'eau    du 


fie 


uve. 


>I1 


s  écoula  sept  jours,  après 


c[ue  l'Eternel  eut  frappé  le  fleuve. 

-'^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Va  vers 
Pharaon,  et  tu  lui  diras  :  Ainsi  parle 
rf]lernel  :  Laisse  aller  mon  peuple, 
afin  qu'il  me  serve.  -'Si  tu  refuses  de 
le  laisser  aller,  je  vais  frapper  par  des 
grenouilles  toute  l'étendue  de  ton 
pays.  -'^Le  fleuve  fourmillera  de  gre- 
nouilles; elles  monteront,  et  elles  en- 
treront dans  ta  maison,  dans  ta  cham- 
bre à  coucher  et  dans  ton  lit,  dans  la 
maison  de  tes  serviteurs  et  dans  celles 
de  ton  jieuple,  dans  tes  fours  et  dans 


ront  sur  toi ,  sur  ton  peuple ,  et  sur 
tous  tes  serviteurs. 

Chap.  y III.  '  L'Éternel  dit  à  Moïse  : 
Dis  à  Aaron  :  Etends  ta  main  avec  ta 
verge  sur  les  rivières,  sur  les  ruisseaux 
et  sur  les  étangs,  et  fais  monter  les 
grenouilles  sur  le  pays  d'Egypte.  -Aa- 
ron étendit  sa  main  sur  les  eaux  de 
l'Egypte  ;  et  les  grenouilles  montèrent 
et  couvrirent  le  pays  d'Egypte.  ^Mais 
les  magiciens  en  firent  autant  par  leurs 
enchantements.  Ils  firent  monter  les 
grenouilles  sur  le  pays  d'Egypte. 

^Pharaon  appela  Moïse  et  Aaron,  et 
dit  :  Priez  l'Eternel,  afin  qu'il  éloigne 
les  grenouilles  de  moi  et  de  mon  ])eu- 
ple  ;  et  je  laisserai  aller  le  peuple,  pour 
qu'il  offre  des  sacrifices  à  l'Eternel. 
'^  Moïse  dit  à  Pharaon  :  Glorifie-toi  sur 
moi  !  Pour  quand  prierai-je  l'Eternel 
en  ta  faveur,  en  faveur  de  tes  servi- 
teurs et  de  ton  peuple,  afin  qu'il  retire 
les  grenouilles  loin  de  toi  et  de  tes 
maisons  ?  Il  n'en  restera  que  dans  le 
fleuve.  ^11  répondit:  Pour  demain.  Et 
Moïse  dit  :  11  en  sera  ainsi,  afin  cjue  tu 
saches  que  nul  n'est  semblable  à  l'E- 
ternel, notre  Dieu.  'Les  grenouilles 
s'éloigneront  de  toi  et  de  tes  maisons, 
de  tes  serviteurs  et  de  ton  peuple;  il 
n'en  restera  que  dans  le  fleuve.  *Moïse 
et  Aaron  sortirent  de  chez  Pharaon. 
Et  Moïse  cria  à  l'Eternel  au  sujet  des 
grenouilles  dont  il  avait  frappé  Pha- 
raon. ^L'l<]ternel  fit  ce  que  demandait 
Moïse  ;  et  les  grenouilles  périrent  dans 
les  maisons,  dans  les  cours  etdansles 
champs.  '"On  les  entassa  par  mon- 
ceaux, et  le  pays  fut  infecté.  "  Pharaon, 
voyant  qu'il  y  avait  du  relâche,  endur- 
cit son  cœur,  et  il  n'écouta  ])oint  Moïse 
et  Aaron,  selon  ce  que  l'Eternel  avait 
dit. 

'-L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Dis  à  Aaron  : 
Etends  ta  verge,  et  frappe  la  poussière 
de  la  terre.  Elle  se  changera  en  poux, 
dans  tout  le  pays  d'Egypte.  '^Ils  firent 


68 


EXODE. 


Chap.  S,v,-0,i. 


ainsi.  Aaron  étendit  sa  main,  avec  sa 
verge,  et  il  frappa  la  poussière  de  la 
terre;  et  elle  fut  changée  en  poux  sur 
les  hommes  et  sur  les  animaux.  Toute 
la  poussière  de  la  terre  fut  changée 
en  poux,  clans  tout  le  pays  d'Egypte. 
'*  Les  magiciens  employèrent  leurs 
enchantements,  pour  produire  les 
poux  ;  mais  ils  ne  purent  pas.  Les  poux 
étaient  sur  les  hommes  et  sur  les 
animaux.  ''Et  les  magiciens  dirent  à 
Pharaon  :  C'est  le  doigt  de  Dieu  !  Le 
cœur  de  Pharaon  s'endurcit,  et  il  n'é- 
couta point  Moïse  et  Aaron,  selon  ce 
que  rÉternel  avait  dit. 

'•^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Lève-toi  de 
bon  matin,  et  présente-toi  devant  Pha- 
raon ;  il  sortira  pour  aller  près  de  l'eau. 
Tu  lui  diras  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Laisse  aller  mon  peviple,  afin  qu'il  me 
serve.  '^Si  tu  ne  laisses  pas  aller  mon 
peuple,  je  vais  envoyer  les  mouches 
venimeuses  contre  toi,  contre  tes  ser- 
viteurs, contre  ton  peuple  et  contre 
tes  maisons;  les  maisons  des  Egyp- 
tiens seront  remplies  de  mouches,  et 
le  sol  en  sera  couvert.  '^Mais,  en  ce 
jour-là,  je  distinguerai  le  pays  de  Go- 
sen  où  habite  mon  peuple,  et  là  il  n'y 
aura  point  de  mouches,  afin  que  tu 
saches  que  moi,  l'Eternel,  je  suis  au 
milieu  de  ce  pays.  ''M'établirai  une 
distinction  entre  mon  peu[)le  et  ton 
peuple.  Ce  signe  sera  pour  demain. 
-"L'Eternel  fit  ainsi.  Il  vint  une  quan- 
tité de  mouches  venimeuses  dans  la 
maison  de  Pharaon  et  de  ses  servi- 
teurs, et  tout  le  pays  d'Egypte  fut  dé- 
vasté par  les  mouches. 

-'Pharaon  appela  Moïse  et  Aaron,  et 
dit:  Allez,  offrez  des  sacrifices  à  votre 
Dieu  dans  le  pays.  -Moïse  répondit  :  Il 
n'est  point  convenable  de  faire  ainsi  ; 
car  nous  offririons  à  l'Eternel,  notre 
Dieu,  des  sacrifices  qui  sont  en  abo- 
mination aux  Egyptiens.  Et  si  nous 
offrons,  sous  leurs  yeux,  des  sacrifices 
qui  sont  en  abomination   aux   Egyp- 


tiens ,  ne  nous  lajiideront-ils  jias  ? 
-^Nous  ferons  trois  journées  de  marche 
dans  le  désert,  et  nous  offrirons  des 
sacrifices  à  l'Eternel,  notre  Dieu,  se- 
lon ce  qu'il  nous  dira.  -'Pharaon  dit: 
Je  A'ous  laisserai  aller,  pour  offrir  à 
l'Eternel,  votre  Dieu,  des  sacrifices 
dans  le  désert;  seulement,  vous  ne 
vous  éloignerez  pas,  en  y  allant.  Priez 
pour  moi.  "Moïse  répondit:  Je  vais 
sortir  de  chez  toi,  et  je  prierai  l'Éter- 
nel. Demain,  les  mouches  s'éloione- 
ront  de  Pharaon,  de  ses  serviteurs  et 
de  son  peuj)le.  IMais,  que  Pharaon  ne 
tronqie  jibis,  en  refusant  de  laisser 
aller  le  peuple,  pour  offrir  des  sacri- 
fices à  l'Eternel.  ^* Moïse  sortit  de  chez 
Pharaon,  et  il  pria  l'Eternel.  -"L'Eter- 
nel fit  ce  que  demandait  Moïse;  et  les 
mouches  s'éloignèrent  de  Pharaon,  de 
ses  serviteurs  et  de  son  peuple.  Il  n'en 
resta  pas  une.  -*Mais  Pharaon,  cette 
fois  encore,  endurcit  son  cœur,  et  il 
ne  laissa  jjoint  aller  le  peuple. 

Chap.  IX.  'L'Eternel  dit  à  Moïse  : 
Va  vers  Pharaon,  et  tu  lui  diras  :  Ainsi 
parle  l'Eternel,  le  Dieu  des  Hébreux: 
Laisse  aller  mon  peuple,  afin  qu'il  me 
serve.  -Si  tu  refuses  de  le  laisser  aller, 
et  si  tu  le  retiens  encore,  ^voici,  la 
main  de  l'Eternel  sera  sur  tes  trou- 
])eanx  qui  sont  dans  les  champs,  sur 
les  chevaux,  sur  les  ânes,  sur  les  cha- 
meaux, sur  les  bœufs  et  sur  les  brebis  ; 
il  y  aura  une  mortalité  très  grande. 
'L'Eternel  distinguera  entre  les  trou- 
peaux d'Israël  et  les  troupeaux  des 
Egyptiens,  et  il  ne  périra  rien  de  tout 
ce  qui  est  aux  enfants  d'Israël.  H^'É- 
ternel  fixa  le  temps,  et  dit:  Demain, 
l'Eternel  fera  cela  dans  le  pays.  *Et 
l'Éternel  fit  ainsi,  dès  le  lendemain. 
Tous  les  troupeaux  des  Égyptiens  pé- 
rirent, et  il  ne  périt  pas  une  béte  des 
troupeaux  des  enfants  d'Israël.  'Pha- 
raon s'informa  de  ce  qui  était  ai-rivé  ; 
et  voici,  |)as  une  bête  des  troupeaux 
d'Israël  n'avait  péri.  Mais  le  cœur  de 


69 


Chap.  O^s-29. 


EXODE. 


Pharaon    s'endurcit,    et   il    ne    laissa 
point  aller  le  peuple. 

*L'Eternel  dit  à  Moïse  et  à  Aaron  : 
Remplissez  vos  mains   de  cendre  de 


à  toi  dans  les  champs.  La  grêle  tom- 
bera sur  tous  les  hommes  et  sur  tous 
les  animaux  qui  se  trouveront  dans  les 
champs  et  qui  n'auront  pas  été  recueil- 


fournaise,  et  que  Moïse  la  jette  vers  le      lis  dans  les  maisons,  et  ils  périront. 


ciel,  sous  les  yeux  de  Pharaon.  'Elle 
deviendra  une  poussière  qui  couvrira 
tout  le  pays  d'Egypte  ;  et  elle  produira, 
dans  tout  le  pays  d'Egypte,  sur  les 
hommes  et  sur  les  animaux,  des  ulcè- 
res formés  par  une  éruption  de  pus- 


-"Ceux  des  serviteurs  de  Pharaon  qui 
craignirent  la  parole  de  l'Eternel  firent 
retirer  dans  les  maisons  leurs  servi- 
teurs et  leurs  troupeaux.  -'Mais  ceux 
qui  ne  prirent  ])oint  à  cœur  la  parole 
de  l'Eternel  laissèrent  leurs  serviteurs 


tules.    "*Ils   prirent   de   la    cendre   de     et  leurs  troupeaux  dans  les  champs, 
fournaise,  et  se  présentèrent  devant  -  -   - 

Pharaon;  Moïse  la  jeta  vers  le  ciel,  et 
elle  produisit  sur  les  hommes  et  sur 


les  animaux  des  ulcères  formés  par 
une  éruption  de  pustules.  "Les  magi- 
ciens ne  purent  paraître  devant  Moïse, 
à  cause  des  ulcères  ;  car  les  ulcères 
étaient  sur  les  magiciens,  comme  sur 
tous  les  Egyptiens.  '-L'Eternel  endur- 
cit le  cœur  de  Pharaon,  et  Pharaon 
n'écouta  point  Moïse  et  Aaron,  selon 
ce  que  l'Eternel  avait  dit  à  Moïse. 

'■^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Lève-toi  de 
bon  matin,  et  présente-toi  devant  Pha- 
raon. Tu  lui  diras  :  Ainsi  parle  l'Eter- 
nel, le  Dieu  des  Hébreux  :  Laisse  aller 
mon  peuple,  afin  qu'il  me  serve.  ''*Car, 
cette  fois  je  vais  envoyer  toutes  mes 
plaies  contre  ton  cœur,  contre  tes  ser- 
viteurs et  contre  ton  peuple,  afin  que 
tu  saches  que  nul  n'est  semblable  à 
moi  sur  toute  la  terre.  '^Si  j'avais 
étendu  ma  main,  et  que  je  t'eusse 
frappé  par  la  mortalité,  toi  et  ton  peu- 
ple, tu  aurais  disparu  de  la  terre. 
'^Mais,  je  t'ai  laissé  subsister,  afin  que 
tu  voies  ma  puissance,  et  que  l'on  pu- 
blie mon  nom  par  toute  la  terre.  ''Si 
tu  t'élèves  encore  contre  mon  peuple, 
et  si  tu  ne  le  laisses  point  aller,  "*voici, 
je  ferai  pleuvoir  demain,  à  cette  heure, 
une  grêle  tellement  forte,  qu'il  n'y  en  dra  plus.  -'-'Moïse  lui  dit  :  Quand  je  sor- 
a  point  eu  de  semblable  en  Egypte  tirai  de  la  ville,  je  lèverai  mes  mains 
depuis  le  jour  où  elle  a  été  fondée  vers  l'Eternel,  les  tonnerres  cesseront 
jusqu'à  présent.  'Tais  donc  mettre  en  et  il  n'y  aura  plus  de  grêle,  afin  que  tu 
sûreté  tes  troupeaux  et  tout  ce  qui  est      saches   que   la  terre  est  à   l'Eternel. 

70 


"L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Etends  ta 
main  vers  le  ciel  ;  et  qu'il  tombe  de  la 
grêle  dans  tout  le  paA's  d'Égvpte  sur 
les  hommes,  sur  les  animaux,  et  sur 
toutes  les  herbes  des  champs,  dans  le 
pays  d'Egypte.  -^Moïse  étendit  sa  verge 
vers  le  ciel;  et  l'Eternel  envoya  des 
tonnerres  et  de  la  grêle,  et  le  feu  se 
promenait  sur  la  terre.  L'Eternel  fît 
pleuvoir  de  la  grêle  sur  le  pays  d'E- 
gypte. -•'Il  tomba  de  la  grêle,  et  le  feu 
se  mêlait  avec  la  grêle  ;  elle  était  tel- 
lement forte  qu'il  n'y  en  avait  point  eu 
de  semblable  dans  tout  le  pays  d'E- 
gypte depuis  qu'il  existe  comme  na- 
tion. -^La  grêle  frappa,  dans  tous  le 
pays  d'Egypte,  tout  ce  qui  était  dans 
les  champs,  depuis  les  hommes  jus- 
qu'aux animaux;  la  grêle  frappa  aussi 
toutes  les  herbes  des  champs,  et  brisa 
tous  les  arbres  des  champs.  -^Ce  fut 
seulement  dans  le  pays  de  Gosen,  où 
étaient  les  enfants  d'Israël,  qu'il  n'y 
eut  point  de  grêle. 

-'  Pharaon  fit  appeler  Moïse  et  Aaron, 
et  leur  dit  :  Cette  fois,  j'ai  péché  ;  c'est 
l'Éternel  qui  est  le  juste,  et  moi  et  mon 
peuple  nous  sommes  les  coupables. 
^'* Priez  l'Eternel,  pour  qu'il  n'y  ait  plus 
de  tonnerres  et  de  grêle  ;  et  je  vous 
laisserai  aller,  et  l'on  ne  vous  retien- 


EXODE. 


Chap.  0,30-10,16. 


'"Mais  je  sais  que  toi  et  tes  serviteurs, 
vous  ne  craindrez  pas  encore  rEternel 
Dieu.  ^'  Le  lin  et  l'orge  avaient  été  frap- 
pés, parce  que  l'orge  était  en  épis  et 
que  c'était  la  floraison  du  lin  ;  ^'le 
froment  et  l'épeautre  n'avaient  point 
été  frappés,  parce  qu'ils  sont  tardifs. 
^'Moïse  sortit  de  cliez  Pharaon,  jiour 
aller  hors  de  la  ville  ;  il  leva  ses  mains 
vers  rEternel,  les  tonnerres  et  la  grêle 
cessèrent,  et  la  pluie  ne  tomba  plus 
sur  la  terre.  '^Pharaon,  voyant  que  la 
pluie,  la  grêle  et  les  tonnerres  avaient 
cessé,  continua  de  pécher,  et  il  en- 
durcit son  cœur,  lui  et  ses  serviteurs. 
'^Le  cœur  de  Pharaon  s'endurcit,  et  il 
ne  laissa  ])oint  aller  les  enfants  d'Is- 
raël, selon  ce  (|ue  l'Eternel  avait  dit 
par  l'intermédiaire  de  Moïse. 

Chap.  X.  'L'Éternel  dit  à  Moïse  : 
Va  vers  Pharaon,  car  j'ai  endurci  son 
cœur  et  le  cœur  de  ses  serviteurs,  pour 
faire  éclater  mes  signes  au  milieu 
d'eux.  *C'est  aussi  pour  que  tu  racontes 
à  ton  fils  et  au  fîls  de  ton  fils  comment 
j'ai  traité  les  Egyptiens,  et  quels  signes 
j'ai  fait  éclater  au  milieu  d'eux.  Et  vous 
saurez  que  je  suis  l'Eternel.  'Moïse  et 
Aaron  allèrent  vers  Pharaon,  et  lui  di- 
rent :  Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  des 
Hébreux  :  Jusques  à  quand  refuseras- 
tu  de  t'humilier  devant  moi  ?  Laisse 
aller  mon  peuple,  afin  qu'il  nie  serve. 
*Si  tu  refuses  de  laisser  aller  mon  peu- 
ple, voici,  je  ferai  venir  demain  des 
sauterelles  dans  toute  l'étendue  de  ton 
pays.  ^ Elles  couvriront  la  surface  de 
la  terre,  et  l'on  ne  pourra  plus  voir  la 
terre  ;  elles  déAoreront  le  reste  de  ce 
qui  est  échappé,  ce  que  vous  a  laissé 
la  grêle,  elles  dévoreront  tous  les  ar- 
bres qui  croissent  dans  vos  champs; 
^ elles  rempliront  tes  maisons,  les  mai- 
sons de  tous  tes  serviteurs  et  les  mai- 
sons de  tous  les  Egyptiens.  Tes  pères 
et  les  pères  de  tes  pères  n'auront  rien 
vu  de  pareil  depuis  qu'ils  existent  sur 
la  terre  jusqu'à  ce  jour.  Moïse  se  reti- 


ra, et  sortit  de  chez  Pharaon.  "Les  ser- 
viteurs de  Pharaon  lui  dirent  :  Jusques 
à  quand  cet  homme  sera-t-il  pour  nous 
un  |)iège  ?  Laisse  aller  ces  gens,  et 
qu'ils  servent  l'Eternel,  leur  Dieu.  Ne 
vois-tu  pas  encore  que  l'Egypte  périt  ? 

*0n  fit  revenir  vers  Pharaon  Moïse 
et  Aaron  :  Allez,  leur  dit-il,  servez 
If^ternel,  votre  FJieu.  Qui  sont  ceux 
(|ui  iront  ?  ^ Moïse  répondit  :  Nous  irons 
avec  nos  enfants  et  nos  vieillards,  avec 
nos  fils  et  nos  filles,  avec  nos  brebis  et 
nos  bœufs  ;  car  c'est  pour  nous  une 
fête  en  l'honneur  de  l'Eternel.  '"Pha- 
raon leur  dit  :  Que  l'Eternel  soit  avec 
vous,  tout  comme  je  vais  vous  laisser 
aller,  vous  et  vos  enfants  !  Prenez 
garde,  car  le  malheur  est  devant  vous  ! 
"Non,  non;  allez,  vous  les  hommes, 
et  servez  l'Eternel,  car  c'est  là  ce  que 
vous  avez  demandé.  Et  on  les  chassa 
de  la  présence  de  Pharaon. 

'-L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Étends  ta 
main  sur  le  pays  d'Egypte,  et  (jue  les 
sauterelles  montent  sur  le  pays  d'E- 
gypte; qu'elles  dévorent  toute  l'herbe 
de  la  terre,  tout  ce  que  la  grêle  a  laissé. 
"Moïse  étendit  sa  verge  sur  le  pays 
d'Egypte;  et  l'Eternel  fit  souffler  un 
vent  d'orient  sur  le  pays  toute  cette 
journée  et  toute  la  nuit.  Quand  ce  fut 
le  matin,  le  vent  d'orient  avait  apporté 
les  sauterelles.  '''Les  sauterelles  mon- 
tèrent sur  le  pays  d'Egypte,  et  se  posè- 
rent dans  toute  l'étendue  de  l'Egypte; 
elles  étaient  en  si  grande  quantité  qu'il 
n'y  avait  jamais  eu  et  qu'il  n'y  aura  ja- 
mais rien  de  semblable.  '^ Elles  cou- 
vrirent la  surface  de  toute  la  terre,  et 
la  terre  fut  dans  l'obscurité;  elles  dé- 
vorèrent toute  l'herbe  de  la  terre  et 
tout  le  fruit  des  arbres,  tout  ce  que  la 
grêle  avait  laissé  ;  et  il  ne  resta  aucune 
verdure  aux  arbres  ni  à  l'herbe  des 
chamj)s,  dans  tout  le  pays  d'Egy])te. 

'^Aussitôt  Pharaon  apj)ela  Moïse  et 
Aaron,  et  dit  :  .l'ai  péché  contre  l'E- 
ternel ,  votre   Dieu ,   et   contre   vous. 


71 


Chap.  10,11-1^, -2. 


EXODE. 


*' Mais  pardonne  mon  j)éché  pour  cette  Je  ferai  venir  encore  une  plaie  sur  Pha- 
fois  seulement;  et  priez  rÉternel,  vo- 
tre Dieu,  afin  qu'il  éloigne  de  moi  en- 
core cette  plaie  mortelle.  '''Moïse  sor- 
tit de  chez  Pharaon,  et  il  pria  rÉternel. 
*'L'Eternel  fit  souffler  un  vent  d'occi- 
dent très  fort,  qui  emporta  les  saute- 
relles, et  les  précipita  dans  la  mer 
Rouge  ;  il  ne  resta  pas  une  seule  sau- 
terelle dans  toute  l'étendue  de  l'E- 
gypte. -"L'Eternel  endurcit  le  cœur  de 
Pharaon,  et  Pharaon  ne  laissa  point 
aller  les  enfants  d'Israël. 

^'L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Étends  ta 
main  vers  le  ciel,  et  qu'il  y  ait  des  té- 
nèbres sur  le  pays  d'Egypte,  et  que 
l'on  puisse  les  toucher.  '^^ Moïse  éten- 
dit sa  main  vers  le  ciel;  et  il  y  eut 
d'épaisses  ténèbres  dans  tout  le  pays 
d'Egypte,  pendant  trois  jours.  "^^On  ne 
se  voyait  pas  les  uns  les  autres,  et  per- 
sonne ne  se  leva  de  sa  place  pendant 
trois  jours.  Mais  il  y  avait  de  la  lumière 
dans  les  lieux  où  habitaient  tous  les 
enfants  d'Israël. 

'^■'Pharaon  appela  Moïse,  et  dit  :  Al- 
lez, servez  l'Éternel.  Il  n'y  aura  que 
vos  brebis  et  vos  bœufs  qui  resteront, 
et  vos  enfants  jiourront  aller  avec  vous. 
^''Moïse  répondit:  Tu  mettras  toi-même 
entre  nos  mains  de  quoi  faire  les  sacri- 
fices et  les  holocaustes ,  que  nous  of- 
frirons à  l'Eternel,  notre  Dieu.  -'^Nos 
troupeaux  iront  avec  nous,  et  il  ne  res- 
tera pas  un  ongle  ;  car  c'est  là  que  nous 
prendrons  pour  servir  l'Éternel,  notre 
Dieu;  et,  jusqu'à  ce  que  nous  soyons 
arrivés,  nous  ne  savons  pas  ce  que  nous 
choisirons  pour  offrira  l'Eternel. -'L'E- 
ternel endurcit  le  cœur  de  Pharaon,  et 
Pharaon  ne  voulut  point  les  laisser  al- 
ler. *"  Pharaon  dit  à  Moïse  :  Sors  de 
chez  moi  !  Garde-toi  de  paraître  encore 
en  ma  présence,  car  le  jour  où  tu  pa- 
raîtras en  ma  présence,  tu  mourras. 
^^Tu  l'as  dit  !  répliqua  Moïse,  je  ne  pa- 
raîtrai |)lus  en  ta  présence. 

Chap.  XI.     '  L'Éternel  dit  à  Moïse  : 


raon  et  sur  l'Egypte.  Après  cela,  il  vous 
laissera  partir  d'ici.  Lorsqu'il  vous  lais- 
sera tout  à  fait  aller,  il  vous  chassera 
même  d'ici.  ^Parle  au  peuple,  pour  que 
chacun  demande  à  son  voisin  et  cha- 
cune à  sa  voisine  des  vases  d'argent  et 
des  vases  d'or.  *  L'Éternel  fit  trouver 
grâce  au  peuple  aux  yeux  des  Egyp- 
tiens ;  Moïse  lui-même  était  très  con- 
sidéré dans  le  pays  d'Egypte,  aux  yeux 
des  serviteurs  de  Pharaon  et  aux  yeux 
du  peuple. 

*Moïse  dit  :  Ainsi  parle  l'Éternel  : 
Vers  le  milieu  de  la  nuit,  je  passerai 
au  travers  de  l'Egypte  ;  ^et  tous  les 
premiers-nés  mourront  dans  le  pays 
d'Egypte,  depuis  le  premier-né  de 
Pharaon  assis  sur  son  trône,  jusqu'au 
premier-né  de  la  servante  qui  est  der- 
rière la  meule,  et  jusqu'à  tous  les  pre- 
miers-nés des  animaux.  ^11  y  aura  dans 
tout  le  pays  d'Egypte  de  grands  cris, 
tels  qu'il  n'y  en  a  point  eu  et  qu'il  n'y 
en  aura  plus  de  semblables.  'Mais  par- 
mi tous  les  enfants  d'Israël,  depuis  les 
hommes  jusqu'aux  animaux,  pas  même 
un  chien  ne  remuera  sa  langue,  afin 
que  vous  sachiez  quelle  différence  l'É- 
ternel fait  entre  l'Egypte  et  Israël. 
*Alors  tous  tes  serviteurs  que  voici  des- 
cendront vers  moi  et  se  prosterneront 
devant  moi,  en  disant  :  Sors,  toi  et  tout 
le  peuple  qui  s'attache  à  tes  pas  !  Après 
cela,  je  sortirai.  Moïse  sortit  de  chez 
Pharaon,  dans  une  ardente  colère. 

"L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Pharaon  ne 
vous  écoutera  point,  afin  que  mes  mi- 
racles se  multiplient  dans  le  pays  d'E- 
gypte. '"Moïse  et  Aaron  firent  tous  ces 
miracles  devant  Pharaon,  et  Pharaon 
ne  laissa  point  aller  les  enfants  d'Israël 
hors  de  son  pays. 

Institution  de  la  Pâqiie.  —  Mort  des  premiers- 
nés.  —  Départ  d'iigypte. 

Chap.  XII.  '  L'Éternel  dit  à  Moïse 
et  à  Aaron  dans  le  pays  d'Egypte  :  -Ce 


72 


EXODE. 


Chap.  1^,3-23. 


mois-ci   sera    pour  vous    le   premier  pays  d'Egypte.  '*Vous  conserverez  le 

des  mois  ;  il  sera  pour  vous  le  premier  souvenir  de  ce  jour,  et  vous  le  céléhre- 

des  mois  de  l'année.  ^Parlez  à  toute  rez  par  une  fête  en  l'honneur  de  l'Eter- 

l'assemhléed'lsraël,  etdites  :  Ledixiè-  nel  ;  vous   le  célébrerez  comme   une 

e  jour  de  ce  mois,  on  prendra  un  loi  perpétuelle  pour  vos  descendants. 


m 


agneau  pour  chaque  Famille,  un  agneau  '^Pendant  sept  jours,  vous  mangerez 

pour  chaque  maison.  *Si  la  maison  est  des  pains  sans  levain.  Dès  le  premier 

tro|)  peu  nombreuse  pour  un  agneau,  jour,  il  n'y  aura  plus  de  levain  dans 

on  le  prendra  avec   son   [)lus  proche  vos  maisons;  car  toute  personne  qui 

voisin,  selon  le  nombredes personnes;  mangera  du  pain  levé,  du  premier  jour 

vous  compterez  pour  cet  agneau  d'à-  au  septième  jour,  sera  retranchée  d'Is- 

près  ce  que  chacun  peut  manger.  ^Ce  raël.  "'Le  premier  jour,  vous  aurez  une 

sera  un  agneau  sans  défaut,  mâle,  âgé  sainte    convocation  ;   et    le    septième 

d'un   an;   vous    pourrez    prendre    un  jour,  vous  aurez  une  sainte  convoca- 

•agneau  ou  un  chevreau.  *Vous  le  gar-  tion.  On  ne  fera  aucun  travail  ces  jours- 

derez   jusqu'au  quatorzième  jour  de  là;  vous  pourrez  seulement  préparer  la 

ce  mois;  et  toute  l'assemblée  d'Israël  nourriture  de  chaque  personne.  *' Vous 

l'immolera  entre  les  deux  soirs  ".  "On  observerez  la  fête  des  pains  sans  le- 

prendra  de  son  sang,  et  on  en  mettra  vain,  car  c'est  en  ce  jour  même  que 

sur  les  deux  poteaux  et  sur  le  linteau  j'aurai  fait  sortir  vos  armées  du  pays 

de  la  porte  des  maisons  où  l'on  man-  d'Egvpte  ;   vous    observerez    ce   jour 

géra.  "^Cette  même  nuit,  on  en  mangera  comme  une  loi  perpétuelle  pour  vos 

la  chair,  rôtie  au  feu;  on  la  mangera  descendants.    '*Le    premier  mois,   le 

avec  des  pains  sans  levain  et  des  her-  quatorzième jourdumois,  ausoir, vous 


manderez 


mangerez  des 


.g^.^^  ^.^..  pains  sans  levam  jus- 


l)cs   amères.    ^Vous    ne    le 

point  à  demi  cuit  et  bouilli  dans  l'eau  ;  qu'au  soir  du  vingt  et  unième  jour, 

mais  il  sera  rôti  au  feu,  avec  la  tète,  '^Pendant  sept  jours,  il  ne  se  trouvera 

les  jambes  et  l'intérieur.  '"Vous  n'en  point  de  levain  dans  vos  maisons;  car 

laisserez  rien  jusqu'au  matin;  et,  s'il  toute  personne  qui  mangera  du  pain 

en  reste  quelque  chose  le  matin,  vous  levé   sera  retranchée  de   l'assemblée 

le  brûlerez   au   feu.   "Quand  vous  le  d'Israël,  c[ue  ce  soit  un  étranger  ou  un 

mangerez,  vous  aurez  vos  reins  ceints,  indigène.  -"Vous  ne  mangerez  point  de 

vos  souliers  aux  pieds,  et  votre  bâton  pain  levé;  dans  toutes  vos  demeures, 

à  la  main;  et  vous  le  mangerez  à  la  vous  mangerez  des  pains  sans  levain, 

hâte.  C'est  la  Pàque  *  de  ri'^ternel.  "-'  Moïse  appela  tous  les  anciens  d'Is- 

'-Cette  nuit-là,  je  passerai  dans  le  raël,  et  leur  dit  :  Allez  prendre  du  bé- 

pays  d'Egypte,  et  je  frapperai  tous  les  tail  pour  vos  familles,  et  immolez  la 

premiers-nés  du  pays  d'Egypte,  de-  Pàcpie.    --Vous    prendrez    ensuite   un 

|)uis  les  hommes  jusqu'auxanimaux,  et  bouquet  d'hysope,  vous  le  tremperez 

j'exercerai  des  jugements  contre  tous  dans  le  sang  qui  sera  dans  le  bassin, 

les  dieux  de  l'Egypte.  Je  suis  l'Eter-  et  vous  toucherez  le  linteau  et  les  deux 


ui 


nel.  ''Le  sang  vous   servira  de  signe  j^oteaux  de  la  porte  avec  le  sang  q 

sur  les  maisons  où  vous  serez;  je  ver-  sera  dans  le  bassin.  Nul  de  \()iis  ne 

rai  le  sang,  et  je  passerai  par-dessus  sortira  de  sa  maison  jusqu'au  matin, 

vous,  et  il  n'y  aura  jioint  de  plaie  qui  -''Ouand  l'Eternel  passera  pour  frapper 

vous  détruise,  quand  je  frapperai  le  l'Egypte,  et  verra  le  sang  sur  le  lin- 

a.   Entre   /es   deux  soirs.   On  i-rnit  que  c'était   l'intervalle  compris. entre    le  coucher  du  soleil  et  la  fui  du  cré- 
puscule du  soir.         b.  l'iitjue,  mot  qui  sijjnifie  littéralement  action  ttc  /tasser. 


7:$ 


Chap.  J^,-vi-',9. 


EXODE. 


teau  et  sur  les  deux  poteaux,  l'Éternel 
passera  par-dessus  la  porte,  et  il  ne 
permettra  pas  au  destructeur  d'entrer 
dans  vos  maisons  pour  frapper.  -'Vous 
observerez  cela  comme  une  loi  pour 
vous  et  pour  vos  enfants  à  perpétuité. 
^^  Quand  vous  serez  entrés  dans  le  pays 
que  l'Eternel  vous  donnera,  selon  sa 
promesse,  vous  observerez  cet  usage 
sacré.  -^Et  lorsque  vos  enfants  vous 
diront  :  Que  signifie  pour  vous  cet 
usage  ?  -^vous  répondrez  :  C'est  le  sa- 
crifice de  Pàque  en  l'honneur  de  l'É- 
ternel,  qui  a  passé  par-dessus  les  mai- 
sons des  enfants  d'Israël  en  Egypte, 
lorsqu'il  frappa  l'Egypte  et  qu'il  sauva 
nos  maisons.  Le  peuple  s'inclina  et  se 
prosterna.  ^*Et  les  enfants  d'Israël  s'en 
allèrent,  et  firent  ce  que  l'Eternel  avait 
ordonné  à  Moïse  et  à  Aaron;  ils  firent 
ainsi. 

'-^Au  milieu  de  la  nuit,  l'Eternel  frap- 
pa tous  les  premiers-nés  dans  le  pays 
d'Egypte,  depuis  le  premier-né  de  Pha- 
raon assis  sur  son  trône,  jusqu'au  pre- 


vases  d'argent,  des  vases  d'or  et  des 
vêtements.  ^^L'Eternelfittrouver  grâce 
au  peuple  aux  yeux  des  Egyptiens,  qui 
se  rendirent  à  leur  demande.  Et  ils  dé- 
pouillèrent les  Egyptiens. 

^'Les  enfants  d'Israël  partirent  de 
Ramsès  pour  Succoth  au  nombre  d'en- 
viron six  cent  mille  hommes  de  pied, 
sans  les  enfants.  ^'^Une  multitude  de 
gens  de  toute  espèce  montèrent  avec 
eux  ;  ils  avaient  aussi  des  troupeaux 
considérables  de  brebis  et  de  bœufs. 
'"Us  firent  des  gâteaux  cuits  sans  le- 
vain avec  la  pâte  c[u'ils  avaient  empor- 
tée d'Egypte,  et  qui  n'était  pas  levée; 
car  ils  avaient  été  chassés  d'Egypte, 
sans  pouvoir  tarder,  et  sans  prendre 
des  provisions  avec  eux. 

■'"Le  séjour  des  enfants  d'Israël  en 
Egypte  fut  de  quatre  cent  trente  ans. 
■"Et  au  bout  de  quatre  cent  trente  ans, 
le  jour  même,  toutes  les  armées  de 
l'Eternel  sortirent  du  pays  d'Egypte. 
■•^  Cette  nuit  sera  célébrée  en  l'honneur 
de  l'Eternel,  parce  qu'il  les  fit  sortir 


mier-né  du  cajitif  dans  sa  prison,  et  du  pays  d'E]gypte;  cette  nuit  sera  cé- 
jusqu'à  tous  les  premiers-nés  des  ani- 
maux. ^"Pharaon  se  leva  de  nuit,  lui  et 
tous  ses  serviteurs,  et  tous  les  Egyp- 
tiens ;  et  il  y  eut  de  grands  cris  en 
Egypte,  car  il  n'y  avait  point  de  mai- 
son où  il  n'y  eût  un  mort.  ^'Dans  la 
nuit  même.  Pharaon  appela  Moïse  et 
Aaron,  et  leur  dit  :  Levez-vous,  sortez 
du  milieu  de  mon  peuple,  vous  et  les 
enfants  d'Israël.  Allez,  servez  l'Éter- 
nel, comme  vous  l'avez  dit.  ^"-Prenez 
vos  brebis  et  vos  boeufs,  comme  a^ous 
l'avez  dit  ;  allez,  et  bénissez-moi.  ''Les 
Égyptiens  pressaient  le  peuple,  et 
avaient  hâte  de  le  renvoyer  du  pays, 
car  ils  disaient  :  Nous  périrons  tous. 
'■•Le  peuple  emporta  sa  pâte,  avant 
qu'elle  fût  levée.  Ils  enveloppèrent  les 
pétrins  dans  leurs  vêtements,  et  les 
mirent  sur  leurs  épaules.  '^Les  enfants 
d'Israël  firent  ce  que  Moïse  avait  dit, 
et  ils  demandèrent  aux  Égyptiens  des      l'étranger  en  séjour  au  milieu  de  vous 

74 


lébrée  en  l'honneur  de  l'Éternel  par 
tous  les  enfants  d'Israël  et  par  leurs 
descendants. 

*'L'Éternel  dit  à  Moïse  et  à  Aaron  : 
Voici  une  ordonnance  au  sujet  de  la 
Pàque  :  Aucun  étranger  n'en  mangera. 
"Tu  circonciras  tout  esclave  acquis  à 
prix  d'argent;  alors  il  en  mangera. 
''^L'habitant  et  le  mercenaire  n'en  man- 
geront point.  *^0n  ne  la  mangera  que 
dans  la  maison  ;  vous  n'emporterez 
point  de  chair  hors  de  la  maison,  et 
Aous  ne  briserez  aucun  os.  '"Toute  l'as- 
semblée d'Israël  fera  la  Pàque.  ■**Si  un 
étranger  en  séjour  chez  toi  A'eut  faire 
la  Pàcjue  de  l'Éternel,  tout  mâle  de  sa 
maison  devra  être  circoncis;  alors  il 
s'approchera  pour  la  faiie,  et  il  sera 
comme  l'indigène;  mais  aucun  incir- 
concis n'en  mangera.  '''•'La  même  loi 
existera  pour  l'indigène  comme  pour 


EXODE. 


t 'h  ap .  13,  M- 13,10. 


Oriloiini/ lires  sur  lu    Pàqiie 
et  sur  les  prcniicrs-i>és. 


="'r()u>s  les  cnf^mts  d'Israël  fn-cnt  ce  "  Ouan*!  l'Eternel  t'aura  fait  entrer 

(lue  l'Eternel  avait  ordonné  ù  Moïse  et  dans  le  ])ays  des  Cananéens,  comme  il 

à  Aaron  ;  ils  firent  ainsi.  ^'  Et  ce  même  l'a  juré  à  toi  et  à  tes  pères,  et  qu'il  te 

jour,  l'Eternel  fit  sortir  du  jiays  d'E-  l'aura  donné, '-tu  consacreras  à  l'Éter- 

gypte  les  enfants  d'Israël,  selon  leurs  nel  tout  ])remier-né,  même  tout  pre- 

armées.  mier-né  des  animaux  que  tu  auras  :  les 

mâles  appartiennent  à  l'Éternel.  '^Tu 
rachèteras  avec  un  agneau  tout  pre- 
mier-né de  l'âne;  et,  si  tu  ne  le  rachè- 

Chap.    XIII.  '      L'Eternel    parla    à  tes  pas,  tu  lui  briseras  la  nuque.  Tu 

Moïse,  et  dit  :  "Consacre-moi  tout  pre-  rachèteras   aussi   tout  premier-né   de 

mier-né,  tout  premier- né  parmi  li-s  l'homme  parmi  tes  fils.  '■'Et  lorsque 

enfants  d'Israël,  tant  des  hommes  que  ton  fils  te  demandera  un  jour  :  Que  si- 

des  animaux:  il  m'a])partient.  gnifie  cela?  tu  lui  répondras  :  Par  sa 

^Moïse  dit   au   peuple   :   Souvenez-  main  puissante,  l'Eternel  nous  a  fait 

vous  de  ce  jour,  où  vous  êtes  sortis  sortir  d'Egypte,  de  la  maison  de  servi- 

d'Egypte,  de  la  maison  de  servitude;  tude;  '^et,  comme  Pharaon  s'obstinait 

car  c'est   par  sa  main  puissante  que  à  ne  point  nous  laisser  aller,  l'Éternel 

l'Éternel  vous  en  a  fait  sortir.  On  ne  fit  mourir  tous  les  premiers-nés  dans 

mangera  point  de  pain  levé.  *Vous  sor-  le  pays  d'Egypte,  depuis  les  premiers- 

tezaujourd'hui,  dans  le  moisdesépis".  nés  des  hommes  jusqu'aux  premiers- 

'"* Quand  l'Eternel  t'aura  fait  entrer  dans  nés  des  animaux.  Voilà  pourquoi  j'offre 

le  pays  des  Cananéens,  des  Héthiens,  en  sacrifice  à  l'Éternel  tout  premier-né 

des  Amoréens,  des  Héviens  et  des  Je-  des  mâles,  et  je  rachète  tout  premier- 

busiens,  qu'il  a  juré  à  tes  pères  de  te  né  de  mes  fils.  '"Ce  sera  comme  un  si- 

donner,  pays  où  coulent  le  lait  et  le  gne  sur  ta  main  et  comme  des  fron- 

miel,  tu  rendras  ce  culte  à  l'Éternel  teaux  entre  tes  yeux;  car  c'est  par  sa 

dans   ce   niêine   mois.  *  Pendant  sept  main  puissante  que  l'Eternel  nous  a 

jours,  tu  mangeras  des  pains  sans  le-  fait  sortir  d'Egypte, 
vain  ;  et  le  septième  jour,  il  y  aura  une 
fête  en  l'honneur  de  l'Éternel.  ^On 
mangera  des  pains  sans  levain  pendant 
les  sept  jours;  on  ne  verra  point  chez 
toi  de  pain  levé,  et  l'on  ne  verra  point 
chez  toi  de  levain,  dans  toute  l'étendue 
de  ton  pays.  *Tu  diras  alors  à  ton  fils  : 

C'est  en  mémoire  de  ce  que  l'Éternel  pie  pourrait  se  repentir  en  voyant  la 

a  fait  pour  moi,  lorsque  je  suis  sorti  guerre,  et  retourner  en  Égvj)te. '^Mais 

d'Egypte.  "Ce  sera  pour  toi  comme  un  Dieu  fit  faire  au  peuple  un  détour  par 

signe  sur  ta  main  et  comme  un  souve-  le  chemin  du  désert,  vers  la  mer  Rouge, 

nir  entre  tes  yeux,  afin  que  la  loi  de  Les  enfants  d'Israël  montèrent  en  ar- 

l'Eternel  soit  dans  ta  bouche;  car  c'est  mes  hors  du  pays  d'Egypte.  '"Moïse 

par  sa  main  puissante  que  l'Éternel  t'a  prit  avec  lui  les  os  de  Joseph;  car  Jo- 

fait  sortir  d'Egypte.  '"Tu  observeras  seph  avait  fait  jurer  les  fils  d'Israël,  en 

cette  ordonnance  au  temps  fixé,  d'an-  disant:  Dieu  vous  visitera,  et  vous  ferez 

née  en  année.  remonter  avec  vous  mes  os  loin  d'ici. 

a.  Le  mois  des  épis  (héb.  Abth),  appelé  plus  tard  mois  de  Nisan,  commençait  avec  la  nouvelle  lune  qui  suit 
l'équinnxe  du  printemps  (Mais-Aviiî)  :  c'était  le  premier  mois  de  l'année  religieuse  des  Israélites.  —  L'année 
civile  datait  du  mois  de  'J'isri,  cummonçant  avec  la  nouvelle  lune  qui  suit  l'équinoxe  d'automne  (Sept. -Cet.). 


Marche  i'ers  le  désert.  —  Passage  de  la  nier 
Rouge. 

'"Lorsque  Pharaon  laissa  aller  le peu- 
]i\e,  Dieu  ne  le  conduisit  jioint  par  le 
chemin  du  pays  des  Philistins,  quoique 
le  plus  proche;  car  Dieu  dit:  Le  peu- 


/.j 


Chap.  lS,-20-l^f,-n. 


EXODE. 


^"IlspartirentdeSuccoth,  et  ils  cam-  Égyptiens  étaient  en  marche  derrière 

pèrent  à  Etham,  à  rextrémitc  du  dé-  eux.  Et  les  enfants  d'Israël  eurent  une 

sert.  -'L']']ternel  allait  devant  eux,  le  grande  frayeur,  et  crièrent  à  l'Eternel, 

jour  dans  une  colonne  de  nuée  pour  "Ils  dirent  à  Moïse  :  N'y  avait-il  pas 

les  guider  dans  leur  chemin,  et  la  nuit  des  sé]iulcres  en  Egypte,  sans  qu'il  fût 

dans  une  colonne  de  feu  pour  les  éclai-  besoin  de  nous  mener  mourir  au  dé- 

rer,  afin  qu'ils  marchassent]  our  et  nuit,  sert?  Que  nous  as-tu  fait  en  nous  fai- 

^^Lacolonne  de  nuée  ne  se  retirait  point  saut  sortir  d'Egypte?  '^N'est-ce  pas  là 

de  devant  le  peuple  pendant  le  jour,  ni  ce  que  nous   te  disions  en  Egypte  : 

la  colonne  de  feu  pendant  la  nuit.  Laisse-nous  servir  les  Egyptiens,  car 

Chap. XIV.  '  L'Eternel  23arla  à  Moi-  nous  aimons  mieux  servir  les  Egyp- 
se,  et  dit  :  -Parle  aux  enfants  d'Israël;  tiens  que  de  mourir  au  désert? ''Moïse 
qu'ils  se  détournent,  et  cju'ils  campent  répondit  au  peuple  :  Ne  craignez  rien, 
devant  Pi-Hahiroth,  entre  Migdol  et  la  restez  en  place,  et  regai'dez  la  déli- 
mer, A'is-à-vis  de  Baal-Tsephon  ;  c'est  vrance  que  l'Eternel  va  vous  accorder 
en  face  de  ce  lieu  que  vous  camperez,  en  ce  jour;  car  les  Egyptiens  c|ue  vous 
près  de  la  mer.  ''Pharaon  dira  des  en-  voyez  aujourd'hui,  vous  ne  les  ver- 
fants  d'Israël  :  Ils  sont  égarés  dans  le  rez  plus  jamais.  '*L'Eternel  combattra 
])ays;  le  désert  les  enferme.  ''J'endur- 
cirai le  cœur  de  Pharaon,  et  il  les  pour- 


suivra; mais  Pharaon  et  toute  son  ar- 
mée serviront  à  faire  éclater  ma  gloire, 
et  les  Egyptiens  sauront  que  je  suis 
l'Eternel.  Et  les  enfants  d'Israël  firent 
ainsi. 


pour  Aous;  et  vous,  gardez  le  silence. 
'^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Pourquoi 
ces  cris?  Parle  aux  enfants  d'Israël  ;  et 
qu'ils  marchent.  '"Toi,  lève  ta  verge, 
étends  ta  main  sur  la  mer,  et  fends-la; 
et  les  enfants  d'Israël  entreront  ali  mi- 
lieu de  la  mer  à  sec.  '"Et  moi,  je  vais 
^On  annonça  au  roi  d'Egvpte  que  le  endurcir  le  cœur  des  Egvptiens,  pour 
peuple  avait  pris  la  fuite.  Alors  le  cœur  qu'ils  y  entrent  après  eux  ;  et  Pharaon 
de  Pharaon  et  celui  de  ses  serviteurs  et  toute  son  armée,  ses  chars  et  ses  ca- 
furent  changés  à  l'égard  du  peujile.  Ils  valiers,  feront  éclater  ma  gloire.  "*Et 
dirent  :  Qu'avons-nous  fait,  en  laissant  les  Egyptiens  sauront  que  je  suis  l'E- 
aller  Israël,  dont  nous  n'aurons  plus  ternel,  quand  Pharaon,  ses  chars  et  ses 
les  services?  *Et  Pharaon  attela  son  cavaliers,  auront  fait  éclater  ma  gloire, 
char,  et  il  prit  son  ]icu|:)le  avec  lui.  'Il  '"L'ange  de  Dieu,  qui  allait  devant  le 

])rit  six  cents  chars  d'élite,  et  tous  les  camp  d'Israël,  partit  et  alla  derrière 
chars  de  l'Egypte;  il  y  avait  sur  tous  eux;  et  la  colonne  de  nuée  qui  les  pré- 
des  combattants.  *L'Eternel  endurcit  cédait,  partit  et  se  tint  derrière  eux. 
le  cœur  de  Pharaon,  roi  d'Egypte,  et  -"Elle  se  plaça  entre  le  camp  des  Egyp- 
Pharaonpoursuivitlesenfantsd'Israël.  tiens  et  le  camp  d'Israël.  Cette  nuée 
Les  enfants  d'Israël  étaient  sortis  la  était  ténébreuse  d'un  côté,  et  de  l'au- 
main  levée".  ^Les  Egvptiens  les  pour-  tre  elle  éclairait  la  nuit.  Et  les  deux 
suivirent;  et  tous  les  chevaux,  les  chars  camps  n'approchèrent  point  l'un  de 
de  Pharaon,  ses  cavaliers  et  son  armée,  l'autre  pendant  toute  la  nuit, 
les  atteignirent  campés  près  de  la  mer,  -'Moïse  étendit  sa  main  sur  la  mer. 

vers  Pi-Hahiroth,  vis-à-vis  de   Baal-      Et  l'Eternel  refoula  la  mer  par  un  vent 
Tsephon.  d'orient,  qui  souffla  avec  impétuosité 

"•Pharaon   approchait.   Les  enfants      toute  la  nuit;  il  mit  la  mer  à  sec,  et  les 
d'Israël  levèrent  les  yeux,  et  voici,  les      eaux  se  fendirent.  "Les  enfants  d'Is- 

a.  C'est-à-dire,  ouvertement. 

70 


EXODE. 


Chap.  li,-23-l5,9. 


racl  entrèrent  lui  milieu  de  la  mer  à  au  milieu  de  la  mer.  -*Les  eaux  revin- 
sec,  et  les  eaux  formaient  comme  une  rent,  et  couvrirent  les  chars,  les  cava- 
murailleà  leur  droite  et  à  leur  gauche,  liers  et  toute  l'armée  de  Pharaon,  qui 
-^Les  Egyptiens  les  ])oursuivirent  ;  et  étaient  entrés  dans  la  mer  après  les 
tous  les  chevaux  de  Pharaon,  ses  chars  enfants  d'Israël  ;  et  il  n'en  échapjia  pas 
et  ses  cavaliers  entrèrent  après  eux  au 
milieu  de  la  mer.  '-^A  la  veille  du  ma- 
tin", l'Eternel  regarda  le  camj)  des  I 
Egyptiens,  depuis  la  colonne  de  feu  et 

de  nuée,  et  il  mit  en  désordre  le  camp  ^"En  ce  jour,  l'Eternel  délivra  Israël 

des  Egyptiens.  -=11  ùta  les   roues  de  de  la  main  des  Egyptiens;  et  Israël  vit 

leurs  chars  et  en  rendit  la  marche  dif-  sur  le  rivage  de  la  mer  les  Egyptiens 

ficile.    Les    Égyptiens   dirent   alors   :  qui  étaient  morts.  ^'Israël  vit  la  main 

Fuyons   devant    Israël,    car   l'Eternel  ])uissante,  que  l'Eternel  avait  dirigée 

combat  pour  lui  contre  les  Egyptiens,  contre  les  Egyptiens.  Et  le  peuple  crai- 
gnit l'Eternel,  et  il  crut  en  l'Eternel  et 
en  Moïse,  son  serviteur. 


un  seul.  -'■'Mais  les  enfants  d'Israël  mar- 
chèrent à  sec  au  milieu  de  la  mer,  et 
es  eaux  formaient  comme  une  muraille 
à  leur  droite  et  à  leur  gauche. 


Cantique. 

Chap.  XV.     *Alors  Moïse  et  les  en- 


-^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Etends  ta 
main  sur  la  mer;  et  les  eaux  revicn- 
d  ront  sur  les  Egyptiens ,  su  r  leurs  chars 
et  sur  leurs  cavaliers.  -'Moïse  étendit 
sa  main  sur  la  mer.  Et  vers  le  matin, 
la  mer  reprit  son  impétuosité,  et  les 
Egyptiens  s'enfuirent  à  son  approche  ;  fants  d'Israël  chantèrent  ce  cantique  à 
mais  l'Eternel  préci])ita  les  Egyptiens      l'Eternel.  Ils  dirent  : 

Je  chanterai  à  l'Eternel,  car  il  a  fait  éclater  sa  gloire; 
II  a  précipité  dans  la  mer  le  cheval  et  son  cavalier. 

-L'Eternel  est  ma  force  et  le  sujet  de  mes  louanges; 
C'est  lui  qui  m'a  sauvé. 

Il  est  mon  Dieu  :  je  le  célébrerai  ; 
Il  est  le  Dieu  de  mon  père  :  je  l'exalterai. 

^L'Eternel  est  un  vaillant  guerrier; 
L'Eternel  est  son  nom. 

*II  a  lancé  dans  la  mer  les  chars  de  Pharaon  et  son  armée; 
Ses  combattants  d'élite  ont  été  engloutis  dans  la  mer  Rouge. 

^Les  ilôts  les  ont  couverts  : 
Ils  sont  descendus  au  fond  des  eaux,  comme  une  pierre. 

^Ta  droite,  ô  Eternel!  a  signalé  sa  force; 
Ta  droite,  ô  Eternel!  a  écrasé  l'ennemi. 

"Par  la  grandeur  de  ta  majesté 
Tu  renverses  tes  adversaires; 

Tu  déchaînes  ta  colère  : 
Elle  les  consume  comme  du  chaume. 

*Au  souffle  de  tes  narines,  les  eaux  se  sont  amoncelées, 
Les  courants  se  sont  dressés  comme  une  muraille. 
Les  flots  se  sont  durcis  au  milieu  de  la  mer. 

"L'ennemi  disait  :  je  poursuivrai,  j'atteindrai, 

a.  Liv  nuit  il.ilt  p;irtaifi'f  en  Iriiis  vciUi's. 

77 


Chap.  l5,io-n.  EXODE. 

Je  partagerai  le  butin  ; 

Âla  vengeance  sera  assouvie, 
Je  tirerai  Tépée,  ma  main  les  détruira. 

"Tu  as  soufflé  de  ton  haleine  : 
La  mer  les  a  couverts  ; 

Ils  se  sont  enfoncés  comme  du  plomb, 
Dans  la  profondeur  des  eaux. 

"Oui  est  comme  toi  parmi  les  dieux,  ô  Eternel? 
Qui  est  comme  toi  magnifique  en  sainteté, 

Digne  de  louanges. 
Opérant  des  prodiges? 

'-Tu  as  étendu  ta  droite  : 
La  terre  les  a  engloutis. 

'^Par  ta  miséricorde  tu  as  conduit, 
Tu  as  délivré  ce  peuple  ; 

Par  ta  puissance  tu  le  diriges 
Vers  la  demeure  de  ta  sainteté. 

'■'Les  peuples  l'apprennent,  et  ils  tremblent  : 
La  terreur  s'empare  des  Philistins; 

'^Les  chefs  d'Edom  s'épouvantent; 
Un  tremblement  saisit  les  guerriers  de  Moab; 

Tous  les  habitants  de  Canaan  tombent  en  défaillance. 
'*^La  crainte  et  la  frayeur  les  surprendront; 
Par  la  grandeur  de  ton  bras 
Ils  deviendront  muets  comme  une  pierre. 

Jusqu'à  ce  que  ton  peuple  soit  passé,  ô  Eternel  ! 
Jusqu'à  ce  qu'il  soit  passé 
Le  peuple  que  tu  as  accjuis. 

''Tu  les  amèneras  et  tu  les  établiras  sur  la  montamie  de  ton  héritaare. 
Au  lieu  que  tu  as  préparé  pour  ta  demeure,  ô  Eternel! 
Au  sanctuaire,  Seigneur!  cpie  tes  mains  ont  fondé. 

'^L'Éternel  régnera  éternellement  et  à  toujours. 

'^Car  les  chevaux  de  Pharaon,  ses  chars  et  ses  cavaliers  sont  entrés 
Et  l'Eternel  a  ramené  sur  eux  les  eaux  de  la  mer;  [dans  la  mer. 

Mais  les  enfants  d'Israël  ont  marché  à  sec  au  milieu  de  la  mer. 

-"Alarie,  la  prophétesse,  sœur  d'Aaron,  prit  à  sa  main  un  tambourin,  et  toutes 
les  femmes  vinrent  après  elle,  avec  des  tambourins  et  en  dansant.  -'Marie  ré- 
pondait aux  enfants  d'Israël  : 

Chantez  à  l'Eternel,  car  il  a  fait  éclater  sa  gloire; 
Il  a  précipité  dans  la  mer  le  cheval  et  son  cavalier. 


78 


EXODE. 


CImp.  15,  s2- 10,  11. 


LE    PEUPLE    D  ISRAËL    DANS    LE    DESERT 

[Chap.  15,  22-iO.) 


/.es  caii.v  (le  Mara.  —  Mnriitiircs  des  Israélites  dans  le  désert  de  Sin.  —  Les  cailles  et  la  manne. 

Le  sabbat. 

--Moïse  fit  partir  Israël  de  la  mer     viande,  quand  nous  mangions  du  pain 


Uouge.  Ils  prirent  la  direction  du  dé 
sert  de  Sehur  ;  et,  après  trois  journées 
de  marche  dans  le  désert,  ils  ne  trou- 
vèrent point  d'eau.  -'Ils  arri^èrent  à 
Mara  ;  mais  ils  ne  purent  pas  boire  leau 
tic  Mara,    parce  qu'elle   était  amère 


à  satiété?  Car  vous  nous  avez  menés 
dans  ce  désert,  pour  faire  mourir  de 
faim  toute  cette  multitude. 

^L'Eternel  dit  à  Aloïse  :  Voici,  je  fe- 
rai pleuvoir  pour  vous  du  pain,  du  haut 
des  cieux.  Le  peuple  sortira,  et  en  ra- 


C'est  pourquoi  ce  lieu  fut  aj^.pelé  Mara".  massera,  jour  par  jour,  la  quantité  né- 
"Le  peuple  murmura  contre  ^loïse,  en  cessaire,  afin  queje  le  mette  à  l'épreuve, 
disant:  Que  boirons-nous  ?"Moïse  cria  et  cjue  je  voie  s'il  marchera,  ou  non,  se- 
à  l'Éternel  ;  et  l'Éternel  lui  indiqua  un  Ion  ma  loi.  ^Le  sixième  jour,  lorsqu'ils 
i)ois,  qu'il  jeta  dans  l'eau.  Et  l'eau  de-  préj^areront  ce  qu'ils  auront  apporté, 
vintdouce.  Cel'utlàquerEterneldonna  il  s'en  trouvera  le  double  de  ce  qu'ils 
au  peu})le  des  lois  et  des  ordonnances,  ramasseront  jour  par  jour, 
et  ce  fut  là  qu'il  le  mit  à  l'épreuve. '-''Il  "^Moise  et  Aaron  dirent  à  tous  les 
dit:  Si  tu  écoutes  attentivement  la  voix  enfants  d'Israël:  Ce  soir,  vous  com- 
de  l'Éternel,  ton  Dieu,  si  tu  fais  ce  qui  prendrez  que  c'est  l'Eternel  qui  vous 
est  droit  à  ses  yeux,  si  tu  prêtes  l'oreille  a  fait  sortir  du  pays  d'Egypte.  "Et,  au 
à  ses  commandements,  et  si  tu  obser-  matin,  vous  verrez  la  gloire  de  l'Eter- 
ves  toutes  ses  lois,  je  ne  te  frapperai  nel,  parce  qu'il  a  entendu  vos  mur- 
d'aucune  des  maladies  dont  j'ai  frappé  mures  contre  l'Éternel;  car  que  som- 
les  Egyptiens  ;  car  je  suis  l'Eternel,  qui  mes-nous,  pour  que  vous  murmuriez 
te  guérit.  contre   nous  ?  *Moïse  dit  :    L'Eternel 

^^Ils  arrivèrent  à  Elim,  où  il  y  avait  vous  donnera  ce  soir  de  la  viande  à 

douze  sourcesd'eauetsoixante-dix  pal-  manger,  et  au  matin  du  pain  à  satiété, 

miers.  Ils  campèrent  là,  près  de  l'eau,  parce  que  l'Eternel  a  entendu  les  mur- 

Chap.  XVI.      'Toute    l'assemblée  mures  que  vous  avez  proférés  contre 

des  enfants  d'Israël  partit  d'Élim,  et  ils  lui;  car  que  sommes-nous?  Ce  n'est 

arrivèrent  au  désert  de  Sin,  qui  est  pas  contre  nous  que  sont  vos  murmu- 

entre  Elim  et  Sinaï,  le  quinzième  jour  res,  c'est  contre  l'Eternel, 

tlu  second  mois  après  leur  sortie  du  'Moïse  dit  à  Aaron  :  Dis  à  toute  l'as- 


jniys  d'Egypte.  -Et  toute  l'assemblée 
des  enfants  d'Israël  murmura  dans  le 
désert  contre   Moïse  et  Aaron.   'Les 


semblée  des  enfants  d'Israël  :  Appro- 
chez-vous devant  l'Eternel,  car  il  a 
entendu   vos   murmures.    '"Et   tandis 


enfants  d'Israël  leur  dirent  :  Que  ne  qu'Aaron  parlait  à  toute  l'assemblée 

sommes-nous  morts  ])ar  la  main  de  des  enfants  d'Israël,  ils  se  tournèrent 

l'Eternel  dans  le  pays  d'Egypte,  quand  du  côté  du  désert,  et  voici,  la  gloire 

nous   étions   assis   près   des   pots   de  de  l'Éternel  parut  dans  la  nuée.  "L'E- 


a.   Mara  sig'nific  amertume. 


79 


Chap.  10,  i-i- 


■33. 


EXODE. 


ternel,  s'adressant  à  Moïse,  dit:  ''J'ai  principaux  de  rassemblée  vinrent  le 

entendu    les    murmures    des    enfants  rapporter  à  Moïse. -''Et  Moïse  leur  dit: 

d'Israël.  Dis-leur:  Entre  les  deux  soirs  C'est  ce  que  l'Eternel  a  ordonné.  De- 

vous  mangerez  de  la  viande,  et  au  ma-  main  est  le  jour  du  repos,  le  sabbat 

tin  vous  vous  rassasierez  de  pain;  et  consacré  à  l'Eternel;  faites  cuire  ce 

vous  saurez  cjue  je  suis  l'Eternel,  votre  que  vous  avez  à  faire  cuire,  faites  bouil- 

Dieu.  lir  ce  c{ue  vous  avez  à  faire  bouillir,  et 

''Le  soir,  il  survint  des  cailles  qui  mettez  en  réserve  jusqu'au  matin  tout 

couvrirent  le  camp  ;  et,  au  matin,  il  y  ce  qui  restera.  -'Ils  le  laissèrent  jus- 

eut  une  couche   de   rosée   autour  du  qu'au  matin,  comme  Moïse  l'avait  or- 

cam]:).  '''Quand  cette  rosée  fut  dissi-  donné;  et  cela  ne  devint  point  infect, 

pée,  il  y  avait  à  la  surface  du  désert  et  il  ne  s'y  mit  point  de  vers.  -^Moïse 

quelque  chose  de  menu   comme  des  dit:  Mangez-le  aujourd'hui,  car  c'est 

grains,  quelque  chose  de  menu  comme  le  jour  du  sabbat;   aujourd'hui  vous 

la  gelée  blanche  sur  la  terre. '^Les  en-  n'en  trouverez  point  dans  la  campa- 

fants  d'Israël  regardèrent  et  ils  se  di-  gne.  -^Pendant  six  jours  vous  en  ra- 

rent  l'un  à  l'autre  :  Qu'est-ce  que  cela?  masserez;  mais  le  septième  jour,  cjui 

car  ils  ne  savaient  pas  ce  que  c'était,  est  le  sabbat,  il  n'y  en  aura  point. 

Moïse  leur  dit:  C'est  le  pain  que  l'E-  -'Le   septième  jour,    quelques-uns 

ternel   vous   donne   pour   nourriture,  du  peuple  sortirent  pour  en  ramasser, 

'^Voici   ce   que  l'Eternel  a  ordonné  :  et  ils  n'en   trouvèrent  point.   **Alors 

Que   chacun   de   vous  en  ramasse  ce  l'Eternel  dit  à  Moïse  :  Jusques  à  quand 

qu'il  faut  pour  sa  nourriture,  un  orner  retuserez-vous   d'observer   mes  com- 

par  tête,  suivant  le  nombre  de  vos  per-  mandements  et  mes  lois  ?  -^Considérez 

sonnes;  chacun  en  prendra  pour  ceux  que  l'Eternel  vous  a  donné  le  sabbat; 

qui  sont  dans  sa  tente.  c'est  pourquoi  il  vous  donne  au  sixième 

''Les  Israélites  firent  ainsi  ;  et  ils  en  jour  de  la  nourriture  pour  deux  jours, 

ramassèrent  les  uns  plus,    les  autres  Que  chacun  reste  à  sa  place,  et  que 

moins.  '*0n  mesurait  ensuite  avec  l'o-  personne  ne  sorte  du  lieu  où  il  est  au 

mer;  celui  qui  avait  ramassé  plus  septième  jour, 
n'avait  rien  de  troj),  et  celui  (pii  avait 
ramassé  moins  n'en  manquait  pas. 
Chacun  ramassait  ce  cpi'il  fallait  pour 
sa  nourriture.  '^Moïse  leur  dit:  Que 
personne  n'en  laisse  jusqu'au  matin. 
^•'Ils  n'écoutèrent  pas  Moïse,  et  il   v 

eut  des  gens  qui  en  laissèrent  jusqu'au  goût  d'un  gâteau  au  miel, 

matin;  mais  il  s'y  mit  des  vers,  et  cela  ^-Moïse  dit.  Voici  ce  que  l'Eternel  a 

devint  infect.   Moïse  fut  irrité  contre  ordonné:  Qu'un  omer  rempli  de  manne 

ces  gens.  ^'Tous  les   matins,  chacun  soit  conservé  pour  vos  descendants, 

ramassait  ce  qu'il  fallait  pour  sa  nour-  afin  qu'ils  voient  le  pain  que  je  vous 


'"Et  le  peuple  se  reposa  le  septième 
jour. 

"La  maison  d'Israël  donna  à  cette 
nourriture  le  nom  de  manne".  Elle 
ressemblait  à  de  la  graine  de  corian- 
dre*; elle  était  blanche,  et   avait   le 


riture;  et  quand  venait  la  chaleur  du 
soleil,  cela  fondait. 

-^Le  sixième  jour,  ils  ramassèrent 
une   quantité    double   de    nourriture. 


ai  fait  manger  dans  le  désert,  après 
vous  avoir  fait  sortir  du  pays  d'Egypte. 
^•■'Et  Moïse  dit  à  Aaron  :  Prends  un 
vase,    mets-y  de   la  manne   ])lein  un 


deux   omers   pour  chacun.    Tous    les      omer,  et  dépose-le  devant  l'Eternel, 

a.  Marine,  hébreu  man.  nom  tiré  de  l'exclamation  que  poussèrent  les  Israélites,  en  la  voyant  pour  la  première 
fois  :  Man  IIou  «  Qu'est-ce  ?  »  (verset  15).         b.   Coriandre,  nom  d'une  plante. 

80 


EXODE. 


Ch  a  p.  1 6, 31,-18,3. 


en  disant:  L'Éternel  est-il  au  milieu 
de  nous,  ou  n'y  est-il  pas  ? 

*  Amalek  vint  combattre  Israël  à  Re- 
phidim.  'Alors  Moïse  dit  à  Josué  : 
C;hoisis-nous  des  hommes,  sors,  et 
combats  Amalek;  demain  je  me  tien- 
drai sur  le  sommet  de  la  colline,  la 


verge  de  Dieu  dans  ma  main. 


in 


osue 


fit  ce   que   lui   avait  dit  Moïse,  pour 
combattre  Amalek.   Et  Moïse,  Aaron 


afin  qu'il  soit  conservé  pour  vos  des- 
cendants. ^■'Suivant  l'ordre  donné  par 
l'Eternel  à  Moïse,  Aaron  le  déposa  de- 
vant le  témoignage  ",  afin  qu'il  fût  con- 
.servé. 

'^Les  enfants  d'Israël  mangèrent  la 
manne  pendant  quarante  ans,  jusqu'à 
leur  arrivée  dans  un  pays  habité;  ils 
mangèrent  la  manne  jusqu'à  leur  arri- 
vée aux  frontières  du  pays  de  Canaan. 

'^L'omer  est   la  dixième  partie   de  et  Hur  montèrent  au  sommet  de  la  col- 

l'épha.  line.  "Lorsque  Moïse  élevait  sa  main, 

Israël  était  le  plus  fort;  et   lorsqu'il 

Murmures  à  Rephidim.  —Le  rocher  cVlioreh.  baissait  Sa  main,  Amalek  était  le  plus 

Amalek  vaincu.  r      .     lo,  .  i      ni    ..         ,.  !•     . 

tort.  '-Les  mains  de  Moïse  étant  fati- 

Chap.  XVII.       'Toute  l'assemblée  guées,   ils    prirent   une   pierre   qu'ils 

des  enfants  d'Israël  partit  du  désert  placèrent  sous  lui,  et  il  s'assit  dessus, 

de  Sin,  selon  les  marches  que  l'Eter-  Aaron  et  Hur  soutenaient  ses  mains, 

nel  leur  avait  ordonnées;  et  ils  cam-  l'un  d'un  côté,  l'autre  de  l'autre;  et 

pèrent  à  Rephidim,  où  le  peuple  ne  ses  mains   restèrent  fermes  jusqu'au 

trouva  point  d'eau  à  boire.  -Alors  le  coucher  du  soleil.  '^Et  Josué  vainquit 

])euple  chercha  querelle  à  Moïse.  Ils  Amalek  et  son  peuple,  au  tranchant 

dirent  :  Donnez-nous  de  l'eau  à  boire,  de  l'épée. 

Moïse   leur    répondit:    Pourquoi    me  '^L'Eternel  dit  à  Moïse:  Ecris  cela 

cherchez-vous  ([uerelle?  Pourquoi  ten-  dans   le   livre,   pour  que  le   souvenir 

tez-vous  l'Eternel  ? 'Le  peuple  était  là,  s'en  conserve,  et  déclare  à  Josué  que 

pressé  par  la  soif,  et  murmurait  contre  j'effacerai   la    mémoire   d'Amalek  de 

Moïse.  11  disait:   Pourquoi  nous  as-tu  dessous  les  cieux. 

fait  monter  hors  d'Egypte,  pour  me  '^Moïse  bâtit  un  autel,  et  lui  donna 

faire  mourir  de  soif  avec  mes  enfants  pour  nom  l'Eternel  ma  bannière.  'Ml 

et  mes  troupeaux  ?  •'Moïse  cria  à  l'E-  dit  :  Parce  que  la  main  a  été  levée  sur 

ternel,   en   disant:    Que  ferai-je  à  ce  le  trône  de  l'Eternel,  il  y  aura  guerre 

peuple  ?  Encore  un  peu,  et  ils  me  lapi-  de  l'Eternel  contre  Amalek,  de  géné- 


deront.  ^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Passe 
devant  le  peuple,  et  prends  avec  toi 
des  anciens  d'Israël  ;  prends  aussi  dans 
ta  main  ta  verge  avec  laquelle  tu  as 


ration  en  génération. 

Visite  de  Jéthro  à  Moïse. 

Chap.  XVIII.      'Jéthro,  prêtre  de 


frappé  le  fleuve,  et  marche  !  ^Voici,  je  Madian,  beau-père   de   Moïse,   apprit 

me  tiendrai  devant  toi  sur  le  rocher  tout  ce  que  Dieu  avait  fait  en  faveur 

d'IIoreb;  tu  frapperas  le  rocher,  et  il  de   Moïse   et  d'Israël,  son  peuple;  il 

en  sortira  de  l'eau,  et  le  peuple  boira,  apprit  que  l'Eternel   avait   fait  sortir 

Et  Moïse  fit  ainsi,  aux  yeux  des  an-  Israël    d'Egyjjte.   -Jéthro,    beau-père 

ciens  d'Israël.  "Il  donna  à  ce  lieu  le  de   Moïse,    prit  Séphora,   femme    de 

nom  de  Massa  et  Meriba*,  parce  que  Moïse,  qui  avait  été  renvoyée.  'Il  prit 

les  enfants  d'Israël  avaient  contesté,  aussi  les  deux  fils  de  Séphora;  l'un  se 

et  parce  qu'ils  avaient  tenté  l'Eternel,  nommait  Guerschom'^,  car  Moïse  avait 

o.   Le  témoignage,  c'est-ii-dire  les  tables  de   la   loi.  C'est  seulement  plus  tard  que  dut  s'effectuer  le  dépôt  de 
ce  vase  de  manne.         b.  Massa  et  Meriba  signifient  tentation  et  querelle.         c.   Guerscliom,  voy.  2,  2-2. 

81 


Chap.    18.U-19,: 


EXODE. 


dit:  J'habite  un  pays  étranger; '' l'autre  ont  quelque  affaire,  ils  viennent  à  moi; 
se  nommait  Eliézer",  car  il  avait  dit  :  je  prononce  entre  eux,  et  je  fais  con- 
Le  Dieu  de  mon  père  m'a  secouru,  et  naître  les  ordonnances  de  Dieu  et  ses 
il  m'a  délivré  de  l'épée  de  Pharaon,  lois.  '"Le  beau-père  de  Moïse  lui  dit: 
^Jéthro,  beau-père  de  Moïse,  avec  les  Ce  que  tu  fais  n'est  pas  bien.  '"Tu  t'é- 
fds  et  la  femme  de  Moïse,  vint  au  dé-  puiseras  toi-même,  et  tu  épuiseras  ce 
sert  où  il  campait,  à  la  montagne  de  peuple  qui  est  avec  toi;  car  la  chose 
Dieu.  '^11  fit  dire  à  Moïse:  Moi,  ton  est  au-dessus  de  tes  forces,  tu  ne  pour- 
beau-père  Jéthro,  je  viens  vers  toi,  ras  pas  y  suffire  seul.  "^Maintenant 
avec  ta  femme  et  ses  deux  fils.  écoute  ma  voix;  je  vais  te  donner  un 

"Moïse  sortit  au-devant  de  son  beau-  conseil,  et  que  Dieu  soit  avec  toi  !  Sois 
père,  il  se  prosterna,  et  il  le  baisa.  Ils  l'interprète  du  peuple  auprès  de  Dieu, 
s'informèrent  réciproquement  de  leur  et  porte  les  affaires  devant  Dieu.  -"En- 
santé,  et  ils  entrèrent  dans  la  tente  de  seigne-leur  les  ordonnances  et  les  lois; 
Moïse.  "Moïse  raconta  à  son  beau-père  et  fais-leur  connaître  le  chemin  qu'ils 
tout  ce  que  l'Eternel  avait  fait  à  Pha-  doivent  suivre,  et  ce  qu'ils  doivent 
raon  et  à  l'Egypte  à  cause  d'Israël,  faire.  -'Choisis  parmi  tout  le  peuple 
toutes  les  souffrances  qui  leur  étaient  des  hommes  capables,  craignant  Dieu, 
survenues  en  chemin,  et  comment  l'E-  des  hommes  intègres,  ennemis  de  la 
ternel  les  avait  délivrés.  ^Jéthro  se  cupidité;  établis-les  sur  eux  comme 
réjouit  de  tout  le  bien  que  l'Eternel  chefs  de  mille,  chefs  de  cent,  chefs  de 
avait  lait  à  Israël,  et  de  ce  qu'il  l'avait  cinquante  et  chefs  de  dix.  ^^ Qu'ils  ju- 
délivré  de  la  main  des  E]gyptiens.  '"Et  gent  le  peuple  en  tout  temps;  qu'ils 
Jéthro  dit  :  Béni  soit  l'Eternel,  qui  portent  devant  toi  toutes  les  affaires 
vous  a  délivrés  de  la  main  des  Egyp-  importantes,  et  qu'ils  prononcent  eux- 
tiens  et  de  la  main  de  Pharaon;  qui  a  mêmes  sur  les  petites  causes.  Allège 
délivré  le  peuple  delà  main  des  Egyp-  ta  charge,  et  qu'ils  la  portent  avec  toi. 
tiens!  "Je  reconnais  maintenant  que  -''Si  tu  fais  cela,  et  que  Dieu  te  donne 
l'Eternel  est  plus  grand  que  tous  les  des  ordres,  tu  pourras  y  suffire,  et  tout 
dieux  ;  car  la  méchanceté  des  Egyp-  ce  peuple  parviendra  heureusement  à 
tiens  est  retombée  sur  eux.  '-Jéthro,  sa  destination. 

beau-père  de  Moïse,  offrit  à  Dieu  un  -''Moïse  écouta  la  voix  de  son  beau- 
holocauste  et  des  sacrifices.  Aaron  et  père,  et  fit  tout  ce  qu'il  avait  dit. 
tous  les  anciens  d'Israël  vinrent  parti-  -^  Moïse  choisit  des  hommes  capables 
ciper  au  repas  avec  le  beau-père  de  parmi  tout  Israël,  et  il  les  établit  chefs 
Moïse,  en  présence  de  Dieu.  du  peuple,  chefs  de   mille,  chefs   de 

"Le  lendemain.  Moïse  s'assit  pour  cent,  chefs  decinquanteetchefs  de  dix. 

juger  le  peuple,  et  le  peuple  se  tint  '-''Ilsjugeaient  le  peuple  en  tout  temps; 

devant  lui   depuis   le  matin  jusqu'au  ils  ])ortaient  devant  Moïse  les  affaires 

soir.  '''Le  beau-père  de  Moïse  vit  tout  difficiles,  et  ils  prononçaient  eux-mê- 

ce  qu'il  faisait  pour  le  peuple,  et  il  dit  :  mes  sur  toutes  les  petites  causes. 

Que  fais-tu  là  avec  ce  peuple?  Pour-  "Moïse  laissa  partir  son  beau-père, 

quoi  sièges-tu  seul,  et  tout  le  peuple  et  Jéthro  s'en  alla  dans  son  pays, 
se  tient-il  devant  toi,  depuis  le  matin 

jusqu'au  soir  ?  '=  Moïse  répondit  à  son  ^^  '^'''"''  "  '"  '"""'"S""  ^'^  ■^■'■"«'• 

beau-père  :  C'est  que  le  peuple  vient  à  Chap.   XIX.       'Le   troisième   mois 

moi  pour  consulter  Dieu.  'H^uand  ils  après   leur  sortie  du  pays  d'Egypte, 

a.  Eliézer  est  formé  de  deux  mots  qui  signifient  Dieu,  secours. 

82 


EXODE. 


Cl  Kl  p.    19,  2-25. 


les  enfants  d'Israël  arrivèrent  ce  jour-  Ouanil  la  trompette  sonnera,  ils  s'a- 
là"  au  désert  de  Sinaï.  -Etant  partis  vanceront  près  de  la  montagne. '*  Moïse 
de  Repliidim,  ils  arrivèrent  au  désert     descendit  de  la  montagne  vers  le  peu- 


])le;  il  sanctifia  le  peuple,  et  ils  lavè- 
rent leurs  vêtements.    '^Et   il   dit  au 
])euple  :  Soyez  prêts  dans  trois  jours  ; 
ne  vous  approchez  d'aucune  femme. 

'"Le  troisième  jour  au  matin,  il  y 
eut  des  tonnerres,  des  éclairs,  et  une 
épaisse  nuée  sur  la  montagne;  le  son 
de  la  trompette  retentit  fortement;  et 
tout  le  peuple  qui  était  dans  le  camp 
fut  saisi  d'épouvante.  *'Moïsefit  sortir 


de  Sinaï,  et  ils  camjièrent  dans  le  dé- 
sert; Israël  campa  là,  vis-à-vis  de  la 
montagne.  'Moïse  monta  vers  Dieu  : 
et  l'Eternel  l'appela  du  haut  de  la  mon- 
tagne, en  disant  :  Tu  parleras  ainsi  à 
la  maison  de  .Jacob,  et  tu  diras  aux 
enfants  d'Israël  :  •'Vous  avez  vu  ce  que 
j'ai  fait  à  l'I'^gypte,  et  comment  je  vous 
ai  portés  sur  des  ailes  d'aigle  et  ame- 
nés vers   moi.   ^Maintenant,   si   vous 

écoutez  ma  voix,  et  si  vous  gardez  mon  le  peuple  du  camp,  à  la  rencontre  de 

alliance,  vous  m'appartiendrez  entre  Dieu;  et  ils  se  placèrent  au  bas  de  la 

tous  les  peuples,  car  toute  la  terre  est  montagne.    '^La    montagne    de    Sinaï 

à  moi  ;  "vousserezpourmoi  un  royaume  était  toute  en  fumée,  parce  que  l'Eter- 

de  prêtres  et  une  nation  sainte,  ^'oilà  nel  y  était  descendu  au  milieu  du  feu; 

les  paroles  que  tu  diras  aux  enfants  cette  fumée  s'élevait  comme  la  fumée 

d'Israël.  d'une  fournaise,  et  toute  la  montagne 

'.Moïse  vint  apjîeler  les  anciens  du  tremblait  avec  violence, 
peuple,  et  il  mit  devant  eux  toutes  ces  '^Le  son  de  la  trompette  retentissait 
paroles,  comme  l'Eternel  le  lui  avait  de  plus  en  plus  fortement.  Moïse  par- 
ordonné.  *Le  peuple  tout  entier  répon-  lait,  et  Dieu  lui  répondait  à  haute  voix, 
dit  :  Nous  ferons  tout  ce  que  l'Éternel  -"Ainsi  l'Eternel  descendit  sur  la  mon- 
a  dit.  Moïse  rapporta  les  paroles  du  tagne  de  Sinaï,  sur  le  sommet  de  la 
peuple  à  l'Eternel.  'Et  l'Eternel  dit  à  montagne;  l'Eternel  appela  Moïse  sur 
Moïse  :  Voici,  je  viendrai  vers  toi  dans  le  sommet  de  la  montagne.  Et  Moïse 
une  épaisse  nuée,  afin  que  le  peuple  monta. 

entende  quand  je  te  parlerai,  et  qu'il  '-'L'Eternel  dit  à  Moïse:  Descends, 

ait  toujours  confiance   en   toi.    Moïse  fais  au  peuple  la  défense  expresse  de 

rapporta  les  paroles  du  peuple  à  l'E-  se  précipiter  vers  l'Eternel,  pour  re- 

ternel.  '"Et  l'Eternel  dit  à  Moïse  :  Va  garder,  de  peur  qu'un  grand  nombre 

vers  le   peuple;  sanctifie-les   aujour-  d'entre  eux  ne  périsse.  --Que  les  prè- 

d'hui  et  demain,   qu'ils   lavent   leurs  très,  qui  s'a]iprochent  de  l'Eternel,  se 

vêtements.  "Qu'ils  soient  prêts  pour  sanctifient  aussi,  de  peur  que  l'Etcr- 

le  troisième  jour;  car  le  troisième  jour  nel  ne  les  frappe  de  mort.  -^Moïse  dit 

l'Eternel  descendra,  aux  yeux  de  tout  à  l'Eternel  :  Le  peuple  ne  pourra  pas 

le  peuple,  sur  la  montagne  de  Sinaï.  monter  sur  la  montagne  de  Sinaï,  car 

'-Tu  fixeras  au  peu])le  des  limites  tout  tu  nous  en  as  fait  la  défense  expresse, 

à  l'entour,  et  tu  diras  :  Gardez-vous  en  disant  :  Fixe  des  limites  autour  de 

de  monter  sur  la  montagne,  ou  d'en  la  montagne,  et  sanctifie-la.  -*L'Eter- 

toucher  le  bord.  Quiconque  touchera  nel  lui  dit  :  A"a,  descends;  tu  monteras 

la  montagne  sera  puni  de  mort.  ''On  ensuite  avec  Aaron;  mais  que  les  prê- 

ne  mettra  pas  la  main  sur  lui,  mais  on  très  et  le   peuple   ne    se    précipitent 

le  lapidera,  ou  on  le  percera  de  flèches:  point  pour  monter  vers  l'Eternel,  de 

animal  ou  homme,  il  ne  vivra  point,  peur  qu'il  ne  les  frappe  de  mort.  "Moïse 


a.  Prubableiucnt  le  premier  jour  du  mois. 


83 


Chap.  20,i-21,Q. 


EXODE. 


'•"Tu  ne  déroberas  jioint. 

"'Tu  ne  porteras  point  de  faux  témoi- 
gnage contre  ton  jJi'ochain. 

"Tu  ne  convoiteras  point  la  maison 
de  ton  prochain  ;  tu  ne  convoiteras 
point  la  femme  de  ton  prochain,  ni  son 


<lescendit  vers  le  peuple,  et  lui  dit  ces 
choses. 

Les  dix  cotninandemciils. 

Chap.  XX.     'Alors  Dieu  prononça 
toutes  ces  paroles,  en  disant  : 

-Je  suis  l'Éternel,  ton  Dieu,  qui  t'ai  serviteur,  ni  sa  servante,  ni  son  bœuf, 

fait  sortir  du  pays  d'Egypte,  de  la  mai-  ni  son  àne,  ni  aucune  chose  qui  appar- 

son  de  servitude.  tienne  à  ton  prochain. 

^Tu  n'auras  pas  d'autres  dieux  de-  "*Tout  le  peuple  entendait  les  ton- 

vant  ma  face.  nerres  et  le  son  de   la  trompette;  il 

■•Tu  ne  te  feras  point  d'image  taillée,  voyait  les  flammes  de  la  montagne  fu- 

ni  de  représentation  quelconque  des  mante.  A  ce  spectacle,  le  peuple  trem- 

choses  cjui  sont  en  haut  dans  les  cieux,  blait,  et  se  tenait  dans  l'éloignement. 

f[uisonten  bas  sur  la  terre,  et  qui  sont  "'Ils  dirent  à  Moïse  :  Parle-nous  toi- 

dans  les  eaux  plus  bas  que  la  terre.  ^Tu  même,  et  nous  écouterons;  mais  que 

ne  te  prosterneras  point  devant  elles.  Dieu  ne  nous  parle  point,  de  peur  c|ue 

et  tu  ne  les  serviras  point;  car  moi,  nous  ne  mourions. -"Moïse  dit  au  peu- 

l'Éternel,  ton  Dieu,  je  suis  un  Dieu  ja-  pie  :  Ne  vous  effrayez  pas;  car  c'est 

loux,  qui  punis  l'iniquité  des  pères  sur  pour  vous  mettre  à  l'épreuve  que  Dieu 

les  enfants  jusqu'à  la  troisième  et  à  la  est  venu,  et  c'est  pour  que  vous  ayez 

quatrième  génération  de  ceux  qui  me  sa  crainte  devant  les  yeux,  afin  que 

haïssent,  ^et  qui  fais  miséricorde  jus-  vous  ne  péchiez  point.  -'Le  peuple  res- 

qu'à  la  millième  génération  à  ceux  (pii  tait  dans  l'éloignement;  mais   Moïse 

i  arardent  mescomman-  s'approcha  de  la  nuée  où  était  Dieu. 


"L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Tu  parleras 
ainsi  aux  enfants  d'Israël  :  Vous  avez 
vu  que  je  vous  ai  parlé  depuis  les  cieux. 
-^Vous  ne  ferez  point  des  dieux  d'ar- 
gent et  des  dieux  d'or,  pour  me  les  as- 


m  aiment  et  qux  ^ 
déments. 

^Tu  ne  prendras  point  le  nom  de  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  en  vain  ;  car  l'Eternel 
ne  laissera  point  impuni  celui  qui  pren- 
dra son  nom  en  vain. 

''Souviens-toidu  jour  du  repos,  jiour  socier;  vous  ne  vous  en  ferez  point. 
le  sanctifier.  ^Tu  travailleras  six  jours,  -'Tu  m'élèveras  un  autel  de  terre,  sur 
et  tu  feras  tout  ton  ouvrage.  '"Mais  le  lequel  tu  offriras  tes  holocaustes  et  tes 
septième  jour  est  le  jour  du  repos  de  sacrifices  d'actions  de  grâces,  tes  bre- 
l'Éternel,  ton  Dieu  :  tu  ne  feras  aucun  bis  et  tes  bœufs.  Partout  où  je  rappel- 
ouvrage,  ni  toi,  ni  ton  fils,  ni  ta  fille,  lerai  mon  nom,  je  viendrai  à  toi,  et  je 
ni  ton  serviteur,  ni  ta  servante,  ni  ton  te  bénirai.  -^Si  tu  m'élèves  un  autel  de 
bétail,  ni  l'étranger  qui  est  dans  tes  pierre,  tu  ne  le  bâtiras  point  en  pierres 
portes.  "Car  en  six  jours  l'Eternel  a  taillées;  car  en  passant  ton  ciseau  sur 
fait  les  cieux,  la  terre  et  la  mer,  et  tout  la  pierre,  tu  la  profanerais.  '-''Tu  ne 
cequiyestcontenu,etil  s'est  reposé  le  monteras  point  à  mon  autel  par  des 
septième jouric'estpourquoil'Eternel  degrés,  afin  que  ta  nudité  ne  soit  pas 
a  béni  le  jour  du  repos  et  l'a  sanctifié,      découverte. 

'-Honore  ton  père  et  ta  mère,  afin 


que  tes  jours  se  prolongent  dans  le 
pays  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne. 

'^Tu  ne  tueras  point. 

'■*Tu  ne  commettras  point  d'adultère. 


Lois  relatives  à  la  liberté  et  à  la  vie. 

Chap.  XXI.      'Voici  les  lois  que  tu 
leur  présenteras. 

-Si  tu  achètes  un  esclave  hébreu,  il 


84 


EXODE. 


Chap.  21,3-i 


■30. 


géra  de  son  interruption  de  travail, 
et  il  le  fera  soigner  jusqu'à  sa  guéri- 
son. 

-"Si  un  homme  frappe  du  bâton  son 


servira  six  années;  mais  la  septième,  '*fii  des  hommes  se  querellent,  et 

il  sortira  libre,  sans  rien  payer.  'S'il  que  l'un  d'eux  frappe  l'autre  avec  une 

est  entré  seul,  il  sortira  seul  ;  s'il  avait  pierre  ou  avec  le  poing,  sans  causer  sa 

une  femriie,  sa  femme  sortira  avec  lui.  mort,  mais  en  l'obligeant  à  garder  le 

*Si  c'est  son  maître  qui  lui  a  donné  une  lit,  '^celui  qui  aura  frap]>é  ne  sera  point 

femme,  et  qu'il  en  ait  eu  des  fds  ou  des  puni,  dans  le  cas  où  l'autre  viendrait 

filles,  la  femme  et  ses  enfants  seront  à  à  se  lever  et  à  se  promener  dehors  avec 

son  maître,  et  il  sortira  seul.  ^Si  l'es-  son  bâton.  Seulement,  il  le  dédomma- 
clave  dit  :  J'aime  mon  maître,  ma  fem- 
me et  mes  enfants,  je  ne  veux  pas  sortir 
libre,  —  '^alors  son  maître  le  conduira 
devant  Dieu,  et  le  fera  approcher  de  la 

porte  ou  du  j)oteau,  et  son  maître  lui  esclave,  homme  ou  femme,  et  que  l'es- 

percera  l'oreille  avec  un  poinçon,  et  clave  meure  sous  sa  main,  le  maître 

l'esclave  sera  pour  toujours  à  son  ser-  sera  puni.  -'Mais  s'il  survit  un  jour  ou 

vice.  deux,  le  maître  ne  sera  point  puni  ;  car 

"  Si  un  homme  vend  sa  fille  pour  être  c'est  son  argent, 

esclave,  elle  ne  sortira  point  comme  -Si  des  hommes  se  querellent,  et 

sortent  les  esclaves.  *Si  elle  déplaît  à  qu'ils  heurtent  une  femme  enceinte,  et 

son  maître,  qui  s'était  proposé  de  la  la  fassent  accoucher,  sans  autre  acci- 

prendre  pour  femme,  il  facilitera  son  dent,  ils  seront  punis  d'une  amende 

rachat;  mais  il  n'aura  pas  le  pouvoir  imposée  jiar  le  mari  de  la  femme,  et 

de  la  vendre  à  des  étrangers,  après  lui  qu'ils  paieront  devant  des  juges.  -'Mais 

avoir  été  infidèle.  ^S'il  la  destine  à  son  s'il  y  a  un  accident,  tu  donneras  vie 

fds,  il  agira  envers  elle  selon  le  droit  pour  vie,  -''œil   pour  œil,   dent  pour 

des  fdles.'"  S'il  prend  une  autre  femme,  dent,  main  pour  main,  pied  pour  pied, 

il  ne  retranchera  rien  pour  la  première  -^brûlure  pour  brûlure,  blessure  pour 

à  la  nourriture,  au  vêtement,  et  au  droit  blessure,  meurtrissure  pour  meurtris- 

conjugal.  "Et  s'il  ne  fait  pas  pour  elle  sure. 

ces  trois  choses,  elle  pourra  sortir  sans  -"Si  un  homme  frappe  l'œil  de  son 

rien  payer,  sans  donner  de  l'argent.  esclave,  homme  ou  femme,  et  qu'il  lui 

'-Celui  qui  frappera  un  homme  mor-  fasse  perdre  l'œil,  il  le  mettra  en  li- 

tellement  sera  puni  de  mort.  "S'il  ne  berté,  pour  prix  de  son  œil.  -'Et  s'il 

lui  a  point  dressé  d'embûches,  et  que  fait  tomber  une   dent  à  son  esclave, 

Dieu  l'ait  fait  tomber  sous  sa  main,  je  homme  ou  femme,  il  le  mettra  en  li- 

t'établirai    un    lieu    où    il    pourra   se  berté,  pour  prix  de  sa  dent, 

réfugier.  '■'Mais  si  quelqu'un  agit  mé-  -*Si  un  bœuf  frappe  de  ses  cornes 

chamment   contre   son    prochain,   en  un  homme  ou  une  femme,  et  que  la 

employant  la  ruse  pour  le  tuer,  tu  l'ar-  mort  en  soit  la  suite,  le  bœuf  sera  la- 

racheras  même  de  mon  autel,  pour  le  pidé,  sa  chair  ne  sera  point  mangée,  et 

faire  mourir.  le  maître  du  bœuf  ne  sera  point  puni. 

'^Celui  qui  frappera  son  père  ou  sa  -'■'Mais  si  le  bœuf  était  auparavant  sujet 

mère  sera  puni  de  mort.  à  frapper,  et  qu'on  en  ait  averti  le  maî- 

'*Celui  qui  dérobera  un  homme,  et  tre,  qui  ne  l'a  point  surveillé,  le  bœuf 

qui  l'aura  vendu  ou  retenu  entre  ses  sera  lapidé,  dans  le  cas  où  il  tuerait  un 

mains,  sera  jnini  de  mort.  homme  ou  une  femme,  et  son  maître 

"Celui  qui  maudira  son  père  ou  sa  sera  puni  de  mort.  '"Si  on  impose  au 

mère  sera  puni  de  moit.  maître  un  prix  pour  le  rachat  de  sa  vie, 

85 


Chap.  21,31-22, 


10. 


EXODE. 


il  paiera  tout  ce  qui  lui  sera  im])osé.  *Si  un  feu  éclate  et  rencontre  des 

^'Lorsque  le  bœuf  frappera  un  fils  ou  épines,  et  que  du  blé  en  gerbes  ou  sur 

une  fille,  cette  loi  recevra  son  applica-  pied,  ou  bien  le  champ,  soit  consumé, 

tion;  ^-mais  si  le  bœuf  frappe  un  es-  celui  qui  a  causé  l'incendie  sera  tenu 


clave,  homme  ou  femme,  on  donnera 
trente  sicles  d'argent  au  maître  de  l'es- 
clave, et  le  bœuf  sera  lapidé. 

^^Si  un  homme  met  à  découvert  une 
citerne,  ou  si  un  homme  en  creuse  une 
et  ne  la  couvre  pas,  et  qu'il  y  tombe 


à  un  dédommagement. 

"Si  un  homme  donne  à  un  autre  de 
l'argent  ou  des  objets  à  garder,  et  qu'on 
les  vole  dans  la  maison  de  ce  dernier, 
le  voleur  fera  une  restitution  au  dou- 
ble, dans  le  cas  où  il  serait  trouvé.  *Si 

un  bœuf  ou  un  âne,  ^'*le  possesseur  de     le  A'oleur  ne  se  trouve  pas,  le  maître  de 

la  citerne  paiera  au  maître  la  valeur  de 

l'animal   en  argent,  et  aura  pour  lui 

l'animal  mort. 

'^Si  le  bœuf  d'un  homme  frappe  de 

ses  cornes  le  bœuf  d'un  autre  homme, 

et  que  la  mort  en  soit  la  suite,  ils  Acn- 


la  maison  se  présentera  devant  Dieu, 
pour  déclarer  qu'il  n'a  pas  mis  la  main 
sur  le  bien  de  son  prochain. 

^Dans  toute  affaire  frauduleuse  con- 
cernant un  bœuf,  un  àne,  un  agneau, 
un  vêtement,  ou  un  objet  perdu,  au  su- 
dront  le  bœuf  vivant  et  en  partageront  jet  duquel  on  dira  :  C'est  cela!  —  la 
le  prix;  ils  partageront  aussi  le  bœuf  cause  des  deux  parties  ira  jusqu'àDieu; 
mort.  '^^Mais  s'il  est  connu  que  le  bœuf  celui  que  Dieu  condamnera  fera  à  son 
était  auparavant  sujet  à  frapper,  et  que  prochain  une  restitution  au  double, 
son  maître  ne  l'ait  ])oint  surveillé,  ce  '"Si  un  homme  donne  à  un  autre  un 

maître  rendra  bœuf  pour  bœuf,  et  aura      àne,  un  bœuf,  un  agneau,  ou  un  animal 


quelconque  à  garder,  et  que  l'animal 
meure,  se  casse  un  membre,  ou  soit 
enlevé,  sans  que  personne  l'ait  vu,  "le 
serment  au  nom  de  l'Eternel  intervien- 
dra entre  les  deux  parties,  et  celui  qui 
a  gardé  l'animal  déclarera  qu'il  n'a  pas 


pour  lui  le  bœuf  mort. 

Lois  rclatu'es  à  la  propriété  et  aux  mœurs. 

Chap.  XXII.       'Si  un  homme  dé- 
robe un  bœuf  ou  un  agneau,  et  qu'il 

l'égorgé  ou  le  vende,  il  restituera  cinq  mis  la  main  sur  le  bien  de  son  pro- 

ba^ufs  pour  le  bœuf  et  quatre  agneaux  chain;  le  maître  de  l'animal  acceptera 

pour  l'agneau. -Si  le  voleur  est  surpris  ce  serment,  et  l'autre  ne  sera  point 

dérobant  avec  effraction,  et  qu'il  soit  tenu  à  une  restitution.  '-Mais  si  l'ani- 

frappé  et  meure,  on  ne  sera  point  cou-  mal  a  été  dérobé  chez  lui,  il  sera  tenu 

pable  de  meurtre  envers  lui;  ^mais  si  vis-à-vis  de  son  maître  à  une  restitu- 

le  soleil  est  levé,  on  sera  coupable  de  tion.  '''Si  l'animal  a  été  déchiré,  il  le 

meurtre  envers  lui.  Il  fera  restitution;  produira  en  témoignage,  et  il  ne  sera 

s'il  n'a  rien,  il  sera  vendu  pour  son  vol  ;  point  tenu  à  une  restitution  pour  ce 

^si  ce  qu'il  a  dérobé,  bœuf,  âne,  ou  qui  a  été  déchiré. 

agneau,  se  trouve  encore  vivant  entre  '*Si  un  homme  emprunte  à  un  autre 

ses  mains,  il  fera  une  restitution  au  un  animal,  et  que  l'animal  se  casse  un 

double.  membre  ou  qu'il  meure,  en  l'absence 

^Si  un  homme  fait  du  déoàtdans  un  de  son  maître,  il  y  aura  lieu  à  restitu- 

champ  ou  dans  une  vigne,  et  qu'il  laisse  tion.  '^Si  le  maître  est  présent,  il  n  y 

son  bétail  paître  dans  le  champ  d'au-  aura  pas  lieu  à  restitution.  Si  l'animal 

trui,  il  donnera  en  dédommagement  le  a  été  loué,  le  prix  du  louage  suffira, 

meilleur  produit  de  son  champ  et  de  "'Si  un  homme  séduit  une  vierge  qui 

n'est  point  fiancée,  et  qu'il  couche  avec 


sa  vigne. 


86 


EXODE. 


Cliap.:^i>,  11-28, 


13. 


elle,  il  paiera  sa  dot  et  la  prendra  pour 
femme.  "Si  le  père  refuse  de  la  lui  ac- 
corder, il  paiera  en  argent  la  valeur  de 
la  dot  des  vierges. 

'*Tu  ne  laisseras  point  vivre  la  ma- 


Lois  momies  et  ccréniorticUes. 

Cfuip.  XXIII.  'Tu  ne  répandras 
point  de  faux  bruit.  Tu  ne  te  joindras 
point  au  méchant  pour  faire  un  faux 
témoiffnag:e. 

*Tu  ne  suivras  point  la  multitude 
pour  faire  le  mal  ;  et  tu  ne  déposeras 
point  dans  un  procès  en  te  mettant  du 


gicienne. 

"Quiconque  couche  avec  une  bête 
sera  puni  de  mort. 

*" Celui  qui  offre  des  sacrifices  à  d'au- 
tres dieux  qu'à  l'Eternel  seul  sera  voué      côté  du  grand  nombre,  pour  violer  la 

justice. 

'Tu  ne  favoriseras  point  le  pauvre 
dans  son  procès. 

■•Si  tu  rencontres  le  bœuf  de  ton  en- 
nemi ou  son  âne  égaré,  tu  le  lui  ramè- 
neras. ^Si  tu  vois  l'àne  de  ton  ennemi 
succombant  sous  sa  charge,  et  que  tu 
hésites  à  le  décharger,  tu  t'aideras  à  le 
décharger. 

*Tu  ne  porteras  point  atteinte  au 
droit  du  pauvre  dans  son  procès. 

'Tu  ne  prononceras  point  de  sen- 
tence inique,  et  tu  ne  feras  point  mou- 
rir l'innocent  et  le  juste;  car  je  n'ab- 
soudrai   point    le    coupable.    *Tu    ne 


à  1  extermination. 

-'Tu  ne  maltraiteras  point  l'étran- 
ger, et  tu  ne  l'opprimeras  point;  car 
vous  avez  été  étrangers  dans  le  pays 
d'Egypte. 

"Tu  n'affligeras  ])oint  la  veuve,  ni 
l'orphelin.  -'Si  tu  les  affliges,  et  qu'ils 
viennent  à  moi,  j'entendrai  leurs  cris; 
-■'ma  colère  s'enflammera,  et  je  vous 
détruirai  par  l'épée  ;  vos  femmes  de- 
viendront veuves,  et  vos  enfants  or- 
phelins. 

-^Si  tu  prêtes  de  l'argent  à  mon  peu- 
ple, au  pauvre  qui  est  avec  toi,  tu  ne 
seras  point  à  son  égard  comme  un 
créancier,  tu  n'exigeras  de  lui  point     recevras  point  de  présent;  car  les  pré- 


d'intérêt. 

-^Si  tu  prends  en  gage  le  vêtement 
de  ton  prochain,  tu  le  lui  rendras  avant 
le  coucher  du  soleil  ;  -'car  c'est  sa  seule 
couverture,  c'est  le  vêtement  dont  il 
s'enveloppe  le  corps  :  dans  quoi  cou- 
cherait-il? S'il  crie  à  moi,  je  l'enten- 
drai, car  je  suis  miséricordieux. 

-*Tu  ne  maudiras  point  Dieu,  et  tu 
ne  maudiras  point  le  prince  de  ton 
peuple. 


sents  aveuglent  ceux  qui  ont  les  yeux 
ouverts,  et  corrompent  les  paroles  des 
justes. 

^Tu  n'opprimeras  point  l'étranger; 
vous  savez  ce  qu'éprouve  l'étranger, 
car  vous  avez  été  étrangers  dans  le  pays 
d'Egypte. 

'"Pendant  six  années,,  tu  ensemen- 
ceras la  terre,  et  tu  en  recueilleras  le 
produit.  "Mais  la  septième,  tu  lui  don- 
neras du  relâche  et  tu  la  laisseras  en 


*^Tu  ne  différeras  point  de  m'offrir  repos;  les  pauvres  de  ton  peuple  en 
les  prémices  de  ta  moisson  et  de  ta  jouiront,  et  les  bêtes  des  champs  man- 
vendange.  Tu  me  donneras  le  premier-     geront  ce  qui  restera.  Tu  feras  de  même 


né  de  tes  fîls.  '"Tu  me  donneras  aussi 
le  premier-né  de  ta  vache  et  de  ta  bre- 
bis ;  il  restera  sept  jours  avec  sa  mère  ; 
le  huitième  jour,  tu  me  le  donneras. 

"Vous  serez  pour  moi  des  hommes 
saints.  Vous  nemangerezpointdechair 
déchirée  dans  les  champs  :  vous  la  jet- 
terez aux  chiens. 


pour  ta  vigne  et  pour  tes  oliviers. 

'-Pendant  six  jours,  tu  feras  ton  ou- 
vrage. Mais  le  septième  jour,  tu  te  re- 
poseras, afin  que  ton  bœuf  et  ton  àne 
aient  du  repos,  afin  que  le  fils  de  ton 
esclave  et  l'étranger  aient  du  relâche. 

"Vous  observerez  tout  ce  que  je  vous 
ai  dit,  et  vous  ne  prononcerez  point  le 


87 


Chap.2S,i'.-U,. 


EXODE. 


nom  d'autres  dieux:  qu'on  ne  l'entende  tu  n'imiteras  point  ces  peuples  dans 

point  sortir  de  votre  bouche.  leur  conduite,  mais  tu  les  détruiras,  et 

'■'Trois  fois  par  année,  tu  célébreras  tu  briseras  leurs  statues.  ^^Vous  servi- 
des  fêtes  en  mon  honneur.  '^Tuobser-  rez  l'Eternel,  votre  Dieu,  et  il  bénira 
veras  la  fête  des  pains  sans  levain;  votre  pain  et  vos  eaux,  et  j'éloignerai 
pendantsept  jours,  au  temps  fixé  dans  la  maladie  du  milieu  de  toi.  ^''Il  n'y 
le  mois  des  épis,  tu  mangeras  des  pains  aura  dans  ton  pays  ni  femme  qui  avorte, 
sans  levain,  comme  je  t'en  ai  donné  ni  femme  stérile.  Je  remplirai  le  nom- 
l'ordre,  car  c'est  dans  ce  mois  que  tu  bre  de  tes  jours.  -'J'enverrai  ma  ter- 
es  sorti  d'Egypte;  et  l'on  ne  se  pré-  reur  devant  toi,  je  mettrai  en  déroute 
sentera  point  à  vide  devant  ma  face,  tous  les  peuples  chez  lesquels  tu  arri- 
'^Tu  observeras  la  fête  de  la  moisson",  veras,  et  je  ferai  tourner  le  dos  devant 
des  prémices  de  ton  travail,  de  ce  que  toi  à  tous  tes  ennemis.  ^M'enverrai  les 
tu  auras  semé  dans  les  champs;  et  la  frelons  devant  toi,  et  ils  chasseront 
fête  de  la  récolte*,  à  la  fin  de  l'année,  loin  de  ta  face  les  Héviens,  les  Cana- 
quand  tu  recueilleras  des  champs  le  néens  et  les  Héthiens. -''Je  ne  les  chas- 
fruit  de  ton  travail.  '"Trois  fois  par  serai  pas  en  une  seule  année  loin  de  ta 
année,  tous  les  mâles  se  présenteront  face,  de  ])eur  que  le  pays  ne  devienne 
devant  le  Seigneur,  l'Éternel.  un  désert  et  que  les  bêtes  des  champs 

'*Tu  n'offriras  point  avec  du  pain  ne  se  multiplient  contre  toi.  ^"Je  les 
levé  le  sang  de  la  victime  sacrifiée  en  chasserai  peu  à  peu  loin  de  ta  face, 
mon  honneur;  et  sa  graisse  ne  sera  jusqu'à  ce  que  tu  augmentes  en  nom- 
point  gardée  pendant  la  nuit  jusqu'au  bre  et  que  tu  puisses  prendre  posses- 


matm. 


sion 


du 


pays. 


'J'établirai  tes  limites 


"•Tu  ap]iorteras  à  la  maison  de  l'E-  depuis  la  mer  Rouge  jusqu'à  la  mer 

ternel,  ton  Dieu,  les  prémices  des  pre-  des  Philistins,  et  depuis  le  désert  jus- 

miers  fruits  de  la  terre.  qu'au  lleuve;  car  je  livrerai  entre  vos 

Tu  ne  feras  point  cuire  un  chevreau  mains  les  habitants  du  ])ays,  et  tu  les 

dans  le  lait  de  sa  mère.  chasscrasdevanttoi.^-Tuneferaspoint 

d'alliance  avec  eux,  ni  avec  leurs  dieux. 

-"Voici,  j'envoie  un  ange  devant  toi,  ^^Ils  n'habiteront  point  dans  ton  pays, 

pour  te  protéger  en  chemin,  et  pour  te  de  peur  qu'ils  ne  te  fassent  pécher  con- 

faire  arriver  au  lieu  que  j'ai  préparé,  tre  moi;  car  tu  servirais  leurs  dieux, 

^'Tiens-toi   sur  tes  gardes  en  sa  pré-  et  ce  serait  un  piège  pour  toi. 
sence,  et  écoute  sa  voix;  ne  lui  résiste 

.     ,                           i-i                      1  Moïse  sur  la  montagne  de  Sinaï. 

point,  parce  qu  il  ne  pardonnera  pas  * 

vos  péchés,  car  mon  nom  est  en  lui.  Chap.  XXIV.      'Dieu  dit  à  Moïse  : 

^-Mais  si  tu  écoutes  sa  voix,  et  si  tu  Monte  vers  l'Eternel,  toi  et  Aaron,  Na- 

fais  tout  ce  que  je  te  dirai ,  je  serai  dab  et  Abihu,  et  soixante-dix  des  an- 

l'ennemi  de  tes  ennemis  et  l'adversaire  ciens  d'Israël  ;  et  vous  vous  prosterne- 

de  tes  adversaires.  ^^Mon  ange  mar-  rez  de  loin.  -Moïse  s'approchera  seul 

chera  devant  toi,  et  te  conduira  chez  de  l'Eternel;  les  autres  ne  s'en  appro- 

les  Amoréens,  les  Héthiens,  les  Phé-  cheront  pas,  et  le  peuple  ne  montera 

réziens,  les  Cananéens,  les  Héviens  et  point  avec  lui. 

les  Jébusiens,  et  je  les  exterminerai.  ^Moïse  vint  rapporter  au  peuple  tou- 

-'' Tu  ne  te  prosterneras  point  devant  tes  les  paroles  de  l'Eternel  et  toutes 

leurs  dieux,  et  tu  ne  les  serviras  point;  leslois.  Lepeupleentierréponditd'une 

a.  Ou  fêle  des  semaines,  fête  de  Pentecôte.         b.   Ou  fête  des  tabernacles. 

88, 


EXODE. 


C/iap.M,'.-SÔ,i5. 


même  voix  :  Nous  ferons  tout  ce  que 
rÉternel  a  dit. 

•'Moïse  écrivit  toutes  les  paroles  de 
rEternel.  Puis  il  se  leva  de  bon  matin  ; 
il  bâtit  un  autel  au  pied  de  la  mon- 
lai^'ue,  et  dressa  douze  pierres  pour  les 
douze  tribus  d'Israël.  ^11  envoya  des 
jeunes  bonimes,  enfants  d'Israël,  pour 
olïrir  à  l'Eternel  des  holocaustes,  et 
immoler  des  taureaux  en  sacrifices 
d'actions  de  grâces.  *  Moïse  prit  la  moi- 
tié du  sang-,  qu'il  mit  dans  des  bassins, 
et  il  ré|)andit  l'autre  moitié  sur  l'autel. 
'11  prit  le  livre  de  l'alliance,  et  le  lut 
en  j)résence  du  peuple  ;  ils  dirent  : 
Nous  ferons  tout  ce  c{ue  l'Eternel  a  dit, 
et  nous  obéirons.  *  Moïse  prit  le  sang, 
et  il  le  ré])andit  sur  le  peuple,  en  di- 
sant :  Voici  le  sang  de  l'alliance  que 
l'Eternel  a  faite  avec  vous  sur  toutes 
ces  choses. 

"Moïse  monta  avec  Aaron,  Nadab  et 
Abihu,  et  soixante-dix  anciens  d'Is- 
raël. '"Ils  virent  le  Dieu  d'Israël;  sous 
ses  pieds,  c'était  comme  un  ouvrage 
de  saphir  transparent,  comme  le  ciel 


pect  de  la  gloire  de  l'Eternel  était 
comme  un  feu  dévoi'ant  sur  le  sommet 
de  la  montagne,  aux  yeux  des  enfants 
d'Israël.  "*Moïse  entra  au  milieu  de  la 
nuée,  et  il  monta  sur  la  montagne. 
Moïse  demeura  sur  la  montagne  qua- 
rante jours  et  quarante  nuits. 

Ordres  pour  la  construction  (lu  tabernacle.  — 
Description  de  l'arc/ic.  de  la  table  et  du  cltan- 
delicr. 

Chap.XXV.  'L'Éternel  parla  àMoï- 
se,  et  dit  :  -Parle  aux  enfants  d'Israël. 
Qu'ils  m'apportent  une  offrande;  vous 
la  recevrez  pour  moi  de  tout  homme 
qui  la  fera  de  bon  cœur.  'Voici  ce  que 
vous  recevrez  d'eux  en  offrande  :  de 
l'or,  de  l'argent  et  de  l'airain;  ''des 
étoffes  teintes  en  bleu,  en  pourpre,  en 
cramoisi,  du  fin  lin  et  du  poil  de  chè- 
vre; ^des  peaux  de  béliers  teintes  en 
rouge  et  des  peaux  teintes  en  bleu  ;  du 
bois  d'acacia  ;  ''de  l'huile  pour  le  chan- 
delier, des  aromates  pour  l'huile  d'onc- 
tion et  ])Our  le  parfum  odoriférant; 
'des  pierres  d'onyx  et  d'autres  pierres 


lui-même  dans  sa  pureté.  "  Il  n'étendit     pour  la  garniture  de  l'éphod  et  du  pec- 
point  sa  main  sur  l'élite  des  enfants 


d'Israël.  Ils  virent  Dieu,  et  ils  mangè- 
rent et  burent. 

'-L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Monte  vers 
moi  sur  la  montagne,  et  reste  là;  je  te 
donnerai  des  tables  de  pierre,  la  loi  et 
les  ordonnances  que  j'ai  écrites  pour 
leur  instruction.  ''Moïse  se  leva,  avec 
Josué  qui  le  servait,  et  Moïse  monta 
iixiY  la  montagne  de  Dieu.  '''Il  dit  aux 
anciens  :  Attendez-nous  ici,  jusqu'à  ce 
que  nous  revenions  auprès  de  vous. 
Voici,  Aaron  et  Ilur  resteront  avec 
vous  ;  si  quelqu'un  a  un  différend,  c'est 
à  eux  qu'il  s'adressera. 

"* Moïse  monta  sur  la  montagne,  et 
la  nuée  couvrit  la  montagne.  '"La  gloire 
de  l'Eternel  re|)osa  sur  la  montagne  de 
Sinaï,  et  la  nuée  la  couvrit  pendant  six 
jours.  Le  septième  jour,  l'Eternel  ap- 
pela Moïse  du  milieu  de  la  nuée.  "L'as- 


toral.  *Ils  me  feront  un  sanctuaire,  et 
j'habiterai  au  milieu  d'eux.  ''Vous  fe- 
rez le  tabernacle  et  tous  ses  ustensiles 
d'après  le  modèle  que  je  vais  te  mon- 
trer. 

'"Ils  feront  une  arche  de  bois  d'aca- 
cia; sa  longueur  sera  de  deux  coudées 
et  demie,  sa  largeur  d'une  coudée  et 
demie,  et  sa  hauteur  d'une  coudée  et 
demie.  "Tu  la  couvriras  d'or  pur,  tu 
la  couvriras  en  dedans  et  en  dehors, 
et  tu  y  feras  une  bordure  d'or  tout  au- 
tour. '-Tu  fondras  pour  elle  quatre  an- 
neaux d'or,  et  tu  les  mettras  à  ses 
{[uatre  coins,  deux  anneaux  d'un  côté 
et  deux  anneaux  de  l'autre  côté.  "Tu 
feras  des  barres  de  bois  d'acacia,  et  tu 
les  couvriras  d'or.  '^Tu  passeras  les 
barres  dans  les  anneaux  sur  les  côtés 
de  l'arche,  pour  qu'elles  servent  à  por- 
ter l'arche  ;  "^les  barres  resteront  dans 


89 


Chap.  25,10-26,, 


EXODE. 


les  anneaux  de  l'arche,  et  n'en  seront  ^'Tu  feras  un  chandelier  d'or  pur  : 

point  retirées.  *^Tu  mettras  dans  l'ar-  ce  chandelier  sera  fait  d'or  battu;  son 
che  le  témoignage  ",  que  je  te  donne-  pied,  sa  tige,  ses  calices,  ses  pommes 
rai.  '^Tu  feras  un  propitiatoire*  d'or  et  ses  fleurs  seront  d'une  même  pièce, 
pur;  sa  longueur  sera  de  deux  coudées 
et  demie,  et  sa  largeur  d'une  coudée  et 
demie.  '^Tu  feras  deux  chérubins  d'or, 
tu  les  feras  d'or  battu,  aux  deux  extré- 
mités du  propitiatoire;  "fais  un  ché- 
rubin à  l'une  des  extrémités  et  un  ché- 
rubin à  l'autre  extrémité;  vous  ferez 


^-Six  branches  sortiront  de  ses  côtés, 
trois  branches  du  chandelier  de  l'un 
des  côtés,  et  trois  branches  du  chan- 
delier de  l'autre  côté.  '*11  y  aura  sur 
une  branche  trois  calices  en  forme  d'a- 
mande, avec  pommes  et  fleurs,  et  sur 
une  autre  branche  trois  calices  en  for- 
les  chérubins  sortant  du  propitiatoire  me  d'amande,  avec  pommes  et  fleurs; 
à  ses  deux  extrémités.  -"Les  chérubins  il  en  sera  de  même  pour  les  six  bran- 
étendront  les  ailes  par-dessus,  cou-  ches  sortant  du  chandelier.  '•'A  la  tige 
vrantde  leurs  ailes  le  propitiatoire,  et  du  chandelier,  il  y  aura  quatre  calices 
se  faisant  face  l'un  à  l'autre;  les  che-  en  forme  d'amande,  avec  leurs  pom- 
rubins  auront  la  face  tournée  vers  le  mes  et  leurs  fleurs.  ^^11  y  aura  une 
propitiatoire. -'Tu  mettras  le  propitia-  pomme  sous  deux  des  branches  sor- 
toire  sur  l'arche,  et  tu  mettras  dans  tant  de  la  tige  du  chandelier,  une 
l'arche  le  témoignage,  que  je  te  don-  pomme  sous  deux  autres  branches,  et 
nerai.  ^^  C'est  laque  je  me  rencontrerai  une  pomme  sous  deux  autres  branches; 
avec  toi;  du  haut  du  propitiatoire,  en-  il  en  sera  de  même  pour  les  six  bran- 
tre  les  deux  chérubins  placés  sur  l'ar-  ches  sortant  du  chandelier.  '^Les  pom- 
che  du  témoignage,  je  te  donnerai  tous  mes  et  les  branches  du  chandelier  se- 
més ordres  pour  les  enfants  d'Israël.  ront  d'une  même  pièce;  il  sera  tout 
-'Tu  feras  une  table  de  bois  d'acacia;  entier  d'or  battu,  d'or  pur.  ''Tu  feras 
sa  longueur  sera  de  deux  coudées,  sa  ses  sept  lampes,  qui  seront  placées 
largeur  d'une  coudée,  et  sa  hauteur  dessus,  de  manière  à  éclairer  en  face, 
d'une  coudée  et  demie.  -•'Tu  lacouvri-  '''Ses  mouchettes  et  ses  vases  à  cendre 
ras  d'or  pur,  et  tu  y  feras  une  bordure  seront  d'or  pur.  '''On  emploiera  un  ta- 
d'or  tout  autour.  -^Tu  y  feras  à  l'entour  lent  d'or  pur,  pour  faire  le  chandelier 
un  rebord  de  cjuatre  doigts,  sur  lequel  avec  tous  ses  ustensiles.  ^"Regarde,  et 
tu  mettras  une  bordure  d'or  tout  au-  fais  d'après  le  modèle  qui  t'est  montré 
tour.  -^Tu  feras  pour  la  table  quatre  sur  la  montagne, 
anneaux  d'or,  et  tu  mettras  les  anneaux 

aux  quatre  coins,  qui  seront  à  ses  qua-  Description  du  tabernacle. 

tre  pieds.  -'Les  anneaux  seront  près  Chap.  XXVI.     'Tu  feras  le  taberna-. 

du  rebord,  et  recevront  les  barres  pour  cle  avec  dix  tapis  de  fin  lin  retors,  et 
porter  la  table.  ^*Tu  feras  les  barres  d'étoffes  teintes  en  bleu,  en  pourpre 
de  bois  d'acacia,  et  tu  les  couvriras  et  en  cramoisi  ;  tu  y  représenteras  des 
d'or;  et  elles  serviront  à  porter  la  ta-  chérubins  artistement  travaillés.  -La 
Lie.  -^Tu  feras  ses  plats,  ses  coupes,  longueur  d'un  tapis  sera  de  vingt-huit 
ses  calices  et  ses  tasses,  pour  servir  coudées,  et  la  largeur  d'un  tapis  sera 
auxlibations;  tu  les  ferasd'orpur.'^Tu  de  quatre  coudées;  la  mesure  sera  la 
mettras  sur  la  table  les  pains  de  pro-  même  pour  tous  les  tapis.  'Cinq  de 
position  continuellement  devant  ma  ces  tapis  seront  joints  ensemble  ;  les 
face.  cinq  autres  seront  aussi  joints  ensem- 

a.  Les  tables  de  la  loi.         b.   Le  couvercle  de  Tarche. 


90 


EXODE. 


Chnp.  20,  ti- 


■33. 


l)Ic.  ■'Tu  feras  des  lacets  bleus  au  bord 
du  tapis  terminant  le  premier  assem- 
blage; et  tu  feras  de  même  au  bord  du 
tapis  terminant  le  second  assemblage. 
^Tu  mettras  cinquante  lacets  au  pre- 
mier tapis,  et  tu  mettras  cintjuante  la- 
cets au  bord  du  tapis  terminant  le 
second  assemblage  ;  ces  lacets  se  cor- 
respondront les  uns  aux  autres.  *Tu 
feras  cinquante  agrafes  d'or,  et  tu  join- 
dras les  tapis  l'un  à  l'autre  avec  les 
agrafes.   Et  le  tabernacle  formera  un 


o 
tout 


'Tu  feras  des  tapis  de  poil  de  chè- 
vre, pour  servir  de  tente  sur  le  taber- 
nacle; tu  feras  onze  de  ces  tapis.  ''La 
longueur  d'un  tapis  sera  de  trente  cou- 
dées, et  la  largeur  d'un  tapis  sera  de 
quatre  coudées;  la  mesure  sera  la  même 
pour  les  onze  tapis.  'Tu  joindras  sépa- 
rément cinq  de  ces  tapis,  et  les  six  au- 
tres séparément,  et  tu  redoubleras  le 
sixième  tapis  sur  le  devant  de  la  tente. 


et  demie.  ''Il  y  aura  à  chaque  planche 
deux  tenons  joints  l'un  à  l'autre;  tu 
feras  de  même  pour  toutes  les  plan- 
ches du  tabernacle.  '^Tu  feras  vingt 
])lanchcs  pour  le  tabernacle,  du  côté 
du  midi.  ''■'Tu  mettras  quarante  bases 
d'argent  sous  les  vingt  planches,  deux 
bases  sous  chaque  planche  pour  ses 
deux  tenons.  -**Tu  feras  vingt  planches 
pour  le  second  côté  du  tabernacle,  le 
côté  du  nord,  *'  et  leurs  quarante  bases 
d'argent,  deux  bases  sous  chaque  plan- 
che. "Tu  feras  six  planches  pour  le 
fond  du  tabernacle,  du  côté  de  l'occi- 
dent. -'Tu  feras  deux  planches  pour 
les  angles  du  tabernacle,  dans  le  fond  ; 
"elles  seront  doubles  depuis  le  bas,  et 
bien  liées  à  leur  sommet  par  un  an- 
neau; il  en  sera  de  même  pour  toutes 
les  deux,  placées  aux  deux  angles,  -'^ll 
Y  aura  ainsi  huit  planches,  avec  leurs 
bases  d'argent,  soit  seize  bases,  deux 
bases  sous  chaque  planche.  -'^Tu  feras 


'"Tu  mettras  cinquante  lacets  au  bord  cinq  barres  de  bois  d'acacia  pour  les 
du  tapis  terminant  le  premier  assem-  planches  de  l'un  des  côtés  du  taberna- 
blage,  et  cinquante  lacets  au  bord  du 
tapis  du  second  assemblage.  "Tu  fe- 
ras cinquante  agrafes  d'airain,  et  tu 
feras  entrer  les  agrafes  dans  les  lacets. 
Tu  assembleras  ainsi  la  tente,  qui  fera 
un  tout.  '*Comme  il  y  aura  du  surplus 
tlans  les  tapis  de  la  tente,  la  moitié  du 
tapis  de  reste  retombera  sur  le  der- 
rière du  tabernacle;  '^la  coudée  d'une 
])art,  et  la  coudée  d'autre  part,  qui  se- 
ront de  reste  sur  la  longueur  des  ta- 
pis de  la  tente,  retomberont  sur  les 
deux  côtés  du  tabernacle,  pour  le  cou- 
vrir. 

'■'Tu  feras  pour  la  tente  une  couver- 
ture de  peaux  de  béliers  teintes  en 
rouge,  et  une  couverture  de  peaux 
teintes  en  bleu  par-dessus. 

'^Tu  feras  des  planches  pour  le  ta- 
bernacle ;  elles  seront  de  bois  d'acacia, 
placées  debout.  '^La  longueur  d'une 
planche  sera  de  dix  coudées,  et  la  lar- 
geur il'une  planche  sera  d'une  coudée 


cle,  "cinq  barres  pour  les  planches  du 
second  côté  du  tabernacle,  et  cinq  bar- 
res pour  les  planches  du  côté  du  ta- 
bernacle formant  le  fond  vers  l'occi- 
dent. -*'La  barre  du  milieu  traversera 
les  planches  d'une  extrémité  à  l'autre. 
^"Tu  couvriras  d'or  les  planches,  et  tu 
feras  d'or  leurs  anneaux  qui  recevront 
les  barres,  et  tu  couvriras  d'or  les  bar- 
res. '"Tu  dresseras  le  tabernacle  d'a- 
près le  modèle  qui  t'est  montré  sur  la 
montagne. 

^'Tu  feras  un  voile  bleu,  pourpre  et 
cramoisi,  et  de  fin  lin  retors;  il  sera 
artistement  travaillé,  et  l'on  y  repré- 
sentera des  chérubins.  ^'Tu  le  mettras 
surquatrecolonnesd'acacia,  couvertes 
d'or;  ces  colonnes  auront  des  crochets 
d'or,  et  poseront  sur  quatre  bases  d'ar- 
ffcnt.  '*Tu  mettras  le  voile  au-dessous 
des  agrafes,  et  c'est  là,  en  dedans  du 
voile,  que  tu  feras  entrer  l'arche  du 
témoignage;  le  voile  vous  servira  de 


91 


Chap.26,3'.-S7,oi. 


EXODE. 


séparation  entre  le  lieu  saint  et  le  lieu 
très  saint.  ^'^Tu  mettras  le  propitiatoire 
sur  l'arche  du  témoignage  dans  le  lieu 
très  saint.  "^Tu  mettras  la  table  en  de- 
hors du  voile,  et  le  chandelier  en  face 
de  la  table,  au  côté  méridional  du  ta- 
bernacle ;  et  tu  mettras  la  table  au  côté 
septentrional. 

^"Tu  feras  pour  l'entrée  de  la  tente 
un  rideau  bleu,  pourpre  et  cramoisi, 
et  de  fin  lin  retors  ;  ce  sera  un  ouvrage 
de  broderie.  ^^Tu  feras  pour  le  rideau 
cinq  colonnes  d'acacia,  et  tu  les  cou- 
vriras d'or;  elles  auront  des  crochets 
d'or,  et  tu  fondras  pour  elles  cinq  ba- 
ses d'airain. 

Description  de  l'autel  des  /wloeatistes 
et  du  pari'is. 

Cliap.  XXV II.  'Tu  feras  l'autel  de 
bois  d'acacia  ;  sa  longueur  sera  de  cinq 
coudées,  et  sa  largeur  de  cinq  coudées. 
L'autel  sera  carré,  et  sa  hauteur  sera 
de  trois  coudées.  -Tu  feras,  aux  qua- 
tre coins,  des  cornes  qui  sortiront  de 
l'autel  ;  et  tu  le  couvriras  d'airain.  'Tu 
feras  pour  l'autel  des  cendriers,  des 
pelles,  des  bassins,  des  fourchettes  et 
des  brasiers  ;  tu  feras  d'airain  tous  ses 
ustensiles.  *Tu  feras  à  l'autel  une  grille 
d'airain,  en  forme  de  treillis,  et  tu 
mettras  quatre  anneaux  d'airain  aux 
quatre  coins  du  treillis.  ^Tu  le  jilaceras 
au-dessous  du  rebord  de  l'autel,  à  par- 
tir du  bas,  jusqu'à  k  moitié  de  la  hau- 
teur de  l'autel.  ^Tu  feras  des  barres 
pour  l'autel,  des  barres  de  bois  d'aca- 
cia, et  tu  les  couvriras  d'airain.  "On 
passera  les  barres  dans  les  anneaux; 
et  les  barres  seront  aux  deux  côtés  de 
l'autel,  quand  on  le  portera.  '^Tu  le 
feras  creux,  avec  des  planches;  il  sera 
fait  tel  qu'il  t'est  montré  sur  la  mon- 
tagne. 

^Tu  feras  le  parvis  du  tabernacle. 
Du  côté  du  midi,  il  y  aura,  pour  for- 
mer le  parvis,  des  toiles  de  fin  lin 
retors,  sur  une  longueur  de  cent  cou- 


dées ])our  ce  premier  côté,  '"avec  vingt 
colonnes  posant  sur  vingt  bases  d'ai- 
rain ;  les  crochets  des  colonnes  et  leurs 
tringles  seront  d'argent.  "Du  côté  du 
nord,  il  y  aura  également  des  toiles 
sur  une  longueur  de  cent  coudées, 
avec  vingt  colonnes  et  leurs  vingt 
bases  d'airain;  les  crochets  des  co- 
lonnes et  leurs  tringles  seront  d'ar- 
gent. '-Du  côté  de  l'occident,  il  vaura 
pour  la  largeur  du  parvis  cinquante 
coudées  de  toiles,  avec  dix  'colonnes 
et  leurs  dix  bases.  '^Du  côté  de  l'o- 
rient, sur  les  cinquante  coudées  de 
largeur  du  parvis,  '■'il  y  aura  quinze 
coudées  de  toiles  pour  une  aile,  avec 
trois  colonnes  et  leurs  trois  bases,  '^et 
quinze  coudées  de  toiles  pour  la  se- 
conde aile,  avec  trois  colonnes  et  leurs 
trois  bases.  "'Pour  la  porte  du  parvis 
il  y  aura  un  rideau  de  vingt  coudées, 
bleu,  pourpre  et  cramoisi,  et  de  fin  lin 
retors,  en  ouvrage  de  broderie,  avec 
quatre  colonnes  et  leurs  quatre  bases. 
"Toutes  les  colonnes  formant  l'en- 
ceinte du  ]iarvis  auront  des  tringles 
d'argent,  des  crochets  d'argent,  et  des 
bases  d'airain.  '^La  longueur  du  par- 
vis sera  de  cent  coudées,  sa  largeur 
de  cinquante  de  chaque  côté,  et  sa 
hauteur  de  cinq  coudées;  les  toiles  se- 
ront de  fin  lin  retors,  et  les  bases  d'ai- 
rain. '^Tous  les  ustensiles  destinés  au 
service  du  tabernacle,  tous  ses  pieux, 
et  tous  les  pieux  du  parvis,  seront 
d'airain. 

-"Tu  ordonneras  aux  enfants  d'Is- 
raël de  t'aj)porter  pour  le  chandelier 
de  l'huile  pure  d'olives  concassées, 
afin  d'entretenir  les  lampes  continuel- 
lement. ^' C'est  dans  la  tente  d'assi- 
gnation, en  dehors  du  voile  qui  est 
devant  le  témoignage,  qu'Aaron  et  ses 
fils  la  prépareront,  pour  que  les  lam- 
pes brûlent  du  soir  au  matin  en  pré- 
sence de  l'Eternel.  C'est  une  loi  perpé- 
tuelle pour  leurs  descendants,  et  que 
devront  observer  les  enfants  d'Israël. 


92 


EXODE. 


Ch(ij>.  !28,  i-ss. 


Description  des  i'ctcrucnts  saccrclotau.r 

Cluip.    XXVIII.       'Fais   approcher 


de  toi  Aaron,  ton  frère,  et  ses  (ils,  et 
prends-les  parmi  les  enfants  d'Israël 
pour  les  eonsacMer  à  mon  service  dans 
le  sacerdoce  :  Aaron  et  les  fils  d' Aaron , 
Nadab,  Ahiliu,  Eléazar  et  Ithamar. 

-Tu  feras  à  Aaron,  ton  frère,  des 
vêtements  sacrés,  pour  marquer  sa 
dignité  et  pour  lui  servir  de  jKirure. 
■'Tu  parleras  à  tous  ceux  qui  sont  ha- 
biles, à  qui  j'ai  donné  un  esprit  plein 
trintelligence;  et  ils  feront  les  vête- 
ments d'Aaron,  afin  qu'il  soit  consacré 
et  qu'il  exerce  mon  sacerdoce.  '\'oici 
les  vêtements  qu'ils  feront  :  un  pecto- 
ral, un  éphod,  une  rohe,  une  tunicpie 
brodée,  une  tiare,  et  une  ceinture.  Ils 
ièront  des  vêtements  sacrés  à  Aaron, 
ton  frère,  et  à  ses  fils,  afin  qu'ils  exer- 
cent mon  sacerdoce.  ^Ils  emploieront 
de  l'or,  des  étoffes  teintes  en  bleu,  en 
pourpre,  en  cramoisi,  et  de  fin  lin. 

"Ils  feront  l'éphod  d'or,  de  fil  bleu, 
])ourpre  et  cramoisi,  et  de  fin  lin  re- 
tors; il  sera  artistement  travaillé.  ^On 
V  fera  deux  épaulettes,  qui  le  joindront 
par  ses  deux  extrémités;  et  c'est  ainsi 
(pi'il  sera  fjoint.  *La  ceinture  sera  du 
même  travail  que  l'éphod  et  fixée  sur 
lui;  elle  sera  d'or,  de  fil  bleu,  pourpre 
et  cramoisi,  et  de  fin  lin  retors.  "Tu 
|)rendras  deux  pierres  d'onyx,  et  tu  y 
graveras  les  noms  des  fils  d'Israël, 
'"six  de  leurs  noms  sur  une  pierre,  et 
les  six  autres  sur  la  seconde  pierre, 
d'après  l'ordre  des  naissances.  "Tu 
graveras  sur  les  deux  pierres  les  noms 
des  fils  d'Israël,  comme  on  grave  les 
])ierres  et  les  cachets;  tu  les  entoure- 
ras de  montures  d'or.  '-Tu  mettras  les 
deux  pierres  sur  les  épaulettes  de  l'é- 
])hod,  en  souvenir  des  fils  d'Israël;  et 
c'est  comme  souvenir  qu'Aaron  por- 
tera leurs  noms  devant  l'Eternel  sur 
ses  deux  épaules.  '^Tu  feras  des  mon- 
tures  d'or,   '*et  deux  chaînettes  d'or 


j)ur,  que  tu  tresseras  en  forme  de  cor- 
dons; et  tu  fixeras  aux  montures  les 
chaînettes  ainsi  tressées. 

'^Tu  feras  le  pectoral  du  jugement, 
artistement  travaillé;  tu  le  feras  du 
même  travail  que  l'éphod,  tu  le  feras 
d'or,  de  fil  bleu,  pourpre  et  cramoisi, 
et  de  fin  lin  retors.  '^11  sera  carré  et 
double;  sa  longueur  sera  d'un  empan, 
et  sa  largeur  d'un  empan.  "Tu  y  en- 
châsseras une  garniture  de  pierres, 
quatre  rangées  de  pierres  :  première 
rangée,  une  sardoine,  une  topaze,  une 
émeraude;  ''^seconde  rangée,  une  es- 
carboucle ,  un  saphir,  un  diamant; 
'^troisième  rangée,  une  opale,  une 
agate,  une  améthyste;  -"quatrième 
rangée,  une  chrysolithe,  un  onyx,  un 
jaspe.  Ces  pierres  seront  enchâssées 
dans  leurs  montures  d'or.  -'Il  y  en 
aura  douze,  d'après  les  noms  des  fils 
d'Israël;  elles  seront  gravées  comme 
des  cachets,  chacune  avec  le  nom  de 
l'une  des  douze  tribus.  —  --Tu  feras 
sur  le  pectoral  des  chaînettes  d'or  pur, 
tressées  en  forme  de  cordons.  -^Tu 
feras  sur  le  pectoral  deux  anneaux 
d'or,  et  tu  mettras  ces  deux  anneaux 
aux  deux  extrémités  du  pectoral.  "Tu 
passeras  les  deux  cordons  d'or  dans 
les  deux  anneaux  aux  deux  extrémités 
du  pectoral;  "et  tu  arrêteras  par  de- 
vant les  bouts  des  deux  cordons  aux 
deux  montures  placées  sur  les  épau- 
lettes de  l'éphod.  —  -"Tu  feras  encore 
deux  anneaux  d'or,  que  tu  mettras  aux 
deux  extrémités  du  pectoral,  sur  le 
bord  intérieur  appliqué  contre  l'éphod. 
-^Et  tu  feras  deux  autres  anneaux  d'or, 
que  tu  mettras  au  bas  des  deux  épau- 
lettes de  l'éphod,  sur  le  devant,  près 
de  la  jointure,  au-dessus  de  la  cein- 
ture de  l'éphod.  -*0n  attachera  le  pec- 
toral par  ses  anneaux  aux  anneaux  de 
l'éphod  avec  un  cordon  bleu,  afin  que 
le  pectoral  soit  au-dessus  de  la  cein- 


9:5 


Chap.28,-20-20,9. 


EXODE. 


ture  de  Téphod  et  qu'il  ne  puisse  pas  ^"Pour  les  fils  d'Aaron  tu  feras  des 

se  séparer  de  Téphod. -^Lorsque  Aaron      tuniques,  tu  leur  feras  des  ceintures, 
entrera  dans  le  sanctuaire,  il  portera      et  tu  leur  feras  des  bonnets,  pour  mar- 


sur  son  cœur  les  noms  des  fils  d'Is- 
raël, gravés  sur  le  pectoral  du  juge- 
ment, pour  en  conserver  à  toujours  le 
souvenir  devant  l'Eternel.  — ^"Tu  join- 
dras au  pectoral  du  jugement  l'urim  et 
le  thummini'',  et  ils  seront  sur  le  cœur 


quer  leur  dignité  et  pour  leur  servir  de 
parure.  *'Tu  en  revêtiras  Aaron,  ton 
frère,  et  ses  fils  avec  lui.  Tu  les  oin- 
dras, tu  les  consaci'eras,  tu  les  sancti- 
fieras, et  ils  seront  à  mon  service  dans 
le  sacerdoce.  ''-Fais-leur  des  caleçons 


d'Aaron,   lorsqu'il   se   présentera  de-  de  lin,  pour  couvrir  leur  nudité;  ils 

vant  l'Eternel.   Ainsi,  Aaron  portera  iront  depuis  les  reins  jusqu'aux  cuis- 

constamment  sur  son   cœur  le  juge-  ses.  ^^Aaron  et  ses  fils  les  porteront, 

ment  des  enfants  d'Israël,  lorsqu'il  se  quand  ils  entreront  dans  la  tente  d'as- 

présentera  devant  l'Eternel.  signation,  ou  quand  ils  s'approcheront 

•■"Tu  feras  la  robe  de  l'éphod  entiè-  de  l'autel,  pour  faire  le  service  dans 

rement  d'étoffe  bleue.  '-Il  y  aura,  au  le  sanctuaire;  ainsi  ils  ne  se  rendront 

milieu,  une  ouverture  pour  la  tète;  et  point  coupables,  et  ne  mourront  point, 

cette  ouverture  aura  tout  autour  un  C'est  une  loi  perpétuelle  pour  Aaron 

bord  tissé,  comme  l'ouverture  d'une  et  pour  ses  descendants  après  lui. 
cotte  de  mailles,   afin  que  la  robe  ne 

se  déchire  pas.  '^Tu  mettras  autour  de  ^"  consécration  des  prêtres.  —  Le  sacrifice 

la  bordure,  en  bas,  des  grenades  de  perpétue  . 

couleur  bleue,  pourpre  et  cramoisi,  Chap.  XXIX.     'Voici  ce  que  tu  feras 

entremêlées  de  clochettes  d'or  :  ''une  pour  les  sanctifier,  afin  qu'ils  soient  à 

clochette  d'or  et  une  grenade,  une  clo-  mon  service  dans  le  sacerdoce, 

chette  d'or  et  une  grenade,  sur  tout  le  Prends   un  jeune  taureau   et  deux 

tour  de  la  bordure  de  la  robe.  '^  Aaron  béliers  sans  défaut.  -Fais,  avec  de  la 

s'en    revêtira   pour    faire    le   service;  fleur  de  farine  de  froment,  des  pains 

quand   il   entrera   dans   le   sanctuaire  sans  levain,  des  gâteaux  sans  levain 

devant  l'Eternel,  et  quand  il  en  sortira,  pétris  à  l'huile,  et  des  galettes  sans 

on  entendra  le  sondes  clochettes,  et  levain  arrosées  d'huile. 'Tu  les  mettras 

il  ne  mourra  point.  dans  une  corbeille,  en  offrant  le  jeune 

'^Tu  feras  une  lame  d'or  pur,  et  tu  y  taureau  et  les  deux  béliers, 

graveras,  comme  on  grave  un  cachet  :  ''Tu  feras  avancer  Aaron  et  ses  fils 

Sainteté  à  l'Eternel.  ''Tu  l'attacheras  vers  l'entrée  de  la  tente  d'assignation, 

avec  un  cordon  bleu  sur  la  tiare,  sur  le  et  tu   les   laveras  avec  de  l'eau.  ^Tu 

devant  de  la  tiare.  '*Elle  sera  sur  le  prendras  les  vêtements;   tu  revêtiras 

front  d'Aaron;  et  Aaron  sera  chargé  Aaron  de  la  tunique,  de  la  robe  de  l'é- 

des  iniquités  commises  par  les  enfants  phod,  de  l'éphod  et  du  pectoral,  et  tu 

d'Israël  en  faisant  toutes  leurs  saintes  mettras  sur  lui  la  ceinture  de  l'éphod. 

olfrandes;  elle  sera  constamment  sur  *Tu  poseras  la  tiare  sur  sa  tête,  et  tu 

son  front  devant  l'Eternel,  pour  qu'il  placeras  le  diadème  de  sainteté  sur  la 

leur  soit  favorable.  tiare.  'Tu  prendras  l'huile  d'onction, 

'"Tu  feras  la  tunique  de  fin  lin;  tu  tu  en  répandras  sur  sa  tête,  et  tu  l'oin- 

feras  une  tiare  de  fin  lin,  et  tu  feras  dras.  ^Tu  feras  approcher  ses  fils,  et 

une  ceinture  brodée.  tu  les  revêtiras  des  tuniques.  'Tu  met- 

a.   Vrim  et  thunimim  (/umirre  et  perfection},  objet  d'une  nature  inconnue,  placé  sur  ou  dans  le  pectoral,  et  par 
le  moyen  duquel  le  grand  prêtre  rendait  des  jugements  ou  oracles,  au  nom  de  l'Éternel. 

94 


EXODE. 


Chap.  30, 10-32. 


tras  une  ceinture  à  Aaron  et  à  ses  fils, 
et  tu  attacheras  des  bonnets  aux  fils 
d'Aaron.  Le  sacerdoce  leur  appartien- 
dra par  une  loi  perpétuelle.  Tu  consa- 
creras donc  Aaron  et  ses  fils. 

'°Tu  amèneras  le  taureau  devant  la 
tente  d'assignation,  et  Aaron  et  ses 
(ils  poseront  leurs  mains  sur  la  tète  du 
taureau.  "Tu  èffortreras  le  taureau  de- 
vaut  l'Eternel,  à  l'entrée  de  la  tente 
d'assignation.  '-Tu  prendras  du  sang 
du  taureau,  tu  eu  mettras  avec  ton 
doigt  sur  les  cornes  de  l'autel,  et  tu 
répandras  tout  le  sang  au  pied  de  l'au- 
tel. '^Tu  prendras  toute  la  graisse  qui 
couvre  les  entrailles,  le  grand  lobe  du 
foie,  les  deux  rognons  et  la  graisse 
cjui  les  entoure,  et  tu  brûleras  cela  sur 
l'autel.  '"'Mais  tu  brûleras  au  feu  hors 
du  camp  la  chair  du  taureau,  sa  ^^eau 
et  ses  excréments;  c'est  un  sacrifice 
pour  le  péché. 

'^Tu  prendras  l'un  des  béliers,  et 
Aaron  et  ses  fils  poseront  leurs  mains 
sur  la  tète  du  bélier.  '^Tu  éfforg-eras  le 
bélier;  tu  en  prendras  le  sang,  et  tu  le 
répandras  sur  l'autel  tout  autour.  ''Tu 
couperas  le  bélier  par  morceaux,  et  tu 
laveras  les  entrailles  et  les  jambes, 
que  tu  mettras  sur  les  morceaux  et  sur 
sa  tète.  '*Tu  brûleras  tout  le  bélier  sur 
l'autel  ;  c'est  un  holocauste  à  l'Eternel, 
c'est  un  sacrifice  consumé  par  le  feu, 
d'une  agréable  odeur  à  l'Eternel. 

'*Tu  prendras  l'autre  bélier,  et 
Aaron  et  ses  fils  poseront  leurs  mains 
sur  la  tête  du  bélier.  ^''Tu  égorgeras  le 
bélier;  tu  prendras  de  son  sang,  tu  en 
mettras  sur  le  lobe  de  l'oreille  droite 
il  Aaron  et  sur  le  lobe  de  l'oreille  droite 
de  ses  fils,  sur  le  pouce  de  leur  main 
droite  et  sur  le  gros  orteil  de  leur  pied 
droit,  et  tu  répandras  le  sang  sur  l'au- 
tel tout  autour.  *'Tu  prendras  du  sang 
qui  sera  sur  l'autel  et  de  l'huile  d'onc- 
lion,  et  tu  en  feras  l'aspersion  sur 
Aaron  et  sur  ses  vêtements,  sur  ses 
fils  et  sur  leurs  vêtements.  Ainsi  seront 


grand 
es  deux  rognons  et  la 


consacrés  Aaron  et  ses  vêtements,  ses 
fils  et  leurs  vêtements.  —Tu  prendras 
la  graisse  du  bélier,  la  queue,  la  graisse 
([ui  couvre  les  entrailles,  le 
lobe  du  foie 
graisse  qui  les  entoure,  et  l'épaule 
droite,  car  c'est  un  bélier  de  consé- 
cration; -''tu  prendras  aussi  dans  la 
corbeille  de  pains  sans  levain,  placée 
devant  l'Eternel,  un  gâteau  de  pain, 
un  o'àteau  à  l'huile  et  une  s-alette.  -*Tu 

o  o 

mettras  toutes  ces  choses  sur  les  mains 
d'Aaron  et  sur  les  mains  de  ses  fils,  et 
tu  les  agiteras  de  côté  et  d'autre  de- 
vant l'Eternel.  -^Tu  les  ôteras  ensuite 
de  leurs  mains,  et  tu  les  brûleras  sur 
l'autel,  par  dessus  l'holocauste;  c'est 
un  sacrifice  consumé  par  le  feu  devant 
l'Eternel,  d'une  agréable  odeur  à  l'E- 
ternel. ^^Tu  prendras  la  poitrine  du 
bélier  qui  aura  servi  à  la  consécration 
d'Aaron,  et  tu  l'agiteras  de  côté  et 
d'autre  devant  l'Eternel  :  ce  sera  ta 
portion.  -^Tu  sanctifieras  la  poitrine 
et  l'épaule  du  bélier  qui  aura  servi  à 
la  consécration  d'Aaron  et  de  ses  fils, 
la  poitrine  en  l'agitant  de  côté  et  d'au- 
tre, l'épaule  en  la  présentant  par  élé- 
vation. ^''Elles  appartiendront  à  Aaron 
et  à  ses  fils,  par  une  loi  perpétuelle 
qu'observeront  les  enfants  d'Israël , 
car  c'est  une  offrande  par  élévation  ; 
et,  dans  les  sacrifices  d'actions  de 
grâces  des  enfants  d'Israël,  l'offrande 
par  élévation  sera  pour  l'Eternel. 

-^Les  vêtements  sacrés  d'Aaron  se- 
ront après  lui  pour  ses  fils,  qui  les 
mettront  lorsqu'on  les  oindra  et  qu'on 
les  consacrera.  ^"Ils  seront  portés  pen- 
dant sept  jours  par  celui  de  ses  fils 
c{ui  lui  succédera  dans  le  sacerdoce, 
et  c[ui  entrera  dans  la  tente  d'assigna- 
tion, pour  faire  le  service  dans  le  sanc- 
tuaire. 

^'Tu  prendras  le  bélier  de  consé- 
cration, et  tu  en  feras  cuire  la  chair 
dans  un  lieu  saint.  ^^  Aaron  et  ses  fils 
mangeront,  à  l'entrée  de  la  tente  d'as- 


95 


Cluip.W.xi-SO.n. 


EXODE. 


signation,  la  chair  du  bélier  et 


da 


•heillc 


e  pain 
qui  sera  tlans  la  corDeiiie.  '^Ils  man- 
geront ainsi  ce  qui  aura  servi  d'expia- 
tion, afin  qu'ils  fussent  consacrés  et 
sanctifiés;  nul  étranger  n'en  mangera, 
car  ce  sont  des  choses  saintes.  ^^S'il 
reste  de  la  chair  de  consécration  et  du 
pain  jusqu'au  matin,  tu  brûleras  dans 
le  feu  ce  qui  restera  ;  on  ne  le  mangera 
point,  car  c'est  une  chose  sainte. 

^^Tu  suivras  à  l'égard  d'Aaron  et  de 
ses  fils  tous  les  ordres  c|ue  je  t'ai  don- 
nés. Tu  emploiej'as  sept  jours  à  les 
consacrer.  ^*Tu  offriras  chaque  jour 
un  taureau  en  sacrifice  pour  le  ])éché, 
pour  l'expiation  ;  tu  purifieras  l'autel 
par  cette  expiation ,  et  tu  l'oindras 
pour  le  sanctifier.  '^Pendant  sept  jours, 
tu  feras  des  expiations  sur  l'autel,  et 
tu  le  sanctifieras  ;  et  l'autel  sera  très 
saint,  et  tout  ce  qui  touchera  l'autel 
sera  sanctifié. 

^''Voici  ce  que  tu  offriras  sur  l'autel  : 
deux  agneaux  d'un  an,  chaque  jour, 
à  perpétuité.  ^'•'Tu  offriras  l'un  des 
agneaux  le  matin,  et  l'autre  agneau 
entre  les  deux  soirs.  ^'Tu  offriras,  avec 
le  premier  agneau,  un  dixième  d'épha 
de  fleur  de  farine  pétrie  dans  un  quart 
de  hin  d'huile  d'olives  concassées,  et 
une  libation  d'un  quart  de  hin  de  vin. 
*'Tu  offriras  le  second  agneau  entre 
les  deux  soirs,  avec  une  offrande  et 
une  libation  semblables  à  celles  du 
matin;  c'est  un  sacrifice  consumé  par 
le  feu,  d'une'agréable  odeur  à  l'Eter- 
nel. *-Voilà  l'holocauste  perpétuel  qui 
sera  offert  par  vos  descendants,  à  l'en- 
trée de  la  tente  d'assignation,  devant 
l'Eternel;  c'est  là  que  je  me  rencon- 
trerai avec  vous,  et  que  je  te  parlerai. 
■'•'Je  me  rencontrerai  là  avec  les  en- 
fants d'Israël,  et  ce  lieu  sera  sanctifié 
par  ma  gloire.  "Je  sanctifierai  latente 
d'assignation  et  l'autel  ;  je  sanctifierai 
Aaron  et  ses  fils,  pour  cju'ils  soient  à 
mon  service  dans  le  sacerdoce.  ''^J'ha- 
biterai au  milieu  des  enfants  d'Israël, 


et  je  serai  leur  Dieu.  *^Ils  connaîtront 
que  je  suis  l'Eternel,  leur  Dieu,  qui  les 
ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte,  pour 
habiter  au  milieu  d'eux.  Je  suis  l'Eter- 
nel, leur  Dieu. 

Description  de  l'autel  des  parfums  et  de  la  cuve 
d'airain.  —  Composition  de  l'huile  sainte  et 
du  parfum. 

Chap .  A'A.V.  '  Tu  feras  un  autel  pour 
brûler  des  ])arfums,  tu  le  feras  de  bois 
d'acacia;  -sa  longueur  sera  d'une  cou- 
dée, et  sa  largeur  d'une  coudée;  il 
sera  carré,  et  sa  hauteur  sera  de  deux 
coudées.  Tu  feras  des  cornes  qui  sor- 
tiront de  l'autel.  ''Tu  le  couvriras  d'or 
pur,  le  dessus,  les  côtés  tout  autour  et 
les  cornes,  et  tu  y  feras  une  bordure 
d'or  tout  autour.  ^Tu  ièras  au-dessous 
de  la  bordure  deux  anneaux  d'or  aux 
deux  côtés  ;  tu  en  mettras  aux  deux  cô- 
tés, pour  recevoir  les  barres  cjui  servi- 
ront à  le  porter.  ^Tu  feras  les  barres 
de  bois  d'acacia,  et  tu  les  couvriras 
d'or.  ^Tu  placeras  l'autel  en  face  du 
voile  qui  est  devant  l'arche  du  témoi- 
gnage, en  face  du  propitiatoire  qui  est 
sur  le  témoignage,  et  où  je  me  rencon- 
trerai avec  toi.  "Aaron  y  fera  brûler  du 
parfum  odoriférant;  il  en  fera  brûler 
chaque  matin,  lorsqu'il  préparera Jes 


lampes;  ^il  en  fera  brûler  aussi  entre 
les  deux  soirs,  lorsqu'il  arrangera  les 


lampes.  C'est  ainsi  que  l'on  brûlera  à 
perpétuité  du  parfum  devant  l'Eternel 
parmi  vos  descendants.  ^Vous  n'offri- 
rez sur  l'autel  ni  parfum  étranger,  ni 
holocauste,  ni  offrande,  et  vous  n'y  ré- 
pandrez aucune  libation.  '"Une  fois 
chaque  année,  Aaron  fera  des  expia- 
tions sur  les  cornes  de  l'autel;  avec  le 
sang  de  la  victime  expiatoire,  il  y  sera 
fait  des  expiations  une  fois  chaque  an- 
née parmi  vos  descendants.  Ce  sera 
une  chose  très  sainte  devant  l'Eternel. 
"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'-Lorsque  tu  compteras  les  enfants 
d'Israël  pour  en  faire   le  dénombre- 


96 


EXODE. 


Cliap.  SO.iJ-SL^. 


ment,  chacun  d'eux  paiera  à  rEteinel 
le  rachat  de  sa  jiersonnc,  afin  ([u'ils  ne 
soient  frappés  crancnne  jihiie  k>rs  de 
ce  dén()nil)rement.  ''Voici  ce  ((ue  ch)n- 
neront  tous  ceux  (pii  seront  c()in])ris 
dans  le  dénoinbrt'nu'nt  :  un  demi-sicle, 
selon  le  sicledu  sanctuaire,  (pii  est  de 


feras  avec  cela  une  huile  pour  l'onction 
sainte,  com]iosition  de  parfums  selon 
l'art  du  parfumeur;  ce  sera  l'huile  pour 
l'onction  sainte.-*  Tu  en  oindras  la  tente 
d'assignation  et  l'arche  du  témoigna- 
ge, -'la  table  et  tous  ses  ustensiles,  le 
chandelier  et  ses  ustensiles,  l'autel  des 


vingt  guéras;  un  demi-sicle  sera  le  don      parfums,  -'Tautel  des  holocaustes  et 


prélevé  jiour  l'Eternel.  "Tout  homme 
compris  dans  le  dénombrement,  de- 
puis l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 
paiera  le  don  jirélevé  pour  l'Eternel. 
*^Le  riche  ne  paiera  pas  plus,  et  le  pau- 
vre ne  paiera  pas  moins  d'un  demi- 
sicle,  comme  don  prélevé  ])our  l'Eter- 
nel, afin  de  racheter  leurs  personnes. 
'n\i  recevras  des  enfants  d'Israël  l'ar- 


tous  ses  ustensiles ,  la  cuve  avec  sa 
base.  -"Tu  sanctifieras  ces  choses,  et 
elles  seront  très  saintes  ;  tout  ce  qui 
les  touchera  sera  sanctifié.  '"'Tu  oin- 
dras Aaron  et  ses  fils,  et  tu  les  sancti- 
fieras, pour  (pi'ils  soient  à  mon  service 
dans  le  saterdoce.  ^' Tu  parleras  aux 
enfants  d'Israël,  et  tu  tliras  :  Ce  sera 
pour  moi  l'huile  de  l'onction  sainte, 
gent  du  rachat,  et  tu  rap])liqueras  au  parmi  vos  descendants.  "-On  n'en  ré- 
travail de  la  tente  d'assignation;  ce  pandra  point  sur  le  corps  d'un  homme, 
sera  pour  les  enfants  d'Israël  un  sou-  et  vous  n'en  ferez  point  de  semblable, 
venir  devant  l'Eternel  pour  le  rachat  dans  les  mêmes  proportions;  elle  est 
de  leurs  personnes. 

"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  :  '^Tu 
feras  une  cuve  d'airain,  avec  sa  base 
d'airain,  pour  les  ablutions;  tu  la  pla- 


ceras entre 


la  tente  d  assignation  et 


sainte,  et  vous  la  regarderez  comme 
sainte.  "Ouiconque  en  composera  de 
semblable,  ou  en  mettra  sur  un  étran- 
ger, sera  retranché  de  son  ]ieuple. 
■'•'L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Prends  des 
l'autel,  et  tu  y  mettras  de  l'eau,  '^avec  aromates,  du  stacté,  de  l'ongle  odo- 
laquelle  Aaron  et  ses  fils  se  laveront  rant",  du  galbanum,  etde  l'encens  pur, 
les  mains  et  les  pieds.  -"Lorsqu'ils  en-  en  parties  égales.  ^^Tu  feras  avec  cela 
trerontdans  la  tente  d'assignation,  ils  un  jiarfum  composé  selon  l'art  du  par- 
se  laveront  avec  cette  eau,  afin  qu'ils  fumeur;  il  sera  salé,  pur  et  saint.  ^"Tu 
ne  meurent  point;  et  aussi  lorscpi'ils  le  réduiras  en  jioudre,  et  tu  le  mettras 
s'approcheront  de  l'autel,  pour  faire  le  devant  le  témoignage,  dans  la  tente 
service  et  pour  offrir  des  sacrifices  à  d'assignation,  où  je  me  rencontrerai 
l'Eternel.  -'Ils  se  laveront  les  mains  et  avec  toi.  Ce  sera  pour  vous  une  chose 
les  pieds,  afin  qu'ils  ne  meurent  point,  très  sainte.  ^' Vous  ne  ferez  point  pour 
Ceseraune  loi  perpétuelle  pour  Aaron,  vous  de  parfum  semblable,  dans  les 
pour  ses  fils  et  pour  leurs  descendants,  mêmes  proportions;  vous  le  regarde- 
'■- L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  :  rez  comme  saint,  et  réservé  pour  l'E- 
-^ Prends  des  meilleurs  aromates,  cin(j  ternel.  '^^Quiconque  en  fera  de  sembla- 
eents  sicles  de  myrrhe,  de  celle  qui  blc,  ])our  le  sentir,  sera  retranché  de 
coule  d'elle-même,  la  moitié  soit  deux 
cent  cinquante  sicles  de  cinnainonie 
aromatique,  deux  cent  cinquante  sicles 
de  roseau  aromatique,  -*cinq  cents  si- 
cles de  casse,  selon  le  sicle  du  sanc- 
tuaire, et  un  hin  d'huile  d'olive.  -^Tu 

a.  Espèfc  (lo  cofjuilla^e. 


son  peuple. 

Désignation  des  oin'riers.  —  Le  sabbat  rappelé. 
Les  tables  de  la  loi. 

Cliap.  XXXI.      'L'Éternel   ])arla   à 
Moïse,  et  dit  :  -Sache  que  j'ai  choisi 


97 


Chap.  Sl,3-rj:^,9. 


EXODE. 


Betsaleel,  fils  d'Uri,  fils  de  Hur,  de  la 
tribu  de  Juda.  ^Je  l'ai  rempli  de  l'es- 
prit de  Dieu,  de  sagesse,  d'intelligence, 
et  de  savoir  pour  toutes  sortes  d'ou- 
vrages ;  '*je  l'ai  rendu  capable  de  faire 
des  inventions,  de  travailler  l'or,  l'ar- 
gent et  l'airain,  ^de  graver  les  pierres 
à  enchâsser,  de  travailler  le  bois,  et 
d'exécuter  toutes  sortes  d'ouvrages. 
*  Et  voici,  je  lui  ai  donné  pour  aide  Olio- 
liab,  fils  d'Ahisamac,  de  la  tribu  de 
Dan.  J'ai  misdel'intelligencedansl'es- 
prit  de  tous  ceux  qui  sont  habiles,  pour 
qu'ils  fassent  tout  ce  que  je  t'ai  or- 
donné :  ^la  tente  d'assignation,  l'arche 
du  témoignage,  le  propitiatoire  qui 
sera  dessus,  et  tous  les  ustensiles  de  la 
tente;  Ha  table  et  ses  ustensiles,  le 
chandelier  d'or  pur  et  tous  ses  usten- 
siles, l'autel  des  parfums;  "l'autel  des 
holocaustes  et  tous  ses  ustensiles,  la 
cuve  avec  sa  base  ;  '"les  vêtements  d'of- 
fice, les  vêtements  sacrés  pour  le  prê- 
tre Aaron,  les  vêtementsde  ses  fils  pour     les  anneaux  d'or,  qui  étaient  à  leurs 


et  les  enfants  d'Israël  un  signe  qui  de- 
vra durer  à  perpétuité  ;  car  en  six  jours 
l'Eternel  a  fait  les  cieux  et  la  terre,  et 
le  septième  jour  il  a  cessé  son  œuvre 
et  il  s'est  reposé. 

'^  Lorsque  l'Éternel  eut  achevé  de 
parler  à  Moïse  sur  la  montagne  de 
Sinaï,  il  lui  donna  les  deux  tables  du 
témoignage,  tables  de  pierre,  écrites 
du  doigt  de  Dieu. 

Le  veau  d  or. 

Chap.  XXXII.  'Le  peuple,  voyant 
que  Moïse  tardait  à  descendre  de  la 
montagne,  s'assembla  autour  d' Aaron, 
et  lui  dit  :  Allons!  fais-nous  un  dieu 
qui  marche  devant  nous  ;  car  ce  Moïse, 
cet  homme  qui  nous  a  fait  sortir  du 
pays  d'Egypte,  nous  ne  savons  ce  qu'il 
est  devenu.  "Aaron  leur  dit  :  Otez  les 
anneaux  d'or,  qui  sont  aux  oreilles  de 
vos  femmes,  de  vos  fils  et  de  vos  filles, 
et  ap])ortez-les  moi.  ^Et  tous  ôtèrent 


les  fonctions  du  sacerdoce;  "  l  huile 
d'onction,  et  le  parfum  odoriférant 
pour  le  sanctuaire.  Ils  se  conforme- 
ront à  tous  les  ordres  que  j'ai  donnés. 
'-L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'^Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis- 
leur :  Vous  ne  manquerez  pas  d'obser- 
ver mes  sabbats,  car  ce  sera  entre  moi 
et  vous,  et  parmi  vos  descendants,  un 
signe  auquel  on  connaîtra  que  je  suis 
l'Eternel  qui  sanctifie.  '*  Vous  observe- 
rez le  sabbat,  car  il  sera  pour  vous  une 


oreilles,  et  ils  les  apportèrent  à  Aaron. 
"•Il  les  reçut  de  leurs  mains,  jeta  l'or 
dans  un  moule ,  et  fit  un  veau  en 
fonte.  Et  ils  dirent  :  Israël!  voici  ton 
dieu,  qui  t'a  fait  sortir  du  pays  d'E- 
gypte. ^Lorsque  Aaron  vit  cela,  il  bâtit 
un  autel  devant  lui,  et  il  s'écria  :  De- 
main, il  y  aura  fête  en  l'honneur  de 
l'Eternel!  ^Le  lendemain,  ils  se  levè- 
rent de  bon  matin,  et  ils  offrirent  des 
holocaustes  et  des  sacrifices  d'actions 
de  grâces.  Le  peuple  s'assit  pour  man- 


chose  sainte.  Celui  qui  le  profanera,      ger  et  pour  boire;  puis  ils  se  levèrent 
sera  puni  de  mort;  celui  qui  fera  quel-      pour  se  divertir. 


que  ouvrage  ce  jour-là,  sera  retranché 
du  milieu  de  son  peuple.  '^On  travail- 
lera six  jours;  mais  le  septième  jour 
est  le  sabbat,  le  jour  du  repos,  consa- 
cré à  l'Eternel.  Celui  qui  fera  quelque 
ouvrage  le  jour  du  sabbat,  sera  puni 
de  mort.  "Les  enfants  d'Israël  obser- 
veront le  sabbat,  en  le  célébrant,  eux 
et  leurs  descendants,  comme  une  al- 
liance perpétuelle.  "Ce  sera  entre  moi 


'L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Va,  descends  ; 
car  ton  peuple,  que  tu  as  fait  sortir  du 
pays  d'Egypte,  s'est  corrompu.  '^Ils  se 
sont  promptement  écartés  de  la  voie 
que  je  leur  avais  prescrite;  ils  se  sont 
fait  un  veau  en  fonte,  ils  se  sont  pros- 
ternés devant  lui,  ils  lui  ont  offert  des 
sacrifices,  et  ils  ont  dit  :  Israël!  voici 
ton  dieu,  qui  t'a  fait  sortir  du  pays  d'E- 
gypte. '■'L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Je  vois 


98 


EXODE 


Chap.  S2,  w-3'i. 


que  ce  peuple  est  un  peuple  au  cou 
roide.  '"Maintenant  laisse-moi  ;  ma  co- 
lère va  s'enilammer  contre  eux,  et  je 
les  consumerai;   mais  je  ferai  de  toi 


-'  Moïse  dit  à  Aaron  :  Que  t'a  fait  ce 
peuple,  pour  que  tu  l'aies  laissé  com- 


une  grande  nation. 


mettre  un  si  grand  péché?  "Aaron  ré- 
pondit :  Que  la  colère  de  mon  seigneur 
ne  s'enllamme  point!  Tu  sais  toi-même 
Aloïse  inq)lora  l'Eternel,  son  Dieu,  (|ue  ce  j)euple  est  porté  au  mal.  -^Ils 
et  dit  :  Pourquoi,  ô  Eternel  !  ta  colère  m'ont  dit  :  Fais-nous  un  dieu  qui  mar- 
s'enllammerait-elle  contre  ton  ])eu])le,  chc  devant  nous;  car  ce  Moïse,  cet 
que  tu  as  fait  sortir  du  pays  d'Egypte  homme  qui  nous  a  fait  sortir  du  pays 
par  une  grande  puissance  et  par  une  d'Egypte,  nous  ne  savons  ce  qu'il  est 
main  forte?  '-Pourquoi  les  Egyptiens  devenu.  -*Je  leur  ai  dit  :  Que  ceux  qui 
diraient-ils  :  C'est  pour  leur  malheur  ont  de  l'or,  s'en  dépouillent  !  Et  ils  me 
qu'il  les  a  fait  sortir,  c'est  pour  les  tuer  l'ont  donné  ;  je  l'ai  jeté  au  feu,  et  il  en 
dans  les  montagnes,  et  pour  les  exter-     est  sorti  ce  veau. 

miner  de  dessus  la  terre?  Reviens  de  ""Moïse  vit  que  le  peuple  était  livré 

l'ardeur  de  ta  colère,  et  repens-toi  du  au  désordre,  etqu'Aaron  l'avait  laissé 
mal  que  tu  veux  faire  à  ton  peuple,  dans  ce  désordre  exposé  à  l'opprobre 
"'Souviens-toi  d'Abraham,  d'Isaac  et  parmi  ses  ennemis.  -".Moïse  se  plaça  à 
d'Israël,  tes  serviteurs,  auxquels  tu  as  la  porte  du  camp,  et  dit  :  A  moi  ceux 
dit,  en  jurant  par  toi-même  :  Je  multi-  qui  sont  pour  l'Eternel  !  Et  tous  les  en- 
plierai  votre  postérité  comme  les  étoi-  fants  de  Lévi  s'assemblèrent  auprès  de 
les  du  ciel, 'je  donnerai  à  vos  descen-  lui.  -^11  leur  dit  :  Ainsi  jiarle  l'Eternel, 
dants  tout  ce  pays  dont  j'ai  2>arlé,  et  le  Dieu  d'Israël  :  Que  chacun  de  vous 
ils  le  posséderont  à  jamais.  mette  son  épée  au  côté;  traversez  et 

'•'Et  l'Éternel  se  repentit  du  mal  qu'il      jiarcourez  le  camp  d'une  porte  à  l'au- 
avait  déclaré  vouloir  faire  à  son  peuple,      t'-e,  et  que  chacun  tue  son  frère,  son 
'^  Moïse  retourna  et  descendit  de  la     parent.  -"Les  enfants  de  Lévi  firent  ce 

qu'ordonnait  .Moïse;  et  environ  trois 
mille  hommes  parmi  le  peuple  péri- 
rent en  cette  journée.  -'^  Moïse  dit  :  Con- 
sacrez-vous aujourd'hui  à  l'Éternel, 
même  en  sacrifiant  votre  fils  et  votre 


montagne,  les  deux  tables  du  témoi- 
gnage dans  sa  main  ;  les  tables  étaient 
écrites  des  deux  côtés,  elles  étaient 
écrites  de  l'un  et  de  l'autre  côté.  "'Les 
tables  étaient  l'ouvrage  de  Dieu,  et  l'é- 


criture était  l'écriture  de  Dieu,  gravée  trère,  afin  qu'il  vous  accorde  aujour- 
sur  les  tables.  '"Josué  entendit  la  voix  d'hui  une  bénédiction, 
du  peuple,  qui  poussait  des  cris,  et  il  '^°Le  lendemain.  Moïse  dit  au  peu- 
dit  à  Moïse  :  Il  y  a  un  cri  de  guerre  pie  :  Vous  avez  commis  un  grand  pé- 
dans  le  camp.  "*Moïse  répondit  :  Ce  ché.  Je  vais  maintenant  monter  vers 
n'est  ni  un  cri  de  vainqueurs,  ni  un  cri  l'Eternel  :  j'obtiendrai  peut-être  le  par- 
de  vaincus;  ce  que  j'entends,  c'est  la  don  de  votre  péché.  ^' Moïse  retourna 
A'oix  de  gens  qui  chantent. ''■'Et,  comme  vers  l'Eternel  et  dit  :  Ah!  ce  peuple  a 
il  approchait  du  camp,  il  vit  le  veau  et  commis  un  grand  jiéché.  Ils  se  sont 
les  danses.  La  colère  de  Moïse  s'en-  fait  un  dieu  d'or.  "-Pardonne  mainte- 
flamma  ;  il  jeta  de  ses  mains  les  tables,  nant  leur  péché  !  Sinon,  efface-moi  de 
et  les  brisa  au  pied  de  la  montagne,  ton  livre  que  tu  as  écrit.  ^^ L'Éternel 
-"il  prit  le  veau  qu'ils  avaient  fait,  et  dit  à  Moïse  :  C'est  celui  qui  a  péché 
le  brûla  au  feu;  il  le  réduisit  en  pou-  contre  moi  que  j'effacerai  démon  livre, 
dre,  répandit  cette  poudre  à  la  surface  ^''Va  donc,  conduis  le  peuple  où  je  t'ai 
de  l'eau,  etfitboirelesenfantsd'Israël.  dit.  Voici,  mon  ange  marchera  devant 

99 


Chap.  32,33-33, 


23. 


EXODE. 


toi,  mais  au  jour  de  ma  vengeance,  je 
les  punirai  de  leur  péché. 

'^L'Eternel  frappa  le  peuple,  parce 
qu'il  avait  fait  le  veau,  fabriqué  par 
Aarou. 

C/m/).  XXXIII.  'L'Éternel  dit  à 
Moïse  :  Va,  pars  d'ici,  toi  et  le  peuple 
que  tu  as  fait  sortir  du  pays  d'Egypte; 
monte  vers  le  pays  que  j'ai  juré  de  don- 
ner à  Abraham,  à  Isaac  et  à  Jacob,  en 
disant  :  Je  le  donnerai  à  ta  postérité. 
J'enverrai  devant  toi  un  ange,  et  je 
chasserai  les  Cananéens, les  Amoréens, 
les  Héthiens,  les  Phéréziens,  les  Hé- 
A'iens  et  les  Jébusiens.  'Monte  vers  ce 
pays  où  coulent  le  lait  et  le  miel.  Mais 
je  ne  monterai  point  au  milieu  de  toi, 
de  peur  que  je  ne  te  consume  en  che- 
min, car  tu  es  un  peuple  au  cou  roide. 

■*Lorsc[ue  le  peuple  eut  entendu  ces 
sinistres  paroles,  il  fut  dans  la  désola- 
tion, et  personne  ne  mit  ses  ornements. 
^Et  l'Eternel  dit  à  Moïse  :  Dis  aux  en- 
fants d'Israël  :  Vous  êtes  un  j^euple  au 
cou  roide  ;  si  je  montais  un  seul  instant 
au  milieu  de  toi,  je  te  consumerais.  Ote 
maintenant  tes  ornements  de  dessus 
toi,  et  je  verrai  ce  que  je  te  ferai.  '^Les 
enfants  d'Israël  se  dépouillèrent  de 
leurs  ornements,  en  s'éloignant  du 
mont  Horeb. 

"Moïse  prit  la  tente  et  la  dressa  hors 
du  camp,  à  quelque  distance;  il  l'ap- 
pela tente  d'assignation  ;  et  tous  ceux 
qui  consultaient  l'Eternel  allaient  vers 
la  tente  d'assignation,  qui  était  hors  du 
camp.  '^Lorsque  Moïse  se  rendait  à  la 
tente,  tout  le  peuple  se  levait;  chacun 
se  tenait  à  l'entrée  de  sa  tente,  et  sui- 
vait des  yeux  Moïse,  jusqu'à  ce  qu'il 
fût  entré  dans  la  tente.  ^Et  lorsque 
Moïse  était  entré  dans  la  tente,  la  co- 
lonne de  nuée  descendait  et  s'arrêtait 
à  l'entrée  de  la  tente,  et  l'Eternel  par- 
lait avec  Moïse.  '"Tout  le  peuple  voyait 
la  colonne  de  nuée  qui  s'arrêtait  à  l'en- 
trée de  la  tente,  tout  le  peuple  se  le- 
vait et  se  prosternait  à  l'entrée  de  sa 


tente.  "  L'Éternel  parlait  avec  Moïse 
face  à  face,  comme  un  homme  parle  à 
son  ami.  Puis  Moïse  retournait  au  camp; 
mais  son  jeune  serviteur,  Josué,  fils  de 
Nun,  ne  sortait  pas  du  milieu  de  la 
tente. 

'"-Moïse  dit  à  l'Éternel  :  Voici,  tu  me 
dis  :  Fais  monter  ce  peuple  !  Et  tu  ne 
me  fais  pas  connaître  qui  tu  enverras 
avec  moi.  Cependant,  tu  as  dit  :  Je  te 
connais  par  ton  nom,  et  tu  as  trouvé 
grâce  à  mes  yeux.  ''Maintenant,  si  j'ai 
trouvé  grâce  à  tes  yeux,  fais-moi  con- 
naître tes  voies  ;  alors  je  te  connaîtrai, 
et  je  trouverai  encore  grâce  à  tes  yeux. 
Considère  que  cette  nation  est  ton  peu- 
ple. '^L'Éternel  répondit  :  Je  marche- 
rai moi-même  avec  toi,  et  je  te  donne- 
rai du  repos.  '^Moïse  lui  dit  :  Si  tu  ne 
marches  pas  toi-même  avec  nous,  ne 
nous  fais  point  partir  d'ici.  **  Gomment 
sera-t-il  donc  certain  que  j'ai  trouvé 
grâce  à  tes  yeux,  moi  et  ton  peuple? 
Ne  sera-ce  pas  cjuand  tu  marcheras 
avec  nous,  et  quand  nous  serons  dis- 
tingués, moi  et  ton  peuple,  de  tous 
les  peuples  qui  sont  sur  la  face  de  la 
terre  ? 

'^ L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Je  ferai  ce 
que  tu  me  demandes,  car  tu  as  trouvé 
grâce  à  mes  yeux,  et  je  te  connais  par 
ton  nom.  '^Moïse  dit  :  Fais-moi  voir  ta 
gloire  !  '^L'Éternel  répondit  :  Je  ferai 
passer  devant  toi  toute  ma  bonté,  et  je 
proclamerai  devant  toi  le  nom  de  l'E- 
ternel ;  je  fais  grâce  à  qui  je  fais  grâce, 
et  miséricorde  à  qui  je  fais  miséricorde. 
^"L'Éternel  dit  :  Tu  ne  pourras  pas 
voir  ma  face,  car  l'homme  ne  peut  me 
voir  et  vivre.  -'L'Éternel  dit  :  Voici 
un  lieu  près  de  moi  ;  tu  te  tiendras  sur 
le  rocher.  -^Quand  ma  gloire  passera, 
je  te  mettrai  dans  un  creux  du  rocher, 
et  je  te  couvrirai  de  ma  main  jusqu'à 
ce  que  j'aie  passé.  *'Et  lorsque  je  re- 
tournerai ma  main ,  tu  me  verras  par 
derrière,  mais  ma  face  ne  pourra  pas 
être  vue. 


♦ 


» 


JOO 


EXODE. 


Chap 


Alliance  de  l'Iùcrncl. 


Les  nouvelles  tables. 


Chap.  A'A'AYF.  'L'l<]teiiK'l  dit  à  toi  que  j'accomplirai  des  choses  ter- 
Moïse  :  Taille  deux  tables  de  ])ierre  riMcs.  "  Prends  garde  à  ce  que  je  t'or- 
comme  les  premières,  et  j'y  écrirai  les  donne  aujourd'hui.  Voici,  je  chasserai 
paroles  qui  étaient  sur  les  premières  devant  toi  les  Amoréens,  les  Cana- 
tables  que  tu  as  brisées.  -Sois  prêt  de  néens,  les  Héthiens,  les  Phéréziens, 
bonne  heure,  et  tu  monteras  dès  le  les  Iléviens  et  les  Jébusiens.  '-Garde- 
matin  sur  la  montagne  de  Sinaï  ;  tu  te  toi  de  faire  alliance  avec  les  habitants 
tiendras  là  (.levant  moi,  sur  le  sommet  du  pays  où  tu  dois  entrer,  de  ])eur 
de  la  montagne.  '^Oue  personne  ne  ([u'ils  ne  soient  un  piège  pour  toi. '^Au 
monte  avec  toi ,  et  que  personne  ne  contraire,  vous  renverserez  leurs  au- 
paraisse  sur  toute  la  montagne;  et  tels,  vous  briserez  leurs  statues,  et 
même  (|ue  ni  brebis  ni  bœufs  ne  pais-  vous  abattrez  leurs  idoles.  "Tu  ne  te 
sent  près  de  cette  montagne.  *  Moïse  ])rosterneras  point  devant  un  autre 
tailla  deux  tables  de  pierre  comme  les  dieu  ;  car  TEternel  porte  le  nom  de  ja- 
j)remières;  il  se  leva  de  bon  matin,  et  loux,  il  est  un  Dieu  jaloux.  '^Garde-toi 
monta  sur  la  montagne  de  Sinaï,  selon  de  faire  alliance  avec  les  habitants  du 
l'ordre  ([ue  l'Eternel  lui  avait  donné,  pays,  de  peur  que,  se  prostituant  à 
et  il  prit  dans  sa  main  les  deux  tables  leurs  dieux  et  leur  offrant  des  sacri- 
de  jiierre.  fices,  ils  ne  t'invitent,  etcpie  tu  ne  man- 

"L'Elernel  descendit  dans  une  nuée,  ges  de  leurs  victimes  ;  "^de  peur  que  lu 

se  tint  là  auprès  de  lui,  et  proclama  le  ne  prennes  de  leurs  filles  pour  tes  fils, 

nom  de  l'Eternel.  *Et  l'Eternel  jiassa  etque  leurs  fdles  se  prostituant  à  leurs 

devant  lui,  et  s'écria  :  L'Eternel,  l'E-  dieux  n'entraînent  tes  fds  à  se  prosti- 

ternel.  Dieu  miséricordieux  etcompa-  tuer  à  leurs  dieux, 

tissant,  lent  à  la  colère,  riche  en  bonté  '"Tu  ne  te  feras   point  de  dieu  en 

et  en  fidélité, 'qui  conserve  son  amour  fonte. 

jusqu'à   mille    générations,   (pii    par-  '*'Tu   observeras   la   fête   des  pains 

donne    l'iniquité,    la    rébellion    et    le  sans   levain;  pendant  sept  jours,  au 

péché,  mais  qui  ne  tient  point  le  cou-  temps  fixé  dans  le  mois  des  épis,  tu 

pable  pour  innocent,  et  qui  punit  l'ini-  mangerasdespainssans  levain,  comme 

quité  des  pères  sur  les  enfants  et  sur  je  t'en  ai  donné  l'ordre,  car  c'est  dans 

les  enfants  des  enfants  jusqu'à  la  troi-  le  mois  des  épis  que  tu  es  sorti  d'E- 

sième  et  à  la  quatrième  génération  !  gypte. 

^^ Aussitôt  Moïse  s'inclina  à  terre  et  '^Toutpremier-né  m'appartient,  mê- 
se  prosterna.  "Il  dit  :  Seigneur,  si  j'ai  me  tout  mâle  premier-né  dans  les  trou- 
trouvé  grâce  à  tes  yeux,  que  le  Sei-  peaux  de  gros  et  de  menu  bétail.  -"Tu 
gneur  marche  au  milieu  de  nous,  car  rachèteras  avec  un  agneau  le  premier- 
c'est  un  peuple  au  cou  roide  ;  pardonne  né  de  l'àne  ;  et  si  tu  ne  le  rachètes  pas, 
nos  iniquités  et  nos  péchés,  et  prends-  tu  lui  briseras  la  nuque.  Tu  rachèteras 
nous  pour  ta  possession.  tout  premier-né  de  tes  fils;  et  l'on  ne 

'"L'Eternel  répondit  :  Voici,  je  traite  se  présentera  point  avide  devant  ma 

une  alliance.  Je  ferai,  en  présence  de  face. 

tout  ton  peuple,  des  prodiges  qui  n'ont  -'Tu  travailleras  six  jours,  et  tu  te 
eu  lieu  dans  aucun  pays  et  chez  aucune  reposeras  le  septième  jour;  tu  te  re- 
nation ;  tout  le  peuple  qui  t'environne  poseras,  même  au  temps  du  labourage 
verra  l'œuvre  de  l'Eternel,  et  c'est  par  et  de  la  moisson. 

101 


Chnp.  Si,'>-2-So,i2. 


EXODE. 


^-Tu  célébreras  la  fête  des  semaines, 
des  prémicesde  la  moisson  du  froment, 
et  la  fête  de  la  récolte,  à  la  fin  de  l'an- 
née. 

-''Trois  fois  par  an,  tous  les  mâles  se 
présenteront  devant  le  Seigneur,  l'E- 
ternel, Dieu  d'Israël.  ^*Gar  je  chasse- 
rai les  nations  devant  toi,  et  j'étendrai 
tes  frontières  ;  et  personne  ne  convoi- 
tera ton  pays,  pendant  que  tu  monte- 
ras pour  te  présenter  devant  l'Eternel, 
ton  Dieu,  trois  fois  par  an. 

'-^Tu  n'offriras  point  avec  du  pain 
levé  le  sang  de  la  victime  immolée  en 
mon  honneur  ;  et  le  sacrifice  de  la  fête 
de  Pàque  ne  sera  point  gardé  pendant 
la  nuit  jusc£u'au  matin. 

-''Tu  apporteras  à  la  maison  de  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  les  prémices  des  pre- 
miers fruits  de  la  terre. 

Tu  ne  feras  point  cuire  un  chevreau 
dans  le  lait  de  sa  mère. 

-"L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Ecris  ces 


parler,  il  mit  un  voile  sur  son  visage. 
^* Quand  Moïse  entrait  devant  l'Eter- 
nel, pour  lui  parler,  il  ôtait  le  voile 
juscju'à  ce  qu'il  sortît;  et  quand  il  sor- 
tait, il  disait  aux  enfants  d'Israël  ce 
qui  lui  avait  été  ordonné.  '^Les  enfants 
d'Israël  regardaient  le  visage  de  Moïse, 
et  voyaient  que  la  peau  de  son  visage 
rayonnait;  et  Moïse  remettait  le  voile 
sur  son  visage  jusc[u'à  ce  qu'il  entrât, 
pour  jîarler  avec  l'Eternel. 

Offrandes  pour  In  construction  du  tabernacle. 

Chap.  A'A'AT.  'Moïse  convoqua 
toute  l'assemblée  des  enfants  d'Israël, 
et  leur  dit  :  Voici  les  choses  que  l'Éter- 
nel ordonne  de  faire.  ^On  travaillera 
six  jours  ;  mais  le  septième  jour  sera 
pour  vous  une  chose  sainte;  c'est  le 
sabbat,  le  jour  du  repos,  consacré  à 
l'Eternel.  Celui  qui  fera  quelque  ou- 
vrage ce  jour-là,  sera  puni  de  mort. 
^Vous  n'allumerez  point  de  feu,  dans 


paroles;  car  c'est  conformément  à  ces      aucune  de  vos  demeures,  le  jour  du 


paroles  que  je  traite  alliance  avec  toi 
et  avec  Israël. 

-^Moïsefutlàavec  l'Eternel  quarante 
jours  et  quarante  nuits.  Il  ne  mangea 
point  de  pain,  et  il  ne  but  point  d'eau. 
Et  l'Eternel  écrivit  sur  les  tables  les 
paroles  de  l'alliance,  les  dix  paroles. 

-^  Moïse  descendit  de  la  montagne  de 
Sinaï,  ayant  les  deux  tables  du  témoi- 
gnage dans  sa  main,  en  descendant  de 


sabbat. 

^  Moïse  parla  à  toute  l'assemblée  des 
enfants  d'Israël,  et  dit  :  Voici  ce  que 
l'Eternel  a  ordonné.  ^Prenez  sur  ce  qui 
vous  appartient  une  offrande  pour  l'É- 
ternel. Tout  homme  dont  le  cœur  est 
bien  disposé  apportera  en  offrande  à 
l'Eternel  :  de  l'or,  de  l'argent  et  de 
l'airain;  ^des  étoffes  teintes  en  bleu, 
en  pourpre,  en  cramoisi,  du  fin  lin  et 


la  montagne;  et  il  ne  savait  pas  que  la      du  poil  de  chèvre;  ^des  peaux  de  bé- 


peau  de  son  visage  rayonnait,  parce 
qu'il  avait  parlé  avec  l'Eternel.  ^"Aaron 
et  tous  les  enfants  d'Israël  regardèrent 
Moïse,  et  voici  la  peau  de  son  visage 
rayonnait;  et  ils  craignaient  de  s'ap- 
procher de  lui.  ^' Moïse  les  appela; 
Aaron  et  tous  les  principaux  de  l'as- 
semblée vinrent  auprès  de  lui,  et  il  leur 
parla.  ^- Après  cela ,  tous  les  enfants 
d'Israël  s'approchèrent,  et  il  leur  don- 
na tous  les  ordres  qu'il  avait  reçus  de 
l'Eternel,  sur  la  montagne  de  Sinaï. 
^^Lorsque  Moïse  eut  achevé  de  leur 


liers  teintes  en  rouge  et  des  peaux 
teintes  en  bleu;  du  bois  d'acacia;  *de 
l'huile  pour  lechandelier,  des  aromates 
pour  l'huile  d'onction  et  pour  le  parfum 
odoriférant  ;  "des  pierres  d'onyx  et 
d'autres  pierres  pour  la  garniture  de 
l'éphod  et  du  pectoral.  '"Que  tous  ceux 
d'entre  vous  qui  ont  de  l'habileté  vien- 
nent et  exécutent  tout  ce  que  l'Eternel 
a  ordonné  :  "le  tabernacle,  sa  tente  et 
sa  couverture,  ses  agrafes,  ses  plan- 
ches, ses  barres,  ses  colonnes  et  ses 
bases;  '^l'arche  et  ses  barres,  le  pro- 


102 


EXODE. 


Chap.  o';j,tj-o'{J,'). 


pitiatoirc,  et  le  voile  pour  couvrir  1  ar- 
clie  ;  '^la  table  et  ses  barres,  et  tous  ses 
ustensiles,  et  les  pains  de  proposition  ; 
"le  chandelier  et  ses  ustensiles,  ses 
lampes,  et  l'huile  pour  le  chandelier; 
'^l'autel  des  parfums  et  ses  barres, 
l'huile  d'onction  et  le  parfum  odorifé- 
rant, et  le  rideau  de  la  porte  pour  l'en- 
trée du  tabernacle;  '^l'autel  des  holo- 
caustes, sa  grille  d'airain,  ses  barres, 
et  tous  ses  ustensiles;  la  cuve  avec  sa 
base;  "les  toiles  du  parvis,  ses  co- 
lonnes, ses  bases,  et  le  rideau  de  la 
])orte  du  parvis;  '''les  pieux  du  taber- 
nacle, les  pieux  du  parvis,  et  leurs  cor- 
dages; les  vêtements  d'office  pour  le 
service  dans  le  sanctuaire,  '"les  vête- 
ments sacrés  pour  le  prêtre  Aaron,  et 
les  vêtements  de  ses  fils  pour  les  fonc- 
tions du  sacerdoce. 

-"Toute  l'assemblée  des  enfants  d'Is- 
raël sortit  de  la  j^résence  de  Moïse. 

-'Tous  ceux  qui  furent  entraînés  |)ar 
le  cœur  et  animés  de  bonne  volonté 


en  bleu,  en  pourpre,  en  cramoisi,  et 
du  fin  lin.  -"Toutes  les  femmes  dont  le 
cœur  était  bien  disposé,  et  qui  avaient 
de  l'habileté,  filèrent  du  poil  de  chèvre, 
-n^es  principaux  du  peuple  apportè- 
rent des  pierres  d'onyx  et  d'autres 
pierres  pour  la  garniture  de  l'éplKjd 
et  du  pectoral;  -'^des  aromates  et  de 
l'huile,  pour  le  chandelier,  pour  l'huile 
d'onction  et  pour  le  parfum  odorifé- 
rant. -'Tous  les  enfants  d'Israël,  hom- 
mes et  femmes,  dont  le  cœur  était  dis- 
posé à  contribuer  pour  l'œuvre  que 
rp]ternel  avait  ordonnée  par  Moïse, 
apportèrent  des  offrandes  volontaires 
à  l'Eternel. 

™Moïsedit  aux  enfants  d'Israël  :  Sa- 
chez que  l'Eternel  a  choisi  Betsaleel, 
fils  d'Uri,  fils  de  Ilur,  de  la  tribu  de 
Juda.  ^'  Il  l'a  rempli  de  l'esprit  de  Dieu, 
de  sagesse,  d'intelligence,  et  de  savoir 
pour  toutes  sortes  d'ouvrages.  ^-11  l'a 
rendu  capable  de  faire  des  inventions, 
de  travailler  l'or,  l'argent  et  l'airain. 


A'inrent  et  apportèrent  une  offrande  à  '^de  graver  les  pierres  à  enchâsser,  de 
l'Eternel  pour  l'œuvre  de  la  tente  d'as- 
signation ,  pour  tout  son  service ,  et 
pour  les  vêtements  sacrés.  -*Les  hom- 
mes vinrent  aussi  bien  que  les  femmes; 
tous  ceux  dont  le  canir  était  bien  dis- 
posé apportèrent  des  boucles ,  des 
anneaux,  des  bagues,  des  bracelets, 
toutes  sortes  d'objets  d'or  ;  chacun  pré- 
senta l'offrande  d'or,  qu'il  avait  consa- 
crée à  l'Eternel. -^Tousceuxqui  avaient 
des  étoffes  teintes  en  bleu,  en  pourpre, 
en  cramoisi,  du  fin  lin  et  du  poil  de 
chèvre,  des  peaux  de  béliers  teintes 
en  rouge  et  des  peaux  teintes  en  bleu, 
les  apportèrent.  **Tous  ceux  qui  jiré- 
sentèrent  par  élévation  une  offrande 
d'argent  et  d'airain  apportèrent  l'of- 
frande à  l'Eternel. Tous  ceux  qui  avaient 
du  bois  d'acacia  pour  les  ouvrages  des- 
tinés au  service,  l'apportèrent.  *^Tou- 
tes  les  femmes  qui  avaient  de  l'habi- 
leté filèrent  de  leurs  mains,  et  elles 
apportèrent  leurouvrage,  des  fils  teints 


travailler  le  bois,  et  d'exécuter  toutes 
sortes  d'ouvrages  d'art.  '''Il  lui  a  ac- 
cordé aussi  le  don  d'enseigner,  de  mê- 
me qu'à  Oholiab,  fils  d'Ahisamac,  de 
la  tribu  de  Dan.  'Ml  les  a  remplis  d'in- 
telligence, pour  exécuter  tous  les  ou- 
vrages de  sculpture  et  d'art,  pour  bro- 
der et  tisser  les  étoffes  teintes  en  bleu, 
en  pourpre,  en  cramoisi,  et  le  fin  lin, 
pour  faire  toute  espèce  de  travaux  et 
d'inventions. 

Cons/riirlioi)  du  lahcrnacle. 

Chap.  AXVT7.  'Betsaleel,  Oho- 
lial),  et  tous  les  hommes  habiles,  en 
qui  l'Eternel  avait  mis  de  la  sagesse 
et  de  l'intelligence  pour  savoir  et  pour 
faire,  exécutèrent  les  ouvrages  destinés 
au  service  du  sanctuaire,  selon  tout  ce 
que  l'Eternel  avait  ordonné.  ^Moïse 
apj)cla  Betsaleel,  Oholiab,  et  tous  les 
hommes  habiles  dans  l'esprit  desquels 
l'Eternel  avait  mis  de  l'intelligence, 


103 


C hop.  36,3-3-2.  EXODE. 

tous  ceux  dont  le  cœur  était  disposé  à  la  largeur  d'un  tapis  était  de  quatre 

s'appliquer  à  l'œuvre  pour  l'exécuter,  coudées  ;  la  mesure  était  la  même  pour 

^Ils  prirent  devant  Moïse  toutes   les  les  onze  tapis. '^On  joignit  séparément 

offrandes  qu'avaient  appointées  les  en-  cincj  de  ces  tapis,  et  les  six  autres  sé- 

fants  d'Israël  pour  faire  les  ouvrages  parement.  ''On  mit  cinquante  lacets 

destinés  au  service  du  sanctuaire.  Cha-  au  bord  du  tapis  terminant  un  assem- 

que  matin,  on  apjwrtait  encore  à  Moïse  blage,  et  l'on  mit  cinquante  lacets  au 

des  offrandes  volontaires.  ^Alors  tous  bord  du  tapis  du  second  assemblage. 

les  hommes  habiles,  occupés  à  tous  "*Onfitcin(iuanteagrafesd'airain,pour 

les  travaux  du  sanctuaire,  quittèrent  assembler  la  tente,  afin  qu'elle  formât 

chacun  l'ouvrage  qu'ils  faisaient,  ^et  un  tout. 

A-inrent  dire  à  Moïse  :  Le  peuple  ap-  '^On  fit  pour  la  tente  une  couverture 

porte  beaucoup  plus  qu'il  ne  faut  pour  de  peaux  de  béliers  teintes  en  rouge, 

exécuter  les  ouvrages  que  l'Éternel  a  et  une  couverture  de  peaux  teintes  en 

ordonné   de   faire.  ''Moïse   fit  publier  bleu,  qui  devait  être  mise  par-dessus, 
dans  le  camp  que  personne,  homme  -"On  fit  les  planches  pour  le  taber- 

ou  femme,  ne  s'occupât  plus  d'offran-  .  nacle;  elles  étaient  de  bois  d'acacia, 

des  pour  le  sanctuaire.  On  empêcha  placées  debout.  -'La  longueur  d'une 

ainsi  le  peuple  d'en  apporter.  'Les  ob-  planche  était  de  dix  coudées,  et  la  lar- 

jets  préparés  suffisaient,  et  au  delà,  geur  d'une  planche  était  d'une  coudée 

pour  tous  les  ouvrages  à  faire.  et  demie.   -^11    y   avait    pour  chaque 

*Tous  les  hommes  habiles,  qui  tra-  planche  deux  tenons,  joints  l'un  à  l'au- 

vaillèrent  à  l'œuvre,  firent  le  taberna-  tre;  l'on  fit  de  même  pour  toutes  les 

cle  avec  dix  tapis  de  fin  lin  retors  et  planches  du  tabernacle.  "On  fit  vingt 

de  fil  bleu,  pourpre  et  cramoisi;  on  y  planches  pour  le  tabernacle,  du  côté 

représenta  des  chérubins  artistement  du  midi.  -'On  mit  quarante  bases  d'ar- 

travaillés. 'La  longueur  d'un  tapis  était  gent  sous  les  vingt  planches,  deux  ba- 

de  vingt-huit  coudées ,  et  la  largeur  ses  sous  chaque  planche  pour  ses  deux 

d'un  tapis  était  de  quatre  coudées;  la  tenons.  "On  fit  vingt  planches  pour  le 

mesure  était  la  même  pour  tous  les  second  côté  du  tabernacle,  le  côté  du 

tapis.  "Cinq  de  ces  tapis  furent  joints  nord,  -^et  leurs  quarante  bases  d'ar- 

ensemble  ;  les  cinq  autres  furent  aussi  gent,  deux  bases  sous  chaque  planche, 

joints   ensemble.   "On   fit  des   lacets  -'On  fit  six  planches  pour  le  fond  du 

bleus  au  bord  du  tapis  terminant  le  tabernacle,  du  côté  de  l'occident.  ^^On 

premier  assemblage;  on  fit  de  même  fit  deux  planches  pour  les  angles  du 

au  bord  du  tapis  terminant  le  second  tabernacle  dans  le  fond  ; -"elles  étaient 

assemblage.  ''On  mit  cinquante  lacets  doubles  depuis  le  bas  et  bien  liées  à 

au  premier  tapis,  et  l'on  mit  cinquante  leur  sommet  par  un  anneau  ;  on  fit  de 

lacets  au  bord  du  tapis  terminant  le  même  pour  toutes  les  deux  aux  deux 

second  assemblage;  ces  lacets  se  cor-  angles.  ^"11  y  avait  ainsi  huit  planches, 

respondaient  les  uns  aux  autres.  '^On  avec  leurs  bases  d'argent,  soit  seize 

fit  cinquante  agrafes  d'or,  et  l'on  joi-  bases,  deux  bases  sous  chaque  planche, 

gnit  les  tapis  l'un  â  l'autre  avec  les  ^'  On  lit  cinq  barres  de  bois  d'acacia 

agrafes.  Et  le  tabernacle  forma  un  tout,  pour  les  planches  de  l'un  des  côtés  du 

'^On  fit  des  tapis  de  poil  de  chèvre,  tabernacle,  ^-cinq  barres  pour  les  plan- 

pour  servir  de  tente  sur  le  tabernacle;  ches  du  second  côté  du  tabernacle,  et 

on  fit  onze  de  ces  tapis.  '^La  longueur  cinq  barres  ])Our  les  planches  du  côté 

d'un  tapis  était  de  trente  coudées,  et  du   tabernacle   formant   le   fond  vers 

104 


I 


EXODI-:. 


Chap.  S0,:a-37 ,-a. 


roccidont;  ''on  fit  la  barre  du  milieu 
pour  traverser  les  planches  d'une  ex- 
trémité à  l'autre.  '''On  couvrit  d'or  les 
planches,  et  l'on  fit  d'or  leurs  anneaux 
pour  recevoir  les  barres,  et  l'on  cou- 
vrit d'or  les  barres. 

'^On  fit  le  voile  de  fil  bleu,  pourpre 
et  cramoisi,  et  de  fin  lin  retors;  on  le 
fit  artistement  travaillé,  et  l'on  y  re- 
présenta des  chérubins.  '"On  fit  pour 
lui  quatre  colonnes  d'acacia,  et  on  les 
couvrit  d'or  ;  elles  avaient  des  crochets 
d'or,  et  l'on  fondit  pour  elles  quatre 
bases  d'argent. 

''On  fit  pour  l'entrée  de  la  tente  un 
rideau  de  fil  bleu,  pourpre  et  cramoisi, 
et  de  fin  lin  retors;  c'était  un  ouvrage 
de  broderie.  "*0n  fit  ses  cinq  colonnes 
et  leurs  crochets,  et  l'on  couvrit  d'or 


vrant  de  leurs  ailes  le  propitiatoire,  et 
se  regardant  l'un  l'autre  ;  les  chérubins 
avaient  la  face  tournée  vers  le  propi- 
tiatoire. 

'"Il  fit  la  table  de  bois  d'acacia;  sa 
longueur  était  de  deux  coudées,  sa  lar- 
geur d'une  coudée,  et  sa  hauteur  d'une 
coudée  et  demie.  "Il  la  couvrit  iror])ur, 
et  il  y  fit  une  bordure  d'or  tout  autour. 
'-Il  fit  à  l'entour  un  rebord  de  quatre 
doigts,  sur  lequel  il  mit  une  bordure 
d'or  tout  autour.  "  Il  fondit  pour  la 
table  quatre  anneaux  d'or,  et  mit  les 
anneaux  aux  quatre  coins,  qui  étaient 
à  ses  quatre  pieds.  '*Les  anneaux 
étaient  près  du  rebord,  et  recevaient 
les  barres  pour  porter  la  table.  'Ml  fit 
les  barres  de  bois  d'acacia,  et  les  cou- 
vrit d'or;  et  elles  servaient  à  porter  la 
leurs  chapiteaux  et  leurs  tringles;  leurs      table.  "II  fit  les  ustensiles  qu'on  devait 


cinq  bases  étaient  d'airain. 

Conslriictioii  de  Varrlie,  de  la  table,  du  clian- 
delier,  et  de  l'autel  des  parfums. 

Chap.  XXXVII.     '  Betsaleel  fit  l'ar- 
che de  bois  d'acacia  ;  sa  longueur  était 


mettre  sur  la  table,  ses  plats,  ses  cou- 
pes, ses  calices  et  ses  tasses  pour  ser- 
vir aux  libations;  il  les  fit  d'or  pur. 

"Il  fit  le  chandelier  d'or  pur,  il  fit  le 

chandelierd'or  battu  ;  son  pied,  sa  tige, 

ses  calices,  ses  pommes  et  ses  fleurs, 

de  deux  coudées  et  demie,  sa  largeur     étaient  d'une  même  pièce.  '^Six  bran- 


d'une  coudée  et  demie,  et  sa  hauteur 
d'une  coudée  et  demie.  -Il  la  couvrit 
d'or  pur  en  dedans  et  en  dehors,  et  il  y 
fit  une  bordure  d'or  tout  autour.  'Il  fon- 
dit pour  elle  quatre  anneaux  d'or,  qu'il 
mit  à  ses  quatre  coins,  deux  anneaux 
tl'un  côté  et  deux  anneaux  de  l'autre 
côté.  ''Il  fit  des  barres  de  bois  d'acacia, 
et  les  couvrit  d'or.  Ml  passa  les  barres 
dans  les  anneaux  sur  les  côtés  de  l'ar- 
che, pour  porter  l'arche.  ^11  fit  un  pro- 
pitiatoire d'or  pur;  sa  longueur  était 
de  deux  coudées  et  demie,  et  sa  lar- 
geur d'une  coudée  et  demie.  '  Il  fit  deux 
chérubins  d'or,  il  les  fit  d'or  battu, 
aux  deux  extrémités  du  propitiatoire, 
''un  chérubin  à  l'une  des  extrémités,  et 
un  chérubin  à  l'autre  extrémité;  il  fit 
les  chérubins  sortant  du  propitiatoire 
à  ses  deux  extrémités.  ^Les  chérubins 
étendaient  les  ailes  par-dessus,  cou- 


ches sortaient  de  ses  côtés,  trois  bran- 
ches du  chandelier  de  l'un  des  côtés, 
et  trois  branches  du  chandelier  de  l'au- 
tre côté.  '^11  y  avait  sur  une  branche 
trois  calices  en  forme  d'amande,  avec 
pommes  et  fleurs,  et  sur  une  autre 
branche  trois  calices  en  forme  d'aman- 
de, avec  pommes  et  fleurs;  il  en  était 
de  même  pour  les  six  branches  sortant 
du  chandelier.  ^"A  la  tige  du  chandelier 
il  y  avait  quatre  calices  en  forme  d'a- 
mande, avec  leurs  pommes  et  leurs 
fleurs.  -'11  y  avait  une  pomme  sous  deux 
des  branches  sortant  du  chandelier, 
une  jiomme  sous  deux  autres  branches, 
et  une  pomme  sous  deux  autres  bran- 
ches; il  en  était  de  même  pour  les  six 
branches  sortant  du  chandelier.  --Les 
pommes  et  les  branches  du  chandelier 
étaient  d'une  même  pièce;  il  était  tout 
entier  d'or  battu,  d'or  pur.  -'11  fit  ses 


Chap.  37,2'i-38,2i. 


EXODE. 


sept  lampes,  ses  mouchettes  et  ses  va-      d'airain,  en  employant  les  miroirs  des 
ses  à  cendre,  d'or  pur. -*I1  employa  un      femmes  qui  s'assemblaient  à  l'entrée 
talent  d'or  pur,  pour  faire  le  chaude-      de  la  tente  d'assignation, 
lier  avec  tous  ses  ustensiles.  ^11  fit  le  parvis.  Du  côté  du  midi,  il 

^^11  fit  l'autel  des  parfums  de  bois  y  avait,  pour  former  le  parvis,  des  toi- 
d'acacia;  sa  longueur  était  d'une  cou-  les  de  fin  lin  retors,  sur  une  longueur 
dée,  et  sa  largeur  d'une  coudée  ;  il  était  de  cent  coudées,  *"avec  vingt  colonnes 
carré,  et  sa  hauteur  était  de  deux  cou-  posant  sur  vingt  bases  d'airain;  lescro- 
dées.  Des  cornes  sortaient  de  l'autel,  chets  des  colonnes  et  leurs  tringles 
^^11  le  couvrit  d'or  pur,  le  dessus,  les  étaient  d'argent.  "Du  côté  du  nord,  il 
côtés  tout  autour  et  les  cornes,  et  il  y  y  avait  cent  cOudées  de  toiles,  avec 
fit  une  bordure  d'or  tout  autour.  -"Il  fit 
au-dessous  de  la  bordure  deux  anneaux 
d'or  aux  deux  côtés  ;  il  en  mit  aux  deux 
côtés,  pour  recevoir  les  barres  qui  ser- 
vaient à  le  porter.  -^11  fit  des  barres  de 
bois  d'acacia,  et  les  couvrit  d'or. 


A^ingt  colonnes   et 


eurs  vingt  bases 


d'airain  ;  les  crochets  des  colonnes  et 
leurs  tringles  étaient  d'argent.  '-Du 
côté  de  l'occident,  il  y  avait  cinquante 
coudées  de  toiles,  avec  dix  colonnes  et 
leurs  dix  bases  ;  les  crochets  des  co- 
^^11  fit  l'huile  pour  l'onction  sainte,      lonnes  et  leurs  tringles  étaient  d'ar- 


et  le  parfum  odoriférant,  pur,  composé 
selon  l'art  du  parfumeur. 

Construction  de  l'autel  des  holocaustes,  de  la 
cuve  d'airain,  et  du  parvis.  —  Comptes  du 
tabernacle. 


gent.  ''Du  côté  de  l'orient,  sur  les  cin- 
quante coudées  de  largeur,  '''il  y  avait, 
pour  une  aile,  quinze  coudées  de  toi- 
les, avec  trois  colonnes  et  leurs  trois 
bases,  '^et,  pour  la  seconde  aile,  qui 
lui  correspondait  de  l'autre  côté  de  la 
Chap.  XXX]  fil.  '  Il  fit  l'autel  des  porte  du  parvis,  quinze  coudées  de 
holocaustes  de  bois  d'acacia;  sa  Ion-  toiles,  avec  trois  colonnes  et  leurs  trois 
gueur  était  de  cinq  coudées,  et  sa  lar-  bases.  '"Toutes  les  toiles  formant  l'en- 
geur  de  cinq  coudées;  il  était  carré,  et  ceinte  du  parvis  étaient  de  fin  lin  re- 
sa  hauteur  était  de  trois  coudées.  -11  tors.  "Les  bases  pour  les  colonnes 
fît,  aux  quatre  coins,  des  cornes  qui      étaient  d'airain,  les  crochets  des  co- 


lonnes et  leurs  tringles  étaient  d'ar- 
gent, et  leurs  chapiteaux  étaient  cou- 
verts d'argent.  Toutes  les  colonnes  du 
parvis  étaient  jointes  par  des  tringles 
d'argent.   '^Le  rideau  de  la  porte  du 


sortaient  de  l'autel,  et  il  le  couvrit  d'ai- 
rain. ^11  fit  tous  les  ustensiles  de  l'au- 
tel, les  cendriers,  les  pelles,  les  bas- 
sins, les  fourchettes  et  les  brasiers;  il 
fit  d'airain  tous  ces  ustensiles.  *I1  fit 

pourrautelunegrilled'airain,enforme  parvis  était  un  ouvrage  de  broderie  en 

de  treillis,  qu'il  plaça  au-dessous  du  fil  bleu,  pourpre  et  cramoisi,  et  en  fin 

rebord  de  l'autel,  à  partir  du  bas,  jus-  lin  retors;   il   avait  une  longueur  de 

qu'à  la  moitié  de  la  hauteur  de  l'autel,  vingt  coudées,  et  sa  hauteur  était  de 

41  fondit  quatre  anneaux,  qu'il  mit  aux  cinq  coudées,  comme  la  largeur  des 

quatre  coins  de  la  grille  d'airain,  pour  toiles  du  parvis  ;  '"ses  quatre  colonnes 

recevoir  les  barres.  Ml  fit  les  barres  de  et  leurs  quatre  bases  étaient  d'airain, 

bois  d'acacia,  et  les  couvrit  d'airain.  les  crochets  et  leurs  tringles  étaient 

'Il  passa  dans  les  anneaux  aux  côtés  d'argent,  et  leurs  chapiteaux  étaient 

de  l'autel  les  barres  qui  servaient  à  le  couverts  d'argent.  -"Tous  les  pieux  de 

porter.  Il  le  fit  creux,  avec  des  plan-  l'enceinte  du  tabernacle  et  du  parvis 

ches.  étaient  d'airain. 

MI  fit  la  cuve  d'airain,  avec  sa  base  ^' Voici  les  comptes  du  tabernacle, 

106 


EXODE. 


Chap.  38,'i'2—39,iù. 


du  tabernacle  d'assignation,  revisés, 
d'après  l'ordre  de  Moïse,  par  les  soins 
des  Lévites,  sous  la  direction  d'Itha- 
mar,  fils  du  prêtre  Aaron.  -'Betsaleel, 
fils  d'Uri,  fils  de  Hur,  de  la  tribu  de 
Juda,  fit  tout  ce  que  l'Eternel  avait  or- 
donné à  Moïse;  -'il  eut  pour  aide  Olio- 
liab,  fils  d'Ahisamac,  de  la  tribu  de 
Dan,  habile  à  graver,  à  inventer,  et  à 
broder  sur  les  étoffes  teintes  en  bleu, 
en  pourpre,  en  cramoisi,  et  sur  le  fin 
lin.  -■'Le  total  de  l'or,  employé  à  l'œu- 
vre pour  tous  les  travaux  du  sanctuaire, 
orqui  fut  le  produit  des  offrandes,  mon- 
tait à  vingt-neuf  talents  et  mille  sept 
cent  soixante-quinze  sicles,  selon  le 
sicle  du  sanctuaire.  -^L'argent  de  ceux 
de  l'assemblée  dont  on  fit  le  dénom- 
brement montait  à  cent  talents  et  mille 
sept  cent  soixante-quinze  sicles,  se- 
lon le  sicle  du  sanctuaire.  -* C'était  un 
demi-sicle  par  tête,  la  moitié  d'un  si- 
cle, selon  le  sicle  du  sanctuaire,  pour 
chaque  homme  compris  dans  le  dé- 
nombrement, depuis  l'âge  de  vingt  ans 
et  au-dessus,  soit  pour  six  cent  trois 
mille   cinq   cent   cinquante  hommes. 
-'Les  cent  talents  d'argent  servirent  à 
fondre  les  bases  du  sanctuaire  et  les 
bases  du   voile,  cent   bases  pour  les 
cent  talents,  un  talent  par  base.  -*Et 
avec  les  mille  sept  cent  soixante-quinze 
sicles  on  fit  les  crochets  et  les  tringles 
pour  les  colonnes,  et  on  couvrit  les 
chapiteaux.    -"L'airain    des    offrandes 
montait  à  soixante-dix  talents  et  deux 
mille  quatre  cents  sicles.  '"On  en  fit 
les  bases  de  l'entrée  de  la  tente  d'assi- 
gnation; l'autel  d'airain  avec  sa  grille, 
et  tous  les  ustensiles  de  l'autel;  ^' les 


moisi,  on  fit  les  vêtements  d'office  pour 
le  service  dans  le  sanctuaire,  et  on  fit 
les  vêtements  sacrés  pour  Aaron,  com- 
me l'Eternel  l'avait  ordonné  à  Moïse. 

-On  fit  l'éphod  d'or,  de  fil  bleu,  pour- 
pre et  cramoisi,  et  de  fin  lin  retors. 
'On  étendit  des  lames  d'or,  et  on  les 
coupa  en  fils,  que  l'on  entrelaça  dans 
les  étoffes  teintes  en  bleu,  en  pourpre 
et  en  cramoisi,  et  dans  le  fin  lin;  il  était 
artistement  travaillé.^  On  y  fit  des  épau- 
lettes  qui  le  joignaient,  et  c'est  ainsi 
qu'il  était  joint  par  ses  deux  extrémi- 
tés. ^La  ceinture  était  du  même  travail 
que  l'éphod  et  fixée  sur  lui;  elle  était 
d'or,  de  fil  bleu,  pourpre  et  cramoisi, 
et  de  fin  lin  retors,  comme  l'Eternel  l'a- 
vait ordonné  à  Moïse.  *0n  entoura  de 
montui'es  d'or  des  pierres  d'onyx,  sur 
lesquelles  on  grava  les  noms  des  fils 
d'Israël,  comme  on  grave  les  cachets. 
"On  les  mit  sur  les  épaulettes  de  l'é- 
phod, en  souvenir  des  fils  d'Israël, 
comme  l'Eternel  l'avait  ordonné  à 
Moïse. 

*0n  fit  le  pectoral,  artistement  tra- 
vaillé, du  même  travail  que  l'éphod, 
d'or,  de  fil  bleu,  pourpre  et  cramoisi, 
et  de  fin  lin  retors.  ^11  était  carré;  on 
fit  le  pectoral  double  ;  sa  longueur  était 
d'un  empan,  et  sa  largeur  d'un  empan  ; 
il  était  double.  '"On  le  garnit  de  quatre 
rangées  de  pierres  :  première  rangée, 
une  sardoine,  une  topaze,  une  émerau- 
de  ;  "  seconde  rantîée,  une  escarboucle, 
un  saphir,  un  diamant  ;  '-troisième  ran- 
gée, une  opale,  une  agate,  une  amé- 
thyste; "quatrième  rangée,  une  chry- 
solithe,  un  onyx,  un  jaspe.  Ces  pierres 
étaient  enchâssées  dans  leurs  montu- 


bases  du  parvis,  tout  autour,  et  les  ba-     res  d'or.  '*I1  y  en  avait  douze,  d'après 
ses  de  la  porte  du  parvis;  et  tous  les 
])ieux  de  l'enceinte  du  tabernacle  et  du 
parvis. 


Confection  des  vêtements  sacerdotaux. 

Chap.   XXXIX.      'Avec  les  étoffes 
teintes  en  bleu,  en  pourpre  et  en  cra- 


ies noms  des  fils  d'Israël  ;  elles  étaient 
gravées  comme  des  cachets,  chacune 
aA'^ec  le  nom  de  l'une  des  douze  tribus. 
—  '^On  fit  sur  le  pectoral  des  chaînet- 
tes d'or  pur,  tressées  en  forme  de  cor- 
dons. '^On  fit  deux  montures  d'or  et 
deux  anneaux  d'or,  et  on  mit  les  deux 


107 


Chap.  39,n-W,i. 


EXODE. 


un  cachet  :  Sainteté  à  l'Eternel.  ^'On 
l'attacha  avec  un  cordon  bleu  à  la  tiare, 
en  haut,  comme  l'Eternel  l'avait  or- 
donné à  Moïse. 


anneaux  aux  deux  extrémités  du  pec- 
toral. '"On  passa  les  deux  cordons  d'or 
dans  les  deux  anneaux  aux  deux  extré- 
mités du  pectoral;  "*on  arrêta  par  de- 
vant les  bouts  des  deux  cordons  aux 
deux  montures  placées  sur  les  épau- 
iettes  de  l'éphod.  —  ''On  fit  encore 
deux  anneaux  d'or,  que  l'on  mit  aux 
deux  extrémités  du  pectoral,  sur  le  bord 
intérieur  appliqué  contre  l'éphod.^"  On 

fit  deux  autres  anneaux  d'or,  que  l'on      tout  ce  que  l'Eternel  avait  ordonné  à 
mit  au  bas  des  deux  épaulettes  de  l'é-      Moïse;  ils  firent  ainsi, 
phod,  sur  le  devant,  près  de  la  join-  '^On  amena  le  tabernacle  à  Moïse  : 

ture,  au-dessus  de  la  ceinture  de  l'é-  la  tente  et  tout  ce  qui  en  dépendait,  les 
phod.  ^'On  attacha  le  pectoral  par  ses  agrafes,  les  ]>lanches,  les  barres,  les 
anneaux  aux  anneaux  de  ré])hod  avec  colonnes  et  les  bases;  ^*la  couverture 
un  cordon  bleu,  afin  c^ue  le  pectoral  de  peaux  de  béliers  teintes  en  rouge, 
fût  au-dessus  de  la  ceinture  de  l'éphod  la  couverture  de  peaux  teintes  en  bleu, 
et  qu'il  ne  pût  ])as  se  séparer  de  l'é-     et  le  voile  de  séparation;  ^^l'arche  du 


Le  labcrnacle  dressé.  —  La  gloire  de  l'Eternel. 

^'Ainsi  furent  achevés  tous  les  ou- 
vrages du  tabernacle,  de  la  tente  d'as- 
siffnation.   Les  enfants  d'Israël  firent 


phod,  comme  l'Eternel  l'avait  ordonné 
à  Moïse. 

-'-On  fit  la  robe  de  l'éphod,  tissée  en- 
tièrement d'étoffe  bleue.  --'11  y  avait, 
au  milieu  de  la  robe,  une  ouverture 
comme  l'ouverture  d'une  cotte  de  mail- 
les, et  cette  ouverture  était  bordée  tout 
autour,  afin  que  la  robe  ne  se  déchirât 
pas.  "On  mit  sur  la  bordure  de  la  robe 
des  grenades  de  couleur  bleue,  pour- 
pre et  cramoisi,  en  fil  retors;  -^on  fit 
des  clochettes  d'or  pur,  et  on  mit  les 
clochettes  entre  les  grenades,  sur  tout 
le  tour  de  la  bordure  de  la  robe,  entre 
les  grenades  :  -*^une  clochette  et  une 
grenade,  une  clochette  et  une  grenade, 
sur  tout  le  tour  de  la  bordure  de  la 


témoignage  et  ses  barres,  et  le  propi- 
tiatoire ;  *Ma  table,  tous  ses  ustensiles, 
et  les  pains  de  proposition;  "le  chan- 
delier d'or  pur,  ses  lampes,  les  lampes 
préparées,  toussesustensiles,etrhuile 
pour  le  chandelier  ;^^  l'autel  d'or,  l'huile 
d'onction  et  le  parfum  odoriférant,  et 
le  rideau  de  l'entrée  de  la  tente  ;  ^'l'au- 
tel d'airain,  sa  grille  d'airain,  ses  bar- 
res, et  tous  ses  ustensiles  ;  la  cuve  avec 
sa  base  ;  les  toiles  du  parvis,  ses  colon- 
nes, ses  bases,  ^"et  le  rideau  de  la  porte 
du  parvis,  ses  cordages,  ses  pieux,  et 
tous  les  ustensiles  pour  le  service  du 
tabernacle,  pour  la  tente  d'assignation; 
^'  les  vêtements  d'office  pour  le  sanc- 
tuaire, les  vêtements  sacrés  pour  le 


robe,  pour  le  service,  comme  l'Eternel      prêtre  Aaron,  et  les  vêtements  de  ses 


l'avait  ordonné  à  Moïse. 

-'On  fit  les  tuniques  de  fin  lin,  tis- 
sées, pour  Aaron  et  pour  ses  fils;  -^la 
tiare  de  fin  lin,  et  les  bonnets  de  fin  lin 
servant  de  parure  ;  les  caleçons  de  lin, 
de  fin  lin  retors  ;  ^'la  ceinture  de  fin  lin 
retors,  brodée,  et  de  couleur  bleue, 
pourpre  et  cramoisi,  comme  l'Eternel 
l'avait  ordonné  à  Moïse. 

^"On  fit  d'or  pur  la  lame,  diadème 
sacré,  et  l'on  y  écrivit,  comme  on  grave 


fds  pour  les  fonctions  du  sacerdoce. 

*^Les  enfants  d'Israël  firent  tous  ces 
ouvrages,  en  se  conformant  à  tous  les 
ordres  que  l'Eternel  avait  donnés  à 
Moïse.  ■'^ Moïse  examina  tout  le  travail  ; 
et  voici,  ils  l'avaient  fait  comme  l'Éter- 
nel l'avait  ordonné,  ils  l'avaient  fait 
ainsi.  Et  Moïse  les  bénit. 

Chap.  XL.  'L'Éternel  parla  à  Moï- 
se, et  dit  :  -Le  premier  jour  du  premier 
mois,  tu  dresseras  le  tabernacle,  la 


108 


EXODE. 


Chdj) 


W.  :i-:m. 


tente  d'assignation. 'Tuyplaceras  l'ar- 
che du  témoignai'e,  et  tu  couvriras  l'ar- 
che  avec  le  voile.  Tu  appoiteras  la  ta- 
ble, et  tu  la  disposeras  en  ordre.  ■'Tu 
ajiporteras  le  chandelier,  et  tu  en  ai- 
rangeras  les  lampes.  ^Tu  placeras  l'au- 
tel d'or  pour  le  parfum  devant  l'arche 
ilu  témoignage,  et  tu  mettras  le  rideau 
à  l'entrée  du  tabernacle.  *Tu  placeras 
l'autel  des  holocaustes  devant  l'entrée 
du  tabernacle,  de  la  tente  d'assigna- 
tion. "Tuphiceras  la  cuve  entre  la  tente 
d'assignation  et  l'autel,  et  tu  v  mettras 
de  l'eau.  ''Tu  placeras  le  parvis  à  l'en- 
tour,  et  tu  mettras  le  rideau  à  la  porte 
du  parvis.  ''Tu  prendras  l'huile  d'onc- 
tion, tu  en  oindras  le  tabernacle  et  tout 
ce  qu'il  renferme,  et  tu  le  sanctifieras, 
avec  tous  ses  ustensiles;  et  il  sera  saint. 
'"Tu  oindras  l'autel  des  holocaustes  et 
tous  ses  ustensiles,  et  tu  sanctifieras 
l'autel;  et  l'autel  sera  très  saint.  "Tu 
oindras  la  cuve  avec  sa  base,  et  tu  la 
sanctifieras.  '-Tu  feras  avancer  Aaron 
et  ses  fils  vers  l'entrée  de  la  tente  d'as- 
signation, et  tu  les  laveras  avec  de 
l'eau.  '^Tu  revêtiras  Aaron  des  vête- 
ments sacrés,  tu  l'oindras,  et  tu  le 
sanctifieras,  pour  qu'il  soit  à  mon  ser- 
vice dans  le  sacerdoce.  '■'Tu  feras  ap- 
procher ses  fils,  tu  les  revêtiras  des  tu- 
niques, '■'et  tu  les  oindras  comme  tu 
auras  oint  leur  père,  pour  qu'ils  soient 
à  mon  service  dans  le  sacerdoce.  Cette 
onction  leur  assurera  à  perpétuité  le 
sacerdoce  parmi  leurs  descendants. 

'^Mo'ise  fit  tout  ce  que  l'Eternel  lui 
avait  ordonné  ;  il  fit  ainsi.  ''Le  premier 
jour  du  premier  mois  de  la  seconde 
année'',  le  tabernacle  fut  dressé. '^Mo'ïse 
dressa  le  tabernacle;  il  en  posa  les  ba- 
ses, plaça  les  planches  et  les  barres,  et 
éleva  les  colonnes.  "'Il  étendit  la  tente 
sur  le  tabernacle,  et  il  mit  la  couver- 
ture de  la  tente  par-dessus,  comme 
l'Eteinel  l'avait  ordonné  à  Moïse.  -"11 
prit  le  témoignage*,  et  le  plaça  dans 

a.   Après  la  sortie  d'Egypte.         b.  Les  deux  tables  de 


l'arche;  il  mit  les  barres  à  l'arche,  et  il 
posa  le  propitiatoire  au-dcssvis  de  l'ar- 
che. '-'Il  apporta  l'arche  dans  le  taber- 
nacle; il  mit  le  voile  de  séparation,  et 
il  en  couvrit  l'arche  du  témoignage, 
comme  l'Eternel  l'avait  ordonné  à 
Moïse.  "Il  plaça  la  table  dans  la  tente 
d'assignation,  au  côté  septentrional  du 
tabernacle,  en  dehors  du  voile;  -^et  il 
V  tléposa  en  ordre  les  pains,  devant 
l'Eternel,  comme  l'Eternel  l'avait  or- 
donné à  Moïse.  -''Il  plaça  le  chandelier 
dans  la  tente  d'assignation,  en  face  de 
la  table,  au  côté  méridional  du  taber- 
nacle; -^et  il  en  arrangea  les  lam|)es, 
devant  l'Eternel,  comme  l'Eternel  l'a- 
vait ordonné  à  Moïse.  -'Il  plaça  l'autel 
d'or  dans  la  tente  d'assignation,  de- 
vant le  voile;  -'et  il  y  lit  brûler  le  ])ar- 
fum  odoriférant,  comme  l'Eternel  l'a- 
vait ordonné  à  Moïse.  -'*I1  plaça  le 
rideau  à  l'entrée  du  tabernacle.  -Ml 
plaça  l'autel  des  holocaustes  à  l'entrée 
du  tabernacle,  de  la  tente  d'assigna- 
tion ;  et  il  y  offrit  l'holocauste  et  l'of- 
frande, comme  l'Eternel  l'avait  or- 
donné à  Moïse.  ^"11  plaça  la  cuve  entre 
la  tente  d'assignation  et  l'autel,  et  il  y 
mitde  l'eau  pour  les  ablutions  ;'' Moïse, 
Aaron  et  ses  fils,  s'y  lavèrent  les  mains 
et  les  pieds  ;  '-lorsqu'ils  entrèrent  dans 
la  tente  d'assignation  et  qu'ils  s'ap])ro- 
chèrent  de  l'autel,  ils  se  lavèrent,  com- 
me l'Eternel  l'avait  ordonné  à  Moïse. 
^'11  dressa  le  parvis  autour  du  taberna- 
cle et  de  l'autel,  et  il  mit  le  rideau  à  la 
]5orte  du  parvis.  Ce  fut  ainsi  que  Moïse 
acheva  l'ouvrage. 

^■'Alors  la  nuée  couvrit  la  tente  d'as- 
signation, et  la  gloire  de  l'Eternel  rem- 
plit le  tabernacle.  '^ Moïse  ne  pouvait 
pas  entrer  dans  latente  d'assignation, 
parce  que  la  nuée  restait  dessus,  et  cjue 
la  gloire  de  l'Eternel  remplissait  le  ta- 
bernacle. 

'•'Aussi  longtemps  que  durèrent  leurs 
marches,  les  enfants  d'Israël  partaient, 

la  loi. 


loy 


■  Chap.  40,^,38.  EXODE. 

quand  la  nuée  s'élevait  de  dessus  le  nel  était  de  jour  sur  le  tabernacle;  et 

tabernacle.  ^^Et  quand  la  nuée  ne  s'é-  de  nuit,  il  y  avait  un  feu,  aux  yeux  de 

levait  pas,  ils  ne  partaient  pas,  jusqu'à  toute  la  maison  d'Israël,  pendant  tou- 

ce  qu'elle  s'élevât.  ^^La  nuée  de  l'Éter-  tes  leurs  marches. 


LE  LEVITIQUE 


Les  holocaustes. 


Chap.  I.  'L'Éternel  appela  Moïse; 
il  lui  parla  depuis  la  tente  d'assigna- 
tion, et  dit:  -Parle  aux  enfants  d'Is- 
raël, et  dis-leur  : 

Lorsque  quelqu'un  d'entre  vous  fera 
une  offrande  à  l'Eternel,  il  offrira  du 
bétail,  du  gros  ou  du  menu  bétail. 

^Si  son  offrande  est  un  holocauste 
de  ffros  bétail,  il  offrira  un  mâle  sans 
défaut;  il  l'offrira  à  l'entrée  de  la  tente 
d'assignation,  devant  TEternel,  pour 
obtenir  sa  faveur.  ■'Il  posera  sa  main 
sur  la  tête  de  l'holocauste,  qui  sera 
agréé  de  l'Eternel,  pour  lui  servir  d'ex- 
piation. ^11  égorgera  le  veau  devant 
l'Eternel;  et  les  prêtres,  fds  d'Aaron, 
offriront  le  sang,  et  le  répandront  tout 
autour  sur  l'autel,  qui  est  à  l'entrée 
de  la  tente  d'assignation.  ^11  dépouil- 
lera l'holocauste,  et  le  coupera  par 
morceaux.  ''Les  fds  du  prêtre  Aaron 
mettront  du  feu  sur  l'autel,  et  arran- 
geront du  bois  sur  le  feu.  ^Les  prêtres, 
fils  d'Aaron,  poseront  les  morceaux, 
la  tête  et  la  graisse,  sur  le  bois  mis  au 
feu  sur  l'autel.  'II  lavera  avec  de  l'eau 
les  entrailles  et  les  jambes;  et  le  prê- 
tre brûlera  le  tout  sur  l'autel.  C'est  un 
holocauste,  un  sacrifice  consumé  par 
le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'Eter- 
nel. 

'"Si  son  offrande  est  un  holocauste 
de  menu  bétail,  d'agneaux  ou  de  chè- 
vres, il  offrira  un  màle  sans  défaut. 
"Il  regorgera  au  côté  septentrional 
de  l'autel,  devant  l'Eternel;  et  les 
prêtres  ,  fils  d'Aaron  ,  en  répandront 
le  sauff  sur  l'autel  tout  autour.  '-Il  le 


coupera  par  morceaux  ;  et  le  prêtre  les 
posera,  avec  la  tête  et  la  graisse,  sur 
le  bois  mis  au  feu  sur  l'autel.  '^  II  lavera 
avec  de  l'eau  les  entrailles  et  les  jam- 
bes; et  le  prêtre  sacrifiera  le  tout,  et 
le  brûlera  sur  l'autel.  C'est  un  holo- 
causte, un  sacrifice  consumé  par  le  feu, 
d'une  agréable  odeur  à  l'Eternel. 

'■•Si  son  offrande  à  l'Eternel  est  un 
holocauste  d'oiseaux,  il  offrira  des 
tourterelles  ou  des  jeunes  pigeons. 
'^Le  prêtre  sacrifiera  l'oiseau  sur  l'au- 
tel; il  lui  ouvrira  la  tête  avec  l'ongle, 
et  la  brûlera  sur  l'autel,  et  il  exprimera 
le  sang  contre  un  côté  de  l'autel.  "*11 
ôtera  le  jabot  aA'ec  ses  plumes,  et  le 
jettera  près  de  l'autel,  vers  l'orient, 
dans  le  lieu  où  l'on  met  les  cendres. 
'"Il  déchirera  les  ailes,  sans  les  déta- 
cher; et  le  prêtre  brûlera  l'oiseau  sur 
l'autel,  sur  le  bois  mis  au  feu.  C'est  un 
holocauste,  un  sacrifice  consumé  par 
le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'Eter- 
nel. 

Les  offrandes. 

Chap.  II.  'Lorsque  quelc[u'un  fera 
à  l'Eternel  une  offrande  en  don,  son 
offrande  sera  de  fleur  de  farine  ;  il  ver- 
sera de  l'huile  dessus,  et  il  y  ajoutera 
de  l'encens.  -Il  l'apportera  aux  prêtres, 
fils  d'Aaron  ;  le  prêtre  prendra  une 
poignée  de  cette  fleur  de  farine,  arro- 
sée d'huile,  avec  tout  l'encens,  et  il 
brûlera  cela  sur  l'autel  comme  souve- 
nir. C'est  une  offrande  d'une  agréable 
odeur  à  l'Eternel.  ^Ce  qui  restera  de 
l'offrande  sera  pour  Aaron  et  pour  ses 


111 


Chap.  '^,  ',-3, 10. 


LEVITIQUE. 


fils  ;  c'est  une  chose  très  sainte  parmi 
les  offrandes  consumées  par  le  feu  de- 
vant l'Eternel. 

"•Si  tu  fais  une  offrande  de  ce  qui  est 
cuit  au  four,  qu'on  se  serve  de  fleur  de 
farine,  et  que  ce  soient  des  gâteaux 
sans  levain  pétris  à  l'huile  et  des  ga- 
lettes sans  levain  arrosées  d'huile. 

'^Si  ton  offrande  est  un  gâteau  cuit 
à  la  poêle,  il  sera  de  fleur  de  farine 
pétrie  à  l'huile,  sans  levain.  ^Tu  le 
rompras  en  morceaux,  et  tu  verseras 
de  l'huile  dessus;  c'est  une  offrande. 

'Si  ton  offrande  est  un  gâteau  cuit 
sur  le  gril,  il  sera  fait  de  Heur  de  farine 
pétrie  à  l'huile. 

^Tu  apporteras  l'offrande  qui  sera 
faite  à  l'Eternel  avec  ces  choses-là  ; 
elle  sera  remise  au  prêtre,  qui  la  \)vé- 
sentera  sur  l'autel.  '^Le  prêtre  en  pré- 
lèvera ce  qui  doit  être  offert  comme 
souvenir,  et  le  brûlera  sur  l'autel. 
C'est  une  offrande  d'une  agréable 
odeur  à  l'Eternel.  '°Ce  qui  restera  de 
l'offrande  sera  pour  Aaron  et  pour  ses 
fils;  c'est  une  chose  très  sainte  parmi 
les  offrandes  consumées  par  le  feu 
devant  l'Eternel. 

''Aucune  des  offrandes  que  vous 
présenterez  à  l'Eternel  ne  sera  faite 
avec  du  levain;  car  vous  ne  brûlerez 
rien  qui  contienne  du  levain  ou  du 
miel  parmi  les  offrandes  consumées 
par  le  feu  devant  l'Eternel.  '"-Vous 
pourrez  en  offrir  à  l'Eternel  comme 
offrande  des  prémices;  mais  il  n'en 
sera  point  présenté  sur  l'autel  comme 
offrande  d'une  agréable  odeur.  '^Tu 
mettras  du  sel  sur  toutes  ces  offran- 
des, tu  ne  laisseras  ];)oint  ton  offrande 
manquer  du  sel,  signe  de  l'alliance  de 
ton  Dieu  ;  sur  toutes  tes  offrandes  tu 
mettras  du  sel. 

"Si  tu  fais  à  l'Eternel  une  offrande 
des  prémices,  tu  présenteras  des  épis 
nouveaux ,  rôtis  au  feu  et  broyés , 
comme  offrande  de  tes  pi'émices.  '^Tu 

rt.  /)n  dit  aussi  sacrifice  de  prospérité,  ou  sacrifice  pac 


verseras  de  l'huile  dessus,  et  tu  y  ajou- 
teras de  l'encens;  c'est  une  offrande. 
'^Le  prêtre  brûlera  comme  souvenir 
une  portion  des  épis  broyés  et  de 
l'huile,  avec  tout  l'encens.  C'est  une 
offrande  consumée  par  le  feu  devant 
l'Éternel. 

Les  sncrifices  d  actions  de  grâces. 

Chap.  III.  'Lorsque  quelqu'un  of- 
frira à  l'Eternel  un  sacrifice  d'actions 
de  grâces"  : 

S'il  offre  du  gros  bétail,  mâle  ou 
femelle,  il  l'offrira  sans  défaut,  devant 
l'Eternel.  -Il  posera  sa  main  sur  la  tête 
de  la  victime,  c[u'il  égorgera  à  l'entrée 
de  la  tente  d'assignation;  et  les  prê- 
tres, fils  d'Aaron,  répandront  le  sang- 
sur  l'autel  tout  autour.  ^De  ce  sacrifice 
d'actions  de  grâces  il  offrira  en  sacri- 
fice consumé  par  le  feu  devant  l'Eter- 
nel :  la  graisse  f[ui  couvre  les  entrail- 
les et  toute  celle  qui  y  est  attachée; 
'*les  deux  rognons,  et  la  graisse  qui  les 
entoure,  c{ui  couvre  les  flancs,  et  le 
grand  lobe  du  foie,  {[u'il  détachera 
près  des  rognons.  '^Les  fils  d'Aaron 
brûleront  cela  sur  l'autel,  par-dessus 
l'holocauste  qui  sera  sur  le  bois  mis 
au  feu.  (]'est  un  sacrifice  consumé  par 
le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'Eter- 
nel. 

*S'il  offre  du  menu  bétail,  mâle  ou 
femelle,  en  sacrifice  d'actions  de  grâ- 
ces â  l'Eternel,  il  l'offrira  sans  défaut. 
'S'il  offre  en  sacrifice  un  agneau,  il  le 
présentera  devant  l'Eternel.  ''Il  posera 
sa  main  sur  la  tête  de  la  victime,  qu'il 
éffortjera  devant  la  tente  d'assignation; 

et         o  o  ' 

et  les  fils  d'Aaron  en  répandront  le 
sang  sur  l'autel  tout  autour.  ^De  ce  sa- 
crifice d'actions  de  grâces  il  offrira  en 
sacrifice  consumé  par  le  feu  devant 
l'Eternel  :  la  graisse,  la  queue  entière, 
qu'il  séparera  près  de  l'échiné,  la 
graisse  qui  couvre  les  entrailles  et 
toute  celle  qui  y  est  attachée,  '"les 

ifique. 


112 


LEVITIOUE. 


Chnp.  3, 11-4, 


18. 


deux  rognons,  et  la  graisse  qni  les  en- 
toure, qui  couvre  les  flancs,  et  le  grand 
lobe  du  foie,  qu'il  détachera  près  des 
rognons.  "Le  prêtre  brûlera  cela  sur 
l'autel.  C'est  l'aliment  d'un  sacrifice 
consumé  par  le  feu  devant  ri*]lernel. 

*-Si  son  offrande  est  une  chèvre,  il 
la  présentera  devant  l'Eternel.  '•''Il  po- 
sera sa  main  sur  la  tête  de  sa  victime, 
qu'il  égorgera  devant  la  tente  d'assi- 
gnation ;  et  les  fils  d'Aaron  en  répan- 
dront le  sang  sur  l'autel  tout  autour. 
'*De  la  victime,  il  offrira  en  sacrifice 
consumé  par  le  feu  devant  l'Eternel  : 
la  graisse  qui  couvre  les  entrailles  et 
toute  celle  qui  y  est  attachée,  '^les 
deux  rognons,  et  la  graisse  qui  les  en- 
toure, qui  couvre  les  flancs,  et  le  grand 
lobe  du  foie,  qu'il  détachera  près  des 
rognons.  *^Le  prêtre  brûlera  cela  sur 
l'autel.  Toute  la  graisse  est  l'aliment 
d'un  sacrifice  consumé  pai' le  feu,  d'une 
agréal)Ie  odeur  à  l'Eternel. 

'"C'est  ici  une  loi  perpétuelle  pour 
vos  descendants,  dans  tous  les  lieux 
où  vous  habiterez  :  vous  ne  mangerez 
ni  graisse  ni  sang. 

Les  sacrifices  d'expiation. 

Chap.  IV.  'L'Éternel  parla  à  Moïse, 
et  dit:  "Parle  aux  enfants  d'Israël,  et 
dis  : 

Lorsque  quelqu'un  péchera  involon- 
tairement contre  l'un  des  comman- 
dements de  l'Eternel,  en  faisant  des 
choses  qui  ne  doivent  point  se  faire,  — ■ 

^Si  c'est  le  prêtre  ayant  reçu  l'onc- 
tion qui  a  péché,  et  a  rendu  par  là  le 
peuple  coupable,  il  offrira  à  l'Eternel 
pour  le  péché  qu'il  a  commis  un  jeune 
taureau  sans  défaut,  en  sacrifice  d'ex- 
piation. *I1  amènera  le  taureau  à  l'en- 
trée de  la  tente  d'assignation,  devant 
l'Eternel;  et  il  posera  sa  main  sur  la 
tête  du  taureau,  qu'il  égorgera  devant 
l'Eternel.  ^Le  prêtre  ayant  reçu  l'onc- 
tion prendra  du  sang  du  taureau,  et 
l'apportera  dans  la  tente  d'assignation  ; 


*il  trempera  son  doigt  dans  le  sang,  et 
il  en  fera  sept  fois  l'aspersion  devant 
l'Éternel,  en  face  du  voile  du  sanc- 
tuaire. ^Le  prêtre  mettra  du  sang  sur 
les  cornes  de  l'autel  des  jiarfums  odo- 
riférants, qui  est  devant  l'Eternel  dans 
la  tente  d'assignation;  et  il  répandra 
tout  le  sang  du  taureau  au  ])ied  de 
l'autel  des  liolocaustes,  qui  est  à  l'en- 
trée de  la  tente  d'assignation.  '*!!  en- 
lèvera toute  la  graisse  du  taureau 
expiatoire ,  la  graisse  qui  couvre  les 
entrailles  et  toute  celle  qui  y  est  atta- 
chée, "les  deux  rognons,  et  la  graisse 
qui  les  entoure,  qui  couvre  les  flancs, 
et  le  grand  lobe  du  foie,  qu'il  déta- 
chera près  des  rognons.  '"Le  prêtre 
enlèvera  ces  parties  comme  on  les  en- 
lève du  taureau  dans  le  sacrifice  d'ac- 
tions de  grâces,  et  il  les  brûlera  sur 
l'autel  des  holocaustes.  "Mais  la  peau 
du  taureau,  toute  sa  chair,  avec  sa  tête, 
ses  jambes,  ses  entrailles  et  ses  excré- 
ments, '-le  taureau  entier,  il  l'empor- 
tera hors  du  camp,  dans  un  lieu  ]>ur, 
où  l'on  jette  les  cendres,  et  il  le  brû- 
lera au  feu  sur  du  bois  ;  c'est  sur  le  tas 
de  cendres  qu'il  sera  brûlé. 

'^Si  c'est  toute  l'assemblée  d'Israël 
qui  a  péché  involontairement  et  sans 
s'en  apercevoir,  en  faisant  contre  l'un 
des  commandements  de  l'Eternel  des 
choses  qui  ne  doivent  point  se  faire  et 
en  se  rendant  ainsi  cou]>able,  '*et  que 
le  péché  qu'on  a  commis  Aienne  à  être 
découvert,  l'assemblée  offrira  un  jeune 
taureau  en  sacrifice  d'expiation,  et  on 
l'amènera  devant  la  tente  d'assigna- 
tion. '^Les  anciens  d'Israël  poseront 
leurs  mains  sur  la  tète  du  taureau  de- 
vant l'Eternel,  et  on  égorgera  le  tau- 
reau devant  l'Éternel.  '^Le  prêtre  ayant 
reçu  l'onction  apportera  du  sang  du 
taureau  dans  la  tente  d'assignation; 
"il  tremjiera  son  doigt  dans  le  sang, 
et  il  en  fera  sept  fois  l'aspersion  de- 
vant l'Éternel,  en  face  du  voile.  "*I1 
mettra  du  sauiï  sur  les  cornes  de  l'au- 


113 


8   * 


Chap.  4, 19-5,  i. 


LEVITIOUE. 


tel,  qui  est  devant  rÉternel   dans  la  ^^ Le  prêtre  prendra  avec  son  doigt  du 

tente  d'assignation  ;  et  il  répandra  tout  sang  de  la  victime,  il  en  mettra  sur  les 

le  sang  au  pied  de   l'autel  des  holo-  cornes  de  l'autel  des  holocaustes,  et  il 

caustes,  ([ui  est  à  l'entrée  de  la  lente  répandra  tout  le  sang  au  pied  de  l'au- 

d'assignation.   ''•'Il    enlèvera    toute   la  tel.  ^' Le  prêtre  ôtera  toute  la  graisse, 

graisse  du  taureau,  et  il  la  brûlera  sur  comme  on  ôte  la  graisse  du  sacrifice 

l'autel.  -"11  fera  de  ce  taureau  comme  d'actions  de  grâces,  et  il  la  brûlera  sur 

du  taureau  expiatoire;  il  fera  de  même,  l'autel,    et   elle    sera    d'une    agréable 

C'est  ainsi  que  le  prêtre  fera  pour  eux  odeur  à  l'Eternel.   C'est  ainsi  que  le 

l'expiation,  et  il  leur  sera  pardonné,  prêtre  fera  pour  cet  homme  l'expia- 

-'II  emportera  le  taureau  hors  du  camp,  tion,  et  il  lui  sera  pardonné, 

et  il  le  brûlera  comme  le  premier  tau-  ^"-S'il  offre  un   agneau   en   sacrifice 

reau.    C'est    un    sacrifice    d'expiation  d'expiation,  il  offrira  une  femelle  sans 

])Our  l'assemblée.  défaut.  ^''11  posera  sa  main  sur  la  tête 

^-Si  c'est  un  chef  qui  a  péché,  en  de  la  victime,  qu'il  égorgera  en  sacri- 

faisant   involontairement  contre   l'un  fice  d'expiation  dans  le  lieu   où   l'on 

des  commandements  de  l'Eternel,  son  égorge   les    holocaustes.    ^■'Le   prêtre 

Dieu,  des  choses  qui  ne  doivent  point  prendra  avec  son  doigt  du  sang  de  la 

se  faire  et  en  se  rendant  ainsi  coupable,  victime,  il  en  mettra  sur  les  cornes  de 

-■'et  qu'il  vienne  à  découvrir  le  péché  l'autel  des  holocaustes,  et  il  répandra 

qu'il  a  commis,  il  offrira  en  sacrifice  tout  le  sang  au  pied  de  l'autel.   ^^Le 

un  bouc  mâle  sans  défaut.  -'Il  jiosera  prêtre  ôtera  toute  la  graisse,  comme 

sa  main  sur  la  tête  du  bouc,  qu'il  égor-  on  ôte  la  graisse  de  l'agneau  dans  le 

géra  dans  le  lieu  où  l'on  égorge  les  sacrifice  d'actions  de  grâces,  et  il  la 

holocaustes  devant  l'Eternel.  C'est  un  brûlera  sur  l'autel,  comme  un  sacrifice 

sacrifice  d'expiation.  ^^Le  prêtre  pren-  consumé  par  le  feu  devant  l'Eternel, 

dra  avec  son  doigt  du  sang  de  la  vie-  C'est  ainsi  que  le  prêtre  fera  pour  cet 

time  expiatoire,  il  en  mettra  sur  les  homme   l'expiation   du   péché  qu'il  a 

cornes  de  l'autel  des  holocaustes,  et  il  commis,  et  il  lui  sera  pardonné, 
répandra  le  sang  au  pied  de  l'autel  des 


Les  sacrifices  de  culpabilité. 

Chap.  V.  'Lorsquequelqu'un, après 
avoir  été  mis  sous  serment  comme  té- 
moin, péchera  en  ne  déclarant  pas  ce 
qu'il  a  vu  ou  ce  qu'il  sait,  il  restera 
chargé  de  sa  faute.  -Lorsquequelqu'un, 
sans   s'en    apercevoir,    touchera    une 


holocaustes.*" Il  brûlera  toute  lagraisse 
sur  l'autel,  comme  la  graisse  du  sacri- 
fice d'actions  de  grâces.  C'est  ainsi 
que  le  prêtre  fera  pour  ce  chef  l'expia- 
tion de  son  péché,  et  il  lui  sera  par- 
donné. 

"Si  c'est  quelqu'un  du  peuple  qui 
a  péché  involontairement,  en  faisant  chose  souillée,  comme  le  cadavre  d'un 
contre  l'un  des  commandements  de  animal  impur,  que  ce  soit  d'une  bête 
.l'Eternel  des  choses  qui  ne  doivent  sauvage  ou  domestique,  ou  bien  d'un 
point  se  faire  et  en  se  rendant  ainsi  reptile,  il  deviendra  lui-même  impur 
coupable,  ^''et  qu'il  vienne  à  découvrir  et  il  se  rendra  coupable.  'Lorsque,  ne 
le  péché  qu'il  a  commis,  il  offrira  en  le  sachant  pas  ou  le  sachant,  il  tou- 
sacrifice  une  chèvre,  une  femelle  sans  chera  une  souillure  humaine  quel- 
défaut,  pour  le  péché  qu'il  a  commis,  conque,  il  se  rendra  coupable.  *Lors- 
-^1  posera  sa  main  sur  la  tête  de  la  que  quelqu'un,  sans  s'en  apercevoir 
victime  expiatoire,  qu'il  égorgera  dans  ou  en  y  prenant  garde,  s'exprimera 
le  lieu  où  l'on  égorge  les  holocaustes,      légèrement  des    lèvres   et  jurera  de 

114 


LEVITIOUE. 


Cluip.   5,5-2'i. 


faire  du  mal  ou  du  bien,  de  quelque 
manière  que  ce  soit,  il  se  rendra  cou- 
jiaLlc. 

^Gelui  donc  qui  se  rendra  coupable 
de  l'une  de  ces  choses,  fera  Taveu  de 
son  j)éché.  "Puis  il  offrira  en  sacrifice 
<le  cul])abilité  à  l'Eternel,  ])our  le  pé- 
«hé  qu'il  a  commis,  une  femelle  de 
menu  bétail,  une  brebis  ou  une  chè- 
vre, comme  A^ctime  expiatoire.  Et  le 
prètie  fera  pour  lui  l'expiation  de  son 
péché. 

"S'il  n'a  pas  de  (juoi  se  procurer  une 
brebis  ou  une  chèvre,  il  offrira  en  sa- 
crifice de  culpabilité  à  l'i^Aernel  pour 
son  péché  deux  tourterelles  ou  deux 
jeunes  pigeons,  l'un  comme  victime 
expiatoire,  l'autre  comme  holocauste. 
*I1  les  apportera  au  prêtre,  qui  sacri- 
fiera d'abord  celui  (jui  doit  servir  de 
victime  expiatoire.  Le  prêtre  lui  ou- 
vrira la  tête  avec  l'ongle  près  de  la 
nuque,  sans  la  séparer;  "il  fera  sur  un 
côté  de  l'autel  l'aspersion  du  sang  de 
la  victime  ex]iiatoire,  et  le  reste  du 
sang  sera  exprimé  au  pied  de  l'autel  : 
c'est  un  sacrifice  d'expiation.  '"11  fera 
de  l'autre  oiseau  un  holocauste,  d'a- 
près les  règles  établies.  C'est  ainsi  que 
le  prêtre  fera  pour  cet  homme  l'expia- 
tion du  péché  qu'il  a  commis,  et  il  lui 
sera  pardonné. 

"S'il  n'a  pas  de  quoi  se  procurer 
deux  tourterelles  ou  deux  jeunes  pi- 
geons, il  ajiportera  en  offrande  jiour 
son  péché  un  dixième  d'éj^ha  de  fleur 
<Ie  farine,  comme  offrande  d'expiation  ; 
il  ne  mettra  point  d'huile  dessus,  et  il 
n'y  ajoutera  point  d'encens,  car  c'est 
une  offrande  d'expiation.  'Ml  l'apj^or- 
tera  au  prêtre,  et  le  prêtre  en  prendra 
une  poignée  comme  souvenir,  et  il  la 
l)rùlera  sur  l'autel,  comme  les  offran- 
des consumées  par  le  feu  devant  l'E- 
ternel :  c'est  une  offrande  d'expiation. 
'■'C'est  ainsi  que  le  prêtre  fera  pour  cet 
homme  l'expiation  du  ]iéché  fju'il  a 
commis    à    l'égard    de    l'une    de    ces 


o*^' 


choses,  et  il  lui  sera  pardonné.  Ce  qui 
restera  de  l'offrande  sera  pour  le  prê- 
tre, comme  dans  l'offrande  en  don. 
"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'^Lorsque  quelqu'un  commettra  une 
infidélité  et  péchera  involontairement 
à  l'égard  des  choses  consacrées  à  l'E- 
ternel, il  offrira  en  sacrifice  de  culpa- 
bilité à  l'Eternel  pour  son  péché  un 
bélier  sans  défaut,  pris  du  troupeau 
d'après  ton  estimation  en  sicles  d'ar- 
gent, selon  le  sicle  du  sanctuaire.  '"Il 
donnera,  en  y  ajoutant  un  cinquième, 
la  valeur  de  la  chose  dont  il  a  frustré 
le  sanctuaire,  et  il  la  remettra  au  prê- 
tre. Et  le  prêtre  fera  pour  lui  l'expia- 
tion avec  le  bélier  offert  en  sacrifice  de 
culpabilité,  et  il  lui  sera  pardonné. 

'"Lorsque  quelqu'un  péchera  en  tai- 
sant, sans  le  savoir,  contre  l'un  des 
commandements  de  l'Eternel,  des  cho- 
ses qui  ne  doivent  point  se  faire,  il  se 
rendra  coupable  et  sera  chargé  de  sa 
faute.  'Ml  présentera  au  prêtre  en  sa- 
irifice  de  culpabilité  un  bélier  sans 
défaut,  pris  du  troupeau  d'après  ton 
estimation.  Et  le  prêtre  fera  pour  lui 
l'expiation  de  la  faute  qu'il  a  commise 
sans  le  savoir,  et  il  lui  sera  pardonné. 
'•'C'est  un  sacrifice  de  culpabilité.  Cet 
homme  s'était  rendu  coupable  envers 
l'Éternel. 

-"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
-'  Lorsque  cjuelqu'un  péchera  etcom- 
mettra  une  infidélité  envers  l'Eternel, 
eu  mentant  à  son  prochain  au  sujet 
d'undé])ôt,  d'unobjet  confié  à  sa  garde, 
d'une  chose  volée  ou  soustraite  par 
fraude,  *-en  niant  d'avoir  trouvé  une 
chose  perdue ,  ou  en  faisant  un  taux 
serment  sur  une  chose  quelconque  de 
nature  à  constituer  un  péché;  -'lors- 
(pi'il  péchera  ainsi  et  se  rendra  cou- 
pable, il  restituera  la  chose  qu'il  a  vo- 
lée ou  soustraite  par  fraude,  la  chose 
qui  lui  avait  été  confiée  en  dépôt,  la 
chose  perdue  qu'il  a  trouvée,  -*ou  la 
chose  quelconque  sur  laquelle  il  a  fait 


115 


Cliap.   5,23-6,72. 


LEVITIOUE. 


un  faux  serment.  Il  la  restituera  en  son 
entier,  y  ajoutera  un  cinquième,  et  la 
remettra  à  son  propriétaire,  le  jour 
même  où  il  offrira  son  sacrifice  de  cul- 


d'assignation.  '"On  ne  le  cuira  pas  avec 
du  levain.  C'est  la  part  que  je  leur  ai 
donnée  de  mes  offrandes  consumées 
par  le  feu.  C'est  une  chose  très-sainte, 


pabilité.  -^11  présentera  au  prêtre  en      comme  le  sacrifice  d'expiation  et  com- 


sacrifice  de  culpabilité  à  l'Eternel  pour 
son  péché  un  bélier  sans  défaut,  pris 
du  troupeau  d'après  ton  estimation. 
-^Et  le  prêtre  fera  pour  lui  l'expiation 
devant  l'Eternel ,  et  il  lui  sera  ])ar- 
donné,  quelle  que  soit  la  faute  dont  il 
se  sera  rendu  coupable. 

Règles  sur  les  Iwlocaustes.  les  offrandes 
et  les  dii'erses  espèces  de  sacrifiées. 

Chap.  17.  'L'Eternel  parla  à  Moïse, 
et  dit  :  -Donne  cet  ordre  à  Aaron  et  à 
ses  fils,  et  dis  : 

Voici  la  loi  de  l'holocauste.  L'holo- 
causte restera  sur  le  foyer  de  l'autel 
toute  la  nuit  jusciu'au  matin,  et  le  feu 
brûlera  sur  l'autel.  ''Le  prêtre  revêtira 
sa  tunique  de  lin,  et  mettra  des  cale- 
çons sur  sa  chair  ;  il  enlèvera  la  cendre 
faite  par  le  feu  qui  aura  consumé  l'ho- 


me le  sacrifice  de  culpabilité.  "Tout 
mâle  d'entre  les  enfants  d'Aaron  en 
mangera.  C'est  une  loi  perpétuelle  pour 
vos  descendants,  au  sujet  des  offrandes 
consumées  par  le  feu  devant  l'Eternel  : 
quiconcpie  y  touchera  sera  sanctifié. 
'"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'•'Voici  l'offrande  qu'Aaron  et  ses  fils 
feront  à  l'Eternel,  le  jour  où  ils  rece- 
vront l'onction  :  un  dixième  d'épha  de 
ileur  de  farine,  comme  offrantie  per- 
pétuelle, moitié  le  matin  et  moitié  de 
soir.  '■'Elle  sera  préparée  à  la  poêle 
avec  de  l'huile,  et  tu  l'apporteras  frite  ; 
tu  la  présenteras  aussi  cuite  et  en  mor- 
ceauxcomme  une  offrande  d'une  agréa- 
ble odeur  à  l'Eternel.  '^Le  prêtre  qui, 
parmi  les  fils  d'Aaron,  sera  oint  pour 
lui  succéder,  fera  aussi  cette  offrande. 
C'est  une  loi  perpétuelle  devant  l'Eter- 
nel :  elle  sera  brûlée  en  entier.  '^Toute 


locauste  sur  l'autel,  et  il  la  déposera     offrande  d'un  prêtre  sera  brûlée  en  en- 
près  de  l'autel.  ''Puis  il  quittera  ses      tier;  elle  ne  sera  point  mangée. 


vêtements  et  en  mettra  d'autres,  pour 
porter  la  cendre  hors  du  camp ,  dans 
un  lieu  pur.  ^Le  feu  brûlera  sur  l'autel, 
il  ne  s'éteindra  point;  chaque  matin, 
le  prêtre  y  allumera  du  bois,  arrangera 
l'holocauste,  et  brûlera  la  graisse  des 
sacrifices  d'actions  de  grâces.  *Le  feu 
brûlera  continuellement  sur  l'autel,  il 
ne  s'éteindra  point. 

'Voici  la  loi  de  l'offrande.  Les  fils 
d'Aaron  la  présenteront  devant  l'Eter- 
nel, devant  l'autel.  "^Le  prêtre  prélè- 
vera une  ])oignée  de  la  fleur  de  farine 
et  de  l'huile,  avec  tout  l'encens  ajouté 
à  l'offrande,  et  il  brûlera  cela  sur  l'au- 
tel comme  souvenir  d'une  agréable 
odeur  à  l'Eternel.  ^Aaron  et  ses  fils 
mangeront  ce  qui  restera  de  l'offrande  ; 

dans  un 
la  tente 


ils  le  mangeront  sans  levain, 
lieu  saint,  dans  le  parvis  de 


'"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
"^ Parle  à  Aaron  et  à  ses  fils,  et  dis  : 

Voici  la  loi  du  sacrifice  d'expiation. 
C'est  dans  le  lieu  où  l'on  ég-oro-e  l'holo- 
caustecpie  sera  égorgée  devant  l'Eter- 
nel la  victime  pour  le  sacrifice  d'ex- 
piation :  c'est  une  chose  très  sainte. 
'"Le  prêtre  qui  offrira  la  victime  expia- 
toire la  mangera;  elle  sera  mangée 
dans  un  lieu  saint,  dans  le  parvis  de  la 
tente  d'assignation.  -"Quiconque  en 
toiichera  la  chair  sera  sanctifié.  S'il  en 
rejaillit  du  sang  sur  un  vêtement,  la 
place  sur  lacpielle  il  aura  rejailli  sera 
lavée  dans  un  lieu  saint.  '-'Le  vase  de 
terre  dans  lecpiel  elle  aura  cuit  sera 
brisé;  si  c'est  dans  un  vase  d'airain 
c[u'elle  a  cuit,  il  sera  nettoyé  et  lavé 
dans  l'eau.  --Tout  mâle  parmi  les  prê- 


tres en  mangera  :  c'est  une  chose  très 


116 


LEVITIQUE. 


Chap.  0,  is-T y'iCj. 


sainte.  "Mais  on  ne  mangera  ancune 
victime  expiatoire,  dont  on  apportera 
du  sang  dans  la  tente  d'assignation, 
pour  faire  l'expiation  dans  le  sanc- 
tuaire :  elle  sera  brûlée  au  feu. 

Chap.  VII.  'Voici  la  loi  du  sacrifice 
de  culpabilité  :  c'est  une  chose  très 
sainte.  -C'est  dans  le  lieu  où  l'on 
égorge  l'holocauste  que  sera  égorgée 
la  victime  pour  le  sacrifice  de  culpabi- 
lité. On  en  répandra  le  sang  sur  l'autel 
tout  autour.  ''On  en  offrira  toute  la 
graisse,  la  queue,  la  graisse  qui  couvre 
les  entrailles,  ''les  deux  rognons,  et  la 
graisse  qui  les  entoure,  qui  couvre  les 
flancs,  et  le  grand  lobe  du  foie,  qu'on 
détachera  près  des  rognons.  ^Le  prêtre 
brûlera  cela  sur  l'autel  en  sacrifice  con- 
sumé devant  l'Eternel.  C'est  un  sacri- 
fice de  culpabilité.  *Tout  mâle  parmi 
les  prêtres  en  mangera;  il  le  mangera 
dans  un  lieu  saint  :  c'est  une  chose 
très  sainte.  ''11  en  est  du  sacrifice  de 
culpa])ilité  comme  du  sacrifice  d'ex- 
piation ;  la  loi  est  la  même  pour  ces 
deux  sacrifices  :  la  victime  sera  pour 
le  prêtre  cjui  fera  l'expiation.  ^Le  prê- 
tre c[ui  offrira  l'holocaustede  quelqu'un 
aura  pour  lui  la  peau  de  l'holocauste 
([u'il  a  offert,  n'oute  offrande  cuite  au 
four,  préparée  sur  le  gril  ou  à  la  poèle, 
sera  pour  le  prêtre  qui  l'a  offerte. 
'"Toute  offrande  pétrie  à  l'huile  et  sè- 
che sera  pour  tous  les  fils  d'Aaron, 
pour  l'un  comme  pour  l'autre. 

"Voici  la  loi  du  sacrifice  d'actions 
de  grâces,  qu'on  offrira  à  l'Eternel.  '-Si 
(piel([u'un  l'offre  par  reconnaissance, 
il  offrira,  avec  le  sacrifice  d'actions  de 
grâces,  des  gâteaux  sans  levain  pétris 
à  l'huile,  des  galettes  sans  levain  ar- 
rosées d'huile,  et  des  gâteaux  de  fleur 
de  farine  frite  et  pétris  à  l'huile.  '^A 
ces  gâteaux  il  ajoutera  du  pain  levé 
pour  son  offrande,  avec  son  sacrifice 
de  reconnaissance  et  d'actions  de  trrà- 
ces.  '*0n  présentera  par  élévation  à 
l'Eternel  une   portion  de   chaque  of- 


frande; elle  sera  pour  le  prêtre  qui  a 
répandu  le  sang  de  la  victime  d'actions 
de  grâces.  "*La  chair  du  sacrifice  de 
reconnaissance  et  d'actions  de  grâces 
sera  mangée  le  jour  où  il  est  offert;  on 
n'en  laissera  rien  jusqu'au  matin.  "'Si 
cpielqu'un  offre  un  sacrifice  pour  l'ac- 
complissement d'un  vœu  ou  comme 
offrande  volontaire,  la  victime  sera 
mangée  le  jour  où  il  l'offrira,  et  ce  qui 
en  restera  sera  mangé  le  lendemain. 
"Ce  qui  restera  de  la  chair  de  la  vic- 
time sera  brûlé  au  feu  le  troisième  jour. 
'*Dans  le  cas  où  l'on  mangerait  de  la 
chair  de  son  sacrifice  d'actions  de  grâ- 
ces le  troisième  jour,  le  sacrifice  ne 
sera  point  agréé;  il  n'en  sera  pas  tenu 
compte  â  celui  qui  l'a  offert;  ce  sera 
une  chose  infecte,  et  quiconque  en 
mangera  restera  chargé  de  sa  faute. 
'^La  chair  qui  a  touché  quelque  chose 
d'im]>ur  ne  sera  point  mangée  :  elle 
sera  brûlée  au  feu.  -"Tout  homme  pur 
peut  manger  de  la  chair;  mais  celui 
qui,  se  trouvant  en  état  d'impureté, 
mangera  de  la  chair  du  sacrifice  d'ac- 
tions de  grâces  qui  appartient  à  l'Éter- 
nel, celui-là  sera  retranché  de  son  peu- 
ple. -'Et  celui  qui  touchera  quelque 
chose  d'im])ur,  une  souillure  humaine, 
un  animal  impur,  ou  quoi  que  ce  soit 
d'impur,  et  qui  mangera  de  la  chair  du 
sacrifice  d'actions  de  grâces  qui  appar- 
tient â  l'Eternel,  celui-là  sera  retran- 
ché de  son  peuple. 

--L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
"Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis  : 

Vous  ne  mangerez  point  de  graisse 
de  bœuf,  d'agneau  ni  de  chèvre.  "La 
graisse  d'une  bête  morte  ou  déchirée 
pourra  servir  â  un  usage  quelconque; 
mais  vous  ne  la  mangerez  point.  -^Gar 
celui  qui  mangera  de  la  graisse  des 
animaux  dont  on  offre  â  l'Eternel  des 
sacrifices  consumés  par  le  feu,  celui-là 
sera  retranché  de  son  peuple.  "Vous 
ne  mangerez  point  de  sang,  ni  d'oi- 
seau, ni  de  bétail,  dans  tous  les  lieux 


117 


Chap.  7,T,-8, 


16. 


LEVITIQUE. 


où  vous  habiterez.  -"Celui  qui  mangera 
du  sang  d'une  espèce  quelconque,  ce- 
lui-là sera  retranché  de  son  peuple. 

-*L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
-'^ Parle  aux  entants  d'Israël,  et  dis  : 

Celui  qui  offrira  à  l'Eternel  son  sa 


Consécration  d'Aaron  et  de  ses  fils. 

Chap.  VIII.  *  L'Eternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  -Prends  Aaron  et  ses  fds 
avec  lui,  les  vêtements,  l'huile  d'onc- 
tion, le  taureau  expiatoire,   les  deux 


crifice  d'actions  de  grâces  apportera  béliers  et  la  corbeille  de  pains  sans  le- 

son  offrande  à  l'Eternel,  prise  sur  son  vain;  'et  convoque  toute  l'assemblée 

sacrifice  d'actions  de  grâces.  '"Il  ap-  à  l'entrée  de  la  tente  d'assignation, 
portera  de  ses  propres  mains  ce  qui  ^ Moïse  fit  ce  que  l'Eternel  lui  avait 

doit  être  consumé  par  le  feu  devant  ordonné;etrassembléeseréunitàren- 

l'Eternel;  il  apportera  la  graisse  avec  trée  de  la  tente  d'assignation.  ^Moïse 

la  poitrine,  la  poitrine  pour  l'agiter  de  dit  à  l'assemblée  :  Voici  ce  que  l'Eter- 

côté  et  d'autre  devant  l'Eternel.  ''Le  nel  a  ordonné  de  faire, 
jirêtre  brûlera  la  graisse  sur  l'autel,  et  ^Moïse  fit  approcher  Aaron  et  ses 

la  poitrine  sera  pour  Aaron  et  pour  ses  fils,  et  il  les  lava  avec  de  l'eau.  "Il  mit 

fils.  '^Dans  vos  sacrifices  d'actions  de  à  Aaron  la  tunique,  il  le  ceignit  de  la 

grâces,  vous  donnerez  au  prêtre  lé-  ceinture,  il  le  revêtit  de  la  robe,  et  il 

paule  droite,  en  la  présentant  par  élé-  plaça  sur  lui  l'éphod,  qu'il  serra  avec 

vation.  '-^Celui  des  fils  d'Aaron  qui  of-  la  ceinture  de  l'éphod  dont  il  le  revê- 

frira  le  sang  et  la  graisse  du  sacrifice  tit.  *I1  lui  mit  le  pectoral,  et  il  joignit 

d'actions  de  grâces  aura  l'épaule  droite  au  pectoral  l'urim  et  le  thummim.  ^11 

]iour  sa  part.  '*Car  je  prends  sur  les  posa  la  tiare  sur  sa  tête,  et  il  plaça  sur 

sacrifices  d'actions  de  grâces  offerts  le  devant  de  la  tiare  la  lame  d'or,  dia- 

parlesenfantsd'Israëllapoitrinequ'on  dème  sacré,  comme   l'Eternel  l'avait 

agitera  de  côté  et  d'autre  et  l'épaule  ordonné  à  Moïse. 

qu'on  présentera  par  élévation,  et  je  '"Moïse  prit  l'huile  d'onction,  il  oi- 

les  donne  au  prêtre  Aaron  et  à  ses  fils,  gnit  le  sanctuaire  et  toutes  les  choses 

par  une  loi  perpétuelle  cju'observeront  qui  y  étaient,  et  le  sanctifia.  "Il  en  fit 

les  enfants  d'Israël.  '^ C'est  là  le  droit  sept  fois  l'aspersion  sur  l'autel,  et  il 

que  l'onction  d'Aaron  et  de  ses  fils  leur  oignit  l'autel  et  tous  ses  ustensiles,  et 

donnera  sur   les  sacrifices  consumés  la  cuve  avec  sa  Jjase,  afin  de  les  sanc- 

par  le  feu  devant  l'Eternel,  depuis  le  tifier.  '-Il  répandit  de  l'huile  d'onction 

jour  où  ils  seront  présentés  pour  être  â  sur  la  tête  d'Aaron,  et  l'oignit,  afin  de 

mon  service  dans  le  sacerdoce. '^C'est  le  sanctifier.  "Moïse  fit  aussi  appro- 

ce  c|ue  l'Éternel  ordonne  aux  enfants  cher  les  fils  d'Aaron  ;  il  les  revêtit  de 

d'Israël  de  leur  donner  depuis  le  jour  tuniques,  les  ceignit  de  ceintures,  et 

de  leur  onction;  ce  sera  une  loi  perpé-  leur  attacha  des  bonnets,  comme  l'E- 

tuelle  parmi  leurs  descendants.  ternel  l'avait  ordonné  à  Moïse. 

'"Telle  est  la  loi  de  l'holocauste,  de  '■'Il  fit  approcher  le  taureau  expia- 

l'offrande,  du  sacrifice  d'expiation ,  du  toire,  et  Aaron  et  ses  fils  posèrent  leurs 

sacrifice  de  culpabilité,  de  la  consé-  mains  sur  la  tête  du  taureau  expiatoire, 

cration,  et  du   sacrifice   d'actions  de  '=Moïse  l'égorgea,  prit  du  sang,  et  en 

grâces.  "*L'Eternel  la  prescrivit  à  Moïse  mit  avec  son  doigt  sur  les  cornes  de 

sur  la  montagne  de  Sinaï,  le  jour  où  il  l'autel  tout  autour,  et  |mrifia  l'autel; 

ordonna  aux  enfants  d'Israël  de  pré-  il  répandit  le  sang  au  pied  de  l'autel, 

senter  leurs  offrandes  à  l'Eternel  dans  et  le  sanctifia  pour  y  faire  l'expiation, 

le  désert  de  Sinaï.  '^11  prit  toute  la  graisse  qui  couvre  les 

118 


LEVITIQUE. 


Cliap.  8,  i--9,3. 


entrailles,  le  grand  lobe  du  foie,  et  les 
deux  rognons  avee  leur  graisse,  et  il 
brûla  cela  sur  l'autel. '"Mais  il  brûla  au 
teu  hors  du  camp  le  taureau,  sa  peau, 
sa  chair  et  ses  excréments,  comme 
l'Eternel  l'avait  ordonné  à  Moïse. 

'Ml  fit  a])procher  le  bélier  de  l'holo- 
causte, et  Aaron  et  ses  fils  posèrent 
leurs  mainssur  latètedubélier.  '^Moïse 
l'égorgea,  et  répandit  le  sang  sur  l'au- 
tel tout  autour.  -"Il  coupa  le  bélier  par 
morceaux,  et  il  brûla  la  tête,  les  mor- 
ceaux et  la  graisse.  -'Il  lava  avec  de 
l'eau  les  entrailles  et  les  jambes,  et  il 
brûla  tout  le  bélier  sur  l'autel  :  ce  fut 
l'holocauste,  ce  fut  un  sacrifice  con- 
sumé par  le  feu,  d'une  agréable  odeur 
à  l'Eternel,  comme  l'Eternel  l'avait  or- 
donné à  Moïse. 

^-11  fit  approcher  l'autre  bélier,  le 
bélier  de  consécration,  et  Aaron  et  ses 
fils  posèrent  leurs  mains  sur  la  tète  du 
bélier.  -'^ Moïse  égorgea  le  bélier,  prit 
de  son  sang,  et  en  mit  sur  le  lobe  de 
1  oreille  droite  d' Aaron,  sur  le  pouce 
de  sa  main  droite  et  sur  le  gros  orteil 
de  son  pied  droit.  -''Il  fitapjirocher  les 
fils  d'Aaron,  mit  du  sang  sur  le  lobe 
de  leur  oreille  droite,  sur  le  pouce  de 
leur  main  droite  et  sur  le  gros  orteil 
de  leur  pied  droit,  et  il  ré])andit  le  sang- 
sur  l'autel  tout  autour.  -Ml  prit  la 
graisse,  la  queue,  toute  la  graisse  qui 
couvre  les  entrailles,  le  grand  lobe  du 
foie,  les  deux  rognons  avec  leur  graisse, 
et  l'épaule  droite;  -'^il  prit  aussi  dans 
la  corbeille  de  pains  sans  levain,  pla- 
cée devant  l'Eternel,  un  gâteau  sans 
levain,  un  gâteau  de  pain  à  l'huile  et 
une  galette,  et  il  les  posa  sur  les  grais- 
ses et  sur  l'épaule  droite.  -'Il  mit  tou- 
tes ces  choses  sur  les  mains  d'Aaron 
et  sur  les  mains  de  ses  fils,  et  il  les 
agita  de  côté  et  d'autre  devant  l'Eter- 
nel. -*Puis  Moïse  les  ôta  de  leurs  mains, 
et  il  les  brûla  sur  l'autel,  par-dessus 
liiolocauste  :  ce  fut  le  sacrifice  de  con- 
sécration, ce  fut  un  sacrifice  consumé 


par  le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'E- 
ternel. -'Moïse  prit  la  poitrine  du  bé- 
lier de  consécration,  et  il  l'agita  de 
côté  et  d'autre  devant  rEternel  :  ce  fut 
la  portion  de  Moïse,  comme  l'Eternel 
l'avait  ordonné  à  Moïse. 

'"Moïse  prit  de  l'huile  d'onction  et 
du  sang  qui  était  sur  l'autel;  il  en  fit 
l'aspersion  sur  Aaron  et  sur  ses  vête- 
ments, sur  les  fils  d'Aaron  et  sur  leurs 
vêtements;  et  il  sanctifia  Aaron  et  ses 
vêtements,  les  fils  d'Aaron  et  leurs  vê- 
tements avec  lui. 

".Moïse  dit  à  Aaron  et  à  ses  fils  : 
Faites  cuire  la  chair  à  l'entrée  de  la 
tente  d'assignation  ;  c'est  là  que  vous 
la  mangerez,  avec  le  pain  qui  est  dans 
la  corbeille  de  consécration,  comme  je 
l'ai  ordonné,  en  disant  :  Aaron  et  ses 
fils  la  mangeront.  ^^  Vous  brûlerez  dans 
le  feu  ce  qui  restera  de  la  chair  et  tlu 
]iain.  "'Pendant  sejit  jours,  vous  ne  sor- 
tirez point  de  l'entrée  de  la  tente  d'as- 
signation, jusqu'à  ce  que  les  jours  de 
votre  consécration  soient  accomplis; 
car  sept  jours  seront  employés  à  vous 
consacrer.  '*Ce  c£ui  s'est  fait  aujour- 
d'hui, l'Eternel  a  ordonné  de  le  faire 
comme  expiation  pour  vous. '^  Vous  res- 
terez donc  sept  jours  à  l'entrée  de  la 
tented'assignation.jouret  nuit,  et  vous 
observerez  les  commandements  de  l'E- 
ternel, afin  que  vous  ne  mouriez  pas  ; 
car  c'est  là  ce  qui  m'a  été  ordonné. 
'^ Aaron  et  ses  fils  firent  toutes  les  cho- 
ses que  l'Eternel  avait  ordonnées  par 
Moïse. 

Premiers  sacrifices  offerts  par  Aaron  et  ses  fils. 

Chap.  IX.  '  Le  huitième  jour,  Moïse 
aj^pela  Aaron  et  ses  fils,  et  les  anciens 
d'Israël.  -Il  dit  à  Aaron  :  Prends  un 
jeune  veau  pour  le  sacrifice  d'expia- 
tion, et  un  bélier  pour  l'holocauste, 
l'un  et  l'autre  sans  défaut,  et  sacrifie- 
les  devant  l'Eternel.  'Tu  parleras  aux 
enfants  d'Israël,  et  tu  diras  :  Prenez  un 
bouc,  pour  le  sacrifice  d'expiation  ;  un 


19 


Chap.  0,'.-W,> 


LEVITIQUE. 


veau  et  un  agneau,  âgés  d'un  an  et  sans  locauste  du  matin.  'Ml  égorgea  le  bœuf 
défaut,  pour  rholocauste;  ■'un  bœuf  et  et  le  bélier,  en  sacrifice  d'actions  de 
un  bélier,  pour  le  sacrifice  d'actions  de  grâces  pour  le  peuple.  Les  fils  d'Aaron 
grâces,  afin  de  les  sacrifier  devant  TE-  lui  présentèrent  le  sang,  et  il  le  répan- 
ternel  ;  et  une  offrande  pétrie  à  l'huile,  dit  sur  l'autel  tout  autour.  'Mis  lui  pré- 
Car  aujourd'hui  l'Eternel  vous  appa-  sentèrent  la  graisse  du  bœuf  et  du  bé- 
raîtra.  lier,  la  queue,  la  graisse  qui  couvre  les 

Mis  amenèrent  devant  la  tente  d'as-  entrailles,  les  rognons,  etle grand  lobe 

signation  ce  que  Moïse  avait  ordonné  ;  du  foie  ;  -"  ils  mirent  les  graisses  sur  les 

et  toute  l'assemblée  s'approcha,  et  se  poitrines,  et  il  brûla  les  graisses  sur 

tint  devant  l'Eternel.  '^Moïse  dit  :  Vous  l'autel.  -'Aaron  agita  de  côté  et  d'autre 

ferez  ce  que  l'Eternel  a  ordonné;  et  la  devant  l'Éternel  les  poitrines  et  l'é- 

gloire   de   l'Eternel   vous   apparaîtra,  paule  droite,  comme  Moïse  l'avait  or- 

^ Moïse  dit  à  Aaron  :  Approche-toi  de  donné. 

l'autel;  offre  ton  sacrifice  d'expiation  -'-Aaron  leva  ses  mains  vers  le  peu- 
et  ton  holocauste,  et  fais  l'expiation  pie,  et  il  le  bénit.  Puis  il  descendit; 
pour  toi  et  pour  le  peuple;  offre  aussi  après  avoir  offert  le  sacrifice  d'expia- 
le  sacrifice  du  peuple,  et  fais  l'expia-  tion,  l'holocauste  et  le  sacrifice  d'ac- 
tion pour  lui,  comme  l'Eternel  l'a  or-  tions  de  grâces. 
donné.  "Moïse  et  Aaron  entrèrent  dans  la 

^Aaron  s'approcha  de  l'autel,  et  il  tente  d'assignation.  Lorsqu'ils  en  sor- 

égorgea    le   veau   pour    son    sacrifice  tirent,  ils  bénirent  le   peuple.  Et  la 

d'expiation.  'Les  fils  d'Aaron  lui  pré-  gloire  de  l'Eternel  apparut  â  tout  le 

sentèrent  le  sang;  il  trempa  son  doigt  peuple.  -''Le  feu  sortit  de  devant  l'E- 

dans  le  sang,  en  mit  sur  les  cornes  de  ternel,  et  consuma  sur  l'autel  l'holo- 

l'autel,  et  répandit  le  sang  au  pied  de  causte  et  les  graisses.  Tout  le  peuple 

l'autel.  '"Il  brûla  sur  l'autel  la  graisse,  le  vit;  et  ils  poussèrent  des  cris  de  joie, 

les  rognons,  et  le  grand  lobe  du  foie  et  se  jetèrent  sur  leur  face, 
de  la  victime  expiatoire,  comme  l'E- 
ternel l'avait  ordonné  à  Moïse.  "Mais  ^"'-^  fi^'  cV  Aaron  consumés  par  le  feu 

■  11,1  i'        I  ]  11-  '"'''  l'Eternel. 

il  brûla  au  teu  hors  du  camp  la  chair 

et  la  peau.  Chap.  X.     'Les  fils  d'Aaron,  Nadab 

'^11   égorgea   l'holocauste.    Les   fils  et  Abihu,  prirent  chacun  un  brasier,  y 

d'Aaron  lui  présentèrent  le  sang,  et  il  mirent  du  feu,  et  posèrent  du  parfum 

le  répandit  sur  l'autel  tout  autour.  '^Ils  dessus;  ils  apportèrent  devant  l'Eter- 

lui  présentèrent  l'holocauste  coupé  par  nel  du  feu  étranger,  ce  qu'il  ne  leur 

morceaux,  avec  la  tête,  et  il  les  brûla  avait  point  ordonné.  ^Alors  le  feu  sor- 

sur  l'autel.  '^11  lava  les  entrailles  etles  tit  de  devant  l'Eternel,  et  les  consuma: 

jambes,  et  il  les  brûla  sur  l'autel,  par-  ils  moururent  devant  l'Eternel, 
dessus  l'holocauste.  -'Moïse  dit  à  Aaron  :  C'est  ce  quel'E- 

'^Ensuite,  il  offrit  le  sacrifice  du  peu-  ternel  a  déclaré,  lorsqu'il  a  dit  :  Je  se- 
ple.  Il  prit  le  bouc  pour  le  sacrifice  rai  sanctifié  par  ceux  qui  s'approchent 
expiatoire  du  peuple,  il  l'égorgea,  et  de  moi,  et  je  serai  glorifié  en  présence 
rolfritenexpiation,conimelapremière  de  tout  le  peuple.  Aaron  garda  le  si- 
victime. 'Ml  offrit  l'holocauste,  et  le  sa-  lence.  *Et  Moïse  appela  Mischaèl  et 
crifia,  d'après  les  règles  établies.  "11  Eltsaphan,  fils  d'Uziel,  oncle  d'Aaron, 
présenta  l'offrande,  en  prit  une  poi-  et  il  leur  dit  :  Approchez-vous,  empor- 
gnée,  et  la  brûla  sur  l'autel,  outre  l'ho-  tez  vos  frères  loin  du  sanctuaire,  hors 

120 


LEVITIQUE. 


Chap.  10,5-11,'.. 


du  camp.  ^Ils  s'approchèrent,  et  ils  les     a  été  présentée  par  élévation  ;  car  elles 
emportèrent  dans  leurs  tuniques  hors 
du  camp,  comme  Moïse  l'avait  dit. 

"Moïse  dit  à  Aaron,  à  Eléazar  et  à 
Ithamar,  fils  d'Aaron  :  Vous  ne  décou- 
vrirez point  vos  tètes,  et  vous  ne  dé- 
chirerez point  vos  vêtements,  de  peur 


vous  sont  données,  comme  ton  droit 
et  le  droit  de  tes  fils,  dans  les  sacrifices 
d'actions  de  grâces  des  enfants  d'Israël. 
'Mis  apporteront,  avec  les  graisses  des- 
tinées à  être  consumées  par  le  feu,  l'é- 
paule que  l'on  présente  par  élévation 


que  vous  ne  mouriez,  et  que  l'Eternel      et  la  poitrine  que  l'on  agite  de  coté  et 

d'autre  devant  l'Éternel  :  elles  seront 
pour  toi  et  pour  tes  fils  avec  toi,  par 
une  loi  jierpétuelle,  comme  l'Eternel 
l'a  ordonne. 

'"Moïse  chercha  le  bouc  expiatoire; 
et  voici,  il  avait  été  brûlé.  Alors  il  s'ir- 
rita contre  Eléazar  et  Ithamar,  les  fils 
qui  restaient  à  Aaron,  et  il  dit  :  "Pour- 
quoi n'avez-vous  pas  mangé  la  victime 
expiatoire  dans  le  lieu  saint?  C'est  une 
chose  très  sainte;  et  l'Eternel  vous  l'a 
donnée,  afin  que  vous  portiez  l'iniquité 
de  l'assemblée,  afin  que  vous  fassiez 
pour  elle  l'expiation  devant  l'Eternel. 
'■Voici,  le  sang  de  la  victime  n'a  point 
été  porté  dans  l'intérieur  du  sanctuaire; 
vous  deviez  la  manger  dans  le  sanc- 
tuaire, comme  cela  m'avait  été  or- 
donné. '^Aaron  dit  à  Moïse  :  Voici,  ils 
ont  offert  aujourd'hui  leur  sacrifice 
d'expiation  et  leur  holocauste  devant 
l'Eternel  ;  et,  après  ce  qui  m'est  arrivé, 
si  j'eusse  mangé  aujourd'hui  la  victime 
expiatoire,  cela  aurait-il  été  bien  aux 
yeux  de  l'Eternel?  ^^ Moïse  entendit  et 
approuva  ces  paroles. 

Loi  sur  les  aniniau.v  purs  et  impurs. 

Chap.  XI.  '  L'Éternel  parla  à  Moïse 
et  à  Aaron,  et  leur  dit  :  -Parlez  aux  en- 
fants d'Israël,  et  dites  : 

Voici  les  animaux  dont  vous  mange- 
rez parmi  toutes  les  bêtes  qui  sont  sur 
la  terre.  ^Vous  mangerez  de  tout  ani- 
mal qui  a  la  corne  fendue,  le  pied  four- 
ché, et  c[ui  rumine.  *Mais  vous  ne 
mangerez  pas  de  ceux  cjui  ruminent 
seulement,  ou  qui  ont  la  corne  fendue 
seulement.  Ainsi,  vous  ne  mangerez 
pas  le  chameau,  qui  rumine,  mais  qui 


ne  s  irrite  contre  toute  l'assemblée. 
Laissez  vos  frères,  toute  la  maison  d'Is- 
raël, |ileurer  sur  l'embrasement  que 
l'Eternel  a  allumé.  'Vous  ne  sortirez 
point  de  l'entrée  de  la  tente  d'assigna- 
tion, de  peur  cjue  vous  ne  mouriez; 
car  l'huile  de  l'onction  de  l'Eternel  est 
sur  vous.  Ils  firent  ce  cjue  Moïse  avait 
dit. 

Défense  à  Aaron  et  à  ses  fils  de  lioirc  du  ^'in, 
avant  d'entrer  dans  le  tabernacle.  —  Por- 
tions des  offrandes  et  des  victimes,  qui  leur 
sont  réservées. 

*L'Eternel  parla  à  Aaron,  et  dit  :  ''Tu 
ne  boiras  ni  vin,  ni  boisson  enivrante, 
toi  et  tes  fils  avec  toi,  lorsque  vous  en- 
trerez dans  la  tente  d'assignation,  de 
peur  que  vous  ne  mouriez  :  ce  sera  une 
loi  perpétuelle  parmi  vos  descendants, 
'"afin  que  vous  puissiez  distinguer  ce 
qui  est  saint  de  ce  qui  est  profane,  ce 
qui  est  impur  de  ce  qui  est  pur,  "et 
enseigner  aux  enfants  d'Israël  toutes 
les  lois  que  l'Éternel  leur  a  données 
par  Moïse. 

'-Moïse  dit  à  Aaron,  à  Eléazar  et  à 
Ithamar,  les  deux  fils  cjui  restaient  à 
Aaron  :  Prenezce  qui  reste  de  l'offrande 
parmi  les  sacrifices  consumés  parle  feu 
devant  l'i^lternel,  et  manoez-le  sans  le- 
vain  près  de  l'autel  :  car  c'est  une  chose 
très  sainte.  '^Vous  le  mangerez  dans 
un  lieu  saint,  c'est  ton  droit  et  le  droit 
de  tes  fils  sur  les  offrandes  consumées 
par  le  feu  devant  l'Éternel  ;  car  c'est  là 
ce  qui  m'a  été  ordonné.  '*  Vous  mange- 
rez aussi  dans  un  lieu  pur,  toi,  tes  fils 
et  tes  filles  avec  toi,  la  poitrine  cju'on  a 
agitée  de  côté  et  d'autre  et  l'épaule  qui 


121 


Chap.  11,5-3!,. 


LEVITIQUE. 


n'a  pas  la  corne  fendue  :  vous  le  regar- 
derez comme  impur.  ^Vous  ne  man- 
gerez pas  le  lapin,  qui  rumine,  mais 
qui  n'a  pas  la  corne  fendue  :  vous  le 
regarderez  comme  impur.  "Vous  ne 
mangerez  pas  le  lièvre,  qui  rumine, 
mais  qui  n'a  pas  la  corne  fendue  :  vous 
le  regarderez  comme  impur.  ^Vous  ne 
mangerez  pas  le  porc,  qui  a  la  corne 
fendue  et  le  pied  fourché,  mais  qui  ne 
rumine  pas  :  vous  le  regarderez  comme 
impur.  ^Vous  ne  mangerez  pas  de  leur 
chair,  et  vous  ne  toucherez  pas  leurs 
corps  morts  :  vous  les  regarderez  com- 
me impurs. 

'Voici  les  animaux  dont  vous  man- 
gerez parmi  tous  ceux  qui  sont  dans 
les  eaux.  Vous  mangerez  de  tous  ceux 
qui  ont  des  nageoires  et  des  écailles, 
et  qui  sont  dans  les  eaux,  soit  dans  les 
mers,  soit  dans  les  rivières.  '"Mais  vous 
aurez  en  abomination  tous  ceux  qui 
n'ont  pas  des  nageoires  et  des  écailles, 
parmi  tout  ce  qui  se  meut  dans  les  eaux 
et  tout  ce  qui  est  vivant  dans  les  eaux, 
soit  dans  les  mers,  soit  dans  les  riviè- 
res. "Vous  les  aurez  en  abomination, 
vous  ne  mangerez  pas  de  leur  chair,  et 
vous  aurez  en  abomination  leurs  corps 
morts.  '-Vous  aurez  en  abomination 
tous  ceux  qui,  dans  les  eaux,  n'ont  pas 
des  nageoires  et  des  écailles. 

'^Voici,  parmi  les  oiseaux,  ceux  que 
vous  aurez  en  abomination,  et  dont  on 
ne  mangera  pas  :  l'aigle,  l'orfraie  et 
l'aigle  de  mer;  '*le  milan,  l'autour  et 
ce  qui  est  de  son  espèce  ;  '^le  corbeau 
et  toutes  ses  espèces;  '^l'autruche,  le 
hibou,  la  mouette,  l'épervier  et  ce  qui 
est  de  son  espèce;  "le  chat-huant,  le 
plongeon  et  la  chouette  ;  '*le  cygne,  le 
pélican  et  le  cormoran;  ''la  cigogne, 
le  héron  et  ce  qui  est  de  son  espèce,  la 
huppe  et  la  chauve-souris. 

'-"Vous  aurez  en  abomination  tout 
reptile"  qui  vole  et  qui  marche  sur  qua- 


a.  Le  nom  de  reptiles  est  donné  aux  insectes  ailés  et 
la  terre.         b.  Héb.  Xarbé.   Les  trois  noms  qui  suivent 


tre  pieds.  -'Mais,  parmi  tous  les  repti- 
les qui  volent  et  qui  marchent  sur  qua- 
tre pieds,  vous  mangerez  ceux  qui  ont 
des  jambes  au-dessus  de  leurs  pieds, 
pour  sauter  sur  la  terre.  --Voici  ceux 
que  vous  mangerez  :  la  sauterelle*,  le 
solam ,  le  hargol  et  le  hagab,  selon  leurs 
espèces.  -^Vous  aurez  en  abomination 
tous  les  autres  reptiles  qui  volent  et 
qui  ont  c{uatre  pieds,  -^lls  vous  ren- 
dront impurs  :  quiconque  touchera 
leurs  corps  morts  sera  impur  jusqu'au 
soir,  "-^etquiconque  portera  leurs  corps 
morts  lavera  ses  vêtements  et  sera  im- 
pur jus<{u'au  soir. 

'-"  Vous  regarderez  comme  impur  tout 
animal  qui  a  la  corne  fendue,  mais  qui 
n'a  pas  le  pied  fourché  et  qui  ne  ru- 
mine pas  :  quiconque  le  touchera  sera 
impur.  -'Vous  regarderez  comme  im- 
purs tous  ceux  des  animaux  à  quatre 
pieds  qui  marchent  sur  leurs  pattes  : 
quiconque  touchera  leurs  corps  morts 
sera  impur  jusqu'au  soir,  -'^et  quicon- 
que portera  leurs  corps  lavera  ses  vê- 
tements et  sera  impur  jusqu'au  soir. 
Vous  les  regarderez  comme  impurs. 

-'Voici,  parmi  les  animaux  qui  ram- 
jient  sur  la  terre,  ceux  que  vous  regar- 
derez comme  impurs  :  la  taupe,  la  sou- 
ris et  le  lézard,  selon  leurs  espèces; 
^"le  hérisson,  la  grenouille,  la  tortue, 
le  limaçon  et  le  caméléon.  ^'Vous  les 
regarderez  comme  impurs  parmi  tous 
les  reptiles  :  quiconque  les  touchera 
morts  sera  impur  jusqu'au  soir.^^Tout 
objet  sur  lequel  tombera  quelque  chose 
de  leurs  corps  sera  souillé,  ustensile 
de  bois,  vêtement,  peau,  sac,  tout  ob- 
jet dont  on  fait  usage;  il  sera  mis  dans 
l'eau,  et  restera  souillé  jusqu'au  soir; 
après  quoi,  il  sera  pur.  '^Tout  ce  qui  se 
trouvera  dans  un  vase  de  terre,  où  il 
en  tombera  quelc|ue chose,  sera  souillé, 
et  vous  briserez  le  vase.  ^""Tout  aliment 
(pii  sert  à  la  nourriture,  et  sur  lequel  il 

à  tous  les  petits  animaux  (jui  marchent  ou  rampent  sur 
indiquent  des  espèces  dilTérentes  de  sauterelles. 


122 


LEVITIQUE. 


Cliap.  Il,35-i3,'i. 


sera  tombé  de  celte  eau,  sera  souillé; 
et  toute  boisson  dont  on  fait  usage, 
quel  ([ue  soit  le  vase  qui  \a  contienne, 
sera  souillée.  ^^Tout  objet  sur  lequel 
tombera  quelque  chose  de  leurs  corps 
morts  sera  souillé;  le  four  et  le  foyer 
seront  détruits  :  ils  seront  souillés,  et 
vous  les  regarderez  comme  souillés. 
^'^11  n'y  aura  que  les  sources  et  les  ci- 
ternes, formant  des  amas  d'eaux,  qui 
resteront  pures;  mais  celui  qui  y  tou- 
chera de  leurs  corps  morts  sera  impur. 
''S'il  tombe  quelque  chose  de  leurs 
corps  morts  sur  une  semence  qui  doit 
être  semée,  elle  restera  pure;  ^'^mais 
si  l'on  a  mis  de  l'eau  sur  la  semence, 
et  qu'il  y  tombe  quelque  chose  de  leurs 
corps  morts,  vous  la  regarderez  comme 
souillée.  ^"S'il  meurt  un  des  animaux 
qui  vous  servent  de  nourriture,  celui 
cpii  touchera  son  corps  mort  sera  im- 
]iur  jusqu'au  soir;  ^"celuicjui  mangera 
de  son  corps  mort  lavera  ses  vêtements 
et  sera  impur  jusqu'au  soir,  et  celui 
qui  portera  son  corps  mort  lavera  ses 
vêtements  et  sera  impur  jusqu'au  soir. 

■"Vous  aurez  en  abomination  tout 
reptile  qui  rampe  sur  la  terre  :  on  n'en 
mangera  point.  ''-Vous  ne  mangerez 
point,  parmi  tous  les  reptiles  qui  ram- 
pent sur  la  terre,  de  tous  ceux  qui  se 
traînent  sur  le  ventre,  ni  de  tous  ceux 
qui  marchent  sur  quatre  pieds  ou  sur 
un  grand  nombre  de  pieds;  car  vous 
les  aurez  en  abomination.  ''^Ne  rendez 
point  vos  personnes  abominables  par 
tous  ces  reptiles  qui  rampent  ;  ne  vous 
rendez  point  impurs  par  eux,  ne  vous 
souillez  point  par  eux.  ''"'Car  je  suis  l'E- 
ternel, votre  Dieu;  vous  vous  sancti- 
fierez, et  vous  serez  saints,  car  je  suis 
saint;  et  vous  ne  vous  rendrez  point 
impurs  par  tous  ces  reptiles  qui  ram- 
pent sur  la  terre. ''^Car  je  suis  l'Éternel, 
qui  vous  ai  fait  monter  du  pays  d'E- 
gypte, pour  être  votre  Dieu. 

■•^Telle  est  la  loi  touchant  les  ani- 
maux, les  oiseaux,  tous  les  êtres  vi- 


A'ants  qui  se  meuvent  dans  les  eaux,  et 
tous  les  êtres  (jui  rampent  sur  la  terre, 
■•'afin  que  vous  distinguiez  ce  qui  est 
imjiur  et  ce  (\\n  est  pur,  l'animal  qui  se 
mange  et  l'animal  qui  ne  se  mange  pas. 

Chnp.  XII.  '  L'Éternel  parla  à  Moï- 
se, et  dit  :  -Parle  aux  enfants  d'Israël, 
et  dis  : 

Lorsqu'une  femme  deviendra  en- 
ceinte, et  qu'elle  enfantera  un  mâle, 
elle  sera  impure  pendant  sept  jours; 
elle  sera  impure  comme  au  temps  de 
son  indisposition  menstruelle.  'Le  hui- 
tième jour,  l'enfant  sera  circoncis. 
*Elle  restera  encore  trente-trois  jours 
à  se  purifier  de  son  sang;  elle  ne  tou- 
chera aucune  chose  sainte,  et  elle  n'ira 
point  au  sanctuaire,  jusqu'à  ce  que  les 
jours  de  sa  purification  soient  accom- 
plis. ^Si  elle  enfante  une  fdle,  elle  sera 
impure  pendant  deux  semaines,  com- 
me au  temps  de  son  indisposition  mens- 
truelle; et  elle  restera  soixante-sixjours 
à  se  purifier  de  son  sang. 

^Lorsque  les  jours  de  sa  purification 
seront  accomplis,  pour  un  fils  ou  pour 
une  fille,  elle  apportera  au  prêtre,  à 
l'entrée  de  la  tente  d'assignation,  un 
agneau  d'un  an  pour  l'holocauste,  et 
un  jeune  pigeon  ou  une  tourterelle 
pour  le  sacrifice  d'expiation.  'Le  prê- 
tre les  sacrifiera  devant  l'Éternel,  et 
fera  pour  elle  l'expiation  ;  et  elle  sera 
purifiée  du  flux  de  son  sang.  Telle  est 
la  loi  pour  la  femme  qui  enfante  un 
fils  ou  une  fille.  ^Si  elle  n'a  pas  de 
quoi  se  procurer  un  agneau,  elle  pren- 
dra deux  tourterelles  ou  deux  jeunes 
pigeons,  l'un  pour  l'holocauste,  l'autre 
pour  le  sacrifice  d'expiation.  Le  prê- 
tre fera  pour  elle  l'expiation,  et  elle 
sera  pure. 

Loi  sur  la  lèpre. 

Chap.  XIII.  'L'Éternel  parla  à 
Moïse  et  à  Aaron,  et  dit  : 

-Lorsqu'un  homme  aura  sur  la  peau 


123 


Chap.  1  S,  3-25. 


LEVITIQUE. 


de  son  corps  une  tumeur,  une  dartre, 
ou  une  tache  blanche,  qui  ressemblera 
à  une  plaie  de  lèpre  sur  la  peau  de  son 
corps,  on  l'amènera  au  prêtre  Aaron, 
ou  à  l'un  de  ses  fils  qui  sont  prêtres. 
^Le  prêtre  examinera  la  plaie  qui  est 
sur  la  peau  du  corps.  Si  le  poil  de  la 
plaie  est  devenu  blanc,  et  que  la  plaie 
paraisse  plus  profonde  que  la  peau  du 
corps,  c'est  une  plaie  de  lèpre  :  le 
prêtre  qui  aura  fait  l'examen  déclarera 
cet  homme  impur.  ''S'il  y  a  sur  la  peau 
du  corps  une  tache  blanche  qui  ne  pa- 


partout  où  le  prêtre  portera  ses  re- 
gards, '^le  prêtre  l'examinera;  et 
quand  il  aura  vu  que  la  lèpre  couvre 
tout  le  corps,  il  déclarera  pur  celui 
qui  a  la  plaie  :  comme  il  est  entière- 
ment devenu  blanc,  il  est  pur.  "Mais 
le  jour  où  l'on  apercevra  en  lui  de  la 
chair  vive,  il  sera  impur;  '^quand  le 
prêtre  aura  vu  la  chair  vive,  il  le  dé- 
clarera impur  :  la  chair  vive  est  im- 
pure, c'est  la  lèpre.  '*Si  la  chair  vive 
change  et  devient  blanche,  il  ira  vers 
le  prêtre;  ''le  prêtre  l'examinera,  et  si 


raisse  pas  plus  profonde  que  la  peau,      la  plaie  est  devenue  blanche,  le  prêtre 


et  que  le  poil  ne  soit  pas  devenu  blanc, 
le  prêtre  enfermera  pendant  sept  jours 
celui  qui  a  la  plaie.  ^Le  prêtre  l'exa- 
minera le  septième  jour.  Si  la  plaie 
lui  paraît  ne  pas  avoir  fait  de  progrès 
et  ne  pas  s'être  étendue  sur  la  peau, 
le  prêtre  l'enfermera  une  seconde  fois 
pendant  sept  jours.  '^Le  prêtre  l'exa- 
minera une  seconde  fois  le  septième 
jour.  Si  la  plaie  est  devenue  pâle  et  ne 
s'est  pas  étendue  sur  la  peau,  le  prêtre     et  cjue  le  poil  soit  devenu  blanc,  le 


déclarera  pur  celui  qui  a  la  plaie  :  il 
est  pur. 

"Lorsqu'un  homme  aura  eu  sur  la 
peau  de  son  corps  un  ulcère  c{ui  a  été 
guéri,  ''et  qu'il  se  manifestera,  à  la 
place  où  était  l'ulcère,  une  tumeur 
blanche  ou  une  tache  d'un  blanc  rou- 
geàtre,  cet  homme  se  montrera  au 
prêtre.  -"Le  prêtre  l'examinera.  Si  la 
tache  paraît  plus  enfoncée  que  la  peau, 


déclarera  cet  homme  pur  :  c'est  une 
dartre;  il  lavera  ses  vêtements,  et  il 
sera  pur.  "Mais  si  la  dartre  s'est  éten- 
due sur  la  peau,  après  qu'il  s'est  mon- 
tré au  prêtre  pour  être  déclaré  pur,  il 
se  fera  examiner  une  seconde  fois  par 
le  prêtre.  ''Le  prêtre  l'examinera.  Si  la 
dartre  s'est  étendue  sur  la  peau,  le 
prêtre  le  déclarera  impur  :  c'est  la 
lèpre. 

'Lorsqu'il  y  aura  sur  un  homme  une 
plaie  de  lèpre,  on  l'amènera  au  prêtre. 
"Le  prêtre  l'examinera.  S'il  y  a  sur  la 
peau  une  tumeur  blanche,  si  cette  tu- 
meur a  fait  blanchir  le  poil,  et  qu'il  y 
ait  une  trace  de  chair  vive  dans  la  tu- 
meur, "c'est  une  lèpre  invétérée  dans 
la  peau  du  corps  de  cet  homme  :  le 
prêtre  le  déclarera  impur;  il  ne  l'en- 
fermera pas,  car  il  est  impur.  '-Si  la 
lèpre  fait  une  éruption  sur  la  peau  et 
couvre  toute  la  peau  de  celui  qui  a  la 
plaie,  depuis  la  tête  jusqu'aux  pieds. 


prêtre  le  déclarera  impur  :  c'est  une 
plaie  de  lèpre,  qui  a  fait  éruption  dans 
l'ulcère.  -'Si  le  prêtre  voit  qu'il  n'y  a 
point  de  poil  blanc  dans  la  tache, 
qu'elle  n'est  pas  plus  enfoncée  que  la 
peau,  et  qu'elle  est  devenue  pâle,  il 
enfermera  cet  homme  pendant  sept 
jours.  -*Si  la  tache  s'est  étendue  sur 
la  peau,  le  ]>rêtre  le  déclarera  impur: 
c'est  une  plaie  de  lèpre.  ^^Mais  si  la 
tache  est  restée  à  la  même  place  et  ne 
s'est  pas  étendue,  c'est  une  cicatrice 
de  l'ulcère  :  le  prêtre  le  déclarera  pur. 
-^Lorsqu'un  homme  aura  eu  sur  la 
peau  de  son  corps  une  brûlure  par  le 
feu,  et  qu'il  se  manifestera  sur  la  trace 
de  la  brûlure  une  tache  blanche  ou 
d'un  blanc  rougeàtre,  -^ le  prêtre  l'exa- 
minera. Si  le  poil  est  devenu  blanc 
dans  la  tache,  et  qu'elle  paraisse  plus 
profonde  que  la  peau,  c'est  la  lèpre, 
qui  a  fait  éruption  dans  la  brûlure;  le 
prêtre  déclarera  cet  homme   impur: 


124 


LEVITIQ)UE 


Chap.  13, 26-ci. 


c'est  une  plaie  de  lèpre.  -'\Si  le  piètre  est  guérie  :  il  est  pur,  et  le  prêtre  le 

voit  qu'il  n'y  a  point  de  poil  ijlane  dans  déclarera  pur. 

la  tache,  qu'elle  n'est  pas  plus  enfon-  '"Lorsqu'un  homme  ou  une  femme 

cée  que  la  peau,  et  c|u'elle  est  devenue  aura  sur  la  peau  de  son  corps  des  ta- 

pàle,  il  enfermera  cet  homme  pendant  ches,  des  taches  blanches,  '^le  prêtre 

sept  jours.  -'Le  prêtre  l'examinera  le  l'examinera.  S'il  y  a  sur  la  peau  de  son 

septième  jour.  Si  la  tache  s'est  éten-  corps  des  taches  d'un  blanc  ])àle,  ce 


due  sur  la  peau,  le  prêtre  le  déclarera 
iuq)ur  :  c'est  une  plaie  de  lèjire.  -**Mais 
si  la  tache  est  restée  à  la  même  place, 
ne  s'est  pas  étendue  sur  la  peau,  et  est 
devenue  pâle,  c'est  la  tumeur  de  la 
brûlure  ;  le  prêtre  le  déclarera  pur,  car 
c'est  la  cicatrice  de  la  brûlure. 

-^Lorsqu'un  homme  ou  une  femme 
aura  une  plaie  à  la  tête  ou  à  la  barbe, 
'"le  prêtre  examinera  la  jilaie.  Si  elle 
paraît  plus  profonde  cjue  la  jjcau,  et 
qu'il  y  ait  du  poil  jaunâtre  et  mince,  le 
prêtre  déclarera  cet  homme  impur  : 
c'est  la  teigne,  c'est  la  lè])re  de  la  tête 
ou  de  la  barbe.  "Si  le  prêtre  voit  que 


ne  sont  que  des  taches   qui   t)nt   fait 
énq)tiou  sur  la  peau  .  il  est  pur. 

•""Lorsqu'un  homme  aura  la  tête  dé- 
pouillée de  cheveux,  c'est  un  chauve  : 
il  est  |)ur.  ""S'il  a  la  tête  dépouillée  de 
cheveux  du  côté  de  la  face,  c'est  un 
chauve  par-devant  :  il  est  pur.  ''-Mais 
s'il  y  a  dans  la  partie  chauve  de  de- 
vant ou  de  derrière  une  plaie  d'un 
blanc  rougeâtre,  c'est  la  lèpre  qui  a 
fait  éruption  dans  la  j^artie  chauve  de 
derrière  ou  de  devant.  ■'•'Le  prêtre  l'exa- 
minera. S'il  y  a  une  tumeur  de  plaie 
d'un  blanc  rougeâtre  dans  la  partie 
chauve  de  derrière  ou  de  devant,  sem- 


la  teigne 


a  teigne  ne 


la  plaie  de  la  teigne  ne  paraît  pas  jdus  blable  à  la  lèpre  sur  la  peau  du  corps, 
profonde  que  la  peau,  et  qu'il  n'y  a  ^•'c'est  un  homme  lépreux,  il  est  im- 
point de  poil  noir,  il  enfermera  peu-  ]3ur  :  le  prêtre  le  déclarera  impur; 
dant  sept  jours  celui  qui  a  la  plaie  de      c'est  à  la  tête  qu'est  sa  plaie. 

Le  prêtre    examinera    la  *^Le   lépreux,   atteint    de   la   plaie, 

])ortera  ses  vêtements  déchirés,  et 
aura  la  tête  nue  ;  il  se  couvrira  la  barbe, 
et  criera  :  Impur  !  impur  !  ^"^  Aussi  long- 
temps qu'il  aura  la  plaie,  il  sera  impur  : 
il  est  impur.  Il  habitera  seul;  sa  de- 
meure sera  hors  du  camp. 

•"Lorsqu'il  y  aura  sur  un  vêtement 
une  ])laie  de  lèpre,  sur  un  vêtement  de 
laine  ou  sur  un  vêtement  de  lin,  •"*à  la 
chaîne  ou  à  la  trame  de  lin  ou  de  laine, 
sur  une  peau  ou  sur  quelque  ouvrage 
de  peau,  •'^et  que  la  plaie  sera  verdàtre 
ou  rougeâtre  sur  le  vêtement  ou  sur  la 
peau,  à  la  chaîne  ou  à  la  trame,  ou  sur 
un  objet  quelconque  de  peau,  c'est 
une  plaie  de  lèjire,  et  elle  sera  mon- 
trée au  prêtre.  ^"Le  jn-être  examinera 
la  plaie,  et  il  enfermera  pendant  sept 
jours  ce  qui  en  est  attaqué.  ^'  Il  exami- 
nera la  plaie  le  septième  jour.  Si  la 
plaie  s'est  étendue  sur  le  vêtement,  à 


plaie  le  septième  jour.  Si 
s'est  pas  étendue,  s'il  n'y  a  point  de 
])oil  jaunâtre,  et  si  elle  ne  paraît  pas 
plus  ])rofonde  que  la  peau,  ''celui  qui 
a  la  teigne  se  rasera,  mais  il  ne  rasera 
))oint  la  place  où  est  la  teigne  ;  et  le 
])rêtre  l'enfermera  une  seconde  fois 
pendant  sept  jours.  '^Le  prêtre  exami- 
nera la  teigne  le  septième  jour.  Si  la 
teigne  ne  s'est  pas  étendue  sur  la  peau, 
et  si  elle  ne  paraît  pas  plus  profonde 
que  la  peau,  le  prêtre  le  déclarera  pur; 
il  lavera  ses  vêtements,  et  il  sera  pur. 
'^Mais  si  la  teigne  s'est  étendue  sur  la 
peau,  aj^rès  qu'il  a  été  déclaré  pur,  le 
prêtre  l'examinera.  "^Et  si  la  teigne 
s'est  étendue  sur  la  peau,  le  prêtre 
n'aura  pas  à  rechercher  s'il  y  a  du  ])oil 
jaunâtre:  il  est  impur.  '"Si  la  teigne 
lui  paraît  ne  pas  avoir  fait  de  progrès, 
et  qu'il  y  ait  crû  du  poil  noir,  la  teigne 


125 


Chnp.  13,  52-14,  ik. 


LEVITIOUE. 


la  chaîne  ou  à  la  trame,  sur  la  ])eau  ou 
sur  l'ouvrage  quelconque  fait  de  peau, 
c'est  une  plaie  de  lèpre  invétérée  : 
l'objet  est  impur.  "Il  brûlera  le  vête- 
ment, la  chaîne  ou  la  trame  de  laine 
ou  de  lin,  l'objet  quelconque  de  peau 
sur  lequel  se  trouve  la  plaie,  car  c'est 
une  lèpre  invétérée  :  il  sera  brûlé  au 
feu.  '^^Mais  si  le  prêtre  voit  que  la  plaie 
ne  s'est  pas  étendue  sur  le  vêtement, 
sur  la  chaîne  ou  sur  la  trame,  sur  l'ob- 
jet quelconque  de  peau,  "il  ordonnera 
qu'on  lave  ce  qui  est  attaqué  de  la 
plaie,  et  il  l'enfermera  une  seconde 
fois  pendant  sept  jours.  ^^Le  prêtre 
examinera  la  plaie,  après  qu'elle  aura 
été  lavée.  Si  la  plaie  n'a  pas  changé 
d'aspect  et  ne  s'est  pas  étendue,  l'ob- 
jet est  impur  :  il  sera  brûlé  au  feu  ; 
c'est  une  partie  de  l'endroit  ou  de  l'en- 
vers qui  a  été  rongée.  ^^S'i  le  prêtre 
voit  que  la  plaie  est  devenue  pâle, 
après  avoir  été  lavée,  il  l'arrachera  du 
vêtement  ou  de  la  peau,  de  la  chaîne 
ou  de  la  trame.  ^'Si  elle  paraît  encore 
sur  le  vêtement,  à  la  chaîne  ou  à  la 
trame,  ou  sur  l'objet  quelconque  de 
peau,  c'est  une  érujjtion  de  lèpre  :  ce 
qui  est  attaqué  de  la  plaie  sera  brûlé 
au  feu.  ^''Le  vêtement,  la  chaîne  ou  la 
trame,  l'objet  quelconque  de  peau,  qui 
a  été  lavé,  et  d'où  la  plaie  a  disparu, 
sera  lavé  une  seconde  fois,  et  il  sera 
pur. 

'■'Telle  est  la  loi  sur  la  plaie  de  la 
lèpre ,  lorsqu'elle  attaque  les  vête- 
ments de  laine  ou  de  lin,  la  chaîne  ou 
la  trame,  ou  un  objet  quelconque  de 
peau,  et  d'après  laquelle  ils  seront  dé- 
clarés purs  ou  impurs. 

Loi  sur  la  purification  de  la  lèpre. 

Chap.  XIV.  'L'Eternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  : 

"Voici  quelle  sera  la  loi  sur  le  lé- 


nera  le  lépreux.  Si  le  lépreux  est  guéri 
de  la  plaie  de  la  lèpre,  *le  prêtre  or- 
donnera que  l'on  prenne,  pour  celui 
qui  doit  être  purifié,  deux  oiseaux  vi- 
vants et  purs,  du  bois  de  cèdre,  du 
cramoisi  et  de  l'hysope.  ^Le  prêtre 
ordonnera  qu'on  égorge  l'un  des  oi- 
seaux sur  un  vase  de  terre,  sur  de  • 
l'eau  vive.  ^11  ]:)rendra  l'oiseau  vivant, 
le  bois  de  cèdre,  le  cramoisi  et  l'hy- 
sope; et  il  les  trempera,  avec  l'oiseau 
vivant,  dans  le  san<>- de  l'oiseau  éfforgé 
sur  l'eau  vive.  "11  en  fera  sept  fois  l'as- 
persion sur  celui  qui  doit  être  purifié 
de  la  lèpre.  Puis  il  le  déclarera  pur,  et  | 
il  lâchera  dans  les  champs  l'oiseau  vi-  ' 
vaut. 

**  Celui  qui  se  purifie  lavera  ses  vête- 
ments, rasera  tout  son  poil,  et  se  bai- 
gnera dans  l'eau  ;  et  il  sera  pur.  Ensuite 
il  pourra  entrer  dans  le  camp,  mais  il 
restera  sept  jours  hors  de  sa  tente. 
'Le  septième  jour,  il  rasera  tout  son 
poil,  sa  tête,  sa  barbe,  ses  sourcils,  il 
rasera  tout  son  poil  ;  il  lavera  ses  vê- 
tements ,  et  baignera  son  cor])S  dans 
l'eau,  et  il  sera  pur.  '"Le  huitième  jour, 
il  prendra  deux  agneaux  sans  défaut 
et  une  brebis  d'un  an  sans  défaut,  trois 
dixièmes  d'un  épha  de  fleur  de  farine 
en  offrande  pétrie  à  l'huile,  et  un  log 
d'huile.  "Le  prêtre  qui  fait  la  purifi- 
cation présentera  l'homme  qui  se  pu- 
rifie et  toutes  ces  choses  devant 
l'Eternel,  à  l'entrée  de  la  tente  d'assi- 
gnation. 

'-  Le  prêtre  prendra  l'un  des  agneaux. 


et  il  l'offrira  en  sacrifice  de  culpab 
lité,  avec  le  log  d'huile;  il  les  agitera 
de  côté  et  d'autre  devant  l'Eternel. 
'^11  égorgera  l'agneau  dans  le  lieu  où 
l'on  égorge  les  victimes  expiatoires  et 
les  holocaustes,  dans  le  lieu  saint  ;  car, 
dans  le  sacrifice  de  culpabilité,  comme 
dans  le  sacrifice  d'expiation,  la  vie- 
preux,  pour  le  jour  de  sa  purification,  time  est  pour  le  prêtre  :  c'est  une 
On  l'amènera  devant  le  prêtre.  ^Le  chose  très  sainte.  ''Le  prêtre  prendra 
prêtre  sortira  du  camp,   et  il  exami-      du  sang  de  la  victime  de  culpabilité  ; 

12(i 


LEVITIOUE. 


Chap.  14,15-31 


il  en  mettra  sur  le  lobe  de  Toreille 
droite  de  celui  qui  se  purifie,  sur  le 
pouce  de  sa  main  droite  et  sur  le  gros 
orteil  de  son  pied  droit.  '^Le  prêtre 
prendra  du  log-  d'huile,  et  il  la  versera 
dans  le  creux  de  sa  main  gauche.  '*Le 
prêtre  trempera  le  doigt  de  sa  main 
droite  dans  l'huile  qui  est  dans  le  creux 


l'agneau  du  sacrifice  de  culpabilité. 
Le  prêtre  prendra  du  sang  de  la  vic- 
time de  culpabilité;  il  en  mettra  sur  le 
lobe  de  l'oreille  droite  de  celui  qui  se 
purifie,  sur  le  pouce  de  sa  main  droite 
et  sur  le  gros  orteil  de  son  ])ied  droit. 
-"Le  ])rêtre  versera  de  l'huile  dans  le 
creux  de  sa  main  gauche.  -'Le  j)rêlre 


fera  avec  le  doii>t  de  sa  main  droite 

o 


de  sa  main  gauche,  et  il  fera  avec  le 

doigt  sept  fois  l'aspersion  de  l'huile      sept  fois  l'aspersion  de  l'huile  qui  est 

devant  l'Eternel.  '"Le  prêtre  mettra  de      dans  sa  main  gauche,  devant  l'Eternel. 


l'huile  qui  lui  reste  dans  la  main  sur 
le  lobe  de  l'oreille  droite  de  celui  qui 
se  purifie,  sur  le  pouce   de   sa   main 

teil  ck 
dt 

de  culpabilité.  '^Le  prêtre  mettra  ce 
qui  lui  reste  d'huile  dans  la  main  sur 
la  tête  de  celui  qui  se  purifie  ;  et  le 


di'oite  et  sur  le  gros  orteil  de  son  piec 
droit,  par-dessus  le  sang  de  la  victime 


-'^Le  prêtre  mettra  de  l'huile  qui  est 
dans  sa  main  sur  le  lobe  de  l'oreille 
ilroite  de  celui  qui  se  purifie,  sur  le 
pouce  de  sa  main  droite  et  sur  le  gros 
orteil  de  son  pied  droit,  à  la  place  où 
il  a  mis  du  sang  de  la  victime  de  cul- 
pabilité. ^'IjC  prêtre  mettra  ce  qui  lui 
reste  d'huile  dans  la  main  sur  la  tête 


prêtre  fera  pour  lui  l'expiation  devant      de  celui  qui  se  purifie,  afin  de  faire 

pour  lui  l'expiation  devant  l'Eternel. 
™Puis  il  offrira  l'une  des  tourterelles 
ou  l'un  des  jeunes  pigeons,  qu'il  a  pu 
se  procurer,  ■'"l'un  en  sacrifice  d'expia- 
tion, l'autre  en  holocauste,  avec  l'of- 
frande ;  et  le  prêtre  fera  pour  celui  qui 

pour  cet  homme  l'expiation,  et  il  sera      se  purifie  l'expiation  devant  l'Eternel. 


l'Éternel.  '^Puis  le  prêtre  offrira  le  sa- 
crifice d'expiation;  et  il  fera  l'expia- 
tion pour  celui  qui  se  purifie  de  sa 
souillure.  -"Ensuite  il  égorgera  l'holo- 
causte. Le  prêtre  offrira  sur  l'autel 
l'holocauste  et  l'offrande  ;   et  il   fera 


pur. 

"-'S'il  est  pauvre  et  que  ses  ressour- 
ces soient  insuffisantes,  il  prendra  un 
seul  agneau,  qui  sera  offert  en  sacri- 
fice de  cul]>abilité,  après  avoir  été 
agité  de  côté  et  d'autre,  et  avec  lequel 
on  fera  ]>our  lui  l'expiation.  Il  prendra 
un  seul  dixième  de  fleur  de  farine  pé- 
trie à  l'huile  pour  l'offrande,  et  un  log 
d'huile.  "Il  prendra  aussi  deux  tour- 
terelles ou  deux  jeunes  pigeons,  selon 
ses  ressources,  l'un  pour  le  sacrifice 
d'expiation,  l'autre  pour  l'holocauste. 
-^Le  huitième  jour,  il  apportera  pour 


^-Telle  est  la  loi  pour  la  purification 
de  celui  qui  a  une  plaie  de  lèpre,  et 
dont  les  ressources  sont  insuffisantes. 

"'L'Éternel  parla  à  Moïse  età  Aaron, 
et  dit: 

'■•Loisque  vous  serez  entrés  dans  le 
pays  de  Canaan,  dont  je  vous  donne 
la  possession,  si  je  mets  une  plaie  de 
lèpre  sur  une  maison  du  pays  que  vous 
posséderez,  ^^celui  à  qui  appartiendra 
la  maison  ira  la  déclarer  au  prêtre,  et 
dira  :  J'aperçois  comme  une  jjlaie  dans 
ma  maison.  '^Le  prêtre,  avant  d'y  en- 
trer pour  examiner  la  plaie,  ordonnera 


sa  purification   toutes   ces  choses   au    •  qu'on  vide  la  maison,  afin  que  tout  ce 

qui  y  est  ne  devienne  pas  impur.  Après 


prêtre,  à  l'entrée  de  la  tente  d'assi- 
gnation, devant  l'Éternel. 

**Le  |)rêtre  prendra  l'agneau   pour 
le  sacrifice   de   culpabilité,  et  le  log 


d'huile  ;   et  il   les  agitera  de   côté  et 
d'autre  devant  l'Éternel.  "Il  éfforgrera 


cela,  le  prêtre  entrera  pour  examiner 
la  maison. 

''Le  prêtre  examinera  la  plaie.  S'il 
voit  qu'elle  offre  sur  les  murs  de  la 
maison  des  cavités  verdàtres  ou  rou- 


127 


Chap.  14,aft-15,i2. 


LEVITIQUE. 


geàtres,  paraissant  plus  enfoncées  que  rifiera  la  maison  avec  le  sang  de  Toi- 
le mur,  ^"^il  sortira  de  la  maison,  et,  seau,  aA^ec  de  l'eau  vive,  avec  l'oiseau 
cfuand  il  sera  à  la  porte,  il  fera  fermer  vivant,  avec  le  bois  de  cèdre,  l'hysope 
la  maison  pour  sept  jours.  ''■'Le  prêtre  et  le  cramoisi.  ^'11  lâchera  l'oiseau  vi- 
y  retournera  le  septième  jour.  S'il  voit  vant  hors  de  la  ville,  dans  les  champs. 
c[ue  la  plaie  s'est  étendue  sur  les  nmrs  C'est  ainsi  qu'il  fera  pour  la  maison 
de  la  maison,  ^''il  ordonnera  qu'on  ôte  l'expiation,  et  elle  sera  pure, 
les  pierres  attaquées  de   la  plaie,  et  ^''Telle  est  la  loi  pour  toute  plaie  de 


qu  on  les  jette  hors  de  la  ville,  dans 
un  lieu  impur.  "Il  fera  racler  tout  l'in- 
térieur de  la  maison;  et  l'on  jettera 
hors  de  la  ville,  dans  un  lieu  impur, 
la  poussière  qu'on  aura  raclée.  ■'-On 
prendra  d'autres  pierres,  que  l'on 
mettra  à  la  j^lace  des  premières  ;  et 
l'on  prendra  d'autre  mortier,  pour  re- 
crépir la  maison. 


lèpre  et  pour  la  teigne,  ^^pour  la  lèpre 


S6, 


des  vêtements  et  des  maisons,  ""pour 
les  tumeurs,  les  dartres  et  les  taches  : 
^'elle  enseigne  quand  une  chose  est 
impure,  et  quand  elle  est  pure.  Telle 
est  la  loi  sur  la  lèpre. 

Chap.  XV.  '  L'Eternel  parla  à  Moïse 
et  à  Aaron,  et  dit  :  -  Parlez  aux  enfants 
'Si  la  plaie  revient  et  fait  éruption  d'Israël,  et  dites-leur  : 
dans  la  maison,  après  qu'on  a  ôté  les  ^Tout  homme  c{ui  a  une  gonorrhée 
pierres,  raclé  et  recrépi  la  maison,  •'Me  est  par  là  même  impur.  C'est  à  cause 
prêtre  y  retournera.  S'il  voit  que  la  de  sa  gonorrhée  qu'il  est  impur  :  que 
plaie  s'est  étendue  dans  la  maison,  sa  chair  laisse  couler  son  flux,  ou 
c'est  une  lèpre  invétérée  dans  la  mai-  cju'elle  le  retienne,  il  est  impur.  *Tout 
son  :  elle  est  impure.  ''^On  abattra  la  lit  sur  lequel  il  couchera  sera  impur, 
maison,  les  pierres,  le  bois,  et  tout  le  ettout  objet  sur  lequel  il  s'assiéra  sera 
mortier  de  la  maison;  et  l'on  portera  impur.  ^Celui  qui  touchera  son  lit  la- 
ces choses  hors  de  la  ville,  dans  un  verasesvêtements,selaveradansreau, 
lieu  impur.  ""^Celui  qui  sera  entré  dans  et  sera  impur  jusqu'au  soir.  ^Celuiqui 
la  maison  ])endant  tout  le  temps  cju'elle  s'assiéra  sur  l'objet  sur  lequel  il  s'est 
était  fermée  sera  impur  jusqu'au  soir,  assis  lavera  ses  vêtements,  se  lavera 
*"Celui  qui  aura  couché  dans  la  maison  dans  l'eau,  et  sera  impur  jusqu'au  soir, 
lavera  ses  vêtements.  Celui  cjui  aura  "Celui  qui  touchera  sa  chair  lavera  ses 
mangé  dans  la  maison  lavera  aussi  ses  vêtements,  se  lavera  dans  l'eau,  et  sera 
vêtements.  impur  jusqu'au  soir.  *S'il  crache  sur 
**Si  le  prêtre,  qui  est  retourné  dans  un  homme  pur,  cet  homme  lavera  ses 
la  maison,  voit  cjue  la  plaie  ne  s'est  vêtements,  se  lavera  dans  l'eau,  et  sera 
pas  étendue,  après  c]ue  la  maison  a  été  impur  jusqu'au  soir.  "Toute  monture 
recrépie,  il  déclarera  la  maison  j^ure,  sur  laquelle  il  s'assiéra  sera  impure, 
car  la  plaie  est  guérie.  ■'"Il  prendra,  '"Celui  qui  touchera  une  chose  quel- 
pour  purifier  la  maison,  deux  oiseaux,  conque  qui  a  été  sous  lui  sera  impur 
du  bois  de  cèdre,  du  cramoisi  et  de  jusqu'au  soir;  et  celui  qui  la  portera 
l'hysope.  ^"11  égorgera  l'un  des  oiseaux  •  lavera  ses  vêtements,  se  lavera  dans 
sur  un  vase  de  terre,  sur  de  l'eau  vive,  l'eau,  et  sera  impur  jusqu'au  soir.  "Ce- 
^'  Il  prendra  le  bois  de  cèdre,  rhyso])e,  lui  qui  sera  touché  par  lui,  et  cjui  ne  se 
le  cramoisi  et  l'oiseau  vivant;  il  les  sera  jjas  lavé  les  mains  dans  l'eau,  la- 
trempera  dans  le sangde  l'oiseau cgor-  vera  ses  vêtements,  se  lavera  dans 
gé  et  dans  l'eau  vive,  et  il  en  fera  sept  l'eau, etseraimpurjusqu'au soir. '-Tout 
fois  l'aspersion  sur  la  maison.  ^-11  pu-  vase  de  terre  qui  sera  touché  par  lui 

128 


LEVITIQUE. 


Chap.  15, 13-16, 


sera  brisé,  et  tout  vase  de  bois  sera 
lavé  clans  l'eau.  '^Lorsqu'il  sera  purifié 
de  son  flux,  il  comptera  sept  jours  pour 
sa  purification  ;  il  lavera  ses  vêtements, 
il  lavera  sa  chair  avec  de  l'eau  vive,  et 
il  sera  pur.  '''Le  huitième  jour,  il  pren- 
dra deux  tourterelles  ou  deux  jeunes 
pigeons,  il  ira  devant  1  Eternel,  à  l'en- 
trée de  la  tente  d'assignation,  et  il  les 
donnera  au  prêtre.  '^Le  prêtre  les  of- 
frira, l'un  en  sacrifice  d'expiation,  et 
l'autre  en  holocauste  ;  et  le  prêtre  fera 
pour  lui  l'expiation  devant  l'Eternel,  à 
cause  de  son  flux. 

"'L'homme  qui  aura  une  pollution 
lavera  tout  son  corps  dans  l'eau,  et 
sera  impur  jusqu'au  soir.  ''Tout  vête- 
ment et  toute  peau,  qui  en  seront  at- 
teints, seront  lavés  dans  l'eau,  et  se- 
ront impurs  jusqu'au  soir.  '*Si  une 
femme  a  couché  avec  un  tel  homme, 
ils  se  laveront  l'un  et  l'autre,  et  seront 
impurs  jusqu'au  soir. 

''■•La  femme  qui  aura  un  flux,  un  flux 
de  sang  en  sa  chair,  restera  sept  jours 
dans  son  impureté.  Quiconque  la  tou- 
chera sera  impur  jusqu'au  soir.  -"Tout 
lit  sur  lequel  elle  couchera  pendant 
son  impureté  sera  impur,  et  tout  objet 
sur  lequel  elle  s'assiéra  sera  impur. 
*' Quiconque  touchera  son  lit  lavera 
ses  vêlements,  se  lavera  dans  l'eau,  et 
sera  impur  jusqu'au  soir.  "Quiconque 
touchera  un  objet  sur  lequel  elle  s'est 
assise  lavera  ses  vêtements,  se  lavera 
dans  l'eau,  et  sera  impur  jusqu'au  soir. 
-^S'il  y  a  quelque  chose  sur  le  lit  ou 
sur  l'objet  sur  lequel  elle  s'est  assise, 
celui  qui  la  touchera  sera  impur  jus- 
qu'au soir.  -''Si  un  homme  couche  avec 
elle  et  que  l'impureté  de  cette  tcinme 
vienne  sur  lui,  il  sera  impur  pendant 
sept  jours,  et  tout  lit  sur  lequel  il  cou- 
chera sera  impur.  -M^a  femme  qui  aura 
un  flux  de  sang  pendant  plusieurs  jours 
hors  de  ses  époques  régulières,  ou 
dont  le  lliix  durera  plus  qu'à  l'ordi- 
naire, sera  impure  tout  le  temps  de 


son  flux,  comme  au  temps  de  son  in- 
disposition menstruelle.  -^Tout  lit  sur 
lequel  elle  couchera  pendant  la  durée 
de  ce  flux  sera  comme  le  lit  de  son  flux 
menstruel,  et  tout  objet  sur  lequel  elle 
s'assiéra  sera  impur  comme  lors  de  son 
flux  menstruel.  -'Quiconque  les  tou- 
chera sera  souillé  ;  il  lavera  ses  vête- 
ments, se  lavera  dans  l'eau,  et  sera 
impur  jusqu'au  soir.  -* Lorsqu'elle  sera 
purifiée  de  son  flux,  elle  comptera  sept 
jours,  après  lesquels  elle  sera  pure. 
-"Le  huitième  jour,  elle  prendra  deux 
tourterelles  ou  deux  jeunes  pigeons, 
et  elle  les  apportera  au  prêtre,  à  l'en- 
trée de  la  tente  d'assignation.  ^"Le  prê- 
tre offrira  l'un  en  sacrifice  d'expiation, 
et  l'autre  en  holocauste;  et  le  prêtre 
fera  pour  elle  l'expiation  devant  l'Éter- 
nel, à  cause  du  flux  qui  la  rendait  im- 
pure. 

^'Vous  éloignerez  les  enfants  d'Is- 
raël de  leurs  impuretés,  de  peur  qu'ils 
ne  meurent  à  cause  de  leurs  inqiuretés, 
s'ils  souillent  mon  tabernacle  qui  est 
au  milieu  d'eux. 

^- Telle  est  la  loi  pour  celui  qui  a  une 
gonorrhée  ou  qui  est  souillé  par  une 
pollution,  ^^pour  celle  qui  a  son  flux 
menstruel,  pour  l'homme  ou  la  femme 
qui  a  un  flux,  et  pour  l'homme  qui 
couche  avec  une  femme  impure. 

Loi  sur  la  fctc  annuelle  des  expiations. 

Chap.  XVI.  'L'Éternel  parla  à  Moï- 
se, après  la  mort  des  deux  fils  d'Aaron, 
qui  moururent  en  se  présentant  devant 
l'Eternel.  -L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Parle 
à  ton  frère  Aaron,  afin  qu'il  n'entre 
pas  en  tout  temps  dans  le  sanctuaire, 
au  dedans  du  voile,  devant  le  propi- 
tiatoire qui  est  sur  l'arche,  de  peur 
qu'il  ne  meure;  car  j'apparaîtrai  dans 
la  nuée  sur  le  propitiatoire. 

^Voici  de  quelle  manière  Aaron  en- 
trera dans  le  sanctuaire.  Il  prendra  un 
jeune  taureau  pour  le  sacrifice  d'expia- 
tion cl  wn  bélier  pour  l'holocauste.  *11 


129 


Chap.  16,5-26. 


LEVITIQUE. 


se  revêtira  de  la  tunique  sacrée  de  lin,  '^G'est  ainsi    qu'il    fera   l'expiation 

et  portera  sur  son  corps  des  caleçons      pour  le  sanctuaire  à  cause  des  impu- 


de  lin;  il  se  ceindra  d'une  ceinture  de 
lin,  et  il  se  couvrira  la  tète  d'une  tiare 
de  lin  :  ce  sont  les  vêtements  sacrés, 
dont  il  se  revêtira,  après  avoir  lavé 
son  corps  dans  l'eau.  '^Il  recevra  de 
l'assemblée  des  enfants  d'Israël  deux 
boucs  pour  le  sacrifice  d'expiation  et 
un  bélier  pour  l'holocauste.  ^Aaron 
offrira  son  taureau  expiatoire,  et  il  fera 
l'expiation  pour  lui  et  pour  sa  maison. 
'Il  prendra  les  deux  boucs,  et  il  les 
placera  devant  l'Eternel,  à  l'entrée  de 
la  tente  d'assignation.  ^Aaron  jettera 
le  sort  sur  les  deux  boucs,  un  sort  pour 
l'Eternel  et  un  sort  pour  Azazel.  "Aaron 
fera  approcher  le  bouc  sur  lequel  est 
tombé  le  sort  pour  l'Eternel,  et  il  l'of- 
frira en  sacrifice  d'expiation.  '"Et  le 
bouc  sur  lequel  est  tombé  le  sort  pour 
Azazel  sera  placé  vivant  devant  l'Eter- 
nel, afin  qu'il  serve  à  faire  l'expiation 


retés  des  enfants  d'Israël  et  de  toutes 
les  transgressions  par  lesquelles  ils 
ont  péché.  Il  fera  de  même  pour  la 
tente  d'assignation,  qui  est  avec  eux 
au  milieu  de  leurs  impuretés.  ''Il  n'y 
aura  personne  dans  la  tente  d'assigna- 
tion lorsqu'il  entrera  pour  faire  l'expia- 
tion dans  le  sanctuaire,  jusqu'à  ce  qu'il 
en  sorte.  Il  fera  l'expiation  pour  lui  et 
pour  sa  maison,  et  pour  toute  l'assem- 
blée d'Israël.  '^En  sortant,  il  ira  vers 
l'autel  qui  est  devant  l'Eternel,  et  il 
fera  l'expiation  pour  l'autel  ;  il  prendra 
du  sang  du  taureau  et  du  bouc,  et  il  en 
mettra  sur  les  cornes  de  l'autel  tout 
autour.  "Il  fera  avec  son  doigt  sept 
fois  l'aspersion  du  sang  sur  l'autel;  il 
le  purifiera  et  le  sanctifiera,  à  cause 
des  impuretés  des  enfants  d'Israël. 

-"Lorsqu'il  aura  achevé  de  faire  l'ex- 
piation  pour   le   sanctuaire ,   pour  la 


et  qu'il  soit  lâché  dans  le  désert  pour     tente  d'assignation  et  pour  l'autel,  il 

fera  approcher  le  bouc  vivant.  -'Aaron 
posera  ses  deux  mains  sur  la  tête  du 
bouc  vivant,  et  il  confessera  sur  lui 
toutes  les  iniquités  des  enfants  d'Is- 
raël et  toutes  les  transgressions  par 
lesquelles  ils  ont  péché  ;  il  les  mettra 
sur  la  tête  du  bouc,  puis  il  le  chassera 
dans  le  désert,  à  l'aide  d'un  homme 
qui  aura  cette  charge.  ^*Le  bouc  em- 
portera sur  lui  toutes  leurs  iniquités 
dans  une  terre  désolée,  il  sera  chassé 
dans  le  désert. 

^^ Aaron  entrera  dans  la  tente  d'assi- 
gnation ;  il  quittera  les  vêtements  de 
lin  qu'il  avait  mis  en  entrant  dans  le 
sanctuaire,  et  il  les  déposera  là.  -^11 
lavera  son  corps  avec  de  l'eau  dans  un 
lieu  saint,  et  reprendra  ses  vêtements. 
Puis  il  sortira,  offrira  son  holocauste 
et  l'holocauste  du  peuple,  et  fera  l'ex- 
piation pour  lui  et  pour  le  peuple.  -^11 
brûlera  sur  l'autel  la  graisse  de  la  vic- 
time expiatoire. 

-^ Celui  qui  aura  chassé  le  bouc  pour 


Azazel. 

"Aaron  offrira  son  taureau  expia- 
toire, et  il  fera  l'expiation  pour  lui  et 
pour  sa  maison.  Il  égorgera  son  tau- 
reau expiatoire.  '-Il  prendra  un  brasier 
plein  de  charbons  ardents  ôtés  de  des- 
sus l'autel  devant  l'Eternel,  et  de  deux 
poignées  de  parfum  odoriférant  en  pou- 
dre ;  il  portera  ces  choses  au  delà  du 
voile;  '^il  mettra  le  parfum  sur  le  feu 
devant  l'Eternel,  afin  que  la  nuée  du 
parfum  couvre  le  propitiatoire  qui  est 
sur  le  témoignage,  et  il  ne  mourra 
point.  '■'Il  prendra  du  sang  du  taureau, 
et  il  fera  l'aspersion  avec  son  doigt  sur 
le  devant  du  propitiatoire  vers  l'orient  ; 
il  fera  avec  son  doigt  sept  fois  l'asper- 
sion du  sang  devant  le  propitiatoire. 

'^11  égorgera  le  bouc  expiatoire  pour 
le  peuple,  et  il  en  portera  le  sang  au 
delà  du  voile.  Il  fera  avec  ce  sang 
comme  il  a  fait  avec  le  sang  du  tau- 
reau, il  en  fera  l'aspersion  sur  le  pro- 
pitiatoire et  devant  le  propitiatoire. 


130 


LEVITIOUE. 


Clinp.  I0,r,-17,ii. 


Azazel  lavera  ses  vêtements,  et  lavera 
son  corps  dans  l'eau  ;  après  cela,  il  ren- 
trera dans  le  camp. 

-'On  emportera  hors  du  camp  le  tau- 
reau expiatoire  et  le  bouc  expiatoire 
dont  on  a  porté  le  sang  dans  le  sanc- 
tuaire pour  faire  l'expiation,  et  l'on 
brûlera  au  feu  leurs  peaux,  leur  chair 
et  leurs  excréments  .-'*  Celui  qui  les  brû- 
lera lavera  ses  vêtements,  et  lavera  son 
corps  dans  l'eau;  après  cela,  il  ren- 
trera dans  le  camp. 

-^ C'est  ici  pour  vous  une  loi  perpé- 
tuelle :  au  septième  mois,  le  dixième 
jour  du  mois,  vous  humilierez  vos 
âmes,  vous  ne  ferez  aucun  ouvrage,  ni 
l'indigène,  ni  l'étranger  qui  séjourne 
au  milieu  de  vous.  ^"Car  en  ce  jour  on 
fera  l'expiation  pour  vous,  afin  de  vous 
purifier  :  vous  serez  purifiés  de  tous 
vos  péchés  devant  l'Eternel.  ^'Ce  sera 
pour  vous  un  sabbat,  un  jour  de  repos, 
et  vous  humilierez  vos  âmes.  C'est  une 
loi  perpétuelle. 

'-L'expiation  sera  faite  par  le  prêtre 
qui  a  reçu  l'onction  et  qui  a  été  consa- 
cré pour  succéder  à  son  père  dans  le 
sacerdoce  ;  il  se  revêtira  des  vêtements 
de  lin,  des  vêtements  sacrés.  ^'11  fera 
l'expiation  pour  le  sanctuaire  de  sain- 
teté, il  fera  l'expiation  pour  la  tente 
d'assignation  et  pour  l'autel,  et  il  fera 
l'expiation  pour  les  prêtres  et  pour 
tout  le  peuple  de  l'assemblée.  '^Ce  se- 
ra pour  vous  une  loi  perpétuelle  :  il  se 
fera  une  fois  chaque  année  l'expiation 
pour  les  enfants  d'Israël,  à  cause  de 
leurs  péchés. 

On  fit  ce  que  l'Eternel  avait  ordonné 
à  Moïse. 

Lieu  destiné  aujc  sacrifices.  —  Défense 
de  manger  du  sang. 

Chap.  XVII.  'L'Eternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  -Parle  à  Aaron  et  à  ses 
fils,  et  à  tous  les  enfants  d'Israël,  et 

rt.  Idoles  ayant  la  forme  de  boucs. 


tu  leur  diras  :  Voici  ce  que  l'Éternel 
a  ordonné. 

'Si  un  homme  de  la  maison  d'Israël 
égorge  dans  le  camp  ou  hors  du  camp 
un  bœuf,  un  agneau  ou  une  chèvre,  *et 
ne  l'amène  pas  à  l'entrée  de  la  tente 
d'assignation ,  pour  en  faire  une  of- 
frande à  l'Eternel  devant  le  tabernacle 
de  l'Eternel,  le  sang  sera  imputé  à  cet 
homme;  il  a  répandu  le  sang,  cet 
homme-là  sera  retranché  du  milieu  de 
son  peuple.  ^C'est  afin  que  les  enfants 
d'Israël,  au  lieu  de  sacrifier  leurs  vic- 
times dans  les  champs,  les  amènent 
au  prêtre,  devant  l'Eternel,  à  l'entrée 
de  la  tei>te  d'assignation,  et  qu'ils  les 
offrent  à  l'Eternel  en  sacrifices  d'ac- 
tions de  grâces.  *Le  prêtre  en  répandra 
le  sang  sur  l'autel  de  l'Eternel,  à  l'en- 
trée de  la  tente  d'assignation  ;  et  il  brû- 
lera la  graisse,  qui  sera  d'une  agréable 
odeur  à  l'Eternel.  'Ils  n'offriront  plus 
leurs  sacrifices  aux  boucs  ",  avec  les- 
quels ils  se  prostituent.  Ce  sera  une  loi 
perpétuelle  pour  eux  et  pour  leurs  des- 
cendants. *Tu  leur  diras  donc  :  Si  un 
homme  de  la  maison  d'Israël  ou  des 
étrangers  qui  séjournent  au  milieu 
d'eux  offre  un  holocauste  ou  une  vic- 
time, 'et  ne  l'amène  pas  à  l'entrée  de 
la  tente  d'assignation,  pour  l'offrir  en 
sacrifice  à  l'Eternel,  cet  homme-là 
sera  retranché  de  son  peuple. 

'"Si  un  homme  de  la  maison  d'Israël 
ou  des  étrangers  qui  séjournent  au  mi- 
lieu d'eux  mange  du  sang  d'une  espèce 
quelconque,  je  tournerai  ma  face  con- 
tre celui  qui  mange  le  sang,  et  je  le 
retrancherai  du  milieu  de  son  peuple. 
"  Car  l'âme  de  la  chair  est  dans  le  sang. 
Je  vous  l'ai  donné  sur  l'autel,  afin  qu'il 
servît  d'expiation  pour  vos  âmes,  car 
c'est  par  l'àme  que  le  sang  fait  l'expia- 
tion. '"C'est  pourquoi  j'ai  dit  aux  en- 
fants d'Israël  :  Personne  d'entre  vous 
ne  mangera  du  sang,  et  l'étranger  qui 
séjourne  au  milieu  de  vous  ne  man- 


131 


Chap.  17, 13-18, 22. 


LEVITIQUE. 


géra  pas  du  sang.  ''Si  quelqu'un  des  de  ta  sœur,  fille  de  ton  père  ou  fille  de 

enfants  d'Israël  ou  des  étrangers  qui  ta  mère,  née  dans  la  maison  ou  née  hors 

séjournent  au  milieu  d'eux  prend  à  la  de  la  maison. 

chasse  un  animal  ou  un  oiseau  qui  se  "'Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

manare,  il  en  versera  le  sans:  et  le  cou-  de  la  fille  de  ton  fils  ou  de  la  fille  de  ta 

vrira  de  poussière.  "Car  l'àme  de  toute  fille.  Car  c'est  ta  nudité. 

chair,  c'est  son  sang  qui  est  dans  son  "Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

àme.  C'est  pourquoi  j'ai  dit  aux  en-  de  la  fille  de  la  femme  de  ton  père,  née 

fants  d'Israël  :  Vous  ne  mangerez  le  de  ton  père.  C'est  ta  sœur. 

sang  d'aucune  chair;  car  l'àme  de  toute  '-Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

chair,  c'est  son  sang  :  quiconque  en  de  la  sœur  de  ton  père.  C'est  la  proche 

mangera  sera  retranché.  parente  de  ton  père. 

'^Toute  personne,  indigène  ou  étran-  '^Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

gère,  qui  mangera  d'une  bête  morte  de  la  sœur  de  ta  mère.  Car  c'est  la  pro- 

ou  déchirée,  lavera  ses  vêtements,  se  che  parente  de  ta  mère, 

lavera  dans  l'eau,  et  sera  im-jiure  jus-  '^Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

qu'au  soir;  puis  elle  sera  pure.  "'Sicile  du  frère  de  ton  père.  Tu  ne  t'approche- 

ne  lave  pas  ses  vêtements,  et  ne  lave  ras  point  de  sa  femme.  C'est  ta  tante, 

pas  son  corps,  elle  portera  la  peine  de  '^Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

sa  faute.  de  ta  belle-fille.  C'est  la  femme  de  ton 

fils  :  tu  ne  découvriras  point  sa  nudité. 

Chap.  XVIII.       'L'Éternel  parla  à  "'Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

Moïse,  et  dit  :  -Parle  aux  enfants  d'Is-  de  la  femme  de  ton  frère.  C'est  la  nu- 

raël,  et  tu  leur  diras  :  Je  suis  l'Eternel,  dite  de  ton  frère. 

votre  Dieu.  'Vous  ne  ferez  point  ce  qui  '"Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 

se  fait  dans  le  pays  d'Egypte  où  vous  d'une  femme  et  de  sa  fille.  Tu  ne  pren- 

avez  habité,  et  vous  ne  ferez  point  ce  dras  point  la  fille  de  ton  fils,  ni  la  fille 

qui  se  fait  dans  le  pays  de  Canaan  où  de  sa  fille,  pour  découvrir  leur  nudité, 

je  vous  mène  :  vous  ne  suivrez  point  Ce  sont  tes  proches  parentes  :  c'est  un 

leurs  usages.  *Vous  pratiquerez  mes  crime. 

ordonnances,  et  vous  observerez  mes  '^Tu  ne  prendras  point  la  sœurdeta 

lois  :  vous  les  suivrez.  Jesuis  l'Eternel,  femme,  pour  exciter  une  rivalité,  en  dé- 

votre  Dieu.  ''Vous  observerez  mes  lois  couvrant  sa  nudité  à  côté  de  ta  femme 

et  mes  ordonnances  :  l'homme  qui  les  pendant  sa  vie. 

mettra  en  pratique  vivra  par  elles.  Je  '"Tu  ne  t'approcheras  point  d'une 

suis  rÉternel.  femme  pendant  son  impureté  mens- 

"Nul  de  vous  ne  s'approchera  de  sa  truelle,  pour  découvrir  sa  nudité, 

parente,  pour  découvrir  sa  nudité.  Je  -"Tu  n'auras  point  commerce  avec  la 

suis  l'Éternel.  femme  de  ton  prochain,  pour  te  souil- 

'Tu  ne  découvriras  point  la  nudité  1er  avec  elle, 

de  ton  père,  ni  la  nudité  de  ta  mère.  ^' Tu  ne  livreras  aucun  de  tes  enfants 

C'est  ta  mère  :  tu  ne  découvriras  point  pour  le  faire  passer  à  Moloc",  et  tu  ne 

sa  nudité.  profaneras  point  le  nom  de  ton  Dieu. 

*Tu  ne  découvriras  point  la  nudité  Je  suis  l'Éternel, 

de  la  femme  de  ton  père.  C'est  la  nu-  "Tu   ne   coucheras   point   avec  un 

dite  de  ton  père.  homme   comme  on  couche  avec  une 

'•*Tu  ne  découvriras  point  la  nudité  femme.  C'est  une  abomination. 

«.   Mo/oc,   divinité  dos  Aimnoiiitos,  en  Ihunneur  de  laquelle  on  sacrifiait  de  petily  enfants. 

132 


LEVITIQUE. 


Chnp.  I8,2:j-J9,n. 


-^  Tu  ne  coucheras  point  avec  une 
bêle,  pour  te  souiller  avec  elle.  La 
femme  ne  s'approchera  point  d'une 
bête,  pour  se  prostituer  à  elle.  C'est 
une  confusion. 

"Ne  vous  souillez  par  aucune  de  ces 
choses,  car  c'est  par  toutes  ces  choses 
que  se  sont  souillées  les  nations  que  je 
vais  chasser  devant  vous.  -^Le  pays  en 
a  été  souillé;  je  punirai  son  iniquité, 
et  le  pays  vomira  ses  habitants.  -"Vous 
observerez  donc  mes  lois  et  mes  or- 
donnances, et  vous  ne  commettrez  au- 
cune de  ces  abominations,  ni  l'indi- 
gène, ni  l'étranger  qui  séjourne  au 
milieu  de  vous.  "Car  ce  sont  là  toutes 
les  abominations  qu'ont  commises  les 
hommes  du  Jiays,  qui  y  ont  été  avant 
vous  ;  et  le  pays  en  a  été  souillé.  -* Pre- 
nez garde  que  le  pays  ne  vous  vomisse, 
si  vous  le  souillez,  comme  il  aura  vomi 
les  nations  qui  y  étaient  avant  vous. 
-^Car  tous  ceux  qui  commettront  quel- 
qu'une de  ces  abominations  seront  re- 
tranchés du  milieu  de  leur  peuple. 
'"Vous  observerez  mes  commande- 
ments, et  vous  ne  pratiquerez  aucun 
des  usages  abominables  qui  se  prati- 
([uaient  avant  vous,  vous  ne  aous  en 
souillerez  pas.  Je  suis  l'Eternel,  votre 
Dieu. 

Lois  religieuses,  cérémonicl/cs  et  inorales. 

Chap.  XIX.  '  L'Éternel  parla  à  Moï- 
se, et  dit  :  -Parle  à  toute  l'assemblée 
des  enfants  d'Israël,  et  tu  leur  diras  : 

Soyez  saints,  car  je  suis  saint,  moi, 
l'Eternel,  Aotre  Dieu. 

'Chacun  de  vous  respectera  sa  mère 
et  son  père,  et  observera  mes  sabbats. 
Je  suis  l'Eternel,  votre  Dieu. 

■•Vous  ne  vous  tournerez  point  vers 
les  idoles,  et  vous  ne  vous  ferez  point 
des  dieux  de  fonte. 

^ Quand  vous  offrirez  à  l'Eternel  un 
sacrifice  d'actions  de  grâces,  vous  l'of- 
frirez de  manière  à  ce  qu'il  soit  agréé. 
"La  A'ictime  sera   mangée  le  jour  où 


vous  la  sacrifierez,  ou  le  lendemain  ; 
ce  qui  restera  jusqu'au  troisième  jour 
sera  brCdé  au  feu.  "Si  l'on  en  mange  le 
troisième  jour,  ce  sera  une  chose  in- 
fecte :  le  sacrifice  ne  sera  point  agréé. 
*  Celui  qui  en  mangera  portera  la  peine 
de  son  péché,  car  il  profane  ce  qui  est 
consacré  à  l'Eternel  :  cette  personne- 
là  sera  retranchée  de  son  peuple. 

^Quand  vous  ferez  la  moisson  dans 
votre  pays,  tu  laisseras  un  coin  de  ton 
champ  sans  le  moissonner,  et  tu  ne 
ramasseras  pas  ce  qui  reste  à  glaner. 
'"Tu  ne  cueilleras  pas  non  plus  les 
grappes  restées  dans  ta  vigne,  et  tu  ne 
ramasseras  pas  les  grains  qui  en  seront 
tombés.  Tu  abandonneras  cela  au  pau- 
vre et  à  l'étranger.  Je  suis  l'Eternel, 
votre  Dieu. 

"Vous  ne  déroberez  point,  et  vous 
n'userez  ni  de  mensonge  ni  de  trompe- 
perie  les  uns  envers  les  autres. 

'-Vous  ne  jurerez  point  faussement 
par  mon  nom,  car  tu  ^profanerais  le 
nom  de  ton  Dieu.  Je  suis  l'Eternel. 

'■'Tu  n'op])rimeras  point  ton  pro- 
chain, et  tu  ne  raviras  rien  par  vio- 
lence. 

Tu  ne  retiendras  point  jusqu'avi  len- 
demain le  salaire  du  mercenaire. 

'^Tu  ne  maudiras  point  un  sourd,  et 
tu  ne  mettras  devant  un  aveugle  rien 
qui  puisse  le  faire  tomber  ;  car  tu  au- 
ras la  crainte  de  ton  Dieu..  Je  suis  l'E- 
ternel. 

'^Tu  ne  commettras  point  d'iniquité 
dans  tes  jugements  :  tu  n'auras  point 
égard  à  la  personne  du  pauvre ,  et  tu 
ne  favoriseras  point  la  personne  du 
grand,  mais  tu  jugeras  ton  prochain 
selon  la  justice. 

'"Tu  ne  répandras  point  de  calom- 
nies parmi  ton  peuple.  Tu  ne  t'élève- 
ras point  contre  le  sang  de  ton  pro- 
chain. Je  suis  l'Eternel. 

"Tu  ne  haïras  point  ton  frère  dans 
ton  cœur;  tu  pourras  reprendre  ton 
prochain,  mais  tu  ne  te  chargeras  point 


133 


Chap.  19,18-20,. 


LEVITIQUE. 


d'un  péché  à  cause  de  lui.  '^Tu  ne  te  °'Tu  ne  profaneras  point  ta  fdle  en 

vengeras  point,  et  tu  ne  garderas  point     la  livrant  à  la  prostitution,  de  peur  que 


% 


de  rancune  contre  les  enfants  de  ton 
peuple.  Tu  aimeras  ton  prochain  com- 
me toi-même.  Je  suis  rÉternel. 

'^Vous  obserAcrez  mes  lois. 

Tu  n'accoupleras  point  des  bestiaux 
de  deux  espèces  différentes;  tu  n'en- 
semenceras point  ton  champ  de  deux 


le  pays  ne  se  prostitue  et  ne  se  rem- 
plisse de  crimes. 

^"Vous  observerez  mes  sabbats,  et 
vous  révérerez  mon  sanctuaire.  Je  suis 
l'Éternel. 

^'Ne  vous  tournez  point  vers  ceux 
qui  évoquent  les  esprits,  ni  vers  les  de- 


espèces  de  semences  ;  et  tu  ne  porteras      vins  ;  ne  les  recherchez  point,  de  peur 
pas  un  vêtement  tissu  de  deux  espèces 
de  fils. 

-"Lorsqu'un  homme  couchera  et  aura 
commerce  avec  une  femme,  si  c'est  une 
esclave  fiancée  à  un  autre  homme,  et 
qui  n'a  pas  été  rachetée  ou  affranchie, 
ils  seront  châtiés,  mais  non  punis  de 
mort,  parce  qu'elle  n'a  pas  été  affran- 


de  vous  souiller  avec  eux.  Je  suis  l'É- 
ternel, votre  Dieu. 

^-Tu  te  lèveras  devant  les  cheveux 
blancs,  et  tu  honoreras  la  personne  du 
vieillard.  Tu  craindras  ton  Dieu.  Je 
suis  l'Eternel. 

^'  Si  un  étranger  vient  séjourner  avec 
vous  dans  votre  pays,  vous  ne  l'oppri- 


chie.  ^'L'homme  amènera  pour  sa  faute      merez  point.  '^Vous  traiterez  l'étran 
à  l'Eternel,  à  l'entrée  de  la  tente  d'assi 
gnation,  un  bélier  en  sacrifice  deculpa 


bilité.  "Le  prêtre  fera  pour  lui  l'expia- 
tion devant  l'Eternel  avec  le  bélier 
offert  comme  victime  pour  le  péché 
qu'il  a  commis,  et  le  péché  qu'il  a  com- 
mis lui  sera  pardonné. 

-^  Quand  vous  serez  entrés  dans  le 
pays,  et  que  vous  y  aurez  planté  toutes 
sortes  d'arbres  fruitiers,  vous  en  re- 
garderez les  fruits  comme  incirconcis  ; 
pendant  trois  ans,  ils  seront  pour  vous 
incirconcis;  on  n'en  mangera  point. 
-"•La  quatrième  année,  tous  leurs  fruits 
seront  consacrés  à  l'Eternel  au  milieu 
des  réjouissances.  -^La  cinquième  an- 
née, vous  en  mangerez  les  fruits,  et 
vous  continuerez  à  les  récolter.  Je  suis 
l'Eternel,  votre  Dieu. 

-^Vous  ne  mangerez  rien  avec  du 
sang.  Vous  n'observerez  ni  les  serpents 
ni  les  nuages  pour  en  tirer  des  pro- 
nostics. -^Vous  ne  couperez  point  en 
rond  les  coins  de  votre  chevelure,  et  tu 
ne  raseras  point  les  coins  de  ta  barbe. 
^^Vous  ne  ferez  point  d'incisions  dans 
votre  chair  pour  un  mort,  et  vous  n'im- 
primerez point  de  ligures  sur  vous.  Je 
suis  l'Éternel. 


ger  en  séjour  parmi  vous  comme  un 
indigène  du  milieu  de  vous;  vous  l'ai- 
merez comme  vous-mêmes,  car  vous 
avez  été  étrangers  dans  le  pays  d'E- 
gypte. Je  suis  l'Éternel,  votre  Dieu. 

^""Vous  ne  commettrez  point  d'ini- 
quité ni  dans  les  jugements,  ni  dans 
les  mesures  de  dimension,  ni  dans  les 
poids,  ni  dans  les  mesures  de  capacité. 
^^Vous  aurez  des  balances  justes,  des 
poids  justes,  des  épha  justes  et  des  hin 
justes.  Je  suis  l'Éternel,  votre  Dieu, 
qui  vous  ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte. 

^' Vous  observerez  toutes  mes  lois  et 
toutes  mes  ordonnances,  et  a^ous  les 
mettrez  en  pratique.  Je  suis  l'Éternel. 

Peines  contre  divers  crimes. 

Chap .  XX.  '  L'Éternel  parla  à  Moï- 
se, et  dit  :  -Tu  diras  aux  enfants  d'Is- 
raël : 

Si  un  homme  des  enfants  d'Israël  ou 
des  étrangers  qui  séjournent  en  Israël 
livre  à  Moloc  l'un  de  ses  enfants,  il  sera 
puni  de  mort  :  le  peuple  du  pays  le  la- 
pidera. ^Et  moi,  je  tournerai  ma  facej 
contre  cet  homme,  et  je  le  retranche- 
rai du  milieu  de  son  peuple,  parce  qu'il 
a  livré  de  ses  enfants  à  Moloc,  souillé 


134 


LEVITIQUE. 


C  ha  p.  20,1.-. 


2â. 


mon  sanctuaire  et  profané  mon  saint 
nom.  ■'Si  le  jjeuple  du  pays  détourne 
ses  regards  de  cet  homme,  qui  livre  de 
ses  entants  à  Moloc,  et  s'il  ne  le  fait 
pas  mourir,  ^je  tournerai,  moi,  ma  face 
contre  cet  homme  et  contre  sa  famille, 
et  je  le  retrancherai  du  milieu  de  son 
peuple,  avec  tous  ceux  qui  se  prosti- 
tuent comme  lui  en  se  prostituant  à 
Moloc. 

'Si  quelqu'un  s'adresse  aux  morts  et 
aux  esprits,  pour  se  prostituer  après 
eux,  je  tournerai  ma  face  contre  cet 
homme,  je  le  retrancherai  du  milieu  de 
son  peuple.  'Vous  vous  sanctifierez,  et 
vous  serez  saints,  car  je  suis  l'Eternel, 
votre  Dieu.  *Vous  observerez  mes  lois, 
et  vous  les  mettrez  en  pratique.  Je  suis 
l'Eternel,  qui  vous  sanctifie. 


il  sera  puni  de  mort;  et  vous  tuerez  la 
bête . 

'*Si  une  femme  s'approche  d'une 
bête,  pour  se  prostituer  à  elle,  tu  tue- 
ras la  femme  et  la  bête  ;  elles  seront 
mises  à  mort  :  leur  sang  retombera  sur 
elles. 

"Si  un  homme  prend  sa  sœur,  fille 
de  son  père  ou  fille  de  sa  mère,  s'il 
voit  sa  nudité  et  qu'elle  voie  la  sienne, 
c'est  une  infamie;  ils  seront  retranchés 
sous  les  yeux  des  enfants  de  leur  peu- 
ple :  il  a  découvert  la  nudité  de  sa  sœur, 
il  portera  la  j^eine  de  son  péché. 

'*Si  un  homme  couche  avec  une  fem- 
me qui  a  son  indisposition,  et  décou- 
vre sa  nudité,  s'il  découvre  son  flux  et 
qu'elle  découvre  le  flux  de  son  sang, 
ils  seront  tous  deux  retranchés  du  mi- 


*Si  un  homme  quelconque  maudit     lieu  de  leur  peuple 


son  père  ou  sa  mère,  il  sera  puni  de 
mort  ;  il  a  maudit  son  père  ou  sa  mère  : 
son  sang  retombera  sur  lui. 

'"Si  un  homme  commet  adultèreavec 
une  femme  mariée,  s'il  commet  adul- 
tère avec  la  femme  de  son  prochain, 
l'homme  et  la  femme  adultères  seront 
punis  de  mort. 

"  Si  un  homme  couche  avec  la  femme 
de  son  père,  et  découvre  ainsi  la  nudité 
de  son  père,  cet  homme  et  cette  femme 
seront  punis  de  mort  ;  leur  sang  retom- 
bera sur  eux. 

'^  Si  un  homme  couche  avec  sa  belle- 
fille,  ils  seront  tous  deux  punis  de 
mort;  ils  ont  fait  une  confusion  :  leur 
sang  retombera  sur  eux. 

'^Si  un  homme  couche  avec  un  hom- 
me comme  on  couche  avec  une  femme, 
ils  ont  fait  tous  deux  une  chose  abomi- 
nable; ils  seront  punis  de  mort  :  leur 
sang  retombera  sur  eux. 

'*Si  un  homme  j)rend  jiour  femmes 
la  fille  et  la  mère,  c'est  un  crime  :  on 
les  brûlera  au  feu,  lui  et  elles,  afin 
<jue  ce  crime  n'existe  ])as  au  milieu  de 
vous. 

'^Si  un  homme  couche  avec  une  bête. 


"Tu  ne  découvriras  point  la  nudité 
de  la  sœur  de  ta  mère,  ni  de  la  sœur  de 
ton  père,  car  c'est  découvrir  sa  proche 
parente  :  ils  porteront  la  ]:)cine  de  leur 
péché. 

-"Si  un  homme  couche  avec  sa  tante, 
il  a  découvert  la  nudité  de  son  oncle  ; 
ils  porteront  la  peine  de  leur  péché, 
ils  mourront  sans  enfants. 

^'Si  un  homme  prend  la  femme  de 
son  frère,  c'est  une  impureté;  il  a  dé- 
couvert la  nudité  de  son  frère  :  ils  se- 
ront sans  enfants. 

^' Vous  observerez  toutes  mes  lois  et 
toutes  mes  ordonnances,  et  vous  les 
mettrez  en  pratique,  afin  que  le  pays 
où  je  vous  mène  pour  vous  y  établir  ne 
vous  vomisse  point.  ^^Vous  ne  suivrez 
point  les  usages  des  nations  que  je  vais 
chasser  devant  vous;  car  elles  ont  fait 
toutes  ces  choses,  et  je  les  ai  en  abo- 
mination. -*Je  vous  ai  dit  :  C'est  vous 
qui  ])osscderez  leur  pays  ;  je  vous  en 
donnerai  la  possession  :  c'est  un  pays 
où  coulent  le  lait  et  le  miel.  Je  suis 
l'Eternel,  votre  Dieu,  qui  vous  ai  sé- 
parés des  peuples. 

"Vous  observerez  la  distinction  en- 


135 


Chap.  20,  26-21,  23. 


LEVITIQUE. 


tre  les  animaux  purs  et  impurs,  entre 
les  oiseaux  purs  et  impurs,  afin  de  ne 
pas  rendre  vos  personnes  abominables 
par  des  animaux,  par  des  oiseaux,  par 
tous  les  reptiles  de  la  terre,  que  je  vous 
ai  appris  à  distinguer  comme  impurs. 
^^Vous  serez  saints  pour  moi,  car  je 
suis  saint,  moi,  l'Eternel;  je  vous  ai 
séparés  des  peuples ,  afin  que  vous 
soyez  à  moi. 

-'Si  un  homme  ou  une  femme  ont  en 
eux  l'esprit  d'un  mort  ou  un  esprit  de 
divination,  ils  seront  punis  de  mort; 
on  les  lapidera  :  leur  sang  retombera 
sur  eux. 

Ordonnances  relatii'es  aux  prêtres. 

Chap.  XXI.  '  L'Éternel  dit  à  Moïse  : 
Parle  aux  prêtres,  fds  d'Aaron,  et  tu 
leur  diras  : 

Un  prêtre  ne  se  rendra  point  im- 
j)ur  parmi  son  peuple  pour  un  mort, 
-  excepté  pour  ses  plus  proches  parents , 
pour  sa  mère,  pour  son  père,  pour  son 
fils,  pour  son  frère,  '^et  aussi  pour  sa 
sœur  encore  vierge,  qui  le  touche  de 
près  lorsqu'elle  n'est  pas  mariée.  *Chef 
parmi  son  peuple,  il  ne  se  rendra  point 
impur  en  se  profanant. 

^Les  prêtres  ne  se  feront  point  de 
place  chauve  sur  la  tête,  ils  ne  rase- 
ront point  les  coins  de  leur  barbe,  et 
ils  ne  feront  point  d'incisions  dans  leur 
chair.  ^Ils  seront  saints  pour  leur  Dieu, 
et  ils  ne  profaneront  pas  le  nom  de  leur 
Dieu;  car  ils  offrent  à  l'Eternel  les  sa- 
crifices consumés  par  le  feu,  l'aliment 
de  leur  Dieu  :  ils  seront  saints. 

"Ils  ne  prendront  point  une  femme 
prostituée  ou  déshonorée,  ils  ne  pren- 
dront point  une  femme  répudiée  par 
son  mari,  car  ils  sont  saints  pour  leur 
Dieu.  *Tu  regarderas  un  prêtre  comme 
saint,  car  il  offre  l'aliment  de  ton  Dieu  ; 
il  sera  saint  pour  toi,  car  je  suis  saint, 
moi,  l'Eternel,  qui  vous  sanctifie. 

'Si  la  fille  d'un  prêtre  se  déshonore 


en  se  prostituant,  elle  déshonore  son 
père  :  elle  sera  brûlée  au  feu. 

'"Le  prêtre,  qui  a  la  supériorité  sur 
ses  frères,  sur  la  tête  duquel  a  été  ré- 
pandue l'huile  d'onction,  et  qui  a  été 
consacré  et  revêtu  des  vêtements  sa- 
crés, ne  découvrira  point  sa  tête  et  ne 
déchirera  point  ses  vêtements.  "Il 
n'ira  vers  aucun  mort;  il  ne  se  rendi'a 
point  impur,  ni  pour  son  père,  ni  pour 
sa  mère.  '-Il  ne  sortira  point  du  sanc- 
tuaire, et  ne  profanera  point  le  sanc- 
tuaire de  son  Dieu  ;  car  l'huile  d'onc- 
tion de  son  Dieu  est  une  couronne  sur 
lui.  Je  suis  lEternel. 

'^11  prendra  ])our  femme  une  A'ierge. 
'''Il  ne  prendra  ni  une  veuve,  ni  une 
femme  répudiée,  ni  une  femme  désho- 
norée ou  prostituée  ;  mais  il  prendra 
pour  femme  une  vierge  parmi  son  peu- 
ple. '^11  ne  déshonorera  point  sa  pos- 
térité parmi  son  peu|ile;  car  je  suis 
l'Eternel,  qui  le  sanctifie. 

'^LEternel  parla  à  Moïse,  et  dit: 
"Parie  à  Aaron,  et  dis  : 

Tout  homme  de  ta  race  et  parmi  tes 
descendants,  qui  aura  un  défaut  cor- 
porel, ne  s'approchera  point  pour  offrir 
l'aliment  de  son  Dieu.  '"Tout  homme 
qui  aura  un  défaut  corporel  ne  pourra 
s'approcher  :  un  homme  aveugle,  boi- 
teux, ayant  le  nez  camus  ou  un  mem- 
bre allongé;  '"un  homme  ayant  une 
fracture  au  pied  ou  à  la  main;  *"un 
homme  bossu  ou  grêle,  ayant  une  tache 
à  l'œil,  la  gale,  une  dartre  ou  les  tes- 
ticules écrasés.  -'Tout  homme  de  la 
race  du  prêtre  Aaron,  qui  aura  un  dé- 
faut corporel,  ne  s'approchera  point 
pour  offrir  à  l'Eternel  les  sacrifices 
consumés  par  le  feu;  il  a  un  défaut 
corporel  :  il  ne  s'approchera  point  pour 
offrir  l'aliment  de  son  Dieu.  ^Ml  pourra 
manger  l'aliment  de  son  Dieu,  des 
choses  très  saintes  et  des  choses  sain- 
tes. ^^Mais  il  n'ira  point  vers  le  voile, 
et  il  ne  s'approchera  point  de  l'autel, 
car  il  a  un  défaut  corporel  ;  il  ne  pro- 


i;}6 


LEVITIQUE. 


Lhap.  '2l,r.-'rJ,n. 


fanera  point  mes  sanctuaires,   car  je 
suis  l'Eternel,  qui  les  sanctifie. 

"C'est  ainsi  que  parla  Moïse  à  Aaron 
et  à  ses  fils,  et  à  tous  les  enfants  d'Is- 
raël. 

Cas  où  il  est  défendu  de  manger  des  victimes 
consacrées.  —  CJioix  des  vicliincs  pour  les 
sacrifices. 

Clmp.  XXII.  'L'Eternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  -Parle  à  Aaron  et  à  ses 
fils,  afin  qu'ils  s'abstiennent  des  cho- 
ses saintes  qui  me  sont  consacrées  par 
les  enfants  d'Israël,  et  qu'ils  ne  pro- 
fanent ])oint  mon  saint  nom.  Je  suis 
l'Eternel.  ^Dis-leur: 

Tout  homme  parmi  vos  descendants 
et  de  votre  race,  qui  s'approchera  des 
choses  saintes  que  consacrent  à  l'E- 
ternel les  enfants  d'Israël,  et  qui  aura 
sur  lui  quelque  impureté,  cet  homme- 
là  sera  retranché  de  devant  moi.  Je 
suis  l'Eternel. 

*Tout  homme  de  la  race  d'Aaron, 
qui  aura  la  lèpre  ou  une  gonorrhée, 
ne  mangera  j^oint  des  choses  saintes, 
jusqu'à  ce  qu'il  soit  pur.  Il  en  sera  de 
même  pour  celui  qui  touchera  une 
personne  souillée  par  le  contact  d'un 
cadavre,  pour  celui  qui  aura  une  pol- 
lution, ^pour  celui  qui  touchera  un 
reptile  et  en  aura  été  souillé,  ou  un 
homme  atteint  d'une  impureté  quel- 
conque et  en  aura  été  souillé.  *  Celui 
qui  touchera  ces  choses  sera  impur 
jusqu'au  soir;  il  ne  mangera  pas  des 
choses  saintes,  mais  il  lavera  son  corps 
dans  l'eau  ;  'après  le  coucher  du  soleil, 
il  sera  pur,  et  il  mangera  ensuite  des 
choses  saintes,  car  c'est  sa  nourriture. 

Ml  ne  mangera  point  d'une  bête 
morte  ou  déchirée,  afin  de  ne  pas  se 
souiller  par  elle.  Je  suis  l'Eternel. 

*Ils  observeront  mes  commande- 
ments, de  peur  qu'ils  ne  portent  la 
peine  de  leur  péché  et  qu'ils  ne  meu- 
rent, pour  avoir  profané  les  choses  sain- 
tes. Je  suis  l'Eternel,  (lui  les  sanctifie. 


'"Aucun  étranger  ne  mangera  des 
choses  saintes  ;  celui  qui  demeure  chez 
un  prêtre  et  le  mercenaire  ne  mange- 
ront jioint  des  choses  saintes.  "Mais 
un  esclave  acheté  par  le  prêtre  à  prix 
d'argent  pourra  en  manger,  de  même 
que  celui  qui  est  né  dans  sa  maison  ; 
ils  mangeront  de  sa  nourriture. 

'-La  fille  d'un  prêtre,  mariée  à  un 
étranger,  ne  mangera  point  des  choses 
saintes  offertes  par  élévation.  ''Mais 
la  fille  d'un  prêtre,  qui  sera  veuve  ou 
répudiée,  sans  avoir  d'enfants,  et  qui 
retournera  dans  la  maison  de  son  père 
comme  dans  sa  jeunesse,  pourra  man- 
ger de  la  nourriture  de  son  père.  Au- 
cun étrangfer  n'en  mandera. 

'^Si  un  homme  mange  involf)ntaire- 
ment  d'une  chose  sainte,  il  donnera 
au  prêtre  la  valeur  de  la  chose  sainte, 
en  y  ajoutant  un  cinquième.  '^Les 
prêtres  ne  profaneront  point  les  choses 
saintes  qui  sont  présentées  par  les  en- 
fants d'Israël,  et  qu'ils  ont  offertes  par 
élévation  à  l'Eternel;  '^ils  les  charge- 
raient ainsi  du  péché  dont  ils  se  ren- 
draient coupables  en  mangeant  les 
c-hoses  saintes  :  car  je  suis  l'Eternel, 
{jui  les  sanctifie. 

'"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit: 
'"Parle  à  Aaron  et  à  ses  fils,  et  à  tous 
les  enfants  d'Israël,  et  tu  leur  diras  : 

Tout  homme  de  la  maison  d'Israël 
ou  des  étrangers  en  Israël,  qui  offrira 
un  holocauste  à  l'Eternel,  soit  pour  l'ac- 
complissement d'un  vœu,  soit  comme 
offrande  volontaire,  'éprendra  un  mâle 
sans  défaut  parmi  les  bœufs ,  les 
agneaux  ou  les  chèvres ,  afin  que  sa 
victime  soit  agréée.  -"Vous  n'en  offri- 
rez aucune  qui  ait  un  défaut,  car  elle 
ne  serait  pas  agréée.  -'Si  un  homme 
offre  à  l'Eternel  du  gros  ou  du  menu 
bétail  en  sacrifice  d'actions  de  grâces, 
soit  pour  l'accomplissement  d'un  vœu, 
soit  comme  ofTrande  volontaire,  la 
victime  sera  sans  défaut,  afin  qu'elle 
soit  agréée;  il  n'y  aura  en  elle  aucun 


:{/ 


Chap.  22,^-23,1'.. 


LEVITIQUE. 


défaut.  ^*Vous  n'en  offrirez  point  qui  blierez,   seront  de    saintes    convoca- 

soit  aveugle,  estropiée  ou  mutilée,  qui  tions.  Voici  quelles  sont  mes  fêtes, 

ait  des  ulcères,  la  gale  ou  une  dartre;  ^On  travaillera   six  jours;   mais   le 

vous  n'en  ferez  point  sur  l'autel  un  sa-  septième  jour  est  le  sabbat,  le  jour  du 

crifice  consumé  par  le  feu  devant  l'E-  repos  :  il  y  aura  une  sainte  convoca- 

ternel.  -^Tu  pourras  sacrifier  comme  tion.  Vous  ne  ferez  aucun   ouvrage  : 

offrande  volontaire    un    bœuf  ou    un  c'est  le  sabbat  de  l'Eternel,  dans  tou- 

agneau  ayant  un  membre  trop  long  ou  tes  vos  demeures. 

trop  court,  mais  il  ne  sera  point  agréé  *  Voici   les   fêtes   de    l'Éternel,    les 

pour    l'accomplissement    d'un     vœu.  saintes  convocations,  que  vous  publie- 

^^Vous  n'offrirez  point  à  l'Eternel  un  rez  à  leurs  temps  fixés, 

animal  dont  les  testicules  ont  été  frois-  ^Le   premier  mois,  le   quatorzième 

ses,  écrasés,  arrachés  ou  coupés;  vous  jour  du  mois,  entre  les  deux  soirs,  ce 

ne   l'offrirez   point   en   sacrifice   dans  sera  la  Pàque  de  l'Eternel.  *  Et  le  quin- 

votre  pays.  -^Vous  n'accepterez  de  l'é-  zième  jour  de  ce  mois,  ce  sera  la  fête 

trangcr  aucune  de  ces  victimes,  pour  des  pains  sans  levain  en  l'honneur  de 

l'offrir  comme  aliment  de  votre  Dieu  ;  l'Eternel  ;  vous  mangerez  pendant  sept 

car  elles  sont  mutilées,  elles  ont  des  jours  des  pains  sans  levain,  'Le  pre- 

défauts:  ellesneseraientpointagréées.  mier  jour,  vous  aurez  une  sainte  con- 

^^ L'Eternel  dit  à  Moïse  :  "Un  bœuf,  vocation  :  vous  ne  ferez  aucune  œuvre 

un   agneau   ou  une  chèvre,   quand  il  servile.  *Vous  offrirez  à  TEternel,  pen- 

naîtra,  restera  sept  jours  avec  sa  mère  ;  dant  sept  jours,  des  sacrifices  consu- 

dès  le  huitième  jour  et  les  suivants,  il  mes  par  le  feu.  Le  septième  jour,  il  y 

sera  agréé  pour  être  offert  à  l'Éternel  aura  une  sainte  convocation  :  vous  ne 

en  sacrifice  consumé  par  le  feu.  ^^Bœuf  ferez  aucune  œuvre  servile. 

ou  agneau,  vous  n'égorgerez  pas  un  ^L'Eternel   parla   à   Moïse,   et  dit: 

animal  et  son  petit  le  même  jour.  '"Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  tu  leur 

-'Quand  vous  offrirez  à  l'Éternel  un  diras  : 

sacrifice  d'actions  de  grâces,  vous  fe-  Quand  vous  serez  entrés  dans  le  pays 

rez  en  sorte  qu'il  soit  agréé.  ^"La  vie-  que  je  vous  donne,  et  que  vous  y  ferez 

time  sera  mangée  le  jour  même;  vous  la  moisson,  vous  apporterez  au  prêtre 

n'en  laisserez  rien  jusqu'au  matin.  Je  une  gerbe,  prémices  de  votre  moisson, 

suis  l'Éternel.  "Il  agitera  de  côté  et  d'autre  la  gerbe 

^' Vous  observerez  mes  commande-  devant    l'Éternel,    afin    qu'elle     soit 

ments, et  A'ous  les  mettrez  en  pratique,  agréée  :  le  prêtre  l'agitera  de  côté  et 

Je  suis  l'Éternel.  ^"' Vous  ne  profanerez  d'autre,  le  lendemain  du  sabbat.  '^Le 

point  mon  saint  nom,  afin  que  je  sois  jour  où  vous  agiterez  la  gerbe,  vous 

sanctifié  au  milieu  des  enfants  d'Israël,  offrirez  en  holocauste  à  l'Éternel  un 

Je  suis  l'Eternel,   qui  vous  sanctifie,  agneau  d'un  an  sans  défaut;  ''vous  y 

^'et  qui  vous  ai  fait  sortir  du  pays  d'É-  joindrez  une  offrande  de  deuxdixièmes 

gypte  pour  être  votre  Dieu.  Je   suis  de   fleur    de    farine  pétrie    à    l'huile, 

l'Eternel.  comme  offrande  consumée  par  le  feu, 

d'une  agréable  odeur  à  l'Eternel;  et 

^*  ''  ^^'  VOUS  ferez  une  libation  d'un  quart  de 

Chap.  XXIII.        'L'Éternel  parla  à  hin   de   vin.   '*Vous   ne   mangerez   ni 

Moïse,  et  dit  :  -Parle  aux  enfants  d'Is-  pain,  ni  épis  rôtis  ou  broyés,  jusqu'au 

raël,  et  tu  leur  diras  :  jour  même   où  vous   apporterez   l'of- 

Les  fêtes  de  l'Éternel,  que  vous  pu-  fraude  à  votre  Dieu.  C'est  une  loi  per- 

138 


LEVITIQUE. 


Chap.  2S,  iâ-3s. 


pétuelle  pour  vos  descendants,  dans      aucune  œuvre  servile,  et  vous  offrirez 
tous  les  lieux  où  vous  habiterez.  à   l'Eternel    des    sacrifices   consumés 

'^Depuis  le  lendemain  du  sabbat,  du      ]iar  le  feu. 


'L'Éternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
-'Le  dixième  jour  de  ce  septième 
mois,  ce  sera  le  jour  des  expiations  : 
vous  aurez  une  sainte  convocation, 
vous  humilierez  vos  âmes,  et  vous 
offrirez  à  TÉternel  des  sacrifices  con- 
sumés par  le  feu.  -*Vous  ne  ferez  au- 
cun ouvrage  ce  jour-là,  car  c'est  le 
jour  des  expiations,  où  doit  être  faite 


jour  où  vous  apporterez  la  gerbe  pour 
être  agitée  de  côté  et  d'autre,  vous 
compterez  sept  semaines  entières. 
"Vous  compterez  cinquante  jours  jus- 
qu'au lendemain  du  septième  sabbat; 
et  vous  ferez  à  l'Eternel  une  offrande 
nouvelle.  '"Vous  apporterez  de  vos 
demeures  deux  pains,  pour  qu'ils  soient 
agités  de  côté  et  d'autre  ;   ils  seront 

faits  avec  deux  dixièmes  de  fleur  de  pour  vous  l'expiation  devant  l'Eternel, 
farine,  et  cuits  avec  du  levain  :  ce  sont  votre  Dieu.  -"Toute  personne  qui  ne 
les  prémices  à  l'Éternel.  '^Outre  ces  s'humiliera  pas  ce  jour-là  sera  retran- 
pains,  vous  offrirez  en  holocauste  à  chée  de  son  peuple.  ^"Toute  personne 
l'Eternel  sept  agneaux  d'un  an  sans  cpii  fera  ce  jour-là  un  ouvrage  quel- 
défaut,  un  jeune  taureau  et  deux  bé-  conque,  je  la  détruirai  du  milieu  de 
liers;  vous  y  joindrez  l'offrande  et  la  son  peuple.  ^'Vous  ne  ferez  aucun  ou- 
libation  ordinaires,  comme  offrande  vrage.  C'est  une  loi  perpétuelle  pour 
consumée  par  le  feu,  d'une  agréable  vos  descendants,  dans  tous  les  lieux 
odeur  à  l'Eternel.  "Vous  offrirez  un  où  vous  habiterez.  ^'Ce  sera  pour  vous 
bouc  en  sacrifice  d'expiation,  et  deux  un  sabbat,  un  jour  de  repos,  et  vous 
agneaux  d'un  an  en  sacrifice  d'actions  humilierez  vos  âmes;  dès  le  soir  du 
de  grâces.  -"Le  prêtre  agitera  ces  vie-  neuvième  jour  jusqu'au  soir  suivant, 
times  de  côté  et  d'autre  devant  l'Eter-  vous  célébrerez  votre  sabbat. 
nel,  avec  le  pain  des  prémices  et  avec  ^'L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit: 
les  deux  agneaux  :  elles  seront  consa- 
crées à  l'Eternel,  et  appartiendront  au 

prêtre. -'Ce  jour  même,  vous  publierez  mois,  ce  sera  la  fête  des  tabernacles 

la  fête,  et  vous  aurez  une  sainte  con-  en    l'honneur    de   l'Eternel,   pendant 

vocation  :  vous  ne  ferez  aucune  œuvre  sept  jours.  '^Le  premier  jour,  il  y  aura 

servile.  C'est  une  loi  perpétuelle  pour  une  sainte  convocation  :  vous  ne  ferez 

vos  descendants,  dans  tous  les  lieux  aucune  œuvre  servile.  ^^PtMidant  sept 

où  vous  habiterez.  jours,   vous    offrirez   à   l'Eternel    des 

--Quand  vous  ferez  la  moisson  dans  sacrifices    consumés    par    le    feu.   Le 

AOtre  pays,  tu  laisseras  un  coin  de  ton  huitième  jour,  vous  aurez  une  sainte 

champ  sans  le  moissonner,  et  tu  ne  convocation,  et  vous  offrirez  à  l'Eter- 

ramasseras  pas  ce  qui  reste  à  glaner,  nel  des  sacrifices  consumés  par  le  feu  ; 

Tu  abandonneras  cela  au  pauvre  et  à  ce    sera    une    assemblée    solennelle  : 

l'étranger.    Je    suis    l'Éternel,    votre  vous  ne  ferez  aucune  œuvre  servile. 

Dieu.  ^'Telles  sont  les  fêtes  de  l'Éternel, 

-^L'Éternel   parla   à  Moïse,  et  dit 


^*Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis  : 
Le   quinzièiîie  jour  de  ce  septième 


-* Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis 

Le  septième  mois,  le  premier  jour 
du  mois,  vous  aurez  un  jour  de  repos, 


les  saintes  convocations,  qucA'ous  pu- 
blierez, afin  que  l'on  offre  à  l'Éternel 
des  sacrifices  consumés  parle  feu,  des 
holocaustes,   des  offrandes,   des  vic- 


publié  au  son  des  trompettes,  et  une      times  et  des  libations,  chaque  chose 
sainte   convocation.   -''Vous    ne   ferez      au    jour    fixé.   ^''Vous    observerez    en 


au    j 


139 


Chap.23,3^-'2i,m. 


LEVITIQUE. 


outre  les  sabbats  de  l'Éternel,  et  vous 
continuerez  à  faire  vos  dons  à  l'Éter- 
nel, tous  vos  sacrifices  pour  l'accom- 
plissement d'un  vœu  et  toutes  vos 
offrandes  volontaires. 

^'Le  quinzième  jour  du  septième 
mois,  quand  vous  récolterez  les  pro- 
duits du  pays,  vous  célébrerez  donc 
une  fête  à  l'Éternel,  pendant  sept 
jours  :  le  premier  jour  sera  un  jour  de 
repos,  et  le  huitième  sera  un  jour  de 
repos.  ^"Vous  prendrez,  le  premier 
jour,  du  fruit  des  beaux  arbres,  des 
l)ranches  de  palmiers,  des  rameaux 
tl'arbres  touffus  et  des  saules  de  ri- 
vière; et  vous  vous  réjouirez  devant 
l'Eternel,  votre  Dieu,  pendant  sept 
jours.  *'Vous  célébrerez  chaque  année 
cette  fête  à  l'Éternel,  pendant  sept 
jours.  C'est  une  loi  perpétuelle  pour 
vos  descendants.  Vous  la  célébrerez 
le  septième  mois.  ''-Vous  demeurerez 
pendant  sept  jours  sous  des  tentes; 
tous  les  indigènes  en  Israël  demeure- 
ront sous  des  tentes,  *-^a(in  que  vos 
descendants  sachent  que  j'ai  fait  habi- 
ter sous  des  tentes  les  enfants  d'Is- 
raël, après  les  avoir  fait  sortir  du 
pays  d'Egypte.  Je  suis  l'Éternel,  votre 
Dieu. 

''"'C'est  ainsi  que  Moïse  dit  aux  en- 
fants d'Israël  quelles  sont  les  fêtes  de 
l'Éternel. 

Bègles  sur  le  chandelier  et  sur  les  pains 
de  proposition. 

Chap.  XXIV.  'L'Éternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  : 

^Ordonne  aux  enfants  d'Israël  de 
t'apporter  pour  le  chandelier  de  l'huile 
pure  d'olives  concassées,  afin  d'en- 
tretenir les  lampes  continuellement. 
^  C'est  en  dehors  du  voile  qui  est  de- 
vant le  témoignage,  dans  la  tente 
d'assignation,  qu'Aaron  la  préparera, 
pour  que  les  lampes  brûlent  continuel- 
lement du  soir  au  matin  en  présence 
de  l'Eternel.  C'est  une  loi  perpétuelle 


pour  vos  descendants.  ''Il  arrangera 
les  lampes  sur  le  chandelier  d'or  pur, 
])our  qu'elles  brûlent  continuellement 
devant  l'Éternel. 

^Tu  prendras  de  la  fleur  de  farine, 
et  tu  en  feras  douze  gâteaux;  chaque 
gâteau  sera  de  deux  dixièmes.  ^Tu  les 
placeras  en  deux  piles,  six  par  pile, 
sur  la  table  d'or  pur  devant  l'Eternel. 
'Tu  mettras  de  l'encens  pur  sur  chaque 
pile,  et  il  sera  sur  le  pain  comme  sou- 
venir, comme  une  offrande  consumée 
par  le  feu  devant  l'Éternel.  ^Chaque 
jour  de  sabbat,  on  rangera  ces  pains 
devant  l'Éternel ,  continuellement  : 
c'est  une  alliance  perpétuelle,  qu'ob- 
serveront les  enfants  d'Israël.  'Ils 
appartiendront  à  Aaron  et  à  ses  fils, 
et  ils  les  mangeront  dans  un  lieu  saint  ; 
car  ce  sera  pour  eux  une  chose  très 
sainte,  une  part  des  offrandes  consu- 
mées par  le  feu  devant  l'Éternel.  C'est 
une  loi  perpétuelle. 

Peine   contre   les  blaspliémaleurs 
et  les  meurtriers. 

'"Le  fils  d'une  femme  israéliteetd'un 
homme  égv]itien,  étant  venu  au  milieu 
des  enfants  d'Israël,  se  querella  dans 
le  camp  avec  un  homme  israélite.  "Le 
fils  de  la  femme  israélite  blasphéma  et 
maudit  le  nom  de  Dieu.  On  l'amena  à 
Moïse.  Sa  mère  s'appelait  Schelomith, 
fille  de  Dibri,  de  la  tribu  de  Dan.  '"'On 
le  mit  en  prison,  jusqu'à  ce  que  Moïse 
eût  déclaré  ce  que  l'Éternel  ordonne- 
rait. '•^L'Éternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'■Tais  sortir  du  camp  le  blasphémateur; 
tous  ceux  qui  l'ont  entendu  poseront 
leurs  mains  sur  sa  tête,  et  toute  l'as- 
semblée le  lapidera.  "*Tu  parleras  aux 
enfants  d'Israël,  et  tu  diras  :  Quicon- 
que maudira  son  Dieu  portera  la  peine 
de  son  péché.  '^ Celui  qui  blasphémera 
le  nom  de  l'Éternel  sera  puni  de  mort  : 
toute  l'assemblée  le  lapidera.  Qu'il  soit 
étranger  ou  indigène,  il  mourra,  pour 
avoir  blasphémé  le  nom  de  Dieu. 


140 


I.EVITIQUE. 


Chap.3â.n-25, 


20. 


'"Celui  qui  frappera  un  homme  mor- 
tellement sera  puni  de  mort. 

'"Celui  qui  frappera  un  animal  mor- 
tellement le  remplaeera  :  vie  pour  vie. 

"*Si  quelqu'un  blesse  son  prochain, 
il  lui  sera  fait  comme  il  a  fait  :  -"frac- 
ture pour  fracture,  œil  pour  œil,  dent 
pour  dent;  il  lui  sera  fait  la  même 
blessure  qu'il  a  faite  à  son  prochain. 

^' Celui  qui  tuera  un  animal  le  rem- 
])laccra,  mais  celui  qui  tuera  un  homme 
sera  puni  de  mort. 

-^Vous  aurez  la  même  loi,  l'étranger 
comme  l'indigène;  car  je  suis  l'Eter- 
nel, votre  Dieu. 


'à  ton  bétail  et  aux  animaux  (pii  sont 
dans  ton  pays  ;  tout  son  produit  servira 
de  nourriture. 

*Tu  compteras  sept  sabbats  d'an- 
nées, sept  fois  sept  années,  et  les  jours 
de  ces  sept  sabbats  d'années  feront 
(juarante-neuf  ans.  ^Le  dixième  jourdu 
septième  mois,  tu  feras  i-etentir  les 
sons  éclatants  de  la  trompette  ;  le  jour 
des  expiations,  vous  sonnerez  de  la 
trompette  dans  tout  votre  pays.  '"Et 
vous  sanctifierez  la  cin([uantième  an- 
née, vous  publierez  la  liberté  dans  le 
pays  ])our  tous  ses  habitants  :  ce  sera 
pour  vous  le  jubilé;  chacun  de  vous 


*^Moïse  parla  aux  enfants  d'Israël;  retournera  dans  sa  propriété,  et  cha- 
cun de  vous  retournera  dans  sa  famille. 
"La  cinquantième  année  sera  pour 
vous  le  jubilé  :  vous  ne  sèmerez  point, 
vous  ne  moissonnerez  point  ce  que  les 
champs  produiront  d'eux-mêmes,  et 
vous  ne  vendangerez  point  la  vigne 
non  taillée.  '-Car  c'est  le  jubilé  :  vous 


ils  firent  sortir  du  camp  le  blasphéma- 
teur, et  ils  le  lapidèrent.  Les  enfants 
d'Israël  se  conformèrent  à  l'ordre  que 
l'Eternel  avait  donné  à  Moïse. 


Rachat 


Les  années  sabbatiques  et  le  jubile.  — 
{les  propriétés  et  des  escla^'es. 

Chap.  XXV.  'L'Éternel  parla  à 
Moïse  sur  la  montagne  de  Sinaï,  et  dit  : 
-Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  tu  leur 
diras  : 

Quand  vous  serez  entrés  dans  le 
pays  que  je  vous  donne,  la  terre  se  re- 
posera :  ce  sera  un  sabbat  en  l'hon- 
neur de  l'Eternel.  'Pendant  six  années 
tu  ensemenceras  ton  champ,  pendant 
six  années  tu  tailleras  ta  vigne;  et  tu 
en  recueilleras  le  produit.  ''Mais  la 
septième  année  sera  un  sabbat,  un 
tenq)s  de  repos  pour  la  terre,  un  sab- 
bat en  l'honneur  de  l'Eternel  :  tu  n'en- 
semenceras point  ton  champ,  et  tu  ne 
tailleras  point  ta  vigne.  ^Tu  ne  mois- 
sonneras point  ce  qui  proviendra  des 
grains  tombés  de  ta  moisson,  et  tu  ne 
vendangeras  point  les  raisins  de  ta  vi- 
gne non  taillée  :  ce  sera  une  année  de 
repos  pour  la  terre.  "Ce  que  produira 
la  terre  pendant  son  sabbat  vous  ser- 
vira de  nourriture,  à  toi,  à  ton  servi- 
teur et  à  ta  servante,  à  ton  mercenaire 
et  à  l'étranger  qui  demeurent  avec  toi. 


le  regarderez  comme  une  chose  sainte. 
Vous  mangerez  le  produit  de  vos 
champs.  ''Dans  cette  année  de  jubilé, 
chacun  de  vous  retournera  clans  sa  pro- 
priété. ''Si  vous  vendez  à  votre  pro- 
chain, ou  si  vous  achetez  de  votre 
prochain,  qu'aucun  de  vous  ne  trompe 
son  frère.  '^Tu  achèteras  de  ton  pro- 
chain, en  comptant  les  années  depuis 
le  jubilé;  et  il  te  vendra,  en  comptant 
les  années  de  rapport.  '"Plus  il  y  aura 
d'années,  plus  tu  élèveras  le  prix;  et 
moins  il  y  aura  d'années,  plus  tu  le 
réduiras;  car  c'est  le  nombre  des  ré- 
coltes qu'il  te  vend.  '^Aucun  de  vous 
ne  trompera  son  prochain,  et  tu  crain- 
dras ton  Dieu;  car  je  suis  l'Eternel, 
votre  Dieu. 

'**Mettez  mes  lois  en  pratique,  ob- 
servez mes  ordonnances  et  mettez-les 
en  pratique  ;  et  vous  habiterez  en  sé- 
curité dans  le  pays.  '"Le  pays  donnera 
ses  fruits,  vous  mangerez  à  satiété,  et 
vous  y  habiterez  en  sécurité.  -"Si  vous 
dites  :   Que  mangerons-nous  la  sep- 


141 


Chap.  25, 2/ -45. 


LEVITIQUE. 


tième  année,  puisque  nous  ne  sème- 
rons point  et  ne  ferons  point  nos 
récoltes?  -'je  vous  accorderai  ma  bé- 
nédiction la  sixième  année,  et  elle  don- 
nera des  produits  pour  trois  ans.  "Vous 
sèmerez  la  huitième  année ,  et  vous 
mangerez  de  l'ancienne  récolte  ;  jus- 
qu'à la  neuvième  année,  jusqu'à  la  nou- 
velle récolte,  vous  mangerez  de  l'an- 
cienne. 

-^Les  terres  ne  se  vendront  point  à 
perpétuité;  car  le  pays  est  à  moi,  car 
vous  êtes  chez  moi  comme  étrangers 
et  comme  habitants .  -■'  Dans  tout  le  pays 
dont  vous  aurez  la  possession,  vous 
établirez  le  droit  de  rachat  pour  les 
terres. 

-^Si  ton  frère  devient  pauvre  et  vend 
une  portion  de  sa  propriété,  celui  qui 
a  le  droit  de  rachat,  son  plus  proche 
parent,  viendra  et  rachètera  ce  qu'a 
vendu  son  frère.  -^Si  un  homme  n'a 
personne  qui  ait  le  droit  de  rachat,  et 
qu'il  se  procure  lui-même  de  quoi  faire 
son  rachat,  -'il  comptera  les  années 
depuis  la  vente,  restituera  le  surplus 
à  l'acquéreur ,  et  retournera  dans  sa 
propriété.  -*S'il  ne  trouve  pas  de  quoi 
lui  faire  cette  restitution,  ce  qu'il  a 
vendu  restera  entre  les  mains  de  l'ac- 
quéreur jusqu'à  l'année  du  jubilé;  au 
jubilé,  il  retournera  dans  sa  propriété, 
et  l'acquéreur  en  sortira. 

-'•'Si  un  homme  vend  une  maison 
d'habitation  dans  une  ville  entourée 
de  murs,  il  aura  le  droit  de  rachat  jus- 
qu'à l'accomplissement  d'une  année 
depuis  la  vente  ;  son  droit  de  rachat 
durera  un  an.  ^"Mais  si  cette  maison 
située  dans  une  ville  entourée  de  murs 
n'est  pas  rachetée  avant  l'accomplis- 
sement d'une  année  entière,  elle  res- 
tera à  perpétuité  à  l'acquéreur  et  à  ses 
descendants;  il  n'en  sortira  point  au 
jubilé.  ^'Les  maisons  des  villages  non 
entourés  de  murs  seront  considérées 
comme  des  fonds  de  terre  ;  elles  pour- 
ront être  rachetées,  et  l'acquéreur  en 


sortira  au  jubilé.  ^-Quant  aux  villes 
des  Lévites  et  aux  maisons  qu'ils  y 
posséderont,  les  Lévites  auront  droit 
perpétuel  de  rachat.  ^^  Celui  qui  achè- 
tera des  Lévites  une  maison,  sortira 
au  jubilé  de  la  maison  vendue  et  de  la 
ville  où  il  la  possédait  ;  car  les  maisons 
des  villes  des  Lévites  sont  leur  pro- 
priété au  milieu  des  enfants  d'Israël. 
^*Les  champs  situés  autour  des  villes 
des  Lévites  ne  pourront  point  se  ven- 
dre ;  car  ils  en  ont  à  perpétuité  la  pos- 
session. 

^^Si  ton  frère  devient  pauvre,  et  que 
sa  main  fléchisse  près  de  toi,  tu  le  sou- 
tiendras ;  tu  feras  de  même  pour  celui 
qui  est  étranger  et  qui  demeure  dans 
le  pays,  afin  qu'il  vive  avec  toi.  ^*Tu 
ne  tireras  de  lui  ni  intérêt  ni  usure,  tu 
craindras  ton  Dieu,  et  ton  frère  vivra 
avec  toi.  ^'Tu  ne  lui  prêteras  point  ton 
argent  à  intérêt,  et  tu  ne  lui  prêteras 
point  tes  vivres  à  usure.  ^""Je  suis  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  qui  vous  ai  fait  sor- 
tir du  pays  d'Egypte,  pour  vous  don- 
ner le  pays  de  Canaan,  pour  être  votre 
Dieu. 

^^Si  ton  frère  devient  pauvre  près  de 
toi,  et  qu'il  se  vende  à  toi,  tu  ne  lui 
imposeras  point  le  travail  d'un  esclave. 
■'"Il  sera  chez  toi  comme  un  merce- 
naire, comme  celui  qui  y  demeure;  il 
sera  à  ton  service  jusqu'à  l'année  du 
jubilé.  ""Il  sortira  alors  de  chez  toi,  lui 
et  ses  enfants  avec  lui,  et  il  retournera 
dans  sa  famille,  dans  la  propriété  de 
ses  pères.  ■'^Car  ce  sont  mes  serviteurs, 
que  j'ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte; 
ils  ne  seront  point  vendus  comme  on 
vend  des  esclaves.  *"Tu  ne  domineras 
point  sur  lui  avec  dureté,  et  tu  crain- 
dras ton  Dieu.  ^' C'est  des  nations  qui 
vous  entourent  que  tu  prendras  ton 
esclave  et  ta  servante  qui  t'appartien- 
dront, c'est  d'elles  que  vous  achèterez 
l'esclave  et  la  servante.  ■*^Vous  pourrez 
aussi  en  acheter  des  enfants  des  étran- 
gers qui  demeureront  chez  toi,  et  de 


142 


LEVITIQUE. 


Chap.  25,kG-26,iô. 


leurs  familles  qu'ils  engendreront  dans  placerez  dans  votre  pays  aucune  pierre 
votre  pays;  et  ils  seront  votre  pro-  ornée  de  figures,  pour  vous  prosterner 
priété. ''^Vous  les  laisserez  en  héritage  devant  elle;  car  je  suis  rÉtcrnel,  vo- 
à  vos  enfants  après  vous,  comme  une  tre  Dieu, 
propriété  ;  vous  les  garderez  comme 
esclaves  à  perpétuité.  Mais  à  l'égard 
de  vos  frères,  les  enfants  d'Israël,  au- 
cun de  vous  ne  dominera  avec  dureté 
sur  son  frère. 

^^Si  un  étranger,  si   celui   qui   de- 
meure chez  toi  devient  riche,  et  que 


*Vous  observerez  mes  sabbats,  et 
vous  révérerez  mon  sanctuaire.  Je  suis 
rÉternel. 

^Si  vous  suivez  mes  lois,  si  vous 
gardez  mes  commandements  et  les 
mettez  en  pratique,  ''je  vous  enverrai 
des  pluies  en  leur  saison,  la  terre  don- 


ton  frère  devienne  pauvre  près  de  lui      nera  ses  produits,  et  les  arbres  des 

champs  donneront  leurs  fruits.  ^A  peine 
aurez-vous  battu  le  blé  que  vous  tou- 
cherez à  la  vendange,  et  la  vendange 
atteindra  les  semailles;  vous  mange- 
rez votre  pain  à  satiété,  et  vous  habi- 
terez en  sécurité  dans  votre  pays.  ^Je 
mettrai  la  paix  dans  le  pays,  et  per- 
sonne ne  troublera  votre  sommeil;  je 
ferai  disparaître  du  pays  les  bêtes  fé- 
roces, et  l'épée  ne  passera  point  par 
votre  pays.  "Vous  poursuivrez  vos  en- 
nemis, et  ils  tomberont  devant  vous 
par  l'épée.  *Cinq  d'entre  vous  en  pour- 
suivront cent,  et  cent  d'entre  vous  en 
poursuivront  dix  mille,  et  vos  enne- 
mis tomberont  devant  vous  par  l'épée. 
'Je  me  tournerai  vers  vous,  je  vous 
rendrai  féconds  et  je  vous  multiplierai, 
et  je  maintiendrai  mon  alliance  avec 
vous.  '"Vous  mangerez  des  anciennes 
récoltes,  et  vous  sortirez  les  vieilles 
pour  faire  place  aux  nouvelles.  "J'éta- 
blirai ma  demeure  au  milieu  de  vous, 
et  mon  àme  ne  vous  aura  point  en  hor- 
reur. '-Je  marcherai  au  milieu  de  vous, 
je  serai  votre  Dieu,  et  vous  serez  mon 
peuple.  'Me  suis  l'Eternel,  votre  Dieu, 
qui  vous  ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte, 
qui  vous  ai  tirés  de  la  servitude;  j'ai 
brisé  les  liens  de  votre  joug,  et  je  vous 
ai  fait  marcher  la  tète  levée. 

'■•Mais  si  vous  ne  m'écoutez  point  et 
ne  mettez  point  en  pratique  tous  ces 
commandements,  '^si  vous  méprisez 
mes  lois,  et  si  votre  àme  a  en  horreur 
mes  ordonnances,  en  sorte  que  vous 


et  se  vende  à  l'étranger  qui  demeure 
chez  toi  ou  à  quelqu'un  de  la  famille 
de  l'étranger,  ■"*il  y  aura  pour  lui  le 
droit  de  rachat,  après  qu'il  se  sera 
vendu  :  un  de  ses  frères  pourra  le  ra- 
cheter. ^'Son  oncle,  ou  le  fils  de  son 
oncle,  ou  l'un  de  ses  proches  parents, 
pourra  le  racheter;  ou  bien,  s'il  en  a 
les  ressources,  il  se  rachètera  lui- 
même.  ^"11  comptera  avec  celui  qui  l'a 
acheté  depuis  l'année  où  il  s'est  vendu 
jusqu'à  l'année  du  jubilé;  et  le  prix  à 
payer  dépendra  du  nombre  d'années, 
lesquelles  seront  évaluées  comme  cel- 
les d'un  mercenaire.  ^'S'il  y  a  encore 
beaucoup  d'années,  il  paiera  son  ra- 
chat à  raison  du  prix  de  ces  années  et 
pour  lequel  il  a  été  acheté;  ^-s'il  reste 
peu  d'années  jusqu'à  celle  du  jubilé, 
il  en  fera  le  compte,  et  il  paiera  son 
rachat  à  raison  de  ces  années.  ^^11  sera 
comme  un  mercenaire  à  l'année,  et 
celui  chez  qui  il  sera  ne  le  traitera  point 
avec  dureté  sous  tes  yeux.  "S'il  n'est 
racheté  d'aucune  de  ces  manières,  il 
sortira  l'année  du  jubilé,  lui  et  ses  en- 
fants avec  lui.  "Car  c'est  de  moi  que 
les  enfants  d'Israël  sont  esclaves  ;  ce 
sont  mes  esclaves,  que  j'ai  fait  sortir 
du  pays  d'Egypte.  Je  suis  l'Eternel, 
votre  Dieu. 

Bénédictions  et  malédictions. 

Chap.  XXVI.  'Vous  ne  vous  ferez 
point  d'idoles,  vous  ne  vous  élèverez 
ni  image  taillée  ni  statue,  et  vous  ne 


143 


Chap.  20,i6-'ii. 


LEVITIQUE, 


ne  pratiquiez  point  tous  mes  comman 
déments  et  que  vous  rompiez  mon  al- 
liance,'^voici  alors  ce  que  je  vous  ferai 
J'enverrai  sur  vous  la  terreur,  la  con- 
somption et  la  fièvre,  qui  rendront  vo 
yeux  languissants  et  votre  âme  souf 


*'Vous  mangerez  la  chair  de  vos 
et  vous  mangerez  la  chair  de  vos 


châtierai  sept  fois  plus  pour  vos  pé- 
chés, 
fils 

filles.  ^"Je  détruirai  vos  hauts  lieux, 
j'abattrai  vos  statues  consacrées  au 
soleil ,  je  mettrai  vos  cadavres  sur  les 

frante;  et  vous  sèmerez  en  vain  vos  cadavres  de  vos  idoles,  et  mon  âme 

semences  :  vos  ennemis  les  dévoreront,  vous  aura  en  horreur.  ^'  Je  réduirai  vos 

''Je  tournerai  ma  face  contre  vous,  et  villes  en  déserts,  je  ravagerai  vos  sanc- 

vous  serez  battus  devant  vos  ennemis  ;  tuaires,  et  je  ne  respirerai  plus  l'odeur 

ceux  qui  vous  haïssent  domineront  sur  agréable  de  vos  parfums.  '-Je  dévas- 

vous,  et  vous  fuirez  sans  que  l'on  vous  terai  le  pays,  et  vos  ennemis  qui  l'ha- 

poursuive.  biteront  en  seront  stupéfaits.  ^^Je  vous 

"*Si,  malgré  cela,  vous  ne  m'écoutez  disperserai  parmi  les  nations,  et  je  ti- 

point,  je  vous  châtierai  sept  fois  plus  rerai   l'épée   après  vous.  Votre   pays 

pour  vos  péchés.  ''Je  briserai  l'orgueil  sera  dévasté,  et  vos  villes  seront  dé- 

de  votre  force,  je  rendrai  votre  ciel  sertes. 

comme  du  fer,  et  votre  terre  comme  ^^\lors  le  pays  jouira  de  ses  sabbats, 
de  l'airain.  -"Votre  force  s'épuisera  tout  le  temps  qu'il  sera  dévasté  et  que 
inutilement ,  votre  terre  ne  donnera  vous  serez  dans  le  pays  de  vos  enne- 
pas  ses'produits,  et  les  arbres  de  la  mis;  alors  le  pays  se  reposera,  et  jouira 
terre  ne  donneront  pas  leurs  fruits.  de  ses  sabbats.  "^Tout  le  temps  qu'il 
'-'Si  vous  me  résistez  et  ne  voulez  sera  dévasté,  il  aura  le  repos  qu'il  n'a- 
point  m'écouter,  je  vous  frapperai  sept  vait  pas  eu  dans  vos  sabbats,  tandis 
fois  plus  selon  vos  péchés.  --J'enver-  que  vous  l'habitiez.  ^"Je  rendrai  pusil- 
raicontrevouslesanimauxdeschamps,  lanime  le  cœur  de  ceux  d'entre  vous 
qui  vous  priveront  de  vos  enfants,  qui  (pii  survivront,  dans  les  pays  de  leurs 
détruiront  votre  bétail,  et  qui  vous  ré-  ennemis;  le  bruit  d'une  feuille  agitée 
duiront  à  un  petit  nombre;  etvosche-  les  poursuivra;  ils  fuiront  comme  on 
mins  seront  déserts.  fuitdcvantl'épée,  etilstomberontsans 
'-^Si  ces  châtiments  ne  vous  corri-  qu'on  les  poursuive.  '"Ils  se  renverse- 
gent  point  et  si  vous  me  résistez,  -'je  ront  les  uns  sur  les  autres  comme  de- 
vous  résisterai  aussi  et  je  vous  frappe-  vant  l'épée,  sans  qu'on  les  poursuive, 
rai  sept  fois  plus  pour  vos  péchés.  "Je  Vous  ne  subsisterez  point  en  présence 
ferai  venir  contre  vous  l'épée,  qui  ven-  de  vos  ennemis  ;  ■''*' vous  périrez  parmi 
géra  mou  alliance;  quand  vous  vous  les  nations,  et  le  pays  de  vos  ennemis 
rassemblerez  dans  vos  villes,  j'enver-  vous  dévorera.  '''Ceux  d'entre  vous  qui 
rai  la  peste  au  milieu  de  vous,  et  vous  survivront  seront  frappés  de  langueur 
serez  livrés  aux  mains  de  l'ennemi.  pour  leurs  iniquités,  dans  le  pays  de 
-^Lorsque  je  vous  briserai  le  bâton  du  leurs  ennemis  ;  ils  seront  aussi  frappés 
l^ain",  dix  femmes  cuiront  votre  pain  de  langueur  pour  les  iniquités  de  leurs 
dans  un  seul  four  et  rapporteront  votre  pères. 

pain  au  poids;  vous  mangerez,  et  vous  "Ils  confesseront  leurs  iniquités  et 

ne  serez  point  rassasiés.  les  iniquités  de  leurs  pères,  les  trans- 

-"Si,  malgré  cela,  vous  ne  m'écoutez  gressions  qu'ils  ont  commises  envers 

point  et  si  vous  me  résistez,  -*je  vous  moi,  et  la  résistance  qu'ils  m'ont  op- 

résisterai  aussi  avec  fureur  et  je  vous  posée,  *' péchés  à  cause  desquels  moi 


a.   C'est-à-dire,  lorsque  je  vous  enverrai  la  famine. 


144 


LEVITIQUE. 


Chap.26,k3-27.i'). 


aussi  je  leur  résisterai  et  les  mènerai 
dans  le  pays  de  leurs  ennemis.  Et  alors 
leur  cœur  incirconcis  s'humiliera,  et 
ils  paieront  la  dette  de  leurs  ini(|uités. 
*-Je  me  souviendrai  de  mon  alliance 
avec  Jacob,  je  me  souA'iendrai  de  mon 
alliance  avec  Isaac  et  de  mon  alliance 
avec  Abraham,  et  je  me  souviendrai 
du  pays.  "Le  pays  sera  abandonné  par 
eux,  et  il  jouira  de  ses  sabbats  pendant 
qu'il  restera  dévasté  loin  d'eux;  et  ils 
paieront  la  dette  de  leurs  iniquités, 
parce  qu'ils  ont  méprisé  mes  ordon- 
nances et  que  leur  àmc  a  eu  mes  lois 
en  horreur.  "Mais,  lorsqu'ils  seront 
dans  le  pays  de  leurs  ennemis,  je  ne 
les  rejetterai  pourtant  point,  et  je  ne 
les  aurai  point  en  horreur  jusqu'à  les 
exterminer,  jusqu'à  rompre  mon  al- 
liance avec  eux;  car  je  suis  l'Eternel, 
leur  Dieu.  ''^Je  me  souviendrai  en  leur 
faveur  de  l'ancienne  alliance,  par  la- 
quelle je  les  ai  fait  sortir  du  paj's  d'E- 
gypte, aux  yeux  des  nations,  pour  être 
leur  Dieu.  Je  suis  l'Eternel. 

■'^'els  sont  les  statuts,  les  ordon- 
nances et  les  lois,  que  l'Eternel  établit 
entre  lui  et  les  enfants  d'Israël,  sur  la 
montagne  du  Sinaï,  par  Moïse. 

Les  vœu.r  et  les  dîmes. 

Chap.  XXVII.  'L'Éternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  ^ Parle  aux  enfants  d'Is- 
raël, et  tu  leur  diras  : 

Lorsqu'on  fera  des  vœux,  s'il  s'agit 
de  personnes,  elles  seront  à  l'Éter- 
nel d'après  ton  estimation.  ^Si  tu  as  à 
faire  l'estimation  d'un  mâle  de  vingt  à 
soixante  ans,  ton  estimation  sera  de 
cinquante  sicles  d'argent,  selon  le  si- 
cle  du  sanctuaire  ;  *si  c'est  une  femme, 
ton  estimation  sera  de  trente  sicles. 
^De  cinq  à  vingt  ans,  ton  estimation 
sera  de  vingt  sicles  pour  un  mâle,  et  de 
dix  sicles  pour  une  fille.  ^D'un  mois  à 
cinq  ans,  ton  estimation  sera  de  cinq 
sicles  d'argent  pour  un  mâle,  et  de 
trois  sicles  d'argent  pour  une  fille.  'De 


soixante  ans  et  au-dessus,  ton  estima- 
tion sera  de  quinze  sicles  pour  un  mâle, 
et  de  dix  sicles  pour  une  femme.  ^Si 
celui  qui  a  fait  le  vœu  est  trop  pauvre 
pour  payer  ton  estimation,  on  le  pré- 
sentera au  prêtre,  qui  le  taxera,  et  le 
prêtre  fera  une  estimation  en  rapport 
avec  les  ressources  de  cet  homme. 

^S'il  s'agit  d'animaux  qui  peuvent 
être  offerts  en  sacrifice  à  l'Éternel,  tout 
animal  qu'on  donnera  à  l'Éternel  sera 
chose  sainte.  '"On  ne  le  changerapoint, 
et  l'on  n'en  mettra  point  un  mauvais  à 
la  ]ilacc  d'un  bon,  ni  un  bon  à  la  place 
d'un  mauvais;  si  l'on  remplace  un  ani- 
mal par  un  autre,  ils  seront  l'un  et  l'au- 
tre chose  sainte.  "  S'il  s'agit  d'animaux 
imjîurs  qui  ne  peuvent  être  offerts  en 
sacrifice  à  l'Éternel,  on  présentera  l'a- 
nimal au  prêtre,  '-qui  en  fera  l'estima- 
tion selon  qu'il  sera  bon  ou  mauvais, 
et  l'on  s'en  rapportera  à  l'estimation 
du  prêtre.  '^Si  on  veut  le  racheter,  on 
ajoutera  un  cinquième  à  son  estima- 
tion. 

'■'Si  quelqu'un  sanctifie  sa  maison  en 
la  consacrant  à  l'Éternel,  le  prêtre  en 
fera  l'estimation  selon  qu'elle  sera 
bonne  ou  mauvaise,  et  l'on  s'en  tien- 
dra à  l'estimation  du  prêtre.  '^Si  celui 
qui  a  sanctifié  sa  maison  veut  la  ra- 
cheter, il  ajoutera  un  cinquième  au 
prix  de  son  estimation,  et  elle  sera  à 
lui. 

'^Si  quelqu'un  sanctifie  à  l'Eternel 
un  champ  de  sa  propriété,  ton  estima- 
tion sera  en  rapport  avec  la  quantité 
de  semence,  cinquante  sicles  d'argent 
pour  un  homer  de  semence  d'orge.  "Si 
c'est  dès  l'année  du  jubilé  qu'il  sanc- 
tifie son  champ,  on  s'en  tiendra  à  ton 
estimation;  '*si  c'est  après  le  jubilé 
qu'il  sanctifie  son  champ,  le  prêtre  en 
évaluera  le  prix  à  raison  du  nombre 
d'années  qui  restent  jusqu'au  jubilé, 
et  il  sera  fait  une  réduction  sur  ton  es- 
timation. '^Si  celui  qui  a  sanctifié  son 
champ  veut  le  racheter,  il  ajoutera  un 


\\ 


1.) 


10 


Chap.'27r20-3'..  LÉVITIQUE. 

cinquième  au  prix  de  ton  estimation,  s'il  n'est  pas  racheté,  il  sera  vendu  d'a- 
et  le  champ  lui  restera.  -"S'il  ne  ra-  près  ton  estimation, 
chète  point  le  champ,  et  qu'on  le  vende  **Tout  ce  qu'un  homme  dévouera  par 
à  un  autre  homme,  il  ne  pourra  plus  interdit"  à  l'Eternel,  dans  ce  qui  lui 
être  racheté.  '^'Et  quand  l'acquéreur  appartient,  ne  pourra  ni  se  vendre,  ni 
en  sortira  au  jubilé,  ce  champ  sera  con-  se  racheter,  que  ce  soit  une  personne, 
sacré  à  l'Eternel,  comme  un  champ  qui  un  animal,  ou  un  champ  de  sa  pro- 
a  été  dévoué  :  il  deviendra  la  propriété  priété  ;  tout  ce  qui  sera  dévoué  par  in- 
du prêtre.  terdit  sera  entièrement  consacré  à  l'E- 

^*Si  quelqu'un  sanctifie  à  l'Eternel  ternel.  ^'Aucune  personne  dévouée  par 

un  champ  qu'il  a  acquis  et  qui  ne  fait  interdit  ne  pourra  être  rachetée,  elle 

point  partie  de  sa  propriété,  ^'^le  prêtre  sera  mise  à  mort. 

en  évaluera  le  prix  d'après  ton  estima-  ^"Toute  dîme  de  la  terre,  soit  des 

tion  jusqu'à  l'année  du  jubilé,  et  cet  récoltes  de  la  terre,  soit  du  fruit  des 

homme  paiera  le  jour  même  le  prix  arbres,   appartient  à   l'Eternel;   c'est 

fixé,  comme  étant  consacré  à  l'Eternel,  une  chose  consacrée  à  l'Eternel.  ^'Si 

-*L'année  du  jubilé,  le  champ  retour-  quelqu'un  veut  racheter  quelque  chose 

nera  à  celui  de  qui  il  avait  été  acheté  de  sa  dîme,  il  v  ajoutera  un  cinquième, 

et   de   la   propriété   duquel    il   faisait  ^^ Toute  dîme  de  gros  et  de  menu  bé- 

partie.  tail,  de  tout  ce  qui  passe  sous  la  hou- 

-^Toutes  tes  estimations  se  feront  en  lette,  sera  une  dîme  consacrée  à  l'E- 

sicles  du  sanctuaire  :  le  sicle  est  de  ternel.    ^^On     n'examinera    point    si 

vingt  guéras.  l'animal  est  bon  ou  mauvais,  et  l'on  ne 

^^  Nul  ne  pourra  sanctifier  le  premier-  fera  point  d'échange;  si  l'on  remplace 

né  de  son  bétail,  lequel  ajipartientdéjà  un  animal  par  un  autre,  ils  seront  l'un 

à  l'Eternel  en  sa  qualité  de  premier-  et  l'autre  chose  sainte,  et  ne  pourront 

né  ;  soit  bœuf,  soit  agneau,  il  appartient  être  rachetés. 

à  l'Eternel.  "'S'il  s'agit  d'un  animal  ^■'Tels  sont  les  commandements  que 
impur,  on  le  rachètera  au  prix  de  ton  l'Eternel  donna  à  Moïse  pour  les  en- 
estimation,  en  y  ajoutant  un  cinquième;  fants  d'Israël,  sur  la  montagne  de  Sinaï. 

a.  Les  vœux  par  interdit  étaient  irrévocables,  et  entraînaient  la  destruction  de  ce  qui  avait  été  dévoué  de  la 
sorte. 


LES  NOMBRES 


Dénombrement  des  Israélites  dans  le  désert  de  Sinaï. 

Chap.  I.      'L'Eternel  parla  à  Moïse  "^Tels  sont  ceux  qui  furent  convo- 

dans  le  désert  de  Sinaï,  dans  la  tente  (jués  à  l'assemblée,  princes  des  tribus 

d'assignation,  le  premier  jour  du  se-  de  leurs  pères,  chefs  des  milliers  d'Is- 

cond  mois,  la  seconde  année  après  leur  raël. 

sortie  du  pays  d'Egypte.  Il  dit  : -Faites  '"Moïse  et  Aaron  prirent  ces  hom- 


le  dénombrement  de  toute  l'assemblée 
des  enfants  d'Israël,  selon  leurs  fa- 
milles, selon  les  maisons  de  leurs  pè- 
res, en  comptant  par  tête  les  noms  de 


mes,  qui  avaient  été  désignés  par  leurs 
noms,  '*et  ils  convoquèrent  toute  l'as- 
semblée, le  premier  jour  du  second 
mois.  On  les  enregistra  selon  leurs  fa- 
tous  les  mâles,  'depuis  l'âge  de  vingt  milles,  selon  les  maisons  de  leurs  pè- 
ans  et  au-dessus,  tous  ceux  d'Israël  en  res,  en  comptant  par  tête  les  noms  de- 
état  de  porter  les  armes  ;  vous  en  ferez  puis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 
ledénombrementselonleursdivisions,  '■'Moïse  en  fit  le  dénombrement  dans 
toi  et  Aaron.  ''Il  y  aura  avec  vous  un  le  désert  de  Sinaï,  comme  l'Eternel  le 
homme  par  tribu,  chef  de  la  maison  de      lui  avait  ordonné. 

ses  pères.  -"On  enregistra  les  fds  de  Ruben, 

^Yoici  les  noms  des  hommes  qui  se      premier-né  d'Israël,  selon  leurs  famil- 

tiendront  avec  vous.  les,  selon  les  maisons  de  leurs  pères, 

Pour  Ruben  :  Elitsur,  fils  de  Sche-     en  comptant  par  tète  les  noms  de  tous 

déur;  les  mâles,  depuis  l'âge  de  vingt  ans  et 

'pour  Siméon  :  Schelumiel,  fils  de      au-dessus,  tous  ceux  en  état  de  porter 


Tsurischaddaï; 

'pour  Juda  :  Nachschon,  fds  d'Am- 
minadab; 

'^pour  Issacar  :  Nethaneel,  fils  de 
Tsuar; 


les  armes  :  -'  les  hommes  de  la  tribu  de 
Ruben  dont  on  fît  le  dénombrement  fu- 
rent quarante-six  mille  cinq  cents. 

"On  enregistra  les  fds  de  Siméon, 
selon  leurs  familles,  selon  les  maisons 


'pour  Zabulon  :  Éliab,  fds  de  Hélon  ;      de  leurs  pères  ;  on  en  fit  le  dénombre- 

'"pour  les  fils  de  Joseph,  —  pour      ment,  en  comptant  par  tête  les  noms 

Ephraïm  :  Elischama,  fdsd'Ammihud  ;      de  tous  les  mâles  depuis  l'âge  de  vingt 

—  pour  Manassé  :  Gamliel,  fils  de  Pe-      ans  et  au-dessus,  tous  ceux  en  état  de 

porter  les  armes  :  -'les  hommes  de  la 
tribu  de  Siméon  dont  on  fit  le  dénom- 
brement furent  de  cinquante-neuf  mil  le 
trois  cents. 

^*0n  enregistra  les  fils  de  Gad,  selon 

"pour  Aser  :  Paguiel,  fils  d'Ocran;      leurs  familles,  selon  les  maisons  de 

'*pour  Gad  :  Eliasaph,  fils  de  Déuel  ;      leurs  pères,  en  comptant  les  noms  de- 

'^pour  Nephthali  :  Ahira,  fils  d'E-     puis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 

nan.  tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 

147 


dahtsur; 

"pour  Benjamin  :  Abidan,  fils  de 
Guideoni  ; 

'-pour  Dan  :  Ahiézer,  fils  d'Ammis- 
chaddaï  ; 


Chap .  1, 2'j-50. 


NOMBRES. 


^^les  hommes  de  la  tribu  de  Gad  dont 
on  fit  le  dénombrement  turent  qua- 
rante-cinq mille  six  cent  cinquante. 

^^On  enregistra  les  fils  de  Juda,  selon 
leurs  familles,  selon  les  maisons  de 
leurs  pères,  en  comptant  les  noms  de- 
puis l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus , 
tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 
"les  hommes  de  la  tribu  de  Juda  dont 
on  fit  le  dénombrement  furent  de 
soixante-quatorze  mille  six  cents. 

-^On  enregistra  les  fds  d'Issacar,  se- 
lon leurs  familles,  selon  les  maisons 
de  leurs  pères,  en  comptant  les  noms 
depuis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 
tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 
^^les  hommes  de  la  tribu  d'Issacar  dont 
on  fit  le  dénombrement  furent  cin- 
quante-quatre mille  quatre  cents. 

^"On  enregistra  les  fds  de  Zabulon, 
selon  leurs  familles,  selon  les  maisons 
de  leurs  pères,  en  comptant  les.  noms 


tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 
''les  hommes  de  la  tribu  de  Benjamin 
dont  on  fit  le  dénombrement  furent 
trente-cinq  mille  quatre  cents. 

'*0n  enregistra  les  fils  de  Dan,  selon 
leurs  lamilles,  selon  les  maisons  de 
leurs  pères,  en  comptant  les  noms  de- 
puis l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus , 
tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 
^''les  hommes  de  la  tribu  de  Dan  dont 
on  fit  le  dénombrement  furent  soixante- 
deux  mille  sept  cents. 

^"On  enregistra  les  fils  d'Aser,  selon 
leurs  familles,  selon  les  maisons  de 
leurs  pères,  en  comptant  les  noms  de- 
puis l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 
tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 
•"les  hommes  de  la  tribu  d'Aser  dont 
on  fit  le  dénombrement  furent  qua- 
rante-un mille  cinq  cents. 

■'*0n  enregistra  les  fils  de  Nephthali, 
selon  leurs  familles,  selon  les  maisons 


depuis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus,      de  leurs  pères,  en  comptant  les  noms 
tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  :      depuis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 


''les  hommes  de  la  tribu  de  Zabulon 
dont  on  fit  le  dénombrement  furent 
cinquante-sept  mille  quatre  cents. 

'-On  enregistra,  d'entre  les  fils  de 
Joseph,  les  fils  d'Ephraïm,  selon  leurs 
familles,  selon  les  maisons  de  leurs 
pères,  en  comptant  les  noms  depuis 
l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus,  tous 
ceux  en  état  de  porter  les  armes  :  "les 
hommes  de  la  tribu  d'Ephraïm  dont  on 
fit  le  dénombrement  furent  quarante 
mille  cinq  cents. 

'•"On  enregistra  les  fils  de  Manassé, 
selon  leurs  familles,  selon  les  maisons 
de  leurs  pères,  en  comptant  les  noms 
depuis  l'âge  de  A'ingt  ans  et  au-dessus, 
tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 
'^les  hommes  de  la  tribu  de  Manassé 
dont  on  fit  le  dénombrement  furent 
trente-deux  imille  deux  cents. 

'^On  enregistra  les  fils  de  Benjamin, 
selon  leurs  familles,  selon  les  maisons 
de  leurs  pères,  en  comptant  les  noms 
depuis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 


tous  ceux  en  état  de  porter  les  armes  : 
■"les  hommes  de  la  tribu  de  Nephthali 
dont  on  fit  le  dénombrement  furent 
cinquante-trois  mille  quatre  cents. 

■•^Tels  sont  ceux  dont  le  dénombre- 
ment fut  fait  par  Moïse  et  Aaron,  et 
par  les  douze  hommes,  princes  d'Is- 
raël; il  y  avait  un  homme  pour  cha- 
cune des  maisons  de  leurs  pères.  ''^Tous 
ceux  des  enfants  d'Israël  dont  on  fit  le 
dénombrement,  selon  les  maisons  de 
leurs  pères,  depuis  l'âge  de  vingt  ans 
et  au-dessus,  tous  ceux  d'Israël  en  état 
de  porter  les  armes,  ^Hous  ceux  dont 
on  fit  le  dénombrement  furent  six  cent 
trois  mille  cinq  cent  cinquante. 

■•'Les  Lévites,  selon  la  tribu  de  leurs 
pères,  ne  firent  point  partie  de  ce  dé- 
nombrement.'''L'Eternel  parla  à  Moïse, 
et  dit  :  ■''-'Tu  ne  feras  point  le  dénom- 
brement de  la  tribu  de  Lévi,  et  tu  n'en 
compteras  point  les  tètes  au  milieu  des 
enfants  d'Israël.  ^"Remets  aux  soins  des 
Lévites  le  tabernacle  du  témoignage, 


148 


NOMBRES. 


Chop.  l,-.i-2.-2'.. 


tous  ses  ustensiles  et  tout  ce  qui  lui  corps  crarméc.  Ils  seront  les  premiers 

appartient.  Ils  porteront  le  tabernacle  clans  la  marche. 

et  tous  ses  ustensiles,  ils  en  feront  le  "Au  midi,  le  camp  de  Ruben,  avec 
service,  et  ils  camperont  autour  du  ta-  sa  bannière,  et  avec  ses  corps  d'armée, 
bernacle.  ^' Quand  le  tabernacle  par-  Là  camperont  le  prince  des  fds  de  Ru- 
tira,  les  Lévites  le  démonteront  ;([uand  ben,  Elitsur,  fils  de  Schedéur,  "ctson 
le  tabernacle  campera,  les  Lévites  le  corps  d'armée  composé  de  cjuarante- 
dresseront;  et  l'étranger  c[ui  en  appro-  six  mille  cinq  cents  hommes,  d'après 
chera  sera  puni  de  mort.  '■*- Les  enfants  le  dénombrement.  "A  ses  côtés  cam- 
amperont  chacun  dans  son  peront  la  tribu  de  Siméon,  le  prince 
cun  près  de  sa  bannière,  se-  des  fds  de  Siméon,  Schelumiel,  fils  de 
ion  leurs  divisions.  ^^Mais  les  Lévites  Tsurischaddaï,  "et  son  corps  d'armée 
camperont  autour  du  tabernacle  du  té-  composé  de  cinquante-neuf  mille  trois 
moignage,  afin  que  ma  colère  n'éclate  cents  hommes,  d'après  le  dénombre- 
point  sur  l'assemblée  des  enfants  d'Is-  ment  ;  "puis  la  tribu  de  Gad,  le  prince 
raël  ;  et  les  Lévites  auront  la  garde  du  îles  fils  de  Gad,  Eliasaph,  fils  de  Déuel, 
tabernacle  du  témoignage.  "Les  en-  '^et  son  corps  d'armée  composé  de  qua- 
fants  d'Israël  se  conformèrent  à  tous  rante-cinq  mille  six  cent  cinquante 
les  ordres  que  l'Éternel  avait  donnés  à  hommes,  d'après  le  dénombrement. 
Moïse  ;  ils  firent  ainsi.  '«Total  pour  le  camp  de  Ruben,  d'après 

le  dénombrement  :  cent  cinquante-un 


d  Israël  c 
camp,  chac 


Ordre  pour  les  caiiipeiiients. 

Chap.  IL  'L'Éternel  parla  à  Moïse 
et  à  Aaron,  et  dit  :  '^Les  enfants  d'Is- 
raël camperont  chacun  près  de  sa  ban- 
nière, sous  les  enseignes  de  la  maison 


mille  quatre  cent  cinquante  hommes, 
selon  leurs  corps  d'armée.  Ils  seront 
les  seconds  dans  la  marche. 

'"Ensuite  partira  la  tente  d'assigna- 
tion, avec  le  camp  des  Lévites  placé 


desespères;  ils  camperont  vis-à-vis  et  au  milieu  des  autres  camps.  Ils  sui- 
tout  autour  de  la  tente  d'assignation,  vront  dans  la  marche  l'ordre  dans  le- 
^A  l'orient,  le  camp  de  Juda,  avec  sa  quel  ils  auront  campé,  chacun  dans 
bannière,  et  avec  ses  corps  d'armée,  son  rang,  selon  sa  bannière. 
Làcamperontle  prince  des  fils  de  Juda,  "*A  l'occident,  le  camp  d'Ephraïm, 
Nachschon,  fils  d'Amminadab,  ■'et  son  avec  sa  bannière,  et  avec  ses  corps 
corps  d'armée  composé  de  soixante-  d'armée.  Là  camperont  le  prince  des 
quatorze  mille  six  cents  hommes,  d'à-  fils  d'Ephraïm,  Elischama^  fils  d'Am- 
près  le  dénombrement.  ^A  ses  côtés  mihud,  "'et  son  corps  d'armée  composé 
camperont  la  tribu  d'Issacar,  le  prince  de  quarante  mille  cinq  cents  hommes, 
des  fils  d'Issacar,  Nethaneel,  fils  de  d'après  le  dénombrement.  ^"A  ses  cô- 
Tsuar,  *et  son  corps  d'armée  composé  tés  camperont  la  tribu  de  Manassé,  le 
de  cinquante-quatre  mille  f|uatre  cents  prince  des  fils  de  Manassé,  Gamliel, 
hommes,  d'après  le  dénombrement;  fils  de  Pedahtsur, '-'et  son  corps  d'ar- 
'puis  latribudeZabulon,  le  prince  des  méecomposédetrente-deuxmilledeux 
fils  de  Zabulon,  Éliab,  fils  de  Hélon,  cents  hommes,  d'après  le  dénombre- 
"et  son  corps  d'armée  composé  de  cin-  ment;  -puis  la  tribu  de  Benjamin,  le 
([uante-sept  mille  quatre  cents  hom-  ])rince  des  fils  de  Benjamin,  Abidan, 
mes,  d'après  le  dénombrement.  ''Total  fils  de  Guideoni,^'etson  corpsd'armée 
pour  le  camp  de  Juda,  d'après  le  dé  composé  de  trente-cinq  mille  quatre 
nombrement  :  cent  quatre-vingt-six  cents  hommes,  d'après  le  dénombre- 
mille  quatre  cents  hommes,  selon  leurs  ment.  -•'Total  pour  le  camp  d'Ephraïm, 

149 


Chap.  2, -^5-3, 15. 


NOMBRES. 


d'après  le  dénombrement  :  cent  huit 
mille  et  cent  hommes,  selon  leurs 
corps  d'armée.  Ils  seront  les  troisiè- 
mes dans  la  marche. 

-=Au  nord,  le  camp  de  Dan,  avec  sa 
bannière,  et  avec  ses  corps  d'armée. 
Là  camperont  le  prince  des  fds  de  Dan, 
Ahiézer,  fils  d'Ammischaddaï,  -^etson 
corps  d'armée  composé  de  soixante- 
deux  mille  sept  cents  hommes,  d'après 
le  dénombrement.  "A  ses  côtés  cam- 
]ieront  la  tribu  d'Aser,  le  prince  des  fils 
d'Aser,  Paguiel,  fils  d'Ocran,  -*et  son 
corps  d'armée  composé  de  quarante- 
un  mille  cinq  cents  hommes,  d'après 
le  dénombrement;  -'puis  la  tribu  de 
Nephthali,  le  prince  des  fils  de  Neph- 
thali,  Ahira,  fils  d'Enan,  ^"etson  corps 
d'armée  composé  de  cinquante-trois 
mille  quatre  cents  hommes,  d'après  le 
dénombrement.  ^' Total  pour  le  camp 
de  Dan,  d'après  le  dénombrement  : 
cent  cinquante-sept  mille  six  cents 
hommes.  Ils  seront  les  derniers  dans 
la  marche,  selon  leur  bannière. 

^*Tels  sont  ceux  des  entants  d'Israël 
dont  on  fit  le  dénombrement,  selon  les 
maisons  de  leurs  pères.  Tous  ceux  dont 
on  fit  le  dénombrement,  et  qui  formé 
rcnt  les  camps,  selon  leurs  corps  d'ar 
mée,  furent  six  cent  trois  mille  cinq 
cent  cinquante.  ^^Les  Lévites,  suivant 
l'ordre  que  l'Eternel  avait  donné  à 
Moïse,  ne  firent  point  partie  du  dénom- 
brement au  milieu  des  enfants  d'Israël. 
'*Et  les  enfants  d'Israël  se  conformè- 
rent à  tous  les  ordres  que  l'Eternel 
avait  donnés  à  Moïse.  C'est  ainsi  qu'ils 
campaient,  selon  leurs  bannières;  et 
c'est  ainsi  qu'ils  se  mettaient  en  mar- 
che, chacun  selon  sa  famille,  selon  la 
maison  de  ses  pères. 


Dénombrement  des  Lévites.  - 
des  premiers-nés. 


Rachat 


Chap.  III.     '  ^'oici  la  postérité  d'Aa- 
ron  et  de  Moïse,  au  temps  où  l'Eter- 


nel parla  à  Moïse,  sur  la  montagne  de 
Sinaï. 

-Voici  les  noms  des  fils  d'Aaron  : 
Nadab,  le  premier-né,  Abihu,  Eléazar 
et  Ithamar.  ^Ce  sont  là  les  noms  des 
fils  d'Aaron,  qui  reçurent  l'onction 
comme  prêtres,  et  qui  furent  consacrés 
])our  l'exercice  du  sacerdoce.  ■'Nadab 
et  Abihu  moururent  devant  l'Éternel 
du  feu  étranger,  dans  le  désert  de  Si- 
naï; ils  n'avaient  point  de  fils.  Eléazar 
et  Ithamar  exercèrent  le  sacerdoce,  en 
présence  d'Aaron,  leur  père. 

^L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
*Fais  approcher  la  tribu  de  Lévi,  et  tu 
la  placeras  devant  le  prêtre  Aaron,  pour 
qu'elle  soit  à  son  service.  'Ils  auront 
le  soin  de  ce  qui  est  remis  à  sa  garde 
et  à  la  garde  de  toute  l'assemblée,  de- 
vant la  tente  d'assignation  :  ils  feront 
le  service  du  tabernacle.  *Ils  auront  le 
soin  de  tous  les  ustensiles  de  la  tente 
d'assignation,  et  de  ce  qui  est  remis  à 
la  garde  des  enfants  d'Israël  :  ils  feront 
le  service  du  tabernacle.  'Tu  donneras 
les  Lévites  à  Aaron  et  à  ses  fils  ;  ils  lui 
seront  entièrement  donnés,  de  la  part 
des  enfants  d'Israël.  '"Tu  établiras  Aa- 
ron et  ses  fils  pour  qu'ils  observent  les 
fonctions  de  leur  sacerdoce  :  et  l'étran- 
ger qui  approchera  sera  puni  de  mort. 

"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'-Voici,  j'ai  pris  les  Lévites  du  milieu 
des  enfants  d'Israël,  à  la  place  de  tous 
les  premiers-nés,  des  premiers-nés  des 
enfants  d'Israël;  et  les  Lévites  m'ap- 
jiartiendront.  '^Car  tout  premier-né 
m'appartient;  lejouroùj'ai  frappé  tous 
les  premiers-nés  dans  le  pays  d'Egypte, 
je  me  suis  consacré  tous  les  premiers- 
nés  en  Israël,  tant  des  hommes  que  des 
animaux  :  ils  m'appartiendront.  Je  suis 
l'Éternel. 

'*L'Éternel  parla  à  Moïse,  dans  le 
désert  de  Sinaï,  et  dit  :  '^Fais  le  dé- 
dénombrement des  enfants  de  Lévi,  se- 
lon les  maisons  de  leurs  pères,  selon 
leurs  familles;  tu  feras  le  dénombre- 


150 


NOMBRES. 


Chap.  3,  i6-ii. 


ment  de  tous  les  mâles,  dp|niis  Tàge 
d'un  mois  et  au-dessus.  '* Moïse  en  fit 
le  dénombrement  sur  l'ordre  de  l'Eter- 
nel, en  se  conformant  à  l'ordre  qui  lui 
fut  donné. 

"Ce  sont  ici  les  fds  de  Lévi,  d'après 
leurs  noms  :  Guerschon,  Kehatli  et  Me- 
rari.  — -  "*Voici  les  noms  des  fils  de 
Guerschon,  selon  leurs  familles  :  Libni 
et  Schimeï.  '"Voici  les  fils  de  Kehath, 
selon  leurs  familles  :  Amram,  Jitsehar, 
Hébron  et  Uziel  ;  -"et  les  fils  de  Merari, 
selon  leurs  familles  :  Machli  et  Muschi. 
Ce  sont  là  les  familles  de  Lévi,  selon 
les  maisons  de  leurs  pères. 

-'De  Guerschon  descendent  la  famille 
de  Libni  et  la  famille  de  Schimeï,  for- 
mant les  familles  des  Guerschonites. 
"Ceux  dont  on  fit  le  dénombrement, 
en  comptant  tous  les  mâles  depuis  l'âge 
d'un  mois  et  au-dessus,  furent  sept 
mille  cinq  cents.  -^Les  familles  des 
Guerschonites  campaient  derrière  le 
tabernacle,  à  l'occident.  -*Le  chef  de 
la  maison  paternelle  des  Guerschonites 
était  Eliasaph,  fils  de  Laël.  -^Pour  ce 
qui  concerne  la  tente  d'assignation,  on 
remit  aux  soins  des  fils  de  Guerschon 
le  tabernacle  et  la  tente,  la  couverture, 
le  rideau  qui  est  à  l'entrée  de  la  tente 
d'assignation  ;  -*les  toiles  du  parvis  et 
le  rideau  de  l'entrée  du  parvis,  tout  au- 
tour du  tabernacle  et  de  l'autel,  et  tous 
les  cordages  pour  le  service  du  taber- 
nacle. 

-'De  Kehath  descendent  la  famille 
des  Amramites,  la  famille  des  Jitseha- 
rites,  la  famille  des  Hébronites  et  la 
famille  des  Uziélites,  formant  les  fa- 
milles de  Kehathites.  -*En  comptant 
tous  les  mâles  depuis  l'âge  d'un  mois 
et  au-dessus,  il  y  en  eut  huit  mille  six 
cents,  (jui  furent  charges  des  soins  du 
sanctuaire.  ^"Les  familles  des  fils  de 
Kehath  campaient  au  côté  méridional 
du  tabernacle.  ^°Le  chef  de  la  maison 
paternelle  des  familles  des  Kehathites 
était  Élitsaphan,  fils  d'Uziel.  -^'On  re- 


mit à  leurs  soins  l'arche,  la  table,  le 
chandelier,  les  autels,  les  ustensiles  du 
sanctuaire,  avec  lesquels  on  fait  le  ser- 
vice, le  voile  et  tout  ce  qui  en  dépend. 
^-Le  chef  des  chefs  des  Lévites  était 
Eléazar,  fils  du  prêtre  Aaron  ;  il  avait  la 
surveillance  de  ceux  qui  étaient  char- 
gés des  soins  du  sanctuaire. 

^^De  Merari  descendent  la  famille  de 
Machli  et  la  famille  de  Muschi,  formant 
les  familles  des  Merarites.  '■'Ceux  dont 
on  fit  le  dénombrement,  en  comptant 
tous  les  mâles  depuis  l'âge  d'un  mois 
et  au-dessus,  furent  six  mille  deux 
cents.  '^Le  chef  de  la  maison  pater- 
nelle des  familles  de  Merari  était  Tsu- 
riel,  fils  d'Abihaïl.  Ils  campaient  au 
côté  septentrional  du  tabernacle.  '''On 
remit  à  la  garde  et  aux  soins  des  fils  de 
Merari  les  planches  du  tabernacle,  ses 
barres,  ses  colonnes  et  leurs  bases, 
tous  ses  ustensiles  et  tout  ce  qui  en 
dépend  ;  '"les  colonnes  du  parvis  tout 
autour,  leurs  bases,  leurs  pieux  et  leurs 
cordages. 

"* Moïse,  Aaron  et  ses  fils  campaient 
devant  le  tabernacle,  à  l'orient,  devant 
la  tente  d'assignation,  au  levant;  ils 
avaient  la  garde  et  le  soin  du  sanc- 
tuaire, remis  à  la  garde  des  enfants 
d'Israël  ;  et  l'étranger  qui  s'approchera 
sera  puni  de  mort. 

'^Tous  les  Lévites  dont  Moïse  et  Aa- 
ron firent  le  dénombrement  sur  l'ordre 
de  l'Eternel,  selon  leurs  familles,  tous 
les  mâles  depuis  l'âge  d'un  mois  et  au- 
dessus  furent  vingt-deux  mille. 

"L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Fais  le  dé- 
nombrement de  tous  les  premiers-nés 
mâles  parmi  les  enfants  d'Israël,  de- 
puis l'âge  d'un  mois  et  au-dessus,  et 
compte-les  d'après  leurs  noms.  "Tu 
prendras  les  Lévites  pour  moi,  l'Eter- 
nel, à  la  place  de  tous  les  premiers-nés 
des  enfants  d'Israël,  et  le  bétail  des 
Lévites  à  la  place  de  tous  les  premiers- 
nés  du  bétail  des  enfants  d'Israël. 
'-Moïse  fit  le  dénombrement  de  tous 


151 


Chap.  S,  k3-4, 13. 


NOMBRES. 


les  premiers-nés  parmi  les  enfants  d'Is- 
raël, selon  rordrequerÉternelluiavait 
donné.  *^Tous  les  premiers-nés  mâles, 
dont  on  fit  le  dénombrement,  en  comp- 
tant les  noms,  depuis  Tàge  d'un  mois 
et  au-dessus,  furent  vingt-deux  mille 
deux  cent  soixante-treize. 

^* L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
^^  Prends  les  Lévites  à  la  place  de  tous 
les  premiers-nés  des  enfants  d'Israël, 
et  le  bétail  des  Lévites  à  la  place  de 
leur  bétail  ;  et  les  Lévites  m'appartien- 
dront. Je  suis  l'Eternel.  ^^Pour  le  ra- 
chat des  deux  cent  soixante-treize  qui 
dépassent  le  nombre  des  Lévites,  ]nirnii 
les  premiers-nés  des  enfants  d'Israël, 
*'tu  prendras  cinq  sicles  par  tète;  tu 
les  prendras  selon  le  sicle  du  sanc- 
tuaire, qui  est  de  vingt  guéras.  ■'^Tu 
donneras  l'argent  à  Aaron  et  à  ses  fils, 
pour  le  rachat  de  ceux  qui  dépassent 
le  nombre  des  Lévites.  '''^ Moïse  prit 
l'argent  pour  le  rachat  de  ceux  qui  dé- 
])assaient  le  nombre  des  rachetés  par 
les  Lévites;  ^°il  prit  l'argent  des  pre- 
miers des  enfants  d'Israël  :  mille  trois 
cent  soixante-cinq  sicles,  selon  le  sicle 
du  sanctuaire.  ^'Et  Moïse  donna  l'ar- 
gent du  rachat  à  Aaron  et  à  ses  fils,  sur 
l'ordre  de  l'Eternel,  en  se  conformant 
à  l'ordre  que  l'Eternel  avait  donné  à 
Moïse. 

Fonctions  des  Lévites. 

Chap.  IV.  '  L'Eternel  parla  à  Moïse 
et  à  Aaron,  et  dit  :  -Compte  les  fils  de 
Kehath  parmi  les  enfants  de  Lévi,  se- 
lon leurs  familles,  selon  les  maisons 
de  leurs  pères,  ^depuis  l'âge  de  trente 
ans  et  au-dessus  jusqu'à  l'âge  de  cin- 
quante ans,  tous  ceux  qui  sont  propres 
à  exercer  quelque  fonction  dans  la 
tente  d'assignation. 

'' Voici  les  fonctions  des  fils  de  Ke- 
hath, dans  la  tente  d'assignation  :  elles 
concernent  le  lieu  très  saint.  ^Au  dé- 
part du  camp,  Aaron  et  ses  fils  vien- 


dront démonter  le  voile,  et  ils  en  cou- 
vriront l'arche  du  témoignage;  *ils 
mettront  dessus  une  couverture  de 
peaux  teintes  en  bleu,  et  ils  étendront 
par-dessus  un  drap  entièrement  d'é- 
toffe bleue;  puis  ils  placeront  les  bar- 
res de  l'arche.  ''Ils  étendront  un  drap 
bleu  sur  la  table  des  pains  de  proposi- 
tion, et  ils  mettront  dessus  les  plats, 
les  coupes,  les  tasses  et  les  calices  pour 
les  libations;  le  pain  y  sera  toujours; 
*ils  étendront  sur  ces  choses  un  drap  de 
cramoisi,  et  ils  l'envelopperont  d'une 
couverture  de  peaux  teintes  en  bleu; 
puis  ils  placeront  les  barres  de  la  ta- 
ble. "Ils  prendront  un  drap  bleu,  et  ils 
couvriront  le  chandelier,  ses  lampes, 
ses  mouchettes,  ses  vases  â  cendre  et 
tous  ses  vases  à  huile,  destinés  à  son 
service;  '"ils  le  mettront,  avec  tous  ses 
ustensiles,  dans  une  couverture  de 
peaux  teintes  en  bleu  ;  puis  ils  le  pla- 
ceront sur  le  brancard.  "  Ils  étendront 
un  drap  bleu  sur  l'autel  d'or,  et  ils  l'en- 
velopperontd'une  couverture  de  peaux 
teintes  en  bleu  ;  puis  ils  placeront  les 
barres  de  l'autel.  '^Ils  prendront  tous 
les  ustensiles  dont  on  se  sert  pour  le 
service  dans  le  sanctuaire,  et  ils  les 
mettront  dans  un  drap  bleu,  et  ils  les 
envelopperont  d'une  couverture  de 
peaux  teintes  en  bleu  ;  puis  ils  les  pla- 
ceront sur  le  brancard,  '^lls  ôteront 
les  cendres  de  l'autel,  et  ils  étendront 
sur  l'autel  un  drap  de  pourpre;  "ils 
mettront  dessus  tous  les  ustensiles 
destinés  à  son  service,  les  brasiers,  les 
fourchettes,  les  pelles,  les  bassins,  tous 
les  ustensiles  de  l'autel,  et  ils  étendront 
par-dessus  une  couverture  de  peaux 
teintes  en  bleu  ;  puis  ils  placeront  les 
barres  de  l'autel.  '^Après  qu'Aaron  et 
ses  fils  auront  achevé  de  couvrir  le 
sanctuaire  et  tous  les  ustensiles  du 
sanctuaire,  les  fils  de  Kehath  vien- 
dront, au  départ  du  camp,  pour  les 
porter;  mais  ils  ne  toucheront  point 
les  choses  saintes,  de  peur  qu'ils  ne 


152 


NOMBRES. 


Chap.  A,  iû-31. 


meurent.  Telles  sont  les  fonctions  de 
porteurs,  imposées  aux  (ils  de  Kehath 
dans  la  tente  d'assignation. 

'^Éléazar,  fds  du  prêtre  Aaron,  aura 
sous  sa  surveillance  riiuile  du  chande- 
lier, le  parfum  odoriférant,  l'onVande 
perpétuelle  et  l'huile  d'onction  ;  il  aura 
sous  sa  surveillance  tout  le  tabernacle 
et  tout  ce  qu'il  contient,  le  sanctuaire 
et  ses  ustensiles. 

'"L'Eternel  parla  à  Moïse  et  à  Aaron, 
et  dit  :  "*N'exposez  point  la  race  des 
familles  des  Kehathites  à  être  retran- 
chée du  milieu  des  Lévites.  "'Faites 
ceci  pour  eux,  afin  cju'ils  vivent <?t  qu'ils 
ne  meurent  point,  quand  ils  s'appro- 
cheront du  lieu  très  saint  :  Aaron  et 
ses  fils  viendront,  et  ils  placeront  cha- 
cun d'eux  à  son  service  et  à  sa  charge. 
-"Ils  n'entreront  point  pour  voir  enve- 
lopper les  choses  saintes,  de  peur  c[u'ils 
ne  meurent. 

-'L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
-^Compte  aussi  les  fils  de  Guerschon, 
selon  les  maisons  de  leurs  pères,  selon 
leurs  familles  ; -^  tu  feras  le  dénombre- 
ment, depuis  l'âge  de  trente  ans  et  au- 
dessus  jusqu'à  l'âge  de  cinquante  ans, 
de  tous  ceux  qui  sont  propres  à  exercer 
quelcjue  fonction  dans  la  tente  d'assi- 
gnation. 

"Voici  les  fonctions  des  familles  des 
Guerschonites,  le  service  qu'ils  de- 
vront faire  et  ce  qu'ils  devront  porter. 
-'Ils  porteront  les  tapis  du  tabernacle 
et  la  tente  d'assignation,  sa  couverture 
et  la  couverture  de  peaux  teintes  en 
bleu  qui  se  met  par-dessus,  le  i"ideau 
<[ui  est  à  l'entrée  de  latente  d'assigna- 
tion; -"les  toiles  du  parvis  et  le  rideau 
de  l'entrée  de  la  porte  du  parvis,  tout 
autour  du  tabernacle  et  de  l'autel,  leurs 
cordages  et  tous  les  ustensiles  qui  en 
dépendent.  Et  ils  feront  tout  le  service 
qui  s'y  rapporte.  "r3ans  leurs  fonc- 
tions, les  fils  des  Guerschonites  seront 
sous  les  ordres  d' Aaron  et  de  ses  fils, 
pour  tout  ce  qu'ils  porteront  et  pour 


tout  le  service  qu'ils  devront  faire  ; 
vous  remettrez  à  leurs  soins  tout  ce 
qu'ils  ont  à  porter.  -'^Telles  sont  les 
fonctions  des  familles  des  fils  des  Guer- 
schonites dans  la  tente  d'assignation, 
et  ce  qu'ils  ont  à  garder  sous  la  direc- 
tion d'Ithamar,  fils  du  prêtre  Aaron. 

-^Tu  feras  le  dénombrement  des  fils 
de  Merari,  selon  leurs  familles,  selon 
les  maisons  de  leurs  pères  ;  ^"tu  feras  le 
dénombrement,  depuis  l'âge  de  trente 
ans  et  au-dessus  jusc[u'à  l'âge  de  cin- 
quante ans,  de  tous  ceux  qui  sont  pro- 
pres à  exercer  quelque  fonction  dans 
la  tente  d'assignation. 

^' Voici  ce  cjui  est  remis  à  leurs  soins 
et  ce  qu'ils  ont  à  porter,  pour  toutes 
leurs  fonctions  daas  la  tente  d'assi- 
gnation :  les  planches  du  tabernacle, 
ses  barres,  ses  colonnes,  ses  bases; 
^-les  colonnes  du  parvis  formant  l'en- 
ceinte, leurs  bases,  leurs  pieux,  leurs 
cordages,  tous  les  ustensiles  qui  en 
dépendent  et  tout  ce  qui  est  destiné  à 
leur  service.  Vous  désignerez  par  leurs 
noms  les  objets  ([ui  sont  remis  à  leurs 
soins  et  f[u"ils  ont  à  porter.  ^^Telles 
sont  les  fonctions  des  familles  des  fils 
de  Merari,  toutes  leurs  fonctions  dans 
la  tente  d'assignation,  sous  la  direction 
d'Ithamar,  fils  du  prêtre  Aaron. 

^* Moïse,  Aaron  et  les  princes  de  l'as- 
semblée firent  le  dénombrement  des 
fils  des  Kehathites,  selon  leurs  familles 
et  selon  les  maisons  de  leurs  pères, 
''de  tous  ceux  qui,  depuis  l'âge  de 
trente  ans  et  au-dessus  jusqu'à  l'âge 
de  cinquante  ans,  étaient  propres  à 
exercer  quelque  fonction  dans  la  tente 
d'assignation.  '"Ceux  dont  ils  firent  le 
dénombrement,  selon  leurs  familles, 
furent  deux  mille  sept  cent  cinquante. 
'"Tels  sont  ceux  des  familles  des  Ke- 
hathites dont  on  fit  le  dénombrement, 
tous  ceux  qui  exerçaient  des  fonctions 
dans  la  tente  d'assignation  ;  Moïse  et 
Aaron  en  firent  le  dénombrement  sur 
l'ordre  de  l'Eternel  par  Moïse. 


W.\ 


Chap .  4, 38-5, 


NOMBRES. 


^^Les  fils  de  Guerschon  dont  on  fit 
le  dénombrement,  selon  leurs  familles 
et  selon  les  maisons  de  leurs  pères, 
^'depuis  l'âge  de  trente  ans  et  au-des- 
sus jusqu'à  l'âge  de  cinquante  ans,  tous 
ceux  qui  étaient  propres  à  exercer 
quelque  fonction  dans  la  tente  d'assi- 
gnation, ^"ceux  dont  on  fit  le  dénom- 
brement, selon  leurs  familles,  selon  les 
maisons  de  leurs  pères,  furent  deux 
mille  six  cent  trente.  '"Tels  sont  ceux 
des  familles  des  fils  de  Guerschon  dont 
on  fit  le  dénombrement,  tous  ceuxc|ui 
exerçaient  des  fonctions  dans  la  tente 
d'assignation  ;  Moïse  et  Aaron  en  firent 
le  dénombrement  sur  l'ordre  de  l'Eter- 
nel. 

''^Ceux  des  familles  des  fils  de  Merari 
dont  on  fit  le  dénombrement,  selon 
leurs  familles,  selon  les  maisons  de 
leurs  pères  ^^depuis  l'âge  de  trente  ans 
et  au-dessus  jusqu'à  l'âge  de  cinquante 
ans,  tous  ceux  qui  étaient  propres  à 
exercer  quelque  fonction  dans  la  tente 
d'assignation,  ''"'ceux  dont  on  fit  le  dé- 
nombrement, selon  leurs  familles,  fu- 
rent trois  mille  deux  cents.  ''^Tels  sont 
ceux  des  familles  des  fils  de  Merari 
dont  on  fit  le  dénombrement  ;  Moïse  et 
Aaron  en  firent  le  dénombrement  sur 
l'ordre  de  l'Eternel  par  Moïse. 

*^Tous  ceux  des  Lévites  dont  Moïse, 
Aaron  et  les  princes  d'Israël  firent  le 
dénombrement,  selon  leurs  familles  et 
selon  les  maisons  de  leurs  pères,  "de- 
puis l'âge  de  trente  ans  et  au-dessus 
jusqu'à  l'âge  de  cinquante  ans,  tous 
ceux  qui  étaient  propres  à  exercer 
quelque  fonction  et  à  servir  de  porteurs 
dans  la  tente  d'assignation,  ''Housceux 
dont  on  fit  le  dénombrement  furent 
huit  mille  cinq  cent  quatre-vingts.  ■'^On 
en  fit  le  dénombrement  sur  l'ordre  de 
l'Eternel  par  Moïse,  en  indiquant  à 
chacun  le  service  qu'il  devait  faire  et 
ce  qu'il  devait  porter;  on  en  fit  le  dé- 
nombrement selon  l'ordre  que  l'Eter- 
nel avait  donné  à  Moïse. 


i 


Lois  sur  la  pureté,  le  vol,  la  jalousie 
et  le  nazaréat. 

Chap.  V.  'L'Eternel  parla  à  Moïse, 
et  dit  :  -Ordonne  aux  enfants  d'Israël 
de  renvoyer  du  camp  tout  lépreux,  et 
quiconque  a  une  gonorrhée  ou  est 
souillé  par  un  mort.  ^Hommes  ou  fem- 
mes, vous  les  renverrez,  vous  les  ren- 
verrez hors  du  camp,  afin  qu'ils  ne 
souillent  pas  le  camp  au  milieu  duquel 
j'ai  ma  demeure.  ^Les  enfants  d'Israël 
firent  ainsi,  et  ils  les  renvoyèrent  hors 
du  camp  ;  comme  l'Eternel  l'avait  or- 
donné à  Moïse,  ainsi  firent  les  enfants 
d'Israël. 

^L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
^Parle  aux  enfants  d'Israël  :  Lorsqu'un 
homme  ou  une  femme  péchera  contre 
son  prochain  en  commettant  une  infi- 
délité à  l'égard  de  l'Eternel,  et  qu'il  se 
rendra  ainsi  coupable,  "il  confessera 
son  péché,  et  il  restituera  dans  son  en- 
tier l'objet  mal  acquis,  en  y  ajoutant  un 
cinquième  ;  il  le  remettra  à  celui  envers 
qui  il  s'est  rendu  coupable.  ^S'il  n'y  a 
jîersonne  qui  ait  droit  à  la  restitution  de 
l'objet  mal  acquis,  cet  objet  revient  à 
l'Eternel,  au  prêtre,  outre  le  bélier  ex- 
piatoire avec  lequel  on  fera  l'expiation 
j)our  le  coupable.  ^Toute  offrande  de 
choses  consacrées  par  les  enfants  d'Is- 
raël appartiendra  au  prêtre  à  qui  elles 
seront  présentées.  '"Les  choses  qu'on 
aura  consacrées  lui  appartiendront,  ce 
qu'on  lui  aura  remis  lui  appartiendra. 

"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'-Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  tu  leur 
diras  :  Si  une  femme  se  détourne  de 
son  mari,  et  lui  devient  infidèle;  '^si 
un  autre  a  commerce  avec  elle,  et  que 
la  chose  soit  cachée  aux  yeux  de  son 
mari;  si  elle  s'est  souillée  en  secret, 
sans  qu'il  y  ait  de  témoin  contre  elle, 
et  sans  qu'elle  ait  été  prise  sur  le  fait; 
—  '*et  si  le  mari  est  saisi  d'un  esprit 
de  jalousie  et  a  des  soupçons  sur  sa 
femme,  qui  s'est  souillée,  ou  bien  s'il 
est  saisi  d'un  esprit  de  jalousie  et  a  des 


154 


NOMBRES. 


Clin  p. 


5,  15-6,  5. 


soupçons  sur  sa  femme,  qui  ne  s'est 
point  souillée;  —  '^cet  homme  amè- 
nera sa  femme  au  prêtre,  et  apportera 
en  offrande  pour  elle  un  dixième  d"é- 
pha  de  farine  d'orge;  il  n'y  répandra 
point  d'huile,  et  n'y  mettra  point  d'en- 
cens, car  c'est  une  offrande  de  jalousie, 
une  offrande  de  souvenir,  qui  rappelle 
une  iniquité. 

"*Le  |)rètre  la  fera  approcher,  et  la 
fera  tenir  debout  devant  l'Eternel.  '"Le 
prêtre  prendra  de  l'eau  sainte  dans  un 
vase  de  terre;  il  prendra  de  la  pous- 
sière sur  le  sol  du  tabernacle,  et  la 
mettra  dans  l'eau.  "*Le  prêtre  fera  te- 
nir la  femme  debout  devant  l'Eternel; 
il  découvrira  la  tête  de  la  femme,  et 


tent  la  malédiction  entreront  en  elle 
pour  produire  l'amertume.  ^'^ Le  prêtre 
jjrendra  des  mains  de  la  femme  l'of- 
irande  de  jalousie,  il  agitera  l'offrande 
de  côté  et  d'autre  devant  l'Eternel,  et 
il  l'offrira  sur  l'autel  ;  '-'^le  prêtre  pren- 
dra une  poignée  de  cette  offrande 
comme  souvenir,  et  il  la  brûlera  sur 
l'autel.  C'est  après  cela  cpi'il  fera  boire 
les  eaux  à  la  femme.  -'Ouand  il  aura 
fait  boire  les  eaux,  il  arrivera,  si  elle 
s'est  souillée  et  a  été  infidèle  à  son 
mari,  que  les  eaux  qui  a|:)portent  la 
malédiction  entreront  en  elle  pour  pro- 
duire l'amertume;  son  ventre  s'enflera, 
sa  cuisse  se  desséchera,  et  cette  femme 
sera  en  malédiction  au  milieu  de  son 


lui  posera  sur  les  mains  l'offrande  de      peuple.  -^Mais   si   la   femme  ne  s'est 


souvenir,  l'offrande  de  jalousie;  le  prê- 
tre aura  dans  sa  main  les  eaux  amères 
qui  apportent  la  malédiction. 

''•'Le  prêtre  fera  jurer  la  femme,  et 
lui  dira  :  Si  aucun  homme  n'a  couché 
avec  toi,  et  si,  étant  sous  la  puissance 
de  ton  mari,  tu  ne  t'en  es  point  dé- 
tournée pour  te  souiller,  ces  eaux  amè- 
res qui  apportent  la  malédiction  ne  te 
seront  point  funestes.  -"Mais  si,  étant 
sous  la  puissance  de  ton  mari,  tu  t'en 
es  détournée  et  que  tu  te  sois  souillée. 


point  souillée  et  qu'elle  soit  pure,  elle 
sera  reconnue  innocente  et  aura  des 
enfants. 

-^Telle  est  la  loi  sur  la  jalousie,  pour 
le  cas  où  une  femme  sous  la  puissance 
de  son  mari  se  détourne  et  se  souille, 
^"et  pour  le  cas  où  un  mari  saisi  d'un 
esprit  de  jalousie  a  des  soupçons  sur 
sa  femme  :  le  prêtre  la  fera  tenir  de- 
bout devant  l'Éternel,  et  lui  appliquera 
cette  loi  dans  son  entier.  ^'  Le  mari  sera 
exempt  de  faute,  mais  la  femme  por- 


et  si  un  autre  homme  que  ton  mari  a     tera  la  peine  de  son  iniquité 


couché  avec  toi,  — ^'et  le  prêtre  fera 
jurer  la  femme  avec  un  serment  d'im- 
précation, et  lui  dira  :  —  Que  l'Eter- 
nel te  livre  à  la  malédiction  et  à  l'exé- 
cration au  milieu  de  ton  peuple,  en 
faisant  dessécher  ta  cuisse  et  enfler 
ton  ventre,  -^et  que  ces  eaux  qui  ap- 
portent la  malédiction  entrent  dans  tes 
entrailles  pour  te  faire  enfler  le  ventre 
et  dessécher  la  cuisse  !  Et  la  femme 
dira  :  Amen  !  amen  ! 

-•'Le  prêtre  écrira  ces  imprécations 
dans  un  livre,  ])uis  les  effacera  avec 
les  eaux  amères.  "Et  il  fera  boire  à  la 
femme  les  eaux  amères  qui  apportent 


C/iap.  VI.  'L'Eternel  parla  à  Moïse, 
et  dit  :  -Parle  aux  enfants  d'Israël,  et 
tu  leur  diras  :  Lorsqu'un  homme  ou 
une  femme  se  séparera  des  autres  en 
faisant  vœu  de  nazaréat",  pour  se  con- 
sacrer à  l'Eternel,  'il  s'abstiendra  de 
vin  et  de  boisson  enivrante  ;  il  ne  boira 
ni  vinaigre  fait  avec  du  vin,  ni  vinai- 
gre fait  avec  une  boisson  enivrante;  il 
ne  boira  d'aucune  liqueur  tirée  des 
raisins,  et  il  ne  mangera  point  de  rai- 
sins frais  ni  de  raisins  secs.  *  Pendant 
tout  le  temps  de  son  nazaréat,  il  ne 
mangera  rien  de  ce  qui  provient  de  la 
vigne,  depuis  les  pépinsjuscpi'à  la  peau 
du  raisin.  ^Pendant  Unil  le  temps  de 


ia  malédiction,  et  les  eaux  qui  appoi 

o.   Nazaréat  dérive  d'un  mot  (iiii  sig-iiiUc  se  si-jjarer  des  autres,  s  inipuser  des  abstineni 

155 


se  consacrer. 


Chap.  6,6-7 , 1. 


NOMBRES. 


son  nazaréat,  le  rasoir  ne  passera  point 
sur  sa  tête  ;  jusqu'à  l'accomplissement 
des  jours  pour  lesquels  il  s'est  consa- 
cré à  l'Éternel,  il  sera  saint,  il  laissera 
croître  librement  ses  cheveux.  *  Pen- 
dant tout  le  temps  qu'il  a  voué  à  l'E- 
ternel, il  ne  s'approchera  point  d'une 
personne  morte;  'il  ne  se  souillera 
point  à  la  mort  de  son  père,  de  sa 
mère,  de  son  frère  ou  de  sa  sœur,  car 
il  porte  sur  sa  tète  la  consécration  de 
son  Dieu.  *  Pendant  tout  le  temps  de 
son  nazaréat,  il  sera  consacré  à  l'Eter- 


et  son  holocauste;  ''il  offrira  le  bélier 
en  sacrifice  d'actions  de  grâces  à  l'E- 
ternel, outre  la  corbeille  de  pains  sans 
levain,  avec  l'offrande  et  la  libation. 
'^Le  nazaréen  rasera,  à  l'entrée  de  la 
tente  d'assignation,  sa  tète  consacrée  ; 
il  prendra  les  cheveux  de  sa  tête  con- 
sacrée, et  il  les  mettra  sur  le  feu  qui 
est  sous  le  sacrifice  d'actions  de  grâ- 
ces. '^Le  prêtre  prendra  l'épaule  cuite 
du  bélier,  un  gâteau  sans  levain  de  la 
corbeille,  et  une  galette  sans  levain; 
et  il  les  posera  sur  les  mains  du  naza- 


nel.  'Si  quelqu'un  meurt  subitement      réen,  après  qu'il  aura  rasé  sa  tête  con- 


sacrée. -"Le  prêtre  les  agitera  de  côté 
et  d'autre  devant  l'Eternel  :  c'est  une 
chose  sainte,  qui  appartient  au  prêtre, 
avec  la  poitrine  agitée  et  l'épaule  of- 
ferte par  élévation.  Ensuite,  le  naza- 
réen pourra  boire  du  vin. 

"-'Telle  est  la  loi  pour  celui  qui  fait 

vœu  de  nazaréat  ;  telle  est  son  offrande 

à  l'Eternel  pour  son  nazaréat,  outre  ce 

que  lui  permettront  ses  ressources.  Il 

de  son  péché  à  l'occasion  du  mort.  Le      accomplira  ce  qui  est  ordonné  pour  le 

vœu  qu'il  a  fait,  selon  la  loi  de  son  na- 
zaréat. 


près  de  lui,  et  que  sa  tête  consacrée 
devienne  ainsi  souillée,  il  se  rasera  la 
tête  le 'jour  de  sa  purification,  il  se  la 
rasera  le  septième  jour.  '"Le  huitième 
jour,  il  apportera  au  prêtre  deux  tour- 
terelles ou  deux  jeunes  pigeons,  à  l'en- 
trée de  la  tente  d'assignation.  "Le 
prêtre  sacrifiera  l'un  comme  victime 
expiatoire,  et  l'autre  comme  holo- 
causte, et  il  fera  pour  lui  l'expiation 


nazaréen  sanctifiera  ainsi  sa  tête  ce 
jour-là.  '-Il  consacrera  de  nouveau  à 
l'Eternel  les  jours  de  son  nazaréat,  et 
il  offrira  un  agneau  d'un  an  en  sacri- 
fice de  culpabilité  ;  les  jours  précé- 
dents ne  seront  point  comptés,  parce 
que  son  nazaréat  a  été  souillé. 

'^  Voici  la  loi  du  nazaréen.  Le  jour  où 
il  aura  accompli  le  temps  de  son  naza- 
réat, on  le  fera  venir  à  l'entrée  de  la 
tente  d'assignation.  '''Il  présentera  son 
offrande  à  l'Eternel  :  un  agneau  d'un 
an  et  sans  défaut  pour  l'holocauste, 
une  brebis  d'un  an  et  sans  défaut  pour 
le  sacrifice  d'expiation ,  et  un  bélier 
sans  défaut  pour  le  sacrifice  d'actions 
de  grâces  ;  '^  une  corbeille  de  pains  sans 
levain ,  de  gâteaux  de  fleur  de  farine 
pétris  à  l'huile,  et  de  galettes  sans  le- 
vain arrosées  d'huile,  avec  l'offrande 
et  la  libation  ordinaires.  '*Le  prêtre 
présentera  ces  choses  devant  l'Eter- 
nel, et  il  offrira  sa  victime  expiatoire 


Formule  de  bénédiction. 

-^L'Eternel  parla  à  Moïse  et  dit  : 
-^ Parle  à  Aaron  et  à  ses  fils,  et  dis  : 
Vous  bénirez  ainsi  les  enfants  d'Israël, 
vous  leur  direz  : 

-*Que  l'Eternel  te  bénisse,  et  qu'il 
te  garde  !  -^Oue  l'Eternel  fasse  luire  sa 
face  sur  toi,  et  qu'il  t'accorde  sa  grâce  ! 
-*Que  l'Eternel  tourne  sa  face  vers  toi, 
et  qu'il  te  donne  la  paix  ! 

^'C'estainsiqu'ils  mettront  mon  nom 
sur  les  enfants  d'Israël,  et  je  les  bé- 
nirai. 

Offrandes  des  chefs  des  tribus  pour  la  dédicace 
du  tabernacle. 

Chap.  VII.  'Lorsque  Moïse  eut 
achevé  de  dresser  le  tabernacle,  il  l'oi- 
gnit et  le  sanctifia  avec  tous  ses  usten- 


siles, de  même  que  l'autel  avec  tous 


156 


NOMBRES. 


Chap.  7 ,  Q-35. 


ses  ustensiles  ;  il  les  oignit  et  les  sanc- 
tifia. -Alors  les  princes  d'Israël,  chefs 
des  maisons  de  leurs  pères,  présentè- 
rent leur  offrande  :  c'étaient  les  princes 
des  tribus,  ceux  qui  avaient  présidé  au 
dénombrement.  ^Ils  amenèrent  leur  of- 
frande devant  l'Eternel  :  six  chars  en 
forme  de  litières  et  douze  bœufs,  soit 
un  char  ])our  deux  princes  et  un  bœut 
pour  chaque  prince;  et  ils  les  offrirent 
devant  le  tabernacle. 

■'L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
^Prends  d'eux  ces  choses,  afin  de  les 
employer  pour  le  service  de  la  tente 
d'assignation;  tu  les  donneras  aux  Lé- 
vites, à  chacun  selon  ses  fonctions. 
*  Moïse  prit  les  chars  et  les  bœufs,  et  il 
les  remit  aux  Lévites.  'Il  donna  deux 
chars  et  quatre  bœufs  aux  fils  de  Guer- 
schon,  selon  leurs  fonctions  ;  *il  donna 
quatre  chars  et  huit  bœufs  aux  fils  de 
Merari,  selon  leurs  fonctions,  sous  la 
conduite  d'Ithamar,  fils  du  prêtre  Aa- 
ron.  "Mais  il  n'en  donna  point  aux  fils 
de  Kehath,  parce  que,  selon  leurs  fonc- 
tions, ils  devaient  porter  les  choses 
saintes  sur  les  épaules. 

'"Les  princes  présentèrent  leur  of- 
frande pour  la  dédicace  de  l'autel,  le 
jour  où  on  l'oignit;  les  princes  présen- 
tèrent leur  offrande  devant  l'autel. 
"L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Les  princes 
viendront  un  à  un,  et  à  des  jours  diffé- 


deux  bœufs,  cinq  béliers,  cinq  boucs, 
cin(j  agneaux  d'un  an.  Telle  fut  l'of- 
frande de  Nachschon ,  fils  d'Amnii- 
nadab. 

'''Le  second  jour,  Nethaneel,  fils  de 
Tsuar,  prince  d'Issacar,  présenta  son 
offrande.  '"Il  offrit  :  un  plat  d'argent 
du  poids  de  cent  trente  sicles,  un  bas- 
sin d'argent  de  soixante-dix  sicles,  se- 
lon le  sicle  du  sanctuaire,  tous  deux 
pleins  de  fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile, 
])our  l'offrande;  '-"une  coupe  d'or  de 
dix  sicles,  pleine  de  parfum  ;-' un  jeune 
taureau,  un  bélier,  un  agneau  d'un  an, 
pour  l'holocauste;  --un  bouc,  pour  le 
sacrifice  d'expiation;  -^et,  pour  le  sa- 
crifice d'actions  de  grâces,  deux  bœufs, 
cihq  béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux 
d'un  an.  Telle  fut  l'offrande  de  Netha- 
neel,  fils  de  Tsuar. 

-^Le  troisième  jour,  le  jirince  des  fils 
deZabulon,  Eliab,  fils  de  llélon,  offrit: 
-^un  plat  d'argent  du  poids  de  cent 
trente  sicles ,  un  bassin  d'argent  de 
soixante-dix  sicles,  selon  le  sicle  du 
sanctuaire,  tous  deux  pleins  de  fleur 
de  farine  pétrie  à  l'huile,  ])our  l'of- 
frande, -''une  coupe  d'or  de  dix  sicles, 
pleine  de  parfum;  -'un  jeune  taureau, 
un  bélier,  un  agneau  d'un  an,  pour 
l'holocauste;  -*un  bouc,  pour  le  sacri- 
fice d'expiation;  -"et,  pour  le  sacrifice 
d'actions  de  grâces,  deux  bœufs,  cinq 


rents,  présenter  leur  offrande  pour  la      béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux  d'un 


dédicace  de  l'autel. 

'-Celui  qui  présenta  son  offrande  le 
premier  jour  fut  Nachschon,  fils  d'Am- 
ininadab,  de  la  tribu  de  Juda.  '^11  offrit  : 
un  plat  d'argent  du  poids  de  cent  trente 
sicles,  un  bassin  d'argent  de  soixante- 
dix  sicles,  selon  le  sicle  du  sanctuaire, 
tous  deux  pleins  de  fleur  de  farine  j)é- 
trie  à  l'huile,  pour  l'offrande;  '•'une 
coupe  d'or  de  dix  sicles,  pleine  de  par- 
fum; '^un  jeune  taureau,  un  bélier,  un 
agneau  d'un  an,  pour  l'holocauste;  '*un 
bouc,  pour  lé  sacrifice  d'expiation  ;  "et, 
])our  le  sacrifice  d'actions  de  grùces, 


an.  Telle  fut  l'offrande  d'Eliab,  fils  de 
llélon. 

^  Le  quatrième  jour,  le  prince  des 
fils  de  Ruben,  Élitsur,  filsdeSchedéur, 
offrit  :  "'un  plat  d'argent  du  poids  de 
cent  trente  sicles,  un  bassin  d'argent 
de  soixante-dix  sicles,  selon  le  sicle  du 
sanctuaire,  tous  deux  pleins  de  fleur 
de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour  l'of- 
frande; ^-une  coupe  d'or  de  dix  sicles 
])leine  de  parfum;  '"un  jeune  taureau, 
un  bélier,  un  agneau  d'un  an,  ])our 
l'holocauste  ;  ^^un  bouc,  pour  le  sacri- 
fice d'expiation;  ^'et,  pour  le  sacrifice 


157 


Chap.  7 ,  36-11. 


NOMBRES. 


d'actions  de  grâces,  deux  bœufs,  cinq 
béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux  d'un 
an.  Telle  fut  l'offrande  d'EIitsur,  fds 
de  Schedéur. 

^'Le  cinquième  jour,  le  prince  des 
filsde  Siméon,  Schelumiel,  fds  de  Tsu- 
rischaddaï,  offrit  :  ^^un  plat  d'argent 
du  poids  de  cent  trente  sicles,  un  bas- 
sin d'argent  de  soixante-dix  sicles,  se- 
lon le  sicle  du  sanctuaire ,  tous  deux 
pleins  de  fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile, 
pour  l'offrande;  ^''une  coupe  d'or  de 
dix  sicles,  pleine  de  parfum  ;'' un  jeune 
taureau,  un  bélier,  un  agneau  d'un  an, 
pour  l'holocauste;  ''"un  bouc,  pour  le 
sacrifice  d'expiation;  '"et,  pour  le  sa- 
crifice d'actions  de  grâces,  deux  bœufs, 
cinq  béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux 
d'un  an.  Telle  fut  l'offrande  de  Schelu- 
miel, fils  de  Tsurischaddaï. 

*-Le  sixième  jour,  le  prince  des  fils 
de  Gad,  Eliasaph,  fils  de  Déuel,  offrit: 
''^un  plat  d'argent  du  poids  de  cent 
trente  sicles,  un  bassin  d'argent  de 
soixante-dix  sicles,  selon  le  sicle  du 
sanctuaire,  tous  deux  pleins  de  fleur 
de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour  l'of- 
frande; ■'■'une  coupe  d'or  de  dix  sicles, 
pleine  de  parfum;  ■'^un  jeune  taureau, 
un  bélier,  un  agneau  d'un  an,  pour 
l'holocauste;  **un  bouc,  pour  le  sa- 
crifice d'expiation;  "et,  pour  le  sacri- 
fice d'actions  de  grâces,  deux  bœufs, 
cinq  béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux 
d'un  an.  Telle  fut  l'offrande  d'Eliasaph, 
fils  de  Déuel. 

**Le  septième  jour,  le  prince  des 
fils  d'Ephraïm,  Elischama,  fils  d'Am- 
mihud,  offrit  :  *^un  plat  d'argent  du 
poids  de  cent  trente  sicles,  un  bassin 
d'argent  de  soixante-dix  sicles,  selon 
le  sicle  du  sanctuaire,  tous  deux  pleins 
de  fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour 
l'offrande;  *"une  coupe  d'or  de  dix 
sicles,  pleine  de  parfum;  ^'un  jeune 
taureau,  un  bélier,  un  agneau  d'un  an, 
pour  l'holocauste;  ^-un  bouc,  pour  le 
sacrifice  d'expiation;  ^'et,  pour  le  sa- 


crifice d'actions  de  grâces,  deux  bœufs, 
cinq  béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux 
d'un  an.  Telle  fut  l'offrande  d 'Eli- 
schama, fils  d'Ammihud. 

^*  Le  huitième  jour,  le  prince  des  fils 
de  Manassé,  Gamliel,  fils  de  Pedaht- 
sur,  offrit  :  ^^un  plat  d'argent  du  poids 
de  cent  trente  sicles,  un  bassin  d'ar- 
gent de  soixante-dix  sicles,  selon  le 
sicle  du  sanctuaire,  tous  deux  pleins 
de  fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour 
l'offrande;  ^^une  coupe  d'or  de  dix 
sicles,  pleine  de  parfum;  "un  jeune 
taureau,  un  bélier,  un  agneau  d'un 
an,  pour  l'holocauste;  ^*un  bouc,  pour 
le  sacrifice  d'expiation;  ^'et,  pour  le 
sacrifice  d'actions  de  grâces,  deux 
bœufs,  cinq  béliers,  cinq  boucs,  cinq 
agneaux  d'un  an.  Telle  fut  l'offrande 
de  Gamliel,  fils  de  Pedahtsur. 

^"Le  neuvième  jour,  le  prince  des 
fils  de  Benjamin,  Abidan,  fils  de  Gui- 
deoni,  offrit  :  *'un  plat  d'argent  du 
poids  de  cent  trente  sicles,  un  bassin 
d'argent  de  soixante-dix  sicles,  selon 
le  sicle  du  sanctuaire,  tous  deux  pleins 
de  fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour 
l'offrande;  '^une  coupe  d'or  de  dix 
sicles,  pleine  de  parfum;  ^^un  jeune 
taureau,  un  bélier,  un  agneau  d'un  an, 
pour  l'holocauste;  **un  bouc,  pour  le 
sacrifice  d'expiation;  *^et,  pour  le  sa- 
crifice d'actionsdegrâces,  deuxbœufs, 
cinq  béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux 
d'un  an.  Telle  fut  l'offrande  d'Abidan, 
fils  de  Guideoni. 

**Le  dixième  jour,  le  prince  des  fils 
de  Dan,  Ahiézer,  fils  d'Ammischad- 
daï,  offrit  :  "un  plat  d'argent  du  poids 
de  cent  trente  sicles,  un  bassin  d'ar- 
gent de  soixante-dix  sicles,  selon  le 
sicle  du  sanctuaire,  tous  deux  pleins 
de  fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour 
l'offrande;  ^*une  coupe  d'or  de  dix 
sicles,  pleine  de  parfum;  ^^un  jeune 
taureau,  un  bélier,  un  agneau  d'un 
an,  pour  l'holocauste;  '"un  bouc,  pour 
le  sacrifice  d'expiation;  "et,  pour  le 


158 


NOMBRES. 


Chap.  7 ,  12-8, 0. 


sacrifice    d'actions    de   grâces,    deux  la  coupe,  selon  le  sicle  du  sanctuaire, 

bœufs,  cin([  béliers,  cinq  boucs,  cinq  firent  pour  l'or  des  coupes  un  total  de 

ao-neaux  d'un  an.  Telle  fut  l'offrande  cent  vingt  sicles.  "Total  des  animaux 

d'Ahiczer,  fils  d'Animischaddaï.  ])our    l'holocauste  :    douze    taureaux, 

"Le  onzième  jour,  le  prince  des  fds  douze  béliers,  douze  agneaux  d'un  an, 

d'Aser,   Paguiel,  fils   d'Ocran,  offrit:  avec  les  offrandes  ordinaires.    Douze 

'^un   plat  d'argent  du  poids  de   cent  boucs,   pour  le  sacrifice  d'expiation. 

Total  des  animaux  pour  le  sacrifice 


trente  sicles,  un  bassin  d'argent  de 
soixante-dix  sicles,  selon  le  sicle  du 
sanctuaire,  tous  deux  pleins  de  fleur 
de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour  l'of- 
frande; "une  coupe  d'or  de  dix  sicles, 


d'actions  de  grâces  :  vingt -quatre 
bœufs  ,  soixante  béliers  ,  soixante 
boucs,  soixante  agneaux  d'un  an.  Tels 
furent  les  dons  pour   la  dédicace  de 


pleine  de  parfum;  "un  jeune  taureau,      l'autel,  après  qu'on  l'eut  oint. 


un   bélier. 


d'un  an,   pour  *^Lorsque  Moïse  entrait  dans  la  tente 


l'holocauste;  '^un  bouc,  pour  le  sacri-  d'assignation  pour  parler  avec  l'Eter- 

fice  d'expiation;  "'et,  pour  le  sacrifice  nel,  il  entendait  la  voix  qui  lui  parlait 

d'actions  de  grâces,  deux  bœufs,  cinq  du  haut  du  propitiatoire  placé  surl'ar- 

béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux  d'un  che   du   témoignage,    entre   les   deux 

an.   Telle   fut  l'offrande   de    Paguiel,  chérubins.  Et  il  parlait  avec  l'Eternel, 
fds  d'Ocran. 

"Le    douzième   jour,     le    prince    des  Arrangement  des  lampes.  —  Conséeratlon 

fils  de  Nephthali,  Ahira,  fils  d'Enan, 

offrit:  ''un  plat  d'argent  du  poids  de  Chap.  VIII.     'L'EternelparlaàMoï- 

cent  trente  sicles,  un  bassin  d'argent  se,  etdit:'-Parleà  Aaron,  ettuluidiras: 

de  soixante-dix  sicles,  selon   le  sicle  Lorsque  tu  placeras  les  lampes  sur  le 

du   sanctuaire,    tous   deux   pleins   de  chandelier,  les   sept   lampes  devront 

fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile,  pour  éclairer  en  face.   ^Aaron   fit   ainsi;  il 

l'offrande;  ^"une  coupe  d'or  de  dix  si-  plaça    les    lampes    sur  le    devant  du 

clés,   pleine    de    parfum;   *'un  jeune  chandelier,    comme    l'Eternel    l'avait 

taureau,  un  bélier,  un  agneau  d'un  an,  ordonné  à  Moïse.  ''Le  chandelier  était 

pour  l'holocauste;  *-un  bouc,  pour  le  d'or  battu;  jusqu'à  son  pied,  jusqu'à 

sacrifice  d'expiation  ;  *^et,  pour  lésa-  ses  fleurs,  il  était  d'or   battu;  Moïse 

crifice  d'actionsde grâces,  deuxbœufs,  avait  fait  le  chandelier  d'après  le  mo- 

cinq  béliers,  cinq  boucs,  cinq  agneaux  dèle  q^ue  l'Eternel  lui  avait  montré, 

d'un  an.  Telle  fut  l'offrande  d'Ahira,  ''L'Eternel   parla   à   Moïse,   et  dit: 

fils  d'Enan.  'Prends  les  Lévites  du  milieu  des  en- 

**Tels  furent  les  dons  des   princes  fants   d'Israël,   et   purifie-les.    'Voici 

d'Israël  pour  la  dédicace  de  l'autel,  le  comment  tu   les   purifieras.   Fais   sur 

jour  où  on  l'oignit.  Douze  plats  d'ar-  eux  une   aspersion   d'eau   expiatoire; 

gent,  douze   bassins  d'argent,  douze  qu'ils  fassent  passer  le  rasoir  sur  tout 

coupes   d'or;   '^chaque   plat  d'argent  leur  corps,  qu'ils  lavent   leurs  vête- 

pesait  cent  trente   sicles,   et  chaque  ments,  et  qu'ils  se  purifient.  *Ils  pren- 

bassin   soixante-dix,   ce  qui   fit   pour  dront  ensuite  un  jeune  taureau",  avec 

l'argent  de  ces  ustensiles  un  total  de  l'offrande  ordinaire  de  fleur  de  farine 

deux  mille  quatre  cents  sicles,  selon  pétrie  à  l'huile;  et  tu  prendras  un  au- 

le  sicle  du  sanctuaire;  **les  douze  cou-  tre   jeune    taureau   pour    le    sacrifice 

pes  d'or  pleines  de  parfum,  à  dix  sicles  d'expiation.  H'u   feras  approcher  les 

a.   Pour  l'holocauste.  Vov.  V,   12. 


159 


Chap.  8, 10-9,  6. 


NOMBRES. 


Lévites  devant  la  tente  d'assignation, 
et  tu  convoqueras  toute  l'assemblée 
des  enfants  d'Israël.  '°Tu  feras  appro- 
cher les  Lévites  devant  l'Éternel  ;  et 
les  enfants  d'Israël  poseront  leurs 
mains  sur  les  Lévites.  "Aaron  fera 
tourner  de  côté  et  d'autre  les  Lévites 
devant  l'Eternel,  comme  vine  offrande 
de  la  part  des  enfants  d'Israël;  et  ils 
seront  consacrés  au  service  de  l'Eter- 
nel .  '-  Les  Lévites  poseront  leurs  mains 
sur  la  tête  des  taureaux;  et  tu  offriras 
l'un  en  sacrifice  d'expiation,  et  l'autre 
en  holocauste,  afin  de  faire  l'expiation 
pour  les  Lévites.  '^ Tu  feras  tenir  les 
Lévites  debout  devant  Aaron  et  de- 
vant ses  fils,  et  tu  les  feras  tourner  de 
côté  et  d'autre  comme  une  offrande  à 


des  Lévites  tout  ce  que  l'Éternel  avait 
ordonné  à  Moïse  touchant  les  Lévites; 
ainsi  firent  à  leur  égard  les  enfants 
d'Israël.  -'Les  Lévites  se  purifièrent, 
et  lavèrent  leurs  vêtements  ;  Aaron  les 
fit  tourner  de  côté  et  d'autre  comme 
une  offrande  devant  l'Éternel,  et  il  fit 
l'expiation  pour  eux,  afin  de  les  puri- 
fier. "Après  cela,  les  Lévites  vinrent 
faire  leur  service  dans  la  tente  d'assi- 
gnation, en  présence  d' Aaron  et  de  ses 
fils,  selon  ce  que  l'Elternel  avait  or- 
donné à  Moïse  touchant  les  Lévites  ; 
ainsi  fut-il  fait  à  leur  égard. 

-■■'L'Éternel  parla  à  Moïse,  et  dit: 
-^Voici  ce  qui  concerne  les  Lévites. 
Depuis  l'âge  de  vingt-cinq  ans  et  au- 
dessus,  tout  Lévite  entrera  au  service 


l'Éternel.    '■'Tu  sépareras  les  Lévites      de  la  tente  d'assignation  pour  y  exer- 


du  milieu  des  enfants  d'Israël  ;  et 
les  Lévites  m'appartiendront.  '^  Après 
cela,  les  Lévites  viendront  faire  le  ser- 
vice dans  la  tente  d'assignation.  C'est 
ainsi  que  tu  les  purifieras,  et  que  tu 
les  feras  tourner  de  côté  et  d'autre 
comme  une  offrande.  '^Car  ils  me  sont 
entièrement  donnés  du  milieu  des  en- 
fants d'Israël  :  je  les  ai  pris  pour  moi 
à  la  place  des  premiers-nés,  de  tous 
les  premiers-nés  des  enfants  d'Israël. 
'^Car  tout  premier-né  des  enfants  d'Is- 
raël m'appartient,  tant  des  hommes 
que  des  animaux;  le  jour  où  j'ai  frappé 
tous  les  premiers-nés  dans  le  pavs 
d'Egypte,  je  me  les  suis  consacrés. 
'^Et  j'ai  pris  les  Lévites  à  la  place  de 
tous  les  premiers-nés  des  enfants  d'Is- 
raël. "*J'ai  donné  les  Lévites  entière- 
ment à  Aaron  et  à  ses  fils,  du  milieu 
des  enfants  d'Israël,  pourqu'ils  fassent 
le  service  des  enfants  d'Israël  dans  la 
tente  d'assignation,  pour  qu'ils  fassent 
l'expiation  pour  les  enfants  d'Israël, 
et  pour  que  les  enfants  d'Israël  ne 
soient  frappés  d'aucune  plaie,  en  s'ap- 
prochant  du  sanctuaire. 

-"Moïse,  Aaron  et  toute  l'assemblée 
des  enfants  d'Israël,   firent   à  l'égard 


cer  une  fonction.  -^Depuis  l'âge  de 
cinquante  ans,  il  sortira  de  fonction, 
et  ne  servira  plus.  -*I1  aidera  ses  frères 
dans  la  tente  d'assignation,  pour  gar- 
der ce  qui  est  remis  à  leurs  soins  ;  mais 
il  ne  fera  plus  de  service.  Tu  agiras 
ainsi  à  l'égard  des  Lévites  pour  ce  qui 
concerne  leurs  fonctions. 

La  Pâque  célébrée  au  désert  de  Sinaï. 

Chap.  IX.  '  L'Éternel  parla  à  Moïse, 
dans  le  désert  de  Sinaï,  le  premier 
mois  de  la  seconde  année  après  leur 
sortie  du  pays  d'Egypte.  Il  dit:  *Que 
les  enfants  d'Israël  célèbrent  la  Pàque 
au  temps  fixé.  ^Vous  la  célébrerez  au 
temps  fixé,  le  quatorzième  jour  de  ce 
mois,  entre  les  deux  soirs;  vous  la  cé- 
lébrerez selon  toutes  les  lois  et  toutes 
les  ordonnances  qui  s'y  rapportent. 

•"Moïse  parla  aux  enfants  d'Israël, 
afin  qu'ils  célébrassent  la  Pàque.  ^Et 
ils  célébrèrent  la  Pàque  le  quatorzième 
jour  du  premier  mois,  entre  les  deux 
soirs,  dans  le  désert  de  Sinaï;  les  en- 
fants d'Israël  se  conformèreSnt  à  tous 
les  ordres  que  l'Éternel  avait  donnés 
à  Moïse. 

*I1  y  eut  des  hommes  qui,  se  trou- 


160 


NOiMBRES. 


Chap.  9, 1-10,- 


vant  impurs  à  cause  d'un  mort,  ne 
pouvaient  pas  célébrer  la  Pàque  ce 
jour-là.  Ils  se  présentèrent  le  même 
jour  devant  Moïse  et  Aaron  ;  'et  ces 
hommes  dirent  à  Moïse  :  Nous  sommes 
impurs  à  cause  d'un  mort;  pourquoi 
serions-nous  privés  de  présenter  au 
temps  fixé  l'offrande  de  l'Eternel  au 
milieu  des  enfants  d'Israël  ?  *  Moïse 
leur  dit  :  Attendez  que  je  sache  ce  que 
l'Éternel  vous  ordonne. 

^Et  l'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'"Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis- 
leur :  Si  quelqu'un  d'entre  vous  ou  de 
vos  descendants  est  impur  à  cause  d'un 
mort,  ou  est  en  voyage  dans  le  loin- 
tain, il  célébrera  la  Pàque  en  l'honneur 
de  l'Eternel.  "C'est  au  second  mois" 
qu'ils  la  célébreront,  le  quatorzième 
jour,  entre  les  deux  soirs;  ils  la  man- 
geront avec  des  pains  sans  levain  et 
des  herbes  amères.  '-Ils  n'en  laisseront 
rien  jusqu'au  matin,  et  ils  n'en  brise- 
ront aucun  os.  Ils  la  célébreront  selon 
toutes  les  ordonnances  de  la  Pàque. 

''Si  celui  qui  est  pur  et  qui  n'est  pas 
en  voyage  s'abstient  de  célébrer  la 
Pàque,  celui-là  sera  retranché  de  son 
peuple;  parce  qu'il  n'a  pas  présenté 
l'offrande  de  l'Eternel  au  temps  fixé, 
cet  homme-là  portera  la  peine  de  son 
péché.  '*Si  un  étranger  en  séjour  chez 
vous  célèbre  la  Pàque  de  l'Eternel,  il 
se  conformera  aux  lois  et  aux  ordon- 
nances de  la  Pàque.  Il  y  aura  une  même 
loi  jiarmi  vous,  pour  l'étranger  comme 
pour  l'indigène. 

La  nuée. 

*^Le  jouroù  le  tabernacle  fut  dressé, 
la  nuée  couvrit  le  tabernacle,  la  tente 
d'assignation;  et,  depuis  le  soir  jus- 
([u'au  matin,  elle  eut  sur  le  tabernacle 
l'apparence  d'un  feu.  '^11  en  fut  conti- 
nuellement ainsi  :  la  nuée  couvrait  le 
tabernacle,  et  elle  avait  de  nuit  l'appa- 
rence d'un  feu.  '"Quand  la  nuée  s'éle- 

a.  Au  lieu  du  premier  mois. 


vait  de  dessus  la  tente,  les  enfants 
d'Israël  partaient;  et  les  enfants  d'Is- 
raël campaient  dans  le  lieu  où  s'arrê- 
tait la  nuée.  '^Les  enfants  d'Israël  par 
taient  sur  l'ordre  de  l'Eternel,  et  ils 
campaient  sur  l'ordre  de  l'Eternel;  ils 
campaient  aussi  longtemps  que  la  nuée 
restait  sur  le  tabernacle.  '^Quand  la 
nuée  restait  longtemps  sur  le  taber- 
nacle, les  enfants  d'Israël  obéissaient 
au  commandement  de  l'Eternel,  et  ne 
partaient  point.  -"Quand  la  nuée  res- 
tait peu  de  jours  sur  le  tabernacle,  ils 
campaient  sur  l'ordre  de  l'Eternel,  et 
ils  partaient  sur  l'ordre  de  l'Eternel. 
^'  Si  la  nuée  s'arrêtait  du  soir  au  matin, 
et  s'élevait  le  matin,  ils  partaient.  Si 
la  nuée  s'élevait  après  un  jour  et  une 
nuit,  ils  partaient.  *-Si  la  nuée  s'arrê- 
tait sur  le  tabernacle  deux  jours,  ou  un 
mois,  ou  une  année,  les  enfants  d'Is- 
raël restaient  campés,  et  ne  partaient 
point;  et  quand  elle  s'élevait,  ils  par- 
taient. -'Ils  campaient  sur  l'ordre  de 
l'Eternel,  et  ils  partaient  sur  l'ordre 
de  l'Eternel;  ils  obéissaient  au  com- 
mandement de  l'Eternel,  sur  l'ordre 
de  l'Éternel  par  Moïse. 

Les  deux  trompettes  d'argent. 

Chap.  X.  'L'Éternel  parla  à  Moïse, 
et  dit  :  -Fais-toi  deux  trompettes  d'ar- 
gent; tu  les  feras  d'argent  battu.  Elles 
te  serviront  pour  la  convocation  de 
l'assemblée  et  pour  le  départ  des 
camps.  'Quand  on  en  sonnera,  toute 
l'assemblée  se  réunira  auprès  de  toi, 
à  l'entrée  de  la  tente  d'assignation. 
^Si  l'on  ne  sonne  que  d'une  trompette, 
les  princes,  les  chefs  des  milliers  d'Is- 
raël se  réuniront  auprès  de  toi.  ^  Quand 
vous  sonnerez  avec  éclat,  ceux  qui 
campent  à  l'orient  partiront;  *  quand 
vous  sonnerez  avec  éclat  pour  la  se- 
conde fois,  ceux  qui  campent  au  midi 
partiront  :  on  sonnera  avec  éclat  pour 
leur  départ.  'Vous  sonnerez  aussi  pour 


161 


11 


Chnp.  10, 


8-3i. 


NOMBRES. 


-"le  corps  d'armée  de  la  tribu  des  fils 
de  Gad,  par  Eliasaph,  fils  de  Déuel. 

^^Les  Kehathites  partirent,  portant 
le  sanctuaire;  et  l'on  dressait  le  taber- 
nacle en  attendant  leur  arrivée. 

"La  bannière  du  camp  des  fils  d'É- 
phraïm  partit,  avec  ses  corps  d'armée. 
Le  corps  d'armée  d'Ephraïm  était  com- 
mandé parElischama,  filsd'Ammihud  ; 
^^le  corps  d'armée  de  la  tribu  des  fils 
de  Manassé,  par  Gamliel,  fils  de  Pe- 
dahtsur;  -■'le  corps  d'armée  de  la  tribu 
des  fils  de  Benjamin,  par  Abidan,  fils 
de  Guideoni. 

^^La  bannière  du  camp  des  fils  de 
Dan  partit,  avec  ses  corps  d'armée  : 
elle  formait  l'arrière-gardede  tous  les 
camps.  Le  corps  d'armée  de  Dan  était 
commandé  par  Ahiézcr,  fils  d'Ammi- 
schaddai  ;  -Me  corps  d'armée  de  la  tribu 
des  fils  d'Aser,  par  Paguiel,  fils  d'O- 
cran  ;  -'le  corps  d'armée  de  la  tribu  des 
fils  de  Nephthali,  par  Aliira,  fils  d'E- 
nan. 

^^Tel  fut  l'ordre  d'après  lequel  les 
enfants  d'Israël  se  mirent  en  marche, 
selon  leurs  corps  d'armée  ;  et  c'est  ainsi 
qu'ils  partirent. 

'-« Moïse  dit  à  Ilobab,  fils  de  Réuel,  le 
Madianite,  beau-père  de  Moïse  :  Nous 
partons  pour  le  lieu  dont  l'Eternel  a 
dit  :  Je  vous  le  donnerai.  Viens  avec 
nous,  et  nous  te  ferons  du  bien,  car 
l'Eternel  a  promis  de  faire  du  bien  à 
Israël.  ^"Hobab  lui  répondit  :  Je  n'irai 
point;  mais  j'irai  dans  mon  pays  et 
dans  ma  patrie.  ''  Et  Moïse  dit  :  Ne  nous 
quitte  pas,  je  te  prie;  puisque  tu  con- 
nais les  lieux  où  nous  campons  dans  le 
désert,  tu  nous  serviras  de  guide.  ^'Et 
si  tu  viens  avec  nous,  nous  te  ferons 
jouir  du  bien  que  l'Eternel  nous  fera. 

''Ils  partirent  de  la  montagne  de  l'E- 
ternel, et  marchèrent  trois  jours;  l'ar- 
■d'^rmée  de  Ruben  était  commandé  par  che  de  l'alliance  de  l'Eternel  partit  de- 
Elitsur,  fils  de  Schedéur;  '"le  corps  vaut  eux,  et  fit  une  marche  de  trois 
d'armée  de  la  tribu  des  fils  de  Siméon,  jours,  pour  leur  chercher  un  lieu  de 
par  Schelumicl,  fils  deTsurischaddaï;      repos.  '"'La  nuée  de  l'Eternel  était  au- 

162 


convoquer  l'assemblée,  mais  vous  ne 
sonnerez  pas  avec  éclat.  *Les  fils 
d'Aaron,  les  prêtres,  sonneront  des 
trompettes.  Ce  sera  une  loi  perpé- 
tuelle pour  vous  et  pour  vos  descen- 
dants. *•  Lorsque,  dans  votre  pays,  vous 
irez  à  la  guerre  contre  l'ennemi  qui 
A'ous  combattra,  vous  sonnerez  des 
trompettes  avec  éclat,  et  vous  serez 
présents  au  souvenir  de  l'Eternel, 
votre  Dieu,  et  vous  serez  délivrés  de 
vos  ennemis.  '"Dans  vos  jours  de  joie, 
dans  vos  fêtes,  et  à  vos  nouvelles  lu- 
nes, vous  sonnerez  des  trompettes,  en 
offrant  vos  holocaustes  et  vos  sacri- 
fices d'actions  de  grâces,  et  elles  vous 
mettront  en  souvenir  devant  votre 
Dieu.  Je  suis  l'Eternel,  votre  Dieu. 

Départ  du  Sinaï. 

"Le  vingtième  jour  du  second  mois 
de  la  seconde  année,  la  nuée  s'éleva 
de  dessus  le  tabernacle  du  témoignage. 
'^Et  les  enfants  d'Israël  partirent  du 
désert  de  Sinaï,  selon  l'ordre  fixé  pour 
leur  marche.  La  nuée  s'arrêta  dans  le 
désert  de  Paran.  "Ils  firent  ce  premier 
départ  sur  l'ordre  de  l'Eternel  par 
Moïse. 

'*La  bannière  du  camp  des  fils  de 
Juda  partit  la  première,  avec  ses  corps 
d'armée.  Le  corps  d'armée  de  Juda 
était  commandé  par  Nachschon,  fils 
d'Amminadab;  'Me  corps  d'armée  de 
la  tribu  des  fils  d'Issacar,  par  Netha- 
neel,  fils  de  Tsuar;  'Me  corps  d'armée 
•de  la  tribu  des  fils  de  Zabulon,  par 
Eliab,  fils  de  Ilélon. 

'"Le  tabernacle  fut  démonté;  et  les 
fils  de  Guerschon  et  les  fils  de  Merari 
partirent,  portant  le  tabernacle. 

'*La  bannière  du  camp  de  Ruben  par- 
tit, avec  ses  corps  d'armée.  Le  corps 


NOMBRES. 


Chap.  lO.BS-ll.n. 


dessus  d'eux  pendant  le  jour,  lorsqu'ils  affliges-tu  ton  serviteur,  et  pourquoi 

partaient  du  camp.  n'ai-je  pas  trouvé  grâce  à  tes  yeux,  que 

■'M^)uandrarchepartait,Moïsedisait:  tu  aies  mis  sur  moi  la  charge  de  tout 

Lève-toi,  Éternel!  et  que  tes  ennemis  ce  peuple?  '-Est-ce  moi  qui  ai  conçu 

soient  dispersés  !  que  ceux  qui  te  haïs-  ce  peuple?  est-ce  moi  qui  l'ai  enfanté, 

sent  fuient  devant  ta  face  !  ^'^Et  quand  pour  que  tu  me  dises  :  Porte-le  sur  ton 

on  la  posait,  il  disait  :  Reviens,  Éter-  sein,  comme  le  nourricier  porte  un  en- 

nel,  aux  myriades  des  milliers  d'Israël  !  fant,  jusqu'au  pays  que  tu  as  juré  à  ses 

pères  de  lui  donner?  '•'Où  prendrai-je 

Le  feu  de  V Éternel.  —  Les  cailles.  j^    j^   ^i^j^de    pOur    donner   à   tOUt   Ce 

Chap.  XI.      'Le  peuple  murmura,  et  peuple?Carilspleurentauprèsde  moi, 

cela  déplut  aux  oreilles  de  rÉternel.  en  disant  :  Donne-nous  de  la  viande  à 

Lorsque  l'Éternel  l'entendit,  sa  colère  manger!  '■'Je  ne  puis  pas,  à  moi  seul, 

s'enflamma;   le  feu  de  l'Éternel  s'al-  porter  tout  ce  peuple,  car  il  est  trop 

luma  parmi  eux,  et  dévora  l'extrémité  pesant  pour  moi.  '^Plutôt  que  de  me 

du  camp.    -Le   peuple  cria  à   Moïse,  traiter  ainsi,  tue-moi,  je  te  prie,  si  j'ai 

Moïse  pria  l'Éternel,  et  le  feu  s'arrêta,  trouvé  grâce  à  tes  yeux,  et  que  je  ne 

^OndonnaàcelieulenomdeTabeéra",  voie  pas  mon  malheur, 
parce  que  le  feu  de  l'Éternel  s'était  al-  '^L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Assemble 

lumé  parmi  eux.  auprès  de  moi  soixante-dix  hommes 

*Le  ramassis  de  gens  qui  se  trou-  des  anciens  d'Israël,  de  ceux  que  tu 
vaient  au  milieu  d'Israël  fut  saisi  de  connais  comme  anciens  du  peuple  et 
convoitise;  et  même  les  enfants  d'Is-  ayant  autorité  sur  lui;  amène-les  à  la 
raël  recommencèrent  à  pleurer  et  di-  tente  d'assignation,  et  qu'ils  s'y  pré- 
rent  :  Qui  nous  donnera  de  la  viande  à  sentent  avec  toi.  '"Je  descendrai,  et  là 
manger?  ^Nous  nous  souvenons  des  je  te  parlerai;  je  prendrai  de  l'esprit 
poissons  que  nous  mangions  en  Égyp-  qui  est  sur  toi,  et  je  le  mettrai  sur  eux, 
te,  et  qui  ne  nous  coûtaient  rien,  des  afin  qu'ils  portent  avec  toi  la  charge 
concombres,  des  melons,  des  poireaux,  du  peuple,  et  que  tu  ne  la  portes  pas  à 
des  oignons  et  des  aulx.  «Maintenant,  toi  seul.  '''Tu  diras  au  peuple  :  Sancti- 
notre  âme  est  desséchée  :  plus  rien!  fiez-vous  pour  demain,  et  vous  mange- 
Nos  yeux  ne  voient  que  de  la  manne,  rez  de  la  viande,  puisque  vous  avez 

'La  manne  ressemblaità  de  la  graine  pleuré  aux  oreilles  de  l'Éternel,  en  di- 

de  coriandre,  et  avait  l'apparence  du  sant  :    Qui   nous   fera   manger  de    la 

bdellium.   *Le  peuple   se  dispersait,  viande?carnous  étions  bien  en  Egypte, 

pour  la  ramasser;  il  la  broyait  avec  des  L'Éternel  vous  donnera  de  la  viande, 

meules,  ou  la  pilait  dans  un  mortier;  et  vous  en  mangerez.  '"Vous  en  man- 

il  la  cuisait  au  pot,  et  en  faisait  des  gâ-  gérez,  non  pas  un  jour,  ni  deux  jours, 

teaux.  Elle  avait  le  goût  d'un  gâteau  à  ni  cinq  jours,  ni  dix  jours,  ni  vingt 

l'huile.  "Quand  la  rosée  descendait  la  jours, -"mais  un  mois  entier,  jusqu'à  ce 

nuit  sur  le  camp,  la  manne  y  descen-  qu'elle  vous  sorte  par  les  narines  et 

dait  aussi.  que  vous  en  ayez  du  dégoût,  parce  que 

'"Moïse  entendit  le  peuple  qui  pieu-  vous  avez  rejeté  l'Eternel  qui  est  au 

rait,  chacun  dans  sa  famille  et  à  l'en-  milieu  de  vous,  et  parce  que  vous  avez 

trée  de  sa  tente.  La  colère  de  l'Éternel  pleuré  devant  lui,  en  disant  :  Pourquoi 

s'enflamma  fortement.  "Moïse  fut  at-  donc  sommes-nous  sortis  d'Egypte? 
triste,  et  il  dit  à  l'Éternel  :  Pourquoi  -'Moïse  dit  :  Six  cent  mille  hommes 

a.    Tabcfra  dérive  d'un   unit  qui  signifie  brûler,  s'iitlumi'r. 


Chap.  Il,  'i'2-12,8. 


NOMBRES. 


de  pied  forment  le  peuple  au  milieu  du-      de  la  terre.  **Pendant  tout  ce  jour  et 


quel  je  suis,  et  tu  dis  :  Je  leur  donne- 
rai de  la  viande,  et  ils  en  mangeront 
un  mois  entier!  -"-Egorgera-t-on  pour 
eux  des  brebis  et  des  bœufs,  en  sorte 
qu'ils  en  aient  assez?  ou  rassemblera- 


toute  la  nuit,  et  pendant  toute  la  jour- 
née du  lendemain,  le  peuple  se  leva  et 
ramassa  les  cailles;  celui  qui  en  avait 
ramassé  le  moins  en  avait  dix  homers. 
Ils  les  étendirent  pour  eux  autour  du 


t-on  pour  eux  tous  les  poissons  de  la  camp.  '^Comme  la  chair  était  encore 

mer,   en  sorte  qu'ils  en  aient  assez?  entre  leurs  dents,  sans  être  mâchée,  la 

^'L'Eternel  répondit  à  Moïse  :  La  main  colère  de  l'Eternel  s'enflamma  contre 

de  l'Eternel  serait-elle  trop  courte  ?  Tu  le  peuple,  et  l'Eternel  frappa  le  peuple 

verras  maintenant  si  ce  que  je  t'ai  dit  d'une  très  grande  plaie.  ^'On  donna  à 

arrivera  ou  non.  ce  lieu  le  nom  de  Kibroth-Hattaava", 

-^  Moïse  sortit,  et  rapporta  au  peuple  parce  qu'on  y  enterra  le  peuple  que  la 

les  paroles  de  l'Éternel.  Il  assembla  convoitise  avait  saisi 
soixante-dix  hommes  des  anciens  du 
peuple,  et  les  plaça  autour  de  la  tente. 
^^L'Eternel  descendit  dans  la  nuée,  et 


^^De  Kibroth-Hattaava  le  peuple  par- 
tit pour  Hatséroth,  et  il  s'arrêta  à  Hat- 


parla  à  Moïse;  il  prit  de  l'esprit  qui 
était  sur  lui,  et  le  mit  sur  les  soixante- 
dix  anciens.  Et  dès  que  l'esprit  reposa 
sur  eux,  ils  prophétisèrent;  mais  ils  ne 
continuèrent  pas. 

-*11  y  eut  deux  hommes,  l'un  appelé 


séroth. 

Murmures  de  Marie  et  d'Aaron  à  Hatsérotli. 
Marie  frappée  de  la  lèpre. 

Chap.  XII.  'Marie  et  Aaron  parlè- 
rent contre  Moïse  au  sujet  de  la  femme 
Eldad,  et  l'autre  Médad,  qui  étaient  éthiopienne  qu'il  avait  prise,  car  il  avait 
restés  dans  le  camp,  et  sur  lesquels  l'es-  pris  une  femme  éthiopienne.  *Ils  di- 
prit  reposa;  car  ils  étaient  parmi  les  rent  :  Est-ce  seulement  par  Moïse  que 
inscrits,  quoiqu'ils  ne  fussent  point  al-  l'Eternel  parle?  n'est-ce  pas  aussi  par 
lés  à  la  tente;  et  ils  prophétisèrent  nous  qu'il  parle?  Et  l'Eternel  l'enten- 
dans  le  camp.  *' Un  jeune  garçon  cou-  dit.  ^Or,  Moïse  était  un  homme  fort  pa- 
rut l'annoncer  à  Moïse,  et  dit  :  Eldad  tient,  plus  qu'aucun  homme  sur  la  face 
et  Médad  prophétisent  dans  le  camp,  de  la  terre. 

^*Et  Josué,  fils  de  Nun,  serviteur  de  ^Soudain  l'Eternel  dit  à  Moïse,  à  Aa- 
Moïse  depuis  sa  jeunesse,  prit  la  pa-  ron  et  à  Marie  :  Allez,  vous  trois,  à  la 
rôle  et  dit  :  Moïse,  mon  seigneur,  em-  tente  d'assignation.  Et  ils  y  allèrent 
pèche-les!  ^'Moïse  lui  répondit  :  Es-tu  tousles trois. ^L'Eterneldescenditdans 
jaloux  pour  moi  ?  Puisse  tout  le  peuple  la  colonne  de  nuée,  et  il  se  tint  à  Ten- 
de l'Eternel  être  composé  de  prophè-  trée  delà  tente.  Il  appela  Aaron  et  Ma- 
tes, et  veuille  l'Eternel  mettre  son  es-  rie,  qui  s'avancèrent  tous  les  deux.  *  Et 
prit  sur  eux!  ^"Et  Moïse  se  retira  au  il  dit  :  Écoutez  bien  mes  paroles!  Lors- 
camp,  lui  et  les  anciens  d'Israël.  qu'il  y  aura  parmi  vous  un  prophète, 
^'L'Éternel  fit  souffler  de  la  mer  un  c'est  dans  une  vision  que  moi,  l'Éter- 
vent,  qui  amena  des  cailles,  et  les  ré-  nel,  je  me  révélerai  à  lui,  c'est  dans 
pandit  sur  le  camp,  environ  une  jour-  un  songe  que  je  lui  parlerai.  ^11  n'en 
née  de  chemin  d'un  côté  et  environ  est  pas  ainsi  de  mon  serviteur  Moïse, 
une  journée  de  chemin  de  l'autre  côté.  Il  est  fidèle  dans  toute  ma  maison.  ^Je 
autour  du  camp.  Il  y  en  avait  près  de  lui  parle  bouche  à  bouche,  je  me  ré- 
deux coudées  au-dessus  de  la  surface  vêle  à  lui  sans  énigmes,  et  il  voit  une 

a.  Kibroth'Haltaafa  signifie  sépulcre  de  la  convoitise. 

164 


NOMBRES. 


Ch  ap .  12, 9-/3,23. 


représentation  de  l'Éternel.  Pourquoi 
donc  n'avez-vous  pas  craint  de  parler 
contre  mon  serviteur,  contre  Moïse? 

^La  colère  de  l'Éternel  s'enflamma 
contre  eux.  Et  il  s'en  alla.  '"La  nuée  se 
retira  de  dessus  la  tente.  Et  voici,  Ma- 
rie était  frappée  d'une  lèpre,  blanche 
comme  la  neige.  Aaron  se  tourna  vers 
Marie;  et  voici,  elle  avait  la  lèpre. 
"Alors  Aaron  dit  à  Moïse  :  De  grâce, 
mon  seigneur,  ne  nous  fais  pas  porter  la 
peine  du  péché,  que  nous  avons  com- 
mis en  insensés  et  dont  nous  nous  som- 
mes rendus  coupables!  '^Oh!  qu'elle 
ne  soit  pas  comme  l'enfant  mort-né, 
dont  la  chair  est  à  moitié  consumée, 
quand  il  sortdu  sein  de  sa  mère  ! ''Moïse 
cria  à  l'Eternel,  en  disant  :  O  Dieu,  je 
te  prie,  guéris-la!  '■'Et  l'Éternel  dit  à 
Moïse  :  Si  son  père  lui  avait  craché  au 
visage,  ne  serait-elle  pas  pendant  sept 
jours  un  objet  de  honte?  Qu'elle  soit 
enfermée  sept  jours  hors  du  camp; 
après  quoi,  elle  y  sera  reçue.  '^ Marie 
fut  enfermée  sept  jours  hors  du  camp  ; 
et  le  peuple  ne  partit  point,  jusqu'à  ce 
que  Marie  y  fût  rentrée. 


"pour  la  tribu  de  Juda  :  Caleb,  fils  de 
Jephunné; 

'pour  la  tribu  d'Issacar  :  Jigual,  fils 
de  Joseph  ; 

^pour  la  tribu  d'Éphraïm  :  Hosée,  fils 
de  Nun  ; 

^pour  la  tribu  de  Benjamin  :  Palthi, 
fils  de  Raphu  ; 

'"pour  la  tribu  de  Zabulon  :  Gaddiel, 
fils  de  Sodi  ; 

"pour  la  tribu  de  Joseph,  la  tribu  de 
Manassé  :  Gaddi,  fils  de  Susi; 

'-pour  la  tribu  de  Dan  :  Ammiel,  fils 
de  Guemalli; 

''pour  la  tribu  d'Aser  :  Sethur,  fils 
de  Micaél  ; 

'^pour  la  tribu  de  Nephthali  :  Nachbi, 
fils  de  Vophsi  ; 

'^pour  la  tribu  de  Cad  :  Gueuel,  fils 
de  Maki. 

'"Tels  sont  les  noms  des  hommes  que 
Moïse  envoya  pour  explorer  le  pays. 
Moïse  donna  à  Hosée,  fils  de  Nun,  le 
nom  de  Josué. 

"Moïse  les  envoya  pour  explorer  le 
pays  de  Canaan.  Il  leur  dit  :  Montez 
ici  par  le  midi,  et  vous  monterez  sur 


'"Après  cela,  le  peuple  partit  de  Hat-      la  montagne.  '*Vous  verrez  le  pays,  ce 


séroth,  et  il  campa  dans  le  désert  de 
Paran. 


Les  douze  espions  envoyés  en  Canaan. 

Chap.XIII.  '  L'Éternel  parla  à  Moï- 
se, et  dit  :  -Envoie  des  hommes  pour 
explorer  le  pays  de  Canaan,  que  je 
donne  aux  enfants  d'Israël.  Tu  enver- 
ras un  homme  de  chacune  des  tribus  de 
leurs  pères  ;  tous  seront  des  principaux 
d'entre  eux.  'Moïse  les  envoya  du  dé- 


qu'il  est,  et  le  peuple  qui  l'habite,  s'il 
est  fort  ou  faible,  s'il  est  en  petit  ou  en 
grand  nombre;  '^ce  qu'est  le  pays  où 
il  habite,  s'il  est  bon  ou  mauvais;  ce 
que  sont  les  villes  où  il  habite,  si  elles 
sont  ouvertes  ou  fortifiées;  -"ce  qu'est 
le  terrain,  s'il  est  gras  ou  maigre,  s'il 
y  a  des  arbres  ou  s'il  n'y  en  a  point. 
Ayez  bon  courage,  et  prenez  des  fruits 
du  pays.  C'était  le  temps  des  premiers 
raisins. 

-'Ils  montèrent,  et  ils  explorèrent  le 


sert  de  Paran,  d'après  l'ordre  de  l'Éter-      pays,  depuis  le  désert  de  Tsin  jusqu'à 

Rehob,  sur  le  chemin  deHamath.  -^Us 
montèrent  par  le  midi,  et  ils  allèrent 
jusqu'à  Hébron,  où  étaient  Ahiman, 
Schéschaï  et  Talmaï,  enfants  d'Anak. 
Hébron  avait  été  bâtie  sept  ans  avant 
Tsoan  en  Egypte.  -'Ils  arrivèrent  jus- 
qu'à la  vallée  d'Eschcol,  où  ils  coupè- 


nel  ;  tous  ces  hommes  étaient  chefs  des 
enfants  d'Israël. 

*  Voici  leurs  noms. 

Pour  la  tribu  de  Ruben  :  Schammua, 
fils  de  Zaccur; 

*  pour  la  Iribu  de  Siméon  :  Schaphath , 
fils  de  Hori  ; 


165 


Chap.  1S,'A-I4,i2. 


NOMBRES, 


rent  une  branche  de  vigne  avec  une 
grappe  de  raisin,  qu'ilsportèrentàdeux 
au  moyen  d'une  perche;  ils  prirent 
aussi  des  grenades  et  des  figues.  -*0n 
donna  à  ce  lieu  le  nom  de  vallée  d'Esch- 
col°,  à  cause  de  la  grappe  que  les  en- 
fants d'Israël  y  coupèrent. 

^^Ils  furent  de  retour  de  l'explora- 
tion du  pays  au  bout  de  quarante  jours. 


Murmures,  après  le  rapport  des  espions. 
Les  quarante  années  au  désert. 

Chap.  XIV.  *  Toute  l'assemblée  éle- 
va la  voix  et  poussa  des  cris,  et  le  peu- 
ple pleura  pendant  la  nuit.  'Tous  les 
enfants  d'Israël  murmurèrent  contre 
Moïse  et  Aaron,  et  toute  l'assemblée 
leur  dit  :  Que  ne  sommes-nous  morts 
^*A  leur  arrivée,  ils  se  rendirent  auprès  dans  le  pays  d'Egypte,  ou  que  ne  som- 
de  Moïse  et  d'Aaron,  et  de  toute  l'as-  mes-nous  morts  dans  ce  désert  P^Pour- 
semblée  des  enfants  d'Israël,  à  Kadès  quoi  l'Eternel  nous  fait-il  aller  dans  ce 
dans  le  désert  de  Paran.  Ils  leur  firent  pays,  où  nous  tomberons  par  l'épée, 
un  rapport,  ainsi  qu'à  toute  l'assem-  où  nos  femmes  et  nos  petits  enfants 
blée,  et  ils  leur  montrèrent  les  fruits  deviendront  une  proie  ?  Ne  vaut-il  pas 
du  pays.  mieux  pour  nous  retourner  en  Egypte  ? 

-'Voici  ce  qu'ils  racontèrent  à  Moïse:  ''Et  ils  se  dirent  l'un  à  l'autre  :  Nom- 
Nous  sommes  allés  dans  le  pays  où  tu  mons  un  chef,  et  retournons  en  Egypte, 
nous  as  envoyés.  A  la  vérité,  c'est  un  ^Moïse  et  Aaron  tombèrent  sur  leur 

pays  où  coulent  le  lait  et  le  miel,  et  en  visage,  en  présence  de  toute  l'assem- 
voici  les  fruits.  -^Mais  le  peuple  qui  blée  réunie  des  enfants  d'Israël.  *Et, 
habite  ce  pays  est  puissant,  les  villes  parmi  ceux  qui  avaient  exploré  le  pays, 
sont  fortifiées,  très  grandes;  nous  y  .losué,  fils  de  Nun,  et  Caleb,  fds  de  Je- 
avons  vu  des  enfants  d'Anak.  -'Les  phunné,  déchirèrent  leurs  vêtements, 
Amalécites  habitent  la  contrée  du  mi-  'et  parlèrent  ainsi  à  toute  l'assemblée 
di;  les  llétiens,  les  Jébusiens  et  les  des  enfants  d'Israël  :  Le  pays  que  nous 
Amoréens  habitent  la  montagne;  et  les  avons  parcouru,  pour  l'explorer,  est 
Cananéens  habitent  près  de  la  mer  et  un  pays  très  bon,  excellent.  *Si  l'Eter- 
le  long  du  Jourdain.  nel  nous  est  favorable,  il  nous  mènera 

'"Caleb  fit  taire  le  peuple,  qui  mur-  dans  ce  pays,  et  nous  le  donnera  :  c'est 
murait  contre  Moïse.  Il  dit  :  Montons,  un  pays  où  coulent  le  lait  et  le  miel, 
emparons-nous  du  pays,  nous  y  serons  'Seulement,  ne  soyez  point  rebelles 
vainqueurs!  ''Mais  les  hommes  qui  y  contre  l'Eternel,  et  ne  craignez  point 
étaient  allés  avec  lui  dirent  :  Nous  ne      les  gens  de  ce  pays,  car  ils  nous  servi- 


pou  vons  pas  monter  contre  ce  peuple, 
car  il  est  plus  fort  que  nous.  '-Et  ils 
décrièrent  devant  les  enfants  d'Israël 
le  pays  qu'ils  avaient  exploré.  Ils  di- 
rent :   Le  pays  que  nous  avons  par- 


ront  de  pâture;  ils  n'ont  plus  d'om- 
brage pour  les  couvrir*,  l'Eternel  est 
avec  nous,  ne  les  craignez  point  ! 

'"Toute   l'assemblée  parlait  de   les 
lapider,  lorsque  la  gloire  de  l'Eternel 


couru,  pour  l'explorer,  est  un  pays  qui  apparut  sur  la  tente  d'assignation,  de- 
dévore  ses  habitants;  tous  ceux  que  vaut  tous  les  enfants  d'Israël.  "Et  l'E- 
nous  y  avons  vus  sont  des  hommes  ternel  dit  à  Moïse  :  Jusques  à  quand 
d'une  haute  taille;  "et  nous  y  avons  ce  peuple  me  méprisera-t-il  ?  jusques 
vu  les  géants,  enfants  d'Anak,  de  la  à  quand  ne  croira-t-il  pas  en  moi,  mal- 
race des  géants  :  nous  étions  à  nos  gré  tous  les  prodiges  que  j'ai  faits  au 
yeux  et  aux  leurs  comme  des  saute-  milieu  de  lui  ?  '^Je  le  frapperai  par  la 
relies.  peste,  et  je  le  détruirai;  mais  je  ferai 

a.  Eschcot  signifie  grappe.         b.  Ils  n'ont  plus  d'appui  qui  les  protège. 

166 


.NOMBRES. 


Clin  p.    l'i,  13-38. 


de  toi  une  nation  plus  grande  et  plus 
puissante  que  lui. 

"Moïse  dit  à  TÉternel  :  Les  Egyp- 
tiens l'apprendront,  eux  du  milieu  des- 
quels tu  as  fait  monter  ce  peuple  par 
ta  puissance;  '*et  ils  le  diront  aux  ha- 
bitants de  ce  pays.  Ils  savaient  que  toi, 
l'Eternel,  tu  es  au  milieu  de  ce  pei;- 
ple;  que  tu  apparais  visiblement,  toi, 
l'Eternel  ;  que  ta  nuée  se  tient  sur  lui  ; 
que  tu  marches  devant  lui  le  jour  dans 
une  colonne  de  nuée,  et  la  nuit  dans 
une  colonne  de  feu.  '^Si  tu  fais  mourir 
ce  peuple  comme  un  seul  homme,  les 
nations  qui  ont  entendu  parler  de  toi 
diront  :  "L'Eternel  n'avait  pas  le  pou- 
voir de  mener  ce  peuple  dans  le  pays 
qu'il  avait  juré  de  lui  donner  :  c'est 
])our  cela  qu'il  l'a  égorgé  dans  le  dé- 
sert. "Maintenant,  que  la  puissance  du 
Seigneur  se  montre  dans  sa  grandeur, 
comme  tu  l'as  déclaré  en  disant  : 
"*L'Eternel  est  lent  à  la  colère  et  riche 
en  bonté,  il  pardonne  l'iniquité  et  la 
rébellion  ;  mais  il  ne  tient  point  le  cou- 
pable pour  innocent,  et  il  punit  l'ini- 
quité des  pères  sur  les  enfants  jusqu'à 
la  troisième  et  la  quatrième  généra- 
tion. "Pardonne  l'iniquité  de  ce  peu- 
ple, selon  la  grandeur  de  ta  miséri- 
corde, comme  tu  as  pardonné  à  ce 
peuple  depuis  l'Egypte  jusqu'ici. 

-"Et  l'Éternel  dit  :  Je  pardonne, 
comme  tu  l'as  demandé.  ^'  Mais,  je  suis 
vivant  !  et  la  gloire  de  l'Éternel  rem- 
plira toute  la  terre.  ^-Tous  ceux  qui  ont 
vu  ma  gloire,  et  les  prodiges  que  j'ai 
faits  en  Egypte  et  dans  le  désert,  qui 
m'ont  tenté  déjà  dix  fois,  et  qui  n'ont 
point  écouté  ma  voix,  -''tous  ceux-là 
ne  verront  point  le  pays  que  j'ai  juré 
à  leurs  pères  de  leur  donner,  tous  ceux 
qui  m'ont  méprisé  ne  le  verront  point. 
**Et  parce  que  mon  serviteur  Caleb  a 
été  animé  d'un  autre  esprit,  et  qu'il  a 
pleinement  suivi  ma  voie,  je  le  ferai 
entrer  dans  le  pays  où  il  est  allé,  et 
ses  descendants  le  possédei'ont.  -^Les 


Amalécites  et  les  Cananéens  habitent 
la  vallée  :  demain,  tournez-vous,  et 
partez  pour  le  désert,  dans  la  direction 
de  la  mer  Rouge. 

-^L  Eternel  parla  à  Moïse  et  à  Aaron, 
et  dit  :  "Ju.sques  à  quand  laisserai-je 
cette  méchante  assemblée  murmurer 
contre  moi  ?  J'ai  entendu  les  murmures 
des  enfants  d'Israël  qui  murmuraient 
contre  moi.  -'*Dis-leur  :  Je  suis  vivant  ! 
dit  l'Eternel,  je  vous  ferai  ainsi  que 
vous  avez  parlé  à  mes  oreilles.  ^'Vos 
cadavres  tomberont  dans  ce  désert. 
Vous  tous,  dont  on  a  fait  le  dénombre- 
ment, en  vous  comptant  depuis  l'âge 
de  vingt  ans  et  au-dessus,  et  qui  avez 
murmuré  contre  moi,  ^'vous  n'entre- 
rez point  dans  le  pays  que  j'avais  juré 
de  vous  faire  habiter,  excepté  Caleb, 
fils  de  Jephunné,  et  Josué,  fils  deNun. 
^'Et  A'os  petits  enfants,  dont  vous  avez 
dit  :  Ils  deviendront  une  proie  !  je  les 
y  ferai  entrer,  et  ils  connaîtront  le  pays 
que  vous  avez  dédaigné.  ^-Vos  cada- 
vres, à  vous,  tomberont  dans  le  dé- 
sert ;  ^^et  vos  enfants  paîtront  quarante 
années  dans  le  désert,  et  porteront  la 
peine  de  vos  infidélités,  jusqu'à  ce  que 
vos  cadavres  soient  tous  tombés  dans 
le  désert.  ^*De  même  que  vous  avez 
mis  quarante  jours  à  explorer  le  pays, 
vous  porterez  la  peine  de  vos  iniquités 
quarante  années,  une  année  pour  cha- 
que jour;  et  vous  saurez  ce  que  c'est 
que  d'être  privé  de  ma  présence.  ^'Moi, 
l'Eternel,  j'ai  parlé  !  et  c'est  ainsi  que 
je  traiterai  cette  méchante  assemblée 
qui  s'est  réunie  contre  moi  :  ils  seront 
consumés  dans  ce  désert,  ils  y  mour- 
ront. 

"'"Les  hommes  que  Moïse  avait  en- 
voyés pour  explorer  le  pays,  et  qui,  à 
leur  retour,  avaient  fait  murmurer  con- 
tre lui  toute  l'assemblée,  en  décriant 
le  pays;  "ces  hommes,  qui  avaient  dé- 
crié le  pays,  moururent  frappés  d'une 
plaie  devant  l'Éternel.  ^Mosué,  fils  de 
Nun,  et  Caleb,  fils  de  Jephunné,  res- 


1(57 


Chap.  14^,39-15,11. 


NOMBRES. 


tèrent  seuls  vivants  parmi  ces  hommes  bélier,  tu  présenteras  en  offrande  deux 

qui  étaient  allés  pour  explorer  le  pays,  dixièmes  de  fleur  de  farine  pétrie  dans 

^'Moïse  rapporta  ces  choses  à  tous  un  tiers  de  hin  d'huile,  'et  tu  feras  une 
les  enfants  d'Israël,  et  le  peuple  fut  libationd'untiersdehin devin,  comme 
dans  une  grande  désolation.  ^"Ils  se  offrande  d'une  agréable  odeur  à  l'Eter- 
levèrent  de  bon  matin,  et  montèrent  nel.  *Si  tu  offres  un  veau  soit  comme 
au  sommet  de  la  montagne,  en  disant  :  holocauste,  soit  comme  sacrifice  en 
Nous  voici  !  nous  monterons  au  lieu  accomplissement  d'un  vœu  ou  comme 
dont  a  parlé  l'Eternel,  car  nous  avons  sacrifice  d'actions  de  grâces  à  l'Eter- 
péché.  ""Moïse  dit  :  Pourquoi  trans-  nel,  ^on  présentera  en  offrande,  avec 
gressez-vous  l'ordre  de  l'Éternel  ?  Cela  le  veau,  trois  dixièmes  de  fleur  de  fa- 
ne réussira  point.  *-Ne  montez  pas  !  rine  pétrie  dans  un  demi-hin  d'huile, 
car  l'Eternel  n'est  pas  au  milieu  de  '"et  tu  feras  une  libation  d'un  demi-hin 
vous.  Ne  vous  faites  pas  battre  par  vos  devin  :  c'est  un  sacrifice  consumé  par 
ennemis.  ''^Car  les  Amalécites  et  les  le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'Éter- 
Cananéens  sont  là  devant  vous,  et  vous  nel.  "  On  fera  ainsi  pour  chaque  bœuf, 
tomberiez  par  l'épée  ;  parce  que  vous  pour  chaque  bélier,  pour  chaque  petit 
vous  êtes  détournés  de  l'Eternel,  l'E-  des  brebis  ou  des  chèvres.  '^Suivant 
ternel  ne  sera  point  avec  vous.  ''^Ils  lenombredes  victimes, vous  ferez  ainsi 
s'obstinèrent  à  monter  au  sommet  de  pour  chacune,  d'après  leur  nombre, 
la  montagne;  mais  l'arche  de  l'alliance  '^Tout  indigène  fera  ces  choses  ainsi, 
et  Moïse  ne  sortirent  point  du  milieu  lorsqu'il  offrira  un  sacrifice  consumé 
du  camp.  ■'^Alors  descendirent  les  Ama-  par  le  feu,  d'une  agréable  odeur  à 
lécites  et  les  Cananéens  qui  habitaient  l'Eternel.  '*Si  un  étranger  séjournant 
cette  montagne;  ils  les  battirent,  et  chez  vous,  ou  se  trouvant  à  l'avenir  au 
les  taillèrent  en  pièces  jusqu'à  Horma.  milieu  de  vous,  offre  un  sacrifice  con- 
sumé par  le  feu,  d'une  agréable  odeur 
à  l'Eternel,  il  l'offrira  de  la  même  ma- 
nière que  vous.  '^11  y  aura  une  seule  loi 

Chap.  XV.     'L'Éternel  parla  à  Moi-  pour  toute  l'assemblée,  pour  vous  et 

se,  et  dit  :  *  Parle  aux  enfants  d'Israël,  pour  l'étranger  en  séjour  au  milieu  de 

et  dis-leur  :  vous  ;  ce  sera  une  loi  perpétuelle  parmi 

Quand  vous  serez  entrés  dans  le  pays  vos  descendants  :  il  en  sera  de  l'étran- 

que  je  vous  donne  pour  y  établir  vos  ger  comme  de  vous,  devant  l'Éternel, 

demeures,  ^et  que  vous  offrirez  à  l'É-  '*I1  y  aura  une  seule  loi  et  une  seule  or- 

ternel  un  sacrifice  consumé  par  le  feu,  donnancc  pour  vous  et  pour  l'étranger 

soit  un  holocauste,  soit  un  sacrifice  en  en  séjour  parmi  vous. 


Règles  sur  les  sacrifices.  —  Punition  d  un  liomme 
violant  le  sabbat. 


accomplissement  d'un  vœu  ou  en  of- 
frande volontaire,  ou  bien  dans  vos 
fêtes,  pour  produire  avec  votre  gros 
ou  votre    menu   bétail    une   agréable 


'^ L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'''Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis- 
leur : 

Quand  vous   serez   arrivés  dans'  le 


odeur  à  l'Éternel,  —  *  celui  qui  fera  pays  où  je  vous  ferai  entrer,  "et  que 

son  offrande  à  l'Éternel  présentera  en  vous  mangerez  du   pain  de  ce  pays, 

offrande  un  dixième  de  fleur  de  farine  vous  prélèverez  une  offrande  pour  l'É- 

pétrie  dans  un  quart  de  hin  d'huile,  ternel.  ^'Vous  présenterez  par  éléva- 

^et  tu  feras  une  libation  d'un  quart  de  tion  un  gâteau,  les  prémices  de  votre 

hin  de  vin,  avec  l'holocauste  ou  le  sa-  pâte;  vous  le  présenterez  comme  l'of- 

crifice,  pour  chaque  agneau.  'Pour  un  frande  qu'on  prélève  de  l'aire.  ^'Vous 

168 


NOMBRES.  Chap.  {5, 22-16. 2. 

])rélèverez  pour  rÉterncl  une  offrande  sera  retranché,  il  portera  la  peine  de 

des  prémices  de  votre  pâte,  dans  les  son  iniquité. 

temps  à  venir.  '^Comnie  les  enfants  d'Israël  étaient 

--Si  vous  péchez  involontairement,  dans  le  désert,  on  trouva  un  homme 

en  n'observant  pas  tous  ces  comman-  qui  ramassait  du  bois  le  jour  du  sab- 

dements  que  l'Eternel  a  fait  connaître  bat.  ^^Ceux  qui  l'avaient  trouvé  ramas- 

à  Moïse,  *^ tout  ce  que  l'Eternel  vous  a  sant  du  bois  l'amenèrent  à  Moïse,  à 

ordonné  par  Moïse,  depuis  le  jour  où  Aaron,  et  à  toute  l'assemblée.  ^^On  le 

l'Éternel  a  donné  des  commandements  mit  en  prison,  car  ce  qu'on  devait  lui 

et  plus  tard  dans  les  temps  à  venir;  faire  n'avait  pas  été  déclaré.  ^^L'Éter- 

"si  l'on  a  péché  involontairement,  sans  nel  dit  à  Moïse  :  Cet  homme  sera  puni 

que  l'assemblée  s'en  soitaperçue,  toute  de  mort;  toute  l'assemblée  le  lapidera 

l'assemblée  offrira  un  jeune  taureau  en  hors  du  camp.  '^Toute  l'assemblée  le 

holocauste  d'une  agréable  odeur  à  l'E-  fit  sortir  du  camp  et  le  lapida,  et  il 

ternel,  avec  l'offrande  et  la  libation,  mourut,  comme  l'Eternel   l'avait  or- 

d'aprcs  les  règles  établies;  elle  olTrira  donné  à  Moïse. 

encore  un  bouc  en  sacrifice  d'expia-  ^'L'Eternel  dit  à  Moïse  :  ^* Parle  aux 

tion.  "Le  prêtre  fera  l'expiation  pour  enfants  d'Israël,  et  dis-leur  qu'ils  se 

toute  l'assemblée  des  enfants  d'Israël,  fassent,  de  génération  en  génération, 

et  il  leur  sera  pardonné;  car  ils  ont  une  frange  au  bord  de  leurs  vêtements, 

péché  involontairement,  et  ils  ont  ap-  et  qu'ils  mettent  un  cordon  bleu  sur 

porté  leur  offrande,  un  sacrifice  con-  cette  frange   du   bord  de   leurs  véte- 

sumé  parle  feu  en  l'honneur  de  l'Eter-  ments.^"Quandvousaurezcette  frange, 

nel  et  une  victime  expiatoire  devant  vous  la  regarderez,  et  vous  vous  sou- 

l'Eternel,  à  cause  du  péché  qu'ils  ont  viendrez  de  tous  les  commandements 

involontairementcommis.^'^IIserapar-  de  l'Eternel  pour  les  mettre  en  prati- 

donné  à  toute  l'assemblée  des  enfants  que,  et  vous  ne  suivrez  pas  les  désirs 

d'Israël  et  à  l'étranger  en   séjour  au  de  vos  cœurs  et  de  vos  yeux  pour  vous 

milieu  d'eux,  car  c'est  involontaire-  laisser  entraîner  à  l'infidélité.  ^'Vous 


ment  que  tout  le  peuple  a  péché. 

"Si  c'est  une  seule  personne  qui  a 
péché  involontairement ,  elle  offrira 
une  chèvre  d'un  an  en  sacrifice  pour  le 


vous  souviendrez  ainsi  de  mes  com- 
mandements, vous  les  mettrez  en  pra- 
tique, et  vous  serez  saints  pour  votre 
Dieu.  ""Je  suis  l'Eternel,  votre  Dieu, 


péché.  -*Le  prêtre  fera  l'expiation  pour  qui  vous  ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte, 

la  personne  qui  a  péché  involontaire-  pour  être  votre  Dieu.  Je  suis  l'Eternel, 

ment  devant  rÉternel;  quand  il  aura  votre  Dieu, 
fait  l'expiation  pour  elle,  il  lui  sera 

pardonné.  «Pour  l'indigène  parmi  les  '«"'""^  '^^  ^°'-''  ^'"^"'"  '"'  ^*'''-"'"- 
enfants  d'Israël  et  pour  l'étranger  en  Chap.  XVI.  'Koré,  fils  de  .litsehar, 
séjour  au  milieu  d'eux,  il  y  aura  pour  fils  de  Kehath,  fils  de  Lévi,  se  révolta 
vous  une  même  loi,  quand  on  péchera  avec  Dathan  et  Abiram,  fils  d'Eliab,  et 
involontairement.  ^"Mais  si  quelqu'un,  On,  fils  de  Péleth,  tous  trois  fils  de  Ru- 
indigène  ou  étranger,  agit  la  main  le-  ben.  -Ils  se  soulevèrent  contre  Moïse, 
vée",  il  outrage  l'Eternel  ;  celui-là  sera  avec  deux  cent  cinquante  hommes  des 
retranché  du  milieu  de  son  peuple.  ^'11  enfants  d'Israël,  des  principaux  de 
a  méprrsé  la  parole  de  l'Eternel,  et  il  l'assemblée,  de  ceux  que  l'on  convo- 
a  violé  son  commandement  :  celui-là  quait  à  l'assemblée,  et  qui  étaient  des 

a.  C'est-à-dire  ouvertement,  impudemment. 

1G9 


Chap.  IO,:s- 


■27. 


NOMBRES. 


gens  de  renom.  ^Ils  s'assemblèrent 
contre  Moïse  et  Aaron,  et  leur  dirent: 
C'en  est  assez  !  car  toute  l'assemblée, 
tous  sont  saints ,  et  l'Eternel  est  au 
milieu  d'eux.  Pourquoi  vous  élevez- 
vous  au-dessus  de  l'assemblée  de  l'E- 
ternel ? 

*  Quand  Moïse  eut  entendu  cela,  il 
tomba  sur  son  visage.  ^11  parla  à  Koré 
et  à  toute  sa  troupe,  en  disant  :  De- 
main, l'Eternel  fera  connaître  qui  est 
à  lui  et  qui  est  saint,  et  il  le  fera  ap- 
procher de  lui  ;  il  fera  approcher  de  lui 
celui  qu'il  choisira.  ^Faites  ceci.  Pre- 
nez des  brasiers ,  Koré  et  toute  sa 
troupe.  'Demain,  mettez-y  du  feu,  et 
posez-y  du  parfum  devant  l'Eternel  ; 
celui  que  l'Eternel  choisira,  c'est  ce- 
lui-là qui  sera  saint.  C'en  est  assez, 
enfants  de  Lévi  ! 

*  Moïse  dit  à  Koré  :  Ecoutez  donc, 
enfants  de  Lévi  !  ^Est-ce  trop  peu  pour 
vous  que  le  Dieu  d'Israël  vous  ait  choi- 
sis dans  l'assemblée  d'Israël,  en  vous 
faisant  approcher  de  lui,  afin  que  vous 
soyez  employés  au  service  du  taber- 
nacle de  l'Eternel,  et  que  vous  vous 
présentiez  devant  l'assemblée  pour  la 
servir?  '"Il  vous  a  fait  approcher  de 
lui,  toi,  et  tous  tes  frères,  les  enfants 
de  Lévi,  et  vous  voulez  encore  le  sa- 
cerdoce !  "  C'est  à  cause  de  cela  que 
toi  et  toute  ta  troupe,  vous  vous  assem- 
blez contre  l'Eternel  !  car  qui  est  Aa- 
ron, pour  que  vous  murmuriez  contre 
lui? 

'"Moïse  envoya  appeler  Dathan  et 
Abiram,  fils  d'Eliab.  Mais  ils  dirent  : 
Nous  ne  monterons  pas.  '^N'est-ce  pas 
assez  que  tu  nous  aies  fait  sortir  d'un 
pays  où  coulent  le  lait  et  le  miel  pour 
nous  faire  mourir  au  désert,  sans  que 
tu  continues  à  dominer  sur  nous  ?  '""Et 
ce  n'est  pas  dans  un  pays  où  coulent 
le  lait  et  le  miel  que  tu  nous  a  menés, 
ce  ne  sont  pas  des  champs  et  des  vi- 
gnes que  tu  nous  a  donnés  en  posses- 


sion. Penses-tu  crever  les  yeux  de  ces 
gens  "  ?  Nous  ne  monterons  pas. 

'^Moïse  fut  très  irrité,  et  il  dit  à 
l'Eternel  :  N'aie  point  égard  à  leur 
offrande.  Je  ne  leur  ai  pas  même  pris 
un  âne,  et  je  n'ai  fait  de  mal  à  aucun 
d'eux. 

"'Moïse  dit  à  Koré  :  Toi  et  toute  ta 
troupe,  trouA'ez-vous  demain  devant 
l'Eternel,  toi  et  eux,  avec  Aaron.  "Pre- 
nez chacun  A'otre  brasier,  mettez-y  du 
parfum,  et  présentez  devant  l'Eternel 
chacun  votre  brasier  :  il  y  aura  deux 
cent  cinquante  brasiers;  toi  et  Aaron, 
vous  prendrez  aussi  chacun  votre  bra- 
sier. "*Ils  prirent  chacun  leur  brasier, 
y  mirent  du  feu  et  y  posèrent  du  par- 
fum, et  ils  se  tinrent  à  l'entrée  de  la 
tente  d'assignation,  avec  Moïse  et  Aa- 
ron. '^Et  Koré  convoqua  toute  l'assem- 
blée contre  Moïse  et  Aaron,  à  l'entrée 
de  la  tente  d'assignation.  Alors  la  gloire 
de  l'Eternel  apparut  à  toute  l'assem- 
blée. '-"Et  l'Éternel  parla  à  Moïse  et  à 
Aaron,  et  dit  :  -'Séparez-vous  du  mi- 
lieu de  cette  assemblée,  et  je  les  con- 
sumerai en  un  seul  instant.  ^*Ils  tom- 
bèrent sur  leur  visage,  et  dirent  :  O 
Dieu,  Dieu  des  esprits  de  toute  chair  ! 
un  seul  homme  a  péché,  et  tu  t'irrite- 
rais contre  toute  l'assemblée  !  *'L'E- 
ternel  parla  à  Moïse,  et  dit  :  -* Parle  à 
l'assemblée,  et  dis  :  Retirez-vous  de 
toutes  parts  loin  de  la  demeure  de 
Koré,  de  Dathan  et  d'Abiram. 

^^  Moïse  se  leva,  et  alla  vers  Dathan 
et  Abiram  ;  et  les  anciens  d'Israël  le 
suivirent.  -'^11  parla  à  l'assemblée,  et 
dit  :  Eloignez-vous  des  tentes  de  ces 
méchants  hommes,  et  ne  touchez  à 
rien  de  ce  qui  leur  appartient,  de  peur 
que  vous  ne  périssiez  en  même  temps 
qu'ils  seront  punis  pour  tous  leurs 
péchés.  "Ils  se  retirèrent  de  toutes 
parts  loin  de  la  demeure  de  Koré,  de 
Dathan  et  d'Abiram.  Dathan  et  Abiram 
sortirent,  et  se  tinrent  à  l'entrée  de 


a.   Penses-tu  rendre  ces  g^ens  aveugles  sur  les  résultats  de  tes  promesses  ? 

170 


NOMBRES. 


Cil ap .  1 0,  l'b - 17 ,2. 


leurs  tentes,  avec  leurs  femmes,  leurs 
fils  et  leurs  petits-enfants. 

-''Moïse  dit  :  A  ceci  vous  connaîtrez 
que  l'Eternel  m'a  envoyé  pour  faire 
toutes  ces  choses,  et  que  je  n'agis  pas 


le  moi-même. 


'Si 


ces  gens  meurent 


étranger  à  la  race  d'Aaron  ne  s'appro- 
che pour  offrir  du  parfum  devant  l'E- 
ternel et  ne  soit  comme  Koré  et  comme 
sa  troupe,  selon  ce  que  l'Éternel  avait 
déclaré  par  Moïse. 

^'Dès  le  lendemain,  toute  l'assem- 
blée des  enfants  d'Israël  murmura 
contre  Moïse  et  Aaron,  en  disant:  Vous 
avez  fait  mourir  le  peuple  de  l'Éterne!. 
*-  Comme  l'assemblée  se  formait  contre 
Moïse  et  Aaron,  et  comme  ils  toui- 
naient  les  regards  vers  la  tente  d'assi- 
gnation, voici,  la  nuée  la  couvrit,  et  la 
gloire  de  l'Eternel  apparut.  "Moïse  et 
Aaron  arrivèrent  devant  la  tente  d'as- 
signation. ''■*Et  l'Eternel  parla  à  Moïse, 
et  dit:  ''^Retirez-vous  du  milieu  de 
cette  assemblée,  et  je  les  consumerai 
en  un  instant.  Ils  tombèrent  sur  leur 
visage;  ''^et  Moïse  dit  à  Aaron  :  Prends 
le  brasier,  mets-y  du  feu  de  dessus 
l'autel,  poses-y  du  parfum,  va  promp- 
le  séjour  des  morts,  eux  et  tout  ce  qui      tement  vers  l'assemblée,  et  fais  pour 


comme  tous  les  hommes  meurent,  s'ils 
subissent  le  sort  commun  à  tous  les 
hommes,  ce  n'est  pas  l'Eternel  qui 
m'a  envoj^é  ;  ^"mais  si  l'Eternel  fait  une 
chose  inouïe,  si  la  terre  ouvre  sa  bou- 
che pour  les  engloutir  avec  tout  ce  qui 
leur  appartient,  et  qu'ils  descendent 
vivants  dans  le  séjour  des  morts,  vous 
saurez  alors  que  ces  gens  ont  méprisé 
l'Eternel.  ^' Comme  il  achevait  de  pro- 
noncer toutes  ces  paroles,  la  terre  qui 
était  sous  eux  se  fendit. 

■'"La  terre  ouvrit  sa  bouche,  et  les 
engloutit,  eux  et  leurs  maisons,  avec 
tous  les  gens  de  Koré  et  tous  leurs 
biens.  ^^Ils  descendirent  vivants  dans 


leur  appartenait;  la  terre  les  recou- 
vrit, et  ils  disparurent  au  milieu  de 
l'assemblée.  '•'Tout  Israël,  qui  était 
autour  d'eux,  s'enfuit  à  leur  cri;  car 
ils  disaient  :  Fuyons,  de  peur  que  la 
terre  ne  nous  engloutisse!  '^Un  feu 
sortit  d'auprès  de  l'Eternel,  et  con- 
suma les  deux  cent  cinquante  hommes 
qui  offraient  le  parfum. 

■■'^L'Eternel  parla  h  Moïse,  et  dit: 
''Dis  à  Eléazar,  fils  du  prêtre  Aaron, 
de  retirer  de  l'incendie  les  brasiers  et 
d'en  répandre  au  loin  le  feu,  car  ils 
sont  sanctifiés.  '^Avec  les  brasiers  de 
ces  gens  qui  ont  péché  au  péril  de  leur 
vie,  que  l'on  fasse  des  lames  étendues 
dont  on  couvrira  l'autel.  Puisqu'ils  ont 
été  présentés  devant  l'Eternel  et  qu'ils 
sont  sanctifiés,  ils  serviront  de  souve- 
nir aux  enfants  d'Israël.  ''Le  prêtre 
Eléazar  prit  les  brasiers  d'airain  qu'a- 
vaient présentés  les  victimes  de  l'in- 
cendie, et  il  en  fit  des  lames  pour  cou- 
vrir l'autel.  ''"C'est  un  souvenir  pour 
les    enfants    d'Israël,    afin    qu'aucun 


eux  l'expiation;  car  la  colère  de  l'É- 
ternel a  éclaté,  la  plaie  a  commencé. 
''"Aaron  prit  le  brasier,  comme  Moïse 
avait  dit,  et  courut  au  milieu  de  l'as- 
semblée; et  voici,  la  plaie  avait  com- 
mencé parmi  le  peuple.  Il  offrit  le  pai- 
fum,  et  il  fit  l'expiation  pour  le  peuple. 
''^11  se  plaça  entre  les  morts  et  les 
vivants,  et  la  plaie  fut  arrêtée.  ''^1  y 
eut  quatorze  mille  sept  cents  per- 
sonnes qui  moururent  de  cette  plaie, 
outre  ceux  qui  étaient  morts  à  cause 
de  Koré.  '^''Aaron  retourna  auprès  de 
Moïse,  à  l'entrée  de  la  tente  d'assigna- 
tion. La  plaie  était  arrêtée. 

La  verge  d'Aaron. 

Chap.  XVII.  'L'Éternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  ^ Parle  aux  enfants  d'Is- 
raël, et  prends  d'eux  une  verge  selon 
les  maisons  de  leurs  pères,  soit  douze 
verges  de  la  part  de  tous  leurs  princes 
selon  les  maisons  de  leurs  pères.  'Tu 
écriras  le  nom  de  chacun  sur  sa  verge, 
et  tu   écriras  le  nom  d'Aaron  sur  la 


171 


Chap.  17,^-18,11. 


NOMBRES. 


verge  de  Lévi  ;  car  il  y  aura  une  verge 
pour  chaque  chef  des  maisons  de  leurs 
pères.  *Tu  les  déposeras  dans  la  tente 
d'assignation,  devant  le  témoignage, 
où  je  me  rencontre  avec  vous.  ^L'hom- 
me que  je  choisirai  sera  celui  dont  la 
verge  fleurira,  et  je  ferai  cesser  devant 
moi  les  murmures  que  profèrent  con- 
tre vous  les  enfants  d'Israël. 

"Moïse  parla  aux  enfants  d'Israël;  et 
tous  leurs  princes  lui  donnèrent  une 
verge,  chaque  prince  une  verge,  selon 


doce.  -Fais  aussi  approcher  de  toi  tes 
frères,  la  tribu  de  Lévi,  la  tribu  de  ton 
père,  afin  qu'ils  te  soient  attachés  et 
qu'ils  te  servent,  lorsque  toi,  et  tes 
fils  avec  toi,  vous  serez  devant  la  tente 
du  témoignage.  'Ils  observeront  ce 
que  tu  leur  ordonneras  et  ce  qui  con- 
cerne toute  la  tente  ;  mais  ils  ne  s'ap- 
procheront ni  des  ustensiles  du  sanc- 
tuaire, ni  de  l'autel,  de  peur  que  vous 
ne  mouriez,  eux  et  vous.  ''Ils  te  seront 
attachés,  et  ils  observeront  ce  qui  con- 


les  maisons  de  leurs  pères,  soit  douze      cerne  la  tente  d'assignation  pour  tout 
verges  ;  la  verge  d'Aaron  était  au  mi 
lieu  des  leurs.  'Moïse  déposa  les  ver 


ges  devant  l'Éternel,  dans  la  tente  du 
témoignage.  ^Le  lendemain,  lorsque 
Moïse  entra  dans  la  tente  du  témoi- 
gnage, voici,  la  verge  d'Aaron,  pour     pris  vos  frères  les  Lévites  du  milieu 


le  service  de  la  tente.  Aucun  étranger 
n'approchera  de  vous.  ^Vous  observe- 
rez ce  qui  concerne  le  sanctuaire  et 
l'autel,  afin  qu'il  n'y  ait  plus  décolère 
contre  les  enfants  d'Israël.  ^Voici,  j'ai 


la  maison  de  Lévi,  avait  fleuri,  elle 
avait  poussé  des  boutons,  produit  des 
fleurs,  et  mûri  des  amandes.  'Moïse 
ôta  de  devant  l'Éternel  toutes  les  ver- 
ges, et  les  porta  à  tous  les  enfants 
d'Israël,  afin  qu'ils  les  vissent  et  qu'ils 
prissent  chacun  leur  verge. 

'"L'Éternel  dit  à  Moïse  :  Reporte  la 
verge  d'Aaron  devant  le  témoignage, 
pour  être  conservée  comme  un  signe 
pour  les  enfants  de  rébellion,  afin  que 
tu  fasses  cesser  devant  moi  leurs  mur- 
mures et  qu'ils  ne  meurent  point. 
"Moïse  fit  ainsi  ;  il  se  conforma  à  l'or- 
dre que  l'Éternel  lui  avait  donné. 

'*Les  enfants  d'Israël  dirent  à  Moïse  : 
Voici,  nous  expirons,  nous  périssons, 
nous  périssons  tous  !  '^Quiconque  s'ap- 
proche du  tabernacle  de  l'Éternel, 
meurt.  Nous  faudra-t-il  tous  expirer  ? 

Fonctions  et  revenus  des  prêtres  et  des  Lévites. 

Chap.  XVIII.  ' L'Éternel  dit  à  Aa- 
ron  :  Toi  et  tes  fils,  et  la  maison  de  ton 
père  avec  toi,  vous  porterez  la  peine 
des  iniquités  commises  dans  le  sanc- 
tuaire ;  toi  et  tes  fils  avec  toi,  vous 
porterez  la  peine  des  iniquités  com- 
mises dans  l'exercice  de  votre  sacer- 


des  enfants  d'Israël  :  donnés  à  l'Éter- 
nel, ils  vous  sont  remis  en  don  pour 
faire  le  service  cie  la  tente  d'assigna- 
tion. 'Toi,  et  tes  fils  avec  toi,  vous 
observerez  les  fonctions  de  votre  sa- 
cerdoce pour  tout  ce  qui  concerne 
l'autel  et  pour  ce  qui  est  en  dedans  du 
voile  :  c'est  le  service  que  vous  ferez. 
Je  vous  accorde  en  pur  don  l'exercice 
du  sacerdoce.  L'étranger  qui  appro- 
chera sera  mis  à  mort. 

^L'Éternel  dit  à  Aaron  :  Voici,  de 
toutes  les  choses  que  consacrent  les 
enfants  d'Israël  je  te  donne  celles  qui 
me  sont  offertes  par  élévation;  je  te 
les  donne,  à  toi  et  à  tes  fils,  comme 
droit  d'onction,  par  une  loi  perpé- 
tuelle. ''Voici  ce  cjui  t'appartiendra 
parmi  les  choses  très  saintes,  qui  ne 
sont  pas  consumées  par  le  feu  :  toutes 
leurs  offrandes,  tous  leurs  dons,  tous 
leurs  sacrifices  d'expiation,  et  tous  les 
sacrifices  de  culpabilité  qu'ils  m'offri- 
ront; ces  choses  très  saintes  seront 
pour  toi  et  pour  tes  fils.  '"Vous  les 
mangerez  dans  un  lieu  très  saint;  tout 
mâle  en  mangera  ;  vous  les  regarderez 
comme  saintes.  "Voici  encore  ce  qui 
t'appartiendra  :  tous  les  dons  que  les 


172 


NOMBRES. 


Chap.  18,12-31. 


enfants  d'Israël  présenteront  par  élé- 
vation et  en  les  agitant  de  côté  et  d'au- 
tre, je  te  les  donne  à  toi,  à  tes  fils  et  à 
tes  filles  avec  toi,  par  une  loi  perpé- 
tuelle. Quiconque  sera  pur  dans  ta 
maison  en  mangera.  '-Je  te  donne  les 
prémices  qu'ils  offriront  à  l'Eternel  : 
tout  ce  qu'il  y  aura  de  meilleur  en 
huile,  tout  ce  qu'il  y  aura  de  meilleur 
en  moût  et  en  blé.  '''Les  premiers  pro- 
duits de  leur  terre,  qu'ils  apporteront 
à  l'Eternel,  seront  pour  toi.  Quiconque 
sera  pur  dans  ta  maison  en  mangera. 
"Tout  ce  qui  sera  dévoué  par  interdit" 
en  Israël  sera  pour  toi.  '^Tout  premier- 
né  de  toute  chair,  qu'ils  ofi'riront  à 
l'Eternel,  tant  des  hommes  que  des 
animaux,  sera  pour  toi.  Seulement,  tu 
feras  racheter  le  premier-né  de  l'hom- 
me, et  tu  feras  racheter  le  premier-né 
d'un  animal  impur.  "'Tu  les  feras  ra- 
cheter dès  l'âge  d'un  mois,  d'après 
ton  estimation,  au  prix  de  cinq  sicles 
d'argent,  selon  le  sicle  du  sanctuaire, 
qui  est  de  vingt  guéras.  ''Mais  tu  ne 
feras  point  racheter  le  ])remier-né  du 
bœuf,  ni  le  premier-né  de  la  brebis,  ni 
le  premier-né  de  la  chèvre  :  ce  sont 
des  choses  saintes.  Tu  répandras  leur 
sang  sur  l'autel,  et  tu  brideras  leur 
graisse  :  ce  sera  un  sacrifice  consumé 
par  le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'E- 
ternel. '*Leur  chair  sera  pour  toi, 
comme  la  poitrine  qu'on  agite  de  côté 
et  d'autre  et  comme  l'épaule  droite. 
'*Je  te  donne,  à  toi,  à  tes  fils  et  à  tes 


raël.  -'Je  donne  comme  possession  aux 
fils  de  Lévi  toute  dîme  en  Israël,  pour 
le  service  qu'ils  font,  le  service  de  la 
tente  d'assignation.  -Les  enfants  d'Is- 
raël n'approcheront  plus  de  la  tente 
d'assignation,  de  peur  qu'ils  ne  se 
chargent  d'un  péché  et  qu'ils  ne  meu- 
rent. -'Les  Lévites  feront  le  service  de 
la  tente  d'assignation,  et  ils  resteront 
chargés  de  leurs  iniquités.  Ils  n'auront 
point  de  possession  au  milieu  des  en- 
fants d'Israël  :  ce  sera  une  loi  perpé- 
tuelle parmi  vos  descendants.  ^^Je 
donne  comme  possession  aux  Lévites 
les  dîmes  que  les  enfants  d'Israël  pré- 
senteront à  l'Eternel  par  élévation  ; 
c'est  pourquoi  je  dis  à  leur  égard  :  Ils 
n'auront  point  de  possession  au  milieu 
des  enfants  d'Israël. 

"L'Éternel  parla  à  Moïse,  et  dit: 
^*Tu  parleras  aux  Lévites,  et  tu  leur 
diras  :  Lorsque  vous  recevrez  des  en- 
fants d'Israël  la  dîme  que  je  vous 
donne  de  leur  part  comme  votre  pos- 
session, vous  en  prélèverez  une  of- 
frande pour  l'Eternel,  une  dîme  de  la 
dîme;  "et  votre  offrande  vous  sera 
comptée  comme  le  blé  qu'on  prélève 
de  l'aire  et  comme  le  moût  qu'on  pré- 
lève de  la  cuve.  -*  C'est  ainsi  que  vous 
prélèverez  une  offrande  pour  l'Eter- 
nel sur  toutes  les  dîmes  que  vous  re- 
cevrez des  enfants  d'Israël,  et  vous 
donnerez  au  prêtre  Aaroti  l'offrande 
que  vous  en  aurez  prélevée  pour  l'É- 
ternel. -^Sur  tous  les  dons  qui   vous 


filles  avec  toi,  par  une  loi  perpétuelle,  seront  faits  vous  prélèverez  toutes  les 
toutes  les  offrandes  saintes  que  les  en- 
fants d'Israël  présenteront  à  l'Éternel 
par  élévation.  C'est  une  alliance  invio- 
lable et  à  perpétuité  devant  l'Eternel, 
pour  toi  et  pour  ta  postérité  avec  toi. 
-"L'Éternel  dit  à  Aaron  :  Tu  ne  pos- 
séderas rien  dans  leur  pays,  et  il  n'y 


offrandes  pour  l'Éternel  ;  sur  tout  ce 
qu'il  y  aura  de  meilleur,  vous  prélève- 
rez la  portion  consacrée.  ^''Tu  leur 
diras  :  Quand  vous  en  aurez  prélevé 
le  meilleur,  la  dîme  sera  comptée  aux 
Lévites  comme  le  revenu  de  l'aire  et 
comme  le  revenu  de  la  cuve.  ^' Vous  la 
aura  point  de  part  jjour  toi  au  milieu  mangerez  en  un  lieu  quelconque,  vous 
d'eux;  c'est  moi  qui  suis  ta  part  et  ta  et  votre  maison;  car  c'est  votre  sa- 
l)Ossession,  au  milieu  des  enfants  d'Is- 

o.  Voy.  Lév.  27,  28. 


laire  pour  le  service  que  vous  laites 


173 


Chap.  18, 32-10,  n. 


NOMBRES. 


dans  la  tente  d'assignation.  '^Vous  ne 
serez  chargés  pour  cela  d'aucun  pé- 
ché, quand  vous  en  aurez  prélevé  le 
meilleur,  vous  ne  profanerez  point  les 
offrandes  saintes  des  enfants  d'Israël, 
et  vous  ne  mourrez  point. 

La  vache  rousse;  l'eau  de  purification. 

Chap.  XIX.  'L'Éternel  parla  à 
Moïse  et  à  Aaron,  et  dit  : 

^Voici  ce  qui  est  ordonné  par  la  loi 
que  l'Éternel  a  prescrite,  en  disant  : 
Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  qu'ils 
t'amènent  une  vache  rousse,  sans  ta- 
che, sans  défaut  corporel,  et  qui  n'ait 
point  poi'té  le  joug.  'Vous  la  remettrez 
au  prêtre  Éléazar,  qui  la  fera  sortir  du 
camp,  et  on  l'égorgera  devant  lui.  *Le 
prêtre  Éléazar  prendra  du  sang  de  la 
vache  avec  le  doigt,  et  il  en  fera  sept 
fois  l'aspersion  sur  le  devant  de  la 
tente  d'assignation.  ^On  brûlera  la  va- 
che sous  ses  yeux;  on  brûlera  sa  peau, 
sa  chair  et  son  sang,  avec  ses  excré- 
ments. ^Le  prêtre  prendra  du  bois  de 
cèdre,  de  l'hysope  et  du  cramoisi,  et 
il  les  jettera  au  milieu  des  flammes  qui 
consumeront  la  vache.  "Le  prêtre  la- 
vera ses  vêtements,  et  lavera  son  corps 
dans  l'eau;  puis  il  rentrera  dans  le 
camp,  et  sera  impur  jusqu'au  soir. 
*Celui  qui  aura  brûlé  la  vache  lavera 
ses  vêtements  dans  l'eau,  et  lavera  son 
corps  dans  l'eau;  et  il  sera  impur  jus- 
qu'au soir.  ^Un  homme  pur  recueil- 
lera la  cendre  de  la  vache,  et  la  dépo- 


pendant  sept  jours.  '-II  se  purifiera 
avec  cette  eau  le  troisième  jour  et  le 
septième  jour,  et  il  sera  pur;  mais, 
s'il  ne  se  purifie  pas  le  troisième  jour 
et  le  septième  jour,  il  ne  sera  pas  pur. 
''Celui  qui  touchera  un  mort,  le  corps 
d'un  homme  qui  sera  mort,  et  qui  ne 
se  purifiera  pas,  souille  le  tabernacle 
de  l'Eternel;  celui-là  sera  retranché 
d'Israël.  Comme  l'eau  de  purification 
n'a  pas  été  répandue  sur  lui,  il  est  im- 
pur, et  son  impureté  est  encore  sur  lui. 
'* Voici  la  loi.  Lorsqu'un  homme 
mourra  dans  une  tente,  quiconque  en- 
trera dans  la  tente,  et  quiconq"e  se 
trouvera  dans  la  tente,  sera  impur 
pendant  sept  jours.  '^Tout  vase  décou- 
vert, sur  lequel  il  n'y  aura  point  de 
couvercle  attaché,  sera  impur.  '^Qui- 
conque  touchera,  dans  les  champs,  un 
homme  tué  par  l'épée,  ou  un  mort,  ou 
des  ossements  humains,  ou  un  sépul- 
cre, sera  impur  j^endant  sept  jours. 
"On  prendra,  pour  celui  qui  est  im- 
pur, de  la  cendre  de  la  victime  expia- 
toire qui  a  été  brûlée,  et  on  mettra 
dessus  de  l'eau  vive  dans  un  vase.  '^Un 
homme  pur  prendra  de  l'hysope,  et  la 
trempera  dans  l'eau;  puis  il  en  fera 
l'aspersion  sur  la  tente,  sur  tous  les 
ustensiles,  sur  les  personnes  qui  sont 
là,  sur  celui  qui  a  touché  des  osse- 
ments, ou  un  homme  tué,  ou  un  mort, 
ou  un  sépulcre.  '"Celui  qui  est  pur  fera 
l'aspersion  sur  celui  qui  est  impur,  le 
troisième  jour  et  le  septième  jour,  et 


sera  hors  du  camp,  dans  un  lieu  pur;      il  le  purifiera  le  septième  jour.  Il  la- 


on  la  conservera  pour  l'assemblée  des 
enfants  d'Israël,  afin  d'en  faire  l'eau 
de  purification.  C'est  une  eau  expia- 
toire. '"Celui  qui  aura  recueilli  la  cen- 
dre de  la  vache  lavera  ses  vêtements, 
et  sera  impur  jusqu'au  soir.  Ce  sera 
une  loi  perpétuelle  pour  les  enfants 
d'Israël  et  pour  l'étranger  en  séjour 
au  milieu  d'eux. 

"Celui  qui   touchera   un   mort,   un 
corps  humain  quelconque,  sera  impur 


vera  ses  vêtements,  et  se  lavera  dans 
l'eau;  et  le  soir,  il  sera  pur.  ^"Un 
homme  qui  sera  impur,  et  qui  ne  se 
purifiera  pas,  sera  retranché  du  mi- 
lieu de  l'assemblée,  car  il  a  souillé  le 
sanctuaire  de  l'Eternel;  comme  l'eau 
de  purification  n'a  pas  été  répandue 
sur  lui,  il  est  impur.  -'  Ce  sera  pour  eux 
une  loi  perpétuelle.  Celui  qui  fera  l'as- 
persion de  l'eau  de  purification  lavera 
ses  vêtements,  et  celui  qui  touchera 


174 


NOMBRES. 


Chap.  19,  T2-^0. 


•J2. 


leau  de  purification  sera  impur  jus- 
([u'au  soir.  "Tout  ce  que  touchera  ce- 
lui qui  est  impur  sera  souillé,  et  la 
personne  qui  le  touchera  sera  impure 
jusqu'au  soir. 

Mon  de  Marie.  —  Les  eaux  de  Meriba. 
Punition  de  Moïse.  —  Mort  d'Anron. 

Chap.  XX.  'Toute  rassemblée  des 
enfants  d'Israël  arriva  dans  le  désert 
de  Tsin  le  premier  mois",  et  le  jieuple 
s'arrêta  à  Kadès.  C'est  là  que  mourut 
Marie,  et  qu'elle  fut  enterrée. 

-Il  n'y  avait  point  d'eau  pour  l'as- 
semblée ;  et  l'on  se  souleva  contre 
Moïse  et  Aaron.  'Le  peuple  chercha 
querelle  à  Moïse.  Ils  dirent  :  Que  n'a- 
Aons-nous  expiré,  quand  nos  frères  ex- 
pirèrent devant  l'Eternel  ?  ^Pourquoi 
avez-vous  fait  venir  l'assemblée  de  l'E- 
ternel dans  ce  désert,  pour  que  nous  y 
mourions,  nous  et  notre  bétail  ?  ^Pour- 
(|uoi  nous  avez-vous  fait  monter  hors 
d'Egypte,  pour  nous  amener  dans  ce 
méchant  lieu  ?  Ce  n'est  ])as  un  lieu  où 
ion  puisse  semer,  et  il  n'y  a  ni  figuier, 
ni  vigne,  ni  grenadier,  ni  de  l'eau  à 
boire. 

*  Moïse  et  Aaron  s'éloignèrent  de 
l'assemblée  pour  aller  à  l'entrée  de  la 
tente  d'assignation.  Ils  tombèrent  sur 
leur  visage;  et  la  gloire  de  TEternel 
leur  apparut. 

'L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
*  Prends  la  verge,  et  convoque  l'assem- 
!)lée,  toi  et  ton  frère  Aaron.  Vous  par- 
lerez en  leur  présence  au  rocher,  et  il 
donnera  ses  eaux  ;  tu  feras  sortir  pour 
eux  de  l'eau  du  rocher,  et  tu  abreuve- 
ras l'assemblée  et  leur  bétail.  ^ Moïse 
])rit  la  verge  qui  était  devant  l'Etei'nel, 
comme  l'Eternel  le  lui  avait  ordonné. 
'"Moïse  et  Aaron  convoquèrent  l'as- 
semblée en  face  du  rocher.  Et  Moïse 
leur  dit  :  Écoutez  donc,  rebelles!  Est- 
ce  de  ce  rocher  que  nous  vous  ferons 
sortir  de  l'eau?  "Puis  Moïse  leva  la 


De  la  quarantième  année  après  la  sortie  d'Égyple. 

175 


main  et  frappa  deux  fois  le  rocher  avec 
sa  verge.  Il  sortit  de  l'eau  en  abon- 
dance. L'assemblée  but,  et  le  bétail 
aussi. 

•  '-Alors  l'Eternel  dit  à  Moïse  :  Parce 
que  vous  n'avez  pas  cru  en  moi,  ])our 
me  sanctifier  aux  yeux  des  enfants 
d'Israël ,  vous  ne  ferez  point  entrer 
cette  assemblée  dans  le  pays  que  je  lui 
donne. 

''Ce  sont  les  eaux  de  Meriba*,  où  les 
enfants  d'Israël  contestèrent  avec  l'E- 
ternel, qui  fut  sanctifié  en  eux. 

'■•De  Kadès,  Moïse  envoya  des  mes- 
sagers au  roi  d'Edom,  pour  lui  dire  : 
Ainsi  parle  ton  frère  Israël  :  Tu  sais 
toutes  les  souffrances  que  nous  avons 
éprouvées.  '^Nos  pères  descendirent 
en  Egypte,  et  nous  y  demeurâmes  long- 
temps. Mais  les  Egyptiens  nous  ont 
maltraités,  nous  et  nos  pères.  '^Nous 
avons  crié  à  l'Eternel,  et  il  a  entendu 
notre  voix.  Il  a  envoyé  un  ange,  et  nous 
a  fait  sortir  de  l'Egypte.  Et  voici,  nous 
sommes  à  Kadès,  ville  à  l'extrémité  de 
ton  territoire.  '"Laisse-nous  passer  par 
ton  pays  ;  nous  ne  traverserons  ni  les 
champs,  ni  les  vignes,  et  nous  ne  boi- 
rons pas  l'eau  des  puits  ;  nous  suivrons 
la  route  royale,  sans  nous  détourner  à 
droite  ou  à  gauche,  jusqu'à  ce  que  nous 
ayons  franchi  ton  territoire.  '"'Edom 
lui  dit  :  Tu  ne  passeras  point  chez  moi, 
sinon  je  sortirai  à  ta  rencontre  avec 
l'épée.  '^Les  enfants  d'Israël  lui  di- 
rent :  Nous  monterons  par  la  grande 
route;  et,  si  nous  buvons  de  ton  eau, 
moi  et  mes  troupeaux,  j'en  paierai  le 
prix;  je  ne  ferai  que  passer  avec  mes 
pieds,  pas  autre  chose.  -"Il  répondit  : 
Tu  ne  passeras  pas!  Et  Edom  sortit  à 
sa  rencontre  avec  un  peuple  nombreux 
et  à  main  forte.  -'Ainsi  Edom  refusa  de 
donner  passage  à  Israël  par  son  terri- 
toire. Et  Israël  se  détourna  de  lui. 

""Toute  l'assemblée  des  enfants  d'Is- 
raël partit  de  Kadès,  et  arriva  à  la  mon- 

b.   Meriba  signifie  querelle,   contestation. 


Chap.  20,23-21,11. 


NOMBRES. 


tagne  de  Ilor.  -'L'Éternel  dit  à  Moïse 
et  à  Aaron,  vers  la  montagne  de  Hor, 
sur  la  frontière  du  pays  d'Edom  :  ^*  Aa- 
ron va  être  recueilli  auprès  de  son  peu- 
ple; car  il  n'entrera  point  dans  le  pays 
que  je  donne  aux  enfants  d'Israël,  parce 
que  vous  avez  été  rebelles  à  mon  ordre, 
aux  eaux  de  Meriba.  -^Prends  Aaron  et 
son  fils  Eléazar,  et  fais-les  monter  sur 
la  montagne  de  Hor.  -"Dépouille  Aaron 
de  ses  vêtements,  et  fais-les  revêtir  à 
Eléazar,  son  fils.  C'est  là  qu'Aaron  sera 
recueilli  et  qu'il  mourra.  "Moïse  fit  ce 
que  l'Eternel  avait  ordonné.  Ils  mon- 
tèrent sur  la  montagne  de  Hor,  aux 
yeux  de  toute  l'assemblée.  ^^Moïse  dé- 
pouilla Aaron  de  ses  vêtements,  et  les 
fit  revêtir  à  Eléazar,  son  fils.  Aaron 
mourut  là,  au  sommet  de  la  montagne. 
Moïse  et  Eléazar  descendirent  de  la 
montagne.  ^^  Toute  l'assemblée  vit 
qu'Aaron  avait  expiré,  et  toute  la  mai- 
son d'Israël  pleura  Aaron  pendant 
trente  jours. 

Les  neipents  brûlants.  —  Les  Ainoréens  vaincus. 

Chap.  XXI.  'Le  roi  d'Arad,  Cana- 
néen, qui  habitait  le  midi,  apprit  qu'Is- 
raël venait  par  le  chemin  d'Atharim. 
Il  combattit  Israël,  et  emmena  des  pri- 
sonniers.-Alors  Israël  fit  un  vœu  à  l'É- 
ternel, et  dit  :  Si  tu  livres  ce  peuple 
entre  mes  mains,  je  dévouerai  ses  villes 
par  interdit".  'L'Éternel  entendit  la 
voix  d'Israël,  et  livra  les  Cananéens. 
On  les  dévoua  par  interdit,  eux  et 
leurs  villes  ;  et  l'on  nomma  ce  lieu 
Horma*. 

*Ils  partirent  de  la  montagne  de  Hor 
par  le  chemin  de  la  mer  Rouge,  pour 
tourner  le  pays  d'Édom.  ^Le  peuple 
s'impatienta  en  route,  et  parla  contre 
Dieu  et  contre  Moïse  :  Pourquoi  nous 
avez-vous  fait  monter  hors  d'Egypte, 

a.  Voy.  Lév.  27,  28.         b.  llorma  dérive  d'un  mot  qui  signifie  defouer  par  interdit,  détruire.         c.  La  manne. 

d.  Cette  citation  du  livre  des  Guerres  de  l'Eteruet  (ouvrage  perdu)  ne  renfermant  pas  une  phrase  complète, 
il  en  résulte  nécessairement  quelque  obscurité.  On  aurait  un  sens  satisfaisant,  si  l'on  suppléait  à  ce  qui  man- 
que, en  lisant  :  «  Les  Amoréens  possédaient  Vaheb  en  Supha,  etc.  »         e.  Béer  signifie  puits. 

176 


pour  que  nous  mourions  dans  le  dé- 
sert ?  car  il  n'y  a  point  de  pain,  et  il  n'y 
a  point  d'eau,  et  notre  àme  est  dégoû- 
tée de  cette  misérable  nourriture*^. 
"Alors  l'Eternel  envoya  contre  le  peu- 
ple des  serpents  brûlants  ;  ils  mordi- 
rent le  peuple,  et  il  mourut  beaucoup 
de  gens  en  Israël.  ^Le  peuple  vint  à 
Moïse,  et  dit  :  Nous  avons  péché,  car 
nous  avons  parlé  contre  l'Eternel  et 
contre  toi.  Prie  l'Eternel,  afin  qu'il 
éloigne  de  nous  ces  serpents.  Moïse 
pria  pour  le  peuple.  ^L'Éternel  dit  à 
Moïse  :  Fais-toi  un  serpent  brûlant,  et 
place-le  sur  une  perche  ;  quiconque 
aura  été  mordu,  et  le  regardera,  con- 
servera la  vie.  'Moïse  fit  un  serpent 
d'airain,  et  le  plaça  sur  une  perche;  et 
quiconque  avait  été  mordu  par  un  ser- 
pent, et  regardait  le  serpent  d'airain, 
conservait  la  vie. 

"Les  enfants  d'Israël  partirent,  et 
ils  campèrent  à  Oboth. 

"Ils  partirent  d'Oboth,  et  ils  cam- 
pèrent à  Ijjé  Abarim,  dans  le  désert 
cjui  est  vis-à-vis  de  Moab,  vers  le  soleil 
levant. 

'-De  là  ils  partirent,  et  ils  campèrent 
dans  la  vallée  de  Zéred. 

"De  là  ils  partirent,  et  ils  campèrent 
de  l'autre  côté  de  l'Arnon,  qui  coule 
dans  le  désert  en  sortant  du  territoire 
des  Amoréens  ;  car  l'Arnon  est  la  fron- 
tière de  Moab,  entre  Moab  et  les  Amo- 
réens. '''C'est  pourquoi  il  est  dit  dans 
le  livre  des  Guerres  de  l'Éternel  :... 
Vaheb  en  Supha,  et  les  torrents  de 
l'Arnon,  '^et  le  cours  des  torrents,  qui 
s'étend  du  côté  d'Ar  et  touche  à  la 
frontière  de  Moab*^. 

'"De  là  ils  allèrent  à  Béer''.  C'est  ce 
Béer,  où  l'Éternel  dit  à  Moïse  :  Ras- 
semble le  peuple,  et  je  leur  donnerai 
de  l'eau.  '^Alors  Israël  chanta  ce  can- 
tique : 


1 


NOMBRES.  Chap.  2L  is-3i. 

Monte,  puits!  Chantez  en  son  honneur! 
'*Puits,  que  des  princes  ont  creusé, 
Que  les  grands  du  peuple  ont  creusé. 
Avec  le  sceptre,  avec  leurs  bâtons! 

''Du  désert  ils  allèrent  à  Matthana;  raël,  dans  le  désert;  il  vint  à  Jahats, 

de  Matthana,  à  Nahaliel  ;  de  Nahaliel,  et  combattit  Israël.  -*Israël  le  frappa 

à  Bamoth  ;  -"de  Bamoth,  à  la  vallée  qui  du  tranchant  de  l'épée  et  s'empara  de 

est  dans  le  territoire  de  Moab,  au  som-  son  pays  depuis  l'Arnon  jusqu'au  Jab- 

met  du  Pisga,  en  regard  du  désert.  bok,  jusqu'à  la  frontière  des  enfants 

-'Israël  envoya  des  messagers  à  Si-  d'Ammon;  car  la  frontière  des  enfants 
hon,  roi  des  Amoréens,  pour  lui  dire  :  d'Ammon  était  fortifiée.  -'Israël  prit 
--Laisse-moi  passer  par  ton  pays  ;  nous  toutes  les  villes,  et  s'établit  dans  tou- 
n'entrerons  ni  dans  les  champs,  ni  tes  les  villes  des  Amoréens,  à  Hesbon 
dans  les  Alignes,  et  nous  ne  boirons  et  dans  toutes  les  villes  de  son  res- 
pas  l'eau  des  puits;  nous  suivrons  la  sort. -* Car  Hesbon  était  la  ville  de  Si- 
route  royale,  jusqu'à  ce  que  nous  hon,  roi  des  Amoréens  ;  il  avait  fait  la 
ayons  franchi  ton  territoire.  -^Sihon  guerre  au  précédent  roi  de  Moab,  et 
n'accorda  pointa  Israël  le  passage  sur  lui  avait  enlevé  tout  son  pays  jusqu'à 
son  territoire;  il  rassembla  tout  son  l'Arnon.  *' C'est  pourquoi  les  poètes 
peuple,  et  sortit  à  la  rencontre  d'is-  disent  : 

Venez  à  Hesbon  ! 

Que  la  ville  de  Sihon  soit  rebâtie  et  fortifiée! 
**Car  il  est  sorti  un  feu  de  Hesbon, 
Une  flamme  de  la  ville  de  Sihon; 

Elle  a  dévoré  Ar-Moab, 
Les  habitants  des  hauteurs  de  l'Arnon. 

"Malheur  à  toi,  Moab! 
Tu  es  perdu,  peuple  de  Kemosch"  ! 

Il  a  fait  de  ses  fils  des  fuyards, 
Et  il  a  livré  ses  filles  captives 
A  Sihon,  roi  des  Amoréens. 

^"Nous  avons  lancé  sur  eux  nos  traits  : 
De  Hesbon  à  Dibon  tout  est  détruit; 

Nous  avons  étendu  nos  ravages  jusqu'à  Nophach, 
Jusqu'à  Médeba. 

"Israël  s'établit  dans   le  pays  des  Og,  roi  de  Basan,  sortit  à  leur  rencon- 

Amoréens.  ^^  Moïse  envoya  reconnaître  tre,  avec  tout  son  peuple,  pour  les  com- 

Jaezer  ;  et  ils  prirent  les  villes  de  son  battre  à  Édréi.  ^^ L'Éternel  dit  à  Moïse  : 

ressort,  et  chassèrent  les   Amoréens  Ne  le  crains  point;  car  je  le  livre  entre 

qui  y  étaient.  tes  mains,  lui  et  tout  son  peuple,  et 

^^Ilschangèrentensuitededirection,  son  pays;  tu  le  traiteras  comme  tu  as 

et  montèrent  par  le  chemin  de  Basan.  traité  Sihon,  roi  des  Amoréens,  qui  ha- 

a.  Kemosch,  divinité  des  Muabites. 


177 


12  ■ 


Balaai. 


Chap.  21, 35-S2, 24.  NOMBRES. 

bitait  à  Hesbon.  ^^Et  ils  le  battirent,  de  la  terre;  viens   donc,   maudis-le; 

lui  et  ses  fds,  et  tout  son  peuple,  sans  peut-être  ainsi  pourrai-je  le  combat- 

enlaisseréchapper  un  seul,  et  ils  s'em-  tre,  et  le  chasserai-je.  '*Dieu  dit  à  Ba- 

parèrent  de  son  pays.  laam  :  Tu  n'iras  point  avec  eux  ;  tu  ne 

maudiras  point  ce  peuple,  car  il  est 
béni.  '^Balaam  se  leva  le  matin,  et  il 

Chap.  XXII.     'Les  enfants  d'Israël  dit  aux  chefs  de  Balak  :  Allez  dans  vo- 

partirent,  et   ils  campèrent  dans  les  tre  pays,  car  l'Eternel  refuse  de  me 

plaines  de  Moab,  au  delà  du  Jourdain,  laisser  aller  avec  vous.  "Et  les  princes 

vis-à-vis  de  Jéricho.  de  Moab  se  levèrent,  retournèrent  au- 

-  Balak,  fds  de  Tsippor,  vit  tout  ce  près  de  Balak,  et  dirent:  Balaam  a  re- 
qu'Israël  avait  fait  aux  Amoréens.  'Et  fusé  de  venir  avec  nous. 
Moab  fut  très  effrayé  en  face  d'un  peu-  '^Balak  envoya  de  nouveau  des  chefs 
])le  aussi  nombreux,  il  fut  saisi  de  ter-  en  plus  grand  nombre  et  plus  consi- 
reur  en  face  des  enfants  d'Israël.  *Moab  dérés  que  les  précédents.  ''Ils  arrivè- 
ditaux  anciens  de  Madian  :  Cette  mul-  rent  auprès  de  Balaam,  et  lui  dirent  : 
titude  va  dévorer  tout  ce  qui  nous  Ainsi  parle  Balak,  fds  de  Tsippor  : 
entoure,  comme  le  bœuf  broute  la  Que  l'on  ne  t'empêche  donc  pas  de 
verdure  des  champs.  Balak,  fds  de  venir  vers  moi;  "car  je  te  rendrai 
Tsippor,  était  alors  roi  de  Moab.  ^11  en-  beaucoup  d'honneurs,  et  je  ferai  tout 
voyades  messagers  auprès  de  Balaam,  ce  que  tu  me  diras;  viens,  je  te  prie, 
fds  de  Beor,  à  Pethor  sur  le  fleuve",  maudis-moi  ce  peuple.  "Balaam  ré- 
dans le  pays  des  fds  de  son  peuple,  pondit,  et  dit  aux  serviteurs  de  Balak  : 
afin  de  l'appeler  et  de  lui  dire  :  Voici,  Quand  Balak  me  donnerait  sa  maison 
un  peuple  est  sorti  d'Egypte,  il  couvre  pleine  d'argent  et  d'or,  je  ne  pourrais 
la  surface  de  la  terre,  et  il  habite  vis-  faire  aucune  chose,  ni  petite  ni  grande, 
à-vis  de  moi.  "Viens,  je  te  prie,  maudis-  contre  l'ordre  de  l'Eternel,  mon  Dieu, 
moi  ce  peuple,  car  il  est  plus  puissant  '^Maintenant,  je  vous  prie,  restez  ici 
que  moi;  peut-être  ainsi  pourrai-je  le  cette  nuit,  et  je  saurai  ce  que  l'Eternel 
battre  et  le  chasserai-je  du  pays,  car  me  dira  encore.  -"Dieu  vint  à  Balaam 
je  sais  que  celui  que  tu  bénis  est  béni,  pendant  la  nuit,  et  lui  dit  :  Puisque  ces 
et  que  celui  que  tu  maudis  est  maudit,  hommes   sont  venus  pour  t'appeler, 

'Les  anciens  de  Moab  et  les  anciens  lève-toi,  va  avec  eux;  mais  tu  feras  ce 

de  Madian  partirent,  ayant  avec  eux  que  je  te  dirai.  "Balaam  se  leva  le  ma- 

des  présents  pour  le  devin.  Ils  arrivé-  tin,  sella  son  ânesse,  et  partit  avec  les 

rent  auprès  de  Balaam,  et  lui  rappor-  chefs  de  Moab. 

tèrent  les  paroles  de  Balak.  ^Balaam  --LacolèredeDieu  s'enflamma, parce 

leur  dit  :  Passez  ici  la  nuit,  et  je  vous  qu'il  était  parti;  et  un  ange  de  l'Eter- 

donnerai  réponse,  d'après  ce  que  l'E-  nel  se  plaça  sur  le  chemin,  pour  lui  ré- 

ternel  me  dira.  Et  les  chefs  de  Moab  sister.    Balaam   était    monté   sur   son 

restèrent  chez  Balaam.  ânesse,  et  ses  deux  serviteurs  étaient 

^Dieu  vint  à  Balaam,  et  dit  :  Qui  sont  avec  lui.  ^' L'ànesse  vit  l'ange  de  l'E- 

ces  hommes  que  tu  as  chez  toi?  '"Ba-  tornel  qui  se  tenait  sur  le  chemin,  son 

laam  l'épondit  à  Dieu  :  Balak,  fds  de  épée  nue  dans  la  main  ;  elle  se  détourna 

Tsippor,  roi  de  Moab,  les  a  envoyés  du  chemin  et  alla  dans  les  champs.  Ba- 

pour  me  dire  :  "Voici,  un  peuple  est  laam  frappa  l'ànesse,  pour  la  ramener 

sorti  d'Egypte,  et  il  couvre  la  surface  dans  le  chemin.  ^''L'ange  de  l'Eternel 

a.  L'Euphrate. 

178 


NOMBRES. 


Chap.  3S.r.-2S,i. 


se  plaça  dans  un  sentier  entre  les  vi-  les  paroles  que  je  te  dirai.  Et  Balaam 

gnes  ;  il  y  avait  un  mur  de  chaque  côté,  alla  avec  les  chefs  de  Balak. 

"L'ànesse  vit  l'ange  de  l'Eternel;  elle  ^^Bahik  apprit  que  Balaam  arrivait, 

se  serra  contre  le  mur,  et  pressa  le  pied  et  il  sortit  à  sa  rencontre  jusqu'à  la  ville 

de  Balaam  contre  le  mur.  Balaam  la  de  Moab  qui  est  sur  la  limite  de  l'Ar- 

frappa  de  nouveau.  -*L'ange  de  l'Eter-  non,  à  l'extrême  frontière.  '"  Balak  dit  à 

nel  passa  plus  loin,  et  se  plaça  dans  un  Balaam  :  N'ai-je  pas  envoyé  auprès  de 

lieu  où  il  n'y  avait  point  d'espace  pour  toi  pour  t'appeler  ?  Pourquoi  n'es-tu 

se   détourner  à   droite   ou  à  gauche,  pas  venu  vers  moi  ?  Ne  puis-je  donc  pas 

-'L'ànesse  vit  l'ange  de  l'Eternel,  et  te  traiter  avec  honneur  ?  ^^Balaam  dit 

elle  s'abattit  sous  Balaam.  La  colère  à  Balak  :  Voici,  je  suis  venu  vers  toi; 

de  Balaam  s'enflamma,  et  il  frappa  l'a-  maintenant,  me  sera-t-il  permis  de  dire 

nesse  avec  un  bâton.  quoi  que  ce  soit  ?  Je  dirai  les  paroles 

-* L'Eternel  ouvrit  la  bouche  de  l'a-  que  Dieu  mettra  dans  ma  bouche, 

nesse,  et  elle  dit  à  Balaam  :  Que  t'ai-  '"'Balaam  alla  avec  Balak,  et  ils  ar- 

je  fait,  pour  que  tu  m'aies  frappée  déjà  rivèrent  à   Kirjath  -  Hutsoth.    ""  Balak 

trois   fois?  -''Balaam    répondit  à  l'a-  sacrifia  des  bœufs  et  des   brebis,  et 

nesse  :  C'est  parce  que  tu  t'es  moquée  il  en  envoya  à  Balaam  et  aux  chefs  qui 

de  moi  ;  si  j'avais   une  épée  dans  la  étaient  avec  lui. 

main,  je  te  tuerais  à  l'instant.  ^"L'à-  -"Le  matin,  Balak  prit  Balaam,  et  le 

nesse  dit  à  Balaam  :  Ne  suis-je  pas  ton  fit  monter  à  Bamoth  Baal,  d'où  Balaam 

ànesse,  que  tu  as  de  tout  temps  mon-  vit  une  partie  du  peuple", 

tée  jusqu'à  ce  jour  ?  Ai-je  l'habitude  de  Chap.  XXIII.     '  Balaam  dit  à  Balak  : 


te  faire  ainsi?  Et  il  répondit  :  Non. 

*' L'Eternel  ouvrit  les  yeux  de  Ba- 
laam, et  Balaam  vit  l'ange  de  l'Eternel 


Bàtis-moi  ici  sept  autels,  et  prépare- 
moi  ici  sept  taureaux  et  sept  béliers. 
'Balak  fit  ce  que  Balaam  avait  dit;  et 


qui  se  tenait  sur  le  chemin,  son  épée  Balak  et  Balaam  offrirent  un  taureau 

nue  dans  la  main;  et  il  s'inclina,  et  se  et  un  bélier  sur  chaque  autel.  ^Balaam 

prosterna  sur  son  visage.  ^-L'ange  de  dit  à  Balak  :  Tiens-toi  près  de  ton  ho- 

l'Eternel  lui  dit  :  Pourquoi  as-tu  frappé  locauste,  et  je  m'éloignerai  ;  peut-être 

ton  ànesse  déjà  trois  fois?  Voici,  je  que  l'Eternel  viendra  à  ma  rencontre, 

suis  sorti  pour  te  résister,  car  c'est  un  et  je  te  dirai  ce  qu'il  me  révélera.  Et  il 

chemin   de   perdition   qui  est  devant  alla  sur  un  lieu  élevé, 

moi. ''L'ànesse  m'a  vu,  etelle  s'estdé-  ''Dieu  vint  au-devant  de  Balaam,  et 

tournée  devant  moi  déjà  trois  fois;  si  Balaam  lui  dit  :  J'ai  dressé  sept  autels, 

elle  ne  se  fût  pas  détournée  de  moi,  je  et  j'ai  offert  un  taureau  et  un  bélier  sur 

t'aurais  même  tué,  et  je  lui  aurais  laissé  chaque  autel.  ^L'Eternel  mit  des  pa- 

la  vie. '^Balaam  dit  à  l'ange  de  l'Eternel:  rôles  dans  la  bouche  de  Balaam,  et  dit: 

J'ai  péché,  car  je  ne  savais  pas  que  tu  Retourne  vers  Balak,  et  tu   parleras 

fusses  placé  au-devant  de  moi  sur  le  ainsi. 

chemin  ;  et  maintenant,  si  tu  medésap-  Hl  retourna  vers  lui  ;  et  voici,  Balak 

])rouves,  je  m'en  retournerai.  '''L'ange  se  tenait  ]:)rès  de  son  holocauste,  lui  et 

de  l'Eternel  dit  à  Balaam  :  Va  avec  ces  tous  les  chefs  de  Moab. 

hommes  ;  mais  tu  ne  feras  que  répéter  'Balaam  prononça  son  oracle,  et  dit  : 

Balak  m'a  fait  descendre  d'Aram  *, 
Le  roi  de  Moab  m'a  fait  descendre  des  montagnes  de  l'Orient.  — 

o.  Du  peuple  d'Israël.       b.   Arain.  ici  la  Mésopotamie. 

179 


Chap.2S,8-Qi.  NOMBRES. 

Viens,  maudis-moi  Jacob  ! 
Viens,  sois  irrité  contre  Israël  !  — 

*  Comment  maudirais-je  celui  que  Dieu  n'a  point  maudit  ? 
Comment  serais-je  irrité  quand  l'Eternel  n'est  point  irrité  ? 
^Je  le  vois  du  sommet  des  rochers, 
Je  le  contemple  du  haut  des  collines  : 

C'est  un  peuple  qui  a  sa  demeure  à  part. 
Et  qui  ne  fait  point  partie  des  nations. 

'"Qui  peut  compter  la  poussière  de  Jacob, 
Et  dire  le  nombre  du  quart  d'Israël  ? 

Que  je  meure  de  la  mort  des  justes. 
Et  que  ma  fin  soit  semblable  à  la  leur  ! 

"Balak  dit  à  Balaam  :  Que  m'as-tu  et  un  bélier  sur  chaque  autel. '^Balaam 
fait  ?  Je  t'ai  pris  pour  maudire  mon  dit  à  Balak  :  Tiens-toi  ici,  près  de  ton 
ennemi,  et  voici,  tu  le  bénis  !  '^11  ré-  holocauste,  et  j'irai  à  la  rencontre  de 
pondit,  et  dit  :  N'aurai-je  pas  soin  de  Dieu.  '^L'Eternel  vint  au-devant  de 
dire  ce  que  l'Eternel  met  dans  ma  bou-  Balaam  ;  il  mit  des  paroles  dans  sa  bou- 
che ?  '^Balak  lui  dit  :  Viens  donc  avec  che,  et  dit  :  Retourne  vers  Balak,  et  tu 
moi  dans  un  autre  lieu,  d'où  tu  le  ver-  parleras  ainsi. 

ras;  tu  n'en  verras  qu'une  partie,  tu  '"Il  retourna  vers  lui  ;  et  voici,  Balak 

n'en  verras  pas   la  totalité.   Et  de  là  se  tenait  près  de  son  holocauste,  avec 

maudis-le  moi.  '''Il  le  mena  au  champ  les  chefs  de  Moab.  Balak  lui  dit:  Qu'est- 

de  Tsophim,  sur  le  sommet  du  Pisga  ;  ce  que  l'Eternel  a  dit  ? 
il  bâtit  sept  autels,  etoffrit  un  taureau         '*Balaamprononçasonoracle,etdit: 

Lève-toi,  Balak,  écoute  ! 
Prête-moi  l'oreille,  fils  de  Tsippor  ! 

'^Dieu  n'est  point  un  homme  pour  mentir  ! 
Ni  fils  d'un  homme  pour  se  repentir. 
Ce  qu'il  a  dit,  ne  le  fera-t-il  pas  ? 
Ce  qu'il  a  déclaré,  ne  l'exécutera-t-il  pas  ? 
^"Voici,  j'ai  reçu  l'ordre  de  bénir  : 
Il  a  béni,  je  ne  le  révoquerai  point. 

^'11  n'aperçoit  point  d'iniquité  en  Jacob, 
Il  ne  voit  point  d'injustice  en  Israël  ; 
L'Eternel,  son  Dieu,  est  avec  lui. 
Il  est  son  roi,  l'objet  de  son  allégresse. 
**Dieu  les  a  fait  sortir  d'Egypte, 
Il  est  pour  eux  comme  la  vigueur  du  buffle. 
-^L'enchantement  ne  peut  rien  contre  Jacob, 
Ni  la  divination  contre  Israël  ; 

Au  temps  marqué,  il  sera  dit  à  Jacob  et  à  Israël 
Quelle  est  l'œuvre  de  Dieu. 

^••C'est  un  peuple  qui  se  lève  comme  une  lionne, 
Et  qui  se  dresse  comme  un  lion  ; 

Il  ne  se  couche  point  jusqu'à  ce  qu'il  ait  dévoré  la  proie. 
Et  qu'il  ait  bu  le  sang  des  blessés. 

180 


NOMBRES.  Chap.2S,ro-U,ii. 

-4îalak  dit  à  Balaam  :  Ne  le  maudis  reauxet  sept  béliers.  '"'Balak  fit  ce  que 

pas,  mais  du  moins  ne  le  bénis  pas.  Balaam  avait  dit,  et  il  olIVit  un  taureau 

"Balaam  répondit,  et  dit  à  Balak  :  Ne  et  un  bélier  sur  chaque  autel, 
t'ai-je  pas  parlé  ainsi  :  Je  ferai  tout  ce  Cliap.  A"A'/T'.      'Balaam  vit  que  l'E- 

(pic  l'Eternel  dira?  -'Balak  dit  à  Ba-  ternel  trouvait  bon  de  bénir  Israël,  et 

laam  :  Viens  donc,  je  te  mènerai  dans  il  n'alla  point,  comme  les  autres  fois, 

un  autre  lieu  ;  peut-être  Dieu  trouvera-  à    la   rencontre    des    enchantements; 

t-il  bon  que  de  là  tu  me  maudisses  ce  mais  il  tourna  son  visage  du  côté  du 

peuple.  -^Balak  mena  Balaam  sur  le  désert.  ^Balaam  leva  les  yeux,  et  vit 

sommet  du  Peor,  en  regard  du  désert.  Israël  campé  selon   les  tribus.   Alors 

'"Balaam  dit  à  Balak  :   Bàtis-moi  ici  l'esprit  de  Dieu  fut  sur  lui. 
sept  autels,  et  prépare-moi  ici  sept  tau-  ^Balaam  prononça  son  oracle,  etdit  : 

Parole  de  Balaam,  fils  de  Beor, 
Parole  de  l'homme  qui  a  l'œil  ouvert, 

*Parole  de  celui  qui  entend  les  paroles  de  Dieu, 
De  celui  qui  voit  la  vision  du  Tout-Puissant, 
De  celui  qui  se  prosterne  et  dont  les  yeux  s'ouvrent. 

^Qu'elles  sont  belles  tes  tentes,  ô  Jacob  ! 
Tes  demeures,  ô  Israël  ! 

'Elles  s'étendent  comme  des  vallées. 
Comme  des  jardins  près  d'un  fleuve. 

Comme  des  aloès  que  l'Eternel  a  plantés. 
Comme  des  cèdres  le  long  des  eaux. 

'L'eau  coule  de  ses  seaux, 
Et  sa  demeure  est  fécondée  par  d'abondantes  eaux. 

Son  roi  s'élève  au-dessus  d'Affaer, 
Et  son  royaume  devient  puissant. 
*Dieu  l'a  fait  sortir  d'Egypte, 
Il  est  pour  lui  comme  la  vigueur  du  buffle. 

11  dévore  les  nations  qui  s'élèvent  contre  lui, 
Il  brise  leurs  os,  et  les  abat  de  ses  flèches. 

'Il  ploie  les  genoux,  il  se  couche  comme  un  lion,  comme  une  lionne  : 
Qui  le  fera  lever  ? 

Béni  soit  quiconque  te  bénira, 
Et  maudit  soit  quiconque  te  maudira  ! 

'"La  colère  de  Balak  s'enflamma  con-  voyés  :  ''Quand  Balak  me  donnerait  sa 

tre  Balaam;  il  frappa  des  mains,  et  dit  maison  pleine  d'argent  et  d'or,  je  ne 

à  Balaam  :  C'est  pour  maudire  mes  en-  pourrais  faire  de  moi-même  ni  bien  ni 

nemis  que  je  t'ai  appelé,  et  voici,  tu  mal  contre  l'ordre  de  l'Eternel;  je  ré- 

lesas  bénis  déjà  trois  fois.  "Fuis  main-  péterai cequedira l'Éternel ?'■* Etmain- 

tenant,  va-t'en  chez  toi  !  J'avais  dit  tenant  voici,  je  m'en  vais  vers  mon 

(|ue  je  te  rendrais  des  honneurs,  mais  peuple.  Viens,  je  t'annoncerai  ce  que 

l'Eternel  t'empêche  de   les   recevoir,  ce  peuple  fera  à  ton  peuple  dans  la 

'-Balaam  répondit  à  Balak  :  Eh  !  n'ai-jc  suite  des  temps. 
pas  dit  aux  messagers  que  tu  m'as  en-  '^Balaam prononçason oracle, etdit: 

181 


Chap.2i,i6-25.5.  NOMBRES. 

Parole  de  Balaam,  fils  de  Beor, 
Parole  de  l'homme  qui  a  l'œil  ouvert, 

'^Parole  de  celui  qui  entend  les  paroles  de  Dieu, 
De  celui  qui  connaît  les  desseins  du  Très-Haut, 
De  celui  qui  voit  la  vision  du  Tout-Puissant. 
De  celui  qui  se  prosterne  et  dont  les  yeux  s'ouvrent. 

'"Je  le  vois,  mais  non  maintenant. 
Je  le  contemple,  mais  non  de  près. 

Un  astre  sort  de  Jacob, 
Un  sceptre  s'élève  d'Israël. 
Il  perce  les  flancs  de  Moab, 
Et  il  abat  tous  les  enfants  de  Seth. 

**II  se  rend  maître  d'Edom, 
Il  se  rend  maître  de  Séir,  ses  ennemis. 
Israël  manifeste  sa  force. 

'^ Celui  qui  sort  de  Jacob  règne  en  souverain, 
Il  fait  périr  ceux  qui  s'échappent  des  villes. 

-"Balaam  vit  Amalek.  Il  prononça  son  oracle,  et  dit  : 

Amalek  est  la  première  des  nations. 
Mais  un  jour  il  sera  détruit. 

-'Balaam  vit  les  Kéniens.  Il  prononça  son  oracle,  et  dit  : 

Ta  demeure  est  solide. 
Et  ton  nid  posé  sur  le  roc. 

"Mais  le  Kénien  sera  chassé. 
Quand  l'Assyrien  t'emmènera  captif. 

-^Balaam  prononça  son  oracle,  et  dit  : 

Hélas  !  qui  vivra  après  que  Dieu  l'aura  établi °  ? 
-■'Mais  des  navires  viendront  de  Kittim, 
Ils  humilieront  l'Assyrien,  ils  humilieront  l'Hébreu; 
Et  lui  aussi  sera  détruit. 

"Balaam  se  leva,  partit,  et  retourna  fices  de  leurs  dieux;  et  le  peuple  man- 
chez  lui.  Balak  s'en  alla  aussi  de  son  gea,  et  se  prosterna  devant  leurs  dieux, 
côté.  'Israël  s'attacha  à  Baal-Peor,  et  la  co- 

lère de  l'Éternel  s'enflamma  contre  Is- 
Idolâtrie  dans  les  plaines  de  Moab.  ^.j^gj   ^L  Éternel  dit  à  Moïsc  :  Assemble 

Chap.XXV.    'Israël  demeurait  à  Sit-  tous  les  chefs  du  peuple,  et  fais  pendre 

tim  ;  et  le  peuple  commença  à  se  livrer  les  cou])ables  devant  1  Eternel  en  face 

à  la  débauche  avec  les  filles  de  Moab.  du  soleil,  afin  que  la  colère  ardente  de 

^Elles  invitèrent  le  peuple  aux  sacri-  l'Eternel  se  détourne  d'Israël.  ^Moïse 

a.   Qui  pourra  subsister  devant  l'Assyrien,  quand  Dieu  aura  fondé  sa  puissance  ? 

182 


NOMBRES. 


Chap.  25,0-26, 


13. 


Nouveau  dénombrement  à  la  sortie  du  désert. 


dit  aux  juges  d'Israël  :  Que  chacun  de 
vous  tue  ceux  de  ses  gens  qui  se  sont 

attachés  à  Baal-Peor.  Chap.  XXVI.       'A  la  suite  de  cette 

*Et  voici,  un   homme   des   enfants  plaie,  l'Eternel  dit  à  Moïse  et  à  Éléa- 

d'Israël  vint  et  amena  vers  ses  frères  zar,  fils  du  prêtre  Aaron  :  ^Faites  le 

une  Madianite,  sous  les  yeux  de  Moïse  dénombrement  de  toute   l'assemblée 

et  sous  les  yeux  de  toute  l'assemblée  des  enfants  d'Israël,  depuis  l'âge  de 

des  enfants  d'Israël,  tandis  qu'ils  pieu-  vingt  ans  et  au-dessus,  selon  les  mai- 

raient  à  l'entrée  de  la  tente  d'assigna-  sons  de  leurs  pères,  de  tous  ceux  d'Is- 

tion.  ^A  cette  vue,  Phinées,  fils  d'Eléa-  raël  en  état  de  porter  les  armes.  ^Moïse 

zar,  fils  du  prêtre  Aaron,  se  leva  du  et  le  prêtre  Eléazar  leur  parlèrent  dans 

milieu  de  l'assemblée,  et  prit  une  lance  les  plaines  de  Moab,  près  du  Jourdain, 

dans  sa  main.  *I1  suivit  l'homme  dis-  vis-à-vis  de  Jéricho.  Ils  dirent  :  *0n 

raël  dans  sa  tente,  et  il  les  perça  tous  fera  le  dénombrement,  depuis  l'âge  de 

les  deux,  l'homme   d'Israël,   puis   la  vingt  ans  et  au-dessus,  comme  l'Eter- 


femme  par  le  bas-ventre.  Et  la  plaie 
s'arrêta  parmi  les  enfants  d'Israël.  'Il 
y  en  eut  vingt-quatre  mille  qui  mou- 
rurent de  la  plaie. 

'"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
"Phinées,  fils  d'Eléazar,  fils  du  prêtre 
Aaron,  a  détourné  ma  fureur  de  des- 
sus les  enfants  d'Israël,  parce  cju'il  a 


nel  l'avait  ordonné  à  Moïse  et  aux  en- 
fants d'Israël,  cjuand  ils  furent  sortis 
du  pays  d'Egypte. 

^Ruben,  premier-né  d'Israël. 

Fils  de  Ruben  :  Ilénoc,  de  qui  des- 
cend la  famille  des  Hénokites;  Palhi, 
de  qui  descend  la  famille  des  Palluites; 
'Hetsron,  de  qui  descend  la  famille  des 


été  animé  de  mon  zèle  au  milieu  d'eux  ;  Hetsronites  ;  Garmi,  de  qui  descend  la 

et  je  n'ai  point,  dans  ma  colère,  con-  famille  des  Carmites.  'Ce  sont  là  les 

sumé  les  enfants  d'Israël.  '-C'est  pour-  familles  des  Rubénites  :  ceux  dont  on 

quoi  tu  diras  que  je  traite  avec  lui  une  fit  le  dénombrement  furent  quarante- 

alliance  de  paix.  ''^Ce  sera  pour  lui  et  trois  mille  sept  cent  trente.  — "^Filsde 

pour  sa  postérité  après  lui  l'alliance  Pallu  :  Eliab.  'Fils  d'Éliab  :  Nemuel, 

d'un  sacerdoce  perpétuel,  parce  qu'il  Dathan  et  Abiram.  C'est  ce  Dathan  et 

a  été  zélé  pour  son  Dieu,  et  qu'il  a  fait  cet  Abiram,  qui  étaient  de  ceux  que 

l'expiation  pour  les  enfants  d'Israël.  l'on  convoquait  à  l'assemblée,  et  qui 

'■"L'homme  d'Israël,  qui  fut  tué  avec  se  soulevèrent  contre  Moïse  et  Aaron, 

la  Madianite,  s'appelait  Zimri,  fils  de  dans  l'assemblée  de  Koré,  lors  de  leur 

Salu;  il  était  chef  d'une  maison  pater-  révolte  contre  l'Eternel.  '"La  terre  ou- 

nelle  des  Siméonites.  '^La  femme  qui  vrit  sa  bouche,  et  les  engloutit  avec 

fut  tuée,  la  Madianite,  s'appelait  Cozbi,  Koré,  quand  moururent  ceux  qui  s'é- 

fille  de  Tsur,  chef  des  peuplades  issues  taient  assemblés,  et  que  le  feu  consu- 

d'une  maison  paternelle  en  Madian.  ma  les  deux  cent  cinquante  hommes  : 

'^L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  :  ils  servirentau  peuple  d'avertissement. 
''Traite  les  Madianites  en  ennemis,  et  "Les  fils  de  Koré  ne  moururent  pas. 
tuez-les; '*car  ils  se  sont  montrés  vos  '-Fils  de  Siméon,  selon  leurs  fa- 
ennemis,  en  vous  séduisant  par  leurs  milles  :  de  Nemuel  descend  la  famille 
ruses,  dans  l'affaire  de  Peor**,  et  dans  des  Nemuélites;  de  Jamin,  la  famille 
l'affaire  de  Cozbi,  fille  d'un  chef  de  des  Jaminites;  de  Jakin,  lafamilledes 
Madian,  leur  sœur,  tuée  le  jour  de  la  Jakinites;  "de  Zérach,  la  famille  des 
plaie  qui  eut  lieu  à  l'occasion  de  Peor.  Zérachites  ;  de  Saul,  la  famille  des  Sau- 

a.  Peor,  BaaI-Peor,  voy,  v.  3. 

183 


Chap.  26,  li-ii. 


NOMBRES. 


lites.  '*Ge  sont  là  les  familles  des  Si- 
méonites  :  vingt-deux  mille  deux  cents. 
'^Fils  de  Gad,  selon  leurs  familles  : 
de  Tsephon  descend  la  famille  des  Tse- 
|)honites;de  Haggi,  la  famille  des  Hag- 
ffites;  de  Schuni,  la  famille  des  Schu- 
nites  ;  "d'Ozni,  la  famille  des  Oznites  ; 
d'Éii,  la  famille  des  Érites;  '"d'Arod, 
la  famille  des  Arodites;  d'Areéli,  la 
famille  des  Areélites.  '^Ce  sont  là  les 


famille  des  Jézerites  ;  Hélek,  la  famille 
des  Hélekites;  ^'Asriel,  la  famille  des 
Asriélites;  Sichem,  la  famille  des  Si- 
chémites  ;  ^-Schemida,  la  famille  des 
Schemidaïtes  ;  Hépher,  la  famille  des 
Héphrites.  '^Tselophchad,  fils  de  Hé- 
pher, n'eut  point  de  fils,  mais  il  eut  des 
filles.  Voici  les  noms  des  filles  de  Tse- 
lophchad  :  Machla,  Noa,  Hogla,  Milca 
et  Thirtsa.  ^^Ce  sont  là  les  familles  de 


familles  des  fils  de  Gad,  d'après  leur     Manassé,  d'après  leur  dénombrement  : 

dénombrement  :  quarante  mille  cinq 

cents. 

*'Fils  de  Juda  :  Er  et  Onan  ;  mais  Er 
et  Onan  moururent  au  pays  de  Canaan. 
^"Voici  les  fils  de  Juda,  selon  leurs  fa- 
milles :  de  Schéla  descend  la  famille 
des  Schélanites;  de  Pérets,  la  famille 
desPéretsites;deZérach,  la  famille  des 
Zérachites.  '-'  Les  fils  de  Pérets  furent  : 
Hetsron,  de  qui  descend  la  famille  des 
Hetsronites  ;  Hamul,  de  qui  descend  la 
famille  des  Hamulites.  ^*Ce  sont  là  les 
familles  de  Juda,  d'après  leur  dénom- 
brement :  soixante-seize  mille  cinq 
cents. 

^^Fils  d'issacar,  selon  leurs  familles: 
de  Thola  descend  la  famille  des  Tho- 
laïtes  ;  de  Puva,  la  famille  des  Puvites  ; 
"de  Jaschub,  la  famille  des  Jaschubi- 
tes;  de  Schimron,  la  famille  des  Schim- 
ronites.  '^Ce  sont  là  les  familles  d'is- 
sacar, d'après  leur  dénombrement  : 
soixante-quatre  mille  trois  cents. 

^^Fils  deZabulon,  selon  leurs  famil- 
les :  de  Séred  descend  la  famille  des 
Sardites;  d'Élon,  la  famille  des  Eloni- 
tes;  deJahleel,  la  famille  des  Jahleéli- 
tes.  "Ce  sont  là  les  familles  des  Zabu- 
lonites,  d'après  leur  dénombrement  : 
soixante  mille  cinq  cents. 

^^Fils  de  Joseph,  selon  leurs  famil- 
les :  Manassé  et  Ephraïm. 

^^Fils  de  Manassé  :  de  Makir  descend 
la  famille  des  Makirites.  —  Makir  en- 


gendra Galaad.  De  Galaad  descend  la 
famille  des  Galaadites.  ^"Voici  les  fils 
de  Galaad  :  Jézer,  de  qui  descend  la 


cinquante-deux  mille  sept  cents. 

^^  Voici  les  fils  d'Ephraïm,  selon  leurs 
familles  :  de  Schutélach  descend  la  fa- 
mille des  Schutalchites  ;  de  Béker,  la 
famille  des  Bakrites  ;  de  Thachan,  la  fa- 
mille des  Thachanites.  —  ^^Voici  les 
fils  de  Schutélach  :  d'Eran  est  descen- 
due la  famille  des  Eranites.  ^'Ce  sont 
là  les  familles  des  fils  d'Ephraïm,  d'a- 
près leur  dénombrement  :  trente-deux 
mille  cinq  cents. 

Ce  sont  là  les  fils  de  Joseph,  selon 
leurs  familles. 

^■^Fils  de  Benjamin,  selon  leurs  fa- 
milles :  de  Bêla  descend  la  famille  des 
Balites;  d'Aschbel,  la  famille  des  Asch- 
bélites;  d'Achiram,  la  famille  des  Achi- 
ramites;  ^"de  Schupham,  la  famille 
des  Schuphamites;  de  Hupham,  la  fa- 
mille des  Huphamites.  —  ''"Les  fils  de 
Bêla  furent  :  Ard  et  Naaman.  D'Ard 
descend  la  famille  des  Ardites  ;  de  Naa- 
man, la  famille  des  Naamanites.  '"Ce 
sont  là  les  fils  de  Benjamin,  selon  leurs 
familles  et  d'après  leur  dénombre- 
ment :  quarante-cinq  mille  six  cents. 

*^ Voici  les  fils  de  Dan,  selon  leurs 
familles  :  de  Schucham  descend  la  fa- 
mille des  Schuchamites.  Ce  sont  là  les 
familles  de  Dan,  selon  leurs  familles. 
''^Total  pour  les  familles  des  Schucha- 
mites, d'après  leur  dénombrement  : 
soixante-quatre  mill.e  quatre  cents. 

''*Fils  d'Aser,  selon  leurs  familles  : 
de  Jimna  descend  la  famille  des  Jim- 
nites;  de  Jischvi,  la  famille  des  Jisch- 
vites;  de  Beria,  la  famille  des  Beriites. 


184 


NOMBRES. 


Chap.  26.  ks-27, 7. 


—  '^Des  fils  tle  Beria  descendent  :  de 
I  léber,  la  famille  des  Hébrites  ;  de  Mal- 
kiel,  la  famille  des  Malkiélites.  *^Le 
nom  de  la  fdle  d'Aser était  Sérach.  '''Ce 
sont  là  les  familles  des  fils  d'Aser,  d'a- 
j)rès  leur  dénombrement  :  cinquante- 
trois  mille  quatre  cents. 

"Fils  de  Nephthali,  selon  leurs  fa- 
milles :  de  Jahtseel  descend  la  famille 
desJahtseélites  ;  deGuni,  la  familledes 
Gunites  ;  *Me  Jetser,  la  famille  des  Jits- 
rites  ;  de  Schillem,  la  famille  des  Schil- 
lémites.  ^"Ce  sont  là  les  familles  de 
Nephthali,  selon  leurs  familles  et  d'a- 
près leur  dénombrement  :  quarante- 
cinq  mille  quatre  cents. 

^'Tels  sont  ceux  des  enfants  d'Israël 
dont  on  fit  le  dénombrement  :  six  cent 
un  mille  sept  cent  trente. 

"L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  :  ^^Le 
pays  sera  partagé  entre  eux,  pour  être 
leur  propriété,  selon  le  nombre  des 
noms.  ^*A  ceux  qui  sont  en  plus  granil 
nombre  tu  donneras  une  portion  plus 
grande,  et  à  ceux  qui  sont  en  plus  pe- 
tit nombre  tu  donneras  une  portion 
plus  petite  ;  on  donnera  à  chacun  sa  por- 
tion d'après  le  dénombrement.  ^^Mais 


""Il  naquit  à  Aaron  :  Nadab  et  Abihu, 
Eléazar  et  Ithamar.  ''' Nadab  et  Abihu 
moururent,  lorsqu'ils  apportèrent  de- 
vant l'Eternel  du  feu  étranger.  *-Ccux 
dont  on  fit  le  dénombrement,  tous  les 
mâles  depuis  l'âge  d'un  mois  et  au- 
dessus,  furent  vingt-trois  mille.  Ils  ne 
furent  pas  compris  dans  le  dénombre- 
ment des  enfants  d'Israël,  parce  qu'il 
ne  leur  fut  point  donné  de  possession 
au  milieu  des  enfants  d'Israël. 

^'Tels  sont  ceux  des  enfants  d'Israël 
dont  Moïse  et  le  prêtre  Eléazar  firent 
le  dénombrement  dans  les  plaines  de 
Moab,  près  du  Jourdain,  vis-à-vis  de 
Jéricho.  "''Parmi  eux,  il  n'y  avait  aucun 
des  enfants  d'Israël  dont  Moïse  et  le 
prêtre  Aaron  avaient  fait  le  dénombre- 
ment dans  le  désert  de  Sinaï.  "^Car  l'E- 
ternel avait  dit  :  Ils  mourront  dans  le 
désert,  et  il  n'en  restera  pas  un,  excepté 
Caleb,  fils  de  Jephunné,  et  Josué,  fils 
de  Nun. 

Loi  sur  les  liéritages. 

Chap.  XXVII.  *Les  filles  de  Tse- 
lophchad,  fils  de  Hépher,  fils  de  Galaad , 
fils  de  Makir,  fils  de  Manassé,  des  famil- 


le partage  du  pays  aura  lieu  par  le  sort;      les  de  Manassé,  fils  de  Joseph,  et  dont 


ils  le  recevront  en  propriété  selon  les 
noms  des  tribus  de  leurs  pères.  ^" C'est 
par  le  sort  que  le  pays  sera  partagé  en- 
tre ceux  qui  sont  en  grand  nombre  et 
ceux  qui  sont  en  petit  nombre. 

"Voici  les  Lévites  dont  on  fit  le  dé- 
nombrement, selon  leurs  familles  :  de 
Guerschon  descend  la  famille  des  Guer- 
schonites;  de  Kehath,  la  famille  des 
Rehathites;  de  Merari,  la  famille  des 
Merarites.  —  '^^ Voici  les  familles  de 
Lévi  :  la  famille  des  Libnitcs,  la  famille 
des  Hébronites,  la  famille  des  Machli- 
tes,  la  famille  des  Muschites,  la  famille 
des  Korites.  Kehath  engendra  Amram. 
"''Le  nom  de  la  femme  d' Amram  était 
Jokébed,  fille  de  Lévi,  laquelle  naquit 
à  Lévi,  en  Egypte  ;  elle  enfanta  à  Am- 
ram :  Aaron,  Moïse,  etMarie,  leur  sœur. 


les  noms  étaient  Machla,  Noa,  Hogla, 
Milca  et  Thirtsa,  -s'approchèrent  et  se 
présentèrent  devant  Moïse,  devant  le 
prêtre  Eléazar,  et  devant  les  princes 
et  toute  l'assemblée,  à  l'entrée  de  la 
tente  d'assignation.  Elles  dirent  :  -'No- 
tre père  est  mort  dans  le  désert  ;  il  n'é- 
tait pas  au  milieu  de  l'assemblée  de 
ceux  qui  se  révoltèrent  contre  l'Eter- 
nel, de  l'assemblée  de  Koré,  mais  il 
est  mort  pour  son  péché,  et  il  n'avait 
point  de  fils.  ''Pourquoi  le  nom  de  no- 
tre père  serait-il  retranché  du  milieu 
de  sa  famille,  parce  qu'il  n'avait  point 
eu  de  fils?  Donne-nous  une  possession 
parmi  les  frères  de  notre  père. 

'^  Moïse  porta  la  cause  devant  l'Eter- 
nel. "  Et  l'Eternel  dit  à  Moïse  :  '  Les  filles 
de  Tselophchad  ont   raison.   Tu  leur 


18.-) 


Chap.  27,8-28,9. 


NOMBRES. 


donneras  en  héritage  une  possession  gnité,  afin  que  toute  l'assemblée  des 

parmi  les  frères  de  leur  père,  et  c'est  enfants  d'Israël  l'écoute.  ^'11  se  pré- 

à  elles  que  tu  feras  passer  l'héritage  de  sentera  devant  le  prêtre  Éléazar,  qui 

leur  père.   ^Xu   parleras   aux  enfants  consultera  pour  lui  le  jugement  de  l'u- 

d'israël,  et  tu  diras  :  Lorsqu'un  homme  rim"  devant  l'Éternel;  et  Josué,  tous 

mourra  sans  laisser  de  fils,  vous  ferez  les  enfants  d'Israël  avec  lui,  et  toute 

passer  son  héritage  à  sa  fille.  'S'il  n'a  l'assemblée,  sortiront  sur  l'ordre  d'E- 

point  de  fille,  vous  donnerez  son  héri-  léazar,  et  entreront  sur  son  ordre, 

tage  à  ses  frères.  '"S'il  n'a  point  de  ^^Moïse  fit  ce  que  l'Eternel  lui  avait 

frères,  vous  donnerez  son  héritage  aux  ordonné.  11  prit  Josué,  et  il  le  plaça 

frères  de  son  père.  "S'il  n'y  a  point  de  devant  le  prêtre  Eléazar  et  devant  toute 

frères  de  son  père,  vous  donnerez  son  l'assemblée. -^11  posa  ses  mains  sur  lui, 

héritage  au  plus  proche  parent  dans  sa  et  lui  donna  des  ordres,  comme  l'Eter- 

famille,  et  c'est  lui  qui  le  possédera,  nel  l'avait  dit  par  Moïse. 


Ce  sera  pour  les  enfants  d'Israël  une 
loi  et  un  droit,  comme  l'Eternel  l'a  or- 
donné à  Moïse. 

Josué  désigné  comme  successeur  de  Moïse. 

'^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Monte  sur 
cette  montagne  d'Abarim,  et  regarde 
le  pays  que  je  donne  aux  enfants  d'Is- 
raël. *'Tu  le  regarderas  ;  mais  toi  aussi, 
tu  seras  recueilli  auprès  de  ton  peuple. 


Temps  fijoês  pour  les  sacrifices. 

Chap.  XXVIII.  'L'Éternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  -Donne  cet  ordre  aux 
enfants  d'Israël,  et  dis-leur:  Vous  au- 
rez soin  de  me  présenter,  au  temps 
fixé,  mon  offrande,  l'aliment  de  mes 
sacrifices  consumés  par  le  feu,  et  qui 
me  sont  d'une  agréable  odeur. 

^Tu  leur  diras  :  Voici  le  sacrifice  con- 


commeAaron,  ton  frère,  a  été  recueilli,      sumé  par  le  feu,  que  vous  offrirez  à 
'*parce  que  vous  avez  été  rebelles  à      l'Eternel  :  chaque  jour,  deux  agneaux 


mon  ordre,  dans  le  désert  de  Tsin,  lors 
de  la  contestation  de  l'assemblée,  et 
que  vous  ne  m'avez  point  sanctifié  à 
leurs  yeux  à  l'occasion  des  eaux.  Ce 
sont  les  eaux  de  contestation,  à  Kadès, 
dans  le  désert  de  Tsin. 


d'un  an  sans  défaut,  comme  holocauste 
perpétuel.  ■'Tu  offriras  l'un  des  agneaux 
le  matin,  et  l'autre  agneau  entre  les 
deux  soirs,  ^et,  pour  l'ofïrande,  un 
dixième  d'épha  de  fleur  de  farine  pé- 
trie dans  un  quart  de  hin  d'huile  d'oli- 
'^  Moïse  parla  à  l'Eternel,  et  dit  :'^  Que  ves  concassées.^  C'est  l'holocauste  per- 
l'Eternel,  le  Dieu  des  esprits  de  toute  pétuel,  qui  a  été  offert  à  la  montagne 
chair,  établisse  sur  l'assemblée  un  de  Sinaï;  c'est  un  sacrifice  consumé 
homme  ''qui  sorte  devant  eux  et  qui  par  le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'E- 
entre  devant  eux,  qui  les  fasse  sortir  ternel.  ^La  libation  sera  d'un  quart  de 
et  qui  les  fasse  entrer,  afin  que  l'assem-  hin  pour  chaque  agneau  :  c'est  dans  le 
blée  de  l'Eternel  ne  soit  pas  comme  lieu  saint  que  tu  feras  la  libation  de 
des  brebis  qui  n'ont  point  de  berger,  vin  à  l'Eternel.  ^Tu  offriras  le  second 
'^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Prends  Jo-  agneau  entre  les  deux  soirs,  avec  une 
sué,  fils  de  Nun,  homme  en  qui  réside  offrande  et  une  libation,  semblables  à 
l'esprit  ;  et  tu  poseras  ta  main  sur  lui.  celles  du  matin  ;  c'est  un  sacrifice  con- 
'^Tu  le  placeras  devant  le  prêtre  Eléa-  sumé  par  le  feu,  d'une  agréable  odeur 
zar  et  devant  toute  l'assemblé,  et  tu      à  l'Éternel. 

luidonnerasdesordressousleursyeux.  'Le  jour  du   sabbat,   vous   offrirez 

-"Tu  le  rendras  participant  de  ta  di-      deux  agneaux  d'un  an  sans  défaut,  et. 


a.   i'rlni,  voy.  Ex.  28,  30. 


186 


NOMBRES. 


Chap.  iiS,  to-29,  fi. 


pour  l'ofTiande,  deux  dixièmes  de  fleur 
lie  f'nrine  pétrie  à  l'huile,  avec  la  liba- 
tion. '"C'est  l'holocauste  du  sabbat, 
pour  chaque  sabbat,  outre  l'holocauste 
perpétuel  et  la  libation. 

"Au  commencement  de  vos  mois, 
vous  offrirez  en  holocauste  à  l'Eternel 
deux  jeunes  taureaux,  un  bélier,  et  sept 
agneaux  d'un  an  sans  défaut;  '-et, 
comme  offrande  pour  chaque  taureau, 
trois  dixièmes  de  fleur  de  farine  pétrie 
à  l'huile  ;  comme  offrande  pour  le  bé- 
lier, deux  dixièmes  de  fleur  de  farine 
pétrie  à  l'huile  ;  "comme  offrande  pour 
chaque  agneau,  un  dixième  de  fleur  de 
farine  pétrie  à  l'huile.  C'est  un  holo- 
causte, un  sacrifice  consumé  parle  feu, 
d'une  agréable  odeur  à  l'Eternel.  '*Les 
libations  seront  d'un  demi-hin  de  vin 
pour  un  taureau,  d'un  tiers  de  hin  pour 
un  bélier,  et  d'im  quart  de  hin  pour  un 
agneau.  C'est  l'holocauste  du  commen- 
cement du  mois",  pour  chaque  mois, 
])our  tous  les  mois  de  l'année.  '^On  of- 
frira à  l'Eternel  un  bouc,  en  sacrifice 
d'expiation,  outre  l'holocauste  perpé- 
tuel et  la  libation. 

'^Le  premier  mois,  le  quatorzième 
jour  du  mois,  ce  sera  la  Pàque  de  l'E- 
ternel. ''Le  quinzième  jour  de  ce  mois 
sera  un  jour  de  fête.  On  mangera  jien- 
dant  sept  jours  des  pains  sans  levain. 
'*Le  premier  jour,  il  y  aura  une  sainte 
convocation  :  vous  ne  ferez  aucune 
œuvre  servile.  '^Vous  offrirez  en  holo- 
causte à  l'Eternel  un  sacrifice  consumé 
par  le  feu  :  deux  jeunes  taureaux,  un 
bélier,  et  sept  agneaux  d'un  an  sans 
défaut.  -"Vous  y  joindrez  l'offrande  de 
fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile,  trois 
dixièmes  pour  un  taureau,  deux  dixiè- 
mes pour  un  bélier,  ^'et  un  dixième 
pour  chacun  des  sept  agneaux.  -^Vous 
offrirez  un  bouc  en  sacrifice  d'expia- 
tion, afin  de  faire  pour  vous  l'expiation. 
-'Vous  offrirez  ces  sacrifices,  outre  l'ho- 

a.   Ou  de  la  nouvelle  lune  :  chaque  mois  coinineneait, 
Penlecûte,  après  la  moisson. 


locauste  du  matin,  qui  est  un  holo- 
causte perpétuel.  **Vous  les  offrirez 
chaque  jour,  pendant  sept  jours,  com- 
me l'aliment  d'un  sacrifice  consumé 
par  le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'E- 
ternel. On  lesoflrira,  outre  l'holocauste 
perpétuel  et  la  libation.  ^''Le  septième 
jour,  vous  aurez  une  sainte  convoca- 
tion :  Aous  ne  ferez  aucune  œuvre  ser- 


vile. 


-* Le  jour  des  prémices,  où  vous  pré- 
senterez à  l'Eternel  une  offrande,  à 
votre  fête  des  semaines*,  vous  aurez 
une  sainte  convocation  :  vous  ne  ferez 
aucune  œuvre  servile.  "Vous  offrirez 
en  holocauste,  d'une  agréable  odeur  à 
l'Eternel,  deux  jeunes  taureaux,  un  bé- 
lier, et  sept  agneaux  d'un  an.  -Wous 
y  joindrez  l'offrande  de  fleur  de  farine 
pétrie  à  l'huile,  trois  dixièmes  pour 
chaque  taureau,  deux  dixièmes  pour  le 
bélier,  -^et  un  dixième  pour  chacun  des 
sept  agneaux.  '"Vous  offrirez  un  bouc, 
afin  de  faire  pour  vous  l'expiation. 
"Vous  offrirez  ces  sacrifices,  outre  l'ho- 
locauste perpétuel  et  l'offrande.  Vous 
aurez  des  agneaux  sans  défaut,  et  vous 
joindrez  les  libations. 

Chap.  XXIX.  '  Le  septième  mois,  le 
premier  jour  du  mois,  vous  aurez  une 
sainte  convocation  :  vous  ne  ferez  au- 
cune œuvre  servile.  Ce  jour  sera  publié 
parmi  vous  au  son  des  trompettes. 
-Vous  offrirez  en  holocauste,  d'une 
agréable  odeur  à  l'Éternel,  un  jeune 
taureau,  un  bélier,  et  sept  agneaux 
d'un  an  sans  défaut.  'Vous  y  joindrez 
l'offrande  de  fleur  de  farine  pétrie  à 
l'huile,  trois  dixièmes  pour  le  taureau, 
deux  dixièmes  pour  le  bélier,  ''et  un 
dixième  pour  chacun  des  sept  agneaux. 
^Vous  offrirez  un  bouc  en  sacrifice  d'ex- 
piation, afin  de  faire  pour  vous  l'expia- 
tion. ^Vous  offrirez  ces  sacrifices,  ou- 
tre l'holocauste  et  l'offrande  de  chaque 
mois,   l'holocauste  perpétuel  et   l'of- 


chcz  les  Israélites,  avec  la  nouvelle  lune. 


b.  Ou  de 


187 


Chap.  2.9, 7-36. 


NOMBRES. 


frande,  et  les  libations  qui  s'y  joignent, 
d'après  les  règles  établies.  Ce  sont  des 
sacrifices  consumés  par  le  feu,  d'une 
agréable  odeur  à  l'Eternel. 

"Le  dixième  jour  de  ce  septième 
mois,  vous  aurez  une  sainte  convoca- 
tion,  et  vous   humilierez  vos  âmes   : 


vous  offrirez  onze  taureaux,  deux  bé- 
liers, et  quatorze  agneaux  d'un  an  sans 
défaut,  ^'avec  l'offrande  et  les  liba- 
tions pour  les  taureaux,  les  béliers  et 
les  agneaux,  selon  leur  nombre,  d'a- 
près les  règles  établies.  *^Vous  offri- 
rez un  bouc  en  sacrifice  d'expiation. 


vous  ne  ferez  aucun  ouvrage.  *Vous      outre  l'holocauste  perpétuel,  l'offrande 


offrirez  en  holocauste,  d'une  agréable 
odeur  à  l'Eternel,  un  jeune  taureau,  un 
bélier,  et  sept  agneaux  d'un  an  sans 
défaut.  'Vous  y  joindrez  l'offrande  do 
fleur  de  farine  pétrie  à  l'huile,  trois 
dixièmes  pour  le  taureau,  deux  dixiè- 
mes pour  le  bélier,  '"et  un  dixième 
pour  chacun  des  sept  agneaux.  "  Vous 
offrirez  un  bouc  en  sacrifice  d'expia- 
tion, outre  le  sacrifice  des  expiations, 
l'holocauste  perpétuel  et  l'offrande,  et 
les  libations  ordinaires. 

'^Le  quinzième  jour  du  septième 
mois,  vous  aurez  une  sainte  convoca- 
tion :  vous  ne  ferez  aucune  œuvre  ser- 
vile.  Vous  célébrerez  une  fête  en 
l'honneur  de  l'Eternel,  pendant  sept 
jours.  '^Vous  offrirez  en  holocauste  un 
sacrifice  consumé  par  le  feu,  d'une 
agréable  odeur  à  l'Eternel  :  treize  jeu- 
nes taureaux,  deux  béliers,  et  quatorze 
agneaux  d'un  an  sans  défaut.  "Vous  a* 
joindrez  l'offrande  de  fleur  de  farine 
pétrie  à  l'huile,  trois  dixièmes  pour 
chacun  des  treize  taureaux,  deux  di- 
xièmes pour  chacun  des  deux  béliers, 
'^et  un  dixième  pour  chacun  des  qua- 
torze agneaux.  **Vous  offrirez  un  bouc 
en  sacrifice  d'expiation,  outre  l'holo- 
causte perpétuel,  l'offrande  et  la  liba- 


et  la  libation.  —  -''Le  quatrième  jour, 
vous  offrirez  dix  taureaux,  deux  bé- 
liers, et  quatorze  agneaux  d'un  an  sans 
défaut,  ^■'avec  l'offrande  et  les  libations 
pour  les  taureaux,  les  béliers  et  les 
agneaux,  selon  leur  nombre,  d'après 
les  règles  établies.  -''Vous  offrirez  un 
bouc  en  sacrifice  d'expiation,  outre 
l'holocauste  perpétuel,  l'offrande  et  la 
libation.  —  -^Le  cinquième  jour,  vous 
offrirez  neuf  taureaux,  deux  béliers, 
et  quatorze  agneaux  d'un  an  sans  dé- 
faut, "avec  l'offrande  et  les  libations 
pour  les  taureaux,  les  béliers  et  les 
agneaux  selon  leur  nombre,  d'après 
les  règles  établies.  -*Vous  offrirez  un 
bouc  en  sacrifice  d'expiation,  outre 
l'holocauste  perpétuel,  l'offrande  et  la 
libation.  —  ^'Le  sixième  jour,  vous 
offrirez  huit  taureaux,  deux  béliers  et 
quatorze  agneaux  d'un  an  sans  défaut, 
^"avec  l'offrande  et  les  libations  j^our 
les  taureaux,  les  béliers  et  les  agneaux, 
selon  leur  nombre,  d'après  les  règles 
établies.  ^' Vous  offrirez  un  bouc  en  sa- 
crifice d'expiation,  outre  l'holocauste 
perpétuel,  l'offrande  et  les  libations. 
—  ■'-Le  septième  jour,  vous  offrirez 
sept  taureaux,  deux  béliers,  et  qua- 
torze  agneaux  d'un   an   sans   défaut. 


tion.  —  ''Le  second  jour,  vous  offrirez     ^'avec  l'offrande  et  les  libations  pour 


douze  jeunes  taureaux,  deux  béliers, 
et  quatorze  agneaux  d'un  an  sans  dé- 
faut, **avec  l'offrande  et  les  libations 
pour  les  taureaux,  les  béliers  et  les 
agneaux,  selon  leur  nombre,  d'après 
les  règles  établies.  ''Vous  offrirez  un 
bouc  en  sacrifice  d'expiation,  outre 
l'holocauste  perpétuel,  l'offrande  et 
les  libations.  —  -"Le  troisième  jour, 


les  taureaux,  les  béliers  et  les  agneaux, 
selon  leur  nombre,  d'après  les  règles 
établies.  ^*Vous  offrirez  un  bouc  en 
sacrifice  d'expiation,  outre  l'holocauste 
perpétuel,  l'offrande  et  la  libation.  — 
^^Le  huitième  jour,  vous  aurez  une 
assemblée  solennelle  :  vous  ne  ferez 
aucune  œuvre  servile.  '^Vous  offrirez 
en  holocauste  un    sacrifice  consumé 


188 


NOMBRES. 


Chap.29.^-3Li. 


par  le  feu,  d'une  agréable  odeur  à  l'É- 
ternel :  un  taureau,  un  bélier,  et  sept 
agneaux  d'un  an  sans  défaut,  '■'^avec 
l'offrande  et  les  libations  pour  le  tau- 
reau, le  bélier  et  les  agneaux,  selon 
leur  nombre,  d'après  les  règles  éta- 
blies, ^n^ous  oftrirez  un  bouc  en  sacri- 
fice d'expiation,  outre  l'holocauste 
perpétuel,  l'ofirande  et  la  libation. 

'^Tels  sont  les  sacrifices  que  vous 
olTrirez  à  ri<]ternel  dans  vos  fêtes,  ou- 
tre vos  holocaustes,  vos  offrandes  et 
vos  libations,  et  vos  sacrifices  de  pros- 
périté, en  accomplissement  d'un  vœu 
ou  en  offrandes  volontaires. 

Chap.  XXX.  *  Moïse  dit  aux  enfants 
d'Israël  tout  ce  que  l'Eternel  lui  avait 
ordonné. 

Loi  sur  les  i'œii.r. 

*  Moïse  parla  aux  chefs  des  tribus 
des  enfants  d'Israël,  et  dit  :  Voici  ce 
que  l'Eternel  ordonne. 

^Lorsqu'un  homme  fera  un  vœu  à 
l'Eternel,  ou  un  serment  pour  se  lier 
par  un  engagement,  il  ne  violera  point 
sa  parole,  il  agira  selon  tout  ce  qui 
est  sorti  de  sa  bouche. 

^Lorsqu'une  femme,  dans  sa  jeu- 
nesse et  à  la  maison  de  son  père,  fera 
un  vœu  à  l'Eternel  et  se  liera  par  un 
engagement,  ^et  que  son  père  aui'a 
connaissance  du  vœu  qu'elle  a  fait  et 
de  l'engagement  par  lequel  elle  s'est 
liée,  —  si  son  père  garde  le  silence 
envers  elle,  tout  vœu  qu'elle  aura  fait 
sera  valable,  et  tout  engagement  par 
lequel  elle  se  sera  liée  sera  valable  ; 
"mais  si  son  père  la  désapprouve  le 
jour  où  il  en  a  connaissance,  tous  ses 
vœux  et  tous  les  engagements  par  les- 
quels elle  se  sera  liée  n'auront  aucune 
valeur;  et  l'Eternel  lui  pardonnera, 
parce  qu'elle  a  été  désapprouvée  de 
son  père. 

'  Lorsqu'elle  seramariée,  après  avoir 
fait  des  vœux  ou  s'être  liée  par  une 
parole  échappée  de  ses  lèvres,  *etque 


son  mari  en  aura  connaissance,  —  s'il 
garde  le  silence  envers  elle  le  jour  où 
il  en  a  connaissance,  ses  vœux  seront 
valables,  et  les  engagements  par  les- 
quels elle  se  sera  liée  seront  valables  ; 
'mais  si  son  mari  la  désapprouve  le 
jour  où  il  en  a  connaissance,  il  annu- 
lera le  vœu  qu'elle  a  fait  et  la  parole 
échappée  de  ses  lèvres,  par  laquelle 
elle  s'est  liée;  et  l'Eternel  lui  pardon- 
nera. 

'"Le  vœu  d'une  femme  veuve  ou  ré- 
j)udiée,  l'engagement  quelconque  par 
lequel  elle  se  sera  liée,  sera  valable 
pour  elle. 

"  Lorsqu'une  femme,  dans  la  maison 
de  son  mari,  fera  des  vœux  ou  se  liera 
par  un  serment,  *^et  que  son  mari  en 
aura  connaissance,  —  s'il  garde  le  si- 
lence envers  elle  et  ne  la  désapprouve 
pas,  tous  ses  vœux  seront  valables,  et 
tous  les  engagementspar  lesquels  elle 
se  sera  liée  seront  valables;  "mais  si 
son  mari  les  annule  le  jour  où  il  en  a 
connaissance,  tout  vœu  et  tout  enga- 
gement sortis  de  ses  lèvres  n'auront 
aucune  valeur,  son  mari  les  a  annulés  ; 
et  l'Eternel  lui  pardonnera.  "Son  mari 
peut  ratifier  et  son  mari  peut  annuler 
tout  vœu,  tout  serment  par  lequel  elle 
s'engage  à  mortifier  sa  personne.  '^  S'il 
garde  de  jour  en  jour  le  silence  envers 
elle,  il  ratifie  ainsi  tous  les  va^ux  ou 
tous  les  engagements  par  lesquels  elle 
s'est  liée;  il  les  ratifie,  parce  qu'il  a 
gardé  le  silence  envers  elle  le  jour  où 
il  en  a  eu  connaissance.  '^Mais  s'il  les 
annule  après  le  jour  où  il  en  a  eu  con- 
naissance, il  sera  coupable  du  péché 
de  sa  femme. 

''Telles  sont  les  lois  que  l'Eternel 
prescrivit  à  Moïse,  entre  un  mari  et  sa 
femme,  entre  un  père  et  sa  fille,  lor.s- 
qu'elle  est  dans  sa  jeunesse  et  à  la 
maison  de  son  père. 

Victoire  sur  les  Madianites. 


Chap.  XXXI.        '  L'Éternel  parla  à 


189 


Chap.  c?/,?-? 


?9. 


NOMBRES. 


Moïse,  et  dit  :  ^Venge  les  enfants  d'Is- 
raël sur  les  Madianites  ;  tu  seras  en- 
suite recueilli  auprès  de  ton  peuple. 

^Moïse  parla  au  peuple,  et  dit:  Equi- 
pez  d'entre  vous   des    hommes   pour 


'*  Voici,  ce  sont  elles  qui,  sur  la  parole 
de  Balaam,  ont  entraîné  les  enfants 
d'Israël  à  l'infidélité  envers  l'Éternel, 
dans  l'affaire  de  Peor";  et  alors  éclata 
la  plaie  dans  l'assemblée  de  l'Éternel. 


l'armée,  et  qu'ils  marchent  contre  Ma-      ''Maintenant,  tuez  tout  mâle  parmi  les 

petits  enfants,  et  tuez  toute  femme  qui 
a  connu  un  homme  en  couchant  avec 
lui;  '*mais  laissez  en  vie  pour  vous 
toutes  les  filles  qui  n'ont  point  connu 
la  couche  d'un  homme.  '^Et  vous,  cam- 
pez pendant  sept  jours  hors  du  camp; 
tous  ceux  d'entre  vous  qui  ont  tué 
quelqu'un,  et  tous  ceux  qui  ont  tou- 

hommes  par  tribu,  et  avec  eux  le  fils      ché  un  mort,  se  purifieront  le  troisième 


dian,  afin  d'exécuter  la  vengeance  de 
l'Eternel  sur  Madian.  ''Vous  enverrez 
à  l'armée  mille  hommes  par  tribu,  de 
toutes  les  tribus  d'Israël. 

^On  leva  d'entre  les  milliers  d'Israël 
mille  hommes  par  tribu,  soit  douze 
mille  hommes  équipés  pour  l'armée. 
^ Moïse    envoya    à   l'armée    ces    mille 


du  prêtre  Eléazar,  Phinées,  qui  por- 
tait les  instruments  sacrés  et  les  trom- 
pettes retentissantes.  'Ils s'avancèrent 
contre  Madian,  selon  l'ordre  que  l'E- 
ternel avait  donné  à  Moïse  ;  et  ils 
tuèrent  tous  les  mâles.  41s  tuèrent  les 
rois  de  Madian  avec  tous  les  autres, 
Evi,  Rékem,  Tsur,  Hur  et  Réba,  cinq 
rois  de  Madian  ;  ils  tuèrent  aussi  par 
l'épée  Balaam,  fils  de  Beor.  *Les  en- 
fants d'Israël  firent  prisonnières  les 
femmes  des  Madianites  avec  leurs 
petits  enfants,  et  ils  pillèrent  tout  leur 
bétail,  tous  leurs  troupeaux  et  toutes 
leurs  richesses.  '"Ils  incendièrent  tou- 
tes les  villes  qu'ils  habitaient  et  tous 
leurs  enclos.  "Ils  prirent  toutes  les 
dépouilles  et  tout  le  butin,  personnes 
et  bestiaux  ;  '-et  ils  amenèrent  les  cap- 
tifs, le  butin  et  les  dépouilles,  à  Moïse, 
au  prêtre  Eléazar,  et  à  l'assemblée  des 
enfants  d'Israël,  campés  dans  les  plai- 
nes de  Moab,  près  du  Jourdain,  vis-à- 
vis  de  .léricho. 

''Moïse,  le  prêtre  Eléazar,  et  tous 
les  princes  de  l'assemblée,  sortirent 
au-devant  d'eux,  hors  du  camp.  '*Et 
Moïse  s'irrita  contre  les  commandants 
de  l'armée,  les  chefs  de  milliers  et  les 

chefs  de  centaines,  qui  revenaient  de  tant  des  personnes  que  des  bœufs,  des 
l'expédition.  '^11  leur  dit:  Avez-vous  ânes  et  des  brebis.  ^^  Vous  le  prendrez 
laissé  la  vie  à   toutes    les    femmes  ?     sur  leur  moitié,  et  tu  le  donneras  au 

a.  Baal-Peor. 

190 


et  le  septième  jour,  eux  et  vos  pri- 
sonniers. -''Vous  purifierez  aussi  tout 
vêtement,  tout  objet  de  peau,  tout 
ouvrage  de  poil  de  chèvre  et  tout  us- 
tensile de  bois. 

-'Le  prêtre  Eléazar  dit  aux  soldats 
qui  étaient  allés  à  la  guerre  :  Voici  ce 
qui  est  ordonné  par  la  loi  que  l'Eternel 
a  prescrite  à  Moïse.  ^^L'or,  l'argent, 
l'airain,  le  fer,  l'étain  et  le  plomb, 
-'tout  objet  qui  peut  aller  au  feu,  vous 
le  ferez  passer  par  le  feu  pour  le  ren- 
dre pur,  mais  c'est  par  l'eau  de  puri- 
fication qu'il  sera  purifié.  Tout  ce  qui 
ne  peut  aller  au  feu,  vous  le  ferez  pas- 
ser dans  l'eau.  -''Vous  laverez  vos  vê- 
tements le  septième  jour,  et  vous  serez 
purs;  ensuite,  vous  pourrez  entrer 
dans  le  camp. 

^^ L'Éternel  dit  à  Moïse  :  ^«Fais,  avec 
le  prêtre  Eléazar  et  les  chefs  de  mai- 
sons de  l'assemblée,  le  compte  du 
butin,  de  ce  qui  a  été  pris,  personnes 
et  bestiaux.  -'Partage  le  butin  entre 
les  combattants  qui  sont  allés  à  l'ar- 
mée et  toute  l'assemblée.  ^*Tu  prélè- 
veras sur  la  portion  des  soldats  qui 
sont  allés  à  l'armée  un  tribut  pour 
l'Éternel,  savoir  :  un  sur  cinq  cents, 


NOMBRES. 


Chop.   S1,30-S2,G. 


prêtre  I^léazar  comme  une  offrande  à 
l'Eternel.  ^"Et  sur  la  moitié  qui  revient 
aux  enfants  d'Israël  tu  prendras  un 
sur  cinquante,  tant  des  personnes  que 
des  bœufs,  des  ânes  et  des  brebis,  de 
tout  animal  ;  et  tu  le  donneras  aux  Lé- 
vites, qui  ont  la  garde  du  tabernacle 
de  l'Éternel. 

*' Moïse  et  le  prêtre  Éléazar  firent 
ce  que  l'Eternel  avait  ordonné  à  Moïse. 

'-Le  butin,  reste  du  ])illage  de  ceux 
qui  avaient  fait  partie  de  l'armée,  était 
de  six  cent  soixante-quinze  mille  bre- 
bis ,  ^'soixante- douze  mille  bœufs, 
^*soixante-un  mille  ânes,  ^^et  trente- 
deux  mille  personnes  ou  femmes  qui 
n'avaient  point  connu  la  couche  d'un 
homme.  —  '^La  moitié,  formant  la 
part  de  ceux  qui  étaient  allés  à  l'ar- 
mée, fut  de  trois  cent  trente-sept  mille 
cinq  cents  brebis,  ''dont  six  cent 
soixante-quinze  pour  le  tribut  à  l'E- 
ternel; 'Hrente-six  mille  bœufs,  dont 
soixante-douze  pour  le  tribut  à  l'Eter- 
nel ;  '^trente  mille  cinq  cents  ânes, 
dont  soixante-un  pour  le  tribut  à  l'E- 
ternel ;  *"et  seize  mille  jiersonnes,  dont 
trente-deux  pour  le  tribut  à  l'Éternel. 
■"Moïse  donna  au  prêtre  Eléazar  le 
tribut  réservé  comme  offrande  à  l'E- 
ternel, selon  ce  que  l'Éternel  lui  avait 
ordonné.  —  ''^La  moitié  qui  revenait 
aux  enfants  d'Israël,  séparée  par  Moïse 
de  celle  des  hommes  de  l'armée,  "et 
formant  la  part  de  l'assemblée,  fut  de 
trois  cent  trente-sept  mille  cinq  cents 
brebis  ,  "  trente  -  six  mille  bœufs  , 
"Hrente  mille  cinq  cents  ânes,  ■'^et 
seize  mille  personnes.  "Sur  cette  moi- 
tié qui  revenait  aux  enfants  d'Israël, 
Moïse  prit  un  sur  cinquante,  tant  des 
personnes  que  des  animaux;  et  il  le 
donna  aux  Lévites,  qui  ont  la  garde  du 
tabernacle  de  l'Éternel,  selon  ce  que 
l'Éternel  lui  avait  ordonné. 

**Les  commandants  des  milliers  de 
l'armée,  les  chefs  de  milliers  et  les 
chefs  de  centaines,  s'approchèrent  de 


Moïse,  ^'■'et  lui  dirent  :  Tes  serviteurs 
ont  fait  le  compte  des  soldats  qui 
étaient  sous  nos  ordres,  et  il  ne  man- 
(|uepas  un  hommed'entrenous.  '^''Nous 
apportons,  comme  offrande  à  l'Eter- 
nel, chacun  les  objets  d'or  que  nous 
avons  trouvés,  chaînettes,  bracelets, 
anneaux,  j)cndants  d'oreilles  et  col- 
liers, afin  de  faire  pour  nos  personnes 
l'expiation  devant  l'Eternel.  ^' Moïse 
et  le  prêtre  Éléazar  reçurent  d'eux 
tous  ces  objets  travaillés  en  or.  '^-Tout 
l'or,  que  les  chefs  de  milliers  et  les 
chefs  de  centaines  présentèrent  à  l'É- 
ternel en  offrande  par  élévation,  pesait 
seize  mille  sept  cent  cinquante  sicles. 
^'Les  hommes  de  l'armée  gardèrent 
chacun  le  butin  qu'ils  avaient  fait. 
"Moïse  et  le  prêtre  Éléazar  prirent  l'or 
des  chefs  de  milliers  et  des  chefs  de 
centaines,  et  l'apportèrent  à  la  tente 
d'assignation,  comme  souvenir  pour 
les  enfants  d'Israël  devant  l'Éternel. 

Le  pays  de  Galaad  accordé  aux  tribus  de  Gad 
et  de  Ruben. 

Chap.  XXXII.  '  Les  fils  de  Ruben 
et  les  fils  de  Gad  avaient  une  quantité 
considérable  de  troupeaux,  et  ils  vi- 
rent que  le  pays  de  'Jaezer  et  le  pays 
de  Galaad  étaient  un  lieu  propre  pour 
des  troupeaux.  -Alors  les  fils  de  Gad 
et  les  fils  de  Ruben  vinrent  auprès  de 
Moïse,  du  prêtre  Éléazar  et  des  prin- 
ces de  l'assemblée,  et  ils  leur  dirent  : 
'Atharoth,  Dibon,  Jaezer,  Nimra,  Hes- 
bon,  Élealé,  Sebam,  Nebo  et  Beon, 
^ce  pays  que  l'Éternel  a  frappé  devant 
l'assemblée  d'Israël  est  un  lieu  propre 
pour  des  troupeaux,  et  tes  serviteurs 
ont  des  troupeaux.  ^Ils  ajoutèrent  :  Si 
nous  avons  trouvé  grâce  à  tes  yeux, 
que  la  possession  de  ce  pays  soit  ac- 
cordée à  tes  serviteurs,  et  ne  nous 
fais  point  passer  le  Jourdain. 

^ Moïse  répondit  aux  fils  de  Gad  et 
aux  fils  de  Ruben  :  Vos  frères  iront-ils 
à  la  guerre,  et  vous,  resterez-vous  ici? 


191 


Chap.  32,1-32. 


NOMBRES. 


^Pourquoi  voulez-vous  décourager  les  Jourdain,  ni  plus  loin,  puisque  nous 
enfants  d'Israël  de  passer  dans  le  pays  aurons  notre  héritage  de  ce  côté-ci  du 
cjue  l'Eternel  leur  donne  ?  ^Ainsi  firent  Jourdain,  à  l'orient, 
vos  pères,  quand  je  les  envoyai  de  ■'"Moïse  leur  dit  :  Si  vous  faites  cela, 
Kadès-Barnéa  pour  examiner  le  pays,  si  vous  vous  armez  pour  combattre 
^Ils  montèrent  jusqu'à  la  vallée  d'Esch-  devant  l'Eternel,  -'  si  tous  ceux  de  vous 
col,  et,  après  avoir  examiné  le  pays,  qui  s'armeront  passent  le  Jourdain 
ils  découragèrent  les  enfants  d'Israël  devant  l'Eternel  jusqu'à  ce  qu'il  ait 
d'aller  dans  le  pays  que  l'Eternel  leur  chassé  ses  ennemis  loin  de  sa  face, 
donnait.  '"La  colère  de  l'Eternel  s'en-  ^"^et  si  vous  revenez  seulement  après 
flamma  ce  jour-là,  et  il  jura  en  disant:  que  le  pays  aura  été  soumis  devant 
''Ces  hommes  qui  sont  montés  d'E-  l'Eternel,  —  vous  serez  alors  sans  re- 
gypte,  depuis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-  proche  vis-à-vis  de  l'Eternel  et  vis-à- 
dessus,  ne  verront  ])oint  le  pays  que  vis  d'Israël,  et  cette  contrée-ci  sera 
j'ai  juré  de  donner  à  Abraham,  à  Isaac  votre  propriété  devantl'Éternel.  -'Mais 
et  à  Jacob,  car  ils  n'ont  pas  suivi  plei-  si  vous  ne  faites  pas  ainsi,  vous  péchez 
nement  ma  voie,  '-excepté  Caleb,  fds  contre  l'Eternel;  sentez  votre  péché, 
de  Jephunné,  le  Kenizien,  et  Josué,  quand  il  vous  atteindra.  ^''Construisez 
fds  de  Nun,  cjui  ont  pleinement  suivi  des  villes  pour  vos  petits  enfants  et 
la  voie  de  l'Eternel.  ''La  colère  de  des  parcs  pour  vos  troupeaux,  et  faites 
l'Éternel  s'enflamma  contre  Israël,  et  ce  que  votre  bouche  a  déclaré, 
il  les  fit  errer  dans  le  désert  pendant  ^^Les  fils  de  Gad  et  les  fils  de  Ruben 
quarante  années,  jusqu'à  l'anéantisse-  dirent  à  Moïse  :  Tes  serviteurs  feront 
ment  de  toute  la  génération  qui  avait  ce  que  mon  seigneur  ordonne.  **Nos 
fait  le  mal  aux  yeux  de  l'Eternel.  '*Et  petits  enfants,  nos  femmes,  nos  trou- 
voici,  vous  prenez  la  jilace  de  vos  pè-  peaux  et  tout  notre  bétail,  resteront 
res  comme  des  rejetons  d'hommes  dans  les  villes  de  Galaad  ;  "et  tes  ser- 
pécheurs,  pour  rendre  la  colère  de  viteurs,  tous  armés  pour  la  guerre, 
l'Eternel  encore  plus  ardente  contre  iront  combattre  devant  l'Eternel,  com- 
Israël.  '^Car,  si  vous  vous  détournez  me  dit  mon  seigneur. 
de  lui,  il  continuera  de  laisser  Israël  ^"^ Moïse  donna  des  ordres  à  leur  su- 
au  désert,  et  vous  causerez  la  perte  de  jet  au  prêtre  Éléazar,  à  Josué,  fils  de 
tout  ce  peuple.  Nun,  et  aux  chefs  de  famille  dans  les 
'*Ils  s'approchèrent  de  Moïse,  et  ils  tribusdesenfantsd'Israël. -'Il  leurdit: 
dirent:  Nous  construirons  ici  des  parcs  Si  les  fils  de  Gad  et  les  fils  de  Ruben 
pour  nos  troupeaux  et  des  villes  pour  passent  avec  vous  le  Jourdain,  tous 
nos  petits  enfants;  '"puis  nous  nous  armés  pour  combattre  devant  l'Eter- 
équiperons  en  hâte  pour  marcher  de-  nel,  et  que  le  pays  soit  soumis  devant 
vaut  les  enfants  d'Israël,  jusqu'à  ce  vous,  vous  leur  donnerez  en  propriété 
que  nous  les  ayons  introduits  dans  le  la  contrée  de  Galaad.  '"Mais  s'ils  ne 
lieu  qui  leur  est  destiné;  et  nos  petits  marchent  point  en  armes  avec  vous, 
enfants  demeureront  dans  les  villes  qu'ils  s'établissent  au  milieu  de  vous 
fortes,  à  cause  des  habitants  du  pays,  dans  le  pays  de  Canaan. 
**Nous  ne  retournerons  point  dans  nos  "Les  fils  de  Gad  et  les  fils  de  Ruben 
maisons,  avant  que  les  enfants  d'Is-  répondirent  :  Nous  ferons  ce  que  l'E- 
raël  aient  pris  possession  chacun  de  ternel  a  dit  à  tes  serviteurs.  ''Nous 
son  héritage;  "et  nous  ne  possède-  passerons  en  armes  devant  l'Eternel 
rons  rien  avec  eux  de  l'autre  côté  du  au  pays  de  Canaan  ;  mais  que  nous  pos- 

192 


NOMBRES. 


Chap.  32,33— 3 3, 76. 


sédions  notre  héritage  de  ce  côté-ci  vée",  à  la  vue  de  tous  les  Egyptiens, 

du  Jourdain.  ''Et  les  Egyptiens  enterraient  ceux  que 

^'Moïse  donna  aux  fds  de  Gad  et  aux  l'Eternel  avait  frappés  parmi  eux,  tous 

fds  de  Ruben,  et  à  la  moitié  de  la  tribu  les   premiers-nés;    l'Eternel    exerçait 

de  Manassé,  fds  de  Joseph,  le  royaume  aussi  desjugementscontre  leurs  dieux, 

de   Sihon,    roi    des   Amoréens,   et   le  ^Les   enfants   d'Israël   partirent  de 

royaume  d'Og,  roi  de  Basan,  le  pays  Ramsès,  et  campèrent  à  Succoth.  *Ils 

avec  ses  villes,  avec  les  territoires  des  jiartirent  de  Succoth,  et  campèrent  à 

villes  du  pays  tout  alentour.  l^tham,  ([ui  est  à  l'extrémité  du  désert. 

^^Les   fils  de   Gad   bâtirent   Dibon,  "Ils  partirent  d'Etham,  se  détournè- 

Athai'oth,  Aroër,  ^^Athroth-Schophan,  rentvers  Pi-Hahiroth,  vis-à-vis  de  Baal- 

Jaezer,  Jogbeha,^'^Beth-NimraetBeth-  Tscphon,  et  campèrent  devant  Migdol. 

Haran,  villes  fortes,  et  ils  firent  des  ^IIs  partirent  de  devant  Pi-IIahiroth, 


parcs  pour  les  troupeaux. 

''Les  fds  de  Ruben  bâtirent  Ilesbon, 
Elealé  et  Rirjathaïm,  ^*Nebo  et  Baal- 


et  passèrent  au  milieu  de  la  mer  dans 
la  direction  du  désert;  ils  firent  trois 
journées  de    marche   dans    le   désert 


Meon,  dont  les  noms  furent  changés,  d'Etham,  et  campèrent  à  Mara.  'Ils 
et  Sibma,  et  ils  donnèrent  des  noms  ])artirentde  Mara,  etarrivèrentà  Elim  ; 
aux  villes  qu'ils  bâtirent.  il  y  avait  à  Elim  douze  sources  d'eau 

''Les  fils  de  Makir,  fils  de  Manassé,  et  soixante-dix  palmiers  :  ce  fut  là 
marchèrent  contre  Galaad,  et  s'en  em-  qu'ilscampèrent."'Ilspartircntd'Elim, 
parèrent;  ils  chassèrent  les  Amoréens,  et  campèrent  près  de  la  mer  Rouge, 
qui  y  étaient.  ^''Moïse  donna  Galaad  "Ils  partirent  de  la  mer  Rouge,  et  cam- 
à  Makir,  fils  de  Manassé,  qui  s'y  éta-  pèrent  dans  le  désert  de  Sin.  '-Ils  par- 
blit.  '"  Jaïr,  fils  de  Manassé,  se  mit  en  tirent  du  désert  de  Sin,  et  campèrent 
marche,  prit  les  bourgs,  et  les  appela  â  Dophka.  "Ils  partirent  de  Dophka, 
bourgs  de  Jaïr.  ''^Nobach  se  mit  en  et  campèrent  à  Alusch.  '•'Ils  partirent 
marche,  prit  Kenath  avec  les  villes  de  d'Alusch,  et  campèrent  à  Rephidim, 
sonressort,  etl'appelaNobach,  d'après  où  le  peuple  ne  trouva  point  d'eau  à 
son  nom.  boire.  "Ils  partirent  de  Rephidim,  et 

campèrent  dans  le  désert  de  Sinaï. 

'*Ils  partirent  du  désert  de  Sinaï,  et 
campèrent  à  Ribroth-Hattaava.   "Ils 
partirent  de  Ribroth-Hattaava,  et  cam- 
pèrent à  Ilatséroth.  '*Ils  partirent  de 
Chap.  XXXIII.     'Voici  les  stations      Ilatséroth,  etcampèrentàRilhma.  "Ils 
des  enfants  d'Israël,  qui  sortirent  du      partirent  de  Rithma,  et  campèrent  à 
pays  d'Egypte,  selon  leurs  corps  d'ar-      Rimmon-Pérets.  ^'Ilspartirentde  Rim- 


Marclies  et  stations  des  Israélites  depuis  leur 
sortie  d'Kgypte  jusqu'à  leur  arrivée  dans  les 
plaines  de  Moab. 


mée,  sous  la  conduite  de  Moïse  et 
d'Aaron.  -Moïse  écrivit  leurs  marches 
de  station  en  station,  d'après  l'ordre 
de  l'Eternel.  Et  voici  leurs  stations, 
selon  leurs  marches. 

3 


mon-Pérets,  et  campèrent  à  Libna. 
-'Ils  partirent  de  Libna,  et  campèrent 
à  Rissa.  -'Ils  partirent  de  Rissa,  et 
campèrent  à  Rehélatha.  *'Ils  partirent 
de  Rehélatha,  et  campèrent  à  la  mon- 


Ils  partirent  de  Ramsès  le  premier  tagne  de  Schapher.  -^Ils  partirent  de 

niois,   le  quinzième  jour  du  premier  la  montagne  de  Schapher,  et  campè- 

mois.  Le  lendemain  de  la  Pâque,  les  rent  à  Ilarada.  "Ils  partirent  de  Ilara- 

enfants  d'Israël  sortirent  la  main  le-  da,   et  campèrent  à  Makhéloth.  -'Ils 

a.  C'est-à-dire,  ouvertement. 


193 


13 


Chap.  f3 3, -27-34,: 


NOMBRES. 


partirent  de  Makhéloth,  et  campèrent 
à  Tahath.  ^"lls  partirent  de  Tahath,  et 
campèrent  à  Tarach.  ^*Ils  partirent  de 
Tarach,  et  campèrent  à  Mithka.  -^Ils 
partirent  de  Mithka,  et  campèrent  à 
Hasclimona.  ''"Ils  partirent  de  Hasch- 
mona,  et  campèrent  à  Moséroth.  ^'Ils 
partirent  de  Moséroth,  et  campèrent  à 
Bené-Jaakan.  ^-Ils  partirent  de  Bené- 
Jaakan,  et  campèrent  à  Hor-Guidgad. 
^^Ils  partirent  de  Hor-Guidgad,  et  cam- 
pèrent à  Jothbatha.  ^*Ils  partirent  de 
Jothbatha,  et  campèrent  à  Abrona.  '^Ils 
partirent  d'Abrona,  et  campèrent  à 
Etsjon-Guéber.^'' Ils  partirent d'Etsjon- 
Guéber,  et  campèrent  dans  le  désert 
de  Tsin  :  c'est  Kadès. 

^'Ils  partirent  de  Kadès,  et  campè- 
rent à  la  montagne  de  Hor,  à  l'extré- 
mité du  pays  d'Edom.  ''^Le  prêtre  Aa-     ceux  qui  sont  en  plus  grand  nombre 

vous  donnerez  une  portion  plus  grande. 


moth  jusqu'à  Abel-Sittim,  dans   les 
plaines  de  Moab. 

^"L'Eteinel  parla  à  Moïse  dans  les 
plaines  de  Moab,  près  du  Jourdain, 
vis-à-vis  de  Jéricho.  11  dit  :  ^' Parle  aux 
enfants  d'Israël,  et  dis-leur  :  Lorsque 
vous  aurez  passé  le  Jourdain  et  que 
vous  serez  entrés  dans  le  pays  de  Ca- 
naan, ^Wous  chasserez  devant  vous 
tous  les  habitants  du  pays,  vous  dé- 
truirez toutes  leurs  idoles  de  pierre, 
vous  détruirez  toutes  leurs  images  de 
fonte,  et  vous  détruirez  tous  leurs  hauts 
lieux.  ^^Vous  prendrez  possession  du 
pays,  et  vous  vous  y  établirez;  car  je 
vous  ai  donné  le  pays,  pour  qu'il  soit 
votre  propriété.  ^"^Vous  partagerez  le 
pays  par  le  sort,  selon  vos  familles   A 


ron  monta  sur  la  montagne  de  Hor 
suivant  l'ordre  de  l'Eternel  ;  et  il  y 
mourut,  la  cjuarantième  année  après 
la  sortie  des  enfants  d'Israël  du  pays 
d'Egypte,  le  cinquième  mois,  le  pre- 
mier jour  du  mois.  ^^Aaron  était  âgé  de 
cent  vingt-trois  ans,  lorsqu'il  mourut 
sur  la  montagne  de  Hor.  •'"Le  roi  d'A- 
rad,  Cananéen,  qui  habitait  le  midi  du 
pays  de  Canaan,  apprit  l'arrivée  des 
enfants  d'Israël. 

*'Ils  partirent  de  la  montagne  de 
Hor,  et  campèrent  à  Tsalmona.  ■'-Ils 
partirent  de  Tsalmona,  et  campèrent 
à  Punon.  ''^Ils  partirent  de  Punon,  et 
campèrent  à  Oboth.  "Ils  partirent  d'O- 
both,  et  campèrent  à  Ijjé-Abarim,  sur 
la  frontière  de  Moab.  "'^Ils  partirent 
d'Ijjé-Abarim,  et  campèrent  à  Dibon- 
Gad.  ''Mis  partirent  de  Dibon-Gad,  et 
campèrent  à  Almon-Diblathaïm.  "Ils 
partirentd'Almon-Diblathaïm,  et  cam- 
pèrent aux  montagnes  d'Abarim,  de- 
vant Nebo.  "^Ils  partirent  des  monta- 
gnes d'Abarim,  et  campèrent  dans  les 
plaines  de  Moab,  près  du  Jourdain, 
vis-à-vis  de  Jéricho.  ■'Mis  campèrent 
près  du  Jourdain,  depuis  Beth-Jeschi- 


et  à  ceux  qui  sont  en  plus  petit  nombre 
vous  donnerez  une  portion  plus  petite. 
Chacun  possédera  ce  qui  lui  sera  échu 
par  le  sort;  vous  le  recevrez  en  pro- 
|)riété,  selon  les  tribus  de  vos  pères. 
^^Mais  si  vous  ne  chassez  pas  devant 
vous  les  habitants  du  pays,  ceux  d'en- 
tre euxque  vous  laisserez  seront  comme 
des  épines  dans  vos  yeux  et  des  aiguil- 
lons dans  vos  côtés,  ils  seront  vos  en- 
nemis dans  le  pays  où  vous  allez  vous 
établir.  ^*Et  il  arrivera  que  je  vous 
traiterai  comme  j'avais  résolu  de  les 
traiter. 


Limites  du  pat/s  de  Canaan, 
pour  le  partage. 


Ordre 


Chap.  XYA7F.  'L'Eternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  ^ Donne  cet  ordre  aux 
enfants  d'Israël,  et  dis-leur  :  Quand 
vous  serez  entrés  dans  le  pays  de  Ca- 
naan, ce  pays  deviendra  votre  héri- 
tage, le  pays  de  Canaan,,  dont  voici  les 
limites. 

^Le  côté  du  midi  commencera  au 
désert  de  Tsin,  près  d'Edom.  Ainsi, 
votre    limite    méridionale  partira  de 


194 


NOMBRES. 


Chap.  Si,;-S5,ô. 


rcxtrcmitc  de  la  mer  Salée",  vers  l'o-  '^ Voici  les  noms  de  ces  hommes. 

rient;  *elle  tournera  au  sud  de  la  mon-  Pour  la  tribu  de  .Juda  :  Caleb,  fils  de 

tée  d'Akrabbim,  passera  par  Tsin,  et  Jephunné; 

s'étendra  jusqu'au  midi  de  Kadès-Bar-  -"pour  la  tribu  des  fds  de  Siméon  : 

néa  ;  elle  continuera  par  Itatsar-Addar,  Samuel,  fds  d'Ammihud  ; 

et  passera  vers  Atsmon  ;  ^depuis  Ats-  -'pour  la  tribu  de  Benjamin  :  Klidad, 

mon,   elle  tournera  jusqu'au   torrent  fdsdeKislon; 

d'Egypte,  pour  aboutir  à  la  mer.  -pour  la  tribu  des  fils  de  Dan  :  le 

''Votre    limite   occidentale   sera    la  prince  Buki,  fils  de  Jogli; 
grande  mer*  :  ce  sera  votre  limite  à  ^^pour  les  fils  de  Joseph,  —  pour  la 

l'occident.  tribu  des  fils  de   Manassé  :   le  prince 

"Voici  quelle  sera  votre  limite  sep-  Ilannicl,  fils  d'Ephod;  —  -'et  pour  la 

tentrionale  :  à  partir  de  la  grande  mer,  tribu  des   fils  d'Ephraïm   :    le   prince 

vous  la  tracerez  jusqu'à  la  montagne  Kemuel,  fils  de  Schiphtan  ; 
de  llor;  ^depuis  la  montagne  de  Hor,  -^pour  la  tribu  des  fils  de  Zabulon  : 

vous  la  ferez  passer  par  Hamath,  et  le  prince  Elitsaphan,  fils  de  Parnac  ; 
arriver  à  Tsedad  ;  ''elle  continuera  par  -*pour  la  tribu  des  fils  d'Issacar  :  le 

Ziphron,  pour  aboutir  à  Hatsar-Enan  :  prince  Paltiel,  fils  d'Azzan  ; 
ce  sera  votre  limite  au  septentrion.  *"pour  la  tribu  des  fils  d'Aser  :  le 

'"Vous  tracerez  votre  limite  orien-  prince  Ahihud,  fils  de  Schelomi; 
taledeHatsar-Énanà  Schepham;  "elle  "pour  la  tribu  des  fils  de  Nephthali  : 

descendra  de  Schepham  vers  Ribla,  à  le  prince  Pedahel,  fils  d'Ammihud. 
l'orient  d'Aïn  ;  elle  descendra,  et  s'é-  -^Tels  sont  ceux  à  qui  l'Eternel  or- 

tendra  le  long  de  la  mer  de  Kinné-  donna  de  partager  le  pays  de  Canaan 

reth'',  à  l'orient;  '-elle  descendra  en-  entre  les  enfants  d'Israël, 
core  vers  le  Jourdain,  pour  aboutir  à 


la  mer  Salée. 

Tel  sera  votre  pays,  avec  ses  limites 
tout  autour. 

"Moïse  transmit  cet  ordre  aux  en- 
fants d'Israël,  et  dit  :  c'est  là  le  pays 
que  vous  partagerez  par  le  sort,  etcj^ue 


Villes  léi'iliijiies.  —  Villes  de  refuge, 
geiir  du  sari". 


Le  l'en- 


Chap.  XXXV.  'L'Eternel  parla  à 
Moïse,  dans  les  plaines  de  Moab,  près 
du  Jourdain,  vis-à-vis  de,  Jéricho.  Il 
dit  :  -Ordonne   aux    enfants   d'Israël 


l'Eternel  a  résolu  de  donner  aux  neuf  d'accorder  aux  Lévites,  sur  l'héritage 
tribus  et  à  la  demi-tribu. '■'Car  la  tribu  qu'ils  posséderont,  des  villes  où  ils 
des  fils  de  Ruben  et  la  tribu  des  fils  de  puissent  habiter.  Vous  donnerez  aussi 
Gad  ont  pris  leur  héritage,  selon  les  aux  Lévites  une  banlieue  autour  de  ces 
maisons  de  leurs  pères;  la  demi-tribu  villes,  ^lls  auront  les  villes  pour  y  ha- 
<le  Manassé  a  aussi  pris  son  héritage,  biter;  et  les  banlieues  seront  pour  leur 
'^Ces  deux  tribus  et  la  demi-tribu  ont  bétail,  pour  leurs  biens  et  pour  tous 
pris  leur  héritage  en  deçà  du  Jourdain,  leurs  animaux.  ""Les  banlieues  des  vil- 
vis-à-vis  de  Jéricho,  du  côté  de  l'orient,  les  que  vous  donnerez  aux  Lévites  au- 
'^L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  :  ront,  à  partir  du  mur  de  la  ville  et  au 
"Voici  les  noms  des  hommes  qui  par-  dehors,  mille  coudées  tout  autour, 
tageront  entre  vous  le  pays  :  le  prêtre  ^  Vous  mesurerez,  en  dehors  de  la  ville, 
Eléazar,  et  Josué,  fils  de  Nun.  "*Vous  deux  mille  coudées  pour  lecôtéorien- 
prendrez  encore  un  prince  de  chaque  tal,  deux  mille  coudées  pour  le  côté 
tribu,  pour  faire  le  partage  du  pays.  méridional,  deux  mille  coudées  pour 

a.  La  mer  Morte.         b.  La  mer  Méditerraiicc.         c.  Le  lac  de  Génésaroth. 


195 


Ch 


ap.  oO,  c-i8. 


NOMBRES. 


le  côté  occidental,  et  deux  mille  cou- 
dées pour  le  côté  septentrional.  La 
A'ille  sera  au  milieu.  Telles  seront  les 
banlieues  de  leurs  villes. 

•^  Parmi  les  villes  que  vous  donnerez 
aux  Lévites,  il  y  aura  six  villes  de  re- 
fuge où  pourra  s'enfuir  le  meurtrier, 
et  quarante-deux  autres  villes.  'Total 
des  villes  que  vous  donnerez  aux  Lé- 
vites :  quarante-huit  villes,  avec  leurs 
banlieues.  *Les  villes  que  vous  don- 
nerez sur  les  propriétés  des  enfants 
d'Israël  seront  livrées  en  plus  grand 
nombre  par  ceux  qui  en  ont  le  plus,  et 
en  plus  petit  nombre  par  ceux  qui  en 
ont  moins  ;  chacun  donnera  de  ses 
villes  aux  Lévites  à  proportion  de  l'hé- 
ritage qu'il  possédera. 

''L'Eternel  parla  à  Moïse,  et  dit  : 
'"Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis-leur  : 
Lorsque  vous  aurez  passé  le  Jourdain 
et  que  vous  serez  entrés  dans  le  pays 
de  Canaan,  "vous  vous  établirez  des 
villes  qui  soient  pour  vous  des  Ailles 
de  refuge,  où  pourra  s'enfuir  le  meur- 
trier qui  aura  tué  quelqu'un  involon- 
tairement. *^Ces  A'illes  a^ous  serA'iront 
de  refuge  contre  le  vengeur  du  sang", 
afin  que  le  meurtrier  ne  soit  point  mis 
à  mort  aA'ant  d'avoir  comparu  devant 
l'assembléepour  être  jugé.  '^  Des  villes 
que  vous  donnerez,  six  seront  pour 
A^ous  des  villes  de  i-efuge.  "Vous  don- 
nerez trois  villes  au  delà  du  Jourdain, 
et  A'Ous  donnerez  trois  villes  dans  le 
pays  de  Canaan  :  ce  seront  des  villes 
de  refuge.  '^Ces  six  A'illes  serviront  de 
refuge  aux  enfants  d'Israël,  à  l'étran- 
ger et  à  celui  qui  demeure  au  milieu 
devons  :  là  pourra  s'enfuir  tout  homme 
qui  aura  tué  quelqu'un  involontaire- 
ment. 

'*Si  un  homme  frappe  son  prochain 
avec  un  instrument  de  fer,  et  que  la 
mort  en  soit  la  suite,  c'est  un  meur- 


trier :  le  meurtrier  sera  puni  de  mort. 
'^S'il  le  frappe,  tenant  à  la  main  une 
pierre  qui  puisse  causer  la  mort,  et  que 
la  mort  en  soit  la  suite,  c'est  un  meur- 
trier :  le  meurtrier  sera  puni  de  mort. 
'^S'il  le  frappe,  tenant  à  la  main  un 
instrument  de  bois  qui  puisse  causer 
la  mort,  et  que  la  mort  en  soit  la  suite, 
c'est  un  meurtrier  :  le  meurtrier  sera 
puni  de  mort.  "Le  A'engeur  du  sang 
fera  mourir  le  meurtrier;  quand  il  le 
rencontrera,  il  le  tuera.  ^^  Si  un  homme 
pousse  son  prochain  par  un  mouA'e- 
ment  de  haine,  ou  s'il  jette  quelque 
chose  sur  lui  aA^ec  préméditation,  et 
que  la  mort  en  soit  la  suite,  -'ou  s'il  le 
frappe  de  sa  main  par  inimitié,  et  que 
la  mort  en  soit  la  suite,  celui  qui  a 
frappé  sera  puni  de  mort,  c'est  un 
meurtrier  :  le  vengeur  du  sang  tuera 
le  meurtrier,  quand  il  le  rencontrera. 
-'Mais  si  un  homme  pousse  son  pro- 
chain subitement  et  non  par  inimitié, 
ou  s'il  jette  quelque  chose  sur  lui  sans 
préméditation,  -^ou  s'il  fait  tomber  sur 
lui  par  mégarde  une  pierre  qui  puisse 
causer  la  mort,  et  que  la  mort  en  soit 
la  suite,  sans  qu'il  ait  de  la  haine  con- 
tre lui  et  qu'il  lui  cherche  du  mal, 
-''voici  les  lois  d'après  lesquelles  l'as- 
semblée jugera  entre  celui  qui  a  frappé 
et  le  vensfeur  du  sans-.  -^L'assemblée 
délivrera  le  meurtrier  de  la  main  du 
A'engeur  du  sang,  et  le  fera  retourner 
dans  la  Aille  de  refuge  où  il  s'était  en- 
fui. Il  y  demeurera  jusqu'à  la  mort  du 
grand  prêtre  qu'on  a  oint  de  l'huile 
sainte.  ^^Si  le  meurtrier  sort  du  terri- 
toire de  la  A'ille  de  refuge  où  il  s'est 
enfui,  -'et  si  le  vengeur  du  sang  le  ren- 
contre hors  du  territoire  de  la  ville  de 
refuge  et  qu'il  tue  le  meurtrier,  il  ne 
sera  point  coupable  de  meurtre.  -"Car 
le  meurtrier  doit  demeurer  dans  sa 
ville  de  refuge  jusqu'à  la  mort  du  grand 


a.  La  t^engeance  dri  sarii^  était  une  coutume  générale  dans  l'antir(uiti'.  Quand  un  homme  avait  été  tué,  son 
plus  proche  parent  était  tenu  de  poursuivre  le  meurtrier  et  de  le  luire  périr  ;  ou  lui  donnait,  chez  les  Hé- 
breux, le  nom  de  ^"c/  ou  ^'en^etir  (ht  sajig. 

196 


NOMBRES. 


C  h  ap .  S  5,  :"j-  S  0, 13 . 


prêtre  ;  et,  après  la  mort  dvi  grand  prê- 
tre, il  pourra  retourner  dans  sa  pro- 
priété. 

*^Voici  des  ordonnances  de  droit 
pour  vous  et  pour  vos  descendants , 
dans  tous  les  lieux  où  a'Ous  habiterez. 

^"Si  un  homme  tue  quelqu'un,  on 
ôtera  la  vie  au  meurtrier,  sur  la  dépo- 
sition de  témoins.  Un  seul  témoin  ne 
suffira  pas  pour  faire  condamner  une 
personne  à  mort. 


sera  retranché  de  l'héritage  de  nos  pè- 
res et  ajouté  à  celui  de  la  tribu  à  la- 
quelle elles  appartiendront;  ainsi  sera 
diminué  l'héritage  qui  nous  est  échu 
par  le  sort.  ''Et  quand  viendra  le  ju- 
bilé pour  les  enfants  d'Israël,  leur  hé- 
ritage sera  ajouté  à  celui  de  la  tribu  à 
laquelle  elles  appartiendront,  et  il  sera 
retranché  de  celui  de  la  tribu  de  nos 
pères. 

^Moïse  transmit  aux  enfants  d'Israël 


'Vous  n'accepterez  point  de  rançon  les  ordres  de  l'Eternel.  Il  dit  :  La  tribu 

pour  la  vie  d'un  meurtrier  qui  mérite  des  fils  de  Joseph  a  raison.  "^ Voici  ce 

la  mort,  car  il  sera  puni  de  mort.  ^-Vous  que  l'Eternel  ordonne  au  sujet  des  filles 

n'accepterez  point  de  rançon,  c[ui  lui  de  Tselophchad  :  elles  se  marieront  à 

permette  de  s'enfuir  dans  sa  ville  de  qui  elles  voudront,  pourvu  qu'elles  se 

refuge,  et  de  retourner  habiter  dans  le  marient  dans  une  famille  de  la  tribu  de 

pays  après  la  mort  du  prêtre.  '''Vous  leurs  pères.  "Aucun  héritage  parmi  les 

ne  souillerez  point  le  pays  où  vous  se-  enfants  d'Israël  ne  passera  d'une  tribu 

rez,  car  le  sang  souille  le  pays  ;  et  il  ne  à  une  autre  tribu,  mais  les  enfants  d'Is- 

sera  fait  pour  le  pays  aucune  expiation  raël  s'attacheront  chacun  à  l'héritage 

du  sang  qui  y  sera  répandu  que  par  le  de  la  tribu  de  ses  pères.  '^Et  toute  fille, 

sangdeceluiquiraurarépandu.''Wous  possédant  un  héritage  dans  les  tribus 

ne  souillerez  point  le  pays  où  vous  al-  des  enfants  d'Israël,  se  mariera  à  quel- 

lez  demeurer,  et  au  milieu  duquel  j'ha-  qu'un  d'une  famille  de  la  tribu  de  son 

biterai  ;  car  je  suis  l'Éternel,  qui  habite  père,  afin  ([ue  les  enfants  d'Israël  pos- 


au  milieu  des  enfants  d'Israël. 

Défense  aux  filles  qui  héritent  de  se  marier 
hors  de  leurs  tribus. 

Chap.  XXXYI.  '  Les  chefs  de  la  fa- 
mille de  Galaad,  fils  de  Makir,  fils  de 
Manassé,  d'entre  les  familles  des  fils 


sèdentchacun  l'héritage  de  leurs  pères. 
'Aucun  héritage  ne  passera  d'une  tribu 
à  une  autre  tribu,  mais  les  tribus  des 
enfants  d'Israël  s'attacheront  chacune 
à  son  héritage. 

'"Les  filles  de  Tselophchad  se  con- 
formèrent à  l'ordre  que  l'Eternel  avait 
donné  à  Moïse.  "Machla,  Thirtsa,  Ilo- 


de  Joseph,  s'approchèrent  et  parlèrent  gla,  Milca  et  Noa,  filles  de  Tseloph- 

devant   Moïse  et  devant  les  princes,  chad ,  se  marièrent  aux  fils  c!e  leurs 

chefs  de  famille  des  enfants  d'Israël,  oncles;  '-elles  se  marièrent  dans  les 

-Ils  dirent  :  L'Éternel  a  ordonné  à  mon  familles  des  fils  de  Manassé,  fils  de  Jo- 

seigneurdedonner  le  pays  en  héritage  seph,  et  leur  héritage  resta  dans  la 

par  le  sort  aux  enfants  d'Israël.  Mon  tribu  de  la  famille  de  leur  père, 
seigneur  a  aussi  reçu  de  l'Éternel  l'or-  '•''Tels  sont  les  commandements  et 

drc  de  donner  l'héritage  de  Tseloph-  les  lois  que  l'Eternel  donna  par  Moïse 

chad,  notre  frère,  à  ses  filles. 'Si  elles  aux  enfants  d'Israël,  dans  les  plaines 

se  marient  à  l'un  des  fils  d'une  autre  de  Moab,  près  du  Jourdain,  vis-à-vis 

tribu  des  enfants  d'Israël,  leurhéritage  de  Jéricho. 


197 


LE  DEUTERONOME 


SOUVENIRS    ET    EXHORTATIONS 


{Chap.  1-li.) 


D  Uvreb  à  Kadès-Barnéa.  —  Rentrée  dans  le  désert.  —  Retour  à  la  frontière.  ■ —  Conquête  du 
pays  de  Silion.  roi  de  Hesbon.  —  Conquête  du  pays  d'Og,  roi  de  Basan.  —  Le  territoire  con- 
quis distribué  aux  Rubénitcs,  auj-  Gadites,  et  à  la  moitié  de  la  tribu  de  Manassé. 

Chap.I.    *  Voici  les  paroles  que  Moi-  ^Dans  ce  temps-là,  je  vous  dis  :  Je 

se  adressa  à  tout  Israël,  de  l'autre  côté  ne  puis  pas,  à  moi  seul,  vous  porter, 

du  Jourdain,  dans  le  désert,  dans  la  '"L'Eternel,  votre  Dieu,  vous  a  multi- 

plaine,  vis-à-vis  de  Suplî,  entre  Paran,  plies,  et  vous  êtes  aujourd'hui  aussi 

Tophel,  Laban,  Hatséroth  et  Di-Zahab.  nombreux  que  les  étoiles  du  ciel.  '*  Que 

-Il  y  a  onze  journées  depuis  Horeb,  par  l'Eternel,  le  Dieu  de  vos  pères,  vous 

le  chemin  de  la  montagne  de  Séir,  jus-  augmente  mille  fois   autant,  et   qu'il 

qu'à  Kadès-Barnéa.  ^Dans  la  quaran-  vous  bénisse  comme  il  vous  l'a  pro- 

tième  année,  au  onzième  mois,  le  pre-  mis!  '-Gomment   jiorterais-je,  à   moi 

mier  du  mois.  Moïse  parla  aux  enfants  seul,  votre  charge,  votre  fardeau  et  vos 

d'Israël  selon  tout  ce  que  l'Eternel  lui  contestations? ''^Prenez  dans  vos  tribus 

avait  ordonné   de   leur   dire.  ■'C'était  des  hommes  sages,  intelligents  et con- 

après  qu'il   eut  battu   Sihon  ,  roi  des  nus,  et  je  les  mettrai  à  votre  tête. '*  Vous 

Amoréens,  qui  habitait  à  Hesbon,  et  me  répondîtes,  en  disant  :  Ce  que  tu 

Og,  roi  de  Basan,  qui  habitait  à  Ascii-  proposes  tie  faire  est  une  bonne  chose, 

taroth  et  à  Édréi.  ^De  l'autre  côté  du  '^Je  pris  alors  les  chefs  de  vos  tribus, 

Jourdain,  dans  le  pays  de  Moab,  Moïse  des  hommes  sages  et  connus,  et  je  les 

commença  à  cxplicjuer  cette  loi,  et  dit  :  mis  à  votre  tête  comme  chefs  de  mille, 

''L'Éternel,  notre  Dieu,  nous  a  parlé  chefs  de  cent,  chefs  de  cinquante,  et 
à  Horeb,  en  disant  :  Vous  avez  assez  chefs  de  dix,  et  comme  ayant  autorité 
demeuré  dans  cette  montagne. 'Tour-  dans  vos  tribus.  '^Je  donnai,  dans  le 
nez-vous,  et  partez;  allez  à  la  monta-  même  temps,  cet  ordre  à  vos  juges  : 
gne  des  Amoréens  et  dans  tout  le  voi-  Écoutez  vos  frères,  et  jugez  selon  la 
sinage,danslaplaine,surlamontagne,  justice  les  différends  de  chacun  avec 
dans  la  vallée,  dans  le  midi,  sur  la  côte  son  frère  ou  avec  l'étranger.  '"Vous 
de  la  mer,  au  pays  des  Cananéens  et  au  n'aurez  point  égard  à  l'apparence  des 
Liban,  jusqu'au  grand  fleuA'e,  au  fleuve  personnes  dans  vos  jugements;  vous 
d'Euphrate.  ^Voyez,  j'ai  mis  le  pays  écouterez  le  petit  comme  le  grand  ; 
devant  vous;  allez,  et  prenez  posses-  vous  ne  craindrez  aucun  homme,  car 
sion  du  pays  que  l'Éternel  a  juré  à  vos  c'est  Dieu  qui  rend  la  justice.  Et  lors- 
pères,  Abraham,  Isaac  et  Jacob,  de  que  vous  trouverez  une  cause  trop  dif- 
donner  à  eux  et  à  leur  postérité  après  ficile  ,  vous  la  porterez  devant  moi , 
eux.  pour  que  je  l'entende.  '^C'est  ainsi  que 

198 


DEUTERONOME. 


Chap.  l. 


19- 


je  vous  prescrivis,  dans  ce  temps-là, 
tout  ce  que  vous  aviez  à  faire. 

'^Nous  partîmes  d'Horeb, et  nous  par- 
courûmes en  entier  ce  grand  et  affreux 
désert  que  vous  avez  vu;  nous  prîmes 
le  chemin  de  la  monta<îne  des  Amo- 
réens,  comme  l'Eternel,  notre  Dieu, 
nous  l'avait  ordonné,  et  nous  arrivâ- 
mes à  Radès-Barnéa. 

-"Je  vous  dis  :  Vous  êtes  arrivés  à  la 
montagne  des  Amoréens,  que  l'Eter- 
nel, notre  Dieu,  nous  donne.  ^'Vois, 
l'Éternel,  ton  Dieu,  met  le  pays  devant 
toi;  monte,  prends-en  possession, 
comme  te  l'a  dit  l'Eternel,  le  Dieu  de 
tes  pères;  ne  crains  point,  et  ne  t'et- 
fraie  point.  ^'Vous  vous  approchâtes 
tous  de  moi,  et  aous  dîtes  :  Envoyons 
des  hommes  devant  nous,  pour  explo- 
rer le  pays,  et  pour  nous  faire  un  rap- 
port sur  le  chemin  par  lequel  nous  y 
monterons  et  sur  les  villes  où  nous  ar- 
riverons. -'Cet  avis  me  parut  bon;  et      parce  qu'il  a  pleinement  suivi  la  voie 


qui  marche  devant  vous,  combattra  lui- 
même  pour  vous,  selon  tout  ce  qu'il  a 
fait  pour  vous  sous  vos  yeux  en  Egypte, 
^'puis  au  désert,  où  tu  as  vu  que  l'É- 
ternel, ton  Dieu,  t'a  porté  comme  un 
homme  porte  son  fds,  pendant  toute  la 
route  que  vous  avez  faite  jusqu'à  votre 
arrivée  en  ce  lieu.  '-Malgré  cela,  vous 
n'eûtes  point  confiance  en  l'Éternel, 
votre  Dieu,  ''qui  allait  devant  vous  sur 
la  route  pour  vous  chercher  un  lieu  de 
campement,  la  nuit  dans  un  feu  afin  de 
vous  montrer  le  chemin  où  vous  deviez 
marcher,  et  le  jour  dans  une  nuée. 

'* L'Éternel  entendit  le  bruit  de  vos 
paroles.  Il  s'irrita,  et  jura,  en  disant  : 
'^Aucun  des  hommes  de  cette  généra- 
tion méchante  ne  verra  le  bon  pays 
que  j'ai  juré  de  donner  à  vos  pères, 
"^excepté  Galeb,  fils  de  Jephunné;  il  le 
verra,  lui,  et  je  donnerai  à  lui  et  à  ses 
enfants  le  pays  sur  lequel  il  a  marché. 


je  piis  douze  hommes  parmi  vous,  un 
homme  par  tribu.  -'Ils  partirent,  tra- 
versèrent la  montaone,  et  arrivèrent 
jusqu'à  la  vallée  d'Eschcol,  qu'ils  ex- 
plorèrent. ^^  Ils  prirent  dans  leurs  mains 
des  fruits  du  pays,  et  nous  les  présen- 
tèrent; ils  nous  firent  un  rapport,  et  di- 
rent :  C'est  un  bon  pays,  que  l'Éternel, 
notre  Dieu,  nous  donne.  '-^Mais  vous  ne 
voulûtes  point  y  monter,  et  vous  fûtes 
rebelles  à  l'ordre  de  l'Éternel,  votre 
Dieu.  -'Vous  murmurâtes  dans  vos 
tentes,  et  vous  dîtes  :  C'est  parce  que 
l'Eternel  nous  hait,  qu'il  nous  a  fait 
sortir  du  pays  d'Egypte,  afin  de  nous 
livrer  entre  les  mains  des  Amoréens  et 
de  nous  détruire.  -*0ù  monterions- 
nous?  Nos  frères  nous  ont  fait  perdre 
courage,  en  disant  :  C'est  un  peuple 
plus  grand  et  de  plus  haute  taille  que 
nous;  ce  sont  des  villes  grandes  et 
fortifiées  jusqu'au  ciel;  nous  y  avons 
même  vu  des  enfants  d'Anale.  ^*Je  vous 
dis  :  Ne  vous  épouvantez  pas,  et  n'ayez 
])as  peur  d'eux. '"L'Éternel,  votre  Dieu, 


de  l'Eternel.  '"L'Eternel  s'irrita  aussi 
contre  moi,  à  cause  de  vous,  et  il  dit  : 
Toi  non  plus,  tu  n'y  entreras  point. 
'Mosué,  fils  de  Nun,  ton  serviteur,  \ 
entrera;  fortifie-le,  car  c'est  lui  qui 
mettra  Israël  en  possession  de  ce  pays. 
"Et  vos  petits  enfants,  dont  vous  avez 
dit  :  Ils  deviendront  une  proie!  et  vos 
fils,  qui  ne  connaissent  aujourd'hui  ni 
le  bien  ni  le  mal,  ce  sont  eux  qui  y  en- 
treront, c'est  à  eux  que  je  le  donnerai, 
et  ce  sont  eux  qui  le  posséderont. 
^"Mais  vous,  tournez-vous,  et  partez 
pour  le  désert,  dans  la  direction  de  la 
mer  Rouge. 

*'Vous  répondîtes,  en  me  disant  : 
Nous  avons  péché  contre  l'Éternel  ; 
nous  monterons  et  nous  combattrons, 
comme  l'Éternel,  notre  Dieu,  nous  l'a 
ordonné.  Et  aous  ceignîtes  chacun  vos 
armes,  et  vous  fîtes  le  projet  téméraire 
de  monter  à  la  montagne.  **  L'Éternel 
me  dit  :  Dis-leur  :  Ne  montez  pas  et  ne 
combattez  pas,  car  je  ne  suis  pas  au 
milieu  de  vous  ;  ne  vous  faites  pas  bat- 


199 


Chap.  1,  'i3-2, 21. 


DEUTERONOME. 


tre  par  vos  ennemis.  ^^Je  vous  parlai, 
mais  vous  n'écoutâtes  point  ;  vous  fûtes 
rebelles  à  l'ordre  de  l'Eternel,  et  vous 
montâtes  audacieusement  à  la  monta- 
gne. ''*Alors  les  Amoréens,  qui  habi- 
tent cette  montagne,  sortirent  à  votre 
rencontre,  et  vous  poursuivirent  com- 
me font  les  abeilles  ;  ils  vous  battirent 
en  Séir,  jusqu'à  Horma.  ''^A  votre  re- 
tour, vous  pleurâtes  devant  l'Eternel  ; 
mais  l'Eternel  n'écouta  point  votre 
voix,  et  ne  vous  prêta  point  l'oreille. 

*^Vous  restâtes  â  Kadès,  où  le  temps 
que  vous  y  avez  passé  fut  de  longue 
durée. 

Chap.  II.      'Nous  nous  tournâmes, 


prîmes  la  direction  du  désert  de  Moab. 
^L'Eternel  me  dit  :  N'attaque  pas 
Moab,  et  ne  t'engage  pas  dans  un  com- 
bat avec  lui  ;  car  je  ne  te  donnerai 
rien  à  posséder  dans  son  pays  :  c'est 
aux  enfants  de  Lot  que  j'ai  donné  Ar° 
en  propriété.  '"(Les  Emim  y  habitaient 
auparavant  :  c'était  un  peuple  grand, 
nombreux  et  de  haute  taille,  comme 
les  Anakim.  "Ils  passaient  aussi  pour 
être  des  Rephaïm*,  de  même  que  les 
Anakim  ;  mais  les  Moabites  les  appe- 
laient Emim.  '-Séir  était  habité  autre- 
fois par  les  Horiens  ;  les  enfants  d'Esai'i 
les  chassèrent,  les  détruisirent  devant 
eux,  et  s'établirent  à  leurplace,  comme 


et  nous  partîmes  pour  le  désert,  par  le      l'a  fait  Israël  dans  le  pays  qu'il  possède 


chemin  de  la  mer  Rouge,  comme  l'É- 
ternel me  l'avait  ordonné;  nous  suivî- 
mes longtemps  les  contours  de  la  mon- 
tagne de  Séir. 

*  L'Eternel  me  dit  :  ^  Vous  avez  assez 
suivi  les  contours  de  cette  montagne. 
Tournez-vous  vers  le  nord.  •'Donne  cet 


et  que  l'Éternel  lui  a  donné.) '^Mainte- 
nant levez-vous,  et  passez  le  torrent 
de  Zéred. 

Nous  passâmes  le  torrent  de  Zéred. 

'*Le  temps  que  durèrent  nos  mar- 
ches de  Kadès-Barnéa  au  passage  du 
torrent  de   Zéred  fut  de  trente -huit 


ordre  au  peuple  :  Vous  allez  passer  à  ans,  jusqu'à  ce  que  toute  la  génération 

la  frontière  de  vos  frères,  les  enfants  des  hommes  de  guerre  eût  disparu  du 

d'Esaû,  qui  habitent  en  Séir.  Ils  vous  milieu  du  camp,  comme  l'Eternel  le 

craindront;  mais  soyez  bien  sur  vos  leur  avait  juré.  '^ La  main  de  l'Éternel 

gardes.  ^Ne  les  attaquez  pas  ;  car  je  ne  fut  aussi  sur  eux  pour  les  détruire  du 

vous  donnerai  dans  leur  pays  pas  même  milieu  du  camp,  jusqu'à  ce  qu'ils  eus- 

de  quoi  poser  la  plante  du  pied  :  j'ai  sent  disparu. 


donné  la  montagne  de  Séir  en  pro- 
priété â  Ésaii.  "Vous  achèterez  d'eux 
à  prix  d'argent  la  nourriture  que  vous 
mangerez,  et  vous  achèterez  d'eux  à 
prix  d'argent  même  l'eau  que  vous  boi- 
rez. "Car  l'Éternel,  ton  Dieu,  t'a  béni 
dans  tout  le  travail  de  tes  mains,  il  a 
connu  ta  marche  dans  ce  grand  désert. 


'"Lorsque  tous  les  hommes  de  guerre 
eurent  disparu  par  la  mort  du  milieu 
du  peuple,  '"l'Éternel  me  parla,  et 
dit  :  '*Tu  passeras  aujourd'hui  la  fron- 
tière de  Moab,  à  Ar,  '^et  tu  approche- 
ras des  enfants  d'Ammon.  Ne  les  atta- 
c{ue  pas,  et  ne  t'engage  pas  dans  un 
combat  avec  eux;  car  je  ne  te  donne- 


Voilâ  quarante  années  que  l'Éternel,  rai  rien  â  posséder  dans  le  pays  des 

ton  Dieu,  est  avec  toi  :  tu  n'as  manqué  enfants  d'Ammon  :  c'est  aux  enfants 

de  rien.  de  Lot  que  je  l'ai  donné  en  propriété. 

*Nous  passâmes  à  distance  de  nos  ^"(Ce  pays  passait  aussi  pour  un  pays 

frères,  les  enfants  d'Ésaii,  qui  habitent  de    Rephaïm;   des    Rephaïm   y   habi- 

en  Séir,  et  à  distance  du  chemin  de  la  taient  auparavant,  et  les  Ammonites 

plaine,   d'Élath   et  d'Etsjon-Guéber,  les  appelaient  Zamzummim  :  -'c'était 

puis   nous   nous  tournâmes,  et  nous  un peuplegrand,  nombreux etde haute 

a.  Ar,  principale  ville  des  Moabites,  descendants  de  Lot.         b.  Rephaïm,  race  de  géants. 

200 


DEUTERONOME. 


Ch 


ap. 


:^,^-3,,. 


taille,  comme  les  Anakim.   L'Éternel  et  nous  le  battîmes,  lui  et  ses  fils,  et 

lesdétruisitdevantles Ammonites, qui  tout  son  peuple.  ^^Nous  prîmes  alors 

les  chassèrent   et   s'établirent   à  leur  toutesses  villes,  et  nous  les  dévouâmes 

place.  "C'est  ainsi  que  fit  l'Eternel  pour  par  interdit,  hommes,  femmes  et  petits 


les  enfants  d'Ésaû  qui  habitent  en  Séii 
quand  il  détruisit  les  Horiens  devant 
eux;  ils  les  chassèrent  et  s'établirent 
à  leur  place,  jusqu'à  ce  jour.  -^Les 
Avviens,  qui  habitaient  dans  des  villa- 


enfants,  sans  en  laisser  échapper  un 
seul.  -^^ Seulement,  nous  pillâmes  pour 
nous  le  bétail  et  le  butin  des  villes  que 
nous  avions  prises.  ^"Depuis  Aroër  sur 
les  bords  du  torrent  de  l'Arnon,  et  la 


ges  jusqu'à  Gaza,  turent  détruits  par  ville  qui  est  dans  la  vallée,  jusqu'à  Ga- 
les Gaphtorim,  sortis  de  Gaphtor,  qui  laad,  il  n'y  eut  pas  de  ville  trop  forte 
s'établirentàleurplace.)-'' Levez-vous,  pour  nous  :  l'Éternel,  notre  Dieu,  nous 
partez,  et  passez  le  torrent  de  l'Arnon.  livra  tout.  '"Mais  tu  n'approchas  point 
Vois,  je  livre  entre  tes  mains  Sihon,  du  pays  des  enfants  d'Ammon,  de  tou5 
roide  Hesbon,  l'Amoréen,  et  son  pays,  les  bords  du  torrent  de  Jabbok,  des 
Commence  la  conquête,  fais-lui  la 
guerre!  *^Je  vais  répandre  dès  aujour- 
d'hui la  frayeur  et  la  crainte  de  toi  sur 
tous  les  peuples  qui  sont  sous  le  ciel  ; 
et,  au  bruit  de  ta  renommée,  ils  trem- 
bleront et  seront  saisis  d'angoisse  à 
cause  de  toi. 

-^J'envoyai,  du  désert  de  Redémoth, 
des  messagers  à  Sihon,  roi  de  Hesbon, 
avec  des  paroles  de  paix.  Je  lui  fis  dire  : 
"Laisse-moi  passer  par  ton  pays;  je 
suivrai  la  grande  route,  sans  m'écarter 
ni  à  droite  ni  à  gauche.  "-*Tu  me  ven- 
dras à  prix  d'argent  la  nourriture  que 
je  mangerai,  et  tu  me  donneras  à  prix 
d'argent  l'eau  que  je  boirai  ;  je  ne  ferai 
que  passer  avec  mes  pieds.  -^C'est  ce 
que  m'ont  accordé  les  enfants  d'Ésaii 
qui  habitent  en  Séir,  et  les  Moabites 
qui  demeurent  à  Ar.  Accorde-le  aussi, 
jusqu'à  ce  que  je  passe  le  .Jourdain  pour 
entrer  au  pays  que  l'Eternel,  notre 
Dieu,  nous  donne.  ^"Mais  Sihon,  roi  de 
Hesbon,  ne  voulut  point  nous  laisser 
passer  chez  lui;  car  l'Éternel,  ton  Dieu, 
rendit  son  esprit  inflexible  et  endurcit 
son  cœur,  afin  de  le  livrer  entre  tes 
mains,  comme  tu  le  vois  aujourd'hui. 
"L'Eternel  me  dit  :  Vois,  je  te  livre  dès 
maintenant  Sihon  et  son  pays.  '-Sihon 
sortit  à  notre  rencontre,  avec  tout  son 
peuple,  pour  nous  combattre  à  Jahats. 
''L'Éternel,  notre  Dieu,  nous  le  livra. 


villes  de  la  montagne,  de  tous  les  lieux 
que  l'Éternel,  notre  Dieu,  t'avait  dé- 
fendu d'attaquer. 

Chap.  III.  'Nous  nous  tournâmes, 
et  nous  montâmes  par  le  chemin  de 
Basan.  Og,  roi  de  Basan,  sortit  à  notre 
rencontre,  avec  tout  son  peuple,  pour 
nous  combattre  à  Édréi.  -L'Éternel 
me  dit:  Ne  le  crains  point;  car  je  le 
livre  entre  tes  mains,  lui  et  tout  son 
peuple,  et  son  pays;  tu  le  traiteras 
comme  tu  as  traité  Sihon,  roi  des  Amo- 
réens,  qui  habitait  à  Hesbon.  'Et  l'É- 
ternel, notre  Dieu,  livra  encore  entre 
nos  mains  Og,  roi  de  Basan,  avec  tout 
son  peuple;  nous  le  battîmes,  sans 
laisser  échapper  aucun  de  ses  gens. 
"•Nous  prîmes  alors  toutes  ses  villes, 
et  il  n'y  en  eut  pas  une  qui  ne  tombât 
en  notre  pouvoir  :  soixante  villes,  toute 
la  contrée  d'Argob,  le  royaume  d'Og 
en  Basan.  ^Toutes  ces  villes  étaient 
fortifiées,  avec  de  hautes  murailles, 
des  portes  et  des  barres;  il  y  avait 
aussi  des  villes  sans  murailles,  en 
très  grand  nombre.  "Nous  les  dévouâ- 
mes par  interdit,  comme  nous  l'avions 
fait  à  Sihon,  roi  de  Hesbon;  nous  dé- 
vouâmes toutes  les  villes  par  interdit, 
hommes,  femmes  et  petits  enfants. 
'Mais  nous  pillâmes  pour  nous  tout  le 
bétail  et  le  butin  des  villes. 

**C'est  ainsi  que,  dans  ce  temps-là, 


201 


Chnp.  3, 


0-20. 


DEUTERONOME. 


nous  conquîmes  sur  les  deux  rois  des  marcherez  en  armes  devant  les  enfants 

Amoréens  le  pays  de  l'autre  côté  du  d'Israël.  '^Vos  femmes  seulement,  vos 

Jourdain,  depuis  le  torrent  de  l'Arnon  petits  enfants  et  vos  troupeaux  —  je 

jusqu'à  la  montagne  de  l'Hermon  ^(les  sais  que  vous  avez  de  nombreux  trou- 

Sidoniens  donnent  à  l'Hermon  le  nom  peaux  — ■  resteront  dans  les  villes  que 

de  Sirion,  et  les  Amoréens  celui  de  je  vous  ai  données,  ^"jusqu'à  ce  que 

Senir),  '"toutes  les  villes  de  la  plaine,  l'Eternel  ait  accordé  du  repos  à  vos 

tout  Galaad  et  tout  Basan  jusqu'à  Salca  frères  comme  à  vous,  et  qu'ils  possè- 

et  Édréi,  villes  du  royaume  d'Og  en  dent,  eux  aussi,  le  pays  que  l'Eternel, 

Basan.  "(Og,  roi  de  Basan,  était  resté  votre  Dieu,  leur  donne  de  l'autre  côté 

seul  de  la  race  des  Rephaïm.  Voici,  du  Jourdain.  Et  vous  retournerez  cha- 
son  lit,  un  lit  de  fer,  n'est-il  pas  à 
Rabbath,  ville  des  enfants  d'Ammon  ? 
Sa  longueur  est  de  neuf  coudées,  et 
sa  largeur  de  quatre  coudées,  en  cou- 
dées d'homme.) 


cun   dans   l'héritage   que   je  vous   ai 
donné. 

-'En  ce  temps-là,  je  donnai  des  or- 
dres à  Josué,  et  je  dis  :  Tes  yeux  ont 
vu  tout  ce  que  l'Eternel,  votre  Dieu,  a 


'^Nous  prîmes  alors  possession  de  fait  à  ces  deux  rois  :  ainsi  fera  l'Éter- 
ce  pays.  Je  donnai  aux  Rubénites  et  nel  à  tous  les  royaumes  contre  lesquels 
aux  Gadites  le  territoire  à  partir  d'A-  tu  vas  marcher.  ^^Ne  les  craignez 
roër  sur  le  torrent  de  l'Arnon  et  la  point;  car  l'Eternel,  votre  Dieu,  com- 
moitié  de  la  montagne  de  Galaad  avec  battra  lui-même  pour  vous. 
ses  villes.  '^Je  donnai  à  la  moitié  de  la  -'En  ce  temps-là,  j'implorai  la  mi- 
tribu  de  Manassé  le  reste  de  Galaad  et  séricorde  de  l'Eternel,  en  disant  : -''Sei- 
tout  le  royaume  d'Og  en  Basan  :  toute  gneur  Eternel,  tu  as  commencé  à  mon- 
la  contrée  d'Argob,  avec  tout  Basan,  trer  à  ton  serviteur  ta  grandeur  et  ta 
c'est  ce  qu'on  appelait  le  pays  des  main  puissante;  car  quel  dieu  y  a-t-il, 
Rephaïm.  '*Jaïr,  fils  de  Manassé,  prit  au  ciel  et  sur  la  terre,  qui  puisse  imi- 
toute  la  contrée  d'Argob  jusqu'à  la  ter  tes  œuvres  et  tes  hauts  faits  ? 
frontière  des  Gueschuriens  et  des  Maa-  ^^ Laisse-moi  passer,  je  te  prie,  laisse- 
cathiens ,  et  il  donna  son  nom  aux  moi  voir  ce  bon  pays  de  l'autre  côté 
bourgs  de  Basan,  appelés  encore  au-  du  Jourdain,  ces  belles  montagnes  et 
jourd'hui  bourgs  de  Jaïr.  '^Je  donnai  le  Liban.  -'^Mais  l'Eternel  s'irrita  con- 
Galaad  à  Makir.  '*Aux  Rubénites  et  tre  moi,  à  cause  de  vous,  et  il  ne  m'é- 
aux  Gadites  je  donnai  une  partie  de  conta  point.  L'Eternel  me  dit  :  C'est 
Galaad  jusqu'au  torrent  de  l'Arnon,  assez,  ne  me  parle  plus  de  cette  affaire, 
dont  le  milieu  sert  de  limite,  et  jus-  -'Monte  au  sommet  du  Pisga,  porte 
qu'au  torrent  de  Jabbok,  frontière  des  tes  regards  à  l'occident,  au  nord,  au 
enfants  d'Ammon;  '''je  leur  donnai  midi  et  à  l'orient,  et  contemple  de  tes 
encore  la  plaine,  limitée  par  le  Jour-  yeux;  car  tu  ne  passeras  pas  ce  Jour- 
dain, depuis  Kinnéreth  jusqu'à  la  mer  dain.  -*Donne  des  ordres  à  Josué,  for- 
de  la  plaine,  la  mer  Salée,  au  pied  du  tifie-le  et  affermis-le;  car  c'est  lui  qui 
Pisga  vers  l'orient.  marchera  devant  ce  peuple,  et  qui  le 

'*En   ce   temps-là,  je  vous   donnai  mettra  en  possession  du  pays  que  tu 

cet  ordre"  :    L'Eternel ,   votre   Dieu  ,  verras. 

vous  livre  ce  pays,  pour  que  vous  le  "Nous  demeurâmes  dans  la  vallée^ 

possédiez.   Vous   tous,   soldats,  vous  vis-à-vis  de  Beth-Peor. 


a.  Cet  ordre  s'adresse  aux  Rubénites  et  aux  Gadites. 


202 


DEUTERONOME. 


Chap.  A, 


1-19. 


Exiiorlation. 

Chap.  IV.       'Maintenant,    Israël,  ton  Dieu,  à  Horeb,  lorsque  l'Eternel 

écoute   les   lois   et   les   ordonnances,  me  dit  :  Assemble  auprès  de  moi  le 

que  je  vous   enseigne.   Mettez-les  en  peuple  !  Je  veux  leur  faire  entendre 

pratique,  afin  que  vous  viviez,  et  que  mes  paroles,  afin  qu'ils  apprennent  à 

vous   entriez   en   possession   du  pays  me  craindre  tout  le  temps  qu'ils  vi- 

que  vous  donne  l'Éternel,  le  Dieu  de  vront  sur  la  terre,  et  afin  qu'ils  les  en- 

vos  pères.  -Vous  n'ajouterez  rien  à  ce  seignent  à  leurs  enfants.  "Vous  vous 

que  je  vous  prescris,  et  vous  n'en  re-  approchâtes  et  vous  vous  tîntes  au  pied 

trancherez  rien  ;  mais  vous  observerez  de   la   montagne.  La   montagne   était 

les  commandements  de  l'Éternel,  vo-  embrasée,  et  les  flammes  s'élevaient 

tre  Dieu,  tels  que  je  vous  les  prescris,  jusqu'au  milieu  du  ciel.  Il  y  avait  des 

^Vos  yeux  ont  vu  ce  que  l'Éternel  a  ténèbres,  des  nuées,  de  l'obscurité, 

fait  à  l'occasion  de  Baal-Peor  :  l'Éter-  '-Et  l'Éternel  vous  parla  du  milieu  du 

nel,  ton  Dieu,  a  détruit  du  milieu  de  feu;  vous  entendîtes  le  son  des  paro- 

toi  tous  ceux  qui  étaient  allés  après  les,  mais  vous  ne  vîtes  point  de  figure. 


Baal-Peor.  *Et  vous,  qui  vous  êtes 
attachés  à  l'Éternel,  votre  Dieu,  vous 
êtes  aujourd'hui  tous  vivants. 

^Voici,  je  vous  ai  enseigné  des  lois 
et  des  ordonnances,  comme  l'Eternel, 
mon  Dieu,  me  l'a  commandé,  afin  que 


vous  n'entendîtes  qu'une  voix.  ''Il  pu- 
blia son  alliance,  qu'il  vous  ordonna 
d'observer,  les  dix  commandements; 
et  il  les  écrivit  sur  deux  tables  de 
pierre. 

'*En  ce  temps-là,  l'Éternel  me  com- 


vous  les  mettiez  en  pratique  dans  le      manda  de  vous  enseigner  des  lois  et 
pays  dont  vous  allez  prendre  posses-     des   ordonnances,    afin   que  vous   les 


sion.  'Vous  les  observerez  et  vous  les 
mettrez  en  pratique  ;  car  ce  sera  là 
votre  sagesse  et  votre  intelligence  aux 
yeux  des  peuples,  qui  entendront  par- 
ler de  toutes  ces  lois  et  qui  diront  : 
Cette  grande  nation  est  un  peuple  ab- 
solument saae  et  intellig'ent  ! 


mettiez  en  pratique  dans  le  pays  dont 
vous  allez  prendre  possession. 

'^Puisque  vous  n'avez  vu  aucune  fi- 
gure le  jour  où  l'Éternel  vous  parla  du 
milieu  du  feu,  à  Horeb,  veillez  attenti- 
vement sur  vos  âmes,  ?'de  peur  que 
vous  ne  vous  corrompiez  et  que  vous 


"Quelle  est,  en  effet,  la  grande  na-  ne  vous  fassiez  une  image  taillée,  une 

lion  qui  ait  des  dieux  aussi  proches  que  représentation  de  quelque  idole,  la  fi- 

l'Éternel,  notre  Dieu,  l'est  de  vous,  gure  d'un  homme  ou  d'une  femme, ''la 

toutes  les  fois  que  nous  l'invoquons?  figure  d'un  animal  qui  soit  sur  la  terre, 

*Et  quelle  est  la  grande  nation  qui  ait  la  figure  d'un  oiseau  qui  vole  dans  les 

des   lois   et  des   ordonnances  justes,  cieux, '*la  figure  d'une  bête  qui  rampe 

comme  toute  cette  loi  que  je  vous  pré-  sur  le  sol,  la  figure  d'un  poisson  qui 

sente  aujourd'hui  ?  vive  dans  les  eaux  au-dessous  de  la 

'■•Seulement,  prends  garde  à  toi  et  terre.  '"Veille  sur  ton  àme,  de  peur 

veille  attentivement  sur  ton  àme,  tous  que,  levant  tes  yeux  vers  le  ciel,  et 

les  jours  de  ta  vie,  de  peur  que  tu  n'ou-  voyant  le  soleil,  la  lune  et  les  étoiles, 

blies  les  choses  que  tes  yeux  ont  vues,  toute  l'armée  des  cicux,  tu  ne  sois  en- 

et  qu'elles  ne  sortentde  ton  cœur;  en-  traîné  à  te  prosterner  en  leur  présence 

seigne-les  à  tes  enfants  et  aux  enfants  et  à  leur  rendre  un  culte  :  ce  sont  des 

de  tes  enfants.  '"Souviens-toi  du  jour  choses  que  l'Éternel,  ton  Dieu,  a  don- 

où  tu  le  présentas  devant  l'Éternel,  nées  en   partage  à  tous  les  peuples, 

203 


Cliap.  i, 


■iO-'iO. 


DEUTERONOME. 


sous  le  ciel  tout  entier.  -"Mais  vous, 
l'Eternel  vous  a  pris,  et  vous  a  fait  sor- 
tir de  la  fournaise  de  fer",  de  l'Egypte, 
afin  que  vous  fussiez  un  peuple  qui  lui 
appartînt  en  propre,  comme  aous  l'êtes 
aujourd'hui.  -'Et  l'Eternel  s'irrita  con- 
tre moi,  à  cause  de  vous  ;  et  il  jura  que 
je  ne  passerais  point  le  Jourdain,  et 
que  je  n'entrerais  point  dans  le  bon 
pays  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne 
en  héritage.  -^Je  mourrai  donc  en  ce 
pays-ci,  je  ne  passerai  point  le  Jour- 
dain; mais  vous  le  passerez,  et  vous 
posséderez  ce  bon  pays.  -^Veillez  sur 
vous,  afin  de  ne  point  mettre  en  oubli 
l'alliance  que  l'Eternel,  votre  Dieu,  a 
traitée  avec  vous,  et  de  ne  point  vous 
faire  d'image  taillée,  de  représentation 
quelconque,  que  l'Eternel,  ton  Dieu, 
t'aitdéfendue.  -^Gar  l'Eternel,  tonDieu, 
est  un  feu  dévorant,  un  Dieu  jaloux. 

-^Lorsque  tu  auras  des  enfants,  et 
des  enfants  de  tes  enfants,  et  que  vous 
serez  depuis  longtemps  dans  le  pays, 
si  vous  vous  corrompez,  si  vous  faites 
des  images  taillées,  des  représenta- 
tions de  quoi  que  ce  soit,  si  vous  faites 
ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'Eternel, 
votre  Dieu,  pour  l'irriter,  — -^j'en 
prends  aujourd'hui  à  témoin  contre 
vous  le  ciel  et  la  terre,  —  vous  dispa- 
raîtrez par  une  mort  rapide  du  pays 
dont  vous  allez  prendre  possession  au 
delà  du  Jourdain,  vous  n'y  prolongerez 
pas  vos  jours,  car  vous  serez  entière- 
ment détruits.  -'L'Eternel  vous  disper- 
sera parmi  les  peuples,  et  vous  ne  res- 
terez qu'un  petit  nombre  au  milieu  des 
nations  où  l'Eternel  vous  emmènera. 
-^Et  là,  vous  servirez  des  dieux,  ou- 
vrage de  mains  d'homme,  du  bois  et 
de  la  pierre,  qui  ne  peuvent  ni  voir,  ni 
entendre,  ni  manger,  ni  sentir.  *"  C'est 
de  là  aussi  que  tu  chercheras  l'Eternel, 
ton  Dieu,  et  que  tu  le  trouveras,  si  tu 
le  cherches  de  tout  ton  cœur  et  de 
toute  ton  àme.^°Au  sein  de  ta  détresse, 

a.  Figure  exprimant  les  souffrances  et  les  mauvais 


toutes  ces  choses  t'arriveront.  Alors, 
dans  la  suite  des  temps,  tu  retourne- 
ras à  l'Eternel,  ton  Dieu,  et  tu  écou- 
teras sa  voix;  ''car  l'Eternel,  ton  Dieu, 
est  un  Dieu  de  miséricorde,  qui  ne  t'a- 
bandonnera point  et  ne  te  détruira 
point  :  il  n'oubliera  pas  l'alliance  de 
tes  pères,  qu'il  leur  a  jurée. 

•'-Interroge  les  temps  anciens  qui 
t'ont  précédé,  depuis  le  jour  où  Dieu 
créa  l'homme  sur  la  terre,  et  d'une 
extrémité  du  ciel  à  l'autre  :  y  eut-il  ja- 
mais si  grand  événement,  et  a-t-on 
jamais  ouï  chose  semblable  ?  '^Fut-il 
jamais  un  peuple  qui  entendît  la  voix 
de  Dieu  parlant  du  milieu  du  feu, 
comme  tu  l'as  entendue,  et  qui  soit 
demeuré  vivant  ?  ^■'Fut-il  jamais  un 
dieu  qui  essayât  de  venir  prendre  à  lui 
une  nation  du  milieu  d'une  nation,  par 
des  épreuves,  des  signes,  des  miracles 
et  des  combats,  à  main  forte  et  à  bras 
étendu,  et  avec  des  prodiges  de  ter- 
reur, comme  l'a  fait  pour  vous  l'Eter- 
nel, votre  Dieu,  en  Egypte  et  sous  vos 
yeux  ?  ^^Tu  as  été  rendu  témoin  de  ces 
choses,  afin  que  tu  reconnusses  que 
l'Eternel  est  Dieu,  qu'il  n'y  en  a  point 
d'autre.  '^Du  ciel,  il  t'a  fait  entendre 
sa  voix  pour  t'instruire;  et,  sur  la  terre, 
il  t'a  fait  voir  son  grand  feu,  et  tu  as 
entendu  ses  paroles  du  milieu  du  feu. 
^'11  a  aimé  tes  pères,  et  il  a  choisi  leur 
postérité  après  eux  ;  il  t'a  fait  lui-même 
sortir  d'Egypte  par  sa  grande  puis- 
sance; '*il  a  chassé  devant  toi  des  na- 
tions supérieures  en  nombre  et  en 
force,  pour  te  faire  entrer  dans  leur 
pays,  pour  t'en  donner  la  possession, 
comme  tu  le  vois  aujourd'hui.  ''Sache 
donc  en  ce  jour,  et  retiens  dans  ton 
cœur  que  l'Eternel  est  Dieu,  en  haut 
dans  le  ciel  et  en  bas  sur  la  terre,  et 
qu'il  n'y  en  a  point  d'autre.  ''"Et  ob- 
serve ses  lois  et  ses  commandements 
que  je  te  prescris  aujourd'hui,  afin  que 
tu  sois  heureux,  toi  et  tes  enfants  après 

traitements  subis  par  les  Israélites  en  Egypte. 


204 


DEUTERONOME. 


Cita  p.  i,  n-5, 15. 


loi,  et  que  tu  prolonges  désormais  tes 
jours  dans  le  pays  que  l'Eternel,  ton 
Dieu,  te  donne. 

*' Alors  Moïse  choisit  trois  villes  de 
l'autre  côté  du  Jourdain,  à  l'orient, 
■•^afin  qu'elles  servissent  de  refuge  au 
meurtrier  qui  aurait  involontairement 
tué  son  prochain,  sans  avoir  été  aupa- 
ravant son  ennemi,  et  afin  qu'il  ])ùt 
sauver  sa  vie  en  s'enfuyant  dans  l'une 
de  ces  villes.  ''^C'étaient  :  Betser,  dans 
le  désert,  dans  la  plaine,  chez  les  Hu- 
hénites;  Ranioth,  en  Galaad,  chez  les 
Gadites,  et  Golan,  en  Basan,  chez  les 
Manassites. 

Le  Décalogue  ". 

"C'est  ici  la  loi  que  présenta  Moïse 
aux  entants  d'Israël,  ■'^'^'oici  les  pré- 
ceptes, les  lois  et  les  ordonnances,  que 
Moïse  prescrivit  aux  enfants  d'Israël, 
après  leur  sortie  d'Egypte.  ■'^C'étaitde 
l'autre  côté  du  Jourdain,  dans  la  vallée, 
vis-à-vis  de  Beth-Peor,  au  pays  de  Si- 
llon, roi  des  Amoréens,  qui  habitait  à 
Hesbon,  et  qui  fut  battu  par  Moïse  et 
les  enfants  d'Israël,  après  leur  sortie 
d'Egypte.  ■'"Ils  s'emparèrent  de  son 
pays  et  de  celui  d'Og,  roi  de  Basan. 
Ces  deux  i-ois  des  Amoréens  étaient  de 
l'autre  côté  du  Jourdain,  à  l'orient. 
*^Leur  territoire  s'étendait  depuis  A- 
roër  sur  les  bords  du  torrent  de  l'Ar- 
non  jusqu'à  la  montagne  de  Sion  qui 
est  rHermon,  '''et  il  embrassait  toute 
la  plaine  de  l'autre  côté  du  Jourdain, 
à  l'orient,  jusqu'à  la  mer  de  la  plaine, 
au  pied  du  Pisga. 

Chap.  y.  'Moïse  convoqua  tout 
Israël,  et  leur  dit  : 

Écoute,  Israël,  les  lois  et  les  ordon- 
nances, que  je  vous  fais  entendre  au- 
jourd'hui. Apprenez-les,  et  mettez-les 
soigneusement  en  pratique. 

^L'Eternel,  notre  Dieu,  a  traité  avec 
nous  une  alliance  à  Iloreb.  ^Ge  n'est 


point  avec  nos  pères  que  l'Eternel  a 
traité  cette  alliance;  c'est  avec  nous, 
(pii  sommes  ici  aujourd'hui,  tous  vi- 
vants. ■'L'Éternel  vous  parla  face  à  face 
sur  la  montagne,  du  milieu  du  feu.  ^Je 
me  tins  alors  entre  l'Éternel  et  a^ous, 
pour  vous  annoncer  la  parole  de  l'P^ter- 
nel  ;  car  vous  aviez  peur  du  feu,  et  vous 
ne  montâtes  point  sur  la  montagne.  Il 
dit  : 

*Je  suis  l'Éternel,  ton  Dieu,  qui  t'ai 
fait  sortir  du  pays  d'Egypte,  de  la  mai- 
son de  servitude. 

'Tu  n'auras  jioint  d'autres  dieux  de- 
vant ma  face. 

*Tu  ne  feras  point  d'image  taillée, 
de  représentation  quelconque  des  cho- 
ses qui  sont  en  haut  dans  les  cieux, 
qui  sont  en  bas  sur  la  terre,  et  qui  sont 
dans  les  eaux  plus  bas  que  la  terre. 

n\i  ne  te  prosterneras  point  devant 
elles,  et  tu  ne  les  serviras  point;  car 
moi,  l'Éternel,  ton  Dieu,  je  suis  un 
Dieu  jaloux,  qui  punis  l'iniquité  des 
pères  sur  les  enfants  jusqu'à  la  troi- 
sième et  à  la  quatrième  génération  de 
ceux  qui  me  haïssent,  '"et  qui  fais  mi- 
séricorde jusqu'à  la  millième  généra- 
tion à  ceux  qui  m'aiment  et  qui  gardent 
mes  commandements. 

"Tu  ne  prendras  point  le  nom  de 
l'Éternel,  ton  Dieu,  en  vain;  car  l'E- 
ternel ne  laissera  point  impuni  celui 
qui  prendra  son  nom  en  vain. 

'-Observe  le  jour  du  repos,  pour  le 
sanctifier,  comme  l'Éternel,  ton  Dieu, 
te  l'a  ordonné.  '^Tii  travailleras  six 
jours,  et  tu  feras  tout  ton  ouvrage. 
'■•  Mais  le  septième  jour  est  le  jour  du 
repos  de  l'Éternel,  ton  Dieu  :  lu  ne  fe- 
ras aucun  ouvrage,  ni  toi,  ni  ton  fils, 
ni  ta  fille,  ni  ton  serviteur,  ni  ta  ser- 
vante, ni  ton  bœuf,  ni  ton  âne,  ni  au- 
cune de  tes  bêtes,  ni  l'étranger  qui  est 
dans  tes  portes,  afin  que  ton  serviteur 
et  ta  servante  se  reposent  comme  toi. 
'^Tu  te  souviendras  que  tu  as  été  es- 


a.   Voy.  Exode  20. 


205 


Chap.  5, 16-6,3. 


DEUTERONOME. 


clave  au  pays  d'Egypte,  et  que  l'Éter- 
nel, ton  Dieu,  t'en  a  fait  sortir  à  main 
forte  et  à  bras  étendu  :  c'est  pourquoi 
l'Éternel,  ton  Dieu,  t'a  ordonné  d'ob- 
server le  jour  du  repos. 

'*  Honore  ton  père  et  ta  mère,  comme 
l'Éternel,  ton  Dieu,  te  l'a  ordonné,  afin 
que  tes  jours  se  prolongent  et  que  tu 
sois  heureux  dans  le  pays  que  l'Eter- 
nel, ton  Dieu,  te  donne. 

"Tu  ne  tueras  point. 

'*Tu  ne  commettras  pointd'adultère. 

''Tu  ne  déroberas  point. 

^"Tu  ne  porteras  point  de  faux  té- 
moignage contre  ton  prochain. 

-'Tu  ne  convoiteras  point  la  femme 
de  ton  prochain  ;  tu  ne  désireras  point 
la  maison  de  ton  prochain ,  ni  son 
champ,  ni  son  serviteur,  ni  sa  servante, 
ni  son  bœuf,  ni  son  àne ,  ni  aucune 
chose  qui  appartienne  à  ton  prochain. 

^"Telles  sont  les  paroles  que  pro- 
nonça l'Eternel  à  haute  voix  sur  la 
montagne,  du  milieu  du  feu,  des  nuées 
et  de  l'obscurité ,  et  qu'il  adressa  à 
toute  votre  assemblée,  sans  rien  ajou- 
ter. Il  les  écrivit  sur  deux  tables  de 
pierre,  qu'il  me  donna. 

^^ Lorsque  vous  eûtes  entendu  la  voix 
du  milieu  des  ténèbres,  et  tandis  que 
la  montagne  était  toute  en  feu ,  vos 
chefs  de  tribus  et  vos  anciens  s'appro- 
chèrent tous  de  moi,  ^■*et  vous  dîtes  : 
Voici,  l'Éternel,  notre  Dieu,  nous  a 
montré  sa  gloire  et  sa  grandeur,  et 
nous  avons  entendu  sa  voix  du  milieu 
du  feu;  aujourd'hui,  nous  avons  vu  que 
Dieu  a  parlé  à  des  hommes,  et  qu'ils 
sont  demeurés  vivants.  -'^Et  mainte- 
nant pourquoi  mourrions-nous  ?  car  ce 
grand  feu  nous  dévorera  ;  si  nous  con- 
tinuons à  entendre  la  voix  de  l'Éter- 
nel, notre  Dieu,  nous  mourrons. '-"Quel 
est  l'homme,  en  effet,  qui  ait  jamais 
entendu,  comme  nous,  la  voix  du  Dieu 


notre  Dieu  ;  tu  nous  rapporteras  toi- 
même  tout  ce  que  te  dira  l'Éternel, 
notre  Dieu  ;  nous  l'écouterons,  et  nous 
le  ferons. 

-^L'Éternel  entendit  les  paroles  que 
vous  m'adressâtes.  Et  l'Éternel  me 
dit  :  .J'ai  entendu  les  paroles  que  ce 
peuple  t'a  adressées  :  tout  ce  qu'ils  ont 
dit  est  bien.  -'Oh  !  s'ils  avaient  tou- 
jours ce  même  coeur  pour  me  craindre 
et  pour  observer  tous  mes  commande- 
ments, afin  qu'ils  fussent  heureux  à 
jamais,  eux  et  leurs  enfants  !  ^"Va,  dis- 
leur :  Retournez  dans  vos  tentes.  ^'  Mais 
toi,  reste  ici  avec  moi,  et  je  te  dirai 
tous  les  commandements,  les  lois  et 
les  ordonnances,  que  tu  leur  enseigne- 
ras, afin  qu'ils  les  mettent  en  pratique 
dans  le  pays  dont  je  leur  donne  la  pos- 
session. ^^Vous  ferez  avec  soin  ce  que 
l'Eternel,  votre  Dieu,  vous  a  ordonné; 
vous  ne  vous  en  détournerez  ni  adroite, 
ni  à  gauche.  ''^Vous  suivrez  entière- 
ment la  voie  que  l'Éternel,  votre  Dieu, 
vous  a  prescrite,  afin  que  vous  viviez 
et  que  vous  soyez  heureux ,  afin  que 
vous  prolongiez  vos  jours  dans  le  pays 
dont  vous  aurez  la  possession. 

L'observation  des  coinmandeincnts  de  l  Eternel. 

Chap.  VI.  'Voici  les  commande- 
ments, les  lois  et  les  ordonnances,  que 
l'Éternel,  votre  Dieu,  a  commandé  de 
vous  enseigner,  afin  que  vous  les  met- 
tiez en  pratique  dans  le  pays  dont  vous 
allez  prendre  possession;  -afin  que  tu 
craignes  l'Éternel,  ton  Dieu,  en  obser- 
vant, tous  les  jours  de  ta  vie,  toi,  ton 
fils,  et  le  fils  de  ton  fils,  toutes  ses  lois 
et  tous  ses  commandements  que  je  te 
prescris,  et  afin  que  tes  jours  soient 
prolongés.  ^Tu  les  écouteras  donc, 
Israël ,  et  tu  auras  soin  de  les  mettre 
en  pratique,  afin  que  tu  sois  heureux  et 
que  vous  multipliiez  beaucoup,  comme 


vivant  parlant  du  milieu  du  feu,  et  qui  te  l'a  dit  l'Éternel,  le  Dieu  de  tes  pères, 
soit  demeuré  vivant  .■*  "Approche,  toi,  en  te  promettant  un  pays  où  coulent 
et  écoute  tout  ce  que  dira  l'Éternel,      le  lait  et  le  miel. 

206 


DEUTERONOME. 


C/uip.  0,  k-7 ,  i. 


^Écoute,  Israël!  L'Éternel,  notre 
Dieu,  est  le  seul  Eternel. 

^Tu  aimeras  l'Eternel,  ton  Dieu,  de 
tout  ton  cœur,  de  toute  ton  àme  et  de 
toute  ta  force.  *Et  ces  commande- 
ments, que  je  te  donne  aujourd'hui, 
seront  dans  ton  cœur.  'Tu  les  incul- 


chassé  tous  tes  ennemis  devant  toi, 
comme  l'Éternel  l'a  dit. 

-"Lorsque  ton  fds  te  demandera  un 
jour  :  Que  signifient  ces  préceptes,  ces 
lois  et  ces  ordonnances,  que  l'Éternel, 
notre  Dieu,  vous  a  prescrits?  -'tu  di- 
ras à  ton  fds  :  Nous  étions  esclaves  de 


queras  à  tes  enfants,  et  tu  en  parleras      Pharaon  en  Egypte,  et  l'Éternel  nous 
quand  tu  seras  dans  ta  maison,  quand      a  fait  sortir  de  l'Egypte  par  sa  main 
tu  iras  en  voyage,  quand  tu  te  couche- 
ras et  quand  tu  te  lèveras.  *Tu  les  liei'as 


comme  un  signe  sur  tes  mains,  et  us 
seront  comme  des  fronteaux  entre  tes 
yeux.  'Tu  les  écriras  sur  les  poteaux 
de  ta  maison  et  sur  tes  portes. 

'"L'Éternel,  ton  Dieu,  te  fera  entrer 
dans  le  pays  qu'il  a  juré  à  tes  pères,  à 
Abraham,  à  Isaac  et  à  Jacob,  de  te  don- 
ner. Tu  posséderas  de  grandes  et  bon- 


puissante.  "L'Eternel  a  opéré,  sous 
nos  yeux,  des  miracles  et  des  prodiges, 
grands  et  désastreux,  contre  l'Egypte, 
contre  Pharaon  et  contre  toute  sa  mai- 
son ;  -'et  il  nous  a  fait  sortir  de  là,  pour 
nous  amener  dans  le  pays  qu'il  avait 
juré  à  nos  pères  de  nous  donner.  ^''L'É- 
ternel nous  a  commandé  de  mettre  en 
pratique  toutes  ces  lois  et  de  craindre 
1  Eternel,  notre  Dieu,   afin  que  nous 


nés  villes  que  tu  n'as  point  bâties,  "  des      fussions  toujours  heureux,  et  qu'il  nous 


maisons  qui  sont  pleines  de  toutes 
sortes  de  biens  et  que  tu  n'as  point 
remplies,  des  citernes  creusées  que  tu 
n'as  point  creusées,  des  vignes  et  des 
oliviers  que  tu  n'as  point  plantés.  Lors- 
que tu  mangeras  et  te  rassasieras, 
'-garde-toi  d'oublier  l'Éternel,  qui  t'a 
fait  sortir  du  pays  d'Egypte,  de  la  mai- 
son de  servitude.  ''Tu  craindras  l'É- 
ternel, ton  Dieu,  tu  le  serviras,  et  tu 
jureras  par  son  nom.  '*  Vous  n'irez  point 
après  d'autres  dieux,  d'entre  les  dieux 
des  peuples  qui  sont  autour  de  vous; 
'^car  l'Éternel,  ton  Dieu,  est  un  Dieu 
jaloux  au  milieu  de  toi.  La  colère  de 
l'Eternel,  ton  Dieu,  s'enflammerait 
contre  toi,  et  il  t'exterminerait  de  des- 
sus la  terre.  "Vous  ne  tenterez  point 
l'Eternel,  votre  Dieu,  comme  vous  l'a- 
vez tenté  à  Massa.  '"Mais  vous  obser- 
verez les  commandements  de  l'Éter- 
nel, votre  Dieu,  ses  ordonnances  et  ses 
lois  qu'il  vous  a  prescrites.  '^Tu  feras 
ce  qui  est  droit  et  ce  qui  est  bien  aux 


conservât  la  vie  comme  il  le  fait  au- 
jourd'hui. -^Nous  aurons  la  justice  en 
partage,  si  nous  mettons  soigneuse- 
ment en  pratique  tous  ces  commande- 
ments devant  l'Éternel,  notre  Dieu, 
comme  il  nous  l'a  ordonné. 

Ordre  de  détruire  les  Cnnnt}éens  et  leurs  idoles. 

Chap.  VII.  'Lorsque  l'Éternel,  ton 
Dieu,  t'aura  fait  entrer  dans  le  pays 
donttu  vas  prendre  possession,  etqu'il 
chassera  devant  toi  beaucoup  de  na- 
tions, les  lléthiens,  les  Guirgasiens,  les 
Amoréens,  les  Cananéens,  les  Phéré- 
ziens,  les  Iléviens  et  les  Jébusiens, 
sept  nations  plus  nombreuses  et  plus 
puissantes  que  toi;  -lorsque  l'Éternel, 
ton  Dieu,  te  les  aura  livrées  et  que  tu 
les  auras  battues,  tu  les  dévoueras  par 
interdit,  tu  ne  traiteras  point  d'alliance 
avec  elles,  et  tu  ne  leur  feras  point 
grâce.  ''Tu  ne  contracteras  point  de 
mariage  avec  ces  peuples,  tu  ne  don- 
neras point  tes  filles  à  leurs  fils,  et  tu 


yeux  de  l'Eternel,  afin  que  tu  sois  heu-  ne  prendras  point  leurs  filles  pour  tes 

reux,  et  que  tu  entres  en  possession  fils;  ■'car  ils  détourneraient  de  moi  tes 

du  bon  pays  que  l'Éternel  a  juré  à  tes  fils,  qui  serviraient  d'autres  dieux,  et 

pères  de  te  donner,  "après  (ju'il  aura  la  colère  de  l'Éternel  s'enflammerait 

207 


Chap.  7 ,  .3-26. 


DEUTERONOME. 


contre  vous  :  il  te  détruirait  prompte- 
ment.  ^Voici,  au  contraire,  comment 
vous  agirez  à  leur  égard  :  vous  renver- 
serez leurs  autels,  vous  briserez  leurs 
statues,  vous  abattrez  leurs  idoles,  et 
vous  brûlerez  au  feu  leurs  images  tail- 
lées. ^Gar  tu  es  un  peuple  saint  pour 
l'Éternel,  ton  Dieu;  l'Eternel,  tonDieu, 
t'a  choisi,  pour  que  tu  fusses  un  peu- 
ple qui  lui  appartînt  entre  tous  les 
peuples  qui  sont  sur  la  face  de  la  terre. 
"Ce  n'est  point  parce  que  vous  surpas- 


ni  bête  stérile  parmi  tes  troupeaux. 
'^L'Eternel  éloignera  de  toi  toute  ma- 
ladie ;  il  ne  t'enverra  aucune  de  ces 
mauvaises  maladies  d'Egypte  qui  te 
sont  connues,  mais  il  en  frappera  tous 
ceux  qui  te  haïssent. 

'^Tu  dévoreras  tous  les  peuples  que 
l'Eternel,  ton  Dieu,  va  te  livrer,  tu  ne 
jetteras  pas  sur  eux  un  regard  de  pitié, 
et  tu  ne  serviras  point  leurs  dieux,  car 
ce  serait  un  piège  pour  toi.  ''Peut-être 
diras-tu  dans  ton  cœur  :  Ces  nations 


sez  en  nombre  tous  les  peuples,  que      sont  plus  nombreuses  que  moi  ;  com- 


l'Éternel  s'est  attaché  à  vous  et  qu'il 
vous  a  choisis,  car  vous  êtes  le  moin- 
dre de  tous  les  peuples.  *Mais,  parce 
que  l'Eternel  vous  aime,  parce  qu'il  a 
voulu  tenir  le  serment  qu'il  avait  fait 
à  vos  pères,  l'Eternel  vous  a  fait  sortir 
par  sa  main  puissante,  vous  a  délivrés 
de  la  maison  de  servitude,  de  la  main 


ment  pourrai-je  les  chasser  ?'*Ne  les 
crains  point.  Rappelle  à  ton  souvenir 
ce  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  a  fait  à 
Pharaon  et  à  toute  l'Egypte,  "les  gran- 
des éjireuves  que  tes  yeux  ont  vues, 
les  miracles  et  les  prodiges,  la  main 
forte  et  le  bras  étendu,  quand  l'Eter- 
nel, ton  Dieu,  t'a  fait  sortir  :  ainsi  fera 


de  Pharaon,  roi  d'Egypte.  "Sache  donc      l'Eternel,  ton  Dieu,  à  tous  les  peuples 


que  c'est  l'Eternel,  ton  Dieu,  qui  est 
Dieu.  Ce  Dieu  fidèle  garde  son  alliance 
et  sa  miséricorde  jusqu'à  la  millième 
génération  envers  ceux  qui  l'aiment  et 
qui  observent  ses  commandements. 
'"Mais  il  use  directement  de  repré- 
sailles envers  ceux  qui  le  haïssent,  et 
il  les  fait  périr  ;  il  ne  diffère  point  en- 
vers celui  qui  le  hait,  il  use  directe- 
ment de  représailles.  "Ainsi,  observe 
les  commandements,  les  lois  et  les  or- 
donnances, que  je  te  prescris  aujour- 
d'hui, et  mets-les  en  pratique. 

'"Si  vous  écoutez  ces  ordonnances, 
si  vous  les  observez  et  les  mettez  en 
pratique,  l'Eternel,  ton  Dieu,  gardera 
envers  toi  l'alliance  et  la  miséricorde 
qu'il  a  jurées  à  tes  pères.  ''Il  t'aimera, 
il  te  bénira  et  te  multipliera;  il  bénira  tre  toi,  jusqu'à  ce  que  tu  les  aies  dé- 
le  fruit  de  tes  entrailles  et  le  fruit  de  truits.-^Vousbrûlerezau  feu  les  images 
ton  sol,  ton  blé,  ton  moût  et  ton  huile,  taillées  de  leurs  dieux.  Tu  ne  convoi- 
tes portées  de  ton  gros  et  de  ton  menu  teras  point  et  tu  ne  prendras  point 
bétail,  dans  le  pays  qu'il  a  juré  à  tes  pour  toi  l'argent  et  l'or  qui  sont  sur 
pères  de  te  donner.  '■'Tu  seras  béni  elles,  de  peur  que  ces  choses  ne  te  de- 
plus  que  tous  les  peuples;  il  n'y  aura  viennent  un  piège;  car  elles  sont  en 
chez  toi  ni  homme  ni  femme  stérile,      abomination  à  l'Eternel,  ton  Dieu. -^Tu 

208 


que  tu  redoutes.  ^"L'Eternel,  ton  Dieu, 
enverra  même  les  frelons  contre  eux, 
jusqu'à  la  destruction  de  ceux  qui 
échapperont  et  qui  se  cacheront  de- 
vant toi.  -'  Ne  sois  point  effrayé  à  cause 
d'eux;  car  l'Eternel,  ton  Dieu,  est  au 
milieu  de  toi,  le  Dieu  grand  et  terrible. 
"L'Eternel,  ton  Dieu,  chassera  peu  à 
peu  ces  nations  loin  de  ta  face  ;  tu  ne 
pourras  pas  les  exterminer  prompte- 
ment,  de  peur  que  les  bêtes  des  champs 
ne  se  multiplient  contre  toi.  ^'L'Eter- 
nel, ton  Dieu,  te  les  livrera;  et  il  les 
metti'a  complètement  en  déroute,  jus- 
qu'à ce  qu'elles  soient  détruites.  -'11 
livrera  leurs  rois  entre  tes  mains,  et 
tu  feras  disparaître  leurs  noms  de  des- 
sous les  cieux  ;  aucun  ne  tiendra  con- 


DEUTERONOME. 


Chap.  8, 1-0, 1. 


n'introcUiiras  point  une  chose  ahomi-  quel  tu  tailleras  l'airain.  '"Lorsque  tu 
nal)le  clans  ta  maison,  afin  que  tu  ne  mangeras  et  te  rassasieras,  tu  béniras 
sois  pas,  comme  cette  chose,  dévoué      l'Eternel,  ton  Dieu,  pour  le  bon  pays 


])ar  interdit;  tu  l'auras  en  horreur,  tu 
l'auras  en  abomination,  car  c'est  une 
chose  dévouée  par  interdit. 

La  terre  promise  et  la  reconnaissance 
cni'crs  Dieu. 

Chap.  MU.  'Vous  observerez  et 
vous  mettrez  en  pratique  tous  les  com- 
mandements que  je  vous  prescris  au- 
jourd'hui, afin  que  vous  viviez,  que 
vous  multipliiez,  et  que  vous  entriez 


qu'il  t'a  donné.  "Garde-toi  d'oublier 
l'Eternel,  ton  Dieu,  au  point  de  ne  pas 
observer  ses  commandements,  ses  or- 
donnances et  ses  lois,  que  je  te  pres- 
cris aujourd'hui.  '-Lorsque  tu  mange- 
ras et  te  rassasieras,  lorsque  tu  bâtiras 
et  habiteras  de  belles  maisons,  '^lors- 
que tu  verras  multiplier  ton  gros  et  ton 
menu  bétail,  s'augmenter  ton  argent 
et  ton  or,  et  s'accroître  tout  ce  qui  est 
à  toi,  "prends  garde  que  ton  cœur  ne 


en  possession  du  pays  que  l'Eternel  a      s'enfle,  et  que  tu  n'oublies  l'Eternel, 


juré  de  donner  à  vos  pères. 

-Souviens-toi  de  tout  le  chemin  que 
l'Eternel,  ton  Dieu,  t'a  fait  faire  pen- 
dant ces  quarante  années  dans  le  dé- 
sert, afin  de  t'humilier  et  de  t'éprou- 
ver,  pour  savoir  quelles  étaient  les 
dispositions  de  ton  cœur  et  si  tu  gar- 
derais ou  non  ses  commandements. 
^11  t'a  humilié,  il  t'a  fait  souffrir  de  la 
faim,  et  il  t'a  nourri  de  la  manne,  que 
tu  ne  connaissais  pas  et  que  n'avaient 
pas  connue  tes  pères,  afin  de  t'ap- 
prendre  que  l'homme  peut  vivre  non- 
seulement  de  pain,  mais  de  tout  ce 
qui  sort  de  la  bouche  de  l'Eternel.  'Ton 
vêtement  ne  s'est  point  usé  sur  toi,  et 


ton  Dieu,  qui  t'a  fait  sortir  du  pays 
d'Egypte,  de  la  maison  de  servitude, 
'^(jui  t'a  fait  marcher  dans  ce  grand  et 
affreux  désert,  où  il  y  a  des  serpents 
brûlants  et  des  scorpions,  dans  des 
lieux  arides  et  sans  eau,  et  qui  a  fait 
jaillir  pour  toi  de  l'eau  du  rocher  le 
])lus  dur,  "^qui  t'a  fait  manger  dans  le 
désert  la  manne  inconnue  à  tes  pères» 
afin  de  t'humilier  et  de  t'éprouver, 
pour  te  faire  ensuite  du  bien.  '^ Garde- 
toi  de  dire  en  ton  cœur  :  Ma  force  et 
la  puissance  de  ma  main  m'ont  acquis 
ces  richesses.  '^Souviens-toi  de  ri']ter- 
nel,  ton  Dieu,  car  c'est  lui  qui  te  don- 
nera de  la  force  pour  les  acquérir,  afin 


ton  jiied  ne  s'est  point  enflé,  pendant      de  confirmer,  comme  il  le  fait  aujour- 
ces  quarante  années.^  Reconnais  en  ton      d'hui,  son  alliance  qu'il  a  jurée  à  tes 


cœur  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  châtie 
comme  un  homme  châtie  son  enfant. 
*Tu  observeras  les  commandements 
de  l'Eternel,  ton  Dieu,  pour  marcher 
dans  ses  voies  et  pour  le  craindre.  'Car 
l'Eternel,  ton  Dieu,  va  te  faire  entrer 
dans  un  bon  pays,  pays  de  cours  d'eaux, 
de  sources  et  de  lacs,  qui  jaillissent 
dans  les  vallées  et  dans  les  montagnes  ; 
*pays  de  froment,  d'orge,  de  vignes, 
de  figuiers  et  de  grenadiers  ;  pays  d'o- 
liviers et  de  miel  ;  'pays  où  tu  mange- 
ras du  pain  avec  abondance,  où  tu  ne 


pères. 

"Si  tu  oublies  l'Eternel,  ton  Dieu, 
et  que  tu  ailles  après  d'autres  dieux, 
si  tu  les  sers  et  te  prosternes  devant 
eux,  je  vous  déclare  formellement  au- 
jourd'hui que  vous  périrez.  -"Vous  pé- 
rirez comme  les  nations  que  l'Eternel 
fait  périr  devant  vous,  parce  que  vous 
n'aurez  point  écouté  la  voix  de  l'Eter- 
nel, votre  Dieu. 

Soinenir  des  rébellions  d'Israël. 

Chap.  IX.     'Écoute,  Israël  !  Tu  vas 


manqueras  de  rien  ;  pays  dont  les  pier-      aujourd'hui  passer  le  Jourdain,  pour 

te  rendre  maître  de  nations  plus  gran- 


res  sont  du  fer,  et  des  montagnes  du 


209 


14 


CJiap.  9,2-21. 


DEUTERONOME. 


des  et  plus  puissantes  que  toi,  de  villes 
grandes  et  f'ortifiéesjusqu'au  ciel, -d'un 
peuple  grand  et  de  haute  taille,  les 
enfants  d'Anak,  que  tu  connais,  et  dont 
tu  as  entendu  dire  :  Qui  pourra  tenir 
contre  les  enfants  d'Anak  ?  ^  Sache  au- 
jourd'hui que  l'Eternel,  ton  Dieu,  mar- 
chera lui-même  devant  toi  comme  un 
feu  dévorant  ;  c'est  lui  qui  les  détruira, 
qui  les  humiliera  devant  toi  ;  et  tu  les 
chasseras,  tu  les  feras  périr  prompte- 
ment,  comme  l'Eternel  te  la  dit.  ■'Lors- 
que l'Éternel,  ton  Dieu,  les  chassera 
devant  toi,  ne  dis  pas  en  ton  cœur  : 
C'est  à  cause  de  ma  justice  que  l'Eter- 
nel me  fait  entrer  en  possession  de 
ce  pays.  Car  c'est  à  cause  de  la  mé- 
chanceté de  ces  nations  que  l'Eternel 
les  chasse  devant  toi.  ^Non,  ce  n'est 


les  deux  tables  de  pierre  écrites  du 
doigt  de  Dieu,  et  contenant  toutes  les 
paroles  que  l'Eternel  vous  avait  dites 
sur  la  montagne,  du  milieu  du  feu,  le 
jour  de  l'assemblée.  "Ce  fut  au  bout 
des  quarante  jours  et  des  quarante 
nuits  que  l'Eternel  me  donna  les  deux 
tables  de  pierre,  les  tables  de  l'al- 
liance. '-L'Eternel  médit  alors  :  Lève- 
toi  ,  descends  en  hâte  d'ici  ;  car  ton 
peuple,  que  tu  as  fait  sortir  d'Egypte, 
s'est  corrompu.  Ils  se  sont  prompte- 
ment  écartés  de  la  voie  que  je  leur 
avais  prescrite  ;  ils  se  sont  fait  une 
image  de  fonte.  '^L'Eternel  me  dit  :  Je 
vois  que  ce  peuple  est  un  peuple  au 
cou  roide.  '''Laisse-moi  les  détruire  et 
effacer  leur  nom  de  dessous  les  cieux  ; 
et  je  ferai  de  toi  une  nation  plus  puis- 


point  à  cause  de  ta  justice  et  de  la  santé  et  plus  nombreuse  que  ce  peu- 
ple. 'Me  retournai  et  je  descendis  de 
la  montagne  toute  en  feu,  les  deux  ta- 
bles de  l'alliance  dans  mes  deux  mains. 
'Me  regardai,  et  voici,  vous  aviez  pé- 
ché contre  l'Eternel,  votre  Dieu,  vous 
vous  étiez  fait  un  veau  de  fonte,  vous 
vous  étiez  promptement  écartés  de  la 
voie  cjue  vous  avait  prescrite  l'Eternel. 
'"Je  saisis  les  deux  tables,  je  les  jetai 
de  mes  mains,  et  je  les  brisai  sous  vos 
yeux.  '*Je  me  prosternai  devant  l'Eter- 
nel, comme  auparavant,  quarante  jours 
et  quarante  nuits,  sans  manger  de  pain 
et  sans  boire  d'eau,  à  cause  de  tous  les 


droiture  de  ton  cœur  que  tu  entres  en 
possession  de  leur  pays  ;  mais  c'est  à 
cause  de  la  méchanceté  de  ces  nations 
que  l'Eternel,  ton  Dieu,  les  chasse  de- 
vant toi,  et  c'est  pour  confirmer  la  pa- 
role cjue  l'Eternel  a  jurée  à  tes  pères, 
à  Abraham,  à  Isaac  et  à  Jacob.  *  Sache 
donc  que  ce  n'est  point  à  cause  de  ta 
justice  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te 
donne  ce  bon  pays  pour  que  tu  le  pos- 
sèdes ;  car  tu  es  un  peuple  au  cou 
roide. 

'Souviens-toi,  n'oublie  pas  de  cjuelle 
manière  tu  as  excité  la  colère  de  l'Eter- 


nel, ton  Dieu,  dans  le  désert.  Depuis      péchés  que  vous  aviez  commis  en  fai- 


le  jour  où  tu  es  sorti  du  paj's  d'Egypte 
jusqu'à  votre  arrivée  dans  ce  lieu,  vous 
avez  été  rebelles  contre  l'Eternel. 

*A  Horeb,  vous  excitâtes  la  colère 
de  l'Eternel  ;  et  l'Eternel  s'irrita  contre 
vous,  et  eut  la  pensée  de  vous  détruire. 
'^ Lorsque  je  fus  monté  sur  la  montagne, 
])our  prendre  les  tables  de  pierre,  les 
tables  de  l'alliance  que  l'Eternel  a 
traitée  avec  vous,  je  demeurai  sur  la 
montagne  quarante  jours  et  quarante 
nuits,  sans  manger  de  pain  et  sans 
boire  d'eau;  '"et  l'Éternel  me  donna 


sant  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'Eter- 
nel, pour  l'irriter.  ''•* Car  j'étais  effrayé 
à  la  vue  de  la  colère  et  de  la  fureur 
dont  l'Éternel  était  animé  contre  vous 
jusqu'à  vouloir  vous  détruire.  Mais 
l'Éternel  m'exauça  encore  cette  fois. 
-"L'Éternel  était  aussi  très  irrité  contre 
Aaron,  qu'il  voulait  faire  périr,  et  pour 
qui  j'intercédai  encore  dans  ce  temps- 
là.  '-'Je  pris  le  veau  que  vous  aviez  fait, 
ce  produit  de  votre  |)éché,  je  le  brûlai 
au  feu,  je  le  broyai  jusqu'à  cecpiil  fût 
réduit  en  poudre,  et  je  jetai  cette  pou- 


210 


DEUTERONOME. 


Chap.  0,^^-10.13. 


monta<^ne. 


cire  dans  le  torrent  qui  descend  de  la      tables  de  pierre  comme  les  premières, 

et  je  montai  sur  la  montagne,  les  deux 
tables  dans  ma  main.  ■'L'Eternel  écri- 
vit sur  les  tables  ce  qui  avait  été  écrit 
sur  les  premières,  les  dix  paroles  qu'il 
vous  avait  dites  sur  la  montagne,  du 
milieu  du  feu,  le  jour  de  l'assemblée; 
et  l'Eternel  me  les  donna.  ^  Je  retournai 
et  je  descendis  de  la  montagne  ,  je  mis 
les  tables  dans  l'arche  que  j'avais  faite, 
et  elles  restèrent  là,  comme  l'Éternel 
me  l'avait  ordonné. 

*Les  enfants  d'Israël  partirent  de 
Beéroth-Bené-.Jaakan  |)our  Moséra. 
C'est  laque  mourut  Aaron,  et  qu'il  fut 
enterré  ;  Eléazar,  son  fds,  lui  succéda 
dans  le  sacerdoce.  'Ils  partirent  de  là 
])our  Gudgoda,  et  de  Gudgoda  pour 
Jothbatha,  pays  où  il  y  a  des  cours 
d'eaux.  '*En  ce  temps-là,  l'Éternel  sé- 
para la  tribu  de  Lévi,  et  lui  ordonna 
de  porter  l'arche  de  l'alliance  (le  l'E- 
ternel, de  se  tenir  devant  l'Eternel 
jiour  le  servir,  et  de  bénir  le  peuple  en 
son  nom  :  ce  qu'elle  a  fait  jusqu'à  ce 
jour.  ^ C'est  pourquoi  Lévi  n'a  ni  part 
ni  héritage  avec  ses  frères  :  l'Eternel 
est  son  héritage,  comme  l'Eternel,  ton 
Dieu,  le  lui  a  dit. 

'"Je  restai  sur  la  montagne,  comme 
])récédemment,  quarante  jours  et  qua- 
rante nuits.  L'Éternel  m'exauça  encore 
cette  fois  ;  l'Éternel  ne  voulut  pas  te 
détruire.  "L'Éternel  médit:  Lève-toi, 
va,  marche  à  la  tête  du  peuple.  Qu'ils 
aillent  prendre  possession  du  pays  que 
j'ai  juré  à  leurs  pères  de  leur  donner 

'-Maintenant,  Israël,  (pie  demande 
de  toi  l'Éternel,  ton  Dieu,  si  ce  n'est 
que  tu  craignes  l'Éternel ,  ton  Dieu ,  afi  n 
tle  marcher  dans  toutes  ses  voies,  d'ai- 
mer et  de  servir  l'Eternel,  ton  Dieu, 
de  tout  ton  cœur  et  de  toute  ton  àme; 
'■'si  ce  n'est  que  tu  observes  les  com- 
mandements de  l'Eternel  et  ses  lois 
([ueje  te  prescris  aiijourd'Iuii,  afin  f[ue 


"A  Tabeéra,  à  Massa,  et  à  Ribroth- 
Hattaava,  vous  excitâtes  la  colère  de 
l'Eternel. 

"Et  lorscpie  l'Éternel  vous  envoya 
à  Kadès-Barnéa,  en  disant  :  Montez, 
et  prenez  possession  du  pays  que  je 
vous  donne  !  vous  fûtes  rebelles  à 
l'ordre  de  l'Éternel,  votre  Dieu,  vous 
n'eûtes  point  foi  en  lui,  et  vous  n'o- 
béîtes point  à  sa  voix. 

-■'Vous  avez  été  rebelles  contre  l'E- 
ternel, depuis  que  je  vous  connais. 

-^Je  me  prosternai  devant  l'Éternel, 
je  me  prosternai  quarante  jours  et 
(piarante  nuits,  parce  que  l'Eternel 
avait  dit  qu'il  voulait  vous  détruire. 
-Me  priai  l'Éternel,  et  je  dis  :  Seigneur 
l'éternel,  ne  détruis  pas  ton  peuple,  ton 
héritage,  que  tu  as  racheté  dans  ta 
grandeur,  f[ue  tu  as  fait  sortir  d'Egypte 
par  ta  main  puissante.  -'Souviens-toi 
de  tes  serviteurs ,  Abraham ,  Isaac  et 
Jacob.  Ne  regarde  point  à  l'opiniâtreté 
de  ce  peuple,  à  sa  méchanceté  et  à  son 
péché,  -"de  peur  que  le  pays  d'où  tu 
nous  as  fait  sortir  ne  dise  :  C'est  parce 
([ue  l'Éternel  n'avait  pas  le  pouvoir  de 
les  mener  dans  le  pays  qu'il  leur  avait 
promis,  et  c'est  parce  qu'il  les  haïssait, 
qu'il  les  a  fait  sortir  pour  les  faire  mou- 
rir dans  le  désert.  '^^Ils  sont  pourtant 
ton  peuple  et  ton  héritage,  que  tu  as 
fait  sortir  d'Egypte  par  ta  grande  puis- 
sance et  par  ton  bras  étendu. 

La  protection  et  l'amour  de  Dieu  pour  Israël, 
source  de  crainte  et  d'obéissance. 

Chap.  X.  'En  ce  temps-là,  l'Eter- 
nel médit  :  Taille  deux  tables  de  pierre 
comme  les  premières ,  et  monte  vers 
moi  sur  la  montagne  ;  tu  feras  aussi 
une  arche  de  bois.  ^J'écrirai  sur  ces 
tables  les  paroles  qui  étaient  sur  les 
premières  tables  (pie  tu  as  brisées,  et 
tu  les  mettras  dans  l'arche.  ^Je  fis  une 
arche  de  bois  d'acacia,  je  taillai  deux 


211 


Chap.  10,1.-11, 


la. 


DEUTERONOME. 


tu  sois  heureux?  '*Voici,  à  l'Eternel,  gypte,  à  ses  chevaux  et  à  ses  chars, 

ton  Dieu,  appartiennent  les  cieux  et  comment  il  a  fait  couler  sur  eux  les 

les  cieux  des  cieux,  la  terre  et  tout  ce  eaux  de  la  mer  Rouge,  lorsqu'ils  vous 

qu'elle  renferme. '^  Et  c'est  à  tes  pères  poursuivaient,  et  les  a  détruits  pour 

seulement  que  l'Eternel  s'est  attaché  toujours;  ^ce  qu'il  a^ous  a  fait  dans  le 

pour  les  aimer;  et,   après  eux,  c'est  désert,  jusqu'à  votre  arrivée  en  ce  lieu  ; 

leur  postérité,  c'estvous  qu'il  achoisis  *ce  qu'il  a  fait  à  Dathan  et  à  Abiram, 

d'entre  tous  les  peuples,  comme  vous  fds  d'Eliab,  fds  de  Ruben,  comment  la 

le  voyez  aujourd'hui.  '^Vous  circonci-  terre  ouvrit  sa  bouche  et  les  engloutit, 

rez  donc  votre  cœur,  et  vous  ne  roi-  avec  leurs  maisons  et  leurs  tentes  et 

direz  plus  A'Otre  cou.  *'Car  l'Eternel,  tout  ce  qui  était  à  leur  suite,  au  milieu 

AOtre  Dieu,  est  le  Dieu  des  dieux,  le  de  tout  Israël.  "Car  vos  yeux  ont  vu 

Seigneur  des  seigneurs,  le  Dieu  grand,  toutes  les  grandes  choses  que  l'Eter- 

fort  et  terrible,  qui  ne  fait  point  ac-  nel  a  faites.   *Ainsi,  vous  observerez 

ception  des  personnes  et  qui  ne  reçoit  tous  les  commandements  que  je  vous 

jioint  de  pi'ésent, '*qui  fait  droit  à  l'or-  presci'is    aujourd'hui,    ahn   que   vous 

phelin  et  à  la  veuve,  qui  aime  Fétran-  ayez  la  force  de  vous  emparer  du  pays 

geret  lui  donne  de  la  nourriture  et  des  où  vous  allez  passer  pour  en  prendre 

vêtements.  ''Vous  aimerez  l'étranger,  possession,  ^et  afin  que  vous  prolon- 

carvous  avez  été  étrangers  dans  le  pays  giez  vos  jours  dans  le  pays  que  l'Eter- 

d'Egvpte.  -"Tu  craindras  l'Eternel,  ton  nel  a  juré  à  vos  pères  de  leur  donner. 

Dieu,  tu  le  serviras,  tu  t'attacheras  à  à  eux  et  à  leur  jiostérité,  pays  où  cou- 

lui,  et  tu  jureras  par  son  nom.  "'  Il  est  lent  le  lait  et  le  miel.  '"Car  le  pays  dont 

ta  gloire,  il  est  ton  Dieu  :  c'est  lui  qui  tu  vas  entrer  en  possession  n'est  pas 

a  fait  au  milieu  de  toi  ces  choses  gran-  comme  lepaysd'Egypte,  d'où  vous  êtes 

des  et  terribles  que  tes  A'eux  ont  vues,  sortis,  où  tu  jetais  dans  les  champs  ta 

^^Tes  pères  descendirent  en  Egypte  au  semence  et  les  arrosais  avec  ton  pied" 

nombre  de  soixante-dix  personnes;  et  comme  un  jardin  potager.   "Le  pays 

maintenant  l'Eternel,  ton  Dieu,  a  fait  que  vous  allez  ])osséder  est  un  pays  de 


de  toi  une  multitude  pareille  aux  étoi- 
les des  cieux. 

La  bénédiction  et  la  malédiction. 

Chap.  XI.  'Tu  aimeras  l'Eternel, 
ton  Dieu,  et  tu  observeras  toujours  ses 
préceptes,  ses  lois,  ses  ordonnances 
et  ses  commandements.  ^  Reconnaissez 
aujourd'hui  —  ce  que  n'ont  pu  connaî- 
tre et  voir  vos  enfants  —  les  châtiments 
de  l'Eternel,  votre  Dieu,  sa  grandeur, 


montagnes  et  de  vallées,  et  qui  boit 
les  eaux  de  la  pluie  du  ciel;  '^ c'est  un 
pays  dont  l'Eternel,  ton  Dieu,  prend 
soin,  et  sur  lequel  l'Eternel,  ton  Dieu, 
a  continuellement  les  yeux,  du  com- 
mencement à  la  fin  de  l'année. 

'■'Si  vous  obéissez  à  mes  commande- 
ments que  je  vous  prescris  aujourd'hui, 
si  vous  aimez  l'Eternel,  votre  Dieu,  et 
si  vous  le  servez  de  tout  votre  cœur  et 
de  toute  votre  âme,  '*je  donnerai  à  vo- 
tre pays  la  pluie  en  son  temps,  la  pluie 
sa  main  forte  et  son  bras  étendu,  ''ses  de  la  première  et  de  l'arrière-saison, 
signes  et  ses  actes  qu'il  a  accomplis  au  et  tu  recueilleras  ton  blé,  ton  moût  et 
milieu  de  l'Egypte  contre  Pharaon,  roi  ton  huile;  '^je  mettrai  aussi  dans  tes 
d'Egypte,  et  contre  tout  son  pays.*  Re-  champs  de  l'herbe  pour  ton  bétail,  et 
connaissez  ce  qu'il  a  fait  à  l'armée  d'E-      tu  mangeras  et  te  rassasieras.  "'Gar- 

a.  L'eau   du  Nil,  conduite   dans  des   canaux  et   des   réservoirs,  servait  à   l'irrigation  au  moyen  de  roues  que 
l'on  mettait  en  mouvement  avec  les  pieds. 

212 


DEUTERONOME. 


Chap.  11,11-12,1. 


(lez-vousdclaisserséduirc  votre  cœur,  votre  frontière  s'étendra  du  désert  au 
de  vous  détourner,  de  servir  d'autres  Liban,  et  du  fleuve  de  TEuphrate  jus- 
dieux  etde  vous  prosternerdevanteux.  ([u'à  la  mer  occidentale".  -^Nul  ne  tien- 
'■Ija  colère  de  l'Eternel  s'enflammerait  dra  contre  vous.  L'Eternel,  votre  Dieu, 
alorscontrevous  ;il  fermeraitlcscieux,  répandra,  comme  il  vous  l'a  dit,  la 
et  il  n'y  aurait  point  de  pluie;  la  terre  frayeur  et  la  crainte  de  toi  sur  tout  le 
ne  donnerait  plus  ses  produits,  et  vous  pay^^  où  vous  marcherez, 
péririez  promptementdansle  bon  pays  "-"Vois,  je  mets  aujourd'hui  devant 


vous  la  bénédiction  et  la  malédiction  : 
-'la  bénédiction,  si  vous  obéissez  aux 
commandements  de  l'Eternel,  votre 
Dieu,  que  je  vous  prescris  en  ce  jour  ; 
-4a  malédiction,  si  vous  n'obéissez  pas 
aux  commandements  de  l'Eternel,  vo- 
tre Dieu,  et  si  vous  vous  détournez  de 


([ue  l'Éternel  vous  donne. 

"* Mettez  dans  votre  cœur  et  dans  vo- 
tre âme  ces  paroles  que  je  vous  dis. 
N'ous  les  lierez  comme  un  signe  sur  vos 
mains,  et  elles  seront  comme  des  fron- 
teaux  entre  vos  yeux.  "'Vous  les  ensei- 
gnerez à  vos  enfants,  et  vous  leur  en 
parlerez  quand  tu  seras  dans  ta  maison,  la  voie  que  je  vous  prescris  en  ce  jour, 
quand  tu  iras  en  voyage,  quand  tu  te  i)Our  aller  après  d'autres  dieux  que 
coucheras  et  quand  tu  te  lèveras.  -"Tu  vous  ne  connaissez  point.  -''Et  lorsque 
les  écriras  sur  les  poteaux  de  ta  mai-  l'Eternel,  ton  Dieu,  t'aura  fait  entrer 
son  et  sur  tes  portes.  -'Et  alors  vos  dans  le  pays  dont  tu  vas  prendre  pos- 
jours  et  les  jours  de  vos  enfants,  dans      session,  tu  prononceras  la  bénédiction 

|)avs  que  l'Éternel  a  juré  à  vos  pères      sur  la  montagne  de  Garizim,  et  la  ma- 


ie 

(\v  leur  donner,  seront  aussi  nombreux 
(pie  les  jours  des  cieux  le  seront  au- 
dessus  de  la  terre.  --Car  si  vous  obser- 
vez tous  ces  commandements  que  je 
vous  prescris,  et  si  vous  les  mettez  en 


lédiction  sur  la  montagne  d'Ébal.  '"Ces 
montagnes  ne  sont-elles  pas  de  l'autre 
côté  du  Jourdain,  derrière  le  chemin 
de  l'occident,  au  pays  des  Cananéens 
f[ui  habitent  dans  la  plaine  vis-à-vis  de 


pratique,  pour  aimer  l'Éternel,  votre      Guilgal,  prèsdeschénesde More?'' Car 
Dieu,  pour  marcher  dans  toutes  ses      vous  allez  passer  le  .Jourdain  pour  en- 


voies et  pour  vous  attacher  à  lui,  -'l'E- 
ternel chassera  devant  vous  toutes  ces 
nations,  et  vous  vous  rendrez  maîtres 
de  nations  plus  grandes  et  plus  puis- 
santes que  vous.  **Tout  lieu  que  fou- 


trer  en  possession  du  pays  que  l'Eter- 
nel, votre  Dieu,  vous  donne;  vous  le 
posséderez,  et  vous  y  habiterez.  '-Vous 
observerez  et  vous  mettrez  en  pratique 
toutes  les  lois  et  les  ordonnances  que 


lera  la  plante  de  votre  pied  sera  à  vous  ;      je  vous  prescris  aujourd'hui. 


REPETITION    DES    LOIS    ET    OHDOXXANCES. 

{Chap.  12-26.)  , 

Ordre  lie  sc/'i'/V  t'/ùernel  diins  le  lien  qu'il  elioisira. 

Chap.  XII.  '  Voici  les  lois  et  les  or-  temps  que  vous  y  vivrez,  dans  le  pays 
donnances  que  vous  observerez  et  que  dont  l'Eternel,  le  Dieu  de  vos  pères, 
vous  mettrez  en  prati([ue,  aussi  long-     vous  donne  la  possession. 

a.  La  mer  Méditerranée. 


213 


Chap.  12,i-2i. 


DEUTERONOME. 


-Vous  détruirez  tous  les  lieux  où  les  là  que  vous  vous  réjouirez  devant  l'Ê- 

nations  que  vous  allez  chasser  servent  ternel,  votre  Dieu,  vous,  vos  fils  et  vos 

leurs  dieux,  sur  les  hautes  montagnes,  filles,  vos  serviteurs  et  vos  servantes, 

sur  les  collines,  et  sous  tout  arbre  vert,  et  le  Lévite  qui  sera  dans  vos  portes", 

^Vous  renverserez  leurs  autels,  vous  car  il  n'a  ni  part  ni  héritage  avec  vous, 

briserez  leurs  statues,  vous  brûlerez  '^Garde-toi    d'offrir    tes    holocaustes 

au  feu  leurs  idoles,  vous  abattrez  les  dans   tous   les   lieux    que    tu   verras; 

images  taillées  de  leurs  dieux,  et  vous  '"'mais  tu  offriras  tes  holocaustes  au 

ferez  disparaître   leurs   noms   de   ces  lieu  que  l'Eternel  choisira  dans  l'une 

lieux-là.  de  tes  tribus,  et  c'est  là  que  tu  feras 

■•Vous  n'agirez  pas  ainsi  à  l'égard  de  tout  ce  que  je  t'ordonne. 


l'Éternel,  votre  Dieu.  ^Mais  vous   le 


15  M 


Néanmoins,  quand  tu  en  auras  le 


chercherez  à  sa  demeure,  et  vous  irez  désir,  tu  pourras  tuer  du  bétail  et  man- 

au  lieu  que  l'Éternel,  votre  Dieu,  choi-  ger  de  la  viande  dans  toutes  tes  portes, 

sira  parmi  toutes  vos  tribus  pour  y  pla-  selon  les  bénédictions  que  t'accordera 

cersonnom.  '^  C'est  là  que  vous  présen-  l'Éternel,  ton  Dieu;  celui  qui  sera  im- 

terez  vos  holocaustes,  vos  sacrifices,  pur  et  celui  qui  sera  pur  pourront  en 

vosdîmes,  vos  prémices,  vos  offrandes  manger,  comme  on  mange  de  la  ga- 

en  accomplissement  d'un  vœu,  vos  of-  zelle  et  du  cerf*.  '^Seulement,  vous  ne 

fraudes  volontaires,  et  les  premiers-  mangerez  pas  le  sang  :  tu  le  répandras 

nés  de  votre  gros  et  de  votre  menu  sur  la  terre  comme  de  l'eau, 

bétail.  "C'est  là  que  vous  mangerez  de-  *'Tu  ne  pourras  pas  manger  dans 

vaut  l'Éternel,  votre  Dieu,  et  que,  vous  tes  portes  la  dîme  de  ton  blé,  de  ton 

et  vos  familles,  vous  ferez  servir  à  vo-  moût  et  de  ton  huile,  ni  les  premiers- 

tre  joie  tous  les  biens  par  lesquels  l'É-  nés  de  ton  gros  et  de  ton  menu  bétail, 

ternel,  votre  Dieu,  vous  aura  bénis,  ni  aucune  de  tes  offrandes  en  accom- 

*Vous  n'agirez  donc  pas  comme  nous  plissement  d'un  vœu,  ni  tes  offrandes 

le  faisons  maintenant  ici,  où  chacun  volontaires,   ni   tes   prémices.    '^Mais 

fait  ce  qui  lui  semble  bon,  ^parce  que  c'est  devant  l'Eternel,  ton  Dieu,  que  tu 

vous  n'êtes  point  encore  arrivés  dans  le  les  mangeras,  dans  le  lieu  que  l'Éter- 

lieu  de  repos  et  dans  l'héritage  que  l'E-  nel,  ton  Dieu,  choisira,  toi,  ton  fils  et 

ternel,  votre  Dieu,  vous  donne.  '"Mais  ta  fille,  ton  serviteur  et  ta  servante, 

vous  passerez  le  Jourdain,  et  vous  ha-  et  le  Lévite  qui  sera  dans  tes  portes  ;  et 

biterez  dans  le  pays  dont  l'Éternel,  vo-  c'est  devant  l'Éternel,  ton  Dieu,  que 

tre  Dieu,  vous  mettra  en  possession;  tu  feras  servir  à  ta  joie  tous  les  biens 

il  vous  donnera  du  repos,  après  vous  que  tu  posséderas.  '"Aussi  longtemps 

avoir  délivrés  de  tous  vos  ennemis  qui  que  tu  vivras  dans  ton  pays,  garde-toi 

vous  entourent,  et  vous  vous  établirez  de  délaisser  le  Lévite, 

en  sécurité.  "Alors  il  y  aura  un  lieu  -"Lorsque  l'Eternel,  ton  Dieu,  aura 

quel'Éternel,  votre  Dieu,  choisira  pour  élargi  tes  frontières,  comme  il  te  l'a 

y  faire  résider  son  nom.  C'est  là  que  promis,  et  que  le  désir  de  manger  delà 

vous  présenterez  tout  ce  que  je  vous  viande  te  fera  dire  :  Je  voudrais  manger 

ordonne,  vos  holocaustes,  vos  sacrifi-  de  la  viande!  tu  pourras  en  manger, 

ces,  vos  dîmes,  vos  prémices,  et  les  selon  ton  désir.  -'Si  le  lieu  que  l'Éter- 

offrandes  choisies  que  vous  ferez  à  l'É-  nel,  ton  Dieu,  aura  choisi  pour  y  placer 

ternel pouraccomplirvosvœux. '-C'est  son  nom  est  éloigné  de  toi,  tu  pour- 

a.  Dans  tes  portes,  employé  fréquemment  pour  dans  tes  l'îlles.  Les  villes  étaient  enlourées  de  murs  et  fermées 
par  des  portes.       b.  Animaux  dont  il  était  permis  de  manger,  quoiqu'ils  ne  servissent  pas  aux  sacrifices.  Voy .  \k,  &. 

214 


DEUTERONOME. 


Chap.  12,^2-13, 


10. 


ras  tuer  du  gros  et  du  menu  bétail, 
comme  je  te  l'ai  prescrit,  et  tu  j)ourras 
en  manger  dans  tes  portes,  selon  ton 
désir.  ^^Tu  en  mangeras  comme  on 
mange  de  la  gazelle  et  du  cerf;  celui 
qui  sera  impur  et  celui  qui  sera  pur  en 
mangeront  l'un  et  l'autre.  ^'Seulement, 
garde-toi  de  manger  le  sang,  car  le 
sang,  c'est  l'àme;  et  tu  ne  mangeras 
pas  l'àme  avec  la  chair.  -^Tu  ne  le  man- 
geras pas  :  tu  le  répandras  sur  la  terre 
comme  de  l'eau.  *^Tu  ne  le  mangeras 
pas,  afin  que  tu  sois  heureux,  toi  et  tes 


en  pratique  toutes  les  choses  que  je 
vous  ordonne  ;  vous  n'y  ajouterez  rien, 
et  vous  n'en  retrancherez  rien. 

Punition  de  l'idolâtrie  au  milieu  d'Israël. 

Chap.  XIII.  'S'il  s'élève  au  milieu 
de  toi  un  prophète  ou  un  songeur,  qui 
t'annonce  un  signe  ou  un  prodige,  -et 
qu'il  y  ait  accomplissement  du  signe 
ou  du  prodige  dont  il  t'a  parlé  en  di- 
sant :  Allons  après  d'autres  dieux,  — 
des  dieux  que  tu  ne  connais  point  —  et 
servons-les  !  ^tu  n'écouteras  pas  les  pa- 


enfants  après  toi,  en  faisant  ce  qui  est  rôles  de  ce  prophète  ou  de  ce  songeur, 

droit  aux  yeux  de  l'Éternel.  carc'est  l'Eternel,  votre  Dieu,  qui  vous 

^''Mais  les  choses  que  tu  voudras  con-  met  à  l'épreuve  pour  savoir  si  vous  ai- 

sacrer  et  les  offrandes  que  tu  feras  en  mez  l'Eternel,  votre  Dieu,  de  tout  votre 

accomplissement  d'un  vœu,  tu  iras  les  cœur  et  de  toute  votre  âme.  ■'Vous  irez 

présenter  au  lieu  qu'aura  choisi  l'Éter-  après  l'Éternel,  votre  Dieu,  et  vous  le 

nel.  "Tu  offriras  tes  holocaustes,  la  craindrez;  vous  observerez  ses  com- 


chair  et  le  sang,  sur  l'autel  de  l'Éternel, 
ton  Dieu;  dans  tes  autres  sacrifices,  le 
sang  sera  répandu  sur  l'autel  de  l'Éter- 
nel, ton  Dieu,  et  tu  mangeras  la  chair. 
^*  Garde  et  écoute  toutes  ces  choses  que 
je  t'ordonne,  afin  que  tu  sois  heureux, 
toi  et  tes  enfants  a])rès  toi,  à  perpé- 
tuité, en  faisant  ce  qui  est  bien  et  ce 
qui  est  droit  aux  yeux  de  l'Éternel,  ton 
Dieu. 

^'Lorsque  l'Éternel,  ton  Dieu,  aura 
exterminé  les  nations  que  tu  vas  chas- 
ser devant  toi,  lorsque  tu  les  auras 
chassées  et  que  tu  te  seras  établi  dans 
leur  pays,  ^"garde-toi de  te  laisser  pren- 
dre au  piège  en  les  imitant,  après 
qu'elles  auront  été  détruites  devant 
toi.  Garde-toi  de  t'informer  de  leurs 
dieux  et  de  dire  :  Comment  ces  nations 
servaient-elles  leurs  dieux?  Moi  aussi, 
je  veux  faire  de  même.  ^'Tu  n'agiras 
pas  ainsi  à  l'égard  de  l'Éternel,  ton 
Dieu;  car  elles  servaient  leurs  dieux 


mandements,  vous  obéirez  à  sa  voix, 
vous  le  servirez,  et  vous  vous  attache- 
rez à  lui.  ^Ce  prophète  ou  ce  songeur 
sera  puni  de  mort,  car  il  a  parlé  de  ré- 
volte contre  l'Éternel,  votre  Dieu,  qui 
vous  a  fait  sortir  du  pays  d'Egypte  et 
vous  a  délivrés  de  la  maison  de  servi- 
tude, et  il  a  voulu  te  détourner  de  la 
voie  dans  laquelle  l'Éternel,  ton  Dieu, 
t'a  ordonné  de  marcher.  Tu  ôteras  ainsi 
le  mal  du  milieu  de  toi. 

^Si  ton  frère,  fils  de  ta  mère,  ou  ton 
fils,  ou  ta  fille,  ou  la  femme  qui  repose 
sur  ton  sein,  ou  ton  ami  que  tu  aimes 
comme  toi-même,  t'incite  secrètement 
en  disant  :  Allons,  et  servons  d'autres 
dieux  !  —  des  dieux  que  ni  toi  ni  tes  pè- 
res n'avez  connus,  'd'entre  les  dieux 
des  peuples  qui  vous  entourent,  près 
de  toi  ou  loin  de  toi,  d'une  extrémité 
de  la  terre  à  l'autre  —  Hu  n'y  consen- 
tiras pas,  et  tu  ne  l'écouteras  pas  ;  tu 
ne  jetteras  pas  sur  lui  un  regard  de  pi- 


en  faisant  toutes  les  abominations  qui  tié,  tu  ne  l'épargneras  pas,  et  tu  ne  le 

sontodieusesàl'Éternel,  etmèmeelles  couvriras  pas.  ^Mais  tu  le  feras  mou- 

brûlaientau  feu  leurs  fils  et  leurs  filles  rir;  ta  main  se  lèvera  la  première  sur 

en  l'honneur  de  leurs  dieux.  lui  pour  le  mettre  à  mort,  et  la  main 

'-Vous  observerez  et  vous  mettrez  de  tout  le  peuple  ensuite;  '"tu  le  lapi- 

215 


Chap.  13,  n-H,  18. 


DEUTERONOME. 


deras,  et  il  mourra,  parce  qu'il  a  cher- 
ché à  te  détourner  de  rÉternel,  ton 
Dieu,  qui  t'a  fait  sortir  du  pays  d'E- 
gypte, de  la  maison  de  servitude.  "11 
en  sera  ainsi  afin  que  tout  Israël  en- 
tende et  craigne,  et  que  l'on  ne  com- 
mette plus  un  acte  aussi  criminel  au 
milieu  de  toi. 

'-Si  tu  entends  dire  au  sujet  de  l'une 
des  villes  que  t'a  données  pour  de- 
meure l'Eternel,  ton  Dieu  :  ''Des  gens 
pervers  sont  sortis  du  milieu  de  toi,  et 
ont  séduit  les  habitants  de  leur  ville 
en  disant  :  Allons,  et  servons  d'autres 
dieux  !  —  des  dieux  que  tu  ne  connais 
point  —  '^tu  feras  des  recherches,  tu 
examineras,  tu  interrogeras  avec  soin. 
La  chose  est-elle  vraie,  le  fait  est-il 
établi,  cette  abomination  a-t-elle  été 
commise  au  milieu  de  toi,  '^alors  tu 
frapperas  du  tranchant  de  l'épée  les 
habitants  de  cette  ville,  tu  la  dévoueras 
par  interdit  avec  tout  ce  qui  s'y  trou- 
vera, et  tu  en  passeras  le  bétail  au  fil  de 
l'épée.  '^Tu  amasseras  tout  le  butin  au 
milieu  de  la  place,  et  tu  brûleras  en- 
tièrement au  feu  la  ville  avec  tout  son 
butin,  devant  l'Eternel,  ton  Dieu  :  elle 
sera  pour  toujours  un  monceau  de  rui- 
nes, elle  ne  sera  jamais  rebâtie. '''Rien 
de  ce  qui  sera  dévoué  par  interdit  ne 
s'attachera  à  ta  main,  afin  que  l'Eter- 
nel revienne  de  l'ardeur  de  sa  colère, 
qu'il  te  fasse  miséricorde  et  grâce,  et 
qu'il  te  multiplie,  comme  il  l'a  juré  à 
tes  pères,  "*si  tu  obéis  à  la  voix  de  l'É- 
ternel, ton  Dieu,  en  observant  tous  ses 
commandements  que  je  te  prescris  au- 
jourd'hui, et  en  faisant  ce  qui  est  droit 
aux  yeux  de  l'Eternel,  ton  Dieu. 

Les  incisions.  —  Les  animaux  purs  et  impurs. 
Les  dîmes. 

Chap.  XIV.  'Vous  êtes  les  enfants 
de  l'Eternel,  votre  Dieu.  Vous  ne  vous 
ferez  point  d'incision  et  vous  ne  vous 
ferez  point  de  place  chauve  entre  les 

a.  Aucun  aliment  impur. 


yeux  pour  un  mort.  ^Car  tu  es  un  peu- 
ple saint  pour  l'Eternel,  ton  Dieu;  et 
l'Eternel,  ton  Dieu,  t'a  choisi,  pour  que 
tu  fusses  un  peuple  qui  lui  appartînt 
entre  tous  les  peuples  qui  sont  sur  la 
face  de  la  terre. 

^Tu  ne  mangeras  aucune  chose  abo- 
minable". 

^  Voici  les  animaux  que  vous  mange- 
rez :  le  bœuf,  la  brebis  et  la  chèvre; 
Me  cerf,  la  gazelle  et  le  daim  ;  le  bou- 
quetin, le  chevreuil,  la  chèvre  sauvage 
et  la  girafe.  ^Vous  mangerez  de  tout 
animal  qui  a  la  corne  fendue,  le  pied 
fourché,  et  qui  rumine.  'Mais  vous  ne 
mangerez  pas  de  ceux  qui  ruminent 
seulement,  ou  qui  ont  la  corne  fendue 
et  le  pied  fourché  seulement.  Ainsi, 
vous  ne  mangerez  pas  le  chameau,  le 
lièvre  et  le  lapin,  qui  ruminent,  mais 
qui  n'ont  pas  la  corne  fendue  :  vous 
les  regarderez  comme  impurs.  *Vous 
ne  mangerez  pas  le  porc,  qui  a  la  corne 
fendue,  mais  qui  ne  rumine  pas  :  vous 
le  regarderez  comme  impur.  Vous  ne 
mangerez  pas  de  leur  chair,  et  vous  ne 
toucherez  pas  leurs  corps  morts. 

^Voici  les  animaux  dont  vous  man- 
gerez parmi  tous  ceux  qui  sont  dans 
les  eaux  :  vous  mangerez  de  tous  ceux 
qui  ont  des  nageoires  et  des  écailles. 
'"Mais  vous  ne  mangerez  d'aucun  de 
ceux  qui  n'ont  pas  des  nageoires  et  des 
écailles  :  vous  les  regarderez  comme 
impurs. 

"Vous  mangerez  tout  oiseau  pur. 
'^Mais  voici  ceux  dont  vous  ne  man- 
gerez pas  :  l'aigle,  l'orfraie  et  l'aigle 
de  mer  ;  '•''le  milan,  l'autour,  le  vautour 
et  ce  qui  est  de  son  espèce;  '*le  cor- 
beau et  toutes  ses  espèces;  '^l'autru- 
che, le  hibou,  la  mouette,  l'épervier 
et  ce  qui  est  de  son  espèce  ;  '*le  chat- 
huant,  la  chouette  et  le  cygne;  "le 
pélican,  le  cormoran  et  le  plongeon; 
'Ma  cigogne,  le  héron  et  ce  qui  est  de 
son  espèce ,  la  huppe   et   la   chauve- 


216 


DEUTERONOME. 


Chap.  li,  i'j-15,  ; 


souris,  ''^'ous  regarderez  comme  im- 
pur tout  reptile  qui  vole  :  on  n'en 
mangera  point.  -"Vous  mangerez  tout 
oiseau  pur. 

-'Vous  ne  mangerez  d'aucune  bête 
morte  ;  tu  la  donneras  à  l'étranger  qui 
sera  dans  tes  portes,  afinqu'il  la  mange, 
ou  tu  la  vendras  à  un  étranger  ;  car  tu 
es  un  peuple  saint  pour  l'Eternel,  ton 
Dieu. 

Tu  ne  feras  point  cuire  un  chevreau 
dans  le  lait  de  sa  mère. 

^-Tu  lèveras  la  dime  de  tout  ce  que 
produira  ta  semence,  de  ce  que  rap- 
portera ton  champ  chaque  année.  -'Et 
tu  mangeras  devant  l'Eternel,  ton 
Dieu,  dans  le  lieu  qu'il  choisira  pour 
y  faire  résider  son  nom,  la  dime  de  ton 
blé,  de  ton  moût  et  de  ton  huile,  et  les 
premiers-nés  de  ton  gros  et  de  ton 
menu  bétail,  afin  que  tu  apprennes  à 
craindre  toujours  l'Eternel,  ton  Dieu. 
**  Peut-être,  lorsque  l'Eternel,  ton  Dieu, 
t'aura  béni,  le  chemin  sera-t-il  trop 
long  pour  que  tu  puisses  transporter 
ta  dîme,  à  cause  de  ton  éloignement 
du  lieu  qu'aura  choisi  l'Eternel,  ton 
Dieu,  pour  y  faire  résider  son  nom. 
-^ Alors,  tu  échangeras  ta  dîme  contre 
de  l'argent,  tu  serreras  cet  argent  dans 
ta  main,  et  tu  iras  au  lieu  que  l'Eter- 
nel,  ton  Dieu,  aura  choisi.  -'Là,  tu 
achèteras  avec  l'ai'gent  tout  ce  que  tu 
désireras,  des  bœufs,  des  bi'ebis,  du 
vin  et  des  licjueurs  fortes,  tout  ce  qui 
te  fera  plaisir,  tu  mangeras  devant 
l'Eternel,  ton  Dieu,  et  tu  te  réjouiras, 
toi  et  ta  famille.  -"Tu  ne  délaisseras 
point  le  Lévite  qui  sera  dans  tes  por- 
tes, car  il  n'a  ni  part  ni  héritage  avec 
toi. 

■-*Au  bout  de  trois  ans ,  tu  sortiras 
toute  la  dîme  de  tes  produits  pendant 
la  troisième  année,  et  tu  la  déposeras 
dans  tes  portes".  -^\lors  viendront  le 
Lévite,  qui  n'a  ni  part  ni  héritage  avec 
toi,  l'étranger,  l'orphelin  et  la  veuve, 

rt.  Dans  la  ville  (juc  tu  habiteras. 


qui  seront  dans  tes  portes,  et  ils  man- 
geront et  se  rassasieront,  afin  que  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  te  bénisse  dans  tous 
les  travaux  que  tu  entreprendras  de 
tes  mains. 

L'année  de  relâche,  les  indigents,  les  esclaves. 
Les  premiers-nés  des  animaux. 

Chap.  XV.  'Tous  les  sept  ans,  tu 
feras  relâche.  *  Et  voici  comment  s'ob- 
servera le  relâche.  Quand  on  aura  pu- 
blié le  relâche  en  l'honneur  de  l'Eter- 
nel, tout  créancier  qui  aura  fait  un  prêt 
à  son  prochain  se  relâchera  de  son 
droit,  il  ne  pressera  pas  son  prochain 
et  son  frère  pour  le  paiement  de  sa 
dette.  'Tu  pourras  presser  l'étranger; 
mais  tu  te  relâcheras  de  ton  droit  pour 
ce  qui  t'appartiendra  chez  ton  frère. 
''Toutefois,  il  n'y  aura  point  d'indigent 
chez  toi,  car  l'Eternel  te  bénira  dans  le 
paysquel'Eternel,  ton  Dieu,  te  fera  pos- 
séder en  héritage,  ^pourvu  seulement 
que  tu  obéisses  à  la  voix  de  l'Eternel, 
ton  Dieu,  en  mettant  soigneusement 
en  pratique  tous  ces  commandements 
que  je  te  prescris  aujourd'hui.  'L'Eter- 
nel, ton  Dieu,  te  bénira  comme  il  te  l'a 
dit  ;  tu  prêteras  à  beaucoup  de  nations, 
et  tu  n'emprunteras  point  ;  tu  domine- 
ras sur  beaucoup  de  nations,  et  elles 
ne  domineront  point  sur  toi. 

"S'il  y  a  chez  toi  quelque  indigent 
d'entre  tes  frères,  dans  l'une  de  tes 
portes,  au  pays  que  l'Eternel,  ton  Dieu, 
te  donne,  tu  n'endurciras  point  ton 
cœur  et  tu  ne  fermeras  point  ta  main 
devant  ton  frère  indigent.  ^iMais  tu  lui 
ouvriras  ta  main,  et  tu  lui  prêteras  de 
quoi  pourvoir  à  ses  besoins.  "Garde- 
toi  d'être  assez  méchant  pour  dire  en 
ton  cœur  :  La  septième  année,  l'année 
du  relâche,  approche  !  Garde-toi  d'a- 
voir un  œil  sans  pitié  pour  ton  frère 
indigent  et  de  lui  faire  un  refus.  Il 
crierait  â  l'Eternel  contre  toi,  et  tu  te 
chargerais  d'un  péché.  '"Donne-lui,  et 


217 


Chap.  15, 11-10, 8. 


DEUTERONOME. 


que  ton  cœur  ne  lui  donne  point  à  re- 
gret ;  car,  à  cause  de  cela,  l'Eternel, 
ton  Dieu,  te  bénira  dans  tous  tes  tra- 
vaux et  dans  toutes  tes  entreprises.  '*II 
y  aura  toujours  des  indigents  dans  le 
pays  ;  c'est  pourquoi  je  te  donne  ce 
commandement  :  Tu  ouvriras  ta  main 
à  ton  frère,  au  pauvre  et  à  l'indigent 
dans  ton  pays. 

'-Si  l'un  de  tes  frères  hébreux,  hom- 
me ou  femme,  se  vend  à  toi,  il  te  ser- 
vira six  années;  mais  la  septième. an- 
née, tu  le  renverras  libre  de  chez  toi. 
''Et  lorsque  tu  le  renverras  libre  de 
chez  toi,  tu  ne  le  renverras  point  à 
vide  ;  'Hu  lui  feras  des  présents  de  ton 
menu  bétail,  de  ton  aire,  de  ton  pres- 
soir, de  ce  que  tu  auras  par  la  béné- 
diction de  l'Eternel,  ton  Dieu.  '^Tu  te 
souviendras  que  tu  as  été  esclave  au 
pays  d'Egypte,  et  que  l'Eternel,  ton 
Dieu,  t'a  racheté  ;  c'est  pourquoi  je  te 
donne  aujourd'hui  ce  commandement. 
'*Si  ton  esclave  te  dit  :  Je  ne  veux  pas 
sortir  de  chez  toi,  —  parce  qu'il  t'aime, 
toi  et  ta  maison,  et  ([u'il  se  trouve  bien 
chez  toi,  —  '^ alors  tu  prendras  un 
poinçon  et  tu  lui  perceras  l'oreille 
contre  la  ])orte  et  il  sera  pour  toujours 
ton  esclave.  Tu  feras  de  même  pour 
ta  servante.  '*Tu  ne  trouveras  point 
dur  de  le  renvoyer  libre  de  chez  toi, 
car  il  t'a  servi  six  ans,  ce  qui  vaut  le 
double  du  salaire  d'un  mercenaire  ;  et 
l'Eternel,  ton  Dieu,  te  bénira  dans  tout 
ce  que  tu  feras. 

'^Tu  consacreras  à  l'Eternel,  ton 
Dieu,  tout  premier-né  mâle  qui  naîtra 
dans  ton  gros  et  dans  ton  menu  bétail. 
Tu  ne  travailleras  point  avec  le  pre- 
mier-né de  ton  bœuf,  et  tu  ne  tondras 
point  le  premier-né  de  tes  brebis.  ^"Tu 
le  mangeras  chaque  année,  toi  et  ta 
famille,  devant  l'Eternel,  ton  Dieu, 
dans  le  lieu  qu'il  choisira.  -'  S'il  a  quel- 
que défaut,  s'il  est  boiteux  ou  aveugle, 
ou  s'il  a  quelque  autre  difformité,  tu 

a.  Dans  ta  demeure. 


ne  l'offriras  point  en  sacrifice  à  l'Éter- 
nel, ton  Dieu.  --Tu  le  mangeras  dans 
tes  portes  ;  celui  qui  sera  impur  et  ce- 
lui qui  sera  pur  en  mangeront  l'un  et 
l'autre,  comme  on  mange  de  la  gazelle 
et  du  cerf.  -'Seulement,  tu  n'en  man- 
geras pas  le  sang  :  tu  le  répandras  sur 
la  terre  comme  de  l'eau. 

La  célébration  des  fêtes.  —  L'établissement 
des  j'ii^es.  —  Les  idoles  et  les  statues. 

Chap.  ATT.  ' Observe  le  mois  des 
épis,  et  célèbre  la  Pàque  en  l'honneur 
de  l'Eternel,  ton  Dieu  ;  car  c'est  dans 
le  mois  des  épis  que  l'Eternel,  ton 
Dieu,  t'a  fait  sortir  d'Egypte,  pendant 
la  nuit.  -Tu  sacrifieras  la  Pàque  à  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  tes  victimes  de  menu 
et  de  gros  bétail,  dans  le  lieu  que  l'E- 
ternel choisira  ]>our  y  faire  résider  son 
nom.  'Pendant  la  fête,  tu  ne  mangeras 
pas  du  pain  levé,  mais  tu  mangeras  sept 
jours  des  pains  sans  levain,  du  pain 
d'affliction,  car  c'est  avec  précipitation 
que  tu  es  sorti  du  pays  d'Egypte  :  il 
en  sera  ainsi,  afin  que  tu  te  souviennes 
toute  ta  vie  du  jour  où  tu  es  sorti  du 
paysd'Egypte.  'On  ne  verra  point  chez 
toi  de  levain,  dans  toute  l'étendue  de 
tonjiays,  pendant  sept  jours;  et  aucune 
partie  des  victimes  que  tu  sacrifieras 
le  soir  du  premier  jour  ne  sera  gardée 
pendant  la  nuit  jusqu'au  matin.  ^Tu 
ne  ])ourras  point  sacrifier  la  Pàque 
dans  l'un  quelconque  des  lieux  que 
l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne  pour  de- 
meure ;  **mais  c'est  dans  le  lieu  que 
choisira  l'Eternel,  ton  Dieu,  pour  y 
faire  résider  son  nom,  que  tu  sacrifie- 
ras la  Pàque,  le  soir,  au  coucher  du 
soleil,  à  l'époque  de  ta  sortie  d'Egypte. 
'Tu  feras  cuire  la  victime,  et  tu  la 
mangeras  dans  le  lieu  que  choisira 
l'Éternel,  ton  Dieu.  Et  le  matin,  tu 
pourras  t'en  retourner  et  t'en  aller  vers 
tes  tentes".  ^Pendant  six  jours,  tu  man- 
geras des  pains  sans  levain  ;  et  le  sep- 


218 


DEUTERONOME. 


Chnp.  10, 0-17,1. 


tième  jour,  il  y  aura  une  assemblée 
solennelle  en  l'honneur  de  l'Éternel, 
ton  Dieu  :  tu  ne  feras  aucun  ouvrage. 

'■'Tu  compteras  sept  semaines  ;  dès 
que  la  faucille  sera  mise  dans  les  blés, 
tu  commenceras  à  compter  sept  se- 
maines. '"Puis  tu  célébreras  la  fètedes 
semaines,  et  tu  feras  des  offrandes  vo- 
lontaires, selon  les  bénédictions  que 
l'Eternel,  ton  Dieu,  t'aura  accordées. 
"Tu  te  réjouiras  devant  l'Eternel,  ton 
Dieu,  dans  le  lieu  que  l'Eternel,  ton 
Dieu,  choisira  pour  y  faire  résider  son 
nom,  toi,  ton  fds  et  ta  fille,  ton  servi- 
teur et  ta  servante,  le  Lévite  qui  sera 
dans  tes  portes,  et  l'étranger,  l'orphe- 
lin et  la  veuve,  qui  seront  au  milieu  de 
toi.  '-Tu  te  souviendras  que  tu  as  été 
esclave  en  Egypte,  et  tu  observeras  et 
mettras  ces  lois  en  pratique. 

'^Tu  célébreras  la  fête  des  taber- 
nacles pendant  sept  jours ,  quand  tu 
recueilleras  le  produit  de  ton  aire  et 
de  ton  pressoir.  '•'Tu  te  réjouiras  à 
cette  fête,  toi,  ton  fds  et  ta  fdle,  ton 
serviteur  et  ta  servante,  et  le  Lévite, 
l'étranger,  l'orphelin  et  la  veuve,  qui 
seront  dans  tes  portes.  '^Tu  célébreras 
la  fête  pendant  sept  jours  en  l'honneur 
de  l'Eternel,  ton  Dieu,  tlans  le  lieu  que 
choisira  l'Eternel;  car  l'Eternel,  ton 
Dieu,  te  bénira  dans  toutes  tes  récoltes 
et  dans  tout  le  travail  de  tes  mains,  et 
tu  te  livreras  entièrement  à  la  joie. 

""Trois  fois  par  année,  tous  les  mâles 
d'entre  vous  se  présenteront  devant 
l'Eternel,  ton  Dieu,  dans  le  lieu  qu'il 
choisira  :  à  la  fête  des  pains  sans  le- 
vain, à  la  fête  des  semaines,  et  à  la  fête 
des  tabernacles.  On  ne  paraîtra  point 
devant  l'Eternel  les  mains  vides.  '"  Cha- 
cun donnera  ce  qu'il  |)ourra,  selon  les 
bénédictions  que  rÉternel,  ton  Dieu, 
lui  aura  accordées. 

"*Tu  établiras  des  juges  et  des  ma- 
gistrats dans  toutes  les  villes  que  l'E- 
ternel, ton  13ieu,  te  donne,  selon  tes 
tribus;  et  ils  jugeront  le  peuple  avec 


justice.  "Tu  ne  porteras  atteinte  à  au- 
cun droit,  tu  n'auras  point  égard  à 
l'apparence  des  personnes ,  et  tu  ne 
recevras  point  de  présent,  car  les  pré- 
sents aveuglent  les  yeux  des  sages  et 
corrompent  les  parolesdes  justes.  -°Tu 
suivras  ponctuellement  la  justice,  afin 
que  tu  vives  et  que  tu  possèdes  le  pays 
que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne. 

-'Tu  ne  fixeras  aucune  idole  de  bois 
à  côté  de  l'autel  que  tu  élèveras  à  l'E- 
ternel, ton  Dieu.  --Tu  ne  dresseras 
point  des  statues,  qui  sont  en  aversion 
à  l'Eternel,  ton  Dieu. 

Les  actes  d  idohilric.  —  Les  jugements. 
Lu  rot/a  II  lé. 

CJtap.  XYII.  'Tu  n'offriras  en  sa- 
crifice à  l'Eternel,  ton  Dieu,  ni  bœuf, 
ni  agneau  qui  ait  quelque  défaut  ou 
difformité;  car  ce  serait  en  abomina- 
tion à  l'Eternel,  ton  Dieu. 

■Il  se  trouvera  peut-être  au  milieu 
de  toi,  dans  l'une  des  villes  que  l'Eter- 
nel, ton  Dieu,  te  donne,  un  homme  ou 
une  femme  faisant  ce  qui  est  mal  aux 
yeux  de  l'Eternel,  ton  Dieu,  et  trans- 
gressant son  alliance;  'allant  après 
d'autres  dieux  pour  les  servir  et  se 
jnosterner  devant  eux,  après  le  soleil, 
la  lune,  ou  toute  l'armée  des  cieux. 
Ce  n'est  point  Là  ce  que  j'ai  commandé. 
■•Dès  que  tu  en  auras  connaissance,  dès 
que  tu  l'auras  appris,  tu  feras  avec  soin 
des  recherches.  La  chose  est-elle  vraie, 
le  fait  est-il  établi,  cette  abomination 
a-t-elle  été  commise  en  Israël,  ^alors 
tu  feras  venir  à  tes  portes  l'homme  ou 
la  femme  qui  sera  coupable  de  cette 
mauvaise  action,  et  tu  lapideras  ou 
puniras  de  mort  cet  homme  ou  cette 
femme.  *Cclui  ([ui  mérite  la  mort  sera 
exécuté  sur  la  tiéposition  de  deux  ou 
de  trois  témoins  ;  il  ne  sera  pas  mis  à 
mort  sur  la  déposition  d'un  seul  té- 
moin. "La  main  des  témoins  se  lèvera 
la  première  sur  lui  pour  le  faire  mou- 
rir, et  la  main  de  tout  le  peuple  ensuite. 


219 


Chap.  17,8-18,  s. 


DEUTERONOME. 


Tu  ôteras  ainsi  le  mal  du  milieu  de 
toi 

^Si  une  cause  relative  à  un  meurtre, 
à  un  différend,  à  une  blessure,  te  pa- 
raît trop  difficile  à  juger  et  fournit 
matière  à  contestation  dans  tes  portes, 
tu  te  lèveras  et  tu  monteras  au  lieu  que 
l'Eternel,  ton  Dieu,  choisira.  ^Tu  iras 
vers  les  prêtres,  les  Lévites,  et  vers 


un  livre,  une  copie  de  cette  loi,  qu'il 
prendraauprèsdesprêtres,  les  Lévites. 
'''Il  devra  l'avoir  avec  lui  et  y  lire  tous 
les  jours  de  sa  vie,  afin  qu'il  apprenne 
à  craindre  l'Eternel,  son  Dieu,  à  ob- 
server et  à  mettre  en  pratique  toutes 
les  paroles  de  cette  loi  et  toutes  ces 
ordonnances;  -"afin  que  son  cœur  ne 
s'élève  point  au-dessus  de  ses  frères. 


celui  qui  remplira  alors  les  fonctions      et  qu'il  ne  se  détourne  de  ces  com- 
de  juge;  tu  les  consulteras,  et  ils  te 
feront  connaître  la  sentence.  "Tu  te 
conformeras  à  ce  qu'ils  te  diront  dans 
le  lieu  que  choisira  l'Eternel,  et  tu  au- 


ras soin  d'agir  d'après  tout  ce  qu'ils 
t'enseigneront.  "Tu  te  conformeras  à 
la  loi  qu'ils  t'enseigneront  et  à  la  sen- 
tence qu'ils  auront  prononcée  ;  tu  ne 
te  détourneras  de  ce  qu'ils  te  diront 
ni  à  droite  ni  à  gauche.  '-L'homme  qui, 
par  orgueil,  n'écoutera  pas  le  prêtre 
placé  là  pour  servir  l'Eternel,  ton 
Dieu,  ou  qui  n'écoutera  pas  le  juge,  cet 
homme  sera  puni  de  mort.  Tu  ôteras 
ainsi  le  mal  du  milieu  d'Israël,  '^afin 
que  tout  le  peuple  entende  et  craigne, 
et  qu'il  ne  se  livre  plus  à  l'orgueil. 

'•^ Lorsque  tu  seras  entré  dans  le  pays 
que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne, 
lorsque  tu  le  posséderas,  que  tu  y  au- 
ras établi  ta  demeure,  etc|ue  tu  diras  : 
Je  veux  mettre  un  roi  sur  moi,  comme 
toutes  les  nations  cpii  m'entourent,  — 
'^tu  mettras  sur  toi  un  roi  que  choisira 


mandements  ni  à  droite  ni  à  gauche; 
afin  qu'il  prolonge  ses  jours  dans  son 
rovaume,  lui  et  ses  enfants,  au  milieu 
d'Israël. 

Les  droits  des  prêtres  et  des  Lévites. 

Chap.  XVIII.  '  Les  prêtres,  les  Lé- 
vites, la  tribu  entière  de  Lévi,  n'auront 
ni  part  ni  héritage  avec  Israël  ;  ils  se 
nourriront  des  sacrifices  consumés 
par  le  feu  en  l'honneur  de  l'Eternel  et 
de  l'héritage  de  l'Eternel.  '^Ils  n'au- 
ront point  d'héritage  au  milieu  de 
leurs  frères  :  l'Éternel  sera  leur  héri- 
tage, comme  il  le  leur  a  dit.  ^  Voici  quel 
sera  le  di'oit  des  prêtres  sur  le  peuple, 
sur  ceux  c[ui  offriront  un  sacrifice,  un 
bœuf  ou  un  agneau  :  on  donnera  au 
|)rêtre  l'épaule,  les  mâchoires  et  l'es- 
tomac. 'Tu  lui  donneras  les  prémices 
de  ton  blé,  de  ton  moût  et  de  ton 
huile,  et  les  prémices  de  la  toison  de 
tes  brebis  ;  ^car  c'est  lui  que  l'Eternel, 
ton  Dieu,  a  choisi  entre  toutes  les  tri- 


l'Éternel,  ton  Dieu,  tu  prendras  un  roi      bus,  pour  qu'il  fasse  le  service  au  nom 


du  milieu  de  tes  frères,  tu  ne  pourras 
pas  te  ilonner  un  étranger  qui  ne  soit 
pas  ton  frère.  '^Mais,  qu'il  n'ait  pas  un 
grand  nombre  de  chevaux,  et  qu'il  ne 
ramène  pas  le  peuple  en  Egypte  pour 


de  l'Eternel,  lui  et  ses  fils,  à  toujours. 
^Lorsque  le  Lévite  quittera  l'une  de 
tes  portes,  le  lieu  quelconque  où  il 
demeure  en  Israël,  pour  se  rendre, 
selon  la  plénitude   de  son   désir,   au 


avoir  beaucoup  de  chevaux  ;  car  l'Eter-      lieu  que  choisira   l'Éternel,   ^et  qu'il 

fera  le  service  au  nom  de  l'Éternel, 
ton  Dieu,  comme  tous  ses  frères  les 
Lévites  qui  se  tiennent  là  devant  l'E- 


nel  vous  a  dit  :  Vous  ne  retournerez 
plus  par  ce  chemin-là.  "Qu'il  n'ait  pas 


un  grand  nombre  de  femmes,  afin  que 
son  cœur  ne  se  détourne  point  ;  et  qu'il 
ne  fasse  pas  de  grands  amas  d'argent 
et  d'or.'*  Quand  il  s'assiéra  sur  le  trône 
de  son  royaume,  il  écrira  pour  lui,  dans 


ternel,  ''il  recevra  jjour  sa  nourriture 
une  portion  égale  à  la  leur,  et  jouira, 
en  outre,  des  revenus  de  la  vente  de 
son  patrimoine. 


220 


DEUTERONOME. 


Chap    18, 0- 19, 7. 


La  dii'ination  et  la  magie.  —  Les  prophètes. 

^Lorsque  tu  seras  entré  dans  le  pays  connaîtrons-nous  la  parole  que  l'Eter- 
que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne,  tu  nel  n'aura  jioint  dite  ? --Quand  ce  que 
n'apprendras  point  à  imiter  les  abo-  dira  le  prophète  n'aura  pas  lieu  et 
minations  de  ces  nations-là.  '"Qu'on  n'arrivera  pas,  ce  sera  une  parole  que 
ne  trouve  chez  toi  personne  qui  fasse      l'Eternel  n'aura  point  dite.   C'est  par 

audace  que  le  pr()])liète  l'aura  dite  ; 

n'aie  pas  peur  de  lui. 


jiasser  son  fds  ou  sa  fille  par  le  feu, 
personne  qui  exerce  le  métier  de  de- 
viji,  d'astrologue,  d'augure,  de  magi- 
cien,  "d'enchanteur,  personne  qui 
consulte  ceux  c|ui  évoquent  les  esprits 
ou  disent  la  bonne  aventure,  personne 
cpii  interroge  les  morts.  '-Car  quicon- 
([ue  fait  ces  choses  est  en  abomination 
à  l'Éternel  ;  et  c'est  à  cause  de  ces 
abominations  que  l'Eternel,  ton  Dieu, 
va  chasser  ces  nations  devant  toi.  '-'Tu 
seras  entièrement  à  l'Eternel,  ton 
Dieu.  '*Car  ces  nations  que  tu  chasse- 
ras écoutent  les  astrologues  et  les  de- 
A'ins;  mais  à  toi,  l'Eternel,  ton  Dieu, 
ne  le  permet  pas. 


Les  l'il/es  de  refuge.  — •  Le  déplacement 
des  bornes.  ■ —  Les  faux  témoins. 

Chap.  XIX.  'Lorsque  l'Eternel, 
ton  Dieu,  aura  exterminé  les  nations 
dont  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne  le 
pays,  lorsque  tu  les  auras  chassées  et 
que  tu  habiteras  dans  leurs  villes  et 
dans  leurs  maisons,  -tu  sépareras  trois 
villes  au  milieu  du  pays  dont  l'Éter- 
nel, ton  Dieu,  te  donne  la  possession. 
'Tu  établiras  des  routes,  et  tu  divise- 
ras en  trois  parties  le  territoire  du 
'^L'Eternel,  ton  Dieu,  te  suscitera  pays  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  \a  te 
du  milieu  de  toi,  d'entre  tes  frères,  un  donner  en  héritage.  Il  en  sera  ainsi 
]:)rophète  comme  moi  :  vous  l'écoute-  afin  que  tout  meurtrier  puisse  s'enfuir 
rez  !  'Ml  répondra  ainsi  à  la  demande  dans  ces  villes.  ^Cette  loi  s'appliquera 
cpie  tu  fis  à  l'Eternel,  ton  Dieu,  à  Ho-  au  meurtrier  qui  s'enfuira  là  pour 
reb,  le  jour  de  l'assemblée,  quand  tu  sauver  sa  vie,  lorsqu'il  aura  involon- 
disais  :  Que  je  n'entende  plus  la  voix  tairement  tué  son  prochain,  sans  avoir 
de  l'Eternel,  mon  Dieu,  et  que  je  ne  été  auparavant  son  ennemi.  ^Un  hom- 
voie  j)lus  ce  grand  feu,  afin  de  ne  pas  me,  par  exemple,  va  couper  du  bois 
mourir.  '^L'Eternel  me  dit  :  Ce  qu'ils  dans  la  forêt  avec  un  autre  homme;  la 
ont  dit  est  bien.  "*Je  leur  susciterai  hache  en  main,  il  s'élance  pour  abat- 
du  milieu  de  leurs  frères  un  prophète  tre  un  arbre;  le  fer  échappe  du  man- 
comme  toi;  je  mettrai  mes  jjaroles  che,  atteint  le  compagnon  de  cet  hom- 
dans  sa  bouche,  et  il  leur  dira  tout  ce  me,  et  lui  donne  la  mort.  Alors  il 
que  je  lui  commanderai.  '''Et  si  cjuel-  s'enfuira  dans  l'une  de  ces  villes  pour 
qu'un  n'écoute  pas  mes  paroles  qu'il  sauver  sa  vie,  ^de  peur  que  le  vengeur 
dira  en  mon  nom,  c'est  moi  qui  lui  en  du  sang,  échauffé  par  la  colère  et 
demanderai  comj^te.  -"Mais  le  pro-  poursuivant  le  meurtrier,  ne  finisse 
pliètc  qui  aura  l'audace  de  dire  en  mon  par  l'atteindre  s'il  y  avait  à  faire  beau- 
nom  une  parole  que  je  ne  lui  aurai  coup  de  chemin,  et  ne  frappe  nu)rtel- 
point  commandé  de  dire,  ou  qui  par-  lement  celui  qui  ne  mérite  pas  la  mort, 
lera  au  nom  d'autres  dieux,  ce  pro-  puisqu'il  n'était  point  auparavant  l'en- 
phète-là  sera  puni  de  mort.  -'Peut-  nemi  de  son  prochain.  "C'est  pourquoi 
être  diras-tu  dans  ton  cœur  :  Comment     je  te  donne  cet  ordre  :  Tu  sépareras 

221 


Chap.  10,8-20,8. 


DEUTERONOME. 


trois  villes.  ^Lorsque  rÉternel,  ton 
Dieu,  aura  élargi  tes  frontières,  comme 
il  l'a  juré  à  tes  pères,  et  qu'il  t'aura 
donné  tout  le  pays  qu'il  a  promis  à 
tes  pères  de  te  donner,  —  'pourvu  que 
tu  observes  et  mettes  en  pratique  tous 
ces  commandements  que  je  te  prescris 
aujourd'hui,  en  sorte  que  tu  aimes 
l'Eternel,  ton  Dieu,  et  que  tu  marches 
toujours  dans  ses  voies,  —  tu  ajoute- 
ras encore  trois  villes  à  ces  trois-là, 
'"afin  que  le  sang  innocent  ne  soit  pas 
répandu  au  milieu  du  pays  que  l'Eter- 


ainsi  le  mal  du  milieu  de  toi.  -"Les  au- 
tres entendront  et  craindront,  et  l'on 
ne  commettra  plus  un  acte  aussi  cri- 
minel au  milieu  de  toi.  -'Tu  ne  jetteras 
aucun  regard  de  pitié  :  œil  pour  œil, 
dent  pour  dent,  main  pour  main,  pied 
pour  pied. 

Les  e.remptions  du  scn'icc  militaire. 
Le  siège  des  cilles. 

Cliap.  XX.  'Lorsque  tu  iras  à. la 
guerre  contre  tes  ennemis,  et  que  tu 
verras  des  chevaux  et  des  chars,  et  un 


nel,  ton  Dieu,  te  donne  pour  héritage,  peuple  plus  nombreux  que  toi,  tu  ne 
et  que  tu  ne  sois  pas  coupable  de  les  craindras  point  ;  car  l'Eternel,  ton 
meurtre. 

"Mais  si  un  homme   s'enfuit   dans 


une  de  ces  villes,  ajirès  avoir  dressé 
des  embûches  à  son  prochain  par  ini- 
mitié contre  lui,  après  l'avoir  attaqué 
et  frappé  de  manière  à  causer  sa  mort, 
'-les  anciens  de  sa  ville  l'enverront 
saisir  et  le  livreront  entre  les  mains 
du  vengeur  du  sang,  afin  qu'il  meure. 
'^Tu  ne  jetteras  pas  sur  lui  vin  regard 
de  pitié,  tu  feras  disparaître  d'Israël 
le  sang  innocent,  et  tu  seras  heureux. 
**Tu  ne  reculeras  point  les  bornes 
de  ton  prochain,  posées  par  tes  an- 
cêtres, dans  l'héritage   que   tu  auras 


Dieu,  qui  t'a  fait  monter  du  pays  d'E- 
gypte, est  avec  toi. 


^A  l'approche  du  combat,  le  prêtre 
s'avancera,  et  parlera  au  peuple.  ^11 
leur  dira  :  Ecoute,  Israël  !  Vous  allez 
aujourd'hui  livrer  bataille  à  vos  enne- 
mis. Que  votre  cœur  ne  se  trouble 
point;  soyez  sans  crainte,  ne  vous 
effrayez  pas,  ne  vous  épouvantez  pas 
devant  eux.  ^Car  l'Eternel,  votre  Dieu, 
marche  avec  vous ,  pour  combattre 
vos  ennemis,  pour  vous  sauver. 

^Les  officiers  parleront  ensuite  au 
peuple,  et  diront:  Qui  est-ce  qui  a 
bâti  une  maison  neuve,  et  ne  s'y  est 


au  pays  dont  l'Éternel,  ton  Dieu,  te      point  encore  établi  ?  Qu'il  s'en  aille  et 


donne  la  possession. 

'^Un  seul  témoin  ne  suffira  pas  con- 
tre un  homme  pour  constater  un  crime 
ou  un  péché,  quel  qu'il  soit;  un  fait 
ne  pourra  s'établir  que  sur  la  déposi- 
tion de  deux  ou  de  trois  témoins. 

'^Lorsqu'un  faux  témoin  s'élèvera 
contre  quelqu'un  pour  l'accuser  d'un 
crime,  '"les  deux  hommes  en  contes- 
tation comparaîtront  devant  l'Éternel, 
devant  les  prêtres  et  les  juges  alors 
en  fonctions.  '*Les  juges  feront  avec 
soin  des  recherches.  Le  témoin  est-il 
un  faux  témoin,  a-t-il  fait  contre  son 
frère  une  fausse  déposition,  '"alors 
vous  le  traiterez  comme  il  avait  des- 
sein de  traiter  son  frère.   Tu  ôteras 


retourne  chez  lui,  de  peur  qu'il  ne 
meure  dans  la  bataille  et  qu'un  autre 
ne  s'y  établisse.  ^Qui  est-ce  qui  a 
planté  une  vigne,  et  n'en  a  point  en- 
core joui  ?  Qu'il  s'en  aille  et  retourne 
chez  lui,  de  peur  qu'il  ne  meure  dans 
la  bataille  et  qu'un  autre  n'en 
jouisse.  'Qui  est-ce  qui  a  fiancé  une 
femme,  et  ne  l'a  point  encore  prise? 
Qu'il  s'en  aille  et  retourne  chez  lui, 
de  peur  qu'il  ne  meure  dans  la  bataille 
et  qu'un  autre  ne  la  prenne.  *Les  offi- 
ciers continueront  à  parler  au  peuple, 
et  diront  :  Qui  est-ce  qui  a  peur  et 
manque  de  courage?  Qu'il  s'en  aille 
et  retourne  chez  lui,  afin  que  ses  frè- 
res ne  se  découragent  pas  comme  lui. 


222 


HEUTERONOME. 


Chap.  20,0-21,11. 


"Ouand  les  officiers  auront  achevé  de 
parler  au  peuple,  ils  placeront  les 
chefs  des  troupes  à  la  tête  du  peuple. 

'"Quand  fu  t'a|)procheras  d'une  ville 
pour  ratta([uer,  tu  lui  olî'riras  la  paix. 
"  Si  elle  accepte  la  jjaix  et  t'ouvre  ses 
portes,  tout  le  peuple  qui  s'y  trouvera 
te  sera  tributaire  et  asservi.  '-Si  elle 
n'accepte  pas  la  paix  avec  toi  et  qu'elle 
veuille  te  faire  la  guerre,  alors  tu  l'as- 
siégeras. '^Et  après  que  l'Eternel,  ton 
Dieu,  l'aura  livrée  entre  tes  mains,  tu 
en  feras  passer  tous  les  mâles  au  iil  de 
l'épée.  '*Mais  tu  jirendras  pour  toi  les 
femmes,  les  enfants,  le  bétail,  tout  ce 
cjui  sera  dans  la  ville,  tout  son  butin, 
et  tu  mangeras  les  dépouilles  de  tes 
ennemis  que  l'Éternel,  ton  Dieu,  t'aura 
livrés.  '^G'est  ainsi  que  tu  agiras  à  l'é- 
gard de  toutes  les  villes  qui  sont  très 
éloignées  de  toi,  et  ([ui  ne  font  point 
partie  des  villes  de  ces  nations-ci. 
'"Mais  dans  les  villes  de  ces  peuples 
dont  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne  le 
pays  pour  héritage,  tu  ne  laisseras  la 
vie  à  rien  de  ce  qui  respire.  ''Car  tu 
dévoueras  ces  peuples  par  interdit, 
les  Héthiens,  les  Amoréens,  les  Cana- 
néens, les  Phéréziens,  les  Héviens  et 
les  Jébusiens,  comme  l'Eternel,  ton 
Dieu,  te  l'a  ordonné,  '*afin  qu'ils  ne 
vous  aprennent  pas  à  imiter  toutes  les 
abominations  qu'ils  font  pour  leurs 
dieux,  et  que  vous  ne  péchiez  point 
contre  l'Eternel,  votre  Dieu. 

'''Si  tu  fais  un  long  siège  pour  l'em- 
parer d'une  ville  avec  laquelle  tu  es 
en  guerre,  tu  ne  détruiras  point  les 
arbres  en  y  portant  la  hache,  tu  l'en 
nourriras  et  tu  ne  les  abattras  point; 
car  l'arbre  des  champs  est-il  un  hom- 
me pour  être  assiégé  par  toi?  -"Mais 
tu  pourras  détruire  et  abattre  les  ar- 
bres que  tu  sauras  ne  pas  être  des 
arbres  servant  à  la  nourriture,  et  en 
construire  des  relranchenients  contre 


Les  meurtres  dont  les  auteurs  sont  inconnus.  — 
Les  prisonnières  de  guerre.  —  Les  droits  des 
premiers-nés.  —  Les  enfants  rebelles.  —  Les 
cada^•res  des  pendus. 

Chop.  XXI.  'Si,  dans  le  pays  dont 
l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne  la  pos- 
session, l'on  trouve  étendu  au  milieu 
d'un  champ  un  homme  tué,  sans  que 
Ion  sache  qui  Ta  frappé,  'tes  anciens 
et  tes  juges  iront  mesurer  les  distances 
à  partir  du  cadavre  jusqu'aux  villes 
des  environs.  -'Ouand  on  aura  déter- 
miné la  ville  la  ])lus  rapprochée  du 
cadavre,  les  anciens  de  cette  ville 
prendront  une  génisse  qui  n'ait  point 
servi  au  travail  et  qui  n'ait  point  tiré 
au  joug.  ■'Ils  feront  descendre  celte 
génisse  vers  un  torrent  qui  jamais  ne 
tarisse  et  où  il  n'y  ait  ni  culture  ni  se- 
mence ;  et  là,  ils  briseront  la  nuque 
à  la  génisse,  dans  le  torrent.  ^Alors 
s'approcheront  les  prêtres,  fils  de 
Lévi  ;  car  l'Eternel,  ton  Dieu,  les  a 
choisis  pour  qu'ils  le  servent  et  qu'ils 
bénissent  au  nom  de  l'Elernel,  et  ce 
sont  eux  qui  doivent  prononcer  sur 
toute  contestation  et  sur  toute  bles- 
sure. *Tous  les  anciens  de  cette  ville 
la  plus  rapprochée  du  cadavre  lave- 
ront leurs  mains  sur  la  génisse  à  la- 
quelle on  a  brisé  la  nuque  dans  le  tor- 
rent. "Et  prenant  la  parole,  ils  diront  : 
Nos  mains  n'ont  point  répandu  ce 
sang,  et  nos  yeux  ne  l'ont  point  vu 
répandre.  ^Pardonne,  ô  Eternel  !  à  ton 
peuple  d'Israël,  que  tu  as  racheté; 
n'impute  pas  le  sang  innocent  à  ton 
peuple  d'Israël,  et  ce  sang  ne  lui  sera 
point  imputé.  ''Ainsi,  tu  dois  faire  dis- 
paraître du  milieu  de  toi  le  sang  inno- 
cent, en  faisant  ce  qui  est  droit  aux 
yeux  de  rÉternel. 

'"Lorsque  tu  iras  à  la  guerre  contre 
tes  ennemis,  si  l'Éternel  les  livre  en- 
tre tes  mains  et  (pie  tu  leur  fasses  des 
prisonniers,  "peut-être  verras-tu  par 


la  ville  qui  te  fait  la  guerre,  jusqu'à  ce      mi   les  captives  une  femme  belle  de 
qu'elle  succombe.  figure,  et  auras-tu  le  désir  de  la  pren- 

223 


Chnp.  21,1-^-22,9. 


DEUTERONOME. 


dre  pour  femme.  '-Alors  tu  l'amèneras 
dans  l'intérieur  de  ta  maison.  Elle  se 
rasera  la  tête  et  se  fera  les  ongles, 
'^elle  quittera  les  vêtements  qu'elle  por- 
tait quand  elle  a  été  prise,  elle  demeu- 
rera dans  ta  maison,  et  elle  pleurera 
son  père  et  sa  mère  pendant  un  mois. 
Après  cela,  tu  iras  vers  elle,  tu  l'auras 
en  ta  possession,  et  elle  sera  ta  femme. 
"Si  elle  cesse  de  te  plaire,  tu  la  lais- 
seras aller  où  elle  voudra,  tu  ne  pour- 
ras pas  la  vendre  pour  de  l'argent  ni 
la  traiter  comme  esclave,  parce  que 
tu  l'auras  humiliée. 

'^Si  un  homme,  qui  a  deux  femmes, 
aime  l'une  et  n'aime  jias  l'autre,  et 
s'il  en  a  des  fds  dont  le  premier-né 
soit  de  la  femme  qu'il  n'aime  pas,  '^il 
ne  pourra  point,  quand  il  partagera 
son  bien  entre  ses  fils,  reconnaître 
comme  premier-né  le  fils  de  celle  qu'il 
aime,  à  la  place  du  fils  de  celle  qu'il 
n'aime  pas,  et  qui  est  le  premier-né. 
''Mais  il  reconnaîtra  jiour  premier-né 
le  fils  de  celle  qu'il  n'aime  pas,  et  lui 
donnera  sur  son  bien  une  portion  dou- 
ble; car  ce  fils  est  les  prémices  de  sa 
vigueur,  le  droit  d'aînesse  lui  appar- 
tient. 

"*Si  un  homme  a  un  fils  indocile  et 
rebelle,  n'écoutant  ni  la  voix  de  son 
père,  ni  la  voix  de  sa  mère,  et  ne  leur 
obéissant  pas  même  après  qu'ils  l'ont 
châtié,  "ie  père  et  la  mère  le  pren- 
dront, et  le  mèneront  vers  les  anciens 
de  sa  ville  et  h  la  porte  du  lieu  qu'il 
habite.  -"Ils  diront  aux  anciens  de  sa 
AÙlle  :  Voici  notre  fils  qui  est  indocile 
et  rebelle,  qui  n'écoute  pas  notre  voix,      les  petits,  tu  laisseras  aller  la  mère  et 


le  bois;  mais  tu  l'enterreras  le  jour 
même,  car  celui  qui  est  pendu  est  un 
objet  de  malédiction  auprès  de  Dieu, 
et  tu  ne  souilleras  point  le  pays  que 
l'Eternel ,  ton  Dieu ,  te  donne  pour 
héritage. 

Les  animaux  et  les  objets  égarés.  —  Les  tra- 
vestissements. —  Les  nids  doiseaii.  —  Les 
maisons  neuves.  —  Le  mélange  dans  tes  se- 
mences et  dans  les  tissus. 

Chap.  XXII.  '  Si  tu  vois  s'égarer  le 
bœuf  ou  la  bi'ebis  de  ton  frère,  tu  ne 
t'en  détourneras  point,  tu  les  ramène- 
ras à  ton  frère.  -Si  ton  frère  n'habite 
pas  près  de  toi,  et  que  tu  ne  le  con- 
naisses pas,  tu  recueilleras  l'animal 
dans  ta  maison,  et  il  restera  chez  toi 
jusqu'à  ce  que  ton  frère  le  réclame;  et 
alors  tu  le  lui  rendras.  ^Tu  feras  de 
même  pour  son  âne,  tu  feras  de  même 
pour  son  vêtement,  tu  feras  de  même 
pour  tout  objet  qu'il  aurait  perdu  et 
que  tu  trouverais;  tu  ne  devras  point 
t'en  détourner.  'Si  tu  vois  l'ànede  ton 
frère  ou  son  bœuf  tombé  dans  le  che- 
min, tu  ne  t'en  détourneras  point,  tu 
l'aideras  à  le  relever. 

^Une  femme  ne  portera  point  un  ha- 
billement d'homme,  et  un  homme  ne 
mettra  point  des  vêtements  de  femme  ; 
car  quiconque  fait  ces  choses  est  en 
abomination  à  l'Eternel,  ton  Dieu. 

*  Si  tu  rencontres  dans  ton  chemin  un 
nid  d'oiseau,  sur  un  arbre  ou  sur  la 
terre,  avec  des  petits  ou  des  œufs  et  la 
mère  couchée  sur  les  petits  ou  sur  les 
œufs,  "tu  ne  prendras  pas  la  mère  et 


et  qui  se  livre  à  des  excès  et  à  l'ivro- 
gnerie. '-'Et  tous  les  hommes  de  sa 
ville  le  lapideront,  et  il  mourra.  Tu 
ôteras  ainsi  le  mal  du  milieu  de  toi, 
afin  que  tout  Israël  entende  et  craigne. 
^"Si  l'on  fait  mourir  un  homme  qui 
a  commis  un  crime  digne  de  mort,  et 
que  tu  l'aies  pendu  à  un  bois,  -^son 
cadavre  ne  passera  point  la  nuit  sur 


tu  ne  prendras  que  les  petits,  afin  que 
tu  sois  heureux  et  que  tu  prolonges  tes 
jours. 

^Si  tu  bâtis  une  maison  neuve,  tu  fe- 
ras une  balustrade  autour  de  ton  toit, 
afin  de  ne  pas  mettre  du  sang  sur  ta 
maison,  dans  le  cas  où  il  en  tomberait 
quelqu'un. 

^Tu  ne  sèmeras  point  dans  ta  vigne 


224 


DEUTERONOME. 


Chap.22.io-23.'i. 


diverses  semences,  de  peur  que  tu  ne  avec  une  femme  mariée,  ils  mourront 

jouisses  ni  du  jiroduit  de  ce  que  tu  au-  tous  deux,  l'homme  qui  a  couché  avec 

ras  semé  ni  du  produit  de  la  vigne.  la  femme,  et  la  femme  aussi.  Tu  ôteras 

'"Tu"  ne  laboureras  point  avec    un  ainsi  le  mal  du  milieu  d'Israël, 

bœuf  et  un  àne  attelés  ensemble.  -'Si  une  jeune  fdlc  vierge  est  fiancée, 

"Tu  ne  porteras  point  un  vêtement  et  qu'un  homme  la  rencontre  dans  la 

tissu  de  diverses  espèces  de  fils,  de  ville  et  couche  avec   elle,  "vous   les 

laine  et  de  lin  réunis  ensemble.  amènerez  tous  deux  à  la  porte  de  la 

'-Tu  mettras  des  franges  aux  quatre  ville,  vous  les  lapiderez,  et  ils  mour- 

coins  du  vêtement  dont  tu  te  couvriras,  ront,  la  jeune  fille  pour  n'avoir  pas  crié 

dans  la  ville,  et  l'homme  pour  avoir 

'^Si  un  homme,  qui  a  pris  une  femme  déshonoré  la  femme  de  son  prochain, 
et  est  allé  vers  elle,  éprouve  ensuite  de  Tu  ôteras  ainsi  le  mal  du  milieu  de  toi. 
l'aversion  pour  sa  personne,  '''s'il  lui  -^Mais  si  c'est  dans  les  champs  que  cet 
impute  des  choses  criminelles  et  porte  homme  rencontre  la  jeune  femme  fian- 
atteinte  à  sa  réputation,  en  disant  :  J'ai  cée,  lui  fait  violence  et  couche  avec 
})ris  cette  femme,  je  me  suis  approché  elle,  l'homme  qui  aura  couché  avec  elle 
d'elle,  et  je  ne  l'ai  pas  trouvée  vierge,  sera  seul  puni  de  mort.  **Tu  ne  feras 
— -  '^alors  le  père  et  la  mère  de  la  jeune  rien  à  la  jeune  fille  ;  elle  n'est  pas  cou- 
femme  prendront  les  signes  de  sa  vir-  pable  d'un  crime  digne  de  mort,  car  il 
ginité  et  les  produiront  devant  les  an-  en  est  de  ce  cas  comme  de  celui  où  un 
ciens  de  la  ville,  à  la  porte.  '*Le  père  homme  se  jette  sur  son  prochain  et 
de  la  jeune  femme  dira  aux  anciens  :  lui  ôte  la  vie.  "La  jeune  fille  fiancée, 
J'ai  donné  ma  fille  pour  femme  à  cet  que  cet  homme  a  rencontrée  dans  les 
homme,  et  il  l'a  prise  en  aversion  ;  '"il  champs,  a  pu  crier  sans  qu'il  y  ait  eu 
lui  impute  des  choses  criminelles,  en  personne  pour  la  secourir, 
disant  :  Je  n'ai  pas  trouvé  tafîllevierge.  "*Si  un  homme  rencontre  une  jeune 
Or  voici  les  signes  de  vii-ginité  de  ma  fille  vierge  non  fiancée,  lui  fait  violence 
fille.  Et  ils  déploieront  son  vêtement  et  couche  avec  elle,  et  qu'on  vienne  à 
devant  les  anciens  de  la  ville.  '^Les  lessurprendre,^4'hommequiaura cou- 
anciens  de  la  ville  saisiront  alors  cet  ché  avec  elle  donnera  au  père  de  la 
hommeetlechàtieront;"'et,  parcequ'il  jeune  fille  cinquante  sicles  d'argent; 
a  porté  atteinte  à  la  réputation  d'une  et,  parce  qu'il  l'a  déshonorée,  il  la 
vierge  d'Israël,  ils  le  condamneront  à  prendra  pour  femme,  et  il  ne  pourra 
une  amende  de  cent  sicles  d'argent,  pas  la  renvoyer,  tant  qu'il  vivra, 
qu'ils  donneront  au  père  de  la  jeune  '"Nul  ne  prendra  la  femme  de  son 
femme.  Elle  restera  sa  femme,  et  il  ne  père,  et  ne  soulèvera  la  couverture  de 
pourra  pas  la  renvoyer,  tant  qu'il  vivra,  son  père. 
-"Mais  si  le  fait  est  vrai,  si  la  jeune 
femme  ne  s'est  point  trouvée  vierge, 
-'on  fera  sortir  la  jeune  femme  à  l'en- 
trée de  la  maison  de  son  père  ;  elle  sera 
lapidée  par  les  gens  de  la  ville,  et  elle 
mourra,  parce  qu'elle  a  commis  une 
infamie  en  Israël,  en  se  ]>rostituant  cules  ont  été  écrasés  ou  l'urètre  coupé 
dans  la  maison  de  son  père.  Tu  ôteras  n'entrera  point  dans  l'assemblée  de 
ainsi  le  mal  du  milieu  de  toi.  l'Éternel.    -Celui   qui   est   issu    d'une 

*^Si  l'on  trouve  un  homme  couché  union  illicite  n'entrera  pointdans  l'as- 


Les  personnes  qui  de^'aient  être  exclues  de  l'as- 
semblée. —  La  pureté  dans  les  camps.  — 
Les  esclaves  fugitifs.  —  Les  dons  proi'cnant 
de  l'impureté.  —  Les  prêts  à  intérêt.  —  Les 
vœujc.  —  Les  raisins  et  les  épis. 

Chap.  XXIII.     '  Celui  dont  les  testi- 


225 


15 


Chap.2S,3-2i,i. 


DEUTERONOME. 


semblée  de  rÉternel;  même  sa  dixiè- 
me génération  n'entrera  point  dans  l'as- 
semblée de  l'Eternel.  ^L'Ammonite  et 
le  Moabite  n'entreront  point  dans  l'as- 
semblée de  l'Eternel,  même  à  ladixième 
génération  et  à  perpétuité, ''parce  qu'ils 
ne  sont  pas  venus  au-devant  de  vous 
avec  du  pain  et  de  l'eau,  sur  le  chemin, 
lors  de  votre  sortie  d'Egypte,  et  parce 
qu'ils  ont  fait  venir  contre  toi  à  prix 
d'argent  Balaam,  fds  de  Beor,  de  Pe- 
thor  en  Mésopotamie,  pour  qu'il  te 
maudisse.  ^Mais  l'Eternel,  ton  Dieu, 
n'a  point  voulu  écouter  Balaam  ;  et  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  a  changé  pour  toi  la 
malédiction  en  bénédiction,  parce  que 
tu  es  aimé  de  l'Eternel,  ton  Dieu.  *Tu 
n'auras  souci  ni  de  leur  prospérité  ni 
de  leur  bien-être,  tant  que  tu  vivras,  à 
perpétuité.  'Tu  n'auras  point  en  abo- 
mination l'Edomite,  car  il  est  ton  frère  ; 
tu  n'auras  point  en  abomination  l'E- 
gyptien, car  tu  as  été  étranger  dans 
son  pays  :  *les  fds  qui  leur  naîtront  à 
la  troisième  génération  entreront  dans 
l'assemblée  de  l'Éternel. 

'Lorsque  tu  camperas  contre  tes  en- 
nemis, garde-toi  de  toute  chose  mau- 
vaise. '"S'il  y  a  chez  toi  un  homme  qui 
ne  soit  pas  pur,  par  suite  d'un  accident 
nocturne,  il  sortira  du  camp,  et  n'en- 
trera point  dans  le  camp;  "sur  le  soir 
il  se  lavera  dans  l'eau,  et  après  le  cou- 
cher du  soleil  il  pourra  rentrer  au 
camp.  '^Tu  auras  un  lieu  hors  du  camp, 
■et  c'est  là  dehors  que  tu  iras.  '^Tu  au- 
ras parmi  ton  bagage  un  instrument, 
dont  tu  te  serviras  pour  faire  un  creux 
et  recouvrir  tes  excréments,  quand  tu 
voudras  aller  dehors.  '"'Car  l'Eternel, 
ton  Dieu ,  marche  au  milieu  de  ton  camp 
pour  te  protéger  et  pour  livrer  tes  en- 
nemis devant  toi  ;  ton  camp  devra  donc 
être  saint,  afin  que  l'Eternel  ne  voie 
chez  toi  rien  d'impur,  et  qu'il  ne  se 
détourne  point  de  toi. 

'^Tu  ne  livreras  point  à  son  maître 
un  esclave  qui  se  réfugiera  chez  toi, 


après  l'avoir  quitté.  ""Il  demeurera  chez 
toi,  au  milieu  de  toi,  dans  le  lieu  qu'il 
choisira,  dans  l'une  de  tes  villes,  où 
bon  lui  semblera  :  tu  ne  l'opprimeras 
point. 

"  II  n'y  aura  aucune  prostituée  parmi 
les  filles  d'Israël,  et  il  n'y  aura  aucun 
prostitué  parmi  les  fils  d'Israël. 

'*Tu  n'apporteras  point  dans  la  mai- 
son de  l'Éternel,  ton  Dieu,  le  salaire 
d'une  prostituée  ni  le  prix  d'un  chien, 
pour  l'accomplissement  d'un  vœu  quel- 
conque ;  car  l'un  et  l'autre  sont  en  abo- 
mination à  l'Eternel,  ton  Dieu. 

'*Tu  n'exigeras  de  ton  frère  aucun 
intérêt  ni  pour  argent,  ni  pour  vivres, 
ni  pour  rien  de  ce  qui  se  prête  à  inté- 
rêt. ^''Tu  pourras  tirer  un  intérêt  de  l'é- 
tranger, mais  tu  n'en  tireras  point  de 
ton  frère,  afin  que  l'Éternel,  ton  Dieu, 
te  bénisse  dans  tout  ce  que  tu  entre- 
prendras au  pays  dont  tu  vas  entrer  en 
possession. 

-'Si  tu  fais  un  vœu  à  l'Éternel,  ton 
Dieu,  tu  netarderas  pointa  l'accomplir; 
car  l'Éternel,  ton  Dieu,  t'en  demande- 
rait compte,  et  tu  te  chargerais  d'un 
péché.  "Si  tu  t'abstiens  de  faire  un 
vœu,  tu  ne  commettras  pas  un  péché. 
-•'Mais  tu  observeras  et  tu  accompliras 
ce  qui  sortira  de  tes  lèvres,  par  con- 
séquent les  vœux  que  tu  feras  volon- 
tairement à  l'Éternel,  ton  Dieu,  et  que 
ta  bouche  aura  prononcés. 

-*Si  tu  entres  dans  la  vigne  de  ton 
prochain,  tu  pourras  à  ton  gré  manger 
des  raisins  et  t'en  rassasier;  mais  tu 
n'en  mettras  point  dans  ton  vase.  '^^Si 
tu  entres  dans  les  blés  de  ton  prochain, 
tu  pourras  cueillir  des  épis  avec  la 
main  ;  mais  tu  n'agiteras  point  la  fau- 
cille sur  les  blés  de  ton  prochain. 

Le  diforce.  —  Le  nouveau  marié  exempté  du 
service  militaire.  —  Les  prêts  sur  gage.  — 
Le  vol  d'un  liomme.  —  Les  lépreu.r.  —  Les 
mercenaires.  —  Les  droits  de  l'étranger,  de 
l'orplielin  et  de  la  veuve. 

Chap.  A'AYT'.      'Lorsqu'un  homme 


226 


DEUTÉRONOME.  Chnp.  U.-i-n. 

aura  pris  et  épousé  une  femme  qui  quelconque,  tu  n'entreras  point  dans 
viendrait  à  ne  pas  trouver  grâce  à  ses  sa  maison  pour  te  saisir  de  son  gage; 
veux,  parce  qu'il  a  découvert  en  elle  "tu  resteras  dehors,  et  celui  à  qui  tu 
quelque  chose  de  honteux,  il  écrira  fais  le  prêt  t'apportera  le  gage  dehors, 
pourelle une lettrededivorce, et,  après  '-Si  cet  homme  est  pauvre,  tu  ne  te 
la  lui  avoir  remise  en  main,  il  la  ren-  coucheras  point,  en  retenant  son  gage; 
verra  de  sa  maison.  -Elle  sortira  de  '•''tu  le  lui  rendras  au  coucher  du  soleil, 
chez  lui,  s'en  ira,  et  pourra  devenir  la  afin  qu'il  couche  dans  son  vêtement  et 
femme  d'un  autre  homme.  "Si  ce  der-  qu'il  te  bénisse;  et  cela  te  sera  imputé 
nier  homme  la  prend  eji  aversion,  écrit  à  justice  devant  l'Eternel,  ton  Dieu, 
pourelle  une  lettrededivorce,  et,  après  '''Tu  n'ojiprimeras  point  le  merce- 
la  lui  avoir  remise  en  main,  la  renvoie  naire,  pauvreet  indigent,  qu'il  soitl'un 
de  sa  maison;  ou  bien,  si  ce  dernier  de  tes  frères,  ou  l'un  des  étrangers  de- 
homme  qui  l'a  prise  pour  femme  vient  meurant  dans  ton  pays,  dans  tes  por- 
à  mourir,  *alors  le  premier  mari  qui  tes.  '^Tu  lui  donneras  le  salaire  de  sa 
l'avait  renvoyée  ne  pourra  pas  la  re-  journée  avant  le  coucher  du  soleil  ;  car 
prendre  pour  femme  après  qu'elle  a  été  il  est  pauvre,  et  il  lui  tarde  de  le  rece- 
souillée,  car  c'est  une  abomination  de-  voir.  Sans  cela,  il  crierait  à  l'Eternel 
vant  l'Eternel,  et  tu  ne  chargeras  point  contre  toi,  et  tu  te  chargerais  d'un  pé- 
de  péché  le  pays  que  l'Eternel,  ton  ché. 
Dieu,  te  donne  pour  héritage.  '*0n  ne  fera  point  mourir  les  pères 

^Lorsqu'un  homme  sera   nouvelle-  pour  les  enfants,  et  l'on  ne  fera  point 

ment  marié,  il  n'ira  pointa  l'armée,  et  mourir  les  enfants  pour  les  pères;  on 

on  ne  lui  imposera  aucune  charge  ;  il  fera  mourir  chacun  pour  son  péché, 

sera  exempté  par  raison  de  famille  pen-  '"Tu  ne  porteras  point  atteinte  au 

dant  un  an,  et  il  réjouira  la  femme  qu'il  droit  de  l'étranger  et  de  l'orphelin,  et 

a  prise.  tu  ne  prendras  point  en  gage  le  vête- 

*0n  ne  prendra  point  pour  gage  les  ment  de  la  veuve.  '*Tu  te  souviendras 

deux  meules,  ni  la  meule  de  dessus";  que  tu  as  été  esclave  en  Egypte,  etc[ue 

car  ce  serait  prendre  pour  gage  la  vie  l'Eternel,  ton  Dieu,  t'a  racheté;  c'est 

même.  pourquoi  je  te  donne  ces  commande- 

'Si  l'on  trouve  un  homme  qui  ait  dé-  ments  à  mettre  en  pratique, 

robe  l'un  de  ses  frères,  l'un  des  enfants  ''^Quand  tu  moissonneras  tonchamp, 

d'Israël,  qui  en  ait  fait  son  esclave  ou  et  que  tu  auras  oublié  une  gerbe  dans 

qui  l'ait  vendu,  ce  voleur  sera  puni  de  le  champ,  tu  ne  retourneras  point  la 

mort.  Tu  ôteras  ainsi  le  mal  du  milieu  prendre:  elle  sera  pour  l'étranger,  pour 

de  toi.  l'orphelin  et  pour  la  veuve,  afin  c^ue 

^Prends  garde  à  la  plaiede  la  lèpre,  l'Éternel, tonDieu, te bénissedans tout 
afin  de  bien  observer  et  de  faire  tout  ce  le  travail  de  tes  mains.  -"Quand  tu  se- 
(juc  vous  enseigneront  les  prêtres,  les  coueras  tes  oliviers,  tu  ne  cueilleras 
Lévites  ;  vous  aurez  soin  d'agir  d'après  point  ensuite  les  fruits  restés  aux  bran- 
les ordres  que  je  leur  ai  donnés.  'Sou-  ches  :  ils  seront  pour  l'étranger,  pour 
viens-toi  de  ce  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  l'orphelin  et  pour  la  veuve.  -'Quand  tu 
fit  à  Marie  pendant  la  route,  lors  de  vo-  vendangeras  ta  vigne,  tu  ne  cueilleras 
tre  sortie  d'Egypte.  point  ensuite  les  grappes  qui  y  seront 

'"Si  tu  fais  à  ton  prochain  un  prêt  restées  :  elles  seront  pour  l'étranger, 

a.  Les  niciuliiis  ù  bras  étaient   formés  de  deux   meules,  celle  de  dessous  fixe,  celle  de  dessus  mobile.  On  s'en 
servait  journellement  pour  la  préparation  du  pain. 

227 


Chap.^i^ri-W,'. 


DEUTERONOME. 


pour  l'orphelin  et  pour  la  veuve.  ^^Tu  Ainsi  sera  fait  à  l'homme  qui  ne  relève 
te  souviendras  que  tu  as  été  esclave  pas  la  maison  de  son  frère. '"Et  sa  mai- 
dans  le  pays  d'Egypte  ;  c'est  pourquoi  son  sera  appelée  en  Israël  la  maison  du 
je  te  donne  ces  commandements  à  met-     déchaussé. 

tre  en  pratique.  "  Lorsque  des  hommes  se  querelle- 

ront ensemhle,  l'un  avec  l'autre,  si  la 

Les  querelles.  —  Le  mariage  entre  beau-frère       femme   de   l'un   s'apprOche   pOUr  déli- 
er belle-sœur.  —  Les  poids  et  les  mesures.  —      ^,^^^  ^^^  ^^^^.-^  j^  j,^  ^^^^^  ^|g  ^^j^j  ^^j 

le  frappe,  si  elle  avance  la  main  et  sai- 
sit ce  dernier  par  les  parties  honteuses, 
'"tu  lui  couperas  la  main,  tu  ne  jetteras 


sur  elle  aucun  regard  de  pitié. 

"'Tu  n'auras  point  dans  ton  sac  deux 
sortes  de  poids,  un  gros  et  un  petit. 


La  destruction  des  Amalécites. 

Chap.  XXV.  'Lorsque  des  hom- 
mes, ayant  entre  eux  une  querelle,  se 
présenteront  en  justice  pour  être  jugés, 
on  absoudra  l'innocent,  et  l'on  condam- 
nera le  coupable.  -Si  le  coupable  mé- 
rite d'être  battu,  le  juge  le  fera  étendre  '^Tu  n'auras  point  dans  ta  maison  deux 
parterre  et  frapper  en  sa  présence  d'un  sortes  d'épha,  un  grand  et  un  petit, 
nombre  de  coups  proportionné  à  la  '^Tu  auras  un  poids  exact  et  juste,  tu 
gravité  de  sa  faute.  'Il  ne  lui  fera  pas  auras  un  épha  exact  et  juste,  afin  que 
donner  plus  de  quarante  coups,  de  peur  tes  jours  se  prolongent  dans  le  pays 
que,  si  l'on  continuait  à  le  frapper  en  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne.  "Car 
allant  beaucoup  au  delà,  ton  frère  ne  quiconque  fait  ces  choses,  quiconque 
fût  avili  à  tes  yeux.  commet  une  iniquité,  est  en  abomina- 

*Tu  n'emmuselleras  point  le  bœuf,  tion  à  l'Eternel,  ton  Dieu, 

quand  il  foulera  le  grain.  '"Souviens-toi  de  ce  que  te  fit  Ama- 

^Lorsquedes  frères  demeureront  en-  lek  pendant  la  route,  lors  de  votre  sor- 
semble,  et  que  l'un  d'eux  mourra  sans  tie  d'Egypte,  '^comment  il  te  rencontra 
laisser  de  fils,  la  femme  du  défunt  ne  dans  le  chemin,  et,  sans  aucune  crainte 
se  mariera  point  au  dehors  avec  un  de  Dieu,  tomba  sur  toi  par  derrière, 
étranger,  mais  son  beau-frère  ira  vers  sur  tous  ceux  qui  se  traînaient  les  der- 
elle,  la  prendra  pour  femme,  et  l'épou-  niers,  pendant  que  tu  étais  las  et  épui- 
sera comme  beau-frère".  ^Le  premier-  se  toi-même.  '^Lorsque  l'Eternel,  ton 
né  qu'elle  enfantera  succédera  au  frère  Dieu,  après  t'avoir  délivré  de  tous  les 
mort  et  portera  son  nom,  afin  que  ce  ennemis  qui  t'entourent,  t'accordera 
nom  ne  soit  pas  effacé  d'Israël.  'Si  cet  du  repos  dans  le  pays  que  l'Eternel, 
homme  ne  veut  pas  prendre  sa  belle-  ton  Dieu,  te  donne  en  héritage  et  en 
sœur,  elle  montera  à  la  porte  vers  les  an-  propriété,  tu  effaceras  la  mémoire 
ciens,  et  dira  :  Mon  beau-frère  refuse  d'Amalek  de  dessous  les  cieux  :  ne 


de  relever  en  Israël  le  nom  de  son  frère, 
il  ne  veut  pas  m'épouser  par  droit  de 
beau-frère.  ^  Les  anciens  de  la  ville  l'ap- 
pelleront, et  lui  parleront.  S'il  persiste, 
etdit  :  Je  ne  veux  pas  la  prendre,  ^alors 


l'oublie  point. 

Les  prémices.  - 


Les  dîmes  de  la  troisième 
année. 


Chap.    XXVI.      'Lorsque   tu   seras 


sa  belle-sœur  s'approchera  de  lui  en  entré  dans  le  pays  que  l'Eternel,  ton 

présence  des   anciens,  lui   ôtera   son  Dieu,  te  donne  pour  héritage,  lorsque 

soulier  du  pied,  et  lui  crachera  au  vi-  tu  le  posséderas  et  y  seras  établi,  -tu 

sage.  Et  prenant  la  parole,  elle  dira  :  prendras   des    prémices   de    tous   les 

a.   Voyez,   Genèse  38,  8,  une  ancienne  trace  de  celte  coutume  qui   autorisait  un    Isiaélite  à  épouser  la  femme 
de  son  frère,  mort  sans  laisser  de  fils.  C'est  ce  qu'on  a  appelé  le  droit  du  lévirat. 

228 


DEUTERONOME. 


Chap.  26,3-w. 


fruits  que  tu  retireras  du  sol  dans  le  toute  la  dîme  de  tes  produits,  la  troi- 
paysque  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  donne,  sième  année,  l'année  de  la  dîme,  tu  la 
tu  les  mettras  dans  une  corbeille,  et  donneras  au  Lévite,  à  l'étranger,  à 
tu  iras  au  lieu  que  choisira  l'Eternel,  l'orphelin  et  à  la  veuve  ;  et  ils  mange- 
ton  Dieu,  pour  y  taire  résider  son  nom.  ront  etse  rassasieront,  dans  tes  portes. 
'Tu  te  présenteras  au  prêtre  alors  en  "Tu  diras  devant  l'Eternel,  ton  Dieu  : 
fonctions,  et  tu  lui  diras  :  Je  déclare  J'ai  ôté  de  ma  maison  ce  qui  est  con- 
aujourd'hui  à  l'Eternel,  ton  Dieu,  que  sacré,  et  je  l'ai  donné  au  Lévite,  à  l'é- 
je  suis  entré  dans  le  pays  que  l'Éter-  tranger,  à  l'orphelin  et  à  la  veuve, 
nel  a  juré  à  nos  pères  de  nous  donner.  selon  tous  les  ordres  que  tu  m'as  pres- 
^Le  prêtre  recevra  la  corbeille  de  ta  crits;jen'ai  transgressé  ni  oublié  au- 
main,  et  la  déposera  devant  l'autel  de  cun  de  tes  commandements.  '''Je  n'ai 
rÉternel,  ton  Dieu.  ^Tu  prendras  en-  rien  mangé  de  ces  choses  pendant  mon 
core  la  parole,  et  tu  diras  devant  l'É-  deuil,  je  n'en  ai  rien  fait  disparaître 
ternel,  ton  Dieu  :  pour  un  usage  impur,  et  je  n'en  ai  rien 
Mon  père  était  un  Araméen  nomade;  donné  à  l'occasion  d'un  mort;  j'ai  obéi 
il  descendit  en  Egypte  avec  peu  de  à  la  voix  de  l'Eternel,  mon  Dieu,  j'ai 
gens,  et  il  y  fixa  son  séjour;  là,  il  de-  agi  selon  tous  les  ordres  que  tu  m'as 
vint  une  nation  grande,  puissante  et  ])rescrits.  '^Regarde  de  ta  demeure 
nombreuse.  ^Les  Egyptiens  nous  mal-  sainte,  des  cieux,  et  bénis  ton  peuple 
traitèrent  et  nous  o])primèrent,  et  ils  d'Israël etlepaysque tu  nousasdonné, 
nous  soumirent  à  une  dure  servitude,  comme  tu  l'avais  juré  à  nos  pères,  ce 
'Nous  criâmes  à  l'Eternel,  le  Dieu  de  pays  où  coulent  le  lait  et  le  miel. 


nos  pères.  L'Eternel  entendit  notre 
voix,  et  il  vit  notre  oppression,  nos 
peines  et  nos  misères.  '*Et  l'Eternel 


'^Aujourd'hui,  l'Eternel,  ton  Dieu, 
te  commande  de  mettre  en  pratique 
ces  lois  et  ces  ordonnances  ;  tu  les  ob- 


nous  fit  sortir  d'Egypte,  à  main  forte  serveras  et  tu  les  mettras  en  pratique 

et  à  bras  étendu,  avec  des  prodiges  de  de  tout  ton  cœur  et  de  toute  ton  âme. 

terreur,  avec  des  signes  et  des  mira-  '^Aujourd'hui,   tu  as  fait  promettre  à 

clés.  "11  nous  a  conduits  dans  ce  lieu,  l'Eternel  cju'il  sera  ton  Dieu,  afin  que 

et  il  nous  a  donné  ce  pays,  pays  où  tu  marches  dans  ses  voies,  que  iu  ob- 

coulent  le  lait  et   le   miel.  '"Mainte-  serves  ses  lois,  ses  commandements 

nant  voici,  j'apporte  les  prémices  des  et  ses  ordonnances,  et  que  tu  obéisses 

fruits   du   sol  que  tu   m'as  donné,  ô  à  sa  voix.  '**Et  aujourd'hui,  l'Eternel 

Éternel!  t'a  fait  promettre  que  tu  seras  un  peu- 

Tu  les  déposeras  devant  l'Éternel,  ])le  qui  lui  appartiendra,  comme  il  te 

ton  Dieu,  et  tu  te  prosterneras  devant  l'a  dit,  et  que  tu  observeras  tous  ses 

l'Éternel,  ton  Dieu.  "Puis  tu  te  réjoui-  commandements,  ''■'afin  qu'il  te  donne 

ras,  avec  le  Lévite  et  avec  l'étranger  sur  toutes  les  nations  qu'il  a  créées  la 

qui  sera  au  milieu  de  toi,  pour  tous  les  supériorité  en  gloire,  en  renom  et  en 

biens  que  l'Éternel,  ton  Dieu,  t'a  don-  magnificence,  et  afin  que  tu  sois  un 

nés,  à  toi  et  à  ta  maison.  peuple  saint  pour  l'Éternel,  ton  Dieu, 

'^Lorsque  tu  auras  achevé  de  lever  comme  il  te  l'a  dit. 


229 


DEUTEHONOME. 


BENEDICTIONS    ET    MALEDICTIONS 


[Chnp.  27-30.) 


Ordre  de  dresser  un  monument  de  pierres  après  le  passage  du  Jourdain,  et  d'y  graver  les  paroles 
de  la  loi.  —  Bénédictions  à  prononcer  sur  le  mont  Garizim,  et  malédictions  à  prononcer  sur  le 
mont  Ebal. 


Chap.  XXVII. 


Moïse  et   les      l'Éternel,  ton  Dieu,  et  tu  mettras  en 


anciens  d'Israël  donnèrent  cet  ordre  pratique  ses  commandements  et  ses 

au  peuple  :   Observez  tous  les  com-  lois  que  je  te  prescris  aujourd'hui, 

mandements  que  je  vous  prescris  au-  "Le  même  jour,   Moïse  donna  cet 

jourd'hui.  ordre  au  peuple  :  '-Lorsque  vous  aurez 

^Lorsque  vous  aurez  passé  le  Jour-  passé  le  Jourdain,  Siméon,  Lévi,  Juda, 

dain,   pour  entrer  dans   le  pays  que  Issacar,  Joseph  et  Benjamin,  se  tien- 

l'Éternel,  ton  Dieu,  te  donne,  tu  dres-  dront  sur  le  mont  Garizim,  pour  bénir 

seras  de  grandes  pierres,  et  tu  les  en-  le  peuple  ;  "et  Ruben,  Gad,  Aser,  Za- 

duiras  de  chaux.  ^Tu  écriras  sur  ces  bulon.  Dan  et  Nephthali,  se  tiendront 

pierres  toutes  les  paroles  de  cette  loi,  sur  le  mont  Ebal,  pour  prononcer  la 

lorsque  tu   auras   passé   le   Jourdain,  malédiction. ''Et  les  Lévites  jjrendront 

pour  entrer  dans  le  pays  que  l'Eternel,  la  parole,  et  diront  d'une  voix  haute  à 

ton  Dieu,  te  donne,  pays  où  coulent  le  tout  Israël  : 

lait  et  le  miel,  comme  te  l'a  dit  l'Eter-  '^Maudit  soit  l'homme  cjui  fait  une 

nel,  le  Dieu  de  tes  pères.  ^Lorsque  vous  image  taillée  ou  une  image  en  fonte, 

aurez  passé  le  Jourdain,  vous  dresse-  abomination  de  l'Eternel,  œuvre  des 

rez  sur  le  mont  Ebal  ces  pierres  que  mains  d'un  artisan,  et  qui  la  place  dans 

je  vous  ordonne  aujourd'hui  de  dres-  un  lieu  secret  !  —  Et  tout  le  peuple 

ser,  et  tu  les  enduiras  de  chaux.  ^Là,  répondra,  et  dira  :  Amen  ! 

tubàtirasunautelàl'Eternel,  tonDieu,  '^Maudit  soit  celui  qui  méprise  son 

un  autel  de  pierres,  sur  lesquelles  tu  père  et  sa  mère  !  —  Et  tout  le  peuple 

ne  porteras  point  le  fer;  ''tu  bâtiras  en  dira  :  Amen  ! 

pierres  brutes  l'autel  de  l'Eternel,  ton  '"Maudit  soit  celui  qui  déplace  les 

Dieu.  Tu  offriras  sur  cet  autel  des  ho-  bornes  de  son  prochain  !  —  Et  tout  le 

locaustes   à   l'Eternel,    ton  Dieu;  'tu  peuple  dira  :  Amen  ! 

offriras    des    sacrifices    d'actions    de  '^Maudit  soit  celui  qui  fait  égarer  un 

grâces,  et  tu  mangeras  là  et  te  réjoui-  aveugle  dans  le  chemin  !  —  Et  tout  le 

ras   devant  l'Éternel,   ton   Dieu.  '^Tu  peuple  dira  :  Amen  ! 

écriras  sur  ces  pierres  toutes  les  pa-  '^Maudit  soit  celui  qui  porte  atteinte 

rôles  de  cette  loi,  en  les  gravant  bien  au  droit  de  l'étranger,  de  l'orphelin  et 

nettement.  de  la  veuve  !  —  Et  tout  le  peuple  dira  : 

'Moïse  et  les  prêtres,  les  Lévites,  Amen! 

parlèrent  à  tout  Israël,  et  dirent  :  Is-  -"Maudit  soit  celui  qui  couche  avec 

raël,  sois  attentif  et  écoute  !  Aujour-  la  femme  de  son  père,  car  il  soulève 

d'hui,  tu  es  devenu  le  peuple  de  l'Eter-  la  couverture  de  son  père  !  —  Et  tout 

nel,  ton  Dieu.  '"Tu  obéiras  â  la  voix  de  le  peuple  dira  :  Amen  ! 

230 


DEUTERONOME. 


Chap.  27,n-28,i9. 


*' Maudit  soit  celui  nui  couche  avec 


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Et  tout  le 


peuple  dira  :  Amen  ! 

-'Maudit  soit  celui  qui  couche  avec 
sa  sœur,  fille  de  son  ]Dère  ou  fille  de 
sa  mère  !  —  Et  tout  le  peuple  dira  : 
Amen  ! 

*^ Maudit  soit  celui  qui  couche  avec 
sa  belle-mère!  —  Et  tout  le  peuple 
dira  :  Amen  ! 

^^ Maudit  soit  celui  cpii  frappe  son 
prochain  en  secret  !  —  Et  tout  le  peu- 
ple dira  :  Amen  ! 

-^Maudit  soit  celui  qui  reçoit  un 
présent  pour  répandre  le  sang  de  l'in- 
nocent !  —  Et  tout  le  peuple  dira  : 
Amen  ! 

-^Maudit  soit  celui  qui  n'accomplit 
point  les  paroles  de  cette  loi,  et  qui  ne 
les  met  point  en  pratique  !  —  Et  tout 
le  peuple. dira  :  Amen 


I 


Les  bénédictions. 


Les  malédictions. 

'Si  tu  obéis  à  la 


C/iap.  XXVIII 
voix  de  l'Eternel,  ton  Dieu,  en  obser- 
vant et  en  mettant  en  praticpie  tous  ses 
commandements  que  je  te  prescris  au- 
jourd'hui, l'Eternel,  ton  Dieu,  te  don- 
nera la  supériorité  sur  toutes  les  na- 
tions de  la  terre.  -Voici  toutes  les 
bénédictions  qui  se  répandront  sur  toi 
et  qui  seront  ton  partage,  lorsque  tu 
obéiras  à  la  voix  de  l'Eternel,  ton  Dieu  : 

^Tu  seras  béni  dans  la  ville,  et  tu 
seras  béni  dans  les  champs.  ■'Le  fruit 
de  tes  entrailles,  le  fruit  de  ton  sol,  le 
fruit  de  tes  troupeaux,  les  portées  de 
ton  gros  et  de  ton  menu  bétail,  toutes 
ces  choses  seront  bénies.  n"'a  corbeille 
et  ta  huche  seront  bénies. 

*Tu  seras  béni  à  ton  arrivée,  et  tu 
seras  béni  à  ton  départ.  "L'Eternel  te 
donnera  la  victoire  sur  tes  ennemis 
qui  s'élèveront  contre  toi  ;  ils  sortiront 
contre  toi  par  un  seul  chemin,  et  ils 
s'enfuiront  devant  toi  par  sept  che- 
mins. 

'L'Eternel  ordonnera  à  la  bénédic- 


tion d'être  avec  toi  dans  tes  greniers 
et  dans  toutes  tes  entreprises.  Il  te 
bénira  dans  le  pays  que  l'Éternel,  ton 
Dieu,  te  donne. 

''Tu  seras  pour  l'Eternel  un  peuple 
saint,  comme  il  te  l'a  juré,  lorsque  tu 
observeras  les  commandements  de  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  et  que  tu  marcheras 
dans  ses  voies.  '"Tous  les  peuples  ver- 
ront que  tu  es  appelé  du  nom  de  l'Eter- 
nel, et  ils  te  craindront. 

"L'Eternel  te  comblera  de  biens, 
en  multipliant  le  fruit  de  tes  entrailles, 
le  fruit  de  tes  troupeaux  et  le  fruit  de 
ton  sol,  dans  le  pays  que  l'Eternel  a 
juré  à  tes  pères  de  te  donner.  ''L'Eter- 
nel t'ouvrira  son  bon  trésor,  le  ciel, 
pour  envoyer  à  ton  pays  la  pluie  en  son 
temps  et  pour  bénir  tout  le  travail  de 
tes  mains  ;  tu  ])rèteras  à  beaucoup  de 
nations,  et  tu  n'emprunteras  point. 
'^L'Éternel  fera  de  toi  la  tète  et  non  la 
queue,  tu  seras  toujours  en  haut  et  tu 
ne  seras  jamais  en  bas,  lorsque  tu  obéi- 
ras aux  commandements  de  l'Éternel, 
ton  Dieu,  que  je  te  prescris  aujour- 
d'hui, lorscpie  tu  les  observeras  et  les 
mettras  en  pratique,  '■'et  c[ue  tu  ne  te 
détourneras  ni  à  droite  ni  à  gauche  de 
tous  les  commandements  que  je  vous 
donne  aujourd'hui,  pour  aller  après 
d'autres  dieux  et  pour  les  servir. 

'^Mais  si  tu  n'obéis  point  à  la  voix 
de  l'Eternel,  ton  Dieu,  si  tu  n'observes 
]ias  et  ne  mets  jias  en  pratique  tous  ses 
commandements  et  toutes  ses  lois  que 
je  te  prescris  aujourd'hui,  voici  toutes 
les  malédictions  qui  viendront  sur  toi 
et  cpii  seront  ton  partage  : 

'*Tu  seras  maudit  dans  la  ville,  et 
tu  seras  maudit  dans  les  champs.  ''Ta 
corbeille  et  ta  huche  seront  maudites. 
'*Le  fruit  de  tes  entrailles,  le  fruit  de 
ton  sol,  les  portées  de  ton  gros  et  de 
ton  menu  bétail,  toutes  ces  choses  se- 
ront maudites. 

"*Tu  seras  maudit  à  ton  arrivée,  et 
tu  seras  maudit  à  ton  départ. 


231 


Chap.  28,  w-i5. 


DEUTERONOME. 


^''L'Eternel  enverra  contre  toi  la  ma- 
lédiction, le  trouble  et  la  menace,  au 
milieu  de  toutes  les  entreprises  que 
tu  feras,  jusqu'à  ce  que  tu  sois  détruit, 
jusqu'à  ce  que  tu  périsses  prompte- 
ment,  à  cause  de  la  méchanceté  de  tes 
actions,  qui  t'aura  porté  à  m'abandon- 
ner.  *'  L'Eternel  attachera  à  toi  la  peste, 
jusqu'à  ce  qu'elle  te  consume  dans  le 
pays  dont  tu  vas  entrer  en  possession. 
"L'Eternel  te  frappera  de  consomp- 
tion, de  fièvre,  d'inflammation,  de  cha- 
leur brûlante,  de  dessèchement,  de 
jaunisse  et  de  gangrène,  qui  te  pour- 
suivront jusc[u'à  ce  que  tu  périsses. 
^^Le  ciel  sur  ta  tète  sera  d'airain,  et  la 
terre  sous  toi  sera  de  fer.  ^* L'Eternel 
enverra  pour  pluie  à  ton  pays  de  la 
poussière  et  de  la  poudre  ;  il  en  des- 
cendra du  ciel  sur  toi  jusqu'à  ce  que 
tu  sois  détruit. 

^^L'Eternel  te  fera  battre  par  tes  en- 
nemis ;  tu  sortiras  contre  eux  par  un 
seul  chemin,  et  tu  t'enfuiras  devant 
eux  par  sept  chemins;  et  tu  seras  un 
objet  d'effroi  j)our  tous  les  royaumes 
de  la  terre.  -^Ton  cadavre  sera  la  pâ- 
ture de  tous  les  oiseaux  du  ciel  et  des 
bêtes  de  la  terre  ;  et  il  n'y  aura  per- 
sonne pour  les  troubler.  *' L'Eternel  te 
frappera  de  l'ulcère  d'Egypte,  d'hé- 
morrhoïdcs,  de  gale  et  de  teigne,  dont 
tu  ne  pourras  guérir.  -^L'Eternel  te 
frappera  de  délire,  d'aveuglement,  d'é- 
garement d'esprit,  ^^et  tu  tâtonneras 
en  plein  midi  comme  l'aveugle  dans 
l'obscurité;  tu  n'auras  point  de  succès 
dans  tes  entreprises,  et  tu  seras  tous 
les  jours  opprimé,  dépouillé,  et  il  n')' 
aura  personne  pour  venir  à  ton  se- 
cours. ^"Tu  auras  une  fiancée,  et  un 
autre  homme  couchera  avec  elle  ;  tu 
bâtiras  une  maison,  et  tu  ne  l'habiteras 
pas  ;  tu  planteras  une  vigne,  et  tu  n'en 
jouiras  pas.  ^'Ton  bœuf  sera  égorgé 
sous  tes  yeux,  et  tu  n'en  mangeras  pas  ; 
ton  âne  sera  enlevé  devant  toi,  et  on  ne 
te  le  rendra  pas  ;  tes  brebis  seront  don- 


nées à  tes  ennemis,  et  il  n'y  aura  per- 
sonne pour  venir  à  ton  secours.  *-Tes 
fils  et  tes  filles  seront  livrés  à  un  autre 
peuple  ;  tes  veux  le  verront  et  langui- 
ront tout  le  jour  après  eux,  et  ta  main 
sera  sans  force.  ^^Un  peuple  que  tu 
n'auras  point  connu  mangera  le  fruit 
de  ton  sol  et  tout  le  produit  de  ton  tra- 
vail, et  tu  seras  tous  les  jours  opprimé 
et  écrasé.  ^''Le  spectacle  que  tu  auras 
sous  les  yeux  te  jettera  dans  le  délire. 
^^  L'Eternel  te  frappera  aux  genoux  et 
aux  cuisses  d'un  ulcère  malin  dont  tu 
ne  pourras  guérir,  il  te  frappera  depuis 
la  plante  du  pied  jusqu'au  sommet  de 
la  tète.  ^^L'Eternel  te  fera  marcher,  toi 
et  ton  roi  que  tu  auras  établi  sur  toi, 
vers  une  nation  que  tu  n'auras  point 
connue,  ni  toi  ni  tes  pères.  ^'Et  là,  tu 
serviras  d'autres  dieux,  du  bois  et  de 
la  pierre.  Et  tu  seras  un  sujet  d'éton- 
nement,  de  sarcasme  et  de  raillerie, 
parmi  tous  les  peuples  chez  qui  l'Eter- 
nel te  mènera. 

^*Tu  transporteras  sur  ton  champ 
beaucoup  de  semence  ;  et  tu  feras  une 
faible  récolte,  car  les  sauterelles  la 
dévoreront.  ^^Tu  planteras  des  vignes 
et  tu  les  cultiveras  ;  et  tu  ne  boiras  pas 
de  vin  et  tu  ne  feras  pas  de  récolte,  car 
les  vers  la  mangeront.  ''"Tu  auras  des 
oliviers  dans  toute  l'étendue  de  ton 
pays  ;  et  tu  ne  t'oindras  pas  d'huile, 
car  tes  olives  tomberont.  ""Tu  engen- 
dreras des  fils  et  des  filles  ;  et  ils  ne 
seront  pas  à  toi,  car  ils  iront  en  capti- 
vité. ■'-Les  insectes  prendront  posses- 
sion de  tous  tes  arbres  et  du  fruit  de 
ton  sol.  '"L'étranger  qui  sera  au  milieu 
de  toi  s'élèvera  toujours  plus  au-dessus 
de  toi,  et  toi,  tu  descendras  toujours 
plus  bas;  ^*il  te  prêtera,  et  tu  ne  lui 
prêteras  pas  ;  il  sera  la  tête,  et  tu  seras 
la  queue. 

''^Toutes  ces  malédictions  viendront 
sur  toi,  elles  te  poursuivront  et  seront 
ton  jiartage  jusqu'à  ce  que  tu  sois  dé- 
truit, parce  que  tu  n'auras  pas  obéi  à 


232 


DEUTERONOME. 


Chap.  28,  'jo-ct. 


la  voix  de  l'Éternel,  ton  Dieu,  parce  toutes  tes  portes.  ^"La  femme  d'entre 
que  tu  n'auras  pas  observé  ses  com-  vous  la  plus  délicate  et  la  plus  habituée 
mandements  et  ses  lois  qu'il  te  près-  à  la  mollesse,  qui  par  mollesse  et  par 
crit.  ■'^Elles  seront  à  jamais  pour  toi  et  délicatesse  n'essayait  pas  de  poser  à 
pour  tes  descendants  comme  des  si-  terre  la  plante  de  son  pied,  aura  un  œil 
gnes  et  des  prodiges.  sans  pitié  pour  le  mari  qui  repose  sur 

■"Pour  n'avoir  pas,  au  milieu  de  l'a-  son  sein,  pour  son  fds  et  pour  sa  fdle  ; 
bondance  de  toutes  choses,  servi  l'E-  ^'ellene  leur  donnera  rien  de  l'arrière- 
ternel,  ton  Dieu,  avec  joie  et  de  bon  faix  sorti  d'entre  ses  pieds  et  des  en- 
cœur, *Huserviras, au  milieudelafaim,  fants  qu'elle  mettra  au  monde,  car, 
de  la  soif,  de  la  nudité  et  de  la  disette  manquant  de  tout,  elle  en  fera  secrète- 
de  toutes  choses,  tes  ennemis  que  l'E-  ment  sa  nourriture  au  milieu  de  l'an- 
ternel  enverra  contre  toi.  Il  mettra  un  goisse  et  de  la  détresse  où  te  réduira 
joug  de  fer  sur  ton  cou,  jusqu'à  ce  qu'il  ton  ennemi  dans  tes  portes, 
t'ait  détruit.  *" L'Eternel  fera  partir  de  ^'^Si  tu  n'observes  pas  et  ne  mets  pas 

loin,  des  extrémités  de  la  terre,  une  en  pratique  toutes  les  paroles  de  cette 
nation  qui  fondra  sur  toi  d'un  vol  d'ai-     loi,  écrites  dans  ce  livre,  si  tu  ne  crains 

pas  ce  nom  glorieux  et  redoutable  de 
l'Eternel,  ton  Dieu,  ^^l'Eternel  te  frap- 
pera miraculeusement,  toi  et  ta  posté- 
rité, par  des  plaies  grandes  et  de  lon- 


tile,  une  nation  dont  tu  n'entendras 
point  la  langue,  ^"une  nation  au  visage 
farouche,  et  qui  n'aura  ni  respect  pour 
le  vieillard  ni  pitié  pour  l'enfant.  ^'  Elle 


mangera  le  fruit  de  tes  troupeaux  et  le  gue  durée,  par  des  maladies  graves  et 

fruit  de  ton  sol,  jusqu'à  ce  que  tu  sois  opiniâtres.  '^"11  amènera  sur  toi  toutes 

détruit;  elle  ne  te  laissera  ni  blé,  ni  les  maladies  d'Egypte,  devant  lesquel- 

moùt,  ni  huile,  ni  jwrtées  de  ton  gros  les  tu  tremblais;  et  elles  s'attacheront 

etde  ton  menu  bétail, jusqu'àcequ'clle  à  toi.  '^'Et  même,  l'Eternel  fera  venir 

t'ait  fait  périr.  ^^Elle  t'assiégera  dans  sur  toi,  jusqu'à  ce  que  tu  sois  détruit, 

toutes  tes  portes,  jusqu'à  ce  que  tes  toutes  sortes  de  maladies  et  de  plaies 

murailles  tombent,  ces  hautes  et  fortes  qui  ne  sont  point  mentionnées  dans  le 

murailles  sur  lesquelles  tu  auras  placé  livre  de  cette  loi.  ^^  Après  avoirétéaussi 

ta  confiance  dans  toute  l'étendue  de  ton  nombreux  que  les  étoiles  du  ciel,  vous 

pays;  elle  t'assiégera  dans  toutes  tes  ne  resterez  qu'un  petit  nombre,  parce 

portes,  dans  tout  le  pays  que  l'Eternel,  que  tu  n'auras  point  obéi  à  la  voix  de 

ton  Dieu,  te  donne.  ^^Au  milieu  de  l'an-  l'Eternel,  ton  Dieu.  ^^De  même  que  l'E- 

goisse  et  de  la  détresse  où  te  réduira  ternel  prenait  plaisir  à  vous  faire  du 

ton  ennemi,  tu  mangeras  le  fruit  de  tes  bien  et  à  vous  multiplier,  de  même  l'E- 

entrailles,  la  chair  de  tes  fds  et  de  tes  ternel  prendra  plaisir  à  vous  faire  périr 

filles  que  l'Eternel,  ton   Dieu,  t'aura  et  à  vous  détruire;  et  vous  serez  arra- 

donnés."L'hommed'entrevousleplus  chés  du  pays  dont  tu  vas  entrer  en  pos- 

ilélicat  et  le  plus  habitué  à  la  mollesse  session.  "L'Eternel  te  dispersera  par- 

aura  un  œil  sans  pitié  pour  son  frère,  mi  tous  les  peuples,  d'une  extrémité  de 

pour  la  femme  qui  repose  sur  son  sein,  la  terre  à  l'autre  ;  et  là,  tu  serviras  d'au- 

pour  ceux  de  ses  enfants  qu'il  a  épar-  très  dieux  que  n'ontconnus  ni  toi,  ni  tes 

gnés  ;  ^^il  ne  donnera  à  aucun  d'eux  de  pères,  du  bois  et  de  la  pierre.  ^'^ Parmi 

la  chair  de  ses  enfants  dont  il  fait  sa  ces  nations,  tu  ne  seras  pas  tranquille, 

nourriture,  parce  qu'il  ne  lui  reste  plus  et  tu  n'auras  ])as  un  lieu  de  repos  pour 

rien  au  milieu  de  l'angoisse  et  de  la  dé-  la  plante  de  tes  pieds.  L'Eternel  rendra 

tresse  où  te  réduira  ton  ennemi  dans  ton  cœur  agité,  tes  yeux  languissants, 

233 


Chap.SS, 00-^29, 


20. 


DEUTERONOME. 


ton  àme  souffrante  .*"  Ta  vie  sera  comme 
en  suspens  devant  toi,  tu  trembleras  la 
nuit  et  le  jour,  tu  douteras  de  ton  exis- 
tence. *'Dans  l'effroi  qui  remplira  ton 
cœur  et  en  présence  de  ce  que  tes  yeux 
verront,  tu  diras  le  matin  :  Puisse  le 
soir  être  là  !  et  tu  diras  le  soir  :  Puisse 
le  matin  être  là!  "^Et  l'Eternel  te  ra- 
mènera sur  des  navires  en  Egypte,  et 
tu  feras  ce  chemin  dont  je  t'avais  dit  : 
Tu  ne  le  reverras  plus  !  Là,  vous  vous 
offrirez  en  vente  à  vos  ennemis,  comme 
esclaves  et  comme  servantes;  et  il  n'y 
aura  personne  pour  vous  acheter. 

Le  renouvellement  de  l'alliance. 

Chap.  XXIX.  'Voici  les  paroles  de 
l'allianceque  l'Eternel  ordonna  à  Moïse 
de  traiter  avec  les  enfants  d'Israël  au 
pays  de  Moab,  outre  l'alliance  qu'il 
avait  traitée  avec  eux  à  Horeb. 

-Moïse  convoqua  tout  Israël,  et  leur 
dit  : 

Vous  avez  vu  tout  ce  que  l'Eternel  a 
fait  sous  vos  yeux,  dans  le  pays  d'E- 
gypte, à  Pharaon,  à  tous  ses  serviteurs, 
et  à  tout  son  pays,  ^ les  grandes  épreu- 
ves quêtes  yeux  ont  vues,  ces  miracles 
et  ces  grands  prodiges.  *Mais,  jusqu'à 
ce  jour,  l'Eternel  ne  vous  a  pas  donné 
un  cœur  pour  comprendre,  des  yeux 
])our  voir,  des  oreilles  pour  entendre. 


cette  alliance,  et  vous  les  mettrez  en 
pratique,  afin  de  réussir  dans  tout  ce 
que  vous  ferez. 

'"Vous  vous  présentez  aujourd'hui 
devant  l'Eternel ,  votre  Dieu,  vous  tous, 
vos  chefs  de  tribus,  vos  anciens,  vos  of- 
ficiers, tous  les  hommes  d'Israël,  "vos 
enfants,  vos  femmes,  et  l'étranger  qui 
est  au  milieu  de  ton  camp,  depuis  celui 
qui  coupe  ton  bois  jusqu'à  celui  qui 
puise  ton  eau.  '-Tu  te  présentes  pour 
entrer  dans  l'alliance  de  l'Eternel,  ton 
Dieu,  dans  cette  alliance  contractée 
avec  serment,  '^et  que  l'Eternel,  ton 
Dieu,  traite  en  ce  jour  avec  toi,  afin  de 
t'établir  aujourd'hui  pour  son  peuple 
et  d'être  lui-même  ton  Dieu,  comme  il 
te  l'a  dit,  et  comme  il  l'a  juré  à  tes 
pères,  Abraham,  Isaac  et  Jacob.  '''Ce 
n'est  point  avec  vous  seuls  que  je  traite 
cette  alliance,  cette  alliance  contractée 
avec  serment.  '^Mais  c'est  avec  ceux 
qui  sont  ici  parmi  nous,  présents  en  ce 
jour  devant  l'Eternel,  notre  Dieu,  et 
avec  ceux  qui  ne  sont  point  ici  parmi 
nous  en  ce  jour. 

'^  Vous  savez  de  quelle  manière  nous 
avons  habité  dans  le  pays  d'Egypte,  et 
comment  nous  avons  passé  au  milieu 
des  nations  que  vous  avez  traversées. 
"Vous  avez  vu  leurs  abominations  et 
leurs  idoles,  le  bois  et  la  pierre,  l'ar- 


^Je  t'ai  conduit  pendant  quarante  an-  gent  et  l'or,  qui  sont  chez  elles.  '"Qu'il 
nées  dans  le  désert;  tes  vêtements  ne  n'yaitparmivous  ni  homme,  ni  femme, 
se  sont  point  usés  sur  toi,  et  ton  sou-  ni  famille,  ni  tribu,  dont  le  cœur  se  dé- 
lier ne  s'est  point  usé  à  ton  pied  ;  *vous  tourne  aujourd'hui  de  l'Eternel,  notre 
n'avez  point  mangé  de  pain,  et  vous  Dieu,  pour  aller  servir  les  dieux  de  ces 
n'avez  bu  ni  vin  ni  liqueur  forte,  afin  nations-là.   Qu'il  n'y  ait  point  parmi 


que  vous  connussiez  que  je  suis  l'Eter- 
nel, votre  Dieu.  'Vous  êtes  arrivés  dans 
ce  lieu;  Sihon,  roi  de  Hesbon,  et  Og, 
roi  de  Basan,  sont  sortis  à  notre  ren- 
contre, pour  nous  combattre,  et  nous 
les  avons  battus.  '^Nous  avons  pris  leur 
pays,  et  nous  l'avons  donné  en  pro- 
priété aux  Riibénites,  auxGadites  et  à 
la  moitié  de  la  tribu  des  Manassites. 
?Vous  observerez  donc  les  paroles  de 


vous  de  racine  qui  produise  du  poison 
et  de  l'absinthe.  ''-"Que  personne,  après 
avoir  entendu  les  paroles  de  cette  al- 
liance contractée  avec  serment,  ne  se 
glorifie  dans  son  cœur  et  ne  dise  :  J'au- 
rai la  paix,  quand  même  je  suivrai  les 
penchants  de  mon  cœur,  et  que  j'ajou- 
terai l'ivresse  à  la  soif.  ^"L'Eternel  ne 
voudra  point  lui  paixlonner.  Mais  alors 
la  colère  et  lajalousie  de  l'Eternel  s'en- 


234 


DEUTERONOME. 


Chap.29,u-S0,n. 


flammeront  contre  cet  homme,  toutes 
les  malédictions  écrites  dans  ce  livre 
reposeront  sur  lui,  et  l'Eternel  effacera 
son  nom  de  dessous  les  cieux.  -'L'E-  , 
ternel  le  séparera,  pour  son  malheur, 
de  toutes  les  tribus  d'Israël,  selon 
toutes  les  malédictions  de  l'alliance 
écrite  dans  ce  livre  de  la  loi.  "Les 
générations  à  venir,  vos  enfants  qui 
naîtront  après  vous  et  l'étranger  cjui 
viendra  d'une  terre  lointaine,  —  à  la 
vue  des  plaies  et  des  maladies  dont 
l'Eternel  aura  frappé  ce  pays,  -'à  la 
vue  du  soufre,  du  sel,  de  l'embrase- 
ment de  toute  la  contrée,  où  il  n'y  aura 
ni  semence,  ni  produit,  ni  aucune  herbe 
(|ui  croisse,  comme  au  bouleversement 
de  Sodome,  de  Gomorrlic,  d'Adma  et 
de  Tseboïm,  cjue  l'Eternel  détruisit 
dans  sa  colère  et  dans  sa  fureur,  — 
"toutes  les  nations  diront  :  Pourquoi 
l'Eternel  a-t-il  ainsi  traité  ce  pays  .' 
pourquoi  cette  ardente,  cette  grande 
colère? -^Et  l'on  répondra  :  C'est  parce 
qu'ils  ont  abandonné  l'alliance  con- 
tractée avec  eux  par  l'Eternel,  le  Dieu 
de  leurs  pères,  lorsqu'il  les  fit  sortir 
du  pays  d'Egypte;  -"c'est  parce  cju'ils 
sont  allés  servir  d'autres  dieux  et  se 
prosterner  devant  eux,  des  dieux  qu'ils 
ne  connaissaient  point  et  que  l'Eter- 
nel ne  leur  avait  point  donnés  en  par- 
tage. -'Alors  la  colère  de  l'Eternel  s'est 
enflammée  contre  ce  pays,  et  il  a  fait 
venir  sur  lui  toutes  les  malédictions 
écrites  dans  ce  livre.  -'^L'Eternel  les  a 
arrachés  de  leur  pays  avec  colère,  avec 
fureur,  avec  une  grande  indignation, 
et  il  les  a  jetés  sur  un  autre  pays,  com- 
me on  le  voit  aujourd'hui. 

-'^  Les  choses  cachées  sont  à  l'Eternel , 
notre  Dieu  ;  les  choses  révélées  sont  à 
nous  et  à  nés  enfants,  à  perpétuité,  afin 
c[ue  nous  mettions  en  pratique  toutes 
les  paroles  de  cette  loi. 

Les  promesses  et  les  menaces. 

Chap.  XXX.      'Lorsque  toutes  ces 


choses  t'arriveront,  la  bénédiction  et 
la  uialédiction  que  je  mets  devant  toi, 
si  tu  les  prends  à  cœur  au  milieu  de 
toutes  les  nations  chez  lesquelles  l'E- 
ternel, ton  Dieu,  t'aura  chassé,  -si  tu 
reviens  à  l'Eternel,  ton  Dieu,  et  si  tu 
obéis  à  sa  voix  de  tout  ton  cœur  et  de 
toute  ton  âme,  toi  et  tes  enfants,  selon 
tout  ce  que  je  te  prescris  aujourd'hui, 
'alors  l'Eternel,  ton  Dieu,  ramènera  tes 
captifs  et  aura  compassion  de  toi,  il  te 
rassemblera  encore  du  milieu  de  tous 
les  peuples  chez  lesquels  l'Eternel,  ton 
Dieu,  t'aura  dispersé.  'Quand  tu  serais 
exilé  à  l'autre  extrémité  du  ciel,  l'Eter- 
nel, ton  Dieu,  te  rassemblera  de  là,  et 
c'est  là  qu'il  tira  chercher.  ^L'Eternel, 
ton  Dieu,  te  ramènera  dans  le  pays  que 
possédaient  tes  pères,  et  tu  le  possé- 
deras; il  te  fera  du  bien,  et  te  rendra 
])lus  nombreux  que  tes  pères.  "L'Eter- 
nel, ton  Dieu,  circoncira  ton  cœur  et 
le  cœur  de  ta  postérité,  et  tu  aimeras 
l'Eternel,  ton  Dieu,  de  tout  ton  cœur 
et  de  toute  ton  âme,  afin  que  tu  vives. 
"L'Eternel,  ton  Dieu,  fera  tomber  tou- 
tes ces  malédictions  sur  tes  ennemis, 
sur  ceux  qui  t'auront  haï  et  persécuté. 
Œt  toi,  tu  reviendras  à  l'Eternel,  tu 
obéiras  à  sa  voix,  et  tu  mettras  en  pra- 
tique tous  ces  commandements  que  je 
te  prescris  aujourd'hui.  °L'Eternel,  ton 
Dieu,  te  comblera  de  biens  en  faisant 
])rospérer  tout  le  travail  de  tes  mains, 
le  fruit  de  tes  entrailles,  le  fruit  de  tes 
troupeaux  et  le  fruit  de  ton  sol  ;  car  l'E- 
ternel prendra  de  nouveau  plaisir  à  ton 
bonheur,  comme  il  prenait  jilaisir  à  ce- 
lui de  tes  pères,  '"lorsque  tu  obéiras  à 
la  voix  de  l'Eternel,  ton  Dieu,  en  ob- 
servant ses  commandements  et  ses  or- 
dres écrits  dans  ce  livre  de  la  loi,  lors- 
(pie  tu  reviendras  à  l'Eternel,  ton  Dieu, 
de  tout  ton  cœur  et  de  toute  ton  âme. 
"Ce  commandement  que  je  te  pres- 
cris aujourd'hui  n'est  certainement 
point  au-dessus  de  tes  forces  et  hors 
de  ta  portée.  '-Il  n'est  pas  dans  le  ciel, 


23r 


Chap.  30,13-31,8.  DEUTÉRONOME. 

pour  que  tu  dises  :  Qui  montera  pour  possession.  '"Mais  si  ton  cœur  se  dé- 
nous  au  ciel  et  nous  Tira  chercher,  qui  tourne,  si  tu  n'obéis  point,  et  si  tu 
nous  le  fera  entendre,  afin  que  nous  le  te  laisses  entraîner  à  te  prosterner  dé- 
mettions en  pratique? '^11  n'est  pas  de  vant  d'autres  dieux  et  à  les  servir, 
l'autre  côté  de  la  mer,  pour  que  tu  di-  "je  vous  déclare  aujourd'hui  que  vous 
ses  :  Qui  passera  pour  nous  de  l'autre  périrez,  que  vous  ne  prolongerez  point 
côté  de  la  mer  et  nous  lira  chercher,  vos  jours  dans  le  pays  dont  vous  allez 
qui  nous  le  fera  entendre,  afin  que  nous  entrer  en  possession,  après  avoir  passé 
le  mettions  en  pratique?  "C'est  une  le  Jourdain.  "J'en  prends  aujourd'hui 
chose,  au  contraire,  qui  est  tout  près  à  témoin  contre  vous  le  ciel  et  la 
de  toi,  dans  ta  bouche  et  dans  ton  cœur,  terre  :  j'ai  mis  devant  toi  la  vie  et  la 
afin  que  tu  la  mettes  en  pratique.  mort,  la  bénédiction  et  la  malédic- 
'^Vois,  je  mets  aujourd'hui  devant  tion.  Choisis  la  vie,  afin  que  tu  vives, 
toi  la  vie  et  le  bien,  la  mort  et  le  mal.  toi  et  ta  postérité,  ^"pour  aimer  l'Eter- 
'"Car  je  te  prescris  aujourd'hui  d'aimer  nel,  ton  Dieu,  pour  obéir  à  sa  voix, 
l'Eternel,  ton  Dieu,  de  marcher  dans  et  pour  t'attacher  à  lui  :  car  de  cela 
ses  voies,  et  d'observer  ses  comman-  dépendent  ta  vie  et  la  prolongation 
déments,  ses  lois  et  ses  ordonnances,  de  tes  jours,  et  c'est  ainsi  que  tu  pour- 
afin  que  tu  vives  et  que  tu  multiplies,  ras  demeurer  dans  le  pays  que  l'Eter- 
et  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te  bénisse  nel  a  juré  de  donner  à  tes  pères,  Abra- 
dans  le  pays  dont  tu  vas  entrer  en  ham,  Isaac  et  Jacob. 


DERNIERES    PAROLES    DE     MOÏSE 

{Chap.  31-34.) 


Josué  successeur  de  Moïse    —  Ordre  de  lire  la  loi  tous  les  sept  ans.  —  Violation  future 

de  l'alliance. 


Chap.  XXXI.  'Moïse  adressa  en- 
core ces  paroles  à  tout  Israël  :  -Aujour- 
d'hui, leur  dit-il,  je  suis  âgé  de  cent 
vingt  ans,  je  ne  pourrai  plus  sortir  et 
entrer",  et  l'Eternel  m'a  dit  :  Tu  ne  pas- 
seras pas  ce  Jourdain.  'L'Eternel,  ton 
Dieu,  marchera  lui-même  devant  toi, 
il  détruira  ces  nations  devant  toi,  et  tu 
t'en  rendras  maître.  Josué  marchera 
aussi  devant  toi,  comme  l'Eternel  l'a 
dit.  ■*L'Eternel  traitera  ces  nations 
comme  il  a  traité  Sihon  et  Og,  rois 
des  Amoréens,  qu'il  a  détruits  avec 
leur  pays.  ^L'Eternel  vous  les  livrera, 
et  vous  agirez  à  leur  égard  selon  tous 

a.  C'est-à-dire  marcher  à  votre  tète,  être  votre  chef. 


les  ordres  que  je  vous  ai  donnés.  ^For- 
tifiez-vous et  ayez  du  courage  !  Ne  crai- 
gnez point  et  ne  soyez  point  effrayés 
devant  eux;  car  l'Eternel,  ton  Dieu, 
marchera  lui-même  avec  toi,  il  ne  te 
délaissera  point,  il  ne  t'abandonnera 
point. 

'Moïse  appela  Josué,  et  lui  dit  en 
présence  de  tout  Israël  :  Fortifie-toi  et 
prends  courage,  car  tu  entreras  avec 
ce  peuple  dans  le  pays  que  l'Eternel  a 
juré  à  leurs  pères  de  leur  donner,  et 
c'est  toi  qui  les  en  mettras  en  posses- 
sion. ''L'Eternel  marchera  lui-même 
devant  toi,  il  sera  lui-même  avec  toi. 


236 


DEUTERONOME. 


Cliap.  Sl,o-r,. 


il  ne  te  délaissera  point,  il  ne  t'aban-  parce  que  mon  Dieu  n'est  pas  au  mi- 

donnera  point;  ne  crains  poi«t,  et  ne  lieu  de  moi  que  ces  maux   m'ont  at- 

t'effraie  point.  teint  ?  '*Et  moi,  je  cacherai  ma  face  en 

^Moïse  écrivit  cette  loi,  et  il  la  remit  ce  jour-là,  à  cause  de  tout  le  mal  qu'il 

aux  prêtres,  fils  de  Lévi,  qui  portaient  aura  fait,  en  se  tournant  vers  d'autres 

l'arche  de  l'alliance  de  l'Eternel,  et  à  dieux.  '"Maintenant,  écrivez  ce  canti- 

tous  les  anciens  d'Israël.  "Moïse  leur  que.  Enseigne-le  aux  enfants  d'Israël, 

donna  cet  ordre  :  Tous  les  sejit  ans,  à  mets-le  dans  leur  bouche,  et  que  ce 

l'époquede  l'annéedu  relâche,  à  la  fête  cantique  me  serve  de  témoin  contre 

des   tabernacles,  "quand   tout  Israël  les  enfants  d'Israël.  ^"Gar  je  mènerai 

viendra  se  présenter  devant  l'Eternel,  ce  peu]jle  dans  le  pays  que  j'ai  juré  à 

ton  Dieu,  dans  le  lieu  qu'il  choisira,  tu  ses  pères  de  lui  donner,  pays  où  cou- 

liras  cette  loi  devanttout  Israël,  en  leur  lent  le  lait  et  le  miel;  il  mangera,  se 

présence. '^Tu  rassembleras  le  peuple,  rassasiera,   s'engraissera;    puis    il   se 

les  hommes,  les  femmes,  les  enfants,  tournera  vers  d'autres  dieux  et  les  ser- 

et  l'étranger  qui  sera  dans  tes  portes,  vira,  il  me  méprisera  et  violera  mon 

afin  cju'ils  t'entendent,  et  afin  qu'ils  alliance;  -'quand  alors  il  sera  atteint 

ajiprennent  à  craindre  l'Eternel,  votre  par  une  multitude  de  maux  et  d'afflic- 

Dieu,  à  observer  et  à  mettre  en  prati-  tions,  ce  cantique,  qui  ne  sera  point 

que  toutes  les  paroles  de  cette  loi.  '^Et  oublié  et  que  la  postérité  aura  dans  la 

leurs  enfants  qui  ne  la  connaîtront  pas  bouche,  déposera  comme  témoin  con- 

rentendront,etilsapprendrontàcrain-  tre  ce  peuple.  Je  connais,  en  effet,  ses 

dre  l'Eternel,  votre  Dieu,  tout  le  temps  dispositions,  qui  déjà  se  manifestent 

que  vous  vivrez  dans  le  pays  dont  vous  aujourd'hui,  avant  même  que  je  l'aie 

prendrez  possession,  après  avoir  passé  fait  entrer  dans  le  pays  que  j'ai  juré 

le  Jourdain.  de  lui  donner. 

'■•L'Eternel   dit  à  Moïse:   Voici,   le  '^^En   ce  jour-là,    Moïse    écrivit  ce 

moment  approche  où  tu  vas  mourir,  cantique,  et  il  l'enseigna  aux  enfants 
Appelle  Josué,  et  présentez-vous  dans 
la  tente  d'assignation.  Je  lui  donnerai 


d'Israël. 

-^L'Eternel  donna  ses  ordres  à  Jo- 
mes  ordres.  Moïse  et  Josué  allèrent     sué,  fils  de  Nun.  Il  dit  :  Fortifie-toi  et 

prends  courage,  car  c'est  toi  f[ui  feras 
entrer  les  enfants  d'Israël  dans  le  pays 
que  j'ai  juré  de  leur  donner;  et  je  se- 
rai moi-même  a^ec  toi. 

-''Lorsque  Moïse  eut  complètement 


se  présenter  dans  la  tente  d'assigna- 
tion. '^Et  l'I'lternel  apparut  dans  la 
tente,  dans  une  colonne  de  nuée;  et 
la  colonne  de  nuée  s'arrêta  à  l'entrée 
de  la  tente. 

'^L'Eternel  dit  à  Moïse  :  Voici,  tu  achevé  d'écrire  dans  tm  livre  les  pa- 
vas être  couché  avec  tes  pères.  Et  ce  rôles  de  cette  loi,  "il  donna  cet  ordre 
peuple  se  lèvera,  et  se  prostituera  aux  Lévites  qui  portaient  l'arche  de 
après  les  dieux  étrangers  du  pays  au  l'alliance  de  l'Eternel  :  -^Prenez  ce 
milieu  duquel  il  entre.  Il  m'abandon-  livre  de  la  loi,  et  mettez-le  à  côté  de 
nera,  et  il  violera  mon  alliance,  que  l'arche  de  l'alliance  de  l'Eternel,  votre 
j'ai  traitée  avec  lui.  ''En  ce  jour-là.  Dieu,  et  il  sera  là  comme  témoin  con- 
ma  colère  s'enflammera  contre  lui.  Je  tre  toi.  ^"Car  je  connais  ton  esprit  de 
les  abandonnerai,  et  je  leur  cacherai  rébellion  et  la  roideur  de  ton  cou.  Si 
ma  face.  Il  sera  dévoré,  il  sera  la  proie  vous  êtes  rebelles  contre  l'Eternel 
d'une  multitude  de  maux  et  d'afflic-  j^endant  que  je  suis  encore  vivant  au 
tions,  et  alors  il  dira  :  N'est-ce  point  milieu  de  vous,  combien  ])lus  le  screz- 

2.37 


Chap.  31, QH-S2, 11.  DEUTÉRONOME. 

vous  après  ma  mort  !  -^Assemblez  de-  et  le  malheur  finira  par  vous  atteindre, 
vaut  moi  tous  les  anciens  de  vos  tribus  cpiand  vous  ferez  ce  qui  est  mal  aux 
et  vos  officiers;  je  dirai  ces  paroles  en  yeux  de  l'Eternel,  au  point  de  l'irriter 
leur  présence,  et  je  prendrai  à  témoin  par  l'œuvre  de  vos  mains 
contre  eux  le  ciel  et  la  terre.  -^Carje  ^"Moïse  prononça  dans  leur  entier 
sais  qu'après  ma  mort  vous  vous  cor-  les  paroles  de  ce  cantique,  en  pré- 
romprez, et  que  vous  vous  détourne-  sence  de  toute  l'assemblée  d'Israël  : 
rez  de  la  voie  que  je  vous  ai  prescrite  ; 

Candtiuc  de  Moïse. 

Chap.  XXXII.      'Cieux  !  prêtez  l'oreille,  et  je  parlerai  ; 
Terre  !  écoute  les  jiaroles  de  ma  bouche. 

-Que  mes  instructions  se  répandent  comme  la  pluie. 
Que  ma  parole  tombe  comme  la  rosée. 

Comme  des  ondées  sur  la  verdure. 
Comme  des  gouttes  d'eau  sur  l'herbe  ! 

^ Car  je  proclamerai  le  nom  de  l'Eternel. 
Rendez  gloire  à  notre  Dieu  ! 


t>' 


*Il  est  le  rocher;  ses  œuvres  sont  parfaites. 
Car  toutes  ses  voies  sont  justes  ; 

C'est  un  Dieu  fidèle  et  sans  iniquité. 
Il  est  juste  et  droit. 

^S'ils  se  sont  corrompus,  à  lui  n'est  point  la  faute; 
La  honte  est  à  ses  enfants. 
Race  fausse  et  perverse. 

"Est-ce  l'Eternel  que  vous  en  rendrez  responsable. 
Peuple  insensé  et  dépourvu  de  sagesse  ? 

N'est-il  pas  ton  père,  ton  créateur? 
N'est-ce  pas  lui  qui  t'a  formé,  et  qui  t'a  affermi  ? 
^Rappelle  à  ton  souvenir  les  anciens  jours, 
Passe  en  revue  les  années,  génération  par  génération. 

Interroge  ton  père,  et  il  te  l'apprendra. 
Tes  vieillards,  et  ils  te  le  diront. 

*  Quand  le  Très-Haut  donna  un  héritage  aux  nations. 
Quand  il  sépara  les  enfants  des  hommes. 

Il  fixa  les  limites  des  peujiles 
D'après  le  nombre  des  enfants  d'Israël; 

"Car  la  portion  de  l'Éternel,  c'est  son  peuple, 
Jacob  est  la  part  de  son  héritage. 

'"Il  l'a  trouvé  dans  une  contrée  déserte. 
Dans  une  solitude  aux  effroyables  hurlements  ; 

Il  l'a  entouré,  il  en  a  pris  soin. 
Il  l'a  gardé  comme  la  prunelle  de  son  œil, 
"Pareil  à  l'aigle  qui  éveille  sa  couvée 
Voltige  sur  ses  ])etits, 

Déploie  ses  ailes,  les  prend. 
Les  porte  sur  ses  plumes. 

238 


DEUTÉRONOME.  Chap.S2.n-^. 


'-L'Éternel  seul  a  conduit  son  peuple, 
Et  il  n'y  avait  avec  lui  aucun  dieu  étranger. 
'^11  l'a  fait  monter  sur  les  hauteurs  du  pays, 
Et  Israël  a  mangé  les  fruits  des  champs  ; 

11  lui  a  fait  sucer  le  miel  du  rocher. 
L'huile  qui  sort  du  rocher  le  plus  dur, 

'■»La  crème  des  vaches  et  le  lait  des  brebis, 
Avec  la  graisse  des  agneaux. 
Des  béliers  de  Basan  et  des  boucs, 
Avec  la  fleur  du  froment; 

Et  tu  as  bu  le  sang  du  raisin,  le  vin. 


» 


'^Israël  est  devenu  gras,  et  il  a  regimbé;  — - 
Tu  es  devenu  gras,  épais  et  replet  !  — 

Et  il  a  abandonné  Dieu,  son  créateur. 
Il  a  méprisé  le  rocher  de  son  salut, 

'Mis  ont  excité  sa  jalousie  par  des  dieux  étrangers. 
Ils  l'ont  irrité  ]iar  des  abominations; 

'"Ils  ont  sacrifié  à  des  idoles  qui  ne  sont  pas  Dieu, 
A  des  dieux  qu'ils  ne  connaissaient  point, 

Nouveaux,  venus  depuis  peu. 
Et  que  vos  pères  n'avaient  pas  craints. 

"*Tu  as  abandonné  le  rocher  qui  t'a  fait  naître. 
Et  tu  as  oublié  le  Dieu  qui  t'a  engendré. 

'^L'Éternel  l'a  vu,  et  il  a  été  iirité. 
Indigné  contre  ses  fds  et  ses  filles.  • 
-"Il  a  dit  :  Je  leur  cacherai  ma  face, 
Je  verrai  quelle  sera  leur  lin  ; 

Car  c'est  une  race  perverse. 
Ce  sont  des  enfants  infidèles. 

-'Ils  ont  excité  ma  jalousie  par  ce  qui  n'est  point  Dieu, 
Ils  m'ont  irrité  par  leurs  vaines  idoles  ; 

Et  moi,  j'exciterai  leur  jalousie  par  ce  qui  n'est  point  un  peuple. 
Je  les  irriterai  par  une  nation  insensée. 

^^Car  le  feu  de  ma  colère  s'est  allumé, 
Et  il  brûlera  jusqu'au  fond  du  séjour  des  morts; 

II  dévorera  la  terre  et  ses  produits, 
Il  embrasera  les  fondements  des  montagnes. 
-'J'accumulerai  sur  eux  les  maux, 
J'épuiserai  mes  traits  contre  eux. 

-■•Ils  seront  desséchés  par  la  faim,  consumés  par  la  fièvre 
Et  par  des  maladies  violentes; 

J'enverrai  parmi  eux  la  dent  des  bètes  féroces 
Et  le  venin  des  ser[)ents. 

^'^Au  dehors,  on  ])érira  par  l'épée. 
Et  au  dedans,  par  d'elTrayantes  calamités  : 

Il  en  sera  du  jeune  homme  comme  de  la  jeune  fille, 

239 


Chap.  S2,'j6-w.  DEUTÉRONOME. 

De  l'enfant  à  la  mamelle  comme  du  vieillard. 
^^Je  voudrais  dire  :  Je  les  emporterai  d'un  soufOe, 
Je  ferai  disparaître  leur  mémoire  d'entre  les  hommes  ! 
"Mais  je  crains  les  insultes  de  l'ennemi, 
Je  crains  que  leurs  adversaires  ne  se  méprennent, 
Et  qu'ils  ne  disent  :  Notre  main  a  été  puissante. 
Et  ce  n'est  pas  l'Eternel  qui  a  fait  toutes  ces  choses. 

^^C'est  une  nation  qui  a  perdu  le  bon  sens, 
Et  il  n'y  a  point  en  eux  d'intelligence. 

-''S'ils  étaient  sages,  voici  ce  qu'ils  comprendraient, 
Et  ils  penseraient  à  ce  qui  leur  arrivera. 

'"Comment  un  seul  en  poursuivrait-il  mille, 
Et  deux  en  mettraient-ils  dix  mille  en  fuite, 

Si  leur  Rocher  ne  les  avait  vendus, 
Si  l'Eternel  ne  les  avait  livrés  ? 

^'  Car  leur  rocher  n'est  pas  comme  notre  Rocher, 
Nos  ennemis  en  sont  Juges. 

'-Mais  leur  vigne  est  du  plant  de  Sodome 
Et  du  terroir  de  Gomorrhe; 

Leurs  raisins  sont  des  raisins  empoisonnés, 
Leurs  grappes  sont  amères  ; 

'■'Leur  vin,  c'est  le  venin  des  serpents. 
C'est  le  poison  cruel  des  aspics. 

'■•Cela  n'est-il  pas  caché  près  de  moi. 
Scellé  dans  mes  trésors  ? 

'^A  moi  la  vengeance  et  la  rétribution. 
Quand  leur  pied  chancellera  ! 

Car  le  jour  de  leur  malheur  est  proche. 
Et  ce  qui  les  attend  ne  tardera  pas. 

'^L'Eternel  jugera  son  peuple; 
Mais  il  aura  pitié  de  ses  serviteurs. 

En  voyant  que  leur  force  est  épuisée, 
Et  qu'il  n'y  a  plus  ni  esclave  ni  homme  libre. 
'^11  dira  :  Où  sont  leurs  dieux. 
Le  rocher  qui  leur  servait  de  refuge, 

'*Ces  dieux  qui  mangeaient  la  graisse  de  leurs  victimes. 
Oui  buvaient  le  vin  de  leurs  libations  ? 

Qu'ils  se  lèvent,  qu'ils  vous  secourent. 
Qu'ils  vous  couvrent  de  leur  protection  ! 

'^Sachez  donc  que  c'est  moi  qui  suis  Dieu, 
Et  qu'il  n'y  a  point  de  dieu  près  de  moi; 

Je  fais  vivre  et  je  fais  mourir, 
Je  blesse  et  je  guéris. 
Et  personne  ne  délivre  de  ma  main. 
''"Car  je  lève  ma  main  vers  le  ciel, 

240 


DEUTERONOME. 


Chap.S2.ki-S3,k. 


Et  je  dis  :  Je  vis  éternellement  ! 
*'Si  j'aiguise  réclair  de  mon  épée 
Et  si  ma  main  saisit  la  justice, 

Je  me  vengerai  de  mes  adversaires 
Et  je  punirai  ceux  qui  me  haïssent; 

■•^Mon  épée  dévorera  leur  chair, 
Et  j'enivrerai  mes  flèches  de  sang. 

Du  sang  des  blessés  et  des  captifs. 
De  la  tète  des  chefs  de  l'ennemi. 


"Nations,  chantez  les  louanges  de  son  peuple  ! 
Car  l'Éternel  venge  le  sang  de  ses  serviteurs, 

II  se  venge  de  ses  adversaires, 
Et  il  fait  l'expiation  pour  son  pays,  pour  son  peuple. 


*'*Moïse  vint  et  prononça  toutes  les 
paroles  de  ce  cantique  en  jirésence  du 
peuple;  Josuè,  fils  de  Nun,  était  avec 
lui. 

^^ Lorsque  Moïse  eut  achevé  de  pro- 
noncer toutes  ces  paroles  devant  tout 
Israël,  *^il  leur  dit  :  Prenez  à  cœur 
toutes  les  paroles  que  je  vous  conjure 
aujourd'hui  de  recommander  à  vos 
enfants,  afin  qu'ils  observent  et  met- 
tent en  pratique  toutes  les  ]:)aroles  de 
cette  loi.  ^'Gar  ce  n'est  pas  une  chose 
sans  importance  pour  vous  ;  c'est  votre 
vie,  et  c'est  par  là  que  vous  prolonge- 
rez vos  jours  dans  le  pays  dont  vous 
aurez  la  possession,  après  avoir  passé 
le  Jourdain. 

^''Ce  même  jour,  l'Eternel  parla  à 
Moïse,  et  dit  :  ■''Monte  sur  cette  mon- 
tagne d'Abarim,  sur  le  mont  Nebo,  au 
pays  de  Moab,  vis-à-vis  de  Jéricho;  et 
regarde   le    pays    de    Canaan    que  je 


donne  en  ]iropriété  aux  enfants  d'Is- 
raël. ^"Tu  mourras  sur  la  montagne  où 
tu  vas  monter,  et  tu  seras  recueilli 
auprès  de  ton  peuple,  comme  Aaron, 
ton  frère,  est  mort  sur  la  montagne 
de  Hor  et  a  été  recueilli  auprès  de  son 
peuple,  ^' parce  que  vous  avez  péché 
contre  moi  au  milieu  des  enfants  d'Is- 
raël, près  des  eaux  de  Meriba,  à  Kadès, 
dans  le  désert  de  Tsin,  et  que  vous  ne 
m'avez  jioint  sanctifié  au  milieu  des 
enfants  d'Israël.  ^-Tu  verras  le  pays 
devant  toi  ;  mais  tu  n'entreras  point 
dans  le  pays  que  je  donne  aux  entants 
d'Israël. 

Bénédiction  prophétique,  de  Moïse. 

Chap.  XXXIU.  'Voici  la  bénédic- 
tion par  laquelle  Moïse,  homme  de 
Dieu,  bénit  les  enfants  d'Israël,  avant 
sa  mort.  -11  dit  : 


L'Éternel  est  venu  de  Sinaï, 
Il  s'est  levé  sur  eux  de  Séir, 
11  a  resplendi  de  la  montagne  de  Paran, 
Et  il  est  sorti  du  milieu  des  saintes  myriades  : 
11  leur  a  de  sa  droite  envoyé  le  feu  de  la  loi. 
^Oui,  il  aime  les  peuples  ; 
Tous  ses  saints  sont  dans  ta  main. 

Ils  se  sont  tenus  à  tes  pieds, 
Ils  ont  reçu  tes  paroles. 

''Moïse  nous  a  donné  la  loi. 


241 


16   ♦ 


Chap.  83,5-1'..  DEUTÉRONOME. 

Héritage  de  l'assemblée  de  Jacob. 

^11  était  roi  en  Israël, 
Quand  s'assemblaient  les  chefs  du  peuple 
Et  les  tribus  d'Israël. 

*Que  Ruben  vive  et  qu'il  ne  meure  point. 
Et  que  ses  hommes  soient  nombreux  ! 

'Voici  sur  Juda  ce  qu'il  dit  : 

Écoute,  ô  Éternel  !  la  voix  de  .Juda, 
Et  ramène-le  vers  son  peuple. 

Que  ses  mains  soient  puissantes. 
Et  que  tu  lui  sois  en  aide  contre  ses  ennemis  ! 

'Sur  Lévi  il  dit  : 

Les  thummim  et  les  urim  ont  été  confiés  à  riiomme  saint", 
Que  tu  as  tenté  à  Massa, 
Et  avec  qui  tu  as  contesté  aux  eaux  de  Meriba. 

*Lévi  dit  de  son  père  et  de  sa  mère  :  Je  ne  les  ai  point  vus  ! 
Il  ne  distingue  point  ses  frères, 
Il  ne  connaît  point  ses  enfants*. 

Car  ils  observent  ta  parole. 
Et  ils  gardent  ton  alliance  ; 

'"Ils  enseignent  tes  ordonnances  à  Jacob, 
Et  ta  loi  à  Israël  ; 

Ils  mettent  l'encens  sous  tes  narines. 
Et  l'holocauste  sur  ton  autel. 

"Bénis  sa  force,  ô  Éternel  ! 
Agrée  l'œuvre  de  ses  mains  ! 

Brise  les  reins  de  ses  adversaires, 
Et  que  ses  ennemis  ne  se  relèvent  plus  ! 

'*Sur  Benjamin  il  dit  : 

C'est  le  bien-aimé  de  l'Éternel, 
Il  habitera  en  sécurité  auprès  de  lui; 

L'Éternel  le  couvrira  toujours. 
Et  résidera  entre  ses  épaules. 

''Sur  Joseph  il  dit  : 

Son  pavs  recevra  de  l'Éternel,  en  signe  de  bénédiction. 
Le  meilleur  don  du  ciel,  la  rosée. 
Les  meilleures  eaux  qui  sont  en  bas, 
'■'Les  meilleurs  fruits  du  soleil, 

a.  Au  jfrand-prêtre  Aaron.  Sur  /<■.■.■  thummim  el   /es  urim.  voy.  la   note  Ex.  28,  30.         b.  Les   Lévites   sont  en- 
lièreuient  consacrés  à  leui'  ministère. 

242 


DEUTÉRONOME.  Chap.SS.iô 

Les  meilleurs  fruits  de  chaque  mois, 

'^Les  meilleurs  jjroduits  des  antiques  montagnes, 
Les  meilleurs  produits  des  collines  éternelles, 

'^Les  meilleurs  produits  de  la  terre  et  de  ce  qu'elle  renferme. 
Que  la  grâce  de  celui  qui  apparut  dans  le  buisson 

Vienne  sur  la  tête  de  Joseph, 
Sur  le  sommet  de  la  tète  du  prince  de  ses  frères  ! 
''De  son  taureau  ]M-emier-né  il  a  la  majesté  ; 
Ses  cornes  sont  les  cornes  du  buffle  ; 
Avec  elles  il  frappera  tous  les  peuples, 
Jusqu'aux  extrémités  de  la  terre  : 

Elles  sont  les  myriades  d'Ephraïm, 
Elles  sont  les  milliers  de  Manassé. 

''^Sur  Zabulon  il  dit  : 

Réjouis-toi,  Zabulon,  dans  tes  courses, 
Et  toi,  Issacar,  dans  tes  tentes  ! 

"Ils  a]ipelleront  les  peuples  sur  la  montagne; 
Là,  ils  offriront  des  sacrifices  de  justice", 
Car  ils  suceront  l'abondance  de  la  mer, 
Et  les  trésors  cachés  dans  le  sable. 

'-"SurGad  il  dit  : 

Béni  soit  celui  qui  met  Gad  au  large  ! 
Gad  repose  comme  une  lionne, 
Il  déchire  le  bras  et  la  tète. 

^'11  a  choisi  les  prémices  du  pays. 
Car  là  est  caché  l'héritage  du  législateur; 

Il  a  marché  en  tète  du  peuple. 
Il  a  exécuté  la  justice  de  l'Eternel, 
Et  ses  ordonnances  envers  Israël. 

^^SurDanildit  : 

Dan  est  un  jeune  lion. 
Qui  s'élance  de  Basan. 

'^^Sur  Nephthali  il  dit  : 

Nephthali,  rassasié  de  faveurs 
Et  comblé  des  bénédictions  de  l'Eternel, 

Prends  possession  de  l'occident  et  du  midi  ! 

**Sur  Aser  il  dit  : 

Béni  soit  Aser  entre  les  enfants  d'Israël  ! 

fl.  Scion  les  ui-doniuinoos  de  la  loi. 

243 


Chap.  83,  -a-3â,  12. 


DEUTERONOMEi 


Qu'il  soit  agréaljle  à  ses  frères. 
Et  qu'il  plonge  son  pied  dans  Ihuile  ! 

"Que  tes  verrous  soient  de  fer  et  d'airain, 
Et  que  ta  vigueur  dure  autant  que  tes  jours  ! 

^^Nul  n'est  semblable  au  Dieu  d'Israël, 
Il  est  porté  sur  les  cieux  pour  venir  à  ton  aide, 
Il  est  avec  majesté  porté  sur  les  nuées. 
-'Le  Dieu  d'éternité  est  un  refuge. 
Et  sous  ses  bras  éternels  est  une  retraite. 

Devant  toi  il  a  chassé  l'ennemi. 
Et  il  a  dit  :  Extermine. 

-^Israël  est  en  sécurité  dans  sa  demeure, 
La  source  de  Jacob  est  à  part 
Dans  un  pays  de  blé  et  de  moût. 
Et  son  ciel  distille  la  rosée. 

^'^Que  tu  es  heureux,  Israël  !  Qui  est  comme  toi. 
Un  ])cuple  sauvé  par  l'Eternel, 
Le  bouclier  de  ton  secours 
Et  l'épée  de  ta  gloire  ? 

Tes  ennemis  feront  défaut  devant  toi. 
Et  tu  fouleras  leurs  lieux  élevés. 


Mort  de  Moïse. 


Chap.  XXXIV.  'Moïse  monta  des 
plaines  de  Moab  sur  le  mont  Nebo,  au 
sommet  du  Pisga,  vis-à-vis  de  Jéricho. 
Et  l'Eternel  lui  fit  voir  tout  le  pays  : 
Galaad  jusqu'à  Dan,  -tout  Nephthali, 
le  paysd'Ephraïm  et  de  Manassé,  tout 
le  pays  de  Juda  jusqu'à  la  mer  occi- 
dentale, ^le  midi,  les  environs  du  Jour- 
dain, la  vallée  de  Jéricho,  la  ville  des 
palmiers,  jusqu'à  Tsoar. 

^L'Eternel  lui  dit  :  C'est  là  le  pays 
que  j'ai  juré  de  donner  à  Abraham,  à 
Isaac  et  à  Jacob,  en  disant  :  Je  le  don- 
nerai à  ta  postérité.  Je  te  l'ai  fait  voir 
de  tes  yeux  ;  mais  tu  n'y  entreras 
point. 

^Moïse,  serviteur  de  l'Eternel,  mou- 
rut là,  dans  le  pays  de  Moab,  selon 
l'ordre  de  l'Éternel.  «Et  l'Éternel  l'en- 
terra dans  la  vallée,  au  pays  de  Moab, 
vis-à-vis  de  Beth-Peor.  Personne  n'a 
connu  son  sépulcre  jusqu'à  ce  jour. 
'Moïse  était   âgé  de   cent  vingt   ans. 


lorsqu'il  mourut  ;  sa  vue  n'était  point 
affaiblie,  et  sa  vigueur  n'était  point 
passée.'* Les  enfants  d'Israël  pleurèrent 
Moïse  pendant  trente  jours,  dans  les 
plaines  de  Moab  ;  et  ces  jours  de  pleurs 
et  de  deuil  sur  Moïse  arrivèrent  à  leur 
terme. 

"Josué,  fils  de  Nun,  était  rempli  de 
l'esprit  de  sagesse,  car  Moïse  avait 
posé  ses  mains  sur  lui.  Les  enfants 
d'Israël  lui  obéirent,  et  se  conformè- 
rent aux  ordres  que  l'Eternel  avait  don- 
nés à  Moïse. 

'"Il  n'a  plus  paru  en  Israël  de  pro- 
phète semblable  à  Moïse,  que  l'Eternel 
connaissait  face  à  face.  "  Nul  ne  peut  lui 
être  comparé  pour  tous  les  signes  et 
les  miracles  que  Dieu  l'envoya  faire  au 
pays  d'Egypte  contre  Pharaon,  contre 
ses  serviteurs  et  contre  tout  son  pays, 
'-et  pour  tous  les  prodiges  de  terreur 
que  Moïse  accomplit  à  main  forte  sous 
les  yeux  de  tout  Israël. 


244 


LES 


LIVRES  HISTORIQUES 


JOSUE,  JUGES,  RUTII, 

I  ET  II  SAMUEL,  I  ET  II  ROIS,  I  ET  II  CHRONIQUES, 

ESDRAS,  NÉHÉMIE,  ESTHER 


JOSUE 


CONQUETE    DU    PAYS    DE    CANAAN 

{Chap.  l-i2.) 


Josiié  à  la  tête  du  peuple. 

Chap.I.        'Après  la  mort  de  Moïse,  Fortifie-toi   et    prends   courage?  Ne 

serviteur  de  rÉterncl,  lEternel  dit  à  t'effraie  point  et  ne  t'épouvante  point, 

Josué,  fils  de  Nun,  serviteur  de  Moïse  :  car  l'Eternel,  ton   Dieu,  est  avec  toi 

^Moïse,  mon  serviteur,  est  mort;  main-  dans  tout  ce  que  tu  entreprendras, 

tenant,  lève-toi,  passe  ce  Jourdain,  toi  "*.Josué  donna  cet  ordre  aux  officiers 

et  tout  ce  peuple,  pour  entrer  dans  le  du  peuple  :   "Parcourez  le  camp,  et 

pays  que  je  donne  aux  enfants  d'Israël,  voici   ce   que   vous   commanderez   au 

^Tout  lieu  que  foulera  la  plante  de  vo-  peuple  :  Préparez-vous  des  provisions, 

tre  ])ied,  je  vous  le  donne,  comme  je  car  dans  trois  jours  vous  passerez  ce 

l'ai  dit  à  Moïse.  ''Vous  aurez  pour  ter-  .Jourdain  pour  aller  conquérir  le  pays 

ritoire  depuis  le  désert  et  le  Liban  jus-  dont  l'Eternel,  votre  Dieu,  vous  donne 

d  fleuve,  le  fleuve  de  l'Eu-  la  possession. 

'-Josué  dit  aux  Rubénites,  aux  Ga- 
dites  et  à  la  demi-tribu  de  Manassé  : 
'■'Rappelez-vous  ce  que  vous  a  prescrit 
Moïse,  serviteur  de  l'Eternel,  cjuand  il 
a  dit  :  L'Eternel,  votre  Dieu,  vous  a 

délaisserai  point,  je  ne  t'abandonnerai  accordé  du  repos,  et  vous  a  donné  ce 

point.  ^Fortifie-toi  et  prends  courage,  pays.  '''Vos  femmes,  vos  petits  enfants 

car  c'est  toi  qui  mettras  ce  peuple  en  et  vos   troupeaux,   resteront  dans   le 

possession  du  pays  f[ue  j'ai  juré  à  leurs  pays  que  vous  a  donné  Moïse  de  ce 

pères  de  leur  donner. 'Fortifie-toi  seu-  côté-ci  du  Jourdain;  mais  vous  tous, 

lement et  aie  bon  courage,  en  agissant  hommes  vaillants,  vous   passerez  en 

fidèlement  selon  toute  la  loi  que  Moïse,  armes  devant  vos  frères,  et  vous  les 

mon  serviteur,  t'a  prescrite  ;  ne  t'en  aiderez,  '^jusqu'à  ce  que  l'Éternel  ait 

détourne  ni  à  droite  ni  à  gauche,  afin  accordé  du  repos  à  vos  frères  comme 

de  réussir  dans  tout  ce  que  tu  entre-  à  vous,  et  c{u'ils  soient  aussi  en  pos- 

]irendras.  "Que  ce  livre  de  la  loi  ne  session  du  pays  que  l'Eternel,  votre 

s'éloigne  point  de  ta  bouche;  médite-  Dieu,  leur  donne.  Puis  vous  reviendrez 

le  jour  et  nuit,  pour  agir  fidèlement  j)rendre  possession  du   pays  qui  est 

selon  tout  ce  qui  y  est  écrit;  car  c'est  votre  propriété,  et  que  vous  a  donné 

alors  (jue  tu  auras  du  succès  dans  tes  Moïse,  serviteur  de   l'Éternel,  de  ce 

entreprises,  c'est  alors  que  tu  réussi-  côté-ci  du  Jourdain,  vers  le  soleil  le- 

ras.  'Ne  t'ai-je  pas  donné  cet  ordre  :  vaut. 

245 


qu  au  gran 
phrate,  tout  le  pays  des  Héthiens,  et 
jus(|u'à  la  grande  mer  vers  le  soleil 
couchant.  ^Nul  ne  tiendra  devant  toi, 
tant  que  tu  vivras.  Je  serai  avec  toi, 
comme  j'ai  été  avec  Moïse;  je  ne  te 


Chap.  l,  16-3,  w. 


JOSUE. 


"Ils  répondirent  à  Josué,  en  disant  : 
Nous  ferons  tout  ce  que  tu  nous  as  or- 
donné, et  nous  irons  partout  où  tu 
nous  enverras.  '"Nous  t'obéirons  en- 
tièrement, comme  nous  avons  obéi  à 
Moïse.  Veuille  seulement  l'Éternel,  ton 
Dieu,  être  avec  toi,  comme  il  a  été  avec 
Moïse  !  "*Tout  homme  qui  sera  rebelle 
à  ton  ordre,  et  qui  n'obéira  pas  à  tout 


bitantsdu  pays  tremblent  devant  vous. 
'"Car  nous  avons  appris  comment,  à 
votre  sortie  d'Egypte,  l'Eternel  a  mis 
à  sec  devant  vous  les  eaux  de  la  mer 
Rouge,  et  comment  vous  avez  traité 
les  deux  rois  des  Amoréens  au  delà  du 
Jourdain,  Sihon  et  Og,  que  vous  avez 
dévoués  par  interdit.  "Nous  l'avons 
appris,  et  nous  avons  perdu  courage. 


ce  que  tu  lui  commanderas,  sera  puni      et  tous  nos  esprits  sont  abattus  à  votre 


de   mort.    Fortifie -toi   seulement,   et 
prends  courage  ! 

Les  deux  espions  à  Jéric/io. 

Chap.  II.  'Josué,  fds  de  Nun,  fit 
partir  secrètement  de  Sittim  deux  es- 
pions, en  leur  disant  :  Allez,  examinez 
le  pays,  et  en  particulier  Jéricho. 

Ils  partirent,  et  ils  arrivèrent  dans 
la  maison  d'une  prostituée,  qui  se  nom- 
mait Rahab,  et  ils  y  couchèrent.  ^On 
dit  au  roi  de  Jéricho  :  Voici,  des  hom- 
mes d'entre  les  enfants  d'Israël  sont 
arrivés  ici  cette  nuit,  pour  explorer  le 
pays.  ^Le  roi  de  Jéricho  envoya  dire  à 
Rahab  :  Fais  sortir  les  hommes  qui 
sont  venus  chez  toi,  qui  sont  entrés 
dans  ta  maison  ;  car  c'est  pour  explorer 
tout  le  pavs  qu'ils  sont  venus.  *La 
femme  prit  les  deux  hommes,  et  les 
cacha;  et  elle  dit  :  Il  est  vrai  que  ces 
hommes  sont  arrivés  chez  moi,  mais  je 
ne  savais  pas  d'où  ils  étaient;  ^et, 
comme  la  porte  a  dû  se  fermer  de  nuit, 
ces  hommes  sont  sortis  ;  j'ignore  où  ils 
sont  allés  :  hàtez-vous  de  les  pour- 
suivre, et  vous  les  atteindrez.  *Elle  les 
avait  fait  monter  sur  le  toit,  et  les  avait 
cachés  sous  des  tiges  de  lin,  qu'elle 
avait  arrangées  sur  le  toit.  'Ces  gens 
les  poursuivirent  par  le  chemin  qui 
mène  au  gué  du  Jourdain,  et  l'on  ferma 
la  porte  après  qu'ils  furent  sortis. 

** Avant  (|ue  les  espions  se  couchas- 
sent, Rahab  monta  vers  eux  sur  le  toit 
^et  leur  dit  :  L'Eternel,  je  le  sais,  vous 
a  donné  ce  pays,  la  terreur  que  vous 
inspirez  nous  a  saisis,  et  tous  les  ha- 


nous  agirons  envers  toi 


aspect;  car  c'est  l'Eternel,  votre  Dieu, 
qui  est  Dieu  en  haut  dans  les  cieux  et 
en  bas  sur  la  terre.  '*Et  maintenant, 
je  vous  prie,  jurez-moi  par  l'Eternel 
que  vous  aurez  pour  la  maison  de  mon 
père  la  même  bonté  que  j'ai  eue  pour 
vous.  '^Donnez-moi  l'assurance  que 
vous  laisserez  vivre  mon  père,  ma 
mère,  mes  frères,  mes  sœurs,  et  tous 
ceux  qui  leur  appartiennent,  et  que 
vous  nous  sauverez  de  la  mort. 

'■*  Ces  hommes  lui  répondirent  :  Nous 
sommes  prêts  à  mourir  pour  vous,  si 
vous  ne  divulguez  pas  ce  qui  nous  con- 
cerne; et  quand  l'Eternel  nous  don- 
nera le  pays 
avec  bonté  et  fidélité 

'^EUe  les  fit  descendre  avec  une 
corde  par  la  fenêtre,  car  la  maison 
qu'elle  habitait  était  sur  la  muraille  de 
la  ville.  '«Elle  leur  dit  :  Allez  du  côté 
de  la  montagne,  de  peur  que  ceux  qui 
vous  poursuivent  ne  vous  rencontrent  ; 
cachez-vous  là  pendant  trois  jours, 
jusqu'à  ce  qu'ils  soient  de  retour;  après 
cela,  vous  suivrez  votre  chemin.  "Ces 
hommes  lui  dirent  :  Voici  de  quelle 
manière  nous  serons  quittes  du  ser- 
ment que  tu  nous  as  fait  faire.  "*A  no- 
tre entrée  dans  le  pays,  attache  ce  cor- 
don de  fil  cramoisi  à  la  fenêtre  par 
laquelle  tu  nous  fais  descendre,  et  re- 
cueille auprès  de  toi  dans  la  maison 
ton  père,  ta  mère,  tes  frères,  et  toute 
la  famille  de  ton  père.  '^Si  quelqu'un 
d'eux  sort  de  la  porte  de  ta  maison  pour 
aller  dehors,  son  sang  retombera  sur 
sa  tête,  et  nous  en  serons  innocents; 


24G 


JOSUE. 


Chap.  2, -20-3,  te. 


mais  si  on  met  la  main  sur  l'un  quel- 
conque de  ceux  qui  seront  avec  toi 
dans  la  maison,  son  sang  retombera 
sur  notre  tète.  -"Et  si  tu  divulgues  ce 
qui  nous  concerne,  nous  serons  quittes 
du  serment  c[ue  tu  nous  as  fait  faire. 
-'  Elle  répondit  :  Qu'il  en  soit  selon  vos 
paroles.  Elle  prit  ainsi  congé  d'eux, 
et  ils  s'en  allèrent.  Et  elle  attacha  le 
cordon  de  cramoisi  à  la  fenêtre. 

"Ils  partirent,  et  arrivèrent  à  la 
montagne,  où  ils  restèrent  trois  jours, 
jusqu'à  ce  que  ceux  qui  les  poursui- 
vaient fussent  de  retour.  Ceux  qui  les 
jioursuivaient  les  cherchèrent  partout 
le  chemin,  mais  ils  ne  les  trouvèrent 
pas.  -^ Les  deux  hommes  s'en  retour- 
nèrent, descendirent  de  la  montagne, 
et  passèrent  le  Jourdain.  Ils  vinrent 
auprès  de  Josué,  fils  de  Nun,  et  lui  ra- 
contèrent tout  ce  qui  leur  était  arrivé. 
"Ils  dirent  à. Josué  :  Certainement  l'E- 
ternel a  livré  tout  le  pays  entre  nos 
mains,  et  même  tous  les  habitants  du 
pays  tremblent  devant  nous. 

Pdsxitf^c  lin  Jourdain.  —  Les  douze  pierres. 

Chap.  III.  'Josué,  s'étant  levé  de 
bon  matin,  partit  de  Sittim  avec  tous 
les  enfants  d'Israël.  Ils  arrivèrent  au 
Jourdain;  et  là,  ils  passèrent  la  nuit, 
avant  de  le  traverser. 

-Au  bout  de  trois  jours,  les  officiers 
parcoururent  le  camp,  'et  donnèrent 
cet  ordre  au  peuple  :  Lorsque  vous 
verrez  l'arche  de  l'alliance  de  l'Eter- 
nel, votre  Dieu,  portée  par  les  prêtres, 
les  Lévites,  vous  partirez  du  lieu  où 
vous  êtes,  et  vous  vous  mettrez  en 
marche  après  elle.  "'Mais  il  y  aura  en- 
tre vous  et  elle  une  distance  d'environ 
deux  mille  coudées  :  n'en  approchez 
pas.  Elle  vous  montrera  le  chemin  que 
vous  devez  suivre,  car  vous  n'avez 
point  encore  passé  par  ce  chemin. 

''Josué  dit  au  peuple  :  Sanctifiez- 
vous,  car  demain  l'Eternel  fera  des 
prodiges  au  milieu  de  vous.  ^Et  Josué 


dit  aux  prêtres  :  Portez  l'arche  de  l'al- 
liance, et  passez  devant  le  peuple.  Ils 
portèrent  l'arche  de  l'alliance,  et  ils 
marchèrent  devant  le  peuple. 

'L'Eternel  dit  à  Josué  :  Aujourd'hui, 
je  commencerai  à  t'élever  aux  yeux  de 
tout  Israël,  afin  qu'ils  sachent  que  je 
serai  avec  toi  comme  j'ai  été  avec 
Moïse.  'Tu  donneras  cet  ordre  aux 
prêtres  qui  portent  l'arche  de  l'al- 
liance :  Lorsque  vous  arriverez  au  bord 
des  eaux  du  Jourdain,  vous  vous  arrê- 
terez dans  le  Jourdain. 

"Josué  dit  aux  enfants  d'Israël  :  Ap- 
prochez, et  écoutez  les  paroles  de 
l'Eternel,  votre  Dieu.  '"Josué  dit  :  A 
ceci  vous  reconnaîtrez  que  le  Dieu  vi- 
vant est  au  milieu  de  vous,  et  qu'il 
chassera  devant  vous  les  Cananéens, 
les  Iléthiens,  les  Héviens,  les  Phéré- 
ziens,  les  Guirgasiens,  les  Amoréens 
et  les  Jébusiens  :  "voici,  l'arche  de 
l'alliance  du  Seigneur  de  toute  la  terre 
va  passer  devant  vous  dans  le  Jourdain. 
'-Maintenant,  prenez  douze  hommes 
parmi  les  tribus  d'Israël,  un  homme 
de  chaque  tribu.  '^Et  dès  que  les  prê- 
tres qui  portent  l'arche  de  l'Eternel, 
le  Seigneur  de  toute  la  terre,  poseront 
la  plante  des  pieds  dans  les  eaux  du 
Jourdain,  les  eaux  du  Jourdain  seront 
coupées,  les  eaux  qui  descendent  d'en 
haut,  et  elles  s'arrêteront  en  un  mon- 
ceau. 

"Le  peuple  sortit  de  ses  tentes  pour 
passer  le  Jourdain,  et  les  prêtres  qui 
portaient  l'arche  de  l'alliance  mar- 
chèrent devant  le  peuple.  '^  Quand  les 
prêtres  qui  portaient  l'arche  furent 
arrivés  au  Jourdain,  et  que  leurs  pieds 
se  furent  mouillés  au  bord  de  l'eau,  — 
le  Jourdain  regorge  par-dessus  toutes 
ses  rives  tout  le  temps  de  la  moisson, 
—  '^les  eaux  qui  descendent  d'en  haut 
s'arrêtèrent,  et  s'élevèrent  en  un  mon- 
ceau, à  une  très  grande  distance,  près 
de  la  ville  d'Adam,  qui  est  à  côté  de 
Tsarthan  ;  et  celles  qui  descendaient 


247 


Chap.  3,  n-â, 


23. 


JOSUE. 


vers  la  mer  de  la  plaine,  la  mer  Salée,      portaient  l'arche  de  l'alliance  ;  et  elles 


furent  complètement  coupées.  Le  peu- 
ple passa  vis-à-vis  de  Jéricho.  '^Les 
prêtres  qui  portaient  l'arche  de  l'al- 
liance de  l'Eternel  s'arrêtèrent  de  pied 
ferme  sur  le  sec,  au  milieu  du  Jour- 
dain, pendant  que  tout  Israël  passait 
à  sec,  jusqu'à  ce  que  toute  la  nation 
eût  achevé  de  passer  le  Jourdain. 

Chap.  IV.  'Lorsque  toute  la  nation 
eut  achevé  de  passer  le  Jourdain,  l'E- 
ternel dit  à  Josué  :  -Prenez  douze 
hommes  parmi  le  peuple,  un  homme 
de  chaque  tribu.  ^Donnez-leur  cet  or- 
dre :  Enlevez  d'ici,  du  milieu  du  Jour- 
dain, de  la  place  où  les  prêtres  se  sont 
arrêtés  de  pied  ferme,  douze  pierres, 
que  vous  emporterez  avec  vous,  et  que 
vous  déposerez  dans  le  lieu  où  vous 
passerez  cette  nuit.  ^Josué  appela  les 
douze  hommes  qu'il  choisit  parmi  les 
enfants  d'Israël,  un  homme  de  chaque 
tribu.  'Il  leur  dit  :  Passez  devant  l'ar- 
che de  l'Eternel,  votre  Dieu,  au  milieu 


y  sont  restées  jusqu'à  ce  jour.  '"Les 
prêtres  qui  portaient  l'arche  se  tinrent 
au  milieu  du  Jourdain  jusqu'à  l'entière 
exécution  de  ce  que  l'Eternel  avait  or- 
donné à  Josué  de  dire  au  peuple,  selon 
tout  ce  que  Moïse  avait  prescrit  à  Jo- 
sué. Et  le  peiqile  se  hâta  de  passer. 
"  Lorsque  tout  le  peuple  eut  achevé  de 
passer,  l'arche  de  l'Eternel  et  les  prê- 
tres passèrent  devant  le  ])euple.  '^Les 
fils  de  Ruben,  les  fds  de  Gad,  et  la 
demi-tribu  de  Manassé,  passèrent  en 
armes  devant  les  enfants  d'Israël, 
comme  Moïse  le  leur  avait  dit.  "Envi- 
ron quarante  mille  hommes,  équipés 
|)our  la  guerre  et  prêts  à  combattre, 
passèrent  devant  l'Eternel  dans  les 
plaines  de  Jéricho. 

"En  ce  jour-là,  l'Eternel  éleva  Jo- 
sué aux  yeux  de  tout  Israël  ;  et  ils  le 
craignirent,  comme  ils  avaient  craint 
Moïse,  tous  les  jours  de  sa  vie. 

'^L'Eternel  dit  à  Josué  :  "'Ordonne 


moiffnag'e  de  sortir 


du  Jourdain,  et  que  chacun  de  vous  aux  prêtres  qui  portent  l'arche  du  té- 
charge  une  pierre  sur  son  épaule,  se- 
lon le  nombre  des  tribus  des  enfants 
d'Israël,  ^afin  que  cela  soit  un  signe 
au  milieu  de  vous.  Lorsque  vos  enfants 
demanderont  un  jour  :  Que  signifient 


j)our  vous  ces  pierres  P^vous  leur  di- 
rez :  Les  eaux  du  Jourdain  ont  été  cou- 
pées devant  l'arche  de  l'alliance  de 
l'Eternel  ;  lorsqu'elle  passa  le  Jour- 
dain, les  eaux  du  Jourdain  ont  été 
coupées,  et  ces  pierres  seront  à  jamais 
un  souvenir  pour  les  enfants  d'Israël. 
^Les  enfants  d'Israël  firent  ce  que 
Josué  leur  avait  ordonne.  Ils  enlevè- 
rent douze  pierres  du  milieu  du  Jour- 
dain, comme  l'Eternel  l'avait  dit  à  Jo- 
sué, selon  le  nombre  des  tribus  des 
enfants  d'Israël,  ils  les  emportèrent 
avec  eux,  et  les  déposèrent  dans  le 
lieu  où  ils  devaient  passer  la  nuit. 
'Josué  dressa  aussi  douze  pierres  au 
milieu  du  Jourdain,  à  la  place  où  s'é- 
taient arrêtés  les  pieds  des  prêtres  qui 


du  Jourdain.  ''Et 
Josué  donna  cet  ordre  aux  prêtres  : 
Sortez  du  Jourdain.  '^Lorsque  les  prê- 
tres ([ui  portaient  l'arche  de  l'alliance 
de  l'Éternel  furent  sortis  du  milieu  du 
Jourdain,  et  que  la  plante  de  leurs 
pieds  se  posa  sur  le  sec,  les  eaux  du 
Jourdain  retournèrent  à  leur  place,  et 
se  répandirent  comme  auparavant  sur 
tous  ses  bords. 

'"Le  peuple  sortit  du  Jourdain  le 
dixième  jour  du  premier  mois,  et  il 
campa  à  Guilgal,  à  l'extrémité  orien- 
tale de  Jéricho. 

^"Josué  dressa  à  Guilgal  les  douze 
])ierres  qu'ils  avaient  prises  du  Jour- 
dain. "-'Il  dit  aux  enfants  d'Israël  : 
Lorsque  vos  enfants  demanderont  un 
jour  à  leurs  pères  :  Que  signifient  ces 
pierres?  -Hous  en  instruirez  vos  en- 
fants, et  vous  direz  :  Israël  a  passé  ce 
Jourdain  à  sec.  *^Gar  l'Éternel,  votre 
Dieu,  a  mis  à  sec  devant  vous  les  eaux 


248 


JOSUE. 


Chap.  i,'i',-6,3. 


du  Jourdain  jusqu'à  ce  que  vous  eussiez  circoncit,  car  ils  étaient  incirconcis, 

passé,  comme  l'Éternel,  votre  Dieu,  parce  qu'on  ne  les  avait  point  circon- 

l'avait  fait  à  la  mer  Rouge,  qu'il  mit  à  cis  pendant  la  route.  ^Lorsqu'on  eut 

sec  devant  nous  jusqu'à  ce  que  nous  achevé  de  circoncire  toute  la  nation, 

eussions  passé,  -^afin  que  tous  les  peu-  ils  restèrent  à  leur  place  dans  le  camp 

pies  de  la  terre  sachent  que  la  main  de  jusqu'à  leur  guérison. 

l'Eternel  est  puissante,  et  afin  que  vous  ^L'Eternel  dit  à  Josué  :  Aujourd'hui , 


avez  toujours  la  crainte  de  l'Eternel 
votre  Dieu 


La  circoncision  et  la  Pâque  dans  les  plaines 
de  Jéricho. 


]  ai  roulé  de  dessus  vous  l'opprobre  de 
l'Egypte.  Et  ce  lieu  fut  appelé  du  nom 
de  Guilgal"  jusqu'à  ce  jour.  '"Les  en- 
fants d'Israël  campèrent  à  Guilgal  ;  et 
ils  célébrèrent  la  Pàque  le  quator- 
Chap.  V.  'Lorsque  tous  les  rois  zième  jour  du  mois,  sur  le  soir,  dans 
des  Amoréens  à  l'occident  du  Jourdain  les  ])laines  de  Jéricho.  "  Ils  mangèrent 
et  tous  les  rois  des  Cananéens  près  do  du  blé  du  pays  le  lendemain  de  la  Pà- 
la  mer  apprirent  que  l'Eternel  avait  que,  des  pains  sans  levain  et  du  grain 
mis  à  sec  les  eaux  du  Jourdain  devant  rôti;  ils  en  mangèrent  ce  même  jour, 
les  enfants  d'Israël  jusf|u"à  ce  que  nous  '"La  manne  cessa  le  lendemain  de  la 
eussions  passé,  ils  perdirent  courage  Pàque,  quand  ils  mangèrent  du  blé  du 
et  furent  consternés  à  l'aspect  des  en-  pays  ;  les  enfants  d'Israël  n'eurent  plus 
fants  d'Israël.  de  manne,  et  ils  mangèrent  des  pro- 

*En   ce    temps-là,    l'Éternel    dit   à      duitsdu  paysdeCanaan  cetteannée-Ià. 
Josué  :  Fais-toi  des  couteaux  de  pierre,  '^Comme  Josué  était  près  de  Jéri- 

et  circoncis   de   nouveau   les  enfants      cho,  il  leva  les  yeux,  et  regarda.  Voici, 
d'Israël,  une  seconde  fois.  'Josué  se      un  homme  se  tenait  debout  devant  lui. 


fit  des  couteaux  de  pierre,  et  il  cir- 
concit les  enfants  d'Israël  sur  la  colline 
d'Araloth.  ■'Voici  la  raison  pour  la- 
quelle Josué  les  circoncit.  Tout  le  peu- 


son  épée  nue  dans  la  main.  Il  alla  vers 
lui,  et  lui  dit  :  Es-tu  des  nôtres  ou  de 
nos  ennemis  ? '■'Il  répondit  :  Non,  mais 
je  suis  le  chef  de  l'armée  de  l'Eternel, 


j)le  sorti  d'Egypte,  les  mâles,  tous  les  j'arrive  maintenant.  Josué  tomba  le 
hommes  de  guerre  étaient  morts  dans  visage  contre  terre,  se  prosterna,  et  lui 
le  désert,  pendant  la  route,  après  leur  dit  :  Ou'est-ce  que  mon  seigneur  dit  à 
sortie  d'Egypte.  '^Tout  ce  peuple  sorti  son  serviteur?  'Mît  le  chef  de  l'armée 
d'Egypte  était  circoncis  ;  mais  tout  le  de  l'Eternel  dit  à  Josué  :  Ote  tes  sou- 
peuple  né  dans  le  désert,  pendant  la  liers  de  tes  pieds,  car  le  lieu  sur  lequel 
route,  après  la  sortie  d'Egypte,  n'avait  tu  te  tiens  est  saint.  Et  Josué  fit  ainsi, 
point  été  circoncis.  ^Car  les  enfants 

d'Israël  avaient  marché  quarante  ans  ^"''  ''"  ■''''''''"■  "  ^'''""^  "  P""'''""  '^''^'""■ 

par  le  désert  jusqu'à  la  destruction  de  Chap.  VI.      'Jéricho  était  fermée  et 

toute  la  nation  des  hommes  de  o-uerre  barricadée  devant  les  enfants  d'Israël, 

qui  étaient  sortis  d'Egypte  et  qui  n'a-  Personne  ne  sortait,  et  personne  n'en- 

vaient  point  écouté  la  voix  de  l'Éter-  trait. 

nel  ;  l'Eternel  leur  jura  de  ne  pas  leur  -L'Éternel  dit  à  Josué  :  Vois,  je  livre 

faire  voir  le  pays  qu'il  avait  juré  à  leurs  entre  tes  mains  Jéricho  et  son  roi,  ses 

pères  de  nous  donner,  pays  où  coulent  vaillants  soldats.  ^Faites  le  tour  de  la 

le  laitet  lemiel. 'Cesont  leurs  enfants  ville,  vous  tous  les  hommes  de  guerre, 

qu'il  établit  à  leur  place  ;  et  Josué  les  faites  une  fois  le  tour  de  la  ville.  Tu 

a.   Guilgal  sijjnide  aciinn  tic  rouler. 

249 


Chap.  0, 


-•23. 


JOSUE. 


feras  ainsi  pendant  six  jours.  ■'Sept  des  trompettes. 'Mis  firent  une  fois  le 
prêtres  porteront  devant  l'arche  sept  tour  de  la  ville,  le  second  jour;  puis  ils 
trompettes  retentissantes;  le  septième  retournèrent  dans  le  camp.  Ils  firent 
jour,  vous  ferez  sept  fois  le  tour  de  la  de  même  pendant  six  jours 
ville  ;  et  les  prêtres  sonneront  des  trom- 
pettes.^ Quand  ils  sonneront  de  la  corne 
retentissante,  quand  vous  entendrez  le 
son  de  la  trompette,  tout  le  peuple 
poussera  de  grands  cris.  Alors  la  mu- 
raille de  la  ville  s'écroulera,  et  le  peu- 
ple montera,  chacun  devant  soi. 

^Josué,  fils  de  Nun,  appela  les  prê- 
tres, et  leur  dit  :  Portez  l'arche  de  l'al- 
liance, et  que  sept  prêtres  portent  sept 
trompettes  retentissantes  devant  l'ar- 
che de  l'Éternel.  "Et  il  dit  au  peuple  : 
Marchez,  faites  le  tour  de  la  ville,  et 
cjue  les  hommes  armés  passent  devant 
l'arche  de  l'Éternel. 

**  Lorsque  Josué  eut  parlé  au  peuple, 
les  sept  prêtres  qui  portaient  devant 
l'Eternel  les  sept  trompettes  retentis- 
santes se  mirent  en  marche  et  sonnè- 
rent des  trompettes.  L'arche  de  l'al- 
liance de  l'Éternel  allait  derrière  eux. 
^Les  hommes  armés  marchaient  de- 
vant   les    prêtres   qui    sonnaient   des 


'^Le  septième  jour,  ils  se  levèrent 
de  bon  matin,  dès  l'aurore,  et  ils  firent 
de  la  même  manière  sept  fois  le  tour 
de  la  ville  ;  ce  fut  le  seul  jour  où  ils 
firent  sept  fois  le  tour  de  la  ville.  '*  A  la 
septième  fois,  comme  les  prêtres  son- 
naient des  trompettes,  Josué  dit  au 
peuple  :  Poussez  des  cris,  car  l'Eternel 
vous  a  livré  la  ville!  ''La  ville  sera  dé- 
vouée à  l'P]ternel  par  interdit,  elle  et 
tout  ce  qui  s'v  trouve  ;  mais  on  laissera 
la  vie  à  Rahah  la  prostituée  et  à  tous 
ceux  qui  seront  avec  elle  dans  la  mai- 
son, parce  qu'elle  a  caché  les  messa^ 
ger«  que  nous  avions  envoyés.  "*Gar- 
dez-vous  seulement  de  ce  qui  sera 
dévoué  par  interdit  ;  car  si  vous  pre- 
niez de  ce  que  vous  aurez  dévoué  par 
interdit,  vous  mettriez  le  camp  d'Is- 
raël en  interdit  et  vous  y  jetteriez  le 
trouble.  '^Tout  l'argent  et  tout  l'or, 
tous  les  objets  d'airain  et  de  fer,  se- 
ront consacrés  à  l'Éternel,  et  entre- 
ront dans  le  trésor  de  l'Eternel. 

-''LepeupIepoussadescris,etlesprê- 
des  trompettes.  '"Josué  avait  donné  cet     très  sonnèrentdes  trompettes.  Lorsque 


trompettes,  et  l'arrière-garde  suivait 
l'arche  ;  pendant  la  marche,  on  sonnait 


ordre  au  peuple  :  Vous  ne  crierez  point, 
vous  ne  ferez  point  entendre  votre 
voix,  et  il  ne  sortira  pas  un  mot  de  vo- 
tre bouche,  jusqu'au  jour  où  je  vous 
dirai  :  Poussez  des  cris  !  Alors  vous 
pousserez  des  cris.  "L'arche  de  l'Eter- 
nel fit  le  tour  de  la  ville,  elle  fit  une 
fois  le  tour;  puis  on  rentra  dans  le 
camp,  et  l'on  y  passa  la  nuit. 

'-Josué  se  leva  de  bon  matin,  et  les 
prêtres  portèrent  l'arche  de  l'Eternel. 
'^Les  sept  prêtres  qui  portaient  les  sept 
trompettes  retentissantes  devant  l'ar- 
che de  l'Eternel  se  mirent  en  marche 
et  sonnèrent  des  trompettes.  Les  hom- 
mes armés  marchaient  devant  eux,  et 
l'arrière-garde  suivait  l'arche  de  l'Éter- 
nel ;  pendant  la  marche,  on   sonnait 


le  peuple  entendit  le  son  de  la  trom- 
pette, il  poussa  de  grands  cris,  et  la 
muraille  s'écroula  ;  le  peuple  monta 
dans  la  ville,  chacun  devant  soi.  Ils 
s'emparèrent  de  la  ville,  -'et  ils  dé- 
vouèrent par  interdit,  au  fil  de  l'épée, 
tout  ce  qui  était  dans  la  ville,  hommes 
et  femmes,  enfants  et  vieillards,  jus- 
qu'aux bœufs,  aux  brebis  et  aux  ânes. 
"Josué  dit  aux  deux  hommes  qui 
avaient  exploré  le  pays  :  Entrez  dans 
la  maison  de  la  femme  prostituée,  et 
faites-en  sortir  cette  femme  et  tous 
ceux  qui  lui  appartiennent,  comme 
vous  le  lui  avez  juré.  -^Les  jeunes  gens, 
les  espions,  entrèrent  et  firent  sortir 
Rahab,  son  père,  sa  mère,  ses  frères, 
et  tous  ceux  c|ui  lui  appartenaient  ;  ils 


250 


JOSUE. 


Chap.  6,  -iu-J ,1k. 


firent  sortir  tous  les  fr'ens  de  sa  famille, 
et  ils  les  déposèrent  hors  du  camp  d'Is- 
raël. 

-■'Ils  brûlèrent  la  ville  et  tout  ce  qui 
s"v  trouvait  ;  seulement  ils  mirent  dans 
le  trésor  de  la  maison  de  l'Eternel  l'ar- 
gent, l'or,  et  tous  les  objets  d'airain  et 
de  fer.  "Josué  laissa  la  vie  à  Rahab  la 
prostituée,  à  la  maison  de  son  père, 
et  à  tous  ceux  qui  lui  appartenaient; 
elle  a  habité  au  milieu  d'Israël  jusqu'à 
ce  jour,  parce  qu'elle  avait  caché  les 
messagers  que  Josué  avait  envoyés 
pour  explorer  Jéricho. 

^^Ce  fut  alors  que  Josué  jura,  en  di- 
sant :  Maudit  soit  devant  l'Eternel 
l'homme  qui  se  lèvera  pour  rebâtir 
cette  ville  de  Jéricho  !  Il  en  jettera  les 
fondements  au  prix  de  son  premier-né, 
et  il  en  posera  les  portes  au  prix  de 
son  ])lus  jeune  fds. 

-'L'Eternel  fut  avec  Josué,  dont  la 
renommée  se  répandit  dans  tout  le 
pays. 

Chap.  VIL  'Les  enfants  d'Israël 
commirent  une  infidélité  au  sujet  des 
choses  dévouées  par  interdit.  Acan, 
fils  de  Carmi,  fils  de  Zabdi,  fils  de 
Zéraclî,  de  la  tribu  de  Juda,  prit  des 
choses  dévouées.  Et  la  colère  de  l'E- 
ternel s'enflamma  contre  les  enfants 
d'Israël. 

^Josué  envoya  de  Jéricho  des  hom- 
mes vers  Aï,  qui  est  près  de  Beth-Aven , 
à  l'orient  de  Béthel.  Il  leur  dit  :  Mon- 
tez, et  explorez  le  pays.  Et  ces  hom- 
mes montèrent,  et  explorèrent  Aï.  ^Ils 
revinrent  auprès  de  Josué,  et  lui  di- 
rent :  Il  est  inutile  de  faire  marcher 
tout  le  peu])le  ;  deux  ou  trois  mille 
hommes  suffiront  pour  battre  Aï  ;  ne 
donne  pas  cette  fatigue  à  tout  le  peu- 
ple, car  ils  sonten  petit  nombre,  ^Trois 
mille  hommes  environ  se  mirent  en 
marche,  mais  ils  prirent  la  fuite  de- 
vant les  gens  d'Aï.  ^Les  gens  d'Aï  leur 
tuèrent  environ  trente-six  hommes  ;  ils 
les  poursuivirent  depuis  la  porte  jus- 


qu'à Schebarim,  et  les  battirent  à  la 
descente.  Le  peuple  fut  consterné  et 
perdit  courage. 

^ Josué  déchira  ses  vêtements,  et  se 
pix)sterna  jusqu'au  soir  le  visage  con- 
tre terre  devant  l'arche  de  l'Eternel, 
lui  et  les  anciens  d'Israël,  et  ils  se  cou- 
vrirent la  tète  de  poussière.  'Josué 
dit  :  Ah!  Seigneur  Eternel,  pourquoi 
as-tu  fait  passer  le  Jourdain  à  ce  peu- 
]de,  pour  nous  livrer  entre  les  mains 
des  Anioréens  et  nous  faire  périr?  Oh  ! 
si  nous  eussions  su  rester  de  l'autre 
côté  du  Jourdain  !  *De  grâce,  Seigneur-, 
que  dirai-je,  après  qu'Israël  a  tourné 
le  dos  devant  ses  ennemis?  "Les  Ca- 
nanéens et  tous  les  habitants  du  pays 
ra|iprendront  ;  ils  nous  enveloppe- 
ront, et  ils  feront  disparaître  notre 
nom  de  la  terre.  Et  que  feras-tu  pour 
ton  grand  nom  ? 

'"L'Eternel  dit  à  Josué  :  Lève-toi! 
Pourc{uoi  restes-tu  ainsi  couché  sur 
ton  visage  ?  "  Israël  a  péché  ;  ils  ont 
transgressé  mon  alliance  que  je  leur 
ai  prescrite,  ils  ont  ])ris  des  choses 
dévouées  par  interdit,  ils  les  ont  dé- 
robées et  ont  dissimulé,  et  ils  les  ont 
cachées  parmi  leurs  bagages.  '-Aussi 
les  enfants  d'Israël  ne  peuvent-ils  ré- 
sister à  leurs  ennemis  ;  ils  tourneront 
le  dos  devant  leurs  ennemis,  car  ils 
sont  sous  l'interdit  ;  je  ne  serai  plus 
avec  vous,  si  vous  ne  détruisez  pas 
l'interdit  du  milieu  de  vous.  '^Lève- 
toi  ,  sanctifie  le  peuple.  Tu  diras  : 
Sanctifiez-vous  pour  demain  ;  car  ainsi 
])arle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël  :  Il  y 
a  de  l'interdit  au  milieu  de  toi,  Israël; 
tu  ne  pourras  résister  à  tes  ennemis, 
jusfju'à  ce  fjue  vous  ayez  ôté  l'interdit 
du  milieu  de  vous.  '*Vous  vous  appro- 
cherez le  matin  selon  vos  tribus  ;  et  la 
tribu  que  désignera  l'Eternel  s'appro- 
chera ])ar  familles,  et  la  famille  que 
désignera  l'Eternel  s'a])procliera  par 
maisons,  et  la  maison  (jue  désignera 
l'Éternel   s'approchera  par  hommes. 


251 


Chap.  7 ,  15-8,9. 


JOSUE. 


'^ Celui  qui  sera  désigné. comme  ayant      le  lapida.  On  les  brûla  au  feu,  on  les 
pris  de  ce  qui  était  dévoué  par  inter- 
dit sera  brûlé  au  feu,  lui  et  tout  ce  qui 


lui  appartient,  pour  avoir  transgresse 
l'alliance  de  l'Eternel  et  commis  une 
infamie  en  Israël. 

'^Josué  se  leva  de  bon  matin,  et  il 
fit  approcher  Israël  selon  ses  tribus, 
et  la  tribu  de  Juda  fut  désignée.  ''Il 
fît  approcher  les  familles  de  Juda,  et 
la  famille  de  Zérach  fut  désignée.  11  fit 
approcher  la  famille  de  Zérach  par 
maisons,  et  Zabdi  fut  désigné.  '^11  fit 
approcher  la  maison  de  Zabdi  par  hom- 


lapida,  -*et  l'on  éleva  sur  Acan  un 
grand  monceau  de  pierres,  qui  sub- 
siste encore  aujourd'hui.  Et  l'Eternel 
revint  de  l'ardeur  de  sa  colère.  C'est  à 
cause  de  cet  événement  qu'on  a  donné 
jusqu'à  ce  jour  à  ce  lieu  le  nom  de 
vallée  d'Acor*. 

Prise  d'Aï.  —  Autel  sur  le  mont  Ebal. 

Chap.  VIII.  'L'Éternel  dit  à  Jo- 
sué  :  Ne  crains  point,  et  ne  t'effraie 
point  !  Prends  avec  toi  tous  les  gens 
de  guerre,  lève-toi,  monte  contre  Aï. 
mes,  et  Acan,  fils  de  Carmi,  fils  de  Vois,  je  livre  entre  tes  mains  le  roi 
Zabdi,  fils  de  Zérach,  de  la  tribu  de  d'Aï  et  son  peuple,  sa  ville  et  son 
Juda,  fut  désigné.  P^js-  ^Tu  traiteras  Aï  et  son  roi  com- 
'"Josué  dit  à  Acan  :  Mon  fils,  donne  me  tu  as  traité  Jéricho  et  son  roi  ;  seu- 
gloire  à  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  et  lement  vous  garderez  pour  vous  le 
rends-lui  hommage.  Dis-moi  donc  ce  butin  et  le  bétail.  Place  une  embus- 
que tu  as  fait,  ne  ine  le  cache  point,  cade  derrière  la  ville. 
^"Acan  répondit  à  Josué,  et  dit  :  11  est  'Josué  se  leva  avec  tous  les  gens  de 
vrai  que  j'ai  péché  contre  l'Eternel,  le  guerre,  pour  monter  contre  Aï.  Il  choi- 
Dieu  d'Israël,  et  voici  ce  que  j'ai  fait,  sit  trente  mille  vaillants  hommes,  qu'il 
-'J'ai  vu  dans  le  butin  un  beau  man-  fit  partir  de  nuit,  *et  auxquels  il  donna 
teau  de  Schinear",  deux  cents  sicles  cet  ordre  :  Ecoutez,  vous  vous  mettrez 
d'argent,  et  un  lingot  d'or  du  poids  de  en  embuscade  derrière  la  ville;  ne 
cinquante  sicles;  je  les  ai  convoités,  vous  éloignez  pas  beaucou])  de  la  ville, 
et  je  les  ai  pris;  ils  sont  cachés  dans  et  soyez  tous  prêts.  ^Mais  moi  et  tout 
la  terre  au  milieu  de  ma  tente,  et  l'ar-  le  peuple  qui  est  avec  moi,  nous  nous 
gent  est  dessous.  ^* Josué  envoya  des  approcherons  de  la  ville.  Et  quand  ils 
gens,  qui  coururent  à  la  tente;  et  sortiront  à  notre  rencontre,  comme  la 
voici,  les  objets  étaient  cachés  dans  première  fois,  nous  prendrons  la  fuite 
la  tente  d'Acan,  et  l'argent  était  des-  devant  eux. '^  Ils  nous  poursuivront  jus- 
sous.  ^''Ils  les  prirent  du  milieu  de  la  qu'à  ce  que  nous  les  ayons  attirés  loin 
tente,  les  apportèrent  à  Josué  et  à  de  la  ville,  car  ils  diront  :  Ils  fuient 
tous  les  enfants  d'Israël,  et  les  dépo-  devant  nous,  comme  la  première  fois! 
sèrent  devant  l'Eternel.  Et  nous  fuirons  devant  eux.  'Vous  sor- 
"Josué  et  tout  Israël  avec  lui  pri-  tirez  alors  de  l'embuscade,  et  vous 
rent  Acan,  fils  de  Zérach,  l'argent,  le  vous  emparerez  de  la  ville,  et  l'Etcr- 
manteau,  le  lingot  d'or,  les  fils  et  les  nel,  votre  Dieu,  la  livrera  entre  vos 
filles  d'Acan,  ses  bœufs,  ses  ânes,  ses  mains.  *Quand  vous  aurez  pris  la  ville, 
brebis,  sa  tente,  et  tout  ce  qui  lui  ap-  vous  y  mettrez  le  feu,  vous  agifez 
partenait  ;  et  ils  les  firent  monter  dans  comme  l'Eternel  l'a  dit  :  c'est  l'ordre 
la  vallée  d'Acor.  '-^Josué  dit  :  Pour-  que  je  vous  donne.  "Josué  les  fit  par- 
quoi  nous  as-tu  troublés?  L'Éternel  te  tir,  et  ils  .allèrent  se  placer  en  embus- 
troublera  aujourd'hui.    Et  tout  Israël  cade  entre  Béthel  et  Aï,  à  l'occident 

.  a.   Schlnear,  plaine  où  était  située  Babylone.         b.  Acor  dérive  d  un  mol  qui  signifie  troubler 

252 


JOSUE. 


Chap.  8,  w-si. 


d'Aï.  Mais  Josiié  passa  cette  nuit-là  au  et  ils  ne  purent  se  sauver  d'aucun  côté, 

milieu  du  peuple.  Le  peuple  qui  fuyait  vers  le  désert  se 

'"Josué  se  leva  de  bon  matin,  passa  retourna  contre  ceux  qui  le  poursui- 

le  peuple  en  revue,  et  marcha  contre  vaient;-'car.Josué  et  tout  Israël,  voyant 

Aï,    à   la   tète   du   peuple,    lui   et   les  la  ville  prise  par  les  hommes  de  Tem- 

anciens   d'Israël.   "Tous   les  gens  de  buscade,  et  la  fumée  de  la  ville  qui 

guerre  qui  étaient  avec  lui  montèrent  montait,  se  retournèrent  et  battirent 

et  s'approchèrent  ;  lorsqu'ils  furent  ar-  les  gens  d'Aï.  ^-Les  autres  sortirent 

rivés  en  face  de  la  ville,  ils  campèrent  de  la  ville  à  leur  rencontre,  et  les  gens 

au  nord  d'Aï,  dont  ils  étaient  séparés  d'Aï  furent  enveloppés  j)ar  Israël  de 

par  la  vallée.  '-Josué  prit  environ  cinq  toutes  parts.  Israël  les  battit,  sans  leur 

mille  hommes,  et  les  mit  en  embus-  laisser  un  survivant  ni  un  fuyard  ; -''ils 

cade  entre  Béthel  et  Aï,  à  l'occident  prirent  vivant  le  roi  d'Aï,  et  l'amenè- 

de  la  ville.  '''Après  que  t(mt  le  camp  rent  à  .losué. 

eut  pris  position  au  nord  de  la  ville,  "Lorsque  Israël  eut  achevé  de  tuer 

et  l'embuscade  à  l'occident  de  la  ville,  tous  les  habitants  d'Aï  dans  la  campa- 

Josué  s'avança  cette  nuit-là  au  milieu  gne,  dans   le  désert,  où  ils  l'avaient 

de  la  vallée.  ]>oursuivi,  et  que  tous  furent  entière- 

'■* Lorsque  le  roi  d'Aï  vit  cela,  les  ment  passés  au  fil  de  l'épée,  tout  Israël 
gens  d'Aï  se  levèrent  en  hâte  de  bon  revint  vers  Aï  et  la  frappa  du  tranchant 
matin,  et  sortirent  à  la  rencontre  dis-  de  l'épée.  -''Il  y  eut  au  total  douze  mille 
raël,  pour  le  combattre.  Le  roi  se  di-  personnes  tuées  ce  jour-là,  hommes  et 
rigea,  avec  tout  son  peuple,  vers  un  femmes,  tous  gens  d'Aï.  *' Josué  ne  re- 
lieu fixé,  du  côté  de  la  plaine,  et  il  ne  tira  point  sa  main  cju'il  tenait  étendue 
savait  pas  cju'il  y  avait  derrière  la  ville  avec  le  javelot,  juscju'à  ce  que  tous  les 
une  embuscade  contre  lui.  ""Josué  et  habitants  eussent  été  dévoués  par  in- 
tout Israël  feignirent  d'être  battus  de-  terdit.  -'Seulement  Israël  garda  ])our 
vant  eux,  et  ils  s'enfuirent  par  le  che-  lui  le  bétail  et  le  butin  de  cette  ville, 
min  du  désert.  '"Alors  tout  le  peuple  selon  l'ordre  que  l'Eternel  avait  prcs- 
qui  était  dans  la  ville  s'assembla  pour  crit  à  Josué.  ** Josué  brûla  Aï,  et  en  fit 
se  mettre  à  leur  poursuite.  Ils  poursui-  à  jamais  un  monceau  de  ruines,  qui 
virent  Josué,  et  ils  furent  attirés  loin  subsiste  encore  aujourd'hui.  -"Il  fit 
de  la  ville.  "II  n'y  eut  dans  Aï  et  dans  pendre  à  un  bois  le  roi  d'Aï,  et  l'y  laissa 
Béthel  pas  un  homme  qui   ne   sortît  jusqu'au  soir.   Au  coucher  du  soleil, 


Josué  ordonna  qu'on  descendît  son  ca- 
davre du  bois  ;  on  le  jeta  à  l'entrée  de 
la  porte  de  la  ville,  et  l'on  éleva  sur 
lui  un  grand  monceau  de  ])ierres,  qui 


contre  Israël.  Ils  laissèrent  la  ville  ou 
verte,  et  poursuivirent  Israël. 

**L'Eternel  dit  à  Josué  :  Etends  vers 
Aï  le  javelot  que  tu  as  à  la  main,  car 

je  vais   la   livrer  en   ton   pouvoir.   Et      subsiste  encore  aujourd'hui 
Josué  étendit  vers  la  ville  le  javelot 
qu'il  avait  à  la  main.  '"Aussitôt  qu'il  ^"Alors  Josué  bâtit  un  autel  à  l'Éter- 

eut  étendu  sa  main,  les  hommes  en  nel,  le  Dieu  d'Israël,  sur  le  mont  Ebal, 
embuscade  sortirent  précipitamment  -"comme  Moïse,  serviteur  de  l'iitcrnel, 
du  lieu  où  ils  étaient;  ils  pénétrèrent  l'avait  ordonné  aux  enfants  d'Israël, 
dans  la  ville,  la  prirent,  et  se  hâtèrent  et  comme  il  est  écrit  dans  le  livre  de 
d'y  mettre  le  feu.  -"Les  gens  d'Aï,  la  loi  de  Moïse  :  c'était  un  autel  de 
ayant  regardé  derrière  eux,  virent  la  pierres  brutes,  sur  lesquelles  on  ne 
fumée  de  la  ville  monter  vers  le  ciel,      porta  point  le  fer.  Ils  offrirent  sur  cet 

253 


Chap.  8,32-9,16. 


JOSUE. 


autel  des  holocaustes  à  l'Éternel,  et 
ils  présentèrent  des  sacrifices  d'ac- 
tions de  grâces.  ^*Et  là  Josué  écrivit 
sur  les  pierres  une  copie  de  la  loi  que 
Moïse  avait  écrite  devant  les  enfants 
d'Israël. 

^n'out  Israël,  ses  anciens,  ses  offi- 
ciers et  ses  juges,  se  tenaient  des  deux      raël  répondirent  à  ces  Héviens  :  Peut- 


vêtements  ;  et  tout  le  pain  qu'ils  avaient 
pour  nourriture  était  sec  et  en  miettes. 
^IIs  allèrent  auprès  de  Josué  au  camp 
de  Guilgal,  et  ils  lui  dirent,  ainsi  qu'à 
tous  ceux  d'Israël  :  Nous  venons  d'un 
pays  éloigné,  et  maintenant  laites 
alliance  avec  nous.  'Les  hommes  dis- 


côtés  de  l'arche,  devant  les  prêtres, 
les  Lévites,  qui  portaient  l'arche  de 
l'alliance  de  l'Éternel;  les  étrangers 
comme  les  enfants  d'Israël  étaient  là, 
moitié  du  côté  du  mont  Garizim,  moi- 
tié du  côté  du  mont  Ébal,  selon  l'or- 


être  que  vous  habitez  au  milieu  de 
nous,  et  comment  ferions-nous  al- 
liance avec  vous  ?  *Ils  dirent  à  Josué  : 
Nous  sommes  tes  serviteurs.  Et  Josué 
leur  dit  :  Qui  êtes-vous,  et  d'où  venez- 
vous  ?  ^Ils  lui  répondirent  :  Tes  servi- 


dre    qu'avait    précédemment    donné  teurs  viennent  d'un  pays  très  éloigné. 

Moïse,  serviteur  de  l'Éternel,  de  bénir  sur  le  renom  de  l'Éternel,  ton  Dieu; 

le  peuple  d'Israël.  ^*Josué  lut  ensuite  car  nous  avons  entendu  parler  de  lui, 

toutes  les  paroles  de  la  loi,  les  béné-  de  tout  ce  qu'il  a  fait  en  Egypte,  '"et 

dictions  et  les  malédictions,  suivant  de  la  manière  dont  il  a  traité  les  deux 


ce  qui  est  écrit  dans  le  livre  de  la  loi. 
^Ml  n'y  eut  rien  de  tout  ce  cjue  Moïse 
avait  prescrit,  que  Josué  ne  lût  en  pré- 
sence de  toute  l'assemblée  d'Israël, 
des  femmes  et  des  enfants ,  et  des 
étrangers  qui  marchaient  au  milieu 
d'eux. 

lîtise  des  Gabaonites. 

Chap.  IX.  'A  la  nouvelle  de  ces 
choses,  tous  les  rois  qui  étaient  en 
deçà  du  Jourdain,  dans  la  montagne 
et  dans  la  vallée,  et  sur  toute  la  côte 
de  la  grande  mer,  jusque  près  du  Li- 
ban, les  Iléthiens,  les  Amoréens,  les 
Cananéens,  les  Phéréziens,  les  Héviens 
et  les  Jébusiens,  -s'unirent  ensemble 


rois  des  Amoréens  au  delà  du  Jour- 
dain, Sihon,  roi  de  Ilesbon,  et  Og,  roi 
de  Basan,  qui  était  à  Aschtaroth.  "Et 
nos  anciens  et  tous  les  habitants  de 
notre  pays  nous  ont  dit  :  Prenez  avec 
vous  des  provisions  pour  le  voyage, 
allez  au-devant  d'eux,  et  vous  leur 
direz  :  Nous  sommes  vos  serviteurs, 
et  maintenant  faites  alliance  avec  nous. 
'^Voici  notre  pain  :  il  était  encore 
chaud  quand  nous  en  avons  fait  provi- 
sion dans  nos  maisons,  le  jour  où  nous 
sommes  partis  pour  venir  vers  vous, 
et  maintenant  il  est  sec  et  en  miettes. 
''Ces  outres  à  vin,  que  nous  avons 
remplies  toutes  neuves,  les  voilà  dé- 
chirées; nos  vêtements  et  nos  souliers 


d'un  commun  accord  pour  combattre      se  sont  usés  par  l'excessive  longueur 


contre  Josué  et  contre  Israël. 

'Les  habitants  de  Gabaon,  de  leur 
côté,  lorqu'ils  apprirent  de  quelle 
manière  Josué  avait  traité  Jéricho  et 
Aï,  ''eurent  recours  à  la  ruse,  et  se 
mirent  en  route  avec  des  provisions 
de  voyage.  Ils  prirent  de  vieux  sacs 
pour  leurs  ânes,  et  de  vieilles  outres 
à  vin  déchirées  et  recousues,  ^ils  por- 


de  la  marche.  ''Les  hommes  d'Israël 
prirent  de  leurs  provisions,  et  ils  ne 
consultèrent  point  l'Éternel.  '^Josué 
fit  la  paix  avec  eux,  et  conclut  une 
alliance  par  laquelle  il  devait  leur 
laisser  la  vie  ;  et  les  chefs  de  l'assem- 
blée le  leur  jurèrent. 

'^Trois  jours  après  la  conclusion  de 
cette    alliance,    les    enfants    d'Israël 


talent  à  leurs  pieds  de  vieux  souliers      apprirent  qu'ils  étaient  leurs  voisins, 
raccommodés,   et  sur   eux    de   vieux      et  qu'ils   habitaient  au  milieu  d'eux. 

254 


JOSUE. 


Chap.  0,ii-l(). 


'^Car  les  enfants  d'Israël  partirent,  et 
arrivèrent  à  leurs  villes  le  troisième 
jour;  leurs  villes  étaient  Gabaon,  Ke- 
[)hira,  Beéroth  et  Kirjath-Jearim.  '*Ils 
ne  les  fra])pèrent  point,  parce  que  les 
chefs  de  rassemblée  leur  avaient  juré 
j)ar  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  de  leur 
laisser  la  vie.  Mais  toute  l'assemblée 
murmura  contre  les  chefs.  '^Et  tous 
les  chefs  dirent  à  toute  l'assemblée  : 
Nous  leur  avons  juré  par  l'Eternel,  le 
Dieu  d'Israël,  et  maintenant  nous  ne 
pouvons  les  toucher.  ^"Voici  comment 
nous  les  traiterons  :  nous  leur  laisse- 
rons la  vie,  afin  de  ne  pas  attirer  sur 
nous  la  colère  de  l'Eternel,  à  cause  du 
serment  que  nous  leur  avons  fait.  *'IIs 
vivront,  leur  dirent  les  chefs.  Mais  ils 
furent  employés  à  couper  le  bois  et  à 
puiser  l'eau  pour  toute  l'assemblée, 
comme  les  chefs  le  leur  avaient  dit. 

"Josué  les  fit  appeler,  et  leur  parla 
ainsi  :  Pourquoi  nous  avez-vous  trom- 
])és,  en  disant  :  Nous  sommes  très 
éloignés  de  vous,  tandis  que  vous  ha- 
bitez au  milieu  de  nous  ?  -'Maintenant 
vous  êtes  maudits,  et  vous  ne  cesserez 
point  d'être  dans  la  servitude,  de  cou- 
per le  bois  et  de  puiser  l'eau  pour  la 
maison  de  mon  Dieu.  -■'Ils  répondirent 
à  Josué,  et  dirent  :  On  avait  rapporté 
à  tes  serviteurs  les  ordres  de  l'Eternel, 
ton  Dieu,  à  Moïse,  son  serviteur,  ])our 
vous  livrer  tout  le  pays  et  pour  en  dé- 
truire devant  vous  tous  les  habitants, 
et  votre  présence  nous  a  inspiré  une 
grande  crainte  pour  notre  vie  :  voilà 
pourquoi  nous  avons  agi  de  la  sorte. 
-^Et  maintenant  nous  voici  entre  tes 
mains  ;  traite-nous  comme  tu  trouve- 
ras bon  et  juste  de  nous  traiter.  -^Jo- 
sué agit  à  leur  égard  comme  il  avait 
été  décidé;  il  les  délivra  de  la  main 
des  enfants  d'Israël,  qui  ne  les  firent 
pas  mourir  ;  -"  mais  il  les  destina  dès 
ce  jour  à  couper  le  bois  et  à  puiser 
l'eau  pour  l'assemblée,  et  pour  l'autel 
de  ri'^lernel  dans  le  lieu  que  l'Eternel 


choisirait  :  ce  qu'ils  font  encore  au- 
jourd'hui. 

Grande  bataille  près  de  Gabaon;  conquêtes 
dans  le  midi. 

Chap.  X.  'Adoni-Tsédek,  roi  de 
Jérusalem,  apprit  que  Josué  s'était 
emparé  d'Aï  et  l'avait  dévouée  par 
interdit,  qu'il  avait  traité  Aï  et  son 
roi  comme  il  avait  traité  Jéricho  et  son 
roi,  et  que  les  habitants  de  Gabaon 
avaient  fait  la  paix  avec  Israël  et  étaient 
au  milieu  d'eux.  -II  eut  alors  une  forte 
crainte;  car  Gabaon  était  une  grande 
ville,  comme  une  des  villes  royales, 
plus  grande  même  qu'Aï,  et  tous  ses 
hommes  étaient  vaillants.  'Adoni-Tsé- 
dek, roi  de  Jérusalem,  fit  dire  à  IIo- 
ham,  roi  d'IIébron,  à  Piream,  roi  de 
Jarmuth,  à  Japhia,  roi  de  Lakis,  et  à 
Debir,  roi  d'Eglon  :  ■'Montez  vers  moi, 
et  aidez-moi,  afin  que  nous  frappions 
Gabaon,  car  elle  a  fait  la  paix  avec 
Josué  et  avec  les  enfants  d'Israël. 
^Cinq  rois  des  Amoréens,  le  roi  de 
Jérusalem,  le  roi  d'Hébron,  le  roi  de 
Jarmuth,  le  roi  de  Lakis,  le  roi  d'Eglon, 
se  réunirent  ainsi  et  montèrent  avec 
toutes  leurs  armées;  ils  vinrent  cam- 
per près  de  Gabaon,  et  l'attaquèrent. 

^Les  gens  de  Gabaon  envoyèrent 
dire  à  Josué,  au  camp  de  Guilgal  : 
N'abandonne  pas  tes  serviteurs,  monte 
vers  nous  en  hâte,  délivre-nous,  donne- 
nous  du  secours;  car  tous  les  rois  des 
Amoréens,  qui  habitent  la  montagne, 
se  sont  réunis  contre  nous 

'Josué  monta  de  Guilgal,  lui  et  tous 
les  tjens  de  g^uerre  avec  lui,  et  tous  les 
A'aillants  hommes.  "L'Eternel  dit  à 
Josué  :  Ne  les  crains  point,  car  je  les 
livre  entre  tes  mains,  et  aucun  d'eux 
ne  tiendra  devant  toi.  ^ Josué  arriva 
subitement  sur  eux,  après  avoir  mar- 
ché toute  la  nuit  depuis  Guilgal. 
'"L'Eternel  les  mit  en  déroute  devant 
Israël  ;  et  Israël  leur  fit  éprouver  une 


gr 


rande  défaite,  les  poursuivit  sur  le 
255  17 


Chap.  10,11-28. 


JOSUE. 


chemin  qui  monte  à  Beth-Horon,   et  furent  plus  nombreux   que  ceux  qui 

les   battit  jusqu'à   Azéka   et   à   Mak-  furent  tués  avec  l'épée  par  les  enfants 

kéda.  "Comme  ils  fuyaient  devant  Is-  d'Israël, 
raël ,  et  qu'ils  étaient  à  la  descente 

de  Beth-Horon,  l'Eternel  fit  tomber  '-Alors  Josué  parla  à  l'Éternel,  le 
du  ciel  sur  eux  de  grosses  pierres  jus-  jour  où  l'Eternel  livra  les  Amoréens 
qu'à  Azéka,  et  ils  périrent;  ceux  qui  aux  enfants  d'Israël,  et  il  dit  en  pré- 
moururent  par   les   pierres   de   grêle  sence  d'Israël  : 

Soleil,  arrête-toi  sur  Gabaon, 
Et  toi,  lune,  sur  la  vallée  d'Ajalon  ! 

"Et  le  soleil  s'arrêta,  et  la  lune  suspendit  sa  course, 
Jusqu'à  ce  que  la  nation  eût  tiré  vengeance  de  ses  ennemis. 

Cela  n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  du  Juste  ? 

Le  soleil  s'arrêta  au  milieu  du  ciel. 
Et  ne  se  hâta  point  de  se  coucher,  presque  tout  un  jour. 

'■'Il  n'y  a  point  eu  de  jour  comme  de  la  caverne,  faites-en  sortir  ces  cinq 

celui-là,  ni  avant  ni  après,  où  l'Eter-  rois,   et   amenez-les-moi.    -^Ils    firent 

nel  ait  écouté  la  voix  d'un  homme;  ainsi,  et  lui  amenèrent  les  cinq  rois, 

car  l'Eternel  combattait  pour  Israël,  qu'ils  avaient  fait  sortir  de  la  caverne. 


le  roi  de  Jérusalem,  le  roi  d'Hébron, 
le  roi  de  Jarmuth,  le  roi  de  Lakis,  le 
roi  d'Eglon.  ^■'Lorsqu'ils  eurent  amené 
ces  rois  devant  Josué,  Josué  appela 
tous  les  hommes  d'Israël,  et  dit  aux 
chefs  des  gens  de  guerre  qui  avaient 
marché  avec  lui  :  Approchez-vous , 
mettez  vos  pieds  sur  les  cous  de  ces 


'^Et  Josué,  et  tout  Israël  avec  lui,  re- 
tourna au  camp  à  Guilgal. 

'^Les  cinq  rois  s'enfuirent,  et  se  ca- 
chèrent dans  une  caverne  à  Makkéda. 
''On  le  rapporta  à  Josué,  en  disant  : 
Les  cinq  rois  se  trouvent  cachés  dans 
une  caverne  à  Makkéda,  '*Josué  dit  : 

Roulez  de  grosses  pierres  à  l'entrée  rois.  Ils  s'approchèrent,  et  ils  mirent 

de  la  caverne,  et  mettez-y  des  hom-  les  pieds  sur  leurs  cous.  ^^ Josué  leur 

mes   pour  les   garder.    '^Et  vous,  ne  dit  :   Ne    craignez   point    et    ne  vous 

vous  arrêtez  pas,  poursuivez  vos  enne-  effrayez  point,   fortifiez-vous   et  ayez 

mis,  et  attaquez-les  par  derrière;  ne  du  courage,  car  c'est  ainsi  que  l'Eter- 

les  laissez  pas  entrer  dans  leurs  villes,  nel  traitera  tous  vos  ennemis  contre 

car  l'Eternel,  votre  Dieu,  les  a  livrés  lesquels  vous  combattez. -'^Après  cela, 

entre  vos  mains.  Josué  les  frappa  et  les  fit  mourir;  il 

^^ Après    que  Josué    et   les   enfants  les  pendit  à  cinq  arbres,  et  ils  restè- 

d'Israël  leur  eurent  fait  éprouver  une  rent  pendus  aux  arbres  jusqu'au  soir, 

très  grande  défaite,  et  les  eurent  com-  *'Vers  le  coucher  du  soleil,  Josué  or- 

plètement   battus  ,    ceux    qui    purent  donna  qu'on  les  descendît  des  arbres  ; 

échapper  se  sauvèrent  dans  les  villes  on   les   jeta    dans   la   caverne    où    ils 

fortifiées,   ^' et   tout   le  peuple   revint  s'étaient  cachés,  et  l'on  mit  à  l'entrée 

tranquillement  au  camp  vers  Josué  à  de  la  caverne  de  grosses  pierres,  qui 

Makkéda,  sans  que  personne  remuât  y  sont  demeurées  jusqu'à  ce  jour, 
sa  langue  contre  les  enfants  d'Israël.  ^^ Josué  prit  Makkéda  le  même  jour, 

^- Josué  dit  alors  :    Ouvrez   l'entrée  et  la  frappa  du  tranchant  de  l'épée;  il 

256 


JOSUE. 


CItap.  IO,yj-1 1,6. 


dévoua  par  interdit  le  roi,  la  ville  et 
tous  ceux  qui  s'y  trouvaient;  il  n'en 
laissa  échapper  aucun,  et  il  traita  le 
roi  de  Makkéda  comme  il  avait  traité 
le  roi  de  Jéricho. 

->*Josué,  et  tout  Israël  avec  lui,  passa 
de  Makkéda  à  Libna,  et  il  attaqua 
Libna  ■'"L'I'^ternel  la  livra  aussi,  avec 
son  roi,  entre  les  mains  d'Israël,  et  la 
frappa  du  tranchant  de  Tépée,  elle  et 
tous  ceux  qui  s'y  trouvaient  ;  il  n'en 
laissa  échapper  aucun,  et  il  traita  son 
roi  comme  il  avait  traité  le  roi  de  Jé- 
richo. 

•"  Josué,  et  tout  Israël  avec  lui,  passa 
de  Libna  à  Lakis  ;  il  campa  devant  elle, 
et  il  l'attaqua.  ''-L'Eternel  livra  Lakis 
entre  les  mains  d'Israël,  qui  la  prit  le 
second  jour,  et  la  frappa  du  tranchant 
de  l'épée,  elle  et  tous  ceux  qui  s'y 
trouvaient,  comme  il  avaittraité  Libna. 

^■' Alors  Iloram,  roi  de  Guézer,  monta 
pour  secourir  Lakis.  Josué  le  battit. 


dévouèrent  par  interdit  tous  ceux  qui 
s'y  trouvaient,  sans  en  laisser  échap- 
per aucun;  Josué  traita  Debir  et  son 
roi  comme  il  avait  traité  Hébron  et 
comme  il  avait  traité  Libna  et  son  roi. 
"•"Josué  battit  tout  le  pays,  la  mon- 
tagne, le  midi,  la  plaine  et  les  coteaux, 
et  il  en  battit  tous  les  rois  ;  il  ne  laissa 
échapper  personne,  et  il  dévoua  par 
interdit  tout  ce  qui  respirait,  comme 
l'avait  ordonné  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël. ^Uosué  les  battit  de  Kadès-Bar- 
néa  à  Gaza,  il  battit  tout  le  pays  de 
Gosen  jusqu'à  Gabaon.  *-Josué  prit  en 
même  temps  tous  ces  rois  et  leur  pavs, 
car  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  com- 
battait pour  Israël.  •''Et  Josué,  et  tout 
Israël  avec  lui,  retourna  au  camp  à 
Guilgal. 

Grande  bataille  près  des  eaux  de  Mérom  :  con- 
i/iiclcs  dans  le  nord  et  dans  le  reste  du  pays. 

Chfip.  XI.      'Jabin,  roi  de  Hatsor, 


lui  et  son  peuple,  sans  laisser  échap-      ayant  appris  ces  choses,   envoya  des 

messagers  à  Jobab,  roi  de  Madon,  au 
roi  de  Schimron,  au  roi  d'Acschaph, 
-aux  rois  qui  étaient  au  nord  dans  la 
montagne,  dans  la  plaine  au  midi  de 
Kinnéreth,  dans  la  vallée,  et  sur  les 


])er  personne. 

'^Josué,  et  tout  Israël  avec  lui,  passa 
de  Lakis  à  Eglon  ;  ils  campèrent  de- 
vant elle,  et  ils  l'attaquèrent.  ^^Ils  la 
prirent  le  même  jour,  et  la  frappèrent 
du  tranchant  de  l'épée,  elle  et  tous 
ceux  qui  s'y  trouvaient;  Josué  la  dé- 
voua par  interdit  le  jour  même,  comme 
il  avait  traité  Lakis. 

^^  Josué,  et  tout  Israël  avec  lui,  monta 
d'Églon  à  Hébron,  et  ils  l'attaquèrent 
^'Ils  la  prirent,  et  la  frappèrent  du 
tranchant  de  l'épée,  elle,  son  roi,  tou- 
tes les  villes  qui  en  dépendaient,  et 
tous  ceux  qui  s'y  trouvaient  ;  Josué 
n'en  laissa  échapper  aucun,  comme  il 
avait  fait  à  Eglon,  et  il  la  dévoua  par 
interdit  avec  tous  ceux  qui  s'y  trou- 
vaient. 

^*Josué,  et  tout  Israël  avec  lui,  se 
dirigea  sur  Debir,  et  il  l'attaqua.  '"Il 
la  prit,  elle,  son  roi,  et  toutes  les  vil- 
les qui  en  dépendaient  ;  ils  les  frap- 
pèrent du  tranchant  de  l'épée,  et  ils 


hauteurs  de  Dor  à  l'occident,  'aux 
Cananéens  de  l'orient  et  de  l'occident, 
aux  Amoréens,  aux  Iléthiens,  aux  Phé- 
réziens,  aux  Jébusiens  dans  la  mon- 
tagne, et  aux  Reviens  au  pied  de  l'IIer- 
mon  dans  le  pays  de  Mitspa.  ''Ils 
sortirent,  eux  et  toutes  leurs  armées 
avec  eux,  formant  un  peuple  innom- 
brable comme  le  sable  qui  est  sur  le 
bord  de  la  mer,  et  avant  des  chevaux 
et  des  chars  en  très  grande  quantité. 
^Tous  ces  rois  fixèrent  un  lieu  de  réu- 
nion, et  vinrent  camper  ensemble 
près  des  eaux  de  Mérom,  pour  com- 
battre contre  Israël. 

"L'Eternel  dit  à  Josué  :  Ne  les  crains 
point,  car  demain,  à  ce  moment-ci,  je 
les  livrerai  tous  frappés  devant  Israël. 
Tu  couperas  les  jarrets  à  leurs  che- 

257 


Chnp.  11,1-12,. 


JOSUE. 


vaux,  et  tu  brûleras  au  feu  leurs  chars. 

'Josué,  avec  tous  ses  gens  de  guerre, 
arriva  subitement  sur  eux  près  des 
eaux  de  Mérom,  et  ils  se  précipitèrent 
au  milieu  d'eux.  ^L'Eternel  les  livra 
entre  les  mains  d'Israël;  ils  les  batti- 
rent et  les  poursuivirent  jusqu'à  Sidon 
la  grande,  jusqu'à  Misrephoth-Maïm, 
et  jusqu'à  la  vallée  de  Mitspa  vers 
l'orient  ;  ils  les  battirent,  sans  en  lais- 
ser échapper  aucun.  Mosué  les  traita 
comme  l'Eternel  lui  avait  dit;  il  coupa 
les  jarrets  à  leurs  chevaux,  et  il  brûla 
leurs  chars  au  feu. 

'"A  son  retour,  et  dans  le  même 
temps,  Josué  prit  Ilatsor,  et  frappa  son 
roi  avec  l'épée  Ilatsor  était  autrefois  la 
principale  ville  de  tous  ces  royaumes. 
"On  frappa  du  tranchant  de  l'épée  et 
l'on  dévoua  par  interdit  tous  ceux  qui 
s'y  trouvaient,  il  ne  resta  rien  de  ce  qui 
respirait,  et  l'on  mit  le  feu  à  Ilatsor. 


mon.  Il  prit  tous  leurs  rois,  les  frappa 
et  les  fit  mourir.  '*La  guerre  que  sou- 
tint Josué  contre  tous  ces  rois  fut  de 
longue  durée.  ''•'Il  n'y  eut  aucune  ville 
qui  fît  la  paix  avec  les  enfants  d'Israël, 
excepté  Gabaon  habitée  par  les  Hé- 
viens  ;  ils  les  prirent  toutes  en  combat- 
tant. -"Car  l'Éternel  permit  que  ces 
peuples  s'obstinassent  à  faire  la  guerre 
contre  Israël,  afin  qu'Israël  les  dévouât 
par  interdit,  sans  qu'il  y  eût  pour  eux 
de  miséricorde ,  et  qu'il  les  détrui- 
sît, comme  l'Eternel  l'avait  ordonné  à 
Moïse. 

'-'Dans  le  même  temps,  Josué  se  mit 
en  marche,  et  il  extermina  les  Anakim 
de  la  montagne  d'Hébron,  de  Debir, 
d'Anab,  de  toute  la  montagne  de  Juda 
et  de  toute  la  montagne  d'Israël  ;  Josué 
les  dévoua  par  interdit,  avec  leurs  vil- 
les. "Il  ne  resta  point  d'Anakim  dans 
le  pays  des  enfants  d'Israël  ;  il  n'en 


'-Josué  prit  aussi  toutes  les  villes  de      resta  qu'à  Gaza,  à  Gath  et  à  Asdod. 

ces  rois  et  tous   leurs  rois,  et  il  les  -^Josué   s'empara   donc   de   tout  le 

frappa  du  ti-anchantde  l'épée,  et  il  les      pays,  selon  tout  ce  que  l'Eternel  avait 


dévoua  par  interdit,  comme  l'avait  or- 
donné Moïse,  serviteur  de  l'Eternel. 
'^Mais  Israël  ne  brûla  aucune  des  villes 
situées  sur  des  collines,  à  l'exception 
seulement  de  Hatsor  qui  fut  brûlée  par 
Josué.  '*Les  enfants  d'Israël  gardèrent 
pour  eux  tout  le  butin  de  ces  villes  et 
le  bétail;  mais  ils  frappèrent  du  tran- 
chant de  l'épée  tous  les  hommes,  jus- 


dit  à  Moïse.  Et  Josué  le  donna  en  hé- 
ritage à  Israël,  à  chacun  sa  portion, 
d'après  leurs  tribus.  Puis,  le  pays  fut 
en  repos  et  sans  guerre. 


Rois  vaincus. 


Chnp.  XII.     'Voici  les  rois  que  les 

enfants  d'Israël  battirent,  et  dont  ils 

possédèrent  le  pays  de  l'autre  côté  du 

qu'à  ce  qu'ils  les  eussent  détruits,  sans     Jourdain,  vers  le  soleil  levant,  depuis 


rien  laisser  de  ce  qui  resjiirait.  ""Josué 
exécuta  les  ordres  de  l'Eternel  à  Moïse, 
son  serviteur,  et  de  Moïse  à  Josué,  il 
ne  négligea  rien  de  tout  ce  que  l'Eter- 
nel avait  ordonné  à  Moïse. 


le  torrent  de  l'Arnon  jusqu'à  la  mon- 
tagne d'Hermon,  avec  toute  la  plaine 
à  l'orient 

-Sihon,  roi  des  Amoréens,  qui  habi- 
tait à  Ilesbon.  Sa  domination  s'éten- 


'^ C'est  ainsi  que  Josué  s'empara  de      dait  depuis  Aroër,  qui  est  au  bord  du 


tout  ce  pays,  de  la  montagne,  de  tout 
le  midi,  de  tout  le  pays  de  Gosen,  de 
la  vallée,  de  la  plaine,  '"de  la  montagne 
d'Israël  et  de  ses  vallées ,  depuis  la 
montagne  nue  qui  s'élève  vers  Séir 
jusqu'à  Baal-Gad,  dans  la  vallée  du  Li- 
ban, au  pied  de  la  montagne  d'Her- 


torrentde  l'Arnon,  et,  depuis  le  milieu 
du  torrent,  sur  la  moitié  de  Galaad, 
jusqu'au  torrent  de  Jabbok,  frontière 
des  enfants  d'Ammon;  *sur  la  plaine, 
jusqu'à  la  mer  de  Kinnéreth  à  l'orient, 
et  jusqu'à  la  mer  de  la  |)laine,  la  mer 
Salée,  à  l'orient  vers  Beth-Jeschimoth  ; 


258 


JOSUE. 


Chap.  12, ',-13,1. 


etducôtédu  midi,  sur  le  pied  du  Pisga.  tliiens,  des  Amoréens,  des  Cananéens, 

••Og,  roi  de  Basan,   seul  reste  des  des   Phéréziens,  des   Héviens  et  des 

Hephaïm,  qui  habitait  à  Aschtaroth  et  Jébusiens. 

à  Edréï.  ^Sa  domination  s'étendait  sur  'Le  roi  de  Jéricho,  un;  le  roi  d'Aï, 

la  montagne  d'Hermon,  sur  Salca,  sur  près  de  Béthel,  un;  '"le  roi  de  Jérusa- 

tout  Basan   jusqu'à    la   frontière   des  lem,  un;  le  roi  d'Hébron,  un;  "le  roi 

Gueschuriens  et  des  Maacathiens,  et  de  Jarmuth,  un;  le  roi  de  Lakis,  un; 

sur  la  moitié  de  Galaad,  frontière  de  '-le  roi  d'Eglon,  un;  le  roi  de  Guézer, 

Sihon,  roi  de  Hesbon.  un;  '^le  roi  de  Debir,  un;   le  roi  de 

'Moïse,    serviteur  de   l'Eternel,  et  Guéder,  un  ;  "le  roi  de  Horma,  un  ;  le 

les  enfants  d'Israël,  les   battirent;  et  roi  d'Arad,  un;  '^le  roi  de  Libna,  un; 

Moïse,  serviteur  de  l'Eternel,  donna  le  roi  d'Adullam,  un;  '"le  roi  de  Mak- 

leur  pays  en  possession  aux  Rubénites,  kéda,  un;  le  roi  de  Béthel,  un;  '"le  roi 

aux  Gadites,  et  à  la  moitié  de  la  tribu  de  Tappuach,  un;  le  roi  de  Héplier, 

de  Manassé.  un  ;  '*le  roi  d'Aphek,  un  ;  le  roi  de  Las- 

'Voici  les  rois  que  Josué  et  les  en-  charon,  un  ;  '"le  roi  de  Madon,  un;  le 

fants  d'Israël  battirent  de  ce  côté-ci  du  roi  de  Hatsor,  un  ;  ^°le  roi  de  Schimron- 

Jourdain,   à  l'occident,  depuis  Raal-  Meron,  un  ;  le  roi  d'Acschaph,  un  ; '-'le 

Gad  dans  la  vallée  du  Liban  jusqu'à  la  roi  de  Taanac,  un  ;  le  roi  de  Meguiddo, 

montagne  nue  qui  s'élève  vers  Séir.  un;  --le  roi  de  Kédesch,  un;  le  roi  de 

Josué  donna  leur  pays  en  possession  Jokneam,  au  Carmel,  un;  -^le  roi  de 

aux  tribus  d'Israël,  à  chacune  sa  por-  Dor,  sur  les  hauteurs  de  Dor,  un;  le 

tion,  *dans  la  montagne,  dans  la  vallée,  roi  de  Gojim,  près  de  Guilgal,  un  ;  -''le 

dans  la  plaine,  sur  les  coteaux,  dans  le  roi  de   Thirtsa,  un.  Total   des   rois  : 

désert,  et  dans  le  midi  :  pays  des  Hé-  trente-un. 


PARTAGE  DU  PAYS  DE  CANAAN. 

{Chap.  lS-2't.) 


Partage  du  pays  à  l'orient  fin  Jourdain. 

CJiap.   XIII.        'Josué   était  vieux,  Avvicns;  ^à  partir  du  midi,  tout  le  pays 

avancé  en  âge.  L'Eternel  lui  dit  alors  :  des  Cananéens,  et  Meara  qui  est  aux 

Tu  es  devenu  vieux,  tu  es  avancé  en  Sidoniens,  jusqu'à  Aphek,  jusqu'à  la 

âge,  et  le  pays  qui  te  reste  à  soumettre  frontière  des  Amoréens  ;  Me  pays  des 

est  très  grand.  -Voici  le  pays  qui  reste:  Guiblicns,  et  tout  le  Liban  vers  le  so- 

tous  les  districts  des  Philistins  et  tout  leil  levant,  depuis  Baal-Gad  au  pied  de 

le  territoire  des  Gueschuriens,  ^depuis  la  montagned'Hermon  jusqu'à  l'entrée 

le  Schichor  qui  coule  devant  l'Egypte  de  Ilamath;  «tous  les  habitants  de  la 

jusqu'à  la  frontière  d'Ekron  au  nord,  montagne    depuis    le    Liban    justpi'à 

contrée  qui  doit  être  tenue  pour  cana-  Misrephoth-Maïm,  tous  les  Sidoniens. 

néenne,  et  qui  est  occupée  par  les  cinq  Je    les   chasserai  devant    les   enfants 

princes  des  Philistins,  celui  de  Gaza,  d'Israël.  Donne  seulement  ce  pays  en 

celui  d'Asdod,  celui  d'Askalon,  celui  héritage  par  le  sort  à  Israël,  comme 

de  Gath  et  celui  d'Ekron,  et  par  les  je  te  l'ai  prescrit;  "et  divise  mainle- 

259 


Chap.  13,s- 


33. 


JOSUE. 


nant  ce  pays  par  portions  entre   les      lui  et  les  princes  de  Madian,  Évi,  Ré- 

keni,  Tsur,  Hur  et  Réba,  princes  qui 
relevaient  de  Sihon  et  qui  habitaient 


neuf  tribus  et  la  demi-tribu  de   Ma 
nasse. 

*Les  Rubénites  et  les  Gadites,  avec 
l'autre  moitié  de  la  tribu  de  Manassé, 
ont  reçu  leur  héritage,  que  Moïse  leur 
a  donné  de  l'autre  côté  du  Jourdain,  à 
l'orient,  comme  le  leur  a  donné  Moïse, 
serviteur  de  l'Eternel  :  ^depuis  Aroër 
sur  les  bords  du  torrent  de  l'Arnon,  et 
depuis  la  ville  qui  est  au  milieu  de  la 
vallée,  toute  la  plaine  de  Médeba,  jus- 


dans  le  pays.  -^ Parmi  ceux  que  tuèrent 
les  enfants  d'Israël,  ils  avaient  aussi 
fait  périr  avec  l'épée  le  devin  Balaam, 
fds  de  Beor.  ^^Le  Jourdain  servait  de 
limite  au  territoire  des  fils  de  Ruben. 
Voilà  l'héritage  des  fils  de  Ruben  se- 
lon leurs  familles  ;  les  villes  et  leurs 


villages. 


-■'Moïse  avait  donné   à   la   tribu  de 


qu'à  Dibon;  "toutes  les  villes  de  Sihon,  Gad,  aux  fils  de  Gad,  une  part  selon 
roi  des  Amoréens,  qui  régnait  à  Iles-  leurs  familles.  ^^Ils  eurent  pour  terri- 
bon,  jusqu'à  la  frontière  des  enfants  toircJaezer,  toutes  les  villes  de  Galaad, 
d'Ammon  ;  "Galaad,  le  territoire  des  la  moitiédu  paysdesenfants  d'Ammon 
GueschuriensetdesMaacathiens,  toute  jusqu'à  Aroër  vis-à-vis  de  Rabba,  ^*de- 
la  montagne  d'IIermon,  et  tout  Basan,  puis  Hesbon  jusqu'à  Ramath-Mitspé 
jusqu'à  Salca  ;  *-tout  le  royaume  d'Og  et  Bcthonim,  depuis  Mahanaïm  jusqu'à 
en  Basan,  qui  régnait  à  Aschtaroth  et  la  frontière  de  Debir,  -'et,  dans  laval- 
à  Edréï,  et  qui  était  le  seul  reste  des  lée,  Beth-Haram,  Beth-Nimra,  Succoth 
Rephaïm.  Moïse  battit  ces  rois,  et  les  et  Tsaphon,  reste  du  royaume  de  Si- 
chassa.  '^Mais  les  enfants  d'Israël  ne  hon,  roi  de  Hesbon,  ayant  le  Jourdain 
chassèrent  point  les  Gueschuriens  et  pour  limite  jusqu'à  l'extrémité  de  la 
les  Maacathiens,  qui  ont  habité  au  mi-  mer  de  Kinnéreth  de  l'autre  côté  du 
lieu  d'Israël  jusqu'à  ce  jour.  Jourdain,  à  l'orient.  -''Voilà  l'héritage 
'■•La  tribu  de  Lévi  fut  la  seule  à  la-  des  fils  de  Gad  selon  leurs  familles; 
quelle  Moïse  ne  donna  point  d'héri-  les  villes  et  leurs  villages. 


tage  ;  les   sacrifices  consumés  par  le 


'Moïse  avait  donné  à  la  demi-tribu 


feu  devant  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  de  Manassé,  aux  fils  de  Manassé,  une 

tel  fut  son  héritage,  comme  il  le  lui  part  selon  leurs  familles.  ""Ils  eurent 

avait  dit.  pour  territoire,  à  partir  de  Mahanaïm, 

'^Moïse  avait  donné  à  la  tribu  des  tout  Basan,  tout  le  royaume  d'Og,  roi 

fils  de  Ruben  une  part  selon  leurs  fa-  de  Basan,  et  tous  les  bourgs  de  Jaïren 

milles.  "Ils  eurent  pour  territoire,  à  Basan,  soixante  villes.  "'La  moitié  de 

partir  d'Aroër  sur  les  bords  du  torrent  Galaad,  Aschtaroth  et  Edréï,  villes  du 

de  l'Arnon,  et  de  la  ville  qui  est  au  royaume  d'Og  en  Basan,  échurent  aux 

milieu  de  la  vallée,  toute  la  plaine  près  fils  de  Makir,  fils  de   Manassé,   à  la 

de  Médeba,  "Hesbon  et  toutes  ses  vil-  moitié  des  fils  de  Makir,  selon  leurs 

les   dans   la   plaine,   Dibon,    Bamoth-  familles. 

Baal,  Beth-Baal-Meon,  "*Jahats,  Kedé-         "'-Telles  sont  les  parts  que  fit  Moïse, 

moth,  Méphaath,  '^Kirjathaïm,  Sibma,  lorsqu'il  étaitdans  les  plaines  de  Moab, 

Tséreth-Haschachar  sur  la  montagne  de  l'autre  côté  du  Jourdain,  vis-à-vis 

de  la  vallée,  -"Beth-Peor,  les  coteaux  de  Jéricho,  à  l'orient, 
du  Pisga,   Beth-Jeschimoth,  ^'toutes  ""Moïse  ne  donna  point  d'héritage  à 

les  villes  de  la  plaine,  et  tout  le  royau-  la   tribu  de   Lévi;   l'Eternel,   le  Dieu 

me  de  Sihon,  roi  des  Amoréens,  qui  d'Israël,  tel  fut  son  héritage,  comme 

régnait  à  Hesbon  :  Moïse  l'avait  battu,  il  le  lui  avait  dit. 

260 


JOSUE. 


Chap.  14, 1-15, c. 


Partage  du  pays  à  l'occident  du  Joiirduin. 


Le  territoire  d'I/ébron  accordé  à  Caleb. 


Chap.  XIV.  'Voici  ce  que  les  en-  d'hui  de  quatre-vingt-cinq  ans.  "Je 
fants  d'Israël  reçurent  en  héritage  dans  suis  encore  vigoureux  comme  au  jour 
le  pays  de  Canaan,  ce  que  partagèrent  où  Moïse  m'envoya;  j'ai  autant  de 
entre  eux  le  prêtre  Eléazar,  Josué,  force  que  j'en  avais  alors,  soit  pour 
fils  de  Nun,  et  les  chefs  de  famille  des  combattre,  soit  pour  sortir  et  pour  en- 
tribus  des  enfants  d'Israël.  -Le  partage  trer.  '-  Donne-moi  donc  cette  montagne 
eut  lieu  d'après  le  sort,  comme  l'Eter-  dont  l'Eternel  a  parlé  dans  ce  temps- 
nel  l'avait  ordonné  par  Moïse,  pour  les  là;  car  tu  as  appris  alors  qu'il  s'y  trouve 
neuf  tribus  et  pour  la  demi-tribu. 'Car  des  Anakim,  et  qu'il  y  a  des  villes 
Moïseavaitdonné  un  héritageauxdeux  grandes  et  fortifiées  L'Eternel  sera 
tribus  et  à  la  demi-tribu  de  l'autre  côté  peut-être  avec  moi,  et  je  les  chasserai, 
du  Jourdain  ;  mais  il  n'avait  point  don-  comme  l'Eternel  a  dit. 
né  aux  Lévites  d'héritage  parmi  eux.  '^Josué  bénit  Caleb,  fils  de  Jephun- 
*Les  fils  de  Joseph  formaient  deux  tri-  né,  et  il  lui  donna  Ilébron  pour  héri- 
bus,  Manassé  et  Éphraïm  ;  et  l'on  ne  tage.  ''C'est  ainsi  que  Caleb,  fils  de 
donna  point  de  part  aux  Lévites  dans  Jephunné,  le  Kenizien,  a  eu  jusqu'à  ce 
le  pays,  si  ce  n'est  des  villes  pour  ha-  jour  Ilébron  pour  héritage,  parce  qu'il 
bitation ,  et  les  banlieues  pour  leurs  avait  pleinement  suivi  la  voie  de  l'E- 
troupeaux  et  pour  leurs  biens.  ^Les  ternel,  le  Dieu  d'Israël. ''^Hébron  s'ap- 
enfants  d'Israël  se  conformèrent  aux  pelait  autrefois  Kirjath-Arba  :  Arba 
ordres  que  l'Eternel  avait  donnés  à  avait  été  l'homme  le  plus  grand  parmi 
Moïse,  et  ils  partagèrent  le  pays.  les  Anakim. 

'^Les  fils  de  Juda  s'approchèrent  de  Le  pays  fut  dès  lors  en  repos  et  sans 
Josué,  à  Guilgal  ;  et  Caleb,  fils  de  Je- 
phunné, le  Kenizien,  lui  dit  :  Tu  sais 
ce  que   l'Eternel   a  déclaré  à   Moïse, 
homme  de  Dieu,  au  sujet  de  moi  et  au 


guerre. 


Territoire  écliu  à  la  tribu  de  Juda. 

C/iaj).  XW     'La  part  échue  par  le 


sujet  de  toi,  à  Kadès-Barnéa.  'J'étais  sort  à  la  tribu  des  fils  de  Juda,  selon 
âgé  de  quarante  ans  lorsque  Moïse,  leurs  familles,  s'étendait  vers  la  fron- 
serviteur  de  l'Eternel,  m'envoya  de  tière  d'Edom  jusqu'au  désert  de  Tsin, 
Kadès-Barnéa  pour  explorer  le  pays  ,  au  midi,  à  l'extrémité  méridionale, 
et  je  lui  fis  un  rapport  avec  droiture  -Ainsi,  leur  limite  méridionale  par- 
de  cœur.  ^Mes  frères  qui  étaient  mon-  tait  de  l'extrémité  de  la  mer  Salée,  de 
tés  avec  moi  découragèrent  le  ])euple,  la  langue  qui  fait  face  au  sud.  'Elle  se 
mais  moi  je  suivis  pleinement  la  voie  prolongeait  au  midi  de  la  montée  d'A- 
de  l'Éternel,  mon  Dieu.  'Et  ce  jour-là  krabbim,  passait  ])ar  Tsin,  et  montait 
Moïse  jura,  en  disant  :  Le  pays  que  au  midi  de  Kadès-Barnéa;  elle  passait 
ton  pied  a  foulé  sera  ton  héritage  à  de  là  par  Hetsron,  montait  vers  Addar, 
|)erpétuité,  pour  toi  et  pour  tes  en-  et  tournait  à  Karkaa  ;  'elle  passait  en- 
fants, parce  que  tu  as  pleinement  suivi  suite  par  Atsmon,  et  continuait  jus- 
la  voie  de  l'Éternel,  mon  Dieu.  '"Main-  qu'au  torrent  d'Egypte,  pour  aboutir 


tenant  voici,  l'Eternel  m'a  fait  vivre, 
comme  il  l'a  dit.  Il  y  a  quarante-cinq 
ans  que  l'Eternel  parlait  ainsi  à  Moïse, 
lorsque  Israël  marchait  dans  le  désert; 
et  maintenant  voici,  je  suis  âgé  aujour- 


à  la  mer.  Ce  sera  votre  limite  au  midi. 

^La  limite  orientale  était  la  mer  Sa- 
lée jusqu'à  l'embouchure  du  Jourilain. 

^La  limite  septentrionale  partait  de 
la  langue  de  mer  qui  est  à  l'embou- 


261 


Chap.  lo,  7-i6. 


JOSUE. 


chure  du  Jourdain.  Elle  montait  vers  à  celui  qui  battra  Kirjath-Sépher  et 
Beth-Hogla,  passait  au  nord  de  Bcth-  qui  la  prendra. '"Othniel,  fdsde  Kenaz, 
Araba,  et  s'élevait  jusqu'à  la  pierre  de      frère  de  Caleb,  s'en  empara  ;  et  Caleb 


Bohan,  fds  de  Ruben  ;  'elle  montait  à 
Debir,  à  quelque  distance  de  la  vallée 
d'Acor,  et  se  dirigeait  vers  le  nord  du 
côté  de  Guilgal,  qui  est  vis-à-vis  de  la 
montée  d' Adummim  au  sud  du  torrent. 
Elle  passait  près  des  eaux  d'En-Sché- 


lui  donna  pour  femme  sa  fdle  Acsa. 
'^Lorsqu'elle  fut  entrée  chez  Othniel, 
elle  le  sollicita  de  demander  à  son 
père  un  champ.  Elle  descendit  de  des- 
sus son  àne  ,  et  Caleb  lui  dit  :  Qu'as- 
tu  ?  '^EUe  répondit  :  Fais-moi  un  pré- 


mesch,  et  se  prolongeait  jusqu'à  En-      sent,  car  tu  m'as  donné  une  terre  du 


Roguel.  *Elle  montait  de  là  par  la  val- 
lée de  Ben-Hinnom  au  côté  méridional 
de  Jebus,  qui  est  Jérusalem,  puis  s'éle- 
vait jusqu'au  sommet  de  la  montagne, 
qui  est  devant  la  vallée  de  Hinnom  à 
l'occident,  et  à  l'extrémité  de  la  vallée 


midi  ;  donne-moi  aussi  des  sources 
d'eau.  Et  il  lui  donna  les  sources  su- 
périeures et  les  sources  inférieures. 

^"Tel  fut  l'héritage  des  fds  de  Juda, 
selon  leurs  familles. 

-'Les  villes  situées  dans  la  contrée 


des  Rephaïm  au  nord.  ^Du  sommet  de  du  midi,  à  l'extrémité  de  la  tribu  des 

la  montagne  elle  s'étendait  jusqu'à  la  fds  de  Juda,  vers  la  frontière  d'Edom, 

source  des  eaux  de  Nephthoach,  con-  étaient:  Kabtseel,  Eder,  Jagur,  -Rina, 

tinuait  vers  les  villes  de  la  montagne  Dimona,   Adada,   ^^Kédesch,    Ilatsor, 

d'Éphron,  et  se  prolongeait  par  Baala,  Ithnan,  "Zi])h,  Thélem,  Bealoth,  -Hiat- 

qui  est  Kirjath-Jearim.  '"De  Baala  elle  sor-Iladattha,    Kerijoth-Hetsron,   qui 

tournait  à  l'occident  vers  la  montagne  est  Hatsor,  -'''Amam,  Schéma,  Molada, 

de  Séir,  traversait  le  côté  septentrional  "Hatsar-Gadda,  Heschmon,  Beth-Pa- 

de  la  montagne  de  Jearim,  à  Kesalon,  leth,   -^Hatsar-Schual ,   Beer-Schéba, 

descendait  à  Beth-Schémesch,  et  pas-  Bizjothja,  -'•'Baala,  Ijjim,  Atsem,  ^^El- 

saitparThimna."Ellecontinuaitsurle  tholad,  Kesil,  Horma,  ^'Tsiklag,  Mad- 

côté  septentrional  d'Ekron,  s'étendait  manna,   Sansanna,   ''^Lebaoth,    Schil- 

vers  Schicron,  passait  par  la  montagne  him,  Ain,  et  Rimmon.  Total  des  villes: 

de   Baala,  et   se   prolongeait  jusqu'à  vingt-neuf,  et  leurs  villages. 

Jabneel,  pour  aboutir  à  la  mer.  '^Dans  la  plaine  :  Eschthaol,  Tsorea, 

'^Lalimiteoccidentaleétaitlagrande  Aschna,  ^''Zanoach,  En-Gannim,  Tap- 

mer".  puach,    Enam,   '^^Jarmuth,    Adullam, 

Telles  furent  de  tous  les  côtés  les  Soco,  Azéka,  '"'Schaaraïm,  Adithaïm, 

limites  des  fds  de  Juda,  selon  leurs  Guedéra,  et  Guedérothaïm  ;  quatorze 

familles.  villes,  et  leurs  villages.  ^"Tsenan,  Ha- 

'^On  donna  à  Caleb,  fds  de  Jephun-  dascha,  Migdal-Gad,  ^^Dilean,  Mitspé, 

né,  une  part  au  milieu  des  fds  de  Juda,  Joktheel,   ''■'Lakis,    Botskath  ,    Eglon, 

comme  l'Eternel  l'avait  ordonné  à  Jo-  ■'"Cabbon,  Lachmas,  Kithlisch,  "Gue- 

sué;  on  lui  donna  Kirjath-Arba,   qui  déroth,  Beth-Dagon,  Naama,  et  Mak- 

estHébron  :  Arba  était  le  père  d'Anak.  kéda;  seize  villes,  et   leurs  villages. 


'■*Caleb  en  chassa  les  trois  fds  d'Anak: 
Schéschaï,  Ahiman  et  Talmaï,  enfants 
d'Anak.  '^De  là  il  monta  contre  les 
habitants  de  Debir  :  Debir  s'appelait 
autrefois  Kirjath-Sépher.  '^ Caleb  dit  : 


'''^Libna,  Ether,  Aschan,  ''^Jiphtach, 
Aschna,  Netsib,  "Keïla,  Aczib,  et 
Maréscha;  neuf  villes,  et  leurs  villa- 
ges. ''^Ekron,  les  villes  de  son  ressort 
et  ses  villages;   ''"depuis   Ekron  et  à 


Je  donnerai  ma  fille  Acsa  pour  femme      l'occident,  toutes  les  villes  près  d'As- 


a.  La  mer  Médileiranée, 


262 


JOSUE. 


Cliap.  Id,u--17,'i. 


dod,   et  leurs   villages,  "Asdod,  les  ^Voici  les  limites  des  fds  d'Éphraïm, 

villes  de  son  ressort,  et  ses  villages;  selon  leurs  familles. 

Gaza,  les  villes  de  son  ressort,  et  ses  La  limite  de  leur  héritage  était,  à 

villages,  jusqu'au  torrent  d'Egypte,  et  l'orient,  Atharoth-Addar  jus(|u'à  Betli- 

à  la  grande  mer  qui  sert  de  limite.  Horon  la   haute.  ^EUe  continuait  du 

•"*Dans  la  montagne  :  Schamir,  Jat-  côté  de  l'occident  vers  Micmethathau 

thir,    Soco,    ''^Danna,    Rirjath-Sanna,  nord,  tournait  à   l'orient  vers   Thaa- 

qui   est   Debir,   ^"Anab,    Eschthemo,  nath-Silo,  et  passait  dans  la  direction 

Anim,  ^'Gosen,  llolon,  et  Guilo  ;  onze  de  l'orient  par  Janoach.  "De  Janoach 

villes,  et  leurs  villages.  *"Arab,  Duma,  elle  descendait  à  Atharoth  et  à  Naa- 

Eschean ,   ^^.lanum  ,    Beth-Ta|)puach  ,  ratha,  touchait  à  Jéricho,  et  se  pro- 

Aphéka,    "Ilumta,    Kirjath-Aiba,    qui  longeait  juscpi'au  Jourdain.   ^De  Tap- 

est  Hébron,  et  Tsior;  neuf  villes,  et  puach   elle   allait  vers    l'occident  au 

leurs  villages.  ^^Maon,  Carmel,  Ziph,  torrent  de  Kana,  pour  aboutir  à  la  mer. 

Juta,   ^"Jizreel,   Jokdeam  ,   Zanoach ,  Tel   fut   l'héritage   de  la  tribu   des 

'^"Ivaïn,  Guibea,  et  Thimna;  dix  villes,  fds  d'Ephraïm,  selon  leurs  familles, 

et  leurs  villages.  ^**Ilalhul,  Beth-Tsur,  ^Les   fils   d'Ephraïm   avaient  aussi 

Guedor,   ^^Maarath  ,    Beth-Anoth  ,    et  des  villes  séparées  au  milieu  de  l'hé- 

l*]lthekon;  six  villes,  et  leurs  villages,  ritage  des  fils  de  Manassé,  toutes  avec 

•^Mvirjath-Baal,  qui  est  Kirjath-Jearim,  leurs  villages, 

et  Rabba;  deux  villes,  et  leurs  villages.  '"Ils  ne  chassèrent  point  les  Cana- 

•^'Dans  le  désert  .  Beth-Araba,  Mid-  néens  qui  habitaient  à  Guézer,  et  les 

din,  Secaca,   •'-Nibschan,    Ir-llammé-  Cananéens  ont  habité  au  milieu  d'E- 

lach",  et  En-Guédi  ;  six  villes,  et  leurs  phraïm  jusqu'à  ce  jour,  mais  ils  furent 

villages.  assujettis  à  un  tribut. 
'Les   fils   de   Juda    ne   purent    pas 


chasser  les  Jébusiens  qui  habitaient  à 
Jérusalem,  et  les  Jébusiens  ont  habité 
avec  les  fils  de  Juda  à  Jérusalem  jus- 
qu'à ce  jour. 

Territoire  échu  ti  la  tribu  d' Hplirnïiu. 

Chap.  XYI.  'La  part  échue  par  le 
sort  aux  fils  de  Joseph  s'étendait  de- 
puis le  Jourdain  |)rès  de  Jéricho,  vers 
les   eaux    de    Jéricho,   à    l'orient.    La 


Territoire  échu  à  la  demi-tribu  de  Manasué. 

Cliap.  XVII.  'Une  part  échut  aussi 
par  le  sort  à  la  tribu  de  Manassé,  car 
il  était  le  premier-né  de  Joseph.  Ma- 
kir,  premier-né  de  Manassé  et  père 
de  Galaad,  avait  eu  Galaad  et  Basan, 
parce  qu'il  était  un  homme  de  guerre. 
^On  donna  par  le  sort  une  part  aux 
autres  fils  de  Manassé ,  selon  leurs 
familles  ,  aux  fils  d'Abiézer,  aux  fils 
limite  suivait  le  désert  qui  s'élève  de  de  Hélek,  aux  fils  d'Asriel,  aux  fils  de 
Jéricho  à  Béthel  par  la  montagne.  Sichem,  aux  fils  de  Hé])her,  aux  fils 
-Elle  continuait  de  Béthel  à  Luz,  et  de  Schemida  :  ce  sont  là  les  enfants 
passait  vers  la  frontière  des  Arkiens  inàles  de  Manassé,  fils  de  Joseph,  se- 
|)ar  Atharoth.  -'Puis  elle  descendait  à  Ion  leurs  familles.  ^Tselophchad,  fils 
l'occident  vers  la  frontière  des  Jajihlé-  de  Hé])her,  fils  de  Galaad,  fils  de  Ma- 
ihiens  jusqu'à  celle  de  Beth-Horon  la  kir,  fils  de  Manassé,  n'eut  point  de 
basse  et  jusqu'à  Guézer,  pour  aboutir  fils,  mais  il  eut  des  filles  dont  voici 
à  la  mer.  ''C'est  là  que  reçurent  leur  les  noms  :  Machla,  Noa,  Hogla,  Milca 
héritage  les  fils  de  Joseph,  Manassé  et  Thirtsa.  ■'Elles  se  présentèrent  de- 
et  Ephraïm.  vaut  le  prêtre  Éléazar,  devant  Josué, 

a.  La  ville  du  sel. 


263 


Chap.  17 , 0-18, 5. 


JOSUE. 


fils  de  Nun,  et  devant  les  princes,  seule  part,  tandis  que  nous  formons 
en  disant  :  L'Eternel  a  commandé  à  un  peuple  nombreux  et  que  l'Eternel 
Moïse  de  nous  donner  un  héritage  nous  a  bénis  jusqu'à  présent  ?  '^Josué 
parmi  nos  frères.  Et  on  leur  donna,  leur  dit  :  Si  vous  êtes  un  peuple  nom- 
selon  l'ordre  de  l'Eternel,  un  héritage  breux,  montez  à  la  forêt,  et  vous  l'a- 
parmi  les  frères  de  leur  père.  '^Déchut  battrez  pour  vous  y  faire  de  la  place 
dix  portions  à  Manassé,  outre  le  pays  dans  le  pays  des  Phéréziens  et  des 
de  Galaad  et  de  Basan,  qui  est  de  l'au-  Rephaïm,  puisque  la  montagne  d'E- 
tre côté  du  Jourdain.  *Car  les  filles  de  phraïm  est  trop  étroite  pour  vous. 
Manassé  eurent  un  héritage  parmi  ses  '^Les  fils  de  Joseph  dirent  :  La  mon- 
fils,  et  le  pays  de  Galaad  fut  pour  les  tagne  ne  nous  suffira  pas,  et  il  y  a  des 
autres  fils  de  Manassé.  chars  de  fer  chez  tous  les  Cananéens 
"La    limite    de   Manassé    s'étendait  qui  habitent  la  vallée,  chez  ceux  qui 


d'Aser  à  Micmethath,  qui  est  près  de 
Sichem,  et  allait  à  Jamin  vers  les  ha- 
bitants d'En-Tappuach.  ^Le  pays  de 
Tappuach  était  aux  fils  de  Manassé, 
mais  Tappuach  sur  la  frontière  de  Ma- 
nassé était  aux  fils  d'Ephraïm.  ^La 
limite  descendait  au  torrent  de  Kana, 
au  midi  du  torrent.  Ces  villes  étaient 
à  Ephraïm,  au  milieu  des  villes  de 
Manassé.  La  limite  de  Manassé  au 
nord  du  torrent  aboutissait  à  la  mer. 
'"  Le  territoire  du  midi  était  à  Ephraïm, 
celui  du  nord  à  Manassé,  et  la  mer 
leur  servait  de  limite;  ils  touchaient  à 
Aser  vers  le  nord,  et  à  Issacar  vers 
l'orient.  "Manassé  possédait  dans  Is- 
sacar et  dans  Aser  :  Beth-Schean  et 
les  villes  de  son  ressort,  Jibleam  et  les 
villes  de  son  ressort,  les  habitants  de 
Dor  et  les  villes  de  son  ressort,  les 
habitants  d'En-Dor  et  les  villes  de  son 
ressort,  les  habitants  de  Thaanac  et 
les  villes  de  son  ressort,  et  les  habi- 
tants de  Meguiddo  et  les  villes  de  son 
ressort,  trois  contrées. 

'^Les  fils  de  Manassé  ne  purent  pas 
prendre  possession  de  ces  villes,  et 
les  Cananéens  voulurent  rester  dans 
ce  pays.  '^Lorsque  les  enfants  d'Israël 
furent  assez  forts,  ils  assujettirent  les 
Cananéens  à  un  tribut,  mais  ils  ne  les 
chassèrent  point.         ■  •     •• 

'■*Les  fils  de  Joseph  parlèrent  à  Jo- 
sué,  et  dirent  :  Pourquoi  nous  as-tu 
donné  en  héritage   un   seul   lot,    une 


sont  à  Beth-Schean  et  dans  les  villes 
de  son  ressort,  et  chez  ceux  qui  sont 
dans  la  vallée  de  Jizreel.  "Josué  dit  à 
la  maison  de  Joseph,  à  Ephraïm  et  à 
Manassé  :  Vous  êtes  un  peuple  nom- 
breux, et  votre  force  est  grande,  vous 
n'aurez  pas  un  simple  lot.  '^Mais  vous 
aurez  la  montagne,  car  c'est  une  forêt 
que  vous  abattrez  et  dont  les  issues 
seront  à  vous,  et  vous  chasserez  les 
Cananéens,  malgré  leurs  chars  de  fer 
et  malgré  leur  force. 

Territoires  écliiis  aux  sept  tribus  de  Benjamin, 
de  Siincon,  de  Zahulon,  d' Issacar,  d'Aser,  de 
Neplithali,  et  de  Dan.  —  La  ville  de  Tlnin- 
nath-Séracli  accordée  à  Josué. 

Chap.  XVIII.  'Toute  l'assemblée 
des  enfants  d'Israël  se  réunit  à  Silo, 
et  ils  y  placèrent  la  tente  d'assigna- 
tion. Le  pays  était  soumis  devant  eux. 

^11  restait  sept  tribus  des  enfants 
d'Israël  qui  n'avaient  pas  encore  reçu 
leur  héritage.  ^Josué  dit  aux  enfants 
d'Israël  :  Jusques  à  quand  négligerez- 
vous  de  prendre  possession  du  pays 
que  l'Eternel,  le  Dieu  de  vos  pères, 
vous  a  donné  ?  ''Choisissez  trois  hom- 
mes par  tribu  ,  et  je  les  ferai  partir. 
Ils  se  lèveront,  parcourront  le  pays, 
traceront  un  plan  en  vue  du  partage, 
et  reviendront  auprès  de  moi.  '^Ils  le 
diviseront  en  sept  parts;  Juda  restera 
dans  ses  limites  au  midi,  et  la  maison 
de  Joseph  restera  dans  ses  limites  au 


JOSUE 


Chap.  18,  G-I9,i 


nord.  ^Vous  donc,  vous  tracerez  un 
plan  du  pays  en  sept  parts ,  et  vous 
me  l'apporterez  ici.  Je  jetterai  pour 
vous  le  sort  devant  l'Eternel ,  notre 
Dieu.  "Mais  il  n'y  aura  point  de  part 
pour  les  Lévites  au  milieu  de  vous, 
car  le  sacerdoce  de  l'Eternel  est  leur 
héritage;  et  Gad,  Ruben  et  la  demi- 
tribu  de  Manassé,  ont  reçu  leur  héri- 
tage, que  Moïse,  serviteur  de  l'Éter- 
nel, leur  a  donné  de  l'autre  côté  du 
Jourdain,  à  l'orient.  *  Lorsque  ces 
hommes  se  levèrent  et  partirent  pour 
tracer  un  plan  du  pays,  Josué  leur 
donna  cet  ordre  :  Allez,  parcourez  le 
pays,  tracez-en  un  plan,  et  revenez 
auprès  de  moi  ;  puis  je  jetterai  pour 
vous  le  sort  devant  l'Eternel,  à  Silo. 
"Ces  hommes  partirent,  parcoururent 
le  pays,  et  en  tracèrent  d'après  les 
villes  un  plan  en  sept  parts,  dans  un 
livre;  et  ils  revinrent  au])rès  de  Josué 
dans  le  camp  à  Silo.  '"Josué  jeta  pour 
eux  le  sort  à  Silo  devant  l'Eternel,  et 
il  fit  le  partage  du  pays  entre  les  en- 
fants d'Israël,  en  donnant  à  chacun  sa 
portion. 

"Le  sort  tomba  sur  la  tribu  des  fils 
de  Benjamin,  selon  leurs  familles,  et 
la  part  qui  leur  échut  par  le  sort  avait 
ses  limites  entre  les  fils  de  Juda  et  les 
fils  de  Joseph. 

'-Du  côté  septentrional,  leur  limite 
partait  du  Jourdain.  Elle  montait  au 
nord  de  Jéricho,  s'élevait  dans  la  mon- 
tagne vers  l'occident,  et  aboutissait 
au  désert  de  Beth-Aven.  ''Elle  passait 
de  là  \)Ai'  Luz,  au  midi  de  Luz,  qui  est 
Béthel,  et  elle  descendait  à  Atharoth- 
Addar  par-dessus  la  montagne  qui  est 
au  midi  de  Beth-Horon  la  basse. 

'•'Du  côté  occidental,  la  limite  se 
prolongeait  et  tournait  au  midi  depuis 
la  montagne  qui  est  vis-à-vis  de  Beth- 
Iloron  ;  elle  continuait  vers  le  midi,  et 
aboutissait  à  Kirjath-Baal,  qui  est  Ivir- 
jath-Jearim,  ville  des  fils  de  Juda. 
C'était  le  côté  occidental. 


'^Le  côté  méridional  commençait 
à  l'extrémité  de  Kirjath-Jearim  La 
limite  se  prolongeait  vers  l'occident 
jusqu'à  la  source  des  eaux  de  Neph- 
thoach  "^Elle  descendait  à  l'extrémité 
de  la  montagne  qui  est  vis-à-vis  de  la 
vallée  de  Ben-Hinnom,  dans  la  vallée 
des  Rephaïm  au  nord.  Elle  descendait 
par  la  vallée  de  Hinnom,  sur  le  côté 
méridional  des  Jébusiens,  juscpi'à  En- 


Roguel 


'"Elle  se  dirigeait  vers  le  nord 


à  En-Schémesch ,  puis  à  Gueliloth , 
qui  est  vis-à-vis  de  la  montée  d'Adum- 
mim,  et  elle  descendait  à  la  pierre  de 
Bohan,  fils  de  Ruben.  ''^Elle  passait 
sur  le  côté  septentrional  en  face  d'A- 
raba,  descendait  à  Araba,  '^et  conti- 
nuait sur  le  côté  septentrional  de  Beth- 
Hogla,  pour  aboutir  à  la  langue 
septentrionale  de  la  mer  Salée,  vers 
l'emboui'hure  du  Jourdain  au  midi. 
C  était  la  limite  méridionale. 

-"Du  côté  oriental,  le  Jourdain  for- 
mait la  limite. 

Tel  fut  l'héritage  des  fils  de  Benja- 
min, selon  leurs  familles,  avec  ses 
limites  de  tous  les  côtés. 

'-'Les  villes  de  la  tribu  des  fils  de 
Benjamin,  selon  leurs  familles,  étaient. 
Jéricho,  Beth-Hogla ,  Emek-Ketsits, 
^"-Beth-  Araba  ,  Tsemaraïm  ,  Béthel , 
-'Avvim,  Para,  Ophra,  "Kephar-Am- 
monaï,  Ophni,  et  Guéba;  douze  villes, 
et  leurs  villages.  "Gabaon,  Ram^, 
Beéroth,  -"Mitspé,  Kephira,  Motsa, 
'-"Rékem,  Jirpeel,  Tharcala,  -"^Tséla, 
Eleph,  Jebus,  qui  est  Jérusalem,  Gui- 
beath,  et  Kirjath;  quatorze  villes,  et 
leurs  villages. 

Tel  fut  l'héritage  des  fils  de  Benja- 
min, selon  leurs  familles. 

Chap.  XIX.  '  La  seconde  partéchut 
par  le  sort  à  Siméon,  à  la  tribu  des 
fils  de  Siméon,  selon  leurs  familles. 
Leur  héritage  était  au  milieu  de  l'hé- 
ritage des  fils  de  Juda. 

-ils  eurent  dans  leur  héritage  :  Beer- 
Schéba,    Schéba ,    Molada,    ^Ilatsar- 


265 


Chap.  10,  11- 38. 


JOSUE. 


Schual,Bala,Atsem,*Eltholacl,Bethul, 
Horma,  ^Tsiklag,  Beth-Marcaboth , 
Hatsar-Susa,  ^Beth-Lebaoth,  et  Scha- 
riichen,  treize  villes,  et  leurs  villages; 
"Ain,  Rimmon  ,  Ether  ,  et  Aschan  , 
nlles,   et   leurs    villasres;   *et 


eurs    villages  ; 

qui  est 


quatre  villes , 

tous  les  villages  aux  environs  de  ces 
villes,  jusqu'à   Baalath-Beer 
Ramath  du  midi. 

Tel  fut  l'héritage  de  la  tribu  des  fils 
deSiméon,  selon  leurs  familles.  "L'hé- 
ritage des  fils  de  Siméon  fut  pris  sur 
la  portion  des  fils  de  Juda  ;  car  la  por- 
tion des  fils  de  Juda  était  trop  grande 
pour  eux,  et  c'est  au  milieu  de  leur 
héritage  que  les  fils  de  Siméon  reçu- 
rent le  leur. 

'"La  troisième  part  échut  par  le  sort 
aux  fils  de  Zabulon,  selon  leurs  fa- 
milles. 

"La  limite  de  leur  héritage  s'éten- 
dait jusqu'à  Sarid.  Elle  montait  à 
l'occident  vers  Mareala,  et  touchait  à 
Dabbéscheth,  puis  au  torrent  qui  coule 
devant  Jokneam.  '-De  Sarid  elle  tour- 
nait à  l'orient,  vers  le  soleil  levant, 
jusqu'à  la  frontière  de  Kisloth-Thabor, 
continuait  à  Dabrath ,  et  montait  à 
Japliia.  ''De  là  elle  passait  à  l'orient 
par  Guittha-Hépher,  par  Ittha-Katsin, 
continuait  à  Rimmon,  et  se  prolon- 
geait jusqu'à  Néa.  '■'Elle  tournait  en- 
suite du  côté  du  nord  vers  Hannathon, 
et,  aboutissait  à  la  vallée  de  Jiphthach- 
El.  '=^De  plus,  Katthath,  Nahalal , 
Schimron,  Jideala,  Bethléhem.  Douze 
villes,  et  leurs  villages. 

"^Tel  fut  l'héritage  des  fils  de  Zabu- 
lon, selon  leurs  familles,  ces  villes-là 
et  leurs  villages. 

'^La  quatrième  part  échut  par  le  sort 
à  Issacar,  aux  fils  d'Issacar,  selon  leurs 
familles. 

'*Leur  limite  passait  par  Jizreel,  Ke- 
sulloth,  Sunem,  "^Hapharaïm,  Schion, 
Anacharath,  -"Rabbith,  Kischjon,  A- 
bets,  ^'Rémeth,  En-Gannim,  En-Had- 
da,  et  Betlî-Patsets  ;  -^elle  touchait  à 


Thabor,  à  Schachatsima,  à  Beth-Sché- 
mesch ,  et  aboutissait  au  Jourdain. 
Seize  villes,  et  leurs  villages. 

-^Tel  fut  l'héritage  de  la  tribu  des 
fils  d'Issacar,  selon  leurs  familles,  ces 
villes-là  et  leurs  villages. 

-*La  cinquième  part  échut  par  le 
sort  à  la  tribu  des  fils  d'Aser,  selon 
leurs  familles. 

-^Leur  limite  passait  par  Helkath, 
Ilali,  Bétlien,  Acschaph,  -^Allammé- 
lec,  Amead  et  Mischcal  ;  elle  touchait, 
vers  l'occident,  au  Carmel  et  au  Schi- 
chor-Libnath  ;  "puis  elle  tournait  du 
côté  de  l'orient  à  Beth-Dagon,  attei- 
gnait Zabulon  et  la  vallée  de  Jiph- 
thach-El  au  nord  de  Beth-Emek  et  de 
Neïel,  et  se  prolongeait  vers  Cabul, 
à  gauche,  *^et  vers  Ebron,  Rehob, 
Hammon   et  Kana,   jusqu'à   Sidon   la 


ndc 


'Elle   tournait  ensuite   vers 


Rama  jusqu'à  la  ville  forte  de  Tyr,  et 
vers  liosa,  pour  aboutir  à  la  mer,  par 
la  contrée  d'Aczib.  ™De  plus,  Umma, 
Aphek  et  Rehob.  Vingt-deux  villes,  et 
leurs  villages. 

■"Tel  fut  l'héritage  de  la  tribu  des 
fils  d'Aser,  selon  leurs  familles,  ces 
villes-là  et  leurs  villages. 

'^La  sixième  part  échut  par  le  sort 
aux  fils  de  Nephthali,  selon  leurs  fa- 
milles. 

■"Leur  limite  s'étendait  depuis  Hé- 
leph,  depuis  Allon,  par  Tsaanannim, 
Adami-Nékeb  et  Jabneel,  jusqu'à  Lak- 
kum,  et  elle  aboutissait  au  Jourdain. 
'^EUe  tournait  vers  l'occident  à  Az- 
noth- Thabor,  et  de  là  continuait  à 
Ilukkok  ;  elle  touchait  à  Zabulon  du 
côté  du  midi,  à  Aser  du  côté  de  ro.c- 
cident,  et  à  Juda  ;  le  Jourdain  était 
du  côté  de  l'orient.  '^Les  villes  fortes 
étaient  :  Tsiddim,  Tser,  Hammath, 
Rakkath,  Kinnéreth,  ^''Adama,  Rama, 
Hatsor,  -"Kédesch,  Edréï,  En-IIatsor, 
^'^Jireon,  Migdal-El,  Horem,  Beth- 
Anatli  et  Beth-Schémesch.  Dix-neuf 
villes,  et  leurs  villages. 


-266 


JOSUE. 


Chap.  lO/s'j-'Jl,^. 


s^Tel  fvit  rhéritagc  de  la  tribu  cU>s 
fils  de  Nephthali,  selon  leurs  familles, 
ces  villes-là  et  leurs  villages. 

■*"La  septième  part  échut  par  le  sort 
à  la  tribu  des  fils  de  Dan,  selon  leurs 
familles. 

■"La  limite  de  leur  héritage  compre- 
nait Tsorea,  Eschthaol,  Ir-Schémosch, 
••-Schaalabbin,  Ajalon,  .Jithla,  «Élon, 
Thimnatha,  Ékron,  «Eltheké,  Guibbe- 
thon,  Haalath,  "Jehud,  Bené-Berak, 
Gath-Uimmon,'^Mé-Jarkon  ctRakkon, 
avec  le  territoire  vis-à-vis  de  Japho. 
■'"Le  territoire  des  fils  de  Dan  s'éten- 
dait hors  de  chez  eux.  Les  fils  de  Dan 
montèrent  et  combattirent  contre  Lé- 
schem;  ils  s'en  emparèrent  et  la  frap- 
pèrent du  tranchant  de  l'épée  ;  ils  en 
prirent  possession,  s'y  établirent,  et 
l'appelèrent  Dan,  du  nom  de  Dan,  leur 
père. 

«Tel  fut  l'héritage  de  la  tribu  des 
fils  de  Dan,  selon  leurs  familles,  ces 
villes-là  et  leurs  villages. 

*^Lorsqu'ils  eurent  achevé  de  faire 
le  partage  du  pays,  d'après  ses  limi- 
tes, les  enfants  d'Israël  donnèrent  à 
Josué,  fils  de  Nun,  une  possession  au 
milieu  d'eux.  ^"Selon  l'ordre  de  l'Eter- 
nel, ils  lui  donnèrent  la  ville  qu'il 
demanda,  Thimnath-Sérach,  dans  la 
montagne  d'Ephraïm.  Il  rebâtit  la  ville, 
et  y  fit  sa  demeure. 

^'Tels  sont  les  héritages  que  le  prê- 
tre Eléazar,  Josué,  fils  de  Nun,  et  les 
chefs  de  famille  des  tribus  des  enfants 
d'Israël,  distribuèrent  par  le  sort  de-     tué   quelqu'un    involontairement   })ùt 


qui  aura  tué  quelqu'un  involontaire- 
ment, sans  intention;  elles  vous  ser- 
viront de  refuge  contre  le  vengeur  du 
sang.  'Le  meurtrier  s'enfuira  vers  l'une 
de  ces  villes,  s'arrêtera  à  l'entrée  de  la 
porte  de  la  ville,  et  exposera  son  cas 
aux  anciens  de  cette  ville  ;  ils  le  re- 
cueilleront auprès  d'eux  dans  la  ville, 
et  lui  donneront  une  demeure,  afin 
qu'il  habite  avec  eux.  ^Si  le  vengeur 
du  sang  le  poursuit,  ils  ne  livreront 
point  le  meurtrier  entre  ses  mains  ;  car 
c'est  sans  le  vouloir  qu'il  a  tué  son 
prochain,  et  sans  avoir  été  auparavant 
son  ennemi.  Ml  restera  dans  cette  ville 
jusqu'à  ce  qu'il  ait  comparu  devant 
l'assemblée  pour  être  jugé,  jusqu'à  la 
mort  du  grand  prêtre  alors  en  fonc- 
tions. A  cette  époque,  le  meurtrier 
s'en  retournera  et  rentrera  dans  sa 
ville  et  dans  sa  maison,  dans  la  ville 
d'où  il  s'était  enfui. 

'Ils  consacrèrent  Kédesch,  en  Gali- 
lée, dans  la  montagne  de  Nephthali; 
Sichem,  dans  la  montagne  d'Ephraïm  : 
et  Kirjath-Arba,  qui  est  Hébron,  dans 
la  montagne  de  Juda.  *Et  de  l'autre 
côté  du.Iourdain,  à  l'orient  de  Jéricho, 
ils  choisirent  Betser,  dans  le  désert, 
dans  la  plaine,  dans  la  tribu  de  Ru- 
ben  ;  Ramoth,  en  Galaad,  dans  la  tribu 
de  Gad;  et  Golan,  en  Basan,  dans  la 
tribu  de  Manassé.  "Telles  furent  les 
villes  désignées  pour  tous  les  enfants 
d'Israël  et  pour  l'étranger  en  séjour  au 
milieu  d'eux,  afin  que  celui  qui  aurait 


vaut  l'Éternel  à  Silo,  à  l'entrée  de  la 
tente  d'assignation.  Ils  achevèrent  ainsi 
le  partage  du  pays. 

Les  six  villes  de  refuge. 

Chap.  XX.  'L'Eternel  parla  à  Jo- 
sué, et  dit  : 

"•'Parle  aux  enfants  d'Israël,  et  dis  : 
Etablissez-vous,  comme  je  vous  l'ai 
ordonné  par  Moïse,  des  villes  de  re- 
fuge, ^où  pourra  s'enfuir  le  meurtrier 


s'y  réfugier,  et  qu'il  ne  mourût  pas  de 
la  main  du  vengeur  du  sang  avant  d'a- 
voir comparu  devant  l'assemblée. 

Les  qiiaraiile-liiiil  villes  des  Lévites. 

Chap.  XXI.  'Les  chefs  de  famille 
des  Lévites  s'approchèrent  du  prêtre 
Éléazar,  de  Josué,  fils  de  Nun,  et  des 
chefs  de  famille  des  tribus  des  enfants 
d'Israël.  -Ils  leur  parlèrent  à  Silo,  dans 
le  pays  de  Canaan,  et  dirent  :  L'Eter- 


267 


Chap.  2l,3-3'i. 


JOSUE. 


nel  a  ordonné  par  Moïse  qu'on  nous     sa  banlieue,  et  Beth-Schémesch  et  sa 
donnât  des  villes  pour  habitation,  et     banlieue,  neuf  villes  de  ces  deux  tri- 


leurs  banlieues  pour  notre  bétail. 

^Les  enfants  d'Israël  donnèrent  alors 
aux  Lévites,  sur  leur  héritage,  les  vil- 
les suivantes  et  leurs  banlieues,  d'a- 
près Tordre  de  l'Eternel. 

^On  tira  le  sort  pour  les  familles  des 
Kehatites  ;  et  les  Lévites,  fds  du  prêtre 


bus;  ''et  de  la  tribu  de  Benjamin,  Ga- 
baon  et  sa  banlieue,  Guéba  et  sa  ban- 
lieue, '^Anathoth  et  sa  banlieue,  et 
Almon  et  sa  banlieue,  quatre  villes. 
"Total  des  villes  des  prêtres,  fils  d'Aa- 
ron  :  treize  villes,  et  leurs  banlieues. 
-"Les  Lévites  appartenant  aux  famil- 


Aaron,  eurent  par  le  sort  treize  villes  les  des  autres  fils  de  Kehath  eurent  par 
de  la  tribu  de  Juda,  de  la  tribu  de  Si-  le  sort  des  villes  de  la  tribu  d'Ephraïm. 
méon  et  de  la  tribu  de  Benjamin;  ^les  -'On  leur  donna  la  ville  de  refuge  pour 
autres  fils  de  Kehath  eurent  par  le  sort  les  meurtriers,  Sichem  et  sa  banlieue, 
dix  villes  des  familles  de  la  tribu  d'E-  dans  la  montagne  d'Ephraïm,  Guézer 
phraïm,  de  la  tribu  de  Dan  et  de  la  et  sa  banlieue,  --Kibtsaïm  et  sa  ban- 
demi-tribu  de  Manassé.  *Les  fils  de  lieue,  et  Beth-Horon  et  sa  banlieue, 
Guerschon  eurent  par  le  sort  treize  quatre  villes  ;  -*de  la  tribu  de  Dan, 
villes  des  familles  de  la  tribu  d'Issa-  Eltheké  et  sa  banlieue,  Guibbethon  et 
car,  de  la  tribu  d'Aser,  de  la  tribu  de  sa  banlieue,  -''Ajalon  et  sa  banlieue, 
Ncphthali  et  de  la  demi-tribu  de  Ma-  et  Gath-Rimmon  et  sa  banlieue,  quatre 


nasse  en  Basan.  'Les  fils  de  Merari, 
selon  leurs  familles,  eurent  douze  vil- 
les de  la  tribu  de  Ruben,  de  la  tribu 
de  Gad  et  de  la  tribu  de  Zabulon.  *Les 


villes;  -^et  de  la  demi-tribu  de  Ma- 
nassé, Thaanac  et  sa  banlieue,  et  Gath- 
Rimmon  et  sa  banlieue,  deux  villes. 
-^ Total  des  villes  :  dix,  et  leurs  ban- 


enfants  d'Israël  donnèrent  aux  Lévi-     lieues,  pour  les  familles  des  autres  fils 
tes,  par  le  sort,  ces  villes  et  leurs  ban-     de  Kehath. 


lieues,  comme  l'Eternel  l'avait  ordon- 
né par  Moïse. 

'•*Ils  donnèrent  de  la  tribu  des  fils  de 
Juda  et  de  la  tribu  des  fils  de  Siméon 
les  villes  qui  vont  être  nominativement 
désignées,  '"et  qui  furent  pour  les  fils 
d'Aaron  d'entre  les  familles  des  Keha- 
thites  et  des  fils  de  Lévi,  car  le  sort 
les  avait  indiqués  les  premiers.  "Ils 


"On  donna  aux  fils  de  Guerschon, 
d'entre  les  familles  des  Lévites  :  de  la 
demi-tribu  de  Manassé,  la  ville  de  re- 
fuge pour  les  meurtriers,  Golan  en  Ba- 
san et  sa  banlieue,  et  Beeschthra  et  sa 
banlieue,  deux  villes;  -Hle  la  tribu 
d'Issacar,  Kischjon  et  sa  banlieue,  Da- 
brath  et  sa  banlieue,  ^"Jarmuth  et  sa 
banlieue,  et  En-Gannim  et  sa  banlieue, 


leur  donnèrent  Kirjath-Arba,  qui  est  quatre  villes;  •^'' de  la  tribu  d'Aser,  Mis- 
Ilébron,  dans  la  montagne  de  Juda,  et  cheal  et  sa  banlieue,  Abdon  et  sa  ban- 
la  banlieue  qui  l'entoure  :  Arba  était  lieue,  ^'Helkath  et  sa  banlieue,  et  Re- 
le  père  d'Anak.  '-Le  territoire  de  la  hob  et  sa  banlieue,  quatre  villes;  ^'-et 
ville  et  ses  villages  furent  accordés  à  de  la  tribu  de  Nephthali,  la  ville  de 
Caleb,  fils  de  Jephunné,  pour  sa  pos-  refuge  pour  les  meurtriers,  Kédesch 


session.  '^Ils  donnèrent  donc  aux  fils 
du  prêtre  Aaron  la  ville  de  refuge  pour 
les  meurtriers,  Ilébron  et  sa  banlieue, 
Libna  et  sa  banlieue,  '^Jatthir  et  sa 
banlieue,  Eschthemoa  et  sa  banlieue, 
'^Ilolon   et  sa  banlieue,   Debir  et  sa 


en  Galilée  et  sa  banlieue,  ïlammoth- 
Dor  et  sa  banlieue,  et  Karthan  et  sa 
banlieue,  trois  villes.  ^'Total  des  villes 
des  Guerschonites,  selon  leurs  famil- 
les :  treize  villes,  et  leurs  banlieues. 
^■*0n  donna  au  reste  des  Lévites,  qui 


banlieue,  '^Aïn  et  sa  banlieue,  Jutta  et     appartenaient  aux  familles  des  fils  de 

268 


JOSUE. 


Chap.21,3r.-23,li. 


Mcrari  :clelatribudeZal)ulon,Jokneam 
et  sa  banlieue,  Kartha  et  sa  banlieue, 
^^Dinina  et  sa  banlieue,  et  Nahalal  et 
sa  banlieue,  quatre  villes;  "''de  la  tribu 
de  Ruben,  Betseret  sa  banlieue,  Jahtsa 
et  sa  banlieue,  "Kedémoth  et  sa  ban- 
lieue, et  Méphaath  et  sa  banlieue,  qua- 
tre villes;  "''et  de  la  tribu  de  Gad,  la 
ville  de  refuge  pour  les  meurtriers, 
Raniotli  en  Galaad  et  sa  banlieue,  Ma- 
hanaïm  et  sa  banlieue,  ^^Ilesbon  et  sa 
banlieue,  et  Jaczer  et  sa  banlieue,  en 
tout  quatre  villes.  '"'Total  des  villes 
qui  échurent  par  le  sort  aux  fils  de 
Merari,  selon  leurs  familles,  formant 
le  reste  des  familles  des  Lévites  :  douze 
villes. 

*' Total  des  villes  des  Lévites  au  mi- 
lieu des  propriétés  des  enfants  d'Is- 
raël :  quarante-huit  villes,  et  leurs 
banlieues.  ■'"-Chacune  de  ces  villes  avait 
sa  banlieue  qui  l'entourait  ;  il  en  était 
de  même  pour  toutes  ces  villes. 

■'•^C'est  ainsi  que  l'Eternel  donna  k 
Israël  tout  le  pays  qu'il  avait  juré  de 
donner  à  leurs  pères  ;  ils  en  prirent 
possession  et  s'y  établirent.  "L'Eter- 
nel leur  accorda  du  repos  tout  alen- 
tour, comme  il  l'avait  juré  à  leurs 
pères;  aucun  de  leurs  ennemis  ne  put 
leur  résister,  et  l'Eternel  les  livra  tous 
entre  leurs  mains.  ''^De  toutes  les  bon- 
nes paroles  que  l'Eternel  avait  dites  à 
la  maison  d'Israël  aucune  ne  resta  sans 
effet  :  toutes  s'accomplirent. 

Autel  bâti  sur  le  Jourdain  par  les  tribus  de  Ru- 
ben et  de  Gad  et  par  la  demi-tribu  de  Ma- 
nassé. 

Chap.  XXII.  'Alors  Josué  appela 
les  Rubénites,  les  Gadites  et  la  demi- 
tribu  de  Manassé.  -II  leur  dit  :  Vous 
avez  observé  tout  ce  que  vous  a  pres- 
crit Moïse,  serviteur  de  l'Eternel,  et 
vous  avez  obéi  à  ma  voix  dans  tout  ce 
que  je  vous  ai  ordonné.  'Vous  n'avez 


et  vous  avez  gardé  les  ordres,  les  com- 
mandements de  l'Eternel,  votre  Dieu. 
■'Maintenant  que  l'Eternel,  votre  Dieu, 
a  accordé  du  repos  à  vos  frères,  comme 
il  le  leur  avait  dit,  retournez  et  allez 
vers  vos  tentes,  dans  le  pays  qui  vous 
appartient,  et  que  Moïse,  serviteur  de 
l'Eternel,  vous  a  donné  de  l'autre  côté 
du  Jourdain.  ^Ayez  soin  seulement 
d'observer  et  de  mettre  en  pratique  les 
ordonnances  et  les  lois  que  vous  a 
prescrites  Moïse,  serviteur  de  l'Eter- 
nel :  aimez  l'Eternel,  votre  Dieu,  mar- 
chez dans  toutes  ses  voies,  gardez  ses 
commandements,  attachez-vous  à  lui, 
et  servez-le  de  tout  votre  cœur  et  de 
toute  votre  àme.  *Et  Josué  les  bénit 
et  les  renvoya,  et  ils  s'en  allèrent  vers 
leurs  tentes. 

'Moïse  avait  donné  à  une  moitié  de 
la  tribu  de  Manassé  un  héritage  en  Ba- 
san,  et  Josué  donna  à  l'autre  moitié 
un  héritage  auprès  de  ses  frères  en 
deçà  du  Jourdain,  à  l'occident. 

*  Lorsque  Josué  les  renvoya  vers 
leurs  tentes,  il  les  bénit,  et  leur  dit  : 
Vous  retournez  à  vos  tentes  avec  de 
grandes  richesses,  avec  des  troupeaux 
fort  nombreux,  et  avec  une  quantité 
considérable  d'argent,  d'or,  d'airain, 
de  fer,  et  de  vêtements.  Partagez  avec 
vos  frères  le  butin  de  vos  ennemis. 

'Les  fils  de  Ruben,  les  fils  de  Gad, 
et  la  demi-tribu  de  Manassé,  s'en  re- 
tournèrent, après  avoir  quitté  les  en- 
fants d'Israël  à  Silo,  dans  le  pays  de 
Canaan,  pour  aller  dans  le  pays  de  Ga- 
laad, qui  était  leur  propriété  et  où  ils 
s'étaient  établis,  comme  l'Eternel  l'a- 
vait ordonné  par  Moïse. 

'"Quand  ils  furent  arrivés  aux  dis- 
tricts du  Jourdain  qui  appartiennent 
au  pays  de  Canaan,  les  fils  de  Ruben, 
les  fils  de  Gad  et  la  demi-tribu  de  Ma- 
nassé, y  bâtirent  un  autel  sur  le  Jour- 
dain, un  autel  dont  la  grandeur  frap- 


point  abandonné  vos  frères,  depuis  un      pait  les  regards.  "Les  enfants  d'Israël 
long  espace  de  temps  jusqu'à  ce  jour;      apprirent  (jue  l'on  disait  :  Voici,  les 

269 


Chap.22,1 


1:2-29. 


JOSUE. 


fils  de  Ruben,  les  fils  de  Gad  et  la  demi- 
tribu  de  Manassé,  ont  bâti  un  autel  en 
face  du  pays  de  Canaan,  dans  les  dis- 
tricts du  Jourdain,  du  côté  des  enfants 
d'Israël.  '-Lorsque  les  enfants  d'Israël 
eurent  appris  cela,  toute  l'assemblée 
des  enfants  d'Israël  se  réunit  à  Silo, 
pour  monter  contre  eux  et  leur  faire 


la  guerre. 


*^Les  enfants  d'Israël  envoyèrent  au- 


des  choses  dévouées  par  interdit,  et 
la  colère  de  l'Eternel  ne  s'entlanima- 
t-elle  pas  contre  toute  l'assemblée  d'Is- 
raël? Il  ne  fut  pas  le  seul  qui  périt  à 
cause  de  son  crime. 

^'Les  fils  de  Ruben,  les  fils  de  Gad 
et  la  demi-tribu  de  Manassé,  répondi- 
rent ainsi  aux  chefs  des  milliers  d'Is- 
raël :  "Dieu,  Dieu,  l'Eternel,  Dieu, 
Dieu,  l'Eternel  le  sait,  et  Israël  le  sau- 


près  des  fils  de  Ruben,  des  fils  de  Gad      ra!  Si  c'est  par  rébellion  et  par  infidé- 


et  de  la  demi-tribu  de  Manassé,  au 
pays  de  Galaad,  Phinées,  fils  du  prêtre 
Eléazar,  '*et  dix  princes  avec  lui,  un 
])rince  par  maison  paternelle  pour  cha- 
cune des  tribus  d'Israël  •  tous  étaient 


lité  envers  l'Eternel,  ne  viens  point  à 
notre  aide  en  ce  jour!  -^Si  nous  nous 
sommes  bâti  un  autel  pour  nous  dé- 
tourner de  l'Eternel,  si  c'est  pour  y 
présenter  des  holocaustes  et  des  of- 


chefs  de  maison  paternelle  parmi  les     fraudes,  et  si  c'est  pour  y  faire  des  sa- 


milliers  d'Israël.  '^Ils  se  rendirent  au- 
jjrès  des  fils  de  Ruben,  des  fils  de  Gad 
et  de  la  demi-tribu  de  Manassé,  au  pays 
de  Galaad,  et  ils  leur  adressèrent  la 
parole,  en  disant  :  '^\insi  parle  toute 
l'assemblée  de  l'Eternel  :  (^)ue  signifie 
cette  infidélité  que  vous  avez  commise 
envers  le  Dieu  dlisraël,  et  pourquoi 
vous  détournez -vous  maintenant  de 
l'Eternel,  en  vous  bâtissant  un  autel 
pour  vous  révolter  aujourd'hui  contre 
l'Eternel?  '^Regardons-nous  comme 
peu  de  chose  le  crime  de  Peor,  dont 
nous  n'avons  pas  jusqu'à  présent  en- 
levé la  tache  de  dessus  nous,  malgré 
la  plaie  qu'il  attira  sur  l'assemblée  de 
l'Eternel?  "*Et  vous  vous  détournez 
aujourd'hui  de  l'Eternel!  Si  vous  vous 
révoltez  aujourd'hui  contre  l'Eternel, 
demain  il  s'irritera  contre  toute  l'as- 
semblée d'Israël.  '^Si  vous  tenez  pour 
impur  le  pays  qui  est  votre  propriété, 
])assez  dans  le  pays  qui  est  la  pro- 
])riété  de  l'Eternel,  où  est  fixée  la  de- 
meure de  l'iliternel,  et  établissez-vous 
au  milieu  de  nous  ;  mais  ne  vous  ré- 
voltez pas  contre  l'Eternel  et  ne  vous 
séparez  pas  de  nous,  en  vous  bâtissant 
un  autel,  outre  l'autel  de  l'Eternel,  no- 
tre Dieu.  -"Acan,  fils  de  Zérach,  ne 
commit-il  pas  une  infidélité  au  sujet 


crifices  d'actions  de  grâces,  que  l'Éter- 
nel en  demande  compte!  "C'est  bien 
plutôt  par  une  sorte  d'inquiétude  que 
nous  avons  fait  cela,  en  pensant  que 
vos  fils  diraient  un  jour  à  nos  fils  :  Qu'y 
a-t-il  de  commun  entre  vous  et  l'Eter- 
nel, le  Dieu  d'Israël  ?  -^L'Eternel  a  mis 
le  Jourdain  ])()ur  limite  entre  nous  et 
vous,  iils  de  Ruben  et  fils  de  Gad  ;  vous 
n'avez  point  de  part  à  l'Eternel!  —  Et 
vos  fils  seraient  ainsi  cause  que  nos 
fils  cesseraient  de  craindre  l'Eternel. 
-'C'est  pourquoi  nous  avons  dit  :  Bâ- 
tissons-nous donc  un  autel,  non  pour 
des  holocaustes  et  pour  des  sacrifices, 
-'mais  comme  un  témoin  entre  nous  et 
vous,  entre  nos  descendants  et  les  vô- 
tres, que  nous  voulons  servir  l'Eternel 
devant  sa  face  par  nos  holocaustes  et 
par  nos  sacrifices  d'expiation  et  d'ac- 
tions de  grâces,  afin  que  vos  fils  ne  di- 
sent pas  un  jour  à  nos  fils  :  Vous  n'avez 
]>oint  de  part  â  l'Eternel  !  -*Nous  avons 
dit  :  S'ils  tiennent  dans  l'avenir  ce  lan- 
gage à  nous  ou  à  nos  descendants,  nous 
répondrons  :  Voyez  la  forme  de  l'autel 
de  l'Eternel,  qu'ont  fait  nos  pères,  non 
pour  des  holocaustes  et  ]iour  des  sa- 
crifices, mais  comme  témoin  entre 
nous  et  vous.  -'■'Loin  de  nous  la  pensée 
de  nous  révolter  contre  l'Eternel  et  de 


270 


JOSUE. 


Chap.  32. 30-23.  li. 


nous  détourner  aujourd'liui  de  l'Eter- 
nel, en  bâtissant  un  autel  jioiir  des  ho- 
locaustes, pour  des  offrandes  et  pour 
des  sacrifices,  outre  l'autel  de  l'Eternel, 
notre  Dieu,  qui  est  devant  sa  demeure  ! 
'Lorsque  le  prêtre  Phinées,  et  les 


30  1 


princes  de  l'assemblée,  les  chefs  des 
milliers  d'Israël,  qui  étaient  avec  lui, 


tre  Dieu,  qui  a  combattu  pour  vous. 
^Voyez,  je  vous  ai  donné  en  héritage 
par  le  sort,  selon  vos  tribus,  ces  na- 
tions qui  sont  restées,  à  partir  du  Jour- 
dain, et  toutes  les  nations  que  j'ai  ex- 
terminées, jusqu'à  la  grande  mer  vers 
le  soleil  couchant.  '^L'Eternel,  votre 


Dieu ,  les  repoussera  devant  vous  et 
eurent  entendu  les  paroles  que  pro-  les  chassera  devant  vous;  et  vous  pos- 
noncèrent  les  fils  de  Ruben,  les  fils  de      séderez  leur  pays,  comme  l'Eternel, 


Gad  et  les  fils  de  Manassé,  ils  furent 
satisfaits.  '"Et  Phinées,  fils  du  prêtre 
Eléazar,  dit  aux  fils  de  Ruben,  aux  fds 
de  Gad,  et  aux  fils  de  Manassé  :  Nous 
reconnaissons  maintenant  que  l'Eter- 
nel est  au  milieu  de  nous,  puisque 
vous  n'avez  point  commis  cette  infidé- 
lité contre  l'Eternel  ;  vous  avez  ainsi 
délivré  les  enfants  d'Israël  de  la  main 
de  l'Éternel. 

•'-phinées,  fils  du  prêtre  Eléazar,  et 
"S  princes,  quittèrent  les  fils  de  Ruben 


votre  Dieu,  vous  l'a  dit.  "Appliquez- 
vous  avec  force  à  observer  et  à  mettre 
en  pratique  tout  ce  qui  est  écrit  dans 
le  livre  de  la  loi  de  Moïse,  sans  vous 
en  détourner  ni  à  droite  ni  à  gauche. 
"Ne  vous  mêlez  point  avec  ces  nations 
qui  sont  restées  parmi  vous  ;  ne  pro- 
noncez point  le  nom  de  leurs  dieux,  et 
ne  l'employez  point  en  jurant;  ne  les 
servez  point,  et  ne  vous  prosternez 
point  devant  eux.  *Mais  attachez-vous 
à  l'Eternel,  votre  Dieu,  comme  vous 


et  les  fils  de  Gad,  et  revinrent  du  pays     l'avez  fait  jusqu'à  ce  jour.  'L'Éternel  a 
de  Galaad  dans  le  pays  de  Canaan,  au- 
])rès  des  enfants  d'Israël,  auxquels  ils 
firent  un  rapport.  ^'^Les  enfants  d'Israël 


chassé  devant  vous  des  nations  srran- 

o 

des  et  puissantes  ;  et  personne,  jus- 
qu'à ce  jour,  n'a  pu  vous  résister.  '"Un 
seul  d'entre  vous  en  poursuivait  mille  ; 
car  l'Éternel,  votre  Dieu,  combattait 
pour  vous,  comme  il  vous  l'a  dit.  "Veil- 
lez donc  attentivement  sur  vos  âmes, 
afin  d'aimer  l'Éternel,  votre  Dieu.  '-Si 
vous  vous  détournez  et  que  vous  vous 
il  est  témoin  entre  nous  que  l'Éternel  attachiez  au  reste  de  ces  nations  qui 
est  Dieu.  sont  demeurées  parmi  vous ,  si  vous 

vous  unissez  avec  elles  par  des  ma- 

Asscnhlée  cVIsraël.  Ej-hortations  de  Josué.  ^.j^g.^^g^  ^^  ^j  ^^^g  f^j.^j^^^  ensemble  des 

Chap.  XXIII.  'De])uis  longtemps  relations,  '* soyez  certains  que  l'Éter- 
l'Eternel  avait  donné  du  repos  à  Israël,  nel,  votre  Dieu,  ne  continuera  pas  à 
en  le  délivrant  de  tous  les  ennemis     chasser  ces  nations  devant  vous  ;  mais 


furent  satisfaits;  ils  bénirent  Dieu,  et 
ne  parlèrent  plus  de  monter  en  armes 
])0ur  ravager  le  pays  qu'habitaient  les 
fils  de  Ruben  et  les  fils  de  Gad. 

^*Les  fils  de  Ruben  et  les  fils  de  Gad 
appelèrent  l'autel  Ed",  car,  dirent-ils, 


qui  l'entouraient.  Josué  était  vieux, 
avancé  en  âge.  ^Alors  Josué  convoqua 
tout  Israël,  ses  anciens,  ses  chefs,  ses 
juges  et  ses  officiers.  Il  leur  dit  : 

Je  suis  vieux,  je  suis  avancé  en  âge. 
^Vous  avez  vu  tout  ce  que  l'Éternel, 
votre  Dieu,  a  fait  à  toutes  ces  nations 
devant  vous;  car  c'est  l'Eternel,  vo- 

o.  Ed  signifie  témoin. 


elles  seront  pour  vous  un  filet  et  un 
piège,  un  fouet  dans  vos  côtés  et  des 
épines  dans  vos  yeux,  jusf[u'à  ce  que 
vous  ayez  péri  de  dessus  ce  bon  pays 
que  l'Éternel,  votre  Dieu,  vous  adonné. 
'■'Voici,  je  m'en  vais  maintenant  par 
le  chemin  de  toute  la  terre.  Recon- 
naissez de  tout  votre  cœur  et  de  toute 


271 


is 


Chap.23,iô-M,i5.  JOSUE. 

votre  àme  qu'aucune  de  toutes  les  bon- 
nes paroles  pi-ononcées  sur  vous  par 
l'Éternel,  votre  Dieu,  n'est  restée  sans 
effet;  toutes  se  sont  accomplies  pour 
vous,  aucune  n'est  restée  sans  effet. 
^^Et  comme  toutes  les  bonnes  paroles 
que  l'Éternel,  votre  Dieu,  vous  avait 
dites  se  sont  accomplies  pour  vous, 
de  même  TÉternel  accomplira  sur 
vous  toutes  les  paroles  mauvaises, 
jusqu'à  ce  qu'il  vous  ait  détruits  de 
dessus  ce  bon  pays  que  l'Eternel,  votre 
Dieu,  vous  a  donné.  '*Si  vous  trans- 
gressez l'alliance  que  l'Eternel,  votre 
Dieu,  vous  a  prescrite,  et  si  vous  allez 
servir  d'autres  dieux  et  vous  proster- 
iier  devant  eux,  la  colère  de  l'Eternel 
s'enflammera  contre  vous,  et  vous  pé- 
rirez promptement  dans  le  bon  pays 
qu'il  vous  a  donné. 

Dernière  assemblée  à  Sichem.  Souvenirs  natio- 
naux. Promesses  du  peuple.  —  Mort  de 
Josué. 

Chap.  XXIV.  '  Josué  assembla  tou- 
tes les  tribus  d'Israël  à  Sichem,  et 
il  convoqua  les  anciens  dl'sraël,  ses 
chefs,  ses  juges  et  ses  officiers.  Et  ils 
se  présentèrent  devant  Dieu.  -Josué 
dit  à  tout  le  peuple  : 

Ainsi  parle  l'Éternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël :  Vos  pères,  Térach,  père  d'Abra- 
ham et  père  de  Nachor,  habitaient  an- 
ciennement de  l'autre  côté  du  fleuve", 
et  ils  servaient  d'autres  dieux.  ''Je  pris 
votre  père  Abraham  de  l'autre  côté  du 
fleuve,  et  je  lui  fis  parcourir  tout  le 
pays  de  Canaan;  je  multipliai  sa  pos- 
térité, et  je  lui  donnai  Isaac.  *Je  don- 
nai à  Isaac  Jacob  et  Esaù,  et  je  donnai 
en  propriété  à  Esaii  la  montagne  de 
Séir,  mais  Jacob  et  ses  fils  descendi- 
rent en  Egypte. 

^'envoyai  Moïse  et  Aaron,  et  je  frap- 
pai l'Egypte  par  les  prodiges  que  j'opé 


l'Egypte,  et  vous  arrivâtes  à  la  mer.; 
Les  Egyptiens  poursuivirent  vos  pères 
jusqu'à  la  mer  Rouge,  avec  des  chars 
et  des  cavaliers.  'Vos  pères  crièrent  à 
l'Éternel.  Et  l'Eternel  mit  des  ténèbres 
entre  vous  et  les  Egyptiens,  il  ramena 
sur  eux  la  mer,  et  elle  les  couvrit.  Vos 
yeux  ont  vu  ce  que  j'ai  fait  aux  Egyp- 
tiens. Et  vous  restâtes  longtemps  dans 
le  désert. 

^Je  vous  conduisis  dans  le  pays  des 
Amoréens,  qui  habitaient  de  l'autre 
côté  du  Jourdain,  et  ils  combattirent 
contre  vous.  Je  les  livrai  entre  vos 
mains  ;  vous  prîtes  possession  de  leur 
pays,  et  je  les  détruisis  devant  vous. 
''Balak,  fils  de  Tsippor,  roi  de  Moab,  se 
leva  et  combattit  Israël.  Il  fit  appeler 
Balaam,  fils  de  Beor,  pour  qu'il  vous 
maudît.  '"Mais  je  ne  voulus  point  écou- 
ter Balaam  ;  il  vous  bénit,  et  je  vous 
délivrai  de  la  main  de  Balak. 

"Vous  passâtes  le  Jourdain,  et  vous 
arrivâtes  à  Jéricho.  Les  habitants  de 
Jéricho  combattirent  contre  vous,  les 
Amoréens,  les  Phéréziens,  les  Cana- 
néens, les  Héthiens,  les  Guirgasiens, 
les  Héviens  et  les  Jébusiens.  Je  les 
livrai  entre  vos  mains,  '-et  j'envoyai 
devant  vous  les  frelons,  qui  les  chas- 
sèrent loin  de  votre  face,  comme  les 
deux  rois  des  Amoréens  :  ce  ne  fut  ni 
par  ton  épée,  ni  par  ton  arc.  '^Je  vous 
donnai  un  pays  que  vous  n'aviez  point 
cultivé,  des  villes  que  vous  n'aviez 
point  bâties  et  que  vous  habitez,  des 
vignes  et  des  oliviers  que  vous  n'aviez 
point  plantés  et  qui  vous  servent  de 
nourriture. 

'■'Maintenant,  craignez  l'Eternel,  et 
servez -le  avec  intégrité  et  fidélité. 
Faites  disparaître  les  dieux  qu'ont  ser- 
vis vos  pères  de  l'autre  côté  du  fleuve 
et  en  Egypte,  et  servez  l'Éternel.  '^Et 
si  vous  ne  trouvez  pas  bon  de  servir 


rai  au  milieu  d'elle;  puis  je  vous  en     l'Éternel,  choisissez  aujourd'hui  qui 
fis  sortir.  ^Je  fis  sortir  vos  pères  de     vous  voulez  servir,  ou  les  dieux  que 

a.  De  1  Euphrate. 

272 


JOSUE. 


Chnp.  24,  W-. 


■33. 


servaient  VOS  pères  au  delà  du  fleuve,  -''Et  le  peuple  dit  à  Josué  :  Nous 

ou  lesdieuxdes  Amoréensdans  le  pays  servirons  l'Eternel,  notre  Dieu,  et  nous 

desquels  vous  habitez.  Moi  et  ma  mai-  obéirons  à  sa  voix, 

son,  nous  servirons  l'Eternel.  ^^Josué  fit  en  ce  jour  une  alliance 

'"Le  peuple  répondit,  et  dit  :  Loin  avec  le  peuple,  et  lui  donna  des  lois  et 

de  nous  la  pensée  d'abandonner  l'Éter-  des  ordonnances,  à   Sichem.  -"Josué 

nel,  et  de  servir  d'autres  dieux  !  ''Car  écrivit  ces  choses  dans  le  livre  de  la 

l'Eternel  est  notre  Dieu  ;  c'est  lui  qui  loi  de  Dieu.  Il  prit  une  grande  jiierre, 

nous  a  fait  sortir  du  pays  d'Egypte,  de  qu'il  dressa  là  sous  le  chêne  qui  était 

la  maison  de  servitude,  nous  et  nos  dans  le  lieu  consacré  à  l'Eternel.  -'Et 

|>ères  ;  c'est  lui  qui  a  opéré  sous  nos  Josué  dit  à  tout  le  peuple  :  Voici,  cette 

yeux  ces  grands  prodiges,  et  (jui  nous  pierre  servira  de  témoin  contre  nous, 

a  gardés  pendant  toute  la  route  que  car  elle  a  entendu  toutes  les  paroles 

nous  avons  suivie  et  parmi  tous  les  que  l'Eternel  nous  a  dites  ;  elle  servira 

peuples  au  milieu  desquels  nous  avons  de  témoin  contre  vous,  afin  que  vous 

passé.  '^11  a  chassé  devant  nous  tous  ne  soyez  pas  infidèles  à  votre  Dieu, 

les  peuples,  et  les  Amorécns  qui  habi-  -*Puis  Josué  renvoya  le  peuple,  cha- 

taient  ce  pays.  Nous  aussi,  nous  servi-  cun  dans  son  héritage, 

rons  l'Éternel,  car  il  est  notre  Dieu.  -''Après  ces   choses,  Josué,  fils  de 

''■'Josué  dit  au  peuple  :  Vous  n'aurez  Nun,  serviteur  de  l'Eternel,  mourut, 

pas  la   force  de  servir  l'Eternel,  car  àgédecentdixans.="'Onrensevelitdans 

(;'est  un  Dieu  saint,  c'est  un  Dieu  ja-  le  territoire  qu'il  avait  eu  en  partage, 

loux  ;  il  ne  pardonnera  point  vos  trans-  à  Thimnath-Sérach,  dans  la  montagne 

gressions    et   vos    péchés.  .-"Lorsque  d'Ephraïm,  au  nord  de  la  montagne  de 

vous  abandonnerez  l'Eternel  et  que  Gaasch.  -"Israël  servit  l'Eternel  pen- 

vous  servirez  des  dieux  étrangers,  il  dant  toute  la  vie  de  Josué,  et  pendant 

reviendra  vous  faire  du  mal,  et  il  vous  toute  la  vie  des  anciens  qui  survécu- 

consumera   après  vous   avoir   fait  du  rent  à  Josué  et  qui  connaissaient  tout 

bien.  ce  que  l'Eternel  avait  fait  en  faveur 

-'Le  peuple  dit  à  Josué  :  Non  !  car  d'Israël, 

nous  servirons  l'Eternel  ^-Les  os  de  Joseph,  que  les  enfants 

"Josué  dit  au  peuple  :  Vous  êtes  té-  d'Israël   avaient   rapportés  d'Egypte, 

moins  contre  vous-mêmes  que  c'est  furent  enterrés  à  Sichem,  dans  la  por- 

vous  qui  avez  choisi  l'Eternel  pour  le  tiondu  champ  que  Jacob  avait  achetée 
servir. 

Ils  répondirent  :  Nous  en  sommes 
témoins. 

-'Otez  donc  les  dieux  étrangers  qui 
sont  au  milieu  de  vous,  et  tournez 
votre  cœur  vers  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël. 


des  fils  de  Ilamor,  père  de  Sichem, 
pour  cent  kesita ,  et  qui  appartint  à 
l'héritage  des  fils  de  Joseph. 

^^l'iléazar,  fils  d'Aaron,  mourut,  et 
on  l'enterra  à  Guibeath-Phinées,  (]ui 
avait  été  donnée  à  son  fils  Phinées, 
dans  la  montagne  d'Ephraïm. 


273 


LES  JUGES 


Nouvelles  conquêtes  par  les  tribus.  —  Cananéens  épargnés.  —  Le  peuple  infidèle. 

Chap.  I.  'Après  la  mort  de  Josué,  '  pour  femme  à  celui  qui  battra  Kirjath- 
les  enfants  d'Israël  consultèrent  TEter-  Sépher  et  qui  la  prendra.  '•''Othniel, 
nel,  en  disant  :  Qui  de  nous  montera  fils  de  Kenaz,  frère  cadet  de  Caleb, 
le  premier  contre  les  Cananéens,  pour  s'en  empara;  et  Caleb  lui  donna  pour 
lesattaquer?*L'Éternelrépondit:  Juda  femme  sa  fille  Acsa.  '■'Lorsqu'elle  fut 
montera  ;  voici,  j'ai  livré  le  pays  entre  entrée  chez  Othniel,  elle  le  sollicita  de 
ses  mains.  ^Et  Juda  dit  à  Siméon,  son      demander  à  son  père  un  champ.  Elle 

descendit  de  dessus  son  àne  ;  et  Caleb 
lui  dit  :  Qu'as-tu  ?  '^Elle  lui  répondit  : 
Fais-moi  un  présent,  car  tu  m'as  donné 
une  terre  du  midi  ;  donne-moi  aussi 
des  sources  d'eau.  Et  Caleb  lui  donna 
les  sources  supérieures  et  les  sources 
inférieures. 

"'Les  fils  du  Kénien,  beau-père  de 


frère  :  Monte  avec  moi  dans  le  pays 
qui  m'est  échu  par  le  sort,  et  nous 
combattrons  les  Cananéens  ;  j'irai  aussi 
avec  toi  dans  celui  qui  t'est  tombé  en 
partage.  Et  Siméon  alla  avec  lui. 

''Juda  monta,  et  l'Eternel  livra  entre 
leurs  mains  les  Cananéens  et  les  Phé- 
réziens  ;  ils  battirent  dix  mille  hommes 

à  Bézek.  ^lls  trouvèrent  Adoni-Bézek  Moïse,  montèrent  de  la  ville  des  pal- 

à  Bézek  ;  ils  l'attaquèrent,  et  ils  batti-  miers,  avec  les  fils  de  Juda,  dans  le 

rent  les  Cananéens  et  les  Phéréziens.  désert  de  Juda  au  midi  d'Arad,  et  ils 

** Adoni-Bézek  prit  la  fuite  ;  mais  ils  le  allèrent  s'établir  parmi  le  peuple", 

poursuivirent  et  le  saisirent,  et  ils  lui  '"Juda  se  mit  en   marche  avec  Si- 

coupèrent  les  pouces  des  mains  et  des  méon,  son  frère,  et  ils  battirent  les 

pieds.  "Adoni-Bézek  dit  :  Soixante-dix  Cananéens  qui  habitaient  à  Tsephath; 

rois,  ayant  les  pouces  des  mains  et  des  ils  dévouèrent  la  ville  p  ir  interdit,  et 

pieds    coupés,   ramassaient   sous   ma  on  l'appela  Ilorma*.  "*Juda  s'empara 

table  ;  Dieu  me  rend  ce  que  j'ai  fait.  On  encore  de  Gaza  et  de  son  territoire, 

l'emmena  à  Jérusalem,  et  il  y  mourut.  d'Askalon  et  de  son  territoire,  et  d'E- 

^Les  fils  de  Juda  attaquèrent  Jéru-  kron  et  de  son  territoire.  ''■* L'Eternel 

salem  et  la  prirent,  ils  la  frappèrent  fut  avec  Juda  ;  et  Juda  se  rendit  maître 

du  tranchant  de  l'épée  et  mirent  le  feu  de  la  montagne,  mais  il  ne  put  chas- 

à  la  ville.  **  Les  fils  de  Juda  descendirent  ser  les  habitants  de  la  plaine,  parce 

ensuite,  pour  combattre  les  Cananéens  qu'ils  avaient  des  chars  de  fer.  ^"On 

qui  ha]>itaient  la  montagne,  la  contrée  clonna  Ilébron  à  Caleb,  comme  l'avait 

du  midi  et  la  plaine.  '"Juda  marcha  dit  Moïse;  et  il  en  chassa  les  trois  fils 

contre  les  Cananéens  qui  habitaient  à  d'Anak. 

Ilébron,    appelée    autrefois    Rirjath-  -'Les  fils  de  Benjamin  ne  chassèrent 

Arba  ;  et  il  battit  Schéschaï,  Ahiman  point  les  Jébusiens  qui   habitaient  à 

et  Talmaï.  "De  là  il  marcha  contre  les  Jérusalem  ;  et  les  Jébusiens  ont  habité 

habitants  de  Debir  :  Debir  s'appelait  jusqu'à  ce  jour  dans  Jérusalem  avec 

autrefois  Rirjath-Sépher.  les  fils  de  Benjamin.    • 

'-Caleb  dit:  Je  donnerai  mafille  Acsa  ^^La  maison  de  Joseph  monta  aussi 

Il     De  Jiidu.  b.   llornia  dérive  d'un  mot  qui  sij,'nilîo  i/rrouer  par  iiiteidit. 


JUGES. 


Cluip.  I,  -.'S- 2,0. 


contre  Béthel,  et  rEteinol  fut  avec 
eux.  -'La  maison  de  Joseph  fit  explorer 
Béthel,  ([ui  s'appelait  autrefois  Luz. 
-■'Les  gardes  virent  un  homme  qui  sor- 
tait de  la  ville,  et  ils  lui  dirent  :  Mon- 
tre-nous par  où  nous  pourrons  entrer 
dans  la  ville,  et  nous  te  ferons  grâce. 
-^11  leur  montra  par  où  ils  pourraient 
entrer  dans  la  ville.  Et  ils  frappèrent 
la  ville  du  tranchant  de  l'épée  ;  mais 
ils  laissèrent  aller  cet  homme  et  toute 
sa  famille.  -"Cet  homme  se  rendit  dans 
le  pays  des  Iléthiens  ;  il  bâtit  une  ville, 
et  lui  donna  le  nom  de  Luz,  nom  qu'elle 
a  porté  jusqu'à  ce  jour. 

^'Manassé  ne  chassa  point  les  habi- 
tants de  Beth-Schean  et  des  villes  de 
son  ressort,  de  Thaanac  et  des  villes 
de  son  ressort,  de  Dor  et  des  villes  de 
son  ressort,  de  Jibleam  et  des  villes 
de  son  ressort,  de  Meguiddo  et  des 
villes  de  son  ressort  ;  et  les  Cananéens 
voulurent  rester  dans  ce  pays.  -''Lors- 
qu'Israël  fut  assez  fort,  il  assujettit  les 
Cananéens  à  un  tribut,  mais  il  ne  les 
chassa  point. 

-^Ephraïm  ne  chassa  point  les  Cana- 
néens qui  habitaient  à  Giiézer,  et  les 
Cananéens  habitèrent  au  milieu  d'E- 
phraïm  à  Guézer. 

'"Zabulon  ne  chassa  point  les  habi- 
tants de  Kitron ,  ni  les  habitants  de 
Nahalol  ;  et  les  Cananéens  habitèrent 
au  milieu  de  Zabulon,  mais  ils  furent 
assujettis  à  un  tribut. 

^'Aser  ne  chassa  point  les  habitants 
d'Acco,  ni  les  habitants  de  Sidun,  ni 
ceux  d'Achlab,  d'Aczib,  de  Ilelba, 
d'Aphik  et  de  Rehob  ;  '-et  les  Asérites 
habitèrent  au  milieu  des  Cananéens, 
habitants  du  pays,  car  ils  ne  les  chas- 
sèrent point. 

''Nephthali  ne  chassa  point  les  ha- 
bitants de  Beth-Schémesch,  ni  les 
habitants  de  Beth-Anath,  et  il  habita 
au  milieu  des  Cananéens,  habitants  du 
pays,  mais  les  habitants  de  Beth-Sché- 

o.  Bokim  signifie  ceux  qui  pleurent. 


mesch  et  de  Beth-Anath  furent  assu- 
jettis à  un  tribut. 

'••Les  Amoréens  repoussèrent  dans 
la  montagne  les  fds  de  Dan,  et  ne  les 
laissèrent  pasdescendre  dans  la  plaine. 
'^Les  Amoréens  voulurent  rester  à 
Har-Hérès,  à  Ajalon  et  à  Schaalbim  ; 
mais  la  main  de  la  maison  de  Joseph 
s'appesantit  sur  eux,  et  ils  furent  assu- 
jettis à  un  tribut.  '*Lc  territoire  des 
Amoréens  s'étendait  depuis  la  montée 
d'Akrabbim,  depuis  Séla,  et  en  dessus. 

CJinp.  II.  'Un  envoyé  de  l'Eternel 
monta  de  Guilgal  à  Bokim,  et  dit  :  Je 
vous  ai  fait  monter  hors  d'Egypte,  et 
je  vous  ai  amenés  dans  le  pays  que 
j'ai  juré  à  vos  pères  de  vous  donner. 
J'ai  dit  :  Jamais  je  ne  romprai  mon 
alliance  avec  vous;  -et  vous,  vous  ne 
traiterez  point  alliance  avec  les  habi- 
tants de  ce  pays,  vous  renverserez 
leurs  autels.  Mais  vous  n'avez  point 
obéi  à  ma  voix.  Pourquoi  avez-vous 
fait  cela  ?  ^J'ai  dit  alors  :  Je  ne  les 
chasserai  point  devant  vous  ;  mais  ils 
seront  h  vos  côtés,  et  leurs  dieux  vous 
seront  un  piège.  ''Lorsque  l'envoyé  de 
l'Eternel  eut  dit  ces  paroles  à  tous  les 
enfants  d'Israël,  le  peuple  éleva  la 
voix  et  pleura.  ^Ils  donnèrent  à  ce 
lieu  le  nom  de  Bokim",  et  ils  y  offri- 
rent des  sacrifices  à  l'Eternel. 

Les  juges. 

^Josué  renvoya  le  peuple,  et  les  en- 
fants d'Israël  allèrent  chacun  dans 
son  héritage  pour  prendre  possession 
du  pays.  'Le  peuple  servit  l'Eternel 
pendant  toute  la  vie  de  Josué,  et  pen- 
dant toute  la  vie  des  anciens  qui  sur- 
vécurent à  Josué  et  qui  avaient  vu 
toutes  les  grandes  choses  que  l'Eter- 
nel avait  faites  en  faveur  d'Israël. 
^Josué,  fils  de  Nun,  serviteur  de  l'E- 
ternel, mourut,  âgé  de  cent  dix  ans. 
"On  l'ensevelit  dans  le  territoire  qu'il 
avait  eu  en  partage,  à  Thimnath-IIé- 


275 


Chop.  S,  m-3, 7. 


JUGES. 


rès,  dans  la  montagne  d'Épliraïm,  au      allant   après  d'autres  dieux   pour  les 

servir  et  se  prosterner  devant  eux,  et 
ils  persévéraient  dans  la  même  con- 
duite et  le  même  endurcissement. 
^°  Alors  la  colère  de  rÉternel  s'en- 
flamma contre  Israël,  et  il  dit  :  Puis- 
que cette  nation  a  transgressé  mon 
alliance  que  j'avais  prescrite  à  ses 
pères,  et  puisqu'ils  n'ont  point  obéi  à 
ma  voix,  "je  ne  chasserai  plus  devant 
euxaucune  des  nationsque  Josuélaissa 
quand  il  mourut.  "C'est  ainsi  que  je 


nord  de  la  montagne  de  Gaasch 

'"Toute  cette  génération  fut  recueil- 
lie auprès  de  ses  pères,  et  il  s'éleva 
après  elle  une  autre  génération,  qui 
ne  connaissait  point  l'Eternel,  ni  ce 
qu'il  avait  fait  en  faveur  d'Israël.  "Les 
enfants  d'Israël  firent  alors  ce  qui  dé- 
plaît à  l'Éternel,  et  ils  servirent  les 
Baais.  '-Ils  abandonnèrent  l'Eternel, 
le  Dieu  de  leurs  pères,  qui  les  avait 
fait   sortir  du   pays   d'Egypte,   et   ils 


allèrent  après  d'autres  dieux  d'entre      mettrai  par  elles  Israël   à   l'épreuve, 
les  dieux  des  peuples  qui  les  entou-      pour  savoir  s'ils  prendront  garde  ou 
raient;    ils    se   prosternèrent    devant 
eux,   et   ils   irritèrent  l'Eternel.    "Ils 
abandonnèrent  l'Eternel,   et   ils   ser- 
virent Baal  et  les  Astartés. 

'■•La  colère  de  l'Eternel  s'enflamma 
contre  Israël.  Il  les  livra  entre  les 
mains  de  pillards  qui  les  pillèrent,  il 
les  vendit  entre  les  mains  de  leurs 
ennemis  d'alentour,  et  ils  ne  purent 
plus  résister  à  leurs  ennemis.  ""Partout 
où  ils  allaient,  la  main  de  l'Eternel 
était  contre  eux  pour  leur  faire  du  mal, 
comme  l'Éternel  l'avait  dit,  comme 
l'Eternel  le  leur  avait  juré.  Ils  furent 
ainsi  dans  une  grande  détresse.  '"L'É- 
ternel suscita  des  juges,  afin([u'ils  les 
délivrassent  de  la  main  de  ceux  qui  les 
pillaient.  '■^Mais  ils  n'écoutèrent  pas 
même  leurs  juges,  car  ils  se  prosti- 
tuèrent à  d'autres  dieux,  se  proster- 
nèrent devant  eux.  Ils  se  détournèrent 
promptement  de  la  voie  qu'avaient 
suivie  leurs  pères,  et  ils  n'obéirent 
point  comme  eux  aux  commandements 
de  l'Eternel. 

'^Lorsque  l'Éternel  leur  suscitait 
des  juges,  l'Éternel  était  avec  le  juge, 
et  il  les  délivrait  de  la  main  de  leurs 
ennemis  pendant  toute  la  vie  du  juge; 
car  l'Éternel  avait  jiitié  de  leurs  gé- 
missements contre  ceux  qui  les  oppri- 
maient et  les  tourmentaient.  "*Mais,  à 
la  mort  du  juge,  ils  se  corrompaient 
de  nouveau  plus  que  leurs  pères,  en 


non  de  suivre  la  voie  de  l'Éternel, 
comme  leurs  pères  y  ont  pris  garde. 

^'Et  l'Eternel  laissa  en  repos  ces 
nations  qu'il  n'avait  pas  livrées  entre 
les  mains  de  Josué,  et  il  ne  se  hâta 
point  de  les  chasser. 

Chap.  III.  'Voici  les  nations  que 
l'Eternel  laissa  pour  éprouver  par  elles 
Israël,  tous  ceux  qui  n'avaient  pas 
connu  toutes  les  guerres  de  Canaan. 
^11  voulait  seulement  que  les  généra- 
tions des  enfants  d'Israël  connussent 
et  apprissent  la  guerre,  ceux  qui  ne 
l'avaient  pas  connue  auparavant.  'Ces 
nations  étaient  :  les  cinq  princes  des 
Philistins,  tous  les  Cananéens,  les  Si- 
doniens,  et  les  Iléviens  qui  habitaient 
la  montagne  du  Liban,  depuis  la  mon- 
tagne de  Baal-IIermon  jusqu'à  l'entrée 
de  Hamath.  ''Ces  nations  servirent  à 
mettre  Israël  à  l'épreuve,  afin  que 
l'Éternel  sût  s'ils  obéiraient  aux  com- 
mandements qu'il  avait  prescrits  à 
leurs  pères  par  Moïse.  ''Et  les  enfants 
d'Israël  habitèrent  au  milieu  des  Cana- 
néens, des  Iléthiens,  des  Amoréens, 
des  Phéréziens,  des  Héviens  et  des 
Jébusiens  ;  "ils  prirent  leurs  fdles  pour 
femmes,  ils  donnèrent  à  leurs  fils  leurs 
propres  filles,  et  ils  servirent  leurs 
dieux. 

Ol/inicl,  Eliiid,  Sc/iaiiigar,  juges  en  Israël. 

'Les  enfants  d'Israël  firent   ce  qui 


276 


JUGES. 


Chap.  3,8-31. 


déplaît  à  rÉtcrrtel,  ils  oublièrent  l'K- 
ternel,  et  ils  servirent  les  Baals^  et  les 
idoles.  *La  colère  de  l'Eternel  s'en- 
flamma contre  Israël,  et  il  les  vendit 
entre  les  mains  de  Cuschan-Rischea- 
thaïm,  roi  de  Mésopotamie.  Et  les  en- 
tants d'Israël  furent  asservis  huit  ans 
à  Cuschan-Rischealhaïm. 

"Les  enfants  d'Israël  crièrent  à  l'E- 
ternel, et  l'Eternel  leur  suscita  un  libé- 
rateur qui  les  délivra,  Otliniel,  fds  de 
Ivenaz,  frère  cadet  de  Caleb.  '"L'esprit 
de  l'Eternel  fut  sur  lui.  Il  devint  juge 
en  Israël,  et  il  partit  pour  la  guerre. 
L'Eternel  livra  entre  ses  mains  Cus- 
chan-Rischeathaïm,  roi  de  Mésopota- 
mie, et  sa  main  fut  puissante  contre 
Cuschan-Rischeathaïm.  "Le  pays  fut 
en  repos  jiendant  quarante  ans.  Et 
Othniel,  fils  de  Kcnaz,  mourut. 

'^Les  enfants  d'Israël  firent  encore 
ce  qui  dé[)laît  à  l'Eternel  ;  et  l'Eternel 
fortifia  Eglon,  roi  de  Moab,  contre 
Israël,  j)arce  qu'ils  avaient  fait  ce  qui 
déplaît  à  l'Eternel.  '^Eglon  réunit  à 
lui  les  fils  d'Ammon  et  les  Amalécites, 
et  il  se  mit  en  marche.  Il  battit  Israël, 
et  ils  s'emparèrent  de  la  ville  des  pal- 
miers". ''Et  les  enfants  d'Israël  furent 
asservis  dix-huit  ans  à  Eglon,  roi  de 
Moab. 

'^Les  enfants  d'Israël  crièrent  à  l'E- 
ternel ,  et  l'Eternel  leur  suscita  un 
libérateur,  Éhud,  fils  de  Guéra,  Ben- 
jamite,  cjui  ne  se  servait  pas  de  la  main 
droite.  Les  enfants  d'Israël  envoyèrent 
par  lui  un  présent  à  Eglon,  roi  de 
Moab.  '^Ehud  se  fit  une  épée  à  deux 
tranchants,  longue  d'une  coudée,  et  il 
la  ceignit  sous  ses  vêtements,  au  côté 
droit.  "Il  offrit  le  jM'ésent  à  Eglon,  roi 
de  Moab  :  or  Eglon  était  un  homme 
très  gras.  '* Lorsqu'il  eut  achevé  d'of- 
frir le  présent,  il  renvoya  les  gens  qui 
lavaient  apporté.  '"Il  revint  lui-même 
depuis  les  carrières  près  de  Guilgal, 

a.  Jéricho,    ■ 


et  il  dit  :  0  roi  !  j'ai  quelque  chose  de 
secret  à  te  dire.  Le  roi  dit  :  Silence! 
Et  tous  ceux  qui  étaient  auprès  de  lui 
sortirent.  ^"Ehud  l'aborda  comme  il 
était  assis  seul  dans  sa  chambre  d'été, 
et  il  dit  :  J'ai  une  parole  de  Dieu  pour 
toi.  Eglon  se  leva  de  son  siège.  *'Alors 
Ehud  avança  la  main  gauche,  tiral'épée 
de  son  côté  droit,  et  la  lui  enfonça 
dans  le  ventre.  -La  poignée  même 
entra  après  la  lame,  et  la  graisse  se 
referma  autour  de  la  lame;  car  il  ne 
retira  pas  du  ventre  l'épée,  qui  sortit 
par  derrière.  ^^Ehud  sortit  par  le  por- 
tique ,  ferma  sur  lui  les  portes  de 
la  chambre  haute,  et  tira  le  verrou. 
-^Quanil  il  fut  sorti,  les  serviteurs  du 
roi  vinrent  et  regardèrent;  et  voici, 
les  portes  de  la  chambre  haute  étaient 
fermées  au  verrou.  Ils  dirent  :  Sans 
doute  il  se  couvre  les  pieds  dans  la 
chambre  d'été.  -^Ils  attendirent  long- 
temps; et  comme  il  n'ouvrait  pas  les 
portes  de  la  chambre  haute,  ils  prirent 
la  clé  et  ouvrirent,  et  voici,  leur  maître 
était  mort,  étendu  parterre.  *^ Pendant 
leurs  délais,  Éhud  prit  la  fuite,  dé- 
passa les  carrières,  et  se  sauva  à  Seïra. 
-'Dès  qu'il  fut  arrivé,  il  sonna  de 
la  trompette  dans  la  montagne  d'E- 
phraïm.  Les  enfants  dlisraël  descen- 
dirent avec  lui  de  la  montagne,  et  il  se 
mita  leur  tête.  -*11  leur  dit  :  Suivez- 
moi,  car  l'Eternel  a  livré  entre  vos 
mains  les  Moabites,  vos  ennemis.  Ils 
descendirent  après  lui,  s'emparèrent 
des  gués  du  Jourdain  vis-à-vis  de  Moab, 
et  ne  laissèrent  passer  personne.  *"Ils 
battirent  dans  ce  temps-là  environ  dix 
millp  hommes  de  Moab,  tous  robustes, 
tous  vaillants,  et  pas  un  n'échap|ia. 
"'"En  ce  jour,  Moab  fut  humilié  sous  la 
main  d'Israël.  Et  le  j>ays  fut  en  repos 
pendant  quatre-vingts  ans. 

■"Après  lui,  il  y  eut  Schamgar,  fils 
d'Analli.   Il  battit  six   cents   hommes 


277 


Chap.  A,  i-^ii 


JUGES. 


des  Philistins,  avec  un  aiguillon  à 
bœufs.  Et  lui  aussi  fut  un  libérateur 
d'Israël. 

Débora  la  prop/ictcsse.  Juge  en  Israël. 
Cantique  de  Débora. 

Chap.  IV.  'Les  enfants  d'Israël 
firent  encore  ce  qui  déplaît  à  l'Eternel, 
après  qu'Ehud  fut  mort.  ^Et  l'Eternel 
les  vendit  entre  les  mains  de  Jabin, 
roi  de  Canaan,  qui  régnait  à  Hatsor. 
Le  chef  de  son  armée  était  Sisera,  et 
habitait  à  Haroscheth-Goïm. 

^Les  enfants  d'Israël  crièrent  à  l'E- 
ternel, car  Jabin  avait  neuf  cents  chars 
de  fer,  et  il  opprimait  avec  violence 
les  enfants  d'Israël  depuis  vingt  ans. 

*Dans  ce  temps-là,  Débora,  prophé- 
tesse,  femme  de  Lappidoth,  étaitjuge 
en  Israël.  ^Elle  siégeait  sous  le  pal- 
mier de  Débora,  entre  Rama  et  Béthel, 
dans  la  montagne  d'Ephraïm;  et  les 
enfants  d'Israël  montaient  vers  elle 
pour  être  jugés.  *Elle  envoya  appeler 
Barak,  fils  d'Abinoam,  de  Kédesch- 
Nephthali,  et  elle  lui  dit  :  N'est-ce  pas 
l'ordre  cju'a  donné  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël  ?  Va,  dirige-toi  sur  le  mont 
Thabor,  et  prends  avec  toi  dix  mille 
hommes  des  enfants  de  Nephthali  et 
des  enfants  de  Zabulon  ;  ^j'attirerai 
vers  toi,  au  torrent  de  Rison,  Sisera, 
chef  de  l'armée  de  Jabin,  avec  ses 
chars  et  ses  troupes,  et  je  le  livrerai 
entre  tes  mains.  *  Barak  lui  dit  :  Si  tu 
viens  avec  moi,  j'irai;  mais  si  tu  ne 


viens  pas  avec  moi,  je  n  irai  pas. 


'Elle 


répondit  :  J'irai  bien  avec  toi  ;  mais  tu 
n'auras  point  de  gloire  sur  la  voie  où 
tu  marches,  car  l'Éternel  livrera  Sisera 
entre  les  mains  d'une  femme.  Et  Dé- 
bora se  leva,  et  elle  se  rendit  avec 
Barak  à  Kédesch. 

'"Barak  convoqua  Zabulon  et  Neph- 
thali à  Kédesch;  dix  mille  hommes 
marchèrent  à  sa  suite,  et  Débora  par- 
tit avec  lui. 

"Iléber,    le  Kénien,    s'était  séparé 


des  Kéniens,  des  fils  de  Hobab,  beau- 
père  de  Moïse,  et  il  avait  dressé  sa 
tente  jusqu'au  chêne  de  Tsaannaïm, 
près  de  Kédesch. 

'-On  informa  Sisera  que  Barak,  fils 
d'Abinoam,  s'était  dirigé  sur  le  mont 
Thabor.  '^Et,  depuis  Haroscheth- 
Goïm,  Sisera  rassembla  vers  le  torrent 
de  Kison  tous  ses  chars,  neuf  cents 
chars  de  fer,  et  tout  le  peuple  qui  était 
avec  lui. 

**  Alors  Débora  dit  à  Barak  :  Lève- 
toi,  car  voici  le  jour  où  l'Eternel  livre 
Sisera  entre  tes  mains.  L'Eternel  ne 
marche-t-il  pas  devant  toi  ?  Et  Barak 
descendit  du  mont  Thabor,  ayant  dix 
mille  hommes  à  sa  suite.  "^L'Eternel 
mit  en  déroute  devant  Barak,  par  le 
tranchant  de  l'épée,  Sisera,  tous  ses 
chars  et  tout  le  camp.  Sisera  descen- 
dit de  son  char,  et  s'enfuit  à  pied. 
"^ Barak  poursuivit  les  chars  et  l'armée 
jusqu'à  Ilaroscheth-Goïm  ;  et  toute 
l'armée  de  Sisera  tomba  sous  le  tran- 
chant de  l'épée,  sans  qu'il  en  restât 
un  seul  homme. 

"Sisera  se  réfugia  à  pied  dans  la 
tente  de  Jaël,  femme  de  Héber,  le  Ké- 
nien; car  il  y  avait  paix  entre  Jabin, 
roi  de  Hatsor,  et  la  maison  de  Héber, 
le  Kénien.  'Maël  sortit  au-devant  de 
Sisera,  et  lui  dit:  Entre,  mon  sei- 
gneur, entre  chez  moi,  ne  crains  point. 
Il  entra  chez  elle  dans  la  tente,  et  elle 
le  cacha  sous  une  couverture.  '^11  lui 
dit:  Donne-moi,  je  te  prie,  un  peu 
d'eau  à  boire,  car  j'ai  soif.  Elle  ouvrit 
l'outre  du  lait,  lui  donna  à  boire,  et  le 
couvrit.  -"Il  lui  dit  encore  :  Tiens-toi 
à  l'entrée  de  la  tente,  et  si  l'on  vient 
t'interroger  en  disant  :  Y  a-t-il  ici  quel- 
qu'un ?  tu  répondras  :  Non.  ^'Jaël, 
femme  de  Héber,  saisit  un  pieu  de  la 
tente,  prit  en  main  le  marteau,  s'ap- 
procha de  lui  doucement,  et  lui  en- 
fonça dans  la  tempe  le  pieu,  qui  péné- 
tra en  terre.  Il  était  profondément 
endormi  et   accablé  de  fatigue  ;  et  il 


278 


JUGES.  C/iap.  4,22-5,1?. 

mourut.   "Comme   Barak   poursuivait  raël. -*Et  la  main  des  enfants  d'Israël 

Sisera,  Jaël  sortit  à  sa  rencontre  et  lui  s'appesantit  de  plus  en  plus  sur  Jabin, 

dit  :  Viens,  et  je  te  montrerai  l'homme  roi  de  Canaan,  jusqu'à  ce  qu'ils  eus- 

que  tu  cherches.  Il  entra  chez  elle,  et  sent  exterminé  Jabin,  roi  de  Canaan, 
voici ,    Sisera   était  étendu    mort ,    le 

pieu  dans  la  tempe.  Chap.    V.     'En  ce  jour-là,  Débora 

*'En  ce  jour.    Dieu   humilia  Jabin,  chanta  ce  cantique,  avec   Barak,  fils 

roi  de  Canaan,  devant  les  enfants  dis-  d'Abinoam  : 

^Des  chefs  se  sont  mis  à  la  tête  du  peuple  en  Israël. 
Et  le  peuple  s'est  montré  prêt  à  combattre  : 
Bénissez-en  l'Eternel  ! 

^Rois,  écoutez!  Princes,  prêtez  l'oreille! 
Je  chanterai,  oui  je  chanterai  à  1  Eternel, 
Je  chanterai  à  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël. 
■•O  Eternel  !  quand  tu  sortis  de  Séir, 
Quand  tu  t'avanças  des  champs  d'Edom, 
La  terre  trembla,  et  les  cieux  se  fondirent. 
Et  les  nuées  se  fondirent  en  eaux; 

^Les  montagnes  s'ébranlèrent  devant  l'Eternel, 
Ce  Sinai  devant  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël. 

'Au  temps  de  Schamgar,  fds  d'Anath, 
Au  temps  de  Jaël,  les  routes  étaient  abandonnées, 

Et  ceux  qui  voyageaient  prenaient  des  chemins  détournés. 

'Les  chefs  étaient  sans  force  en  Israël,  sans  force, 
Quand  je  me  suis  levée,  moi  Débora, 
Quand  je  me  suis  levée  comme  une  mère  en  Israël. 

'*I1  avait  choisi  de  nouveaux  dieux  : 
Alors  la  guerre  était  aux  portes  ; 

On  ne  voyait  ni  bouclier  ni  lance 
Chez  quarante  milliers  en  Israël. 

^Mon  cœur  est  aux  chefs  d'Israël, 
A  ceux  du  peuple  qui  se  sont  montrés  prêts  à  combattre. 
Bénissez  l'Eternel  ! 

'"Vous  qui  montez  de  blanches  ànesses, 
Qui  avez  pour  sièges  des  tapis. 

Et  vous  qui  marchez  sur  la  route,  chantez  ! 

"Que  de  leur  voix  les  archers,  du  milieu  des  abreuvoirs, 
Célèbrent  les  bienfaits  de  l'Éternel, 
Les  bienfaits  de  son  conducteur  en  Israël  ! 

Alors  le  peuple  de  l'Eternel  descendit  aux  portes. 

'-Réveille-toi,  réveille-toi,  Débora! 
Réveille-toi,  réveille-toi,  dis  un  cantique  ! 

Lève-toi,  Barak,  et  emmène  tes  captifs,  fils  d'Abinoam  ! 

271) 


Clinp.  5,13-xy  JUGES. 

''Alors  un  reste  du  peuple  triompha  des  puissants, 
L'Eternel  me  donna  la  victoire  sur  les  héros. 

"D'Ephraïm  arrivèrent  les  habitants  d'Amalek". 
A  ta  suite  marcha  Benjamin  parmi  ta  troupe. 

De  Makir*  vinrent  des  chefs, 
Et  de  Zabulon  des  commandants. 

'^Les  princes  d'Issacar  furent  avec  Débora, 
Et  Issacar  suivit  Barak, 
11  fut  envoyé  sur  ses  pas  dans  la  vallée. 

Près  des  ruisseaux  de  Ruben, 
Grandes  furent  les  résolutions  du  cœur  ! 

'^Pourquoi  es-tu  resté  au  milieu  des  étables 
A  écouter  le  bêlement  des  troupeaux  ? 

Aux  ruisseaux  de  Ruben, 
Grandes  furent  les  délibérations  du  cœur! 

''Galaad  au  delà  du  Jourdain  n'a  pas  quitté  sa  demeure. 
Pourquoi  Dan  s'est-il  tenu  sur  les  navires  ? 

Aser  s'est  assis  au  rivage  de  la  mer. 
Et  s'est  reposé  dans  ses  ports. 

'^Zabulon  est  un  peuple  qui  affronta  la  mort, 
Et  Nephthali  de  même. 

Sur  les  hauteurs  des  champs. 

''Les  rois  vinrent,  ils  combattirent. 
Alors  combattirent  les  rois  de  Canaan, 
A  Thaanac,  aux  eaux  de  Meguiddo  ; 

Ils  ne  remportèrent  nul  butin,  nul  argent. 

^'Des  cieux  on  combattit, 
De  leurs  sentiers  les  étoiles  combattirent  contre  Sisera. 
^'Le  torrent  de  Kison  les  a  entraînés. 
Le  torrent  des  anciens  temps,  le  torrent  de  Kison. 
Mon  âme,  foule  aux  pieds  les  héros  ! 

^^Alors  les  talons  des  chevaux  retentiront, 
A  la  fuite,  à  la  fuite  précipitée  de  leurs  guerriers. 

-'Maudissez  Méroz,  dit  l'ange  de  l'Eternel, 
Maudissez,  maudissez  ses  habitants. 

Car  ils  ne  vinrent  pas  au  secours  de  l'Eternel, 
Au  secours  de  l'Eternel,  parmi  les  hommes  vaillants. 

^^ Bénie  soit  entre  les  femmes  Jaël, 
Femme  de  Héber,  le  Kénien  ! 

Bénie  soit-elle  entre  les  femmes  qui  habitent  sous  les  tentes  ! 

-'^Il  demanda  de  l'eau,  elle  a  donné  du  lait. 
Dans  la  coupe  d'honneur  elle  a  présenté  de  la  crème. 
^^D'une  main  elle  a  saisi  le  pieu, 

a.  Amalek  est  ici  le  nom  d'une  montagne  en  ijphraïm,  où  les  Amalécites  avaient  anciennement  habité. 

b.  Makir  désigne  une  portion  de  la  tribu  de  Manassé  ;  Makir  était  le  fils  aine  de  Manassé. 

280 


JUGES. 


Cliap.  5,27-6, 


m. 


Et  (le  sa  droite  le  marteau  des  travailleurs; 

Elle  a  frappé  Siscra,  lui  a  fendu  la  tète, 
Fracassé  et  transpercé  la  tempe. 

-"Aux  pieds  de  Jaël  il  s'est  affaissé,  il  est  tombé,  il  s'est  couché; 

A  ses  pieds  il  s'est  affaissé,  il  est  tombé  ; 
Là  où  il  s'est  affaissé,  là  il  est  tombé  sans  vie. 


-*Par  la  fenêtre,  à  travers  le  treillis, 
La  mère  de  Sisera  regarde,  et  s'écrie  : 

Pourquoi  son  char  tarde-t-il  à  venir? 
Pourquoi  ses  chars  vont-ils  si  lentement? 

-"Les  plus  sages  d'entre  ses  femmes  lui  répondent. 
Et  elle  se  répond  à  elle-même  : 

™Ne  trouvent-ils  pas  du  butin  ?  ne  le  partagent-ils  pas? 
Une  jeune  fille,  deux  jeunes  filles  par  homme, 
Du  butin  en  vêtements  de  couleur  pour  Sisera, 
Du  butin  en  vêtements  de  couleur,  brodes. 

Un  vêtement  de  couleur,  deux  vêtements  brodés, 
Pour  le  cou  du  vainqueui. 

""Périssent  ainsi  tous  tes  ennemis,  ô  Eternel! 
Ceux  qui  l'aiment  sont  comme  le  soleil. 
Quand  il  paraît  dans  sa  force. 

Le  pays  fut  en  repos  pendant  quarante  ans. 

Gédéon,  Juge  en  Israël.  —  Mctoire  sur  les  Mndianitcs.  —  Poursuite  tics  fui/nrds  au  delà 

du  Jourdain.  —  Mort  de  Gédéon. 


Chap.  yi.  'Les  enfants  d'Israël 
firent  ce  qui  déplaît  à  l'Eternel  ;  et 
l'Eternel  les  livra  entre  les  mains  de 
Madian,  pendant  sept  ans.  -La  main 
de  Madian  fut  ])uissante  contre  Israël. 


venaient  dans  le  pays  pour  le  ravager. 
^Israël  fut  très  malheureux  à  cause  de 
Madian,  et  les  enfants  d'Israël  crièrent 
à  l'Eternel. 

'Lorscpie  les  enfants  d'Israël  criè- 


Pour  échapper  à  Madian,  les  enfants  rent  à  l'Eternel  au  sujet  de  Madian, 
d'Israël  se  retiraient  dans  les  ravins  ^l'Eternel  envova  un  jirophète  aux  en- 
des  montagnes,  dans  les  cavernes  et  fants  d'Israël.  II  leur  dit  :  Ainsi  parle 
sur  les  rochers  fortifiés.  ^Quand  Israël  l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël  :  Je  vous  ai 
avait  semé,  Madian  montait  avec  Ama-  fait  monter  d'Egypte,  et  je  vous  ai  fait 
Ick  et  les  fils  de  l'Orient,  et  ils  mar-  sortir  de  la  maison  de  servitude.  ^Je 
chaient  contre  lui.  Mis  campaient  en  vous  ai  délivrés  de  la  main  des  Égyp- 
face  de  lui,  détruisaient  les  produc-  tiens  et  de  la  main  de  tous  ceux  qui 
tions  du  pays  jusque  vers  Gaza,  et  ne  vous  opprimaient;  je  lésai  chassés  dé- 
laissaient en  Israël  ni  vivres,  ni  bre-  vant  vous,  et  je  vous  ai  donné   leur 


bis,  ni  bœufs,  ni  ânes.  ^Car  ils  mon- 
taient avec  leurs  troupeaux  et  leurs 
tentes,  ils  arrivaient  comme  une  multi- 


pays.  '"Je  vous  ai  dit  :  Je  suis  l'Éternel , 
votre  Dieu;  vous  ne  craindrez  point 
les  dieux  des  Amoréens,  dans  le  pays 


tude  de  sauterelles,  ils  étaient  innom-     desquels  vous  habitez.  Mais  vous  n'a 
brables,  eux  et  leurs  chameaux,  et  ils     vez  point  écouté  ma  voix. 


281 


Cliap.  0,  n-iii. 


JUGES. 


"Puis  vint  l'ange  de  rÉternel,  et  il 
s'assit  sous  le  térébinthe  d'Ophra,  qui 
appartenait  à  Joas,  de  la  famille  d'A- 
biézer.  Gédéon,  son  fds,  battait  du  fro- 
ment au  pressoir,  pour  le  mettre  à 
l'abri  de  Madian.  '-L'ange  de  l'Eternel 
lui  apparut,  et  lui  dit  :  L'Eternel  est 
avec  toi,  vaillant  héros!  '^Gédéon  lui 
dit  :  Ah  !  mon  seigneur,  si  l'Éternel  est 
avec  nous,  pourquoi  toutes  ces  choses 
nous  sont-elles  arrivées  ?  Et  où  sont 
tous  ces  prodiges  que  nos  pères  nous 
racontent,  quand  ils  disent  :  L'Eternel 
ne  nous  a-t-il  pas  fait  monter  hors 
d'Egypte?  Maintenant  l'Éternel  nous 
abandonne,  et  il  nous  livre  entre  les 
mains  de  Madian  !  '''L'Éternel  se  tour- 
na vers  lui,  et  dit  :  Va  avec  cette  force 


pains  sans  levain.  Et  l'ange  de  l'Éter- 
nel disparut  à  ses  yeux.  --Gédéon, 
voyant  que  c'était  l'ange  de  l'Eternel, 
dit  :  Malheur  à  moi  !  Seigneur  Éternel, 
car  j'ai  vu  l'ange  de  l'Eternel  face  à 
face.  ^'Et  l'Éternel  lui  dit  :  Sois  en 
paix,  ne  crains  point,  tu  ne  mour- 
ras pas.  '^■'Gédéon  bâtit  là  un  autel  à 
l'Éternel,  et  lui  donna  pour  nom  l'É- 
ternel paix  :  il  existe  encore  aujour- 
d'hui à  Ophra,  qui  appartenait  à  la  fa- 
mille d'Abiézer. 

^^Dans  la  même  nuit,  l'Éternel  dit  à 
Gédéon  :  Prends  le  jeune  taureau  de 
ton  père,  et  un  second  taureau  de  sept 
ans.  Renverse  l'autel  de  Baal  qui  est 
à  ton  père,  et  abats  le  pieu  sacré  qui 
est  dessus.  ^^Tu  bâtiras  ensuite  et  tu 


que  tu  as,  et  délivre  Israël  de  la  main  disposeras,  sur  le  haut  de  ce  rocher, 

de  Madian  ;  n'est-ce  pas  moi  qui  t'en-  un   autel   à    l'Éternel,   ton    Dieu.    Tu 

voie?  '^Gédéon  lui  dit  :  Ah  !  mon  sei-  prendras  le  second  taureau,  et  tuoff'ri- 

gneur,  avec  quoi  délivrerai-je  Israël?  ras  un  holocauste,  avec  le  bois  de  l'i- 

Voici,  ma  famille  est  la  plus  pauvre  dole  que  tu  auras  abattue.   -'Gédéon 

en   Manassé,   et  je  suis  le  plus  petit  prit  dix  hommes  parmi  ses  serviteurs, 

dans  la  maison  de  mon  père.  "'L'Éter-  et  fit  ce  que  l'Éternel  avait  dit  ;  mais. 


nel  lui  dit  :  Mais  je  serai  avec  toi,  et  tu 
battras  Madian  comme  un  seul  hom- 
me. ''Gédéon  lui  dit  :  Si  j'ai  trouvé 
grâce  à  tes  yeux,  donne-moi  un  signe 
pour  montrer  que  c'est  toi  qui  me  par- 
les. '''Ne  t'éloigne  point  d'ici  jusqu'à 
ce  que  je  revienne  auprès  de  toi,  que 
j'apporte  mon  offrande,   et  que  je  la      fert  en  holocauste  sur  l'autel  qui  avait 


comme  il  craignait  la  maison  de  son 
père  et  les  gens  de  la  ville,  il  l'exécuta 
de  nuit,  et  non  de  jour.  -* Lorsque  les 
gens  de  la  ville  se  furent  levés  de  bon 
matin,  voici,  l'autel  de  Baal  était  ren- 
versé, le  pieu  sacré  placé  dessus  était 
abattu,  et  le  second  taureau  était  of- 


dépose  devant  toi.  Et  l'Éternel  dit  : 
Je  resterai  jusqu'à  ce  que  tu  reviennes. 
'^Gédéon  entra,  prépara  un  che- 
vreau, et  lit  avec  un  épha  de  farine  des 
pains  sans  levain.  Il  mit  la  chair  dans 
un  panier  et  le  jus  dans  un  pot,  les  lui 
apporta  sous  le  térébinthe,  et  les  pré- 
senta. -"L'ange  de  Dieu  lui  dit  :  Prends 
la  chair  et  les  pains  sans  levain,  pose- 
les  sur  ce  rocher,  et  répands  le  jus.  Et 
il  fit  ainsi.  -'  L'ange  de  l'Eternel  avança 
l'extrémité  du  bâton  qu'il  avait  à  la 
main,  et  toucha  la  chair  et  les  pains 
sans  levain.  Alors  il  s'éleva  du  rocher 
un  feu  qui  consuma  la  chair  et  les 


été  bâti,  ^^lls  se  dirent  l'un  à  l'autre 
Qui  a  fait  cela  ?  Et  ils  s'informèrent  et 
firent  des  recherches.  On  leur  dit  :  C'est 
Gédéon,  fils  de  Joas,  qui  a  fait  cela. 
^^ Alors  les  gens  de  la  ville  dirent  à 
Joas  :  Fais  sortir  ton  fils,  et  qu'il 
meure,  car  il  a  renversé  l'autel  de  Baal 
et  abattu  le  pieu  sacré  qui  était  dessus. 
^'Joas  répondit  à  tous  ceux  qui  se  pré- 
sentèrent à  lui  :  Est-ce  à  vous  de  pren- 
dre parti  pour  Baal?  est-ce  à  vous  de 
venir  à  son  secours?  Quiconque  pren- 
dra parti  pour  Baal  mourra  avant  que 
le  matin  vienne.  Si  Baal  est  un  dieu, 
qu'il  plaide  lui-même  sa  cause,  puis- 


282 


JUGES. 


(Jliap.  0,M-7 ,  rj. 


qu'on  a  renversé  son  autel.  ^-Et  en  ce 
jour  Ton  donna  à  Gédéon  le  nom  de 
Jerubbaal",  en  disant  :  Que  Baal  plaide 
contre  lui,  puisqu'il  a  renversé  son 
autel. 

■''Tout  Madian,  Amalek,  et  les  fds 
de  rOrient,  se  rassemblèrent;  ils  pas- 
sèrent le  Jourdain,  et  campèrent  dans 
la  vallée  de  Jizréel.  ^^Gédcon  fut  re- 
vêtu de  l'esprit  de  l'Éternel  ;  il  sonna 
de  la  trom]iette,  et  Abiézer  fut  convo- 
qué pour  marcher  à  sa  suite.  '^11  en- 
voya des  messagers  dans  tout  Manassé, 
qui  fut  aussi  convoqué  pour  marcher  à 
sa  suite.  11  envova  des  messagers  dans 
Aser,  dans  Zabulon  et  dans  Nephthali, 
qui  montèrent  à  leur  rencontre. 

•'^Gédéon  dit  à  Dieu  :  Si  tu  veux  dé- 
livrer Israël  par  ma  main,  comme  tu 
l'as  dit,  ^^ voici,  je  vais  mettre  une  toi- 
son de  laine  dans  l'aire  ;  si  la  toison 
seule  se  couvre  de  rosée  et  que  tout  le 
terrain  reste  sec ,  je  connaîtrai  que  tu  dé- 
livreras Israël  par  ma  main,  comme  tu 
l'as  dit.  '^Et  il  arriva  ainsi.  Le  jour  sui- 
vant, il  se  leva  de  bon  matin,  pressa  la 
toison,  et  en  fit  sortir  la  rosée,  qui 
donna  de  l'eau  plein  une  coupe.  "'Gé- 
déon dit  à  Dieu  :  Que  ta  colère  ne 
s'enflamme  point  contre  moi,  et  je  ne 
jiarlerai  plus  que  cette  fois.  Je  voudrais 
seulement  faire  encore  une  épi'euve 
avec  la  toison  :  que  la  toison  seule 
reste  sèche,  et  que  tout  le  terrain  se 
couvre  de  rosée.  "'"Et  Dieu  fit  ainsi  cette 
nuit-là.  La  toison  seule  resta  sèche,  et 
tout  le  terrain  se  couvrit  de  rosée. 

Chap.  VII.  'Jeruhbaal,  qui  est  Gé- 
déon, et  tout  le  peuple  qui  était  avec 
lui,  se  levèrent  de  bon  matin,  et  cam- 
pèrent près  de  la  source  de  Harod.  Le 
caniji  de  Madian  était  au  nord  de  Gé- 
déon, vers  la  colline  de  More,  dans  la 
vallée. 

*  L'Eternel  dit  à  Gédéon  :  Le  peujile 
(|ue  tu  as  avec  toi  est  trop  nombreux 
pour   que  je   livre   Madian   entre  ses 

a,  Jfnthbanl  signifie  Que  Baal  i>laitle.  dispute,  combi 


mains;  il  pourrait  en  tirer  gloire  con- 
tre moi,  et  dire  :  C'est  ma  main  qui 
m'a  délivré.  ^Publie  donc  ceci  aux 
oreilles  du  peuple  :  Que  celui  qui  est 
craintif  et  qui  a  peur  s'en  retourne  et 
s'éloigne  de  la  montagne  de  Galaad. 
Vingt-deux  mille  hommes  parmi  le 
peuple  s'en  retournèrent,  et  il  en  resta 
dix  mille. 

''L'Eternel  dit  à  Gédéon  :  Le  peuple 
est  encore  trop  nombreux.  Fais-les 
descendre  vers  l'eau,  et  là  je  t'en  ferai 
le  triage  ;  celui  dont  je  te  dirai  :  Que 
celui-ci  aille  avec  toi,  ira  avec  toi  ;  cl 
celui  dont  je  te  dirai  :  Que  celui-ci 
n'aille  pas  avec  toi,  n'ira  pas  avec  toi. 
^Gédéon  fit  descendre  le  peuple  vers 
l'eau,  et  l'Éternel  dit  à  Gédéon  :  Tous 
ceux  qui  laperont  l'eau  avec  la  langue 
comme  lape  le  chien,  tu  les  sépareras 
de  tous  ceux  qui  se  mettront  à  genoux 
pour  boire.  ''Ceux  qui  lapèrent  l'eau 
en  la  portant  à  la  bouche  avec  leur 
main  furent  au  nombre  de  trois  cents 
hommes,  et  tout  le  reste  du  peuple  se 
mit  à  genoux  pour  boire.  'Et  l'Eternel 
dit  à  Gédéon  :  C'est  par  les  trois  cents 
hommes  qui  ont  lapé,  que  je  vous  sau- 
verai et  que  je  livrerai  Madian  entre 
tes  mains.  Que  tout  le  reste  du  peuple 
s'en  aille  chacun  chez  soi.  *0n  prit  les 
vivres  du  peuple  et  ses  trompettes. 
Puis  Gédéon  renvoya  tous  les  hommes 
d'Israël  chacun  dans  sa  tente,  et  il  re- 
tint les  trois  cents  hommes.  Le  camp 
de  Madian  était  au-dessous  de  lui  dans 
la  vallée. 

"L'Eternel  dit  à  Gédéon  pendant  la 
nuit  :  Lève-toi,  descends  au  camp,  car 
je  l'ai  livré  entre  tes  mains.  '"Si  tu 
crains  de  descendre,  descends-y  avec 
Pura,  ton  serviteur.  "Tu  écouteras  ce 
qu'ils  diront,  et  après  cela  tes  mains 
seront  fortifiées  :  descends  donc  au 
canqj.  11  descendit  avec  Pura,  son 
serviteur,  jusqu'aux  avant-postes  du 
camp.  '-Madian,  Amalek,  et  tous  les 


ittc. 


283 


Chap.  7 ,  13-8,5. 


JUGES. 


fils  de  l'Orient,  étaient  répandus  dans 
la  vallée  comme  une  multitude  de  sau- 
terelles, et  leurs  chameaux  étaient  in- 
nombrables comme  le  sable  qui  est 
sur  le  bord  de  la  mer.  '^Gédéon  arriva; 
et  voici,  un  homme  racontait  à  son  ca- 
marade un  songe.  Il  disait  :  J'ai  eu  un 
songe  ;  et  voici,  un  gâteau  de  pain  d'or- 
ge roulait  dans  le  camp  de  Madian  ;  il 
est  venu  heurter  jusqu'à  la  tente,  et 
elle  est  tombée  ;  il  l'a  retournée  sens 
dessus  dessous,  et  elle  a  été  renver- 
sée. '''Son  camarade  répondit,  et  dit  : 
Ce  ii'est  pas  autre  chose  que  l'épée  de 
Gédéon,  fils  de  Joas,  homme  d'Israël; 
Dieu  a  livré  entre  ses  mains  Madian  et 
tout  le  camp. 

'^Lorsque  Gédéon  eut  entendu  le  ré- 
cit du  songe  et  son  explication,  il  se 
prosterna,  revint  au  camp  d'Israël,  et 
dit  :  Levez-vous,  car  l'Eternel  a  livré 
entre  vos  mains  le  camp  de  Madian. 
"^  Il  divisa  en  trois  corps  les  trois  cents 
hommes,  et  il  leur  remit  à  tous  des 
trompettes  et  des  cruches  vides,  avec 
des  flambeaux  dans  les  cruches.  '^11 
leur  dit  :  Vous  me  regarderez  et  vous 
ferez  comme  moi.  Dès  que  j'aborde- 
rai le  camp,  vous  ferez  ce  que  je  fe- 
rai ;  '*et  quand  je  sonnerai  de  la  trom- 
pette, moi  et  tous  ceux  qui  seront  avec 
moi,  vous  sonnerez  aussi  de  la  trom- 
pette tout  autour  du  camp,  et  vous 
direz  :  Pour  l'Eternel  et  pour  Gédéon  ! 

'^Gédéon  et  les  cent  hommes  qui 
étaient  avec  lui  arrivèrent  aux  abords 
du  camp  au  commencement  de  la  veille 
du  milieu",  comme  on  venait  de  placer 
les  gardes.  Ils  sonnèrent  de  la  trom- 
pette, et  brisèrent  les  cruches  qu'ils 
avaient  à  la  main.  '"Les  trois  corps 
sonnèrent  de  la  trompette,  et  brisè- 
rent les  cruches  ;  ils  saisirent  de  la 
main  gauche  les  flambeaux  et  de  la 
main  droite  les  trompettes  pour  son- 
ner, et  ils  s'écrièrent  :  Epée  pour  l'E- 
ternel et  pour  Gédéon!  -'Ils  restèrent 

a.  La  seconde  veille  :  la  nuit  était  partuj^ée  en  trois  veilles. 

284 


chacun  à  sa  place  autour  du  camp  ;  et 
tout  le  camp  se  mit  à  courir,  à  pousser 
des  cris,  et  à  prendre  la  fuite.  ^^Les 
trois  cents  hommes  sonnèrent  encore 
de  la  trompette  ;  et,  dans  tout  le  camp, 
l'Eternel  leur  fit  tourner  l'épée  les  uns 
contre  les  autres.  Le  camp  s'enfuit  jus- 
qu'à Beth-Schitta  vers  Tseréra,  jus- 
qu'au bord  d'Abel-Mehola  près  de 
Tabbath.  ^^Les  hommes  d'Israël  se  ras- 
semblèrent, ceux  de  Nephthali,  d'Aser 
et  de  tout  Manassé,  et  ils  poursuivirent 
Madian. 

^''Gédéon  envoya  des  messagersdans 
toute  la  montagne  d'Ephraïm ,  pour 
dire  :  Descendez  à  la  rencontre  de 
Madian,  et  coupez-leur  le  passage  des 
eaux  jusqu'à  Beth-Bara  et  celui  du 
Jourdain.  Tous  les  hommes  d'Ephraïm 
se  rassemblèrent,  et  ils  s'emparèrent 
du  passage  des  eaux  jusqu'à  Beth- 
Bara  et  de  celui  du  Jourdain.  -'Ils  sai- 
sirent deux  chefs  de  Madian,  Oreb  et 
Zeeb  ;  ils  tuèrent  Oreb  au  rocher  d'O- 
reb,  et  ils  tuèrent  Zeeb  au  pressoir  de 
Zeeb.  Ils  poursuivirent  Madian,  et  ils 
apportèrent  les  têtes  d'Oreb  et  de  Zeeb 
à  Gédéon  de  l'autre  côté  du  Jourdain. 

Chap.  VIII.  'Les  hommes  d'E- 
phraïm dirent  à  Gédéon  :  Que  signifie 
cette  manière  d'agir  envers  nous  ? 
pourquoi  ne  pas  nous  avoir  appelés, 
quand  tu  es  allé  combattre  Madian  ? 
Et  ils  eurent  avec  lui  une  violente  que- 
relle. -Gédéon  leur  répondit  :  Qu'ai-je 
fait  en  comparaison  de  vous  ?  Le  grap- 
pillage d'Ephraïm  ne  vaut-il  pas  mieux 
que  la  vendange  d'Abiézer  ?  'C'est  en- 
tre vos  mains  que  Dieu  a  livré  les  chefs 
de  Madian,  Oreb  et  Zeeb.  Qu'ai-je  donc 
pu  faire  en  comparaison  de  vous  ?  Lors- 
qu'il eut  ainsi  parlé,  leur  colère  contre 
lui  s'apaisa. 

••Gédéon  arriva  au  Jourdain,  et  il  le 
passa ,  lui  et  les  trois  cents  hommes 
qui  étaient  avec  lui,  fatigués,  mais 
poursuivant  toujours.  ^11  dit 


JUGES. 


Chap.  8,1)-: 


•n. 


de  Succoth  :  Donnez,  je  vous  prie, 
quelques  pains  au  peuple  qui  m'ac- 
compagne, car  ils  sont  fatigués,  et  je 
suis  à  la  poursuite  de  Zébach  et  de 
Tsalmunna,  rois  de  Madian.  "Les  chefs 
de  Succoth  répondirent  :  La  main  de 
Zébach  et  de  Tsalmunna  est-elle  déjà 
en  ton  pouvoir,  pour  que  nous  don- 
nions du  pain  à  ton  armée  ?  '  Et  Gédéon 
dit  :  Eh  bien  !  lorsque  lÉternel  aura 
livré  entre  mes  mains  Zébach  et  Tsal- 
munna, je  broierai  votre  chair  avec 
des  épines  du  désert  et  avec  des  char- 
dons. ^De  là  il  monta  à  Penuel,  et  il 
(it  aux  gens  de  Penuel  la  même  de- 
mande. Ils  lui  répondirent  comme 
avaient  répondu  ceux  de  Succoth.  *Et 
il  dit  aussi  aux  gens  de  Penuel  :  Quand 
je  reviendrai  en  paix,  je  renverserai 
cette  tour. 

'"Zébach  et  Tsalmunna  étaient  à 
Karkor  et  leur  armée  avec  eux,  environ 
quinze  mille  hommes,  tous  ceux  qui 
étaient  restés  de  l'armée  entière'  des 
fds  de  rOrient  ;  cent  vingt  mille  hom- 
mes tirant  l'épée  avaient  été  tués. 
"Gédéon  monta  par  le  chemin  de  ceux 
qui  habitent  sous  les  tentes,  à  l'orient 
de  Nobach  et  de  Jogbeha,  et  il  battit 
l'armée  qui  se  croyait  en  sûreté.  '-Zé- 
bach et  Tsalmunna  prirent  la  fuite  ; 
Gédéon  les  poursuivit,  il  s'empara  des 
deux  rois  de  Madian,  Zébach  et  Tsal- 
munna, et  il  mit  en  déroute  toute  l'ar- 
mée. 

'^ Gédéon,  fds  de  Joas,  revint  de  la 
bataille  par  la  montée  de  Hérès.  '■*I1 
saisit  d'entre  les  gens  de  Succoth  un 
jeune  homme  qu'il  interrogea,  et  qui 
lui  mit  par  écrit  les  noms  des  chefs  et 
des  anciens  de  Succoth,  soixante-dix- 
sept  hommes.  '^Puis  il  vint  auprès  des 
gens  de  Succoth,  et  dit  :  Voici  Zébach 
et  Tsalmunna,  au  sujet  desquels  vous 
m'avez  insulté,  en  disant  :  La  main  de 
Zébach  et  de  Tsalmunna  est-elle  déjà 
en  ton  pouvoir,  pour  que  nous  don- 


nions du  ])ain  à  tes  hommes  fatigués  ? 
'•'Et  il  prit  les  anciens  de  la  ville,  et 
châtia  les  gens  de  Succoth  avec  des 
épines  du  désert  et  avec  des  chardons. 
'"Il  renversa  aussi  la  tour  de  Penuel, 
et  tua  les  gens  de  la  ville. 

"*I1  dit  à  Zébach  et  à  Tsalmunna  : 
Comment  étaient  les  hommes  que  vous 
avez  tués  auThabor  ?  Ils  répondirent  : 
Ils  étaient  comme  toi,  chacun  avait 
l'air  d'un  fds  de  roi.  '*II  dit  :  C'étaient 
mes  frères,  fds  de  ma  mère.  L'Eternel 
est  vivant  !  si  vous  les  eussiez  laissés 
vivre,  je  ne  vous  tuerais  pas.  -"Et  il  dit 
à  Jéther,  son  premier-né  :  Lève-toi, 
tue-les  !  Mais  le  jeune  homme  ne  tira 
point  son  épée,  parce  qu'il  aA'ait  peur, 
car  il  était  encore  un  enfant.  ^'Zébach 
et  Tsalmunna  dirent  :  Lève-toi  toi- 
même,  et  tue-nous  !  car  tel  est  l'hom- 
me, telle  est  sa  force.  Et  Gédéon  se 
leva,  et  tua  Zébach  et  Tsalmunna.  Il 
prit  ensuite  les  croissants",  qui  étaient 
aux  cous  de  leurs  chameaux. 

"Les  hommes  d'Israël  dirent  à  Gé- 
déon :  Domine  sur  nous,  et  toi,  et  ton 
fils,  et  le  fils  de  ton  fils,  car  tu  nous  as 
délivrés  de  la  main  de  Madian.  -'Gé- 
déon leur  dit  :  .Je  ne  dominerai  point 
sur  vous,  et  mes  fils  ne  domineront 
point  sur  vous;  c'est  l'Eternel  qui  do- 
minera sur  vous. 

-■* Gédéon  leur  dit  :  J'ai  une  demande 
à  vous  faire  :  donnez-moi  chacun  les 
anneaux  que  vous  avez  eus  pour  butin. 
—  Les  ennemis  avaient  des  anneaux 
d'or,  car  ils  étaient  Ismaélites.  —  -^Ils 
dirent:  Nous  les  donnerons  volontiers. 
Et  ils  étendirent  un  manteau,  sur  le- 
quel chacun  jeta  les  anneaux  de  son 
butin.  -"Le  poids  des  anneaux  d'or  que 
demanda  Gédéon  fut  de  mille  septcents 
sicles  d'or,  sans  les  croissants,  les 
pendants  d'oreilles,  et  les  vêtements 
de  pourpre  que  portaient  les  lois  de 
Madian,  et  sans  les  colliers  qui  étaient 
aux  cous  de  leurs  chameaux.  -'Gédéon 


a.  Croissants,  ou  petites  lunes,  ornement  que  portaient  aussi  les  femmes,  voy.  Esaïe,  3, 

285 


Chap.  8, 28-9, 15. 


JUGES. 


en  fit  un  éphod,  et  il  le  plaça  dans  sa  que  je  suis  votre  os  et  votre  chair.  ^Les 
ville,  à  Ophra,  où  il  devint  l'objet  des  frères  de  sa  mère  répétèrent  pour  lui 
prostitutions  de  tout  Israël  ;  et  il  fut  toutes  ces  paroles  aux  oreilles  de  tous 
un  piège  pour  Gédéon  et  pour  sa  mai-  les  habitants  de  Sichem,  et  leur  cœur 
son.  inclina  en  faveur  d'Abimélec,  car  ils 

-*Madian  fut  humilié  devant  les  en-  se  disaient  :  C'est  notre  frère.  *Ils  lui 
fants  d'Israël,  et  il  ne  leva  plus  la  tète,  donnèrent  soixante-dix  sicles  d'ar- 
Et  le  pays  fut  en  repos  pendant  qua-  gent,  qu'ils  enlevèrent  de  la  maison  de 
rante  ans,  durant  la  vie  de  Gédéon.  Baal-Berith.  Abimélec  s'en  servit  pour 

^^Jerubbaal ,  fds  de  Joas ,  s'en  re-  acheter  des  misérables  et  des  turbu- 
tourna,  et  demeura  dans  sa  maison.  lents,  qui  allèrent  après  lui.  ^11  vint 
^"Gédéon  eut  soixante-dix  fils,  issus  dans  la  maison  de  son  père  à  Ophra, 
de  lui,  car  il  eut  plusieurs  femmes,  et  il  tua  ses  frères,  fils  de  Jerubbaal, 
^'Sa  concubine,  qui  était  à  Sichem,  lui  soixante-dix  hommes,  sur  une  même 
enfanta  aussi  un  fils,  à  qui  on  donna  pierre.  Il  n'échappa  que  Jotham,  le 
le  nom  d'Abimélec.  -"Gédéon,  fils  de  plus  jeune  fils  de  Jerubbaal,  car  il  s'é- 
Joas,  mourut  après  une  heureuse  vieil-  tait  caché.  *Tous  les  habitants  de  Si- 
lesse,  et  il  fut  enterré  dans  le  sépulcre  chem  et  toute  la  maison  de  Millo  "  se 
de  Joas,  son  père,  à  Ophra,  qui  appar-  rassemblèrent;  ils  vinrent,  et  procla- 
mèrent roi  Abimélec,  près  du  chêne 
planté  dans  Sichem. 

'Jotham  en  fut  informé.  II  alla  se 
placer  sur  le  sommet  de  la  montagne 
de  Garizim,  et  voici  ce  qu'il  leur  cria  à 
haute  voix: 

Écoutez-moi,  habitants  de  Sichem, 


tenait  à  la  famille  d'Abiézer. 

Les  fils  de  Gédéon  tués  par  leur  frère  Abimélec. 
—  Abimélec  proclamé  roi  ii  Sicliem.  —  Apo- 
logue de  Jotham.  —  Fin  misérable  d'Abimé- 
lec. 


33 


•■'Lorsque  Gédéon  fut  mort,  les  en- 
fants d'Israël  recommencèrent  à  se  et  que  Dieu  vous  écoute  ! 
prostituer  aux  Baals,  et  ils  prirent  *Les  arbres  partirent  pour  aller  oin- 
Baal-Berith  pour  leur  dieu.  ^■'Les  en-  dre  un  roi  et  le  mettre  à  leur  tête.  Ils 
fants  d'Israël  ne  se  souvinrent  point  dirent  à  l'olivier  :  Bègne  sur  nous, 
de  l'Éternel,  leur  Dieu,  qui  les  avait  "Mais  l'olivier  leur  répondit  :  Benon- 
délivrés  de  la  main  de  tous  les  enne-  cerais-jc  à  mon  huile,  qui  m'assure  les 


hommages  de  Dieu  et  des  hommes, 
pour  aller  planer  sur  les  arbres  ?  '"Et 
les  arbres  dirent  au  figuier  :  Viens,  toi. 


rèffne  sur  nous.  "Mais  le  fimiier  leur 

o  et 


mis  qui  les  entouraient.  ^^Et  ils  n'eu- 
rent point  d'attachement  pour  la  mai- 
son de  Jerubbaal,  de  Gédéon,  après 
tout  le  bien  qu'il  avait  fait  à  Israël. 

Chap.  IX.      'Abimélec,  fils  de  Je-  répondit  :  Benoncerais-je  à  ma  dou- 

rubbaal,  se  rendit  à  Sichem  vers  les  ceur  et  à  mon  excellent  fruit,  pour  al- 

frères  de  sa  mère,  et  voici  comment  il  1er  planer  sur  les  arbres  ?  '-Et  les  ar- 

leur  parla,  ainsi  qu'à  toute  la  famille  bresdirentcà  la  vigne  :  Viens,  toi,  règne 

de   la   maison   du   père  de  sa  mère  :  sur  nous.  '^Mais  la  vigne  leur  répon- 

-Dites,  je  vous  prie,  aux  oreilles  de  dit  :  Benoncerais-je  à  mon  vin,  qui 

tous  les  habitants  de  Sichem  :  Vaut-il  réjouit  Dieu  et  les  hommes,  pour  aller 

mieux    pour   vous    que    soixante-dix  planer  sur  les  arbres  ? '^Alors  tous  les 

hommes,  tous  fils  de  Jerubbaal,  domi-  arbres   dirent  au   buisson   d'épines  : 

neiit  sur  vous,  ou  qu'un  seul  homme  Viens,   toi,   règne    sur  nous.   '=*Et   le 

domine   sur  vous?  Et   souvenez-vous  buisson  d'épines  répondit  aux  arbres  : 

a.  Probablement,  forteresse  près  de  Sitbeiu. 

286 


JUGES. 


Chap.  9,  te-. 


36. 


Si  c'est  de  bonne  foi  que  vous  voulez 
m'oindre  pour  votre  roi,  venez,  réfu- 
giez-vous sous  mon  ombrage;  sinon, 
un  feu  sortira  du  buisson  d'épines,  et 
dévorera  les  cèdres  du  Liban. 

''Maintenant,  est-ce  de  bonne  foi  et 
avec  intégrité  que  vous  avez  agi  en 
proclamant  roi  Abimélec  ?  avez-vous 
eu  de  la  bienveillance  pour  Jerubbaal 
et  sa  maison  ?  l'avez-vous  traité  selon 
les  services  qu'il  a  rendus?  —  ''Car 
mon  père  a  combattu  pour  vous,  il  a 
exposé  sa  vie,  et  il  vous  a  délivrés  de 
la  main  de  Madian  ;  '*et  vous,  vous 
vous  êtes  levés  contre  la  maison  de  mon 
])ère,  vous  avez  tué  ses  fds,  soixante- 
dix  hommes,  sur  une  même  pierre,  et 
vous  avez  proclamé  roi  sur  les  habi- 
tants de  Sichem  Abimélec ,  fds  de  sa 
servante,  parce  qu'il  est  votre  frère. 
—  '■•'Si  c'est  de  bonne  foi  et  avec  inté- 
grité qu'en  ce  jour  vous  avez  agi  en- 
vers Jerubbaal  et  sa  maison,  eh  bien  ! 
([u'Abimélec  fasse  votre  joie,  et  que 
vous  fassiez  aussi  la  sienne  !  -"Sinon, 
qu'un  feu  sorte  d'Abimélec  et  dévore 
les  habitants  de  Sichem  et  la  maison 
de  Millo,  et  qu'un  feu  sorte  des  habi- 
tants de  Sichem  et  de  la  maison  de 
Millo  et  dévore  Abimélec  ! 

-'Jotliam  se  retira  et  prit  la  fuite  ;  il 
s'en  alla  à  Béer,  où  il  demeura  loin 
d'Abimélec,  son  frère. 

"Abimélec  avait  dominé  trois  ans 
sur  Israël.  ^^ Alors  Dieu  envoya  un 
mauvais  esprit  entre  Abimélec  et  les 
habitants  de  Sichem,  et  les  habitants 
de  Sichem  furent  infidèles  à  Abimélec, 
'''•'afin  que  la  violence  commise  sur  les 
soixante-dix  fils  de  Jerubbaal  reçût  son 
châtiment,  et  que  leur  sang  retombât 
sur  Abimélec,  leur  frère,  qui  les  avait 
tués,  et  sur  les  habitants  de  Sichem, 
qui  l'avaient  aidé  à  tuer  ses  frères. 
-^Les  habitants  de  Sichem  placèrent 
en  embuscade  contre  lui,  sur  les  som- 
mets des  montagnes,  des  gens  qui  dé- 
l)ouillaient    tous    ceux   qui   passaient 


28: 


près  d'eux  sur  le  chemin.  Et  cela  fut 
rajiporté  à  Abimélec. 

-'Gaal,  fils  d'Ebed ,  vint  avec  ses 
frères,  et  ils  passèrent  à  Sichem.  Les 
habitants  de  Sichem  eurent  confiance 
en  lui.  -'Ils  sortirent  dans  la  campagne 
vendangèrent  leurs  vignes,  foulèrent 
les  raisins,  et  se  livrèrent  à  des  réjouis- 
sances ;  ils  entrèrent  dans  la  maison 
de  leur  dieu,  ils  mangèrent  et  burent, 
et  ils  maudirent  Abimélec.  **Et  Gaal, 
fils  d'Ebed,  disait:  Qui  est  Abimélec, 
et  qu'est  Sichem,  pour  que  nous  ser- 
vions Abimélec  ?  N'est-il  pas  fils  de 
Jerubbaal,  et  Zebul  n'est- il  pas  son 
commissaire  ?  Servez  les  hommes  de 
Hamor,  père  de  Sichem;  mais  nous, 
pourquoi  servirions-nous  Abimélec? 
-^Oh  !  si  j'étais  le  maître  de  ce  peuple, 
je  renverserais  Abimélec.  Et  il  disait 
d'Abimélec:  Renforce  tonarmée,  mets- 
toi  en  marche  ! 

^"Zebul,  gouverneur  de  la  ville,  ap- 
prit ce  que  disait  Gaal,  fils  d'Ebed,  et 
sa  colère  s'enflamma.  '"Il  envoya  se- 
crètement des  messagers  à  Abimélec, 
pour  lui  dire  :  Voici,  Gaal,  fils  d'Ebed, 
et  ses  frères,  sont  venus  à  Sichem,  et 
ils  soulèvent  la  ville  contre  toi.  '-Main- 
tenant, pars  de  nuit,  toi  et  le  peuple 
qui  est  avec  toi,  et  mets-'toi  en  embus- 
cade dans  la  campagne.  ''Le  matin,  au 
lever  du  soleil,  tu  fondras  avec  impé- 
tuosité sur  la  ville.  Et  lorsque  Gaal  et 
le  peuple  qui  est  avec  lui  sortiront 
contre  toi,  tu  lui  feras  ce  que  tes  forces 
permettront. 

'^ Abimélec  et  tout  le  peuple  qui  était 
avec  lui  partirent  de  nuit,  et  ils  se  mi- 
rent en  embuscade  près  de  Sichem, 
divisés  en  quatre  corps.  ''^Gaal,  fils 
d'Ebed,  sortit,  et  il  se  tint  à  l'entrée 
de  la  porte  de  la  ville.  Abimélec  et  tout 
le  peuple  qui  était  avec  lui  se  levèrent 
alors  de  l'embuscade.  "'Gaal  aperçut 
le  peuple,  et  il  dit  à  Zebul  :  Voici  un 
jteuple  qui  descend  du  sommet  des 
montagnes.  Zebul  lui  répondit  :  C'est 

ni  * 


Chap.  0,in-W.. 


JUGES. 


l'ombre  des  montagnes  que  tu  prends  *^Et  ils  coupèrent  chacun  une  branche, 

pour  des  hommes.  ^'Gaal,  reprenant  la  et  suivirent  Abimélec  ;  ils  placèrent 

parole,  dit  :  C'est  bien  un  peuple  qui  les  branches  contre  la  forteresse,  et 

descend  des  hauteurs  du  pays,  et  une  l'incendièrent  avec  ceux  qui  y  étaient, 

troupe  arrive  par  le  chemin  du  chêne  Ainsi  périrent  tous  les  gens  de  la  tour 

des  devins.  ^*Zebul  lui  répondit  :  Où  de  Sichem,  au  nombre  d'environ  mille, 

donc  est  ta  bouche,  toi  qui  disais  :  Qui  hommes  et  femmes, 
est  Abimélec,  pour  que  nous  le  ser-  ^"Abimélec  marcha  contre  Thébets. 

vions  ?  N'est-ce  point  là  le  peuple  que  II  assiégea  Thébets,  et  s'en  empara, 

tu  méprisais  ?  Marche  maintenant,  li-  ^'  11  y  avait  au  milieu  de  la  ville  une 

vre-lui  bataille!  ^^Gaal  s'avança  à  la  forte  tour,  où  se  réfugièrent  tous  les 

tête  des  habitants  de  Sichem,  et  livra  habitants  de  la  ville,  hommes  et  fem- 

bataille   à  Abimélec.  *"  Poursuivi  par  mes  ;  ils  fermèrent  sur  eux,  et  montè- 

Abimélec,  il  prit  la  fuite  devant  lui,  et  rent  sur  le  toit  de  la  tour.  ^^ Abimélec 

beaucoup  d'hommes  tombèrent  morts  parvint  jusqu'à  la  tour;  il  l'attaqua,  et 

jusqu'à  l'entrée  de  la  porte. '''Abimélec  s'approcha  de  la  porte  pour  y  mettre 

s'arrêta  à  Aruma.  Et  Zebul  chassa  Gaal  le  feu.  '^^ Alors  une  femme  lança  sur  la 

et  ses  frères,  qui  ne  purent  rester  à  tête  d'Abimélec  un  morceau  de  meule 

Sichem.  de  moulin,  et  lui  brisa  le  crâne.  ^*Aus- 

■•^Le  lendemain,  le  peuple  sortitdans  sitôt  il  appela  le  jeune  homme  qui 

la  campagne.  Abimélec,  qui  en  fut  in-  portait  ses  armes,  et  lui  dit  :  Tire  ton 

formé,  *''prit  sa  troupe,  la  partagea  en  épée,  et  donne-moi  la  mort,  de  peur 

trois  corps,  et  se  mit  en  embuscade  qu'on  ne  dise  de  moi  :  C'est  une  femme 

dans  la  campagne.  Ayant  vu  que  le  qui  l'a  tué.  Le  jeune  homme  le  perça, 

peuple  sortait  de  la  ville,  il  se  leva  et  il  mourut.  ^^Quand  les  hommes  d'Is- 

contre  eux,  et  les  battit.  "Abimélec  et  raël  virent  qu'Abimélec  était  mort,  ils 

les  corps  qui  étaient  avec  lui  se  porté-  s'en  allèrent  chacun  chez  soi. 
rent  en  avant,  et  se  placèrent  à  l'entrée         ^* Ainsi  Dieu  fit  retomber  sur  Abimé- 

de  la  porte  de  la  ville  ;  deux  de  ces  lec  le  mal  qu'il  avait  fait  à  son  père, 

corps   se  jetèrent  sur  tous  ceux  qui  en  tuant  ses  soixante-dix  frères,  ^'et 

étaient  dans  la  campagne,  et  les  batti-  Dieu  fit  retomber  sur  la  tête  des  gens 

rent.  ''^Abimélec  attaqua  la  ville  peu-  de  Sichem  tout  le  mal  qu'ils  avaient 

dant  toute  la  journée  ;  il  s'en  empara,  fait.  Ainsi  s'accomplit  sur  eux  lamalé- 

et  tua  le  peuple  qui  s'y  trouvait.  Puis  diction  de  Jotham,  fils  de  Jerubbaal. 
il  rasa  la  ville,  et  y  sema  du  sel. 

«A  cette  nouvelle,  tous  les  habitants  '^''"'^  ''  ■'"''''  J"S'='  ""  ^"^'''^■ 
de  la  tour  de  Sichem  se  rendirent  dans          Chap.  X.     'Après  Abimélec,  Thola, 
la  forteresse  de  la  maison  du  dieu  Be-  fils  de  Pua,  fils  de  Dodo,  homme  d'Is- 
rith.  *'0n  avertit  Abimélec  que  tous  sachar,  se  leva  pour  délivrer  Israël  ;  il 
les  habitants  de  la  tour  de  Sichem  s'y  habitait  à  Schamir,  dans  la  montagne 
étaient  rassemblés.  ''^Alors  Abimélec  d'Ephraïm.  'Il  fut  juge  en  Israël  pen- 
monta  sur  la  montagne  de  Tsalmon,  dant  vingt-trois  ans;  puis  il  mourut, 
lui  et  tout  le  peuple  qui  était  avec  lui.  et  fut  enterré  à  Schamir. 
Il  prit  en  main  une  hache,  coupa  une          ''Après  lui,  se  leva  Jaïr,  le  Galaadite, 
branche  d'arbre,  l'enleva  et  la  mit  sur  qui  fut  juge  en  Israël  pendant  vingt- 
son  épaule.  Ensuite  il  dit  au  peuple  qui  deux  ans.  *I1  avait  trente  fils,  qui  mon 
était  avec  lui  :  Vous  avez  vu  ce  que  j'ai  taient  sur  trente  ânons,  et  qui  possé- 
fait,  hàtez-vous  de  faire  comme  moi.  daient  trente  villes,  appelées  encore 

288 


JUGES. 


Chap.  10,5-11,9. 


Jeplithé,  juge  en  Israël.  —  Défaite  des  Ammo- 
nites. —  La  fille  de  Jephthé.  —  Guerre  civile 
entre  les  Ephraïmites  et  les  Galaadites. 


aujourcrhui  bourgs  ilc  Jaïr,  et  situées  nous    délivrer    aujourd'hui  !    '*Et  ils 

dans  le  pays  de  Galaad.  ^Et  Jaïr  mou-  ôtèrent  les  dieux  étrangers  du  milieu 

rut,  et  tut  enterré  à  Ramon.  d'eux,  et  servirent  l'Eternel,  qui  fut 

touché  des  maux  d'Israël. 

"Lesfdsd'Ammonse  rassemblèrent 
et  campèrent  en  Galaad,  et  les  enfants 
d'Israël  se  rassemblèrent  et  campèrent 

^Les  enfants  d'Israël  firent  encore  à   Mitspa.  '^Le   peuple,    les   chefs  de 

ce  qui  déplaît  à  l'Eternel;  ils  servirent  Galaad  se  dirent  l'un  à  l'autre  :  Quel 

les  Baals  et  les  Astartés,  les  dieux  de  est  l'homme  qui  commencera  l'attaque 

Syrie,  les  dieux  de  Sidon,  les  dieux  de  contre  les  fils  d'Ammon  ?  Il  sera  chef 

Moab,  les  dieux  des  fds  d'Ammon,  et  de  tous  les  habitants  de  Galaad. 

les  dieux  des  Philistins,  et  ils  aban-  Chap.  XI.      'Jephthé,  le  Galaadite, 

donnèrent  l'Eternel  et  ne  le  servirent  était  un   vaillant  héros.    Il    était  fils 

plus.   'La    colère    de    l'Eternel    s'en-  d'une  femme  prostituée;  et  c'est  Ga- 

flamma  contre  Israël,  et  il  les  vendit  laad  qui  avait  engendré  Jephthé.  -La 

entre  les  mains  des  Philistins  et  en-  femme  de  Galaad  lui  enfanta  des  fils, 

tre  les  mains  des  fils  d'Ammon.  *Ils  qui,  devenus  grands,  chassèrent  Jeph- 

opprimèrent  et  écrasèrent  les  enfants  thé,  et  lui  dirent  :  Tu  n'hériteras  pas 

d'Israël   cette  année -là,    et  pendant  dans  la  maison  de  notre  père,  car  tu 

dix-huit  ans  tous  les  enfants  d'Israël  es  fils  d'une  autre  femme. 'Et  Jephthé 

qui  étaient  de  l'autre  côté  du  Jour-  s'enfuit  loin  de  ses  frères,  et  il  habita 

dain  dans  le   pays  des  Amoréens  en  dans  le  pays  de  Tob.  Des  gens  de  rien 

Galaad.  'Les  fils  d'Ammon  passèrent  se  rassemblèrent  auprès  de  Jephthé, 

le  Jourdain  pour  combattre  aussi  con-  et  ils  faisaient  avec  lui  des  excursions, 

tre  Juda,  contre  Benjamin  et  contre  la  ''Quelque  temps  après,  les  fils  d'Am- 

maison  d'Ephraïm.  Et  Israël  fut  dans  mon    firent    la   guerre    à   Israël.   ^Et 


une  fifrande  détresse. 


comme  les  fils  d'Ammon  faisaient  la 


'"Les  enfants  d'Israël  crièrent  à  l'É-  guerre  à  Israël,  les  anciens  de  Galaad 

ternel,  en  disant  :  Nous  avons  péché  allèrent  chercher  Jephthé  au  pays  de 

contre  toi,  car  nous  avons  abandonné  Tob.  'Ils  dirent  à  Jephthé  :  Viens,  tu 

notre   Dieu   et   nous   avons   servi   les  seras  notre  chef,  et  nous  combattrons 

Baals.  "L'Éternel  dit  aux  enfants  d'Is-  les  fils  d'Ammon.  'Jephthé  répondit 

raël  :  Ne  vous  ai-je  pas  délivrés  des  aux  anciens  de  Galaad  :  N'avez-vous 

Egyptiens,    des    Amoréens,   des    fils  pas  eu  de  la  haine  pour  moi,  et  ne 

d'Ammon,  des  Philistins? '*Et  lorsque  m'avez-vous  pas  chassé  de  la  maison 

les  Sidoniens,  Amalek  et  Maon,  vous  de  mon  père?  Pourquoi  venez-vous  à 

opprimèrent,   et  que   vous   criâtes   à  moi  maintenant  que  vous  êtes  dans  la 

moi,  ne  vous  ai-je  pas  délivrés  de  leurs  détresse  ?  *Les  anciens  de  Galaad  di- 

mains?"Mais  vous,  vous  m'avez  aban-  rent  à  Jephthé  :  Nous  revenons  à  toi 

donné,   et  vous    avez   servi    d'autres  maintenant,  afin  que  tu  marches  avec 

dieux.  C'est  pourquoi  je  ne  vous  déli-  nous,  que  tu  combattes  les  fils  d'Am- 

vrerai  plus. '*Allez,  invoquez  les  dieux  mon,  et  que  tu  sois  notre  chef,  celui 

que   vous    avez   choisis;   qu'ils   vous  de  tous  les  habitants  de  Galaad. '•'Jeph- 

délivrent  au  temps  de  votre  détresse  !  thé  répondit  aux  anciens  de  Galaad  : 

*^Les  enfants  d'Israël  dirent  à  l'Eter-  Si  vous  me  ramenez  pour  combattre 

nel  :  Nous  avons  péché;  traite-nous  les  fils  d'Ammon,  et  que  l'Eternel  les 

comme  il  te  plaira.  Seulement,  daigne  livre  devant  moi,  je  serai  votre  chef. 

289 


Chap.  Il,  10-32. 


JUGES. 


'"Les  anciens  de  Galaad  dirent  à  Jeph-  le  Dieu  d'Israël,  livra  Sihon  et  tout 
thé  :  Que  l'Eternel  nous  entende,  et  son  peuple  entre  les  mains  d'Israël, 
qu'il  juge  si  nous  ne  faisons  pas  ce  que  qui  les  battit.  Israël  s'em])ara  de  tout 
tu  dis.  "Et  Jephthé  partit  avec  les  an-  le  pays  des  Amoréens  établis  dans 
ciens  de  Galaad.  Le  peuple  le  mit  à  sa  cette  contrée.  "Ils  s'emparèrent  de 
tête  et  l'établit  comme  chef,  et  Jeph-  tout  le  territoire  des  Amoréens,  de- 
thé  répéta  devant  l'Eternel,  à  Mitspa,  puisrArnonjusqu'auJabbok,etdepuis 
toutes  les  paroles  qu'il  avait  pronon-  le  désertjusqu'au  Jourdain.  "^^Etmain- 
cées.  tenant  que  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël, 

'-Jephthé  envoya  des  messagers  au  a   chassé    les    Amoréens   devant  son 

roi  des  fds  d'Ammon,  pour  lui  dire  :  peuple  d'Israël,  est-ce  toi  qui  aurais 

Qu'y  a-t-il   entre  moi  et  toi,  que  tu  la  possession  de  leur  pays?  ^*Ge  que 

viennes  contre  moi  pour  faire  la  guerre  ton  dieu  Kemosch  te  donne  à  possé- 

à  mon  pays  ?  '^Le  roi  des  fds  d'Ammon  der,  ne  le  posséderais-tu  pas  ?  Et  tout 

répondit  aux  messagers  de  Jephthé  :  ce  que  l'Eternel,  notre  Dieu,  a  mis  en 

C'est  qu'Israël,   quand   il    est   monté  notre  possession  devant  nous,  nous  ne 

d'Egypte,  s'est  emparé  de  mon  pays,  le  posséderions  pas!   -^Vaux-tu  donc 

depuis  l'Arnon  jusqu'au  Jabbok  et  au  mieux  que  Balak,  fils  de  Tsippor,  roi 

Jourdain.  Rends-le  maintenant  de  bon  deMoab.^  A-t-il  contesté  avec  Israël, 

gré.  ou  lui  a-t-il  fait  la  guerre  ?  **Voilà  trois 

'^Jephthé   envoya   de   nouveau   des  cents  ans  qu'Israël  habite  à  Hesbon  et 

messagers  au  roi  des  fils   d'Ammon,  dans  les  villes  de  son  ressort,  à  Aroër 

'^pour  lui  dire  :  Ainsi  parle  Jephthé  :  et  dans  les  villes  de  son  ressort,  et 

Israël  ne  s'est  point  emparé  du  paj's  dans  toutes  les  villes  qui  sont  sur  les 

de  Moab,  ni  du  pays  des  fils  d'Ammon.  bords  de  l'Arnon  :  pourquoi  ne  les  lui 

'^Carlorsquelsraëlestniontéd'Egypte,  avez-vous   pas    enlevées    pendant    ce 

il  a  marché  dans  le  désert  jusqu'à  la  temps-là  ?  -'Je  ne  t'ai  point  offensé,  et 
mer  Rouge,  et  il  est  arrivé  à  Kadès. 


''Alors  Israël  envoya  des  messagers 
au  roi  d'Edom,  pour  lui  dire  :  Laisse- 
moi  passer  par  ton  pays.  Mais  le  roi 
d'Edom  n'y  consentit  pas.   Il  envoya 


tu  agis  mal  avec  moi  en  me  faisant  la 


guerre. 


Que  l'Eternel,  le  juge,  soit 
aujourd'hui  juge  entre  les  enfants 
d'Israël  et  les  fils  d'Ammon  ! 

-*Le  roi  des  fils  d'Ammon  n'écouta 


aussi  au  roi  de  Moab,  qui  refusa.  Et  point  les  paroles  que  Jephthé  lui  fit 

Israël  resta  à  Kadès.  "*Puis  il  marcha  dire. 

par  le  désert,  tourna  le  pays  d'Edom  -^L'esprit  de  l'Eternel  fut  sur  Jeph- 

et  le  pays  de  Moab,  et  vint  à  l'orient  thé.  II  traversa  Galaad  et  Manassé;  il 

du  pays   de  Moab;  ils  campèrent  au  passa  à  Mitspé  de  Galaad;  et  de  Mitspé 

delà  de  l'Arnon,   sans  entrer   sur  le  de  Galaad,  il  marcha  contre   les  fils 

territoire  de  Moab,  car  l'Arnon  est  la  d'Ammon.  ^"Jephthé  fit  un  vœu  à  l'E- 

frontière  de  Moab.  '^Israël  envoya  des  ternel,  et  dit  :  Si  tu  livres  entre  mes 

messagers  à  Sihon,  roi  des  Amoréens,  mains  les  fils  d'Ammon,  ^'quiconque 

roi  de  Hesbon,  et  Israël  lui  dit  :  Laisse-  sortira  des  portes  de  ma  maison  au- 

nous  passer  par  ton  pays  jusqu'au  lieu  devant  de  moi,  à  mon  heureux  retour 

où  nous  allons.  -"Mais  Sihon  n'eut  pas  de  chez  les  fils  d'Ammon,  sera  consa- 

assez  confiance  en  Israël  pour  le  lais-  cré  à  l'Eternel,  et  je  l'offrirai  en  holo- 

ser  passer  sur  son  territoire;  il  ras-  causte. 

sembla  tout  son  peuple,  campa  à  Ja-  ^-Jephthé    marcha    contre    les    fils 

hats,  et  combattit  Israël.  -'L'Eternel,  d'Ammon,  et  l'Eternel  les  livra  entre 


290 


JUGES. 


Chap.  U,Xi-I3,i3. 


ses  mains.  ^-^11  leur  fit  éprouver  une 
très  grande  défaite,  depuis  Aroër  jus- 
que vers  Minnith,  espace  ([ui  renfer- 
mait vingt  villes,  et  jusqu'à  Abel-Ke- 
ramim.  Et  les  fils  d'Ammon  furent 
humiliés  devant  les  enfants  d'Israël. 

'^Jephthé  retourna  dans  sa  maison 
à  Mitspa.  Et  voici,  sa  fille  sortit  au- 
devant  de  lui  avec  des  tambourins  et 
des  danses.  C'était  son  unique  enfant; 
il  n'avait  point  de  fils  et  point  d'autre 
fille.  ^^Dès  qu'il  la  vit,  il  déchira  ses 
vêtements,  et  dit  :  Ah  !  ma  fille  !  tu  me 
jettes  dans  l'abattement,  tu  es  au  nom- 
bre de  ceux  qui  me  troublent!  .J'ai  fait 
un  vœu  à  l'Eternel,  et  je  ne  puis  le 
révoquer.  ^'^Elle  lui  dit  :  Mon  père,  si 
tu  as  fait  un  vœu  à  l'Eternel,  traite- 
moi  selon  ce  qui  est  sorti  de  ta  bou- 
che, maintenant  que  l'Eternel  t'avengé 
de  tes  ennemis,  des  fils  d'Ammon.  "Et 
elle  dit  à  son  père  :  Que  ceci  me  soit 
accordé  :  laisse- moi  libre  pendant 
deux  mois!  Je  m'en  irai,  je  descendrai 
dans  les  montagnes,  et  je  pleurerai 
ma  virginité  avec  mes  compagnes.  '*I1 
répondit  :  Va  !  Et  il  la  laissa  libre  pour 
deux  mois.  Elle  s'en  alla  avec  ses  com- 
pagnes, et  elle  pleura  sa  virginité  sur 
les  montagnes.  ^"Au  bout  des  deux 
mois,  elle  revint  vers  son  père,  et  il 
accomplit  sur  elle  le  vœu  fju'il  avait 
fait.  Elle  n'avait  point  connu  d'homme. 
Dès  lors  s'établit  en  Israël  la  coutume 
^'que  tous  les  ans  les  filles  d'Israël 
s'en  vont  célébrer  la  fille  de  Jephthé, 
le  Galaadite,  quatre  jours  par  année. 

Chap.  XII.  'Les  hommes  d'E- 
phraïm  se  rassemblèrent ,  partirent 
pour  le  nord,  et  dirent  à  Jephthé  : 
Pourquoi  es-tu  allé  combattre  les  fils 
d'Ammon,  sans  nous  avoir  appelés  à 
marcher  avec  toi  ?  Nous  voulons  in- 
cendier ta  maison  et  te  brûler  avec 
elle.  -Jephthé  leur  répondit  :  Nous 
avons  eu  de  grandes  contestations, 
moi  et  mon  peuple,  avec  les  fils  d'Am- 

a.  ScliibboUth  sijjiûfie  epi  et  torrent 


mon  ;  et  quand  je  vous  ai  appelés,  vous 
ne  m'avez  pas  délivré  de  leurs  mains. 
•^Voyant  que  tu  ne  venais  pas  à  mon 
secours,  j'ai  exposé  ma  vie,  et  j'ai  mar- 
ché contre  les  fils  d'Ammon.  L'Eternel 
les  a  livrés  entre  mes  mains.  Pourquoi 
donc  aujourd'hui  montez-vous  contre 
moi  |)Our  me  faire  la  guerre  ? 

■'Jephthé  rassembla  tous  les  hommes 
de  Galaad,  et  livra  bataille  à  Éphraïm. 
Les  hommes  de  Galaad  battirent 
Ephraïm,  parce  que  les  Ephraïmites 
disaient  :  Vous  êtes  des  fugitifs  d'É- 
phraïm  !  Galaad  est  au  milieu  d'E- 
jdîraïm,  au  milieu  de  Manassé  !  ^Ga- 
laad s'empara  des  gués  du  Jourdain 
du  côté  d'Ephraïm.  Et  quand  l'un  des 
fuyards  d'Ephraïm  disait  :  Laissez- 
moi  passer!  les  hommes  de  Galaad  lui 
demandaient  :  Es-tu  Ephraïmite  ?  Il 
répondait  :  Non.  ^  Ils  lui  disaient  alors  : 
Hé  bien,  dis  Schibboleth".  Et  il  disait 
Sibboleth,  car  il  ne  pou\ait  pas  bien 
prononcer.  Sur  cpioi  les  hommes  de 
Galaad  le  saisissaient,  et  l'égorgeaient 
près  des  gués  du  Jourdain.  11  périt  en 
ce  temps-là  cjuarante-deux  mille  hom- 
mes d'Ephraïm. 

'Jephthé  fut  juge  en  Israël  jientlant 
dix  ans;  puis  Je[)hthé,  le  Galaadite, 
mourut,  et  fut  enterré  dans  1  une  des 
villes  de  Galaad. 

Ibisaii,  /{/on,  Abdon.  Juges  en  Israël. 

'^Après  lui,  Ibtsan  de  Bethléhem  fut 
juge  en  Israël.  "Il  eut  trente  fils,  il 
maria  trente  filles  au  dehors,  et  il  fit 
venir  pour  ses  fils  trente  filles  du  de- 
hors. Il  fut  juge  en  Israël  pendant  sept 
ans;  '"puis  Ibtsan  mourut,  et  fut  en- 
terré à  Bethléhem. 

"Après  lui,  Élon  de  Zabulon  fut 
juge  en  Israël.  Il  fut  juge  en  Israël 
pendant  dix  ans  ;  '-puis  Elon  de  Zabu- 
lon mourut,  et  fut  enterré  à  Ajalon, 
dans  le  pays  de  Zabulon. 

'■Uprès'lui,  Abdon,  fils  d'IIillel,  le 


291 


Chnp.  12,i',-13,w. 


JUGES. 


Pirathonile,  fut  juge  en  Israël.  '*I1  eut 
(juarante  fils  et  trente  petits-fils,  qui 
montaient  sur  soixante-dix  ànons.  Il 
fut  juge  en  Israël  pendant  huit  ans  ; 
''^puis  Abdon,  fils  d'Hillel,  le  Piratho- 
nite,  mourut,  et  fut  enterré  à  Pirathon, 
dans  le  pays  d'Ephraïm,  sur  la  mon- 
tagne des  Amalécites. 

Samson,  juge  en  Israël.  —  Sa  naissance.  — 
Son  mariage  avec  une  fille  des  Pliilistins.  — 
Exploits  contre  les  Philistins.  —  Samson  trahi 
par  Delila,  et  prisonnier  des  Philistins.  — 
Comment  il  se  venge  et  meurt. 

Chap.  XIII.  'Les  enfants  d'Israël 
firent  encore  ce  qui  déplaît  à  l'Eter- 
nel ;  et  l'Eternel  les  livra  entre  les 
mains  des  Philistins,  pendant  qua- 
rante ans. 

^11  Y  avait  un  homme  de  Tsorea,  de 
la  famille  des  Danites ,  et  qui  s'appe- 
lait Manoach.  Sa  femme  était  stérile, 
et  n'enfantait  pas.  ^Unange  de  l'Eter- 


*  Manoach  fit  cette  prière  à  l'Eter- 
nel :  Ah  !  Seigneur,  que  l'homme  de 
Dieu  que  tu  as  envoyé  vienne  encore 
vers  nous,  et  qu'il  rlous  enseigne  ce 
que  nous  devons  faire  pour  l'enfant 
qui  naîtra!  '■'Dieu  exauça  la  prière  de 
Manoach,  et  l'ange  de  Dieu  vint  en- 
core A'ers  la  femme.  Elle  était  assise 
dans  un  champ,  et  Manoach,  son  mari, 
n'était  pas  avec  elle.  '"Elle  courut 
promptement  donner  cette  nouvelle  à 
son  mari,  et  lui  dit  :  Voici,  l'homme 
qui  était  venu  l'autre  jour  A^ers  moi 
m'est  apparu.  "Manoach  se  leva,  sui- 
vit sa  femme,  alla  vers  l'homme,  et 
lui  dit  :  Est-ce  toi  qui  as  parlé  à  cette 
femme?  Il  répondit  :  C'est  moi.  '^Ma 
noach  dit  :  Maintenant,  si  ta  parole 
s'accomplit,  que  faudra-t-il  observer 
à  l'égard  de  l'enfant,  et  qu'y  aura-t-il 
à  faire  ?  '-^L'ange  de  l'Éternel  répondit 
à  Manoach  :  La  femme  s'abstiendra  de 
tout  ce  que  je  lui  ai  dit.  ''Elle  ne  goû- 
nel  apparut  à  la  femme,   et  lui   dit  :      tera  d'aucun  produit  de  la  vigne,  elle 


Voici,  tu  es  stérile,  et  tu  n'as  point 
d'enfants;  tu  deviendras  enceinte,  et 
tu  enfanteras  un  fils.  ''Maintenant 
prends  bien  garde,  ne  bois  ni  vin  ni 
liqueur  forte,  et  ne  mange  rien  d'im- 
pur. ^Car  tu  vas  devenir  enceinte,  et 
tu  enfanteras  un  fils.  Le  rasoir  ne  pas- 
sera point  sur  sa  tête,  parce  que  cet 
enfant  sera  consacré  à  Dieu  dès  le 
ventre  de  sa  mère  ;  et  ce  sera  lui  qui 
commencera  à  délivrer  Israël  de  la 
main  des  Philistins. 

*La  femme  alla  dire  à  son  mari  :  Un 
homme  de  Dieu  est  venu  vers  moi,  et 
il  avait  l'aspect  d'un  ange  de  Dieu,  un 
aspect  redoutable.  Je  ne  lui  ai  pas  de- 
mandé d'où  il  était,  et  il  ne  m'a  pas 
fait  connaître  son  nom.  ^Mais  il  m'a 
dit  :  Tu  vas  devenir  enceinte,  et  tu 
enfanteras  un  fils  ;  et  maintenant  ne 
bois  ni  vin  ni  liqueur  forte,  et  ne  mange 
rien  d'impur,  parce  que  cet  enfant 
sera  consacré  à  Dieu  dès  le  ventre  de 
sa  mère  jusqu'au  jour  de  sa  mort. 


ne  boira  ni  A-in  ni  liqueur  forte,  et  elle 
ne  mangera  rien  d'impur;  elle  obser- 
vera tout  ce  que  je  lui  ai  prescrit. 
'^Manoach  dit  à  l'ange  de  l'Eternel  : 
Permets-nous  de  te  retenir,  et  de  t'ap- 
prcter  un  chevreau.  '^L'angede  l'Eter- 
nel répondit  à  Manoach  :  Quand  tu 
me  retiendrais,  je  ne  mangerais  pas 
de  ton  mets  ;  mais  si  tu  veux  faire  un 
holocauste,  tu  l'offriras  à  l'Eternel. 
Manoach  ne  savait  point  que  ce  fût  un 
anee  de  l'Eternel.  ''Et  Manoach  dit  à 
l'ange  de  l'Eternel  :  Quel  est  ton  nom, 
afin  que  nous  te  rendions  gloire,  quand 
ta  parole  s'accomplira?  '^L'ange  de 
l'Eternel  lui  répondit  :  Pourquoi  de- 
mandes-tu mon  nom  ?  Il  est  merveil- 
leux. '"Manoach  prit  le  chevreau  et 
l'offrande,  et  fit  un  sacrifice  à  l'Eter- 
nel sur  le  rocher.  Il  s'opéra  un  pro- 
dige ,  pendant  que  Manoach  et  sa 
femme  regardaient.  -"Gomme  la  flam- 


me montait  de  dessus  l'autel  vers  le 
cie 


ange  de  l'Eternel  monta  dans  la 


292 


JUGES. 


Chap.  1S,'H-Ii,m. 


flamme  de  l'autel.   A  cette  vue,   Ma-  son  père  et  à  sa  mère  ce  qu'il  avait 

noach  et  sa  femme  tombèrent  la  face  fait.  '11  descendit  et  parla  à  la  femme, 

contre    terre.    *' L'ange    de    l'Eternel  et  elle  lui  plut. 

n'apparut  plus  à  Manoach  et  à  sa  fem-  ^Quelque  temps  après,  il  se  rendit 

me.  Alors  Manoach  comprit  que  c'était  de  nouveau  à  Thimna  pour  la  prendre, 

l'ange  de   l'Eternel,   *-et  il   dit  à   sa  et  se  détourna  pourvoir  le  cadavre  du 

femme  :  Nous  allons  mourir,  car  nous  lion.  Et  voici,  il  y  avait  un  essaim  d'a- 

avons  vu  Dieu.  *^Sa  femme  lui  répon-  beilles  et  du   miel  dans   le  corps  du 

dit  :  Si  l'Eternel  eût  voulu  nous  faire  lion.  ^11  prit  entre  ses  mains  le  miel, 

mourir,    il   n'aurait   pas   pris   de   nos  dont  il  mangea  pendant  la  route  ;  et 

mains  l'holocauste  et  l'offrande,  il  ne  lorsqu'il  fut  arrivé  près  de  son  père  et 

nous  aurait  pas  fait  voir  tout  cela,  et  de  sa  mère,  il  leur  en  donna,  et  ils  en 

il  ne  nous  aurait  pas  maintenant  fait  mangèrent.  Mais  il  ne  leur  dit  pas  qu'il 

entendre  pareilles  choses.  avait  pris  ce  miel  dans   le  corps   du 

-*La  femme  enfanta  un  fils,  et   lui  lion, 
donna  le   nom   de   Samson.    L'enfant  '"Le  père  de  Samson  descendit  chez 

grandit,  et  l'Eternel  le  bénit.  ^^Et  l'es-  la  femme.  Et  là,  Samson  fit  un  festin, 

prit  de  l'Eternel  commença  à  l'agiter  carc'était  la  coutume  des  jeunes  gens, 

à  Machané-Dan,  entre  Tsorea  et  Esch-  "  Dès  qu'on  le  vit,  on  invita  trente  com- 

thaol.  pagnons  qui  se  tinrent  avec  lui.  '-Sam- 

Chap.  XIV.  'Samson  descendit  à  son  leur  dit  :  Je  vais  vous  proposer  une 
Thimna,  et  il  y  vit  une  femme  parmi  énigme.  Si  vous  me  l'expliquez  pen- 
les  filles  des  Philistins.  ^Lorsqu'il  fut  dant  les  sept  jours  du  festin,  et  si  vous 
remonté,  il  le  déclara  à  son  ]>ère  et  la  découvrez,  je  vous  donnerai  trente 
à  sa  mère,  et  dit  :  J'ai  vu  à  Thimna  chemises  et  trente  vêtements  de  re- 
nne femme  parmi  les  filles  des  Philis-  change.  '''Mais  si  vous  ne  pouvez  pas 
tins  ;  prenez-la  maintenant  pour  ma  me  l'expliquer,  ce  sera  vous  qui  me 
femme.  ^Son  père  et  sa  mère  lui  di-  donnerez  trente  chemises  et  trente  vè- 
rent  :  N'y  a-t-il  point  de  femme  parmi  tements  de  rechange.  Ils  lui  dirent  : 
les  filles  de  tes  frères  et  dans  tout  Propose  ton  énigme,  et  nous  l'écou- 
notre  peuple,  que  tu  ailles  prendre  terons.  '^Et  il  leur  dit  :  De  celui  qui 
une  femme  chez  les  Philistins  qui  mange  est  sorti  ce  qui  se  mange,  et  du 
sont  incirconcis  ?  Et  Samson  dit  à  son  fort  est  sorti  le  doux, 
père  :  Prends-la  pour  moi,  car  elle  Pendant  trois  jours,  ils  ne  purent 
me  plaît.  ''Son  père  et  sa  mère  ne  sa-  expliquerl'énigme.'^Le  septième  jour, 
vaient  pas  que  cela  venait  de  l'Eter-  ils  dirent  à  la  femme  de  Samson  :  Per- 
nel;  car  Samson  cherchait  une  occa-  suade  à  ton  mari  de  nous  expliquer 
siondedisputede la partdes Philistins,  l'énigme;  sinon,  nous  te  brûlerons. 
En  ce  temps-là,  les  Philistins  domi-  toi  et  la  maison  de  ton  père.  C'est  pour 
naient  sur  Israël.  nous  dépouiller  que  vous  nous  avez 

'^Samson  descendit  avec  son  père  et  invités,  n'est-ce  pas?  '^La  femme  de 
sa  mère  à  Thimna.  Lorsqu'ils  arrivé-  Samson  pleurait  auprès  de  lui,  et  di- 
rent aux  vignes  de  Thimna,  voici,  un  sait  :  Tu  n'as  pour  moi  que  de  la  haine, 

et  tu  ne  m'aimes  pas  ;  tu  as  proposé 
une  énigme  aux  enfants  de  mon  peu- 
ple, et  tu  ne  me  l'as  point  exj)iiquée  ! 
Et  il  lui  répondait  :  Je  ne  l'ai  expliquée 


jeune  lion  rugissant  vint  à  sa  rencon 
tre.  •'L'esprit  de  l'Eternel  saisit  Sam- 
son ;   et,  sans   avoir  rien   à   la  main, 
Samson  déchira  le  lion  comme  on  dé- 
chire un  chevreau.   11  ne  dit  point  à 


ni  à  mon  père  ni  à  ma  mère;  est-ce  à 


293 


Chap.  14,11-1-), 


16. 


JUGES. 


toi  que  je  l'expliquerais?  "Elle  pleura  'Les  Philistins  dirent  :  Qui  a  fait 
auprès  de  lui  pendant  les  sept  jours  cela  ?  On  répondit  :  Samson,  le  gendre 
que  dura  leur  festin  ;  et  le  septième  du  Thimnien,  parce  que  celui-ci  lui  a 
jour,  il  la  lui  expliqua,  car  elle  le  tour-  pris  sa  femme  et  l'a  donnée  à  son  com- 
mentait. Et  elle  donna  l'explication  de  pagnon.  Et  les  Philistins  montèrent, 
l'énigme  aux  enfants  de  son  peuple,  et  ils  la  brûlèrent,  elle  et  son  père. 
'*Les  gens  de  la  ville  dirent  à  Samson  'Samson  leur  dit  :  Est-ce  ainsi  que 
le  septième  jour,  avant  le  coucher  du  vous  agissez?  Je  ne  cesserai  qu'après 
soleil  :  Quoi  de  plus  doux  que  le  miel,  mètre  vengé  devons.  *11  les  battit  ru- 
et  quoi  de  plus  fort  que  le  lion?  Et  il  dément,  dos  et  ventre;  puis  il  descen- 
leur  dit  :  Si  vous  n'aviez  pas  labouré  dit,  et  se  retira  dans  la  caverne  du  ro- 
avec  ma  génisse,  vous  n'auriez  pas  dé-  cher  d'Etam. 
couvert  mon  énicme.  ^Alors   les  Philistins   se  mirent  en 

"L'esprit  de  l'Eternel  le  saisit,  et  il  marche,  campèrent  en  Juda,  et  s'éten- 

descendit  à  Askalon.   11  y  tua  trente  dirent  jusqu'à  Léchi. '"Les  hommes  de 

hommes,  prit  leurs  dépouilles,  et  don-  Juda  dirent  :  Pourquoi  ètes-vous  mon- 

na  les  vêtements  de  rechange  à  ceux  tés  contre  nous  ?  Ils  répondirent  :  Nous 

qui  avaient  expliqué  l'énigme.  Il  était  sommes  montés  pour  lier  Samson,  afin 

enflammé  de  colère,  et  il  monta  à  la  de  le  traiter  comme  il  nous  a  traités, 

maison  de  son  père.  -"Sa  femme  fut  "Sur  quoi  trois  mille  hommes  de  Juda 

donnée  à  l'un  de  ses  compagnons,  avec  descendirent  à  la  caverne  du  rocher 

lequel  il  était  lié.  d'Etam,  et  dirent  à  Samson  :  Ne  sais-tu 

Chap.  XV.      'Quelque  temps  après,  pas  que   les  Philistins  dominent   sur 

à  l'époque   de   la   moisson  des   blés,  nous?  Que  nous  as-tu  donc  fait?  Il  leur 

Samson  alla  voir  sa  femme,  et  lui  porta  répondit:  Je  les  ai  traités  comme  ils 

un  chevreau.  Il  dit  :  Je  veux  entrer  m'ont  traité.  '-Ils   lui   dirent   :   Nous 

vers  ma  femme  dans  sa  chambre.  Mais  sommes  descendus  pour  te  lier,  afin 

le  père  de  sa  femme  ne  lui  permit  pas  de  te  livrer  entre  les  mains  des  Philis- 

d'entrer. -J'ai  pensé,  dit-il,  que  tu  avais  tins.  Samson  leur  dit  :  Jurez-moi  que 

pour  elle  de  la  haine,  et  je  l'ai  don-  vous  ne  me  tuerez  pas.  '^Ils  lui  répon- 

née  à  ton  compagnon.  Est-ce  que  sa  dirent  :  Non;  nous  voulons  seulement 

jeune  sœur  n'est  pas  plus  belle  qu'elle?  te  lier  et  te  livrer  entre  leurs  mains. 

Prends-la  donc  à  sa  place.  'Samson  mais  nous  ne  te  ferons  pas  mourir.  Et 

leur  dit  :  Cette  fois  je  ne  serai  pas  cou-  ils  le  lièrent  avec  deux  cordes  neuves, 

pable  envers  les  Philistins,  si  je  leur  et  le  firent  sortir  du  rocher, 

fais  du  mal.  '''Lorsqu'il  arriva  à  Léchi,  les  Phi- 

''Samson  s'en  alla.  Il  attrapa  trois  listins  poussèrent  des  cris  à  sa  ren- 

cents  renards,  et  prit  des  flambeaux;  contre.   Alors  l'esprit  de  l'Eternel  le 

puis  il  tourna  queue  contre  queue,  et  saisit.  Les  cordes  qu'il  avait  aux  bras 

mit  un  flambeau  entre  deux  queues,  devinrent  comme  du  lin  brûlé  par  le 

au  milieu.  '^Il  alluma   les  flambeaux,  feu,    et    ses    liens   tombèrent  de   ses 

lâcha  les  renards  dans  les  blés  des  Phi-  mains.  '^11  trouva  une  mâchoire  d'âne 

listins,  et  embrasa  les  tas  de  gerbes,  fraîche,    il   étendit  sa    main   pour   la 

le  blé  sur  pied,  et  jusqu'aux  planta-  prendre,  et  il  en  tua  mille  hommes, 

tions  d'oliviers.  ''Et  Samson  dit  : 


Avec  une  mâchoire  d'âne,  un  monceau,  deux  monceaux; 
Avec  une  mâchoire  d'âne,  j'ai  tué  mille  hommes. 


JUGES. 


Chap.  15,  11- 1 6,  a. 


'"Quand  il  eut  achevé  de  parler,  il  fussent  pas  encore  sèches,  je  dcvien- 

jeta  de  sa  main  la  mâchoire.  Et  Ton  drais  faible  et  je  serais  comme  un  au- 

appela  ce  lieu  Ramath-Léchi".  tre  homme.  *Les  princes  des  Philistins 

"^Pressé  par  la  soif,  il  invoqua  TE-  apportèrent  à  Deiila  sept  cordes  fraî- 

ternel,  et  dit  :  C'est  toi  qui  as  permis  ches,  qui  n'étaient  pas  encore  sèches, 

parla  main  de  ton  serviteur  cette  gran-  Et  elle  le  lia  avec  ces  cordes.  ^Or  des 

de  délivrance  ;  et   maintenant  mour-  gens  se  tenaient  en  embuscade  chez 

rais-jc  de  soif,  et  tomberais-je  entre  elle,  dans  une  chambre.  Elle  lui  dit  : 

les  mains  des  incirconcis? '"Dieu  fen-  Les  Philistins  sont  sur  toi,  Samson! 

dit  la  cavité  du  rocher  c{ui  est  à  Léchi,  Et   il   rompit  les   cordes,   comme   se 

et  il  en  sortit  de  l'eau.  Samson  but,  son  rompt  un  cordon   d'étoupe  quand   il 

esprit  se  ranima,  et  il  reprit  vie.  C'est  sent  le  feu.   Et  l'on  ne  connut  point 

de  là  qu'on  a  appelé  cette  source  En-  d'où  venait  sa  force. 

Hakkoré*;  elle  existe  encore  aujour-  '"Deiila  dit  à  Samson  :  Voici,  tu  t"es 

d'hui  à  Léchi.  jo'^é  de  moi,  tu  m'as  dit  des  menson- 

-"Samson  fut  juge  en  Israël,  au  temps  ges.  Maintenant,  je  te  prie,  indique- 

des  Philistins,  pendant  vingt  ans.  moi  avec  quoi  il  faut  te  lier.  "Il  lui  dit  : 

Chap.  XVI.       'Samson  partit  pour  Si  on  me  liait  avec  des  cordes  neuves, 

Gaza;  il  y  vit  une  femme  prostituée,  et  dont  on  ne  se  fût  jamais  servi,  je  de- 

il  entra  chez  elle.  -On  dit  aux  gens  de  viendrais  faible  et  je  serais  comme  un 

Gaza  :   Samson  est  arrivé  ici.   Et  ils  autre  homme.  '*DeliIa  prit  des  cordes 

l'environnèrent,  et  se  tinrent  en  em-  neuves,  avec  lesquelles  elle  le  lia.  Puis 

buscade  toute  la  nuit  à  la  porte  de  la  elle  lui  dit  :  Les  Philistins  sont  sur  toi, 

ville.  Ils  restèrent  tranquilles  toute  la  Samson  !  Or  des  gens  se  tenaient  en 

nuit,  disant  :  Au  point  du  jour,  nous  embuscade  dans  une  chambre.    Et  il 

le  tuerons.  ^Samson  demeura  couché  ronq)it  comme  un  fil  les  cordes  qu'il 

jusqu'à  minuit.  Vers  minuit,  il  se  leva;  avait  aux  bras. 


et  il  saisit  les  battants  de  la  porte  de 
la  ville  et  les  deux  poteaux,  les  arracha 
avec  la  barre,  les  mit  sur  ses  épaules, 
et  les  porta  sur  le  sommet  de  la  mon- 
tagne qui  est  en  face  d'IIébron. 

^Après  cela,  il  aima  une  femme  dans 
la  vallée  de  Sorek.  Elle  se  nommait 
Deiila.  ^  Les  princes  des  Philistins  mon- 


'■' Deiila  dit  à  Samson  :  Jusqu'à  pré- 
sent tu  t'es  joué  de  moi,  tu  m'as  dit 
des  mensonges.  Déclare-moi  avec  quoi 
il  faut  te  lier.  11  lui  dit  ;  Tu  n'as  qu'à 
tisser  les  sept  tresses  de  ma  tète  avec 
la  chaîne  du  tissu.  '*Etelle  les  fixa  par 
la  cheville.  Puis  elle  lui  dit  :  Les  Phi- 
listins sont  sur  toi,  Samson!  Et  il  se 
réveilla  de  son  sommeil,  et  il  arracha 


tèrent  vers  elle,  et  lui  dirent  :  Flatte 

le,  pour  savoir  d'où  lui  vient  sa  grande     la  cheville  du  tissu  et  le  tissu 

force  et  comment  nous  pourrions  nous 

rendre  maîtres  de  lui;  nous  le  lierons 

pour  le  dompter,  et  nous  te  donnerons 

chacun  mille  et  cent  sicles  d'argent. 

"^Deiila  dit  à  Samson  :  Dis-moi,  je  te 

prie,   d'où  vient  ta  grande   force,   et 


'MîUe  lui  dit  :  Comment  peux-tu 
dire  :  Je  t'aime!  puisque  ton  cœur 
n'est  pas  avec  moi  ?  Voilà  trois  fois  que 
tu  t'es  joué  de  moi,  et  tu  ne  m'as  pas 
déclaré  d'où  vient  ta  grande  force. 
Comme  elle  était  chaque  jour  à  le 


avec  ([udî  il  faudrait  te  lier  pour  te  tourmenter  et  à  l'importuner  par  ses 
dompter.  'Samson  lui  dit  :  Si  on  me  instances,  son  àiue  s'impatienta  à  la 
liait  avec  sept  cordes  fraîches,  qui  ne      mort,  "il  lui  ouvrit  tout  son  cœur,  et 

a-  [iaimtlli-l.i  ili!  .■iij^iiifie  yVi  de  ta  mâchoire  ou  colline  de  la  mâchoire.        b.  En-llakkore  si^^iiifie  la  source  de 
celui  qui  iitfufjue. 

295 


Chnp.  16,  m- 17,: 


JUGES. 


lui  dit  :  Le  rasoir  n'a  point  passé  sur 
ma  tête,  parce  que  je  suis  consacré  à 
Dieu  dès  le  ventre  de  ma  mère.  Si  j'é- 
tais rasé,  ma  force  m'abandonnerait, 
je  deviendrais  faible,  et  je  serais  com- 
me tout  autre  homme.  '^Delila,  voyant 
qu'il  lui  avait  ouvert  tout  son  cœur, 
envoya  appeler  les  princes  des  Philis- 
tins, et  leur  fit  dire  :  Montez  cette  fois, 
car  il  m'a  ouvert  tout  son  cœur.  Et  les 
princes  des  Philistins  montèrent  vers 
elle,  et  apportèrent  l'argent  dans  leurs 
mains.  "Elle  l'endormit  sur  ses  ge- 
noux. Et  ayant  appelé  un  homme,  elle 
rasa  les  sept  tresses  de  la  tête  de  Sam- 
son,  et  commença  ainsi  à  le  dompter. 
Il  perdit  sa  force.  ^"Elle  dit  alors  :  Les 
Philistins  sont  sur  toi,  Samson!  Et  il 
se  réveilla  de  son  sommeil,  et  dit  :  Je 
m'en  tirerai  comme  les  autres  fois,  et 
je  me  dégagerai.  Il  ne  savait  pas  que 
l'Eternel  s'était  retiré  de  lui.  ^'  Les  Phi- 
listins le  saisirent,  et  lui  crevèrent  les 
yeux  ;  ils  le  firent  descendre  à  Gaza,  et 
le  lièrent  avec  des  chaînes  d'airain.  Il 
tournait  la  meule  dans  la  prison. 


d'hommes  et  de  femmes  ;  tous  les  prin- 
ces des  Philistins  étaient  là,  et  il  y 
avait  sur  le  toit  environ  trois  mille  per- 
sonnes, hommes  et  femmes,  qui  regar- 
daient Samson  jouer.  ^'Alors  Samson 
invoqua  rÉternel,  et  dit  :  Seigneur 
Eternel  !  souviens-toi  de  moi,  je  te 
prie;  ô  Dieu!  donne-moi  de  la  force 
seulement  cette  fois,  et  que  d'un  seul 
coup  je  tire  vengeance  des  Philistins 
pour  mes  deux  yeux  !  ^^  Et  Samson  em- 
brassa les  deux  colonnes  du  milieu  sur 
lesquelles  reposait  la  maison,  et  il 
s'appuya  contre  elles  ;  l'une  était  à  sa 
droite,  et  l'autre  à  sa  gauche.  ^"Sam- 
son dit  :  Que  je  meure  avec  les  Philis- 
tins! Il  se  pencha  fortement,  et  la 
maison  tomba  sur  les  princes  et  sur 
tout  le  peuple  qui  y  était.  Ceux  qu'il 
fit  périr  à  sa  mort  furent  plus  nom- 
breux que  ceux  qu'il  avait  tués  pen- 
dant sa  vie.  ^'Ses  frères  et  toute  la 
maison  de  son  père  descendirent,  et 
l'emportèrent.  Lorsqu'ils  furent  re- 
montés, ils  l'enterrèrent  entre  Tsorea 
et  Eschthaol  dans  le  sépulcre  de  Ma- 
noach,  son  père.  Il  avait  été  juge  en 


Cependant  les  cheveux  de  sa  tête 
recommençaient  à  croître,  depuis  qu'il  Israël  pendant  vingt  ans. 
avait  été  rasé.  *"0r  les  princes  des  Phi- 
listins s'assemblèrent  pour  offrir  un 
grand  sacrifice  à  Dagon,  leur  dieu,  et 
pour  se  réjouir.  Ils  disaient  :  Notre 
dieu  a  livré  entre  nos  mains  Samson, 
notre  ennemi.  ^*Et  quand  le  peuple  le 
vit,  ils  célébrèrent  leur  dieu,  en  di- 
sant :  Notre  dieu  a  livré  entre  nos 
mains  notre  ennemi,  celui  qui  rava- 
geait notre  pays,  et  qui  multipliait  nos 
morts.  ^^Dans  la  joie  de  leur  cœur,  ils 


Culte  dans  la  maison  de  Mica  en  Ephraïm;  le 
jeune  Lévite  au  service  de  Mica.  —  Les  ob- 
jets de  culte  et  le  Lévite  enlevés  par  les  Da- 
nites.  —  Conquête  de  Laïs,  et  établissement 
dans  cette  ville  d'un  culte  et  d'un  sacerdoce 
pour  la  tribu  de  Dan. 

Chap.  XVII.  '  Il  y  avait  un  homme 
de  la  montagne  d'Ephraïm,  nommé 
Mica.  ^11  dit  à  sa  mère  :  Les  mille  et 
cent  sicles  d'argent  qu'on  t'a  pris,  et 


dirent:  Qu'on  appelle  Samson,  et  qu'il      pour  lesquels  tu  as  fait  des  impréca- 


nous  divertisse  !  Ils  firent  sortir  Sam- 
son de  la  prison,  et  il  joua  devant  eux. 
Ils  le  placèrent  entre  les  colonnes.  -"Et 
Samson  dit  au  jeune  homme  qui  le  te- 
nait par  la  main  :  Laisse-moi,  afin  que 
je  puisse  toucher  les  colonnes  sur  les- 
quelles repose  la  maison  et  m'appuyer 
contre  elles.  ^' La  maison  était  remplie 


tions  même  à  mes  oreilles,  voici,  cet 
argent  est  entre  mes  mains,  c'est  moi 
qui  l'avais  pris.  Et  sa  mère  dit  :  Béni 
soit  mon  fils  par  l'Eternel!  'Il  rendit 
à  sa  mère  les  mille  et  cent  sicles  d'ar- 
srent;  et  sa  mère  dit  :  Je  consacre  de 
ma  main  cet  argent  à  l'Eternel,  afin 
d'en  faire  pour  mon   fils  une  image 


296 


JUGES. 


Chap.  17  ,k-lS,  12. 


taillée  et  une  image  en  fonte  ;  et  c'est  vaillants  qu'ils  envoyèrent  de  Tsorea 
ainsi  que  je  te  le  rendrai.  ''Il  rendit  et  d'Eschthaol,  pour  explorer  le  pays 
à  sa  mère  l'argent.  Sa  mère  prit  deux  et  pour  l'examiner.  Ils  leur  dirent  : 
centssiclesd'argent.  Etelledonnal'ar-  Allez,  examinez  le  pays.  Ils  arrivèrent 
gent  au  fondeur,  qui  en  fit  une  image  dans  la  montagne  d'Ephraïm  jusqu'à 
taillée  et  une  image  en  fonte.  On  les  la  maison  de  Mica,  et  ils  y  passèrent  la 
plaça  dans  la  maison  de  Mica.  ''Ce  nuit.  ^Comme  ils  étaient  vers  la  mai- 
Mica  avait  une  maison  de  Dieu  ;  il  fit  son  de  Mica,  ils  reconnurent  la  voix 
un  éphod  et  des  théraphim,  et  il  con-  du  jeune  Lévite,  s'approchèrent  et  lui 
sacra  l'un  de  ses  fils,  qui  lui  servit  de  dirent  :  Qui  t'a  amené  ici  ?  que  fais-tu 
prêtre.  dans  ce  lieu?  et  qu'as-tu  ici?  'Il  leur 

*En  ce  temps-là,  il  n'y  avait  point  répondit  :  Mica  fait  pour  moi  telle  et 
de  roi  en  Israël.  Chacun  faisait  ce  qui  telle  chose,  il  me  donne  un  salaire,  et 
lui  semblait  bon.  je  lui  sers  de  prêtre.  ^Ils  lui  dirent  : 

'II  y  avait  un  jeune  homme  de  Beth-  Consulte  Dieu,  afin  que  nous  sachions 
léhem  de  Juda,  de  la  famille  de  Juda;  si  notre  voyage  aura  du  succès.  "Et  le 
il  était  Lévite,  et  il  séjournait  là.  *Cet  prêtre  leur  répondit  :  Allez  en  paix; 
homme  partit  de  la  ville  de  Bcthléhem  le  voyage  que  vous  faites  est  sous  le 
de  Juda,  pour  chercher  une  demeure  regard  de  l'Eternel, 
qui  lui  convînt.   En  poursuivant  son  'Les  cinq  hommes  partirent,  et  ils 

arrivèrent  à  Laïs.  Ils  virent  le  peuple 
qui  y  était  vivant  en  sécurité  à  la  ma- 
nière des  Sidoniens,  tranquille  et  sans 
inquiétude;  il  n'y  avait  dans  le  pays 
personne  qui  leur  fît  le  moindre  ou- 
trage en  dominant  sur  eux;  ils  étaient 


a  montagne 


chemin,  il  arriva  dans 
d'Ephraïm  jusqu'à  la  maison  de  Mica. 
^Mica  lui  dit  :  D'où  viens-tu  ?  Il  lui  ré- 
pondit :  Je  suis  Lévite,  de  Bethléhem 
de  Juda,  et  je  voyage  pour  chercher 
une  demeure  qui  me  convienne.  '"Mica 


lui  dit  :  Reste  avec  moi;  tu  me  servi-  éloignés  des  Sidoniens,  et  ils  n'avaient 

ras  de  père  et  de  prêtre,  et  je  te  don-  pas  de  liaison  avec  d'autres  hommes, 

nerai  dix  sicles  d'argent  par  année,  les  *Ils  revinrent  auprès  de  leurs  frères 

vêtements  dont  tu  auras  besoin,  et  ton  à  Tsorea  et  Eschthaol,  et  leurs  frères 

entretien.   Et  le  Lévite  entra.   "Il  se  leur  dirent  :  Quelle  nouvelle apportez- 

décida  ainsi  à  rester  avec  cet  homme,  vous?  ^Allons  !  répondirent-ils,  mon- 

qui  regarda  le  jeune  homme  comme  tons  contre  eux;  car  nous  avons  vu  le 

l'un  de  ses  fils.  '-Mica  consacra  le  Lé-  pays,  et  voici,  il  est  très  bon.  Quoi  ! 

vite,  et  ce  jeune  homme  lui  servit  de  vous  restez  sans  rien  dire  !  Ne  soyez 

prêtre  et  demeura  dans  sa  maison.  "Et  point  paresseux  à  vous  mettre  en  mar- 

Mica  dit  :  Maintenant,  je  sais  que  l'É-  che  pour  aller  prendre  possession  de 

ternel  me  fera  du  bien,  puisque  j'ai  ce  ce  pays.  "Quand  vous  y  entrerez,  vous 

Lévite  pour  prêtre.  arriverez  vers  un  peuple  en  sécurité. 

Chap.  XVIII.       'En  ce  temps-là,  il  Le  pays  est  vaste,  et  Dieu  l'a  livré  cn- 

n'y  avait  point  de  roi  en  Israël  ;  et  la  tre  vos  mains  ;  c'est  un  lieu  où  rien  ne 

tribu  des  Danites  se  cherchait  une  pos-  manque  de  tout  ce  qui  est  sur  la  terre, 

session  pour  s'établir,  car  jusqu'à  ce  "Six  cents  hommes  de  la  famille  de 

jour  il  ne  lui  était  point  échu  d'héri-  Dan  partirent  deTsoreaetd'Eschthaol, 

tage  au   milieu   des   tribus   d'Israël",  munis  de  leurs  armes  de  guerre.  '-Ils 

*Les  fils  de  Dan  prirent  sur  eux  tous,  montèrent,  et  campèrent  à   Kirjath- 

parmi    leurs    familles,    cinq   hommes  Jearim  en  Juda  ;  c'est  pourquoi  ce  lieu, 

a.  Purce  qu'ils  n'avaient  pu  conquérir  1«  territoire  qui  leur  avait  été  assigné,  Josué   li),   io  et  suiv. 

297 


Chap.  18,  VA- 19,1. 


JUGES. 


qui  est  derrière  Kirjath-Jearim,  a  été 
appelé  jusqu'à  ce  jour  Machané-Dan". 
'^Ils  passèrent  de  là  dans  la  montagne 
d'Ephraïm,  et  ils  arrivèrent  jusqu'à  la 
maison  de  Mica. 

'■'Alors  les  cinq  hommes  qui  étaient 
allés  pour  explorer  le  pays  de  Laïs  pri- 
rent la  parole  et  dirent  à  leurs  frères  : 
Savez-vous  qu'il  y  a  dans  ces  maisons- 
là  un  éphod,  des  théraphim,  une  image 
taillée  et  une  image  en  fonte  ?  Voyez 
maintenant  ce  que  vous  avez  à  faire. 
'^Ils  s'approchèrent  de  là,  entrèrent 
dans  la  maison  du  jeune  Lévite,  dans 
la  maison  de  Mica,  et  lui  demandèrent 
comment  il  se  portait.  '•'Les  six  cents 
hommes  d'entre  les  fds  de  Dan,  munis 
de  leurs  armes  de  guerre,  se  tenaient 
à  l'entrée  de  la  porte.  "Et  les  cinq 
hommes  qui  étaient  allés  pour  explo- 
rer le  pays  montèrent  et  entrèrent  dans 
la  maison;  ils  prirent  l'image  taillée, 
l'éphod,  les  théraphim,  et  l'image  en 
fonte,  pendant  que  le  prêtre  était  à 
l'entrée  de  la  porte  avec  les  six  cents 
hommes  munis  de  leurs  armes  de 
guerre.  "^Lorsqu'ils  furent  entrés  dans 
la  maison  de  Mica,  et  cju'ils  eurent  pris 
l'image  taillée,  l'éphod,  les  théraphim, 
et  l'image  en  fonte,  le  prêtre  leur  dit  : 
Que  faites-vous  ?  '^  Ils  lui  répondirent  : 
Tais-toi,  mets  ta  main  sur  ta  bouche, 
et  viens  avec  nous  ;  tu  nous  serviras 
de  père  et  de  prêtre.  Vaut-il  mieux  que 
tu  serves  de  prêtre  à  la  maison  d'un 
seul  homme,  ou  que  tu  serves  de  prê- 
tre à  une  tribu  et  à  une  famille  en 
Israël?  ^"Le  prêtre  éprouva  de  la  joie 
dans  son  cœur  ;  il  prit  l'éphod,  les  thé- 
raphim, et  l'image  taillée,  et  se  joignit 
à  la  troupe. 

*'  Ils  se  remirent  en  route  et  parti- 
rent, en  plaçant  devant  eux  les  en- 
fants, le  bétail  et  les  bagages.  ^^Comme 
ils  étaient  déjà  loin  de  la  maison  de 
Mica,  les  gens  qui  habitaient  les  mai- 
sons voisines  de  celle  de  Mica  se  ras- 


semblèrent et  poursuivirent  les  fds  de 
Dan.  *'Ils  appelèrent  les  fds  de  Dan, 
f[ui  se  retournèrent  et  dirent  à  Mica  : 
Qu'as-tu,  et  que  signifie  ce  rassem- 
blement ? -■*I1  répondit:  Mes  dieux  que 
j'avais  faits,  vous  les  avez  enlevés  avec 
le  prêtre,  et  vous  êtes  partis  :  que  me 
reste-t-il  ?  Comment  donc  pouvez-vous 
me  dire  :  Qu'as-tu  ?-^Les  fils  de  Dan  lui 
dirent  :  Ne  fais  pas  entendre  ta  voix 
près  de  nous  ;  sinon  des  hommes  irri- 
tés se  jetteront  sur  vous,  et  tu  causeras 
ta  perte  et  celle  de  ta  maison.  -^Et  les 
fds  de  Dan  continuèrent  leur  route. 
Mica,  voyant  qu'ils  étaient  plus  forts 
que  lui,  s'en  retourna  et  revint  dans  sa 
maison. 

-'Ils  enlevèrent  ainsi  ce  qu'avait  fait 
Mica  et  emmenèrent  le  prêtre  qui  était 
à  son  service,  et  ils  tombèrent  sur  Laïs, 
sur  un  peuple  tranquille  et  en  sécurité  ; 
ils  le  passèrent  au  fil  de  l'épée,  et  ils 
brûlèrent  la  ville.  -*  Personne  ne  la  dé- 
livra, car  elle  était  éloignée  de  Sidon, 
et  ses  habitants  n'avaient  pas  de  liai- 
son avec  d'autres  hommes;  elle  était 
dans  la  vallée  qui  s'étend  vers  Beth- 
Rehob.  Les  fils  de  Dan  rebâtirent  la 
ville,  et  y  habitèrent  ;  -"ils  l'appelèrent 
Dan,  d'après  le  nom  de  Dan,  leur  père, 
cjui  était  né  à  Israël;  mais  la  ville  s'ap- 
pelait auparavant  Laïs.  ^"Ils  dressèrent 
pour  eux  l'image  taillée;  et  Jonathan, 
fils  de  Guerschom,  fils  de  Manassé,  lui 
et  ses  fils,  furent  prêtres  pour  la  tribu 
des  Danites,  jusqu'à  l'époque  de  la 
captivité  du  pays.  ^'Ils  établirent  pour 
eux  l'image  taillée  qu'avait  faite  Mica, 
pendant  tout  le  temps  que  la  maison 
de  Dieu  fut  à  Silo. 

Outrage  fait  à  la  femme  d'un  Léi'ite  dans  Gui- 
bea,  ville  de  Benjamin.  —  La  tribu  de  Ben- 
jamin presque  détruite  par  une  guerre  civile. 
—  Rétablissement  de  la   tribu  de  Benjamin. 

Chap.  XIX.  'Dans  ce  temps  où  il 
n'y  avait  point  de  roi  en  Israël,  un  Lé- 


a.  Machané-Dan  signifie  camp  de  Dan. 


298 


JUGES. 


Chap.  19,i-7i. 


vite,  qui  séjournait  à  l'extrémité  de  la 
montagne  d'E])hraïni,  prit  ])our  sa  con- 
cubine une  femme  de  Bethléhem  de 
Juda.  -Sa  concubine  lui  fit  infidélité, 
et  elle  le  quitta  pour  aller  dans  la  mai- 
son de  son  père  à  Bethléhem  de  Juda, 
où  elle  resta  l'espace  de  quatre  mois. 


tés  et  avec  sa  concubine.  "Lorsqu'ils 
lurent  près  de  Jebus,  le  jour  avait 
beaucoup  baissé.  Le  serviteur  dit  alors 
à  son  maître  :  Allons,  dirigeons-nous 
vers  cette  ville  des  Jébusiens,  et  nous 
y  passerons  la  nuit.  '-Son  maître  lui 
répondit  :  Nous  n'entrerons  pas  dans 


■''Son  mari  se  leva  et  alla  vers  elle,  pour     une  ville  d'étrangers,  où  il  n'y  a  point 

d'enfants  d'Israël,  nous  irons  jusqu'à 
Guibea.  ''Il  dit  encore  à  son  serviteur  : 
Allons,  approchons -nous  de  l'un  de 
ces  lieux,  Guibea  ou  Rama,  et  nous  y 
passerons  la  nuit.  '''Ils  continuèrent  à 
marcher,  et  le  soleil  se  coucha  quand 
ils  furent  près  de  Guibea,  qui  appar- 
tient à  Benjamin.  '=Ils  se  dirigèrent 
de  ce  côté  pour  aller  passer  la  nuit  à 
Guibea. 

Le  Lévite  entra,  et  il  s'arrêta  sur  la 
place  de  la  ville.  Il  n'y  eut  personne 
qui  les  reçût  dans  sa  maison  pour  qu'ils 
y  passassent  la  nuit.  '^Et  voici,  un 
vieillard  revenait  le  soir  de  travailler 
aux  champs ,  cet  homme  était  de  la 
montagne  d'Ephraîm,  il  séjournait  à 
Guibea ,  et  les  gens  du  lieu  étaient 
Benjamites.  ''II  leva  les  yeux,  et  vit  le 
voyageur  sur  la  place  de  la  ville.  Et  le 
vieillard  lui  dit  :  Où  vas-tu,  et  d'où 
viens-tu  ?  '*I1  lui  répondit  :  Nous  allons 
de  Bethléhem  de  Juda  jvisqu'à  l'extré- 
mité de  la  montagne  d'Ejihraïm,  d'où 
jesuis.  J'étais  allé  cà  Bethléhem  de  Juda, 
et  je  me  rends  à  la  maison  de  l'Éternel. 
Mais  il  n'y  a  personne  qui  me  reçoive 


parler  à  son  cœur  et  la  ramener.  Il 
avait  avec  lui  son  serviteur  et  deux 
ânes.  Elle  le  fit  entrer  dans  la  maison 
de  son  père;  et  quand  le  père  de  la 
jeune  femme  le  vit,  il  le  reçut  avec 
joie.  ■'Son  beau-père,  le  jière  de  la 
jeune  femme,  le  retint  trois  jours  chez 
lui.  Ils  mangèrent  et  burent,  et  ils  y 
passèrent  la  nuit. 

^Le  quatrième  jour,  ils  se  levèrent 
de  bon  matin,  et  le  Lévite  se  disposait 
à  partir.  Mais  le  père  de  la  jeune  femme 
dit  à  son  gendre  :  Prends  un  morceau 
de  pain  pour  fortifier  ton  cœur  ;  vous 
jKU'tirez  ensuite.  ^Et  ils  s'assirent,  et 
ils  mangèrent  et  burent  eux  deux  en- 
semble. Puis  le  père  de  la  jeune  femme 
»lit  au  mari  :  Décide-toi  donc  à  passer 
la  nuit,  et  que  ton  cœur  se  réjouisse. 
'Le  mari  se  levait  pour  s'en  aller;  mais, 
sur  les  instances  de  son  beau-père,  il 
passa  encore  la  nuit. 

*Le  cinquième  jour,  il  se  leva  de  bon 
matin  pour  partir.  Alors  le  père  de  la 
jeune  femme  dit  :  Fortifie  ton  cœur,  je 
te  prie;  et  restez  jusqu'au  déclin  du 
jour.  Et  ils  mangèrent  eux  deux.  "Le 
mari  se  levait  pour  s'en  aller,  avec  sa 
concubine  et  son  serviteur;  mais  son 
beau-père,  le  père  de  la  jeune  femme, 
lui  dit  :  Voici,  le  jour  baisse,  il  se  fait 
tard,  passez  donc  la  nuit  ;  voici,  le  jour 
est  sur  son  déclin,  passe  ici  la  nuit,  et 
que  ton  cœur  se  réjouisse  ;  demain  vous 
vous  lèverez  de  bon  matin  pour  vous 
mettre  en  route,  et  tu  t'en  iras  à  ta 


dans  sa  demeure.  ''Nous  avons  cepen- 
dant de  la  paille  et  du  fourrage  pour 
nos  ânes  ;  nous  avons  aussi  du  pain  et 
du  vin  pour  moi,  pour  ta  servante,  et 
pour  le  garçon  qui  est  avec  tes  servi- 
teurs.  Il   ne   nous  manque  rien.  -"Le 


vieillard  dit  :  Que  la  paix  soit  avec  toi  ! 

Je  me  charge  de  tous  tes  besoins,  tu 

ne  passeras  pas  la  nuit  sur  la  place.  "'  Il 

tente. '"Le  mari  ne  voulut  point  passer      les   fit  entrer  dans   sa    maison,    et  il 

donna  du  fourrage  aux  ânes.  Les  voya- 
geurs se  lavèrent  les  pieds  ;  puis  ils 


la  nuit,  il  se  leva  et  partit. 

Il   arriva  jusque  devant  Jebus,  qui 
est  Jérusalem,  avec  les  deux  ânes  bà- 


mangèrent  et  burent. 


299 


Chap.  l9,n-20,i-2. 


JUGES. 


^-Pendant  qu'ils  étaient  à  se  réjouir,      raël  sortirent,  depuis  Dan  jusqu'à  Beer- 


voici,  les  hommes  de  la  ville,  gens  per- 
vers, entourèrent  la  maison,  frappè- 
rent à  la  porte,  et  dirent  au  vieillard, 
maître  de  la  maison  :  Fais  sortir  l'hom- 
me qui  est  enti'é  chez  toi,  pour  que 
nous  le  connaissions.  -^Le  maître  de 
la  maison,  se  présentant  à  eux,  leur 
dit  :  Non,  mes  frères,  ne  faites  pas  le 
mal,  je  vous  prie  ;  puisque  cet  homme 
est  entré  dans  ma  maison,  xto,  commet- 
tez pas  cette  infamie.  -■'Voici,  j'ai  une 
fdle  vierge,  et  cet  homme  a  une  concu- 
bine ;  je  vous  les  amènerai  dehors; 
vous  les  déshonorerez,  et  vous  leur 
ferez  ce  qu'il  vous  plaira.  Mais  ne  com- 
mettez pas  sur  cet  homme  une  action 
aussi  infâme.  -''Ces  gens  ne  voulurent 
point  l'écouter.  Alors  l'homme  prit  sa 
concubine,  et  la  leur  amena  dehors. 
Ils  la  connurent,  et  ils  abusèrent  d'elle 
toute  la  nuit  jusqu'au  matin  ;  puis  ils 
la  renvoyèrent  au  lever  de  l'aurore. 

-'Vers  le  matin,  cette  femme  alla 
tomber  à  l'entrée  de  la  maison  de 
l'homme  chez  qui  était  son  mari,  et 
elle  resta  là  jusqu'au  jour.  -'Et  le  ma- 
tin, son  mari  se  leva,  ouvrit  la  porte 
de  la  maison,  et  sortit  pour  continuer 
son  chemin.  Mais  voici,  la  femme,  sa 
concubine,  était  étendue  à  l'entrée  de 


la 


a  maison,  les  mains  sur  le  seuil 


qi 


lui  dit  :  Lève-toi,  et  allons-nous-en. 


Schéba  et  au  pays  de  Galaad,  et 
l'assemblée  se  réunit  comme  un  seul 
hom me  devant  l'Éternel,  à  Mitspa.^Les 
chefs  de  tout  le  peuple,  toutes  les  tri- 
bus d'Israël,  se  présentèrent  dans  l'as- 
semblée du  peuple  de  Dieu  :  quatre 
cent  mille  hommes  de  pied,  tirant 
l'épée.  ^Et  les  fils  de  Benjamin  appri- 
rent que  les  enfants  d'Israël  étaient 
montés  à  Mitspa. 

Les  enfants  d'Israël  dirent  :  Parlez, 
comment  ce  crime  a-t-il  été  commis  ? 
*Alors  le  Lévite,  le  mari  de  la  femme 
qui  avait  été  tuée,  prit  la  parole,  et  dit  : 
J'étais  arrivé,  avec  ma  concubine,  à 
Guibea  de  Benjamin,  pour  y  passer  la 
nuit.  ^Les  habitants  de  Guibea  se  sont 
soulevés  contre  moi,  et  ont  entouré 
pendant  la  nuit  la  maison  où  j'étais. 
Ils  avaient  l'intention  de  me  tuer,  et 
ils  ont  fait  violence  à  ma  concubine, 
et  elle  est  morte.  'J'ai  saisi  ma  concu- 
bine, et  je  l'ai  coupée  en  morceaux, 
que  j'ai  envoyés  dans  tout  le  territoire 
de  l'héritage  d'Israël  ;  car  ils  ont  com- 
mis un  crime  et  une  infamie  en  Israël. 
"Vous voici  tous,  enfants  d'Israël  ;  con- 
sultez-vous, et  prenez  ici  une  décision  ! 

*Tout  le  peuple  se  leva  comme  un 
seul  homme,  en  disant  :  Nul  de  nous 
n'ira  dans  sa  tente,  et  personne  ne  re- 
tournera dans  sa  maison.  ^  Voici  main- 


EUe  ne  répondit  pas.  Alors  le  mari  la     tenant  ce  que  nous  ferons  à  Guibea  : 
mit  sur  un  àne,  et  partit  pour  aller  dans      Nous  marcherons  contre  elle  d'après  le 


sa  demeure. 

-'Arrivé  chez  lui,  il  prit  un  couteau, 
saisit  sa  concubine,  et  la  coupa  mem- 
bre par  membre  en  douze  morceaux, 
qu'il  envoya  dans  tout  le  ten'itoire 
d'Israël.  ^"Tous  ceux  qui  virent  cela 
dirent  :  Jamais  rien  de  pareil  n'est  ar- 
rivé et  ne  s'est  vu  depuis  que  les  en- 
fants d'Israël  sont  montés  du  pays 
d'Egypte  jusqu'à  ce  jour;  prenez  la 
chose  à  cœur,  consultez-vous,  et  par- 
lez ! 

Chap.  XX.     'Tous  les  enfants  d'Is- 


sort.  '"Nous  prendrons  dans  toutes  les 
tribus  d'Israël  dix  hommes  sur  cent, 
cent  sur  mille,  et  mille  sur  dix  mille  ; 
ils  iront  chercher  des  vivres  pour  le 
peuple,  afin  qu'à  leur  retour  on  traite 
Guibea  de  Benjamin  selon  toute  l'infa- 
mie qu'elle  a  commise  en  Israël.  "Ainsi 
tous  les  hommes  d'Israël  s'assemblè- 
rent contre  la  ville,  unis  comme  un 
seul  homme. 

'-Les  tribus  d'Israël  envoyèrent  des 
hommes  dans  toutes  les  familles  de 
Benjamin ,  pour  dire  :  Qu'est-ce  que 


300 


JUGES. 


Chap.  20, 13-33. 


ce  crime  qui  s'est  commis  parmi  vous  ? 
"Livrez  maintenant  les  gens  pervers 
qui  sont  à  Guibea,  afin  que  nous  les 
fassions  mourir  et  que  nous  étions  le 
mal  du  milieu  d'Israël.  Mais  les  Benja- 
mites  ne  voulurent  point  écouter  la 
voix  de  leurs  frères,  les  enfants  d'Is- 
raël. 

'■•Les  Benjaniites  sortirent  de  leurs 
villes,  et  s'assemblèrent  à  Guibea,  pour 
combattre  les  enfants  d'Israël.  '^Le 
dénombrement  que  l'on  fit  en  ce  jour 
des  Benjaniites  sortis  des  villes  fut  de 
vingt-six  mille  hommes,  tirant  l'épée, 
sans  compter  les  habitants  de  Guibea 
formant  sept  cents  hommes  d'élite. 
'^  Parmi  tout  ce  peuple,  il  y  avait  sept 
cents  hommes  d'élite  qui  ne  se  ser- 
vaient pas  de  la  main  droite  ;  tous 
ceux-là  pouvaient  lancer  avec  la  fronde 
une  ])ierre  à  un  cheveu,  et  ne  le  man- 
quaient pas. 

"On  fit  aussi  le  dénombrement  des 
hommes  d'Israël ,  non  compris  ceux 
de  Benjamin,  et  l'on  en  trouva  quatre 
cent  mille  tirant  l'épée,  tous  gens  de 
guerre.  '"Et  les  enfants  d'Israël  se  le- 
vèrent, montèrent  à  Béthel,  et  consul- 
tèrent Dieu,  en  disant  :  Qui  de  nous 
montera  le  premier  pour  combattre 
les  fils  de  Benjamin  ?  L'Eternel  répon- 
dit :  Juda  montera  le  premier. 

''Dès  le  matin,  les  enfants  d'Israël 
se  mirent  en  marche,  et  ils  campèrent 
près  de  Guibea.  -"Et  les  hommes  d'Is- 
raël s'avancèrent  pour  combattre  ceux 
de  Benjamin,  et  ils  se  rangèrent  en 
bataille    contre    eux    devant    Guibea. 


soir;  ils  consultèrent  rÉternel,  en  di- 
sant :  Dois-je  m'avancer  encore  pour 
combattre  les  fils  de  Benjamin,  mon 
frère  ?  L'Éternel  répondit  :  Montez 
contre  lui.  -■'Les  enfants  d'Israël  s'avan- 
cèrent contre  les  fils  de  Benjamin,  le 
second  jour.  -^Et  ce  même  jour,  les 
Benjaniites  sortirent  de  Guibea  à  leur 
rencontre,  et  ils  étendirent  encore  sur 
le  sol  dix-huit  mille  hommes  des  en- 
fants d'Israël,  tous  tirant  l'épée. 

-^Tous  les  enfants  d'Israël  et  tout  le 
peuple  montèrent  et  vinrent  à  Béthel  ; 
ils  pleurèrent  et  restèrent  là  devant 
l'Eternel,  ils  jeûnèrent  en  ce  jour  jus- 
qu'au soir,  et  ils  offrirent  des  holo- 
caustes et  des  sacrifices  d'actions  de 
grâces  devant  l'Eternel.  -'Et  les  en- 
fants d'Israël  consultèrent  l'Eternel, 
—  c'était  là  que  se  trouvait  alors  l'ar- 
che de  l'alliance  de  Dieu,  -*et  c'était 
Phinées,  fils  d'Eléazar,  fils  d'Aaron, 
qui  se  tenait  à  cette  époque  en  pré- 
sence de  Dieu,  —  et  ils  dirent  :  Dois- 
je  marcher  encore  pour  combattre  les 
fils  de  Benjamin,  mon  frère,  ou  dois-je 
m'en  abstenir  ?  L'Eternel  répondit  : 
Montez,  car  demain  je  les  livrerai  en- 
tre vos  mains. 

^' Alors  Israël  plaça  une  embuscade 
autour  de  Guibea.  '"Les  enfants  d'Is- 
raël montèrent  contre  les  fils  de  Ben- 
jamin, le  troisième  jour,  et  ils  se 
rangèrent  en  bataille  devant  Guibea, 
comme  les  autres  fois.  ''Et  les  fils  de 
Benjamin  sortirent  à  la  rencontre  du 
peuple,  et  ils  se  laissèrent  attirer  loin 
de  la  ville.  Ils  commencèrent  à  frap- 


-'Les  fils  de  Benjamin  sortirent  de  Gui-     per  à  mort  parmi  le  peuple  comme  les 

autres  fois,  sur  les  routes  dont  l'une 
monte  à  Béthel  et  l'autre  à  Guibea  par 
la  campagne,  et  ils  tuèrent  environ 
trente  hommes  d'Israël.  '-Les  fils  de 
Benjamin  disaient  :  Les  voilà  battus 
devant  nous  comme  auparavant  !  !\Iais 
les  enfants  d'Israël  disaient  :  Fuyons, 
et  attirons-les  loin  de  la  ville  dans  les 


bea,  et  ils  étendirent  sur  le  sol  ce 
jour-là  vingt-deux  mille  hommes  d'Is- 
raël. 

**Le  peuple,  les  hommes  d'Israël 
reprirent  courage,  et  ils  se  rangèrent 
de  nouveau  en  bataille  dans  le  lieu  où 
ils  s'étaient  placés  le  premier  jour. 
-'Et  les  enfants  d'Israël  montèrent,  et 
ils  pleurèrentdevant  l'Eternel  jusqu'au 


chemins.  "Tous  les  hommes  d'Israël 


301 


Chap.  20, 3^-21.  ■ 


JUGES. 


quittèrent  leur  position,  et  se  rangè- 
rent à  Baal-Thamar  ;  et  l'embuscade 
d'Israël  s'élança  du  lieu  où  elle  était, 
de  Maaré-Guibea.  '^Dix  mille  hommes 
choisis  sur  tout  Israël  arrivèrent  de- 
vant Guibea.  Le  combat  fut  rude,  et  les 
Benjamites  ne  se  doutaient  pas  du  dé- 
sastre qu'ils  allaient  éprouver.  ^^L'E- 
ternel battit  Benjamin  devant  Israël, 
et  les  enfants  d'Israël  tuèrent  ce  jour- 
là  vingt-cinq  mille  et  cent  hommes  de 
Benjamin,  tous  tirant  l'épée. 

"'^Les  fds  de  Benjamin  regardaient 
comme  battus  les  hommes  d'Israël, 
qui  cédaient  du  terrain  à  Benjamin  et 
se  reposaient  sur  l'embuscade  qu'ils 
avaient  placée  contre  Guibea.  ^'Les 
gens  en  embuscade  se  jetèrent  promp- 
tement  sur  Guibea,  ils  se  portèrent  en 
avant  et  frappèrent  toute  la  ville  du 
tranchant  de  l'épée.  ^^ Suivant  un  si- 
gnal convenu  avec  les  hommes  d'Is- 
raël, ceux  de  l'embuscade  devaient 
faire  monter  de  la  ville  une  épaisse  fu- 
mée. ^'^Les  hommes  d'Israël  firent  alors 
volte-face  dans  la  bataille.  Les  Benja- 
mites leur  avaient  tué  déjà  environ 
trente  hommes,  et  ils  disaient  :  Cer- 
tainement les  voilà  battus  devant  nous 
comme  dans  le  premier  combat  !  *"  Ce- 
pendant une  épaisse  colonne  de  fumée 
commençait  à  s'élever  de  la  ville.  Les 
Benjamites  regardèrent  derrière  eux  ; 
et  voici,  de  la  ville  entière  les  flammes 
montaient  vers  le  ciel.  '"Les  hommes 
d'Israël  avaient  fait  volte-face  ;  et  ceux 
de  Benjamin  furent  épouvantés,  en 
voyant  le  désastre  qui  allait  les  at- 
teindre. *^Ils  tournèrent  le  dos  devant 
les' hommes  d'Israël,  et  s'enfuirent  par 
le  chemin  du  désert.  Mais  les  assail- 
lants s'attachèrent  à  leurs  pas,  et  ils 
détruisirent  pendant  le  trajet  ceux  qui 
étaient  sortis  des  villes.  *^Ils  envelop- 
pèrent Benjamin,  le  poursuivirent,  l'é- 
crasèrent dès  qu'il  voulait  se  reposer, 
jusqu'en  face  de  Guibea  du  côté  du  so- 
leil levant.  "Il  tomba  dix-huit  mille 


hommes  de  Benjamin,  tous  vaillants. 
^^ Parmi  ceux  qui  tournèrent  le  dos 
pour  s'enfuir  vers  le  désert  au  rocher 
de  Rimmon,  les  hommes  d'Israël  en 
firent  périr  cinq  mille  sur  les  routes  ; 
ils  les  poursuivirent  jusqu'à  Guideom, 
et  ils  en  tuèrent  deux  mille.  ''^Le  nom- 
bre total  des  Benjamites  qui  périrent 
ce  jour-là  fut  de  vingt-cinq  mille  hom- 
mes tirant  l'épée,  tous  vaillants. 

••^Six  cents  hommes,  qui  avaient 
tourné  le  dos  et  qui  s'étaient  enfuis 
vers  le  désert  au  rocher  de  Rimmon, 
demeurèrent  là  pendant  quatre  mois. 
**Les  hommes  d'Israël  revinrent  vers 
les  fils  de  Benjamin,  et  ils  les  frappè- 
rent du  tranchant  de  l'épée,  depuis 
les  hommes  des  villes  jusqu'au  bétail, 
et  tout  ce  que  l'on  trouva.  Ils  mirent 
aussi  le  feu  à  toutes  les  villes  qui  exis- 
taient. 

Cliap.  XXI.  'Les  hommes  d'Israël 
avaient  juré  à  Mitspa,  en  disant  :  Au- 
cun de  nous  ne  donnera  sa  fille  pour 
femme  à  un  Benjamite.  -Le  peuple  vint 
à  Bélhel,  et  il  y  resta  devant  Dieu  jus- 
qu'au soir.  Ils  élevèrent  la  voix,  ils 
versèrent  d'abondantes  larmes,  ^et  ils 
dirent  :  O  Eternel,  Dieu  d'Israël,  pour- 
quoi est-il  arrivé  en  Israël  qu'il  man- 
que aujourd'hui  une  tribu  d'Israël  ?*Le 
lendemain,  le  peuple  se  leva  de  bon 
matin;  ils  bâtirent  là  un  autel,  et  ils 
offrirent  des  holocaustes  et  des  sacri- 
fices d'actions  de  grâces.  ^Les  enfants 
d'Israël  dirent  :  Quel  est  celui  d'entre 
toutes  les  tribus  d'Israël  qui  n'est  pas 
monté  à  l'assemblée  devant  l'Eternel? 
Car  on  avait  fait  un  serment  solennel 
contre  quiconque  ne  monterait  pas 
vers  l'Eternel  à  Mitspa,  on  avait  dit  : 
Il  sera  puni  de  mort.  ^Les  enfants  d'Is- 
raël éprouvaient  du  repentir  au  sujet 
de  Benjamin,  leur  frère,  et  ils  disaient: 
Aujourd'hui  une  tribu  a  été  retranchée 
d'Israël!  'Que  ferons-nous  pour  pro- 
curer des  femmes  à  ceux  qui  ont  sur- 
vécu,   puisque   nous   avons  juré   par 


302 


JUGES. 


Chap.  -2/,  8-25. 


l'Éternel  de  ne  pas  leur  donner  de  nos 
filles  pour  femmes.^  Mis  dirent  donc  : 
Y  a-t-il  quelqu'un  d'entre  les  tribus 
tl'lsraël  qui  ne  soit  pas  monté  vers 
l'Eternel  à  MitspaPEt  voici,  personne 
de  Jabès  en  Galaad  n'était  venu  au 
camp,  à  l'assemblée.  'On  fit  le  dénom- 
brement du  peuple,  et  il  n'y  avait  là 
aucun  des  habitants  de  Jabès  en  Ga- 
laad. "'Alors  l'assemblée  envoya  con- 
tre eux  douze  mille  soldats,  en  leur 
donnant  cet  ordre  :  Allez,  et  frappez 
du  tranchant  de  l'épée  les  habitants 
de  Jabès  en  Galaad,  avec  les  femmes 
et  les  enfants.  "Voici  ce  que  vous  fe- 
rez :  vous  dévouerez  par  interdit  tout 
mâle  et  toute  femme  qui  a  connu  la 
couche  d'un  homme.  '*Ils  trouvèrent 
parmi  les  habitants  de  Jabès  en  Galaad 
quatre  cents  jeunes  filles  vierges  qui 
n'avaient  point  connu  d'homme  en 
couchant  avec  lui,  et  ils  les  amenèrent 
dans  le  camp  à  Silo,  qui  est  au  pays 
de  Canaan.  "Toute  l'assemblée  envoya 
des  messagers  pour  parler  aux  fils  de 
Benjamin  qui  étaient  au  rocher  de 
Uimmon,  et  pour  leur  annoncer  la 
paix.  '■'En  ce  temps-là,  les  Benjamites 
revinrent,  et  on  leur  donna  les  fem- 
mes à  qui  l'on  avait  laissé  la  vie  parmi 
les  femmes  de  Jabès  en  Galaad.  Mais 
il  n'y  en  avait  pas  assez  pour  eux. 

'M^e  peuple  éprouvait  du  repentir 
au  sujet  de  Benjamin,  car  l'Eternel 
avait  fait  une  brèche  dans  les  tribus 
d'Israël.  '"'Les  anciens  de  l'assemblée 
dirent  :  Que  ferons-nous  pour  procu- 
rer des  femmes  à  ceux  qui  restent, 
puisque  les  femmes  de  Benjamin  ont 
été  détruites?  "Et  ils  dirent  :  Que  les 


réchappes  de  Benjamin  conservent 
leur  héritage,  afin  qu'une  tribu  ne  soit 
pas  effacée  d'Israël.  '^Mais  nous  ne 
pouvons  pas  leur  donner  de  nos  filles 
pour  femmes,  car  les  enfants  d'Israël 
ont  juré,  en  disant  :  Maudit  soit  celui 
qui  donnera  une  femme  à  un  Benja- 
mite  !  "Et  ils  dirent  :  Voici,  il  y  a  cha- 
que année  une  fête  de  l'Eternel  à  Silo, 
qui  est  au  nord  de  Béthel,  à  l'orient 
de  la  route  qui  monte  de  Béthel  à  Si- 
chem,  et  au  midi  de  Lcbona.  -"Puis  ils 
donnèrent  cet  ordre  aux  fils  de  Benja- 
min :  Allez,  et  placez-vous  en  embus- 
cade dans  les  vignes.  -'Vous  regarde- 
rez, et  voici,  lorsque  les  filles  de  Silo 
sortiront  pour  danser,  vous  sortirez 
des  vignes,  vous  enlèverez  chacun  une 
des  filles  de  Silo  pour  en  faire  votre 
femme,  et  vous  vous  en  irez  dans  le 
pays  de  Benjamin.  --Si  leurs  pères  ou 
leurs  frères  viennent  se  plaindre  au- 
près de  nous,  nous  leur  dirons  :  Ac- 
cordez-nous-les,  car  nous  n'avons  pas 
pris  une  femme  pour  chacun  dans  la 
guerre.  Ce  n'est  pas  vous  qui  les  leur 
avez  données;  en  ce  cas,  vous  seriez 
coupables.  -^Ainsi  firent  les  fils  de  Ben- 
jamin :  ils  prirent  des  femmes  selon 
leur  nombre  parmi  les  danseuses  qu'ils 
enlevèrent,  puis  ils  partirent  et  re- 
tournèrent dans  leur  héritage  ;  ils  re- 
bâtirent les  villes,  et  y  habitèrent. 
^*Et  dans  le  même  temps  les  enfants 
d'Israël  s'en  allèrent  de  là  chacun  dans 
sa  tribu  et  dans  sa  famille,  ils  retour- 
nèrent chacun  dans  son  héritage. 

"En  ce  temps-là,  il  n'y  avait  point 
de  roi  en  Israël.  Chacun  faisait  ce  qui 
lui  semblait  bon. 


20 


RUTH 


Attachement  de  Riith  pour  Naomi,  sa  belle-mère.  —  Elle  va  f^lauer  dans  le  cliamps  de  Boaz. 

Son  mariage  avee  Boaz.  —  Généalogie  de  David. 

Chap.  I.  'Du  temps  des  juges,  il  y  Retournez,  mes  filles  !  Pourquoi  vien- 
eut  une  famine  dans  le  pays.  Un  hom-  driez-vous  avec  moi?  Ai-je encore  dans 
me  de  Bethléhem  de  Juda  partit,  avec  mon  sein  des  fils  qui  puissent  devenir 
sa  femme  et  ses  deux  fils,  pour  faire  vos  maris  ? '-Retournez,  mes  filles,  al- 
un séjour  dans  le  pays  de  Moab.  -Le  lez!  Je  suis  trop  vieille  pour  me  rema- 
nom  de  cet  homme  était  Elimélec,  ce-  rier.  Et  quand  je  dirais  :  J'ai  de  Tespé- 
lui  de  sa  femme  Naomi,  et  ses  deux  rance;  quand  cette  nuit  même  je  serais 
fils  s'appelaient  Machlon  et  Kiljon  ;  ils  avec  un  mari,  et  que  j'enfanterais  des 
étaient  Ephratiens,  de  Bethléhem  de  fils,  "attendriez-vous  pour  cela  qu'ils 
Juda.  Arrivés  au  ])ays  de  Moab,  ils  y  eussent  grandi,  refuseriez-vous  pour 
fixèrent  leur  demeure.  cela  de  vous  marier?  Non,  mes  filles! 

^Elimélec,  mari  de  Naomi,  mourut,  car  à  cause  de  vous  je  suis  dans  une 
et  elle  resta  avec  ses  deux  fils.  ■'Ils  pri-  grande  affliction  de  ce  que  la  main  de 
rent  des  femmes  Moabites,  dont  l'une  l'Eternel  s'est  étendue  contre  moi.  '"'Et 
se  nommait  Orpa,  et  l'autre  Ruth,  et  ils  elles  élevèrent  la  voix,  et  pleurèrent 
habitèrent  là  environ  dix  ans.  ^.Mach-  encore.  Orpa  baisa  sa  belle-mère,  mais 
Ion  et  Kiljon  moururent  aussi  tous  les  Ruth  s'attacha  à  elle, 
deux,  et  Naomi  resta  privée  de  ses  '^Naomi  dit  à  Ruth  :  Voici,  ta  belle- 
deux  fils  et  de  son  mari.  sœur  est   retournée  vers   son   peuple 

^Puis  elle  se  leva,  elle  et  ses  belles-  et  vers  ses  dieux;  retourne,  comme  ta 

filles,  afin  de  quitter  le  pays  de  Moab,  belle-sœur.   '"Ruth  répondit  :  Ne  me 

car  elle  apprit  au  pays  de  Moab  que  presse  pas  de  te  laisser,  de  retourner 

l'Eternel  avait  visité  son  peuple  et  lui  loin  de  toi  !  Où  tu  iras  j'irai,  où  tu  de- 

avaitdonnédu  pain. 'Elle  sortit  du  lieu  meureras  je  demeurerai;  ton  peuple 

qu'elle  habitait,  accompagnée  de  ses  sera  mon  peuple,  et  ton  Dieu  sera  mon 

deuxbelles-filles,etellesemiten  route  Dieu;  '"où  tu  mourras  je  mourrai,  et 

pour  retourner  dans  le  pays  de  Juda.  j'y  serai  enterrée.    Que  l'Eternel   me 

*  Naomi  dit  alors  à  ses  deux  belles-  traite  dans  toute  sa  rigueur,  si  autre 

filles  :  Allez,  retournez  chacune  à  la  chose  que  la  mort  vient  à  me  séparer 

maison  de  sa  mère!  Que  l'Eternel  use  de  toi!  '^Naomi,  la  voyant  décidée  à 

de   bonté   envers  vous,   comme  vous  aller  avec  elle,  cessa  ses  instances, 

l'avez  fait  envers  ceux  qui  sont  morts  '^Elles  firentensemble  le  voyage  jus- 

et  envers   moi!  "Que   l'Eternel   vous  qu'à  leur  arrivée  à  Bethléhem.  Et  lors- 

fasse  trouver  à  chacune  du  repos  dans  qu'elles    entrèrent  dans    Bethléhem, 

la  maison  d'un  mari  !  Et  elle  les  baisa,  toute  la  ville  fut  émue  à  cause  d'elles. 

Elles  élevèrent  la  voix,  et  pleurèrent;  et  les  femmes  disaient  :  Est-ce  là  Nao- 

'"et  elles  lui  dirent  :  Non,  nous  irons  mi? -"Elle  leur  dit  :  Ne  m'appelez  pas 

avec  toi  vers  ton  peuple.  "Naomi  dit  :  Naomi";   appelez-moi  Mara*,    car  le 


a.  Aaomi  dérive   d'un   mot  qui   signifie    beauté,    douceur, 
tristesse. 

304 


h.   Mara  dérive  d'un  mot  qui   signifie  amertume. 


RUTH. 


Chop.  l,  21-2,  19. 


Tout-Puissant  m'a  remplie  d'amertu- 
me. '-'J'étais  dans  l'abondance  à  mon 
départ,  et  l'Eternel  me  ramène  les 
mains  vides.  Pourquoi  m'appelleriez- 
vous  Naomi,  après  que  l'Eternel  s'est 
prononcé  contre  moi,  et  que  le  Tout- 
Puissant  m'a  affligée? 

"Ainsi  revinrent  du  pays  de  Moab 
Naomi  et  sa  belle-fille,  Ruth  la  Moa- 
bite.  Elles  arrivèrent  à  Bethléhem  au 
commencement  de  la  moisson  des 
orges. 

Cliap.  H.  'Naomi  avait  un  parent 
de  son  mari.  C'était  un  homme  puis- 
sant et  riche,  de  la  famille  d'Elimclec. 
et  qui  se  nommait  Boaz. 

-Ruth  la  Moabite  dit  à  Naomi  :  Lais- 
se-moi, je  te  ])rie,  aller  glaner  des  éjiis 
dans  le  champ  de  celui  aux  yeux  du- 
quel je  trouverai  grâce.  Elle  lui  répon- 
dit :  ^'a,  ma  fille. 

^Elle  alla  glaner  dans  un  champ, 
derrière  les  moissonneurs.  Et  il  se 
trouva  par  hasard  que  la  pièce  de  terre 
appartenait  à  Boaz,  qui  était  de  la  fa- 
mille d'Elimélec.  ^Et  voici,  Boaz  vint 
de  Bethléhem,  et  il  dit  aux  moisson- 
neurs :  Que  l'Eternel  soit  avec  vous  ! 
Ils  lui  répondirent  :  Que  l'Eternel  te 
bénisse!  ^Et  Boaz  dit  à  son  serviteur 
chargé  de  surveiller  les  moissonneurs  : 
A  qui  est  cette  jeune  femme  ?  *Le  ser- 
viteur chargé  de  surveiller  les  mois- 
sonneurs répondit  :  C'est  une  jeune 
femme  Moabite,  qui  est  revenue  avec 
Naomi  du  pays  de  Moab.  "Elle  a  dit  : 
Permettez-moi  de  glaner  et  de  ramas- 
ser des  épis  entre  les  gerbes,  derrière 
les  moissonneurs.  Et  depuis  ce  matin 
qu'elle  est  venue,  elle  a  été  debout 
jusqu'à  présent,  et  ne  s'est  rejiosée 
<[u'un  moment  dans  la  maison. 

*Boaz  dit  ù  Ruth  :  Ecoute,  ma  fille. 


cher.  Et  quand  tu  auras  soif,  tu  iras 
aux  vases,  et  tu  boiras  de  ce  que  les 
serviteurs  auront  puisé.  '"Alors  elle 
tomba  sur  sa  face  et  se  prosterna  con- 
tre terre,  et  elle  lui  dit  :  Comment  ai- 
je  trouvé  grâce  à  tes  yeux,  pour  que 
tu  t'intéresses  à  moi,  à  moi  qui  suis 
une  étrangère?  "Boaz  lui  répondit  : 
On  m'a  raj)porté  tout  ce  que  tu  as  fait 
j)Our  ta  belle-mère  depuis  la  mort  de 
ton  mari,  et  comment  tu  as  quitté  ton 
père  et  ta  mère  et  le  pays  de  ta  nais- 
sance, pour  aller  vers  un  peuple  que 
tu  ne  connaissais  point  auparavant. 
'-Que  l'Eternel  te  rende  ce  que  tu  as 
fait,  et  que  ta  récompense  soit  entière 
de  la  part  de  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël, sous  les  ailes  duquel  tu  es  venue 
te  réfugier!  '^Et  elle  dit  :  Oh!  que  je 
trouve  grâce  à  tes  yeux,  mon  seigneur  ! 
Car  tu  m'as  consolée,  et  tu  as  parlé  au 
cœur  de  ta  servante.  Et  pourtant  je  ne 
suis  pas,  moi,  comme  l'une  de  tes  ser- 
vantes. 

'*Au  moment  du  repas,  Boaz  dit  à 
Ruth  :  Approche,  mange  du  pain,  et 
trempe  ton  morceau  dans  le  vinaigre. 
Elle  s'assit  à  côté  des  moissonneurs. 
On  lui  donna  du  grain  rôti  ;  elle  man- 
gea et  se  rassasia,  et  elle  garda  le 
reste.  '^Puis  elle  se  leva  pour  glaner. 
Boaz  donna  cet  ordre  à  ses  serviteurs  : 
Ou'elle  "lane  aussi  entre  les  g'erbes, 
et  ne  l'inquiétez  jias;  "'et  même  vous 
ôtercz  pour  elle  des  gerbes  quelques 
épis,  que  vous  la  laisserez  glaner,  sans  . 
lui  faire  de  reproches. 

'"Elle  glana  dans  le  champ  jusqu'au 
soir,  et  elle  battit  ce  qu'elle  avait  gla- 
né. 11  y  eut  environ  un  épha  d'orge. 
'*Elle  l'emporta  et  rentra  dans  la  ville, 
et  sa  belle-mère  vit  ce  qu'elle  avait 
']lle  sortit  aussi  les  restes  de 


glané. 


ne  va  pas  glaner  dans  un  autre  champ  ;  son  repas,  et  les  lui  donna.  '"Sa  hellè- 
ne t'éloignepas  d'ici,  et  reste  avec  mes  mère  lui  dit  :  Où  as-tu  glané  aujour- 
servantes.  ^Regardeoù  l'on  moissonne  d'hui,  et  où  as-tu  travaillé?  Béni  soit 
dans  le  champ,  et  va  après  elles.  J'ai  celui  qui  s'est  intéressé  à  toi!  Et  Ruth 
défendu  à  mes  serviteurs  de  te  ton-  fit  connaître  à  sa  belle-mère  chez  qui 


305 


Cliap.  2,20-4,1. 


RUTH. 


elle  avait  travaillé  :  L'homme  chez  qui 
j'ai  travaillé  aujourd'hui,  dit-elle,  s'ap- 
pelle Boaz.  -"Naomi  dit  à  sa  belle- 
fille  :  Qu'il  soit  béni  de  l'Eternel,  qui 
se  montre  miséricordieux  pour  les  vi- 
vants comme  il  le  fut  pour  ceux  qui 
sont  morts  !  Cet  homme  est  notre  pa- 
rent, lui  dit  encore  Naomi,  il  est  de 
ceux  qui  ont  sur  nous  droit  de  rachat. 
^'Ruth  la  Moabite  ajouta  :  Il  m'a  dit 
aussi  :  Reste  avec  mes  serviteurs,  jus- 
qu'à ce  qu'ils  aient  achevé  toute  ma 
moisson.  "Et  Naomi  dit  à  Ruth,  sa 
belle-fille  :  11  est  bon,  ma  fille,  que  tu 
sortes  avec  ses  servantes,  et  qu'on  ne 
te  rencontre  pas  dans  un  autre  champ. 

^•^EUe  resta  donc  avec  les  servantes 
de  Boaz,  pour  glaner,  jusqu'à  la  fin  de 
la  moisson  des  orges  et  de  la  moisson 
du  froment.  Et  elle  demeurait  avec  sa 
belle-mère. 

Chap.  III.  'Naomi,  sa  belle-mère, 
lui  dit  :  Ma  fille,  je  voudrais  assurer 
ton  repos,  afin  que  tu  fusses  heureuse. 
^Et  maintenant  Boaz,  avec  les  servan- 
tes duquel  tu  as  été,  n'est-il  pas  notre 
parent?  Voici,  il  doit  vanner  cette  nuit 
les  orges  qui  sont  dans  l'aire.  'Lave- 
toi  et  oins-toi,  puis  remets  tes  habits, 
et  descends  à  l'aire.  Tu  ne  te  feras  pas 
connaître  à  lui,  jusqu'à  ce  qu'il  ait 
achevé  de  manger  et  de  boire.  ''Et 
quand  il  ira  se  coucher,  observe  le  lieu 
où  il  se  couche.  Ensuite  va,  découvre 
ses  pieds,  et  couche-toi.  Il  te  dira  lui- 
même  ce  que  tu  as  à  faire.  ^Elle  lui 
répondit  :  Je  ferai  tout  ce  que  tu  as 
dit. 

*Elle  descendit  à  l'aire,  et  fit  tout  ce 
qu'avait  ordonné  sa  belle-mère.  'Boaz 
mangea  et  but,  et  son  cœur  était 
joyeux.  Il  alla  se  coucher  à  l'extrémité 
d'un  tas  de  gerbes.  Ruth  vint  alors 
tout  doucement,  découvrit  ses  pieds, 
et  se  coucha.  ^\u  milieu  de  la  nuit, 
■  cet  homme  eut  une  frayeur;  il  se  pen- 

n.  La  porte  de  mon  peuple,  les    habitants  de    la  ville. 
f.  A  la  porte  de  la  ville,  où  se  rendait  la  justice. 


clia,  et  voici,  une  femme  était  couchée 
à  ses  pieds.  'Il  dit  :  Qui  es-tu?  Elle 
répondit  :  Je  suis  Ruth,  ta  servante; 
étends  ton  aile  sur  ta  servante,  car  tu 
as  droit  de  rachat.  '"Et  il  dit  :  Sois  bé- 
nie de  l'Eternel,  ma  fille!  Ce  dernier 
trait  témoigne  encore  plus  en  ta  fa- 
veur que  le  premier,  car  tu  n'as  pas 
recherché  des  jeunes  gens,  pauvres 
ou  riches.  "Maintenant,  ma  fille,  ne 
crains  point;  je  ferai  pour  toi  tout  ce 
que  tu  diras,  car  toute  la  porte  de  mon 
peuple"  sait  que  tu  es  une  femme  ver- 
tueuse. '-Il  est  bien  vrai  que  j'ai  droit 
de  rachat,  mais  il  en  existe  un  autre 
])lus  proche  que  moi.  '^Passe  ici  la 
nuit.  Et  demain,  s'il  veut  user  envers 
toi  du  droit  de  rachat,  à  la  bonne 
heure,  qu'il  le  fasse  ;  mais  s'il  ne  lui 
plaît  pas  d'en  user  envers  toi,  j'en  use- 
rai, moi,  l'Eternel  est  vivant*!  Reste 
couchée  jusqu'au  matin. 

'■'Elle  resta  couchée  à  ses  pieds  jus- 
cju'au  matin,  et  elle  se  leva  avant  qu'on 
pût  se  reconnaître  l'un  l'autre.  Boaz 
dit  :  Qu'on  ne  sache  pas  qu'une  femme 
est  entrée  dans  l'aire.  '^Et  il  ajouta  : 
Donne  le  manteau  qui  est  sur  toi,  et 
tiens-le.  Elle  le  tint,  et  il  mesura  six 
mesures  d'orge,  qu'il  chargea  sur  elle. 
Puis  il  rentra  dans  la  ville. 

'^Ruth  revint  auprès  de  sa  belle- 
mère,  et  Naomi  dit  :  Est-ce  toi,  ma 
fille  ?  Ruth  lui  raconta  tout  ce  que  cet 
homme  avait  fait  pour  elle.  "Elle  dit: 
Il  m'a  donné  ces  six  mesures  d'orge, 
en  disant  :  Tu  ne  retourneras  pas  à 
vide  vers  ta  belle-mère.  '*Et  Naomi 
dit  :  Sois  tranquille,  ma  fille,  jusqu'à 
ce  que  tu  saches  comment  finira  la 
chose,  car  cet  homme  ne  se  donnera 
point  de  repos  qu'il  n'ait  terminé  cette 
affaire  aujourd'hui. 

Chap.  IV.  '  Boaz  monta  à  la  porte", 
et  s'y  arrêta.  Or  voici,  celui  qui  avait 
droit  de   rachat,   et   dont   Boaz  avait 


b.  C'est-à-dire,  aussi  vrai  que  l'Éternel  est  vivant. 


306 


RUTIl. 


Ch 


np. 


l. 


parlé,  vint  à  passer.  Boaz  lui  dit  :  Ap- 
proche, reste  ici,  toi  un  tel.  Et  il  s'ap- 
procha, et  s'arrêta.  -Boaz  prit  alors 
dix  hommes  parmi  les  anciens  de  la 
ville,  et  il  dit  :  Asseyez-vous  ici.  Et 
ils  s'assirent.  'Puis  il  dit  à  celui  qui 
avait  le  droit  de  rachat  :  Naomi,  reve- 
nue du  pays  de  Moab,  a  vendu  la  pièce 
de  terre  qui  appartenait  à  notre  frère 
Elimélec.  ■'J'ai  cru  devoir  t'en  infor- 
mer, et  te  dire  :  Acquiers-la,  en  pré- 
sence des  habitants  et  en  présence  des 
anciens  de  mon  peuple.  Si  tu  veux  ra- 
cheter, rachète;  mais  si  tu  ne  veux 
pas,  déclare-le-moi,  afin  que  je  le  sa- 
che. Car  il  n'j'  a  personne  avant  toi 
qui  ait  le  droit  de  rachat,  et  je  l'ai 
après  toi.  Et  il  répondit  :  Je  rachèterai. 
^Boaz  dit  :  Le  jour  où  tu  acquerras  le 
champ  de  la  main  de  Naomi,  tu  l'ac- 
querras en  même  temps  de  Ruth  la 
Moabite,  femme  du  défunt,  pour  rele- 
ver le  nom  du  défunt  dans  son  héri- 
tage. *Et  celui  qui  avait  le  droit  de 
rachat  répondit  :  Je  ne  puis  pas  rache- 
ter pour  mon  compte,  crainte  de  dé- 
truire mon  héritage  ;  prends  pour  toi 
mon  droit  de  rachat,  car  je  ne  puis  pas 
racheter. 

'Autrefois  en  Israël,  pour  valider 
une  affaire  quelconque  relative  à  un 
rachat  ou  à  un  échange,  l'un  ôtait  son 
soulier  et  le  donnait  à  l'autre  :  cela 
servait  de  témoignage  en  Israël.  *  Ce- 
lui qui  avait  le  droit  de  rachat  dit  donc 
à  Boaz  :  Acquiers  pour  ton  compte  ! 
Et  il  ôta  son  soulier. 

'Alors  Boaz  dit  aux  anciens  et  à  tout 
le  peuple  :  Vous  êtes  témoins  aujour- 
d'hui que  j'ai  acquis  de  la  main  de 
Naomi  tout  ce  qui  appartenait  à  Eli- 
mélec ,  à  Kiljon  et  à  Machlon,  '"et 
<pie  je  me  suis  également  acquis  pour 
femme   Ruth  la   Moabite,    femme   de 

a.  Pèrets,  dont  les  descendmits  jusqu'à  lïoaz  sont  laentiuimùs  uux  versets  18 


Machlon,  pour  relever  le  nom  du  dé- 
funt dans  son  héritage,  et  afin  que  le 
nom  du  défunt  ne  soit  point  retranché 
d'entre  ses  frères  et  de  la  porte  de  son 
lieu.  Vous  en  êtes  témoins  aujovir- 
d'hui  !  "Tout  le  peuple  qui  était  à  la 
porte  et  les  anciens  dirent  :  Nous  en 
sommes  témoins  !  Que  l'Éternel  rende 
la  femme  qui  entre  dans  ta  maison 
semblable  à  Rachel  et  à  Léa,  qui  tou- 
tes les  deux  ont  bâti  la  maison  d'Is- 
raël !  Manifeste  ta  force  dans  Éphrata, 
et  fais-toi  un  nom  dans  Bethléhem  ! 
'-Puisse  la  postérité  que  l'Éternel  te 
donnera  par  cette  jeune  femme  rendre 
ta  maison  semblable  à  la  maison  de 
Pérets",  qui  fut  enfanté  à  Juda  par 
Tamar  ! 

'■■'Boaz  prit  Ruth,  qui  devint  sa  fem- 
me, et  il  alla  vers  elle.  L'Éternel  per- 
mit à  Ruth  de  concevoir,  et  elle  en- 
fanta un  fils.  '*Les  femmes  dirent  à 
Naomi  :  Béni  soit  l'Eternel,  qui  ne  t'a 
point  laissée  manquer  aujourd'hui  (.l'un 
homme  ayant  droit  de  rachat,  et  dont 
le  nom  sera  célébré  en  Israël!  '^Get 
enfant  restaurera  ton  âme,  et  sera  le 
soutien  de  ta  vieillesse  ;  car  ta  belle- 
fille,  qui  t'aime,  l'a  enfanté,  elle  qui 
vaut  mieux  pour  toi  que  sept  fils. 
'"Naomi  prit  l'enfant  et  le  mit  sur  son 
sein,  et  elle  fut  sa  garde.  "Les  voisi- 
nes lui  donnèrent  un  nom,  en  disant  : 
Un  fils  est  né  à  Naomi  !  Et  elles  l'ap- 
pelèrent Obed.  Ce  fut  le  père  d'Isaï, 
père. de  David. 

'^Voici  la  postérité  de  Pérets. 

Pérets  engendra  Iletsron  ;  '^Hetsron 
engendra  Ram  ;  Ram  engendra  Ammi- 
nadab;  -"Amminadab  engendra  Nach- 
schon;  Nachschon  engendra  Salmon  ; 
-'  Salmon  engendra  Boaz;  Boaz  engen- 
dra Obed;  "Obed  engendra  Isa'i;  et 
Isa'i  engendra  David. 

!it    Suiv. 


LE  PREMIER  LIVRE 


DE    SAMUEL 


ELI    ET    S-VMUEL,     LES    DEl'X    DERNIERS    JUGES    EN    ISRAËL 


(Chap.  i-12.) 


Eli  grand  prêtre  et  juge  en  Israël.  —  Naissance  de  Samuel.  —  Cantique  d'Anne.  —  Samuel  au 
seri'ice  de  l'Eternel.  —  Conduite  coupable  des  fils  d'Eli,  et  faiblesse  de  leur  père.  —  Sentence 
de  l'Eternel  contre  la  maison  d'Eli.  —  Israël  battu  par  les  P/iilistins ;  prise  de  l'arche.  —  Morl 
d' Eli  et  de  ses  fils. 


Chap.  I.  '  Il  y  avait  un  homme  de 
Ramathaïm-Tsophim,  de  la  montagne 
d'Ephraïm,  nommé  Elkana,  fils  de  Je- 
roham,  fils  d'Elihu,  fils  de  Thohn,  fils 
de  Tsuph,  Ephratien.  -II  avait  deux 
femmes,  dont  l'une  s'appelait  Anne, 
et  l'autre  Peninna;  Peninna  avait  des 
enfants,  mais  Anne  n'en  avait  point. 
"Chaque  année,  cet  homme  montait 
de  sa  ville  à  Silo,  pour  se  prosterner 
devant  l'Eternel  des  armées  cl  jiour 
lui  offrir  des  sacrifices.  Là  se  trou- 
vaient les  deux  fils  d'Eli,  Ilophni  et 
Phinées,  prêtres  de  l'Eternel. 

^Le  jour  où  Elkana  offrait  son  sacri- 
fice, il  donnait  des  portions"  à  Penin- 
na, sa  femme,  et  à  tous  les  fils  et  à 
toutes  les  filles  qu'il  avait  d'elle.  ^Mais 
il  donnait  à  Anne  une  portion  double  ; 
car  il  aimait  Anne,  que  l'Eternel  avait 
rendue  stérile.  ''Sa  rivale  lui  prodi- 
guait les  mortifications,  pour  la  por- 
ter à  s'irriter  de  ce  que  l'Eternel  l'avait 
rendue  stérile.  'Et  toutes  les  années 
il  en  était  ainsi.  Chaque  fois  qu'Anne 
montait  à  la  maison  de  l'Eternel,  Pe- 
ninna la  mortifiait  de  la  même  manière. 
Alors    elle    pleurait  et    ne    mangeait 

a.  Des  portions  de  la  victime  offerte  en  sacrifice. 


point.  ^P]lkana,  son  mari,  lui  disait  : 
Anne,  pourquoi  pleures-tu,  et  ne  man- 
ges-tu pas  ?  pourquoi  ton  cœur  est-il 
attristé  ?  Est-ce  que  je  ne  vaux  pas 
])<)iir  toi  mieux  que  dix  fils  ? 

'-•Anne  se  leva,  après  que  l'on  eut 
mangé  et  bu  à  Silo.  Le  prêtre  Eli  était 
assis  sur  un  siège,  près  de  l'un  des 
poteaux  du  temple  de  l'Eternel.  '"Et, 
l'amertume  dans  l'âme,  elle  pria  l'E- 
ternel et  versa  des  pleurs.  "  Elle  fit  un 
vœu,  en  disant  :  Eternel  des  armées  ! 
si  tu  daignes  regarder  l'affliction  de  ta 
servante,  si  tu  te  souviens  de  moi  et 
n'oublies  point  ta  servante,  et  si  tu 
donnes  à  ta  servante  un  enfant  mâle, 
je  le  consacrerai  â  l'Eternel  pour  tous 
les  jours  de  sa  vie,  et  le  rasoir  ne  pas- 
sera point  sur  sa  tête.  '^ Comme  elle 
restait  longtemps  en  prière  devant 
l'Eternel  ,  Eli  observa  sa  bouche. 
'■'Anne  parlait  dans  son  cœur  et  ne 
faisait  que  remuer  les  lèvres,  mais  on 
n'entendait  point  sa  voix".  Eli  pensa 
qu'elle  était  ivre,  '*et  il  lui  dit  :  Jus- 
ques  â  quand  seras-tu  dans  l'ivresse  ? 
Fais  passer  ton  vin.  '^Anne  répondit  : 
Non,  mon  seigneur,  je  suis  une  femme 


308 


I  SAMUEL. 


Chap:  1, 16-2, 


qui  souffre  en  son  cœur,  et  je  n'ai  bu  monta  point,  et  elle  dit  à  son  mari  : 

ni  vin  ni  boisson  enivrante;  mais  je  Lorsque  l'entant  sera  sevré,  je  le  mè- 

répandais  mon  àme  devant  l'Eternel,  nerai ,  afin  qu'il  soit  présenté  devant 

'*Ne  prends  pas  ta  servante  pour  une  1  Eternel  et  qu'il  reste  là  pour  toujours, 

femme  pervertie,  car  c'est  l'excès  de  -'Elkana,  son  mari,  lui  dit  :   Fais  ce 

ma  douleur  et  de  mon  chagrin  qui  m'a  qui  te  semblera  bon,  attends  de  l'avoir 

fait  parler  jusqu'à  présent.  "Eli  reprit  sevré.  Veuille  seulement  l'Eternel  ac- 

la  parole,  et  dit  :  Va  en  paix,  et  que  le  complir  sa  parole  !  Et  la  femme  resta 

Dieu  d'Israël  exauce  la  prière  que  tu  et  allaita  son  lils,  jusqu'à  ce  qu'elle  le 

lui  as  adressée  !  '*Elle  dit  :  Quêta  ser-  sevrât. 

vante  trouve  grâce  à  tes  yeux  !  Et  cette  -*  Quand  elle  l'eut  sevré,  elle  le  fit 
femme  s'en  alla.  Elle  mangea,  et  son  monter  avec  elle,  et  prit  trois  tau- 
visage  ne  fut  plus  le  même.  '^Ils  se  reaux,  un  éjjha  de  farine,  et  une  outre 
levèrent  de  bon  matin,  et  après  s'être  de  vin.  Elle  le  mena  dans  la  maison 
prosternés  devant  ri<]tcrnel,  ils   s'en  de  l'Eternel  à  Silo  :  l'enfant  était  en- 


core tout  jeune.  "Ils   égorgèrent 


les 


taureaux,  et  ils  conduisirent  l'enfant 
à  Eli.  ^^Anne  dit  :  Mon  seigneur,  par- 
don !  aussi  vrai  c{ue  ton  âme  vit,  mon 
seigneur,  je  suis  cette  femme  qui  me 


retournèrent  et  revinrent   dans   leur 
maison  à  Rama. 

Elkana  connut  Anne,  sa  femme,  et 
l'Eternel  se  souvint  d'elle.  -"Dans  le 

cours  de   l'année,   Anne    devint   en-  tenais  ici  près  de  toi  pour  prier  l'Eter- 

ceinte,  et  elle  enfanta  un  fils,  cju'clle  nel.   "C'était  pour  cet  enfant  que  je 

nomma  Samuel",  car,  dit-elle,  je  lai  priais,  et  l'Eternel  a  exaucé  la  prière 

demandé  à  l'Éternel.  que  je  lui  adressais.  ^'Aussi  je  veux  le 

-'Son   mari   Elkana   monta    ensuite  prêter  à  l'Eternel  :  il  sera  toute  sa  vie 

avec   toute   sa   maison,   pour  offrir  à  prêté  à  l'Eternel.   Et  ils   se   proster- 

l'Eternel  le  sacrifice  annuel,  et  pour  nèrent  là  devant  l'Eternel, 
accomplir  son   vœu.  "Mais  Anne  ne  Chap.  II.      'Anne  pria,  et  dit  : 

Mon  cœur  se  réjouit  en  l'Eternel, 
Ma  force  a  été  relevée  par  l'Eternel  ; 

Ma  bouche  s'est  ouverte  contre  mes  ennemis. 
Car  je  me  réjouis  de  ton  secours. 


-Nul  n'est  saint  comme  l'Éternel; 
Il  n'y  a  point  d'autre  Dieu  que  toi; 

Il  n'y  a  point  de  rocher  comme  notre  Dieu. 

^Ne  parlez  plus  avec  tant  de  hauteur; 

Que  l'arrogance  ne  sorte  plus  de  votre  bouche; 

Car  l'Eternel  est  un  Dieu  qui  sait  tout. 
Et  par  lui  sont  pesées  toutes  les  actions. 
■*L'arc  des  puissants  est  brisé, 
m  Et  les  faibles  ont  la  force  pour  ceinture. 

^Ceux  qui  étaient  rassasiés  se  louent  pour  du  pain. 
Et  ceux  qui  étaient  affamés  se  reposent  ; 

Même  la  stérile  enfante  sept  fois, 
Et  celle  qui  avait  beaucoup  d'enfants  est  flétrie. 

Samuel  signifie  Dieu  a  exaucé. 

309 


Chap.  2, 6-2k.  I  SAMUEL. 

^L'Eternel  fait  mourir  et  il  fait  vivre, 
Il  fait  descendre  au  séjour  des  morts  et  il  en  fait  remonter. 

'L'Eternel  appauvrit  et  il  enrichit, 
Il  abaisse  et  il  élève. 

*De  la  poussière  il  retire  le  pauvre, 
Du  fumier  il  relève  l'indigent, 
Pour  les  faire  asseoir  avec  les  grands. 
Et  il  leur  donne  en  partage  un  trône  de  gloire  ; 
Car  à  l'Eternel  sont  les  colonnes  de  la  terre, 
Et  c'est  sur  elles  qu'il  a  posé  le  monde. 

'Il  gardera  les  pas  de  ses  bien-aimcs. 
Mais  les  méchants  seront  anéantis  dans  les  ténèbres; 
Car  l'homme  ne  triomphera  point  par  la  force. 
"Les  ennemis  de  l'Eternel  trembleront; 
Du  haut  des  cieux  il  lancera  sur  eux  son  tonnerre  ; 
L'Eternel  jugera  les  extrémités  de  la  terre. 

Il  donnera  la  puissance  à  son  roi. 
Et  il  relèvera  la  force  de  son  oint. 

"Elkana  s'en  alla  dans  sa  maison  à  prends  de  force.  "Ces  jeunes  gens  se 

Rama,   et   l'enfant   fut  au  service  de  rendaient  coupables  devant  l'Eternel 

l'Eternel  devant  le  prêtre  Eli.  d'un   très  grand  péché,   parce  qu'ils 

'^Les  fds  d'Eli  étaient  des  hommes  méprisaient  les  offrandes  de  l'Eternel, 
pervers,  ils  ne  connaissaient  point  '* Samuel  faisait  le  service  devant 
l'Éternel.  "Et  voici  quelle  était  la  ma-  l'Éternel,  et  cet  enfant  était  revêtu 
nière  d'agir  de  ces  prêtres  à  l'égard  d'un  éphod  de  lin.  '"Sa  mère  lui  faisait 
du  peuple.  Lorsque  quelc{u'un  offrait  chaque  année  une  petite  robe,  et  la  lui 
un  sacrifice,  le  serviteur  du  prêtre  ar-  apportait  en  montant  avec  son  mari 
rivait  au  moment  où  l'on  faisait  cuire  pour  offrir  le  sacrifice  annuel.  -"Éli 
la  chair.  Tenant  à  la  main  une  four-  bénit  Elkana  et  sa  femme,  en  disant  : 
chette  à  trois  dents,  '''il  piquait  dans  Que  l'Éternel  te  fasse  avoir  des  en- 
la  chaudière,  dans  le  chaudron,  dans  fants  de  cette  femme,  pour  remplacer 
la  marmite,  ou  dans  le  pot  ;  et  tout  ce  celui  qu'elle  a  prêté  à  l'Éternel  !  Et  ils 
que  la  fourchette  amenait,  le  prêtre  s'en  retournèrent  chez  eux.  ^'Lorsque 
le  prenait  pour  lui.  C'est  ainsi  qu'ils  l'Éternel  eut  visité  Anne,  elle  devint 
agissaient  à  l'ésrard  de  tous  ceux  d'Is-  enceinte,  et  elle  enfanta  trois  fils  et 
raël  qui  venaient  là  à  Silo.  '^Même  deux  filles.  Et  le  jeune  Samuel  gran- 
avant  qu'on  fît  brûler  la  graisse,  le  dissait  auprès  de  l'Éternel, 
serviteur  du  prêtre  arrivait  et  disait  à  '^-Eli  était  fort  âgé,  et  il  apprit  com- 
celui  qui  offrait  le  sacrifice  :  Donne  ment  ses  fils  agissaient  à  l'égard  de 
pour  le  prêtre  de  la  chair  à  rôtir;  il  ne  tout  Israël;  il  apprit  aussi  qu'ils  cou- 
recevra  de  toi  point  de  chair  cuite,  chaient  avec  les  femmes  qui  s'as- 
c'est  de  la  chair  crue  qu'il  veut.  '^Et  semblaient  à  l'entrée  de  la  tente 
si  l'homme  lui  disait  :  Quand  on  aura  d'assignation.  ^^11  leur  dit  :  Pourquoi 
brûlé  la  graisse,  tu  prendras  ce  cjui  te  faites-vous  de  telles  choses  ?  car  j'ap- 
plaira,  le  serviteur  répondait  :  Non  !  prends  de  tout  le  peuple  vos  mauvai- 
tu    donneras    maintenant,    sinon    je  ses  actions.   *''Non,    mes  enfants,  ce 

310 


I  SAMUEL. 


Chap.  2,2â-S,'. 


crue  j'entends  dire  n'est  pas  bon  ;  vous  consumer  tes  yeux  et  d'attrister  ton 

laites  pécher  le  ])eu]>le  de  l'Eternel,  âme  ;    mais   tous   ceux  de   ta   maison 

-^Si  un  homme  pèche  contre  un  autre  mourront  dans  la  force  de  l'âge.  ^^Et 

homme,  Dieu  le  jugera;  mais  s'il  pèche  tu  auras  pour  signe  ce  qui  arriverai 

contre  l'Eternel,  qui  intercédera  pour  tes  deux  fils,  Mophni  et  Phinées  :  ils 

lui  ?  Et  ils  n'écoutèrent  point  la  voix  mourront  tous  les  deux  le  même  jour, 

de  leur  père,  car  l'Eternel  voulait  les  '^Je  m'établirai  un  prêtre  fidèle,  qui 

faire  mourir.  agira  selon  mon  cœur  et  selon  mon 

-*  Le  jeune  Samuel  continuait  à  gran-  àme  ;  je  lui  bâtirai  une  maison  stable, 

dir,  et  il  était  agréable  à  l'Eternel  et  et  il  marchera   toujours  devant  mon 

aux  hommes.  oint.  ^^Et  quiconque  restera  de  ta  mai- 

-"Un   homme   de   Dieu  vint  auprès  son  viendra  se  prosterner  devant  lui 

d'Eli,  et  lui  dit  :  Ainsi  parle  l'Eternel  :  pour  avoir  une  pièce  d'argent  et  un 

Ne  me  suis-je  pas  révélé  à  la  maison  de  morceau  de  pain,  et  dira  :  Attache-moi, 

ton  père,  lorsqu'ils  étaient  en  Egypte  je  te  prie,  à  l'une  des  fonctions  du  sa- 

dans  la  maison  de  Pharaon?  '-'*Je  l'ai  cerdoce,  afin  que  j'aie  un  morceau  de 

choisie  parmi  toutes  les  tribus  d'Israël  pain  à  manger. 

pour  être  à  mon  service  dans  le  sacer-  Chap.  III.     'Le  jeune  Samuel  était 

doce,  pour  monter  à  mon  autel,  pour  au  service  de  l'Éternel  devant  Éli.  La 

brûler  le  parfum,  pour  porter  l'éphod  parole   de   l'Eternel   était   rare  en  ce 

devant  moi  ;  et  j'ai  donné  à  la  maison  temps-là,  les  visions  n'étaient  pas  fré- 

de  ton  père  tous  les  sacrifices  consu-  quentes.  -En  ce  même  temps,  Eli,  qui 

niés  par  le  feu  et  offerts  par  les  enfants  commençait  à  avoir  les  yeux  troubles 

d'Israël.   -^Pourquoi   foulez-vous   aux  et  ne  pouvait  plus  voir,  était  couché 

pieds  mes  sacrifices  et  mes  offrandes,  à  sa  place,  ^la  lampe  de  Dieu  n'était 

que  j'ai  ordonné  de  faire  dans  ma  de-  pas   encore  éteinte,   et   Samuel   était 

meure  ?  Et  d'où  vient  que  tu  honores  couché  dans  le  temple  de  l'Eternel,  où 

tes  fils  plus  que  moi,  afin  de  vous  en-  était  l'arche  de  Dieu.  *Alors  l'Eternel 

graisser  des   prémices   de  toutes   les  appela  Samuel.  Il  répondit  :  Me  voici  ! 

offrandes  d'Israël,  mon  peuple  P^'C'est  ^Et  il  courut  vers  Eli,  et  dit  :  Me  voici, 

pourquoi  voici  ce  que  dit  l'Eternel,  le  car  tu  m'as  appelé.  Eli  répondit  :  Je 

Dieu  d'Israël  :  J'avais  déclaré  que  ta  n'ai  point  appelé  ;  retourne  te  coucher. 


maison  et  la  maison  de  ton  père  mar- 
cheraient devant  moi'*  à  perpétuité. 
Et  maintenant,  dit  l'Eternel,  loin  de 
moi  !  Car  j'honorerai  celui  qui  m'ho- 
nore, mais  ceux  qui  me  méprisent  se- 


Et  il  alla  se  coucher. 

^L'Eternel  appela  de  nouveau  Sa- 
muel. Et  Samuel  se  leva,  alla  vers  Eli, 
et  dit  :  Me  voici,  car  tu  m'as  appelé. 
Eli   répondit  :   Je   n'ai   point  appelé, 


ront  méprisés.  ^' Voici,  le  temps  arri\  c  mon  fils  ;  retourne  tecoucher.  "Samuel 
où  je  retrancherai  ton  bras  et  le  bras 
de  la  maison  de  ton  père,  en  sorte  qu'il 
n'y  aura  plus  de  vieillard  dans  ta  mai- 
son. '*Tu  verras  un  adversaire  dans 
ma  demeure,  tandis  qu'Israël  sera  com- 
blé de  biens  par  l'Eternel;  et  il  n'y 


ne  connaissait  pas  encore  l'Iîternel,  et 
la  parole  de  lEternel  ne  lui  avait  pas 
encore  été  révélée. 

*L"Eternel  appela  de  nouveau  Sa- 
muel, pour  la  troisième  fois.  Et  Samuel 
se  leva,  alla  vers  Eli,  et  dit  :  Me  voici. 


aura  plus  jamais  de  vieillard  dans  ta  car  tu  m'as  appelé.  Eli  comprit  que 
maison. '^Je  laisserai  subsister  auprès  c'était  l'Eternel  qui  appelait  l'enfant, 
de  mon  autel  l'un  des  tiens,  afin  de      'et  il  dit  à  Samuel  :  Va,  couche-toi; 

a.  C'est-à-dire,  seraient  à  num  service  dans  le  sacerdoce. 


311 


Chap.  3,10-4,11. 


I  SAMUEL. 


et  si  l'on  t'appelle,  tu  diras  :  Parle,  près  d'Ében-Ézer,  et  les  Philistins 
Éternel,  car  ton  serviteur  écoute.  Et  étaient  campés  à  Aphek.  *Les  Philis- 
Samuel  alla  se  coucher  à  sa  place.  tins  se  rangèrent  en  bataille  contre 
'"L'Eternel  vint  et  se  présenta,  et  il  Israël,  et  le  combat  s'engagea.  Israël 
appela  comme  les  autres  fois  :  Samuel,  l'ut  battu  par  les  Philistins,  qui  tuèrent 
Samuel  !  Et  Samuel  répondit  :  Parle,  sur  le  champ  de  bataille  environ  qua- 
car  ton  serviteur  écoute.  "Alors  l'É-  tre  mille  hommes.  ^Le  peuple  rentra 
ternel  dit  à  Samuel  :  Voici,  je  vais  faire  au  camp,  et  les  anciens  d'Israël  dirent  : 
en  Israël  une  chose  qui  étourdira  les  Pourquoi  l'Eternel  nous  a-t-il  laissé 
oreilles  de  quiconque  l'entendra.  '-En  battre  aujourd'hui  par  les  Philistins? 
ce  jour  j'accomplirai  sur  Eli  tout  ce  Allons  chercher  à  Silo  l'arche  de  Tal- 
que j'ai  prononcé  contre  sa  maison  ;  liance  de  l'Eternel  ;  qu'elle  vienne  au 
je  commencerai  et  j'achèverai.  '^Je  lui  milieu  de  nous,  et  qu'elle  nous  délivre 
ai  déclaré  que  je  veux  punir  sa  maison  de  la  main  de  nos  ennemis.  *Le  peuple 
à  perpétuité,  à  cause  du  crime  dont  il  envoya  à  Silo,  d'où  l'on  apporta  l'arche 
a  connaissance,  et  par  lecjuel  ses  fils  de  l'alliance  de  l'Eternel  des  armées 
se  sont  rendus  méprisables,  sans  qu'il  qui  siège  entre  les  chérubins.  Les  deux 
les  ait  réprimés. '''C'est  pourquoi  je  jure  filsd'Eli,  HophnietPhinées,  étaient  là, 
à  la  maison  d'Eli  que  jamais  le  crime  avec  l'arche  de  l'alliance  de  Dieu, 
de  la  maison  d'Eli  ne  sera  expié,  ni  par  ^Lorsque    l'arche    de    l'alliance    de 


l'Eternel  entra  dans  le  camp,  tout  Is- 
raël poussa  de  grands  cris  de  joie,  et 
la  terre  en  fut  ébranlée.  ^Le  retentis- 
sement de  ces  cris  fut  entendu  des 
Philistins,  et  ils  dirent  :  Que  signifient 
ces  grands  cris  qui  retentissent  dans 
le  camp  des  Hébreux  ?  Et  ils  apprirent 


appi 


des  sacrifices  ni  par  des  offrandes. 

'^Samuel  resta  couché  jusqu'au  ma- 
tin, puis  il  ouvrit  les  portes  de  la  mai- 
son de  l'Eternel.  Samuel  craignait  de 
raconter  la  vision  à  Eli.  '"Mais  Eli  ap- 
pela Samuel,  et  dit  :  Samuel,  mon  fils  ! 
Il  répondit  :  Me  voici  !  "Et  Éli  dit  : 

Quelle  est  la  parole  que  t'a  adressée  que  l'arche  de  l'Eternel  était  arrivée 

l'Eternel  ?  Ne  me  cache  rien.  Que  Dieu  au  camp.  'Les  Philistins  eurent  peur, 

te  traite  dans  toute  sa  rigueur,  si  tu  parce   qu'ils    crurent  que    Dieu   était 

me  caches  quelque  chose  de  tout  ce  venu  dans  le  camp.  Malheur  à  nous  ! 

qu'il  t'a  dit!  '^Samuel  lui  raconta  tout,  dirent-ils,  car  il  n'en  a  pas  été  ainsi 

sans  lui  rien  cacher.  Et  Eli  dit  :  C'est  jusqu'à  présent.  'Malheur  à  nous  !  Qui 

l'Eternel,  qu'il  fasse  ce  qui  lui  sem-  nous  délivrera  de  la  main  de  ces  dieux 

blera  bon  !  puissants  ?  Ce  sont  ces  dieux  qui  ont 

'"Samuelgrandissait.  L'Eternel  était  frappé  les  Egy])tiens  de  toutes  sortes 

avec  lui,  et  il  ne  laissa  tomber  à  terre  de   plaies  dans   le   désert.   ^Fortiliez- 

aucune  de  ses  paroles.  -"Tout  Israël,  vous  et  soyez  des  hommes.  Philistins, 

depuis  Dan  jusqu'à  Beer-Schéba,  re-  de  peur  que  vous   ne   soyez  asservis 

connut  que  Samuel  était  établi  pro-  aux  Hébreux  comme  ils  vous  ont  été 

phète  de   l'Éternel.   -'L'Eternel   con-  asservis;  soyez  des  hommes  et  com- 

tinuait   à    apparaître   dans    Silo;    car  battez!  '"Les  Philistins   livrèrent  ba- 

l'Éternel   se  révélait  à  Samuel,  dans  taille,  et  Israël  fut  battu.  Chacun  s'en- 

Silo,  par  la  parole  de  l'Éternel.  fuit  dans  sa  tente.  La  défaite  fut  très 

Chap.  IV.      'La  parole  de  Samuel  grande,   et    il   tomba   d'Israël   trente 

s'adressait  à  tout  Israël.  mille  hommes  de   pied.   "L'arche  de 

Israël  sortit  à  la  rencontre  des  Phi-  Dieu  fut  prise,  et  les  deux  fils  d'Éli, 

listins,  pour  combattre.  Ils  campèrent  llophni  et  Phinées,  moururent. 

312 


I  SAMUEL. 


Chap.  A,  12-5,9. 


'-Un  homme  de  Benjamin  accourut  I>a  gloire  est  bannie  d'Israël,  car  Tar- 
du  champ  de  bataille  et  vint  à  Silo  le  che  de  Dieu  est  prise  ! 
même  jour,  les  vêtements  déchirés  et 
la  tète  couverte  de  terre.  '^Lorsqu'il 
arriva,  Eli  était  dans  l'attente,  assis 
sur  un  siège  près  du  chemin,  car  son 
cœur  était  inquiet  pour  l'arche  de 
Dieu.  A  son  entrée  dans  la  ville,  cet 


Samuel  propliète  et  jui^e  en  Israël.  —  L'arche 
chez  les  Philistins.  — •  L'arclie  renvoyée  par 
les  Philistins.  —  L  arehe  à  Kirjath-Jearim. 
—  Israël  repentant,  et  les  Philistins  vaincus. 

Cliap.    y.      'Les    Philistins    prirent 


homme  donna  la  nouvelle,  et  toute  la  l'arche  de  Dieu,  et  ils  la  transportèrent 

ville  poussa  des  cris.  '^Eli,  entendant  d'Eben-Ezer  à  Asdod.  ^Après  s'être 

ces  cris,  dit  :  Que  signifie  ce  tumulte  ?  emparés  de  l'arche  de  Dieu,  les  Philis- 

Et  aussitôt  l'homme  vint  apporter  la  tins  la  firent  entrer  dans  la  maison  de 

nouvelle  à  Eli.  '^Or  Eli  était  âgé  de  Dagon  et  la  placèrent  à  côté  de  Dagon. 
quatre-vingt-dix-huit  ans,  il  avait  les 


yeux  fixes  et  ne  pouvait  plus  voir. 
"^L'homme  dit  à  Eli  :  J'arrive  du  champ 
de  bataille,  et  c'est  du  champ  de  ba- 
taille que  je  me  suis  enfui  aujourd'hui. 
Eli  dit  :  Que  s'est-il  passé,  mon  fils? 
''Celui  qui  apportait  la  nouvelle  dit  en 
réponse  :  Israël  a  fui  devant  les  Phi- 
listins, et  le  peuple  a  éprouvé  une 
grande  défaite  ;  et  même  tes  deux  fils, 
Ilophni  et  Phinées,  sont  morts,  et  l'ar- 
che de  Dieu  a  été  prise.  '*A  peine  eut- 


•''Le  lendemain,  les  Asdodiens,  qui  s'é- 
taient levés  de  bon  matin,  trouvèrent 
Dagon  étendu  la  face  contre  terre,  de- 
vant l'arche  de  l'Eternel.  Ils  prirent 
Dagon,  et  le  remirent  à  sa  place.  "'Le 
lendemain  encore,  s'étant  levés  de  bon 
matin,  ils  trouvèrent  Dagon  étendu  la 
face  contre  terre,  devant  l'arche  de 
l'Eternel  ;  la  tête  de  Dagon  et  ses  deux 
mains  étaient  abattues  sur  le  seuil,  et 
il  ne  lui  restait  que  le  tronc.  ^G'est 
pourquoi,  juscju'à  ce  jour,  les  prêtres 
il  fait  mention  de  l'arche  de  Dieu,  de  Dagon  et  tous  ceux  <pii  entrent  dans 
qu'Eli  tomba  de  son  siège  à  la  ren-  la  maison  de  Dagon  à  Asdod  ne  mar- 
verse,  à  côté  de  la  porte;  il  se  rompit  chent  point  sur  le  seuil, 
la   nuque   et   mourut,   car  c'était  un  "La  main  de  l'Eternel  s'appesantit 

homme  vieux  et  pesant.  II  avait  été  sur  les  Asdodiens,  et  il  mit  la  désola- 
juge  en  Israël  pendant  quarante  ans.  tion  parmi  eux  ;  il  les  frappa  d'hémor- 
'"Sa  belle-fîlle,  femme  de  Phinées,  rhoïdes  <à  Asdod  et  dans  son  territoire, 
était  enceinte  et  sur  le  point  d'accou-  ''Vovant  qu'il  en  était  ainsi,  les  gens 
cher.  Lorsqu'elle  entendit  la  nouvelle  d'Asdod  dirent  :  L'arche  du  Dieu  d'Is- 
de  la  prise  de  l'arche  de  Dieu,  de  la  raël  ne  restera  pas  chez  nous,  car  il 
mort  de  son  beau-père  et  de  celle  de  appesantit  sa  main  sur  nous  et  surDa- 
son  mari,  elle  se  courba  et  accoucha,  gon,  notre  dieu.  *Et  ils  firent  chercher 
car  les  douleurs  la  surprirent.  ^"Com-  et  assemblèrent  auprès  d'eux  tous  les 
me  elle  allait  mourir,  les  femmes  qui  princes  des  Philistins,  et  ils  dirent  : 
étaient  auprès  d'elle  lui  dirent  :  Ne  Que  ferons-nous  de  l'arche  du  Dieu 
crains  point,  car  tu  as  enfanté  un  fils  !  d'Israël  ?  Les  princes  répondirent  : 
Mais  elle  ne  répondit  ]ias  et  n'y  fit  ])as  Que  l'on  transporte  à  Gath  l'arche 
attention.  -'Elle  appela  l'enfant  I-Ka-  du  FJieu  d'Israël.  Et  l'on  y  transporta 
bod",  en  disant  :  La  gloire  est  bannie  l'arche  du  Dieu  d'Israël.  *Mais  après 
d'Israël  !  C'était  à  cause  de  la  prise  de  qu'elle  eut  été  transportée,  la  main  de 
l'arche  de  Dieu,  et  à  cause  de  son  l'Eternel  fut  sur  la  ville,  et  il  y  eut  une 
beau-père  et  de  son  mari.  ^^Elle  dit  :      très  grande  consternation  ;  il  frappa 

a.  Î-Kabod  sig"nitle  point  de  gloire. 

313 


Chap.  5,  to-6, 15. 


I  SAMUEL. 


les  gens  de  la  ville  depuis  le  petit 
jusqu'au  grand,  et  ils  eurent  une 
éruption  d'hémorrhoïdes.  '"Alors  ils 
envoyèrent  l'arche  de  Dieu  à  Ekron. 
Lorsque  l'arche  de  Dieu  entra  dans 
Ekron,  les  Ekroniens  poussèrent  des 
cris,  en  disant  :  On  a  transporté  chez 
nous  l'arche  du  Dieu  d'Israël,  pour 
nous  faire  mourir,  nous  et  notre  peu- 
ple !  "  Et  ils  firent  chercher  et  asseni- 


leur  cœur  ?  N'exerça-t-il  pas  ses  châti- 
ments sur  eux,  et  ne  laissèrent-ils  pas 
alors  partir  les  enfants  d'Israël  ? 'Main- 
tenant, faites  un  char  tout  neuf,  et 
prenez  deux  vaches  qui  allaitent  et 
qui  n'aient  point  porté  le  joug  ;  attelez 
les  vaches  au  char,  et  ramenez  à  la 
maison  leurs  petits  qui  sont  derrière 
elles.  '^Vous  prendrez  l'arche  de  l'E- 
ternel, et  vous  la  mettrez  sur  le  char  ; 


blèrent  tous  les  princes  des  Philistins,      vous  placerez  à  côté  d'elle,  dans  un 


et  ils  dirent  :  Renvoyez  l'arche  du 
Dieu  d'Israël  ;  qu'elle  retourne  en  son 
lieu,  et  qu'elle  ne  nous  fasse  pas  mou- 
rir, nous  et  notre  peuple.  Car  il  y  avait 
dans  toute  la  ville  une  terreur  mor- 
telle ;  la  main  de  Dieu  s'y  appesan- 
tissait fortement.  '-Les  gens  qui  ne 
mouraient  pas  étaient  frappés  d'hé- 
morrhoïdes,  et  les  cris  de  la  ville  mon- 
taient jusqu'au  ciel. 

Chap.  VI.  'L'arche  de  l'Éternel 
fut  sept  mois  dans  le  pays  des  Philis- 
tins. -Et  les  Philistins  appelèrent  les 
prêtres  et  les  devins,  et  ils  dirent  : 
Que  ferons-nous  de  l'arche  de  l'Éter- 
nel ?  Faites-nous  connaître  de  quelle 
manière  nous  devons  la  renvoyer  en 
son  lieu.  'Ils  répondirent  :  Si  vous 
renvoyez  l'arche  du  Dieu  d'Israël,  ne 
la  renvoyez  point  à  vide,  mais  faites  à 
Dieu  une  offrande  pour  le  péché  ;  alors 
vous  guérirez,  et  vous  saurez  pour- 
quoi sa  main  ne  s'est  pas  retirée  de 
dessus  vous.  *Les  Philistins  dirent  : 
Quelle  offrande  lui  ferons-nous  ?  Ils 
répondirent  :  Cinq  tumeurs  d'or  et 
cinq  souris  d'or,  d'après  le  nombre 
des  princes  des  Philistins,  car  une 
même  plaie  a  été  sur  vous  tous  e,t  sur 
vos  princes.  '^Faites  des  figures  de  vos 
tumeurs  et  des  figures  de  vos  souris 
qui  ravagent  le  pays,  et  donnez  gloire 
au  Dieu  d'Israël  :  peut-être  cessera-t-il 
d'appesantir  sa  main  sur  vous,  sur  vos 
dieux,  et  sur  votre  pays.  ^Pourquoi 
endurciriez-vous  votre  cœur,  comme 
les  Égyptiens  et  Pharaon  ont  endurci 


coffre,  les  objets  d'or  que  vous  don- 
nez à  l'Eternel  en  offrande  pour  le  pé- 
ché ;  puis  vous  la  renverrez ,  et  elle 
partira.  ^Suivez-la  du  regard  :  si  elle 
monte  par  le  chemin  de  sa  frontière 
vers  Beth-Schémesch,  c'est  l'Éternel 
qui  nous  a  fait  ce  grand  mal;  sinon, 
nous  saurons  que  ce  n'est  pas  sa  main 
qui  nous  a  frappés,  mais  que  cela  nous 
est  arrivé  par  hasard. 

'"Ces  gens  firent  ainsi.  Ils  prirent 
deux  vaches  qui  allaitaient  et  les  atte- 
lèrent au  char,  et  ils  enfermèrent  les 
petits  dans  la  maison.  "Ils  mirent  sur 
le  char  l'arche  de  l'Eternel,  et  le  coffre 
avec  les  souris  d'or  et  les  figures  de 
leurs  tumeurs.  '-Les  vaches  prirent 
directement  le  chemin  de  Beth-Sché- 
mesch ;  elles  suivirent  toujours  la  mê- 
me route  en  mugissant,  et  elles  ne  se 
détournèrent  ni  à  droite  ni  à  gauche. 
Les  princes  des  Philistins  allèrent  der- 
rière elles  jusqu'à  la  frontière  de  Beth- 
Schémesch. 

'^Les  habitants  de  Beth-Schémesch 
moissonnaient  les  blés  dans  la  vallée; 
ils  levèrent  les  yeux,  aperçurent  l'ar- 
che, et  se  réjouirent  en  la  voyant.  '*Le 
char  arriva  dans  le  champ  de  Josué  de 
Beth-Schémesch,  et  s'y  arrêta.  Il  y 
avait  là  une  grande  pierre.  On  fendit 
le  bois  du  char,  et  l'on  offrit  les  vaches 
en  holocauste  à  l'Eternel.  "'Les  Lé- 
vites descendirent  l'arche  de  l'Eter- 
nel, et  le  coffre  qui  était  à  côté  d'elle 
et  qui  contenait  les  objets  d'or;  et  ils 
posèrent  le  tout  sur  la  grande  pierre. 


314 


I  SAMUEL. 


Cliap.  G,  ta-7. 


13. 


Les  gens  do  Beth-Schémesch  offrirent  maison  d'Israël  :  Si  c'est  de  tout  votre 
en  ce  jour  des  holocaustes  et  des  sa-  cœur  que  vous  revenez  à  l'Eternel, 
orifices  à  l'Eternel.  '^Les  cinq  princes  ôtez  du  milieu  de  vous  les  dieux  étran- 
des  Philistins,  après  avoir  vu  cela,  gers  et  les  Astartés,  dirigez  votre  cœur 
retournèrent  à  Ekron  le  même  jour.  vers  l'Eternel,  et  servez-le  lui  seul  ;  et 
'"Voici  les  tumeurs  d'orque  les  Phi-  il  vous  délivrera  de  la  main  des  Phi- 
listins donnèrent  à  l'Eternel  en  of-  listins.  *Et  les  enfants  d'Israël  ôtèrent 
fraude  pour  le  péché  :  une  pour  As-  du  milieu  d'eux  les  Baals  et  les  Astar- 
dod,  une  pour  Gaza,  une  pour  Askalon,  tés,  et  ils  servirent  l'Eternel  seul, 
une  pour  Gath,  une  ])Our  Ekron.  "*I1  y  ^Samuel  dit  :  Assemblez  tout  Israël 


avait  aussi  des  souris  d'or  selon  le 
nombre  de  toutes  les  villes  des  Phi- 
listins, appartenant  aux  cinq  chefs, 
tant  des  villes  fortifiées  que  des  vil- 


à  Mitspa,  et  je  prierai  l'Eternel  pour 
vous.  *Et  ils  s'assemblèrent  à  Mitspa. 
Ils  puisèrent  de  l'eau  et  la  répandi- 
rent devant  l'Eternel,  et  ils  jeûnèrent 


lages  sans  murailles.  C'est  ce  qu'at-  ce  jour-là,  en  disant  :  Nous  avons  pé- 
teste  la  grande  pierre  sur  laquelle  on  ché  contre  l'Eternel  !  Samuel  jugea 
déposa  l'arche  de  l'Eternel,  et  qui  est     les  enfants  d'Israël  à  Mitspa. 


encore  aujourd'hui  dans  le  champ  de 
Josué  de  Beth-Schémesih. 

''L'Eternel  frappa  les  gens  de  Beth- 
Schémesch,  lorsqu'ils  regardèrent  l'ar- 
che de  l'Eternel  ;  il  frappa  cinquante 
mille  soixante-dix  hommes  parmi  le 
jjeuple.  Et  le  peuple  fut  dans  la  déso- 
lation, parce  que  l'Eternel  l'avait  frap- 
pé d'une  grande  plaie.  '-"Les  gens  de 
Beth-Schémesch  dirent  :  Qui  peut  sub- 


'  Les  Philistins  apprirent  que  les  en- 
fants d'Israël  s'étaient  assemblés  à 
Mitspa,  et  les  princes  des  Philistins 
montèrent  contre  Israël.  A  cette  nou- 
velle, les  enfants  d'Israël  eurent  peur 
des  Philistins,  ^et  ils  dirent  à  Samuel  : 
Ne  cesse  point  de  crier  pour  nous  à 
l'Eternel,  notre  Dieu,  afin  qu'il  nous 
sauve  de  la  main  des  Philistins.  ''Sa- 
muel prit  un  agneau  de  lait,  et  l'offrit 


sister  en  présence  de  l'Eternel,  de  ce  tout  entier  en  holocauste  à  l'Eternel. 
Dieu  saint?  Et  vers  qui  l'arche  doit-  Il  cria  à  l'Eternel  pour  Israël,  et  l'E- 
elle  monter,  en  s'éloignant  de  nous?  ternel  l'exauça. '"Pendant  que  Samuel 
-'Ils  envoyèrent  des  messagers  aux  offrait  l'holocauste,  les  Philistins  s'ap- 
habitants  de  Kirjath-Jearim,  pour  leur  prochèrent  pour  attaquer  Israël.  L'E- 
dire  :  Les  Philistins  ont  ramené  l'ar-  ternel  fit  retentir  en  ce  jour  son  tou- 
che de  l'Eternel  ;  descendez,  et  faites-  nerre  sur  les  Philistins,  et  les  mit  en 
la  monter  vers  vous.  déroute.  Ils  furent  battus  devant  Is- 
VJiap.  VU.  'Les  gens  de  Kirjath-  raël.  "Les  hommes  d'Israël  sortirent 
Jearim  vinrent,  et  firent  monter  l'arche  de   Mitspa,  poursuivirent  les   Philis- 


de  l'Éternel  ;  ils  la  conduisirent  dans 
la  maison  d'Abinadab,  sur  la  colline, 
et   ils    consacrèrent  son    fils   Eléazar 
pour  garder  l'arche  de  l'Eternel. 
-Il  s'était  passé  bien  du  temps  de- 


tins,   et  les    battirent  jusqu'au-des- 
sous de  Beth-Car. 

'■-Samuel  prit  une  ]jierre,  qu'il  plaça 
entre  Mitspa  et  Schen,  et  il  l'appela 
du   nom   d'Eben-Ezer",   en   disant   : 


puis  le  jour  où   l'arche  avait  été  dé-  Jusqu'ici   l'Eternel   nous  a  secourus, 

posée  à  Kirjath -Jearim.  Vingt  années  '^Ainsi  les  Philistins  furent  humiliés, 

s'étaient  écoulées.  Alors  toute  la  mai-  et  ils  ne  vinrent  j)lus  sur  le  territoire 

son  d'Israël  poussa  des  gémissements  d'Israël.  La  main  de  l'Eternel  fut  con- 

vers  l'Éternel.  'Samuel  dit  à  toute  la  tre  les  Philistins  pendant  toute  la  vie 


a.  l^bt'n-]-^zt'i   siy^nili'-'  [n 


du 


Chop.  7, 1.-9,1.  I  SAMUEL. 

de  Samuel.  '•'Les  villes  que  les  Philis-      les  de  l'Eternel  au  peuple  qui  lui  dé- 


tins avaient  prises  sur  Israël  retour- 
nèrent à  Israël,  depuis  Ekron  jusqu'à 
Gath,  avec  leur  territoire;  Israël  les 
arracha  de  la  main  des  Philistins.  VA 
il  y  eut  paix  entre  Israël  et  les  Amo- 
réens. 

'^Samuel  fut  juge  en  Israël  pendant 
toute  sa  vie.  "'Il  allait  chaque  année 
faire  le  tour  de  Béthel,  de  Guilgal  et 
de  Mitspa,  et  il  jugeait  Israël  dans 
tous  ces  lieux.  '"Puis  il  revenait  à  Ra- 
ma, où  était  sa  maison  ;  et  là  il  jugeait 
Israël,  et  il  y  bâtit  un  autel  à  l'Éternel. 

Les  Israélites  demandant  un  roi. 

Chap.  VIII.      '  Lorsque  Samuel  de- 


;  Voici  quel 
régnera  sur 


mandait  un  roi.  "Il  dit 
sera  le  droit  du  roi  qui 
vous.  Il  prendra  vos  fds,  et  il  les  met 
tra  sur  ses  chars  et  parmi  ses  cava- 
liers, afin  qu'ils  courent  devant  son 
char;  '-il  s'en  fera  des  chefs  de  mille 
et  des  chefs  de  cinquante,  et  il  les 
emploiera  à  labourer  ses  terres,  à  ré- 
colter ses  moissons,  à  fabriquer  ses 
armes  de  guerre  et  l'attirail  de  ses 
chars.  '^11  prendra  vos  filles,  pour  en 
faire  des  ])arfumeuses,  des  cuisiniè- 
res et  des  boulangères.  '''Il  prendra  la 
meilleure  partie  de  vos  champs,  de 
vos  vignes  et  de  vos  oliviers,  et  la 
donnera  à  ses  serviteurs.  '^11  prendra 


vint  vieux,  il  établit  ses  fils  juges  sur     la  dîme  du  produit  de  vos  semences 


Israël.  -Son  fils premier-né  se  nommait 
Joël,  et  le  second  Abija  ;  ils  étaient 
juges  à  Beer-Schéba.  ^Les  fils  de  Sa- 
muel ne  marchèrent  point  sur  ses  tra- 
ces; ils  se  livraient  à  la  cupidité,  re- 
cevaient des  présents,  et  violaient  la 
justice. -"Tous  les  anciens  d'Israël  s'as- 
semblèrent, et  vinrent  auprès  de  Sa- 
muel à  Rama.  ^Ils  lui  dirent  :  Voici, 
tu  es  vieux,  et  tes  fils  ne  marchent 
point  sur  tes  traces;  maintenant,  éta- 
blis sur  nous  un  roi  pour  nous  juger, 
comme  il  y  en  a  chez  toutes  les  na- 
tions. '^ Samuel  vit  avec  déplaisir  qu'ils 
disaient  :  Donne-nous  un  roi  pour 
nous  juger.  Et  Samuel  pria  l'Éternel. 
'L'Eternel  dit  à  Samuel  :  Écoute  la 
voix  du  peu])le  dans  tout  ce  qu'il  te 
dira;  car  ce  n'est  pas  toi  qu'ils  rejet- 
tent, c'est  moi  qu'ils  rejettent,  afin 
que  je  ne  règne  plus  sur  eux.  ^Ils  agis- 
sent à  ton  égard  comme  ils  ont  tou- 
jours agi  depuis  que  je  les  ai  fait 
monter  d'Egypte' jusqu'à  ce  jour;  ils 
m'ont  abandonné,  pour  servir  d'au- 
tres dieux.  '-"Ecoute  donc  leur  voix; 
mais  donne-leur  des  avertissements, 
et  fais-leur  connaître  le  droit  du  roi 
qui  régnera  sur  eux. 

'"Samuel  rapporta  toutes  les  paro- 


et  de  vos  vignes,  et  la  donnera  à  ses 
serviteurs.  '^11  prendra  vos  serviteurs 
et  vos  servantes,  vos  meilleurs  bœufs 
et  vos  ânes,  et  s'en  servira  pour  ses 
travaux.  ''Il  prendra  la  dîme  de  vos 
troupeaux,  et  vous-mêmes  serez  ses 
esclaves.  "*Et  alors  vous  crierez  contre 
votre  roi  que  vous  vous  serez  choisi, 
mais  l'Eternel  ne  vous  exaucera  point. 
'^Le  ])euple  refusa  d'écouter  la  voix 
de  Samuel.  Non!  dirent-ils,  mais  il  y 
aura  un  roi  sur  nous,  -"et  nous  aussi 
nous  serons  comme  toutes  les  na- 
tions; notre  roi  nous  jugera,  il  mar- 
chera à  notre  tête  et  conduira  nos 
guerres.  -'Samuel,  après  avoir  enten- 
du toutes  les  paroles  du  peuple,  les 
redit  aux  oreilles  de  l'Eternel.  -^Et 
l'Eternel  dit  à  Samuel  :  Ecoute  leur 
voix,  et  établis  un  roi  sur  eux.  Et  Sa- 
muel dit  aux  hommes  d'Israël  :  Allez- 
vous-en  chacun  dans  sa  ville. 

Sai'd  auprès  de  Samuel  à  Rama.  —  Saul  oint  et 
proclamé  roi.  —  Sai'tl  vainqueur  des  Ammo- 
nites. —  Samuel  déposant  les  fonctions  de 
ju^e  en  Israël. 

Chap.  IX.  'Il  y  avait  un  homme 
de  Benjamin,  nommé  Kis,  filsd'Abiel, 
lils  de  Tseror,  fils  de  Becorath,  fils 


316 


I  SAMUEL. 


Chap.  9,2-n. 


(l'Aphiach,  fils  d'un  Bcnjamite.  C'était 
un  homme  fort  et  vaillant.  -Il  avait  un 
fils  du  nom  de  Saiil,  jeune  et  beau, 
])lus  beau  qu'aucun  des  enfants  d'Is- 
raël, et  les  dépassant  tous  de  la  tête. 
^Les  ânesses  de  Kis,  père  de  Saiil, 
s'égarèrent  ;  et  Ris  dit  à  Saul,  son  fds  : 
Prends  avec  toi  l'un  des  serviteurs, 
lève -toi,  va,  et  cherche  les  ânesses. 
*I1  passa  par  la  montagne  d'Ephraïm 
et  traversa  le  pays  de  Schalischa,  sans 
les  trouver;  ils  passèrent  par  le  pays 
de  Schaalim,  et  elles  n'y  étaient  pas; 
ils  parcoururent  le  pays  de  Benjamin, 
et  ils  ne  les  trouvèrent  pas.  ^Ils  étaient 
arrivés  dans  le  pays  de  Tsuph,  lors- 
(}ue  Saiil  dit  à  son  serviteur  qui  l'ac- 
compagnait :  Viens,  retournons,  de 
peur  que  mon  père,  oubliant  les  ânes- 
ses, ne  soit  en  peine  de  nous.  °Le  ser- 
viteur lui  dit  :  Voici,  il  y  a  dans  cette 
ville  un  homme  de  Dieu,  et  c'est  un 
homme  considéré;  tout  ce  qu'il  dit 
ne  manque  pas  d'arriver.  Allons -y 
donc  ;  peut-être  nous  fera-t-il  connaî- 
tre le  chemin  que  nous  devons  pren- 
dre. 'Saiil  dit  à  son  serviteur  :  Mais  si 
nous  y  allons,  que  porterons-nous  à 
l'homme  de  Dieu?  Car  il  n'y  a  plus  de 
provisions  dans  nos  sacs,  et  nous  n'a- 
vons aucun  présent  à  offrir  à  l'homme 
de  Dieu.  Qu'est-ce  que  nous  avons? 
*Le  serviteur  reprit  la  parole,  et  dit  à 
Saiil  :  Voici,  j'ai  sur  moi  le  quart  d'un 
sicle  d'argent;  je  le  donnerai  à  l'hom- 
me de  Dieu,  et  il  nous  indiquera  no- 
tre chemin.  —  ^Autrefois  en  Israël, 
quand  on  allait  consulter  Dieu,  on  di- 
sait :  Venez,  et  allons  au  voyant!  Car 
celui  qu'on  appelle  aujourd'hui  le  pro- 
phète s'appelait  autrefois  le  voyant. 
—  '"Saiil  dit  à  son  serviteur  :  Tu  as 
raison;  viens,  allons!  Et  ils  se  rendi- 
rent à  la  ville  où  était  l'homme  de 
Dieu. 

"Comme  ils  montaient  à  la  ville,  ils 
rencontrèrent  des  jeunes  filles  sorties 
pour  puiser  de  l'eau,  et  ils   leur  di- 


rent :  Le  voyant  est-il  ici?  '-Elles  leur 
répondirent  en  disant  :  Oui,  il  est  de- 
vant toi;  mais  va  promptement,  car 
aujourd'hui  il  est  venu  à  la  ville  parce 
qu'il  y  a  un  sacrifice  pour  le  peu])le 
sur  le  haut  lieu.  "Quand  vous  serez 
entrés  dans  la  ville,  voifs  le  trouverez 
avant  qu'il  monte  au  haut  lieu  ]>our 
manger;  car  le  peuple  ne  mangera 
])oint  qu'il  ne  soit  arrivé,  parce  qu'il 
doit  bénir  le  sacrifice  ;  après  quoi,  les 
conviés  mangeront.  Montez  donc,  car 
maintenant  vous  le  trouverez.  '•'Et  ils 
montèrent  à  la  ville.  Ils  étaient  arri- 
vés au  milieu  de  la  ville,  quand  ils  fu- 
rent rencontrés  par  Samuel  qui  sor- 
tait jiour  monter  au  haut  lieu. 

'HDr,  un  jour  avant  l'arrivée  de  Saiil, 
l'Eternel  avait  averti  Samuel,  en  di- 
sant :  '° Demain,  à  cette  heure,  je  t'en- 
verrai un  homme  du  pays  de  Benja- 
min, et  tu  l'oindras  pour  chef  de  mon 
peuple  d'Israël.  Il  sauvera  mon  peu- 
ple de  la  main  des  Philistins;  car  j'ai 
regardé  mon  peuple,  parce  que  son 
cri  est  venu  jusqu'à  moi.  '"Lorsque 
Samuel  eut  aperçu  Saul,  l'Eternel  lui 
dit  :  Voici  l'homme  dont  je  t'ai  parlé  ; 
c'est  lui  qui  régnera  sur  mon  ])euple. 

'^Saul  s'approcha  de  Samuel  au  mi- 
lieu de  la  porte,  et  dit  :  Indique-moi, 
je  te  prie,  où  est  la  maison  du  voyant. 
''Samuel  répondit  â  Saiil  :  C'est  moi 
qui  suis  le  voyant.  Monte  devant  moi 
au  haut  lieu,  et  vous  mangerez  au- 
jourd'hui avec  moi.  Je  te  laisserai  par- 
tir demain,  et  je  te  dirai  tout  ce  qui  se 
passe  dans  ton  cœur.  -"Ne  t'incpiiète 
pas  des  ânesses  que  tu  as  perdues  il  y 
a  trois  jours,  car  elles  sont  retrouvées. 
Et  pour  qui  est  réservé  tout  ce  qu'il  y 
a  de  précieux  en  Israël?  N'est-ce  pas 
pour  toi  et  pour  toute  la  maison  de 
ton  jière?  -'Saiil  répondit  :  Ne  suis-je 
pas  Bcnjamite,  de  l'une  des  plus  pe- 
tites tribus  d'Israël  ?  et  ma  famille 
n'est-elle  pas  la  moindre  de  toutes 
les  familles  de  la  tribu  de  Benjamin? 


317 


Çhap.  9,i2-l0,i5. 


I  SAMUEL. 


Pourquoi   donc    me    parles -tu   de   la     gâteaux  de  pain,  et  l'autre  une  outre 


sorte  ? 

"Samuel  prit  Saiil  et  son  serviteur, 
les  fit  entrer  dans  la  salle,  et  leur  don- 
na une  place  à  la  tête  des  conviés  qui 
étaient  environ  trente  hommes.  -^Sa- 


de vin.  ^Ils  te  demanderont  comment 
tu  te  portes,  et  ils  te  donneront  deux 
pains,  que  tu  recevras  de  leur  main. 
^Après  cela,  tu  arriveras  à  Guibea- 
Elohim,  où  se  trouve  une  garnison  de 


muel  dit  au  cuisinier  :  Sers  la  portion  Philistins.  En  entrant  dans  la  ville,  tu 

que  je  t'ai  donnée,  en  te  disant  :  Mets-  rencontreras   une  troupe  de  prophè- 

la  à  part.  -*Le  cuisinier  donna  l'épaule  tes  descendant  du  haut  lieu,  précédés 

et  ce  qui  l'entoure,  et  il  la  servit  à  du  luth,  du  tambourin,  de  la  flûte  et 

Saul.  Et  Samuel  dit  :  Voici  ce  qui  a  de  la  harpe,  et  prophétisant  eux-mê- 

été   réservé;   mets-le   devant    toi,   et  mes.  ^L'esprit  de  l'Eternel  te  saisira, 

mange,  car  on  l'a  gardé  pour  toi  lors-  tu  prophétiseras  avec  eux,  et  tu  seras 

que  j'ai  convié  le  peuple.  Ainsi  Saiil  changé  en  un  autre  homme.  'Lorsque 

mangea  avec  Samuel  ce  jour-là.  ces  signes  auront  eu  pour  toi  leur  ac- 

-^lls  descendirent  du  haut  lieu  à  la  complissement,  fais  ce  que  tu  trouve- 
ville,  et  Samuel  s'entretint  avec  Saiil  ras  à  faire,  car  Dieu  est  avec  toi.  *Puis 
sur  le  toit".  -'^Puis  ils  se  levèrent  de  tu  descendras  avant  moi  à  Guilgal;  et 
bon  matin  ;  et,  dès  l'aurore,  Samuel  ap-  voici,  je  descendrai  vers  toi,  pour  of- 
pela  Saûl  sur  le  toit,  et  dit  :  Viens,  et  frir  des  holocaustes  et  des  sacrifices 
je  te  laisserai  partir.  Saiil  se  leva,  et  d'actions  de  grâces.  Tu  attendras  sept 
ils  sortirent  tous  deux,  lui  et  Samuel,  jours,  jusqu'à  ce  que  j'arrive  auprès  de 
-"Quand  ils  furent  descendus  à  l'ex-  toi  et  que  je  te  dise  ce  que  tu  dois  faire, 
trémité  de  la  ville,  Samuel  dit  à  Saûl  :  'Dès  que  Saûl  eut  tourné  le  dos 
Dis  à  ton  serviteur  de  passer  devant  ])our  se  séparer  de  Samuel,  Dieu  lui 
nous.  Et  le  serviteur  passa  devant,  donna  un  autre  cœur,  et  tous  ces  si- 
Arrète-toi  maintenant,  re])rit  Samuel,  gnes  s'accomplirent  le  même  jour, 
et  je  te  ferai  entendre  la  parole  de  '"Lorsqu'ils  arrivèrent  à  Guibea,  voici. 
Dieu.  une  troupe  de  prophètes  vint  à  sa  ren- 

Chap.  X.  'Samuel  prit  une  fiole  contre.  L'esprit  de  Dieu  le  saisit,  et 
d'huile,  qu'il  répandit  sur  la  tête  de  il  prophétisa  au  milieu  d'eux.  "Tous 
Saûl.  11  le  baisa,  et  dit  :  L'Éternel  ne  ceux  qui  l'avaient  connu  auparavant 
t'a-t-il  pas  oint  pour  que  tu  sois  le  virent  qu'il  prophétisait  avec  les  pro- 
chef de  son  héritage?  ^Aujourd'hui,  phètes,  et  l'on  se  disait  l'un  à  l'autre 
après  m'avoir  quitté,  tu  trouveras  deux  dans  le  peuple  :  Qu'est-il  arrivé  au 
hommes  près  du  sépulcre  de  Rachel,  fils  de  Kis  ?  Saûl  est-il  aussi  parmi  les 
sur  la  frontière  de  Benjamin,  à  Tsel-  prophètes?  '-Quelqu'un  de  Guibea  ré- 
tsach.  Ils  te  diront  :  Les  ànesses  que  pondit  :  Et  qui  est  leur  père?  —  De  là 
tu  es  allé  chercher  sont  retrouvées;  le  proverbe  :  Saûl  est-il  aussi  parmi 


et  voici,  ton  père  ne  pense  plus  aux 
ânesses,  mais  il  est  en  peine  de  vous, 
et  dit  :  Que  dois-je  faire  au  sujet  de 
mon  fils?  ^De  là  tu  iras  plus  loin,  et 
tu  arriveras  au  chêne  de  Thabor,  où 


les  prophètes?  —  '•''Lorsqu'il  eut  fini 
de  prophétiser,  il  se  rendit  au  haut 
lieu. 

'"' L'oncle  de  Saûl  dit  à  Saûl  et  à  son 
serviteur  :   Où  êtes-vous   allés?  Saûl 


tu  seras  rencontré  par  trois  hommes  répondit  :  Chercher  les  ànesses  ;  mais 
montant  vers  Dieu  à  Béthel,  et  por-  nous  ne  les  avons  pas  aperçues,  et  nous 
tant  l'un  trois  chevreaux,  l'autre  trois      sommes  allés  vers  Samuel.  '^L'oncle 

a.  Sur  le  toit,  en  forme  de  terrasse,  où  l'on  se  reiiduit  pour  causer  et  prendre  le  frais;  on  y  couchait  aussi. 

318 


I  SAMUEL. 


Chap.  10, 16-11,'. 


de  Saiil  reprit  :  Raconte-moi  donc  ce 
que  vous  a  dit  Samuel.  "'Et  Saul  ré- 
pondit à  son  oncle  :  Il  nous  a  assuré 
que  les  ànesses  étaient  retrouvées.  Et 
il  ne  lui  dit  rien  de  la  royauté  dont 
avait  parlé  Samuel. 

'^ Samuel  convoqua  le  peuple  de- 
vant rÉternel  à  Mitspa,  '^et  il  dit  aux 
enfants  d'Israël  :  Ainsi  parle  l'Eter- 
nel, le  Dieu  d'Israël  :  J'ai  fait  mon- 
ter d'Egypte  Israël,  et  je  vous  ai  déli- 
vrés de  la  main  des  Egyptiens  et  de 
la  main  de  tous  les  royaumes  qui  vous 
opprimaient.  ''Et  aujourd'hui,  vous 
rejetez  votre  Dieu,  qui  vous  a  délivrés 
de  tous  A'os  maux  et  de  toutes  vos 
souffrances,  et  vous  lui  dites  :  Etablis 
un  roi  sur  nous!  Présentez-vous  main- 
tenant devant  l'Eternel,  selon  vos  tri- 
bus et  selon  vos  milliers. 

-"Samuel  fit  approcher  toutes  les  tri- 
bus d'Israël,  et  la  tribu  de  Benjamin 
fut  désignée.  -'11  fit  approcher  la  tribu 
de  Benjamin  par  familles,  et  la  famille 
de  Matri  fut  désignée.  Puis  Saûl,  fils 
de  Kis,  fut  désigné.  On  le  chercha, 
mais  on  ne  le  trouva  point.  --On  con- 
sulta de  nouveau  l'Eternel  :  Y  a-t-il 
encore  un  homme  qui  soit  venu  ici  ? 
Et  l'Eternel  dit  :  Voici,  il  est  caché 
vers  les  bagages.  -'On  courut  le  tirer 
de  là,  et  il  se  présenta  au  milieu  du  prit  une  paire  de  bœufs,  et  les  cou|)a 
peuple.  Il  les  dépassait  tous  de  la 
tête.  -* Samuel  dit  à  tout  le  peuple  : 
Voyez-vous  celui  que  l'Eternel  a  choi 


des  hommes  pervers,  qui  disaient  : 
Quoi  !  c'est  celui-ci  qui  nous  sauvera  ! 
Et  ils  le  méprisèrent,  et  ne  lui  appor- 
tèrent aucun  présent.  Mais  Saûl  n'y 
prit  point  garde. 

Chap.  XI.  'Nachasch,  l'Ammo- 
nite, vint  assiéger  Jabès  en  Galaad. 
Tous  les  habitants  de  Jabès  dirent  à 
Nachasch  :  Traite  alliance  avec  nous, 
et  nous  te  servirons.  "Mais  Nachasch, 
l'Ammonite,  leur  répondit  :  Je  traite- 
rai avec  vous  à  la  condition  que  je 
vous  crève  à  tous  l'œil  droit,  et  que 
j'imprime  ainsi  un  opprobre  sur  tout 
Israël.  ^Les  anciens  de  Jabès  lui  di- 
rent :  Accorde-nous  une  trêve  de  sept 
jours,  afin  que  nous  envoyions  des 
messagers  dans  tout  le  territoire  d'Is- 
raël ;  et  s'il  n'y  a  personne  qui  nous 
secoure,  nous  nous  rendrons  à  toi. 
^Les  messagers  arrivèrent  à  Guibea  de 
Saûl,  et  dirent  ces  choses  aux  oreilles 
du  peuple.  Et  tout  le  peuple  éleva  la 
voix,  et  pleura. 

^Et  voici,  Saûl  revenait  des  champs, 
derrière  ses  bœufs,  et  il  dit  :  Qu'a 
donc  le  peuple  pour  pleurer?  On  lui 
raconta  ce  qu'avaient  dit  ceux  de  Ja- 
bès. ^Dès  que  Saûl  eut  entendu  ces 
choses,  il  fut  saisi  par  l'esprit  de  Dieu, 
et  sa  colère  s'enflamma  fortement.  'Il 


si  ?  Il  n'y  a  personne  dans  tout  le  peu- 
ple qui  soit  semblable  à  lui.  Et  tout 
le  peuple  poussa  les  cris  de  :  Vive  le 
roi  ! 

-^Samuel  fit  alors  connaître  au  peu- 
]>le  le  droit  de  la  royauté,  et  il  l'écri- 
vit dans  un  livre,  qu'il  déposa  devant 
l'Eternel.  Puis  il  renvoya  tout  le  peu- 
})Ie,  chacun  chez  soi. 

-^Saûl  aussi  s'en  alla  dans  sa  mai- 
son à  Guibea.  Il  fut  accompagné  par 
les  honnêtes  gens,  dont  Dieu  avait 
touché   le   cœur.  -'Il   y  eut  toutefois 


en  morceaux,  qu  il  envoya  par  les 
messagers  dans  tout  le  territoire  d'Is- 
raël, en  disant  :  Quiconque  ne  mar- 
chera pas  à  la  suite  de  Saûl  et  de  Sa- 
muel, aura  ses  bœufs  traités  de  la 
même  manière.  La  terreur  de  l'Eter- 
nel s'empara  du  peuple,  qui  se  mit  en 
marche  comme  un  seul  homme.  ''Saûl 
en  fit  la  revue  à  Bézek  ;  les  enfants 
d'Israël  étaient  trois  cent  mille,  et  les 
hommes  de  Juda  trente  mille.  "Ils  di- 
rent aux  messagers  qui  étaient  venus: 
Vous  parlerez  ainsi  aux  habitants  de 
Jabès  en  Galaad  :  Demain  vous  aurez 
du  secours,  quand  le  soleil  sera  dans 
sa  chaleur.  Les  messagers  portèrent 


319 


21 


Chnp.  1 1,10-12,15. 


I  SAMUEL. 


cette  nouvelle  à  ceux  de  Jabès,  qui  fu-  ^11  leur  dit  encore:    L'Éternel   est 

rent  remplis  de  joie,  '°et  qui  dirent     témoin  contre  vous,  et  son  oint  est 
aux  Ammonites  :  Demain  nous  nous      témoin,  en  ce  jour,  que  vous  n'avez 

rien  trouvé  dans  mes  mains.  Et  ils  ré- 


rendrons à  vous,  et  vous  nous  traite- 
rez comme  bon  vous  semblera. 

"Le  lendemain,  Saûl  divisa  le  peu- 
ple en  trois  corps.  Ils  pénétrèrent 
dans  le  camp  des  Ammonites  à  la 
veille  du   matin,    et  ils  les   battirent 


pondirent  :  Ils  en  sont  témoins. 

"Alors  Samuel  dit  au  peuple  :  C'est 
l'Eternel  qui  a  établi  Moïse  et  Aaron, 
et  qui  a  fait  monter  vos  pères  du  pays 
d'Egypte.     'Maintenant,    présentez- 


jusqu'à  la  chaleur  du  jour.  Ceux  qui  vous,  et  je  vous  jugerai  devant  l'Éter- 

échappèrent  furent  dispersés,    et    il  nel  sur  tous  les  bienfaits  que  l'Eternel 

n'en  resta  pas  deux  ensemble.  vous  a  accordés,  à  vous  et  à  vos  pères. 

'-Le  peuple  dit  à  Samuel  :  Qui  est-  ^Après  que  Jacob  fut  venu  en  Egypte, 

ce  qui   disait  :    Saiil   régnera-t-il   sur  vos  pères  crièrent  à  l'Eternel,  et  l'E- 

nous  ?  Livrez  ces  gens,   et   nous   les  ternel   envoya   Moïse   et   Aaron,    qui 

ferons  mourir.   '''Mais  Saiil  dit  :   Per-  firent  sortir  vos  pères  d'Egypte  et  les 

sonne  ne  sera  mis  à  mort  en  ce  jour,  firent  habiter  dans  ce  lieu.  ^Mais  ils 

car  aujourd'hui  l'Eternel  a  opéré  une  oublièrent  l'Eternel,  leur  Dieu;   et  il 

délivrance  en  Israël.  '"'Et  Samuel  dit  les  vendit  entre  les  mains  de  Sisei'a, 

au  peuple  :  Venez,  étalions  à  Guilgal,  chef  de  l'armée  de  Hatsor ,.  entre  les 

pour  y  confirmer  la  royauté.  '^Tout  le  mains  des  Philistins,  et  entre  les  mains 

peuple  se  rendit  à  Guilgal,  et  ils  éta-  du   roi   de   Moab,    qui   leur   firent   la 
blirent  Saul  pour  roi,  devant  l'Eter- 
nel, à  Guilgal.  Là,  ils  offrirent  des  sa- 


crifices d'actions  de  grâces  devant 
l'Eternel;  et  là,  Saûl  et  tous  les  hom- 
mes d'Israël  se  livrèrent  à  de  grandes 
réjouissances. 

Chap.  XII.      'Samuel  dit  à  tout  Is- 


guerre.  '"Ils  crièrent  encore  à  l'Eter- 
nel, et  dirent  :  Nous  avons  péché,  car 
nous  avons  abandonné  l'Eternel,  et 
nous  avons  servi  les  Baais  et  les  As- 
tartés;  délivre-nous  maintenant  de  la 
main  de  nos  ennemis,  et  nous  te  ser- 
virons. "Et  l'Eternel  envoya  Jerub- 
raël  :  Voici,  j'ai  écouté  votre  voix  dans  baal,  et  Bedan,  et  Jephthé,  et  Samuel, 
tout  ce  que  vous  m'avez  dit,  et  j'ai  et  il  vous  délivra  de  la  main  de  vos 
établi  un  roi  sur  vous.  *Et  maintenant,  ennemis  qui  vous  entouraient,  et  vous 
voici  le  roi  qui  marchera  devant  vous,  demeurâtes  en  sécurité.  '^Puis,  voyant 
Pour  moi,  je  suis  vieux,  j'ai  blanchi,  que  Nachasch,  roi  des  fils  d'Ammon, 
et  mes  fils  sont  avec  vous;  j'ai  mar-  marchait  contre  vous,  vous  m'avez 
ché  à  votre  tête,  depuis  ma  jeunesse  dit:  Non!  mais  un  roi  régnera  sur 
jusqu'à  ce  jour.  •■'Me  voici  !  rendez  té-  nous.  Et  cependant  l'Eternel,  votre 
moignage  contre  moi,  en  présence  de  Dieu,  était  votre  roi.  '''Voici  donc  le 
l'Eternel  et  en  présence  de  son  oint,  roi  que  vous  avez  choisi,  que  vous 
De  qui  ai-je  pris  le  bœuf  et  de  qui  avez  demandé;  voici,  l'Eternel  a  mis 
ai-je  pris  l'àne  ?  Qui  ai-je  opprimé,  et  sur  vous  un  roi.  '''Si  vous  craignez 
qui  ai-je  traité  durement  ?  De  qui  ai-je  l'Eternel,  si  vous  le  servez,  si  vous 
reçu  un  présent,  pour  fermer  les  yeux     obéissez  à  sa  voix,  et  si  vous  n'êtes 


sur  lui  ?  Je  vous  le  rendrai. 

■•Ils  répondirent  :  Tu  ne  nous  as 
point  opprimés,  et  tu  ne  nous  as  point 
traités  durement,  et  tu  nJas  rien  reçu 
de  la  main  de  personne. 


point  rebelles  à  la  parole  de  l'Eter- 
nel, vous  vous  attacherez  à  l'Eternel, 
votre  Dieu,  vous  et  le  roi  qui  règne 
sur  vous.  '^Mais  si  vous  n'obéissez  pas 
à  la  voix  de  l'Éternel,  et  si  vous  êtes 


320 


I  SAMUEL. 


Cita  p.  l'J,w-18,i. 


rebelles  à  la  parole  de  l'Éternel,  la 
main  de  l'Eternel  sera  contre  vous, 
comme  elle  a  été  contre  vos  pères. 
"Attendez  encore  ici,  et  voyez  le  pro- 
dige que  l'Eternel  va  opérer  sous  vos 
veux.  ''Ne  sommes-nous  pas  à  la 
moisson  des  blés  ^  J'invoquerai  l'Eter- 
nel, et  il  enverra  des  tonnerres  et  de 
la  pluie.  Sachez  alors  et  voyez  com- 
bien vous  avez  eu  tort  aux  yeux  de 
l'Eternel  de  demander  pour  vous  un 
roi. 

"^Samuel  invoqua  l'Eternel,  et  Vll- 
lernel  envoya  ce  même  jour  des  ton- 
nerres et  de  la  pluie  Tout  le  peuple 
eut  une  grande  ciainte  de  l'Eternel  et 
lie  Samuel.  "'Et  tout  le  peuple  dit  à 
Samuel  :  Prie  l'Eternel,  ton  Dieu,  pour 
tes  serviteurs,  alin  que  nous  ne  mou- 
lions  pas  ;  car  nous  avons  ajouté  à 
tous  nos  péchés  le  tort  de  demander 


pour  nous  un  roi  -"Samuel  dit  au  peu- 
ple :  N'ayez  point  de  crainte  !  Vous 
avez  fait  tout  ce  mal  ;  mais  ne  vous 
détournez  pas  de  l'Eternel,  et  servez 
l'Eternel  de  tout  votre  cœur.  -'  Ne  vous 
en  détournez  pas;  sinon,  vous  iriez 
après  des  choses  de  néant,  qui  n'ap- 
portent ni  profit  ni  délivrance,  parce 
que  ce  sont  des  choses  de  néant 
^-L'Éternel  n'abandonnera  point  son 
peuple,  à  cause  de  son  grand  nom, 
car  l'Eternel  a  résolu  de  faire  de  vous 
son  jieuple.  -^Loin  de  moi  aussi  de 
]>écher  contre  l'Éternel,  de  cesser  de 
prier  pour  vous  !  Je  vous  enseignerai 
le  bon  et  le  droit  chemin.  "Craignez 
seulement  l'Éternel,  et  servez-le  fidè- 
lement de  tout  votre  cœur;  car  voyez 
quelle  puissance  il  déploie  parmi  vous. 
"Mais  si  vous  faites  le  mal,  vous  péri- 
rez, vous  et  votre  roi. 


REGNE     DE     S  A  U  L 


{Cliap.  i:!-:ji.) 


Guerre  avec  les  Pliilistlns.  —  Holocauste  de  Saiil.  —  Jonathan  à  l'attaque  d'un  poste  des  Philis- 
tins. —  Les  Philistins  battus.  — La  vie  de  Jonathan  en  danger  par  suite  d'un  serment  de  Saiil 


Chap.  XIII.  'Saul  était  âgé  de  .... 
ans,  lorsqu'il  devint  roi,  et  il  avait 
déjà  régné  deux  ans  sur  Israël. 

-Saùl  choisit  trois  mille  hommes 
d'Israël  :  deux  mille  étaient  avec  lui  à 
Micmasch  et  sur  la  montagne  de  Bé- 


rend  odieux  aux  Philistins.  Et  le  peu- 
])le  fut  convoqué  auprès  de  Saûl  à 
Guiloal. 

^Les  Philistins  s'assemblèrent  pour 
combattre  Israël.  Ils  avaient  mille 
chars  et  six  mille  cavaliers,  et  ce  peu- 
thel,  et  mille  étaient  avec  Jonathan  à  ]ile  était  innombrable  comme  le  sable 
Guibea  de  Benjamin.  Il  renvoya  le  qui  est  sur  le  bord  de  la  mer.  Ils  vin- 
reste  du  peuple,  chacun  à  sa  tente.  rcnt  camper  à  Micmasch,  à  l'orient  de 
'Jonathan  battit  le  poste  des  Philis-  Beth-Aven.  *Les  hommes  d'Israël  se 
tins  qui  était  à  Guéba,  et  les  Philistins  virent  à  l'extrémité,  car  ils  étaient  ser- 
l'apprirent.  Saiil  fit  sonner  de  la  trom-  rés  de  près,  et  ils  se  cachèrent  dans 
pette  dans  tout  le  pays,  en  disant  :  Que  les  cavernes,  dans  les  buissons,  dans 
les  Hébreux  écoutent  !  ''Tout  Israël  les  rochers,  dans  les  tours  et  dans  les 
entendit  que  l'on  disait  :  Saûl  a  battu  citernes.  "Il  y  eut  aussi  des  Hébreux 
le  poste  des  Philistins,   et  Israël  se     ([ui  passèrent  le  Jourdain,  pour  aller 

152 1 


Chap.  13,8-14,6. 


I  SAMUEL. 


au  pays  de  Gad  et  de  Galaad.  Saiil 
était  encore  à  Guilgal,  et  tout  le  peu- 
ple qui  se  trouvait  auprès  de  lui  trem- 
blait. 

Ml  attendit  sept  jours,  selon  le  ter- 
me fixé  par  Samuel.  Mais  Samuel 
n'an-ÎA^ait  pas  à  Guilgal,  et  le  peuple 
se  dispersait  loin  de  Saiil.  ^Alors  Saiil 
dit  :  Amenez-moi  l'holocauste  et  les 
sacrifices  d'actions  de  grâces.  Et  il 
offrit  l'holocauste.  .'"Gomme  il  ache- 
vait d'offrir  l'holocauste,  voici,  Samuel 
arriva,  et  Saiil  sortit  au-devant  de  lui 
pour  le  saluer.  "  Samuel  dit  :  Qu'as-tu 
fait?  Saiil  répondit  :  Lorsque  j'ai  vu 
que  le  jjeuple  se  dispersait  loin  de 
moi,  que  tu  n'arrivais  pas  au  terme 
fixé,  et  que  les  Philistins  étaient  as- 
semblés à  Micmasch,  '-je  me  suis  dit: 
Les  Philistins  vont  descendre  contre 
moi  à  Guilgal,  et  je  n'ai  pas  imploré 
l'Eternel  !  C'est  alors  que  je  me  suis 
fait  violence  et  que  j'ai  offert  l'holo- 
causte. '^Samuel  dit  à  Saiil  :  Tu  as  agi 
en  insensé,  tu  n'as  pas  observé  le  com- 
mandement que  l'Eternel,  ton  Dieu, 
t'avait  donné.  L'Eternel  aurait  affermi 
]50ur  toujours  ton  règne  sur  Israël  ; 
'■'et  maintenant  ton  règne  ne  durera 
point.  L'Eternel  s'est  choisi  un  homme 
selon  son  cœur,  et  l'Eternel  l'a  destiné 
à  être  le  chef  de  son  peuple,  parce 
que  tu  n'as  pas  observé  ce  que  l'Eter- 
nel t'avait  commandé. 

'^Puis  Samuel  se  leva,  et  monta  de 
Guilgal  à  Guibea  de  Benjamin.  Saiil 
lit  la  revue  du  peuple  qui  se  trouvait 
avec  lui  :  il  y  avait  environ  six  cents 
hommes. 

"^Saiil,  son  fils  Jonathan,  et  le  peu- 
ple qui  se  trouvait  avec  eux,  avaient 
pris  position  à  Guéba  de  Benjamin,  et 
les  Philistins  campaient  à  Micmasch. 
'"Il  sortit  du  camp  des  Philistins  trois 
corps  pour  ravager  :  l'un  prit  le  che- 
min d'Ophra,  vers  le  pays  de  Schual  ; 
'"l'autre  prit  le  chemin  de  Beth-lloron; 
et  le  troisième  prit  le  chemin  de  la 


frontière  qui  regarde  la  vallée  de  Tse- 
boïm,  du  côté  du  désert. 

'^On  ne  trouvait  point  de  forgeron 
dans  tout  le  pays  d'Israël  ;  car  les  Phi- 
listins avaient  dit  :  Empêchons  les 
Hébreux  de  fabricjuer  des  épées  ou  des 
lances.  ^"Et  chaque  homme  en  Israël 
descendait  chez  les  Philistins  pour 
aiguiser  son  soc,  son  hoyau,  sa  hache 
et  sa  bêche,  "-'quand  le  tranchant  des 
bêches,  des  boyaux,  des  tridents  et 
des  haches,  était  émoussé,  et  pour  re- 
dresser les  aiguillons.  '^-11  arriva  qu'au 
jour  du  combat  il  ne  se  trouvait  ni 
épée  ni  lance  entre  les  mains  de  tout 
le  peuple  qui  était  avec  Saiil  et  Jona- 
than; il  ne  s'en  trouvait  c|u'auprès  de 
Saiil  et  de  Jonathan,  son  fils. 

-•■'Un  jioste  de  Philistins  vint  s'éta- 
blir au  passage  de  Micmasch. 

Chap.  XIV.  'Un  jour,  Jonathan, 
fils  de  Saiil,  dit  au  jeune  homme  qui 
portait  ses  armes  :  Viens,  et  poussons 
jusqu'au  poste  des  Philistins,  qui  est 
là  de  l'autre  côté.  Et  il  n'en  dit  rien  à 
son  père. 

-Saiil  se  tenait  à  l'extrémité  de  Gui- 
bea, sous  le  grenadier  de  Migron,  et 
le  peupfe  qui  était  avec  lui  formait 
environ  six  cents  hommes.  ^Achija, 
fils  d'Achithub,  frère  d'I-Kabod,  fils 
de  Phinées,  fils  d'Éli,  prêtre  de  l'Éter- 
nel à  Silo,  portait  l'éphod.  Le  peuple 
ne  savait  pas  que  Jonathan  s'en  fût 
allé.  ''Entre  les  passages  par  lesquels 
Jonathan  cherchait  à  arriver  au  poste 
des  Philistins,  il  y  avait  une  dent  de 
rocher  d'un  côté  et  une  dent  de  rocher 
de  l'autre  côté.  Tune  portant  le  nom 
de  Botsets  et  l'autre  celui  de  Séné. 
^L'une  de  ces  dents  est  au  nord  vis-à- 
vis  de  Micmasch,  et  l'autre  au  midi 
vis-à-vis  de  Guéba. 

^Jonathan  dit  au  jeune  homme  qui 
portait  ses  armes  :  Viens,  et  poussons 
jusqu'au  poste  de  ces  incirconcis. 
Peut-être  l'Eternel  agira-t-il  pour  nous, 
car  rien  n'empêche  l'Eternel  de  sauver 


322 


I  SAMUEL. 


Cluip.  J'i^i-js. 


au  moyen  d'un  petit  nombre  comme 
d'un  grand  nombre.  'Celui  qui  portait 
ses  armes  lui  répondit  :  Fais  tout  ce 
([ue  tu  as  dans  le  cœur,  n'écoute  que 
Ion  sentiment,  me  voici  avec  toi  prêt 
à  te  suivre.  "Hé  bien!  dit  Jonatban, 
allons  à  ces  gens  et  montrons-nous  à 
eux.  'S'ils  nous  disent  :  Arrêtez,  jus- 
([u'à  ce  que  nous  venions  à  vous  !  nous 
resterons  en  place,  et  nous  ne  monte- 
rons point  vers  eux.  '"Mais  s'ils  disent: 
Montez  A^ers  nous  !  nous  monterons, 
car  l'Eternel  les  livre  entre  nos  mains. 
C'est  là  ce  qui  nous  servira  de  signe. 

"  Ils  se  montrèrent  tous  deux  au 
poste  des  Philistins,  et  les  Philistins 
dirent  :  Voici  les  Hébreux  qui  sortent 
des  trous  où  ils  se  sont  cachés.  '-Et 
les  hommes  du  poste  s'adressèrent 
ainsi  à  Jonathan  et  à  celui  qui  portait 
ses  armes  :  Montez  vers  nous,  et  nous 
vous  ferons  savoir  quelque  chose. 
.Jonathan  dit  à  celui  qui  portait  ses 
armes  :  Monte  après  moi,  car  l'Eter- 
nel les  livre  entre  les  mains  d'Israël. 
'■'Et  Jonathan  monta  en  s'aidant  des 
mains  et  des  pieds,  et  celui  qui  portait 
ses  armes  le  suivit.  Les  Philistins  tom- 
bèrent devant  Jonathan,  et  celui  qui 
portait  ses  armes  donnait  la  mort  der- 
rière lui.  '^Dans  cette  première  dé- 
faite, Jonathan  et  celui  qui  portait  ses 
armes  tuèrent  une  vingtaine  d'hom- 
mes, sur  l'espace  d'environ  la  moitié 
d'un  arpent  de  terre.  "*L'effroi  se  ré- 
pandit au  camp,  dans  la  contrée  et 
parmi  tout  le  peuple  ;  le  poste  et  ceux 
cjui  ravageaient  furent  également  sai- 
sis de  peur;  le  pays  fut  dans  l'épou- 
vante. C'était  comme  une  terreur  de 
Dieu. 

'^Les  sentinelles  de  Saul,  qui  étaient 
à  Guibea  de  Benjamin,  virent  que  la 
multitude  se  dispersait  et  allait  de 
côté  et  d'autre.  '"Alors  Saul  dit  au  peu- 
ple qui  était  avec  lui  :  Comptez,  je 
vous  prie,  et  voyez  qui  s'en  est  allé 
du  milieu  de  nous.  Ils  comptèrent,  et 


voici,  il  mancjuait  Jonathan  et  celui 
qui  portait  ses  armes.  '"Et  Saiil  dit 
à  Achija  :  Fais  approcher  l'arche  de 
Dieu  !  —  Car  en  ce  temps  l'arche  de 
Dieu  était  avec  les  enfants  d'Israël.  — ■ 
'"Pendant  que  Saul  parlait  au  prêtre, 
le  tumulte  dans  le  camp  des  Philistins 
allait  toujours  croissant;  et  Said  ilit 
au  prêtre  :  Retire  ta  main  !  -"Puis  Saiil 
et  tout  le  peuple  qui  était  avec  lui  se 
rassemblèrent,  et  ils  s'avancèrent  jus- 
qu'au lieu  du  combat;  et  voici,  les 
Philistins  tournèrent  l'épée  les  uns 
contre  les  autres,  et  la  confusion  était 
extrême.  '-'Il  y  avait  parmi  les  Philis- 
tins, comme  auparavant,  des  Hébreux 
qui  étaient  montés  avec  eux  dans  le 
camp,  où  ils  se  trouvaient  disséminés, 
et  ils  se  joignirent  à  ceux  d'Israël  cjui 
étaient  avec  Saul  et  Jonathan.  --Tous 
les  hommes  d'Israël  c{ui  s'étaient  ca- 
chés dans  la  montagne  d'Ephraïm, 
apprenant  que  les  Philistins  fuyaient, 
se  mirent  aussi  à  les  ])oursuivre  dans 
la  bataille.  '-^L'Éternel  délivra  Israël 
ce  jour-là,  et  le  combat  se  prolongea 
jusc[u'au  delà  de  Beth-Aven. 

-*La  journée  fut  fatigante  pour  les 
hommes  d'Israël.  Saul  avait  fait  jurer 
le  peuple,  en  disant  :  Maudit  soit  l'hom- 
me qui  prendra  de  la  nourriture  avant 
le  soir,  avant  que  je  me  sois  vengé  de 
mes  ennemis  !  Et  personne  n'avait  pris 
de  nourriture.  -^Tout  le  peuple  était 
arrivé  dans  une  forêt,  où  il  y  avait  du 
miel  à  la  surface  du  sol.  -"Lorsque  le 
peujjle  entra  dans  la  forêt,  il  vit  du 
miel  qui  coulait  ;  mais  nul  ne  porta  la 
main  à  la  bouche,  car  le  ]ieu|)le  res- 
pectait le  serment.  -"Jonathan  igno- 
rait le  serment  que  son  père  avait  fait 
faire  au  peuple;  il  avança  le  bout  du 
bâton  qu'il  avait  à  la  main,  le  plongea 
dans  un  rayon  de  miel,  et  ramena  la 
main  à  la  bouche;  et  ses  yeux  furent 
éclaircis.  -"Alors  quelqu'un  du  peuple, 
lui  adressant  la  parole,  dit  ■  Ton  père 
a  fait  jurer  le  peuple,  eu  disant  :  Mau- 


323 


Chnp.  IA,'2<3-:m. 


I  SAMUEL. 


dit   soit  l'homme  qui   prendra   de   la  a  été  commis  aujourd'hui".  '^Car  l'É- 

nourriture  aujourd'hui!  Or  le  peuple  ternel ,  le  libérateur  d'Israël,  est  vi- 

était  épuisé.  -'■'Et  Jonathan  dit  :  Mon  vaut*!  lors  même  que  Jonathan,  mon 

père  trouble   le   peuple;    voyez  donc  fds,  en  serait  l'auteur,  il  mourrait.  Et 

comme   mes   yeux   se   sont   éclaircis,  dans  tout  le  peuple  personne   ne  lui 

parce  que  j'ai  goûté  un  peu  de  ce  miel,  répondit.  ■'"Il  dit  à  tout  Israël  :  Mettez- 

•■'"Certes,  si  le  peuple  avait  aujourd'hui  vous  d'un  côté;  et  moi  et  Jonathan, 

mangé  du  butin  qu'il  a  trouvé  chez  ses  mon  fils,  nous  serons  de  l'autre.  Et  le 

ennemis,  la  défaite  des  Philistins  n'au-  ])euple  dit  à  Saul  :  Fais  ce  qui  te  sem- 

rait-elle  pas  été  plus  grande  ?  Liera  bon.  *'Saûl  dit  à  l'Eternel  :  Dieu 

"'Ils  battirent  ce  jour-là  les  Philis-  d'Israël!   fais  connaître  la  vérité.  Jo- 

tins  depuis  Micmasch  jusqu'à  Ajalon.  nathan  et  Saul  furent  désignés,  et  le 

Le  ])eu])le  était  très  fatigué,  -'-et  il  se  peuple  fut  libéré.  ^'Saiil  dit  :  Jetez  le 

jeta  sur  le  butin.   Il  prit  des  brebis,  sort  entre  moi  et  Jonathan,  mon  fils, 

des  bœufs  et  des  veaux,  il  les  égorgea  Et  Jonathan  fut  désigné.  ''"Saul  dit  à 

sur  la  terre,  et  il  en  mangea  avec  le  Jonathan  :  Déclare-moi  ce  que  tu  as 

sang.  ""On  le  rapporta  à  Saiil,  et  l'on  fait.  Jonathan  le  lui  déclara,  et  dit: 

dit:   Voici,    le   peuple   pèche   contre  J'ai  goûté  un  peu  de  miel,  avec  le  bout 

l'Eternel,  en  mangeant  avec  le  sang,  du  bâton  que  j'avais  à  la  main  :  me 

Saul  dit  :  Vous  commettez  une  infidé-  voici,  je  mourrai.   '•'Et  Saiil  dit  :  Que 

lité  ;   roulez  à  l'instant  vers  moi  une  Dieu  me  traite  dans  toute  sa  rigueur, 

grande  2)ierre.  "'Puis  il  ajouta  :  Répan-  si  tu  ne  meurs   pas,  Jonathan!   *^Le 

dez-vous  parmi  le  peuple,  et  dites  à  peuple   dit  à   Saiil  :    Quoi  !   Jonathan 

chacun  de  m'amener  son  bœuf  ou  sa  mourrait,  lui  cjui  a  opéré  cette  grande 

brebis,  et  de  l'égorger  ici.  Vous  man-  délivrance  en  Israël  !  Loin  de  là  !  L'É- 

gerez  ensuite ,   et  vous   ne   pécherez  ternel  est  vivant  !  il  ne  tombera  pas  à 

point  contre  l'Eternel,  en  mangeant  terre  un  cheveu  de  sa  tète,  car  c'est 

avec  le  sang.  Et  pendant  la  nuit,  cha-  avec  Dieu  qu'il  a  agi  dans  cette  jour- 

cun  jiarmi  le  peuple  amena  son  bœuf  née.  Ainsi  le  ]jeu]:)le  sauva  Jonathan, 

par  la  main,  afin  de  l'égorger  sur  la  et  il  ne  mourut  point.  ^''Saûl  cessa  de 

pierre.  "^Saûl  bâtit  un  autel  à  l'Eter-  poursuivre  les  Philistins,  et  les  Philis- 

nel  :  ce  fut  le  premier  autel  qu'il  bâtit  tins  s'en  allèrent  chez  eux. 

à  l'Eternel.  ''^  Après  que  Saul  eut  pris  posses- 

^^Saùl  dit  :  Descendons  cette  nuit  sion  de  la  royauté  sur  Israël,  il  fit  de 
après  les  Philistins,  pillons-les  jus-  tous  côtés  la  guerre  à  tous  ses  enne- 
qu'à  la  lumière  du  matin,  et  n'en  lais-  mis,  à  Moab,  aux  enfants  d'Ammon,  à 
sons  pas  un  de  reste.  Ils  dirent  :  Fais  Edom,  aux  rois  de  Tsoba,  et  aux  Phi- 
tout  ce  qui  te  semblera  bon.  Alors  le  listins;  et  partout  où  il  se  tournait,  il 
prêtre  clit  :  Approchons-nous  ici  de  était  vainqueur. ''*  Il  manifesta  sa  force. 
Dieu.  ""Et  Saiil  consulta  Dieu:  Des-  battit  Amalek,  et  délivra  Israël  de  la 


cendrai-je  après  les  Philistins  ?  Les 
livreras-tu  entre  les  mains  d'Israël? 
Mais  en  ce  moment  il  ne  lui  donna 
j)oint  de  réponse.  "*Saûl  dit  :  Appro- 


main  de  ceux  qui  le  pillaient. 

*^Les  fils  de  Saiil  étaient  Jonathan, 
Jischvi  et  Malkischua.  Ses  deux  filles 
s'appelaient  :  l'aînée  Mérab,  et  la  plus 


chez  ici,  vous  tous  chefs  du  peuple;     jeune  Mical.  ^"Le  nom  de  la  femme  de 
recherchez  et  voyez  comment  ce  péché     Saiil  était  Achinoam,  fille  d'Achimaats 


a.   Le  silence  de  l'Éternel  fait  comprendre  à  Saiil  qu'un   péché  a  été  commis  parmi  le  peuple, 
dire,  aussi  vrai  que  l'Eternel  est  vivant. 

324 


h.   G'est-à- 


I  SAMUEL. 


Chap.  li,  51-15,  w. 


Le  nom  du  chef  de  son   armée  était  de    la    seconde    portée,    les   agneaux 

Abiner",  lils  de  Ner,  oncle  de  Saiil.  gras,  et  tout  ce  qu'il  y  avait  de  bon  ; 

^' Ris,  père  de  Saiil,  et  Ner,  pèred'Ab-  ils  ne  voulurent  pas   le  dévouer  par 

ner,  étaient  fds  d'Abiel.  interdit,  et  ils  dévouèrent  seulement 

^* Pendant  toute  la  vie  de  Saùl,  il  y  tout  ce  qui  était  méprisable  et  chétif. 

eut  une   guerre   acharnée   contre   les  '"L'Eternel  adressa  la  parole  à  Sa- 

Philistins;  et  dès  que  Saiil  apercevait  muel,  et  lui  dit  :  "Je  me  repens  d'a- 

quelque  homme  fort  et  vaillant,  il  le  voir  établi  Saiil  pour  roi,  car  il  se  dé- 


prenait  a  son  service. 

Guerre  ai'ec  les  Amalécites. 
de  Saiil. 


Désobéissance 


Chap.  XV.       'Samuel  dit  à  Saiil 


tourne  de  moi  et  il  n'observe  point 
mes  paroles.  Samuel  fut  irrité,  et  il 
cria  à  l'Eternel  toute  la  nuit.  '*I1  se 
leva  de  bon  matin,  pour  aller  au-de- 
vant de  Saiil.  Et  on  vint  lui  dire  :  Saiil 


C'est  moi  que  l'Eternel  a  envoyé  pour  est  allé  à  Carmel,  et  voici,  il  s'est  éri- 
t'oindre  roi  sur  son  peuple,  sur  Is-  gé  un  monument;  puis  il  s'en  est  rc- 
raël  :  écoute  donc  ce  que  dit  l'Eternel,  tourné,  et,  passant  plus  loin,  il  est 
-Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  :  Je  descendu  à  Guilgal.  '-^Samuel  se  réu- 
nie souviens  de  ce  qu'Amalek  fit  à  dit  auprès  de  Saiil,  et  Saiil  lui  dit  : 
Israël,  lorsqu'il  lui  ferma  le  chemin  Sois  béni  de  l'Eternel!  J'ai  observé 
à  sa  sortie  d'Egypte.  ^Va  maintenant,  la  parole  de  l'Éternel.  '''Samuel  dit  : 
frappe  Amalek,  et  dévouez  par  inter-  Qu'est-ce  donc  que  ce  bêlement  de 
dit  tout  ce  qui  lui  appartient;  tu  ne  brebis  qui  parvient  à  mes  oreilles,  et 
l'épargneras  point,  et  tu  feras  mourir  ce  mugissement  de  bœufs  que  j'en- 
hommes  et  femmes,  enfants  et  nour-  tends?  '^ Saiil  répondit  :  Ils  les  ont 
rissons,  bœufs  et  brebis,  chameaux  et  amenés  de  chez  les  Amalécites,  parce 
ânes.  que  le  peuple  a  épargné  les  meilleu- 

••Saul  convoqua  le  peuple,  et  en  fit  res  brebis  et  les  meilleurs  bœufs,  afin 

la  revue  à  Thelaïm  :  il  y  avait  deux  de  les  sacrifier  à  l'Éternel,  ton  Dieu; 

cent   mille  hommes   de   pied,  et  dix  et  le  reste,  nous  l'avons  dévoué  par 

mille  hommes  de  Juda.  interdit.  '^Samuel  dit  à  Saiil  :  Arrête, 

^Saul  marcha  jusqu'à  la  ville  d'A-  et  Je  te  déclarerai  ce  que  l'Éternel  m'a 


malek,  et  mit  une  embuscade  dans  la 
vallée.  ^11  dit  aux  Kéniens  :  Allez,  re- 
tirez-vous, sortez  du  milieu  d'Amalek, 


dit  cette  nuit.  Et  Saiil  lui  dit  :  Parle  ! 

'"Samuel  dit  :  Lorsque  tu  étais  petit 

à  tes  yeux,  n'es-tu  pas  devenu  le  chef 


afin  que  je  ne  vous  fasse  pas  périr  avec  des  tribus  d'Israël,  et  l'Éternel  ne  t'a 

lui;  car  vous  avez  eu  de  la  bonté  pour  t-il  pas  oint  pour  que  tu  sois  roi  sur 

tous    les   enfants    d'Israël,   lorsqu'ils  Israël?  "*L'Eternel  t'avait  fait  partir, 

montèrent  d'Egypte.   Et  les  Kéniens  en  disant  :  Va,  et  dévoue  par  interdit 

se  retirèrent  du  milieu  d'Amalek.  ces  pécheurs,  les  Amalécites;  tu  leur 

'Saiil  battit  Amalek  depuis   llavila  feras  la  guerre  jusqu'à  ce  que  tu  les 

jusqu'à  Schur,  qui  est  en  face  de  l'É-  aies   exterminés.   '^Pourquoi   n'as-tu 

gypte.  *I1  prit  vivant  Agag,  roi  d'Ama-  pas  écouté  la  voix  de  l'Éternel?  pour- 

lek,  et  il  dévoua  par  interdit  tout  le  quoi  t'es-tu  jeté  sur  le  butin,  et  as-tu 

])euple  en  le  passant  au  fil  de  l'épée.  fait  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'Éter- 

^Mais  Saul  et  le  peuple  épargnèrent  nel?  -"Saiil  répondit  à   Samuel  :  J'ai 

Agag,   et   les   meilleures   brebis,    les  bien   écouté   la   voix  de  l'Eternel,  et 

meilleurs  bœufs,  les  meilleures  bêtes  j'ai  suivi  le  chemin  jjar  lequel  m'en- 


a.  .ibiiwr.  uu  Ahi 


325 


Chap.  15, 21-10,5. 


I  SAMUEL. 


voyait  l'Éternel.  J'ai  amené  Agag,  roi 
d'Amalek,  et  j'ai  dévoué  par  interdit 
les  Amalécites  ;  -'  mais  le  peuple  a 
pris  sur  le  butin  des  brebis  et  des 
bœufs,  comme  prémices  de  ce  qui  de- 
vait être  dévoué,  afin  de  les  sacrifier 
à  l'Eternel,  ton  Dieu,  à  Guilgal.  -Sa- 
muel dit  :  L'Eternel  trouve-t-il  du 
plaisir  dans  les  holocaustes  et  les  sa- 
crifices, comme  dans  l'obéissance  à  la 
voix  de  l'Eternel?  Voici,  l'obéissance 
vaut  mieux  que  les  sacrifices,  et  l'ob- 
servation de  sa  parole  vaut  mieux  que 
la  graisse  des  béliers.  -"'Car  la  dé- 
sobéissance est  aussi  coupable  que  la 
divination,  et  la  l'ésistance  ne  l'est 
pas  moins  que  l'idolâtrie  et  les  théra- 
phim".  Puisque  tu  as  rejeté  la  parole 
de  l'Eternel,  il  te  rejette  aussi  comme 
roi. 

-* Alors  Saûl  dit  à  Samuel  :  J'ai  pé- 
ché, car  j'ai  transgressé  l'ordre  de 
l'Eternel,  et  je  n'ai  pas  obéi  à  tes  pa- 
roles; je  craignais  le  peuple,  et  j'ai 
écouté  sa  voix.  '^Maintenant,  je  te 
prie,  pardonne  mon  péché,  reviens 
avec  moi,  et  je  me  prosternerai  de- 
vant l'Eternel.  '-'^Samuel  dit  à  Saûl  : 
Je  ne  retournerai  point  avec  toi  ;  car 
tu  as  rejeté  la  parole  de  l'Eternel,  et 
l'Eternel  te  rejette,  afin  que  tu  ne  sois 
plus  roi  sur  Israël.  -"Et  comme  Sa- 
muel se  tournait  pour  s'en  aller,  Saûl 
le  saisit  par  le  pan  de  son  manteau, 
c[ui  se  déchira.  ^*  Samuel  lui  dit  :  L'E- 
ternel déchire  aujourd'hui  de  dessus 
toi  la  royauté  d'Israël,  et  il  la  donne 
à  un  autre  cjui  est  meilleur  que  toi. 
^^Celui  qui  est  la  force  d'Israël  ne 
ment  point  et  ne  se  repent  point,  car 
il  n'est  pas  un  homme  pour  se  repen- 
tir. ^"Saûl  dit  encore  :  J'ai  péché! 
Maintenant,  je  te  prie,  honore-moi  en 
présence  des  anciens  de  mon  peuple 
et  en  présence  d'Israël;  reviens  avec 
moi,  et  je  me  prosternerai  devant  l'E- 
ternel, ton  Dieu. 


a.  Thëraphim,  idoles  domestiques.  Voy.  Gen.  31,  ifl, 


^'Samuel  retourna  et  suivit  Saûl,  et 
Saûl  se  prosterna  devant  l'Eternel. 
^^Puis  Samuel  dit  :  Amenez-moi  Agag, 
roi  d'Amalek.  Et  Agag  s'avança  vers 
lui  d'un  air  joyeux;  il  disait  :  Certai- 
nement, l'amertume  de  la  mort  est 
passée.  ^^ Samuel  dit  :  De  même  que 
ton  épée  a  privé  des  femmes  de  leurs 
enfants,  ainsi  ta  mère  entre  les  fem- 
mes sera  privée  d'un  fils.  Et  Samuel 
mit  Agag  en  pièces  devant  l'Eternel, 
à  Guilgal. 

^■•Samuel  partit  pour  Rama,  et  Saûl 
monta  dans  sa  maison  à  Guibea  de 
Saûl.  '^Samuel  n'alla  plus  voir  Saûl 
jusqu'au  jour  de  sa  mort;  car  Samuel 
pleurait  sur  Saûl,  parce  que  l'Eternel 
se  repentait  d'avoir  établi  Saûl  roi 
d'Israël. 

Saûl  rejeté.  — David  oint  par  Samuel.  —  iSaûl 
et  le  mauvais  esprit.  —  David  au  service  de 

S  a  m. 

Chap.  XVI.  'L'Éternel  dit  à  Sa- 
muel :  Quand  cesseras-tu  de  pleurer 
sur  Saûl?  Je  l'ai  rejeté,  afin  c|u'il  ne 
règne  plus  sur  Israël.  Remplis  ta  cor- 
ne d'huile,  et  va;  je  t'enverrai  chez 
Isaï,  Bethléhémite,  car  j'ai  vu  parmi 
ses  fils  celui  que  je  désire  pour  roi. 
-Samuel  dit  :  Comment  irai-je?  Saûl 
l'apprendra,  et  il  me  tuera.  Et  l'Eter- 
nel dit  :  Tu  emmèneras  avec  toi  une 
génisse,  et  tu  diras  :  Je  viens  pour 
offrir  un  sacrifice  à  l'Eternel.  'Tu  in- 
viteras Isaï  au  sacrifice  ;  je  te  ferai 
connaître  ce  que  tu  dois  faire,  et  tu 
oindras  pour  moi  celui  que  je  te  dirai. 

'' Samuel  fit  ce  c{ue  l'Éternel  avait 
dit,  et  il  alla  à  Bethléhem.  Les  an- 
ciens de  la  ville  accoururent  effrayés 
au-devant  de  lui  et  dirent  :  Ton  arrivée 
annonce-t-elle  quelque  chose  d'heu- 
reux? ^11  répondit  :  Oui;  je  viens  pour 
offrir  un  sacrifice  à  l'Éternel.  Sancti- 
fiez-vous, et  venez  avec  moi  au  sacri- 

34  ;   Jug.   17,   5. 


326 


I  SAMUEL. 


Chap.  10,6-17,:, 


ficc.   Il  fit  aussi  sanctifier  Isaï  et  ses 
fils,  et  il  les  invita  au  sacrifice. 

•^Lorsqu'ils  entrèrent,  il  se  dit,  en 
voyant  Eliab  :  Certainement,  l'oint  Je 
l'Eternel  est  ici  devant  lui.  "Et  l'Eter- 
nel dit  à  Samuel  :  Ne  prends  point 
garde  à  son  apparence  et  à  la  hauteur 
de  sa  taille,  car  je  l'ai  rejeté.  L'Eter- 


role,  et  dit  :  Voici,  j'ai  vu  un  fils  d'I- 
saï,  Bethléhémite,  qui  sait  jouer  ;  c'est 
aussi  un  homme  fort  et  vaillant,  un 
guerrier,  parlant  bien  et  d'une  belle 
figure,  et  l'Eternel  est  avec  lui.  ''•'Saûl 
envoya  des  messagers  à  Isaï,  pour  lui 
dire  :  Envoie-moi  David,  ton  fils,  qui 
est  avec  les  brebis.  -"Isaï  prit  un  âne, 


nel  ne  considère  pas  ce  que  l'homme     qu'il  chargea  de  pain,  d'une  outre  de 


considère;  l'homme  regarde  à  ce  cjui 
frappe  les  yeux,  mais  l'Eternel  regarde 
au  cœur.  ''Isaï  appela  Abinadab,  et  le 
fit  passer  devant  Samuel;  et  Samuel 
dit  :  L'Eternel  n'a  pas  non  plus  choisi 
celui-ci.  'Isaï  fit  passer  Schamma;  et 
Samuel  dit  :  L'Eternel  n'a  pas  non 
plus  choisi  celui-ci.  '"Isaï  fit  passer 
ses  sept  fils  devant  Samuel  ;  et  Samuel 
dit  à  Isaï  :  L'Eternel  n'a  choisi  aucun 
d'eux.  "Puis  Samuel  dit  à  Isaï  :  Sont- 
ce  là  tous  tes  fils?  Et  il  répondit  :  Il 
reste  encore  le  plus  jeune,  mais  il  fait 
paître  les  brebis.  Alors  Samuel  dit  à 
Isaï  :  Envoie-le  chercher,  car  nous  ne 
nous  placerons  point  qu'il  ne  soit  ve- 
nu ici.  '-Isaï  l'envoya  chercher.  Or  il 
était  blond,  avec  de  beaux  yeux  et  une 
belle  figure.  L'Eternel  dit  à  Samuel  : 
Lève-toi,  oins-le,  car  c'eU  lui!  '''Sa- 
muel prit  la  corne  d  huile,  et  l'oignit 


vin  et  d'un  chevreau,  et  il  envoya  ces 
choses  à  Saûl  par  David,  son  fils.  -'Da- 
vid arriva  aujjrès  de  Saûl,  et  se  pré- 
senta devant  lui  ;  il  plut  beaucoup  à 
Saiil,  et  il  fut  désigné  pour  porter  ses 
armes.  --Saiil  fit  dire  à  Isaï  :  Je  te  prie 
de  laisser  David  à  mon  service,  car  il  a 
trouvé  grâce  à  mes  yeux.  -^Et  lorsc[ue 
l'esprit  de  Dieu  était  sur  Saûl,  David 
prenait  la  harpe  et  jouait  de  sa  main; 
Saûl  respirait  alors  plus  à  l'aise  et  se 
trouvait  soulagé,  et  le  mauvais  esprit 
se  retirait  de  lui. 

Guerre  avec  les  P/iilislins.  —  Le  géant  Goliath 
tué  par  David.  —  Amitié  de  Jonatlian  pour 
David.  —  C/iant  de  triomphe  des  femmes 
d'Israël.  —  Haine  de  Saiil  eontre  David.  — 
David  gendre  du  roi. 

Chap.  X]  II.        'Les  Philistins  réu- 
nirent leurs  armées  pour  faire  la  guer- 


au  milieu  de   ses   frères.  L'esprit  de      re,  et  ils  se  rassemblèrent  à  Soco,  qui 
l'Eternel  saisit  David,  à  partir  de  ce 
jour  et  dans  la  suite. 

Samuel  se  leva,  et  s'en  alla  à  Rama. 

'''L'esprit  de  l'Éternel  se  retira  de 
Saûl,  qui  fut  agité  par  un  mauvais  es- 
prit venant  de  l'Eternel.  '^Les  servi- 
teurs de  Saul  lui  dirent  :  Voici,  un 
mauvais  esprit  de  Dieu  t'agite.  '^Que 
notre  seigneur  parle  !  Tes  serviteurs 
sont  devant  toi.  Ils  chercheront  un 
homme  cjui  sache  jouer  de  la  harpe  ; 
et,  quand  le  mauvais  esprit  de  Dieu 
sera  sur  toi,  il  jouera  de  sa  main,  et 
tu  seras  soulagé.  ''Saûl  répondit  à 
ses  serviteurs  :  Trouvez-moi  donc  un 
homme  qui  joue  bien,  et  amenez-le- 
moi.  '*L'un  des  serviteurs  prit  la  pa- 


appartient  à  Juda  ;  ils  campèrent  en- 
tre Soco  et  Azéka,  à  Ephès-Dammim. 
-Saûl  et  les  hommes  d'Israël  se  ras- 
semblèrent aussi;  ils  campèrent  dans 
la  vallée  des  térébinthes,  et  ils  se  mi- 
rent en  ordre  de  bataille  contre  les 
Philistins. 

^Les  Philistins  étaient  vers  la  mon- 
tagne d'un  côté,  et  Israël  était  vers  la 
montagne  de  l'autre  côté  :  la  vallée  les 
séparait.  ■'L'n  homme  sortit  alors  du 
camp  des  Philistins  et  s'avança  entre 
les  deux  armées.  Il  se  nommait  Go- 
liath, il  était  de  Gath,  et  il  avait  une 
taille  de  six  coudées  et  un  empan. 
^Sur  sa  tête  était  un  casque  d'airain, 
et  il  portait  une  cuirasse  à  écailles  du 


327 


CI  in  p.    17 ,  0-28. 


I  SAMUEL. 


poids  de  cinq  mille  sicles  d'airain.  ^11  m'en  donneras   des   nouvelles  sûres, 

avait  aux  jambes  une  armure  d'airain,  "'Ils  sont  avec  Saûl  et  tous  les  hom- 

et  un  javelot  d'airain  entre  les  épau-  mes  d'Israël  dans  la  vallée  des  téré- 

les.  'Le  bois  de  sa  lance  était  comme  binthes,  faisant  la  guerre  aux  Philis- 

une  ensuble  de  tisserand,  et  la  lance  tins. 

pesait  six  cents  sicles  de  1er.  Celui  qui  -"David   se   leva  de   bon   matin.    Il 

portait  son  bouclier  marchait  devant  laissa  les  brebis  à  un  gardien,  prit  sa 

lui.  *Le  Philistin  s'arrêta;  et,  s'adres-  charge,  et  partit,  comme  Isaï   le  lui 

sant  aux  troupes  d'Israël  rangées  en  avait    ordonné.    Lorsqu'il    arriva    au 

bataille,  il  leur  cria  :  Pourquoi  sortez-  camp,   l'armée  était  en  marche  pour 

vous  pour  vous  ranger  en  bataille?  Ne  se  ranger  en  bataille  et  poussait  des 

suis-je  pas  le  Philistin,  et  n'ètes-vous  cris  de  guerre.  -'Israël  et  les  Philistins 

pas  des  esclaves  de  Saùl?  Choisissez  se  formèrent  en  bataille,  armée  contre 

un  homme  qui  descende  contre  moi!  armée.  ^^David  remit  les  objets  qu'il 

'S'il  peut  me  battre  et  qu'il  me  tue,  portait  entre  les  mains  du  gardien  des- 

nous  vous  serons  assujettis;  mais  si  je  bagages,  et  courut  vers  les  rangs  de 

l'emporte  sur  lui  et  que  je  le  tue,  vous  l'armée.  Aussitôt  arrivé,  il  demanda  à 

nous  serez  assujettis  et  vous  nous  ser-  ses  frères  comment  ils  se  portaient, 

virez. '"Le  Philistin  dit  encore  :  Je  jette  ^^Tandis  qu'il  parlait  avec  eux,  voici, 

en  ce  jour  un  défi  à  l'armée  d'Israël  !  le  Philistin  de  Gath,  nommé  Goliath, 

Donnez-moi  un  homme,  et  nous  nous  s'avança  entre  les  deux  armées,  hors 

battrons  ensemble.  "Saûl  et  tout  Israël  des  rangs  des   Philistins.    Il   tint  les 

entendirent  ces  paroles  du  Philistin,  mêmes  discours  que  précédemment, 

et  ils   furent   effrayés  et  saisis  d'une  et  David  les  entendit. -"'A  la  vue  de  cet 

grande  crainte.  homme,  tous  ceux  d'Israël  s'enfuirent 

'^Or  David  était  fds  de  cet  Ephra-  devant  lui  et  furent  saisis  d'une  gran- 

tien  de  Bethléhem  de   Juda,   nommé  de  crainte.  "Chacun  disait  :  Avez-vous- 

Isaï,    qui   avait   huit   fils,    et  qui,    du  vu  s'avancer  cet  homme?  C'est  pour 

temps  de  Saûl,  était  vieux,  avancé  en  jeter  à  Israël  un  défi  qu'il  s'est  avan- 

âge.  '^Les  trois  fils  aînés  d'Isaï  avaient  ce!  Si  quelqu'un  le  tue,  le  roi  le  com- 

suivi  Saûl  à  la  guerre;  le  premier-né  blera  de  richesses,  il  lui  donnera  sa 

de  ses  trois  fils  qui  étaient  partis  pour  fille,  et  il  affranchira  la  maison  de  son 

la  guerre  s'appelait  Éliab,  le  second  père  en  Israël.  -"David  dit  aux  hom- 

Abinadab,  et  le  troisième  Schamma.  mes   qui  se   trouvaient   près  de   lui  : 

"David  était  le  plus  jeune.  Et  lorsque  Que  fera-t-on  à  celui  qui  tuera  ce  Phi- 

les  trois  aînés  eurent  suivi  Saûl,  '^Da-  listin,  et  qui  ôtera  l'opprobre  de  des- 

vid  s'en  alla  de  chez  Saûl  et  revint  à  sus  Israël?  Qui  est  donc  ce  Philistin, 

Bethléhem  pour  faire  paître  les  bre-  cet  incirconcis,  pour  insulter  l'armée 


bis  de  son  père. 

"Le  Philistin  s'avançait  matin  et 
soir,  et  il  se  présenta  pendant  qua- 
rante jours. 


du  Dieu  vivant?  -"Le  peuple,  répétant 

les  mêmes  choses,  lui  dit  :  C'est  ainsi 

que   l'on   fera    à    celui   qui    le   tuera. 

'Eliab,  son  frère  aîné,  qui  l'avait  en- 


'"Isaï  dit  à  David,  son  fils  :  Prends  tendu  parler  à   ces  hommes,   fut  en- 

pour  tes  frères  cet  épha  de  grain  rôti  flammé  de  colère  contre  David.  Et  il 

et  ces  dix  pains,  et  cours  au  camp  vers  dit  :  Pourquoi  es-tu  descendu,  et  à  qui 

tes  frères;  '^porte  aussi  ces  dix  fro-  as-tu  laissé  ce  peu  de  brebis  dans  le 

mages  au  chef  de  leur  millier.  Tu  ver-  désert  ?  Je  connais  ton  orgueil  et  la 

ras  si  tes  frères  se  portent  bien,  et  tu  malice  de  ton  cœur.  C'est  pour  voir 

328 


I  SAMUEL. 


Chap.  17,19-52. 


la  bataille  que  tu  es  descendu. -^David  de  David,  et  l'homme  qui  portait  son 
répondit  :  Qu'ai-je  donc  fait?  ne  puis-  bouclier  marchait  devant  lui.  **Lc  Phi- 
je  })as  parler  ainsi?  ™Et  il  se  détourna      listin  regarda,  et  lorsqu'il  aperçut  Da- 


de  lui  pour  s'adresser  à  un  autre,  et 
fit  les  mêmes  questions.  Le  peuple  lui 
répondit  comme  la  première  fois. 

^'Lorsqu'on  eut  entendu  les  paroles 
prononcées  par  David,  on  les  répéta 
devant  Savil,  qui  le  fit  chercher.  ^-Da- 
vid dit  à  Saûl  :  Que  personne  ne  se 
décourage  à  cause  de  ce  Philistin  !  Ton 
serviteur  ira  se  battre  avec  lui.  '^Saûl 
dit  à  David  :  Tu  ne  peux  pas  aller  te 
battre  avec  ce  Philistin,  car  tu  es  un 
enfant,  et  il  est  un  homme  de  guerre 
dès  sa  jeunesse.  ^^ David  dit  à  Saul  : 
Ton  serviteur  faisait  paître  les  brebis 
de  son  père.  Et  quand  un  lion  ou  un 
ours  venait  en  enlever  une  du  trou- 
peau, ^^je  courais  après  lui,  je  le  frap- 
pais, et  j'arrachais  la  brebis  de  sa 
gueule.  S'il  se  dressait  contre  moi,  je 
le  saisissais  par  la  gorge,  je  le  frap- 
pais, et  je  le  tuais.  '^C'est  ainsi  c^ue 
ton  serviteur  a  terrassé  le  lion  et  l'ours, 
et  il  en  sera  du  Philistin,  de  cet  incir- 
concis, comme  de  l'un  d'eux,  car  il  a 
insulté  l'armée  du  Dieu  vivant.  "Da- 
vid dit  encore  :  L'Eternel,  qui  m'a  dé- 
livré de  la  griffe  du  lion  et  de  la  patte 
de  l'ours,  me  délivrera  aussi  de  la 
main  de  ce  Philistin.  Et  Saiil  dit  à  Da- 
vid :  Va,  et  que  l'Éternel  soit  avec  toi  ! 

^^Saùl  fit  mettre  ses  vêtements  à 


vid,  il  le  méprisa,  ne  voyant  en  lui 
qu'un  enfant,  blond  et  d'une  belle  fi- 
gure. '^Le  Philistin  dit  à  David  :  Suis- 
je  un  chien,  pour  que  tu  viennes  à 
moi  avec  des  bâtons  ?  Et,  après  l'a- 
voir maudit  par  ses  dieux,  **il  ajouta  : 
Viens  vers  moi,  et  je  donnerai  ta  chair 
aux  oiseaux  du  ciel  et  aux  bêtes  des 
champs.  ''^ David  dit  au  Philistin  :  Tu 
marches  contre  moi  avec  l'épée,  la 
lance  et  le  javelot  ;  et  moi  je  marche 
contre  toi  au  nom  de  l'Eternel  des  ar- 
mées, du  Dieu  de  l'armée  d'Israël,  que 
tu  as  insultée.  ■'"Aujourd'hui  l'Eternel 
te  livrera  entre  mes  mains,  je  t'abat- 
trai et  je  te  couperai  la  tête  ;  aujour- 
d'hui je  donnerai  les  cadavres  du  camp 
des  Philistins  aux  oiseaux  du  ciel  et 
aux  animaux  de  la  terre.  Et  toute  la 
terre  saura  qu'Israël  a  un  Dieu.  "Et 
toute  cette  multitude  saura  que  ce 
n'est  ni  par  l'épée  ni  par  la  lance  que 
l'Eternel  sauve.  Car  la  victoire  appar- 
tient à  l'Eternel.  Et  il  vous  livre  entre 
nos  mains. 

^^ Aussitôt  que  le  Philistin  se  mit  en 
mouvement  pour  marcher  au-devant 
de  David,  David  courut  sur  le  champ 
de  bataille  à  la  rencontre  du  Philistin. 
*^I1  mit  la  main  dans  sa  gibecière,  y 
prit  une   pierre,  et   la   lança  avec  sa 


David,  il  plaça  sur  sa  tête  un  casque  fronde;  il  frappa  le  Philistin  au  front, 
d'airain,  et  le  revêtit  d'une  cuirasse,  et  la  pierre  s'enfonça  dans  le  front  du 
^'David  ceignit  l'épée  de  Saiil  ])ar-des-  Philistin,  qui  tomba  le  visage  contre 
sus  ses  habits,  et  voulut  marcher,  car  terre.  ^"Ainsi  avec  une  fronde  et  une 
il  n'avait  pas  encore  essayé.  Mais  il  pierre,  David  fut  plus  fort  que  le  Phi- 
dit  à  Saûl  :  Je  ne  puis  pas  marcher  listin  ;  il  le  terrassa  et  lui  ôta  la  vie, 
avec  cette  armure,  je  n'y  suis  pas  ac-  sans  avoir  d'épée  à  la  main.  "Il  cou- 
coutumé.  Et  il  s'en  débarrassa.  -"'Il  rut,  s'arrêta  près  du  Philistin,  se  saisit 
prit  en  main  son  bâton,  choisit  dans  de  son  épée  qu'il  tira  du  foui'reau,  le 
le  torrent  cinq  pierres  polies,  et  les  tua  et  lui  coupa  la  tête, 
mit  dans  sa  gibecière  de  berger  et  Les  Philistins  voyant  que  leur  héros 
dans  sa  poche.  Puis,  sa  fronde  à  la  était  mort,  prirent  la  fuite.  ^-Et  les 
main,  il  s'avança  contre  le  Philistin.  hommes  d'Israël  et  de  Juda  poussè- 
"Le  Philistin  s'approcha  peu  à  peu  rentdes  cris,  et  allèrent  à  la  poursuite 

329 


Cliap.  17,53-18, 


19. 


I  SAMUEL. 


des  Philistins  jusque  dans  la  vallée  et     et  en  poussant  des  cris  de  joie.  "Les 


jusqu'aux  portes  d'Ekron.  Les  Philis- 
tins blessés  à  mort  tombèrent  dans  le 
chemin  de  Schaaraïm  jusqu'à  Gatli  et 
jusqu'à  Ekron.  '^^Et  les  enfants  d'Israël 
revinrent  de  la  poursuite  des  Philis- 
tins, et  pillèrent  leur  camp.  '^^ David 


femmes  qui  chantaient  se  répondaient 
les  unes  aux  autres,  et  disaient  : 

Saul  a  frappé  ses  mille,  — 
Et  David  ses  dix  mille. 

'*Saul  fut  très  irrité,  et  cela  lui  dé- 


prit la  tête  du  Philistin  et  la  porta  à      plut.  Il  dit  :  On  en  donne  dix  mille  à 
Jérusalem,  et  il  mit  dans  sa  tente  les 
armes  du  Philistin. 

^^ Lorsque  Saiil  avait  vu  David  mar- 
cher à  la  rencontre  du  Philistin,  il  dit 
à  Abner,  chef  de  l'armée  :  De  qui  ce 
jeune  homme  est-il  fils,  Abner  ?  Abner 


David,  et  c'est  à  moi  que  l'on  donne 
les  mille  !  Il  ne  lui  manque  plus  que 
la  royauté.  'Et  Saul  regarda  David 
d'un  mauvais  œil,  à  partir  de  ce  jour 
et  dans  la  suite. 

"Le  lendemain,   le  mauvais  esprit 


répondit  :  Aussi  vrai  que  ton  àme  est  de  Dieu  saisit  Saiil,  qui  eut  des  trans- 
vivante, ô  roi  !  je  l'ignore.  ^"Informe-  ports  au  milieu  de  la  maison.  David 
toi  donc  de  qui  ce  jeune  homme  est  jouait,  comme  les  autres  jours,  et  Saul 
fils,  dit  le  roi.  "Et  quand  David  fut  de  avait  sa  lance  à  la  main.  "Saiil  leva  sa 
retour  après  avoir  tué  le  Philistin,  Ab-  lance,  disant  en  lui-même  :  Je  frappe- 
ner  le  prit  et  le  mena  devant  Saiil.  rai  David  contre  la  paroi.  Mais  David 
David  avait  à  la  main  la  tête  du  Phi-  se  détourna  de  lui  deux  fois.  '-Saiil 
listin.  ^'^Saiil  lui  dit  :  De  qui  es-tu  fils,  craignait  la  présence  de  David,  parce 
jeune  homme  .'  Et  David  ré[)ondit  :  Je  que  l'Eternel  était  avec  David  et  s'était 
suis  fils  de  ton  serviteur  Isaï,  Bethlé-  retiré  de  lui.  '^11  Téloigna  de  sa  per- 
hémite.  sonne,  et  il  l'établit  chef  de  mille 
Chap.  XVIII.  'David  avait  achevé  hommes.  David  sortait  et  rentrait  à  la 
de  parler  à  Saul.  Et  dès  lors  l'âme  de  tête  du  peuple;  '•'il  réussissait  dans 
Jonathan  fut  attachée  à  l'àme  de  Da-  toutes  ses  entreprises,  et  l'Eternel 
vid,  et  Jonathan  l'aima  comme  son  était  avec  lui.  '^Saûl  voyant  qu'il  réus- 
àme.  ^Ce  même  jour  Saiil  retint  David,  sissait  toujours,  avait  peur  de  lui; 
et  ne  le  laissa  pas  retourner  dans  la  "*mais  tout  Israël  et  Juda  aimaient  Da- 
maison  de  son  père.  'Jonathan  fit  al-  vid,  parce  qu'il  sortait  et  rentrait  à 
liance  avec  David,  parce  qu'il  l'aimait  leur  tête. 

comme  son  àme.  ''Il  ôta  le  manteau  '"Saiil    dit   à    David   :    Voici,  je   te 

qu'il  portait,  pour  le  donner  à  David  ;  donnerai  pour  femme  ma  fille   aînée 

et  il  lui  donna  ses  vêtements,  même  Mérab  ;  sers-moi  seulement  avec  vail- 


son  épée,  son  arc  et  sa  ceinture.  ^Da- 
vid allait  et  réussissait  partout  où 
l'envoyait  Saiil  ;  il  fut  mis  par  Saiil  à 
la  tête  des  gens  de  guerre,  et  il  plai- 
sait à  tout  le  peuple,  même  aux  servi- 
teurs de  Saiil. 

^ Comme  ils  revenaient,  lors  du  re- 


lance, et  soutiens  les  guerres  de  l'É- 
ternel. Or  Saiil  se  disait  :  Je  ne  veux 
pas  mettre  la  main  sur  lui,  mais  que  la 
main  des  Philistins  soit  sur  lui.  '''David 
répondit  à  Saiil  :  Qui  suis-je,  et  qu'est- 
ce  que  ma  vie,  qu'est-ce  que  la  famille 
de  mon  père  en  Israël,  pour  que  je  de- 


tour  de  David  après  qu'il  eut  tué  le  vienne  le  gendre  du  roi  ?  "Lorsque  ar- 

Philistin,  les  femmes  sortirent  de  tou-  riva  le  temps  où  Mérab,  fille  de  Saiil, 

tes  les  villes  d'Israël  au-devant  du  roi  devait  être  donnée  à  David,  elle  fut 

Saiil,  en  chantant  et  en  dansant,  au  donnée  pour  femme  à  Adriel,  de  Me- 

son  des  tambourins  et  des  triangles,  hola. 


330 


SAMUEL. 


Chap.  18,  M- 19,  II. 


2»Mical,  fille  de  Saiil ,  aima  David. 
On  en  informa  Said,  et  la  chose  lui 
convint.  ^'11  se  disait  :  Je  la  lui  don- 
nerai ,  afin  qu'elle  soit  un  piège  pour 
lui,  et  qu'il  tombe  sous  la  main  des 
Philistins.  Et  Saûl  dit  à  David  pour  la      de  faire  mourir  David.  Mais  Jonathan, 


Attentat  de  Saiil  contre  la  vie  de  David.  — Da- 
vid sauve  par  Mical,  sa  femme;  fuite  auprès 
de  Samuel  ci  Rama. 

Chap.  XIX.       'Saûl  parla  à  Jona- 
than, son  fils,  et  à  tous  ses  serviteurs, 


seconde  fois  :  Tu  vas  aujourd'hui  de- 


fils  de  Saiil,  qui  avait  une  grande  affec- 
tion ]iour  David,  -l'en  informa  et  lui 
dit  :  Saûl,  mon  père,  cherche  à  te  faire 
mourir.  Sois  donc  sur  tes  gardes  de- 
main matin,  reste  dans  un  lieu  retiré, 
et  cache-toi.  ^Je  sortirai  et  je  me  tien- 
drai à  côté  de  mon  père  dans  le  champ 


venir  mon  gendre. 

^-Saûl  donna -cet  ordre  à  ses  servi- 
teurs :  Parlez  en  confidence  à  David, 
et  dites-lui  :  Voici,  le  roi  est  bien  dis- 
jiosc  pour  toi,  et  tous  ses  serviteurs 
t'aiment;  sois  maintenant  le  gendre 
du  roi.  -^Les  serviteurs  de  Saûl  répé-  où  tu  seras;  je  parlerai  de  toi  à  mon 
tèrent  ces  j^aroles  aux  oreilles  de  Da-  père,  je  verrai  ce  qu'il  dira,  et  je  te  le 
vid.  Et  David  répondit  :  Croyez-vous  rapporterai.  ''Jonathan  parla  favora- 
ipiil  soit  facile  de  devenir  le  gendre  blement  de  David  à  Saûl,  son  père  : 
du  roi  ?  Moi,  je  suis  un  homme  pauvre  Que  le  roi,  dit-il,  ne  commette  pas  un 
et  de  peu  d'importance.  -^Les  servi-  péché  à  l'égard  de  son  serviteur  Da- 
teurs de  Saûl  lui  rajiportèrent  ce  qu'a-  vid,  car  il  n'en  a  point  commis  en- 
vait  répondu  David.  -^Saûl  dit  :  Vous  vers  toi.  Au  contraire,  il  a  agi  pour 
])arlerez  ainsi  à  David  :  Le  roi  ne  de-  ton  bien  ;  '^il  a  exposé  sa  vie,  il  a  tué 
mande  point  de  dot";  mais  il  désire  le  Philistin,  et  l'Eternel  a  opéré  une 
cent  prépuces  de  Philistins,  pour  être  grande  délivrance  pour  tout  Israël.  Tu 
vengé  de  ses  ennemis.  Saûl  avait  le  l'as  vu,  et  tu  t'en  es  réjoui.  Pourquoi 
dessein  de  faire  tomber  David  entre  pécherais-tu  contre  le  sang  innocent, 
les  mains  des  Philistins.  -^Les  servi-  et  ferais-tu  sans  raison  mourir  David  ? 
teursde  Saûl  rapportèrent  ces  paroles  *Saûl  écouta  la  voix  de  Jonathan,  et 
à  David,  et  David  agréa  ce  qui  lui  était  il  jura,  disant  :  L'Eternel  est  vivant  ! 
demandé  pour  qu'il  devînt  gendre  du  David  ne  mourra  pas.  "Jonathan  ap- 
roi.  Avant  le  terme  fixé,  -'David  se  pela  David,  et  lui  rapporta  toutes  ces 
leva,  partit  avec  ses  gens,  et  tua  deux  paroles  ;  puis  il  l'amena  auprès  de 
cents  hommes  parmi  les  Philistins  ;  il  Saûl,  en  présence  de  qui  David  fut 
apporta  leurs  prépuces,  et  en  livra  au  comme  auparavant, 
roi  le  nombre  complet,  afin  de  devenir  *La  guerre  continuait.  David  mar- 
gendre  du  roi.  Alors  Saûl  lui  donna  cha  contre  les  Philistins,  et  se  battit 
pour  femme  Mical,  sa  fille.  ^*Saûl  vit  aveceux;  il  leur  fit  éprouver  une  gran- 
et  comprit  que  l'Eternel  était  avec  Da-  de  défaite,  et  ils  s'enfuirent  devant  lui. 
vid;  et  Mical,  sa  fille,  aimait  David.  ^Alors  le  mauvais  esprit  de  l'Eternel 
^"Saûl  craignit  de  plus  en  ])lus  David,  fut  sur  Saûl,  qui  était  assis  dans  sa 
et  il  fut  toute  sa  vie  son  ennemi.  maison,   sa    lance   à    la    main.   David 

^"Les  princes  des  Philistins  faisaient  jouait,  '"et  Saûl  voulut  le  frapper  avec 

des  excursions;  et  chaque  fois  qu'ils  sa  lance  contre  la  paroi.  Mais  David 

sortaient,  David  avait  ])lus  de  succès  se  détourna  de  lui,  et  Saûl  frappa  de 

que  tous  les  serviteurs  de  Saûl,  et  son  sa  lance  la  paroi.  David  prit  la  fuite  et 

nom  devint  très  célèbre.  s'échappa  pendant  la  nuit.  "Saûl  en- 


a.  C'était,  selon  la  coutume,  le  fiancé  qui  pavait  une  dot   à 
Ex.  22,  16. 


elui  dont  il  éjiousait  la  liUc.   \'oy.  Gcn.  34,  12; 


3.31 


Chap.  19,K-W,8. 


I  SAMUEL. 


voya  des  gens  vers  la  maison  de  Da- 
vid, pour  le  garder  et  le  faire  mourir 
au  matin.  Mais  Mical,  femme  de  Da- 
vid, l'en  informa  et  lui  dit  :  Si  tu  ne  te 
sauves  pas  cette  nuit,  demain  tu  es 
mort.  '-Elle  le  fit  descendre  par  la  fe- 
nêtre ,  et  David  s'en  alla  et  s'enfuit. 
C'est  ainsi  qu'il  échappa.  "Ensuite 
Mical  prit  le  théraphim,  qu'elle  plaça 
dans  le  lit;  elle  mit  une  peau  de  chè- 
vre à  son  chevet,  et  elle  l'enveloppa 
d'une  couverture.  '^Lorsque  Saiil  en- 
voya des  gens  pour  prendre  David, 
elle  dit  :  Il  est  malade.  '^Saùl  les  ren- 
voya pour  qu'ils  le  vissent,  et  il  dit  : 
Apportez-le-moi  dans  son  lit,  afin  cjue 
je  le  fasse  mourir.  "*Ces  gens  revin- 
rent, et  voici,  le  théraphim  était  dans 
le  lit,  et  une  peau  de  chèvre  à  son  che- 
vet. '"Sauldità  Mical  :  Pourquoi  m'as- 
tu  trompé  de  la  sorte,  et  as-tu  laissé 
partir  mon  ennemi  qui  s'est  échappé  ?     donc  mon  père  me  cacherait-il  celle- 


Saûl  continua  son  chemin  en  prophé- 
tisant, jusqu'à  son  arrivée  à  Najoth, 
près  de  Rama.  ^''Il  ôta  ses  vêtements, 
et  il  prophétisa  aussi  devant  Samuel  ; 
et  il  se  jeta  nu  parterre  tout  ce  jour-là 
et  toute  la  nuit.  C'est  pourquoi  l'on 
dit  :  Saûl  est-il  aussi  parmi  les  pro- 
phètes ? 

David  informé  par  Jonathan  des  dispositions 
hostiles  de  Saûl.  —  Les  deux  amis  prenant 
congé  l'un  de  l'autre 

Chap.  XX.  'David  s'enfuit  de  Na- 
joth, près  de  Rama.  Il  alla  trouver  Jo- 
nathan, et  dit  :  Qu'ai-je  fait?  quel  est 
mon  crime,  quel  est  mon  péché  aux 
yeux  de  ton  père,  pour  qu'il  en  veuille 
à  ma  vie  ?  -.lonathan  lui  répondit  : 
Loin  de  là  !  tu  ne  mourras  point.  Mon 
père  ne  fait  aucune  chose,  grande  ou 
petite,  sans  m'en  informer;  pourquoi 


Mical   répondit  à  Saiil  :   Il   m'a  dit 
Laisse-moi  aller,  ou  je  te  tue  ! 

"* C'est  ainsi  que  David  prit  la  fuite 
et  qu'il  échappa.  Il  se  rendit  auprès 
de  Samuel  à  Rama,  et  lui  raconta  tout 
ce  que  Saùl  lui  avait  fait.  Puis  il  alla 
avec  Samuel  demeurer  à  Najoth.  '^On 
le  rapporta  à  Saul,  en  disant  :  Voici, 
David  est  à  Najoth,  près  de  Rama. 
-"Saûl  envoya  des  gens  pour  prendre 
David.  Ils  virent  une  assemblée  de 
prophètes  qui  prophétisaient,  ayant 
Samuel  à  leur  tête.  L'esprit  de  Dieu 
saisit  les  envoyés  de  Saiil,  et  ils  se 
mirent  aussi  à  prophétiser  eux-mêmes. 
-'On  en  fit  rapport  à  Saiil,  qui  envoya 
d'autres  gens,  et  eux  aussi  prophéti- 
sèrent. Il  en  envoya  encore  pour  la 
troisième  fois,  et  ils  prophétisèrent 
également.  ^'- Alors  Saiil  alla  lui-même 
à  Rama.  Arrivé  à  la  grande  citerne  qui 
est  à  Sécou,  il  demanda  :  Où  sont  Sa- 
muel et  David  ?  On  lui  répondit  :  Ils 
sont  à  Najoth,  près  de  Rama.  -^Et  il  se 
dirigea  vers   Najoth,   près   de   Rama. 


là  ?  Il  n'en  est  rien.  ^ David  dit  encore, 
en  jurant  :  Ton  père  sait  bien  que  j'ai 
trouvé  grâce  à  tes  yeux,  et  il  aura  dit  : 
Que  Jonathan  ne  le  sache  pas  ;  cela  lui 
ferait  de  la  peine.  Mais  l'Eternel  est 
vivant  et  ton  âme  est  vivante  !  il  n'y  a 
qu'un  pas  entre  moi  et  la  mort. 

■'Jonathan  dit  à  David  :  Je  ferai  pour 
toi  ce  c[ue  tu  voudras.  ^Et  David  lui 
répondit  :  Voici,  c'est  demain  la  nou- 
velle lune,  et  je  devrais  m'asseoir  avec 
le  roi  pour  manger;  laisse-moi  aller, 
et  je  me  cacherai  dans  les  champs 
jusqu'au  soir  du  troisième  jour.  *Si 
ton  père  remarque  mon  absence,  tu 
diras  :  David  m'a  prié  de  lui  laisser 
faire  une  course  à  Bethléhem,  sa  ville, 
parce  qu'il  y  a  pour  toute  la  famille 
un  sacrifice  annuel.  'Et  s'il  dit  :  C'est 
bien  !  ton  serviteur  alors  n'a  rien  à 
craindre  ;  mais  si  la  colère  s'empare 
de  lui,  sache  que  le  mal  est  résolu  de 
sa  part.  ^Montre  donc  ton  affection 
pour  ton  serviteur,  puisque  tu  as  fait 
avec  ton  serviteur  une  alliance  devant 
L'esprit  de  Dieu  fut  aussi  sur  lui  ;  et     l'Éternel.  Et,  s'il  y  a  quelque  crime  en 

332 


I  SAMUEL. 


Chap.  !i0,o-:i3. 


moi,  ôte-moi  la  vie  toi-nième,  car  trouve  les  flèches.  Si  je  lui  dis  :  Voiri, 
pourquoi  me  mènerais-tu  jusqu'à  ton  les  ilèches  sont  en  deçà  de  toi,  prends- 
père  ?  'Jonathan  lui  dit  :  Loin  de  toi  les  !  alors  viens,  car  il  y  a  paix  pour 
la  pensée  que  je  ne  t'informerai  pas,  toi,  et  tu  n'as  rien  à  craindre,  l'Eternel 
si  j'apprends  que  le  mal  est  résolu  de  est  vivant!  ^-Mais  si  je  dis  au  jeune 
la  part  de  mon  père  et  menace  de  t'at-  homme  :  Voici,  les  flèches  sont  au  delà 


teindre  !  '"David  dit  à  Jonathan  :  Qui 
m'informera  dans  le  cas  où  ton  père  te 
répondrait  durement?  "Et  Jonathan 
dit  à  David  :  Viens,  sortons  dans  les 
champs.  Et  ils  sortirent  tous  deux  dans 
les  champs. 


de  toi  !  alors  va-t'en,  car  l'Eternel  te 
renvoie.  -'L'Eternel  est  à  jamais  té- 
moin de  la  parole  que  nous  nous  som- 
mes donnée  l'un  à  l'autre. 

^^ David  se  cacha  dans  les  champs. 
C'était  la  nouvelle  lune,  et  le  roi  prit 


'-Jonathan  dit  à  David  :  Je  prends  à  place  au  festin  pour  manger.  -^Le  roi 
témoin  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël  !  Je  s'assit  comme  à  l'ordinaire  sur  son 
sonderai  mon  père  demain  ou  après-  siège  contre  la  paroi,  Jonathan  se  leva, 
demain;  et,  dans  le  cas  où  il  serait  et  Abner  s'assit  à  côté  de  Saùl  ;  mais 
bien  disposé  pour  David,  si  je  n'envoie  la  place  de  David  resta  vide.  -''Saûl  ne 
vers  toi  personne  pour  t'en  informer,  dit  rien  ce  jour-là  ;  car,  pensa-t-il,  c'est 
''que  l'Eternel  traite  Jonathan  dans  par  hasard,  il  n'est  pas  pur,  certaine- 
toute  sa  rigueur  !  Dans  le  cas  où  mon  ment  il  n'est  pas  pur.  "Le  lendemain, 
père  trouverait  bon  de  te  faire  du  mal,  second  jour  de  la  nouvelle  lune,  la 
je  t'informerai  aussi  et  je  te  laisserai  place  de  David  était  encore  vide.  Et 
partir,  afin  que  tu  t'en  ailles  en  paix;  Saùl  dit  à  Jonathan,  sonfds  :  Pourquoi 
et  que  l'Eternel  soit  avec  toi,  comme  le  fils  d'Isaï  n'a-t-il  paru  au  repas  ni 
il  a  été  avec  mon  père  !  '*Si  je  dois  vi-  hier  ni  aujourd'hui  ?  -'^Jonathan  répon- 
vre  encore,  veuille  user  envers  moi  de  dit  à  Saùl  :  David  m'a  demandé  la  per- 
la bonté  de  l'Eternel  ;  '^et  si  je  meurs,  mission  d'aller  à  Bethléhem.  -'Il  a  dit  : 
ne  retire  jamais  ta  bonté  envers  ma     Laisse-moi  aller,  je  te  prie,  car  nous 

avons  dans  la  ville  un  sacrifice  de  fa- 
mille, et  mon  frère  me  l'a  fait  savoir; 
si  donc  j'ai  trouvé  grâce  à  tes  yeux, 
permets  que  j'aille  en  hâte  voir  mes 
frères.  C'est  pour  cela  qu'il  n'est  point 
venu  à  la  table  du  roi.  '"Alors  la  colère 


maison,  pas  même  lorsque  l'Eternel 
retranchera  chacun  des  ennemis  de 
David  de  dessus  la  face  de  la  terre. 
'^Car  Jonathan  a  fait  alliance  avec  la 
maison  de  David.  Que  l'Eternel  tire 
vengeance  des  ennemis  de  David  ! 

'"Jonathan  protesta  encore  auprès  de  Saùl  s'enflamma  contre  Jonathan, 
de  David  de  son  affection  pour  lui,  car  et  il  lui  dit  :  Fils  pervers  et  rebelle,  ne 
il  l'aimait  comme  son  âme.  sais-je  pas  que  tu  as  pour  ami  le  fils 

'^Jonathan  lui  dit  :  C'est  demain  la  d'Isaï,  à  ta  honte  et  à  la  honte  de  ta 
nouvelle  lune  ;  on  remarquera  ton  ab-  mère  ?  "  Car  aussi  longtemps  que  le 
sence,  car  ta  place  sera  vide.  "Tu  des-  fils  d'Isaï  sera  vivant  sur  la  terre,  il 
cendras  le  troisième  jour  jusqu'au  fond  n'y  aura  point  de  sécurité  ni  pour  toi 
du  lieu  où  tu  t'étais  caché  le  jour  de  ni  pour  ta  royauté.  Et  maintenant  eii- 
l'affaire",   et  tu   resteras    près   de   la     voie-le  chercher,  et  qu'on  me  l'amène. 


pierre  d'Ézel.  -"Je  tirerai  trois  flèches 
du  côté  de  la  pierre,  comme  si  je  vi- 
sais à  un  but.  -'Et  voici,  j'enverrai  un 
jeune   homme,   et  je   lui   dirai    :    Va, 

a.   Le  jour  uù  Satll  N'uulut  tuer  David.  Voy.  19,  2. 


car  il  est  digne  de  mort.  '-Jonathan 
répondit  à  Saùl,  son  père,  et  lui  dit  : 
Pourcjuoi  le  ferait-on  mourir?  Qu'a- 
t-il   fait  ?  "Et  Saùl    diriyea   sa   lance 


333 


Chap.  W,-A-2l.n. 


I  SAMUEL. 


contre  lui,  pour  le  frapper.  Jonathan 
comprit  que  c'était  chose  résolue  chez 
son  père  que  de  faire  mourir  David. 
^*I1  se  leva  de  table  dans  une  ardente 
colère,  et  ne  participa  point  au  repas 
le  second  jour  de  la  nouvelle  lune  ; 
car  il  était  affligé  à  cause  de  David, 
parce  que  son  père  l'avait  outragé. 

^^Le  lendemain  matin,  Jonathan  alla 
dans  les  champs  au  lieu  convenu  avec 
David,  et  il  était  accompagné  d'un 
petit  garçon.  '"Il  lui  dit  :  Cours,  trouve 
les  flèches  que  je  vais  tirer.  Le  garçon 
courut,  et  Jonathan  tira  une  flèche  qui 
le  dépassa.  '■'Lorsqu'il  arriva  au  lieu 
où  était  la  flèche  que  Jonathan  avait 
tirée,  Jonathan  cria  derrière  lui  :  La 
flèche  n'est-elle  pas  plus  loin  que  toi  ? 
^*I1  lui  cria  encore  :  Vite,  hâte-toi,  ne 
t'arrête  pas  !  Et  le  garçon  de  Jonathan 
ramassa  les  flèches  et  revint  vers  son 
maître.  ''Le  garçon  ne  savait  rien  ; 
Jonathan  et  David  seuls  comprenaient 
la  chose.  ^''Jonathan  remit  ses  armes 
à  son  garçon,  et  lui  dit  :  Va,  porte-les 
à  la  ville.  *' Après  le  départ  du  garçon, 
David  se  leva  du  côté  du  midi,  puis  se 
jeta  le  visage  contre  terre  et  se  pros- 
terna trois  fois.  Les  deux  amis  s'em- 
brassèrent et  pleurèrent  ensemble, 
David  surtout  fondit  en  larmes.  *-Et 
Jonathan  dit  à  David  :  Va  en  paix, 
maintenant  que  nous  avons  juré  l'un 
et  l'autre,  au  nom  de  l'Eternel,  en  di- 
sant :  Que  l'Eternel  soit  à  jamais  entre 
moi  et  toi,  entre  ma  postérité  et  ta 
postérité  ! 

'''David  se  leva  et  s'en  alla,  et  Jona- 
than rentra  dans  la  ville. 

Fuite  de  David  :  —  à  Nob,  vers  le  prêtre  Achi- 
mélec ;  à  Gath,  chez  le  roi  Akiscli  ;  —  dans 
la  caverne  d'Adullani;  —  à  Mitspé,  chez  le 
roi  de  Moab ;  —  dans  la  forêt  de  Héreth.  — 
Vengeance  de  Saûl  contre  Achimélec ;  mas- 
sacre de  quatre-vingt-cinq  prêtres  et  de  tous 
les  habitants  de  Nob. 

Chap.  XXI.  'David  se  rendit  à 
Nob,   vers  le  prêtre  Achimélec,  qui 


accourut  effrayé  au-devant  de  lui  et 
lui  dit  :  Pourquoi  es-tu  seul  et  n'y 
a-t-il  personne  avec  toi?  ^ David  ré- 
pondit au  prêtre  Achimélec  :  Le  roi 
m'a  donné  un  ordre  et  m'a  dit  :  Que 
personne  ne  sache  rien  de  l'affaire 
pour  laquelle  je  t'envoie  et  de  l'ordre 
que  je  t'ai  donné.  J'ai  fixé  un  rendez- 
vous  à  mes  gens.  'Maintenant  qu'as-tu 
sous  la  main?  Donne-moi  cinq  pains, 
ou  ce  qui  se  trouvera.  ■'Le  prêtre  ré- 
pondit à  David  :  Je  n'ai  pas  de  pain 
ordinaire  sous  la  main,  mais  il  y  a  du 
pain  consacré  ;  si  du  moins  tes  gens  se 
sont  abstenus  de  femmes!  ^David  ré- 
pondit au  prêtre  :  Nous  nous  sommes 
abstenus  de  femmes  depuis  trois  jours 
que  je  suis  parti,  et  tous  mes  gens 
sont  purs  ;  d'ailleurs,  si  c'est  là  un  acte 
])rofane,  il  sera  certainement  aujour- 
d'hui sanctifié  par  celui  qui  en  sera 
l'instrument.  ^Alorsle  prêtre  lui  donna 
du  pain  consacré,  car  il  n'y  avait  là 
d'autre  pain  que  du  pain  de  proposi- 
tion, qu'on  avait  ôté  de  devant  l'Éter- 
nel ])Our  le  remplacer  par  du  pain 
chaud  au  moment  où  on  l'avait  pris. 

'Là,  ce  même  jour,  un  homme  d'en- 
tre les  serviteurs  de  Saiil  se  trouvait 
enfermé  devant  l'Eternel  ;  c'était  un 
Edomite,  nommé  Doëg,  chef  des  ber- 
gers de  Saùl. 

"David  dit  à  Achimélec  :  N'as-tu  pas 
sous  la  main  une  lance  ou  une  épée  ? 
car  je  n'ai  pris  avec  moi  ni  mon  épée 
ni  mes  armes,  parce  que  l'ordre  du  roi 
était  pressant.  'Le  prêtre  répondit  : 
Voici  l'épée  de  Goliath,  le  Philistin, 
que  tu  as  tué,  dans  la  vallée  des  téré- 
binthes  ;  elle  est  enveloppée  dans  un 
drap,  derrière  l'éphod;  si  tu  veux  la 
prendre,  prends-la,  car  il  n'y  en  a  pas 
d'autre  ici.  Et  David  dit  :  Il  n'y  en  a 
point  de  pareille  ;  donne-la-moi. 

'"David  se  leva  et  s'enfuit  le  même 
jour  loin  de  Saûl.  Il  arriva  chez  Akisch, 
roi  de  Gath.  "Les  serviteurs  d'Akisch 
lui  dirent  :  N'est-ce  pas  là  David,  roi 


334 


I  SAMUEL. 


Chop.  21,  ii-22. 10. 


du  pays?  n'est-ce  pas  celui  pour  qui     naient  près  de  lui.  'Et  Saûl  dit  à  ses 


l'on  chantait  en  dansant  : 

Saiil  a  frappé  ses  mille,  — 
Et  David  ses  dix  mille. 

'-David  prit  à  cœur  ces  paroles,  et 
il  eut  une  grande  crainte  d'Akisch, 
roi  de  Gath.  "11  se  montra  comme  fou 


serviteurs  qui  se  tenaient  près  de  lui  : 
Écoutez,  Benjamites  !  Le  fils  d'Isaï 
vous  donnera-t-il  à  tous  des  champs 
et  des  vignes  ?  fera-t-il  de  vous  tous 
des  chefs  de  mille  et  des  chefs  de  cent? 
*  Sinon,  pourquoi  avez-vous  tous  cons- 
piré contre  moi,  et  n'y  a-t-il  personne 


à  leurs  yeux,  et  fit  devant  eux  des  ex-  qui  m'informe  de   l'alliance   de   mon 

travagances  ;    il    faisait   des   marques  fils  avec  le  fils  d'Isaï  ?   pourquoi   n'y 

sur  les  battants  des  portes,  et  il  lais-  a-t-il  personne  de  vous  qui  souffre  à 

sait  couler  sa   salive    sur   sa    barhe.  mon  sujet,  et  qui  m'avertisse  que  mon 

'*Akisch   dit   à  ses   serviteurs  :   Vous  fils   a   soulevé   mon   serviteur  contre 

voyez  bien  que  cet  homme  a  perdu  la  moi,  afin  qu'il  me  dressât  des  embû- 

raison;   pourquoi  me  l'amenez-vous  ?  ches,  comme  il  le  fait  aujourd'hui  ? 
'^Est-ce  que  je  manque  de  fous,  pour         *Doëg,  l'Edomite,   qui   se  trouvait 


que  vous  m  ameniez  celui-ci  et  me 
rendiez  témoin  de  ses  extravagances  ? 
Faut-il  qu'il  entre  dans  ma  maison  ? 

Chap.  XXII.  'David  partit  de  là, 
et  se  sauva  dans  la  caverne  d'Adul- 
lam.  Ses  frères  et  toute  la  maison  de 
son  père  l'apprirent,  et  ils  descendi- 
rent vers  lui.  "^Tous  ceux  qui  se  trou- 


aussi  parmi  les  serviteurs  de  Saûl,  ré- 
pondit :  J'ai  vu  le  fils  d'Isaï  venir  à 
Nob,  auprès  d'Achimélec,  fils  d'Achi- 
thub.  '"Achimélec  a  consulté  pour  lui 
l'Eternel,  il  lui  a  donné  des  vivres  et 
lui  a  remis  Fépée  de  Goliath,  le  Phi- 
listin. 

"Le  roi  envoya  chercher  Achimélec, 


vaient  dans  la  détresse,  qui  avaient  des     fils  d'Achithub,  le  prêtre,  et  toute  la 

maison  de  son  père,  les  prêtres  qui 
étaient  à  Nob.  Ils  se  rendirent  tous 
vers  le  roi.  '^Saiil  dit  :  Ecoute,  fils 
d'Achithub  !  Il  répondit  :  Me  voici, 
mon  seigneur  !  '-^Saûl  lui  dit  :  Pourquoi 
avez-vous  conspiré  contre  moi,  toi  et 
le  fils  d'Isaï  ?  pourquoi  lui  as-tu  donné 
du  pain  et  une  épée,  et  as-tu  consulté 
Dieu  pour  lui,  afin  qu'il  s'élevât  con- 
tre moi  et  me  dressât  des  embûches, 
comme  il  le  fait  aujourd'hui  ?  '''Achi- 
mélec répondit  au  roi  :  Lequel  d'entre 
tous  tes  serviteurs  peut  être  comparé 
au  fidèle  David,  gendre  du  roi,  dé- 
voué à  ses  ordres,  et  honoré  dans  ta 
maison?  '^Est-ce  d'aujourd'hui  que 
j'ai  commencé  à  consulter  Dieu  pour 
lui  ?  Loin  de  moi  !  Que  le  roi  ne  mette 
rien  à  la  charge  de  son  serviteur  ni  de 
personne  de  la  maison  de  mon  père, 
car  ton  serviteur  ne  connaît  de  tout 
ceci  aucune  chose,  petite  ou  grande. 
'*Le  roi  dit  :  Tu  mourras,  Achimé- 


créanciers,  ou  qui  étaient  mécontents, 
se  rassemblèrent  auprès  de  lui,  et  il 
devint  leur  chef.  Ainsi  se  joignirent  à 
lui  environ  quatre  cents  hommes. 

^De  là  David  s'en  alla  à  Mitspédans 
le  pays  de  Moab.  Il  dit  au  roi  de  Moab  : 
Permets,  je  te  prie,  à  mon  père  et  à 
ma  mère  de  se  retirer  chez  vous,  jus- 
qu'à ce  que  je  sache  ce  que  Dieu  fera 
de  moi.  ''Et  il  les  conduisit  devant  le 
roi  de  Moab,  et  ils  demeurèrent  avec 
lui  tout  le  temps  que  David  fut  dans 
la  forteresse. 

^Le  prophète  Gad  dit  à  David  :  Ne 
reste  pas  dans  la  forteresse,  va-t'en, 
et  entre  dans  le  pays  de  Juda.  Et  David 
s'en  alla,  et  parvint  à  la  forêt  de  Hé- 
reth. 

^Saûl  apprit  que  l'on  avait  des  ren- 
seignements sur  David  et  sur  ses  gens. 
Saûl  était  assis  sous  le  tamarisc,  à  Gui- 
bea,  sur  la  hauteur;  il  avait  sa  lance  à 
la  main,  et  tous  ses  serviteurs  se  te- 


335 


22 


Chap.  '22,i--2S,ik. 


I  SAMUEL. 


grande  défaite.  Ainsi  David  délivra  les 
habitants  de  Keïla. 

'  Lorsque  Abiathar,  fils  d' Achimélec, 


lec,  toi  et  toute  la  maison  de  ton  père,  même  en  Juda;  que  sera-ce  si  nous 
'"Et  le  roi  dit  aux  coureurs  qui  se  te-  allons  à  Keïla  contre  les  troupes  des 
naient  près  de  lui  :  Tournez-vous,  et  Philistins  ?*David  consulta  encore  l'E- 
mettez à  mort  les  prêtres  de  l'Éter-  ternel.  Et  l'Éternel  lui  répondit  :  Lève- 
nel  ;  car  ils  sont  d'accord  avec  David,  toi,  descends  à  Keïla,  car  je  livre  les 
ils  ont  bien  su  qu'il  s'enfuyait,  et  ils  Philistins  entre  tes  mains.  ^ David  alla 
ne  m'ont  point  averti.  Mais  les  servi-  donc  avec  ses  gens  à  Keïla,  et  il  se 
teurs  du  roi  ne  voulurent  pas  avan-  battit  contre  les  Philistins;  il  emmena 
cer  la  main  pour  frapper  les  prêtres  leur  bétail,  et  leur  fit  éprouver  une 
de  l'Eternel.  '*Alors  le  roi  dit  à  Doëg  : 
Tourne-toi,  et  frappe  les  prêtres.  Et 
Doëg,  l'Edomite,  se  tourna,  et  ce  fut 

lui  qui  frappa  les  prêtres  ;  il  fit  mourir  s'enfuit  vers  David  à  Keïla,  il  descen- 

en  ce  jour  quatre-vingt-cinq  hommes  dit  ayant  en  main  l'éphod. 
portant  l'éphod  de  lin.  '''Saûl  frappa  'Saûl   fut  informé   de   l'arrivée    de 

encore   du   tranchant  de  l'épée  Nob,  David  à  Keïla,  et  il  dit  :  Dieu  le  livre 

ville  sacerdotale;  hommes  et  femmes,  entre  mes  mains,  car  il  est  venu  s'en- 

enfants  et  nourrissons,    bœufs,   ânes  fermer  dans  une  ville  qiii  a  des  portes 

et  brebis,  tombèrent  sous  le  tranchant  et  des  barres.  *Et  Satil  convoqua  tout 

de  l'épée.  le  peuple  à  la  guerre,  afin  de  descen- 

^"Un  fils  d'Achimélec,   fils  d'Achi-  dre  à  Keïla  et  d'assiéger  David  et  ses 

thub,  échappa.   Son  nom  était  Abia-  gens.  'David,   ayant  eu  connaissance 

thar.  Il  s'enfuit  auprès  de  David,  *'et  du  mauvais  dessein  que  Saûl  projetait 

lui   rapporta  que   Saul   avait   tué   les  contre   lui ,   dit   au   prêtre   Abiathar  : 

prêtres    de    l'Eternel.    ^^David   dit   à  Apporte  l'éjihod  ! '"Et  David  dit  :  Eter- 

Abiathar:  J'ai  bien  pensé  ce  jour  même  nel.   Dieu  d'Israël,  ton   serviteur  ap- 

que  Doëg,  l'Edomite,  se  trouvant  là,  prend  que  Saiil  veut  venir  à  Keïla  pour 

ne  manquerait   pas  d'informer   Saûl.  détruire  la  ville  à  cause  de  moi.  "Les 

C'est  moi  qui  suis  cause  de  la  mort  de  habitants    de    Keïla   me   livreront-ils 

toutes  les  personnes  de  la  maison  de  entre  ses  mains  ?  Saûl  descendra-t-il, 

ton  père.  -'Reste  avec  moi,  ne  crains  comme  ton  serviteur  l'a  appris  ?  Eter- 

rien ,   car   celui   qui   cherche   ma   vie  nel,  Dieu  d'Israël,  daigne   le  révéler 

cherche  la  tienne  ;  près  de  moi  tu  se-  à  ton  serviteur  !  Et  l'Eternel  répondit  : 

Il  descendra.  '* David  dit  encore  :  Les 
habitants  de  Keïla  me  livreront-ils, 
moi  et  mes  gens  entre  les  mains  de 
Saul  ?  Et  l'Éternel  répondit  :  Ils  te 
livreront. 

'■'Alors  David  se  leva  avec  ses  gens 


ras  bien  gardé. 


Les  habitants  de  Keïla  attaqués  par  les  P/iilis- 
tins  et  délii'rés  par  David.  —  David  pour- 
suivi par  Saiil.  —  David  dans  les  déserts  de 
Ziph  et  de  Maon. 


Chap.  XXIII.     'On  vint  dire  à  Da-  au  nombre  d'environ  six  cents  hom- 

vid  :  Voici,  les  Philistins  ont  attaqué  mes;   ils   sortirent  de   Keïla,  et  s'en 

Keïla,  et  ils  pillent  les  aires.  -David  allèrent  où  ils  purent.  Saûl ,  informé 

consulta  l'Éternel,  en  disant  :  Irai-je,  que  David  s'était  sauvé  de  Keïla,  sus- 

et  battrai-je  ces  Philistins  ?  Et  l'Éter-  pendit  sa  marche.  '■'David  demeura  au 

nel  lui  répondit:  Va,  tu   battras   les  désert,  dans  des  lieux  forts,  et  il  resta 

Philistins,  et  tu  délivreras  Keïla. 'Mais  sur  la  montagne  du  désert  de  Ziph. 

les  gens  de  David  lui  dirent  :  Voici,  Saûl  le  cherchait  toujours,  mais  Dieu 

nous  ne  sommes  pas  sans  crainte  ici  ne  le  livra  pas  entre  ses  mains. 

336 


I  SAMUEL. 


Chap.2S,ià-'2^i,n. 


'^David,  voyant  Saùl  en  marche  pour  à  Saûl.  Mais  déjà  Saiil  et  ses  gens  en- 

attenter  à  sa  vie,  se  tint  au  désert  de  touraient  David  et  les  siens  pour  s'em- 

Ziph,  dans  la  forêt.  "^Ce  fut  alors  que  parer  d'eux,  -'lorsqu'un  messager  vint 

Jonathan,  fds  de  Saùl,  se  leva  et  alla  dire  à  Saûl  :  Ilàte-toi  de  venir,  car  les 

vers  David  dans  la  torêt.  Il  fortifia  sa  Philistins    ont   fait   invasion   dans    le 

confiance   en   Dieu,   ''et   lui   dit:    Ne  jiays. -\Saul  cessa  de  poursuivre  David, 

crains  rien,  car  la  main  de  Saul,  mon  et  il  s'en  retourna  pour  aller  à  la  ren- 

père,  ne  t'atteindra  pas.  Tu  régneras  contre  des  Philistins.   C'est  pourquoi 

sur  Israël,  et  moi  je  serai  au  second  l'on  appela  ce  lieu   Séla-IIammachle- 

rang  près  de  toi;  Saûl,  mon  père,  le  kotli". 
sait  bien  aussi.  '*Ils  firent  tous  deux 
alliance   devant    l'Eternel  ;    et    David 
resta  dans  la  forêt,  et  Jonathan  s'en 
alla  chez  lui. 


Dai'id  dans  la  caverne  d'En-Guédi. 
Saiil  épargné  par  David. 

Chap.  XXIV.     'De  là  David  monta 


'''Les  Ziphiens  montèrent  auprès  de  vers  les  lieux  forts  d'En-Guédi,  où  il 

Saûl  à  Guibea,  et  dirent  :  David  n'est-  demeura.  -Lorsque  Saûl  fut  revenu  de 

il  pas  caché  parmi  nous  dans  des  lieux  la  poursuite  des  Philistins,  on  vint  lui 

forts,  dans  la  forêt,   sur  la  colline  de  dire  :  Voici,  David  est  dans  le  désert 

Hakila   qui   est    au    midi   du   désert?  d'En-Guédi.  ^Saùl  prit  trois  mille  hom- 

^"Descends  donc,  ô  roi,  puisque  c'est  mes  d'élite  sur  tout  Israël,   et  il  alla 

là  tout  le  désir  de  ton  âme  ;  et  à  nous  chercher  David  et  ses  gens  jusque  sur 


de  le  livrer  entre  les  mains  du  roi. 
-'Saûl  dit  :  Que  l'Eternel  vous  bénisse 
de  ce  que  vous  avez  pitié  de  moi  ! 
--Allez,  je   vous   prie,  prenez  encore 


les  rochers  des  boucs  sauvages.  ■'Il 
arriva  à  des  parcs  de  brebis,  qui  étaient 
près  du  chemin;  et  là  se  trouvait  une 
caverne,  où  il  entra  pour  se   couvrir 


des  informations   pour  savoir  et  dé-  les  pieds.  David  et  ses  gens  étaient  au 

couvrir  dans  quel  lieu  il  a  dirigé  ses  fond  de  la  caverne.  ^Les  gens  de  Da- 

pas  et  qui  l'y  a  vu,  car  il  est,  m'a-t-on  vid  lui  dirent  :  Voici  le  jour  où  l'Eter- 

dit,   fort  rusé.   -^Examinez   et  recon-  nel  te  dit  :  Je  livre  ton  ennemi  entre 

naissez  tous  les  lieux  où  il  se  cache,  tes   mains;    traite-le    comme    bon   te 

puis  revenez  vers  moi   avec  quelque  semblera.  David  se  leva»  et  coupa  dou- 

those  de  certain,  et  je   jiartirai  avec  cément  le  pan  du  manteau   de  Saûl. 

vous.  S'il  est  dans  le  pays,  je  le  cher-  'Après  cela  le  cœur  lui  battit,  parce 

cherai  parmi  tous  les  milliers  de  Juda.  qu'il  avait  coupé  le  pan  du  manteau 

-■•Ils   se  levèrent   donc   et   allèrent   à  cle  Saûl.  'Et  il  dit  à  ses  gens  :   Que 

Ziph   avant   Saûl.    David   et  ses  gens  l'Eternel  me  garde  de  commettre  con- 

étaient  au  désert  de   Maon,  dans   la  tre  mon  seigneur,  l'oint  de  l'Eternel, 


plaine  au  midi  du  désert. 

*^Saûl  partit  avec  ses  gens  à  la  re- 
cherche de  David.  Et  l'on  en  informa 
David,  qui  descendit  le  rocher  et  resta 


une  action  telle  que  de  porter  ma  main 
sur  lui!  car  il  est  l'oint  de  l'Eternel. 
"■Par  ces  paroles  David  arrêta  ses  gens, 
et  les  empêcha  de  se  jeter  sur  Saûl. 


dans  le  désert  de  Maon.  Saûl,  l'ayant  Puis  Saûl  se  leva  pour  sortir  de  la  ca- 

appris,  jKJursuivit  David  au  désert  de  verne,  et  continua  son  chemin. 

Maon.  ^'Saùl  marchait  d'un  côté  de  la  "Après  cela,  David  se  leva  et  sortit 

montagne,  et  David  avec  ses  gens  de  de  la  caverne.  Il  se  mit  alors  à  crier 

l'autre   côté   de   la   montagne.    David  après   Saûl  :    O   roi,   mon   seigneur! 

fuyait  précij)itaniment  pour  échajiper  Saûl   regarda   derrière   lui,   et   David 

a.   Scla-IIatnmailtlckoth  sîynifu'  nit-lter  ih's  srjtarations. 


337 


Chap.34,iû-25,8. 


I  SAMUEL. 


s'inclina  le  visage  contre  terre  et  se  sais  que  tu  régneras,  et  que  la  royauté 

prosterna.  '"David  dit  à  Saûl  :  Pour-  d'Israël  restera  entre  tes  mains. -Jure- 

quoi  écoutes-tu  les  propos  des  gens  moi  donc  par  l'Eternel  que  tu  ne  dé- 

qui  disent  :  Voici,  David  cherche  ton  truiras  pas  ma  postérité  après  moi,  et 

malheur  ?  "  Tu  vois  maintenant  de  tes  que  tu  ne  retrancheras  pas  mon  nom 

propres  yeux  que  l'Eternel  t'avait  H-  de  la  maison  de  mon  père.  -^David  le 

vré  aujourd'hui  entre  mes  mains  dans  jura  à  Saiil.  Puis  Saûl  s'en  alla  dans  sa 
la  caverne.   On  m'excitait  à  te  tuer; 

mais  je  t'ai  épargné,  et  j'ai  dit  :  Je  ne  tèrent  au  lieu  fort, 
porterai  pas  la  main  sur  mon  seigneur. 


maison,   et  David   et  ses  gens  mon- 


car  il  est  l'oint  de  l'Eternel.  '-Vois, 
mon  père,  vois  donc  le  pan  de  ton 
manteau  dans  ma  main.  Puisque  j'ai 
coupé  le  pan  de  ton  manteau  et  que 
je  ne  t'ai  pas  tué,  sache  et  reconnais 
qu'il  n'y  a  dans  ma  conduite  ni  mé- 
chanceté  ni   révolte ,   et   que  je    n'ai 


Mort  de  Samuel.  —  Dureté  de  Nabal  envers 
David,  et  prudence  de  sa  femme  Abigaïl. 

Chap.XXV.  '  Samuelmourut.  Tout 
Israël  s'étant  assemblé  le  pleura,  et  on 
l'enterra  dans  sa  demeure  à  Rama.  Ce 
fut  alors  que  David  se  leva  et  descen- 

point  péché  contre  toi.  Et  toi,  tu  me  dit  au  désert  de  Paran. 

dresses  des  embûches,  pour  ni'ôter  la  ^11  y  avait  à  Maon  un  homme  fort 

vie!  '^L'Eternel  sera  juge  entre  moi  riche,  possédant  des  biens  à  Carmel"; 

et  toi,  et  rÉternel  me  vengera  de  toi  ;  il  avait  trois  mille  brebis  et  mille  chè- 

mais  je  ne  porterai  point  la  main  sur  vres,  et  il  se  trouvait  à  Carmel  pour  la 

toi.  '*Des  méchants  vient  la  méchan-  tonte  de  ses  brebis.  ^Le  nom  de  cet 

ceté,  dit  l'ancien  proverbe.  Aussi  je  homme  était  Nabal,  et  sa  femme  s'ap- 

nc    porterai    point    la    main    sur  toi.  pelait  Abigaïl;  c'était  une  femme  de 

'^Contre  qui  le  roi  d'Israël  s'est-il  mis  bon  sens  et  belle  de  figure,  mais  l'hom- 

en  marche  ?  Qui  poursuis-tu  ?  Un  chien  me  était  dur  et  méchant  dans  ses  ac- 

mort,  une  puce.  '^L'Eternel  jugera  et  tions.  Il  descendait  de  Caleb. 

prononcera  entre  moi  et  toi;  il  regar-  ^David  apprit  au  désert  que  Nabal 

dera,  il  défendra  ma  cause,  il  me  ren-  tondait  ses  brebis.  ^11  envoya  vers  lui 

dra  justice  en  me  délivrant  de  ta  main,  dix  jeunes  gens,  auxquels  il  dit  :  Mon- 

" Lorsque  David  eut  fini  d'adresser  tez  à  Carmel,  et  allez  auprès  de  Na- 

à  Saûl  ces  paroles,  Saûl  dit:   Est-ce  bal.  Vous  le  saluerez  en  mon  nom,  ®et 

bien  ta  voix,  mon  fils  David  ?  Et  Saûl  vous  lui  parlerez  ainsi  :   Pour  la  vie 

éleva  la  voix  et  pleura.   '^Et  il  dit  à  sois  en  paix,  et  que  la  paix  soit  avec 

David  :  Tu  es  plus  juste  que  moi  ;  car  ta  maison  et  tout  ce  qui  t'appartient! 

tu  m'as  fait  du  bien,  et  moi  je  t'ai  fait  'Et  maintenant,  j'ai  appris  que  tu  as 

du  mal.  "Tu   manifestes  aujourd'hui  les  tondeurs.  Or  tes  bergers  ont  été 

la  bonté  avec  laquelle  tu  agis  envers  avec  nous  ;  nous  ne  leur  avons  fait  au- 

moi,  puisque  l'Eternel   m'avait  livré  cun  outrage,  et  rien  ne  leur  a  été  en- 

entre  tes  mains  et  que  tu  ne  m'as  pas  levé  pendant  tout  le  temps  qu'ils  ont 

tué.  ^°Si  quelqu'un  rencontre  son  en-  été  à  Carmel.  ^Demande-le  à  tes  servi- 

nemi,  le   laisse-t-il   poursuivre  tran-  teurs,  et  ils  te  le  diront.  Que  ces  jeu- 

quillement  son  chemin  ?  Que  l'Éternel  nés  gens  trouvent  donc   grâce  à  tes 

te  récompense  pour  ce  que  tu   m'as  yeux,  puisque  nous  venons  dans   un 

fait  en  ce  jour  !  -'  Maintenant  voici,  je  jour  de  joie.  Donne  donc,  je  te  prie,  à 


a.   Carmel.  ville  de  Juda,  au  sein  d'un  territoire  montagneux.  —  Ne  pas  confondre  avec  le  Carmel,  au  bord 
de  la  Méditerranée,  dans  la  tribu  d'Aser. 


I  SAMUEL. 


Chap.  25,i)--is. 


tes  serviteurs  et  à  ton  fils  David  ce  qui  les  mit  sur  des  ânes,  ''et  elle  dit  à  ses 

se  trouvera  sous  ta  main.  serviteurs  :  Passez  devant  moi,  je  vais 

''Lorsque  les  gens  de  David  furent  vous  suivre.  Elle  ne  dit  rien  à  Nabal, 
arrivés,  ils  répétèrent  à  Nabal  toutes  son  mari.  ^"Montée  sur  un  âne,  elle 
ces  paroles,  au  nom  de  David.  Puis  ils  descendit  la  montagne  par  un  chemin 
se  turent.  '"Nabal  répondit  aux  servi-  couvert;  et  voici,  David  et  ses  gens 
teurs  de  David  :  Qui  est  David,  et  qui  descendaient  en  face  d'elle,  en  sorte 
est  le  fils  d'Isaï?  Il  y  a  aujourd'hui  qu'elle  les  rencontra. — *' David  avait 
beaucoup  de  serviteurs  qui  s'échap-  dit  :  C'est  bien  en  vain  que  j'ai  gardé 
pent  d'auprès  de  leurs  maîtres.  "Et  je  tout  ce  que  cet  homme  a  dans  le  dé- 
prendrais mon  pain,  mon  eau,  et  mon  sert,  et  que  rien  n'a  été  enlevé  de  tout 
bétail  que  j'ai  tué  pour  mes  tondeurs,  ce  qu'il  possède;  il  m'a  rendu  le  mal 
et  je  les  donnerais  à  des  gens  qui  sont  pour  le  bien.  --Que  Dieu  traite  son 
je  ne  sais  d'où  ?  serviteur  David  dans  toute  sa  rigueur, 

'-Les  gens  de  David  rebroussèrent  si  je  laisse  subsister  jusqu'à  la  lumière 
chemin;  ils  s'en  retournèrent,  et  redi- 
rent, à  leur  arrivée,  toutes  ces  paroles 
à  David.  "Alors  David  dit  à  ses  «jens  : 


du  matin  qui  que  ce  soit  de  tout  ce 
qui  appartient  à  Nabal  !  — 

-^Lorsque  Abigaïl  aperçut  David,  elle 
descendit  rapidement  de  l'àne,  tomba 
sur  sa  face  en  présence  de  David,  et 


Que  chacun  de  vous  ceigne  son  épée  ! 
Et  ils  ceignirent  chacun  leur  épée. 
David  aussi  ceignit  son  épée,  et  envi-  se  prosterna  contre  terre.  -*Puis,  se 
ron  quatre  cents  hommes  montèrent  jetant  à  ses  pieds,  elle  dit  :  A  moi 
à  sa  suite.  Il  en  resta  deux  cents  près      la  faute,  mon  seigneur!  Permets  à  ta 

servante  de   pai'ler  à  tes  oreilles,  et 


des  bao'ao'es 


'*Un  des  serviteurs  de  Nabal  vint 
dire  à  Abigaïl,  femme  de  Nabal  :  Voi- 
ci, David  a  envoyé  du  désert  des  mes- 
sagers pour  saluer  notre  maître,  qui 


écoute  les  paroles  de  ta  servante. 
"Que  mon  seigneur  ne  prenne  pas 
garde  à  ce  méchant  homme,  à  Nabal, 
car  il  est  comme  son  nom  ;  Nabal  est 


les  a  rudoyés.  '^Et  pourtant  ces  gens      son  nom,  et  il  y  a  chez  lui  de  la  folie", 
ont  été  très   bons  pour  nous;  ils  ne      Et  moi,  ta  servante,  je  n'ai  pas  vu  les 


nous  ont  fait  aucun  outrage,  et  rien 
ne  nous  a  été  enlevé,  tout  le  temps 
<jue  nous  avons  été  avec  eux  lors- 
que nous  étions  dans  les  champs.  '^Ils 
nous   ont    nuit  et  jour  servi  de    mu- 


gens  que  mon  seigneur  a  envoyés. 
-"Maintenant,  mon  seigneur,  aussi  vrai 
que  l'Eternel  est  vivant  et  que  ton 
àme  est  vivante,  c'est  l'Eternel  qui  t'a 
empêché  de  répandre  le  sang  et  qui  a 


raille,  tout  le  temps  que  nous  avons  retenu  ta  main.  Que  tes  ennemis,  que 
été  avec  eux,  faisant  paître  les  trou-  ceux  qui  veulent  du  mal  à  mon  sei- 
peaux.  ''Sache  maintenant  et  vois  ce  gneur  soient  comme  Nabal  !  -'Accepte 
que  tu  as  à  faire,  car  la  perte  de  notre  ce  présent  que  ta  servante  apporte  à 
maître  et  de  toute  sa  maison  est  ré-  mon  seigneur,  et  qu'il  soit  distribué 
solue,  et  il  est  si  méchant  qu'on  n'ose  aux  gens  qui  marchent  à  la  suite  de 
lui  parler.  mon  seigneur.  -*  Pardonne,  je  te  prie, 
"*Abigaïl  prit  aussitôt  deux  cents  la  faute  de  ta  servante,  car  l'Eternel 
pains,  deux  outres  de  vin,  cinq  pièces  fera  à  mon  seigneur  une  maison  sta- 
de bétail  apprêtées,  cinq  mesures  de  ble;  pardonne,  car  mon  seigneur  sou- 
grain  rôti,  cent  masses  de  raisins  secs,  tient  les  guerres  de  l'Eternel,  et  la 
et  deux  cents  de  ligues  sèches.  Elle  méchanceté  ne  se  trouvera  jamais  en 

a.  Aabat  âigiiiûc  fou.  J 

339 


Chap.  :^5,^jo-20,i 


I  SAMUEL. 


toi.  -^  S'il  s'élève  quelqu'un  qui  te  pour- 
suive et  qui  en  veuille  à  ta  vie,  l'àme 
de  mon  seigneur  sera  liée  dans  le 
faisceau  des  vivants  auprès  de  l'Eter- 
nel, ton  Dieu,  et  il  lancera  du  creux 
de  la  fronde  l'àme  de  tes  ennemis. 
^"Lorsque  l'Eternel  aura  fait  à  mon 
seigneur  tout  le  bien  qu'il  t'a  annon- 
cé, et  qu'il  t'aura  établi  chef  sur  Is- 
raël, "'  mon  seigneur  n'aura  ni  remords 
ni  souffrance  de  cœur  pour  avoir  répan- 
du le  sang  inutilement  et  pour  s'être 
vengé  lui-même.  Et  lorsque  l'Eternel 
aura  fait  du  bien  à  mon  seigneur,  sou- 
viens-toi de  ta  servante. 

^- David  dit  à  Abigaïl  :  Béni  soit 
l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël,  qui  t'a  en- 
voyée aujourd'hui  à  ma  rencontre  ! 
^'Béni  soit  ton  bon  sens,  et  bénie  sois- 
tu,  toi  qui  m'as  empêché  en  ce  jour  de 
répandre  le  sang,  et  qui  as  retenu  ma 
main!  ^''Mais  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël, qui  m'a  empêché  de  te  faire  du 
mal,  est  vivant!  si  tu  ne  te  fusses  hâ- 
tée de  venir  au-devant  de  moi,  il  no 
serait  resté  qui  que  ce  fût  à  Nabal, 
d'ici  à  la  lumière  du  matin.  -"Et  David 
prit  de  la  main  d'Abigaïl  ce  qu'elle 
lui  avait  apporté,  et  lui  dit  :  Monte  en 
paix  dans  ta  maison  ;  vois,  j'ai  écouté 
ta  voix,  et  je  t'ai  favorablement  ac- 
cueillie. 

■^'Abigaïl  arriva  auprès  de  Nabal.  Et 
voici,  il  faisait  dans  sa  maison  un  fes- 
tin comme  un  festin  de  roi  ;  il  avait  le 
cœur  joyeux,  et  il  était  complètement 
dans  l'ivresse.  Elle  ne  lui  dit  aucune 
chose,  petite  ou  grande,  jusqu'à  la  lu- 
mière du  matin.  ^'Mais  le  matin,  l'i- 
vresse de  Nabal  s'étant  dissipée,  sa 
femme  lui  raconta  ce  qui  s'était  passé. 
Le  cœur  de  Nabal  reçut  un  coup  mor- 
tel, et  devint  comme  une  pierre.  ^'*En- 
viron  dix  jours  après,  l'Eternel  frappa 
Nabal,  et  il  mourut. 

^^  David  apprit  que  Nabal  était  mort, 
et  il  dit  :  Béni  soit  l'Eternel  qui  a 
défendu  ma  cause  dans  l'outrage  que 

340 


m'a  fait  Nabal,  et  qui  a  empêché  son 
serviteur  de  faire  le  mal  !  L'Eternel  a 
fait  retomber  la  méchanceté  de  Nabal 
sur  sa  tête. 

David  envoya  proposer  à  Abigaïl 
de  devenir  sa  femme.  ^"Les  serviteurs 
de  David  arrivèrent  chez  Abigaïl  à 
Carmel,  et  lui  parlèrent  ainsi  :  David 
nous  a  envoyés  vers  toi,  afin  de  te 
prendre  pour  sa  femme.  '"Elle  se  le- 
va, se  prosterna  le  visage  contre  terre, 
et  dit  :  Voici,  ta  servante  sera  une  es- 
clave pour  laver  les  pieds  des  servi- 
teurs de  mon  seigneur.  *^Et  aussitôt 
Abigaïl  partit,  montée  sur  un  âne,  et 
accompagnée  de  cinq  jeunes  filles  ; 
elle  suivit  les  messagers  de  David,  et 
elle  devint  sa  femme. 

■•^David  avait  aussi  pris  Achinoam 
de  Jizreel,  et  toutes  les  deux  furent 
ses  femmes.  "Et  Saûl  avait  donné  sa 
fille  Mical,  femme  de  David,  à  Palthi 
de  Gallim,  fils  de  Laïsch. 

Dai'id  dans  le  camp  de  Saûl. 
Saûl  encore  épargné  par  David. 

Chap.  XXVI.  'Les  Ziphiens  allè- 
rent auprès  de  Saiil  à  Guibea,  et  di- 
rent :  David  n'est-il  pas  caché  sur  la 
colline  de  Hakila,  en  face  du  désert? 
-Saûl  se  leva  et  descendit  au  désert 
de  Ziph,  avec  trois  mille  hommes  de 
l'élite  d'Israël,  pour  chercher  David 
dans  le  désert  de  Ziph.  ^11  campa  sur 
la  colline  de  Hakila,  en  face  du  dé- 
sert, près  du  chemin.  David  était  dans 
le  désert  ;  et  s'étant  aperçu  que  Saûl 
marchait  à  sa  poursuite  au  désert,  "41 
envoya  des  espions ,  et  apprit  avec 
certitude  que  Saûl  était  arrivé.  ^Alors 
David  se  leva  et  vint  au  lieu  où  Saûl 
était  campé,  et  il  vit  la  place  où  cou- 
chait Saûl,  avec  Abner,  fils  de  Ner, 
chef  de  son  armée.  Saûl  couchait  au 
milieu  du  camp,  et  le  peuple  était 
campé  autour  de  lui. 

•^  David  prit  la  parole,  et  s'adressant 


1  SAMUEL. 


Chap.  26,  i-v,. 


à  Achimélec,  Héthien,  et  à  Abischaï, 
fils  de  Tseiuja  et  frère  de  Joah,  il  dit  : 
Qui  veut  descendre  avec  moi  dans  le 
camp  vers  Saûl?  Et  Abischaï  répon- 
dit :  Moi,  je  descendrai  avec  toi.  'Da- 
vid et  Abischaï  allèrent  de  nuit  vers 
le  peuple.  Et  voici,  Saul  était  couché 
et  dormait  au  milieu  du  camp,  et  sa 
lance  était  fixée  en  terre  à  son  chevet. 
Abner  et  le  peuple  étaient  couchés 
autour  de  lui.  ''Abischaï  dit  à  David  : 
Dieu  livre  aujourd'hui  ton  ennemi  en- 
tre tes  mains;  laisse-moi,  je  te  prie, 
le  frapper  de  ma  lance  et  le  clouer  en 
terre  d'un  seul  coup,  pour  que  je  n'aie 
pas  à  y  revenir.  ^Mais  David  dit  à 
Abischaï  :  Ne  le  détruis  pas  !  car  qui 
pourrait  impunément  porter  la  main 
sur  l'oint  de  l'Éternel?  '"Et  David  dit: 
L'Eternel  est  vivant!  c'est  à  l'Eternel 
seul  à  le  frapper,  soit  que  son  jour 
vienne  et  qu'il  meure,  soit  qu'il  des- 
cende sur  un  champ  de  bataille  et 
qu'il  y  périsse.  "Loin  de  moi,  par 
l'Eternel  !  de  porter  la  main  sur  l'oint 
de  l'Eternel  !  Prends  seulement  la  lan- 
ce qui  est  à  son  chevet,  avec  la  cruche 
d'eau,  et  allons-nous-en.  '-David  prit 
donc  la  lance  et  la  cruche  d'eau  qui 
étaient  au  chevet  de  Saiil  ;  et  ils  s'en 
allèrent.  Personne  ne  les  vit  ni  ne 
s'aperçut  de  rien,  et  personne  ne  se 
réveilla,  car  ils  dormaient  tous  d'un 
profond  sommeil  dans  lequel  l'Eter- 
nel les  avait  plongés. 

'^David  passa  de  l'autre  côté,  et 
s'arrêta  au  loin  sur  le  sommet  de  la 
montagne,  à  une  grande  distance  du 
camp.  '■'Et  il  cria  au  peuple  et  à  Ab- 
ner, fils  de  Ner  :  Ne  répondras-tu  pas, 
Abner?  Abner  répondit  :  Qui  es-tu, 
toi  qui  pousses  des  cris  vers  le  roi  ? 
'^Et  David  dit  à  Abner  :  N'es-tu  pas 
un  homme?  et  qui  est  ton  pareil  en 
Israël?  Pourquoi  donc  n'as-tu  pas  gar- 
dé le  roi,  ton  maître?  Car  ([uekju'un 
du  peuple  est  venu  pour  tuer  le  roi, 
ton  maître.  '*Ge  que  lu  as  fait  là  n'est 


pas  bien.  L'Éternel  est  vivant!  vous 
méritez  la  mort,  pour  n'avoir  pas  veil- 
lé sur  votre  maître,  sur  l'oint  de  l'É- 
ternel. Regarde  maintenant  où  sont  la 
lance  du  roi  et  la  cruche  d'eau,  qui 
étaient  à  son  chevet  ! 

*^Saul  reconnut  la  voix  de  David,  et 
dit  :  Est-ce  bien  ta  voix,  mon  fils  Da- 
vid? Et  David  répondit  :  C'est  ma 
voix,  ô  roi,  mon  seigneur!  '*Et  il  dit  : 
Pourquoi  mon  seigneur  poursuit-il  son 
serviteur?  Qu'ai-je  fait,  et  de  quoi 
suis-je  coupable?  'M^ue  le  roi,  mon 
seigneur,  daigne  maintenant  écouter 
les  paroles  de  son  serviteur  :  si  c'est 
l'Éternel  c{ui  t'excite  contre  moi,  qu'il 
agrée  le  parfum  d'une  offrande;  mais 
si  ce  sont  des  hommes,  qu'ils  soient 
maudits  devant  l'Éternel,  puisqu'ils 
me  chassent  aujourd'hui  pour  me  dé- 
tacher de  l'héritage  de  l'Eternel,  et 
cfu'ils  me  disent  :  Va  sei'vir  des  dieux 
étrangers  !  -"Oh  !  que  mon  sang  ne 
tombe  pas  en  terre  loin  de  la  face  de 
l'Eternel!  Car  le  roi  d'Israël  s'est  mis 
en  marche  pour  chercher  une  puce, 
comme  on  chasserait  une  perdrix  dans 
les  montagnes. 

-'Saiil  dit  :  J'ai  péché  ;  reviens,  mon 
fils  David,  car  je  ne  te  ferai  plus  de 
mal,  puisque  en  ce  jour  ma  vie  a  été 
précieuse  à  tes  yeux.  J'ai  agi  comme 
un  insensé,  et  j'ai  fait  une  grande 
faute.  --David  répondit  :  Voici  la  lance 
du  roi  ;  que  l'un  de  tes  gens  vienne  la 
prendre.  -^L'Éternel  rendra  à  chacun 
selon  sa  justice  et  sa  fidélité;  car  l'É- 
ternel t'avait  livré  aujourd'hui  entre 
mes  mains,  et  je  n'ai  pas  voulu  porter 
la  main  sur  l'oint  de  l'Éternel.  -*Et 
comme  aujourd'hui  ta  vie  a  été  d'un 
grand  prix  à  mes  yeux,  ainsi  ma  vie 
sera  d'un  grand  prix  aux  yeux  de  l'É- 
ternel et  il  me  délivrera  de  toute  an- 
goisse. -'^Saûl  dit  à  David  :  Sois  béni, 
mon  fils  David!  tu  réussiras  dans  tes 
entreprises.  David  continua  son  che- 
min, et  Saùl  retourna  chez  lui. 


^34i 


Chap.  27,1-28,8. 


I  SAMUEL. 


David  dans  le  pays  des  Philistins  ;  séjour  à 

Chap.  XXVII.  'David  dit  en  lui- 
même  :  Je  périrai  un  jour  par  la  main 
de  Saûl  ;  il  n'y  a  rien  de  mieux  pour 
moi  que  de  me  réfugier  au  pays  des 
Philistins,  afin  que  Saiil  renonce  à  me 
chercher  encore  dans  tout  le  terri- 
toire d'Israël;  ainsi  j'échapperai  à  sa 
main.  -Et  David  se  leva,  lui  et  les  six 
cents  hommes  qui  étaient  avec  lui,  et 
ils  passèrent  chez  Akisch,fds  de  Maoc, 
roi  de  Gath.  ^ David  et  ses  gens  res- 
tèrent à  Gath  auprès  d'Akisch  ;  ils 
avaient  chacun  leur  famille,  et  David 
avait  ses  deux  femmes,  Achinoam  de 
Jizreel,  et  AbigaïldeCarmel,  femme  de 
Nabal.  ^Saùl,  informé  que  David  s'était 
enfui  à  Gath,  cessa  de  le  chercher. 

^ David  dit  à  Akisch  :  Si  j'ai  trouvé 
grâce  à  tes  yeux,  qu'on  me  donne 
dans  l'une  des  villes  du  pays  un  lieu 
où  je  puisse  demeurer  ;  car  pourquoi 
ton  serviteur  habiterait -il  avec  toi 
dans  la  ville  royale?  ^Et  ce  même  jour 
Akisch  lui  donna  Tsiklag.  C'est  pour- 
quoi Tsiklag  a  appartenu  aux  rois  de 
Juda  jusqu'à  ce  jour.  'Le  temps  que 
David  demeura  dans  le  pays  des  Phi- 
listins fut  d'un  an  et  quatre  mois. 

*David  et  ses  gens  montaient  et  fai- 
saient des  incursions  chez  les  Gues- 
churiens,  les  Guirziens  et  les  Amalé- 
cites  ;  car  ces  nations  habitaient  dès 
les  temps  anciens  la  contrée,  du  côté 
de  Schur  et  jusqu'au  pays  d'Egypte. 
** David  ravageait  cette  contrée  ;  il  ne 
laissait  en  vie  ni  homme  ni  femme,  et 
il  enlevait  les  brebis,  les  bœufs,  les 
ânes,  les  chameaux,  les  vêtements, 
puis  s'en  retournait  et  allait  chez 
Akisch.  '"Akisch  disait  :  Où  avez-vous 
fait  aujourd'hui  vos  courses?  Et  Da- 
vid répondait  :  Vers  le  midi  de  Juda, 
vers  le  midi  des  Jerachmeélites  et 
vers  le  midi  des  Kéniens.  "David  ne 
laissait  en  vie   ni  homme  ni  femme, 


Tsiklag,  et  excursions  contre  divers  peuples. 

pour  les  amener  à  Gath  ;  car,  pen- 
sait-il, ils  pourraient  parler  contre 
nous  et  dire  :  Ainsi  a  fait  David.  Et  ce 
fut  là  sa  manière  d'agir  tout  le  temps 
qu'il  demeura  dans  le  pays  des  Philis- 
tins. '-Akisch  se  fiait  à  David,  et  il  di- 
sait :  Il  se  rend  odieux  à  Israël,  son 
peuple,  et  il  sera  mon  serviteur  à  ja- 
mais. 

Guerre  avec  les  Philistins.  —  David  dans  l'ar- 
mée des  Philistins.  —  Saûl  consultant  une 
magicienne  à  En-Dor. 

Chap.  XXVIII.  'En  ce  temps- 
là,  les  Philistins  rassemblèrent  leurs 
troupes  et  formèrent  une  armée,  pour 
faire  la  guerre  à  Israël.  Akisch  dit  à 
David  :  Tu  sais  que  tu  viendras  avec 
moi  à  l'armée,  toi  et  tes  gens.  ^ David 
répondit  à  Akisch  :  Tu  verras  bien  ce 
que  ton  serviteur  fera.  Et  Akisch  dit 
à  David  :  Aussi  je  te  donnerai  pour 
toujours  la  garde  de  ma  personne. 

^Samuel  était  mort;  tout  Israël  l'a- 
vait pleuré,  et  on  l'avait  enterré  à 
Rama,  dans  sa  ville.  Saûl  avait  ôté  du 
pays  ceux  qui  évoquaient  les  morts  et 
ceux  qui  prédisaient  l'avenir. 

■•Les  Philistins  se  rassemblèrent,  et 
vinrent  camper  à  Sunem  :  Saûl  ras- 
sembla tout  Israël,  et  ils  campèrent  à 
Guilboa.  ^A  la  vue  du  camp  des  Phi- 
listins, Saul  fut  saisi  de  crainte,  et  un 
violent  tremblement  s'empara  de  son 
cœur.  'Saûl  consulta  l'Eternel;  et  l'E- 
ternel ne  lui  répondit  point,  ni  par  des 
songes,  ni  par  l'urim  ",  ni  par  les  pro- 
phètes. "Et  Saûl  dit  à  ses  serviteurs  : 
Cherchez-moi  une  femme  qui  évoque 
les  morts,  et  j'irai  la  consulter.  Ses 
serviteurs  lui  dirent  :  Voici,  à  En-Dor 
il  y  a  une  femme  qui  évoque  les  morts. 
^Alors  Saûl  se  déguisa  et  prit  d'autres 
vêtements,  et  il  partit  avec  deux  hom- 
mes.   Ils  arrivèrent  de    nuit  chez  la 


a.   Urinij  voy.  Exode  28,  30, 


342 


I  SAMUEL. 


Chap.28,u-29,j. 


femme.  Saûl  lui  dit  :  Prédis-moi  l'a- 
venir en  évoquant  un  mort,  et  fais-moi 
monter  celui  que  je  te  dirai.  ''La  femme 
lui  répondit  :  Voici,  tu  sais  ce  que 
Saûl  a  fait,  comment  il  a  retranché  du 
pays  ceux  qui  évoquent  les  morts  et 
ceux  qui  prédisent  l'avenir;  pourquoi 
donc  tends-tu  un  piège  à  ma  vie  pour 
me  faire  mourir  ?  '"Saiil  lui  jura  par 
l'Éternel,  en  disant  :  L'Eternel  est  vi- 
vant !  il  ne  t'arrivera  point  de  mal  pour 
cela.  "La  femme  dit  :  Qui  veux-tu  que 
je  te  fasse  monter  ?  Et  il  répondit  : 
Fais-moi  monter  Samuel. 

'^Lorsque  la  femme  vit  Samuel,  elle 
poussa  un  grand  cri,  et  elle  dit  à  Saûl  : 
Pourquoi  m'as-tu  trompée  ?  Tu  es  Saûl  ! 
'^Le  roi  lui  dit  :  Ne  crains  rien  ;  mais 
que  vois-tu  ?  La  femme  dit  à  Saûl  :  Je 
vois  un  dieu  qui  monte  de  la  terre. 
'*11  lui  dit  :  Quelle  figure  a-t-il  ?  Et  elle 
répondit  :  C'est  un  vieillard  qui  monte, 
et  il  est  enveloppé  d'un  manteau.  Saûl 
comprit  que  c'était  Samuel,  et  il  s'in- 
clina le  visage  contre  terre  et  se  pros- 
terna. 

'^Samuel  dit  à  Saûl  :  Pourquoi  m'as- 
tu  troublé,  en  me  faisant  monter  ?  Saûl 
répondit  :  Je  suis  dans  une  grande 
détresse  :  les  Philistins  me  font  la 
guerre,  et  Dieu  s'est  retiré  de  moi;  il 
ne  m'a  répondu  ni  par  les  prophètes 
ni  par  des  songes.  Et  je  t'ai  appelé 
pour  que  tu  me  fasses  connaître  ce  que 
je  dois  faire.  '^Samuel  dit  :  Pourquoi 
donc  me  consultes-tu,  puisque  l'Eter- 
nel s'est  retiré  de  toi  et  qu'il  est  de- 
venu ton  ennemi  ?  "L'Eternel  te  traite 
comme  je  te  l'avais  annoncé  de  sa 
part;  l'Eternel  a  déchiré  la  royauté 
d'entre  tes  mains,  et  l'a  donnée  à  un 
autre,  à  David.  '*Tu  n'as  point  obéi  à 
la  voix  de  l'Eternel,  et  tu  n'as  point 
fait  sentir  à  Amalek  l'ardeur  de  sa  co- 


toi  et  tes  fds,  vous  serez  avec  moi,  et 
l'Eternel  livrera  le  camp  d'Israël  en- 
tre les  mains  des  Philistins. 

""Aussitôt  Saûl  tomba  à  terre  de 
toute  sa  hauteur,  et  les  paroles  de  Sa- 
muel le  remplirent  d'elfroi  ;  de  plus, 
il  mancpiaitde  force,  car  il  n'avait  j^ris 
aucune  nourriture  de  tout  le  jour  et  de 
toute  la  nuit. 

-'La  femme  vint  auprès  de  Saûl,  et 
le  voyant  ti'ès  effrayé,  elle  lui  dit  : 
Voici ,  ta  servante  a  écouté  ta  voix  ; 
j'ai  exposé  ma  vie,  en  obéissant  aux 
paroles  que  tu  m'as  dites.  ^* Ecoute 
maintenant,  toi  aussi,  la  voix  de  ta 
servante,  et  laisse-moi  t'offrir  un  mor- 
ceau de  pain,  afin  que  tu  manges  pour 
avoir  la  force  de  te  mettre  en  route. 
^'Mais  il  refusa,  et  dit  :  Je  ne  mange- 
rai point.  Ses  serviteurs  et  la  femme 
aussi  le  pressèrent,  et  il  se  rendit  à 
leurs  instances.  Il  se  leva  de  terre,  et 
s'assit  sur  le  lit.  -''La  femme  avait  chez 
elle  un  veau  gras,  qu'elle  se  hâta  de 
tuer;  et  elle  prit  de  la  farine,  la  pétrit, 
et  en  cuisit  des  pains  sans  levain. 
'-^Elle  les  mit  devant  Saûl  et  devant 
ses  serviteurs.  Et  ils  mangèrent. 

Puis,  s'étant  levés,  ils  partirent  la 
nuit  même. 


David  renvoyé  de  l'armée  des  l'/iilisfins  ;  retour 
à  Tsiklag.  —  Tsiklag  pillée  et  incendiée  par 
les  Amalécites.  —  Les  Amalécites  battus  par 
David. 

Chap.  XXIX.  'Les  Philistins  ras- 
semblèrent toutes  leurs  troupes  à 
Aphek,  et  Israël  campa  près  de  la 
source  de  Jizreel.  -Les  princes  des 
Philistins  s'avancèrent  avec  leurs  cen- 
taines et  leurs  milliers,  et  David  et 
ses  gens  marchaient  à  l'arrière-garde 
avec  Akisch.  ^Les  princes  des  Philis- 
tins dirent  :  Que  font  ici  ces  Hébreux  ? 
1ère  :  voilà  pourquoi  l'Éternel  te  traite  Et  Akisch  répondit  aux  princes  des 
aujourd'hui  de  cette  manière.  "Et  mè-  Philistins  :  N'est-ce  pas  David,  servi- 
me  l'Éternel  livrera  Israël  avec  toi  en-  teur  de  Saûl,  roi  d'Israël  ?  Il  y  a  long- 
tre  les  mains  des  Philistins.  Demain,      temps  qu'il  est  avec  moi,  et  je  n'ai  pas 


Chap.'29,'.-S0,n. 


I  SAMUEL. 


trouvé  la  moindre  chose  à  lui  repro- 
cher depuis  son  arrivée  jusqu'à  ce  jour. 
''Mais  les  princes  des  Philistins  s'irri- 
tèrent contre  Akisch,  et  lui  dirent  : 
Renvoie  cet  homme,  et  qu'il  retourne 
dans  le  lieu  où  tu  l'as  établi  ;  qu'il  ne 
descende  pas  avec  nous  sur  le  champ 
de  bataille,  afin  qu'il  ne  soit  pas  pour 
nous  un  ennemi  pendant  le  combat. 
Et  comment  cet  homme  rentrerait-il 
en  grâce  auprès  de  son  maître,  si  ce 
n'est  au  moyen  des  tètes  de  nos  gens  ? 
^N'est-ce  pas  ce  David  pour  qui  l'on 
chantait  en  dansant  : 

Saiil  a  frappé  ses  mille,  — 
Et  David  ses  dix  mille. 

^Akisch  appela  David,  et  lui  dit  : 
L'Eternel  est  vivant  !  tu  es  un  homme 
droit,  et  j'aime  à  te  voir  aller  et  venir 
avec  moi  dans  le  camp,  car  je  n'ai  rien 
trouvé  de  mauvais  en  toi  depuis  ton 
arrivée  auprès  de  moi  jusqu'à  ce  jour; 
mais  tu  ne  plais  pas  aux  princes.  'Re- 
tourne donc  et  va-t'en  en  paix,  pour 
ne  rien  faire  de  désagréable  aux  yeux 
des  princes  des  Philistins.  "^David  dit 
à  Akisch  :  Mais  qu'ai-je  fait,  et  qu'as- 
tu  trouvé  en  ton  serviteur  depuis  que 
je  suis  auprès  de  toi  jusqu'à  ce  jour, 
pour  que  je  n'aille  pas  combattre  les 
ennemis  de  mon  seigneur  le  roi  .' 
^Akisch  répondit  à  David  :  .Je  le  sais, 
car  tu  es  agréable  à  mes  yeux  comme 
un  ange  de  Dieu  ;  mais  les  princes  des 
Philistins  disent  :  11  ne  montera  point 
avec  nous  pour  combattre.  "'Ainsi  lè- 
ve-toi de  bon  matin,  toi  et  les  servi- 
teurs de  ton  maitre  qui  sont  venus 
avec  toi;  levez-vous  de  bon  matin,  et 
partez  dès  que  vous  verrez  la  lumière. 

"David  et  ses  gens  se  levèrent  de 
bonne  heure,  ])our  partir  dès  le  matin. 


ses  gens,  les  Amalécites  avaient  fait 
une  invasion  dans  le  midi  et  àTsiklag. 
Ils  avaient  détruit  et  brûlé  Tsiklag, 
^ après  avoir  fait  prisonniers  les  fem- 
mes et  tous  ceux  qui  s'y  trouvaient, 
petits  et  grands.  Ils  n'avaient  tué  per- 
sonne, mais  ils  avaient  tout  emmené 
et  s'étaient  remis  en  route.  ^David  et 
ses  gens  arrivèrent  à  la  ville,  et  voici, 
elle  était  brûlée  ;  et  leurs  femmes, 
leurs  fils  et  leurs  filles,  étaient  emme- 
nés captifs.  ^Alors  David  et  le  peuple 
qui  était  avec  lui  élevèrent  la  voix  et 
pleurèrent  jusqu'à  ce  qu'ils  n'eussent 
plus  la  force  de  pleurer.  ^Les  deux  fem- 
mes de  David  avaient  été  emmenées, 
Achinoam  de  Jizreel,  et  Abigaïl  de 
Carmel,  femme  de  Nabal. 

'^ David  fut  dans  une  grande  an- 
goisse, car  le  peuple  parlait  de  le  la- 
pider, parce  que  tous  avaient  de  l'a- 
mertume dans  l'àme,  chacun  à  cause 
de  ses  fils  et  de  ses  filles.  Mais  David 
reprit  courage  en  s'appuyant  sur  l'E- 
ternel, son  Dieu.  "Il  dit  au  jîrêtre 
Abiathar,  fils  d'Achimélec  :  Apjiorte- 
moi  donc  l'éphod  !  Abiathar  apporta 
l'éphod  à  David.  *Et  David  consulta 
l'Eternel,  en  disant  :  Poursuivrai-je 
cette  troupe  ?  l'atteindrai-je  ?  L'Eter- 
nel lui  répondit  :  Poursuis,  car  tu  at- 
teindras, et  tu  délivreras.  ^Et  David 
se  mit  en  marche,  lui  et  les  six  cents 
hommes  qui  étaient  avec  lui.  Ils  arri- 
vèrent au  torrent  de  Besor,  où  s'arrê- 
tèrent ceux  qui  restaient  en  arrière. 
'"David  continua  la  poursuite  avec 
quatre  cents  hommes  ;  deux  cents  hom- 
mes s'arrêtèrent,  trop  fatigués  pour 
passer  le  torrent  de  Besor. 

"Ils  trouvèrent  dans  les  champs  un 
homme  Egyptien,  qu'ils  conduisirent 
auprès  de  David.  Ils  le  firent  manger 


et  retourner  dans  le  pays  des  Philis-  du  pain  et  boire  de  l'eau,  '^et  ils  lui 

tins.  Et  les  Philistins  montèrent  à  Jiz-  donnèrent  un  morceau  d'une  masse  de 

réel.  figues  sèches  et  deux  masses  de  rai- 

Chap.  XXX.      'Lorsque  David  ar-  sins  secs.  Après  qu'il  eut  mangé,  les 

riva  le  troisième  jour  à  Tsiklag  avec  forces  lui  revinrent,  car  il  n'avait  point 

344 


I  SAMUEL. 


Chap.  30,13-31,1,. 


pris  de  nourriture  et  point  bu  d'eau 
depuis  trois  jours  et  trois  nuits.  '^Da- 
vid lui  dit  :  A  qui  es-tu,  et  doù  es-tu? 
11  répondit  :  Je  suis  un  garçon  Egyp- 
tien, au  service  d'un  homme  Amalé- 
cite,  et  voilà  trois  jours  tpie  mon  maî- 
tre m'a  abandonné  parce  que  j'étais 
malade.  '■'Nous  avons  t'ait  une  invasion 
dans  le  midi  des  Kérétliiens,  sur  le 
territoire  de  Juda  et  au  midi  de  Calcb, 
et  nous  avons  brûlé  Tsiklag.  '^ David 
lui  dit  :  Veux-tu  me  faire  descendre 
vers  cette  troupe  ?  Et  il  répondit  : 
Jure-moi  par  le  nom  de  Dieu  que  tu 
ne  me  tueras  pas  et  c[ue  tu  ne  nie  li- 
vreras pas  à  mon  maitre,  et  je  te  ferai 
descendre  vers  cette  troupe.  "11  lui 
servit  ainsi  de  guide.  Et  voici,  les 
Amalécitcs  étaient  répandus  sur  toute 
la  contrée,  mangeant,  buvant  et  dan- 
sant, à  cause  du  grand  butin  qu'ils 
avaient  enlevé  du  pays  des  Philistins 
et  du  pays  de  Juda.  "David  les  battit 
depuis  l'aube  du  jour  jusqu'au  soir  du 
lendemain,  et  aucun  d'eux  n'échappa, 
excepté  quatre  cents  jeunes  hommes 
qui  montèrent  sur  des  chameaux  et 
s'enfuirent.  '^David  sauva  tout  ce  que 
les  Amalécites  avaient  pris,  et  il  déli- 
vra aussi  ses  deux  femmes.  "'Il  ne  leur 
manqua  personne,  ni  petit  ni  grand, 
ni  fils  ni  fille,  ni  aucune  chose  du  bu- 
tin, ni  rien  de  ce  qu'on  leur  avait  en- 
levé :  David  ramena  tout.  -"Et  David 
prit  tout  le  menu  et  le  gros  bétail  ;  et 
ceux  qui  conduisaient  ce  troupeau  et 
marchaient  à  sa  tête  disaient  :  C'est 
ici  le  butin  de  David. 

-'David  arriva  auprès  des  deux  cents 
hommes  qui  avaient  été  trop  fatigués 
pour  le  suivre,  et  qu'on  avait  laissés 
au  torrent  de  Besor.  Ils  s'avancèrent 
à  la  rencontre  de  David  et  du  peuple 
qui  était  avec  lui.  David  s'approcha 
d'eux,  et  leur  demanda  comment  ils 
se  trouvaient.  ^-Tous  les  hommes  mé- 
chants et  vils  parmi  les  gens  qui  étaient 
allés  avec  David  prirent  la  parole  et 


dirent  :  Puisqu'ils  ne  sont  pas  venus 
avec  nous,  nous  ne  leur  donnerons 
rien  du  butin  que  nous  avons  sauvé, 
sinon  à  chacun  sa  femme  et  ses  en- 
fants ;  (|u'ils  les  emmènent,  et  s'en 
aillent.  -''Mais  David  dit  :  N'agissez 
pas  ainsi,  mes  frères,  au  sujet  de  ce 
que  l'Eternel  nous  a  donné  ;  car  il  nous 
a  gardés,  et  il  a  livré  entre  nos  mains 
la  troupe  qui  était  venue  contre  nous. 
-■'Et  qui  vous  écouterait  dans  cette 
affaire  ?  La  part  doit  être  la  même 
pour  celui  cjui  est  descendu  sur  le 
champ  de  bataille  et  pour  celui  qui 
est  resté  près  des  bagages  :  ensemble 
ils  partageront.  —  ^^11  en  fut  ainsi  dès 
ce  jour  et  dans  la  suite,  et  l'on  a  fait 
de  cela  jusqu'à  ce  jour  une  loi  et  une 
coutume  en  Israël. 

^^\)e  retour  à  Tsiklag,  David  envoya 
une  partie  du  butin  aux  anciens  de 
Juda,  à  ses  amis,  en  leur  adressant  ces 
paroles  :  Voici  pour  vous  un  présent 
sur  le  butin  des  ennemis  de  l'Eternel  ! 
-'11  fit  ainsi  des  envois  à  ceux  de  Bé- 
thel,  à  ceux  de  Ramothdu  midi,  à  ceux 
de  Jatthir,  -^à  ceux  d'Aroër,  à  ceux  de 
Siphmoth,  à  ceux  d'Eschthemoa,  -'à 
ceu>;  de  Racal,  à  ceux  des  villes  des 
Jerachmeélites,  à  ceux  des  villes  des 
Kéniens,  ™à  ceux  de  Horma,  à  ceux  de 
Cor-Aschan,  à  ceux  d'Atliac,  ^'à  ceux 
d'flébron,  et  dans  tous  les  lieux  que 
David  et  ses  gens  avaient  parcourus. 

Les  Israélites  i'aincus  par  les  /'/lilistins.  —  Saiil 
et  trois  de  ses  fils  tués  dans  la  bataille. 

Chap.  XXXI.  ' Les  Philistins  livrè- 
rent bataille  à  Israël,  et  les  hommes 
d'Israël  prirent  la  fuite  devant  les 
Philistins  et  tombèrent  morts  sur  la 
montagne  de  Guilboa.  -Les  Philistins 
j)oursuivirent  Saiil  et  ses  fils,  et  tuè- 
rent Jonathan,  Abinadab  et  Mallcis- 
chua,  fils  de  Saiil.  ^L'effort  du  combat 
porta  sur  Saiil  ;  les  archers  l'atteigni- 
rent, et  le  blessèrent  grièvement.  'Saiil 
dit  alors  à  celui  qui  portait  ses  armes  : 


345 


Chop.    S1,:j- 


13. 


I  SAMUEL. 


Tire  ton  épée,  et  perce-moi  avec,  de 
peur  que  ces  incirconcis  ne  viennent 
me  percer  et  me  faire  subir  leurs  ou- 
trages. Celui  qui  portait  ses  armes  ne 
voulut  pas,  car  il  était  saisi  de  crainte. 
Et  Saûl  prit  son  épée,  et  se  jeta  des- 
sus. ^  Celui  qui  portait  les  armes  de 
Saûl,  le  voyant  mort,  se  jeta  aussi  sur 
son  épée,  et  mourut  avec  lui.  ^Ainsi 
périrent  en  même  temps,  dans  cette 
journée,  Saûl  et  ses  trois  fils,  celui  qui 
portait  ses  armes,  et  tous  ses  gens. 
'Ceux  d'Israël  qui  étaient  de  ce  côté 
de  la  vallée  et  de  ce  côté  du  Jourdain, 
ayant  vu  que  les  hommes  d'Israël  s'en- 
fuyaient et  que  Saûl  et  ses  fils  étaient 
morts,  abandonnèrent  leurs  villes  pour 
prendre  aussi  la  fuite.  Et  les  Philistins 
allèrent  s'y  établir. 

*Le  lendemain,    les  Philistins  vin- 
rent pour  dépouiller  les  morts,  et  ils 


trouvèrent  Saûl  et  ses  trois  fils  tombés 


sur  la  montagne  de  Guilboa.  ''Ils  cou- 
pèrent la  tête  de  Saûl 


et  enlevèrent 
ses  armes.  Puis  ils  firent  annoncer  ces 
bonnes  nouvelles  par  tout  le  pays  des 
Philistins  dans  les  maisons  de  leurs 
idoles  et  parmi  le  peuple.  '"Ils  mirent 
les  armes  de  Saûl  dans  la  maison  des 
Astartés,  et  ils  attachèrent  son  cada- 
vre sur  les  murs  de  Beth-Schan. 

"Lorsque  les  habitants  de  Jabès  en 
Galaad  apprirent  comment  les  Philis- 
tins avaient  traité  Saûl,  '-  tous  les  vail- 
lants hommes  se  levèrent,  et,  après 
avoir  marché  toute  la  nuit,  ils  arra- 
chèrent des  murs  de  Beth-Schan  le 
cadavre  de  Saûl  et  ceux  de  ses  fils. 
Puis  ils  revinrent  à  Jabès,  où  ils  les 
brûlèrent;  '^ils  prirent  leurs  os,  et  les 
enterrèrent  sous  le  tamarisc  à  Jabès. 
Et  ils  jeûnèrent  sept  jours. 


LE  SECOND  LIVRE 

DE    SAMUEL 


REGNE     DE     DAVID 

{Chap.  l-2'i.) 


Cantique  funèbre  de  David  sur 

Chap.  I.  'Après  la  mort  de  Saiil, 
David,  qui  avait  battu  les  Amalécites, 
était  depuis  deux  jours  revenu  à  Tsik- 
lag.  -Le  troisième  jour,  un  homme  ar- 
riva du  camp  de  Saiil,  les  vêtements 
déchirés  et  la  tète  couverte  de  terre. 
Lorsqu'il  fut  en  présence  de  David,  il 
se  jeta  par  terre  et  se  prosterna.  ^Da- 
vid lui  dit  :  D'où  viens-tu  ?  Et  il  lui 
répondit  :  Je  me  suis  sauvé  du  camp 
d'Israël.  ''David  lui  dit  :  Que  s'est-il 
passé  ?  dis-moi  donc  !  Et  il  répondit  : 
Le  peuple  s'est  enfui  du  champ  de  ba- 
taille, et  un  grand  nombre  d'hommes 
sont  tombés  et  ont  péri  ;  Saiil  même 
et  .Jonathan,  son  fds,  sont  morts.  ''Da- 
vid dit  au  jeune  homme  qui  lui  appor- 
tait ces  nouvelles  :  Comment  sais-tu 
que  Saiil  et  Jonathan,  son  fils,  sont 
morts  ?  *Et  le  jeune  homme  qui  lui 
apportait  ces  nouvelles  répondit  :  Je 
me  trouvais  sur  la  montagne  de  Guil- 
boa  ;  et  voici,  Saiil  s'appuyait  sur  sa 
lance,  et  voici,  les  chars  et  les  cava- 
liers étaient  près  de  l'atteindre.  "S  é- 
tant  retourné,  il  m'aperçut  et  m'aj)- 
pela.  Je  dis  :  Me  voici  !  *  Et  il  me  dit  : 
Qui  es-tu?  Je  lui  répondis  :  Je  suis 
Amalécite.  ^Et  il  dit  :  Approche  donc, 
et  donne-moi  la  mort  ;  car  je  suis  jiris 
de  vertige,  quoique  encore  plein  de 
vie.  "*Je  m'approchai  de  lui,  et  je  lui 
donnai  la  mort,  sachant  bien  qu'il  ne 


la  mort  de  Saiil  et  de  Jonatlian. 

survivrait  pas  à  sa  défaite.  J'ai  enlevé 
le  diadème  qui  était  sur  sa  tête  et  le 
bracelet  qu'il  avait  au  bras,  et  je  les 
apporte  ici  à  mon  seigneur. 

"David  saisit  ses  vêtements  et  les 
déchira,  et  tous  les  hommes  qui  étaient 
auprès  de  lui  firent  de  même.  '-Ils  fu- 
rent dans  le  deuil,  pleurèrent  et  jeû- 
nèrent jusqu'au  soir,  à  cause  de  Saiil, 
de  Jonathan ,  son  fils ,  du  peuple  de 
l'Eternel,  et  de  la  maison  d'Israël, 
parce  qu'ils  étaient  tombés  par  l'épée. 

'^David  dit  au  jeune  homme  qui  lui 
avait  apporté  ces  nouvelles  :  D'où  es- 
tu  ?  Et  il  répondit  :  Je  suis  le  fils  d'un 
étranger,  d'un  Amalécite.  '^David  lui 
dit  :  Comment  n'as-tu  pas  craint  de 
porter  la  main  sur  l'oint  de  l'Eternel 
et  de  lui  donner  la  mort?  '^Et  David 
appela  l'un  de  ses  gens,  et  dit  :  Ap- 
proche, et  tue-le!  Cet  homme  frappa 
r Amalécite,  qui  mourut.  '^Et  David 
lui  dit  :  Que  ton  sang  retombe  sur  ta 
tête,  car  ta  bouche  a  déposé  contre 
toi,  puisque  tu  as  dit  :  J'ai  donné  la 
mort  à  l'oint  de  l'Eternel  ! 

'"Voici  le  cantique  funèbre  cjue  Da- 
vid composa  sur  Saiil  et  sur  Jonathan, 
son  fils,  "*et  qu'il  ordonna  d'enseigner 
aux  enfants  de  Juda.  C'est  le  cantique 
de  l'arc"  :  il  est  écrit  dans  le  livre  du 
Juste*. 


a.  Ainsi  mniimé  parce  qu'il  est  fait  nicnlioii  de  l'arc-  de  Jonathan  au  verset  22.  b.  Livre  perdu,  déjà   eilé 

Josué  10,  13. 


347 


Chap.  1, 19-3,  G.  II  SAMUEL. 

''■'L'élite  d'Israël  a  succombé  sur  tes  collines  ! 
Comment  des  héros  sont-ils  tombés  ? 
^"Ne  l'annoncez  point  dans  Gath, 
N'en  publiez  point  la  nouvelle  dans  les  rues  d'Askalon, 

De  peur  que  les  filles  des  Philistins  ne  se  réjouissent, 
De  peur  que  les  filles  des  incirconcis  ne  triomphent. 

^'Montagnes  de  Guilboa  ! 
Qu'il  n'y  ait  sur  vous  ni  rosée  ni  pluie, 
Ni  champs  qui  donnent  des  prémices  pour  les  offrandes. 

Car  là  ont  été  jetés  les  boucliers  des  héros, 
Le  bouclier  de  Saûl  ; 
L'huile  a  cessé  de  les  oindre. 

^'Devant  le  sang  des  blessés,  devant  la  graisse  des  plus  vaillants, 
L'arc  de  Jonathan  n'a  jamais  reculé, 

Et  l'épée  de  Saiil  ne  retournait  point  à  vide. 

-'Saiil  et  Jonathan,  aimables  et  chéris  pendant  leur  vie. 
N'ont  point  été  séparés  dans  leur  mort  ; 
Ils  étaient  plus  légers  que  les  aigles. 
Ils  étaient  plus  forts  que  les  lions. 

^^Filles  d'Israël  !  pleurez  sur  Saûl, 
Qui  vous  revêtait  magnifiquement  de  cramoisi. 
Qui  mettait  des  ornements  d'or  sur  vos  habits. 

-^Comment  des  héros  sont-ils  tombés  au  milieu  du  combat? 
Comment  Jonathan  a-t-il  succombé  sur  tes  collines  ? 

-^Je  suis  dans  la  douleur  à  cause  de  toi,  Jonathan,  mon  frère  ! 
Tu  faisais  tout  mon  plaisir; 

Ton  amour  pour  moi  était  admirable, 
Au-dessus  de  l'amour  des  femmes. 

^'Comment  des  héros  sont-ils  tombés  ? 
Comment  leurs  armes  se  sont-elles  perdues  ? 

David,  roi  de  Jiida  à  Hébron.  — Iscli-Bosclietli,  fils  de  Saiil,  roi  d'Israël  à  Mahanaïm.  —  Guerre 
civile.  —  Abner,  clief  de  l'armée  d' Isch-Bosclteth,  tué  par  Joab,  chef  de  l'armée  de  David.  — 
Assassinat  d  Iscli-Bosclietli. 

Chap.  II.     'Après  cela,  David  con-  *Les  hommes  de  Juda  vinrent,  et  là 

sulta  l'Éternel,  en  disant  :  Monterai-  ils   oignirent   David   pour   roi    sur  la 

je  dans  une  des  villes  de  JudaPL'E-  maison  de  Juda. 

ternel  lui  répondit  :  Monte.  David  dit  :  On  informa  David  (pie  c'étaient  les 
Où  monterai-je  ?  Et  l'Éternel  répon-  gens  de  Jabès  en  Galaad  qui  avaient 
dit  :  A  Hébron.  -David  y  monta,  avec  enterré  Saul.  '•^ David  envoya  des  mes- 
ses deux  femmes,  Achinoam  de  Jiz-  sagers  aux  gens  de  Jabès  en  Galaad, 
réel,  et  Abigaïl  de  Carmcl,  femme  de  pour  leur  dire  :  Soyez  bénis  de  l'Eter- 
Nabal.  ^David  fit  aussi  monter  les  gens  nel,  puisque  vous  avez  ainsi  montré 
qui  étaient  auprès  de  lui,  chacun  avec  de  la  bienveillance  envers  Saûl,  votre 
sa  maison;  et  ils  habitèrent  dans  les  maître,  et  que  vous  l'avez  enterré.  *Et 
villes  d'Hébron.  maintenant,  que  l'Éternel  use  envers 

348 


II  SAMUEL. 


Chap.  3,  i<>o. 


vous  de  bonté  et  do  ficlélitc  !  Moi  aussi  Tseruja  :    Joab,    Abisthaï    et    Asaël. 

je  vous  ferai  du  bien,  parce  que  vous  Asaël   avait  les  pieds   légers  comme 

avez  agi  de  la  sorte.  ^Que  vos  mains  une  gazelle  des  champs  :  ''il  poursui- 

se  fortifient,  et  soyez  de  vaillants  boni-  vit  Abner,  sans   se  détourner  de  lui 

mes;  car  votre  maître  Saiil  est  mort,  pour  aller  à  droite  ou  à  gauche.  -"Ab- 

et  c'est  moi  que  la  maison  deJudaa  ner  regarda  derrière  lui,  et  dit  :  Est-ce 

oint  pour  roi  sur  elle.  toi,  Asaël  ?  Et  il  répondit  :   C'est  moi. 

^Cependant  Abner,  fds  de  Ner,  chef  "'Abner  lui  dit:  Tire  à  droite  ou  à 
de  l'armée  de  Saiil,  prit  Isch-Boscheth,  gauche;  saisis-toi  de  l'un  de  ces  jeu- 
fils  de  Saiil,  et  le  fit  passer  à  Maha-  nés  gens,  et  prends  sa  dépouille.  Mais 
naïm.  'Il  l'établit  roi  sur  Galaad,  sur  Asaël  ne  voulut  point  se  détourner  de 
les  Gueschuriens ,  sur  Jizreel ,  sur  lui.  ^'Abner  dit  encore  à  Asaël  :  Dé- 
Ephraïm,  sur  Benjamin,  sur  tout  Is-  tourne-toi  de  moi;  pourquoi  te  frap- 
raël.  "*Isch-Boscheth ,  fils  de  Saiil,  perais-je  et  t'abattrais-je  en  terre? 
était  âgé  de  quarante  ans,  lorsqu'il  comment  ensuite  lèverais-je  le  visage 
devint  roi  d'Israël,  et  il  régna  deux  devant  ton  frère  Joab?*^Et  Asaël  re- 
ans.  Il  n'y  eut  que  la  maison  de  Juda  fusa  de  se  détourner.  Sur  quoi  Abner 
qui  resta  attachée  à  David.  "Le  temps  le  frappa  au  ventre  avec  l'extrémité 
pendant  lequel  David  régna  à  Hébron  inférieure  de  sa  lance,  et  la  lance  sor- 
sur  la  maison  de  Juda  fut  de  sept  ans  tit  par  derrière.  Il  tomba  et  mourut 
et  six  mois.  sur  place.  Tous  ceux  qui  arrivaient  au 

'^Abner,   fils   de   Ner,   et   les  gens  lieu   où  Asaël  était  tombé   mort,  s'y 

d'Isch-Boscheth,  fils  de  Saiil,  sortirent  arrêtaient. 

de  Mahanaim  pour  marcher  sur  Ga-  ^^Joab    et    Abischaï    poursuivirent 

baon.    ''Joab,  fils  de  Tseruja,   et  les  Abner,  et  le  soleil  se  couchait  quand 

gens   de   David,    se   mirent   aussi   en  ils  arrivèrent  au  coteau  d'Amma,  qui 

marche.  Ils  se  rencontrèrent  près  de  est  en  face  de  Guiach,  sur  le  chemin 

l'étang  de  Gabaon,  et  ils  s'arrêtèrent  du  désert  de  Gabaon. 

les  uns  en  deçà  de  l'étang,  et  les  au-  -^Les  fils  de  Benjamin  se  rallièrent 

très  au  delà.  à   la   suite   d'Abner  et  formèrent  un 

'*Abner  dit  à  Joab  :  Que  ces  jeunes  corps,  et  ils  s'arrêtèrent  au  sommet 
gens  se  lèvent,  et  qu'ils  se  battent  d'une  colline.  ^*^Abner  appela  Joab,  et 
devant  nous  !  Joab  répondit  :  Qu'ils  dit  :  L'épée  dévorera-t-elle  toujours  ? 
se  lèvent  !  '^Ils  se  levèrent  et  s'avan-  Ne  sais-tu  pas  qu'il  y  aura  de  l'amer- 
cèrent  en  nombre  égal,  douze  pour  tume  à  la  fin  ?  Jusques  à  quand  tarde- 
Benjamin  et  pour  Isch-Boscheth,  fils  ras-tu  à  dire  au  peuple  de  ne  plus 
de  Saiil,  et  douze  des  gens  de  David,  poursuivre  ses  frères?  "Joab  répon- 
'^Chacun  saisissant  son  adversaire  par  dit:  Dieu  est  vivant!  si  tu  n'eusses 
la  tête  lui  enfonça  son  épée  dans  le  parlé,  le  peuple  n'aurait  pas  cessé 
flanc,  et  ils  tombèrent  tous  ensemble,  avant  le  matin  de  poursuivre  ses  frè- 
VA  l'on  donna  à  ce  lieu,  qui  est  près  res.  -^Et  Joab  sonna  de  la  trompette, 
de  Gabaon,  le  nom  de  Helkath-Ilatsu-  et  tout  le  jieuple  s'arrêta;  ils  ne  pour- 
rim".  '"Il  y  eut  en  ce  jour  un  combat  suivirent  plus  Israël,  et  ils  ne  conli- 
très  rude,  dans  lequel  Abner  et  les  nuèrent  pas  à  se  battre, 
hommes  d'Israël  furent  battus  parles  '-'■'Abner  et  ses  gens  marchèrent  toute 
gens  de  David.  la  nuit  dans  la  plaine;  ils  passèrent  le 

'*Là  se  trouvaient  les  trois  fils  de  Jourdain,    traversèrent    en   entier  le 

a.   llelhath-llatsHi  un  sii^nific  /c  tliamp  t/cs  <-in't's. 

319 


Chap.  2,3û-S,'ji. 


II  SAMUEL. 


Bitliron ,  et  arrivèrent  à  Mahanaïm. 
^"Joab  revint  de  la  poursuite  d'Abner, 
et  rassembla  tout  le  peuple  ;  il  man- 
quait dix-neuf  hommes  des  gens  de 
David,  et  Asaël.  ^' Mais  les  gens  de  Da- 
vid avaient  frappé  à  mort  trois  cent 
soixante  hommes  parmi  ceux  de  Ben- 
jamin et  d'Abner.  3- Ils  emportèrent 
Asaël,  et  l'enterrèrent  dans  le  sépul- 
cre de  son  père  à  Bethléhem.  Joab  et 
ses  gens  marchèrent  toute  la  nuit,  et 
le  jour  paraissait  quand  ils  furent  à 
Hébron. 
Chap.  III. 


'"en  disant  qu'il  ferait  passer  la  royauté 
de  la  maison  de  Saûl  dans  la  sienne, 
et  qu'il  établirait  le  trône  de  David  sur 
Israël  et  sur  ,Iuda  depuis  Dan  jusqu'à 
Beer-Schéba.  "Isch-Boscheth  n'osa 
pas  répliquer  un  seul  mot  à  Abner, 
parce  qu'il  le  craignait. 

'^ Abner  envoya  des  messagers  à 
David,  pour  lui  dire  de  sa  part  :  A  qui 
est  le  pays?  Fais  alliance  avec  moi, 
et  voici,  ma  main  t'aidera  pour  tour- 
ner vers  toi  tout  Israël.  '^  Il  répondit  : 


Bien!  je  ferai  alliance  avec  toi;  mais 
*La  guerre  dura  long-     je  te  demande  une  chose,  c'est  que  tu 


temps  entre  la  maison  de  Saiil  et  la 
maison  de  David.  David  devenait  de 
plus  en  plus  fort,  et  la  maison  de  Saùl 
allait  en  s'affaiblissant. 

^11  naquit  à  David  des  fils  à  Hébron. 
Son  premier-né  fut  Amnon,  d'Achi- 
noam  de  Jizreel;  ^le  second,  Kileab, 
d'Abigaïl  deCarmel,  femme  de  Nabal; 
le  troisième,  Absalom,  fds  de  Maaca, 
fille  de  Talmaï,  roi  de  Gueschur;  *le 
quatrième,  Adonija,  fils  de  Haggith  ; 
le  cinquième,  Schephathia,  fils  d'Abi- 
thal;  ^et  le  sixième,  Jithream,  d'Égla, 
femme  de  David.  Ce  sont  là  ceux  qui 
naquirent  à  David  à  Hébron. 

*  Pendant  la  guerre  entre  la  maison 
de  Saul  et  la  maison  de  David,  Abner 
tint  ferme  pour  la  maison  de  Saûl. 
'Or  Saùl  avait  eu  une  concubine,  nom- 
mée Bitspa,  fille  d'Ajja.  Et  Isch-Bos- 
cheth dit  à  Abner  :  Pourquoi  es-tu 
A'enu  vers  la  concubine  de  mon  père  ? 
*Abner  fut  très  irrité  des  paroles  d'Isch- 
Boscheth,  et  il  répondit  :  Suis-je  une 
tète  de  chien,  qui  tienne  pour  Juda  ? 
Je  fais  aujourd'hui  preuve  de  bienveil- 
lance envers  la  maison  de  Saùl,  ton 
père,  envers  ses  frères  et  ses  amis,  je 
ne  t'ai  pas  livré  entre  les  mains  de 
David,  et  c'est  aujourd'hui  que  tu  me 
reproches  une  faute  avec  cette  femme  ? 
^Que  Dieu  traite  Abner  dans  toute  sa 
rigueur,  si  je  n'agis  pas  avec  David 
selon  ce  que  l'Eternel  a  juré  à  David, 


ne  voies  point  ma  face,  à  moins  que 
tu  n'amènes  d'abord  Mical,  fille  de 
Saùl,  en  venant  auprès  de  moi.  '^Et 
David  envoya  des  messagers  à  Isch- 
Boscheth,  fils  de  Saùl,  pour  lui  dire  : 
Donne-moi  ma  femme  Mical,  que  j'ai 
fiancée  pour  cent  prépuces  de  Philis- 
tins. '^Isch-Boscheth  la  fit  prendre 
chez  son  mari  Palthiel,  fils  de  Laïsch. 
'^Et  son  mari  la  suivit  en  pleurant  jus- 
qu'à Bachurim.  Alors  Abner  lui  dit  : 
Va,  retourne-t'en  !  Et  il  s'en  retourna. 
"Abner  eut  un  entretien  avec  les 
anciens  d'Israël,  et  leur  dit  :  Vous  dé- 
siriez autrefois  d'avoir  David  pour 
roi;  '*établissez-le  maintenant,  car 
l'Eternel  a  dit  de  lui  :  C'est  par  David, 
mon  serviteur,  que  je  délivrerai  mon 
peuple  d'Israël  de  la  main  des  Philis- 
tins et  de  la  main  de  tous  ses  enne- 
mis. '"Abner  parla  aussi  à  Benjamin, 
et  il  alla  rapporter  aux  oreilles  de  Da- 
vid à  Hébron  ce  qu'avaient  résolu  Is- 
raël et  toute  la  maison  de  Benjamin. 
^"11  arriva  auprès  de  David  à  Hébron, 
accompagné  de  vingt  hommes;  et  Da- 
vid fit  un  festin  à  Abner  et  à  ceux  qui 
étaient  avec  lui.  -'Abner  dit  à  David  : 
Je  me  lèverai,  et  je  partirai  pour  ras- 
sembler tout  Israël  vers  mon  seigneur 
le  roi;  ils  feront  alliance  avec  toi,  et 
tu  régneras  entièrement  selon  ton  dé- 
sir. David  renvoya  Abner,  qui  s'en 
alla  en  paix. 


350 


II  SAMUEL. 


Chnp.  -5,22-4.4.' 


"Voici,  Joab  et  les  gens  de  David  tua,  pour  venger  la  mort  d'Asaël,  son 
revinrent  d'une  excursion,  et  amené-  frère. -"* David  l'apprit  ensuite,  et  il  dit  : 
rent  avec  eux  un  grand  butin.  Abner  Je  suis  à  jamais  innocent,  devant  l'E- 
n'était  plus  auprès  de  David  à  Hébron,  ternel,  du  sang  d'Abner,  fils  de  Ner, 
car  David  l'avait  renvoyé,  et  il  s'en  et  mon  royaume  l'est  aussi.  -'■'Que  ce 
était  allé  en  paix.  -^Lorsque  Joab  et  sang  retombe  sur  Joab  et  sur  toute  la 
toute  sa  troupe  arrivèrent,  on  lit  à  maison  de  son  père  !  Qu'il  y  ait  tou- 
Joab  ce  rapport  :  Abner,  fds  de  Ner,  jours  quelqu'un  dans  la  maison  de 
est  venu  auprès  du  roi,  qui  l'a  ren-  Joab,  qui  soit  atteint  d'un  Hux  ou  de 
voyé,  et  il  s'en  est  allé  en  paix.  -''Joab  la  lèpre,  ou  qui  s'appuie  sur  un  bâton, 
se  rendit  chez  le  roi,  et  dit  :  Qu'as-tu  ou  qui  tombe  par  l'épée,  ou  qui  man- 
iait ?  ^'oici,  Abner  est  venu  vers  toi  ;  que  de  pain  ! 


]K)ur([uoi  1  as-tu  renvoyé  et  laisse  par- 


"Ainsi  Joab  et  Abischaï,  son  frère, 


tir?-^Tu  connais  Abner,  fils  de  Ner!  tuèrent  Abner,  parce  qu'il  avait  donné 

c'est  pour  te  tromper  qu'il  est  venu,  la  mort  à  Asaël,  leur  frère,  à  Gabaon, 

pour  épier  tes   démarches,    et  pour  dans  la  bataille. 

savoir  tout  ce  que  tu  fais.  -^Et  Joab,  ^' David  dit  à  Joab  et  à  tout  le  peu- 
après  avoir  quitté  David,  envoya  sur  pie  qui  était  avec  lui  :  Déchirez  vos 
les  traces  d'Abner  des  messagers,  qui  vêtements,  ceignez-vous  de  sacs,  et 
le  ramenèrent  depuis  la  citerne  de  pleurez  devant  Abner  !  Et  le  roi  David 
Sira  :  David  n'en  savait  rien.  marcha  derrière  le  cercueil.  ^'-On  en- 
'-" Lorsque  Abner  fut  de  retour  à  Hé-  terra  Abner  à  Hébron.  Le  roi  éleva  la 
bron,  Joab  le  tira  à  l'écart  au  milieu  voix  et  pleura  sur  le  sépulcre  d'Abner, 
de  la  porte,  comme  pour  lui  parler  en  et  tout  le  peuple  pleura.  ^'Le  roi  fit 
secret,  et  là  il  le  frappa  au  ventre  et  le  une  complainte  sur  Abner,  et  dit  : 


Abner  devait-il  mourir  comme  meurt  un  criminel  ? 
''Tu  n'avais  ni  les  mains  liées,  ni  les  pieds  dans  les  chaînes  ! 
Tu  es  tombé  comme  on  tombe  devant  des  méchants. 


'^Et  tout  le  peuple  pleura  de  nou- 
veau sur  Abner.  Tout  le  peuple  s'ap- 
procha de  David  pour  lui  faire  pren- 
dre quelque  nourriture,  pendant  qu'il 
était  encore  jour;  mais  David  jura,  en 
disant  :  Que  Dieu  me  traite  dans  toute 
sa  rigueur,  si  je  goûte  du  pain  ou  quoi 
que  ce  soit  avant  le  coucher  du  soleil  ! 
'T.ela  fut  connu  et  approuvé  de  tout 
le  peuple,  qui  trouva  bon  tout  ce  qu'a- 
vait fait  le  roi.  ^"Tout  le  peuple  et  tout 
Israël  comprirent  en  ce  jour  que  ce 
n'était  pas  par  ordre  du  roi  qu'Abner, 
fils  de  Ner,  avait  été  tué.  '"Le  roi  dit 
à  ses  serviteurs  :  Ne  savez-vous  pas 
qu'un  chef,  qu'un  grand  homme,  est 
tombé  aujourd'hui  en  Israël  ?  '^Je  suis 
encore  faible,  quoique  j'aie  reçu  l'onc- 


tion royale;  et  ces  gens,  les  fils  de 
Tseruja,  sont  trop  puissants  pour  moi. 
Que  l'Eternel  rende  selon  sa  méchan- 
ceté à  celui  qui  fait  le  mal  ! 

Chnp.  IV.  'Lorsque  le  fils  de  Saiil 
apprit  qu'Abner  était  mort  à  Hébron, 
ses  mains  restèrent  sans  force,  et  tout 
Israël  fut  dans  l'épouvante.  '^Le  fils  de 
Saiil  avait  deux  chefs  de  bandes,  do.nt 
l'un  s'appelait  Baana  et  l'autre  Hécab; 
ils  étaient  fils  de  Rimmonde  Beéroth, 
d'entre  les  fils  de  Benjamin.  —  Car 
Beéroth  était  regardée  comme  faisant 
partie  de  Benjamin,  'et  les  Beéro- 
thiens  s'étaient  enfuis  à  Guitthaïm,  où 
ils  ont  habité  jusqu'à  ce  jour.  —  *Jo- 
nathan,  iils  de  Saûl,  avait  un  fils  per- 
clus des   pieds,  et  âgé  de   cinq   ans, 


351 


23 


Chap.  4^,5-5, 11. 


II  SAMUEL. 


lorsque  arriva  de  Jizreel  la  nouvelle 
de  la  mort  de  Saûl  et  de  Jonathan  ;  sa 
nourrice  le  prit  et  s'enfuit,  et,  comme 
elle  précipitait  sa  fuite,  il  tomba  et 
resta  boiteux;  son  nom  était  Mephi- 
boscheth. 

^Or  les  fils  de  Rimmon  de  Beéroth, 
Récab  et  Baana,  se  rendirent  pendant 
la  chaleur  du  jour  à  la  maison  d'Isch- 
Boscheth,  qui  était  couché  pour  son 
repos  de  midi.  ^Ils  pénétrèrent  jus- 
qu'au milieu  de  la  maison ,  comme 
pour  prendre  du  froment,  et  ils  le 
frappèrent  au  ventre;  puis  Récab  et 
Baana,  son  frère,  se  sauvèrent.  "Ils 
entrèrent  donc  dans  la  maison  pen- 
dant qu'il  reposait  sur  son  lit  dans  sa 
chambre  à  coucher,  ils  le  frappèrent 
et  le  firent  mourir,  et  ils  lui  coupèrent 
la  tête.  Ils  prirent  sa  tête,  et  ils  mar- 
chèrent toute  la  nuit  au  travers  de  la 
plaine.  ^Ils  apportèrent  la  tête  d'Isch- 
Boscheth  à  David  dans  Hébron,  et  ils 
dirent  au  roi  :  Voici  la  tête  d'Isch- 
Boscheth,  fds  de  Saûl,  ton  ennemi, 
qui  en  voulait  à  ta  vie;  l'Eternel  venge 
aujourd'hui  le  roi  mon  seigneur  de 
Saûl  et  de  sa  race.  ^David  répondit  à 
Récab  et  à  Baana,  son  frère,  fils  de 
Rimmon  de  Beéroth  :  L'Éternel  qui 
m'a  délivré  de  tout  péril  est  vivant  ! 
'"celui  qui  est  venu  me  dire  :  Voici, 
Saûl  est  mort,  et  qui  croyait  m'annon- 
cer  une  bonne  nouvelle,  je  l'ai  fait 
saisir  et  tuer  à  Tsiklag,  pour  lui  don- 
ner le  salaire  de  son  message;  "et 
quand  des  méchants  ont  assassiné  un 
homme  juste  dans  sa  maison  et  sur  sa 
couche,  combien  plus  ne  redeman- 
derai-je  pas  son  sang  de  vos  mains  et 
ne  vous  exterminerai-je  pas  de  la  terre? 
'-Et  David  ordonna  à  ses  ffens  de  les 
tuer;  ils  leur  coupèrent  les  mains  et 
les  pieds,  et  les  pendirent  au  bord  de 
l'étang  d'Hébron.  Ils  prirent  ensuite  la 
tête  d'Isch-Boscheth,  et  l'enterrèrent 
dans  le  sépulcre  d'Abner  à  Hébron. 

a.  Phrase  interrompue.  Comp.   I  Chron.  11,  6.         b. 


Dai'id,  roi  de  Juda  et  de  tout  Israël.  —  Expul- 
sion des  Jébusiens  et  résidence  de  David  à 
Jérusalem.  —  Victoires  sur  les  P/iilistins. 

Chap.  y.  'Toutes  les  tribus  d'Is- 
raël vinrent  auprès  de  David,  à  Hé- 
bron, et  dirent  :  Voici,  nous  sommes 
tes  os  et  ta  chair.  ^Autrefois  déjà, 
lorsque  Saûl  était  notre  roi,  c'était  toi 
qui  conduisais  et  qui  ramenais  Israël. 
L'Eternel  t'a  dit  :  Tu  paîtras  mon  peu- 
ple d'Israël,  et  tu  seras  le  chef  d'Is- 
raël. ''Ainsi  tous  les  anciens  d'Israël 
vinrent  auprès  du  roi  à  Hébron,  et  le 
roi  David  fit  alliance  avec  eux  à  Hé- 
bron, devant  l'Eternel.  Ils  oignirent 
David  pour  roi  sur  Israël. 

*  David  était  âgé  de  trente  ans  lors- 
qu'il devint  roi,  et  il  régna  quarante 
ans.  ^A  Hébron  il  régna  sur  Juda  sept 
ans  et  six  mois,  et  à  Jésuralem  il  ré- 
gna trente-trois  ans  sur  tout  Israël  et 
Juda. 

^Le  roi  marcha  avec  ses  gens  sur 
Jérusalem  contre  les  Jébusiens,  habi- 
tants du  pays.  Ils  dirent  à  David  :  Tu 
n'entreras  ]>oint  ici,  car  les  aveugles 
mêmes  et  les  boiteux  te  repousse- 
ront! Ce  qui  voulait  dire  :  David  n'en- 
trera point  ici.  "Mais  David  s'empara 
de  la  forteresse  de  Sion  :  c'est  la  cité 
de  David.  ^David  avait  dit  en  ce  jour  : 
Quiconque  battra  les  Jébusiens  et  at- 
teindra le  canal,  quiconque  frappera 
ces  boiteux  et  ces  aveugles  qui  sont 
les  ennemis  de  David"...  —  C'est  pour- 
quoi l'on  dit  :  L'aveugle  et  le  boiteux 
n'entreront  point  dans  la  maison. 

^  David  s'établit  dans  la  forteresse, 
qu'il  appela  cité  de  David.  Il  fit  de 
tous  côtés  des  constructions,  en  de- 
hors et  en  dedans  de  Millo*.  '"David 
devenait  de  plus  en  plus  grand,  et 
l'Eternel,  le  Dieu  des  armées,  était 
avec  lui. 

"Hiram,  roi  de  Tyr,  envoya  des 
messagers  à  David,  et  du  bois  de  cè- 
dre, et  des  charpentiers  et  des  tail- 

Terme  désignant  la  citadelle.  Comp.  Jug.  9,  6,  20. 


352 


II  SAMUEL. 


Cliap.  5,  ii-6.  11. 


leurs  do  pierres,  qui  bàtil'Ont  une  mai-  L'arche  transportée  par  Dmid  (le  Kirjalli- 

son  pour  David.  '-David  reconnut  que  Jeanm  à  Jérusalem. 

l'Eternel  l'affermissait  comme  roi  d'Is-  Chnp.   VI.       'David  rassembla  en- 

raël,  et  qu'il   élevait   son   royaume  à  core  toute  l'élite  d'Israël,  au  nombre 

cause  de  son  peuple  d'Israël.  de  trente  mille  hommes.  -Et  David, 

'^David  prit  encore  des  concubines  avec  tout  le   peuple  qui  était  auprès 

et  des   femmes  de  Jérusalem,   après  de  lui,  se  mit  en  marche  depuis  Baalé- 

«ru'il  fut  venu  d'Hébron,  et  il  lui  na-  Juda*,  pour  faire  monter  de  là  l'arche 


quit  encore  des  fils  et  des  filles.  '■'Voici 
les  noms  de  ceux  qui  lui  naquirent  à 
Jérusalem  :  Schammua,  Schobab,  Na- 
than, Salomon,  'Mibhar,  Elischua,  Né- 


de  Dieu,  devant  laquelle  est  invoqué 
le  nom  de  l'Eternel  des  armées  qui 
réside  entre  les  chérubins  au-dessus 
de    l'arche.  ^Ils    mirent   sur   un   char 


pheg,  Japhia,  '"Elischama,  Eliada,  et  neuf  l'arche  de  Dieu,  et  l'emportèrent 

Eliphéleth.  de  la  maison  d'Abinadab  sur  la  col- 

'"  Les  Philistins  apprirent  qu'on  avait  line;  Uzza  et  Achjo,  fils  d'Abinadab, 

oint  David  pour  roi  sur  Israël,  et  iîs  conduisaient  le  char  neuf.  •'Ils  l'empor- 

montèrent  tous  à  sa  recherche.  David,  tèrent  donc  de  la  maison  d'Abinadab 

qui  en  fut  informé,  descendit  à  la  for-  sur  la  colline;   Uzza  marchait  à  côté 

teresse.  '*Les  Philistins  arrivèrent,  et  de  l'arche  de  Dieu,  et  Achjo  allait  de- 

se  répandirent  dans  la  vallée  des  Re-  vant  l'arche.  ^ David  et  toute  la  mai- 

phaïm.  ''David  consulta  l'Eternel,  en  son  d'Israël  jouaient  devant  l'Eternel 

disant  :  Monterai-je  contre  les  Philis-  de  toutes  sortes  d'instruments  de  bois 

tins? Les  livreras-tu  entre  mes  mains?  de  cyprès,  des  harpes,  des  luths,  des 

Et  l'Eternel  dit  à  David  :  Monte,  car  je  tambourins,  des  sistres  et  des  cym- 

livrerai  les  Philistins  entre  tes  mains.  l)ales. 

-"David  vint  à  Baal-Peratsim,  où  il  les  'Lorsqu'ils  furent  arrivés  à  l'aire  de 
battit.  Puis  il  dit  :  L'Eternel  a  disper-  Nacon,  Uzza  étendit  la  main  vers  Tar- 
se mes  ennemis  devant  moi,  comme  che  de  Dieu  et  la  saisit,  parce  que  les 
des  eaux  qui  s'écoulent.  C'est  pour-  bœufs  la  faisaient  pencher.  "La  colère 
quoi  l'on  a  donné  à  ce  lieu  le  nom  de  l'Eternel  s'enflamma  contre  Uzza, 
de  Baal-Peratsim".  ^'Ils  laissèrent  là  et  Dieu  le  frappa  sur  place  à  cause  de 
leurs  idoles,  et  David  et  ses  gens  les  sa  faute.  Uzza  mourut  là,  près  de  l'ar- 
emportèrent.  che  de  Dieu.  '^David  fut  irrité  de  ce 

"Les  Philistins  montèrent  de  non-  (pie  l'Eternel  avait  fra]ipé  Uzza  d'un 

veau,  et  se  répandirent  dans  la  vallée  tel  châtiment.  Et  ce  lieu  a  été  ap])elé 

des  Rephaïm.  -^David  consulta  l'Eter-  jusqu'à  ce  jour  Pérets-Uzza"".  "David 

nel.  Et  l'Eternel  dit  :  Tu  ne  monteras  eut  peur  de  l'Eternel  en  ce  jour-là,  et 

pas;  tourne-les  par  derrière,  et  tu  ar-  il  dit  :  Comment  l'arche  de  l'Eternel 

riveras  sur  eux  vis-à-vis  des  mûriers,  entrerait-elle  chez  moi? '"11  ne  voulut 

-■'r)uand  tu  entendras  un  bruit  de  jias  pas  retirer  l'arche  de    l'Eternel  chez 

dans  les  cimes  des  mûriers,  alors  hà-  lui  dans  la  cité  de  Davitl,  et  il  la  fil 

te-toi,  car  c'est  l'Eternel  qui  marclie  conduiie dans  la  maison  d'Obcd-I'^doui 

devant   toi    pour  battre    l'armée  des  de  Gath.  "L'arche  de  l'Eternel  resta 

Philistins.  ^^David  fît  ce  que  l'Eternel  trois   mois   dans    la   maison   d'Obed- 

lui  avait  ordonné,  et  il  battit  les  Phi-  Edom  dcGath,  et  l'Éternel bénitObed- 

listins  depuis  Guéba  jusqu'à  Guézer.  Edom  et  toute  sa  maison. 


a.  liaal-Pfiatmni   signifie   lieu  des 
-se  trouvait  îilors,   \uy.  I  Sain.  7,  i. 


"upiures.  b.  lîaalc-Juda    nu   Kiijutli-Jcarini.  villo  dans  liiijuelle  l'iiTcho 

f.  J'ereis-Uzza  signifie  bri-ilir  i/'i'zza. 


35;} 


Chap.  0,  n-7 ,  10. 


II  SAMUEL 


'-On  vint  dire  au  roi  David  :  L'Éter- 
nel a  béni  la  maison  d'Obed-Edom  et 
tout  ce  qui  est  à  lui,  à  cause  de 
l'arche  de  Dieu.  Et  David  se  mit  en 
route,  et  il  fit  monter  l'arche  de  Dieu 
depuis  la  maison  d'Obed-Édom  jus- 
qu'à la  cité  de  David,  au  milieu  des 
réjouissances.  ''Quand  ceux  qui  por- 
taient l'arche  de  l'Eternel  eurent  fait 
six  pas,  on  sacrifia  un  bœuf  et  un  veau 
gras.  '*David  dansait  de  toute  sa  force 
devant  l'Éternel,  et  il  était  ceint  d'un 
éphod  de  lin.  '^ David  et  toute  la  mai- 
son d'Israël  firent  monter  l'arche  de 
l'Éternel  avec  des  cris  de  joie  et  au 
son  des  trompettes. 
.  '^Comme  l'arche  de  l'Éternel  en- 
trait dans  la  cité  de  David,  Mical,  fille 
de  SaiiÉ  regardait  par  la  fenêtre,  et, 
voyant  le  roi  David  sauter  et  danser 
devant  l'Éternel,  elle  le  méprisa  dans 
son  cœur. 

'"Après  qu'on  eut  amené  l'arche  de 
l'Éternel,  on  la  mit  à  sa  place  au  mi- 
lieu de  la  tente  que  David  avait  dres- 
sée pour  elle  ;  et  David  offrit  devant 
l'Éternel  des  holocaustes  et  des  sacri- 
fices d'actions  de  grâces.  '■* Quand  Da- 
vid eut  achevé  d'offrir  les  holocaustes 
et  les  sacrifices  d'actions  de  grâces,  il 
bénit  le  peuple  au  nom  de  l'Eternel 
des  armées.  '^Puis  il  distribua  à  t  )ut 
le  peuple,  à  toute  la  multitude  d'Is- 
raël, hommes  et  femmes,  à  chacun  un 


nel,  sur  Israël,  c'est  devant  l'Éternel 
que  j'ai  dansé.  --Je  veux  paraître  en- 
core plus  vil  que  cela,  et  m'abaisser 
à  mes  propres  yeux  ;  néanmoins  je  se- 
rai en  honneur  auprès  des  servantes 
dont  tu  parles.  --'Or  Mical,  fille  de 
Saûl,  n'eut  point  d'enfants  jusqu'au 
jour  de  sa  mort. 

Dai'id  projetant  de  bâtir  un  temple  ;  opposition 
de  l'Eternel.  —  Promesses  à  la  maison  de 
Dai'id. 

Chap.  Vil.  'Lorsque  le  roi  habita 
dans  sa  maison,  et  que  l'Éternel  lui 
eut  donné  du  repos,  après  l'avoir  dé- 
livré de  tous  les  ennemis  qui  l'entou- 
raient, -il  dit  à  Nathan  le  prophète  : 
Vois  donc!  j'habite  dans  une  maison 
de  cèdre,  et  l'arche  de  Dieu  habite  au 
milieu  d'une  tente.  ''Nathan  répondit 
au  roi  :  Va,  fais  tout  ce  que  tu  as  dans 
le  cœur,  car  l'Eternel  est  avec  toi. 

^La  nuit  suivante,  la  parole  de  l'E- 
ternel fut  adressée  à  Nathan  :  ^Va  dire 
à  mon  serviteur  David  :  Ainsi  parle 
l'Éternel  :  Est-ce  toi  qui  me  bâtirais 
une  maison  pour  que  j'en  fasse  ma 
demeure?  ^Mais  je  n'ai  point  habité 
dans  une  maison  depuis  le  jour  où  j'ai 
fait  monter  les  enfants  d'Israël  hors 
d'Egypte  jusqu'à  ce  jour;  j'ai  voyagé 
sous  une  tente  et  dans  un  tabernacle. 
'Partout  où  j'ai  marché  avec  tous  les 
enfants  d'Israël,  ai-jeditun  mot  à  quel- 


pain,  une  portion  de  viande  et  un  gâ-     qu'une  des  tribus  d'Israël  à  qui  j'avais 


teau  de  raisins.  Et  tout  le  peuple  s'en 
alla,  chacun  dans  sa  maison. 

^"David  s'en  retourna  pour  bénir  sa 
maison,  et  Mical,  fille  de  Saiil,  sortit 
à  sa  rencontre.  Elle  dit  :  Quel  hon- 
neur aujourd'hui  pour  le  roi  d'Israël 
de  s'être  découvert  aux  yeux  des  ser- 
vantes de  ses  serviteurs,  comme  se 
découvrirait  un  homme  de  rien  !  -'Da- 
vid répondit  à  Mical  :  C'est  devant 
l'Éternel,  qui  m'a  choisi  de  préférence 
à  ton  \)ère  et  à  toute  sa  maison  pour 
m'établir  chef  sur  le  peuple  de  l'Eter- 


ordonné  de  paître  mon  peuple  d'Is- 
raël, ai-je  dit  :  Pourquoi  ne  me  bâtis- 
sez-vous  pas  une  maison  de  cèdre? 
^Maintenant  tu  diras  à  mon  serviteur 
David  :  Ainsi  parle  l'Eternel  des  ar- 
mées :  Je  t'ai  pris  au  pâturage,  der- 
rière les  brebis,  pour  que  tu  fusses 
chef  sur  mon  peuple,  sur  Israël;  'j'ai 
été  avec  toi  partout  où  tu  as  marché, 
j'ai  exterminé  tous  tes  ennemis  de- 
vant toi,  et  j'ai  rendu  ton  nom  grand 
comme  le  nom  des  grands  qui  sont 
sur  la  terre;  '"j'ai  donné  une  demeure 


II  SAMUEL. 


Cliap.  7 ,  11-8,  i. 


I  élèverai  ta  postérité  après  toi,  celui 
(|ui  sera  sorti  de  tes  entrailles,  et  j'af- 
lermirai  son  règne.  '^Ce  sera  lui  qui 
bâtira  une  maison  à  mon  nom,  et  j'af- 


à  mon  peuple,  à  Israël,  et  je  l'ai  plan-  seule  nation  qui  soit  comme  ton  peu- 
lé  pour  qu'il  y  soit  fixé  et  ne  soit  plus  pie,  comme  Israël,  que  Dieu  est  venu 
agité,  pour  que  les  méchants  ne  l'op-  racheter  pour  en  former  son  peuple, 
luiment  j)lus  comme  au]Kiravant  "et  ])our  se  faire  un  nom  et  pour  accom- 
comme  à  l'époque  où  j'avais  établi  plir  en  sa  faveur,  en  faveur  de  ton 
des  juges  sur  mon  peuple  d'Israël.  Je  pays,  des  miracles  et  des  prodiges,  en 
t'ai  accordé  du  repos  en  te  délivrant  chassant  devant  ton  peuple,  que  tu  as 
de  tous  tes  ennemis.  Et  l'Eternel  tan-  racheté  d'Egypte,  des  nations  et  leurs 
nonce  qu'il  te  créera  une  maison,  dieux? -■'Tu  as  affermi  ton  peuple  d'is- 
'-Quand  tes  jours  seront  accomplis  et  raèl,  pour  (ju'il  fût  ton  peuple  à  tou- 
que tu  seras  couché  avec  tes  pères,  jours;  et   toi.    Eternel,  tu  es  devenu 

son  Dieu.  -^Maintenant,  Eternel  Dieu, 
fais  subsister  jusque  dans  l'éternité 
la  parole  que  tu  as  prononcée  sur  ton 
serviteur  et  sur  sa  maison,  et  agis  se- 
fermirai  pour  toujours  le  trône  de  son  Ion  ta  parole.  ^*Que  ton  nom  soit  à 
royaume.  '''Je  serai  pour  lui  un  père,  jamais  glorifié,  et  que  Ton  dise  :  L'E- 
et  il  sera  pour  moi  un  fils.  S'il  fait  le  ternel  des  armées  est  le  Dieu  d'Israël! 
mal,  je  le  châtierai  avec  la  verge  des  Et  que  la  maison  de  ton  serviteur 
hommes  et  avec  les  coups  des  enfants  David  soit  affermie  devant  toi!  -"Car 
des  hommes;  '^mais  ma  grâce  ne  se  toi-même.  Eternel  des  armées.  Dieu 
retirera  point  de  lui,  comme  je  l'ai  re-  d'Israël,  tu  t'es  révélé  à  ton  serviteur, 
tirée  de  Saiil,  que  j'ai  rejeté  devant  en  disant  :  Je  te  fonderai  une  maison! 
toi.  '^Ta  maison  et  ton  règne  seront  C'est  pourquoi  ton  serviteur  a  pris 
]iour  toujours  assurés,  ton  trône  sera  courage  pour  t'adresser  cette  prière, 
pour  toujours  affermi.  '-"Maintenant,  Seigneur  Eternel,  tu  es 
'"Nathan  rapporta  à  David  toutes  Dieu,  et  tes  paroles  sont  vérité,  et  tu 
ces  ])aroles  et  toute  cette  vision.  '*Et  as  annoncé  cette  grâce  à  ton  servi- 
le  roi  David  alla  se  présenter  devant  teur.  -^Veuille  donc  bénir  la  maison 
l'Éternel,  et  dit  :  Qui  suis-je,  Sei-  de  ton  serviteur,  afin  qu'elle  subsiste 
gneur  Eternel,  et  quelle  est  ma  mai-  à  toujours  devant  toi!  Car  c'est  toi, 
son,  pour  que  tu  m'aies  fait  parve-  Seigneur  Eternel,  qui  as  parlé,  et  par 
nir  où  je  suis?  '^ C'est  encore  peu  de  ta  bénédiction  la  maison  de  ton  servi- 
chose  à  tes  yeux.  Seigneur  Eternel;  tu  teur  sera  bénie  éternellement, 
parles  aussi  de  la  maison  de  ton  ser- 


viteur pour  les  temps  à  venir.  Et  tu 
daignes  instruire  un  homme  de  ces 
choses.  Seigneur  Eternel  !  -"Que  pour- 
rait te  dire  de  plus  David?  Tu  connais 
ton  serviteur.  Seigneur  Eternel  !  -'A 
cause  de  ta  parole,  et  selon  ton  cœur, 
tu  as  fait  toutes  ces  grandes  choses 
pour  les  révéler  à  ton  serviteur.  --Que 
tu  es  donc  grand.  Eternel  Dieu  !  car 


Vicloires  de  David  sur  les  l'Jiilistins,  les  Moa- 
bilcs,  les  Syriens,  les  Edotnites.  —  Hauts 
fonctionnaires  de  David. 

Chap.  VIII.  'Après  cela,  David 
battit  les  Philistins  et  les  humilia,  et 
il  enleva  de  la  main  des  Philistins  les 
rênes  de  leur  ca|iitale. 

-Il  battit  les  Moabites,  et  il  les  me- 


nul   n'est   semblable   à    toi,  et   il   n'y  sura  avec  un  cordeau,  en  les  faisant 

a  point  d'autre  Dieu  que  toi,  d'après  coucher  par  terre;  il  en  mesura  deux 

tout  ce  que  nous  avons  entendu   de  cordeaux  pour  les  livrer  â  la  morl,  et 

nos  oreilles.  --'Est-il  sur  la  terre  une  un  plein  cordeau  [)our  leur  laisser  la 


355 


Chap.  8,3-0,9. 


II  SAMUEL. 


Aie.  Et  les  Moabites  furent  assujettis  sujetti  à  David.  L'Éternel  protégeait 
à  David,  et  lui  payèrent  un  Irihut.  David  partout  où  il  allait. 

^David  battit  Hadadézer,  lils  de  Re-  '^David  régna  sur  Israël,  et  il  fai- 

hob,  roi  de  Tsoba,  lorsqu'il  alla  réta-  sait  droit  et  justice  à  tout  son  peuple, 
blir  sa  domination  sur  le  fleuve  de  "'Joab,  fils  de  Tseruja,  commandait 
l'Euphrate.  *David  lui  prit  mille  sept  l'armée;  Josaphat,  fils  d'Achilud,  était 
cents  cavaliers  et  vingt  mille  hommes  archiviste;  '^Tsadok,  fils  d'Achithub, 
de  pied;  il  coupa  les  jarrets  à  tous  les  et  Achimélec,  fils  d'Abiathar,  étaient 
chevaux  de  trait,  et  ne  conserva  que      prêtres;  Seraja  était  secrétaire;  '^Be- 

naja,  fils  de  Jehojada,  était  chef  des 
Kéréthiens  et  des  Péléthiens";  et  les 


fils  de  David  étaient  ministres  d'état. 

Bicni'eillancc  de  David  envers  Mepliibosclietlt, 
fils  de  Jonathan. 

Chap.  IX.      'David  dit  :  Reste-t-il 
encore   quelqu'un    de    la   maison    de 


cent  attelages. 

^Les  Syriens  de  Damas  vinrent  au 
secours  d'IIadadézer,  roi  de  Tsoba,  et 
David  battit  vingt-deux  mille  Syriens. 
^David  mit  des  garnisons  dans  la  Syrie 
de  Damas.  Et  les  Syriens  furent  assu- 
jettis à  David,  et  lui  payèrent  un  tri- 
but. 

L'Eternel  protégeait  David  partout  Saiil,  pour  que  je  lui  fasse  du  bien  à 
où  il  allait.  "Et  David  prit  les  boucliers  cause  de  Jonathan  ?  -Il  y  avait  un  ser- 
d'or  qu'avaient  les  serviteurs  d'Ha-  viteur  de  la  maison  de  Satil,  nommé 
dadézer,  et  les  apporta  à  Jérusalem.  Tsiba,  f|ue  l'on  fit  venir  auprès  de  Da- 
*Le  roi  David  prit  encore  une  grande  vid.  Le  roi  lui  dit  :  Es-tu  Tsiba?  Et  il 
quantité  d'airain  à  Béthach  et  à  Béro-  répondit  :  Ton  serviteur  !  ^Le  roi  dit  : 
thaï,  villes  d'Hadadézer.  N'y  a-t-il  plus  personne  de  la  maison 

'■'Thoï,  roi  de  Ilamath,  apprit  que  de  Saùl,  ])our  que  j'use  envers  lui  de 
David  avait  battu  toute  l'armée  d'IIa-  la  bonté  de  Dieu  ?  Et  Tsiba  répondit 
dadézer,  '"et  il  envoya  Joram,  son  fils,  au  roi  :  Il  y  a  encore  un  fils  de  Jona- 
vers  le  l'oi  David,  pour  le  saluer,  et  than,  perclus  des  pieds.  *Le  roi  lui 
pour  le   féliciter  d'avoir  attaqué  Ha-     dit  :  Où  est-il  ?  Et  Tsiba  répondit  au 


dadézer  et  de  l'avoir  battu.  Car  Thoï 
était  en  guerre  avec  Hadadézer.  Jo- 
ram apporta  des  vases  d'argent,  des 
vases  d'or,  et  des  vases  d'airain.  "Le 
roi   David    les    consacra   à    l'Eternel, 


roi  :  II  est  dans  la  maison  de  Makir, 
fils  d'Ammiel,  à  Lodebar. 

^Leroi  David  l'envoya  chercher  dans 
la  maison  de  Makir,  fils  d'Ammiel,  à 
Lodebar.  «Et  Mephiboscheth,  fils  de 


comme  il  avait  déjà  consacré  l'argent     Jonathan,  fils  de  Saiil,  vint  auprès  de 

David,  tomba  sur  sa  face  et  se  pros- 
terna. David  dit  :  Mephiboscheth  !  Et 
il  réjiondit  :  Voici  ton  serviteur.  'Da- 
vid lui  dit  :  Ne  crains  point,  car  je 
veux  te  faire  du  bien  à  cause  de  Jona- 
than, ton  père.  Je  te  rendrai  toutes  les 
terres  de  Saiil,  ton  père,  et  tu  man- 
geras toujours  à  ma  table.  "^Il  se  pros- 
terna, et  dit  :  Qu'est  ton  serviteur, 
pour  que  tu  regardes  un  chien  mort, 
tel  que  moi  ? 


et  l'or  pris  sur  toutes  les  nations  qu'il 
avait  vaincues,  '-sur  la  Syrie,  sur 
Moab,  sur  les  fils  d'Ammon,  sur  les 
Philistins,  sur  Amalek,  et  sur  le  butin 
d'IIadadézer,  fils  de  Rehob,  roi  de 
Tsoba. 

'^Au  retour  de  sa  victoire  sur  les 
Syriens,  David  se  fit  encore  un  nom, 
en  battant  dans  la  vallée  du  sel  dix- 
huit  mille  Edomites.  ''Il  mit  des  gar- 
nisons dans  Edom,  il  mit  des  garnisons 
dans  tout  Edom.  Et  tout  Edom  fut  as- 


'Le  roi  appela  Tsiba,  serviteur  de 


a.  Noms  qui  dcsij^iioiii  prubableineiit  des  j^ardcs  du  corps. 

356 


II  SAMUEL. 


Chop.  9,iu-W,n. 


Saiil.ot  lui  dit  :  Je  donne  au  fds  de  ton  dans  une  grande  confusion;  et  le  roi 

maître  tout  ce  qui  appartenait  à  Saiil  leur  lit  dire  :  Restez  à  Jéricho  jusqu'à 

et  à  toute  sa  maison.  '"Tu  cultiveras  ce  que  votre  barbe  ait  repoussé,  et  re- 

pour  lui  les  terres,  toi,  tes  fds,  et  tes  venez  ensuite. 

serviteurs,  et  tu  feras  les  récoltes,  afin  *Les    fils    d'Ammon,  voyant  qu'ils 

que  le  fils  de  ton  maître  ait  du  pain  à  s'étaient  rendus  odieux  à  David,  firent 

manger;  et  Mephiboscheth,  fils  de  ton  enrôler  à  leur  solde  vingt  mille  hom- 

maître,  mangera  toujours  à  ma  table,  mes  de  })ied  chez  les  Syriens  de  Beth- 

Or  Tsiba  avait  cpiinze  fils  et  vingt  ser-  Rehob  et  chez  les  Syriens  de  Tsoba, 

viteurs.  "11  dit  au  roi  :  Ton  serviteur  mille  hommes  chez  le  roi  de  Maaca,  et 

fera  tout  ce  que  le  roi  mon  seigneur  douze  mille  hommes  chez  les  gens  de 

ordonne   à  son  serviteur.   Et   Mephi-  Tob. 'A  cette  nouvelle,  David  envoya 

boscheth  mangea  à  la  table  de  David,  contre  eux  Joab  et  toute  l'armée,  les 

comme  l'un  des  fils  du  roi.  '-Mephi-  hommes  vaillants.  *Les  fils  d'Ammon 

boscheth  avait  un  jeune  fils,  nommé  sortirent,  et  se  rangèrent  en  bataille  à 

Mica,  et  tous  ceux  qui  demeuraient  l'entrée  de   la   porte;  les  Syriens  de 

dans  la  maison  de  Tsiba  étaient  servi-  Tsoba  et  de  Rehob,  et  les  hommes  de 

leurs  de  Mephiboscheth.  '-'Mephibos-  Tob  et  de  Maaca,  étaient  à  part  dans 

iheth  habitait  à  Jérusalem,  car  il  man-  la  campagne, 
geait  toujours  à  la  table  du  roi.  11  était 
boiteux  des  deux  ]>ieds. 


Joab  vit  qu'il  avait  à  combattre  par 

devant  et  ]iar  derrière.  11  choisit  alors 

sur  toute  l'élite  d'Israël  un  corps,  qu'il 

opposa  aux  Syriens  ;  '"et  il  plaça  sous 

le  commandement  de  son  frère  Abis- 

chaï  le  reste  du  peuple,  jiour  faire  face 

Cltap.  X.       'Après  cela,  le  roi  des      aux  fils  d'Ammon.  "11  dit  :  Si  les  Sy- 

fils  d'Ammon  mourut,  et  Hanun,  son      riens  sont  plus  forts  que  moi,  tu  vien- 

fils,  régna  à  sa  place.  -David  dit  :  Je      dras  à  mon  secours  ;  et  si  les  fils  d'Am- 


Oiitraife  fait  par  le  roi  tirs  Aiiinioniles  aii.i- ser- 
viteurs de  Daiid.  —  Guerre  contre  les  Am- 
monites et  leurs  alliés. 


montrerai  de  la  bienveillance  à  Ha- 
nun, fils  de  Nachasch,  comme  son 
père  en  a  montré  à  mon  égard.  Et  Da- 
vid envoya  ses  serviteurs  pour  le  con- 


nion  sont  plus  forts  que  toi,  J  irai  te 
secourir.  '-Sois  ferme,  et  montrons  du 
courage  pour  notre  peuple  et  pour  les 
villes  de  notre  Dieu,  et  que  l'Eternel 


soler  au  sujet  de   son  père.  Lorsque  fasse  ce  qui  lui  semblera  bon  !  "Joab, 

les  serviteurs  de  David  arrivèrent  dans  avec  son  peuple,  s'avança  pour  atta- 

le  pavs  des  fils  d'Ammon,  ''les  chefs  quer  les  Syriens,  et  ils  s'enfuirent  de- 

des  fils  d'Ammon  diient  à  Hanun,  leur  vaut  lui.  '^Et  quand  les  fils  d'Ammon 

maître  :  Penses-tu  que  ce  soit  j)our  virent  que  les  Syriens  avaient  pris  la 

honorer  ton  père  que  David  t'envoie  fuite,  ils  s'enfuirent  aussi  devant  Abis- 

des  consolateurs  ?  N'est-ce   pas  pour  chaï  et  rentrèrent  dans  la  ville.  Joab 

reconnaître  et  explorer  la  ville,  et  pour  s'éloigna  des  fils  d'Ammon  et  revint  à 

la  détruire,  qu'il  envoie  ses  serviteurs  Jérusalem. 

aujirès  de  toi  ?  'Alors  Hanun  saisit  les  '^Les  Syriens,  voyant  qu'ils  avaient 

serviteurs  de  David,  leur  fit  raser  la  été  battus  par  Israël,  réunirent  leurs 

moitié  de  la  barbe,  et  fit  couper  leurs  forces.   "*Hadarézer  envoya  chercher 

habits  par  le  milieu  juscpi'au  haut  des  les  Syriens  qui  étaient  de  l'autre  côté 

cuisses.  Puis  il  les  congédia.  ^David,  du  fleuve;  et  ils  arrivèrent  à  Hélam, 

qui   fut   informé,  envoya  des  gens  à  ayant  à  leur  tête  Schobac,  chef  de  l'ar- 

leur  rencontre,  car  ces  hommes  étaient  inéc    d'Hadarézer.    '"On    l'annonça   à 


357 


Chap.  10,18-11, 19. 


II  SAMUEL. 


David,  qui  assembla  tout  Israël,  passa  David  dit  à  Urie  :   Descends  dans  ta 

le  Jourdain,  et  vint  à  Hélani.  Les  Sy-  maison,  et  lave  tes  pieds.  Urie  sortit 

riens  se  préparèrent  à  la  rencontre  de  de  la  maison  royale,  et  il  fut  suivi  d'un 

David,  et  lui  livrèrent  bataille.  '*Mais  présent  du  roi.  ^Mais  Urie  se  coucha  à 

les  Syriens  s'enfuirent  devant  Israël,  la  porte  de  la  maison  royale,  avec  tous 

Et  David  leur  tua  les  troupes  de  sept  les  serviteurs  de  son  maître,  et  il  ne 

cents  chars  et  quarante  mille  cavaliers;  descendit  point  dans  sa  maison.  '"On 

il  frappa  aussi  le  chef  de  leur  armée,  en  informa  David,  et  on  lui  dit  :  Urie 

Schobac,  c[ui  mourut  sur  place.  '^Tous  n'est  pas  descendu  dans  sa  maison.  Et 

les  rois  soumis  à  Hadarézer,  se  voyant  David  dit  à  Urie  :  N'arrives- tu  pas  de 

battus  par  Israël,  firent  la  paix  avec  voyage  ?  Pourquoi  n'es-tu  pas  descen- 

Israël  et  lui  furent  assujettis.  Et  les  du  dans  ta  maison?  "Urie  répondit  à 

Syriens  n'osèrent  plus  secourir  les  fils  David  :  L'arche  et  Israël  et  Juda  habi- 

d'Ammon.  tent  sous  des  tentes,  mon  seigneur 

Joab  et  les  serviteurs  de  mon  seigneur 


campent  en  rase  campagne,  et  moi 
j'entrerais  dans  ma  maison  pour  man- 
ger et  boire  et  pour  coucher  avec  ma 
femme  !  Aussi  vrai  que  tu  es  vivant  et 
que  ton  àme  est  vivante,  je  ne  ferai 
point  cela.  '-David  dit  à  Urie  :  Reste 
ici  encore  aujourd'hui,  et  demain  je  te 


Siège  de  Rabba,  capitale  des  Ammonites.  — 
Conduite  criminelle  de  David  à  l'égard  de 
Bath-Schéba  et  d'Urie.  —  La  brebis  du  pau- 
vre et  le  repentir  de  David.  —  Prise  de 
Rabba. 

Chap.  XI.  'L'année  suivante,  au 
temps  où  les  rois  se  mettaient  en  cam- 
pagne, David  envoya  Joab,  avec  ses  renverrai.  Et  Urie  resta  à  Jérusalem 
serviteurs  et  tout  Israël,  pour  détruire  ce  jour-là  et  le  lendemain.  '^David 
les  fils  d'Ammon  et  pour  assiéger  l'invita  à  manger  et  à  boire  en  sa  pré- 
Rabba.  Mais  David  resta  à  Jérusalem,  sence,  et  il  l'enivra;  et  le  soir,  Urie 

*  Un  soir,  David  se  leva  de  sa  couche  ;  sortit  pour  se   mettre  sur  sa  couche, 

et,  comme  il  se  promenait  sur  le  toit"  avec  les  serviteurs  de  son  maître,  mais 

de  la  maison  royale,  il  aperçut  de  là  il  ne  descendit  point  dans  sa  maison, 

une  femme  qui  se  baignait,  et  qui  était  '"'Le  lendemain  matin,  David  écrivit 

très  belle  de  figure.  ^David  fit  deman-  une  lettre  à  Joab,  et  l'envoya  par  la 

der  qui  était  cette  femme,  et  on  lui  main  d'Urie.  '^11  écrivit  dans  cette  let- 

dit  :  N'est-ce  pas  Bath-Schéba,  fille  tre  :  Placez  Urie  au  plus  fort  du  com- 

d'Éliam,  femme  d'Urie,  le   Héthien  ?  bat,  et  retirez-vous  de  lui,  afin  qu'il 

■•Et  David   envoya  des  gens   pour  la  soit  frappé  et  qu'il  meure.  '^Joab,  en 

chercher.  Elle  vint  vers  lui,  et  il  cou-  assiégeant  la  ville,  plaça  Urie  à  l'en- 

cha  avec  elle.  Après  s'être  purifiée  de  droit  qu'il  savait  défendu  par  de  vail- 

sa    souillure,   elle    retourna   dans   sa  lants  soldats.  "Les  hommes  de  la  ville 

maison.  ^Cette  femme  devint  enceinte,  firent  une  sortie  et  se  battirent  contre 

et  elle  fit  dire  à  David  :  Je  suis  en-  Joab  ;    plusieurs   tombèrent  parmi  le 

ceinte.  peuple,  parmi   les  serviteurs  de  Da- 

^Alors   David   expédia   cet  ordre   à  vid,  et  Urie,  le  Héthien,  fut  aussi  tué. 

Joab  :  Envoie-moi  Urie,  le  Héthien.  '*^Joab  envoya  un  messager  pour  faire 

Et  Joab  envoya  Urie  à  David.  'Urie  se  rapport  à  David  de  tout  ce  qui  s'était 

rendit  auprès  de  David,  qui  l'interro-  passé  dans  le  combat.  '"Il  donna  cet 

gea  sur  l'état  de  Joab,  sur  l'état  du  ordre  au  messager  :  Quand  tu  auras 

peuple,  et  sur  l'état  de  la  guerre.  "Puis  achevé  de  raconter  au  roi  tous  les  dé- 

a.  Eli  lonne  de  terrasse. 


358 


tails  du  combat,  -"peut-être  se  mettra- 
t-il  en  fureur  et  te  dira-t-il  :  Pourquoi 
vous  ètes-vous  approchés  de  la  ville 
pour  combattre  ?  Ne  savez-vous  pas 
qu'on  lance  des  traits  du  haut  de  la 
muraille  ?  -MKii  a  tué  Abimélec,  fils 
de  Jerubbéscheth  ?  n'est-ce  pas  une 
femme  cpii  lança  sur  lui  du  haut  de 
la  muraille  un  morceau  de  meule  de 
moulin,  et  n'en  est-il  pas  mort  à  Thé- 
bets  ?  Pourquoi  vous  êtes-vous  appro- 
chés de  la  muraille  ?  Alors  tu  diras  : 
Ton  serviteur  Urie,  le  Héthien,  est 
mort  aussi. 

-"Le  messager  partit;  et,  à  son  arri- 
vée, il  fit  rapport  à  David  de  tout  ce 
que  Joab  lui  avait  ordonné.  "Le  mes- 
sager dit  à  David  :  Ces  a-ens  ont  eu  sur 
nous  l'avantage  ;  ils  avaient  fait  une 
sortie  contre  nous  dans  les  champs, 
et  nous  les  avons  repoussés  jusqu'à 
l'entrée  de  la  porte;  -■'les  archers  ont 
tiré  du  haut  de  la  muraille  sur  tes  ser- 
viteurs, et  plusieurs  des  serviteurs  du 
roi  ont  été  tués,  et  ton  serviteur  Urie, 
le  Héthien,  est  mort  aussi.  -'David 
dit  au  messager  :  Voici  ce  que  tu  diras 
à  Joab  :  Ne  sois  point  peiné  de  cette 
affaire,  car  l'épée  dévore  tantôt  l'un, 
tantôt  l'autre  ;  attaque  vigoureusement 
la  ville,  et  renverse-la.  Et  toi,  encou- 
rage-le ! 

-'La  femme  d'Urie  apprit  que  son 
mari  était  mort,  et  elle  pleura  son  ma- 
ri. -'Quand  le  deuil  fut  passé,  David 
l'envoya  chercher  et  la  recueillit  dans 
sa  maison.  Elle  devint  sa  femme,  et 
lui  enfanta  un  fils. 

Ce  que  David  avait  fait  déplut  à  l'E- 
ternel. 

C/i(ip.  XII.  'L'Eternel  envoya  Na- 
than vers  David.  Et  Nathan  vint  à  lui, 
et  lui  dit  : 

11  y  avait  dans  une  ville  deux  hom- 
mes, l'un  riche  et  l'autre  pauvre.  ^Le 
riche  avait  des  brebis  et  des  bœufs  en 
très  grand  nombre.  ^Le  pauvre  n'avait 
lien  tlu  tout  <[u'une  petite  brebis,  (pi'il 


II  SAMUEL.  Chap.  U,>,j-l:^,w. 

avait  achetée;  il  la  nourrissait,  et  elle 
grandissait  chez  lui  avec  ses  enfants  ; 
elle  mangeait  de  son  pain,  buvait  dans 
sa  coupe,  dormait  sur  son  sein,  et  il  la 
regardait  comme  sa  fille.  *Un  voya- 
geur arriva  chez  l'homme  riche.  Et  le 
riche  n'a  pas  voulu  toucher  à  ses  bre- 
bis ou  à  ses  bœufs,  ])our  préparer  un 
repas  au  voyageur  qui  était  venu  chez 
lui  ;  il  a  pris  la  brebis  du  pauyre,  et  l'a 
apprêtée  pour  l'homme  (pii  était  venu 
chez  lui. 

^La  colère  de  David  s'enflamma  vio- 
lemment contre  cet  homme,  et  il  dit  à 
Nathan  :  L'Eternel  est  vivant  !  l'hom- 
me qui  a  fait  cela  mérite  la  mort.  "^Et 
il  rendra  quatre  brebis,  pour  avoir 
commis  cette  action  et  pour  avoir  été 
sans  pitié. 

'Et  Nathan  dit  à  David  :  Tu  es  cet 
homme-là!  Ainsi  parle  l'Eternel,  le 
Dieu  d'Israël  :  Je  t'ai  oint  pour  roi  sur 
Israël,  et  je  t'ai  délivré  de  la  main  de 
Saiil  ;  '*je  t'ai  mis  en  possession  de  la 
maison  de  ton  maître,  j'ai  placé  dans 
ton  sein  les  femmes  de  ton  maître,  et 
je  t'ai  donné  la  maison  d'Israël  et  de 
Juda.  Et  si  cela  eût  été  peu,  j'y  aurais 
encore  ajouté.  'Pourquoi  donc  as-tu 
méprisé  la  parole  de  l'Eternel,  en  fai- 
sant ce  qui  est  mal  à  ses  yeux  ?  Tu  as 
frappé  de  l'épée  Urie,  le  Héthien  ;  tu 
as  pris  sa  femme  pour  en  faire  ta  fem- 
me, et  lui  tu  l'as  tué  par  l'épée  des  fils 
d'Ammon.  '".Maintenant,  l'épée  ne  s'é- 
loignera jamais  de  ta  maison,  parce 
que  tu  m'as  méprisé,  et  parce  que  tu 
as  pris  la  femme  d'Urie,  le  Héthien, 
pour  en  faire  ta  femme.  "Ainsi  parle 
l'Eternel  :  Voici,  je  vais  faire  sortir  de 
ta  maison  le  malheur  contre  toi,  et  je 
vais  prendre  sous  tes  yeux  tes  propres 
femmes  pour  les  donner  à  un  autre, 
qui  couchera  avec  elles  à  la  vue  de  ce 
soleil.  '-Car  tu  as  agi  en  secret;  et  moi, 
je  ferai  cela  en  présence  de  tout  Israël 
et  à  la  face  du  soleil. 

"David  dit  à   Nathan  :   J'ai   péché 


359 


Chap.  I2,i'.-13,3.  II  SAMUEL. 

contre  l'Éternel  !  Et  Nathan  dit  à  Da-  "David    consola    Bath-Schéba,   sa 

vid  :  L'Eternel  pardonne  ton  péché,  femme,  et  il  alla  auprès  d'elle  et  cou- 

tu  ne  mourras  point.  '^Mais,  parce  que  cha  avec  elle.  Elle  enfanta  un  fds  qu'il 

tu  as  fait  blasphémer  les  ennemis  de  appela  Salomon ,  et  qui  fut  aimé  de 


l'Éternel,  en  commettant  cette  action, 
le  fds  qui  t'est  né  mourra. 

'^  Et  Nathan  s'en  alla  dans  sa  maison. 

L'Eternel  frappa  l'enfant  que  la  fem- 
me d'Urie  avait  enfanté  à  David,  et  il 


l'Eternel.  -^11  le  remit  entre  les  mains 
de  Nathan  le  prophète,  et  Nathan  lui 
donna  le  nom  de  Jedidja",  à  cause  de 
l'Éternel. 

-'^Joab,  qui  assiégeait  Rabba  des  fds 


fut  dangereusement  malade.  "^David  d'Ammon,  s'empara  de  la  ville  royale, 
pria  Dieu  pour  l'enfant,  et  jeûna;  et  -''et  envoya  des  messagers  à  David 
quand  il  rentra,  il  passa  la  nuit  cou-  pour  lui  dire  :  J'ai  attaqué  Rabba,  et 
ché  parterre.  "Les  anciens  de  sa  mai-  je  me  suis  déjà  emparé  de  la  ville  des 
son  insistèrent  auprès  de  lui  pour  le  eaux;  -^rassemble  maintenant  le  reste 
faire  lever  de  terre  ;  mais  il  ne  voulut  du  peu])le,  campe  contre  la  ville,  et 
point,  et  il  ne  mangea  rien  avec  eux.  prends-la,  de  peur  que  je  ne  la  prenne 
"*Le  septième  jour,  l'enfant  mourut,  moi-même  et  que  la  gloire  ne  m'en 
Les  serviteurs  de  David  craignaient  de  soit  attribuée.  -^David  rassembla  tout 
lui  annoncer  que  l'enfant  était  mort,  le  peuple,  et  marcha  sur  Rabba;  il 
Car  ils  disaient  :  Voici,  lorsque  l'en-  l'attaqua,  et  s'en  rendit  maître.  ^"11 
fant  vivait  encore,  nous  lui  avons  enleva  la  couronne  de  dessus  la  tète 
parlé,  et  il  ne  nous  a  pas  écoutés;  de  son  roi  :  elle  pesait  un  talent  d'or 
comment  oserons-nous  lui  dire  :  L'en-     et  était  garnie  de  pierres  précieuses. 

On  la  mit  sur  la  tête  de  David,  qui 
emporta  de  la  ville  un  très  grand  bu- 
tin. ^'11  fit  sortir  les  habitants,  et  il  les 
plaça  sous  des  scies,  des  herses  de  fer 


fant  est  mort  ?  Il  s'affligera  bien  da- 
vantage. "*  David  aperçut  que  ses  ser- 
viteurs parlaient  tout  bas  entre  eux, 
et  il  comprit  que  l'enfant  était  mort. 


Il  dit  à  ses  serviteurs  :  L'enfant  est-il      et  des  haches  de  fer,  et  les  fit  passer 
mort  ?  Et  ils  répondirent  :  Il  est  mort,      par  des  fours  à  briques  ;  il  traita  de 
^^ Alors  David  se  leva  de  terre.  Il  se      même  toutes  les  villes  des  fils  d'Am- 
lava,   s'oisfuit,   et   chansfea   de  vête-      mon.  David  retourna  à  Jérusalem  avec 
ments  ;  puis  il  alla  dans  la  maison  de      tout  le  peuple. 
l'Eternel,  et  se  prosterna.  De  retour 
chez  lui,  il  demanda  qu'on  lui  servît  à 
manger,  et  il  mangea.  "-'Ses  serviteurs 
lui  dirent  :  Que  signifie  ce  que  tu  fais  ? 
Tandis  que  l'enfant  vivait,  tu  jeûnais 
et  tu  pleurais  ;  et  maintenant  que  l'en- 
fant est  mort,  tu  te  lèves  et  tu  manges  ! 
Il  répondit  :  Lorsque  l'enfant  vivait     avait  une  sœur  qui  était  belle  et  qui 


Inceste  d  Amnon,  fils  de  Dai'id,  —  Aninon  as- 
sassiné par  les  serviteurs  de  son  frère  Absa- 
loin.  —  Fuite  d'Absaloni.  —  Absalom  rentré 
en  i^ràce. 

Chop.  XIII.      'Après  cela,  voici  ce 
qui   arriva.    Absalom,   fils   de   David, 


22 


encore,  je  jeûnais  et  je  pleurais,  car 
je  disais  :  Qui  sait  si  l'Eternel  n'aura 
pas  pitié  de  moi  et  si  l'enfant  ne  vivra 
pas? "Maintenant  qu'il  est  mort,  pour- 
quoi jeûnerais-je  ?  Puis-je  le  faire  re- 
venir ?  J'irai  vers  lui,  mais  il  ne  re- 
viendra pas  vers  moi. 

a.  Jedidja  sijjnifie  bien-aimé  de  l  Éternel. 


s'appelait  Tamar;  et  Amnon,  fils  de 
David,  l'aima.  -Amnon  était  tourmenté 
jusqu'à  se  rendre  malade  à  cause  de 
Tamar,  sa  sœur;  car  elle  était  vierge, 
et  il  paraissait  difficile  à  Amnon  de 
faire  sur  elle  la  moindre  tentative. 
^Amnon  avait  un  ami,  nommé  Jona- 


360 


II  SAMUEL. 


Cluip.  13, 'i- 


■27. 


tlal),  fils  de  Schimea,  frère  de  David, 
et  -Jonadab  était  un  homme  très  habile. 
*I1  lui  dit  :  Pourquoi  deviens-tu  ainsi 
chaque  matin  plus  maigre,  toi,  fils  de 
roi  ?  Ne  veux-tu  pas  me  le  dire  ?  Am- 
non  lui  répondit  :  J'aime  Tamar,  sœur 
d'Absalom,  mon  frère.  ^Jonadab  lui 
dit  :  Mets-toi  au  lit,  et  fais  le  malade. 
Quand  ton  père  viendra  te  voir,  tu 
lui  diras  :  Permets  à  Tamar,  ma  sœur, 
de  venir  pour  me  donner  à  manger; 
qu'elle  prépare  un  mets  sous  mes  yeux, 
afin  que  je  le  voie  et  que  je  le  prenne 
de  sa  main.  ^Amnon  se  coucha,  et  fit 
le  malade.  Le  roi  vint  le  voir,  et  Am- 
non  dit  au  roi  :  Je  te  prie,  que  Tamar. 
ma  sœur,  vienne  faire  deux  gâteaux 
sous  mes  yeux,  et  que  je  les  mange  de 
sa  main. 

^David  envoya  dire  à  Tamar  dans 
l'intérieur  des  appartements  :  Va  dans 
la  maison  d'Amnon,  ton  frère,  et  pré- 
pare-lui un  mets.  "Tamar  alla  dans  la 
maison  d'Amnon,  son  frère,  qui  était 
couché.  Elle  prit  de  la  pâte,  la  j>étrit, 
préj>ara  devant  lui  des  gâteaux,  et  les 
fit  cuire;  ''prenant  ensuite  la  poêle, 
elle  les  versa  devant  lui.  Mais  Amnon 
refusa  de  manger.  Il  dit  :  Faites  sortir 
tout  le  monde.  Et  tout  le  monde  sor- 
tit de  chez  lui.  '"Alors  Amnon  dit  à 
Tamar  :  Apporte  le  mets  dans  la  chan- 
bre,  et  que  je  le  mange  de  ta  main. 
Tamar  j)rit  les  gâteaux  qu'elle  avait 
laits,  et  les  j)orta  â  Amnon,  son  frère, 
dans  la  chambre.  "Comme  elle  les  lui 
présentait  à  manger,  il  la  saisit  et  lui 
dit  :  Viens,  couche  avec  moi,  ma  sœur. 
'-Elle  lui  répondit  :  Non,  mon  frère, 
ne  me  déshonore  pas,  car  on  n'agit 
point  ainsi  en  Israël  ;  ne  commets  pas 
cette  infamie.  ''Où  irais-je,  moi,  avec 
ma  honte?  Et  toi,  tu  serais  comme 
l'un  des  infâmes  en  Israël.  Maintenant, 
je  te  prie,  parle  au  roi,  et  il  ne  s'op])o- 
sera  pas  à  ce  que  je  sois  â  toi.  ''Mais 
il  ne  voulut  pas  l'écouter;  il  lui  fit 
violence,  la  déshonora  et  coucha  avec 


elle.  '^Puis  Amnon  eut  pour  elle  une 
forte  aversion,  plus  forte  que  n'avait 
été  son  amour.  Et  il  lui  dit  :  Lève-toi, 
va-t'en!  "Elle  lui  répondit:  N'aug- 
mente pas,  en  me  chassant,  le  mal  que 
tu  m'as  déjà  fait.  11  ne  voulut  pas  l'é- 
couter, '"et  appelant  le  garçon  qui  le 
servait,  il  dit  :  Qu'on  éloigne  de  moi 
cette  femme  et  qu'on  la  mette  dehors. 
Et  ferme  la  porte  après  elle!  '*Elle 
avait  une  tunique  de  plusieurs  cou- 
leurs; car  c'était  le  vêtement  que  por- 
taient les  filles  du  roi,  aussi  longtemps 
qu'elles  étaient  vierges.  Le  serviteur 
d'Amnon  la  mit  dehors,  et  ferma  la 
porte  après  elle.  '^Tamar  répandit  de 
la  cendre  sur  sa  tête,  et  déchira  sa 
tunique  bigarrée  ;  elle  mit  la  main  sur 
sa  tète,  et  s'en  alla  en  poussant  des 
cris. 

-"Absalom,  son  frère,  lui  dit  :  Am- 
non, ton  frère,  a-t-il  été  avec  toi? 
Maintenant,  ma  sœur,  tais-toi,  c'est 
ton  frère  ;  ne  j)rends  pas  cette  affaire 
trop  à  cœur.  Et  Tamar,  désolée,  de- 
meura dans  la  maison  d'Absalom,  son 
frère.  -'Le  roi  David  apprit  toutes  ces 
choses,  et  il  fut  très  irrité.  --Absalom 
ne  parla  ni  en  bien  ni  en  mal  avec 
Amnon  ;  mais  il  le  prit  en  haine,  parce 
qu'il  avait  déshonoré  Tamar,  sa  sœur. 

-■T)cux  ans  après,  comme  Absalom 
avait  les  tondeurs  à  Baal-llatsor,  près 
d'Ephraïm,  il  invita  tous  les  fils  du 
roi.  '-^Absalom  alla  vers  le  roi,  et  dit  : 
Voici,  ton  serviteur  a  les  tondeurs; 
que  le  roi  et  ses  serviteurs  viennent 
chez  ton  serviteur.  *^Et  le  roi  dit  â  Ab- 
salom :  Non,  mon  fils,  nous  n'irons 
pas  tous,  de  peur  que  nous  ne  te 
soyons  à  charge.  Absalom  le  pressa  ; 
mais  le  roi  ne  voulut  j^oint  aller,  et  il 
le  bénit.  -'* Absalom  dit  :  Permets  du 
moins  à  Amnon,  mon  frère,  de  venir 
avec  nous.  Le  roi  lui  ré|)ondit  :  Pour- 
quoi irait-il  chez  toi?  -"Sur  les  ins- 
tances d'Absalom,  le  roi  laissa  aller 
avec  lui  Amnon  et  tous  ses  fils. 


361 


Chap.  18,28-14,  n. 


II  SAMUEL. 


^^Absalom  donna  cet  ordre  à  ses  chur,  où  il  était  allé,  après  avoir  pris 
serviteurs  :  Faites  attention  quand  le  la  fuite.  ''^Le  roi  David  cessa  de  pour- 
cœur  d'Amnon  sera  égayé  par  le  vin  suivre  Absalom,  car  il  était  consolé  de 
et  que  je  vous  dirai  :  Frappez  Amnon  !  la  mort  d'Amnon. 

Alors  tuez-le;  ne  craignez  point,  n'est-  Chap.  XIV.     'Joab,  fds  deTseruja, 

ce  pas  moi  qui  vous  l'ordonne  ?  Soyez  s'aperçut  que  le  cœur  du  roi  était  porté 

fermes,  et  montrez  du  courage  !  -'Les  pour  Absalom.  ^11  envoya  chercher  à 

serviteurs  d'Absalom  traitèrent  Am-  Tekoa  une  femme  habile,  et  il  lui  dit: 

non  comme  Absalom  l'avait  ordonné.  Montre-toi  désolée,  et  revêts  des  lia- 

Et  tous  les  fds  du  roi  se  levèrent,  mon-  bits  de  deuil  ;  ne  t'oins  pas  d'huile,  et 

tèrent  chacun  sur  son  mulet,  et  s'en-  sois   comme   une   femme    qui   depuis 

fuirent.  longtemps  pleure  un  mort.  ^Tu  iras 

^"Comnie  ils  étaient  en  chemin,  le  ainsi  vers  le  roi,  et  tu  lui  parleras  de 
bruit  parvint  à  David  qu'Absalom  cette  manière.  Et  Joab  lui  mit  dans  la 
avait  tué  tous  les  fds  du  roi,  et  qu'il  bouche  ce  qu'elle  devait  dire, 
n'en  était  pas  resté  un  seul.  ^' Le  roi  '*La  femme  de  Tekoa  alla  parler  au 
se  leva,  déchira  ses  vêtements,  et  se  roi.  Elle  tomba  la  face  contre  terre  et 
coucha  par  terre;  et  tous  ses  servi-  se  prosterna,  et  elle  dit  :  O  roi,  sauve- 
teurs étaient  là,  les  vêtements  déchi-  moi!  '^Le  roi  lui  dit:  Qu'as-tu?  Elle 
rés.  ^^Jonadab,  fds  de  Schimea,  frère  répondit:  Oui,  je  suis  veuve,  mon 
de  David,  prit  la  parole  et  dit  :  Que  mari  est  mort!  *Ta  servante  avait  deux 
mon  seigneur  ne  pense  point  que  tous  fds;  ils  se  sont  tous   deux  querellés 


les  jeunes  gens,  fils  du  roi,  ont  été 
tués,  car  Amnon  seul  est  mort;  et 
c'est  l'effet  d'une  résolution  d'Absa- 
lom, depuis  le  jour  où  Amnon  a  dé- 


dans les  champs,  et  il  n'y  avait  per- 
sonne pour  les  séparer;  l'un  a  frappé 
l'autre,  et  l'a  tué.  ^Et  voici,  toute  la 
famille  s'est  levée  contre  ta  servante, 


shonoré  Tamar,  sa  sœur.  ^'Que  le  roi  en  disant  :  Livre  le  meurtrier  de  son 
mon  seigneur  ne  se  tourmente  donc  frère  !  Nous  voulons  le  faire  mourir, 
point  dans  l'idée  que  tous  les  fils  du      pour  la  vie  de  son  frère  qu'il  a  tué  ; 

nous  voulons  détruire  même  l'héri- 
tier! Ils  éteindraient  ainsi  le  tison  qui 
me  reste,  pour  ne  laisser  à  mon  mari 
ni  nom  ni  survivant  sur  la  face  de  la 
terre. 

*Le  roi  dit  à  la  femme  :  Va  dans  ta 


roi  sont  morts,  car  Amnon  seul  est 
mort. 

^*  Absalom  prit  la  fuite. 

Or  le  jeune  homme  placé  en  sen- 
tinelle leva  les  veux  et  regarda.    Et 


y- 

voici,  une  grande  troupe  venait  par  le 


chemin  qui  était  derrière  lui,  du  côté      maison.  Je  donnerai  des  ordres  à  ton 

de  la  montagne.  ^^Jonadab  dit  au  roi  :      sujet. 

Voici  les  fds  du  roi  qui  arrivent  !  Ainsi 

se  confirme  ce  que  disait  ton  serviteur. 

^* Comme  il  achevait  de  parler,  voici, 

les  fils  du  roi  arrivèrent.  Ils  élevèrent 


''La  femme  de  Tekoa  dit  au  roi  : 
C'est  sur  moi,  ô  roi  mon  seigneur,  et 
sur  la  maison  de  mon  père,  que  le 
châtiment   va   tomber;  le  roi   et  son 


la  voix,  et  pleurèrent;  le  roi  aussi  et  trône  n'auront  pas  à  en  souffrir.  "Le 

tous  ses  serviteurs  versèrent  d'abon-  roi  dit  :  Si  quelqu'un  parle  contre  toi, 

dantes  larmes.  "Absalom  s'était  enfui,  amène-le-moi,    et   il   ne   lui   arrivera 

et  il  alla  chez  Talmaï,  fils  d'Ammihur,  plus  de  te  toucher.  "Elle  dit  :  Que  le 

roi   de   Gueschur.    Et   David   pleurait  roi  se  souvienne  de  l'Éternel,  ton  Dieu, 

tous  les  jours  son  fils.  afin  que  le  vengeur  du   sang   n'aug- 

^^Absalom  resta  trois  ans   à   Gués-  mente  pas  la  ruine,  et  qu'on  ne  dé- 


362 


II  SAMUEL. 


Chap.  J4,i-2-o"i. 


truise  pas  mon  fils!  Et  il  dit  :  L'Eter- 
nel est  vivant  !  il  ne  tombera  pas  à 
terre  un  cheveu  de  ton  fils. 

'-La  femme  dit  :  Permets  que  ta  ser- 
vante dise  un  mot  à  mon  seigneur  le 
roi.  Et  il  dit  :  Parle! 

'^La  femme  dit  :  Pourquoi  penses-tu 
de  la  sorte  à  l'égard  du  peuple  de 
Dieu,  puisqu'il  résulte  des  paroles 
mêmes  du  roi  que  le  roi  est  comme 
coupable  en  ne  rappelant  pas  celui 
qu'il  a  pi'oscrit  ?  '*11  nous  faut  certai- 
nement mourir,  et  nous  serons  comme 
des  eaux  répandues  à  terre  et  qui  ne 
se  rassemblent  plus  ;  Dieu  n'ôte  pas  la 
vie,  mais  il  désire  que  le  fugitif  ne 
reste  pas  banni  de  sa  présence.  '^Main- 
tenant, si  je  suis  venue  dire  ces  cho- 
ses au  roi  mon  seigneur,  c'est  cjue  le 
peuple  m'a  effrayée.  Et  ta  servante  a 
dit  :  Je  veux  parler  au  roi;  peut-être 
le  roi  lera-t-il  ce  c|ue  dira  sa  servante. 
"*Oui,  le  roi  écoutera  sa  servante,  pour 
la  délivrer  de  la  main  de  ceux  qui 
cherchent  à  nous  exterminer,  moi  et 
mon  fds,  de  l'héritage  de  Dieu.  ''Ta 
servante  a  dit  :  Que  la  parole  de  mon 
seigneur  le  roi  me  donne  le  repos  ! 
Car  mon  seigneur  le  roi  est  comme  un 
ange  de  Dieu,  prêt  à  entendre  le  bien 
et  le  mal.  Et  que  l'Eternel,  ton  Dieu, 
soit  avec  toi  ! 

'^Le  roi  répondit,  et  dit  à  la  femme  : 
Ne  me  cache  pas  ce  que  je  vais  te  de- 
mander. Et  la  femme  dit  :  Que  mon 
seigneur  le  roi  parle  !  '"Le  roi  dit  alors: 
La  main  de  Joab  n'est-elle  pas  avec 
toi  dans  tout  ceci  ?  Et  la  femme  répon- 
dit :  Aussi  vrai  que  ton  àme  est  vi- 
vante, ô  roi  monseigneur,  il  n'y  a  rien 
à  droite  ni  à  gauche  de  tout  ce  c[ue  dit 
mon  seigneur  le  roi.  C'est,  en  effet, 
ton  serviteur  Joab  qui  m'a  donné  des 
ordres,  et  cpii  a  mis  dans  la  bouche  de 
ta  servante  toutes  ces  paroles.  -"C'est 
pour  donner  à  la  chose  une  autre  tour- 
nure que  ton  serviteur  Joab  a  fait  cela. 
Mais  mon  seigneur  est  aussi  sage  qu'un 


ange  de  Dieu,  pour  connaître  tout  ce 
qui  se  passe  sur  la  terre. 

-'Le  roi  dit  à  Joab  :  Voici,  je  veux 
bien  faire  cela;  va  donc,  ramène  le 
jeune  homme  Absalom.  -Joab  tomba 
la  face  contre  terre  et  se  prosterna,  et 
il  bénit  le  roi.  Puis  il  dit  :  Ton  servi- 
teur connaît  aujourd'hui  que  j'ai  trouvé 
grâce  à  tes  yeux,  ô  roi  mon  seigneur, 
puisque  le  roi  agit  selon  la  parole  de 
son  serviteur.  --^Et  Joab  se  leva  et  par- 
tit pour  Gueschur,  et  il  ramena  Ab- 
salom à  Jérusalem.  -''Mais  le  roi  dit  : 
Qu'il  se  retire  dans  sa  maison,  et  qu'il 
ne  voie  point  ma  face.  Et  Absalom  se 
retira  dans  sa  maison,  et  il  ne  vit  point 
la  face  du  roi. 

-^11  n'y  avait  pas  un  homme  dans 
tout  Israël  aussi  renomme  qu'Absa- 
lom  ))our  sa  beauté;  depuis  la  plante 
du  pied  juscpi'au  sommet  de  la  tête,  il 
n'y  avait  jjoint  en  lui  de  défaut.  -^Lors- 
qu'il se  rasait  la  tête,  —  c'était  chaque 
année  qu'il  se  la  rasait,  parce  que  sa 
chevelure  lui  pesait,  —  le  poids  des 
cheveux  de  sa  tête  était  de  deux  cents 
sicles,  poids  du  roi.  -'Il  nacpiit  à  Ab- 
salom trois  (ils,  et  une  fille  nommée 
Tamar,  qui  était  une  femme  belle  de 
figure. 

'-'* Absalom  demeura  deux  ans  à  Jé- 
rusalem, sans  voir  la  face  du  roi.  -"Il 
fit  demander  Joab,  pour  l'envoyer  vers 
le  roi  ;  mais  Joab  ne  voulut  point  ve- 
nir auprès  de  lui.  Il  le  fit  demander 
une  seconde  fois;  et  Joab  ne  voulut 
point  venir.  ^"Absalom  dit  alors  à  ses 
serviteurs  :  ^'oyez,  le  champ  de  Joab 
est  à  côté  du  mien  ;  il  y  a  de  l'orge  ; 
allez  et  mettez-y  le  feu.  Et  les  ser- 
viteurs d'Absalom  mirent  le  feu  au 
champ.  '"Joab  se  leva  et  se  rendit  au- 
près d'Absalom,  dans  sa  maison.  Il  lai 
dit  :  Pour(|uoi  tes  serviteurs  ont-ils 
mis  le  feu  au  champ  qui  m'apparliiMit? 
^-Absalom  répondit  à  Joab  :  Voici,  je 
t'ai  fait  dire  :  Viens  ici,  et  je  t'enverrai 
vers  le  roi,  afin  que  tu  lui  dises  :  Pour- 


3G3 


Chap.    a,  33- 15,  : 


II  SAMUEL. 


quoi  suis-je  revenu  de  Gueschur?  Il  j'ai  fait  à  l'Éternel.  *Car  ton  serviteur 

vaudrait  mieux  pour  moi  que  j'y  fusse  a  fait  un  vœu,  pendant  que  je  demeu- 

encore.  Je  désire  maintenant  voir  la  rais  à  Gueschur  en  Syrie;  j'ai  dit  :  Si 

face  du  roi;  et  s'il  y  a  quelque  crime  l'Eternel  me  ramène  à  Jérusalem,  je 

en  moi,  qu'il  me  fasse  mourir.  ^-'Joab  servirai  l'Eternel.  ^Le  roi  lui  dit:  Va 

alla  vers  le  roi,  et  lui  rappoi'ta  cela,  en  paix.  Et  Absalom  se  leva  et  partit 

Et  le  roi  appela  Absalom,  qui  vint  au-  pour  Hébron. 

près  de  lui  et  se  prosterna  la  face  con-  '"Absalom  envoya  des  espions  dans 

tre  terre  en  sa  présence.  Le  roi  baisa  toutes  les  tribus  d'Israël,  pour  dire  : 

Absalom.             '  Ouand   vous   entendrez   le  son  de   la 

trompette,  vous  direz  :  Absalom  règne 

Révolte  d' Absalom.  —  Fuite  de  David.  —  En-  à  Hébron.    "Deux   ceuts  hommes  de 

trée  d' Absalom  dans  Jérusalem.  —  Les  amis  Jérusalem  ,    qui    avaient    été     invités  , 

accompagnèrent   Absalom  ;    et   ils   le 


et  les  ennemis  de  David.  —  David  it  Malia- 
naïm,  au  delà  du  Jourdain  ;  Absalom  à  sa 
poursuite.  —  Bataille  entre  l'armée  d' Absa- 
lom et  celle  de  David.  —  Absalom  tué  par 
Joab  dans  la  foret  d' Hpltraïm. 


Chap.  XV.      'Après  cela,  Absalo 


firent  en  toute  simplicité,  sans  rien 
savoir.  '^Pendant  qu' Absalom  offrait 
les  sacrifices,  il  envoya  chercher  à  la 
ville  de  Guilo  Achitophel,  le  Guilonite, 
m  conseiller  de  David.  La  conjuration 
se  procura  un  char  et  des  chevaux,  et  devint  puissante,  et  le  peuple  était  de 
cinquante  hommes  qui  couraient  de- 
vant lui.  ^11  se  levait  de  bon  matin,  et 
se  tenait  au  bord  du  chemin  de  la 
porte.  Et  chaque  fois  qu'un  homme 
ayant  une  contestation  se  rendait  vers 


plus  en  plus  nombreux  auprès  d'Ab- 
salom. 

''Quelqu'un  vint  informer  David,  et 
lui  dit  :  Le  cœur  des  hommes  d'Israël 
s'est  tourné  vers  Absalom.  '*Et  David 


le  roi  pour  obtenir  un  jugement,  Ab-  dit  à  tous  ses  serviteurs  qui  étaient 
salom  l'appelait,  et  disait  :  De  quelle  avec  lui  à  Jérusalem  :  Levez-vous, 
ville  es-tu?  Lorsqu'il  avait  répondu  :  fuyons,  car  il  n'y  aura  point  de  salut 
Je  suis  d'une  telle  tribu  d'Israël,  ^Ab-  pour  nous  devant  Absalom.  Hàtez- 
salom  lui  disait:  Vois,  ta  cause  est  vous  de  partir;  sinon,  il  ne  tarderait 
bonne  et  juste;  mais  personne  de  chez  pas  à  nous  atteindre,  et  il  nous  prè- 
le roi  ne  t'écoutera.  ■'Absalom  disait  :  cipiterait  dans  le  malheur  et  frappe- 
Qui  m'établirajuge  dans  le  pays  ?  Tout  rait  la  ville  du  tranchant  de  l'épée. 
homme  qui  aurait  une  contestation  et  '^Les  serviteurs  du  roi  lui  dirent  :  Tes 
un  procès  viendrait  à  moi,  et  je  lui  serviteurs  feront  tout  ce  que  voudra 
ferais  justice.  ^Et  quand  quelqu'un  mon  seigneur  le  roi.  "'Le  roi  sortit,  et 
s'approchaitpour  se  prosterner  devant  toute  sa  maison  le  suiA^ait,  et  il  laissa 
lui,  il  lui  tendait  la  main,  le  saisissait  dix  concubines  pour  garder  la  maison, 
et  l'embrassait. ''Absalom  agissait  ainsi  '"Le  roi  sortit,  et  tout  le  peuple  le  sui- 
à  l'égard  de  tous  ceux  d'Israël  qui  se  vait,  et  ils  s'arrêtèrent  à  la  dernière 
rendaient  vers  le  roi  pour  demander  maison.  '*Tous  ses  serviteurs,  tous  les 
justice.  Et  Absalom  gagnait  le  cœur  Kéréthiens  et  tous  les  Péléthiens,  pas- 
des  gens  d'Israël.  sèrent  à  ses  côtés;  et  tous  lesGathiens, 
'Au  bout  de  quarante  ans",  Absa-  au  nombre  de  six  cents  hommes,  venus 
loin  dit  au  roi  :  Permets  que  j'aille  à  de  Gath  à  sa  suite,  passèrent  devant 
Hébron,   pour  accomplir  le  vœu  que  le  roi. 

a.  Quarante  ans.  à  dater  de  la  première  onction  de  David,  environ  dix  ans  avant  qu'il  devliït  roi.  —  Ou 
bien,  en  supposant  une  erreur  de  copiste,  on  lirait  quatre  ans.  écoulés  depuis  la  réconciliation  d'Absalom  avec 
David. 

â64 


II  SAMUEL. 


Chap.  J 0,19-10,3. 


19 


'Le  roi  dit  à  Ittaï  de  Gath  : 
quoi    viendrais-tu    aussi    avec 


Pour- 
nous  ? 
Retourne,  et  reste  avec  le  roi",  car  tu 
es  étranger,  et  même  tu  as  été  em- 
mené de  ton  pays.  -"Tu  es  arrivé  d'hier, 
et  aujourd'hui  je  te  ferais  errer  avec 
nous  çà  et  là,  quand  je  ne  sais  moi- 
même  où  je  vais  !  Retourne,  et  emmène 
tes  frères  avec  toi.  Que  l'Eternel  use 
envers  toi  de  bonté  et  de  fidélité  !  -'  Ittaï 
répondit  au  roi,  et  dit  :  L'Eternel  est 
vivant  et  mon  seigneur  le  roi  est  vi- 
vant !  au  lieu  où  sera  mon  seigneur  le 
roi,  soit  pour  mourir,  soit  pour  vivre, 
là  aussi  sera  ton  serviteur.  --David  dit 
alors  à  Ittaï  :  Va,  passe  !  Et  Ittaï  de 
Gath  passa,  avec  tous  ses  gens  et  tous 
les  enfants  qui  étaient  avec  lui. 

-^ Toute  la  contrée  était  en  larmes 
et  l'on  poussait  de  grands  cris,  au 
passage  de  tout  le  peuple.  Le  roi  passa 
le  torrent  de  Cédron,  et  tout  le  peu- 
ple passa  vis-à-vis  du  chemin  qui 
mène  au  désert.  -"'Tsadok  était  aussi 
là,  et  avec  lui  tous  les  Lévites  portant 
l'arche  de  l'alliance  de  Dieu;  et  ils 
posèrent  l'arche  de  Dieu,  et  Abiathar 
montait,  pendant  que  tout  le  peuple 
achevait  de  sortir  de  la  ville. 

-'Le  roi  dit  à  Tsadok  :  Reporte  l'ar- 
che de  Dieu  dans  la  ville.  Si  je  trouve 
grâce  aux  yeux  de  l'Eternel,  il  me  ra- 
mènera, et  il  me  fera  voir  l'arche  et 
sa  demeure.  ^'^Mais  s'il  dit  :  Je  ne 
prends  point  plaisir  en  toi!  me  voici, 
(pi'il  me  fasse  ce  qui  lui  semblera 
bon.  -'Le  roi  dit  encore  au  prêtre 
Tsadok  :  Comprends-tu  ?  retourne  en 
paix  dans  la  ville,  avec  Achimaats, 
ton  (ils,  et  avec  Jonathan,  fils  d'Abia- 
thar,  vos  deux  fds.  -"^Voyez,  j'atten- 
drai dans  les  plaines  du  désert,  jus- 
qu'à ce  qu'il  m'arrive  des  nouvelles 
de  votre  part.  -^Ainsi  Tsadok  et  Abia- 
thar reportèrent  l'arche  de  Dieu  à  Jé- 
rusalem, et  ils  y  restèrent. 

^"David   monta   la   colline   des   oli- 

a.  Absalom. 


viers.  Il  montait  en  pleurant  et  la  tête 
couverte,  et  il  marchait  nu-pieds;  et 
tous  ceux  qui  étaient  avec  lui  se  cou- 
vrirent aussi  la  tête,  et  ils  montaient 
en  pleurant. 

^'On  vint  dire  à  David  :  Achitophel 
est  avec  Absalom  parmi  les  conjurés. 
Et  David  dit  :  O  Eternel,  réduis  à 
néant  les  conseils  d'Achitophel  ! 

^-Lorsque  David  fut  arrivé  au  som- 
met, où  il  se  prosterna  devant  Dieu, 
voici,  Huschaï,  l'Arkien,  vint  au-de- 
vant de  lui,  la  tunique  déchirée  et  la 
tète  couverte  de  terre.  '•''David  lui  dit  : 
Si  tu  viens  avec  moi,  tu  me  seras  à 
charge.  '■'Et,  au  contraire,  tu  anéanti- 
ras en  ma  faveur  les  conseils  d'Achi- 
tophel, si  tu  retournes  à  la  ville,  et 
que  tu  dises  à  Absalom  :  O  roi,  je  se- 
rai ton  serviteur  ;  je  fus  autrefois  le 
serviteur  de  ton  père,  mais  je  suis 
maintenant  ton  serviteur.  '^Les  prê- 
tres Tsadok  et  Abiathar  ne  seront-ils 
jias  là  avec  toi?  Tout  ce  que  tu  ap- 
prendras de  la  maison  du  roi,  tu  le 
diras  aux  prêtres  Tsadok  et  Abiathar. 
'"Et  comme  ils  ont  là  auprès  d'eux 
leurs  deux  fds,  Achimaats,  fils  de  Tsa- 
dok, et  Jonathan,  fils  d'Abiathar,  c'est 
par  eux  cpie  vous  me  ferez  savoir  tout 
ce  que  vous  aurez  appris.  '^ Huschaï, 
ami  de  David,  retourna  donc  à  la  ville. 
Et  Absalom  entra  dans  Jérusalem. 

Cliap.  XVI.  'Lorsque  David  eut 
un  peu  dépassé  le  sommet,  voici,  Tsi- 
ba,  serviteur  de  Mcphiboscheth,  vint 
au-devant  de  lui  avec  deux  ânes  bâ- 
tés, sur  lesquels  il  y  avait  deux  cents 
pains,  cent  masses  de  raisins  secs, 
cent  de  fruits  d'été,  et  une  outre  de 
vin.  -Le  roi  dit  à  Tsiba  :  Que  veux-tu 
faire  de  cela.^  Et  Tsiba  répondit  :  Les 
ânes  serviront  de  monture  à  la  mai- 
son du  roi,  le  pain  et  les  fruits  d'été 
sont  pour  nourrir  les  jeunes  gens,  et 
le  vin  pour  désaltérer  ceux  qui  seront 
fatigués  dans  le  désert.  'Le  roi  dit  : 


365 


Chap.  'I0,k-17 ,'i. 


II  SAMUEL. 


Où  est  le  fils  de  ton  maître?  Et  Tsiba  le  flanc  de  la  montagne  près  de  Da- 
répondit  au  roi  :  Voici,  il  est  resté  à  vid,  et,  en  marchant,  il  maudissait,  il 
Jérusalem,  car  il  a  dit  :  Aujourd'hui  jetait  des  pierres  contre  lui,  il  faisait 
la  maison  d'Israël  me  rendra  le  royau-  voler  la  poussière.  '■*Le  roi  et  tout  le 
me  de  mon  père.  ''Le  roi  dit  à  Tsiba  :  ])euple  qui  était  avec  lui  arrivèrent  à 
Voici,  tout  ce  qui  appartient  à  Mephi-  Ajephim,  et  là  ils  se  reposèrent, 
boscheth  est  à  toi.  Et  Tsiba  dit  :  .)e  '^Absalom  et  tout  le  peuple,  les  hom- 
me prosterne!  Que  je  trouve  grâce  à  mes  d'Israël,  étaient  entrés  dans  .Jéru- 
tes  yeux,  ô  roi  mon  seigneur!  salem  ;  et  Achitophel  était  avec  Ab- 
^David  était  arrivé  jusqu'à   Bachu-  salom.              :  •.!.  ' 


rim.  Et  voici,  il  sortit  de  là  un  hom- 
me de  la  famille  et  de  la  maison  de 
Saiil,  nommé  Schimeï,  fils  de  Guéra. 
Il  s'avança  en  prononçant  des  malé- 
dictions, ^et  il  jeta  des  pierres  à  Da- 
vid  et   à  tous    les    serviteurs   du   roi 


'^Lorsque  Huschaï,  l'Arkien,  ami  de 
David,  fut  arrivé  auprès  d'Absalom,  il 
lui  dit  :  Vive  le  roi!  vive  le  roi!  *'Et 
Absalom  dit  à  Huschaï  :  Voilà  donc 
l'attachement  que  tu  as  pour  ton  ami! 
Pourquoi   n'es -tu    pas   allé   avec  ton 


David,  tandis  que  tout  le   peuple   et      ami?  "^Huschaï  répondit  à  Absalom 


tous  les  hommes  vaillants  étaient  à  la 
droite  et  à  la  gauche  du  roi.  "Schimeï 
parlait  ainsi  en  le  maudissant  :  Va- 
t'en,  va-t'en,  homme  de  sang,  méchant 
homme!  ^L'Eternel  fait  retomber  sur 
toi  tout  le  sans'  de  la  maison  de  Saûl, 


C'est  que  je  veux  être  à  celui  qu'ont 
choisi  l'Eternel  et  tout  ce  peuple  et 
tous  les  hommes  d'Israël,  et  c'estavec 
lui  que  je  veux  rester.  ''D'ailleurs,  qui 
servirai-je?  Ne  sera-ce  pas  son  fils? 
Comme  j'ai  servi  ton  père,  ainsi  je  te 


dont  tu  occupais  le  trône,  et  l'Éternel  servirai, 
a  livré  le  royaume  entre  les  mains  -"Absalom  dit  à  Achitophel  :  Consul- 
d'Absalom,  ton  fds;  et  te  voilà  mal-  tez  ensemble;  qu'avons-nous  à  faire? 
heureux  comme  tu  le  mérites,  car  tu  -'Et  Achitophel  dit  à  Absalom  :  Va 
es  un  homme  de  sang!  vers  les  concubines  que  ton  père  a 
'■'Alors  Abischaï,  fils  de  Tseruja,  dit  laissées  pour  garder  la  maison;  ainsi 
au  roi  :  Pourcjuoi  ce  chien  mort  mau-  tout  Israël  saura  que  tu  t'es  rendu 
dit-il  le  roi  mon  seigneur?  Laisse-  odieux  à  ton  père,  et  les  mains  de 
moi,  je  te  prie,  lui  aller  cou])er  la  tous  ceux  qui  sont  avec  toi  se  fortifie- 
tête.  '"Mais  le  roi  dit  :  Qu'ai-je  affaire  ront.  --On  dressa  pour  Absalom  une 
avec  vous,  fils  de  Tseruja?  S'il  mau-  tente  sur  le  toit,  et  Absalom  alla  vers 


dit,  c'est  que  l'Eternel  lui  a  dit  :  Mau- 
dis David!  Qui  donc  lui  dira  :  Pour- 
quoi agis-tu  ainsi?  "Et  David  dit  à 
Abischaï   et   à   tous    ses   serviteurs   : 


les  concubines  de  son  père,  aux  yeux 
de  tout  Israël.  ^''Les  conseils  donnés 
en  ce  temps-là  par  Achitophel  avaient 
autant  d'autorité  que  si  l'on  eût  con- 


Voici,  mon  fils,  qui  est  sorti  de  mes  suite  Dieu  lui-même.  11  en  était  ainsi 

entrailles,  en  veut  à  ma  vie;   à  plus  de  tous  les  conseils  d'Achitophel,  soit 

forte  raison  ce  Benjamite!  Laissez-le,  pour  David,  soit  pour  Absalom. 
et  qu'il  maudisse,  car  l'Eternel  le  lui  Chap.   XVII.        'Achitophel   dit   à 

a  dit.  '-Peut-être  l'Eternel  regardera-  Absalom  :  Laisse- moi  choisir  douze 

t-il  mon  affliction,  et  me  fera-t-il  du  mille  hommes!  Je   me   lèverai,  et  je 

bien  en  retour  des  malédictions  d'au-  poursuivrai  David  cette  nuit  même.  *  Je 

jourd'hui.  le  surprendrai  pendant  qu'il  est  fatigué 

'^David   et    ses   gens    continuèrent  et  que  ses  mains  sont  affaiblies,  je  l'é- 

leur  chemin.  Et  Schimeï  marchait  sur  pouvanterai,  et  tout  le  peuple  c|ui  est 

36(5 


II  SAMUEL. 


Cita  p.  /  7, 3-23. 


avec  lui  s'enfuira.  Je  fVajjperai  le  roi 
seul,  'et  je  ramènerai  à  toi  tout  le 
peuple;  la  mort  de  l'homme  à  qui  tu 
en  veux  assurera  le  retour  de  tous,  et 
tout  le  peuple  sera  en  paix.  ■'Cette  pa- 
role plut  à  Absalom  et  à  tous  les  an- 
ciens d'Israël. 

^Cependant  Absalom  dit  :  Appelez 
encore  Huschaï,  l'Arkien,  et  que  nous 
entendions  aussi  ce  qu'il  dira.  *  Hus- 
chaï vint  auprès  d'Absalom,  et  Absa- 
lom lui  dit  :  Voici  comment  a  parlé 


et  tous  les  gens  d'Israël  dirent  :  Le 
conseil  de  Huschaï,  l'Arkien,  vaut 
mieux  que  le  conseil  d'Achitophel.  Or 
l'Eternel  avait  résolu  d'anéantir  le  bon 
conseil  d  Achitopliel,  afin  d'amener  le 
malheur  sur  Absalom. 

'^Huschaï  dit  aux  prêtres  Tsadok  et 
Abiathar  :  Achitophel  a  donné  tel  et 
tel  conseil  à  Absalom  et  aux  anciens 
d'Israël  ;  et  moi,  j'ai  conseillé  telle  et 
telle  chose.  '"Maintenant  envoyez  de 
suite  informer  David  et  faites-lui  dire  : 


Achitophel  ;  devons-nous  faire  ce  qu'il  Ne  passe  point  la  nuit  dans  les  plaines 
a  dit,  ou  non?  Parle,  toi!  'Huschaï  ré- 
pondit à  Absalom  :  Pour  cette  fois  le 
conseil  qu'a  donné  Achitophel  n'est 
pas  bon.  *Et  Huschaï  dit  :  Tu  connais 
la  bravoure  de  ton  père  et  de  ses 
gens,  ils  sont  furieux  comme  le  serait 
dans  les  champs  une  ourse  à  qui  l'on 
aurait  enlevé  ses  petits.  Ton  père  est 
un  homme  de  guerre,  et  il  ne  passera 
pas  la  nuit  avec  le  peuple;  'voici 
maintenant,  il  est  caché  dans  quelque 
fosse  ou  dans  quelque  autre  lieu.  Et 
si,  dès  le  commencement,  il  en  est 
qui  tombent  sous  leurs  coups,  on  ne 
tardera  pas  à  l'apprendre  et  l'on  dira: 
11  y  a  une  défaite  parmi  le  peuple  qui 
suit  Absalom!  '"Alors  le  plus  vaillant, 
eîit-il  un  cœur  de  lion,  sera  saisi  d'é- 
pouvante; car  tout  Israël  sait  que  ton 
père  est  un  héros  et  qu'il  a  des  braves 
avec  lui.  "Je  conseille  donc  cpie  tout 
Israël  se  rassemble  auprès  de  toi,  de- 
puis Dan  jusqu'à  Beer-Schéba,  multi- 


du  désert,  mais  va  plus  loin,  de  peur 
que  le  roi  et  tout  le  peuple  qui  est 
avec  lui  ne  soient  exposés  à  périr. 

"Jonathan  et  Achimaats  se  tenaient 
à  En-Roguel.  Une  servante  vint  leur 
dire  d'aller  informer  le  roi  David;  car 
ils  n'osaient  pas  se  montrer  et  entrer 
dans  la  ville.  '*Un  jeune  homme  les 
aperçut,  et  le  rapporta  à  Absalom. 
Mais  ils  partirent  tous  deux  en  hâte, 
et  ils  arrivèrent  à  Bachurim  vers  la 
maison  d'un  homme  qui  avait  un  puits 
dans  sa  cour,  et  ils  y  descendirent. 
''La  femme  prit  une  couverture  qu'elle 
étendit  sur  l'ouverture  du  puits,  et 
elle  y  répandit  du  grain  jiilé  pour 
qu'on  ne  se  doutât  de  rien.  -"Les  ser- 
viteurs d'Absalom  entrèrent  dans  la 
maison  auprès  de  cette  femme,  et  di- 
rent :  Où  sont  Achimaats  et  Jonathan? 
La  femme  leur  répondit  :  Ils  ont  passé 
le  ruisseau.  Ils  cherchèrent,  et  ne  les 
trouvant  pas,  ils  retournèrent  à  Jéru- 


tude  pareille  au  sable  qui  est  sur  le      salem.  "-'Après  leur  départ,  Achimaats 


bord  de  la  mer.  Tu  marcheras  en  per- 
sonne au  combat.  '-Nous  arriverons  à 
lui  en  quelque  lieu  que  notis  le  trou- 
vions, et  nous  tomberons  sur  lui  com- 
me la  rosée  tombe  sur  le  sol;  et  pas 
un  n'échappera,  ni  lui  ni  aucun  des 
hommes  qui  sont  avec  lui.  "S'il  se  re- 
tire dans  une  ville,  tout  Israël  portera 
des  cordes  vers  cette  ville,  et  nous  la 
traînerons  au  torrent,  jusqu'à  ce  qu'on 
n'en  trouve  plus  une  pierre.  '*Absalom 


et  Jonathan  remontèrent  du  ])uits  et 
allèrent  informer  le  roi  David.  Ils  di- 
rent à  David  :  Levez-vous  et  hâtez- 
vous  de  passer  l'eau,  car  Achitophel 
a  conseillé  contre  vous  telle  chose. 
--David  et  tout  le  peuple  qui  était 
avec  lui  se  levèrent  et  ils  passèrent  le 
Jourdain  ;  à  la  lumière  du  matin,  il  n'y 
en  avait  pas  un  qui  fût  resté  à  l'écart, 
])as  un  (pii  n'eût  passé  le  Jourdain. 
-"Achitophel,  voyant  que  son  con- 


367 


Chap.  i7,ik-l8,i3. 


II  SAMUEL. 


seil  n'était  pas  suivi,  sella  son  âne  et 
partit  pour  s'en  aller  chez  lui  dans  sa 
ville.  11  donna  ses  ordres  à  sa  maison, 
et  il  s'étrangla.  C'est  ainsi  qu'il  mou- 
rut, et  on  l'enterra  dans  le  sépulcre  de 
son  père. 

^* David  arriva  à  Mahanaïm.  Et  Ab- 
salom  passa  le  Jourdain,  lui  et  tous 
les  hommes  d'Israël  avec  lui.  -^Absa- 
lom  mit  Amasa  à  la  tète  de  l'armée, 
en  remplacement  de  Joab  ;  Amasa  était 
fds  d'un  homme  appelé  Jithra,  l'Israé- 
lite, qui  était  allé  vers  Abigal,  fille  de 
Nachasch,  sœur  de  Tseruja,  mère  de 
Joab.  -^Israël  et  Absalom  campèrent 
dans  le  pays  de  Galaad. 

^'Lorsque  David  fut  arrivé  à  Maha- 
naïm ,  Schobi ,  fils  de  Nachasch ,  de 
Rabba  des  fils  d'Ammon,  Makir,  fils 
d'Ammiel,  de  Lodcbar,  et  Barzillaï,  le 
Galaadite,  de  Roguelim,  -^apportèrent 
des  lits,  des  bassins,  des  vases  de 
terre,  du  froment,  de  l'orge,  de  la  fa- 
rine, du  grain  rôti,  des  fèves,  des  len- 
tilles, du  grain  rôti",  -^du  miel,  de  la 
crème,  des  brebis,  et  des  fromages  de 
vache.  Ils  apportèrent  ces  choses  à 
David  et  au  peuple  qui  était  avec  lui, 
afin  qu'ils  mangeassent;  car  ils  di- 
saient :  Ce  peuple  a  dû  souffrir  de  la 
faim,  de  la  fatigue  et  de  la  soif,  dans 
le  désert. 

Chap.  XVIII.  'David  passa  en  re- 
vue le  peuple  qui  était  avec  lui,  et  il 
établit  sur  eux  des  chefs  de  milliers 
et  des  chefs  de  centaines.  -Il  plaça  le 
tiers  du  peuple  sous  le  commande- 
ment de  Joab,  le  tiers  sous  celui  d'A- 
bischaï,  fils  de  Tseruja,  frère  de  Joab, 
et  le  tiers  sous  celui  d'Ittaï,  de  Gath. 
Et  le  roi  dit  au  peuple  :  Moi  aussi,  je 
veux  sortir  avec  vous.  'Mais  le  peuple 
dit  :  Tu  ne  sortiras  point  !  Car  si  nous 
prenons  la  fuite,  ce  n'est  pas  sur  nous 
que  l'attention  se  portera  ;  et  quand 
la  moitié  d'entre  nous  succomberait, 
on  n'y  ferait  pas  attention;  mais  toi. 


tu  es  comme  dix  mille  de  nous,  et 
maintenant  il  vaut  mieux  que  de  la 
ville  tu  puisses  venir  à  notre  secours. 
^Le  roi  leur  répondit  :  Je  ferai  ce  qui 
vous  paraît  bon.  Et  le  roi  se  tint  à 
côté  de  la  porte,  pendant  que  tout  le 
peuple  sortait  par  centaines  et  par 
milliers.  ^Le  roi  donna  cet  ordre  à 
Joab,  h  Abischaï  et  à  Ittaï  :  Pour  l'a- 
mour de  moi,  doucement  avec  le  jeu- 
ne Absalom  !  Et  tout  le  peuple  enten- 
dit l'ordre  du  roi  à  tous  les  chefs  au 
sujet  d'Absalom. 

*Le  peuple  sortit  dans  les  champs  à 
la  rencontre  d'Israël,  et  la  bataille  eut 
lieu  dans  la  forêt  d'Ephraïm.  "Là,  le 
peuple  d'Israël  fut  battu  par  les  servi- 
teurs de  David,  et  il  y  eut  en  ce  jour 
une  grande  défaite  de  vingt  mille 
hommes.  ''Le  combat  s'étendit  sur 
toute  la  contrée,  et  la  forêt  dévora 
plus  de  peuple  ce  jour-là  que  l'épée 
n'en  dévora. 

"Absalom  se  trouva  en  présence  des 
gens  de  David.  11  était  monté  sur  un 
mulet.  Le  mulet  pénétra  sous  les  bran., 
ches  entrelacées  d'un  grand  térébin^ 
the,  et  la  tête  d'Absalom  fut  prise  au 
térébintlie;  il  demeura  suspendu  en- 
tre le  ciel  et  la  terre,  et  le  mulet  qui 
était  sous  lui  passa  outre.  '"Un  hom- 
me ayant  vu  cela  vint  dire  à  Joab  : 
Voici,  j'ai  vu  Absalom  suspendu  à  un 
térébinthe.  "Et  Joab  dit  à  l'homme 
qui  lui  apporta  cette  nouvelle  :  Tu 
l'as  vu  !  pourquoi  donc  ne  l'as-tu  pas 
abattu  sur  place?  Je  t'aurais  donné 
dix  sicles  d'argent  et  une  ceinture. 
'^Mais  cet  homme  dit  à  Joab  :  Quand 
je  pèserais  dans  ma  main  mille  sicles 
d'argent,  je  ne  mettrais  pas  la  main 
sur  le  fils  du  roi  ;  car  nous  avons  en- 
tendu cet  ordre  que  le  roi  t'a  donné, 
à  toi,  à  Abischaï  et  à  Ittaï  :  Prenez 
garde  chacun  au  jeune  Absalom!  '^Et 
si  j'eusse  attenté  perfidement  à  sa  vie, 
rien  n'aurait  été  caché  au  roi,  et  tu 


a.  Répétition  d'un  même  mot,  peut-être  par  cireur  de  copiste. 

368 


II  SAMUEL. 


Chap .  18,  li-. 


■33. 


aurais  été  toi-même  contre  moi.  **Joab  portes.  La  sentinelle  alla  sur  le  toit 

dit  :  Je  ne  m'arrêterai  pas  auprès  de  de  la  porte  vers  la  muraille  ;  elle  leva 

toi!  Et  il  prit  en  main  trois  javelots,  les  yeux  et  regarda.  Et  voici,  un  hom- 

et  les  enfonça  dans  le  cœur  d'Absa-  me  courait  tout  seul.  -^La  sentinelle 

loni  encore  plein  de  vie  au  milieu  du  cria,  et  avertit  le  roi.  Le  roi  dit  :  S'il 

térébinthe. '^Dix  jeunes  gens,  qui  por-  est  seul,  il  apporte  des  nouvelles.  Et 

taient  les  armes  de  Joab,  entourèrent  cet  homme  arrivait  toujours  plus  près. 

Absalom,   le   frappèrent   et'  le   firent  -"La  sentinelle  vit  un  autre  homme  qui 

mourir.  courait;  elle  cria  au  portier  :  Voici  un 

'"Joab  fit  sonner  de  la  trompette;  homme  qui  court  tout  seul.  Le  roi  dit  : 

et  le  peuple  revint,  cessant  ainsi  de  11    apporte  aussi  des   nouvelles.  "La 

poursuivre  Israël,  parce  que  Joab  l'en  sentinelle  dit  :  La  manière  de  courir 

empêcha. ''Ils  prirent  Absalom,  le  je-  du   premier  me   paraît  celle   d.Vchi- 

tèrent  dans  une  grande  fosse  au  mi-  maats,  fils  de  Tsadok.  Et  le  roi  dit  : 

lieu  de  la  forêt,  et  mirent  sur  lui  un  C'est  un  homme  de  bien,  et  il  apporte 

très  grand  monceau  de  pierres.  Tout  de  bonnes  nouvelles. 
Israël  s'enfuit,  chacun  dans  sa  tente.  -^\chimaats  cria,  et  il  dit  au  roi  : 

'*De  son  vivant,  Absalom  s'était  fait  Tout  va  bien!  Il  se  prosterna  devant 

ériger  un   monument  dans   la  vallée  le  roi  la  face  contre  terre,  et  dit  :  Béni 

du  roi;  car  il  disait  :  Je  n'ai  point  de  soit  l'Eternel,  ton  Dieu,  qui  a  livré  les 

lils,  par  qui  le  souvenir  de  mon  nom  hommes  qui  levaient  la  main  contre 

puisse  être  conservé.  Et  il  donna  son  le  roi  mon  seigneur!  -^Le  roi  dit  :  Le 

propre  nom  au  monument,  qu'on  ap-  jeune  Absalom  est-il  en  bonne  santé? 

pelle   encore   aujourd'hui   monument  Achimaats  répondit  :  J'ai  aperçu  un 


d'Absalom. 


grand   tumulte   au   moment  où  Joab 


'"Achimaats,  fils   de   Tsadok,   dit  :  envoya  le  serviteur  du  roi"  et  moi  ton 

Laisse-moi  courir,  et  porter  au  roi  la  serviteur;  mais  je  ne  sais  ce  que  c'é- 

bonne   nouvelle   que   l'Éternel    lui    a  tait.  ^"Et   le   roi  dit  :   Mets-toi   là   de 

rendu  justice   en   le  délivrant   de   la  côté.  Et  Achimaats  se  tint  de  côté, 

main  de  ses  ennemis.  -"Joab  lui  dit  :  ^'Aussitôt  arriva  Cuschi.  Et  il  dit  : 

Ce  n'est  pas  toi  qui  dois  porter  au-  Que  le  roi  mon  seigneur  apprenne  la 

jourd'hui  les  nouvelles;  tu  les  porteras  bonne   nouvelle!   Aujourd'hui  l'Eter- 

un  autre  jour,  mais  non  aujourd'hui,  nel  t'a  rendu  justice  en  te  délivrant  de 


puisque  le  fils  du  roi  est  mort.  -'Et 
Joab  dit  à  Cuschi  :  Va,  et  annonce  au 
roi  ce  que  tu  as  vu.  Cuschi  se  jjtos- 
terna  devant  Joab,  et  courut.  --Achi- 


la  main  de  tous  ceux  qui  s  élevaient 
contre  toi.  '-Le  roi  dit  à  Cuschi  :  Le 
jeune  homme  Absalom  est-il  en  bonne 
santé  ?  Cuschi  répondit  :  Qu'ils  soient 


maats,  fils  deTsadok,ditencore  à  Joab:  comme  ce  jeune  homme  les  ennemis 

Quoi  qu'il   arrive,   laisse-moi   courir  du  roi  mon  seigneur  et  tous  ceux  qui 

après  Cuschi.  Et  Joab  dit  :  Pourquoi  s'élèvent  contre  toi  pour  te  faire  du 

veux-tu  courir,  mon  fils  ?  Ce  n'est  ])as  mal  ! 

un    message  qui   te   sera    profitable.  ^'^Uors  le  roi,  saisi  d'émotion,  monta 

^■■'Quoi  qu'il  arrive,  je  veux  courir,  re-  dans  la  chambre  au-dessus  de  la  ])orte 

prit  Achimaats.  Et  Joab  lui  dit  :  Cours  !  et  pleura.  Il  disait  en  marchant  :  .Mon 

Achimaats  courut  i)ar  le  chemin  de  la  fils  Absalom  !  mon  fils,  mon  fils  Absa- 

[)Iaine,  et  il  devança  Cuschi.  lom  !  Que  ne  suis-je  mort  à  ta  place! 

'-''David  était   assis  entre   les   deux  Absalom,  mon  fils,  mon  fils  ! 

a.   Le  seriitcur  (lu  roi,  c'est-ù-dirc  Cuschi. 


3G9 


Chnp.  19, 1-19. 


Il  SAMUEL. 


David  retournant  à  Jcriisalcin.  — Révolte  de  Scliéba,  Benjamite.  — Rentrée  de  David  dans  Jéru- 
salem. —  Amasa,  ancien  chef  de  l  année  d'Absaloin,  tué  par  Joab.  —  Mort  de  Scliéba. 

Chap.  XIX.  'On  vint  dire  à  Joab  :  fuir  du  pays  devant  Absalom.  '"Or  Ab- 
Voici,  le  roi  pleure  et  se  lamente  à  salom,  que  nous  avions  oint  pour  qu'il 
cause  d'Absalom.  -Et  la  victoire,  ce     régnât  sur  nous,  est  mort  dans  la  ba- 


jour-là,  fut  changée  en  deuil  pour  tout 
le  peuple,  car  en  ce  jour  le  peuple  en- 
tendait dire  :  Le  roi  est  afflis-é  à  cause 
de  son  fils.  *Ce  même  jour,  le  peuple 
rentra  dans  la  ville  à  la  dérobée,  com- 
me l'auraient  fait  des  gens  honteux 
d'avoir  j^ris  la  fuite  dans  le  combat. 
"•Le  roi  s'était  couvert  le  visage,  et  il 


taille  :  pourquoi  ne  parlez-vous  pas  de 
faire  revenir  le  roi  ? 

"De  son  côté,  le  roi  David  envoya 
dire  aux  prêtres  Tsadok  et  Abiathar  : 
Parlez  aux  anciens  de  Juda,  et  dites- 
leur  :  Pourquoi  seriez-vous  les  der- 
niers à  ramener  le  roi  dans  sa  maison  ? 

Car  ce  qui  se  disait  dans  tout  Israël 


criait  à  haute  voix  :  Mon  fds  Absalom  !  était  parvenu  jusqu'au  roi.  —  '^Vous 
Absalom,  mon  fds,  mon  fds  !  ^Joab  êtes  mes  frères,  vous  êtes  mes  os  et 
entra  dans  la  chambre  oii  était  le  roi,  ma  chair;  pourquoi  seriez-vous  les 
et  dit  :  Tu  couvres  aujourd'hui  de  con-  derniers  à  ramener  le  roi  ?  '^Vous  di- 
fusion  la  face  de  tous  tes  serviteurs,  rez  aussi  à  Amasa  :  N'es-tu  pas  mon 
qui  ont  aujourd'hui  sauvé  ta  vie,  celle  os  et  ma  chair?  Que  Dieu  me  traite 
de  tes  fîls  et  de  tes  fdles,  celle  de  tes  dans  toute  sa  rigueur,  si  tu  ne  deviens 
femmes  et  de  tes  concubines.  ^Tu  ai-  pas  devant  moi  pour  toujours  chef  de 
mes  ceux  qui  te  haïssent  et  tu  hais  l'arniée  à  la  place  de  Joab!  '''David 
ceux  qui  t'aiment,  car  tu  montres  au-  fléchit  le  cœur  de  tous  ceux  de  Juda, 
jourd'hui  qu'il  n'y  a  pour  toi  ni  chefs  comme  s'ils  n'eussent  été  qu'un  seul 
ni  serviteurs;  et  je  vois  maintenant  homme  ;  et  ils  envoyèrent  dire  au  roi  : 
que,  si  Absalom  vivait  et  que  nous  Reviens,  toi,  et  tous  tes  serviteurs, 
fussions  tous  morts  en  ce  jour,  cela  '^  Le  roi  revint  et  arriva  jusqu'au  Jour- 
serait  agréable  à  tes  yeux.  'Lève-toi  dain  ;  et  Juda  se  rendit  à  Guilgal,  afin 
donc,  sors,  et  parle  au  cœur  de  tes  d'aller  à  la  rencontre  du  roi  et  de  lui 
serviteurs!  Car  je  jure  par  l'Eternel  faire  passer  le  Jourdain, 
que,  si  tu  ne  sors  pas,  il  ne  restera  pas  "''Schimeï,  fils  de  Guéra,  Benjamite, 
un  homme  avec  toi  cette  nuit  ;  et  ce  qui  était  de  Bachurim,  se  hâta  de  des- 
sera pour  toi  pire  que  tous  les  mal-  cendre  avec  ceux  de  Juda  à  la  rencon- 
heurs  qui  te  sont  arrivés  depuis  ta.  jeu-  tre  du  roi  David.  ''Il  avait  avec  lui 
ncsse  jusqu'à  présent.  '*Alors  le  roi  se  mille  hommes  de  Benjamin,  et  Tsiba, 
leva,  et  il  s'assit  à  la  porte.  On  fit  dire  serviteur  de  la  maison  de  Saûl,  et  les 
à  tout  le  peuple  :  Voici,  le  roi  est  assis  quinze  fds  et  les  vingt  serviteurs  de 
à  la  porte.  Et  tout  le  peuple  vint  devant  Tsiba.  Ils  passèrent  le  Jourdain  à  la 
le  roi.  vue  du  roi.  '^Le  bateau,  mis  à  la  dis- 
'Cependant  Israël"  s'était  enfui,  cha-  position  du  roi,  faisait  la  traversée 
cun  dans  sa  tente.  Et  dans  toutes  les 


tribus  d'Israël,  tout  le  peuple  était  en 
contestation,  disant  :  Le  roi  nous  a 
délivrés  de  la  main  de  nos  ennemis, 
c'est  lui  qui  nous  a  sauvés  de  la  main 
des  Philistins  ;  et  maintenant  il  a  dû 

a.  Les  partisans  d"Absalom,  voy.  IS,  17. 


pour  transporter  sa  maison  ;  et  au  mo- 
ment où  le  roi  allait  passer  le  Jour- 
dain, Schimeï,  fils  de  Guéra,  se  pros- 
terna devant  lui.  "Et  il  dit  au  roi  :  Que 
mon  seigneur  ne  tienne  pas  compte 
de  mon  iniquité,  qu'il  oublie  que  ton 


370 


II  SAMUEL. 


Chap.  l9,-ii]-',i. 


serviteur  l'a  offensé  le  jour  où  le  roi 
mon  seigneur  sortait  de  Jérusalem,  et 
([ue  le  roi  n'y  ait  point  égard  !  ^"Car 
ton  serviteur  reconnaît  (ju'il  a  péché. 
Et  voici,  je  viens  aujourd'hui  le  ]irc- 
niier  de  toute  la  maison  de  Joseph  à 
la  rencontre  du  roi  mon  seigneur. 
-'Alors  Abischaï,  fils  de  Tseruja,  prit 
la  parole  et  dit  :  Schimcï  ne  doit-il 
pas  mourir  pour  avoir  maudit  l'oint 
de  rÉternel?  -Mais  David  dit  :  Ou'ai- 
je  affaire  avec  vous,  fds  de  Tseruja,  et 
pourquoi  vous  montrez-vous  aujour- 
d'hui mes  adversaires  ?  Aujourd'hui 
ferait-on  mourir  un  homme  en  Israël  ? 
Ne  sais-je  donc  pas  que  je  règne  au- 
jourd'hui sur  Israël  ?  -''Et  le  roi  dit  à 
Schimeï  :  Tu  ne  mourras  point  !  Et  le 
roi  le  lui  jura. 

^*Mephiboscheth,fds''  de  Saiil,  des- 
cendit aussi  à  la  rencontre  du  roi.  Il 
n'avait  point  soigné  ses  pieds,  ni  fait 
sa  barbe,  ni  lavé  ses  vêtements,  de- 
puis le  jour  où  le  roi  s'en  était  allé 
jusqu'à  celui  où  il  revenait  en  paix. 
'^Lorsqu'il  se  rendit  au-devant  du  roi 
à  Jérusalem,  le  roi  lui  dit  :  Pourquoi 
n'es-tu  pas  venu  avec  moi,  Mephibos- 
cheth  ?  -*Et  il  répondit  :  0  roi  mon 
seigneur,  mon  serviteur  m'a  trompé, 
car  ton  serviteur,  qui  est  boiteux, 
avait  dit  :  Je  ferai  seller  mon  âne,  je 
le  monterai,  et  j'irai  avec  le  roi.  -"Et 
il  a  calomnié  ton  serviteur  auprès  de 
mon  seigneur  le  roi.  Mais  mon  sei- 
gneur le  roi  est  comme  un  ange  de 
Dieu.  Fais  ce  qui  te  semblera  bon. 
-"Car  tous  ceux  de  la  maison  de  mon 
père  n'ont  été  (pie  des  gens  dignes  de 
mort  devant  le  roi  mon  seigneur;  et 
cependant  tu  as  mis  ton  serviteur  au 
nombre  de  l'cux  qui  mangent  à  ta  ta- 
ble. (^)ucl  droit  puis-je  encore  avoir, 
et  qti'ai-je  à  demander  au  roi  ?  *"Le  roi 
lui  dit  :  A  quoi  bon  toutes  tes  paroles  ? 
Je  l'ai  déclaré  :  toi  et  Tsiba,  vous  par- 
tagerez les  terres.  ''"Et  Mephiboscheth 

a.   Petit-i;is. 


dit  au  roi  :  (^)u'il  prenne  même  le  tout, 
puiscpie  le  roi  mon  seigneur  rentre  en 
])aix  dans  sa  maison. 

''Barzillaï,  le  Galaadite,  descendit 
de  Roguelim,  et  passa  le  Jourdain  avec 
le  roi,  pour  l'accompagner  juscpt'au 
delà  du  Jourdain.  ^-Barzillaï  était  très 
vieux,  âgé  de  quatre-vingts  ans.  Il 
avait  entretenu  le  roi  pendant  son  sé- 
jour à  Mahanaïm,  car  c'était  un  hom- 
me fort  riche.  '''Le  roi  dit  à  Barzillaï  : 
^'iens  avec  moi,  je  te  nourrirai  chez  moi 
à  Jérusalem.  ''*Mais  Barzillaï  répon- 
dit au  roi  :  Combien  d'années  vivi'ai-je 
encore,  pour  que  je  monte  avec  le  roi 
à  Jérusalem  ?  '^Je  suis  aujourd'hui  âgé 
de  quatre-vingts  ans.  Puis-je  connaître 
ce  qui  est  bon  et  ce  qui  est  mauvais  ? 
Ton  serviteur  peut-il  savourer  ce  qu'il 
mange  et  ce  qu'il  boit  ?  Puis-je  encore 
entendre  la  voix  des  chanteurs  et  des 
chanteuses  ?  Et  pourquoi  ton  serviteur 
serait-il  encore  à  charge  à  mon  sei- 
gneur le  roi  ?  -'^Ton  serviteur  ira  un 
peu  au  delà  du  Jourdain  avec  le  roi. 
Pourquoi,  d'ailleurs,  le  roi  m'accor- 
derait-il ce  bienfait  ? ''Que  ton  servi- 
teur s'en  retourne,  et  que  je  meure 
dans  ma  ville,  près  du  sépulcre  de 
mon  père  et  de  ma  mère  !  Mais  vcjici 
ton  serviteur  Kimhani,  qui  passera 
avec  le  roi  mon  seigneur;  fais  pour  lui 
ce  que  tu  trouveras  bon.  ''*Le  roi  dit  : 
Que  Rimham  passe  avec  moi,  et  je  fe- 
rai pour  lui  ce  qui  te  plaira;  tout  ce 
que  tu  désireras  de  moi,  je  te  l'accor- 
derai. '''Quand  tout  le  peuple  eut  passé 
le  Jourdain  et  que  le  roi  l'eut  aussi 
passé,  le  roi  baisa  Barzillaï  et  le  bénit. 
Et  Barzillaï  retourna  dans  sa  demeure. 
^'Le  roi  se  dirigea  vers  Guilgal,  et 
Kimham  l'accompagna. 

Tout  le  peuple  de  Juda  et  la  moitié 
du  peuple  d'Israël  avaient  fait  passer 
le  Jourdain  au  roi.  ""Mais  voici,  tous 
les  hommes  d'Israël  abordèrent  le  roi, 
et  lui  dirent  :  Pourquoi  nos  frères,  les 


371 


Chap.  iQ,'a-W, 


IG. 


II  SAMUEL. 


hommes  de  Juda,  t'ont-ils  enlevé,  et 
ont-ils  lait  passer  le  Jourdain  au  roi, 
à  sa  maison,  et  à  tous  les  gens  de  Da- 
vid ?  *^Tous  les  hommes  de  Juda  ré- 
pondirent aux  hommes  d'Israël  :  C'est 
que  le  roi  nous  tient  de  plus  près  ;  et 
qu'y  a-t-il  là  pour  vous  irriter  ?  Avons- 
nous  vécu  aux  dépens  du  roi  ?  nous 
a-t-il  fait  des  présents  ?  *'Et  les  hom- 
mes d'Israël  répondirent  aux  hommes 


poursuis-le,  de  peur  qu'il  ne  trouve 
des  villes  fortes  et  ne  se  dérobe  à  nos 
yeux.  ''Et  Abischaï  partit,  suivi  des 
gens  de  Joab,  des  Réréthiens  et  des 
Péléthiens,  et  de  tous  les  vaillants 
hommes;  ils  sortirent  de  Jérusalem, 
afin  de  poursuivre  Schéba,  fils  de 
Bicri. 

^Lorsqu'ils  furent  près  de  la  grande 
pierre  qui  est  à  Gabaon,  Amasa  arriva 


de  Juda  :  Le  roi  nous  appartient  dix     devant  eux.  Joab  était  ceint  d'une  épée 


fois  autant,  et  David  même  plus  qu'à 
vous.  Pourquoi  nous  avez-vous  mé- 
prisés ?  N'avons-nous  pas  été  les  pre- 
miers à  proposer  de  faire  revenir 
notre  roi  ?  Et  les  hommes  de  Juda 
parlèrent  avec  plus  de  violence  que 
les  hommes  d'Israël. 

CJiap.  XX.  'Il  se  trouvait  là  un 
méchant  homme,  nommé  Schéba,  fils 
de  Bicri,  Benjamite.  Il  sonna  de  la 
trompette,  et  dit  :  Point  de  part  pour 
nous  avec  David,  point  d'héritage  pour 
nous  avec  le  fils  d'Isaï  !  Chacun  à  sa 
tente,  Israël  !  -Et  tous  les  hommes 
d'Israël  s'éloignèrent  de  David,  et  sui- 
virent Schéba,  fils  de  Bicri.  Mais  les 
hommes  de  Juda  restèrent  fidèles  à 
leur  roi,  et  l'accompagnèrent  depuis 
le  Jourdain  jusqu'à  Jérusalem. 

'David  rentra  dans  sa  maison  à  Jé- 
rusalem. Le  roi  prit  les  dix  concubines 
qu'il  avait  laissées  pour  garder  la  mai- 
son, et  il  les  mit  dans  un  lieu  où  elles 


par-dessus  les  habits  dont  il  était  re- 
vêtu ;  elle  était  attachée  à  ses  reins 
dans  le  fourreau ,  d'où  elle  glissa, 
comme  Joab  s'avançait.  ^Joab  dit  à 
Amasa  :  Te  portes-tu  bien,  mon  frère? 
Et  de  la  main  droite  il  saisit  la  barbe 
d'Amasa  pour  le  baiser.  '"Amasa  ne 
prit  point  garde  à  l'épée  qui  était  dans 
la  main  de  Joab  ;  et  Joab  l'en  frappa 
au  ventre  et  répandit  ses  entrailles  à 
terre,  sans  lui  porter  un  second  coup. 
Et  Amasa  mourut. 

Joab  et  son  frère  Abischaï  marchè- 
rent à  la  poursuite  de  Schéba,  fils  de 
Bicri.  "Un  homme  d'entre  les  gens  de 
Joab  resta  près  d'Amasa,  et  il  disait  : 
Qui  veut  de  Joab  et  qui  est  pour  Da- 
vid ?  Qu'il  suive  Joab  !  '-Amasa  se  rou- 
lait dans  le  sang  au  milieu  de  la  route; 
et  cet  homme,  ayant  vu  que  tout  le 
peuple  s'arrêtait,  poussa  Amasa  hors 
de  la  route  dans  un  champ,  et  jeta  sur 
lui  un  vêtement,  lorsqu'il  vit  que  tous 
étaient  séquestrées  ;  il  pourvut  à  leur     ceux  c^ui  arrivaient  près  de  lui  s'arrê- 


entreticn,  mais  il  n'alla  point  vers 
elles,  l^t  elles  furent  enfermées  jus- 
qu'au jour  de  leur  mort,  vivant  dans 
un  état  de  veuvage. 

■'Le  roi  dit  à  Amasa  :  Convoque-moi 
d'ici  à  trois  jours  les  hommes  de  Juda  ; 
et  toi,  sois  ici  présent.  ^Amasa  partit 
pour  convoquer  Juda  ;  mais  il  tarda  au 
delà  du  temps  que  le  roi  lui  avait  fixé. 
*  David  dit  alors  à  Abischaï  :  Schéba, 
fils  de  Bicri,  va  maintenant  nous  faire 
plus  de  mal  c^u'Absalom.  Prends  toi- 
même  les  serviteurs  de  ton  maître  et 


taient.  ''Quand  il  fut  ôté  de  la  route, 
chacun  suivit  Joab,  afin  de  poursuivre 
Schéba,  fils  de  Bicri. 

'*Joab  traversa  toutes  les  tribus  d'Is- 
raël dans  la  direction  d'Abel-Beth- 
Maaca,  et  tous  les  hommes  d'élite  se 
rassemblèrent  et  le  suivirent.  '=  Ils  vin- 
rent assiéger  Schéba  dans  Abel-Beth- 
Maaca,  et  ils  élevèrent  contre  la  ville 
une  terrasse  qui  atteignait  le  rempart. 
Tout  le  peuple  qui  était  avec  Joab  sa- 
pait la  muraille  pour  la  faire  tomber. 
'^Alors   une   femme    habile   se   mit   à 


372 


II  SAMUEL. 


Chap.20,n-21,w. 


crier  depuis  la  ville  :  Écoutez,  écou-  roi  appela  les  Gabaonites  pour  leur 
tez  !  Dites,  je  vous  prie,  à  Joab  :  Ap-  parler.  —  Les  Gabaonites  n'étaient 
proche  jusqu'ici,  je  veux  te  parler!  point  d'entre  les  enfants  d'Israël,  mais 
''11  s'approcha  d'elle,  et  la  femme  dit:  c'était  un  reste  des  Amoréens  ;  les  en- 
Es-tu  Joab  ?  Il  répondit  :  Je  le  suis,  fants  d'Israël  s'étaient  liés  envers  eux 
Et  elle  lui  dit  :  Écoute  les  paroles  par  un  serment,  et  néanmoins  Saill 
de  ta  servante.  11  répondit  :  J'écoute,  avait  voulu  les  frapper,  dans  son  zèle 
'*Et  elle  dit  :  Autrefois  on  avait  cou-  pour  les  enfants  d'Israël  et  de  Juda. 
tume  de  dire  :  Que  l'on  consulte  Abel  !  —  ^David  dit  aux  Gabaonites  :  Que 
Et  tout  se  terminait  ainsi.  "Je  suis  ])uis-je  faire  pour  vous,  et  avec  quoi 
une  des  villes  paisibles  et  fidèles  en  ferai-je  expiation,  afin  que  vous  bénis- 
Israël  ;  et  tu  cherches  à  faire  périr  une  siez  l'héritage  de  l'Éternel  ?  ''Les  Ga- 
ville  qui  est  une  mère  en  Israël  !  Pour-  baonites  lui  répondirent  :  Ce  n'est  pas 


quoi  détruirais-tu  l'héritage  de  l'Eter- 
nel ?  -"Joab  répondit  :  Loin,  loin  de 
moi  la  pensée  de  détruire  et  de  rui- 
ner !  "-'La  chose  n'est  pas  ainsi.  Mais 


pour  nous  une  question  d'argent  et 
d'or  avec  Saûl  et  avec  sa  maison ,  et 
ce  n'est  pas  à  nous  qu'il  appartient  de 
faire  mourir  personne  en  Israël.  Et  le 


un  homme  de  la  montagne  d'Éphraïm,  roi  dit  :  Que  voulez-vous  donc  que  je 

nommé  Schéba,  fils  de  Bicri,  a  levé  la  fasse  pour  vous?  ^lls  répondirent  au 

main  contre  le   roi   David;  livrez-le,  roi  :  Puisque  cet  homme  nous  a  con- 

lui  seul,  et  je  m'éloignerai  de  la  ville,  sûmes,  et  qu'il  avait  le  projet  de  nous 

La  femme  dit  à  Joab  :  Voici,  sa  tête  te  détruire  poumons  faire  disparaître  de 

sera  jetée  par  la  muraille.  --Et  la  fem-  tout  le  territoire  d'Israël,  "^ qu'on  nous 

me  alla  vers   tout   le  peu])le  avec  sa  livre  sept  hommes  d'entre  ses  fils,  et 

sagesse  ;   et   ils   coupèrent    la   tête   à  nous  les  pendrons  devant  l'Éternel  à 

Schéba,  fils  de  Bicri,  et  la  jetèrent  à  Guibea  de  Saûl,  l'élu  de  l'Éternel.  Et 

Joab.  Joab  sonna  de  la  trompette  ;  on  le  roi  dit  :  Je  les  livrerai, 
se  dispersa  loin  de  la  ville,  et  chacun  'Le  roi  épargna  Mephiboscheth,  fils 

s'en   alla  dans   sa  tente.   Et  Joab  re-  de  Jonathan,  fils  de  Saiil,  à  cause  du 

tourna  à  Jérusalem,  vers  le  roi.  serment  qu'avaient  fait  entre  eux,  de- 

^^Joab    commandait   toute    l'armée  vant  l'Éternel,  David  et  Jonathan,  fils 

d'Israël  ;  Benaja,  fils  de  Jehojada,  était  de  Saiil.  ^Mais  le  roi  prit  les  deux  fils 

à  la  tête  des  Kéréthiens  et  des  Pelé-  que  Ritspa,  fille  d'Ajja,  avait  enfantés 

thiens  ; -*Adoram  était  préposé  sur  les  à  Saiil,  Armoni  et  Mephiboscheth,  et 

impôts;  Josaphat,  fils  d'Achilud,  était  les  cinq  fils  que  Mérab,  fille  de  Saiil, 

archiviste;  -^Scheja   était  secrétaire;  avait  enfantés  à  Adriel  de  Mehola,  fils 

Tsadok  et  Abiathar  étaient  prêtres;  de  Barzillaï;  ^et  il  les  livra  entre  les 

-^et  Ira  de  Jaïr  était  ministre  d'état  de  mains  des  Gabaonites,  qui  les  pendi- 
David. 


Famine  de  trois  ans. 

i] 


Chap.  XXI.  'Du  temps  de  David, 
il  y  eut  une  famine  qui  dura  trois  ans. 
David  chercha  la  face  de  l'Éternel  ;  et 
l'Éternel  dit  :  C'est  à  cause  de  Saul  et 
de  sa  maison  sanguinaire,  c'est  parce 
qu'il  a  fait  périr  les  Gabaonites.  *Le     son  jusqu'à   ce  que   la   pluie  du   ciel 

a.  Vêtement  de  deuil. 


rent  sur  la  montagne,  devant  l'Éter- 
nel. Tous  les  sept  périrent  ensemble; 
ils  furent  mis  à  mort  dans  les  pre- 
miers jours  de  la  moisson,  au  com- 
mencement de  la  moisson  des  orges. 
'"Ritspa,  fille  d'Ajja,  prit  un  sac"  et 
retendit  sous  elle  contre  le  rocher, 
depuis  le  commencement  de  la  mois- 


373 


Chap.21,n-22,i 


II  SAMUEL. 


tombât  sur  eux  ;  et  elle  empêcha  les 
oiseaux  du  ciel  de  s'approcher  d'eux 
pendant  le  jour,  et  les  bêtes  des  champs 
pendant  la  nuit.  "On  informa  David 
de  ce  qu'avait  fait  Ritspa,  fdle  d'Ajja, 
concubine  de  Saul.  '-Et  David  alla 
prendre  les  os  de  Saûl  et  les  os  de  Jo- 
nathan, son  fils,  chez  les  habitants  de 
Jabès  en  Galaad,  qui  les  avaient  enle- 
vés de  la  place  de  Beth-Schan,  où  les 
Philistins  les  avaient  suspendus  lors- 
qu'ils battirent  Saiil  à  Guilboa.  ''Il 
eni])orta  de  là  les  os  de  Saûl  et  les  os 
de  Jonathan,  son  fils  ;  et  l'on  recueillit 
aussi  les  os  de  ceux  qui  avaient  été 
pendus.  '*0n  enterra  les  os  de  Saûl  et 
de  Jonathan,  son  fils,  au  pays  de  Ben- 
jamin, à  Tséla,  dans  le  sépulcre  de 
Ris,  père  de  Saûl.  Et  l'on  fit  tout  ce 
que  le  roi  avait  ordonné. 

Après  cela,  Dieu  fut  apaisé  envers 
le  pays. 

Guerres  contre  les  Philistins. 

""Les  Philistins  firent  encore  la  guer- 
re à  Israël.  David  descendit  avec  ses 
serviteurs,  et  ils  combattirent  les  Phi- 
listins. David  était  fatigué.  '^Et  Jisch- 
bi-Benob,  l'un  des  enfants  de  Ra- 
pha°,  eut  la  pensée  de  tuer  David;  il 
avait  une  lance  du  poids  de  trois  cents 
sicles  d'airain,  et  il  était  ceint  d'une 
épée  neuve.  "Abischaï,  fils  de  Tse- 
ruja,  vint  au  secours  de  David,  frappa 


le  Philistin  et  le  tua.  Alors  les  gens 
de  David  jurèrent,  en  lui  disant  :  Tu 
ne  sortiras  plus  avec  nous  pour  com- 
battre, et  tu  n'éteindras  pas  la  lampe 
d'Israël. 

'*I1  y  eut  encore,  après  cela,  une 
bataille  à  Gob  avec  les  Philistins.  Alors 
Sibbecaï,  le  Iluschatite,  tua  Saph,  qui 
était  un  des  enfants  de  Rapha. 

'^11  y  eut  encore  une  bataille  à  Gob 
avec  les  Philistins.  Et  Elchanan,  fils 
de  Jaaré-Oreguim,  de  Bethléhem,  tua 
Goliath  de  Gath,  qui  avait  une  lance 
dont  le  bois  était  comme  une  ensuble 
de  tisserand. 

'-"Il  y  eut  encore  une  bataille  à  Gath. 
Il  s'y  trouva  un  homme  de  haute  tail- 
le, qui  avait  six  doigts  à  chaque  main 
et  à  chaque  pied,  vingt-quatre  en  tout, 
et  qui  était  aussi  issu  cle  Rapha.  -'II 
jeta  un  défi  à  Israël;  et  Jonathan,  fils 
de  Schimea,  frère  de  David,  le  tua. 

*'-Ces  quatre  hommes  étaient  des 
enfants  de  Rapha  à  Gath.  Ils  périrent 
par  la  main  de  David  et  par  la  main 
de  ses  serviteurs. 

Cantique  de  David,  délivré  de  ses  ennemis. 

Chap.  XXII.  'David  adressa  à  l'E- 
ternel les  paroles  de  ce  cantique,  lors- 
que l'Eternel  l'eut  délivré  de  la  main 
de  tous  ses  ennemis  et  de  la  main  de 
Saûl.  -Il  dit  : 


L'Éternel  est  mon  rocher,  ma  forteresse,  mon  libérateur. 
^Dieu  est  mon  rocher,  où  je  trouve  un  abri. 
Mon  bouclier  et  la  force  qui  me  sauve. 
Ma  haute  retraite  et  mon  refuge. 
O  mon  Sauveur!  tu  me  garantis  de  la  violence. 
*Je  m'écrie  :  Loué  soit  l'Eternel! 
Et  je  suis  délivré  de  mes  ennemis. 


^Car  les  flots  de  la  mort  m'avaient  environné, 
Les  torrents  de  la  destruction  m'avaient  épouvanté; 

'Les  liens  du  sépulcre  m'avaient  entouré, 
Les  filets  de  la  mort  m'avaient  surpris. 

a.   Enfants  de  liaplia.  ou  Rephaïni,  race  de  ^éunts, 

374 


II  SAMUEL.  Chap.  ^2,i-t. 

"Dans  ma  détresse,  j'ai  invocjué  rEternel, 
J'ai  invoqué  mon  Dieu  ; 

De  son  palais,  il  a  entendu  ma  voix. 
Et  mon  cri  est  parvenu  à  ses  oreilles. 

*La  terre  fut  ébranlée  et  trembla. 
Les  fondements  des  cieux  frémirent. 

Et  ils  furent  ébranlés,  parce  qu'il  était  irrité. 
^11  s'élevait  de  la  fumée  dans  ses  narines, 
Et  un  feu  dévorant  sortait  de  sa  bouche  : 
Il  en  jaillissait  des  charbons  embrasés. 
'"11  abaissa  les  cieux,  et  il  descendit  : 
Il  y  avait  une  épaisse  nuée  sous  ses  pieds. 

"Il  était  monté  sur  un  chérubin,  et  il  volait. 
Il  paraissait  sur  les  ailes  du  vent. 

'-11  faisait  des  ténèbres  une  tente  autour  de  lui. 
Il  était  enveloppé  d'amas  d'eaux  et  de  sombi'cs  nuages. 

'^De  la  splendeur  ipii  le  précédait 
S'élançaient  des  charbons  de  feu. 

'^L'Eternel  tonna  des  cieux. 
Le  Très-Haut  fit  retentir  sa  voix  ; 

'^11  lança  des  flèches  et  dispersa  mes  ennemis, 
La  foudre,  et  les  mit  en  déroute. 
"^Le  lit  de  la  mer  apjwrut. 
Les  fondements  du  monde  furent  découverts. 

Par  la  menace  de  l'Eternel, 
Par  le  bruit  du  souffle  de  ses  narines. 

"Il  étendit  sa  main  d'en  haut,  il  me  saisit, 
11  me  retira  des  grandes  eaux  ; 

'*11  me  délivra  de  mon  adversaire  jniissant. 
De  mes  ennemis  ([ui  étaient  |)lus  forts  (pie  nuii. 

'^Ils  m'avaient  surpris  au  jour  de  ma  détresse  ; 
Mais  l'Eternel  fut  mon  appui. 

-"Il  m'a  mis  au  large, 
n  m'a  sauvé,  parce  cjuil  m'aime. 

-'L'Eternel  m'a  traité  selon  ma  droiture. 
Il  m'a  rendu  selon  la  pureté  de  mes  mains  ; 

"Car  j'ai  observé  les  voies  de  l'Eternel, 
Et  je  n'ai  point  été  coupable  envers  mon  Dieu. 

■'Toutes  ses  ordonnances  ont  été  de\ant  moi. 
Et  je  ne  me  suis  [)()int  écarté  de  ses  lois. 

^''.l'ai  été  sans  reproche  envers  lui. 
Et  je  me  suis  tenu  en  gartic  contre  mcjn  iniquité. 

-''Aussi  l'Eternel  m'a  rciulu  selon  ma  droiture. 
Selon  ma  pureté  devant  ses  yeux. 

375 


Chap.22,%-'.5.  II  SAMUEL. 

-*Avec  celui  qui  est  bon  tu  te  montres  bon, 
Avec  rhomine  droit  tu  agis  selon  la  droiture, 

-'Avec  celui  qui  est  pur  tu  te  montres  pur. 
Et  avec  le  pervers  tu  agis  selon  sa  perversité. 

-^Tu  sauves  le  peuple  qui  s'humilie, 
Et  de  ton  regard,  tu  abaisses  les  orgueilleux. 

-"Oui,  tu  es  ma  lumière,  ô  Eternel  ! 
L'Eternel  éclaire  mes  ténèbres. 

'"Avec  toi  je  me  précipite  sur  une  troupe  en  armes, 
Avec  mon  Dieu  je  franchis  une  muraille. 

^'Les  voies  de  Dieu  sont  parfaites, 
La  parole  de  l'Eternel  est  éprouvée  ; 
Il  est  un  bouclier  pour  tous  ceux  qui  se  confient  en  lui. 

''-Car  qui  est  Dieu,  si  ce  n'est  l'Eternel? 
Et  qui  est  un  rocher,  si  ce  n'est  notre  Dieu  ? 

''C'est  Dieu  qui  est  ma  puissante  forteresse. 
Et  qui  me  conduit  dans  la  voie  droite. 

"Il  rend  mes  pieds  semblables  à  ceux  des  biches, 
Et  il  me  place  sur  mes  lieux  élevés. 

'^11  exerce  mes  mains  au  combat, 
Et  mes  bras  tendent  l'arc  d'airain. 

'^Tu  me  donnes  le  bouclier  de  ton  salut, 
Et  je  deviens  grand  par  ta  bonté. 

'"Tu  élargis  le  chemin  sous  mes  pas. 
Et  mes  pieds  ne  chancellent  point. 

'*Je  poursuis  mes  ennemis,  et  je  les  détruis; 
Je  ne  reviens  pas  avant  de  les  avoir  anéantis. 

"Je  les  anéantis,  je  les  brise,  et  ils  ne  se  relèvent  plus  ; 
Ils  tombent  sous  mes  pieds. 

*°Tu  me  ceins  de  force  pour  le  combat. 
Tu  fais  plier  sous  moi  mes  adversaires. 

*"Tu  fais  tourner  le  dos  à  mes  ennemis  devant  moi. 
Et  j'extermine  ceux  qui  me  haïssent. 

^-Ils  regardent  autour  d'eux,  et  personne  pour  les  sauver! 
Ils  crient  à  l'Eternel,  et  il  ne  leur  répond  pas  ! 

■"Je  les  broie  comme  la  poussière  de  la  terre, 
Je  les  écrase,  je  les  foule,  comme  la  boue  des  rues. 

**Tu  me  délivres  des  dissensions  de  mon  peuple; 
Tu  me  conserves  pour  chef  des  nations  ; 
Un  peu])le  que  je  ne  connaissais  pas  m'est  asservi. 
''^Les  fils  de  l'étranger  me  flattent. 
Ils  m'obéissent  au  premier  ordre. 

376 


1 1  s AM UEL .  Cliap .  22,  w-2S,  o. 


40 


Les  fils  (le  rôlranijci'  sont  en  défaillance, 


Ils  tremblent  hors  de  leurs  forteresses. 

'''Vive  l'Eternel,  et  béni  soit  mon  rocher! 
Que  Dieu,  le  rocher  de  mon  salut,  soit  exalté, 

^*Le  Dieu  qui  est  mon  vengeur, 
Qui  m'assujettit  les  peuples, 

^'Et  qui  me  fait  échapper  à  mes  ennemis  ! 
Tu  m'élèves  au-dessus  de  mes  adversaires, 
Tu  me  délivres  de  l'homme  violent. 

^'' C'est  pourquoi  je  te  louerai  parmi  les  nations,  ô  Eternel  ! 
Et  je  chanterai  à  la  gloire  de  ton  nom. 

^'11  accorde  de  grandes  délivrances  à  son  roi. 
Et  il  fait  miséricorde  à  son  oint, 
A  David,  et  à  sa  postérité,  pour  toujours. 

Dernières  paroles  de  David. 

Chap.  XXIII.     'Voici  les  dernières  paroles  de  David. 

Parole  de  David,  fds  d'Isaï, 
Parole  de  l'homme  haut  placé. 

De  l'oint  du  Dieu  de  .Jacob, 
Du  chantre  agréable  d'Israël. 

-L'esprit  de  l'Eternel  parle  par  moi. 
Et  sa  parole  est  sur  ma  langue. 
^Le  Dieu  d'Israël  a  parlé. 
Le  rocher  d'Israël  m'a  dit  : 

Celui  qui  règne  parmi  les  hommes  avec  justice, 
Celui  cpii  règne  dans  la  crainte  de  Dieu, 

^Est  pareil  à  la  lumière  du  matin,  quand  le  soleil  brille 
Et  que  la  matinée  est  sans  nuages  ; 
Ses  rayons  après  la  pluie  font  sortir  de  terre  la  verdure. 
"N'en  est-il  pas  ainsi  de  ma  maison  devant  Dieu, 
Puisqu'il  a  fait  avec  moi  une  alliance  éternelle. 
En  tous  points  bien  réglée  et  offrant  pleine  sécurité  ? 
Ne  fera-t-il  pas  germer  tout  mon  salut  et  tous  mes  désirs 

'Mais  les  méchants  sont  tous  comme  des  épines  que  l'on  rejette. 
Et  que  l'on  ne  prend  pas  avec  la  main  ; 

'Celui  qui  les  touche  s'arme  d'un  fer  ou  du  bois  d'une  lance. 
Et  on  les  brûle  au  feu  sur  place. 

J'aillants  /loiiinies  de  David. 

^Voici  les  noms  des  vaillants  hom-  mes,  (pi'il  fit  périr  en  une  seule  fois, 

mes,  qui  étaient  au  service  de  David.  °A])rès    lui,    Eléazar,  fds   de  Dtxlo, 

.Joschcb-Basschébcth,  leTachkemo-  lils  d'Achochi.  Il  était  l'un  des  trois 

nite,  l'un  des  principaux  officiers.  Il  guerriers  qui  affrontèrent  avec  David 

brandit  sa  lance  sur  huit  cents  hom-  les  Philistins  rassemblés   pour  coin- 

377 


Chap.  ^S,  10-36. 


II  SAMUEL. 


battre,  tandis  que  les  hommes  d'Israël  -"Benaja,  fds  de  Jehojada,  fils  d'un 

se  retiraient  sur  les  hauteurs.  '"Il  se  homme  de  Kabtseel,  rempli  de  valeur 

leva,  et  frappa  les  Philistins  jusqu'à  et  célèbre  par  ses  ex])loits.  II  frappa 

ce  que  sa  main  fût  lasse  et  qu'elle  res-  les  deux  lions"  de  Moab.  Il  descendit 

tàt  attachée  à  son  épée.  L'Eternel  opé-  au  milieu  d'une  citerne,  où  il  frappa 

ra  une  grande  délivrance  ce  jour-là.  un  lion,  un  jour  de  neige.  -'Il  frappa 

Le  peuple  revint  après  Eléazar,  seule-  un  Egyptien  d'un  aspect  formidable 

ment  pour  prendre  les  dépouilles.  et  ayant  une  lance  à  la  main  ;  il  des- 

"Après  lui,  Schamma,  fils  d'Agué,  cendit  contre  lui  avec  un  bâton,  arra- 


d'IIarar.  Les  Philistins  s'étaient  ras- 
semblés à  Léchi.  Il  y  avait  là  une  pièce 
de  terre  remplie  de  lentilles;  et  le 
peuple  fuyait  devant  les  Philistins. 
'"Schamma  se  plaça  au  milieu  du 
champ,  le  jjrotégea,  et  battit  les  Phi- 


cha  la  lance  de  la  main  de  l'Egyptien, 
et  s'en  servit  pour  le  tuer.  "Voilà  ce 
que  fit  Benaja,  fils  de  Jehojada;  et  il 
eut  du  renom  parmi  les  trois  vaillants 
hommes.  ^^11  était  le  plus  considéré 


des   trente;    mais   il   n  égala   pas 


les 


listins.  Et  l'Eternel  opéra  une  grande  trois  jjremiers.  David  l'admit  dans  son 

délivrance.  conseil  secret. 

'•''Trois  des  trente  chefs  descendi-  -"'Asaël,  frère  de  Joab,  du  nombre 

rent  au  temps  de  la  moisson  et  vin-  des  trente. 

rent  auprès  de  David,  dans  la  caverne  Elchanan,   fils   de   Dodo,  de   Beth- 

d'AduUam,  lorsqu'une  troupe  de  Phi-  léhem. 

listins  était  campée  dans  la  vallée  des  -\Schamma,  de  Ilarod. 


Élika,  de  Harod. 

^"Hélets,  dePéleth. 

Ira,  fils  d'Ikkesch,  de  Tekoa. 

^^Abiézer,  d'Anathoth. 

Mebunnaï,  de  Iluscha. 

^'^Tsalmon,  d'Achoach. 

Maharaï,  de  Nethopha. 

"-'^Iléleb,  fils  de  Baana,  de  Nethopha. 

Ittaï,  fils  de  Ribaï,  de  Guibea  des 


Rephaïm.  '■'David  était  alors  dans  la 
forteresse,  et  il  y  avait  un  poste  de 
Philistins  à  Bethléhem.  '^David  eut  un 
désir,  et  il  dit  :  Qui  me  fera  boire  de 
l'eau  de  la  citerne  qui  est  à  la  porte 
de  Bethléhem  ?  "^ Alors  les  trois  vail- 
lants hommes  passèrent  au  travers  du 
camp  des  Philistins,  et  puisèrent  de 
l'eau  de  la  citerne  qui  est  à  la  porte 
de  Bethléhem.  Ils  l'apportèrent  et  la  fils  de  Benjamin, 
présentèrent  à  David;  mais  il  ne  vou-  -'"Benaja,  de  Pirathon 

lut  pas  la  boire,  et  il  la  répandit  de- 
vant l'Eternel.  "Il  dit  :  Loin  de  moi, 
ô  Eternel,  la  pensée  de  faire  cela! 
Boirais-je  le  sang  de  ces  hommes  qui 
sont  allés  au  péril  de  leur  vie?  Et  il 
ne  voulut  pas  la  boire.  Voilà  ce  que 
firent  ces  trois  vaillants  hommes. 

'^\bischaï,  frère  de  Joab,  fils  de 
Tseruja,  était  le  chef  des  trois.  Il  bran- 
dit sa  lance  sur  trois  cents  hommes, 
et  les  tua  ;  et  il  eut  du  renom  parmi 
les  trois.  '"Il  était  le  plus  considéré 
des  trois,  et  il  fut  leur  chef;  mais  il 
n'égala  pas  les  trois  premiers. 

a.  Lions,  littéralement  liojis  de  Dieu. 


Iliddaï,  de  A'achalé-Gaasch. 
•■"Abi-Albon,  d'Araba. 
Azmaveth,  de  Barclium. 
•"Éliachba,  de  Schaalbon. 
Bené-Jaschen. 
Jonathan. 

*'Schamma,  d'Harar. 
Achiam,  fils  de  Scharar,  d'Arar. 
•"Éliphéleth,    fils    d'Achasbaï ,    fils 
d'un  Maacathien. 

Éliam,  fils  d'Achitophel,  de  Guilo. 
^^Hetsraï,  de  Garmel. 
Paaraï,  d'Arab. 


^«Jigueal,  fils  de  Nathan,  de  Tsoba. 


378 


II  SAMUEL. 


,  et  en  Juda  ciiKf 


guerre  tirant  l'épée, 
cent  mille  hommes. 

'"  David  sentit  battre  son  cœur,  ajirès 
qu'il  eut  ainsi  fait  le  dénombrement 
du  peuple.  Et  il  dit  à  l'Eternel  :  J'ai 
commis  un  grand  péché  en  faisant 
cela!  Maintenant,  ô  Eternel,  daigne 
jiardonner  l'iniquité  de  ton  serviteur, 
car  j'ai  com])lètement  agi  en  insensé  ! 

"Le  lendemain,  quand  David  se 
leva,   la  jiarole  de  l'Eternel  fut  ainsi 


Bani,  de  Gad. 
^^Tsélek,  l'Ammonite. 
Naharaï,  de  Beéroth,  qui  portait  les 
armes  de  Joab,  fils  de  Tseruja. 
^''Ira,  de  .Jéther. 
Gareb,  de  .léther. 
ssUrie,  le  Héthien. 
En  tout,  trente-se]:)t. 

Déitniiihrvnicnl  rf  peste. 

Chap.  XXI 1  '.  '  La  colère  de  l'Éter- 
nel s'enflamma  de  nouveau  contre  adressée  à  Gad  le  ])ro])hète,  le  voyant 
Israël,  et  il  excita  David  contre  eux,  de  David  :  '-Va  dire  à  David  :  Ainsi 
en  disant  :  Va ,  fais  le  dénombrement  parle  l'Eternel  :  Je  te  propose  trois 
d'Israël  et  de  Juda.  fléaux;  choisis-en  un,  et  je  t'en  frap- 

-Et  le  roi  dit  à  Joab,  qui  était  chef  perai.  '^Gad  alla  vers  David,  et  lui  fit 

de  l'armée  et  qui  se  trouvait  près  de  connaître  la  chose,  en  disant  :  Veux-tu 

lui  :  Parcours  toutes  les  tribus  d'Israël,  sept  années"  de  famine  dans  ton  pays, 

depuis  Dan  jusqu'à  Beer-Schéba;  qu'on  ou  bien  trois  mois  de  fuite  devant  tes 

fasse  le  dénombrement  du  peuple,  et  ennemis  qui  te  poursuivront,  ou  bien 

que  je  sache  à  combien  il  s'élève. 'Joab  trois  jours  de  peste  dans  ton  pays? 

dit  au  roi  :   Que  l'Eternel,  ton  Dieu,  Maintenant  choisis,  et  vois  ce  que  je 

rende  le  peuple  cent  fois  plus  nom-  dois  répondre  à  celui  qui   m'envoie, 

breux,  et  que  les  yeux  du  roi  mon  sei-  '■'David  répondit  à  Gad  :  Je  suis  dans 

gneur  le  voient  !  Mais  pourquoi  le  roi  une  grande   angoisse!    Oh!    tombons 

mon  seigneur  veut-il  faire  cela?  ■'Le  entre  les  mains  de  l'Eternel,  car  ses 

roi  persista  dans  l'ordre  qu'il  donnait  compassions  sont  immenses  ;  mais  que 

à  Joab  et  aux  chefs  de  l'armée  ;  et  Joab  je  ne  tombe  pas  entre  les  mains  des 

et  les  chefs  de  l'armée  quittèrent  le  hommes  ! 

roi   pour   faire  le  dénombrement  du  '^L  Eternel  envoya  la  jieste  en  Is- 

peuple  d'Israël.  raël,  depuis  le  matin  jusqu'au  temps 

Mis   passèrent   le   Jourdain,    et  ils  fixé  ;  et,  de  Dan  à  Beer-Schéba,  il  mou- 

campèrent  à  Aroër,  à  droite  de  la  ville  rut  soixante-dix  mille  hommes  |iarmi 

qui  est  au  milieu  de  la  vallée  de  Gad,  le  peuple.  "^Comme  l'ange  étendait  la 

et  près  de  Jaezer.  'Ils  allèrent  en  Ga-  main  sur  Jérusalem  jiour  la  détruire, 

laad  et  dans  le  pays   de  Thachthim-  l'Eternel  se  repentit  de  ce  mal,  et  il 

Hodschi.   Ils  allèrent   à  Dan-Jaan,   et  dit  à  l'ange  cpii  faisait  périr  le  peuple  : 

aux  environs  de  Sidon.  ^Ils  allèrent  à  Assez  !    Retire    maintenant    ta   main, 

la  forteresse  de  Tyr,  et  dans  toutes  les  L'ange  de  l'Eternel  était  près  de  l'aire 

villes  des  Iléviens  et  des  Cananéens.  d'Aravna,  leJébusien.  '"David,  voyant 


Ils  terminèrent  par  le  midi  de  Juda,  à 
Beer-Schéba.  *Ils  parcoururent  ainsi 
tout  le  pays,  et  ils  arrivèrent  à  Jéru- 
salem au  bout  de  neuf  mois  et  vingt 
jours.  ^Joab  remit  au  roi  le  rôle  du 
dénombrement  du  peuple  :  il  v  avait 
en  Israël  huit  cent  mille  hommes  de 

a.   Sept  années.   On  lit.   I  Cliroii.  "J 1 ,   12,  trois  années. 


l'ange  cpii  frappait  parmi  le  peuple, 
dit  à  l'Eternel  :  Voici,  j'ai  péché  !  C'est 
moi  c[ui  suis  coupable  ;  mais  ces  bre- 
bis, (ju'ont-elles  fait  ?  Que  ta  main  soit 
donc  sur  moi  et  sur  la  maison  de  mon 
I 


père 

'^Ce  jour-là,  Gad  vint  auprès  de  1); 


379 


Chap.  24, 19-25. 


II  SAMUEL. 


vid,  et  lui  dit  :  Monte,  élève  un  autel 
à  rÉteinel  dans  l'aire  d'Aravna,  le  Jé- 
busien.  "David  monta,  selon  la  parole 
de  Gad,  comme  l'Eternel   l'avait  or- 


plaira  ;  vois,  les  bœufs  seront  pour 
l'holocauste,  et  les  chars  avec  l'atte- 
lage serviront  de  bois.  -^Aravna  donna 
le  tout  au  roi.  Et  Aravna  dit  au  roi  : 
donné.  ^"Aravna  regarda,  et  il  vit  le  Que  l'Éternel,  ton  Dieu,  te  soit  favo- 
roi  et  ses  serviteurs  qui  se  dirigeaient  rable  !  -■'Mais  le  roi  dit  à  Aravna  :  Non  ! 
vers  lui;  et  Aravna  sortit,  et  se  pros-  Je  veux  l'acheter  de  toi  à  prix  d'ar- 
terna  devant  le  roi,  le  visage  contre  gent,  et  je  n'offrirai  point  à  l'Eternel, 
terre.  -'Aravna  dit:  Pourquoi  mon  sei-  mon  Dieu,  des  holocaustes  qui  ne  me 
gneur  le  roi  vient-il  vers  son  serviteur?  coûtent  rien.  Et  David  acheta  l'aire  et 
Et  David  répondit  :  Pour  acheter  de  les  bœufs  pour  cinquante  sicles  d'ar- 
toi  l'aire  et  pour  y  bâtir  un  autel  à  gent.  "David  bâtit  là  un  autel  à  l'Eter- 
l'Éternel,  afin  que  la  plaie  se  retire  de  nel,  et  il  offrit  des  holocaustes  et  des 
dessus  le  peuple.  -^Aravna  dit  à  David  :  sacrifices  d'actions  de  grâces. 
Que  mon  seigneur  le  roi  prenne  l'aire.  Alors  l'Éternel  fut  apaisé  envers  le 

et  qu'il  y  offre  les  sacrifices  qu'il  lui     pays,  et  la  plaie  se  retira  d'Israël. 


I 


LE  PREMIER  LIVRE 


DES  ROIS 


REGNE  DE  SALOMON 


[Chap.   1-1 1. 


Vieillesse  du  roi  David.  —  Adoniju,  l'un  de  ses  pis.  aspirant  ii  la  roijaulé.  —  Salotnon  choisi 
par  David  pour  lui  succéder  sur  le  trône. 

Chap.  I.      'Le  roi  David  était  vieux,  avec  Adonija.  ^'Vdonija  tuades  brebis, 

avancé  en  âge;  on  le  couvrait  de  vête-  des  boeufs  et  des  veaux  gras,  près  de 

ments,  et  il  ne  pouvait  se  rccbaulTer.  la  pierre  de  Zohéleth,  qui  est  à  côté 

^Ses  serviteurs  lui  dirent:    Que   Ton  d'En-Roguel;  et  il  invita  tous  ses  frè- 

cherclie  pour  mon  seigneur  le  roi  une  res,  fds  du  roi,  et  tous  les  hommes  de 

jeune  fdle  vierge;   qu'elle   se   tienne  Juda  au  service  du  roi.  '"Mais  il  n'in- 

devant  le  roi,   qu'elle  le  soigne,   et  vita  point  Nathan  le  prophète,  ni  Be- 

qu'elle  couche  dans  ton  sein  ;  et  mon  naja,  ni  les  vaillants  hommes,  ni  Salo- 

seigneur  le  roi    se    réchauffera.   ^On  mon,  son  frère. 

chercha  dans  tout  le  territoire  d'Israël  "Alors  Nathan  dit  à   Bath-Schéba, 

une  fdle  jeune  et  belle,  et  on  trouva  mère  de  Salomon  :  N'as-tu  pas  appris 

Abischag,  la  Sunamite,  que  l'on  con-  qu'Adonija,  fds  de  Ilaggith,  est  devenu 

duisit  auprès  du  roi.  •'Cette  jeune  fdle  roi,  sans  que  notre  seigneur  David  le 

était  fort  belle.  Elle  soigna  le  roi,  et  sache  ?  '-Viens  donc  maintenant,  je  te 

le  servit;    mais   le   roi   ne   la   connut  donnerai  un  conseil,  afin  que  tu  sau- 

point.  ves  ta  vie  et  la  vie  de  ton  fils  Salomon. 

'^Adonija,  fils  de  Haggith,  se  laissa  "Va,  entre  chez  le  roi  David,  et  dis- 
emporter par  l'orgueil  jusqu'à  dire  :  lui  :  0  roi  mon  seigneur,  n'as-tu  pas 


juré  à  ta  servante,  en  disant  :  Salo- 
mon, ton  fils,  régnera  après  moi,  et  il 
s'assiéra    sur    mon   trône  ?   Pourquoi 

voici. 


C'est  moi  qui  serai  roi  !  Et  il  se  pro- 
cura un  char  et  des  cavaliers,  et  cin- 
quante hommes  qui  couraient  devant 

lui.  ''Son  père  ne  lui  avait  de  sa  vie  donc  Adonija  règne-t-il  ?  '''Et 

fait  un  reproche,  en  lui  disant  :  Pour-  pendant  que  tu  parleras  là  avec  le  roi, 

quoi  agis-tu  ainsi?  Adonija  était,  en  j'entrerai  moi-même  après  toi,  et  je 

outre,  très  beau  de  figure,  et  il  était  compléterai  tes  paroles, 

né  après  Absalom. 'Il  eut  un  entretien  "^Bath-Schéba    se    rendit   dans    la 

avec  Joab,  fils  de  Tseruja,  et  avec  le  chambre  du  roi.    Il  était  très   vieux; 

prêtre  Abiathar;  et  ils   embrassèrent  et  Abischag,   la  Sunamite,  le  sei'vait. 

son  parti.  ''Mais  le  prêtre  Tsadok,  Be-  "'Bath-Schéba  s'inclina  et  se  prosterna 

naja,  fils  de  Jehojada,  Nathan  le  pro-  devant  le  roi.  Et  le  roi  dit  :  Qu'as-tu? 

phète,  Schimeï,  Réï,  et  les  vaillants  '"Elle  lui  répondit:  Mon  seigneur,  tu 

hommes   de   David,    ne   furent  point  as  juré   à  ta   servante   par  l'Eternel, 

381 


Chap.  1, 18-ii. 


I  ROIS. 


ton  Dieu,  en  disant  :  Salomon,  ton 
fils,  régnera  après  moi,  et  il  s'assiéra 
sur  mon  trône.  '*Et  maintenant  voici, 
Adonija  règne  !  Et  tu  ne  le  sais  pas,  ô 
roi  mon  seigneur  !  '^11  a  tué  des  bœufs, 
des  veaux  gras  et  des  brebis  en  quan- 
tité; et  il  a  invité  tous  les  fds  du  roi, 
le  prêtre  Abiathar,  et  Joab,  chef  de 
l'armée,  mais  il  n'a  point  invité  Salo- 
mon, ton  serviteur.  ^"O  roi  mon  sei- 
gneur, tout  Israël  a  les  yeux  sur  toi, 
pour  que  tu  lui  fasses  connaître  qui 
s'assiéra  sur  le  trône  du  roi  mon  sei- 
gneur après  lui.  '^'Et  lorsque  le  roi 
mon  seigneur  sera  couché  avec  ses 
pères,  il  arrivera  que  moi  et  mon  fils 
Salomon  nous  serons  traités  comme 
des  coupables. 

"Tandis  qu'elle  parlait  encore  avec 
le  roi,  voici,  Nathan  le  prophète  arriva. 
^'On  l'annonça  au  roi,  en  disant  :  Voici 
Nathan  le  prophète  !  Il  entra  en  pré- 
sence du  roi,  et  se  prosterna  devant  le 
roi  le  visage  contre  terre.  ^•'Et  Nathan 
dit  :  O  roi  mon  seigneur,  c'est  donc 
toi  qui  as  dit  :  Adonija  régnera  après 
moi,  et  il  s'assiéra  sur  mon  trône  ! 
"Car  il  est  descendu  aujourd'hui,  il  a 
tué  des  bœufs,  des  veaux  gras  et  des 
ijrebis,  en  quantité;  et  il  a  invité  tous 
les  fils  du  roi,  les  chefs  de  l'armée,  et 
le  prêtre  Abiathar.  Et  voici,  ils  man- 
gent et  boivent  devant  lui,  et  ils  di- 
sent :  Vive  le  roi  Adonija!  -"Mais  il 
n"a  invité  ni  moi  qui  suis  ton  serviteur, 
ni  le  prêtre  Tsadok,  ni  Benaja,  fils  de 
Jehojada,  ni  Salomon,  ton  serviteur. 
^"Est-ce  bien  par  ordre  de  mon  sei- 
gneur le  roi  que  cette  chose  a  lieu,  et 
sans  que  tu  aies  fait  connaître  à  ton 
serviteur  qui  doit  s'asseoir  sur  le  trône 
du  roi  mon  seigneur  après  lui  ? 

-''Le  roi  David  ré]>ondit  :  Appelez- 
moi  Bath-Schéba.  Elle  entra,  et  se 
présenta  devant  le  roi.  -^  Et  le  roi  jura, 
et  dit  :  L'Eternel  qui  m'a  délivré  de 
toutes  les  détresses  est  vivant  !  ^"ainsi 
que  je  te  l'ai  juré  par  l'Eternel,  le  Dieu 


d'Israël,  en  disant  :  Salomon,  ton  fils, 
régnera  après  moi,  et  il  s'assiéra  sur 
mon  trône  à  ma  place,  — ■  ainsi  ferai-je 
aujourd'hui.  ^'Bath-Schéba  s'inclina 
le  visage  contre  terre,  et  se  prosterna 
devant  le  roi.  Et  elle  dit  :  Vive  à  ja- 
mais mon  seigneur  le  roi  David  ! 

^-Le  roi  David  dit  :  Appelez-moi  le 
prêtre  Tsadok,  Nathan  le  prophète,  et 
Benaja,  fils  de  Jehojada.  Ils  entrèrent 
en  présence  du  roi .  ^^  Et  le  roi  leur  dit  : 
Prenez  avec  vous  les  serviteurs  de 
votre  maître,  faites  monter  Salomon, 
mon  fils,  sur  ma  mule,  et  faites-le  des- 
cendre à  Guihon.  ^■*Là,  le  prêtre  Tsa- 
dok et  Nathan  le  prophète  l'oindront 
pour  roi  sur  Israël.  Vous  sonnerez  de 
la  trompette,  et  vous  direz  :  Vive  le 
roi  Salomon  !  ^^Vous  monterez  après 
lui  ;  il  viendra  s'asseoir  sur  mon  trône, 
et  il  régnera  à  ma  place.  C'est  lui  qui, 
par  mon  ordre,  sera  chef  d'Israël  et 
de  Juda.  ^"Benaja,  fils  de  Jehojada, 
répondit  au  roi  :  Amen  !  Ainsi  dise 
l'Eternel,  le  Dieu  de  mon  seigneur  le 
roi  !  ■'"QuerEternel  soit  avec  Salomon 
comme  il  a  été  avec  mon  seigneur  le 
roi,  et  qu'il  élève  son  trône  au-des- 
sus du  trône  de  mon  seigneur  le  roi 
David  ! 

^^Alors  le  prêtre  Tsadok  descendit 
avec  Nathan  le  prophète,  Benaja,  fils 
de  Jehojada,  les  Kéréthiens  et  les  Pé- 
léthiens  ;  ils  firent  monter  Salomon 
sur  la  mule  du  roi  David,  et  ils  le  me- 
nèrent à  Guihon.  ^°Le  prêtre  Tsadok 
prit  la  corne  d'huile  dans  la  tente,  et 
il  oignit  Salomon.  On  sonna  de  la  trom- 
pette, et  tout  le  peuple  dit  :  Vive  le 
roi  Salomon  !  '"Tout  le  peuple  monta 
après  lui,  et  le  peuple  jouait  de  la  flûte 
et  se  livrait  à  une  grande  joie  ;  la  terre 
s'ébranlait  par  leurs  cris. 

*'Ce  bruit  fut  entendu  d'Adonija  et 
de  tous  les  conviés  qui  étaient  avec 
lui,  au  moment  où  ils  finissaient  de 
manger.  Joab,  entendant  le  son  de  la 
trompette,  dit  :  Pourquoi  ce  bruit  de 


382 


I  ROIS. 


Chap.  1,  'û-2,8. 


la  ville  en  tumulte  ?  ''-  II  parlait  encore 
lorsque  Jonathan,  fils  du  jjrêtre  Abia- 
thar,  arriva.  Et  Adonija  dit  :  Appro- 
che, car  tu  es  un  vaillant  homme,  et  tu 
apportes  de  bonnes  nouvelles.  *'Oui  ! 
répondit  Jonathan  à  Adonija,  notre 
seigneur  le  roi  David  a  fait  Salomon 
roi.  ^^11  a  envoyé  avec  lui  le  prêtre 
Tsadok,  Nathan  le  prophète,  Benaja, 
lils  de  Jehojada,  les  Kéréthiens  et  les 
Péléthiens,  et  ils  l'ont  fait  monter  sur 
la  mule  du  roi.  •'^Le  jirètre  Tsadok  et 
Nathan  le  prophète  l'ont  oint  pour  roi 
à  Guihon.  De  là  ils  sont  remontés  en 
se  livrant  à  la  joie,  et  la  ville  a  été 
émue  :  c'est  là  le  bruit  que  vous  aA'ez 
entendu.  ''^Salomon  s'est  même  assis 
sur  le  trône  royal.  ■'"Et  les  serviteurs 
du  roi  sont  venus  pour  bénir  notre 
seigneur  le  roi  David,  en  disant  :  Que 
ton  Dieu  rende  le  nom  de  Salomon 
plus  célèbre  que  ton  nom,  et  qu'il 
élève  son  trône  au-dessus  de  ton  trône  ! 
Et  le  roi  s'est  prosterné  sur  son  lit. 
**Voici  encore  ce  qu'a  dit  le  roi  :  Béni 
soit  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  qui  m'a 
donné  aujourd'hui  un  successeur  sur 
mon  trône,  et  qui  m'a  permis  de  le 
voir! 

■•^Tous  les  conviés  d'Adonija  furent 
saisis  d'épouvante;  ils  se  levèrent  et 
s'en  allèrent  chacun  de  son  côté.  ^"Ado- 
nija eut  peur  de  Salomon;  il  se  leva 
aussi,  s'en  alla,  et  saisit  les  cornes  de 
l'autel.  ^'On  vint  dire  à  Salomon: 
Voici,  Adonija  a  peur  du  roi  Salomon, 
et  il  a  saisi  les  cornes  de  l'autel,  en 
disant  :  Que  le  roi  Salomon  me  jure 
aujourd'hui  qu'il  ne  fera  point  mourir 
son  serviteur  par  l'épée  !  "Salomon 
dit  :  S'il  se  montre  un  honnête  homme, 

\\  ne  tombera  pas  à  terre  un  de  ses  vaut  de  moi  lorsque  je  fuyais  Absa- 
cheveux;  mais  s'il  se  trouve  en  lui  de      lom,  ton  frère. 

la  méchanceté,  il  mourra.  ^'Ex.  le  roi  ^'oici,  tu  as  près  de  toi  Schimeï, 

Salomon  envoya  des  gens,  qui  le  firent  fils  de  Guéra,  Benjamite,  de  Bachurim. 
descendre  de  l'autel.  Il  vint  se  pros-  Il  a  prononcé  contre  moi  des  malé- 
lerner  devant  le  roi  Salomon,  et  Salo-  dictions  violentes  le  jour  où  j'allais  à 
mon  lui  dit  :  Va  dans  ta  maison.  Mahanaïm.  Mais  il  descendit  à  ma  ren- 


fnstructions  de  Dru'id  mourant  à  Salomon,  son 
fils.  —  Adonija,  Joab  et  Schimeï  mis  à  mort 
par  Salomon;  le  prêtre  Abialhar  destitué  de 
ses  fonctions  et  éloigné  de  Jérusalem. 

Chap.  II.  'David  approchait  du 
moment  de  sa  mort,  et  il  donna  ses 
ordres  à  Salomon,  son  fils,  en  disant  : 

-Je  m'en  vais  par  le  chemin  de  toute 
la  terre.  Fortifie-toi,  et  sois  un  hom- 
me !  ^Observe  les  commandements  de 
l'Eternel,  ton  Dieu,  en  marchant  dans 
ses  voies,  et  en  gardant  ses  lois,  ses 
ordonnances,  ses  jugements  et  ses 
préceptes,  selon  ce  qui  est  écrit  dans 
la  loi  de  Moïse,  afin  que  tu  réussisses 
dans  tout  ce  que  tu  feras  et  partout  où 
tu  te  tourneras,  *et  afin  que  l'Eternel 
accomplisse  cette  parole  qu'il  a  pro- 
noncée sur  moi  :  Si  tes  fils  prennent 
garde  à  leur  voie,  en  marchant  avec 
fidélité  devant  moi,  de  tout  leur  cœur 
et  de  toute  leur  àme,  tu  ne  manqueras 
jamais  d'un  successeur  sur  le  trône 
d'Israël. 

^Tu  sais  ce  que  m'a  fait  Joab,  fils  de 
Tseruja,  ce  qu'il  a  fait  à  deux  chefs  de 
l'armée  d'Israël,  à  Abner,  fils  de  Ner, 
et  à  Amasa,  fils  de  Jéther.  Il  les  a  tués  ; 
il  a  versé  pendant  la  paix  le  sang  de 
la  guerre,  et  il  a  mis  le  sang  de  la 
guerre  sur  la  ceinture  qu'il  avait  aux 
reins  et  sur  la  chaussure  qu'il  avait 
aux  pieds.  *Tu  agiras  selon  ta  sages- 
se, et  tu  ne  laisseras  pas  ses  cheveux 
blancs  descendre  en  paix  dans  le  sé- 
jour des  morts. 

'Tu  traiteras  avec  bienveillance  les 
fils  de  Barzillaï,  le  Gaaladite,  et  ils  se- 
ront de  ceux  qui  se  nourrissent  de  ta 
table  ;  car  ils  ont  agi  de  la  même  ma- 
nière à  mon  égard,  en  venant  au-de- 


38â 


25  * 


Chap.  2,0-31. 


I  ROIS. 


contre  vers  le  Jourdain,  et  je  lui  jurai 
par  rÉternel,  en  disant  :  Je  ne  te  ferai 
point  mourir  par  l'épée.  ^Maintenant, 
tu  ne  le  laisseras  pas  impuni  ;  car  tu 
es  un  homme  sage,  et  tu  sais  comment 
tu  dois  le  traiter.  Tu  feras  descendre 
ensanglantés  ses  cheveux  blancs  dans 
le  séjour  des  morts. 

'"David  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
il  fut  enterré  dans  la  ville  de  David. 
"Le  temps  que  David  régna  sur  Israël 
fut  de  quarante  ans  :  à  Ilébron  il  régna 
sept  ans,  et  à  Jérusalem  il  régna  trente- 
trois  ans.  '^Salomon  s'assit  sur  le  trône 
de  David,  son  père,  et  son  règne  fut 
très  affermi. 

'^Adonija,  fils  de  Ilaggith,  alla  vers 
Bath-Schéba,  mère  de  Salomon.  Elle 
lui  dit  :  Viens-tu  dans  des  intentions 
paisibles?  Il  répondit  :  Oui.  '''Et  il 
ajouta  :  J'ai  un  mot  à  te  dire.  Elle  dit  : 
Parle  !  '^Et  il  dit  :  Tu  sais  que  la 
royauté  m'appartenait,  et  que  tout  Is- 
raël portait  ses  regards  sur  moi  pour 
me  faire  régner.  Mais  la  royauté  a 
tourné,  et  elle  est  échue  à  mon  frère, 
parce  que  l'Eternel  la  lui  a  donnée. 
"* Maintenant,  je  te  demande  une  cho- 
se :  ne  me  la  refuse  pas  !  Elle  lui  ré- 
pondit :  Parle  !  '"Et  il  dit  :  Dis,  je  te 
prie,  au  roi  Salomon  — •  car  il  ne  te  le 
refusera  pas  —  qu'il  me  donne  pour 
femme  Abischag,  la  Sunamite.  "*Bath- 
Schéba  dit  :  Bien  !  je  parlerai  pour  toi 
au  roi. 

'^Bath-Schéba  se  rendit  auprès  du 
roi  Salomon,  pour  lui  parler  en  faveur 
d'Adonija.  Le  roi  se  leva  pour  aller  à 
sa  rencontre ,  il  se  prosterna  devant 
elle,  et  il  s'assit  sur  son  trône.  On 
plaça  un  siège  pour  la  mère  du  roi,  et 
elle  s'assit  à  sa  droite.  ^"Puis  elle  dit  : 
J'ai  une  petite  demande  à  te  faire  :  ne 
me  la  refuse  pas  !  Et  le  roi  lui  dit  : 


répondit  à  sa  mère  :  Pourquoi  deman- 
des-tu Abischag,  la  Sunamite,  pour 
Adonija  ?  Demande  donc  la  royauté 
pour  lui,  —  car  il  est  mon  frère  aîné, 
—  pour  lui ,  pour  le  prêtre  Abiathar, 
et  pour  Joab,  fils  de  Tseruja  ! 

^^Alors  le  roi  Salomon  jura  par  l'E- 
ternel, en  disant  :  Que  Dieu  me  traite 
dans  toute  sa  rigueur,  si  ce  n'est  pas 
au  prix  de  sa  vie  qu'Adonija  a  pro- 
noncé cette  parole  !  '-■'Maintenant,  TE- 
ternel  est  vivant,  lui  qui  m'a  affermi 
et  m'a  fait  asseoir  sur  le  trône  de  Da- 
vid ,   mon  père,   et  qui   m'a   fait  une 


sa   promesse  !    aujour- 


maison   selon 

d'hui  Adonija  mourra.  -^Et  le  roi  Sa- 
lomon envoya  Benaja,  fils  de  Jehojada, 
qui  le  frappa;  et  Adonija  mourut. 

^^Le  roi  dit  ensuite  au  prêtre  Abia- 
thar :  Va-t'en  à  Anathoth  dans  tes  ter- 
res, car  tu  mérites  la  mort;  mais  je  ne 
te  ferai  pas  mourir  aujourd'hui,  parce 
que  tu  as  porté  l'arche  du  Seigneur 
Eternel  devant  David,  mon  père,  et 
parce  que  tu  as  eu  part  à  toutes  les 
souffrances  de  mon  père.  -'Ainsi  Salo- 
mon dépouilla  Abiathar  de  ses  fonc- 
tions de  prêtre  de  l'Eternel,  afin  d'ac- 
complir la  parole  que  l'Eternel  avait 
prononcée  sur  la  maison  d'Eli  à  Silo. 
'-^Le  bruit  en  parvint  à  Joab,  qui 
avait  suivi  le  parti  d'Adonija  quoiqu'il 
n'eîit  pas  suivi  le  parti  d'Absalom.  Et 
Joab  se  réfugia  vers  la  tente  de  l'Eter- 
nel, et  saisit  les  cornes  de  l'autel.  ^'On 
annonça  au  roi  Salomon  que  Joab  s'é- 
tait réfugié  vers  la  tente  de  l'Eternel, 
et  qu'il  était  auprès  de  l'autel.  Et  Sa- 
lomon envoya  Benaja,  fils  de  Jehojada, 
en  lui  disant  :  Va,  frappe-le.  ^"Benaja 
arriva  à  la  tente  de  l'Eternel,  et  dit  à 
Joab  :  Sors  !  c'est  le  roi  qui  l'ordonne. 
Mais  il  répondit  :  Non  !  je  veux  mourir 
ici.  Benaja  rapporta  la  chose  au  roi, 
Demande,  ma  mère,  car  je  ne  te  refu-  en  disant  :  C'est  ainsi  qu'a  parlé  Joab, 
serai  pas.  '-'Elle  dit  :  Qu'Abischag,  la  et  c'est  ainsi  qu'il  m'a  répondu.  ^'Le 
Sunamite,  soit  donnée  pour  femme  à  roi  dit  à  Benaja  :  Fais  comme  il  a  dit, 
Adonija,  ton  frère.  ** Le  roi  Salomon      frappe-le,  et  enterre-le;  tu  ôteras  ainsi 

384 


I  ROIS. 


Cliap.  2,3-2-3,0. 


Sache  bien  que  tu  mourras  le  jour  où 
tu  sortiras  pour  aller  de  côté  ou  d'au- 
tre ?  El  ne  m'as-tu  pas  répondu  :  C'est 
bien!  j'ai  entendu?  ■'■''Pourquoi  donc 
n'as-tu  pas  observé  le  serinent  de  l'E- 
ternel et  l'ordre  que  je  t'avais  donné  ? 
■'■'Et  le  roi  dit  à  Schime'i  :  Tu  sais  au 
dedans  de  ton  cœur  tout  le  mal  que 
tu  as  fait  à  David,  mon  père;  l'Eter- 
nel fait  retomber  ta  méchanceté  sur  ta 
tète.  *^Mais  le  roi  Salonion  sera  béni, 
et  le  trône  de  David  sera  pour  toujours 
affermi  devant  l'Eternel.  '"^Et  le  roi 
donna  ses  ordres  à  Benaja,  fds  de  Je- 
hojada,  qui  sortit  et  frappa  Schime'i  ; 
et  Schime'i  mourut. 

La  royauté  fut  ainsi  affermie  entre 
les  mains  de  Salomon. 

Mariage  de  Salomon  avec  la  fille  du  roi  d' E- 
gi/ptc.  —  Le  songe  de  Salomon.  —  Le  juge- 
ment de  Salomon. 

CJiap.  m.  'Salomon  s'allia  par 
mariage  avec  Pharaon,  roi  d'Egypte. 
Il  ])rit  pour  femme  la  fille  de  Pharaon, 
et  il  l'amena  dans  la  ville  de  David, 
jusqu'à  ce  qu'il  eût  achevé  de  bâtir  sa 
maison,  la  maison  de  l'Eternel,  et  le 
mur  d'enceinte  de  Jérusalem.  -Le  peu- 
ple ne  sacrifiait  que  sur  les  hauts  lieux, 
car  jusqu'à  cette  époque  il  n'avait 
])oint  été  bâti  de  maison  au  nom  de 
l'Eternel.  'Salomon  aimait  l'Eternel, 
et  suivait  les  coutumes  de  David,  son 
])èrc.  C'était  seulement  sur  les  hauts 
lieux  qu'il  offrait  des  sacrifices  et  des 
parfums. 

*Le  roi  se  rendit  à  Gabaon  ]>our  y 
sacrifier,  car  c'était  le  princi|)al  des 
hauts  lieux.  Salomon  offrit  mille  holo- 
caustes sur  l'autel.  ^A  Gabaon,  l'Eter- 
nel apparut  en  songe  à  Salomon  pen- 
dant la  nuit,  et  Dieu  lui  dit  :  Demande 
était  allé  de  Jérusalem  à  Gath,  et  qu'il  ce  ([ue  tu  veux  que  je  te  donne.  'Salo- 
était  de  retour.  ""-Le  roi  fit  appeler  mon  répondit  :  Tu  as  traité  avec  une 
Schiineï,  et  lui  dit:  Ne  t'avais-je  pas  grande  bienveillance  ton  serviteur  Da- 
tait jurer  par  l'Eternel,  et  ne  t'avais-je  vid,  mon  père,  parce  qu'il  marchail 
pas   fait  cette   déclaration   formelle  :      en  ta  présence  dans  la  fidélité,  dans  la 

385 


de  dessus  moi  et  de  dessus  la  maison 
de  mon  père  le  sang  que  Joab  a  ré- 
pandu sans  cause.  '-L'Eternel  fera  re- 
tomber son  sang  sur  sa  tète,  parce 
(pi'il  a  frap])é  deux  hommes  ]>lus  jus- 
tes et  meilleurs  que  lui  et  les  a  tués 
])ar  l'épée,  sans  que  mon  père  David 
le  sût  :  Abner,  fils  de  Ner,  chef  de 
l'armée  d'Israël,  et  Amasa,  fils  de  Jé- 
thcr,  chef  de  l'armée  de  Juda.  ''Leur 
sang  retombera  sur  la  tête  de  Joab  et 
sur  la  tête  de  ses  descendants  à  per- 
pétuité; mais  il  y  aura  paix  à  toujours, 
de  par  l'Eternel,  pour  David,  pour  sa 
postérité,  pour  sa  maison  et  pour  son 
trône.  '^Benaja,  fils  deJehojada,  mon- 
ta, frappa  Joab,  et  le  fit  mourir.  Il  fut 
enterré  dans  sa  maison,  au  désert. 
'^Le  roi  mit  à  la  tête  de  l'armée  Be- 
naja, fils  de  Jehojada,  en  remplace- 
ment de  Joab  ;  et  il  mit  le  prêtre  Tsa- 
dok  à  la  place  d'Abiathar. 

"'Le  roi  fit  appeler  Schime'i,  et  lui 
dit  :  Bàtis-toi  une  maison  à  Jérusalem; 
tu  y  demeureras,  et  tu  n'en  sortiras 
point  pour  aller  de  côté  ou  d'autre. 
"Sache  bien  que  tu  mourras  le  jour 
où  tu  sortiras  et  passeras  le  torrent  de 
Cédron  ;  ton  sang  sera  sur  ta  tête. 
'^Schime'i  répondit  au  roi  :  C'est  bien  ! 
ton  serviteur  fera  ce  que  dit  mon  sei- 
;^neur  le  roi.  Et  Schime'i  demeura  long- 
temps à  Jérusalem. 

'"Au  bout  de  trois  ans,  il  arriva  que 
deux  serviteurs  de  Schime'i  s'enfui- 
rent chez  Akisch,  fils  de  Maaca,  roi  de 
Gath.  On  le  rapporta  àSchimeï,  en  di- 
sant :  Voici,  tes  serviteurs  sont  à  Gath. 
■'"Schime'i  se  leva,  sella  son  âne,  et  s'en 
alla  à  Gath  chez  Akisch  pour  chercher 
ses  serviteurs.  Schimeï  donc  s'en  alla, 
et  il  ramena  de  Gath  ses  serviteurs. 
■"On   informa   Salomon   que   Schime'i 


Chap.  S,  7-28. 


I  ROIS. 


justice,  et  dans  la  di"oiture  de  cœur 
envers  toi  ;  tu  lui  as  conservé  cette 
grande  bienveillance,  et  tu  lui  as  don- 
né un  fds  qui  est  assis  sur  son  trône, 
comme  on  le  voit  aujourd'hui.  'Main- 
tenant, Eternel  mon  Dieu,  tu  as  fait 
régner  ton  serviteur  à  la  place  de  Da- 
vid, mon  père  ;  et  moi  je  ne  suis  qu'un 
jeune  homme,  je  n'ai  point  d'expé- 
rience. *Ton  serviteur  est  au  milieu 
du  peuple  que  tu  as  choisi,  peuple  im- 
mense, qui  ne  peut  être  ni  compté  ni 
nombre,  à  cause  de  sa  multitude.  'Ac- 
corde donc  à  ton  serviteur  un  cœur 
intelligent  pour  juger  ton  peuple,  pour 
discerner  le   bien   du   mal  !    Car  qui 


Pardon  !  mon  seigneur,  moi  et  cette 
femme  nous  demeurions  dans  la  mê- 
me maison,  et  je  suis  accouchée  près 
d'elle  dans  la  maison.  '^Trois  jours 
après,  cette  femme  est  aussi  accou- 
chée. Nous  habitions  ensemble,  aucun 
étranger  n'était  avec  nous  dans  la 
maison ,  il  n'y  avait  que  nous  deux. 
'"Le  fils  de  cette  femme  est  mort  pen- 
dant la  nuit,  parce  qu'elle  s'était  cou- 
chée sur  lui.  -"Elle  s'est  levée  au  mi- 
lieu de  la  nuit,  elle  a  pris  mon  fds  à 
mes  côtés  tandis  que  ta  servante  dor- 
mait, et  elle  l'a  couché  dans  son  sein; 
et  son  fds  qui  était  mort,  elle  l'a  cou- 
ché dans  mon  sein.  -'Le  matin,  je  me 


pourrait  juger  ton  peuple,  ce  peuple      suis  levée  pour  allaiter  mon  fds;   et 

voici,  il  était  mort.  Je  l'ai  regardé  at- 
tentivement le  matin  ;  et  voici,  ce  n'é- 
tait pas  mon  fds  que  j'avais  enfanté. 
"L'autre  femme  dit  :  Au  contraire  ! 
c'est  mon  fds  qui  est  vivant,  et  c'est 
ton  fds  qui  est  mort.  Mais  la  première 


SI  nombreux  ■: 

'"Cette  demande  de  Salomon  plut 
au  Seigneur.  "Et  Dieu  lui  dit  :  Puis- 
que c'est  là  ce  que  tu  demandes,  puis- 
que tu  ne  demandes  pour  toi  ni  une 
longue  vie,  ni  les  richesses,  ni  la  mort 


de  tes  ennemis,  et  que  tu  demandes      répliqua:  Nullement!  c'est  ton  fds  qui 


de  l'intelligence  pour  exercer  la  jus- 
tice, '-voici,  j'agirai  selon  ta  parole. 
Je  te  donnerai  un  cœur  sage  et  intelli- 
gent, de  telle  sorte  qu'il  n'y  aura  eu 
personne  avant  toi  et  qu'on  ne  verra 
jamais  personne  de  semblable  à  toi. 
'^Je  te  donnerai,  en  outre,  ce  que  tu 
n'as  pas  demandé,  des  richesses  et  de 
la  gloire,  de  telle  sorte  qu'il  n'y  aura 
pendant  toute  ta  vie  aucun  roi  qui  soit 
ton  pareil.  '■'Et  si  tu  marches  dans 
mes  voies,  en  observant  mes  lois  et 
mes  commandements,  comme  l'a  fait 
David,  ton  père,  je  prolongerai  tes 
jours. 

'^Salomon  s'éveilla.  Et  voilà  le  son- 
ge. Salomon  revint  à  Jérusalem,  et  se 
présenta  devant  l'arche  de  l'alliance 
de  l'Eternel.  Il  offrit  des  holocaustes 
et  des  sacrifices  d'actions  de  grâces, 
et  il  fit  un  festin  à  tous  ses  serviteurs. 

"Alors  deux  femmes  prostituées  vin- 
rent chez  le  roi,  et  se  présentèrent 
devant  lui.  "L'une  des  femmes  dit  : 


est  mort,  et  c'est  mon  fils  qui  est  vi- 
vant. C'est  ainsi  qu'elles  parlèrent  de- 
vant le  roi. 

-^Le  roi  dit  :  L'une  dit  :  C'est  mon 
fils  qui  est  vivant,  et  c'est  ton  fils  qui 
est  mort;  et  l'autre  dit  :  Nullement  ! 
c'est  ton  fils  qui  est  mort,  et  c'est  mon 
fils  qui  est  vivant.  ^■'Puis  il  ajouta  : 
Apportez-moi  une  épée.  On  apporta 
une  épée  devant  le  roi.  -^Et  le  roi  dit  : 
Coupez  en  deux  l'enfant  qui  vit,  et 
donnez-en  la  moitié  à  l'une  et  la  moi- 
tié à  l'autre.  -"Alors  la  femme  dont  le 
fils  était  vivant  sentit  ses  entrailles 
s'émouvoir  pour  son  fils,  et  elle  dit  au 
roi  :  Ah  !  mon  seigneur,  donnez-lui 
l'enfant  qui  vit,  et  ne  le  faites  point 
mourir.  Mais  l'autre  dit  :  Il  ne  sera  ni 
à  moi  ni  à  toi  ;  coupez-le  !  "Et  le  roi,^ 
prenant  la  parole,  dit  :  Donnez  à  la 
première  l'enfant  qui  vit,  et  ne  le  fai- 
tes point  mourir.  C'est  elle  qui  est  sa 
mère. 

-'^Tout  Israël  apprit  le  jugement  que 


386 


on  tM'aionit 


I  ROIS.  Chap.  4,  ;-27. 

randes  villes  à  murailles  et  à  barres 


le  roi  avait  prononcé.  Et 
le  roi,  car  on  vit  que  la  sagesse   de 
Dieu  était  en  lui  pour  le  diriger  dans 
ses  jugements. 

Hauts  fonctionnaires  de  Salomon.  —  .S'a  gran- 
deur, sa  renoininée  et  sa  sagesse. 

Chap.  IV.  'Le  roi  Salomon  était 
roi  sur  tout  Israël. 

-Voici  les  chefs  qu'il  avait  à  son  ser- 
vice. Azaria,  fils"  du  prêtre  Tsadok, 
■'Elihoreph  et  Acliija,  fds  de  Schisclia, 
étaient  secrétaires;  Josaphat,  fils  d"A- 

chilud,  était  archiviste  ;*Benaja,  fds  de  Galaad;  il  avait  la  contrée  de  Sihon, 

Jehojada,  commandait  l'armée;  Tsa-  roi  des  Amoréens,  et  d'Og,  roi  de  Ba- 

tlok  et  Ahiathar  étaient  prêtres  ;  ^Aza-  san.  Il  y  avait  un  seul  intendant  pour 

lia,  fils  de  Nathan,  était  chef  des  in-  ce  pays. 

tendants;  Zabud,  fds  de  Nathan,  était  -"Juda  et  Israël   étaient   très  nom- 
ministre  d'état,  favori  du  roi;  *Achi-  breux,  pareils  au  sable  qui  est  sur  le 
schar  était  chef  de  la  maison  du  roi  ;  et  bord  de  la  mer.  Ils  mangeaient,  bu- 
Adoniram,  fils  d'Abda,  était  préposé  vaient  et  se  réjouissaient, 
sur  les  impôts.  -'Salomon  dominait  encore  sur  tous 

"Salomon  avait  douze  intendants  sur  les  royaumes  depuis  le  fleuve*  jus- 
tout  Israël.  Ils  pourvoyaient  à  l'entre-  qu'au  pays  des  Philistins  et  jusqu'à  la 
tien  du  roi  et  de  sa  maison,  chacun  frontière  d'Egypte  ;  ils  apportaient  des 
pendant  un  mois   de   l'année.   *Voici  présents,  et  ils  furent  assujettis  à  Sa- 


d  airain. 

'^Vchinadab,  fds  d'Iddo,  à  Maha- 
naïm. 

'^Achimaats,  en  Nephthali.  11  avait 
pris  pour  femme  Basmath,  fdle  de  Sa- 
lomon. 

'^Baana,  fils  de  Huschaï,  en  Aser  et 
à  Bealoth. 

'"Josaphat,  fds  de  Paruach,  en  Issa- 
car. 

"*Schimeï,  fds  d'Ela,  en  Benjamin. 

"•Guéber,  fds  d'Uri,  dans  le  pavs  d: 


leurs  noms. 

Le  fils  de  Ihir,  dans  la  montaone 
d'Ephraïm. 

°Le  fds  de  Déker,  à  Makats,  à  Saal- 
bim,  à  Beth-Schémesch,  à  Elon  et  à 
Beth-IIanan. 

'"Le  (ils  de  Ilésed,  à  Arubboth;  il 
avait  Soco  et  tout  le  pays  de  Iléphcr. 

"Le  fds  d'Abinadab  avait  toute  la 


lomon  tout  le  temps  de  sa  vie. 

"Chaque  jour  Salomon  consommait 
en  vivres  :  trente  cors  de  fleur  de  fa- 
rine et  soixante  cors  de  farine,  -'dix 
bœufs  gras,  vingt  bœufs  de  pâturage, 
et  cent  brebis,  outre  les  cerfs,  les  ga- 
zelles, les  daims,  et  les  volailles  en- 
graissées. 

-■'Il   dominait   sur  tout   le   pays   de 


contrée  de  I)or.  Thaphath,  fdle  de  Sa-  l'autre  côté  du  fleuve,  depuis  Thiph- 

lomon,  était  sa  femme.  sach  jusqu'à  Gaza,  sur  tous  les  rois  de 

'-Baana,  fds  d'Achilud,  avait  Thaa-  l'autre  côté  du  fleuve.   Et  il  avait  la 

nac  et  Meguiddo,  et  tout  Beth-Schean  paix  de  tous  les  côtés  alentour.  -Muda 

qui  est  ])rès  de  Tsarthan  au-dessous  et   Israël,  depuis   Dan  juscpi'à   Beer- 

deJizreel,  depuis  Beth-Schean  jusqu'à  Schéba,  habitèrent  en  sécurité,  cha- 

Abel-Mehola ,  jusqu'au  delà  de  Jok-  cun  sous  sa  vigne  et  sous  son  figuier, 

meam.  tout  le  temps  de  Salomon.  -''Salomon 

''Le   fils  de  Guéber,   à  Ramoth  en  avait  quarante  mille  crèches  pour  les 

Galaad  ;  il  avait  les  bourgs  de  Jaïr,  fils  chevaux  destinés  à  ses  chars,  et  douze 

de  Manassé,  en  Galaad;  il  avait  encore  mille  cavaliers, 
la  contrée  d'Argob  en  Basan,  soixante  -"Les intendants  pourvoyaienlà  l'en- 

a.  Petlt-lils.         b.  L'Kuphrute. 

387 


Chap.  4,28-0,  l'j 


I  ROIS. 


tretien  du  roi  Salomon  et  de  tous  ceux 
qui  s'approchaient  de  sa  table,  chacun 
pendant  son  mois  ;  ils  ne  laissaient 
manquer  de  rien.  -*Ils  faisaient  aussi 


lamités  !  ^Voici,  j'ai  l'intention  de  bâ- 
tir une  maison  au  nom  de  l'Eternel, 
mon  Dieu,  comme  l'Eternel  l'a  dé- 
claré à  David,  mon  père,  en  disant 


venir  de  l'orge  et  de  la  paille  pour  les      Ton  fils  que  je  mettrai  à  ta  place  sur 
chevaux  et  les  coursiers  dans  le  lieu 
où  se  trouvait  le  roi,  chacun  selon  les 
ordres  qu'il  avait  reçus. 

^'Dieu  donna  à  Salomon  de  la  sa- 
gesse, une  très  grande  intelligence, 
et  des  connaissances  multipliées  com- 
me le  sable  qui  est  au  bord  de  la  mer. 
'La  sagesse  de  Salomon  surpassait  la 


sagesse  de  tous  les  fils  de  l'Orient  et 
toute  la  sagesse  des  Egyptiens.  '"Il 
était  plus  sage  qu'aucun  homme,  plus 
cju'Ethan,  l'Ezrachite,  plusqu'IIéman, 
Calcol  et  Darda,  les  fils  de  Machol  ;  et 
sa  renommée  était  répandue  parmi 
toutes  les  nations  d'alentour.  '-Il  a 
prononcé  trois  mille  sentences,  et 
composé  mille  et  cinq  cantiques.  ^^11 
a  parlé  sur  les  arbres,  depuis  le  cèdre 
du  Liban  jusqu'à  l'hysope  qui  sort  de 
la  muraille  ;  il  a  aussi  parlé  sur  les 
animaux,  sur  les  oiseaux,  sur  les  rep- 
tiles et  sur  les  poissons.  '^11  venait  des 
gens  de  tous  les  peuples  pour  enten- 
dre la  sagesse  de  Salomon,  de  la  part 
de  tous  les  rois  de  la  terre  qui  avaient 
entendu  parler  de  sa  sagesse. 

Alliance  de   Salomon  avec  Hiram,  roi  de   Tyr. 
Préparatifs  pour  tu  construction  du  temple. 

Chap.  V.  'Hiram,  roi  de  Tyr,  en- 
voya ses  serviteurs  vers  Salomon,  car 
il  apprit  qu'on  l'avait  oint  pour  roi  à 
la  place  de  son  père,  et  il  avait  tou- 
jours aimé  David. 

-Salomon  fit  dire  à  Hiram  :  ""Tu  sais 
que  David,  mon  père,  n'a  pas  pu  bâtir 
une  maison  à  l'Eternel,  son  Dieu,  à 
cause  des  guerres  dont  ses  ennemis 
l'ont  enveloppé  jusqu'à  ce  que  l'Eter- 
nel les  eût  mis  sous  la  plante  de 
ses  pieds.  ''Maintenant  l'Eternel,  mon 
Dieu,  m'a  donné  du  repos  de  toutes 
parts;  plus  d'adversaires,  plus  de  ca- 


ton  trône,  ce  sera  lui  qui  bâtira  une 
maison  à  mon  nom.  ^Ordonne  main- 
tenant que  l'on  coupe  pour  moi  des 
cèdres  du  Liban.  Mes  serviteurs  se- 
ront avec  les  tiens,  et  je  te  paierai  le 
salaire  de  tes  serviteurs  tel  que  tu 
l'auras  fixé  ;  car  tu  sais  qu'il  n'y  a 
personne  parmi  nous  qui  s'entende  à 
couper  les  bois  comme  les  Sidoniens. 

^Lorsqu'il  entendit  les  paroles  de 
Salomon,  Hiram  eut  une  grande  joie, 
et  il  dit  :  Béni  soit  aujourd'hui  l'Eter- 
nel, cjui  a  donné  à  David  un  fils  sage 
pour  chef  de  ce  grand  peuple  !  ^Et  Hi- 
ram fit  répondre  à  Salomon  :  J'ai  en- 
tendu ce  que  tu  m'as  envoyé  dire.  Je 
ferai  tout  ce  qui  te  plaira  au  sujet  des 
bois  de  cèdre  et  des  bois  de  cyprès. 
'Mes  serviteurs  les  descendront  du 
Liban  à  la  mer,  et  je  les  expédierai 
par  mer  en  radeaux  juscju'au  lieu  que 
tu  m'indiqueras  ;  là,  je  les  ferai  dé- 
lier, et  tu  les  prendras.  Ce  que  je 
désire  en  retour,  c'est  que  tu  four- 
nisses des  A'ivres  à  ma  maison. 

'"Hiram  donna  à  Salomon  des  bois 
de  cèdre  et  des  bois  de  cyprès  autant 
qu'il  en  voulut.  "Et  Salomon  donna 
à  Hiram  vingt  mille  cors  de  froment 
pour  l'entretien  de  sa  maison  et  vingt 
cors  d'huile  d'olives  concassées  ;  c'est 
ce  que  Salomon  donna  chaque  année 
à  Hiram. 

'-L'Eternel  donna  de  la  sagesse  à 
Salomon,  comme  il  le  lui  avait  promis. 
Et  il  y  eut  paix  entre  Hiram  et  Salo- 
mon, et  ils  firent  alliance  ensemble. 

'•'Le  roi  Salomon  leva  sur  tout  Is- 
raël des  hommes  de  corvée  ;  ils  étaient 
au  nombre  de  trente  mille.  "Il  les 
envoya  au  Liban,  dix  mille  par  mois 
alternativement  ;  ils  étaient  un  mois 
au   Liban,   et    deux    mois    chez   eux. 


388 


I  ROIS. 


Chap.  5,ir,-6, 


20. 


Adoniram  était  préposé  sur  les  hom-  vit  de   pierres   toutes   taillées  ;  et   ni 

mes  de  corvée.  '^Salomon   avait  en-  marteau,  ni  hache,  ni  aucun  instru- 

core  soixante-dix  mille  hommes  qui  ment  de  fer,  ne  furent  entendus  dans  la 

portaient  les  fardeaux  et  quatre-vingt  maison  pendant  qu'on  la  construisait, 

mille  qui  taillaient  les  pierres  dans  la  *  L'entrée  des  chambres  de  l'étage  in- 

montagne,  "'sans  compter  les  chefs,  fériciir  était  au  côté  droit  de  la  mai- 

au  nombre  de  trois  mille  trois  cents,  son  ;  on  montait  à  l'étage  du   milieu 

préposés  par  Salomon  sur  les  travaux  par  un  escalier  tournant,  et  de  l'étage 

et  chargés  de  surveiller  les  ouvriers,  du  milieu  au  troisième.  '■'Après  avoir 

*"Le  roi  ordonna  d'extraire  de  gran-  achevé  de  bâtir  la  maison,  Salomon 

des  et   magnifiques  pierres  de   taille  la  couvrit  de  planches  et  de  poutres 

de  cèdre.  '"Il  donna  cinq  coudées  de 


pour  les  fondements  de  la  maison. 
'*Les  ouvriers  de  Salomon,  ceux  tie 
Hiram,  et  les  Guibliens,  les  taillè- 
rent, et  ils  préparèrent  les  bois  et  les 
pierres  pour  bâtir  la  maison. 

Construction  dit  temple. 


hauteur  à  chacun  des  étages  qui  en- 
touraient toute  la  maison,  et  il  les  lia 
à  la  maison  par  des  bois  de  cèdre. 

"L'Eternel  adressa  la  parole  à  Sa- 
lomon, et  lui  dit  :  *^Tu  bâtis  cette 
maison  !  Si  tu  marches  selon  mes  lois, 
Chap.  VI.  'Ce  fut  la  quatre  cent  si  tu  pratiques  mes  ordonnances,  si 
quatre-vingtième  année  après  la  sor-  tu  observes  et  suis  tous  mes  comman- 
tie  des  enfants  d'Israël  du  pays  d'E-  déments,  j'accomplirai  à  ton  égard  la 
gypte  que  Salomon  bâtit  la  maison  à  promesse  que  j'ai  faite  à  David,  ton 
l'Eternel,  la  quatrième  année  de  son  père,  ''j'habiterai  au  milieu  des  en- 
règne  sur  Israël,  au  mois  de  Ziv,  qui  fants  d'Israël,  et  je  n'abandonnerai 
est  le  second  mois.  jioint  mon  peuple  d'Israël. 

-La  maison  que  le  roi  Salomon  bâ-  '^Après    avoir   achevé    de    bâtir  la 

lit  à  l'Eternel  avait  soixante  coudées  maison,  '^Salomon  en  revêtit  les  murs 
de  longueur,  vingt  de  largeur,  et  intérieurement  de  planches  de  cèdre, 
trente  de  hauteur.  ^Le  portique  de-  depuis  le  sol  jusqu'au  plafond;  il  rê- 
vant le  temple  de  la  maison  avait  vèlit  ainsi  de  bois  l'intérieur,  et  il 
vingt  coudées  de  longueur  répondant  couvrit  le  sol  de  la  maison  de  plan- 
à  la  largeur  de  la  maison,  et  dix  cou-  ches  de  cyprès.  '*I1  revêtit  de  plan- 
dées  de  profondeur  sur  la  face  de  la  ches  de  cèdre  les  vingt  coudées  du 
maison.  *Le  roi  fit  à  la  maison  des  fond  de  la  maison,  depuis  le  sol  jus- 
fenêtres  solidement  grillées.  ^11  bâtit  qu'au  haut  des  murs,  et  il  réserva  cet 
contre  le  mur  de  la  maison  des  étages  espace  pour  en  faire  le  sanctuaire,  le 
circulaires,  qui  entouraient  les  murs  lieu  très  saint.  '"Les  quarante  cou- 
de la  maison,  le  temple  et  le  sanc-  dées  sur  le  devant  formaient  la  mai- 
tuaire;  et  il  fit  des  chambres  latérales  son,  c'est-à-dire  le  temple.  "*Le  bois 
tout  autour.  ^L'étage  inférieur  était  de  cèdre  à  l'intérieur  de  la  maison 
large  de  cinq  coudées,  celui  du  mi-  offrait  des  sculptures  de  coloquintes  " 
lieu  de  six  coudées ,  et  le  troisième  et  de  fleurs  épanouies  ;  tout  était  de 
de  sept  coudées  ;  car  il  ménagea  des 
retraites  à  la  maison  tout  autour  en 
dehors,  afin  que  la  charpente  n'en- 
trât pas  dans  les  murs  de  la  maison. 
'Lorsqu'on  bâtit  la  maison,  on  se  ser- 


cèdre,  on  ne  voyait  aucune  pierre. 

'"Salomon  établit  le  sanctuaire  in- 
térieurement au  milieu  de  la  maison, 
j)our  y  placer  l'arche  de  l'alliance  de 
l'Eternel.  -"Le  sanctuaire  avait  vingt 


a.  Concombres  sauvages. 


389 


Chap.  6,  n-7 ,5. 


I  ROIS. 


coudées  de  longueur,  vingt  coudées  il  étendit  aussi  l'or  sur  les  chérubins 

de  largeur,  et  vingt  coudées  de  hau-  et  sur  les  palmes. 

teur.  Salomon  le  couvrit  d'or  pur.  Il  -^"11  fit  de  même,  pour  la  porte  du 

fit  devant   le   sanctuaire  un  autel  de  temple,  des  poteaux  de  bois  d'olivier 

bois  de  cèdre  et  le  couvrit  d'or.  ^'11  sauvage,  ayant  le  quart  de  la  dinien- 

couvrit  d'or  pur  l'intérieur  de  la  mai-  sion   du   mur,  '"'et  deux   battants   de 

son ,  et  il  fit  passer  le  voile  dans  des  bois  de  cyprès  ;  chacun  des  battants 

chaînettes  d'or  devant  le  sanctuaire,  était  formé  de  deux  planches  brisées, 

qu'il    couvrit   d'or.   ^^11    couvrit    d'or  ^^11  y  fit  sculpter  des  chérubins,  des 

toute  la  maison,   la  maison  tout  en-  palmes  et  des  Heurs  épanouies,  et  il 

tière,  et  il  couvrit  d'or  tout  l'autel  qui  les  couvrit  d'or,  qu'il  étendit  sur  la 

était  devant  le  sanctuaire.  sculpture. 

-^11  fit  dans  le  sanctuaire  deux  ché-  ^^11  bâtit  le  parvis  intérieur  de  trois 

rubins  de  bois  d'olivier  sauvage,  ayant  rangées  de  jîierres  de  taille  et  d'une 

dix    coudées    de    hauteur.    -^Chacune  rangée  de  poutres  de  cèdre, 

des  deux  ailes  de  l'un  des  chérubins  ^"La  quatrième  année",  au  mois  de 

avait  cinq  coudées,  ce  qui  faisait  dix  Ziv,  les  fondements  de  la  maison  de 

coudées  de  l'extrémité  d'une   de  ses  l'Eternel  furent  posés  ;  ^'^et  la  onzième 

ailes  à  l'extrémité  de  l'autre.  -^Le  se-  année",  au   mois  de   Bul,  qui  est  le 

cond   chérubin   avait    aussi    dix   cou-  huitième  mois,  la  maison  fut  achevée 

dées.  La  mesure  et  la  forme  étaient  dans  toutes  ses  parties  et  telle  qu'elle 

les  mêmes  pour  les  deux  chérubins,  devait    être.    Salomon    la    construisit 


-''La  hauteur  de  chacun  des  deux  ché- 
rubins était  de  dix  coudées.  ^'Salo- 
mon plaça  les  chérubins  au  milieu  de 
la  maison,  dans  l'intérieur.  Leurs  ai- 
les étaient  déployées  :  l'aile  du  pre- 
mier touchait  à  l'un  des  murs,  et  l'aile 
du  second  touchait  à  l'autre  mur  ;  et 
leurs  autres  ailes  se  rencontraient  par 
l'extrémité  au  milieu  de  la  maison. 
-^Salomon  couvrit  d'or  les  chérubins. 
*^I1  fit  sculpter  sur  tout  le  pourtour 
des  murs  de  la  maison,  à  l'intérieur 


dans  l'espace  de  sept  ans. 

Construction  du  palais  de  Salomon. 

Chap.  VII.  'Salomon  bâtit  encore 
sa  maison  *,  ce  qui  dura  treize  ans  jus- 
qu'à ce  qu'il  l'eût  entièrement  ache- 
vée. 

-Il  construisit  d'abord  la  maison  de 
la  forêt  du  Liban,  longue  de  cent  cou- 
dées, large  de  cinquante  coudées,  et 
haute  de  trente  coudées.  Elle  repo- 
sait sur  quatre   rangées  de  colonnes 


et   à   l'extérieur,  des   chérubins,  des  de  cèdre,  et  il  y  avait  des  poutres  de 

palmes   et   des   fleurs  épanouies.  '"Il  cèdre  sur  les   colonnes.  ^On  couvrit 

couvrit  d'or  le   sol   de   la    maison,  à  de  cèdre  les  chambres  qui  portaient 

l'intérieur  et  à  l'extérieur.  sur    les    colonnes    et   qui    étaient  au 

*'I1  fit  à  l'entrée  du  sanctuaire  une  nombre  de  quai"ante-cinq,  quinze  par 

porte  à  deux  battants,  de  bois  d'oli-  étage. ''Il  y  avait  trois  étages,  à  chacun 

vier  sauvage  ;  l'encadrement  avec  les  desquels   se    trouvaient  des   fenêtres 

poteaux  équivalait  à  un  cinquième  du  les  unes  vis-à-vis  des  autres.  ^Toutes 


mur.  ^"Les  deux  battants  étaient  de 
bois  d'olivier  sauvage.  Il  y  fit  sculp- 
ter des  chérubins,  des  palmes  et  des 
fleurs  épanouies,  et  il  les  couvrit  d'or; 


les  portes  et  tous  les  poteaux  étaient 
formés  de  |)outres  en  carré  ;  et,  à  cha- 
cun des  trois  étages,  les  ouvertures 
étaient  les  unes  vis-à-vis  des  autres. 


a.  Du  règne  de   Salomon.         b.  Sa  maison,  terme   désignant  ici   l'ensemble  des  constructions  royales  détail- 
lées dans  les  versets  qui  suivent. 

390 


I  ROIS. 


Chap.  7 .a-ib. 


*I1    fit    le    portique    des    colonnes,  'Ml  fit  les  deux  colonnes  d'airain, 

long  de  cinquante  coudées  et  large  de      La  première  avait  dix-huit  coudées  de 


trente  coudées ,  et  un  autre  portique 
en  avant  avec  des  colonnes  et  des  de- 


hauteur,  et  un  fil  de  douze  coudées 
mesurait  la  circonférence  de  la  se- 
conde. '*11  fondit  deux  chapiteaux 
d'airain,  pour  mettre  sur  les  sommets 
des  colonnes  ;  le  premier  avait  cinq 
coudées  de  hauteur,  et  le  second  avait 
cinq  coudées  de  hauteur.  '"11  fit  des 
treillis  en  forme  de  réseaux,  des  fes- 


grés  sur  leur  front. 

^11  fit  le  portique  du  trône,  où  il 
rendait  la  justice,  le  portique  du  ju- 
gement ;  et  il  le  couvrit  de  cèdre,  de- 
puis le  sol  jusqu'au  plafond. 

"Sa  maison  d'habitation  fut  cons- 
truite de  la  même  manière,  dans  une  tons  façonnés  en  chaînettes,  pour  les 
autre  cour,  derrière  le  portique.  Et  il  chapiteaux  qui  étaient  sur  le  sommet 
fit  une  maison  du  même  genre  que  des  colonnes,  sept  pour  le  premier 
ce  portique  pour  la  fille  de  Pharaon,  chapiteau,  et  sept  pour  le  second  cha- 
qu'il  avait  prise  pour  femme.  piteau.  '^11  fit  deux  rangs  de  grenades 

^Pour  toutes  ces  constructions  on  autour  de  l'un  des  treillis,  pour  cou- 
employa  de  magnifiques  pierres,  tail-  vrir  le  chapiteau  qui  était  sur  le  som- 
lées  d'après  des  mesures,  sciées  avec  met  d'une  des  colonnes  ;  il  fit  de  mê- 
la scie,  intérieurement  et  extérieure-  me  pour  le  second  chapiteau.  '^Les 
ment,  et  cela  depuis  les  fondements  chapiteaux  qui  étaient  sur  le  sommet 
jusqu'aux  corniches,  et  en  dehors  jus-  des  colonnes,  dans  le  portique,  figu- 
qu'à  la  grande  cour. '"Les  fondements  raient  des  lis  et  avaient  quatre  cou- 
étaient  en  pierres  magnifiques  et  de  dées.  -"Les  chapiteaux  placés  sur  les 
grande  dimension,  en  pierres  de  dix  deux  colonnes  étaient  entourés  de 
coudées  et  en  jjierres  de  huit  cou-  deux  cents  grenades,  en  haut,  près 
dées.  "  Au-dessus  il  y  avait  encore  de  du  renflement  qui  était  au  delà  du 
magnifiques  pierres,  taillées  d'après  treillis  ;  il  y  avait  aussi  deux  cents 
des  mesures,  et  du  bois  de  cèdre,  grenades  rangées  autour  du  second 
'-La  grande  cour  avait  dans  tout  son  chapiteau.  -'Il  dressa  les  colonnes 
circuit  trois  rangées  de  pierres  de  dans  le  portique  du  temple  ;  il  dressa 
taille  et  une  rangée  de  poutres  de  ce-  la  colonne  de  droite,  et  la  nomma  Ja- 
dre,  comme  le  parvis  intérieur  de  la  kin";  puis  il  dressa  la  colonne  de  gau- 


maison  de  l'Eternel,  et  comme  le  por- 
tique de  la  maison. 

Les  deux  colonnes  d'airain,  la  mer  d'airain, 
les  bassins,  et  les  dii'ers  ustensiles  pour  le 
temple. 

'^Le  roi   Salomon  fit  venir  de  Tyr 
Hiram,  '^fils  d'une  veuve  de  la  tribu 


che,  et  la  nomma  Boaz*.  --Il  y  avait 
sur  le  sommet  des  colonnes  un  tra- 
vail figurant  des  lis.  Ainsi  fut  achevé 
l'ouvrage  des  colonnes. 

-■'Il  fit  la  mer  de  fonte.  Elle  avait 
dix  coudées  d'un  bord  à  l'autre,  une 
forme  entièrement  ronde,  cinq  cou- 
dées de  hauteur,  et  une  circonférence 


de   Nephthali,   et  d'un   père   Tyrien,      que  mesurait  un  cordon  de  trente  cou- 


qui  travaillait  sur  l'airain.  Hiram  était 
rempli  de  sagesse,  d'intelligence,  et 
de  savoir  pour  faire  toutes  sortes  d'ou- 
vrages d'airain.  Il  arriva  auprès  du  roi 
Salomon,  et   il    exécuta  tous  ses  ou- 


a.  Jakiu  si^nilie  (/  affei  miia.         h.   Iluaz  signitu* 


dées.  -■'Des  coloquintes  l'entouraient 
au-dessous  de  son  bord,  dix  par  cou- 
dée, faisant  tout  le  tour  de  la  mer; 
les  coloquintes,  disposées  sur  deux 
rangs,  étaient  fondues  avec  elle  en 
une  seule  pièce.  -^Elle  était  posée  sur 

•«  ////  /a  font'. 


391 


Chap.  7 ,  26-'i9. 


I  ROIS. 


douze  bœufs,  dont  trois  tournés  vers 
le  nord,  trois  tournés  vers  l'occident, 
trois  tournés  vers  le  midi,  et  trois 
tournés  vers  l'orient;  la  mer  était  sur 
eux,  et  toute  la  partie  postérieure 
de  leur  corps  était  en  dedans.  ^^Son 
épaisseur  était  d'une  palme;  et  son 
bord,  semblable  au  bord  d'une  cou- 
pe, était  façonné  en  fleur  de  lis.  Elle 
contenait  deux  mille  baths. 

^"11  fit  les  dix  bases  d'airain.  Chacu- 
ne aA^ait  quatre  coudées  de  longueur, 
quatre  coudées  de  largeur,  et  trois 
coudées  de  hauteur.  -** Voici  en  quoi 
consistaient  ces  bases.  Elles  étaient 
formées  de  panneaux,  liés  aux  coins 
par  des  montants.  -'Sur  les  panneaux 
qui  étaient  entre  les  montants  il  y 
avait  des  lions,  des  bœufs  et  des  ché- 
rubins; et  sur  les  montants  au-dessus 
comme  au-dessous  des  lions  et  des 
bœufs,  il  y  avait  des  ornements  (pii 
jiendaient  en  festons.  '"Chaque  base 
avait  quatre  roues  d'airain  avec  des 
essieux  d'airain;  et  aux  quatre  angles 
étaient  des  consoles  de  fonte,  au-des- 
sous du  bassin ,  et  au  delà  des  fes- 
tons. ''Le  couronnement  de  la  base 
offrait  à  son  intérieur  une  ouverture 
avec  un  prolongement  d'une  coudée 
vers  le  haut;  cette  ouverture  était 
ronde,  comme  pour  les  ouvrages  de 
ce  genre,  et  elle  avait  une  coudée  et 
demie  de  largeur;  il  s'y  trouvait  aussi 
des  sculptures.  Les  panneaux  étaient 
carrés,  et  non  arrondis.  '-Les  quatre 
roues  étaient  sous  les  panneaux,  et 
les  essieux  des  roues  fixés  à  la  base  ; 
chacune  avait  une  coudée  et  demie 
de  hauteur.  "Les  roues  étaient  faites 
comme  celles  d'un  char.  Leurs  es- 
sieux, leurs  jantes,  leurs  rais  et  leurs 
moyeux,  tout  était  de  fonte. '''11  y  avait 
aux  quatre  angles  de  chaque  base  qua- 
tre consoles  d'une  même  pièce  que 
la  base.  '^La  partie  supérieure  de  la 
base  se  terminait  par  un  cercle  d'une 
demi-coudée  de  hauteur,  et  elle  avait 


ses  appuis  et  ses  panneaux  de  la  mê- 
me pièce.  '^11  grava  sur  les  plaques 
des  appuis,  et  sur  les  panneaux,  des 
chérubins ,  des  lions  et  des  palmes , 
selon  les  espaces  libres,  et  des  guir- 
landes tout  autour.  "C'est  ainsi  qu'il 
fit  les  dix  bases  :  la  fonte,  la  mesure 
et  la  forme  étaient  les  mêmes  pour 
toutes. 

"*I1  fit  dix  bassins  d'airain.  Chaque 
bassin  contenait  quarante  baths,  cha- 
que bassin  avait  quatre  coudées,  cha- 
que bassin  était  surl'une  des  dix  bases. 
"*I1  plaça  cinq  bases  sur  le  côté  droit 
de  la  maison,  et  cinq  bases  sur  le  côté 
gauche  de  la  maison  ;  et  il  plaça  la  mer 
du  côté  droit  de  la  maison,  au  sud-est. 

""Tliram  fit  les  cendriers,  les  pelles 
et  les  coupes. 

Ainsi  Hiram  acheva  tout  l'ouvrage 
que  le  roi  Salomon  lui  fit  faire  pour  la 
maison  de  l'Eternel  ;  ""deux  colonnes, 
avec  les  deux  chapiteaux  et  leurs  bour- 
relets sur  le  sommet  des  colonnes  ; 
les  deux  treillis,  pour  couvrir  les  deux 
bourrelets  des  chapiteaux  sur  le  som- 
met des  colonnes;  ■'-les  quatre  cents 
grenades  pour  les  deux  treillis,  deux 
rangées  de  grenades  par  treillis,  pour 
couvrir  les  deux  bourrelets  des  cha- 
piteaux sur  le  sommet  des  colonnes; 
•"les  dix  bases,  et  les  dix  bassins  sur 
les  bases;  "la  mer,  et  les  douze  bœufs 
sous  la  mer;  ^Mes  cendriers,  les  pelles 
et  les  coupes.  Tous  ces  ustensiles  que 
le  roi  Salomon  fit  faire  à  Hiram  pour 
la  maison  de  l'Eternel  étaient  d'airain 
])oli.  ^'^Le  roi  les  fit  fondre  dans  la 
plaine  du  .Jourdain,  dans  un  sol  argi- 
leux, entre  Succoth  etTsarthan.  ''^Sa- 
lomon laissa  tous  ces  ustensiles  sans 
vérifier  le  poids  de  l'airain,  parce  qu'ils 
étaient  en  très  grande  quantité. 

■** Salomon  fit  encore  tous  les  autres 
ustensiles  pour  la  maison  de  l'Eternel: 
l'autel  d'or;  la  table  d'or,  sur  laquelle 
on  mettait  les  pains  de  proposition; 
■''•'les  chandeliers  d'or  pur,  cinq  à  droite 


392 


I  ROIS. 


Chap.  7 ,50-8,  w. 


et  cinq  à  gauche,  devant  le  sanctuaire,  de  l'arche,  et  ils  couvraient  l'arche  et 
avec  les  fleurs,  les  lampes  et  les  mou-  ses  barres  par-dessus.  *0n  avait  donné 
chettes  d'or;  ^"les  bassins,  les  cou- 
teaux, les  coupes,  les  tasses  et  les 
brasiers  d'or  pur;  et  les  gonds  d'or 
pour  la  porte  de  l'intérieur  de  la  mai- 
son  à   l'entrée   du  lieu  très  saint,  et 


aux  barres  une  longueur  telle  que  leurs 
extrémités  se  voyaient  du  lieu  saint  de- 
vant le  sanctuaire,  mais  ne  se  voyaient 
point  du  dehors.  Elles  ont  été  là  jus- 
qu'à ce  jour,  ni  n'y  avait  dans  l'arche 


pour  la  porte  de  la  maison  à  l'entrée  que   les   deux   tables   de   pierre,   que 

du  temple.  Moïse  y  déposa  en  Horeb,  lorsque  l'E- 

^' Ainsi  fut  achevé  tout  l'ouvrage  que  ternel  fit  alliance  avec  les  enfants  d'Is- 

le  roi  Salomon  fit  pour  la  maison  de  raël,  à  leur  sortie  du  pays  d'Egypte. 
l'Eternel.  Puis  il  ap])orta  l'argent,  l'or  '"Au  moment  où  les  prêtres  sortirent 

et  les  ustensiles,  que  David,  son  père,  du  lieu  saint,  la  nuée  remplit  la  mai- 

avait  consacrés,  et  il  les  mit  dans  les  son  de  l'Eternel.  "Les  prêtres  ne  pu- 


trésors  de  la  maison  de  l'Eternel. 

Dédicace  du  temple.  —  Prière  de  Salomon. 
Seconde  apparition  de  Dieu  à  Salomon. 

Chap.  VIII.  'Alors  le  roi  Salomon 
assembla  près  de  lui  à  Jérusalem  les 
anciens  d'Israël  et  tous  les  chefs  des 
tribus,  les  chefs  de  familles  des  en- 
fants d'Israël,  pour  transporter  de  la 


rent  pas  y  rester  pour  faire  le  service, 
à  cause  de  la  nuée;  car  la  gloire  de 
l'Eternel  remplissait  la  maison  de  11']- 
ternel. 

'-Alors  Salomon  dit  :  L'Eternel  veut 
habiter  dans  l'obscurité  !  '^J'ai  bâti  une 
maison  qui  sera  ta  demeure,  un  lieu 
où  tu  résideras  éternellement  ! 

'*Le  roi  tourna  son  visage,  et  bénit 


cité  de  David,  qui  est  Sion,  l'arche  de  toute   l'assemblée  d'Israël  ;    et  toute 

l'alliance  de  l'Eternel.  l'assemblée  d'Israël  était  debout.  "'Et 

-Tous  les  hommes  d'Israël  se  réu-  il  dit:  Béni  soit  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 

nirent  auprès  du  roi  Salomon,  au  mois  raël,  qui  a  parlé  de  sa  bouche  à  David, 

(.lEthanim,  qui  est  le  septième  mois,  mon   père,   et  qui   accomplit    par  sa 

pendant  la  fête".  puissance  ce  qu'il  avait  déclaré  en  di- 

^Lorsque  tous  les  anciens  d'Israël  sant  :  '^Depuis  le  jour  où  j'ai  fait  sor- 
furent  arrivés,  les  prêtres  portèrent  tir  d'Egypte  mon  peuple  d'Israël,  je 
l'arche.  *Ils  transportèrent  l'arche  de  n'ai  point  choisi  de  ville  parmi  toutes 
l'Eternel,  la  tente  d'assignation,  et  les  tribus  d'Israël  pour  qu'il  y  fût  bâti 
tous  les  ustensiles  sacrés  qui  étaient  une  maison  où  résidât  mon  nom,  mais 
dans  la  tente  :  ce  furent  les  prêtres  et  j'ai  choisi  David  pour  qu'il  régnât  sur 
les  Lévites  qui  les  transportèrent.  ^Le  mon  peuple  d'Israël!  '^David,  mon 
roi  Salomon  et  toute  l'assemblée  dis-  père,  avait  l'intention  de  bâtir  une  mai- 
raël  convoquée  auprès  de  lui  se  tinrent  son  au  nom  de  l'Eternel,  le  Dieu  dis- 
devant  l'arche.  Ils  sacrifièrent  des  bre-  raël.  '*Et  l'Eternel  dit  à  David,  mon 
bis  et  des  bœufs,  (jui  ne  purent  être  père  :  Puisque  tu  as  eu  l'intention  de 
ni  comptés,  ni  nombres,  à  cause  de  bâtir  une  maison  à  mon  nom,  tu  as 
leur  multitude.  ^Les  prêtres  portèrent  bien  fait  d'avoir  eu  cette  intention, 
l'arche  de  l'alliance  de  l'Eternel  à  sa  ''•'Seulement,  ce  ne  sera  pas  toi  qui 
place,  dans  le  sanctuaire  de  la  mai-  bâtiras  la  maison  ;  mais  ce  sera  ton 
son,  dans  le  lieu  très  saint,  sous  les  ai-  fils,  sorti  de  tes  entrailles,  qui  bâtira 
les  des  chérubins.  '  Car  les  chérubins  la  maison  à  mon  nom.  -"L'Eternel  a 
avaient  les  ailes  étendues  sur  la  place  accompli  la  parole  qu'il  avait  pronon- 

a.  La  fête  dos  tîiheriiacles  ou  de  la  l'ccolle. 


393 


Chap.  H,  21- 


38. 


I  ROIS. 


cée.  Je  me  suis  élevé  à  la  place  de  Da- 
vid, mon  père,  et  je  me  suis  assis  sur 
le  trône  d'Israël,  comme  l'avait  an- 
noncé l'Eternel,  et  j'ai  bâti  la  maison 
au  nom  de  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël. 
*'J'y  ai  disposé  un  lieu  pour  l'arche  où 
est  l'alliance   de   l'Eternel,    l'alliance 


prière  que  ton  serviteur  fait  en  ce  lieu. 
^"Daigne  exaucer  la  supplication  de 
ton  serviteur  et  de  ton  peuple  d'Is- 
raël, lorsqu'ils  prieront  en  ce  lieu  ! 
Exauce  du  lieu  de  ta  demeure,  des 
cieux,  exauce  et  pardonne  ! 

^'  Si  quelqu'un  pèche  contre  son  pro- 
qu'il  a  faite  avec  nos  pères  quand  il  chain  et  qu'on  lui  impose  un  serment 
les  fit  sortir  du  pays  d'Egypte.  ]>our  le  faire  jurer,  et  s'il  vient  jurer 

^^Salomon  se  plaça  devant  l'autel  de  devant  ton  autel,  dans  cette  maison, 
l'Éternel,  en  face  de  toute  l'assemblée  — ^ '"-écoute-le  des  cieux,  agis,  et  juge 
d'Israël.  Il  étendit  ses  mains  vers  le  tes  serviteurs;  condamne  le  coupable, 
ciel,  et  il  dit  :  et  fais   retomber  sa   conduite  sur  sa 

-'O  Eternel,  Dieu  d'Israël!  Il  n'y  a      tête;   rends   justice   à  l'innocent,   et 
point  de  Dieu  semblable  à  toi,  ni  en      traite-le  selon  son  innocence  ! 
haut  dans  les  cieux,   ni  en  bas  sur  la  ^'Ouand    ton  peuple    d'Israël    sera 

terre  :  tu  gardes  l'alliance  et  la  misé-  battu  par  l'ennemi,  pour  avoir  péché 
ricorde  envers  tes  serviteurs  qui  niar-  contre  toi;  s'ils  reviennent  à  toi  et 
chenten  ta  présence  de  tout  leur  cœur  !  rendent  gloire  à  ton  nom,  s'ils  t'adres- 
"Ainsi  tu  as  tenu  parole  à  ton  servi-  sent  des  prières  et  des  supplications 
teur  David,  mon  père;  et  ce  que  tu  as  dans  cette  maison,  — -"exauce-les  des 
déclaré  de  ta  bouche,  tu  l'accomplis  cieux,  pardonne  le  péché  de  ton  peu- 
en  ce  jour  par  ta  puissance.  -^Mainte-  ])le  d'Israël,  et  ramène-les  dans  le  pays 
nant.  Eternel,  Dieu  d'Israël,  observe  que  tu  as  donné  à  leurs  pères  ! 
la  promesse  que  tu  as  faite  à  David,  '^^ Quand  le  ciel  sera  fermé  et  qu'il 

mon  père,  en  disant  :  Tu  ne  manque-  n'y  aura  point  de  pluie,  à  cause  de 
ras  jamais  devant  moi  d'un  successeur  leurs  péchés  contre  toi;  s'ils  prient 
assis  sur  le  trône  d'Israël,  pourvu  que  dans  ce  lieu  et  rendent  gloire  à  ton 
tes  fils  prennent  garde  à  leur  voie  et  nom,  et  s'ils  se  détournent  de  leurs 
qu'ils  marchentenmaprésencecomme  péchés,  parce  que  tu  les  auras  châtiés, 
tu  as  marché  en  ma  présence.  -"Oh!  —  •"'exauce-les  des  cieux,  pardonne 
qu'elle  s'accomplisse.  Dieu  d'Israël,  le  péché  de  tes  serviteurs  et  de  ton 
la  promesse  que  tu  as  faite  à  ton  ser-  peuple  d'Israël,  à  qui  tu  enseigneras 
viteur  David,  mon  père  !  la  jjonne  voie  dans  laquelle  ils  doivent 

^'Mais  quoi!  Dieu  habiterait-il  vé-  marcher,  et  fais  venir  la  pluie  sur  la 
ritablement  sur  la  terre?  Voici,  les  terre  que  tu  as  donnée  en  héritage  â 
cieux  et  les  cieux  des  cieux  ne  peuvent     ton  peuple  ! 

te  contenir  :  combien  moins  cette  mai-  '"Quand    la    famine,    la    peste,   la 

son  que  je  t'ai  bâtie  !  -^Toutefois,  Éter-  rouille,  la  nielle'',  les  sauterelles  d'une 
nel  mon  Dieu,  sois  attentif  à  la  prière  espèce  ou  d'une  autre*,  seront  dans 
de  ton  serviteur  et  â  sa  supplication;  le  pays,  quand 
écoute  le  cri  et  la  prière  que  t'adresse 
aujourd'hui  ton  serviteur.  -'Que  tes 
yeux  soient  nuit  et  jour  ouverts  sur 
cette  maison,  sur 


ennemi  assiégera  ton 


le  lieu  dont  tu   as 
dit  :    Là   sera   mon   nom  !    Ecoute   la 


peuple  dans  son  pays,  dans  ses  por- 
tes'', ([uand  il  v  aura  des  fléaux  ou  des 
maladies  quelconques  ;  ''^si  un  homme, 
si  tout  ton  peuple  d'Israël  fait  enten- 
dre des  prières  et  des  supplications, 


a.  yît'lle.  Hialadie  des  plantes,  qui  en  lait  (auer  la  verdure 
de  sauterelles.       c.  Ses  portes,  ses  villes. 


/).   Liltéi'alement  :  Yarbé.  le  I.asil,  deux  espéees 


394 


I  ROIS. 


Chap.  8,39- 


59. 


et  que  chacun  reconnaisse  la  plaie  de  ennemis  qui  les  ont  emmenés  captifs, 
son  cœur  et  étende  les  mains  vers  s'ils  t'adressent  des  prières,  les  regards 
cette  maison,  — ''■' exauce-le  des  cieux,  tournés  vers  leur  pays  que  tu  as  donné 
du  lieu  de  ta  demeure,  et  pardonne;  à  leurs  pères,  vers  la  ville  que  tu  as 
agis,  et  rends  à  chacun  selon  ses  voies,  choisie  et  vers  la  maison  que  j'ai  bâtie 
toi  qui  connais  le  cœur  de  chacun,  car  à  ton  nom,  —  ■'"exauce  des  cieux,  du 
seul  tu  connais  le  cœur  de  tous  les  lieu  de  ta  demeure,  leurs  prières  et 
enfants  des  hommes,  '"'et  ils  te  crain-  leurs  supplications,  et  fais-leur  droit; 
dront  tout  le  temps  qu'ils  vivront  dans  ^'pardonne  à  ton  peuple  ses  péchés  et 
le  pays  que  tu  as  donné  à  nos  pères  !  toutes  ses  transgressions  contre  toi; 
"Quand  l'étranger,  qui  n'est  pas  de  excite  la  compassion  de  ceux  qui  les 
ton  peuple  d'Israël,  viendra  d'un  pays  retiennent  captifs,  afin  qu'ils  aient  pi- 
lointain,  à  cause  de  ton  nom,  ''-car  tié  d'eux,  ^'car  ils  sont  ton  peuple  et 
on  saura  que  ton  nom  est  grand,  ta  ton  héritage,  et  tu  les  as  fait  sortir 
main  forte,  et  ton  bras  étendu,  quand  d'Egypte,  du  milieu  d'une  fournaise 
il  viendra  prier  dans  cette  maison,  —  de  fer  ! 

'"exauce-le  des  cieux,  du  lieu  de  ta  "Quêtes  yeux  soient  ouverts  sur  la 
demeure,  et  accorde  à  cet  étranger  supplication  de  ton  serviteur  et  sur  la 
tout  ce  f[u'il  te  demandera,  afin  que  supplication  de  ton  peuple  d'Israël, 
tous  les  peuples  de  la  terre  connais-  pour  les  exaucer  en  tout  ce  qu'ils  te 
sent  ton  nom  pour  te  craindre,  comme  demanderont  !  ^^Car  tu  les  as  séparés 
ton  peuple  d'Israël,  et  sachent  que  de  tous  les  autres  peuples  de  la  terre 
ton  nom  est  invoqué  sur  cette  maison  pour  en  faire  ton  héritage,  comme  tu 
que  j'ai  bâtie  !  l'as  déclaré  par  Mo'i'se,  ton  serviteur, 
**Quand  ton  peuple  sortira  pour  quand  tu  fis  sortir  d'Egypte  nos  pères, 
combattre  son  ennemi,  en  suivant  la  Seioneur  Eternel  ! 
voie  que  tu  lui  auras  prescrite;  s'ils  ^* Lorsque  Salonion  eut  achevé  d'a- 
adressent  à  l'Eternel  des  prières,  les  dresser  à  l'Eternel  toute  cette  prière 
regards  tournés  vers  la  ville  que  tu  as  et  cette  supplication,  il  se  leva  de  de- 
choisie  et  vers  la  maison  que  j'ai  bâtie  vant  l'autel  de  l'Eternel,  où  il  était 
à  ton  nom,  —  ■'^exauce  des  cieux  leurs  agenouillé,  les  mains  étendues  vers  le 
prières  et  leurs  supplications,  et  fais-  ciel.  ^M3ebout,  il  bénit  à  haute  voix 
leur  droit!  toute  l'assemblée  d'Israël,  en  disant  : 
■"'Ouand  ils  pécheront  contre  toi,  ^^Béni  soit  l'Eternel  qui  a  donné  du 
car  il  n'y  a  point  d'homme  qui  ne  pè-  repos  à  son  peuple  d'Israël,  selon 
che,  quand  tu  seras  irrité  contre  eux  toutes  ses  promesses!  De  toutes  les 
et  que  tu  les  livreras  à  l'ennemi,  qui  bonnes  paroles  qu'il  avait  prononcées 
les  emmènera  captifs  dans  un  jniys  par  Mo'ise,  son  serviteur,  aucune  n'est 
ennemi,  lointain  ou  rapproché;  ''"s'ils  restée  sans  effet.  "Que  l'Eternel,  notre 
rentrent  en  eux-mêmes  dans  le  pavs  Dieu,  soit  avec  nous,  comme  il  a  été 
oii  ils  seront  captifs,  s'ils  reviennent  avec  nos  pères;  qu'il  ne  nous  aban- 
à  toi  et  t'adressent  des  supplications  donne  point  et  ne  nous  délaisse  point, 
dans  le  pays  de  ceux  qui  les  ont  eni-  ^^mais  qu'il  incline  nos  cœurs  vers  lui, 
menés,  et  qu'ils  disent  :  Nous  avons  afin  que  nous  marchions  dans  toutes 

ses  voies,  et  que  nous  observions  ses 
commandements,  ses  lois  et  ses  ordon- 
nances, qu'il  a  prescrits  à  nos  pères  ! 
^^Que  ces  paroles,  objet  de  mes  sup- 


péché,  nous  avons  commis  des  iniqui- 
tés, nous  avons  fait  le  mal  !  ^^s'ils  re- 
viennent à  toi  de  tout  leur  cœur  et  de 
toute  leur  âme,  dans  le  pays  de  leurs 


39^ 


Ch 


ap.  o,  co- 


8. 60-9. 


I  ROIS. 


plications  devant  l'Eternel,  soient  jour  J'exauce  ta  prière  et  ta  supplication 

et   nuit   présentes   à   l'Eternel,  notre  que   tu   m'as   adressées ,    je   sanctifie 

Dieu,  et  qu'il  fasse  en  tout  temps  droit  cette  maison  que  tu  as  bâtie  pour  y 

à  son  serviteur  et  à  son  peuple  d'Is-  mettre  à  jamais  mon  nom,  et  j'aurai 

raël,  ^''afin  que  tous  les  peuples  de  la  toujours  là  mes  yeux  et   mon   cœur, 

terre  reconnaissent  que  l'Eternel  est  ""Et  toi,  si  tu  marches  en  ma  présence 

Dieu,  qu'il  n'y  en  a  pointd'autre  !  *'Que  comme   a   marché   David,   ton   père, 

votre  cœur  soit  tout  à  l'Eternel,  notre  avec  sincérité  de  cœur  et  avec  droi- 

Dieu,  comme  il  l'est  aujourd'hui,  pour  ture,  faisant  tout  ce  que  je  t'ai  com- 

suivre  ses  lois  et  pour  observer  ses  mandé,  si  tu  observes  mes  lois  et  mes 

commandements  !  ordonnances,  ^j'établirai  pour  toujours 

^■-Le  roi  et  tout  Israël  avec  lui  offri-  le   trône   de   ton   royaume  en  Israël, 

rent  des   sacrifices   devant   l'Eternel,  comme  je   l'ai   déclaré   à   David,  ton 

^^Salomon   immola  vingt -deux   mille  père,   en   disant  :   Tu   ne   manqueras 

bœufs  et  cent  vingt  mille  brebis  pour  jamais  d'un  successeur  sur  le   trône 

le  sacrifice  d'actions  de  grâces,  qu'il  d'Israël.  "Mais  si  vous  vous  détournez 

offrit  à  l'Éternel.  Ainsi  le  roi  et  tous  de  moi,  vous  et  vos  fils,  si  vous  n'ob- 

les  enfants  d'Israël  firent  la  dédicace  servez  pas  mes  commandements,  mes 

de  la  maison  de  l'Eternel.  "''En  ce  jour,  lois   que  je  vous   ai   prescrites,  et  si 

le  roi  consacra   le   milieu  du  parvis,  vous  allez  servir  d'autres  dieux  et  vous 

qui  est  devant  la  maison  de  l'Eternel;  prosterner  devant  eux,  'j'exterminerai 

car  il  offrit  là  les  holocaustes,  les  of-  Israël  du  pays  que  je  lui  ai  donné,  je 

frandes,  et  les  graisses  des  sacrifices  rejetterai  loin  de  moi  la  maison  que 

d'actions  de  grâces,  parce  que  l'autel  j'ai  consacrée  à  mon  nom,  et   Israël 

d'airain  qui  est  devant  l'Eternel  était  sera  un  sujet  de  sarcasme  et  de  rail- 

trop  petit  pour  contenir  les  holocaus-  lerie  parmi  tous  les   peuples.    *Et  si 

tes,  les  offrandes,  et  les  graisses  des  haut  placée  qu'ait  été  cette  maison, 

sacrifices  d'actions  de  grâces.  quiconque   passera   près    d'elle    sera 

"^Salomon  célébra  la  fête  en  ce  dans  l'étonnement  et  sifflera.  On  dira  : 
temps-là,  et  tout  Israël  avec  lui.  Une  Pourquoi  fEternel  a-t-il  ainsi  traité 
grande  multitude,  venue  depuis  les  ce  pays  et  cette  maison  ?  'Et  l'on  ré- 
environs de  Ilamath  jusqu'au  torrent  pondra  :  Parce  qu'ils  ont  abandonné 
d'Egypte,  s'assembla  devant  l'Eternel,  l'Eternel,  leur  Dieu,  qui  a  fait  sortir 
notre  Dieu,  pendant  sept  jours,  et  sept  leurs  pères  du  pays  d'Egypte,  parce 
autres  jours,  soit  quatorze  jours.  ""Le  qu'ils  se  sont  attachés  à  d'autres  dieux, 
huitième  jour,  il  renvoya  le  peuple,  se  sont  prosternés  devant  eux  et  les 
Et  ils  bénirent  le  roi,  et  s'en  allèrent  ont  servis;  voilà  pourquoi  l'Eternel  a 
dans  leurs  tentes",  joyeux  et  le  cœur  fait  venir  sur  eux  tous  ces  maux, 
content  pour  tout  le  bien  que  l'Eter- 


nel avait  fait  à  David,  son  serviteur, 
et  à  Israël,  son  peuple. 

Chap.  IX.  '  Lorsque  Salomon  eut 
achevé  de  bâtir  la  maison  de  l'Eternel, 
la  maison  du  roi,  et  tout  ce  qu'il  lui  plut 
de  faire,  -l'Eternel  apparut  à  Salomon 


Villes  bâties  par  Salomon.  —  Navires 
envoyés  à  Opliir. 

'"Au  bout  de  vingt  ans,  Salomon 
avait  bâti  les  deux  maisons,  la  maison 
de  l'Eternel  et  la  maison  du  roi.  "Alors, 


une  seconde  fois,  comme  il  lui  était     comme  Hiram,  roi  de  Tyr,  avait  fourni 
apparu  à  Gabaon.  =* Et  l'Éternel  lui  dit  :      à  Salomon  des  bois  de  cèdre  et  des 


a.  Tentes,   demeures. 


396 


I  ROIS. 


Chap.  0,10-10,5. 


bois  de  cyprès,  et  de  l'or,  autant  qu'il 
en  voulut,  le  roi  Saloraon  donna  à  lli- 
rani  vingt  villes  dans  le  pays  de  Gali- 
lée. 'Mliram  sortit  de  Tyr,  pour  voir 
les  villes  que  lui  donnait  Salomon. 
Mais  elles  ne  lui  plurent  point,  '^et 
il  dit  :  Quelles  villes  m'as-tu  données 


au    nombre   de   cinq   cent  cinquante, 
chargés  de  surveiller  les  ouvriers. 

**La  fille  de  Pharaon  monta  de  la 
cité  de  David  dans  sa  maison  que  Sa- 
lomon lui  avait  construite.  Ce  fut  alors 
qu'il  bâtit  Millo. 

"Salomon  offrit  trois  fois  dans  l'an- 
là,  mon  frère  ?  Et  il  les  appela  pays  de  née  des  holocaustes  et  des  sacrifices 
Cabul",  nom  qu'elles  ont  conservé  jus-  d'actions  de  grâces  sur  l'autel  qu'il 
qu'à  ce  jour.  '*Hiram  avait  envoyé  au  avait  bâti  à  l'Eternel,  et  il  brûla  des 
roi  cent  vingt  talents  d'or.  parfums  sur  celui  qui  était  devant  l'E- 

'^Voici  ce  qui  concerne  les  hommes     ternel.  Et  il  acheva  la  maison, 
de  corvée   que    leva   le   roi   Salomon  **Le    roi    Salomon    construisit   des 

pour  bâtir  la  maison  de  l'Eternel  et  sa  navires  à  Etsjon-Guéber,  près  d'É- 
propre  maison,  Millo*,  et  le  mur  de  loth,  sur  les  bords  de  la  mer  Rouge, 
Jérusalem,  Hatsor,  Meguiddo  et  Gué-  dans  le  pays  d'Edom.  -"Et  Hiram  en- 
zer.  '* Pharaon,  roi  d'Egypte,  était  ve-  voya  sur  ces  navires,  auprès  des  ser- 
nu  s'emparer  de  Guézer,  l'avait  incen-  viteurs  de  Salomon,  ses  propres  ser- 
diée,  et  avait  tué  les  Cananéens  qui  Aiteurs,  des  matelots,  connaissant  la 
habitaient  dans  la  ville.  Puis  il  l'a-  mer.  ^^  Ils  allèrent  à  Ophir,  et  ils  y 
vait  donnée  pour  dot  à  sa  fille,  femme  prirent  de  l'or,  quatre  cent  vingt  ta- 
de  Salomon.  '"Et  Salomon  bâtit  Gué-  lents,  qu'ils  apportèrent  au  roi  Salo- 
zer,  Beth-IIoron  la  basse,  '^Baalath, 
et  Thadmor,  au  désert  dans  le  pays; 


'^toutes  les  villes  servant  de  magasins 
et  lui  appartenant,  les  villes  pour  les 
chars,  les  villes  pour  la  cavalerie,  et 
tout  ce  qu'il  plut  à  Salomon  de  bâtir  à 


mon. 

La  reine  de  Séba  à  Jérusalem.  —  Richesses 
de  Salomon. 

Chap.  X.     'La  reine  de  Séba  apprit 

Jérusalem,  au  Liban,  et  dans  tout  le  la  renommée  que  possédait  Salomon, 

pays  dont  il  était  le  souverain.  -"Tout  à  la  gloire  de  l'Éternel,  et  elle  vint 

le  peuple  qui  était  resté  des  Amoréens,  pour  l'éprouver  par  des  énigmes.  -  Elle 

des    Héthiens  ,    des    Pliéréziens  ,   des  arriva  à  Jérusalem  avec  une  suite  fort 

Héviens  et  des  Jébusiens,   ne  faisait  nombreuse,  et  avec  des  chameaux  por- 

pointpartiedesenfantsd'Israël, -'leurs  tant   des    aromates,   de    l'or  en    très 

descendants  qui  étaient  restés  après  grande  quantité,  et  des  pierres  pré- 

eux  dans   le  pays  et  que  les  enfants  cieuses.  Elle  se  rendit  auprès  de  Sa- 

d'Israël  n'avaient  pu  dévouer  par  in-  lomon,  et  elle  lui  dit  tout  ce  qu'elle 

terdit,  Salomon  les  leva  comme  escla-  avait  dans  le  cœur.  ^Salomon  répondit 

ves  de  corvée,  ce  qu'ils  ont  été  jusqu'à  à  toutes  ses  questions,  et  il  n'y  eut 

ce  jour.   ^^Mais    Salomon    n'employa  rien  que  le  roi  ne  sût  lui  explicjuer. 


point  comme  esclaves  les  enfants  d'Is- 
raël ;  car  ils  étaient  des  hommes  de 
guerre,  ses  serviteurs,  ses  chefs,  ses 
officiers,  les  commandants  de  ses  chars 


^La  reine  de  Séba  vit  toute  la  sagesse 
de  Salomon,  et  la  maison  qu'il  avait 
bâtie,  ^et  les  mets  de  sa  table,  et  la 
demeure  de  ses  serviteurs,  et  les  fonç- 


ât de  sa  cavalerie.  -^Les  chefs  prépo-     tions  et  les  vêtements  de  ceux  qui  le 
ses  par  Salomon  sur  les  travaux  étaient     servaient,  et  ses  échansons,  et  ses  ho- 


a.   Cabul.   Étymologie   douteuse 
Voy.  II  Sam.  5,  9. 


«  comme   rien  »,  ou  «  pays    frontière  w.         b.    Millo.    citadelle   dans    Sion. 


397 


Chop.  l0,6-m. 


I  ROIS. 


locaustes  qu'il  offrait  clans  la  maison 
de  rÉternel.  Hors  d'elle-même,  "elle 
dit  au  roi  :  C'était  donc  vrai  ce  que 
j'ai  appris  dans  mon  pays  au  sujet  de 
ta  position  et  de  ta  sagesse  !  'Je  ne  le 
croyais  pas,  avant  d'être  venue  et  d'a- 
voir vu  de  mes  yeux.  Et  voici,  on  ne 
m'en  a  pas  dit  la  moitié.  Tu  as  plus 
de  sagesse  et  de  prospérité  que  la  re- 
nommée ne  me  l'a  fait  connaître.  ^Heu- 
reux tes  gens,  heureux  tes  serviteurs 
qui  sont  continuellement  devant  toi, 
qui  entendent  ta  sagesse!  'Béni  soit 
l'Éternel,  ton  Dieu,  qui  t'a  accordé  la 
faveur  de  te  placer  sur  le  trône  d'Is- 
raël !  C'est  parce  que  l'Eternel  aime  à 
toujours  Israël,  qu'il  t'a  établi  roi  pour 
que  tu  fasses  droit  et  justice. 

'"Elle  donna  au  roi  cent  vingt  ta- 
lents d'or,  une  très  grande  quantité 
d'aromates,  et  des  pierres  précieuses. 
Il  ne  vint  plus  autant  d'aromates,  que 
la  reine  de  Séba  en  donna  au  roi  Salo- 


cun  desquels  il  employa  six  cents  si- 
cles  d'or,  '"et  trois  cents  autres  bou- 
cliers d'or  battu,  pour  chacun  desquels 
il  employa  trois  mines  d'or;  et  le  roi 
les  mit  dans  la  maison  de  la  forêt  du 
Liban.  "'Le  roi  fit  un  grand  trône  d'i- 
voire, et  le  couvrit  d'or  pur.  '^Ce  trône 
avait  six  degrés,  et  la  partie  supé- 
rieure en  était  arrondie  par  derrière  ; 
il  y  avait  des  bras  de  chaque  côté  du 
siège  ;  deux  lions  étaient  près  des  bras, 
-"et  douze  lions  sur  les  six  degrés  de 
part  et  d'autre.  Il  ne  s'est  rien  fait  de 
pareil  pour  aucun  royaume.  -'Toutes 
les  coupes  du  roi  Salomon  étaient  d'or, 
et  toute  la  vaisselle  de  la  maison  de  la 
forêt  du  Liban  était  d'or  pur.  Rien 
n'était  d'argent  :  on  n'en  faisait  aucun 
cas  du  temps  de  Salomon.  ^'^Car  le  roi 
avait  en  mer  des  navires  de  Tarsis 
avec  ceux  de  Iliram  ;  et  tous  les  trois 
ans  arrivaient  les  navires  de  Tarsis, 
apportant  de  l'or  et  de  l'argent,  de 
l'ivoire,  des  singes  et  des  paons. 

-'Le  roi  Salomon  fut  plus  grand  que 
tous  les  rois  de  la  terre  par  les  riches- 
aussi  d'Ophir  une  grande  quantité  de  ses  et  par  la  sagesse.  -''Tout  le  monde 
bois  de  sandal  et  des  pierres  précieu-  cherchait  à  voir  Salomon,  pour  enten- 
ses.'"^Leroi  fitavecleboisdesandaldes  dre  la  sagesse  que  Dieu  avait  mise 
balustrades  pour  la  maison  de  l'Eter-  dans  son  cœur.  -^Et  chacun  apportait 
nel  et  pour  la  maison  du  roi,  et  des  son  présent,  des  objets  d'argent  et  des 
harpes  et  des  luths  pour  les  chantres,  objets  d'or,  des  vêtements,  des  armes, 
Il  ne  vint  plus  de  ce  bois  de  sandal,  et     des  aromates,  des  chevaux  et  des  mu- 


mon. 


"Les  navires  de  Iliram,  qui  appor- 
tèrent   de    l'or    d'Ophir,    amenèrent 


on  n  en  a  plus  vu  jusqu  a  ce  jour. 

'^Le  roi  Salomon  donna  à  la  reine 
de  Séba  tout  ce  qu'elle  désira,  ce 
qu'elle  demanda,  et  lui  fit  en  outre  des 


lets  ;  et  il  en  était  ainsi  chaque  année. 
-"Salomon  rassembla  des  chars  et  de 
la  cavalerie  ;  il  avait  quatorze  cents 
chars  et  douze  mille  cavaliers,  qu'il 


présents  dignes  d'un  roi  tel  que  Salo-      plaça  dans  les  villes  où  il  tenait  ses 


mon.  Puis  elle  s'en  retourna  et  alla 
dans  son  pays,  elle  et  ses  serviteurs. 

'^Le  poids  de  l'or  qui  arrivait  à  Sa- 
lomon chaque  année  était  de  six  cent 
soixante-six  talents  d'or,  '^outre  ce 
qu  il  retirait  des  négociants  et  du  tra- 
fic des  marchands,  de  tous  les  rois 
d'Arabie,  et  des  gouverneurs  du  pays. 

'"Le  roi  Salomon  fit  deux  cents 
grands  boucliers  d'or  battu,  pour  cha- 


chars  et  à  Jérusalem  près  du  roi.  ^^Le 
roi  rendit  l'argent  aussi  commun  à 
Jérusalem  que  les  pierres,  et  les  cè- 
dres aussi  nombreux  que  les  sycomo- 
res qui  croissent  dans  la  plaine.  -*C'é- 
taitde  l'Egypte  que  Salomon  tirait  ses 
chevaux  ;  une  caravane  de  marchands 
du  roi  les  allait  chercher  par  troupes 
à  un  prix  fixe  :  -"un  char  montait  et 
sortait  d'Egypte  pour  six  cents  sicles 


398 


nois. 


Chfip.  11,  /-?2. 


d'argent,  et  un  cheval  pour  cent  cin- 
quante sicles.  Ils  en  amenaient  de 
même  avec  eux  pour  tous  les  rois  des 
lléthiens  et  pour  les  rois  de  Syrie. 


Les  fci/iiiics  ctrnngèrcs,   Vidolàtric  et  les  enne- 
mis (le  Salomon.  —  .S'a  mon. 


Cliap.  XI.  'Le  roi  Salomon  aima 
beaucoup  de  femmes  étrangères,  ou- 
tre la  fille  de  Pharaon  :  des  Moahites, 
des  Ammonites,  des  Edomites,  des 
Sidoniennes,  des  Héthiennes,  '-a])])ar- 
tenant  aux  nations  dont  l'Eternel  avait 
dit  aux  entants  d'Israël  :  ^'ous  n'irez 
point  chez  elles,  et  elles  ne  viendront 
point  chez  vous  ;  elles  tourneraient 
certainement  vos  cœurs  du  côté  de 
leurs  dieux.  Ce  fut  à  ces  nations  que 
s'attacha  Salomon,  entraîné  par  l'a- 
mour. -'Il  eut  sept  cents  princesses 
])Our  femmes  et  trois  cents  concubi- 
nes ;  et  ses  femmes  détournèrent  son 
cœur.  ■'A  l'époque  de  la  vieillesse  de 
Salomon,  ses  femmes  inclinèrent  son 
cœur  vers  d'autres  dieux  ;  et  son  cœur 
ne  fut  ]ioint  tout  entier  à  l'Eternel, 
son  Dieu,  comme  l'avait  été  le  cœur 
de  David,  son  père.  ^Salomon  alla 
après  Astarté,  divinité  des  Sidoniens, 
et  après  Milcom ,  l'abomination  des 
Ammonites.  ^Et  Salomon  fit  ce  qui  est 
mal  aux  yeux  de  l'Eternel,  et  il  ne  sui- 
vit point  pleinement  l'Eternel,  comme 
David,  son  père.  "Alors  Salomon  bâtit 
sur  la  montagne  qui  est  en  face  de  Jé- 
rusalem un  haut  lieu  pour  Kemosch, 


serva  point  les  ordres  de  l'Eternel. 
"Et  l'Eternel  dit  à  Salomon  :  Puisque 
tu  as  agi  de  la  sorte,  et  que  tu  n'as 
point  observé  mon  alliance  et  mes  lois 
que  je  t'avais  prescrites,  je  déchirerai 
le  royaume  de  dessus  toi  et  je  le  don- 
nerai à  ton  serviteur.  '-Seulement,  je 
ne  le  ferai  point  pendant  ta  vie,  à 
cause  de  David,  ton  père.  C'est  de  la 
main  de  ton  fils  que  je  l'arracherai. 
''.Je  n'arracherai  cependant  pas  tout 
le  royaume;  je  laisserai  une  tribu  à 
ton  fils,  à  cause  de  David,  mon  servi- 
teur, et  à  cause  de  Jérusalem,  cpie  j'ai 
choisie. 

'■'L'Eternel  suscita  un  ennemi  à  Sa- 
lomon :  Hadad,  l'Edomite,  de  la  race 
royale  d'Edom.  '^Dans  le  temps  où 
David  battit  Edom,  Joab,  chef  de  l'ar- 
mée, étant  monté  pour  enterrer  les 
morts,  tua  tous  les  mâles  qui  étaient 
en  Edom;  '*il  y  resta  six  mois  avec 
tout  Israël,  jusqu'à  ce  qu'il  en  eût  ex- 
terminé tous  les  mâles.  '"Ce  fut  alors 
fpi'Hadad  prit  la  fuite  avec  des  Edo- 
mites, serviteurs  de  son  père,  pour  se 
rendre  en  Egypte.  Hadad  était  encore 
un  jeune  garçon.  '^Partis  de  Madian, 
ils  allèrent  à  Paran,  prirent  avec  eux 
des  hommes  de  Paran,  et  arrivèrent 
en  Egypte  auprès  de  Pharaon,  roi  d'E- 
gypte. Pharaon  donna  une  maison  à 
Hadad,  pourvut  à  sa  subsistance,  et 
lui  accorda  des  terres.  '^ Hadad  trouva 
grâce  aux  yeux  de  Pharaon,  à  tel  point 
que  Pharaon  lui  donna  pour  femme  la 
sœur  de  sa  femme,  la  sœur  de  la  reine 


labomination  de  Moab,  et  pour  Mo-     Thachpenès. -"La  sœur  deThachpenès 


loc,  l'abomination  des  fils  d'Ammon. 
*Et  il  fit  ainsi  pour  toutes  ses  femmes 
étrangères,  qui  offraient  des  parfums 
et  des  sacrifices  à  leurs  dieux. 

^L'Eternel  fut  irrité  contre  Salo- 
mon, parce  qu'il  avait  détourné  son 
cœur  de  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël, 
qui  lui  était  apparu  deux  fois.  '"Il  lui 
avait  â  cetégaril  tiéicndu  d'aller  ajirès 
d'autres  dieux;   mais    Salomon    n'ob- 


lui  enfanta  son  fils  Guenubath.  Thach- 
penès  le  sevra  dans  la  maison  de  Pha- 
raon ;  et  Guenubath  fut  dans  la  maison 
de  Pharaon  ,  au  milieu  des  enfants  de 
Pharaon.  -'Lorsque  Hadad  apprit  en 
Egypte  que  David  était  couché  avec 
ses  pères,  et  que  Joab,  chef  de  l'ar- 
mée, était  mort,  il  dit  à  Pharaon  : 
Laisse-moi  aller  dans  mon  pays. --Et 
Pharaon  lui  dit  :  Que  te  manque-l-il 


399 


20 


Chap.  1  l.QS-iis. 


I  ROIS. 


auprès  de  moi,  pour  que  tu  désires  vant  Kemosch ,  dieu  de  Moab,  et  de- 
aller  dans  ton  pays  ?  Il  répondit  :  Rien,  vant  Milcom,  dieu  des  fds  d'Ammon, 
mais  laisse-moi  partir.  et  parce  qu'ils  n'ont  point  marché 
-^Dieu  suscita  un  autre  ennemi  à  dans  mes  voies  pour  faire  ce  qui  est 
Salomon  :  Rezon  ,  fds  d'Eliada,  qui  droit  à  mes  yeux  et  pour  observer  mes 
s'était  enfui  de  chez  son  maître  Hada-  lois  et  mes  ordonnances,  comme  l'a 
dézer,  roi  de  Tsoba.  ^''Il  avait  rassem-  fait  David,  père  de  Salomon.  '''Je  n'ô- 
blé  des  gens  auprès  de  lui,  et  il  était  terai  pas  de  sa  main  tout  le  royaume, 
chef  de  bande,  lorsque  David  massa-  car  je  le  maintiendrai  prince  tout  le 
cra  les  troupes  de  son  maître.  Ils  allé-  temps  de  sa  vie,  à  cause  de  David, 
rent  à  Damas,  et  s'y  établirent,  et  ils  mon  serviteur,  que  j'ai  choisi,  et  qui  a 
régnèrent  à  Damas.  ^^11  fut  un  ennemi  observé  mes  commandements  et  mes 
d'Israël  pendant  toute  la  vie  de  Salo-  lois.  '^Mais  j'ôterai  le  royaume  de  la 
mon,  en  même   temps  qu'Hadad   lui  main  de  son  fds,  et  je  t'en  donnerai 


faisait  du   mal,  et   il  avait   Israël  en 
aversion.  Il  régna  sur  la  Syrie. 

^*  Jéroboam  aussi,  serviteur  de  Salo- 
mon, leva  la  main  contre  le  roi.  Il 
était  fds  de  Nebath,  Éphratien  deTse- 
réda,  et  il  avait  pour  mère  une  veuve 


dix  tribus  ;  '^je  laisserai  une  tribu  à 
son  fds,  afin  que  David,  mon  servi- 
teur, ait  toujours  une  lampe  "devant 
moi  à  Jérusalem,  la  ville  que  j'ai 
choisie  ])our  y  mettre  mon  nom.  ^' Je  te 
prendrai ,  et  tu  régneras  sur  tout  ce 
nommée  Tserua.  "Voici  à  quelle  occa-  que  ton  àme  désirera,  tu  seras  roi 
sion  il  leva  la  main  contre  le  roi.  Sa-  d'Israël.  '"^Si  tu  obéis  à  tout  ce  que  je 
lomon  bâtissait  Millo,  et  fermait  la  t'ordonnerai,  si  tu  marches  dans  mes 
brèche  de  la  cité  de  David,  son  père,  voies  et  si  tu  fais  ce  qui  est  droit  à 
-Méroboam  était  fort  et  vaillant;  et  mes  yeux,  en  observant  mes  lois  et 
Salomon,  ayant  vu  ce  jeune  homme  à  mes  commandements,  comme  l'a  fait 
l'œuvre,  lui  donna  la  surveillance  de  David,  mon  serviteur,  je  serai  avec 
tous  les  gens  de  corvée  de  la  maison  toi,  je  te  bâtirai  une  maison  stable, 
de  Joseph.  -^Dans  ce  temps-là,  Jéro-  comme  j'en  ai  bâti  une  à  David,  et  je 
boam,  étant  sorti  de  Jérusalem,  fut  te  donnerai  Israël.  ■''■'J'humilierai  par 
rencontré  en  chemin  par  le  prophète  là  la  postérité  de  David,  mais  ce  ne 
Achija  de  Silo,  revêtu  d'un  manteau  sera  pas  pourtoujours-^^Salomoncher- 
neuf.  Ils  étaient  tous  deux  seuls  dans  cha  à  faire  mourir  Jéroboam.  Et  Jéro- 
les  champs.  '"Achija  saisit  le  manteau  boam  se  leva  et  s'enfuit  en  Egypte 
neuf  qu'il  avait  sur  lui,  le  déchira  en  auprès  de  Schischak,  roi  d'Egypte;  il 
douze  morceaux,  "et  dit  à  Jéroboam  :  demeura  en  Egypte  jusqu'à  la  mort  de 
Prends    pour  toi  dix    morceaux!   Car      Salomon. 

ainsi  parle  l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël  :  '"Le  reste  des  actions  de  Salomon, 

Voici,  je  vais  arracher  le  royaume  de  tout  ce  qu'il  a  fait,  et  sa  sagesse,  cela 
la  main  de  Salomon,  et  je  te  donnerai  n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  des  actes 
dix  tribus.  '^Mais  il  aura  une  tribu,  à      de  Salomon? 

cause  de   mon  serviteur  David,  et  à  ■'-Salomon  régna  quarante  ans  à  Jé- 

cause  de  Jérusalem,  la  ville  que  j'ai  rusalem  sur  tout  Israël.  '"Puis  Salo- 
choisie  sur  toutes  les  tribus  d'Israël,  mon  se  coucha  avec  ses  pères,  et  il 
^'Et  cela,  parce  qu'ils  m'ont  aban-  fut  enterré  dans  la  ville  de  David,  son 
donné,  et  se  sont  prosternés  devant  père.  Roboam,  son  fils,  régna  à  sa 
Astarté ,  divinité  des  Sidoniens  ,  de-      place. 

a.  Un  successeur  revêtu  du  pouvoir  royal. 

400 


I  ROIS. 


LES    ROIS    DE    .lUDA    ET    LES    ROIS    D  ISRAËL,     DEPUIS    LA    DIVISION    DU    ROYAUME 
jusqu'à    JOSAPHAT,     ROI     DE    JUDA,     ET    ACHAB,     ROI    d'iSRAËL 


{Chap.  12-22.) 


Di\'ision  du  royaume  :  Roboain  roi  de  Jnda.  Jérohoai 


d  Isrui'l. 


Chap.  XII.  'Roboam  se  rendit  à 
Sichem ,  car  tout  Israël  était  venu  à 
Sicheni  pour  le  faire  roi. 

-Lorsque  Jéroboam,  fils  de  Ncbath, 
eut  des  nouvelles ,  il  était  encore  en 
Egyjîte,  où  il  s'était  enfui  loin  du  roi 
Salomon,  et  c'était  en  Egypte  qu'il  de- 
meurait. 'On  l'envoya  appeler.  Alors 
Jéroboam  et  toute  l'assemblée  d'Is- 
raël vinrent  à  Roboam  et  lui  parlèrent 
ainsi  :  *Ton  père  a  rendu  notre  joug- 
dur;  toi  maintenant,  allège  cette  rude 
servitude  et  le  joug  pesant  que  nous 
a  imposé  ton  père.  Et  nous  te  servi- 
rons. ^11  leur  dit  :  Allez,  et  revenez 
vers  moi  dans  trois  jours.  Et  le  peu- 
ple s'en  alla. 

^Le  roi  Roboam  consulta  les  vieil- 
lards qui  avaient  été  auprès  de  Salo- 
mon, son  père,  pendant  sa  vie,  et  il 
dit  :  Que  conseillez-vous  de  répondre 
à  ce  peuple?  "Et  voici  ce  qu'ils  lui  di- 
rent :  Si  aujourd'hui  tu  rends  service 
à  ce  peuple,  si  tu  leur  cèdes,  et  si  tu 
leur  réponds  par  des  paroles  bien- 
veillantes, ils  seront  pour  toujours 
tes  serviteurs.  *Mais  Roboam  laissa  le 
conseil  que  lui  donnaient  les  vieil- 
lards, et  il  consulta  les  jeunes  gens 
qui  avaient  grandi  avec  lui  et  qui  l'en- 
touraient. 'Il  leur  dit  :  Que  conseillez- 
vous  de  répondre  à  ce  peuple  qui  me 
tient  ce  langage  :  Allège  le  joug  que 
nous  a  imposé  ton  père?  '"Et  voici  ce 
que   lui   dirent  les    jeunes    gens  qui 

a.  Espèce  de  verge  ou  de  fouet  garni  de  pointes. 


avaient  grandi  avec  lui  :  Tu  parleras 
ainsi  à  ce  peuple  qui  t'a  tenu  ce  lan- 
gage :  Ton  père  a  rendu  notre  joug 
pesant,  et  toi,  allège-le-nous!  tu  leur 
parleras  ainsi  :  Mon  petit  doigt  est 
plus  gros  que  les  reins  de  mon  père. 
"Maintenant,  mon  père  vous  a  char- 
gés d'un  joug  pesant,  et  moi  je  vous 
le  rendrai  plus  pesant;  mon  père  vous 
a  châtiés  avec  des  fouets,  et  moi  je 
vous  châtierai  avec  des  scorpions". 

'-Jéroboam  et  tout  le  peuple  vin- 
rent à  Roboam  le  troisième  jour,  sui- 
vant ce  qu'avait  dit  le  roi  :  Revenez 
vers  moi  dans  trois  jours.  ''Le  roi  ré- 
pondit durement  au  peuple.  Il  laissa 
le  conseil  que  lui  avaient  donné  les 
vieillards,  '^et  il  leur  parla  ainsi  d'a- 
près le  conseil  des  jeunes  gens  :  Mon 
père  a  rendu  votre  joug  pesant,  et 
moi  je  vous  le  rendrai  plus  pesant; 
mon  père  vous  a  châtiés  avec  des 
fouets,  et  moi  je  vous  châtierai  avec 
des  scorpions.  '^Ainsi  le  roi  n'écouta 
point  le  peuple;  car  cela  fut  dirigé 
par  l'Eternel,  en  vue  de  l'accomplis- 
sement de  la  parole  que  l'Eternel  avait 
dite  par  Achija  de  Silo  à  Jéroboam, 
fils  de  Nebath. 

'^Lorsque  tout  Israël  vit  que  le  rot 
ne  l'écoutait  pas,  le  peuple  répondit 
au  roi  :  Quelle  part  avons-nous  avec 
David?  Nous  n'avons  point  d'héritage 
avec  le  fils  d'Isaï  !  A  tes  tentes,  Israël  ! 
Maintenant,   pourvois   à    ta    maison, 


401 


Chap.  12. 11-1  S,, 


I  ROIS. 


David  !   Et   Israël   s'en   alla  dans  ses  -^Jéroboam    dit   en    son  cœur  :   Le 

tentes.  '"Les  enfants  d'Israël  qui  ha-  royaume  pourrait  bien  maintenant  re- 

bitaient  les  villes  de  Juda  furent  les  tourner  à  la  maison  de  David.  -^Si  ce 

seuls  sur  qui  régna  Roboam.  '*Alors  peuple  monte  à  Jérusalem  pour  faire 

le  roi   Roboam  envoya  Adoram ,  qui  des  sacrifices  dans  la  maison  de  l'E- 

était   préposé    sur    les    impôts.    Mais  ternel,  le  cœur  de  ce  peuple  retour- 

Adoram  fut  lajîidc  par  tout  Israël,  et  nera  à  son   seigneur,   à  Roboam,  roi 

il  mourut.  Et  le  roi  Roboam  se  hâta  de  Juda,  et  ils  me  tueront  et  retour- 

de  monter  sur  un  char,  pour  s'enfuir  neront  à  Roboam,  roi  de  Juda.  -^Après 

à    Jérusalem.    '^C'est   ainsi    qu'Israël  s'être  consulté,  le  roi  fit  deux  veaux 

s'est  détaché  de  la  maison  de  David  d'or,  et  il  dit  au  peuple  :  Assez  long- 

jusqu'à  ce  jour.  temps  vous  êtes  montés  à  Jérusalem; 

-"Tout  Israël  ayant  appris  que  Jéro-  Israël  !  voici  ton  Dieu,  c{ui  t'a  fait  sor- 

boam  était  de  retour,  ils  l'envoyèrent  tir  du  pays  d'Egypte.  -''Il  plaça  l'un 

appeler  dans    l'assemblée,   et    ils    le  de  ces  veaux  à  Béthel,  et  il  mit  l'autre 

firent  roi  sur  tout  Israël.  La  tribu  de  à  Dan.  '°Ge  fut  là  une  occasion  de  pé- 

Juda  fut  la  seule  qui  suivit  la  maison  ché.  Le  peuple   alla  devant   l'un  des 

de  David.  veaux  jusqu'à  Dan.  ^'Jéroboam  fit  une 

-'Roboam,  arrivé  à  Jérusalem,  ras-  maison  de  hauts  lieux,  et  il  créa  des 

sembla  toute  la  maison  de  Juda  et  la  prêtres  pris  parmi  tout  le  peuple  et 

tribu  de  Benjamin,  cent  quatre-vingt  n'appartenant  point  aux  fils  de  Lévi. 

mille  hommes  d'élite  propres  à  la  guer-  ^-11  établit  une  fête  au  huitième  mois, 

re,  pour  qu'ils  combattissent  contre  le  quinzième  jour  du  mois,  comme  la 

la  maison  d'Israël  afin  de  la  ramener  fête  qui  se  célébrait  en  Juda,  et  il  of- 

sous  la  domination  de  Roboam,  fils  de  frit  des  sacrifices  sur  l'autel.  Voici  ce 

Salomon.  -'Mais  la  parole  de  Dieu  fut  qu'il  fit  à  Béthel,  afin  que  l'on  sacri- 

ainsi  adressée  à  Schemaeja,  homme  iiàt  aux  veaux  qu'il  avait  faits.  II  plaça 

de  Dieu  :  -''Parle   à  Roboam,  fils  de  à  Béthel  les   prêtres  des  hauts  lieux 

Salomon,  roi  de  Juda,  et   à  toute  la  qu'il  avait  élevés.  ''Et  il  monta  sur 

maison  de  Juda  et  de  Benjamin,  et  au  l'autel  qu'il  avait  fait  à  Béthel,  le  quin- 

reste  du  peuple.  Et  dis-leur  :  -'Ainsi  ziènie  jour  du   huitième   mois,   mois 

parle  l'Eternel  :  Ne  montez  point,  et  rpiil  avait  choisi  de  son  gré.  II  fit  une 

ne  faites  pas  la  guerre  à  vos  frères,  fête   pour   les   enfants   d'Israël,   et  il 

les  enfants  d'Israël  !   Que  chacun  de  monta  sur  l'autel  pour  brûler  des  par- 

vous   retourne   dans   sa    maison,    car  fums. 

c'est  de  ])ar  moi  que  cette  chose  est  Chap.  XIII.      'Voici,  un  homme  de 


Dieu  arriva  de  Juda  à  Béthel,  par  la 
parole  de  l'Eternel,  pendant  que  Jé- 
roboam se  tenait  à  l'autel  pour  brûler 
des   parfums.   -Il  cria  contre   l'autel, 
par  la  parole  de  ri']ternel,  et  il  dit  : 
Autel  !   autel  !  ainsi   j^arle  l'Elternel  : 
A'oici,  il  naîtra  un  fils  à  la  maison  de 
David  ;  son  nom  sera  Josias  ;  il  immo- 
lera sur  toi  les  prêtres  des  hauts  lieux 
-^Jéroboam  bâtit  Sichem  sur  la  mon-      qui  brûlent  sur  toi  des   parfums,  et 
tagne  d'E]ihraïm,  et  il  V  demeura  ;  puis      l'on    brûlera   sur    toi   des    ossements 
il  en  sortit,  et  bâtit  Penuel.  d'hommes  !  'Et  le  même  jour  il  donna 

402 


arrivée.  Ils  obéirent  à  la  parole  de 
l'Eternel,  et  ils  s'en  retournèrent,  se- 
lon la  parole  de  l'Éternel. 

I.c  royaume  d'Israël  sons  Jéroboam.  —  Culte  des 
veau.r  d'or.  —  L'autel  de  Béthel  et  la  main 
de  Jéroboam.  —  Propliète  tué  par  un  lion.  — 
La  femme  de  Jéroboam  et  le  propliète  Ac/iija. 
—  Mort  de  Jéroboam. 


1  ROIS. 


Chap.  iS,' 


un  sii>'ne,  en  disant  :  C'est  ici  le  signe  était  venu   de  Juda.  ''Et  il  dit  à  ses 

que  IKterncl  a  parlé  :  Voici,  l'autel  fils  :  Sellez-moi  l'àne.  Ils  lui  sellèrent 

se  tendra,  et  la  cendre  qui  est  dessus  Tàne,   et    il    monta    dessus.    "11   alla 

sera  i-épandue.  après  Ihonime  de  Dieu,  et  il  le  trouva 

■"Lorsque  le  roi  entendit  la  parole  assis  sous  uu  térébintlie.    Il  lui  dit 


que  riiomme  de  Dieu  avait  criée  con- 
tre l'autel  de  Béthel,  il  avança  la  main 
de  dessus  l'autel,  en  disant  :  Saisis- 
sez-le !  Et  la  main  que  Jéroboam  avait 
étendue  contre  lui  devint  sèche,  et  il 
ne  put  la  ramener  à  soi.  ^L'autel  se 
fendit,  et  la  cendre  qui  était  dessus 


Es-tu  l'homme  de  Dieu  qui  est  venu  de 
Juda?  Il  répondit  :  Je  le  suis.  '^Alors 
il  lui  dit  :  Viens  avec  moi  à  la  mai- 
son, et  tu  prendras  cjuelque  nourri- 
ture. "'Mais  il  répondit  :  Je  ne  puis 
ni  retourner  avec  toi,  ni  entier  chez 
toi.  Je  ne  mangerai  point  de  pain,  je 


fut  répandue,  selon  le  signe  qu'avait  ne  boirai  point  d'eau  avec  toi  en  ce 

donné  l'homme  de  Dieu,  par  la  parole  lieu-ci  ;  ''car  il  m'a  été  dit,  par  la  ])a- 

de  l'Eternel.  rôle  de   l'Eternel  :   Tu  n'y  mangeras 

*Alors  le  roi  ])rit  la  parole,  et  dit  à  point  de  pain  et  tu  n'y  boiras  point 

l'homme  de  Dieu  :  Implore  l'Eternel,  d'eau,    et   tu   ne   prendras  pas  à  ton 

ton  Dieu,  et  prie  pour  moi,  afin  que  retour  le  chemin  par  lequel  tu  seras 

je  puisse  retirer  ma  main.   L'homme  allé.  "'Et  il  lui  dit  :  Moi  aussi  je  suis 

de   Dieu  implora  l'Eternel,  et  le  roi  |u-ophète  comme  toi;  et  un  ange  m'a 

put   retirer  sa  main,   qui  fut   comme  parlé  de  la  part  de  l'Eternel,  et  m'a 


auparavant.  'Le  roi  dit  à  l'homme  de 
Dieu.  :  Entre  avec  moi  dans  la  mai- 
son, tu  prendras  quelque  nourriture, 
et  je  te  donnerai  un  présent.  '^L'hom- 
me  de  Dieu  dit  au  roi  :  Quand  tu  me 
donnerais  la  moitié  de  ta  maison,  je 
n'entrerais  pas  avec  toi.  Je  ne  mange- 


dit  :  Ramène-le  avec  toi  dans  ta  mai- 
son, et  qu'il  mange  du  pain  et  boive 
de  l'eau.  Il  lui  mentait. 

'"L'homme  de  Dieu  retourna  avec 
lui,  et  il  mangea  du  pain  et  but  de 
l'eau  dans  sa  maison.  ^^  Comme  ils 
étaient  assis  à  table,  la  parole  de  l'E- 


rai  point  de  pain,  et  je  ne  boirai  point  ternel   fut   adressée  au   prophète  qui 

d'eau  dans  ce  lieu-ci  ;  "car  cet  ordre  l'avait  ramené.  '-'Et  il  cria  à  l'homme 

m'a  été  donné,  par  la  parole  de  l'E-  de  Dieu  qui  était  venu  de  Juda  :  Ainsi 

ternel:  Tu  ne  mangeras  point  de  pain  parle  l'Eternel  :   Parce  que  tu  as  été 

et  tu  ne  boiras  point  d'eau,  et  tu  ne  rebelle  à  l'ordre  de  l'Eternel,  et  que 

prendras  pas  à  ton  retour  le  chemin  tu  n'as  pas  observé  le  commandement 

par  lequel  tu  seras  allé.  '"Et  il  s'en  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  t'avait  donné; 

alla  par  un  autre  chemin,  il  ne  prit  -parce  que  tu  es  retourné,  et  que  tu 

pas  à  son  retour  le  chemin  par  lequel  as  mangé  du  pain  et  bu  de  l'eau  dans 

il  était  venu  à  Béthel.  le  lieu  dont  il  t'avait  dit  :  Tu  n'y  man- 

"Or  il   y   avait  un  vieux  prophète  géras  ])oint  de  pain  et  tu  n'y  boiras 

qui  demeurait  à  Béthel.  Ses  fils  vin-  point  d'eau,  —  ton  cadavre  n'entrera 

rent    lui   raconter   toutes    les   choses  pas  dans    le   sépulcre  de    tes    pères, 

que  l'homme    de  Dieu  avait   faites   à  -''Et  quand  le  projihète  qu'il  avait  ra- 

Béthel  ce  jour-là,  et  les  paroles  qu'il  mené  eut  mangé  du  ])ain  et  qu'il  eut 


avait  dites  au  roi.  Lorsqu'ils  en  eu- 
rent fait  le  récit  à  leur  père,  '^il  leur 
dit  :  Par  quel  chemin  s'en  est-il  allé  ! 
Ses  fils  avaient  vu  par  quel    chemin 


bu  de  l'eau,  il  sella  l'àne  pour  lui. 

-^L'homme  de  Dieu  s'en  alla;  et  il 
fut  rencontré  dans  le  chemin  jiar  un 
lion    qui    le    tua.    Son    cadavre   était 


s'en  était  allé   l'homme  de  Dieu  qui      étendu   dans   le   chemin;  l'àne   resta 

403 


Chap.  lS,'i-j-Ii,  11. 


I  ROIS. 


près  de  lui,  et  le  lion  se  tint  à  côté  du  lade.  -Et  Jéroboam  dit  à  sa  femme  : 

cadavre.  ^^Et  voici,  des  gens  cjui  pas-  Lève-toi,  je  te  prie,  et  déguise-toi 

saient  virent  le  cadavre  étendu  dans  pour  qu'on   ne   sache  pas  que  tu  es 

le  chemin  et  le  lion  se  tenant  à  côté  la  Femme  de  Jéroboam,  et  va  à  Silo, 

du  cadavre;  et  ils  en  parlèrent  à  leur  Voici,  là  est  Achija,  le  prophète;  c'est 

arrivée  dans  la  ville  où  demeurait  le  lui  c|ui  m'a  dit  que  je  serais  roi  de  ce 

vieux  prophète. -"Lorsque  le  prophète  peuple.  ^Prends  avec   toi  dix   pains, 

cjui  avait  ramené  du  chemin  l'homme  des  gâteaux  et  un  vase  de  miel,  et  en- 

de   Dieu   l'eut   appris,    il   dit   :    C'est  tre  chez  lui  :  il  te  dira  ce  qui  arrivera 

l'homme  de  Dieu  cjui  a  été  rebelle  à  à  l'enfant.  *La  femme  de  Jéroboam  fit 

l'ordre   de   l'Eternel,  et  l'Eternel  l'a  ainsi  ;  elle  se  leva,  alla  à  Silo,  et  entra 

livré  au  lion  qui  l'a  déchiré  et  l'a  fait  dans   la   maison   d'Achija.    Achija   ne 

mourir,  selon  la  parole  que  l'Eternel  pouvait  plus  voir,  car  il  avait  les  yeux 

lui  avait  dite.  -^Puis,  s'adressant  à  ses  fixes  par  suite  de  la  vieillesse. 

fils,  il  dit  :  Sellez-moi  l'âne.  Ils  le  sel-  ^L'Eternel  avait   dit  à  Achija  :  La 

lèrent,  ^*et  il  partit  :  Il  trouva  le  ca-  femme  de  Jéroboam  va  venir  te  con- 

davre  étendu  dans  le  chemin,  et  l'âne  sulter  au  sujet  de  son  fils,  parce  qu'il 

et  le  lion  qui  se  tenaient  à  côté  du  ca-  est  malade.  Tu   lui  parleras  de  telle 

davre.  Le  lion  n'avait  pas  dévoré  le  et  telle  manière.  Quand  elle  arrivera, 

cadavre  et  n'avait  pas  déchiré  l'àne.  elle  se  donnera  pour  une  autre. 

^"Le  prophète  releva  le    cadavre  de  ^Lorsque  Achija  entendit  le  bruit  de 

l'homme  de  Dieu,  le  plaça  sur  l'àne,  ses  pas,  au  moment  où  elle  franchis- 

et  le   ramena;  et  le   vieux   prophète  sait  la  porte,  il  dit  :  Entre,  femme  de 

rentra  dans  la  ville  pour  le  pleurer  et  Jéroboam  ;  pourquoi  veux-tu  te  don- 

pour  l'enterrer.  ^"11  mit  son  cadavre  ner  pour  une  autre?  Je  suis  chargé  de 

dans  le  sépulcre,  et  l'on  pleura  sur  lui,  t'annoncer  des  choses  dures.  "Va,  dis 

en  disant  :  Hélas,  mon  frère  !  ^' Après  à  Jéroboam  :  Ainsi  parle  l'Eternel,  le 

l'avoir  enterré,  il  dit  à  ses  fils  :  Quand  Dieu  d'Israël  :  Je  t'ai  élevé  du  milieu 

je  serai  mort,  vous  m'enterrerez  dans  du  peuple,  je  t'ai  établi  chef  de  mon 

le  sépulcre  où  est  enterré  l'homme  de  peuple  d'Israël,  *j'ai  arraché  le  royau- 

Dieu,  vous  déposerez  mes  os  à  côté  me  de  la  maison   de   David    et  je   te 

de  ses  os.  ^-Gar  elle  s'accomplira  la  l'ai  donné.  Et  tu  n'as  pas  été  comme 

parole  qu'il  a  criée,  de  la  part  de  l'E-  mon  serviteur  David,  qui   a  observé 


ternel,  contre  l'autel  de  Béthel  et  con- 
tre toutes  les  maisons  des  hauts  lieux 
qui  sont  dans  les  villes  de  Samarie. 

'^Après  cet  événement.  Jéroboam 
ne  se  détourna  point  de  sa  mauvaise 
voie.  Il  créa  de  nouveau  des  prêtres 
des  hauts  lieux  pris  parmi  tout  le  peu- 


mes  commandements  et  qui  a  marché 
après  moi  de  tout  son  coeur,  ne  fai- 
sant que  ce  qui  est  droit  à  mes  yeux. 
^Tu  as  agi  plus  mal  cjue  tous  ceux  cjui 
ont  été  avant  toi,  tu  es  allé  te  faire 
d'autres  dieux  et  des  images  de  fonte 
j)our  m'irriter,  et  tu  m'as  rejeté  der- 


ple;  quiconque  en  avait  le  désir,  il  le  rière  ton  dos!  '"Voilà  j30urquoi  je  vais 

consacrait  jjrêtre  des  hauts  lieux.  ^^Ce  faire  venir  le  malheur  sur  la  maison 

fut  là  une  occasion  de  péché  pour  la  de  Jéroboam;  j'exterminerai  quicon- 

maison   de  Jéroboam,   et   c'est  pour  que  ajjjjartient  à  Jéroboam,  celui  qui 

cela  cju'elle  a  été  exterminée  et  dé-  est  esclave  et  celui  qui  est   libre  en 

truite  de  dessus  la  face  de  la  terre.  Israël,  et  je  balaierai  la  maison  de  Jé- 

Chap.  XIV.        'Dans  ce  temj)s-là,  roboam  comme  on  balaie  les  ordures, 

Celui 


lie  ait  d 


Abija,  fils  de  Jéroboam,  devint  ma-     jusqu  a  ce  qu  elle  ai 

404 


isoaru. 


I  ROIS. 


Chap.  lâ.n-iS.i. 


de  la  maison  de  Jéroboam  qui  mourra 
dans  la  ville  sera  mangé  par  les  chiens, 
et  celui  qui  mourra  dans  les  champs 
sera  mangé  par  les  oiseaux  du  ciel. 
Car  rÉternel  a  parlé.  '*Et  toi,  lève- 
toi,  va  dans  ta  maison.  Dès  que  tes 
pieds  entreront  dans  la  ville,  l'enfant 
mourra.  "Tout  Israël  le  pleurera,  et 
on  lenterrera  ;  car  il  est  le  seul  de 
la  maison  de  Jéroboam  qui  sera  mis 
dans  un  sépulcre,  parce  qu'il  est  le 
seul  de  la  maison  de  Jéroboam  en 
qui  se  soit  trouvé  quelque  chose  de 
bon  devant  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël. 
'* L'Eternel  établira  sur  Israël  un  roi 
qui  exterminera  la  maison  de  Jéro- 
boam ce  jour-là.  Et  n'est-ce  pas  déjà 
ce  qui  arrive?  '^L'Eternel  frappera  Is- 
raël, et  il  en  sera  de  lui  comme  du  ro- 
seau qui  est  agité  dans  les  eaux  ;  il 
arrachera  Israël  de  ce  bon  pays  qu'il 
avait  donné  à  leurs  pères,  et  il  les 
dispersera  de  l'autre  côté  du  fleuve, 
parce  qu'ils  se  sont  fait  des  idoles, 
irritant  l'Eternel.  '*I1  livrera  Israël 
à  cause  des  péchés  que  Jéroboam  a 
commis  et  qu'il  a  fait  commettre  à  Is- 
raël. 

"La  femme  de  Jéroboam  se  leva,  et 
partit.  Elle  arriva  à  Thirtsa  ;  et,  com- 
me elle  atteignait  le  seuil  de  la  mai- 
son, l'enfant  mourut.  '*0n  l'enterra, 
et  tout  Israël  le  pleura,  selon  la  pa- 


lorsqu'il  devint  roi ,  et  il  régna  dix- 
sept  ans  à  Jérusalem,  la  ville  que  l'E- 
ternel avait  choisie  sur  toutes  les  tri- 
bus d'Israël  pour  y  mettre  son  nom. 
Sa  mère  s'appelait  Naama,  l'Ammonite. 

"Juda  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Éternel  ;  et ,  par  les  péchés  qu'ils 
commirent,  ils  excitèrent  sa  jalousie 
plus  que  ne  l'avaient  jamais  fait  leurs 
pères.  ^Mls  se  bâtirent,  eux  aussi,  des 
hauts  lieux  avec  des  statues  et  des 
idoles  sur  toute  colline  élevée  et  sous 
tout  arbre  vert.  -■'Il  y  eut  même  des 
prostitués  dans  le  pays.  Ils  imitèrent 
toutes  les  abominations  des  nations 
que  l'Éternel  avait  chassées  devant  les 
enfants  d'Israël. 

-^La  cinquième  année  du  règne  de 
Roboam ,  Schischak ,  roi  d'Egypte, 
monta  contre  Jérusalem.  -*I1  prit  les 
trésors  de  la  maison  de  l'Éternel  et  les 
trésors  de  la  maison  du  roi,  il  prit 
tout.  Il  prit  tous  les  boucliers  d'orque 
Salomon  avait  faits.  -'Le  roi  Roboam 
fit  à  leur  place  des  boucliers  d'airain, 
et  il  les  remit  aux  soins  des  chefs  des 
coureurs,  qui  gardaient  l'entrée  de  la 
maison  du  roi.  **Toutes  les  fois  que  le 
roi  allait  à  la  maison  de  l'Éternel,  les 
coureurs  les  portaient  ;  puis  ils  les 
rapportaient  dans  la  chambre  des  cou- 
reurs. 

*'Le  reste  des  actions  de  Roboam, 


rôle  que  l'Éternel  avait  dite  par  son      et  tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas 


serviteur  Achija,  le  prophète. 

"Le  reste  des  actions  de  Jéroboam, 
comment  il  fit  la  guerre  et  comment 
il  régna,  cela  est  écrit  dans  le  livre 
des  Chroniques  des  rois  d'Israël. 


écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  Juda? 

'"Il  y  eut  toujours  guerre  entre  Ro- 
boam et  Jéroboam. 

^'Roboam  se  coucha  avec  ses  pères. 


"Jéroboam   régna  vingt-deux   ans,      et  il  fut  enterré  avec  ses  pères  dans 


puis  il  se  coucha  avec  ses  pères.  Et 
Nadab,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

Le  royaume  de  Juda  sous  Roboam.  —  Idolâ- 
trie. —  Invasion  de  Schischak,  roi  d' Egypte. 
—  Mort  de  Roboam. 


la  ville  de  David.  Sa  mère  s'appelait 
Naama,  l'Ammonite.  Et  Abijam,  son 
fils,  régna  à  sa  place. 

Abijam  cl  Asa,   rois  de  Juda.  —  Nadab,  Baes- 
cha,  lila.  Zimri.   O/nri,  rois  d'Israël. 


"Roboam,  fils  de  Salomon,  régna  Clinp.  XV.     'La  dix-huitième  année 

sur  Juda.  Il  avait  quarante  et  un  ans      du  règne  de  Jéroboam,  fils  de  Nebath, 

405 


Chap.  15,2-r.  I  ROIS. 

Abijam  régna  sur  Juda. -H  régna  trois  consacrées  par  son   père  et  par  lui- 
ans  à  Jérusalem.   Sa   mère  s'appelait  même,  de  l'argent,  de  l'or  et  des  vases. 
Maaca,  fdle  d'Abisalom.  "Il  y  eut  guerre  entre  Asa  et  Baes- 
^11  se  livra  à  tous  les  péchés  que  son  cha,  roi  d'Israël,  j^endant  toute  leur 


père  avait  commis  avant  lui  ;  et  son 
cœur  ne  fut  point  tout  entier  à  l'Eter- 
nel, son  Dieu,  comme  l'avait  été  le 
cœur  de  David,  son  père.  •*  Mais  à  cause 
de  David,  l'Éternel,  son  Dieu,  lui  don- 
na une  lampe"  à  Jérusalem,  en  éta- 
blissant son  fds  après  lui  et  en  lais- 
sant subsister  Jérusalem.  ^Car  David 


vie.  '"Baescha,  roi  d'Israël,  monta 
contre  Juda;  et  il  bâtit  Rama,  pour 
empêcher  ceux  d'Asa,  roi  de  Juda,  de 
sortir  et  d'entrer.  '*Asa  prit  tout  l'ar- 
gent et  tout  1  or  qui  étaient  restés  dans 
les  trésors  de  la  maison  de  l'Eternel 
et  les  trésors  de  la  maison  du  roi,  et 
il  les  mit  entre  les  mains  de  ses  servi- 
avait  fait  ce  qui  est  droit  aux  yeux  teurs  qu'il  envoya  vers  Ben-Hadad, 
de  l'Eternel,  et  il  ne  s'était  détourné  fils  de  Thabrimmon,  fds  de  Hezjon, 
d'aucun  de  ses  commandements  peu-  roi  de  Syrie,  qui  habitait  à  Damas.  Le 
dant  toute  sa  vie,  excepté  dans  l'alfaire  roi  Asa  lui  lit  dire  :  "Qu'il  y  ait  une 
d'Urie,  le  Héthien.  alliance  entre  moi  et  toi,  comme  il  y 

^11  y  eut  guerre  entre  Roboam  et  en  eut  une  entre  mon  père  et  ton  père. 
Jéroboam,  tant  que  vécut  Roboam.  Voici,  je  t'envoie  un  présent  en  argent 

"Le  reste  des  actions  d'Abijam,  et  et  en  or.  Va,  romps  ton  alliance  avec 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas  Baescha,  roi  d'Israël,  afin  qu'il  s'é- 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des  loigne  de  moi.  -"Ben-Hadad  écouta  le 
rois  de  Juda?  roi  Asa;    il  envoya  les  chefs  de  son 

Il  y  eut  guerre  entre  Abijam  et  Je-  armée  contre  les  villes  d'Israël,  et  il 
roboam.  battit   Ijjon,    Dan,    Abel-Beth-Maaca, 

^\bijam  se  coucha  avec  ses  pères,  tout  Kinncroth,  et  tout  le  pays  de 
et  on  l'enterra  dans  la  ville  de  David.  Nephthali.  -'Lorsque  Baescha  l'apprit. 
Et  Asa,  son  fils,  régna  à  sa  place.  il  cessa  de  bâtir  Rama,  et  il  resta  à 

Thirtsa.  "Le  roi  Asa  convoqua  tout 
^La  vingtième  année  de  Jéroboam,  Juda,  sans  exempter  jjersonne,  et  ils 
roi  d'Israël,  Asa  régna  sur  Juda.  '"Il  emportèrent  les  pierres  et  le  bois  que 
régna  quarante  et  un  ans  à  Jérusalem.  Baescha  em])loyait  à  la  construction 
Sa  mère  s'appelait  Maaca,  fille  d'Abi-  de  Rama;  et  le  roi  Asa  s'en  servit  pour 
salom.  bâtir  Guéba  de  Benjamin  et  Mitspa. 

"Asa  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  -'Le  reste  de  toutes  les  actions  d'Asa, 

de  l'Éternel,  comme  David,  son  ])ère.  tous  ses  exploits  et  tout  ce  qu'il  a  fait, 
'-Il  ôta  du  pays  les  prostitués,  et  il  fit  et  les  villes  qu'il  a  bâties,  cela  n'est- 
disparaître  toutes  les  idoles  que  ses  il  pas  écrit  dans  le  livre  des  Chroni- 
pères  avaient  faites.  '^Et  même  il  en-  ques  des  rois  de  Juda?  Toutefois,  à 
leva  la  dignité  de  reine  à  Maaca,  sa  l'époque  de  sa  vieillesse,  il  eut  les 
mère,  parce  qu'elle  avait  fait  une  idole      pieds  malades. 

pour  Astarté.  Asa  abattit  son  idole,  et  -*Asa  se  coucha  avec  ses  pères,  et  il 

la  brûla  au  torrent  de  Cédron.  '•'Mais      fut  enterré  avec  ses  pères  dans  la  ville 
les  hauts  lieux  ne  disparurent  point,      de  David,  son  père.  Et  Josaphat,  son 
quoique  le  cœur  d'Asa  fût  en  entier  à      fils,  régna  à  sa  place. 
l'Eternel  pendant  toute  sa  vie.  '^11  mit 
dans  la  maison  de  l'Éternel  les  choses  -^Nadab,   fils   de  Jéroboam,  régna 


a.  Un  successeur  sur  le  trûne.  Voy.   11,  36. 


406 


I  ROIS. 


Chcip.   15,26-16,  13. 


sur  Israël,  la  seconde  année  d'Asa, 
roi  de  .Iinla.  Il  régna  deux  ans  sur  Is- 
raël. 

-''11  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
rÉternel  ;  et  il  marcha  dans  la  voie  de 
son  père ,  se  livrant  aux  péchés  que 
son  père  avait  fait  commettre  à  Israël. 
^"Baescha,  fils  d'Achija,  de  la  maison 
d  Issacar,  conspira  contre  lui,  et  Baes- 
cha  le  tua  à  Guibbethon,  (|ui  apparte- 
nait aux  Philistins,  pendant  que  Nadab 
et  tout  Israël  assiégeaient  Guibbethon. 
-^Baescha  le  fit  périr  la  troisième  an- 
née d'Asa,  roi  de  Juda,  et  il  régna  à 
sa  place.  -^Lorsqu'il  fut  roi,  il  frappa 
toute  la  maison  de  Jéroboam,  il  n'en 
laissa  échapj>er  personne  et  il  détrui- 
sit tout  ce  qui  respirait,  selon  la  pa- 
role que  l'Eternel  avait  dite  ])ar  son 
serviteur  Achija  de  Silo,  '"à  cause  des 
péchés  que  Jéroboam  avait  commis 
et  qu'il  avait  fait  commettre  à  Israël, 
irritant  ainsi  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël. 

^'Le  reste  des  actions  de  Nadab,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  d'Israël? 

'-Il  y  eut  guerre  entre  Asa  et  Baes- 
cha,  roi  d'Israël,  pendant  toute  leur 
vie. 

'^La  troisième  année  d'Asa,  roi  de 
Juda,  Baescha,  fils  d'Achija,  régna  sur 
tout  Israël  à  Thirtsa.  Il  régna  vingt- 
quatre  ans. 

^*11  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  et  il  marcha  dans  la  voie  de 
Jéroboam,  se  livrant  aux  péchés  que 
Jéroboam  avait  fait  commettre  à  Is- 
raël. 

Cliap.  XVI.  'La  parole  de  l'Eter- 
nel fut  ainsi  adressée  à  Jéliu,  fils  de 
Ilanani,  contre  Baescha  :  -Je  t'ai  élevé 
de  la  poussière,  et  je  t'ai  établi  chef 
de  mon  peuple  d'Israël  ;  mais  parce 
fjue  tu  as  marché  dans  la  voie  de  Jé- 
roboam, et  que  tu  as  fait  pécher  mon 


peuple  d'Israël,  pour  m'irriter  par 
leurs  |)échés,  ^ voici,  je  vais  balayer 
Baescha  et  sa  maison,  et  je  rendrai  ta 
maison  semblable  à  la  maison  de  Jé- 
ioboam,  fils  de  Nebath.  ■'Celui  de  la 
maison  de  Baescha  qui  mourra  dans 
la  ville  sera  mangé  par  les  chiens,  et 
celui  des  siens  qui  mourra  dans  les 
chamjis  sera  mangé  par  les  oiseaux 
du  ciel. 

^Le  reste  des  actions  de  Baescha,  ce 
qu'il  a  fait,  et  ses  exploits,  cela  n'est- 
il  pas  écrit  dans  le  livre  des  Chroni- 
ques des  rois  d'Israël  ? 

''Baescha  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  il  fut  entcri-é  à  Thirtsa.  Et  Ela,  son 
fils,  régna  à  sa  place. 

"La  parole  de  l'Eternel  s'était  ma- 
nifestée par  le  ]:)rophète  Jéhu,  fils  de 
Ilanani,  contre  Baescha  et  contre  sa 
maison,  soit  à  cause  de  tout  le  mal 
qu'il  avait  fait  sous  les  yeux  de  l'Éter- 
nel, en  l'irritant  par  l'œuvre  de  ses 
mains  et  en  devenant  semblable  à  la 
maison  de  Jéroboam,  soit  parce  qu'il 
avait  frappé  la  maison  de  Jéroboam. 

^La  A'ingt-sixième  année  d'Asa,  roi 
de  Juda,  Ela,  fils  de  Baescha,  régna 
sur  Israël  à  Thirtsa.  Il  régna  deux 
ans. 

^Son  serviteur  Zimri,  chef  de  la 
moitié  des  chars,  conspira  contre  lui. 
Ela  était  à  Thirtsa,  buvant  et  s'eni- 
vrant  dans  la  maison  d'Artsa,  chef  de 
la  maison  du  roi  à  Thirtsa.  '"Zimri  en- 
tra, le  frappa  et  le  tua,  la  vingt-sep- 
tième année  d'Asa,  roi  de  Juda,  et  il 
régna  à  sa  place.  "Lorsqu'il  fut  roi  et 
qu'il  fut  assis  sur  son  trône,  il  frajipa 
toute  la  maison  de  Baescha,  il  ne  laissa 
échapper  personne  qui  lui  appartînt, 
ni  parent  ni  ami.  '-Zimri  détruisit  toute 
la  maison  de  Baescha,  selon  la  parole 
cfue  l'Eternel  avait  dite  contre  Baes- 
cha par  Jéhu,  le  prophète,  ''à  cause 
de  tous  les  péchés  que  Baescha  et 
Ela,  son  fils,  avaient  commis  et  qu'ils 


407 


Chnp.  lô.ik-sk. 


I  ROIS. 


avaient  fait  commettre  à  Israël,  irri-  talents  d'argent  ;  il  bâtit  sur  la  mon- 
tant par  leurs  idoles  l'Eternel,  le  Dieu  tagne,  et  il  donna  à  la  ville  qu'il  bâtit 
d'Israël.  le  nom  de  Samarie,  d'après  le  nom  de 

"Le  reste  des  actions  d'Ela,  et  tout  Schémer,  seigneur  de  la  montagne, 
ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas  écrit  -''Omri  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux 

dans  le  livre  des  Chroniques  des  rois  de  l'Eternel,  et  il  agit  plus  mal  que 

d'Israël  ?  tous   ceux   qui  avaient  été  avant  lui. 

^"11  marcha  dans  toute  la  voie  de  Jéro- 

'''La  vingt-septième   année    d'Asa,  boam,  fils  de  Nebath,   et  se  livra  aux 

roi  de  Juda,  Zimri  régna  sept  jours  à  péchés  que  Jéroboam  avait  fait  com- 

Thirtsa.  mettre  à  Israël,  irritant  par  leurs  ido- 

Le  peuple  campait  contre  Guibbe-  les  l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël, 
thon,  qui  appartenait  aux  Philistins.  "Le  reste  des   actions   d'Omri,    ce 
'"Et  le  peuple  qui  campait  apprit  cette  qu'il  a  fait,  et  ses  exploits,  cela  n'est- 
nouvelle  :  Zimri  a  conspiré,  et  même  il  pas  écrit  dans  le  livre  des  Chroni- 
il  a  tué  le  roi  !  Et  ce  jour-là,  tout  Is-  ques  des  rois  d'Israël  ? 


raël  établit  dans  le  camp  pour  roi  d'Is- 
raël Omri,  chef  de  l'armée.  "Omri  et 
tout  Israël  avec  lui  partirent  de  Guib- 
bethon ,  et  ils  assiégèrent  Thirtsa. 
"Zimri,  voyant  que  la  ville  était  prise, 
se  retira  dans  le  palais  de  la  maison 
du  roi,  et  brûla  sur  lui  la  maison  du 
roi.  C'est  ainsi  qu'il  mourut,  "à  cause 
des  péchés  qu'il  avait  commis  en  fai- 


^''Omri  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
il  fut  enterré  à  Samarie.  Et  Achab, 
son  fils,  régna  à  sa  place. 

Acliab,  roi  d'Israël.  —  Son  mariase  avec  Jéza- 
bel,  fille  du  roi  des  Sidoniens. 

-'Achab,  fils  d'Omri,   régna  sur  Is- 
raël, la  trente-huitième  année  d'Asa, 
roi  de  Juda.  Achab,  fils  d'Omri,  régna 
sant  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'Eter-     vingt-deux  ans  sur  Israël  à  Samarie. 
nel,  en  marchant  dans  la  voie  de  Jéro-  ™Achab,  fils  d'Omri,  fit  ce  qui  est 

boam,  et  en  se  livrant  aux  péchés  que  mal  aux  yeux  de  l'Eternel,  plus  que 
Jéroboam  avait  commis  pour  faire  pé-  tous  ceux  qui  avaient  été  avant  lui. 
cher  Israël.  ^'Et  comme  si  c'eût  été  pour  lui  peu 

-"Le  reste  des  actions  de  Zimri,  et  de  chose  de  se  livrer  aux  péchés  de 
la  conspiration  qu'il  forma,  cela  n'est-  Jéroboam,  fils  de  Nebath,  il  prit  pour 
il  pas  écrit  dans  le  livre  des  Chroni-  femme  Jézabel,  fille  d'Ethbaal,  roi  des 
ques  des  rois  d'Israël?  Sidoniens,  et  il  alla  servir  Baal  et  se 

*' Alors  le  peuple  d'Israël  se  divisa  prosterner  devant  lui.  ^MI  éleva  un 
en  deux  partis  :  une  moitié  du  peuple      autel  à  Baal  dans  la  maison  de  Baal 


voulait  faire  roi  Thibni,  fils  de  Gui- 
nath,  et  l'autre  moitié  était  pour  Omri. 
**Ceux  qui  suivaient  Omri  l'emportè- 
rent sur  ceux  qui  suivaient  Thibni, 
fils  de  Guinath.  Thibni  mourut,  et 
Omri  régna. 

-^La  trente-unième  année  d'Asa,  roi 


qu'il  bâtit  à  Samarie,  '^et  il  fit  une 
idole  d'Astarté.  Achab  fit  plus  encore 
que  tous  les  rois  d'Israël  qui  avaient 
été  avant  lui,  pour  irriter  l'Eternel,  le 
Dieu  d'Israël. 

^*De  son  temps,  Hiel  de  Béthel 
bâtit  Jéricho  ;  il  en  jeta  les  fonde- 
ments au  prix  d'Abiram,  son  premier- 


de  Juda,  Omri  régna  sur  Israël.  Il  ré-  né,  et  il  en  posa  les  portes  au  prix  de 

gna  douze  ans.  Après  avoir  régné  six  Segub,   son   plus  jeune  fils,  selon  la 

ans  à  Thirtsa,  ^''il  acheta  de  Schémer  parole   que    l'Eternel    avait    dite    par 

la   montagne   de   Samarie   pour  deux  Josué,  fils  de  Nun. 

408 


I  ROIS. 


Chap.  '17,i--i3. 


Le  prophète  Êlie.  —  Annonce  cl  une  sécheresse.  • —  Elle  près  du  torrent  de  Kcritli.  —  Flic  chez  la 
veuve  de  Sarepta.  —  KUe  devant  Achab.  —  Les  prophètes  de  Baal.  —  La  pluie.  —  Fuite 
d  Elie  au  désert.  —  Elisée  appelé  à  lui  succéder  comme  prophète. 

Chap.  XVII.  'Élie,  le  Thischbite, 
l'un  des  habitants  de  Galaad ,  dit  à 
Achab  :  L'Éternel  est  vivant,  le  Dieu 
d'Israël,  dont  je  suis  le  serviteur!  il 
n'y  aura  ces  années-ci  ni  rosée  ni  pluie, 
sinon  à  ma  parole. 

-Et  la  parole  de  l'Éternel  fut  adres- 
sée à  Élie,  en  ces  mots  :  'Pars  d'ici, 
dirige-toi  vers  l'orient,  et  cache-toi 
près  du  torrent  de  Kerith,  qui  est  en 
face  du  Jourdain.  *Tu  boiras  de  l'eau 
du  torrent,  et  j'ai  ordonné  aux  cor- 
beaux de  te  nourrir  là.  ^11  partit  et  fit 
selon  la  parole  de  l'Éternel,  et  il  alla 
s'établir  près  du  torrent  de  Kerith, 
qui  est  en  face  du  Jourdain.  ^Les  cor- 
beaux lui  apportaient  du  pain  et  de  la 
viande  le  matin,  et  du  pain  et  de  la 
viande  le  soir,  et  il  buvait  de  l'eau  du 
torrent.  'Mais  au  bout  d'un  certain 
temps  le  torrent  fut  à  sec,  car  il  n'était 
point  tombé  de  pluie  dans  le  pays. 

*Alors  la  parole  de  l'Éternel  lui  fut 
adressée  en  ces  mots  :  'Lève-toi,  va  à 
Sarepta,  qui  appartient  à  Sidon,  et  de- 
meure là.  Voici,  j'y  ai  ordonné  à  une 
femme  veuve  de  te  nourrir.  '"  Il  se  leva, 
et  il  alla  à  Sarepta.  Comme  il  arrivait 
à  l'entrée  de  la  ville,  voici,  il  y  avait 
là  une  femme  veuve  qui  ramassait  du 
bois.  Il  l'appela,  et  dit  :  Va  me  cher- 
cher, je  te  prie,  un  peu  d'eau  dans  un 
vase,  afin  que  je  boive.  "Et  elle  alla 
en  chercher.  Il  l'appela  de  nouveau,  et 
dit  :  Apporte-moi,  je  te  prie,  un  mor- 
ceau de  pain  dans  ta  main.  '*Et  elle 
répondit  :  L'Éternel,  ton  Dieu,  est  vi- 
vant !  je  n'ai  rien  de  cuit,  je  n'ai  qu'une 
poignée  de  farine  dans  un  pot  et  un 
peu  d'huile  dans  une  cruche,  Et  voici, 
je  ramasse  deux  morceaux  de  bois, 
puis  je  rentrerai  et  je  préparerai  cela 
pour  moi  et  pour  mon  fils  ;  nous  man- 
gerons ,  après  quoi  nous  mourrons. 
"Élie  lui  dit  :  Ne  crains  point,  rentre. 


fais  comme  tu  as  dit.  Seulement,  pré- 
pare-moi d'abord  avec  cela  un  petit 
gâteau,  et  tu  me  l'apporteras;  tu  en 
feras  ensuite  pour  toi  et  pour  ton  fils. 
*■*  Car  ainsi  parle  l'Éternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël :  La  farine  qui  est  dans  le  pot  ne 
manquera  point  et  l'huile  (jui  est  dans 
la  cruche  ne  diminuera  point,  jusqu'au 
jour  où  l'Eternel  fera  tomber  de  la  pluie 
sur  la  face  du  sol.  ''Elle  alla,  et  elle 
fit  selon  la  parole  d'Élie.  Et  pendant 
longtemps  elle  eut  de  quoi  manger, 
elle  et  sa  famille,  aussi  bien  qu'Elie. 
'*La  farine  qui  était  dans  le  pot  ne 
manqua  point,  et  l'huile  qui  était  dans 
la  cruche  ne  diminua  point,  selon  la 
parole  que  l'Éternel  avait  prononcée 
par  Élie. 

''Après  ces  choses,  le  fils  de  la  fem- 
me, maîtresse  de  la  maison ,  devint 
malade,  et  sa  maladie  fut  si  violente 
qu'il  ne  resta  plus  en  lui  de  respira- 
tion. '^Cette  femme  dit  alors  à  Elie  : 
Qu'y  a-t-il  entre  moi  et  toi,  homme 
de  Dieu  ?  Es-tu  venu  chez  moi  pour 
rappeler  le  souvenir  de  mon  iniquité, 
et  pour  faire  mourir  mon  fils?  '^11  lui 
répondit  :  Donne-moi  ton  fils.  Et  il  le 
prit  du  sein  de  la  femme,  le  monta 
dans  la  chambre  haute  où  il  demeurait, 
et  le  coucha  sur  son  lit.  '"Puis  il  in- 
voqua l'Éternel,  et  dit  :  Éternel,  mon 
Dieu,  est-ce  que  tu  affligerais,  au  point 
de  faire  mourir  son  fils,  même  cette 
veuve  chez  qui  j'ai  été  reçu  comme 
un  hôte  ?  *'  Et  il  s'étendit  trois  fois  sur 
l'enfant,  invoqua  l'Eternel,  et  dit: 
Eternel,  mon  Dieu,  je  t'en  prie,  que 
l'âme  de  cet  enfant  revienne  au  de- 
dans de  lui  !  ^-L'Éternel  écouta  la  voix 
d'Elie,  et  l'àme  de  l'enfant  revint  au 
dedans  de  lui,  et  il  fut  rendu  à  la  vie. 
*'Elie  prit  l'enfant,  le  descendit  de  la 
chambre  haute  dans  la  maison,  et  le 
donna  à  sa  mère.   Et  Élie  dit  :  Vois, 


409 


Chap.  17 ,2',-I8,Q3. 


I   UOIS. 


ton  fils  est  vivant.  "Et  la  femme  dit  à  sais  où  ;  et  j'iiai  informer  Achab,  qui 

Elie  :  Je  reconnais  maintenant  que  tu  ne  te  trouvera  pas,  et  qui  me  tuera, 

es  un  homme  de  Dieu,  et  que  la  parole  Cependant  ton  serviteur  craint  TÉter- 

de  l'Eternel  dans  ta  bouche  est  vérité,  nel  dès  sa  jeunesse.  '^N'a-t-on  pas  dit 

Chap.  XVIII.      'Bien  des  jours  s'é-  à  mon  seigneur  ce  que  j'ai  fait  quand 

coulèrent,  et  la  parole  de  l'Eternel  fut  Jézabel  tua   les   ])rophètes  de  l'Éter- 

ainsi  adressée  à  Elie,  dans  la  troisiè-  nel  ?  J'ai  caché  cent  prophètes  de  l'É- 

me  année"  :  Va,  présente-toi  devant  ternel,  cinquante  par  cinquante  dans 

Achab,  et  je  ferai  tomber  de  la  pluie  une  caverne,  et  je   les  ai  nourris  de 

sur  la  face  du  sol.  -Et  Elie  alla,  pour  pain  et  d'eau,  '*Et  maintenant  tu  dis  : 

se  présenter  devant  Achab.  Va,  dis  à  ton  maître  :  Voici  Elie  !  Il  me 

La  famine  était  grande  à  Samarie.  tuera.  '^Mais  Elie  dit  :  L'Éternel  des 

'Et  Achab  fît  appeler  Abdias,  chef  de  armées,  dont  je  suis  le  serviteur,  est 

sa    maison.   —   Or    Abdias    craignait  vivant  !  aujourd'hui  je  me  présenterai 

beaucoup  l'Eternel  ;  ""et  lorsque  Jéza-  devant  Achab. 

bel  extermina  les  prophètes  de  l'Eter-  '*  Abdias,  étant  allé  à  la  rencontre 

nel,  Abdias  prit  cent  prophètes  qu'il  d'Achab,   l'informa   de    la   chose.    Et 

cacha  cinquante   par   cinquante  dans  Achab  se  rendit  au-devant  d'Elie.  '"A 

une  caverne,  et  il  les  avait  nourris  de  peine  Achab  aperçut-il  Elie  qu'il  lui 

pain  et  d'eau.  — ^Achab  dit  à  Abdias  :  dit  :  Est-ce  toi,  qui  jettes  le  trouble  en 

Va  par  le  pays  vers  toutes  les  sources  Israël  ?  "*Elie  répondit  :  Je  ne  trouble 

d'eau  et  vers  tous  les  torrents;  peut-  point   Israël;  c'est  toi,   au  contraire, 

être  se  trouvera-t-il  de  l'herbe,  et  nous  et  la  maison  de  ton  père,  puisque  vous 

conserverons  la  vie  aux  chevaux  et  aux  avez  abandonné  les  commandements 

mulets,  et  nous  n'aurons  pas  besoin  de  l'Eternel  et  que  tu  es  allé  après  les 

d'abattre  du  bétail.  Mis  se  partagèrent  Baals.    '^Fais   maintenant  rassembler 

le  pays  pour  le  parcourir;  Achab  alla  tout  Israël  auprès  de  moi,  à  la  mon- 

seul  par   un   chemin,  et  Abdias   alla  tagne  du  Carmel,  et  aussi  les  quatre 

seul  ])ar  un  autre  chemin.  cent  cin([uantc  prophètes  de  Baal  et 

"Comme  Abdias  était  en  route,  voi-  les  quatre  cents  prophètes  d'Astarté 

ci,  Elie  le  rencontra.  Abdias,  l'ayant  qui  mangent  à  la  table  de  Jézabel. 

reconnu,  tomba  sur  son  visage,  et  dit  :  -"Achab  envoya  des  messagers  vers 

Est-ce  toi,  mon  seigneur  Elie  ?  *I1  lui  tous  les  enfants  d'Israël,  et  il  rassem- 

répondit  :    C'est   moi  ;   va,  dis   à  ton  bla  les  prophètes  à   la  montagne  du 

maître  :  Voici  Elie!  ''Et  Abdias  dit  :  Carmel.   ^' Alors    Elie    s'approcha    de 

Quel  péché  ai-je  commis,  pour  (jue  tu  tout  le  peuple,  et  dit  :  Jusques  à  quand 

livres   ton   serviteur  entre   les  mains  clocherez- vous   des   deux    côtés  ?   Si 

d'Achab  qui  me  fera  mourir  ? '"L'Eter-  l'Éternel  est  Dieu,  allez  après  lui;  si 

nel   est  vivant  !    il   n'est  ni  nation  ni  c'est  Baal,  allez  après  lui  !  Le  peuple 

royaume  où  mon  maître  n'ait  envoyé  ne  lui  répondit  rien.  "Et  Elie  dit  au 

pour  te  chercher  ;  et  quand  on  disait  peuple  :  Je  suis  resté   seul  des  pro- 

que  tu   n'y  étais   pas,  il   faisait  jurer  phètes  de  l'Éternel,  et  il  y  a  quatre 

le  royaume  et  la  nation  ({ue  l'on  ne  cent    cinquante    prophètes    de    Baal. 

t'avait  pas  trouvé.  "Et  maintenant  tu  ^^Que  l'on  nous  donne  deux  taureaux; 

dis  :  Va,  dis  à  ton  maître  :  Voici  Élie  !  qu'ils   choisissent   pour  eux   l'un  des 

'^Puis,  lorsque  je  t'aurai  quitté,  l'es-  taureaux,  qu'ils  le  coupent  par  mor- 

prit  de  l'Éternel  te  transportera  je  ne  ceaux,  et  qu'ils  le  placent  sur  le  bois, 

a.  Depuis  le  commencement  de  la  sécheresse  annoncée  17,  1. 

410 


I  ROIS. 


Chap.  18,  m-'is. 


sans  Y  mettre  le  feu  ;  et  moi,  je  prépa- 
rerai l'autre  taureau,  et  je  le  placerai 
sur  le  bois,  sans  y  mettre  le  feu.  -'Puis 
invoquez  le  nom  de  A'otre  dieu  ;  et  moi, 
j'invoquerai  le  nom  de  l'Eternel.  Le 
dieu  qui  répondra  par  le  feu,  c'est  ce- 
lui-là qui  sera  Dieu.  Et  tout  le  peuple 
répondit,  en  disant  :  C'est  bien  ! 

"-^Elie  dit  aux  ])rophètes  de  Baal  : 
Choisissez  pour  vous  l'un  des  tau- 
reaux, préparez-le  les  premiers,  car 
vous  êtes  les  plus  nombreux,  et  invo- 
quez le  nom  de  votre  Dieu;  mais  ne 
mettez  pas  le  feu.  -'Ils  prirent  le  tau- 
reau qu'on  leur  donna,  et  le  préparè- 
rent ;  et  ils  invoquèrent  le  nom  de  Baal, 
depuis  le  malin  jusqu'à  midi,  en  disant: 
Baal,  réponds-nous  !  Mais  il  n'y  eut 
ni  voix  ni  réponse.  Et  ils  sautaient  de- 
vant l'autel  qu'ils  avaient  fait.  -'A  mi- 
di, Elie  se  moqua  d'eux,  et  dit  :  Criez 
à  haute  voix,  puisqu'il  est  dieu;  il 
pense  à  quelque  chose,  ou  il  est  oc- 
cu])é,  ou  il  est  en  voyage;  peut-être 
qu'il  dort,  et  il  se  réveillera.  -*Et  ils 
crièrent  à  haute  voix,  et  ils  se  firent, 
selon  leur  coutume,  des  incisions  avec 
des  épées  et  avec  des  lances,  jusqu'à 
ce  que  le  sang  coulât  sur  eux.  -^Lors- 
que midi  fut  passé,  ils  prophétisèrent 
jusqu'au  moment  de  la  présentation 
de  l'offrande.  Mais  il  n'y  eut  ni  voix, 
ni  réponse,  ni  signe  d'attention. 

'"Elie  dit  alors  à  tout  le  peuple  : 
Approchez-vous  de  moi  !  Tout  le  peu- 
ple s'approcha  de  lui.  Et  Elie  rétablit 
l'autel  de  l'Eternel,  qui  avait  été  ren- 
versé. ^'11  prit  douze  pierres,  d'après 
le  nombre  des  tribus  des  fils  de  Jacob, 
auquel  l'Eternel  avait  dit  :  Israël  sera 
ton  nom  ;  ^'et  il  bâtit  avec  ces  pierres 
un  autel  au  nom  de  l'Eternel.  Il  fit  au- 
tour de  l'autel  un  fossé  de  la  capacité 
de  deux  mesures  de  semence.  '^11  ar- 
rangea 


boi 


e  bois,  coupa  le  taureau  par 
morceaux,    et    le    ]daça   sur  le   bois. 
'■'Puis  il  dit  :  Remplissez  d'eau  quatre, 
cruches,  et  versez-les  sur  l'holocauste 


et  sur  le  bois.  Il  dit  :  Faites-le  une  se- 
conde fois.  Et  ils  le  firent  une  seconde 
fois.  Il  dit  :  Faites-le  une  troisième 
fois.  Et  ils  le  firent  une  troisième  fois. 
'^ L'eau  coula  autour  de  l'autel,  et  l'on 
remplit  aussi  d'eau  le  fossé. 

''Au  moment  de  la  présentation  de 
l'offrande,  Elie,  le  i)ro]ihète,  s'aA'ança 
et  dit  :  Eternel,  Dieu  d'Abraham,  d'I- 
saac  et  d'Israël  !  que  l'on  sache  au- 
jourd'hui que  tu  es  Dieu  en  Israël,  que 
je  suis  ton  serviteur,  et  que  j'ai  fait 
toutes  ces  choses  par  ta  parole  !  "Ré- 
ponds-moi, Eternel,  réponds-moi,  afin 
que  ce  peuple  reconnaisse  que  c'est 
toi,  Eternel,  qui  es  Dieu,  et  que  c'est 
toi  qui  ramènes  leur  cœur  ! 

'*Et  le  feu  de  l'Eternel  tomba,  et 
il  consuma  l'holocauste,  le  bois,  les 
pierres  et  la  terre,  et  il  absorba  l'eau 
qui  était  dans  le  fossé.  '^Quand  tout 
le  peuple  vit  cela,  ils  tombèrent  sur 
leur  visage  et  dirent  :  C'est  l'Eternel 
qui  est  Dieu  !  C'est  l'Eternel  qui  est 
Dieu! 

■•"Saisissez  les  prophètes  de  Baal, 
leur  dit  Elie;  qu'aucun  d'eux  n'échap- 


pe 


!    Et   ils   les   saisirent.   Elie   les  fit 


descendre  au  torrent  de  Kison,  où  il 


les  égorgea. 


*'Et  Elie  dit  à  Achab  :  Monte,  mange 
et  bois  ;  car  il  se  fait  un  bruit  qui  an- 
nonce la  pluie.  ■'^Achab  monta  pour 
manger  et  jiour  boire.  Mais  Elie  monta 
au  sommet  du  Carmel  ;  et,  se  penchant 
contre  terre,  il  mit  son  visage  entre 
ses  genoux,  "et  dit  à  son  serviteur  : 
Monte,  regarde  du  côté  de  la  mer.  Le 
serviteur  monta,  il  regarda,  et  dit  :  Il 
n'y  a  rien.  Elie  dit  sept  fois  :  Retourne. 
"A  la  septième  fois,  il  dit  :  Voici  un 
])etit  nuage  qui  s'élève  de  la  mer,  el 
qui  est  comme  la  paume  de  la  main 
d'un  homme.  Elie  dit  :  Monte,  et  dis 
à  Achab  :  Attelle  et  descends,  afin  que 
la  pluie  ne  t'arrête  pas.  '''En  peu  d'ins- 
tants, le  ciel  s'obscurcit  par  les  nua- 
ges, le  vent  s'établit,  et  il  y  eut  une 


411 


Chap.  I8,'i(i-19 ,% 


20. 


I  ROIS. 


forte  pluie.  Achab  monta  sur  son  char, 
et  partit  pour  Jizrcel.  ''^Et  la  main  de 
l'Éternel  fut  sur  Elie,  qui  se  ceignit 
les  reins  et  courut  devant  Achab  jus- 
qu'à l'entrée  de  Jizreel. 

Chap.  XIX.  'Achab  rapporta  à 

Jézabel  tout  ce  qu'avait  fait  Elie,  et 
comment  il  avait  tué  par  l'épée  tous 
les  prophètes.  -Jézabel  envoya  un  mes- 
sager à  Elie,  pour  lui  dire  :  Que  les 
dieux  me  traitent  dans  toute  leur  ri- 
gueur, si  demain,  à  cette  heure,  je  ne 
fais  de  ta  vie  ce  que  tu  as  fait  de  la  vie 
de  chacun  d'eux  ! 

*Elie,  voyant  cela,  se  leva  et  s'en 
alla,  pour  sauver  sa  vie.  Il  arriva  à 
Eeer-Schéba  ,  qui  appartient  à  Juda , 
et  il  y  laissa  son  serviteur.  ■'Pour  lui, 
il  alla  dans  le  désert  où ,  après  une 
journée  de  marche,  il  s'assit  sous  un 
genêt,  et  demanda  la  mort,  en  di- 
sant :  C'est  assez  !  Maintenant,  Eter- 
nel, prends  mon  àme,  car  je  ne  suis 
pas  meilleur  que  mes  pères.  ^11  se 
coucha  et  s'endormit  sous  un  genêt. 
Et  voici,  un  ange  le  toucha,  et  lui  dit  : 
Lève-toi,  mange.  *I1  regarda,  et  il  y 
avait  à  son  chevet  un  gâteau  cuit  sur 
des  pierres  chauffées  et  une  cruche 
d'eau.  Il  mangea  et  but,  puis  se  re- 
coucha. 'L'ange  de  l'Éternel  vint  une 
seconde  fois,  le  toucha,  et  dit  :  Lève- 
toi,  mange,  car  le  chemin  est  trop 
long  pour  toi.  ^11  se  leva,  mangea  et 
but  ;  et  avec  la  force  que  lui  donna 
cette  nourriture,  il  marcha  quarante 
jours  et  quarante  nuits  jusqu'à  la  mon- 
tagne de  Dieu,  à  Horeb. 

'Et  là,  il  entra  dans  la  caverne,  et  il 
y  passa  la  nuit.  Et  voici,  la  parole  de 
l'Eternel  lui  fut  adressée,  en  ces  mots  : 
Que  fais-tu  ici,  Élie?  '"11  répondit  : 
J'ai  déployé  mon  zèle  pour  l'Eternel, 
le  Dieu  des  armées  ;  car  les  enfants 
d'Israël  ont  abandonné  ton  alliance, 
ils  ont  renversé  tes  autels,  et  ils  ont 
tué  par  l'épée  tes  prophètes  ;  je  suis 
resté,    moi   seul,   et   ils   cherchent  à 


m'ôter  la  vie.  "L'Éternel  dit  :  Sors, 
et  tiens-toi  dans  la  montaarne  devant 
l'Eternel!  Et  voici,  l'Eternel  passa. 
Et  devant  l'Eternel,  il  y  eut  un  vent 
fort  et  violent  qui  déchirait  les  mon- 
tagnes et  brisait  les  rochers  :  l'Éter- 
nel n'était  pas  dans  le  vent.  Et  après 
le  vent,  ce  fut  un  tremblement  de 
terre  :  l'Éternel  n'était  pas  dans  le 
tremblement  de  terre.  '-Et  après  le 
tremblement  de  terre,  un  feu:  l'Éter- 
nel n'était  pas  dans  le  feu.  Et  après 
le  feu,  un  murmure  doux  et  léger. 
'^Quand  Élie  l'entendit,  il  s'enveloppa 
le  visage  de  son  manteau,  il  sortit  et 
se  tint  à  l'entrée  de  la  caverne. 

Et  voici ,  une  voix  lui  fit  entendre 
ces  paroles  :  Que  fais-tu  ici,  Élie?  '*I1 
répondit  :  J'ai  déployé  mon  zèle  pour 
l'Eternel,  le  Dieu  des  armées;  car  les 
enfants  d'Israël  ont  abandonné  ton  al- 
liance, ils  ont  renversé  tes  autels,  et 
ils  ont  tué  par  l'épée  tes  prophètes  ; 
je  suis  resté,  moi  seul,  et  ils  cherchent 
à  m'ôter  la  vie.  '^L'Éternel  lui  dit  :  Va, 
reprends  ton  chemin  par  le  désert  jus- 
qu'à Damas  ;  et  quand  tu  seras  arrivé, 
tu  oindras  Ilazaël  pour  roi  de  Syrie. 
'^Tu  oindras  aussi  Jéhu,  fds  de  Nim- 
schi,  pour  roi  d'Israël,  et  tu  oindras 
Elisée,  fils  de  Schaphath,  d'Abel-Me- 
hola,  pour  prophète  à  ta  place.  "Et  il 
arrivera  que  celui  qui  échappera  à 
l'épée  de  Ilazaël,  Jéhu  le  fera  mourir; 
et  celui  qui  échappera  à  l'épée  de 
Jéhu,  Elisée  le  fera  mourir.  '"Mais  je 
laisserai  en  Israël  sept  mille  hommes, 
tous  ceux  qui  n'ont  point  fléchi  les 
genoux  devant  Baal,  et  dont  la  bouche 
ne  l'a  point  baisé. 

''Élie  partit  de  là,  et  il  trouva  Eli- 
sée, fils  de  Schaphath,  qui  labourait. 
11  y  avait  devant  lui  douze  paires  de 
bœufs,  et  il  était  avec  la  douzième. 
Élie  s'approcha  de  lui,  et  il  jeta  sur 
lui  son  manteau.  *"Élisée,  quittant  ses 
bœufs,  courut  après  Élie,  et  dit  : 
Laisse-moi  embrasser  mon  père  et  ma 


412 


I  ROIS. 


Chap.  19,n-W,v>. 


mère,  et  je  te  suivrai.  Elle  lui  répon- 
dit :  Va,  et  reviens  :  car  pense  à  ce 
que  je  t'ai  fait.  -'Après  s'être  éloigné 
d'Élie,  il  revint  prendre  une  paire  de 
bœul's,  qu'il  offrit  en  sacrifice;  avec 
l'attelage  des  bœufs,  il  fit  cuire  leur 
chair,  et  la  donna  à  manger  au  peu- 
ple. Puis  il  se  leva,  suivit  Elie,  et  fut 
à  son  service. 

victoire  d'AcInib  sur  Ben-Hadad,  roi  de  Syrie. 

Chap.  XX.  'Ben-Hadad,  roi  de 
Syrie,  rassembla  toute  son  armée;  il 
avait  avec  lui  trente-deux  rois,  des 
chevaux  et  des  chars.  Il  monta,  mit  le 
siège  devant  Samarie  et  l'attaqua.  -Il 
envoya  dans  la  ville  des  messagers  à 
Achab,  roi  d'Israël,  'et  lui  fit  dire  : 
Ainsi  parle  Ben-Hadad  :  Ton  argent  et 


faire.  Les  messagers  s'en  allèrent,  et 
lui  portèrent  la  réponse. 

'"Ben-Padad  envoya  dire  à  Achab  : 
Que  les  dieux  me  traitent  dans  toute 
leur  rigueur,  si  la  poussière  de  Sama- 
rie suffit  pour  remplir  le  creux  de  la 
main  de  tout  le  peuple  qui  me  suit  ! 
"Et  le  roi  d'Israël  répondit  :  Que  ce- 
lui qui  revêt  une  armure  ne  se  glo- 
rifie pas  comme  celui  qui  la  dépose  ! 

'-Lorsque  Ben-Hadad  reçut  cette 
réponse,  il  était  à  boire  avec  les  rois 
sous  les  tentes,  et  il  dit  à  ses  ser- 
Aiteurs  :  Faites  vos  préparatifs  !  Et 
ils  firent  leurs  préparatifs  contre  la 
ville. 

''Mais  voici,  un  prophète  s'appro- 
cha d'Achab,  roi  d'Israël,  et  il  dit  : 
Ainsi  parle  l'Eternel  :  Vois-tu  toute 
cette  grande  multitude  ?  .Je  vais  la  li- 


ton  or  sont  à  moi,  tes  femmes  et  tes      vrer  aujourd'hui  entre  tes  mains,   et 
]ilus  beaux  enfants  sont  à  moi. ''Le  roi 
d'Israël  ré])ondit  :  Roi  mon  seigneur, 
comme  tu  le  dis,  je  suis  à  toi  avec  tout 


ce  que  j'ai.  '^Les  messagers  retournè- 
rent, et  dirent  :  Ainsi  parle  Ben-Ha- 
dad :  Je  t'ai  fait  dire  :  Tu  me  livreras 
ton  argent  et  ton  or,  tes  femmes  et 
tes  enfants.  ^J'enverrai  donc  demain, 
à  cette  heure,  mes  serviteurs  chez  toi  ; 
ils  fouilleront  ta  maison  et  les  maisons 
de  tes  serviteurs,  ils  mettront  la  main 
sur  tout  ce  que  tu  as  de  précieux,  et 
ils  l'emporteront. 

"Le  roi  d'Israël  appela  tous  les  an- 
ciens du  pays,  et  il  dit  :  Sentez  bien 
et  comprenez  que  cet  homme  nous 
veut  du  mal;  car  il  m'a  envoyé  de- 
mander mes  femmes  et  mes  enfants, 
mon  argent  et  mon  or,  et  je  ne  lui 
avais  pas  refusé  !  *Tous  les  anciens 
et  tout  le  peuple  dirent  à  Achab  :  Ne 
l'écoute  pas  et  ne  consens  pas.  ^Et  il 
dit  aux  messagers  de  Ben-Hadad  : 
Dites  à  mon  seigneur  le  roi  :  Je  ferai 
tout  ce  que  tu  as  envoyé  demander  à 
ton  serviteur  la  première  fois  ;  mais 
pour  cette   chose,  je   ne  puis  pas  la 


tu  sauras  que  je  suis  l'Éternel.  '^Achab 
dit  :  Par  qui?  Et  il  répondit  :  Ainsi 
parle  l'Eternel  :  Par  les  serviteurs  des 
chefs  des  provinces.  Achab  dit  :  Qui 
engagera  le  combat?  Et  il  répondit  : 
Toi.  '^Alors  Achab  passa  en  revue  les 
serviteurs  des  chefs  des  provinces,  et 
il  s'en  trouva  deux  cent  trente-deux  ; 
et  après  eux,  il  passa  en  revue  tout 
le  peuple,  tous  les  enfants  d'Israël, 
et  ils  étaient  sept  mille. 

'Mis  firent  une  sortie  à  midi.  Ben- 
Hadad  buvait  et  s'enivrait  sous  les 
tentes  avec  les  trente-deux  rois,  ses 
auxiliaires.  "Les  serviteurs  des  chefs 
des  provinces  sortirent  les  premiers. 
Ben-Hadad  s'informa,  et  on  lui  fit  ce 
rapport  :  Des  hommes  sont  sortis  de 
Samarie.  "*I1  dit  :  S'ils  sortent  pour 
la  paix,  saisissez-les  vivants;  et  s'ils 
sortent  pour  le  combat,  saisissez-les 
vivants.  "Lorsque  les  serviteurs  des 
chefs  des  provinces  et  l'armée  qui  les 
suivait  furent  sortis  de  la  ville,  -"cha- 
cun frappa  son  homme,  et  les  Syriens 
|)rir('nt  la  fuite.  Israël  les  poursuivit. 
Ben-Hadad,  roi  de  Svrie,  se  sauva  sur 


/li:{ 


Chap.W,n-, 


39. 


I  ROIS. 


un  cheval,  avec  des  cavaliers.  -'Le  roi 
d'Israël  sortit,  frappa  les  chevaux  et 
les  chars,  et  fit  éprouver  aux  Syriens 
une  grande  défaite. 

"Alors  le  pro])hète  s'approcha  du 
roi  d'Israël,  et  lui  dit  :  Va,  fortifie- 
toi  ,  examine  et  vois  ce  que  tu  as  à 
faire  ;  car,  au  retour  de  l'année,  le 
roi  de  Syrie  montera  contre  toi. 

-'Les  serviteurs  du  roi  de  Syrie  lui 
dirent  :  Leur  dieu  est  un  dieu  de  mon- 
tagnes ;  c'est  pourquoi  ils  ont  été  plus 
forts  que  nous.  Mais  combattons-les 
dans  la  plaine,  et  l'on  verra  si  nous 
ne  serons  pas  plus  forts  qu'eux.  -*Fais 
encore  ceci  :  ôte  chacun  des  rois  de 
son  poste,  et  remplace-les  par  des 
chefs;  -'^et  forme-toi  une  armée  pa- 
reille à  celle  que  tu  as  perdue,  avec 
autant  de  chevaux  et  autant  de  chars. 
Puis  nous  les  combattrons  dans  la 
plaine,  et  l'on  verra  si  nous  ne  serons 
pas  plus  forts  qu'eux.  Il  les  écouta, 
et  fit  ainsi. 

'-''L'année  suivante,  Ben-Hadad  ]>as- 
sa  les  Syriens  en  revue,  et  monta  vers 
Aphek  ])our  combattre  Israël.  "Les 
enfants  d'Israël  furent  aussi  passés 
en  revue  ;  ils  reçurent  des  vivres,  et 
ils  marchèrent  à  la  rencontre  des  Sy- 
riens. Ils  camjièrent  vis-à-vis  d'eux, 
semblables  à  deux  petits  troupeaux 
de  chèvres,  tandis  que  les  Syriens 
remplissaient  le  pays. 

*"*L'homme  de  Dieu  s'approcha,  et 
dit  au  roi  d'Israël  :  Ainsi  parle  l'Eter-. 
nel  :  Parce  que  les  Syriens  ont  dit  : 
L'Eternel  est  un  dieu  des  montagnes 
et  non  un  dieu  des  vallées,  je  livrerai 
toute  cette  grande  multitude  entre  tes 
mains,  et  vous  saurez  cjue  je  suis  l'E- 
ternel. 

'-"Ils  campèrent  sept  jours  en  face 
les  uns  des  autres.  Le  septième  jour, 
le  combat  s'engagea,  et  les  enfants 
d'Israël  tuèrent  aux  Syriens  cent  mille 
hommes  de  pied  en  un  jour.  ™Le  reste 
s'enfuit  à  la  ville  d'Aphek,  et  la  mu- 


raille tomba  sur  vingt-sept  mille  hom- 
mes qui  restaient. 

Ben-Hadad  s'était  réfugié  dans  la 
ville,  où  il  allait  de  chambre  en  cham- 
bre. ^'Ses  serviteurs  lui  dirent:  Voici, 
nous  avons  appris  que  les  rois  de  la 
maison  d'Israël  sont  des  rois  miséri- 
cordieux; nous  allons  mettre  des  sacs 
sur  nos  reins  et  des  cordes  à  nos  têtes, 
et  nous  sortirons  vers  le  roi  d'Israël  : 
peut-être  qu'il  te  laissera  la  vie.  '-Ils 
se  mirent  des  sacs  autour  des  reins  et 
des  cordes  autour  de  la  tête,  et  ils 
allèrent  auprès  du  roi  d'Israël.  Ils  di- 
rent :  Ton  serviteur  Ben-IIadad  dit  : 
Laisse-moi  la  vie  !  Achab  répondit  : 
Est-il  encore  vivant  ?  Il  est  mon  frère. 
''Ces  hommes  tirèrent  de  là  un  bon 
augure,  et  ils  se  hâtèrent  de  le  pren- 
dre au  mot  et  de  dire  :  Ben-Hadad  est 
ton  frère!  Et  il  dit  :  Allez,  amenez-le. 
Ben-Hadad  vint  vers  lui,  et  Achab  le 
fit  monter  sur  son  char.  '■'Ben-Hadad 
lui  dit  :  Je  te  rendrai  les  villes  que 
mon  père  a  prises  à  ton  père  ;  et  tu 
établiras  pour  toi  des  rues  à  Damas, 
comme  mon  père  en  avait  établi  à  Sa- 
marie.  Et  moi,  re]:)rit  Achab,  je  te 
laisserai  aller,  en  faisant  une  alliance. 
Il  fit  alliance  avec  lui,  et  le  laissa  aller. 

'^L'un  des  fils  des  j^rophètes  dit  à 
son  compagnon,  d'après  l'ordre  de 
l'Eternel  :  Frappe-moi,  je  te  prie  !  Mais 
cet  homme  refusa  de  le  frapper.  '"Alors 
il  lui  dit  :  Parce  que  tu  n'as  pas  obéi  à 
la  voix  de  l'Eternel,  voici,  quand  tu 
m'auras  quitté,  le  lion  te  frappera.  Et 
quand  il  l'eut  quitté,  le  lion  le  rencon- 
tra et  le  frappa. 

'^11  trouva  un  autre  homme,  et  il 
dit  :  Frappe-moi,  je  te  prie  !  Cet  hom- 
me le  frappa  et  le  blessa. 

'*Le  pro]ihète  alla  se  placer  sur  le 
chemin  du  roi,  et  il  se  déguisa  avec  un 
bandeau  sur  les  yeux.  '''Lorsque  le  roi 
passa,  il  cria  vers  lui,  et  dit  :  Ton  ser- 
viteur était  au  milieu  du  combat;  et 
voici,   un  homme  s'approche  et  m'a- 


414 


I  ROIS. 


Chap.  W/w-^Li^. 


nuMic  un  homme,  en  disant  :  Garde 
cet  homme;  s'il  vient  à  manquer,  ta 
vie  réj)ondra  de  sa  vie,  ou  tu  paieras 
un  talent  d'argent!  ^^ Et  pendant  que 
ton  serviteur  agissait  çà  et  h\,  l'homme 
a  disparu.  Le  roi  d'Israël  lui  dit  :  C'est 
là  ton  jugement  ;  tu  l'as  prononcé  toi- 
même.  '"Aussitôt  le  prophète  ôta  le 
bandeau  de  dessus  ses  veux,  et  le  roi 
d'Israël  le  reconnut  pour  l'un  des  pro- 
|)hètes.  •'-Il  dit  alors  au  roi  :  Ainsi  parle 
l'Eternel  :  Parce  que  tu  as  laissé  échap- 
])er  de  tes  mains  l'homme  que  j'avais 
dévoué  par  interdit,  ta  vie  répondra 
de  sa  vie,  et  ton  peuple  de  son  peu- 
ple. *^Le  roi  d'Israël  s'en  alla  chez  lui, 
triste  et  irrité,  et  il  arriva  à  Samarie. 

La  i'i(;nc  de  Nabot/i.  —  Conduite  criminelle 
d'Achab  et  de  sa  femme  Jézabel. 

Chap.  XXJ .  'Après  ces  choses , 
voici  ce  qui  arriva.  Naboth,  de  Jizreel, 
avait  une  vigne  à  Jizreel,  à  côté  du 
jnilais  d'Achab,  roi  de  Samarie.  -Et 
Achab  parla  ainsi  à  Naboth  :  Cède- 
moi  ta  vigne,  pour  que  j'en  fasse  un 
jardin  potager,  car  elle  est  tout  près 
de  ma  maison.  Je  te  donnerai  à  la  place 
une  vigne  meilleure;  ou,  si  cela  te  con- 
vient, je  te  paierai  la  valeuren  argent. 
'Mais  Naboth  répondit  à  Achab:  Que 
l'Eternel  me  garde  de  te  donner  l'hé- 
ritage de  mes  pères  !  ''Achab  rentra 
dans  sa  maison,  triste  et  irrité,  à  cause 
de  cette  parole  que  lui  avait  dite  Na- 
both de  Jizreel  :  Je  ne  te  donnerai  pas 
l'héritage  de  mes  pères  !  Et  il  se  cou- 
cha sur  son  lit,  détourna  le  visage,  et 
ne  mangea  rien. 

^Jézabel,  sa  femme,  vint  auprès  de 
lui,  et  lui  dit  :  Pourquoi  as-tu  l'esprit 
triste  et  ne  manges-tu  point?  'Il  lui 
répondit:  J'ai  parlé  à  Naboth  de  Jiz- 
reel, et  je  lui  ai  dit  :  Cède-moi  ta  vigne 
|)0ur  de  l'argent;  ou,  si  tu  veux,  je  te 
donnerai  une  autre  vigne  à  la  place. 
Mais  il  a  dit  :  Je  ne  te  donnerai  pas 
ma  vigne  !  'Alors  Jézabel,  sa  femme, 


lui  dit  :  Est-ce  bien  toi  maintenant  qui 
exerces  la  souveraineté  sur  Israël  ? 
Lève-toi,  prends  de  la  nourriture,  et 
que  ton  cœur  se  réjouisse;  moi,  je  te 
donnerai  la  vigne  de  Naboth  de  Jiz- 
reel. ^Et  elle  écrivit  au  nom  d'Achab 
des  lettres  qu'elle  scella  du  sceau  d'A- 
chab ,  et  qu'elle  envoya  aux  anciens 
et  aux  magistrats  qui  habitaient  avec 
Naboth  dans  sa  ville.  'Voici  cecpi'elle 
écrivit  dans  ces  lettres  :  Publiez  un 
jeûne;  placez  Naboth  à  la  tète  du  peu- 
ple, '"et  mettez  en  face  de  lui  deux 
méchants  hommes  qui  déposeront  ain- 
si contre  lui  :  Tu  as  maudit  Dieu  et  le 
roi  !  Puis  menez-le  dehors,  lapidez-le, 
et  ([u'il  meure. 

"Les  gens  de  la  ville  de  Naboth,  les 
anciens  et  les  magistrats  qui  habitaient 
dans  la  ville,  agirent  comme  Jézabel 
le  leur  avait  fait  dire,  d'après  ce  qui 
était  écrit  dans  les  lettres  (pi'elle  leui- 
avait  envoyées.  '-Ils  publièrent  un 
jeûne,  et  ils  placèrent  Naboth  à  la  tête 
du  peu])le;  ''les  deux  méchants  hom- 
mes vinrent  se  mettre  en  face  de  lui, 
et  ces  méchants  hommes  déjiosèrent 
ainsi  devant  le  peiqile  contre  Naboth  : 
Naboth  a  maudit  Dieu  et  le  roi  !  Puis 
ils  le  menèrent  hors  de  la  ville,  ils  le 
lapidèrent,  et  il  mourut.  '''Et  ils  en- 
vovèrent  dire  à  Jézabel  :  Naboth  a  été 
lapidé,  et  il  est  mort.  '^Lorsque  Jéza- 
bel apprit  que  Naboth  avait  été  lapidé 
et  (pi  il  était  mort,  elle  dit  à  Achab  : 
Lève-toi,  pi'ends  possession  de  la  vi- 
gne de  Naboth  de  Jizreel,  qui  a  refusé 
de  te  la  céder  pour  de  l'argent;  car 
Naboth  n'est  plus  en  vie,  il  est  mort. 
'"Achab,  entendant  que  Naboth  était 
mort,  se  leva  pour  descendre  à  la  vi- 
gne de  Naboth  de  Jizreel,  afin  d'en 
prenilre  possession. 

'"Alors  la  parole  de  l'Eternel  fut 
adressée  à  Elie,  le  Thischbite,  en  ces 
mots  :  'Mvève-toi,  descends  au-devant 
d'Achab,  roi  d'Israël  à  Samarie;  le 
voilà  dans  la  vigne  de  Naboth,  où  il 


415 


Chap.3l,i9-'J2,ii. 


I  ROIS. 


est  descendu  pour  en  prendre  pos- 
session. '^Tu  lui  diras  :  Ainsi  parle 
l'Eternel  :  N'es-tu  pas  un  assassin  et 
un  voleur?  Et  tu  lui  diras:  Ainsi 
parle  l'Eternel  :  Au  lieu  même  où  les 
chiens  ont  léché  le  sang  de  Naboth, 
les  chiens  lécheront  aussi  ton  propre 
sang.  -"Achab  dit  à  Elie:  M'as-tu  trou- 
vé, mon  ennemi  ?  Et  il  répondit  :  Je  t'ai 


Achab  blessé  à  mort  dans  une  expédition 
contre  les  Syriens. 

Chap.  XXII.  'On  resta  trois  ans 
sans  qu'il  y  eût  guerre  entre  la  Syrie 
et  Israël.  -La  troisième  année,  Josa- 
phat,  roi  de  .Juda  ,  descendit  auprès 
du  roi  d'Israël.  'Le  roi  d'Israël  dit  à 
ses  serviteurs  :  Savez-vous  que  Ranioth 
en  Galaad  est  à  nous  ?  Et  nous  ne  nous 


trouvé,  parce  (jue  tu  t'es  vendu  pour     inquiétons   pas   de   la   reprendre  des 
taire  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'É-      mains  du  roi  de  Syrie  !  ""Et  il  dit  à  .lo- 

sa]:)hat  :  Veux-tu  venir  avec  moi  atta- 
quer Ramoth  en  Galaad  ?  .losaphat 
répondit  au  roi  d'Israël  :  Nous  irons, 
moi  comme  toi,  mon  peuple  comme 
ton  peuple,  mes  chevaux  comme  tes 
chevaux. 

^Puis  .losaphat  dit  au  roi  d'Israël  : 
Consulte  maintenant,  je  te  prie,  la  pa- 
role de  l'Eternel.  ^Le  roi  d'Israël  as- 
sembla les  jirophètes,  au  nombre  d'en- 
viron quatre  cents,  et  leur  dit  :  Irai-je 
attaquer  Ramoth  en  Galaad,  ou  dois-je 
y  renoncer?  Et  ils  répondirent:  Monte, 


ternel.  -'Voici,  je  vais  faire  venir  le 
malheur  sur  toi  ;  je  te  balaierai,  j'exter- 
minerai quiconque  appartient  à  Achab, 
celui  qui  est  esclave  et  celui  qui  est 
libre  en  Israël,  --et  je  rendrai  ta  mai- 
son semblable  à  la  maison  de  Jéro- 
l)()am,  fils  de  Nebath,  et  à  la  maison 
de  Baescha,  fils  d'Achija,  parce  que 
tu  m'as  irrité  et  que  tu  as  fait  pécher 
Israël.  -''L'Eternel  parle  aussi  sur  .lé- 
zabel,  et  il  dit  :  Les  chiens  mange- 
ront Jézabel  près  du  rempart  de  Jiz- 
reel.  "Celui  de  la  maison  d'Achab  qui 
mourra  dans  la  ville  sera  mangé  par 
les  chiens,  et  celui  cpii  mourra  dans 
les  champs  sera  mangé  par  les  oiseaux 
du  ciel.  — 

'^^11  n'y  a  eu  personne  qui  se  soit 
vendu  comme  Achab  pour  faire  ce  qui 
est  mal  aux  yeux  de  l'Eternel  ;  et  Jéza- 
bel, sa  femme,  l'y  excitait.  -*I1  a  agi 


et  le  Seigneur  la  livrera  entre  les  mains 
du  roi.  ^Mais  Josa])hat  dit:  N'y  a-t-il 
plus  ici  aucun  prophète  de  l'Eternel, 
par  qui  nous  puissions  le  consulter? 
^'Le  roi  d'Israël  répondit  à  Josaphat  : 
Il  y  a  encore  un  homme  par  qui  l'on 
pourrait  consulter  l'Eternel;  mais  je 
le  hais,  car  il  ne  me  prophétise  rien 


de  la  manière  la  plus  abominable,  en      de  bon,  il  ne  prophétise  que  du  mal  : 

c'est  Michée,  fils  de  Jimla.  Et  Josa- 
phat dit  :  Que  le  roi  ne  parle  ])as  ainsi  ! 
''Alors  le  roi  d'Israël  appela  un  eunu- 
que, et  dit  :  Fais  venir  de  suite  Michée, 
fds  de  Jimla. 

'"Le  roi  d'Israël  et  Josaphat,  roi  de 
Juda,  étaient  assis  chacun  sur  son 
trône,  revêtus  de  leurs  habits  royaux, 
dans  la  place  à  l'entrée  de  la  porte  de 
Samarie.  Et  tous  les  prophètes  pro- 
phétisaient devant  eux.  "  Sédécias  , 
fils  de  Kenaana,  s'était  fait  des  cornes 
de  fer,  et  il  dit  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Avec  ces  cornes  tu  frapperas  les  Sy- 
riens jusqu'à  les  détruire.  ''^ Et  tous  les 


allant  après  les  idoles,  comme  le  fai- 
saient les  Amoréens  que  l'Eternel 
chassa  devant  les  enfants  d'Israël.  — 
-'Après  avoir  entendu  les  paroles 
d'Élie,  Achab  déchira  ses  vêtements, 
il  mit  un  sac  sur  son  corps,  et  il  jeûna; 
il  couchait  avec  ce  sac,  et  il  marchait 
lentement.  -*Et  la  parole  de  l'Eternel 
fut  adressée  à  Elie,  le  Thischbite,  en 
ces  mots  :  ^^ As-tu  vu  comment  Achab 
s'est  humilié  devant  moi  ?  Parce  qu'il 
s'est  humilié  devant  moi,  je  ne  ferai 
pas  venir  le  malheur  pendant  sa  vie  ; 
ce  sera  pendant  la  vie  de  son  fils  que 
je  ferai  venir  le  malheur  sur  sa  maison. 


416 


I.   ROIS.  Chap.9^,i3-3,. 

prophètes  prophétisaient  de  même,  fuis  ainsi.  -'Et  maintenant,  voici,  V\\- 
en  disant  :  Monte  à  Ramoth  en  Ga-  ternel  a  mis  un  esprit  de  mensonge 
laad  !  tu  auras  du  suciès,  et  l'Eternel      dans  la  bouche  de  tous  tes  prophètes 

(pii  sont  là.  Et  l'Eternel  a  prononcé  du 


la  livrera  entre  les  mains  du  roi. 

'^Le  messager  qui  était  allé  a|)peler 
Miellée  lui  parla  ainsi  :  ^'oici,  les  pro- 
phètes, d'un  commun  accord,  prophé- 
tisent du  bien  au   roi;  cpie  ta  parole 


mal  contre  toi. 

-■*Alors  Sédécias,  fils  de  Kcnaana, 
s'étant  a])proché,  frappa  Michée  sur  la 
joue,  et  dit  :  Par  où  l'esprit  de  l'Éter- 


soit  donc  comme  la  |)arole  de  chacun  nel  est-il  sorti  de  moi  pour  te  parler 

d'eux!  annonce  du  bien!  '^Michée  ré-  ^^Michée  répondit  :  Tu  le  verras  au  jour 

pondit  :  L'Eternel  est  vivant  !  j'annon-  où   tu   iras   de   chambre   en  chambre 

cerai  ce  que  l'Eternel  me  dira.  jiour  te  cacher.  ^^Le  roi  d'Israël  dit": 

'^Lorsqu'il  fut  arrivé  auprès  du  roi,  Prends   Michée,   et    emmène-le  vers 

le  roi  lui  dit  :  Michée,  irons-nous  atta-  Amon,  chef  de  la  ville,  et  vers  ,Ioas, 


quer  Ramoth  en  Galaad,  ou  devons- 
nous  y  renoncer  ?  Il  lui  répondit  : 
Monte  !  tu  auras  du  succès,  et  l'Eter- 
nel la  livrera  entre  les  mains  du  roi. 
"'Et  le  l'oi  lui  dit  :  Combien  de  lois  me 
faudra-t-il  te  faire  jurer  de  ne  me  dire 
(pie   la   vérité  au   nom   de   l'Eternel  ? 


fils  du  roi.  -H'u  diras:  Ainsi  |)arle  le 
roi  :  Mettez  cet  homme  en  jirison,  et 
nourrissez-le  du  pain  et  de  l'eau  d'af- 
fliction, jusqu'à  ce  que  je  revienne  en 
paix.  -''Et  Michée  dit  :  Si  tu  reviens  en 
paix,  l'Eternel  n'a  point  parlé  par  moi. 
Il  dit  encore  :  Vous  tous,  peuples,  en- 


'"Michée  répondit  :  Je  vois  tout  Israël     tendez  ! 

ilispersé  sur  les    montagnes,   comme  "'■'Le  roi  d'Israël  et  Josaphat,  roi  tie 

des  brebis  qui  n'ont  point  de  berger;      Juda,  montèrent  à  Ramoth  en  Gahiatl. 

et  l'Eternel  dit  :  Ces  gens  n'ont  point     '"Le  roi  d'Israël  dit  à. Josaphat:  Je  veux 

de   maître,    cpie   chacun    retourne   en      me    déguiser  pour   aller   au    combat; 

paix  dans  sa  maison  !  mais  toi,  revêts-toi  de  tes  habits.  Et 

'^Le  roi  d'Israël  dit  à  Josaphat  :  Ne      le  roi  d'Israël  se  déguisa,   et  alla  au 

te  l'ai-je  ])as  dit  ?  Il  ne  prophétise  sur      cond)at. 

"Le  roi  de  Syrie  avait  donné  cet 
ordre  aux  trente-deux  chefs  de  ses 
chars:  Vous  n'attaquerez  ni  petits  ni 


moi  rien  de  bon,  il  ne  prophétise  (pie 
du  mal. 

'^Et  Michée  dit  :  Écoute  donc  la  pa- 
role de  l'Éternel  !  J'ai  vu  l'Éternel 
assis  sur  son  trône,  et  toute  l'armée 
des  cieux  se  tenant  auprès  de  lui,  à 
sa  di'oite  et  à  sa  oauche.   '-"Et  l'Éter- 


grands,  mais  vous  atla(picrez  seule- 
ment le  roi  d'Israël.  -"Ouand  les  chefs 
des  chars  apeicurent  Josaphat,  ils  di- 
rent :  Certainement,  c'est  le  roi  d'Is- 
nel  dit:  Oui  séduira  Achab,  pour  qu'il  raël.  Et  ils  s'approchèrent  de  lui  pour 
monte  à  Ramoth  en  Galaad  et  qu'il  y  l'attaquer.  Josaphat  poussa  un  cri. 
périsse  ?  Ils  répondirent  l'un  d'une  ''Les  chefs  des  chars,  voyant  que  ce 
manière,  l'autre  d'une  autre.  -'Et  un  n'était  pas  le  roi  d'Israël,  s'éloignèrent 
esprit  vint  se  présenter  devant  l'Eter-  de  lui.  '^\lors  un  Iwmme  tira  de  son 
nel,  et  dit  :  Moi,  je  le  séduirai.  L'Éter-  arc  au  hasard,  et  frappa  le  roi  d'Israël 
nel  lui  dit:  Comment?  "Je  sortirai,  au  défaut  de  la  cuirasse.  Le  roi  dit  à 
répondit-il,  et  je  serai  un  esjjrit  de  celui  qui  dirigeait  son  char:  Tourne, 
mensonge  dans  la  bouche  de  tous  ses  et  fais-moi  sortir  du  champ  de  bataille, 
prophètes.  L'Éternel  dit  :  Tu  le  sédui-  car  je  suis  blessé.  "*Le  combat  devint 
ras,  et  tu  en  vicndias  à  bout;  sors,  et      acharné  ce  jour-là.   Le  roi  fut  retenu 

a.  tiuu!)-ciituiidu  ;  «  ù  I  un  de  ses  serviteurs  ». 


417 


Chap.  22,36- 


99.  .,n-.v. 


I  ROIS. 


dans  son  char  en  face  des  Syriens,  et 
il  mourut  le  soir.  Le  sang  de  la  bles- 
sure coula  dans  l'intérieur  du  char. 
^^Au  coucher  du  soleil,  on  cria  partout 
le  camp  :  Chacun  à  sa  ville  et  chacun 
dans  son  pays  ! 

^' Ainsi  mourut  le  roi,  qui  fut  ramené 
à  Samarie  ;  et  on  enterra  le  roi  à  Sa- 
marie.  ^^Lorsqu'on  lava  le  char  à  l'é- 
tang de  Samarie,  les  chiens  léchèrent 
le  sang  d'Achab,  et  les  prostituées  s'y 
baignèrent,  selon  la  parole  que  l'Eter- 
nel avait  prononcée. 

^'Le  reste  des  actions  d'Achab,  tout 
ce  qu'il  a. fait,  la  maison  d'ivoire  qu'il 
construisit,  et  toutes  les  villes  qu'il  a 
bâties,  cela  n'est-il  pas  écrit  dans  le 
livre  de^  Chroniques  des  rois  d'Is- 
raël ? 

^"Achab  se  coucha  avec  ses  pères. 
Et  Achazia,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

Joaap/iat,  roi  de  Jnda.  — Acliazia,  roi  d'Israël. 

■"Josaphat,  fils  d'Asa,  régna  sur 
Juda,  la  quatrième  année  d'Achab,  roi 
d'Israël.  ''-Josaphat  avait  trente-cinq 
ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il  régna 
vingt-cin([  ans  à  .Jérusalem.  Sa  mère 
s'appelait  Azuba,  fdle  de  Schilchi. 

"Il  marcha  dans  toute  la  voie  d'Asa, 
son  père,  et  ne  s'en  détourna  point, 
faisant  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel.  "Seulement,  les  hauts  lieux 
ne  disparurent  point  ;  le  peuple  offrait 
encore  des  sacrifices  et  des  parfums 


sur  les  hauts  lieux.  ■'^Josaphat  fut  en 
paix  avec  le  roi  d'Israël. 

^^Le  reste  des  actions  de  .Josaphat, 
ses  exploits  et  ses  guerres,  cela  n'est-il 
])as  écrit  dans  le  livre  des  Chroniques 
des  rois  de  .Juda  ? 

''"Il  ôta  du  pays  le  reste  des  pros- 
tituées, qui  s'y  trouvaient  encore  de- 
puis le  temps  d'Asa,  son  père.  ''^Il  n'y 
avait  point  de  roi  en  Édom  :  c'était 
un  intendant  qui  gouvernait.  ■'^Josa- 
phat construisit  des  navires  de  Tarsis 
pour  aller  à  Ophir  chercher  de  l'or; 
mais  il  n'y  alla  point,  parce  que  les 
navires  se  brisèrent  à  Etsjon-Guéber.  J 
^"Alors  Achazia,  fds  d'Achab,  dit  à  Jo-  ■ 
saphat  :  Veux-tu  que  mes  serviteurs 
aillent  avec  les  tiens  sur  des  navires  ? 
Et  Josaphat  ne  voulut  pas. 

^'Josaphat  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  il  fut  enterré  avec  ses  pères  dans 
la  ville  de  David,  son  père.  Et  Joram, 
son  fils,  régna  à  sa  place. 

^'Achazia,  fds  d'Achab,  régna  sur 
Israël  à  Samarie,  la  dix-septième  an- 
née de  Josaphat,  roi  de  Juda.  II  ré- 
gna deux  ans  sur  Israël. 

^•^11  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Éternel,  et  il  marcha  dans  la  voie  de 
son  père  et  dans  la  voie  de  sa  mère, 
et  dans  la  voie  de  Jéroboam,  fds  de 
Nebath,  qui  avait  fait  pécher  Israël. 
^'11  servit  Baal  et  se  prosterna  devant 
lui,  et  il  irrita  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël, comme  avait  fait  son  père. 


LE  SECOND  LIVRE 


DES  ROIS 


SUITE    DES    ROIS    DE   JUDA    ET    DES    ROIS    I)  ISRAËL,   DEPUIS   .TOSAPIIAT    ET   LV    MORT    D  ACIIAI! 
jusqu'à  la    DESTRUCTION    DU    ROYAUME    DISRAEL 

{Clwp.    1-17.) 


Maladie  d'Achazia.  roi  d'hrncl.  —  Intervention  d'iilie.  —  Mort  d'Achazia. 

Chap.I.        'Moab  se  révolta  contre      qui  est   monté   à  votre   rencontre   et 

qui  VOUS  a  dit  ces  paroles?  ''Ils  lui 
répondirent  :  C'était  un  homme  vêtu 
de  poil  et  ayant  une  ceinture  de  cuir 
autour  des  reins.  Et'  Achazia  dit  : 
C'est  Élie,  le  Thischbite. 

^11  envoya  vers  lui  un  chef  de  cin- 
quante avec  ses  cinquante  hommes. 
Ce  chef  monta  auprès  d'Elie,  f{ui  était 
assis  sur  le  sommet  de  la  montagne, 
et  il  lui  dit  :  Homme  de  Dieu,  le  roi 
a  dit  :   Descends!  '"Elie  répondit  au 


Israël,  après  la  mort  d'Achab. 

-Or  Achazia  tomba  par  le  treillis 
de  sa  chambre  haute  à  Samarie,  et  il 
en  fut  malade.  II  Ht  partir  des  mes- 
sagers, et  leur  dit  :  Allez,  consultez 
Baal-Zebub,  dieu  d'Ekron,  pour  sa- 
voir si  je  guérirai  de  cette  maladie. 
'Mais  l'ange  de  l'Éternel  dit  à  Élie, 
le  Thischbite  :  Lève-toi,  monte  à  la 
rencontre  des  messagers  du  roi  de 
Samarie,   et   dis-leur  :   Est-ce   parce 


qu'il  n'y  a  point  de  Dieu  en  Israël  que  chef  de  cincjuante  :  Si  je  suis  un  hom- 
vous  allez  consulter  Baal-Zebub,  dieu  me  de  Dieu,  que  le  feu  descende  du 
d'Ékron?  *C'est  pourquoi  ainsi  parle      ciel   et  te   consume,    toi   et   tes   cin- 


lÉternel  :  Tu  ne  descendras  pas  du 
lit  sur  lequel  tu  es  monté,  car  tu 
mourras.  Et  Elie  s'en  alla. 

M.,es  messagers  retournèrent  auprès 
d'Achazia.  Et  il  leur  dit  :  Pourquoi  re- 


quante  hommes!  Et  le  feu  descendit 
ilu  ciel  et  le  consuma,  lui  et  ses  cin- 
quante hommes. 

"Achazia  envoya  de  nouveau  vers 
lui  un  autre  chef  de  cinquante  avec 


venez-vous?  ^Ils  lui  répondirent  :  Un  ses  cinquante  hommes.  Ce  chef  prit 
homme  est  monté  à  notre  rencontre,  la  parole  et  dit  à  Elie  :  Homme  de 
et  nous  a  dit  :  Allez,  retournez  vers  Dieu,  ainsi  a  dit  le  roi  :  Ilàtc-toi  de 
le  roi  qui  vous  a  envoyés,  et  dites-  descendre!  '-Élie  leur  répondit  :  Si 
lui  :  Ainsi  parle  l'Éternel  :  Est-ce  je  suis  un  homme  de  Dieu,  que  le  feu 
parce  qu'il  n'y  a  point  de  Dieu  en  Is-  descende  du  ciel  et  te  consume,  toi 
raël  que  tu  envoies  consulter  Baal- 
Zebub,  dieu  d'Ekron?  C'est  pourquoi 
tu  ne  descendras  pas  du  lit  sur  lequel 
tu  es  monté,  car  tu  mourras.  'Acha- 
zia leur  dit  :  Quel  air  avait  l'homme  troisième  chef  de  cinquante  avec  ses 

419 


et  tes  cinquante  hommes!  Et  le  feu 
de  Dieu  descendit  du  ciel  et  le  con- 
suma, lui  et  ses  cincjuante  hommes. 
'■^Achazia    envoya    de    nouveau    un 


Cliap.  l,  i'i-2,  l'i 


II  ROIS. 


cinquante  hommes.  Ce  troisième  chef 
de  cinquante  monta  ;  et  à  son  arrivée, 
il  fléchit  les  genoux  devant  Elie,  et 
kii  dit  en  suppliant  :  Homme  de  Dieu, 
que  ma  vie,  je  te  prie,  et  que  la  vie  de 
ces  cinquante  hommes  tes  serviteurs 
soit  précieuse  à  tes  yeux!  '''Voici,  le 
feu  est  descendu  du  ciel  et  a  con- 
sumé les  deux  premiers  chefs  de  cin- 
quante et  leurs  cinquante  hommes  : 
mais  maintenant,  que  ma  vie  soit  pré- 
cieuse à  tes  yeux  ! 

'^L'ange  de  l'Eternel  dit  à  Elie  :  Des- 
cends avec  lui,  n'aie  aucune  crainte 
de  lui.  Elie  se  leva  et  descendit  avec 
lui  vers  le  roi.  '^11  lui  dit  :  Ainsi  parle 
l'Eternel  :  Parce  que  tu  as  envoyé 
des  messagers  pour  consulter  Baal- 
Zebub,  dieu  d'Ekron,  comme  s'il  n'y 
avait  en  Israël  point  de  Dieu  dont  on 
jiuisse  consulter  la  parole,  tu  ne  des- 
cendras pas  d»  lit  sur  lequel  tu  es 
monté,  car  tu  mourras. 

''Achazia  mourut,  selon  la  parole 
de  l'Eternel  prononcée  par  Elie.  Et 
Joram  régna  à  sa  place,  la  seconde 
année  de  Joram,  fds  de  Josaphat,  roi 
de  Juda;  car  il  n'avait  point  de  fds. 

'*Le  reste  des  actions  d' Achazia,  et 
ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas  écrit 
dans  le  livre  des  Chroniques  des  rois 
d'Israël? 

Elie    enlevé   au    ciel.    —   Elisée.    —    Les   eaii.r 
de  Jéricho.  —  Les  petits  garçons  de  Bétliel. 

Chap.  H.  'Lorsque  l'Eternel  fit 
monter  Elie  au  ciel  dans  un  tourbil- 
lon, Elie  partait  de  Guilgal  avec  Eli- 
sée. -Elie  dit  à  Elisée  :  Reste  ici,  je 
te  prie,  car  l'Eternel  m'envoie  jus- 
qu'à Béthel.  Elisée  répondit  :  L'Eter- 
nel est  vivant  et  ton  àme  est  vivante  ! 
je  ne  te  quitterai  point.  Et  ils  des- 
cendirent à  Béthel.  'Les  fils  des  pro- 
phètes qui  étaient  à  Béthel  sortirent 
vers  Elisée,  et  lui  dirent  :  Sais-tu  que 
l'Eternel  enlève  aujourd'hui  ton  maî- 
tre au-dessus  de  ta  tète?  Et  il  répon- 


dit :  Je  le  sais  aussi;  taisez-vous. 
^Elie  lui  dit  :  Elisée,  reste  ici,  je  te 
])rie,  car  l'Éternel  m'envoie  à  Jéricho. 
Il  répondit  :  L'Eternel  est  vivant  et 
ton  âme  est  vivante!  je  ne  te  quitte- 
rai point.  Et  ils  arrivèrent  à  Jéricho. 
^Les  fils  des  prophètes  qui  étaient  à 
Jéricho  s'approchèrent  d'Elisée,  et  lui 
dirent  :  Sais-tu  que  l'Eternel  enlève 
aujourd'hui  ton  maître  au-dessus  de 
ta  tête?  Et  il  répondit  :  Je  le  sais 
aussi  ;  taisez-vous.  *Elie  lui  dit  :  Reste 
ici,  je  te  prie,  car  l'Eternel  m'en- 
voie au  Jourdain.  Il  répondit  :  L'E- 
ternel est  vivant  et  ton  àme  est  vi- 
vante! je  ne  te  quitterai  point.  Et  ils 
poursuivirent  tous  deux  leur  chemin. 
'Cinquante  hommes  d'entre  les  fils 
des  prophètes  arrivèrent  et  s'arrêtè- 
rent à  distance  vis-à-vis,  et  eux  deux 
s'arrêtèrent  au  bord  du  Jourdain. 
*Alors  Elie  prit  son  manteau,  le  rou- 
la, et  en  frappa  les  eaux,  qui  se  par- 
tagèrent çà  et  là,  et  ils  passèrent  tous 
deux  à  sec. 

^Lorsqu'ils  eurent  passé,  Elie  dit  à 
Elisée  :  Demande  ce  que  tu  veux  que 
je  fasse  pour  toi,  avant  que  je  sois 
enlevé  d'avec  toi.  Elisée  répondit  : 
Qu'il  y  ait  sur  moi,  je  te  prie,  une 
double  portion  de  ton  esprit!  '"Elie 
dit  :  Tu  demandes  une  chose  diffi- 
cile. Mais  si  tu  me  vois  pendant  que 
je  serai  enlevé  d'avec  toi,  cela  t'arri- 
vera  ainsi;  sinon,  cela  n'arrivera  pas. 

"Comme  ils  continuaient  à  mar- 
cher en  parlant,  voici,  un  char  de 
feu  et  des  chevaux  de  feu  les  sépa- 
rèrent l'un  de  l'autre,  et  Elie  monta 
au  ciel  dans  un  tourbillon.  ''Elisée 
regardait  et  criait  :  Mon  père  ! 
père!  Char  d'Israël  et  sa  cavalerie 
Et  il  ne  le  vit  plus.  Saisissant  alors 
ses  vêtements,  il  les  déchira  en  deux 
morceaux,  ''et  il  releva  le  manteau 
qu'Elie  avait  laissé  tomber.  Puis  il 
retourna,  et  s'arrêta  au  bord  du  Jour- 
prit  le  manteau  qu'Elie  avait 


mon 

I 


dain;  ''i 


420 


II  ROIS. 


Chap.  2,  lô-S,  11. 


laissé  tomber,  et  il  en  frappa  les  eaux, 
et  dit  :  Où  est  l'Eternel,  le  Dieu  tl'E- 
lie?  Lui  aussi,  il  frappa  les  eaux,  qui 
se  partagèrent  çà  et  là ,  et  Elisée 
passa. 

'^Les  fils  des  prophètes  qui  étaient 
à  Jéricho,  vis-à-vis,  l'ayant  vu,  di- 
rent :  L'esprit  d'Élie  repose  sur  Eli- 
sée !  Et  ils  allèrent  à  sa  rencontre,  et 
se  prosternèrent  contre  terre  devant 
lui.  "'Ils  lui  dirent  :  Voici,  il  y  a  par- 
mi tes  serviteurs  cinquante  hommes 
vaillants;  veux-tu  qu'ils  aillent  cher- 
cher ton  maître?  Peut-être  que  l'es- 
prit de  l'Eternel  l'a  emporté  et  l'a  jeté 
sur  quelque  montagne  ou  dans  quel- 
que vallée.  Il  lèpondit  :  Ne  les  en- 
voyez pas.  "Mais  ils  le  pressèrent 
longtemps;  et  il  dit  :  Envoyez-les.  Ils 
envoyèrent  les  cinquante  hommes , 
cjui  cherchèrent  Elle  pendant  trois 
jours  et  ne  le  trouvèrent  point.  "* Lors- 
qu'ils furent  de  retour  auprès  d'Eli- 
sée, qui  était  à  Jéricho,  il  leur  dit  :  Ne 
vous  avais-je  pas  dit  :  N'allez  pas? 

''■•Les  gens  de  la  ville  dirent  à  Eli- 
sée :  Voici,  le  séjour  de  la  ville  est 
l)on ,  comme  le  voit  mon  seigneur  ; 
mais  les  eaux  sont  mauvaises ,  et  le 
pays   est  stérile.  -"Il  dit  :  Apportez- 


25 De  la  il  ail 
Carmel,  d'où  il  retourna  à  Samarie 


a  sur  la  montagne  du 


Jorani.  roi  d'Israël.  —  Guerre  contre 
les  Moabites. 

Chap.  III.  'Joram,  fils  d'Achab, 
régna  sur  Israël  à  Samarie,  la  dix- 
huitième  année  de  Josaphat,  roi  de 
Juda.  Il  régna  douze  ans. 

-11  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  non  pas  toutefois  comme 
son  père  et  sa  mère.  Il  renversa  les 
statues  de  Baal  que  son  père  avait 
faites;  ^mais  il  se  livra  aux  péchés  de 
Jéroboam,  fils  de  Nebath,  qui  avait 
fait  pécher  Israël,  et  il  ne  s'en  dé- 
tourna point. 

^Méscha,  roi  de  Moab,  possédait 
des  troupeaux,  et  il  payait  au  roi  d'Is- 
raël un  tribut  de  cent  mille  agneaux 
et  de  cent  mille  béliers  avec  leur 
laine.  ^A  la  mort  d'Achab,  le  roi  de 
Moab  se  révolta  contre  le  roi  d'Israël. 
^Le  roi  Joram  sortit  alors  de  Samarie, 
et  passa  en  revue  tout  Israël.  'Il  se 
mit  en  marche,  et  il  fit  dire  à  Josa- 
phat, roi  de  Juda  :  Le  roi  de  Moab 
s'est  révolté  contre  moi  ;  veux-tu  ve- 
nir avec  moi  attaquer  Moab?  Josaphat 
répondit  :  J'irai,  moi  comme  toi,  mon 


moi  un  plat  neuf,  et  mettez-y  du  sel.  peuple  comme  ton  peuple,  mes  che- 
Et  ils  le  lui  apportèrent.  -'Il  alla  vers  vaux  comme  tes  chevaux.  *Et  il  dit  : 
la  source  des  eaux,  et  il  y  jeta  du  sel.      Par  (|uel  chemin  monterons-nous?  Jo- 


et  dit  :  Ainsi  parle  l'Eternel  :  J'assai- 
nis ces  eaux;  il  n'en  proviendra  plus 
ni  mort,  ni  stérilité.  "Et  les  eaux  fu- 
rent assainies,  jusqu'à  ce  jour,  selon 
la  parole  qu'Elisée  avait  prononcée. 

-■'11  monta  de  là  à  Béthel;  et  comme 
il  cheminait  à  la  montée,  des  petits 
garçons  sortirent  de  la  ville,  et  se 
moquèrent  de  lui.  Ils  lui  disaient  : 
Monte,  chauve!  monte,  chauve!  -Ml 
se  retourna  pour  les  regarder,  et  il 
les  maudit  au  nom  de  l'Eternel.  Alors 
deux  ours  sortirent  de  la  foret,  et  dé- 
chirèrent quarante-deux  de  ces  en- 
fants. 


ram   dit   :    Par  le  chemin   du   désert 
d'Edom. 

''Le  roi  d'Israël,  le  roi  de  Juda  et  le 
roi  d'Edom,  partirent;  et  après  une 
marche  de  sept  jours,  ils  manquèrent 
d'eau  pour  l'armée  et  pour  les  bêtes 
qui  la  suivaient.  '"Alors  le  roi  d'Israël 
dit  :  Hélas!  l'Éternel  a  appelé  ces  trois 
rois  pour  les  livrer  entre  les  mains  de 
Moab.  "Mais  Josaphat  dit  :  N'y  a-t-il 
ici  aucun  prophète  de  l'Eternel,  par 
qui  nous  puissions  consulter  l'Eter- 
nel? L'un  des  serviteurs  du  roi  d'Is- 
raël répondit  :  Il  y  a  ici  Elisée,  fils  de 
Schaphath,  qui  versait  l'eau  sur  les 


421 


Chap .  3, 12-4,  2. 


II   ROIS. 


mains  d'Élie".  '-Et  Josaphat  dit  :   La  rent  :  C'est  du  sang!  les  rois  ont  tiré 

parole  de  rEternel   est   avec   lui.   Le  l'épée  entre  eux,   ils  se  sont  frappés 

roi   d'Israël,   Josaphat  et   le   roi  d'É-  les  uns  les  autres;  maintenant,  Moa- 

dom,  descendirent  auprès  de  lui.  bites,  au  pillage!  -''Et  ils  marchèrent 

"Elisée   dit   au   roi  d'Israël  :   Qu'y  contre  le  camp   d'Israël.   Mais  Israël 

a-t-il  entre   moi   et   toi?   Va  vers   les  se  leva,   et  frappa  Moab,  qui  prit  la 

prophètes  de  ton  père  et  vers  les  pro-  fuite  devant  eux.  Ils  pénétrèrent  dans 

phètes  de  ta  mère.  Et  le  roi  d'Israël  le  pays,  et  frappèrent  Moab.  ^'^Ils  ren- 

lui  dit  :  Non!  car  l'Eternel  a  appelé  versèrent  les  villes,  ils  jetèrent  cha- 

ces  trois  rois  pour  les  livrer  entre  les  cun  des  pierres  dans  tous  les  meil- 

mains  de  Moab.  "Elisée  dit  :  L'Eter-  leurs  champs  et  les  en  remplirent,  ils 

nel  des  armées,  dont  je  suis  le  servi-  bouchèrent  toutes  les  sources  d'eau, 

teur,  est  vivant!  si  je  n'avais  égard  à  et  ils  abattirent  tous  les  bons  arbres; 

Josaphat,  roi  de  Juda,  je  ne  ferais  au-  et  les  frondeurs  enveloppèrent  et  bat- 

cune  attention   à  toi   et  je  ne  te   re-  tirent  Kir-Haréseth,  dont  on  ne  laissa 

garderais  pas.  '^Maintenant,  amenez-  que   les   pierres.    -'^Le    roi    de    Moab, 

moi  un  joueur  de  harpe.   Et  comme  voyant  qu'il  avait  le  dessous  dans  le 

le  joueur  de  harpe  jouait,  la  main  de  combat,  prit  avec  lui  sept  cents  hom- 

l'Eternel  fut  sur  Elisée.  '^Et  il  dit  :  mes  tirant  l'épée   pour  se  frayer  un 


Ainsi  parle  l'Eternel  :  Faites  dans 
cette  vallée  des  fosses ,  des  fosses  ! 
"Car  ainsi  parle  l'Eternel  :  Vous  n'a- 
percevrez point  de  vent  et  vous   ne 


passage  jusqu'au  roi  d'Edom  ;  mais 
ils  ne  purent  pas.  "11  prit  alors  son 
fils  premier-né,  qui  devait  régner  à 
sa  place,   et  il  l'offrit  en  holocauste 


verrez  point  de  pluie,  et  cette  vallée  sur  la  muraille.  Et  une  grande  indi- 
se remplira  d'eau,  et  vous  boirez, 
vous,  vos  troujjeaux  et  votre  bétail. 
"*Mais  cela  est  peu  de  chose  aux  yeux 
de  l'Éternel.  Il  livrera  Moab  entre  vos 
mains;  "'vous  frapperez  toutes  les  vil- 
les fortes  et  toutes  les  villes  d'élite, 
vous  abattrez  tous  les  bons  arbres, 
vous  boucherez  toutes  les  sources 
d'eau,  et  vous  ruinerez  avec  des  pier- 
res tous  les  meilleurs  champs. 

^"Or  le  matin,  au  moment  de  la  pré- 
sentation de  l'offrande,  voici,  l'eau 
arriva  du  chemin  d'Edom,  et  le  pays 
fut  rempli  d'eau. 

^'  Cependant,  tous  les  Moabites  ayant 
appris  que  les  rois  montaient  pour  les  femmes  des  fils  des  prophètes  cria  à 
attaquer,  on  convoqua  tous  ceux  en  Elisée,  en  disant  :  Ton  serviteur  mon 
âge  de  porter  les  armes  et  même  au-  mari  est  mort,  et  tu  sais  que  ton  ser- 
dessus,  et  ils  se  tinrent  sur  la  fron-  vitcur  craignait  l'Eternel  ;  or  le  créan- 
tière.  **Ils  se  levèrent  de  bon  matin,  cier  est  venu  pour  prendre  mes  deux 
et  quand  le  soleil  brilla  sur  les  eaux,  enfants  et  en  faire  ses  esclaves.  ^Eli- 
les  Moabites  virent  en  face  d'eux  les  sée  lui  dit  :  Que  puis-je  faire  pour 
eaux  rouges  comme  du  sang. -•■'Ils  di-      toi?  Dis-moi,    qu'as-tu   à   la   maison? 

a.  Qui  était  au  service  d'Élie. 


gnation  s'empara  d'Israël,  qui  s'éloi- 
gna du  roi  de  Moab  et  retourna  dans 
son  jiays. 

Miracles  d'Elisée.  —  L'huile  de  la  veuve.  — 
Le  fils  de  la  Sunaïuitc.  —  La  mort  dans  le 
pot.  —  Les  vinift  pains  d'orge.  —  Naaman, 
le  Syrien,  guéri  de  la  lèpre.  —  Gué/iazi,  ser- 
viteur d'Elisée,  frappé  de  la  lèpre.  —  La 
cognée  d'un  fils  des  prophètes.  —  Les  Syriens 
frappés  d  aveuglement.  —  Siège  et  famine  de 
Samarie.  —  Délivrance  de  Samaric,  assiégée 
par  les  Syriens.  —  Famine  de  sept  ans  ;  dé- 
part et  retour  de  la  .Sunamite.  —  Hazaël  sur 
le  trône  de  Syrie. 

C/iap.  IV.     '  Une  femme  d'entre  les 


422 


II  ROIS. 


Chap.  4, 3-w. 


Elle  répondit  :  Ta  servante  n'a  rien  du 
tout  à  la  maison  qu'un  vase  d'huile. 
^Et  il  dit  :  Va  demander  au  dehors 
des  vases  chez  tous  tes  voisins,  des 
vases  vides,  et  n'en  demande  pas  un 
petit  nombre.  *Quand  tu  seras  ren- 
trée, tu  fermeras  la  porte  sur  toi  et 
sur  tes  enfants;  tu  verseras  dans  tous 
ces  vases,  et  tu  mettras  de  côté  ceux 
qui  seront  pleins.  ^Alors  elle  le  quitta. 
Elle  ferma  la  porte  sur  elle  et  sur  ses 
enfants;  ils  lui  présentaient  les  vases, 
et  elle  versait.  ■*  Lorsque  les  vases  fu- 
rent pleins,  elle  dit  à  son  fils  :  Pré- 
sente-moi encore  un  vase.  Mais  il  lui 
répondit  :  Il  n'y  a  plus  de  vase.  Et 
l'huile  s'arrêta.  'Elle  alla  le  rapporter 
à  l'homme  de  Dieu,  et  il  dit  :  Va  ven- 
dre l'huile,  et  paie  ta  dette;  et  tu  vi- 
vras, toi  et  tes  fils,  de  ce  qui  restera. 

'* Un  jour  Elisée  passait  par  Sunem. 
Il  y  avait  là  une  femme  de  distinc- 
tion, ([ui  le  pressa  d'accepter  à  man- 
ger. Et  toutes  les  fois  ([u'il  passait, 
il  se  rendait  chez  elle  pour  manger. 
'Elle  dit  à  son  mari  :  Voici,  je  sais 
que  cet  homme  qui  passe  toujours 
chez  nous  est  un  saint  homme  de 
Dieu.  '"Faisons  une  petite  chambre 
haute  avec  des  murs,  et  mettons-y 
pour  lui  un  lit,  une  table,  un  siège 
et  un  chandelier,  afin  qu'il  s'y  retire 
quand  il  viendra  chez  nous.  "Elisée, 
'étant  revenu  à  Sunem,  se  retira  dans 
la  chambre  haute  et  y  coucha.  '-Il 
dit  à  Guéhazi,  son  serviteur  :  Appelle 
cette  Sunamite.  Guéhazi  l'appela,  et 
elle  se  présenta  devant  lui.  '^Et  Eli- 
sée dit  à  Guéhazi  :  Dis-lui  :  Voici,  tu 
nous  as  montré  tout  cet  empresse- 
ment; que  peut-on  faire  pour  toi? 
Faut-il  parler  pour  toi  au  roi  ou  au 
chef  de  l'armée?  Elle  répondit  :  J'ha- 
bite au  milieu  de  mon  peuple.  '''Et  il 
dit  :  (hie  faire  pour  elle?  Guéhazi  ré- 
pondit :  Mais!  elle  n'a  point  de  fils, 
et   son    mari   est  vieux.    '^  Et  il    dit   : 


Appelle-la.  Guéhazi  l'appela,  et  elle 
se  présenta  à  la  porte.  '*  Elisée  lui 
dit  :  A  cette  même  époque,  l'année 
prochaine,  tu  embrasseras  un  fils.  Et 
elle  dit  :  Non!  mon  seigneur,  homme 
lie  Dieu,  ne  trompe  pas  ta  servante! 

''Cette  femme  devint  enceinte,  et 
elle  enfanta  un  fils  à  la  même  époque, 
l'année  suivante,  comme  Elisée  lui 
avait  dit.  "*  L'enfant  grandit.  l*]t  un  jour 
cpi'il  était  allé  trouver  son  père  vers 
les  moissonneurs,  "il  dit  à  son  père  : 
Ma  tête  !  ma  tête  !  Le  père  dit  à  son 
serviteur  :  Porte-le  à  sa  mère.  ^'Le 
serviteur  l'emporta  et  l'amena  à  sa 
mère.  Et  l'enfant  resta  sur  les  genoux 
de  sa  mère  jusqu'à  midi,  puis  il  mou- 
rut. -'Elle  monta,  le  coucha  sur  le  lit 
de  l'homme  de  Dieu,  ferma  la  porte 
sur  lui,  et  sortit.  -"-Elle  appela  son 
mari,  et  dit  :  Envoie-moi,  je  te  prie, 
un  des  serviteurs  et  une  des  ànesses  ; 
je  veux  aller  en  hâte  vers  l'homme 
de  Dieu,  et  je  reviendrai.  -'Et  il  dit  : 
Pourquoi  veux-tu  aller  aujourd'hui 
vers  lui  ?  Ce  n'est  ni  nouvelle  lune  ni 
sabbat.  Elle  répondit  :  Tout  va  bien. 
-*Puis  elle  fit  seller  l'ànesse,  et  dit 
à  son  serviteur  :  Mène  et  pars  ;  ne 
m'arrête  pas  en  route  sans  que  je  te 
le  dise.  -^Elle  partit  donc  et  se  ren- 
dit vers  l'homme  de  Dieu  sur  la  mon- 
tagne du  Carmel. 

L'homme  de  Dieu,  l'ayant  aperçue 
de  loin,  dit  à  Guéhazi,  son  serviteur  : 
Voici  cette  Sunamite!  -"Maintenant, 
cours  donc  à  sa  rencontre,  et  dis-lui  : 
Te  portes-tu  bien  ?  ton  mari  et  ton  en- 
fant se  portent-ils  bien  ?  Elle  ré])on- 
ilit  :  Bien.  -"Et  dès  qu'elle  fut  arrivée 
auprès  de  l'homme  de  Dieu  sur  la 
montagne,  elle^  embrassa  ses  ])ieds. 
Guéhazi  s'approcha  pour  la  repous- 
ser. Mais  l'homme  de  Dieu  dit  :  Laisse- 
la,  car  son  àme  est  dans  l'amertume, 
et  l'Eternel  me  l'a  caché  et  ne  nie  l'a 
point  fait  connaître.  ^'*Alors  elle  dit  : 
Ai -je   demandé    un    fils    à    mon   sei- 


423 


Cliap.  4,29-0,6. 


II  ROIS. 


gneur?  N'ai-je  pas  dit  :  Ne  me  trompe 
pas  ?  -^Et  Elisée  dit  à  Guéhazi  :  Ceins 
tes  reins,  prends  mon  bâton  dans  ta 
main,  et  pars.  Si  tu  rencontres  quel- 
qu'un, ne  le  salue  pas  ;  et  si  quelqu'un 
te  salue,  ne  lui  réponds  pas.  Tu  met- 
tras mon  bâton  sur  le  visage  de  l'en- 
fant. ™La  mère  de  l'enfant  dit  :  L'Eter- 
nel est  vivant  et  ton  âme  est  vivante  ! 
je  ne  te  quitterai  point.  Et  il  se  leva  et 
la  suivit.  ^'Guéhazi  les  avait  devancés, 
et  il  avait  mis  le  bâton  sur  le  visage  de 
l'enfant;  mais  il  n'y  eut  ni  voix  ni  si- 
gne d'attention.  Il  s'en  retourna  à  la 
rencontre  d'Elisée,  et  lui  rapporta  la 
chose,  en  disant  :  L'enfant  ne  s'est  pas 
réveillé.  "-Lorsque  Elisée  arriva  dans  la 
maison,  voici,  l'enfant  était  mort,  cou- 
ché sur  son  lit. 

''Elisée  entra  et  ferma  la  porte  sur 
eux  deux,  et  il  pria  l'Eternel.  '''Il  mon- 
ta, et  se  coucha  sur  l'enfant;  il  mit  sa 
bouche  sur  sa  bouche,  ses  yeux  sur 
ses  yeux,  ses  mains  sur  ses  mains,  et 
il  s'étendit  sur  lui.  Et  la  chair  de  l'en- 
fant se  réchauffa.  '^Elisée  s'éloigna, 
alla  çà  et  là  par  la  maison,  puis  re- 
monta et  s'étendit  sur  l'enfant.  Et  l'en- 
fant éternua  sept  fois,  et  il  ouvrit  les 
yeux.  '^Elisée  appela  Guéhazi,  et  dit  : 
Appelle  cette  Sunamite.  Guéhazi  l'ap- 
pela, et  elle  vint  vers  Elisée,  qui  dit  : 
Prends  ton  fils  !  ''Elle  alla  se  jeter  à 
ses  pieds,  et  se  prosterna  contre  terre. 
Et  elle  prit  son  fils,  et  sortit. 

'^Elisée  revint  à  Guilgal,  et  il  y  avait 
une  famine  dans  le  pays.  Comme  les 
fils  des  prophètes  étaient  assis  devant 
lui,  il  dit  à  son  serviteur  :  Mets  le 
grand  pot,  et  fais  cuire  un  potage  pour 
les  fils  des  prophètes.  '■'L'un  d'eux  sor- 
tit dans  les  champs  ])Our  cueillir  des 
herbes  ;  il  trouva  de  la  vigne  sauvage 
et  il  y  cueillit  des  coloquintes  "  sauva- 
ges, plein  son  vêtement.  Quand  il 
rentra,  il  les  coupa  en  morceaux  dans 
le  pot  où  était  le  potage,  car  on  ne  les 

a.  Espèce  de  concombres. 


connaissait  pas.  ''"On  servit  à  manger 
à  ces  hommes  ;  mais  dès  qu'ils  eurent 
mangé  du  potage,  ils  s'écrièrent  :  La 
mort  est  dans  le  pot,  homme  de  Dieu  ! 
Et  ils  ne  purent  manger.  ^'Elisée  dit  : 
Prenez  de  la  farine.  11  en  jeta  dans  le 
pot,  et  dit  :  Sers  à  ces  gens,  et  qu'ils 
mangent.  Et  il  n'y  avait  plus  rien  de 
mauvais  dans  le  pot. 

■•-Un  homme  arriva  de  Baal-Schali- 
scha.  Il  apj)orta  du  pain  des  prémices 
à  l'homme  de  Dieu,  vingt  pains  d'orge, 
et  des  épis  nouveaux  dans  son  sac. 
Elisée  dit  :  Donne  à  ces  gens,  et  qu'ils 
mangent.  "  Son  serviteur  répondit  : 
Comment  pourrais-je  en  donner  à  cent 
personnes  ?  Mais  Elisée  dit  :  Donne  à 
ces  gens,  et  qu'ils  mangent  ;  car  ainsi 
parle  l'Eternel  :  On  mangera,  et  on  en 
aura  de  reste.  '"11  mit  alors  les  pains 
devant  eux;  et  ils  mangèrent  et  en  eu- 
rent de  reste,  selon  la  parole  de  l'E- 
ternel. 

Chap.  V.  'Naainan,  chef  de  l'ar- 
mée du  roi  de  Syrie,  jouissait  de  la 
faveur  de  son  maître  et  d'une  grande 
considération  ;  car  c'était  par  lui  que 
l'Eternel  avait  délivré  les  Syriens. 
Mais  cet  homme  fort  et  vaillant  était 
lépreux.  -Or  les  Syriens  étaient  sortis 
par  troupes,  et  ils  avaient  emmené 
captive  une  petite  fille  du  pays  d'Is- 
raël, qui  était  au  service  de  la  femme 
de  Naaman.  'Et  elle  dit  à  sa  maîtresse  : 
Oh  !  si  mon  seigneur  était  auprès  du 
prophète  qui  est  à  Samarie ,  le  pro- 
phète le  guérirait  de  sa  Jèpre  !  ^Naaman 
alla  dire  à  son  maître  :  La  jeune  fille 
du  pays  d'Israël  a  parlé  de  telle  et 
telle  manière.  '^Et  le  roi  de  Syrie  dit  : 
Va,  rends-toi  à  Samarie,  et  j'enverrai 
une  lettre  au  roi  d'Israël.  Il  partit, 
prenant  avec  lui  dix  talents  d'argent, 
six  mille  sicles  d'or,  et  dix  vêtements 
de  rechange.  '^11  porta  au  roi  d'Israël 


424 


II  ROIS. 


CIuip.   5,  7-23. 


la  lettre,  où  il  était  dit  :  Maintenant  Voici,  je  reconnais  riuil  n'y  a  point  de 
quand  cette  lettre  te  sera  parvenue,  tu  Dieu  sur  toute  la  terre,  si  ce  n'est  en 
sauras  que  je  t'envoie  Naaman,  mon  Israël.  Et  maintenant,  accepte,  je  te 
serviteur,  afin  que  tu  le  guérisses  de  jirie,  un  présent  de  la  part  de  ton  ser- 
sa  lèpre.  'Après  avoir  lu  la  lettre,  le  vitcur.  '"Elisée  répondit  :  L'Eternel 
roi  d'Israël  déchira  ses  A'ètements,  et  dont  je  suis  le  serviteur  est  vivant  !  je 
dit  :  Suis-je  un  dieu,  jiour  faire  mou-  n'accepterai  pas.  Naaman  le  pressa 
rir  et  pour  faire  vivre,  qu'il  s'adresse  d'accepter,  mais  il  refusa.  "Alors  Naa- 
à  moi  afin  cpie  je  guérisse  un  homme  nian  dit  :  Puisque  tu  refuses,  permets 
de  sa  lèpre  ?  Sachez  donc  et  compre-  que  l'on  donne  de  la  terre  à  ton  servi- 
nez  qu'il  cherche  une  occasion  de  dis-  teur,  une  charge  de  deux  mulets  ;  car 
pute  avec  moi.  ton  serviteur  ne  veut  plus  offrir  à  d'au- 
*Lorsque  Elisée,  homme  de  Dieu,  ap-  très  dieux  ni  holocauste  ni  sacrifice, 
prit  que  le  roi  d'Israël  avait  déchiré  il  n'en  offrira  qu'à  l'Eternel.  '^Voici 
ses  vêtements,  il  envoya  dire  au  roi  :  toutefois  ce  que  je  prie  l'Flternel 
Pourquoi  as-tu  tiéchiré  tes  vêtements  ?  de  pardonnera  ton  serviteur.  Quand 
Laisse-le  venir  à  moi,  et  il  saura  qu'il  mon  maître  entre  dans  la  maison  de 
y  a  un  prophète  en  Israël.  "Naaman  Himmon  jiour  s'y  prosterner  et  qu'il 
vint  avec  ses  chevaux  et  son  char,  et  s'appuie  sur  ma  main,  je  me  prosterne 


il  s'arrêta  à  la  porte  de  la  maison  d'E- 
lisée. '"Elisée  lui  fit  dire  par  un  mes- 
sager :  Va,  et  lave-toi  sept  fois  dans  le 
Jourdain  ;  ta  chair  redeviendra  saine. 


aussi  dans  la  maison  de  Rimmon  : 
veuille  l'Eternel  pardonner  à  ton  ser- 
viteur, lorsque  je  me  prosternerai  dans 
la   maison   de   Rimmon  !    '"Elisée   lui 


et  tu  seras  pur.  "Naaman  fut  irrité,  et  dit  :  Va  en  paix. 

il  s'en  alla,  en  disant  :  Voici,  je  me  Lorsque  Naaman  eut  quitté  Elisée 

disais  :  Il  sortira  vers  moi,  il  se  pré-  et  qu'il   fut   à  une  certaine  distance, 

sentera  lui-même,  il  invoquera  le  nom  '-"Guéhazi,  serviteur  d'Elisée,  homme 

de  l'Eternel,   son  Dieu,   il  agitera  sa  de  Dieu,  dit  en  lui-même  :  Voici,  mon 

main  sur  la  place  et  guérira  le  lépreux,  maître  a  ménagé  Naaman,  ce  Syrien, 

'-Les  fleuves  de  Damas,  l'Abana  et  le  en  n'acceptant  pas  de  sa  main  cec[u'il 

Par|)ar,    ne  valent-ils  pas  mieux  que  avait  apporté;  l'Éternel  est  vivant!  je 

toutes  les  eaux  d'Israël  ?  Ne  pourrais-  vais  courir  après  lui,  et  j'en  obtiendrai 

je  pas  m'y  laver  et  devenir  pur?  Et  il  quelque   chose.   -'Et   Guéhazi   courut 

s'en  retournait  et  ])arlait  avec  fureur,  après  Naaman.  Naaman,  le  voyant  cou- 

'^Mais   ses   serviteurs   s'ap])rochèrent  rir  après  lui,  descendit  de  son  char 

pour  lui   parler,  et   ils  direat  :   Mon  jjour  aller  à  sa  rencontre,  et  dit  :  Tout 

])ère,   si   le  prophète   t'eût   demandé  va-t-il  bien?   --11   répondit:   Tout  va 

(juelque  chose  de  difficile,  ne  l'aurais-  bien.   Mon   maître  m'envoie   te  dire: 

tu   ])as   fait?   Combien    plus   dois-tu  ^'oici,  il  vient  d'arriver  chez  moi  deux 

faire  ce  qu'il  t'a  dit  :  Lave-toi,  et  tu  jeunes    gens    de    la    montagne    d'É- 

seras  pur!  'Ml  descendit  alors  et  se  phraïm,  d'entre  les  fils  des  prophètes; 

plongea   sept    fois   dans  le   Jourdain,  donne  pour  eux,  je  te  prie,  un  talent 
selon  la  parole  de  l'homme  de  Dieu; 
et  sa  chair  redevint  comme  la  chair 
d'un  jeune  enfant,  et  il  fut  pur. 

'^Naaman  retourna  vers  l'homme  de 

Dieu,  avec  toute  sa  suite.  Lorsqu'il  fut  sacs,  donna  deux  habits  de  rechange, 

arrivé,  il  se  présenta  devant  lui,  et  dit:  et   les   fit  porter  devant  Guéhazi  par 

425 


d'argent  et  deux  vêtements  de  re- 
change.-^Naaman  dit:  Consens  à  pren- 
dre deux  talents.  Il  le  pressa,  et  il 
séria  deux  talents  d'aroent  dans  deux 


Chap.  5,-'2k-G,'ii. 


II  ROIS. 


deux  de  ses  serviteurs.  -•'Arrivé  à  la  envoya   des  gens,    pour  s'y  tenir  en 

colline,  Guéhazi  les  j)ritde  leurs  mains  observation,  vers  le  lieu  que  lui  avait 

et  les  déposa  dans  la  maison,  et  il  ren-  mentionné  et  signalé  l'homme  de  Dieu, 

voya  ces  gens  qui  partirent.  -^Puis  il  Cela  arriva  non  pas  une  fois  ni  deux 

alla  se  présenter  à  son  maître.  Elisée  fois.  "Le  roi  de  Syrie  en  eut  le  cœur 

lui  dit  :  D'où  viens-tu,  Guéhazi  ?  Il  ré-  agité;  il  appela  ses  serviteurs,  et  leur 

pondit  :    Ton   serviteur  n'est   allé   ni  dit  :  Ne  voulez-vous  pas  me  déclarer 

d'un  côté  ni  d'un  autre.  -^Mais  Elisée  lequel  de  nous  est  pour  le  roi  d'Israël? 

lui  dit  :  Mon  esprit  n'était  pas  absent,  '-L'un  de  ses  serviteurs  répondit  :  Per- 

lorsque  cet  homme  a  quitté  son  char  sonne!  ô  roi  mon  seigneur;  mais  Eli- 

pour  venir  à  ta  rencontre.   Est-ce  le  sée,   le   prophète,  qui  est  en   Israël, 

temps   de   prendre  de  l'argent  et  de  rapporte  au  roi  d'Israël  les  paroles  que 

prendre  des  vêtements,  puis  des  oli-  tu  prononces  dans  ta  chambre  à  cou- 

viers,   des   vignes,   des    brebis,    des  cher. '-^  Et  le  roi  dit  :  Allez  et  voyez  où 

bœufs,  des  serviteurs  et  des  servantes?  il  est,  et  je  le  ferai  prendre.  On  vint 

^'La  lèpre  de  Naaman  s'attachera  à  toi  lui  dire  :  Voici,  il  est  à  Dothan. 

et  à  ta  postérité  pour  toujours.  Et  Gué-  '■'Il  y  envoya  des  chevaux,  des  chars 

hazi   sortit   de   la   présence   d'Elisée,  et  une  forte  troupe,  qui  arrivèrent  de 

avec  une  lèpre  comme  la  neige.  nuit  et  qui  enveloppèrent  la  ville.  '^Le 

serviteur  de  l'homme  de  Dieu  se  leva 

Chap.  yi.     'Les  fds  des  prophètes  de  bon  matin  et  sortit;  et  voici,  une 

dirent  à  Elisée  :  Voici,  le  lieu  où  nous  troupe  entourait  la  ville,  avec  des  che- 

sommes  assis  devant  toi  est  trop  étroit  vaux  et  des  chars.  Et  le  serviteur  dit 

pour  nous.  ^Allons  jusqu'au  Jourdain  ;  à   l'homme   de   Dieu:    Ah!   mon  sei- 

nous  jn-endrons  là  chacun  une  poutre,  gneur,  comment  ferons-nous?  "*I1  ré- 

et  nous  nous  y  ferons  un  lieu  d'habi-  pondit:  Ne  crains  point,  car  ceux  qui 

tation.  Elisée  répondit  :  Allez. 'Et  l'un  sont  avec   nous   sont   en   plus  grand 

d'eux  dit  :   Consens  à   venir  avec  tes  nombre  que  ceux  qui  sont  avec  eux. 

serviteurs.  Il  répondit  :  J'irai.  ''Il  par-  '"Elisée  pria,  et  dit:    Eternel,   ouvre 

tit  donc  avec  eux.  Arrivés  au  Jourdain,  ses  yeux,  pour  qu'il  voie  !  Et  l'Eternel 

ils  coupèrent  du  bois.  ^Et  comme  l'un  ouvrit  les  yeux  du  serviteur,  qui  vit  la 

d'eux  abattait  une  poutre,  le  fer  tomba  montagne   pleine   de   chevaux    et    de 

dans  l'eau.   Il  s'écria:   Ah!   mon  sei-  chars  de  feu  autour  d'Elisée, 

gneur,  il  était  emprunté!   ^L'iiomme  '*Les  Syriens  descendirent  vers  Eli- 

de  Dieu  dit  :  Où  est-il  tombé  ?  Et  il  lui  sée.  Il  adressa  alors  cette  prière  à  l'E- 

montra  la  place.   Alors  Elisée  coupa  ternel  :  Daigne  fra])per  d'aveuglement 

un  morceau  de  bois,  le  jeta  à  la  même  cette  nation  !  Et  l'Eternel  les  frappa 

place,  et  fit  surnager  le  fer.  "Puis  il  d'aveuglement,  selon  la  parole  d'Eli- 

dit  :  Enlève-le!  Et  il  avança  la  main,  sée.  '"Elisée  leur  dit  :  Ce  n'est  pas  ici 

et  le  prit.  le  chemin,  et  ce  n'est  pas  ici  la  ville; 

suivez-moi,  et  je  vous  conduirai  vers 

*  Le  roi  de  Syrie  était  en  guerre  avec  l'homme  que  vous  cherchez.  Et  il  les 

Israël;  et,  dans  un  conseil  qu'il  tint  conduisit  à  Samarie.   -"Lorsqu'ils  fu- 

avec  ses  serviteurs,  il  dit  :  Mon  camp  rent  entrés  dans  Samarie,  Elisée  dit  : 

sera  dans  un  tel  lieu.  "Mais  l'homme  Eternel,  ouvre  les  yeux  de  ces  gens, 

de  Dieu  fit  dire  au  roi  d'Israël  :  Garde-  pour  qu'ils  voient  !  Et  l'Eternel  ouvrit 

toi  de  passer  dans  ce  lieu,  car  les  Sy-  leurs  yeux,  et  ils  virent  qu'ils  étaient 

riens  y  descendent. '"Et  le  loi  d'Israël  au  milieu  de  Samarie.  *'Le  roi  d'Is- 

426 


II  ROIS. 


Chnp.  O.Ti-7. 


6. 


raël,  en  les  voyant,  dit  à  Elisée  :  Fra])- 
perai-je,  frapperai-je,  mon  père  ?  -'Tu 
ne  frapperas  point,  répondit  Elisée  ; 
est-ce  que  tu  frappes  ceux  que  tu  fais 
prisonniers  avec  ton  épée  et  avec  ton 
arc?  Donne-leur  du  pain  et  de  l'eau, 
afin  qu'ils  mangent  et  boivent  ;  et 
qu'ils  s'en  aillent  ensuite  vers  leur 
maître.  -'Le  roi  d'Israël  leur  fit  servir 
un  grand  repas,  et  ils  mangèrent  et 
burent;  puis  il  les  renvoya,  et  ils  s'en 
allèrent  vers  leur  maître.  Et  les  trou- 
pes des  Syriens  ne  revinrent  plus  sur 
le  territoire  d'Israël. 

-^ Après  cela,  Ben-Hadad,  roi  de 
Syrie,  ayant  rassemblé  toute  son  ar- 
mée, monta  et  assiégea  Samarie.  -^11 
V  eut  une  grande  famine  dans  Sama- 
rie ;  et  ils  la  serrèrent  tellement  qu'une 
tète  d'àne  valait  quatre-vingts  sicles 
d'argent,  et  le  quart  d'un  kab  de  fiente 
de  pigeon  cinq  sicles  d'argent.  -*Et 
comme  le  roi  passait  sur  la  muraille, 
une  femme  lui  cria  :  Sauve-moi,  ô  roi 
mon  seigneur  !  -'Il  répondit  :  Si  l'Eter- 
nel ne  te  sauve  pas,  avec  quoi  te  sau- 
verais-je  ?  avec  le  produit  de  l'aire  ou 
du  pressoir?  -*Et  le  roi  lui  dit  :  Qu'as- 
tu  ?  Elle  répondit  :  Cette  femme -là 
m'a  dit  :  Donne  ton  fils  !  nous  le  man- 
gerons aujourd'hui,  et  demain  nous 
mangerons  mon  fils.  ^^Nous  avons  fait 
cuire  mon  fils,  et  nous  l'avons  mangé. 
Et  le  jour  suivant,  je  lui  ai  dit  :  Donne 
ton  fils,  et  nous  le  mangerons.  Mais 
elle  a  caché  son  fils.  '"Lorsque  le  roi 
entendit  les  paroles  de  cette  femme, 
il  déchira  ses  vêtements,  en  passant 
sur  la  muraille;  et  le  peuple  vit  qu'il 
avait  en  dedans  un  sac  sur  son  corps. 

"Le  roi  dit  :  Que  Dieu  me  punisse 
dans  toute  sa  rigueur,  si  la  tête  d'Eli- 
sée, fils  de  Schaphath,  reste  aujour- 
d'hui sur  lui  !  ''-Or  Elisée  était  assis  iU 
dans  sa  maison,  et  les  anciens  étaient 
assis  auprès  de  lui.  Le  roi  envoya  qucl- 
(pi'un  devant  lui.  Mais  avant  que  le 


messager  fût  arrive,  Elisée  dit  aux  an- 
ciens :  Voyez-vous  cpie  ce  fils  d'assas- 
sin envoie  quelqu'un  ])our  m'ôter  la 
tête  ?  Ecoutez  !  quand  le  messager 
viendra,  fermez  la  porte,  et  repoussez- 
le  avec  la  porte  :  le  bruit  des  pas  de 
son  maître  ne  se  fait-il  pas  entendre 
derrière  lui?  "'11  leur  parlait  encore, 
et  déjà  le  messager  était  descendu 
vers  lui,  et  disait  :  Voici,  ce  mal  vient 
de  l'Éternel  ;  qu'ai-je  à  espérer  encore 
de  l'Eternel  ? 

Cliap.  VIL  'Elisée  dit  :  Ecoutez 
la  parole  de  l'Eternel  !  Ainsi  parle  l'E- 
ternel :  Demain,  à  cette  heure,  on 
aura  une  mesure  de  fleur  de  farine 
pour  un  sicle  et  deux  mesures  d'orge 
pour  un  sicle,  à  la  porte  de  Samarie. 
-L'officier  sur  la  main  du(piel  s'ap- 
puyait le  roi  répondit  à  l'iiomme  de 
Dieu  :  Quand  l'Éternel  ferait  des  fe- 
nêtres au  ciel,  pareille  chose  arrive- 
rait-elle? Et  Elisée  dit  :  Tu  le  verras 
de  tes  yeux  :  mais  tu  n'en  mangeras 
point. 

•'Il  V  avait  à  l'entrée  de  la  porte 
quatre  lépreux,  qui  se  dirent  l'un  à 
l'autre  :  Quoi!  resterons-nous  ici  jus- 
qu'à ce  que  nous  mourions?  ■'Si  nous 
songeons  à  entrer  dans  la  ville,  la 
famine  est  dans  la  ville ,  et  nous  y 
mourrons;  et  si  nous  restons  ici,  nous 
mourrons  également.  Allons  nous  je- 
ter dans  le  camp  des  Syriens;  s'ils 
nous  laissent  vivre  nous  vivrons,  et 
s'ils    nous    font    mourir    nous    mour- 


rons. ^Ils  partirent  donc  au  crépus- 
cule, pour  se  rendre  au  camp  des 
Syriens  ;  et  lorsqu'ils  furent  arrivés  à 
l'entrée  du  camp  des  Syriens,  voici,  il 
n'y  avait  personne.  *Le  Seigneur  avait 
fait  entendre  dans  le  camp  des  Syriens 
un  bruit  de  chars  et  un  bruit  de  che- 
\aux,  le  bruit  d'une  grande  armée,  et 
ils  s'étaient  dit  Tiin  à  l'autre  :  Voici, 
le  roi  d'Israël  a  jiris  à  sa  solde  contre 
nous  les  roisdes  Iléthiens  et  les  rois  des 
Egyptiens  pour  venir  nous  attaquer. 


li-l 


vil 


Chap.  7 , 1-8,  k. 


II   ROIS. 


"Et  ils  se  levèrent  et  prirent  la  fuite  voya  des  messagers  sur  les  traces  de 
au  crépuscule,  abandonnant  leurs  ten-  l'armée  des  Syriens,  en  disant  :  Allez 
tes,  leurs  chevaux  et  leurs  ânes,  le  et  voyez.  '"'Ils  allèrent  après  eux  jus- 
camp  tel  qu'il  était,  et  ils  s'enfuirent  qu'au  Jourdain  ;  et  voici,  toute  la  route 
pour  sauver  leur  vie.  ^Les  lépreux,  était  pleine  de  vêtements  et  d'objets 
étant  arrivés  à  l'entrée  du  camp,  pé-  que  les  Syriens  avaient  jetés  dans 
nétrèrent  dans  une  tente,  mangèrent  leur  précipitation.  Les  messagers  re- 
et  burent,  et  en  emportèrent  de  l'ar-  vinrent,  et  le  rapportèrent  au  roi. 
gent,  de  l'or,  et  des  vêtements,  qu'ils  "*Le  peujile  sortit,  et  pilla  le  camp 
allèrent  cacher.  Ils  revinrent,  péné-  des  Syriens.  Et  l'on  eut  une  mesure 
trèrent  dans  une  autre  tente,  et  en  de  fleur  de  farine  pour  un  sicle  et 
emportèrent  des  objets  qu'ils  allèrent  deux  mesures  d'orge  ]30ur  un  sicle, 
cacher.  ^Puis  ils  se  dirent  l'un  à  l'au-  selon  la  parole  de  l'Eternel.  '^Le  roi 
tre  :  Nous  n'agissons  pas  bien  !  Cette 
journée  est  une  journée  de  bonne 
nouvelle;  si  nous  gardons  le  silence 
et  si  nous  attendons  jus(|u'à  la  lu- 
mière du  matin,  le  châtiment  nous 
atteindra.  Venez  maintenant,  et  al- 
lons informer  la  maison  du  roi.  '"Ils 
|)artirent,  et  ils  appelèrent  les  gardes 
de  la  porte  de  la  ville,  auxquels  ils  mesures  d'orge  pour  un  sicle  et  une 
firent  ce  rapport  :  Nous  sommes  entrés  mesure  de  fleur  de  farine  pour  un  si- 
dans  le  camp  des  Svriens,  et  voici,  il  cle,  demain,  à  cette  heure,  à  la  porte 
n'y  a  personne,  on  n'y  entend  aucune  de  Samarie.  ''-'Et  l'officier  avait  ré- 
voix d'homme;  il  n'y  a  que  des  chevaux  ]iondu  à  l'homme  de  Dieu  :  Quand  l'E- 
attachés  et  des  ânes  attachés,  et  les  ternel  ferait  des  fenêtres  au  ciel,  pa- 
tentes comme  elles  étaient.  "Les  gar-  reille  chose  arriverait-elle  ?  Et  Elisée 
des  de  la  porte  crièrent,  et  ils  trans-  avait  dit  :  Tu  le  verras  de  tes  yeux; 
mirent  ce  rapport  à  l'intérieur  de  la  mais  tu  n'en  mangeras  point.  ^"C'est 
maison  du  roi.  en  effet  ce  qui  lui  arriva  :  il  fut  écrasé 
'^Le  roi  se  leva  de  nuit,  et  il  dit  à  à  la  porte  jnir  le  peuple,  et  il  mourut. 
ses  serviteurs  :  Je  veux  vous  commu- 
niquer ce  que  nous  font  les  Syriens.  Chap.  }  JII.  '  Elisée  dit  à  la  femme 
Comme  ils  savent  que  nous  sommes  dont  il  avait  fait  revivre  le  fils  :  Lève- 
affamés,  ils  ont  quitté  le  camp  pour  toi,  va-t'en,  toi  et  ta  maison,  et  sé- 
se  cacher  dans  les  champs,  et  ils  se  journe  où  tu  pourras;  car  l'Eternel 
sont  dit  :  Quand  ils  sortiront  de  la  a|)pelle  la  famine,  et  même  elle  vient 
ville,  nous   les   saisirons  vivants,    et  sur   le   pavs   pour    sept    années.    -La 


avait  remis  la  garde  de  la  porte  à 
l'officier  sur  la  main  duquel  il  s'ap- 
puyait; mais  cet  officier  fut  écrasé  à 
la  porte  par  le  peuj)le  et  il  mourut, 
selon  la  jiarole  qu'avait  prononcée 
l'homme  de  Dieu  ([uand  le  roi  était 
descendu  vers  lui.  '* L'homme  de  Dieu 
avait  dit  alors  au  roi  :  On  aura  deux 


nous  entrerons  dans  la  ville.  '^L'un  des 
serviteurs  du  roi  répondit  :  Qvie  l'on 
prenne  cinq  des  chevaux  qui  restent 
encore  dans  la  ville,  —  ils  sont  comme 
toute  la  multitude  d'Israël  qui  y  est  res- 
tée, ils  sont  comme  toute  la  multitude 
d'Israël  qui  dépérit,  —  et  envoyons 


femme  se  leva,  et  elle  fit  selon  la  pa- 
role de  l'homme  de  Dieu  :  elle  s'en 
alla,  elle  et  sa  maison,  et  séjourna 
sept  ans  au  pays  des  Philistins.  ''Au 
bout  des  sept  ans,  la  femme  revint  du 
pays  des  Philistins,  et  elle  alla  implo- 
rer le  roi  au  sujet  de  sa  maison  et  de 


voir  ce  qui  se  passe.  '''On  prit  deux      son  champ.  ''Le  roi  s'entretenait  avec 
chars  avec  les  chevaux,  et  le  roi  en-     Guéhazi ,    serviteur    de    l'homme   de 

428 


II  ROIS. 


Chap.  (S*^  .1-2.5. 


Dieu,  et  il  disait  :  Raconte-moi,  je  te 
prie,  toutes  les  grandes  choses  qu'Eli- 
sée a  faites.  ^Et  pendant  qu'il  racon- 
tait au  roi  comment  Elisée  avait  rendu 
la  vie  à  un  mort,  la  femme  dont  Elisée 
avait  fait  revivre  le  fils  \int  inq)lorer 
le  roi  au  sujet  de  sa  maison  et  de  son 
champ.  Guéhazi  dit  :  O  roi  mon  sei- 
gneur, voici  la  femme,  et  voici  son  fils 
qu'Elisée  a  fait  revivre.  *Le  roi  inter- 
rogea la  femme,  et  elle  lui  fît  le  récit. 
Puis  le  roi  lui  donna  un  eunuque,  au- 
quel il  dit  :  Fais  restituer  tout  ce  qui 
a])partient  à  cette  femme,  avec  tous 
les  revenus  du  champ,  depuis  le  jour 
où  elle  a  quitté  le  pays  jusqu'à  main- 
tenant. 

'Elisée  se  rendit  à  Damas.  Ben-Ha- 
dad,  roi  de  Syrie,  était  malade  ;  et  on 
l'avertit,  en  disant  :  L'homme  de  Dieu 
est  arrivé  ici.  ^Le  roi  dit  à  Hazaël  : 
Prends  avec  toi  un  présent,  et  va  au- 
devant  de  l'homme  de  Dieu  ;  consulte 
])ar  lui  l'Eternel,  en  disant  :  Guéri- 
rai-je  de  cette  maladie?  ^Hazaël  alla 
au-devant  d'Elisée,  prenant  avec  lui 
un  présent,  tout  ce  qu'il  y  avait  de 
meilleur  à  Damas,  la  charge  de  qua- 
rante chameaux.  Lorsqu'il  fut  arrivé, 
il  se  présenta  à  lui,  et  dit  :  Ton  fds 
Ben-Hadad,  roi  de  Syrie,  m'envoie 
vers  toi  pour  dire  :  Guérirai-je  de  cette 
maladie  ?  '"Elisée  lui  répondit  :  Va, 
dis-lui  :  Tu  guériras  !  Mais  l'Eternel 
m'a  révélé  cju'il  mourra.  "  L'homme  de 
Dieu  arrêta  son  regard  sur  Hazaël 
et  le  fixa  longtemps,  puis  il  pleura. 
'"Hazaël  dit:  Pourquoi  mon  seigneur 
|)leure-t-il  P  Et  Elisée  répondit  :  Parce 
<|ue  je  sais  le  mal  que  tu  feras  aux  en- 
tants d'Israël  ;  tu  mettras  le  feu  à  leurs 
villes  lortes,  tu  tueras  avec  l'épéeleuis 
jeunes  gens,  tu  écraseras  leurs  petits 
enfants,  et  tu  fendras  le  ventre  de  leurs 
femmes  enceintes.  '^Hazaël  dit:  Mais 
qu'est-ce  que  ton  serviteur,  ce  chien, 

û.   Un  successeur  au  trùnc. 


pour  faire  de  si  grandes  choses  ?  Et 
Elisée  dit:  L'Eternel  m'a  révélé  que 
tu  seras  roi  de  Syrie.  '''Hazaël  quitta 
Elisée,  et  revint  auprès  de  son  maître, 
(pii  lui  dit  :  Que  t'a  dit  Elisée?  Et  il 
répondit  :  Il  m'a  dit  :  Tu  guériras  ! 
'^Le  lendemain,  Hazaël  prit  une  cou- 
verture, qu'il  plongea  dans  l'eau,  et  il 
retendit  sur  le  visage  du  roi,  qui  mou- 
rut. Et  Hazaël  régna  à  sa  place. 

Jorani  et  Ar/iazia,  rois  de  Jiida. 

'*La  cinquième  année  de  Joram,  fils 
d'Achab,  roi  d'Israël,  Joram,  fils  de 
■losaphat,  roi  de  .Juda,  régna.  '"Il  avait 
trente-deux  ans  lorsqu'il  devint  roi, 
et  il  régna  huit  ans  à  Jérusalem. 

"*11  marcha  dans  la  voie  des  rois 
d'Israël,  comme  avait  fait  la  maison 
d'Achab,  car  il  avait  pour  femme  une 
fille  d'Achab,  et  il  fit  ce  qui  est  mal 
aux  yeux  de  l'Eternel.  "Mais  ri']tcrnel 
ne  voulut  point  détruire  Juda,  à  cause 
de  David,  son  serviteur,  selon  la  pro- 
messe qu'il  lui  avait  faite  de  lui  don- 
ner toujours  une  lampe"  parmi  ses 
iils. 

-"De  son  temps,  Edom  se  révolta 
contre  l'autorité  de  Juda,  et  se  donna 
un  l'oi.  -'Joram  passa  à  Tsaïr,  avec 
tous  ses  chars;  s'étant  levé  de  nuit,  il 
battit  les  Edomites  qui  l'entouraient 
et  les  chefs  des  chars,  et  le  peuple 
s'enfuit  dans  ses  tentes.  ^- La  rébellion 
d'Edom  contre  l'autorité  de  Juda  a 
duré  jusqu'à  ce  jour.  Libna  se  révolta 
aussi  dans  le  même  temps. 

^^Le  reste  des  actions  de  Joram,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cehi  n'est-il  |)as 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  Juda  ? 

-'*Joram  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  il  fut  enterré  avec  ses  pères  dans  la 
ville  de  David.  Et  Achazia,  son  fils, 
régna  à  sa  place. 

"La  douzième  année  de  Joram,  fils 


429 


Chop.    8,26-9,  lû. 


II  ROIS. 


d'Achab,  roi  d'Israël,  Achazia,  fils  de  "Jéhii  se  leva  et  entra  dans  la  maison, 

Joram,  roi  de  Juda,  régna.  -"Achazia  et  le  jeune  homme  répandit  l'huile  sur 

avait  vingt-deux  ans  lorsqu'il  devint  sa  tête,  en  lui  disant  :  Ainsi  parle  l'E- 

roi,  et  il  régna  un  an  à  Jérusalem.  Sa  ternel,  le  Dieu  d'Israël  :  Je  t'oins  roi 

mère  s'appelait  Athalie,  fille"  d'Omri,  d'Israël,  du  peuple  de  l'Eternel.  'Tu 

roi  d'Israël.  frapperas  la  maison  d'Achab,  ton  maî- 

^'11  marcha  dans  la  voie  de  la  mai-  tre,  et  je  vengerai  sur  Jézabel  le  sang 

son  d'Achab,  et  il  fit  ce  qui  est  mal  de  mes  serviteurs  les  prophètes  et  le 

aux  yeux  de  l'Eternel,  comme  la  mai-  sang  de  tous  les  serviteurs  de  l'Eter- 


son  d'Achab,  car  il  était  allié  par  ma- 
riage à  la  maison  d'Achab. 


nel.  '^Toute  la  maison  d'Achab  périra; 
j'exterminerai  quiconque  appartient  à 


-'^II  alla  avec  Joram,  fils  d'Achab,  à  Achab,  celui  qui  est  esclave  et  celui 

la  guerre  contre  Hazaël,  roi  de  Syrie,  qui  est  libre  en  Israël,  'et  je  rendrai 

à  Ramoth  en  Galaad.  Et  les  Syriens  la  maison  d'Achab  semblable  à  la  mai- 

blessèrent  Joram.  -'■'Le  roi  Joram  s'en  son  de  Jéroboam,  fils  de  Nebath,  et  à 

retourna  pour  se  taire  guérir  à  Jizreel  la  maison  de  Baescha,   fils  d'Achija. 

des    blessures    que    les    Syriens    lui  ^''Les  chiens  mangeront  Jézabel  dans 

avaient  faites   à    Rama,    lorsqu'il   se  le  champ  de  Jizreel,  et  il  n'y  aura  per- 

battait  contre   Hazaël,    roi   de   Syrie,  sonne  pour  l'enterrer.   Puis  le  jeune 


Achazia,  fils  de  Joram,  roi  de  Juda 
descendit  pour  voir  Joram,  fils  d'A 
chab,  à  Jizreel,  parce  qu'il  était  ma 
lade. 


Chap.   IX. 


homme  ouvrit  la  porte,  et  s'enfuit. 

"  Lorsque  Jéhu  sortit  pour  rejoindre 
les  serviteurs  de  son  maître ,  on  lui 
dit:  Tout  va-t-il  bien?  Pourquoi  ce 
fou  est-il  venu  vers  toi  ?  Jéhu  leur  ré- 
jiondit  :  Vous  c(jnnaissez  bien  l'homme 
et  ce  qu'il  peut  dire.  '-Mais  ils  répli- 
quèrent :  Mensonge  !  Réponds-nous 
'Elisée,   le   prophète,      donc?  Et  il  dit  :  Il  m'a  parlé  de  telle 


Les  rois  d'Israël  et  de  Juda  tués  par  Jcliu. 
Jézabel  j)rccipitéc  d'une  fenêtre  à  Jizreel 


ap})ela  l'un  des  fils  des  prophètes,  et 
lui  dit  :  Ceins  tes  reins,  prends  avec 
toi  cette  fiole  d'huile,  et  va  à  Ramoth 
eu  Galaad.  -Quand  tu  y  seras  arrivé, 
vois  Jéhu,  fils  de  Josaphat,  fils  de 
Nimsclîi.  Tu  iras  le  faire  lever  du  mi- 
lieu de  ses  frères,  et  tu  le  conduiras 
dans  une  chambre  retirée.  ''Tu  pren- 
dras la  fiole  d'huile,  que  tu  répandras 
sur  sa  tête,  et  tu  diras  :  Ainsi  parle 
l'Eternel  :  Je  t'oins  roi  d'Israël  !  Puis 


et  telle  manière,  disant  :  Ainsi  parle 
l'Eternel  :  Je  t'oins  roi  d'Israël.  '-'Aus- 
sitôt ils  prirent  chacun  leurs  vête- 
ments, qu'ils  mirent  sous  Jéhu  au  haut 
des  degrés;  ils  sonnèrent  de  la  trom- 
j)ette,  et  dirent  :  Jéhu  est  roi  !  '''Ainsi 
Jéhu,  fils  de  Josaphat,  fils  de  Nimschi, 
forma  une  conspiration  contre  Joram. 
—  Or  Joram  et  tout  Israël  défendaient 
Ramoth  en  Galaad  contre  Hazaël,  roi 
de  Syrie  ;  '"^  mais  le  roi  Joram  s'en  était 


tu  ouvriras  la  porte,  et  tu  t'enfuiras  retourné  pour  se  faire  guérir  à  Jizreel 

sans  t'arrêter.  des    blessures    que    les    Syriens    lui 

*Le  jeune  homme,  serviteur  du  pro-  avaient  faites,  lorsqu'il  se  battait  con- 

phète,  partit  pour  Ramoth  en  Galaad.  tre  Hazaël,  roi  de  Syrie.  — Jéhu  dit  : 

^Quand  il  arriva,   voici,   les  chefs  de  Si   c'est  votre  volonté,   personne  ne 

l'armée  étaient  assis.  II  dit  :  Chef,  j'ai  s'échappera  de  la  ville  pour  aller  por- 

un  mot  à  te  dire.  Et  Jéhu  dit  :  Auquel  ter  la   nouvelle   à  Jizreel.    '^Et  Jéhu 

de  nous  tous  ?  Il  répondit  :  A  toi,  chef,  monta  sur  son  char  et  partit  pour  Jiz- 

a.  Pelile-fiUe.  ■''•■-  ■'•■    '- 

430 


II  ROIS. 


Chap.  9,  n 


■31. 


réel,  car  Joram  y  était  alité,  et  Acha-  sang  de  Naboth  et  le  sang  de  ses  fils, 
zia,  roi  de  Juda,  était  descendu  pour  dit  l'Eternel,  et  je  te  rendrai  la  pa- 
le visiter.  reille  dans  ce  champ  même,  dit  l'Eter- 

'"  La  sentinelle  placée  sur  la  tour  de  nel  !  Prends-le  donc,  et  jette-le  dans 

.Jizreel  vit  venir  la  troupe  de  .Jéhu,  et  le  champ,  selon  la  parole  de  l'Eter- 

dit  :  Je  vois  une  troupe.  Joram  dit  :  nel. 

Prends  un  cavalier,  et  envoie-le  au-  "Achazia ,  roi  de  Juda,  ayant  vu 
devant  d'eux  pour  demander  si  c'est  cela,  s'enfuit  par  le  chemin  de  la  mai- 
la  paix.  '*Le  cavalier  alla  au-devant  son  du  jardin.  Jéhu  le  poursuivit,  et 
de  Jéhu,  et  dit  :  Ainsi  jiarle  le  roi  :  dit  :  Lui  aussi,  frappez-le  sur  le  char! 
Est-ce  la  paix?  Et  Jéhu  répondit  :  Que  Et  on  le  frappa  à  la  montée  de  Gur, 
t'importe  la  paix?  Passe  derrière  moi.  près  de  Jihleam.  Il  se  réfugia  à  Me- 
La  sentinelle  en  donna  avis,  et  dit  :  guiddo,  et  il  y  mourut.  '-*Ses  servi- 
Le  messager  est  allé  jusqu'à  eux,  et  il  teurs  le  transportèrent  sur  un  char  à 
ne  revient  ]ias.  '"Joram  envoya  un  se-  Jérusalem,  et  ils  l'enterrèrent  dans 
cond  cavalier,  qui  arriva  vers  eux  et  son  sépulcre  avec  ses  pères,  dans  la 
dit  :  Ainsi  parle  le  roi  :  Est-ce  la  paix  ?  ville  de  David.  -^\chazia  était  devenu 
Et  Jéhu  répondit  :  Que  t'importe  la  roi  de  Juda  la  onzième  année  de  Jo- 
paix  ?  Passe  derrière  moi.  '-"La  senti-  ram,  fils  d'Achab. 

nelle  en  donna  avis,  et  dit  :  Il  est  allé  -'"Jéhu  entra  dans  Jizreel.   Jézabel, 

jusqu'à  eux,  et  il  ne  revient  pas.  Et  le  l'ayant  appris,  mit  du  fard  à  ses  yeux, 

train  est  comme  celui  de  Jéhu,  fils  de  se  para  la  tête,  et  regarda  par  la  fenê- 

Nimschi,  car  il  conduit  d'une  manière  tre.^'CommeJéhu  franchissaitlaporte, 

insensée.  elle  dit:  Est-ce  la  paix,  nouveau  Zimri, 

-'Alors  Joram  dit:  Attelle!  Et  on  assassin  de  son  maître"?  ^'11  leva  le 
attela  son  char.  Joram,  roi  d'Israël,  et  visage  vers  la  fenêtre,  et  dit  :  Qui  est 
Achazia,  roi  de  Juda,  sortirent  chacun  pour  moi  ?  qui  ?  Et  deux  ou  trois  eu- 
dans  son  char  pour  aller  au-devant  de  nuques  le  regardèrent  en  s'approchant 


Jéhu,  et  ils  le  rencontrèrent  dans  le 
champ  de  Naboth  de  Jizreel.  --Dès  que 
Joram  vit  Jéhu,  il  dit  :  Est-ce  la  paix, 
Jéhu?  Jéhu  répondit  :  Quoi,  la  paix! 
tant  que  durent  les  prostitutions  de 
Jézabel,  ta  mère,  et  la  multitude  de 
ses  sortilèges  !  '-•'Joram  tourna  bride  et 


de  la  fenêtre.  '^11  dit  :  Jetez-la  en  bas  ! 


Ils  la  jetèrent,  et  il  rejaillit  de  son 
sang  sur  la  muraille  et  sur  les  che- 
vaux. Jéhu  la  foula  aux  pieds;  '*puis 
il  entra,  mangea  et  but,  et  il  dit  :  Allez 
voir  cette  maudite,  et  enterrez-la,  car 
elle  est  fille  de  roi.  ^^Ils  allèrent  pour 
s'enfuit,  et  il  dit  à  Achazia  :  Trahison,  l'enterrer;  mais  ils  ne  trouvèrent  d'elle 
Achazia  !  ^''Mais  Jéhu  saisit  son  arc,  et  que  le  crâne,  les  pieds  et  les  paumes 
il  frappa  Joram  entre  les  épaules  :  la  des  mains.  ^"Ils  retournèrent  l'annon- 
flèche  sortit  jiar  le  cœur,  et  Joram  cer  à  Jéhu,  qui  dit  :  C'est  ce  qu'avait 
s'affaissa  dans  son  char.  déclaré    l'Etei-nel    par    son    serviteur 

-^Jéhu  dit  à  son  officier  Bidkar  :  Elie,  le  Thischbite,  en  disant  :  Les 
Prends-le,  et  jette-le  dans  le  champ  chiens  mangeront  la  chair  de  Jézabel 
de  Naboth  de  Jizreel;  car  souviens-  dans  le  champ  de  Jizreel  ; -"et  le  cada- 
t'en,  lorsque  moi  et  toi,  nous  étions  vre  de  Jézabel  sera  comme  du  fumier 
ensemble  à  cheval  derrière  Achab  ,  sur  la  face  des  champs,  dans  le  champ 
son  père,  l'Eternel  prononça  contre  de  Jizreel,  de  sorte  qu'on  ne  j^ourra 
lui  cette  sentence  :  -'J'ai   vu   hier  le      dire  :  C'est  Jézabel. 


a.  Ziniri  avait  tué  le  roi  Éla.  Y 


oy 


I  Rois   Uj,  10. 


431 


28 


Chap.  10,1- 


19. 


II  ROIS. 


Jéint,  roi  d' Israël.  —  La  famille  d'Achab  et  les  prophètes  de  Baal  exterminés. 

Chap.  X.     '11  y  avait  dans  Samarie  tombera  rien  à  terre  de  la  parole  de 

soixante-dix  fils  d'Achab.  Jéhu  écrivit  TEternel,  de  la  parole  que  l'Éternel  a 

des  lettres  qu'il  envoya  à  Samarie  aux  prononcée  contre  la  maison  d'Achab; 

chefs  de  Jizreel,  aux  anciens,  et  aux  l'Eternel  accomplit  ce  qu'il  a  déclaré 

gouverneurs  des  enfants  d'Achab.  Il  y  par  son  serviteur  Elie.  "  Et  Jéhu  frappa 

était  dit  :    -Maintenant,   quand   cette  tous  ceux  qui  restaient  de  la  maison 

lettre  vous  sera  parvenue,  —  puisque  d'Achab  à  Jizreel,  tous  ses  grands,  ses 

vous  avez  avec  vous  les  fils  de  votre  familiers   et   ses   ministres,    sans    en 

maître,  avec  vous  les  chars  et  les  che-  laisser  échapper  un  seul, 

vaux,  une  ville  forte  et  les  armes,  —  '-Puis  il  se  leva,  et  partit  pour  aller 

^voyez  lequel  des  fils  de  votre  maître  à  Samarie.    Arrivé   à   une  maison  de 

est  le  meilleur  et  convient  le  mieux,  réunion  des  bergers,  sur  le  chemin, 

mettez-le  sur  le  trône  de  son  père,  et  '■'Jéhu  trouva  les  frères  d'Achazia,  roi 

combattez   pour  la   maison   de   votre  de  Juda,  et  il  dit  :  Qui  êtes-vous  ?  Ils 

maître!   ''Ils   eurent  une  très  grande  répondirent  :  Nous  sommes  les  frères 

peur,  et  ils  dirent  :  Voici,  deux  rois  d'Achazia,  et  nous  descendons  pour 

n'ont  pu  lui  résister;  comment  résis-  saluer  les  fils  du  roi  et  les  fils  de  la 

terions-nous  ?  ^Et  le  chef  de  la  maison,  reine.  '*Jéhu  dit  :  Saisissez-les  vivants, 

le  chef  de  la  ville,  les  anciens,  et  les  Et  ils  les  saisirent  vivants,  etleségor- 

gouverneurs  des  enfants,   envoyèrent  gèrent  au  nombre  de  quarante-deux, 

dire  à  Jéhu  :  Nous  sommes  tes  servi-  à  la  citerne  de  la  maison  de  réunion; 

teurs,  et  nous  ferons  tout  ce  que  tu  Jéhu    n'en     laissa     échapper    aucun, 

nousdiras;  nous  n'établirons  personne  '^lîtant  parti  de  là,  il  rencontra  Jona- 

roi,  fais  ce  qui  te  semblera  bon.  dab,  fils  de  Récab,  qui  venait  au-de- 

*Jéhu  leur  écrivit  une  seconde  lettre,  vant  de  lui.  11  le  salua,  et  lui  dit  :  Ton 

où  il  était  dit  :  Si  vous  êtes  à  moi  et  si  cœur  est-il  sincère,  comme  mon  cœur 

vous  obéissez  à  ma  voix,  prenez  les  l'est  envers  le  tien  ?  Et  Jonadab  répon- 

têtes   de   ces   hommes,   fils   de   votre  dit  :  Il  l'est.  S'il  l'est,  répliqua  Jéhu, 

maître,  et  venez  auprès  de  moi  demain  donne-moi  ta  main.  Jonadab  lui  donna 

à  cette  heure,  à  Jizreel.  Or  les  soixante-  la  main.  Et  Jéhu  le  fit  monter  auprès 

■dix  fils  du  roi  étaient  chez  les  grands  de  lui  dans  son  char,  '^et  dit  :  Viens 

•de  la  ville,  qui  les  élevaient.  "Quand  avec  moi,  et  tu  verras  mon  zèle  pour 

la  lettre  leur  fut  parvenue,  ils  prirent  l'Eternel.  Il  l'emmena  ainsi  dans  son 

les  fils  du  roi,  et  ils  efforcèrent  ces  char. 

soixante-dix  hommes;  puis  ils  mirent  '"Lorsque  Jéhu  fut  arrivé  à  Samarie, 

leurs  tètes  dans  des  corbeilles,  et  les  il  frappa  tous  ceux  qui  restaient  d'A- 

envoyèrent  à  Jéhu,  à  Jizreel.  ^Lenies-  chab  à  Samarie,  et  il  les  détruisit  en- 
sager  vint  l'en  informer,  en  disant  : 


Ils  ont  apporté  les  têtes  des  fils  du  roi. 

Et   il   dit  :    Mettez-les   en  deux  tas  à 

l'entrée  de  la  porte,  jusqu'au  matin. 

*Le  matin,  il  sortit;  et  se  présentant  à 

tout  le  peuple,  il  dit  :  Vous  êtes  justes  ! 

voici,   moi,  j'ai  conspiré  contre  mon 

maître  et  je  l'ai  tué;  mais  qui  a  frappé      sans  qu'il  en  manque  un  seul,  car  je 

tous  ceux-ci?  '"Sachez  donc  qu'il  ne 


tièrement,  selon  la  parole  que  l'Eter- 
nel avait  dite  à  Elie.  '"Puis  il  assembla 
tout  le  peuple,  et  leur  dit  :  Achab  a 
peu  servi  Baal;  Jéhu  le  servira  beau- 
coup. '^Maintenant  convoquez  auprès 
de  moi  tous  les  prophètes  de  Baal, 
tous  ses  serviteurs  et  tous  ses  prêtres, 


veux  offrir  un  grand  sacrifice  à  Baal 


432 


II  ROIS. 


Chap.  I0,m-IL 


quiconque  manquera  ne  vivra  pas.  cuté  ce  qui  était  droit  à  mes  yeux,  et 
•Jélui  agissait  avec  ruse,  pour  faire  que  tu  as  fait  à  la  maison  d'Achah  tout 
périr  les  serviteurs  de  Baal.  -"Il  dit  :  ce  qui  était  conforme  à  ma  volonté, 
Publiez  une  fête  en  l'honneur  de  Baal.  tes  fils  jusqu'à  la  quatrième  génération 
Et  ils  la  publièrent.  ^'11  envoya  des  seront  assis  sur  le  trône  d'Israël. '"Tou- 
raessagers  dans  tout  Israël;  et  tous  les  tefois  Jéhu  ne  prit  point  garde  à  mar- 
serviteurs  de  Baal  arrivèrent,  il  n'y  en  cher  de  tout  son  cœur  dans  la  loi  de 
eut  pas  un  c[ui  ne  vînt;  ils  entrèrent  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël;  il  ne  se  dé- 
dans la  maison  de  Baal,  et  la  maison  tourna  point  des  péchés  que  Jéroboam 
de  Baal  fut  remplie  d'un  bout  à  l'an-  avait  fait  commettre  à  Israël, 
tre.  --,Iéhu  dit  à  celui  qui  avait  la  garde 
du  vestiaire  :  Sors  des  vêtements  pour 
tous  les  serviteurs  de  Baal.  Et  cet 
homme  sortit  des  vêtements  pour  eux. 
"Alors  Jéhu  vint  à  la  maison  de  Baal 
avec  Jonadab,  fils  de  Récab,  et  il  dit 


^-Dans  ce  temps-là,  l'Eternel  com- 
mença à  entamer  le  territoire  d'Israël  ; 
et  Hazaël  les  battit  sur  toute  la  fron- 
tière d'Israël.  "'Depuis  le  Jourdain, 
vers  le  soleil  levant,  il  battit  tout  le 
])ays  de  Galaad,  les  Gadites,  les  Rubé- 


aux  serviteurs  de  Baal  :  Cherchez  et  nites  et  les  Manassites,  depuis  Aroër 
reg-ardez,  afin  qu'il  n'y  ait  pas  ici  des  sur  le  torrent  de  l'Arnon  jusqu'à  Ga- 
serviteurs  de  l'Eternel,  mais  qu'il  y  laad  et  à  Basan. 
ait  seulement  des  serviteurs  de  Baal. 
-^Et  ils  entrèrent  pour  offrir  des  sacri- 
fices et  des  holocaustes. 

Jéhu  avait  placé  dehors  quatre- 
vingts  hommes,  en  leur  disant  :  Celui 
qui  laissera  échapper  quelqu'un  des 
hommes  que  je  remets  entre  vos  mains, 
sa  vie  répondra  de  la  sienne.  -^Lors- 
qu'on eut  achevé  d'offrir  les  holocaus- 
tes, Jéhu  dit  aux  coureurs  et  aux  offi- 
ciers :  Entrez,  frappez-les,  cjue  pas  un 
ne  sorte  !  Et  ils  les  frappèrent  du  tran- 


^••Le  reste  des  actions  de  Jéhu,  tout 
ce  qu'il  a  fait,  et  tous  ses  exploits, 
cela  n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  des 
Chroniques  des  rois  d'Israël  ? 

'^Jéhu  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
on  l'enterra  à  Samarie.  Et  Joachaz, 
son  fils,  régna  à  sa  place.  '"'Jéhu  avait 
régné  vingt-huit  ans  sur  Israël  à  Sa- 
marie. 

Atlialie,  reine  de  Jiida. 

Chap.  XI.     'Athalie,  mère  d'Acha- 


chant  de  l'épée.  Les  coureurs  et  les      zia,  voyant  ([ue  son  fils  était  mort,  se 
officiers  les  jetèrent  là,  et  ils  allèrent     leva  et  fit  périr  toute  la  race  royale. 

-Mais  Joschéba,  fille  du  roi  Joram, 
sœur  d'Achazia,  prit  Joas,  fils  d'Acha- 
zia,  et  l'enleva  du  milieu  des  lils  du 
roi,  quand  on  les  fit  mourir:  elle  le 
mit  avec  sa  nourrice  dans  la  chambre 
des  lits.  Il  fut  ainsi  dérobé  aux  regards 
d'Athalie,  et  ne  fut  point  mis  à  mort. 
'Il  resta  six  ans  caché  avec  Joschéba 
dans  la  maison  de  l'Eternel.  Et  c'était 
Athalie  qui  régnait  dans  le  pays. 
''La  septième  année,  Jehojada   en- 


jusqu  à  la  ville  de  la  maison  de  Baal. 
-"Ils  tirèrent  dehors  les  statues  delà 
maison  de  Baal,  et  les  brûlèrent.  -'Ils 
renversèrent  la  statue  de  Baal  ;  ils  ren- 
versèrent aussi  la  maison  de  Baal,  et 
ils  en  firent  un  cloaque,  qui  a  subsisté 
jusqu'à  ce  jour. 

-Méhu  extermina  Baal  du  milieu 
d'Israël  ;  -'mais  il  ne  se  détourna  point 
des  péchés  de  Jéroboam,  fils  de  Ne- 
balh,  f|ui  avait  fait  pécher  Israël,   il 


n  abandonna  point  les  veaux  d'or  qui  voya  chercher  les  chefs  de  centaines 

étaient  à  Béthel  et  à  Dan.  '"L'Éternel  des  Kéréthiens"  et  des  coureurs,  et  il 

dit  à  Jéhu  :  Parce  que  tu  as  bien  exé-  les  fit  venir  auprès  de  lui  dans  la  niai- 

a.  Gardes  du  corps. 


433 


Chap.  11,5-12,  3. 


II   ROIS. 


son  de  rÉternel.  Il  traita  alliance  avec 
eux  et  les  fit  jurer  dans  la  maison  de 
l'Éternel,  et  il  leur  montra  le  fils  du 
roi.  ''Puis  il  leur  donna  ses  ordres,  en 
disant  :  Voici  ce  que  vous  ferez.  Parmi 
ceux  de  vous  qui  entrent  en  service  le 
jour  du  sabbat,  un  tiers  doit  monter  la 
garde  à  la  maison  du  roi,  Hin  tiers  à 
la  porte  de  Sur,  et  un  tiers  à  la  porte 
derrière  les  coureurs  :  vous  veillerez 
à  la  garde  de  la  maison,  de  manière  à 
en  empêcher  l'entrée.  'Vos  deux  autres 
divisions,  tous  ceux  qui  sortent  de 
serA'ice  le  jour  du  sabbat  feront  la 
garde  de  la  maison  de  l'Eternel  auprès 
du  roi  :  *vous  entourerez  le  roi  de  tou- 
tes parts,  chacun  les  armes  à  la  main, 
et  l'on  donnera  la  mort  à  quiconque 
s'avancera»dans  les  rangs  ;  vous  serez 


le  peuple  du  pays  était  dans  la  joie,  et 
l'on  sonnait  des  trompettes.  Athalie 
déchira  ses  vêtements,  et  cria  :  Cons- 
piration !  conspiration  !  '^Alors  le  prê- 
tre Jehojada  donna  cet  ordre  aux  chefs 
de  centaines,  qui  étaient  à  la  tête  de 
l'armée  :  Faites-la  sortir  en  dehors  des 
rangs,  et  tuez  par  l'épée  quiconque  la 
suivra.  Car  le  prêtre  avait  dit  :  Qu'elle 
ne  soit  pas  mise  à  mort  dans  la  maison 
de  l'Éternel.  "'On  lui  fit  place,  et  elle 
se  rendit  à  la  maison  du  roi  par  le 
chemin  de  l'entrée  des  chevaux  :  c'est 
là  qu'elle  fut  tuée. 

'"Jehojada  traita  entre  l'Eternel,  le 
roi  et  le  peuple,  l'alliance  par  laquelle 
ils  devaient  être  le  peuple  de  l'Eter- 
nel ;  il  établit  aussi  l'alliance  entre  le 
roi  et  le  peuple.  '*Tout  le  peuple  du 


près  du  roi  quand  il  sortira  et  quand  pays  entra  dans  la  maison  de  Baal,  et 

il  entrera.  ils  la  démolirent;  ils  brisèrent  entiè- 

*Les  chefs  de  centaines  exécutèrent  rement  ses  autels  et  ses  images,  et  ils 

tous  les  ordres  qu'avait  donnés  le  prê-  tuèrent   devant   les    autels    Matthan, 

tre  Jehojada.  Ils  prirent  chacun  leurs  prêtre  de  Baal.  Le  prêtre  Jehojada  mit 

gens,  ceux  qui  entraient  en  service  et  des   surveillants  dans    la    maison   de 


ceux  qui  sortaient  de  service  le  jour 
du  sabbat,  et  ils  se  rendirent  vers  le 
prêtre  Jehojada.  '"Le  prêtre  remit  aux 
chefs  de  centaines  les  lances  et  les 
boucliers  qui  provenaient  du  roi  Da- 


l'Eternel.  'Ml  prit  les  chefs  de  cen- 
taines, les  Kéréthiens  et  les  coureurs, 
et  tout  le  peuple  du  ])ays;  et  ils  firent 
descendre  le  roi  de  la  maison  de  l'E- 
ternel, et  ils  entrèrent  dans  la  maison 


vid,  et  qui  se  trouvaient  dans  la  mai-     du  roi  par  le  chemin  de  la  porte  des 
son  de  l'Eternel.  "Les  coureurs,  cha-  "     " 

cun  les  armes  à  la  main,  entourèrent 
le  roi,  en  se  plaçant  depuis  le  côté 
droit  jusqu'au  côté  gauche  de  la  mai- 
son, près  de  l'autel  et  près  de  la  mai- 
son. ''Le  prêtre  fit  avancer  le  fils  du 
roi,  et  il  mit  sur  lui  le  diadème  et  le 
témoignage".  Ils  l'établirent  roi  et 
l'oignirent,  et  frappant  des  mains,  ils 
dirent  :  Vive  le  roi  ! 

'^Athalie  entendit  le  bruit  des  cou- 
reurs et  du  peuple,  et  elle  vint  vers  le 


coureurs.  Et  Joas  s'assit  sur  le  trône 
des  rois.  -"Tout  le  peuple  du  pays  se 
réjouissait,  et  la  ville  était  tranquille. 
On  avait  fait  mourir  Athalie  par  l'épée 
dans  la  maison  du  roi. 

-'Joas  avait  sept  ans  lorsqu'il  devint 
l'oi. 

Joas,.  roi  de  Jiida.  —  Le  temple  réparé. 

Chap.  XII.  '  La  septième  année  de 
Jéhu,  Joas  devint  roi,  et  il  régna  qua- 
rante ans  à  Jérusalem.  Sa  mère  s'ap- 


peuple  à  la  maison  de  l'Eternel.  '''Elle  pelait  Tsibja,  de  Beer-Schéba. 
regarda.  Et  voici,  le  roi  se  tenait  sur  -Joas  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux 

l'estrade,  selon  l'usage;   les  chefs  et  <le  l'Éternel  tout  le  temps  qu'il  suivit 

les  trompettes  étaient  près  du  roi  :  tout  les  directions  du  prêtre  Jehojada.  ^Seu- 

a.  Lu  lui. 


1434 


II  ROIS. 


Cliap.  13.  '.-2t. 


Icment,  les  hauts  lieux  ne  c1is|)aruivnt  employait  cet  argent  pour  les  char- 
point;  le  peuple  oITrait  encore  des  sa-  |)entiers  et  pour  les  ouvriers  qui  tra- 
crillccs  et  des  parfums  sur  les  hauts  vaillaient  à  la  maison  de  riiternel, 
lieux.  '*pour  les  maçons  et  les  tailleurs  de 
*Joas  dit  aux  prêtres  :  Tout  l'aroent  pierres,  pour  les  achats  de  bois  et  de 
consacré  qu'on  apporte  dans  la  maison  pierres  de  taille  nécessaires  aux  répa- 
de  rÉternel,  l'argent  ayant  cours,  sa-  rations  de  la  maison  de  l'Eternel,  et 
voir  l'argent  pour  le  rachat  des  per-  pour  toutes  les  dépenses  concernant 
sonnes  d'après  l'estimation  qui  en  est  les  réparations  de  la  maison.  '•''Mais, 
faite,  et  tout  l'argent  qu'il  vient  au  avec  l'argent  qu'on  apportait  dans  la 
cœur  de  quelqu'un  d'apporter  à  la  maison  de  rÉternel,  on  ne  lit  ])oui-  la 
maison  de  l'Éternel,  ^que  les  prêtres  maison  de  l'Éternel  ni  bassins  d'ar- 
le  prennent  chacun  de  la  part  des  gens  gent,  ni  couteaux,  ni  coupes,  ni  trom- 
de  sa  connaissance,  et  qu'ils  l'em-  pettes ,  ni  aucun  ustensile  d'or  ou 
ploient  à  réparer  la  maison  partout  où  d'argent:  '■'on  le  donnait  à  ceux  (jui 
il  se  trouvera  quelque  chose  à  réparer,  faisaient  l'ouvrage,  afin  qu'ils  l'em- 
'Mais  il  arriva  ([ue,  la  vingt-troisième  |)loyassent  à  réparer  la  maison  de  VK- 
année  du  roi  Joas,  les  prêtres  n'avaient  ternel.  '^On  ne  demandait  pas  de 
point  réparé  ce  c[ui  était  à  réparer  à  la  compte  aux  hommes  entre  les  mains 


laison.  'Le  roi  Joas  appela  le  prêtre      descpiels  on   remettait 


ar< 


;'ent   pour 


Jehojada  et  les  autres  prêtres,  et  leur  qu'ils  le  donnassent  à  ceux  (pii  fai 
dit  :  Pourquoi  n'avez-vous  pas  ré])aré  saient  l'ouvrage,  car  ils  agissaient  avec 
ce  qui  est  à  réparer  à  la  maison  ?  Main-  probité.  "L'argent  des  sacrifices  de 
tenant,  vous  ne  prendrez  plus  l'argent  culpabilité  et  des  sacrifices  d'expiation 
de  vos  connaissances,  mais  vous  le  n'était  point  apporté  dans  la  maison 
livrerez  pour  les  réparations  de  la  mai-  de  l'Eternel  :  il  était  pour  les  prêtres, 
son.  "Les  prêtres  convinrent  de  ne  pas  '"Alors  Hazaël,  roi  de  Syrie,  monta 
prendre  l'argent  du  peuple,  et  de  et  se  battit  contre  Gath,  dont  il  s'em- 
n'être  pas  chargés  des  réparations  de  para.  Hazaël  avait  l'intention  de  mon- 
la  maison.  ter  contre  Jérusalem.  '"Joas,  roi  de 
'Alors  le  prêtre  Jehojada  prit  un  Juda,  prit  toutes  les  choses  consacrées, 
coffre,  perça  un  trou  dans  son  couver-  ce  qui  avait  été  consacré  par  Josaphat, 
cle,  et  le  plaça  à  côté  de  l'autel,  à  par  Joram  et  par  Achazia,  ses  pères, 
droite,  sur  le  passage  par  lequel  on  rois  de  Juda,  ce  qu'il  avait  consacré 
entrait  à  la  maison  de  l'Eternel.  Les  lui-même,  et  tout  l'or  qui  se  trouvait 
prêtres  qui  avaient  la  garde  du  seuil  y  dans  les  trésors  de  la  maison  de  l'E- 
mettaient tout  l'argent  qu'on  apportait  ternel  et  de  la  maison  du  roi  ;  et  il  en- 
dans  la  maison  de  l'Eternel.  '"Quand  voya  le  tout  à  Hazaël,  roi  de  Syrie,  qui 
ils  voyaient  qu'il   y    avait   beaucoup  ne  monta  pas  contre  Jérusalem. 


d'argent  dans  le  coffre,  le  secrétaire 


"Le  reste  des   actions   de  Joas,  et 


du  roi  montait  avec  le  grand-prêtre,  tout  ce  qu'il  a  fait,  cela   n'est-il  pas 

et  ils  serraient  et  comptaient  l'argent  écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 

<pii  se  trouvait  dans  la  maison  de  l'E-  rois  de  Juda? 

ternel.  "Ils  remettaient  l'argent  pesé  -"Ses   serviteurs   se  soulevèrent   et 

entre  les  mains  de  ceux  qui   étaient  formèrent  une  conspiration;  ils  Ira p- 

chargés   de   faire   exécuter  l'ouvrage  pèrent  Joas  dans  la  maison  de  Millo", 

dans  la  maison  de  l'Éternel.   Et  l'on  qui  est  à  la  descente  de  Silla.  -'Joza- 

a.  Citadelle  de  Sion. 


43S 


Cliap.  13, 1-21. 


II  ROIS. 


car,  fils  de  Schimeath,  et  Jozabad,  fils 
de  Schomer,  ses  serviteurs,  le  frap- 
pèrent, et  il  mourut.  On  l'enterra  avec 
ses  pères,  dans  la  ville  de  David.  Et 
Amatsia,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

JoacJiaz  et  Joas,  rois  d'Israël.  — Mort  d'Elisée. 

Chap.  XIII.  'La  vingt-troisième 
année  de  Joas,  fils  d'Achazia,  roi  de 
Juda,  Joachaz,  fils  de  Jéhu,  régna  sur 
Israël  à  Saniarie.  Il  régna  dix-sept  ans. 

-Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel;  il  commit  les  mêmes  pé- 
chés que  Jéroboam,  fils  de  Nebath, 
qui  avait  fait  pécher  Israël,  et  il  ne 
s'en  détourna  point.  ^La  colère  de 
l'Eternel  s'enflamma  contre  Israël,  et 
il  les  livra  entre  les  mains  de  Hazaël, 
roi  de  Syrie,  et  entre  les  mains  de 
Ben-IIadad,  fils  de  Hazaël,  tout  le 
temps  que  ces  rois  vécurent.  ^Joachaz 
imjilora  l'Eternel.  L'Eternel  l'exauça, 
car  il  vit  l'oppression  sous  laquelle  le 
roi  de  Syrie  tenait  Israël,  ''et  l'Eternel 
donna  un  libérateur  à  Israël.  Les  en- 


roi  de  Juda,  Joas,  fils  de  Joachaz,  ré- 
gna sur  Israël  à  Samarie.  Il  régna 
seize  ans. 

"Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel;  il  ne  se  détourna  d'aucun 
des  péchés  de  Jéroboam,  fils  de  Ne- 
bath, qui  avait  fait  pécher  Israël,  et  il 
s'y  livra  comme  lui. 

'^Le  reste  des  actions  de  Joas,  tout 
ce  qu'il  a  fait,  ses  exploits,  et  la  guerre 
qu'il  eut  avec  Amatsia,  roi  de  Juda, 
cela  n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  des 
Chroniques  des  rois  d'Israël  ? 

"Joas  se  coucha  avec  ses  pères.  Et 
Jéroboam  s'assit  sur  son  trône.  Joas 
fut  enterré  à  Samarie  avec  les  rois 
d'Israël. 

'■'Elisée  était  atteint  de  la  maladie 
dont  il  mourut;  et  Joas,  roi  d'Israël, 
descendit  vers  lui,  pleura  sur  son  vi- 
sage, et  dit  :  Mon  père  !  mon  père  ! 
Char  d'Israël  et  sa  cavalerie  !  '^Elisée 
lui  dit  :  Prends  un  arc  et  des  flèches. 
Et  il  prit  un  arc  et  des  flèches.  '^Puis 
Elisée  dit  au  roi  d'Israël  :  Bande  l'arc 


fants  d'Israël  échappèrent  aux  mains  avec  ta  main.  Et  quand  il  l'eut  bandé 

des   Syriens,   et   ils   habitèrent   dans  de  sa  main,  Elisée  mit  ses  mains  sur 

leurs  tentes  comme  auparavant.  ''Mais  les  mains  du  roi,   '"et  dit  :   Ouvre  la 

ils  ne  se  détournèrent  point  des  pé-  fenêtre  à  l'orient.  Et  il  l'ouvrit.  Elisée 

chés  de  la  maison  de  Jéroboam,  qui  dit  :  Tire.  Et  il  tira.  Elisée  dit  :  C'est 

avait  fait  pécher  Israël;  ils  s'y  livré-  une  flèche  de  délivrance  de  la  part  de 

rent  aussi,  et  même  l'idole  d'Astarté  l'Eternel ,    une    flèche  de    délivrance 


était  debout  à  Samarie.  'De  tout  le 
peuple  de  Joachaz  l'Eternel  ne  lui  avait 
laissé  que  cinquante  cavaliers,  dix 
chars,  et  dix  mille  hommes  de  pied  ; 
car  le  roi  de  Syrie  les  avait  fait  périr 
et  les  avait  rendus  semblables  à  la 
poussière  qu'on  foule  aux  pieds. 

'^Le  reste  des  actions  de  Joachaz, 
tout  ce  qu'il  a  fait,  et  ses  exploits,  cela 
n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  des 
Chroniques  des  rois  d'Israël  ? 

*  Joachaz  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  on  l'enterra  à  Samarie.  Et  Joas,  son 
fils,  régna  à  sa  place.  • 


contre  les  Syriens;  tu  battras  les  Sy- 
riens à  Aphek  jusqu'à  leur  extermina- 
tion. '^Elisée  dit  encore  :  Prends  les 
flèches.  Et  il  les  ])rit.  Elisée  dit  au  roi 
d'Israël  :  Frappe  contre  terre.  Et  il 
frappa  trois  fois,  et  s'arrêta.  '^L'homme 
de  Dieu  s'irrita  contre  lui,  et  dit  :  Il 
fallait  frapper  cinq  ou  six  fois;  alors 
tu  aurais  battu  les  Syriens  jusqu'à  leur 
extermination  ;  maintenant  tu  les  bat- 
tras trois  fois. 

-"Elisée   mourut,    et  on    l'enterra. 
L'année  suivante,  des  troupes  de  Moa- 
bites  pénétrèrent  dans  le  pays.   -'Et 
comme  on  enterrait  un  homme,  voici, 
'"La  trente-septième  année  de  Joas,      on  aperçut  une  de  ces  troupes,  et  l'on 

436 


II  ROIS. 


Chap.  13,  n-li,  is. 


jeta  Ihomme  dans  le  sépulcre  d'Eli- 
sée. L'homme  alla  toucher  les  os  d'E- 
lisée, et  il  reprit  vie  et  se  leva  sur  ses 
pieds. 

"Hazaël,  roi  de  Syrie,  avait  opprimé 
Israël  pendant  toute  la  vie  de  Joachaz. 
*'Mais  l'Eternel  leur  fit  miséricorde  et 
eut  compassion  d'eux,  il  tourna  sa 
face  vers  eux  à  cause  de  son  alliance 
avec  Abraham,  Isaac  et  Jacob,  il  ne 
voulut  pas  les  détruire,  et  juscju'à  pré- 
sent il  ne  les  a  pas  rejetés  de  sa  face. 
-Mlazaël,  roi  de  Syrie,  mourut,  etBen- 
Iladad ,  son  fils,  régna  à  sa  place. 
*Moas,  fils  de  .Joachaz,  reprit  des  mains 
de  Ben-Hadad,  fils  de  Hazaël,  les  vil- 
les enlevées  par  Hazaël  à  Joachaz,  son 
père,  pendant  la  guerre.  Joas  le  battit 
trois  fois,  et  il  recouvra  les  villes  d'Is- 
raël. 

Aniatsia,  roi  de  Jiida.  —  Jéroboam  II,  roi 
d  Israël. 

Chap.  XI]'.  'La  seconde  année  de 
Joas,  fils  de  Joachaz,  roi  d'Israël,  Amat- 
sia,  fils  de  Joas,  roi  de  Juda,  régna.  -Il 
avait  vingt-cinq  ans  lorsqu'il  devint 
roi,  et  il  régna  vingt-neuf  ans  à  Jéru- 
salem. Sa  mère  s'appelait  Joaddan, 
de  Jérusalem. 

'Il  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel,  non  pas  toutefois  comme 
David,  son  père;  il  agit  entièrement 
comme  avait  agi  Joas,  son  père.  ■'Seu- 
lement, les  hauts  lieux  ne  disparurent 
point;  le  peuple  offrait  encore  des  sa- 
crifices et  des  parfums  sur  les  hauts 
lieux.  ^Lorsque  la  royauté  fut  affermie 
entre  ses  mains,  il  frappa  ses  servi- 
teurs qui  avaient  tué  le  roi,  son  père. 
^Mais  il  ne  fit  pas  mourir  les  fils  des 
meurtriers,  selon  ce  qui  est  écrit  dans 
le  livre  de  la  loi  de  Moïse,  où  l'Eter- 
nel donne  ce  commandement  :  On  ne 
fera  point  mourir  les  pères  j)our  les 
enfants,  et  l'on  ne  fera  j)oint  mourir 
les  enfants  pour  les  pères;  mais  on 
fera  mourir  chacun  pour  son  péché. 


poui 


'Il  battit  dix  mille  Édomites  dans 
la  vallée  du  sel;  et  durant  la  guerre, 
il  prit  Séla,  et  l'appela  Joktheel,  nom 
qu'elle  a  conservé  jusqu'à  ce  jour. 

*Alors  Amatsia  envoya  des  messa- 
gers à  Joas,  fils  de  Joachaz,  fils  de 
Jéhu,  roi  d'Israël,  pour  lui  dire  :  Viens, 
voyons-nous  en  face  !  'Et  Joas,  roi 
d'Israël,  fit  dire  à  Amatsia,  roi  de  Juda  : 
L'épine  du  Liban  cnvova  dire  au  cèdre 
du  Liban  :  Donne  ta  fille  pour  femme 
à  mon  fils  !  Et  les  bètes  sauvages  qui 
sont  au  Liban  passèrent  et  foulèrent 
l'épine.  '"Tu  as  battu  les  Edomites,  et 
ton  cœur  s'élève.  Jouis  de  ta  gloire,  et 
reste cheztoi.  Pourquoi t'engagerdans 
une  malheureuse  entrejii'ise,  qui  amè- 
nerait ta  ruine  et  celle  de  Juda  ?  "Mais 
Amatsia  ne  l'écouta  pas.  Et  Joas,  roi 
d'Israël,  monta;  et  ils  se  virent  en 
face,  lui  et  Amatsia,  roi  de  Juda,  à 
Beth-Schémesch,  qui  esta  Juda.  'Muda 
fut  battu  par  Israël,  et  chacun  s'enfuit 
dans  sa  tente.  ''Joas,  roi  d'Israël,  prit 
à  Beth-Schémesch  Amatsia,  roi  de 
Juda,  fils  de  Joas,  fils  d'Achazia.  Il 
vint  à  Jérusalem,  et  fit  une  brèche  de 
quatre  cents  coudées  dans  la  muraille 
de  Jérusalem,  depuis  la  porte  d'E 
phraim  jusqu'à  la  ]>orte  de 
prit  tout  l'or  et 

vases  qui  se  trouvaient  dans  la  maison 
de  l'Eternel  et  dans  les  trésors  de  la 
maison  du  roi  ;  il  prit  aussi  des  otages, 
et  il  retourna  à  Samarie. 

'^Le  reste  des  actions  de  Joas,  ce 
qu'il  a  fait,  ses  exploits,  et  la  guerre 
qu'il  eut  avec  Amatsia,  roi  de  Juda, 
cela  n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  des 
Chroniques  des  rois  d'Israël  ? 

'"Joas  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
il  fut  enterré  à  Samarie  avec  les  rois 
d'Israël.  Et  Jéroboam,  son  fils,  régna 
à  sa  place. 

"Amatsia,  fils  de  Joas,  roi  de  Juda, 
vécut  quinze  ans  après  la  mort  de  Joas, 
fils  de  Joachaz,  roi  d'Israël. 

'*Le  reste  des  actions  d'Amatsia, 


angle, 
'argent  et   tous 


1411 

es 


437 


Chap.  li,w-15,ii. 


II  ROIS. 


cela  n'cst-il  pas  écrit  dans  le  livre  des 
Chroniques  des  rois  de  Juda  ? 

'''On  forma  contre  lui  une  conspira- 
tion à  Jérusalem,  et  il  s'enfuit  à  Lakis  ; 
mais  on  le  poursuivit  à  Lakis,  où  on 
le  fit  mourir.  -"On  le  transporta  sur 
des  chevaux,  et  il  fut  enterré  à  Jéru- 
salem avec  ses  pères,  dans  la  ville  de 
David.  -'Et  tout  le  peuple  de  Juda  prit 
Azaria,  âgé  de  seize  ans,  et  l'établit 
roi  à  la  place  de  son  père  Amatsia. 
^-Azaria  rebâtit  Elath  et  la  fit  rentrer 
sous  la  puissance  de  Juda,  après  que 
le  roi  fut  couché  avec  ses  pères. 

-^La  quinzième  année  d'Amatsia, 
fds  de  Joas,  roi  de  Juda,  Jéroboam, 
fils  de  Joas,  roi  d'Israël,  régna  à  Sa- 
marie.  Il  régna  quarante  et  un  ans. 

"^11  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel;  il  ne  se  détourna  d'aucun 
des  péchés  de  Jéroboam,  fils  de  Nc- 
bath,  qui  avait  fait  pécher  Israël.  -Ml 
rétablit  les  limites  d'Israël  depuis  l'en- 
trée de  Hamath  jusqu'à  la  mer  de  la 
plaine,  selon  la  parole  que  l'Eternel, 
le  Dieu  d'Israël,  avait  prononcée  par 
son  serviteur  Jonas,  le  prophète,  fils 
d'Amitthaï,  de  Gath-IIépher.  -«Car  l'É- 
ternel vit  l'affliction  d'Israël  à  son 
comble  et  l'extrémité  à  laquelle  se 
trouvaient  réduits  esclaves  et  hommes 
libres,  sans  qu'il  y  eût  personne  pour 
venir  au  secours  d'Israël.  -'Or  l'Eter- 
nel n'avait  point  résolu  d'effacer  le 
nom  d'Israël  de  dessous  les  cieux,  et 
il  les  délivra  par  Jéroboam,  fils  de 
Joas. 

-*Le  reste  des  actions  de  Jéroboam, 
tout  ce  qu'il  a  fait,  ses  exploits  à  la 
guerre,  et  comment  il  fit  rentrer  sous 
la  puissance  d'Israël  Damas  et  Hamath 
quj  avaient  appartenu  à  Juda,  cela 
n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  des  Chro- 
niques des  rois  d'Israël  ? 

^^Jéroboam  se  coucha  avec  ses  pères, 


avec  les  rois  d'Israël.  EtZacharie,  son 
fils,  régna  à  sa  place. 

Azaria  (Ozias),  roi  de  Juda.  —  Zac/iaric. 
Scliallum,  Menahem.  Pekachia,  Pékacli.  roir. 
d'Israël.  — -  .Jotiuun.  roi  de  Juda. 

Chap.  XV.  'La  vingt-septième  an- 
née de  Jéroboam,  roi  d'Israël,  Azaria", 
fils  d'Amatsia,  roi  de  Juda,  régna.  -Il 
avait  seize  ans  lorsqu'il  devint  roi,  et 
il  régna  cinquante-deux  ans  à  Jérusa- 
lem. Sa  mère  s'appelait  Jecolia,  de 
Jérusalem. 

^11  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel ,  entièrement  comme  avait 
fait  Amatsia,  son  père.  ''Seulement, 
les  hauts  lieux  ne  disparurent  point  ; 
le  peuple  offrait  encore  des  sacrifices 
et  des  parfums  sur  les  hauts  lieux. 
^L'Eternel  frappa  le  roi,  qui  fut  lé- 
preux jusqu'au  jour  de  sa  mort  et  de- 
meura dans  une  maison  écartée.  Et 
Jotliam,  fils  du  roi,  était  à  la  tête  de 
la  maison  et  jugeait  le  peuple  du  pays. 

''Le  reste  des  actions  d'Azaria,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  Juda  ? 

'Azaria  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
on  l'enterra  avec  ses  pères  dans  la 
ville  de  David.  Et  Jotham,  son  fils,  ré- 
gna à  sa  place. 

'^La  trente-huitième  année  d'Azaria, 
roi  de  Juda,  Zacliarie,  fils  de  Jéro- 
boam, régna  sur  Israël  à  Samarie.  Il 
régna  six  mois. 

'Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  comme  avaient  fait  ses  pè- 
res ;  il  ne  se  détourna  point  des  péchés 
de  Jéroboam,  fils  de  Nebath,  qui  avait 
fait  pécher  Israël.  '"Schallum,  fils  de 
Jabesch,  conspira  contre  lui,  le  frappa 
devant  le  peuple,  et  le  fit  mourir;  et 
il  régna  à  sa  place. 

"Le  reste  des  actions  de  Zacharie, 


a.  Azaria.  plus  connu  sous  le  nom  à'Ozias,  qui  se  trouve  dans  la  suite  du  chapitre,  dans  les  Chroniques  et 
dans  Esaïe. 

438 


II  ROIS. 


Chap.  15,  i2-32. 


cela  est  écrit  dans  le  livre  des  Chro- 
niques des  rois  d'Israël. 

'-Ainsi  s'accomplit  ce  que  l'Eternel 
avait  déclaré  à  Jéhu,  en  disant  :  Tes 
fils  jusqu'à  la  quatrième  génération 
seront  assis  sur  le  trône  d'Israël. 

'^Schallum,  fils  de  Jabesch,  régna 
la  trente-neuvième  année  d'Ozias,  roi 
de  Juda.  Il  régna  pendant  un  mois  à 
Samarie.  "Menaliem ,  fils  de  Gadi , 
monta  de  Thirtsa  et  vint  à  Samarie, 
frappa  dans  Samarie  Schallum,  fils  de 
Jabesch,  et  le  fit  mourir;  et  il  régna  à 
sa  place. 

'^Le  reste  des  actions  de  Schallum, 
et  la  conspiration  qu'il  forma,  cela  est 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  d'Israël. 

'^Alors  Menahem  frappa  Thiphsach 
et  tous  ceux  qui  y  étaient,  avec  son 
territoire  depuis  Thirtsa  ;  il  la  frappa 
parce  qu'elle  n'avait  pas  ouvert  ses 
portes,  et  il  fendit  le  ventre  de  toutes 
les  femmes  enceintes. 

"La  trente-neuvième  année  d'Aza- 
ria,  roi  de  Juda,  Menahem,  fils  de 
Gadi,  régna  sur  Israël.  Il  régna  dix 
ans  à  Samarie. 

'*I1  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel;  il  ne  se  détourna  point,  tant 
qu'il  vécut,  des  péchés  de  Jéroboam, 
fils  de  Nebath,  qui  avait  fait  pécher 
Israël.  '"Pul,  roi  d'Assyrie,  vint  dans 
le  j)ays  ;  et  Menahem  donna  à  Pul  mille 
talents  d'argent,  pour  qu'il  l'aidât  à 
affermir  la  royauté  entre  ses  mains. 
^''Menahem  leva  cet  argent  sur  tous 
ceuxd'Israël  qui  avaient  de  la  richesse, 
afin  de  le  donner  au  roi  d'Assyrie;  il 
les  taxa  chacun  à  cinquante  sicles  d'ar- 
gent. Le  roi  d'Assyrie  s'en  retourna, 
et  ne  s'arrêta  pas  alors  dans  le  pays. 

-'Le  reste  des  actions  de  Menahem, 
et  tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  ])as 
écrit  dans  le  livre  des  Chronifjucs  des 
rois  d'Israël  ? 


--Menahem  se  coucha  avec  ses  pères. 
Et  Pekachia,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

-^La  cinquantième  année  d'Azaria, 
roi  de  Juda,  Pekachia,  fils  de  Mena- 
hem, régna  sur  Israël  à  Samarie.  Il 
régna  deux  ans. 

-••Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel;  il  ne  se  délouina  point  des 
])échés  de  Jéroboam,  fils  de  Nebath, 
qui  avait  fait  pécher  Israël.  -^Pékach, 
fils  de  Remalia,  son  officier,  conspira 
contre  lui  ;  il  le  frappa  à  Samarie,  dans 
le  palais  de  la  maison  du  roi,  de  même 
qu'Argob  et  Arié;  il  avait  avec  lui  cin- 
(juante  hommes  d'entre  les  fils  des 
Galaadites.  Il  fitainsi  mourirPekachia, 
et  il  régna  à  sa  place. 

-''Le  reste  des  actions  de  Pekachia, 
et  tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  est  écrit 
dans  le  livre  des  Chroniques  des  rois 
d'Israël. 

-'La  cinquante-deuxième  année  d'A- 
zaria, roi  de  Juda,  Pékach,  fils  de  Re- 
malia, régna  sur  Israël  à  Samarie.  Il 
réona  vinfft  ans. 

-*II  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel  ;  il  ne  se  détourna  point  des 
péchés  de  Jéroboam,  fils  de  Nebath, 
c|ui  avait  fait  pécher  Israël.  -^Du  temps 
de  Pékach,  roi  d'Israël,  Tiolath-Pilé- 
ser,  roi  d'Assyrie,  vint  et  prit  Ijjon, 
Abel-Beth-Maaca,  Janoach,  Kédesch, 
Ilatsor,  Galaad  et  la  Galilée,  tout  le 
pays  de  Ne])hthali,  et  il  emmena  cap- 
tifs les  habitants  en  Assyrie.  ^"Osée, 
fils  d'Ela,  forma  une  conspiration  con- 
tre Pékach,  fils  de  Remalia,  le  frappa 
et  le  fit  mourir;  et  il  régna  à  sa  ])lace, 
la  vingtième  année  de  Jotham  ,  fils 
d'Ozias. 

^'  Le  reste  des  actions  de  Pékach,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  est  écrit  dans 
le  livre  des  Chroniques  des  rois  d'Is- 
raël. 


^-La  seconde  année  de  Pékach,  fils 


439 


Chap.  15,33-16,15. 


II   ROIS. 


de  Remalia,  roi  d'Israël,  Jotham,  fils 
d'Ozias,  roi  de  Juda,  régna.  ^*I1  avait 
vingt-cinq  ans  lorsqu'il  devint  roi,  et 
il  régna  seize  ans  à  Jérusalem.  Sa  mère 
s'appelait  Jeruscha,  fdle  de  Tsadok. 

^■'11  lit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel  ;  il  agit  entièrement  comme 
avait  agi  Ozias,  son  père.  ^^Seulement, 
les  hauts  lieux  ne  disparurent  point; 
le  peuple  offrait  encore  des  sacrifices 
et  des  parfums  sur  les  hauts  lieux. 
Jotham  bâtit  la  porte  supérieure  de  la 
maison  de  l'Eternel. 

^^Le  reste  des  actions  de  Jotham,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  Juda  ? 

^'Dans  ce  temps-là,  l'Eternel  com- 
mença à  envoyer  contre  Juda  Retsin, 
roi  de  Syrie,  et  Pékach,  fils  de  Rema- 
lia. 

^''Jotham  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  il  fut  enterré  avec  ses  pères  dans  la 
ville  de  David,  son  père.  Et  Achaz, 
son  fils,  régna  à  sa  place. 

Achaz.  roi  de  Juda. 

Chap.  Al 7.  'La  dix-septième  an- 
née de  Pékach,  fils  de  Remalia,  Achaz, 
fils  de  Jotham,  roi  de  Juda,  régna. 
^Achaz  avait  vingt  ans  lorsqu'il  devint 
roi,  et  il  régna  seize  ans  à  Jérusalem. 

Il  ne  fit  point  ce  qui  est  droit  aux 
yeux  de  l'Eternel,  son  Dieu,  comme 
avait  fait  David,  son  père.  -^1  mar- 
cha dans  la  voie  des  rois  d'Israël;  et 


même  temps,  Retsin,  roi  de  Syrie,  fit 
rentrer  Élath  au  pouvoir  des  Syriens; 
il  expulsa  d'Elath  les  Juifs,  et  les  Sy- 
riens vinrent  à  Elath,  où  ils  ont  habité 
jusqu'à  ce  jour. 

'Achaz  envoya  des  messagers  à  Ti- 
glath-Piléser,  roi  d'Assyrie,  pour  lui 
dire  :  Je  suis  ton  serviteur  et  ton  fils; 
monte,  et  délivre-moi  de  la  main  du 
roi  de  Syrie  et  de  la  main  du  roi  d'Is- 
raël, qui  s'élèvent  contre  moi.  *Et 
Achaz  prit  l'argent  et  l'or  qui  se  trou- 
vaient dans  la  maison  de  l'Eternel  et 
dans  les  trésors  de  la  maison  du  roi, 
et  il  l'envoya  en  présent  au  roi  d'As- 
syrie. ^Le  roi  d'Assyrie  l'écouta;  il 
monta  contre  Damas,  la  prit,  emmena 
les  habitants  en  captivité  à  Kir,  et  fit 
mourir  Retsin. 

'"Le  roi  Achaz  se  rendit  à  Damas 
au-devant  de  Tiglath-Piléser,  roi  d'As- 
syrie. Et  ayant  vu  l'autel  qui  était  à 
Damas,  le  roi  Achaz  envoya  au  prêtre 
Urie  le  modèle  et  la  forme  exacte  de 
cet  autel.  "Le  prêtre  Urie  construisit 
un  autel  entièrement  d'après  le  mo- 
dèle envoyé  de  Damas  par  le  roi  Achaz, 
et  le  prêtre  Urie  le  fit  avant  que  le  roi 
Achaz  fût  de  retour  de  Damas.  '-A  son 
arrivée  de  Damas,  le  roi  vit  l'autel, 
s'en  approcha  et  y  monta;  '^il  fit  brû- 
ler son  holocauste  et  son  offrande, 
versa  ses  libations,  et  répandit  sur 
l'autel  le  sang  de  ses  sacrifices  d'ac- 
tions de  grâces.  '*I1  éloigna  de  la  face 
de  la  maison  l'autel  d'airain  qui  était 


même  il  fit  passer  son  fils  par  le  feu,      devant  l'Éternel,  afin  qu'il  ne  fût  pas 


suivant  les  abominations  des  nations 
que  l'Eternel  avait  chassées  devant  les 
enfants  d'Israël.  ■'Il  offrait  des  sacri- 
fices et  des  parfums  sur  les  hauts 
lieux ,  sur  les  collines  et  sous  tout 
arbre  vert. 

^Alors  Retsin,  roi  de  Syrie,  et  Pé- 
kach, fils  de  Remalia,  roi  d'Israël, 
montèrent  contre  Jérusalem  pour  l'at- 
taquer.  Ils   assiégèrent  Achaz;    mais 


entre  le  nouvel  autel  et  la  maison  de 
l'Eternel;  et  il  le  plaça  à  côté  du  nou- 
vel autel,  vers  le  nord.  '^Et  le  roi 
Achaz  donna  cet  ordre  au  prêtre  Urie  : 
Fais  brûler  sur  le  grand  autel  l'holo- 
causte du  matin  et  l'offrande  du  soir, 
l'holocauste  du  roi  et  son  offrande,  les 
holocaustes  de  tout  le  peuple  du  pays 
et  leurs  offrandes,  verses-y  leurs  liba- 
tions, et  répands-y  tout  le  sang  des 


ils  ne  purent  jjas  le  vaincre.  *Dans  ce      holocaustes  et  tout  le  sang  tles  sacri- 

440 


II  ROIS. 


Chap.  16,ic-i7,iG. 


fices;  pour  ce  qui  concerne  l'autel 
d'airain,  je  m'en  occuperai.  '^Le  prê- 
tre Urie  se  conforma  à  tout  ce  que  le 
roi  Achaz  avait  ordonné.  '"Et  le  roi 
Achaz  brisa  les  panneaux  des  bases,  et 
en  ôta  les  bassins  qui  étaient  dessus. 
Il  descendit  la  mer  de  dessus  les  bœufs 
d'airain  qui  étaient  sous  elle,  et  il  la 
posa  sur  un  pavé  de  pierres.  "*11  chan- 
gea dans  la  maison  de  l'Eternel,  à 
cause  du  roi  d'Assyrie,  le  portique  du 
sabbat  qu'on  y  avait  bâti  et  l'entrée 
extérieure  du  roi. 

''Le  reste  des  actions  d'AcIiaz,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  Juda  ? 

-"Achaz  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
il  fut  enterré  avec  ses  pères  dans  la 
ville  de  David.  Et  Ezéchias,  son  lils, 
régna  à  sa  place. 

Osée,  dernier  roi  cl  Israël.  —  Siège  et  prise  de 
Saiiiarie  par  Salinanasar,  roi  d'Assyrie.  — 
Les  habitants  du  royaume  d'Israël  emmenés 
en  captii'ité.  —  Les  .Samaritains. 

C/iii/j.  XVII.  'La  douzième  année 
d'Achaz,  roi  de  Juda,  Osée,  fils  d'Ela, 
régna  sur  Israël  à  Samarie.  Il  régna 
neuf  ans. 

-Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  non  pas  toutefois  comme  les 
rois  d'Israël  qui  avaient  été  avant  lui. 
'Salmanasar,  roi  d'Assyrie,  monta 
contre  lui  ;  et  Osée  lui  fut  assujetti,  et 
lui  paya  un  tribut.  ""Mais  le  roi  d'As- 
syrie découvrit  une  conspiration  chez 
Osée,  qui  avait  envoyé  des  messagers 
à  So,  roi  d'Egyj)te,  et  qui  ne  payait 
plus  annuellement  le  tribut  au  roi 
d'Assyrie.  Le  roi  d'Assyrie  le  fit  en- 
fermer et  enchaîner  dans  une  prison. 
^Et  le  roi  d'Assyrie  parcourut  tout  le 
pays,  et  monta  contre  Samarie,  qu'il 
assiégea  pendant  trois  ans.  *La  neu- 
vième année  d'Osée,  le  roi  d'Assyrie 
\n\{.  Samarie,  et  emmena  Israël  captif 
en  Assyrie.  Il  les  fit  habiter  à  Chalach, 


et  sur  le  Chabor,  fleuve  de  Gozan,  et 
dans  les  villes  des  Mèdes. 

'Cela  arriva  parce  que  les  enfants 
d'Israël  péchèrent  contre  l'Eternel, 
leur  Dieu,  qui  les  avait  fait  monter  du 
pays  d'Egypte,  de  dessous  la  main  de 
Pharaon,  roi  d'Egypte,  et  parce  qu'ils 
craignirent  d'autres  dieux.  ''Ils  suivi- 
rent les  coutumes  des  nations  que 
l'Eternel  avait  chassées  devant  les  en- 
fants d'Israël,  et  celles  que  les  rois 
d'Israël  avaient  établies.  'Les  enfants 
d'Israël  firent  en  secret  contre  l'Eter- 
nel, leur  Dieu,  des  choses  qui  ne  sont 
pas  bien.  Ils  se  bâtirent  des  hauts 
lieux  dans  toutes  leurs  villes,  dcjjuis 
les  tours  des  gardes  jusqu'aux  villes 
fortes.  '"Ils  se  dressèrent  des  statues 
et  des  idoles  sur  toute  colline  élevée 
et  sous  tout  arbre  vert.  "Et  là  ils  brû- 
lèrent des  parfums  sur  tous  les  hauts 
lieux,  comme  les  nations  que  l'Eter- 
nel avait  chassées  devant  eux,  et  ils 
firent  des  choses  mauvaises,  par  les- 
quelles ils  irritèrent  l'Eternel.  '-Ils 
servirent  les  idoles  dont  l'Eternel  leur 
avait  dit  :  Vous  ne  ferez  pas  cela. 
'^L'Eternel  fit  avertir  Israël  et  Juda 
par  tous  ses  prophètes,  par  tous  les 
voyants,  et  leur  dit  :  Revenez  de  vos 
mauvaises  voies,  et  observez  mes  com- 
mandements et  mes  ordonnances,  en 
suivant  entièrement  la  loi  que  j'ai  pres- 
crite à  vos  pères  et  que  je  vous  ai  en- 
voyée par  mes  serviteurs  les  prophè- 
tes. '*Mais  ils  n'écoutèrent  point,  et 
ils  roidirent  leur  cou,  comme  leurs 
pères,  qui  n'avaient  pas  cru  en  l'Eter- 
nel, leur  Dieu.  "^Ils  rejetèrent  ses  lois, 
l'alliance  qu'il  avait  faite  avec  leurs 
pères,  et  les  avertissements  qu'il  leur 
avait  adressés.  Ils  allèrent  après  des 
choses  de  néant  et  ne  furent  eux- 
mêmes  que  néant,  et  après  les  nations 
qui  les  entouraient  et  que  l'Eternel 
leur  avait  défendu  d'imiter.  "'Ils  aban- 
donnèrent tous  les  commandements 
de  l'Eternel,  leur  Dieu,  ils  se  firent 


441 


Chap.  17 ,  n-i 


■36, 


II  ROIS. 


deux  veaux  en  fonte,  ils  fabriquèrent  le  dieu  du  pays,  et  il  a  envoyé  contre 
des  idoles  d'Astarté,  ils  se  prosterné-  elles  des  lions  qui  les  font  mourir, 
rent  devant  toute  l'armée  des  cieux,  parce  qu'elles  ne  connaissent  pas  la 
et  ils  servirent  Baal. ''Ils  firent  passer  manière  de  servir  le  dieu  du  pays, 
par  le  feu  leurs  fds  et  leurs  fdles,  ils  -"Le  roi  d'Assyrie  donna  cet  ordre  : 
se  livrèrent  à  la  divination  et  aux  en-  Faites-y  aller  l'un  des  prêtres  que 
chantements,  et  ils  se  vendirent  pour  vous  avez  emmenés  de  là  en  capti- 
faire  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'Eter-  vite;  qu'il  parte  pour  s'y  établir,  et 
nel,  afin  de  l'irriter.  '^Aussi  l'Kternel  qu'il  leur  enseigne  la  manière  de  ser- 
s'est-il  fortement  irrité  contre  Israël,  vir  le  dieu  du  pays.  '^Un  des  prêtres 
et  les  a-t-il  éloignés  de  sa  face.  —  qui  avaient  été  emmenés  captifs  de 
Il  n'est  resté  c[ue  la  seule  tribu  de  Samarie  vint  s'établir  à  Béthel,  et  leur 
Juda  :  '^Juda  même  n'avait  pas  gardé  enseigna  comment  ils  devaient  crain- 
les  commandements  de  l'Eternel,  son  dre  l'Eternel.  -^Mais  les  nations  firent 
Dieu,  et  ils  avaient  suivi  les  coutu-  chacune  leurs  dieux  dans  les  villes 
mes  établies  par  Israël.  —  ^"L'Eter-  c[u'elles  habitaient,  et  les  placèrent 
nel  a  rejeté  toute  la  race  d'Israël  ;  il  dans  les  maisons  des  hauts  lieux  ba- 
ies a  humiliés,  il  les  a  livrés  entre  les  ties  par  les  Samaritains.  ^"Les  gens  de 
mains  des  pillards,  et  il  a  fini  par  les  Babylone  firent  Succoth-Benoth ,  les 
chasser   loin  de  sa  face.  -'Car  Israël  gens  de  Cuth  firent  Nergal,  les  gens 


s'était  détaché  de  la  maison  de  David, 
et  ils  avaient  fait  roi  Jéroboam,  fils  de 
Nebath,  qui  les  avait  détournés  de 
l'Eternel ,  et  avait  fait  commettre  à 
Israël  un  grand  péché.  "Les  enfants 
d'Israël  s'étaient  livrés  à  tous  les  pé 


de  Hamath  firent  Aschima,  *'ceux 
d'Avva  firent  Nibchaz  et  Tharthak  ; 
ceux  de  Sepharvaim  brûlaient  leurs 
enfants  par  le  feu  en  l'honneur  d'A- 
drammélec  et  d'Anammélec,  dieux  de 
Sepharvaim.    ^'-Ils    craignaient    aussi 


chés  que  Jéroboam  avait  commis;  ils  l'Elternel,  et  ils  se  créèrent  des  pré- 
ne  s'en  détournèrent  point,  -'jusqu'à  très  des  hauts  lieux  pris  parmi  tout 
ce  que  l'Éternel  eût  chassé  Israël  loin  le  peuple  :  ces  prêtres  offraient  pour 
de  sa  face,  comme  il  l'avait  annoncé  eux  des  sacrifices  dans  les  maisons 
par  tous  ses  serviteurs  les  prophètes,  des  hauts  lieux.  ''^Ainsi  ils  craignaient 
Et  Israël  a  été  emmené  captif  loin  de  l'Éternel,  et  ils  servaient  en  même 
son  pays  en  Assyrie,  où  il  est  resté      temps  leurs  dieux  d'après  la  coutume 

des  nations  d'où  on   les  avait  trans- 
portés. 


jusqu  a  ce  jour. 

^■'Le  roi  d'Assyrie  fit  venir  des  gens 
de  Babylone,  de  Cutha,  d'Avva,  de 
Hamath  et  de  Se))harvaïm,  et  les  éta- 
blit dans  les  villes  de  Samarie  à  la 
place  des  enfants  d'Israël.  Ils  i^rirent 


^'' Ils  suiventencore  aujourd'hui  leurs 
premiers  usages  :  ils  ne  craignent  point 
l'Éternel,  et  ils  ne  se  conforment  ni  à 
leurs  lois  et  à  leurs  ordonnances,  ni  à 


possession  de  Samarie,  et  ils  habité-  la  loi  et  aux   commandements   pres- 

rent  dans  ses  villes.  ^^  Lorsqu'ils  com-  crits  par  l'Éternel  aux  enfants  de  Jacob 

mencèrent   à  y   habiter,  ils   ne  crai-  qu'il  appela  du  nom  d'Israël. '^L'Éter- 

gnaient    pas    l'Éternel,    et    l'Éternel  nel  avait  fait  alliance  avec  eux,  et  leur 

envoya  contre  eux  des  lions  qui  les  avait  donné  cet  ordre  :  Vous  ne  crain- 

tuaient. -''On  dit  au  roi  d'Assyrie  :  Les  drez   point   d'autres   dieux;   vous   ne 

nations  que  tu  as  transportées  et  éta-  vous  prosternerez  point  devant  eux, 

blies  dans   les  villes  de   Samarie   ne  vous  ne  les  servirez  point,  et  vous  ne 

connaissent  pas  la  manière  de  servir  leur  offrirez  point  de  sacrifices.  ='*Mais 

442 


II   ROIS.      .  Chnp.  17,:n-l8,ii. 

vous  crainthoz  rÉtcrnel,  qui  vous  a  ralliance  que  j'ai  faite  avec  vous,  et 

fait  monter  du  pays  d'Egypte  avec  une  vous  ne  craindrez  point  d'autres  dieux, 

grande   ])uissance  et   à  bras  étendu;  '"Mais  vous  craindrez  l'Eternel,  votre 

c'est  devant  lui  que  vous  vous  pros-  Dieu  ;  et  il  vous  délivrera  de  la  main 

ternerez,  et  c'est  à  lui  que  vous  offri-  de   tous   vos   ennemis.  """Et   ils  n'ont 

rez  des  sacrifices.  "Vous  observerez  point  obéi,  et  ils  ont  suivi  leurs  pre- 

et   mettrez  toujours   en   pratique   les  miers  usages. '"Ces  nations  craignaient 

préceptes,  les  ordonnances,  la  loi  et  l'Eternel  et  servaient  leurs  images;  et 

les    commandements,   qu'il    a    écrits  leurs  enfants  et  les  enfants  de  leurs 

pour  vous,  et  vous  ne  craindrez. point  enfants  font  jusqu'à  ce  jour  ce  que 

d'autres  dieux.  ^^Vous  n'oublierez  pas  leurs  pères  ont  fait. 


LES    DERNIERS     ROIS    DE    Jl'DA,     DEPUIS     EZECHl.VS    .lUSQU  A    LA    DESTRUCTION 

DU     ROYAUME    DE    Jl'DA 


{Chap.  18-25. 


Ezéchias,   roi  de  Jitda.  —  Le  royaume  de  Jiida  enva/ii  par  Sancliérib,   roi  d'Assyrie, 

et  Jérusalem  assiégée. 

Chop.  XVIII.      'La  troisième  année  prescrits   à   Moïse.    'Et    l'Éternel   fut 

d'Osée,  fils  d'Éla,  roi  d'Israël,  Ézé-  avec  Ezéchias,  qui  réussit  dans  toutes 

chias,  fils  d'Achaz,  roi  de  Juda,  régna,  ses  entreprises.  Il  se  révolta  contre  le 

-Il  avait  vingt-cinq  ans  lorsqu'il  de-  roi  d'Assyrie,  et  ne  lui  fut  plus  assu- 

vint  roi,  et  il  régna  vingt-neuf  ans  à  jetti.  *I1  battit   les  Philistins  jusqu'à 

Jérusalem.    Sa    mère   s'appelait   Abi,  Gaza,  et  ravagea  leur  territoire  depuis 

fille  de  Zacharie.  les  tours  des  gardes  jusqu'aux  villes 

'Il  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de  fortes. 
l'Eternel,  entièrement  comme  avait  "La  quatrième  année  du  roi  Ezé- 
fait  David,  son  père.  *I1  fit  disparaître  chias,  qui  était  la  septième  année  d'O- 
ies hauts  lieux,  brisa  les  statues,  abat-  sée,  fils  d'Ela,  roi  d'Israël,  Salmanasar, 
lit  les  idoles,  et  mit  en  pièces  le  ser-  roi  d'Assyrie,  monta  contre  Samarie 
peut  d'airain  que  Moïse  avait  fait,  car  et  l'assiégea.  '"Il  la  prit  au  bout  de 
les  enfants  d'Israël  avaient  jusqu'alors  trois  ans,  la  sixième  année  d'Ezéchias, 
brûlé  des  parfums  devant  lui  :  on  l'ap-  qui  était  la  neuvième  année  d'Osée, 
pelait  Nehuschtan".  ^11  mit  sa  con-  roi  d'Israël  :  alors  Samarie  fut  prise, 
fiance  en  l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël;  "Le  roi  d'Assyrie  emmena  Israël  cap- 
et  parmi  tous  les  rois  de  Juda  qui  vin-  tif  en  Assyrie,  et  il  les  établit  à  Cha- 


rent  après  lui  ou  qui  le  précédèrent,  il 
n'y  en  eut  point  de  semblable  à  lui. 
*I1  fut  attaché  à  l'Éternel,  il  ne  se  dé- 
tourna ])()int  de  lui,  et  il  observa  les 


lach ,  et  sur  le  Chabor,  tleuve  de 
Gozan,  et  dans  les  villes  des  Mèdes, 
'-parce  qu'ils  n'avaient  point  écouté  la 
voix  de  l'Eternel,  leur  Dieu,  et  qu'ils 


commaiulements  que   l'Eternel  avait      avaient  transgressé  son  alliance,  par- 

a.  ye/tuschtan,  d'un  mut  qui  siijiiifie  airain. 

443 


Chap.  18,i3-,3'2. 


II   ROIS. 


ce  qu'ils  n'avaient  ni  écouté  ni  mis 
en  pratique  tout  ce  qu'avait  ordonné 
Moïse,  serviteur  de  l'Éternel. 

*^La  quatorzième  année  du  roi  Ezé- 
chias,  Sanchérib,  roi  d'Assyrie,  monta 
contre  toutes  les  villes  fortes  de  Juda, 
et  s'en  empara.  '"'Ezéchias,  roi  de  Ju- 
da ,  envoya  dire  au  roi  d'Assyrie  à 
Lakis  :  J'ai  commis  une  faute  !  Eloi- 
gne-toi de  moi.  Ce  que  tu  m'impose- 
ras, je  le  supporterai.  Et  le  roi  d'As- 
syrie imposa  à  Ezéchias,  roi  de  Juda, 
trois  cents  talents  d'argent  et  trente 
talents  d'or.  '^Ezéchias  donna  tout 
l'argent  qui  se  trouvait  dans  la  mai- 
son de  l'Eternel  et  dans  les  trésors  de 
la  maison  du  roi.  '^Ce  fut  alors  qu'Ezé- 
chias,  roi  de  Juda,  enleva,  pour  les  li- 
vrer au  roi  d'Assyrie,  les  lames  d'or 


"Peut-être  me  direz-vous  :  C'est  en 
l'Eternel,  notre  Dieu,  que  nous  nous 
confions.  Mais  n'est-ce  pas  lui  dont 
Ezéchias  a  fait  disparaître  les  hauts 
lieux  et  les  autels,  en  disant  à  Juda  et 
à  Jérusalem  :  Vous  vous  prosternerez 
devant  cet  autel  à  Jérusalem?  -'Main- 
tenant, fais  une  convention  avec  mon 
maître,  le  roi  d'Assyrie,  et  je  te  don- 
nerai deux  mille  chevaux,  si  tu  peux 
fournir  des  cavaliers  pour  les  monter. 
^''Comment  repousserais-tu  un  seul 
chef  d'entre  les  moindres  serviteurs 
de  mon  maître?  Tu  mets  ta  confiance 
dans  l'Egypte  pour  les  chars  et  pour 
les  cavaliers.  -^D'ailleurs,  est-ce  sans 
la  volonté  de  rÉternel  que  je  suis 
monté  contre  ce  lieu ,  pour  le  dé- 
truire? L'Eternel  m'a  dit  :  Monte  con- 


dont  il  avait  couvert  les  portes  et  les      tre  ce  pays,  et  détruis-le. 


linteaux  du  temple  de  l'Éternel. 

'"Le  roi  d'Assyrie  envoya  de  Lakis 
à  Jérusalem,  vers  le  roi  Ezéchias, 
Tharthan,  Rab-Saris  et  Rabschaké  avec 
une  puissante  armée.  Ils  montèrent, 
et  ils  arrivèrent  à  Jérusalem.  Lors- 
qu'ils furent  montés  et  arrivés,  ils 
s'arrêtèrent  à  l'aqueduc  de  l'étang  su- 
périeur, sur  le  chemin  du  champ  du 
foulon.  'Mis  appelèrent  le  roi;  et  Élia- 
kim,  fils  de  Hilkija,  chef  de  la  maison 
du  roi,  se  rendit  auprès  d'eux,  avec 
Schebna,  le  secrétaire,  et  Joach,  fils 
d'Asaplî,  l'archiviste. 

''Rabschaké  leur  dit  :  Dites  à  Ezé- 
chias :  Ainsi  parle  le  grand  roi,  le  roi 
d'Assyrie  :  Quelle  est  cette  confiance, 
sur  laquelle  tu  t'appuies  ?  -"Tu  as  dit  : 
Il  faut  pour  la  guerre  de  la  prudence 
et  de  la  force.  Mais  ce  ne  sont  que 
des  paroles  en  l'air.  En  qui  donc  as-tu 


'Eliakim,  fils  de  Hilkija,  Schebna 
et  Joach,  dirent  à  Rabschaké  :  Parle  à 
tes  serviteurs  en  araméen ,  car  nous 
le  comprenons  ;  et  ne  nous  parle  pas 
en  langue  judaïque,  aux  oreilles  du 
peuple  qui  est  sur  la  muraille.  ^'Rabs- 
chaké leur  répondit  :  Est-ce  à  ton 
maître  et  à  toi  que  mon  maître  m'a 
envoyé  dire  ces  paroles  ?  N'est-ce  pas 
à  ces  hommes  assis  sur  la  muraille 
pour  manger  leurs  excréments  et  pour 
boire  leur  urine  avec  vous  ? 

-*Alors  Rabschaké,  s'étant  avancé, 
cria  à  haute  voix  en  langue  judaïque, 
et  dit  :  Écoutez  la  parole  du  grand  roi, 
du  roi  d'Assyrie  !  -'Ainsi  parle  le  roi  : 
Qu'Ézéchias  ne  vous  abuse  point,  car 
il  ne  pourra  vous  délivrer  de  ma  main. 
'"Qu'Ézéchias  ne  vous  amène  point  à 
vous  confier  en  l'Éternel,  en  disant  : 
L'Éternel  nous  délivrera,  et  cette  ville 


placé  ta  confiance,  pour  t'être  révolté      ne  sera  pas  livrée  entre  les  mains  du 


contre  moi?  -'Voici,  tu  l'as  placée 
dans  l'Egypte,  tu  as  pris  pour  soutien 
ce  roseau  cassé,  qui  pénètre  et  perce 
la  main  de  quiconque  s'appuie  des- 
sus :  tel  est  Pharaon,  roi  d'Egypte, 
pour  tous  ceux  qui  se  confient  en  lui. 


roi  d'Assyrie.  "N'écoutez  point  Ezé- 
chias ;  car  ainsi  parle  le  roi  d'Assyrie  : 
Faites  la  paix  avec  moi,  rendez-vous 
à  moi,  et  chacun  de  vous  mangera  de 
sa  vigne  et  de  son  figuier,  et  chacun 
boira  de  l'eau  de  sa  citerne,  '-jusqu'à 


444 


II  ROIS. 


Chap.  I8,:a-I0,w. 


ce  que  je  vienne,  et  que  je  vous  em- 
mène clans  un  pays  eomme  le  vôtre, 
dans  un  [)ays  de  blé  et  de  vin,  un  pays 
de  ])ain  et  de  vignes,  un  pays  d'oli- 
viers à  huile  et  de  miel,  et  vous  viviez 
et  vous  ne  mourrez  point.  N'écoutez 
donc  point  Ezéchias  ;  car  il  pourrait 
vous  séduire  en  disant  :  L'Eternel  nous 
délivrera.  ^^Les  dieux  des  nations 
ont-ils  délivré  chacun  son  pays  de  la 
main  du  roi  d'Assyrie?  ''''Où  sont  les 
dieux  de  Ilamath  et  d'Arpad  ?  Où  sont 
les  dieux  de  Sepharvaïm,  d'IIéna  et 
d'Ivva?  Ont-ils  délivré  Samarie  de  ma 
main?  '^ Parmi  tous  les  dieux  de  ces 
pays,  quels  sont  ceux  qui  ont  délivré 
leur  pays  de  ma  main,  pour  que  l'E- 
ternel délivre  Jérusalem  de  ma  main? 
■'M^e  peujile  se  tut,  et  ne  lui  répon- 
dit pas  un  mot  ;  car  le  roi  avait  donné 
cet  ordre  :  Vous  ne  lui  répondrez  pas. 
'"Et  Éliakim,  fils  de  Ililkija,  chef  de  la 
maison  du  roi,  Schebna,  le  secrétaire, 
et  Joach,  fils  d'Asaph,  l'archiviste, 
vinrent  auprès  d'Ezéchias,  les  vête- 
ments déchirés,  et  lui  rapportèrent 
les  paroles  de  Rabschaké. 

Jérusalem  saui'ée,  et  ïnnuée  de  Sancliérib 
détruite. 

Chap.  XIX.  'Lorsque  le  roi  Ezé- 
chias eut  entendu  cela,  il  déchira  ses 
vêtements,  se  couvrit  d'un  sac,  et  alla 
dans  la  maison  de  l'Eternel.  -11  en- 
voya Eliakim,  chef  de  la  maison  du 
roi,  Schebna,  le  secrétaire,  et  les  plus 
anciens  des  prêtres,  couverts  de  sacs, 


l'Éternel,  ton  Dieu,  exercera-t-il  ses 
châtiments  à  cause  des  paroles  qu'il 
a  entendues.  Fais  donc  monter  une 
prière  pour  le  reste  qui  subsiste  en- 
core. 

^Lcs  serviteurs  du  roi  Ezéchias  al- 
lèrent donc  auprès  d'Esaïe.  ^Et  Esaïe 
leur  dit  :  Voici  ce  que  vous  direz  à 
votre  maître  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Ne  t'effraie  point  des  paroles  que  tu 
as  entendues  et  par  lesquelles  m'ont 
outragé  les  serviteurs  du  roi  d'Assy- 
rie. 'Je  vais  mettre  en  lui  un  csjirit  tel 
que,  sur  une  nouvelle  f[u'il  recevi'a,  il 
retournera  dans  son  pays  ;  et  je  le  fe- 
rai tomber  par  l'épée  dans  son  pays. 

*  Rabschaké,  s'étant  retiré,  trouva 
le  roi  d'Assyrie  qui  attaquait  Libna, 
car  il  avait  appris  son  départ  de  La- 
kis.  'Alors  le  roi  d'Assyrie  reçut  une 
nouvelle  au  sujet  de  Tirhaka,  roi  d'E- 
thiopie; on  lui  dit  :  Voici,  il  s'est  mis 
en  marche  pour  te  faire  la  guerre.  Et 
le  roi  d'Assyi'ie  envoya  de  nouveau 
des  messagers  à  Ezéchias,  en  disant  : 
'"Vous  parlerez  ainsi  à  Ezéchias,  roi 
de  .)uda  :  Que  ton  Dieu,  auquel  tu  te 
confies,  ne  t'abuse  point  en  disant  : 
Jérusalem  ne  sera  pas  livrée  entre  les 
mains  du  roi  d'Assyrie.  "Voici,  tu  as 
appris  ce  qu'ont  fait  les  rois  d'Assyrie 
à  tous  les  pays,  et  comment  ils  les  ont 
détruits  ;  et  toi,  tu  serais  délivré  !  '-Les 
dieux  des  nations  que  mes  pères  ont 
détruites  les  ont-ils  délivrées,  Gozan, 
Charan,  Retseph,  et  les  filsd'Eden  qui 
sont  à  Telassar?  '■'Où  sont  le  roi  de 


vers  Esaïe,  le  prophète,  fils  d'Amots.  Hamath,  le  roi  d'Arpad,  et  le  roi  de  la 
'Et  ils  lui  dirent  :  Ainsi  parle  Ezé- 
rhias  :  Ce  jour  est  un  jour  d'angoisse, 
de  châtiment  et  d'opprobre  ;  car  les 
enfants  sont  près  de  sortir  du  sein 
maternel,  et  il  n'y  a  point  de  force 
pour  l'enfantement.  ■'Peut-être  l'Éter- 
nel, ton  Dieu,  a-t-il  entendu  toutes 
les  paroles  de  Rabschaké,  que  le  roi 


ville  de  Sepharvaïm,  d'Héna  et  d'Ivva? 
'"'Ezéchias  ])rit  la  lettre  de  la  main 
des  messagers ,  et  la  lut.  Puis  il 
monta  à  la  maison  de  l'Éternel,  et  la 
déploya  devant  l'Eternel,  '^à  qui  il 
adressa  cette  prière  :  Éternel,  Dieu 
d'Israël,  assis  sur  les  chérubins!  C'est 
toi  qui   es   le  seul   Dieu  de   tous   les 


d  Assyrie,  son  maître,  a  envoyé  pour     royaumes  de  la  terre,  c'est  toi  qui  as 
insulter  au  Dieu  vivant,  et  peut-être      fait  les  cicux  et  la  terre.  "''Étenicl!  in- 

445 


Chap.  d9,n-u8.  II  ROIS. 

cline  ton  oreille,  et  écoute.   Eternel!  anéantis.   '^Maintenant,   Eternel,  no- 

ouvre  tes  yeux,  et  regarde.   Entends  tre  Dieu!  délivre-nous  de  la  main  de 

les  pai'oles  de  Sanchérib,  qui  a   en-  Sanchérib,  et  que  tous  les  royaumes 

voyé  Rabschaké  pour  insulter  au  Dieu  de    la   terre   sachent  que   toi  seul  es 

vivant.  '"Il  est  vrai,  ô  Eternel!  que  les  Dieu,  ô  Eternel  ! 

rois  d'Assyrie  ont  détruit  les  nations  -"Alors  Esaïe,  fds  d'Amots,  envoya 

et  ravagé  leurs  pays,  "*et  qu'ils  ont  dire  à  Ezéchias  :  Ainsi  parle  rÉternel, 

jeté  leurs  dieux  dans  le  feu;  mais  ce  le  Dieu  d'Israël  :  J'ai  entendu  la  prière 

n'étaient  point  des    dieux,   c'étaient  que  tu  m'as  adressée  au  sujet  de  San- 

des  ouvrages  de  mains  d'homme,  du  chérib,  roi  d'Assyrie.  *' Voici  la  parole 

bois   et  de   la   pierre;  et   ils   les  ont  que  l'Eternel  a  prononcée  contre  lui  : 

Elle  te  méprise,  elle  se  moque  de  toi, 
La  vierge,  fille  de  Sion  ; 

Elle  hoche  la  tète  après  toi, 
La  fille  de  Jérusalem. 

^"^Qui  as-tu  insulté  et  outragé  ? 
Contre  qui  as-tu  élevé  la  voix  ? 
Tu  as  porté  tes  yeux  en  haut 
Sur  le  Saint  d'Israël  ! 

^'Par  tes  messagers  tu  as  insulté  le  Seigneur, 
Et  tu  as  dit  : 

Avec  la  multitude  de  mes  chars, 
J'ai  gravi  le  sommet  des  montagnes, 
Les  extrémités  du  Liban  ; 

Je  couperai  les  plus  élevés  de  ses  cèdres. 
Les  plus  beaux  de  ses  cyprès, 
'      Et  j'atteindrai  sa  dernière  cime. 
Sa  forêt  semblable  à  un  verger; 

-M'ai  creusé,  et  j'ai  bu  des  eaux  étrangères. 
Et  je  tarirai  avec  la  plante  de  mes  pieds 
Tous  les  fleuves  de  l'Egypte. 

-'^N'as-tu  pas  appris  que  j'ai  préparé  ces  choses  de  loin. 
Et  que  je  les  ai  résolues  dès  les  tem])s  anciens  ? 

^laintenant  j'ai  permis  qu'elles  s'accomplissent, 
Et  que  tu  réduisisses  des  villes  fortes  en  monceaux  de  ruines. 

-"Leurs  habitants  sont  impuissants, 
Epouvantés  et  confus  ; 

Ils  sont  comme  l'herbe  des  champs  et  la  tendre  verdure, 
Comme  le  gazon  des  toits 
Et  le  blé  qui  sèche  avant  la  formation  de  sa  tige. 

"Mais  je  sais  quand  tu  t'assieds,  quand  tu  sors  et  quand  tu  entres, 
Et  quand  tu  es  furieux  contre  moi. 
'-'* Parce  que  tu  es  fui'ieux  contre  moi, 
El  que  ton  arrogance  est  montée  à  mes  oreilles. 

Je  mettrai  ma  boucle  à  tes  narines  et  mon  mors  entre  tes  lèvres. 
Et  je  te  ferai  retourner  par  le  chemin  par  le([uel  tu  es  venu. 

446 


II  ROIS. 


Chap.  10,^-20,0. 


-'Que  ceci  soit  un  signe  pour  toi"  :      ce  qui  sera  resté  poussera  encore  des 
On  a  mangé  une  année  le  produit  du      racines  par-dessous,  et  portera  du  fruit 

par-dessus.  ^'Car  de  Jérusalem  il  sor- 


grain  tombé,  et  une  seconde  année  ce 


roit  d( 


lais  la  troi- 


qui  croît  cie  soi-même;  ma 
sième  année,  vous  sèmerez,  vous  mois- 
sonnerez, vous  planterez  des  vignes, 
et  vous  en  mangerez  le  fruit.  -^'Cc  qui 
aura  été  sauvé  de  la  maison  de  .Juda, 


tira  un  reste,  et  de  la  montagne  de 
Sion  des  réchappes.  Voilà  ce  que  fera 
le  zèle  de  l'Eternel  des  armées. 

^-C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eter- 
nel sur  le  roi  d'Assyrie  : 


Il  n'entrera  point  dans  cette  ville, 
Il  n'y  lancera  point  de  traits, 

Il  ne  lui  présentera  ])oint  de  boucliers, 
Et  il  n'élèvera  point  de  letranchements  contre  elle. 

'^11  s'en  retournera  par  le  chemin  par  lequel  il  est  venu, 
Et  il  n'entrera  point  dans  cette  ville,  dit  l'Eternel. 

•'*Je  protégerai  cette  ville  pour  la  sauver, 
A  cause  de  moi,  et  à  cause  de  David,  mon  serviteur. 


^^Cette  nuit-là,  l'ange  de  l'Eternel 
sortit,  et  frappa  dans  le  camp  des  As- 
syriens cent  quatre-vingt-cinq  mille 
hommes.  Et  quand  on  se  leva  le  ma- 
tin ,  voici ,  c'étaient  tous  des  corps 
morts. 

^^  Alors  Sanchérib ,  roi  d'Assyrie, 
leva  son  camp,  partit  et  s'en  retourna; 
et  il  resta  à  Ninive.  ^'Or,  comme  il 
était  prosterné  dans  la  maison  de  Nis- 
roc,  son  dieu,  Adrammélec  et  Scha- 
retser,  ses  fils,  le  frappèrent  avec 
ré])ée,  et  s'enfuirent  au  pays  d'Ararat. 
Et  l'jsar-Haddon,  son  fils,  régna  à  sa 
]ilacc. 

Maladie  d'Ezéc/iias  :  sa  tùe  prolongée  tic  qjiinze 
ans.  —  Ambassade  babylonienne. 

Cliiip.  XX.  'En  ce  temps-là,  Ezé- 
chias  fut  malade  à  la  mort.  Le  pro- 
phète Esaie,  fils  d'Amots,  vint  au]irès 
de  lui,  et  lui  dit  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Donne  tes  ordres  à  ta  maison,  car  tu 
vas  mourir,  et  tu  ne  vivras  plus. 

■Ezéchias  tourna  son  visage  contre 
le  mur,  et  fit  cette  prière  à  l'Eternel  : 
^O  Eternel  !  souviens-toi  que  j'ai  mar- 
ché devant  ta  face  avec  fidélité  et  in- 
tégrité de  cœur,  et  que  j'ai  fait  ce  qui 

a.  Toi,  Ezéchias,  voy.  v.  20. 


est  bien  à  tes  veux  !  Et  Ezéchias  ré- 
pandit d'abondantes  larmes. 

■•Ésaïe,  qui  était  sorti,  n'était  pas 
encore  dans  la  cour  du  milieu,  lorsque 
la  parole  de  l'Eternel  lui  fut  adressée 
en  ces  termes  :  "'Retourne,  et  dis  à 
Ezéchias,  chef  de  mon  peuple  :  Ainsi 
jiarle  l'Eternel,  le  Dieu  de  David,  ton 
père  :  J'ai  entendu  ta  prière,  j'ai  vu 
tes  larmes.  Voici,  je  te  guérirai  ;  le 
troisième  jour,  tu  monteras  à  la  mai- 
son de  l'Eternel.  '^J'ajouterai  à  tes  jours 
quinze  années.  Je  te  délivrerai,  toi  et 
cette  ville,  de  la  main  du  roi  d'Assy- 
rie; je  protégerai  cette  ville,  à  cause 
de  moi,  et  à  cause  de  David,  mon  ser- 
viteur. 

"Esaïe  dit:  Prenez  une  masse  de 
figues.  On  la  prit,  et  on  l'appliqua  sur 
l'ulcère.  Et  Ezéchias  guérit. 

*  Ezéchias  avait  dit  à  Esaïe  :  A  quel 
signe  connaitrai-je  que  l'Eternel  me 
guérira,  et  que  je  monterai  le  troisième 
jour  à  la  maison  de  l'Eternel  ?  ^  Et  Esaïe 
dit  :  Voici,  de  la  part  de  l'Eternel,  le 
signe  auquel  tu  connaîtras  que  l'Eter- 
nel accomplira  la  parole  qu'il  a  pro- 
noncée :  L'ombre  avancera-t-elle  de 
dix  degrés,  Ou  reculera-t-elle  de  dix 


447 


2'.) 


Chap.  20,10-21,9. 


II  ROIS. 


degrés  ?  '"Ézéchias  répondit  :  C'est 
peu  de  chose  que  l'ombre  avance  de 
dix  degrés;  mais  plutôt  qu'elle  recule 
de  dix  degrés.  "Alors  Esaïe,  le  pro- 
jihète,  invoqua  l'Eternel,  qui  fit  recu- 
ler l'ombre  de  dix  degrés  sur  les  degrés 
d'Achaz,  où  elle  était  descendue. 

'^En  ce  même  temps,  Berodac-Ba- 
ladan,  fds  de  Baladan,  roi  de  Baby- 
lone,  envoya  une  lettre  et  un  présent 
à  Ezéchias,  car  il  avait  appris  la  mala- 
die d'Ezéchias.  '^Ezéchias  donna  au- 
dience aux  envoyés,  et  il  leur  montra 
le  lieu  oii  étaient  ses  choses  de  prix, 
l'argent  et  l'or,  les  aromates  et  l'huile 
précieuse,  son  arsenal,  et  tout  ce  qui 
se  trouvait  dans  ses  trésors  :  il  n'y 
eut  rien  qu'Ezéchias  ne  leur  fît  voir 
dans  sa  maison  et  dans  tous  ses  do- 
maines. 

'■•Esaïe,  le  prophète,  vint  ensuite 
auprès  du  roi  Ezéchias,  et  lui  dit  : 
Qu'ont  dit  ces  gens-là,  et  d'où  sont- 
ils  venus  vers  toi  ?  Ezéchias  répondit: 
Ils  sont  venus  d'un  pays  éloigné,  de 
Babylone.  '^Esaïe  dit  encore  :  Qu'ont- 
ils  vu  dans  ta  maison  ?  Ezéchias  répon- 
dit :  Ils  ont  vu  tout  ce  qui  est  dans  ma 
maison  :  il  n'y  a  rien  dans  mes  trésors 
que  je  ne  leur  aie  fait  voir.  '^Alors 
Esaïe  dit  à  Ezéchias  :  Ecoute  la  parole 
de  l'Éternel  !  ''Voici,  les  temps  vien- 
dront où  l'on  emportera  à  Babylone 
tout  ce  qui  est  dans  ta  maison  et  ce 
que  tes  pères  ont  amassé  jusqu'à  ce 
jour;  il  n'en  restera  rien,  dit  l'Eter- 
nel. '^Et  l'on  prendra  de  tes  fds,  qui 
seront  sortis  de  toi,  que  tu  auras  en- 


écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  .luda  ? 

-'  Ezéchias  se  coucha  avec  ses  pères. 
Et  Manassé,  son  fds,  régna  à  sa  place. 


Manassé  et  Ai 


rois  de  Juda. 


Clinp.  XXI.  'Manassé  avait  douze 
ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il  régna 
cinquante-cinq  ans  à  Jérusalem.  Sa 
mère  s'appelait  Hephtsiba. 

-Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  selon  les  abominations  des 
nations  que  l'Eternel  avait  chassées 
devant  les  enfants  d'Israël.  ^11  rebâtit 
les  hauts  lieux  qu'Ezéchias,  son  père, 
avait  détruits,  il  éleva  des  autels  à 
Baal,  il  fit  une  idole  d'Astarté,  comme 
avait  fait  Achab,  roi  d'Israël,  et  il  se 
prosterna  devant  toute  l'armée  des 
cieux  et  la  servit.  ''Il  bâtit  des  autels 
dans  la  maison  de  l'Eternel,  quoique 
l'Eternel  eût  dit  :  C'est  dans  .Jérusalem 
que  je  placerai  mon  nom.  ^11  bâtit  des 
autels  à  toute  l'armée  des  cieux  dans 
les  deux  parvis  de  la  maison  de  l'Eter- 
nel. *I1  fit  passer  son  fils  par  le  feu  ;  il 
observait  les  nuages  et  les  serpents 
pour  en  tirer  des  pronostics,  et  il  éta- 
blit des  gens  qui  évoquaient  les  esprits 
et  qui  prédisaient  l'avenir.  Il  fit  de 
plus  en  plus  ce  qui  est  mal  aux  yeux 
de  l'Eternel,  afin  de  l'irriter.  'Il  mit 
l'idole  d'Astarté,  qu'il  avait  faite,  dans 
la  maison  de  laquelle  l'Eternel  avait 
dit  à  David  et  à  Salomon,  son  fils  : 
C'est  dans  cette  maison,  et  c'est  dans 
Jérusalem  que  j'ai  choisie  parmi  tou 


gendres,  pour  en  faire  des  eunuques  tes  les  tribus  d'Israël,  que  je  veux  à 
dans  le  palais  du  roi  de  Babylone.  toujours  placer  mon  nom.  *Je  ne  ferai 
''^Ezéchias  répondit  à  Ésaïe  :  La  parole  plus  errer  le  pied  d'Israël  hors  du  pays 
de  l'Éternel,  que  tu  as  prononcée,  est  que  j'ai  donné  à  ses  pères,  pourvu 
bonne.  Et  il  ajouta  :  N'y  aura-t-il  pas  seulement  qu'ils  aient  soin  de  mettre 
paix  et  sécurité  pendant  ma  vie  ?  en  pratique  tout  ce  que  je  leur  ai  com- 
^"Le  reste  des  actions  d'Ezéchias,  mandé  et  toute  la  loi  que  leur  a  près- 
tous  ses  exploits,  et  comment  il  fit  crite  mon  serviteur  Moïse.  'Mais  ils 
l'étang  et  l'aqueduc,  et  amena  les  n'obéirent  point;  et  Manassé  fut  cause 
eaux  dans  la  ville,   cela  n'est-il  pas  qu'ils  s'égarèrent  et  firent  le  mal  plus 

448 


II  ROIS. 


C/inp.  9 /,, 0^9 9,0. 


que  les  nations  que  l'Éternel  avait  dé- 
truites devant  les  enfants  d'Israël. 

'"Alors  l'Eternel  parla  en  ces  ter- 
mes par  ses  serviteurs  les  prophètes  : 


l'Eternel,  comme  avait  fait  Manassé, 
son  j)ère  ;  -'il  marcha  dans  toute  la 
voie  où  avait  marché  son  père,  il  servit 
les  idoles  qu'avait  servies  son  père,  et 


"Parce  que  Manassé,   roi  de  Juda,  a      il  se  prosterna  devant  elles  ;  "il  aban- 


commis  ces  abominations,  parce  qu'il 
a  fait  pis  que  tout  ce  qu'avaient  fait 
avant  lui  les  Amoréens,  et  parce  (ju'il 
a  aussi  fait  pécher  Juda  par  ses  idoles, 
'-voici  ce  que  dit  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël  :  Je  vais  faire  venir  sur  Jéru- 
salem et  sur  Juda  des  malheurs  tpii 
étourdiront  les  oreilles  de  quiconque 
en  entendra  parler.  "J'étendrai  sur 
Jérusalem  le  cordeau  de  Samarieet  le 
niveau  de  la  maison  d'Achab  :  et  je 
nettoierai  Jérusalem  comme  un  plat 
qu'on  nettoie,  et  qu'on  renverse  sens 
dessus  dessous  après  l'avoir  nettoyé. 
''J'abandonnerai  le  reste  de  mon  héri- 
tage, et  je  les  livrerai  entre  les  mains 
de  leurs  ennemis;  et  ils  deviendront 
le  butin  et  la  proie  de  tous  leurs  enne- 
mis, '^ parce  qu'ils  ont  fait  ce  qui  est 
mal  à  mes  yeux  et  qu'ils  m'ont  irrité 
depuis  le  jour  où  leurs  pères  sont  sor- 
tis d'Egypte  jusqu'à  ce  jour. 

'^Manassé  répandit  aussi  beaucoup 
de  sang  innocent  jusqu'à  en  remplir 
Jérusalem  d'un  bout  à  l'autre,  outre 
les   péchés   qu'il   commit  et  qu'il  fit 


donna  l'Éternel,  le  Dieu  de  ses  pères, 
et  il  ne  marcha  point  dans  la  voie 
de  l'Éternel.  ^^Les  serviteurs  d'Amon 
cons]:)irèrent  contre  lui,  et  firent  mou- 
rir le  roi  dans  sa  maison.  -■'Mais  le 
])cuple  du  pays  frappa  tous  ceux  qui 
avaient  conspiré  contre  le  roi  Amon  ; 
et  le  peuple  du  pays  établit  roi  Josias, 
son  fils,  à  sa  place. 

-^Le  reste  des  actions  d'Amon,  et  ce 
qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas  écrit  dans 
le  livre  des  Chroniques  des  rois  de 
Juda  ? 

-^On  l'enterra  dans  son  sépulcre, 
dans  le  jardin  d'Uzza.  Et  Josias,  son 
fils,  régna  à  sa  place. 

Josias,  roi  de  Juda.  — Le  lii're  de  la  loi  trouvé 
dans  le  temple.  —  Destruction  de  l'idolâtrie 
par  Josias.  —  Célébration  de  la  Pâque. 

Cliap.  XXII.  'Josias  avait  huit  ans 
lorsqu'il  devint  roi,  et  il  régna  trente 
et  un  ans  à  Jérusalem.  Sa  mère  s'appe- 
lait Jedida,  fille  d'Adaja,  de  Botskath. 

-Il  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel,  et  il  marcha  dans  toute  la 


commettre  à  Juda  en  faisant  ce  qui  est     voie  de  David,  son  père  ;  il  ne  s'en  dé- 
mal  aux  yeux  de  l'Éternel. 


'"Le  reste  des  actions  de  Manassé, 
tout  ce  qu'il  a  fait,  et  les  péchés  aux- 
quels il  se  livra,  cela  n'est-il  pas  écrit 
dans  le  livre  des  Chroniques  des  rois 
de  Juda  ? 

'^Manassé  se  coucha  avec  ses  pè- 
res, et  il  fut  enterré  dans  le  jardin  de 
sa  maison ,  dans  le  jardin  d'Uzza.  Et 
Amon,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

'^\mon  avait  vingt-deux  ans  lors- 
(|u'il  devint  roi,  et  il  régna  deux  ans 
à  Jérusalem.  Sa  mère  s'appelait  Mc- 
schullémcth,  fille  de  Ilaruts,  de  Jotba. 


""11  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 


tourna  ni  à  droite  ni  à  gauche. 

•'La  dix-huitième  année  du  roi  Jo- 
sias, le  roi  envoya  dans  la  maison  de 
l'Eternel  Schaphan,  le  secrétaire,  fils 
d'Atsalia,  fils  de  Meschullam.  11  lui 
dit  :  *Monte  vers  Hilkija ,  le  grand 
prêtre,  et  qu'il  amasse  l'argent  qui  a 
été  apporté  dans  la  maison  de  l'Eter- 
nel et  que  ceux  qui  ont  la  garde  du 
seuil  ont  recueilli  du  peuple.  ^On  re- 
mettra cet  argent  entre  les  mains  de 
ceux  qui  sont  chargés  de  faire  e.vécu- 
ter  l'ouvrage  dans  la  maison  de  l'Eter- 
nel. Et  ils  l'emploieront  pour  ceux  (pii 
travaillent  aux  réparations  de  la  uiai- 
son  de  l'Éternel,   "pour  les  charpen- 


4'i9 


Chap.22,--3S,^.. 


II  ROIS. 


tiers,  les  manœuvres  et  les  maçons,  malheurs  sur  ce  lieu  et  sur  ses  habi- 

pour  les  achats  de  bois  et  de  pierres  tants,  selon  toutes  les  paroles  du  livre 

de  taille  nécessaires  aux  réparations  qu'a  lu  le  roi  de  Juda.  ''Parce  qu'ils 

de  la  maison.  "Maison  ne  leur  deman-  m'ont  abandonné  et  qu'ils  ont  offert 

dera  pas  de  compte  pour  l'argent  l'e-  des  parfums  à  d'autres  dieux,  afin  de 

mis  entre  leurs  mains,  car  ils  agissent  m'irriter  par  tous  les  ouvrages  de  leurs 

avec  probité.  mains,  ma  colère  s'est  enflammée  con- 

^Alors  Hilkija,  le  grand  prêtre,  dit  tre  ce  lieu,  et  elle  ne  s'éteindra  point, 

à  Schaphan,  le  secrétaire  :  J'ai  trouvé  '^Mais  vous  direz  au  roi  de  Juda,  qui 

le  livre  de  la  loi  dans  la  maison  de  vous  a  envoyés  pour  consulter  l'Éter- 

l'Eternel.  Et  Hilkija  donna  le  livre  à  nel  :  Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 

Schaphan,  et  Schaphan  le  lut.   '■'Puis  raël,   au  sujet  des  paroles  que  tu  as 

Schaphan,    le   secrétaire,  alla  rendre  entendues  :   '^ Parce   que   ton  cœur  a 

compte  au  roi,  et  dit:  Tes  serviteurs  été  touché,  parce  que  tu  t'es  humilié 

ont  amassé   l'argent  qui   se   trouvait  devant  l'Eternel  en  entendant  ce  que 

dans  la  maison,  et  l'ont  remis  entre  j'ai  prononcé  contre  ce  lieu  et  contre 

les  mains  de  ceux  qui  sont  chargés  de  ses  habitants  qui  seront  un  objet  d'é- 

faire  exécuter  l'ouvrage  dans  la  mai-  pouvante  et  de  malédiction,  et  parce 

son  de  l'Eternel.  '"Schaphan,  le  secré-  que  tu  as  déchiré  tes  vêtements  et  qiie 

taire,    dit   encore   au   roi  :    Le   prêtre  tu  as  pleuré  devant  moi,   moi  aussi, 

Hilkija  m'a  donné  un  livre.  Et  Scha-  j'ai  entendu,  dit  l'Eternel.  ^'' C'est  pour- 

phan  le  lut  devant  le  l'oi.  quoi,  voici,  je  te  recueillerai  auprès 

"Lorsque  le  roi  entendit  les  paroles  de  tes  pères,  tu  seras  recueilli  en  paix 

du  livre  de  la  loi,  il  déchira  ses  vête-  dans  ton  sépulcre,  et  tes  yeux  ne  ver- 

ments.  '°Et  le  roi  donna  cet  ordre  au  ront  pas  tous  les  malheurs  que  je  ferai 

prêtre  Hilkija,  à  Achikam,  fils  de  Scha-  venir  sur  ce  lieu. 

phan,  à  Acbor,  fils  de  Michée,  à  Scha-  Ils  rapportèrent  au  roi  cette  réponse, 
phan,  le  secrétaire,  et  à  Asaja,  servi-  Chap.  XXII J.  'Le  roi  Josias  fit 
teur  du  roi  : '^Allez,  consultez  l'Éternel  assembler  auprès  de  lui  tous  les  an- 
pour  moi,  pour  le  peuple,  et  pour  tout  ciens  de  Juda  et  de  Jérusalem.  -Puis 
Juda,  au  sujet  des  paroles  de  ce  livre  il  monta  à  la  maison  de  l'Eternel,  avec 
qu'on  a  trouvé  ;  car  grande  est  la  co-  tous  les  hommes  de  Juda  et  tous  les 
1ère  de  l'Eternel,  qui  s'est  enflammée  habitants  de  Jérusalem,  les  prêtres, 
contre  nous,  parce  que  nos  pères  n'ont  les  prophètes,  et  tout  le  peuple,  de- 
point  obéi  aux  paroles  de  ce  livre  et  puis  le  plus  petit  jusqu'au  plus  grand, 
n'ont  point  mis  en  pratique  tout  ce  II  lut  devant  eux  toutes  les  paroles  du 
qui  nous  y  est  prescrit.  livre  de  l'alliance,  qu'on  avait  trouvé 

''*Le  prêtre  Hilkija,  Achikam,  Acbor,  dans  la  maison  de  l'Éternel.  "Le  roi 
Schaphan  et  Asaja,  allèrent  auprès  de  se  tenait  sur  l'estrade,  et  il  traita  al- 
la prophétesse  Ilulda,  femme  de  Schal-  liance  devant  l'Éternel,  s'engageant  à 
luni,  fils  de  Thikva,  fils  de  Harhas,  suivre  l'Éternel,  et  à  observer  ses  or- 
gardien  des  vêtements.  Elle  habitait  à  donnances,  ses  préceptes  et  ses  lois, 
Jérusalem,  dans  l'autre  quartier  de  la  de  tout  son  cœur  et  de  toute  son  âme, 
ville.  Après  qu'ils  lui  eurent  parlé,  afin  de  mettre  en  pratique  les  paroles 
'^elle  leur  dit  :  Ainsi  parle  l'Éternel,  de  cette  alliance,  écrites  dans  ce  livre, 
le  Dieu  d'Israël  :  Dites  à  l'homme  qui  Et  tout  le  peuple  entra  dans  l'alliance, 
vous  a  envoyés  vers  moi  :  '^Ainsi  parle  ''Le  roi  ordonna  à  Hilkija,  le  grand 
l'Éternel:  Voici,  je  vais  faire  venir  des  prêtre,  aux  prêtres  du  second  ordre, 

450 


II  ROIS. 


Chfip.  23,r,-Q0. 


et  à  ceux  qui  gardaient  le  seuil,  de  autels   qui   étaient   sur   le   toit  de   la 

sortir  du  temple  de  l'Éternel  tous  les  chambre  haute  d'Achaz  et  que  les  rois 

ustensiles  qui  avaient  été   faits  pour  de   Juda   avaient   faits,   et   les   autels 

Baal,  j)our  Astarté,  et  pour  toute  l'ar-  qu'avait  faits  Manassé  dans  les  deux 

méc  des  cieux  ;  et  il  les  brûla  hors  de  ])arvis  de  la  maison  de  l'Eternel  ;  après 

Jérusalem,  dans   les   chanq)s  du  Ce-  les  avoir  brisés  et  enlevés  de  là,  il  en 

dron,  et  en  fit  porter  la  poussière  à  jeta   la  poussière  dans   le  torrent  de 

Béthel.  ^11  chassa  les  prêtres  des  ido-  Cédron.  ''Le  roi  souilla  les  hauts  lieux 

les,  établis  par  les  rois  de  Juda  pour  qui  étaient  en  face  de  Jérusalem,  sur 

brûler  des  parfums  sur  les  hauts  lieux  la  droite  de  la  montagne  de  perdition  *, 

dans  les  villes  de  Juda  et  aux  environs  et  que  Salomon,  roi  d'Israël,  avait  bà- 

de  Jérusalem,  et  ceux  qui  offraient  des  tis  à  Astarté,  l'abomination  des  Sido- 

parfums  à  Baal,  au  soleil,  à  la  lune,  au  niens,  à  Kemosch,  l'abomination  de 
zodiaque  et  à  toute  l'armée  des  cieux. 
*I1  sortit  de  la  maison  de  l'Eternel  l'i- 
dole d'Astarté,  qu'il  transporta  hors 
de  Jérusalem  vers  le  torrent  de  Cé- 
dron ;  il  la  brûla  au  torrent  de  Cédron 
et  la  réduisit  en  poussière,  et  il  en 


Moab,  et  à  ^lilcom,  l'abomination  des 
fils  d'Ammon.  "Il  brisa  les  statues  et 
abattit  les  idoles,  et  il  remplit  d'osse- 
ments d'hommes  la  place  qu'elles  oc- 
cupaient. '^11  renversa  aussi  l'autel  qui 
était  à  Béthel,  et  le  haut  lieu  qu'avait 
jeta  la  poussière  sur  les  sépulcres  des  fait  Jéroboam,  fils  de  Nebath,  qui  avait 
enfants  du  peuple.  'Il  abattit  les  mai-  fait  pécher  Israël  ;  il  brûla  le  haut  lieu 
sons  des  prostitués  qui  étaient  dans      et  le  réduisit  en  j^oussière,  et  il  brûla 

l'idole. 

'"Josias,  s'étant  tourné  et  ayant  vu 
les  sépulcres  qui  étaient  là  dans  la 
montagne,  envoya  prendre  les  osse- 
ments des  sépulcres,  et  il  les  brûla  sur 


la  maison  de  l'Éternel,  et  où  les  fem- 
mes tissaient  des  tentes  pour  Astarté. 
Ml  fit  venir  tous  les  prêtres  des  villes 
de  Juda  ;  il  souilla  les  hauts  lieux  où 
les  prêtres  brûlaient  des  parfums,  de- 
puis Guéba  jusqu'à  Beer-Schéba;  et  il  l'autel  et  le  souilla,  selon  la  parole  de 
renversa  les  hauts  lieux  des  portes,  ce-  l'Eternel  prononcée  par  l'homme  de 
lui  qui  était  à  l'entrée  de  la  porte  de  fJieu,  qui  avait  annoncé  ces  choses. 
Josué,  chef  de  la  ville,  et  celui  qui  "Il  dit  :  Quel  est  ce  monument  que  je 
était  à  gauche  de  la  porte  de  la  ville,  vois  ?  Les  gens  de  la  ville  lui  répondi- 
'Toutefois  les  prêtres  des  hauts  lieux  rent  :  C'est  le  sépulcre  de  l'homme  de 
ne  montaient  pas  à  l'autel  de  l'Eternel  Dieu,  qui  est  venu  de  Juda,  et  qui  a 
à  Jérusalem,  mais  ils  mangeaient  des  crié  contre  l'autel  de  Béthel  ces  cho- 
pains  sans  levain  au  milieu  de  leurs  ses  que  tu  as  accomplies.  '*Et  il  dit  : 
frères. '"Le  roi  souilla  Topheth  "  dans  Laissez-le;  que  personne  ne  remue 
la  vallée  des  fils  de  Hinnom,  afin  que  ses  os  !  On  conserva  ainsi  ses  os  avec 
personne  ne  lit  plus  passer  son  fils  ou  les  os  du  prophète  qui  était  venu  de 
sa  fille  par  le  feu  en  l'honneur  de  Mo-  Samarie. 

loc.  "Il  fit  disparaître  de  l'entrée  de  '"Josias  fit  encore  disparaître  toutes 
la  maison  de  l'Eternel  les  chevaux  que  les  maisons  des  hauts  lieux,  qui  étaient 
les  rois  de  Juda  avaient  consacrés  au  dans  les  villes  de  Samarie,  et  qu'a- 
soleil,  près  de  la  chambre  de  l'eunu-  valent  faites  les  rois  d'Israël  pour  irri- 
que  Nethan-Mélec,  qui  demeurait  dans  ter  l'Éternel  ;  il  fit  à  leur  égard  entiè- 
le  faubourg;  et  il  brûla  au  feu  les  rement  comme  il  avait  fait  à  Béthel. 
chars  du  soleil.   'H^e  roi  démolit  les  -"Il   immola   sur   les    autels    tous   les 

a.  Toplu'tli,  lieu  oii  l'un  rendait  un  culte  ù  Moloc.  b.  La  munta^uc  des  oliviers. 

451 


Chap.  23, 


ii-Si,}. 


II  ROIS. 


prêtres  des  hauts  lieux,  qui  étaient  là, 
et  il  y  brûla  des  ossements  d'hommes. 
Puis  il  retourna  à  Jérusalem. 

^*Le  roi  donna  cet  ordre  à  tout  le 
peuple  :  Célébrez  la  Pàque  en  l'hon- 
neur de  l'Eternel,  votre  Dieu,  comme 
il  est  écrit  dans  ce  livre  de  l'alliance. 
-'Aucune  Pàque  pareille  à  celle-ci  n'a- 
vait été  célébrée  depuis  le  temps  où 
les  juges  jugeaient  Israël  et  pendant 
tous  les  jours  des  rois  d'Israël  et  des 
rois  de  Juda.  ^'Ce  fut  la  dix-huitième 
année  du  roi  .losias  qu'on  célébra  cette 
Pâque  en  l'honneur  de  l'Eternel  à  Jé- 
rusalem. 

^''De  plus,  Josias  fit  disparaître  ceux 
qui  évoquaient  les  esprits  et  ceux  qui 
prédisaient  l'avenir,  et  les  théraphim, 
et  les  idoles,  et  toutes  les  abomina- 
tions qui  se  voyaient  dans  le  pays  de 
Juda  et  à  Jérusalem,  afin  de  mettre  en 
pratique  les  paroles  de  la  loi,  écrites 
dans  le  livre  que  le  prêtre  Hilkija  avait 
trouvé  dans  la  maison  de  l'Eternel. 
-^Avant  Josias,  il  n'y  eut  point  de  roi 
qui,  comme  lui,  revînt  à  l'Eternel  de 
tout  son  cœur,  de  toute  son  àme  et  de 
toute  sa  force,  selon  toute  la  loi  de 
Moïse  ;  et  après  lui,  il  n'en  a  point  pa- 
ru de  semblable.  -^Toutefois  l'Eternel 
ne  se  désista  point  de  l'ardeur  de  sa 
grande  colère  dont  il  était  enilammé 
contre  Juda,  à  cause  de  tout  ce  qu'a- 
vait fait  Manassé  pour  l'irriter.  -'Et 
l'Eternel  dit  :  J'ôterai  aussi  Juda  de 
devant  ma  face  comme  j'ai  ôté  Israël, 
et  je  rejetterai  cette  ville  de  Jérusalem 
que  j'avais  choisie,  et  la  maison  de  la- 
quelle j'avais  dit  :  Là  sera  mon  nom. 

**Le  reste  des  actions  de  Josias,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  Juda  ? 

-'De  son  temps.  Pharaon  Néco,  roi 
d'Egypte,  monta  contre  le  roi  d'Assy- 
rie, vers  le  fleuve  de  l'Euphrate.  Le 
roi  Josias  marcha  à  sa  rencontre  ;  et 
Pharaon  le  tua  à  Meguiddo,  dès  qu'il 


le  vit.  ^"Ses  serviteurs  l'emportèrent 
mort  sur  un  char  ;  ils  l'amenèrent  de 
Meguiddo  à  Jérusalem,  et  ils  l'enter- 
rèrent dans  son  sépulcre.  Et  le  peuple 
du  pays  prit  Joachaz,  fds  de  Josias  ;  ils 
l'oignirent,  et  le  firent  roi  à  la  place 
de  son  père. 

Joachaz,  Jojakim,  Jojakin,  rois  de  Juda. 

'' Joachaz  avait  vingt-trois  ans  lors- 
qu'il devint  roi,  et  il  régna  trois  mois 
à  Jérusalem.  Sa  mère  s'appelait  Ha- 
muthal,  fdle  de  Jérémie,  de  Libna. 

'-Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  entièrement  comme  avaient 
fait  ses  pères.  '^ Pharaon  Néco  l'en- 
chaîna à  Ribla,  dans  le  pays  de  Ha- 
math,  pour  qu'il  ne  régnât  plus  à 
Jérusalem  ;  et  il  mit  sur  le  pays  une 
contribution  de  cent  talents  d'argent 
et  d'un  talent  d'or.  '•'Et  Pharaon  Néco 
établit  roi  Eliakim,  fils  de  Josias,  à  la 
place  de  Josias,  son  père,  et  il  changea 
son  nom  en  celui  de  Jojakim.  Il  prit 
Joachaz,  cpii  alla  en  Egypte  et  y  mou- 
rut. '^Jojakim  donna  à  Pharaon  l'ar- 
gent et  l'or;  mais  il  taxa  le  pays  pour 
fournir  cet  argent,  d'après  l'ordre  de 
Pharaon  ;  il  détermina  la  part  de  cha- 
cun et  exigea  du  peuple  du  pays  l'ar- 
gent et  l'or  qu'il  devait  livrer  à  Pharaon 
Néco. 

"^Jojakim  avait  vingt-cinq  ans  lors- 
qu'il devint  roi,  et  il  régna  onze  ans  à 
Jérusalem.  Sa  mère  s'appelait  Zebud- 
da,  fille  de  Pedaja,  de  Ruma. 

"Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Éternel,  entièrement  comme  avaient 
fait  ses  pères. 

Chap.  XXIV.  *  De  son  temps,  Ne- 
bucadnetsar,  roi  de  Babylone,  se  mit 
en  campagne.  Jojakim  lui  fut  assujetti 
pendant  trois  ans  ;  mais  il  se  révolta 
de  nouveau  contre  lui.  -Alors  l'Eter- 
nel envoya  contre  Jojakim  des  trou- 
pes de  Chaldéens,  des  troupes  de  Sy- 
riens, des  troupes  de  Moabites  et  des 


452 


II  ROIS.  Chap.2i,3-2o,3. 

troupes  d'Ammonites;  il  les  envoya  l'Eternel,  comme  l'Eternel  l'avait  pro- 
noncé. '•'Il  emmena  en  captivité  tout 
Jérusalem,  tous  les  chefs  et  tous  les 
hommes  vaillants,  au  nombre  de  dix 
mille  exilés,  avec  tous  les  charpen- 
tiers et  les  serruriers  :  il  ne  resta  que 
le  peuple  pauvre  du  pays.  'Ml  trans- 
porta Jojakin  à  Babylone  ;  et  il  eni- 

du    sang   innocent  qu'avait    répandu      mena  captifs  de  Jérusalem  à  Babylone 


contre  Juda  pour  le  détruire,  selon 
la  parole  que  l'Eternel  avait  pronon- 
cée par  ses  serviteurs  les  prophètes. 
'Cela  arriva  uniquement  sur  l'ordre 
de  l'Éternel,  qui  voulait  ôter  Juda  de 
devant  sa  face,  à  cause  de  tous  les  pé- 
chés commis  par  Manassé,  *et  à  cause 


Manassé  et  dont  il  avait  rempli  Jéru- 
salem. Aussi  l'Eternel  ne  voulut- il 
point  pardonner. 

^Le  reste  des  actions  de  Jojakim,  et 
tout  ce  qu'il  a  fait,  cela  n'est-il  pas 
écrit  dans  le  livre  des  Chroniques  des 
rois  de  Juda  ? 

•^Jojakim  se  coucha  avec  ses  pères. 
Et  Jojakin,  son  fds,  régna  à  sa  place. 

"Le  roi  d'Egypte  ne  sortit  plus  de 
son  pays,  car  le  roi  de  Babylone  avait 
pris  tout  ce  qui  était  au  roi  d'Egypte 
dej)uis  le  torrent  d'Egypte  jusqu'au 
Ueuve  de  l'Euphrate. 

^Jojakin  avait  dix-huit  ans  lorsqu'il 
devint  roi,  et  il  régna  trois  mois  à  Jé- 
rusalem. Sa  mère  s'appelait  Nehusch- 
tha,  fille  d'Elnalhan,  de  Jérusalem. 

'■'11  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  entièrement  comme  avait 
fait  son  père. 

'"En  ce  temps-là,  les  serviteurs  de 
Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone,  mon- 
tèrent contre  Jérusalem,  et  la  ville  fut 
assiégée.  "Nebucadnetsar,  roi  de  Ba- 
bylone ,  arriva  devant  la  ville  pen- 
dant que  ses  serviteurs  l'assiégeaient. 
'^Vlors  Jojakin,  roi  de  Juda,  se  rendit 
auprès  du  roi  de  Babylone,  avec  sa 
mère,  ses  serviteurs,  ses  chefs  et  ses 
eunuques.  Et  le  roi  de  Babylone  le  fit 
|)risonnier,  la  huitième  année  de  son 
règne.  "Il  tira  de  là  tous  les  trésors 
de  la  maison  de  l'Eternel  et  les  trésors 
de  la  maison  du  roi  ;  et  il  brisa  tous 
les  ustensiles  d'or  que  Salomon,  roi 
d'Israël,  avait  faits  dans  le  temple  de 


la  mère  du  roi,  les  femmes  du  roi  et 
ses  eunuques,  et  les  grands  du  pays, 
'Hous  les  guerriers  au  nombre  de  sept 
mille,  et  les  charpentiers  et  les  serru- 
riers au  nombre  de  mille,  tous  hom- 
mes vaillants  et  propres  à  la  guerre. 
Le  roi  de  Babylone  les  emmena  cap- 
tifs à  Babylone.  '"Et  le  roi  de  Baby- 
lone établit  roi,  à  la  place  de  Jojakin, 
Matthania,  son  oncle,  dont  il  changea 
le  nom  en  celui  de  Sédécias. 

Sédécias,  dernier  roi  de  Juda.  —  Sièf^e  et  des- 
truction de  Jérusalem  par  Nebucadnetsar , 
roi  de  Babylone.  —  Les  habitants  du  royaume 
de  Juda  emmenés  en  capti^'ité. 

"*  Sédécias  avait  vingt  et  un  ans  lors- 
qu'il devint  roi,  et  il  régna  onze  ans  à 
Jérusalem.  Sa  mère  s'appelait  Hamu- 
thal,  fille  de  Jérémie,  de  Libna. 

'■'Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Éternel,  entièrement  comme  avait 
fait  Jojakim.  ^"Et  cela  arriva  à  cause 
de  la  colère  de  l'Éternel  contre  Jéru- 
salem et  contre  Juda,  qu'il  voulait  re- 
jeter de  devant  sa  face.  Et  Sédécias  se 
révolta  contre  ^e  roi  de  Babylone. 

Chap.  AA  F.  'La  neuvième  année 
du  règne  de  Sédécias,  le  dixième  jour 
du  dixième  mois,  Nebucadnetsar,  roi 
de  Babylone,  vint  avec  toute  son  ar- 
mée contre  Jérusalem  ;  il  campa  de- 
vant elle,  et  éleva  des  retranchements 
tout  autour.  -La  ville  fut  assiégée  jus- 
qu'à la  onzième  année  du  roi  Sédécias. 

'Le  neuvième  jour  du  mois",  la  fa- 
mine était  forte  dans  la  ville,  et  il  n'y 


a.  Plus  complètement,   d'aprtîs   Jérémie  39,  -2  :  «  Le   neuvième  jour  du  quatrième   mois  de   la  onzième  année 
du  règne  de  Sédécias.  » 

453 


Chap.  25,k-uk. 


II  ROIS. 


avait  pas  de  pain  pour  le  peuple  du 
pays.  ■'Alors  la  brèche  fut  faite  à  la 
ville  ;  et  tous  les  gens  de  guerre  s'en- 
fuirent de  nuit  par  le  chemin  de  la 
porte  entre  les  deux  murs  près  du  jar- 
din du  roi,  pendant  que  les  Chaldéens 
environnaient  la  ville.  Les  fuyards  pri- 
rent le  chemin  de  la  plaine.  ^Mais  l'ar- 
mée des  Chaldéens  poursuivit  le  roi 
et  l'atteignit  dans  les  plaines  de  Jéri- 
cho ;  et  toute  son  armée  se  dispersa 
loin  de  lui.  ^Ils  saisirent  le  roi,  et  le 
firent  monter  vers  le  roi  de  Babylone 
à  Ribla;  et  l'on  prononça  contre  lui 
une  sentence.  'Les  fds  de  Sédécias  fu- 
rent égorgés  en  sa  présence  ;  ])uis  on 
creva  les  yeux  à  Sédécias,  on  le  lia 
avec  des  chaînes  d'airain,  et  on  le  me- 
na à  Babylone. 

^Le  septième  jour  du  cinquième 
mois,  —  c'était  la  dix-neuvième  année 
du  règne  de  Nebucadnetsar,  roi  de 
Babylone,  —  Nebuzaradan,  chef  des 


quels  on  faisait  le  service.  '^Le  chef 
des  gardes  prit  encore  les  brasiers  et 
les  coupes,  ce  qui  était  d'or  et  ce  qui 
était  d'argent.  '^Les  deux  colonnes,  la 
mer,  et  les  bases,  que  Salomon  avait 
faites  pour  la  maison  de  l'Eternel, 
tous  ces  ustensiles  d'airain  avaient  un 
poids  inconnu.  '"La  hauteur  d'une  co- 
lonne était  de  dix-huit  coudées,  et  il 
y  avait  au-dessus  un  chapiteau  d'airain 
dont  la  hauteur  était  de  trois  coudées  ; 
autour  du  chapiteau  il  y  avait  un  treil- 
lis et  des  grenades,  le  tout  d'airain  ;  il 
en  était  de  même  pour  la  seconde  co- 
lonne avec  le  treillis. 

"*Le  chef  des  gardes  prit  Seraja,  le 
grand  prêtre ,  Sophonie ,  le  second 
prêtre,  et  les  trois  gardiens  du  seuil. 
''■*Et  dans  la  ville  il  prit  un  eunuque 
qui  avait  sous  son  commandement  les 
gens  de  guerre,  cinq  hommes  qui  fai- 
saient partie  des  conseillers  du  roi  et 
qui  furent  trouvés  dans  la  ville,  le  se- 


gardes,  serviteur  du  roi  de  Babylone,      crétaire  du  chef  de  l'armée  qui  était 


entra  dans  Jérusalem.  ^11  brûla  la  mai- 
son de  l'Éternel,  la  maison  du  roi, 
et  toutes  les  maisons  de  Jérusalem  ; 
il  livra  au  feu  toutes  les  maisons  de 
quelque  importance.  '"Toute  l'armée 
clés  Chaldéens,  qui  était  avec  le  chef 
des  gardes,  démolit  les  murailles  for- 
mant l'enceinte  de  Jérusalem. 

"  Nebuzaradan,  chef  des  gardes,  em- 
mena captifs  ceux  du  peuple  c{ui  étaient 


chargé  d'enrôler  le  peuple  du  pays,  et 
soixante  hommes  du  peuple  du  pays 
qui  se  trouvèrent  dans  la  ville.  -"Nebu- 
zaradan, chef  des  gardes,  les  prit,  et 
les  conduisit  vers  le  roi  de  Babylone 
à  Ribla.  -'Le  roi  de  Babylone  les  frap- 
pa et  les  fit  mourir  à  Ribla,  dans  le 
pays  de  Ilamath. 

*- Ainsi  Juda  fut  emmené  captif  loin 
de  son  pays.  Et  Nebucadnetsar,  roi  de 


demeurés  dans  la  ville,  ceux  qui  s'é-      Babylone,  plaça   le  reste  du  peuple, 


taient  rendus  au  roi  de  Babylone,  et  le 
reste  de  la  multitude.  '-Cependant  le 
chef  des  gardes  laissa  comme  vigne- 
rons et  comme  laboureurs  quelques- 
uns  des  plus  pauvres  du  pays. 

'^Les   Chaldéens   brisèrent   les   co- 


qu'il  laissa  dans  le  pays  de  Juda,  sous 
le  commandement  de  Guedalia,  fils 
d'Achikam,  fils  de  Schaphan. 

-'Lorsque  tous  les  chefs  des  troupes 
eurent  appris,  eux  et  leurs  hommes, 
que   le  roi  de   Babylone  avait  établi 


lonnes  d'airain  qui  étaient  dans  la  mai-      Guedalia  pour  gouverneur,  ils  se  ren 


son  de  l'Eternel,  les  bases,  la  mer 
d'airain  qui  était  dans  la  maison  de 
l'Éternel,  et  ils  en  emportèrent  l'airain 
à  Babylone.  '''Ils  prirent  les  cendriers, 
les  pelles,  les  couteaux,  les  tasses,  et 
tous  les  ustensiles  d'airain  avec  les- 


dirent  auprès  de  Guedalia  à  Mitspa, 
savoir  Ismaël,  fils  de  Nethania,  Jocha- 
nan,  fils  de  Karéach,  Seraja,  fils  de 
Thanhumeth,  de  Nethopha,  et  Jaaza- 
nia,  fils  du  Maacathien,  eux  et  leurs 
hommes.  ^''Guedalia  leur  jura,  à  eux  et 


454 


II  ROIS. 


Chap.  35,^5-30. 


à  leurs  hommes,  et  leur  dit  :  Ne  crai- 
gnez rien  de  la  part  des  serviteurs  des 
Chaldéens  ;  demeurez  dans  le  pays, 
servez  le  roi  de  Babylone ,  et  vous 
vous  en  trouverez  bien.  -^Mais  au  sep- 
tième mois,  Ismaël,  fils  de  Nethania, 
(ils  d'Elischama,  de  la  race  royale, 
vint  accompagné  de  dix  hommes,  et 
ils  frappèrent  mortellement  Guedalia 
ainsi  que  les  Juifs  et  les  Chaldéens 
qui  étaient  avec  lui  à  Mitspa.  ^^Alors 
tout  le  peuple,  depuis  le  plus  petit 
jusqu'au  plus  grand,  et  les  chefs  des 
troupes,  se  levèrent  et  s'en  allèrent  en 
Egypte,  parce  qu'ils  avaient  peur  des 
Chaldéens. 


-^La  trente- septième  année  de  la 
captivité  de  Jojakin,  roi  de  Juda,  le 
vingt-septième  jour  du  douzième  mois, 
Évil-Merodac,  roi  de  Babylone,  dans 
la  première  année  de  son  règne,  releva 
la  tète"  de  Jojakin,  roi  de  Juda,  et  le 
tira  de  prison.  -"Il  lui  parla  avec  bon- 
té, et  il  mit  son  trône  au-dessus  du 
trône  des  rois  qui  étaient  avec  lui  à 
Babylone.  -"Il  lui  fit  changer  ses  vête- 
ments de  prison,  et  Jojakin  mangea 
toujours  à  sa  table  tout  le  temps  de  sa 
vie.  ^"Le  roi  pourvut  constamment  à 
son  entretien  journalier  tout  le  tenij^s 
de  sa  vie. 


a.  Fit  cesser  son  état  d'humiliation. 


LE  PREMIER  LIVRE 


DES  CHRONIQUES 


TABLES     GENEALOGIQUES 


{Chap.  1-9. 


Les  dix  patriarches  d'Adam  à  Noé.  —  Les  fils  de  Noé  et  leurs  descendants. 

Chap.  I.  'Adam,  Seth,  Énoscli, 


^Kénan,  Mahalaleel,  Jéred,  ^Hénoc, 
Metuschélah,  Léniec,  *Noé. 

Sem,  Cham  et  Japhet. 

'^Fils  de  Japhet  :  Gomer,  Magog, 
Madaï,  Javan,  Tubal,  Méschec  et  Ti- 
ras. —  ^Fils  de  Gomer  :  Aschkenaz, 
Diphat  etTogarma.  — 'Fils  de  Javan  : 
Elischa,  Tarsisa,  Kittim  et  Rodanim. 

*FiIs  de  Cham  :  Cusch,  Mitsraïm, 
Puth  et  Canaan.  —  ^Fils  de  Cusch  : 
Saba ,  Havila,  Sabta,  Raema  et  Sab- 
teca.  —  Fils  de  Raema  :  Séba  et  De- 
dan.  '"Cusch  engendra  Nimrod  ;  c  est 
lui  ([ui  commença  à  être  puissant  sur 
la  terre.  —  "Mitsraïm  engendra  les 
Ludim,  les  Ananini,  les  Lehabim,  les 
Naphtuhim,  '-les  Patrusim,  les  Caslu- 
him,  d'où  sont  sortis  les  Philistins,  et 
les  Caphtorim.  — "Canaan  engendra 
Sidon,  son  premier-né,  et  lleth,  '■'et 
les  Jébusiens,  les  Amoréens,  les  Guir- 
gasiens,  "^les  Héviens,  les  Arkiens,  les 
Siniens,  '^les  Arvadiens,  les  Tsema- 
riens,  les  Hamathiens. 

"Fils  de  Sem  :  Elam,  Assur,  Ar- 
pacschad,  Lud  et  Aram  ;  Uts,  IIul, 
Guéter  et  Méschec.  —  "*Arpacschad 
engendra  Schélach  ;  et  Schélach  en- 
gendra Héber.  '^11  naquit  à  Iléber  deux 
iils  :  le  nom  de  l'un  était  Péleg",  parce 

a.  Pcleg  dérive  d'un  mot  qui  sig^nifie  partager^  dhiser. 


que  de  son  temps  la  terre  fut  parta- 
gée, et  le  nom  de  son  frère  était  Jok- 
than.  -"Jokthan  engendra  Almodad, 
Schéleph,  Hatsarmaveth,  Jérach,  -'  Ila- 
doram,  Uzal,  Dikla,  --Ebal,  Abimaël, 
Séba,  -'Ophir,  Havila  et  Jobab.  Tous 
ceux-là  furent  fds  de  Jokthan. 

Les  di.r  patriarches  de  Sem  à  Abraham.  — 
Les  fils  d'Abra/iam  et  leurs  descendants. 

-"'Sem,  Arpacschad,  Schélach,  ^41é- 
ber,  Péleg,  Rehu ,  '^"Serug,  Nachor, 
Térach,  -'Abrani,  qui  est  Abraham. 

-*Fils  d'Abraham  :  Isaac  et  Ismaël. 

-^Voici  leur  postérité. 

Nebajoth,  premier-né  d'Ismaël,  Ké- 
dar,  Adbeel,  Mibsam,  '"Mischma,  Du- 
ma.  Massa,  Hadad  ,  Téma,  ^'Jethur, 
Naphisch  et  Kedma.  Ce  sont  là  les  fds 
d'Ismaël. 

"-Fils  de  Ketura,  concubine  d'Abra- 
ham. Elle  enfanta  Zimran,  Jokschan, 
Medan,  Madian,  Jischbak  et  Schuach. 

—  Fils  de  Jokschan  :  Séba  et  Dedan. 

—  33pjig  f\Q  Madian  :  Epha,  Épher, 
Hénoc,  Abida  et  Eldaa.  —  Ce  sont  là 
tous  les  fds  de  Ketura. 

^■'Abraham  engendra  Isaac. 
Fils  d'Isaac  :  Esaii  et  Israël. 
^^Filsd'Ésaii  :  Eliphaz,Reuel,Jeusch, 
Jaelam  et  Koré.  —  ^^Fils  d'ÉIiphaz  : 


456 


I  CHROMOUES. 


Chap.  1,31-2,^1. 


Thénian,  Omar,  Tscphi,  Gaetliani,  Ke- 
naz,  Thiama  et  Ainalck.  —  -^"Fils  de 
Reuel  :  Nahath,  Zérach,  Schanima  et 
Mizza. 


Les  douze  /ils  fie  Jacob  et  les  descendants 
de  Jiida. 


Chap.  IL     '  Voici  les  fils  d'Israël. 

Rubcn,  Siniéon,  Lévi,  Jiida,  Issa- 
'^Fils  de  Séir  :  Lothan,  Schobal,  Tsi-     car,  Zabulon,  -Dan,  Joseph,  Benjamin, 
beon,  Ana,  Dischon,  Etser  et  Dischan.      Nephthali,  Gad  et  Aser. 
—  '"  Fils  de  Lothan  :  Ilori  et  Homani.  'Fils  de  Juda  :  Er,  Onan,  Schéla; 


Sœur  de  Lothan   :  Thimna. 


'Fils      ces  trois  lui  naquirent  de  la  fille  de 


de  Schobal  :  Aljan,  Manahath,  Ebal,      Schua,  la  Cananéenne.  Er,  premier-né 
Schephi  et  Onam. — Fils  de  Tsibcon  :      de  Juda,  était  méchant  aux  yeux  de 


Ajja  et  Ana.  —  •"Fils  d'Ana  :  Dischon. 
Fils  de  Dischon  :  Ilamran,  Eschban, 
Jithran  et  Reran.  —  •'-Fils  d'Etser  : 
Bilhan,  Zaavan  et  Jaakan.  —  Fils  de 
Dischan  :  Uts  et  Aran. 

•■'Voici  les  rois  qui  ont  régné  dans 
le  pays  d'Edom,  avant  qu'un  roi  ré- 
gnât sur  les  enfants  d'Israël.  — •  Bêla, 
fds  de  Beor  ;  et  le  nom  de  sa  ville  était 
Dinhaba.  — •'*Béla  mourut;  et  Jobab, 
fils  de  Zérach,  de  Botsra,  régna  à  sa 
place.   —  ^' Jobab    mourut  ;   et    Hus- 

cham,  du  pays  des  Thémanites,  régna  rachmeel,  Ram  et  Kelubaï". 
à  sa  place.  — •  ''^Iluscham  mourut;  et 
Hadad,  fds  de  Bedad,  régna  à  sa  place. 
C'est  lui  qui  frappa  Madian  dans  les 
champs  de  Moab.  Le  nom  de  sa  ville 
était  Avith.  —  *' Hadad  mourut;  et 
Samla,  de  Masréka,  régna  à  sa  place,      dra   Isaï.    "Isaï   engendra  Eliab,  son 

—  ^'^Samla  mourut  ;  et  Saûl,  de  Reho-  premier-né,  Abinadab  le  second,  Schi- 
both  sur  le  fleuve,  régna  à  sa  place,      mea  le  troisième,  '''Nethaneel  le  qua- 

—  •'■■'Saul  mourut;  et  lîaal-Ilanan,  fds  trième,  Raddai  le  cinquième,  'HJtsem 
d'Acbor,  régna  à  sa  place.  —  ^"Baal-  le  sixième,  f^avid  le  septième.  '^Leurs 
Hanan  mourut;  et  Hadad  régna  à  sa  sœurs  étaient  :  Tseruja  et  Abigad.  Fils 
])lace.  Le  nom  de  sa  ville  était  Pahi  ;  de  Tseruja  :  Abischaï,  Joab  et  Asaël, 
et  le  nom  de  sa  femme  Mehéthabeel,      trois.  '"Abigad  enfanta  Amasa  ;  le  père 

d'Amasa  fut  Jéther,  l'Ismaélite. 


l'Eternel,  qui  le  fit  mourir.  ''Tamar, 
belle-fille  de  Juda,  lui  enfanta  Pé- 
rets  et  Zérach.  Total  des  fds  de  Juda  : 
cinq. 

^P^ils  de  Pérets  :  Hetsron  et  Hamul. 

^Fils  de  Zérach  :  Zimri,  Ethan,  Hé- 
man,  Calcol  et  Dara.  En  tout  :  cinq. 
—  'Fils  de  Carmi  :  Acar,  qui  troubla 
Israël  lorsqu'il  commit  une  infidélité 
au  sujet  des  choses  dévouées  par  in- 
terdit.-— ^Fils  d'Ethan  :  Azaria. 

'Fils  qui  naquirent  à  Hetsron  :  Je- 


'"Ram  engendra  Amminadab.  Am- 


minadab  engendra  Nachschon,  prince 

'ngen- 
Boaz. 


des  fils  de  Juda.  "Nachschon  engen- 
dra   Salma.     Salma    engendra 
'-Boaz  engendra  Obed.  Obed  engen- 


lillc  de  Mathrcd,  fille  de  Mézahab. 
^' Hadad  mourut. 

Les  chefs  d'Édom  furent  :  le  chef 
Thimna,  le  chef  Alja,  le  chef  Jetheth, 
"le  chef  Oholibama,  le  chef  Ela,  le 
chef  Pinon,s'le  chef  Kenaz,  le  chef 
Théman,  le  chef  Mibtsar,  "le  chef 
Magdiel,  le  chef  Iram.  Ce  sont  là  les 
chefs  d'Edom. 

o.  Kelubaï  :iiipclé  Caleb,   v.    18  et  suiv. 


'*Caleb,  fils  de  Hetsron,  eut  des  en- 
fants d'Azuba,  sa  femme,  et  de  Je- 
rioth.  Voici  les  fils  qu'il  eut  d'Azuba  : 
Jéscher,  Schobab  et  Ardon.  "Azuba 
mourut;  et  Caleb  prit  Ephrath,  qui  lui 
enfanta  Hur.  -"Hur  engendra  Uri,  et 
Uri  engendra  Betsaleel.  — '-'Ensuite, 
Hetsron  alla  vers  la  fille  de  Makir, 
père  de  Galaad,  et   il  avait  soixante 


457 


Cliap.  ^,  n-S,  2. 


I  CHRONIQUES. 


ans  lorsqu'il  la  prit;  elle  lui  enfanta  '-Fils  de  Caleb",  frère   de   Jerach- 

Segub.  "Scgub  engendra  Jaïr,  qui  eut      meel  :  Méscha,   son  premier-né,  qui 

fut  père  de  Ziph,  et  les  fds  de  Maré- 
scha,  père  d'Hébron.  ■'''Fils  d'IIébron: 
Koré,  Thappuaclî,  Rékeni  et  Schéma. 
■"Schéma  engendra  Racham,  père  de 
Jorkeam.  Rékem  engendra  Schammaï. 
■'^Fils  de  Schammaï  :  Maon  ;  et  Maon, 


vingt-trois  villes  dans  le  pays  de  Ga- 
laad.  "''Les  Gueschuriens  et  les  Sy- 
riens leur  prirent  les  bourgs  de  Jaïr 
avec  Kenath  et  les  villes  de  son  ressort, 
soixante  villes.  Tous  ceux-là  étaient  fils 
de  Makir,  ]îère  de  Galaad.  ^*Après  la 


mort  de  Iletsron  à  Caleb-Éphratha,      ]ière  de  Beth-Tsur.  "''Kpha,  concubine 


Abija,  femme  de  Hetsron,  lui  enfanta 
Aschcluir,  père  de  Tekoa. 

-''Les  fils  de  Jerachmeel,  premier-né 
de  Hetsron,  furent  :  Ram,  le  premier- 
né,  Buna,  Oren  et  Otsem,  nés  d'A- 
chija.  -Merachmcel  eut  une  autre  fem- 
me nommée  Athara,  qui  fut  mère 
d'Onam.  — -"Les  fds  de  Ram,  premier- 
né  de  Jerachmeel,  furent  :  Maats,  Ja- 
min    et    Eker.   —  -''Les    fils  d'Onam 


de  Galeb,  enfanta  Haran,  Motsa  et  Ga- 
zez. Haran  entendra  Gazez.  ''^Fils  de 
Jahdaï  :  Réguem,  Jotham,  Guéschan, 
Péleth,  Épha  et  Schaaph.  ■"*Maaca, 
concubine  de  Caleb,  enfanta  Schéber 
et  Tirchana.  *^Elle  enfanta  encore 
Schaaph,  père  de  Madmanna,  et  Sche- 
va,  père  de  Macbéna  et  père  de  Gui- 
bea.  La  fille  de  Caleb  était  Acsa. 
^"Ceux-ci  furent  fils  de  Caleb  :  Scho- 


furent  :    Schamma'i  et  Jada.    Fils   de  bal,  fils  de  Hur,  premier-né  d'Ephrata, 

Schamma'i  :  Nadab  et  Abischur.  '-''Le  et  père   de  Kirjath-Jearim  ;  ^'Salma, 

nom   de    la   femme    d'Abischur   était  ])ère  de  Bethléhem  ;  Hareph,  père  de 

Abichaïl,  et  elle  lui  enfanta  Achban  et  Beth-Gader.  ^-Les  fils  de  Schobal,  père 

Molid.  ™Fils  de  Nadab  :  Séled  et  Ap-  de   Kirjath-Jearim,    furent   :    Haroé, 


païm.  Séled  mourut  sans  fils.  "Fils 
d'Appaïm  :  Jischeï.  Fils  de  Jischeï  : 
Schéschan.  Fils  de  Schéschan  :  Achlaï. 
—  ^-Fils  de  Jada,  frère  de  Schammaï  : 
Jéther  et  Jonathan.  Jéther  mourut  sans 
fils.  ^^Fils  de  Jonathan  :  Péleth  et 
Zaza. 
meel. 


Hatsi-Hammenuhoth.  ^^Les  familles  de 
Kirjath-Jearim  furent  :  les  Jéthriens, 
les  Puthiens,  les  Schumathiens  et  les 
Mischraïens  ;  de  ces  familles  sont  sor- 
tis les  Tsoreathiens  et  les  Eschthao- 


liens.    "Fils    de   Salma   :    Bethléhem 

Ce  sont  là  les  fils  de  Jerach-      et  les  Nethophatiens,   Athroth-Beth- 

^^Schéschan  n'eut  point  de      Joab,  Hatsi-Hammanachthi ,  les  Tso- 


fils,  mais  il  eut  des  filles.  Schéschan      reïens  ;  '^^et  les   familles   des   scribes 
avait  un  esclave  égyptien  nommé  Jar-      demeurant  à  Jaebets,  les  Thireathiens, 
cha.   ^'^Et    Schéschan   donna    sa    fille      lés  Schimeathiens  et  les  Sucathiens. 
pour  femme  à  Jarcha,  son  esclave,  à      Ce  sont  les  Kéniens,  issus  de  Hamath, 
qui  elle  enfanta  Attaï.  '^Attaï  engen-      père  de  la  maison  de  Récab. 
dra  Nathan  ;  Nathan  engendra  Zabad  ; 
^'Zabad  engendra  Ephlal  ;  Ephlal  en- 
gendra Obed  ;  •'H)bed  engendra  Jéhu  ; 
Jéhu  engendra  Azaria  ;  '''Azaria  engen- 


Les  descendants  de  David. 


Chap.  m.     '  Voici  les  fils  de  David, 


dra   Halets  ;   Halets   engendra   Élasa  ;  qui  lui  naquirent  à  Hébron. 

^''Elasa  engendra  Sismaï  ;  Sismaï  en-  Le  premier-né,  Amnon,  d'Achinoam 

gendra  Schallum  ;  *'Schallum  engen-  de  Jizreel;  le  second,  Daniel,  d'Abi- 

dra  Jekamja;  Jekamja  engendra  Elis-  gaïl  de  Carmel  ;  ^le  troisième,  Absa- 

chama.  lom,  fils  de  Maaca,  fille  de  Talmaï,  roi 

a.  Les    versets    42-49  et  50-55  présentent  deux   nouvelles  lignées  de  descendants  de  Caleb;  voy.  la  première 
V.  18  et  suiv. 

458 


I  CHRONIOUES. 


Chap.  3,3-4, 15. 


de  Gueschur;  le  quatrième,  Adonija, 
fils  de  Haggith  ;  ^le  cinquième,  Sche- 
phatia,  d'Abilhal  ;  le  sixième,  Jith- 
ream,  d'Egla,  sa  femme.  ''Ces  six  lui 
naquirent  à  Ilébron.  Il  régna  là  sept 
ans  et  six  mois,  et  il  régna  trente-trois 
ans  à  Jérusalem. 

^Voici  ceux  qui  lui  naquirent  à  Jé- 
rusalem. 

Schimea,  Schobab,  Nathan  et  Salo- 


Dcsrcnddnts  de  Jiidn  cl  ilf  Siinéon. 

Chap.  IV.  'Fils  de  Juda  :  Pérets, 
Ilctsron,  Carmi,  Hur  et  Schobal. 

-Reaja,  fils  de  Schol)al,  engendra 
Jachath  ;  Jachath  engendra  Achumaï 
et  Laliad.  Ce  sont  les  familles  des 
Tsoreatlîiens. 

^Voici  les  descendants  du  |ière  d'E- 
tham  :  Jizreel,  Jischma  et  Jidbasch; 


mon, quatre  de  Bath-Schua,fdled'Am-  le   nom  de  leur  sœur  était  Hatselel- 

miel  ; ''Jibhar,  Elischama,  Eliphéleth,  poni.  ''Penuel  était  père  de  Guedor, 

"Xoga,    Né]>heg,  Japhia,  "Ii^lischama,  et  Ezer   père  de   Huscha.  Ce  sont  là 

Eliada  et  Eliphéleth,  neuf.  les  fils  de  Hur,  premier-né  d'Ephrata, 

"Ce  sont  là  tous  les  fils  de  David,  père  de  Bethléhem. 

outre  les  fils  des  concubines.  Et  Ta-  ^\schchur,  père  de  Tekoa,  eut  deux 

mar  était  leur  sœur.  femmes,  Ilélea  et  Naara.  ^Naara  lui 

'"Fils  de  Salomon  :  Roboam.  Abija,  enfanta  Achuzzam,  llépher,  Thémeni 

son  fds  ;  Asa,  son  fds  ;  Josajihat,  son  et  Achaschthari  :  ce  sont  là  les  fds  de 

fds  ;  "Joram,  son  fils;  Achazia,  son  Naara.  "Fils  de  Hélea  :  Tséreth,  Tso- 

fils  ;  Joas,  son  fds  ;  '^Amatsia,  son  fds  ;  char  et  Ethnan. 

Azaria,   son   fds;    Jotham  ,    son    fils;  ^'Kots  engendra  Anub  et  Ilatsobéba, 

'^Achaz,  son  fils;  Ezéchias,  son  fils;  et  les  familles  d'Acharchel,  fils  d'IIa- 

Manassé,  son  fils;   '*Amon,  son  fils;  runi. ''Jaebets  était  plus  considéré  c[ue 

Josias,  son  fils.  ses  frères;  sa  mère  lui  donna  le  nom 

'^Fils  de  Josias,  le  premier-né,  Jo-  de  Jaebets,  en  disant:  C'est  parce  que 

chanan;  le  second,  Jojakim  ;  le  troi-  je  l'ai  enfanté  avec  douleur.  '"Jaebets 

sième,  Sédécias  ;  le  quatrième,  Schal-  invoqua  le  Dieu  d'Israël,  en  disant  : 

lum.  "'Fils  de  Jojakim  :  Jéconias,  son  Si  tu  me  bénis  et  que  tu  étendes  mes 

fils;  Sédécias,  son  fils.  '"Fils  de  Jéco-  limites,  si  ta  main  est  avec  moi,  et  si 

nias  :  Assir,  dont  le  fils  fut  Scheal-  tu  me  préserves  du  malheur,  en  sorte 

thiel,  "*Malkiram,  Pedaja,  Schénatsar,  que  je  ne  sois   pas  dans  la  souffran- 

Jekamia,  Moschama  et  Nedabia.  '"Fils  ce!...  Et  Dieu  accorda  ce  qu'il  avait 

de  Pedaja  :  Zorobabel  et  Schimeï.  Fils  demandé. 

de  Zorobabel  :  Meschùllam  et  Hana-  "Kelub,  frère  de  Schucha,  engen- 

nia  ;  Schelomith,  leur  sœur;  -"et  Ha-  dra  Mechir,  qui  fut  père  d'Eschthon. 

schuba,  Ohel,   Bérékia,   Hasadia,  Ju-  '-Eschthon    engendra    la    maison    de 

schab-Hésed,  cinq. -'Fils  de  Hanania:  Rapha,  Paséach,  et  Thechinna,  père 

Pelathia  et  Esaïe  ;  les  fils  de  Rephaja,  de  la  ville   de   Nachasch.   Ce  sont  là 

les  fils  d'Arnan,  les  fils  d'Abdias,  les  les  hommes  de  Réca. 

fils  de  Schecania.  "Fils  de  Schecania  :  '^pils  de  Kenaz  :  Olhniel  et  Seraja. 

Schemaeja.  Fils  de  Schemaeja  :  Hat-  Fils    d'Othniel    :    Ilallialh.    '■'Meono- 

tusch,    Jigueal,    Bariach,    Nearia    et  thaï  engendra   Ophra.   Seraja  engen- 

Schaphath,  six.  -''Fils  de  Nearia  :  El-  dra  Joab,   père  de  la  vallée  des  ou- 
vriers; car  ils  étaient  ouvriers. 

'^Fils  de  Galeb,  fils  de  Je|)hunné  : 
Iru,  l'Ma  et  Naam,  et  les  fils  d'Ela,  et 
Kenaz. 


joénaï,  Ezéchias  et  Azrikam ,  trois. 
"Fils  d'Eljoénaï  :  Hodavia,  Eliaschib, 
Pelaja,  Akkub,  Jochanan,  Delaja  et 
Anani,  sept. 


459 


Chap.  4, 16-5,  Q. 


I  CHRONIQUES. 


'"Fils  de  Jehalléleel  :  Ziph,  Ziplia, 
Thirja  et  Asareel. 

"Fils  d'Esdras  :  Jéther,  Méied, 
Epher  et  Jalon.  La  femme  de  Méred 
enfanta  Miriam,  Schammaï,  et  Jisch- 
hach,  père  d'Esclithemoa.  '*Sa  fem- 
me, la  Juive,  enfanta  Jéred,  père  de 
Guedor,  Hcber,  père  de  Soco,  et  Jeku- 
thie!,  père  de  Zanoaeh.  Ceux-là  sont 
les  iils  de  Bitlija,  fdle  de  Pharaon,  que 
Méred  prit  pour  femme. 

'"Fils  de  la  femme  d'Hodija,  sœur 
de  Nachani  :  le  père  de  Kehila,  le  Gar- 
mien,  et  Eschthemoa,  le  Maacathien. 

-"Fils  de  Simon  :  Amnon ,  Rinna, 
Ben-Hanan  et  Thilon.  Fils  de  Jischeï  : 
Zocheth  et  Ben-Zocheth. 

-'Fils  de  Schéla,  fds  de  Juda  :  Er, 
père  de  Léca,  Laeda,  père  de  Maré- 
scha,  et  les  familles  de  la  maison  oii 
Ton  travaille  le  hyssus,  de  la  maison 
d'Aschbéa,  --et  Jokim,  et  les  hommes 
tie  Cozéba,  et  Joas  et  Saraph ,  (pii 
dominèrent  sur  Moab,  et  Jaschubi- 
Léchem.  Ces  choses  sont  anciennes. 
-■'C'étaient  les  potiers  et  les  habitants 
des  plantations  et  des  parcs;,  ils  de- 
meuraient là  près  du  roi  et  travail- 
laient pour  lui. 

-''Fils  de  Siméon  :  Nemuel,  Jamin, 
Jarib,  Zérach,  Saiil.  -^Fils  de  Saiil  : 
Schallum.  Mibsam,  son  fils  ;  Mischma, 
son  (ils.  -"Fils  de  Mischma  :  Ilam- 
muel,  son  fils.  Zaccur,  son  fils  ;  Schi- 
meï,  son  fils.  -'Schimeï  eut  seize  fils 
et  six  filles.  Ses  frères  n'eurent  pas 
beaucoup  de  fils.  Et  toutes  leurs  fa- 
milles ne  se  multiplièrent  pas  autant 
que  les  fils  de  Juda.  ^*lls  habitaient 
à  Beer-Schéba,  à  Molada,  à  Hatsar- 
Schual,  -'•'à  Bilha,  à  Etsem,  à  Tholad, 
^H\  Bethuel,  à  Ilorma,  à  Tsiklag,  -"à 
Beth-Marcaboth,  à  Ilatsar-Susim,  à 
Bcth-Bireï  et  à  Schaaraïm.  Ce  furent 
là  leurs  villes  jusqu'au  règne  de  Da- 
vid, et  leurs  villages,  ^'lls  avaient  en- 
core Ëlham,  Ain,  Rimmon,  Thoken  et 


Aschan,  cinq  villes;  '^et  tous  les  vil- 
lages aux  environs  de  ces  villes,  jus- 
qu'à Baal.  Voilà  leurs  habitations  et 
leur  ffénéaloffie. 

"■•Meschobab;  Jamlec  ;  Joscha,  fils 
d'Amatsia  ;  ''^  Joël  ;  Jéhu,  fils  de  Joschi- 
bia,  fils  de  Seraja,  Iils  d'Asicl  ;  ^"El- 
joénaï;  Jaakoba;  Jeschochaja;  Asaja; 
Adiel  ;  Jesimiel  ;  Benaja  ;  '''Ziza,  fils  de 
Schipheï,filsd'Allon,  filsde  Jedaja,  fils 
de  Schimri,  fils  de  Schemaeja.  ^^Ceux- 
là,  désignés  par  leurs  noms,  étaient 
princes  dans  leurs  familles,  et  leurs 
maisons  paternelles  prirent  un  grand 
accroissement,  ^'^lls  allèrent  du  côté 
de  Guedor  jusqu'à  l'orient  de  la  val- 
lée ,  afin  de  chercher  des  pâturages 
])our  leurs  troupeaux.  '"'Ils  trouvèrent 
de  gras  et  bons  pâturages,  et  un  pays 
vaste,  tranquille  et  paisible,  car  ceux 
qui  l'habitaient  auparavant  descen- 
daient de  Cham.  '"Ces  hommes,  ins- 
crits par  leurs  noms,  arrivèrent  du 
lenq)s  d'Ezéchias,  roi  de  Juda;  ils  at- 
taquèrent leurs  tentes  et  les  Maonites 
qui  se  trouvaient  là,  ils  les  dévouè- 
rent par  interdit  jusqu'à  ce  jour,  et 
ils  s'établirent  à  leur  place,  car  il  y 
avait  là  des  pâturages  pour  leurs  trou- 
]icaux. 

■'-11  y  eut  aussi  des  fils  de  Siméon 
qui  allèrent  à  la  montagne  de  Séir,  au 
nombre  de  cinq  cents  hommes.  Ils 
avaient  à  leur  tête  Pelathia,  Nearia, 
Rcphaja  et  Uziel,  fils  de  Jischeï.  *^Ils 
battirent  le  reste  des  réchappes  d'A- 
malek,  et  ils  s'établirent  là  jusqu'à  ce 
jour. 

Descendants  de  liuben,  de  Gad  et  de  Manassé. 

Chnp.  V.  '  Fils  de  Ruben,  premier- 
né  d'Israël.  —  Car  il  était  le  premier- 
né;  mais,  parce  qu'il  souilla  la  couche 
de  son  père,  son  droit  d'aînesse  fut 
donné  aux  fils  de  Joseph,  fils  d'Israël; 
toutefois  Joseph  ne  dut  pas  être  en- 
registré dans  les  généalogies  comme 
premier-né.   ^Juda   fut,    à   la   vérité, 


460 


I  CHRONIQUES. 


Chap.  5,3-0,2. 


puissant  parmi  ses  frères,  et  de  lui 
est  issu  un  ])rince;  mais  le  droit  d'aî- 
nesse est  à  Joseph. 

^Fils  de  Ruben,  premier-né  d'Is- 
raël :  Hénoc,  Fallu,  lletsron  et  Carmi. 

—  *Fils  de  Joël  :  Schemaeja,  son  fils  ; 
Gog,  son  fils;  Schimeï,  son  fils;  ^Mi- 
chéo,  son  fils;  Reaja,  son  fils;  Baal, 
son  fils;  ^Bcéra,  son  fils,  que  Tilgath- 
Pilnéser,  roi  d'Assyrie,  emmena  cap- 
tif :    il    était  prince    des    Rubénites. 

—  'Frères  de  Beéra,  d'après  leurs 
familles,  tels  qu'ils  sont  enregistrés 
dans  les  généalogies  selon  leurs  gé- 
nérations :  le  premier,  Jeïel  ;  Zacha- 
rie  ;  ^Béla,  fils  d'Azaz,  fils  de  Schéma, 
fils  de  Joël.  Bêla  habitait  à  Aroër,  et 
jusqu'à  Nebo  et  à  Baal-Meon  ;  ^à  l'o- 
rient, il  habitait  jusqu'à  l'entrée  du 
désert  depuis  le  fleuve  de  l'Euphrate, 
car  leurs  troupeaux  étaient  nombreux 
dans  le  pays  de  Galaad.  '"Du  temps 
de  Saûl,  ils  firent  la  guerre  aux  llagaré- 
niens,  qui  tombèrent  entre  leurs  mains; 
et  ils  habitèrent  dans  leurs  tentes,  sur 
tout  le  côté  oriental  de  Galaad. 

"  Les  fils  de  Gad  habitaient  vis-à- 
vis  d'eux,  dans  le  pays  de  Basan,  jus- 
qu'à Salca.  '-Joël,  le  premier,  Scha- 
pham,  le  second,  Jaenaï,  et  Schaphath, 
en  Basan.  '^Leurs  frères,  d'après  les 
maisons  de  leurs  pères  :  Micaël,  Mes- 
chidlam,  Schéba,  Joraï,  Jaecan,  Zia  et 
Eber,  sept.  '"'Voici  les  fils  d'Abichaïl, 
fils  de  lluri,  fils  de  Jaroach,  fils  de  Ga- 
laad, fils  de  Micaël,  fils  de  Jcschischaï, 
fils  de  Jachdo,  fils  de  Buz  ;  '^Achi,  fils 
d'Abdiel,  fils  de  Guni,  était  chef  des 
maisons  de  leurs  pères.  '^Ils  habitaient 
en  Galaad,  en  Basan,  et  dans  les  villes 
de  leur  ressort,  et  dans  toutes  les  ban- 
lieues de  Saron  jusqu'à  leurs  extrémi- 
tés. '"Ils  furent  tous  enregistrés  dans 
les  généalogies,  du  temps  de  Jotham, 
roi  de  Juda,  et  du  temps  de  Jéroboam, 
roi  d'Israël. 

'"Les  fils  de  Ruben,  les  Gadites  et 


la  demi-tribu  de  Manassé,  avaient  de 
vaillants  hommes,  portant  le  bouclier 
et  l'épée,  tirant  de  l'arc,  et  exercés  à 
la  guerre,  au  nombre  de  quarante- 
quatre  mille  sept  cent  soixante,  en 
état  d'aller  à  l'armée.  ""Ils  firent  la 
guerre  aux  Hagaréniens,  à  Jethur,  à 
Naphisch  et  à  Nodab.  -"Ils  reçurent 
du  secours  contre  eux,  et  les  Hagaré- 
niens et  tous  ceux  qui  étaient  avec  eux 
furent  livrés  entre  leurs  mains.  Car, 
pendant  le  combat,  ils  avaient  crié  à 
Dieu,  qui  les  exauça,  parce  qu'ils  s'é- 
taient confiés  en  lui.  -'  Ils  prirent  leurs 
troupeaux,  cinquante  mille  chameaux, 
deux  cent  cinquante  mille  brebis,  deux 
mille  ânes,  et  cent  mille  personnes  ; 
"car  il  y  eut  beaucoup  de  morts,  parce 
que  le  combat  venait  de  Dieu.  Et  ils 
s'établirent  à  leur  place  jusqu'au  temps 
où  ils  furent  emmenés  captifs. 

-•''Les  fils  de  la  demi-tribu  de  Ma- 
nassé habitaient  dans  le  pays,  depuis 
Basan  jusqu'à  Baal-Hermon  et  à  Senir, 
et  à  la  montagne  d'IIermon;  ils  étaient 
nombreux.  -■'Voici  les  chefs  des  mai- 
sons de  leurs  pères:  Epher,  Jischeï, 
Eliel,  Azriel ,  Jérémie,  Ilodavia  et 
Jachdiel,  vaillants  hommes,  gens  de 
renom ,  chefs  des  maisons  de  leurs 
pères.  ^^Mais  ils  péchèrent  contre  le 
Dieu  de  leurs  pères,  et  ils  se  prosti- 
tuèrent après  les  dieux  des  peuples 
du  pays,  que  Dieu  avait  détruits  de- 
vant eux.  -"Le  Dieu  d'Israël  excita 
l'esprit  de  Pul,  roi  d'Assyrie,  et  l'es- 
prit de  Tilgath-Pilnéser,  roi  d'Assvrie; 
et  Tilgath-Pilnéser  emmena  captifs 
les  Rubénites,  les  Gadites  et  la  demi- 
tribu  de  Manassé,  et  il  les  conduisit  à 
Chalach,  à  Chabor,  à  Ilara,  et  au  fleuAc 
de  Gozan,  où  ils  sont  demeurés  jus- 
qu'à ce  jour. 

Descendants  de  Léi'i. 

Chap.  VI.  'Fils  de  Lévi  :  Gueis- 
chom,  Kehath  et  Merari.  *Fils  de  Ke- 


461 


Chap.  6,3-50. 


I  CHRONIQUES. 


hath  :    Amram  ,   Jitsehar,    Hébron   et  son  fils;  Uzza,  son  fils  ;  ™Schimea,  son 

Uziel.  ''Fils  crAmrani  :  Aaron  et  Moïse  ;  fils  ;  Hagguija,  son  fils  ;  Asaja,  son  fils, 

et  Marie.  Fils  d'Aaron  :  Nadab,  Abihu,  ^' Voici  ceux  que  David  établit  pour 

Eléazar  et  Ithamar.  *Eléazar  engendra  la  direction  du  chant  dans  la  maison 

Phinées;  Phinées  engendra  Abischua;  de  l'Eternel,  depuis  que   l'arche  eut 

^Abischua  engendra  Bukki  ;  Bukki  en-  un  lieu  de  repos  :  ^'-ils  remplirent  les 

gendra  Uzzi  ;  ''Uzzi  engendra  Zerachja  ;  fonctions  de  chantres  devant  le  taber- 

Zerachja  engendra  Merajoth;  'Mera-  nacle,  devant  la  tente  d'assignation, 

joth  engendra  Amaria;  Amariaengen-  jusqu'à  ce  que   Salomon   eût  bâti   la 

dra    Achithub  ;    '^Achithub    engendra  maison  de  l'Eternel  à  Jérusalem,  et  ils 

Tsadok  ;  Tsadok  engendra  Achimaats  ;  faisaient  leur  service  d'après  la  règle 

'Achimaats   engendra   Azaria;  Azaria  qui  leur  était  prescrite.  ^^ Voici  ceux 

engendra  Jochanan  ;    '"Jochanan   en-  qui  officiaient  avec  leurs  fils.  — D'en- 

gendra   Azaria,   qui   exerça   le   sacer-  tre  les  fils  des  Kehathites  :  Héman,  le 

doce  dans  la  maison  que  Salomon  chantre,  fils  de  Joël,  fils  de  Samuel, 
bâtit  à  Jérusalem;  "Azaria  engendra 
Amaria  ;  Amaria  engendra  Achithub  ; 
'^Achithub  engendra  Tsadok  ;  Tsadok 
engendra  Schallum;  '^Schallum  en- 
gendra Hilkija;  Hilkija  engendra  Aza- 
ria; "Azaria  engendra  Seraja;  Seraja 
engendra    Jehotsadak.     '^Jehotsadak 


^'fils  d'Elkana,  fils  de  Jerocham, 'fils 
d'Eliel,  fils  de  Thoach,  ^^fils  deTsuph, 
fils  d'Elkana,  fils  de  Machath,  filsd'A- 
masaï,  ''fils  d'Elkana,  fils  de  Joël,  fils 
d'Azaria,  fils  deSophonie,"'filsdeTha- 
chath,  fils  d'Assir,  fils  d'Ebjasaph,  fils 
de  Koré,  '^^fils  de  Jitsehar,  fils  de  Ke- 


s'en  alla  quand  l'Eternel  emmena  en      hath,  fils  de  Lévi,  fils  d'Israël. — '^Son 


captivité  Juda  et  Jérusalem  par  Nebu- 
cadnetsar. 

*^Fils  de  Lévi  :  Guerschom,  Kehath 
et  Merari.  —  '"Voici  les  noms  des  fils 
de  Guerschom  :  Libni  et  Schimeï.  — 
'"Fils  de  Kehath  :  Amram,  Jitsehar, 
Hébron  et  Uziel.  —  '''Fils  de  Merari  : 
Machli  et  Muschi.  —  Ce  sont  là  les 
familles  de  Lévi,  selon  leurs  pères. 

-"De  Guerschom:  Libni,  son  fils; 
Jachatlî,  son  fils;  Zimma,  son  fils; 
^'Joach,  son  fils;  Iddo,  son  fils;  Zérach, 
son  fils;  Jeathraï,  son  fils.  —  -Fils  de 
Kehath  :  Amminadab,  son  fils;  Koré, 
son  fils;  Assir,  son  fils;  -'Elkana,  son 


frère  Asaph,  qui  se  tenait  à  sa  droite, 
Asaph,  fils  de  Bérékia,  fils  de  Schi- 
mea,  '"'fils  de  Micaël,  fils  de  Baaséja, 
fils  de  Malkija,  «fils  d'Ethni,  fds  de 
Zérach,  fils  d'Adaja,  ''-fils  d'Ethan, 
fils  de  Zimma,  fils  de  Schimeï,  "fils 
de  Jachatlî,  fils  de  Guerschom,  fils  de 
Lévi.  —  ■'''Fils  de  Merari,  leurs  frères, 
à  la  gauche;  Ethan,  fils  de  Kischi,  fils 
d'Abdi,  fils  de  Malluc,  «fils  de  Has- 
chabia,  fils  d'Amatsia,  fils  de  Hilkija, 
■"^fils  d'Amtsi,  fils  de  Bani,  fils  de  Sché- 
mer,  "fils  de  Machli,  fils  de  Muschi, 
fils  de  Merari,  fils  de  Lévi. 

*** Leurs  frères,  les  Lévites,  étaient 


fils;  Ebjasaph,  son  fils;  Assir,  son  fils;  chargés  de  tout  le  service  du  taber- 

^■'Thachath,  son   fils;  Uriel,  son  fils;  nacle,  de  la  maison  de  Dieu.  *'*'Aaron 

Ozias,  son  fils;    Saul,   son  fils.  "-^Fils  et  ses  fils  offraient  les  sacrifices  sur 

d'Elkana  :   Amasaï  et  Achimoth;   El-  l'autel  des  holocaustes  et  l'encens  sur 

kana,  son  fils;  -'Elkana-Tsophaï,  son  l'autel  des  parfums,  ils  remplissaient 

fils;   Nachath,   son  fils;    -'Éliab,   son  toutes  les  fonctions  dans  le  lieu  très 

fils;  Jerocham,  son  fils;  Elkana,  son  saint,    et    faisaient    l'expiation    pour 

fils  ;  -*et  les  fils  de  Samuel,  le  premier-  Israël,  selon  tout  ce  qu'avait  ordonné 

né  Vaschni  et  Abija.  —  -"Fils  de  Me-  Moïse,  serviteur  de  Dieu, 
rari  :  Machli;  Libni,  son  fils;  Schimeï,  ^^ Voici   les   fils   d'Aaron  :    Eléazar, 


462 


I  CHRONIQUES. 


Cliap.  6,r>i-7 ,3. 


son  fils;  Phinécs,  son  fils;  Ahischun, 
son  fils;  '^'Bukki,  son  fils;  Uzzi,  son 
fils;  Zeraclîja,  son  fils  ;  ^"-Merajoth,  son 
iils;  Aniaria,  son  fils;  Achitluib,  son 
fils;  ^^Tsadok,  son  fils;  Achimaats, 
son  fils. 

^*  Voici  leurs  habitations,  selon  leurs 
enclos,  dans  les  limites  (jui  leur  furent 
assignées.  Aux  fils  d'Aaron  de  la  fa- 
mille des  Rehathites,  indiqués  les  pre- 
miers par  le  sort,  ^^on  donna  llébron, 
dans  le  pays  de  Juda,  et  la  banlieue 
([ui  l'entoure;  ^'^mais  le  territoire  de 
la  ville  et  ses  villages  furent  accordés 
à  Caleb,  fils  de  Jcpluinné.  ^'Aux  fils 
d'Aaron  on  donna  la  ville  de  refuge 
Hébron,  Libna  et  sa  banlieue,  Jatthir, 
Eschthemoa  et  sa  banlieue,  '^'^Hilen  et 
sa  banlieue,  Debiretsa  banlieue,  ^^As- 
chan  et  sa  banlieue,  Beth-Schémesch 
et  sa  banlieue;  ''"et  de  la  tribu  de  Ben- 
jamin, Guéba  et  sa  banlieue,  Allémeth 
et  sa  banlieue,  Anatlioth  et  sa  ban- 
lieue. Total  de  leurs  villes  :  treize 
villes,  d'ajnès  leurs  familles.  *'Les 
autres  fils  de  Kehath  eurent  par  le  sort 
dix  villes  des  familles  de  la  tribu  d'E- 
phraïm,  de  la  tribu  de  Dan  et  de  la 
demi-tribu  de  Manassé.  *'^Les  fils  de 
Guerschom  ,  d'après  leurs  familles  , 
eurent  treize  villes  de  la  tribu  d'issa- 
car,  de  la  tribu  d'Aser,  de  la  tribu  de 
Nephthali  et  de  la  tribu  de  Manassé 
en  Basan.  ^''Les  fils  de  Merari,  d'après 
leurs  familles,  eurent  jiar  le  sort  douze 
villes  de  la  tribu  de  Ruben,  de  la  tribu 
de  Gad  et  de  la  tribu  de  Zabulon. 

"Les  enfants  d'Israël  donnèrent  aux 
Lévites  les  villes  et  leurs  banlieues. 
^Mls  donnèrent  par  le  sort,  de  la  tribu 
(les  fils  de  Juda,  de  la  tribu  des  fils  de 
Siméon  et  de  la  tribu  des  fils  de  Ben- 
jamin ,  ces  villes  qu'ils  désignèrent 
nominativement.  *^Et  pour  les  autres 
familles  des  fils  de  Kehath  les  villes 
de  leur  territoire  furent  de  la  tribu 
d'Ephraïm.  '^" Ils  leur  donnèrent  la  ville 
de  refuge  Sichem  et  sa  banlieue,  dans 


la  montagne  d'Ephraïm,  Guézer  et  sa 
banlieue,  '^''Jokmeam  et  sa  banlieue, 
Beth-Horon  et  sa  banlieue,  ^'Ajalon  et 
sa  banlieue,  et  Gath-Rimmon  et  sa 
banlieue;  ^°et  de  la  demi-tribu  de  Ma- 
nassé, Aner  et  sa  banlieue,  et  Bileam 
et  sa  banlieue,  pour  la  famille  des 
autres  fils  de  Kehath. 

''  Un  donna  aux  fils  de  Guerschom  : 
de  la  famille  de  la  demi-tribu  de  Ma- 
nassé, Golan  en  Basan  et  sa  banlieue, 
et  Aschtaroth  et  sa  banlieue;  '-delà 
tribu  d'issacar,  Kédesch  et  sa  banlieue, 
Dobrath  et  sa  banlieue.  '^Ramoth  et 
sa  banlieue,  et  Anem  et  sa  banlieue  ; 
"''de  la  tribu  d'Aser,  Maschal  et  sa  ban- 
lieue; Abdon  et  sa  banlieue,  '^Hukok 
et  sa  banlieue,  et  Rehob  et  sa  banlieue; 
"et  de  la  tribu  de  Nephthali,  Kédesch 
en  Galilée  et  sa  banlieue,  Ilammon  et 
sa  banlieue,  et  Kirjathaïm  et  sa  ban- 
lieue. 

"On  donna  au  reste  des  Lévites,  aux 
fils  de  Merari  :  de  la  tribu  de  Zabulon, 
Rimmono  et  sa  banlieue,  et  Thabor  et 
sa  banlieue  ;  "et  de  l'autre  côté  du 
Jourdain,  vis-à-vis  de  Jéricho,  à  l'orient 
du  Jourdain  :  de  la  tribu  de  Ruben, 
Betser  au  désert  et  sa  banlieue,  Jahtsa 
et  sa  banlieue,  '^Kedémoth  et  sa  ban- 
lieue, et  Méphaath  et  sajbanlieue;  '^-et 
de  la  tribu  de  Gad,  Ramoth  en  Galaad 
et  sa  banlieue,  Mahanaïm  et  sa  ban- 
lieue, '^'Hesbon  et  sa  banlieue,  et  Jae- 
zer  et  sa  banlieue. 

Descendants  d' fssacar,  de  Bcnjnmin.  de  IVep/i- 
tliali,  de  Manassé,  d' Epliraini  et  d'Aser. 

Chap.  VIL  'Fils  d'issacar  :  Thohi, 
Pua,  Jaschub  et  Schimron,  quatre. 
-Fils  de  Tlujl.i  :  Uzzi,  Rephaja,  Jeriel, 
Jachnuiï,  Jibsam  et  Samuel,  chefs  des 
maisons  de  leurs  pères,  de  Thola, 
vaillants  hommes  dans  leurs  généra- 
tions; leur  nombre,  du  temps  de  Da- 
vid, était  de  vingt-deux  mille  six  cents. 
^Fils  d'Uzzi  :  Jizrachja.  Fils  de  Jiz- 
rachja  :  Micaèl,  Abdias,  Joël,  Jischija, 


^;6:i 


30 


Chap.  7 ,u-79. 


I  CHRONIQUES. 


en  tout  cinq  chefs;  *ils  avaient  avec  Schuppim.  Le  nom  de  sa  sœur  était 

eux,  selon  leurs  générations,  selon  les  Maaca.    Le   nom   du  second  fds  était 

maisons   de  leurs   pèies,    trente -six  Tselophchad  ;  et  Tselophchad  eut  des 

mille  hommes  de  troupes  armées  pour  fdles.  '"Maaca,   femme  de  Makir,  en- 


la  guerre,  car  ils  avaient  beaucoup  de 
femmes  et  de  fds.  ^Leurs  frères,  d'a- 
près toutes  les  familles  d'Issacar,  hom- 
mes vaillants,  formaient  un  total  de 
quatre-vingt-sept  mille,  enregistrés 
dans  les  ffénéalogies. 


fanta  un  fils,  et  l'appela  du  nom  de 
Péresch;  le  nom  de  son  frère  était 
Sclîéresch,  et  ses  fils  étaient  Ulam  et 
Rékem.  ''Fils  d'Ulam  :  Bedan.  Ce  sont 
là  les  fils  de  Galaad,  fils  de  Makir,  fils 
de  Manassé.  '*Sa  sœur  Hammoléketh 
enfanta  Ischhod,  Abiézer  et  Machla. 
*Fils  de  Benjamin:  Bêla,  Béker  et     '^Les  fils  de  Schemida  étaient  :  Achjan, 

Jediaël,  trois.  'Fils  de  Bêla:  Etsbon,      Sichem,  Likchi  et  Aniam. 

Uzzi,  Uziel,  Jerimoth  et  Iri,  cinq  chefs 

des  maisons  de  leurs  pères,  hommes 

vaillants,  et  enregistrés  dans  les  gé- 
néalogies au   nombre   de   vingt-deux 

mille  trente-quatre.  — ^^Fils  de  Béker: 

Zemira,   Joasch ,    Éliézer,    Eljoénaï, 


-"Fils  d'Éphraïm  :  Schutélach  ;  Bé- 
red,  son  fils;  Thachath,  son  fils;  Elea- 
da,  son  fils;  Thachath,  son  fils  ;  -'Za- 
bad,  son  fils;  Schutélach,  son  fils; 
Ezer  et  Elead.  Les  hommes  de  Gath, 


Orari,  Jerémoth,  Abija,  Anathoth  et  nés  dans  le  pays,  les  tuèrent,  parce 
Alameth,  tous  ceux-là  fils  de  Béker,  qu'ils  étaient  descendus  pour  prendre 
''et  enregistrés  dans  les  généalogies,  leurs  troupeaux. --Ephraïm,  leur  père, 
selon  leurs  générations,  comme  chefs  fut  longtemps  dans  le  deuil,  et  ses 
des  maisons  de  leurs  pères,  hommes  frères  vinrent  pour  le  consoler.  -'Puis 
vaillants  au  nombre  de  vingt  mille  il  alla  vers  sa  femme,  et  elle  conçut  et 
deux  cents.  —  '"Fils  de  Jediaèl  :  Bil-  enfanta  un  fils;  il  l'appela  du  nom  de 
han.  Fils  de  Bilhan  :  Jeusch,  Benja-  Beria*,  parce  que  le  malheur  étaitdans 
min,  Éhud,  Kenaana,  Zéthan,  Tarsis  sa  maison.  ^^11  eut  pour  fille  Schééra, 
et  Achischachar,  "tous  ceux-là  fils  de  qui  bâtit  Beth-Horon  la  basse  etBeth- 
Jediaël,  chefs  des  maisons  de  leurs  Iloron  la  haute,  et  Uzzen-Schééra. -^Ré- 
pères,  hommes  vaillants  au  nombre  phach,  son  fils,  et  Réscheph;  Thélach, 
de  dix-sept  mille  deux  cents,  en  état  son  fils;  Thachan,  son  fils;  -"Laedan, 
de  porter  les  armes  et  d'aller  à  la  son  fils;  Ammihud,  son  fils;  Elischa- 
guerre.  ma,  son  fils;  -'Nun,  son  fils;  Josué, 

son  fils,  -'^lls  avaient  en  propriété  et 
pour  habitations  Béthel  et  les  villes 
de  son  ressort;  à  l'orient,  Naaran  ;  à 
l'occident,  Guézer  et  les  Ailles  de  son 
ressort,  Sichem  et  les  villes  de  son 
ressort,  jusqu'à  Gaza  et  aux  villes  de 
son  ressort.  -^Les  fils  de  Manassé  pos- 
sédaient Beth-Schean  et  les  villes  de 
son  ressort,  Thaanac  et  les  villes  de 
son  ressort,  Meguiddo  et  les  villes  de 


'-Schuppim  et  Iluppim,  fils  d'Ir; 
Huschim,  fils  d'Acher". 

"'Fils  de  Nephthali  :  Jahtsiel,  Guni, 
Jetser  et  Schallum,  fils  de  Bilha. 

'*Fils  de  Manassé  :  Asriel,  qu'en- 
fanta sa  concubine  syrienne  ;  elle  en- 
fanta Makir,  père  de  Galaad.  '^ Makir 


prit    une    femme    de    Huppim    et   de      son  ressort,  Dor  et  les  villes  de  son 

a.  Les   familles  indiquées  dans  ce  verset  appartiennent  peut-être  à   la  tribu  de   Dan,  qui    n'est   pas  nommée 
dans  ces   généalogies,  non    plus  que  celle  de   Zabulon.  b.   Beria  dérive  de  deux   mots  qui  signifient  ilans  le 

•malheur. 


464 


I  CHRONIQUES. 


Chap.  7, 30-8, ',0. 


ressort.  Ce  fut  clans  ces  villes  qu'habi- 
tèrent les  fils  de  Joseph,  fils  d'Israël. 

^"Fils  d'Aser  :  Jinina,  Jischva,  .lisch- 
-\i  et  Beria  ;  et  Sérach ,  leur  sœur. 
="Fils  de  Beria  :  lléber  et  Malkiel.  Mal- 
kiel  fut  père  de  Birzavith.  ^'Et  Héber 
engendra  .laphleth,  Schomer  et  Ho- 
tham,  et  Schua,  leur  sœur.  —  •'^Fils 
de  Japhleth  :  Pasac,  Binihal  et  Ascli- 
vath.  Ce  sont  là  les  fils  de  .Japhleth. 
—  '■'Fils  de  Schamer  :  Achi,  Roheg-a, 
Ilubba  et  Arani.  — '^Fils  d'IIélem,  son 
frère  :  Tsophach,  Jimna,  Schélesch  et 
Amal.  '^Fils  de  Tsophach  :  Suach , 
llarnépher,  Schual,  Béri,  .Jimra,  '''Bct- 
ser,  Ilod,  Schanima,  Schiischa,  .Jith- 
ran  et  Beéra.  ^^Fiis  de  .Icthcr  :  Jc- 
jihunné,  Pispa  et  Ara.  ^'Fils  d'Ulla  : 
Arach,  Hanniel  et  Ritsja.  —  ■'"Tous 
ceux-là  étaient  fils  d'Aser,  chefs  des 
maisons  de  leurs  pères,  hommes  d'é- 
lite et  vaillants,  chefs  des  princes,  en- 
registrés au  nombre  de  vingt-six  mille 
hommes,  en  état  de  porter  les  armes 
et  d'aller  à  la  guerre. 

Descendants  de  Benjamin  habitant  à  Jérusalem. 

Chap.  VIII.  'Benjamin  engendra 
Bêla,  son  premier-né,  Aschbel  le  se- 
cond, Achrach  le  troisième,  -Nocha  le 
cpiatrième ,  et  Rapha  le  cinquième. 
^Les  fils  lie  Bêla  furent  :  Addar,  Guéra, 
Abihud,  ^Abischua,  Naaman,  Achoach, 
^Guéra,  Schephuphan  et  Huram. 

^Voici  les  fils  d'Echud,  qui  étaient 
chefs  de  famille  parmi  les  habitants 
de  Guéba,  et  qui  les  transportèrent  à 
Manachath:  'Naaman,  Achija  et  Guéra. 
Guéra,  qui  les  transporta,  engendra 
Uzza  et  Achichud. 

*Schacharaïm  eut  des  enfants  au 
pays  de  Moab,  après  qu'il  eut  renvové 
lluschim  et  Baara,  ses  femmes.  '■'11  eut 
de  Hodesch,  sa  femme  :  Jobab,  Tsibja, 
Méscha,  Malcani,  '"Jeuts,  Schocja  et 
Mirma.  Ce  sont  là  ses  fils,  chefs  de 
famille.  "Il  eut  de  lluschim  :  Abithub 


et  Elpaal.  "-Fils  d'Elpaal  :  Eber,  Mis- 
cheam,  et  Schémer,  qui  bâtit  Ono,  Lod 
et  les  villes  de  son  ressort. 

'^  Beria  et  Schéma,  qui  étaient  chefs 
de  famille  parmi  les  habitants  d'Aja- 
lon,  mirent  en  fuite  les  habitants  de 
Gath.  '"'Achjo,  Schaschak,  Jerémoth, 
'^Zebadja,  Arad,  Eder,  '^Micaël,  Jisch- 
pha  et  .locha,  étaient  fils  de  Beria.  — 
''Zebadja,  Meschullam,  liizki,  Héber, 
'Mischmeraï,  Jizlia  et  .Jobab,  étaient 
fils  d'Elpaal.  —  'Makim,  Zicri,  Zab- 
di,  ^"Éliénaï,  Tsilthaï,  Eliel,  ^-'Adaja, 
Beraja  et  Schimrath ,  étaient  lils  de 
Scbimeï.  — '-Jischpan,  Eber,  Eliel, 
-■' Abdon  ,  Zicri,  Hanan  ,  -■*  Ilanania, 
Elam,  Anthothija,  -Miphdeja  et  Pe- 
nuel ,  étaient  fils  de  Schaschak.  — 
—  -^Schamscheraï,  Schecharia,  Atha- 
lia,  "Jaaréschia,  Elija  et  Zicri,  étaient 
fils  de  Jerocham.  — ^'Ce  sont  là  des 
chefs  de  famille,  chefs  selon  leurs  gé- 
nérations. Ils  habitaient  à  .Jérusalem. 

-'Le  père  de  Gabaon  habitait  à  Ga- 
baon ,  et  le  nom  de  sa  femme  était 
Maaca.  '^"Abdon ,  son  fils  premier-né, 
puisTsur,  Kis,  Baal,  Nadab,  ^'Guedor, 
Achjo,  et  Zéker.  ^^iVIikloth  engendra 
Schimea.  Ils  habitaient  aussi  à. Jérusa- 
lem près  de  leurs  frères,  avec  leurs 
frères.  —  ^'Ner  engendra  Kis  ;  Kis  en- 
gendra Saiil  ;  Saiil  engendra  Jonathan, 
Malki-Schua ,  Abinadab  et  EschbaaI. 
3*Fils  de  Jonathan  :  Merib-Baal.  .Me- 
rib-Baal   ensfcndra   Michée.  ^^Fils   de 


Michée 
Achaz. 


Pithon,   Mélec,  Thaeréa  et 


■'^Achaz  engendra  Jehoadda  ; 
Jehoadda  enQcndra  Alémeth,  .\zma- 
veth  et  Zimri  ;  Zimri  engendra  Motsa  ; 
■''Motsa  engendra  Binea.  Rapha,  son 
fils;  Eleasa,  son  fils;  Atsel,  son  fils; 
■'''Atsel  eut  six  fils,  dont  voici  les  noms  : 
Azrikam  ,  Bocru ,  Ismaël,  Schearia, 
Abdias  et  Hanan.  Tous  ceux-là  étaient 
fils  d'Atsel.  —  '"Fils  d'Éschek,  son 
frère  :  Ulam,  son  premier-né,  Jeusch 
le  second,  et  Eli])héleth  le  troisième. 
''"Les  fils   d'Ulani   fui-ent  de  vaillants 


4G5 


Chnp.O,i-r,.  I  CHRONIQUES. 

hommes,  tirant  de  l'arc;  et  ils  eurent  vaillants,   occupés    au   service  de   la 

beaucoup  de  fils  et  de  petits-fils,  cent  maison  de  Dieu. 

cinquante.  '■'Des  Lévites  :   Schemaeja,  fils  de 

Tous  ceux-là  sont  des  fils  de  Benja-  Haschub,  fils  d'Azrikam,  fils  de  Has- 

min.  chabia,  des  fils  de  Merari  ;  '^Bakbak- 

kar  ;  Iléresch  ;  Galal  ;  Matthania,  fils 

Habitants  de  Jérusalem  après  le  rcloar  «^'<-'   Miellée,  fils   de   Zicri,  fils  d'Asaph  ; 

de  la  captivité  '^\bdias,  fils  de  Schemaeja,  fils  de  Ga- 
lal, fils  de  Jeduthun  ;  Bérékia,  fils  d'A- 

Cliap.  IX.       'Tout  Israël  est  enre-  sa,  fils  d'Elkana,  qui  habitait  dans  les 

gistré  dans  les  généalogies  et  inscrit  villages  des  Nethophathiens. 

dans  le  livre  des  rois  d'Israël.  Et  Juda  "Et  les  portiers  :  Schallum,  Akkub, 

fut  emmené  captif  à  Babylone,  à  cause  Thalmon,  Achiman,   et  leurs  frères; 

de  ses  infidélités.  -Les  premiers  habi-  Schallum   était  le   chef,   '*et  jusqu'à 

tants,  qui  demeuraient  dans  leurs  pos-  présent  il  est  à  la  porte  du  roi,  à  l'o- 

sessions,  dans  leurs  villes,  étaient  les  rient.  Ce  sont  là  les  portiers  pour  le 

Israélites,  les  prêtres,  les  Lévites,  et  camp  des  fils  de  Lévi.  '^Schallum,  fils 

les  Néthiniens".  de  Koré,  fils  d'Ebiasaph,  fils  de  Koré, 

'A  Jérusalem  habitaient  des  fils  de  et  ses  frères  de  la  maison  de  son  père, 

Juda,  des  fils  de  Benjamin,  et  des  fils  les  Koréites,  remplissaient  les  fonc- 

d'EphraïmetdeManassé. — ''Des  fils  de  tions  de  gardiens  des  seuils  de  la  ten- 

Pérets,  fils  de  Juda  :  Utliaï,  fils  d'Am-  te;  leurs  pères  avaient  gardé  l'entrée 

mihud,  fils  d'Omri,  fils  d'Imri,  fils  de  du  camp   de   l'Eternel,  -"et  Phinées, 

Bani.  ^Des  Schilonites  :  Asaja,  le  pre-  fils  d'Eléazar,  avait  été  autrefois  leur 

mier-né,  etses  fils.  *Des  filsde  Zérach  :  chef,  et  l'Eternel  était  avec  lui.  ^'Za- 

Jeuel,  et  ses  frères,  six  cent  quatre-  charie,  fils  de  Meschélémia,  était  por- 

vingt-dix.  —  ^Des  fils  de  Benjamin  :  tier  à  l'entrée  de  la  tente  d'assignation. 

SaUu,  fils  de  Meschullam,  fils  d'IIoda-  "Ils  étaient  en  tout  deux  cent  douze, 

via,  fils  d'Assenua  ;  '^Jibneja,  fils  de  choisis  pour  portiers  des  seuils,  et  en- 

Jcrocham  ;  Ela,  fils  d'Uzzi,  fils  de  Mi-  registres  dans  les  généalogies  d'après 

cri;  Meschullam,  fils  de  Schephathia,  leurs   villages;   David    et    Samuel   le 

fils  de  Reuel,  fils  de  Jibnija;  'et  leurs  voyant  les  avaient  établis  dans  leurs 

frères,  selon  leurs  générations,  neuf  fonctions.  -^Eux  et  leurs  enfants  gar- 

cent  cinquante-six.  Tous  ces  hommes  daient    les    portes    de    la    maison   de 

étaient  chefs  de  famille  dans  les  mai-  l'Éternel,  de  la  maison  de  la  tente, 

sons  de  leurs  pères.  ^''11   y  avait  des   portiers   aux  quatre 

'"Des  prêtres  :  Jedaeja  ;  Jehoja-  vents,  à  l'orient,  à  l'occident,  au  nord 
rib  ;  Jakin  ;  "Azaria,  fils  de  Ililkija,  fils  et  au  midi.  "Leurs  frères,  qui  demeu- 
dc  Meschullam,  fils  de  Tsadok,  fils  raient  dans  leurs  villages,  devaient  de 
de  Merajoth,  fils  d'Achithub,  prince  temps  à  autre  venir  auprès  d'eux  pen- 
de la  maison  de  Dieu  ;  '- Adaja,  fils  de  dant  sept  jours.  -''Car  ces  quatre  chefs 
Jerocham,  fils  de  Paschhur,  fils  de  des  portiers,  ces  Lévites,  étaient  tou- 
Malkija;  Maesaï,  fils  d'Adiel,  fils  de  jours  en  fonctions,  et  ils  avaient  en- 
Jachzéra,  fils  de  Meschullam,  fils  de  core  la  surveillance  des  chambres  et 
Mcschillémith,  fils  d'Immer; '^et  leurs  des  trésors  de  la  maison  de  Dieu; 
frères,  chefs  des  maisons  de  leurs  pè-  -"  ils  passaient  la  nuit  autour  de  la 
rcs,  mille  sept  cent  soixante,  hommes  maison  de  Dieu,  dont  ils  avaient  la 

n.  Les  7\élhinicns.  ceux  qui  claicnt  chargés  des  fonctions  subalternes  dans  le  service  du  sanctuaire. 

466 


garde,  et  qu'ils  devaient  ouvrir  cha- 
que matin. 

^^Quelques-uns  des  Lévites  pre- 
naient soin  des  ustensiles  du  service, 
qu'ils  rentraient  en  les  comptant  et 
sortaient  en  les  comptant.  "'D'autres 
veillaient  sur  les  ustensiles,  sur  tous 
les  ustensiles  du  sanctuaire,  et  sur  la 
fleur  de  farine,  le  vin,  l'huile,  l'encens 
et  les  aromates.  ^"C'étaient  des  fils  de 
prêtres  qui  composaient  les  parfums 
aromatiques.  ^'  Matthithia,  l'un  des  Lé- 
vites, premier-né  de  Schallum  le  Ivo- 
réite,  s'occupait  des  gâteaux  cuits  sur 
la  plaque.  ^-Et  quelques-uns  de  leurs 
frères,  parmi  les  Kehathites,  étaient 
chargés  de  préparer  pour  chaque  sab- 
bat les  pains  de  proposition. 

^^Ce  sont  là  les  chantres,  chefs  de 
famille  des  Lévites ,  demeurant  dans 
les  chambres,  exempts  des  autres 
fonctions  parce  qu'ils  étaient  à  l'œuvre 
jour  et  nuit.  ^■'Ce  sont  là  les  chefs  de 
famille  des  Lévites,  chefs  selon  leurs 


I  CURUMQUES.  Clu,p.0,js-t0,8. 

énérations.  Ils  haljitaient   à  Jérusa- 


lem. 

'^Le  père  de  Gabaon,  Jeïel,  habitait 
à  Gabaon,  et  le  nom  de  sa  femme  était 
Maaca.  ^''Abdon,  son  lils  premier-né, 
puis  Tsur,  Ris,  Baal ,  Ner,  Nadab, 
■"Guedor,  Achjo,  Zacharie  et  Mikloth. 
'"^Mikloth  engendra  Schimeam.  Ils  ha- 
bitaient aussi  à  Jérusalem  près  de 
leurs  frères,  avec  leurs  frères.  — -^''Ner 
engendra  Kis  ;  Kis engendra  Saûl  ;  Saûl 
engendra  .Jonathan,  Malki-Schua,  Abi- 
nadab  et  Eschbaal.  ■'"Fils  de  Jonathan  : 
Merib-Baal.  Merib-Baal  engendra  Mi- 
chée.  -"Fils  de  Michée  :  Pithon,  I\Iélec, 
et  Thachréa.  ■'^Achaz  engendra  Jaera  ; 
Jaera  engendra  Alémeth,  Azmaveth  et 
Zimri  ;  Zimri  engendra  Motsa  ;  ''^Motsa 
engendra  Binea.  Rephaja,  son  fils; 
Eleasa,  son  fils;  Atsel,  son  fils.  "Atsel 
eut  six  fils,  dont  voici  les  noms  :  Azri- 
kam,  Bocru,  Ismaël,  Schearia,  Abdias 
et  Hanan.  Ce  sont  là  les  fils  d'Atsel". 


HISTOIRE     ni;     DAVID 


{Chap.  10-29.) 


Mort  de  Snûl. 

Chap.  X.  'Les  Philistins  livré-  armes  ne  voulut  pas,  car  il  était  saisi 
rent  bataille  à  Israël,  et  les  hommes  de  crainte.  Et  Saul  prit  son  épée,  et 
d'Israël  prirent  la  fuite  devant  les  se  jeta  dessus.  ^Celui  qui  portait  les 
Philistins  et  tombèrent  morts  sur  la  armes  de  Saûl,  le  voyant  mort,  se  jeta 
montagne  de  Guilboa.  -Les  Philistins  aussi  sur  son  épée,  et  mourut.  "Ainsi 
poursuivirentSauletses  fils,  ettuèrent  périrent  Saiil  et  ses  trois  fils,  et  toute 
Jonathan,  Abinadab  et  Malki-Schua,  sa  maison  périt  en  même  temps. 'Tous 
fils  de  Saiil.  ^L'effort  du  combat  porta  ceux  d'Israël  qui  étaient  dans  la  vallée, 
sur  Saûl;  les  archers  l'atteignirent  et  ayant  vu  qu'on  avait  fui  et  que  Saûl  et 
le  blessèrent.  ■'Saûl  dit  alors  à  celui  ses  fils  étaient  morts,  abandonnèrent 
qui  portait  ses  armes  :  Tire  ton  épée,  leurs  villes  pour  prendre  aussi  la  fuite, 
et  perce-moi  avec,  de  peur  que  ces  in-  Et  les  Philistins  allèrent  s'y  établir, 
circoncis  ne  viennent  me  faire  subir  '^Le  lendemain,  les  Philistins  vin- 
leurs  outrages.  Celui  cpii  portait  ses  rent  pour  dépouiller  les  morts,  et  ils 

a.  Le  fia(jmeut  v.  3b-4i  est  une  repioductiou  de  8,  M-38,  avec  quelques  vuiiuutes. 

467 


Chap.  10,9-11, 


18. 


I  CHRONIQUES. 


trouvèrent  Saiil  et  ses  fils  tombés  sur 
la  montagne  de  Guilboa.  'Ils  le  dé- 
])Ouillèrent,  et  emportèrent  sa  tête  et 
ses  armes.  Puis  ils  firent  annoncer  ces 
bonnes  nouvelles  par  tout  le  pays  des 
Philistins  à  leurs  idoles  et  au  peuple. 
'"Ils  mirent  les  armes  de  Saûl  dans  la 
maison  de  leur  dieu,  et  ils  attachèrent 
son  crâne  dans  le  temple  de  Dagon. 
"Tout  Jabès  en  Galaad  ayant  appris 
tout  ce  que  les  Philistins  avaient  fait 
à  Saûl,  '-tous  les  hommes  vaillants  se 
levèrent,  prirent  le  corps  de  Saûl  et 
ceux  de  ses  fils,  et  les  transportèrent 
à  Jabès.  Ils  enterrèrent  leurs  os  sous 
le  térébinthe,  à  Jabès,  et  ils  jeûnèrent 
sept  joui's. 

'"•Saûl  mourut,  parce  qu'il  se  rendit 
coupable  d'infidélité  envers  l'Eternel 
dont  il  n'observa  ])oint  la  parole,  et 
parce  ([u'il  interrogea  et  consulta  ceux 
qui  évoquent  les  morts.  '"'11  ne  con- 
sulta point  l'Eternel  ;  aussi  l'Eternel 
lé  fit  mourir,  et  transféra  la  royauté  à     des  principaux  officiers.  Il  brandit  sa 


cité  de  David.  ^David  avait  dit  :  Qui- 
conque battra  le  premier  les  Jébusiens 
sera  chef  et  prince.  Joab,  fils  de  Tse- 
ruja,  monta  le  premier,  et  il  devint 
chef.  ^ David  s'établit  dans  la  forte- 
resse ;  c'est  pourquoi  on  l'appela  cité 
de  David.  *I1  fit  tout  autour  de  la  ville 
des  constructions,  depuis  Millo  et  aux 
environs  ;  et  Joab  répara  le  reste  de  la 
ville.  ^ David  devenait  de  plus  en  plus 
grand,  et  l'Eternel  des  armées  était 
avec  lui. 

Vaillants  hommes  de  David. 

'"Voici  les  chefs  des  vaillants  hom- 
mes qui  étaient  au  service  de  David, 
et  qui  l'aidèrent  avec  tout  Israël  à  as- 
surer sa  domination ,  afin  de  l'établir 
roi,  selon  la  parole  de  l'Eternel  au  su- 
jet d'Israël.  "Voici,  d'après  leur  nom- 
bre, les  vaillants  hommes  qui  étaient 
au  service  de  David. 

Jaschobcam,  fils  de  Hacmoni,  l'un 


David,  fils  d'Isaï 

Dai'id  roi. 

Chap.  XI.  'Tout  Israël  s'assembla 
auprès  de  David  à  Ilébron,  en  disant  : 
Voici,  nous  sommes  tes  os  et  ta  chair. 
-Autrefois  déjà,  même  lorsque  Saûl 
était  roi,  c'était  toi  qui  conduisais  et 
qui  ramenais  Israël.  L'Eternel,  ton 
Dieu,  t'a  dit  :  Tu  paîtras  mon  peuple 
d'Israël,  et  tu  seras  le  chef  de  mon 
peuple  d'Israël.  ^Ainsi  tous  les  anciens 
d'Israël  vinrent  auprès  du  roi  à  Ilé- 
bron, et  David  fit  alliance  avec  eux  à 
Hébron,  devant  l'Eternel.  Ils  oignirent 
David  pour  roi  sur  Israël,  selon  la  pa- 
role de  l'Eternel,  prononcée  j)ar  Sa- 
muel. 

■'David  marcha  avec  tout  Israël  sur 
Jérusalem,  qui  est  Jebus.  Là  étaient 
les  Jébusiens,  habitants  du  pays.^  Les 
habitants  de  Jebus  dirent  à  David  :  Tu 
n'entreras  point  ici.  Mais  David  s'em- 
para de  la  fortei'esse  de  Sion  :  c'est  la 


lance  sur  trois  cents  hommes,  qu'il  fit 
périr  en  une  seule  fois. 

'-Après  lui,  Eléazar,  fils  de  Dodo, 
l'Achochite,  l'un  des  trois  guerriers. 
'■'Il  était  avec  David  à  Pas-Dammim, 
où  les  Philistins  s'étaient  rassemblés 
pour  combattre.  Il  y  avait  là  une  pièce 
de  terre  remplie  d'orge;  et  le  peuple 
fuyait  devant  les  Philistins.  '"'Ils  se 
jdacèrent  au  milieu  du  champ,  le  pro- 
tégèrent, et  battirent  les  Philistins.  Et 
l'Eternel  opéra  une  grande  délivrance. 

'^ Trois  des  trente  chefs  descendi- 
rent auprès  de  David  sur  le  rocher 
dans  la  caverne  d'Adullam,  lorsque  le 
camp  des  Philistins  était  dressé  dans 
la  vallée  des  Repha'im.  '^  David  était 
alors  dans  la  forteresse ,  et  il  y  avait 
un  poste  de  Philistins  à  Bethléhem. 
"David  eut  un  désir,  et  il  dit  :  Qui  me 
fera  boire  de  l'eau  de  la  citerne  qui 
est  à  la  porte  de  Bethléhem  ?  '"Alors 
les  trois  hommes  passèrent  au  travers 
du  camp  des  Philistins,  et  puisèrent 


468 


I  CHRONIQUES. 


Chap.  11,10-13,1. 


de  l'eau  de  la  citerne  qui  est  à  la  porte 
de  Bethléhem.  Ils  l'apportèrent  et  la 
présentèrent  à  David  ;  mais  David  ne 
voulut  pas  la  boire,  et  il  la  répandit 
devant  l'Eternel.  "Il  dit  :  Que  mon 
Dieu  me  garde  de  faire  cela  !  Boirais- 
je  le  sang  de  ces  hommes  cpii  sont 
allés  au  péril  de  leur  vie  ?  Car  c'est 
au  péril  de  leur  vie  qu'ils  l'ont  ap- 
portée. Et  il  ne  voulut  pas  la  boire. 
Voilà  ce  que  firent  ces  trois  vaillants 
hommes. 

-"Abischaï ,  frère  de  Joab,  était  le 
chef  des  trois.  Il  brandit  sa  lance  sur 
trois  cents  hommes,  et  les  tua  ;  et  il 
eut  du  renom  parmi  les  trois.  ^'11  était 
le  plus  considéré  des  trois  de  la  se- 
conde série,  et  il  fut  leur  chef;  mais  il 
n'égala  pas  les  trois  premiers. 

^^Benaja,  fds  de  .lehojada,  fils  d'un 
homme  de  Kabtseel,  rempli  de  valeur 
et  célèbre  par  ses  exploits.  Il  frappa 
les  deux  lions  "de  Moab.  Il  descendit 
au  milieu  d'une  citerne,  où  il  frappa 
un  lion,  un  jour  de  neige.  -"Il  frappa 
un  Egyptien  d'une  stature  de  cinq  cou- 
dées et  ayant  à  la  main  une  lance  com- 
me une  ensuble  de  tisserand  ;  il  des- 
cenditcontre  lui  avec  un  bâton,  arracha 
la  lance  de  la  main  de  l'Egyptien ,  et 
s'en  servit  pour  le  tuer.  ^*Voilà  ce  que 
fit  Benaja,  fils  de  Jehojada  ;  et  il  eut 
du  renom  parmi  les  trois  vaillants 
hommes.  ^Ml  était  le  plus  considéré 
des  trente  ;  mais  il  n'égala  pas  les  trois 
premiers.  David  l'admit  dans  son  con- 
seil secret. 

^^Hommes  vaillants  de  l'armée  : 

Asaël,  frère  de  ,Ioab. 

Elchanan,  fils  de  Dodo,  de  Bethlé- 
hem. 

^'Schammoth,  d'Haror. 

Hélets,  de  Palon. 

'«Ira,  fils  d'Ikkesch,  de  Tekoa. 

Abiézer,  d'Anathoth. 

"Sibbecaï,  le  Ihischatite. 

Haï,  d'Achoach. 

'    a.  Lions,  littéralement  iions  de  Dieu. 


""Maharaï,  de  Nethopha. 

Iléled,  fils  de  Baana,  de  Nethojiha. 

"Ithaï,  fils  de  Ribaï,  de  Guibea  des 
fils  de  Benjamin. 

Benaja,  de  Pirathon. 

"*Huraï,  de  Nachalé-Gaasch. 

Abiel,  d'Araba. 

'■^Azmaveth,  de  Bacharum. 

Éliachba,  de  Schaalbon. 

■■^Bené-Haschem,  de  Guizon. 

Jonathan,  fils  de  Schagué,  d'Harar. 

"^Achiam,  fils  de  Sacar,  d'Harar. 

Éliphal,  fils  d'Ur. 

"*Hépher,  de  Mekéra. 

Achija,  de  Palon. 

•"Hetsro,  de  Carmel. 

Naaraï,  fils  d'Ezbaï. 

^Moël,  frère  de  Nathan. 

Mibchar,  fils  d'IIauri. 

^"Tsélek,  l'Ammonite. 

Nachraï,  de  Béroth,  qui  portait  les 
armes  de  Joab,  fils  de  Tseruja. 

■"•Ira,  de  Jéther. 

Gareb,  de  Jéther. 

""Urie,  le  Héthien. 

Zabad,  fils  d'Achlaï. 

''-Adina,  fils  de  Schiza,  le  Rubénite, 
chef  des  Rubénites,  et  trente  avec  lui. 

■"Hanan,  fils  de  Maaca. 

Josaphat,  de  Mithni. 

''*Ozias,  d'Aschtharoth. 

Schama  et  Jehiel,  fils  de  Hotham, 
d'Aroër. 

••^Jediaël,  fils  de  Schimri. 

Jocha,  son  frère,  le  Thitsite. 

'^Éliel,  de  Machavim,  Jeribaï  et  Jo- 
schavia,  fils  d'Elnaam. 

Jithma,  le  Moabite. 

■"Éliel,  Obed  et  Jaasiel-Metsobaja. 

Guerriers  (jui  s  atlaclièrent  ii  Da\'id  pendant 
la  vie  de  Saiil. 

Chap.  XII.  'Voici  ceux  qui  se  ren- 
dirent auprès  de  David  k  Tsiklag,  lors- 
qu'il était  encore  éloigné  de  la  pré- 
sence de  Saul,  fils  de  Ris.  Ils  faisaient 
partie  des  vaillants  hommes  qui  luiprê- 


469 


Chap.  12,7-^8. 


I  CHRONIQUES. 


tèrent  leur  secours  pendant  la  guerre,  mais  si  c'est  pour  me  tromper  au  pro- 
-C'étaient  des  archers,  lançant  des  fit  de  mes  ennemis,  quand  je  ne  com- 
pierres  de  la  main  droite  et  de  la  mets  aucune  violence,  que  le  Dieu  de 
main  gauche,    et    tirant    des   flèches      nos  pères  le  voie  et  qu'il  fasse  justice! 

'^Amasaï,  l'un  des  principaux  officiers, 


avec  leur  arc  :  ils  étaient  de  Benja- 
min, du  nombre  des  frères  de  Saûl. 
'Le  chef  Achiézer  et  Joas,  fds  de  Sche- 
maa,  de  Guibea  ;  Jeziel  et  Péleth,  fds 
d'Azmaveth  ;  Beraca  ;  Jéhu ,  d'Ana- 
thoth  ;  ■'Jischmaeja,  de  Gabaon,  vail- 
lant parmi  les  trente  et  chef  des  trente  ; 
.Jérémie  ;  .Jachaziel  ;  Jochanan  ;  .Joza- 
bad,  de  Guedéra  ;  ^Eluzaï;  Jerimoth  ; 
Bealia  ;  Schemaria  ;  Schephathia ,  de 
Haroph  ;  ^Elkana,  Jischija,  Azareel , 
Joézer  et  Jaschobeam,  Koréites;  'Joé- 
la  et  Zebadia,  fds  de  Jerocham,  de 
Guedor. 

*Parmi  les  Gadites,  des  hommes 
vaillants  partirent  pour  se  rendre 
auprès  de  David  dans  la  forteresse 
du  désert,  des  soldats  exercés  à  la 
guerre ,  armés  du  bouclier  et  de  la 
lance,  semblables  à  des  lions,  et  aussi 
prompts  que  des  gazelles  sur  les  mon- 
tagnes. *Ezer,  le  chef;  Abdias,  le  se- 
cond; Eliab,  le  troisième;  '"Misch- 
manna ,  le  quatrième  ;  Jérémie ,  le 
cinquième;  "Attaï,  le  sixième;  Eliel, 
le  septième  ;  '*  Jochanan,  le  huitième  ; 
Elzabad,  le  neuvième;  '^ Jérémie,  le 
dixième;  Macbannaï,  le  onzième.'*  C'é- 
taient des  fds  de  Gad ,  chefs  de  l'ar- 
mée ;  un  seul,  le  plus  petit,  pouvait 
s'attaquer  à  cent  hommes,  et  le  plus 
grand  à  mille.  '^Voilà  ceux  qui  pas- 
sèrent le  Jourdain  au  premier  mois, 
lorsqu'il  débordait  sur  toutes  ses  ri- 
ves ,  et  qui  mirent  en  fuite  tous  les 
habitants  des  vallées ,  à  l'orient  et  à 
l'occident. 

'^11  y  eut  aussi  des  fils  de  Benjamin 
et  de  Juda  qui  se  rendirent  auprès  de 
David  dans  la  forteresse.  '"David  sor- 
tit au-devant  d'eux,  et  leur  adressa  la 
parole,  en  disant  :  Si  vous  venez  à 
moi  dans  de  bonnes  intentions  pour 
me  secourir,  mon  cœur  s'unira  à  vous  ; 


fut  revêtu  de  l'esprit,  et  dit  :  Nous 
sommes  à  toi,  David,  et  avec  toi,  fils 
d'Isaï  !  Paix,  paix  à  toi,  et  paix  à  ceux 
qui  te  secourent,  car  ton  Dieu  t'a  se- 
couru !  Et  David  les  accueillit,  et  les 
plaça  parmi  les  chefs  de  la  troupe. 

"Des  hommes  de  Manassé  se  joi- 
gnirent à  David,  lorsqu'il  alla  faire  la 
guerre  à  Saûl  avec  les  Philistins.  Mais 
ils  ne  furent  pas  en  aide  aux  Philis- 
tins ;  car,  après  s'être  consultés,  les 
princes  des  Philistins  renvoyèrent  Da- 
vid, en  disant  :  Il  passerait  du  côté 
de  son  maître  Said ,  au  péril  de  nos 
tètes.  ^^ Quand  il  retourna  à  Tsiklag, 
voici  ceux  de  Manassé  qui  se  joigni- 
rent à  lui  :  Adnach,  Jozabad,  Jediaël, 
Micaël,  Jozabad,  Elihu  et  Tsilthaï, 
chefs  des  milliers  de  Manassé.  ^'Ils 
prêtèrent  leur  secours  à  David  pour 
diriger  la  troupe,  car  ils  étaient  tous 
de  vaillants  hommes ,  et  ils  furent 
chefs  dans  l'armée.  ^-Et  de  jour  en 
jour  des  gens  arrivaient  auprès  de 
David  pour  le  secourir,  jusqu'à  ce 
qu'il  eût  un  grand  camp,  comme  un 
camp  de  Dieu. 

Guerriers  des  douze  tribus  qui  se  rendirent 
à  Hébron  pour  établir  Daiid  roi. 

^'Voici  le  nombre  des  hommes  ar- 
més pour  la  guerre  qui  se  rendirent 
auprès  de  David  à  Hébron,  afin  de  lui 
transférer  la  royauté  de  Saûl,  selon 
l'ordre  de  l'Eternel. 

^-Tils  de  Juda,  portant  le  bouclier 
et  la  lance,  six  mille  huit  cents,  ar- 
més pour  la  guerre. 

*^Des  fils  de  Siméon,  hommes  vail- 
lants à  la  guerre,  sept  mille  cent. 

^"Des  fils  de  Lévi,  quatre  mille  six 
cents;  "et  Jehojada,  prince  d'Aaron, 
et  avec  lui  trois  mille  sept  cents;  ^*et 


470 


I  CIIRONinUES. 


Chnp.  12, 29-J3j  to. 


Tsadok,  vaillant  jeune  homme,  et  la 
maison  de  son  père,  vingt-deux  chels. 

-^Des  fils  de  Benjamin,  frères  de 
Saiil,  trois  mille;  car  jusqu'alors  la 
plus  grande  partie  d'entre  eux  étaient 
restés  fidèles  à  la  maison  de  Saiil. 

'"Des  fils  d'Epliraïm,  vingt  mille 
huit  cents,  hommes  vaillants,  gens  de 
renom ,  d'après  les  maisons  de  leurs 
pères. 

^'De  la  demi-tribu  de  Manassé,  dix- 
huit  mille,  qui  furent  nominativement 
désignés  pour  aller  établir  roi  David. 

'"-Des  fils  d'issacar,  ayant  l'intelli- 
gence des  temps  pour  savoir  ce  que 
devait  faire  Israël,  deux  cents  chefs, 
et  tous  leurs  frères  sous  leurs  ordres. 

''De  Zabulon,  cinquante  mille,  en 
état  d'aller  à  l'armée,  munis  pour  le 
combat  de  toutes  les  armes  de  guerre, 
et  prêts  à  livrer  bataille  d'un  cœur  ré- 
solu. 

'■'De  Nephthali,  mille  chefs,  et  avec 
eux  trente-sept  mille,  portant  le  bou- 
clier et  la  lance. 

'^Des  Danites,  armés  pourja  guerre, 
vingt-huit  mille  six  cents. 

'^D'Aser,  en  état  d'aller  à  l'armée  et 
prêts  à  combattre,  quarante  mille. 

'^Et  de  l'autre  côté  du  Jourdain,  des 
Rubénites,  des  Gadites,  et  de  la  demi- 
tribu  de  Manassé,  avec  toutes  les  ar- 
mes de  guerre,  cent  vingt  mille. 

'*Tous  ces  hommes,  erens  de  guerre, 
prêts  à  combattre ,  arrivèrent  à  Ilé- 
bron  en  sincérité  de  cœur  pour  éta- 
blir David  roi  sur  tout  Israël.  Et  tout 
le  reste  d'Israël  était  également  una- 
nime pour  faire  régner  David.  "Ils 
furent  là  trois  jours  avec  David,  man- 
geant et  buvant,  car  leurs  frères  leur 
avaient  préparé  des  vivres.  •'"Et  même 
ceux  qui  habitaient  près  d'eux  jusqu'à 


masses  de  figues  sèches  et  de  raisins 
secs,  du  vin,  de  l'huile,  des  bœufs  et 
des  brebis  en  abondance  ;  car  Israël 
était  dans  la  joie. 

Larclic  déposée  par  David  dans  la  maison 
d' Obed-Edom. 

Chap.  XIII.  'David  tint  conseil 

avec  les  chefs  de  milliers  et  de  cen- 
taines, avec  tous  les  princes.  -Et  Da- 
vid dit  à  toute  l'assemblée  d'Israël  :  Si 
vous  le  trouvez  bon,  et  si  cela  vient 
de  l'Eternel,  notre  Dieu,  envoyons  de 
tous  côtés  vers  nos  frères  qui  restent 
dans  toutes  les  contrées  d'Israël,  et 
aussi  vers  les  prêtres  et  les  Lévites 
dans  les  villes  où  sont  leurs  banlieues, 
afin  (ju'ils  se  réunissent  à  nous,  'et 
ramenons  auprès  de  nous  l'arche  de 
notre  Dieu,  car  nous  ne  nous  en  som- 
mes pas  occupés  du  temps  de  Saùl. 
''Toute  l'assemblée  décida  de  faire 
ainsi,  car  la  chose  parut  convenable  à 
tout  le  peuple. 

^ David  assembla  tout  Israël,  depuis 
le  Shichor  d'Egypte  jusqu'à  l'entrée 
de  Hamath,  pour  faire  venir  de  Kir- 
jath-Jearim  l'arche  de  Dieu.  ^Et  Da- 
vid, avec  tout  Israël,  monta  à  Baala", 
à  Kirjath-Jearim,  qui  est  à  Juda,  pour 
faire  monter  de  là  l'arche  de  Dieu,  de- 
vant laquelle  est  invoqué  le  nom  de 
l'Eternel  qui  réside  entre  les  chéru- 
bins. "Ils  miient  sur  un  char  neuf 
l'arche  de  Dieu,  qu'ils  emportèrent  de 
la  maison  d'Abinadab  :  Uzza  et  Achjo 
conduisaient  le  char.  *  David  et  tout 
Israël  dansaient  devant  Dieu  de  toute 
leur  force,  en  chantant,  et  en  jouant 
des  harpes,  des  luths,  des  tambou- 
rins, des  cymbales  et  des  trompettes. 

"Lorsqu'ils  furent  arrivés  à  l'aire  de 
Kidon,  Uzza  étendit  la  main  pour  sai- 


Issacar,  à  Zabulon  et  à  Nephthali,  ap-  sir  l'arche,  parce  que  les  bœufs  la  fai- 

portaient  des  aliments  sur  des  ânes,  saient  pencher. '"La  colère  de  l'Eternel 

sur  des  chameaux,  sur  des  mulets  et  s'enllamma  contre  Uzza,  et  l'Éternel 

sur  des  bœufs,  des  mets  de  farine,  des  le  frajipa  parce  qu'il  avait  étendu  la 

a.  Même  ville  que  Kirjath-Jearim. 


471 


Chap.  43,11-15,9. 


I  CHRONIQUES. 


main  sur  rarche.  Uzza  mourut  là,  de- 
vant Dieu.  "David  fut  irrité  de  ce  que 
l'Eternel  avait  frappé  Uzza  d'un  tel 
châtiment.  Et  ce  lieu  a  été  appelé  jus- 
qu'à ce  jour  Pérets-Uzza".  '^ David  eut 
peur  de  Dieu  en  ce  jour-là,  et  il  dit  : 
Comment  ferais -je  entrer  chez  moi 
l'arche  de  Dieu?  '^ David  ne  retira  pas 
l'arche  chez  lui  dans  la  cité  de  David, 
et  il  la  fit  conduire  dans  la  maison 
d'Obed-Édom  de  Gath.  "L'arche  de 
Dieu  resta  trois  mois  dans  la  maison 
d'Obed-Edom,  dans  sa  maison.  Et  l'E- 
ternel bénit  la  maison  d'Obed-Edom 
et  tout  ce  qui  lui  appartenait. 

Victoires  de  Dai'id  sur  les  Philistins. 

Chap.  XIV.  'Hiram,  roi  de  Tyr, 
envoya  des  messagers  à  David,  et  du 
bois  de  cèdre,  et  des  tailleurs  de  pier- 
res et  des  charpentiers,  pour  lui  bâtir 
une  maison.  -David  reconnut  que  l'E- 
ternel l'affermissait  comme  roi  d'Is- 
raël, et  que  son  royaume  était  haut 
élevé,  à  cause  de  son  peuple  d'Israël. 

^ David  prit  encore  des  femmes  à 
Jérusalem,  et  il  engendra  encore  des 
fils  et  des  filles.  ■'Voici  les  noms  de 
ceux  qui  lui  naquirent  à  .lérusalem  : 
Schammua,  Schobab,  Nathan,  Salo- 
mon,  ^Jibhar,  Elischua,  Elphéleth, 
®Noga,  Népheg,  Japhia,  "Elischama, 
Beéliadia  et  Eliphéleth. 

*Les  Philistins  apprirent  que  David 
avait  été  oint  pour  roi  sur  tout  Israël, 
et  ils  montèrent  tous  à  sa  recherche. 
David,  qui  en  fut  informé,  sortit  au- 
devant  d'eux.  ^Les  Philistins  arrivè- 
rent, et  se  répandirent  dans  la  vallée 
des  Rephaïm.  '"David  consulta  Dieu, 
en  disant  :  Monterai-je  contre  les  Phi- 
listins, et  les  livreras-tu  entre  mes 
mains?  Et  l'Eternel  lui  dit  :  Monte,  et 
je  les  livrerai  entre  tes  mains.  "Ils 
montèrent  à  Baal-Peratsim,  où  David 
les  battit.  Puis  il  dit  :  Dieu  a  dispersé 
mes   ennemis   par   ma  main ,  comme 


des  eaux  qui  s'écoulent.  C'est  pour- 
quoi l'on  a  donné  à  ce  lieu  le  nom  de 
Baal-Peratsim *.  '"-Ils  laissèrent  là  leurs 
dieux  qui  furent  brûlés  au  feu  d'après 
l'ordre  de  David. 

'^Les  Philistins  se  répandirent  de 
nouveau  dans  la  vallée.  ''David  con- 
sulta encore  Dieu.  Et  Dieu  lui  dit  :  Tu 
ne  monteras  pas  après  eux  ;  détourne- 
toi  d'eux,  et  tu  arriveras  sur  eux  vis- 
à-vis  des  mûriers.  '^ Quand  tu  enten- 
dras un  bruit  de  pas  dans  les  cimes 
des  mûriers,  alors  tu  sortiras  pour 
combattre,  car  c'est  Dieu  qui  marche 
devant  toi  pour  battre  l'armée  des 
Philistins.  "'David  fit  ce  que  Dieu  lui 
avait  ordonné,  et  l'armée  des  Philis- 
tins fut  battue  depuis  Gabaon  jusqu'à 
Guézer. 

'"La  renommée  de  David  se  répan- 
dit dans  tous  les  pays,  et  l'Eternel 
le  rendit  redoutable  à  toutes  les  na- 
tions. 

L'arche  transportée  à  Jérusalem.  —  Organisa- 
tion du  service  divin.  —  Cantique. 

Chap.  XV.  'David  se  bâtit  des 

maisons  dans  la  cité  de  David  ;  il  pré- 
para une  place  à  l'arche  de  Dieu,  et 
dressa  pour  elle  une  tente. 

-Alors  David  dit  :  L'arche  de  Dieu 
ne  doit  être  portée  que  par  les  Lévi- 
tes, car  l'Eternel  les  a  choisis  pour 
porter  l'arche  de  Dieu  et  pour  en  faire 
le  service  à  toujours.  'Et  David  assem- 
bla tout  Israël  à  Jérusalem  pour  faire 
monter  l'arche  de  l'Eternel  à  la  place 
qu'il  lui  avait  préparée.  ''David  assem- 
bla les  fils  d'Aaron  et  les  Lévites  :  ^des 
fils  de  Kehath,Uriel  le  chefet  ses  frères, 
cent  vingt;  *des  fils  de  Merari,  Asaja 
le  chef  et  ses  frères,  deux  cent  vingt; 
^des  fils  de  Guerschom,  Joël  le  chefet 
ses  frères,  cent  trente;  'des  fils  d'E- 
litsaphan,  Schemaeja  le  chef  et  ses 
frères,  deux  cents;  'des  fils  d'IIébron, 
Éliel   le   chef  et    ses    frères,   quatre- 


a.  Pérets-Vzza  signifie  brèche  d'i'zza.  h.  Baal-Peratsim  signifie  lieu  des  rujitures. 

472 


I  CHRONIQUES. 


Chap.  15,  m- 16,  5. 


vingts;  '"des  fils  d'Uziel,  Amminadab 
le  chef  et  ses  frères,  cent  doii/.e. 

"  David  appela  les  prêtres  Tsadok  et 
Abiathar,  et  les  Lévites  Uriel,  Asaja, 
Joël,  Schemaeja,  Eliel  et  Amminadab. 
'-Il  leur  dit  :  Vous  êtes  les  chefs  de 
famille  des  Lévites;  sanctifiez-vous, 
vous  et  vos  frères,  et  faites  monter  à 
la  place  que  je  lui  ai  préparée  l'arche 
de  l'Eternel,  du  Dieu  d'Israël.  '^Parce 
que  vous  n'y  étiez  pas  la  première 
fois ,  l'Eternel ,  notre  Dieu ,  nous  a 
frappés  ;  car  nous  ne  l'avons  pas  cher- 
ché selon  la  loi. 

'■•Les  prêtres  et  les  Lévites  se  sanc- 
tifièrent pour  faire  monter  l'arche  de 
l'Eternel,  du  Dieu  d'Israël.  '^Les  fils 
des  Lévites  portèrent  l'arche  de  Dieu 
sur  leurs  épaules  avec  des  barres, 
comme  Moïse  l'avait  ordonné  d'après 
la  parole  de  l'Éternel.  '"Et  David  dit 
aux  chefs  des  Lévites  de  disposer  leurs 
frères   les   chantres  avec   des   instru- 


che.-''Schebama,  .losaphat,  Nethaneel, 
Amasaï,  Zaeharie,  Benaja  et  Eliézer, 
les  prêtres,  sonnaient  des  trompettes 
devant  l'arche  de  Dieu.  Obed-Edom  et 
Jechija  étaient  portiers  de  l'arche. 

"David,  les  anciens  d'Israël,  et  les 
chefs  de  milliers,  se  mirent  en  route 
pour  faire  monter  l'arche  de  l'alliance 
de  l'Eternel  depuis  la  maison  d'Obed- 
Edom ,  au  milieu  des  réjouissances. 
-''Ce  fut  avec  l'assistance  de  Dieu  que 
les  Lévites  portèrent  l'arche  de  l'al- 
liance de  l'Éternel;  et  l'on  sacrifia 
sept  taureaux  et  sept  béliers.  -'David 
était  revêtu  d'un  manteau  de  byssus  ; 
il  en  était  de  même  de  tous  les  Lévites 
qui  portaient  l'arche,  des  chantres,  et 
de  Kenania,  chef  de  musicjue  parmi 
les  chantres;  et  David  avait  sur  lui  un 
éphod  de  lin.  '-*Tout  Israël  fit  monter 
l'arche  de  l'alliance  de  l'Éternel  avec 
des  cris  de  joie,  au  son  des  clairons, 
des  trompettes  et  des  cymbales,  et  en 


ments  de  musique,  des  luths,  des  har-  faisant  retentir  les  luths  et  les  harpes, 
pes  et  des  cymbales,  qu'ils  devaient 
faire  retentir  de  sons  éclatants  en  si- 
gne de  réjouissance.  '"Les  Lévites  dis- 
posèrent Héman,  fils  de  .loël  ;  parmi 
ses  frères,  Asaph,  fils  de  Bérékia;  et 
parmi  les  fils  de  Merari,  leurs  frères, 
Ethan,  fils  de  Kuschaja  ;  '^puis  avec 
eux  leurs  frères  du  second  ordre  Za- 
eharie, Ben,  Jaaziel,  Schemiramoth, 
Jehiel,  Unni,  Eliab,  Benaja,  .Maaséja, 
Matthithia,  Éliphelé  et  Miknéja,  et 
Obed-Edom  et  Jeïel  les  portiers.  "Les 
chantres  Héman ,  Asaph  et  Éthan , 
avaient  des  cymbales  d'airain,  pour 
les  faire  retentir.  -"Zaeharie,  Aziel , 
Schemiramoth,  Jehiel,  Unni,  Éliab, 
Maaséja  et  Benaja  avaient  des  luths 
sur  alamoth  ;  *'et  Matthithia,  Éliphelé, 
Miknéja,  Obed-Édom,  Jeïel  et  Azazia, 
avaient  des  harpes  à  huit  cordes,  pour 
conduire  le  chant.  "Kenania,  chef  de 
musique  parmi  les  Lévites,  dirigeait 
la  musique,  car  il  était  habile.  -^Béré- 
kia et  Elkana  étaient  portiers  de  l'ar- 


-'Comme  l'arche  de  l'alliance  de  l'E- 
ternel entrait  dans  la  cité  de  David, 
Mical,  fille  de  Saûl,  regardait  par  la 
fenêtre,  et  voyant  le  roi  David  sauter  et 
danser,  elle  le  méprisa  dans  son  cœur. 

Chap.  XVI.  'Après    qu'on   eut 

amené  l'arche  de  Dieu,  on  la  plaça  au 
milieu  de  la  tente  que  David  avait 
dressée  pour  elle,  et  l'on  offrit  devant 
Dieu  des  holocaustes  et  des  sacrifices 
d'actions  de  grâces.  ^ Quand  David  eut 
achevé  d'offrir  les  holocaustes  et  les 
sacrifices  d'actions  de  grâces,  il  bénit 
le  peuple  au  nom  de  l'Eternel.  ^Puis 
il  distribua  à  tous  ceux  d'Israël,  hom- 
mes et  femmes,  à  chacun  un  pain,  une 
portion  de  viande  et  un  gâteau  de  rai- 
sins. 

■•Il  remit  à  des  Lévites  la  charge  de 
faire  le  service  devant  l'arche  de  l'E- 
ternel, d'invoquer,  de  louer  et  de  cé- 
lébrer l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël.  'C'é- 
taient :  Asaph,  le  chef;  Zaeharie,  le 
second   après    lui,    Jeïel,   Schemira- 


473 


Chap.  /^,fi-?6:  I  CHRONIQUES. 

moth,  Jehiel,  Mattliithia,  Éliab,  Bena-  des  trompettes  devant  l'arche  de  l'al- 

ja,   Obed-Edom   et  Jeïel.   Ils  avaient  liance  de  Dieu. 

des  instruments  de  musique,  des  luths  'Ce  fut  en  ce  jour  que  David  chargea 

et  des  harpes  ;  et  Asaph  faisait  retentir  pour   la   première   fois  Asaph   et  ses 

les  cymbales.  "Les  prêtres  Benaja  et  frères  de  célébrer  les  louanges  de  l'É- 

Jachaziel    sonnaient  continuellement  ternel. 

^Louez"  l'Éternel,  invoquez  son  nom  ! 
Faites  connaître  parmi  les  peuples  ses  hauts  faits  ! 

''Chantez,  chantez  en  son  honneur! 
Parlez  de  toutes  ses  merveilles  ! 

'"Glorifiez-vous  de  son  saint  nom  ! 
Que  le  cœur  de  ceux  qui  cherchent  l'Éternel  se  réjouisse  ! 

"Ayez  recours  à  l'Éternel  et  à  son  appui, 
Cherchez  continuellement  sa  face  ! 

'-Souvenez-vous  des  prodiges  qu'il  a  faits, 
De  ses  miracles  et  des  jugements  de  sa  bouche, 

''Race  d'Israël,  son  serviteur, 
Enfants  de  Jacob,  ses  élus  ! 

'■•L'Éternel  est  notre  Dieu  ; 
.    Ses  jugements  s'exercent  sur  toute  la  terre. 

'M\appelez-vous  à  toujours  son  alliance. 
Ses  promesses  pour  mille  générations, 

'* L'alliance  qu'il  a  traitée  avec  Abraham, 
Et  le  serment  qu'il  a  fait  à  Isaac  ; 

'"Il  l'a  érigée  pour  Jacob  en  loi. 
Pour  Israël  en  alliance  éternelle, 

'^Disant  :  Je  te  donnerai  le  pays  de  Canaan 
Comme  l'héritage  qui  vous  est  échu. 

'^Ils  étaient  alors  peu  nombreux. 
Très  peu  nombreux,  et  étrangers  dans  le  pays, 

^"Et  ils  allaient  d'une  nation  h.  l'autre 
Et  d'un  royaume  vers  un  autre  peuple  ; 

^'Mais  il  ne  permit  à  personne  de  les  opprimer, 
Et  il  châtia  des  rois  à  cause  d'eux  : 

-^Ne  touchez  pas  à  mes  oints. 
Et  ne  faites  pas  de  mal  à  mes  prophètes  ! 

^^iChantez  à  l'Éternel,  vous  tous  habitants  de  la  terre  ! 
Annoncez  de  jour  en  jour  son  salut  ; 

"Racontez  parmi  les  nations  sa  gloire, 
Parmi  tous  les  peuples  ses  merveilles  ! 

^^Car  l'Éternel  est  grand  et  très  digne  de  louange. 
Il  est  redoutable  par-dessus  tous  les  dieux  ; 

2«Car  tous  les  dieux  des  peuples  sont  des  idoles. 
Et  l'Éternel  a  fait  les  cieux. 

a.  Les  diverses  parties  de  ce  cantique  se  retrouvent  Ps.    105,  1-15;  96,  13;   107,  1;  106,  47-48. 

474 


I  CHRONIQUES. 


Chap.  16,T,-I7,i. 


"La  majesté  et  la  splendeur  sont  dcAant  sa  face, 
La  force  et  la  joie  sont  dans  sa  demeure. 

**Familles  des  peuples,  rendez  à  l'Eternel, 
Rendez  ii  l'Eternel  gloire  et  honneur  ! 

-'Rendez  à  l'Eternel  gloii'c  pour  son  nom  ! 
Apportez  des  offrandes  et  venez  en  sa  présence, 
Prosternez-vous  devant  l'Eternel  avec  de  saints  ornements  ! 

^"Tremblez  devant  lui,  vous  tous  habitants  de  la  terre  ! 
Le  monde  est  affermi,  il  ne  chancelle  point. 

^'Que  les  cieux  se  réjouissent,  et  que  la  terre  soit  dans  1 
Que  l'on  dise  parmi  les  nations  :  L'I^ternel  rèyne  ! 

^-Que  la  mer  retentisse  avec  tout  ce  qu'elle  contient  ! 
Que  la  campagne  s'égaie  avec  tout  ce  qu'elle  renferme  ! 

^^Que  les  arbres  des  forêts  poussent  des  cris  de  joie 
Devant  l'Eternel  !  Car  il  vient  pour  juger  la  terre. 
^^ Louez  l'Eternel,  car  il  est  bon. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'''Dites  :  Sauve-nous,  Dieu  de  notre  salut. 
Rassemble-nous,  et  retire-nous  du  milieu  des  nations. 

Afin  que  nous  célébrions  ton  saint  nom 
Et  que  nous  mettions  notre  gloire  à  te  louer  ! 

'^Béni  soit  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël, 
D'éternité  en  éternité  ! 

Et  que  tout  le  peuple  dise  :  Amen  ! 
Louez  l'Eternel  ! 


'"David  laissa  là,  devant  l'arche  de 
l'alliance  de  l'Eternel,  Asaph  et  ses 
frères,  afin  qu'ils  fussent  continuelle- 
ment de  service  devant  l'arche,  rem- 
plissant leur  tâche  jour  par  jour.  '"Il 
laissa  Obed-Edom  et  Ilosa  avec  leurs 
frères,  au  nombre  de  soixante-huit, 
Obed-Edom,  fils  de  .leduthun,  et  Ilosa, 
comme  portiers. 

'''Il  établit  le  prêtre  Tsadok  et  les 
|irêlres,  ses  frères,  devant  le  taberna- 
cle de  l'Eternel,  sur  le  haut  lieu  ([ui 
était  à  Gabaon,  ^''pour  qu'ils  offrissent 
continuellement  à  l'Eternel  des  holo- 
caustes, matin  et  soir,  sur  l'autel  des 
holocaustes,  et  qu'ils  accomplissent 
tout  ce  qui  est  écrit  dans  la  loi  de  l'I'j- 
ternel,  imposée  ])ar  l'Eternel  à  Israël. 
"Auj)rès  d'eux  étaient  lléman  et  .le- 
duthun, et  les  autres  cjui  avaient  été 


choisis  et  désignés  par  leurs  noms 
])our  louer  l'Eternel.  Car  sa  miséri- 
corde dure  à  toujours.  ''-Auprès  d'eux 
étaient  Héman  et  Jeduthun,  avec  des 
trompettes  et  des  cymbales  pour  ceux 
qui  les  faisaient  retentir,  et  avec  des 
instruments  pour  les  cantiques  en 
l'honneur  de  Dieu.  Les  fils  de  Jedu- 
thun étaient  portiers. 

*'Tout  le  peuple  s'en  alla  chacun 
dans  sa  maison,  et  David  s'en  retourna 
pour  bénir  sa  maison. 

David  projetant  de  bâtir  un  temple;  opposition 
de  Internet.  —  Promesses  à  la  maison  dr 
David. 

Clitt/).  A  17/.  '  Loiscpie  David  fut 
établi  clans  sa  maison,  il  dit  à  Nathan 
le  prophète  :  ^^>ici,  j'hai)ite  dans  une 
maison  de  cèdre,  et  l'arclie  tie  l'alliance 


I/o 


Chap.  17 , 2-2G. 


I  CHRONIQUES. 


de  l'Eternel  est  sous  une  tente.  ^Na-  et  dans  mon  royaume,  et  son  trône 
than  répondit  à  David  :  Fais  tout  ce  sera  pour  toujours  affermi, 
que  tu  as  dans  le  cœur,  car  Dieu  est  '^Nathan  rapporta  à  David  toutes 
avec  toi.  ces  paroles  et  toute  cette  vision.  '^Et 
^La  nuit  suivante,  la  parole  de  Dieu  le  roi  David  alla  se  présenter  devant 
fut  adressée  à  Nathan  :  ■'Va  dire  à  mon  l'Eternel,  et  dit  :  Qui  suis-je.  Eternel 
serviteur  David  :  Ainsi  parle  l'Eter-  Dieu,  et  quelle  est  ma  maison,  pour 
nel  :  Ce  ne  sera  pas  toi  qui  me  bâtiras  que  tu  m'aies  fait  parvenir  où  je  suis  ? 
une  maison  pour  que  j'en  fasse  ma  '^C'est  peu  de  chose  à  tes  yeux,  ô  Dieu  ! 
demeure.  ^Car  je  n'ai  point  habité  dans  Tu  parles  de  la  maison  de  ton  servi- 
une  maison  depuis  le  jour  où  j'ai  fait  teur  pour  les  temps  avenir.  Et  tu  dai- 
monter  Israël''  jusqu'à  ce  jour;  mais  gnes  porter  les  regards  sur  moi  à  la 
j'ai  été  de  tente  en  tente  et  de  demeure  manière  des  hommes,  toi  qui  es  élevé, 
en  demeure.  ^Partout  où  j'ai  marché  Eternel  Dieu  !  '^Que  pourrait  te  dire 
avec  tout  Israël,  ai-je  dit  un  mot  à  encore  David  sur  la  gloire  accordée  à 
quelqu'un  des  juges  d'Israël  à  qui  j'a-  ton  serviteur  ?  Tu  connais  ton  servi- 
vais  ordonné  de  paître  mon  peuple,  teur. '^O  Eternel  !  c'est  à  cause  de  ton 
ai-je  dit  :  Pourquoi  ne  me  bâtissez-  serviteur,  et  selon  ton  cœur,  que  tu  as 
vous  pas  une  maison  de  cèdre  ? 'Main-  fait  toutes  ces  grandes  choses,  pour 
tenant  tu  diras  à  mon  serviteur  David  :  les  lui  révéler.  -"0  Eternel  !  nul  n'est 
Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  :  Je  semblable  à  toi,  et  il  n'y  a  point  d'au- 
t'ai  pris  au  pâturage,  derrière  les  bre-  tre  Dieu  que  toi,  d'après  tout  ce  que 
bis,  pour  que  tu  fusses  chef  de  mon  nous  avons  entendu  de  nos  oreilles, 
peuple  d'Israël;  ^j'ai  été  avec  toi  par-  -'Est-il  sur  la  terre  une  seule  nation 
tout  où  tu  as  marché,  j'ai  exterminé  qui  soit  comme  ton  peuple  d'Israël, 
tous  tes  ennemis  devant  toi,  et  j'ai  que  Dieu  est  venu  racheter  pour  en 
rendu  ton  nom  semblable  au  nom  des  former  son  peuple ,  pour  te  faire  un 
grands  qui  sont  sur  la  terre  ;  *j'ai  don-  nom  et  pour  accomplir  des  miracles 
né  une  demeure  à  mon  peuple  d'Is-  et  des  prodiges,  en  chassant  des  na- 
raël,  et  je  l'ai  planté  pour  qu'il  y  soit  tions  devant  ton  peuple  que  tu  as  ra- 
fîxé  et  ne  soit  plus  agité,  pour  que  les  cheté  d'Egypte  ?  "Tu  as  établi  ton 
méchants  ne  le  détruisent  plus  comme  peuple  d'Israël,  pour  qu'il  fût  ton 
auparavant  '"et  comme  à  l'époque  où  peuple  à  toujours;  et  toi.  Eternel,  tu 
j'avais  établi  des  juges  sur  mon  peuple  es  devenu  son  Dieu.  -^Maintenant,  ô 
d'Israël.  J'ai  humilié  tous  tes  ennemis.  Eternel  !  que  la  parole  que  tu  as  pro- 
Et  je  t'annonce  que  l'Eternel  te  bâtira  noncée  sur  ton  serviteur  et  sur  sa 
une  maison.  "Quand  tes  jours  seront  maison  subsiste  éternellement,  et  agis 
accomplis  et  que  tu  iras  auprès  de  tes  selon  ta  parole  !  -^Qu'elle  subsiste, 
pères,  j'élèverai  ta  postérité  après  toi,  afin  que  ton  nom  soit  à  jamais  glorifié 
l'un  de  tes  fils,  et  j'affermirai  son  rè-  et  que  l'on  dise  :  L'Eternel  des  armées, 
gne.  *-Ge  sera  lui  qui  me  bâtira  une  le  Dieu  d'Israël,  est  un  Dieu  pour  Is- 
maison,  et  j'affermirai  pour  toujours  raël  !  Et  que  la  maison  de  David,  ton 
son  trône. '*Je  serai  pour  lui  un  père,  serviteur,  soit  affermie  devant  toi  ! 
et  il  sera  pour  moi  un  fils  ;  et  je  ne  lui  -^Car  toi-même,  ô  mon  Dieu,  tu  as  ré- 
retirerai point  ma  grâce,  comme  je  l'ai  vêlé  à  ton  serviteur  que  tu  lui  bâtirais 
retirée  à  celui  qui  t'a  précédé.  '""Je  lé-  une  maison.  C'est  pourquoi  ton  servi- 
tablirai  pour  toujours  dans  ma  maison  tcur  a  osé  prier  devant  toi.  -^Mainte- 

a.   Sous-entendu  «  hurs  d  Eg'vpte  w. 

476 


I  CHRONIQUES. 


CItan.  17,r.-l0,u. 


nant,  ô  Éternel  !  tu  es  Dieu,  et  tu  as 
anuoncé  cette  grâce  à  ton  serviteur. 
"Veuille  donc  bénir  la  maison  de  ton 
serviteur,  afin  qu'elle  subsiste  à  tou- 
jours devant  toi  !  Car  ce  que  tu  bénis, 
ô  Eternel  !  est  béni  pour  l'éternité. 

victoires  de  Daiid  sur  les  P/iilistins,  les  Moa- 
bitcs,  les  Syriens,  les  Edomites.  —  Hauts 
fonctionnaires  de  Da^'id. 

Cliap.  XVIII.  'Après  cela,  David 
battit  les  Philistins  et  les  humilia,  et 
il  enleva  de  la  main  des  Philistins  Gath 
et  les  villes  de  son  ressort. 

-Il  battit  les  Moabites,  et  les  Moa- 
bites  furent  assujettis  à  David  et  lui 
payèrent  un  tribut. 

^David  battit  Iladarézer,  roi  de  Tso- 
ba,  vers  Hamatli,  lorsqu'il  alla  établir 
sa  domination  sur  le  fleuve  de  l'Eu- 
phrate.  ^ David  lui  prit  mille  chars, 
sept  mille  cavaliers,  et  vingt  mille 
hommes  de  pied;  il  coupa  les  jarrets 
à  tous  les  chevaux  de  trait,  et  ne  con- 
serva que  cent  attelages. 

^Les  Syriens  de  Damas  vinrent  au 
secours  d'Hadarézer,  roi  de  Tsoba,  et 
David  battit  vingt-deux  mille  Syriens. 
"David  mit  des  garnisons  dans  la  Sy- 
rie de  Damas.  Et  les  Syriens  furent 
assujettis  à  David,  et  lui  payèrent  un 
tribut. 

L'Eternel  protégeait  David  partout 
où  il  allait.  "Et  David  prit  les  boucliers 
d'or  qu'avaient  les  serviteurs  d'Hada- 
rézer, et  les  apporta  à  Jérusalem.  *Da- 
vid  prit  encore  une  grande  quantité 
d'airain  à  Thibchath  et  à  Cun,  villes 
d'Hadarézer.  Salomon  en  fit  la  mer 
d'airain,  les  colonnes  et  les  ustensiles 
d'aiiain. 

^Thohu,  roi  de  Ilamath,  apprit  que 
David  avait  battu  toute  l'armée  d'Ha- 
darézer, roi  de  Tsoba,  '"et  il  envoya 
lladoram,  son  fils,  vers  le  roi  David, 
pour  le  saluer,  et  pour  le  féliciter  d'a- 
voir attaqué   Hadarézer  et  de  l'avoir 

O.  Noms  qui  désignent  proljalilemcnt  dos  gardes  du 

4 


battu.  Car  Thohu  était  en  guerre  avec 
iladarézer.  Il  envoya  aussi  toutes  sor- 
tes de  vases  d'or,  d'argent  et  d'airain. 
"Le  roi  David  les  consacra  à  l'Eter- 
nel, avec  l'argent  et  l'or  qu'il  avait  pris 
sur  toutes  les  nations,  sur  Edom,  sur 
Moab,  sur  les  fils  d'Ammon,  sur  les 
Philistins  et  sur  Amalek. 

'-Abischaï,  fils  de  Tseruja,  battit 
dans  la  vallée  du  sel  dix-huit  mille 
Edomites.  '^11  mit  des  garnisons  dans 
Edom,  et  tout  Edom  fut  assujetti  à 
David.  L'Eternel  protégeait  David  par- 
tout où  il  allait. 

'^David  régna  sur  tout  Israël,  et  il 
faisait  droit  et  justice  à  tout  son  peu- 
]ile.  '^.loab,  fils  de  Tseruja,  comman- 
dait l'armée  ;  Josaphat,  fils  d'Achilud, 
était  archiviste  ;  '"Tsadok,  fils  d'.\- 
chithub,  et  Abimélec,  fils  d'Abiathar, 
étaient  prêtres  ;  Schavscha  était  secré- 
taire; "Benaja,  fils  de  Jehojada,  était 
chef  des  Kéréthiensetdes  Péléthiens"; 
et  les  fils  de  David  étaient  les  pre- 
miers auprès  du  roi. 

Outrage  fait  par  le  roi  des  Ammonites  au.v  ser- 
t'itcurs  de  David.  —  Guerre  contre  les  Ammo- 
nites et  leurs  alliés.  —  Prise  de  Rabba. 

Chap.  XIX.  'Après    cela,    Na- 

chasch,  roi  des  filsd'Amrnon,  mourut, 
et  son  fils  régna  à  sa  place.  -David  dit  : 
Je  montrerai  de  la  bienveillance  à  Ila- 
nun,  fils  de  Nachasch,  car  son  père  en 
a  montré  à  mon  égard.  Et  David  en- 
voya des  messagers  pour  le  consoler 
au  sujet  de  son  père.  Lorsque  les  ser- 
viteurs de  David  arrivèrent  dans  le 
pays  des  fils  d'Ammon  auprès  de  Ha- 
nun,  pour  le  consoler,  ^les  chefs  des 
fils  d'Ammon  dirent  à  Hanun  :  Penses- 
tu  que  ce  soit  pour  honorer  ton  père 
que  David  t'envoie  des  consolateurs  ? 
N'est-ce  pas  pour  reconnaître  la  ville 
et  ])our  la  détruire,  et  pour  explorer 
le  pays,  que  ses  serviteurs  sont  venus 
auprès  de  toi  ?  'Alors  Hanun  saisit  les 

corps. 

77 


Chap.  19,5-20,' 


I  CHRONIQUES. 


serviteurs  de  David,  les  fit  raser,  et  fit  avaient  pris   la   fuite,    ils   s'enfuirent 

couper  leurs  habits  par  le  milieu  jus-  aussi  devant  Abischaï,  frère  de  Joab, 

qu'au  haut  des  cuisses.  Puis  il  les  con-  et  rentrèrent  dans  la   ville.    Et  Joab 

gédia.  ^David,  que  l'on  vint  informer  revint  à  Jérusalem. 
de  ce  qui  était  arrivé  à  ces  hommes,  "Les  Syriens,  voyant  qu'ils  avaient 

envoya  des  gens  à  leur  rencontre,  car  été  battus  par  Israël,  envoyèrent  cher- 

ils  étaient  dans  une  grande  confusion;  cher  les  Syriens  qui  étaient  de  l'autre 

et  le  roi  leur  fit  dire  :  Restez  à  Jéricho  côté  du  fleuve  ;  et  Schophach,  chef  de 

jusqu'à  ce  que  votre  barbe  ait  repous-  l'armée  d'Hadarézer,  était  à  leur  tète. 

se,  et  revenez  ensuite.  '"On  l'annonça  à  David,  qui  assembla 

^Les  fils  d'Ammon  virent  qu'ils  s'é-  tout  Israël,  passa  le  Jourdain,  marcha 

taient  rendus  odieux  à  David,  et  Hanun  contre  eux,  et  se  prépara  à  les  atta- 

et  les  fils  d'Ammon  envoyèrent  mille  quer.  David  se  rangea  en  bataille  con- 

talents  d'argent  pour  prendre  à  leur  tre   les   Syriens.    '"Mais    les   Syriens, 

solde  des  chars  et  des  cavaliers  chez  après  s'être  battus  avec  lui,  s'enfuirent 

les  Syriens  de   Mésopotamie  et  chez  devant  Israël.  David  leur  tua  les  trou- 

les  Syriens  de  Maaca  et  de  Tsoba.  "Ils  pes  de  sept  mille  chars   et  quarante 

prirent  à  leur  solde  trente-deux  mille  mille  hommes  de  pied,  et  il  fit  mourir 

chars  et  le  roi  de  Maaca  avec  son  peu-  Schophach,  chef  de  l'armée.  "Lesser- 

ple,  lesquels  vinrent  camper  devant  viteurs  d'Hadarézer,  se  voyant  battus 

Médeba.  Les  fils  d'Ammon  se  rassem-  par  Israël,  firent  la  paix  avec  David  et 

blèrent  de  leurs  villes,  et  marchèrent  lui  furent  assujettis.  Et  les  Syriens  ne 

au  combat.  *A  cette  nouvelle,  David  voulurent  plus  secourir  les  fils  d'Am- 

envoya  contre  eux  Joab  et  toute  l'ar-  mon. 


mee,  les  hommes  vaillants.  °Les  fils 
d'Ammon  sortirent,  et  se  rangèrent 
en  bataille  à  l'entrée  de  la  ville  ;  les 
rois  qui  étaient  venus  prirent  position 
séparément  dans  la  campagne. 

'"Joab   vit  qu'il   avait  à   combattre 


Chap.  XX.  'L'année  suivante,  au 
temps  où  les  rois  se  mettaient  en  cam- 
pagne, Joab,  à  la  tête  d'une  forte  ar- 
mée ,  alla  ravager  le  pays  des  fils 
d'Ammon  et  assiéger  Rabba.  Mais  Da- 
vid  resta   à   Jérusalem".    Joab   battit 


par  devant  et  par  derrière.  Il  choisit  Rabba  et  la  détruisit.  -David  enleva  la 

alorssur  toute  l'élite  d'Israël  un  corps,  couronne  de  dessus  la  tète  de  son  roi, 

qu'il  opposa  aux  Syriens;  "et  il  plaça  et  la  trouva  du  poids  d'un  talent  d'or  : 

sous  le  commandement  de  son  frère  elle  était  garnie  de  pierres  précieuses. 

Abischaï  le  reste  du  peuple,  pour  faire  On  la  mit  sur  la  tète  de  David,  qui  em- 

face  aux  fils  d'Ammon.  '-Il  dit  :  Si  les  porta  de  la  ville  un  très  grand  butin. 

Syriens  sont  plus  forts   que   moi,  tu  ^11  fit  sortir  les  habitants,  et  il  les  mit 

viendras  à  mon  secours;  et  si  les  fils  en,  pièces  avec  des  scies,  des  herses 

d'Ammon  sont  plus  forts  que  toi,  j'irai  de  fer  et  des  haches  ;  il  traita  de  même 

à  ton  secours.  '-^Sois  ferme,  et  mon-  toutes   les   villes   des   fils    d'Ammon. 

trons  du  courage  pour  notre  peuple  David  retourna  à  Jérusalem  avec  tout 

et  pour  les  villes  de  notre  Dieu,  et  que  le  peuple. 
l'Eternel  fasse  ce  qui  lui  semblera 
bon  !  '*Joab,  avec  son  peuple,  s'a- 
vança pour  attaquer  les  Syriens,  et  ils 
s'enfuirent  devant  lui.  '^Et  quand  les 
fils  d'Ammon  virent  que  les  Syriens 

a.  Il  se  rendît  à  Rabba  sur  la  fin  du  sièjje,  II  Sani.  1 


Victoires  sur  les  Philistins. 

■'Après  cela,  il  y  eut  une  bataille  à 
Guézer  avec  les  Philistins.  Alors  Sib- 
becaï,  le  Iluschatite,  tua  Sippaï,  l'un 

!,   27-29. 


478 


I  CIIROMOUES. 


Cbap.  W,->-21,n. 


des  enfants  de  Rapha.  Et  les  Philis- 
tins furent  Inuniliés. 

^11  y  eut  encore  une  bataille  aA^ec  les 
Philistins.  Et  Elchanan,  fils  de  Jaïr, 
tua  le  frère  de  Goliath,  Lachmi  de 
Gath,  qui  avait  une  lance  dont  le  bois 
était  comme  une  ensuble  de  tisse- 
rand. 

*I1  y  eut  encore  une  bataille  à  Gath. 
11  s'y  trouva  un  homme  de  haute  taille. 


mis  un  grand  péché  en  faisant  cela! 
Maintenant,  daigne  pardonner  l'ini- 
quité de  ton  serviteur,  car  j'ai  complè- 
tement agi  en  insensé  ! 

"L'Eternel  adressa  ainsi  la  parole  à 
Gad,  le  voyant  de  David  :  '"Va  dire  à 
David  :  Ainsi  parle  l'Eternel  :  Je  te 
]>ropose  trois  fléaux  ;  choisis-en  un, 
et  je  t'en  frapperai.  "Gad  alla  vers 
David,  et  lui  dit  :  Ainsi  parle  l'Etcr- 


qui  avait  six  doigts  à  chaque  main  et  nel  :  '-Accepte,  ou  trois  années  de  fa- 
mine, ou  trois  mois  pendant  lesquels 
tu  seras  détruit  par  tes  adversaires  et 
atteint  par  Tépée  de  tes  ennemis,  ou 
trois  jours  pendant  lesquels  l'épée  de 
l'Eternel  et  la  peste  seront  dans  le  ])avs 
et  l'ange  de  l'Eternel  poi'tera  la  des- 
truction dans  tout  le  territoire  d'Is- 
raël. Vois  maintenant  ce  que  je  dois 


à  chaque  pied,  vingt-quatre  en  tout, 
et  qui  était  aussi  issu  de  Rapha.  'Il 
jeta  un  défi  à  Israël;  et  Jonathan,  fils 
de  Schimea,  frère  de  David,  le  tua. 

*Ces  hommes  étaient  des  enfants  de 
Rajiha  à  Gath.  Ils  périrent  parla  main 
de  David  et  par  la  main  de  ses  ser\  i- 
teurs. 

Dénombrement  et  peste. 

Chnp.  XXI.  '  Satan  se  leva  contre 
Israël,  et  il  excita  David  à  faire  le  dé- 
nondjrement  d'Israël.  -Et  David  dit  à 
Joab  et  aux  chefs  du  peuple  :  Allez, 
faites  le  dénombrement  d'Israël,  de- 
puis Beer-Schéba  jusqu'à  Ijan,  et  rap- 
portez-le-moi, afin  que  je  sache  à  com- 
bien il  s'élève.  'Joab  répondit  :  Que 
l'Eternel  rende  son  peuple  cent  fois 
plus  nombreux  !  O  roi  mon  seigneur, 
ne  sont-ils  pas  tous  serviteurs  de  mon 
seigneur?  Mais  pourquoi  mon  seigneur 
deinande-t-il  cela  ?  Pourquoi  faire  ainsi 
pécher  Israël?  ^Le  roi  persista  dans 
l'ordre  qu'il  donnait  à  Joab.  Et  Joab 
partit,  et  parcourut  tout  Israël  ;  puis 
il  revint  à  Jérusalem.  ^Joab  remit  à 
David  le  rôle  du  dénombrement  du 
])cuple  :  il  y  avait  dans  tout  Israël 
onze  cent  mille  hommes  tirant  1  épée, 
et  en  Juda  quatre  cent  soixante-dix 
mille  hommes  tirant  l'éjîée.  Ml  ne  fit 
point  parmi  eux  le  dénombrement  de 
Lévi  et  de  Benjamin,  car  l'ordre  du 
roi  lui  paraissait  une  abomination. 

'Cet  ordre  déplut  à  Dieu,  qui  frappa 
Israël.  '*Et  David  dit  à  Dieu  :  J'ai  com- 


répondre  à  celui  qui  m'envoie.  ''David 
répondit  à  Gad  :  Je  suis  dans  une 
g-rande  angoisse  !  Oh  !  que  je  tombe 
entre  les  mains  de  l'Eternel,  car  ses 
compassions  sont  immenses  ;  mais  que 
je  ne  tombe  pas  entre  les  mains  des 
hommes  ! 

'* L'Eternel  envoya  la  peste  en  Is- 
raël, et  il  tomba  soixante-dix  mille 
hommes  d'Israël.  '^Dieu  envoya  un 
ange  à  Jérusalem  pour  la  détruire;  et 
comme  il  la  détruisait,  l'Eternel  re- 
garda et  se  repentit  de  ce  mal,  et  il 
dit  à  l'ange  qvn  détruisait:  Assez  !  Re- 
tire maintenant  ta  main.  L'ange  de 
l'Eternel  se  tenait  près  de  l'aire  d'Or- 
nan,  le  Jébusien.  '^ David  leva  les  veux, 
et  vit  l'ange  de  l'Eternel  se  tenant  en- 
tre la  terre  et  le  ciel  et  ayant  à  la  main 
son  épée  nue  tournée  contre  Jérusa- 
lem. Alors  David  et  les  anciens,  cou- 
verts de  sacs,  tombèrent  sur  leur  vi- 
sage. "Et  David  dit  à  Dieu  :  N'est-ce 
pas  moi  qui  ai  ordonné  le  dénombre- 
ment ilu  peuple  ?  C'est  moi  (pii  ai  pé- 
ché et  qui  ai  fait  le  mal  ;  mais  ces  bre- 
bis, qu'ont-elles  fait?  Eternel,  mon 
Dieu,  que  ta  main  soit  donc  sur  moi 
et  sur  la  maison  de  mon  père,  et  qu'elle 


479 


31 


Chap.  21,18-22,9. 


I  CHRONIQUES. 


ne   fasse   point  une   plaie   parmi  ton 
peuple  ! 

'"L'ange  de  l'Éternel  dit  à  Gad  de 
parler  à  David,  afin  qu'il  montât  pour 
élever  un  autel  à  rÉternel  dans  l'aire 
d'Oman,  le  Jébusien.  '"David  monta, 
selon  la  parole  que  Gad  avait  pronon- 
cée au  nom  de  l'Éternel.  -"Oman  se 
retourna  et  vit  l'ange,  et  ses  quatre 
fils  se  cachèrent  avec  lui  :  il  foulait 
alors  du  froment.  ^'Lorsque  David  ar- 
riva auprès  d'Oman,  Oman  regarda, 
et  il  aperçut  David;  puis  il  sortit  de 
l'aire,  et  se  prosterna  devant  David, 
le  visage  contre  terre.  --David  dit  à 
Oman  :  Cède-moi  l'emplacement  de 
l'aire  pour  que  j'y  bâtisse  un  autel  à 
l'Éternel  ;  cède-le-moi  contre  sa  valeur 
en  argent,   afin  que  la  plaie  se  retire 


pouvait  pas  aller  devant  cet  autel  pour 
chercher  Dieu,  parce  que  l'épée  de 
l'ange  de  l'Éternel  lui  avait  causé  de 
l'épouvante. 

Chap.  XXII .  'Et  David  dit:  Ici 
sera  la  maison  de  l'Eternel  Dieu,  et  ici 
sera  l'autel  des  holocaustes  pour  Is- 
raël. 

Préparatifs  de  David  pour  la  construction 
du  te/iip/e. 

-David  fit  rassembler  les  étrangers 
qui  étaient  dans  le  pays  d'Israël,  et  il 
chargea  des  tailleurs  de  pierres  de 
préparer  des  pierres  de  taille  pour  la 
construction  de  la  maison  de  Dieu.  ^11 
prépara  aussi  du  fer  en  abondance 
pour  les  clous  des  battants  des  portes 
et  pour  les  crampons,   de  l'airain  en 


de  dessus  le  peuple.  ^''Ornan  répondit     quantité  telle  qu'il  n'était  pas  possible 


à  David  :  Prends-le,  et  que  mon  sei 
gneur  le  roi  fasse  ce  qui  lui  semblera 
bon;  vois,  je  donne  les  bœufs  pour 
l'holocauste,  les  chars  pour  le  bois,  et 
le  froment  pour  l'offrande,  je  donne 
tout  cela.  -*Mais  le  roi  David  dit  à  Or- 
nan  :  Non  !  je  veux  l'acheter  contre  sa 
valeur  en  argent,  car  je  ne  présenterai 
point  à  l'Éternel  ce  qui  est  à  toi,  et  je 


de  le  peser,  *et  des  bois  de  cèdre  sans 
nombre,  car  les  Sidoniens  et  les  Ty- 
riens  avaient  amené  à  David  des  bois 
de  cèdre  en  abondance.  ^ David  disait  : 
Mon  lils  Salomon  est  jeune  et  d'un 
âge  faible,  et  la  maison  qui  sera  bâtie  à 
l'Eternel  s'élèvera  à  un  haut  degré  de 
renommée  et  de  gloire  dans  tous  les 
pays  ;  c'est  pourquoi  je  veux  faire  pour 


n'offrirai  point  un  holocauste  qui  ne  lui  des  préparatifs.  Et  David  fit  beau- 
coup de  préparatifs  avant  sa  mort. 

^David  appela  Salomon,  son  fils,  et 
lui  ordonna  de  bâtir  une  maison  à  l'E- 
ternel, le  Dieu  d'Israël. 

"David  dit  à  Salomon  :  Mon  fils, 
j'avais  l'intention  de  bâtir  une  maison 
au  nom  de  l'Eternel,  mon  Dieu.  "Mais 
la  parole  de  l'Éternel  m'a  été  ainsi 
adressée  :  Tu  as  versé  beaucoup  de 
sang,  et  tu  as  fait  de  grandes  guerres  ; 
tu  ne  bâtiras  pas  une  maison  à  mon 
nom,  car  tu  as  versé  devant  moi  beau- 
coup de  sang  sur  la  teri'e.  "Voici,  il  te 
naîtra  un  fils,  qui  sera  un  homme  de 
repos,  et  â  qui  je  donnerai  du  repos 
en  le  délivrant  de  tous  ses  ennemis 
d'alentour  ;    car   Salomon  "    sera    son 


me  coûte  rien.  ^^Et  David  donna  â  Or- 
nan  six  cents  sicles  d'or  pour  l'empla- 
cement. -'David  bâtit  là  un  autel  à 
l'Éternel,  et  il  offrit  des  holocaustes 
et  des  sacrifices  d'actions  de  grâces. 
Il  invoqua  l'Éternel,  et  l'Éternel  lui 
répondit  par  le  feu  qui  descendit  du 
ciel  sur  l'autel  de  l'holocauste. 

-"Alors  l'Éternel  parla  à  l'ange,  qui 
remit  son  épée  dans  le  fourreau. 

-*A  cette  époque-là,  David,  voyant 
que  l'Éternel  l'avait  exaucé  dans  l'aire 
d'Oman,  le  Jébusien,  y  offrait  des  sa- 
crifices. '"Mais  le  tabernacle  de  l'Eter- 
nel, construit  par  Moïse  au  désert,  et 
l'autel  des  holocaustes,  étaient  alors 
sur  le  haut  lieu  de  Gabaon.  ^"David  ne 


a.  Salomon  dérive  d'un  mot  qui  signifie  paix. 


480 


I  CHROXIOUES. 


Chap.  99,10-23,1'.. 


nom,  et  je  ferai  venir  sur  Israël  la  paix 
et  la  tranquillité  pendant  sa  vie.  '"Ce 
sera  lui  qui  bâtira  une  maison  à  mon 
nom.  Il  sera  pour  moi  un  fils,  et  je  se- 
rai pour  lui  un  père;  et  j'affermirai 
pour  toujours  le  trône  de  son  royaume 
en  Israël. 

"Maintenant,  mon  fils,  que  l'Eter- 
nel soit  avec  toi,  afin  que  tu  prospères 
et  que  tu  bâtisses  la  maison  de  l'Eter- 
nel, ton  Dieu,  comme  il  l'a  déclaré  à 
ton  égard  !  '-Veuille  seulement  l'Eter- 
nel t'accorder  de  la  sagesse  et  de  l'in- 
telligence, et  te  faire  régner  sur  Israël 
dans  l'observation  de  la  loi  de  l'Eter- 
nel, ton  Dieu  !  '^Alors  tu  prospéreras, 
si  tu  as  soin  de  mettre  en  pratique  les 
lois  et  les  ordonnances  que  l'Eternel 
a  prescrites  à  Moïse  pour  Israël.  For- 
tifie-toi et  prends  courage,  ne  crains 
point  et  ne  t'effraie  point.  ''' Voici,  par 
mes  efforts,  j'ai  préparé  pour  la  mai- 
son de  l'Eternel  cent  mille  talents 
d'or,  un  million  de  talents  d'argent, 
et  une  quantité  d'airain  et  de  fer  qu'il 
n'est  pas  possible  de  peser,  car  il  y 
en  a  en  abondance;  j'ai  aussi  préparé 
du  bois  et  des  pierres,  et  tu  en  ajoute- 
ras encore.  '^Tu  as  auprès  de  toi  un 
grand  nombre  d'ouvriers,  des  tailleurs 
de  pierres,  et  des  charpentiers,  et  des 
hommes  habiles  dans  toute  espèce 
d'ouvrages.  '^L'or,  l'argent,  l'airain  et 
le  fer,  sont  sans  nombre.  Lève-toi  et 
agis,  et  que  l'Eternel  soit  avec  loi  ! 

'"David  ordonna  à  tous  les  chefs 
d'Israël  de  venir  en  aide  à  Salomon, 
son  fils.  '**L'Eternel,  votre  Dieu,  n'est- 
il  pas  avec  vous,  et  ne  vous  a-t-il  pas 
donné  du  repos  de  tous  côtés  ?  Car  il 
a  livré  entre  mes  mains  les  habitants 
du  pays,  et  le  pays  est  assujetti  devant 
l'Eternel  et  devant  son  peuple.  '"Appli- 
quez maintenant  votre  cœur  et  votre 
âme  à  chercher  l'Éternel,  votre  Dieu  ; 
levez-vous,  et  bâtissez  le  sanctuaire 
de  l'Eternel  Dieu,  afin  d'amener  l'ar- 
che de  l'alliance  de  l'Eternel  et  les 


ustensiles  consacrés  à  Dieu  dans  la 
maison  qui  sera  bâtie  au  nom  de  l'E- 
ternel. 

Les  Lévites,  leur  dénombrement  et  leurs 
fonctions. 

Chap.  XXIII.  'David,  âgé  et  ras- 
sasié de  jours,  établit  Salomon,  son 
fils,  roi  sur  Israël. 

-Il  assembla  tous  les  chefs  d'Israël, 
les  prêtres  et  les  Lévites.  ^On  fit  le 
dénombrement  des  Lévites ,  depuis 
l'âge  de  trente  ans  et  au-dessus  ;  comp- 
tés par  tête  et  par  homme,  ils  se  trou- 
vèrent au  nombre  de  trente-huit  mille. 
■•Et  David  dit  :  Qu'il  y  en  ait  vingt- 
quatre  mille  pour  veiller  aux  offices 
de  la  maison  de  l'Eternel,  six  mille 
comme  magistrats  et  juges,  ^quatre 
mille  comme  portiers,  et  quatre  mille 
chargés  de  louer  l'Eternel  avec  les 
instruments  que  j'ai  faits  pour  le  célé- 
brer. 

^ David  les  divisa  en  classes  d'après 
les  fils  de  Lévi,  Guerschon,  Kehath  et 
Merari. 

'Des  Guerschonites:  Laedan  et  Schi- 
meï.  —  ^Fils  de  Laedan  :  le  chef  Jehiel, 
Zétham  et  Joël,  trois.  "Fils  de  Schi- 
meï  :  Schelomith,  Ilaziel  et  Haran, 
trois.  Ce  sont  là  les  chefs  des  maisons 
paternelles  de  la  famille  de  Laedan. 
—  '"Fils  de  Schimeï  :  Jachath,  Zina, 
Jeusch  et  Beria.  Ce  sont  là  les  quatre 
fils  de  Schimeï.  "Jachath  était  le  chef, 
et  Zina  le  second  ;  Jeusch  et  Beria 
n'eurent  pas  beaucoup  de  fils,  et  ils 
formèrent  une  seule  maison  paternelle 
dans  le  dénombrement. 

'-Fils  de  Kehath  :  Amram,  Jitsehar, 
Hébron  et  Uziel,  quatre.  — '"Filsd'Ani- 
ram  :  Aaron  et  Moïse.  Aaron  fut  mis  à 
part  pour  être  sanctifié  comme  très 
saint,  lui  et  ses  fils  à  perpéluité,  pour 
offrir  les  parfums  devant  l'Eternel, 
pour  faire  son  service,  et  jiour  bénir  à 
toujours  en  son  nom.  '■'Mais  les  fils  de 
Moïse,  homme  de  Dieu,  furent  comptés 


/i8l 


Chap. 


2S,  15-9  i,  10. 


I  CHRONIQUES. 


dans  la  tribu  de  Lévi.  ''Fils  de  Moïse  : 
Guerscliom  et  Éliézer.  '"Fils  de  Giier- 
schom  :  Schebuol,  le  chef.  "Et  les  fils 
d'Eliézer  furent  :  Rechabia,  le  chef; 
Eliézer  n'eut  pas  d'autre  fils,  mais  les 
fils  de  Rechabia  furent  très  nombreux. 

—  '^Fils  de  Jitsehar  :  Schelomith,  le 
chef.  —  '^Fils  d'Hébron  :  Jerija,  le 
chef;  Amaria,  le  second;  Jachaziel,  le 
troisième  ;  et  Jekameam,  le  quatrième. 

—  -"Fils  d'Uziel  :  Michée,  le  chef;  et 
Jischija,  le  second. 

-'Fils  de  Merari  :  Machli  et  Muschi. 

—  Fils  de  Machli  :  Eléazar  et  Kis. 
^^Eléazar  mourut,  sans  avoir  de  fils; 
mais  il  eut  des  filles,  que  prirent  pour 
femmes  les  fils  de  Kis,  leurs  frères.  — • 
2» Fils  de  Muschi  :  Machli,  Éder  et  Je- 
rémoth,  trois. 

^■'Ce  sont  là  les  fils  de  Lévi,  selon 
leurs  maisons  paternelles,  les  chefs 
des  maisons  paternelles ,  d'après  le 
dénombrement  cju'on  en  fit  en  comp- 
tant les  noms  jiar  tète.  Ils  étaient  em- 
ployés au  service  de  la  maison  de  l'I*]- 
ternel,  depuis  l'âge  de  vingt  ans  et 
au-dessus.  -^Car  David  dit  :  L'Eternel, 
le  Dieu  d'Israël,  a  donné  du  repos  à 
son  peuple,  et  il  habitera  pour  tou- 
jours à  .Jérusalem  ;  -"et  les  Lévites 
n'auront  plus  à  porter  le  tabernacle  et 
tous  les  ustensiles  jiour  son  service. 
^'Ce  fut  d'après  les  derniers  ordres  de 
David  qu'eut  lieu  le  dénombrement 
des  fils  de  Lévi  depuis  l'âge  de  vingt 
ans  et  au-dessus.  -^Placés  auprès  des 
fils  d'Aaron  pour  le  service  de  la  mai- 
son de  l'Eternel,  ils  avaient  à  prendre 
soin  des  parvis  et  des  chambres,  de 
la  purification  de  toutes  les  choses 
saintes,  des  ouvrages  concernant  le 
service  de  la  maison  de  Dieu,  -^des 
pains  de  proposition,  de  la  fleur  de 
farine  pour  les  offrandes,  des  galettes 
sans  IcA^ain,  des  gâteaux  cuits  sur  la 
plaque  et  des  gâteaux  frits,  de  toutes 
les  mesures  de  capacité  et  de  lon- 
gueur ;   -^"ils   avaient   à    se    présenter 


chaque  matin  et  chaque  soir,  afin  de 
louer  et  de  célébrer  l'Éternel,  ^'et  à 
offrir  continuellement  devant  l'Eter- 
nel tous  les  holocaustes  à  l'Eternel, 
aux  sabbats,  aux  nouvelles  lunes  et 
aux  fêtes,  selon  le  nombre  et  les  usa- 
ges prescrits.  ^-  Ils  donnaient  leurs 
soins  à  la  tente  d'assignation,  au  sanc- 
tuaire, et  aux  fils  d'Aaron,  leurs  frè- 
res, pour  le  service  de  la  maison  de 
l'Éternel. 

Les  prêtres  distribués  en  fini;t-r/iiatre  classes. 
Les  chefs  des  classes  des  Lévites. 

Chap.  XXIV.  'Voici  les  classes 
des  fils  d'Aaron.  Filsd'iVaron  :  Nadab, 
Abihu,  Éléazar  et  Ithamar.  -Nadab  et 
Abihu  moururent  avant  leur  père,  sans 
avoir  de  fils;  et  Éléazar  et  Ithamar 
remplirent  les  fonctions  du  sacerdoce. 

^ David  divisa  les  fils  d'Aaron  en  les 
classant  pour  le  service  qu'ils  avaient 
à  faire;  Tsadok  appartenait  aux  des- 
cendants d'Eléazar,  et  Achimélec  aux 
descendants  d'Ithamar.  ''Il  se  trouva 
parmi  les  fils  d'Eléazar  plus  de  chefs 
que  parmi  les  fils  d'Ithamar,  et  on  en 
fit  la  division  ;  les  fils  d'Eléazar  avaient 
seize  chefs  de  maisons  paternelles,  et 
les  fils  d'Ithamar  huit  chefs  de  maisons 
paternelles.  '^On  les  classa  par  le  sort, 
les  uns  avec  les  autres ,  car  les  chefs 
du  sanctiuiire  et  les  chefs  de  Dieu 
étaient  des  fils  d'Eléazar  et  des  fils 
d'Ithamar.  "Schemae-a,  fils  de  Netha- 
neel,  le  secrétaire,  de  la  tribu  de  Lé- 
A'i ,  les  inscrivit  devant  le  roi  et  les 
princes,  devant  Tsadok,  le  prêtre,  et 
Achimélec,  fils  d'Abiathar,  et  devant 
les  chefs  des  maisons  paternelles  des 
prêtres  et  des  Lévites.  On  tira  au  sort 
une  maison  paternelle  pour  Eléazar, 
et  on  en  tira  une  autre  pour  Ithamar. 

'Le  premier  sort  échut  à  Jehojarib  ; 
le  second,  à  Jedaeja;  ^le  troisième,  à 
Harim  ;  le  quatrième,  à  Seorim  ;  'le 
cinquième,  à  Malkija  ;  le  sixième,  à 
Mijamin  ;  "*Ie  septième,  à  Ilakkots  ;  le 


482 


I  CHRONIQUES. 


Chap.  SI  11-20,12. 


huitième,  à  Abija  ;  "le  neuvième,  à  Jo- 
sué  ;  le  dixième,  à  Schecania  ;  '-le  on- 
zième, à  Eliascliib  ;  le  douzième,  à 
Jakim  ;  '^le  treizième,  à  Iluppa  ;  le  qua- 
torzième, à  Jésfhébeab;  'Me  ({uinziè- 
mc,  à  Bilga  ;  le  seizième,  à  Immer  ;  '"'le 
dix-septième,  à  Ilézir;  le  dix-huitième, 


Les  c/niiifrrs  ilislrihiiés  en  l'iiif^t-i/iiiifrc  classes. 

Chu  p.  A  Al.  'David  et  les  chefs 
de  l'armée  mirent  à  part  pour  le  ser- 
vice ceux  des  fils  d'Asaph,  d'IIéman 
et  de  Jeduthun,  qui  prophétisaient  en 
saccompagnant  de  la  harpe,  du  luth 


à  flappitsets  ;  '"le  dix-neuvième,  à  Pe-     et  des  cymbales.  Et  voici  le  nombre 
thachja  ;  le  vingtième,  à  Ezéchie 


de  ceux  qui  avaient  des   fonctions  à 
remplir. 

•  -Des  fils  d'Asaph  :  Zaccur,  Joseph, 
Nethania  et  Aschareéla,  fils  d'Asa|)h, 
sous  la  direction  d'Asaph,  qui  prophé- 
tisait suivant  les  ordres  du   roi.  ^De 


vingt  et  unième,  à  .Iakin  ;  le  vingt-deu- 
xième, à  Gamul  ;  "*le  vingt-troisième, 
à  Delaja  ;  le  vingt-quatrième,  à  Maa- 
zia. 

'"C'est  ainsi  qu'ils  furent  classés 
pour  leur  service,  afin  qu'ils  entrassent  Jeduthun,  les  fils  de  Jeduthun  :  Gue- 
dans  la  maison  de  l'Eternel  en  se  con-  dalia,  Tseri,  Esaïe,  Ilaschabia,  Matthi- 
formant  à  la  règle  établie  par  Aaron,  thia  et  Schimeï,  six,  sous  la  direction 
leur  père,  d'après  les  ordres  que  lui  de  leur  j)ère  Jeduthun,  qui  prophéti- 
avait  donnés  l'Eternel,  le  Dieu  d'is-  sait  avec  la  harpe  pour  louer  et  cé- 
raèl. 

-"Voici  les  chefs  du  reste  des  Lévi- 
tes. ^  Des  fils  d'Amram  :  Schubaël  ; 
des  fils  de  Schubaël  :  Jechdia  ;  -'de 
Hechabia,  des  fils  de  Rechabia  :  le 
chef  Jischija.  --Des  Jitseharites  :  Sche- 


lébrer  l'Eternel.  MJ'lIénian ,  les  fils 
d'IIéman  :  Bukkija,  Matthania ,  Uziel, 
Schebuel,  Jerinioth,  Ilanania,  Ilanani, 
Eliatha,  Guiddalthi ,  Romamthi-Ezer, 
Joschbekascha,  Mallothi,  Ilothir,  Ma- 
chazioth,  Hous  fils  d'IIéman,  qui  était 
lomoth  ;  des  fils  de  Schelomoth  :  Ja-  voyant  du  roi  pour  révéler  les  paroles 
chath.  -''Eils  d'IIébron  :  Jerija,  Amaria  de  Dieu  et  pour  exalter  sa  puissance  ; 
le  second,  Jachaziel  le  troisième.  Je-  Dieu  avait  donné  à  Héman  quatorze 
kameam  le  quatrième.  -■'Fils  d'Uziel  :      fils  et  trois  filles. 

Michée  ;  des  fils  de  Michée  :  Schamir;  *Tous  ceux-là  étaient  sous  la  direc- 

^^frère  de  Michée  :  Jischija  ;  des  fils  de  tion  de  leurs  pères  pour  le  chant  de  la 
Jischija:  Zacharie. — -"Fils  de  Mera-  maison  de  l'Eternel,  et  avaient  des 
ri  :  Machli  et  Muschi,  et  les  fils  de  cymbales,  des  luths  et  des  harpes  pour 
Jaazija,  son  fils.  -'Fils  de  Merari,  de  le  service  de  la  maison  de  Dieu.  Asapiî, 
Jaazia,  son  fils:  Schoham,  Zaccur  et     Jeduthun   et    Héman,    recevaient   les 


Ibri.  -'*De  Machli  :  Eléazar,  (pii  n'eut 
point  de  fils  ;  -"de  Kis,  les  fils  de  Ris  : 
Jerachmeel.  ^"Fils  de  Muschi  :  Machli, 
Eder  et  Jerimoth. 

Ce  sont  là  les  fils  de  Lévi,  selon 
leurs  maisons  paternelles.  ''Eux aussi, 
comme  leurs  frères,  les  fils  d'Aaron, 
ils  tirèrent  au  sort  devant  le  roi  Da- 
vid, Tsadok  et  Achimélec,  et  les  chefs 


ordres  du  roi.  "Ils  étaient  au  nombre 
de  deux  cent  quatre-vingt-huit,  y  com- 
])ris  leurs  frères  exercés  au  chant  de 
l'Eternel,  tous  ceux  qui  étaient  habi- 
les. *Ils  tirèrent  au  sort  pour  leurs 
fonctions,  petits  et  grands,  maîtres  et 
disciples. 

"Le  premier  sort  échut  pour  Asaph, 
à  Joseph;  le  second,  à  Guedalia,  lui, 


des   maisons  paternelles  des   prêtres  ses  frères  et  ses  fils,  douze  ;  '"le  troi- 

et  des  Lévites.   Il   en   fut  ainsi   pour  sième,  à  Zaccur,  ses  fils  et  ses  frères, 

chaquechef  de  maison  comme  pour  le  douze;  "le  quatrième,  à  Jitseri,  ses 

moindre  de  ses  frères.  fils  et  ses  frères,  douze  ;  '-le  cinquiè- 


483 


Chap.  23, 13-20, 


10. 


I  CHRONIQUES. 


me,  à  Nethania,  ses  fils  et  ses  frères, 
douze  ;  '^le  sixième,  à  Bukkija,  ses  fils 
et  ses  frères,  douze;  '•'le  septième,  à 
Jesareéla,  ses  fils  et  ses  frères,  douze; 
'^le  huitième,  à  Ésaïe,  ses  fils  et  ses 
frères,  douze;  '^le  neuvième,  à  Mat- 
thania ,  ses  fils  et  ses  frères ,  douze  ; 
'^le  dixième,  à  Schimeï,  ses  fils  et  ses 
frères,  douze  ;  'Me  onzième,  à  Azarcel, 
ses  fils  et  ses  frères,  douze  ;  ''■'le  dou- 
zième, à  Haschabia,  ses  fils  et  ses  frè- 
res, douze  ;  -"le  treizième,  à  Scliubaël, 
ses  fils  et  ses  frères,  douze;  ^'le  qua- 
torzième, à  Matthithia,  ses  fils  et  ses 
frères,  douze;  "le  quinzième,  à  Jeré- 
motlî,  ses  fils  et  ses  frères,  douze  ;  -^le 
seizième,  à  Ilanania,  ses  fils  et  ses 
frères,  douze;  -Me  dix-septième,  à 
Joschbekascha,  ses  fils  et  ses  frères, 
douze  ;  -Me  dix-huitième,  à  Hanani,  ses 
fils  et  ses  frères,  douze  ;  -Me  dix-neu- 
vième, à  Mallothi,  ses  fils  et  ses  frères, 
douze;  "le  vingtième,  à  Elijatha,  ses 
fils  et  ses  frères,  douze;  -Me  vingt  et 
unième,  à  Hothir,  ses  fils  et  ses  frères, 
douze;  -^le  vingt-deuxième,  à  Guid- 
dalthi,  ses  fils  et  ses  frères,  douze; 
^"le  vingt-troisième,  à  Machazioth,  ses 
fils  et  ses  frères,  douze;  ^' le  vingt- 
quatrième,  à  Romamthi-Ezer,  ses  fils 
et  ses  frères,  douze. 

Les  portiers  du  temple.  —  Autres  emplois 
des  Léi'ites. 

Chap.  XXVI.  'Voici  les  classes 
des  portiers. 

Des  Koréites  :  Meschélémia,  fils  de 
Koré,  d'entre  les  fils  d'Asaph.  -Fils  de 
Meschélémia  :  Zacharie ,  le  premier- 
né,  Jediaël  le  second,  Zebadia  le  troi- 
sième, Jathniel  le  quatrième, 'Elam  le 
cinquième,  Jochanan  le  sixième,  El- 
joénai  le  septième.  ■'Fils  d'Obed-Edom: 
Schemaeja,  le  premier-né,  Jozabad  le 
second,  Joach  le  troisième,  Sacar  le 
quatrième,  Nethaneel  le  cinquième, 
'Ammiel  le  sixième,  Issacar  le  septiè- 
me, Peulthaï   le  huitième;   car  Dieu 


l'avait  béni.  ^A  Schemaeja,  son  fils, 
naquirent  des  fils  qui  dominèrent  dans 
la  maison  de  leur  père,  car  ils  étaient 
de  vaillants  hommes  ;  'fils  de  Sche- 
maeja :  Othni,  Rephaël,  Obed,  Elza- 
bad  et  ses  frères,  hommes  vaillants, 
ElihuetSemaeja.  ^Tous  ceux-là  étaient 
des  fils  d'Obed-Edom  ;  eux,  leurs  fils 
et  leurs  frères,  étaient  des  hommes 
pleins  de  vigueur  et  de  force  pour  le 
service,  soixante-deux  d'Obed-Edom. 
"Les  fils  et  les  frères  de  Meschélémia, 
hommes  vaillants,  étaient  au  nombre 
de  dix-huit.  —  '"Des  fils  de  Merari  : 
Hosa,  qui  avait  pour  fils  :  Schimri,  le 
chef,  établi  chef  par  son  père ,  quoi- 
qu'il ne  fût  pas  le  premier-né,  "Hilki- 
ja  le  second ,  Thebalia  le  troisième, 
Zacharie  le  quatrième.  Tous  les  fils  et 
les  frères  de  Hosa  étaient  au  nombre 
de  treize. 

*-A  ces  classes  de  portiers,  aux  chefs 
de  ces  hommes  et  à  leurs  frères,  fut 
remise  la  garde  pour  le  service  de  la 
maison  de  l'Eternel.  ''Mis  tirèrent  au 
sort  pour  chaque  porte,  petits  et 
grands ,  selon  leurs  maisons  pater- 
nelles. 

'*Le  sort  échut  à  Schélémia  pour  le 
côté  de  l'orient.  On  tira  au  sort  pour 
Zacharie,  son  fils,  qui  était  un  sage 
conseiller,  et  le  côté  du  septentrion 
lui  échut  par  le  sort.  '^Le  côté  du  midi 
échut  à  Obed-Edom,  et  la  maison  des 
magasins  à  ses  fils.  '^Le  côté  de  l'oc- 
cident échut  à  Schuppim  et  à  Hosa, 
avec  la  porte  Schalléketh,  sur  le  che- 
min montant  :  une  garde  était  vis-à- 
vis  de  l'autre.  '"Il  y  avait  à  l'orient  six 
Lévites ,  au  nord  quatre  par  jour,  au 
midi  quatre  par  jour,  et  quatre  aux 
magasins  en  deux  places  différentes  ; 
'*du  côté  du  faubourg,  à  l'occident, 
quatre  vers  le  chemin ,  deux  vers  le 
faubourg. 

'"Ce  sont  là  les  classes  des  portiers, 
d'entre  les  fils  des  Koréites  et  d'entre 
les  fils  de  Merari. 


484 


I  CIIROMOUES. 


Clinp.2G,m-27,s. 


-"L'un  des  Lévites,  Achija,  avait  lin- 
tendance  des  trésors  de  la  maison  de 
Dieu  et  des  trésors  des  choses  saintes. 
-'Parmi  les  fils  de  Laedan,  les  fils  des 


nelles,  et  l'on  trouva  parmi  eux  de 
vaillants  hommes  à  Jaezer  en  Galaad. 
'-Les  frères  de  Jerija,  hommes  vail- 
lants, étaient  au  nombre  de  deux  mille 


Guerschonites  issus  de  Laedan,  chefs  sept  cents  chefs  de  maisons  paternel- 
dcs  maisons  paternelles  de  Laedan  le  les.  Le  roi  David  les  établit  sur  les 
Guerschonite,  c'étaient  Jelîiéli, -*et  les  Rubénites,  sur  les  Gadites  et  sur  la 
fils  de  Jehiéli,  Zétham  et  Joël,  son  demi-tribu  de  Manassé  pour  toutes  les 
frère,  qui  gardaient  les  trésors  de  la  affaires  de  Dieu  et  pour  les  affaires  du 
maison  de  l'Eternel.  -'Parmi  les  Am-  roi. 
ramites,  les  Jitseharites,  les  Ilébro- 
nites  et  les  Uziélites,  -'c'était  Sche- 
buel,  fils  de  Guerschom,  fils  de  Moïse, 
qui  était  intendant  des  trésors.  ^^  Parmi 
ses  frères  issus  d'Eliézer,  dont  le  fils 
fut  Uechabia,  dont  le  fils  fut  Esaïe, 
dont  le  fils  fut  Joram,  dont  le  fils  fut 
Zicri,  dont  le  fils  fut  Schelomith,  -^c'é- 
taient  Schelomith    et   ses    frères   qui 


gardaient  tous  les  trésors  des  choses 


Les  chefs  de  l  armée.  —  Autres  fonctionnaires 
de  Daiid. 

Chap.  XXVII.  'Enfants  d'Israël 
selon  leur  nombre,  chefs  de  maisons 
paternelles,  chefs  de  milliers  et  de 
centaines,  et  officiers  au  service  du  roi 
pour  tout  ce  qui  concernait  les  divi- 
sions, leur  arrivée  et  leur  départ,  mois 


par  mois ,  pendant  tous  les  mois  de 
saintes  qu'avaient  consacrées  le  roi  l'année,  chaquedivisionétantdevingt- 
David,   les  chefs  des  maisons  pater-      quatre  mille  hommes. 


nelles,  les  chefs  de  milliers  et  de  cen- 
taines, et  les  chefs  de  l'armée  :  -'c'é- 
tait sur  le  butin  pris  à  la  guerre  qu'ils 
les  avaient  consacrées  pour  l'entretien 
de  la  maison  de  l'Eternel.  -'^Tout  ce 
qui  avait  été  consacré  par  Samuel,  le 
voyant,  par  Saûl,  fils  de  Kis,  par  Ab- 
ner,  fils  de  A'er,  par  Joab,  fils  de  Tse- 
ruja ,    toutes    les    choses    consacrées 


-A  la  tète  de  la  première  division, 
pour  le  premier  mois,  était  Jascho- 
beam,  fils  de  Zabdiel;  et  il  avait  une 
division  de  vingt- quatre  mille  hom- 
mes. 'Il  était  des  fils  de  Pérets,  et  il 
commandait  tous  les  chefs  des  troupes 
du  premier  mois. 

■•A  la  tète  de  la  division  du  second 
mois  était  Dodaï,  l'Achochite  ;  Mikloth 


étaient  sous  la  garde  de  Schelomith  et  était  l'un  des  chefs  de  sa  division  ;  et 

de  ses  frères.  il  avait  une  division  de  vingt-quatre 

^"Parmi  les  Jitseharites,  Kenania  et  mille  hommes, 
ses  frères  étaient  employés  pour  les  '^Le  chef  de   la  troisième  division, 

affaires  extérieures,  comme  magistrats  pour  le  troisième  mois,  était  Benaja, 

et  juges  en  Israël.  '"Parmi  les  llébro-  fils  du  prêtre  Jehojada,  chef;  et  il  avait 

nites,  Haschabia  et  ses  frères,  hommes  une    division    de   vingt-quatre    mille 

vaillants,    au    nombre   de   mille   sept  hommes.   '^Ce   Benaja   était   un  héros 

cents,  avaient  la  surveillance  d'Israël,  parmi  les  trente  et  à  la  tête  des  trente  ; 

de  l'autre  côté  du  Jourdain,  à  l'occi-  et  Ammizadab,  son  fils,  était  l'un  des 

dent,  pour  toutes  les  affaires  de  l'E-  chefs  de  sa  division, 
ternel  et  pour  le  service  du  roi.  "En  "Le  quatrième,  pour  le  quatrième 

ce  qui  concerne  les  Hébronites,  dont  mois,  était  Asaël ,  frère  de  Joab,  et, 

Jerija  était  le  chef,  on  fit,  la  quaran-  après  lui,  Zebadia,  son  fils;  et  il  avait 

tième  année  du  règne  de  David,  des  une    division    de  vingt-quatre   mille 

recherches  à  leur  égard  d'après  leurs  hommes, 
généalogies  et  leurs   maisons  pater-  'Le  cinquième,  pour  le  cinquième 


485 


Chap.  27,0-28,1. 


I  CHRONIQUES. 


mois,  était  le  chef  Schamehuth,  le  Jiz-  Dan   :   Azareel,  fils  de  Jerocham.  Ce 

rachite  ;   et  il   avait   une  division   de  sont  là  les  chefs  des  tribus  d'Israël, 
vingt-quatre  mille  hommes.  -'David  ne  fit   point   le  dénombre- 

"Le  sixième,  pour  le  sixième  mois,  ment  de  ceux  d'Israël  qui  étaient  âgés 

était  Ira,  fds  d'Ikkesch,  le  Tekoïte;  et  de  vingt  ans  et  au-dessous,  car  l'Eter- 

il  avait  une  division  de  vingt-quatre  nel  avait  promis  de  multiplier  Israël 

mille  hommes.  comme  les  étoiles  du  ciel.  "Joab,  fils 

'"Le    septième,    pour    le    septième  de  Tseruja,  avait  commencé  le  dénom- 

mois,  était  Ilélets,  le  Pelonite,  des  (ils  brement,  mais  il  ne  l'acheva  pas,  l'E- 

d'E))hraïm  ;  et  il  avait  une  division  de  ternel   s'étant  irrité  contre    Israël,  à 

vingt-quatre  mille  hommes.  cause  de  ce  dénombrement,  qui  ne  fut 

"Le    huitième,    pour    le    huitième  |)oint   porté  parmi  ceux  des  Chroni- 

mois,  était  Sibbecaï,  le  Iluschatite,  de  ques  du  roi  David, 
la  famille  des  Zérachites  ;  et  il  avait  -^Azmaveth,  fils  d'Adiel,  était  pré- 


une  division    de  vingt-quatre    mille 
hommes. 

'-Le  neuvième,  pour  le  neuvième 
mois,  était  Abiézer,  d'Anathoth,  des 
Benjamites  ;  et  il  avait  une  division  de 
vinet-cruatre  mille  hommes. 


|)osé  sur  les  trésors  du  roi  ;  Jonathan, 
iils  d'Ozias,  sur  les  provisions  dans  les 
champs,  les  villes,  les  villages  et  les 
tours;  -"Ezri,  fils  de  Relub,  sur  les 
ouvriers  de  la  campagne,  qui  culti- 
vaient la  terre;  -"Schimeï,  de  Rama, 


'"Le  dixième,  pour  le  dixième  mois,      sur  les  vignes;  Zabdi,  de  Schepham, 


était  Maharaï,  de  Nethopha,  de  la  fa- 
mille des  Zérachites  ;  et  il  avait  une 
division  de  vingt-quatre  mille  hom- 
mes. 

'*  Le    onzième ,    pour    le    onzième 


sur  les  provisions  de  vin  dans  les  vi- 
gnes ;  -"Baal-Hanan,  de  Guéder,  sur 
les  oliviers  et  les  sycomores  dans 
la  plaine;  Joasch,  sur  les  provisions 
d'huile;  -''Schithraï,  de  Saron,  sur  les 


mois,  était  Benaja,  de  Pirathon,  des      bœufs  qui  paissaient  en  Saron;  Scha- 


fils  d'Ephraïm  ;  et  il  avait  une  divi- 
sion de  vingt-quatre  mille  hommes. 

'^Le  douzième,  pour  le  douzième 
mois,  était  Ileldaï,  de  Nethopha,  de  la 
famille  d'Othniel  ;  et  il  avait  une  divi- 
sion de  vingt-c[uatre  mille  hommes. 

'*  Voici  les  chefs  des  tribus  d'Israël. 

Chef  des  Rubénites  :  Eliézer,  fils  de 
Zicri  ;  des  Siméonites  :  Schephathia, 
fils  de  Maaca  ;  "des  Lévites  :  llascha- 


phath,  fils  d'Adlaï,  sur  les  bœufs  dans 
les  vallées  ;  ^"Obil,  l'Ismaélite,  sur  les 
chameaux;  Jechdia,  de  Méronoth,  sur 
les  ànesses  ;  "'Jaziz,  l'IIagarénien,  sur 
les  brebis.  Tous  ceux-là  étaient  inten- 
dants des  biens  du  roi  David. 

"-Jonathan,  oncle  de  David,  était 
conseiller,  homme  de  sens  et  de  sa- 
voir ;  Jehiel,  fils  de  Hacmoni,  était  au- 
près des  fils  du  roi  ;  ""Achitophel  était 


armée 


du 


roi. 


bia,  fils  de  Kemuel  ;  de  la  famille  conseiller  du  roi;  Huschaï,  l'Arkien, 
d'Aaron  :  Tsadok  ;  '^de  Juda  :  Elihu,  était  ami  du  roi;  "^après  Achito])hel, 
des  frères  de  David  ;  d'Issacar  :  Omri,  Jehojada,  fils  de  Benaja,  et  Abiathar, 
fils  de  Micaël;  '"de  Zabulon  :  Jische-  furent  conseillers;  Joab  était  chef  de 
maeja,  fils  d'Abdias  ;  de  Nephthali  : 
Jerimoth,  fils  d'Azriel  ;  -"des  fils  d'E- 
phraïm :  Hosée,  fils  d'Azazia;  de  la 
demi-tribu  de  Manassé  :  Joël,  fils  de 
Pedaja  ;  *'de  la  demi-tribu  de  Manassé 
en  Galaad  :  Jiddo,  fils  de  Zacharie;  de 


ih 


coiniiiandations  de  Datiil  à  Salomoii 
pour  la  construction  du  tciiijdc. 


Chap.  XXVIII.       'David  convoqua 
à  Jérusalem  tous  les  chefs  d'Israël,  les 
Benjamin  :  Jaasiel,  fils  d'Abner;  --de      chefs  des  tribus,  les  chefs  des  divi- 


48G 


I  CHUONIOUES. 


Chnp.  58,> 


>-w. 


sions  au  service  du  roi,  les  chefs  de 
milliers  et  les  chefs  de  centaines,  ceux 
qui  étaient  en  charge  sur  tous  les 
biens  et  les  troupeaux  du  roi  et  au- 
près de  ses  fils,  les  eunu(pies,  les  hé- 
ros et  tous  les  honmies  vaillants.  -Le 
roi  David  se  leva  sur  ses  pieds,  et  dit  : 
Ecoutez-moi,  mes  frères  et  mon  peu- 


il  se  laissera  trouver  par  toi;  mais  si 
tu  l'abandonnes,  il  te  rejettera  pour 
toujours.  '"Considère  maintenant  que 
l'Eternel  t'a  choisi,  afin  (pie  tu  bâtisses 
une  maison  qui  serve  de  sanctuaire. 
Fortifie-toi  et  agis. 

"David  donna  à  Salomon,  son  fils, 
le   modèle   du   portique  et  des   bàti- 


ple  !  J'avais  l'intention  de  bâtir  une  ments,  des  chambres  du  trésor,  des 

maison  de  repos  pour  l'arche  de  l'ai-  chambres  hautes,  des  chambres  inté- 

liance  de  l'Eternel  et  pour  le  marche-  rieures,  et  de  la  chambre  du  propitia- 

pied  de  notre  Dieu,  et  je  me  préparais  toire.  '-Il  lui  donna  le  ])lan  de  tout  ce 

à  bâtir.  '^Mais  Dieu  m'a  dit  :  Tu  ne  bà-  qu'il  avait  dans  l'esprit  touchant  les 

tiras  pas  une  maison  à  mon  nom,  car  ])arvis  de  la  maison  de  l'Eternel,  et 

tu  es  un  homme  de  guci're  et  tu  as  toutes   les  chambres  à   l'entour  pour 

versé  du    sang.   ■*L'Eternel,   le    Dieu  les  trésors  de  la  maison  de  Dieu  et  les 

d'Israël,  m'a  choisi  dans  toute  la  mai-  trésors   du   sanctuaire;  '^et  touchant 

son  de  mon  père,   pour  que  je  fusse  les  classes  des  prêtres  et  des  Lévites, 

roi  d'Israël  à  toujours  ;  car  il  a  choisi  tout  ce  qui  concernait  le  service  de  la 


.luda  |)(jur  chef,  il  a  choisi  la  maison 
de  mon  père  dans  la  maison  de  Juda, 
et  parmi  les  fils  de  mon  père  c'est  moi 
fpi  il  a  voulu  faire  régner  sur  tout  Is- 
raël. ^Entre  tous  mes  fds  —  car  l'Eter- 
nel m'a  donné  beaucouji  de  fils  —  il  a 
choisi  mon  fils  Salomon  pour  le  faire 


maison  de  l'Eternel,  et  tous  les  usten- 
siles pour  le  service  de  la  maison  de 
l'Eternel.  '■'Il  lui  donna  le  modèle  des 
ustensiles  d'or,  avec  le  poids  de  ce  qui 
devait  être  d'or,  pour  tous  les  usten- 
siles de  chaque  service  ;  et  le  modèle 
de  tous  les  ustensiles  d'argent,  avec 


asseoir  sur  le  trône  du   royaume   de  le  poids,  pour  tous  les  ustensiles  de 

l'Eternel,  sur  Israël.  *I1  m'a  dit  :  Salo-  chaque  service.  '^11  donna  le  poids  des 

mon,  ton  fds,  bâtira  ma  maison  et  mes  chandeliers  d'or   et  de    leurs  lampes 

parvis;  car  je  l'ai  choisi  pour  mon  fils,  d'or,  avec  le  poids  de  chacfue  chaade- 

et  je  serai  pour  lui  un  père.  'J'affer-  lier  et  de  ses  lampes;  et  le  poids  des 

mirai  pour  toujours  son  royaume,  s'il  chandeliers  d'argent,  avec  le  jioids  de 

reste  attaché  comme  aujourd'hui  à  la  chaque  chandelier  et  de  ses  lampes, 

pratique  de  mes  commandements  et  selon   l'usage  de  chaque  chandelier, 

de  mes  ordonnances.  *  Maintenant,  aux  "Ml  lui  donna  l'or  au  poids  pour  les  ta- 

yeux  de  tout  Israël,  de  l'assemblée  de  blés  des  pains  de  proposition,   pour 

l'Eternel,  et  en  présence  de  notre  Dieu  chaque  table;  et  de  l'argent  pour  les 

qui  vous  entend,  observez  et  prenez  à  tables  d'argent.  '"Il  lui  donna  le  mo- 

canir  tous  les  commandements  de  l'E-  dèles  des  fourchettes,  des  bassins  et 

ternel,  votre  Dieu,  afin  que  vous  pos-  des  calices  d'or  pur;   le  modèle   des 

sédiezce  bon  pays  et  que  vous  le  lais-  coupes  d'or,  avec  le  poids  de  chaque 

siez  en  héritage  à  vos  fils  après  vous  â  coupe,  et  des  coupes  d'argent,  avec  le 

perpétuité.  "Et  toi,  Salomon,  mon  fils,  poids  de  chaque  coupe;  '*et  le  modèle 

connais  le  Dieu  de  ton  père,  et  sers-le  de  l'autel  des  parfums  en  or  épuré, 

d'un  cœur  dévoué  et  d'une  âme  bien  avec  le  poids.  Il  lui  donna  encore  le 

disposée,  car  l'Eternel  sonde  tous  les  modèle  du  char,  des  chérubins  d'or 

cœurs  et  pénètre  tous  les  desseins  et  (|ui  étendent  leurs  ailes  et  couvrent 

toutes  les  pensées.  Si  tu  le  cherches,  l'archederalliancede  l'Éternel. '"C'est 


487 


Chap.28,20-29,ro. 


I  GHRONIOUES. 


par  un  écrit  de  sa  main,  dit  David, 
que  l'Eternel  m'a  donné  l'intelligence 
de  tout  cela,  de  tous  les  ouvrages  de 
ce  modèle. 

^"David  dit  à  Salomon,  son  fds  :  For- 
tifie-toi, prends  courage  et  agis;  ne 
crains  point,  et  ne  t'effraie  point.  Car 
l'Eternel  Dieu ,  mon  Dieu ,  sera  avec 
toi  ;  il  ne  te  délaissera  point,  il  ne  t'a- 
bandonnera point,  jusqu'à  ce  que  tout 
l'ouvrage  pour  le  service  de  la  maison 
de  l'Eternel  soit  achevé.  '-'Voici  les 
classes  des  prêtres  et  des  Lévites  pour 
tout  le  service  de  la  maison  de  Dieu  ; 
et  voici  ]irès  de  toi,  pour  toute  l'œu- 
vre, tous  les  hommes  bien  disposés  et 


ce  qui  doit  être  d'or,  et  l'argent  pour 
ce  qui  doit  être  d'argent,  et  pour  tous 
les  travaux  qu'exécuteront  les  ou- 
vriers. Qui  veut  encore  présenter  vo- 
lontairement aujourd'hui  ses  offran- 
des à  l'Eternel  ? 

''Les  chefs  des  maisons  paternelles, 
les  chefs  des  tribus  d'Israël,  les  chefs 
de  milliers  et  de  centaines,  et  les  in- 
tendants du  roi,  firent  volontairement 
des  offrandes.  "Ils  donnèrent  pour  le 
service  de  la  maison  de  Dieu  cinq  mille 
talents  d'or,  dix  mille  dariques,  dix 
mille  talents  d'argent,  dix-huit  mille 
talents  d'airain,  et  cent  mille  talents 
de  fer.  ^Ceuxqui  possédaient  des  pier- 


habiles  dans  toute  espèce  d'ouvrages,      res  les  livrèrent  pour  le  trésor  de  la 


et  les  chefs  et  tout  le  peuple  dociles  à 
tous  tes  ordres. 

O/frandcs  i'olontaircs  pour  le  temple.  —  Prière 
(le  Dcnicl.  —  .S'a  mort. 

Chap.  XXIX.  '  Le  roi  David  dit  à 
toute  l'assemblée  :  Mon  fils  Salomon, 
le  seul  cpie  Dieu  ait  choisi,  est  jeune 
et  d'un  âge  faible,  et  l'ouvrage  est  con- 


maison  de  l'Éternel  entre  les  mains  de 
Jehiel,  le  Guerschonite.  ^Le  peuple  se 
réjouit  de  leurs  offrandes  volontaires, 
car  c'était  avec  un  cœur  bien  disposé 
(pi'ils  les  faisaient  à  l'Eternel;  et  le 
roi  David  en  eut  aussi  une  grande  joie. 
'"David  bénit  l'Eternel  en  présence 
de  toute  l'assemblée.  11  dit  :  Béni  sois- 
tu,  d'éternité  en  éternité.  Eternel,  Dieu 


sidérable,  car  ce  palais  n'est  pas  pour     de  notre  père  Israël!  "A  toi,  Eternel, 


un  homme,  mais  il  est  pour  l'Éternel 
Dieu.  -J'ai  mis  toutes  mes  forces  à 
préparer  pour  la  maison  de  mon  Dieu 
de  l'or  ]>our  ce  qui  doit  être  d'or,  de 
1  ;irgent  j)our  ce  qui  doit  être  d'argent, 
de  l'airain  pour  ce  qui  doit  être  d'ai- 
rain, du  fer  pour  ce  qui  doit  être  de 
fer,  et  du  bois  pour  ce  qui  doit  être  de 
bois,  des  pierres  d'onyx  et  des  pierres 
à  enchâsser,  des  pierres  brillantes  et 
de  diverses  couleurs,  toutes  sortes  de 
pierres  précieuses,  et  du  marbre  blanc 
en  quantité.  'De  plus,  dans  mon  atta- 
chement pour  la  maison  de  mon  Dieu, 
je  donne  à  la  maison  de  mon  Dieu  l'or 
et  l'argent  que  je  possède  en  propre, 
outre  tout  ce  que  j'ai  préparé  pour  la 
maison  du  sanctuaire  :  ''trois  mille  ta- 
lents d'or,  d'or  d'Ophir,  et  sept  mille 
talents  d'argent  éjmré,  pour  en  revê- 
tir les  parois  des  bâtiments,  ''l'or  pour 


la  m agni fi- 


la grandeur,  la  force  et 
cence,  l'éternité  et  la  gloire,  car  tout 
ce  qui  est  au  ciel  et  sur  la  terre  t'ap- 
partient; à  toi,  Eternel,  le  règne,  car 
tu  t'élèves  souverainement  au-des- 
sus de  tout!  '-C'est  de  toi  que  vien- 
nent la  richesse  et  la  gloire,  c'est  toi 
qui  domines  sur  tout,  c'est  dans  ta 
main  que  sont  la  force  et  la  puissance, 
et  c'est  ta  main  qui  a  le  pouvoir  d'a- 
grandir et  d'affermir  toutes  choses. 
'"'Maintenant,  ô  notre  Dieu,  nous  te 
louons,  et  nous  célébrons  ton  nom 
glorieux.  '*Car  qui  suis-je  et  qui  est 
mon  peuple,  que  nous  puissions  te 
faire  volontairement  ces  offrandes  ? 
Tout  vient  de  toi,  et  nous  recevons  de 
ta  main  ce  que  nous  t'offrons.  '^Nous 
sommes  devant  toi  des  étrangers  et 
des  habitants,  comme  tous  nos  pères  ; 
nos  jours   sur  la   terre  sont   comme 


488 


I  CHRONIQUES. 


Chap.'iQ,  16-30. 


l'ombre,  et  il  n'y  a  point  d'espéranee. 
'^Eternel,  notre  Dieu,  c  est  de  ta  main 
(|ue  viennent  toutes  ces  richesses  que 
nous  avons  préparées  pour  te  bâtir 
une  maison,  à  toi,  à  ton  saint  nom,  et 
c'est  à  toi  que  tout  appartient.  '"Je 
sais ,  ô  mon  Dieu ,  que  tu  sondes  le 
cœur,  et  que  tu  aimes  la  droiture  ; 
aussi  je  t'ai  tait  toutes  ces  offrandes 
volontaires  dans  la  droiture  de  mon 
cœur,  et  j'ai  vu  maintenant  avec  joie 
ton  peuple  qui  se  trouve  ici  t'offrir 
volontairement  ses  dons.  '^Eternel, 
Dieu  d'Abraham,  disaac  et  d'Israël, 
nos  pères,  maintiens  à  toujours  dans 
le  canir  de  ton  peuple  ces  disposi- 
tions et  ces  pensées,  et  aflermis  son 
ca^ur  en  toi  :  ''Donne  à  mon  fils  Salo- 
mon  un  cœur  dévoué  à  l'observation 
de  tes  commandements ,  de  tes  pré- 
ceptes et  de  tes  lois,  afin  qu'il  mette 
en  ])ratique  toutes  ces  choses,  et  qu'il 
bâtisse  le  palais  pour  lequel  j'ai  fait 
des  préparatifs. 

-"David  dit  à  toute  l'assemblée  :  Bé- 
nissez l'Eternel,  votre  Dieu!  Et  toute 
l'assemblée  bénit  l'Eternel ,  le  Dieu 
de  leurs  pères.  Ils  s'inclinèrent  et  se 
prosternèrent  devant  l'Eternel  et  de- 
vant le  roi.  "-'Le  lendemain  de  ce  jour, 
ils  offrirent  en  sacrifice  et  en  holo- 
causte à  l'Eternel  mille  taureaux,  mille 
béliers,  et  mille  agneaux,  avec  les  li- 
bations ordinaires,  et  d'autres  sacrifi- 


ces en  grand  nombre  pour  tout  Israël. 
^^Ils  mangèrent  et  burent  ce  jour-là 
devant  l'Eternel  avec  une  grande  joie, 
ils  proclamèrent  roi  pour  la  seconde 
fois  Salomon,  fils  de  David,  ils  l'oi- 
gnirent devant  l'Eternel  comme  chef, 
et  ils  oignirent  Tsadok  comme  prêtre. 
-^Salomon  s'assit  sur  le  trône  de  l'E- 
ternel, comme  roi  à  la  place  de  David, 
son  père.  Il  prospéra,  et  tout  Israël 
lui  obéit.  -*Tous  les  chefs  et  les  héros, 
et  même  tous  les  fils  du  roi  David,  se 
soumirent  au  roi  Salomon.  "L'Eternel 
éleva  au  plus  haut  degré  Salomon  sous 
les  yeux  de  tout  Israël,  et  il  rendit  son 
règne  plus  éclatant  que  ne  fut  celui 
d'aucun  roi  d'Israël  avant  lui. 

-"David,  fils  d'isaï,  régna  sur  tout 
Israël.  -"Le  temps  qu'il  régna  sur  Is- 
raël fut  de  quarante  ans  :  à  Hébron  il 
régna  sept  ans,  et  à  Jérusalem  il  ré- 
gna trente-trois  ans.  '-''Il  mourut  dans 
une  heureuse  vieillesse,  rassasié  de 
jours,  de  richesse  et  de  gloire.  Et  Sa- 
lomon, son  fils,  régna  à  sa  place. 

-'•'Les  actions  du  roi  David,  les  pre- 
mières et  les  dernières ,  sont  écrites 
dans  le  livre  de  Samuel  le  voyant, 
dans  le  livre  de  Nathan  le  prophète, 
et  dans  le  livre  de  Gad  le  prophète, 
^"avec  tout  son  règne  et,  tous  ses  ex- 
ploits, et  ce  qui  s'est  passé  de  son 
temps,  soit  en  Israël,  soit  dans  tous 
les  royaumes  des  autres  pays. 


LE  SECOND  LIVRE 


DES  CHRONIQUES 


HISTOIRE     DE     SALOTIION 


{Chap.  1-9.) 


Salomon  roi.  —  Dieu  lui  accordant  la  sagesse  et  la  gloire. 

CJiap.  I.      'Salomon,  fils  de  David,  plisse,  puisque  tu  m'as  fait  régner  sur 

s'affermit  dans  son  règne;  l'Eternel,  un  peuple  nombreux  comme  la  pous- 

son  Dieu,  fut  avec  lui,  et  l'éleva  à  un  sière  de  la  terre!  '"Accorde-moi  donc 

haut  degré.  de  la  sagesse  et  de  l'intelligence,  afin 

-Salomon  donna  des  ordres  à  tout  que  je  sache  me  conduire  à  la  tète  de 

Israël,  aux  chefs  de  milliers  et  de  cen-  ce  peuple  !  Car  cpii  pourrait  juger  ton 

taines,  aux  juges,  aux  princes  de  tout  peuple,  ce  peuple  si  grand? 
Israël,  aux  chefs  des  maisons  pater-  "Dieu  dit  à  Salomon  :  Puisque  c'est 

nclles  ;   ^et   Salomon   se    rendit  avec  là  ce  qui  est  dans  ton  cœur,  puisque 

toute  l'assemblée  au  haut  lieu  qui  était  tu  ne  demandes  ni  des  richesses,  ni 

à  Gabaon.  Là  se  trouvait  la  tente  d'as-  des  biens,  ni  de  la  gloii-e,  ni  la  mort 

signation  de  Dieu,  faite  dans  le  désert  de  tes  ennemis,  ni  même  une  longue 

par  Moïse, serviteurdel'Eternel  ;''mais  vie,  et  que  tu  demandes  pour  toi  de  la 

l'arche  de  Dieu  avait  été  transportée  sagesse  et  de  l'intelligence  afin  de  ju- 

par  David  de  Kirjath-Jearim  à  la  place  ger  mon  peuple  sur  lequel  je  t'ai  fait 
qu'il  lui  avait  préparée,  car   il  avait 
dressé  pour  elle  une  tente  à  Jérusa 


régner,  '"-la  sagesse  et  l'intelligence 
te  sont  accordées.  Je  te  donnerai,  en 
outre,  des  richesses,  des  biens  et  de 
la  gloire,  comme  n'en  a  jamais  eu  au- 
cun roi  avant  toi  et  comme  n'en  aura 
aucun  après  toi. 

Salomon  revint  à  Jérusalem,  après 


lem.  ^Là  se  trouvait  aussi,  devant  le 
tabernacle  de  l'Eternel,  l'autel  d'ai- 
rain qu'avait  fait  Betsaleel,  fils  d'Uri, 
fils  de  Ilur.  Salomon  et  l'assemblée 
cherchèrent  l'Eternel.  '^Et  ce  fut  là, 

sur  l'autel  d'airain  qui  était  devant  la  avoir  quitté  le  haut  lieu  qui  était  àGa- 

tente  d'assignation,  que  Salomon  of-  baon  et  la  tente  d'assignation.   Et  il 

frit  à  l'Eternel  mille  holocaustes.  régna  sur  Israël. 

'Pendant   la   nuit.  Dieu   apparut  à  '■'Salomon   rassembla  des  chars  et 

Salomon  et  lui  dit  :  Demande  ce  que  de  la  cavalerie  ;  il  avait  quatorze  cents 

tu  veux  que  je  te  donne.  "^Salomon  ré-  chars  et  douze  mille  cavaliers,  qu'il 

pondit  à  Dieu   :  Tu  as  traité   David,  plaça  dans  les  villes  où  il  tenait  ses 

mon  père,  avec  une  grande  bienveil-  chars  et  à  Jérusalem  près  du  roi.  '^Le 

lance,  et  tu  m'as  fait  régner  à  sa  j)lace.  roi  rendit  l'argent  et  l'or  aussi  com- 

"Maintenant,  Eternel  Dieu,  que  ta  pro-  muns  à  Jérusalem  que  les  pierres,  et 

messe   à  David,  mon   père,  s'accom-  les  cèdres  aussi  communs  que  les  sy- 

490 


II  CHRONIQUES. 


Chap.  Lic-S, 


m. 


comores  qui  croissent  dans  la  plaine,  connaissant  la  sculpture,  afin  qu'il  tra- 

"'C'était  (le  rÉgypte  que  Salomon  ti-  vaille   avec   les   hommes   habiles   (pii 

rait  ses    chevaux;    une    caravane    de  sont  auprès  de  moi  en  Juda  et  à  Jéru- 

marchands  du  roi  les  allait  chercher  salem  et  que  David,  mon  père,  a  choi- 

par  troupes  à  un  prix  fixe;   "on  fai-  sis.   *Envoie-moi  aussi  du  Liban  des 

sait  monter  et  sortir  d'Egypte  un  char  bois  de  cèdre,  de  cyprès  et  de  sandal  ; 


car  je  sais  que  tes  serviteurs  s  enten- 
dent à  couper  les  bois  du  Liban.  Voici, 
mes  serviteurs  seront  avec  les  tiens. 
"Que  l'on  me  prépare  du  bois  en  abon- 
dance, car  la  maison  que  je  vais  bâtir 
sera  grande  et  magnifique.  '"Je  don- 
nerai à  tes  serviteurs  qui  couperont, 
qui  abattront  les  bois,  vingt  mille  cors 
'  Salomon  ordonna  que     de  froment  foulé,  vingt  mille  cors  d'or- 


pour  SIX  cents  sicles  d  argent,  et  un 
cheval  pour  cent  cinquante  sicles.  Ils 
en  amenaient  de  même  avec  eux  pour 
tous  les  rois  des  lléthiens  et  pour  les 
rois  de  Syrie. 

Préparalifs  tic  Srihniion  pour  la  construction 
du  temple. 

Chap.  IL 


l'on  bâtît  une  maison  au  nom  de  l'E- 
ternel et  une  maison  royale  pour  lui. 

-Salomon  compta  soixante-dix  mille 
hommes  pour  ]K)i-ter  les  fardeaux,  qua- 
tre-vingt mille  pour  tailler  les  pieri'es 
dans  la  montagne,  et  trois  mille  six 
cents  pour  les  surveiller. 


ge,  vingt  mille  baths  de  vin,  et  vingt 
mille  baths  d'huile. 

"lluram,  roi  de  Tyr,  répondit  dans 
une  lettre  qu'il  envova  à  Salomon  : 
C'est  ]>arce  que  l'Eternel  aime  son 
peuple  (pi'il  ta  établi  roi  sur  eux.  '"-llu- 
ram dit  encore  :  Béni  soit  l'Eternel, 
'Salomon  envoya  dire  à  Huram,  roi  le  Dieu  d'Israël,  qui  a  fait  les  cieux  et 
de  Tyr  :  Fais  pour  moi  comme  tu  as  la  terre,  de  ce  qu'il  a  donné  au  roi 
fait  pour  David,  mon  père,  à  qui  tu  as  David  un  fils  sage,  prudent  et  intelli- 
envové  des  cèdres  afin  qu'il  se  bâtît  gent,  qui  va  bâtir  une  maison  à  l'Eter- 
iiiie  maison  d'habitation.  'Voici,  j'é-  nel  et  une  maison  royale  pour  lui  !  '".le 
lève  une  maison  au  nom  de  l'Eternel,  t'envoie  donc  un  homme  habile  et  in- 
mon  Dieu,  pour  la  lui  consacrer,  pour  telligent,  IIuram-Abi,  '*fils  d'une  fem- 
brùler  devant  lui  le  parfum  odorifé-  me  d'entre  les  filles  de  Dan,  et  d'un 
rant,  pour  présenter  continuellement  père  Tyrien.  Il  est  habile  pour  les  ou- 
ïes pains  de  proposition,  et  pour  offrir  vrages  en  or,  en  argent,  en  airain  et 
les  holocaustes  du  matin  et  du  soir,  en  fer,  en  pierre  et  en  bois,  en  étoffes 
des  sabbats,  des  nouvelles  lunes,  et  teintes  en  pourpre  et  en  bleu,  en 
des  fêtes  de  l'Éternel,  notre  Dieu,  sui-  étoffes  de  byssus  et  de  carmin,  et  pour 
vaut  une  loi  perpétuelle  pour  Israël,  toute  espèce  de  sculptures  et  d'objets 
^La  maison  que  je  vais  bâtir  doit  être  d'art  qu'on  lui  donne  à  exécuter.  Il 
grande,  car  notre  Dieu  est  plus  grand  travaillera  avec  tes  hommes  habiles  et 
que  tous  les  dieux.  ^Mais  qui  a  le  pou-  avec  les  hommes  habiles  de  mon  sei- 
voir  de  lui  bâtir  une  maison,  puisque  gneur  David,  ton  père.  '^Maintenant, 
les  cieux  et  les  cieux  des  cieux  ne  peu-  que  mon  seigneur  envoie  à  ses  servi- 
vent  le  contenir?  Et  qui  suis-je  pour  teurs  le  froment,  l'orge,  l'huile  et  !e 
lui  bâtir  une  maison,  si  ce  n'est  pour  vin,  dont  il  a  parlé.  '*Et  nous,  nous 
hiire  brider  des  parfums  devant  lui?  couperons  des  bois  du  Liban  autant 
"Envoie-moi  donc  un  homme  habile  que  tu  en  auras  besoin;  nous  te  les 
jiour  les  ouvrages  en  or,  en  argent,  en  ex]:)édierons  par  mer  en  radeaux  jus- 
airain  et  en  fer,  en  étoIFes  teintes  en  qu'à  Ja])ho,  et  tu  les  feras  monter  à 
[)ourpre,  en  cramoisi  et  en  bleu,  et     Jérusalem. 


491 


Chap.  2, . 


4,3. 


II  CIIRONIOUES. 


' '  Salomon  compta  tous  les  étrangers 
qui  étaient  clans  le  pays  d'Israël,  et 
dont  le  dénombrement  avait  été  fait 
par  David,  son  père.  On  en  trouva 
cent  cinquante-trois  mille  six  cents. 
**Et  il  en  prit  soixante-dix  mille  pour 
porter  les  fardeaux,  quatre-vingt  mille 
pour  tailler  les  pierres  dans  la  mon- 
tagne, et  trois  mille  six  cents  pour 
surveiller  et  faire  travailler  le  peuple. 

Construction  du  temple. 

Chap.  III.  'Salomon  commença  à 
bâtir  la  maison  de  l'Eternel  à  Jérusa- 
lem, sur  la  montagne  de  Morija  qui 
avait  été  indiquée  à  David,  son  père, 
dans  le  lieu  préparé  par  David  sur 
l'aire  d'Oman,  le  Jébusien.  -11  com- 
mença à  bâtir  le  second  jour  du  second 
mois  de  la  quatrième  année  de  son 
règne. 

^Voici  sur  quels  fondements  Salo- 
mon bâtit  la  maison  de  Dieu.  La  lon- 
gueur en  coudées  de  l'ancienne  me- 
sure était  de  soixante  coudées,  et  la 
largeur  de  vingt  coudées.  ■'Le  portique 
sur  le  devant  avait  vingt  coudées  de 
longueur  répondant  à  la  largeur  de  la 
maison,  et  cent  vingt  de  hauteur;  Sa- 
lomon le  couvrit  intérieurement  d'or 
pur. 

'Il  revêtit  de  bois  de  cyprès  la 
grande  maison,  la  couvrit  d'or  pur,  et 
y  fit  sculpter  des  palmes  et  des  chaî- 
nettes. *I1  couvrit  la  maison  de  pierres 
précieuses  comme  ornement;  et  l'or 
était  de  l'or  de  Parvaïm.  ^11  couvrit 
d'or  la  maison,  les  poutres,  les  seuils, 
les  parois  et  les  battants  des  portes, 
et  il  fit  sculpter  des  chérubins  sur  les 
parois. 

•^Il  fit  la  maison  du  lieu  très  saint; 
elle  avait  vingt  coudées  de  longueur 
répondant  à  la  largeur  de  la  maison, 
et  vingt  coudées  de  largeur.  Il  la  cou- 
vrit d'or  pur,  pour  une  valeur  de  six 
cents  talents;  'et  le  poids  de  l'or  pour 
les  clous  montait  à  cinquante  sicles. 


Il  couvrit  aussi  d'or  les  chambres  hau- 
tes. 

'"Il  fit  dans  la  maison  du  lieu  très 
saint  deux  chérubins  sculptés,  et  on 
les  couvrit  d'or.  "  Les  ailes  des  chéru- 
bins avaient  vingt  coudées  de  lon- 
gueur. L'aile  du  premier,  longue  de 
cinq  coudées,  touchait  au  mur  de  la 
maison  ;  et  l'autre  aile,  longue  de  cinq 
coudées,  touchait  à  l'aile  du  second 
chérubin.  '-L'aile  du  second  chérubin, 
longue  de  cinq  coudées,  touchait  au 
mur  de  la  maison;  et  l'autre  aile,  lon- 
gue de  cinq  coudées,  joignait  l'aile  du 
premier  chérubin.  '^Les  ailes  de  ces 
chérubins,  déployées,  avaient  vingt 
coudées.  Ils  étaient  debout  sur  leurs 
pieds,  la  face  tournée  vers  la  maison. 

'"•Il  fit  le  voile  bleu,  pourpre  et  cra- 
moisi, et  de  byssus,  et  il  y  représenta 
des  chérubins. 

Les  deux  colonnes  d'airain,  l'autel  d'airain,  la 
mer  d'airain,  les  bassins,  et  les  divers  usten- 
siles pour  le  temple. 

'Ml  fit  devant  la  maison  deux  co- 
lonnes de  trente-cinq  coudées  de  hau- 
teur, avec  un  chapiteau  de  cinq  cou- 
dées sur  leur  sommet.  '*  Il  fit  des 
chaînettes  comme  celles  qui  étaient 
dans  le  sanctuaire,  et  les  plaça  sur  le 
sommet  des  colonnes,  et  il  fit  cent 
grenades  qu'il  mit  dans  les  chaînettes. 
'"Il  dressa  les  colonnes  sur  le  devant 
du  temple,  l'une  à  droite  et  l'autre  à 
gauche;  il  nomma  celle  de  droite  Ja- 
kin,  et  celle  de  gauche  Boaz. 

Chap.  IV.  '11  fit  un  autel  d'airain, 
long  de  vingt  coudées,  large  de  vingt 
coudées,  et  haut  de  dix  coudées. 

-Il  fit  la  mer  de  fonte.  Elle  avait  dix 
coudées  d'un  bord  à  l'autre,  une  forme 
entièrement  ronde,  cinq  coudées  de 
hauteur,  et  une  circonférence  que  me- 
surait un  cordon  de  trente  coudées. 
^Des  figures  de  bœufs  l'entouraient 
au-dessous  de  son  bord,  dix  par  cou- 
dée, faisant  tout  le  tour  de  la  mer;  les 


492 


II  CIIROXIOUES. 


Chap.  4,i-5j5. 


bœufs,  disposés  surdeux  rangs,  étaient 
fondus  avec  elle  en  une  seule  pièce. 
*Elle  était  posée  sur  douze  bœufs,  dont 
trois  tournés  vers  le  nord,  trois  tour- 
nés vers  l'occident,  trois  tournés  vers 
le  midi,  et  trois  tournés  vers  l'orient; 
la  mer  était  sur  eux,  et  toute  la  partie 
postérieure  de  leur  corps  était  en  de- 
dans. ^Son  épaisseur  était  d'un  palme; 
et  son  bord,  semblable  au  bord  d'une 
coupe,  était  façonné  en  fleur  de  lis. 
Elle  pouvait  contenir  trois  mille  baths. 

*I1  fit  dix  bassins,  et  il  en  plaça  cinq 
à  droite  et  cinq  à  gauche,  pour  qu'ils 
servissent  aux  purifications  :  on  y  la- 
vait les  diverses  parties  des  holocaus- 
tes. La  mer  était  destinée  aux  ablu- 
tions des  prêtres. 

'Il  fit  dix  chandeliers  d'or,  selon 
l'ordonnance  qui  les  concernait,  et  il 
les  plaça  dans  le  temple,  cinq  adroite 
et  cinq  à  gauche. 

*I1  fit  dix  tables,  et  il  les  ])laça  dans 
le  temple,  cinq  à  droite  et  cinq  à  gau- 
che. 

Il  fit  cent  coupes  d'or. 

'Il  fit  le  parvis  des  prêtres,  et  le 
grand  parvis  avec  ses  portes  dont  il 
couvrit  d'airain  les  battants. 

'"Il  plaça  la  mer  du  côté  droit,  au 
sud-est. 

"Huram  fit  les  cendriers,  les  pelles 
et  les  coupes. 

Ainsi  Huram  acheva  l'ouvrage  que 
le  roi  Salomon  lui  fit  faire  pour  la  mai- 
son de  Dieu  :  '-deux  colonnes,  avec 
les  deux  chapiteaux  et  leurs  bour- 
relets sur  le  sommet  des  colonnes; 
les  deux  treillis,  pour  couvrir  les 
deux  bourrelets  des  chapiteaux  sur  le 
sommet  des  colonnes  ;  *^les  quatre 
cents  grenades  pour  les  deux  treillis, 
deux  rangées  de  grenades  par  treillis, 
pour  couvrir  les  deux  bourrelets  des 
chapiteaux  sur  le  sommet  des  colon- 
nes ;  '*les  dix  bases,  et  les  dix  bassins 
sur  les  bases;  '^la  mer,  et  les  douze 
bœufs  sous  elle;  "'les  cendriers,   les 


pelles  et  les  fourchettes.  Tous  ces  us- 
tensiles que  le  roi  Salomon  fit  faire  à 
Huram-Abi  pour  la  maison  de  l'Eter- 
nel étaient  d'airain  poli.  '"Le  roi  les 
fit  fondre  dans  la  plaine  du  Jourdain, 
dans  un  sol  argileux,  entre  Succoth  et 
Tseréda.  '"Salomon  fit  tous  ces  usten- 
siles en  si  grande  quantité  que  l'on  ne 
vérifia  pas  le  poids  de  l'airain. 

'\Salomon  fit  encore  tous  les  autres 
ustensiles  pour  la  maison  de  Dieu  : 
l'autel  d'or;  les  tables  sur  lesquelles 
on  mettait  les  pains  de  pro])osition  ; 
-"les  chandeliers  et  leurs  lampes  d'or 
]3ur,  qu'on  devait  allumer  selon  l'or- 
donnance devant  le  sanctuaire,  -'les 
fleurs,  les  lampes  et  les  mouchettes 
d'or,  d'or  très  pur;  -*les  couteaux,  les 
coupes,  les  tasses  et  les  brasiers  d'or 
pur;  et  les  battants  d'or  pour  la  porte 
de  l'intérieur  de  la  maison  à  l'entrée 
du  lieu  très  saint,  et  pour  la  porte  de 
la  maison  à  l'entrée  du  temple. 

Chap.  V.  'Ainsi  fut  achevé  tout 
l'ouvrage  que  Salomon  fit  pour  la  mai- 
son de  l'Eternel.  Puis  il  apporta  l'ar- 
gent, l'or  et  tous  les  ustensiles,  que 
David,  son  père,  avait  consacrés,  et  il 
les  mit  dans  les  trésors  de  la  maison 
de  Dieu. 

Dédicace  du  temple.  —  Prière  de  Salomon. 
Apparition  de  Dieu  à  Salomon. 

^Alors  Salomon  assembla  à  Jérusa- 
lem les  anciens  d'Israël  et  tous  les 
chefs  des  tribus,  les  chefs  de  famille 
des  enfants  d'Israël,  pour  transporter 
de  la  cité  de  David,  qui  est  Sion,  l'ar- 
che de  l'alliance  de  l'Eternel. 

^Tous  les  hommes  d'Israël  se  réu- 
nirent auprès  du  roi  pour  la  fête,  qui 
se  célébra  le  septième  mois. 

■•Lorsque  tous  les  anciens  d'Israël 
furent  arrivés,  les  Lévites  portèrent 
1  arche.  ^Ils  transportèrent  l'arche,  la 
tente  d'assignation,  et  tous  les  usten- 
siles sacrés  qui  étaient  dans  la  tente: 
ce  furent  les  prêtres  et  les  Lévites  qui 


493 


Chap.  5,6-6,13. 


II  CHRONIQUES. 


les  transportèrent.  *  Le  roi  Salomon  et  Chap.    VI.       'Alors   Salomon   dit 

toute  l'assemblée  d'Israël  convoquée  L'Eternel  veut  habiter  dans  l'obscu- 
auprès  de  lui  se  tinrent  devant  l'arche. 
Ils  sacrifièrent  des  brebis  et  des  bœufs, 
qui  ne  purent  être  ni  comptés,  ni  nom- 
bres à  cause  de  leur  multitude.  'Les 
prêtres  portèrent  l'arche  de  l'alliance 


rite  !  -Et  moi,  j'ai  bâti  une  maison  qui 
sera  ta  demeure,  un  lieu  où  tu  réside- 
ras éternellement  ! 

•'Le  roi  tourna  son  visage,  et  bénit 
toute   l'assemblée    d'Israël;    et  toute 


de  l'Éternel  à  sa  place,  dans  le  sanc-  l'assemblée  d'Israël  était  debout.  ■'Et 

tuaire  de  la  maison,  dans  le  lieu  très  il  dit:  Béni  soit  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 

saint,    sous   les   ailes   des  chérubins,  raël,  qui  a  parlé  de  sa  bouche  à  David, 

''Les  chérubins  avaient  les  ailes  éten-  mon  père,    et  c{ui   accomj^lit  par  sa 

dues  sur  la  place  de  l'arche,  et  ils  cou-  jouissance   ce   qu'il    avait    déclaré   en 

vraient  l'arche  et  ses  barres  par-des-  disant  :  ^Depuis  le  jour  où  j'ai  fait  sor- 

sus.  ^On  avait  donné  aux  barres  une  tir  mon  peuple  du  pays  d'Egypte,  je 

longueur  telle  que  leurs  extrémités  se  n'ai  point  choisi  de  ville  parmi  toutes 

voyaient  à  distance  de  l'arche  devant  les  tribus  d'Israël  pour  qu'il  y  fût  bâti 

le   sanctuaire,    mais    ne   se    voyaient  une  maison  où  résidât  mon  nom,  et  je 

])oint  du  dehors.  L'arche  a  été  là  jus-  n'ai  point  choisi  d'homme  pour  cju'il 

f[u'à  ce  jour.  '-Il  n'y  avait  dans  l'arche  fût  chef  de  mon  ]ieu|)le  d'Israël  ;  '^mais 

c|ue  les  deux  tables  que  Moïse  y  jilaca  j'ai   choisi   Jérusalem   pour   que  mon 

en  Horeb,  lorsque  l'Eternel  fit  alliance  nom  y  résidât,  et  j'ai  choisi  David  pour 

avec  les  enfants  d'Israël,  à  leur  sortie  qu'il  régnât  sur  mon  peuple  d'Israël  ! 

d'Egy])te.  "David,  mon  père,  avait  l'intention  de 

"Au  moment  où   les  jirêtres  sorti-  bâtir  une  maison  au  nom  de  l'Eternel, 

rent  du  lieu  saint,  —  car  tous  les  prê-  le   Dieu   d'Israël.    *Et  l'Eternel  dit  à 

très  présents  s'étaient  sanctifiés  sans  David,   mon  ])ère  :   Puisque  tu  as  eu 

observer  l'ordre  des  classes,  '-et  tous  l'intention  de  bâtir  une  maison  à  mon 

lesLévitesquiétaientchantres,  Asaph,  nom,  tu  as  bien  fait  d'avoir  eu  cette 

Héman,  Jeduthun,  leurs  fils  et  leurs  intention.  "Seulement,  ce  ne  sera  pas 

frères,  revêtus  de  byssus,  se  tenaient  toi  qui  bâtiras  la  maison;  mais  ce  sera 
à  l'orient  de  l'autel  avec  des  cymbales, 
des  luths  et  des  harpes,  et  avaient  au- 
près d'eux  cent  vingt  ])rêtres  sonnant 


I 


des  trompettes. 


et  lorsque  ceux 


ton  fils,  sorti  de  tes  entrailles,  qui 
bâtira  la  maison  à  mon  nom.  '"L'Eter- 
nel a  accompli  la  jiarole  qu'il  avait 
prononcée.  Je  me  suis  élevé  à  la  place 


qui  sonnaient  des  trompettes  et  ceux  de  David,  mon  père,  et  je  me  suis  assis 

qui  chantaient,  s'unissant  d'un  même  sur  le  trône  d'Israël,    comme    l'avait 

accord   pour  célébrer  et  pour  louer  annoncé  l'Eternel,  et  j'ai  bâti  la  mai- 

l'Eternel,  firent  retentir  les  trompet-  son  au  nom  de  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is- 

tes,  les  cymbales  et  les  autres  instru-  raël.  "J'y  ai  placé  l'arche  où  est  l'al- 

ments,  et  célébrèrent  l'Eternel  par  ces  liance  de  l'Eternel,  l'alliance  qu'il  a 

paroles  :  Car  il  est  bon,  car  sa  miséri-  faite  avec  les  enfants  d'Israël. 


corde  dure  à  toujours  !  en  ce  moment, 
la  maison,  la  maison  de  l'Éternel  fut 
remplie  d'une  nuée.  "Les  prêtres  ne 
purent  pas  y  rester  pour  faire  le  ser- 
vice, à  cause  de  la  nuée;  car  la  gloire 


'^Salomon  se  plaça  devant  l'autel  de 
l'Éternel,  en  face  de  toute  l'assemblée 
d'Israël,  et  il  étendit  ses  mains.  '^Car 
Salomon  avait  fait  une  tribune  d'ai- 
rain, et  l'avait  mise  au  milieu  du  par- 


de  l'Éternel  remplissait  la  maison  de      vis;  elle  était  longue  de  cinq  coudées, 
Dieu.  large   de   cinq   coudées,   et  haute  de 


494 


II  CHRONIQUES 
trois  coudées;  il  s'y  plaça,  se  mit  à 


Chap.  G,  i'i-3t. 


genoux  en  face  de  toute  l'assemblée 
d'Israël,  et  étendit  ses  mains  vers  le 
ciel.  Et  il  dit  : 

'*0  Eternel,  Dieu  d'Israël!  Il  n'y  a 
point  de  Dieu  semblable  à  toi,  dans 
les  cieux  et  sur  la  terre  :  tu  gardes 
l'alliance  et  la  miséricorde  envers  tes 
serviteurs  qui  marchent  en  ta  j)résence 
de  tout  leur  cœur  !  '^Ainsi  tu  as  tenu 
parole  à  ton  serviteur  David,  mon 
père  ;  et  ce  que  tu   as  déclaré  de  ta 


devant  ton  autel,  dans  cette  maison, 
—  -*écoutc-le  des  cieux,  agis,  et  juge 
tes  serviteurs  ;  condamne  le  coupable, 
et  fais  retomber  sa  conduite  sur  sa 
tête;  rends  justice  à  l'innocent,  et 
traite-le  selon  son  innocence  ! 

-■•Quand  ton  peuple  d'Israël  sera 
battu  par  l'ennemi,  pour  avoir  péché 
contre  toi  ;  s'ils  reviennent  à  toi  et 
rendent  gloire  à  ton  nom,  s'ils  t'adres- 
sent des  prières  et  des  supplications 
dans  cette  maison,  — ^'^ exauce-les  des 


bouche,  tu  l'accomplis  en  ce  jour  par  cieux,  pardonne  le  péché  de  ton  peu- 
ta  puissance.  '"Maintenant,  Eternel,  pie  d'Israël,  et  ramène-les  dans  le  pays 
Dieu  d'Israël,  observe  la  promesse  que      que  tu  as  donné  à  eux  et  à  leurs  pères  ! 


tu  as  faite  à  David,  mon  père,  en  di- 
sant :  Tu  ne  manqueras  jamais  devant 
moi  d'un  successeur  assis  sur  le  trône 
d'Israël,  pourvu  que  tes  fils  prennent 
garde  à  leur  voie  et  qu'ils  marchent 
dans  ma  loi  comme  tu  as  marché  en 
ma  présence.  "Qu'elle  s'accomplisse 
donc.  Eternel,  Dieu  d'Israël,  la  pro- 
messe que  tu  as  faite  à  ton  serviteur 
David  ! 

'*Mais  quoi  !  Dieu  habiterait-il  véri- 
tablement avec  l'homme  sur  la  terre  ? 
Voici,  les  cieux  et  les  cieux  des  cieux 
ne  peuventte contenir:  combien  moins 
cette  maison  que  j'ai  bâtie!  ''Toute- 
fois, Eternel  mon  Dieu,  sois  attentif  à 
la  prière  de  ton  serviteur  et  à  sa  sup- 
plication; écoute  le  cri  et  la  prière 
que  t'adresse  ton  serviteur.  ^"Que  tes 
yeux  soient  jour  et  nuit  ouverts  sur 
cette  maison,  sur  le  lieu  dont  tu  as  dit 


-"Quand  le  ciel  sera  fermé  et  qu'il 
n'y  aura  point  de  pluie,  à  cause  de 
leurs  péchés  contre  toi;  s'ils  prient 
dans  ce  lieu  et  rendent  gloire  à  ton 
nom,  et  s'ils  se  détournent  de  leurs 
péchés,  parce  que  tu  les  auras  châtiés, 
—  "exauce-les  des  cieux,  pardonne 
le  péché  de  tes  serviteurs  et  de  ton 
peuple  d'Israël,  à  qui  tu  enseigneras 
la  bonne  voie  dans  laquelle  ils  doivent 
marcher,  et  fais  venir  la  pluie  sur  la 
terre  que  tu  as  donnée  pour  héritage 
à  ton  peuple  ! 

-*Quand  la  famine,  la  peste,  la  rouille 
et  la  nielle",  les  sauterelles  d'une  es- 
pèce ou  d'une  autre*,  seront  dans  le 
pays,  quand  l'ennemi  assiégera  ton 
peuple  dans  son  pays,  dans  ses  portes'', 
quand  il  y  aura  des  fléaux  ou  des  ma- 
ladies quelconques;  -'si  un  homme, 
si  tout  ton  peuple  d'Israël  fait  enten- 


quelàserait  ton  nom  !  Écoute  la  prière  dre  des  prières  et  des  supplications, 

que    ton    serviteur    fait    en    ce    lieu,  et  que  chacun  reconnaisse  sa  plaie  et 

*"  Daigne  exaucer  les  supplications  de  sa  douleur  et  étende  les  mains  vers 

ton  serviteur  et  de  ton  peuple  d'Israël,  cette  maison,  — -'"exauce-le  des  cieux, 

lorsqu'ils  prieront  en  ce  lieu  !  Exauce  du  lieu  de  ta  demeure,  et  pardonne; 

du   lieu   de   ta   demeure,   des   cieux,  rends  à  chacun  selon  ses  voies,  toi  qui 


exauce  et  pardonne  ! 

^*Si  quelqu'un  pèche  contre  son  pro- 
chain et  qu'on  lui  impose  un  serment 
pour  le  faire  jurer,  et  s'il  vient  jurer 


a.  yii'//e.   ni;il;idi('  di-s  i)laMtcs,  qui  en    fait    lancr   la  verdure, 
r.aulerclles.  c.  Ses  poi  tfx,   ses   villes. 


connais  le  coeur  de  chacun,  car  seul 
tu  connais  le  cœur  des  enfants  des 
hommes,  "et  ils  te  craindront  pour 
marcher  dans  tes  voies  tout  le  temps 

b.  llëb.  iarbe  et  le  hasilf  doux  espèces  de 


495 


32 


Chap.  6,3-2-7,1. 


II  CHRONIQUES. 


qu'ils  vivront  dans  le  pays  que  tu  as 
donné  à  nos  pères  ! 

^* Quand  l'étranger,  qui  n'est  pas  de 
ton  peuple  d'Israël,  viendra  d'un  pays 
lointain,  à  cause  de  ton  grand  nom, 
de  ta  main  forte  et  de  ton  bras  étendu, 
quand  il  viendra  prier  dans  cette  mai- 
son, —  ^'exauce-le  des  cieux,  du  lieu 
de  ta  demeure,  et  accorde  à  cet  étran- 
ger tout  ce  qu'il  te  demandera,  afin 
que  tous  les  peuples  de  la  terre  con- 
naissent ton  nom  pour  te  craindre, 
comme  ton  peuple  d'Israël,  et  sachent 
que  ton  nom  est  invoqué  sur  cette  mai- 
son que  j'ai  bâtie  ! 

^^Quand  ton  peuple  sortira  pour 
combattre  ses  ennemis,  en  suivant  la 
voie  que  tu  lui  auras  prescrite  ;  s'ils 
t'adressent  des  prières,  les  regards 
tournés  vers  cette  ville  que  tu  as  choi- 
sie et  vers  la  maison  que  j'ai  bâtie  en 
ton  nom,  —  ^''exauce  des  cieux  leurs 
prières  et  leurs  supplications,  et  fais- 
leur  droit  ! 

^* Quand  ils  pécheront  contre  toi, 
car  il  n'y  a  point  d'homme  qui  ne  pè- 
che, quand  tu  seras  irrité  contre  eux 
et  que  tu  les  livreras  à  l'ennemi,  qui 
les  emmènera  captifs  dans  un  pays 
lointain  ou  rapproché;  ^'s'ils  rentrent 
en  eux-mêmes  dans  le  pays  où  ils  se- 
ront captifs,  s'ils  reviennent  à  toi  et 
t'adressent  des  supplications  dans  le 
pays  de  leur  captivité,  et  qu'ils  di- 
sent :  Nous  avons  péché,  nous  avons 
commis  des  iniquités,  nous  avons  fait 
le  mal!  ^''s'ils  reviennent  à  toi  de  tout 
leur  cœur  et  de  toute  leur  âme,  dans 
le  pays  de  leur  captivité  où  ils  ont  été 
emmenés  captifs,  s'ils  t'adressent  des 
prières,  les  regards  tournés  vers  leur 
pays  que  tu  as  donné  à  leurs  pères, 
vers  la  ville  que  tu  as  choisie  et  vers 
la  maison  que  j'ai  bâtie  à  ton  nom,  — 
*'exauce  des  cieux,  du  lieu  de  ta  de- 
meure, leurs  prières  et  leurs  suppli- 
cations, et  fais-leur  droit  ;  pardonne  à  grâces,  parce  que  l'autel  d'airain  qu'a 
ton  peuple  ses  péchés  contre  toi  !  vait  fait  Salomon  ne  pouvait  contenir 


*"' Maintenant,  ô  mon  Dieu,  que  tes 
yeux  soient  ouverts,  et  que  tes  oreilles 
soient  attentives  à  la  prière  faite  en  ce 
lieu!  ■"Maintenant,  Eternel  Dieu,  lève- 
toi,  viens  à  ton  lieu  de  repos,  toi  et 
l'arche  de  ta  majesté  !  Que  tes  prêtres, 
Eternel  Dieu,  soient  revêtus  de  salut, 
et  que  tes  bien-aimés  jouissent  du 
bonheur!  ■'-Eternel  Dieu,  ne  repousse 
pas  ton  oint,  souviens-toi  des  grâces 
accordées  à  David,  ton  serviteur  ! 

Chap.  VIL  'Lorsque  Salomon  eut 
achevé  de  prier,  le  feu  descendit  du 
ciel  et  consuma  l'holocauste  et  les 
sacrifices ,  et  la  gloire  de  l'Eternel 
remplit  la  maison.  -Les  prêtres  ne 
pouvaient  entrer  dans  la  maison  de 
l'Eternel,  car  la  gloire  de  l'Éternel 
remplissait  la  maison  de  l'Eternel. 
'Tous  les  enfants  d'Israël  virent  des- 
cendre le  feu  et  la  gloire  de  l'Eternel 
sur  la  maison  ;  ils  s'inclinèrent  le  vi- 
sage contre  terre  sur  le  pavé,  se  pros- 
ternèrent, et  louèrent  l'Eternel,  en  di- 
sant :  Car  il  est  bon,  car  sa  miséricorde 
dure  à  toujours  ! 

■'Le  roi  et  tout  le  peuple  offrirent 
des  sacrifices  devant  l'Eternel.  ^Le 
roi  Salomon  immola  vingt-deux  mille 
bœufs  et  cent  vingt  mille  brebis.  Ainsi 
le  roi  et  tout  le  peuple  firent  la  dédi- 
cace de  la  maison  de  Dieu.  *Les  prê- 
tres se  tenaient  à  leur  poste ,  et  les 
Lévites  aussi  avec  les  instruments 
faits  en  l'honneur  de  l'Eternel  par  le 
roi  David  pour  le  chant  des  louanges 
de  l'Eternel,  lorsque  David  les  char- 
gea de  célébrer  l'Eternel  en  disant  : 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 
Les  prêtres  sonnaient  des  trom  - 
pettes  vis-à-vis  d'eux.  Et  tout  Israël 
était  là. 

'Salomon  consacra  le  milieu  du  par- 
vis, qui  est  devant  la  maison  de  l'Eter- 
nel ;  car  il  offrit  là  les  holocaustes  et 
les  graisses  des  sacrifices  d'actions  de 


496 


II  CHRONIQUES. 


Chap.  7,8-8, 7. 


les  holocaustes ,  les  offrandes  et  les 
graisses. 

*Salomon  célébra  la  fête  en  ce  temps- 
là  pendant  sept  jours,  et  tout  Israël 
avec  lui  ;  une  grande  multitude  était 
venue  depuis  les  environs  de  Hamath 


sant  :  Tu  ne  manqueras  jamais  d'un 
successeur  qui  règne  en  Israël.  "^Mais 
si  vous  vous  détournez,  si  vous  aban- 
donnez mes  lois  et  mes  commande- 
ments que  je  vous  ai  prescrits,  et  si 
vous  allez  servir  d'autres  dieux  et  vous 


jusqu'au  torrent  d'Egypte.   'Le   hui-     jirosterner  devant  eux,  -"je  vous  arra- 


tième  jour,  ils  eurent  une  assemblée 
solennelle;  car  ils  firent  la  dédicace 
de  l'autel  pendant  sept  jours,  et  la 
fête  pendant  sept  jours.  "^Le  vingt- 
troisième  jour  du  septième  mois,  Sa- 
lomon  renvoya  dans  ses  tentes  le  peu- 
ple joyeux  et  content  pour  le  bien  que 
l'Eternel  avait  fait  à  David,  à  Salomon, 
et  à  Israël,  son  jieuple. 


cherai  de  mon  pays  que  je  vous  ai 
donné,  je  rejetterai  loin  de  moi  cette 
maison  que  j'ai  consacrée  à  mon  nom, 
et  j'en  ferai  un  sujet  de  sarcasme  et 
de  raillerie  parmi  tous  les  peuples. 
-'Et  si  haut  placée  qu'ait  été  cette 
maison,  quiconque  passera  près  d'elle 
sera  dans  l'étonnement,  et  dira  :  Pour- 
quoi l'Eternel  a-t-il  ainsi  traité  ce  pays 


"Lorsque   Salomon   eut  achevé    la      et  cette  maison?  "Et  l'on  répondra 


maison  de  l'Eternel  et  la  maison  du 
roi,  et  qu'il  eut  réussi  dans  tout  ce 
qu'il  s'était  proposé  de  faire  dans  la 
maison  de  l'Eternel  et  dans  la  maison 
du  roi,  '-rÉterncl  aj>parut  à  Salomon 
pendant  la  nuit,  et  lui  dit  :  J'exauce  ta 
])rière,  et  je  choisis  ce  lieu  comme  la 
maison  où  l'on  devra  m'offrir  des  sa- 
crifices. "Quand  je  fermerai  le  ciel  et 
qu'il  n'y  aura  point  de  pluie,  quand 
j'ordonnerai  aux  sauterelles  de  consu- 
mer le  pays,  quand  j'enverrai  la  peste 
parmi  mon  peuple;  '*si  mon  peuple 
sur  qui  est  invoqué  mon  nom  s'humi- 
lie, prie,  et  cherche  ma  face,  et  s'il  se 
détourne  de  ses  mauvaises  A'oies,  — 
je  l'exaucerai  des  cieux,  je  lui  pardon- 
nerai son  péché,  et  je  guérirai  son 
pays.  ''Mes  yeux  seront  ouverts  dé- 
sormais, et  mes  oreilles  seront  atten- 
tives à  la  prière  faite  en  ce  lieu.  '^Main- 
tenant, je  choisis  et  je  sanctifie  cette 
maison  pour  que  mon  nom  y  réside  à 
jamais,  et  j'aurai  toujours  là  mes  yeux 
et  mon  cœur.  "Et  toi,  si  tu  marches 
en  ma  présence  comme  a  marché  Da- 
vid, ton  père,  faisant  tout  ce  que  je 
t'ai  commandé,  et  si  tu  observes  mes 
lois  et  mes  ordonnances,  "*j'affermirai 
le  trône  de  ton  royaume,  comme  je 
l'ai  promis  à  David,  ton  père,  en  di- 


Parce  qu'ils  ont  abandonné  l'Éternel, 
le  Dieu  de  leurs  pères,  qui  les  a  fait 
sortir  du  pays  d'Egypte,  parce  qu'ils 
se  sont  attachés  à  d'autres  dieux,  se 
sont  prosternés  devant  eux  et  les  ont 
servis;  voilà  pourquoi  il  a  fait  venir 
sur  eux  tous  ces  maux. 


filles  bâties  par  Salomon.  - 
à  Opliir. 


Navires  envoyés 


Au  bout  de  vingt 


Chap.  y III. 
ans,  pendant  lesquels  Salomon  bâtit 
la  maison  de  l'Eternel  et  sa  propre 
maison,  -il  reconstruisit  les  villes  que 
lui  donna  Huram  et  y  établit  des  en- 
fants d'Israël.  ^Salomon  marcha  con- 
tre Hamath,  vers  Tsoba,  et  s'en  em- 
para. ■'Il  bâtit  Thadmor  au  désert,  et 
toutes  les  villes  servant  de  magasins 
en  Hamath.  'Il  bâtit  Beth-Horon  la 
haute  et  Beth-Horon  la  basse,  villes 
fortes,  ayant  des  murs,  des  portes  et 
des  barres;  ''Baalath,  et  toutes  les 
villes  servant  de  magasins  et  lui  ap- 
partenant, toutes  les  villes  pour  les 
chars,  les  villes  pour  la  cavalerie,  et 
tout  ce  qu'il  plut  à  Salomon  de  bâtir 
à  Jérusalem,  au  Liban,  et  dans  tout  le 
pays  dont  il  était  le  souverain.  'Tout 
le  peuple  qui  était  resté  des  Iléthiens, 
des   Amoréens,  des  Phéréziens,  des 


497 


Chap.  8,8-0,1. 


II  CHRONIQUES. 


Iléviens  et  des  Jébusiens ,  ne  faisant 
point  partie  d'Israël,  ^'leurs  descen- 
dants qui  étaient  restés  après  eux  dans 
le  pays  et  que  les  enfants  d'Israël  n'a- 


de  l'Éternel  fut  fondée  et  jusqu'à  ce- 
lui où  elle  fut  terminée.  La  maison  de 
l'Eternel  fut  donc  achevée. 

''Salomon  partit  alors  pour  Etsjon- 


vaient  pas  détruits,  Salomon  les  leva      Guéber  et  pour  Élotli,  sur  les  bords 
comme  gens  de  corvée,  ce  qu'ils  ont     de  la  mer,  dans  le  pays  d'Édo 


Et 
Huram  lui  envoya  par  ses  sei'viteurs 
des  navires  et  des  serviteurs  connais- 
sant la  mer.  Ils  allèrent  avec  les  ser- 
viteurs de  Salomon  à  Ophir,  et  ils  y 
prirent  quatre  cent  cinquante  talents 
d'or,  qu'ils  apportèrent  au  roi  Salo- 
mon. 

La  reine  de  Séba  à  Jérusalem.  —  Richesses 
de  Salomon.  —  .S'a  mort. 

Chap.  IX.  'La  reine  de  Séba  ap- 
prit la  renommée  de  Salomon,  et  elle 
vint  à  .Jérusalem  pour  l'éprouver  par 
des  énigmes.  Elle  avait  une  suite  fort 
nombreuse,  et  des  chameaux  portant 
des  aromates,  de  l'or  en  grande  quan- 
tité et  des  pierres  précieuses.  Elle  se 
rendit  auprès  de  Salomon,  et  elle  lui 
dit  tout  ce  qu'elle  avait  dans  le  cœur. 
-Salomon  répondit  à  toutes  ses  ques- 
tions, et  il  n'y  eut  rien  que  Salomon 
ne  sût  lui  expliquer. 

•^La  reine  de  Séba  vit  la  sagesse  de 
Salomon,  et  la  maison  qu'il  avait  bâ- 
tie, 'et  les  mets  de  sa  table,  et  la  de- 
meure de  ses  serviteurs,  et  les  fonc- 
tions et  les  vêtements  de  ceux  qui  le 
servaient,  et  ses  échansons  et  leurs 
vid,  son  père,  les  classes  des  prêtres  vêtements,  et  les  degrés  par  lesquels 
selon  leur  office,  les  Lévites  selon  leur  on  montait  à  la  maison  de  l'Eternel, 
charge  consistant  à  célébrer  l'Éternel  Hors  d'elle-même,  ''elle  dit  au  roi  : 
et  à  faire  jour  par  jour  le  service  en  C'était  donc  vrai  ce  que  j'ai  appris 
présence  des  prêtres,  et  les  portiers  dans  mon  pays  au  sujet  de  ta  position 
distribués  à  chaque  porte  d'après  leurs  et  de  ta  sagesse!  ^Je  ne  croyais  pas 
classes  ;  car  ainsi  l'avait  ordonné  Da-  ce  qu'on  en  disait,  avant  d'être  venue 
vid,  homme  de  Dieu.  '^On  ne  s'écarta  et  d'avoir  vu  de  mes  yeux.  Et  voici, 
point  de  l'ordre  du  roi  pour  les  pré-  on  ne  m'a  pas  raconté  la  moitié  de  la 
très  et  les  Lévites,  ni  pour  aucune  grandeur  de  ta  sagesse.  Tu  surpasses 
chose,  ni  pour  ce  qui  concernait  les  ce  que  la  renommée  m'a  fait  connaî- 
trésors.  tre.  ''Heureux  tes  gens,  heureux  tes 

'"Ainsi  fut  dirigée  toute  l'œuvre  de      serviteurs,  qui  sont  continuellement 
Salomon,  jusqu'au  jour  où  la  maison      devant  toi  et  qui  entendent  ta  sagesse  ! 

498 


été  jusqu'à  ce  jour.  "Salomon  n'em- 
ploya comme  esclave  pour  ses  travaux 
aucun  des  enfants  d'Israël  ;  car  ils 
étaient  des  hommes  de  guerre,  ses 
chefs,  ses  officiers,  les  commandants 
de  ses  chars  et  de  sa  cavalerie.  '"Les 
chefs  placés  par  le  roi  Salomon  à  la 
tète  du  peuple,  et  chargés  de  le  sur- 
veiller, étaient  au  nombre  de  deux 
cent  cinquante. 

"Salomon  fit  monter  la  fille  de  Pha- 
raon de  la  cité  de  David  dans  la  mai- 
son qu'il  lui  avait  bâtie  ;  car  il  dit  :  Ma 
femme  n'habitera  pas  dans  la  maison 
de  David,  roi  d'Israël,  parce  que  les 
lieux  où  est  entrée  l'arche  de  l'Éternel 
sont  saints. 

'-Alors  Salomon  offrit  des  holocaus- 
•  tes  à  l'Éternel  sur  l'autel  de  l'Éternel, 
qu'il  avait  construit  devant  le  porti- 
que. "Il  offrait  ce  qui  était  prescrit 
par  Moïse  pour  chaque  jour,  pour  les 
sabbats,  pour  les  nouvelles  lunes,  et 
pour  les  fêtes,  trois  fois  l'année,  â  la 
fête  des  pains  sans  levain ,  â  la  fête 
des  semaines,  et  à  la  fête  des  taber- 
nacles. '''Il  établit  dans  leurs  fonc- 
tions, telles  que  les  avait  réglées  Da- 


II  CHHOMOUES. 


Chap.  0,8-10. 


^Béni  soit  rÉteincl,  ton  Dieu,  qui  t'a 
accordé  la  faveur  de  te  placer  sur  son 
trône  comme  roi  pour  TEternel,  ton 
Dieu  !  C'est  parce  que  ton  Dieu  aime 
Israël  et  veut  le  faire  subsister  à  tou- 
jours, qu'il  t'a  établi  roi  sur  lui  pour 
que  tu  fasses  droit  et  justice. 

^Elle  donna  au  roi  cent  vingt  talents 
d'or,  une  très  grande  quantité  d'aroma- 
tes, et  des  pierres  précieuses.  Il  n'y  eut 
]ilus  d'aromates  tels  que  ceux  donnés 
au  roi  Salomon  par  la  reine  de  Scba. 

'"Les  serviteurs  de  Iluram  et  les 
serviteurs  de  Salomon ,  qui  apportè- 
rent de  l'or  d'Ophir,  amenèrent  aussi 
du  bois  de  sandal  et  des  pierres  pré- 
cieuses. "Le  roi  fit  avec  le  bois  de 
sandal  des  escaliers  pour  la  maison 
de  l'Eternel  et  pour  la  maison  du  roi, 
et  des  harpes  et  des  luths  pour  les 
chantres.  On  n'en  avait  j)as  vu  de 
semblable  auparavant  dans  le  pays  de 
Juda. 

'-Le  roi  Salomon  donna  à  la  reine 
de  Séba  tout  ce  qu'elle  désira,  ce 
quelle  demanda,  plus  quelle  n'avait 
apporté  au  roi.  Puis  elle  s'en  retourna 
et  alla  dans  son  pays,  elle  et  ses  ser- 
viteurs. 

''Le  poids  de  l'or  qui  arrivait  cha- 
que année  à  Salomon  était  de  six  cent 
soixante -six  talents  d'or,  '*outre  ce 
qu'il   retirait  des    négociants    et   des 


marchepied  d'or  attenant  au  trône  ;  il  y 
avait  des  bras  de  chaque  côté  du  siège  ; 
deux  lions  étaient  près  des  bras,  '"et 
douze  lions  sur  les  six  degrés  de  part 
et  d'autre.  Il  ne  s'est  rien  fait  de  pa- 
reil pour  aucun  royaume.  '-"Toutes  les 
coupes  du  roi  Salomon  étaient  d'or, 
et  toute  la  vaisselle  de  la  maison  de 
la  foret  du  Liban  était  d'or  pur.  Rien 
n'était  d'argent:  on  n'en  faisait  aucun 
cas  du  temps  de  Salomon.  *'Car  le 
roi  avait  des  navires  de  Tarsis  na>  i- 
guant  avec  les  serviteurs  de  Huram  ; 
et  tous  les  trois  ans  arrivaient  les  na- 
vires de  Tarsis,  apportant  de  l'or  et 
de  l'argent,  de  l'ivoire,  des  singes  et 
des  paons. 

"Le  roi  Salomon  fut  plus  grand  que 
tous  les  rois  de  la  terre  par  les  richesses 
et  par  la  sagesse.  -'Tous  les  rois  de  la 
terre  cherchaient  à  voir  Salomon,  pour 
entendre  la  sagesse  que  Dieu  avait 
mise  dans  son  cœur.  -^Et  chacun  d'eux 
apportait  son  présent,  des  objets  d'ar- 
gent et  des  objets  d'or,  des  vêtements, 
des  armes,  des  aromates,  des  chevaux 
et  des  mulets  ;  et  il  en  était  ainsi  cha- 
(jue  année.  -^Salomon  avait  quatre 
mille  crèches  pour  les  chevaux  desti- 
nés à  ses  chars,  et  douze  mille  cava- 
liers qu'il  plaça  dans  les  villes  où  il 
tenait  ses  chars  et  à  Jérusalem  près 
du  roi.  -*11  dominait  sur  tous  les  rois. 


marchands  qui  en  apportaient,  de  tous      depuis   le  fleuve"  jusqu'au  pays   des 
les  rois  d'Arabie  et  des  gouverneurs      Philistins  et  jusqu'à  la  frontière  d'É- 

gyj^te.  -'Le  roi   rendit  l'argent  aussi 


du  pays  qui  apportaient  de  l'or  et  de 
l'argent  à  Salomon. 

'^Le  roi  Salomon  fit  deux  cents 
grands  boucliers  d'or  battu,  pour  cha- 
cun desquels  il  employa  six  cents  si- 
cles  d'or  battu,  '^et  trois  cents  autres 
boucliers  d'or  battu,  pour  chacun  des- 
quels il  employa  trois  cents  sicles 
d'or;  et  le  roi  les  mit  dans  la  maison 
de  la  forêt  du  Liban.  ''Le  roi  fit  un 
grand  trône  d'ivoire,  et  le  couvrit  d'or 
pur.  "*Ce  trône  avait  six  degrés,  et  un 

a.  L'Euphrate. 


lomniun  a  Jérusalem  que  les  pierres, 
et  les  cèdres  aussi  nombreux  que  les 
sycomores  qui  croissent  dans  la  plai- 
ne. -"C'était  de  l'Egypte  et  de  tous  les 
pays  que  l'on  tirait  des  chevaux  pour 
Salomon. 

-"Le  reste  des  actions  de  Salomon, 
les  premières  et  les  dernières,  cela 
n'est-il  pas  écrit  dans  le  livre  de  Na- 
than le  prophète,  dans  la  prophétie 
d'Achija  de  Silo,  et  dans  les  révéla- 


499 


Chap.  9,30-10,1 


II  CHRONIQUES. 


lions  de  Jéedo  le  prophète  sur  Jéro-  mon  se  coucha  avec  ses  pères,  et  on 

boam,  fils  de  Nebath?  l'enterra  dans  la  ville  de  David,  son 

^"Salomon    régna    quarante    ans    à  père.  Et  Roboam,  son  fds,  régna  à  sa 

Jérusalem  sur  tout  Israël.  ^'Puis  Salo-  place. 


HISTOIRE    DU     ROYAUME     DE    JUDA,     DEPUIS    LE     SCHISME    .lUSQU  A    LA    CAPTIVITE 


{Chap.  10-36. 


Dii'ision  du  royaume  :  Roboam  roi  de  Juda,  Jéroboam  roi  d'Israël. 


Chap.  X.  'Roboam  se  rendit  à  Si- 
chem,  car  tout  Israël  était  venu  à  Si- 
chem  pour  le  faire  roi. 

'^Lorsque  Jéroboam,  fils  de  Nebath, 
eut  des  nouvelles,  il  était  en  Egypte, 
où  il  s'était  enfui  loin  du  roi  Salomon, 
et  il  revint  d'Egypte.  ^On  l'envoya  ap- 
peler. Alors  Jéroboam  et  tout  Israël 
vinrent  à  Roboam  et  lui  parlèrent 
ainsi  :  ''Ton  père  a  rendu  notre  joug- 
dur;  maintenant  allège  cette  rude  ser- 
vitude et  le  joug  pesant  que  nous  a 
imposé  ton  père.  Et  nous  te  servirons. 
^11  leur  dit  :  Revenez  vers  moi  dans 
trois  jours.  Et  le  peuple  s'en  alla. 

^Le  roi  Roboam  consulta  les  vieil- 
lards c]ui  avaient  été  auprès  de  Salo- 
mon, son  père,  pendant  sa  vie,  et  il 
dit  :  Que  conseillez-vous  de  répondre 
à  ce  peuple  ?  'Et  voici  ce  qu'ils  lui  di- 
rent :  Si  tu  es  bon  envers  ce  peuple, 
si  tu  les  reçois  favorablement,  et  si  tu 
leur  parles  avec  bienveillance,  ils  se- 
ront pour  toujours  tes  serviteurs.  *Mais 
Roboam  laissa  le  conseil  que  lui  don- 
naient les  vieillards,  et  il  consulta  les 
jeunes  gens  qui  avaient  grandi  avec 
lui  et  qui  l'entouraient.  ''Il  leur  dit  : 
Que  conseillez-vous  de  répondre  à  ce 
peuple  qui  me  tient  ce  langage  :  Allège 
le  joug  que  nous  a  imposé  ton  père  ? 
'"Et  voici  ce  que  lui  dirent  les  jeunes 
gens  qui  avaient  grandi  avec  lui  :  Tu 
parleras  ainsi  à  ce  peuple  qui  t'a  tenu 

a.  Espèce  de  verge  ou  de  fouet  garni  de  pointes. 


ce  langage  :  Ton  père  a  rendu  notre 
joug  pesant,  et  toi,  allège-le-nous  !  tu 
leur  parleras  ainsi  :  Mon  petit  doigt 
est  plus  gros  que  les  reins  de  mon 
père.  "Maintenant,  mon  père  vous  a 
chargés  d'un  joug  pesant,  et  moi  je 
vous  le  rendrai  plus  pesant  ;  mon  père 
vous  a  châtiés  avec  des  fouets,  et  moi 
je  vous  châtierai  avec  des  scorpions". 

'-Jéroboam  et  tout  le  peu])le  vinrent 
à  Roboam  le  troisième  jour,  suivant  ce 
qu'avait  dit  le  roi  :  Revenez  vers  moi 
dans  trois  jours.  Le  roi  leur  répondit 
durement.  '^Le  roi  Roboam  laissa  le 
conseil  des  vieillards,  "et  leur  parla 
ainsi  d'après  le  conseil  des  jeunes 
gens  :  Mon  père  a  rendu  votre  joug 
pesant,  et  moi  je  le  rendrai  plus  pe- 
sant; mon  père  vous  a  châtiés  avec 
des  fouets,  et  moi  je  vous  châtierai 
avec  des  scorpions.  '^Ainsi  le  roi  n'é- 
couta point  le  peuple  ;  car  cela  fut  di- 
rigé par  Dieu,  en  vue  de  l'accomplis- 
sement de  la  parole  que  l'Éternel  avait 
dite  par  Achija  de  Silo  à  Jéroboam, 
fils  de  Nebath. 

'^Lorsque  tout  Israël  vit  que  le  roi 
ne  l'écoutait  pas,  le  peuple  répondit 
au  roi  :  Quelle  part  avons-nous  avec 
David  ?  Nous  n'avons  point  d'héritage 
avec  le  fils  d'Isaï  !  A  tes  tentes,  Israël  ! 
Maintenant,  pourvois  à  ta  maison,  Da- 
vid !  Et  tout  Israël  s'en  alla  dans  ses 
tentes.  ''Les  enfants  d'Israël  qui  habi- 


500 


II  CHRONIOUES. 


Chap.  IO,iH-I2,^. 


taient  les  villes  de  Jiida  furent  les 
seuls  sur  qui  régna  Rohoam.  '"Aloi'S 
le  roi  Roboam  envoya  Iladoram,  qui 
était  préposé  sur  les  impôts.  Mais  Ha- 
doram  fut  lapidé  par  les  enfants  d'Is- 
raël, et  il  mourut.  Et  le  roi  Roboam  se 
hâta  de  monter  sur  un  char,  pour  s'en- 
fuir à  Jérusalem.  ""C'est  ainsi  qu'Is- 
raël s'est  détaché  de  la  maison  de 
David  jusqu'à  ce  jour. 

Précautions  de  Roboam  pour  s' affermir  dans  son 
royaume.  —  Idolâtrie.  —  hn'asion  de  Sclii- 
scliak,  roi  d' Egypte.  —  Mort  de  Roboam. 

Chop.  XI.  'Roboam,  arrivé  à  Jé- 
rusalem, rassembla  la  maison  de  Juda 
ctde  Benjamin,  centquatre-vingt  mille 
hommes  d'élite  propres  à  la  guerre, 
pour  qu'ils  combattissent  contre  Is- 
raël afin  de  le  ramener  sous  la  domi- 
nation de  Roboam.  -Mais  la  parole  de 
l'Eternel  fut  ainsi  adressée  à  Sche- 
maeja,  homme  de  Dieu  :  ^Parle  à  Ro- 
boam, fils  de  Salomon,  roi  de  Juda,  et 
à  tout  Israël  en  Juda  et  en  Benjamin. 
Et  dis-leur  :  •'Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Ne  montez  point,  et  ne  faites  pas  la 
guerre  à  vos  frères  !  Que  chacun  de 
vous  retourne  dans  sa  maison,  car 
c'est  de  par  moi  que  cette  chose  est 
arrivée.  Ils  obéirent  aux  paroles  de 
l'Eternel,  et  ils  s'en  retournèrent,  re- 
nonçant à  marcher  contre  Jéroboam. 

'Roboam  demeura  à  Jérusalem,  et  il 
bâtit  des  villes  fortes  en  Juda.  ^11  bâtit 
Rethléhem,  Étham  ,  Tekoa  ,  "Beth- 
Tsur,  Soco,  Adullam,  *Gath,  Maré- 
scha,  Ziph,  ^\doraïm,  Lakis,  Azéka, 
'"Tsorea,  Ajalon  et  Hébron,  qui  étaient 
en  Juda  et  en  Benjamin,  et  il  en  fit  des 
villes  fortes.  "Il  les  fortifia,  et  y  éta- 
blit des  commandants,  et  des  magasins 
de  vivres,  d'huile  et  de  vin.  *^I1  mit 
dans  chacune  de  ces  villes  des  bou- 
cliers et  des  lances,  et  il  les  rendit 
très  fortes.  Juda  et  Benjamin  étaient  à 
lui. 

"Les  prêtres  et  les  Lévites  qui  se 


trouvaient  dans  tout  Israël  quittèrent 
leurs  demeures  pour  se  rendre  aiq)rès 
de  lui  ;  '*car  les  Lévites  abandonnèrent 
leurs  banlieues  et  leurs  propriétés  et 
vinrent  en  Juda  et  à  Jérusalem,  parce 
que  Jéroboam  et  ses  fils  les  empêchè- 
rent de  remplir  leurs  fonctions  comme 
prêtres  de  l'Eternel.  *' Jéroboam  éta- 
blit des  prêtres  pour  les  hauts  lieux, 
pour  les  boucs,  et  pour  les  veaux  qu'il 
avait  faits.  '^Ceux  de  toutes  les  tribus 
d'Israël  qui  avaient  à  cœur  de  cher- 
cher l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  sui- 
virent les  Lévites  à  Jérusalem  pour 
sacrifier  à  l'Eternel,  le  Dieu  de  leurs 
pères.  '^Ils  donnèrent  ainsi  de  la  force 
au  royaume  de  Juda,  et  affermirent 
Roboam ,  fils  de  Salomon ,  pendant 
trois  ans  ;  car  ils  marchèrent  pendant 
trois  ans  dans  la  voie  de  David  et  de 
Salomon. 

'* Roboam  prit  pour  femme  Maha- 
lath,  fille  de  Jerimoth,  fils  de  David  et 
d'Abichaïl,  fille  d'Éliab,  fils  d'Isaï. 
"Elle  lui  enfanta  des  fils  :  Jeusch, 
Schemaria  et  Zaham.  -"Après  elle,  il 
prit  Maaca,  fille  d'Absalom.  Elle  lui 
enfanta  Abija,  Attaï,  Ziza  et  Schelo- 
mith.  -'Roboam  aimait  Maaca,  fille 
d'Absalom,  plus  que  toutes  ses  fem- 
mes et  ses  concubines  ;  Car  il  eut  dix- 
huit  femmes  et  soixante  concubines, 
et  il  engendra  ving-t-huit  fils  et  soixante 


fi 


illes. 


«Rob 


)oam  aonna  le  premier  rano- 


pre 


à  Abija,  fils  de  Maaca,  et  l'établit  chef 
]iarmi  ses  frères,  car  il  voulait  le  faire 
roi.  -'Il  agit  avec  habileté  en  disper- 
sant tous  ses  fils  dans  toutes  les  con- 
trées de  Juda  et  de  Benjamin  ,  dans 
toutes  les  villes  fortes;  il  leur  fournit 
des  vivres  en  abondance,  et  demanda 
pour  eux  une  multitude  de  femmes. 

CJutp.  XII.  'Lorsque  Roboam  se 
fut  affermi  dans  son  royaume  et  qu'il 
eut  acquis  de  la  force,  il  abandonna  la 
loi  de  l'Eternel,  et  tout  Israël  l'aban- 
donna avec  lui. 

*La 


cm 


qu 


ième  année  du  règne  de 


oOl 


Chop.  12,3-13,1. 


II  CHRONIQUES. 


Roboam ,  Schischak,  roi  d'Egypte, 
monta  contre  Jérusalem,  parce  qu'ils 
avaient  péché  contre  l'Eternel.  ^11  avait 
mille  deux  cents  chars  et  soixante 
mille  cavaliers  ;  et  il  vint  d'Egypte 
avec  lui  un  peuple  innombrable,  des 
Libyens,  des  Sukkiens  et  des  Ethio- 
piens. ■'Il  prit  les  villes  fortes  qui  aj)- 
partenaient  à  Juda,  et  arriva  jusf|u'à 
Jérusalem. 

^Alors  Schemaeja,  le  prophète,  se 
rendit  auprès  de  Roboam  et  des  chefs 
de  Juda  qui  s'étaient  retirés  dans  Jé- 


"Le  roi  Roboam  s'affermit  dans  Jé- 
rusalem et  régna.  Il  avait  quarante  et 
un  ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il  ré- 
gna dix-sept  ans  à  Jérusalem,  la  ville 
que  l'Eternel  avait  choisie  sur  toutes 
les  tribus  d'Israël  pour  y  mettre  son 
nom.  Sa  mère  s'appelait  Naama,  l'Am- 
monite. '■'Il  fit  le  mal,  parce  qu'il 
n'appliqua  pas  son  cœur  à  chercher 
riiternel. 

'^Les  actions  de  Roboam,  les  pre- 
mières et  les  dernières,  ne  sont-elles 
pas  écrites  dans   les  livres  de  Sche- 


rusalem  à  l'approche  de  Schischak,  et  maeja  le  prophète  et  d'Iddo  le  pro- 
il  leur  dit  :  Ainsi  parle  l'Eternel  :  Vous 
m'avez  abandonné  ;  je  aous  abandonne 
aussi,  et  je  vous  livre  entre  les  mains 
de  Schischak.  ^Les  chefs  d'Israël  et  le 
roi  s'humilièrent  et  dirent  :  L'Eternel 
est  juste  !  'Et  quand  l'Eternel  vit  qu'ils 
s'humiliaient,  la  parole  de  l'Eterne 
fut  ainsi  adressée  à  Schemaeja  :  Ils  se 
sont  humiliés,  je  ne  les  détruirai  pas, 
je  ne  tarderai  pas  à  les  secourir,  et  ma 
colère  ne  se  répandra  pas  sur  Jérusa- 
lem par  Schischak  ;  *mais  ils  lui  seront 
assujettis,  et  ils  sauront  ce  que  c'est 
que  me  servir  ou  servir  les  royaumes 
des  autres  pays. 

'Schischak,  roi  d'Egypte,  monta 
contre  Jérusalem.  Il  prit  les  trésors  de 
la  maison  de  l'Eternel  et  les  trésors 


phète,  parmi  les  registres  généalogi- 
ques ? 

Il  y  eut  toujours  guerre  entre  Ro- 
boam et  Jéroboam. 

'^Roboam  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  il  fut  enterré  dans  la  ville  de  David. 
1      Et  Abija,  son  fds,  régna  à  sa  place. 

Abija,  roi  de  Juda,  —  Guerre  contre  Jéroboam, 
roi  d  Israël. 

C/iap.  XIII.  '  La  dix-huitième  an- 
née du  règne  de  Jéroboam,  Abija  ré- 
gna sur  Juda.  -Il  régna  trois  ans  à  Jé- 
rusalem. Sa  mère  s'appelait  Micaja, 
fille  d'Uriel,  de  Guibea. 

Il  y  eut  guerre  entre  Abija  et  Jéro- 
boam. ^Abija  engagea  les  hostilités 
avec  une  armée  de  vaillants  guerriers, 


de  la  maison  du  roi,  il  prit  tout.  Il  prit     quatre  cent  mille  hommes  d'élite;  et 


Jéroboam  se  rangea  en  bataille  contre 
lui  avec  huit  cent  mille  hommes  d'é- 
lite, vaillants  guerriers. 

■•Du  haut  du  mont  Tsemaraïm,  qui 

fait  partie  de  la  montagne  d'Ephraïm, 

'Toutes  les  fois  que  le  roi  allait  à  la     Abija  se  leva  et  dit  :  Ecoutez-moi,  Jé- 


les  boucliers  d'or  que  Salomon  avait 
faits.  '"Le  roi  Roboam  fit  à  leur  place 
des  boucliers  d'airain,  et  il  les  remit 
aux  soins  des  chefs  des  coureurs,  qui 
entrée  de  la  maison  du  roi. 


gardaient 


maison  de  l'Eternel,  les  coureurs  ve- 
naient et  les  portaient  ;  puis  ils  les 
rapportaient  dans  la  chambre  des  cou- 
reurs. 

'^Comme  Roboam  s'était  humilié, 
l'Eternel  détourna  de  lui  sa  colère  et 
ne  le  détruisit  pas  entièrement.  Et  il 
y  avait  encore  de  bonnes  choses  en 
Juda. 


roboam,  et  tout  Israël  !  ^Ne  devez- 
vous  pas  savoir  que  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël,  a  donné  pour  toujours  à  Da- 
vid la  royauté  sur  Israël,  à  lui  et  à  ses 
fils,  par  une  alliance  inviolable  ?  ^Mais 
Jéroboam,  fils  de  Nebath,  serviteur 
de  Salomon,  fils  de  David,  s'est  levé 
et  s'est  révolté  contre  son  maître.  'Des 
gens  de  rien,  des  hommes  pervers,  se 


502 


II  CHRONIQUES. 


Chap.  13, 8- là,  5. 


sont  rassemblés  auprès  de  lui  et  Font  rÉtcrnel  frappa  Jéroboam  et  tout  Is- 

emporté  sur  Roboam,  fils  de  Salomon.  raël  devant  Abija  et  Juda.  "^Les  en- 

Roboam  était  jeune  et  craintif,  et  il  fants  d'Israël  s'enfuirent  devant  Juda, 

manqua  de  force  devant  eux.  *  Et  main-  et  Dieu  les  livra  entre  ses  mains.  ''Abi- 

tenant,    vous    pensez    triomjjber    du  ja  et  son  peuple  leur  firent  éprouver 

royaume  de    l'Eternel,  qui  est  entre  une  grande  défaite,  et  cinq  cent  mille 

les  mains  des  fils  de  David  ;  et  vous  hommes  d'élite  tombèrent  morts  par- 

ètes  une  multitude  nombreuse,  et  vous  mi  ceux  d'Israël.  '*Les  enfants  d'Israël 

avez  avec  vous  les  veaux  d'or  que  Je-  furent  humiliés  en  ce  temps,  et  les  en- 

roboam  vous  a  faits  pour  dieux.  ^N'a-  fants  de  Juda  remportèrent  la  victoire, 

vez-vous  pas  repoussé  les  prêtres  de  parce  qu'ils  s'étaient  appuyés  sur  l'E- 

l'Eternel,  les  fils  d'Aaron  et  les  Lévi-  ternel,  le  Dieu  de  leurs  pères.  '^Abija 

tes,  et  ne  vous  ètes-vous  pas  fait  des  poursuivit  Jéroboam   et   lui   prit  des 

prêtres,  comme   les  peuples  des  au-  villes,  Béthel  et  les  villes  de  son  res- 


tres  pays  ?  Quiconque  venait  avec  un 
jeune  taureau  et  sept  béliers,  afin  d'ê- 
tre consacré,  devenait  prêtre  de  ce 
qui  n'est  point  Dieu.  '"Mais  ])our  nous, 
l'Eternel  est  notre  Dieu,  et  nous  ne 


sort,  Jeschana  et  les  villes  de  son  res- 
sort, et  Ephron  et  les  villes  de  son 
ressort.  ^"Jéroboam  n'eut  plus  de  force 
du  temps  d'Abija  ;  et  l'Eternel  le  frap- 
pa, et  il  mourut.  '-'Mais  Abija  devint 


lavons  point  abandonné,  les  prêtres  puissant;  il  eut  quatorze  femmes,  et 
au  service  de  l'Eternel  sont  fils  d'Aa-  engendra  vingt-deux  fils  et  seize  filles, 
ron,  et  les  Lévites  remplissent  leurs  --Le  reste  des  actions  d'Abija,  ce 
fonctions.  "Nous  offrons  chaque  ma-  qu'il  a  fait  et  ce  qu'il  a  dit,  cela  est  écrit 
tin  et  chaque  soir  des  holocaustes  à  dans  les  mémoires  du  prophète  Iddo. 
l'Eternel,  nous  brûlons  le  parfum  odo-  "Abija  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
riférant,  nous  mettons  les  pains  de  on  l'enterra  dans  la  ville  de  David.  Et 
proposition  sur  la  table  pure,  et  nous  Asa,  son  fils,  régna  à  sa  ]>lace.  De  son 
allumons  chaque  soir  le  chandelier  temps,  le  pays  fut  en  repos  pendant 
d'or  et  ses  lampes  ;  car  nous  observons  dix  ans. 
les  commandements  de  l'Eternel,  no- 
tre Dieu.  Et  vous,  vous  l'avez  aban-  ■^"''  '■"'  ^'^  •^"^"-  -  '''^"'''•'^  '■""•  ^^''•''''' 

diKir    •    •       TN-             .                      ..  et  les  Ethiopiens. 
onne.  '-Voici,   Dieu  et   ses    prêtres 

sont  avec  nous,  à  notre  tête,  et  nous  Chap.  XIV.      'Asa  fit  ce  qui  est  bien 

avons    les    trompettes    retentissantes  et  droit  aux  yeux  de   l'Eternel,   son 

pour  les  faire  résonner  contre  vous.  Dieu.  *I1  fit  disparaître  les  autels  de 

Enfants  d'Israël  !  ne  faites  pas  la  guerre  l'étranger  et   les  hauts  lieux,  il  brisa 

à  l'Eternel,  le  Dieu  de  vos  pères,  car  les  statues  et  abattit  les  idoles.  ^11  or- 

vous  n'auriez  aucun  succès.  donna  à  Juda  de  rechercher  l'Eternel, 

'•'Jéroboam  les  prit  par  derrière  au  le  Dieu  de  ses  pères,  et  de  pratiquer 

moyen  d'une  embuscade,  et  ses  trou-  la  loi  et   les  commandements.  ''11  fit 

pes  étaient  en  face  de  Juda  qui  avait  disparaître  de  toutes  les  villes  de  Juda 

l'embuscade   par  derrière.   '*Ceux  de  les  hauts  lieux  et  les  statues  consa- 

Juda  s'étant  retournés  eurent  à  com-  crées  au  soleil.  Et  le  royaume  fut  en 

battre  devant  et  derrière.  Ils  crièrent  repos  devant  lui. 

à  l'Eternel,  et  les  prêtres  sonnèrent  ^11  bâtit  des  villes  fortes  en  Juda; 

des  trompettes.  '^Les  hommes  de  Juda  car  le  pays  fut  tranquille  et  il  n'y  eut 

poussèrent  un  cri   de  guerre;  et,  au  pas  de  guerre  contre  lui  pendant  ces 

cri  de  guerre  des  hommes  de  Juda,  années-là,  parce  que  l'Eternel  lui  don- 


503 


Cliap.  l^,<j-lo,V2. 


II  CHRONIQUES. 


na  du  repos.  *I1  dit  à  Juda  :  Bâtissons  ^^'^  '^"  ''<""  Asa  pour  la  destruction 
ces  villes,  et  entourons-les  de  murs,  de  l  idolâtrie. 
de  tours,  de  portes  et  de  barres;  le  Chap.  XV.  'L'esprit  de  Dieu  fut 
pays  est  encore  devant  nous,  car  nous  sur  Azaria,  fils  d'Oded,  -et  Azaria  alla 
avons  recherché  l'Eternel,  notre  Dieu,  au-devant  d'Asa  et  lui  dit:  Écoutez- 
nous  l'avons  recherché,  et  il  nous  a  moi,  Asa,  et  tout  Juda  et  Benjamin  ! 
donné  du  repos  de  tous  côtés.  Ils  bâti-  L'Éternel  est  avec  vous  quand  vous 
rent  donc,  et  réussirent.  êtes  avec  lui  ;  si  vous  le  cherchez,  vous 

^Asa  avait  une  armée  de  trois  cent  le  trouverez;  mais  si  vous  l'abandon- 

mille  hommes  de  Juda,  portant  le  bou-  nez,   il   vous  abandonnera.   'Pendant 

clier  et  la  lance,  et  de  deux  cent  qua-  longtemps  il  n'y  a  eu  pour  Israël  ni 

tre-vingt  mille  de  Benjamin,  portant  vrai  Dieu,  ni  prêtre  qui  enseignât,  ni 

le  bouclier  et  tirant  de  l'arc,  tous  vail-  loi.  *Mais  au  sein  de  leur  détresse  ils. 

lants  hommes.  sont  retournés   à   l'Éternel ,   le   Dieu 

^Zérach,  l'Éthiopien,  sortit  contre  d'Israël,  ils  l'ont  cherché,  et  ils  l'ont 


eux  avec  une  armée  d'un  million 
d'hommes  et  trois  cents  chars,  et  il 
s'avança  jusqu'à  Maréscha.  ^Asa  mar- 
cha au-devant  de  lui,  et  ils  se  rangè- 
rent en  bataille  dans  la  vallée  de  Tse- 


trouvé.  ^Dans  ces  temps-là,  point  de 
sécurité  pour  ceux  qui  allaient  et  ve- 
naient, car  il  y  avait  de  grands  trou- 
bles pai'mi  tous  les  habitants  du  pays; 
^on  se  heurtait  peuple  contre  peuple,. 


])hata,  près  de  Maréscha. '"Asa  invoqua     ville  contre  ville,  parce  que  Dieu  les 

agitait  par  toutes  sortes  d'angoisses. 
^Vous  donc,  fortifiez-vous,  et  ne  lais- 
sez pas  vos  mains  s'affaiblir,  car  il  y 
aura  un  salaire  pour  vos  œuvres. 
'^Après  avoir  entendu  ces  paroles  et 


l'Eternel,  son  Dieu,  et  dit  :  Eternel 
toi  seul  peux  venir  en  aide  au  faible 
comme  au  fort  :  viens  à  notre  aide, 
Éternel,  notre  Dieu  !  car  c'est  sur  toi 
que  nous  nous  appuyons,  et  nous  som- 


mes venus  en  ton  nom  contre  cette  la  prophétie  d'Oded  le  prophète",  Asa 
multitude.  Éternel,  tu  es  notre  Dieu  :  se  fortifia  et  fit  disparaître  les  abomi- 
que  ce  ne  soit  pas  l'homme  qui  l'em-  nations  de  tout  le  pays  de  Juda  et  de 
porte  sur  toi!  "L'Éternel  frappa  les  Benjamin  et  des  villes  qu'il  avait  pri- 
Ethiopiens  devant  Asa  et  devant  Juda,  ses  dans  la  montagne  d'Éphraïm,  et 
et  les  Éthiopiens  prirent  la  fuite.  '-Asa  il  restaura  l'autel  de  l'Éternel  qui  était 
et  le  peuple  qui  était  avec  lui  les  ])our-  devant  le  portique  de  l'Éternel.  'Il 
suivirent  jusqu'à  Guérar,  et  les  Ethio-  rassembla  tout  Juda  et  Benjamin,  et 
piens  tombèrent  sans  pouvoir  sauver  ceux  d'Éphraïm,  de  Manassé  et  de  Si- 
leur  vie,  car  ils  furent  détruits  par  l'É-  méon,  qui  habitaient  parmi  eux,  car 
ternel  et  par  son  armée.  Asa  et  son  un  grand  nombre  de  gens  d'Israël  se 
jjeuple  firent  un  très  grand  butin  ; '•''ils  joignirent  à  lui  lorsqu'ils  virent  que 
frappèrent  toutes  les  villes  des  envi-  l'Eternel,  son  Dieu,  était  avec  lui.  '"Ils 
rons  de  Guérar,  car  la  terreur  de  l'E-  s'assemblèrent  à  Jérusalem  le  troi- 
ternel  s'était  emparée  d'elles,  et  ils  sième  mois  de  la  quinzième  année  du 
pillèrent  toutes  les  villes,  dont  les  règne  d'Asa.  "Ce  jour-là,  ils  sacrifié- 
dépouilles  furent  considérables.  '''Ils  rent  à  l'Eternel,  sur  le  butin  qu'ils 
frappèi'ent  aussi  les  tentes  des  trou-  avaient  amené,  sept  cents  bœufs  et 
peaux,  et  ils  emmenèrent  une  grande  sept  mille  brebis.  '-Ils  prirent  l'enga- 
quantité  de  brebis  et  de  chameaux,  gement  de  chercher  l'Eternel,  le  Dieu 
Puis  ils  retournèrent  à  Jérusalem.  de  leurs  pères,  de  tout  leur  cœur  et 

«.  Le  père  iioinmé  à  la  place  du  lils,  voy.  v.  1. 


504 


II  CHRONIQUES. 


Chap.  15, 13- 16,  V, 


de  toute  leur  âme;  '''et  quieonque  ne 
chercherait  pas  rEternel,  le  Dieu  d'Is- 
raël, devait  être  mis  à  mort,  petit  ou 
grand,  homme  ou  femme.  '■'Ils  jurè- 
rent fidélité  à  l'Eternel  à  voix  haute, 
avec  des  cris  de  joie,  et  au  son  des 
trompettes  et  des  cors;  '^tout  Juda  se 
réjouit  de  ce  serment,  car  ils  avaient 
juré  de  tout  leur  coeur,  ils  avaient 
cherché  l'Eternel  de  plein  gré,  et  ils 
l'avaient  trouvé,  et  l'Eternel  leur 
donna  du  repos  de  tous  côtés. 

'^Le  roi  Asa  enleva  même  à  Maaca, 
sa  mère,  la  dignité  de  reine,  parce 
qu'elle  avait  fait  une  idole  pour  As- 
tarté.  Asa  abattit  son  idole,  qu'il  ré- 
duisit en  poussière ,  et  la  brûla  au 
torrent  de  Cédron.  "Mais  les  hauts 
lieux  ne  disparurent  point  d'Israël , 
quoique  le  cœur  d'Asa  fût  en  entier  à 
l'Eternel  pendant  toute  sa  vie.  '41  mit 
dans  la  maison  de  Dieu  les  choses 
consacrées  par  son  père  et  par  lui- 
même,  de  l'argent,  de  l'or  et  des  vases. 

"Il  n'y  eut  point  de  guerre  jusqu'à 
la  trente-cinquième  année  du 
d'Asa. 


rcffue 


Faute  que  commet  Asa  en  s'aUiant  avec  le  roi 
de  Syrie  contre  le  roi  d'Israël. 

Chap.  XYI.  'La  trente -sixième 
année  du  règne  d'Asa,  Baescha,  roi 
d'Israël,  monta  contre  Juda;  et  il  bâtit 
Rama,  pour  empêcher  ceux  d'Asa,  roi 
de  Juda,  de  sortir  et  d'entrer.  -Asa 
sortit  de  l'argent  et  de  l'or  des  trésors 
de  la  maison  de  l'Éternel  et  de  la  mai- 
son du  roi,  et  il  envoya  des  messa- 
gers vers  Ben-IIadad,  roi  de  Syrie,  qui 
habitait  à  Damas.  Il  lui  fit  dire  :  'Qu'il 
y  ait  une  alliance  entre  moi  et  toi, 
comme  il  y  en  eut  une  entre  mon  père 
et  ton  père.  Voici,  je  t'envoie  de  l'ar- 


armée  contre  les  villes  d'Israël,  et  ils 
frappèrent  Ijjon,  Dan,  Abel-Maïm,  et 
tous  les  magasins  des  villes  de  Neph- 
thali.  ^Lorsque  Baescha  l'apprit,  il 
cessa  de  bâtir  Rama  et  interrompit 
ses  travaux.  *Le  roi  Asa  occupa  tout 
Juda  à  emporter  les  pierres  et  le  bois 
que  Baescha  employait  à  la  construc- 
tion de  Rama,  et  il  s'en  servit  pour 
bâtir  Guéba  et  Mitspa. 

'Dans  cetemps-là,  Hanani ,  le  voyant, 
alla  auprès  d'Asa,  roi  de  Juda,  et  lui 
dit  :  Parce  que  tu  t'es  appuyé  sur  le 
roi  de  Syrie  et  que  tu  ne  t'es  pas  ap- 
puyé sur  l'Eternel,  ton  Dieu,  l'armée 
du  roi  de  Syrie  s'est  échappée  de  tes 
mains.  *Les  Ethiopiens  et  les  Libyens 
ne  formaient-ils  pas  une  grande  armée, 
avec  des  chars  et  une  multitude  de 
cavaliers  ?  Et  cependant  l'Eternel  les 
a  livrés  entre  tes  mains,  parce  que  tu 
t'étais  appuyé  sur  lui.  'Car  l'Éternel 
étend  ses  regards  sur  toute  la  terre, 
pour  soutenir  ceux  dont  le  cœur  est 
tout  entier  à  lui.  Tu  as  agi  en  insensé 
dans  cette  affaire,  car  dès  à  présent  tu 
auras  des  guerres. 

'"Asa  fut  irrité  contre  le  voyant,  et 
il  le  fit  mettre  en  prison  parce  qu'il 
était  en  colère  contre  lui.  Et  dans  le 
même  temps  Asa  opprima  aussi  quel- 
ques-uns du  peuple. 

"Les  actions  d'Asa,  les  premières 
et  les  dernières,  sont  écrites  dans  le 
livre  des  rois  de  Juda  et  d'Israël.  '-La 
trente-neuvième  année  de  son  rèarne, 
Asa  eut  les  pieds  malades  au  point 
d'éprouver  de  grandes  souffrances  ; 
même  pendant  sa  maladie,  il  ne  cher- 
cha pas  l'Eternel,  mais  il  consulta  les 
médecins. 

"Asa  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
il  mourut  la  quarante  et  unième  an- 
née de  son  règne  ;  '■'on  l'enterra  ilans 


gent  et  de  l'or.  Va,  romps  ton  alliance      le  sépulcre  qu'il   s'était  creusé  dans 

avec  Baescha,  roi  d'Israël,  afin   qu'il      la   ville  de  David.  On  le   coucha  sur 

■  loigne  de  moi.  *Ben-Hadad  écouta     un  lit  qu'on  avait  garni  d'aromates  et 


s  éloigne 


le  roi  Asa  ;  il  envoya  les  chefs  de  son     de    parfums   préparés   selon  l'art  du 

505 


Chap.  17,1-18,1 


II  CHRONIQUES. 


parfumeur,  et  Ton  en  brûla  en  son 
honneur  une  quantité  très  considé- 
rable. 

Josaphat,  roi  de  Juda.  —  Piété  et  prospérité. 

Chap.  XVII.  'Josaphat,  son  fils, 
régna  à  sa  place. 

Il  se  fortifia  contre  Israël  :  -il  mit 
des  troupes  dans  toutes  les  villes  for- 
tes de  Juda,  et  des  garnisons  dans  le 
pays  de  Juda  et  dans  les  villes  d'E- 
phraïm  dont  Asa,  son  père,  s'était 
emparé. 

^L'Éternel  fut  avec  Josaphat,  parce 
qu'il  marcha  dans  les  premières  voies 
de  David,  son  père,  et  qu'il  ne  recher- 
cha point  les  Baals;  ''car  il  eut  recours 
au  Dieu  de  son  père,  et  il  suivit  ses 
commandements,  sans  imiter  ce  que 
faisait  Israël.  ^L'Eternel  affermit  la 
royauté  entre  les  mains  de  Josaphat, 
à  qui  tout  Juda  apportait  des  pré- 
sents, et  qui  eut  en  abondance  des  ri- 
chesses et  de  la  gloire.  ^Son  cœur 
grandit  dans  les  voies  de  l'Eternel,  et 
il  fit  encore  disparaître  de  Juda  les 
hauts  lieux  et  les  idoles. 

'La  troisième  année  de  son  règne, 
il  chargea  ses  chefs  Ben-IIaïl,  Abdias, 
Zacharie,  Nethaneel  etMichée,  d'aller 
enseigner  dans  les  villes  de  Juda.  '*I1 
envoya  avec  euxles Lévites Schemaeja, 
Nethania,  Zebadia,  Asaël,  Schemira- 
moth,  Jonathan,  Adonija,  Tobija  et 
Tob-Adonija,  Lévites,  et  les  prêtres 
Elischama  et  Joram.  "Ils  enseignèrent 
dans  Juda,  ayant  avec  eux  le  livre  de 
la  loi  de  l'Éternel.  Ils  parcoururent 
toutes  les  villes  de  Juda,  et  ils  ensei- 
gnèrent parmi  le  peuple. 

'"La  terreur  de  l'Éternel  s'empara 
de  tous  les  royaumes  des  pays  qui  en- 
vironnaient Juda,  et  ils  ne  firent  point 
la  guerre  à  Josaphat.  "Des  Philistins 
apportèrent  à  Josaphat  des  présents 
et  un  tribut  en  argent;  et  les  Arabes 


lui  amenèrent  aussi  du  bétail,  sept 
mille  sept  cents  béliers  et  sept  mille 
sept  cents  boucs.  '-Josaphat  s'élevait 
au  plus  haut  degré  de  grandeur.  Il 
bâtit  en  Juda  des  châteaux  et  des  villes 
pour  servir  de  magasins.  **II  fit  exécu- 
ter beaucoup  de  travaux  dans  les  vil- 
les de  Juda,  et  il  avait  à  Jérusalem  de 
vaillants  hommes  pour  soldats. 

'*Voici  leur  dénombrement,   selon    É 
les  maisons  de  leurs  pères. 

De  Juda,  chefs  de  milliers  :  Adna, 
le  chef,  avec  trois  cent  mille  vaillants 
hommes;  '^et  à  ses  côtés,  Jochanan, 
le  chef,  avec  deux  cent  quatre-vingt 
mille  hommes;  '^et  à  ses  côtés,  Ama- 
sia,  fils  de  Zicri,  qui  s'était  volontai- 
rement consacré  à  l'Eternel,  avec  deux 
cent  mille  vaillants  hommes. 

"De    Benjamin  :    Eliada,    vaillant 
homme,  avec  deux  cent  mille  hommes 
armés  de  l'arc  et  du  bouclier;  '*et  à    , 
ses  côtés,  Zozabad,  avec  cent  quatre- 
vingt   mille  hommes   armés    pour  la 


guerre. 


'"Tels  sont  ceux  qui  étaient  au  ser- 
vice du  roi,  outre  ceux  que  le  roi  avait 
])lacés  dans  toutes  les  villes  fortes  de 
Juda. 

Expédition  d  Aclinb  et  de  .losnplint  contre  les 
Syriens  ;  Acliab  blessé  morlellcinent.  —  L'al- 
liance de  Josaphat  avec  Achah  blâmée  par  le 
prophète  Jéliu.       •    ••■     ' 

Chap.  XVIII.  'Josaphat  eut  en 
abondance  des  richesses  et  de  la  gloi- 
re, et  il  s'allia  par  mariage  avec  Achab". 
-Au  bout  de  quelques  années,  il  des- 
cendit auprès  d'Achab  à  Samarie;  et 
Achab  tua  pour  lui  et  pour  le  peuple 
qui  était  avec  lui  un  grand  nombre  de 
brebis  et  de  bœufs,  et  il  le  sollicita  de 
monter  à  Ramoth  en  Galaad.  ^Achab, 
roi  d'Israël,  dit  à  Josaphat,  roi  de 
Juda  :  Veux-tu  venir  avec  moi  à  Ra- 
moth en  Galaad  ?  Josaphat  lui  répon- 


a.  Son  filb  Joram  prit  pour  femme  Athalie,  fille  d'Achab,  voy.  21,  6. 

506 


II  CURONIOUES. 


Chap.  18,  k-. 


2fi. 


dit  :  Moi  comme  toi,  et  mon  peuple 
comme  ton  peuple,  nous  irons  l'atta- 
quer ^vec  toi. 

*Puis  Josaphat  dit  au  roi  d'Israël  : 
Consulte  maintenant,  je  te  prie,  la  pa- 
role de  l'Eternel.  'Le  roi  d'Israël  as- 


le  roi  lui  dit  :  Michée,  irons-nous  atta- 
quer Ramoth  en  Galaad,  ou  dois-je  y 
renoncer  ?  Il  répondit  :  Montez  !  vous 
aurez  du  succès,  et  ils  seront  livrés 
entre  vos  mains.  ''Et  le  roi  lui  dit  : 
Combien  de  fois  me  faudra-t-il  te  faire 


sembla  les  prophètes,  au  nombre  de     jurer  de  ne  me  dire  que  la  vérité  au 


quatre  cents,  et  leur  dit  :  Irons-nous 
attaquer  Ramoth  en  Galaad,  ou  dois- 
je  y  renoncer  ?  Et  ils  répondirent  : 
Monte ,  et  Dieu  la  livrera  entre  les 
mains  du  roi.  'Mais  Josaphat  dit  :  N'y 
a-t-il  plus  ici  aucun  prophète  de  l'E- 
ternel, par  qui  nous  puissions  le  con- 
sulter ?  'Le  roi  d'Israël  répondit  à  Jo- 
saphat :  Il  y  a  encore  un  homme  par 


nom  de  l'Eternel  ?  '^Michée  répondit  : 
Je  vois  tout  Israël  dispersé  sur  les 
montagnes ,  comme  des  brebis  qui 
n'ont  point  de  berger;  et  l'Éternel 
dit  :  Ces  gens  n'ont  point  de  maître, 
que  chacun  retourne  en  paix  dans  sa 


maison 


''Le  roi  d'Israël  dit  à  Josaphat  :  Ne 
te  l'ai-je  pas  dit  ?  Il  ne  prophétise  sur 


qui  l'on  pourrait  consulter  l'Éternel  ;      moi  rien  de  bon,  il  ne  prophétise  que 
mais  je  le  hais,  car  il  ne  me  prophé-     du  mal. 


tise  rien  de  bon,  il  ne  prophétise  ja- 
mais que  du  mal  :  c'est  Michée,  fils  de 
Jimla.  Et  Josaphat  dit  :  Que  le  roi  ne 
parle  pas  ainsi  !  ''Alors  le  roi  d'Israël 
appela  un  eunuque,  et  dit  :  Fais  venir 
de  suite  Michée,  fds  de  Jimla. 

^Le  roi  d'Israël  et  Josaphat,  roi  de 
Juda ,  étaient  assis  chacun  sur  son 
trône,  revêtus  de  leurs  habits  royaux; 
ils  étaient  assis  dans  la  place  à  l'en- 
trée de  la  porte  de  Samarie.  Et  tous 
les  prophètes  prophétisaient  devant 
eux.  '"Sédécias,  fils  de  Renaana,  s'é- 
tait fait  des  cornes  de  fer,  et  il  dit  : 
Ainsi  parle  l'Eternel  :  Avec  ces  cor- 
nes, tu  frapperas  les  Syriens  jusqu'à 
les  détruire.  "Et  tous  les  prophètes 
prophétisèrent  de  même,  en  disant  : 
Monte  à  Ramoth  en  Galaad  !  tu  auras 
du  succès,  et  l'Eternel  la  livrera  entre 
les  mains  du  roi. 

'-Le  messager  qui  était  allé  appeler 
Michée  lui  parla  ainsi  :  Voici,  les  pro- 
phètes d'un  commun  accord  prophé- 
tisent du  bien  au  roi;  que  ta  parole 
soit  donc  comme  la  parole  de  chacun 
d'eux  !  annonce  du  bien  !  '•''Michée  ré- 
pondit :  L'Éternel  est  vivant  !  j'annon- 
cerai ce  que  dira  mon  Dieu. 

'■* Lorsqu'il  fut  arrivé  auprès  du  roi. 


'*Et  Michée  dit  :  Ecoutez  donc  la 
parole  de  l'Éternel  !  J'ai  vu  l'Éternel 
assis  sur  son  trône,  et  toute  l'armée 
des  cieux  se  tenant  à  sa  droite  et  à  sa 
gauche.  '^Et  l'Éternel  dit  :  Qui  séduira 
Achab,  roi  d'Israël,  pour  qu'il  monte 
à  Ramoth  en  Galaad  et  qu'il  y  périsse  ? 
Ils  répondirent  l'un  d'une  manière, 
l'autre  d'une  autre.  ^^Et  un  esprit  vint 
se  présenter  devant  l'Éternel,  et  dit  : 
Moi,  je  le  séduirai.  L'Éternel  lui  dit  : 
Comment  ?  ^' Je  sortirai,  répondit-il, 
et  je  serai  un  esprit  de  mensonge  dans 
la  bouche  de  tous  ses  prophètes.  L'É- 
ternel dit  :  Tu  le  séduiras,  et  tu  en 
viendras  à  bout;  sors,  et  fais  ainsi. 
"Et  maintenant,  voici,  l'Éternel  amis 
un  esprit  de  mensonge  dans  la  bouche 
de  tes  prophètes  qui  sont  là.  Et  l'Éter- 
nel a  prononcé  du  mal  contre  toi. 

-^Alors  Sédécias,  fils  de  Kenaana, 
s'étant  approché,  frappa  Michée  sur 
la  joue,  et  dit  :  Par  quel  chemin  l'es- 
jirit  de  l'Eternel  est-il  sorti  de  moi 
pour  te  parler  ?  -'Michée  répondit  :  Tu 
le  verras  au  jour  où  tairas  de  chambre 
en  chambre  pour  te  cacher,  "Le  roi 
d'Israël  dit  :  Prenez  Michée,  et  emme- 
nez-le vers  Amon,  chef  de  la  ville,  et 
vers  Joas,  fils  du  roi.  "-^Vous  direz  : 


i07 


Chap.  18,27-/9,11. 


II  CHRONIQUES. 


Réformes  dans  l'administration  de  la  justice. 

^Josaphat  resta  à  Jérusalem. 


Ainsi  parle  le  roi  :  Mettez  cet  homme 
en  prison,  et  nourrissez-le  du  pain  et 
de  l'eau  d'affliction,  jusqu'à  ce  que  je 

revienne  en  paix.  -'Et  Michée  dit  :  Si  Puis  il  fit  encore  une  tournée  parmi 
tu  reviens  en  paix,  rÉternel  n'a  point  le  peuple,  depuis  Beer-Schéba  jusqu'à 
parlé  par  moi.  Il  dit  encore  :  Vous  la  montagne  d'Ephraïm,  et  il  les  ra- 
tons, peuples,  entendez  !  mena  à   l'Eternel,    le   Dieu   de   leurs 

'*Le  roi  d'Israël  cl  Josaphat,  roi  de  pères.  ^11  établit  des  juges  dans  toutes 

Juda,  montèrent  à  Ramotli  en  Galaad.  les  villes  fortes  du  pays  de  Juda,  dans 

-^Le   roi   d'Israël   dit   à  Josaphat:  Je  chaque  ville.  *Et  il  ditaux  juges  :  Pre- 

veux  me  déguiser  pour  aller  au  com-  nez  garde  à  ce  que  vous  ferez,  car  ce 

bat;  mais  toi,  revêts-toi  de  tes  habits,  n'est  pas  pour  les  hommes  que  vous 

Et  le   roi   d'Israël   se   déguisa,  et  ils  prononcerez  des  jugements;  c'est  pour 

allèrent  au  combat.  l'Eternel,  qui  sera  près  de  vous  quand 

^"Le   roi  de  Syrie  avait  donné   cet  vous   les    prononcerez.    "Maintenant, 


ordre  aux  chefs  de  ses  chars  :  Vous 
n'attaquerez  ni  petit  ni  grand,  mais 
vous  attaquerez  seulement  le  roi  d'Is- 


que  la  crainte  de  l'Eternel  soit  sur 
vous;  veillez  sur  vos  actes,  car  il  n'y 
a  chez   l'Eternel,   notre  Dieu,  ni  ini- 


raël.  ^' Quand  les  chefs  des  chars  aper-  quité,  ni  égards  pour  l'apparence  des 
curent  Josaphat,  ils  dirent:  C'est  le  personnes,  ni  acceptation  de  présents, 
roi  d'Israël.  Et  ils  l'entourèrent  pour  '^Quand  on  fut  de  retour  à  Jérusa- 
l'attaquer.  Josaphat  poussa  un  cri,  et  lem,  Josaphat  y  établit  aussi,  pour  les 
l'Eternel  le  secourut,  et  Dieu  les  écarta  jugements  de  l'Eternel  et  pour  les 
de  lui.  ^^Les  chefs  des  chars,  voyant  contestations,  des  Lévites,  des  prê- 
que  ce  n'était  pas  le  roi  d'Israël,  s'é-  très,  et  des  chefs  de  maisons  pater- 
loignèrent  de  lui.  ^^Alors  un  homme  nelles  d'Israël.  'Et  voici  les  ordres 
tira  de  son  arc  au  hasard,  et  frappa  le  qu'il  leur  donna  :  Vous  agirez  de  la 
roi  d'Israël  au  défaut  de  la  cuirasse,  manière  suivante  dans  la  crainte  de 
Le  roi  dit  à  celui  qui  dirigeait  son  l'Eternel,  avec  fidélité  et  avec  inté- 
char  :  Tourne,  et  fais-moi  sortir  du  grité  de  cœur.  '"Dans  toute  contesta- 
champ  de  bataille,  car  je  suis  blessé,  tion  qui  vous  sera  soumise  par  vos 
'■'Le  combat  devint  acharné  ce  jour-là.  frères,  établis  dans  leurs  villes,  rela- 
Le  roi  d'Israël  fut  retenu  dans  son  tivement  à  un  meurtre,  à  une  loi,  à  un 
char,  en  face  des  Syriens,  jusqu'au  commandement,  à  des  préceptes  et  à 
soir,  et  il  mourut  vers  le  coucher  du  des  ordonnances,  vous  les  éclairerez, 
soleil.  afin  qu'ils  ne  se  rendent  pas  coupables 

Chap.  XIX.    'Josaphat,  roi  de  Juda,  envers  l'Eternel,  et  que  sa  colère  n'é- 

revint  en  paix  dans  sa  maison  à  Jéru-  date  pas  sur  vous  et  sur  vos  frères, 

salem.  C'est  ainsi  que  vous  agirez,  et  vous  ne 

-Jéhu,  fds  de  Hanani,  le  prophète,  serez  point  coupables.  "Et  voici,  vous 

alla  au-devant  de  lui.  Et  il  dit  au  roi  avez   à   votre   tête   Amaria,    le  grand 

Josaphat  :    Doit-on   secourir   le   mé-  prêtre,  pour  toutes  les  affaires  de  l'E- 

chant,  et  aimes-tu  ceux  qui  haïssent  ternel,  et  Zebadia,  fils  d'Ismaël,  chef 

l'Éternel  ?  A  cause  de  cela,  l'Éternel  de  la  maison  de  Juda,  pour  toutes  les 

est  irrité  contre  toi. 'Mais  il  s'est  trouve  affaires  du  roi;   et  vous   avez  devant 

de  bonnes  choses  en  toi,  car  tu  as  fait  vous  des  Lévites  comme  magistrats, 

disparaître  du  pays  les  idoles,  et  tu  as  Fortifiez-vous  et  agissez,  et  que  l'E- 

appliqué  ton  cœur  à  chercher  Dieu.  ternel  soit  avec  celui  qui  fera  le  bien  ! 


II  CHRONIOUES. 


Chap.W.i-m. 


victoire  de  Josapliat  sur  les  Moabilcs  et  les  Aninwniles.  —  Fin  de  son  règne. 

Chap.  XX.      'Après  cela,  les  fils  de  de  ton  héritage  dont  tu  nous  a  mis  en 

Moab  et  les  fils  d'Amnion,et  avec  eux  possession.  '*0  notre  Dieu,  n'exerce- 

des  Maonites,  marchèrent  contre  Jo-  ras-tu  pas  tes  jugements  sur  eux?  Car 

saphat  pour  lui  faire  la  guerre.  -On  nous  sommes  sans  force  devant  cette 

vint  en  informer  Josaphat,  en  disant  :  multitude    nombreuse    qui    s'avance 

Une    multitude    nombreuse    s'avance  contre  nous,  et  nous  ne  savons  que 

contre   toi  depuis  l'autre   côté   de   la  faire,  mais  nos  yeux  sont  sur  toi. 

mer,   depuis   la  Syrie,   et  ils  sont  à  '^Tout  Juda  se  tenait  debout  devant 

Hatsatson-Thamar,  qui  est  En-Guédi.  l'Éternel,  avec  leurs   petits   enfants, 

•■'Dans  sa  frayeur,  Josaphat  se  disposa  leurs  femmes  et  leurs  fils.  '*Alors  l'es- 

à  chercher  l'Éternel,  et  il  publia  un  prit  de  rÉternel  saisit  au   milieu  de 

jeune  pour  tout  Juda.  ""Juda  s'assem-  l'assemblée  Jachaziel,  fils  de  Zacha- 

bla   pour  invoquer  l'Éternel,  et  l'on  rie,  fils  de  Benaja,  fils  de  Jeïel,  fils  de 

vint  de  toutes  les  villes  de  Juda  pour  Matthania,  Lévite,  d'entre  les  fils  d'A- 

chercher  l'Éternel.  saph.  ''Et  Jachaziel  dit  :  Soyez  atten- 

Mosaphat  se  présenta  au  milieu  de  tifs,  tout  Juda  et  habitants  de  Jérusa- 
l'asscmblée  de  .Juda  et  de  Jérusalem,  lem,  et  toi,  roi  Josaphat!  Ainsi  vous 
dans  la  maison  de  l'Éternel,  devant  le  parle  l'Eternel  :  Ne  craignez  point  et 
nouveau  parvis.  ^Et  il  dit  :  Éternel,  ne  vous  effrayez  point  devant  cette 
Dieu  de  nos  pères,  n'es -tu  pas  Dieu  multitude  nombreuse,  car  ce  ne  sera 
dans  les  cieux,  et  n'est-ce  pas  toi  qui  pas  vous  qui  combattrez,  ce  sera  Dieu, 
domines  sur  tous  les  royaumes  des  '^Demain,  descendez  contre  eux;  ils 
nations?  N'est-ce  pas  toi  qui  as  en  vont  monter  par  la  colline  de  Tsits,  et 
main  la  force  et  la  puissance,  et  à  qui  vous  les  trouverez  à  l'extrémité  de  la 
nul  ne  peut  résister?'N'est-cepas  toi,  vallée,  en  face  du  désert  de  Jeruel. 
ô  notre  Dieu,  qui  as  chassé  les  habi-  ''Vous  n'aurez  point  à  combattre  en 
tants  de  ce  pays  devant  ton  peuple  cette  afi'aire  :  présentez-vous,  tenez- 
d'Israël,  et  qui  l'as  donné  pour  tou-  vous  là,  et  vous  verrez  la  délivrance 
jours  à  la  postérité  d'Abraham  qui  que  l'Éternel  vous  accordera.  Juda  et 
t'aimait?  ^Ils  l'ont  habité,  et  ils  t'y  Jérusalem,  ne  craignez  point  et  ne 
ont  bâti  un  sanctuaire  pour  ton  nom,  vous  effrayez  point  ;  demain,  sortez  à 
en  disant  :  ^S'il  nous  survient  quel-  leur  rencontre,  et  l'Eternel  sera  avec 


que  calamité,  l'épée,  le  jugement,  la 
peste  ou  la  famine,  nous  nous  présen- 
terons devant  cette  maison  et  devant 
toi,  car  ton  nom  est  dans  cette  mai- 
son, nous  crierons  à  toi  du  sein  de 
notre  détresse ,  et  tu  exauceras  et  tu 
sauveras!  '"Maintenant  voici,  les  fils 
d'Ammon  et  de  Moab  et  coix  de  la 
montagne  de  Séir,  chez  lesquels  tu 
n'as  pas  permis  à  Israël  d'entrer  quand 
il  venait  du  pays  d'Egypte,  —  car  il 
s'est  détourné  d'eux  et  ne  les  a  pas 
détruits,  —  "les  voici  qui  nous  rê- 


vons ! 

'^Josaphat  s'inclina  le  visage  contre 
terre,  et  tout  Juda  et  les  habitants  de 
Jérusalem  tombèrent  devant  l'Eternel 
pour  se  prosterner  en  sa  présence. 
'^Les  Lévites  d'entre  les  fils  des  Ke- 
hathites  et  d'entre  les  fils  des  Ko- 
réites  se  levèrent  pour  célébrer  d'une 
voix  forte  et  haute  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël. 

^'Le  lendemain,  ils  se  mirent  en 
marche  de  grand  matin  pour  le  dé- 
sert de  Tekoa.  A   leur  départ,  Josa- 


compensent  en  venant  nous  chasser      phat  se  présenta  et  dit  :  Ecoutez-moi, 

50y 


Chnp.  30,01-21,,. 


II  CIIRONIOUES. 


Juda  et  habitants  de  Jérusalem  !  Con-  au  son  des  luths ,  des  harpes  et  des 

fîez-vous  en  l'Eternel,  votre  Dieu,  et  trompettes. 

vous  serez  affermis;  confiez-vous  en  -^La  terreur  de  l'Eternel  s'empara 

ses  prophètes,  etvous  réussirez. -'Puis,  de  tous  les  royaumes  des  autres  pays, 

d'accord  avec  le  peuple,  il  nomma  des  lorsqu'ils  apprirent  que  l'Eternel  avait 

chantres  qui,  revêtus  d'ornements  sa-  combattu  contre  les  ennemis  d'Israël. 

crés,  et  marchant  devant  l'armée,  ce-  ^"Et  le  royaume  de  Josaphat  fut  tran- 

lébraient  l'Éternel  et  disaient  :  Louez  quille,  et  son  Dieu  lui  donna  du  repos 

l'Eternel,  car  sa  miséricorde  dure  à  de  tous  côtés. 

toujours!  ''Josaphat  régna  sur  Juda.  Il  avait 

-^Au  moment  où   l'on  commençait  trente-cinq  ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il 

les  chants  et  les  louanges,  l'Eternel  régna  vingt-cinq  ans  à  Jérusalem.  Sa 

plaça  une  embuscade  contre  les   fils  mères'appelaitAzuba,filIedeSchilchi. 

d'Ammon  et  de  Moab  et  ceux  de   la  ^'11  marcha  dans  la  voie  de  son  père 

montagne  de  Séir,  qui  étaient  venus  Asa,  et  ne  s'en  détourna  point,  faisant 

contre  Juda.  Et  ils  furent  battus.  -^Les  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de  l'Eternel, 

fils  d'Ammon  et  de  Moab  se  jetèrent  ^'Seulement,  les  hauts  lieux  ne  dispa- 

sur  les  habitants  de  la  montagne  de  rurent  point,  et  le  peuple  n'avait  point 

Séir  pour  les  dévouer  par  interdit  et  encore  le  cœur  fermement  attaché  au 

les  exterminer;  et  quand   ils  en  eu-  Dieu  de  ses  pères, 

rent  fini  avec  les  habitant  de  Séir,  ils  '^''Le  reste  des  actions  de  Josaphat, 

s'aidèrent  les  uns  les  autres  à  se  dé-  les  premières  et  les  dernières,  cela  est 

truire.  écrit  dans  les  mémoires  de  Jéhu,  fils 

^* Lorsque  Juda  fut  arrivé  sur  la  hau-  de  Hanani,  lesquels  sont  insérés  dans 

teur  d'où  l'on  aperçoit  le  désert,  ils  le  livre  des  rois  d'Israël, 

regardèrent  du  côté  de  la  multitude,  '^ Après  cela,  Josaphat,  roi  de  Juda, 

et  voici,  c'étaient  des  cadavres  éten-  s'associa  avec  le  roi  d'Israël,  Achazia, 

dus  à  terre,  et  personne  n'avait  échap-  dont  la  conduite  était  impie.  '*I1  s'as- 

pé.  *^ Josaphat  et  son  peuple  allèrent  socia    avec    lui   pour   construire    des 

prendre  leurs  dépouilles;  ils  trouvé-  navires  destinés  à  aller  à  Tarsis,  et 

rent  parmi  les  cadavres  d'abondantes  ils  firent  les  navires  à  Etsjon-Guéber. 

richesses  et  des  objets  précieux,  et  ils  '''Alors   Eliézer,    fils    de   Dodava,    de 

en  enlevèrent  tant  qu'ils  ne   purent  Maréscha,  prophétisa  contre  Josaphat, 

tout  emporter.  Ils  mirent  trois  jours  et  dit  :  Parce  que  tu  t'es  associé  avec 


au  pillage  du  butin,  car  il  était  consi- 
dérable. '^Le  quatrième  jour,  ils  s'as- 
semblèrent dans  la  vallée  de  Beraca, 
où  ils  bénirent  l'Eternel;  c'est  pour- 


Achazia,  l'Éternel  détruit  ton  œuvre. 
Et  les  navires  furent  brisés,  et  ne  pu- 
rent aller  à  Tarsis. 

Chop.  XXI.        'Josaphat  se  coucha 


quoi  ils  appelèrent  ce  lieu  vallée  de      avec  ses  pères,  et  il  fut  enterré  avec 
Beraca",  nom  qui  lui  est  resté  jusqu'à      ses  pères  dans  la  ville  de  David.  Et 
ce  jour.  "Tous  les  hommes  de  Juda  et     Joram,  son  fils,  régna  à  sa  place, 
de  Jérusalem,  ayant  à  leur  tète  Josa- 
phat, partirent  joyeux  pour  retourner 
à  Jérusalem ,   car  l'Éternel   les  avait 
remplis   de  joie   en   les  délivrant   de 


leurs  ennemis.  -*Ils  entrèrent  à  Jéru- 
salem et  dans  la  maison  de  l'Éternel, 

a.  Beraca  sicrnific  beiirdictfon- 


Joram.  roi  de  Juda.  —  Invasion  des  Philistins 
et  des  Arabes. 

-Joram  avait  des  frères,  fils  de  Jo- 
saphat :  Azaria,  Jehiel,  Zacharie,  Aza- 
ria,  Micaël  et  Schephathia,  tous  fils 


II  CIIRON'IOUES. 


Chajy.  31,3-32.0. 


de  Josapliat,  roi  d'Israël.  -'Leur  père  as  entraîné  à  la  prostitution  Juda  et 

leur  avait  donné  des  présents  consi-  les  habitants  de  Jérusalem,  comme  l'a 

dérables  en  argent,  en  or,  et  en  objets  fait  la  maison  d'Achab  à  l'égard  d'Is- 

])récieux ,    avec   des   villes   fortes   en  raël  ;  et  parce  que  tu  as  fait  mourir 

Juda;  mais  il  laissa  le  royaume  à  Jo-  tes  frères,  meilleurs  que  toi,  la  maison 

ram,  jiarce  qu'il  était  le  premier-né.  même  de  ton  père;  — '''voici,  l'Eter- 

U^orsque  Joram   eut  pris  possession  nel  frappera  ton  peuple  d'une  grande 

du  royaume  de  son  père  et  qu'il   se  plaie,  tes  fils,  tes  femmes,  et  tout  ce 

fut   fortifié,    il   fit   mourir  par   l'épée  qui  t'appartient;   '^et  toi,  il  te  frap- 

tous  ses  frères  et  quelques-uns  aussi  pera   d'une   maladie   violente,    d'une 

des  chefs  d'Israël.  maladie  d'entrailles,  qui  augmentera 

^Joram  avait  trente-deux  ans  lors-  de  jour  en  jour  jusqu'à  ce  que  tes  en- 

qu'il  devint  roi,  et  il  régna  huit  ans  à  trailles  sortent  par  la  force  du  mal. 

Jérusalem.  '*Et  l'Eternel  excita   contre  Joram 

Ml    marcha   dans    la  voie   des   rois  l'esprit  des  Philistins  et  des  Arabes 

d'Israël ,  comme  avait  fait  la  maison  qui  sont  dans  le  voisinage  des  Ethio- 

d'Achab,  car  il  avait  pour  femme  une  piens.  ''Ils  montèrent  contre  Juda,  y 

fille  d'Achab,  et  il  fit  ce  qui  est  mal  firent  une  invasion,    pillèrent  toutes 

aux  yeux  de  l'Eternel.  ''Mais  l'Eternel  les  richesses  qui  se  trouvaient  dans  la 

ne  voulut  point  détruire  la  maison  de  maison  du  roi,  et  emmenèrent  ses  fils 

David,  à  cause  de  l'alliance  qu'il  avait  et  ses  femmes,  de  sorte  qu'il  ne  lui 

traitée  avec  David  et  de  la  promesse  resta  d'autre  fils  que  Joachaz*,  le  plus 

qu'il  avait  faite  de  lui  donner  toujours  jeune  de  ses  fils.  "*Après   tout  cela, 

une  lampe",  à  lui  et  à  ses  fils.  l'Eternel  le  frappa  d'une  maladie  d'en- 

*Deson  temps,  Edoni  se  révolta  con-  trailles,  qui  était  sans  remède  ; '"elle 

trc  l'autorité  de  Juda,  et  se  donna  un  augmenta  de  jour  en  jour,  et  sur  la  fin 

'•'Joram   partit  avec   ses  chefs   et  de  la  seconde  année  les  entrailles  de 


roi 


tous  ses  chars;  s'étant  leA'é  de  nuit,  il  Joram  sortirent  par  la   force   de  son 

battit  les  Edomites  qui  l'entouraient  mal.  Il  mourut  dans  de  violentes  souf- 

et  les  chefs  des  chars.  '"La  rébellion  frances;  et  son  peuple  ne  brûla  point 

d'Édom   contre   l'autorité   de  Juda   a  de  parfums  en  son  honneur,  comme  il 

duré  jusqu'à  ce  jour.  Libna  se  révolta  l'avait  fait  pour  ses  pères*', 

dans  le  même  temps  contre  son  auto-  -"Il  avait  trente-deux  ans  lorsqu'il 

rite,  parce  qu'il  avait  abandonné  l'E-  devint  roi,  et  il  régna  huit  ans  à  Jéru- 

ternel,  le  Dieu  de  ses  pères.  salem.  Il  s'en  alla  sans  être  regretté, 

"Joram   fit   même  des   hauts  lieux  et  on  l'enterra  dans  la  ville  de  David, 

dans  les  montagnes  de  Juda;  il  poussa  mais  non  dans  les  sépulcres  des  rois, 
les  habitants  de  Jérusalem  à  la  prosti- 

,     ..              .   •!       '  1     •    -4.   I      1       (iii  1     •      •    t  Ac/iazia,  roi  de  Juda. 

tution,  et  il  séduisit  Jucia.  'Ml  lui  vint 

un   écrit  du   prophète  Elie,  disant  :  Chap.  XXII.     'Les  habitants  de  Jé- 

Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  de  Da-  rusalcm  firent  régner  à  sa  place  Acha- 

vid,  ton  père  :  Parce  que  tu  n  as  pas  zia,  son  plus  jeune  fils;  car  la  troupe 

marché   dans  les  voies  de  Josaphat,  venue  au  camp  avec  les  Arabes  avait 

ton  ])ère,  et  dans  les  voies  d'Asa,  roi  tué   tous   les   plus  âgés.   Ainsi  régna 

de  Juda, '''mais  que  tu  as  marché  dans  Achazia,  fils  de  Joram,   roi  de  Juda. 

la  voie  des  rois  d'Israël  ;  parce  que  tu  -Achazia    avait   quarante -deux    ans"' 

c.   Voy.  IG,  11.  '/.  Diins  le  second 


a.  Un  successeur  au  trAne.  b.  Joachaz,  noniinê  Ai-îiazia,  22,  i 

livre  des  Kois,  8,  ie,  on  lit  «  vin^jt-deux  ans  >j. 

511 


;i:t  • 


Chap.  22,3-^8,8. 


II  CHRONIQUES. 


lorsqu'il  devint  roi,  et  il  régna  un  an  de  Juda.  "Mais  Joschabeath,  fdle  du 

à  Jérusalem.  Sa  mère  s'appelait  Atha-  roi,  prit  Joas,  fils  d'Achazia,  et  l'en- 

lie,  fille»  d'Omri.  leva  du  milieu  des  fils  du  roi,  quand 

^11  marcha  dans  les  voies  de  la  mai-  on  les  fit  mourir  :  elle  le  mit  avec  sa 

son  d'Achab,  car  sa  mère  lui  donnait  nourrice   dans    la   chambre   des    lits, 

des  conseils  impies.  •*I1  fit  ce  qui  est  Ainsi  Joschabeath,  fille  du  roi  Joram, 

mal  aux  yeux  de  l'Eternel,  comme  la  femme   du   prêtre  Jehojada,  et  sœur 

maison   d'Achab,  où   il   eut  après   la  d'Achazia,  le  déroba  aux  regards  d'A- 

mort  de  son  père  des  conseillers  pour  thalie,  qui  ne  le  fit  point  mourir.  ''Il 

sa  perte.  resta  six  ans  caché  avec  eux  dans  la 

^Entraîné   par  leur  conseil,  il  alla  maison  de  Dieu.  Et  c'était  Athalie  qui 

avec  Joram,  fils  d'Achab,  roi  d'Israël,  régnait  dans  le  pays. 
à  la  guerre  contre  Ilazaël,  roi  de  Sy-  Chap.  XXIII.      'La  septième  année, 

rie,  à  Ramoth  en  Galaad.   Et  les  Sy-  Jehojada  s'anima  de  courage,  et  traita 

riens   blessèrent  Joram.  ^Joram  s'en  alliance  avec   les  chefs  de  centaines 

retourna  pour  se   faire  guérir  à  Jiz-  Azaria,  fils  de  Jerocham,  Ismaël,  fils 

réel  des  blessures  que  les  Syriens  lui  de  Jochanan,  Azaria,  fils  d'Obed,  Maa- 

avaient  faites  à  Rama,  lorsqu'il  se  bat-  séja,  fils  d'Adaja,  et  Elischaphath,  fils 

tait  contre  Hazaël,  roi  de  Syrie.  Aza-  de  Zicri.  -Ils   parcoururent  Juda,  et 

ria*,  fils  de  Joram,  roi  de  Juda,  des-  ils  rassemblèrent  les  Lévites  de  toutes 

cendit  pour  voir  Joram,  fils  d'Achab,  les  villes  de  Juda  et  les  chefs  de  fa- 

à  Jizreel,  parce  qu'il  était  malade.  mille  d'Israël;  et  ils  vinrent  à  Jérusa- 

"Par  la  volonté  de  Dieu,  ce  fut  pour  lem.  ■'Toute  l'assemblée  traita  alliance 

sa  ruine  qu'Achazia  se  rendit  auprès  avec  le  roi  dans  la  maison  de  Dieu.  Et 

de  Joram.  Lorsqu'il  fut  arrivé,  il  soi-  Jehojada  leur  dit  :  Voici,  le  fils  du  roi 

tit  avec  Joram  pour  aller  au-devant  de  régnera,  comme  l'Eternel  l'a  déclaré 

Jéhu,  fils  de  Nimschi,  que  l'Eternel  à  l'égard  des  fils  de  David.  ■'Voici  ce 

avait  oint  pour  exterminer  la  maison  que  vous  ferez.  Le  tiers  qui  parmi  vous 

d'Achab.  ^Et  comme  Jéhu  faisait  jus-  entre   en  service   le  jour  du  sabbat, 

tice  de  la  maison  d'Achab,  il  trouva  prêtres  et  Lévites",  fera  la  garde  des 

les  chefs  de  Juda  et  les  fils  des  frères  seuils,  ^un  autre  tiers  se  tiendra  dans 

d'Achazia,  qui  étaient  au  service  d'A-  la  maison  du  roi,  et  un  tiers  à  la  porte 

chazia,  et  il  les  tua.  'Il  chercha  Acha-  de  Jesod.  Tout  le  peuple  sera  dans  les 

zia,eton  lesaisitdansSamarieoùils'é-  parvis  de  la  maison  de  l'Eternel.  'Que 

tait  caché.  On  l'amena  auprès  de  Jéhu,  personne  n'entre  dans  la  maison  de 

et  on  le  fit  mourir.  Puis  ils  l'enterré-  l'Eternel,  excepté  les  prêtres  et  les 

rent,  car  ils  disaient  :  C'est  le  fils  de  Lévites  de  service  :  ils  entreront,  car 

Josaphat,  qui  cherchait  l'Eternel  de  ils  sont  saints.  Et  tout  le  peuple  fera 

tout  son  cœur.  Et  il  ne  resta  personne  la  garde  de  l'Eternel.  'Les  Lévites  en- 

"de  la  maison  d'Achazia  qui  fût  en  état  toureront  le  roi  de  toutes  parts,  cha- 

de  régner.  cun  les  armes  à  la  main,  et  l'on  don- 


Athalie,  reine  de  Juda.  —  Détrônée  et  mise 
à  mort. 

'"Athalie,  mère   d'Achazia,  voyant 


liera  la  mort  à  quiconque  entrera  dans 
la   maison  ;   vous    serez    près   du    roi 
quand  il  entrera  et  quand  il  sortira. 
*Les  Lévites  et  tout  Juda  exécutè- 


que  son  fils  était  mort,  se  leva  et  fit      rent   tous    les    ordres    qu'avait    don- 
périr  toute  la  race  royale  de  la  maison      nés    le    prêtre   Jehojada.    Ils    prirent 

a.  Pelite-fiUc.         b.  Achazia. 


5lî 


II  CHRONIQUES. 


Chap.2S,9-2i,5. 


chacun  leurs  gens,  ceux  qui  entraient  ils  brisèrent  ses  autels  et  ses  images, 
en  service  et  ceux  qui  sortaient  de  et  ils  tuèrent  devant  les  autels  Mat- 
service  le  jour  du  sabbat;  car  le  pré-  than,  prêtre  de  Baal.  '^Jehojada  remit 
tre  Jehojada  n'avait  exempté  aucune  les  fonctions  de  la  maison  de  l'Eter- 
des  divisions.  ^Le  prêtre  Jehojada  re-  nel  entre  les  mains  des  prêtres,  des 
mit  aux  chefs  de  centaines  les  lances  Lévites,  que  David  avait  distribués 
et  les  boucliers,  grands  et  petits,  qui  dans  la  maison  de  l'Eternel  pour  qu'ils 
provenaient  du  roi  David,  et  qui  se  offrissent  des  holocaustes  à  l'Eternel, 
trouvaient  dans  la  maison  de  Dieu,  comme  il  est  écrit  dans  la  loi  de  Moïse, 
'"Il  fit  entourer  le  roi  en  plaçant  tout  au  milieu  des  réjouissances  et  des 
le  peuple,  chacun  les  armes  à  la  main,  chants,  d'après  les  ordonnances  de 
depuis  le  côté  droit  jusqu'au  côté  gau-  David.  '^11  plaça  les  portiers  aux  portes 
che  de  la  maison,  près  de  l'autel  et  de  la  maison  de  l'Eternel,  afin  qu'il 
près  de  la  maison.  "On  fit  avancer  le  n'entrât  aucune  personne  souillée  de 
fils  du  roi,  on  mit  sur  lui  le  diadème  quelque  manière  que  ce  fût.  -"11  prit 
et  le  témoignage,  et  on  l'établit  roi.  les  chefs  de  centaines,  les  hommes 
Et  Jehojada  et  ses  fils  l'oignirent,  et  considérés,  ceux  qui  avaient  autorité 


parmi  le  peuple,  et  tout  le  peuple  du 
pays,  et  il  fit  descendre  le  roi  de  la 
maison  de  l'Eternel.  Ils  entrèrent  dans 
la  maison  du  roi  par  la  porte  supé- 
rieure, et  ils  firent  asseoir  le  roi  sur  le 
trône  royal.  -'Tout  le  peuple  du  pays 
se  réjouissait,  et  la  ville  était  tran- 
quille. On  avait  fait  mourir  Athalie 
par  l'épée. 

Joas,  roi  de  Jiida.  —  Le  temple  réparé.  —  Re- 
tour à  l'idolâtrie;  Zacharie,  pis  du  grand 
prêtre,  lapidé  par  ordre  du  roi.  —  Invasion 
des  Syriens.  —  Joas  assassiné. 

Chap.  XXIV.      'Joas  avait  sept  ans 
lorsqu'il  devint  roi,  et  il   régna  qua- 

mée,  leur  dit  :  Faites-la  sortir  en  de-  rante  ans  à  Jérusalem.  Sa  mère  s'ap- 

hors  des  rangs,  et  que   l'on  tue  par  pelait  Tsibja,  de  Beer-Schéba. 

l'épée  quiconque  la  suivra.  Car  le  pré-  -Joas  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 

tre  avait  dit  :  Ne  la  mettez  pas  à  mort  l'Eternel  ])endant  toute  la  vie  du  prè- 

dans  la  maison  de  l'Eternel.  ""On  lui  tre  Jehojada.  'Jehojada  prit  pour  Joas 

fit  place,  et  elle  se  rendit  à  la  maison  deux  femmes,  et  Joas  engendra  des 

du  roi  par  l'entrée  de  la  porte  des  che-  fils  et  des  filles. 

vaux  :  c'est  là  qu'ils  lui  donnèrent  la  ''Après  cela,  Joas  eut  la  pensée  de 

mort.  réparer  la  maison  de  l'Eternel.  ^11  as- 

'^Jehojada  traita  entre  lui,  tout  le  sembla  les  prêtres  et  les  Lévites,  et 

peuple  et  le  roi,  une  alliance  par  la-  leur  dit  :  Allez  par  les  villes  de  Juda, 

quelle  ils  devaient  être  le  peuple  de  et  vous  recueillerez  dans  tout  Israël 

l'Eternel.  ''Tout  le  peuple  entra  dans  de  l'argent,  chaque  année,  ])nur  répa- 

la  maison  de  Baal,  et  ils  la  démolirent  ;  rer  la  maison  de  votre  Dieu  ;  et  mettez 

a.  La  lui. 


ils  dirent  :  Vive  le  roi  ! 

'-Athalie  entendit  le  bruit  du  peuple 
accourant  et  célébrant  le  roi,  et  elle 
vint  vers  le  peuple  à  la  maison  de  l'E- 
ternel. ''Elle  regarda.  Et  voici,  le  roi 
se  tenait  sur  son  estrade  à  l'entrée  ; 
les  chefs  et  les  trompettes  étaient  près 
du  roi  ;  tout  le  peuple  du  pays  était 
dans  la  joie,  et  l'on  sonnait  des  trom- 
|)ettes ,  et  les  chantres  avec  les  ins- 
truments de  musique  dirigeaient  les 
chants  de  louanges.  Athalie  déchira 
ses  vêtements,  et  dit  :  Conspiration  ! 
conspiration  !  '*  Alors  le  prêtre  Jeho- 
jada, faisant  approcher  les  chefs  de 
centaines,  qui  étaient  à  la  tête  de  l'ar- 


513 


Chap.  2i,o-:>i. 


II  CHRONIQUES. 


à  cette  affaire  de  l'empressement.  Mais 
les  Lévites  ne  se  hâtèrent  point.  ''Le 
roi  appela  Jeliojacla,  le  grand  prêtre, 
et  lui  dit  :  Pourquoi  n'as-tu  pas  veillé 
à  ce  que  les  Lévites  apportassent  de 
Juda  et  de  Jérusalem  l'impôt  ordonné 
par  Moïse,  serviteur  de  l'Eternel,  et 
mis  sur  l'assemblée  d'Israël  pour  la 
tente  du  témoignage?  'Car  l'impie 
Athalie  et  ses  fds  ont  ravagé  la  maison 
de  Dieu  et  fait  servir  pour  les  BaaIs 
toutes  les  choses  consacrées  à  la  mai- 
son de  l'Eternel. 

^Alors  le  roi  ordonna  qu'on  fît  un 
coffre,  et  qu'on  le  plaçât  à  la  porte  de 
la  maison  de  l'Eternel,  en  dehors.  "Et 
l'on  publia  dans  Juda  et  dans  Jérusa- 
lem qu'on  apportât  à  l'Eternel  l'impôt 
mis  par  Moïse,  serviteur  de  l'Eternel, 
sur  Israël  dans  le  désert.  '"Tous  les 
chefs  et  tout  le  peuple  s'en  réjouirent, 
et  l'on  apporta  et  jeta  dans  le  coffre 
tout  ce  qu'on  avait  à  payer.  "  Quand 
c'était  le  moment  où  les  Lévites, 
voyant  qu'il  y  avait  beaucoup  d'argent 
dans  le  coffre,  devaient  le  livrer  aux 
inspecteurs  royaux,  le  secrétaire  du 
roi  et  le  commissaire  du  grand  prêtre 
venaient  vider  le  coffre  ;  ils  le  pre- 
naient et  le  remettaient  à  sa  place  ;  ils 
faisaient  ainsi  journellement,  et  ils  re- 
cueillirent de  l'argent  en  abondance. 
'-Le  roi  et  Jehojada  le  donnaient  à 
ceux  qui  étaient  chargés  de  faire  exé- 
cuter l'ouvrage  dans  la  maison  de  l'E- 
ternel, et  qui  prenaient  à  gage  des 
tailleurs  de  pierres  et  des  charpentiers 
pour  réparer  la  maison  de  l'Eternel, 
et  aussi  des  ouvriers  en  fer  et  en  ai- 
rain pour  réparer  la  maison  de  l'Eter- 
nel. '^Ceux  qui  étaient  chargés  de  l'ou- 
vrage travaillèrent,  et  les  réparations 
s'exécutèrent  par  leurs  soins;  ils  re- 
mirent en  état  la  maison  de  Dieu  et 
la  consolidèrent.  '^Lorsqu'ils  eurent 
achevé,  ils  apportèrent  devant  le  roi 
et  devant  Jehojada  le  reste  de  l'argent  ; 
et  l'on  en  fit  des  ustensiles  pour  la 


maison  de  l'Eternel,  des  ustensiles 
])our  le  service  et  pour  les  holocaustes, 
des  coupes,  et  d'autres  ustensiles  d'or 
et  d'argent.  Et,  pendant  toute  la  vie 
de  Jehojada,  on  offrit  continuellement 
des  holocaustes  dans  la  maison  de 
l'Éternel. 

'^Jehojada  mourut,  âgé  et  rassasié 
de  jours  ;  il  avait  à  sa  mort  cent  trente 
ans.  '*0n  l'enterra  dans  la  ville  de 
David  avec  les  rois,  parce  qu'il  avait 
fait  du  bien  en  Israël,  et  à  l'égard  de 
Dieu  et  de  sa  maison. 

"Après  la  mort  de  Jehojada,  les 
chefs  de  Juda  vinrent  se  prosterner 
devant  le  roi.  Alors  le  roi  les  écouta. 
"*Et  ils  abandonnèrent  la  maison  de 
l'Eternel,  le  Dieu  de  leurs  pères,  et  ils 
servirent  les  Astartés  et  les  idoles.  La 
colère  de  l'Eternel  fut  sur  Juda  et  sur 
Jérusalem,  parce  qu'ils  s'étaient  ainsi 
rendus  coupables.  '^L'Eternel  envoya 
parmi  eux  des  prophètes  pour  les  ra- 
mener à  lui,  mais  ils  n'écoutèrent  point 
les  avertissements  qu'ils  en  reçurent. 
'-"Zacharie,  fds  du  prêtre  Jehojada,  fut 
revêtu  de  l'esprit  de  Dieu  ;  il  se  pré- 
senta devant  le  peuple,  et  lui  dit  : 
Ainsi  parle  Dieu  :  Pourquoi  transgres- 
sez-vous les  commandements  de  l'E- 
ternel ?  Vous  ne  prospérerez  point  ; 
car  vous  avez  abandonné  l'Eternel,  et 
il  vous  abandonnera.  "-'Et  ils  conspi- 
rèrent contre  lui,  et  le  lapidèrent  par 
ordre  du  roi,  dans  le  parvis  de  la  mai- 
son de  l'Eternel.  -^Le  roi  Joas  ne  se 
souvint  pas  de  la  bienveillance  qu'a- 
vait eue  pour  lui  Jehojada,  père  de  Za- 
charie,  et  il  fit  périr  son  fils.  Zacharie 
dit  en  mourant  :  Que  l'Eternel  voie,  et 
qu'il  fasse  justice  ! 

^*Quand  l'année  fut  révolue,  l'armée 
des  Syriens  monta  contre  Joas,  et  vint 
en  Juda  et  à  Jérusalem.  Ils  tuèrent 
parmi  le  peuple  tous  les  chefs  du  peu- 
ple, et  ils  envoyèrent  au  roi  de  Damas 
tout  leur  butin.  -''L'armée  des  Syriens 
arriva  avec  un   petit  nombre  d'hom- 


.14 


II  CIIROiMQUES. 


Chap.  2i,r.-25,t', 


mes  ;  et  cependant  rÉternel  livra  en- 
tre leurs  mains  une  armée  très  considé- 
rable, parce  qu'ils  avaient  abandonné 
l'Éternel,  le  Dieu  de  leurs  pères.  Et 
les  Syriens  firent  justice  de  Joas. 
-^Lorsqu'ils  se  furent  éloignés  de  lui, 
après  l'avoir  laissé  dans  de  grandes 
souffrances,  ses  serviteurs  conspirè- 
rent contre  lui  à  cause  du  sang  des  fils 
du  prêtre  Jehojada;  ils  le  tuèrent  sur 
son  lit,  et  il  mourut.  On  l'enterra  dans 
la  ville  de  David,  mais  on  ne  l'enterra 
pas  dans  les  sépulcres  des  rois.  -*  Voici 
ceux  qui  conspirèrent  contre  lui  :  Za- 
bad,  fils  de  Schinieath,  femme  Am- 
monite, et  .Jozabad,  fils  de  Schimrith, 
femme  Moabite. 

-'Pour  ce  qui  concerne  ses  fils,  le 
grand  nombre  de  prophéties  dont  il 
fut  l'objet,  et  les  réparations  faites  à 
la  maison  de  Dieu,  cela  est  écrit  dans 
les  mémoires  sur  le  livre  des  rois. 

Amatsia,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

Amatsia,  roi  de  Juda.  —  Victoire  sur  les  lido- 
iiiites.  —  Guerre  funeste  avec  Joas,  roi  d  Is- 
raël.     Conspiration    contre    Amatsia;    sa 

mort. 

Chap.  XXV.  'Amatsia  devint  roi  à 
l'âge  de  vingt-cinq  ans,  et  il  régna 
vingt-neuf  ans  à  Jérusalem.  Sa  mère 
s'appelait  Joaddan,  de  Jérusalem. 

-Il  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel,  mais  avec  un  cœur  qui  n'é- 
tait pas  entièrement  dévoué.  'Lorsque 
la  royauté  fut  affermie  entre  ses  mains, 
il  fit  périr  ses  serviteurs  qui  avaient 
tué  le  roi  son  père.  ■'Mais  il  ne  fit  pas 
mourir  leurs  fils,  car  il  agit  selon  ce 
qui  est  écrit  dans  la  loi,  dans  le  livre 
de  Moïse,  où  l'Eternel  donne  ce  com- 
mandement :  On  ne  fera  point  mourir 
les  pères  pour  les  enfants,  et  l'on  ne 
fera  point  mourir  les  enfants  pour  les 
pères;  mais  on  fera  mourir  chacun 
pour  son  péché. 

^Amatsia  rassembla  les  hommes  de 
Juda  et  les  plaça  d'après  les  maisons 


]>aternelles,  les  chefs  de  milliers  et  les 
chefs  de  centaines,  pour  tout  Juda  et 
Benjamin  ;  il  en  fit  le  dénombrement 
depuis  l'âge  de  vingt  ans  et  au-dessus, 
et  il  trouva  trois  cent  mille  hommes 
d'élite,  en  état  de  porter  les  armes, 
maniant  la  lance  et  le  bouclier.  Ml  prit 
encore  à  sa  solde  dans  Israël  cent 
mille  vaillants  hommes  pour  cent  ta- 
lents d'argent. 

'Un  homme  de  Dieu  vint  auprès  de 
lui,  et  dit  :  O  roi,  qu'une  armée  d'Is- 
raël ne  marche  point  avec  toi,  car  l'E- 
ternel n'est  pas  avec  Israël,  et  avec 
tous  ces  fils  d'Ephraïm.  *Si  tu  vas  avec 
eux,  quand  même  tu  ferais  au  combat 
des  actes  de  vaillance.  Dieu  te  fera 
tomber  devant  l'ennemi,  car  Dieu  a  le 
jiouvoir  d'aider  et  de  faire  tomber. 
''Amatsia  dit  à  l'homme  de  Dieu  :  Et 
comment  agir  à  l'égard  des  cent  ta- 
lents que  j'ai  donnés  à  la  troupe  d'Is- 
raël ?  L'homme  de  Dieu  répondit  : 
L  Eternel  peut  te  donner  bien  plus  que 
cela.  '"Alors  Amatsia  sépara  la  troupe 
qui  lui  était  venue  d'Ephraïm,  afin  cpie 
ces  gens  retournassent  chez  eux.  Mais 
ils  furent  très  irrités  contre  Juda,  et 
ils  s'en  allèrent  chez  eux  avec  une  ar- 
dente colère. 

"Amatsia  prit  courage,  et  conduisit 
son  peuple.  Il  alla  dans  la  vallée  du 
sel,  et  il  battit  dix  mille  hommes  des 
lils  de  Séir.  '-Et  les  fils  de  Juda  en  sai- 
sirent dix  mille  vivants,  qu'ils  menè- 
rent au  sommet  d'un  rocher,  d'où  ils 
les  précipitèrent;  et  tous  furent  écra- 
sés. 

'^Cependant,  les  gens  de  la  troupe, 
qu'Amatsia  avait  renvoyés  pour  qu'ils 
n'allassent  pas  à  la  guerre  avec  lui, 
firent  une  invasion  dans  les  villes  de 
Juda  depuis  Samarie  jusqu'à  Beth- 
Iloron,  y  tuèrent  tr(.>is  mille  jjerson- 
nes ,  et  enlevèrent  de  nombreuses 
dépouilles. 

'^Lorsque  Amatsia  futile  retour  après 
la  défaite  des  Edomites,  il  fit  venir  les 


515 


Chap.  25,  ib-20, 8. 


II  CHRONIQUES. 


dieux  des  fils  de  Séir,  et  se  les  établit     de  Dieu,  chez  Obed-Edom,  et  les  tré- 
pour  dieux;  il  se  prosterna  devant  eux,      sors  de  la  maison  du  roi;  il  prit  aussi 


et  leur  offrit  des  parfums.  '^ Alors  la 
colère  de  rÉternel  s'enflamma  contre 
Amatsia,  et  il  envoya  vers  lui  un  pro- 
phète, qui  lui  dit  :  Pourquoi  as-tu  re- 
cherché les  dieux  de  ce  peuple,  quand 
ils  n'ont  pu  délivrer  leur  peuple  de  ta 
main  ?  '^ Comme  il  parlait,  Amatsia  lui 
dit  :  Est-ce  que  nous  t'avons  fait  con- 
seiller du  roi  ?  Retire-toi  !  Pourquoi 
veux-tu  qu'on  te  frappe  ?  Le  prophète 
se  retira,  en  disant  :  Je  sais  que  Dieu 


des  otages,  et  il  retourna  à  Samarie. 

-^Amatsia,  fils  de  Joas,  roi  de  Juda, 
vécut  quinze  ans  après  la  mort  de 
Joas,  fils  de  Joachaz,  roi  d'Israël. 

-^Le  reste  des  actions  d'Amatsia,  les 
premières  et  les  dernières,  cela  n'est- 
il  pas  écrit  dans  le  livre  des  rois  de 
Juda  et  d'Israël  ? 

-'Depuis  qu' Amatsia  se  fut  détourné 
de  l'Eternel,  il  se  forma  contre  lui  une 
conspiration  à  Jérusalem,  et  il  s'enfuit 


a  résolu  de  te  détruire,  parce  que  tu  as     à  Lakis  ;  mais  on  le  poursuivit  à  Lakis, 


fait  cela  et  que  tu  n'as  pas  écouté  mon 
conseil. 

''Après  s'être  consulté,  Amatsia,  roi 
de  Juda,  envoya  dire  à  Joas,  fils  de 
Joachaz,  fils  de  Jéhu,  roi  d'Israël  : 
Viens,  voyons-nous  en  face  !  'Œt  Joas, 
roi  d'Israël,  fit  dire  à  Amatsia,  roi  de 
Juda  :  L'épine  du  Liban  envoya  dire 
au  cèdre  du  Liban  :  Donne  ta  fille  pour 
femme  à  mon  fils  !  Et  les  bêtes  sau- 
vages qui  sont  au  Liban  passèrent  et 
foulèrent  l'épine.  '^Tu  as  battu  les 
Edomites,  penses-tu,  et  ton  cœur  s'é- 
lève pour  te  glorifier.  Reste  mainte- 
nant chez  toi.  Pourquoi  t'engager  dans 
une  malheureuse  entreprise,  qui  amè- 
nerait ta  ruine  et  celle  de  Juda  ?  -"Mais 
Amatsia  ne  l'écouta  pas,  car  Dieu  avait 
résolu  de  les  livrer  entre  les  mains  de 
l'ennemi,  parce  qu'ils  avaient  recher- 
ché les  dieux  d'Edom.  -'Et  Joas,  roi 
d'Israël,  monta;  et  ils  se  virent  en  face, 
lui  et  Amatsia,  roi  de  Juda,  à  Beth- 
Schémesch,  qui  est  à  Juda.  --Juda  fut 
battu  par  Israël,  et  chacun  s'enfuit 
dans  sa  tente.  -^Joas,  roi  d'Israël,  prit 
à  Beth-Schémesch  Amatsia,  roi  de  Ju- 
da, fils  de  Joas,  fils  de  Joachaz.  Il  l'em- 
mena à  Jérusalem,  et  il  fit  une  brèche 
de  quatre  cents  coudées  dans  la  mu- 
raille de  Jérusalem,  depuis  la  porte 
d'Ephraïm  jusqu'à  la  porte  de  l'angrle. 


où  on  le  fit  mourir.  -^On  le  transporta 
sur  des  chevaux,  et  on  l'enterra  avec 
ses  pères  dans  la  ville  de  Juda. 

Ozias,  roi  de  Juda.  —  Prospérité  et  force.  — 
Acte  de  profanation  dans  le  temple.  —  Ozias 
frappé  de  la  lèpre. 

Chap.  XXVI.  'Tout  le  peuple  de 
Juda  prit  Ozias,  âgé  de  seize  ans,  et 
l'établit  roi  à  la  place  de  son  père 
Amatsia.  ^ Ozias  rebâtit  Eloth  et  la  fit 
rentrer  sous  la  puissance  de  Juda, 
après  que  le  roi  fut  couché  avec  ses 
pères. 

^Ozias  avait  seize  ans  lorsqu'il  de- 
vint roi,  et  il  régna  cinquante-deux 
ans  à  Jérusalem.  Sa  mère  s'appelait 
Jecolia,  de  Jérusalem. 

*I1  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel ,  entièrement  comme  avait 
fait  Amatsia,  son  père.  ^11  s'appliqua  à 
rechercher  Dieu  pendant  la  vie  de  Za- 
charie,  qui  avait  l'intelligence  des  vi- 
sions de  Dieu  ;  et  dans  le  temps  où  il 
rechercha  l'Eternel,  Dieu  le  fit  pros- 
pérer. 

^11  se  mit  en  guerre  contre  les  Phi- 
listins; et  il  abattit  les  murs  de  Gath, 
les  murs  de  Jabné,  et  les  murs  d'As- 
dod ,  et  construisit  des  villes  dans  le 
territoire  d'Asdod,  et  parmi  les  Philis- 
tins. 'Dieu  l'aida  contre  les  Philistins, 


'Il  prit  tout  l'or  et  l'argent  et  tous  les      contre  les  Arabes  qui  habitaient  à  Gur- 
vases  qui  se  trouvaient  dans  la  maison     Baal,  et  contre  les  Maonites.  *Les  Am- 


516 


II  CHRONIQUES. 


Chap.26,9-27.i. 


monites  faisaient  des  présents  à  Ozias  ; 
et  sa  renommée  s'étendit  jusqu'aux 
frontières  de  l'Egypte,  car  il  devint 
très  puissant.  'Ozias  bâtit  des  tours  à 
Jérusalem  sur  la  porte  de  l'angle,  sur 
la  porte  de  la  vallée,  et  sur  l'angle,  et 
il  les  fortifia.  '"Il  bâtit  des  tours  dans 
le  désert,  et  il  creusa  beaucoup  de  ci- 
ternes, parce  qu'il  avait  de  nombreux 
troupeaux  dans  les  vallées  et  dans  la 
plaine,  et  des  laboureurs  et  des  vigne- 
rons dans  les  montagnes  et  au  Garmel, 
cari!  aimait  l'agriculture.  "Ozias  avait 
une  armée  de  soldats  qui  allaient  à  la 
guerre  par  bandes,  comptées  d'après 
le  dénombrement  qu'en  firent  le  se- 
crétaire Jeïel  et  le  commissaire  Maa- 
séja,  et  placées  sous  les  ordres  de 
Ilanania,  l'un  des  chefs  du  roi.  '*Le 
nombre  total  des  chefs  de  maisons 
paternelles,  des  vaillants  guerriers, 
était  de  deux  mille  six  cents.  '^Ils  com- 
mandaient à  une  armée  de  trois  cent 
sept  mille  cinq  cents  soldats  capables 
de  soutenir  le  roi  contre  l'ennemi. 
'*Ozias  leur  procura  pour  toute  l'ar- 
mée des  boucliers,  des  lances,  des  cas- 
ques, des  cuirasses,  des  arcs  et  des 
frondes.  '^11  fit  faire  à  Jérusalem  des 
machines  inventées  par  un  ingénieur, 
et  destinées  à  être  placées  sur  les  tours 
et  sur  les  angles,  pour  lancer  des  flè- 
ches et  de  grosses  pierres.  Sa  renom- 
mée s'étendit  au  loin,  car  il  fut  mer- 
veilleusement soutenu  jusqu'à  ce  qu'il 
devint  puissant. 

'*Mais  lorsqu'il  fut  puissant,  son 
cœur  s'éleva  pour  le  perdre.  Il  pécha 
contre  l'Eternel,  son  Dieu  :  il  entra 
dans  le  temple  de  l'Eternel,  pour  brû- 
ler des  parfums  sur  l'autel  des  par- 
fums. '"Le  prêtre  Azaria  entra  après 
lui,  avec  quatre-vingts  prêtres  de  l'E- 
ternel, hommes  courageux,  '*qui  s'op- 
posèrent au  roi  Ozias  et  lui  dirent  :  Tu 
n'as  pas  le  droit,  Ozias,  d'offrir  des 
])arfums  à  l'Éternel  !  Ce  droit  appar- 
tient aux  prêtres,  fils  d'Aaron,  qui  ont 


été  consacrés  pour  les  offrir.  Sors  du 
sanctuaire,  car  tu  commets  un  péché  ! 
Et  cela  ne  tournera  pas  à  ton  honneur 
devant  l'Eternel  Dieu.  "La  colère  s'em- 
para d'Ozias,  qui  tenait  un  encensoir 
à  la  main.  Et  comme  il  s'irritait  contre 
les  prêtres,  la  lèpre  éclata  sur  son 
front,  en  présence  des  prêtres,  dans 
la  maison  de  l'Eternel,  près  de  l'autel 
des  parfums.  ^'Le  grand  prêtre  Azaria 
et  tous  les  prêtres  portèrent  les  regards 
sur  lui,  et  voici,  il  avait  la  lèpre  au 
front.  Ils  le  mirent  précipitamment 
dehors,  et  lui-même  se  hâta  de  sortir, 
parce  que  l'Eternel  l'avait  frappé.*' Le 
roi  Ozias  fut  lépreux  jusqu'au  jour  de 
sa  mort,  et  il  demeura  dans  une  mai- 
son écartée  comme  lépreux,  car  il  fut 
exclu  de  la  maison  de  l'Eternel.  Et 
Jotham,  son  fils,  était  à  la  tête  de  la 
maison  du  roi  et  jugeait  le  peuple  du 
pays. 

"Le  reste  des  actions  d'Ozias,  les 
premières  et  les  dernières,  a  été  écrit 
par  Esaïe,  fils  d'Amots,  le  prophète. 

-^ Ozias  se  coucha  avec  ses  pères,  et 
on  l'enterra  avec  ses  pères  dans  le 
champ  de  la  sépulture  des  rois,  car 
on  disait  :  Il  est  lépreux.  Et  Jotham, 
son  fils,  régna  à  sa  place. 

Jotham,  roi  de  Jiida. 

Chap. XXVII.  '  Jotham  avaitvingt- 
cinq  ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il  ré- 
gna seize  ans  à  Jérusalem.  Sa  mère 
s'appelait  Jeruscha,  fille  de  Tsadok. 

-Il  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel,  entièrement  comme  avait 
fait  Ozias,  son  père.  Seulement,  il 
n'entra  point  dans  le  temple  de  l'E- 
ternel. Toutefois,  le  peuple  se  cor- 
rompait encore. 

■^Jotham  bâtit  la  porte  supérieure  de 
la  maison  de  l'Eternel,  et  il  fit  beau- 
coup de  constructions  sur  les  murs  de 
la  colline.  ■'Il  bâtit  des  villes  dans  la 
montagne  de  Juda,  et  des  châteaux  et 
des  tours  dans  les  bois. 


517 


Chnp.27,r>-28.iô. 


II  CHRONIQUES. 


^11  fut  en  guerre  avec  le  roi  des  fils      d'Ephraïm,  tua  Maaséja,  fils  du  roi, 
d'Ammon,  et  il  l'emporta  sur  eux.  Les      Azrikam,  chef  de  la  maison  royale,  et 


fils  d'Ammon  lui  donnèrent  cette  an- 
née-là cent  talents  d'argent,  dix  mille 
cors  de  froment,  et  dix  mille  d'orge  ; 
et  ils  lui  en  payèrent  autant  la  seconde 
année  et  la  troisième.  ^Jotham  devint 
puissant,  parce  qu'il  affermit  ses  voies 
devant  l'Eternel,  son  Dieu. 

'Le  reste  des  actions  de  Jotham,  tou- 


Elkana,  le  second  après  le  roi.  *Les 
enfants  d'Israël  firent  parmi  leurs  frè- 
res deux  cent  mille  prisonniers,  fem- 
mes, fils  et  filles,  et  ils  leur  prirent 
beaucoup  de  butin  qu'ils  emmenèrent 
à  Samarie. 

'Il  y  avait  là  un  prophète  de  l'Eter- 
nel,  nommé  Oded.   Il  alla  au-devant 


tes  ses  guerres,  et  tout  ce  qu'il  a  fait,      de  l'armée  qui  revenait  à  Samarie,  et 


cela  est  écrit  dans  le  livre  des  rois  d'Is- 
raël et  de  Juda.  **I1  avait  vingt-cinq  ans 
lorsqu'il  devint  roi,  et  il  régna  seize 
ans  à  Jérusalem. 

'Jotham  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  on  l'enterra  dans  la  ville  de  David. 
Et  Achaz,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

Ac/iaz,  roi  de  Juda.  —  Idolâtrie  et  désastres. 


Chap.  XXVIII.  ' Achaz  avait  vingt 
ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il  régna 
seize  ans  à  Jérusalem. 

Il  ne  fit  point  ce  qui  est  droit  aux 
yeux  de  l'Eternel,  comme  avait  fait 
David,  son  père.  *I1  marcha  dans  les 
voies  des  rois  d'Israël  ;  et  même  il  fit 
des  images  en  fonte  pour  les  Baals,''il 
brûla  des  parfums  dans  la  vallée  des 
fils  de  Hinnom,  et  il  fit  passer  ses  fils 
par  le  feu,  suivant  les  abominations  des 


il  leur  dit  :  C'est  dans  sa  colère  contre 
Juda  que  l'Eternel,  le  Dieu  de  vos  pè- 
res, les  a  livrés  entre  vos  mains,  et 
vous  les  avez  tués  avec  une  fureur  qui 
est  montée  jusqu'aux  cieux.  '"Et  vous 
pensez  maintenant  faire  des  enfants 
de  Juda  et  de  Jérusalem  vos  serviteurs 
et  vos  servantes  !  Mais  vous,  n'êtes- 
vous  pas  coupables  envers  l'Eternel, 
votre  Dieu?  "Ecoutez- moi  donc,  et 
renvoyez  ces  captifs  que  vous  avez 
faits  parmi  vos  frères  ;  car  la  colère 
ardente  de  l'Eternel  est  sur  vous. 

'-Quelques-uns  d'entre  les  chefs  des 
fils  d'Ephraïm,  Azaria,  fils  de  Jocha- 
nan,  Bérékia,  fils  de  Meschillémoth, 
Ezéchias,  fils  de  Schallum,  et  Amasa, 
fils  de  Iladlaï,  s'élevèrent  contre  ceux 
qui  revenaient  de  l'armée,  ''et  leur  di- 
rent :  'V^ous  ne  ferez  point  entrer  ici 


nations  que  l'Éternel  avait  chassées  ces  captifs;  car,  pour  nous  rendre  cou- 
pables envers  l'Eternel,  vous  voulez 
ajouter  à  nos  péchés  et  à  nos  fautes. 
Nous  sommes  déjà  bien  coupables,  et 
la  colère  ardente  de  l'Eternel  est  sur 
Israël. 

'*Les  soldats  abandonnèrent  les  cap- 
tifs et  le  butin  devant  les  chefs  et  de- 
vant toute  l'assemblée.  '*Et  les  hom- 
mes dont  les  noms  viennent  d'être 
mentionnés  se  levèrent  et  prirent  les 
captifs  ;  ils  employèrent  le  butin  à  vê- 
tir tous  ceux  qui  étaient  nus,  ils  leur 
donnèrent  des  habits  et  des  chaussu- 
res, ils  les  firent  manger  et  boire,  ils  les 
oignirent,  ils  conduisirent  sur  des  ânes 
tous  ceux  qui  étaient  fatigués,  et  ils  les 


devant  les  enfants  d'Israël.  ''Il  offrait 
des  sacrifices  et  des  parfums  sur  les 
hauts  lieux,  sur  les  collines  et  sous 
tout  arbre  vert. 

'^L'Eternel,  son  Dieu,  le  livra  entre 
les  mains  du  roi  de  Syrie  ;  et  les  Sy- 
riens le  battirent,  et  lui  firent  un 
grand  nombre  de  prisonniers  qu'ils 
emmenèrent  à  Damas.  Il  fut  aussi  li- 
vré entre  les  mains  du  roi  d'Israël, 
qui  lui  fit  éprouver  une  grande  dé- 
faite. ^Pékach,  fils  de  Remalia,  tua 
dans  un  seul  jour  en  Juda  cent  vingt 
mille  hommes,  tous  ^'aillants,  parce 
qu'ils  avaient  abandonné  l'Eternel,  le 
Dieu  de  leurs  pères.  'Zicri,  guerrier 


518 


II  CHUOMOUES. 


Chap.S8,w-W,n. 


menèrent  à  Jéricho,  la  ville  des  pal- 
miers, auprès  de  leurs  frères.  Puis  ils 
retournèrent  à  Samarie. 

**En  ce  temps-là,  le  roi  Achaz  en- 
voya demander  du  secours  aux  rois 
d'Assyrie.  '"Les  Edomites  vinrent  en- 
core, battirent  Juda,  et  emmenèrent 
des  captifs.  "*Les  Philistins  firent  une 
invasion  dans  les  villes  de  la  plaine  et 
du  midi  de  Juda;  ils  prirent  Beth- 
Schémesch,  Ajalon,  Guedéroth,  Soco 
et  les  villes  de  son  ressort,  Thimna  et 
les  villes  de  son  ressort,  Guimzo  et  les 
villes  de  son  ressort,  et  ils  s'y  établi- 
rent. "Car  FEternel  humilia  Juda,  à 
cause  d'Achaz,  roi  d'Israël,  qui  avait 
jeté  le  désordre  dans  Juda  et  commis 
des  péchés  contre  l'Eternel.  -"Tilgath- 
Pilnéser,  roi  d'Assvrie,  vint  contre  lui, 
le  traita  en  ennemi,  et  ne  le  soutint 
pas.  -'Car  Achaz  dépouilla  la  maison 
de  l'Eternel,  la  maison  du  roi  et  celle 
des  chefs,  pour  faire  des  présents  au 
roi  d'Assyrie  :  ce  qui  ne  lui  fut  d'au- 
cun secours. 

"Pendant  qu'il  était  dans  la  dé- 
tresse, il  continuait  à  pécher  contre 
l'Éternel,  lui,  le  roi  Achaz. -^11  sacrifia 
aux  dieux  de  Damas  qui  l'avaient  frap- 
pé, et  il  dit  :  Puisque  les  dieux  des 
rois  de  Syrie  leur  viennent  en  aide,  je 
leur  sacrifierai  pour  qu'ils  me  secou- 
rent. Mais  ils  furent  l'occasion  de  sa 
chute  et  de  celle  de  tout  Israël.  -^Achaz 
rassembla  les  ustensiles  de  la  maison 
de  Dieu,  et  il  mit  en  pièces  les  usten- 
siles de  la  maison  de  Dieu.  Il  ferma 
les  portes  de  la  maison  de  l'Eternel, 
il  se  fit  des  autels  à  tous  les  coins  de 
Jérusalem,  -''et  il  établit  des  hauts 
lieux  dans  chacune  des  villes  de  Juda 
pour  offrir  des  parfums  à  d'autres 
dieux.  Il  irrita  ainsi  l'Eternel,  le  Dieu 
de  ses  pères. 

-'Le  reste  de  ses  actions  et  toutes 
ses  voies ,  les  premières  et  les  der- 
nières, cela  est  écrit  dans  le  livre  des 
rois  de  Juda  et  d'Israël. 


-"Achaz  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  on  l'enterra  dans  la  ville  de  Jérusa- 
lem, car  on  ne  le  mit  point  dans  les 
sépulcres  des  rois  d'Israël.  Et  Ezé- 
chias,  son  fils,  régna  à  sa  place. 

Ezéchias,  roi  de  Juda.  —  Le  temple  purifié 
et  le  culte  rétabli. 

Chap.  XXIX.  'Ezéchias  devint  roi 
à  l'âge  de  vingt-cinq  ans,  et  il  régna 
vingt-neuf  ans  à  Jérusalem.  Sa  mère 
s'appelait  Abija,  fille  de  Zacharie. 

-il  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 
l'Eternel,  entièrement  comme  avait 
fait  David,  son  père. 

^La  première  année  de  son  règne, 
au  premier  mois,  il  ouvrit  les  portes 
de  la  maison  de  l'Eternel,  et  il  les  ré- 
]iara.  Ml  fit  venir  les  prêtres  et  les  Lé- 
vites, qu'il  assembla  dans  la  place 
orientale,  ^et  il  leur  dit  :  Ecoutez-moi, 
Lévites!  Maintenant  sanctifiez-vous, 
sanctifiez  la  maison  de  l'Eternel,  le 
Dieu  de  vos  pères ,  et  mettez  ce  qui 
est  impur  hors  du  sanctuaire.  *Car 
nos  pères  ont  péché,  ils  ont  fait  ce 
qui  est  mal  aux  yeux  de  l'Eternel,  no- 
tre Dieu,  ils  l'ont  abandonné,  ils  ont 
détourné  leurs  regards  du  tabernacle 
de  l'Eternel  et  lui  ont  tourné  le  dos. 
'Ils  ont  même  fermé  les  portes  du 
portique  et  éteint  les  lampes ,  et  ils 
n'ont  offert  au  Dieu  d'Israël  ni  parfums 
ni  holocaustes  dans  le  sanctuaire. 
'^Aussi  la  colère  de  l'Eternel  a  été 
sur  Juda  et  sur  Jérusalem,  et  il  les  a 
livrés  au  trouble,  à  la  désolation  et  à 
la  moquerie,  comme  vous  le  voyez  de 
vos  yeux.  "Et  voici,  à  cause  de  cela 
nos  pères  sont  tombés  par  l'épée,  et 
nos  fils,  nos  filles  et  nos  femmes,  sont 
en  captivité.  '"J'ai  donc  l'intention  de 
faire  alliance  avec  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël,  pour  que  son  ardente  colère 
se  détourne  de  nous.  "Maintenant, 
mes  fils,  cessez  d'être  négligents  ;  car 
vous  avez  été  choisis  par  l'Eternel 
pour  vous  tenir  à  son  service  devant 


519 


Chap.20,n-3t. 


II  CHRONIQUES. 


lui,  pour  être  ses  serviteurs,  et  pour 
lui  olfrir  des  parfums. 

'*Et  les  Lévites  se  levèrent  :  Ma- 
chath,  fils  d'Amasaï,  Joël,  fds  d'Aza- 
ria,  des  fils  des  Kehathites  ;  et  des  fds 
des  Merarites,  Kis,  fds  d'Abdi,  Aza- 
ria,  fils  de  Jehalléleel  ;  et  des  Guer- 
schonites,  Joach,  fds  de  Zimma,  Eden, 
fdsde  Joach  ;  '''et  des  fds  d'Elitsaphan, 
Schimri  et  Jeïel  ;  et  des  fds  d'Asaph, 
Zacharie  et  Matthania  ;  '^et  des  fds 
d'IIéman ,  Jeliiel  et  Schimeï  ;  et  des 
fils  de  Jeduthun,  Schemaeja  et  Uzziel. 
'^Is  réunirent  leurs  frères,  et,  après 
s'être  sanctifiés,  ils  vinrent  pour  pu- 
rifier la  maison  de  l'Eternel,  selon 
l'ordre  du  roi  et  d'après  les  paroles 
de  l'Eternel.  ''Les  prêtres  entrèrent 
dans  l'intérieur  de  la  maison  de  l'E- 
ternel, pour  la  purifier;  ils  sortirent 
toutes  les  impuretés  qu'ils  trouvèrent 
dans  le  temple  de  l'Eternel  et  les  mi- 
rent dans  le  parvis  de  la  maison  de 
l'Eternel,  où  les  Lévites  les  reçurent 
pour  les  emporter  dehors  au  torrent 
de  Cédron.  "Ils  commencèrent  ces 
purifications  le  premier  jour  du  pre- 
mier mois;  le  huitième  jour  du  mois, 
ils  entrèrent  dans  le  portique  de  l'E- 
ternel, et  ils  mirent  huit  jours  à  puri- 
fier la  maison  de  l'Eternel  ;  le  seizième 
jour  du  premier  mois,  ils  avaient 
achevé. 

'*Ils  se  rendirent  ensuite  chez  le 
roi  Ezéchias,  et  dirent  :  Nous  avons 
purifié  toute  la  maison  de  l'Eternel, 
l'autel  des  holocaustes  et  tous  ses 
ustensiles,  et  la  table  des  pains  de 
proposition  et  tous  ses  ustensiles. 
'"Nous  avons  remis  en  état  et  purifié 
tous  les  ustensiles  que  le  roi  Achaz 
avait  profanés  pendant  son  règne,  lors 
de  ses  transgressions  :  ils  sont  devant 
l'autel  de  l'Eternel. 

-"Le  roi  Ezéchias  se  leva  de  bon 
matin,  assembla  les  chefs  de  la  ville, 
et  monta  à  la  maison  de  l'Éternel. 
-'Ils  offrirent  sept  taureaux,  sept  bé- 


liers, sept  agneaux  et  sept  boucs,  en 
sacrifice  d'expiation  pour  le  royaume, 
pour  le  sanctuaire,  et  pour  Juda.  Le 
roi  ordonna  aux  prêtres,  fils  d'Aaron, 
de  les  offrir  sur  l'autel  de  l'Eternel. 
"Les  prêtres  égorgèrent  les  bœufs,  et 
reçurent  le  sang,  qu'ils  répandirent 
sur  l'autel;  ils  égorgèrent  les  béliers, 
et  répandirent  le  sang  sur  l'autel  ;  ils 
égorgèrent  les  agneaux  et  répandirent 
le  sang  sur  l'autel.  -'On  amena  ensuite 
les  boucs  expiatoires  devant  le  roi  et 
devant  l'assemblée,  qui  posèrent  leurs 
mains  sur  eux.  -*Les  prêtres  les  égor- 
gèrent, et  répandirent  leur  sang  au 
pied  de  l'autel  en  expiation  pour  les 
péchés  de  tout  Israël  ;  car  c'était  pour 
tout  Israël  que  le  roi  avait  ordonné 
l'holocauste  et  le  sacrifice  d'expiation. 
-^11  fit  placer  les  Lévites  dans  la  mai- 
son de  l'Eternel  avec  des  cymbales, 
des  luths  et  des  harpes,  selon  l'ordre 
de  David,  de  Gad  le  voyant  du  roi,  et 
de  Nathan  le  prophète  ;  car  c'était  un 
ordre  de  l'Eternel,  transmis  par  ses 
prophètes.  *'*Les  Lévites  prirent  place 
avec  les  instruments  de  David,  et  les 
prêtres  avec  les  trompettes.  ^^ Ezé- 
chias ordonna  d'offrir  l'holocauste  sur 
l'autel;  et  au  moment  où  commença 
l'holocauste,  commença  aussi  le  chant 
de  l'Eternel,  au  son  des  trompettes 
et  avec  accompagnement  des  instru- 
ments de  David,  roi  d'Israël.  '-*Toute 
l'assemblée  se  prosterna,  on  chanta  le 
cantique,  et  l'on  sonna  des  trompet- 
tes, le  tout  jusqu'à  ce  que  l'holocauste 
fût  achevé.  *^Et  quand  on  eut  achevé 
d'offrir  l'holocauste,  le  roi  et  tous  ceux 
fjui  étaient  avec  lui  fléchirent  le  ge- 
nou et  se  prosternèrent.  '"Puis  le  roi 
Ezéchias  et  les  chefs  dirent  aux  Lévi- 
tes de  célébrer  l'Eternel  avec  les  pa- 
roles de  David  et  du  prophète  Asaph  ; 
et  ils  le  célébrèrent  avec  des  trans- 
ports de  joie,  et  ils  s'inclinèrent  et  se 
prosternèrent. 

"Ezéchias  prit  alors   la  parole,  et 


620 


II  CHRONIQUES. 


C;>np.29,3-i-S0, 


13. 


dit  :  Maintenant  que  vous  vous  êtes 
consacrés  à  rÉternel,  approchez-vous, 
amenez  des  victimes  et  offrez  des  sa- 
crifices d'actions  de  grâces  à  la  mai- 
son de  l'Éternel.  Et  l'assemblée  amena 
des  Aictimes  et  offrit  des  sacrifices 
d'actions  de  grâces,  et  tous  ceux  dont 
le  cœur  était  bien  disposé  offrirent  des 
holocaustes.  ^-Le  nombre  des  holo- 
caustes offerts  par  l'assemblée  fut  de 
soixante-dix  bœufs,  cent  béliers,  et 
deux  cents  agneaux  ;  toutes  ces  victi- 
mes furent  immolées  en  holocauste 
à  l'Eternel.  "^Et  l'on  consacra  encore 
six  cents  bœufs  et  trois  mille  brebis. 
^^Mais  les  prêtres  étaient  en  petit  nom- 
bre, cl  ils  ne  purent  dépouiller  tous 
les  holocaustes;  leurs  frères,  les  Lé- 
vites, les  aidèrent  jusqu'à  ce  que  l'ou- 
vrage fût  fini,  et  jusqu'à  ce  que  les 
autres  prêtres  se  fussent  sanctifiés , 
car  les  Lévites  avaient  eu  plus  à  cœur 
de  se  sanctifier  que  les  prêtres.  ''^Il  y 
avait  d'ailleurs  beaucoup  d'holocaus- 
tes ,  avec  les  graisses  des  sacrifices 
d'actions  de  grâces,  et  avec  les  liba- 
tions des  holocaustes. 

Ainsi  fut  rétabli  le  service  de  la  mai- 
son de  l'Eternel.  '^Ezéchias  et  tout 
le  peuple  se  réjouirent  de  ce  que  Dieu 
avait  bien  disposé  le  peuple,  car  la 
chose  se  fit  subitement. 

Célébration  solennelle  de  la  Pâque 
sous  Ezcc/iias. 

Chap.  XXX.  'Ezéchias  envoj'ades 
messagers  dans  tout  Israël  et  Juda,  et 
il  écrivit  aussi  des  letti-es  à  Ephraïm 
et  à  Manassé,  pour  qu'ils  vinssent  à  la 
maison  de  l'Eternel  à  Jérusalem  célé- 
brer la  Pàque  en  l'honneur  de  l'Eter- 
nel, le  Dieu  d'Israël.  -Le  roi,  ses  chefs, 
et  toute  l'assemblée,  avaient  tenu  con- 
seil à  Jérusalem,  afin  que  la  Pàque  fût 
célébrée  au  second  mois;  ^car  on  ne 
pouvait  la  faire  en  son  temps,  parce 
que  les  prêtres  ne  s'étaient  pas  sanc- 
tifiés en  assez  grand  nombre  et  que  le 


peuple  n'était  pas  rassemblé  à  Jérusa- 
lem. 'La  chose  ayant  eu  l'approbation 
du  roi  et  de  toute  l'assemblée,  ^ils  dé- 
cidèrent de  faire  une  publication  dans 
tout  Israël,  depuis  Beer-Schéba  jus- 
qu'à Dan,  pour  que  l'on  vint  à  Jérusa- 
lem célébrer  la  Pàque  en  l'honneur  de 
l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël.  Car  elle 
n'était  plus  célébrée  par  la  multitude 
comme  il  est  écrit. 

°Les  coureurs  allèrent  avec  les  let- 
tres du  roi  et  de  ses  chefs  dans  tout 
Israël  et  Juda.  Et  d'après  l'ordre  du 
roi,  ils  dirent  :  Enfants  d'Israël,  reve- 
nez à  l'Eternel,  le  Dieu  d'Abraham, 
d'isaac  et  d'Israël,  afin  qu'il  revienne 
à  vous,  reste  échappé  de  la  main  des 
rois  d'Assyrie.  'Ne  soyez  pas  comme 
vos  pères  et  comme  vos  frères,  qui  ont 
péché  contre  l'Eternel,  le  Dieu  de  leurs 
pères,  et  qu'il  a  livrés  à  la  désolation, 
comme  vous  le  voyez.  ''Ne  raidissez 
donc  pas  votre  cou,  comme  vos  pères  ; 
donnez  la  main  à  l'Eternel ,  venez  à  son 
sanctuaire  qu'il  a  sanctifié  pour  tou- 
jours, et  servez  l'Eternel,  votre  Dieu, 
pour  que  sa  colère  ardente  se  détourne 
de  vous.  'Si  vous  revenez  à  l'Eternel, 
vos  frères  et  vos  fils  trouveront  misé- 
ricorde auprès  de  ceux  qui  les  ont  em- 
menés captifs,  et  ils  reviendront  dans 
ce  pays  ;  car  l'Eternel,  votre  Dieu,  est 
compatissant  et  miséricordieux,  et  il 
ne  détournera  pas  sa  face  de  vous,  si 
vous  revenez  à  lui.  '"Les  coureurs  al- 
lèrent ainsi  de  ville  en  ville  dans  le 
pays  d'Ephraïm  et  de  Manassé,  et  jus- 
qu'à Zabulon.  Mais  on  se  riait  et  l'on 
se  moquait  d'eux.  "Cependant  quel- 
ques hommes  d'Aser,  de  Manassé  et 
de  Zabulon,  s'humilièrent  et  vinrent 
à  Jérusalem.  '-Dans  Juda  aussi  la  main 
de  Dieu  se  déploya  pour  leur  donner 
un  même  cœur  et  leur  faire  exécuter 
l'ordre  du  roi  et  des  chefs,  selon  la 
parole  de  l'Eternel. 

'^Un  peuple  nombreux  se  réunit  à 
Jérusalem  pour  célébrer  la  fête  des 


!l 


Chap.  SO,i'i-Sl,i 


II  CHRONIQUES. 


pains  sans  levain  au  second  mois  :  ce  louant  l'Éternel,  le  Dieu  de  leurs  pè- 

fut  une  immense  assemblée.  '■'Ils  se  res. 

levèrent,  et  ils  firent  disparaître  les  -'Toute  l'assemblée  fut  d'avis  de 
autels  sur  lesquels  on  sacrifiait  dans  célébrer  sept  autres  jours.  Et  ils  célé- 
Jérusalem  et  tous  ceux  sur  lesquels  brèrent  joyeusement  ces  sept  jours  ; 
on  offrait  des  parfums,  et  ils  les  jeté-  -^car  Ezéchias,  roi  de  Juda,  avaitdonné 
rent  dans  le  torrent  de  Gédron.  '^Ils  à  l'assemblée  mille  taureaux  et  sept 
immolèrent  ensuite  la  Pàque  le  qua-  mille  brebis,  et  les  chefs  lui  donnèrent 
torzième  jour  du  second  mois.  Les  mille  taureaux  et  dix  mille  brebis,  et 
prêtres  et  les  Lévites,  saisis  de  confu-  des  prêtres  en  grand  nombre  s'étaient 
sion,  s'étaient  sanctifiés,  et  ils  offri-  sanctifiés.  -^Toute  l'assemblée  de  Ju- 
rent des  holocaustes  dans  la  maison  da,  et  les  prêtres  et  les  Lévites,  et 
del'Eternel.  "^Ilsoccupaientleur  place  tout  le  peuple  venu  d'Israël,  et  les 
ordinaire,  conformément  à  la  loi  de  étrangers  venus  du  pays  d'Israël  ou 
Moïse,  homme  de  Dieu;  et  les  prêtres  établis  en  Juda,  se  livrèrent  à  la  joie, 
répandaient  le  sang,  qu'ils  recevaient  -'^11  y  eut  à  Jérusalem  de  grandes  ré- 
de  la  main  des  Lévites.  ''Comme  il  y  jouissances;  et  depuis  le  temps  de 
avait  dans  l'assemblée  beaucou|>  de  Salomon,  fils  de  David,  roi  d'Israël, 
gens  qui  ne  s'étaient  pas  sanctifiés,  rien  de  semblable  n'avait  eu  lieu  dans 
les  Lévites  se  chargèrent  d'immoler  Jérusalem.  "Les  prêtres  et  les  Lévites 
les  victimes  de  la  Pàque  pour  tous  se  levèrent  et  bénirent  le  peuple;  et 
ceux  qui  n'étaient  pas  purs,  afin  de  leur  voix  fut  entendue,  et  leur  prière 
les  consacrer  à  l'Eternel.  "*Car  une  parvint  jusqu'aux  cieux ,  jusqu'à  la 
grande  partie  du  peuple,  beaucoup  de  sainte  demeure  de  l'Eternel, 
ceux  d'Ephraïm,  de  Manassé,  d'Issa- 
car  et  de  Zabulon,  ne  s'étaient  pas 
purifiés,  et  ils  mangèrent  la  Pàque 
sans  se  conformer  à  ce  qui  est  écrit. 
MaisÉzéchias  pria  pour  eux,  en  disant: 


Dispositions  prises  par  lizécliids  pour  régulari- 
ser les  fonctions  et  les  recenus  des  prêtres  et 
des  Léi'ites. 

CJiap.  XXXI.      'Lorsque  tout  cela 


Veuille   l'Eternel,   qui  est  bon,  ])ar-      fut  terminé,    tous    ceux   d'Israël    qui 
donner  "à  tous  ceux  qui  ont  appliqué      étaient    présents    partirent    pour    les 


leur  cœur  à  chercher  Dieu,  l'Eternel, 
le  Dieu  de  leurs  pères ,  quoiqu'ils 
n'aient  pas  pratiqué  la  sainte  purifi- 
cation !  -"L'Eternel  exauça  Ezéchias, 
et  il  pardonna  au  peuple.  '-'Ainsi  les 
enfants   d'Israël   qui   se  trouvèrent  à 


villes  de  Juda,  et  ils  brisèrent  les  sta- 
tues, abattirent  les  idoles,  et  renver- 
sèrent entièrement  les  hauts  lieux  et 
les  autels  dans  tout  Juda  et  Benjamin 
et  dans  Ephraïm  et  Manassé.  Puis  tous 
les  enfants  d'Israël  retournèrent  dans 


Jérusalem  célébrèrent  la  fête  des  pains  leurs  villes,  chacun  dans  sa  propriété, 

sans  levain,  pendant  sept  jours,  avec  -Ezéchias   rétablit   les    classes   des 

une  grande  joie  ;  et  chaque  jour,  les  prêtres  et   des   Lévites  d'après  leurs 

Lévites  et  les  prêtres  louaient  l'Eter-  divisions,  chacun  selon  ses  fonctions, 

nel  avec  les  instruments  qui  retentis-  prêtres  et  Lévites,  pour  les  holocaus- 

saient  en  son  honneur.  --Ezéchias  parla  tes  et  les  sacrifices  d'actions  de  grâces, 

au  cœur  de  tous  les  Lévites,  qui  mon-  pour  le  service,  pour  les  chants  et  les 

traient  une  grande  intelligence  pour  louanges,  aux  portes  du  camp  de  l'E- 

le  service  de  l'Eternel.  Ils  mangèrent  ternel.  'Le  roi  donna  une  portion  de 

les  victimes  pendant  sept  jours,  offrant  ses  biens  pour  les  holocaustes,   pour 

des  sacrifices  d'actions  de  grâces,  et  les  holocaustes  du  matin  et  du  soir,  et 

522 


II  CHRONIQUES. 


Chap.  Sl,k-32, 1. 


pour  les  holocaustes  des  sabbats,  des 
nouvelles  lunes  et  des  fêtes,  eoninie 
il  est  écrit  dans  la  loi  de  l'Eternel. 
*Et  il  dit  au  peuple,  aux  habitants  de 
Jérusalem,  de  donner  la  portion  des 
jn-ètres  et  des  Lévites,  afin  qu'ils  ob- 
servassent fidèlement  la  loi  de  l'Eter- 
nel. ^Lorsque  la  chose  fut  répandue, 
les  enfants  d'Israël  donnèrent  en  abon- 
dance les  prémices  du  blé,  du  moût, 
de  l'huile,  du  miel,  et  de  tous  les  pro- 
duits des  champs  ;  ils  apportèrent 
aussi  en  abondance  la  dîme  de  tout. 
^De  même,  les  enfants  d'Israël  et  de 
Juda  qui  demeuraient  dans  les  villes 
de  Juda  donnèrent  la  dîme  du  gros  et 
du  menu  bétail,  et  la  dîme  des  choses 
saintes  qui  étaient  consacrées  à  l'Eter- 
nel, leur  Dieu,  et  dont  on  fit  plusieurs 
tas.  "On  commença  à  former  les  tas 
au  troisième  mois,  et  l'on  acheva  au 
septième  mois.  *Ezéchias  et  les  chefs 
vinrent  voir  les  tas,  et  ils  bénirent 
l'Eternel  et  son  peuple  d'Israël.  'Et 
Ezéchias  interrogea  les  prêtres  et  les 
Lévites  au  sujet  de  ces  tas.  '"Alors  le 
grand  prêtre  Azaria,  de  la  maison  de 
Tsadok,  lui  répondit  :  Depuis  qu'on  a 
commencé  d'apporter  les  offrandes 
dans  la  maison  de  l'Eternel ,  nous 
avons  mangé,  nous  nous  sommes  ras- 
sasiés ,  et  nous  en  avons  beaucoup 
laissé,  car  l'Eternel  a  béni  son  peuple  ; 
et  voici  la  grande  quantité  qu'il  y  a  de 
reste. 

"  Ezéchias  donna  l'ordre  de  prépa- 
rer des  chambres  dans  la  maison  de 
l'Eternel;  et  on  les  prépara.  '-On  y 
apporta  fidèlement  les  offrandes,  la 
dîme,  et  les  choses  saintes.  Le  Lévite 
Conania  en  eut  l'intendance,  et  son 
frère  Schimeï  était  en  second.  '^Je- 
hiel ,  Azazia  ,  Nachath ,  Asaël ,  Jeri- 
moth,  Jozabad,  Eliel,  Jismakia,  Ma- 
chath  et  Benaja,  étaient  employés 
sous  la  direction  de  Conania  et  de  son 
frère  Schimeï,  d'après  l'ordre  du  roi 
Ezéchias,  et  d'Azaria,  chef  de  la  mai- 


son de  Dieu.  '^Le  Lévite  Koré,  fils  de 
Jimna,  portier  de  l'orient,  avait  l'in- 
tendance des  dons  volontaires  faits  à 
Dieu,  pour  distribuer  ce  qui  était  pré- 
senté à  l'Eternel  par  élévation  et  les 
choses  très  saintes.  'M)ans  les  villes 
sacerdotales,  Eden,  Minjamin,  Josué, 
Schemaeja ,  Amaria  et  Schecania , 
étaient  placés  sous  sa  direction  pour 
faire  fidèlement  les  distrijjutions  à 
leurs  frères,  grands  et  petits,  selon 
leurs  divisions  :  "'aux  mâles  enregis- 
trés depuis  l'âge  de  trois  ans  et  au- 
dessus  ;  à  tous  ceux  qui  entraient  jour- 
nellement dans  la  maison  de  l'Eternel 
pour  faire  leur  service  selon  leurs 
fonctions  et  selon  leurs  divisions  ; 
''aux  prêtres  enregistrés  d'après  leurs 
maisons  paternelles,  et  aux  Lévites 
de  vingt  ans  et  au-dessus,  selon  leurs 
fonctions  et  selon  leurs  divisions;  '*à 
ceux  de  toute  l'assemblée  enregistrés 
avec  tous  leurs  petits  enfants,  leurs 
femmes,  leurs  fils  et  leurs  filles,  car 
ils  se  consacraient  fidèlement  au  ser- 
vice du  sanctuaire.  ''Et  pour  les  fils 
d'Aaron,  les  prêtres,  qui  demeuraient 
â  la  campagne  dans  les  banlieues  de 
leurs  villes,  il  y  avait  dans  chaque 
ville  des  hommes  désignés  par  leurs 
noms  pour  distribuer  les  portions  à 
tous  les  mâles  des  prêtres  et  à  tous 
les  Lévites  enregistrés. 

*"  Voilà  ce  que  fit  Ezéchias  dans  tout 
Juda;  il  fit  ce  qui  est  bien,  ce  qui  est 
droit,  ce  qiii  est  vrai,  devant  l'Eternel, 
son  Dieu.  -'11  agit  de  tout  son  cœur  et 
il  réussit  dans  tout  ce  qu'il  entreprit, 
en  recherchant  son  Dieu,  pour  le  ser- 
A'ice  de  la  maison  de  Dieu,  pour  la  loi 
et  pour  les  commandements. 

Invasion  de  Sanr/iêrib,  roi  d  Assyrie, 
et  destruction  de  son  armée. 

Chap.  XXXII.  'Après  ces  choses 
et  ces  actes  de  fidélité,  parut  Sanché- 
rib,  roi  d'Assyrie,  qui  pénétra  en  Juda, 
et  assiégea  les  villes  fortes,  dans  l'in- 


523 


Chap.  S2,'i-u. 


II  CHRONIQUES. 


tention  de   s'en  emparer.   ^Ézéchias,      chias,  qui  a  fait  disparaître  les  hauts 
voyant  que   Sanchérib  était   venu   et     lieux  et  les  autels  de  l'Eternel,  et  qui 


qu'il  se  proposait  d'attaquer  Jérusa- 
lem, ^tint  conseil  avec  ses  chefs  et  ses 
hommes  vaillants,  afin  de  boucher  les 
sources  d'eau  qui  étaient  hors  de  la 
ville;  et  ils  furent  de  son  avis.  *Une 
foule  de  gens  se  rassemblèrent,  et  ils 
bouchèrent  toutes  les  sources  et  le 
ruisseau  qui  coule  au  milieu  de  la  con- 
trée. Pourquoi,  disaient-ils,  les  rois 
d'Assyrie  trouveraient-ils  à  leur  arri- 
vée des  eaux  en  abondance  ?  ^  Ézéchias 
prit  courage  ;  il  reconstruisit  la  mu- 
raille qui  était  en  ruine  et  l'éleva  jus- 
qu'aux tours,  bâtit  un  autre  mur  en 
dehors,  fortifia  Millo  dans  la  cité  de 
David,  et  prépara  une  quantité  d'ar- 
mes et  de  boucliers.  *11  donna  des 
chefs  militaires  au  peuple,  et  les  réu- 
nit auprès  de  lui  sur  la  place  de  la 
porte  de  la  ville.  S'adressant  à  leur 
cœur,  il  dit  :  'P^ortifiez-vous  et  ayez 
du  courage  !  Ne  craignez  point  et  ne 
soyez  point  effrayés  devant  le  roi  d'As- 
syrie et  devant  toute  la  multitude  qui 


a  donné  cet  ordre  à  Juda  et  à  Jérusa- 
lem :  Vous  vous  prosternerez  devant 
un  seul  autel,  et  vous  y  offrirez  les 
parfums?  '^Ne  savez-vous  pas  ce  que 
nous  avons  fait,  moi  et  mes  pères,  à 
tous  les  peuples  des  autres  pays  ?  Les 
dieux  des  nations  de  ces  pays  ont-ils 
pu  délivrer  leurs  pays  de  ma  main  ? 
'■"Parmi  tous  les  dieux  de  ces  nations 
que  mes  pères  ont  exterminées,  quel 
est  celui  qui  a  pu  délivrer  son  peuple 
de  ma  main ,  pour  que  votre  Dieu 
puisse  vous  délivrer  de  ma  main  ? 
'^Qu'Ezéchias  ne  vous  séduise  donc 
point  et  qu'il  ne  vous  abuse  point  ainsi; 
ne  vous  fiez  pas  à  lui  !  Car  aucun  dieu 
d'aucune  nation  ni  d'aucun  royaume 
n'a  pu  délivrer  son  peuple  de  ma  main 
et  de  la  main  de  mes  pères  :  combien 
moins  votre  Dieu  vous  délivrera-t-il 
de  ma  main  ! 

'^Les  serviteurs  de  Sanchérib  par- 
lèrent encore  contre  l'Eternel  Dieu, 
et  contre  Ezéchias,  son  serviteur.  '^Et 


est  avec  lui  ;  car  avec  nous  il  y  a  plus      il  envoya  une   lettre  insultante  pour 


qu'avec  lui.  *Avec  lui  est  un  bras  de 
chair,  et  avec  nous  l'Eternel,  notre 
Dieu,  qui  nous  aidera  et  qui  combattra 
pour  nous.  Le  peuple  eut  confiance 
dans  les  paroles  d'Ezéchias,  roi  de 
Juda. 

^Après  cela,  Sanchérib,  roi  d'Assy- 
rie, envoya  ses  serviteurs  à  Jérusalem, 


l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  en  s'expri- 
mant  ainsi  contre  lui  :  De  même  que 
les  dieux  des  nations  des  autres  pays 
n'ont  pu  délivrer  leur  peuple  de  ma 
main,  de  même  le  Dieu  d'Ezéchias  ne 
délivrera  pas  son  peuple  de  ma  main. 
**Les  serviteurs  de  Sanchérib  crièrent 
à  haute  voix  en  langue  judaïque,  afin 


pendant  qu'il  était  devant  Lakis  avec      de  jeter  l'effroi  et  l'épouvante  parmi 
toutes  ses  forces;  il  les  envoya  vers     le  peuple  de  Jérusalem  qui  était  sur 


Ezéchias,  roi  de  Juda,  et  vers  tous 
ceux  de  Juda  qui  étaient  à  Jérusalem, 
pour  leur  dire  :  '"Ainsi  parle  Sanché- 
rib, roi  d'Assyrie  :  Sur  quoi  repose 
votre  confiance,  pour  que  vous  restiez 
à  Jérusalem  dans  la  détresse  ?  "  Ezé- 
chias ne  vous  abuse-t-il  pas  pour  vous 
livrer  à  la  mort  par  la  famine  et  par  la 
soif,  quand  il  dit  :  L'Eternel,  notre 
Dieu,  nous  sauvera  de  la  main  du  roi 
d'Assyrie?    '-N'est-ce    pas    lui,    Ezé- 


la  muraille,  et  de  pouvoir  ainsi  s'em- 
parer de  la  ville.  '^Ils  parlèrent  du 
Dieu  de  Jérusalem  comme  des  dieux 
des  peuples  de  la  terre,  ouvrages  de 
mains  d'homme. 

-"Le  roi  Ezéchias  et  le  prophète 
Ésaïe,  fils  d'Amots,  se  mirent  à  prier 
à  ce  sujet,  et  ils  crièrent  au  ciel. 

-'Alors  l'Eternel  envoya  un  ange, 
qui  extermina  dans  le  camp  du  roi 
d'Assyrie  tous  les  vaillants  hommes, 


524 


II  CIIRONIOUES. 


Chap.S2,'2i-S3,i. 


les  princes  et  les  chefs.  Et  le  roi  con- 
fus retourna  dans  son  pays.  II  entra 
dans  la  maison  de  son  dieu,  et  là  ceux 
qui  étaient  sortis  de  ses  entrailles  le 


Dieu  l'abandonna  pour  l'éprouver  afin 
de  connaître  tout  ce  qui  était  dans  son 
cœur. 

^-Le  reste  des  actions  d'Ezéchias,  et 


firent  tomber  par  l'épce.  "Ainsi  l'É-      ses  œuvres  de  piété,  cela  est  écrit  dans 

la  vision  du  prophète  Esaïe,  fils  d'A- 
mots,  dans  le  livre  des  rois  de  Juda  et 
d'Israël. 

'^  Ezéchias  se  coucha  avec  ses  pères, 
et  on  l'enterra  dans  le  lieu  le  plus 
élevé  des  sépulcres  des  fils  de  David  ; 
tout  Juda  et  les  habitants  de  Jérusa- 
lem lui  rendirent  honneur  à  sa  mort. 
Et  Manassé,  son  fils,  régna  à  sa  place. 


ternel  sauva  Ezéchias  et  les  habitants 
de  Jérusalem  de  la  main  de  Sanchérib, 
roi  d'Assyrie,  et  de  la  main  de  tous, 
et  il  les  protégea  contre  ceux  qui  les 
entouraient.  -'Beaucoup  de  gens  ap- 
portèrent dans  Jérusalem  des  offran- 
des à  l'Eternel,  et  de  riches  présents 
à  Ezéchias,  roi  de  Juda,  qui  depuis 
lors  fut  élevé  aux  yeux  de  toutes  les 
nations. 

-*En  ce  temps-là,  Ezéchias  fut  ma- 
lade à  la  mort.  Il  fit  une  prière  à  l'E- 
ternel ;  et  l'Eternel  lui  adressa  la  pa- 
role, et  lui  accorda  un  prodige.  -^Mais 
Ezéchias  ne  répondit  point  au  bienfait 
qu'il  avait  reçu,  car  son  cœur  s'éleva  ; 
et  la  colère  de  l'Eternel  fut  sur  lui  et 
sur  Juda  et  Jérusalem.  -''Alors  Ezé- 
chias, du  sein  de  son  orgueil,  s'humi- 
lia avec  les  habitants  de  Jérusalem,  et 
la  colère  de  l'Eternel  ne  vint  pas  sur 
eux  pendant  la  vie  d'Ezéchias. 

*' Ezéchias  eut  beaucoup  de  riches- 
ses et  de  gloire.  Il  se  fit  des  trésors 
d'argent,  d'or,  de  pierres  précieuses, 
d'aromates,  de  boucliers,  et  de  tous 
les  objets  qu'on  peut  désirer;  **des 
magasins  pour  les  produits  en  blé,  en 
moût  et  en  huile,  des  crèches  pour 
toute  espèce  de  bétail,  et  des  étables 
pour  les  troupeaux.  -^11  se  bâtit  des 
villes,  et  il  eut  en  abondance  des  trou- 
peaux de  menu  et  de  gros  bétail  ;  car 
Dieu  lui  avait  donné  des  biens  consi- 
dérables. '"Ce  fut  aussi  lui,  Ezéchias, 
qui  boucha  l'issue  supérieure  des  eaux 
de  Guihon,  et  les  conduisit  en  bas  vers 
l'occident  de  la  cité  de  David.  Ezé- 
chias réussit  dans  toutes  ses  entre- 
prises. "Cependant,  lorsque  les  chefs 
de  Babylone  envoyèrent  des  messa- 
gers auprès  de  lui  pour  s'informer  du 
prodige  qui  avait  eu  lieu  dans  le  pays. 


Manassé  et  Arnon,  rois  de  Juda. 

Chap.  XXXIII.  '  Manassé  avait 
douze  ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il 
régna  cinquante-cinq  ans  à  Jérusalem. 

-Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  selon  les  abominations  des 
nations  que  l'Eternel  avait  chassées 
devant  les  enfants  d'Israël.  'Il  rebâtit 
les  hauts  lieux  qu'Ezéchias,  son  père, 
avait  renversés,  il  éleva  des  autels  aux 
Baals,  il  fit  des  idoles  d'Astarté,  et  il 
se  prosterna  devant  toute  l'armée  des 
cieux  et  la  servit.  ''II  bâtit  des  autels 
dans  la  maison  de  l'Eternel,  quoique 
l'Eternel  eût  dit  :  C'est  dans  Jérusa- 
lem que  sera  mon  nom  à  perpétuité. 
^11  bâtit  des  autels  à  toute  l'armée  des 
cieux  dans  les  deux  parvis  de  la  mai- 
son de  l'Eternel.  ^11  fit  passer  ses  fils 
par  le  feu  dans  la  vallée  des  fils  de 
Hinnom;  il  observait  les  nuages  et  les 
serpents  pour  en  tirer  des  pronostics, 
il  s'adonnait  à  la  magie,  et  il  établit 
des  gens  qui  évoquaient  les  esprits  et 
qui  prédisaient  l'avenir.  II  fit  de  plus 
en  plus  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  afin  de  l'irriter.  'Il  plaça 
l'image  taillée  de  l'idole  qu'il  avait 
faite  dans  la  maison  de  Dieu,  de  la- 
quelle Dieu  avait  dit  à  David  et  à  Sa- 
lomon,  son  fils  :  C'est  dans  cette  mai- 
son, et  c'est  dans  Jérusalem  que  j'ai 
choisie  parmi  toutes  les  tribus  d'Israël, 


525 


Çhap.  33,8-34,3. 


II  CHRONIQUES. 


que  je  veux   à  toujours   placer   mon  sa  prière  à  son  Dieu,  et  les  paroles  des 

nom.  *Je  ne  ferai  plus  sortir  Israël  du  prophètes  qui  lui  parlèrent  au  nom  de 

pays   que  j'ai   destiné    à    vos    pères,  l'Eternel,   le   Dieu   d'Israël,   cela   est 

pourvu  seulement  qu'ils  aient  soin  de  écrit  dans  les  actes  des  rois  d'Israël, 

mettre  en  pratique  tout  ce  que  je  leur  '■'Sa  prière   et  la   manière  dont  Dieu 

ai  commandé,  selon  toute  la  loi,  les  l'exauça,  ses  péchés  et  ses  infidélités, 

préceptes  et  les  ordonnances ,   près-  les  places  où  il  bâtit  les  hauts  lieux  et 

crits   par  Moïse.    'Mais    Manassé    fut  dressa  des  idoles  et  des  images  tail- 

cause  que  Juda  et  les  habitants  de  Je-  lées  avant  de  s'être  humilié,  cela  est 

rusalem  s'égarèrent   et   firent  le  mal  écrit  dans  le  livre  de  Hozaï. 

plus  que  les  nations  que  l'Eternel  avait  -"Manassé  se  coucha  avec  ses  pères, 

détruites  devant  les  enfants  d'Israël,  et  on   l'enterra  dans    sa   maison.    Et 

'"L'Éternel  parla  à  Manassé  et  à  son  Amon,  son  fils,  régna  à  sa  place, 
peuple,  et  ils  n'y  firent  point  attention. 

"Alors  l'Eternel  fit  venir  contre  eux  -'Amon  avait  vingt-deux  ans  lors- 

les  chefs  de  l'armée  du  roi  d'Assyrie,  qu'il  devint  roi,  et  il  régna  deux  ans  à 

qui  saisirent  Manassé  et  le  mirent  dans  Jérusalem. 

les  fers;  ils  le  lièrent  avec  des  chaînes  --Il  fit  ce  qui   est  mal  aux  yeux  de 

d'airain,  et  le  menèrent  à  Babylone.  l'Eternel,  comme  avait  fait  Manassé, 

'^Lorsqu'il  fut  dans  la  détresse,  il  im-  son  père  ;  il  sacrifia  à  toutes  les  images 

plora  l'Eternel,  son  Dieu,  et  il  s'hu-  taillées  qu'avait  faites  Manassé,  son 

milia  profondément  devant  le  Dieu  de  père,  et  il  les  servit  ;  -^et  il  ne  s'humi- 

ses  pères.  '^11  lui  adressa  ses  prières  ;  lia  pas  devant  l'Eternel,  comme  s'était 

et  l'Eternel,  se  laissant  fléchir,  exauça  humilié  Manassé,   son  père,  car  lui, 

ses  sup]ilications,  et  le  ramena  à  Jéru-  Amon,  se  rendit  de  plus  en  plus  cou- 


pable. -'Ses  serviteurs  conspirèrent 
contre  lui,  et  le  firent  mourir  dans  sa 
maison.  -^Mais  le  peuple  du  pays  frappa 
tous  ceux  qui  avaient  conspiré  contre 
le  roi  Amon  ;  et  le  peuple  du  pays  éta- 


salem  dans  son  royaume.  Et  Manassé 
reconnut  que  l'Eternel  est  Dieu. 

'*Après  cela,  il  bâtit  en  dehors  de  la 
ville  de  David,  à  l'occident,  vers  Gui- 
hon  dans  la  vallée,  un  mur  qui  se  pro- 
longeait jusqu'à  la  porte  des  poissons  blit  roi  Josias,  son  fils,  à  sa  place, 
et  dont  il  entoura  la  colline,  et  il  l'éleva 
à  une  grande  hauteur  ;  il  mit  aussi  des 
chefs  militaires  dans  toutes  les  villes 
fortes  de  Juda. 

'^11  fit  disparaître  de  la  maison  de 
l'Eternel  les  dieux  étrangers  et  l'idole, 

et  il  renversa  tous  les  autels  qu'il  avait     trente  et  un  ans  à  Jérusalem, 
bâtis  sur  la  montagne  de  la  maison  de  -Il  fit  ce  qui  est  droit  aux  yeux  de 

l'Éternel  et  à  Jérusalem  ;  et  il  les  jeta      l'Éternel,  et  il  marcha  dans  les  voies 
hors  de  la  ville.  '"Il  rétablit  l'autel  de      de  David,  son  père;  il  ne  s'en  détourna 
l'Éternel  et  y  offrit  des  sacrifices  d'ac-      ni  à  droite  ni  à  gauche, 
tions  de  grâces  et  de  reconnaissance,  ^La  huitième  année  de  son  règne, 

et  il  ordonna  à  Juda  de  servir  l'Éter-  comme  il  était  encore  jeune,  il  com- 
nel,  le  Dieu  d'Israël.  ''Le  peuple  sa-  mença  à  rechercher  le  Dieu  de  David, 
crifiait  bien  encore  sur  les  hauts  lieux,  son  père;  et  la  douzième  année,  il 
mais  seulement  à  l'Éternel,  son  Dieu,      commença  à  purifier  Juda  et  Jérusalem 

'"Le  reste  des  actions  de  Manassé,      des  hauts  lieux,  des  idoles,  des  images 


Josias,  roi  de  Juda.  —  Son  zèle  contre  l'idolâ- 
trie. —  Le  lii're  de  la  loi  troin'é  dans  le 
temple. 

Chap.  XXXIV.       'Josias  avait  huit 
ans  lorsqu'il   devint   roi,  et   il   régna 


526 


II  CHRONIQUES. 


Chap.  S4,i4-Qi. 


taillées  et  des  images  en  fonte.  ■'On  rie  et  Meschullam,  d'entre  les  fds  des 
renversa  devant  lui  les  autels  des  Kehathites  ;  tous  ceux  des  Lévites  qui 
Baals,  et  il  abattit  les  statues  consa-  étaient  habiles  musiciens  "surveil- 
crées  au  soleil  qui  étaient  dessus  ;  il  laient  les  manœuvres  et  dirigeaient 
brisa  les  idoles,  les  images  taillées  et  tous  les  ouvriers  occupés  aux  divers 
les  images  en  fonte,  et  les  réduisit  en  travaux  ;  il  y  avait  encore  d'autres  Lé- 
poussière,  et  il  répandit  la  poussière  vites  secrétaires,  commissaires  et  por- 
sur   les   sépulcres   de   ceux   qui    leur  tiers. 

avaient  sacrifié;  ^et  il  brûla  les  osse-  '■'Au  moment  où  l'on  sortit  l'argent 
ments  des  prêtres  sur  leurs  autels,  qui  avait  été  apporté  dans  la  maison 
C'est  ainsi  qu'il  purifia  Juda  et  Jéru-  de  l'Eternel,  le  prêtre  Hilkija  trouva 
s.dem.  ^Dans  les  villes  de  Manassé,  le  livre  de  la  loi  de  l'Eternel,  donnée 
d'Eplira'im,  de  Siméon,  et  même  de  par  Mo'ise. '\\lors  Hilkija  prit  la  parole 
Nephthali,  partout  au  milieu  de  leurs  et  dit  à  Schaphan,  le  secrétaire  :  J'ai 
ruines,  'il  renversa  les  autels,  il  mit  trouvé  le  livre  de  la  loi  dans  la  maison 
en  pièces  les  idoles  et  les  images  tail-  de  l'Eternel.  Et  Hilkija  donna  le  livre 
lées  et  les  réduisit  en  poussière,  et  il  à  Schaphan.  '^Schaphan  apporta  le  li- 
abattit  toutes  les  statues  consacrées  vre  au  roi,  et  lui  rendit  aussi  compte, 
au  soleil  dans  tout  le  pays  d'Israël,  en  disant  :  Tes  serviteurs  ont  fait  tout 
Puis  il  retourna  à  Jérusalem.  ce  qui  leur  a  été  commandé  ;  '^ils  ont 
''La  dix-huitième  année  de  son  rè-  amassé  l'argent  qui  se  trouvait  dans  la 
gne,  après  qu'il  eut  purifié  le  pays  et  maison  de  l'Eternel,  et  l'ont  remis  en- 
la  maison,  il  envoya  Schaphan,  fils  tre  les  mains  des  inspecteurs  et  des 
d'Atsalia,  Maaséja,  chef  de  la  ville,  et  ouvriers.  '^Schaphan,  le  secrétaire, 
Joach,   fils    de  Joachaz,    l'archiviste,  dit  encore  au  roi  :  Le  prêtre  Hilkija 


pour  réparer  la  maison  de  l'Eternel, 
son  Dieu.  "Ils  se  rendirent  auprès  du 
grand  prêtre  Hilkija,  et  on  livra  l'ar- 
gent qui   avait    été    apporté   dans   la 


m'a  donné  un  livre.  Et  Schajihan  le  lut 
devant  le  roi. 

'"Lorsque  le  roi  entendit  les  paroles 
de  la  loi,  il  déchira  ses  vêtements.  '-"Et 


maison   de   Dieu,  et  que   les  Lévites  le  roi  donna  cet  ordre  à  Hilkija,  à  Achi- 

gardiens  du  seuil  avaient  recueilli  de  kam,  fils  de  Schaphan,  à  Abdon,  fils* 

Manassé   et  d'Ephra'im  et  de  tout  le  de  Michée,  à  Schaphan,  le  secrétaire, 

reste  d'Israël,  et  de  tout  Juda  et  Ben-  et  à  Asaja,  serviteur  du  roi  :  '-'Allez, 

jamin  et  des  habitants  de  Jérusalem,  consultez  l'Éternel  pour  moi  et  pour 

'"On  le  remit  entre  les  mains  de  ceux  ce  qui  reste  en  Israël  et  en  Juda,  au 

qui  étaient  chargés  de  faire  exécuter  sujet  des  paroles  de  ce  livre  qu'on  a 

l'ouvrage  dans  la  maison  de  l'Eternel,  trouvé;   car  grande   est  la  colère  de 

Et  ils  l'employèrent  pour  ceux  qui  tra-  l'Eternel,  qui  s'est  répandue  sur  nous, 

vaillaient  aux  réparations  de  la  maison  parce  que  nos  pères  n'ont  point  ob- 

de  l'Eternel,  "pour  les  charpentiers  et  serve  la  parole  de  l'Eternel  et  n'ont 

les  maçons,  pour  les  achats  de  pierres  ])oint  mis  en  pratique  tout  ce  qui  est 

de  taille  et  de  bois  destiné  aux  poutres  écrit  dans  ce  livre, 
et  à  la  charpente  des  bâtiments  qu'a-         "Hilkija  et  ceux  qu'avait  désignés 

valent  détruits  les  rois  de  Juda.  '-Ces  le  roi  allèrent  auprès  de  la  prophétesse 

hommes  agirent  avec  probité  dans  leur  llulda,    femme  de   Schallum,   fils   de 

travail.  Ils  étaient  placés  sous  Tins-  Thokehatli,  fils  de  Hasra,  gardien  des 

pection  de  Jachath  et  Abdias,  Lévites  vêtements.  Elle  habitait  à  Jérusalem, 

d'entre  les  fils  de  Merari,  et  de  Zacha-  dans  l'aulre  quartier  de  la  ville.  Apres 


527 


34 


Chap.  S4-,'i3-3o,i. 


II  CHRONIQUES. 


qu  ils  eurent  exprimé  ce  qu  ils  avaient 
à  lui  dire,  -^elle  leur  répondit  :  Ainsi 
parle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël  :  Dites 
à  l'homme  qui  vous  a  envoyés  vers 
moi  :  ^*Ainsi  parle  l'Eternel  :  Voici,  je 
vais  faire  venir  des  malheurs  sur  ce 
lieu   et   sur  ses  habitants,  toutes  les 


liance,  écrites  dans  ce  livre.  ^^Et  il  fît 
entrer  dans  l'alliance  tous  ceux  qui  se 
trouvaient  à  Jérusalem  et  en  Benja- 
min ;  et  les  habitants  de  Jérusalem 
agirent  selon  l'alliance  de  Dieu,  du 
Dieu  de  leurs  pères. 

^^Josias    fit    disparaître    toutes    les 


malédictions  écrites  dans  le  livre  qu'on  abominations  de  tous  les  pays  appar- 

a  lu   devant   le   roi  de   Juda.  -^Parce  tenant  aux  enfants  d'Israël,  et  il  obli- 

cju'ils  m'ont  abandonné  et  qu'ils  ont  gea   tous   ceux   qui   se   trouvaient   en 

offert  des  parfums  à  d'autres  dieux,  Israël   à   servir   l'Eternel  ,  leur   Dieu, 

afin  de  m'irriter  par  tous  les  ouvrages  Pendant  toute  sa  vie,  ils  ne  se  détour- 


nèrent point  de  l'Eternel,  le  Dieu  de 
leurs  pères. 

Célébration  solennelle  de  la  Pdquc  sons  Josias. 
—  Josias   tué  par   les  archers  de   Néco,    roi 

Chap.  A'A'A'F.        'Josias  célébra  la 

a  été  touché,  parce  que  tu  t'es  humilié  Pàque  en  l'honneur  de  l'Eternel  à  Jé- 

devant  Dieu  en  entendant  ses  paroles  rusalem,  et  l'on  immola  la  Pàque  le 

contre  ce  lieu  et  contre  ses  habitants,  quatorzième   jour  du   premier   mois, 

parce  que  tu  t'es  humilié  devant  moi,  -Il  établit  les  prêtres  dans  leurs  fonc- 

parce  que  tu  as  déchiré  tes  vêtements  tions,  et  les  encouragea  au  service  de 

et  que  tu  as  pleuré  devant  moi,  moi  la  maison  de  l'Eternel.  'Il  dit  aux  Lé- 


de  leurs  mains,  ma  colère  s  est  répan- 
due sur  ce  lieu,  et  elle  ne  s'éteindra 
point.  -^Mais  vous  direz  au  roi  de  Juda 
qui  vous  a  envoyés  pour  consulter 
l'Eternel  :  Ainsi  parle  l'Éternel,  le 
Dieu  d'Israël,  au  sujet  des  paroles  que 
tu  as  entendues  :  -'Parce  que  ton  cœur 


aussi,  j'ai  entendu,  dit  l'Eternel. 
-** Voici,  je  te  recueillerai  auprès  de 
tes  pères ,  tu  seras  recueilli  en  paix 
dans  ton  sépulcre,  et  tes  yeux  ne  ver- 
ront pas  tous  les  malheurs  que  je  ferai 


vites  qui  enseignaient  tout  Israël  et 
qui  étaient  consacrés  à  l'Eternel  :  Pla- 
cez l'arche  sainte  dans  la  maison  qu'a 
bâtie  Salomon,  fils  de  David,  roi  d'Is- 
raël ;  vous  n'avez  plus  à  la  porter  sur 


•venir  sur  ce  lieu  et  sur  ses  habitants,      l'épaule.  Servez  maintenant  l'Eternel, 


Ils  rapportèrent  au  roi  cette  réponse. 

-''Le  roi  fit  assembler  tous  les  an- 
ciens de  Juda  et  de  Jérusalem.  '"Puis 
il  monta  à  la  maison  de  l'Eternel,  avec 
tous  les  hommes  de  Juda  et  les  habi- 


votre  Dieu,  et  son  peuple  d'Israël. 
*Tenez-vous  prêts,  selon  vos  maisons 
paternelles,  selon  vos  divisions,  com- 
me l'ont  réglé  par  écrit  David,  roi 
d'Israël,  et  Salomon,  son  fils;  ^occu- 


tants  de  Jérusalem,  les  prêtres  et  les  pezvos  places  dans  le  sanctuaire,  d'a- 
Lévites,  et  tout  le  peuple,  depuis  le  près  les  différentes  maisons  paternel- 
plus  grand  jusqu'au  plus  petit.  Il  lut  les  de  vos  frères  les  fils  du  peuple,  et 
devant  eux  toutes  les  paroles  du  livre  d'après  la  classification  des  maisons 
de  l'alliance,  qu'on  avait  trouvé  dans  paternelles  des  Lévites.  ^Immolez  la 
la  maison  de  l'Eternel.  "Le  roi  se  te-  Pàque,  sanctifiez-vous,  et  préparez-la 
nait  sur  son  estrade,  et  il  traita  alliance  pour  vos  frères,  en  vous  conformant 
devant  l'Eternel,  s'engageant  à  suivre  à  la  parole  de  l'Eternel  prononcée  par 
l'Eternel,  et  à  observer  ses  ordonnan-  Moïse. 

ces,  ses  préceptes  et  ses  lois,  de  tout         "Josias  donna  aux  gens  du  peuple, 

son  cœur  et  de  toute  son  àme,  afin  de  à  tous  ceux  qui  se  trouvaient  là,  des 

mettre  en  pratique  les  paroles  de  l'ai-  agneaux  et  des  chevreaux  au  nombre 

528 


II  CHROMOUES. 


CJiap.  S 5,  8-75. 


de  trente  mille,  le  tout  pour  la  Pfupie, 
et  trois  mille  ijœuls  ;  eela  fut  pris  sur 
les  biens  du  roi.  ''Ses  chefs  firent  de 
bon  gré  un  présent  au  peuple,  aux 
prêtres  et  aux  Lévites.  Ililkija,  Zacha- 
rie  et  .Jehiel,  princes  de  la  maison  de 
Dieu,  donnèrent  aux  prêtres  pour  la 
Pàque  deux  mille  six  cents  agneaux  et 
trois  cents  bœufs.  'Conania,  Sche- 
maeja  et  Nethaneel,  ses  frères,  Has- 
chabia,  Jeïel  et  Jozabad,  chefs  des  Lé- 
vites, donnèrent  aux  Lévites  pour  la 
Pàrpie  cinq  mille  agneaux  et  cinq  cents 
bœufs. 

'"Le  service  s'organisa,  et  les  prê- 
tres et  les  Lévites  occupèrent  leur 
place,  selon  leurs  divisions,  d'après 
Fortlre  du  roi.  "  Ils  immolèrent  la  Pà- 
que ;  les  piètres  lépandirent  le  sang 
(pi'ils  recevaient  de  la  main  des  Lévi- 
tes, et  les  Lévites  dépouillèrent  les 
victimes.  '"-Ils  mirent  à  part  les  holo- 
caustes pour  les  donner  aux  différentes 
maisons  paternelles  des  gens  tlu  peu- 
ple, afin  (ju'ils  les  offrissent  à  l'Eter- 
nel, comme  il  est  écrit  dans  le  livre  de 
Moïse  ;  et  de  même  pour  les  bœufs. 
'•'Ils  firent  cuire  la  Pàque  au  feu,  selon 
l'ordonnance,  et  ils  firent  cuire  les 
choses  saintes  dans  des  chaudières, 
des  chaudrons  et  des  poêles  ;  et  ils 
s'empressèrent  de  les  distribuer  à  tout 
le  peuple.  '"'Ensuite  ils  jiréparèrent  ce 
(pii  était  pour  eux  et  pour  les  prêtres, 
car  les  prêtres,  fils  d'.Varon,  furent 
occupés  jusfju'à  la  nuit  à  offrir  les  ho- 
locaustes et  les  graisses;  c'est  pour- 
(juoi  les  Lévites  préparèrent  pour 
eux  et  pour  les  prêtres,  fils  d'Aaron. 
'Ma^s  chantres,  fils  d'Asaph,  étaient  à 
leur  place,  selon  l'ordre  de  David, 
d'Asaph,  d'Héman,  et  de  .leduthun  le 
voyant  du  roi,  et  les  portiers  étaient  à 
chaque  porte  ;  ils  n'eurent  pas  à  se 
détourner  de  leur  office,  car  leurs  frè- 
res les  Lévites  préparèrent  ce  qui  était 
pour  eux. 

"^Ainsi  fut  organisé  ce  jour-là  tout 


le  service  de  l'Eternel  pour  faire  la 
Pàque  et  pour  offrir  des  holocaustes 
sur  l'autel  de  l'Eternel,  d'après  l'ordre 
du  roi  Josias.  '"Les  enfants  d'Israël 
qui  se  trouvaient  là  célébrèrent  la  Pà- 
que en  ce  temps  et  la  fête  des  pains 
sans  levain  pendant  sept  jours.  "*Au- 
cune  Pàque  pareille  à  celle-là  n'avait 
été  célébrée  en  Israël  depuis  les  jours 
de  Samuel  le  prophète  ;  et  aucun  des 
rois  d'Israël  n'avait  célébré  une  Pàque 
pareille  à  celle  que  célébrèrent  .Josias, 
les  prêtres  et  les  Lévites,  tout  .Juda  et 
Israël  qui  s'y  trouvaient,  et  les  habi- 
tants de  Jérusalem.  '"Ce  fut  la  dix- 
huitième  année  du  règne  de  Josias 
que  cette  Pàque  fut  célébrée. 

-"Après  tout  cela,  après  (jue  Josias 
eut  réparé  la  maison  de  l'Eternel, 
Néco,  roi  d'Egypte,  monta  pour  com- 
battre à  Carkemisch  sur  rEu])hrate.  Jo- 
sias marcha  à  sa  rencontre  ;  "-'  et  Néco 
lui  envoya  des  messagers  pour  dire  : 
Qu'v  a-t-il  entre  moi  et  toi,  roi  de  Ju- 
da ?  Ce  n'est  pas  contre  toi  que  je  viens 
aujourd'hui  ;  c'est  contre  une  maison 
avec  laquelle  je  suis  en  guerre.  Et 
Dieu  m'a  dit  de  me  hâter.  Ne  t'oppose 
pas  à  Dieu  qui  est  avec  moi,  de  peur 
qu'il  ne  te  détruise.  --Mais  Josias  ne 
se  détourna  point  de  lui,  et  il  se  dé- 
guisa pour  l'attaquer,  sans  écouter  les 
paroles  de  Néco,  ([ui  venaient  de  la 
bouche  de  Dieu.  Il  s'avança  pour  com- 
battre dans  la  vallée  de  Meguiddo. 
-■'Les  archers  tirèrent  sur  le  roi  Josias, 
et  le  roi  dit  à  ses  serviteurs  :  Empor- 
tez-moi, car  je  suis  gravement  blessé. 
"Ses  serviteurs  l'emportèrentdu  char, 
le  mirent  dans  un  second  char  qui  était 
à  lui,  et  l'amenèrent  à  Jérusalem.  Il 
mourut,  et  fut  enterré  dans  le  sépul- 
cre de  ses  pères.  Tout  Juda  et  Jérusa- 
lem pleurèrent  Josias.  -Mérémit;  fit 
une  complainte  sur  Josias  ;  tous  les 
chanteurs  et  toutes  les  chanteuses  ont 
parlé  de  Josias  dans  leurs  complaintes 
jusqu'à  ce  jour,  et  en  ont  établi  lacou- 


529 


Chnp.  35,^6-86, 18. 


II  CHRONIQUES. 


tiime  en  Israël.  Ces  chants  sont  écrits  II  fît  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'É- 

dans  les  Complaintes.  ternel. 

-*Le  reste  des  actions  de  Josias,  et  '"L'année  suivante,  le  roi  Nebucad- 

ses  œuvres  de  piété  telles  que  les  près-  netsar  le  fît  emmener  à  Babylone  avec 

crit  la  loi  de  l'Eternel,  -^ses  premières  les  ustensiles  précieux  de  la  maison  de 

et  ses  dernières  actions,  cela  est  écrit  l'Eternel.  Et  il  établit  roi  sur  .Juda  et 

dans  le   livre  des  rois  d'Israël  et  de  sur  Jérusalem  Sédécias,  frère  de  Jo- 

Juda.  jakin. 


Joacliaz,  Jojakirn,  Jojakin,  rois  de  Juda. 

Chop.  XXXVI.  'Le  peuple  du  pays 
prit  Joachaz,  fîls  de  Josias,  et  l'établit 
roi  à  la  place  de  son  père  à  Jérusalem. 

-Joachaz  avait  vingt-trois  ans  lors- 
qu'il devint  roi,  et  il  régna  trois  mois 
à  Jérusalem. 

^Le  roi  d'Egypte  le  destitua  à  Jéru- 
salem, et  frap])a  le  pays  d'une  contri- 
bution de  cent  talents  d'argent  et  d'un 
talent  d'or.  ^Et  le  roi  d'Egypte  établit 
roi  sur  Juda  et  sur  Jérusalem  Eliakim, 
frère  de  Joachaz ,  et  il  changea  son 
nom  en  celui  de  Jojakim.  Néco  prit 
son  frère  Joachaz,  et  l'emmena  en 
Egypte. 

^Jojakim  avait  vingt-cinq  ans  lors- 
qu'il devint  roi,  et  il  régna  onze  ans 
à  Jérusalem. 

11  fît  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  l'E- 
ternel, son  Dieu. 

^Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone, 
monta  contre  lui,  et  le  lia  avec  des 
chaînes  d'airain  pour  le  conduire  à 
Babylone.  'Nebucadnetsar  emporta  à 
Babylone  des  ustensiles  de  la  maison 
de  l'Eternel,  et  il  les  mit  dans  son  pa- 
lais à  Babylone. 

*Le  reste  des  actions  de  Jojakim,  les 
abominations  qu'il  commit,  et  ce  qui 
se  trouvait  en  lui,  cela  est  écrit  dans 
le  livre  des  rois  d'Israël  et  de  Juda.  Et 
Jojakin,  son  fîls,  régna  à  sa  place. 

"Jojakin  avait  huit  ans"  lorsqu'il  de- 
vint roi,  et  il  régna  trois  mois  et  dix 
jours  à  Jérusalem. 

fl.  Dans  le  second  livre  des  Rois,  24,  8,   on  lit  :   «  dix 


Sédécias,  dernier  roi  de  Juda.  —  Jérusalem 
détruite  par  ISebucadnetsar,  roi  de  Babylone, 
et  les  habitants  emmenés  en  captivité. 

"  Sédécias  avait  vingt  et  un  ans  lors- 
qu'il devint  roi,  et  il  régna  onze  ans  à 
Jérusalem. 

'-Il  fît  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de 
l'Eternel,  son  Dieu;  et  il  ne  s'humilia 
point  devant  Jérémie,  le  prophète, 
qui  lui  parlait  de  la  part  de  l'Eternel. 

'^11  se  révolta  même  contre  le  roi 
Nebucadnetsar,  qui  l'avait  fait  jurer 
par  le  nom  de  Dieu  ;  et  il  raidit  son 
cou  et  endurcit  son  cœur,  au  point  de 
ne  pas  retourner  à  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël.  '''Tous  les  chefs  des  prêtres 
et  le  peuple  multiplièrent  aussi  les 
transgressions,  selon  toutes  les  abo- 
minations des  nations  ;  et  ils  profanè- 
rent la  maison  de  l'Eternel,  qu'il  avait 
sanctifiée  à  Jérusalem.  "^L'Eternel,  le 
Dieu  de  leurs  pères,  donna  de  bonne 
heure  à  ses  envoyés  la  mission  de  les 
avertir,  car  il  voulait  épargner  son 
peuple  et  sa  propre  demeure.  '*Mais 
ils  se  moquèrent  des  envoyés  de  Dieu, 
ils  méprisèrent  ses  paroles,  et  ils  se 
raillèrent  de  ses  prophètes,  jusqu'à 
ce  que  la  colère  de  l'Eternel  contre 
son  peuple  devînt  sans  remède. 

'"Alors  l'Eternel  fît  monter  contre 
eux  le  roi  des  Chaldéens,  et  tua  par 
l'épée  leurs  jeunes  gens  dans  la  mai- 
son de  leur  sanctuaire  ;  il  n'épargna  ni 
le  jeune  homme,  ni  la  jeune  fille,  ni 
le  vieillard  ,  ni  l'homme  aux  cheveux 
blancs,  il  livra  tout  entre  ses  mains. 
"^Nebucadnetsar  emporta  à  Babylone 

-huit  uns  u. 


530 


II  CHRONIQUES. 


Chap.  SO,  t9-23. 


tous   les   ustensiles   de  la  maison  de  Taccomplissement  de  soixante  et  dix 

Dieu,  grands  et  petits,  les  trésors  de  ans. 

la  maison  de  l'Éternel,  et  les  trésors  -^La  première  année  de  Cyrus,  roi 

du  roi  et  de  ses  chefs.  '^Ils  brûlèrent  de  Perse,  afin  que  s'accomplît  la  pa- 

la  maison  de  Dieu,  ils  démolirent  les  rôle  de  l'Éternel  prononcée  par  la  bou- 

murailles  de  Jérusalem,  ils  livrèrent  che  de  Jérémie,  l'Éternel  réveilla  l'es- 

au  feu  tous  ses  palais  et  détruisirent  prit  de   Cyrus,    roi   de  Perse,  qui  fit 

tous  les  objets  précieux.   -"Nebucad-  faire  de  vive  voix  et  par  écrit   cette 

netsar    emmena    captifs    à    Babylone  publication  dans  tout  son  royaume  : 

ceux  qui  échappèrent  à  l'épée  ;  et  ils  -'Ainsi   parle   Cyrus,    roi   de   Perse  : 

lui  furent  assujettis,  à  lui  et  à  ses  fils,  L'Éternel,    le    Dieu    des    cieux ,    m'a 

jusqu'à  la  domination  du  royaume  de  donné  tous  les  royaumes  de  la  terre, 

Perse,  '-'afin  que  s'accomplît  la  parole  et  il  m'a  commandé  de  lui  bâtir  une 

de  l'Éternel  prononcée  par  la  bouche  maison  à  Jérusalem  en  Juda.  Qui  d'cn- 

de  Jérémie  ;  jusqu'à  ce  que  le  pays  eût  tre  vous  est  de  son  peuple  ?  Que  l'E- 

joui  de  ses  sabbats,  il  se  reposa  tout  terncl,  son  Dieu,  soit  avec  lui,  et  qu'il 

le   temps   qu'il   fut    dévasté ,    jusqu'à  monte  ! 


E SDR AS 


Edit  de  Cyriis.  —  Retour  de  la  captivité  de  Babylone. 


Chap.  I.  '  La  première  année  de 
Cyriis,  roi  de  Perse,  afin  que  s'accom- 
plît la  parole  de  rÉternel  prononcée 
])ar  la  bouche  de  Jérémie,  l'Eternel 
réveilla  l'esprit  de  Cyrus,  roi  de  Perse, 
cjui  fit  faire  de  vive  voix  et  par  écrit 
cette  publication  dans  tout  son  royau- 
me :  -Ainsi  parle  Cyrus,  roi  des  Per- 
ses :  L'Eternel,  le  Dieu  des  cieux,  m'a 
donné  tous  les  royaumes  de  la  terre, 
et  il  m'a  commandé  de  lui  bâtir  une 
maison  à  Jérusalem  en  Juda.  ^Qui 
d'entre  vous  est  de  son  peu])le  ?  Que 
son  Dieu  soit  avec  lui,  et  cju'il  monte 
à  Jérusalem  en  Juda  et  bâtisse  la  mai- 
son de  l'Eternel ,  le  Dieu  d'Israël  ! 
C'est  le  Dieu  qui  est  à  Jérusalem. 
*Dans  tout  lieu  où  séjournent  des  res- 
tes du  peuple  de  l'Eternel,  les  gens  du 
lieu  leur  donneront  de  l'argent,  de 
l'or,  des  effets,  et  du  bétail,  avec  des 
offrandes  volontaires  pour  la  maison 
du  Dieu  qui  est  à  Jérusalem. 

^Les  chefs  de  famille  de  Juda  et  de 
Benjamin,  les  prêtres  et  les  Lévites, 
tous  ceux  dont  Dieu  réveilla  l'esprit 
se  levèrent  pour  aller  bâtir  la  maison 
de  l'Eternel  à  Jérusalem.  "Tous  leurs 
alentours  leur  donnèrent  des  objets 
d'argent,  de  l'or,  des  effets,  du  bétail, 
et  des  choses  précieuses,  outre  toutes 
les  offrandes  volontaires.  "Le  roi  Cy- 
rus rendit  les  ustensiles  de  la  maison 
de  l'Eternel,  que  Nebucadnetsar  avait 
emportés  de  Jérusalem  et  placés  dans 
la  maison  de  son  dieu.  ^ Cyrus,  roi  de 
Perse,  les  fit  sortir  par  Mithredath,  le 
trésorier,  qui  les  remit  à  Scheschbat- 

«.  Ou  Zurobabi'i. 


sar",  prince  de  Juda.  "En  voici  le  nom- 
bre :  trente  bassins  d'or,  mille  Jjassins 
d'argent,  vingt-neuf  couteaux,  '"trente 
coupes  d'or,  quatre  cent  dix  coupes 
d'argent  de  second  ordre,  mille  autres 
ustensiles.  "Tous  les  objets  d'or  et 
d'argent  étaient  au  nombre  de  cinq 
mille  quatre  cents.  Scheschbatsar  em- 
porta le  tout  de  Babylone  à  Jérusalem, 
au  retour  de  la  captivité. 

Dénombrement  des  Israélites  qui  revinrent 
au  pays  de  Juda. 

Chap.  II.  'Voici  ceux  de  la  pro- 
vince qui  revinrent  de  l'exil,  ceux  c[ue 
Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone,  avait 
emmenés  captifs  à  Babylone,  et  qui 
retournèrent  à  Jérusalem  et  en  Juda, 
chacun  dans  sa  ville.  -Ils  partirent 
avec  Zorobabel,  Josué,  Néhémic,  Se- 
raja,  Reélaja,  Mardochée ,  Bilschan, 
Mispar,  Bigvaï,  Rehum,  Baana. 

Nombre  des  hommes  du  peuple 
d'Israël  :  ^les  fils  de  Pareosch,  deux 
mille  cent  soixante-douze  ;  *les  fils 
de  Sche])halhia,  trois  cent  soixante- 
douze;  Mes  fils  d'Arach,  sept  cent 
soixante-quinze;  Mes  fils  de  Pachath- 
Moab,  des  fils  de  Josué  et  de  Joab, 
deux  mille  huit  cent  douze;  'les  fils 
d'Elam,  mille  deux  cent  cinquante- 
(piatre;  ^les  fils  de  Zatthu,  neuf  cent 
(juarante-cinq  ;  "les  fils  de  Zaccaï,  sept 
cent  soixante;  '"les  fils  de  Bani,  six 
cent  quarante-deux;  "les  fils  de  Bé- 


baï ,   SIX   cent   vingt-trois  ; 


les 


fils 


d'Azgad,  mille  deux  cent  vingt-deux; 
"les  filsd'Adonikam,  six  cent  soixante- 


532 


ESDRAS. 


Chap.  S,  li 


-65. 


es  gens  de 
es  gens 


six;  '■'les  fils  de  Bigvaï,  deux  mille 
einquante-six;  '^les  fils  d'Adin,  quatre 
cent  cinquante-quatre;  '*les  fds  d'A- 
ther,  de  la  famille  d'Ezéchias,  quatre- 
vingt-dix-huit  ;  ''les  fils  de  Betsaï , 
trois  cent  vingt-trois  ;  '"les  fils  de  Jora, 
centdouze;  "*les  fils  de  Haschum,deux 
cent  vingt-trois;  -"les  fils  de  Guibhar, 
([uatre-vingt-quinzc;  -'les  fils  de  Betli- 
léhem,  cent  vingt-trois; 
Netliopha,  cinquante-six  ;  '" 
dWnathoth,  cent  vingt-huit,  '-'les  fils 
d'Azmaveth,  quarante-deux;  -Mes  fils 
de  Kirjath-Arim,  de  Kephira  et  de 
Beéroth,  sept  cent  quarante-trois  ;  -""'les 
lils  de  Rama  et  de  Guéba,  six  cent 
vingt  et  un  ;  ^' les  gens  de  Micmas,  cent 
vingt-deux;  -*les  gens  de  Béthel  et 
d'Aï,  deux  cent  vingt-trois;  '-^les  fils 
de  Nebo,  cinquante-deux;  ^"les  fils  de 
Magbisch,  cent  cinquante-six;  ^' les 
fils  de  l'autre  Elam,  mille  deux  cent 
cincjuante-quatre  ;  ^-les  fils  de  Ilarim, 
trois  cent  vingt;  '^les  fils  de  Lod,  de 
Iladid  et  d'Ono,  sept  cent  vingt-cinq  ; 
"■'les  fils  de  Jéricho,  trois  cent  qua- 
rante-cinq; 'Mes  fils  de  Senaa,  trois 
mille  six  cent  trente. 

'^Prêtres  :  les  fils  de  Jedaeja,  delà 
maison  de  Josué,  neuf  cent  soixante- 
treize;  ''les  fils  d  Immer,  mille  cin- 
quante-deux; 'Mes  fils  de  Paschhur, 
mille  deux  cent  quarante-sept;  '"les 
fds  de  Harim,  mille  dix-sept. 

'"' Lévites  :  les  fils  de  Josué  et  de 
Kadmiel,  des  fils  d'Hodavia,  soixante- 
quatorze. 

*' Chantres  :  les  fils  d'Asaph,  cent 
vingt-huit. 

■"^Fils  des  portiers  :  les  fils  de  Schal- 
lum,  les  fils  d'Ather,  les  fils  de  Thal- 
mon,  les  fils  d'Akkub,  les  fils  de  11a- 
thitha,  les  fils  de  Schobaï,  en  tout 
cent  trente-neuf. 

■"Néthiniens  :  les  fils  de  Tsicha,  les 

fils  de  Hasupha,  les  fils  de  Thabbaoth, 

^■'les  fils  de  Kéros,  les  fils  de  Siaha, 

!  les  fils  de  Padon,  ""Mes  fils  de  Lebana, 


les  fils  de  Ilagaba,  les  fils  d'Akkub, 
■'Mes  fils  de  Hagab,  les  fils  de  Scham- 
laï,  les  fils  de  Ilanan,  *Mes  fils  de 
Guiddel,  les  fils  de  Gachar,  les  fils  de 
Reaja,  ^Mes  fils  de  Retsin,  les  fils  de 
Nekoda,  les  fils  de  Gazzam,  *Mes  fils 
d'Uzza,  les  fils  de  Paséach,  les  fils  de 
Bésaï,  ^"les  fils  d'Asna,  les  fils  de  Me- 
hunim,  les  fils  de  Nephusim,  ^'les  fils 
de  Bakbuk,  les  fils  de  Hakupha,  les 
fils  de  Harhur,  =Mes  fils  de  Batsluth, 
les  fils  de  Mehida,  les  fils  de  Ilarscha, 
^'les  fils  de  Barkos,  les  fils  de  Sisera, 
les  fils  de  Thamach,  ^Mes  fils  de  Net- 
siach,  les  fils  de  llathipha. 

^^Fils  des  serviteurs  de  Salomon  : 
les  fils  de  Sothaï,  les  fils  de  Sophé- 
reth,  les  fils  de  Peruda,  ^"^les  fils  de 
Jaala,  les  fils  de  Darkon,  les  fils  de 
Guiddel,  "les  fils  de  Schephathia,  les 
fils  de  Ilatthil,  les  fils  de  Pokéreth- 
Ilatsebaïm,  les  fils  d'Ami. 

^" Total  des  Néthiniens  etdesfils  des 
serviteurs  de  Salomon  :  trois  cent 
quatre-vingt-douze. 

^"Voici  ceux  qui  partirent  de  Thel- 
Mélach,  de  Thel-Harscha,  de  Iverub- 
Addan,  et  qui  ne  ]>urent  pas  faire 
connaître  leur  maison  j^aternelle  et 
leur  race,  pour  prouver  qu'ils  étaient 
d'Israël.  '^''Les  fils  de  Delaja,  les  fils  de 
Tobija,  les  fils  de  Nekoda,  six  cent 
cinquante-deux.  '"Et  ])armi  les  fils  des 
prêtres:  les  fils  de  Ilabaja,  les  fils 
d'Ilakkots,  les  fils  de  Barzillaï,  qui 
avait  pris  pour  femme  une  des  filles 
de  Barzillaï,  le  Galaadite,  et  fut  appelé 
de  leur  nom.  ^Mls  cherchèrent  leurs 
titres  généalogiques,  mais  ils  ne  les 
trouvèrent  jioint.  On  les  exclut  au  sa- 
cerdoce, "'et  le  gouverneur  leur  dit  de 
ne  pas  manger  des  choses  très  saintes 
juscpi'à  ce  qu'un  prêtre  eût  consulté 
l'urim  et  le  thummim. 

"L'assemblée  tout  entière  était  de 
quarante-deux  mille  trois  cent  soixante 
])ersonnes,  "^sans  compter  leurs  ser- 
viteurs et  leurs  servantes  au  nombre 


533 


Chap.  2,66-3, 12. 


ESDRAS. 


de  sept  mille  trois  cent  trente-sept,  toutes  les  solennités  consacrées  à  l'É- 

Parmi  eux  se  trouvaient  deux  cents  ternel,  et  ceux  de  quiconque   faisait 

chantres  et  chanteuses.  ^^Ils   avaient  des  offrandes  volontaires  à  l'Eternel, 

sept   cent  trente-six   chevaux,   deux  ^Dès    le    premier   jour    du    septième 

cent   quarante-cinq   mulets,   "quatre  mois,  ils  commencèrent  à  offrir  à  l'E- 

cent  trente-cinq  chameaux,  et  six  mille  ternel  des  holocaustes.  Cependant  les 

sept  cent  vingt  ânes.  fondements   du   temple    de    rÉternel 

'^Plusieurs  des  chefs  de  famille,  à  n'étaient  pas  encore  posés.  ^  On  donna 

leur  arrivée  vers  la  maison  de  l'Eter-  de  l'argent  aux  tailleurs  de  pierres  et 

nel  à  Jérusalem,   firent  des  offrandes  aux  charpentiers,  et  des  vivres,   des 

volontaires  pour  la  maison  de  Dieu,  boissons  et  de  l'huile  aux  Sidoniens  et 

afin  qu'on  la  rétablît  sur  le  lieu  où  elle  aux  Tyriens,  pour  qu'ils  amenassent 

avait  été.  *'Ils  donnèrent  au  trésor  de  par  mer  jusqu'à  Japho  des  bois  de  cè- 

l'œuvre,  selon  leurs  moyens,  soixante  dre  du   Liban,    suivant   l'autorisation 

et  un  mille  dariques  d'or,  cinq  mille  qu'on  avait  eue  de  Cyrus,  roi  de  Perse, 

mines  d'argent,  et  cent  tuniques  sa-  *La  seconde  année  depuis  leur  arri- 

cerdotales.  vée  à  la  maison  de  Dieu  à  Jérusalem, 

™Les  prêtres  et  les  Lévites,  les  gens  au   second   mois,   Zorobabel,    fils   de 

du  peuple,  les  chantres,  les  portiers,  Schealthiel,   Josué,   fils  de  Jotsadak, 

et   les   Néthiniens  ,    s'établirent   dans  avec  le  reste  de  leurs  frères  les  prêtres 

leurs  villes.   Tout  Israël  habita  dans  et  les  Lévites,  et  tous  ceux  qui  étaient 


ses  VI 


lies. 


L'autel  des  liolocaustes  rétabli.  — •  Les  fonde- 
ments du  temple  posés. 

Chap.  III.  'Le  septième  mois  ar- 
riva ,  et  les  enfants  d'Israël  étaient 
dans  leurs  villes.  Alors  le  peuple  s'as- 
sembla comme  un  seul  homme  à  Jé- 
rusalem. 


revenus  de  la  captivité  à  Jérusalem, 
se  mirent  à  l'œuvre  et  chargèrent  les 
Lévites  de  vingt  ans  et  au-dessus  de 
surveiller  les  travaux  de  la  maison  de 
l'Eternel.  ^Et  Josué,  avec  ses  fils  et 
ses  frères,  Kadmiel,  avec  ses  fils,  fils 
de  Juda,  les  fils  de  Hénadad,  avec 
leurs  fils  et  leurs  frères  les  Lévites, 
se  préparèrent  tous  ensemble  à  sur- 


^Josué,  fils   de  Jotsadak,   avec   ses  veiller  ceux  qui  travaillaient  à  la  mai- 
frères  les  prêtres,  et  Zorobabel,   fils  son  de  Dieu. 

de  Schealthiel,  avec  ses  frères,  se  le-  '"Lorsque  les  ouvriers  posèrent  les 
vèrent  et  bâtirent  l'autel  du  Dieu  d'Is-  fondements  du  temple  de  l'Eternel, 
raël,  pour  y  offrir  des  holocaustes,  on  fit  assister  les  prêtres  en  costume, 
selon  ce  qui  est  écrit  dans  la  loi  de  avec  les  trompettes,  et  les  Lévites, 
Moïse,  homme  de  Dieu.  ''Ils  rétabli-  fils  d'Asaph,  avec  les  cymbales,  afin 
rent  l'autel  sur  ses  fondements,  quoi-  qu'ils  célébrassent  l'Éternel,  d'après 
qu'ils  eussent  à  craindre  les  peuples  les  ordonnances  de  David,  roi  d'Is- 
du  pays,  et  ils  y  offrirent  des  holo-  raël.  "Ils  chantaient,  célébrant  et 
caustes  à  l'Éternel,  les  holocaustes  du  louant  l'Éternel  par  ces  paroles  :  Car 
matin  et  du  soir.  ''Ils  célébrèrent  la  il  est  bon,  car  sa  miséricorde  pour 
fête  des  tabernacles,  comme  il  est  Israël  dure  à  toujours  !  Et  tout  le  peu- 
écrit,  et  ils  offrirent  jour  par  jour  des  pie  poussait  de  grands  cris  de  joie  en 
holocaustes,  selon  le  nombre  ordonné  célébrant  l'Eternel,  parce  qu'on  posait 
pour  chaque  jour.  ''Après  cela,  ils  offri-  les  fondements  de  la  maison  de  l'Eter- 
rent  l'holocauste  perpétuel,  les  ho-  nel.  '-Mais  plusieurs  des  prêtres  et 
locaustes   des   nouvelles  lunes  et  de  des  Lévites,  et  des  chefs  de  famille 


534 


ESDRAS. 


Chap.  3, 13-4,  n. 


âgés,  qui  avaient  vu  la  première  mai- 
son, pleuraient  à  grand  bruit  pentlant 
qu'on  posait  sous  leurs  yeux  les  fon- 
dements de  cette  maison.  Beaucoup 
d'autres  faisaient  éclater  leur  joie  ])ar 
des  cris,  ''en  sorte  qu'on  ne  pouvait 
distinguer  le  bruit  des  cris  de  joie 
d'avec  le  bruit  des  pleurs  parmi  le  peu- 
ple, car  le  peuple  poussait  de  grands 
cris  dont  le  son  s'entendait  au  loin. 

La  conslriidion  du  temple  interrompue. 

Chap.  IV.  'Les  ennemis  de  Juda 
et  de  Benjamin  apprirent  que  les  fils 
de  la  captivité  bâtissaient  un  tem]ile 
à  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël.  *lls  vin- 
rent auprès  de  Zorobabel  et  des  chefs 
de  famille,  et  leur  dirent  :  Nous  bâti- 
rons avec  vous;  car,  comme  vous, 
nous  invoquons  votre  Dieu,  et  nous  lui 
olTrons  des  sacrifices  depuis  le  temps 
d'Esar- Haddon  ,  roi  d'Assyrie,  qui 
nous  a  fait  monter  ici.  'Mais  Zoroba- 
bel, Josué,  et  les  autres  chefs  des  fa- 
milles d'Israël,  leur  répondirent  :  Ce 
n'est  pas  à  vous  et  à  nous  de  bâtir  la 
maison  de  notre  Dieu;  nous  la  bâti- 
rons nous  seuls  à  l'Eternel,  le  Dieu 
d'Israël,  comme  nous  l'a  ordonné  le 
roi  Cyrus,  roi  de  Perse. 

*Alors  les  gens  du  pays  découra- 
gèrent le  peuple  de  Juda  ;  ils  l'intimi- 
dèrent j)our  l'empêcher  de  bâtir,  ^et 
ils  gagnèrent  à  prix  d'argent  des  con- 
seillers pour  faire  échouer  son  entre- 
prise. Il  en  fut  ainsi  pendant  toute  la 
vie  de  Cyrus,  roi  de  Perse,  etjusqu'au 
règne  de  Darius,  roi  de  Perse. 

^Sous  le  règne  d'Assuérus,  au  com- 
mencement de  son  règne,  ils  écrivi- 
rent une  accusation  contre  les  habi- 
tants de  Juda  et  de  Jérusalem. 

'Et  du  temps  d'Artaxerxès  ,  Bisch- 
lam,  Mithredath,  Thabeel,  et  le  reste 
de  leurs  collègues,  écrivirent  à  Ar- 
taxerxès,  roi  de  Perse.  La  lettre  fut 
transcrite  en  caractères  araméens  et 
traduite  en  araméen. 


"Rehum,  gouverneur,  et  Schim- 
schaï,  secrétaire,  écrivirent  au  roi  Ar- 
taxerxès  la  lettre  suivante  concernant 
Jérusalem  : 

^Rehuni,  gouverneur,  Sc/ii//i.sr/i(iï, 
secrétaire,  et  le  reste  de  leurs  collègues, 
ceuxdeDiti,  d' Arpharsathac ,  de  Tliar- 
pel,  d'Apharas,  d'Erec,  de  Babylone, 
de  Suse,  de  Déha,  d'Elani,  '"^Z  les  au- 
tres peuples  que  le  grand  et  illustre 
Osnappar  a  transportés  et  établis  dans 
la  ville  de  Samarie  et  autres  lieu.v  de 
ce  côté  du  fleuve,  etc. 

"C'est  ici  la  copie  de  la  lettre  qu'ils 
envoyèrent  au  roi  Artaxerxès  : 

Tes  serviteurs,  les  gens  de  ce  côté  ilu 
fleuve,  etc. 

'-  Que  le  roi  sache  que  les  Juifs  par- 
tis de  chez  toi  et  arrivés  parmi  nous  à 
Jérusalem  rebâtissent  la  ville  lebelle 
et  méchante,  en  relèvent  les  murs  et  en 
restaurent  les  fondements.  ^^Que  le  roi 
sache  donc  que,  si  cette  ville  est  rebâ- 
tie et  si  ses  murs  sont  relevés,  ils  ne 
paieront  ni  tribut,  ni  impôt,  ni  droit 
de  passage,  et  que  le  trésor  royal  en 
souffrira.  ^*0r,  comme  nous  mangeons 
le  sel  du  palais  et  qu'il  ne  nous  parait 
pas  convenable  de  voir  mépriser  le  roi, 
nous  envoyons  au  roi  ces  informations. 
^^ Qu'on  fasse  des  recherches  dans  le 
livre  des  mémoires  de  tes  pères  ;  et  tu 
trouveras  et  verras  dans  le  livre  des 
/némoires  que  cette  ville  est  une  ville 
lebelle,  funeste  au.r  rois  et  au.r  pro- 
vinces, et  qu'on  s'y  est  livré  à  la  révolte 
dès  les  temps  anciens.  C'est  pourquoi 
cette  ville  a  été  détruite.  ^^Nous  faisons 
savoir  au  roi  que,  si  cette  ville  est  re- 
bâtie et  si  ses  murs  sont  relevés,  par 
cela  même  tu  n'auras  plus  de  />osses- 
sions  de  ce  côté  du  fleuve. 

''Réponse  envoyée  par  le  roi  à  Re- 
hum,  gouverneur,  à  Schimschaï,  se- 
crétaire, et  au  reste  de  leurs  collègues, 
demeurant  à  Samarie  et  autres  lieux 
de  l'autre  côté  du  fleuve  : 

Salut,  etc. 


i35 


Chap.  4,  in-5,i'i. 


ESDRAS. 


'^Zrt  lettre  que  vous  nous  avez  en- 
voyèe  a  été  lue  exactement  devant  moi. 
^^J'ai  donné  ordre  de  faire  des  recher- 
ches ;  et  l'on  a  trouvé  que  dès  les  temps 
anciens  cette  ville  s'est  soulevée  contre 
les  rois,  et  qu'on  s'y  est  livré  à  la  sédi- 
tion et  à  la  révolte.  -''Il y  eut  à  Jérusa- 
lem des  rois  puissants,  maîtres  de  tout 
le  pays  de  l'autre  côté  du  fleuve,  et 
auxquels  on  payait  tribut,  impôt,  et 
droit  de  passage.  -^En  conséquence , 
ordonnez  de  faire  cesser  les  travau.r 
de  ces  gens,  afin  que  cette  ville  ne  se 
rebâtisse  point  avant  une  autorisation 
de  ma  part.  "  Gardez-vous  de  mettre 
en  cela  de  la  négligence,  de  peur  que 
le  mal  n'augmente  au  préjudice  des 
rois. 

-^Aussitôt  que  la  copie  de  la  lettre 
du  roi  Artaxerxès  eut  été  lue  devant 
Rehum,  Schimschaï,  le  secrétaire,  et 
leurs  collègues,  ils  allèrent  en  hâte  à 
Jérusalem  vers  les  Juifs,  et  firent  ces- 
ser leurs  travaux  par  violence  et  par 
force.  -■'Alors  s'arrêta  l'ouvrage  de  la 
maison  de  Dieu  à  Jérusalem,  et  il  fut 
interrompu  jusqu'à  la  seconde  année 
du  règne  de  Darius,  roi  de  Perse. 

La  construction  du  temple  reprise. 

Chap.  V.  'Aggée,  le  prophète,  et 
Zacharie,  fîlsd'Iddo,  le  prophète,  pro- 
phétisèrent aux  Juifs  qui  étaient  en 
Juda  et  à  Jérusalem,  au  nom  du  Dieu 
d'Israël.  -Alors  Zorobabel,  fds  de 
Schealthiel,  et  Josué,  fds  de  Jotsadak, 
se  levèrent  et  commencèrent  à  bâtir 
la  maison  de  Dieu  à  Jérusalem.  Et  avec 
eux  étaient  les  prophètes  de  Dieu,  qui 
les  assistaient. 

'Dans  ce  même  temps,  Thathnaï, 
gouverneur  de  ce  côté  du  fleuve , 
Schethar-Boznaï,  et  leurs  collègues, 
vinrent  auprès  d'eux  et  leur  parlèrent 
ainsi  :  Qui  vous  a  donné  l'autorisation 
de  bâtir  cette  maison  et  de  relever  ces 


truisent  cet  édifice?^ Mais  l'œil  de  Dieu 
veillait  sur  les  anciens  des  Juifs.  Et  on 
laissa  continuer  les  travaux  pendant 
l'envoi  d'un  rapport  à  Darius  et  jus- 
qu'à la  réception  d'une  lettre  sur  cet 
objet. 

^  Copie  de  la  lettre  envoyée  au  roi 
Darius  par  Thathnaï,  gouverneur  de 
ce  côté  du  fleuve,  Schethar-Boznaï,  et 
leurs  collègues  d'Apharsac ,  demeu- 
rant de  ce  côté  du  fleuve.  'Ils  lui 
adressèrent  un  rapport  ainsi  conçu  : 

Au  roi  Darius,  salut  ! 

^Que  le  roi  sache  que  nous  sommes 
allés  dans  la  province  de  Juda,  à  la 
ntaison  du  grand,  Dieu.  Elle  se  cons- 
truit en  pierres  de  taille,  et  le  bois  se 
pose  dans  les  murs;  le  travail  mar- 
che rapidement  et  réussit  entre  leurs 
mains.  ^lYous  avons  interrogé  les  an- 
ciens, et  nous  leur  avons  ainsi  parlé  : 
Qui  vous  a  donné  l'autorisation  de  bâ- 
tir cette  maison  et  de  relever  ces  murs? 
^^ Nous  leur  avons  aussi  demandé  leurs 
noms  pour  te  les  faire  connaître ,  et 
nous  avons  mis  par  écrit  les  noms  des 
hommes  qui  sont  à  leur  tête.  "  Voici  la 
réponse  qu'ils  nous  ont  faite  :  Nous 
sommes  les  serviteurs  du  Dieu  des 
deux  et  de  la  terre,  et  nous  rebâtis- 
sons la  maison  qui  avait  été  construite 
il  y  a  bien  des  années  ;  un  grand  roi 
d'Israël  l'avait  bâtie  et  achevée.  ^^Mais 
après  que  nos  pères  eurent  irrité  le 
Dieu  des  deux,  il  les  livra  entre  les 
mains  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Ba- 
bijlone,  le  Chaldéen,  qui  détruisit  cette 
maison  et  emmena  le  peuple  captif  à 
Babylone.  ^'^Toutefois,  la  première  an- 
née de  Cyrus,  roi  de  Babylone,  le  roi 
Cl/rus  donna  l'ordre  de  rebâtir  cette 
maison  de  Dieu.  ^'^ Et  même  le  roi  Cy- 
rus ôta  du  temple  de  Babylone  les  us- 
tensiles d'or  et  d'argent  de  la  maison 
de  Dieu,  que  Nebucadnetsar  avait  en- 
levés du  temple  de  Jérusalem  et  trans- 


murs? ''Ils  leur  dirent  encore  :  Quels     portés  dans  le  temple  de  Babylone;  il 
sont  les  noms  des  hommes  qui  cons-      les  fit  remettre  au  nommé  Schesch- 


536 


ESDRAS. 


Chap.  O,  ifi-6, 15. 


ha  tsar,  qu'il  clahlil  i^oiH'cmciir,  '^r/  //  qui  demeurez  de  Vautre  côté  du  fleuve, 

lui  dit  :  Pre/id.s  ces  ustensiles,  va  les  tenez-vous   loin    de    ce   lieu.    'Laissez 

déposer  dans  le  temple  de  Jérusalem,  continuer  les  travaux  de  cette  maison, 

et  que  la  maison  de  Dieu  soit  rebâtie  de  Dieu;  que  le  gouverneur  des  Juifs 

sur  le  lieu  oie  elle  était.  '^Ce  Schesch-  et  les  anciens  des  Juifs  la  rebâtissent 

batsar  est  donc  venu,  et  il  a  j)osé  les  sur    l'emplacement    qu'elle    occupait, 

fondements  de  la  maison  de   Dieu  à  ^Voici  l'ordre  que  Je  donne  touchant 

Jéi'usalem  ;  dej)uis  lo/-s  Jusqu'éi  pré-  ce  que  vous  aurez  à  faire  à  l'égard  rie 

sent  elle  se  construit,  et  elle  n'est  pas  ces  anciens  des  Juifs  pour  la  construc- 

achevée.  tion  de  cette  maison  de  Dieu  :  les  frais, 

^'Maintenant,  si  le  roi  le  trouve  bon,  pris  sur  les  biens  du  roi  provenant  des 

que  l'on  fasse  des  recherches  dans  la  tributs  de  l'autre  côté  du  fleuve,  seront 

maison  des  trésors  du  roi  à  Babi/lone,  exactement  payés  à  ces  hommes,  afin 

pour  voir  s'il  y  a  eu  de  la  part  du  roi  qu'il  n'y  ait  pas  d'interruption.  '^  Les 

Cyrus  un  ordre  donné  pour  la  cons-  choses  nécessaires  pour  les  holocaus- 
tes du  Dieu  des  cieu.r,  jeunes  tau- 
reau.i',  bélieis  et  agneau.r,  froment, 
sel,  vin  et  huile,  seront  livrées,  sur  leur 
demande,  au.v  prêtres  de  Jérusalem, 
Jour  par  Jour  et  sans  manquer,  ^'^afin 

Chap.    T'/.          'Alors  le  roi  Darius  qu'ils  offrent  des  sacrifices  de  bonne 

donna  ordre  de  faire  des  recherches  odeur  au  Dieu  des  cieu.r  et  qu'ils  prient 

dans  la  maison  des  archives  où  l'on  pour  la  vie  du  roi  et  de  ses  fils.  ^^ Et 

déposait  les  trésors  à  Babylone.   -Et  voici  l'ordre   que  Je   donne  touchant 

Ton  trouva  à  Achmetha,  cajiitale  de  la  quiconque  transgressera  cette  parole  : 

jirovince  de  Médie,  un  rouleau  sur  le-  on  (irradiera  de  sa  maison  une  pièce 

quel  était  écrit  le  mémoire  suivant  :  de  bois,  on  la  dressera  pou/-  qu'il  >/ 

—  ^La  première  année  du  roi  Cyrus,  soit  attaché,  et  l'on  fera  de  sa  maison 
le  roi  Cyrus  a  donné  cet  ordre  au  sujet  un  tas  d'immondices.  ^-Que  le  Dieu 
de  la  maison  de  Dieu  à  Jérusalem  :  Que  qui  fait  résider  en  ce  lieu  son  nom  ren- 
ia maison  soit  rebâtie ,  pour  être  un  verse  tout  roi  et  tout  peuple  qui  éten- 
lieu  où  l'on  offre  des  sacrifices,  et  draient  la  main  pour  transgiesser  ma 
qu'elle  ait  de  solides  fondements.  Elle  parole,  pour  détruire  cette  /naiso//  de 
aura    soixante    coudées    de    hauteur.  Dieu  à  Jéiusalem  !  Moi  Darius,  fui 


t/iiction  de  cette  maison  de  Dieu  à  Jé- 
rusalem. Puis,  que  le  roi  nous  trans- 
mette sa  volonté  sur  cet  objet. 

Edit  de  Darius.  —  Dédicace  du  temple. 


soixante  coudées  de  largeur,  'trois 
rangées  de  pierres  de  taille  et  une 
rangée  de  bois  neuf.  Les  frais  seront 


donné  cet  ordre.  Qu'il  soit  ponctuelle- 
ment e.vécuté. 

'^Thathnaï,  gouverneur  de  ce  côté 


payés  par  la  maison  du  roi.  ^De  ])lus,  du  fleuve,  Schethar-Boznaï,  et  leurs 
les  ustensiles  d'or  et  d'argent  de  la  collègues,  se  conformèrent  ponctuel- 
maison  de  Dieu,  (|ue  Nebucadnetsar  lement  à  cet  ordre  que  leur  envoya  le 
avait  enlevés  du  temjde  de  Jéi'usalcm  l'oi  Daiius.  '"'Et  les  anciens  des  Juifs 
et  transportés  à  Babylone,  sei'onl  ren-  bàlii'ent  avec  succès,  selon  les  ]5ro- 
dus,  transportés  au  temple  de  Jérusa-  phéties  d'Aggée,  le  prophète,  et  de 
lem  à  la  place  où  ils  étaient,  et  dépo-  Zacharie,  fils  d'Iddo  ;  ils  bâtirent  et 
ses  dans  la  maison  de  Dieu. —  achevèrent,  d'après  l'ordi-e  du  Dieu 
^Maintenant,  Thathnaï,  gouverneur  d'Israël,  et  d'après  l'ordre  de  Cyrus, 
de  l'autre  côté  du  fleuve,  Schcthar-  de  Darius,  et  d'Artaxerxès,  roi  de 
Boznaï,  et  vos  collègues  d'Apharsac,  Perse. '^La  maison  fut  achevée  le  troi- 

537 


Chap.  6,iG-7,n.  ESDRAS. 

sième  jour  du   mois  d'Adar ,  dans  la  bylone  :  c'était  un  scribe  versé  dans 

sixième   année  du  règne   du   roi  Da-  la  loi  de  Moïse,  donnée  par  rÉternel, 

rius.  le  Dieu  d'Israël.  Et  comme  la  main  de 

'"Les  enfants  d'Israël,  les  prêtres  et  l'Eternel,  son  Dieu,  était  sur  lui,  le 
les  Lévites,  et  le  reste  des  fds  de  la  roi  lui  accorda  tout  ce  qu'il  avait  de- 
captivité,  firent  avec  joie  la  dédicace  mandé.  "Plusieurs  des  enfants  d'Is- 
de  cette  maison  de  Dieu.  "Ils  offri-  racl,  des  prêtres  et  des  Lévites,  des 
rent,  pour  la  dédicace  de  cette  maison  chantres,  des  portiers,  et  des  Néthi- 
de  Dieu,  cent  taureaux,  deux  cents  bé-  niens,  vinrent  aussi  à  Jérusalem,  la 
liers,  quatre  cents  agneaux,  et,  comme  septième  année  du  roi  Artaxerxès. 
victimes  expiatoires  pour  tout  Israël,  "^Esdras  arriva  à  Jérusalem  au  cin- 
douze  boucs,  d'après  le  nombre  des  quième  mois  de  la  septième  année  du 
tribus  d'Israël.  '''Ils  établirent  les  pré-  roi  ;  ^il  était  parti  de  Babylone  le  prê- 
tres selon  leurs  classes  et  les  Lévites  mier  jourdu  premier  mois,  et  il  arriva 
selon  leurs  divisions  pour  le  service  à  Jérusalem  le  premier  jour  du  cin- 
de  Dieu  à  Jérusalem,  comme  il  est  quième  mois,  la  bonne  main  de  son 
écrit  dans  le  livre  de  Moïse.  Dieu  étant  sur  lui.  '"Car  Esdras  avait 

'^Les  fils  de  la  captivité  célébrèrent  appliqué  son  cœur  à  étudier  et  à  met- 
la  Pâque  le  quatorzième  jour  du  pre-  tre  en  pratique  la  loi  de  l'Eternel,  et 
mier  mois.  ^"Les  prêtres  et  les  Lévi-  à  enseigner  au  milieu  d'Israël  les  lois 
tes  s'étaient  purifiés  de  concert,  tous  et  les  ordonnances, 
étaient  purs  ;  ils  immolèrent  la  Pàque  "Voici  la  copie  de  la  lettre  donnée 
pour  tous  les  fils  de  la  captivité,  pour  par  le  roi  Artaxerxès  à  Esdras,  prêtre 
leurs  frères  les  prêtres,  et  pour  eux-  et  scribe,  enseignant  les  commande- 
mêmes.  -'Les  enfants  d'Israël  revenus  ments  et  les  lois  de  l'Eternel  concer- 
de  la  captivité  mangèrent  la  Pàque,  nant  Israël  : 

avec  tous  ceux  qui  s'étaient  éloignés  ^^Arta.rer.rès,  roi  des  i-ois,  à  Esdras, 

de  l'impureté  des  nations  du  pays  et  prêtre  et  scribe,  versé  dans  la  loi  du 

qui  se  joignirent  à  eux  pour  chercher  Dieu  des  cieux,  etc. 

l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël.  "Ils  celé-  ^^J'ai  donné  ordre  de  laisser  aller 

brèrent  avec  joie  pendant  sept  jours  la  tous  ceux  du  peuple  d'Israël,  de  ses 

fête  des  pains  sans  levain,  car  l'Éternel  prêtres  et  de  ses  Lévites,  qui  se  trouvent 

les  avait  réjouis  en  disposant  le  roi  dans  mon  royaume,  et  qui  sont  dispo- 

d'Assyrie  à  les  soutenir  dans  l'œuvre  ses  à  partir  avec  toi  pour  Jérusalem. 

de  la  maison  de  Dieu,  du  Dieu  d'Is-  ^'^  Tu  es  envoyé  par  le  roi  et  ses  sept  con- 

raël.  ■  seillers  pour  inspecter  Juda  et  Jérusa- 
lem, d'après  la  loi  de  ton  Dieu,  laquelle 

ArrUéc  ci l-sdras  à  .lérusalem.  ^,^,^  ^^^^^.^  f^^  mains,   'V^  pour  porter 

Chap.  VIL     'Après  ces  choses,  sous  l'argent  et  l'or  que  le  roi  et  ses  conseil- 

le  règne  d'Artaxerxès,  roi  de  Perse,  lers  ont  généreusement  offerts  au  Dieu 

vint  p]sdras,  fils  de  Seraja,  fils  d'Aza-  d'Israël,  dont  la  demeure  est  à  Jéru- 

ria,  fils  de  Ililkija,  Hils  de  Schallum,  salem,   ^Hout  l'argent  et  Vor  que  tu 

fils  de  Tsadok,  fils  d'Achithub,  "fils  trouveras  dans  toute  la  province  de 

d'Amaria,  fils  d'Azaria,  fils  de  Mera-  Babylone,  et  les  dons  volontaires  faits 

joth,  Mils  de  Zerachja,  fils  d'Uzzi,  fils  par  le  peuple  et  les  prêtres  pour  la  mai- 

de  Bukki,  ^fils  d'Abischua,  fils  de  Phi-  son  de  leur  Dieu  à  Jérusalem.   "En 

nées,  fils  d'Eléazar,  fils  d'Aaron,  le  conséquence,  tu  auras  soin  d'acheter 

grand  prêtre.  "^Cet  Esdras  vint  de  Ba-  avec  cet  argent  des  taurcau.x,  des  bé- 

538 


ESDRAS. 


Cliap.  7,18-8,. 


liers,  des  agneaux,  et  ce  qui  est  néces- 
saire pour  les  offrandes  et  les  libations, 
et  tu  les  o/l'riras  sur  l'autel  de  la  mai- 
son de  votre  Dieu  à  Jérusalem.  ''^  ]'o//.s 
ferez  avec  le  reste  de  l'argent  et  de  l'or 
ce  que  vous  jugerez  bon  de  faire,  toi  et 
tes  frères,  en  vous  conformant  à  la  vo- 
lonté  de  votre  Pieu.  ^^Dépose  devant  le 
Dieu  de  Jérusalem  les  ustensiles  qui  te 
sont  remis  jjour  le, service  de  la  maison 
de  ton  Dieu.  -"  Tu  tireras  de  la  maison 
des  trésors  du  roi  ce  qu'il  faudra  pour 
les  autres  dépenses  que  tu  auras  à  faire 
concernant  la  maison  de  ton  Dieu. 

"-'Moi,  le  roi  Arta.ier.rès,  je  donne 
l'ordre  à  tous  les  trésoriers  de  l'autre 
côté  du  fleuve  de  livrer  e.vactemeiit  à 
Esdras,  prêtre  et  scribe,  versé  dans 
la  loi  du  Dieu  des  cieu.x,  tout  ce  qu'il 
vous  demandera,  "-"-jusqu'à  cent  talents 
d'argent,  cent  cors  de  froment,  cent 
bat  lis  (le  vin,  cent  bat  h  s  d'huile,  et  du 
sel  à  discrétion.  -UJue  tout  ce  qui  est 
ordonné  par  le  Dieu  des  cieu.r  se  fasse 
ponctuellement  pour  la  maison  du  Dieu 
des  cieu.r,  afin  que  sa  colère  ne  soit/>as 
sur  le  royaume,  sur  le  roi  et  sur  ses  fils. 
-*Nous  vous  faisons  savoir  qu  'il  ne  peut 
être  levé  ni  tribut,  ni  impôt,  ni  droit  de 
passage ,  sur  aucun  des  j)rétres,  des 
Lévites,  des  chantres,  des  portiers,  des 
Xéthinie/is,  et  des  serviteurs  de  cette 
maison  (te  Dieu. 

^^Et  toi,  Esdras,  selon  la  sagesse  de 
Dieu  que  tu  possèdes,  établis  des  Juges 
et  des  magistrats  qui  rendent  la  justice 
il  tout  le  peuj)le  de  l'autre  côté  du  fleuve, 
il  tous  ceux  qui  connaissent  les  lois  de 
ton  Dieu  ;  et  fais-les  connaître  à  ceux 
qui  ne  les  connaissent  pus. 

-^Quiconque  n'observera  pas  ponc- 
tuellement la  loi  de  ton  Dieu  et  la  loi 
du  roi  sera  condamné  à  la  mort,  au 
bannissement,  à  une  amende,  ou  ii  la 
prison. 

"Béni  soit  l'Eternel,  le  Dieu  de  nos 
pères,  qui  a  disposé  le  cœur  du  roi  à 


Jérusalem,  -^et  qui  m'a  rendu  l'objet 
de  la  bienveillance  du  roi,  de  ses  con- 
seillers, et  de  tous  ses  puissants  chefs  ! 
I<\>rtifié  par  la  main  de  l'Éternel,  mon 
Dieu,  qui  était  sur  moi,  j'ai  rassemblé 
les  chefs  d'Israël,  afin  qu'ils  partissent 
avec  moi. 

Les  compa>f:nons  ci  Esdras. 

Chap.  VIII.  'Voici  les  chefs  de 
famille  et  les  généalogies  de  ceux  qui 
montèrent  avec  moi  de  Babylone,  sous 
le  règne  du  roi  Artaxerxès. 

*Des  fils  de  Phinées,  Guerschom  ; 
des  fils  d'Ithamar,  Daniel;  des  fils  de 
David,  Hatthusch;  ''des  fils  de  Sche- 
cania,  des  fils  de  Pareosch,  Zacharie, 
et  avec  lui  cent  cinquante  mâles  enre- 
gistrés ;  ■*des  fils  de  Pachat-Moab,  El- 
joénaï,  fils  de  Zerachja,  et  avec  lui 
deux  cents  mâles  ;^  des  fils  de  Scheca- 
nia,  le  fils  de  Jachaziel,  et  avec  lui 
trois  cents  mâles;  "des  fils  d'Adin, 
Ebed,  fils  de  Jonathan,  et  avec  lui 
cinquante  mâles;  ^des  fils  d'Elam, 
Esaïe,  fils  d'Athalia,  et  avec  lui  soixan- 
te-dix mâles;  *des  fils  de  Schephathia, 
Zebadia,  fils  de  Micaël,  et  avec  lui 
quatre-vingts  mâles;  *des  fils  de  Joab, 
Abdias,  fils  de  Jehiel,  et  avec  lui  deux 
cent  dix-huit  mâles  ;  "des  fils  de  Sche- 
lomith,  le  fils  de  Josiphia,  et  avec  lui 
cent  soixante  mâles;  "des  fils  de  Bé- 
baï ,  Zacharie ,  fils  de  Bèbaï ,  et  avec 
lui  vingt-huit  mâles  ;  '"-des  fils  d'Azgad, 
Jochanan,  fils  d'IIakkathan,  et  avec  lui 
cent  dix  mâles;  '^des  fils  d'Adonikam, 
les  derniers,  dont  voici  les  noms  :  Eli- 
jdiéleth,  Jeïel  et  Schemaeja,  et  avec 
eux  soixante  mâles;  '■'des  fils  de  Big- 
vai,  Uthaï  et  Zabbud,  et  avec  eux 
soixante-dix  mâles. 

'"'Je  les  rassemblai  près  du  fleuve 
([ui  coule  vers  Ahava,  et  nous  campâ- 
mes là  trois  jours.  Je  dirigeai  mon  at- 
tention sur  le  peuple  et  sur  les  prê- 
tres, et  je  ne  trouvai  \h.  aucun  des  fils 


glorifier  ainsi  la  maison  de  l'Eternel  à      de  Lévi.  "'Alors  je  fis  appeler  les  (diefs 


539 


Chap.  8, 11-30. 


ESDRAS. 


Eliézer,  Ariel,  Schemaeja,  Elnathan, 
Jaiib,  Elnathan,  Nathan,  Zacharie  et 
MeschuUam,  et  les  docteurs  Jojarib  et 
Elnathan.  '"Je  les  envoyai  vers  le  chef 
Iddo,  demeurant  à  Casiphia,  et  je  mis 
dans  leur  bouche  ce  qu'ils  devaient 
dire  à  Iddo  et  à  ses  frères  les  Néthi- 
niens  qui  étaient  à  Casiphia,  afin  qu'ils 
nous  amenassent  des  serviteurs  pour 
la  maison  de  notre  Dieu.  '^Et,  comme 
la  bonne  main  de  notre  Dieu  était  sur 
nous,  ils  nous  amenèrent  Schérébia, 
homme  de  sens,  d'entre  les  fils  de 
Machli,  fils  de  Lévi ,  fils  d'Israël,  et 
avec  lui  ses  fils  et  ses  frères,  au  nom- 
bre de  dix-huit;  ""Ilaschabia,  et  avec 
lui  Esaïe,  d'entre  les  fils  de  Merari, 
ses  frères  et  leurs  fils,  au  nombre  de 
vingt; -"et  d'entre  les  Néthiniens,  que 
David  et  les  chefs  avaient  mis  au  ser- 
vice des  Lévites ,  deux  cent  ving-t 
Néthiniens ,  tous  désignés  par  leurs 
noms. 

-'Là,  près  du  fleuve  d'Ahava,  je  pu- 
bliai un  jeune  d'humiliation  devant 
notre  Dieu,  afin  d'implorer  de  lui  un 
heureux  voyage  pour  nous,  ]iour  nos 
enfants,  et  pour  tout  ce  qui  nous 
appartenait.  --J'aurais  eu  honte  de 
demander  au  roi  une  escorte  et  des 
cavaliers  pour  nous  protéger  contre 
l'ennemi  pendant  la  route,  car  noiis 
avions  dit  au  roi  :  La  main  de  notre 
Dieu  est  pour  leur  bien  sur  tous  ceux 


qui  le  cherchent,  mais  sa  force  et  sa     tout  ayant  été  vérifié,  soit  pour  le  no 


ustensiles  d'argent  pour  cent  talents, 
cent  talents  d'or,  -"vingt  coupes  d'or 
valant  mille  dariques,  et  deux  vases 
d'un  bel  airain  poli,  aussi  précieux 
que  l'or.  -*Puis  je  leur  dis  :  Vous  êtes 
consacrés  à  l'Eternel  ;  ces  ustensiles 
sont  des  choses  saintes,  et  cet  argent 
et  cet  or  sont  une  offrande  volontaire 
à  l'Eternel ,  le  Dieu  de  vos  pères. 
-^ Soyez  vigilants,  et  prenez  cela  sous 
votre  garde,  jusqu'à  ce  que  vous  le 
pesiez  devant  les  chefs  des  prêtres  et 
les  Lévites,  et  devant  les  chefs  de  fa- 
mille d'Israël,  à  Jérusalem,  dans  les 
chambres  de  la  maison  de  l'Eternel. 
^"Et  les  prêtres  et  les  Lévites  reçurent 
au  poids  l'argent,  l'or  et  les  ustensi- 
les, pour  les  porter  à  Jérusalem,  dans 
la  maison  de  notre  Dieu. 

^'Nous  partîmes  du  fleuve  d'Ahava 
pour  nous  rendre  à  Jérusalem,  le  dou- 
zième jour  du  premier  mois.  La  main 
de  notre  Dieu  fut  sur  nous  et  nous 
préserva  des  attaques  de  l'ennemi  et 
de  toute  embûche  pendant  la  route. 
^-Nous  arrivâmes  à  Jérusalem,  et  nous 
nous  y  reposâmes  trois  jours.  ^^Le 
quatrième  jour,  nous  j^esàmes  dans  la 
maison  de  notre  Dieu  l'argent,  l'or,  et 
les  ustensiles,  que  nous  remîmes  à 
Merémoth,  fils  d'Urie,  le  prêtre;  il  y 
avait  avec  lui  Eléazar,  fils  de  Phinées, 
et  avec  eux  les  Lévites  Jozabad,  fils  de 
Josué,  et  Noadia,  fils  de  Binnuï.  ^'Le 

m- 


colère  sont  sur  tous  ceux  qui  l'aban- 
donnent. -•'C'est  à  cause  de  cela  que 
nous  jeûnâmes  et  que  nous  invoquâ- 
mes notre  Dieu.  Et  il  nous  exauça. 

-'Je  choisis  douze  chefs  des  prêtres, 
Schérébia,  Haschabia,  et  dix  de  leurs 
frères.  -■'Je  pesai  devant  eux  l'argent, 
l'or,  et  les  ustensiles,  donnés  en  offran- 
de pour  la  maison  de  notre  Dieu  par 
le  roi,  ses  conseillers  et  ses  chefs,  et 
par  tous  ceux  d'Israël  qu'on  avait  trou- 
vés. -^Je  remis  entre  leurs  mains  six 
cent  cinquante   talents  d'argent,  des 


bre,  soit  pour  le  poids,  on  mit  alors 
par  écrit  le  poids  du  tout. 

^^Les  fils  de  la  captivité,  revenus  de 
l'exil,  offrirent  en  holocauste  au  Dieu 
d'Israël  douze  taureaux  pour  tout  Is- 
raël, quatre-vingt-seize  béliers ,  soixan- 
te-dix-sept  agneaux,  et  douze  boucs 
comme  victimes  expiatoires,  le  tout 
en  holocauste  à  l'Eternel.  ''Ils  trans- 
mirent les  ordres  du  roi  aux  satrapes 
du  roi  et  aux  gouverneurs  de  ce  côté 
du  fleuve,  lesc[uels  honorèrent  le  peu- 
ple et  la  maison  de  Dieu. 


540 


ESDRAS. 


Chap.  0, 1-15. 


Désoliition  et  prière  d  JSsdras  ù  /'occasion  de  mariages  aicc  des  femmes  étrangères. 

Chap.  IX.  'Après  que  cela  fut  ter-  accordant  un  abri  dans  son  saint  lieu, 
miné,  les  chefs  s'approchèrent  de  moi,  afin  d'éclaircir  nos  yeux  et  de  nous 
en  disant  :  Le  peuple  d'Israël,  les  prè-  donner  un  peu  dévie  au  milieu  de  nô- 
tres et  les  Lévites,  ne  se  sont  point  se-  tre  servitude.  'Car  nous  sommes  es- 
paj-és  des  peuples  de  ces  pays,  et  ils  claves;  mais  Dieu  ne  nous  a  pas  aban- 
imitent  leurs  abominations,  celles  des  donnés  dans  notre  servitude.  Il  nous 
Cananéens,  des  Iléthiens,  des  Phérc-  a  rendus  les  objets  de  la  bienveillance 
ziens,  des  Jébusiens,  des  Ammonites,  des  rois  de  Perse,  pour  nous  conserver 
des  Moabites,  des  Egy|)tiens  et  des  la  vie  afin  que  nous  pussions  bâtir  la 
Amoréens.  -Car  ils  ont  pris  de  leurs  maison  de  notre  Dieu  et  en  relever  les* 
filles  jiour  eux  et  pour  leurs  fils,  et  ont  ruines,  et  pour  nous  donner  une  re- 
mêlé la  race  sainte  avec  les  peuples  traite  en  Juda  et  à  Jérusalem.  '".\Iain- 
de  ces  pays  ;  et  les  chefs  et  les  magis-  tenant,  que  dirons-nous  après  cela, 
tratsont  été  les  premiers  à  commettre  ô  notre  Dieu?  Car  nous  avons  aban- 
ce  péché.  donné  tes  commandements,  "que  tu 

^Lorsque  j'entendis  cela,  je  déchirai  nous  avais  prescrits  par  tes  serviteurs 

mes   vêtements   et  mon    manteau,  je  les  prophètes,  en  disant  :  Le  pays  dans 

m'arrachai  les  cheveux  de  la  tête  et  lequel  vous  entrez  pour  le  posséder 

les  poils  de  la  barbe,  et  je  m'assis  dé-  est  un  pays  souillé  par  les  im])urctés 

sole.  •'Auprès  de  moi  s'assemblèrent  des  peuples  de  ces  contrées,  par  les 

tous  ceux  que  faisaient  trembler  les  abominationsdontils  l'ontremplid'un 

paroles  du  Dieu  d'Israël,  à  cause  du  bout  à  l'autre  avec  leurs  impuretés; 

])éché  des  fils  de  la  captivité  ;  et  moi,  '-ne   donnez  donc   point  vos   filles   à 

je  restai  assis  et  désolé,  jusqu'à  lof-  leurs  fils  et  ne  prenez  point  leurs  lilles 

frande  du  soir.  ^Puis  au  moment  de  ])our  vos  fils,  et  n'ayez  jamais  souci  ni 

l'offrande  du  soir,  je  me  levai  du  sein  de  leur  prospérité  ni  de  leur  bien-être, 

de  mon  humiliation,  avec  mes  vête-  et  ainsi  vous  deviendrez   forts,  vous 

ments  et   mon  manteau  déchirés,  je  mangerez  les  meilleures  productions 

tombai  à  genoux,  j'étendis  les  mains  du  pays,  et  vous  le  laisserez  pour  tou- 

vers  l'Eternel,  mon  Dieu,  ''et  je  dis  :  jours  en   héritage  à  vos  fils.  '^Après 

Mon  Dieu,  je  suis  dans  la  confusion,  tout  ce  qui  nous  est  arrivé  à  cause  des 
et  j'ai  honte,  ô  mon  Dieu,  de  lever  ma  mauvaises  actions  et  des  grandes  fau- 
face  vers  toi;  car  nos  ini([uités  se  sont  tes  que  nous  avons  commises,  quoi- 
multipliées  par-dessus  nos  têtes,  et  que  tu  ne  nous  aies  pas,  o  notre  Dieu, 
nos  fautes  ont  atteint  jusqu'aux  cieux.  punis  en  pioportion  de  nos  ini(}uités, 
'Depuis  les  jours  de  nos  pères  nous  et  maintenant  que  tu  nous  as  conservé 
avons  été  grandement  cou]Kibles  jus-  ces  réchappes,  ''recommencerions- 
qu'à  ce  jour;  et  c'est  à  cause  de  nos  nous  à  violer  tes  commandements  et 
iniquités  que  nous  avons  été  livrés,  à  nous  allier  avec  ces  peuples  abonii- 
nous,  nos  rois  et  nos  prêtres,  aux  nablcs?  Ta  colère  n'éclaterait-ellc  ])as 
mains  des  rois  étrangers,  à  ré])ée,  à  encore  contre  nous  jusqu'à  nous  dé- 
la  captivité,  au  pillage,  et  à  la  honte  truire,  sans  laisser  ni  reste  ni  réchap- 
qui  couvre  aujourd'hui  notre  visage,  pés  ?  '^Eternel,  Dieu  d'Israël,  tu  es 
"Et  cependant  l'Eternel,  notre  Dieu,  juste,  car  nous  sommes  aujourd'hui 
vient  de  nous  faire  grâce  en  nous  lais-  un  reste  de  réchappes.  Nous  voici  de- 
sant  quehiues  réchappes  et  en  nous  vaut  toi  lonime  des  coupables,  et  nous 

541 


Chap.  10,1-18 


ESDRAS. 


ne  saunons  ainsi  subsister  devant  ta 
face. 

Rern'oi  des  femmes  étrangères. 

Chap.  X.  'Pendant  qu'Esdras, 

pleurant  et  prosterné  devant  la  mai- 
son de  Dieu,  faisait  cette  prière  et 
cette  confession ,  il  s'était  rassemblé 
auprès  de  lui  une  foule  très  nom- 
breuse de  gens  d'Israël,  hommes,  fem- 
mes et  enfants,  et  le  peuple  répandait 
d'abondantes  larmes. 

^Alors  Schecania,  fds  de  Jeliiel,  d'en- 
tre les  fds  d'Elam,  prit  la  parole  et  dit 
à  Esdras  :  Nous  avons  péché  contre 
notre  Dieu,  en  nous  alliant  à  des  fem- 
mes étrangères  qui  appartiennent  aux 
peuples  du  pays.  Mais  Israël  ne  reste 
pas  pour  cela  sans  espérance.  ^Faisons 
maintenant  une  alliance  avec  notre 
Dieu  pour  le  renvoi  de  toutes  ces  fem- 
mes et  de  leurs  enfants ,  selon  l'avis 
de  mon  seigneur  et  de  ceux  qui  trem- 
blent devant  les  commandements  de 
notre  Dieu.  Et  que  l'on  agisse  d'après 
la  loi.  ^Lève-toi,  car  cette  affaire  te  re- 
garde. Nous  serons  avec  toi.  Prends 
courage  et  agis. 

^Esdras  se  leva,  et  il  fit  jurer  aux 
chefs  des  prêtres,  des  Lévites,  et  de 
tout  Israël,  de  faire  ce  qui  venait  d'être 
dit.  Et  ils  le  jurèrent.  ^Puis  Esdras  se 
retira  de  devant  la  maison  de  Dieu,  et 
il  alla  dans  la  chambre  de  Jochanan, 
fils  d'Eliaschib;  (juand  il  y  fut  entré, 
il  ne  mangea  point  de  pain  et  il  ne  but 
point  d'eau,  parce  qu'il  était  dans  la 
désolation  à  cause  du  péché  des  fils 
de  la  captivité. 

'On  publia  dans  Juda  et  à  Jérusalem 
que  tous  les  fils  de  la  captivité  eussent 
à  se  réunir  à  Jérusalem,  ^et  que,  d'a- 
près l'avis  des  chefs  et  des  anciens, 
quiconque  n'y  serait  pas  rendu  dans 
trois  jours  aurait  tous  ses  biens  con- 
fisqués et  serait  lui-même  exclu  de 
l'assemblée  des  fils  de  la  captivité. 

n'ous  les  hommes  de  Juda  et  de 


Benjamin  se  rassemblèrent  à  Jérusa- 
lem dans  les  trois  jours.  C'était  le 
vingtième  jour  du  neuvième  mois. 
Tout  le  peuple  se  tenait  sur  la  place 
de  la  maison  de  Dieu ,  tremblant  à 
cause  de  la  circonstance  et  par  suite 
de  la  pluie.  '"Esdras,  le  prêtre,  se  leva 
et  leur  dit  :  Vous  avez  péché  en  vous 
alliant  à  des  femmes  étrangères,  et 
vous  avez  rendu  Israël  encore  plus 
covqjable.  "Confessez  maintenant  vo- 
tre faute  à  l'Éternel,  le  Dieu  de  vos 
pères ,  et  faites  sa  volonté  !  Séparez- 
vous  des  peuples  du  pays  et  des  fem- 
mes étrangères. 

'-Toute  l'assemblée  répondit  d'une 
voix  haute  :  A  nous  de  faire  comme  tu 
l'as  dit.  '^Mais  le  peuple  est  nombreux, 
le  temps  est  à  la  pluie,  et  il  n'est  pas 
possible  de  rester  dehors;  d'ailleurs, 
ce  n'est  pas  l'œuvre  d'un  jour  ou  deux, 
car  il  y  en  a  beaucoup  parmi  nous  qui 
ont  péché  dans  cette  affaire.  '*Que  nos 
chefs  restent  donc  pour  toute  l'assem- 
blée ;  et  tous  ceux  qui  dans  nos  villes 
se  sont  alliés  à  des  femmes  étrangères 
viendront  à  des  époques  fixes,  avec  les 
anciens  et  les  juges  de  chaque  ville, 
jusqu'à  ce  que  l'ardente  colère  de  no- 
tre Dieu  se  soit  détournée  de  nous  au 
sujet  de  cette  affaire. 

'^Jonathan,  fils  d'Asaël,  et  Jachzia, 
fils  de  Thikva,  appuyés  par  Meschul- 
lam  et  par  le  Lévite  Schabthaï,  furent 
les  seuls  à  combattre  cet  avis,  '^au- 
quel se  conformèrent  les  fils  de  la  cap- 
tivité. On  choisit  Esdras,  le  prêtre,  et 
des  chefs  de  famille  selon  leurs  mai- 
sons paternelles,  tous  désignés  par 
leurs  noms;  et  ils  siégèrent  le  premier 
jour  du  dixième  mois  pour  s'occuper 
de  la  chose.  ''Le  premier  jour  du  pre- 
mier mois,  ils  en  finirent  avec  tous  les 
hommes  qui  s'étaient  alliés  à  des  fem- 
mes étrangères. 

'^Parmi  les  fils  de  prêtres,  il  s'en 
trouva  qui  s'étaient  alliés  à  des  fem- 
mes étrangères  :  des  fils  de  Josué,  fils 


ESDRAS. 


Chap.  10,  lo-ii. 


de  Jotsadak,  et  de  ses  frères,  Maaséja, 
Eliézer,  Jarib  et  Guedalia,  '^qui  s'en- 
gagèrent, en  donnant  la  main,  à  ren- 
voyer leurs  femmes  et  à  offrir  un  bélier 
en  sacrifice  de  culpabilité  ;  -"des  fils 
d'Imnier,  Hanani  et  Zebadia  ;  -'  des  fils 
de  Harim,  Maaséja,  Elie,  Schemaeja, 
Jehiel  et  Ozias  ;  -"-des  fils  de  Paschhur, 
Eljoénaï,  Maaséja,  Ismaël,  Nethaneel, 
Jozabad  et  Eleasa. 

-^ Parmi  les  Lévites  :  Jozabad,  Schi- 


Zabbaï  et  Athlaï;  ^'des  fils  de  Bani, 
Meschullam,  Malluc,  Adaja,  Jaschub, 
Scheal  et  Ramoth;  ^"des  fils  de  Pa- 
chath-Moab,  Adna,  Relal,  Benaja, 
Maaséja,  Matthania,  Betsaleel,  Binnuï 
et  Manassé  ;  ''des  fils  de  Ilarim,  Elié- 
zer, Jischija.  Malkija,  Schemaeja,  Si- 
méon,  '"Benjamin,  Malluc  et  Schema- 
ria;  ''des  fils  de  Haschum,  Matthnaï, 
Matthattha,  Zabad  ,  Elijihéleth,  Jeré- 
maï,  Manassé  et  Schimeï;  '"des  fils  de 


meï,Kélajaou  Ivelitha,Pethachja,  Juda      Bani,  Maadaï,  Amram,  Uel, ''Benaja, 


et  Eliézer. 

** Parmi  les  chantres  :  Eliaschib. 

Parmi  les  portiers  :  Schallum,  Thé- 
lem  et  Uri. 

-^ Parmi  ceux  d'Israël  :  des  fils  de 
Pareosch,  Uamia,  Jizzija,  Malkija,  Mi- 
jamin,  Éléazar,  Malkija  et  Benaja; 
'^des  fils  d'Elam,  Matthania,  Zacharie, 


Bédia,  Keluhu,  '"Vania,  Merémoth, 
Eliaschib,  '^Matthania,  Matthnaï,  Jaa- 
saï,  '^Bani,  Binnuï,  Schimeï,  '^Sché- 
léniia,  Nathan,  Adaja,  "Macnadbaï, 
Schaschaï,  Scharaï,  '"Azareel,  Schélé- 
mia ,  Schemaria,  ''-Schallum,  Amaria 
et  Joseph;  *'des  fils  de  Nebo,  Jeïel , 
Matthithia,    Zabad,    Zebina,   Jaddaï, 


Jehiel,  Abdi,  Jerémoth  et  Elie;  *'des  Joël  et  Benaja. 

fils   de    Zatthu,    Eljoénaï,    Eliaschib,  "Tous  ceux-là  avaient  pris  des  fem- 

Matthania,  Jerémoth,  Zabad  et  Aziza;  mes  étrangères,  et  plusieurs  en  avaient 

^Mes  fils  de  Bébaï,  Jochanan,  Hanania,  eu  des  enfanta. 


35  * 


NEHEMIE 


Prière  de  Né/iémie  pour  les  enfants  d'Israël. 

Chap.  I.     '  Paroles  de  Néhémie,  fils  parole  que  tu  donnas  ordre  à  Moïse, 

de  Hacalia.  ton  serviteur,  de  prononcer  :  Lorsque 

Au  mois  de  Risleu,  la  vingtième  an-  vous  pécherez,  je  vous  disperserai 
née",  comme  jetais  à  Suse,  dans  la  parmi  les  peuples;  ^mais  si  vous  re- 
capitale, -Hanani,  lun  de  mes  frères,  venez  à  moi,  et  si  vous  observez  mes 
et  quelques  hommes  arrivèrent  de  commandements  et  les  mettez  en  pra- 
Juda.  Je  les  questionnai  au  sujet  des  tique,  alors  quand  vous  seriez  exilés 
Juifs  réchappes,  qui  étaient  restés  de  à  l'extrémité  du  ciel*,  de  là  je  vous 
la  captivité,  et  au  sujet  de  Jérusalem,  rassemblerai  et  je  vous  ramènerai  dans 
'Ils  me  répondirent  :  Ceux  qui  sont  le  lieu  que  j'ai  choisi  pour  y  faire  rési- 
restés  de  la  captivité  sont  là  dans  la  der  mon  nom.  '"Ils  sont  tes  serviteurs 
province,  au  comble  du  malheur  et  de  et  ton  peuple,  que  tu  as  rachetés  par 
l'opprobre;  les  murailles  de  Jérusalem  ta  grande  puissance  et  par  ta  main 
sont  en  ruines,  et  ses  portes  sont  con-  forte.  "Ah!  Seigneur,  que  ton  oreille 
sumées  par  le  feu.  soit  attentive  à  la  prière  de  ton  servi- 

■•Lorsque  j'entendis  ces  choses,  je  teur,  et  à  la  prière  de  tes  serviteurs 

m'assis,  je  pleurai,  et  je  fus  plusieurs  qui  veulent  craindre  ton  nom!  Donne 

jours  dans  la  désolation.  Je  jeûnai  et  aujourd'hui  du  succès  à  ton  serviteur, 

et   fais-lui  trouver  grâce   devant  cet 

I 


je  priai  devant  le  Dieu  des  cieux,  *et 
je  dis  : 

O  Eternel,  Dieu  des  cieux.  Dieu 
grand  et  redoutable,  toi  qui  gardes 
ton  alliance  et  qui  fais  miséricorde  à 
ceux  qui  t'aiment  et  qui  observent  tes 


homme  : 

J'étais  alors  échanson  du  roi. 

Néhémie  à  Jérusalem. 

Chap.  II.         'Au  mois  de  Nisan,  la 

commandements  !  ^Que  ton  oreille  soit  vingtième   année   du  roi  Artaxerxès, 

attentive  et  que  tes  yeux  soient  ou-  comme  le  vin  était  devant  lui,  je  pris 

verts  :  écoute  la  prière  que  ton  servi-  le  vin  et  je  l'offris  au  roi.  Jamais  je 

teur  t'adresse  en  ce  moment,  jour  et  n'avais  paru  triste  en  sa  présence.  *Le 

nuit,  pour  tes  serviteurs  les  enfants  roi  me  dit  :  Pourquoi  as-tu  mauvais 

d'Israël,  en  confessant  les  péchés  des  visage?  Tu  n'es  pourtant  pas  malade; 

enfants   d'Israël,    nos   péchés   contre  ce  ne  peut  être  qu'un  chagrin  de  cœur, 

toi;  car  moi  et  la  maison  de  mon  père.  Je  fus  saisi  d'une  grande  crainte,  'et 

nous  avons  péché.  'Nous  t'avons  of-  je  répondis  au   roi  :   Que  le  roi  vive 

fensé,  et  nous  n'avons  point  observé  éternellement!  Comment  n'aurais-je 

les  commandements,  les  lois  et  les  or-  pas  mauvais  visage,   lorsque  la  ville 

donnances,  que  tu  prescrivis  à  Moïse,  où  sont  les  sépulcres  de  mes  jières  est 

ton  serviteur.  *  Souviens-toi  de  cette  détruite  et  que  ses  portes  sont  consu- 

a.  Du  règne  d'Artaxerxès,  voy.  *2,  I.         b.  C'est-à-dire,  du  monde. 

544 


NEHEMIE. 


Chap.  2,11-3,2. 


mées  par  le  feu?  *Et  le  roi  me  dit  : 
Que  demandes-tu  ?  Je  priai  le  Dieu  des 
cieux,  ^et  je  répondis  au  roi  :  Si  le  roi 
le  trouve  bon,  et  si  ton  serviteur  lui 
est  agréable,  envoie-moi  en  Juda,  vers 
la  ville  des  sépulcres  de  mes  pères, 
pour  que  je  la  rebâtisse.  *Le  roi,  au- 
près duquel  la  reine  était  assise,  me 
dit  alors  :  Combien  ton  voyage  dure- 
ra-t-il,  et  quand  seras-tu  de  retour?  11 
plut  au  roi  de  me  laisser  partir,  et  je 
lui  fixai  un  temps.  'Puis  je  dis  au  roi  : 
Si  le  roi  le  trouve  bon,  qu'on  me  don- 
ne des  lettres  pour  les  gouverneurs  de 
l'autre  coté  du  ileuve,  afin  qu'ils  me 
laissent  passer  et  entrer  en  .luda,  "et 
une  lettre  pour  Asajjh,  garde  forestier 
du  roi,  afin  qu'il  me  fournisse  du  bois 
de  charpente  pour  les  portes  de  la 
citadelle  près  de  la  maison,  pour  la 
muraille  de  la  ville,  et  pour  la  maison 
que  j'occuperai.  Le  roi  me  donna  ces 
lettres,  car  la  bonne  main  de  mon  Dieu 
était  sur  moi. 

'Je  me  rendis  auprès  des  gouver- 
neurs de  l'autre  côté  du  fleuve,  et  je 
leur  remis  les  lettres  du  roi,  qui  m'a- 
vait fait  accompagner  par  des  chefs 
de  l'armée  et  par  des  cavaliers.  '"San- 
ballat,  le  Horonite,  et  Tobija,  le  ser- 
viteur Ammonite,  l'ayant  appris,  eu- 
rent un  grand  déplaisir  de  ce  qu'il 
venait  un  homme  pour  chercher  le 
bien  des  enfants  d'Israël. 

"J'arrivai  à  Jérusalem,  et  j'y  passai 
trois  jours.  '-Après  quoi,  je  me  levai 
pendant  la  nuit  avec  quelques  hom- 
mes, sans  avoir  dit  à  pei'sonne  ce  que 
mon  Dieu  m'avait  mis  au  cœur  de  faire 
pour  Jérusalem.  11  n'y  avait  avec  moi 
d'autre  bête  de  somme  que  ma  propre 
monture.  ''Je  sortis  de  nuit  par  la 
porte  de  la  vallée,  et  je  me  dirigeai 
contre  la  source  du  dragon  et  vers  la 
porte  du  fumier,  considérant  les  mu- 
railles en  ruines  de  Jérusalem  et  réflé- 
chissant à  ses  portes  consumées  par 
le  feu.  '^Je  passai  près  de  la  {)orte  de 


la  source  et  de  l'étang  du  roi,  et  il  n'y 
avait  point  de  place  par  où  put  passer 
la  bête  qui  était  sous  moi.  '^Je  montai 
de  nuit  par  le  torrent,  et  je  considérai 
encoie  la  muraille.  Puis  je  rentrai  par 
la  porte  de  la  vallée,  et  je  fus  ainsi  de 
retour. 

'^Les  magistrats  ignoraient  où  j'étais 
allé,  et  ce  que  je  faisais.  Jusqu'à  ce 
moment,  je  n'avais  rien  dit  aux  Juifs, 
ni  aux  prêtres,  ni  aux  grands,  ni  aux 
magistrats,  ni  à  aucun  de  ceux  qui 
s'occupaient  des  affaires.  '"Je  leur  dis 
alors  :  V^ous  vovez  le  malheureux  état 
où  nous  sommes  !  Jérusalem  est  dé- 
truite, et  ses  portes  sont  consumées 
par  le  feu  !  Venez,  rebâtissons  la  mu- 
raille de  Jérusalem,  et  nous  ne  serons 
plus  dans  l'opprobre.  '*Et  je  leur  ra- 
contai comment  la  bonne  main  de  mon 
Dieu  avait  été  sur  moi,  et  quelles  pa- 
roles le  roi  m'avait  adressées.  Ils  di- 
rent :  Levons-nous,  et  bâtissons  !  Et 
ils  se  fortifièrent  dans  cette  bonne 
résolution. 

"Sanballat,  le  Horonite,  Tobija,  le 
serviteur  Ammonite  ,  et  Guéschem  , 
l'Arabe,  en  ayant  été  informés,  se  mo- 
quèrent de  nous  et  nous  méprisèrent. 
Ils  dirent  :  Que  faites-vous  là  ?  Vous 
révoltez-vous  contre  le  roi?  -"Et  je 
leur  fis  cette  réponse  :  Le  Dieu  des 
cieux  nous  donnera  le  succès.  Nous, 
ses  serviteurs,  nous  nous  lèverons  et 
nous  bâtirons;  mais  vous,  vous  n'avez 
ni  part,  ni  droit,  ni  souvenir  dans  Jé- 
rusalem. 

Réparation  des  murailles  de  Jérusalem. 

Chap.  III.  'Eliaschib,  le  grand 
jirêtre,  se  leva  avec  ses  frères  les  prê- 
tres, et  ils  bâtirent  la  porte  des  bre- 
bis. Ils  la  consacrèrent  et  en  posèrent 
les  battants;  ils  la  consacrèrent,  de- 
puis la  tour  de  Méa  jusqu'à  la  tour  de 
llananeel.  -A  côté  d'Eliaschib  bâtirent 
les  hommes  de  Jéricho;  à  côté  de  lui 
bâtit  aussi  Zaccur,  fils  d'Imri. 


545 


Chap.  3,3-1^. 


NEHEMIE. 


^Les  fils  de  Senaa  bâtirent  la  porte  porte  du  fumier.  Il  la  bâtit,  et  en  posa 

des  poissons.  Ils  la  couvrirent,  et  en  les  battants,  les  verrous  et  les  barres, 

jîosèrent  les  battants,  les  verrous  et  '^Schallnn,   fils   de   Col-Mozé,   chef 

les  barres.  ^A  côté  d'eux  travailla  aux  du  district  de  Mitspa,  répara  la  porte 

réparations  Merémoth,  fils  d'Urie,  fils  de  la  source.  Il  la  bâtit,  la  couvrit,  et 


dllakkots;  à  côté  d'eux  travailla  Me- 
schullam,  fils  de  Bérékia,  fils  de  Me- 
schézabeel  ;  à  côté  d'eux  travailla  Tsa- 
dok ,  fils  de  Baana  ;  ^à  côté  d'eux 
travaillèrent  les  Tekoïtes ,  dont  les 
])rincipaux  ne  se  soumirent  pas  au 
service  de  leur  seigneur. 

'Jojada,   fils   de   Paséach,    et    Me- 


en  posa  les  battants,  les  verrous  et  les 
barres.  Il  fit  de  plus  le  mur  de  l'étang 
de  Siloé,  près  du  jardin  du  roi,  jus- 
qu'aux degrés  qui  descendent  de  la 
cité  de  David. 

""Après  lui  Néhémie,  fils  d'Azbuk, 

chef  de  la  moitié  du  district  de  Beth- 

Tsur,  travailla  aux  réparations  jusque 

schuUam,  fils  de  Besodia,  réparèrent     vis-à-vis  des  sépulcres  de  David,  jus- 


la  vieille  porte.  Ils  la  couvrirent,  et 
en  posèrent  les  battants,  les  verrous 
et  les  barres.  ''A  côté  d'eux  travail- 
lèrent Melatia,  le  Gabaonite,  Jadon, 
le  Méronothite,  et  les  hommes  de  Ga- 


qu  a  1  étang  qui  avait  été  construit,  et 
jusqu'à  la  maison  des  héros.  ''Après 
lui  travaillèrent  les  Lévites,  Rehum, 
fils  de  Bani,  et  à  côté  de  lui  travailla 
pour  son  district  Haschabia,  chef  de 


baon   et  de   Mitspa,  ressortissant   au      la  moitié  du  district  de  Keïla.  *^Après 

lui  travaillèrent  leurs  frères,  Bavvaï, 
fils  de  Hénadad,  chef  de  la  moitié  du 
district  de  Keïla;  "*et  à  côté  de  lui 
Ezer,  fils  de  Josué,  chef  de  Mitspa, 
répara   une   autre  portion  de  la   mu- 


siège  du  gouverneur  de  ce  côté  du 
fleuve;  **à  côté  d'eux  travailla  Uzziel, 
fils  de  Ilarhaja,  d'entre  les  orfèvres, 
et  à  côté  de  lui  travailla  Ilanania , 
d'entre  les  parfumeurs. 


Ils  laissèrent  Jérusalem  jusqu'à  la      raille  A'is-à-vis  de  la  montée  de  l'arse- 


muraille  large. 


nal,  a 


angle. 


^A  côté  d'eux  travailla  aux  répara-  -"Après  lui  Baruc,  fils  de  Zabbaï,, 
tions  Repliaja,  fils  de  Hur,  chef  de  la  répara  avec  ardeur  une  autre  portion 
moitié  du  district  de  Jérusalem.  '"A  depuis  l'angle  jusqu'à  la  porte  de  la 
côté  d'eux  travailla  vis-à-vis  de  sa  maison  d'Éliaschib,  le  grand  prêtre, 
maison  Jedaja,  fils  de  Ilarumaph,  et  à  -'Après  lui  Merémoth,  fils  d'Urie,  fils- 
côté  de  lui  travailla  Hattusch,  fils  de  d'Hakkots,  répara  une  autre  portion 
Ilaschabnia.  "Une  autre  portion  de  la  depuis  la  porte  de  la  maison  d'Elia- 
muraille  et  la  tour  des  fours  furent  schib  jusqu'à  l'extrémité  de  la  maison 
réparées  par  Malkija,  fils  de  Harim,  et  d'Éliaschib.  "Après  lui  travaillèrent 
par   Haschub,   fils   de  Pachath-Moab.  les  prêtres  des  environs  de  Jérusalem. 


'-A  côté  d'eux  travailla,  avec  ses  filles, 
Schallum,  fils  d'IIallochesch,  chef  de 
la  moitié  du  district  de  Jérusalem. 
'^Ilanun  et  les  habitants  de  Zanoach 


-^Après  eux  Benjamin  et  Ilaschub  tra- 
vaillèrent vis-à-vis  de  leur  maison. 
Après  eux  Azaria,  fils  de  Maaséja,  fils 
d'Anania,  travailla  à  côté  de  sa  mai- 


réparèrent  la  porte  de  la  vallée.  Ils  la  son.  '"Après  lui  Binnuï,  fils  de  Iléna- 

bàtirent,  et  en  posèrent  les  battants,  dad,  répara  une  autre  portion  depuis 

les  verrous  et  les  barres.  Ils  firent  de  la  maison  d'Azaria  jusqu'à  l'angle  et 

plus  mille  coudées  de  mur  jusqu'à  la  jusqu'au  coin. 

porte  du  fumier.  -^Palal,  fils  d'Uzaï,  travailla  vis-à- 

'■•Malkija,   fils   de   Récab,   chef  du  vis  de  l'angle  et  de  la  tour  supérieure 

district  de  Beth-IIakkérem,  répara  la  qui  fait  saillie  en  avant  de  la  maison 


546 


NEHEMIE. 


Chnp.  3, 20-4, 15. 


du  roi  ])rcs  de  la  covir  de  la  prison. 
Après  lui  travailla  Pedaja,  fils  de  Pa- 
reosoh.  "Les  Néthiniens  demeurant 
sur  la  colline  travaillèrent  jusque  vis- 
à-vis  de  la  porte  des  eaux,  à  Torient, 
et  de  la  tour  en  saillie.  -'Après  eux  les 
Tekoïtes  réparèrent  une  autre  portion 
vis-à-vis  de  la  grande  tour  en  saillie 
jusqu'au  mur  de  la  colline. 

"Au-dessus  de  la  porte  des  chevaux, 
les  prêtres  travaillèrent  chacun  devant 
sa  maison.  -"Après  eux  Tsadok,  fils 
d'immer,  travailla  devant  sa  maison. 
Après  lui  travailla  Schemaeja,  fils  de 
Schecania ,  gardien  de  la  porte  de 
l'orient.  ^" Après  eux  Ilanania,  fils  de 
Schélémia,  et  Hanun,  le  sixième  fils 
de  Tsalaph,  réparèrent  une  autre  j)or- 
lion  de  la  muraille.  Après  eux  Me- 
schullam,  fils  de  Bérékia,  travailla  vis- 
à-vis  de  sa  chambre. 

''Après  lui  Malkija,  d'entre  les  orfè- 
vres, travailla  juscpiaux  maisons  des 
Néthiniens  et  des  marchands,  vis-à- 
vis  de  la  porte  de  Aliplikad,  et  jusqu'à 
la  chambre  haute  du  coin.  ■'"'Les  orfè- 
vres et  les  marchands  travaillèrent 
entre  la  chambre  haute  du  coin  et  la 
porte  lies  brebis. 

Les  travaux  pnursiiii'is,  malgré  les  obstacles 
que  suscitent  les  ennemis  des  Juifs. 

Chtip.  IV.  '  Lorsque  Sanballat  ap- 
prit que  nous  rebâtissions  la  muraille, 
il  fut  en  colère  et  très  irrité.  11  se  mo- 
qua des  Juifs,  -et  dit  devant  ses  frères 
et  devant  les  soldats  de  Samarie  :  A 
(puji  travaillent  ces  Juifs  impuissants? 
Les  laissera-t-on  faire  ?  Sacrifieront- 
ils?  \'ont-ils  achever?  Retlonneront- 
ils  vie  à  des  pierres  ensevelies  sous 
(les  monceaux  de  poussière  et  consu- 
mées par  le  teu  ?  'Tobija,  l'Ammonite, 
était  à  côté  de  lui,  et  il  dit  :  Qu'ils 
bâtissent  seulement  !  Si  un  renard 
s'élance,  il  renversera  leur  muraille 
de  |)ierres. 

■•Ecoute,  o  notre  Dieu,  comme  nous 


sommes  méprisés  !  Fais  retomber  leurs 
insultes  sur  leur  tète,  et  livre-les  au 
pillage  sur  une  terre  où  ils  soient  cap- 
tifs. ^Ne  pardonne  pas  leur  iniquité, 
et  que  leur  péché  ne  soit  pas  elTacé  de 
devant  toi;  car  ils  ont  offensé  ceux 
(|ui  bâtissent. 

''Nous  rebâtîmes  la  muraille,  qui  fut 
partout  achevée  jusqu'à  la  moitié  de 
sa  hauteur.  Et  le  peuple  prit  à  cœur 
ce  travail. 

"Mais  Sanballat,  Tobija,  les  .Vrabes, 
les  Ammonites  et  les  Asdodiens,  fu- 
rent très  irrités  en  apprenant  que  la 
réparation  des  murs  avançait  et  que 
les  brèches  commençaient  à  se  fer- 
mer, ^lls  se  liguèrent  tous  ensemble 
pour  venir  attaquer  Jérusalem  et  lui 
causer  du  dommage. 

''Nous  priâmes  notre  Dieu,  et  nous 
établîmes  une  garde  jour  et  nuit  pour 
nous  défendre  contre  leurs  atta([ues. 
'"Cependant  Juda  disait  :  Les  forces 
manquent  à  ceux  qui  portent  les  far- 
deaux, et  les  décombres  sont  consi- 
dérables; nous  ne  pourrons  pas  bâtir 
la  muraille.  "  Et  nos  ennemis  disaient  : 
Ils  ne  sauront  et  ne  verront  rien  jus- 
qu'à ce  que  nous  arrivions  au  milieu 
d'eux;  nous  les  tuerons,  et  nous  fe- 
rons ainsi  cesser  l'ouvrage.  '-Or  les 
Juifs  (|ui  habitaient  près  d'eux  vinrent 
dix  fois  nous  avertir,  de  tous  les  lieux 
tl'où  ils  Se  rendaient  vers  nous.  '■'C'est 
jiourquoi  je  plaçai,  dans  les  enfonce- 
ments derrière  la  muraille  et  sur  des 
terrains  secs,  le  peuple  par  familles, 
tous  avec  leurs  épées,  leurs  lances  et 
leurs  arcs.  '*Je  regardai,  et  m'étant 
levé,  je  dis  aux  grands,  aux  magistrats, 
et  au  reste  du  peuple  :  Ne  les  craignez 
pas  !  Souvenez -vous  du  Seigneur, 
grand  et  redoutable ,  et  condjattez 
pour  vos  frères,  pour  vos  fils  et  vos 
filles,  pour  vos  femmes  et  pour  vos 
maisons  ! 

'^Lorsque  nos  ennemis  apprirent 
que  nous  étions  avertis,  Dieu  anéantit 


Chap. 


i,  10- 


■J,  13. 


NEHEMIE. 


leur  projet,  et  nous  retournâmes  tous  maisons,  pour  avoir  du  blé  pendant 
à  la  muraille,  chacun  à  son  ouvrage,  la  famine.  ■*D'autres  disaient  :  Nous 
"Depuis  ce  jour,  la  moitié  de  mes  avons  emprunté  de  l'argent  sur  nos 
serviteurs  travaillait,  et  l'autre  moitié  champs  et  nos  vignes  pour  le  tribut 
était  armée  de  lances,  de  boucliers,  du  roi.  ^Et  pourtant  notre  chair  est 
d'arcs  et  de  cuirasses.  Les  chefs  étaient  comme  la  chair  de  nos  frères,  nos  en- 
derrière  toute  la  maison  de  Juda.  fants  sont  comme  leurs  ■  enfants;  et 
"Ceux  c|ui  bâtissaient  la  muraille,  et  voici,  nous  soumettons  à  la  servitude 
ceux  c[ui  portaient  ou  chargeaient  les  nos  fds  et  nos  fdles,  et  plusieurs  de 
fardeaux,  travaillaient  d'une  main  et  nos  fdles  y  sont  déjà  réduites;  nous 
tenaient  une  arme  de  l'autre;  "^chacun  sommes  sans  force,  et  nos  champs  et 
d'eux,  en  travaillant,  avait  son  épée 
ceinte  autour  des  reins.  Celui  qui  son- 
nait de  la  trompette  se  tenait  près  de 
moi.  "Je  dis  aux  grands,  aux  magis- 


nos  vignes  sont  à  d'autres. 

'Je  fus  très  irrité  lorsque  j'entendis 
leurs  plaintes  et  ces  paroles-là.  "Je 
résolus  de  faire  des  réprimandes  aux 


trats,  et  au  reste  du  peuple  :  L'ouvrage  grands  et  aux  magistrats,   et  je  leur 

est  considérable   et  étendu,  et  nous  dis  :  Quoi  !  vous  prêtez  à  intérêt  à  vos 

sommes    dispersés    sur    la   muraille ,  frères  !  Et  je  rassemblai  autour  d'eux 

éloignés  les  uns  des  autres.  -"Au  son  une  grande  foule,  "et  je  leur  dis  :  Nous 

de  la  trompette,  rassemblez-vous  au-  avons  racheté  selon  notre  pouvoir  nos 

près  de  nous,  vers  le  lieu  d'où  vous  frères  les  Juifs  vendus  aux  nations;  et 

l'entendrez;    notre    Dieu    combattra  vous  vendriez  vous-mêmes  vos  frères, 

pour  nous.  -'  C'est  ainsi  que  nous  pour-  et  c'est  à  nous  qu'ils  seraient  vendus  1 

suivions  l'ouvrage,  la  moitié  d'entre  Ils  se  turent,  ne  trouvant  rien  à  répon- 

nous  la  lance  à  la  main  depuis  le  lever  dre.  "Puis  je  dis  :  Ce  que  vous  faites 

de   l'aurore  jusqu'à    l'appaiition    des  n'est   pas  bien.   Ne  devriez-vous  pas 

étoiles.  "Dans  ce  même  temps,  je  dis  marcher  dans  la  crainte  de  notre  Dieu, 

encore  au  peuple  :  Que  chacun  passe  pour  n'être  ]ias  insultés  par  les  nations 

la  nuit  dans  Jérusalem  avec  son  servi-  nos   ennemies?  "Moi   aussi,   et   mes 

teur  :  faisons  la  garde  pendant  la  nuit,  frères   et   mes   serviteurs,    nous   leur 

et  travaillons   pendant  le   jour.   -'Et  avons   prêté   de   l'argent    et    du    blé. 

nous  ne  quittions  point  nos  vêtements,  Abandonnons  ce  qu'ils  nous  doivent  ! 


ni  moi,  ni  mes  frères,  ni  mes  servi 
teurs,  ni  les  hommes  de  garde  qui  me 
suivaient  ;  chacun  n'avait  que  ses  ar- 
mes et  de  l'eau. 


Plaintes  du  peuple  contre  la  cupidité  des  grands  ; 
intervention  et  dcsintéresseiucnt  de  Néhéiiiie. 


"Rendez-leur  donc  aujourd'hui  leurs 
champs,  leurs  vignes,  leurs  oliviers  et 
leurs  maisons,  et  le  centième  de  l'ar- 
gent, du  blé,  du  moût  et  de  l'huile, 
que  vous  avez  exigé  d'eux  comme  in- 
térêt. '-Ils  répondirent  :  Nous  les  ren- 
drons, et  nous  ne  leur  demanderons 
Chap.  y.  'Il  s'éleva  de  la  part  des  rien,  nous  ferons  ce  que  tu  dis.  Alors 
gens  du  peuple  et  de  leurs  femmes  de  j'appelai  les  prêtres,  devant  lesquels 
grandes  plaintes  contre  leurs  frères  je  les  fis  jurer  de  tenir  parole.  ''Et  je 
les  Juifs.  -Les  uns  disaient  :  Nous,  nos  secouai  mon  manteau,  en  disant  :  Que 
fds  et  nos  fdles,  nous  sommes  nom-  Dieu  secoue  de  la  même  manière  hors 
breux;  qu'on  nous  donne  du  blé,  afin  de  sa  maison  et  de  ses  biens  tout 
que  nous  mangions  et  que  nous  vi-  homme  qui  n'aura  point  tenu  parole, 
vions.  'D'autres  disaient  :  Nous  enga-  et  qu'ainsi  cet  homme  soit  secoué  et 
geons  nos  champs,  nos  vignes,  et  nos      laissé  à  vide  !  Toute  l'assemblée  dit  : 


548 


NEHEMIE. 


Chap.  5,  i'i-6,ii. 


dre  ;  le  travail  serait  interrompu  pen- 
dant que  je  le  quitterais  pour  aller  vers 
vous.  ''Ils  m'adressèrent  quatre  fois  la 
même  demande,  et  je  leur  fis  la  même 
réponse.  ^Sanballat  m'envoya  ce  mes- 
sage une  cinquième  fois  par  son  ser- 
viteur, qui  tenait  à  la  main  une  lettre 
ouverte.  'Il  y  était  écrit  :  Le  bruit  se 
répand  parmi  les  nations  et  Gaschmu 
affirme  cjue  toi  et  les  Juifs  vous  pensez 
à  vous  révolter,  et  que  c'est  dans  ce 
but  que  tu  rebâtis  la  muraille.  Tu  A^as, 
dit-on,  devenir  leur  roi,  'tu  as  même 
établi  des  propliètes  pour  te  procla- 
mer à  Jérusalem  roi  de  Juda.  Et  main- 
tenant, ces  choses  arriveront  à  la 
connaissance  du  roi.  Viens  donc,  et 
consultons-nous  ensemble.  *Je  fis  ré- 
pondre à  Sanballat  :  Ce  que  tu  dis  là 
n'est  pas  ;  c'est  toi  cjui  l'inventes  ! 
°Tous  ces  gens  voulaient  nous  effrayer, 
et  ils  se  disaient  :  Ils  perdront  cou- 
rage, et  l'œuvre  ne  se  fera  pas. 

Maintenant,  ô  Dieu,  fortifie-moi  ! 

'"Je  me  rendis  chez  Schemaeja,  fils 

de  Delaja,  fils  de  Mehétabeel.  Il  s'était 

enfermé,  et  il  dit  :  Allons  ensemble 

dans  la  maison  de  Dieu,  au  milieu  du 

travaux  étaient  à  la  charge  de  ce  peu-    .  temple,  et  fermons  les  portes  du  tem- 


Amen  !   On   célébra   1  Eternel.    Et  le 
peuple  tint  parole. 

'*Dès  le  jour  où  le  roi  m'établit  leur 
gouverneur  dans  le  pays  de  Juda, 
depuis  la  vingtième  année  jusqu'à  la 
trente-deuxième  année  du  roi  Arta- 
xerxès,  pendant  douze  ans,  ni  moi  ni 
mes  frères  n'avons  vécu  des  revenus 
du  gouverneur.  '^Avant  moi,  les  pre- 
miers gouverneurs  accablaient  le  peu- 
ple, et  recevaient  dç  lui  du  pain  et  du 
vin,  outre  quarante  sicles  d'argent  ; 
leurs  serviteurs  mêmes  opprimaient 
le  peuple.  Je  n'ai  point  agi  de  la  sorte, 
par  crainte  de  Dieu.  ''Bien  plus,  j'ai 
travaillé  à  la  réparation  de  cette  mu- 
raille, et  nous  n'avons  acheté  aucun 
champ,  et  mes  serviteurs  tous  ensem- 
ble étaient  à  l'ouvrage.  '"J'avais  à  ma 
table  cent  cinquante  hommes,  Juifs  et 
magistrats,  outre  ceux  qui  venaient 
à  nous  des  nations  d'alentour.  '*0n 
m'apprêtait  chaque  jour  un  bœuf,  six 
moutons  choisis,  et  des  oiseaux;  et 
tous  les  dix  jours  on  préparait  en 
abondance  tout  le  vin  nécessaire.  Mal- 
gré cela,  je  n'ai  point  réclamé  les  re- 
venus du  gouverneur,  parce  que  les 


pie. 

'^Souviens  -  toi  favorablement  de 
moi,  ô  mon  Dieu,  à  cause  de  tout  ce 
que  j'ai  fait  pour  ce  peuple  ! 

A'oufeaii.r  obstacles  surmontés  par  Nclicmie. 

Chap.  17.  'Je  n'avais  pas  encore 
posé  les  battants  des  portes,  lorsque 
Sanballat,  Tobija,  Guéschem,  l'Arabe, 
et  nos  autres  ennemis,  apprirent  que 
j'avais  rebâti  la  muraille  et  qu'il  n'y 
restait  plus  de  brèche.  -Alors  Sanbal- 
lat et  Guéschem  m'envoyèrent  dire  : 
Viens,  et  ayons  ensemble  une  entre- 
vue dans  les  villages  de  la  vallée  d'O- 
no.  Ils  avaient  médité  de  me  faire  du 
mal.  'Je  leur  envoyai  des  messagers, 
avec  cette  réponse  :  J'ai  un  grand  ou- 
vrage à  exécuter,  et  je  ne  puis  descen- 


ple  ;  car  ils  viennent  pour  te  tuer,  et 
c'est  pendant  la  nuit  qu'ils  viendront 
pour  te  tuer.  "Je  répondis  :  Un  homme 
comme  moi  prendre  la  fuite  !  Et  quel 
homme  tel  que  moi  pourrait  entrer 
dans  le  temple  et  vivre  ?  Je  n'entrerai 
point.  '-Et  je  reconnus  que  ce  n'était 
pas  Dieu  qui  l'envoyait.  Mais  il  pro- 
phétisa ainsi  sur  moi,  parce  que  San- 
ballat et  Tobija  lui  avaient  donné  de 
l'argent.  "En  le  gagnant  ainsi,  ils  es- 
péraient que  j'aurais  peur,  et  que  je 
suivrais  ses  avis  et  commettrais  un 
péché  ;  et  ils  auraient  profité  de  cette 
atteinte  à  ma  réputation  pour  me  cou- 
vrir d'opprobre. 

'* Souviens-toi,  ô  mon  Dieu,  de  To- 
bija et  de  Sanballat,  et  de  leurs  œu- 
vres !  Souviens-toi  aussi  de  Noadia,  la 


549 


Chap.  6,  i.-,-7,  35. 


NEHEMIE. 


prophétesse,  et  des  autres  prophètes      gique  de  ceux  qui  étaient  montés  les 


en 


qui  cherchaient  à  m'effrayer  ! 

'^La  muraille  fut  achevée  le  vino't 
cinquième  jour  du  mois  d'Elu 
cinquante-deux  jours.  '* Lorsque  tous 
nos  ennemis  l'apprirent,  toutes  les  na- 
tions qui  étaient  autour  de  nous  furent 
dans  la  crainte  ;  elles  éprouvèrent  une 
grande  humiliation ,  et  reconnurent 
que  l'œuvre  s'était  accomplie  par  la 
volonté  de  notre  Dieu. 

"Dans  ce  temps-là,  il  y  avait  aussi 
des  grands  de  Juda  qui  adressaient 
fréquemment  des  lettres  à  Tobija  et 
qui  en  recevaient  de  lui.  "^  Car  plusieurs 
en  Juda  étaient  liés  à  lui  par  serment, 
parce  qu'il  était  gendre  de  Schecania, 
fds  d'Arach,  et  que  son  fils  Jochanan 
avait  pris  la  fdle  de  Meschullam,  fils 
de  Bérékia.  '"Ils  disaient  même  du 
bien  de  lui  en  ma  présence,  et  ils  lui 
rapportaient  mes  paroles.  Tobija  en- 
voyait des  lettres  pour  m'effrayer. 

Dénombrement  des  Israélites  qui  revinrent  (in 
fiii/s  de  Juda  sous  la  conduite  de  Zorobabcl. 

Chap.  VII.  'Lorsque  la  muraille 
fut  rebâtie  et  que  j'eus  posé  les  bat- 
tants des  portes,  on  établit  dans  leurs 
fonctions  les  portiers,  les  chantres  et 
les  Lévites.  -Je  donnai  mes  ordres  à 
Ilanani,  mon  frère,  et  à  Hanania,  chef 
de  la  citadelle  de  Jérusalem,  homme 
supérieur  au  grand  nombre  par  sa 
fidélité  et  par  sa  crainte  de  Dieu.  ''Je 
leur  dis  :  Les  portes  de  Jérusalem  ne 
s'ouvriront  pas  avant  que  la  chaleur 
du  soleil  soit  venue,  et  l'on  fermera 
lés  battants  aux  verrous  en  votre  pré- 
sence ;  les  habitants  de  Jérusalem  fe- 
ront la  garde,  chacun  à  son  poste  de- 
vant sa  maison.  *  La  ville  était  spacieuse 
et  grande,  mais  peu  peuplée,  et  les 
maisons  n'étaient  pas  bâties. 

^Mon  Dieu  me  mit  au  cœur  d'assem- 
bler les  grands,  les  magistrats,  et  le 
peuple,  pour  en  faire  le  dénombre- 
ment. Je  trouvai  un  registre  généalo- 


premiers,  et  j  y  vis  écrit  ce  qui  suit. 

''Voici  ceux  de  la  province  qui  re- 
vinrent de  l'exil,  ceux  que  Nebucad- 
netsar,  roi  de  Babylone,  avait  emmenés 
captifs,  et  qui  retournèrent  à  Jérusa- 
lem et  en  Juda,  chacun  dans  sa  ville. 
'Ils  partirent  avec  Zorobabel,  Josué, 
Néhémie,  Azaria,  Raamia,  Nachama- 
ni,  Mardochée,  Bilschan,  Mispéreth, 
Bigvaï,  Nehum,  Baana. 

Nombre  des  hommes  du  peuple  d'Is- 
raël :  "^les  fils  de  Pareosch,  deux  mille 
cent  soixante-douze  ;  'les  fils  de  Sche- 
phathia,  trois  cent  soixante-douze; 
'"les  fils  d'Arach,  six  cent  cinquante- 
deux  ;  "les  fils  de  Pachath-Moab,  des 
fils  de  Josué  et  de  Joab,  deux  mille 
huit  cent  dix-huit;  '-les  fils  d'Elam, 
milledeux  cent  cinquante-quatre  ;  '^les 
fils  de  Zatthu,  huit  cent  quarante-cinq  ; 
'•'les  fils  de  Zaccaï,  sept  cent  soixante  ; 
"'les  fils  de  Binnuï,  six  cent  quarante- 
huit  ;  '"les  fils  de  Bébaï,  six  cent  vingt- 
huit  ;  '"les  filsd'Azgad,  deux  mille  trois 
cent  vingt-deux;  '^les  filsd'Adonikam, 
six  cent  soixante-sept;  ''les  fils  de 
Bigvaï,  deux  mille  soixante-sept;  ^"les 
fils  d'Adin,  six  cent  cinquante-cinq; 
-'les  fils  d'Ather,  de  la  famille  d'Ezé- 
chias,  quatre-vingt-dix-huit;  ^-les  fils 
de  Ilaschum,  trois  cent  vingt-huit; 
-^les  fils  de  Betsaï,  trois  cent  vingt- 
quatre  ;  -'les  fils  de  Hariph,  cent  douze  ; 
-^les  fils  de  Gabaon ,  quatre-vingt- 
quinze  ;  ^"les  gens  de  Bethléhem  et  de 
Netopha,  cent  quatre-vingt-huit;  -'les 
gens  d'Anathoth,  cent  vingt-huit  ;  -*les 
gens  de  Beth-Azmaveth,  quarante- 
deux;  -'les  gens  de  Rirjath-Jearim,  de 
Kephira  et  de  Beéroth,  sept  cent  qua- 
rante-trois ;  ''les  gens  de  Rama  et  de 
Guéba,  six  cent  vingt  et  un  ;  "  les  gens 
de  Micmas,  cent  vingt-deux  ;  '-les  gens 
de  Béthel  et  d'Aï,  cent  vingt-trois; 
''les  gens  de  l'autre  Nebo,  cinquante- 
deux;  'Mes  fils  de  l'autre  Elam,  mille 
deux  cent  cinquante-quatre;  '^les  fils 


550 


NEHEMIE. 


Chap.  7,36-13. 


de  Ilarim,  trois  cent  vingt;  ""les  fils 
de  Jéricho,  trois  cent  quarante-cinq; 
^'les  fils  de  Lod,  de  Iladid  et  d'Ono, 
sept  cent  vingt  et  un  ;  •''^les  fils  de  Se- 
naa,  trois  mille  neuf  cent  trente. 

'"Prèti'cs  :  les  lils  de  Jedaeja,  de  la 
maison  de  Josué,  neuf  cent  soixante- 
treize  ;  ■'"les  fils  d'Immer,  mille  cin- 
f|uantc-deux  ;  "les  fils  île  Paschlinr, 
mille  deux  cent  (juarante-sept  ;'-les  fils 
de  Ilarim,  mille  dix-sept. 

■••'Lévites  :  les  fils  de  Josué  et  de 
Kadmiel,  des  fils  d'Hodva,  soixante- 
fpiatorze. 

"Chantres  :  les  fils  d'Asa|)h,  cent 
<piarante-huit. 

*^Portiers  :  les  fils  de  Schallum,  les 
fils  d'Ather,  les  fils  de  Thalnion,  les 
fils  d'Alckub,  les  fils  de  llalhitha,  les 
fils  de  Schobaï,  cent  trente-huit. 

•'"Néthiniens  :  les  fils  de  Tsicha,  les 
fils  de  llasupha,  les  fils  de  Thabbaoth, 
''les  fils  de  Kéros,  les  fils  de  Sia,  les 
fils  de  Padon,  *'*les  fils  de  Lebana,  les 
fils  de  Hagaba,  les  fils  de  Salmaï,  *'les 
fils  de  llauan,  les  fils  de  Guiddel,  les 
fils  de  Gachar,  ^"les  fils  de  Reaja,  les 
fils  de  Retsin,  les  fils  de  Nekoda,  ''les 
fils  de  Gazzam,  les  fils  d'Uzza,  les  fils 
de  Paséach,  "'les  fils  de  Bésaï,  les  fils 
de  Mehunim,  les  fils  de  Nephischsim, 
^Mes  fils  de  Bakbuk,  les  fils  de  Ilaku- 
|ilia,  les  fils  de  llarhur,  '''les  fils  de 
Hatsiith,  les  fils  de  Mehida,  les  fils  de 
liarscha,  'Mes  fils  de  Barkos,  les  fils 
de  Sisera,  les  fils  de  Thamach,  "^les 
lils  de  Netsiach,  les  fils  de  Hathipha. 

"Fils  des  serviteurs  de  Salomon  : 
les  fils  de  Sothaï,  les  fils  de  Sophéreth, 
les  fils  de  Perida, 'Mes  fils  de  Jaala,  les 
fils  de  Darkon,  les  fils  de  Guiddel,  'Mes 
fils  de  Schephathia,  les  fils  de  Ilatthil, 
les  fils  de  Pokéretli-Ilatsebaïm,  les  fils 
d  Anion. 

^''Total  des  Néthiniens  et  des  fils  des 
serviteurs  de  Salomon  :  trois  cent  qua- 
tre-vingt-douze. 

"Voici  ceux  ([ui  partirent  de  Thel- 


Mélach,  de  Thel-Harscha,  de  Kerub- 
Addon,  et  d'Immer,  et  qui  ne  purent 
pas  faire  connaître  leur  maison  pater- 
nelle et  leur  race,  ]iour  ]:)rouver  qu'ils 
étaient  d'Israël.  ^-Les  fils  de  Delaja, 
les  fils  de  Tobija,  les  fils  de  Nekoda, 
six  cent  quarante-deux.  *^Et  parmi  les 
])rètres  :  les  fils  de  Hobaja ,  les  fils 
d'IIakkots,  les  fils  de  Barzillaï,  qui 
avait  pris  pour  femme  une  des  filles  de 
Barzillaï,  leGalaadite,  et  futaj^pelé  de 
leur  nom.  "Ils  cherchèrent  leurs  titres 
généalogiques,  mais  ils  ne  les  trouvè- 
rent point.  On  les  exclut  du  sacerdoce, 
"'et  le  gouverneur  leur  dit  de  ne  pas 
manger  des  choses  très  saintes  jus- 
qu'à ce  qu'un  prêtre  eut  consulté  l'u- 
rim  et  le  thummim. 

°^  L'assemblée  tout  entière  était  de 
quarante-deux  mille  trois  cent  soixante 
personnes,  ^' sans  compter  leurs  servi- 
teurs et  leurs  servantes  au  nombre  de 
sept  mille  trois  cent  trente-sept.  Par- 
mi eux  se  trouvaient  deux  cent  qua- 
rante-cinq chantres  et  chanteuses.  "Mis 
avaient  sept  cent  trente-six  chevaux, 
deux  cent  quarante-cinq  mulets,  "'-'qua- 
tre cent  trente-cinq  chameaux,  et  six 
mille  sept  cent  vingt  ânes. 

'"Plusieurs des  chefs  de  famille  firent 
des  dons  pour  l'œuvre.  Le  gouverneur 
donna  au  trésor  mille  dariques  d'or, 
cinquante  coupes,  cinq  cent  trente  tu- 
niques sacerdotales.  ''Les  chefs  de  fa- 
mille donnèrent  au  trésor  de  l'œuvie 
vingt  mille  dariques  d'or  et  deux  mille 
deux  cents  mines  d'argent.  '-Le  reste 
du  peuple  donna  vingt  mille  dariques 
d'or,  deux  mille  mines  d'argent,  et 
soixante-sej)t  tuniques  sacerdotales. 

'^Les  prêtres  et  les  Lévites,  les  por- 
tiers, les  chantres,  les  gens  du  peu- 
ple, les  Néthiniens,  et  tout  Israël,  s'é- 
tablirent dans  leurs  villes. 

Lecture  solcniteltc  de  lu  loi.  —  Célébration 
de  la  j'éle  des  tabernacles. 

Le   septième    mois    arriva,    et   les 


551 


Chap.  8,  i-n. 


NEHEMIE. 


enfants    d'Israël    étaient    dans    leurs  tout  le  peuple  :  Ce  jour  est  consacré  à 

villes.  l'Eternel,   votre   Dieu;    ne  soyez   pas 

Chop.  VIII.      'Alors  tout  le  peuple  dans  la  désolation  et  dans  les  larmes  ! 

s'assembla  comme  un  seul  homme  sur  Car  tout  le  peuple  pleurait  en  enten- 

la  place  qui  est  devant  la  porte  des  dant  les  paroles  de  la  loi-'^Ils  leur  di- 

eaux.  Ils  dirent  à  Esdras,   le  scribe,  rent  :  Allez,  mangez  des  viandes  gras- 

d'apporter  le  livre  de  la  loi  de  Moïse,  ses  et  buvez  des  liqueurs  douces,  et 

prescrite  par  l'Eternel  à  Israël.  -Et  le  envoyez  des  portions  à  ceux  qui  n'ont 

prêtre  Esdras   apporta   la   loi   devant  rien  de  préparé,  car  ce  jour  est  consa- 

l'assemblée  composée  d'hommes  et  de  cré  à  notre  Seigneur;  ne  vous  affligez 

femmes  et  de  tous  ceux  qui  étaient  ca-  pas,  car  la  joie  de  l'Eternel  sera  votre 

pables  de   l'entendre.   C'était  le  pre-  force.  "Les  Lévites  calmaient  tout  le 

mier  jour  du  septième  mois.  peuple,  en  disant  :  Taisez-vous,  car 

^Esdras  lut  dans  le  livre  depuis  le  ce  jour  est  saint  ;  ne  vous  affligez  pas  ! 

matin  jusqu'au  milieu  du  jour,  sur  la  '*Et  tout  le  peuple  s'en  alla  pourman- 

place  qui  est  devant  la  porte  des  eaux,  ger  et  boire,  pour  envoyer  des  por- 

en  présence  des  hommes  et  des  fem-  tions,  et  pour  se  livrer  à  de  grandes 

mes  et  de  ceux  qui  étaient  capables  de  réjouissances.  Car  ils  avaient  compris 

l'entendre.  Tout  le  peuple  fut  attentif  les    paroles    qu'on    leur    avait   expli- 

à  la  lecture  du  livre  de  la  loi.  ^Esdras,  quées. 

le  scribe,  était  placé  sur  une  estrade  '^Le  second  jour,  les  chefs  de  fa- 
de bois,  dressée  à  cette  occasion.  Au-  mille  de  tout  le  peuple,  les  prêtres 
près  de  lui,  à  sa  droite,  se  tenaient  et  les  Lévites,  s'assemblèrent  aujirès 
Matthithia,  Schéma,  Anaja,  Urie,  Ilil-  d'Esdras,  le  scribe,  pour  entendre 
kija  etMaaséja,  et  à  sa  gauche,  Pedaja,  l'explication  des  paroles  de  la  loi.  '''Et 
Mischaël,  Malkija,  Haschum,  Hasch-  ils  trouvèrent  écrit  dans  la  loi  que 
baddana,Zacharieet,Meschullam.  ^Es-  l'Eternel  avait  prescrite  par  Moïse, 
dras  ouvrit  le  livre  à  la  vue  de  tout  le  que  les  enfants  d'Israël  devaient  ha- 
peuple,  car  il  était  élevé  au-dessus  de  biter  sous  des  tentes  pendant  la  fête 
tout  le  peuple;  et  lorsqu'il  l'eut  ou-  du  septième  mois, '^et  proclamer  cette 
vert,  tout  le  peuple  se  tint  en  place,  publication  dans  toutes  leurs  villes  et 
^Esdras  bénit  l'Eternel,  le  grand  Dieu,  à  Jérusalem  :  Allez  chercher  à  la  mon- 
et  tout  le  peuple  répondit,  en  levant  tagne  des  rameaux  d'olivier,  des  ra- 
ies mains  :  Amen  !  amen  !  Et  ils  s'in-  meaux  d'olivier  sauvage,  des  rameaux 
clinèrent  et  se  prosternèrent  devant  de  myrte,  des  rameaux  de  palmier,  et 
l'Eternel,  le  visage  contre  terre.  Uo-  des   rameaux    d'arbres   touffus,   pour 


sué,  Bani,  Schérébia,  Jamin,  Akkub, 
Schabbethaï,  Hodija,  Maaséja,  Kelitha, 
Azaria,  Jozabad,  Hanan,  Pelaja,  et  les 
Lévites,  expliquaient  la  loi  au  peuple, 
et  chacun  restait  à  sa  place.  *Ils  li- 


faire  des  tentes,  comme  il  est  écrit. 
'^\lors  le  peuple  alla  chercher  des  ra- 
meaux, et  ils  se  firent  des  tentes  sur 
le  toit  de  leurs  maisons,  dans  leurs 
cours,  dans  les  parvis  de  la  maison  de 


saient  distinctement  dans  le  livre  de  Dieu,  sur  la  place  de  la  porte  des  eaux 

la  loi  de  Dieu,  et  ils  en  donnaient  le  et  sur  la  place  de  la  porte  d'Ephraïm. 

sens  pour  faire  comprendre  ce  qu'ils  '^Toute  l'assemblée  de  ceux  qui  étaient 

avaient  lu.  revenus  de  la  captivité  fit  des  tentes, 

^Néhémie,  le  gouverneur,  Esdras,  et  ils  habitèrent  sous  ces  tentes.  De- 

le  prêtre  et  le  scribe,  et  les  Lévites  puis  le  temps  de  Josué,  fils  de  Nun, 

qui  enseignaient  le  peuple,  dirent  à  jusqu'à  ce  jour,  les   enfants   d'Israël 

5â2 


NEHEMIE. 


Chnp.  8, 18-9,11. 


n'avaient  rien  fait  de  pareil.  Et  il  y  eut 
de  très  grandes  réjouissances. 

"On  lut  dans  le  livre  de  la  loi  de 
Dieu  chaque  jour,  dejiuis  le  jjremier 
jour  jus(ju'au  dernier.  On  célébra  la 
fête  pendant  sept  jours,  et  il  y  eut  une 
assemblée  solennelle  le  huitième  jour, 
comme  cela  est  ordonné. 

Jeûne  et  confession  des  pécliés  du  peuple. 

Chap.  IX.  'Le  vingt -quatrième 
jour  du  même  mois,  les  enfants  d'Is- 
raël s'assemblèrent,  revêtus  de  sacs  et 
couverts  de  poussière,  pour  la  célé- 
bration d'un  jeune.  -Ceux  qui  étaient 
de  la  race  d'Israël,  s'étant  séparés  de 
tous  les  étrangers,  se  présentèrent  et 
confessèrent  leurs  péchés  et  les  ini- 
cjuités  de  leurs  pères.  'Lorsqu'ils  fu- 
rent placés,  on  lut  dans  le  livre  de  la 
loi  de  l'Eternel,  leur  Dieu,  jiendant  un 
quart  de  la  journée  ;  et  pendant  un  au- 
tre quart,  ils  confessèrent  leurs  pé- 
chés et  se  prosternèrent  devant  l'Eter- 
nel, leur  Dieu. 

■'Josué,  Bani,  Kadmiel,  Schebania, 
Bunni,  Schérébia ,  Bani  et  Kenani, 
montèrent  sur  l'estrade  des  Lévites  et 
crièrent  à  hante  Aoix  vers  l'Eternel, 
leur  Dieu.  ^Et  les  Lévites  Josué,  Kad- 
miel, Bani,  Ilaschabnia,  Schérébia, 
Hodija,  Schebania  et  Pethachja,  di- 
rent : 

Levez-vous,  bénissez  l'Eternel,  vo- 
tre Dieu,  d'éternité  en  éternité  ! 

Que  l'on  bénisse  ton  nom  glorieux, 
qui  est  au-dessus  de  toute  bénédiction 
et  de  toute  louange  ! 

^C'est  toi.  Eternel,  toi  seul,  qui  as 
fait  les  cieux,  les  cieux  des  cieux  et 
toute  leur  armée,  la  terre  et  tout  ce 
qui  est  sur  elle,  les  mers  et  tout  ce 
qu  elles  renferment.  Tu  donnes  la  vie 
à  toutes  ces  choses ,  et  l'armée  des 
cieux  se  prosterne  devant  toi.  'C'est 
toi.  Eternel  Dieu,  qui  as  choisi  Abram, 
qui  l'as  fait  sortir  d'Ur  en  Chaldée,  et 
qui  lui  as  donné  le  nom  d'Abraham. 


*Tu  trouvas  son  cœur  fidèle  devant  toi, 
tu  fis  alliance  avec  lui,  et  tu  promis  de 
donner  à  sa  postérité  le  pays  des  Ca- 
nanéens, des  Iléthiens,  des  Amoréens, 
des  Plîéréziens,  des  Jébusiens  et  des 
Guirgasiens.  Et  tu  as  tenu  ta  parole, 
car  tu  es  juste. 

"Tu  vis  l'affliction  de  nos  pères  en 
Egypte,  et  tu  entendis  leurs  cris  vers 
la  mer  Rouge.  '"Tu  opéras  des  mira- 
cles et  des  prodiges  contre  Pharaon, 
contre  tous  ses  serviteurs  et  contre 
tout  le  peuple  de  son  pays,  parce  que 
tu  savais  avec  quelle  méchanceté  ils 
avaient  traité  nos  pères,  et  tu  fis  pa- 
raître ta  gloire  comme  elle  parait  au- 
jourd'hui. "Tu  fendis  la  mer  devant 
eux,  et  ils  jiassèrent  à  sec  au  milieu 
de  la  mer  ;  mais  tu  précipitas  dans 
l'abîme,  comme  une  pierre  au  fond 
des  eaux,  ceux  cpii  marchaient  à  leur 
poursuite.  '-Tu  les  guidas  le  jour  par 
une  colonne  de  nuée,  et  la  nuit  par 
une  colonne  de  feu  qui  les  éclairait 
dans  le  chemin  qu'ils  avaient  à  suivre. 
"Tu  descendis  sur  la  montagne  de  Si- 
naï,  tu  leur  parlas  du  haut  des  cieux, 
et  tu  leur  donnas  des  ordonnances 
justes,  des  lois  de  vérité,  des  précep- 
tes et  des  commandements  excellents. 
'^Tu  leur  fis  connaître  ton  saint  sab- 
bat, et  tu  leur  prescrivis  par  Moïse, 
ton  serviteur,  des  commandements, 
des  préceptes  et  une  loi.  '^Tu  leur 
donnas,  du  haut  des  cieux,  du  pain 
quand  ils  avaient  faim,  et  tu  fis  sortir 
de  l'eau  du  rocher  quand  ils  avaient 
soif.  Et  tu  leur  dis  d'entrer  en  posses- 
sion du  pays  que  tu  avais  juré  de  leur 
donner. 

'^Mais  nos  pères  se  livrèrent  à  l'or- 
gueil et  raidirent  leur  cou.  Ils  n'écou- 
tèrent point  tes  commandements,  ''ils 
refusèrent  d'obéir,  et  ils  mirent  en 
oubli  les  merveilles  que  tu  avais  faites 
en  leur  faveur.  Ils  raidirent  leur  cou  ; 
et,  dans  leur  rébellion,  ils  se  donnè- 
rent un  chef  pour  retourner  à  leur  ser- 


553 


Chop.   9,18-33. 


NEHEMIE. 


vitude.  Mais  toi,  tu  es  un  Dieu  prêt  à  se  révoltèrent  contre  toi.  Ils  jetèrent 

pardonner,   compatissant   et   miséri-  ta  loi  derrière  leur  dos,  ils  tuèrent  tes 

cordieux ,  lent  à  la  colère  et  riche  en  prophètes  qui  les  conjuraient  de  reve- 

bonté,  et  tu  ne  les  abandonnas  pas,  nir  à  toi,  et  ils  se  livrèrent  envers  toi 

"^ même  quand  ils  se  firent  un  veau  en  à  de  grands  outrages.  -''Alors   tu  les 

fonte  et  dirent  :  Voici  ton  Dieu  qui  t'a  abandonnas  entre  les  mains  de  leurs 

fait  sortir  d'Egypte,  et  qu'ils  se  livré-  ennemis,  qui  les  opprimèrent.  Mais, 

rent  envers  toi  à  de  grands  outrages,  au  temps  de  leur  détresse^  ils  crièrent 

'^Dans  ton  immense  miséricorde,  tu  à  toi;  et  toi,  tu  les  entendis  du  haut 

ne  les  abandonnas  pas  au  désert,  et  la  des  cieux,  et,  dans  ta  grande  miséri- 

colonne  de  nuée  ne  cessa  point  de  les  corde,  tu  leur  donnas  des  libérateurs 

guider  le  jour  dans  leur  chemin,  ni  la  qui  les  sauvèrent  de  la  main  de  leurs 

colonne  de  feu  de  les  éclairer  la  nuit  ennemis. -^Quand  ils  eurent  du  repos, 

dans  le  chemin  qu'ils  avaient  à  suivre,  ils  recommencèrent  à  faire  le  mal  de- 

-"Tu  leur  donnas  ton  bon  esprit  pour  vaut  toi.  Alors  tu  les  abandonnas  entre 

les  rendre  sages,  tu  ne  refusas  point  les  mains  de  leurs  ennemis,  qui  les 

ta  manne  à   leur  bouche,   et  tu  leur  dominèrent.    Mais,   de    nouveau,    ils 

fournis  de  l'eau  pour  leur  soif.  -'Peu-  crièrent  à  toi  ;  et  toi,  tu  les  entendis 


dant  quarante  ans,  tu  pourvus  à  leur 
entretien  dans  le  désert,  et  ils  ne  man- 
quèrent de  rien  ;  leurs  vêtements  ne 
s'usèrent    point ,    et    leurs    pieds    ne 


du  haut  des  cieux,  et,  dans  ta  grande 
miséricorde,  tu  les  délivras  maintes 
fois.  -'Tu  les  conjuras  de  revenir  à  ta 
loi  ;  et  ils  persévérèrent  dans  l'orgueil, 


s'enflèrent  point.  --Tu  leur  livras  des  ils  n'écoutèrent  point  tes  commande- 
royaumes  et  des  peuples,  dont  tu  par-  nients,  ils  péchèrent  contre  tes  or- 
tageas  entre  eux  les  contrées,  et  ils  donnances  qui  font  vivre  celui  qui  les 
possédèrent  le  pays  de  Sihon,  roi  de  met  en  praticjue,  ils  eurent  une  épaule 
Hesbon,  et  le  pays  d'Og,  roi  de  Basan.  rebelle  ",  ils  raidirent  leur  cou,  et  ils 
-■*Tu  multiplias  leurs  fils  comme  les  n'obéirent  point.  ^"Tu  les  supportas  de 
étoiles  des  cieux,  et  tu  les  fis  entrer  nombreuses  années,  tu  leur  donnas 
dans  le  pays  dont  tu  avais  dit  à  leurs  des  avertissements  par  ton  esprit,  par 
pères  qu'ils  prendraient  possession,  tes  prophètes  ;  et  ils  ne  prêtèrent  point 
-■'Et  leurs  fils  entrèrent  et  prirent  pos-  l'oreille.  Alors  tu  les  livras  entre  les 
session  du  pays;  tu  humilias  devant  mains  des  peuples  étrangers.  '"Mais, 
eux  les  habitants  du  pays,  les  Cana-  dans  ta  grande  miséricorde,  tu  ne  les 
néens,  et  tu  les  livras  entre  leurs  anéantis  pas,  et  tu  ne  les  abandonnas 
mains,  avec  leurs  rois  et  les  peuples  pas,  car  tu  es  un  Dieu  compatissant  et 
du  pays,  pour  qu'ils  les  traitassent  à  miséricordieux. 

leur  gré.  "Ils  devinrent  maîtres  de  -'-Et  maintenant,  ô  notre  Dieu,  Dieu 
villes  fortifiées  et  de  terres  fertiles;  grand,  puissant  et  redoutable,  toi  cjui 
ils  possédèrent  des  maisons  remplies  gardes  ton  alliance  et  f|ui  exerces  la 
de  toutes  sortes  de  biens,  des  citernes  miséricorde,  ne  regarde  pas  comme 
creusées,  des  vignes,  des  oliviers,  et  peu  de  chose  toutes  les  souffrances 
des  arbres  fruitiers  en  abondance;  ils  que  nous  avons  éprouvées,  nous,  nos 
mangèrent,  ils  se  rassasièrent,  ils  s'en-  rois,  nos  chefs,  nos  prêtres,  nos  pro- 
graissèrent, et  ils  vécurent  dans  les  ])hètes,  nos  pères  et  tout  ton  peuple, 
délices  par  ta  grande  bonté.  depuis  le  temps  des  rois  d'Assyrie 
^^Néanmoins,  ils  se  soulevèrent  et  jusqu'à  ce  jour.  ^^Tu  as  été  juste  dans 

a.   Us  ne  voulurent  pas  se  soumettre  à  ton  joug. 

554 


NEHEMIE. 


Chap.  9 ,j'i-l0,3\. 


tout  ce  qui  nous  est  arrivé,  car  tu  t'es 
montré  flilèle,  et  nous  avons  fait  le 
mal.  ^•'Nos  rois,  nos  chefs,  nos  prêtres 
et  nos  pères,  n'ont  point  observé  ta 
loi,  et  ils  n'ont  été  attentifs  ni  à 
tes  commandements  ni  aux  avertisse- 
ments que  tu  Jeur  adressais.  ^^ Pendant 
qu'ils  étaient  les  maîtres,  au  milieu 
des  Lienfaits  nombreux  que  tu  leur 
accordais,  dans  le  pays  vaste  et  fertile 
que  tu  leur  avais  livré,  ils  ne  t'ont 
point  -servi  et  ils  ne  se  sont  point  dé- 
tournés de  leurs  œuvres  mauvaises. 
Et  aujourd'hui,  nous  voici  esclaves! 
'"Nous  voici  esclaves  sur  la  terre  que 
tu  as  donnée  à  nos  pères,  pour  qu'ils 
jouissent  de  ses  fruits  et  de  ses  biens  ! 
■'"Elle  multiplie  ses  produits  ]>our  les 
rois  -auxquels  tu  nous  tis  assujettis,  à 
cause  de  nos  péchés  ;  ils  dominent  à 
leur  gré  sur  nos  corps  et  sur  notre 
bétail,  et  nous  sommes  dans  une 
grande  angoisse  ! 

Renouvellement  de  l'alliance.  —  Résolutions 
pour  l'entretien  du  culte. 

'*Pour  tout  cela,  nous  contractâmes 
une  alliance,  que  nous  mîmes  par 
écrit  ;  et  nos  chefs,  nos  Lévites  et  nos 
prêtres,  y  apposèrent  leur  sceau. 

Chap.  X.  'Voici  ceux  qui  apposè- 
rent leur  sceau. 

Néhémie,  le  gouverneur,  fils  de  Ha- 
calia. 

Sédécias,  -Seraja,  Azaria,  Jérémie, 
^Paschhur,  Amaria,  Malkija,'*Hattusch, 
Schebania,Malluc,^Harim,Merémoth, 
Abdias,  *  Daniel,  Guinnethon,  Baruc, 
^Meschullam,  Abija,  Mijaniin,  ^Maazia, 
Bilgaï,  Schemaeja,  prêtres. 

'Lévites  :  Josué,  fils  d'Azania,  Bin- 
nuï,  des  fils  de  Hénadad,  Kadmiel,  '"et 
leurs  frères,  Schebania,  Hodija,  Keli- 
tha,  Pelaja,  Hanan,  "Michée,  Rehob, 
liaschabia,  '-Zaccur,  Schérêbia,  Sche- 
bania, ''^Hodija,  Bani,  Beninu. 

'*Chefs  du  peuple  :  Pareosch,  Pa- 
chath-Moab,Elam,Zatthu,Bani,'^Bun- 


ni,  Azgad ,  Bébaï,  '"Adonija,  Bigvaï, 
Adin,  '"Ather,  Ezéchias,  Azzur,  ''*Ho- 
dija,  Haschum,  Betsaï,  '^Hariph,  Ana- 
thoth,  Nébaï,  -"Magpiasch,  Meschul- 
lam  ,  Hézir,  -'Meschézabeel ,  Tsad(,k, 
Jaddua.-'Pelathia,  Hanan,  Anaja,  -^Ho- 
sée,  Hanania,  Haschub, -''Hallochesch, 
Pilcha,  Schobek, -^Rehum,  Haschabna, 
Maaséja,  -^\chija,  Hanan,  Anan,  "Mal- 
luc,  Harim,  Baana. 

-*Le  reste  du  peiqjle,  les  prêtres, 
les  Lévites,  les  portiers,  les  chantres, 
les  Néthiniens,  et  tous  ceux  qui  s'é- 
taient séparés  des  peuples  étrangers 
pour  suivre  la  loi  de  Dieu,  leurs  fem- 
mes, leurs  fils  et  leurs  filles,  tous  ceux 
qui  étaient  capables  de  connaissance 
et  d'intelligence,-^  se  joignirent  à  leurs 
frères  les  plus  considérables  d'entre 
eux.  Ils  promirent  avec  serment  et  ju- 
rèrent de  marcher  dans  la  loi  de  Dieu 
donnée  par  Moïse,  serviteur  de  Dieu, 
d'observer  et  de  mettre  en  pratique 
tous  les  commandements  de  l'Eternel, 
notre  Seigneur,  ses  ordonnances  et 
ses  lois.  '"Nous  promîmes  de  ne  pas 
donner  nos  filles  aux  peuples  du  pavs 
et  de  ne  pas  prendre  leurs  filles  pour 
nos  fils;  "de  ne  rien  acheter,  le  jour 
du  sabbat  et  les  jours  de  fête,  des 
peuples  du  pays  qui  apporteraient  à 
vendre,  le  jour  du  sabbat,  des  mar- 
chandises ou  denrées  quelconques  ; 
et  de  faire  relâche  la  septième  année, 
en  n'exigeant  le  paiement  d'aucune 
dette. 

'-Nous  nous  imposâmes  aussi  des 
ordonnances  qui  nous  obligeaient  à 
donner  un  tiers  de  sicle  par  année 
pour  le  service  de  la  maison  de  notre 
Dieu,  "pour  les  pains  de  proposition, 
pour  l'offrande  perpétuelle,  ])our  l'ho- 
locauste perpétuel  des  sabbats ,  des 
nouvelles  lunes  et  des  fêtes,  pour  les 
choses  consacrées,  pour  les  sacrifices 
d'expiation  en  faveur  d'Israël,  et  pour 
tout  ce  qui  se  fait  dans  la  maison  de 
notre  Dieu.  '*Nous  tirâmes   au   sort. 


55.= 


Chap.  10,35-11. 


16. 


NEHEMIE. 


prêtres,  Lévites  et  peuple,  au   sujet  qui  consentirent  volontairement  à  ré- 

du   bois   qu'on   devait  chaque   année  sider  à  Jérusalem. 

apporter  en  offrande  à  la  maison  de  ^Voici  les  chefs  de  la  province  qui 

notre  Dieu,  selon  nos  maisons  pater-  s'établirent  à  Jérusalem.  Dans  les  vil- 

nelles,  à  des  époques  fixes,  pour  qu'il  les  de  Juda,  chacun  s'établit  dans  sa 

fût  brûlé  sur  l'autel  de  l'Eternel,  notre  propriété,  dans   sa   ville,    Israël,    les 

Dieu,  comme  il  est  écrit  dans  la  loi.  prêtres  et  les  Lévites,  les  Néthiniens, 

^^Nous   résolûmes   d'apporter  chaque  et  les  fils  des  serviteurs  de  Salomon. 

année  à  la  maison  de  l'Eternel  les  pré-  ''A  Jérusalem  s'établirent  des  fils  de 

mices  de  notre  sol  et  les  prémices  de  Juda  et  des  fils  de  Benjamin.  —  Des 

tous  les  fruits  de  tous  les  arbres  ;  ^''d'a-  fils  de  Juda  :  Athaja,  fils  d'Ozias,  fils 

mener  à  la  maison  de  notre  Dieu,  aux  deZacharie,  fils  d'Amaria,  fils  de  Sche- 

prêtresqui  font  le  service  dans  la  mai-  phathia,  fils  de  Mahalaleel,  des  fils  de 

sonde  notre  Dieu,  les  premiers-nés  de  Pérets,  ^et  Maaséja,  fils  de  Baruc,  fils 

nos  fils  et  de  notre  bétail,  comme  il  de  Col-Hozé,  fils  de  Ilazaja,  fils  d'Ada- 

est  écrit  dans  la  loi,  les  premiers-nés  ja,  fils  de  Jojarib,  fils  de  Zacharie,  fils 

de  nos  bœufs  et  de  nos  brebis;  '^d'ap-  de  Schiloni.  ^Total  des  fils  de  Pérets 

porter  aux  prêtres,  dans  les  chambres  qui  s'établirent  à  Jérusalem  :  quatre 

de  la  maison  de  notre  Dieu,  les  pré-  cent  soixante-huit  hommes  vaillants, 

mices  de  notre  pâte  et  nos  offrandes,  — 'Voici  les  fils  de  Benjamin  :  Sallu, 

des  fruits  de  tous  les  arbres,  du  moût  fils  de  Meschullam,  fils  deJoëd,  fils  de 

et  de  l'huile;  et  de  livrer  la  dîme  de  Pedaja,  fils  de  Kolaja,  fils  de  Maaséja, 

notre  sol  aux  Lévites  qui  doivent  la  fils  d'ithiel,  fils  d'Esaïe,  *et  après  lui, 

prendre   eux-mêoies  dans  toutes  les  Gabbaï  et  Sallaï,  neuf  cent  vingt-huit, 

villes  situées  sur  les  terres  que  nous  ^Joël,  fils  de  Zicri,  était  leur  chef;  et 

cultivons.   ^*Le  prêtre,  fils   d'Aaron,  Juda,  fils  de  Senua,   était  le  second 


sera  avec  les  Lévites  quand  ils  lève- 
ront la  dîme  ;  et  les  Lévites  apporte- 
ront la  dîme  de  la  dîme  à  la  maison  de 
notre  Dieu,  dans  les  chambres  de  la 


chef  de  la  ville. 

'"Des  prêtres  :  Jadaeja,  fils  de  Joja- 
rib, Jakin,  "Seraja,  fils  de  Ililkija,  fils 
de  Meschullam,  fils  de  Tsadok,  fils  de 


maison   du   trésor.  '^Car   les   enfants  Merajoth,  fils  d'Achithub,  prince  de  la 

d'Israël  et  les  fils  de  Lévi  apporteront  maison  de  Dieu,  '-et  leurs  frères  occu- 

dans  ces   chambres   les  offrandes  de  pés  au  service  de  la  maison,  huit  cent 

blé,  de  moût   et  d'huile;  là  sont  les  vingt-deux;  Adaja,  fils  de  Jerocham, 

ustensiles  du  sanctuaire,  et  se  tiennent  fils  de  Pelalia,  fils  d'Amtsi,  fils  de  Za- 

les  prêtres  qui  font  le  service,  les  por-  charie,  fils  de  Paschhur,  fils  de  Malki- 

tiers  et  les  chantres.  C'est  ainsi  que  ja,  '^et  ses  frères,  chefs  des  maisons 

nous  résolûmes  de  ne  pas  abandonner  paternelles,  deux  cent  quarante-deux; 

la  maison  de  notre  Dieu.  et  Amaschsaï,  fils  d'Azareel,  fils  d'Ach- 

,    '  :i  ■  zaï,  fils  de  Meschillémoth,  fils  d'Im- 

Répartition  des  nouveaux  liabitants  entre  Jéru-  nier     '''et  leurs    frères     vailHntS   lîOm- 

saleiii  et  le  reste  du  territoire.  .       ■        .1      -^     ^/    1    i-    1     pi       1 

mes,  cent  vingt-nuit.  Zabdiel,  lus  de 

Chap.  XI.        'Les  chefs  du  peuple  Guedolim,  était  leur  chef, 

s'établirent  à  Jérusalem.  Le  reste  du  '^Des  Lévites  :   Schemaeja,  fils  de 

peuple  tira  au  sort,  pour  qu'un  sur  dix  Haschub,  fils  d'Azrikam,  fils  de  Has- 

vînt  habiter  Jérusalem,  la  ville  sainte,  chabia,  fils  de  Bunni,  '^Schabbethaï  et 

et  que  les  autres  demeurassent  dans  Jozabad  ,   chargés   des    affaires   exté- 

les  villes.  ^Le  peuple  bénit  tous  ceux  rieures  de  la  maison  de  Dieu,  et  fai- 


556 


NEHEMIE. 


Chap.  Il,n-i2.73. 


sant   partie    des    chefs    des    Lévites;  dans  les  lieux  de  son  ressort,  ^-à  Ana- 

'"Matthania,    fils   de    Michée,   (ils   de  thoth,  à  Nob,  à  Ilanania,  '^à  Ilatsor, 

Zabdi,  fils  d'Asaph,  le  chef  qui  enton-  à  Rama,  à  Guitthaïm,  ^*à  Hadid,  à  Tse 

nait  la  louange  à  la  prière,  et  Bakbu-  boïni,  à  Neballath,  ^à  Lod  et  à  Ono, 

kia,  le  second  parmi  ses  frères,  et  Ab-  la  vallée  des  ouvriers.  ^^11  y  eut  des 

da,  fils  de  Srhammua,  fils  de  Galal,  Lévites  qui  se  joignirent  à  Benjamin, 

fils  de  Jeduthun.  "*Total  des  Lévites  quoique  appartenant  aux  divisions  de 

dans  la  ville  sainte  :  deux  cent  quatre-  Juda. 


leurs  frères,  gardiens  des  portes. 


Dénombrement  des  prêtres  et  des  Lévites. 

Chap.  XII.       'Voici  les  prêtres  et 
les  Lévites  qui  revinrent  avec  Zoroba- 


vmgt-quatre. 

''Et  les  portiers  :  Akkub,  Thalmon, 
et 
cent  soixante-douze. 

-"Le  reste  d'Israël,  les  prêtres,  les  bel,  fils  de  Schealthiel,  et  avec  Josué 
Lévites,  s'établirent  dans  toutes  les  Seraja,  Jérémie,  Esdras,  *Amaria,  Mal- 
villes de  Juda,  chacun  dans  sa  pro-  lue,  Hattusch ,  'Schecania,  Rehum, 
priété.  .Merémoth,  ^Iddo,  Guinnethoï,  Abija, 

-'Les  Néthiniens  s'établirent  sur  la  ^Mijamin,  Maadia,  Bilga,  ^Schemaeja, 

colline,  et  ils  avaient  pour  chefs  Tsi-  .lojarib,  Jedaeja,'Sallu,  Amok,  llilkija, 

cha  et  Guischpa.  -"-Le  chef  des  Lévites  Jedaeja.  Ce  furent  là  les  chefs  des  prê- 

à  Jérusalem  était  Uzzi,  fils  de  Bani,  très  et  de  leurs  frères,   au  temps  de 

fils  de  Haschabia,  fils  de  Matthania,  Josué.  —   ^Lévites   :   Josué,    Binnuï, 

fils  de  Michée,  d'entre  les  fils  d'Asaph,  Kadmiel,  Schérébia,  Juda,  Matthania, 

les  chantres  chargés  des  offices  de  la  qui  dirigeait  avec  ses  frères  le  chant 

maison  de  Dieu  ;  -'car  il  y  avait  un  or-  des  louanges  ;  'Bakbukia  et  Unni,  qui 


dre  du  roi  concernant  les  chantres,  et 
un  salaire  fixe  leur  était  accordé  pour 
chaque  jour.  -*Pethachja,  fils  de  Me- 
schézabeel,  des  fils  de  Zérach,  fils  de 
Juda,  était  commissaire  du  roi  pour 
toutes  les  affaires  du  peuple. 

"Dans  les  villages  et  leurs  territoi- 
res,  des  fils  de  Juda  s'établirent  à  Rir- 
jath-.\rba  et  dans  les  lieux  de  son  res- 


remplissaient  leurs  fonctions  auprès 
de  leurs  frères. 

'"Josué  engendra  Jojakim,  Jojakim 
engendra  Eliaschib,  Eliaschib  engen- 
dra Jojada,  "Jojada  engendra  Jona- 
than, et  Jonathan  engendra  Jaddua. 

'-Voici,  au  temps  de  Jojakim,  quels 
étaient  les  prêtres,  chefs  de  famille  : 
pour   Seraja ,   .Meraja  ;  pour  Jéréniie, 


sort,  à  Dibon  et  dans  les  lieux  de  son  Hanania;  '^pour  Esdras,  Meschullam; 

ressort,  à  Jekabtseel  et  dans  les  villa-  pour  Amaria,   Jochanan  ;  '*pour  Me- 

ges  de  son  ressort, -^à  Jéschua,  à  Mo-  luki,  Jonathan;  pour  Schebania,  Jo- 

lada,  à  Beth-Paleth,  *'à  Hatsar-Schual,  seph  ;  '^pour  Harim,  Adna;  pour  Me- 

à  Beer-Schéba  et  dans  les  lieux  de  son  rajoth,  Helkaï;  '^pour  Iddo,  Zacharic; 

ressort,  -*à  Tsiklag,  à  Mecona  et  dans  pour  Guinnethon,  Meschullam;  '"pour 

les  lieux  de  son  ressort,  -'à  En-Rim-  Abija,  Zicri  ;  pour  Minjamin  et  Moadia, 


mon,  à  Tsorea,  àJarmuth,'''à  Zanoach, 
à  Adullam,  et  dans  les  villages  de  leur 
ressort,  à  Lakis  et  dans  son  territoire, 
à  Azéka  et  dans  les  lieux  de  son  res- 


Pilthaï;  '*pour  Bilga,  Schammua;pour 
Scheniaeja,  Jonathan;  '^pour  Jojarib, 
Mattlmaï;  pour  Jedaeja,  Uzzi;  -"pour 
Sallaï,Kallaï;  pour  Amok,  Eber;-'pour 


sort.  Ils  s'établirent  depuis  Beer-Sché-  Hilkija,  Haschabia;  pour  Jedaeja,  Ne- 

ba  jusqu'à  la  vallée  de  Hinnom.  "Les  thanecl. 

fils  de  Benjamin  s'établirent,  depuis  "Au  temps  d'Éliaschib,  de  Jojada, 

Guéba,  à  Micmasch,  à  Ajja,  à  Béthel  et  de  Jochanan  et  de  Jaddua,  les  Lévites, 


o;>/ 


Chap.  'I2.,i3-', 


NEIIEMIE. 


chefs  de  famille,  et  les  prêtres,  furent 
inscrits  sous  le  règne  de  Darius,  le 
Perse.  -^Les  fils  de  Lévi,  chefs  de  fa- 
mille, furent  inscrits  dans  le  livre  des 
Chroniques  jusqu'au  temps  de  Jocha- 
nan,  fils  d'Eliaschib.  "Les  chefs  des 
Lévites,  Haschabia,  Schérébia,  et  Jo- 
sué,  fils  de  Kadmiel,  et  leurs  frères 
avec  eux,  les  uns  vis-à-vis  des  autres, 
étaient  chargés  de  célébrer  et  de  louer 
l'Eternel,  selon  l'ordre  de  David,  hom- 
me de  Dieu.  -^Matthania,  Bakbukia, 
Abdias,  Meschullam,  Thalmon  et  Ak- 
kub,  portiers,  faisaient  la  garde  aux 
seuils  des  portes.  -"Ils  vivaient  au 
temps  de  Jojakim,  fds  de  Josué,  fdsde 
Jotsadak,  et  au  temps  de  Néhémie,  le 
gouverneur,  et  d'Esdras,  le  prêtre  et 
le  scribe. 

Dédicace  des  murailles  de  Jériisulciii.  —  Jléla- 
blissement  des  revenus  des  pre'tres  et  des  Lé- 
i'ites. 

-'Lors  de  la  dédicace  des  murailles 
de  .Jérusalem ,  on  appela  les  Lévites 
de  tous  les  lieux  qu'ils  habitaient  et 
on  les  fit  venir  à  Jérusalem,  afin  de  cé- 
lébrer la  dédicace  et  la  fête  par  des 
louanges   et  par  des   chants ,  au  son 


avec  des  trompettes,  Zacharie,  fils  de 
Jonathan,  fils  de  Schemaeja,  fils  de 
Matthania,  fils  de  Michée,  fils  de  Zac- 
cur,  fils  d'Asaph,  '''et  ses  frères,  Sche- 
maeja, Azareel,  Milalaï,  Guilalaï,  Maaï, 
Nethaneel,  Juda  et  Hanani,  avec  les 
instruments  de  musique  de  David, 
homme  de  Dieu.  Esdras,  le  scribe, 
était  à  leur  tête.  ^'A  la  porte  de  la 
source,  ils  montèrent  vis-à-vis  d'eux 
les  degrés  de  la  cité  de  David  par  la 
montée  de  la  muraille,  au-dessus  de 
la  maison  de  David,  juscju'à  la  porte 
des  eaux,  vers  l'orient.  '"^Le  second 
chœur  se  mit  en  marche  à  l'opposite. 
J'étais  derrière  lui  avec  l'autre  moitié 
du  peuple,  sur  la  muraille.  Passant 
au-dessus  de  la  tour  des  fours,  on  alla 
jusqu'à  la  muraille  large  ;  ^'puis  au- 
dessus  de  la  porte  d'Ephraïm,  de  la 
vieille  porte,  de  la  porte  des  poissons, 
de  la  tour  de  Hananeel  et  de  la  tour  de 
Méa,  jusqu'à  la  porte  des  brebis.  Et 
Ton  s'arrêta  à  la  porte  de  la  prison. 
■'"Les  deux  choeurs  s'arrêtèrent  dans 
la  maison  de  Dieu  ;  et  nous  fîmes  de 
même,  moi  et  les  magistrats  qui  étaient 
avec  moi,  ^'et  les  prêtres  Eliakim, 
Maaséja,  Minjamin,  Michée,  Eljoénaï, 


des  cymbales,  des  luths  et  des  harpes.  Zacharie,  Hanania,  avec  des  trompet- 
tes, **et  Maaséja,  Schemaeja,  Eléazar, 
Uzzi,  Jochanan,  Malkija,  Elam  et  Ezer. 
Les  chantres  se  firent  entendre,  diri- 
gés par  Jizrachja. 

"On  offrit  ce  jour-là  de  nombreux 
sacrifices,  et  on  se  livra  aux  réjouis- 
sances, car  Dieu  avait  donné  au  peu- 
ple un  grand  sujet  de  joie.  Les  femmes 
et  les  enfants  se  réjouirent  aussi,  et 
IjBS  cris  de  joie  de  Jérusalem  furent  en- 
tendus au  loin. 

■•^En  ce  jour,  on  établit  des  hommes 
ayant  la  surveillance  des  chambres  qui 
servaient  de  magasins  pour  les  offran- 
des, les  prémices  et  les  dîmes,  et  on 
les  chargea  d'y  recueillir  du  territoire 
des  villes  les  portions  assignées  par 
la  loi  aux  prêtres  et  aux  Lévites.  Car 


^*Les  fils  des  chantres  se  rassemblè- 
rent des  environs  de  Jérusalem,  des 
villages  des  Nethophatiens,  -'de  Beth- 
Guilgal,  et  du  territoire  de  Guéba  et 
d'Azmaveth;  car  les  chantres  s'étaient 
bâti  des  villages  aux  alentours  de  Jé- 
rusalem. '"Les  prêtres  et  les  Lévites 
se  purifièrent,  et  ils  purifièrent  le  peu- 
ple, les  portes  et  la  muraille. 

^'Je  fis  monter  sur  la  muraille  les 
chefs  de  Juda,  et  je  formai  deux  grands 
chœurs.  Le  premier  se  mit  en  mar- 
che du  côté  droit  sur  la  muraille, 
vers  la  porte  du  fumier.  ^■'Derrière  ce 
chœur,  marchaient  Hosée  et  la  moitié 
des  chefs  de  Juda,  ^'Azaria,  Esdras, 
Meschullam,  ^''Juda,  Benjamin,  Sche- 
maeja et  Jérémie;  ^^des  fils  de  prêtres 


558 


NEHEMIK. 


Chap.  13,'.:.-lS,iG. 


.lutla  se  réjouissait  de  ce  que  les  prè-  'j'obtins  du  roi  la  permission  de  reve- 

trcs  et  les  Lévites  étaient  à  leur  poste,  nir  à  Jérusalem,  et  je  m'aperçus  du 

■•^observant  tout  ce  qui  concernait  le  mal  qu'avait  fait  Eliaschih,  en  dispo- 

service  de  Dieu  et  des  purifications,  sant  une  chambre   ])our  Tobija  dans 


Les  chantres  et  les  portiers  remplis- 
saient aussi  leurs  l'onctions,  selon  l'or- 
dre de  David  et  de  Salomon,  son  fils  ; 
''"car  autrefois,  du  temps  de  David  et 
d'Asaph,  il  y  avait  des  chefs  de  chan- 


les  parvis  de  la  maison  de  Dieu.  *J'en 
éprouvai  un  Aif  dé[)laisir,  et  je  jetai 
hors  de  la  chambre  tous  les  objets  qui 
ap]iartenaient  à  Tobija  ;  "j'ordonnai 
qu'on  purifiât  les  chambres,  et  j'y  re- 


tres  et  des  chants  de  louanges  et  d'ac-  plaçai  les  ustensiles  de  la  maison  de 

tious  de  grâces  en  l'honneur  de  Dieu.  Dieu,  les  offrandes  et  l'encens.              '. 

"Tout  Israël,  au  temps  de  Zorobabel  '"J'appris  aussi  que  les  portions  des 

et  de  N'éhémie,  donna  les  portions  des  Lévites  n'avaient  point  été  livrées,  et 

chantres  et  des  portiers,  jour  par  jour  ;  que  les  Lévites  et  les  chantres  chargés 

on  donna  aux  Lévites  les  choses  con-  du  service  s'étaient  enfuis  chacun  dans 

sacrées,  et  les  Lévites  donnèrent  aux  son  territoire.  "Je  fis  des  réprimandes 

fils  d'Aaron  les  choses  consacrées.  aux  magistrats,  et  je  dis  :  Pourquoi  la 

maison  de  Dieu  a-t-elle  été  abandon- 

Zcle  de  ^'él,cmic  contre  les  transgrcsscirs  née  ?  Et  je  rassemblai  les  Lévites  et 

^ '^  "   "'■  les  chantres,  et  je   les   remis  â   leur 

Chap.  XIIl.         'Dans  ce  temps,  on  poste.  '-Alors  tout  Juda  apporta  dans 

lut  en  présence  du  peuple  dans  le  li-  les  magasins  la  dime  du  blé,  du  moût 

vre  de  Moïse,  et  l'on  y  trouva  écrit  et  de  l'huile. '*Je  confiai  la  surveillance 

que  l'Ammonite  et  le  Moabite  ne  de-  des  magasins  à  Schélémia,  le  prêtre» 

vraient  jamais  entrer  dans  l'assemblée  à  Tsadok,  le  scribe,  et  à  Pedaja,  l'un 

de  Dieu,  -parce  qu'ils  n'étaient  pas  des  Lévites,  etje  leur  adjoignis  Hanan, 

venus  au-devant  des  enfants  d'Israël  fils  de  Zaccur,  fils  de  Matthania,  car 

avec  du  pain  et  de  l'eau,  et  parce  qu'ils  ils  avaient  la  réputation  d'être  fidèles, 

avaient  appelé  contre  eux  à  ]:)rix  d'ar-  Ils  furent  chargés  de  faire  les  distri- 

genl  Balaam    pour  qu'il   les   maudît;  butions  à  leurs  frères, 

mais  notre  Dieu  changea  la  malédic-  '* Souviens-toi  de  moi,  ô  mon  Dieu, 

tion  en   bénédiction.  ^Lorsqu'on   eut  à  cause  de  cela,  et  n'oublie  pas  mes 

entendu  la  loi,  on  sépara  d'Israël  tous  actes  de  piété  à  l'égard  de  la  maison 

les  étrangers.  de  mon  Dieu  et  des  choses  qui  doivent 

*Avant  cela,  le  prêtre  Eliaschib,  éta-  être  observées  ! 

bli  dans  les  chambres  de  la  maison  de  '^A  cette  époque,  je  vis  en  Juda  des 

notre  Dieu,  et  parent  de  Tobija,  ^avait  hommes  fouler  au  pressoir  pendant  le 

disposé  pour  lui  une  grande  chambre  sabbat,   rentrer  des  gerbes,  charger 

où  l'on  mettait  auparavant  les  offran-  sur  des  ânes  même  du  vin,  des  raisins 

des,  l'encens,  lesustensiles,  ladîmedu  et  des  figues,  et  toutes  sortes  de  cho- 

blé,  du  moût  et  de  l'huile,  ce  qui  était  ses,  et  les  amener  à  Jérusalem  le  jour 

ordonné  pour  les  Lévites,  les  chantres  du  sabbat  ;  et  je  leur  donnai  des  aver- 

et  les  portiers,  et  ce  qui  était  prélevé  tissements   le   jour  où   ils  vendaient 

|)our  les  prêtres.  ''Je  n'étais  point  à  leurs   denrées.   '"Il  y  avait   aussi  des 

Jérusalem  cpiand  tout  cela  eut   lieu,  Tyriens  établis  à  Jérusalem,  cpii  ap- 

car  j'étais  retourné  auprès  du  roi  la  jxntaient  du  poisson  et  toutes  sortes 

trente-deuxième  année  d'Artaxerxès,  de  marchandises,  et  qui  les  vendaient 

roi  de  Babylone.  A  la  fin  de  l'année,  aux  fils  de  Juda  le  jour  du  sabbat  et 


oo\ 


35 


Chap.  13,  n- 


■31. 


NEHEMIE. 


dans  Jérusalem.  ''Je  fis  des  répriman- 
des aux  grands  de  Juda,  et  je  leur  dis  : 
Que  signifie  cette  mauvaise  action  que 
vous  faites,  en  profanant  le  jour  du 
sabbat?  '^N'est-ce  pas  ainsi  qu'ont  agi 
vos  pères,  et  n'est-ce  pas  à  cause  de 
cela  que  notre  Dieu  a  fait  venir  tous 
ces  malheurs  sur  nous  et  sur  cette 
ville?  Et  vous,  vous  attirez  de  nouveau 
sa  colère  contre  Israël,  en  profanant 
le  sabbat!  '^Puis  j'ordonnai  qu'on  fer- 
mât les  portes  de  Jérusalem  avant  le 
sabbat,  dès  qu'elles  seraient  dans  l'om- 
bre, et  qu'on  ne  les  ouvrît  qu'après  le 
sabbat.  Et  je  plaçai  quelques-uns  de 
mes  serviteurs  aux  portes,  pour  em- 
pêcher l'entrée  des  fardeaux  le  jour 
du  sabbat.  -"Alors  les  marchands  et 
les  vendeurs  de  toutes  sortes  de  cho- 
ses passèrent  une  ou  deux  fois  la  nuit 
hors  de  Jérusalem.  -*Je  les  avertis,  en 
leur  disant  :  Pourquoi  passez-vous  la 
nuit  devant  la  muraille?  Si  vous  le 
faites  encore,  je  mettrai  la  main  sur 
vous.  Dès  ce  moment,  ils  ne  vinrent 
plus  pendant  le  sabbat.  "J'ordonnai 
aussi  aux  Lévites  de  se  purifier  et  de 
venir  garder  les  portes  pour  sanctifier 
le  jour  du  sabbat. 

Souviens-toi  de  moi,  ô  mon  Dieu,  à 
cause  de  cela,  et  protège-moi  selon  ta 
grande  miséricorde  ! 

-^A  cette  même  époque,  je  vis  des 
Juifs  qui  avaient  pris  des  femmes  As- 
dodiennes.  Ammonites,  Moahites-'^La 
moitié  de  leurs  fils  parlaient  l'asdo- 
xlien,  et  ne  savaient  pas  parler  le  juif; 


ils  ne  connaissaient  que  la  langue  de 
tel  ou  tel  peuple.  -^Je  leur  fis  des  ré- 
primandes, et  je  les  maudis  ;  j  en  frap- 
pai quelques-uns,  je  leur  arrachai  les 
cheveux,  et  je  les  fis  jurer  au  nom  de 
Dieu,  en  disant  :  Vous  ne  donnerez 
pas  vos  filles  à  leurs  fils ,  et  vous  ne 
prendrez  leurs  filles  ni  pour  vos  fils 
ni  pour  vous.  -"N'est-ce  pas  en  cela 
qu'a  péché  Salomon,  roi  d'Israël  ?  Il 
n'y  avait  point  de  roi  semblable  à 
lui  parmi  la  multitude  des  nations,  il 
était  aimé  de  son  Dieu,  et  Dieu  l'avait 
établi  roi  sur  tout  Israël  ;  néanmoins, 
les  femmes  étrangères  l'entraînèrent 
aussi  dans  le  péché.  -'Faut-il donc  ap- 
prendre à  votre  sujet  que  vous  com- 
mettez un  aussi  grand  crime  et  que 
vous  péchez  contre  notre  Dieu  en  pre- 
nant des  femmes  étrangères? 

-''Un  des  fils  de  Jojada,  fils  d'Élia- 
schib,  le  grand  prêtre,  était  gendre  de 
Sanballat,  le  Horonite.  Je  le  chassai 
loin  de  moi. 

'-"Souviens-toi  d'eux,  ô  mon  Dieu, 
car  ils  ont  souillé  le  sacerdoce  et  l'al- 
liance contractée  par  les  prêtres  et  les 
Lévites. 

^"Je  les  purifiai  de  tout  étranger,  et 
je  remis  en  vigueur  ce  que  devaient 
observer  les  prêtres  et  les  Lévites, 
chacun  dans  sa  fonction,  ^'et  ce  qui 
concernait  l'offrande  du  bois  aux  épo- 
ques fixées  de  même  que  les  prémi- 
ces. 

Souviens-toi  favorablement  de  moi, 
ô  mon  Dieu  ! 


ESTHER 


Festin  d'Assuérus.  —  Désobéissance  et  disgrâce  de  la  reine   l'ast/ii. 

Chap.  I.        'C'était  du  temps  d'As-  '"Le  septième  jour,  comme  le  cœur 

suérus,  de  cet  Assuérus  qui   régnait  du  roi  était  réjoui  ])ar  le  vin,  il  ordon- 

depuis    l'Inde  jusqu'en    Ethiopie    sur  na  à  Mehuman,  Biztha,  Harbona,  Big- 

cent  vingt-sept  provinces;  'et  le  roi  tha,  Abagtha,  Zéthar  et  Carcas,   les 

Assuérus  était  alors  assis  sur  son  trône  sept  eunuques  qui  servaient  devant  le 

royal  à  Suse,  dans  la  capitale.  ^La  troi-  roi  Assuérus,  "d'amener  en  sa  pré- 

sième  année  de  son  règne,  il   fit  un  sence  la  reine  Vasthi,  avec  la  couron- 

festin  à  tous  ses  princes  et  à  ses  ser-  ne  royale,  pour  montrer  sa  beauté  aux 

vitcurs  ;  les  commandants  de  l'armée  peuples  et  aux  grands,  car  elle  était 

des  Perses  et  des  Mèdes,  les  grands  et  belle  de  figure.  '-Mais  la  reine  Vasthi 

les  chefs  des  provinces  furent  réunis  refusa  de  venir,  quand  elle  reçut  par 

en  sa  présence.  ''Il  montra  la  splen-  les  eunuques  l'ordre  du  roi.  Et  le  roi 

tlide  richesse  de  son  royaume  et  l'é-  fut  très  irrité,  il  fut  enflammé  de  co- 

clatante  magnificence  de  sa  grandeur  1ère. 

]icndantnombredejours,  pendantcent  '^Alors  le  roi  s'adressa  aux  sages  qui 

quatre-vingts  jours,  avaient  la  connaissance  des  temps.  Car 

''Lorsque  ces  jours  furent  écoulés,  ainsi  se  traitaient  les  affaires  du  roi,  de- 
Ic  roi  fit  pour  tout  le  penjjlc  (pii  se  vanttousceuxquiconnaissaientleslois 
trouvait  à  Suse,  la  caj^italc,  depuis  le  et  le  droit.  '''11  avait  auprès  de  lui  Car- 
plus  grand  jusqu'au  plus  petit,  un  fes-  schena,  Schéthar,  Admatha,  Tarsis, 
tin  qui  dura  sept  jours,  dans  la  cour  Mérès,  Marsena,  Memucan,  sept  prin- 
du  jardin  de  la  maison  royale.  ^Des  ces  de  Perse  et  de  Médie,  qui  voyaient 
tentures  blanches,  vertes  et  bleues,  la  face  du  roi  et  qui  occupaient  le  pre- 
étaient  attachées  par  des  cordons  de  mier  rang  dans  le  royaume.  'H^uelle 
l)yssus  et  de  pourpre  à  des  anneaux  loi,  dit-il,  faut-il  appliquer  à  la  reine 
d'argent  et  à  des  colonnes  de  marbre.  Vasthi,  pour  n'avoir  point  exécuté  ce 
Des  lits  d'or  et  d'argent  reposaient  sur  que  le  roi  Assuérus  lui  a  ordonné  par 
un  pavé  de  porphyre,  de  marbre,  de  les  eunuques  ?  '^Memucan  répondit 
nacre  et  de  pierres  noires.  ^On  servait  devant  le  roi  et  les  princes  :  Ce  n'est 
à  boire  dans  des  vases  d'or,  de  diffé-  pas  seulement  à  l'égard  du  roi  que  la 
rentes  esjDèces,  et  il  y  avait  abondance  reine  Vasthi  a  mal  agi;  c'est  aussi  en- 
de  vin  royal,  grâce  à  la  libéralité  du  vers  tous  les  princes  et  tous  les  peu- 
roi.  "^Mais  on  ne  forçait  personne  à  pies  qui  sont  dans  toutes  les  provinces 
boire,  car  le  roi  avait  ordonné  à  tous  du  roi  Assuérus.  ''Car  l'action  de  la 
les  gens  de  sa  maison  de  se  conformer  reine  parviendra  à  la  connaissance  de 
à  la  volonté  de  chacun.  toutes  les  femmes,  et  les  portera  à  mé- 

^La  reine  Vasthi  fit  aussi  un  festin  priser  leurs  maris  ;  elles  diront  :  Le 

pour  les  femmes  dans  la  maison  royale  roi  Assuérus  avait  ordonné  qu'on  ame- 

du  roi  Assuérus.  nàt  en  sa  présence  la  reine  ^'asthi,  et 

5(51 


Chap.  I,  is-2, 12. 


ESTHER. 


elle  n'y  est  pas  allée.  '*Et  dès  ce  jour,  nécessaires  pour  leur  toilette  ;  ''et  que 

les  princesses  de  Perse  et  de  Médie  la  jeune  fille  qui  plaira  au  roi  devienne 

qui  auront  appris  l'action  de  la  reine  •  reine  à  la  place  de  Vasthi.  Cet  avis  eut 

la   rapporteront  à   tous  les   chefs   du  l'approbation  du  roi,  et  il  fit  ainsi, 

roi;  de  là  beaucoup  de  mépris  et  de  ^11  y  avait  dans  Suse,  la  capitale,  un 

colère.  '^Si  le  roi  le  trouve  bon,  qu'on  Juif  nommé  Mardochée,  fils  de  Jaïr, 

publie   de   sa   part  et  qu'on   inscrive  fils  de  Schimeï,  fils  de  Kis,  homme  de 

paruîi  les  lois  des  Perses  et  des  Mè-  Benjamin,  Spii  avait  été  emmené  de 

des,  avec  défense  de  la  transgresser,  Jérusalem  parmi  les  captifs  déportés 

une    ordonnance    royale    d'après    la-  avec  Jeconia*,  roi  de  Juda,  par  Nebu- 

quelle  Vasthi  ne  paraîtra  plus  devant  cadnetsar,  roi  de  Babylone.  ^11  élevait 

le  roi  Assuérus  et   le  roi  donnera  la  Hadassa,  c[ui  est  Esther,  fille  de  son 

dignité  de  reine  à  une  autre  qui  soit  oncle;  car  elle  n'avait  ni  père  ni  mère, 

meilleure  qu'elle.  -"L'édit  du  roi  sera  La  jeune  fille  était  belle  de  taille  et 

connu  dans  tout  son  royaume,  cjuel-  belle  de  figure.  A  la  mort  de  son  père 


que  grand  qu'il  soit,  et  toutes  les  fem- 
mes rendront  honneur  à  leurs  maris, 
depuis  le  plus  grand  jusc[u'au  plus 
petit. 


et  de  sa  mère,  Mardochée  l'avait  adop- 
tée pour  fille. 

^Lorsqu'on    eut    publié    l'ordre   du 
roi  et  son  édit,  et  qu'un  grand  nombre 


Esther  choisie  pour  reine.    —   Conspiration 
contre  le  roi,  découverte  par  Mardochée. 


-'Cet  avis  fut  approuvé  du  roi  et  des  de  jeunes  filles  furent  rassemblées  à 

princes,  et  le  roi  agit  d'après  la  parole  Suse,  la  capitale,  sous  la  surveillance 

de  Memucan.  -Il  envoya  des  lettres  à  d'Hégaï,  Esther  fut  aussi  prise  et  con- 

toutes   les   provinces  du  royaume,  à  duite  dans  la  maison  du  roi,  sous  la 

chaque  province  selon  son  écriture  et  surveillance  d'Hégaï,  gardien  des  fem- 

à  chaque  peuple  selon  sa  langue  ;  elles  mes.  "La  jeune  fille  lui  plut,  et  trouva 

portaient  que  tout  homme  devait  être  grâce  devant  lui;  il  s'empressa  de  lui 

le  maître  dans  sa  maison,  et  qu'il  par-  fournir  les  choses  nécessaires  pour  sa 

lerait  la  langue  de  son  peuple.  toilette   et   pour  sa    subsistance  ,   lui 

donna  sept  jeunes  filles  choisies  dans 
la  maison  du  roi,  et  la  plaça  avec  ses 
jeunes  filles  dans  le  meilleur  apparto- 

Chap.  II.      'Après  ces  choses,  lors-  ment  de  la  maison  des  femmes.  '"Es- 

quc  la  colère  du  roi  Assuérus  se  fut  ther  ne  fit  connaître  ni  son  peuple  ni 

calmée,  il  pensa  à  Vasthi,  à  ce  qu'elle  sa  naissance,  car  Mardochée  lui  avait 

avait  fait,  et  à  la  décision  qui  avait  été  défendu  d'en  parler.  "  Et  chacjue  jour 

prise    à    son    sujet.    -Alors    ceux    qui  Mardochée  allait  et  venait  devant  la 

servaient  le  roi  dirent  :  Qu'on  cher-  cour  de  la  maison  des  femmes,  pour 

che  230ur  le  roi  des  jeunes  filles,  vier-  savoir  comment  se  portait  Esther  et 

ges  et   belles   de   figure;  ^que   le  roi  comment  on  la  traitait, 

établisse  dans  toutes  les  provinces  de  '-Chaque  jeune  fille  allait  à  son  tour 

son  royaume  des  commissaires  char-  vers  le  roi  Assuérus,  après  avoir  em- 

gés  de  rassembler  toutes   les  jeunes  ployé  douze  mois  à  s'acquitter  de  ce 

filles,  vierges  et  belles  de   figure,   à  quiétaitprcscrit  aux  femmes;  pendant 

Suse,  la  capitale,  dans  la  maison  des  ce  temps,  elles  prenaient  soin  de  leur 

femmes,    sous   la  surveillance   d'Hé-  toilette,  six  mois   avec  de  l'huile  de 

gué",  eunuque  du  roi  et  gardien  des  myrrhe,  et  six  mois  avec  des  aromates 

femmes,  c[ui  leur  donnera  les  choses  et  des   parfums   en   usage   parmi   les 

n.  llcî^iic,  ou  Jlci^ai.  v.  s.  b.  Jt-conia.  un  Jojahtn.   Il  Hois  24,  8. 

5(Î2 


ESTHER. 


Clïap.  2. 13-3, 


femmes.  '^ C'est  ainsi  que  chaque  jeune 
fille  allait  vers  le  roi;  et,  quand  elle 
passait  de  la  maison  des  femmes  dans 
la  maison  du  roi,  on  lui  laissait  pien- 
dre  avec  elle  tout  ce  qu'elle  voulait. 
'■'Elle  y  allait  le  soir;  et  le  lendemain 
matin,  elle  passait  dans  la  seconde 
maison  des  femmes,  sous  la  surveil- 
lance de  Schaaschgaz,  eunuque  du  roi 
et  gardien  des  concubines.  Elle  ne 
retournait  plus  vers  le  roi,  à  moins 
que  le  roi  n'en  eût  le  désir  et  qu'elle 
ne  fût  appelée  par  son  nom. 

'^Lorsque  son  tour  d'aller  vers  le 
roi  fut  arrivé,  Esther,  fille  d'Abicliaïl, 
oncle  de  Mardochée  qui  l'avait  adop- 
tée ])Our  fille,  ne  demanda  que  ce  qui 
fut  désigné  par  Hégaï,  eunuc|ue  du  roi 
et  "ardien  des  femmes.  Esther  trou- 
vait  gi'àce  aux  yeux  de  tous  ceux  ([ui 
la  voyaient.  '"Esther  fut  conduite  au- 
près du  roi  Assuérus,  dans  sa  maison 
rovale,  le  dixième  mois,  qui  est  le 
mois  de  Tébeth,  la  septième  année  de 
son  règne.  '"Le  roi  aima  Esther  plus 
que  toutes  les  autres  femmes,  et  elle 
obtint  grâce  et  faveur  devant  lui  |)lus 
cjue  toutes  les  autres  jeunes  filles.  Il 
mit  la  couronne  royale  sur  sa  tète,  et 
la  fit  reine  à  la  place  de  Yasthi.  '*^Le 
roi  donna  un  grand  festin  à  tous  ses 
princes  et  à  ses  serviteurs,  un  festin 
en  l'honneur  d'Esther;  il  accorda  du 
repos  aux  provinces,  et  fit  des  pré- 
sents avec  une  libéralité  royale. 

'"Ija  seconde  fois  qu'on  assembla 
les  jeunes  filles,  Mardochée  était  assis 
à  la  porte  du  roi.  -"Esther  n'avait  fait 
connaître  ni  sa  naissance  ni  son  peu- 
ple, car  Mardochée  le  lui  avait  défen- 
du, et  elle  suivait  les  ordres  de  Mar- 


sur  le  roi  Assuérus.  "Mardochée  eut 
connaissance  de  la  chose  et  en  informa 
la  reine  Esther,  qui  la  redit  au  roi  de 
la  part  de  Mardochée.  -'Le  fait  ayant 
été  vérifié  et  trouvé  exact,  les  deux 
eunuques  furent  pendus  à  un  bois.  Et 
cela  fut  écrit  dans  le  livre  des  Chro- 
niques en  présence  du  roi. 

Uainan,  favori  du  roi.  —  JÀlit  de  mort 
contre  les  Juifs. 

C/ui/j.  III.  'Après  ces  choses,  le 
roi  Assuérus  fit  monter  au  pouvoir 
Haman  ,  fils  d'IIammedatha  ,  l'Aga- 
guite;  il  l'éleva  en  dignité  et  plaça 
son  sic'ge  au-dessus  de  ceux  de  tous 
les  chefs  qui  étaient  auprès  de  lui. 
-Tous  les  serviteurs  du  roi,  cpii  se  te- 
naient à  la  porte  du  roi,  iléchissaient 
le  genou  et  se  prosternaient  devant 
Haman,  car  tel  était  l'ordre  du  roi  à 
son  égard.  Mais  Mardochée  ne  lléchis- 
sait  point  le  genou  et  ne  se  proster- 
nait j)oint.  'Et  les  serviteurs  du  roi, 
cpii  se  tenaient  à  la  porte  du  roi,  dirent 
à  Mardochée  :  Pourcpioi  transgresses- 
tu  l'ordre  du  roi?  ^Comme  ils  le  lui 
répétaient  chacjue  jour  et  qu'il  ne  les 
écoutait  ])as,  ils  en  firent  rapport  à 
Haman,  pour  voir  si  Mardochée  jier- 
sisterait  dans  sa  résolution  ;  car  il  leur 
avait  dit  qu'il  était  Juif.  ^Et  Haman 
vit  que  Mardochée  ne  fléchissait  |)oint 
le  genou  et  ne  se  prosternait  point  de- 
vant lui.  Il  fut  rempli  de  fureur  ;  hnais 
il  dédaigna  de  porter  la  main  sur  Mar- 
dochée seul,  car  on  lui  avait  dit  de 
quel  peuple  était  Mardochée ,  et  il 
voulut  détruire  le  peuj)le  de  Mardo- 
chée, tous  les  Juifs  qui  se  trouvaient 


dochée  aussi  fidèlement  c[u'à  l'époque      dans  tout  le  royaume  d'Assuérus. 


où  elle  était  sous  sa  tutelle.  -'  Dans  ce 
même  temps,  comme  Mardochée  était 
assis  à  la  porte  du  roi,  Bigthan  etThé- 
resch,  deux  eunuques  du  roi,  gardes 
du  seuil,  cédèrent  à  un  mouvement 
d'irritation  et  voulurent  porter  la  main 


"Au  premier  mois,  qui  est  le  mois  de 
Nisan,  la  douzième  année  du  roi  As- 
suérus, on  jeta  le  pur,  c'est-à-dire  le 
sort,  devant  Haman,  pour chacpu'jour 
et  pour  chaque  mois,  juscpi'au  dou- 
zième mois,  qui  est  le  mois  d'Adar. 


i63 


Chap.  3,s-4, 11. 


ESTHER. 


''Alors  Haman  dit  au  roi  Assuérus  : 
Il  y  a  clans  toutes  les  provinces  de  ton 
royaume  un  peuple  dispersé  et  à  part 
parmi  les  peuples,  ayant  des  lois  diffé- 
rentes de  celles  de  tous  les  peujiles  et 
n'observant  point  les  lois  du  roi.  Il 
n'est  pas  dans  l'intérêt  du  roi  de  le 
laisser  en  l'epos.  "Si  le  roi  le  trouve 


Consternation  et  jeûne  parmi  les  Juifs. 

Chap.  IV.  'Mardochée,  ayant  ap- 
pris tout  ce  qui  se  passait,  déchira  ses 
vêtements,  s'enveloppa  d'un  sac  et  se 
couvrit  de  cendre.  Puis  il  alla  au  mi- 
lieu de  la  ville  en  poussant  avec  force 
des  cris  amers,  -et  se  rendit  jusqu'à 


bon,  qu'on  écrive  l'ordre  de  les  faire      la  porte  du  roi,  dont  l'entrée  était  in- 


périr;  et  je  pèserai  dix  mille  talents 
d'argent  entre  les  mains  des  fonction- 
naires, pour  qu'on  les  ]iorte  dans  le 
trésor  du  roi. 

"*Le  roi  ôta  son  anneau  de  la  main, 
et  le  remit  à  Haman,  fds  d'Hamme- 
datha,  l'Agaguite,  ennemi  des  Juifs. 
"Et  le  roi  dit  à  Haman  :  L'argent  t'est 
donné,  et  ce  peuple  aussi;  fais-en  ce 
que  tu  voudras. 

'-Les  secrétaires  du  roi  furent  appe- 
lés le  treizième  jour  du  jii-emier  mois, 
et  l'on  écrivit,  suivant  tout  ce  qui  fut 
ordonné  par  Haman,  aux  satrapes  du 
roi,  aux  gouverneurs  de  chaque  pro- 
vince et  aux  chefs  de  chaque  peuple, 
à  chaque  province  selon  son  écriture 
et  à  chaque  peuple  selon  sa  langue. 
Ce  fut  au  nom  du  roi  Assuérus  que 
l'on  écrivit,  et  on  scella  avec  l'anneau 
du  roi.  "Les  lettres  furent  envoyées  par 


terdite  à  toute  personne  revêtue  d'un 
sac.  ^Dans  chaque  province,  partout 
où  arrivaient  l'ordre  du  roi  et  son  édit, 
il  y  eut  une  grande  désolation  parmi 
les  Juifs;  ils  jeûnaient,  pleuraient  et 
se  lamentaient,  et  beaucoup  se  cou- 
chaient sur  le  sac  et  la  cendre. 

*Les  servantes  d'Esther  et  ses  eunu- 
ques vinrent  lui  annoncer  cela,  et  la 
reine  fut  très  effrayée.  Elle  envoya  des 
vêtements  à  Mardochée  pour  le  cou- 
vrir et  lui  faire  ôter  son  sac,  mais  il  ne 
les  accepta  pas.  ^\Iors  Esther  appela 
Hathac,  l'un  des  eunuques  que  le  roi 
avait  placés  auprès  d'elle,  et  elle  le 
chargea  d'aller  demander  à  Mardo- 
chée ce  que  c'était  et  d'où  cela  venait. 
*  Hathac  se  rendit  vers  Mardochée  sur 
la  place  de  la  ville,  devant  la  porte  du 
roi.  ^Et  Mardochée  lui  raconta  tout  ce 
qui  lui  était  arrivé,  et  lui  indiqua  la 


les  courriers  dans  toutes  les  provinces      somme  d'argent  qu'Harnan  avait  pro- 


du  roi,  pour  qu'on  détruisît,  qu'on 
tuât  et  qu'on  fît  périr  tous  les  Juifs, 
jeunes  et  vieux,  petits  enfants  et  fem- 
mes, en  un  seul  jour,  le  treizième  du 
douzième  mois,  qui  est  le  mois  d'Adar, 
et  pour  que  leurs  biens  fussent  livrés 
au  pillage.  ''Ces  lettres  renfermaient 
une  copie  de  ledit  qui  devait  être  pu- 
blié dans  chaque  jn'ovince,  et  invi- 
taient tous  les  peuples  à  se  tenir  prêts 
]iour  ce  jour-là.  '^Les  courriers  parti- 
rent en  toute  hâte,  d'après  l'ordre  du 
roi. 


mis  de  livrer  au  trésor  du  roi  en  retour 
du  massacre  des  Juifs.  *11  lui  donna 
aussi  une  copie  de  l'édit  publié  dans 
Suse  en  vue  de  leur  destruction,  afin 
qu'il  le  montrât  à  Esther  et  lui  fît  tout 
connaître;  et  il  ordonna  qu'Esther  se 
rendît  chez  le  roi  pour  lui  demander 
grâce  et  l'implorer  en  faveur  de  son 
peuple.  "Hathac  vint  rapporter  à  Es- 
ther les  paroles  de  Mardochée. 

'"Esther  chargea  Hathac  d'aller  dire 
à  Mardochée  :  "  Tous  les  serviteurs  du 
roi  et  le  peuple  des  provinces  du  roi 


L'édit  fut  aussi  publié  dans  Suse,  savent    qu'il    existe   une    loi    portant 

la  capitale  ;  et  tandis  que  le  roi  et  Ha-  peine  de  mort  contre  quiconcpie,  hom- 

man  étaient  à  boire,  la  ville  de  Suse  me  ou  femme,  entre  chez  le  roi,  dans 

était  dans  la  consternation.  la  cour  intérieure,  sans  avoir  été  ap- 

5^4 


ESTHER. 


Chnp.  4,12-6,1. 


pelé;  celui-là  seul  a  la  vie  sauve,  à  qui 
le  roi  tend  le  sceptre  d'or.  Et  moi,  je 
n'ai  point  été  appelée  auprès  du  roi 
depuis  trente  jours. 

*- Lorsque  les  paroles  d'Esther  eu- 
rent été  rapportées  à  Mardochée, 
"Mardochée  fit  répondre  à  Esther  :  Ne 
t'imagine  pas  que  tu  échapperas  seule 
d'entre  tous  les  Juifs,  parce  que  tu  es 
dans  la  maison  du  roi;  '*car,  si  tu  te 
tais  maintenant,  le  secours  et  la  déli- 
vrance surgiront  d'autre  part  pour  les 


suite  chercher  Haman,  comme  le  dé- 
sire Esther. 

Le  roi  se  rendit  avec  Haman  au  fes- 
tin qu'avait  préparé  Esther.  ^Et  pen- 
dant qu'on  buvait  le  vin,  le  roi  dit  à 
Esther:  Quelle  est  ta  demande?  Elle  te 
sera  accordée.  Que  désires-tu?  Quand 
ce  serait  la  moitié  du  royaume,  tu  l'ob- 
tiendras. 'Esther  répondit  :  Voici  ce 
que  je  demande  et  ce  que  je  désire.  "Si 
j'ai  trouvé  grâce  aux  yeux  du  roi,  et 
s'il  plaît  au  roi  d'accorder  ma  demande 


Juifs,  et  toi  et  la  maison  de  ton  père     et  de  satisfaire  mon  désir,  que  le  roi 


vous  périrez.  Et  qui  sait  si  ce  n'est  pas 
pour  un  temps  comme  celui-ci  que  tu 
es  parvenue  à  la  royauté  ? 

'^Esther  envoya  dire  à  Mardochée  : 
*^Va,  rassemble  tous  les  Juifs  qui  se 
trouvent  à  Suse,  et  jeûnez  pour  moi, 
sans  manger  ni  boire  pendant  trois 
jours,  ni  la  nuit  ni  le  jour.  Moi  aussi,  je 
jeûnerai  de  même  avec  mes  servantes, 
puis  j'entrerai  chez  le  roi,  malgré  la 
loi;  et  si  je  dois  périr,  je  périrai. 

'^  Mardochée  s'en  alla,  et  fit  tout  ce 
qu'Esther  lui  avait  ordonné. 

Démarche  d'Esther  auprès  du  roi.  —  Hamnn 
cherchant  à  faire  périr  Mardochée. 

Chap.  V.  'Le  troisième  jour,  Es- 
ther mit  ses  vêtements  royaux  et  se 
présenta  dans  la  cour  intérieure  de  la 
maison  du  roi,  devant  la  maison  du 
roi.  Le  roi  était  assis  sur  son  trône 
royal  dans  la  maison  royale,  en  face 
de  l'entrée  de  la  maison.  -Lorsque  le 
roi  vit  la  reine  Esther  debout  dans  la 
cour,  elle  trouva  grâce  à  ses  yeux  ;  et 


vienne  avec  Haman  au  festin  que  je 
leur  préparerai,  et  demain  je  donne- 
rai réponse  au  roi  selon  son  ordre. 

^ Haman  sortit  ce  jour-là,  joyeux  et 
le  cœur  content.  Mais  lorsqu'il  vit,  à 
la  porte  du  roi,  Mardochée  qui  ne  se 
levait  ni  ne  se  remuait  devant  lui,  il 
fut  rempli  de  colère  contre  Mardo- 
chée. '"11  sut  néanmoins  se  contenir, 
et  il  alla  chez  lui.  Puis  il  envoya  cher- 
cher ses  amis  et  Zéresch,  sa  femme. 
"Haman  leur  parla  de  la  magnificence 
de  ses  richesses,  du  nombre  de  ses 
fils,  de  tout  ce  qu'avait  fait  le  roi  pour 
l'élever  en  dignité,  et  du  rang  qu'il 
lui  avait  donné  au-dessus  des  chefs  et 
des  serviteurs  du  roi.  '^Et  il  ajouta  : 
Je  suis  même  le  seul  que  la  reine  Es- 
ther ait  admis  avec  le  roi  au  festin 
qu'elle  a  fait,  et  je  suis  encore  invité 
pour  demain  chez  elle  avec  le  roi. 
''Mais  tout  cela  n'est  d'aucun  prix 
pour  moi  aussi  longtemps  que  je  ver- 
rai Mardochée,  le  Juif,  assis  à  la  porte 
du  roi.  '^Zéresch,  sa  femme,  et  tous 


le  roi  tendit  à  Esther  le  sceptre  d'or      ses  amis  lui  dirent:  Qu'on  prépare  un 


qu'il  tenait  à  la  main.  Esther  s'appro 
cha,  et  toucha  le  bout  du  sceptre.  'Le 
roi  lui  dit  :  Qu'as-tu,  reine  Esther,  et 
que  demandes-tu  ?  Quand  ce  serait  la 
moitié  du  royaume,  elle  te  serait  don- 
née. *  Esther  répondit  :  Si  le  roi  le 
trouve  bon,  que  le  roi  vienne  aujour- 
d'hui avec  Haman  au  festin  que  je  lui 
ai  préparé.  ^Et  le  roi  dit  :   Allez  de 


bois  haut  de  cintpiante  coudées,  et 
demain  matin  demande  au  roi  qu'on  v 
pende  Mardochée;  puis  tu  iras  joyeux 
au  festin  avec  le  roi.  Cet  avis  plut  à 
Haman,  et  il  fit  préparer  le  bois. 

Honneurs  accordes  à  Mardochée,  et  humiliation 
d  Haman. 


Chap.    VI.       'Cette   nuit-là,    le  roi 


565 


Chap.  G,  i-J ,  7. 


ESTHER. 


ne  put  pas  dormir,  et  il  se  fit  apporter  ''Mardochéc  retourna  à  la  porte  du 

le  livre  des  annales,  les  Chroniques,  roi,  et  Ilaman  se  rendit  en  hâte  chez 

On  les  lut  devant  le  roi, -et  Ton  trouva  lui,  désolé  et  la  tète  voilée.  *^Haman 

écrit  ce  que  Mardochée  avait  révélé  raconta  à  Zéresch,  sa  femme,  et  à  tous 

au  sujet  de  Bigthan  et  de  Théresch,  ses  amis,  tout  ce  qui  lui  était  arrivé, 

les  deux  eunuques  du  roi,  gardes  du  Et  ses  sages,  et  Zéresch,  sa  femme, 

seuil,  qui  avaient  voulu  porter  la  main  lui  dirent:  Si  ^lardochée,  devant  le- 

sur  le  roi  Assuérus. ''Le  roi  dit  :  Quelle  quel  tu  as  commencé  de  tomber,  est 

marque  de   distinction   et  d'honneur  de  la  race  des  Juifs,  tu  ne  pourras  rien 

Mardochée  a-t-il  reçue  pour  cela  ?  11  contre  lui,   mais  tu  tomberas  devant 


n'a  rien  reçu,  ré])ondirent  ceux  qui 
servaient  le  roi.  ''Alors  le  roi  dit  :  Qui 
est  dans  la  cour  ?  —  Haman  était  venu 
dans  la  cour  extérieure  de  la  maison 
du  roi,  pour  demander  au  roi  de  faire 
pendre  Mardochée  au  bois  qu'il  avait 
préparé  pour  lui.  —  ''Les  serviteurs 
du  roi  lui  répondirent  :  C'est  Ilaman 
qui  se  tient  dans  la  cour.  Et  le  roi  dit: 
Ou'il  entre. 


lui.  "Gomme  ils  lui  parlaient  encore, 
les  eunuques  du  roi  arrivèrent  et  con- 
duisirent aussitôt  Ilaman  au  festin 
(ju'Esther  avait  préparé. 

Hamnn  dénoncé  par  Estlier  et  mis  à  mort. 

Cliap.  VII.  'Le  roi  et  Ilaman  allè- 
rent au  festin  chez  la  reine  Esther. 
-Ce  second  jour,  le  roi  dit  encore  à 
Esther,  pendant  qu'on  buvait  le  vin  : 
^Haman  entra,  et  le  roi  lui  dit  :  Que  Quelle  est  ta  demande,  reine  Esther? 
faut-il  faire  pour  un  homme  que  le  roi  Elle  te  sera  accordée.  Que  désires-tu? 
veut  honorer?  Ilaman  se  dit  en  lui-  Quand  ce  serait  la  moitié  du  royaume, 
même  :  Quel  autre  cjue  moi  le  roi  tu  l'obtiendras.  ^La  reine  Esther  ré- 
voudrait-il  honorer?  "Et  Haman  ré-  pondit  :  Si  j'ai  trouvé  grâce  à  tes  yeux, 
pondit  au  roi  :  Pour  un  homme  que  le  ù  roi,  et  si  le  roi  le  trouve  bon,  ac- 
roi  veut  honorer,  ''il  faut  prendre  le      corde-moi  la  vie,  voilà  ma  demande, 


vêtement  royal  dont  le  roi  se  couvre 
et  le  cheval  que  le  roi  monte  et  sur  la 
tèteduquel  se  pose  unecouronne  rova- 
le,  ^remettre  le  vêtement  et  le  cheval  à 
l'un  des  principaux  chefs  du  roi,  puis 
revêtir  l'homme  que  le  roi  veut  hono- 
rer, le  promener  à  cheval  à  travers  la 
place  de  la  ville,  et  crier  devant  lui  : 
C'est  ainsi  c[ue  l'on  fait  à  l'homme  que 
le  roi  veut  honorer  !  '"Le  roi  dit  à  Ha- 


ct  sauve  mon  peuple,  voilà  mon  désir  ! 
■'Car  nous  sommes  vendus,  moi  et  mon 
peuple,  pour  être  détruits,  égorgés, 
anéantis.  Encore  si  nous  étions  ven- 
dus pour  devenir  esclaves  et  servan- 
tes, je  me  tairais,  mais  l'ennemi  ne 
saurait  compenser  le  dommage  fait 
au  roi. 

^Le  roi  Assuérus  prit  la  parole  et 
dit  à  la  reine  Esther  :  Qui  est-il  et 


man  :  Prends  de  suite  le  vêtement  et  où  est-il  celui  qui  se  propose  d'agir 

le  cheval,  comme  tu  l'as  dit,  et  fais  ainsi?  ^Esther   répondit   :    L'oppres- 

ainsi  pour  Mardochée,  le  Juif,  qui  est  seur,  l'ennemi,  c'est  Haman,  ce  mé- 

assis  à  la  porte  du  roi;  ne  néglige  rien  chant-là!  Haman  fut  saisi  de  terreur 

de  tout  ce  que  tu  as  mentionné.  "Et  en  présence  du  roi  et  de  la  reine.  "Et 

Haman  prit  le  vêtement  et  le  cheval,  le  roi,  dans  sa  colère,  se  leva  et  quitta 

il  revêtit  Mardochée,  il  le  promena  à  le  festin,  pour  aller  dans  le  jardin  du 

cheval  à  travers  la  place  de  la  ville,  et  palais.   Haman  resta   pour  demander 

il  cria  devant  lui  :  C'est  ainsi  que  l'on  grâce  de  la  vie  à  la  reine  Esther,  car  il 

fait  à  l'homme  que  le  roi  veut  hono-  voyait  bien  que  sa  perte  était  arrêtée 


rer 


dans  l'csj 
566 


ri 


t  du 


roi. 


ESTIIER. 


Chap.  /  ,8-8,  l'i 


^Lorsque  le  roi  revint  du  jardin  du 
jialais  dans  la  salle  du  festin,  il  vit 
llanian  qui  s'était  précij)ité  vers  le  lit 
sur  lequel  était  Esthei',  et  il  dit  :  Se- 
rait-ce encore  pour  l'aire  violence  à  la 
reine,  chez  moi,  dans  le  palais? 

Dès  que  cette  parole  tut  sortie  de 
la  bouche  du  roi,  on  voila  le  visage 
dllanian.  ^Et  Ilarbona,  l'un  des  eunu- 
([ues,  dit  en  présence  du  roi  :  Voici, 
le  bois  préparé  par  Haman  pour  Mar- 
dochée,  qui  a  parlé  pour  le  bien  du 
roi,  est  dressé  dans  la  maison  d'Ila- 
man,  à  une  hauteur  de  cinquante  cou- 
dées. Le  roi  dit  :  Qu'on  y  pende  Ha- 
man !  '"Et  l'on  pendit  Ilaman  au  bois 
qu'il  avait  préparé  pour  Mardochée. 
Et  la  colère  du  roi  s'apaisa. 

Edit  en  faveur  des  Juifs. 

C/ui/j.  ]  III.  'lui  ce  même  jour, 
le  roi  Assuérus  donna  à  la  reine  Es- 
tlier  la  maison  d'IIaman,  l'ennemi  des 
Juifs;  et  Mardochée  parut  devant  le 
roi,  car  Esther  avait  fait  connaître  la 
parenté  qui  l'unissait  à  elle.  -Le  roi 
ôta  son  anneau,  qu'il  avait  repris  à 
Haman,  et  le  donna  à  IMardochée  ;  Es- 
ther, de  son  côté,  établit  Mardochée 
sur  la  maison  d'Haman. 

^Puis  Esther  parla  de  nouveau  en 
présence  du  roi.  Elle  se  jeta  à  ses 
pieds,  elle  pleura,  elle  le  supplia  d'em- 
pêcher les  effets  de  la  méchanceté 
d'Haman,  l'Agaguite,  et  la  réussite  de 
ses  projets  contre  les  Juifs.  •'Le  roi 
tendit  le  sceptre  d'or  à  Esther,  qui  se 
releva  et  resta  debout  ilevant  le  roi. 
^EUe  dit  alors  :  Si  Le  roi  le  trouve  bon 
et  si  j'ai  trouvé  grâce  devant  lui,  si  la 
chose  paraît  convenable  au  roi  et  si  je 
suis  agréable  à  ses  yeux,  qu'on  écrive 
pour  révoquer  les  lettres  conçues  par 
Haman,  fils  d'Hammedatha,  l'Aga- 
guite, et  écrites  par  lui  dans  le  but  de 
faire  périr  les  Juifs  f|ui  sont  dans  tou- 
tes les  provinces  du  roi.  "Car  comment 
pourrais-je  voir  le  malheur  (jui  attein- 


drait mon  ])euple,  et  comment  pour- 
rais-je voir  la  destruction  de  ma  race? 
^Le  roi  Assuérus  dit  à  la  reine  Esther 
et  au  Juif  Mardochée  :  Voici,  j'ai  don- 
né à  Esther  la  maison  d'Haman,  et  il 
a  été  pendu  au  bois  pour  avoir  étendu 
la  main  contre  les  Juifs.  ^Ecrivez  donc 
en  faveur  des  Juifs  comme  il  vous 
plaira,  au  nom  du  roi,  et  scellez  avec 
l'anneau  du  roi  ;  car  une  lettre  écrite 
au  nom  du  roi  et  scellée  avec  l'an- 
neau du  roi  ne  peut  être  révoquée. 

"Les  secrétaires  du  roi  furent  appe- 
lés en  ce  temps,  le  \  ingt-troisième 
jour  du  troisième  mois,  qui  est  le 
mois  de  Sivan,  et  l'on  écrivit,  suivant 
tout  ce  qui  fut  ordonné  par  Mardo- 
chée, aux  Juifs,  aux  satrapes,  aux 
gouNcrneurs  et  aux  chefs  des  cent 
vingt-sept  provinces  situées  de  l'Inde 
à  l'Ethiopie,  à  chaque  province  selon 
son  écriture,  à  chaque  jieuple  selon  sa 
langue,  et  aux  Juifs  selon  leur  écriture 
et  selon  leur  langue.  '"On  écrivit  au 
nom  du  roi  Assuérus,  et  l'on  scella 
avec  l'anneau  du  roi.  On  envoya  les 
lettres  par  des  courriers,  ayant  pour 
montures  des  chevaux  et  des  mulets 
nés  de  juments.  "Par  ces  lettres,  le 
roi  donnait  aux  Juifs,  en  quelque  ville 
cju'ils  fussent,  la  permission  de  se  ras- 
sembler et  de  défendre  leur  vie,  de 
détruire,  de  tuer  et  de  faire  périr,  avec 
leurs  petits  enfants  et  leurs  femmes, 
tous  ceux  de  chaque  peuple  et  de  cha- 
que province  qui  prendraient  les  ar- 
mes pour  les  attaquer,  et  de  livrer 
leurs  biens  au  pillage,  '-et  cela  en  un 
seul  jour,  dans  toutes  les  ])rovinces 
du  roi  Assuérus,  le  treizième  du  dou- 
zième mois,  qui  est  le  mois  d'Adar. 
'^Ces  lettres  renfermaient  une  copie 
de  ledit  qui  devait  être  publié  dans 
chaque  province,  et  informaient  tous 
les  peuples  que  les  Juifs  se  tiendraient 
prêts  pour  ce  jour-là  à  se  venger  de 
leurs  ennemis.  '■'Les  courriers,  mon- 
tés sur  des   chevaux   et  des    mulets, 


5g: 


Chap.  8:,  15-9, 18. 


ESTHER. 


partirent  aussitôt  et  en  toute  hâte , 
d'après  l'ordre  du  roi. 

L'édit  fut  aussi  publié  dans  Suse,  la 
capitale. 

'^Mardochée  sortit  de  chez  le  roi, 
avec  un  vêtement  royal  bleu  et  blanc, 
une  grande  couronne  d'or,  et  un  man- 
teau de  byssus  et  de  pourpre.  La  ville 
de  Suse  poussait  des  cris  et  se  réjouis- 
sait. ""Il  n'y  avait  pour  les  Juifs  que 
bonheur  et  joie,  allégresse  et  gloire. 
'"Dans  chaque  province  et  dans  cha- 
que ville,  partout  où  arrivaient  l'ordre 
du  roi  et  son  édit,  il  y  eut  parmi  les 
Juifs  de  la  joie  et  de  l'allégresse,  des 
festins  et  des  fêtes.  Et  beaucoup  de 
gens  d'entre  les  peuples  du  pays  se 
firent  Juifs,  car  la  crainte  des  Juifs  les 
avait  saisis. 

Vengeance  des  Juifs.  —  Fête  des  Piirim. 

Chap.  IX.  'Au  douzième  mois,  qui 
est  le  mois  d'Adar,  le  treizième  jour 
du  mois,  jour  où  devaient  s'exécuter 
l'ordre  et  ledit  du  roi,  et  où  les  enne- 
mis des  Juifs  avaient  espéré  dominer 
sur  eux,  ce  fut  le  contraire  qui  arriva, 
et  les  Juifs  dominèrent  sur  leurs  enne- 
mis. -Les  Juifs  se  rassemblèrent  dans 
leurs  villes,  dans  toutes  les  provinces 


tiles.  "Dans  Suse,  la  capitale,  les  Juifs 
tuèrent  et  firent  périr  cinq  cents  hom- 
mes, 'et  ils  égorgèrent  Parschandatha, 
Dalphon,  Aspatha,  ^Poratha,  Adalia, 
Aridatha,  'Parmaschtha,  Arizaï,  Ari- 
daï  et  Vajezatha,  '"les  dix  fils  d'Ha- 
man,  fils  d'Hammedatha,  l'ennemi  des 
Juifs.  Mais  ils  ne  mirent  pas  la  main 


au  pillage. 


"Ce  jour-là,  le  nombre  de  ceux  qui 
avaient  été  tués  dans  Suse,  la  capitale, 
parvint  à  la  connaissance  du  roi.  '-Et 
le  roi  dit  à  la  reine  Esther  :  Les  Juifs 
ont  tué  et  fait  périr  dans  Suse,  la  ca- 
pitale, cinq  cents  hommes  et  les  dix 
fils  d'IIaman;  qu'auront-ils  fait  dans 
le  reste  des  provinces  du  roi  ?...  Quelle 
est  ta  demande  ?  Elle  te  sera  accordée. 
Que  désires-tu  encore  ?  Tu  l'obtien- 
dras. '^Esther  répondit:  Si  le  roi  le 
trouve  bon,  qu'il  soit  permis  aux  Juifs 
qui  sont  à  Suse  d'agir  encore  demain 
selon  le  décret  d'aujourd'hui,  et  que 
l'on  pende  au  bois  les  dix  fils  d'Haman. 
"Et  le  roi  ordonna  de  faire  ainsi.  L'é- 
dit  fut  publié  dans  Suse.  On  pendit 
les  dix  fils  d'Haman  ;  '^et  les  Juifs  qui 
se  trouvaient  à  Suse  se  rassemblèrent 
de  nouveau  le  quatorzième  jour  du 
mois  d'Adar  et  tuèrent  dans  Suse  trois 


la  main  au  pillage. 


du  roi  Assuérus,  pour  mettre  la  main  cents  hommes.  Mais  ils  ne  mirent  pas 
sur  ceux  qui  cherchaient  leur  perte  ; 
et  personne  ne  put  leur  résister,  car 
la  crainte  qu'on  avait  d'eux  s'était  em- 
parée de  tous  les  peuples.  ^Ettous  les 
chefs  des  provinces,  les  satrapes,  les 
gouverneurs ,  les  fonctionnaires  du 
roi,  soutinrent  les  Juifs,  à  cause  de 
l'effroi  que  leur  inspirait  Mardochée. 
*Car  Mardochée  était  puissant  dans  la 
maison  du  roi,  et  sa  renommée  se  ré- 
pandait dans  toutes  les  provinces, 
parce  qu'il  devenait  de  plus  en  plus 
puissant. 


'"Les  autres  Juifs  qui  étaient  dans 
les  provinces  du  roi  se  rassemblèrent 
et  défendirent  leur  vie;  ils  se  procu- 
rèrent du  repos  en  se  délivrant  de 
leurs  ennemis,  et  ils  tuèrent  soixante- 
quinze  mille  de  ceux  qui  leur  étaient 
hostiles.  Mais  ils  ne  mirent  pas  la  main 
au  pillage. 

''  Ces  choses  arrivèrent  le  treizième 
jour  du  mois  d'Adar.  Les  Juifs  se  re- 
posèrent le  quatorzième ,  et  ils  en 
firent  un  jour  de  festin  et  de  joie. 
^Les  Juifs  frappèrent  à  coups  d'épée  '^Ceux  qui  se  trouvaient  à  Suse,  s'é- 
tous  leurs  ennemis,  ils  les  tuèrent  et  tant  rassemblés  le  treizième  jour  et 
les  firent  périr;  ils  traitèrent  comme  le  quatorzième  jour,  se  reposèrent  le 
il  leur  plut  ceux  qui  leur  étaient  hos-      quinzième,  et  ils  en  firent  un  jour  de 


568 


ESTIIER. 


Cliap.  9, 10-10,3. 


festin  et  de  joie.  ''C'est  pourquoi  les 
Juifs  de  la  campagne,  qui  habitent  des 
villes  sans  murailles,  font  du  quator- 
zième jour  du  mois  d'Adar  un  jour  de 
joie,  de  festin  et  de  fête,  où  l'on  s'en- 
voie des  portions  les  uns  aux  autres. 

-"Mardochée  écrivit  ces  choses,  et 
il  envoya  des  lettres  à  tous  les  Juifs 
qui  étaient  dans  toutes  les  provinces 
du  roi  Assuérus  ,  auprès  et  au  loin. 
-'  Il  leur  prescrivait  de  célébrer  chaque 
année  le  quatorzième  jour  et  le  quin- 
zième jour  du  mois  d'Adar  "comme 
les  jours  où  ils  avaient  obtenu  du  re- 
pos en  se  délivrant  de  leurs  ennemis, 
de  célébrer  le  mois  où  leur  tristesse 
avait  été  changée  en  joie  et  leur  déso- 
lation en  jour  de  fête,  et  de  faire  de 
ces  jours  des  jours  de  festin  et  de  joie 
où  l'on  s'envoie  des  portions  les  uns 
aux  autres  et  où  l'on  distribue  tles 
dons  aux  indigents.  "Les  Juifs  s'en- 
gagèrent à  faire  ce  qu'ils  avaient  déjà 
commencé  et  ce  que  Mardochée  leur 
écrivit.  -*Car  Haman,  fils  d'Ilamme- 
datha,  l'Agaguite,  ennemi  de  tous  les 
Juifs,  avait  formé  le  projet  de  les  faire 
périr,  et  il  avait  jeté  le  pur,  c'est-à- 
dire  le  sort,  afin  de  les  tuer  et  de  les 
détruire;  -^mais  Estlier  s'étant  pré- 
sentée devant  le  roi,  le  roi  ordonna 
par  écrit  de  faire  retomber  sur  la  tête 
d'Haman  le  méchant  projet  qu'il  avait 
formé  contre  les  Juifs,  et  de  le  pendre 
au  bois,  lui  et  ses  fils.  -^C'est  pour- 
quoi on  appela  ces  jours  Puiim,  du 
nom  de  j)ur. 

D'après  tout  le  contenu  de  cette 
lettre,  d'après  ce  qu'ils  avaient  eux- 
mêmes  vu  et  ce  qui  leur  était  arrivé, 
-'les  Juifs  prirent  pour  eux,  pour  leur 
postérité,  et  pour  tous  ceux  qui  s'at- 
tacheraient à  eux,  la  résolution  et  l'en- 


gagement irrévocables  de  célébrer 
chaque  année  ces  deux  jours,  selon 
le  mode  jjrcscrit  et  au  temps  fixé. 
-''Ces  jours  devaient  être  rappelés  et 
célébrés  de  génération  en  génération, 
dans  chaque  famille,  dans  chaque  pro- 
vince et  dans  chaque  ville  ;  et  ces  jours 
de  Purim  ne  devaient  jamais  être  abo- 
lis au  milieu  des  Juifs,  ni  le  souvenir 
s'en  effacer  parmi  leurs  descendants. 
^^La  reine  Esther,  fille  d'Abichaïl, 
et  le  Juif  Mardochée  écrivirent  d'une 
manière  pressante  une  seconde  fois 
pour  confirmer  la  lettre  sur  les  Purim. 
■■"'On  envoya  des  lettres  à  tous  les 
Juifs,  dans  les  cent  vingt-sept  pro- 
vinces du  roi  Assuérus.  Elles  conte- 
naientdes  paroles  de  paix  et  de  fidélité, 
"pour  prescrire  ces  jours  de  Purim 
au  temps  fixé,  comme  le  Juif  Mardo- 
chée et  la  reine  Esther  les  avaient  éta- 
blis pour  eux,  et  comme  ils  les  avaient 
établis  pour  eux-mêmes  et  pour  leur 
postérité,  à  l'occasion  de  leur  jeûne 
et  de  leurs  cris.  ^-Ainsi  l'ordre  d'Es- 
ther  confirma  l'institution  des  Purim, 
et  cela  fut  écrit  dans  le  livre. 

Eloge  de  Mardocliéc. 

Cliap.  X.  'Le  roi  Assuérus  imposa 
un  tribut  au  pays  et  aux  îles  de  la  mer. 
-Tous  les  faits  concernant  sa  puis- 
sance et  ses  exploits,  et  les  détails 
sur  la  grandeur  à  laquelle  le  roi  éleva 
Mardochée,  ne  sont-ils  pas  écrits  dans 
le  livre  des  Chroniques  des  rois  des 
Mèdesetdes  Perses  ?  ^Car  le  Juif  Mar- 
dochée était  le  premier  après  le  roi 
Assuérus  ;  considéré  parmi  les  Juifs  et 
aimé  de  la  multitude  de  ses  frères,  il 
rechercha  le  bien  de  son  peuple  et 
parla  ])our  le  bonheur  de  toute  sa  race. 


LES 


LIVRES  POETIQIES 


JOB,   PSAUMES,  PROVERBES, 
ECCi.ÉSIASTE,  GANTIOUE  DES  CAA'TIOUES 


JOB 


Job  clnris  I  nih'crsité. 


Visite  de  trois  a/nis. 


Chap.  I.  'Il  y  avait  dans  le  pays  '"Ne  l'as-tu  pas  protégé,  lui,  sa  mai- 
d'Uts"  un  homme  qui  s'appelait  Job.  son,  et  tout  ce  qui  est  à  lui?  Tu  as 
Et  cet  homme  était  intègre  et  droit;  béni  l'œuvre  de  ses  mains,  et  ses  trou- 
il  craignait  Dieu,  et  se  détournait  du  peaux  couvrent  le  pays.  "Mais  étends 
mal.  ta  main,   touche  à  tout  ce  qui  lui  ap- 

-II  lui  naquit  sept  fils  et  trois  filles,      partient,  et  je  suis  sur  qu'il  te  maudit 
'Il  possédait  sept  mille  brebis,  trois      en  face.  '-L'Éternel  dit  à  Satan  :  Voici, 
mille  chameaux,  cinq  cents  paires  de     tout  ce  qui   lui   appartient,   je  te   le 
bœufs,  cinq  cents  ânesses,  et  un  très      livre;  seulement,  ne  porte  pas  la  main 

sur  lui. 

Et  Satan  se  retira  de  devant  la  face 
de  l'Eternel. 

''Un  jour  que  les  fils  et  les  filles  de 
.Job   mangeaient   et  buvaient  du    vin 


dans  la  maison  de  leui 

arriva  auprès  de  Job  un  messager 


grand  nombre  de  serviteurs.  Et  cet 
homme  était  le  jdus  considérable  de 
tous  les  fils  de  l'Orient*. 

*Ses  fds  allaient  les  uns  chez  les 
autres  et  donnaient  tour  à  tour  un 
festin,  et  ils  invitaient  leurs  trois  sœurs 

à   manger    et  à   boire   avec   eux.   '^Et  arriva  auprès  de  Job  un  messager  qui 

quand  les  jours  de  festin  étaient  pas-  dit  :  Les  bœufs  labouraient  et  les  ànes- 

sés.  Job  appelait  et  sanctifiait  ses  fils,  ses  paissaient  à  côté  d'eux;  '^des  Sa- 

puis  il  se  levait  de  bon  matin  et  offrait  béens   se   sont  jetés   dessus,    les  ont 

pour  chacun  d'eux  un  holocauste;  car  enlevés,  et  ont  passé  les  serviteurs  au 

Job  disait  :  Peut-être  mes  fils  ont-ils  fil  de  l'épée.   Et  je  me  suis  échappé 

péché  et  ont-ils  offensé  Dieu  dans  leur  moi  seul,  pour  t'en  apporter  la  nou- 

cœur.  C'est  ainsi  que  Job  avait  coutu-  velle. 

me  d'agir.  '^11  parlait  encore,  lorsqu'un  autre 

*0r,  les  fils  de  Dieu''  vinrent  un  jour  vint  et  dit  :  Le  feu  de  13ieu  est  tombé 

se  présenter  devant  l'Eternel,  et  Sa-  du  ciel,  a  embrasé  les  brebis  et  les 

tan  vint  aussi  au  milieu  d'eux.  'L'Eter-  serviteurs,  et  les  a  consumés.  Et  je  me 

nel  dit  à  Satan  :  D'où  viens-tu  ?  Et  Sa-  suis  échappé  moi  seul,   [)our  t'en  ap- 

tan  répondit  à  l'Eternel  :  De  parcourir  porter  la  nouvelle. 


la  terre  et  de  m'y  promener.  "L'Eter- 
nel dit  à  Satan  :  As-tu  remarqué  mon 
serviteur  Job  ?  Il  n'y  a  personne  com- 
me lui  sur  la  terre;  c'est  un  homme 
intègre  et  droit,  craignant  Dieu,  et  se 
détournant  du  mal.  ^Et  Satan  réjion- 
dit  à  l'Eternel  :  Est-ce  d'une  manièie 
désintéressée   que  Job   craint   Dieu  ? 


''11  parlait  encore,  lorsqu  un  autre 
vint  et  dit  :  Des  Chaldéens,  formés  en 
trois  bandes,  se  sont  jetés  sur  les  cha- 
meaux, les  ont  enlevés,  et  ont  passé 
les  serviteurs  au  fil  de  l'épée.  Et  je 
me  suis  échappé  moi  seul,  pour  t'en 
apporter  la  nouvelle. 

'Ml  |)arlait  encore,  l()i'S(]u'un  aulie 


a.    Le  luiys  ilit^.   iui  nord  do  rAr:il)ie  DésiTlc.        /».   Les  fiUilc  l'Oitcni,  lialjiUmt; 
de  la  PjilestîrH*.         c.   f.es  fils  de  Oicu.   les  esprits  célestes. 


des  li'iljus  arabes  à  1  urienl 


571 


Chap.  1, 10-3,5. 


JOB. 


vint  et  dit  :  Tes  fils  et  tes  filles  man- 
geaient et  buvaient  du  vin  dans  la 
maison  de  leur  frère  aîné;  ''et  voici, 
un  grand  vent  est  venu  de  l'autre  côté 
du  désert,  et  a  frappé  contre  les  qua- 
tre coins  de  la  maison  ;  elle  s'est  écrou- 
lée sur  les  jeunes  gens,  et  ils  sont 
morts.  Et  je  me  suis  écliapjié  moi  seul, 
pour  t'en  apporter  la  nouvelle. 
•  -"Alors  Job  se  leva,  déchira  son  man- 
teau, et  se  rasa  la  tète  ;  puis,  se  jetant 
parterre,  il  se  prosterna,  ^'et  dit:  Je 
suis  sorti  nu  du  sein  de  ma  mère,  et 
nu  je  retournerai  dans  le  sein  de  la 
terre.  L'Eternel  a  donné,  et  l'Eternel 
a  ôté;  que  le  nom  de  l'Eternel  soit 
béni  ! 

--En  tout  cela,  Job  ne  pécha  point 
et  n'attribua  rien  d'injuste  à  Dieu. 

Chap.  IL  '  Or,  les  fils  de  Dieu  vin- 
rent un  jour  se  présenter  devant  l'E- 
ternel, et  Satan  vint  aussi  au  milieu 
d'eux  se  présenter  devant  l'Eternel. 
^L'Eternel  dit  à  Satan  :  D'où  viens-tu  ? 
Et  Satan  répondit  à  l'Eternel  :  De  par- 
courir la  terre  et  de  m'y  promener. 
^L'Éternel  dit  à  Satan  :  As-tu  remar- 
qué mon  serviteur  Job  ?  Il  n'y  a  per- 
sonne comme  lui  sur  la  terre;  c'est 
un  homme  intègre  et  droit,  craignant 
Dieu,  et  se  détournant  du  mal.  Il  de- 
meure ferme  dans  son  intégrité,  et  tu 
m'excites  à  le  perdre  sans  motif.  ""Et 
Satan  répondit  à  l'Eternel  :  Peau  pour 
peau  !  tout  ce  que  possède  un  homme, 


il  le  donne  pour  sa  vie.  '^Mais  étends 
ta  main,  touche  à  ses  os  et  à  sa  chair, 
et  je  suis  sûr  qu'il  te  maudit  en  face. 
^L'Éternel  dit  à  Satan  :  Voici,  je  te  le 
livre  :  seulement,  épargne  sa  vie. 

^Et  Satan  se  retira  de  devant  la  face 
de  l'Eternel. 

Puis  il  frappa  Job  d'un  ulcère  malin, 
depuis  la  plante  du  pied  jusqu'au  som- 
met de  la  tête.  ^Et  Job  jjrit  un  tesson 
pour  se  gratter  et  s'assit  sur  la  cendre. 
'Sa  femme  lui  dit  :  Tu  demeures  ferme 
dans  ton  intégrité  !  Maudis  Dieu,  et 
meurs!  '"Mais  Job  lui  répondit:  Tu 
])arles  comme  une  femme  insensée. 
Quoi  !  nous  recevons  de  Dieu  le  bien, 
et  nous  ne  recevrions  pas  aussi  le  mal  ! 

En  tout  cela,  Job  ne  pécha  point 
par  ses  lèvres. 

"Trois  amis  de  Job,  Eliphaz  de 
Théman,  Bildad  de  Schuach,  et  Tso- 
phar  de  Naama ,  apprirent  tous  les 
malheurs  qui  lui  étaient  arrivés.  Ils 
se  concertèrent  et  partirent  de  chez 
eux,  pour  aller  le  jilaindre  et  le  con- 
soler. '-Ayant  de  loin  porté  les  regards 
sur  lui,  ils  ne  le  reconnurent  pas,  et 
ils  élevèrent  la  voix  et  pleurèrent.  Ils 
déchirèrent  leurs  manteaux,  et  ils  je- 
tèrent de  la  poussière  en  l'air  au-des- 
sus de  leur  tête.  '''Et  ils  se  tinrent 
assis  à  terre  auprès  de  lui  sept  jours 
et  sept  nuits,  sans  lui  dire  une  parole, 
car  ils  voyaient  combien  sa  douleur 
était  grande. 


Plaintes  de  Job. 

X  bouche  et  maudit  le  jour  de  sa  nais- 


Chap,  ni.     'Après  cela.  Job  ouvrit  1 
sance.  ^11  prit  la  parole  et  dit  : 


'Périsse  le  jour  où  je  suis  né. 
Et  la  nuit  qui  dit  :  Un  enfant  mâle  est  conçu  ! 
■'Ce  jour  !  qu'il  se  change  en  ténèbres, 
Que  Dieu  n'en  ait  point  souci  dans  le  ciel. 
Et  que  la  lumière  ne  rayonne  plus  sur  lui  ! 

^Que  l'obscurité  et  l'ombre  de  la  mort  s'en  emparent. 
Que  des  nuées  établissent  leur  demeure  au-dessus  de  lui, 
l']t  que  de  noirs  phénomènes  l'épouvantent  ! 


JOB.  Chap.  S,6-v;. 

^ Cette  nuit  !  que  les  ténèbres  en  fassent  leur  proie, 
Qu'elle  disparaisse  de  l'année, 

Ou'elle  ne  soit  plus  comptée  parmi  les  mois  ! 

"Oue  cette  nuit  devienne  stérile, 
Que  l'allégresse  en  soit  bannie  ! 

^Qu'elle  soit  maudite  ]iar  ceux  qui  maudissent  les  jours". 
Par  ceux  qui  savent  exciter  le  léviathan*  ! 

"Que  les  étoiles  de  son  crépuscule  s'obscurcissent. 
Qu'elle  attende  en  vain  la  lumière, 

Et  qu'elle  ne  voie  point  les  paupières  de  l'aurore  ! 

'"Car  elle  n'a  pas  fermé  le  sein  qui  me  conçut. 
Ni  dérobé  la  souffrance  à  mes  regards. 

"Pourquoi  ne  suis-je  pas  mort  dans  le  ventre  de  ma  mère  } 
Pourquoi  n'ai-je  pas  expiré  au  sortir  de  ses  entrailles  ? 

'-Pourquoi  ai-je  trouvé  des  genoux  pour  me  recevoir. 
Et  des  mamelles  pour  m'allaiter  ? 

''"Je  serais  couché  mainteiumt,  je  serais  tranquille. 
Je  dormirais,  je  reposerais, 

'*Avec  les  rois  et  les  grands  de  la  terre, 
Qui  se  bâtirent  des  mausolées, 

'^Avec  les  princes  c[ui  avaient  de  l'or, 
Et  qui  remplirent  d'argent  leurs  demeures. 

"^Ou  je  n'existerais  pas,  je  serais  comme  un  avorton  caché. 
Comme  des  enfants  fjui  n'ont  pas  vu  la  lumière. 

''Là''  ne  s'agitent  joins  les  méchants. 
Et  là  se  reposent  ceux  qui  sont  fatigués  et  sans  force; 

"*Les  captifs  sont  tous  en  paix. 
Ils  n'entendent  pas  la  voix  de  l'oppresseur; 

'"Le  petit  et  le  grand  sont  là. 
Et  l'esclave  n'est  ])lus  soumis  à  son  maître. 

^"Pourquoi  donnc-t-il"'  la  lumière  à  celui  cjui  souffre. 
Et  la  vie  à  ceux  c[ui  ont  l'amertume  dans  l'àme, 

-'Qui  espèrent  en  vain  la  mort. 
Et  cjui  la  convoitent  plus  qu'un  trésor, 

--Qui  seraient  transportés  de  joie 
Et  saisis  d'allégresse,  s'ils  trouvaient  le  tombeau!* 

-^A  l'homme  qui  ne  sait  où  aller. 
Et  que  Dieu  cerne  de  toutes  parts  .' 

-*Mes  soupirs  sont  nui  nourriture. 
Et  mes  cris  se  répandent  comme  l'eau. 

-^Ge  cjue  je  crains,  c'est  ce  qui  m'arrive; 
Ce  fjue  je  redoute,  c'est  ce  qui  m'atteint. 

'-^Je  n'ai  ni  tranquillité,  ni  paix,  ni  repos. 
Et  le  trouble  s'est  emparé  de  moi. 

a.  Magiciens  ou  enchanteurs,  qui  attiraient,  sur  certains  jours  des  calamités  et  des  dêsaslres.  b.  Le  Ici'ia- 

tliaii.  ninnstre  marin,   spécialement  le  crocodile,  'lO,  jo.  elc.  Au   liguri-,  ce  mnl  désijj^ne  une  puiss; 
voy.  Esaïe  27,  i.         c.   Dans  le  séjour  des  morts.         tl .   Dieu. 

57:{ 


I^IIIHMIII 


Chap.i.i-n.  JOB. 

Discours  cl' Eliphaz  à  Job. 

Chap.  IV.     '  Eliphaz  de  Théman  prit  la  parole  et  dit  : 

^Si  nous  osons  ouvrir  la  bouche,  en  seras-tu  peiné  ? 
Mais  qui  pourrait  garder  le  silence  ? 

'Voici,  tu  as  souvent  enseigné  les  autres, 
Tu  as  fortifié  les  mains  languissantes, 

■*Tes  paroles  ont  relevé  ceux  qui  chancelaient, 
Tu  as  affermi  les  genoux  qui  pliaient. 

^Et  maintenant  cju'il  s'agit  de  toi,  tu  faiblis  ! 
Maintenant  que  tu  es  atteint,  tu  te  troubles  ! 

^Ta  crainte  de  Dieu  n'est-elle  pas  ton  soutien  ? 
Ton  espérance,  n'est-ce  pas  ton  intégrité  ? 

'Cherche  dans  ton  souvenir  :  quel  est  l'innocent  qui  a  péri  ? 
Quels  sont  les  justes  qui  ont  été  exterminés  ? 

**Pour  moi,  je  l'ai  vu,  ceux  qui  labourent  l'inicjuité 
Et  c[ui  sèment  l'injustice  en  moissonnent  les  fruits; 

^Ils  périssent  par  le  souffle  de  Dieu, 
Ils  sont  consumés  par  le  vent  de  sa  colère. 

'"Le  rugissement  des  lions  prend  fin, 
Les  dents  des  lionceaux  sont  brisées; 

"Le  lion  périt  faute  de  proie. 
Et  les  petits  de  la  lionne  se  dispersent. 

'^Une  parole  est  arrivée  furtivement  jusqu'à  moi. 
Et  mon  oreille  en  a  recueilli  les  sons  légers. 

'^Au  moment  où  les  visions  de  la  nuit  agitent  la  pensée, 
Quand  les  hommes  sont  livrés  à  un  profond  sommeil, 

'■•Je  fus  saisi  de  fraveur  et  d'épouvante. 
Et  tous  mes  os  tremblèrent. 

'HJn  esprit  passa  près  de  moi 

Tous  mes  cheveux  se  hérissèrent 

'^Une  figure  d'un  aspect  inconnu  était  devant  mes  yeux. 
Et  j'entendis  une  voix  qui  murmurait  doucement  : 

'"L'homme  serait-il  juste  devant  Dieu  ? 
Serait-il  pur  devant  celui  qui  l'a  fait  ? 

'*Si  Dieu  n'a  pas  confiance  en  ses  serviteurs", 
S'il  trouve  de  la  folie  chez  ses  anges, 

'^^ Combien  plus  chez  ceux  qui  habitent  des  maisons  d'argile, 
Qui  tirent  leur  origine  de  la  poussière, 

Et  qui  peuvent  être  écrasés  comme  un  vermisseau  ! 

^°Du  matin  au  soir  ils  sont  brisés. 
Ils  périssent  pour  toujours,  et  nul  n'y  prend  garde; 

^'  Le  fil  de  leur  vie  est  coupé. 
Ils  meurent,  et  ils  n'ont  pas  acquis  la  sagesse. 

a.  Ses  serifiUiirs,  les  esprits  célestes. 

574 


JOB.  Chap.5,i-Qi. 

Chap.  V.     'Crie  maintenant  !  Qui  te  répondra  ? 
Auquel  des  saints"  t'adresseras-tu  ? 

-L'insensé  périt  dans  sa  colère, 
Le  fou  meurt  dans  ses  emportements. 

^J'ai  vu  l'insensé  jirendre  l'aeine  ; 
Puis  soudain  j'ai  maudit  sa  demeure. 

■'Plus  de  prospérité  pour  ses  fils, 
Ils  sont  foulés  à  la  porte*,  et  personne  qui  les  délivre. 

^Sa  moisson  est  dévorée  par  des  affamés, 
Qui  viennent  l'enlever  jusque  dans  les  épines, 

Et  ses  biens  sont  engloutis  par  des  hommes  altérés. 

*Le  malheur  ne  sort  pas  de  la  poussière, 
Et  la  souffrance  ne  germe  pas  du  sol; 

^L'homme  naît  pour  souflVir, 
Comme  l'étincelle'"  pour  voler. 

"^Pour  moi,  j'aurais  recours  à  Dieu, 
Et  c'est  à  Dieu  que  j'exposerais  ma  cause. 

'Il  fait  des  choses  grandes  et  insondables, 
Des  merveilles  sans  nombre; 

'"Il  répand  la  pluie  sur  la  terre. 
Et  envoie  l'eau  sur  les  campagnes; 

"Il  relève  les  humbles, 
Et  délivre  les  affligés; 

'-Il  anéantit  les  projets  des  hommes  rusés. 
Et  leurs  mains  ne  peuvent  les  accomplir  : 

"Il  prend  les  sages  dans  leur  propre  ruse. 
Et  les  desseins  des  hommes  artificieux  sont  renversés  : 

'■'Ils  rencontrent  les  ténèbres  au  milieu  du  joui-. 
Ils  tâtonnent  en  plein  midi  comme  dans  la  nuit. 

'^Ainsi  Dieu  protège  le  faible  contre  leurs  menaces. 
Et  le  sauve  de  la  main  des  puissants  ; 

'^Et  l'espérance  soutient  le  malheureux, 
Mais  l'iniquité  ferme  la  bouche. 

'"Heureux  l'homme  que  Dieu  châtie  ! 
Ne  méprise  pas  la  correction  du  Tout-Puissant. 

'"Il  fait  la  plaie,  et  il  la  bande; 
Il  blesse,  et  sa  main  guérit. 

"Six  fois  il  te  délivrera  de  l'angoisse, 
Et  sept  fois  le  mal  ne  t'atteindra  pas. 

■"Il  te  sauvera  de  la  mort  pendant  la  famine. 
Et  des  coups  du  glaive  pendant  la  guerre. 

^'Tu  seras  à  l'abri  du  fléau  de  la  langue. 
Tu  seras  sans  crainte  quand  viendra  la  dévastation. 

a.  Des  saints,  îles  anges.         b.  C'était  ù   la   porte  des  villes  que  se  rendait  la  justice.         c    L'etinceile,  hébr. 
les  fils  de  la  flamme. 

575 


■Chap.  5,oj2-6,i5.  JOB. 

°^Tu  te  riras  de  la  dévastation  comme  de  la  famine, 
Et  tu  n'auras  pas  à  redouter  les  bêtes  de  la  terre  ; 

-^Gar  tu  feras  alliance  avec  les  pierres  des  champs, 
Et  les  bêtes  de  la  terre  seront  en  paix  avec  toi. 

-^Tu  jouiras  du  bonheur  sous  ta  tente, 
Tu  retrouveras  tes  troupeaux  au  complet, 

'^'^Tu  verras  ta  postérité  s'accroître, 
Et  tes  rejetons  se  multiplier  comme  l'herbe  des  champs. 

-"Tu  entreras  au  sépulcre  dans  la  vieillesse, 
Comme  on  emporte  une  gerbe  en  son  temps. 

^^ Voilà  ce  que  nous  avons  reconnu,  voilà  ce  qui  est; 
A  toi  d'entendre  et  de  mettre  à  profit. 

Réponse  de  Job  à  Eliphaz. 
Chap.   VI.      'Job  prit  la  parole  et  dit  : 

-Oh  !  s'il  était  possible  de  peser  ma  douleur. 
Et  si  toutes  mes  calamités  étaient  sur  la  balance, 

''Elles  seraient  plus  pesantes  que  le  sable  de  la  mer  : 
Voilà  pourquoi  mes  paroles  A-ont  jusqu'à  la  folie  ! 

*Car  les  flèches  du  Tout-Puissant  m'ont  percé. 
Et  mon  àme  en  suce  le  venin  ; 

Les  terreurs  de  Dieu  se  i-angent  en  bataille  contre  moi. 

^L'àne  sauvage  crie-t-il  auprès  de  l'herbe  tendre  ? 
Le  bœuf  mugit-il  auprès  de  son  fourrage  ? 

"Peut-on  manger  ce  qui  est  fade  et  sans  sel  ? 
Y  a-t-il  de  la  saveur  dans  le  blanc  d'un  œuf  ? 

'Ce  que  je  voudrais  ne  pas  toucher. 
C'est  là  ma  nourriture,  si  dégoûtante  soit-elle  ! 


o 


^Puisse  mon  vœu  s'accomplir. 
Et  Dieu  veuille  réaliser  mon  espérance  ! 

^Qu'il  plaise  à  Dieu  de  m'écraser. 
Qu'il  étende  sa  main  et  qu'il  m'achève  ! 

'"11  me  restera  du  moins  une  consolation. 
Une  joie  dans  les  maux  dont  il  m'accable  : 

Jamais  je  n'ai  transgressé  les  ordres  du  Saint. 

"Pourquoi  espérer  quand  je  n'ai  plus  de  force  ? 
Pourquoi  attendre  quand  ma  fin  est  certaine  ? 

'-Ma  force  est-elle  une  force  de  pierre  ? 
Mon  corps  est-il  d'airain  ? 

'•'Ne  suis-je  pas  sans  ressource, 
Et  le  salut  n'est-il  pas  loin  de  moi  ? 

'''Celui  qui  souffre  a  droit  à  la  compassion  de  son  ami. 
Même  quand  il  abandonnerait  la  crainte  du  Tout-Puissant. 
'^Mes  frères  sont  perfides  comme  un  torrent, 

576 


JOB.  Cluip.  6,16-7,1. 

Comme  le  lit  des  torrents  qui  disparaissent. 

"^Les  olaeons  en  troublent  le  eours, 
La  neige  s'y  précipite  ; 

''\'iennent  les  chaleurs,  et  ils  tarissent, 
Les  l'eux  du  soleil,  et  leur  lit  demeure  à  sec. 

"*Les  caravanes  se  détournent  de  leur  chemin, 
S'enfoncent  dans  le  désert,  et  ])érissent. 

"Les  caravanes  de  Théma  fixent  le  regard, 
Les  voyageurs  de  Séba  sont  |)leins  d'espoir; 

^"Ils  sont  honteux  d'avoir  eu  confiance. 
Ils  restent  confondus  quand  ils  arrivent. 

'-'Ainsi,  ^■<)us  êtes  comme  si  ^^)us  n'existiez  ])as  ; 
Vous  voyez  mon  angoisse,  et  vous  en  avez  horreur  ! 

"^-Vous  ai-je  dit  :  Donnez-moi  cpiehpie  chose, 
Faites  en  ma  faveur  des  présents  avec  vos  biens. 

-^Délivrez-moi  de  la  main  de  l'ennemi. 
Rachetez-moi  de  la  main  des  méchants? 

-'Instruisi'z-moi,  et  je  me  taiiai; 
Faites-moi  conqjrendre  en  (pioi  j'ai  péclié- 

^^Que  les  paroles  vraies  s(uil  persuasixes  ! 
Mais  que  prouvent  vos  remontrances  ? 

^^Voulez-vous  donc  blâmer  ce  (pie  j'ai  dit. 
Et  ne  voir  que  du  vent  dans  les  discours  d  un  désespère  ! 

^"Vous  accablez  un  or|ihelin, 
Vous  persécutez  Aotre  ami. 

-'^Regardez-moi,  je  vous  prie  ! 
Vous  mentirais-je  en  face  ? 

'-"Revenez,  ne  soyez  pas  injustes; 
Revenez,  et  reconnaissez  mon  innocence. 

^"Y  a-t-il  de  l'iniquité  sur  ma  langue, 
Et  ma  bouche  ne  discerne-t-elle  pas  le  mal  ? 

Cliap.  y II.     'Le  sort  de  l'homme  sur  la  tei're  est  celui  d'un  soldat, 
Et  ses  jours  sont  ceux  d'un  mercenaire. 

'-Comme  l'esclave  sou])ire  ajirès  l'ombre, 
Comme  l'ouvi-ier  attend  son  salaire, 

^Ainsi  j'ai  |)our  ])artage  des  mois  de  doideur. 
J'ai  |)our  mon  lot  des  nuits  de  souffrance. 

*Je  me  couche,  et  je  dis  :  Quand  me  lèverai-je  ?  quand  finira  la 
Et  je  suis  rassasié  d'agitations  jusqu'au  point  du  jour.  [nuit  ? 

^Mon  corps  se  couvre  de  vers  et  d'une  croûte  terreuse, 
Ma  ])eau  se  crevasse  et  se  dissout. 

*Mes  jours  sont  plus  rapides  (juc  la  navette  du  tisserand, 
Ils  s'évanouissent  :  plus  tres|)érance  ! 

"Souviens-toi"  que  ma  vie  est  un  souiïlc  ! 

a.  Sous-ciil.  ('  ù  Dieu  !  » 

577 


Chap.  7,8-8,0.  JOB. 

Mes  yeux  ne  reverront  pas  le  bonheur. 

'^L'œil  ([ui  me  regarde  ne  me  regardera  plus; 
Ton  œil  nie  cherchera,  et  je  ne  serai  plus.  ■ 

^ Comme  la  nuée  se  dissipe  et  s'en  va, 
Celui  qui  descend  au  séjour  des  morts  ne  remontera  pas; 

'"Il  ne  reviendra  plus  dans  sa  maison. 
Et  le  lieu  qu'il  habitait  ne  le  connaîtra  plus. 

"  C'est  pourquoi  je  ne  retiendrai  point  ma  bouche, 
Je  jiarlerai  dans  l'angoisse  de  mon  cœur, 

Je  me  j^laindrai  dans  l'amertume  de  mon  âme. 

'-Suis-je  une  mer,  ou  un  monstre  marin. 
Pour  que  tu  établisses  des  gardes  autour  de  moi  } 

''Quand  je  dis  :  Mon  lit  me  soulagera, 
Ma  couche  calmera  mes  douleurs,  — • 

'''C'est  alors  que  tu  m'effraies  |)ar  des  songes. 
Que  tu  m'épouvantes  par  des  visions. 

'^Ah  !  je  voudrais  être  étranglé  ! 
Je  voudrais  la  mort  plutôt  que  ces  os  ! 

'"Je  les  méprise  !...  je  ne  vivrai  jjas  toujours... 
Laisse-moi,  car  ma  vie  n'est  qu'un  souffle. 

'"Qu'est-ce  que  l'homme,  pour  que  tu  en  fasses  tant  de  cas. 
Pour  que  tu  daignes  ])rendre  garde  à  lui, 

"'Pour  que  tu  le  visites  tous  les  matins, 
Pour  que  tu  l'éprouves  à  tous  les  instants  ? 

'"Quand  cesseras-tu  d'avoir  le  regard  sur  moi  ? 
Quand  me  laisseras-tu  le  temps  d'a\  aler  ma  salive  ? 

-"Si  j'ai  péché,  qu'ai-je  pu  te  faire,  gardien  des  hommes  ? 
Pourquoi  me  mettre  en  butte  à  tes  traits  ? 
Pourquoi  me  rendre  à  charge  à  moi-même  ? 

'-'Que  ne  pardonnes-tu  mon  ])éché, 
Et  (pie  n'oublies-tu  mon  iniquité  ? 

Car  je  vais  me  coucher  dans  la  poussière  ; 
Tu  me  chercheras,  et  je  ne  serai  plus. 

Discours  de  Bildncl  à  Job. 
(Inij).   y  m.      'Bildad  de  Scliuach  prit  la  ])arole  et  dit  : 

-Jusques  à  quand  veux-tu  discourir  de  la  sorte, 
Et  les  ])aroles  de  ta  bouche  seront-elles  un  vent  im|)étueux  ? 

'Dieu  renverserait-il  le  droit  ? 
Le  Tout-Puissant  renverserait-il  la  justice  ? 

''Si  tes  fils  ont  péché  contre  lui, 
Il  les  a  livrés  à  leur  péché. 

"'Mais  toi,  si  tu  as  recours  à  Dieu, 
Si  tu  implores  le  Tout-Puissant; 

"Si  tu  es  juste  et  droit, 
Cerlainemenl  alors  il  veillera  sur  toi, 

578 


JOB.  Chap.  8,1-9,5. 

Et  rendra  le  bonheur  à  ton  innocente  demeure; 

"Ton  ancienne  prospérité  semblera  peu  de  chose, 
Celle  qui  t'est  réservée  sera  bien  plus  grande. 

^Interroge  ceux  des  générations  passées, 
Sois  attentif  à  l'expérience  de  leurs  jaères.  — 

'^Car  nous  sommes  d'hier,  et  nous  ne  savons  rien, 
Nos  jours  sur  la  terre  ne  sont  qu'une  ombre.  — 

'"Ils  t'instruiront,  ils  te  parleront, 
,  Ils  tireront  de  leur  cœur  ces  sentences  : 

"Le  jonc  croît-il  sans  marais  ? 
Le  roseau  croit-il  sans  humidité  ? 

'-Encore  vert  et  sans  (pi'on  le  coupe, 
11  sèche  plus  vite  cjue  toutes  les  herbes. 

'^Ainsi  arrive-t-il  à  tous  ceux  qui  oublient  Dieu, 
Et  l'espérance  de  l'impie  périra. 

'■'Son  assurance  est  brisée. 
Son  soutien  est  une  toile  d'araignée. 

'^11  s'appuie  sur  sa  maison,  et  elle  n'est  pas  ferme; 
Il  s'y  cramponne,  et  elle  ne  résiste  jias. 

'^Dans  toute  sa  vigueur  en  plein  soleil. 
Il  étend  ses  rameaux  sur  son  jardin, 

'"Il  entrelace  ses  racines  ])armi  les  pierres. 
Il  pénètre  jusque  dans  les  murailles; 

"*L'arrache-t-on  du  lieu  qu'il  occupe. 
Ce  lieu  le  renie  :  Je  ne  t'ai  point  connu  ! 

'^'elies  sont  les  délices  que  ses  voies  lui  ]5rocurent. 
Puis  sur  le  même  sol  d'autres  s'élèvent  après  lui.  — 

-"Non,  Dieu  ne  rejette  point  l'homme  intègre. 
Et  il  ne  protège  point  les  méchants. 

^'11  remplira  ta  bouche  de  cris  de  joie. 
Et  tes  lèvres  de  chants  d'allégresse. 

"Tes  ennemis  seront  couverts  de  honte; 
La  tente  des  méchants  disjiaraîtra. 

Réponse  de  Job  à  Bildad. 

Chap.  IX.      'Job  prit  la  parole  et  dit  : 

-Je  sais  bien  qu'il  en  est  ainsi  ! 
Comment  l'homme  serait-il  juste  devant  Dieu  ? 

'S'il  voulait  contester  avec  lui. 
Sur  mille  choses  il  ne  pourrait  répondre  à  une  seule. 

*X  lui  la  sagesse  et  la  toute-puissance  : 
Qui  lui  résisterait  impunément  ? 

^11  transporte  soudain  les  montagnes. 
Il  les  renverse  dans  sa  colère. 


579 


Chap.  'J,6-ii.  JOB. 

*I1  secoue  la  terre  sur  sa  base, 
Et  ses  coloiiues  sont  ébranlées. 

'Il  commande  au  soleil,  et  le  soleil  ne  parait  pas; 
Il  met  un  sceau  sur  les  étoiles. 

^'Seul,  il  étend  les  cieux. 
Il  marche  sur  les  hauteurs  de  la  mer. 

'■"11  a  créé  la  Grande  Ourse,  TOrion  et  les  Pléiades, 
Et  les  étoiles  des  régions  australes '^. 

'"11  fait  des  choses  grandes  et  insondables. 
Des  merveilles  sans  nombre. 

"Voici,  il  passe  près  de  moi,  et  je  ne  le  vois  j)as. 
Il  s'en  va,  et  je  ne  l'aperçois  jjas. 

'-S'il  enlève,  qui  s'y  opposera  ? 
Qui  lui  dira  :  Que  fais-tu  ? 

'^Dieu  ne  retire  point  sa  colère; 
Sous  lui  s'inclinent  les  appuis  de  rorgueil. 

'^Et  moi,  comment  lui  ré])ondre  ^ 
Quelles  paroles  choisir  ? 

"'Quand  je  serais  juste,  je  ne  répondrais  pas; 
Je  ne  puis  qu'implorer  mon  juge. 

'*Et  quand  il  m'exaucerait,  si  je  l'invoque, 
Je  ne  croirais  j^as  qu'il  eût  écouté  ma  voix, 

'"Lui  qui  m'assaille  comme  par  une  tenq)éte. 
Qui  multiplie  sans  raison  mes  blessures, 

'*Qui  ne  me  laisse  pas  respirer, 
Qui  me  rassasie  d'amertume. 

'^Recourir  à  la  force  !  Il  est  tout-puissant. 
A  la  justice  !  Qui  me  fera  comparaître  ? 

-"Suis-je  juste,  ma  bouche  me  condamnera; 
Suis-je  innocent,  il  me  déclarera  coupable. 

^'Innocent  !  Je  le  suis  ;  mais  je  ne  tiens  pas  à  la  vie. 
Je  méprise  mon  existence. 

^^Qu'im])orte  après  tout  ?  Car,  j'ose  le  dire, 
Il  détruit  l'innocent  comme  le  coupable. 

-'Si  du  moins  le  fléau  donnait  soudain  la  moit  !... 
Mais  il  se  rit  des  épreuves  de  l'innocent. 

^*La  terre  est  livrée  aux  mains  de  l'impie; 
Il  voile  la  face  des  juges. 

Si  ce  n'est  pas  lui,  qui  est-ce  donc  ? 

-''Mes  jours  sont  plus  rajiides  qu'un  courrier  ; 
Ils  fuient  sans  avoir  vu  le  bonheur; 

*^Ils  passent  comme  les  navires  de  jonc. 
Comme  l'aigle  qui  fond  sur  sa  proie. 

"Si  je  dis  :  Je  veux  oublier  mes  souffrances, 

a.  Hébreu  :  et  les  chambres  du  midi. 

580 


JOB.  Chap.  U, 26-10,1:}. 

Laisser  ma  tristessf.\  re|)reiulre  coiirage, 

-*Je  suis  ollrayé  de  toutes  mes  douleurs, 
Je  sais  que  tu  ue  uie  tiendras  pas  poui'  iunocent. 

'-'■'Je  serai  juyé  coupable; 
Pourquoi  me  latit^uer  en  \  ain  ? 

""Quand  je  me  laverais  dans  la  nei^e, 
Quand  je  j^uiifierais  mes  mains  avec  tlu  savon, 

""Tu  me  jilongerais  dans  la  lange. 
Et  mes  vêtements  m'auraient  en  horreur. 

•'-Il  n'est  pas  un  homme  comme  moi,  pour  ([ue  je  lui  réi)onde. 
Pour  que  nous  allions  ensemble  en  justice. 

■"Il  n'y  a  pas  entre  nous  d'arbilic, 
Qui  pose  sa  main  sur  nous  deux. 

^■'Qu'il  retire  sa  verge  de  dessus  moi, 
Que  ses  terreurs  ne  me  troublent  plus  ; 

^^ Alors  je  parlerai,  et  je  ne  le  craindrai  pas. 
Aulreineul,  je  ne  suis  point  à  moi-nu'me. 

Chap.  A.      '  Mon  àme  est  dégoûtée  de  la  vie  ! 
Je  donnerai  cours  à  ma  |)lainte, 

Je  parlerai  dans  l'amertume  tle  mon  àme. 

-Je  dis  à  Dieu  :  Ne  me  condamne  |ias  ! 
Fais-moi  savoir  pourtjuoi  tu  \\\v  prends  à  partie  ! 

^Te  parait-il  bien  de  maltraiter, 
De  repousser  l'ouvrage  de  tes  mains, 

Et  de  faire  briller  ta  faveur  sur  le  conseil  des  méchants  ? 

•'As-tu  des  yeux  de  chair, 
Vois-tu  comme  voit  un  homme  .' 

^Tes  jours  sont-ils  comme  les  jours  de  l'homme, 
Et  tes  années  comme  ses  années, 

^Pour  que  tu  recherches  mon  ini(piité, 
Pour  que  tu  t'enquières  de  mon  péché, 

"Sachant  bien  que  je  ne  suis  pas  coupable. 
Et  que  nul  ne  peut  me  délivrer  de  ta  main  ? 

*Tes  mains  m'ont  formé,  elles  m'ont  créé. 
Elles  m'ont  fait  tout  entier —  VA  tu  me  détruirais  ! 

"SouN  iens-loi  (|ue  tu  m'as  façonné  comme  de  l'argile; 
Voudrais-tu  tie  nouveau  me  réduire  en  poussière  ? 

'"Ne  m'as-lu  pas  coulé  comme  tlu  hiit  ^ 
Ne  m'as-tu  pas  caillé  comme  du  frouuige  .' 

"Tu  m'as  revêtu  de  peau  et  de  chair, 
Tu  m'as  tissé  d'os  et  de  nerfs  ; 

'^Tu  m'as  accordé  ta  grâce  avec  la  vie. 
Tu  m'as  conservé  par  tes  soins  et  sous  ta  garde. 

""Voici  néanmoins  ce  que  tu  cachais  dans  ton  cœur. 
Voici,  je  le  sais,  ce  que  tu  as  résolu  en  toi-mcme. 

581 


Chap.  I0,ik-ll,u.  JOB. 

"Si  je  pèche,  tu  m'observes, 
Tu  ne  pardonnes  ])as  mon  iniquité. 

'^Suis-je  coupable,  malheur  à  moi  ! 
Suis-je  innocent,  je  n'ose  lever  la  tête. 

Rassasié  de  honte  et  absorbé  dans  ma  misère. 

*'Et  si  j'ose  la  lever,  tu  me  poursuis  comme  un  lion, 
Tu  me  frappes  encore  par  des  prodiges, 

'"Tu  m'opposes  de  nouveaux  témoins. 
Tu  multiplies  tes  fureurs  contre  moi. 

Tu  m'assailles  d'une  succession  de  calamités. 

'^Pourquoi  m'as-tu  fait  soi'tir  du  sein  de  ma  mère  ? 
Je  serais  mort,  et  aucun  œil  ne  m'aurait  vu; 

"Je  serais  comme  si  je  n'eusse  pas  existé. 
Et  j'aurais  passé  du  ventre  de  ma  mère  au  sé])ulcre. 

-"Mes  jours  ne  sont-ils  pas  en  petit  nombre  ?  Qu'il  me  laisse. 
Qu'il  se  retire  de  moi,  et  que  je  respire  un  peu, 

'^'Avant  que  je  m'en  aille,  pour  ne  plus  revenir, 
Dans  le  pays  des  ténèbres  et  de  l'ombre  de  la  mort, 

--Pays  d'une  obscurité  profonde, 
Où  régnent  l'ombre  de  la  mort  et  la  confusion, 
l']t  où  la  lumière  est  semblable  aux  ténèbres. 

Discours  de  Tsop/iar  à  Job. 

Chap.  XI.      'Tsophar  de  Naama  prit  la  parole  et  dit  : 

-Cette  multitude  de  paroles  ne  trouvera-t-elle  point  de  réponse 
Et  suffira-t-il  d'être  un  discoureur  pour  avoir  raison  ? 

^Tes  vains  propos  feront-ils  taire  les  gens  ? 
Te  moqueras-tu,  sans  que  personne  te  confonde  ? 

*Tu  dis  :  Ma  manière  de  voir  est  juste, 
Et  je  suis  pur  à  tes  yeux.  — 

^Oh  !  si  Dieu  voulait  ])arler. 
S'il  ouvrait  les  lèvres  pour  te  répondre, 

'^Et  s'il  te  révélait  les  secrets  de  sa  sagesse. 
De  son  immense  sagesse. 

Tu  verrais  alors  qu'il  ne  te  traite  pas  selon  ton  iniquité. 

'Prétends-tu  sonder  les  pensées  de  Dieu, 
Parvenir  à  la  connaissance  parfaite  du  Tout-Puissant  ? 

^Elle  est  aussi  haute  que  les  cieux  :  que  feras-tu  ? 
Plus  profonde  que  le  séjour  des  morts  :  (|ue  sauras-tu  ? 

'La  mesure  en  est  plus  longue  que  la  terre. 
Elle  est  plus  large  que  la  mer. 

'"S'il  passe,  s'il  saisit. 
S'il  traîne  à  son  tribunal,  qui  s'y  opposera  ? 

"  Car  il  connaît  les  vicieux. 
Il  voit  facilement  les  coupables. 

582 


JOB.  Chap.  11,12-12,11. 

'-L'homme,  au  contraire,  a  rintelligence  d  un  lou. 
Il  est  né  comme  le  petit  d'un  âne  sauvage. 

'^Pour  toi,  dirige  ton  cœur  vers  Dieu, 
Etends  vers  lui  tes  mains, 

'•'Eloigne-toi  de  l'iniquité. 
Et  ne  laisse  pas  habiter  l'injustice  sous  ta  tente, 

'^Alors  tu  lèveras  ton  front  sans  tache. 
Tu  seras  ferme  et  sans  crainte; 

'^Tu  oublieras  tes  souffrances, 
Tu  t'en  souviendras  comme  des  eaux  écoulées. 

''Tes  jours  auront  plus  d'éclat  que  le  soleil  à  son  midi, 
Tes  ténèbres  seront  comme  la  lumière  du  matin, 

"*Tu  seras  plein  de  confiance,  et  ton  attente  ne  sera  pas  vaine; 
Tu  regarderas  autour  de  toi,  et  tu  reposeras  en  sûreté. 

'"Tu  te  coucheras  sans  que  personne  te  trouble, 
Et  plusieurs  caresseront  ton  visage. 

-"Mais  les  yeux  des  méchants  seront  consumés; 
Pour  eux  point  de  refuge  ; 

La  mort,  voilà  leur  espérance  ! 

Réponse  de  Job  à   Tsop/iar. 

C/iûjj.  XII.      'Job  prit  la  parole  et  dit  : 

"On  dirait,  en  vérité,  que  le  genre  humain  c'est  vous. 
Et  qu'avec  vous  doit  mourir  la  sagesse. 

^J'ai  tout  aussi  bien  que  vous  de  1  intelligence,  moi. 
Je  ne  vous  suis  point  inférieur; 

Et  qui  ne  sait  les  choses  que  vous  dites  ? 

*Je  suis  pour  mes  amis  un  objet  de  raillerie. 
Quand  j'implore  le  secours  de  Dieu  ; 

Le  juste,  l'innocent,  un  objet  de  raillerie  ! 

^Au  malheur  le  mépris  !  c'est  la  devise  des  heureux; 
A  celui  dont  le  pied  chancelle  est  réservé  le  mépris. 
^11  y  a  ])aix  sous  la  tente  des  ])illards. 
Sécurité  pour  ceux  qui  oflénsent  Dieu, 

Pour  quiconcj[ue  se  fait  un  dieu  de  sa  force. 

'Interroge  les  bêtes,  elles  t'instruiront, 
Les  oiseaux  du  ciel,  ils  te  l'apprendront  ; 

"Parle  à  la  terre,  elle  t'instruira; 
Et  les  poissons  de  la  mer  te  le  raconteront. 

^Qui  ne  reconnaît  chez  eux  la  preuve 
Que  la  main  de  l'Eternel  a  fait  toutes  choses  ? 

'"Il  tient  dans  sa  main  l'ànie  de  tout  ce  cpii  a  it, 
Le  souille  de  toute  chair  d'homme. 

"L'oreille  ne  discerne-t-elle  pas  les  paroles. 
Comme  le  palais  savoure  les  aliments  ? 

583 


Chap.  l'2,ii-lS,s.  JOB. 

'-Dans  les  vieillards  se  trouve  la  sagesse, 
Et  dans  une  longue  vie  rintelligence. 

'^En  Dieu  résident  la  sagesse  et  la  jniissance; 
Le  conseil  et  l'intelligence  lui  aj)|)artiennent. 

'*Ce  qu'il  renverse  ne  sera  point  rebâti, 
Celui  qu'il  enferme  ne  sera  point  délivré. 

'^11  retient  les  eaux  et  tout  se  dessèche; 
Il  les  lâche,  et  la  terre  en  est  dévastée. 

"^11  possède  la  force  et  la  jirudence; 
Il  maîtrise  celui  qui  s'égare  ou  fait  égarer  les  autres. 

''Il  emmène  t'aptifs  les  conseillers; 
Il  trouble  la  raison  des  juges. 

'^11  délie  la  ceinture  des  rois, 
Il  met  une  corde  autour  de  leurs  reins. 

''-'Il  emmène  captifs  les  prêtres; 
Il  fait  tomber  les  puissants. 

-"Il  ôte  la  parole  à  ceux  qui  ont  de  l'assurance. 
Il  prive  de  jugement  les  vieillards. 

-'Il  verse  le  mépris  sur  les  grands; 
Il  relâche  la  ceinture  des  forts. 

"Il  met  à  découvert  ce  qui  est  caché  dans  les  ténèbres, 
Il  produit  à  la  lumière  l'ombre  de  la  mort. 

-^11  donne  de  l'accroissement  aux  nations,  et  il  les  anéantit, 
Il  les  étend  au  loin,  et  il  les  ramène  dans  leurs  limites. 

"-■'Il  enlève  l'intelligence  aux  chefs  des  peu])les, 
•Il  les  fait  errer  dans  des  déserts  sans  chemin  ; 

^HIs  tâtonnent  dans  les  ténèbres,  et  ne  voient  pas  clair; 
Il  les  fait  errer  comme  des  gens  ivres. 

Chap.  XIII.      'Voici,  mon  œil  a  vu  tout  cela, 

Mon  oreille  l'a  entendu  et  y  a  pris  garde. 

'^Ge  que  vous  savez,  je  le  sais  aussi, 
Je  ne  vous  suis  point  inférieur. 

^Mais  je  veux  parler  au  Tout-Puissant, 
Je  veux  plaider  ma  cause  devant  Dieu; 

■•Car  vous,  vous  n'imaginez  que  des  faussetés. 
Vous  êtes  tous  des  médecins  de  néant. 

^Oue  n'avez-vous  e-ardé  le  silence  ? 
Vous  auriez  passé  pour  avoir  de  la  sagesse. 

^Ecoutez,  je  vous  prie,  ma  défense. 
Et  soyez  attentifs  à  la  réplique  de  mes  lèvres. 

^Direz-vous  en  faveur  de  Dieu  ce  cpii  est  injuste. 
Et  pour  le  soutenir  alléguerez-\  ous  des  faussetés  ? 

*  Voulez-vous  avoir  égard  à  sa  ])ersonne  ? 
Voulez-vous  plaider  pour  Dieu  ? 

'^S'il  vous  sonde,  vous  approuvera-t-il  7 

584 


JOB.  Chnp.  lS,io-U,i. 

Ou  le  troniperez-vous  comme  on  trompe  un  homme  ? 

'"Certainement  il  vous  condamnera, 
Si  vous  n'agissez  en  secret  que  par  égard  pour  sa  personne. 

"Sa  majesté  ne  vous  épouvantera-t-elle  pas  ? 
Sa  terreur  ne  tombera-t-elle  pas  sur  vous  ? 

'""Vos  sentences  sont  des  sentences  de  cendre, 
Vos  retranchements  sont  des  retranchements  de  boue. 

'^Taisez-vous,  laissez-moi,  je  veux  parler  ! 
Il  m'en  arrivera  ce  qu'il  pourra. 

'^Pourquoi  saisirais-je  ma  chair  entre  les  dents"  ? 
J'exposerai  plutôt  ma  vie. 

'^Voici,  il  me  tuera;  je  n'ai  rien  à  espérer*; 
Mais  devant  lui  je  défendrai  ma  conduite. 

'^Cela  même  peut  servir  à  mon  salut. 
Car  un  impie  n'ose  paraître  en  sa  présence. 

''Ecoutez,  écoutez  mes  paroles. 
Prêtez  l'oreille  à  ce  que  je  vais  dire. 

'''Me  voici  prêt  à  plaider  ma  cause; 
Je  sais  que  j'ai  raison. 

'^Quelqu'un  disputera-t-il  contre  moi  ^ 
Alors  je  me  tais,  et  je  veux  mourir. 

-"Seulement,  accorde-moi  deux  choses. 
Et  je  ne  me  cacherai  pas  loin  de  ta  face  : 

-'Retire  ta  main  de  dessus  moi. 
Et  que  tes  terreurs  ne  me  troublent  plus. 

"Puis  appelle,  et  je  répondrai. 
Ou  si  je  parle,  réponds-moi  ! 

-•'Quel  est  le  nombre  de  mes  iniquités  et  de  mes  péchés  ? 
Fais-moi  connaître  mes  transgressions  et  mes  péchés. 

-^Pourquoi  caches-tu  ton  visage. 
Et  me  prends-tu  pour  ton  ennemi  ? 

"Veux-tu  fra]iper  une  feuille  agitée  ? 
Veux-tu  poursuivre  une  paille  desséchée  ? 

-^Pourquoi  m'inlliger  d'amères  souffrances. 
Me  punir  pour  des  fautes  de  jeunesse  ? 

"Pourquoi  mettre  mes  pieds  dans  les  ceps, 
Surveiller  tous  mes  mouvements. 
Tracer  une  limite  à  mes  pas, 

^■^ Quand  mon  corps  tombe  en  pourriture. 
Comme  un  vêtement  que  dévore  la  teigne  .' 

Chap.  XIV.     '  L'homme  né  de  la  femme  ! 

<i.  CiitniMi'  uni-    priiie   à  l'ctonii',  ;iinsi   (jiu>  fall  un   animal    sanvag-p.  En  d'autres  termes  :  Pourquoi  aiirais-J9 
suuoi    do    mon    existence  ?   J'aime    niiiMix    parler    librement,    quoi    qu'il    arrive,    au    riscjue    d'exposer    ma    vie. 
b.  D'accord  avec  ce  qui  précède,  et  confirmé  par  ce  qui  suit  jusqu'à  la  fin  du  chap.   l'i. 

58.> 


Chap.  l4,--n  JOB. 

Sa  vie  est  courte,  sans  cesse  agitée. 

-Il  naît,  il  est  coupé,  comme  une  fleur; 
Il  luit  et  disparait  comme  une  ombre. 

■'Et  c'est  sur  lui  que  tu  as  l'œil  ouvert  ! 
Et  tu  me  fais  aller  en  justice  avec  toi  ! 

^Comment  d'un  être  souillé  sortira-t-il  un  homme  pur  ? 
II  n'en  peut  sortir  aucun. 

^Si  ses  jours  sont  fixés,  si  tu  as  compté  ses  mois. 
Si  tu  en  as  marqué  le  terme  qu'il  ne  saurait  franchir, 

*  Détourne  de  lui  les  regards,  et  donne-lui  du  relâche, 
Pour  qu'il  ait  au  moins  la  joie  du  mercenaire  à  la  fin  de  sa  journée. 

'Un  arbre  a  de  l'espérance  : 
Quand  on  le  coupe,  il  repousse, 
Il  produit  encore  des  rejetons; 

''Quand  sa  racine  a  vieilli  dans  la  terre. 
Quand  son  tronc  meurt  dans  la  poussière, 

'■•11  reverdit  à  l'approche  de  l'eau, 
Il  pousse  des  branches  comme  une  jeune  plante. 

'"Mais  l'homme  meurt,  et  il  perd  sa  force; 
L'homme  expire,  et  où  est-il  ? 

"Les  eaux  des  lacs  s'évanouissent, 
Les  fleuves  tarissent  et  se  dessèchent  ; 

'-Ainsi  l'homme  se  couche  et  ne  se  relèvera  plus. 
Il  ne  se  réveillera  pas  tant  que  les  cieux  subsisteront, 
11  ne  sortira  pas  de  son  sommeil. 

'■'Oh  !  si  tu  voulais  me  cacher  dans  le  séjour  des  morts. 
M'y  tenir  à  couvert  jusqu'à  ce  que  ta  colère  fût  jiassée. 
Et  me  fixer  un  terme  auquel  tu  te  souviendrais  de  moi  ! 

'■•Si  l'homme  une  lois  mort  pouvait  revivre. 
J'aurais  de  l'espoir  tout  le  temps  de  mes  souffrances, 
Jusqu'à  ce  que  mon  état  vînt  à  changer. 

"^Tu  appellerais  alors,  et  je  te  répondrais, 
Tu  languirais  après  l'ouvrage  de  tes  mains. 

"'Mais  aujourd'hui  tu  comptes  mes  pas, 
Tu  as  l'œil  sur  mes  péchés  ; 

"Mes  transgressions  sont  scellées  en  un  faisceau, 
Et  tu  imagines  des  iniquités  à  ma  charge. 

'*La  montagne  s'écroule  et  périt; 
Le  rocher  disparaît  de  sa  place. 

'^La  pierre  est  broyée  par  les  eaux. 
Et  la  terre  emportée  par  leur  courant; 
Ainsi  tu  détruis  l'espérance  de  l'homme. 

-"Tu  es  sans  cesse  à  l'assaillir,  et  il  s'en  va; 
Tu  le  défigures,  puis  tu  le  renvoies. 

*'Que  ses  fils  soient  honorés,  il  n'en  sait  rien; 

586 


JOB.  Chap.  14,^-15,10. 

Qu'ils  soient  thins  rabaisseniont,  il  ri<i;'nore. 

--C'est  pour  lui  seul  qu'il  éj)rouve  de  la  douleur  en  son  eorps. 
C'est  pour  lui  seul  qu'il  ressent  de  la  tristesse  en  son  àme. 

Seconil  discours  di'Mpliaz  a  Job. 

Chnp.  XV.      'Eliphaz  de  Thénian  |irit  la  parole  et  dit  : 

-Le  sage  répond-il  ])ar  un  vain  savoir  ? 
Se  gonfle-t-il  la  poitrine  du  vent  d'orient  ? 

^Est-ce  par  d'inutiles  propos  qu'il  se  défend  ? 
Est-ce  par  des  discours  qui  ne  servent  à  rien  ■ 

■•Toi,  tu  détruis  même  la  crainte  de  Dieu, 
Tu  anéantis  tout  mouvement  de  piété  devant  Dieu. 

^Ton  inifpiité  dirige  ta  bouche, 
Et  tu  prends  le  langage  des  hommes  rusés. 

''Ce  n'est  pas  moi,  c'est  ta  bouche  qui  te  condamne. 
Ce  sont  tes  lèvres  qui  déposent  contre  toi. 

"Es-tu  né  le  premier  des  hommes  ? 
As-tu  été  enfanté  avant  les  collines  ? 

'^As-tu  reçu  les  confidences  de  Dieu  ? 
As-tu  dérobé  la  sagesse  à  ton  profit  ? 

'■•Que  sais-tu  que  nous  ne  sachions  pas  ? 
Quelle  connaissance  as-tu  que  nous  n'ayons  pas  ? 

'"Il  y  a  parmi  nous  des  cheveux  blancs,  des  vieillards, 
Plus  riches  de  jours  que  ton  père. 

"Tiens-tu  pour  peu  de  chose  les  consolations  de  Dieu, 
Et  les  paroles  qui  doucement  se  font  entendre  à  toi  ?... 

'-Où  ton  cœur  t'entraîne-t-il. 
Et  que  signifie  ce  roulement  de  tes  yeux  ? 

'^Quoi  !  c'est  contre  Dieu  que  tu  tournes  ta  colère 
Et  que  ta  bouche  exhale  de  pareils  discours  ! 

'*Qu'est-ce  que  l'homme,  pour  qu'il  soit  pur  ? 
Celui  qui  est  né  de  la  femme  peut-il  être  juste  ? 

'^Si  Dieu  n'a  pas  confiance  en  ses  saints", 
Si  les  cieux"  ne  sont  pas  purs  devant  lui, 

'^Combien  moins  l'être  abominable  et  pervers, 
L'homme  qui  boit  l'iniquité  comme  l'eau  ! 

"Je  vais  te  parler,  écoute-moi  ! 
Je  raconterai  ce  que  j'ai  vu, 

"*Ce  que  les  sages  ont  fait  connaître, 
Ce  qu'ils  ont  révélé,  l'ayant  appris  de  leurs  pères. 

""A  eux  seuls  appartenait  le  pays. 
Et  parmi  eux  nul  étranger  n'était  encore  venu.  — 

:.  5'cï  saints,   ses  anges;  les  deux,  les  esprits  célestes.  Vov.  'i,  18;  5,  I. 

.587 


Chnp.  lo,,n-lG,'..  JOB. 

-**Le  méchant  passe  dans  l'angoisse  tous  les  jours  de  sa  vie, 
Toutes  les  années  qui  sont  le  partage  de  l'impie. 

-'  La  voix  de  la  terreur  retentit  à  ses  oreilles  : 
Au  sein  de  la  paix,  le  dévastateur  va  fondre  sur  lui, 

-■-Il  n'espère  pas  échapper  aux  ténèbres'', 
Il  voit  l'épée  qui  le  menace  ; 

-'Il  court  çà  et  là  pour  cliercher  du  pain. 
Il  sait  que  le  jour  des  ténèbres  l'attend. 

-"•La  détresse  et  l'angoisse  l'épouvantent, 
Elles  l'assaillent  comme  un  roi  prêt  à  combattre, 

-^Car  il  a  levé  la  main  contre  Dieu, 
Il  a  bravé  le  Tout-Puissant, 

■-"Il  a  eu  l'audace  de  courir  à  lui 
Sous  le  dos  épais  de  ses  boucliers. 

-'Il  avait  le  visage  couvert  de  graisse. 
Les  lianes  chargés  d  endjoiq)()int  ; 

-^Et  il  habite  des  villes  détruites. 
Des  maisons  abandonnées. 

Sur  le  point  de  tomber  en  ruines. 

^^11  ne  s'enrichira  plus,  sa  fortune  ne  se  relèvera  pas. 
Sa  prospérité  ne  s'étendra  plus  sur  la  terre. 

^"11  ne  pourra  se  dérober  aux  ténèbres, 
La  liamme  consumera  ses  rejetons. 

Et  Dieu  le  fera  périr  par  le  soufile  de  sa  bouche. 

''S'il  a  confiance  dans  le  mal,  il  se  trompe. 
Car  le  mal  sera  sa  récompense. 

'-Elle  arrivera  avant  le  terme  de  ses  jours. 
Et  son  rameau  ne  verdira  plus. 

"Il  sera  comme  une  vigne  dépouillée  de  ses  fruits  encore  verts, 
Comme  un  olivier  dont  on  a  fait  tomber  les  fleurs. 

■"La  maison  de  l'impie  deviendra  stérile. 
Et  le  feu  dévorera  la  tente  de  l'homme  corrompu. 

•'^11  conçoit  le  mal  et  il  enfante  le  mal. 
Il  mûrit  dans  son  sein  des  fruits  qui  le  trompent.  — 

Réponse  de  Job  à  Ellp/iaz. 

Chap.  AT/.      '.Job  prit  la  parole  et  dit  : 

-J'ai  souvent  entendu  pareilles  choses; 
Vous  êtes  tous  des  consolateurs  fâcheux. 
•'Quand  finiront  ces  discours  en  l'air  ? 
Pourquoi  cette  irritation  dans  tes  réponses  ? 
*Moi  aussi,  je  jiourrais  parler  comme  vous, 
Si  vous  étiez  à  ma  place  : 
Je  vous  accablerais  de  paroles. 
Je  secouerais  sur  vous  la  tète, 

a.  Aux  ténèbres,  nu  d:uiger. 

588 


JOB.  Chap.  16,^0-17,1. 

^Je  vous  fortifierais  de  la  bouche, 
Je  remuerais  les  lèvres  pour  vous  soulager. 

^Si  je  parle,  mes  souffrances  ne  seront  point  calmées, 
Si  je  me  tais,  en  quoi  seront-elles  moindres  ? 

'Maintenant,  hélas  !  il  m'a  épuisé... 
Tu  as  ravagé  toute  ma  maison  ; 

^Tu  m'as  saisi,  pour  témoigner  contre  moi  ; 
Ma  maigreur  se  lève,  et  m'accuse  en  face. 

"Il  me  déchire  et  me  j)oursuit  dans  sa  fureur, 
Il  grince  les  dents  contre  moi, 

Il  m'attaque  et  me  perce  de  son  regard. 

'"Ils  ouvrent  la  bouche  pour  me  dévorer. 
Ils  m'insultent  et  me  frappent  les  joues. 
Ils  s'acharnent  tous  après  moi. 

"Dieu  me  livre  à  la  merci  des  impies. 
Il  me  précipite  entre  les  mains  des  méchants. 

'-J'étais  tranquille,  et  il  m'a  secoué. 
Il  m'a  saisi  par  la  nuque  et  m'a  brisé, 
Il  a  tiré  sur  moi  comme  à  un  but. 

'•'Ses  traits  m'environnent  de  toutes  parts; 
Il  me  perce  les  reins  sans  pitié. 
Il  ré]:)and  ma  bile  sur  la  terre. 

'*I1  me  fait  brèche  sur  brèche. 
Il  fond  sur  moi  comme  un  guerrier. 

'^J'ai  cousu  un  sac  sur  ma  |)edu; 
J'ai  roulé  ma  tête  dans  la  p-oussière. 

'^Les  pleurs  ont  altéré  mon  visage; 
L'ombre  de  la  mort  est  sur  mes  paupières. 

''Je  n'ai  pourtant  commis  aucune  violence. 
Et  ma  prière  fut  toujours  pure. 

'^O  terre,  ne  couvre  point  mon  sang, 
Et  que  mes  cris  prennent  librement  leur  essor"  ! 

"'Déjà  maintenant,  mon  témoin  est  dans  le  ciel, 
Mon  témoin  est  dans  les  lieux  élevés. 

-"Mes  amis  se  jouent  de  moi  ; 
C'est  Dieu  que  j'implore  avec  larmes. 

^'Puisse-t-il  donner  à  l'homme*  raison  contre  Dieu, 
Et  au  (ils  de  l'homme*  contre  ses  amis  ! 

"Car  le  nombre  de  mes  années  touche  à  son  terme. 
Et  je  m'en  irai  par  un  sentier  d'où  je  ne  reviendrai  pas. 
Cliap.  XVII.        'Mon  souffle  se  perd, 
Mes  jours  s'éteignent. 
Le  sépulcre  m'attenil. 

a.   Le  »;uif^  que  n'aljsorljnit  jjfiinl  la  lerro  était  c<iiisidi'T('  roinme  celui  d'un  innocent  aysiissiné,  i-l  ce  sniij^  criai! 
Dieu  puur  eu  obtenir  ven(jeance.        b.  Lliomme.  le  fils  ilc  l' liammc ;  c'est  ainsi  r]ue  Job  se  désijjne  Ini-nième. 

r)89  38  * 


Chap.  17,2-18,6.  JOB. 

^Je  suis  environné  de  moqueurs, 
Et  mon  œil  doit  contempler  leurs  insultes. 

^Sois  auprès  de  toi-même  ma  caution; 
Autrement,  qui  répondrait  pour  moi  ? 

■*Car  tu  as  fermé  leur  cœur  à  l'intelligence  ; 
Aussi  ne  les  laisseras-tu  pas  triompher. 

^()n  invite  ses  amis  au  partage  du  butin, 
Et  l'on  a  des  enfants  dont  les  yeux  se  consument. 

^11  m'a  rendu  la  fable  des  peuples. 
Et  ma  personne  est  un  objet  de  mépris. 

"Mon  œil  est  obscurci  jiar  la  douleur; 
Tous  mes  membres  sont  comme  une  ombre. 

*Les  hommes  droits  en  sont  stupéfaits, 
Et  l'innocent  se  soulève  contre  l'imjiie. 

"Le  juste  néanmoins  demeure  ferme  dans  sa  voie. 
Celui  qui  a  les  mains  pures  se  fortifie  de  plus  en  plus. 

'"Mais  vous  tous,  revenez  à  vos  mêmes  discours, 
Et  je  ne  trouverai  pas  un  sage  parmi  vous. 

•'Quoi  !  mes  jours  sont  passés,  mes  projets  sont  anéantis, 
Les  projets  qui  remplissaient  mon  cœur... 

'-Et  ils  prétendent  que  la  nuit  c'est  le  jour, 
(^ue  la  lumière  est  proche  quand  les  ténèbres  sont  là  ! 

'^ C'est  le  séjour  des  morts  que  j'attends  pour  demeure, 
C'est  dans  les  ténèbres  que  je  dresserai  ma  couche; 

'Me  crie  à  la  fosse  :  Tu  es  mon  père  ! 
Et  aux  vers  :  Vous  êtes  ma  mère  et  ma  sœur  ! 

'^Mon  espérance,  où  donc  est-elle  ? 
Mon  espérance,  qui  peut  la  voir  ? 

'^Elle  descendra  vers  les  portes  du  séjour  des  morts. 
Quand  nous  irons  ensemble"  reposer  dans  la  poussière. 

Second  discours  de  Bildad  à  Job. 

Chap.  XVIIJ.      'Bildad  de  Schuach  prit  la  parole  et  dit  : 

-Quand  mettrez-vous  un  terme  à  ces  discours  ? 
Avez  de  l'intelligence,  puis  nous  parlerons. 

^Pourquoi  sommes-nous  regardés  comme  des  bêtes  .' 
Pourquoi  ne  sommes-nous  à  vos  yeux  que  des  brutes  ? 

''O  toi  qui  te  déchires  dans  ta  fureur. 
Faut-il.  à  cause  de  toi,  que  la  terre  devienne  déserte  ? 
Faut-il  que  les  rochers  disparaissent  de  leur  place  .' 

^La  lumière  du  méchant  s'éteindra. 
Et  la  flamme  qui  en  jaillit  cessera  de  briller. 
''La  lumière  s'obscurcira  sous  sa  tente, 

a.  Xous  irons  cnsfiuble.  mon  espérance  et  niui. 

590 


JOB.  Chap.  18,1-19, ■ 

Et  sa  lampe  au-dessus  de  lui  s'éteindra. 

'Ses  pas  assurés  seront  à  l'étroit; 
Malgré  ses  efforts,  il  tombera. 

*Car  il  met  les  pieds  sur  un  fdet, 
Il  marche  dans  les  mailles, 

'■•Il  est  saisi  au  piège  par  le  talon, 
Et  le  filet  s'empare  de  lui  ; 

'"Le  cordeau  est  caché  dans  la  terre. 
Et  la  trappe  est  sur  son  sentier. 

"Des  terreurs  Tassiègent,  l'entourent. 
Le  poursuivent  par  derrière. 

'-La  faim  consume  ses  forces, 
La  misère  est  à  ses  côtés. 

'^Les  parties  de  sa  peau  sont  l'une  après  l'autre  dévorées, 
Ses  membres  sont  dévorés  par  le  premier-né  de  la  mort. 

'■'Il  est  arraché  de  sa  tente  où  il  se  croyait  en  sûreté. 
Il  se  traîne  vers  le  loi  des  épouvantements. 

'^Nul  des  siens  n'habite  sa  tente. 
Le  soufre  est  répandu  sur  sa  demeure. 

'^En  bas,  ses  racines  se  dessèchent; 
En  haut,  ses  branches  sont  coupées. 

'"Sa  mémoire  disparaît  de  la  terre, 
Son  nom  n'est  plus  sur  la  face  des  champs. 

"*I1  est  poussé  de  la  lumière  dan:   les  ténèbres, 
Il  est  chassé  du  monde. 

'"Il  ne  laisse  ni  descendants  ni  postérité  parmi  son  peuple. 
Ni  survivant  dans  les  lieux  qu'il  habitait. 

-"Les  générations  à  venir  seront  étonnées  de  sa  ruine. 
Et  la  génération  présente  sera  saisie  d'effroi. 

-'Point  d'autre  destinée  pour  le  méchant. 
Point  d'autre  sort  pour  qui  ne  connaît  pas  I3ieu  ! 

Réponse  de  Job  il   IJildad. 

Chap.  XIX.      'Job  prit  la  jKirole  et  dit  : 

^Jusques  à  quand  affligerez-vous  mon  àme, 
Et  m'écraserez-vous  de  vos  discours  ? 

^ Voilà  dix  fois  que  vous  m'outragez; 
N'avez-vous  pas  honte  de  m'étourdir  ainsi  ;' 

*Si  réellement  j'ai  péché. 
Seul  j'en  suis  responsable. 

''Pensez-vous  me  traiter  avec  hauteur  ? 
Pensez-vous  démontrer  (jue  je  suis  coupable  ? 

^Sachez  alors  que  c'est  Dieu  «p'.i  me  p(jinsuil, 
Et  qui  m'enveloppe  de  son  filet. 

"Voici,  je  cric  à  la  violence,  et  nul  ne  réponii  ; 
J'implore  justice,  et  j)oinl  de  justice  ! 


Chap.  i9,8-^J8.  JOB. 

*I1  m'a  fermé  toute  issue,  et  je  ne  puis  passer; 
Il  a  répandu  des  ténèbres  sur  mes  sentiers. 

^11  m'a  dépouillé  de  ma  gloire, 
Il  a  enlevé  la  couronne  de  ma  tête. 

'"Il  m'a  brisé  de  toutes  parts,  et  je  m'en  vais; 
Il  a  arraché  mon  espérance  comme  un  arbre. 

"Il  s'est  enflammé  de  colère  contre  moi. 
Il  m'a  traité  comme  l'un  de  ses  ennemis. 

'"Ses  troupes  se  sont  de  concert  mises  en  marche, 
Elles  se  sont  frayé  leur  chemin  jusqu'à  moi, 
Elles  se  sont  campées  autour  de  ma  tente. 

'•^11  a  éloigné  de  moi  mes  frères. 
Et  mes  amis  se  sont  détournés  de  moi  ; 

'*Je  suis  abandonné  de  mes  proches. 
Je  suis  oublié  de  mes  intimes. 

'^Je  suis  un  étranger  pour  mes  serviteurs  et  mes  servantes. 
Je  ne  suis  plus  à  leurs  yeux  qu'un  inconnu. 

'^J'appelle  mon  serviteur,  et  il  ne  répond  pas; 
Je  le  supplie  de  ma  bouche,  et  c'est  en  vain. 

''Mon  humeur  est  à  charge  à  ma  femme. 
Et  ma  plainte  aux  fils  de  mes  enti'ailles. 

'^Je  suis  méprisé  même  par  des  enfants; 
Si  je  me  lève,  je  reçois  leurs  insultes. 

"Ceux  que  j'avais  pour  confidents  m'ont  en  horreur, 
Ceux  que  j'aimais  se  sont  tournés  contre  moi. 

-"Mes  os  sont  attachés  à  ma  peau  et  à  ma  chair  ; 
Il  ne  me  reste  que  la  peau  des  dents. 

*'Ayez  pitié,  ayez  pitié  de  moi,  vous  mes  amis  ! 
Car  la  main  de  Dieu  m'a  fra])pé. 

^-Pourquoi  me  poursuivre  comme  Dieu  me  poursuit  ? 
Pourquoi  vous  montrer  insatiables  de  ma  chair  ? 

-^Oh  !  je  voudrais  que  mes  paroles  fussent  écrites, 
Qu'elles  fussent  écrites  dans  un  livre; 

-Me  voudrais  qu'avec  un  burin  de  fer  et  avec  du  plomb" 
Elles  fussent  pour  toujours  gravées  dans  le  roc... 

"Mais  je  sais  que  mon  vengeur  est  vivant, 
Et  qu'il  se  lèvera  le  dernier  sur  la  terre. 

^^Quand  ma  peau  sera  détruite,  il  se  lèvera; 
Quand  je  n'aurai  plus  de  chair,  je  verrai  Dieu. 

"Je  le  verrai,  et  il  me  sera  favorable  ; 
Mes  yeux  le  verront,  et  non  ceux  d'un  autre  ; 
Mon  âme  languit  d'attente  au  dedans  de  moi. 

-*Vous  direz  alors  :  Pourquoi  le  poursuivions-nous  ? 
Car  la  justice  de  ma  cause  sera  reconnue. 

a.  Le  plomb,  coulé  duns  les  lettres  sculptées,  était  destiné  à  les  rendre  plus  visibles. 

592 


JOB.  Chap.  10.0,-20,: 


29/ 


'Craignez  pour  vous  le  glaive  : 
Les  châtiments  par  le  glaive  sont  terribles  ! 
Et  sachez  qu  il  y  a  un  jugement. 

Second  discours  de  Tsopliar  à  Job. 

Chop.  XX.      'Tsophar  tle  Naama  prit  la  parole  et  dit  : 

-Mes  pensées  me  forcent  à  répondre, 
Et  mon  agitation  ne  peut  se  contenir. 

'J'ai  entendu  des  reproches  cjui  m'outragent  ; 
Le  souffle  de  mon  intelligence  donnera  la  réplique. 

■•Ne  sais-tu  pas  que,  de  tout  temps, 
Depuis  que  l'homme  a  été  placé  sur  la  terre, 

^Le  triomphe  des  méchants  a  été  court. 
Et  la  joie  de  l'impie  momentanée  ? 

"Quand  il  s'élèverait  juscju'aux  cieux, 
Et  que  sa  tète  toucherait  aux  nues, 

"11  périra  pour  toujours  comme  son  ordure. 
Et  ceux  fjui  le  voyaient  diront  :  Où  est-il  ? 

*I1  s'envolera  comme  un  songe,  et  on  ne  le  trouvera  plus; 
Il  disparaîtra  comme  une  vision  nocturne; 

^L'œil  cjui  le  regardait  ne  le  regardera  plus, 
Le  lieu  qu'il  habitait  ne  l'apercevra  plus. 

'"Ses  fils  seront  assaillis  par  les  pauvres, 
Et  ses  mains  restitueront  ce  qu'il  a  pris  par  violence. 

"La  vigueur  de  la  jeunesse,  qui  remplissait  ses  membres, 
Aura  sa  couche  avec  lui  dans  la  poussière. 

'-Le  mal  était  doux  à  sa  bouche, 
Il  le  cachait  sous  sa  langue, 

'^11  le  savourait  sans  l'abandonner. 
Il  le  retenait  au  milieu  de  son  palais  ; 

'''Mais  sa  nourriture  se  transformera  dans  ses  entrailles, 
Elle  deviendra  dans  son  corps  un  venin  d'aspic. 

'Ml  a  englouti  des  richesses,  il  les  vomira; 
Dieu  les  chassera  de  son  ventre. 

'Ml  a  sucé  du  Acnin  d'aspic, 
La  langue  de  la  vipère  le  tuera. 

'"11  ne  reposera  plus  ses  regards  sur  les  ruisseaux. 
Sur  les  torrents,  sur  les  fleuves  de  miel  et  de  lait. 

'Ml  rendra  ce  qu'il  a  gagné,  et  n'en  profitera  plus  ; 
Il  restituera  tout  ce  qu'il  a  pris,  et  n'en  jouira  plus. 

"*Car  il  a  opprimé,  délaissé  les  pauvres, 
,  Il  a  ruiné  des  maisons  et  ne  les  a  pas  rétablies. 

-"Son  avidité  n'a  point  connu  de  bornes  ; 
Mais  il  ne  sauvera  pas  ce  qu'il  avait  de  plus  cher. 

-'Rien  n'échappait  à  sa  voracité  ; 

593 


Clmp.W,rj-SI,n.  JOB. 

Mais  son  bien-être  ne  durera  pas. 

--Au  milieu  de  l'ahondanee  il  sera  dans  la  détresse  ; 
J^a  main  de  tous  les  misérables  se  lèvera  sur  lui. 

-•'Et  voici,  pour  lui  remplir  le  ventre, 
Dieu  enverra  sur  lui  le  feu  de  sa  colère, 
Et  le  rassasiera  par  une  pluie  de  traits. 

-*S'il  échappe  aux  armes  de  fer, 
L'arc  d'airain  le  transpercera. 

'-^11  arrache  de  son  corps  le  trait. 
Oui  étincelle  au  sortir  de  ses  entrailles, 
Et  il  est  en  proie  aux  terreurs  de  la  mort. 

-^Toutes  les  calamités  sont  réservées  à  ses  trésors  ; 
Il  sera  consumé  par  un  feu  que  n'allumera  point  l'homme, 
Et  ce  qui  restera  dans  sa  tente  en  deviendra  la  pâture. 

"Les  cieux  dévoileront  son  inicpiité, 
Et  la  terre  s'élèvera  contre  lui. 

-*Les  revenus  de  sa  maison  seront  emportés. 
Ils  disparaîtront  au  jour  de  la  colère  de  Dieu. 

-'^Telle  est  la  part  que  Dieu  réserve  au  méchant. 
Tel  est  l'héritage  que  Dieu  lui  destine. 

Iiépoiisc  tic  Joh  h    'l'svpliar. 

Chap.   XXI.      '.Job  prit  la  parole  et  dit  : 

-Ecoutez,  écoutez  mes  paroles, 
Donnez-moi  seulement  cette  consolation. 

'Laissez-moi  parler,  je  vous  prie  ; 
Et,  quand  j'aurai  parlé,  tu  pourras  te  moquer. 

''Est-ce  contre  un  homme  que  se  dirige  ma  plainte  ? 
Et  pourquoi  mon  âme  ne  serait-elle  pas  impatiente  ? 

'^Regardez-moi,  soyez  étonnés, 
Et  mettez  la  main  sur  la  bouche. 

''Quand  j'y  pense,  cela  m'épouvante, 
Et  un  tremblement  saisit  mon  corps. 

"Pourquoi  les  méchants  vivent-ils  ? 
Pourquoi  les  voit-on  vieillir  et  accroître  leur  force  ? 

"^Leur  postérité  s'affermit  avec  eux  et  en  leur  présence, 
Leurs  rejetons  prospèrent  sous  leurs  yeux. 

''Dans  leurs  maisons  règne  la  [)aix,  sans  mélange  de  crainte, 
La  verge  de  Dieu  ne  vient  pas  les  frapper. 

'"Leurs  taureaux  sont  vigoureux  et  téconds, 
Leurs  génisses  conçoivent  et  n'avortent  point. 

"Ils  laissent  courir  leurs  enfants  comme  des  brebis. 
Et  les  enfants  prennent  leurs  ébats. 

'-Ils  chantent  au  son  du  tambourin  et  de  la  harpe, 
Ils  se  réjouissent  au  son  du  chalumeau. 


JOB.  Chap.  S  1,13-33. 

'•''Ils  jiasseiit  leMirs  joins  dans  le  !)(>nluMir, 
Et  ils  descendent  en  un  instant  au  séjour  des  morts. 

'*Ils  disaient  pourtant  à  Dieu  :  Retire-toi  de  nous  ; 
Nous  ne  voulons  pas  connaître  tes  voies. 

'^Ouest-ce  que  le  Tout-Puissant,  pour  (jue  nous  le  servions  ? 
Que  gagnerons-nous  à  lui  adresser  nos  prières  ? 

'^Quoi  donc  !  ne  sont-ils  pas  en  possession  du  honheur  ?  — 
Loin  de  moi  le  conseil  des  méchants  !  — 

''Mais  ari-ive-t-il  souvent  (pie  leui'  lampe  s'éteigne, 
Oue  la  misère  tonde  sur  eux. 

Que  Dieu  leur  distribue  leur  part  dans  sa  colère, 

'* Qu'ils  soient  comme  la  paille  emportée  par  le  vent. 
Comme  la  balle  enlevée  par  le  tourbillon  .' 

'^Est-ce  pour  les  lils  ijue  Dieu  réserve  le  cliàtiment  du  père  ? 
Mais  c'est  lui  que  Dieu  ilevrait  punir,  pour  (pi'il  le  sente; 

-"C'est  lui  fpii  devrait  contempler  sa  propre  ruine. 
C'est  lui  f[ui  devrait  boire  la  colère  du  Tout-Puissant. 

-'Car,  que  lui  importe  sa  maison  après  lui. 
Quand  le  nombre  de  ses  mois  est  achevé  ? 

^*Est-ce  à  Dieu  (pion  donnera  O.e  la  science, 
A  lui  qui  gouverne  les  esprits  célestes  ? 

"I^'un  meurt  au  sein  du  bien-être. 
De  la  paix  et  du  bonheur, 

-•*Les  flancs  chargés  de  graisse 
Et  la  moelle  des  os  remplie  de  sève; 

'-^L'autre  meurt,  l'amertume  dans  l'âme, 
Sans  avoir  joui  d'aucun  bien. 

*''Et  tous  deux  se  couchent  dans  la  poussière. 
Tous  deux  deviennent  la  pâture  des  vers. 

"Je  sais  bien  quelles  sont  vos  pensées, 
Quels  jugements  iniques  vous  portez  sur  moi. 

■-''^'ous  dites  :  Où  est  la  mais(jn  de  riiomme  puissant  ? 
Où  est  la  tente  qu'habitaient  les  impies  ? 

-"Mais  quoi  !  n'avez-vous  point  interrogé  les  voyageurs, 
Et  voulez-vous  méconnaître  ce  (jn'ils  prouvent  ? 

^"Au  jour  du  malheur,  le  méchant  est  épargné  ; 
An  jour  de  la  colère,  il  échappe. 

■"Qui  lui  reproche  vn  face  sa  conduite  ? 
Qui  lui  rentl  ce  qu'il  a  tait  ? 

^*I1  est  porté  dans  un  sépulcre, 
Et  il  veille  encore  sur  sa  tombe. 

•"Les  mottes  de  la  vallée  lui  sont  légères; 
I']t  tous  après  lui  suivront  la  même  voie. 
Comme  une  multitude  l'a  déjà  suivie. 

59.5 


Chap.  2l.3k-22,'ii.  JOB. 

^* Pourquoi  donc  m'oflVir  de  vaines  consolations  ? 
Ce  qui  reste  de  vos  réponses  n'est  que  perfidie. 

Troisième  discours  d' hllipliaz  à  Job. 

Chap.   XXII.      'Éliphaz  de  Thénian  prit  la  parole  et  dit  : 

-Un  homme  peut-il  être  utile  à  Dieu  ? 
Non;  le  sage  n'est  utile  qu'à  lui-même. 

^Si  tu  es  juste,  est-ce  à  l'avantage  du  Tout-Puissant  ? 
Si  tu  es  intègre  dans  tes  voies,  qu'y  gagne-t-il  ? 

*Est-ce  par  crainte  de  toi  qu'il  te  châtie. 
Qu'il  entre  en  jugement  avec  toi  ? 

^Ta  méchanceté  n'est-elle  pas  grande  ? 
Tes  iniquités  ne  sont-elles  pas  infinies  ? 

^Tu  enlevais  sans  motif  des  gages  à  tes  frères, 
Tu  privais  de  leurs  vêtements  ceux  qui  étaient  nus; 

'Tu  ne  donnais  point  d'eau  à  l'homme  altéré, 
Tu  refusais  du  pain  à  l'homme  affamé. 

^Le  pays  était  au  plus  fort, 
Va  le  puissant  s'y  établissait. 

"Tu  renvoyais  les  veuves  à  vide  ; 
Les  bras  des  orphelins  étaient  brisés. 

'"C'est  pour  cela  que  tu  es  entouré  de  pièges, 
Et  que  la  terreur  t'a  saisi  tout  à  coup. 

"Ne  vois-tu  donc  pas  ces  ténèbres, 
Ces  eaux  débordées  qui  t'envahissent  ? 

'^Dieu  n'est-il  pas  en  haut  dans  les  cieux  ? 
Regarde  le  sommet  des  étoiles,  comme  il  est  élevé  ! 

'■'Et  tu  dis  :  Qu'est-ce  que  Dieu  sait  ? 
Peut-il  juger  à  travers  l'obscurité  ? 

'■'Les  nuées  l'enveloppent,  et  il  ne  voit  rien  ; 
Il  ne  parcourt  que  la  voûte  des  cieux. 

'^Eh  quoi  !  tu  voudrais  prendre  l'ancienne  route 
Qu'ont  suivie  les  hommes  d'iniquité  ? 

'^Ils  ont  été  emportés  avant  le  temps. 
Ils  ont  eu  la  durée  d'un  torrent  qui  s'écoule. 

"Ils  disaient  à  Dieu  :  Retire-toi  de  nous  ; 
Que  peut  faire  pour  nous  le  Tout-Puissant  ? 

'*Dieu  cependant  avait  rempli  de  biens  leurs  maisons. 
Loin  de  moi  le  conseil  des  méchants  !  — 

'^Les  justes,  témoins  de  leur  chute,  se  réjouiront, 
Et  l'innocent  se  moquera  d'eux  : 

-"Voilà  nos  adversaires  anéantis  ! 
Voilà  leurs  richesses  dévorées  par  le  feu  ! 

^'Attache-toi  donc  à  Dieu,  et  tu  auras  la  paix  ; 

596 


JOB.  Chap.'2'2,r2-'2S, 

Tu  jouiras  ainsi  du  honlieur. 

--Reçois  de  sa  bouche  instruction, 
Et  mets  dans  ton  cœur  ses  paroles. 

-■''Tu  seras  rétabli,  si  tu  reviens  au  Tout-Puissant, 
Si  tu  éloignes  l'iniquité  de  ta  tente. 

-■'Jette  l'or  dans  la  poussière, 
L'or  d'Ophir  parmi  les  cailloux  des  torrents; 

"Et  le  Tout-Puissant  sera  ton  or, 
Ton  argent,  ta  richesse. 

^^\lors  tu  feras  du  Tout-Puissant  tes  délices. 
Tu  élèveras  vers  Dieu  ta  face  : 

-'Tu  le  prieras,  et  il  t'exaucera, 
Et  tu  accompliras  tes  vœux. 

"A  tes  résolutions  répondra  le  succès; 
Sur  tes  sentiers  brillera  la  lumière. 

-'■'Vienne  l'humiliation,  tu  prieras  pour  ton  relèvement; 
Dieu  secourt  celui  dont  le  regard  est  abattu. 

'"Il  délivrera  même  le  coupable. 
Qui  devra  son  salut  à  la  pureté  de  tes  mains. 

Réponse  de  Job  a  Eliphaz. 
Chap.   XXIII.      'Job  prit  la  parole  et  dit  : 

-.Maintenant  encore  ma  plainte  est  une  révolte. 
Mais  la  souffrance  étouffe  mes  soupirs. 

■^Oh  !  si  je  savais  où  le  trouver. 
Si  je  pouvais  arriver  jusqu'à  son  trône, 

'Je  plaiderais  ma  cause  devant  lui. 
Je  remplirais  ma  bouche  d'arguments, 

^e  connaîtrais  ce  cju'il  peut  avoir  à  répondre, 
Je  verrais  ce  qu'il  peut  avoir  à  me  dii'e. 

•^Emploierait-il  toute  sa  force  à  me  combattre  ? 
Ne  daignerait-il  pas  au  moins  m'écouter  ? 

'Ce  serait  un  homme  droit  (pii  plaiderait  avec  lui, 
Et  je  serais  pour  toujours  absous  par  mon  juge. 

"Mais,  si  je  vais  à  l'orient,  il  n'y  est  pas  ; 
Si  je  vais  à  l'occident,  je  ne  le  trouve  pas  ; 

"Est-il  occupé  au  nord,  je  ne  puis  le  voir; 
Se  cache-t-il  au  midi,  je  ne  puis  le  découvrir. 

'"Il  sait  néanmoins  quelle  voie  j'ai  suivie  ; 
Et,  s'il  m'éprouvait,  je  sortirais  \)nv  comme  l'or. 

"Mon  [)ied  s'est  attaché  à  ses  pas  ; 
J'ai  gardé  sa  voie,  et  je  ne  m'en  suis  point  détourné. 

'-Je  n'ai  pas  al)andonné  les  commandements  de  ses  lè\res  ; 
J'ai  fait  |)lier  ma  volonté  aux  paroles  de  sa  bouche. 

"Mais  sa  résolution  est  arrêtée  :  qui  s'y  opposera  ? 
Ce  que  son  àme  désire,  il  l'exécute. 

597 


13. 


Chap.2S,i^-2i.io.  JOB. 

'Ml  accomplira  donc  ses  desseins  à  mon  égard, 
Et  il  en  concevra  bien  d'autres  encore. 

'^Voilà  pourquoi  sa  présence  m'épouvante  ; 
Quand  j'y  pense,  j'ai  peur  de  lui. 

'^Dieu  a  brisé  mon  courage, 
Le  Tout-Puissant  m'a  rempli  d'effroi. 

"Car  ce  ne  sont  pas  les  ténèbres  qui  m'anéantissent, 
Ce  n'est  pas  l'obscurité  dont  je  suis  couvert. 

Chap.  XXIV.   '  Pourquoi  le  Tout-Puissant  ne  met-il  pas  des  temps  en  réserve, 
Et  pourquoi  ceux  qui  le  connaissent  ne  voient-ils  pas  ses  jours"  .'* 

-On  déplace  les  bornes, 
On  vole  des  troupeaux,  et  on  les  fait  paitre  ; 

■'On  enlève  l'àne  de  l'orphelin. 
On  prend  pour  gage  le  bœuf  de  la  veuve; 

^On  repousse  du  chemin  les  indigents. 
On  force  tous  les  malheureux  du  pays  à  se  cacher. 

^Et  voici,  comme  les  ânes  sauvages  du  désert. 
Ils  sortent  le  matin  pour  chercher  de  la  nourriture, 

Ils  n'ont  que  le  désert  ])our  trouver  le  pain  de  leurs  enfants  ; 

Mis  coupent  le  fourrage  qui  reste  dans  les  champs. 
Ils  grappillent  dans  la  vigne  de  l'impie  ; 

"Ils  passent  la  nuit  dans  la  nudité,  sans  vêlement. 
Sans  couverture  contre  le  froid  ; 

*Ils  sont  percés  par  la  pluie  tles  montagnes. 
Et  ils  embrassent  les  rochers  comme  unique  refuge. 

'On  arrache  l'orphelin  à  la  mamelle. 
On  prend  des  gages  sur  le  pauvre. 

'"Ils  vont  tout  nus,  sans  vêtement. 
Ils  sont  affamés,  et  ils  portent  les  gerbes, 

"Dans  les  enclos  de  l'impie  ils  font  de  l'huile, 
Ils  foulent  le  pressoir,  et  ils  ont  soif; 

'-Dans  les  villes  s'exhalent  les  soupirs  des  mourants, 
L'àme  des  blessés  jette  des  cris... 

Et  Dieu  ne  prend  pas  garde  à  ces  infamies  ! 

"D'autres  sont  ennemis  de  la  lumière, 
Ils  n'en  connaissent  pas  les  voies. 
Ils  n'en  pratiquent  pas  les  sentiers. 
'^L'assassin  se  lève  au  point  du  jour. 
Tue  le  pauvre  et  l'indigent. 
Et  il  dérobe  pendant  la  nuit. 

'^L'oeil  de  l'adultère  é|)ie  le  crépuscule; 
Personne  ne  me  verra,  dit-il. 
Et  il  met  un  voile  sur  sa  figui'e. 
'*La  nuit  ils  forcent  les  maisons. 
Le  jour  ils  se  tiennent  enfermés  ; 

fl.   Sfn  jours,   les  jours  où  il  exécute  ses  ju^eiiiciits. 


JOB.  Chap.  n,n-26,3. 

Ils  ne  connaissent  pas  la  lumière. 

''Pour  eux,  le  matin  c'est  l'ombre  de  la  mort, 
Ils  en  éprouvent  toutes  les  terreurs. 

'*Eh  quoi  !  l'impie  est  d'un  poids  léger  sur  la  face  des  eaux, 
Il  n'a  sur  la  terre  qu'une  part  maudite, 

Il  ne  prend  jamais  le  chemin  des  vignes  !  [neige, 

'^Commc  la  sécheresse  et  la  chaleur  absorbent  les  eaux  de  la 
Ainsi  le  séjour  des  morts  engloutit  ceux  qui  pèchent  ! 
^"Quoi  !  le  sein  maternel  l'oublie, 
Les  vers  en  font  leurs  délices, 
On  ne  se  souvient  plus  de  lui  ! 

L'impie  est  brisé  comme  un  arbre, 

-'Lui  fjui  dépouille  la  femme  stérile  et  sans  enfants. 
Lui  qui  ne  répand  aucun  bienfait  sur  la  veuve  !... 

^*Non  !  Dieu  par  sa  force  prolonge  les  jours  des  violents, 
Et  les  voilà  debout  quand  ils  désespéraient  de  la  vie; 

-'Il  leur  donne  de  la  sécurité  et  de  la  confiance, 
Il  a  les  regards  sur  leurs  voies. 

-^Ils  se  sont  élevés;  et  en  un  instant  ils  ne  sont  plus, 
Ils  tombent,  ils  meurent  comme  tous  les  hommes, 
Ils  sont  coupés  comme  la  tète  des  épis. 

-^S'il  n'en  est  pas  ainsi,  qui  me  démentira, 
Qui  réduira  mes  paroles  à  néant  ? 

Troisiciue  tlisconrs  i/c  Hi/ilatl  à  Job. 

Ch(ij).  AA  1'.      'l^ildad  de  Schuach  prit  la  parole  et  dit  : 

-La  puissance  et  la  terreur  appai'tiennent  à  Dieu,    • 
Il  fait  régner  la  paix  dans  ses  hautes  régions. 

'Ses  armées  ne  sont-ellos  pas  innombrables  ? 
Sur  qui  sa  lumière  ne  se  lève-t-elle  pas  ? 

■* Gomment  l'homme  serait-il  juste  devant  Dieu  ? 
Comment  celui  qui  est  né  de  la  femme  serait-ii  pui-  !' 

^Voici,  la  lune  même  n'est  ])as  brillante, 
Et  les  étoiles  ne  sont  jias  jiures  à  ses  yeux  ; 

"Combien  moins  l'homme  qui  n'est  (ju'un  ver. 
Le  fils  de  l'homme  qui  n'est  (ju'un  vermisseau 


I 


Réponse  de  Job  n  Bildnd. 

Chap.  XXVI.     'Job  prit  la  parole  et  dit  : 

-Comme  tu  sais  bien  venir  en  aide  à  la  faiblesse  ! 
Comme  tu  prêtes  secours  au  bias  sans  force  ! 

'Quels  bons  C(Misei!s  tu  donnes  à  celui  qui  mancpie  d'intelligence! 

.^9<.) 


Chap.26,-,-'27,s.  JOB. 

Quelle  abondance  de  sagesse  tu  fais  paraître  ! 

•*A  qui  s'adressent  tes  paroles  ? 
Et  qui  est-ce  qui  t'inspire  ? 

^Devant  Dieu  les  ombres  tremblent 
Au-dessous  des  eaux  et  de  leurs  habitants  ; 

*  Devant  lui  le  séjour  des  morts  est  nu, 
L'abîme  n'a  point  de  voile. 

^11  étend  le  septentrion  sur  le  vide, 
11  suspend  la  terre  sur  le  néant. 

'*11  renferme  les  eaux  dans  ses  nuages. 
Et  les  nuages  n'éclatent  pas  sous  leur  poids. 

^11  couvre  la  face  de  son  trône, 
11  répand  sur  lui  sa  nuée. 

'"11  a  tracé  un  cercle  à  la  surface  des  eaux. 
Comme  limite  entre  la  lumière  et  les  ténèbres. 

"Les  colonnes  du  ciel  s'ébranlent. 
Et  s'étonnent  à  sa  menace. 

'-Par  sa  force  il  soulève  la  mer, 
Par  son  intelligence  il  en  brise  l'ormieil. 

'^Son  souffle  donne  au  ciel  la  sérénité. 
Sa  main  transperce  le  serpent  fuyard". 

'''Ce  sont  là  les  bords  de  ses  voies. 
C'est  le  bruit  léger  qui  nous  en  parvient  ; 

Mais  qui  entendra  le  tonnerre  de  sa  puissance*  ? 

Dernière  réponse  de  Job  à  ses  trois  amis. 

Chap.  XXVII.   'Job  prit  de  nouveau  la  parole  sous  forme  sentencieuse  et  dit  : 

^Dieu  qui  me  refuse  justice  est  vivant  ! 
Le  Tout-Puissant  qui  remplit  mon  âme  d'amertume  est  vivant  ! 

"Aussi  longtemps  que  j'aurai  ma  respiration. 
Et  que  le  souffle  de  Dieu  sera  dans  mes  narines, 

*Mes  lèAres  ne  prononceront  rien  d'injuste, 
Ma  langue  ne  dira  rien  de  faux. 

^Loin  de  moi  la  pensée  de  vous  donner  raison  ! 
Jusqu'à  mon  dernier  soupir  je  défendrai  mon  innocence; 

^Je  tiens  à  me  justifier,  et  je  ne  fail)lirai  [)as  ; 
Mon  cœur  ne  me  fait  de  reproche  sur  aucun  de  mes  jours. 

"Que  mon  ennemi  soit  comme  le  méchant, 
Et  mon  adversaire  comme  l'impie  ! 
'^ Quelle  espérance  reste-t-il  à  l'impie. 
Quand  Dieu  coupe  le  fil  de  sa  vie. 
Quand  il  lui  retire  son  âme  ? 

a.  Coiislellution  du  di-infon,    ù   liiijiu'lle  un  utlribuait  le   pouvoir  d'obscurcir   le  ciel.         b.  Qui  aura  l'intelli- 
gence de  ses  voies  prol'ondes  et  mystérieuses  .■' 

600 


JOB.  Chnp.  27.^-38. G. 

^Est-ce  fjue  Dieu  écoute  ses  eris, 
Quand  ranyoisse  vient  rassaillir  ? 

'"Fait-il  du  Tout-Puissant  ses  délices  ? 
Adresse-t-il  en  tout  temps  ses  ])rières  à  Dieu  ? 

"Je  vous  enseignerai  les  voies  de  Dieu, 
Je  ne  vous  cacherai  pas  les  desseins  du  Tout-Puissant. 

'-Mais  vous  les  connaissez,  et  vous  êtes  d'accord  ; 
Pourquoi  donc  vous  laisser  aller  à  de  vaines  pensées  ? 

''Voici  la  part  que  Dieu  réserve  au  méchant. 
L'héritage  que  le  Tout-Puissant  destine  à  l'impie. 

'■•S'il  a  des  fds  en  grand  nombre,  c'est  pour  le  glaive, 
Et  ses  rejetons  manquent  de  pain  ; 

'^Geux  qui  échappent  sont  enterrés  par  la  peste. 
Et  leurs  veuves  ne  les  ])leurent  pas. 

'^S'il  amasse  l'argent  comme  la  poussière. 
S'il  entasse  les  vêtements  comme  la  boue, 

'"C'est  lui  qui  entasse,  mais  c'est  le  juste  qui  se  revêt, 
C'est  l'homme  intègre  qui  a  l'argent  en  partage. 

'*Sa  maison  est  comme  celle  que  bâtit  la  teigne. 
Comme  la  cabane  que  fait  un  gardien. 

'■'11  se  couche  riche,  et  il  meurt  dépouillé; 
Il  ouvre  les  yeux,  et  tout  a  disparu. 

-"Les  terreurs  le  surprennent  comme  des  eaux; 
Un  tourbillon  l'enlève  au  milieu  de  la  nuit. 

-'Le  vent  d'orient  l'emporte,  et  il  s'en  va  ; 
Il  l'arrache  violemment  de  sa  demeure. 

-^Dieu  lance  sans  pitié  des  traits  contre  lui. 
Et  le  méchant  voudrait  fuir  ])our  les  éviter. 

-'On  bat  des  mains  à  sa  chute. 
Et  on  le  siffle  à  son  départ. 

Chap.  XXVIII.      'Il  y  a  pour  l'argent  une  mine  d'où  on  le  fait  sortir, 
Et  pour  l'or  un  lieu  d'où  on  l'extrait  pour  l'affiner  ; 

*Le  fer  se  tire  de  la  |)oussière. 
Et  la  pierre  se  fond  pour  produire  l'airain. 
'L'homme  fait  cesser  les  ténèbres"  ; 
Il  explore,  jusque  dans  les  endroits  les  plus  profonds, 

Les  pierres  cachées  dans  l'obscurité  et  dans  l'ombre  de  la  mort. 
■'Il  creuse  un  puits  loin  des  lieux  habités  ; 
Ses  pieds  ne  lui  sont  plus  en  aide, 

Et  il  est  suspendu,  balancé,  loin  des  humains*. 

^La  terre,  d'où  sort  le  pain, 
Est  bouleversée  dans  ses  entrailles  comme  par  le  feu. 

*Ses  pierres  contiennent  du  saphir. 
Et  l'on  y  trouve  de  la  poudi'e  d'or. 

a.  Au   moyen  do   la   lain[)e,  dont   se   servent  les  mineurs.  b.    Description  de   la   jjositiuii  des  travailleurs, 

suspendus  par  des  cordes. 

GOl 


Chap.  28,---is.  JOB. 

'L'oiseau  de  proie  n'en  connaît  pas  le  sentier, 
L'œil  du  vautour  ne  l'a  point  aperçu  ; 

^Les  plus  fiers  animaux  ne  l'ont  point  foulé, 
Le  lion  n'y  a  jamais  passé. 

'L'homme  porte  sa  main  sur  le  roc. 
Il  renverse  les  montagnes  depuis  la  racine  ; 

"Il  ouvre  des  tranchées  dans  les  rochers. 
Et  son  œil  contemple  tout  ce  qu'il  y  a  de  précieux  ; 

"Il  arrête  l'écoulement  des  eaux, 
Et  il  produit  à  la  lumière  ce  qui  est  caché. 

'-Mais  la  sagesse,  où  se  trouve-t-elle  ? 
Où  est  la  demeure  de  l'intelligence  ? 

''L'homme  n'en  connaît  point  le  prix  ; 
Elle  ne  se  trouve  ])as  dans  la  terre  des  vivants. 

'''L'abime  dit  :  Elle  n'est  point  en  moi  ; 
Et  la  mer  dit  :  Elle  n'est  point  avec  moi. 

'^Elle  ne  se  donne  pas  contre  de  l'or  pur, 
Elle  ne  s'achète  pas  au  poids  de  l'argent  ; 

"^EUe  ne  se  pèse  pas  contre  l'or  d'Ophir, 
Ni  contre  le  précieux  onyx,  ni  contre  le  saphir  ; 

"Elle  ne  peut  se  comparer  à  l'or  ni  au  verre. 
Elle  ne  peut  s'échanger  pour  un  vase  d'or  (in. 

"*Le  corail  et  le  cristal  ne  sont  rien  auprès  d'elle 
La  sagesse  vaut  plus  que  les  perles. 

""La  topaze  d'Ethioj^ie  n'est  point  son  égale, 
Et  l'or  pur  n'entre  pas  en  balance  avec  elle. 

-°D'où  vient  donc  la  sagesse  ? 

o 

Où  est  la  demeure  de  l'intellig-ence  ? 

^'EUe  est  cachée  aux  yeux  de  tout  vivant, 
Elle  est  cachée  aux  oiseaux  du  ciel. 

-^  Le  gouffre  et  la  mort  disent  : 
Nous  en  avons  entendu  parler. 

-'C'est  Dieu  qui  en  sait  le  chemin. 
C'est  lui  qui  en  connaît  la  demeure  ; 

-*Car  il  voit  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre. 
Il  aperçoit  tout  sous  les  cieux. 

^^Quand  il  régla  le  poids  du  vent, 
Et  qu'il  fixa  la  mesure  des  eaux, 

-'^ Quand  il  donna  des  lois  à  la  pluie. 
Et  qu'il  traça  la  route  de  l'éclair  et  du  tonnerre, 

-"Alors  il  vit  la  sagesse  et  la  manifesta, 
II  en  posa  les  fondements  et  la  mit  à  l'épreuve. 

-*Puis  il  dit  à  l'homme  : 
Voici,  la  crainte  du  Seigneur,  c'est  la  sagesse; 
S'éloigner  du  mal,  c'est  l'intelligence. 


G02 


JOB.  Chnp.'29,i--ï2. 

Monologue  de  Job  :  son  niicicnnc  prospérité,  ses  soiijj'ritnccs  acIueUcs.   son  innocence. 

Chap.  AAYA'.   'Job  ))rit  de  nouveau  la  ])arole  sous  forme  sentencieuse  et  ilit  : 

-Oh  !  que  ne  puis-je  être. comme  aux  mois  du  passé, 
Comme  aux  jours  où  Dieu  me  gardait, 

'Quand  sa  lampe  brillait  sur  ma  tête, 
Et  que  sa  lumière  me  «suidait  dans  les  ténèbres  ! 

■•Oue  ne  suis-je  comme  aux  jours  de  ma  vigueur, 
Où  Dieu  veillait  en  ami  sur  ma  tente, 

^ Quand  le  l'out-Puissant  était  encore  avec  moi. 
Et  que  mes  enfants  m  entouraient  ; 

^ Quand  mes  pieds  se  baignaient  dans  la  crème. 
Et  que  le  rocher  répandait  jirès  de  moi  des  ruisseaux  d'huile  ! 

"Si  je  sortais  pour  aller  à  la  porte  de  la  ville. 
Et  si  je  me  faisais  préparer  un  siège  dans  la  place, 

^Les  jeunes  gens  se  retiraient  à  mon  a|)proche. 
Les  vieillards  se  levaient  et  se  tenaient  debout. 

'■'Les  princes  arrêtaient  leurs  discours, 
Et  mettaient  la  main  sur  leur  bouche  ; 

'"La  voix  des  chefs  se  taisait. 
Et  leur  langue  s'attachait  à  leur  palais. 

"  L'oreille  qui  m'entendait  me  disait  heureux. 
L'œil  qui  me  vovait  me  rendait  témoignage  ; 

'-Car  je  sauvais  le  pauvre  qui  im|)lorait  du  secours, 
Et  l'orphelin  qui  manquait  d'appui. 

''La  bénédiction  du  malheureux  venait  sur  moi  ; 
Je  remplissais  de  joie  le  cœur  de  la  veuve. 

'••Je  me  revêtais  de  la  justice  et  je  lui  servais  de  vêtement, 
J'avais  ma  droiture  pour  manteau  et  pour  turban. 

'U'étais  l'œil  de  l'aveugle. 
Et  le  pied  du  boiteux. 

"J'étais  le  père  des  misérables. 
J'examinais  la  cause  de  l'inconnu  ; 

''Je  brisais  la  mâchoire  de  l'injuste. 
Et  j'arrachais  de  ses 'dents  la  proie. 

'*Alors  je  disais  :  Je  mourrai  dans  mon  nid. 
Mes  jours  seront  abondants  comme  le  sable  ; 

"L'eau  pénétrera  dans  mes  racines, 
La  rosée  passera  la  nuit  sur  mes  branches; 


30 


Ma  gloire  reverdira  sans  cesse, 


Et  mon  arc  rajeunira  dans  ma  main. 

-'On  m'écoulait  et  l'on  restait  dans  l'attente. 
On  gardait  le  silence  devant  mes  conseils. 

"Après  mes  discours,  nul  ne  répliquait, 
Et  ma  parole  était  pour  tous  une  bienfaisante  rosée  ; 

603 


Chap.29,-i3-30,ii.  JOB. 

-^Ils  comptaient  sur  moi  comme  sur  la  pluie, 
Ils  ouvraient  la  bouche  comme  pour  une  pluie  du  printemps". 

"Je  leur  souriais  quand  ils  perdaient  courage, 
Et  Ton  ne  ]>ouvait  chasser  la  sérénité  de  mon  front. 

-^J'aimais  à  aller  vers  eux,  et  je  m'asseyais  à  leur  tête  ; 
J  étais  comme  un  roi  au  milieu  d'une  troupe. 
Comme  un  consolateur  auprès  des  affligés. 

Chap.   A'A'.V.      '  Et  maintenant  !...  je  suis  la  risée  de  plus  jeunes  que  moi, 
De  ceux  dont  je  dédaignais  de  mettre  les  pères 
Parmi  les  chiens  de  mon  troupeau. 

-Mais  à  quoi  me  servirait  la  force  de  leurs  mains  .'' 
Ils  sont  incapables  d'atteindre  la  vieillesse. 

■^Desséchés  par  la  misère  et  la  faim, 
Ils  fuient  dans  les  lieux  arides. 

Depuis  longtemps  abandonnés  et  déserts  ; 

■*Ils  arrachent  près  des  arbrisseaux  les  herbes  sauvages. 
Et  ils  n'ont  pour  pain  que  la  racine  des  genêts. 

^On  les  chasse  du  milieu  des  hommes. 
On  crie  après  eux  comme  après  des  voleurs. 

''Ils  habitent  dans  d'affreuses  vallées. 
Dans  les  cavernes  de  la  terre  et  dans  les  rochers  ; 

"Ils  hurlent  parmi  les  buissons. 
Ils  se  rassemblent  sous  les  ronces. 

*  Etres  vils  et  mé])risés. 
On  les  repousse  du  pays. 

^Et  maintenant,  je  suis  l'objet  de  leurs  chansons. 
Je  suis  en  butte  à  leurs  propos. 

'"Ils  ont  horreur  de  moi,  ils  se  détournent. 
Ils  me  crachent  au  visage. 

"Ils  n'ont  plus  de  retenue  et  ils  m'humilient, 
Ils  rejettent  tout  frein  devant  moi. 

**Ges  misérables  se  lèvent  à  ma  droite  et  me  poussent  les  pieds, 
Ils  se  fraient  contre  moi  des  sentiers  pour  ma  ruine  ; 

*^Ils  détruisent  mon  propre  sentier  et  travaillent  à  ma  perte, 
Eux  à  qui  personne  ne  viendrait  en  aide  ; 

"Ils  arrivent  comme  par  une  large  brèche, 
Ils  se  précipitent  sous  les  craquements. 

'^Les  terreurs  m'assiègent  ; 
Ma  gloire  est  emportée  comme  par  le  vent. 
Mon  bonheur  a  passé  comme  un  nuage. 

"Et  maintenant,  mon  àme  s'épanche  en  mon  sein. 
Les  jours  de  la  souffrance  m'ont  saisi. 

''La  nuit  me  perce  et  m'arrache  les  os, 
La  douleur  qui  me  ronge  ne  se  donne  aucun  repos. 

fl.  On  de  l'arrièro-saison,  en  mars  et  avril. 

604 


JOB.  Chap.  30.is-3l,i. 

"Par  la  violence  du  mal  mon  vêtement  jjerd  sa  forme". 
Il  se  colle  à  mon  corps  comme  ma  tunitjue. 

''Dieu  m'a  jeté  clans  la  boue, 
Et  je  ressemble  à  la  poussière  et  à  la  cendre. 

-"Je  crie  vers  toi,  et  tu  ne  me  réponds  pas  ; 
Je  me  tiens  debout,  et  tu  me  lances  ton  regard. 

-'Tu  deviens  cruel  contre  moi, 
Tu  me  combats  avec  la  force  de  ta  main. 

'-'Tu  me  soulèves,  tu  me  fais  voler  au-dessus  du  vent. 
Et  tu  m'anéantis  au  hi  iiit  de  la  tempête. 

'-'Car,  je  le  sais,  tu  me  mènes  à  la  mort, 
Au  rendez-vous  de  tous  les  vivants. 

^*Mais  celui  qui  va  périr  n'étend-il  pas  les  mains  ? 
Celui  cjui  est  dans  le  malheur  n'implore-t-il  pas  du  secours  ? 

-^N'avais-je  pas  des  larmes  pour  Tinfortuné  ? 
Mon  cœur  n'avait-il  pas  pitié  de  l'indigent  ? 

'^^J'attendais  le  bonheur,  et  le  malheur  est  arrivé; 
J'espérais  la  lumière,  et  les  ténèbres  sont  venues. 

-'Mes  entrailles  bouillonnent  sans  relâche. 
Les  jours  de  la  calamité  m'ont  surpris. 

-"Je  marche  noirci,  mais  non  par  le  soleil; 
Je  me  lève  en  pleine  assemblée,  et  je  crie. 

'-"Je  suis  devenu  le  frère  des  chacals, 
Le  compagnon  des  autruches*. 

^"Ma  peau  noircit  et  tombe, 
Mes  os  brûlent  et  se  dessèchent. 

^'Ma  harpe  n'est  plus  qu'un  instrument  de  deuil. 
Et  mon  chalumeau  ne  peut  rendre  que  des  sons  plaintifs. 

Chop.  XXXI.     'J'avais  fait  im  pacte  aA^ec  mes  yeux, 

Et  je  n'aurais  pas  arrêté  mes  regards  sur  une  vierge. 

-Quelle  part  Dieu  m'eût-il  réservée  d'en  haut  ? 
Quel  héritage  le  Tout-Puissant  m'eût-il  envoyé  des  cieux  ? 

•'La  ruine  n'est-elle  pas  pour  le  méchant. 
Et  le  malheur  pour  ceux  qui  commettent  l'iniquité  ? 

*Dieu  n'a-t-il  pas  connu  mes  voies  ? 
N'a-t-il  pas  compté  tous  mes  pas  ? 

^Si  j'ai  marché  dans  le  mensonge. 
Si  mon  pied  a  couru  vers  la  fraude, 

*(^ue  Dieu  me  jièse  dans  des  balances  justes. 
Et  il  reconnaîtra  mon  intégrité  ! 

"Si  mon  pas  s'est  détourné  tlu  droit  chemin. 
Si  mon  cœur  a  suivi  mes  yeux, 

u.   \x   vùtiMiienl  de  dessus,    ou   manteau,    loriiiiiit  par   sou   «uiplrur  dos   replis   ondoyants    sur  di's   ineiubros 
Siiins    ft    vigoureux;    la    tunique,    ou    vêtement    de    dessous,    était    serrée    autour    du    eorps    par    une  ceinture. 
h.   Les  chm-als.  les  autruches,  animaux  qui  poussent  des  cris  plaintifs. 


60:j 


3:) 


Chap.  81,8-28.  JOB. 

Si  quelque  souillure  s'est  attachée  à  mes  mains, 

'^Que  je  sème  et  qu'un  autre  moissonne, 
Et  que  mes  rejetons  soient  déracinés  ! 

^Si  mon  cœur  a  été  séduit  par  une  femme, 
Si  j'ai  fait  le  guet  à  la  porte  de  mon  prochain, 

'"Que  ma  femme  tourne  la  meule  pour  un  autre", 
Et  que  d'autres  la  déshonorent  ! 

"  Car  c'est  un  crime, 
Un  forfait  que  punissent  les  juges  ; 

'-C'est  un  feu  qui  dévore  jusqu'à  la  ruine. 
Et  qui  aurait  détruit  toute  ma  richesse. 

"Si  j'ai  méprisé  le  droit  de  mon  serviteur  ou  de  ma  servante, 
Lorsqu'ils  étaient  en  contestation  avec  moi, 

'■•Qu'ai-je  à  faire,  quand  Dieu  se  lève  ? 
Qu'ai-je  à  répondre,  quand  il  châtie  ?  [créé  ? 

'^ Celui  qui  m'a  créé  dans  le  ventre  de  ma  mère  ne  l'a-t-il  pas 
Le  même  Dieu  ne  nous  a-t-il  pas  formés  dans  le  sein  maternel  ? 

'^Si  j'ai  refusé  aux  pauvres  ce  qu'ils  demandaient. 
Si  j'ai  fait  languir  les  yeux  de  la  veuve, 

'^Si  j'ai  mangé  seul  mon  pain. 
Sans  que  l'orphelin  en  ait  eu  sa  part, 

'*Moi  qui  l'ai  dès  ma  jeunesse  élevé  comme  un  père. 
Moi  qui  dès  ma  naissance  ai  soutenu  la  veuve  ; 

'"Si  j'ai  vu  le  malheureux  manquer  de  vêtements. 
L'indigent  n'avoir  point  de  couverture, 

-"Sans  que  ses  reins  m'aient  béni, 
Sans  qu'il  ait  été  réchauffé  par  la  toison  de  mes  agneaux, 

*'Si  j'ai  levé  la  main  contre  l'orphelin, 
Parce  que  je  me  sentais  un  appui  dans  les  juges  ; 

*^Que  mon  épaule  se  détache  de  sa  jointure, 
Que  mon  bras  tombe  et  qu'il  se  brise  ! 

^'Car  les  châtiments  de  Dieu  m'épouvantent. 
Et  je  ne  puis  rien  devant  sa  majesté. 

^*Si  j'ai  mis  dans  l'or  ma  confiance. 
Si  j'ai  dit  à  l'or  :  Tu  es  mon  espoir  ; 

-^Si  je  me  suis  réjoui  de  la  grandeur  de  mes  biens, 
De  la  quantité  des  richesses  que  j'avais  acquises, 

*^Si  j'ai  regardé  le  soleil  quand  il  brillait, 
La  lune  quand  elle  s'avançait  majestueuse, 

*'Et  si  mon  cœur  s'est  laissé  séduire  en  secret. 
Si  ma  main  s'est  portée  sur  ma  bouche*; 

**C'est  encore  un  crime  que  doivent  punir  les  juges. 
Et  j'aurais  renié  le  Dieu  d'en  haut  ! 

fl.  C'est-à-dire,  devienne  la  servante  d'nn  autre.       b.  Pour  jeter  un  baiser  en  signe  d'amour  ou  d'adoration. 

606 


JOB.  Chap.  31,29-32,6. 

*^Si  j'ai  été  joyeux  du  malheur  de  mon  ennemi, 
Si  j'ai  sauté  d'allégresse  quand  les  revers  l'ont  atteint, 

'"Moi  qui  n'ai  pas  permis  à  ma  langue  de  pécher, 
De  demander  sa  mort  avec  imprécation  ; 

''Si  les  gens  de  ma  tente  ne  disaient  pas  : 
Où  est  celui  qui  n'a  pas  été  rassasié  de  sa  viande  ? 

'-Si  l'étranger  passait  la  nuit  dehors. 
Si  je  n'ouvrais  jias  ma  jiorte  au  voyageur; 

"Si,  comme  les  hommes,  j'ai  caché  mes  transgressions, 
Et  renfermé  mes  iniquités  dans  mon  sein, 

'••Parce  que  j'avais  peur  de  la  multitude. 
Parce  que  je  craignais  le  mépris  des  familles. 

Me  tenant  à  l'écart  et  n'osant  franchir  ma  porte...  — - 

'^Oh  !  qui  me  fera  trouver  quelqu'un  qui  m'écoute  ? 
Voilà  ma  défense  toute  signée  : 
Que  le  Tout-Puissant  me  réponde  ! 

Qui  me  donnera  la  plainte  écrite  par  mon  adversaire  ? 

'*Je  porterai  son  écrit  sur  mon  épaule, 
Je  l'attacherai  sur  mon  front  comme  une  couronne  ; 

'"Je  lui  rendrai  compte  de  tous  mes  pas. 
Je  m'approcherai  de  lui  comme  un  prince.  — 

"*Si  ma  terre  crie  contre  moi, 
Et  que  ses  sillons  versent  des  larmes  ; 

"Si  j'en  ai  mangé  le  produit  sans  l'avoir  payée, 
Et  que  j'aie  attristé  l'àme  de  ses  anciens  maîtres  ; 

*''Qu'il  y  croisse  des  épines  au  lieu  de  froment. 
Et  de  l'ivraie  au  lieu  d'orge  ! 

Fin  des  paroles  de  Joh. 

Discours  d  Eliliu. 

Chap.  XXXII.      *Ces  trois  hommes  moins  ils  condamnaient  Joh.  ^Comme 

cessèrent  de  répondre   à  Job,    parce  ils   étaient  plus  âgés  que   lui,    Elihu 

qu'il  se  regardait  comme  juste.  avait  attendu  jusqu'à  ce  moment  pour 

*Alors  s'enflamma  de  colère  Elihu,  parler  à  Job.  ^Mais,  voyant  qu'il  n'y 

fils  de  Barakeel  de  Buz",  de  la  famille  avait  plus  de  réponse  dans  la  bouche 

de  Ram.  Sa  colère  s'enflamma  contre  de    ces    trois    hommes,    Elihu    s'en- 

Job,  [larce  qu'il  se  disait  juste  tlevant  flamma  de  colère. 
Dieu.  'Et  sa  colère  s'enflamma  contre 

ses  trois  amis,  parce  qu'ils  ne  trou-  ^¥X  Elihu,  fds  de  Barakeel  de  Buz, 

valent  rien  à  répondre  et  que  néan-  prit  la  ])arolc  et  dit  : 

Je  suis  jeune,  et  vous  êtes  des  vieillards  ; 
C'est  pourquoi  j'ai  craint,  j'ai  redouté 
De  vous  faire  connaître  mon  sentiment. 

a.  Buz.  contrée  de  l'Arabie  Déserte,  voisine  de  celle  d'Uts. 

607 


Chap.  32,i-S3,e.  JOB. 

'Je  disais  en  moi-même  :  Les  jours  parleront, 
Le  grand  nombre  des  années  enseignera  la  sagesse. 

^Mais  en  réalité,  dans  l'homme,  c'est  l'esprit, 
Le  soiitOe  du  Tout-Puissant,  qui  donne  l'intelligence; 

'Ce  n'est  pas  l'âge  qui  procure  la  sagesse, 
Ce  n'est  pas  la  vieillesse  qui  rend  capable  de  juger. 

'"Voilà  pourquoi  je  dis  :  Ecoute  ! 
Moi  aussi,  j'exposerai  ma  pensée. 

"J'ai  attendu  la  fin  de  vos  discours. 
J'ai  suivi  vos  raisonnements. 
Votre  examen  des  paroles  de  Job. 

'-Je  vous  ai  donné  toute  mon  attention; 
Et  voici,  aucun  de  vous  ne  l'a  convaincu. 
Aucun  n'a  réfuté  ses  paroles. 

'■'Ne  dites  pas  cependant  :  En  lui  nous  avons  trouvé  la  sagesse; 
C'est  Dieu  qui  peut  le  confondre,  ce  n'est  pas  un  homme  ! 

'^11  ne  s'est  pas  adressé  directement  à  moi  : 
Aussi  lui  répondrai-je  tout  autrement  que  vous. 

'^Ils  ont  peur,  ils  ne  répondent  plus  ! 
Ils  ont  la  parole  coupée  ! 

'^J'ai  attendu  qu'ils  eussent  fini  leurs  discours, 
Qu'ils  s'arrêtassent  et  ne  sussent  que  répliquer. 

'"A  mon  tour,  je  veux  répondre  aussi. 
Je  veux  dire  aussi  ce  que  je  pense. 

'*Car  je  suis  plein  de  paroles. 
L'esprit  me  presse  au  dedans  de  moi  ; 

"Mon  intérieur  est  comme  un  vin  qui  n'a  ])as  d'issue. 
Comme  des  outres  neuves  qui  vont  éclater. 

^"Je  parlerai  pour  respirer  à  l'aise, 
J'ouvrirai  mes  lèvres  et  je  répondrai. 

-'Je  n'aurai  point  égard  à  l'apparence. 
Et  je  ne  flatterai  personne  ; 

"Car  je  ne  sais  pas  flatter  : 
Mon  créateur  m'enlèverait  bien  vite. 

Chap.  XXXIII.     'Maintenant  donc.  Job,  écoute  mes  discours, 
Prête  l'oreille  à  toutes  mes  paroles  ! 

-Voici,  j'ouvre  la  bouche. 
Ma  langue  se  remue  dans  mon  palais. 

'C'est  avec  droiture  de  cœur  que  je  vais  parler, 
C'est  la  vérité  pure  qu'exprimeront  mes  lèvres  : 

^ L'esprit  de  Dieu  m'a  créé. 
Et  le  souffle  du  Tout-Puissant  m'anime. 
,  ^Si  tu  le  peux,  réponds-moi, 

\'^v      Défends  ta  cause,  tiens-toi  prêt  ! 

^Devant  Dieu  je  suis  ton  semblable, 

608 


JOB.  Chap.SS,i-T,. 

J'ai  été  comme  toi  formé  de  la  l)Oue  ; 

"Ainsi  mes  terreurs  ne  te  troubleront  pas, 
Et  mon  poids  ne  saurait  t'accabler. 

*Mais  tu  as  dit  à  mes  oreilles, 
Et  j'ai  entendu  le  son  de  tes  paroles  : 

*Jesuis  pur,  je  suis  sans  péché, 
Je  suis  net,  il  n'y  a  point  en  moi  d'iniquité. 

'"Et  Dieu  trouve  contre  moi  des  motifs  de  haine, 
Il  me  traite  comme  son  ennemi  ; 

"Il  met  mes  pieds  dans  les  ceps, 
Il  surveille  tous  mes  mouvements.  — 

'*Je  te  répondrai  qu'en  cela  tu  n'as  pas  raison, 
Car  Dieu  est  plus  grand  que  l'homme. 

'■''Veux-tu  donc  disputer  avec  lui. 
Parce  qu'il  ne  rend  aucun  compte  de  ses  actes  ? 

'^Dieu  i^arle  cependant,  tantcH  d'une  manière. 
Tantôt  d'une  autre,  et  l'on  n'y  prend  point  garde. 

'^11  parle  par  des  songes,  par  des  visions  nocturnes. 
Quand  les  hommes  sont  livrés  à  un  profond  sommeil. 
Quand  ils  sont  endormis  sur  leur  couche. 

'"Alors  il  leur  donne  des  avertissements 
Et  met  le  sceau  à  ses  instructions, 

'"Afin  de  détourner  l'homme  du  mal 
Et  de  le  préserver  de  l'orgueil, 

'*Afin  de  garantir  son  àme  de  la  fosse 
Et  sa  vie  des  coups  du  glaive. 

"Par  la  douleur  aussi  l'homme  est  repris  sur  sa  couche. 
Quand  une  lutte  continue  vient  agiter  ses  os. 

*" Alors  il  prend  en  dégoût  le  pain, 
Même  les  aliments  les  plus  exquis; 

-'  Sa  chair  se  consume  et  dis])araît. 
Ses  os  qu'on  ne  voyait  pas  sont  mis  à  nu; 

"Son  àme  s'approche  de  la  fosse. 
Et  sa  vie  des  messagers  de  la  mort. 

-'iMais  s'il  se  trouve  pour  lui  un  ange  intercesseur, 
Un  d'entre  les  mille 

Qui  annoncent  à  l'homme  la  voie  qu'il  doit  suivre, 

-^Dieu  a  compassion  de  lui  et  dit  à  l'ange  : 
Délivre-le,  afin  cju'il  ne  descende  ])as  dans  la  fosse  ; 
J'ai  trouvé  une  rançon  ! 

-Mît  sa  chair  a  plus  de  fraîcheur  cpiau  premier  âge, 
Il  revient  aux  jours  de  sa  jeunesse. 

-"Il  adresse  à  Dieu  sa  prière;  et  Dieu  lui  est  propice. 
Lui  laisse  voir  sa  face  avec  joie. 
Et  lui  rend  son  innocence. 

-"Il  chante  devant  les  hommes  el  dit  : 

tSUU 


Chap.  33,^8-84,15.  JOB. 

J'ai  péché,  j'ai  violé  la  justice, 

Et  je  n'ai  pas  été  puni  comme  je  le  méritais; 

-•^Dieu  a  délivré  mon  àme  pour  qu'elle  n'entrât  pas  dans  la  fosse, 
Et  ma  vie  s'épanouit  à  la  lumière  !  —     - 

-^Voilà  tout  ce  que  Dieu  fait. 
Deux  fois,  trois  fois,  avec  l'homme, 

^"Pour  ramener  son  âme  de  la  fosse. 
Pour  l'éclairer  de  la  lumière  des  vivants. 

^'Sois  attentif.  Job,  écoute-moi  ! 
Tais-toi,  et  je  parlerai  ! 

^'Si  tu  as  quelque  chose  à  dire,  réponds-moi  ! 
Parle,  car  je  voudrais  te  donner  raison. 

^''Si  tu  n'as  rien  à  dire,  écoute-moi  ! 
Tais-toi,  et  je  t'enseignerai  la  sagesse. 

Chap.   AX\7T:     'Élihu  reprit  et  dit  : 

^Sages,  écoutez  mes  discours  ! 
Vous  qui  êtes  intelligents,  prêtez-moi  l'oreille  ! 

^Gar  l'oreille  discerne  les  paroles. 
Comme  le  palais  savoure  les  aliments. 

^Choisissons  ce  qui  est  juste. 
Voyons  entre  nous  ce  qui  est  bon. 

^Job  dit  :  Je  suis  innocent. 
Et  Dieu  me  refuse  justice  ; 

^J'ai  raison,  et  je  passe  pour  menteur; 
Ma  plaie  est  douloureuse,  et  je  suis  sans  péché.  — 

^Y  a-t-il  un  homme  semblable  à  Job, 
Buvant  la  raillerie  comme  l'eau, 

•* Marchant  en  société  de  ceux  qui  font  le  mal. 
Cheminant  de  pair  avec  les  impies  ? 

'Car  il  a  dit  :  Il  est  inutile  à  l'homme 
De  mettre  son  plaisir  en  Dieu. 

'"Ecoutez-moi  donc,  hommes  de  sens  ! 
Loin  de  Dieu  l'injustice, 
Loin  du  Tout-Puissant  l'iniquité  ! 

"Il  rend  à  l'homme  selon  ses  œuvres. 
Il  rétribue  chacun  selon  ses  voies. 

'*Non  certes,  Dieu  ne  commet  pas  l'iniquité  ; 
Le  Tout-Puissant  ne  viole  pas  la  justice. 

'^Qui  l'a  chargé  de  gouverner  la  terre  ? 
Qui  a  confié  l'univers  à  ses  soins  ? 

"S'il  ne  pensait  qu'à  lui-même. 
S'il  retirait  à  lui  son  esprit  et  son  souffle, 

'^Toute  chair  périrait  soudain. 
Et  l'homme  rentrerait  dans  la  poussière. 

610 


JOB.  Chajj.  34,16-37. 

'"Si  tu  as  de  rintelligencc,  écoute  ceci, 
Prête  l'oreille  au  son  de  mes  paroles  ! 

''Un  ennemi  de  la  justice  régnerait-il  ? 
Et  condamneras-tu  le  juste,  le  puissant, 

'^Qui  proclame  la  méchanceté  des  rois 
Et  l'iniquité  des  princes, 

'H^ui  n'a  point  égard  à  l'apparence  des  grands 
Et  ne  distingue  pas  le  riche  du  pauvre. 

Parce  que  tous  sont  l'ouvrage  de  ses  mains  ? 

-"En  un  instant,  ils  perdent  la  vie  ; 
Au  milieu  de  la  nuit,  un  jieuple  chancelle  et  jiérit; 
Le  puissant  disparaît,  sans  la  main  d'aucun  homme. 

*'Car  Dieu  voit  la  conduite  de  tous, 
Il  a  les  regards  sur  les  pas  de  chacun. 

^^11  n'y  a  ni  ténèbres  ni  ombre  de  la  mort. 
Où  puissent  se  cacher  ceux  qui  commettent  l'iniquité. 

**Dieu  n'a  pas  besoin  d'observer  longtemps. 
Pour  qu'un  homme  entre  en  jugement  avec  lui; 

-■•Il  brise  les  grands  sans  information. 
Et  il  en  met  d'autres  à  leur  place  ; 

-^Car  il  connaît  leurs  œuvres. 
Il  les  renverse  de  nuit,  et  ils  sont  écrasés  ; 

**11  les  frappe  comme  des  impies, 
A  la  face  de  tous  les  regards. 

-'En  se  détournant  de  lui. 
En  abandonnant  toutes  ses  voies, 

-'Ils  ont  fait  monter  à  Dieu  le  cri  du  pauvre. 
Ils  l'ont  rendu  attentif  au  cri  des  malheureux. 

^^S'il  donne  le  repos,  qui  répandra  le  trouble  ? 
S'il  cache  sa  face,  qui  pourra  le  voir  ? 

Il  traite  à  l'égal  soit  une  nation,  soit  un  homme, 

^"Afin  que  l'impie  ne  domine  plus. 
Et  qu'il  ne  soit  plus  un  piège  pour  le  peuple. 

^'Car  a-t-il  jamais  dit  à  Dieu  : 
J'ai  été  châtié,  je  ne  pécherai  plus  ; 

'-Montre-moi  ce  que  je  ne  vois  pas  ; 
Si  j'ai  commis  des  injustices,  je  n'en  commettrai  plus  ? 

^'Est-ce  d'après  toi  que  Dieu  rendra  la  justice  ? 
C'est  toi  qui  rejettes,  qui  choisis,  mais  non  pas  moi. 
Ce  que  tu  sais,  dis-le  donc  ! 

'■•Les  hommes  de  sens  seront  de  mon  avis. 
Le  sage  qui  m'écoute  pensera  comme  moi. 

'^Job  parle  sans  intelligence, 
Et  ses  discours  manquent  de  raison. 

'M^u'il  continue  donc  à  être  éprouvé, 
Puisqu'il  répond  comme  font  les  méchants  ! 

'■'Car  il  ajoute  à  ses  fautes  de  nouveaux  péchés  ; 

611 


Chap.S5,i-S0,k.  JOB. 

Il  bat  des  mains  au  milieu  de  nous, 
Il  multiplie  ses  paroles  contre  Dieu. 

Chop.   .YA'A'T'.      'Élihu  reprit  et  dit  : 

^Imagines-tu  avoir  raison, 
Penses-tu  te  justifier  devant  Dieu, 

^ Quand  tu  dis  :  Que  me  sert-il. 
Que  me  revient-il  de  ne  pas  pécher  ? 

''C'est  à  toi  que  je  vais  répondre, 
Et  à  tes  amis  en  même  temps. 

^Considère  les  cieux,  et  regarde  ! 
Vois  les  nuées,  comme  elles  sont  au-dessus  de  toi  ! 

*Si  tu  pèches,  quel  tort  lui  causes-tu  ? 
Et  quand  tes  péchés  se  multiplient,  que  lui  fais-tu  ? 

'Si  tu  es  juste,  que  lui  donnes-tu  ? 
Que  reçoit-il  de  ta  main  ? 

''Ta  méchanceté  ne  ])eut  nuire  qu'à  ton  semblable. 
Ta  justice  n'est  utile  qu'au  fils  de  l'homme. 

*0n  crie  contre  la  multitude  des  oppresseurs. 
On  se  plaint  de  la  violence  d'un  grand  nombre  ; 

'"Mais  nul  ne  dit  :  Où  est  Dieu,  mon  créateur. 
Qui  inspire  des  chants  d'allégresse  pendant  la  nuit", 

"Qui  nous  instruit  plus  que  les  bétes  de  la  terre. 
Et  nous  donne  l'intelligence  plus  qu'aux  oiseaux  du  ciel  ? 

'^On  a  beau  crier  alors,  Dieu  ne  répond  ])as, 
A  cause  de  l'orgueil  des  méchants. 

'^  C'est  en  vain  que  l'on  crie,  Dieu  n'écoute  pas. 
Le  Tout-Puissant  n'y  a  point  égard. 

'■•Bien  que  tu  dises  que  tu  ne  le  vois  pas. 
Ta  cause  est  devant  lui  :  attends-le  ! 

'^Mais,  parce  que  sa  colère  ne  sévit  point  encore, 
Ce  n'est  pas  à  dire  qu'il  ait  peu  souci  du  crime. 

'^  Ainsi  Job  ouvre  vainement  la  bouche, 
Il  multiplie  les  paroles  sans  intelligence. 

Chap.   A'AA'TY.      'Elihu  continua  et  dit  : 

^Attends  un  peu,  et  je  vais  poursuivre. 
Car  j'ai  des  paroles  encore  pour  la  cause  de  Dieu. 

^Je  prendrai  mes  raisons  de  haut, 
Et  je  prouverai  la  justice  de  mon  créateur. 

■'Sois-en  sur,  mes  discours  ne  sont  pas  des  mensonges, 
Mes  sentiments  devant  toi  sont  sincères. 

rt.   Vt'nJani  la  nuit,  c'est-à-dire  :  au  milieu  de  l'adversité. 

G12 


JOB.  CluiJ).    '30,:>-25. 

^Dieu  est  puissant,  niais  il  ne  rejette  personne; 
Il  est  puissant  par  la  forée  de  son  intelligence. 

^11  ne  laisse  pas  vivre  le  méchant, 
Et  il  fait  droit  aux  malheureux. 

'Il  ne  détourne  pas  les  yeux  de  dessus  les  justes. 
Il  les  place  sur  le  trône  avec  les  rois, 

1!  les  y  fait  asseoir  pour  toujours,  afin  qu'ils  soient  élevés. 

""Viennent-ils  à  tomher  dans  les  chaînes". 
Sont-ils  pris  dans  les  liens  de  l'adversité, 

^11  leur  dénonce  leurs  œuvres. 
Leurs  transg'ressions,  leur  orgueil  ; 

*"I1  les  avertit  pour  leur  instruction, 
Il  les  exhorte  à  se  détourner  de  l'iniquité. 

"S'ils  écoutent  et  se  soumettent. 
Us  achèvent  leurs  jours  dans  le  honheur, 
Leurs  années  dans  la  joie. 

'"-S'ils  n'écoutent  pas,  ils  périssent  par  le  glaive, 
Ils  expirent  dans  leur  aveuglement. 

'^Les  impies  se  livrent  à  la  colère. 
Ils  ne  crient  pas  à  Dieu  quand  il  les  enchaîne  ; 

'''Ils  perdent  la  vie  dans  leur  jeunesse. 
Ils  meurent  comme  les  débauchés. 

'^Mais  Dieu  sauve  le  malheureux  dans  sa  misère, 
Et  c'est  par  la  souffrance  qu'il  l'avertit. 

'*I1  te  retirera  aussi  de  la  détresse. 
Pour  te  mettre  au  large,  en  pleine  liberté. 
Et  ta  table  sera  chargée  de  mets  succulents. 

'"Mais  si  tu  défends  ta  cause  comme  un  impie. 
Le  châtiment  est  inséparable  de  ta  cause. 

'*Que  l'irritation  ne  t'entraîne  pas  à  la  moquerie,  , 
Et  que  la  grandeur  de  la  rançon  ne  te  fasse  pas  dévier. 

"Tes  cris  suffiraient-ils  pour  te  sortir  d'angoisse. 
Et  même  toutes  les  forces  que  tu  pourrais  déployer  ? 

-"Ne  soupire  pas  après  la  nuit. 
Qui  enlève  les  peuples  de  leur  place. 

-'Garde-toi  de  te  livrer  au  mal. 
Car  la  souffrance  t'y  dispose. 

--Dieu  est  grand  par  sa  puissance  ; 
Qui  saurait  enseigner  comme  lui? 

"Qui  lui  prescrit  ses  voies  ? 
Qui  ose  dire  :  Tu  fais  mal? 

-■'Souviens-toi  d'exalter  ses  œuvres. 
Que  célèbrent  tous  les  hommes. 

-^Tout  homme  les  conteni|)le, 
Chacun  les  \()il  de  loin. 

a.  Dam  tes  chaînes,  dans  le  malheur. 

613 


Chap.  S6, '26-37, 15.  JOB. 

-^Dieu  est  grand,  mais  sa  grandeur  nous  échappe, 
Le  nombre  de  ses  années  est  impénétrable. 

-'Il  attire  à  lui  les  gouttes  d'eau. 
Il  les  réduit  en  vapeur  et  forme  la  pluie  ; 

'-''Les  nuages  la  laissent  couler. 
Ils  la  répandent  sur  la  ioule  des  hommes. 

-^Et  qui  comprendra  le  déchirement  de  la  nuée, 
Le  fracas  de  sa  tente  ? 

^"Voici,  il  étend  autour  de  lui  sa  lumière, 
Et  il  se  cache  jusque  dans  les  profondeurs  de  la  mer. 

•■^'Par  ces  moyens  il  juge  les  peuples. 
Et  il  donne  la  nourriture  avec  abondance. 

^-11  prend  la  lumière  dans  sa  main, 
11  la  dirige  sur  ses  adversaires. 

■"Il  s'annonce  par  un  grondement; 
Les  troupeaux  pressentent  son  approche. 
Chap.  XXXVII.     'Mon  cœur  est  tout  tremblant, 
Il  bondit  hors  de  sa  place. 

-Écoutez,  écoutez  le  frémissement  de  sa  voix, 
Le  grondement  qui  sort  de  sa  bouche  ! 

''Il  le  fait  rouler  dans  toute  l'étendue  des  cieux. 
Et  son  éclair  brille  jiiscju'aux  extrémités  de  la  terre. 

'Puis  éclate  un  rugissement  :  il  tonne  de  sa  voix  majestueuse; 
Il  ne  retient  plus  l'éclair,  dès  que  sa  voix  retentit. 

^Dieu  tonne  avec  sa  voix  d'une  manière  merveilleuse; 
Il  fait  de  grandes  choses  que  nous  ne  comprenons  pas. 

^  11  dit  à  la  neige  :  Tombe  sur  la  terre  ! 
Il  le  dit  à  la  pluie,  même  aux  plus  fortes  pluies. 

'Il  met  un  sceau  sur  la  main  de  tous  les  hommes. 
Afin  que  tous  se  reconnaissent  comme  ses  créatures. 

^L'animal  sauvage  se  retire  dans  une  caverne. 
Et  se  couche  dans  sa  tanière. 

'L'ouragan  vient  du  midi. 
Et  le  froid,  des  vents  du  nord. 

'"Par  son  souffle  Dieu  produit  la  glace. 
Il  réduit  l'espace  où  se  répandaient  les  eaux. 

"  Il  charge  de  vapeurs  les  nuages. 
Il  les  disperse  étincclants  ; 

'-Leurs  évolutions  varient  selon  ses  desseins, 
Pour  l'accomplissement  de  tout  ce  qu'il  leur  ordonne. 
Sur  la  face  de  la  terre  habitée  ; 

'^G'est  comme  une  verge  dont  il  frap])e  sa  terre. 
Ou  comme  un  signe  de  son  amour,  qu'il  les  fait  apparaître. 

'Mob,  sois  attentif  à  ces  choses  ! 
Considère  encore  les  merveilles  de  Dieu  ! 

'^Sais-tu  comment  Dieu  les  dirige, 
Et  fait  briller  son  nuage  étincelant? 

614 


JOB.  Chnp.  87,16-88.12. 

'* Comprends-tu  le  balancement  des  nuées, 
Les  merveilles  de  celui  dont  la  science  est  parfaite? 

'"Sais-tu  pourquoi  tes  vêtements  sont  chauds, 
Quand  la  terre  se  repose  par  le  vent  du  midi? 

'* Peux-tu  comme  lui  étendre  les  cieux. 
Aussi  solides  qu'un  miroir  de  fonte? 

"Fais-nous  connaître  ce  que  nous  devons  lui  dire  ; 
Nousijommes  trop  ignorants  pour  nous  adresser  à  lui. 

-"Lui  annoncera-t-on  que  je  parlerai? 
Mais  quel  est  l'homme  qui  désire  sa  perte? 

'-'On  ne  peut  fixer  le  soleil  qui  resplendit  dans  les  cieux, 
Lorsqu'un  vent  passe  et  en  ramène  la  pureté  ; 

"Le  septentrion  le  rend  éclatant  comme  l'or. 
Oh  !  que  la  majesté  de  Dieu  est  redoutable  ! 

-'Nous  ne  saurions  parvenir  jusqu'au  Tout-Puissant, 
Grand  par  la  force, 

Par  la  justice,  par  le  droit  souverain  : 
Il  ne  répond  pas  ! 

-*C'est  pourquoi  les  hommes  doivent  le  craindre; 
Il  ne  porte  les  regards  sur  aucun  sage. 

Réponse  de  lElerncl  à  Job. 

Chap.  XXXVIII.     '  L'Éternel  répondit  à  Job  du  milieu  de  la  tempête  et  dit  : 

-Qui  est  celui  qui  obscurcit  mes  desseins 
Par  des  discours  sans  intelligence? 

■^Ceins  tes  reins  comme  un  vaillant  homme; 
Je  t'interrogerai,  et  tu  m'instruiras. 

*0ù  étais-tu  quand  je  fondais  la  terre  ? 
Dis-le,  si  tu  as  de  l'intelligence. 

^Qui  en  a  fixé  les  dimensions,  le  sais-tu? 
Ou  qui  a  étendu  sur  elle  le  cordeau  ? 

''Sur  quoi  ses  bases  sont-elles  appuyées? 
Ou  qui  en  a  posé  la  pierre  angulaire,   ; 

"Alors  que  les  étoiles  du  matin  éclataient  en  chants  d'allégresse, 
Et  que  tous  les  fils  de  Dieu  poussaient  des  cris  de  joie  ? 

'*Qui  a  fermé  la  mer  avec  des  portes. 
Quand  elle  s'élança  du  sein  maternel  ; 

"Quand  je  fis  de  la  nuée  son  vêtement. 
Et  de  l'obscurité  ses  langes  ; 

'"Quand  je  lui  imposai  ma  loi, 
Et  que  je  lui  mis  des  barrières  et  des  portes  ; 

"Quand  je  dis  :  Tu  viendras  jusqu'ici,  tu  n'iras  pas  au  delà; 
Ici  s'arrêtera  l'orjïueil  de  tes  flots? 


O" 


'-Depuis  que  tu  existes,  as-tu  commandé  au  matin? 
As-tu  montré  sa  place  à  l'aurore, 

615 


Chap.  38, 13-3-2.  JOB. 

'^Pour  qu'elle  saisisse  les  extrémités  de  la  terre, 
Et  que  les  méchants  en  soient  secoués"  ; 

'^Pourque  la  terre  se  transforme  comme  l'argile  qui  reçoit  une 
Et  qu'elle  soit  parée  comme  d'un  vêtement*  ;  [empreinte, 

'^Pour  que  les  méchants  soient  privés  de  leur  lumière^, 
Et  que  le  bras  qui  se  lève  soit  brisé  ? 

*"As-tu  pénétré  jusqu'aux  sources  de  la  mer  ? 
T'es-tu  promené  dans  les  profondeurs  de  l'abîme? 

''Les  portes  de  la  mort  t'ont-elles  été  ouvertes? 
As-tu  vu  les  portes  de  l'ombre  de  la  mort  ? 

'*As-tu  embrassé  du  regard  l'étendue  de  la  terre  ? 
Parle,  si  tu  sais  toutes  ces  choses. 

"Où  est  le  chemin  qui  conduit  au  séjour  de  la  lumière? 
Et  les  ténèbres,  où  ont-elles  leur  demeure? 

-"Peux-tu  les  saisir  à  leur  limite. 
Et  connaître  les  sentiers  de  leur  habitation? 

-'Tu  le  sais,  car  alors''  tu  étais  né, 
Et  le  nombre  de  tes  jours  est  grand  ! 

*- Es-tu  parvenu  jusqu'aux  amas  de  neige  ? 
As-tu  vu  les  dépôts  de  grêle, 

-■\)ue  je  tiens  en  réserve  pour  les  temps  de  détresse. 
Pour  les  jours  de  guerre  et  de  bataille  ? 

^*Par  quel  chemin  la  lumière  se  divise-t-elle. 
Et  le  vent  d'orient  se  répand-il  sur  la  terre  ? 

-^Qui  a  ouA^ert  un  passage  à  la  pluie. 
Et  tracé  la  route  de  l'éclair  et  du  tonnerre, 

'-^Pour  que  la  pluie  tombe  sur  une  terre  sans  habitants. 
Sur  un  désert  où  il  n'y  a  point  d'hommes  ; 

-'Pour  qu'elle  abreuve  les  lieux  solitaires  et  arides. 
Et  qu'elle  fasse  germer  et  sortir  l'herbe  ? 

-*La  pluie  a-t-elle  un  père? 
Qui  fait  naître  les  gouttes  de  la  rosée? 

'-^Du  sein  de  qui  sort  la  glace. 
Et  qui  enfante  le  frimas  du  ciel, 

^"Pour  que  les  eaux  se  cachent  comme  une  pierre, 
Et  que  la  surface  de  l'abîme  soit  enchaînée  ? 

^'Noues-tu  les  liens  des  Pléiades, 
Ou  détaches-tu  les  cordages  de  l'Orion"? 

^-Fais-tu  paraître  en  leur  temps  les  signes  du  zodiaque. 
Et  conduis-tu  la  Grande  Ourse  avec  ses  petits/? 

n.  La  terre  est  représentée  eomme  un  tapis,  que  secoue  l'aurore  pour  mettre  en  fuite  les  méchants.  b.  Pen- 
dant l'obscurité  de  la  nuit,  la  terre  est  sans  l'orme;  mais  la  lumière  du  jour  rend  visibles  les  objets,  qui  en 
deviennent  comme  le  vêtement.  c.  La  lumicre  îles  méchants,  les  ténèbres,  qui  favorisent  leur  audace.  d.  .■ilois. 
quand  une  demeure  fut  assignée  à  la  lumière  et  aux  ténèbres.  c.  Est-ce  loi  qui  maintiens  à  leur  distance  res- 
pective les  étoiles  qui  forment  la  constellation  des  Pléiades  et  celle  de  l'Orion  ?  f.  Ses  petits,  les  étoiles  qui 
forment  la  queue  de  la  Grande  Ourse. 

616 


JOB.  Cliap.  3(S,33-S9,i5. 

'^Connais-tu  les  lois  du  ciel? 
Hègles-tu  son  pouvoir  sur  la  terre  ? 

'*Elèves-tu  la  voix  jusqu'aux  nuées, 
Pour  appeler  à  toi  des  torrents  d'eaux? 

^^ Lances-tu  les  éclairs?  partent-ils? 
Te  disent-ils  :  Nous  voici? 

''Qui  a  mis  la  sagesse  dans  le  cœur, 
Ou  qui  a  donné  l'intelligence  à  l'esprit? 

''(^ui  peut  avec  sagesse  compter  les  nuages. 
Et  verser  les  outres  des  cieux, 

'^Pour  fpie  la  poussière  se  mette  à  ruisseler, 
Et  que  les  mottes  de  terre  se  collent  ensemble  ? 

Chop.  XXXIX.      'Chasses-tu  la  proie  pour  la  lionne, 
Et  ajjaises-tu  la  faim  des  lionceaux, 

-Ouand  ils  sont  couchés  dans  leur  tanière. 
Quand  ils  sont  en  embuscade  dans  leur  repaire? 
"Qui  prépare  au  corbeau  sa  pâture, 
'Quand  ses  petits  crient  vers  Dieu, 
Quand  ils  sont  errants  et  affamés  ? 

*Sais-tu  quand  les  chèvres  sauvages  font  leurs  petits? 
Observes-tu  les  biches  cjuand  elles  mettent  bas? 

^Comptes-tu  les  mois  pendant  lesquels  elles  portent. 
Et  connais-tu  l'époque  où  elles  enfantent? 

'Elles  se  courbent,  laissent  écliapper  leur  progéniture. 
Et  sont  délivrées  de  leurs  douleurs. 

'Leurs  petits  prennent  de  la  vigueur  et  grandissent  en  plein  air. 
Ils  s'éloignent  et  ne  reviennent  plus  auprès  d'elles. 

*Qui  met  en  liberté  l'àne  sauvage. 
Et  l'affranchit  de  tout  lien  ? 

'J'ai  fait  du  désert  son  habitation, 
De  la  terre  salée  sa  demeure. 

'"Il  se  rit  du  tumulte  des  villes. 
Il  n'entend  pas  les  cris  d'un  maître. 

"II  parcourt  les  montagnes  pour  trouver  sa  pâture. 
Il  est  à  la  recherche  de  tout  ce  qui  est  vert. 

'-Le  buffle  veut-il  être  à  ton  service? 
Passe-t-il  la  nuit  vers  ta  crèche  ? 

"L'attaches-tu  par  une  corde  pour  qu'il  trace  un  sillon? 
Va-t-il  après  toi  briser  les  mottes  des  vallées? 

'*Te  reposes-tu  sur  lui,  parce  que  sa  force  est  grande? 
Lui  abandonnes-tu  le  soin  de  tes  travaux? 

'^Te  lies-tu  à  lui  pour  la  rentrée  de  ta  récolte? 
Est-ce  lui  qui  doit  l'amasser  dans  ton  aire  ? 


617 


Chap.  89,16-35.  JOB. 

"'L'aile  de  raulruche  se  déploie  joyeuse  ; 
On  dirait  l'aile,  le  plumage  de  la  cigogne  ". 

"Mais  l'autruche  abandonne  ses  œufs  à  la  terre, 
Et  les  fait  chauffer  sur  la  poussière  ; 

'*ElIe  oublie  que  le  pied  peut  les  écraser. 
Qu'une  bête  des  champs  peut  les  fouler.  [elle; 

*'Elle  est  dure  envers  ses  petits  comme  s'ils  n'étaient  point  à 
Elle  ne  s'inquiète  pas  de  l'inutilité  de  son  enfantement. 

-"Car  Dieu  lui  a  refusé  la  sagesse. 
Il  ne  lui  a  pas  donné  l'intelligence  en  partage. 

-'Quand  elle  se  lève  et  prend  sa  course, 
Elle  se  rit  du  cheval  et  de  son  cavalier. 

--Est-ce  toi  qui  donnes  la  vigueur  au  cheval, 
Et  qui  revêts  son  cou  d'une  crinière  flottante  ? 

-^Le  fais-tu  bondir  comme  la  sauterelle? 
Son  fier  hennissement  répand  la  terreur. 

^^11  creuse  le  sol  et  se  réjouit  de  sa  force, 
Il  s'élance  au-devant  des  armes  ; 

^^11  se  rit  de  la  crainte,  il  n'a  pas  peur. 
Il  ne  recule  pas  en  face  de  l'épée. 

-"Sur  lui  retentit  le  carquois. 
Brillent  la  lance  et  le  javelot. 

-'Bouillonnant  d'ardeur,  il  dévore  la  terre. 
Il  ne  peut  se  contenir  au  bruit  de  la  trompette. 

-•* Quand  la  trompette  sonne,  il  dit  :  En  avant  ! 
Et  de  loin  il  flaire  la  bataille, 

La  voix  tonnante  des  chefs  et  les  cris  de  guerre. 


O' 


-"Est-ce  par  ton  intelligence  que  l'épervier  prend  son  vol. 
Et  qu'il  étend  ses  ailes  vers  le  midi  ? 

'"Est-ce  par  ton  ordre  que  l'aigle  s'élève, 
Et  qu'il  place  son  nid  sur  les  hauteurs  ? 

''C'est  dans  les  rochers  qu'il  habite,  qu'il  a  sa  demeure, 
Sur  la  cime  des  rochers,  sur  le  sommet  des  monts. 

'-De  là  il  épie  sa  proie. 
Il  plonge  au  loin  les  regards. 

"Ses  petits  boivent  le  sang; 
Et  là  où  sont  des  cadavres,  l'aigle  se  trouve. 

'*L'Eternel,  s'adressant  à  Job,  dit  : 

'^ Celui  qui  dis]iute  contre  le  Tout-Puissant  est-il  convaincu  ? 
Celui  qui  conteste  avec  Dieu  a-t-il  une  réplique  à  faire  ? 

a.  La   cigojfue,    semblable   à  l'autruche  pur   le   plumage,  en  diffèi-e   spécialement  sous   le  rapport  de  la  ten- 
dresse pour  ses  petits. 

618 


JOB.  Chap.  S9,jo-i0,io. 

'^Job  répondit  à  l'Éternel  et  dit  : 

^"Voici,  je  suis  trop  peu  de  chose  ;  que  te  répli(pierais-je  :' 
Je  mets  la  main  sur  ma  bouche. 

'''J'ai  parlé  une  fois,  je  ne  répondrai  plus; 
Deux  fois,  je  n'ajouterai  rien. 

Chap.  XL.      'L'Eternel  répondit  à  Job  du  milieu  de  la  tempête  et  dit  : 

^Ceins  tes  reins  comme  un  vaillant  homme; 
Je  t'interrogerai,  et  tu  m'instruiras. 

^Anéantiras-tu  jusqu'à  ma  justice  ? 
Me  condamneras-tu  pour  te  donner  droit? 

■*As-tu  un  bras  comme  celui  de  Dieu, 
Une  voix  tonnante  comme  la  sienne  ? 

^Orne-toi  de  magnificence  et  de  grandeur. 
Revêts-toi  de  splendeur  et  de  gloire  ! 

Tlépands  les  flots  de  ta  colère. 
Et  d'un  regard  abaisse  les  hautains  ! 

^D'un  regard  humilie  les  hautains, 
Ecrase  sur  place  les  méchants, 

*  Cache-les  tous  ensemble  dans  la  poussière, 
Enferme  leur  front  dans  les  ténèbres  ! 

'Alors  je  rends  hommage 
A  la  puissance  de  ta  droite. 

'"Voici  l'hippopotame,  à  qui  j'ai  donné  la  vie  comme  à  toi  ! 
11  mange  de  l'herbe  comme  le  bœuf. 

"Le  voici  !  Sa  force  est  dans  ses  reins, 
Et  sa  vigueur  dans  les  muscles  de  son  ventre  ; 

'-11  plie  sa  queue  aussi  ferme  qu'un  cèdre  ; 
Les  nerfs  de  ses  cuisses  sont  entrelacés  ; 

'^Ses  os  sont  des  tubes  d'airain. 
Ses  membres  sont  comme  des  barres  de  fer. 

'"•Il  est  la  première  des  œuvres  de  Dieu  ; 
Celui  qui  l'a  fait  l'a  pourvu  d'un  glai\'e  ". 

'^11  trouve  sa  pâture  dans  les  montagnes, 
Où  se  jouent  toutes  les  bêtes  des  champs. 

'Ml  se  couche  sous  les  lotus. 
Au  milieu  des  roseaux  et  des  marécages  ; 

*'Les  lotus  le  couvrent  de  leur  ombre. 
Les  saules  du  torrent  l'environnent. 

'*Que  le  fleuve  vienne  à  débor^-ler,  il  ne  s'enfuit  pas  : 
Que  le  Jourdain  *  se  précipite  dans  sa  gueule,  il  reste  calme. 

'^Est-ce  à  force  ouverte  (ju'on  pourra  le  saisir? 
Est-ce  au  moyen  de  filets  qu'on  lui  percera  le  nez? 

a.  D  un   i^laive,    soit   d't'normes   dents   ou  défenses.         b.   Le   Ji'urdain,   expression   qui   doit   s  entendre  d'une 
rivière  (luekonquc  ;  car  il  n'y  a  pas  d  hippopotame   dans  le  Joiirdiun. 

619 


Chap.  40,^-41,11,.  JOB. 

-"Prendras-tu  le  crocodile  à  riiameçon  ? 
Saisiras-tu  sa  langue  avec  une  corde  ? 

^'Mettras-tu  un  jonc  dans  ses  narines  ? 
Lui  perceras-tu  la  mâchoire  avec  un  crochet  ? 

"Te  pressera-t-il  de  supplications  ? 
Te  parlera-t-il  d'une  voix  douce  ? 

*^Fera-t-il  une  alliance  avec  toi, 
Pour  devenir  à  toujours  ton  esclave  ? 

-■' Joueras-tu  avec  lui  comme  avec  un  oiseau  ? 
L'attacheras-tu  pour  amuser  tes  jeunes  fdles  ? 

^^Les  pêcheurs"  en  trafiquent-ils  ? 
Le  partagent-ils  entre  les  marchands  ? 

*^ Couvriras-tu  sa  peau  de  dards, 
Et  sa  tète  de  harpons  ? 

-'Dresse  ta  main  contre  lui. 
Et  tu  ne  t'aviseras  plus  de  l'attaquer. 

"-"Voici,  on  est  trompé  dans  son  attente  ; 
A  son  seul  aspect  n'est-on  |)as  terrassé  ? 
Cliap.  XLT.      'Nul  n'est  assez  hardi  pour  l'exciter; 
Qui  donc  me  résisterait  en  face  ? 

^De  qui  suis-je  le  débiteur?  Je  le  paierai. 
Sous  le  ciel  tout  m'a])partient. 

*Je  veux  encore  parler  de  ses  membres. 
Et  de  sa  force,  et  de  la  beauté  de  sa  structure. 

"•Qui  soulèvera  son  vêtement? 
Qui  pénétrera  entre  ses  mâchoires  ? 

M^)ui  ouvrira  les  portes  de  sa  gueule? 
Autour  de  ses  dents  habite  la  terreur. 

*Ses  magnifiques  et  puissants  boucliers* 
Sont  unis  ensemble  comme  par  un  sceau  ; 

'Ils  se  serrent  l'un  contre  l'autre, 
Et  l'air  ne  passerait  pas  entre  eux  ; 

*Ce  sont  des  frères  qui  s'embrassent, 
Se  saisissent,  demeurent  inséparables. 

''Ses  éternucments  font  briller  la  lumière; 
Ses  yeux  sont  comme  les  paupières  de  l'aurore. 

'"Des  flammes  jaillissent  de  sa  bouche, 
Des  étincelles  de  feu  s'en  échappent. 

"Une  fumée  sort  de  ses  narines. 
Comme  d'un  vase  qui  bout,  d'une  chaudière  ardente. 

'-Son  souffle  allume  les  charbons, 
Sa  gueule  lance  la  flamme. 

'•^La  force  a  son  cou  pour  demeure, 
Et  l'effroi  bondit  au-devant  de  lui. 

"Ses  parties  charnues  tiennent  ensemble. 
Fondues  sur  lui,  inébranlables. 

a.   Les  pêcheurti,  hôb.  /es  associés,         b.  Bouclier>-j  écailles. 

620 


JOB.  Chap.  41,15-42, s. 

'^Son  cœur  est  dur  comme  la  pierre, 
Dur  comme  la  meule  inférieure. 

'^ Quand  il  se  lève,  les  plus  vaillants  ont  peur. 
Et  l'épouvante  les  fait  enfuir. 

"C'est  en  vain  qu'on  l'attaque  avec  l'épée  ; 
La  lance,  le  javelot,  la  cuirasse,  ne  servent  à  rien. 

"*I1  regarde  le  fer  comme  de  la  paille, 
L'airain  comme  du  bois  pourri. 

''La  flèche"  ne  le  met  pas  en  fuite. 
Les  pierres  de  la  fronde  sont  pour  lui  du  chaume. 

-"11  ne  voit  dans  la  massue  qu'un  brin  de  paille. 
Il  rit  au  sifflement  des  dards. 

-'  Sous  son  ventre  sont  des  pointes  aiguës  : 
On  dirait  une  herse  qu'il  étend  sur  le  limon. 

^*11  fait  bouillir  le  fond  de  la  mer  comme  une  chaudière. 
Il  l'agite  comme  un  vase  rempli  de  parfums. 

-^11  laisse  après  lui  un  sentier  lumineux; 
L'abîme  prend  la  chevelure  d'un  vieillard. 

-••Sur  la  terre  nul  n'est  son  maître  ; 
11  a  été  créé  pour  ne  rien  craindre. 

*^I1  regarde  avec  dédain  tout  ce  qui  est  élevé. 
Il  est  le  roi  des  plus  fiers  animaux. 

Hiiniilialion  et  rejtciitir  de  Job. 

Chap.  XLII.     'Job  répondit  à  l'Eternel  et  dit  : 

^Je  reconnais  que  tu  peux  tout. 
Et  que  rien  ne  s'oppose  à  tes  pensées.  — 

^Quel  est  celui  qui  a  la  folie  d'obscurcir  mes  desseins  *  ?  — 
Oui,  j'ai  parlé,  sans  les  comprendre. 

De  merveilles  qui  me  dépassent  et  que  je  ne  conçois  pas.  — 

*Ecoute-moi,  et  je  parlerai  ; 
Je  t'interrogerai,  et  tu  m'instruiras''.  — 

^Mon  oreille  avait  entendu  parler  de  toi  ; 
Mais  maintenant  mon  œil  t'a  vu. 

^C'est  pourquoi  je  me  condamne  et  je  me  repens. 
Sur  la  poussière  et  sur  la  cendre. 

Retour  de  Job  à  la  prospérité. 

'Après  que  l'Eternel  eut  adressé  ces  Job.  **  Prenez  maintenant  sept  taureaux 

paroles  à  Job,  il  dit  à  Eliphaz  de  Thé-  et  sept  béliers,  allez  auprès  de  mon 

nian  :  Ma  colère  est  enflammée  contre  serviteur  Job,  et  offrez  pour  vous  un 

loi  et  contre  tes  deux  amis,  parce  que  holocauste.  Job,  mon  serviteur,  priera 

vous   n'avez   pas    parlé   de   moi   avec  pour  vous,  et  c'est  jjar  égard  pour  lui 

droiture,  comme  l'a  fait  mon  serviteur  seul  que  je  ne  vous  traiterai  pas  selon 

tt.    La  fîi'che,  héb.  le  /ils  de  l'arc.        b.   Paroles  de  rKteniel,  répétées  par  Job,  qui  s'en  fait  l'appliealinn  ;  voy. 
iliap.  :Î8.         c.  Autres  paroles  de  rÉtcrnel. 


6-21 


'lO 


Chap.  4S,9-n. 


JOB. 


votre  folie  ;  car  vous  n'avez  pas  parlé 
de  moi  avec  droiture,  comme  l'a  tait 
mon  serviteur  Job. 

''Eliphaz  de  Théman,  Bildad  de 
Schuach,  et  Tsophar  de  Naama,  allè- 
rent et  firent  comme  l'Eternel  leur 
avait  dit  ;  et  l'Éternel  eut  égard  à  la 
prière  de  Job. 

'"L'Eternel  rétablit  Job  dans  son 
premier  état,  quand  Job  eut  prié  pour 
ses  amis;  et  l'Eternel  lui  accorda  le 
double  de  tout  ce  qu'il  avait  possédé. 

"Les  frères,  les  sœurs,  et  les  an- 
ciens amis  de  Job,  vinrent  tous  le  visi- 
ter, et  ils  mangèrent  avec  lui  dans  sa 
maison.  Ils  le  jjlaignirent  et  le  conso- 
lèrent de  tous  les  malheurs  que  l'Eter- 
nel avait  fait  venir  sur  lui,  et  chacun 
lui  donna  un  kesita"  et  un  anneau  d'or. 


'-Pendant  ses  dernières  années,  Job 
reçut  de  FEteruel  plus  de  bénédictions 
qu'il  n'en  avait  reçu  dans  les  pre- 
mières. Il  posséda  quatorze  mille  bre- 
bis, six  mille  chameaux,  mille  paires 
de  bœufs,  et  mille  ànesses.  '*I1  eut 
sept  fils  et  trois  filles  :  '*il  donna  à  la 
première  le  nom  de  Jemima,  à  la  se- 
conde celui  de  Ketsia,  et  à  la  troisième 
celui  de  Kéren-Happuc.  '^11  n'y  avait 
pas  dans  tout  le  pays  d'aussi  belles 
femmes  que  les  filles  de  Job.  Leur 
père  leur  accorda  une  part  d'héritage 
parmi  leurs  frères. 

"^Job  vécut  après  cela  cent  quarante 
ans,  et  il  vit  ses  fils  et  les  fils  de  ses 
fils  jusqu'à  la  quatrième  génération. 


Et  Job  mourut  âgé  et  rassasié  de 


jours. 

Kesila,  morceau  d'or  ou  d'argent,  servant  de  monnaie. 


LES    PSAUMES 


LIVRE     PREMIER 


Psaume  1. 


'Heureux  l'homme  qui  ne  marche  pas  selon  le  conseil  des  méchants. 
Oui  ne  s'arrête  pas  sur  la  voie  des  pécheurs, 

Et  qui  ne  s'assied  pas  en  compagnie  des  moqueurs, 

-Mais  qui  trouve  son  plaisir  dans  la  loi  de  l'Eternel, 
Et  qui  la  médite  jour  et  nuit  ! 

^11  est  comme  un  arbre  planté  près  d'un  courant  d'eau. 
Oui  donne  son  fruit  en  sa  saison, 
Et  dont  le  feuillage  ne  se  flétrit  point  : 
Tout  ce  qu'il  fait  lui  réussit. 

""Il  n'en  est  pas  ainsi  des  méchants  : 
Ils  sont  comme  la  ])aille  cpie  le  vent  dissipe. 

^ C'est  pourquoi  les  méchants  ne  résistent  pas  au  jour  du  jugement, 
Ni  les  pécheurs  dans  l'assemblée  des  justes  ; 

*Car  l'Eternel  connaît  la  voie  des  justes, 
Et  la  voie  des  pécheurs  mène  à  la  ruine. 

Psaume  2. 

'Pourquoi  ce  tumulte  parmi  les  nations, 
Ces  vaines  pensées  parmi  les  peuples  ? 

-Pourquoi  les  rois  de  la  terre  se  soulèvent-ils 
Et  les  princes  se  liguent-ils  avec  eux 
Contre  l'Eternel  et  contre  son  oint?  — 

'Brisons  leurs  liens, 
Délivrons-nous  de  leurs  chaînes  !  — 

^Celui  qui  siège  dans  les  cicux  rit. 
Le  Seigneur  se  moque  d'eux. 

^Puis  il  leur  parle  dans  sa  colère, 
11  les  épouvante  dans  sa  fureur  : 

^C'est  moi  qui  ai  oint  mon  roi 
Sur  Sion,  ma  montagne  sainte  ! 

'Je  publierai  le  décret; 
L'Eternel  m'a  dit  :  Tu  es  mon  fds  ! 
Je  t'ai  engendré  aujourd'hui. 

623 


Ps.  2,8-4,3.  PSAUMES. 

*Demande-moi  et  je  te  donnerai  les  nations  pour  héritage, 
Les  extrémités  de  la  terre  pour  possession  ; 

^Tu  les  briseras  avec  une  verge  de  fer, 
Tu  les  briseras  comme  le  vase  d'un  potier. 

'"Et  maintenant,  rois,  conduisez-vous  avec  sagesse  ! 
Juges  de  la  terre,  recevez  instruction  ! 

"Servez  l'Eternel  avec  crainte. 
Et  réjouissez-vous  avec  tremblement. 
'-Baisez  le  fils,  de  peur  qu'il  ne  s'irrite. 
Et  que  vous  ne  périssiez  dans  votre  voie, 
Car  sa  colère  est  prompte  à  s'enflammer. 
Heureux  tous  ceux  qui  se  confient  en  lui  ! 

Psaume  3. 
'Psaume  de  David.  A  l'occasion  de  sa  fuite  devant  Absalom,  son  fils. 

"0  Eternel,  que  mes  ennemis  sont  nombreux  ! 
Quelle  multitude  se  lève  contre  moi  !  . 

'Combien  qui  disent  à  mon  sujet  : 
Plus  de  salut  pour  lui  auprès  de  Dieu  !  —  Pause. 

■•Mais  toi,  ô  Eternel  !  tu  es  mon  bouclier, 
Tu  es  ma  gloire,  et  tu  relèves  ma  tète. 

'^De  ma  voix  je  crie  à  l'Eternel, 
Et  il  me  répond  de  sa  montagne  sainte.  —  Pause. 

'Je  me  couche,  et  je  m'endors  ; 
Je  me  réveille,  car  l'Eternel  est  mon  soutien. 

'Je  ne  crains  pas  les  myriades  de  peuples. 
Qui  m'assiègent  de  toutes  parts. 

*Lève-toi  Eternel  !  sauve-moi,  mon  Dieu  ! 
Car  tu  frappes  à  la  joue  tous  mes  ennemis. 
Tu  brises  les  dents  des  méchants. 

'Le  salut  est  auprès  de  l'Eternel  : 
Que  ta  bénédiction  soit  sur  Ion  peuple  !  —  Pause. 

Psaume  4. 
'Au  chef  des  chantres.  Avec  instruments  à  cordes.  Psaume  de  David. 

-Quand  je  crie,  réponds-moi.  Dieu  de  ma  justice  ! 
Quand  je  suis  dans  la  détresse,  sauve-moi  ! 
Aie  pitié  de  moi,  écoute  ma  prière  ! 

'Fils  des  hommes,  jusques  à  quand  ma  gloire  sera-t-elle  outragée 
Jusques  à  quand  aimerez-vous  la  vanité, 
Chercherez-vous  le  mensonge  ?  —  Pause. 

624 


PSAUMES.  Ps.4,i-5,i2. 

^Sachez  que  l'Éternel  s'est  choisi  un  homme  pieux; 
L'Éternel  entend,  quand  je  crie  à  lui. 

^Tremblez,  et  ne  péchez  point; 
Parlez  en  vos  cœurs  sur  votre  couche,  jjuis  taisez-vous.  —  Pause. 

^Offrez  des  sacrifices  de  justice  ", 
Et  confiez-vous  à  l'Eternel. 

"Plusieurs  disent  :  Qui  nous  fera  voir  le  bonheur? 
Fais  lever  sur  nous  la  lumière  de  ta  face,  ô  Eternel  ! 

•^Tu  mets  dans  mon  cœur  plus  de  joie  qu'ils  n'en  ont 
Quand  abondent  leur  froment  et  leur  moût. 

'*Je  me  couche  et  je  m'endors  en  paix, 
Car  toi  seul,  ô  Éternel  !  tu  me  donnes  la  sécurité  dans  ma  demeure. 

Psaume  5. 
'Au  chef  des  chantres.  Avec  les  flûtes.  Psaume  de  David. 

*  Prête  l'oreille  à  mes  paroles,  ô  Eternel  ! 
Ecoute  mes  gémissements  ! 

^Sois  attentif  à  mes  cris,  mon  roi  et  mon  Dieu  ! 
C'est  à  toi  que  j'adresse  ma  prière. 

• 

••Éternel  !  le  matin  tu  entends  ma  voix  ; 
Le  matin  je  me  tourne  vers  toi,  et  je  regarde. 

^Gar  tu  n'es  point  un  Dieu  qui  prenne  plaisir  au  mal  ; 
Le  méchant  n'a  pas  sa  demeure  auprès  de  toi. 

"Les  insensés  ne  subsistent  pas  devant  tes  yeux; 
Tu  hais  tous  ceux  qui  commettent  l'iniquité. 

"Tu  fais  périr  les  menteurs  ; 
L'Éternel  abhorre  les  hommes  de  sang  et  de  fraude. 

''Mais  moi,  par  ta  grande  miséricorde,  je  vais  à  ta  maison, 
Je  me  prosterne  dans  ton  saint  temple  avec  crainte. 

"Éternel  !  conduis-moi  dans  ta  justice,  à  cause  de  mes  ennemis, 
Aplanis  ta  voie  sous  mes  pas. 

'"Car  il  n'y  a  point  de  sincérité  dans  leur  bouche  ; 
Leur  cœur  est  rempli  de  malice. 

Leur  gosier  est  un  sépulcre  ouvert, 
Et  ils  ont  sur  la  langue  des  paroles  flatteuses. 

"Frappe-les  comme  des  coupables,  ô  Dieu  ! 
Que  leurs  desseins  amènent  leur  chute  ! 

Précipite-les  au  milieu  de  leurs  péchés  sans  nombre  ! 
Car  ils  se  révoltent  contre  toi. 

'-Alors  tous  ceux  qui  se  confient  en  toi  se  réjouiront. 
Ils  auront  de  l'allégresse  à  toujours,  et  tu  les  protégeras  ; 

Tu  seras  un  sujet  de  joie 
Pour  ceux  qui  aiment  ton  nom. 

a.  Seluii  Icb  ui'dunnuiiccs  de  lu  lui. 

625 


Ps.  5,13-7,1.  PSAUMES. 


'''Car  tu  bénis  le  juste,  ô  Éternel  ! 
ce  comme  d 

Psaume  6. 


Tu  lentourcs  de  ta  grâce  comme  d'un  bouclier. 


'Au  chef  des  chantres.  Avec  instruments  à  cordes.  Sur  la  harpe  à  huit  cordes 
Psaume  de  David. 

-Eternel  !  ne  me  punis  pas  dans  ta  colère, 
Et  ne  me  châtie  pas  dans  ta  fureur. 

•''Aie  pitié  de  moi,  Eternel  !  car  je  suis  sans  force  ; 
Guéris-moi,  Eternel  !  car  mes  os  sont  tremblants. 

*Mon  âme  est  toute  troublée  ; 
Et  toi,  Eternel  !  juscpies  à  quand  ?... 

^Reviens,  Eternel  !  délivre  mon  âme; 
Sauve-moi,  à  cause  de  ta  miséricorde. 

^Car  celui  qui  meurt  n'a  plus  ton  souvenir; 
Qui  te  louera  dans  le  séjour  des  morts  ? 

"Je  m'épuise  à  force  de  gémir; 
Chaque  nuit  ma  couche  est  baignée  de  mes  larmes. 
Mon  lit  est  arrosé  de  mes  pleurs. 

*J'ai,le  visage  usé  par  le  chagrin  ; 
Tous  ceux  (pii  me  persécutent  le  font  vieillir. 

''Eloignez-vous  de  moi,  vous  tous  qui  faites  le  mal  ! 
Car  l'Eternel  entend  la  voix  de  mes  larmes  ; 

'"L'Eternel  exauce  mes  supplications, 
L'Eternel  accueille  ma  prière. 

"Tous  mes  ennemis  sont  confondus,  saisis  d'épouvante; 
Ils  reculent,  soudain  couverts  de  honte. 

Psau/iir  7. 

'Complainte  de  David-.  Chantée  à  l'Eternel,  au  sujet  de  Cusch,  Benjamite. 

"Eternel,  mou  Dieu  !  je  cherche  en  toi  mon  refuge; 
Sauve-moi  de  tous  mes  persécuteurs,  et  délivre-moi, 

•'Afin  qu'il  ne  me  déchire  pas,  comme  un  lion 
Qui  dévore  sans  que  personne  vienne  au  secours. 

■*Eterncl,  mon  Dieu  !  si  j'ai  fait  cela. 
S'il  y  a  de  rini(:[uité  dans  mes  mains, 

^Si  j'ai  rendu  le  mal  à  celui  qui  était  paisible  envers  moi. 
Si  j'ai  dépouillé  celui  qui  m'opprimait  sans  cause, 

^Que  l'ennemi  me  poursuive  et  m'atteigne. 
Qu'il  foule  à  terre  ma  vie. 

Et  (pi'il  couche  ma  gloire  dans  la  poussière  !  —  Pause. 

^Lève-toi,  ô  Eternel  !  dans  ta  colère. 
Lève-toi  contre  la  fureur  de  mes  adversaires,  ,  , 

626 


PSAUMES.  Ps.  7,s-8,8. 

Réveille-toi  |)our  me  secourir,  ordonne  un  jugement  ! 

'Que  l'assemblée  des  peuples  t'environne  ! 
Monte  au-dessus  d'elle  vers  les  lieux  élevés  ! 

"L'Eternel  juge  les  peuples  : 
Rends-moi  justice,  ô  Eternel  ! 

Selon  mon  droit  et  selon  mon  innocence  ! 


Il) 


Mets  un  terme  à  la  malice  des  méchants. 


Et  affermis  le  juste, 

Toi  qui  sondes  les  cœurs  et  les  reins.  Dieu  juste  ! 

"Mon  houclier  est  en  Dieu, 
Qui  sauve  ceux  dont  le  cœur  est  droit. 

'^Dieu  est  un  juste  juge, 
Dieu  s'irrite  en  tout  temps. 

''Si  le  méchant  ne  se  conA'ertit  pas,  il  aiguise  son  glaive, 
11  bande  son  arc,  et  il  vise  ; 

'^11  dirige  sur  lui  des  traits  meurtriers, 
Il  rend  ses  flèches  brûlantes. 

'^ Voici,  le  méchant  j)répare  le  mal. 
Il  conçoit  l'iniquité,  et  il  enfante  le  néant. 

'*11  ouvre  une  fosse,  il  la  creuse. 
Et  il  tombe  dans  la  fosse  qu'il  a  faite. 

"Son  iniquité  retombe  sur  sa  tête. 
Et  sa  violence  redescend  sur  son  front. 

'^Je  louerai  l'Éternel  à  cause  de  sa  justice. 
Je  chanterai  le  nom  de  lEternel,  du  Très-Haut. 

Psaume  8. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  la  guitthith.  Psaume  de  David. 

-Eternel,  notre  Seigneur! 
Q)ue  ton  nom  est  magnifique  sur  toute  la  terre  ! 
Ta  majesté  s'élève  au-dessus  des  cieux. 

^Par  la  bouche  des  enfants  et  de  ceux  qui  sont  à  la  mamelle 
Tu  as  fondé  ta  gloire,  ]>oiir  confondre  tes  adversaires, 
Pour  im.poser  silence  à  l'ennemi  et  au  vindicatif. 

■•Quand  je  contemple  les  cieux,  ouvrage  de  tes  mains, 
La  lune  et  les  étoiles  que  tu  as  créées  : 

^Qu'est-ce  que  l'homme,  pour  que  tu  te  souviennes  de  lui  ? 
Et  le  fils  de  l'homme,  pour  que  tu  prennes  garde  à  lui  ? 

''Tu  l'as  fait  de  peu  inférieur  à  Dieu, 
Et  tu  l'as  couronné  de  gloire  et  de  magnificence. 

'Tu  lui  as  donné  la  domination  sur  les  œuvres  de  tes  mains, 
Tu  as  tout  mis  sous  ses  pieds, 

*Les  brebis  comme  les  bœufs, 

627 


Ps.  8,9-9.c.  PSAUMES. 

Et  les  animaux  des  champs, 

^Les  oiseaux  du  ciel  et  les  poissons  de  la  mer, 
Tout  ce  qui  parcourt  les  sentiers  des  mers. 

'"Eternel,  notre  Seigneur  ! 
Que  ton  nom  est  magnifique  sur  toute  la  terre  ! 

Psaume  9. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  «  Meurs  pour  le  fds.  »  Psaume  de  David. 

*Je  louerai  l'Eternel  de  tout  mon  cœur. 
Je  raconterai  toutes  tes  merveilles. 

^Je  ferai  de  toi  le  sujet  de  ma  joie  et  de  mon  allégresse, 
Je  chanterai  ton  nom.  Dieu  Très-Haut  ! 

*Mes  ennemis  reculent, 
Ils  chancellent,  ils  périssent  devant  ta  face. 

^Car  tu  soutiens  mon  droit  et  ma  cause, 
Tu  sièges  sur  ton  trône  en  juste  juge. 

*Tu  châties  les  nations,  tu  détruis  le  méchant. 
Tu  effaces  leur  nom  pour  toujours  et  à  perpétuité. 

"Plus  d'ennemis  !  des  ruines  éternelles  ! 
Des  villes  que  tu  as  renversées  ! 
Leur  souvenir  est  anéanti. 

^L'Eternel  règne  à  jamais, 
Il  a  dressé  son  trône  pour  le  jugement; 

'Il  juge  le  monde  avec  justice, 
Il  juge  les  peuples  avec  droiture. 

'"L'Eternel  est  un  refuge  pour  l'opprimé, 
Un  refuge  au  temps  de  la  détresse. 

"Ceux  qui  connaissent  ton  nom  se  confient  en  toi. 
Car  tu  n'abandonnes  pas  ceux  qui  te  cherchent,  ô  Éternel  ! 

'* Chantez  à  l'Eternel,  qui  réside  en  Sion, 
Publiez  parmi  les  peuples  ses  hauts  faits  ! 

"Car  il  venge  le  sang  et  se  souvient  des  malheureux, 
Il  n'oublie  pas  leurs  cris. 

'^Aie  pitié  de  moi.  Eternel  ! 
Vois  la  misère  où  me  réduisent  mes  ennemis. 
Enlève-moi  des  portes  de  la  mort, 

'^Afin  que  je  publie  toutes  tes  louanges, 
Dans  les  portes  de  la  fille  de  Sion, 
Et  que  je  me  réjouisse  de  ton  salut. 

'*Les  nations  tombent  dans  la  fosse  qu'elles  ont  faite. 
Leur  pied  se  prend  au  filet  qu'elles  ont  caché. 
''L'Éternel  se  montre,  il  fait  justice, 

628 


PSAUMES.  Ps.9,is-t0,ik. 

Il  enlace  le  méchant  dans  l'œuvre  de  ses  mains. 

—  Jeu  d'instruments   Pause. 

'*Les  méchants  se  tournent  vers  le  séjour  des  morts, 
Toutes  les  nations  qui  oublient  Dieu. 

'^Gar  le  malheureux  n'est  point  oublié  à  jamais, 
L'espérance  des  misérables  ne  périt  pas  à  toujours. 

^'Lève-toi,  ô  Eternel  !  Que  l'homme  ne  triomphe  pas  ! 
Que  les  nations  soient  jugées  devant  ta  face  ! 

*' Frappe-les  d'épouvante,  ô  Eternel  ! 
Que  les  peuples  sachent  qu'ils  sont  des  hommes  !  —  Pause. 

Psaume  10. 

'Pourquoi,  ô  Eternel  !  te  tiens-tu  éloigné  ? 
Pourquoi  te  caches-tu  au  temps  de  la  détresse  ? 

-Le  méchant  dans  son  orgueil  poursuit  les  malheureux, 
Ils  sont  victimes  des  trames  qu'il  a  conçues. 

•''Car  le  méchant  se  glorifie  de  sa  convoitise. 
Et  le  ravisseur  outrage,  méprise  l'Eternel. 

■•Le  méchant  dit  avec  arrogance  :  Il  ne  punit  pas  ! 
Il  n'y  a  point  de  Dieu  !  — •  Voilà  toutes  ses  pensées. 

''Ses  voies  réussissent  en  tout  temps  ; 
Tes  jugements  sont  trop  élevés  ])our  l'atteindre. 
Il  souffle  contre  tous  ses  adversaires. 

*11  dit  en  son  cœur  :  Je  ne  chancelle  pas. 
Je  suis  pour  toujours  à  l'abri  du  uialheur  ! 

"Sa  bouche  est  pleine  de  malédictions,  de  tromperies  et  de  fraudes; 
Il  y  a  sous  sa  langue  de  la  malice  et  de  l'iniquité. 

''Il  se  tient  en  embuscade  |)rès  des  villages, 
Il  assassine  l'innocent  dans  des  lieux  écartés  ; 
Ses  yeux  épient  le  malheureux. 

'Il  est  aux  aguets  dans  sa  retraite,  comme  le  lion  dans  sa  tanière, 
Il  est  aux  aguets  pour  surprendre  le  malheureux  ; 
Il  le  surprend  et  l'attire  dans  son  filet. 

'"Il  se  courbe,  il  se  baisse. 
Et  les  misérables  tombent  dans  ses  griffes. 

"Il  dit  en  son  cœur  :  Dieu  oublie  ! 
Il  cache  sa  face,  il  ne  regarde  jamais  ! 

*' Lève-toi,  Éternel  !  ô  Dieu,  lève  ta  main  ! 
N'oublie  pas  les  malheureux  ! 

"Pourquoi  le  méchant  méprise-t-il  Dieu  ? 
Pourquoi  dit-il  en  son  cœur:  Tu  ne  punis  pas  ? 

'■•Tu  regardes  cependant,  car  tu  vois  la  peine  et  la  souffrance, 
Pour  prendre  en  main  leur  cause  ; 

C'est  à  toi  que  s'abandonne  le  malheureux, 
C'est  toi  qui  viens  en  aide  à  l'orphelin. 

629 


Ps.  10, 15-12,  fu  PSAUMES. 

'^ Brise  le  bras  du  méchant, 
Punis  ses  iniquités,  et  qu'il  disparaisse  à  tes  yeux  ! 

'* L'Eternel  est  roi  à  toujours  et  à  perpétuité  ; 
Les  nations  sont  exterminées  de  son  pays. 

''Tu  entends  les  vœux  de  ceux  qui  soullrent,  ô  Eternel  ! 
Tu  affermis  leur  cœur  ;  tu  prêtes  l'oreille 

**Pour  rendre  justice  à  l'orphelin  et  à  l'opprimé, 
Afin  que  l'homme  tiré  de  la  terre  cesse  d'inspirer  l'efiVoi. 

Psaume  11. 
'Au  chef  des  chantres.  De  David.  • 

C'est  en  l'Eternel  que  je  cherche  un  refuge. 
Comment  pouvez-vous  me  dire  : 

Fuis  dans  vos  montagnes,  comme  un  oiseau  ? 
'Car  voici,  les  méchants  bandent  l'arc, 
Ils  ajustent  leur  flèche  sur  la  corde, 

Pour  tirer  dans  l'ondjre  sur  ceux  dont  le  cœur  est  droit. 

^Quand  les  fondements  sont  renversés, 
Le  juste,  que  ferait-il  ?  — 

''L'Éternel  est  dans  son  saint  temple, 
L'Eternel  a  son  trône  dans  les  cieux  ; 

Ses  yeux  regardent. 
Ses  paupières  sondent  les  fils  de  l'homme. 
^L'Eternel  sonde  le  juste  ; 
Il  hait  le  méchant  et  celui  qui  se  plaît  à  la  violence. 
^11  fait  pleuvoir  sur  les  méchants 
Des  charbons,  du  feu  et  du  soufre  ; 

Un  vent  brûlant,  c'est  le  calice  qu'ils  ont  en  partage. 

"  Car  l'Eternel  est  juste,  il  aime  la  justice  ; 
Les  hommes  droits  contemplent  sa  face. 

Psaume  12. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  la  harpe  à  huit  cordes.  Psaume  de  David. 

'^Sauve,  Eternel  !  car  les  hommes  pieux  s'en  vont. 
Les  fidèles  disparaissent  parmi  les  fils  de  l'homme. 
■''On  se  dit  des  faussetés  les  uns  aux  autres. 
On  a  sur  les  lèvres  des  choses  flatteuses, 
On  parle  avec  un  cœur  double. 

''Que  l'Éternel  extermine  toutes  les  lèvres  flatteuses, 
La  langue  qui  discourt  avec  arrogance, 

^Ceux  qui  disent  :  Nous  sommes  puissants  par  notre  langue, 
Nous  avons  nos  lèvres  avec  nous  ; 
Qui  serait  notre  maître  ?  — 


630 


PSAUMES.  Ps.  IS.a-li,:. 

•"Parce  que  les  malheureux  sont  opprimés  et  que  les  pauvres  gémissent, 
Maintenant,  dit  l'Eternel,  je  me  lève, 

J'apporte  le  salut  à  ceux  contre  qui  l'on  soutOe.  — 

'Les  paroles  Je  l'Eternel  sont  des  paroles  pures. 
Un  argent  é])rou\é  sur  terre  au  creuset. 
Et  sej)t  fois  épuré. 

*Toi,  Eternel  !  tu  les  garderas, 
Tu  les  préserveras  de  cette  race  à  jamais. 

^Les  méchants  se  jiromènent  de  toutes  parts. 
Quand  la  bassesse  règne  parmi  les  lils  de  l'homme. 

Psaume  J3. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 


^Jusques  à  quand.  Eternel  !  m'oublieras-tu  sans  cesse  ? 
Jusques  à  quand  me  cacheras-tu  ta  face  ? 

"Jusques  à  quand  aurai-je  des  soucis  dans  mon  àme. 
Et  chaque  jour  des  chagrins  dans  mon  cœur  ? 

Jusques  à  quand  mon  ennemi  s'élèvera-t-il  contre  moi  ? 

*  Regarde,  réponds-moi.  Eternel,  mon  Dieu  ! 
Donne  à  mes  yeux  la  clarté. 
Afin  que  je  ne  m'endorme  pas  du  sommeil  de  la  mort, 

^Afln  que  mon  ennemi  ne  dise  pas  :  Je  l'ai  vaincu  ! 
Et  que  mes  adversaires  ne  se  réjouissent  pas,  si  je  chancelle. 

*Moi,  j'ai  confiance  en  ta  bonté, 
J'ai  de  l'allégresse  dans  le  cœur,  à  cause  de  ton  salut; 
Je  chante  à  l'Eternel,  car  il  m'a  fait  du  bien. 

Psaume  J4. 
'Au  chef  des  chantres.  De  David. 

L'insensé  dit  en  son  cœur  :  Il  n'y  a  point  de  Dieu  ! 
Ils  se  sont  corrompus,  ils  ont  commis  des  actions  abominables  ; 
II  n'en  est  aucun  (pii  fasse  le  bien. 

-L'Eternel,  du  haut  des  cieux,  regarde  les  fîls  de  l'homme. 
Pour  voir  s'il  y  a  quelqu'un  qui  soit  intelligent. 
Qui  cherche  Dieu. 

^Tous  sont  égarés,  tous  sont  per\ertis  ; 
Il  n'en  est  aucun  qui  fasse  le  bien, 
Pas  même  un  seul. 

••Tous  ceux  (|ui  commettent  l'inicpiité  ont-ils  perdu  le  sens  ? 
Ils  dévorent  mon  peuple,  ils  le  prennent  |)our  nourriture; 
Ils  n'in\0(pient  point  l'I^lenu'I. 

^C'est  alors  cpiils  treuiljlciont  d'e|)ou\  ante. 
Quand  Dieu  paraîtra  au  milieu  de  la  race  juste. 

631 


Ps.  U, 6-/6,0.  PSAUMES. 

*  Jetez  l'opprobre  sur  l'espérance  du  malheureux... 
L'Éternel  est  son  refuge. 

"Oh  !  qui  fera  partir  de  Sion  la  délivrance  d'Israël  ? 
Quand  l'Eternel  ramènera  les  captifs  de  son  peuple. 
Jacob  sera  dans  l'allégresse,  Israël  se  réjouira. 

Psaume  15. 
'Psaume  de  David. 

O  Éternel  !  qui  séjournera  dans  ta  tente  ? 
Qui  demeurera  sur  ta  montagne  sainte  ?  — 

*Celui  qui  marche  dans  l'intégrité,  qui  pratique  la  justice 
Et  qui  dit  la  vérité  selon  son  cœur. 

^11  ne  calomnie  point  avec  sa  langue, 
Il  ne  fait  point  de  mal  à  son  semblable. 

Et  il  ne  jette  point  l'opprobre  sur  son  prochain. 

*I1  regarde  avec  dédain  celui  qui  est  méprisable, 
Mais  il  honore  ceux  qui  craignent  l'Eternel  ; 

Il  ne  se  rétracte  point,  s'il  fait  un  serment  à  son  préjudice. 
^11  n'exige  point  d'intérêt  de  son  argent. 
Et  il  n'accepte  point  de  don  contre  l'innocent. 
Celui  qui  se  conduit  ainsi  ne  chancelle  jamais. 

Psaume  16. 
'  Hymne  de  David. 

Garde-moi,  ô  Dieu  !  car  je  cherche  en  toi  mon  refuge. 

-Je  dis  à  l'Éternel  :  Tu  es  mon  Seigneur, 
Tu  es  mon  souverain  bien  ! 

'Les  saints  qui  sont  dans  le  pays. 
Les  hommes  pieux  sont  l'objet  de  toute  mon  affection. 

••On  multiplie  les  idoles,  on  court  après  les  dieux  étrangers  : 
Je  ne  répands  pas  leurs  libations  de  sang, 
Je  ne  mets  pas  leurs  noms  sur  mes  lèvres. 

^L'Éternel  est  mon  partage  et  mon  calice; 
C'est  toi  qui  m'assures  mon  lot  ; 

*Un  héritage  délicieux  m'est  échu, 
Une  belle  possession  m'est  accordée. 

"Je  bénis  l'Éternel,  mon  conseiller; 
La  nuit  même  mon  cœur  m'exhorte. 

*J'ai  constamment  l'Éternel  sous  mes  yeux  ; 
Quand  il  est  à  ma  droite,  je  ne  chancelle  pas. 

"Aussi  mon  cœur  est  dans  la  joie,  mon  esprit  dans  l'allégresse, 
Et  mon  corps  repose  en  sécurité. 

632 


PSAUMES.  Ps.  10,10-18.1. 

'"Car  tu  ne  livreras  pas  mon  âme  au  séjour  des  morts, 
Tu  ne  permettras  pas  que  celui  qui  t'aime  voie  la  fosse. 

"Tu  me  feras  connaître  le  sentier  de  la  vie  ; 
Il  y  a  d'abondantes  joies  devant  ta  face, 
Des  délices  éternelles  à  ta  droite. 

Psaume  17. 

'Prière  de  David. 

Eternel  !  écoute  la  droiture,  sois  attentif  à  mes  cris. 
Prête  l'oreille  à  ma  prière  faite  avec  des  lèvres  sans  tromperie  ! 

-Que  ma  justice  paraisse  devant  ta  face, 
Que  tes  yeux  contemplent  mon  intégrité  ! 

'Si  tu  sondes  mon  cœur,  si  tu  le  visites  la  nuit. 
Si  tu  m'éprouves,  tu  ne  trouveras  rien  : 

Ma  pensée  n'est  pas  autre  que  ce  qui  sort  de  ma  bouche. 

^A  la  vue  des  actions  des  hommes,  fidèle  à  la  parole  de  tes  lèvres, 
Je  me  tiens  en  garde  contre  la  voie  des  violents; 

'^Mes  pas  sont  fermes  dans  tes  sentiers. 
Mes  pieds  ne  chancellent  point. 

*Je  t'invoque,  car  tu  m'exauces,  o  Dieu  ! 
Incline  vers  moi  ton  oreille,  écoute  ma  parole  ! 

'Signale  ta  bonté,  toi  qui  sauves  ceux  qui  cherchent  un  refuge. 
Et  qui  par  ta  droite  les  délivres  de  leurs  adversaires  ! 

^'Garde-moi  comme  la  prunelle  de  l'œil; 
Protège-moi,  à  l'ombre  de  tes  ailes, 

'•'Contre  les  méchants  qui  me  persécutent, 
Contre  mes  ennemis  acharnés  qui  m'enveloppent. 

'"Ils  ferment  leurs  entrailles. 
Ils  ont  à  la  bouche  des  paroles  hautaines. 

"Ils  sont  sur  nos  pas,  déjà  ils  nous  entourent, 
Ils  nous  épient  pour  nous  terrasser. 

''On  dirait  un  lion  avide  de  déchirer. 
Un  lionceau  aux  aguets  dans  son  repaire. 

'^ Lève-toi,  Eternel,  marche  à  sa  rencontre,  renverse-le  ! 
Délivre-moi  du  méchant  par  ton  glaive  ! 

'''Délivre-moi  des  hommes  par  ta  main.   Eternel,  des  hommes  de  ce 
Leur  part  est  dans  la  vie,  [monde  ! 

Et  tu  remplis  leur  ventre  de  tes  biens  ; 

Leurs  enfants  sont  rassasiés. 
Et  ils  laissent  leur  superflu  à  leurs  petits-enfants. 

'^Pour  moi,  dans  mon  innocence,  je  verrai  ta  face; 
Dès  le  réveil,  je  me  rassasierai  de  Ion  image. 

PsKiinw  JS. 
'Au  chef  des  chantres.  Du  serviteur  de  l'Eternel,  de  David,  qui  adressa  à 

(533 


Ps.  18,2-n.  PSAUMES. 

rÉterncl  les  paroles  de  ce  cantique,  lors(|ue  l'Eternel  l'eut  délivré  de  la  main 
de  tous  ses  ennemis  et  de  la  main  de  Saul.  -Il  dit  : 

Je  t'aime,  ô  Eternel,  ma  force  ! 

^Eternel,  mon  rocher,  ma  forteresse,  mon  libérateur! 
Mon  Dieu,  mon  rocher,  où  je  trouve  un  abri  ! 

Mon  bouclier,  la  force  qui  me  sauve,  ma  haute  retraite  ! 

*Je  m'écrie  :  Loué  soit  l'Eternel! 
Et  je  suis  délivré  de  mes  ennemis. 

^Lcs  liens  de  la  mort  m'avaient  environné. 
Et  les  torrents  de  la  destruction  m'avaient  épouvanté  ; 

*Les  liens  du  sépulcre  m'avaient  entouré. 
Les  fdets  de  la  mort  m'avaient  surpris. 

'Dans  ma  détresse,  j'ai  invoqué  l'Eternel, 
J'ai  crié  à  mon  Dieu; 

De  son  palais,  il  a  entendu  ma  voix. 
Et  mon  cri  est  parvenu  devant  lui  à  ses  oreilles. 

^La  terre  fut  ébranlée  et  trembla. 
Les  fondements  des  montagnes  frémirent, 
Et  ils  furent  ébranlés,  parce  qu'il  était  irrité. 
'Il  s'élevait  de  la  fumée  dans  ses  narines. 
Et  un  feu  dévorant  sortait  de  sa  bouche  : 
Il  en  jaillissait  des  charbons  embrasés. 

'"Il  abaissa  les  cieux,  et  il  descendit  : 
II  y  avait  une  épaisse  nuée  sous  ses  pieds. 

"  II  était  monté  sur  un  chérubin,  et  il  volait, 
Il  planait  sur  les  ailes  du  vent. 

'^11  faisait  des  ténèbres  sa  retraite,  sa  tente  autour  de  lui, 
II  était  enveloppé  des  eaux  obscures  et  de  sombres  nuages. 

"De  la  splendeur  qui  le  précédait  s'échappaient  les  nuées. 
Lançant  de  la  ffrèle  et  des  charbons  de  feu. 


&' 


"L'Éternel  tonna  dans  les  cieux, 
Le  Très-Haut  fit  retentir  sa  voix. 

Avec  la  grêle  et  les  charbons  de  feu. 

'^11  lança  ses  flèches  et  dispersa  mes  ennemis". 
Il  multiplia  les  coups  de  la  foudre  et  les  mit  en  déroute. 
"*Le  lit  des  eaux  apparut. 
Les  fondements  du  monde  furent  découverts, 

Par  ta  menace,  ô  Éternel  ! 
Par  le  bruit  du  souflle  de  tes  narines. 

''Il  étendit  sa  main  d'en  haut,  il  me  saisit, 
II  me  retira  des  grandes  eaux; 

a.  Disperan  mes  fimemis.   héb.  les  dispersa^  comp.   v.  4. 

634 


PSAUMES.  Ps.  18,18-37. 

'*I1  me  délivra  de  mon  adversaire  puissant, 
De  mes  ennemis  qui  étaient  plus  forts  que  moi. 

"Ils  m'avaient  surpris  au  jour  de  ma  détresse; 
Mais  l'Eternel  fut  mon  ajipui. 

-"Il  m'a  mis  au  larye. 
Il  m'a  sauvé,  parce  qu'il  m'aime. 

-'L'Eternel  m'a  traité  selon  ma  droiture, 
Il  m'a  rendu  selon  la  pureté  de  mes  mains  ; 

**Car  j'ai  observé  les  voies  de  l'Eternel, 
Et  je  n'ai  point  été  coiq)able  envers  mon  Dieu. 

'"Toutes  ses  ordonnances  ont  été  devant  moi. 
Et  je  ne  me  suis  point  écarté  de  ses  lois. 

-■•J'ai  été  sans  reproche  envers  lui. 
Et  je  me  suis  tenu  en  garde  contre  mon  ini([uité, 

-^Aussi  l'Eternel  m'a  rendu  selon  ma  droiture. 
Selon  la  pureté  de  mes  mains  devant  ses  yeux. 

*'Avec  celui  qui  est  bon  tu  te  montres  bon. 
Avec  l'homme  droit  tu  agis  selon  la  droiture, 

"Avec  celui  qui  est  pur  tu  te  montres  pur, 
Et  avec  le  pervers  tu  agis  selon  sa  perversité. 

*^Tu  sauves  le  peuple  qui  s'humilie, 
Et  tu  abaisses  les  regards  hautains. 

^^Oui,  tu  fais  briller  ma  lumière; 
L'Eternel,  mon  Dieu,  éclaire  mes  ténèbres. 

^"Avec  toi  je  me  précipite  sur  une  troupe  en  armes. 
Avec  mon  Dieu  je  franchis  une  muraille. 

^'Les  voies  de  Dieu  sont  parfaites, 
La  parole  de  l'Eternel  est  éprouvée  ; 
Il  est  un  bouclier  pour  tous  ceux  qui  se  confient  en  lui. 

'*Car  qui  est  Dieu,  si  ce  n'est  l'Eternel? 
Et  qui  est  un  rocher,  si  ce  n'est  notre  Dieu? 

''C'est  Dieu  qui  me  ceint  de  force, 
Et  qui  me  conduit  dans  la  voie  droite. 

'*I1  rend  mes  pieds  semblables  à  ceux  des  biches, 
Et  il  me  place  sur  mes  lieux  élevés. 

"^11  exerce  mes  mains  au  combat. 
Et  mes  bras  tendent  l'arc  d'airain. 

'H'u  me  donnes  le  bouclier  de  ton  salut, 
Ta  droite  me  soutient, 

Et  je  deviens  grand  par  ta  bonté. 

''Tu  élargis  le  chemin  sous  mes  pas, 
Et  mes  pieds  ne  chancellent  point. 


g;?.-) 


Ps.  i8,38-i9,6.  PSAUMES. 

^*Je  poursuis  mes  ennemis,  je  les  atteins, 
Et  je  ne  reviens  pas  avant  de  les  avoir  anéantis. 

''Je  les  brise,  et  ils  ne  peuvent  se  relever; 
Ils  tombent  sous  mes  pieds. 

^"Tu  me  ceins  de  force  pour  le  combat. 
Tu  fais  plier  sous  moi  mes  adversaires. 

■"Tu  fais  tourner  le  dos  à  mes  ennemis  devant  moi. 
Et  j'extermine  ceux  qui  me  haïssent. 

'-Ils  crient,  et  personne  pour  les  sauver  ! 
Ils  crient  à  l'Eternel,  et  il  ne  leur  répond  pas  ! 

*'Je  les  broie  comme  la  poussière  qu'emporte  le  vent, 
Je  les  foule  comme  la  boue  des  rues. 

**Tu  me  délivres  des  dissensions  du  peuple  ; 
Tu  me  mets  à  la  tête  des  nations  ; 
Un  peuple  c{ue  je  ne  connaissais  pas  m'est  asservi. 

••^lls  m'obéissent  au  premier  ordre, 
Les  fils  de  l'étranger  me  flattent  ; 

■•^Les  fils  de  l'étranger  sont  en  défaillance. 
Ils  tremblent  hors  de  leurs  forleresses. 

*'Vive  l'Eternel,  et  béni  soit  mon  rocher! 
Que  le  Dieu  de  mon  salut  soit  exalté, 

■•^Le  Dieu  qui  est  mon  vengeur. 
Qui  m'assujettit  les  peuples, 

*'Qui  me  délivre  de  mes  ennemis  ! 
Tu  m'élèves  au-dessus  de  mes  adversaires. 
Tu  me  sauves  de  l'homme  violent. 

^"G'est  pourquoi  je  te  louerai  parmi  les  nations,  ô  Eternel! 
Et  je  chanterai  à  la  gloire  de  ton  nom. 

^'11  accorde  de  grandes  délivrances  à  son  roi, 
Et  il  fait  miséricorde  à  son  oint, 
A  David,  et  à  sa  postérité,  pour  toujours. 

Psaume  19. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 

^Les  cieux  racontent  la  gloire  de  Dieu, 
Et  l'étendue  manifeste  l'œuvre  de  ses  mains. 

'Le  jour  en  instruit  un  autre  jour, 
La  nuit  en  donne  connaissance  à  une  autre  nuit. 

''Ce  n'est  pas  un  langage,  ce  ne  sont  pas  des  paroles 
Dont  le  son  ne  soit  point  entendu  : 

^Leur  retentissement  parcourt  toute  la  terre, 
Leurs  accents  vont  aux  extrémités  du  monde. 
Où  il  a  dressé  une  tente  pour  le  soleil. 

*Et  le  soleil,  semblable  à  un  époux  qui  sort  de  sa  chambre, 

636 


PSAUMES.  Ps.  iO.i-W, 


10. 


S'élance  dans  la  carrière  avec  la  joie  d'un  héros  ; 
"Il  se  lève  à  une  extrémité  des  cieux, 
Et  achève  sa  course  à  l'autre  extrémité  : 
Rien  ne  se  dérobe  à  sa  chaleur. 


La  loi  de  l'Éternel  est  parfaite,  elle  restaure  l'âme  ; 


Le  témoignage  de  l'Éternel  est  véritable,  il  rend  sage  l'ignorant. 

'Les  ordonnances  de  l'Eternel  sont  droites,  elles  réjouissent  le  cœur; 
Les  commandements  de  l'Eternel  sont  purs,  ils  éclairent  les  yeux. 

'"La  crainte  de  l'Éternel  est  pure,  elle  subsiste  à  toujours  ; 
Les  jugements  de  l'Eternel  sont  vrais,  ils  sont  tous  justes. 

"Ils  sont  plus  précieux  cpie  l'or,  que  beaucoup  d'or  fin  ; 
Ils  sont  plus  doux  que  le  miel,  que  celui  c[ui  coule  des  rayons. 

'*Ton  serviteur  aussi  en  reçoit  instruction  ; 
Pour  qui  les  observe  la  récompense  est  grande. 

''Qui  connaît  ses  égarements? 
Pardonne-moi  ceux  c[ue  j'ignore. 

"Préserve  aussi  ton  serviteur  des  orgueilleux  ; 
Qu'ils  ne  dominent  point  sur  moi  ! 

Alors  je  serai  intègre,  innocent  de  grands  péchés. 

"* Reçois  favorablement  les  paroles  de  ma  bouche 
Et  les  sentiments  de  mon  cœur, 

0  Éternel,  mon  rocher  et  mon  libérateur! 

Psaume  20. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 

-Que  l'Éternel  t'exauce  au  jour  de  la  détresse, 
Que  le  nom  du  Dieu  de  Jacob  te  protège  ! 

'Que  du  sanctuaire  il  t'envoie  du  secours. 
Que  de  Sion  il  te  soutienne  ! 

^Qu'il  se  souvienne  de  toutes  tes  offrandes. 
Et  qu'il  agrée  tes  holocaustes  !  —  Pause. 

^ Qu'il  te  donne  ce  que  ton  cœur  désire. 
Et  c{u'il  accomplisse  tous  tes  desseins  ! 

^Nous  nous  réjouirons  de  ton  salut, 
Nous  lèverons  l'étendard  au  nom  de  notre  Dieu  ; 
L'Éternel  exaucera  tous  tes  vœux. 

"Je  sais  déjà  que  l'Éternel  sauve  son  oint; 
Il  l'exaucera  des  cieux,  de  sa  sainte  demeure. 
Par  le  secours  puissant  de  sa  droite. 

*  Ceux-ci  s'appuient  sur  leurs  chars,  ceux-là  sur  leurs  chevaux  ; 
Nous,  nous  invoquons  le  nom  de  l'Éternel,  notre  Dieu. 

'Eux,  ils  plient,  et  ils  tombent; 
Nous,  nous  tenons  ferme,  et  restons  debout. 

'"Éternel,  sauve  le  roi  ! 
Qu'il  nous  exauce,  quand  nous  l'invoquons  ! 

637  41  « 


Ps.  21.1-22,6.  PSAUMES. 

Psaume  21. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 

-Eternel  !  le  roi  se  réjouit  de  ta  protection  puissante. 
Oh  !  comme  ton  secours  le  remplit  d'allégresse  ! 

'Tu  lui  as  donné  ce  que  désirait  son  cœur. 
Et  tu  n'as  pas  refusé  ce  que  demandaient  ses  lèvres.  —  Pause. 

■'Car  tu  l'as  prévenu  par  les  bénédictions  de  ta  grâce, 
Tu  as  mis  sur  sa  tète  une  couronne  d'or  pur. 

^11  te  demandait  la  vie,  tu  la  lui  as  donnée, 
Une  vie  longue  pour  toujours  et  à  perpétuité. 

*Sa  gloire  est  grande  à  cause  de  ton  secours  ; 
Tu  places  sur  lui  l'éclat  et  la  magnificence. 

'Tu  le  rends  à  jamais  un  objet  de  bénédictions, 
Tu  le  combles  de  joie  devant  ta  face. 

''Le  roi  se  confie  en  l'Eternel  ; 
Et,  par  la  bonté  du  Très-Haut,  il  ne  chancelle  pas. 

'Ta  main  trouvera  tous  tes  ennemis, 
Ta  droite  trouvera  ceux  qui  te  haïssent. 

'"Tu  les  rendras  tels  qu'une  fournaise  ardente, 
Le  jour  où  tu  te  montreras  ; 

L'Eternel  les  anéantira  dans  sa  colère, 
Et  le  feu  les  dévorera. 

"Tu  feras  disparaître  leur  postérité  de  la  terre. 
Et  leur  race  du  milieu  des  fils  de  l'homme. 

'-Ils  ont  projeté  du  mal  contre  toi, 
Ils  ont  conçu  de  mauvais  desseins,  mais  ils  seront  impuissants. 

'^Car  tu  leur  feras  tourner  le  dos, 
Et  avec  ton  arc  tu  tireras  sur  eux. 

'*Lève-toi,  Eternel,  avec  ta  force  ! 
Nous  voulons  chanter,  célébrer  ta  puissance. 

Psaume  22. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  «  Biche  de  l'aurore  ».  Psaume  de  David. 

*Mon  Dieu  !  mon  Dieu  !  pourquoi  m'as-tu  abandonné, 
Et  t'éloignes-tu  sans  me  secourir,  sans  écouter  mes  plaintes? 

'Mon  Dieu  !  je  crie  le  jour,  et  tu  ne  réponds  pas  ; 
La  nuit,  et  je  n'ai  point  de  repos. 

*  Pourtant  tu  es  le  Saint, 
Tu  sièges  au  milieu  des  louanges  d'Israël. 

^En  toi  se  confiaient  nos  pères  ; 
Ils  se  confiaient,  et  tu  les  délivrais. 

*Ils  criaient  à  toi,  et  ils  étaient  sauvés  ; 
Ils  se  confiaient  en  toi,  et  ils  n'étaient  point  confus. 

638 


I 


PSAUMES.  Ps.  22,'-^. 


26. 


'Et  moi,  je  suis  un  ver  et  non  un  homme, 
L'opprobre  des  hommes  et  le  méprisé  tlu  peuple. 

*Tous  ceux  qui  me  voient  se  moquent  de  moi, 
Ils  ouvrent  la  bouche,  secouent  la  tète  : 

"Recommande-toi  à  l'Eternel!  L'Eternel  le  sauvera, 
11  le  délivrera,  puisqu'il  l'aime  !  — 

'"Oui,  tu  m'as  fait  sortir  du  sein  maternel, 
Tu  m'as  mis  en  sûreté  sur  les  mamelles  de  ma  mère; 

"Dès  le  sein  maternel  j'ai  été  sous  ta  garde. 
Dès  le  ventre  de  ma  mère  tu  as  été  mon  Dieu. 

'-Ne  t'éloigne  pas  de  moi  quand  la  détresse  est  proche, 
Quand  personne  ne  vient  à  mon  secours  ! 

'^De  nombreux  taureaux  sont  autour  de  moi, 
Des  taureaux  de  Basan  m'environnent. 

'^Ils  ouvrent  contre  moi  leur  gueule. 
Semblables  au  lion  t[ui  déchire  et  rugit. 

'^Je  suis  comme  de  l'eau  qui  s'écoule", 
Et  tous  mes  os  se  séparent  ; 

Mon  cœur  est  comme  de  la  cire. 
Il  se  fond  dans  mes  entrailles. 

"^Ma  force  se  dessèche  comme  l'argile. 
Et  ma  langue  s'attache  à  mon  palais  ; 
Tu  me  réduis  à  la  poussière  de  la  mort. 

"Car  des  chiens  m'environnent, 
Une  bande  de  scélérats  rôdent  autour  de  moi. 
Comme  un  lion,  pour  saisir  mes  mains  et  mes  pieds. 

'*Je  pourrais  compter  tous  mes  os. 
Eux,  ils  observent,  ils  me  regardent; 

"'Ils  se  partagent  mes  vêlements. 
Ils  tirent  au  sort  ma  tunique. 

-"Et  toi.  Eternel,  ne  t'éloigne  pas  ! 
Toi  qui  es  ma  force,  viens  en  hâte  à  mon  secours  ! 

-'Protège  mon  âme  contre  le  glaive. 
Ma  vie  contre  le  pouvoir  des  chiens  ! 

^-Sauve-moi  de  la  gueule  du  lion. 
Délivre-moi  des  cornes  du  bufile  ! 

-^Je  publierai  ton  nom  parmi  mes  frères, 
Je  te  célébrerai  au  milieu  de  l'assemblée. 
**Vous  qui  craignez  l'Eternel,  louez-le  ! 
Vous  tous,  postérité  de  .Jacob,  glorifiez-le  ! 

Tremblez  devant  lui,  vous  tous,  postérité  d'Israël  ! 

-^Car  il  n'a  ni  mépris  ni  dédain  pour  les  peines  du  misérable. 
Et  il  ne  lui  cache  point  sa  face  ; 
Mais  il  l'écoute  quand  il  crie  à  lui. 

-'^Tu  seras  dans  la  grande  assemblée  l'objet  de  mes  louanges; 

a.  Mes  forces  m'ubuiidonnent. 

639 


Ps.  22, 27-94, 3.  PSAUMES. 

J'accomplirai  mes  vœux  en  présence  de  ceux  qui  te  craignent. 

-'Les  malheureux  mangeront  et  se  rassasieront, 
Ceux  qui  cherchent  rÉternel  le  célébreront. 

Que  votre  cœur  vive  à  toujours  !  [vers  lui  ; 

-^Toutes  les  extrémités  de  la  terre  penseront  à  TEternel  et  se  tourneront 
Toutes  les  familles  des  nations  se  prosterneront  devant  ta  face. 

-^Car  à  rÉternel  appartient  le  règne  : 
Il  domine  sur  les  nations. 

^"Tous  les  puissants  de  la  terre  mangeront  et  se  prosterneront  aussi  ; 
Devant  lui  s'inclineront  tous  ceux  qui  descendent  dans  la  poussière, 
Ceux  qui  ne  peuvent  conserver  leur  vie. 

■■"La  postérité  le  servira; 
On  parlera  du  Seigneur  à  la  génération  future. 

^- Quand  elle  viendra,  elle  annoncera  sa  justice, 
Elle  annoncera  son  œuvre  au  peuple  nouveau-né. 

Psaume  23. 
'Cantique  de  David. 

L'Eternel  est  mon  berger  :  je  ne  manquerai  de  rien. 

-Il  me  fait  reposer  dans  de  verts  pâturages. 
Il  me  dirige  près  des  eaux  paisibles. 

^11  restaure  mon  àme. 
Il  me  conduit  dans  les  sentiers  de  la  justice, 
A  cause  de  son  nom. 

■* Quand  je  marche  dans  la  vallée  de  l'ombre  de  la  mort, 
Je  ne  crains  aucun  mal,  car  tu  es  avec  moi  : 
Ta  houlette  et  ton  bâton  me  rassurent. 
^Tu  dresses  devant  moi  une  table, 
En  face  de  mes  adversaires  ; 

Tu  oins  d'huile  ma  tète. 
Et  ma  coupe  déborde. 

'Oui,  le  bonheur  et  la  grâce  m'accompagneront 
Tous  les  jours  de  ma  vie, 

Et  j'habiterai  dans  la  maison  de  l'Eternel 
Jusqu'à  la  fin  de  mes  jours. 

Psaume  2i. 
'Psaume  de  David. 

A  l'Éternel  la  terre  et  ce  qu'elle  renferme. 
Le  monde  et  ceux  cjui  l'habitent  ! 
^Car  il  l'a  fondée  sur  les  mers, 
Et  affermie  sur  les  fleuves. 

'Qui  pourra  monter  à  la  montagne  de  l'Eternel  ? 
Qui  s'élèvera  jusqu'à  son  lieu  saint  ?  — 

640 


PSAUMES.  Ps.24,',-25.9. 


a 


'Celui  qui  a  les  mains  innocentes  et  le  cœur  pur; 
Celui  qui  ne  livre  pas  son  ànie  au  mensonge, 
Et  qui  ne  jure  pas  pour  tromper. 

'^Il  obtiendra  la  bénédiction  de  l'Eternel, 
La  miséricorde  du  Dieu  de  son  salut. 

"Voilà  le  partage  de  la  génération  qui  l'invocjue, 
De  ceux  qui  cherchent  ta  face,  de  Jacob  !  —  Pause. 

'Portes,  élevez  vos  linteaux; 
Elevez-vous,  portes  éternelles  ! 

Que  le  roi  de  gloire  fasse  son  entrée  !  — 

*Oui  est  ce  roi  de  gloire  ?  — 
L'Eternel  fort  et  puissant,. 
L'Eternel  puissant  dans  les  combals. 

^Portes,  élevez  vos  linteaux; 
Élevez-les,  portes  éternelles  ! 

Que  le  roi  de  gloire  fasse  son  entrée  !  — 
'"Oui  donc  est  ce  roi  de  gloire  ?  — 


L'Éternel  des  armées 

-  Pau  SI 

Psaume  25. 


Voilà  le  roi  de  gloire  !  —  Pause 


'De  David. 

Éternel  !  j'élève  à  toi  mon  àme. 

-Mon  Dieu  !  en  toi  je  me  confie  :  que  je  ne  sois  pas  couvert  de  honte  ! 
Que  mes  ennemis  ne  se  réjouissent  pas  à  mon  sujet  ! 

^Tous  ceux  qui  espèrent  en  toi  ne  seront  point  confondus; 
Ceux-là  seront  confondus  qui  sont  infidèles  sans  cause. 

■•Éternel  !  fais-moi  connaître  tes  voies. 
Enseigne-moi  tes  sentiers. 

''Conduis-moi  dans  ta  vérité,  et  instruis-moi; 
Car  tu  es  le  Dieu  de  mon  salut, 
Tu  es  toujours  mon  espérance. 

'*  Éternel  !  souviens-toi  de  ta  miséricorde  et  de  ta  bonté  ; 
Car  elles  sont  éternelles. 

'Ne  te  souviens  pas  des  fautes  de  ma  jeunesse  ni  de  mes  transgressions  ; 
Souviens-toi  de  moi  selon  ta  miséricorde, 
A  cause  de  ta  bonté,  ô  Éternel  ! 

^L'Eternel  est  bon  et  droit  : 
C'est  pourquoi  il  montre  aux  pécheurs  la  voie. 
'■•Il  conduit  les  humbles  dans  la  justice, 


Il  enseigne  aux  humbles  sa  voie. 


04 1 


Ps.  25,10-26,0.  PSAUMES. 

'"Tous  les  sentiers  de  rÉtcrnel  sont  miséricorde  et  fidélité, 
Pour  ceux  qui  gardent  son  alliance  et  ses  commandements. 

"C'est  à  cause  de  ton  nom,  o  Eternel  ! 
Que  tu  pardonneras  mon  iniquité,  car  elle  est  grande. 

'-Quel  est  l'homme  qui  craint  l'Eternel  ? 
L  Eternel  lui  montre  la  voie  qu'il  doit  choisir. 

"Son  àme  reposera  dans  le  bonheur, 
Et  sa  postérité  possédera  le  pays. 

'*L'amitié  de  l'Eternel  est  pour  ceux  qui  le  craignent. 
Et  son  alliance  leur  donne  instruction. 

'^.Je  tourne  constamment  les  yeux  vers  l'Eternel, 
Car  il  fera  sortir  mes  pieds  du  filet. 

"^Regarde-moi  et  aie  ]>itié  de  moi, 
Car  je  suis  abandonné  et  malheureux. 

'"Les  angoisses  de  mon  cœur  augmentent; 
Tire-moi  de  ma  détresse. 

'^Vois  ma  misère  et  ma  peine. 
Et  pardonne  tous  mes  péchés. 

"Vois  combien  mes  ennemis  sont  nombreux. 
Et  de  quelle  haine  violente  ils  me  poursuivent. 

^"Garde  mon  àme  et  sauve-moi  ! 
Que  je  ne  sois  pas  confus. 
Quand  je  cherche  auprès  de  toi  mon  refuge  ! 

'-'Que  l'innocence  et  la  droiture  me  protègent. 
Quand  je  mets  en  toi  mon  espérance  ! 

"O  Dieu  !  délivre  Israël 
De  toutes  ses  détresses  ! 

Psaume  26. 
'De  David. 

Rends-moi  justice.  Eternel  !  car  je  marche  dans  l'intégrité, 
Je  me  confie  en  l'Eternel,  je  ne  chancelle  pas. 

-Sonde-moi,  Eternel  !  éprouve-moi. 
Fais  passer  au  creuset  mes  reins  et  mon  cœur; 

'Car  ta  grâce  est  devant  mes  yeux. 
Et  je  marche  dans  ta  vérité. 

^Je  ne  m'assieds  pas  avec  les  hommes  faux, 
ii  ne  vais  pas  avec  les  gens  dissimulés  ; 

^Jehais  l'assemblée  de  ceux  qui  font  le  mal, 
Je  ne  m'assieds  pas  avec  les  méchants. 

'Je  lave  mes  mains  dans  l'innocence. 
Et  je  vais  autour  de  ton  autel,  ù  Eternel  ! 

642 


PSAUMES.  Ps.  20,1-27,0. 

'Pour  éclater  en  actions  de  grâces. 
Et  raconter  toutes  tes  merveilles. 

*'I']terneI  !  j'aime  le  séjour  tie  ta  maison, 
Le  lieu  où  ta  gloire  habite. 

"N'enlève  pas  mon  âme  avec  les  pécheurs, 
Ma  vie  avec  les  hommes  de  sang, 

'"Dont  les  mains  sont  criminelles 
Et  la  droite  pleine  de  présents  ! 

"Moi,  je  marche  dans  l'intégrité  ; 
Délivre-moi  et  aie  pitié  de  m<ji  ! 

'-Mon  pied  est  ferme  dans  la  droiture  : 
Je  bénirai  l'Eternel  dans  les  assemblées. 

Psaume  27. 
'De  David. 

L'Eternel  est  ma  lumière  et  mon  salut  : 
De  ([ui  aurais-je  crainte  ? 

L'Eternel  est  le  soutien  de  ma  vie  : 
De  qui  aurais-je  peur  ? 

-Quand  des  méchants  s'avancent  contre  moi, 
Pour  dévorer  ma  chair, 

Ce  sont  mes  persécuteurs  et  mes  ennemis 
Qui  chancellent  et  tombent. 

^Si  une  armée  se  campait  contre  moi, 
Mon  cœur  n'aurait  aucune  crainte  ; 

Si  une  guerre  s'élevait  contre  moi, 
.le  serais  malgré  cela  plein  de  confiance. 

^Je  demande  à  l'Eternel  une  chose,  que  je  désire  arderiiment  : 
Je  voudrais  habiter  toute  ma  vie  dans  la  maison  de  l'Eternel, 

Pour  contempler  la  magnificence  de  l'Eternel 
Et  pour  admirer  son  temple. 

^Car  il  me  protégera  dans  son  tabernacle  au  jour  du  malheur, 
11  me  cachera  sous  l'abri  de  sa  tente  ; 
11  m'élèvera  sur  un  rocher. 

^Et  déjà  ma  tète  s'élève  sur  mes  ennemis  qui  m'entourent; 
.J'offrirai  des  sacrifices  dans  sa  tente,  au  son  de  la  trompette; 
.Je  chanterai,  je  célébrerai  l'Eternel. 

"Eternel  !  écoute  ma  voix,  je  t'invoque  : 
Aie  pitié  de  moi  et  exauce-moi  ! 

•^Mon  cœur  dit  de  ta  part  :  Cherchez  ma  face  ! 
Je  cherche  ta  face,  ô  Eternel  ! 

'Ne  me  cache  point  ta  face, 
Ne  repousse  pas  avec  colère  ton  serviteur  ! 

Tu  es  mon  secours,  ne  me  laisse  pas,  ne  m'abandonne  pas, 

643 


Ps.  27,10-20,1.  PSAUMES. 

Dieu  de  mon  salut  !  ■■'•:.', 

'"Car  mon  père  et  ma  mère  m'abandonnent, 
Mais  rÉternel  me  recueillera. 

"Éternel  !  enseigne-moi  ta  voie, 
Conduis-moi  dans  le  sentier  de  la  droiture, 
A  cause  de  mes  ennemis. 

'-Ne  me  livre  pas  au  bon  plaisir  de  mes  adversaires. 
Car  il  s'élève  contre  moi  de  faux  témoins 
Et  des  gens  qui  ne  respirent  cjue  la  violence. 

'•^Oh  !  si  je  n'étais  pas  sûr  de  voir  la  bonté  de  l'Eternel 
Sur  la  terre  des  vivants  !... 
'* Espère  en  l'Eternel  ! 
Fortifie-toi  et  cjue  ton  cœur  s'affermisse  ! 
Espère  en  l'Eternel  ! 

Psaume  2S. 
*  De  David. 

Eternel  !  c'est  à  toi  que  je  crie. 
Mon  rocher!  ne  reste  pas  sourd  à  ma  voix. 

De  peur  que,  si  tu  t'éloignes  sans  me  répondre. 
Je  ne  sois  semblable  à  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse. 

-Ecoute  la  voix  de  mes  supplications,  quand  je  crie  à  toi. 
Quand  j'élève  mes  mains  vers  ton  sanctuaire. 

^Ne  m'emporte  pas  avec  les  méchants  et  les  hommes  iniques. 
Qui  parlent  de  paix  à  leur  prochain  et  qui  ont  la  malice  dans  le  cœur. 
*Rends-leur  selon  leurs  œuvres  et  selon  la  malice  de  leurs  actions, 
Rends-leur  selon  l'ouvrage  de  leurs  mains  ; 
Donne-leur  le  salaire  qu'ils  méritent. 

^Car  ils  ne  sont  pas  attentifs  aux  œuvres  de  l'Eternel, 
A  l'ouvrage  de  ses  mains. 

Qu'il  les  renverse  et  ne  les  relève  point  ! 

^Béni  soit  l'Eternel  ! 
Car  il  exauce  la  voix  de  mes  supplications. 

"L'Eternel  est  ma  force  et  mon  bouclier; 
En  lui  mon  cœur  se  confie,  et  je  suis  secouru  ; 

J'ai  de  l'allégresse  dans  le  cœur. 
Et  je  le  loue  par  mes  chants. 

^L'Éternel  est  la  force  de  son  peuple. 
Il  est  le  rocher  des  délivrances  de  son  oint. 

'Sauve  ton  peuple  et  bénis  ton  héritage  !  ■  ■ 

Sois  leur  berger  et  leur  soutien  pour  toujours  ! 

Psaume  29. 
'Psaume  de  David. 

Fils  de  Dieu,  rendez  à  l'Eternel, 


PSAUMES.  Ps.  29,:-SO,o. 

Rendez  à  rÉternel  gloire  et  honneur! 

-Rendez  à  rÉternel  gloire  pour  son  nom  ! 
Prosternez-vous  devant  l'Eternel  avec  des  ornements  sacrés  ! 

^La  voix  de  l'Eternel  retentit  sur  les  eaux, 
Le  Dieu  de  gloire  fait  gronder  le  tonnerre  ; 
L'Eternel  est  sur  les  grandes  eaux. 

''La  voix  de  l'Eternel  est  puissante, 
La  voix  de  l'Eternel  est  majestueuse, 

^La  voix  de  l'Éternel  brise  les  cèdres  ; 
L'Éternel  brise  les  cèdres  du  Liban, 

"11  les  fait  bondir  comme  des  veaux, 
Et  le  Liban  et  le  Sirion"  comme  de  jeunes  buftles. 

'La  voix  de  l'Éternel  fait  jaillir  des  flammes  de  feu. 

*La  voix  de  l'Éternel  fait  trembler  le  désert; 
L'Éternel  fait  trembler  le  désert  de  Kadès. 

"La  voix  de  l'Éternel  fait  enfanter  les  biches, 
Elle  dépouille  les  forêts. 

Dans  son  palais  tout  s'écrie  :  Gloire  ! 

'"L'Éternel  était  sur  son  trône  lors  du  déluge; 
L'Eternel  sur  son  trône  règne  éternellement. 

"L'Éternel  donne  la  force  à  son  peuple  ; 
L'Eternel  bénit  son  peuple  et  le  rend  heureux. 

Psaume  30. 
'Psaume.  Cantique  pour  la  dédicace  de  la  maison.  De  David. 

-Je  t'exalte,  ô  Éternel,  car  tu  m'as  relevé. 
Tu  n'as  pas  voulu  que  mes  ennemis  se  réjouissent  à  mon  sujet. 

•^Éternel,  mon  Dieu! 
J'ai  crié  à  toi,  et  tu  m'as  guéri. 

'Éternel  !  tu  as  fait  remonter  mon  âme  du  séjour  des  morts, 
Tu  m'as  fait  revivre  loin  de  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse. 

^Chantez  à  l'Éternel,  vous  qui  l'aimez. 
Célébrez  par  vos  louanges  sa  sainteté  ! 

"Car  sa  colère  dure  un  instant. 
Mais  sa  grâce  toute  la  vie  ; 

Le  soir  arrivent  les  pleurs. 
Et  le  matin  l'allégresse. 

'Je  disais  dans  ma  sécurité  : 
Je  ne  chancellerai  jamais  ! 

'^Eternel!  par  ta  grâce  tu  avais  aflenni  ma  montagne  — 
Tu  cachas  ta  face,  et  je  fus  troublé. 

'^Éternel  !  j'ai  crié  à  toi. 
J'ai  imploré  l'Eternel  : 

fi.  Le  Slrion.  le  mont  Uermon. 

G45 


Ps.  30,10-31,1'..  PSAUMES. 

'"(lue  gagnes-tu  à  verser  mon  sang, 
A  me  faire  descendre  dans  la  fosse  ? 

La  poussière  a-t-elle  pour  toi  des  louanges? 
Raconte-t-elle  ta  fidélité  ? 

"Ecoute,  Eternel,  aie  pitié  de  moi  ! 
Eternel,  secours-moi  !  — 

'-Et  tu  as  changé  mes  lamentations  en  allégresse, 
Tu  as  délié  mon  sac",  et  tu  m'as  ceint  de  joie, 

''Afin  que  mon  cœur  te  chante  et  ne  soit  pas  muet. 
Eternel,  mon  Dieu  !  je  te  louerai  toujours. 

Psaume  SI. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 

^Eternel  !  je  cherche  en  toi  mon  refuge  : 
Que  jamais  je  ne  sois  confondu  ! 
Délivre-moi  dans  ta  justice  ! 

'Incline  vers  moi  ton  oreille,  hàte-toi  de  me  secourir! 
Sois  pour  moi  un  rocher  protecteur,  une  forteresse, 
Où  je  trouve  mon  salut  ! 

*Car  tu  es  mon  rocher,  ma  forteresse  ; 
Et  à  cause  de  ton  nom  tu  me  conduiras,  tu  me  dirigreras. 

^Tu  me  feras  sortir  du  filet  qu'ils  m'ont  tendu  ; 
Car  tu  es  mon  protecteur. 

'.Je  remets  mon  esprit  entre  tes  mains  ; 
Tu  me  délivreras,  Eternel,  Dieu  de  vérité! 

^Je  hais  ceux  qui  s'attachent  à  de  vaines  idoles. 
Et  je  me  confie  en  l'Eternel. 

*Je  serai  par  ta  grâce  dans  l'allégresse  et  dans  la  joie  ; 
Car  tu  vois  ma  misère,  tu  sais  les  angoisses  de  mon  âme, 

'Et  tu  ne  me  livreras  pas  aux  mains  de  l'ennemi, 
Tu  mettras  mes  pieds  au  large. 

'"Aie  pitié  de  moi.  Eternel!  car  je  suis  dans  la  détresse; 
J'ai  le  visage,  l'âme  et  le  corps  usés  par  le  chagrin. 
"Ma  vie  se  consume  dans  la  douleur. 
Et  mes  années  dans  les  soupirs  ; 

Ma  force  est  épuisée  à  cause  de  mon  iniquité. 
Et  mes  os  dépérissent. 

''Tous  mes  adversaires  m'ont  rendu  un  objet  d'opprobre. 
De  grand  opprobre  pour  mes  voisins,  et  de  terreur  pour  mes  amis  ; 
Ceux  qui  me  voient  dehors  s'enfuient  loin  de  moi. 

"Je  suis  oublié  des  cœurs  comme  un  mort. 
Je  suis  comme  un  vase  brisé. 

'■*J'apprends  les  mauvais  propos  de  plusieurs. 
L'épouvante  qui  règne  à  l'entour, 

a.  Sac.  vêtement  de  deuil. 

646 


PSAUMES.  Ps.Sl.i-.-32.i. 

Quand  ils  se  concertent  ensemble  contre  moi  : 
Ils  complotent  de  m'ôter  la  vie. 

'^Mais  en  toi  je  me  confie,  ô  Éternel! 
Je  dis  :  Tu  es  mon  Dieu  ! 

'"Mes  destinées  sont  dans  ta  main  ; 
Délivre-moi  de  mes  ennemis  et  de  mes  persécuteurs! 

'"Fais  luire  ta  face  sur  ton  serviteur, 
Sauve-moi  par  ta  grâce  ! 

"^Eternel,  que  je  ne  sois  pas  confondu  quand  je  t'invoque. 
Que  les  méchants  soient  confondus, 
Qu'ils  descendent  en  silence  au  séjour  des  morts  ! 

'"Qu'elles  deviennent  muettes  les  lèvres  menteuses, 
Qui  parlent  avec  audace  contre  le  juste, 
Avec  arrogance  et  dédain  ! 

-"Oh!  combien  est  grande  ta  bonté. 
Que  tu  tiens  en  réserve  pour  ceux  qui  te  craignent. 

Que  tu  témoignes  à  ceux  qui  cherchent  en  toi  leur  refuge, 
A  la  vue  des  fils  de  l'homme  ! 

-'Tu  les  protèges  sous  l'abri  de  ta  face  contre  ceux  qui  les  persécutent, 
Tu  les  protèges  dans  ta  tente  contre  les  langues  qui  les  attaquent. 

"Béni  soit  l'Eternel  ! 
Car  il  a  signalé  sa  grâce  envers  moi. 
Comme  si  j'eusse  été  dans  une  ville  forte. 

-''.Je  disais  dans  ma  précipitation  : 
Je  suis  chassé  loin  de  ton  regard  ! 

Mais  tu  as  entendu  la  voix  de  mes  supplications, 
Quand  j'ai  crié  veis  toi. 

-^Aimez  l'Eternel,  vous  qui  avez  de  la  piété  ! 
L'Eternel  garde  les  fidèles. 
Et  il  punit  sévèrement  les  orgueilleux. 

-^Fortifiez-vous  et  que  votre  cœur  s'affermisse. 
Vous  tous  qui  espérez  en  l'Eternel  ! 

Psdume  32. 
'De  David.  Cantique. 

Heureux  celui  à  qui  la  transgression  est  remise, 
A  qui  le  péché  est  pardonné  ! 

-Heureux  l'homme  à  qui  l'Eternel  n'impute  pas  l'iniquité, 
Et  dans  l'esprit  ducpiel  il  n'y  a  point  de  fraude  ! 

^Tant  que  je  me  suis  tu,  mes  os  se  consumaient. 
Je  gémissais  toute  la  journée; 

*Car  nuit  et  jour  ta  main  s'appesantissait  sur  moi. 
Ma  vigueur  n'était  plus  ([ue  sécheresse,  comme  celle  de  lété.  —  Pause. 

6'i7 


Ps.  32,5-33,12.  PSAUMES. 

^Je  t'ai  fait  connaître  mon  péché,  je  n'ai  pas  caché  mon  iniquité  ; 
J'ai  dit  :  J'avouerai  mes  transgressions  à  TElternel  ! 
Et  tu  as  effacé  la  peine  de  mon  péché.  —  Pause. 

^Qu'ainsi  tout  homme  pieux  te  prie  au  temps  convenable  ! 
Si  de  grandes  eaux  débordent,  elles  ne  l'atteindront  nullement. 

'Tu  es  un  asile  pour  moi,  tu  me  garantis  de  la  détresse, 
Tu  m'entoures  de  chants  de  délivrance.  —  Pause. 

^Je  t'instruirai  et  te  montrerai  la  voie  que  tu  dois  suivre  ; 
Je  te  conseillerai,  j'aurai  le  l'egard  sur  toi.  '■.»;(!••■ 

''Ne  soyez  pas  comme  un  cheval  ou  un  mulet  sans  intelligence; 
On  les  bride  avec  un  frein  et  un  mors,  dont  on  les  pare. 
Afin  qu'ils  ne  s'approchent  point  de  toi.  — 

*" Beaucoup  de  douleurs  sont  la  part  du  méchant. 
Mais  celui  qui  se  confie  en  l'Eternel  est  environné  de  sa  grâce. 

"Justes,  réjouissez-vous  en  l'Eternel  et  soyez  dans  l'allégresse! 
Poussez  des  cris  de  joie,  vous  tous  qui  êtes  droits  de  cœurl 

Psaume  33. 

'Justes,  réjouissez-vous  en  l'Eternel! 
La  louange  sied  aux  hommes  droits. 

-Célébrez  l'Eternel  avec  la  harpe. 
Célébrez-le  sur  le  luth  à  dix  cordes. 

^Chantez-lui  un  cantique  nouveau  ! 
Faites  retentir  vos  instruments  et  vos  voix  ! 

*Car  la  parole  de  l'Eternel  est  droite. 
Et  toutes  ses  œuvres  s'accomplissent  avec  fidélité  ; 

^11  aime  la  justice  et  la  droiture  ; 
La  bonté  de  l'Eternel  remplit  la  terre. 

*Les  cieux  ont  été  faits  par  la  parole  de  l'Eternel, 
Et  toute  leur  armée  par  le  souffle  de  sa  bouche. 

'Il  amoncelle  en  un  tas  les  eaux  de  la  mer, 
Il  met  dans  des  réservoirs  les  abîmes. 

*Que  toute  la  terre  craigne  l'Eternel  ! 
Que  tous  les  habitants  du  monde  tremblent  devant  lui  ! 

^Car  il  dit,  et  la  chose  arrive; 
Il  ordonne,  et  elle  existe. 

'"L'Eternel  renverse  les  desseins  des  nations. 
Il  anéantit  les  projets  des  peuples  ; 

"Les  desseins  de  l'Eternel  subsistent  à  toujours. 
Et  les  projets  de  son  cœur,  de  génération  en  génération. 

'-Heureuse  la  nation  dont  l'Éternel  est  le  Dieu  ! 
Heureux  le  peuple  qu'il  choisit  pour  son  héritage  ! 

648 


PSAUMES.  Ps.  83,13-34,  n. 


'■'L'Éternel  regarde  du  haut  des  cieux, 
Il  voit  tous  les  (ils  de  riiomnie  ; 

'•'Du  lieu  de  sa  demeure  il  observe 
Tous  les  habitants  de  la  terre, 

'^Lui  qui  forme  leur  cœur  à  tous, 
Qui  est  attentif  à  toutes  leurs  actions. 


161 


''Ce  n'est  pas  une  grande  armée  f[ui  sauve  le  roi, 
Ce  n'est  pas  une  grande  force  qui  délivre  le  héros  ; 

'"Le  cheval  est  impuissant  pour  assurer  le  salut. 
Et  toute  sa  vigueur  ne  donne  pas  la  délivrance. 

'"*Voici,  l'œil  de  l'Eternel  est  sur  ceux  qui  le  craignent. 
Sur  ceux  qui  espèrent  en  sa  bonté, 

'"Afin  d'arracher  leur  âme  à  la  mort 
Et  de  les  faire  vivre  au  milieu  de  la  famine. 

-"Notre  àme  espère  en  l'Eternel  ; 
Il  est  notre  secours  et  notre  bouclier. 

-'Car  notre  cœur  met  en  lui  sa  joie, 
Car  nous  avons  confiance  en  son  saint  nom. 

"Eternel  !  que  ta  grâce  soit  sur  nous, 
Comme  nous  espérons  en  toi  ! 

Psaume  3i. 

'De  David.  Lorsqu'il  contrefit  l'insensé  en  présence  d'Abimélec,  et  qu'il  s'en 
alla  chassé  par  lui. 

'-.Je  bénirai  l'Eternel  en  tout  temps  ; 
Sa  louange  sera  toujours  dans  ma  bouche. 

^Que  mon  àme  se  glorifie  en  l'Eternel  ! 
Que  les  malheureux  écoutent  et  se  réjouissent  ! 

"•Exaltez  avec  moi  l'Eternel  ! 
Célébrons  tous  son  nom  ! 

^.l'ai  cherché  l'Eternel,  et  il  m'a  répondu; 
Il  m'a  délivré  de  toutes  mes  frayeurs. 

^Quand  on  tourne  vers  lui  les  regards,  on  est  rayonnant  de  joie. 
Et  le  visage  ne  se  couvre  pas  de  honte. 

'Quand  un  malheureux  crie,  l'Eternel  entend. 
Et  il  le  sauve  de  toutes  ses  détresses. 

*L'ange  de  l'Eternel  campe  autour  de  ceux  qui  le  craignent, 
Et  il  les  arrache  au  danger. 

"Sentez  et  voyez  combien  l'Eternel  est  bon  ! 
Heureux  l'homme  qui  cherche  en  lui  son  refuge  ! 

'"Craignez  l'Eternel,  vous  ses  saints  ! 
Car  rien  ne  manque  à  ceux  qui  le  craignent. 

"Les  lionceaux  éprouvent  la  disette  et  la  faim, 

649 


Ps.  Si,  11-85,  s.  PSAUMES. 

Mais  ceux  qui  cherchent  l'Éternel  ne  sont  privés  d'aucun  bien. 

'-Venez,  mes  fils,  écoutez-moi  ! 
Je  vous  enseignerai  la  crainte  de  l'Eternel. 

'^Quel  est  l'homme  qui  aime  la  vie, 
Qui  désire  la  prolonger  pour  jouir  du  bonheur  ? 

'^Préserve  ta  langue  du  mal, 
Et  tes  lèvres  des  paroles  trompeuses  ; 

'^Eloigne-toi  du  mal,  et  fais  le  bien  ; 
Recherche  et  poursuis  la  paix. 

'"Les  yeux  de  l'Eternel  sont  sur  les  justes, 
Et  ses  oreilles  sont  attentives  à  leurs  cris. 

'"L'Eternel  tourne  sa  face  contre  les  méchants. 
Pour  retrancher  de  la  terre  leur  souvenir. 

"'Quand  les  justes  crient,  l'Éternel  entend. 
Et  il  les  délivre  de  toutes  leurs  détresses; 

'^L'Éternel  est  près  de  ceux  qui  ont  le  cœur  brisé, 
Et  il  sauve  ceux  qui  ont  l'esprit  dans  l'abattement. 

^"Le  malheur  atteint  souvent  le  juste. 
Mais  l'Éternel  l'en  délivre  toujours. 

-'  Il  garde  tous  ses  os, 
Aucun  d'eux  n'est  brisé. 

"Le  malheur  tue  le  méchant. 
Et  les  ennemis  du  juste  sont  châtiés. 

-'L'Éternel  délivre  l'âme  de  ses  serviteurs. 
Et  tous  ceux  qui  l'ont  pour  refuge  échappent  au  châtiment. 

Psaume  35. 
1  De  David. 

Éternel  !  défends-moi  contre  mes  adversaires, 
Combats  ceux  qui  me  combattent  ! 

-Saisis  le  petit  et  le  grand  bouclier, 
Et  lève-toi  pour  me  secourir  ! 

'Brandis  la  lance  et  le  javelot  contre  mes  persécuteurs  ! 
Dis  à  mon  âme  :  Je  suis  ton  salut  ! 

*  Qu'ils  soient  honteux  et  confus  ceux  qui  en  veulent  à  ma  vie 
(  Hiils  reculent  et  rugissent  ceux  qui  méditent  ma  perte  ! 

M^u'ils  soient  comme  la  balle  emportée  par  le  vent, 
Et  (pie  l'ange  de  l'Éternel  les  chasse  ! 

*(^)ue  leur  route  soit  ténébreuse  et  glissante, 
Et  que  l'ange  de  l'Éternel  les  poursuive  ! 

"Car  sans  cause  ils  m'ont  tendu  leur  filet  sur  une  fosse, 
Sans  cause  ils  l'ont  creusée  pour  m'ôter  la  vie. 

*Que  la  ruine  les  atteigne  à  l'improviste. 
Qu'ils  soient  pris  dans  le  filet  qu'ils  ont  tendu, 

650 


PSAUMES.  Ps.  35,0-21. 

Qu'ils  V  tombent  et  périssent  ! 

''Et  mon  àme  aura  de  la  joie  en  l'Eternel, 
De  l'allégresse  en  son  salut. 

'"Tous  mes  os  diront  :  Eternel  !  f[ui  peut,  comme  toi, 
Délivrer  le  malheureux  d'un  plus  fort  (jue  lui. 

Le  malheureux  et  le  pauvre  de  celui  qui  le  dépouille  ? 

"De  faux  témoins  se  lèvent  : 
Ils  m'interrogent  sur  ce  que  j'ignore. 

'*Ils  me  rendent  le  mal  pour  le  Lion  : 
Mon  àme  est  dans  l'abandon. 

'■'Et  moi,  quand  ils  étaient  malades,  je  levètais  un  sac, 
J'humiliais  mon  àme  par  le  jeûne. 

Je  priais  la  tète  ])enchée  sur  mon  sein. 

'''Comme  pour  un  ami,  pour  un  frère,  je  me  traînais  lentemcnl.  ; 
Comme  pour  le  deuil  dune  mère,  je  me  courbais  avec  tristesse. 

'*Puis,  quand  je  chancelle,  ils  se  réjouissent  et  s'assemblent. 
Ils  s'assemblent  à  mon  insu  pour  m'outrager. 
Ils  me  déchirent  sans  relâche; 

'*Avec  les  impies,  les  parasites  moqueurs, 
Ils  grincent  les  dents  contre  moi. 

''Seigneur  !  jusques  à  quand  le  verras-tu  ? 
Protège  mon  àme  contre  leurs  embûches. 
Ma  vie  contre  les  lionceaux  ! 

"'Je  te  louerai  dans  la  grande  assemblée. 
Je  te  célébrerai  au  milieu  d'un  peuple  nombreux. 

[sujet, 

''Que  ceux  (jui  sont  à  tort  mes  ennemis  ne  se  réjouissent  pas  à  mon 
Que  ceux  qui  me  haïssent  sans  cause  ne  m'insultent  pas  du  regard  ! 

^"Car  ils  tiennent  un  langage  qui  n'est  point  celui  de  la  paix, 
Ils  méditent  la  tromperie  contre  les  gens  tranquilles  du  |)ays. 

-'Ils  ouvrent  contre  moi  leur  bouche, 
Ils  disent  :  Ah  !  ah  !  nos  yeux  regardent  !  — 

^-Eternel,  tu  le  vois  !  ne  reste  pas  en  silence  ! 
Seigneur,  ne  t'éloigne  pas  de  moi  ! 

^"Réveille-toi,  réveille-toi  pour  me  faire  justice  ! 
Mon  Dieu  et  mon  Seigneur,  défends  ma  cause  ! 

-■•Juge-moi  selon  ta  justice.  Eternel,  mon  Dieu  ! 
Et  qu'ils  ne  se  réjouissent  pas  à  mon  sujet  ! 

*^Qu'ils  ne  disent  pas  dans  leur  cœur  :  Ah  !  voilà  ce  que  nous  voulions  . 
Qu'ils  ne  disent  |)as  :  Nous  l'avons  englouti  ! 

-*Que  tous  ensemble  ils  soient  honteux  et  confus 
Ceux  qui  se  réjouissent  de  mon  malheur  !  ' 

Qu'ils  revêtent  l'ignominie  et  l'opprobre 
Ceux  qui  s'élèvent  contre  moi  ! 

'"Qu'ils  aient  de  l'allégresse  et  de  la  joie 
Ceux  qui  prennent  plaisir  à  mon  innocence, 

Et  que  sans  cesse  ils  disent  :  Exalté  soit  l'Eternel, 

651 


Ps.  35, 2S-37,  ',.  PSAUMES. 

Qui  veut  la  paix  de  son  serviteur  ! 

-''Et  ma  langue  célébrera  ta  justice, 
Elle  dira  tous  les  jours  ta  louange. 

Psaume  36. 
'Au  chef  des  chantres.  Du  serviteur  de  l'Eternel,  de  David. 

^La  parole  impie  du  méchant  est  au  fond  de  mon  cœur; 
La  crainte  de  Dieu  n'est  pas  devant  ses  yeux. 

'Car  il  se  flatte  à  ses  propres  yeux. 
Pour  consommer  son  iniquité,  pour  assouvir  sa  haine. 

■*Les  paroles  de  sa  bouche  sont  fausses  et  trompeuses; 
Il  renonce  à  agir  avec  sagesse,  à  faire  le  bien. 

^11  médite  l'injustice  sur  sa  couche, 
Il  se  tient  sur  une  voie  qui  n'est  pas  bonne; 
Il  ne  repousse  pas  le  mal. 

^Éternel  !  ta  bonté  atteint  jusqu'aux  cieux. 
Ta  fidélité  jusqu'aux  nues. 

'Ta  justice  est  comme  les  montagnes  de  Dieu  ", 
Tes  jugements  sont  comme  le  grand  abîme. 
Eternel  !  tu  soutiens  les  hommes  et  les  bêtes. 

*  Combien  est  précieuse  ta  bonté,  ô  Dieu  ! 
A  l'ombre  de  tes  ailes  les  fils  de  l'homme  cherchent  un  refuge. 

^Ils  se  rassasient  de  l'abondance  de  ta  maison. 
Et  tu  les  abreuves  au  torrent  de  tes  délices. 

'"Car  auprès  de  toi  est  la  source  de  la  vie  ; 
Par  ta  lumière  nous  voyons  la  lumière. 

"Etends  ta  bonté  sur  ceux  qui  te  connaissent. 
Et  ta  justice  sur  ceux  dont  le  cœur  est  droit  ! 

'^Que  le  pied  de  l'orgueil  ne  m'atteigne  pas, 
Et  que  la  main  des  méchants  ne  me  fasse  pas  fuir  ! 

'•''Déjà  tombent  ceux  qui  commettent  l'iniquité; 
Ils  sont  renversés,  et  ils  ne  peuvent  se  relever. 

Psaume  37. 
'De  David. 

Ne  t'irrite  pas  contre  les  méchants, 
N'envie  pas  ceux  qui  font  le  mal. 

"Car  ils  sont  fauchés  aussi  vite  que  l'herbe, 
Et  ils  se  flétrissent  comme  le  gazon  vert. 

^Confie-toi  en  l'Éternel,  et  pratique  le  bien  ; 
Aie  le  pays  pour  demeure  et  la  fidélité  pour  pâture. 
''Fais  de  l'Éternel  tes  délices, 

a.  Les  plus  hautes  inontagries. 

652 


PSAUMES.  Ps.  S7,5-n. 

Et  il  te  donnera  ce  que  ton  cœur  désire. 

^Recommande  ton  sort  à  l'Eternel, 
Mets  en  lui  ta  confiance,  et  il  agira. 

''11  fera  paraître  ta  justice  comme  la  lumière, 
Et  ton  droit  comme  le  soleil  à  son  midi. 

'Garde  le  silence  devant  l'Eternel,  et  espère  en  lui; 

Ne  t'irrite  pas  contre  celui  qui  réussit  dans  ses  voies. 

Contre  l'homme  qui  vient  à  l)out  de  ses  mauvais  desseins. 

^Laisse  la  colère,  abandonne  la  fureur; 
Ne  t'irrite  pas,  ce  serait  mal  faire. 

'Car  les  méchants  seront  retranchés. 
Et  ceux  qui  espèrent  en  l'Eternel  posséderont  le  pays. 

'"Encore  un  peu  de  temps,  et  le  méchant  n'est  plus; 
Tu  regardes  le  lieu  où  il  était,  et  il  a  disparu. 

"Les  misérables  possèdent  le  pays. 
Et  ils  jouissent  abondamment  de  la  paix. 

'"Le  méchant  forme  des  projets  contre  le  jusie. 
Et  il  grince  les  dents  contre  lui. 

'^Le  Seigneur  se  rit  du  méchant. 
Car  il  voit  que  son  jour  arrive. 

'M.es  méchants  tirent  le  glaive, 
Ils  bandent  leur  arc, 

Pour  faire  tomber  le  malheureux  et  l'indioent. 
Pour  égorger  ceux  dont  la  voie  est  droite. 

'^Leur  glaive  entre  dans  leur  propre  cœur. 
Et  leurs  arcs  se  brisent. 

'^Mieux  vaut  le  peu  du  juste 
Que  l'abondance  de  beaucoup  de  méchants  ; 

"Car  les  bras  des  méchants  seront  brisés, 
Mais  l'Eternel  soutient  les  justes. 

'^L'Eternel  connaît  les  jours  des  hommes  intègres. 
Et  leur  héritage  dure  à  jamais. 

'^Ils  ne  sont  pas  confondus  au  temps  du  malheur. 
Et  ils  sont  rassasiés  aux  jours  de  la  famine. 

^''Mais  les  méchants  périssent. 
Et  les  ennemis  de  l'Eternel,  comme  les  plus  beaux  pâturages: 
Ils  s'évanouissent,  ils  s'évanouissent  en  fumée. 

^'Le  méchant  emprunte,  et  il  ne  rend  pas; 

65.3  '.2  * 


Ps.S7,ii-3i,  PSAUMES. 

Le  juste  est  compatissant,  et  il  donne. 

-"Car  ceux  que  bénit  TEternel  possèdent  le  pays, 
Et  ceux  qu'il  maudit  sont  retranchés. 

^^L'Eternel  affermit  les  pas  de  l'homme  °, 
Et  il  prend  plaisir  à  sa  voie  ; 

-■•S'il  tombe,  il  n'est  pas  terrassé. 
Car  l'Eternel  lui  prend  la  main. 

'-^J'ai  été  jeune,  j'ai  vieilli  ; 
Et  je  n'ai  point  vu  le  juste  abandonné, 
Ni  sa  postérité  mendiant  son  pain. 

^^Toujours  il  est  compatissant,  et  il  prête; 
Et  sa  postérité  est  bénie. 

^'Détourne-toi  du  mal,  fais  le  bien. 
Et  possède  à  jamais  ta  demeure. 
*^Car  l'Eternel  aime  la  justice. 
Et  il  n'abandonne  pas  ses  fidèles  ; 
Ils  sont  toujours  sous  sa  garde. 
Mais  la  postérité  des  méchants  est  retranchée. 

-'Les  justes  posséderont  le  pays, 
Et  ils  y  demeureront  à  jamais. 

'"La  bouche  du  juste  annonce  la  sagesse. 
Et  sa  langue  proclame  la  justice. 

''La  loi  de  son  Dieu  est  dans  son  cœur  ; 
Ses  pas  ne  chancellent  point. 

^'^Le  méchant  épie  le  juste. 
Et  il  cherche  à  le  faire  mourir. 

'"L'Eternel  ne  le  laisse  pas  entre  ses  mains, 
Et  il  ne  le  condamne  pas  quand  il  est  en  jugement. 

'■'Espère  en  l'Eternel,  garde  sa  voie. 
Et  il  t'élèvera  pour  que  tu  possèdes  le  pays  ; 
Tu  verras  les  méchants  retranchés. 

'^J'ai  vu  le  méchant  dans  toute  sa  puissance  ; 
11  s'étendait  comme  un  arbre  verdoyant. 

'*I1  a  passé,  et  voici,  il  n'est  plus  ; 
Je  le  cherche,  et  il  ne  se  trouve  plus. 

'"Observe  celui  qui  est  intègre,  et  regarde  celui  qui  est  droit; 
Car  il  y  a  une  postérité  pour  l'homme  de  paix. 

c   De  Ihonime  de  bien. 

654 


PSAUMES.  Ps.  87,38-38, 

^^Mais  les  rebelles  sont  tous  anéantis, 
La  postérité  des  méchants  est  retranchée. 

'"Le  salut  des  justes  vient  de  l'Eternel  ; 
Il  est  leur  protecteur  au  temps  de  la  détresse. 

^"L'Eternel  les  secourt  et  les  délivre  ; 
Il  les  délivre  des  méchants  et  les  sauve, 
Parce  qu'ils  cherchent  en  lui  leur  refuge. 

Psaume  38. 
'Psaume  de  David.  Pour  souvenir. 

^Eternel  !  ne  me  punis  pas  dans  ta  colère. 
Et  ne  me  châtie  pas  dans  ta  fureur. 

'Car  tes  flèches  m'ont  atteint, 
Et  ta  main  s'est  appesantie  sur  moi. 

*I1  n'y  a  rien  de  sain  dans  ma  chair  à  cause  de  ta  colère, 
Il  n'y  a  plus  de  vigueur  dans  mes  os  à  cause  de  mon  péché. 

^Car  mes  iniquités  s'élèvent  au-dessus  de  ma  tête  ; 
Comme  un  lourd  fardeau,  elles  sont  trop  pesantes  pour  moi. 

^Mes  plaies  sont  infectes  et  purulentes. 
Par  l'effet  de  ma  folie. 

'Je  suis  courbé,  abattu  au  dernier  point; 
Tout  le  jour  je  marche  dans  la  tristesse, 

*Car  un  mal  brûlant  dévore  mes  entrailles. 
Et  il  n'y  a  rien  de  sain  dans  ma  chair. 

Me  suis  sans  force,  entièrement  brisé; 
Le  trouble  de  mon  cœur  m'arrache  des  gémissements. 

'"Seigneur  !  tous  mes  désirs  sont  devant  toi. 
Et  mes  soupirs  ne  te  sont  point  cachés. 

".Mon  cœur  est  agité,  ma  force  m'abandonne. 
Et  la  lumière  de  mes  yeux  n'est  plus  même  avec  moi. 

''Mes  amis  et  mes  connaissances  s'éloignent  de  ma  plaie, 
Et  mes  proches  se  tiennent  à  l'écart. 

"Ceux  cjui  en  veulent  à  ma  vie  tendent  leurs  pièges  ; 
Ceux  qui  cherchent  mon  malheur  disent  des  méchancetés, 
Et  méditent  tout  le  jour  des  tromperies. 

'■•Et  moi,  je  suis  comme  un  sourd,  je  n'entends  pas  ; 
Je  suis  comme  un  muet,  qui  n'ouvre  pas  la  bouche. 

'^Je  suis  comme  un  homme  qui  n'entend  pas, 
Et  dans  la  bouche  duquel  il  n'y  a  point  de  réplique. 

'"Eternel  !  c'est  en  toi  que  j'espère  ; 
Tu  répondras,  Seigneur,  mon  Dieu  ! 

"Car  je  dis  :  Ne  permets  pas  qu'ils  se  réjouissent  à  mon  sujet, 
Qu'ils  s'élèvent  contre  moi,  si>  mon  pied  chancelle  ! 

'"Car  je  suis  près  de  tomber, 

655 


m. 


Ps.  38,19-39,1^.  PSAUMES. 

Et  ma  douleur  est  toujours  devant  moi. 

''Car  je  reconnais  mon  iniquité, 
Je  suis  dans  la  crainte  à  cause  de  mon  péché. 

^'Et  mes  ennemis  sont  pleins  de  vie,  pleins  de  force  ; 
Ceux  qui  me  haïssent  sans  cause  sont  nombreux. 

-'Ils  me  rendent  le  mal  pour  le  bien  ; 
Ils  sont  mes  adversaires,  parce  que  je  recherche  le  bien. 

*'^Ne  m'abandonne  pas.  Eternel  ! 
Mon  Dieu,  ne  t'éloigne  pas  de  moi  ! 

-'Viens  en  hâte  à  mon  secours. 
Seigneur,  mon  salut  ! 

Psaume  39. 

'Au  chef  des  chantres.  A  Jeduthun.  Psaume  de  David. 

-Je  disais  :  Je  veillerai  sur  mes  voies. 
De  peur  de  pécher  par  ma  langue  ; 
Je  mettrai  un  frein  à  ma  bouche, 
Tant  que  le  méchant  sera  devant  moi. 

'Je  suis  resté  muet,  dans  le  silence  ; 
Je  me  suis  tu,  quoique  malheureux  ; 
Et  ma  douleur  n'était  pas  moins  vive. 
"•Mon  cœur  brûlait  au  dedans  de  moi. 
Un  feu  intérieur  me  consumait, 

Et  la  parole  est  venue  sur  ma  langue. 

^Eternel  !  dis-moi  quel  est  le  terme  de  ma  vie. 
Quelle  est  la  mesure  de  mes  jours  ; 
Que  je  sache  combien  je  suis  fragile. 

^ Voici,  tu  as  donné  à  mes  jours  la  largeur  de  la  main, 
Et  ma  vie  est  comme  un  rien  devant  toi. 

Oui,  tout  homme  debout  n'est  qu'un  souffle.  —  Pause. 

^Oui,  l'homme  se  promène  comme  une  ombre, 
Il  s'agite  vainement  ; 

Il  amasse,  et  il  ne  sait  qui  recueillera. 

^Maintenant,  Seigneur,  que  puis-je  espérer? 
En  toi  est  mon  espérance. 

'Délivre-moi  de  toutes  mes  transgressions  ! 
Ne  me  rends  pas  l'opprobre  de  l'insensé  ! 

'"Je  reste  muet,  je  n'ouvre  pas  la  bouche. 
Car  c'est  toi  qui  agis. 

"Détourne  de  moi  tes  coups  ! 
Je  succombe  sous  les  attaques  de  ta  main. 

'-Tu  châties  l'homme  en  le  punissant  de  son  iniquité, 
Tu  détruis  comme  la  teigne  ce*qu'il  a  de  plus  cher. 
Oui,  tout  homme  est  un  souffle.  —  Pause. 

656 


PSAUMES.  Ps.S9. 13-40, 

'^Écoute  ma  prière,  Eternel,  et  prête  Toreille  à  mes  cris  ! 
Ne  sois  pas  insensible  à  mes  larmes  ! 

Car  je  suis  un  étranger  chez  toi. 
Un  habitant,  comme  tous  mes  pères. 

'^Détourne  de  moi  le  regard,  et  laisse-moi  respirer, 
Avant  que  je  m'en  aille  et  que  je  ne  sois  plus  ! 

Psaume  W. 
*Au  chef  des  chantres.  De  David.  Psaume. 

^J'avais  mis  en  l'Eternel  mon  espérance  ; 
Et  il  s'est  incliné  vers  moi,  il  a  écouté  mes  cris. 
^11  m'a  retiré  de  la  fosse  de  destruction. 
Du  fond  de  la  boue  ; 

Et  il  a  dressé  mes  pieds  sur  le  roc. 
Il  a  affermi  mes  pas. 

*I1  a  mis  dans  ma  bouche  un  cantique  nouveau, 
Une  louange  à  notre  Dieu  ; 

Beaucoup  l'ont  vu,  et  ont  eu  de  la  crainte. 
Et  ils  se  sont  confiés  en  l'Eternel. 

^Heureux  l'homme  qui  place  en  l'Eternel  sa  confiance. 
Et  qui  ne  se  tourne  pas  vers  les  hautains  et  les  menteurs  ! 
*Tu  as  multiplié,  Eternel,  mon  Dieu  ! 
Tes  merveilles  et  tes  desseins  en  notre  faveur  : 
Nul  n'est  comparable  à  toi  ; 

Je  voudrais  les  publier  et  les  proclamer. 
Mais  leur  nombre  est  trop  grand  pour  que  je  les  raconte. 

"Tu  ne  désires  ni  sacrifice  ni  oifrande. 
Tu  m'as  ouvert  les  oreilles  ; 

Tu  ne  demandes  ni  holocauste  ni  victime  expiatoire. 

*Alors  je  dis  :  Voici,  je  viens 
Avec  le  rouleau  du  livre  écrit  pour  moi. 
^Je  veux  faire  ta  volonté,  mon  Dieu  ! 
Et  ta  loi  est  au  fond  de  mon  cœur. 

'"J'annonce  la  justice  dans  la  grande  assemblée  ! 
Voici,  je  ne  ferme  ])as  mes  lèvres. 
Éternel,  tu  le  sais  ! 

"Je  ne  retiens  pas  dans  mon  cœur  ta  justice, 
Je  publie  ta  vérité  et  ton  salut; 

Je  ne  cache  pas  ta  bonté  et  ta  fidélité 
Dans  la  grande  assemblée. 

'-Toi,  Eternel  !  tu  ne  me  refuseras  pas  tes  compassions  ; 
Ta  bonté  et  ta  fidélité  me  garderont  toujours. 

'^Car  des  maux  sans  nombre  m'environnent; 
Les  châtiments  de  mes  iniquités  m'atteignent, 
Et  je  ne  puis  en  supporter  la  vue  ; 

657 


13. 


Ps.AO,i^-iLii.  PSAUMES. 

Ils  sont  plus  nombreux  que  les  cheveux  de  ma  tête, 
Et  mon  courage  m'abandonne. 

'"'Veuille  me  délivrer,  ô  Eternel  ! 
Eternel,  viens  en  hâte  à  mon  secours  ! 

'^Que  tous  ensemble  ils  soient  honteux  et  confus 
Ceux  qui  en  veulent  à  ma  vie  pour  l'enlever  ! 

Qu'ils  reculent  et  rougissent 
Ceux  qui  désirent  ma  perte  ! 

'* Qu'ils  soient  dans  la  stupeur  par  l'effet  de  leur  honte 
Ceux  qui  me  disent  :  Ah  !  ah  ! 

''Que  tous  ceux  qui  te  cherchent 
Soient  dans  l'allégresse  et  se  réjouissent  en  toi  ! 

Que  ceux  qui  aiment  ton  salut 
Disent  sans  cesse  :  Exalté  soit  l'Éternel  ! 

'^Moi,  je  suis  pauvre  et  indigent; 
Mais  le  Seigneur  pense  à  moi. 

Tu  es  mon  aide  et  mon  libérateur  : 
Mon  Dieu,  ne  tarde  pas  ! 

Psaume  kl- 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 

-Heureux  celui  qui  s'intéresse  au  pauvre  ! 
Au  jour  du  malheur  rÉternel  le  délivre  ; 

^L'Eternel  le  garde  et  lui  conserve  la  vie. 
Il  est  heureux  sur  la  terre, 

Et  tu  ne  le  livres  pas  au  bon  plaisir  de  ses  ennemis, 

^L'Eternel  le  soutient  sur  son  lit  de  douleur; 
Tu  le  soulages  dans  toutes  ses  maladies. 

^Je  dis  :  Eternel,  aie  pitié  de  moi  ! 
Guéris  mon  âme  !  car  j'ai  péché  contre  toi. 

^Mes  ennemis  disent  méchamment  de  moi  : 
Quand  mourra-t-il  ?  quand  périra  son  nom  ? 

"Si  quelqu'un  vient  me  voir,  il  prend  un  langage  faux, 
Il  recueille  des  sujets  de  médire  ; 
11  s'en  va,  et  il  parle  au  dehors. 

*Tous  mes  ennemis  chuchotent  entre  eux  contre  moi  ; 
Ils  pensent  que  mon  malheur  causera  ma  ruine  : 

'Il  est  dangereusement  atteint, 
Le  voilà  couché,  il  ne  se  relèvera  pas  ! 

'"Celui-là  même  avec  qui  j'étais  en  paix, 
Qui  avait  ma  confiance  et  qui  mangeait  mon  pain. 
Lève  le  talon  contre  moi. 

"Toi,  Eternel,  aie  pitié  de  moi  et  rétablis-moi  ! 
Et  je  leur  rendrai  ce  (pii  leur  est  dû. 

G58 


PSAUMES.  Ps.  41, 12-42,  a- 


'-Je  connaîtrai  que  tu  m'aimes, 
Si  mon  ennemi  ne  triomphe  pas  de  moi. 

"Tu  m'as  soutenu  à  cause  de  mon  intégrité, 
Et  tu  m'as  jilacé  pour  toujours  en  ta  présence. 


'■•béni    soit    l'éternel,    le    dieu    d'iSRAJîL,    d'éternité    en    éternité  !    AMEN 


AMEN 


c  I 


livre     DEUXIEME 

Psaume  42. 
'Au  chef  des  chantres.  Cantique  des  fds  de  Koré. 

"Comme  une  biche  soupire  après  des  courants  d'eau. 
Ainsi  mon  âme  soupire  après  toi,  ô  Dieu  ! 

^]\Ion  àme  a  soif  de  Dieu,  du  Dieu  vivant  : 
Quand  irai-je  et  paraîtrai-je  devant  la  face  de  Dieu  ? 

■•Mes  larmes  sont  ma  nourriture  jour  et  nuit, 
Pendant  qu'on  me  dit  sans  cesse  :  Où  est  ton  Dieu  ? 
^Je  me  rappelle  avec  effusion  de  cœur 
Quand  je  marchais  entouré  de  la  foule, 
Et  que  je  m'avançais  à  sa  tête  vers  la  maison  de  Dieu, 

Au  milieu  des  cris  de  joie  et  des  actions  de  grâces 
D'une  multitude  en  fête. 

*  Pourquoi  t'abats-tu,  mon  àme,  et  gémis-tu  au  dedans  de  moi  ? 
Espère  en  Dieu,  car  je  le  louerai  encore; 
Il  est  mon  salut  et  mon  Dieu. 

'Mon  Dieu  !  mon  àme  est  abattue  au  dedans  de  moi  : 
Aussi  c'est  à  toi  que  je  pense,  depuis  le  pays  du  .Jourdain, 
Depuis  l'Hermon,  depuis  la  montagne  de  Mitsear. 

*Un  flot  appelle  un  autre  flot  au  bruit  de  tes  ondées"^; 
Toutes  tes  vagues  et  tous  tes  Ilots  passent  sur  moi. 

'Le  jour,  l'Eternel  m'accordait  sa  grâce; 
La  nuit,  je  chantais  ses  louanges. 
J'adressais  une  prière  au  Dieu  de  ma  vie. 

'"Je  dis  à  Dieu,  mon  rocher  :  Pourquoi  m'oublies-tu? 
Pourquoi  dois-je  marcher  dans  la  tristesse, 
Sous  l'oppression  de  l'ennemi  ? 

"Mes  os  se  brisent  quand  mes  persécuteurs  m'outragent. 
En  me  disant  sans  cesse  :  Où  est  ton  Dieu  ? 

'-Pourquoi  t'abats-tu,  mon  àme,  et  gémis-tu  au  dedans  de  moi? 
Espère  en  Dieu,  car  je  le  louerai  encore; 
Il  est  mon  salut  et  mon  Dieu. 

a.  Iinaçe  du  malheur,  auquel  succède  bientôt  un  autre  malheur. 

659 


Ps.  43,1-44,1',.  PSAUMES. 

Psaume  43. 

'Rends-moi  justice,  ô  Dieu,  défends  ma  cause  contre  une  nation  infidèle  ! 
Délivre-moi  des  hommes  de  fraude  et  d'iniquité  ! 

"Toi,  mon  Dieu  protecteur,  pourquoi  me  repousses-tu  ? 
Pourquoi  dois-je  marcher  dans  la  tristesse. 
Sous  l'oppression  de  l'ennemi  ? 

'Envoie  ta  lumière  et  ta  fidélité  !  Qu'elles  me  guident, 
Qu'elles  me  conduisent  à  ta  montagne  sainte  et  à  tes  demeureS^! 

^J'irai  vers  l'autel  de  Dieu,  de  Dieu,  ma  joie  et  mon  allégresse. 
Et  je  te  célébrerai  sur  la  harpe,  ô  Dieu,  mon  Dieu  ! 

''Pourquoi  t'abats-tu,  mon  àme,  et  gémis-tu  au  dedans  de  moi  ? 
Espère  en  Dieu,  car  je  le  louerai  encore; 
Il  est  mon  salut  et  mon  Dieu. 

Psaume  44. 
'Au  chef  des  chantres.  Des  fils  de  Koré.  Cantique. 

^O  Dieu  !  nous  avons  entendu  de  nos  oreilles. 
Nos  pères  nous  ont  raconté 

Les  œuvres  que  tu  as  accomplies  de  leur  temps, 
Aux  jours  d'autrefois. 

"'De  ta  main  tu  as  chassé  des  nations  pour  les  établir. 
Tu  as  frappé  des  peuples  pour  les  étendre. 

■•Car  ce  n'est  point  par  leur  épée  qu'ils  se  sont  emparés  du  pays, 
Ce  n'est  point  leur  bras  qui  les  a  sauvés  ; 

Mais  c'est  ta  droite,  c'est  ton  bras,  c'est  la  lumière  de  ta  face, 
Parce  que  tu  les  aimais. 

^O  Dieu  !  tu  es  mon  roi  : 
Ordonne  la  délivrance  de  Jacob  ! 

*Avec  toi  nous  renversons  nos  ennemis. 
Avec  ton  nom  nous  écrasons  nos  adversaires. 

'Car  ce  n'est  pas  en  mon  arc  que  je  me  confie, 
Ce  n'est  pas  mon  épée  qui  me  sauvera  ; 

*Mais  c'est  toi  qui  nous  délivres  de  nos  ennemis, 
Et  qui  confonds  ceux  qui  nous  haïssent. 

"Nous  nous  glorifions  en  Dieu  chaque  jour. 
Et  nous  célébrerons  à  jamais  ton  nom.  —  Pause. 

'"Cependant  tu  nous  repousses,  tu  nous  couvres  de  honte, 
Tu  ne  sors  plus  avec  nos  armées  ; 

"Tu  nous  fais  reculer  devant  l'ennemi. 
Et  ceux  qui  nous  haïssent  enlèvent  nos  dépouilles. 

'-Tu  nous  livres  comme  des  brebis  à  dévorer, 
Tu  nous  disperses  parmi  les  nations. 

''Tu  vends  ton  peuple  pour  rien. 
Tu  ne  l'estimes  pas  à  une  grande  valeur. 

'*Tu  fais  de  nous  un  objet  d'opprobre  pour  nos  voisins, 

660 


PSAUMES.  Ps.  44,  IÔ-45,  c. 

De  moquerie  et  de  risée  pour  ceux  qui  nous  entourent  ; 

'^Tu  fais  de  nous  un  objet  de  sartasme  parmi  les  nations, 
Et  de  hochements  de  tête  parmi  les  ])euples. 

'*Ma  honte  est  toujours  deA'ant  moi, 
Et  hi  confusion  couvre  mon  visage, 

'"A  la  voix  de  celui  qui  m'insulte  et  m'outrage, 
A  la  vue  de  l'ennemi  et  du  vindicatif. 

"*Tout  cela  nous  arrive,  sans  que  nous  t'ayons  oublié. 
Sans  que  nous  ayons  ^  iolé  Ion  alliance  : 

"'Notre  cœur  ne  s'est  j)oint  détourné. 
Nos  pas  ne  se  sont  point  éloignés  de  ton  sentier, 

-"Pour  que  tu  nous  écrases  dans  la  demeure  des  chacals, 
Et  que  tu  nous  couvres  de  l'ombre  de  la  mort. 

-'Si  nous  avions  oublié  le  nom  de  notre  Dieu, 
Et  étendu  nos  mains  vers  un  dieu  étranger, 

--Dieu  ne  le  saurait-il  pas, 
Lui  qui  connaît  les  secrets  du  cœur? 

-■'Mais  c'est  à  cause  de  toi  qu'on  nous  égorge  tous  les  jours, 
Qu'on  nous  regarde  comme  des  brebis  destinées  à  la  boucherie. 

**Réveille-toi  !  Pourquoi  dors-tu.  Seigneur? 
Réveille-toi  !  ne  nous  repousse  pas  à  jamais  ! 

-^Pourquoi  caches-tu  ta  face  ? 
Pourquoi  oublies-tu  notre  misère  et  notre  oppression  ? 

"-^Car  notre  àme  est  abattue  dans  la  poussière, 
Notre  corps  est  attaché  à* la  terre. 

-'Lève-toi,  pour  nous  secourir  ! 
Délivre-nous  à  cause  de  ta  bonté  ! 

Psaume  45. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  les  lis.  Des  fils  de  Koré.  Cantique.  Chant  d'amour. 

^Des  paroles  pleines  de  charme  bouillonnent  dans  mon  cœur. 
Je  dis  :  Mon  œuvre  est  pour  le  roi  ! 

Que  ma  langue  soit  comme  la  plume  d'un  habile  écrivain  ! 

^Tu  es  le  plus  beau  des  fils  de  l'homme, 
La  grâce  est  répandue  sur  tes  lèvres  : 

C'est  pourquoi  Dieu  t'a  béni  pour  toujours. 

''Vaillant  guerrier,  ceins  ton  épée,  — 
Ma  parure  et  ta  gloire, 

^Oui,  ta  gloire  !  —  Sois  vainqueur,  monte  sur  ton  char. 
Défends  la  vérité,  la  douceur  et  la  justice, 

Et  que  ta  droite  se  signale  |)ar  de  merveilleux  exploits  ! 
HY^s  ilèches  sont  aiguës  ; 
Des  peuples  tomberont  sous  toi  ; 

Elles  perceront  le  cœur  des  ennemis  du  roi. 

661 


Ps.  45,1-^^6,8.  PSAUMES.  "    . 

"Dieu  a  établi  ton  trône  pour  toujours  ; 
Le  sceptre  de  ton  règne  est  un  sceptre  d'équité. 

*Tu  aimes  la  justice,  et  tu  hais  la  méchanceté  : 
C'est  pourquoi  Dieu,  ton  Dieu  t'a  oint 
D'une  huile  de  joie,  par  privilège  sur  tes  collègues  ". 

^La  myrrhe,  l'aloès  et  la  casse  parfument  tous  tes  vêtements  ; 
Dans  les  palais  d'ivoire  les  instruments  à  cordes  te  réjouissent. 

'"Des  fdles  de  roi  sont  parmi  tes  bien-aimées  ; 
La  reine  est  à  ta  droite,  parée  d'or  d'Ojihir. 

"Ecoute,  ma  fdle,  vois,  et  prête  l'oreille; 
Oublie  ton  peuple  et  la  maison  de  ton  père. 

'"-Le  roi  porte  ses  désirs  sur  ta  beauté  : 
Puisqu'il  est  ton  Seigneur,  rends-lui  tes  hommages. 

*^Et,  avec  des  présents,  la  fdle  de  Tyr, 
Les  plus  riches  du  peuple  rechercheront  ta  faveur. 

'^Toute  resplendissante  est  la  fdle  du  roi  dans  l'intérieur  du  palais  ; 
Elle  porte  un  vêtement  tissu  d'or. 

'^Elle  est  présentée  au  roi,  vêtue  de  ses  habits  brodés, 
Et  suivie  des  jeunes  filles  ses  compagnes,  qui  sont  amenées  auprès  de  toi  ; 

'*0n  les  introduit  au  milieu  des  réjouissances  et  de  l'allégresse, 
Elles  entrent  dans  le  palais  du  roi. 

'^Tes  enfants  prendront  la  place  de  tes  pères; 
Tu  les  établiras  princes  dans  tout  le  pays. 

'Me  rappellerai  ton  nom  dans  tous  les  âges  : 
Aussi  les  peuples  te  loueront  éternellement  et  à  jamais. 

Psaume  -'t6. 
'Au  chef  des  chantres.  Des  fds  de  Koré.  Sur  alamoth.  Cantique. 

^Dieu  est  pour  nous  un  refuge  et  un  appui. 
Un  secours  qui  ne  manque  jamais  dans  la  détresse. 

'C'est  pourquoi  nous  sommes  sans  crainte  quand  la  terre  est  boule- 
Et  que  les  montagnes  chancellent  au  cœur  des  mers,  [versée, 

■•Quand  les  flots  de  la  mer  mugissent,  écument. 
Se  soulèvent  jusqu'à  faire  trembler  les  montagnes.  —  Pause. 

^11  est  un  fleuve  dont  les  courants  réjouissent  la  cité  de  Dieu, 
Le  sanctuaire  des  demeures  du  Très-Haut. 

"Dieu  est  au  milieu  d'elle  :  elle  n'est  point  ébranlée; 
Dieu  la  secourt  dès  l'aube  du  matin, 

"Des  nations  s'agitent,  des  royaumes  s'ébranlent; 
Il  fait  entendre  sa  voix  :  la  terre  se  fond  d'épouvante. 

^L'Eternel  des  armées  est  avec  nous. 
Le  Dieu  de  Jacob  est  pour  nous  une  haute  retraite.  —  Pause. 

a.   Tes  collègues,  les  autres  rois. 

662 


PSAUMES.  Ps.  46,9-48.6. 

^Venez,  contemplez  les  œuvres  de  rÉternelj 
Les  ravages  qu'il  a  opérés  sur  la  terre  ! 

'"C'est  lui  qui  a  fait  cesser  les  combats  jusqu'au  bout  de  la  terre  ; 
Il  a  brisé  l'arc,  et  il  a  rompu  la  lance, 
Il  a  consumé  par  le  feu  les  chars  de  guerre.  — 

"Arrêtez,  et  sachez  que  je  suis  Dieu  : 
Je  domine  sur  les  nations,  je  domine  sur  la  terre.  — 

'-L'Eternel  des  armées  est  avec  nous, 
Le  Dieu  de  Jacob  est  pour  nous  une  haute  retraite.  —  Pause. 

Psaume  47. 
'Au  chef  des  chantres.  Des  fils  de  Koré.  Psaume. 

-Vous  tous,  peuples,  battez  des  mains  ! 
Poussez  vers  Dieu  des  cris  de  joie  ! 

^Car  l'Eternel,  le  Très-Haut,  est  redoutable, 
Il  est  un  grand  roi  sur  toute  la  terre. 

*I1  nous  assujettit  des  peuples, 
11  met  des  nations  sous  nos  pieds  ; 

^11  nous  choisit  notre  héritage, 
La  gloire  de  Jacob  qu'il  aime.  —  Pause. 

*Dieu  monte  au  milieu  des  cris  de  triomphe, 
L'Eternel  s'avance  au  son  de  la  trompette. 

"Chantez  à  Dieu,  chantez  ! 
Chantez  à  notre  roi,  chantez  ! 

*Car  Dieu  est  roi  de  toute  la  terre  ; 
Chantez  un  cantique  ! 

'Dieu  règne  sur  les  nations. 
Dieu  a  pour  siège  son  saint  trône. 

'"Les  princes  des  peuples  se  réunissent 
Au  peuple  du  Dieu  d'Abraham  ; 

Car  à  Dieu  sont  les  boucliers  °  de  la  terre  : 
Il  est  souverainement  élevé. 

Psaume  4S. 
'Cantique.  Psaume  des  fds  de  Koré. 

-L'Eternel  est  grand,  il  est  l'objet  de  toutes  les  louanges. 
Dans  la  ville  de  notre  Dieu,  sur  sa  montagne  sainte. 

•'Belle  est  la  colline,  joie  de  toute  la  terre,  la  montagne  de  Sion  ; 
Le  côté  septentrional,  c'est  la  ville  du  grand  roi. 

""Dieu,  dans  ses  palais,  est  connu  pour  une  haute  retraite. 

'^Car  voici,  les  rois  s'étaient  concertés  : 
Ils  n'ont  fait  que  passer  ensemble, 
'^lls  ont  regardé,  tout  stupéfaits, 

a.  Les  bouciiers,  les  puissauts,  les  princes. 

663 


Ps.  48,1-49,10.  PSAUMES. 

Ils  ont  eu  peur,  et  ont  pris  la  fuite. 
'Là  un  tremblement  les  a  saisis, 
Comme  la  douleur  d'une  femme  qui  accouche. 

*Ils  ont  été  chassés  comme  par  le  vent  d'orient, 
Qui  brise  les  navires  de  Tarsis. 

^Ce  que  nous  avions  entendu  dire,  nous  l'avons  vu 
Dans  la  ville  de  l'Eternel  des  armées. 
Dans  la  ville  de  notre  Dieu  : 

Dieu  la  fera  subsister  à  toujours.  —  Pause. 

"O  Dieu,  nous  pensons  à  ta  bonté  ! 
Au  milieu  de  ton  temple. 
"Comme  ton  nom,  ô  Dieu  ! 
Ta  louange  retentit  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre  ; 
Ta  droite  est  pleine  de  justice  : 
'^La  montagne  de  Sion  se  réjouit. 
Les  filles  de  Juda  sont  dans  l'allégresse, 
A  cause  de  tes  jugements. 

'^Parcourez  Sion,  parcourez-en  l'enceinte, 
Com|)tez  ses  tours, 

'^Observez  son  rempart. 
Examinez  ses  palais, 

Pour  le  raconter  à  la  génération  future. 

'^ Voilà  le  Dieu  qui  est  notre  Dieu  éternellement  et  à  jamais; 
Il  sera  notre  guide  jusqu'à  la  mort. 

Psaume  49. 
'Au  chef  des  chantres.  Des  fils  de  Koré.  Psaume. 

"Ecoutez  ceci,  vous  tous  peuples. 
Prêtez  l'oreille,  vous  tous  habitants  du  monde, 

^Petits  et  grands, 
Riches  et  pauvres  ! 

''Ma  bouche  va  faire  entendre  des  paroles  sages. 
Et  mon  cœur  a  des  pensées  pleines  de  sens. 

^Je  prête  l'oreille  aux  sentences  qui  me  sont  inspirées. 
J'ouvre  mon  chant  au  son  de  la  harpe. 

^Pourquoi  craindrais-je  aux  jours  du  malheur. 
Lorsque  l'iniquité  de  mes  adversaires  m'enveloppe  ? 

'Ils  ont  confiance  en  leurs  biens. 
Et  se  glorifient  de  leur  grande  richesse. 

*Ils  ne  peuvent  se  racheter  l'un  l'autre, 
Ni  donner  à  Dieu  le  prix  du  rachat. 

^Le  rachat  de  leur  àme  est  cher, 
Et  n'aura  jamais  lieu  ; 

'"Ils  ne  vivront  pas  toujours, 

664 


PSAUMES.  Ps.  49, 11-50, 7. 

Ils  n'éviteront  pas  la  vue  de  la  fosse. 
"Car  ils  la  verront  :  les  sages  meurent, 
L'insensé  et  le  stupide  périssent  également, 
Et  ils  laissent  à  d'autres  leurs  biens. 

'-Ils  s'imaginent  que  leurs  maisons  seront  éternelles, 
Oue  leurs  demeures  subsisteront  d'âge  en  âge, 
Eux  dont  les  noms  sont  honorés  sur  la  terre. 

'^Mais  l'homme  qui  est  en  honneur  n'a  point  de  durée. 
Il  est  semblable  aux  bêtes  que  l'on  égorge. 

'*Telle  est  leur  voie,  leur  folie, 
Et  ceux  qui  les  suivent  se  plaisent  à  leurs  discours.  —  Pause. 
''Comme  un  troupeau,  ils  sont  mis  dans  le  séjour  des  morts, 
La  mort  en  fait  sa  pâture, 

Et  bientôt  les  hommes  droits  les  foulent  aux  pieds. 
Leur  beauté  s'évanouit,  le  séjour  des  morts  est  leur  demeure. 
'^Mais  Dieu  sauvera  mon  àme  du  séjour  des  morts, 
Car  il  me  prendra  sous  sa  protection.  —  Pause. 

'^Ne  sois  pas  dans  la  crainte  parce  qu'un  homme  s'enrichit. 
Parce  cjue  les  trésors  de  sa  maison  se  multiplient  ; 

"'Car  il  n'emporte  rien  en  mourant. 
Ses  trésors  ne  descendent  point  après  lui, 

'^11  aura  beau  s'estimer  heureux  pendant  sa  vie. 
On  aura  beau  te  louer  des  jouissances  que  tu  te  donnes, 

'-"Tu  iras  néanmoins  au  séjour  de  tes  pères. 
Qui  jamais  ne  reverront  la  lumière. 

-'L'homme  qui  est  en  honneur,  et  qui  n'a  pas  d'intelligence. 
Est  semblable  aux  bêtes  que  l'on  égorge. 

Psaume  50. 
Psaume  d'Asaph. 

Dieu,  Dieu,  l'Eternel,  parle,  et  convoque  la  terre, 
Depuis  le  soleil  levant  jusqu'au  soleil  couchant. 

-De  Sion,  beauté  parfaite. 
Dieu  resplendit. 

'Il  vient,  notre  Dieu,  il  ne  reste  pas  en  silence  ; 
Devant  lui  est  un  feu  dévorant. 
Autour  de  lui  une  violente  tempête. 

*II  crie  vers  les  cieux  en  haut. 
Et  vers  la  terre,  pour  juger  son  peuple  : 

'Rassemblez-moi  mes  fidèles. 
Qui  ont  fait  alliance  avec  moi  par  le  sacrifice  !  — 

^Et  les  cieux  ])ublieront  sa  justice, 
Car  c'est  Dieu  qui  est  juge.  —  Pause. 

"Écoute,  mon  peuple  !  et  je  parlerai; 

665 


Ps.50,s-5Li.  PSAUMES. 

Israël  !  et  je  t'avertirai. 
Je  suis  Dieu,  ton  Dieu. 

'^Ce  n'est  pas  pour  tes  sacrifices  que  je  te  fais  des  reproches  : 
Tes  holocaustes  sont  constamment  devant  moi. 

'Je  ne  prendrai  pas  un  taureau  dans  ta  maison, 
Ni  des  boucs  dans  tes  bergeries. 

'"Car  tous  les  animaux  des  forêts  sont  à  moi, 
Toutes  les  bêtes  des  montagnes  par  milliers  ; 

''Je  connais  tous  les  oiseaux  des  montagnes, 
Et  tout  ce  qui  se  meut  dans  les  champs  m'appartient. 

'^Si  j'avais  faim,  je  ne  te  le  dirais  pas. 
Car  le  monde  est  à  moi  et  tout  ce  qu'il  renferme. 

'■''Est-ce  que  je  mange  la  chair  des  taureaux  ? 
Est-ce  que  je  bois  le  sang  des  boucs  ? 

'■*  Offre  pour  sacrifice  à  Dieu  des  actions  de  grâces, 
Et  accomplis  tes  vœux  envers  le  Très-Haut. 

'^Et  invoque-moi  au  jour  de  la  détresse  ; 
Je  te  délivrerai,  et  tu  me  glorifieras. 

'^Et  Dieu  dit  au  méchant  : 
Quoi  donc  !  tu  énumères  mes  lois. 
Et  tu  as  mon  alliance  à  la  bouche, 

'"Toi  qui  hais  les  avis, 
Et  qui  jettes  mes  paroles  derrière  toi  ! 

"^Si  tu  vois  un  voleur,  tu  te  plais  avec  lui, 
Et  ta  part  est  avec  les  adultères. 

''Tu  livres  ta  bouche  au  mal. 
Et  ta  langue  est  un  tissu  de  tromperies. 

^"Tu  t'assieds,  et  tu  parles  contre  ton  frère. 
Tu  diffames  le  fils  de  ta  mère. 

-'Voilà  ce  que  tu  as  fait,  et  je  me  suis  tu. 
Tu  t'es  imaginé  que  je  te  ressemblais  ; 

Mais  je  vais  te  reprendre,  et  tout  mettre  sous  tes  yeux. 

"Prenez-y  donc  garde,  vous  qui  oubliez  Dieu, 
De  peur  que  je  ne  déchire,  sans  que  personne  délivre. 

^•' Celui  qui  offre  pour  sacrifice  des  actions  de  grâces  me  glorifie, 
Et  â  celui  qui  veille  sur  sa  voie 
Je  ferai  voir  le  salut  de  Dieu. 

Psaume  5i. 

'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David.  -Lorsque  Nathan  le  prophète  vint 
à  lui,  après  que  David  fut  allé  vers  Bath-Schéba. 

'0  Dieu  !  aie  pitié  de  moi  dans  ta  bonté  ; 
Selon  ta  grande  miséricorde,  efface  mes  transgressions; 

*  Lave-moi  complètement  de  mon  iniquité, 
Et  purifie-moi  de  mon  péché. 

666 


PSAUMES.  Ps.  51.5-52,0. 

^Car  je  reconnais  mes  transgressions, 
Et  mon  péché  est  constamment  devant  moi. 

^J'ai  péché  contre  toi  seul. 
Et  j'ai  fait  ce  qui  est  mal  à  tes  yeux. 

En  sorte  que  tu  seras  juste  clans  ta  sentence, 
Sans  reproche  dans  ton  jugement. 

'Voici,  je  suis  né  dans  l'iniquité. 
Et  ma  mère  m'a  conçu  dans  le  péché. 

*Mais  tu  veux  que  la  vérité  soit  au  lond  du  cœur  : 
Fais  donc  pénétrer  la  sagesse  au  dedans  de  moi  ! 

^Purifie-moi  avec  Thysope",  et  je  serai  pur; 
Lave-moi,  et  je  serai  plus  blanc  que  la  neige. 

'"Annonce-moi  l'allégresse  et  la  joie, 
Et  les  os  que  tu  as  brisés  se  réjouiront. 

"Détourne  ton  regard  de  mes  péchés. 
Efface  toutes  mes  iniquités. 

'-0  Dieu  !  crée  en  moi  un  cœur  pur. 
Renouvelle  en  moi  un  esprit  bien  disposé. 

''Ne  me  rejette  pas  loin  de  ta  face, 
Ne  me  retire  pas  ton  esprit  saint. 

'■'Rends-moi  la  joie  de  ton  salut. 
Et  qu'un  esprit  de  bonne  volonté  me  soutienne  ! 

'^J'enseignerai  tes  voies  à  ceux  qui  les  transgressent. 
Et  les  pécheurs  reviendront  à  toi. 

"'O  Dieu,  Dieu  de  mon  salut  !  délivre-moi  du  sang  versé, 
Et  ma  langue  célébrera  ta  miséricorde. 

''Seigneur!  ouvre  mes  lèvres. 
Et  ma  bouche  publiera  ta  louange. 

"*Si  tu  eusses  voulu  des  sacrifices,  je  t'en  aurais  offert  ; 
Mais  tu  ne  prends  point  plaisir  aux  holocaustes. 

"Les  sacrifices  qui  sont  agréables  à  Dieu,  c'est  un  esprit  brisé. 
0  Dieu  !  tu  ne  dédaignes  pas  un  cœur  brisé  et  contrit. 

-"Répands  par  ta  grâce  tes  bienfaits  sur  Sion, 
Bâtis  les  murs  de  Jérusalem  ! 

^' Alors  tu  agréeras  des  sacrifices  de  justice*. 
Des  holocaustes  et  des  victimes  tout  entières  ; 
Alors  on  offrira  des  taureaux  sur  ton  autel. 

Psaume  52. 

'Au  chef  des  chantres.  Cantique  de  David.  ^A  l'occasion  du  rapport  que 
Doëg,  l'Edomite,  vint  faire  à  Saiil,  en  lui  disant  :  David  s'est  rendu  dans  la 
maison  d'Achiniclcc. 

a.  Allusion  :ui  mude  do  purifiratiori  employé  à  l'égard  des  lépreux  :    on  faisait  sur  eux  des  aspersions  avec 
une  branche  d'hysope,  trempée  dans  le  sang  d'un  passereau.  b.   Selon  les  ordonnances  de  la  loi. 


6G7 


Ps.  52, 3-5S,  1.  PSAUMES. 

^Pourquoi  te  glorifîes-tu  de  ta  méchanceté,  tyran  ? 
La  bonté  de  Dieu  subsiste  toujours. 

*Ta  langue  n'invente  que  malice, 
Comme  un  rasoir  affilé,  fourbe  que  tu  es  ! 

^Tu  aimes  le  mal  plutôt  que  le  bien. 
Le  mensonge  plutôt  que  la  droiture  ;  —  Pause. 

*Tu  aimes  toutes  les  paroles  de  destruction, 
Langue  trompeuse  ! 

'Aussi  Dieu  t'abattra  pour  toujours, 
11  te  saisira  et  t'enlèvera  de  ta  tente  ; 

11  te  déracinera  de  la  terre  des  vivants.  —  Pause. 
*Les  justes  le  verront,  et  auront  de  la  crainte, 
Et  ils  feront  de  lui  le  sujet  de  leurs  moqueries  : 

'*  Voilà  l'homme  qui  ne  prenait  point  Dieu  ])our  protecteur, 
Mais  qui  se  confiait  en  ses  grandes  richesses. 
Et  qui  triomphait  dans  sa  malice  ! 

'"Et  moi,  je  suis  dans  la  maison  de  Dieu  comme  un  olivier  verdoyant. 
Je  me  confie  dans  la  bonté  de  Dieu,  éternellement  et  à  jamais. 

"Je  te  louerai  toujours,  parce  que  tu  as  agi  ; 
Et  je  veux  espérer  en  ton  nom,  parce  qu'il  est  favorable, 
En  présence  de  tes  fidèles. 

Psaume  53. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  la  flûte.  Cantique  de  David. 

*  L'insensé  dit  en  son  cœur  :  Il  n'y  a  point  de  Dieu  ! 
Ils  se  sont  corrompus,  ils  ont  commis  des  iniquités  abominables  ; 
11  n'en  est  aucun  qui  fasse  le  bien. 

^Dieu,  du  haut  des  cieux,  regarde  les  fils  de  l'homme, 
Pour  voir  s'il  y  a  quelqu'un  qui  soit  intelligent, 
Qui  cherche  Dieu. 

■•Tous  sont  égarés,  tous  sont  pervertis  ; 
11  n'en  est  aucun  qui  fasse  le  bien. 
Pas  même  un  seul. 

^Ceux  qui  commettent  l'iniquité  ont-ils  perdu  le  sens  ? 
Ils  dévorent  mon  peuple,  ils  le  prennent  pour  nourriture  ; 
Ils  n'invoquent  point  Dieu. 

^Alors  ils  trembleront  d'épouvante, 
Sans  qu'il  y  ait  sujet  d'épouvante  ; 

Dieu  dispersera  les  os  de  ceux  qui  campent  contre  toi  ; 
Tu  les  confondras,  car  Dieu  les  a  rejetés. 

'Oh  !  qui  fera  partir  de  Sion  la  délivrance  d'Israël  '^ 
Quand  Dieu  ramènera  les  captifs  de  son  peuple, 
Jacob  sera  dans  l'allégresse,  Israël  se  réjouira. 

6G8 


PSAUMES.  Ps.  54,1-55,11. 


Psaume  54. 


'Au   chef  des   chantres.   Avec  instruments  à  cordes.   Cantique   de   David. 
-Lorsque  les  Ziphiens  vinrent  dire  à  Saul  :  David  n'est-il  pas  caché  parmi 


'O  Dieu  !  sauve-moi  par  ton  nom, 
Et  rends-moi  justice  par  ta  puissance  ! 

■•O  Dieu  !  écoute  ma  prière, 
Prête  l'oreille  aux  paroles  de  ma  bouche  ! 

^Car  des  étrangers  se  sont  levés  contre  moi, 
Des  hommes  violents  en  veulent  à  ma  vie  ; 

Ils  ne  portent  pas  leurs  pensées  sur  Dieu.  —  Pause. 

*  Voici,  Dieu  est  mon  secours. 
Le  Seigneur  est  le  soutien  de  mon  âme. 

'Le  mal  retombera  sur  mes  adversaires; 
Anéantis-les,  dans  ta  fidélité  ! 

'.Je  t'offrirai  de  bon  cœur  des  sacrifices  ; 
Je  louerai  ton  nom,  ô  Eternel  !  car  il  est  favorable, 

'Car  il  me  délivre  de  toute  détresse, 
Et  mes  yeux  se  réjouissent  à  la  vue  de  mes  ennemis. 

Psaume  55. 
'Au  chef  des  chantres.  Avec  instruments  à  cordes.  Cantique  de  David. 

-0  Dieu  !  prête  l'oreille  à  ma  prière. 
Et  ne  te  dérobe  pas  à  mes  supplications  ! 

^Ecoute-moi,  et  réponds-moi  ! 
J'erre  çà  et  là  dans  mon  chagrin  et  je  m'agite, 

*A  cause  de  la  voix  de  l'ennemi  et  de  l'oppression  du  méchant  ; 
Car  ils  font  tomber  sur  moi  le  malheur, 
Et  me  poursuivent  avec  colère. 

^Mon  cœur  tremble  au  dedans  de  moi. 
Et  les  terreurs  de  la  mort  me  surprennent; 

^La  crainte  et  l'épouvante  m'assaillent. 
Et  le  frisson  m'enveloppe. 

'Je  dis  :  Oh  !  si  j'avais  les  ailes  de  la  colombe, 
Je  m'envolerais,  et  je  trouverais  le  repos  ; 

^'Voici,  je  fuirais  bien  loin, 
J'irais  séjourner  au  désert;  —  Pause. 

"Je  m'échapperais  en  toute  hâte, 
Plus  rapide  que  le  vent  impétueux,  que  la  tempête. 

'"Réduis  à  néant,  Seigneur,  divise  leurs  langues  ! 
Car  je  vois  dans  la  ville  la  violence  et  les  querelles; 

"  Elles  en  font  jour  et  nuit  le  tour  sur  les  murs  ; 
L'iniquité  et  la  malice  sont  dans  son  sein  ; 

6G9  43  • 


Ps.  55, 12-56, 5.  PSAUMES. 

'"La  méchanceté  est  au  milieu  d'elle, 
Et  la  fraude  et  la  tromperie  ne  quittent  point  ses  places. 

'^Ce  n'est  pas  un  ennemi  qui  m'outrage,  je  le  supporterais; 
Ce  n'est  pas  mon  adversaire  qui  s'élève  contre  moi, 
Je  me  cacherais  devant  lui. 

'■* C'est  toi,  que  j'estimais  mon  égal. 
Toi,  mon  confident  et  mon  ami  ! 

'^Ensemble  nous  vivions  dans  une  douce  intimité, 
Nous  allions  avec  la  foule  à  la  maison  de  Dieu  ! 

'*Que  la  mort  les  surprenne. 
Qu'ils  descendent  vivants  au  séjour  des  morts  ! 

Car  la  méchanceté  est  dans  leur  demeure,  au  milieu  d'eux. 

''Et  moi,  je  crie  à  Dieu, 
Et  l'Eternel  me  sauvera. 

'■  Le  soir,  le  matin,  et  à  midi,  je  soupire  et  je  gémis, 
Et  il  entendra  ma  voix. 

'^11  me  délivrera  de  leur  approche  et  me  rendra  la  paix, 
Car  ils  sont  nombreux  contre  moi. 
-"Dieu  entendra,  et  il  les  humiliera. 
Lui  qui  de  toute  éternité  est  assis  sur  son  trône  ;  —  Pause. 

Car  il  n'y  a  point  en  eux  de  changement, 
Et  ils  ne  craignent  point  Dieu. 

-'Il"  porte  la  main  sur  ceux  qui  étaient  en  paix  avec  lui, 
Il  viole  son  alliance  ; 

--Sa  bouche  est  plus  douce  que  la  crème, 
Mais  la  guerre  est  dans  son  cœur  ; 

Ses  paroles  sont  plus  onctueuses  que  l'huile, 
Mais  ce  sont  des  épées  nues. 

^^  Remets  ton  sort  à  l'Eternel,  et  il  te  soutiendra. 
Il  ne  laissera  jamais  chanceler  le  juste. 

-■'Et  toi,  ô  Dieu  !  tu  les  feras  descendre  au  fond  de  la  fosse; 
Les  hommes  de  sang  et  de  fraude 
N'atteindront  pas  la  moitié  de  leurs  jours. 
C'est  en  toi  que  je  me  confie. 

Psaume  56. 

'Au  chef  des  chantres.  Sur  «  Colombe  des  térébinthes  lointains  ».  Hymne 
de  David.  Lorsque  les  Philistins  le  saisirent  à  Gath. 

-Aie  pitié  de  moi,  ô  Dieu  !  car  des  hommes  me  harcèlent, 
Tout  le  jour  ils  me  font  la  guerre,  ils  me  tourmentent. 

^Tout  le  jour  mes  adversaires  me  harcèlent  ; 
Ils  sont  nombreux,  ils  me  font  la  guerre  comme  des  hautains. 

^Quand  je  suis  dans  la  crainte. 
En  toi  je  me  confie. 

^Jc  me  glorifierai  en  Dieu,  en  sa  parole; 

tt.  IL  relui  dont  il  est  parlé  au  verset  14. 

670 


PSAUMES.  Ps.  56,0-57,1. 

Je  me  confie  en  Dieu,  je  ne  crains  rien  : 
Que  peuvent  me  faire  des  hommes? 

*Sans  cesse  ils  portent  atteinte  à  mes  droits, 
Ils  n'ont  à  mon  égard  que  de  mauvaises  pensées. 

'Ils  complotent,  ils  épient,  ils  observent  mes  traces, 
Parce  qu'ils  en  veulent  à  ma  vie. 

*C'est  par  l'iniquité  qu'ils  espèrent  échapper  : 
Dans  ta  colère,  ô  Dieu,  précipite  les  peuples! 

"Tu  comptes  les  pas  de  ma  vie  errante; 
Recueille  mes  larmes  dans  ton  outre  : 
Ne  sont-elles  pas  inscrites  dans  ton  livre? 

'"Mes  ennemis  reculent,  au  jour  où  je  crie  ; 
Je  sais  que  Dieu  est  pour  moi. 

"Je  me  glorifierai  en  Dieu,  en  sa  parole  ; 
Je  me  glorifierai  en  l'Eternel,  en  sa  parole  ; 

'-Je  me  confie  en  Dieu,  je  ne  crains  rien  : 
Que  peuvent  me  faire  des  hommes  ? 

'^0  Dieu  !  je  dois  accomplir  les  vœux  que  je  t'ai  faits  ; 
Je  t'offrirai  des  actions  de  grâces. 

'^Car  tu  as  délivré  mon  âme  de  la  mort, 
Tu  as  garanti  mes  pieds  de  la  chute. 

Afin  que  je  marche  devant  Dieu,  à  la  lumière  des  vivants. 

Psaume  57. 

'Au  chef  des  chantres.   «  Ne  détruis  pas.  »  Hymne  de  David.  Lorsqu'il  se 
réfugia  dans  la  caverne,  poursuivi  par  Saiil. 

*Aie  pitié  de  moi,  ô  Dieu,  aie  pitié  de  moi  ! 
Car  en  toi  mon  àme  cherche  un  refuge  ; 

Je  cherche  un  refuge  à  l'ombre  de  tes  ailes, 
Jusqu'à  ce  que  les  calamités  soient  passées. 
^Je  crie  au  Dieu  Très-Haut, 
Au  Dieu  qui  agit  en  ma  faveur. 
■'Il  m'enverra  du  ciel  le  salut, 
Tandis  que  mon  persécuteur  se  répand  en  outrages  ;  —  Pause. 
Dieu  euA^erra  sa  bonté  et  sa  fidélité. 
^Mon  àme  est  parmi  des  lions  ; 
Je  suis  couché  au  milieu  de  gens  qui  vomissent  la  flamme, 

Au  milieu  d'hommes  qui  ont  pour  dents  la  lance  et  les  flèches. 
Et  dont  la  langue  est  un  glaive  tranchant. 
*  Elève-toi  sur  les  cieux,  ô  Dieu  ! 
Que  ta  gloire  soit  sur  toute  la  terre  ! 

'Ils  avaient  tendu  un  filet  sous  mes  pas  : 
Mon  àme  se  courbait  ; 

071 


Ps.  57,8-59,3.  PSAUMES. 

Ils  avaient  creusé  une  fosse  devant  moi  : 
Ils  y  sont  tombés.  —  Pause. 

^Mon  cœur  est  affermi,  ô  Dieu  !  mon  cœur  est  affermi  ; 
Je  chanterai,  je  ferai  retentir  mes  instruments. 

'Réveille-toi,  mon  âme  !  réveillez-vous,  mon  luth  et  ma  harpe! 
Je  réveillerai  l'aurore. 

'"Je  te  louerai  parmi  les  peuples,  Seigneur  ! 
Je  te  chanterai  parmi  les  nations. 

"Car  ta  bonté  atteint  jusqu'aux  cieux. 
Et  ta  fidélité  jusqu'aux  nues. 

'-Elève-toi  sur  les  cieux,  ô  Dieu  ! 
Que  ta  gloire  soit  sur  toute  la  terre  ! 

Psaume  5S. 
*Au  chef  des  chantres.  «  Ne  détruis  pas.  »  Hymne  de  David. 

-Est-ce  donc  en  vous  taisant  que  vous  rendez  la  justice  ! 
Est-ce  ainsi  que  vous  jugez  avec  droiture,  fds  de  l'homme  ? 

•■'Loin  de  là  !  dans  le  cœur,  vous  consommez  des  iniquités  ; 
Dans  le  pays,  c'est  la  violence  de  vos  mains  que  vous  placez  sur  la  balance. 

''Les  méchants  sont  pervertis  dès  le  sein  maternel. 
Les  menteurs  s'égarent  au  sortir  du  ventre  de  leur  mère. 

^Ils  ont  un  venin  pareil  au  venin  d'un  serpent. 
D'un  aspic  sourd  qui  ferme  son  oreille, 

^Qui  n'entend  pas  la  voix  des  enchanteurs. 
Du  magicien  le  plus  habile. 

'O  Dieu,  brise-leur  les  dents  dans  la  bouche  ! 
Éternel,  arrache  les  mâchoires  des  lionceaux  ! 

^Qu'ils  se  dissipent  comme  des  eaux  qui  s'écoulent! 
Qu'ils  ne  lancent  que  des  traits  émoussés  ! 

'Qu'ils  périssent  en  se  fondant,  comme  un  limaçon  ; 
Sans  voir  le  soleil,  comme  l'avorton  d'une  femme  ! 

'"Avant  que  vos  chaudières  sentent  l'épine. 
Verte  ou  enflammée,  le  tourbillon  l'emportera. 

"Le  juste  sera  dans  la  joie,  à  la  vue  de  la  vengeance  ; 
Il  baignera  ses  pieds  dans  le  sang  des  méchants. 

'"-Et  les  hommes  diront  :  Oui,  il  est  une  récompense  pour  le  juste  ; 
Oui,  il  est  un  Dieu  qui  juge  sur  la  terre. 

Psaiinie  59. 

'Au  chef  des  chantres.  «  Ne  détruis  pas.  »  Hymne  de  David.  Lorsque  Saûl 
envoya  cerner  la  maison,  pour  le  faire  mourir. 

-Mon  Dieu  !  délivre-moi  de  mes  ennemis, 
Protège-moi  contre  mes  adversaires  ! 
^Délivre-moi  des  malfaiteurs, 

672 


PSAUMES.  Ps.  59,^.-00,3. 

Et  sauve-moi  des  hommes  de  sang  ! 

*Car  voici,  ils  sont  aux  aguets  pour  m'ùter  la  vie; 
Des  hommes  violents  complotent  contre  moi, 

Sans  que  je  sois  coupable,  sans  que  j'aie  péché,  ô  Eternel  ! 

'^Malgré  mon  innocence,  ils  courent,  ils  se  préparent  : 
Réveille-toi,  viens  à  ma  rencontre,  et  regarde  ! 
^Toi,  Éternel,  Dieu  des  armées,  Dieu  d'Israël, 
Lève-toi,  pour  châtier  toutes  les  nations  ! 

N'aie  pitié  d'aucun  de  ces  méchants  infidèles  !  —  Pause. 

"Ils  reviennent  chaque  soir,  ils  hurlent  comme  des  chiens, 
Ils  font  le  tour  de  la  ville. 

n'oici,  de  leur  bouche  ils  font  jaillir  le  mal, 
Des  glaives  sont  sur  leurs  lèvres  ; 
Car,  qui  est-ce  qui  entend"? 

*Et  toi.  Eternel,  tu  te  ris  d'eux. 
Tu  te  moques  de  toutes  les  nations. 

'"Quelle  que  soit  leur  force,  c'est  en  toi  que  j'espère, 
Car  Dieu  est  ma  haute  retraite. 

"Mon  Dieu  vient  au-devant  de  moi  dans  sa  bonté, 
Dieu  me  fait  contempler  avec  joie  ceux  qui  me  persécutent. 
'-Ne  les  tue  pas,  de  peur  que  mon  peuple  ne  l'oublie; 
Fais-les  errer  par  ta  puissance,  et  précipite-les. 
Seigneur,  notre  bouclier  ! 

'^Leur  bouche  pèche  à  chaque  parole  de  leurs  lèvres  : 
Qu'ils  soient  pris  dans  leur  propre  orgueil  ! 
Ils  ne  profèrent  que  malédictions  et  mensonges. 

'*Détruis-les,  dans  ta  fureur,  détruis-les,  et  qu'ils  ne  soient  plus  ! 
Qu'ils  sachent  que  Dieu  règne  sur  Jacob, 
Jusqu'aux  extrémités  de  la  terre  !  —  Pause. 

'^Ils  reviennent  chaque  soir,  ils  hurlent  comme  des  chiens, 
Ils  font  le  tour  de  la  ville. 

'"Ils  errent  çà  et  là,  cherchant  leur  nourriture, 
Et  ils  passent  la  nuit  sans  être  rassasiés. 

"Et  moi,  je  chanterai  ta  force  ; 
Dès  le  matin,  je  célébrerai  ta  bonté. 

Car  tu  es  pour  moi  une  haute  retraite. 
Un  refuge  au  jour  de  ma  détresse. 

'*0  ma  force  !  c'est  toi  que  je  célébrerai, 
Car  Dieu,  mon  Dieu  tout  bon,  est  ma  haute  retraite. 

Psaume  f'iO. 

'Au  chef  des  chantres.  Sur  le  lis  lyrique.  Ihmne  de  David,  pour  enseigner. 
^Lorsqu'il  fit  la  guerre  aux  Syriens  de  Mésopotamie  et  aux  Syriens  de  Tsoba, 
et  que  Joab  revint  et  battit  dans  la  vallée  du  sel  douze  mille  Edomites. 

a.  Qui  est-ce  r^ui  enieiul  ?  disent  les  méchants. 

673 


Ps.  60,3-61,0.  PSAUMES. 

•^O  Dieu  !  tu  nous  as  repoussés,  dispersés, 
Tu  t'es  irrité  :  relève-nous  ! 

*Tu  as  ébranlé  la  terre,  tu  l'as  déchirée  : 
Répare  ses  brèches,  car  elle  chancelle  ! 

^Tu  as  fait  voir  à  ton  peuple  des  choses  dures. 
Tu  nous  as  abreuvés  d'un  vin  d'étourdissement. 

*Tu  as  donné  à  ceux  qui  te  craignent  une  bannière. 
Pour  qu'elle  s'élève  à  cause  de  la  vérité.  —  Pause. 

^Afin  que  tes  bien-aimés  soient  délivrés, 
Sauve  par  ta  droite,  et  exauce-nous  ! 

*Dieu  a  dit  dans  sa  sainteté  :  Je  triompherai, 
Je  partagerai  Sichem,  je  mesurerai  la  vallée  de  Succotli  ; 

'A  moi  Galaad,  à  moi  Manassé  ; 
Ejihraïm  est  le  rempart  de  ma  tête, 
Et  Juda,  mon  sceptre  ; 

'"Moab  est  le  bassin  où  je  me  lave  ; 
Je  jette  mon  soulier  sur  Edoni  ; 

Pays  des  Philistins,  pousse  à  mon  sujet  des  cris  de  joie  ! 

"Qui  me  mènera  dans  la  ville  forte  ? 
Qui  me  conduit  à  Edom  ? 

'-N'est-ce  pas  toi,  ô  Dieu,  qui  nous  as  repoussés, 
Et  qui  ne  sortais  plus,  ô  Dieu,  avec  nos  armées  ? 

'•'Donne-nous  du  secours  contre  la  détresse  ! 
Le  secours  de  l'homme  n'est  que  vanité. 

'*Avec  Dieu,  nous  ferons  des  exploits  ; 
11  écrasera  nos  ennemis. 

Psaume  01. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  instruments  à  cordes.  De  David. 

-O  Dieu  !  écoute  mes  cris. 
Sois  attentif  à  ma  jirière  ! 

^Du  bout  de  la  terre  je  crie  à  toi,  le  cœur  abattu  ; 
Conduis-moi  sur  le  rocher  que  je  ne  puis  atteindre  ! 

■'Car  tu  es  pour  moi  un  refuge. 
Une  tour  forte,  en  face  de  l'ennemi. 

^Je  voudrais  séjourner  éternellement  dans  ta  tente. 
Me  réfugier  à  l'abri  de  tes  ailes.  —  Pause. 

"Car  toi,  ô  Dieu  !  tu  exauces  mes  vœux. 
Tu  me  donnes  l'héritage  de  ceux  qui  craignent  ton  nom. 

"Ajoute  des  jours  aux  jours  du  roi  ; 
Que  ses  années  se  prolongent  à  jamais  ! 

*Ou'il  reste  sur  le  trône  éternellement  devant  Dieu  ! 
Fais  que  ta  bonté  et  ta  fidélité  veillent  sur  lui  ! 

'Alors  je  chanterai  sans  cesse  ton  nom. 
En  accomplissant  chaque  jour  mes  vœux. 

674 


PSAUMES.  Ps.62,i-63,i 


Psaume  62. 
'Au  chef  des  chantres.  D'après  Jeduthun.  Psaume  de  David. 

"Oui,  c'est  en  Dieu  que  mon  âme  se  confie; 
De  lui  vient  mon  salut. 

^Oui,  c'est  lui  qui  est  mon  rocher  et  mon  salut; 
Ma  haute  retraite  :  je  ne  chancellerai  guère. 

■•Jusques  à  quand  vous  jetterez-vous  sur  un  homme, 
Chercherez-vous  tous  à  l'abattre, 

Comme  une  muraille  qui  penche. 
Comme  une  clôture  qu'on  renverse  ? 

^Ils  conspirent  j)our  le  précipiter  de  son  poste  élevé  ; 
Ils  prennent  plaisir  au  mensonge  ; 

Ils  bénissent  de  leur  bouche, 
Et  ils  maudissent  dans  leur  cœur.  —  Pause. 

*Oui,  mon  àme,  confie-toi  en  Dieu  ! 
Car  de  lui  vient  mon  espérance. 

"Oui,  c'est  lui  qui  est  mon  rocher  et  mon  salut; 
Ma  haute  retraite  :  je  ne  chancellerai  pas. 

*Sur  Dieu  reposent  mon  salut  et  ma  gloire  ; 
Le  rocher  de  ma  force,  mon  refuge,  est  en  Dieu. 

^En  tout  temps,  peuples,  confiez-vous  en  lui. 
Répandez  vos  cœurs  en  sa  présence  ! 
Dieu  est  notre  refuge.  —  Pause. 

"*Oui,  vanité  les  fils  de  l'homme. 
Mensonge  les  fils  de  l'homme  ! 

Dans  une  balance  ils  monteraient 
Tous  ensemble,  plus  légers  qu'un  souffle. 

"Ne  vous  confiez  pas  dans  la  violence, 
Et  ne  mettez  pas  un  vain  espoir  dans  la  rapine  ; 

Quand  les  richesses  s'accroissent. 
N'y  attachez  pas  votre  cœur. 
'-Dieu  a  parlé  une  fois  ; 
Deux  fois  j'ai  entendu  ceci  : 
C'est  que  la  force  est  à  Dieu. 

'*A  toi  aussi,  Seigneur  !  la  bonté  ; 
Car  tu  rends  à  chacun  selon  ses  œuvnïs 

Psaume  63. 
'Psaume  de  David.  Lorsqu'il  était  dans  le  désert  de  Juda. 

-O  Dieu  !  tu  es  mon  Dieu,  je  te  cherche; 
Mon  àme  a  soif  de  toi,  mon  corps  soupire  après  toi. 
Dans  une  terre  aride,  desséchée,  sans  eau. 

'Ainsi  je  te  contemple  dans  le  sanctuaire, 

G7.5 


Ps.63,'.-6A,ii.  PSAUMES. 


Pour  voir  ta  puissance  et  ta  gloire. 

''Car  ta  bonté  vaut  mieux  que  la  vie  : 
Mes  lèvres  célèbrent  tes  louanges. 

*Je  te  bénirai  donc  toute  ma  vie, 
J'élèverai  mes  mains  en  ton  nom. 

*Mon  âme  sera  rassasiée  comme  de  mets  gras  et  succulents, 
Et,  avec  des  cris  de  joie  sur  les  lèvres,  ma  bouche  te  célébrera. 

'Lorsque  je  pense  à  toi  sur  ma  couche. 
Je  médite  sur  toi  pendant  les  veilles  de  la  nuit. 

*Car  tu  es  mon  secours. 
Et  je  suis  clans  l'allégresse  à  l'ombre  de  tes  ailes. 

"  Mon  âme  est  attachée  à  toi  ; 
Ta  droite  me  soutient. 

'"Mais  ceux  qui  cherchent  à  m'ôter  la  vie 
Iront  dans  les  profondeurs  de  la  terre  ; 

"Ils  seront  livrés  au  glaive. 
Ils  seront  la  proie  des  chacals. 

'^Et  le  roi  se  réjouira  en  Dieu  ; 
Quiconque  jure  par  lui  s'en  glorifiera. 
Car  la  bouche  des  menteurs  sera  fermée. 

Psnitntc  6k. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 

*0  Dieu,  écoute  ma  voix,  cjuand  je  gémis  ! 
Protège  ma  vie  contre  l'ennemi  que  je  crains  ! 

^Garantis-moi  des  complots  des  méchants. 
De  la  troupe  bruyante  des  hommes  iniques  ! 

*Ils  aiguisent  leur  langue  comme  un  glaive. 
Ils  lancent  comme  des  traits  leurs  paroles  amères, 

^Pour  tirer  en  cachette  sur  l'innocent  ; 
Ils  tirent  sur  lui  à  l'improviste,  et  n'ont  aucune  crainte. 

*Ils  se  fortifient  dans  leur  méchanceté  : 
Ils  se  concertent  pour  tendre  des  pièges. 
Ils  disent  :  Qui  les  verra  ? 

Mis  méditent  des  crimes  :  Nous  voici  prêts,  le  plan  est  conçu 
La  pensée  intime,  le  cœur  de  chacun  est  un  abîme. 

*Dieu  lance  contre  eux  ses  traits  : 
Soudain  les  voilà  frappés. 

^Leur  langue  a  causé  leur  chute  ; 
Tous  ceux  cjui  les  voient  secouent  la  tête. 

'"Tous  les  hommes  sont  saisis  de  crainte, 
Ils  publient  ce  que  Dieu  fait. 
Et  prennent  garde  à  son  œuvre. 

"Le  juste  se  réjouit  en  l'Éternel  et  cherche  en  lui  son  refuge, 
Tous  ceux  qui  ont  le  cœur  droit  se  glorifient. 

676 


PSAUMES.  Ps.  60, 1-66, 4. 

Psaume  65. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David.  Cantique. 

-Avec  confiance,  ô  Dieu  !  on  te  louera  dans  Sion, 
Et  Ton  accomplira  les  vœux  qu'on  t'a  faits. 

^O  toi,  qui  écoutes  la  prière  ! 
Tous  les  hommes  viendront  à  tui. 

■•Les  iniquités  m'accablent  : 
Tu  pardonneras  nos  transgressions. 

^Heureux  celui  que  tu  choisis  et  que  tu  admets  en  ta  présence, 
Pour  qu'il  habite  dans  tes  parvis  ! 

Nous  nous  rassasierons  du  bonheur  de  ta  maison, 
De  la  sainteté  de  ton  temple. 

^Dans  ta  bonté,  tu  nous  exauces  par  des  jirodiges.  Dieu  de  notre  salut, 
Espoir  de  toutes  les  extrémités  lointaines  de  la  terre  et  de  la  mer  ! 

"Il  affermit  les  montagnes  par  sa  force, 
11  est  ceint  de  puissance  ; 

"11  apaise  le  mugissement  des  mers,  le  mugissement  de  leurs  flots. 
Et  le  tumulte  des  peuples. 

^Ceux  qui  habitent  aux  extrémités  du  monde  s'effraient  de  tes  prodiges  ; 
Tu  remplis  d'allégresse  l'orient  et  l'occident. 

'"Tu  visites  la  terre  et  tu  lui  donnes  l'abondance. 
Tu  la  combles  de  richesses  ; 
Le  ruisseau  de  Dieu  est  plein  d'eau  ; 

Tu  prépares  le  blé,  quand  tu  la  fertilises  ainsi. 

"En  arrosant  ses  sillons,  en  aplanissant  ses  mottes. 
Tu  la  détrempes  par  des  pluies,  tu  bénis  son  germe. 

'-Tu  couronnes  l'année  de  tes  biens. 
Et  tes  pas  versent  l'abondance  ; 

'^Les  plaines  du  désert  sont  abreuvées. 
Et  les  collines  sont  ceintes  d'allégresse  ; 
'^Les  pâturages  se  couvrent  de  brebis, 
Et  les  vallées  se  revêtent  de  froment. 

Les  cris  de  joie  et  les  chants  retentissent. 

Psaume  66- 
'Au  chef  des  chantres.  Cantique.  Psaume. 

Poussez  vers  Dieu  des  cris  de  joie. 
Vous  tous,  habitants  de  la  terre  ! 

-Chantez  la  gloire  de  son  nom. 
Célébrez  sa  gloire  par  vos  louanges  ! 

^Dites  à  Dieu  :  Que  tes  oeuvres  sont  redoutables  ! 
A  cause  de  la  grandeur  de  ta  force,  tes  ennemis  te  flattent. 

*Toute  la  terre  se  prosterne  devant  toi  et  chante  en  ton  honneur; 


Ps.  66, 5-67, -2.  PSAUMES. 

Elle  chante  ton  nom.  —  Pause.  • 

^Venez  et  contemplez  les  œuvres  de  Dieu  ! 
Il  est  redoutable  quand  il  agit  sur  les  fils  de  l'homme. 
*I1  changea  la  mer  en  une  terre  sèche, 
On  traversa  le  fleuve  à  pied  : 

Alors  nous  nous  réjouîmes  en  lui. 

'Il  domine  éternellement  par  sa  puissance, 
Ses  yeux  observent  les  nations  : 

Que  les  rebelles  ne  s'élèvent  pas  !  —  Pause. 

^^ Peuples,  bénissez  notre  Dieu, 
Faites  retentir  sa  louange  ! 

'Il  a  conservé  la  vie  à  notre  âme, 
Et  il  n'a  pas  permis  que  notre  pied  chancelât. 

'"Car  tu  nous  as  éprouvés,  ô  Dieu  ! 
Tu  nous  as  fait  passer  au  creuset  comme  l'argent. 

"Tu  nous  as  amenés  dans  le  filet. 
Tu  as  mis  sur  nos  reins  un  pesant  fardeau, 

'-Tu  as  fait  monter  des  hommes  sur  nos  têtes  ; 
Nous  avons  passé  par  le  feu  et  par  l'eau. 

Mais  tu  nous  en  as  tirés  pour  nous  donner  l'abondance. 

"J'irai  dans  ta  maison  avec  des  holocaustes, 
J'accomplirai  mes  vœux  envers  toi  : 

'^Pour  eux  mes  lèvres  se  sont  ouvertes. 
Et  ma  bouche  les  a  prononcés  dans  ma  détresse. 

'^Je  t'oflVirai  des  brebis  grasses  en  holocauste, 
Avec  la  graisse  des  béliers  ; 

Je  sacrifierai  des  brebis  avec  des  boucs.  —  Pause. 

"'Venez,  écoutez,  vous  tous  qui  craignez  Dieu,  et  je  raconterai 
Ce  qu'il  a  fait  à  mon  âme. 

'^J'ai  crié  à  lui  de  ma  bouche. 
Et  la  louange  a  été  sur  ma  langue. 

'"Si  j'avais  conçu  l'iniquité  dans  mon  cœur, 
Le  Seigneur  ne  m'aurait  pas  exaucé. 

''■'Mais  Dieu  m'a  exaucé. 
Il  a  été  attentif  à  la  voix  de  ma  prière. 

-"Béni  soit  Dieu, 
Qui  n'a  pas  rejeté  ma  prière, 
Et  qui  ne  m'a  pas  retiré  sa  bonté  ! 

Psaume  67. 
'Au  chef  des  chantres.  Avec  instruments  à  cordes.  Psaume.  Cantique. 

*Que  Dieu  ait  pitié  de  nous  et  qu'il  nous  bénisse, 
Qu'il  fasse  luire  sur  nous  sa  face,  —  Pause. 

678 


PSAUMES.  Ps.  67,3-68, 

^Afin  que  l'on  connaisse  sur  la  terre  ta  voie, 
Et  parmi  toutes  les  nations  ton  salut  ! 

*Les  peui)les  te  louent,  ô  Dieu  ! 
Tous  les  peuples  te  louent. 

^Les  nations  se  réjouissent  et  sont  dans  l'allégresse; 
Car  tu  juges  les  peuples  avec  droiture, 
Et  tu  conduis  les  nations  sur  la  terre.  —  Pause. 

*Les  peuples  te  louent,  ô  Dieu  ! 
Tous  les  peuples  te  louent. 

'La  terre  donne  ses  jiroduits  ; 
Dieu,  notre  Dieu,  nous  bénit. 

"Dieu  nous  bénit. 
Et  toutes  les  extrémités  de  la  terre  le  craignent. 

Psaume  68. 
'Au  chef  des  chantres.  De  David.  Psaume.  Cantique. 

-Dieu  se  lève,  ses  ennemis  se  dispersent. 
Et  ses  adversaires  fuient  devant  sa  face. 

^Comme  la  fumée  se  dissipe,  tu  les  dissipes; 
Comme  la  cire  se  fond  au  feu. 
Les  méchants  disparaissent  devant  Dieu. 

■•Mais  les  justes  se  réjouissent,  ils  triomphent  devant  Dieu, 
Ils  ont  des  transports  d'allégresse. 

^Chantez  à  Dieu,  célébrez  son  nom  ! 
Frayez  le  chemin  à  celui  qui  s'avance  à  travers  les  plaines  ! 
L'Eternel  est  son  nom  :  réjouissez-vous  devant  lui  ! 
*Le  père  des  orphelins,  le  défenseur  des  veuves, 
C'est  Dieu  dans  sa  demeure  sainte. 

'Dieu  donne  une  famille  à  ceux  qui  étaient  abandonnés, 
Il  délivre  les  captifs  et  les  rend  heureux  ; 
Les  rebelles  seuls  habitent  des  lieux  arides. 

'O  Dieu  !  quand  tu  sortis  à  la  tête  de  ton  peuple, 
Quand  tu  marchais  dans  le  désert,  —  Pause. 

"La  terre  trembla,  les  cieux  se  fondirent  devant  Dieu, 
Le  Sinaï  s'ébranla  devant  Dieu,  le  Dieu  d'Israël. 

'"Tu  fis  tomber  une  ])luie  bienfaisante,  ô  Dieu  ! 
Tu  fortifias  ton  héritage  épuisé. 

"Ton  peuple  établit  sa  demeure  dans  le  pays, 
Que  par  ta  bonté,  ù  Dieu  !  tu  avais  préparé  pour  les  malheureux. 

'-Le  Seigneur  dit  une  parole, 
Et  des  femmes  proclament  en  foule  la  victoire  :  — 
'^Les  rois  des  armées  fuient,  fuient, 

(i79 


13. 


Ps.  68,1^-31.  PSAUMES. 

Et  celle  qui  reste  à  la  maison  partage  le  butin. 

'•'Tandis  que  vous  reposez  au  milieu  des  étables, 
Les  ailes  de  la  colombe  sont  couvertes  d'argent,  ■ 

Et  son  plumage  est  d'un  jaune  d'or.  ■ — 

'^Lorsque  le  Tout-Puissant  dispersa  les  rois  dans  le  pays, 
La  terre  devint  blanche  comme  la  neige  du  Tsalmon. 


'^Montagnes  de  Dieu,  montagnes  de  Basan, 
Montagnes  aux  cimes  nombreuses,  montagnes  de  Basan, 

''Pourquoi,  montagnes  aux  cimes  nombreuses,  avez-vous  de  l'envie 
Contre  la  montagne  que  Dieu  a  voulue  pour  résidence  ? 
L'Eternel  n'en  fera  pas  moins  sa  demeure  à  perpétuité. 
"^Les  chars  de  l'Éternel  se  comptent  par  vingt  mille. 
Par  milliers  et  par  milliers  ; 

Le  Seigneur  est  au  milieu  d'eux,  le  Sinaï  est  dans  le  sanctuaire. 
'*Tu  es  monté  sur  la  hauteur,  tu  as  emmené  des  captifs. 
Tu  as  pris  en  don  des  hommes  ; 

Les  rebelles  habiteront  aussi  près  de  l'Eternel  Dieu. 

-"Béni  soit  le  Seigneur  chaque  jour! 
Quand  on  nous  accable.  Dieu  nous  délivre.  —  Pause. 

-'Dieu  est  pour  nous  le  Dieu  des  délivrances, 
Et  ri<]ternel,  le  Seigneur,  peut  nous  garantir  de  la  mort. 

-■-Oui,  Dieu  brisera  la  tête  de  ses  ennemis, 
Le  sommet  de  la  tète  de  ceux  qui  vivent  dans  le  péché. 

-*Le  Seigneur  dit  :  Je  les  ramènerai  de  Basan, 
Je  les  ramènerai  du  fond  de  la  mer, 

-^Afin  que  tu  plonges  ton  pied  dans  le  sang. 
Et  que  la  langue  de  tes  chiens  ait  sa  part  des  ennemis. 

-^Ils  voient  ta  marche,  ô  Dieu  ! 
La  marche  de  mon  Dieu,  de  mon  roi,  dans  le  sanctuaire. 

-^En  tète  vont  les  chanteurs,  puis  ceux  qui  jouent  des  instruments, 
Au  milieu  de  jeunes  fdles  battant  du  tambourin. 

-'Bénissez  Dieu  dans  les  assemblées. 
Bénissez  le  Seigneur,  descendants  d'Israël  ! 

-*Là,  sont  Benjamin,  le  plus  jeune,  qui  domine  sur  eux. 
Les  chefs  de  Juda  et  leur  troupe. 

Les  chefs  de  Zabulon,  les  chefs  de  Nephthali. 

°^Ton  Dieu  ordonne  que  tu  sois  puissant  ; 
Affermis,  ô  Dieu,  ce  que  tu  as  fait  pour  nous  ! 

''"De  ton  temple  tu  règnes  sur  Jérusalem  ; 
Les  rois  t'apporteront  des  présents. 
3' Epouvante  l'animal  des  roseaux", 
La  troupe  des  taureaux*  avec  les  veaux''  des  peuples. 
Qui  se  prosternent  avec  des  pièces  d'argenf^  ! 

a.  Le  crocodile,  symbole  de  l'Egypte.       b.  Des  grands,  des  puissants.        c.   La  multitude,  qui  suit  les  chefs. 
ci.  Pour  payer  des  tributs. 

680 


I 


PSAUM ES.  Ps.  68, 32-69,  a. 

Disperse  les  peuples  qui  prennent  plaisir  à  combattre  ! 

^*Des  grands  viennent  de  l'Egypte  ; 
L'Ethiopie  accourt,  les  mains  tendues  vers  Dieu. 

^^ Royaumes  de  la  terre,  chantez  à  Dieu, 
Célébrez  le  Seigneur  !  —  Pause. 

'^Chantez  à  celui  qui  s'avance  dans  les  cieux,  les  cieux  éternels! 
Voici,  il  fait  entendre  sa  voix,  sa  voix  puissante. 

'^Rendez  gloire  à  Dieu  ! 
Sa  majesté  est  sur  Israël,  et  sa  force  dans  les  cieux. 

^•^De  ton  sanctuaire,  ô  Dieu  !  tu  es  redoutable. 
Le  Dieu  d'Israël  donne  à  son  peuple  la  force  et  la  puissance. 
Béni  soit  Dieu  ! 

Psau/ne  69. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  les  lis.  De  David. 

*  Sauve-moi,  ô  Dieu  ! 
Car  les  eaux  menacent  ma  Aie. 

^J'enfonce  dans  la  boue,  sans  pouvoir  me  tenir; 
Je  suis  tombé  dans  un  gouffre,  et  les  eaux  m'inondent. 

■•Je  m'épuise  à  crier,  mon  gosier  se  dessèche. 
Mes  yeux  se  consument,  tandis  que  je  regarde  vers  mon  Dieu. 
^Ils  sont  plus  nombreux  que  les  cheveux  do  ma  tète 
Ceux  qui  me  haïssent  sans  cause  ; 
Ils  sont  puissants  ceux  qui  veulent  me  perdre, 
Qui  sont  à  tort  mes  ennemis. 

Ce  que  je  n'ai  pas  dérobé,  il  faut  que  je  le  restitue. 

*0  Dieu  !  tu  connais  ma  folie. 
Et  mes  fautes  ne  te  sont  point  cachées. 

'Que  ceux  qui  espèrent  en  toi  ne  soient  pas  confus  à  cause  de  moi. 
Seigneur,  Eternel  des  armées! 

Que  ceux  qui  te  cherchent  ne  soient  pas  dans  la  honte  à  cause  de  moi. 
Dieu  d'Israël  ! 

*Car  c'est  pour  toi  que  je  porte  l'opprobre. 
Que  la  honte  couvre  mon  visage  ; 

'Je  suis  devenu  un  étranger  pour  mes  frères, 
Un  inconnu  pour  les  fils  de  ma  mère. 

'"Car  le  zèle  de  ta  maison  me  dévore, 
Et  les  outrages  de  ceux  qui  t  insultent  tombent  sur  moi. 

"Je  verse  des  larmes  et  je  jeûne. 
Et  c'est  ce  qui  m'attire  l'opprobre  ; 

'^Je  prends  un  sac  pour  vêtement. 
Et  je  suis  l'objet  de  leurs  sarcasmes. 

'^Ceux  qui  sont  assis  à  la  porte  parlent  de  moi. 
Et  les  buveurs  de  liqueurs  fojtes  me  mettent  en  chansons. 

681 


Ps.69,ik-3',.  PSAUMES. 

'*Mais  je  t'adresse  ma  prière,  ô  Eternel  ! 
Que  ce  soit  le  temps  favorable,  ô  Dieu,  par  ta  grande  bonté  ! 
Réponds-moi,  en  m'assurant  ton  secours  ! 

'^Retire-moi  de  la  boue,  et  que  je  n'enfonce  plus  ! 
Que  je  sois  délivré  de  mes  ennemis  et  du  gouffre  ! 

'^Que  les  flots  ne  m'inondent  plus, 
Que  Tabime  ne  m'engloutisse  pas. 

Et  que  la  fosse  ne  se  ferme  pas  sur  moi  ! 

'"Exauce-moi,  Eternel  !  car  ta  bonté  est  immense. 
Dans  tes  grandes  compassions,  tourne  vers  moi  les  regards, 

"*Et  ne  cache  pas  ta  face  à  ton  serviteur  ! 
Puisque  je  suis  dans  la  détresse,  hàte-toi  de  m'exaucer  ! 

"Approche-toi  de  mon  âme,  délivre-la! 
Sauve-moi,  à  cause  de  mes  ennemis  ! 

-"Tu  connais  mon  opprobre,  ma  honte,  mon  ignominie; 
Tous  mes  adversaires  sont  devant  toi. 

-'L'opprobre  me  brise  le  cœur,  et  je  suis  malade; 
J'attends  de  la  pitié,  mais  en  vain, 
Des  consolateurs,  et  je  n'en  trouve  aucun. 

*^Ils  mettent  du  fiel  dans  ma  nourriture, 
Et,  pour  apaiser  ma  soif,  ils  m'abreuvent  de  vinaigre. 

-'Que  leur  table  soit  pour  eux  un  piège, 
Et  un  filet  au  sein  de  leur  sécurité  ! 

-"•Que  leurs  yeux  s'obscurcissent  et  ne  voient  plus. 
Et  fais  continuellement  chanceler  leurs  reins  ! 

-^Répands  sur  eux  ta  colère. 
Et  que  ton  ardente  fureur  les  atteigne  ! 

-*Que  leur  demeure  soit  dévastée. 
Qu'il  n'y  ait  plus  d'habitants  dans  leurs  tentes  ! 

"Car  ils  persécutent  celui  que  tu  frappes. 
Ils  racontent  les  souffrances  de  ceux  que  tu  blesses. 

^^Ajoute  des  iniquités  à  leurs  iniquités. 
Et  qu'ils  n'aient  point  part  à  ta  miséricorde  ! 

-"Qu'ils  soient  effacés  du  livre  de  vie, 
Et  qu'ils  ne  soient  point  inscrits  avec  les  justes  ! 

'"Moi,  je  suis  malheureux  et  souffrant  : 
O  Dieu,  que  ton  secours  me  relève  ! 

^'Je  célébrerai  le  nom  de  Dieu  par  des  cantiques, 
Je  l'exalterai  par  des  louanges. 

^-Cela  est  agréable  à  l'Eternel,  plus  qu'un  taureau 
Avec  des  cornes  et  des  sabots. 

''Les  malheureux  le  voient  et  se  réjouissent; 
Vous  qui  cherchez  Dieu,  que  votre  cœur  vive  ! 

'*Car  l'Eternel  écoute  les  pauvres, 
Et  il  ne  méprise  point  ses  captifs. 


682 


PSAUMES.  Ps.  69,35-71,9. 

^^Que  les  eieux  et  la  terre  le  célèbrent, 
Les  mers  et  tout  ce  qui  s'y  meut  ! 

^*Car  Dieu  sauvera  Sion,  et  bâtira  les  villes  de  Juda  ; 
On  s'y  établira,  et  l'on  en  prendra  possession  ; 

^'La  postérité  de  ses  serviteurs  en  fera  son  héritage, 
Et  ceux  qui  aiment  son  nom  y  auront  leur  demeure. 

Psaume  70- 
'Au  chef  des  chantres.  De  David.  Pour  souvenir. 

-0  Dieu,  hàte-toi  de  me  délivrer! 
Éternel,  hàte-toi  de  me  secourir! 

^Qu'ils  soient  honteux  et  confus  ceux  qui  en  veulent  à  ma  vie  ! 
Qu'ils  reculent  et  rougissent  ceux  qui  désirent  ma  perte  ! 
■'Qu'ils  retournent  en  arrière  par  l'effet  de  leur  honte 
Ceux  qui  disent  :  Ah  !  ah  ! 

^Que  tous  ceux  qui  te  cherchent 
Soient  dans  l'allégresse  et  se  réjouissent  en  toi  ! 

Que  ceux  qui  aiment  ton  salut 
Disent  sans  cesse  :  Exalté  soit  Dieu  ! 

'Moi,  je  suis  pauvre  et  indigent  : 
O  Dieu,  hàte-toi  en  ma  faveur! 

Tu  es  mon  aide  et  mon  libérateur  : 
Eternel,  ne  tarde  pas  ! 

Psaume  11. 

'Éternel  !  je  cherche  en  toi  mon  refuge  : 
Que  jamais  je  ne  sois  confondu  ! 

'Dans  ta  justice,  sauve-moi  et  délivre-moi  ! 
Incline  vers  moi  ton  oreille,  et  secours-moi  ! 

^Sois  pour  moi  un  rocher  qui  me  serve  d'asile. 
Où  je  puisse  toujours  me  retirer  ! 

Tu  as  résolu  de  me  sauver. 
Car  tu  es  mon  rocher  et  ma  forteresse. 

^Mon  Dieu,  délivre-moi  de  la  main  du  méchant, 
De  la  main  de  l'homme  inique  et  violent  ! 

^Car  tu  es  mon  espérance.  Seigneur  Eternel! 
En  toi  je  me  confie  dès  ma  jeunesse. 

'Dès  le  ventre  de  ma  mère  je  m'appuie  sur  toi  ; 
C'est  toi  qui  m'as  fait  sortir  du  sein  maternel  ; 
Tu  es  sans  cesse  l'objet  de  mes  louanges. 

■'Je  suis  pour  plusieurs  comme  un  prodige, 
Et  toi,  tu  es  mon  puissant  refuge. 

*Que  ma  bouche  soit  remplie  de  tes  louang-es. 
Que  chaque  jour  elle  te  glorifie  ! 

°Ne  me  rejette  pas  au  temps  de  la  vieillesse  ; 
Quand  mes  forces  s'en  vont,  ne  m'abandonne  pas! 

683 


Ps.  71,10-72,5.  PSAUMES. 

'"Car  mes  ennemis  parlent  de  moi, 
Et  ceux  qui  guettent  ma  vie  se  consultent  entre  eux, 

"Disant  :  Dieu  l'abandonne  ; 
Poursuivez,  saisissez-le;  il  n'y  a  personne  pour  le  déliA'rer. 

'-0  Dieu,  ne  t'éloigne  pas  de  moi  ! 
Mon  Dieu,  viens  en  hâte  à  mon  secours  ! 

'^Qu'ils  soient  confus,  anéantis,  ceux  qui  en  veulent  à  ma  vie  ! 
Qu'ils  soient  couverts  déboute  et  d'opprobre  ceux  qui  cherchent  ma  perte  I 

'•'Et  moi,  j'espérerai  toujours, 
Je  te  louerai  de  plus  en  plus. 

'^Ma  bouche  publiera  ta  justice,  ton  salut,  chaque  jour, 
Car  j'ignore  quelles  en  sont  les  bornes. 

'^Je  dirai  tes  œuvres  puissantes,  Seigneur  Eternel  ! 
Je  rappellerai  ta  justice,  la  tienne  seule. 

"O  Dieu  !  tu  m'as  instruit  dès  ma  jeunesse, 
Et  jusqu'à  présent  j'annonce  tes  merveilles. 

'^Ne  m'abandonne  pas,  ô  Dieu  !  même  dans  la  blanche  vieillesse, 
Afin  que  j'annonce  ta  force  à  la  génération  présente, 
Ta  puissance  à  la  génération  future  ! 

'"Ta  justice,  ô  Dieu  !  atteint  jusqu'au  ciel; 
Tu  as  accompli  de  grandes  choses  :  ô  Dieu  !  qui  est  semblable  à  toi  ? 

^"Tu  nous  as  fait  éprouver  bien  des  détresses  et  des  malheurs  ; 
Mais  tu  nous  redonneras  la  \\e. 
Tu  nous  feras  remonter  des  abîmes  de  la  terre. 

"-'  Relève  ma  grandeur. 
Console-moi  de  nouveau  ! 

-"^Et  je  te  louerai  au  son  du  luth,  je  chanterai  ta  fidélité,  mon  Dieu, 
Je  te  célébrerai  avec  la  harpe.  Saint  d'Israël  ! 

*'En  te  célébrant,  j'aurai  la  joie  sur  les  lèvres, 
La  joie  dans  mon  âme  que  tu  as  délivrée  ; 

-'*Ma  langue  chaque  jour  publiera  ta  justice. 
Car  ceux  qui  cherchent  ma  perte  sont  honteux  et  confus. 

Psaume  72. 
'De  Salomon. 

O  Dieu,  donne  tes  jugements  au  roi. 
Et  ta  justice  au  fils  du  roi  ! 

-Il  jugera  ton  peuple  avec  justice, 
Et  tes  malheureux  avec  équité. 

'Les  montagnes  porteront  la  paix  pour  le  peuple, 
Et  les  collines  aussi,  par  l'elïet  de  ta  justice. 

*I1  fera  droit  aux  malheureux  du  peuple, 
Il  sauvera  les  enfants  du  pauvre, 
Et  il  écrasera  l'oppresseur. 

''On  te  craindra,  tant  qiie  subsistera  le  soleil. 
Tant  que  ])araîtra  la  lune,  de  génération  en  génération. 


PSAUM ES.  Ps.  72. 6-73.  i. 

*II  sera  comme  une  pluie  qui  tombe  sur  un  terrain  fauché, 
Comme  des  ondées  qui  arrosent  la  campagne. 

"En  ses  jours  le  juste  fleurira. 
Et  la  paix  sera  grande  jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  de  lune. 

•*11  dominera  d'une  mer  à  l'autre, 
Et  du  fleuve  aux  extrémités  de  la  terre. 

"Devant  lui,  les  habitants  du  désert  fléchiront  le  genou, 
Et  ses  ennemis  lécheront  la  poussière. 

'"Les  rois  de  Tarsis  et  des  îles  paieront  des  tributs, 
Les  rois  de  Séba  et  de  Saba  offriront  des  présents. 

"Tous  les  rois  se  prosterneront  devant  lui, 
Toutes  les  nations  le  serviront. 

'"-Car  il  délivrera  le  pauvre  qui  crie. 
Et  le  malheureux  qui  n'a  point  d'aide. 

'^11  aura  pitié  du  misérable  et  de  l'indigent, 
Et  il  sauvera  la  vie  des  pauvres  ; 

'*11  les  affranchira  de  l'oppression  et  de  la  violence, 
Et  leur  sang  aura  du  prix  à  ses  yeux. 

'^Ils  vivront,  et  lui  donneront  de  l'or  de  Séba  ; 
Ils  prieront  pour  lui  sans  cesse,  ils  le  béniront  chaque  jour. 

'"Les  blés  abonderont  dans  le  pays,  au  sommet  des  montagnes. 
Et  leurs  épis  s'agiteront  comme  les  arbres  du  Liban  ; 

Les  hommes  fleuriront  dans  les  villes  comme  l'herbe  de  la  terre. 
'"Son  nom  subsistera  toujours. 
Aussi  longtemps  que  le  soleil  son  nom  se  perpétuera  ; 

Par  lui  on  se  bénira  mutuellement. 
Et  toutes  les  nations  le  diront  heureux. 


'BÉNI    SOIT  L  ETERNEL   DIEU,    LE   DIEU    D  ISRAËL, 
SEUL    FAIT   DES   PRODIGES  ! 

*BÉNI   SOIT   A   JAMAIS    SON    NOM    GLORIEUX  ! 
DIT   REMP 
AMEN  !    AMEN  ! 

'Fin  des  prières  de  David,  fils  d'Isaï. 


QUE   TOUTE    LA  TERRE    SOIT   REMPLIE    DE    SA   GLOIRE  ! 


LIVRE    TROISIEME. 


Psaume  73- 
•Psaume  d'Asaph. 

Oui,  Dieu  est  bon  pour  Isiaél, 
Pour  ceux  ([ui  ont  le  cœur  pur. 

685 


Ps.  7S,i-v-..  PSAUMES. 

-Toutefois,  mon  pied  allait  fléchir, 
Mes  pas  étaient  sur  le  point  de  glisser  ; 

^Car  je  portais  envie  aux  insensés, 
En  voyant  le  bonheur  des  méchants. 

■*Rien  ne  les  tourmente  jusqu'à  leur  mort. 
Et  leur  corps  est  chargé  d'embonpoint  ; 

^Ils  n'ont  aucune  part  aux  soulfrances  humaines, 
Ils  ne  sont  point  frappés  comme  le  reste  des  hommes. 

^Aussi  l'orgueil  leur  sert  de  collier, 
La  violence  est  le  vêtement  qui  les  enveloppe  ; 

"L'iniquité  sort  de  leurs  entrailles. 
Les  pensées  de  leur  cœur  se  font  jour. 

"^Ils  raillent,  et  parlent  méchamment  d'opprimer; 
Ils  profèrent  des  discours  hautains, 

'Ils  élèvent  leur  bouche  jusqu'aux  cieux, 
Et  leur  langue  se  promène  sur  la  terre. 

"*Voilà  pourquoi  son  peuple  se  tourne  de  leur  côté, 
Il  avale  l'eau  abondamment, 

"Et  il  dit  :  Comment  Dieu  saurait-il. 
Comment  le  Très-Haut  connaîtrait-il  ?  — 

'-Ainsi  sont  les  méchants  : 
Toujours  heureux,  ils  accroissent  leurs  richesses. 

'^C'est  donc  en  vain  que  j'ai  purifié  mon  cœur, 
Et  que  j'ai  lavé  mes  mains  dans  l'innocence  : 

'"•Chaque  jour  je  suis  frappé. 
Tous  les  matins  mon  chiàtiment  est  là. 

'^Si  je  disais  :  Je  veux  parler  comme  eux, 
Voici,  je  trahirais  la  race  de  tes  enfants. 

'^Quand  j'ai  réfléchi  là-dessus  pour  m'éclairer, 
La  difficulté  fut  grande  à  mes  yeux, 

'"Jusqu'à  ce  que  j'eusse  pénétré  dans  les  sanctuaires  de  Dieu, 
Et  que  j'eusse  pris  garde  au  sort  final  des  méchants. 

'*Oui,  tu  les  places  sur  des  voies  glissantes, 
Tu  les  fais  tomber  et  les  mets  en  ruines. 

'^Eh  quoi  !  en  un  instant  les  voilà  détruits! 
Ils  sont  enlevés,  anéantis  par  une  fin  soudaine  ! 

-"Comme  un  songe  au  réveil. 
Seigneur,  à  ton  réveil,  tu  repousses  leur  image. 

-'  Lorsque  mon  cœur  s'aigrissait. 
Et  que  je  me  sentais  percé  dans  les  entrailles, 

^-J'étais  stupide  et  sans  intelligence. 
J'étais  à  ton  égard  comme  les  bêtes. 

'^^ Cependant  je  suis  toujours  avec  toi. 
Tu  m'as  saisi  la  main  droite  ; 

-*Tu  me  conduiras  par  ton  conseil, 

686 


PSAUMES.  Ps.  73,25-74,16. 

Puis  tu  me  recevras  clans  la  gloire. 

*^Quel  autre  ai-je  au  ciel  que  toi  ? 
Et  sur  la  terre  je  ne  prends  plaisii'  qu'en  toi. 

-*Ma  chair  et  mon  cœur  peuvent  se  consumer  : 
Dieu  sera  toujours  le  rocher  de  mon  cœur  et  mon  partage. 

-'Car  voici,  ceux  qui  s'éloignent  de  toi  périssent; 
Tu  anéantis  tous  ceux  qui  te  sont  infidèles. 

-*Pour  moi,  m'approcher  de  Dieu,  c'est  mon  bien: 
Je  place  mon  refuge  dans  le  Seigneur,  l'Eternel, 
Afin  de  raconter  toutes  tes  œuvres. 

Psaume  74. 

'Cantique  d'Asaph. 

Pourquoi,  ô  Dieu  !  rejettes-tu  pour  toujours? 
Pourquoi  t'irrites-tu  contre  le  troupeau  de  ton  pâturage  ? 

*  Souviens-toi  de  ton  peuple  que  tu  as  acquis  autrefois, 
Que  tu  as  racheté  comme  la  tribu  de  ton  héritage  ! 

Souviens-toi  de  la  montagne  de  Sion,  où  tu  faisais  ta  résidence; 

^ Porte  tes  pas  vers  ces  lieux  constamment  dévastés  ! 
L'ennemi  a  tout  ravagé  dans  le  sanctuaire. 

*Tes  adversaires  ont  rugi  au  milieu  de  ton  temple; 
Ils  ont  établi  pour  signes  leurs  signes. 

^On  les  a  vus,  pareils  à  celui  qui  lève 
La  cognée  dans  une  épaisse  forêt  ; 

^Et  bientôt  ils  ont  brisé  toutes  les  sculptures, 
A  coups  de  haches  et  de  marteaux. 

'Ils  ont  mis  le  feu  à  ton  sanctuaire  ; 
Ils  ont  abattu,  profané  la  demoire  de  ton  nom. 

41s  disaient  en  leur  cœur  :  Traitons-les  tous  avec  violence  ! 
Ils  ont  brûlé  dans  le  pays  tous  les  lieux  saints. 

^Nous  ne  voyons  plus  nos  signes  ; 
Il  n'y  a  plus  de  prophète. 
Et  personne  parmi  nous  qui  sache  jusques  à  quand... 

"Jusques  à  quand,  ô  Dieu  !  l'oppresseur  outragera-t-il, 
L'ennemi  méprisera-t-il  sans  cesse  ton  nom  ? 

"Pourquoi  retires-tu  ta  main  et  ta  droite  ? 
Sors-la  de  ton  sein  !  détruis  ! 

'-Dieu  est  mon  roi  dès  les  temps  anciens. 
Lui  qui  opère  des  délivrances  au  milieu  de  la  terre. 

'^Tu  as  fendu  la  mer  par  ta  puissance, 
Tu  as  brisé  les  têtes  des  monstres  sur  les  eaux  ; 

'■•Tu  as  écrasé  la  tète  du  crocodile, 
Tu  l'as  donné  pour  nourriture  au  peuple  du  désert. 

'^Tu  as  fait  jaillir  des  sources  et  des  torrents. 
Tu  as  mis  à  sec  des  fleuves  qui  ne  tarissent  point. 

'*A  toi  est  le  jour,  à  toi  est  la  nuit  ; 

687 


Ps.  74,11-75,11.  PSAUMES. 

Tu  as  créé  la  lumière  et  le  soleil. 

"Tu  as  fixé  toutes  les  limites  de  la  terre, 
Tu  as  établi  l'été  et  l'hiver. 

'* Souviens-toi  que  l'ennemi  outrage  l'Eternel, 
Et  qu'un  peuple  insensé  méprise  ton  nom  ! 

''Ne  livre  pas  aux  bêtes  l'àme  de  ta  tourterelle, 
ÎV  oublie  pas  à  toujours  la  vie  de  tes  malheureux  ! 

-"Aie  égard  à  l'alliance  ! 
Car  les  lieux  sombres  du  pays  sont  pleins  de  repaires  de  brigands. 

-'Que  l'opprimé  ne  retourne  pas  confus! 
Que  le  malheureux  et  le  pauvre  célèbrent  ton  nom  ! 

"Lève-toi,  ô  Dieu  !  défends  ta  cause  ! 
Souviens-toi  des  outrages  que  te  fait  chaque  jour  l'insensé  ! 

-^N'oublie  pas  les  clameurs  de  tes  adversaires. 
Le  tumulte  sans  cesse  croissant  de  ceux  qui  s'élèvent  contre  toi  ! 

Psaume  75. 
'Au  chef  des  chantres.  «  Ne  détruis  pas.  »  Psaume  d'Asaj)h.  Cantique. 

-Nous  te  louons,  ô  Dieu  !  nous  te  louons; 
Ton  nom  est  dans  nos  bouches  ; 
Nous  publions  tes  merveilles.  — 

*Au  temps  que  j'aurai  fixé, 
Je  jugerai  avec  droiture. 

^La  terre  tremble  avec  tous  ceux  qui  l'habitent  : 
Moi,  j'affermis  ses  colonnes.  —  Pause. 

^Je  dis  à  ceux  qui  se  glorifient  :  Ne  vous  glorifiez  pas  ! 
Et  aux  méchants  :  N'élevez  pas  la  tête"  ! 

^N'élevez  pas  si  haut  votre  tête. 
Ne  parlez  pas  avec  tant  d'arrogance  ! 

'Car  ce  n'est  ni  de  l'orient,  ni  de  l'occident. 
Ni  du  désert,  que  vient  l'élévation. 

'*Mais  Dieu  est  celui  qui  juge  : 
Il  abaisse  l'un,  et  il  élève  l'autre. 

''Il  y  a  dans  la  main  de  l'Eternel  une  coupe. 
Où  fermente  un  vin  pleiji  de  mélange. 
Et  il  en  verse  : 

Tous  les  méchants  de  la  terre  sucent,  boivent  jusqu'à  la  lie. 

'".Te  publierai  ces  choses  à  jamais  ; 
Je  chanterai  en  l'honneur  du  Dieu  de  Jacob.  — 

"Et  j'abattrai  toutes  les  forces*  des  méchants; 
Les  forces  du  juste  seront  élevées. 

a.  La  tète.  Iié4>.  la  corne.  b.  Les  forces,  héb.  tes  cornes. 

688 


PSAUMES.  Ps.  70,1-77,6. 

Psaume  70. 
'Auchefcleschantrcïs.  Avec  inslruinents  à  cordes.  Psaume  d'Asaph.  Cantique. 

-Dieu  est  connu  en  Juda, 
Son  nom  est  grand  en  Israël. 

^Sa  tente  est  à  Salem", 
Et  sa  demeure  à  Sion. 

■*C'est  là  qu'il  a  brisé  les  flèches*, 
Le  bouclier,  l'épée,  et  les  armes  de  guerre.  —  Pause. 

^Tu  es  plus  majestueux,  plus  puissant 
Que  les  montagnes  des  ravisseurs. 

"Ils  ont  été  dépouillés  ces  héros  pleins  de  courage, 
Ils  se  sont  endormis  de  leur  dernier  sommeil  ; 

Ils  n'ont  pas  su  se  défendre  tous  ces  vaillants  hommes. 

"A  ta  menace.  Dieu  de  Jacob  ! 
Ils  se  sont  endormis,  cavaliers  et  chevaux. 

'*Tu  es  redoutable,  ô  toi  ! 
Qui  peut  te  résister,  quand  ta  colère  éclate  ? 

"Du  haut  des  cieux  tu  as  proclamé  la  sentence; 
La  terre  effrayée  s'est  tenue  tranepiille, 

'"Lorscfue  Dieu  s'est  levé  pour  faire  justice. 
Pour  sauver  tous  les  malheureux  de  la  terre.  —  Pause. 

"L'homme  te  célèbre  même  dans  sa  fureur. 
Quand  tu  te  revêts  de  tout  ton  courroux. 

'-Faites  des  vœux  à  l'Eternel,  votre  Dieu,  et  accomplissez-les  ! 
Que  tous  ceux  qui  l'environnent  apportent  des  dons  au  Dieu  terrible  ! 

'*I1  abat  l'orgueil  des  princes. 
Il  est  redoutable  aux  rois  de  la  terre. 

Psaume  77. 
'Au  chef  des  chantres.  D'après  Jedulhun.  Psaume  d'Asaph. 

^Ma  voix  s'élève  à  Dieu,  et  je  crie  ; 
Ma  voix  s'élève  à  Dieu,  et  il  m'écoutcra. 

^Au  jour  de  ma  détresse,  je  cherche  le  Seigneur; 
La  nuit,  mes  mains  sont  étendues  sans  se  lasser; 
Mon  àme  refuse  toute  consolation. 

■'Je  me  souviens  de  Dieu,  et  je  géiuis  ; 
Je  médite,  et  mon  esprit  est  abattu.  —  Pause. 

^Tu  tiens  mes  paupières  en  éveil  ; 
Et,  dans  mon  trouble,  je  ne  puis  parler. 
"Je  pense  aux  jours  anciens, 

a.   Salem.  Jérusalem.  b.   Les  flèches,  héb.  les  flammes  de  l'are. 

G8y 


Ps.77,i-78,i.  PSAUMES. 

Aux  années  d'autrefois. 

"Je  pense  à  mes  cantiques  pendant  la  nuit, 
Je  fais  des  réflexions  au  dedans  de  mon  cœur, 
Et  mon  esprit  médite. 

^Le  Seigneur  rejettera-t-il  pour  toujours? 
Ne  sera-t-il  plus  favorable  ? 

'Sa  bonté  est-elle  à  jamais  épuisée? 
Sa  parole  est-elle  anéantie  pour  l'éternité  ? 

"Dieu  a-t-il  oublié  d'avoir  compassion  ? 
A-t-il,  dans  sa  colère,  retiré  sa  miséricorde  ?  —  Pause. 

"Je  dis  :  Ce  qui  fait  ma  souffrance. 
C'est  que  la  droite  du  Très-Haut  n'est  plus  la  même... 

*-Je  rappellerai  les  œuvres  de  l'Eternel, 
Car  je  me  souviens  de  tes  merveilles  d'autrefois; 

''Je  parlerai  de  toutes  tes  œuvres, 
Je  raconterai  tes  hauts  faits. 

'*0  Dieu  !  tes  voies  sont  saintes  ; 
Quel  dieu  est  grand  comme  Dieu  ? 

'^Tu  es  le  Dieu  qui  fait  des  prodiges  ; 
Tu  as  manifesté  parmi  les  peuples  ta  puissance. 

'^Par  ton  bras  tu  as  délivré  ton  peuple, 
Les  fils  de  Jacob  et  de  Josepli.  —  Pause. 

'^Les  eaux  t'ont  vu,  ô  Dieu  ! 
Les  eaux  t'ont  vu,  elles  ont  tremblé  ; 
Les  abîmes  se  sont  émus. 

"*Les  nuages  versèrent  de  l'eau  par  torrents, 
Le  tonnerre  retentit  dans  les  nues, 

Et  tes  flèches  volèrent  de  toutes  ]>arts. 
'"Ton  tonnerre  éclata  dans  le  tourbillon, 
Les  éclairs  illuminèrent  le  monde  ; 
La  terre  s'émut  et  trembla. 

-"Tu  te  frayas  un  chemin  par  la  mer, 
Un  sentier  par  les  grandes  eaux, 

Et  tes  traces  ne  furent  plus  reconnues. 

-'Tu  as  conduit  ton  peuple  comme  un  troupeau, 
Par  la  main  de  Moïse  et  d'Aaron. 

Psaume  78. 
'Cantique  d'Asapli. 

Mon  peuple,  écoute  mes  instructions  ! 
Prêtez  l'oreille  aux  paroles  de  ma  bouche  ! 

-J'ouvre  la  bouche  par  des  sentences, 
Je  publie  la  sagesse  des  temps  anciens. 

690 


PSAUMES.  Ps.  78,  3-20. 

"Ce  que  nous  avons  entendu,  ce  que  nous  savons, 
Ce  que  nos  pères  nous  ont  raconté, 

*Nous  ne  le  cacherons  point  à  leurs  enfants  ; 
Nous  dirons  à  la  génération  future  les  louanges  de  FEternel, 
Et  sa  puissance,  et  les  prodiges  qu'il  a  opérés. 

Ml  a  établi  un  témoignage  en  Jacob, 
Il  a  mis  une  loi  en  Israël, 

Et  il  a  ordonné  à  nos  pères  de  renseigner  à  leurs  enfants, 
'^Pour  qu'elle  fût  connue  de  la  génération  future, 
Des  enfants  qui  naîtraient. 
Et  que,  de\enus  grands,  ils  en  parlassent  à  leurs  enfants, 
'Afin  qu'ils  missent  en  Dieu  leur  confiance. 
Qu'ils  n'oubliassent  pas  les  œuvres  de  Dieu, 
Et  qu'ils  observassent  ses  commandements, 
'*Afin  qu'ils  ne  fussent  pas,  comme  leurs  pères, 
Une  race  indocile  et  rebelle. 

Une  race  dont  le  cœur  n'était  pas  ferme. 
Et  dont  l'esprit  n'était  pas  fidèle  à  Dieu. 

°Les  fils  d'E]ihraïm,  armés  et  tirant  de  l'arc. 
Tournèrent  le  dos  le  jour  du  combat. 

'"Ils  ne  gardèrent  point  l'alliance  de  Dieu, 
Et  ils  refusèrent  de  marcher  selon  sa  loi. 

"Ils  mirent  en  oubli  ses  œuvres. 
Ses  merveilles  qu'il  leur  aA'ait  fait  voir. 

'-Devant  leurs  pères  il  avait  fait  des  prodiges. 
Au  pays  d'Egypte,  dans  les  campagnes  de  Tsoan. 

'^11  fendit  la  mer  et  leur  ouvrit  un  passage. 
Il  fit  dresser  les  eaux  comme  une  muraille. 

'■•Il  les  conduisit  le  jour  par  la  nuée. 
Et  toute  la  nuit  par  un  feu  éclatant. 

'Ml  fendit  des  rochers  dans  le  désert. 
Et  il  donna  à  boire  comme  des  flots  abondants  ; 

'^Du  rocher  il  fit  jaillir  des  sources, 
Et  couler  des  eaux  comme  des  fleuves. 

''Mais  ils  continuèrent  à  pécher  contre  lui, 
A  se  révoker  contre  le  Très-Haut  dans  le  désert. 

'Mis  tentèrent  Dieu  dans  leur  cœur. 
En  demandant  de  la  nourriture  selon  leur  désir. 

'Mis  parlèrent  contre  Dieu, 
Ils  dirent  :  Dieu  pourrait-il 
Dresser  une  table  dans  le  désert  ? 

-"Voici,  il  a  frappé  le  rocher,  et  des  eaux  ont  coulé, 
Et  des  torrents  se  sont  répandus  ; 
Pourra-t-il  aussi  donner  du  pain, 

691 


Ps.78,-n-w.  PSAUMES. 

Ou  fournir  de  la  viande  à  son  peuple  ? 

-'L'Éternel  entendit,  et  il  fut  irrité  ;  J 

Un  feu  s'alluma  contre  Jacob,  ' 

Et  la  colère  s'éleva  contre  Israël, 

"Parce  qu'ils  ne  crurent  pas  en  Dieu, 
Parce  qu'ils  n'eurent  pas  confiance  dans  son  secours. 

-^11  commanda  aux  nuages  d'en  haut. 
Et  il  ouvrit  les  portes  des  cieux  ; 

-■*11  fit  pleuvoir  sur  eux  la  manne  pour  nourriture, 
11  leur  donna  le  blé  du  ciel. 

"Ils  mangèrent  tous  le  pain  des  grands, 
11  leur  envoya  de  la  nourriture  à  satiété. 

-"11  fit  souffler  dans  les  cieux  le  vent  d'orient, 
Et  il  amena  par  sa  puissance  le  vent  du  midi  ; 

-"Il  fit  pleuvoir  sur  eux  la  viande  comme  de  la  poussière, 
Et  comme  le  sable  des  mers  les  oiseaux  ailés  ; 

-"Il  les  fit  tomber  au  milieu  de  leur  camp. 
Tout  autour  de  leurs  demeures. 

-'^lls  mangèrent  et  se  rassasièrent  abondamment  : 
Dieu  leur  donna  ce  qu'ils  avaient  désiré. 

^"Ils  n'avaient  pas  satisfait  leur  désir. 
Ils  avaient  encore  leur  nourriture  dans  la  bouche, 

■"Lorsque  la  colère  de  Dieu  s'éleva  contre  eux; 
Il  frappa  de  mort  les  plus  vigoureux. 
Il  abattit  les  jeunes  hommes  d'Israël. 

'-Malgré  tout  cela,  ils  continuèrent  à  pécher, 
Et  ne  crurent  point  à  ses  prodiges. 

•'■41  consuma  leurs  jours  par  la  vanité, 
Et  leurs  années  par  une  fin  soudaine. 

'■'Quand  il  les  frappait  de  mort,  ils  le  cherchaient. 
Ils  revenaient  et  se  tournaient  vers  Dieu  ; 

•'41s  se  souvenaient  que  Dieu  était  leur  rocher, 
Que  le  Dieu  Très-Haut  était  leur  libérateur. 

'"Mais  ils  le  trompaient  de  la  bouche. 
Et  ils  lui  mentaient  de  la  langue  ; 

'^Leur  cœur  n'était  pas  ferme  envers  lui. 
Et  ils  n'étaient  pas  fidèles  à  son  alliance. 

•"'Toutefois,  dans  sa  miséricorde,  il  pardonne  l'iniquité  et  ne  détruit  pas; 
Il  retient  souvent  sa  colère  et  ne  se  livre  pas  à  toute  sa  fureur. 

•''•'Il  se  souvint  qu'ils  n'étaient  que  chair. 
Un  souffle  qui  s'en  va  et  ne  revient  pas. 

^"Que  de  fois  ils  se  révoltèrent  contre  lui  dans  le  désert  ! 
Que  de  fois  ils  l'irritèrent  dans  la  solitude  ! 

692 


PSAUMES.  Ps.  78,'d-i 


■60. 


"Ils  ne  cessèrent  de  tenter  Dieu, 
Et  de  provoquer  le  Saint  d'Israël. 

*-IIs  ne  se  souvinrent  pas  de  sa  [)uissance, 
Du  jour  où  il  les  délivra  de  l'ennemi, 

■'^Des  miracles  (|u'il  accomplit  en  Egyi^te, 
Et  de  ses  prodiges  dans  les  campagnes  de  Tsoan. 

"Il  chanoea  leurs  fleuves"  en  sangf. 
Et  ils  ne  purent  en  boire  les  eaux. 

*^I1  envoya  contre  eux  des  mouches  venimeuses  c|ui  les  dévorèrent. 
Et  des  grenouilles  qui  les  détruisirent. 

^"11  livra  leurs  récoltes  aux  sauterelles, 
Le  produit  de  leur  travail  aux  sauterelles. 

■''H  fit  périr  leurs  vignes  jiar  la  grêle, 
Et  leurs  svcomores  par  la  gelée. 

^''Il  abandonna  leur  bétail  à  la  grêle, 
Et  leurs  troupeaux  au  feu  du  ciel. 

*'I1  lança  contre  eux  son  ardente  colère, 
La  fureur,  la  rage  et  la  détresse. 

Une  troupe  de  messagers  de  malheurs. 

^"11  donna  libre  cours  à  sa  colère. 
Il  ne  sauva  pas  leur  àme  de  la  mort. 
Il  livra  leur  vie  à  la  mortalité  ; 

*'I1  frappa  tous  les  premiers-nés  en  Egypte, 
Les  prémices  de  la  force  sous  les  tentes  de  Chani  *. 

^-11  fit  partit'  son  peuple  comme  des  brebis. 
Il  les  conduisit  comme  un  troupeau  dans  le  désert. 

*'I1  les  dirigea  sûrement,  pour  qu'ils  fussent  sans  crainte. 
Et  la  mer  couvrit  leurs  ennemis. 

^^11  les  amena  vers  sa  frontière  sainte. 
Vers  cette  montagne  que  sa  droite  a  acquise. 

"Il  chassa  devant  eux  les  nations. 
Leur  distribua  le  pays  en  héritage. 

Et  fit  habiter  dans  leurs  tentes  les  tribus  d'Israël. 

^^Mais  ils  tentèrent  le  Dieu  Très-Haut  et  se  révoltèrent  contre  lui. 
Et  ils  n'observèrent  point  ses  ordonnances. 

"Ils  s'éloignèrent  et  furent  infidèles,  comme  leurs  pères, 
Ils  tournèrent,  comme  un  arc  trompeur. 

^*Ils  l'irritèrent  par  leurs  hauts  lieux. 
Et  ils  excitèrent  sa  jalousie  par  leurs  idoles. 

^"Dieu  entendit,  et  il  fut  irrité  ; 
Il  repoussa  fortement  Israël. 

*"I1  abandonna  la  demeure  de  Silo, 
La  tente  où  il  habitait  parmi  les  hommes  ; 

«.  Leurs  fleiwes,  les  fleuves  des  E|jyptieus,  b.   t'ham,   imiii  donné  à  1  l'^^j'vpti'. 

693 


Ps.  78,61-70,6.  PSAUMES. 


01 


'Il  livra  S3  gloire"  à  la  ca])tivité, 
Et  sa  majesté"  entre  les  mains  de  rennemi. 

*^I1  mit  son  peuple  à  la  merci  du  glaive, 
Et  il  s'india'na  contre  son  héritage. 

''■'Le  feu  dévora  ses  jeunes  hommes, 
Et  ses  vierges  ne  furent  pas  célébrées  ; 

^■'Ses  prêtres  tombèrent  par  l'épée. 
Et  ses  veuves  ne  pleurèrent  pas. 

^^Le  Seigneur  s'éveilla  comme  celui  qui  a  dormi, 
Comme  un  héros  qu'a  subjugué  le  vin. 

''Ml  frappa  ses  adversaires  en  fuite. 
Il  les  couvrit  d'un  opprobre  éternel. 

""Cependant  il  rejeta  la  tente  de  Joseph, 
Et  il  ne  choisit  point  la  tribu  d'Ephraïm  ; 

"Ml  préféra  la  tribu  de  Juda, 
La  montagne  de  Sion  qu'il  aimait. 

"^Et  il  bâtit  son  sanctuaire  comme  les  lieux  élevés, 
Comme  la  terre  qu'il  a  fondée  pour  toujours. 

""Il  choisit  David,  son  serviteur. 
Et  il  le  tira  des  bergeries  ; 

"'Il  le  prit  derrière  les  brebis  qui  allaitent. 
Pour  lui  faire  paître  .lacob,  son  peuple. 
Et  Israël,  son  héritage. 

"-Et  David  les  dirigea  avec  un  cœur  intègre. 
Et  les  conduisit  avec  des  mains  intelligentes. 

Psaume  79- 
'Psaume  d'Asaph. 

O  Dieu  !  les  nations  ont  envahi  ton  héritage. 
Elles  ont  profané  ton  saint  temple. 

Elles  ont  fait  de  Jérusalem  un  monceau  de  pierres. 
-Elles  ont  livré  les  cadavres  de  tes  serviteuis 
En  pâture  aux  oiseaux  du  ciel, 

La  chair  de  tes  fidèles  aux  bêtes  de  la  terre  ; 
^Elles  ont  versé  leur  sang  comme  de  l'eau 
Tout  autour  de  Jérusalem, 

Et  il  n'y  a  eu  personne  pour  les  enterrer. 

'Nous  sommes  devenus  un  objet  d'opprobre  pour  nos  voisins, 
De  moquerie  et  de  risée  pour  ceux  qui  nous  entourent. 

^Jusques  à  quand.  Eternel  !  t'irriteras-tu  sans  cesse. 
Et  ta  colère  s'embrasera-t-elle  comme  le  feu  ? 

"Répands  ta  fureur  sur  les  nations  qui  ne  te  connaissent  pas. 
Et  sur  les  royaumes  qui  n'invoquent  pas  ton  nom  ! 

a.  Sa  gioire,  sa  majestc.  l'arche  qui  fut  prise  par  les  Philistins. 

694 


PSAUMES.  Ps.  79,1-80,11. 

'Car  on  a  dévoré  Jacob, 
Et  ravagé  sa  demeure. 

*Ne  te  souviens  plus  de  nos  iniquités  passées  ! 
Que  tes  compassions  viennent  en  hâte  au-devant  de  nous! 
Car  nous  sommes  bien  malheureux. 

'Secours-nous,  Dieu  de  notre  salut,  pour  la  gloire  de  ton  nom  ! 
Délivre-nous,  et  pardonne  nos  péchés,  à  cause  de  ton  nom  ! 

'"Pourquoi  les  nations  diraient-elles  :  Où  est  leur  Dieu? 
Qu'on  sache,  en  notre  présence,  parmi  les  nations. 
Que  tu  venges  le  sang  de  tes  serviteurs,  le  sang  répandu  ! 

"Que  les  gémissements  des  captifs  parviennent  jusqu'à  toi  ! 
Par  ton  bras  puissant  sauve  ceux  qui  vont  périr"  ! 

'-Rends  à  nos  voisins  sept  fois  dans  leur  sein 
Les  outrages  qu'ils  t'ont  faits.  Seigneur  ! 

"Et  nous,  ton  peuple,  le  troupeau  de  ton  pâturage. 
Nous  te  célébrerons  éternellement; 

De  génération  en  génération  nous  publierons  tes  louanges. 

Psaume  SO. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  les  lis  lyriques.  D'Asaph.  Psaume. 

"Prête  l'oreille,  berger  d'Israël, 
Toi  qui  conduis  Joseph  comme  un  troupeau  ! 

Parais  dans  ta  splendeur. 
Toi  qui  es  assis  sur  les  chérubins  ! 

^Devant  Éphraïm,  Benjamin  et  Manassé,  réveille  ta  force, 
Et  viens  à  notre  secours  ! 
■'O  Dieu,  relève-nous  ! 
Fais  briller  ta  face,  et  nous  serons  sauvés  ! 

^Eternel,  Dieu  des  armées  ! 
Juscjues  à  quand  t'irriteras-tu  contre  la  prière  de  ton  peuple  ? 

^Tu  les  nourris  d'un  pain  de  larmes, 
Tu  les  abreuves  de  larmes  à  pleine  mesure. 

'Tu  fais  de  nous  un  objet  de  discorde  pour  nos  voisins. 
Et  nos  ennemis  se  raillent  de  nous. 

'^Dieu  des  armées,  relève-nous! 
Fais  briller  ta  face,  et  nous  serons  sauvés  ! 

'Tu  avais  arraché  de  l'Iîgyi^te  une  vigne  ; 
Tu  as  chassé  des  nations,  et  tu  l'as  plantée. 

'"Tu  as  fait  place  devant  elle  : 
Elle  a  jeté  des  racines  et  rempli  la  terre  ; 

"Les  montagnes  étaient  couvertes  de  son  oml)re. 
Et  ses  rameaux  étaient  comme  des  cèdres  de  Dieu  ; 

a.  Ceux  qui  font  jwrir,  héb.  {es  fils  tle  la  mort. 

6U5 


Ps.  80, 12-8 Lu.  PSAUMES. 

'-Elle  étendait  ses  branches  jusqu'à  la  mer, 
Et  ses  rejetons  jusqu'au  fleuve. 

'"Pourquoi  as-tu  rompu  ses  clôtures, 
En  sorte  que  tous  les  passants  la  dépouillent  ? 

'■'Le  sanglier  de  la  forêt  la  ronge. 
Et  les  bêtes  des  champs  en  font  leur  pâture. 

"^Dieu  des  armées,  reviens  donc  ! 
Regarde  du  haut  des  cieux,  et  vois  !  considère  cette  vigne  ! 

'^Protège  ce  que  ta  droite  a  planté. 
Et  le  fils  que  tu  t'es  choisi  !... 

"Elle  est  brûlée  par  le  feu,  elle  est  coupée! 
Ils  périssent  devant  ta  face  menaçante. 

'"Que  ta  main  soit  sur  l'homme  de  ta  droite, 
Sur  le  fils  de  l'homme  que  tu  t'es  choisi  ! 

"Et  nous  ne  nous  éloignerons  plus  de  toi. 
Fais-nous  revivre,  et  nous  invoquerons  ton  nom. 

-"Eternel,  Dieu  des  armées,  relève-nous  ! 
Fais  briller  ta  face,  et  nous  serons  sauvés  ! 

Psaume  81. 
'Au  chef  des  chantres.  Sur  la  guitthith.  D'Asaph. 

^Chantez  avec  allégresse  à  Dieu,  notre  force  ! 
Poussez  des  cris  de  joie  vers  le  Dieu  de  Jacob  ! 

^Entonnez  des  cantiques,  faites  résonner  le  tambourin, 
La  harpe  mélodieuse  et  le  luth  ! 

^Sonnez  de  la  trompette  à  la  nouvelle  lune, 
A  la  pleine  lune,  au  jour  de  notre  fête  ! 

^Car  c'est  une  loi  pour  Israël, 
Une  ordonnance  du  Dieu  de  Jacob. 

^11  en  fit  un  statut  pour  Joseph, 
Quand  il  marcha  contre  le  pays  d'Egypte... 
J'entends  une  voix  qui  m'est  inconnue  :  — 

"J'ai  déchargé  son  épaule  du  fardeau, 
Et  ses  mains  ont  lâché  la  corbeille. 

"Tu  as  crié  dans  la  détresse,  et  je  t'ai  délivré  ; 
Je  t'ai  répondu  dans  la  retraite  du  tonnerre  ; 

Je  t'ai  éprouvé  près  des  eaux  de  Meriba.  —  Pause. 

"Ecoute,  mon  peuple  !  et  je  t'avertirai  ; 
Israël,  puisses-tu  m'écouter! 

'"Qu'il  n'y  ait  au  milieu  de  toi  point  de  dieu  étranger! 
Ne  te  prosterne  pas  devant  des  dieux  étrangers  ! 

"Je  suis  l'Éternel,  ton  Dieu,  qui  t'ai  fait  monter  du  pays  d'Egypte; 
Ouvre  ta  bouche,  et  je  la  remplirai. 

'^Mais  mon  peuple  n'a  point  écouté  ma  voix, 
Israël  ne  m'a  point  obéi. 

696 


PSAUMES.  Ps.  81,^3-83,1 

"Alors  je  les  ai  livrés  aux  penchants  de  leur  cœur, 
Et  ils  ont  suivi  leurs  propres  conseils. 

"Oh  !  si  mon  peuple  m'écoutait. 
Si  Israël  marchait  dans  mes  voies  ! 

'^En  un  instant  je  confondrais  leurs  ennemis, 
Je  tournerais  ma  main  contre  leurs  adversaires; 

"Ceux  qui  haïssent  l'Eternel  le  flatteraient. 
Et  le  bonheur  d'Israël  durerait  toujours  ; 

'"Je  le  nourrirais  du  meilleur  froment. 
Et  je  le  rassasierais  du  miel  du  rocher. 

Psaume  82. 
'  Psaume  d'Asaph. 

Dieu  se  tient  dans  l'assemblée  de  Dieu  ; 
Il  juge  au  milieu  des  dieux.  — 

^Jusques  à  quand  jugerez-vous  avec  iniquité. 
Et  aurez-vous  égard  à  la  personne  des  méchants  ?  —  Pause. 

^Rendez  justice  au  faible  et  à  l'orphelin, 
Faites  droit  au  malheureux  et  au  pauvre, 

''Sauvez  le  misérable  et  l'indigent. 
Délivrez-les  de  la  main  des  méchants. 

^Ils  n'ont  ni  savoir  ni  intelligence, 
Ils  marchent  dans  les  ténèbres  ; 

Tous  les  fondements  de  la  terre  sont  ébranlés. 

'J'avais  dit:  Vous  êtes  des  dieux. 
Vous  êtes  tous  des  fds  du  Très-Haut. 

^Cependant  vous  mourrez  comme  des  hommes. 
Vous  tomberez  comme  un  prince  quelconque.  — ■ 

^Lève-toi,  ô  Dieu,  juge  la  terre  ! 
Car  toutes  les  nations  t'appartiennent. 

Psduiiit'  S3. 

'Cantique.  Psaume  d'Asaph. 

-O  Dieu,  ne  reste  pas  dans  le  silence  ! 
Ne  te  tais  pas,  et  ne  te  repose  pas,  ù  Dieu  ! 

'Car  voici,  tes  ennemis  s'agitent. 
Ceux  qui  te  haïssent  lèvent  la  tête. 

*Ils  forment  contre  ton  peuple  des  projets  pleins  de  ruse, 
Et  ils  délibèrent  contre  ceux  que  tu  protèges. 

^Venez,  disent-ils,  exterminons-les  du  milieu  des  nations. 
Et  qu'on  ne  se  souvienne  plus  du  nom  d'Israël! 

''Ils  se  concertent  tous  d'un  même  cœur, 

G97 


Ps.83,i-8i,i.  PSAUMES. 

Ils  font  une  alliance  contre  toi  ; 

''Les  tentes  d'Edom  et  les  Ismaélites, 
Moab  et  les  Hagaréniens, 

^Guebal,  Ammon,  Anialek, 
Les  Philistins  avec  les  habitants  de  Tyr  ; 

''L'Assyrie  aussi  se  joint  à  eux, 
Elle  prête  son  bras  aux  enfants  de  Lot.  —  Pause. 

'"Traite-les  comme  Madian, 
Comme  Sisera,  comme  Jabin  au  torrent  de  Kison  ! 

"Ils  ont  été  détruits  à  En-Dor, 
Ils  sont  devenus  du  fumier  pour  la  terre. 

'-Traite  leurs  chefs  comme  Orcb  et  Zeeb, 
Et  tous  leurs  princes  comme  Zébacli  et  Tsalmunna! 

"Car  ils  disent  :  Emparons-nous 
Des  demeures  de  Dieu  ! 

'*Mon  Dieu  !  rends-les  semblables  au  tourbillon. 
Au  chaume  qu'emporte  le  vent, 

'^Au  feu  qui  brûle  la  forêt, 
A  la  flamme  qui  embrase  les  montagnes  ! 

'^Poursuis-les  ainsi  de  ta  tempête. 
Et  fais-les  trembler  par  ton  ouragan  !' 

"Couvre  leur  face  d'ignominie, 
Afin  qu'ils  cherchent  ton  nom,  ô  Eternel  ! 

'M^u'ils  soient  confus  et  épouvantés  pour  toujours. 
Qu'ils  soient  honteux  et  qu'ils  périssent  ! 

'"Qu'ils  sachent  que  toi  seul,  dont  le  nom  est  l'Eternel, 
Tu  es  le  Très-Haut  sur  toute  la  terre  ! 

Psaume  Sa. 
*Au  chef  des  chantres.  Sur  la  guitthith.  Des  fds  de  Koré.  Psaume. 

^Que  tes  demeures  sont  aimables, 
Eternel  des  armées  ! 

•'Mon  àme  soupire  et  languit  après  les  parvis  de  l'Eternel, 
Mon  cœur  et  ma  chair  poussent  des  cris  vers  le  Dieu  vivant. 

*Le  passereau  même  trouve  une  maison. 
Et  l'hirondelle  un  nid  où  elle  dépose  ses  petits... 

Tes  autels",  Éternel  des  armées! 
Mon  roi  et  mon  Dieu  ! 

^Heureux  ceux  qui  habitent  ta  maison  ! 
Ils  peuvent  te  célébrer  encore.  —  Pause. 

^Heureux  ceux  qui  placent  en  toi  leur  appui  ! 
Ils  trouvent  dans  leur  cœur  des  chemins  tout  tracés. 
'Lorsqu'ils  traversent  la  vallée  de  Baca*^ 

a.  Fais-moi  trouver  tes  autels.         6.   Ou  l'aîlfe  des  pleurs. 

698 


PSAUMES.  Ps.  84,8-85,13. 

Ils  la  transforment  en  un  lieu  plein  de  sources, 
Et  la  pluie  la  couvre  aussi  de  bénédictions. 

''Leur  force  augmente  pendant  la  marche, 
Et  ils  se  présentent  devant  Dieu  à  Sion. 

"Eternel,  Dieu  des  armées,  écoute  ma  prière  ! 
Prête  Toreille,  Dieu  de  Jacob  !  —  Pause. 

'"Toi  qui  es  notre  bouclier,  vois,  ô  Dieu  ! 
Et  regarde  la  face  de  ton  oint  ! 

"Mieux  vaut  un  jour  dans  tes  parvis  que  mille  ailleurs  ; 
Je  préfère  me  tenir  sur  le  seuil  de  la  maison  de  mon  Dieu, 
Plutôt  que  d'habiter  sous  les  tentes  de  la  méchanceté. 

'"-Car  l'Eternel  Dieu  est  un  soleil  et  un  bouclier, 
L'Eternel  donne  la  grâce  et  la  gloire, 
Il  ne  refuse  aucun  bien  à  ceux  qui  marchent  dans  l'intégrité. 

'^Eternel  des  armées  ! 
Heureux  l'homme  qui  se  confie  en  toi  ! 

Psaume  85. 
'Au  chef  des  chantres.  Des  fils  de  Koré.  Psaume. 

^Tu  as  été  favorable  à  ton  pays,  ô  Eternel  ! 
Tu  as  ramené  les  captifs  de  Jacob  ; 

^Tu  as  pardonné  l'iniquité  de  ton  peuple. 
Tu  as  couvert  tous  ses  péchés  ;  —  Pause. 

■•Tu  as  retiré  toute  ta  fureur. 
Tu  es  revenu  de  l'ardeur  de  ta  colère. 

^Rétablis-nous,  Dieu  de  notre  salut! 
Cesse  ton  indignation  contre  nous  ! 

'T'irriteras-tu  contre  nous  à  jamais? 
Prolongeras-tu  ta  colère  éternellement? 

'Ne  nous  rendras-tu  pas  à  la  vie, 
Afin  que  ton  peuple  se  réjouisse  en  toi  ? 

"Eternel  !  fais-nous  voir  ta  bonté, 
Et  accorde-nous  ton  salut  ! 

'J'écouterai  ce  que  dit  Dieu,  l'Eternel  ; 
Car  il  parle  de  paix  à  son  peuple  et  à  ses  fidèles. 
Pourvu  qu'ils  ne  retombent  pas  dans  la  folie. 

'"Oui,  son  sahit  est  près  de  ceux  qui  le  craignent, 
Afin  (|ue  la  gloii'c  habite  dans  notre  pavs. 

"La  bonté  et  la  fidélité  se  rencontrent, 
La  justice  et  la  paix  s'embrassent  ; 

'-La  fidélité  germe  de  la  terre. 
Et  la  justice  regarde  du  haut  des  cicux. 

'^L'Eternel  aussi  accordera  le  bonheur. 
Et  notre  terre  donnera  ses  fruits. 

699 


Ps.85,n-80,ii.  PSAUMES. 

"La  justice  marchera  devant  lui, 
Va  imprimera  ses  pas  sur  le  chemin. 

Psaume  86- 

'Prière  de  David.  j 

Eternel,  prête  l'oreille,  exauce-moi! 
Car  je  suis  malheureux  et  indigent. 

-Garde  mon  àme,  car  je  suis  pieux! 
Mon  Dieu,  sauve  ton  serviteur  qui  se  confie  en  toi! 

^Aie  pitié  de  moi.  Seigneur! 
Car  je  crie  à  toi  tout  le  jour. 

''Réjouis  l'ànie  de  ton  serviteur. 
Car  à  toi.  Seigneur,  j'élève  mon  àme. 

^Gar  tu  es  bon,  Seigneur,  tu  pardonnes. 
Tu  es  plein  d'amour  pour  tous  ceux  qui  t'invoquent. 

^Eternel,  prête  l'oreille  à  ma  prière, 
Sois  attentif  à  la  voix  de  mes  supplications  ! 

Me  t'invoque  au  jour  de  ma  détresse, 
(^ar  tu  m'exauces. 

"Nul  n'est  comme  toi  parmi  les  dieux.  Seigneur, 
Et  rien  ne  ressemble  à  tes  œuvres. 

'•'Toutes  les  nations  que  tu  as  faites  viendront 
Se  prosterner  devant  ta  face.  Seigneur, 
Va  rendre  gloire  à  ton  nom. 

'"Car  tu  es  grand,  et  tu  opères  des  prodiges  ; 
Toi  seul,  tu  es  Dieu. 

*' Enseigne-moi  tes  voies,  ô  Eternel  ! 
Je  marcherai  dans  ta  fidélité. 

Dispose  mon  cœur  à  la  crainte  de  ton  nom. 

'-.le  te  louerai  de  tout  mon  cœur,  Seigneur,  mon  Dieu  ! 
Et  je  glorifierai  ton  nom  à  perpétuité. 

''Car  ta  bonté  est  grande  envers  moi. 
Et  tu  délivres  mon  àme  du  séjour  prol'ond  des  morts. 

'■•O  Dieu  !  des  orgueilleux  se  sont  levés  contre  moi, 
Une  troupe  d'hommes  violents  en  veulent  à  ma  vie  ; 
Ils  ne  portent  pas  leurs  pensées  sur  toi. 

'^Mais  toi.  Seigneur,  tu  es  un  Dieu  miséricordieux  et  compatissant, 
Lent  à  la  colère,  riche  en  bonté  et  en  fidélité; 

""'Tourne  vers  moi  les  regards  et  aie  pitié  de  moi. 
Donne  la  force  à  ton  serviteur, 
Va  sauve  le  fils  de  ta  servante  ! 

'"Opère  un  signe  en  ma  faveur  ! 
()ue  mes  ennemis  le  voient  et  soient  confus  ! 
Car  tu  me  secours  et  tu  me  consoles,  ô  Éternel  ! 

700 


PSAUMES.  Ps.  87.1-88,10. 

Psaume  87. 
'Des  fils  de  Koré.  Psaume.  Cantique. 

Elle  est  fondée  sur  les  montagnes  saintes. 

^L'Éternel  aime  les  portes  de  Sion 
Plus  que  toutes  les  demeures  de  Jacob. 

^Des  choses  glorieuses  ont  été  dites  sur  toi, 
Ville  de  Dieu  !  —  Pause. 

■•Je  proclame  l'Egypte  et  Bahylone  parmi  ceux  qui  me  connaissent  ; 
Voici,  le  pays  des  Philistins,  Tyr,  avec  l'Ethiopie  : 
C'est  dans  Sion  qu'ils  sont  nés.  — 

^Et  de  Sion  il  est  dit  :  Tous  y  sont  nés. 
Et  c'est  le  Très-Haut  qui  l'affermit. 

'L'Eternel  compte  en  inscrivant  les  peuples  : 
C'est  là  qu'ils  sont  nés.  —  Pause. 

'Et  ceux  qui  chantent  et  ceux  qui  dansent  s'écrient  : 
Toutes  mes  sources  sont  en  toi. 

Psaume  88. 

'Cantique.  Psaume  des  fils  de  Koré.  Au  chef  des  chantres.  Pour  chanter  sur 
la  flûte.  Cantique  d'Héman,  l'Ezrachite. 

-Eternel,  Dieu  de  mon  salut  ! 
Je  crie  jour  et  nuit  devant  toi. 

^Que  ma  prière  parvienne  en  ta  présence  ! 
Prête  l'oreille  à  mes  supplications  ! 

"•Car  mon  âme  est  rassasiée  de  maux. 
Et  ma  vie  s'approche  du  séjour  des  morts. 

^Je  suis  mis  au  rang  de  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse. 
Je  suis  comme  un  homme  qui  n'a  plus  de  force. 

*Je  suis  étendu  parmi  les  morts. 
Semblable  à  ceux  qui  sont  tués  et  couchés  dans  le  sépulcre. 
A  ceux  dont  tu  n'as  plus  le  souvenir. 
Et  qui  sont  séparés  de  ta  main. 

'Tu  m'as  jeté  dans  une  fosse  profonde. 
Dans  les  ténèbres,  dans  les  abîmes. 

"Ta  fureur  s'appesantit  sur  moi. 
Et  tu  m'accables  de  tous  tes  flots.  —  Pause. 
^Tu  as  éloigné  de  moi  mes  amis. 
Tu  m'as  rendu  pour  eux  un  objet  d'horreur  ; 
Je  suis  enfermé  et  je  ne  pviis  sortir. 

'"Mes  yeux  se  consument  dans  la  souffrance; 
Je  t'invoque  tous  les  jours,  ô  Eternel  ! 
J'étends  vers  toi  les  mains.  , 

701 


Ps.  88,11-80,12.  PSAUMES. 

"Est-ce  pour  les  morts  que  tu  fais  des  miracles? 
Les  morts  se  lèvent-ils  pour  te  louer?  —  Pause. 

'^Parle-t-on  de  ta  bonté  dans  le  sépulcre, 
De  ta  fidélité  dans  l'abime  ? 

'^Tes  prodiges  sont-ils  connus  dans  les  ténèbres, 
Et  ta  justice  dans  la  terre  de  l'oubli  ? 

'■'0  Éternel  !  j'implore  ton  secours, 
Et  le  matin  ma  prière  s'élève  à  toi. 

'^Pourquoi,  Eternel,  repousses-tu  mon  àme  ? 
Pourquoi  me  caches-tu  ta  face? 

'^Je  suis  malheureux  et  moribond  dès  ma  jeunesse, 
Je  suis  chargé  de  tes  terreurs,  je  suis  troublé. 

'"Tes  fureurs  passent  sur  moi. 
Tes  terreurs  m'anéantissent  ; 

'^Elles  m'environnent  tout  le  jour  comme  des  eaux, 
Elles  m'enveloppent  toutes  à  la  fois. 

'"Tu  as  éloigné  de  moi  amis  et  compagnons  ; 
Mes  intimes  ont  disparu. 

Psaume  S9. 
'Cantique  d'Ethan,  l'Ezrachite. 

*Je  chanterai  toujours  les  bontés  de  l'Eternel  ; 
Ma  bouche  fera  connaître  à  jamais  ta  fidélité. 

^Car  je  dis  :  La  bonté  a  des  fondements  éternels  ; 
Tu  établis  ta  fidélité  dans  les  cieux.  — 

■•J'ai  fait  alliance  avec  mon  élu  ; 
Voici  ce  que  j'ai  juré  à  David,  mon  serviteur  : 

^J'affermirai  ta  postérité  pour  toujours, 
Et  j'établirai  ton  trône  à  perpétuité.  —  Pause. 

^Les  cieux  célèbrent  tes  merveilles,  ô  Eternel  ! 
Et  ta  fidélité  dans  l'assemblée  des  saints". 

"Car  qui,  dans  le  ciel,  peut  se  comparer  à  l'Eternel? 
Qui  est  semblable  à  toi  parmi  les  fils  de  Dieu"  ? 

^Dieu  est  terrible  dans  la  grande  assemblée  des  saints, 
Il  est  redoutable  pour  tous  ceux  qui  l'entourent. 

"Eternel,  Dieu  des  armées!  qui  est  comme  toi  puissant,  ô  Eternel? 
Ta  fidélité  t'environne. 

'"Tu  domptes  l'orgueil  de  la  mer  ; 
Quand  ses  flots  se  soulèvent,  tu  les  apaises. 

"Tu  écrasas  l'Egypte  comme  un  cadavre. 
Tu  dispersas  tes  ennemis  par  la  puissance  de  ton  bras, 

'^ C'est  à  toi  qu'appartiennent  les  cieux  et  la  terre, 

(L,  Saints,  fils  de  Dieu,  les  esprits  célestes. 

702 


PSAUMES.  Ps.  89, 13-33. 

C'est  toi  qui  as  fondé  le  monde  et  ce  qu'il  renferme. 

'^Tu  as  créé  le  nord  et  le  midi  ; 
Le  Thabor  et  l'Hermon  se  réjouissent  à  ton  nom. 

'■•Ton  bras  est  puissant, 
Ta  main  forte,  ta  droite  élevée. 

'^La  justice  et  l'équité  sont  la  base  de  ton  trône, 
La  bonté  et  la  fidélité  sont  devant  ta  face. 

** Heureux  le  peuple  qui  connaît  le  son  de  la  trompette; 
Il  marche  à  la  clarté  de  ta  face,  o  Eternel  ! 

'"11  se  réjouit  sans  cesse  de  ton  nom. 
Et  il  se  glorifie  de  ta  justice. 

'**Car  tu  es  la  gloire  de  sa  puissance  ; 
C'est  ta  faveur  qui  relève  notre  force". 

'^Car  l'Eternel  est  notre  bouclier, 
Le  Saint  d'Israël  est  notre  roi. 

^"Alors  tu  parlas  dans  une  vision  à  ton  bien-aimé, 
Et  tu  dis  :  J'ai  prêté  mon  secours  à  un  héros. 

J'ai  élevé  du  milieu  du  peuple  un  jeune  homme; 

^'J'ai  trouvé  David,  mon  serviteur, 
Je  l'ai  oint  de  mon  huile  sainte. 

"Ma  main  le  soutiendra. 
Et  mon  bras  le  fortifiera. 

-'L'ennemi  ne  le  surprendra  pas. 
Et  le  méchant  ne  l'opprimera  point; 

-*J'écraserai  devant  lui  ses  adversaires. 
Et  je  frapperai  ceux  (jui  le  haïssent. 

"Ma  fidélité  et  ma  bonté  seront  avec  lui. 
Et  sa  force  s'élèvera  par  mon  nom. 

*^Je  mettrai  sa  main  sur  la  mer. 
Et  sa  droite  sur  les  fleuves. 

-'Lui,  il  m'invocjuera  :  Tu  es  mon  père, 
Mon  Dieu  et  le  rocher  de  mon  salut  ! 

-*'Et  moi,  je  ferai  de  lui  le  premier-né. 
Le  plus  élevé  des  rois  de  la  terre. 

*"Je  lui  conserverai  toujours  ma  bonté, 
Et  mon  alliance  lui  sera  fidèle  ; 

'"Je  rendrai  sa  postérité  éternelle. 
Et  son  trône  comme  les  jours  des  cieux. 

'*Si  ses  fils  abandonnent  ma  loi 
Et  ne  marchent  pas  selon  ses  ordonnances, 

'^  S'ils  violent  mes  préceptes 
Et  n'observent  pas  mes  commandements, 

"•'Je  punirai  de  la  verge  leurs  transgressions, 

a.  jVûtrc  force,  héb.  autre  corne. 

703 


Ps.  89.3>.-53.  PSAUMES. 

Et  par  des  coups  leurs  iniquités  ; 

**Mais  je  ne  lui  retirerai  point  ma  bonté 
Et  je  ne  trahirai  pas  ma  fidélité, 

"^.le  ne  violerai  point  mon  alliance 
Et  je  ne  changerai  pas  ce  qui  est  sorti  de  mes  lèvres. 

■'^J'ai  juré  une  fois  par  ma  sainteté  : 
Mentirai-je  à  David  ? 

'"Sa  postérité  subsistera  toujours  ; 
Son  trône  sera  devant  moi  comme  le  soleil, 

^^Comme  la  lune  il  aura  une  éternelle  durée. 
Le  témoin  qui  est  dans  le  ciel  est  fidèle.  —  Pause. 

^'Et  pourtant,  tu  as  rejeté,  tu  as  repoussé  ! 
Tu  t'es  irrité  contre  ton  oint  ! 

■"•Tu  as  dédaigné  l'alliance  avec  ton  serviteur  ; 
Tu  as  abattu,  profané  sa  couronne. 

^'Tu  as  détruit  toutes  ses  murailles. 
Tu  as  mis  en  ruines  ses  forteresses. 

*-Tous  les  passants  le  dépouillent  ; 
Il  est  un  objet  d'opprobre  pour  ses  voisins. 

''Tu  as  élevé  la  droite  de  ses  adversaires. 
Tu  as  réjoui  tous  ses  ennemis  ; 

"Tu  as  fait  reculer  le  tranchant  de  son  glaive. 
Et  tu  ne  l'as  pas  soutenu  dans  le  combat. 

"Tu  as  mis  un  terme  à  sa  splendeur. 
Et  tu  as  jeté  son  trône  à  terre  ; 

"•^Tu  as  abrégé  les  jours  de  sa  jeunesse. 
Tu  l'as  couvert  de  honte.  —  Pause. 

"Jusques  à  cjuand,  Eternel  !  te  cacheras-tu  sans  cesse, 
Et  ta  fureur  s'embrasera-t-elle  comme  le  feu  ? 

■** Rappelle-toi  ce  qu'est  la  durée  de  ma  vie. 
Et  pour  quel  néant  tu  as  créé  tous  les  fils  de  l'homme. 

^'■•Y  a-t-il  un  homme  cjui  puisse  vivre  et  ne  pas  voir  la  mort. 
Oui  puisse  sauver  son  âme  du  séjour  des  morts  ?  —  Pause. 

''"Où  sont,  Seigneur!  tes  bontés  premières. 
Que  tu  juras  à  David  dans  ta  fidélité  ? 

^'Souviens-toi,  Seigneur  !  de  l'opprobre  de  tes  serviteurs. 
Souviens-toi  que  je  porte  en  mon  sein  tous  les  peuples  nombreux 

^* Souviens-toi  des  outrages  de  tes  ennemis,  ô  Eternel  ! 
De  leurs  outrages  contre  les  pas  de  ton  oint. 

^^BÉKl    SOIT    A   JAMAIS   l'ÉTERN'EL  ! 

^'1 


704 


PSAUMES.  Ps.  90,1-11. 


LIVRE     QUATRIEME 


Psaume  90. 
'Prière  de  Moïse,  homme  de  Dieu. 

Seigneur  !  tu  as  été  pour  nous  un  refuge, 
De  génération  en  génération. 

-Avant  que  les  montagnes  fussent  nées, 
Et  que  tu  eusses  créé  la  terre  et  le  inonde, 
D'éternité  en  éternité  tu  es  Dieu. 

'Tu  fais  rentrer  les  hommes  chuis  la  poussière. 
Et  tu  dis  :  Fils  de  l'homme,  retournez  ! 

*Car  mille  ans  sont,  à  tes  yeux, 
Comme  le  jour  d'hier,  quand  il  n'est  plus. 
Et  comme  une  veille  de  la  nuit. 

^Tu  les  emportes,  semblables  à  un  songe, 
Qui,  le  matin,  passe  comme  l'herbe  : 

^Elle  fleurit  le  matin,  et  elle  passe. 
On  la  coupe  le  soir,  et  elle  sèche. 

'Nous  sommes  consumés  par  ta  colère. 
Et  ta  fureur  nous  épouvante. 

''Tu  mets  devant  toi  nos  iniquités, 
Et  à  la  lumière  de  ta  face  nos  fautes  cachées. 

^Tous  nos  jours  disparaissent  par  ton  courroux  ; 
Nous  voyons  nos  années  s'évanouir  comme  un  son. 

'"Les  jours  de  nos  années  s'élèvent  à  soixante  et  dix  ans. 
Et,  pour  les  plus  robustes,  à  quatre-vingts  ans  ; 

Et  l'orgueil  qu'ils  en  tirent  n'est  que  peine  et  misère. 
Car  il  passe  vite,  et  nous  nous  envolons. 

"Qui  prend  garde  à  la  force  de  ta  colère. 
Et  à  ton  courroux,  selon  la  crainte  qui  t'est  due  ? 

'-Enseigne-nous  à  bien  compter  nos  jours. 
Afin  que  nous  appliquions  notre  cœur  à  la  sagesse. 

"Reviens,  Eternel!  Jusques  à  ([uand...? 
Aie  pitié  de  tes  serviteurs  ! 

'''Rassasie-nous  chaque  matin  de  ta  bonté. 
Et  nous  serons  toute  notre  vie  dans  la  joie  et  l'allégresse. 

'^Réjouis-nous  autant  de  jours  que  tu  nous  as  humiliés, 
Autant  d'années  que  nous  avons  vu  le  malheur. 

"Que  ton  œuvre  se  manifeste  à  tes  serviteurs. 
Et  ta  gloire  sur  leurs  enfants  ! 

"Que  la  grâce  de  l'Eternel,  notre  Dieu,  soiL  sur  nous! 

705 


Ps.  91.1-92.3.  PSAUMES. 

Affermis  l'ouvrage  de  nos  mains, 
Oui,  affermis  l'ouvrage  de  nos  mains  ! 

Psaume  91. 

*  Celui  qui  demeure  sous  l'abri  du  Très-Haut 
Repose  à  l'ombre  dvi  Tout-Puissant. 

^Je  dis  à  l'Eternel  :  Mon  refuge  et  ma  forteresse, 
Mon  Dieu  en  qui  je  me  confie  ! 

^Car  c'est  lui  qui  te  délivre  du  filet  de  l'oiseleur, 
De  la  peste  et  de  ses  ravages. 

*11  te  couvrira  de  ses  plumes, 
Et  tu  trouveras  un  refuge  sous  ses  ailes  ; 
Sa  fidélité  est  un  bouclier  et  une  cuirasse. 

^Tu  ne  craindras  ni  les  terreurs  de  la  nuit. 
Ni  la  flèche  qui  vole  de  jour, 

^Ni  la  peste  qui  marche  dans  les  ténèbres, 
Ni  la  contagion  cjui  frappe  en  plein  midi. 

"Que  mille  tombent  à  ton  côté. 
Et  dix  mille  à  ta  droite. 
Tu  ne  seras  pas  atteint  ; 

'^De  tes  yeux  seulement  tu  regarderas, 
Et  tu  verras  la  rétribution  des  méchants. 

'Car  tu  es  mon  refuge,  ô  Eternel  ! 
Tu  fais  du  Très-Haut  ta  retraite. 

'"Aucun  malheur  ne  t'arrivera. 
Aucun  fléau  n'approchera  de  ta  tente. 

"Car  il  ordonnera  à  ses  anges 
De  te  garder  dans  toutes  tes  voies  ; 

'-Ils  te  porteront  sur  les  mains. 
De  peur  que  ton  pied  ne  heurte  contre  une  pierre. 

'^Tu  marcheras  sur  le  lion  et  sur  l'aspic. 
Tu  fouleras  le  lionceau  et  le  dragon.  — 

'* Puisqu'il  m'aime,  je  le  délivrerai  ; 
Je  le  protégerai,  puisqu'il  connaît  mon  nom 

'Ml  m'invoquera,  et  je  lui  répondrai; 
Je  serai  avec  lui  dans  la  détresse. 
Je  le  délivrerai  et  je  le  glorifierai. 

'^Je  le  rassasierai  de  longs  jours. 
Et  je  lui  ferai  voir  mon  salut. 

Psaume  92. 
'Psaume.  Cantique  pour  le  jour  du  sabbat. 

-Il  est  beau  de  louer  l'Eternel, 
Et  de  célébrer  ton  nom,  ô  Très-Haut! 

^D'annoncer  le  matin  ta  bonté. 
Et  ta  fidélité  pendant  les  nuits, 

706 


PSAUMES.  Ps.92,u-9S,5. 

*Sur  rinstrument  à  dix  cordes  et  sur  le  luth. 
Aux  sons  de  la  harpe. 

^Tu  me  réjouis  par  tes  œuvres,  ô  Eternel  ! 
Et  je  chante  avec  allégresse  l'ouvrage  de  tes  mains. 

*Que  tes  œuvres  sont  grandes,  ô  Eternel  ! 
Que  tes  pensées  sont  profondes  ! 

^L'homme  stupide  n'y  connaît  rien, 
Et  l'insensé  n'y  prend  point  garde. 

^Si  les  méchants  croissent  comme  l'herbe, 
Si  tous  ceux  qui  font  le  mal  fleurissent, 
C'est  pour  être  anéantis  à  jamais. 

«Mais  toi,  tu  es  le  Très-Haut, 
A  perpétuité,  ô  Eternel  ! 

'"Car  voici,  tes  ennemis,  ô  Eternel  ! 
Car  voici,  tes  ennemis  périssent; 

Tous  ceux  qui  font  le  mal  sont  dispersés. 

"Et  tu  me  donnes  la  force  du  buffle"; 
Je  suis  arrosé  avec  une  huile  fraîche. 

'-Mon  œil  se  plaît  à  contempler  mes  ennemis. 
Et  mon  oreille  à  entendre  mes  méchants  adversaires. 

"Les  justes  croissent  comme  le  palmier. 
Ils  s'élèvent  comme  le  cèdre  du  Liban. 

'*Plantés  dans  la  maison  de  l'Eternel, 
Ils  prospèrent  dans  les  parvis  de  notre  Dieu  ; 

'^Ils  portent  encore  des  fruits  dans  la  vieillesse, 
Ils  sont  pleins  de  sève  et  verdoyants, 

'*Pour  faire  connaître  que  l'Eternel  est  juste. 
Il  est  mon  rocher,  et  il  n'y  a  point  en  lui  d'iniquité. 

Psaume  93. 

'L'Eternel  règne,  il  est  revêtu  de  majesté, 
L'Eternel  est  revêtu,  il  est  ceint  de  force. 

Aussi  le  monde  est  ferme,  il  ne  chancelle  pas. 
"Ton  trône  est  établi  dès  les  temps  anciens  ; 
Tu  existes  de  toute  éternité. 

'Les  fleuves  élèvent,  ô  Eternel  ! 
Les  fleuves  élèvent  leur  voix, 

Les  fleuves  élèvent  leurs  ondes  retentissantes. 

"'Plus  que  la  voix  des  grandes,  des  puissantes  eaux, 
Des  flots  impétueux  de  la  mer, 

L'Eternel  est  puissant  dans  les  lieux  célestes. 
^Tes  témoignages  sont  entièi'ement  véritables  ; 
La  sainteté  convient  à  ta  maison, 

0  Eternel  !  pour  toute  la  durée  des  temps. 

a.  Héb.  tu  éièi'es  ma  corne  comme  celle  <ht  btt/pe. 

707 


Ps.  94,  i-21.  PSAUMES. 


Psaume  9i. 


'Dieu  des  vengeances,  Éternel  ! 
Dieu  des  vengeances,  parais  ! 

^Lève-toi,  juge  de  la  terre  ! 
Rends  aux  superbes  selon  leurs  œuvres  ! 

•'Jusques  à  quand  les  méchants,  ô  Eternel  ! 
Jusques  à  quand  les  méchants  triompheront-ils  ? 

*Ils  discourent,  ils  parlent  avec  arrogance; 
Tous  ceux  qui  font  le  mal  se  glorifient. 

^Eternel  !  ils  écrasent  ton  peuple, 
Ils  oppriment  ton  héritage  ; 

*Ils  égorgent  la  veuve  et  l'étranger, 
Ils  assassinent  les  orphelins. 

'Et  ils  disent  :  L'Eternel  ne  regarde  pas. 
Le  Dieu  de  Jacob  ne  fait  pas  attention  ! 

'* Prenez-y  garde,  hommes  stupides  ! 
Insensés,  quand  serez-vous  sages? 

^ Celui  qui  a  planté  l'oreille  n'entendrait-il  ])as  ? 
Celui  qui  a  formé  l'œil  ne  verrait-il  pas  ? 

'"Celui  qui  châtie  les  nations  ne  punirait-il  point, 
Lui  qui  donne  à  l'homme  l'intelligence  ? 

"L'Eternel  connaît  les  pensées  de  l'homme, 
11  sait  qu'elles  sont  vaines. 

'-Heureux  l'homme  que  tu  châties,  ô  Eternel  ! 
Et  que  tu  instruis  par  ta  loi, 

"Pour  le  calmer  aux  jours  du  malheur. 
Jusqu'à  ce  que  la  fosse  soit  creusée  pour  le  méchant  ! 

'■•Car  l'Eternel  ne  délaisse  pas  son  peuple, 
11  n'abandonne  pas  son  héritage; 

"^Car  le  jugement  sera  conforme  à  la  justice. 
Et  tous  ceux  dont  le  cœur  est  droit  l'approuveront. 

'*Qui  se  lèvera  pour  moi  contre  les  méchants  ? 
Qui  me  soutiendra  contre  ceux  qui  font  le  mal  ? 

'"Si  l'Eternel  n'était  pas  mon  secours. 
Mon  âme  serait  bien  vite  dans  la  demeure  du  silence. 

'*Quand  je  dis  :  Mon  pied  chancelle! 
Ta  bonté,  ù  Eternel  !  me  sert  d'appui. 

'^Quand  les  pensées  s'agitent  en  foule  au  dedans  de  moi, 
Tes  consolations  réjouissent  mon  âme. 

^"Les  méchants  te  feraient-ils  siéger  sur  leur  trône. 
Eux  qui  forment  des  desseins  iniques  en  dépit  de  la  loi  ? 
-'Ils  se  rassemblent  contre  la  vie  du  juste, 

708 


PSAUMES.  Ps.  U-lTj-90,i 

Et  ils  condamnent  le  sang  innocent. 

"Mais  l'Eternel  est  ma  retraite, 
Mon  Dieu  est  le  rocher  de  mon  refuge. 
-^11  fera  retomber  sur  eux  leur  iniquité, 
Il  les  anéantira  par  leur  méchanceté  ; 
L'Eternel,  notre  f^ieu,  les  anéantira. 

Psounie  95. 

'Venez,  chantons  avec  allégresse  à  l'Eternel  ! 
Poussons  des  cris  de  joie  vers  le  rocher  de  notre  salut. 

-Allons  au-devant  de  lui  avec  des  louanges. 
Faisons  retentir  des  cantiques  en  son  honneur  ! 

'Car  l'Eternel  est  un  grand  Dieu, 
Il  est  un  grand  roi  au-dessus  de  tous  les  dieux. 

*I1  tient  dans  sa  main  les  profondeurs  de  la  terre, 
Et  les  sommets  des  montagnes  sont  à  lui. 

^La  mer  est  à  lui,  c'est  lui  qui  l'a  faite; 
La  terre  aussi,  ses  mains  l'ont  formée. 

n^enez,  prosternons-nous  et  humilions-nous, 
Fléchissons  le  genou  devant  l'Eternel,  notre  créateur  ! 

'Car  il  est  notre  Dieu, 
Et  nous  sommes  le  peuple  de  son  pâturage, 
Le  troupeau  que  sa  main  conduit... 

Oh  !  si  vous  pouviez  écouter  aujourd'hui  sa  voix  !  — 

^N'endurcissez  pas  votre  cœur,  comme  à  Meriba, 
Comme  à  la  journée  de  Massa,  dans  le  désert, 

'Où  vos  pères  me  tentèrent, 
M'éprouvèrent,  quoiqu'ils  vissent  mes  œuvres. 

'"Pendant  quarante  ans  j'eus  cette  race  en  dégoût. 
Et  je  dis  :  C'est  un  peuple  dont  le  cœur  est  égaré  ; 
Ils  ne  connaissent  |>as  mes  voies. 

"Aussi  je  jurai  dans  ma  colère  : 
Ils  n'entreront  pas  dans  mon  re])os  ! 

Psaume  96. 

'Chantez  à  l'Eternel  un  cantique  nouveau  ! 
Chantez  à  l'Eternel,  vous  tous  habitants  de  la  terre  ! 

-Chantez  à  l'Eternel,  bénissez  son  nom, 
Annoncez  de  jour  en  jour  son  salut  ! 

^Racontez  parmi  les  nations  sa  gloire, 
Parmi  tous  les  peuples  ses  merveilles  ! 

"•Car  l'Eternel  est  grand  et  très  digne  de  louange. 
Il  est  redoutable  par-dessus  tous  les  dieux  ; 

'^Car  tous  les  dieux  des  peuples  sont  des  idoles. 
Et  l'Eternel  a  fait  les  cieux. 

''La  splendeur  et  la  magnificence  sont  devant  sa  face, 
La  gloire  et  la  majesté  sont  dans  son  sanctuaire. 

709 


Ps.  96,1-97,11.  PSAUMES. 

^Familles  des  peuples,  rendez  à  l'Eternel, 
Rendez  à  l'Eternel  gloire  et  honneur  ! 

^Rendez  à  l'Eternel  gloire  pour  son  nom  ! 
Apportez  des  offrandes,  et  entrez  dans  ses  parvis  ! 

''Prosternez-vous  devant  l'Eternel  avec  des  ornements  sacrés. 
Tremblez  devant  lui,  vous  tous  habitants  de  la  terre  ! 

'"Dites  parmi  les  nations  :  L'Eternel  règne; 
Aussi  le  monde  est  ferme,  il  ne  chancelle  pas  ; 
L'Eternel  juge  les  peuples  avec  droiture. 

"Que  les  cieux  se  réjouissent,  et  que  la  terre  soit  dans  l'allégresse. 
Que  la  mer  retentisse  avec  tout  ce  qu'elle  contient, 

'-Que  la  campagne  s'égaie  avec  tout  ce  cju'elle  renferme, 
Que  tous  les  arbres  des  forêts  poussent  des  cris  de  joie, 
'^Devant  l'Éternel  !  Car  il  vient, 
Car  il  vient  pour  juger  la  terre  ; 

Il  jugera  le  monde  avec  justice. 
Et  les  peuples  selon  sa  fidélité. 

P  sa  unie  97. 

'L'Eternel  règne  :  que  la  terre  soit  dans  l'allégresse. 
Que  les  îles  nombreuses  se  réjouissent  ! 

-Les  nuages  et  l'obscurité  l'environnent, 
La  justice  et  l'équité  sont  la  base  de  son  trône. 

^Le  feu  marche  devant  lui. 
Et  embrase  à  l'entour  ses  adversaires. 

*Ses  éclairs  illuminent  le  monde, 
La  terre  le  voit  et  tremble  ; 

^Les  montagnes  se  fondent  comme  la  cire  devant  l'Eternel, 
Devant  le  Seigneur  de  toute  la  terre. 

*Les  cieux  publient  sa  justice, 
Et  tous  les  peuples  voient  sa  gloire. 

'Ils  sont  confus  tous  ceux  qui  servent  les  images, 
Qui  se  font  gloire  des  idoles. 

Tous  les  dieux  se  prosternent  devant  lui. 
*Sion  l'entend  et  se  réjouit. 
Les  filles  de  Juda  sont  dans  l'allégresse, 
A  cause  de  tes  jugements,  ô  Eternel  ! 

^Car  toi.  Éternel  !  tu  es  le  Très-Haut  sur  toute  la  terre. 
Tu  es  souverainement  élevé  au-dessus  de  tous  les  dieux. 

'"Vous  qui  aimez  l'Eternel,  haïssez  le  mal  ! 
Il  garde  les  âmes  de  ses  fidèles, 
Il  les  délivre  de  la  main  des  méchants. 
"La  lumière  est  semée  pour  le  juste, 
Et  la  joie  pour  ceux  dont  le  cœur  est  droit. 

710 


PSAUMES.  Ps.97,n-99,i. 

'-Justes,  réjouissez-vous  en  l'Eternel, 
Et  célébrez  par  vos  louanges  sa  sainteté  ! 

Psaume  98. 

Psaume. 

'Chantez  à  l'Eternel  un  cantique  nouveau  ! 
Car  il  a  fait  des  prodiges. 

Sa  droite  et  son  bras  saint  lui  sont  venus  en  aide. 

-L'Eternel  a  manifesté  son  salut. 
Il  a  révélé  sa  justice  aux  yeux  des  nations. 

^11  s'est  souvenu  de  sa  bonté  et  de  sa  fidélité  envers  la  maison  d'Israël  ; 
Toutes  les  extrémités  de  la  terre  ont  vu  le  salut  de  notre  Dieu. 

^Poussez  vers  l'Eternel  des  cris  de  joie, 
Vous  tous,  habitants  de  la  terre  ! 

Faites  éclater  votre  allégresse,  et  chantez  ! 

^Chantez  à  l'Eternel  avec  la  harpe  ; 
Avec  la  harpe  chantez  des  cantiques  ! 

^Avec  les  trompettes  et  au  son  du  cor. 
Poussez  des  cris  de  joie  devant  le  roi,  l'Eternel  ! 

"Que  la  mer  retentisse  avec  tout  ce  qu'elle  contient. 
Que  le  monde  et  ceux  qui  l'habitent  éclatent  d'allégresse, 

^Que  les  fleuves  battent  des  mains. 
Que  toutes  les  montagnes  poussent  des  cris  de  joie, 

'Devant  l'Eternel  !  Car  il  vient  pour  juger  la  terre  ; 
Il  jugera  le  monde  avec  justice. 
Et  les  peuples  avec  équité. 

Psaume  99. 

'L'Eternel  règne  :  les  peuples  tremblent; 
11  est  assis  sur  les  chérubins  :  la  terre  chancelle. 

-L'Eternel  est  grand  dans  Sion, 
Il  est  élevé  au-dessus  de  tous  les  peuples. 

'Qu'on  célèbre  ton  nom  grand  et  redoutable  ! 
Il  est  saint  ! 

^ Qu'on  célèbre  la  force  du  roi  qui  aime  la  justice! 
Tu  affermis  la  droiture. 

Tu  exerces  en  Jacob  la  justice  et  l'équité. 

^Exaltez  l'Éternel,  notre  Dieu, 
Et  prosternez-vous  devant  son  marchepied  ! 
Il  est  saint  ! 

*  Moïse  et  Aaron  parmi  ses  prêtres. 
Et  Samuel  parmi  ceux  qui  invoquaient  son  nom. 
Invoquèrent  l'Eternel,  et  il  les  exauça. 
'Il  leur  parla  dans  la  colonne  de  nuée; 

711 


Ps.  99,8-101,8.  PSAUMES. 

Ils  observèrent  ses  commandements 
Et  la  loi  qu'il  leur  donna. 

^Eternel,  notre  Dieu,  tu  les  exauças, 
Tu  fus  pour  eux  un  Dieu  qui  pardonne. 
Mais  tu  les  as  punis  de  leurs  fautes. 
^Exaltez  l'Eternel,  notre  Dieu, 
Et  prosternez-vous  sur  sa  montagne  sainte  ! 
Car  il  est  saint,  l'Éternel,  notre  Dieu  ! 


Psaume  100. 


*  Psaume  de  louange. 


Poussez  vers  l'Éternel  des  cris  de  joie, 
Vous  tous,  habitants  de  la  terre  ! 

-Servez  l'Eternel  avec  joie. 
Venez  avec  allégresse  en  sa  présence  ! 

'Sachez  que  l'Eternel  est  Dieu  ! 
C'est  lui  qui  nous  a  faits,  et  nous  lui  appartenons  ; 
Nous  sommes  son  peuple,  et  le  troiqieau  de  son  pâturage.    ■ 

■•Entrez  dans  ses  portes  avec  des  louanges. 
Dans  ses  parvis  avec  des  cantiques  ! 
Célébrez-le,  bénissez  son  nom  ! 

^Car  l'Éternel  est  bon;  sa  bonté  dure  toujours, 
Et  sa  fidélité  de  génération  en  génération. 

Psaume  101. 
'De  David.  Psaume. 

.Je  chanterai  la  bonté  et  la  justice  ; 
C'est  à  toi.  Eternel  !  que  je  chanterai. 
^Je  prendrai  garde  à  la  voie  droite.  — 
Quand  viendras-tu  à  moi  ?  — 

.Je  marcherai  dans  l'intégrité  de  mon  cœur. 
Au  milieu  de  ma  maison. 

'Je  ne  mettrai  rien  de  mauvais  devant  mes  yeux  ; 
■Je  hais  la  conduite  des  pécheurs  ; 
Elle  ne  s'attachera  point  à  moi. 

•*Le  cœur  pervers  s'éloignera  de  moi  ; 
.Je  ne  veux  pas  connaître  le  méchant. 

^Celui  qui  calomnie  en  secret  son  prochain,  je  l'anéantirai  ; 
Celui  qui  a  des  regards  hautains  et  un  cœur  enflé,  je  ne  le  supporterai  pas. 
M'aurai  les  yeux  sur  les  fidèles  du  pays. 
Pour  qu'ils  demeurent  aujjrès  de  moi  ; 

Celui  qui  marche  dans  une  voie  intègre  sera  mon  serviteur. 

'Celui  qui  se  livre  à  la  fraude  n'habitera  pas  dans  ma  maison  ; 
Celui  qui  dit  des  mensonges  ne  subsistera  pas  en  ma  présence. 

'^Chaque  matin  j'anéantirai  tous  les  méchants  du  pays. 
Afin  d'exterminer  de  la  ville  de  l'Éternel 
Tous  ceux  qui  commettent  l'iniquité. 

712 


PSAUMES.  Ps.  102,1-71. 


Psaume  102. 

'Prière  d'un  malheureux,  lorsqu'il  est  abattu  et  qu'il  répand  sa  plainte  de- 
vant l'Eternel. 

*  Eternel,  écoute  ma  prière. 
Et  que  mon  cri  parvienne  jusqu'à  toi  ! 

'Ne  me  cache  pas  ta  face  au  jour  de  ma  détresse  ! 
Incline  vers  moi  ton  oreille  quand  je  crie  ! 
Hàte-toi  de  m'exaucer  ! 

■•Car  mes  jours  s'évanouissent  en  fumée, 
Et  mes  os  sont  enflammés  comme  un  tison. 

'^Mon  cœur  est  frappé  et  se  dessèche  comme  l'herbe  ; 
J'oublie  même  de  manger  mon  pain. 


'Mes  gémissements  sont  tels 
Que  mes  os  s'attachent  à  ma  chair. 

"Je  ressemble  au  pélican  du  désert, 
Je  suis  comme  le  chat-huant  des  ruines  ; 

*Je  n'ai  plus  de  sommeil,  et  je  suis 
Comme  l'oiseau  solitaire  sur  un  toit. 

'Chaque  jour  mes  ennemis  m'outragent. 
Et  c'est  par  moi  que  jurent  mes  adversaires  en  fureur. 

'"Je  mange  la  poussière  au  lieu  de  pain. 
Et  je  mêle  des  larmes  à  ma  boisson, 

"A  cause  de  ta  colère  et  de  ta  fureur  ; 
Car  tu  m'as  soulevé  et  jeté  au  loin. 

'-Mes  jours  sont  comme  l'ombre  à  son  déclin. 
Et  je  me  dessèche  comme  l'herbe. 

'•'Mais  toi.  Eternel  !  tu  règnes  à  perpétuité. 
Et  ta  mémoire  dure  de  génération  en  génération. 

'■'Tu  te  lèveras,  tu  auras  pitié  de  Sion  ; 
Car  le  temps  d'avoir  pitié  d'elle. 
Le  temps  fixé  est  à  son  terme  ; 

'^Car  tes  serviteurs  en  aiment  les  pierres, 
Ils  en  chérissent  la  poussière. 

'^Alors  les  nations  craindront  le  nom  de  l'Eternel, 
Et  tous  les  rois  de  la  terre  ta  gloire. 

''Oui,  l'Eternel  rebâtira  Sion, 
Il  se  montrera  dans  sa  gloire. 

'^11  est  attentif  à  la  prière  du  misérable. 
Il  ne  dédaigne  |)as  sa  prière. 

'^Que  cela  soit  écrit  pour  la  génération  future. 
Et  que  le  peuple  qui  sera  créé  célèbre  l'jîltcrnel  ! 

-"Car  il  regarde  du  lieu  élevé  de  sa  sainteté  ; 
Du  haut  des  cieux  l'Eternel  regarde  sur  la  terre, 

'^'Pour  écouter  les  gémissements  des  captifs, 

713 


Ps.  102,^^-103,11.  PSAUMES. 

Pour  délivrer  ceux  qui  vont  périr", 

--Afin  qu'ils  publient  dans  Sion  le  nom  de  l'Eternel, 
Et  ses  louanges  dans  Jérusalem, 

^•■'Quand  tous  les  peuples  s'assembleront, 
Et  tous  les  royaumes,  pour  servir  l'Eternel. 

-*11  a  brisé  ma  force  dans  la  route. 
Il  a  abrégé  mes  jours. 

-^Je  dis  :  Mon  Dieu,  ne  m'enlève  pas  au  milieu  de  mes  jours, 
Toi,  dont  les  années  durent  éternellement! 

-"^Tu  as  anciennement  fondé  la  terre. 

Et  les  cieux  sont  l'ouvrage  de  tes  mains. 

o 

-'Ils  périront,  mais  tu  subsisteras; 
Ils  s'useront  tous  comme  un  vêtement; 
Tu  les  changeras  comme  un  habit,  et  ils  seront  changés. 

-*Mais  toi,  tu  restes  le  même, 
Et  tes  années  ne  finiront  point. 

-'Les  fils  de  tes  serviteurs  habiteront  leur  pays. 
Et  leur  postérité  s'affermira  devant  toi. 

Psaume  103. 
'De  David. 

Mon  âme,  bénis  l'Eternel! 
Que  tout  ce  qui  est  en  moi  bénisse  son  saint  nom! 

-Mon  âme,  bénis  l'Eternel, 
Et  n'oublie  aucun  de  ses  bienfaits  ! 

'C'est  lui  qui  pardonne  toutes  tes  iniquités. 
Qui  guérit  toutes  tes  maladies  ; 

•'C'est  lui  qui  délivre  ta  vie  de  la  fosse, 
Qui  te  couronne  de  bonté  et  de  miséricorde  ; 

^C'est  lui  qui  rassasie  de  biens  ta  vieillesse, 
Qui  te  fait  rajeunir  comme  l'aigle. 

^L'Eternel  fait  justice. 
Il  fait  droit  à  tous  les  opprimés. 

'Il  a  manifesté  ses  voies  à  Moïse, 
Ses  œuvres  aux  enfants  d'Israël. 

*L'Eternel  est  miséricordieux  et  compatissant, 
Lent  à  la  colère  et  riche  en  bonté  ; 

'Il  ne  conteste  pas  sans  cesse. 
Il  ne  garde  pas  sa  colère  à  toujours  ; 

*°I1  ne  nous  traite  pas  selon  nos  péchés, 
Il  ne  nous  punit  pas  selon  nos  iniquités. 

"Mais  autant  les  cieux  sont  élevés  au-dessus  de  la  terre, 
Autant  sa  bonté  est  grande  pour  ceux  qui  le  craignent  ; 

a.   Ceux  qui  vont  périr,  héb.  les  fils  de  ta  mort. 

714 


PSAUMES.  Ps.  103.12-104,0. 

'-Autant  l'orient  est  éloigné  de  l'occitlent, 
Autant  il  éloigne  de  nous  nos  transgressions. 

'^ Comme  un  père  a  compassion  de  ses  enfants, 
L'Eternel  a  compassion  de  ceux  qui  le  craignent. 

'■•Car  il  sait  de  quoi  nous  sommes  formés, 
Il  se  souvient  que  nous  sommes  poussière. 

'Mj'homme  !  ses  jours  sont  comme  l'herbe. 
Il  ileurit  comme  la  ileur  des  champs. 

'"Lorsqu'un  vent  passe  sur  elle,  elle  n'est  plus. 
Et  le  lieu  qu'elle  occupait  ne  la  reconnaît  plus. 

''Mais  la  bonté  de  l'Eternel  dure  à  jamais  pour  ceux  qui  le  craignent, 
Et  sa  miséricorde  pour  les  enfants  de  leurs  enfants, 

'^Pour  ceux  qui  gardent  son  alliance. 
Et  se  souviennent  de  ses  commandements,  afin  de  les  accomplir. 

'^ L'Éternel  a  établi  son  trône  dans  les  cieux, 
Et  son  règne  domine  sur  toutes  choses. 
-"Bénissez  l'Eternel,  vous  ses  anges. 
Qui  êtes  puissants  en  force,  et  qui  exécutez  ses  ordres. 
En  obéissant  à  la  voix  de  sa  parole  ! 

-'Bénissez  l'Eternel,  vous  toutes  ses  armées. 
Qui  êtes  ses  serviteurs,  et  qui  faites  sa  volonté  ! 
"Bénissez  l'Eternel,  vous  toutes  ses  œuvres. 
Dans  tous  les  lieux  de  sa  domination  1 
Mon  àme,  bénis  l'Eternel  ! 

Psaume  10 -i- 

'Mon  àme,  bénis  l'Eternel  ! 
Eternel,  mon  Dieu,  tu  es  infiniment  grand  ! 
Tu  es  revêtu  d'éclat  et  de  magnificence  ! 

^11  s'enveloppe  de  lumière  comme  d'un  manteau; 
Il  étend  les  cieux  comme  un  pavillon. 

'Il  forme  avec  les  eaux  le  faîte  de  sa  demeure, 
Il  prend  les  nuées  pour  son  char, 
Il  s'avance  sur  les  ailes  du  vent. 

"•Il  fait  des  vents  ses  messagers. 
Des  flammes  de  feu  ses  serviteurs. 

^U  a  établi  la  terre  sur  ses  fondements. 
Elle  ne  sera  jamais  ébranlée. 

"Tu  l'avais  couverte  de  l'abîme  comme  d'un  vêtement. 
Les  eaux  s'arrêtaient  sur  les  montagnes  ; 

"Elles  ont  fui  devant  ta  menace. 
Elles  se  sont  précipitées  à  la  voix  de  ton  tonnerre. 

M^es  montagnes  se  sont  élevées,  des  vallées  se  sont  abaissées, 
Au  Heu  que  tu  leur  avais  fixé. 

"Tu  as  posé  une  limite  (juc  les  eaux  ne  tloivent  point  franchir, 

715 


Ps.JOl  10-29.  PSAUMES. 

Afin  qu'elles  ne  reviennent  plus  couvrir  la  terre. 

'"11  conduit  les  sources  dans  des  torrents, 
(hii  coulent  entre  les  montagnes. 

"Elles  abreuvent  tous  les  animaux  des  champs; 
Les  ânes  sauvages  y  étanchent  leur  soif. 

'-Les  oiseaux  du  ciel  habitent  sur  leurs  bords, 
Et  font  résonner  leur  voix  parmi  les  rameaux. 

'^De  sa  haute  demeure,  il  arrose  les  montagnes; 
La  terre  est  rassasiée  du  fruit  de  tes  œuvres. 

'"•Il  fait  germer  l'herbe  pour  le  bétail. 
Et  les  plantes  pour  les  besoins  de  l'homme, 
Afin  que  la  terre  produise  de  la  nourriture, 

'^Le  vin  qui  réjouit  le  cœur  de  l'homme. 
Et  fait  plus  que  l'huile  resplendir  son  visage. 
Et  le  pain  qui  soutient  le  cœur  de  l'homme. 

'^Les  arbres  de  l'Eternel  se  rassasient. 
Les  cèdres  du  Liban,  qu'il  a  plantés. 

'"C'est  là  que  les  oiseaux  font  leurs  nids  ; 
La  cigogne  a  sa  demeure  dans  les  cyprès, 

'*Les  montagnes  élevées  sont  pour  les  boucs  sauvages. 
Les  rochers  servent  de  retraite  aux  lapins. 

'^11  a  fait  la  lune  pour  marquer  les  temps; 
Le  soleil  sait  quand  il  doit  se  coucher. 

-"Tu  amènes  les  ténèbres,  et  il  est  nuit  : 
Alors  tous  les  animaux  des  forêts  sont  en  mouvement  ; 

'-'Les  lionceaux  rugissent  après  la  proie, 
Et  demandent  à  Dieu  leur  nourriture. 

"Le  soleil  se  lève  :  ils  se  retirent. 
Et  se  couchent  dans  leurs  tanières. 

-^L'homme  sort  pour  se  rendre  à  son  ouvrage. 
Et  à  son  travail,  jusqu'au  soir. 

-*Que  tes  œuvres  sont  en  grand  nombre,  ô  Eternel  ! 
Tu  les  as  toutes  faites  avec  sagesse. 
La  terre  est  remplie  de  tes  biens. 

-^Voici  la  grande  et  vaste  mer. 
Là  se  meuvent  sans  nombre 
Des  animaux  petits  et  grands  ; 

-^Là  se  promènent  les  navires. 
Va  ce  léviathan"  que  tu  as  formé  pour  se  jouer  dans  les  flots. 

-'Tous  ces  animaux  espèrent  en  toi, 
Pour  que  tu  leur  donnes  la  nourriture  en  son  temps. 

-*'Tu  la  leur  donnes,  et  ils  la  recueillent  ; 
Tu  ouvres  ta  main,  et  ils  se  rassasient  de  biens. 

-"Tu  caches  ta  face  :  ils  sont  tremblants  ; 

a.  Lét'iatlinii.  nionslrc  inai'in  eu  giinéral. 

716 


PSAUMES.  Ps.  1(M.M-I0r),iu. 

Tu  leur  retires  le  souffle  :  ils  expirent, 
Et  retournent  dans  leur  poussière. 

■■"'Tu  envoies  ton  souffle  :  ils  sont  créés, 
Et  tu  renouvelles  la  face  de  la  terre. 

■"Que  la  gloire  de  l'Eternel  subsiste  à  Jamais  ! 
Que  l'Eternel  se  réjouisse  de  ses  œuvres  ! 

3-^11  regarde  la  terre,  et  elle  tremble, 
Il  touche  les  montagnes,  et  elles  sont  fumantes. 

^'Je  chanterai  l'Eternel  tant  que  je  vivrai. 
Je  célébrerai  mon  Dieu  tant  que  j'existerai. 

^*Que  mes  jiaroles  lui  soient  agréables  ! 
Je  veux  me  réjouir  en  l'Elcrnel. 

'^Que  les  pécheurs  disparaissent  de  la  terre, 
Et  que  les  méchants  ne  soient  ]ilus  ! 
Mon  àme,  bénis  l'Eternel  ! 

Louez  l'Eternel  ! 

Psaume  105. 

'Louez  l'Eternel,  invoquez  son  nom  ! 
Faites  connaître  parmi  les  j^euples  ses  hauts  faits  ! 

^Chantez,  chantez  en  son  honneur! 
Parlez  de  toutes  ses  merveilles  ! 

^Glorifiez-vous  de  son  saint  nom  ! 
Que  le  cœur  de  ceux  qui  cherchent  l'Eternel  se  réjouisse  ! 

*Ayez  recours  à  l'Eternel  et  à  son  appui. 
Cherchez  continuellement  sa  face  ! 

^Souvenez-vous  des  prodiges  qu'il  a  faits. 
De  ses  miracles  et  des  jugements  de  sa  bouche, 

*  Postérité  d'Abraham,  son  serviteur. 
Enfants  de  Jacob,  ses  élus  ! 

^L'Eternel  est  notre  Dieu  ; 
Ses  jugements  s'exercent  sur  toute  la  terre. 

*I1  se  rappelle  à  toujours  son  alliance. 
Ses  promesses  pour  mille  générations, 

'L'alliance  qu'il  a  traitée  avec  Abraham, 
Et  le  serment  qu'il  a  fait  à  Isaac  ; 

'"11  l'a  érigée  pour  Jacob  en  loi. 
Pour  Israël  en  alliance  éternelle, 

"Disant  :  Je  te  donnerai  le  pavs  de  Canaan 
Comme  héritage  (jui  vous  est  échu. 

'-Ils  étaient  alors  peu  nombreux. 
Très  peu  nombreux,  et  étrangers  dans  le  pays, 

"'Et  ils  allaient  d'une  nation  à  l'autre 
Et  d'un  royaume  vers  un  autre  peuple  ; 

'*Mais  il  ne  permit  à  personne  de  les  opprimer, 

717  4f,  • 


Ps.i05, 15-36.  PSAUMES. 

Et  il  châtia  des  rois  à  cause  d'eux  : 

'^Ne  touchez  pas  à  mes  oints, 
Et  ne  faites  pas  de  mal  à  mes  prophètes  ! 

'"Il  appela  sur  le  pays  la  famine, 
Il  coupa  tout  moyen  de  subsistance". 

"Il  envoya  devant  eux  un  homme  : 
Joseph  fut  vendu  comme  esclave. 

'*0n  serra  ses  pieds  dans  des  liens, 
On  le  mit  aux  fers,  ' 

"Jusqu'au  temps  où  arriva  ce  qu'il  avait  annoncé, 
Et  où  la  parole  de  l'Eternel  l'éprouva. 

-"Le  roi  fit  ôter  ses  liens, 
Le  dominateur  des  peuples  le  délivra. 

^'11  l'établit  seigneur  sur  sa  maison. 
Et  gouverneur  de  tous  ses  biens, 

--Afin  qu'il  pût  à  son  gré  enchaîner  ses  princes. 
Et  qu'il  enseignât  la  sagesse  à  ses  anciens. 

-^Alors  Israël  vint  en  Egypte, 
Et  Jacob  séjourna  dans  le  pays  de  Cham*. 

-■'Il  rendit  son  peuple  très  fécond. 
Et  plus  puissant  que  ses  adversaires. 

^^11  changea  leur  cœur,  au  point  qu'ils  haïrent  son  peuple 
Et  qu'ils  traitèrent  ses  serviteurs  avec  perfidie. 

-*I1  envoya  Moïse,  son  serviteur, 
Et  Aaron,  qu'il  avait  choisi. 

"Ils  accomplirent  par  son  pouvoir  des  prodiges  au  milieu  d'eux, 
Ils  firent  des  miracles  dans  le  pays  de  Cham. 

^*I1  envoya  des  ténèbres  et  amena  l'obscurité, 
Et  ils  ne  furent  pas  rebelles  à  sa  parole. 

*^I1  changea  leurs  eaux  en  sang. 
Et  fit  périr  leurs  poissons. 

^"Le  pays  fourmilla  de  grenouilles. 
Jusque  dans  les  chambres  de  leurs  rois. 

"Il  dit,  et  parurent  les  mouches  venimeuses, 
Les  poux  sur  tout  leur  territoire. 

'*II  leur  donna  pour  pluie  de  la  grêle. 
Des  flammes  de  feu  dans  leur  pays. 

^^11  frappa  leurs  vignes  et  leurs  figuiers, 
Et  brisa  les  arbres  de  leur  contrée. 

^^11  dit,  et  parurent  les  sauterelles. 
Des  sauterelles  sans  nombre, 

^^Qui  dévorèrent  toute  l'herbe  du  pays. 
Qui  dévorèrent  les  fruits  de  leurs  champs. 

^°I1  frappa  tous  les  premiers-nés  dans  leur  pays. 
Toutes  les  prémices  de  leur  force. 

a.  Hoh.  (/  brisa  tout  bâton  de  pain.  b.  Cham,  nom  donnù  à  l'EgYptc. 

•     718 


PSAUMES.  Ps.  J Où, :ji-J 00,10. 

"'"Il  fît  sortir  son  peuple"  avec  de  l'argent  et  de  1  Or, 
Et  nul  ne  chancela  parmi  ses  tribus. 

■"'Les  Egy|3ticns  se  réjouirent  de  leur  départ, 
Car  la  terreur  ([u'ils  avaient  d  eux  les  saisissait. 

^''Il  étendit  la  nuée  pour  les  comrir. 
Et  le  feu  pour  éclairer  la  nuit. 

■'"A  leur  demande,  il  lit  venir  des  cailles, 
Et  il  les  rassasia  du  pain  du  ciel. 

"Il  ouvrit  le  rocher,  et  des  eaux  coulèrent  ; 
Elles  se  répandirent  comme  un  fleuve  dans  les  lieux  arides. 

■'-Car  il  se  souvint  de  sa  parole  sainte. 
Et  d'Abraham,  son  serviteur. 

■•^Il  (it  sortir  son  |)euple  dans  l'allégresse, 
Ses  élus  au  milieu  des  cris  de  joie. 

■'■'Il  leur  donna  les  terres  des  nations. 
Et  ils  possédèrent  le  fruit  du  travail  des  peuples, 

■'^Afm  qu'ils  gardassent  ses  ordonnances. 
Et  qu'ils  observassent  ses  lois. 

Louez  l'Eternel  ! 

Psaume  106. 
'Louez  l'Eternel  ! 

Louez  l'Eternel,  car  il  est  bon. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

-Qui  dira  les  hauts  faits  de  l'Eternel  ? 
Qui  publiera  toute  sa  louange  ? 

^Heureux  ceux  qui  observent  la  loi, 
(Jui  praticjuent  la  justice  en  tout  temps  ! 

■•Eternel,  souviens-toi  de  moi  dans  ta  bienveillance  pour  ton  peuple! 
Souviens-toi  de  moi  en  lui  accordant  ton  secours, 

^Afin  que  je  voie  le  bonheur  de  tes  élus, 
Que  je  me  réjouisse  de  la  joie  de  ton  peuple, 
Et  que  je  me  glorifie  avec  ton  héritage  ! 

*Nous  avons  péché  comme  nos  pères, 
Nous  avons  commis  l'iniquité,  nous  avons  fait  le  mal. 

'Nos  pères  en  Egypte  ne  furent  pas  attentifs  à  tes  miracles. 
Ils  ne  se  rappelèrent  pas  la  multitude  de  tes  grâces, 

Ils  furent  rebelles  près  de  la  mer,  près  de  la  mer  Rouge. 

*Mais  il  les  sauva  à  cause  de  son  nom. 
Pour  manifester  sa  puissance. 

"Il  menaça  la  mer  Rouge  et  elle  se  dessécha; 
Et  il  les  fit  marcher  à  travers  les  abîmes  comme  dans  un  désert. 

'"Il  les  sauva  de  la  main  de  celui  qui  les  haïssait. 
Il  les  délivra  de  la  main  de  l'ennemi. 

il.  6vn  jit'uj/ii\  héb.  les 

719 


Ps.  106, 11-31.  PSAUMES. 

"Les  eaux  couvrirent  leurs  adversaires  : 
II  n'en  resta  pas  un  seul. 

'-Et  ils  crurent  à  ses  paroles, 
Ils  chantèrent  ses  louanges, 

'■■'Mais  ils  oublièrent  bientôt  ses  oeuvres. 
Ils  n'attendirent  pas  l'exécution  de  ses  desseins. 

"Ils  furent  saisis  de  convoitise  dans  le  désert, 
Et  ils  tentèrent  Dieu  dans  la  solitude. 

'^11  leur  accorda  ce  qu'ils  demandaient; 
Puis  il  envoya  le  dépérissement  dans  leur  corps. 

'"Ils  se  montrèrent,  dans  le  camp,  jaloux  contre  Moïse, 
Contre  Aaron,  le  saint  de  l'Eternel. 

''La  terre  s'ouvrit  et  engloutit  Dathan, 
Et  elle  se  referma  sur  la  troupe  d'Abiram  ; 

'^Le  feu  embrasa  leur  troupe, 
La  flamme  consuma  les  méchants. 

'"Ils  firent  un  veau  en  Horeb, 
Ils  se  prosternèrent  devant  une  image  de  fonte, 

-''Ils  échangèrent  leur  gloire 
Contre  la  figure  d'un  bœuf  qui  mange  l'herbe. 

'-'Ils  oublièrent  Dieu,  leur  sauveur. 
Qui  avait  fait  de  grandes  choses  en  Egypte, 

-^Des  miracles  dans  le  pays  de  Cham, 
Des  prodiges  sur  la  mer  Rouge. 

-^Et  il  parla  de  les  exterminer  ; 
Mais  Moïse,  son  élu,  se  tint  à  la  brèche  devant  lui. 
Pour  détourner  sa  fureur  et  l'empêcher  de  les  détruire. 

^*IIs  méprisèrent  le  pays  des  délices  ; 
Ils  ne  crurent  pas  à  la  parole  de  l'Eternel, 

-=Ils  murmurèrent  dans  leurs  tentes. 
Ils  n'obéirent  point  à  sa  voix, 

-"Et  il  leva  la  main  pour  jurer 
De  les  faire  tomber  dans  le  désert, 

^'De  faire  tomber  leur  postérité  parmi  les  nations, 
Et  de  les  disperser  au  milieu  des  pays. 

-'*Ils  s'attachèrent  à  Baal-Peor, 
Et  mangèrent  des  victimes  sacrifiées  aux  morts. 

-''Ils  irritèrent  l'Éternel  par  leurs  actions. 
Et  une  plaie  fit  irruption  parmi  eux. 

^"Phinées  se  leva  pour  intervenir. 
Et  la  plaie  s'arrêta  ; 

^'Cela  lui  fut  imputé  à  justice. 
De  génération  en  génération  pour  toujours. 

720 


PSAUMES.  Ps.  106,^'-'^. 

^-Ils  irritèrent.  rÉterncl  près  des  eaux  de  Meriha  ; 
Et  Moïse  fut  puni  à  cause  d'eux, 

^^Car  ils  aigriront  son  esprit, 
Et  il  s'exprima  légèrement  des  lèvres. 

^*Ils  ne  détruisirent  point  les  peuples 
Que  l'Eternel  leur  avait  ordonné  de  détruire. 

^Mls  se  mêlèrent  avec  les  nations. 
Et  ils  apprirent  leurs  œuvres. 

'^Ils  servirent  leurs  idoles, 
Qui  furent  pour  eux  un  piège  ; 

'Mis  sacrifièrent  leurs  fils 
Et  leurs  filles  aux  idoles, 

^*Ils  répandirent  le  sang  innocent, 
Le  sang  de  leurs  fils  et  de  leurs  fdles, 
Qu'ils  sacrifièrent  aux  idoles  de  Canaan, 
Et  le  pays  fut  profané  par  des  meurtres. 

^^Ils  se  souillèrent  par  leurs  œuvres, 
Ils  se  prostituèrent  par  leurs  actions. 

^"La  colère  de  l'Eternel  s'enflamma  contre  son  peuple, 
Et  il  prit  en  horreur  son  héritage. 

*'I1  les  livra  entre  les  mains  des  nations; 
Ceux  qui  les  haïssaient  dominèrent  sur  eux, 

''"Leurs  ennemis  les  opprimèrent. 
Et  ils  furent  humiliés  sous  leur  puissance. 

■•^ Plusieurs  fois  il  les  délivra; 
Mais  ils  se  montrèrent  rebelles  dans  leurs  desseins, 
Et  ils  devinrent  malheureux  par  leur  iniquité. 

^^11  vit  leur  détresse. 
Lorsqu'il  entendit  leurs  supplications. 

*^I1  se  souvint  en  leur  faveur  de  son  alliance  ; 
Il  eut  pitié  selon  sa  grande  bonté, 

^'^Et  il  excita  pour  eux  la  compassion 
De  tous  ceux  qui  les  retenaient  captifs. 

*' Sauve-nous,  Eternel,  notre  Dieu! 
Et  rassemble-nous  du  milieu  des  nations, 

Afin  que  nous  célébrions  ton  saint  nom. 
Et  que  nous  mettions  notre  gloire  à  te  louer  ! 

■''^BÉNI  SOIT  l'éternel,    LE  DIEU  d'iSHAËL, 
d'éternité  EN   ÉTERNITÉ  ! 

ET  QUE   TOUT  LE   PEUPLE  DISE   :  AMEN  ! 

LOUEZ  l'éternel  ! 


721 


Ps.  107,1-20.  PSAUMES. 


L  I  V  U  E     CINQUIEME. 


Psaume  107. 

'Louez  l'Eternel,  car  il  est  bon, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

-Qu'ainsi  disent  les  rachetés  de  l'Eternel, 
Ceux  qu'il  a  délivrés  de  la  main  de  l'ennemi, 

*Et  qu'il  a  rassemblés  de  tous  les  pays. 
De  l'orient  et  de  l'occident,  du  nord  et  de  la  mer  ! 

•'Ils  erraient  dans  le  désert,  ils  marchaient  dans  la  solitude, 
Sans  trouver  une  ville  où  ils  pussent  habiter. 

^Ils  souffraient  de  la  faim  et  de  la  soif; 
Leur  âme  était  languissante. 

'^Dans  leur  détresse,  ils  crièrent  à  l'Eternel, 
Et  il  les  délivra  de  leurs  angoisses  ; 

"Il  les  conduisit  par  le  droit  chemin, 
Pour  qu'ils  arrivassent  dans  une  ville  habitable. 

'^Qu'ils  louent  l'Eternel  pour  sa  bonté. 
Et  pour  ses  merveilles  en  faveur  des  fils  de  l'homme  ! 

"Car  il  a  satisfait  l'àme  altérée, 
II  a  comblé  de  biens  l'àme  affamée. 

"Ceux  qui  avaient  pour  demeure  les  ténèbres  et  l'ombre  de  la  mort 
Vivaient  captifs  dans  la  misère  et  dans  les  chaînes, 

"Parce  qu'ils  s'étaient  révoltés  contre  les  paroles  de  Dieu, 
Parce  qu'ils  avaient  méprisé  le  conseil  du  Très-Haut. 

'^11  humilia  leur  cœur  par  la  souffrance  ; 
Ils  succombèrent,  et  personne  ne  les  secourut. 

'^Dans  leur  détresse,  ils  crièrent  à  l'Eternel, 
Et  il  les  délivra  de  leurs  angoisses  ; 

'^11  les  fit  sortir  des  ténèbres  et  de  l'ombre  de  la  mort, 
Et  il  rompit  leurs  liens. 

'^Qu'ils  louent  l'Eternel  pour  sa  bonté. 
Et  ]30ur  ses  merveilles  en  faveur  des  fils  de  l'homme  ! 

'^Car  il  a  brisé  les  portes  d'airain. 
Il  a  rompu  les  verrous  de  fer. 

'"Les  insensés,  par  leur  conduite  coupable 
Et  par  leurs  inicjuités,  s'étaient  rendus  malheureux. 

"*Leur  âme  avait  en  horreur  toute  nourriture, 
Et  ils  touchaient  aux  portes  de  la  mort. 

"Dans  leur  détresse,  ils  crièrent  à  l'Eternel, 
Et  il  les  délivra  de  leurs  angoisses; 

-''Il  envoya  sa  parole  et  les  guérit. 
Il  les  fit  échapper  de  la  fosse. 

722 


PSAUMES.  Ps.  I07,2i-'a. 

*' Qu'ils  louent  l'Eternel  pour  sa  honte, 
Et  pour  ses  merveilles  en  faveur  des  fils  de  riionime  ! 

^^Qu'ils  offrent  des  sacrifices  d'actions  de  grâces, 
Et  qu'ils  publient  ses  œuvres  avec  des  cris  de  joie  ! 

-^Ceux  qui  étaient  descendus  sur  la  nier  dans  des  navires, 
Et  qui  travaillaient  sur  les  grandes  eaux, 

-''Ceux-là  virent  les  œuvres  de  l'Eternel 
Et  ses  merveilles  au  milieu  de  l'abîme. 

-^11  dit,  et  il  fit  souffler  la  tempête, 
Qui  souleva  les  flots  de  la  mer. 

-^lls  montaient  vers  les  cieux,  ils  descendaient  dans  l'abîme; 
Leur  âme  était  éperdue  en  face  du  danger  ; 

-'Saisis  de  vertige,  ils  chancelaient  comme  un  homme  ivre, 
Et  toute  leur  habileté  était  anéantie. 

'-^Dans  leur  détresse,  ils  crièrent  à  l'Eternel, 
Et  il  les  délivra  de  leurs  angoisses  ; 

"-"11  arrêta  la  tempête,  ramena  le  calme. 
Et  les  ondes  se  turent. 

^"Ils  se  réjouirent  de  ce  qu'elles  s'étaient  apaisées, 
Et  rEtcrncl  les  conduisit  au  port  désiré. 

^'Qu'ils  louent  l'Eternel  pour  sa  bonté. 
Et  pour  ses  merveilles  en  faveur  des  fils  de  l'homme  ! 

^-Qu'ils  l'exaltent  dans  l'assemblée  du  peuple. 
Et  qu'ils  le  célèbrent  dans  la  réunion  des  anciens  ! 

''^11  change  les  fleuves  en  désert. 
Et  les  sources  d'eaux  en  terre  desséchée, 

^*Le  pays  fertile  en  pays  salé, 
A  cause  de  la  méchanceté  de  ses  habitants. 


•''^ll  change  le  désert  en  étang, 


Et  la  terre  aride  en  sources  d'eaux, 

^''Et  il  y  établit  ceux  qui  sont  affamés. 
Ils  fondent  une  ville  pour  l'habiter  ; 

^"lls  ensemencent  des  champs,  plantent  des  vignes, 
Et  ils  en  recueillent  les  produits. 

^*I1  les  bénit,  et  ils  deviennent  très  nombreux, 
Et  il  ne  diminue  point  leur  bétail. 

•'"Sont-ils  amoindris  et  humiliés 
Par  l'oppression,  le  malheur  et  la  souffrance  ; 

^°Verse-t-il  le  mépris  sur  les  grands, 
Les  fait-il  errer  dans  des  déserts  sans  chemin, 

"11  relève  l'indigent  et  le  délivre  de  la  misère, 
11  multiplie  les  familles  comme  des  troupeaux. 

•'-Les  hommes  droits  le  voient  et  se  réjouissent. 
Mais  toute  iniquité  ferme  la  bouche. 

^•^Que  celui  qui  est  sage  prenne  garde  à  ces  choses. 
Et  qu'il  soit  attentif  aux  bontés  de  l'Eternel. 

72.-5 


Ps.  108, 1-109,  ,5.  PSAUMES. 

Psaume  108. 
'Cantique.  Psaume  de  David. 

-Mon  cœur  est  affermi,  ô  Dieu  ! 
Je  chanterai,  je  ferai  retentir  mes  instruments  :  c'est  ma  gloire  I 

"Réveillez-vous,  mon  luth  et  ma  harpe  ! 
Je  réveillerai  l'aurore. 

*Je  te  louerai  parmi  les  peuples.  Eternel  ! 
Je  te  chanterai  parmi  les  nations. 

^Car  ta  bonté  s'élève  au-dessus  des  cieux. 
Et  ta  fidélité  jusqu'aux  nues. 

*Elève-toi  sur  les  cieux,  ô  Dieu  ! 
Et  que  ta  gloire  soit  sur  toute  la  terre  ! 

^Afin  que  tes  bien-aimés  soient  délivrés. 
Sauve  par  ta  droite,  et  exauce-nous  ! 

^Dieu  a  dit  dans  sa  sainteté  :  Je  triompherai. 
Je  partagerai  Sichem,  je  mesurerai  la  vallée  de  Succoth; 

^A  moi  Galaad,  à  moi  Manassé  ; 
Ephraïm  est  le  rempart  de  ma  tête, 
Et  Juda,  mon  sceptre  ; 

'"Moab  est  le  bassin  où  je  me  lave  ; 
Je  jette  mon  soulier  sur  Edom  ; 

Je  pousse  des  cris  de  joie  sur  le  pays  des  Philistins  !  — 

''Qui  me  mènera  dans  la  ville  forte  ? 
Qui  me  conduit  à  Edom  ? 

''N'est-ce  pas  toi,  ô  Dieu,  qui  nous  as  repoussés, 
Et  qui  ne  sortais  plus,  ô  Dieu,  avec  nos  armées  ? 

'* Donne-nous  du  secours  contre  la  détresse  ! 
Le  secours  de  l'homme  n'est  que  vanité. 

*^Avec  Dieu,  nous  ferons  des  exploits; 
11  écrasera  nos  ennemis. 

Psaume  109. 
'Au  chef  des  chantres.  De  David.  Psaume. 

Dieu  de  ma  louange,  ne  te  tais  point  ! 

-Car  ils  ouvrent  contre  moi  une  bouche  méchante  et  trompeuse. 
Ils  me  parlent  avec  une  langue  mensongère, 

'Ils  m'environnent  de  discours  haineux. 
Et  ils  me  font  la  guerre  sans  cause. 

^Tandis  que  je  les  aime,  ils  sont  mes  adversaires; 
Mais  moi  je  recours  à  la  prière. 

'^Ils  me  rendent  le  mal  pour  le  bien, 
Et  de  la  haine  pour  mon  amour. 

724 


PSAUMES.  "       Ps.  I00,6-2s. 

'Place-le  sous  l'autorité  d'un  méchant, 
Et  qu'un  accusateur  se  tienne  à  sa  droite  ! 

"(Juand  on  le  jugera,  qu'il  soit  déclaré  coupable, 
Et  que  sa  prière  passe  pour  un  péché  ! 

*Oue  ses  jours  soient  peu  nombreux, 
Qu'un  autre  prenne  sa  charge  ! 

^Que  ses  enfants  deviennent  orphelins, 
Et  sa  femme  veuve  ! 

'"Que  ses  enfants  soient  vagabonds  et  qu'ils  mendient, 
Qu'ils  cherchent  du  pain  loin  de  leur  demeure  en  ruines  ! 

"Que  le  créancier  s'empare  de  tout  ce  qui  est  à  lui. 
Et  que  les  étrangers  pillent  le  fruit  de  son  travail  ! 

'-Que  nul  ne  conserve  pour  lui  de  l'alfection  ! 
Et  que  personne  n'ait  pitié  de  ses  orphelins  ! 

'^Que  ses  descendants  soient  exterminés, 
Et  que  leur  nom  s'éteigne  dans  la  génération  suivante  ! 

'^Que  l'iniquité  de  ses  pères  reste  en  souvenir  devant  l'Eternel, 
Et  que  le  péché  de  sa  mère  ne  soit  point  effacé  ! 

'^Qu'ils  soient  toujours  présents  devant  l'Eternel, 
Et  qu'il  retranche  de  la  terre  leur  mémoire, 

'* Parce  cpi'il  ne  s'est  pas  souvenu  d'exercer  la  miséricorde, 
Parce  qu'il  a  persécuté  le  malheureux  et  l'indigent. 
Jusqu'à  faire  mourir  l'homme  au  cœur  brisé  ! 

"11  aimait  la  malédiction  :  qu'elle  tombe  sur  lui  ! 
Il  ne  se  plaisait  pas  à  la  bénédiction  :  qu'elle  s'éloigne  de  lui  ! 

'* Qu'il  revête  la  malédiction  comme  son  vêtement. 
Qu'elle  pénètre  comme  de  l'eau  dans  son  intérieur. 
Comme  de  l'huile  dans  ses  os  ! 

''••Qu'elle  lui  serve  de  vêtement  pour  se  couvrir. 
De  ceinture  dont  il  soit  toujours  ceint  ! 

-"Tel  soit,  de  la  part  de  l'Eternel,  le  salaire  de  mes  ennemis, 
Et  de  ceux  qui  parlent  méchamment  de  moi  ! 

-'Et  toi.  Eternel,  Seigneur  !  agis  en  ma  faveur  à  cause  de  ton  nor 
Car  ta  bonté  est  grande  ;  délivre-moi  ! 

--Je  suis  malheureux  et  indigent. 
Et  mon  cœur  est  blessé  au  dedans  de  moi. 

-'Je  m'en  vais  comme  l'ombre  à  son  déclin. 
Je  suis  chassé  comme  la  sauterelle. 

-■•Mes  genoux  sont  affaiblis  par  le  jeûne. 
Et  mon  corps  est  épuisé  de  maigreur. 

-'Je  suis  pour  eux  un  objet  d'opprobre  ; 
Ils  me  regardent,  et  secouent  la  tête. 

-^Secours-moi,  Eternel,  mon  Uieu  ! 
Sauve-moi  par  ta  bonté  ! 

-'Et  qu'ils  sachent  {|ue  c'est  ta  main. 
Que  c'est  toi  Eternel,  <jui  l'as  fait  ! 

^^S'ils  maudissent,  toi  tu  béniras; 

725 


Ps.  109,29-111,0.  PSAUMES. 

S'ils  se  lèvent,  ils  seront  confus. 
Et  ton  serviteur  se  réjouira. 

'^Que  mes  adversaires  revêtent  l'ignominie, 
Qu'ils  se  couvrent  de  leur  honte  comme  d'un  manteau  ! 

^"Je  louerai  de  ma  bouche  hautement  l'Eternel, 
Je  le  célébrerai  au  milieu  de  la  multitude  ; 

''Car  il  se  tient  à  la  droite  du  pauvre. 
Pour  le  délivrer  de  ceux  qui  le  condamnent. 

Psaume  110. 
'De  David.  Psaume. 

Parole  de  l'Eternel  à  mon  Seigneur  : 
Assieds-toi  à  ma  droite, 

.Jusqu'à  ce  que  je  fasse  de  tes  ennemis  ton  marchepied.  — 

-L'Éternel  étendra  de  Sion  le  sceptre  de  ta  puissance  : 
Domine  au  milieu  de  tes  ennemis  ! 

'Ton  peuple  est  plein  d'ardeur,  quand  tu  rassembles  ton  armée  ; 
Avec  des  ornements  sacrés,  du  sein  de  l'aurore 
Ta  jeunesse  vient  à  toi  comme  une  rosée. 

*L'Eternel  l'a  juré,  et  il  ne  s'en  repentira  point  : 
Tu  es  prêtre  pour  toujours, 

A  la  manière  de  Melchisédek.  — • 

^Le  Seigneur,  à  ta  droite. 
Brise  des  rois  au  jour  de  sa  colère. 

^11  exerce  la  justice  parmi  les  nations  :  tout  est  plein  de  cadavres  ; 
Il  brise  des  têtes  sur  toute  l'étendue  du  pays. 

"11  boit  au  torrent  pendant  la  marche  : 
C'est  pourquoi  il  relève  la  tête. 

P  sou  nie  m. 
*Louez  l'Eternel  ! 

Je  louerai  l'Eternel  de  tout  mon  cœur. 
Dans  la  réunion  des  hommes  droits  et  dans  l'assemblée. 

-Les  œuvres  de  l'Eternel  sont  grandes. 
Recherchées  par  tous  ceux  qui  les  aiment. 

'Son  œuvre  n'est  que  splendeur  et  magnificence. 
Et  sa  justice  subsiste  à  jamais. 

*I1  a  laissé  la  mémoire  de  ses  prodiges, 
L'Eternel  miséricordieux  et  compatissant. 

^11  a  donné  de  la  nourriture  à  ceux  qui  le  craignent  ; 
Il  se  souvient  toujours  de  son  alliance. 

Ml  a  manifesté  à  son  peuple  la  puissance  de  ses  œuvres, 
En  lui  livrant  l'héritage  des  nations. 

72G 


PSAUMES.  Ps.  U  1,1-1  IS,',. 

^Les  œuvres  de  ses  mains  sont  fidélité  et  justice; 
Toutes  ses  ordonnances  sont  véritables, 

^\l'f'ermies  pour  l'éternité, 
Faites  avec  fidélité  et  droiture. 

°I1  a  envové  la  délivrance  à  son  peuple. 
Il  a  établi  jiour  toujours  son  alliance  ; 
Son  nom  est  saint  et  redoutable. 

'"La  crainte  de  l'Eternel  est  le  commencement  de  la  sagesse  ; 
Tous  ceux  qui  l'observent  ont  une  raison  saine. 
Sa  gloire  subsiste  à  jamais. 

Psdiimc  112. 
'Louez  l'Eternel  ! 

Heureux  l'homme  qui  craint  l'Eternel, 
Qui  trouve  un  grand  plaisir  à  ses  commandements. 

-Sa  postérité  sera  puissante  sur  la  terre, 
La  génération  des  hommes  drf)its  sera  bénie. 

'Il  a  dans  sa  maison  bien-être  et  richesse. 
Et  sa  justice  subsiste  à  jamais. 

*La  lumière  se  lève  dans  les  ténèbres  pour  les  hommes  droits, 
Pour  celui  qui  est  miséricordieux,  compatissant  et  juste. 

^Heureux  l'homme  qui  exerce  la  miséricorde  et  qui  prête. 
Qui  règle  ses  actions  d'après  la  justice! 

^Car  il  ne  chancelle  jamais  ; 
La  mémoire  du  juste  dure  toujours. 

"Il  ne  craint  point  les  mauvaises  nouvelles  ; 
Son  cœur  est  ferme,  confiant  en  l'Eternel. 

''Son  cœur  est  affermi;  il  n'a  point  de  crainte, 
.Jusqu'à  ce  qu'il  mette  son  plaisir  à  regarder  ses  adversaires. 

"Il  fait  des  largesses,  il  donne  aux  indigents; 
Sa  justice  subsiste  à  jamais  ; 
Sa  tète"  s'élève  avec  gloire. 

'"Le  méchant  le  voit  et  s'irrite, 
Il  grince  les  dents  et  se  consume. 
Les  désirs  des  méchants  périssent. 

Psaume  113. 


Louez  l'Eternel  ! 


Serviteurs  de  l'Éternel,  louez. 
Louez  le  nom  de  l'Eternel  ! 

-Que  le  nom  de  l'Eternel  soit  béni. 
Dès  maintenant  et  à  jamais  ! 

"Du  lever  du  soleil  juscpi'à  son  couchant, 
Que  le  nom  de  l'Eternel  soit  célébré  ! 

''L'Eternel  est  élevé  au-dessus  de  toutes  les  nations, 

a.  Sa   tète.  hûb.  sa  camt'. 

727 


Ps.  118,5-115,5.  PSAUMES. 

Sa  ffloire  est  au-dessus  des  cieux. 


o" 


^Qui  est  semblable  à  l'Éternel,  notre  Dieu  ? 
Il  a  sa  demeure  en  haut  ; 

^11  abaisse  les  regards 
Sur  les  cieux  et  sur  la  terre. 

"De  la  poussière  il  retire  le  pauvre, 
Du  fumier  il  relève  l'indigent, 

''Pour  les  faire  asseoir  avec  les  grands. 
Avec  les  grands  de  son  peuple. 

"11  donne  une  maison  à  celle  qui  était  stérile, 
Il  en  fait  une  mère  joyeuse  au  milieu  de  ses  enfants. 

Louez  l'Eternel  ! 

Psaume  lli. 

'Quand  Israël  sortit  d'Egypte, 
Quand  la  maison  de  Jacob  s'éloigna  d'un  peuple  barbare, 

-Juda  devint  son  sanctuaire, 
Israël  fut  son  domaine. 

^La  mer  le  vit  et  s'enfuit. 
Le  Jourdain  retourna  en  arrière  ; 

■*Les  montagnes  sautèrent  comme  des  béliers. 
Les  collines  comme  des  agneaux. 

^Qu'as-tu,  mer,  pour  t'enfuir, 
Jourdain,  pour  retourner  en  arrière  ? 

^Qu'avez-vous,  montagnes,  pour  sauter  comme  des  béliers, 
Et  vous,  collines,  comme  des  agneaux  ? 

'Tremble  devant  le  Seigneur,  ù  terre  ! 
Devant  le  Dieu  de  Jacob, 

*Qui  change  le  rocher  en  étang. 
Le  roc  en  source  d'eaux. 

Psaume  115. 

'Non  pas  à  nous.  Éternel,  non  pas  à  nous, 
Mais  à  ton  nom  donne  gloire, 
A  cause  de  ta  bonté,  à  cause  de  ta  fidélité  ! 

-Pourquoi  les  nations  diraient-elles  : 
Où  donc  est  leur  Dieu  ? 

^ Notre  Dieu  est  au  ciel. 
Il  fait  tout  ce  qu'il  veut. 

■•Leurs  idoles  sont  de  l'argent  et  de  l'or, 
Elles  sont  l'ouvrage  de  la  main  des  hommes. 
^EUes  ont  une  bouche  et  ne  parlent  [)oint, 

728 


PSAUMES.  Ps.  il5,c-116,5. 

Elles  ont  des  yeux  et  ne  voient  point, 

''Elles  ont  des  oreilles  et  n'entendent  jioint, 
Elles  ont  un  nez  et  ne  sentent  point, 

'Elles  ont  des  mains  et  ne  touchent  point, 
Des  pieds  et  ne  marchent  point. 

Elles  ne  produisent  aucun  son  dans  leur  "-osier. 

*Ils  leur  ressemblent,  ceux  qui  les  fabriquent, 
Tous  ceux  qui  se  confient  eu  elles. 

^Israël,  confie-toi  en  l'Eternel  ! 
Il  est  leur  secours  et  leur  bouclier. 

'"Maison  d'Aaron,  confie-toi  en  rÉternel! 
Il  est  leur  secours  et  leur  bouclier. 

"Vous  qui  craignez  l'iîternel,  confiez-vous  en  l'Eternel  ! 
Il  est  leur  secours  et  leur  bouclier. 

'-L'Eternel  se  souvient  de  nous  :  il  bénira. 
Il  bénira  la  maison  tl'Israël, 
Il  bénira  la  maison  d'Aaron, 

''Il  bénira  ceux  qui  craignent  l'Eternel, 
Les  petits  et  les  grands  ; 

'•'L'Eternel  vous  multipliera  ses  faveurs, 
A  vous  et  à  vos  enfants. 

'^ Soyez  bénis  par  l'Eternel, 
Oui  a  fait  les  cieux  et  la  terre  ! 

'*Les  cieux  sont  les  cieux  de  l'Eternel, 
Mais  il  a  donné  la  terre  aux  fils  de  l'homme. 

'"Ce  ne  sont  pas  les  morts  qui  célèbrent  l'Eternel, 
Ce  n'est  aucun  de  ceux  qui  descendent  dans  le  lieu  du  silence; 

'*Mais  nous,  nous  bénirons  l'Eternel, 
Dès  maintenant  et  à  jamais. 

Louez  l'Eternel  ! 

Psaume  116. 

'Je  me  réjouis  de  ce  que  l'Eternel  entend 
Ma  voix,  mes  supplications. 

-Car  il  a  penché  son  oreille  vers  moi  ; 

Et  je  l'invoquerai  toute  ma  vie. 
^Les  liens  de  la  mort  m'avaient  environné. 
Et  les  angoisses  du  sépulcre  m'avaient  saisi  ; 
J'étais  en  proie  à  la  détresse  et  à  la  douleur. 

■'Mais  j'invoquai  le  nom  de  l'Eternel  : 
O  Eternel,  sauve  mon  âme! 

^L'Eternel  est  miséricordieux  et  juste. 
Notre  Dieu  est  plein  de  compassion  ; 

729 


Ps.  lI6,o-U8,'2.  PSAUMES. 

'L'Eternel  garde  les  simples  ; 
J'étais  malheureux,  et  il  m'a  sau\'é. 

'Mon  àme,  retourne  à  ton  repos, 
Car  l'Eternel  t'a  fait  du  bien. 

*Oui,  tu  as  délivré  mon  àme  de  la  mort, 
Mes  yeux  des  larmes, 
Mes  pieds  de  la  chute. 

^Je  marcherai  devant  l'Eternel, 
Sur  la  terre  des  vivants. 

'"J'avais  confiance,  lorsque  je  disais  : 
Je  suis  bien  malheureux  ! 

"Je  disais  dans  mon  angoisse  : 
Tout  homme  est  trompeur. 

'-Gomment  rendrai-je  à  l'Eternel 
Tous  ses  bienfaits  envers  moi  ? 

"J'élèverai  la  coupe  des  délivrances, 
Et  j'invoquerai  le  nom  de  l'Eternel; 

'^J'accomplirai  mes  vœux  envers  l'Eternel, 
En  présence  de  tout  son  peuple. 

'^Elle  a  du  prix  aux  yeux  de  l'Eternel 
La  mort  de  ceux  qui  l'aiment, 

"'Ecoute-moi,  ô  Eternel  !  car  je  suis  ton  serviteur, 
Ton  serviteur,  fils  de  ta  servante. 
Tu  as  détaché  mes  liens. 

'"Je  t'offrirai  un  sacrifice  d'actions  de  grâces, 
Et  j'invoquerai  le  nom  de  l'Eternel  ; 

'''J'accomplirai  mes  vœux  envers  l'Eternel, 
En  présence  de  tout  son  peuple, 

'"Dans  les  parvis  de  la  maison  de  l'Eternel, 
Au  milieu  de  toi,  Jérusalem  ! 

Louez  l'Eternel  1 

Psaume  117. 

'Louez  l'Eternel,  vous  toutes  les  nations, 
Célébrez-le,  vous  tous  les  peuples  ! 

-Car  sa  bonté  pour  nous  est  grande, 
Et  sa  fidélité  dure  à  toujours. 

Louez  l'Éternel  ! 

Psaume  118. 

'Louez  l'Eternel,  car  il  est  bon. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

^Qu'Israël  dise  ; 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

730 


PSAUMES.  Ps.  JI8,3-Q3. 


•'Que  la  maison  d'Aaron  dise  : 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

*Oue  ceux  qui  craignent  ri"]ternel  disent  : 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

^Du  sein  de  la  détresse  j'ai  invoqué  l'Eternel 
L'Eternel  m'a  exaucé,  m'a  mis  au  large. 

*  L'Éternel  est  pour  moi,  je  ne  crains  rien  : 
Que  peuvent  me  taire  des  hommes  ? 

"L'Eternel  est  mon  secours. 
Et  je  me  réjouis  à  la  vue  de  mes  ennemis. 

** Mieux  vaut  chercher  un  refuge  en  l'Eternel 
Que  de  se  confier  à  l'homme  ; 

'Mieux  vaut  chercher  un  refuge  en  l'Eternel 
Due  de  se  confier  aux  grands. 


^o^ 


&' 


'"Toutes  les  nations  m'environnaient  : 
Au  nom  de  l'Éternel,  je  les  taille  en  pièces. 

"Elles  m'environnaient,  m'enveloppaient  : 
Au  nom  de  l'Éternel,  je  les  taille  en  pièces. 

'-Elles  m'environnaient  comme  des  abeilles  : 
Elles  s'éteignent  comme  un  feu  d'épines  ; 
Au  nom  de  l'Éternel,  je  les  taille  en  pièces. 

'^Tu  me  poussais  pour  me  faire  tomber; 
Mais  l'Éternel  m'a  secouru. 

'^L'Éternel  est  ma  force  et  le  sujet  de  mes  louanges  ; 
C'est  lui  qui  m'a  sauvé. 

'^Des  cris  de  triomphe  et  de  salut  s'élèvent  dans  les  tentes  des  justes 
La  droite  de  l'Eternel  manifeste  sa  puissance  ! 

'^La  droite  de  l'Éternel  est  élevée  ! 
La  droite  de  l'Éternel  manifeste  sa  puissance  ! 

''Je  ne  mourrai  pas,  je  vivrai. 
Et  je  raconterai  les  œuvres  de  l'Eternel. 

'*L'Éternel  m'a  châtié. 
Mais  il  ne  m'a  pas  livré  à  la  mort. 

''■'Ouvrez-moi  les  portes  de  la  justice  : 
J'entrerai,  je  louerai  l'Eternel. 

-"Voici  la  porte  de  1  Eternel  : 
C'est  par  elle  qu'entrent  les  justes. 

*'Je  te  loue,  parce  que  tu  m'as  exaucé. 
Parce  cjue  tu  m'as  sauvé. 

"La  pierre  qu'ont  rejetée  ceux  cpii  bâtissaient 
Est  devenue  la  principale  de  l'angle. 

-^C'est  de  l'Éternel  que  cela  est  venu  ; 
C'est  un  prodige  à  nos  yeux. 

731 


Ps.  il8,  A-ilO,  15.  PSAUMES. 

-*G'est  ici  la  journée  que  l'Eternel  a  faite  : 
Qu'elle  soit  pour  nous  un  sujet  d'allégresse  et  de  joie  ! 

-^0  Eternel,  accorde  le  salut! 
0  Éternel,  donne  la  ])rospérité  ! 

-^Béni  soit  celui  qui  Aient  au  nom  de  l'Eternel  ! 
Nous  vous  bénissons  de  la  maison  de  l'Eternel . 

-'L'Eternel  est  Dieu,  et  il  nous  éclaire. 
Attachez  la  victime  avec  des  liens. 
Amenez-la  jusqu'aux  cornes  de  l'autel  ! 

*^Tu  es  mon  Dieu,  et  je  te  louerai  ; 
Mon  Dieu  !  je  t'exalterai. 

-^ Louez  l'Eternel,  car  il  est  bon. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

Psaume  il9. 

'Heureux  ceux  qui  sont  intègres  dans  leur  voie, 
(  hii  marchent  selon  la  loi  de  l'Eternel  ! 

-Heureux  ceux  (jui  gardent  ses  préceptes, 
Qui  le  cherchent  de  tout  leur  cœur, 

^Qui  ne  commettent  point  d'iniquité, 
El  qui  marchent  dans  ses  voies  ! 

■'Tu  as  prescrit  tes  ordonnances, 
Pour  qu'on  les  observe  avec  soin. 

^Puissent  mes  actions  être  bien  réglées, 
Afin  que  je  garde  tes  statuts  ! 

^Alors  je  ne  rougirai  point, 
A  la  vue  de  tous  tes  commandements. 

'Je  te  louerai  dans  la  droiture  de  mon  cœur, 
En  apprenant  les  lois  de  ta  justice. 

^Je  veux  garder  tes  statuts  : 
Ne  m'abandonne  pas  entièrement  ! 

'Comment  le  jeune  homme  rendra-t-il  pur  son  sentier? 
En  se  dirigeant  d'après  ta  parole. 

'"Je  te  cherche  de  tout  mon  cœur  : 
Ne  me  laisse  pas  égarer  loin  de  tes  commandements  ! 

"Je  serre  ta  parole  dans  mon  cœur, 
Afin  de  ne  pas  pécher  contre  toi. 

'-Béni  sois-tu,  ô  Eternel  ! 
Enseigne-moi  tes  statuts  ! 

'^De  mes  lèvres  j'énumère 
Toutes  les  sentences  de  ta  bouche. 

'^Je  me  réjouis  en  suivant  tes  ])réce])tes. 
Comme  si  je  possédais  tous  les  trésors. 

'^Je  médite  tes  ordonnances. 
J'ai  tes  sentiers  sous  les  yeux. 

732 


PSAUMES.  Ps.  ti9, 16-38. 

'Me  fais  mes  délices  de  tes  statuts, 
Je  n'oublie  point  ta  parole. 

'"Fais  du  bien  à  ton  serviteur,  pour  que  je  vive 
Et  que  j'observe  ta  parole  ! 

''^Ouvre  mes  yeux,  pour  que  je  contemple 
Les  merveilles  de  ta  loi  ! 

"Je  suis  un  étranger  sur  la  terre  : 
Ne  me  cache  pas  tes  commandements  ! 

-"Mon  àme  est  brisée  par  le  désir 
Qui  toujours  la  porte  vers  tes  lois. 

-'Tu  menaces  les  orgueilleux,  ces  maudits, 
Qui  s'égarent  loin  de  tes  commandements. 

"Décharge-moi  de  l'opprobre  et  du  mépris  ! 
Car  j'observe  tes  préceptes. 

-■MJes  princes  ont  beau  s'asseoir  et  parler  contre  moi, 
Ton  serviteur  médite  tes  statuts. 

-*Tes  préceptes  font  mes  délices, 
Ce  sont  mes  conseillers. 

-^Mon  àme  est  attachée  à  la  poussière  : 
Rends-moi  la  vie  selon  ta  parole  ! 

"Je  raconte  mes  voies,  et  tu  m'exauces  : 
Enseigne-moi  tes  statuts  ! 

-'Fais-moi  comprendre  la  voie  de  tes  ordonnances. 
Et  je  méditerai  sur  tes  merveilles  ! 

-*Mon  àme  pleure  de  chagrin  : 
Relève-moi  selon  ta  parole  ! 

-^Eloigne  de  moi  la  voie  du  mensonge. 
Et  accorde-moi  la  grâce  de  suivre  ta  loi  ! 

^^  Je  choisis  la  voie  de  la  vérité, 
Je  place  tes  lois  sous  mes  yeux. 

^'Je  m'attache  à  tes  préceptes  : 
Eternel,  ne  me  rends  point  confus  ! 

^-Je  cours  dans  la  voie  de  tes  commandements, 
Car  tu  élargis  mon  cœur. 

*^Enseigne-moi,  Éternel,  la  voie  de  tes  statuts. 
Pour  que  je  la  retienne  jusqu'à  la  fin  ! 

^■"Donne-moi  l'intelligence,  pour  que  je  garde  ta  loi 
Et  que  je  l'observe  de  tout  mon  cœur  ! 

^^Conduis-moi  dans  le  sentier  de  tes  commandements  ! 
Car  je  l'aime. 

''Incline  mon  cœur  vers  tes  préceptes, 
Et  non  vers  le  gain  ! 

^"Détourne  mes  yeux  de  la  vue  des  choses  vaines, 
Fais-moi  vivre  dans  ta  voie  ! 

iplis  envers  Ion  serviteui-  ta  promesse, 

733  47  * 


Ps.  119,39-60.  PSAUMES. 

Qui  est  pour  ceux  qui  te  craignent  ! 

^^ Eloigne  de  moi  l'opprobre  que  je  redoute  ! 
Car  tes  jugements  sont  pleins  de  bonté. 

'"'Voici,  je  désire  pratiquer  tes  ordonnances  : 
Fais-moi  vivre  dans  ta  justice  ! 

■"Eternel,  que  ta  miséricorde  vienne  sur  moi, 
Ton  salut  selon  ta  promesse  ! 

■'-Et  je  pourrai  répontlre  à  celui  qui  moutrage. 
Car  je  me  confie  en  ta  parole. 

••^N'ôte  pas  entièrement  de  ma  bouche  la  parole  de  la  vérité  ! 
Car  j'espère  en  tes  jugements. 

■'■'Je  garderai  ta  loi  constamment, 
A  toujours  et  à  perpétuité. 

^'^Je  marcherai  au  large. 
Car  je  recherche  tes  ordonnances. 

**Je  parlerai  de  tes  préceptes  devant  les  rois, 
Et  je  ne  rougirai  point. 

■"Je  fais  mes  délices  de  tes  commandements, 
Je  les  aime. 

^^Je  lève  mes  mains  vers  tes  commandements  que  j'aime, 
Et  je  veux  méditer  tes  statuts. 

■•^Souviens-toi  de  ta  promesse  à  ton  serviteur. 
Puisque  tu  m'as  donné  l'espérance  ! 

""C'est  ma  consolation  dans  ma  misère, 
Car  ta  promesse  me  rend  la  vie. 

'^'Des  orgueilleux  me  chargent  de  railleries  ; 
Je  ne  m'écarte  point  de  ta  loi. 

^-Je  pense  à  tes  jugements  d'autrefois,  ô  Eternel  ! 
Et  je  me  console. 

^^Une  colère  ardente  me  saisit  à  la  vue  des  méchants 
Qui  abandonnent  ta  loi. 

^■•Tes  statuts  sont  le  sujet  de  mes  cantiques. 
Dans  la  maison  où  je  suis  étranger. 

^^La  nuit  je  me  rappelle  ton  nom,  ô  Eternel  ! 
Et  je  garde  ta  loi. 

^^ C'est  là  ce  qui  m'est  propre. 
Car  j'observe  tes  ordonnances. 

^'Ma  part,  ô  Eternel  !  je  le  dis. 
C'est  de  garder  tes  paroles. 

"*Je  t'implore  de  tout  mon  cœur  : 
Aie  pitié  de  moi,  selon  ta  promesse  ! 

^^Je  réfléchis  à  mes  voies. 
Et  je  dirige  mes  pieds  vers  tes  préceptes. 

^'Je  me  hâte,  je  ne  diffère  point 
D'observer  tes  commandements; 

734 


PSAUMES.  Ps.  IJ9,oi-S3. 


61 


Les  pièges  des  méchants  m'environnent  ; 
Je  n'oublie  point  ta  loi. 

"Au  milieu  de  la  nuit  je  me  lève  pour  te  louer, 
A  cause  des  jugements  de  ta  justice. 

^■'Je  suis  l'ami  de  tous  ceux  qui  te  craignent, 
Et  de  ceux  qui  gardent  tes  ordonnances. 

"La  terre,  ô  Eternel  !  est  pleine  de  ta  bonté  ; 
Enseiyne-moi  tes  statuts  ! 


'O' 


*^Tu  fais  du  bien  à  ton  serviteur, 
O  Eternel  !  selon  ta  promesse.  rr,-,i< 

^''Enseigne-moi  le  bon  sens  et  l'intelligence  ! 
Car  je  crois  à  tes  commandements. 

"'Avant  d'avoir  été  humilié,  je  m'égarais  ; 
Maintenant  j'observe  ta  parole. 

*''Tu  es  bon  et  bienfaisant  ; 
Enseigne-moi  tes  statuts  ! 

*^Des  orgueilleux  imaginent  contre  moi  des  faussetés; 
Moi,  je  garde  de  tout  mon  cœur  tes  ordonnances. 

'"Leur  cœur  est  insensible  comme  la  graisse  ; 
Moi,  je  fais  mes  délices  de  ta  loi. 

"'Il  m'est  bon  d'être  humilié. 
Afin  que  j'apprenne  tes  statuts. 

"-Mieux  vaut  pour  moi  la  loi  de  ta  bouche 
<^ue  mille  objets  d'or  et  d'argent. 

"'Tes  mains  m'ont  créé,  elles  m'ont  formé  ; 
Donne-moi  l'intelligence,  pour  que  j'apprenne  tes  commandements  ! 

"*Ceux  qui  te  craignent  me  voient  et  se  réjouissent. 
Car  j'espère  en  tes  promesses. 

'Me  sais,  ô  Eternel  !  que  tes  jugements  sont  justes  ; 
C'est  par  fidélité  que  tu  m'as  humilié. 

"*Que  ta  bonté  soit  ma  consolation, 
Comme  tu  l'as  promis  à  ton  serviteur  ! 

"'Que  tes  compassions  viennent  sur  moi,  pour  que  je  vive  ! 
Car  ta  loi  fait  mes  délices. 

'^Qu'ils  soient  confondus  les  orgueilleux  qui  m'oppriment  sans  cause! 
Moi,  je  médite  sur  tes  ordonnances. 

""Qu'ils  reviennent  à  moi  ceux  qui  te  craignent, 
Et  ceux  qui  connaissent  tes  préceptes  ! 

"Que  mon  cœur  soit  sincère  dans  tes  statuts. 
Afin  que  je  ne  sois  pas  couvert  de  honte  ! 

*'  Mon  âme  languit  après  ton  salut  ; 
J'espère  en  ta  promesse. 

"-Mes  yeux  languissent  après  ta  promesse; 
Je  dis  :  Quand  me  consoleras-tu  ? 

^•'Car  je  suis  comme  une  outre  dans  la  fumée  ; 

735 


Ps.  119,s>.-w5.  PSAUMES. 

Je  n'oublie  point  tes  statuts. 

^''Quel  est  le  nombre  des  jours  de  ton  serviteur  ? 
•Quand  feras-tu  justice  de  ceux  qui  me  persécutent  ? 

*^Des  orgueilleux  creusent  des  fosses  devant  moi  ; 
Ils  n'agissent  point  selon  ta  loi. 

''•'Tous  tes  commandements  ne  sont  que  fidélité  ; 
Ils  me  persécutent  sans  cause  :  secours-moi  ! 

^'Ils  ont  failli  me  terrasser  et  m'anéantir  ; 
Et  moi,  je  n'abandonne  point  tes  ordonnances. 

*** Rends-moi  la  vie  selon  ta  bonté, 
Afin  que  j'observe  les  préceptes  de  ta  bouche  ! 

^^X  toujours,  ô  Eternel  ! 
Ta  parole  subsiste  dans  les  cieux. 

'■"•De  génération  en  génération  ta  fidélité  subsiste; 
Tu  as  fondé  la  terre,  et  elle  demeure  ferme. 

^' C'est  d'après  tes  lois  que  tout  subsiste  aujourd'hui, 
Car  toutes  choses  te  sont  assujetties. 

^-Si  ta  loi  n'eût  fait  mes  délices, 
J'eusse  alors  péri  dans  ma  misère. 

'^'Je  n'oublierai  jamais  tes  ordonnances, 
Car  c'est  par  elles  que  tu  me  rends  la  vie. 

®*Je  suis  à  toi  :  sauve-moi  ! 
Car  je  recherche  tes  ordonnances. 

"^Des  méchants  m'attendent  pour  me  faire  périr; 
Je  suis  attentif  à  tes  préceptes. 

"^Je  vois  des  bornes  à  tout  ce  qui  est  partait  : 
'  Tes  commandements  n'ont  point  de  limite. 

'^Combien  j'aime  ta  loi  ! 
Elle  est  tout  le  jour  l'objet  de  ma  méditation. 

"*Tes  commandements  me  rendent  plus  sage  que  mes  ennemis, 
Car  je  les  ai  toujours  avec  moi. 

^'^Je  suis  plus  instruit  que  tous  mes  maîtres. 
Car  tes  préceptes  sont  l'objet  de  ma  méditation. 

'""J'ai  plus  d'intelligence  que  les  vieillards. 
Car  j'observe  tes  ordonnances. 

"'Je  retiens  mon  pied  loin  de  tout  mauvais  chemin, 
Afin  de  garder  ta  parole. 

'"-Je  ne  m'écarte  pas  de  tes  lois, 
Car  c'est  toi  qui  m'enseignes. 

'"^Que  tes  paroles  sont  douces  à  mon  palais. 
Plus  que  le  miel  à  ma  bouche  ! 

'"''Par  tes  ordonnances  je  deviens  intelligent. 
Aussi  je  hais  toute  voie  de  mensonge. 

"^Ta  parole  est  une  lampe  à  mes  pieds. 
Et  une  lumière  sur  mon  sentier. 

73,6 


PSAUMES.  Ps.  119, m-m. 

'"^Je  jure,  et  je  le  tiendrai, 
D'observer  les  lois  île  ta  justice. 

'"'Je  suis  bien  humilié  : 
Eternel,  rends-moi  la  vie  selon  ta  parole  ! 

'"^^grée,  ô  Eternel  !  les  sentiments  que  ma  bouche  exprime, 
Et  enseigne-moi  tes  lois  ! 

'"'Ma  vie  est  continuellement  exposée. 
Et  je  n'oublie  point  ta  loi. 

""Des  méchants  me  tendent  des  pièges. 
Et  je  ne  m'égare  pas  loin  de  tes  ordonnances. 

'"Tes  préceptes  sont  ])t)ur  toujours  mon  héritage. 
Car  ils  sont  la  joie  de  mon  cœur. 

"* J'incline  mon  cœur  à  pratiquer  tes  statuts. 
Toujours,  jusqu'à  la  fin. 

"'Me  hais  les  hommes  indécis. 
Et  j'aime  ta  loi. 

"■•Tu  es  mon  asile  et  mon  bouclier; 
J'espère  en  ta  promesse. 

"^Eloignez-vous  de  moi,  méchants. 
Afin  que  j'observe  les  commandements  de  mon  Dieu  ! 

"^Soutiens-moi  selon  ta  promesse,  afin  que  je  vive, 
Et  ne  me  rends  point  confus  dans  mon  espérance  ! 

"'Sois  mon  appui,  pour  que  je  sois  sauvé. 
Et  que  je  m'occupe  sans  cesse  de  tes  statuts  ! 

'"'Tu  méprises  tous  ceux  qui  s'écartent  de  tes  statuts. 
Car  leur  tromperie  est  sans  effet. 

""Tu  enlèves  comme  de  l'écume  tous  les  méchants  de  la  terre; 
C'est  pourquoi  j'aime  tes  préceptes. 

'-"Ma  chair  frissonne  de  l'effroi  que  tu  m'inspires. 
Et  je  crains  tes  jugements. 

'-'J'observe  la  loi  et  la  justice  : 
Ne  m'abandonne  pas  à  mes  oppresseurs  ! 

'--Prends  sous  ta  garantie  le  bien  de  ton  serviteur. 
Ne  me  laisse  pas  opprimer  par  des  orgueilleux! 

'-^Mes  yeux  languissent  après  ton  salut, 
lît  après  la  promesse  de  ta  justice. 

'-*Agis  envers  ton  serviteur  selon  ta  bonté. 
Et  enseigne-moi  tes  statuts  ! 

'"Je  suis  ton  serviteur  :  donne-moi  l'intelligence, 
Pour  que  je  connaisse  tes  préceptes  ! 

''-'*I1  est  temps  que  l'Eternel  agisse  : 
Ils  transgressent  ta  loi. 

'"C'est  pourquoi  j'aime  tes  commandements, 
Plus  que  l'or  et  que  l'oi-  fin  ; 

'-*C'ost  pourquoi  je  trouve  justes  toutes  tes  ordonnances, 

Je  hais  toute  voie  de  mensonge. 

o 

737 


Ps.H9,m-m.  PSAUMES. 

'^'Tes  préceptes  sont  admirables  : 
Aussi  mon  àme  les  observe. 

'■'"La  révélation  de  tes  paroles  éclaire, 
Elle  donne  de  l'intelligence  aux  simples. 

'"J'ouvre  la  bouche  et  je  soupire, 
Car  je  suis  avide  de  tes  commandements. 

'^-Tourne  vers  moi  ta  face,  et  aie  pitié  de  moi. 
Selon  ta  coutume  à  l'égard  de  ceux  qui  aiment  ton  nom  ! 

'^^Affermis  mes  pas  dans  ta  ])arole, 
Et  ne  laisse  aucune  iniquité  dominer  sur  moi  ! 

'^^Délivre-moi  de  l'oppression  des  hommes. 
Afin  que  je  garde  tes  ordonnances  ! 

"'^Fais  luire  ta  face  sur  ton  serviteur, 
Et  enseigne-moi  tes  statuts  ! 

""Mes  yeux  répandent  des  torrents  d'eaux, 
Parce  qu'on  n'observe  point  ta  loi. 

'■''Tu  es  juste,  ô  Eternel  ! 
Et  tes  jugements  sont  équitables; 

'^''Tu  fondes  tes  préceptes  sur  la  justice 
Et  sur  la  plus  grande  fidélité. 

'^"Mon  zèle  me  consume. 
Parce  que  mes  adversaires  oublient  tes  paroles. 

""Ta  parole  est  entièrement  éprouvée, 
Et  ton  serviteur  l'aime. 

'■"Je  suis  petit  et  méprisé; 
Je  n'oublie  point  tes  ordonnances. 

"-Ta  justice  est  une  justice  éternelle, 
Et  ta  loi  est  la  vérité. 

'"La  détresse  et  l'angoisse  m'atteignent; 
Tes  commandements  font  mes  délices. 

'''^Tes  préceptes  sont  éternellement  justes  . 
Donne-moi  l'intelligence,  pour  que  je  vive 


I 


"^Je  t'invoque  de  tout  mon  cœur  :  exauce-moi,  Eternel, 
Afin  que  je  garde  tes  statuts  ! 

'*"Je  t'invoque  :  sauve-moi, 
Afin  que  j'observe  tes  jjréceptes  ! 

'"Je  devance  l'aurore  et  je  crie  ; 
J'espère  en  tes  promesses. 

'■**'Je  devance  les  veilles  et  j'ouvre  les  yeux. 
Pour  méditer  ta  parole. 

'■''■'Ecoute  ma  voix  selon  ta  bonté  ! 
Rends-moi  la  vie  selon  ton  jugement  ! 

'^"Ils  s'approchent  ceux  qui  poursuivent  le  crime, 
Ils  s'éloignent  de  ta  loi. 

'^'Tu  es  proche,  ô  Eternel  ! 
Et  tous  tes  commandements  sont  la  vérité. 

738 


PSAUMES.  Ps.  IW.mi-m. 

'^^Dès  longtemps  je  sais  par  tes  préceptes 
Que  tu  les  as  établis  pour  toujours. 

'^•*Vois  ma  misère,  et  délivre-moi  ! 
Car  je  n'oublie  point  ta  loi. 

'^^ Défends  ma  cause,  et  rachète-moi  ; 
Rends-moi  la  vie  selon  ta  promesse  ! 

""^Le  salut  est  loin  des  méchants. 
Car  ils  ne  recherchent  pas  tes  statuts. 

'^^Tes  compassions  sont  grandes,  ô  Eternel  ! 
Rends-moi  la  vie  selon  tes  jugements  ! 

'^"Mes  persécuteurs  et  mes  adversaires  sont  nombreux  ; 
Je  ne  m'écarte  point  de  tes  préceptes. 

'^*Je  vois  avec  dégoût  des  traîtres. 
Oui  n'observent  pas  ta  parole. 

'^^Considère  que  j'aime  tes  ordonnances  : 
Eternel,  rends-moi  la  vie  selon  ta  bonté  ! 

'^"Le  iondement  de  ta  parole  est  la  vérité, 
Et  toutes  les  lois  de  ta  justice  sont  éternelles. 

'"Des  princes  me  persécutent  sans  cause  ; 
Mais  mon  cœur  ne  tremble  qu'à  tes  paroles. 

'*-Je  me  réjouis  de  ta  parole. 
Comme  celui  qui  trouve  un  grand  butin. 

'^^Je  hais,  je  déteste  le  mensonge; 
J'aime  ta  loi. 

'"■'Sept  fois  le  jour  je  te  célèbre, 
A  cause  des  lois  de  ta  justice. 

'*'^I1  y  a  beaucoup  de  paix  pour  ceux  qui  aiment  ta  loi. 
Et  il  ne  leur  arrive  aucun  malheur. 

'^'J'espère  en  ton  salut,  ô  Eternel  ! 
Et  je  jiratique  tes  commandements. 

'"Mon  àme  observe  tes  préceptes, 
Et  je  les  aime  beaucoup. 

i6sjc  garde  tes  ordonnances  et  tes  préceptes. 
Car  toutes  mes  voies  sont  devant  toi. 

'*'Que  mon  cri  parvienne  jusqu'à  toi,  ô  Eternel  ! 
Donne-moi  l'intelligence,  selon  ta  promesse  ! 

'""Oue  ma  supplication  arrive  jusqu'à  toi  ! 
Délivre-moi,  selon  ta  promesse  ! 

'"'Que  mes  lèvres  publient  ta  louange  ! 
Car  tu  m'enseignes  tes  statuts. 

'"Que  ma  langue  chante  ta  parole  ! 
Car  tous  tes  commandements  sont  justes. 

'"■'Que  ta  main  me  soit  en  aide  ! 
Car  j'ai  choisi  tes  ordonnances. 

'"•'Je  soupire  après  ton  salut,  ù  Eternel  ! 

7:39 


Ps.  Iiy,nG-l'2l,8.  PSAUMES. 

Et  ta  loi  fait  mes  délices. 

'"^Oue  mon  àme  vive  et  qu'elle  te  loue  ! 
Et  que  tes  jugements  me  soutiennent  ! 

"^Je  suis  errant  comme  une  brebis  perdue  :  chercbe  ton  serviteur, 
Car  je  n'oublie  point  tes  commandements. 

Psaume  120. 

'Cantique  des  degrés. 

Dans  ma  détresse,  c'est  à  l'Eternel 
Que  je  crie,  et  il  m'exauce. 

-Éternel,  délivre  mon  àme  de  la  lèvre  mensongère, 
De  la  langue  trompeuse  ! 

8Que  te  donne,  que  te  rapporte 
Une  langue  trompeuse  ? 

■'Les  traits  aigus  du  guerrier, 
Avec  les  charbons  ardents  du  genêt. 

'^Malheureux  que  je  suis  de  séjourner  à  Méschec, 
D'habiter  parmi  les  tentes  de  Kédar  ! 

''Assez  longtemps  mon  àme  a  demeuré 
Auprès  de  ceux  qui  haïssent  la  paix. 

Me  suis  pour  la  paix  ;  mais  dès  que  je  parle, 
Ils  sont  pour  la  guerre, 

Psaume  121. 

*  Cantique  des  degrés. 

Je  lève  mes  yeux  vers  les  montagnes. 
D'où  me  viendra  le  secours  ? 

*Le  secours  me  vient  de  l'Eternel, 
Oui  a  fait  les  cieux  et  la  terre. 

*I1  ne  permettra  point  que  ton  pied  chancelle; 
Celui  qui  te  garde  ne  sommeillera  point. 

''Voici,  il  ne  sommeille  ni  ne  dort. 
Celui  qui  garde  Israël. 

^L'Éternel  est  celui  qui  te  garde, 
L'Eternel  est  ton  ombre  à  ta  main  droite. 

"Pendant  le  jour  le  soleil  ne  te  frappera  point, 
Ni  la  lune  pendant  la  nuit. 

"L'Éternel  te  gardera  de  tout  mal, 
11  gardera  ton  àme  ; 

'* L'Éternel  gardera  ton  départ  et  ton  arrivée, 
Dès  maintenant  et  à  jamais. 

740 


PSAUMES.  Ps.  J2S.i-J24,3. 

Psaume  122. 
'Cantique  des  degrés.  De  David. 

.Je  suis  dans  la  joie  quand  on  me  dit  : 
Allons  à  la  maison  de  l'Eternel  ! 

^Nos  pieds  s'arrêtent 
Dans  tes  portes,  Jérusalem  ! 

'Jérusalem,  tu  es  btàtie 
Comme  une  ville  dont  les  parties  sont  liées  ensemble. 

^C'est  là  que  montent  les  tribus,  les  tribus  de  l'Eternel, 
Selon  la  loi  d'Israël, 

Pour  louer  le  nom  de  l'Eternel. 

^Car  là  sont  les  trônes  pour  la  justice, 
Les  trônes  de  la  maison  de  David. 

^Demandez  la  paix  de  Jérusalem. 
Que  ceux  ([ui  t'aiment  jouissent  du  repos  ! 

'Que  la  paix  soit  dans  tes  murs, 
Et  la  trancpiillité  dans  tes  palais  ! 

*A  cause  de  mes  frères  et  de  mes  amis. 
Je  désire  la  paix  dans  ton  sein  ; 

°A  cause  de  la  maison  de  l'Eternel,  notre  Dieu, 
Je  fais  des  vœux  pour  ton  bonheur. 

Psaume  123. 
'Canlicpie  des  degrés. 

Je  lève  mes  yeux  vers  toi, 
Qui  sièges  dans  les  cieux. 

-Voici,  comme  les  yeux  des  serviteurs  sont  fixés  sur  la  main  de  leuis 
Et  les  yeux  de  la  servante  sur  la  main  de  sa  maîtresse,  [maîtres. 

Ainsi  nos  yeux  se  tournent  vers  l'Eternel,  notre  Dieu, 
Jusqu'à  ce  qu'il  ait  pitié  de  nous. 

'Aie  pitié  de  nous,  Eternel,  aie  pitié  de  nous  ! 
Car  nous  sommes  assez  rassasiés  de  mépris  ; 

*  Notre  àme  est  assez  rassasiée 
Des  moqueries  des  orgueilleux,  du  mépris  des  hautains. 

Psaume  12  i. 
'Cantique  des  degrés.  De  David. 

Sans  l'Eternel  c[ui  nous  protégea,  — 
Qu'Israël  le  dise  !  — 

-Sans  l'Eternel  qui  nous  protégea, 
Quanil  les  hommes  s'élevèrent  contre  nous, 

■'Ils  nous  auraient  engloutis  tout  vivants, 

741 


Ps.  I2i,  ',-120,  G.  PSAUMES. 

Quand  leur  colère  s'enflamma  contre  nous  ; 

'' Alors  les  eaux  nous  auraient  submergés, 
Les  torrents  auraient  passé  sur  notre  àme  ; 

^\lors  auraient  passé  sur  notre  àme 
Les  flots  impétueux. 

^Béni  soit  l'Eternel, 
Qui  ne  nous  a  pas  livrés  en  proie  à  leurs  dents  ! 

'Notre  àme  s'est  échappée  comme  l'oiseau  du  fdet  des  oiseleurs; 
Le  filet  s'est  rompu,  et  nous  nous  sommes  échappés. 

*Notre  secours  est  dans  le  nom  de  l'Éternel, 
Qui  a  fait  les  cieux  et  la  terre. 

Psaume  125. 
'Cantique  des  degrés. 

Ceux  qui  se  confient  en  l'Eternel 
Sont  comme  la  montagne  de  Sion  :  elle  ne  chancelle  point, 
Elle  est  affermie  pour  toujours. 

-Des  montagnes  entourent  Jérusalem  ; 
Ainsi  l'Eternel  entoure  son  peuple. 
Dès  maintenant  et  à  jamais. 

^Car  le  sceptre  de  la  méchanceté  ne  restera  pas  sur  le  lot  des  justes, 
Afin  que  les  justes  ne  tendent  pas  les  mains  vers  l'iniquité. 

''Eternel,  répands  tes  bienfaits  sur  les  bons 
Et  sur  ceux  dont  le  cœur  est  droit  ! 

''Mais  ceux  qui  s'engagent  dans  des  voies  détournées, 
Que  l'Eternel  les  détruise  avec  ceux  qui  font  le  mal  ! 
Que  la  paix  soit  sur  Israël  ! 

Psaume  126. 
'Cantique  des  degrés. 

Quand  l'Eternel  ramena  les  captifs  de  Sion, 
Nous  étions  comme  ceux  qui  font  un  rêve. 

-Alors  notre  bouche  était  remplie  de  cris  de  joie. 
Et  notre  langue  de  chants  d'allégresse  ; 

Alors  on  disait  parmi  les  nations  : 
L'Éternel  a  fait  pour  eux  de  grandes  choses  ! 

^L'Éternel  a  fait  pour  nous  de  grandes  choses; 
Nous  sommes  dans  la  joie. 

^Eternel,  ramène  nos  cajitifs, 
Comme  des  ruisseaux  dans  le  midi  ! 

^Ceux  qui  sèment  avec  larmes 
Moissonneront  avec  chants  d'allégresse. 

*  Celui  qui  marche  en  pleurant,  quand  il  porte  la  semence. 
Revient  avec  allégresse,  quand  il  porte  ses  gerbes. 

742 


PSAUMES.  Ps.  127, 1-129. i. 

Psaume  121 . 
'Cantique  des  degrés.  De  Salomon. 

Si  l'Eternel  ne  bâtit  la  maison, 
Ceux  qui  la  bâtissent  travaillent  en  vain  ; 

Si  l'Eternel  ne  garde  la  ville, 
Celui  qui  la  garde  veille  en  vain. 

-En  vain  vous  levez-vous  matin,  vous  couchez-vous  tard, 
Et  mangez-vous  le  pain  de  douleur; 

Il  en  donne  autant  à  ses  bien-aimés  pendant  leur  sommeil. 

^ Voici,  des  fds  sont  un  héritage  de  l'Eternel, 
Le  fruit  des  entrailles  est  une  récompense. 

■'Comme  les  flèches  dans  la  main  d'un  guerrier. 
Ainsi  sont  les  lils  de  la  jeunesse. 

^Heureux  l'homme  qui  en  a  rempli  son  carquois  ! 
Ils  ne  seront  pas  confus. 
Quand  ils  parleront  avec  des  ennemis  à  la  porte". 

Psaume  128. 
'Cantique  des  degrés. 

Heureux  tout  homme  qui  craint  l'Eternel, 
Qui  marche  dans  ses  voies  ! 

-Tu  jouis  alors  du  travail  de  tes  mains. 
Tu  es  heureux,  tu  prospères. 

^Ta  femme  est  comme  une  vigne  féconde 
Dans  l'intérieur  de  ta  maison  ; 

Tes  fds  sont  comme  des  plants  d'olivier, 
Autour  de  ta  table. 

■•C'est  ainsi  qu'est  béni 
L'homme  qui  craint  l'Eternel. 

^L'Eternel  te  bénira  de  Sion, 
Et  tu  verras  le  bonheur  de  Jérusalem 
Tous  les  jours  de  ta  vie  ; 

^Tu  verras  les  fds  de  tes  fds. 
Que  la  paix  soit  sur  Israël  ! 

Psaume  129. 
'Cantique  des  degrés. 

Ils  m'ont  assez  opprimé  dès  ma  jeunesse,  — 
Qu'Israël  le  dise  !  — 

-Ils  m'ont  assez  opprimé  dès  ma  jeunesse, 
Mais  ils  ne  m'ont  pas  vaincu. 

a.  A  la  parle;  la  justice  se  rendait  à  la  poite  des  villes. 

743 


Ps.  129,3-131,2.  PSAUMES. 

^Des  laboureurs  ont  labouré  mon  dos, 
Ils  y  ont  tracé  de  longs  sillons. 

*  L'Éternel  est  juste  : 
Il  a  coupé  les  cordes  des  méchants. 

^Qu'ils  soient  confondus  et  qu'ils  reculent 
Tous  ceux  qui  haïssent  Sion  ! 

"Qu'ils  soient  comme  l'herbe  des  toits, 
Oui  sèche  avant  qu'on  l'arrache  ! 

"Le  moissonneur  n'en  i-emplit  point  sa  main. 
Celui  qui  lie  les  gerbes  n'en  charge  point  son  bras, 

**Et  les  passants  ne  disent  point  : 
(^ue  la  bénédiction  de  l'Eternel  soit  sur  vous  ! 
Nous  vous  bénissons  au  nom  de  l'Eternel  ! 

Psaume  130. 
'Cantique  des  degrés. 

Du  fond  de  l'abîme  je  t'invoque,  ô  Éternel  1 
-Seigneur,  écoute  ma  voix  ! 
Que  tes  oreilles  soient  attentives 
A  la  voix  de  mes  supplications  ! 

^Si  tu  gardais  le  souvenir  des  iniquités.  Éternel, 
Seigneur,  qui  jîourrait  subsister? 

*\Iais  le  pardon  se  trouve  auprès  de  toi, 
Aiin  qu'on  te  craigne. 

^J'espère  en  l'Eternel,  mon  àme  espère. 
Et  j'attends  sa  promesse. 

*Mon  àme  compte  sur  le  Seigneur, 
Plus  que  les  gardes  ne  comptent  sur  le  matin, 
(hie  les  gardes  ne  comptent  sur  le  matin. 

"Israël,  mets  ton  espoir  en  l'Eternel  ! 
Car  la  miséricorde  est  auprès  de  l'Eternel, 
Et  il  multiplie  les  délivrances. 

'^ C'est  lui  qui  rachètera  Israël 
De  toutes  ses  iniquités. 

Psaume  131. 

'Cantique  des  degrés.  De  David. 

Éternel  !  je  n'ai  ni  un  cœur  qui  s'enfle,  ni  des  regards  hautains; 
Je  ne  m'occupe  pas  de  choses  trop  grandes  et  trop  relevées  pour  moi. 

^Loin  de  là,  j'ai  l'àme  calme  et  tranquille, 
Comme  un  enfant  sevré  c[ui  est  auprès  de  sa  mère  ; 
J'ai  l'àme  comme  un  enfant  sevré, 

744 


PSAUMES.  Ps.  13  J,  3-132,  n. 

^Israël,  mets  ton  espoir  en  rÉternel, 
Dès  maintenant  et  à  jamais  ! 

Psaume  132. 
'Cantique  des  degrés. 

Eternel,  souviens-toi  de  David, 
De  toutes  ses  peines  ! 

-Il  jura  à  l'Eternel, 
11  fit  ce  vœu  au  puissant  de  Jacob  : 

■'Je  n'entrerai  pas  dans  la  tente  où  j'habite, 
Je  ne  monterai  pas  sur  le  lit  où  je  repose, 

^Je  ne  donnerai  ni  sommeil  à  mes  yeux. 
Ni  assoupissement  à  mes  paupières, 

^Jusqu'à  ce  que  j'aie  trouvé  un  lieu  pour  l'Eternel, 
Une  demeure  pour  le  puissant  de  Jacob.  — 

*  Voici,  nous  en  entendîmes  parler  à  Ephrata, 
Nous  la"  trouvâmes  dans  les  champs  de  Jaar... 

'Allons  à  sa  demeure. 
Prosternons-nous  devant  son  marchepied  !... 

''Lève-toi,  Eternel,  viens  à  ton  lieu  de  repos, 
Toi  et  l'arche  de  ta  majesté  ! 

^Que  tes  prêtres  soient  revêtus  de  justice. 
Et  que  tes  fidèles  poussent  des  cris  de  joie  ! 

"*A  cause  de  David,  ton  serviteur. 
Ne  repousse  pas  ton  oint  !  — 

"L'Eternel  a  juré  la  vérité  à  David, 
Il  n'en  reviendra  pas  : 

Je  mettrai  sur  ton  trône  un  fruit  de  tes  entrailles; 
'-Si  tes  fils  observent  mon  alliance 
Et  mes  préceptes  que  je  leur  enseigne, 

Leurs  fils  aussi  pour  toujours 
Seront  assis  sur  ton  trône.  — 

'•'Oui,  l'Eternel  a  choisi  Sion, 
Il  l'a  désirée  pour  sa  demeure  : 

'■•C'est  mon  lieu  de  repos  à  toujours  ; 
J'y  habiterai,  car  je  l'ai  désirée. 

'^Je  bénirai  sa  nourriture. 
Je  rassasierai  de  pain  ses  indigents  ; 

'"Je  revêtirai  de  salut  ses  prêtres. 
Et  ses  fidèles  pousseront  des  cris  de  joie. 

"Là  j'élèverai  la  puissance  de  David*, 
Je  préparerai  une  lampe  à  mon  oint, 

a.   La.  l'art-he  qui  fut  ti-aiisportée  par  David,  de  Kirjalh-Joariin  à  Jérusalem.         b.  Héh.  je  ferai  pousser  une 
conte  à  David. 

745 


Ps.  lS^.is-lS5,s.  .PSAUMES. 

'*Je  revêtirai  de  honte  ses  ennemis, 
Et  sur  lui  brillera  sa  couronne. 

.  Psaume  133. 
'Cantique  des  degrés.  De  David. 

Voici,  oh  !  qu'il  est  agréable,  qu'il  est  doux 
Pour  des  frères  de  demeurer  ensemble  ! 

^C'est  comme  l'huile  précieuse  qui,  répandue  sur  la  tète, 
Descend  sur  la  barbe,  sur  la  barbe  d'Aaron, 
Qui  descend  sur  le  bord  de  ses  vêtements. 
'C'est  comme  la  rosée  de  l'Ilermon, 
Qui  descend  sur  les  montagnes  de  Sion  ; 

Car  c'est  là  que  l'Eternel  envoie  la  bénédiction, 
La  vie,  pour  l'éternité. 

Psaume  13^i. 
'Cantique  des  degrés. 

Voici,  bénissez  l'Éternel,  vous  tous  serviteurs  de  l'Eternel, 
Qui  vous  tenez  dans  la  maison  de  l'Eternel  pendant  les  nuits  ! 

"Elevez  vos  mains  vers  le  sanctuaire. 
Et  bénissez  l'Eternel  ! 

^Que  l'Eternel  te  bénisse  de  Sion, 
Lui  qui  a  fait  les  cieux  et  la  terre  ! 

Psaume  135- 
^ Louez  l'Eternel  ! 

Louez  le  nom  de  l'Eternel, 
Louez-le,  serviteurs  de  l'Eternel, 

-Qui  vous  tenez  dans  la  maison  de  l'Eternel, 
Dans  les  parvis  de  la  maison  de  notre  Dieu  ! 

'Louez  l'Eternel!  car  l'Eternel  est  bon. 
Chantez  à  son  nom  !  car  il  est  favorable. 

■'Car  l'Eternel  s'est  choisi  Jacob, 
Israël,  pourtju'il  lui  a|)partînt. 

^Je  sais  que  l'Eternel  est  grand. 
Et  que  notre  Seigneur  est  au-dessus  de  tous  les  dieux. 

*Tout  ce  que  l'Eternel  veut,  il  le  fait. 
Dans  les  cieux  et  sur  la  terre. 
Dans  les  mers  et  dans  tous  les  abîmes. 

'11  fait  monter  les  nuages  des  extrémités  de  la  terre. 
Il  produit  les  éclairs  et  la  pluie, 
II  tire  le  vent  de  ses  trésors, 

*I1  frappa  les  premiers-nés  de  l'Egypte, 
Depuis  les  hommes  Jusqu'aux  animaux. 

,746 


PSAUMES.  /',s.  l-lj,,-lSO,i. 

'Il  envoya  des  signes  et  des  miracles  au  milieu  de  toi,  Egypte  ! 
Contre  Pharaon  et  contre  tous  ses  serviteurs. 

'"Il  frappa  des  nations  nombreuses, 
Et  tua  des  rois  jouissants, 

"Sihon,  roi  des  Amoréens, 
Oii',  roi  de  Basan, 

Et  tous  les  rois  de  Canaan  ; 

'■'Et  il  donna  leur  pays  en  héritage, 
En  héritage  à  Israël,  son  peuple. 

'^Eternel  !  ton  nom  subsiste  à  toujours. 
Eternel  !  ta  mémoire  dure  de  génération  en  génération. 

"Car  l'Eternel  jugera  son  peuple. 
Et  il  aura  pitié  de  ses  serviteurs. 

'^Les  idoles  des  nations  sont  de  l'argent  et  de  For, 
Elles  sont  l'ouvrage  de  la  main  des  hommes. 

'^Elles  ont  une  bouche  et  ne  jiarlent  point. 
Elles  ont  des  yeux  et  ne  voient  point, 

"Elles  ont  des  oreilles  et  n'entendent  point. 
Elles  n'ont  point  de  souffle  dans  leur  bouche. 

'*Ils  leur  ressemblent  ceux  qui  les  fabriquent, 
Tous  ceux  qui  se  confient  en  elles. 

'^Maison  d'Israël,  bénissez  l'Eternel  ! 
Maison  d'Aaron,  bénissez  l'Eternel  ! 

^"Maison  de  Lévi,  bénissez  l'Eternel  ! 
Vous  qui  craignez  l'Eternel,  bénissez  l'Eternel  ! 

-MJue  de  Sion  l'on  bénisse  rÉternel, 
Qui  habite  à  Jérusalem  ! 

Louez  l'Eternel  ! 

Psaume  136- 

'Louez  l'Eternel,  car  il  est  bon. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

^Louez  le  Dieu  des  dieux, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'Louez  lé  Seigneur  des  seigneurs. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

■'Celui  qui  seul  fait  de  grands  prodiges, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

^Celui  qui  a  fait  les  cieux  avec  intelligence, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

*Celui  qui  a  étendu  la  terre  sur  les  eaux, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

"Celui  qui  a  fait  les  grands  luminaires, 
Car  sa  miséricortic  dure  à  toujours  ! 

747 


Ps.  186,8-137,3.  PSAUMES. 

*Le  soleil  pour  présider  au  jour, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'La  lune  et  les  étoiles  pour  présider  à  la  nuit, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'"Celui  qui  frappa  les  Egyptiens  dans  leurs  premiers-nés, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

"Et  fit  sortir  Israël  du  milieu  d'eux, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'-A  main  forte  et  à  bras  étendu, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'^ Celui  qui  coupa  en  deux  la  mer  Rouge, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'*Qui  fit  passer  Israël  au  milieu  d'elle, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'^Et  précipita  Pharaon  et  son  armée  dans  la  mer  Rouge, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'^Celui  qui  conduisit  son  peuple  dans  le  désert. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'"Celui  qui  frappa  de  grands  rois, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'*Qui  tua  des  rois  jjuissants. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'^Sihon,  roi  des  Amoréens, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

-"EtOg,  roi  de  Basan, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

-'Et  donna  leur  pays  en  héritage. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

^*En  héritage  à  Israël,  son  serviteur. 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

^^Celui  qui  se  souvint  de  nous  quand  nous  étions  humiliés, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

^*Et  nous  délivra  de  nos  oppresseurs, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

'-''Celui  qui  donne  la  nourriture  à  toute  chair, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

-^  Louez  le  Dieu  des  cieux, 
Car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 

Psaume  137. 

'  Sur  les  bords  des  fleuves  de  Babylone, 
Nous  étions  assis  et  nous  pleurions, 
En  nous  souvenant  de  Sion. 

-Aux  saules  de  la  contrée. 
Nous  avions  susj^endu  nos  harpes. 

■^Là,  nos  vainqueurs  nous  demandaient  des  chants. 
Et  nos  oppresseurs  de  la  joie  : 

748 


PSAUMES.  Ps.  137,  '<-I'39,  / 

Chantez-nous  quelques-uns  des  cantiques  de  Sion  !  — 

''Comment  chanterions-nous  les  cantiques  de  l'Eternel 
Sur  une  terre  étrangère  ? 

^Si  je  t'oublie,  Jérusalem, 
Que  ma  droite  m'oublie  ! 

*Que  ma  langue  s'attache  à  mon  palais, 
Si  je  ne  me  souviens  de  toi, 
Si  je  ne  fais  de  Jérusalem 
Le  principal  sujet  de  ma  joie  ! 

'Éternel,  souviens-toi  des  enfants  d'Edom, 
Qui,  dans  la  journée  de  Jérusalem, 

Disaient  :  Rasez,  rasez 
Jusqu'à  ses  fondements  ! 

*Fille  de  Babylone,  la  dévastée, 
Heureux  qui  te  rend  la  pareille. 
Le  mal  que  tu  nous  as  fait  ! 

"Heureux  qui  saisit  tes  enfants, 
Et  les  écrase  sur  le  roc  ! 

Psaume  J38. 
'De  David. 

Je  te  célèbre  de  tout  mon  cœur, 
Je  chante  tes  louanges  en  la  présence  de  Dieu. 

'Je  me  prosterne  dans  ton  saint  temple, 
Et  je  célèbre  ton  nom,  à  cause  de  ta  bonté  et  de  ta  fidélité. 

Car  ta  renommée  s'est  accrue  par  l'accomplissement  de  tes  promesse;^ 

^Le  jour  où  je  t'ai  invoqué,  tu  m'as  exaucé. 
Tu  m'as  rassuré,  tu  as  fortifié  mon  àme. 

"•Tous  les  rois  de  la  terre  te  loueront,  ô  Eternel  ! 
En  entendant  les  paroles  de  ta  bouche  ; 

^Ils  célébreront  les  voies  de  l'Eternel, 
Car  la  gloire  de  l'Eternel  est  grande. 

° L'Eternel  est  élevé  :  il  voit  les  humbles, 
Et  il  reconnaît  de  loin  les  orgueilleux. 

"(Juand  je  marche  au  milieu  de  la  détresse,  tu  me  rends  la  vie. 
Tu  étends  ta  main  sur  la  colère  de  mes  ennemis, 
Et  ta  droite  me  sauve. 

*L'Eternel  agira  en  ma  faveur. 
Eternel,  ta  bonté  dure  toujours, 
N'aband(uine  pas  les  œuvres  de  tes  mains  ! 

Psaume  139. 
'Au  chef  des  chantres.  De  David.  Psaume. 

749  '»"  * 


Ps.  139, 2-n.  PSAUMES. 

Eternel  !  tu  me  sondes  et  tu  me  connais, 

*Tu  sais  quand  je  m'assieds  et  quand  je  me  lève, 
Tu  pénètres  de  loin  ma  pensée  ; 

^Tu  sais  quand  je  marche  et  quand  je  me  couche, 
Et  tu  pénètres  toutes  mes  voies. 

■'Car  la  parole  n'est  pas  sur  ma  langue, 
Que  déjà,  ô  Eternel  !  tu  la  connais  entièrement. 

^Tu  m'entoures  par  derrière  et  par  devant. 
Et  tu  mets  ta  main  sur  moi. 

^Une  science  aussi  merveilleuse  est  au-dessus  de  ma  portée, 
Elle  est  trop  élevée  pour  que  je  puisse  la  saisir. 

'Où  irais-je  loin  de  ton  esprit, 
Et  où  fuirais-je  loin  de  ta  face  ? 

*Si  je  monte  aux  cieux,  tu  y  es  ; 
Si  je  me  couche  au  séjour  des  morts,  t'y  voilà. 

^Si  je  prends  les  ailes  de  l'aurore, 
Et  que  j'aille  habiter  à  l'extrémité  de  la  mer, 

'"Là  aussi  ta  main  me  conduira, 
Et  ta  droite  me  saisira. 

"Si  je  dis  :  Au  moins  les  ténèbres  me  couvriront,  — 
La  nuit  devient  lumière  autour  de  moi  ; 

'-Même  les  ténèbres  ne  sont  pas  obscures  pour  toi, 
La  nuit  brille  comme  le  jour. 
Et  les  ténèbres  comme  la  lumière. 

''C'est  toi  qui  as  formé  mes  reins, 
Qui  m'as  tissé  dans  le  sein  de  ma  mère. 

"Je  te  loue  de  ce  que  je  suis  une  créature  si  merveilleuse. 
Tes  œuvres  sont  admirables. 
Et  mon  àme  le  reconnaît  bien. 

'^Mon  corps  n'était  point  caché  devant  toi. 
Lorsque  j'ai  été  fait  dans  un  lieu  secret, 
Tissé  dans  les  profondeurs  de  la  terre. 

'^Quand  je  n'étais  qu'une  masse  informe,  tes  yeux  me  voyaient  ; 
Et  sur  ton  livre  étaient  tous  inscrits 
Les  jours  cjui  m'étaient  destinés, 
Avant  cju'aucun  d'eux  existât. 

"Que  tes  pensées,  ô  Dieu,  me  semblent  impénétrables  ! 
Que  le  nombre  en  est  grand  ! 

'*Si  je  les  compte,  elles  sont  plus  nombreuses  que  les  grains  de  sable. 
Je  m'éveille,  et  je  suis  encore  avec  toi. 

'^O  Dieu,  puisses-tu  faire  mourir  le  méchant  ! 
Hommes  de  sang,  éloignez-vous  de  moi  ! 

-"Ils  parlent  de  toi  d'une  manière  criminelle. 
Ils  prennent  ton  nom  pour  mentir,  eux  tes  ennemis  ! 

^'Eternel,  n'aurais-je  pas  de  la  haine  pour  ceux  qui  te  haïssent, 

750 


PSAUMES.  Ps.  139,^-141,1. 

Du  dégoût  pour  ceux  qui  s'élèvent  contre  toi  ? 

"Je  les  hais  d'une  parfaite  haine  ; 
Ils  sont  pour  moi  des  ennemis. 

'^Sonde-moi,  ô  Dieu,  et  connais  mon  cœur! 
R]irouve-moi,  et  connais  mes  pensées  ! 

"-* Regarde  si  je  suis  sur  une  mauvaise  voie, 
Et  conduis-moi  sur  la  voie  de  l'éternité  ! 

Psaume  IW. 
'Au  chef  des  chantres.  Psaume  de  David. 

^Éternel,  délivre-moi  des  hommes  méchants! 
Préserve-moi  des  hommes  violents, 

'Qui  méditent  de  mauvais  desseins  dans  leur  cœur, 
Et  sont  toujours  prêts  à  faire  la  guerre  ! 

■•Ils  aiguisent  leur  langue  comme  un  serpent. 
Ils  ont  sous  leurs  lèvres  un  venin  d'aspic.  —  Pause. 

^Éternel,  garantis-moi  des  mains  du  méchant! 
Préserve-moi  des  hommes  violents, 
(^ui  méditent  de  me  faire  tomber  ! 

V 

^Des  orgueilleux  me  tendent  un  piège  et  des  filets. 
Ils  placent  des  rets  le  long  du  chemin. 
Ils  me  dressent  des  embûches.  —  Pause. 

^Je  dis  à  l'Eternel  :  Tu  es  mon  Dieu  ! 
Eternel,  prête  l'oreille  à  la  voix  de  mes  supplications  ! 

*  Eternel,  Seigneur,  force  de  mon  salut  ! 
Tu  couvres  ma  tête  au  jour  du  combat. 

^Eternel,  n'accomplis  pas  les  désirs  du  méchant. 
Ne  laisse  pas  réussir  ses  projets,  de  peur  qu'il  ne  s'en  glorifie  !  —  Pause. 

'"Que  sur  la  tête  de  ceux  qui  m'environnent 
Retombe  l'iniquité  de  leurs  lèvres  ! 

"  Que  des  charbons  ardents  soient  jetés  sur  eux  ! 
Qu'il  les  précipite  dans  le  feu, 
Dans  des  abîmes,  d'où  ils  ne  se  relèvent  plus  ! 

'^L'homme  dont  la  langue  est  fausse  ne  s'affermit  jias  sur  la  terre; 
Et  l'homme  violent,  le  malheur  l'entraîne  à  sa  perte. 

'■'Je  sais  que  l'Eternel  fait  droit  au  misérable, 
Justice  aux  indigents. 

'■•Oui,  les  justes  célébreront  ton  nom. 
Les  hommes  droits  habiteront  devant  ta  face. 

Psaume  lil. 
'Psaume  de  David. 

Eternel,  je  t'invoque  :  viens  en  hâte  auprès  de  moi  ! 

75i 


Ps.  JU,--/i2,7.  PSAUMES. 

Prête  l'oreille  à  ma  voix,  quand  je  t'invoque  ! 

-Que  ma  prière  soit  devant  ta  face  comme  l'encens, 
Et  l'élévation  de  mes  mains  comme  l'offrande  du  soir  ! 

■'Eternel,  mets  une  garde  à  ma  Louche, 
Veille  sur  la  porte  de  mes  lèvres  ! 

■*N'entraîne  ])as  mon  cœur  à  des  choses  mauvaises, 
A  des  actions  coupables  avec  les  hommes  cjui  font  le  mal, 
Et  cpie  je  ne  prenne  aucune  part  à  leurs  festins  ! 

^Que  le  juste  me  frappe,  c'est  une  faveur; 
Qu'il  me  châtie,  c'est  de  l'huile  sur  ma  tète  : 
Ma  tête  ne  se  détournera  pas  ; 

Mais  de  nouveau  ma  prière  s'élèvera  contre  leur  méchanceté. 

^Que  leurs  juges  soient  précipités  le  long  des  rochers, 
Et  l'on  écoutera  mes  paroles,  car  elles  sont  agréables. 

'Comme  quand  on  laboure  et  qu'on  fend  la  terre. 
Ainsi  nos  os  sont  dispersés  à  l'entrée  du  séjour  des  morts. 

*C'est  vers  toi.  Eternel,  Seigneur  !  que  se  tournent  mes  yeux, 
C'est  auprès  de  toi  que  je  cherche  un  refuge  : 
N'abandonne  pas  mon  âme  ! 

** Garantis-moi  du  piège  qu'ils  me  tendent. 
Et  des  embûches  de  ceux  (pii  font  le  mal  ! 

'"Que  les  méchants  tombent  dans  leurs  filets. 
Et  que  j'échappe  en  même  temps  ! 

Psaume  Ji2. 
'Cantique  de   David.  Lorsr[u'il  était  dans  la  caverne.  Prière. 

-De  ma  voix  je  crie  à  l'Eternel, 
De  ma  voix  j'implore  l'Eternel. 

'Je  répands  ma  plainte  devant  lui. 
Je  lui  raconte  ma  détresse. 

*  Quand  mon  esprit  est  abattu  au  dedans  de  moi, 
Toi,  tu  connais  mon  sentier. 

Sur  la  route  où  je  marche 
Ils  m'ont  tendu  un  piège. 

'Jette  les  yeux  à  droite,  et  regarde! 
Personne  ne  me  reconnaît. 

Tout  refuge  est  perdu  pour  moi. 
Nul  ne  prend  souci  de  mon  âme. 

*  Eternel  !  c'est  à  toi  que  je  crie. 
Je  dis  :  Tu  es  mon  refuge. 

Mon  partage  sur  la  terre  des  vivants. 

'  Sois  attentif  à  mes  cris  ! 
Car  je  suis  bien  malheureux. 

Délivre-moi  de  ceux  qui  me  poursuivent! 

752 


PSAUMES.  .Ps.  142,8-1  Vt,i. 

Car  ils  sont  plus  forts  que  moi. 

*Tire  mon  àme  de  sa  prison, 
Afin  que  je  célèbre  ton  nom  ! 

Les  justes  viendront  ni'entourer, 
Quand  tu  m'auras  fait  du  bien. 

Psaume  ^43. 
*  Psaume  de  David. 

Eternel,  écoute  ma  ])rière,  prête  Toreille  à  mes  supplications! 
E.\auce-moi  dans  ta  fidélité,  dans  ta  justice! 

-N'entre  pas  en  jugement  avec  ton  serviteur! 
Car  aucun  vivant  n'est  juste  devant  toi. 

^L'ennemi  poursuit  mon  àme. 
Il  foule  à  terre  ma  vie  ; 

Il  me  fait  habiter  dans  les  ténèbres. 
Comme  ceux  qui  sont  morts  depuis  lonotemps. 

''Mon  esprit  est  abattu  au  dedans  de  moi. 
Mon  cœur  est  troublé  dans  mon  sein. 

^.le  me  souviens  des  jours  d'autrefois. 
Je  médite  sur  toutes  tes  œuvres. 

Je  réfléchis  sur  l'ouvrage  de  tes  mains. 

*J'étends  mes  mains  vers  toi  ; 
Mon  âme  soupire  après  toi,  comme  une  terre  desséchée.  —  Pause. 

"Hàte-toi  de  m'exaucer,  ô  Eternel  ! 
Mon  esprit  se  consume. 

Ne  me  cache  jjas  ta  face  ! 
Je  serais  semblable  à  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse. 

^Fais-moi  dès  le  matin  entendre  ta  bonté! 
Car  je  me  confie  en  toi. 

Fais-moi  connaître  le  chemin  où  je  dois  marcher! 
Car  j'élève  à  toi  mon  àme. 

'^Délivre-moi  de  mes  ennemis,  ô  Eternel! 
Auprès  de  toi  je  cherche  un  refuge. 
'°  Enseigne-moi  à  faire  ta  volonté  ! 
Car  tu  es  mon  Dieu. 

Que  ton  bon  esprit  me  conduise  sur  la  voie  droite  ! 
"A  cause  de  ton  nom.  Éternel,  rends-moi  la  vie  ! 
Dans  ta  justice,  retire  mon  àme  de  la  détresse  ! 

'-Dans  ta  bonté,  anéantis  mes  ennemis. 
Et  fais  périr  tous  les  oppresseurs  de  mon  àme! 
Car  je  suis  ton  serviteur. 

Psaume  J4i. 
'De  David. 

Béni  soit  l'Eternel,  mon  rocher, 

753 


Ps.  iU,  2-145, 1.  PSAUMES. 

Qui  exerce  mes  mains  au  combat, 
Mes  doigts  à  la  bataille, 

-Mon  bienfaiteur  et  ma  forteresse, 
Ma  haute  retraite  et  mon  libérateur, 

Mon  bouclier,  celui  qui  est  mon  refuge, 
Qui  m'assujettit  mon  peuple  ! 

^Eternel,  qu'est-ce  que  l'homme,  pour  que  tu  le  connaisses? 
Le  fils  de  l'homme,  pour  que  tu  prennes  garde  à  lui? 

^L'homme  est  semblable  à  un  souffle. 
Ses  jours  sont  comme  l'ombre  qui  passe. 

^Eternel,  abaisse  tes  cieux,  et  descends  ! 
Touche  les  montagnes,  et  qu'elles  soient  fumantes! 

'Fais  briller  les  éclairs,  et  disperse  mes  ennemis! 
Lance  tes  flèches,  et  mets-les  en  déroute  ! 

'Etends  tes  mains  d'en  haut  ; 
Délivre-moi  et  sauve-moi  des  grandes  eaux. 
De  la  main  des  fils  de  l'étranger, 

*Dont  la  bouche  profère  la  fausseté, 
Et  dont  la  droite  est  une  droite  mensongère. 

^O  Dieu  !  je  te  chanterai  un  cantique  nouveau, 
Je  te  célébrerai  sur  le  luth  à  dix  corties. 

'"Toi,  qui  donnes  le  salut  aux  rois. 
Qui  sauvas  du  glaive  meurtrier  David,  ton  serviteur, 

"Délivre-moi  et  sauve-moi  de  la  main  des  fils  de  l'étranger, 
Dont  la  bouche  profère  la  fausseté, 
Et  dont  la  droite  est  une  droite  mensongère  !... 

'-Nos  fils  sont  comme  des  plantes. 
Qui  croissent  dans  leur  jeunesse  ; 

Nos  filles  comme  les  colonnes  sculptées, 
Qui  font  l'ornement  des  palais. 
"Nos  greniers  sont  pleins. 
Regorgeant  de  toute  espèce  de  provisions  ; 

Nos  troupeaux  se  multiplient  par  milliers,  par  dix  milliers. 
Dans  nos  campagnes  ; 

'^Nos  génisses  sont  fécondes  ; 
Point  de  désastre,  point  de  captivité, 
Point  de  cris  dans  nos  rues  ! 
'^Heureux  le  peuple  pour  qui  il  en  est  ainsi  ! 
Heureux  le  peuple  dont  l'Eternel  est  le  Dieu  ! 

Psaume  là5. 
'Louange.  De  David. 

Je  t'exalterai,  ô  mon  Dieu,  mon  roi  ! 
Et  je  bénirai  ton  nom  à  toujours  et  à  perpétuité. 

754 


PSAUMES.  Ps.  145, 2-146,  : 

*  Chaque  jour  je  te  bénirai, 
Et  je  célébrerai  ton  nom  à  toujours  et  à  perpétuité. 


'L'Eternel  est  grand  et  très  cligne  de  louange, 
Et  sa  grandeur  est  insondable. 

'Que  chaque  génération  célèbre  tes  œuvres, 
Et  publie  tes  liants  faits! 

^Je  dirai  la  splendeur  glorieuse  de  ta  majesté  ; 
Je  chanterai  tes  merveilles. 

^On  parlera  de  ta  puissance  redoutable. 
Et  je  raconterai  ta  grandeur. 

'Qu'on  proclame  le  souvenir  de  ton  immense  bonté. 
Et  qu'on  célèbre  ta  justice  ! 

^L'Eternel  est  miséricordieux  et  compatissant, 
Lent  à  la  colère  et  plein  de  bonté. 

'L'Eternel  est  bon  envers  tous. 
Et  ses  compassions  s'étendent  sur  toutes  ses  œuvres. 

'"Toutes  tes  œuvres  te  loueront,  ô  Eternel  ! 
Et  tes  fidèles  te  béniront. 

"Ils  diront  la  gloire  de  ton  règne. 
Et  ils  proclameront  ta  puissance, 

'-Pour  faire  connaître  aux  fils  de  l'homme  ta  puissance 
Et  la  sj^lendeur  glorieuse  de  ton  règne. 

'^Ton  règne  est  un  règne  de  tous  les  siècles, 
Et  ta  domination  subsiste  dans  tous  les  âges. 

'*L'Eternel  soutient  tous  ceux  qui  tombent. 
Et  il  redresse  tous  ceux  qui  sont  courbés. 

'^Les  yeux  de  tous  espèrent  en  toi. 
Et  tu  leur  donnes  la  nourriture  en  son  temps. 

'^Tu  ouvres  ta  main, 
Et  tu  rassasies  à  souhait  tout  ce  qui  a  vie. 

"L'Eternel  est  juste  dans  toutes  ses  voies. 
Et  miséricordieux  dans  toutes  ses  œuvres. 

'^L'Eternel  est  près  de  tous  ceux  qui  l'invoquent , 
De  tous  ceux  qui  l'invoquent  avec  sincérité  ; 

''-'Il  accomplit  les  désirs  de  ceux  qui  le  craignent. 
Il  entend  leur  cri  et  il  les  sauve. 

^''L'Eternel  garde  tous  ceux  qui  l'aiment. 
Et  il  détruit  tous  les  méchants. 

-'Que  ma  bouche  publie  la  louange  de  l'Eternel, 
Et  que  toute  chair  bénisse  son  saint  nom, 
A  toujours  et  à  perpétuité  ! 

Psaume  l'iO. 

'Louez  l'Eternel  ! 

755 


Ps.  lie,  2-147,8.  PSAUMES. 

Mon  âme,  loue  l'Eternel! 

-Je  louerai  l'Eternel  tant  que  je  vivrai, 
Je  célébrerai  mon  Dieu  tant  que  j'existerai. 

^Ne  vous  confiez  pas  aux  grands. 
Aux  fils  de  l'homme  qui  ne  peuvent  sauver. 

*Leur  souffle  s'en  va,  ils  rentrent  dans  la  terre, 
Et  ce  même  jour  leurs  desseins  périssent. 
^Heureux  celui  qui  a  pour  secours  le  Dieu  de  Jacob, 
Qui  met  son  espoir  en  l'Eternel,  son  Dieu  ! 

*I1  a  fait  les  cieux  et  la  terre, 
La  mer  et  tout  ce  qui  s'y  trouve. 
Il  garde  la  fidélité  à  toujours. 
"Il  fait  tlroit  aux  op|)rimés  ; 
Il  donne  du  pain  aux  affamés; 
L'Eternel  délivre  les  captifs  ; 

''L'Eternel  ouvre  les  yeux  des  aveugles  ; 
L'Eternel  redresse  ceux  qui  sont  courbés  ; 
L'Eternel  aime  les  justes. 

'L'Éternel  protège  les  étrangers. 
Il  soutient  l'orphelin  et  la  veuve. 

Mais  il  renverse  la  voie  des  méchants. 

'"L'Eternel  règne  éternellement; 
Ton  Dieu,  ô  Sion  !  subsiste  d'âge  en  âge  1 

Louez  l'Éternel  ! 

Psaume  ià7. 
'Louez  l'Éternel! 

Car  il  est  beau  de  célébrer  notre  Dieu, 
Car  il  est  doux,  il  est  bienséant  de  le  louer. 

^L'Éternel  rebâtit  Jérusalem, 
Il  rassemble  les  exilés  d'Israël  ; 

*I1  guérit  ceux  qui  ont  le  cœur  brisé, 
Et  il  panse  leurs  blessures. 

*I1  compte  le  nombre  des  étoiles, 
Il  leur  donne  à  toutes  des  noms. 

^ Notre  Seigneur  est  grand,  puissant  par  sa  force, 
Son  intelligence  n'a  point  de  limite. 

^L'Éternel  soutient  les  malheureux. 
Il  abaisse  les  méchants  jusqu'à  terre. 

'Chantez  à  l'Éternel  avec  actions  de  grâces, 
Célébrez  notre  Dieu  avec  la  harpe  ! 
*  Il  couvre  les  cieux  de  nuages. 
Il  prépare  la  pluie  pour  la  terre  ; 

756 


PSAUMES.  Ps.  147,9-148,1. 

Il  fait  germer  l'herbe  sur  les  montagnes. 

'Il  dunne  la  nourriture  au  bétail, 
Aux  petits  du  corbeau  quand  ils  crient. 

'°Ce  n'est  pas  dans  la  vigueur  du  cheval  qu'il  se  complaît. 
Ce  n'est  pas  dans  les  jambes"  de  l'homme  qu'il  met  son  plaisir; 

"L'Eternel  aime  ceux  qui  le  craignent, 
Ceux  qui  espèrent  en  sa  bonté. 

'^Jérusalem,  célèbre  l'Eternel  ! 
Sion,  loue  ton  Dieu  ! 

'^Car  il  affermit  les  barres  de  tes  portes, 
Il  bénit  tes  iils  au  milieu  de  toi  ; 

'^11  rend  la  paix  à  ton  territoire. 
Il  te  rassasie  du  meilleur  froment. 

'^11  envoie  ses  ordres  sur  la  terre  : 
Sa  parole  court  avec  vitesse. 

"'11  donne  la  neige  comme  de  la  laine, 
Il  répand  la  gelée  blanche  comme  de  la  cendre; 

''11  lance  sa  glace  par  morceaux; 
Qui  peut  résister  devant  son  froid  ? 

'*11  envoie  sa  parole,  et  il  les  fond  ; 
Il  fait  souffler  son  vent,  et  les  eaux  coulent. 

''Il  révèle  sa  parole  à  Jacob, 
Ses  lois  et  ses  ordonnances  à  Israël  ; 

-"11  n'a  ])as  agi  de  même  pour  toutes  les  nations, 
Et  elles  ne  connaissent  point  ses  ordonnances. 

Louez  l'Elternel  ! 

Psaume  liS. 
'Louez  rÉternel  1 

Louez  l'Eternel  du  haut  des  cieux 
Louez-le  dans  les  lieux  élevés  ! 

-Louez-le,  vous  tous  ses  anges  1 
Louez-le,  vous  toutes  ses  armées  ! 

^Louez-le,  soleil  et  lune  ! 
Louez-le,  vous  toutes,  étoiles  lumineuses  ! 

^Louez-le,  cieux  des  cieux. 
Et  vous  eaux,  qui  êtes  au-dessus  des  cieux  ! 

''Qu'ils  louent  le  nom  de  l'Eternel  ! 
Car  il  a  commandé,  et  ils  ont  été  créés. 

^11  les  a  affermis  pour  toujours  et  à  perpétuité  ; 
Il  a  donné  des  lois,  et  il  ne  les  violera  point. 

^ Louez  l'Eternel  du  bas  de  la  terre. 
Monstres  marins,  et  vous  tous  abîmes, 

a.  Les  /a:fihes,  coiisidéi-i'es  comino  sirj^e  de  la  force  cl  de  hi  rapidité  à  la  cour.se. 

757 


Ps.  14-8,8-150,1.  PSAUMES. 

*Feu  et  grêle,  neige  et  brouillards, 
Vents  impétueux,  qui  exécutez  ses  ordres, 

^Montagnes  et  toutes  les  collines. 
Arbres  fruitiers  et  tous  les  cèdres, 

'"Animaux  et  tout  le  bétail, 
Reptiles  et  oiseaux  ailés, 

"  Rois  de  la  terre  et  tous  les  peuples. 
Princes  et  tous  les  juges  de  la  terre, 

'-Jeunes  hommes  et  jeunes  filles, 
Vieillards  et  enfants  ! 

'•'Qu'ils  louent  le  nom  de  rÉterucl  ! 
Car  son  nom  seul  est  élevé  ; 

Sa  majesté  est  au-dessus  de  la  terre  et  des  cieux. 

'■•Il  a  relevé  la  force  "  de  son  peuple  : 
Sujet  de  louange  pour  tous  ses  fidèles, 
Pour  les  enfants  d'Israël,  du  peuple  cpii  est  près  de  lui. 

Louez  l'Eternel  ! 

Psaiiiuc  l'id. 
']>ouez  l'Eternel  ! 

Chantez  à  l'Eternel  un  cantique  nouveau  ! 
Chantez  ses  louanges  dans  l'assemblée  des  fidèles  ! 

-Qu'Israël  se  réjouisse  en  celui  qui  l'a  créé  ! 
Que  les  fils  de  Sion  soient  dans  l'allégresse  à  cause  de  leur  roi  ! 

•'Qu'ils  louent  son  nom  avec  des  danses, 
(^)u'ils  le  célèbrent  avec  le  tambourin  et  la  harpe  ! 

'Car  l'Eternel  prend  plaisir  à  son  peuple. 
Il  o-lorifie  les  malheureux  en  les  sauvant. 

^Que  les  fidèles  triomphent  dans  la  gloire, 
(Qu'ils  poussent  des  cris  de  joie  sur  leur  couche  ! 

"Que  les  louanges  de  Dieu  soient  dans  leur  bouche, 
Et  le  glaive  à  deux  tranchants  dans  leur  main, 

'Pour  exercer  la  vengeance  sur  les  nations, 
Pour  châtier  les  peuples, 

''Pour  lier  leurs  rois  avec  des  chaînes 
Et  leurs  grands  avec  des  ceps  de  fer, 

''Pour  exécuter  contre  eux  le  jugement  qui  est  écrit  ! 
C'est  une  gloire  pour  tous  ses  fidèles. 

Louez  l'Eternel  ! 

Psaume  150. 
'Louez  l'Éternel  ! 

Louez  Dieu  dans  son  sanctuaire  ! 

u,  Iai  force,   héb.  la  corne. 

758 


PSAUMES.  Ps.  150.i-6. 

Louez-le  dans  rétendue  où  éclate  sa  puissance  ! 

-Louez-le  pour  ses  hauts  faits  ! 
Louez-le  selon  l'immensité  de  sa  grandeur  ! 

^Louez-le  au  son  de  la  tromjiette! 
Louez-le  avec  le  luth  et  la  harpe  ! 

*Louez-le  avec  le  tambourin  et  avec  des  danses  ! 
Louez-le  avec  les  instruments  à  cordes  et  le  chalumeau  ! 

^Louez-le  avec  les  cymbales  sonores  ! 
Louez-le  avec  les  cymbales  retentissantes  ! 

^Que  tout  ce  qui  respire  loue  l'Eternel  ! 

Louez  l'Eternel  ! 


LES  PROVERBES 


Chap.  I.     'Proverbes  de  Salomon,  fils  de  David, 
Roi  d'Israël, 

-Pour  connaître  la  sagesse  et  l'instruction, 
Pour  comprendre  les  paroles  de  l'intelligence  ; 

^Pour  recevoir  des  leçons  de  bon  sens, 
De  justice,  d'équité  et  de  droiture  ; 

''Pour  donner  aux  simples  du  discernement. 
Au  jeune  homme  de  la  connaissance  et  de  la  rétlexion. 

^Que  le  sage  écoute,  et  il  augmentera  son  savoir, 
Et  celui  qui  est  intelligent  acquerra  de  l'habileté, 

*Pour  saisir  le  sens  d'un  proverbe  ou  d'une  énigme. 
Des  paroles  des  sages  et  de  leurs  sentences. 

'La  crainte  de  l'Eternel  est  le  commencement  de  la  science; 
Les  insensés  méprisent  la  sagesse  et  l'instruction. 

^Ecoute,  mon  fils,  l'instiuction  de  ton  ])ère, 
Et  ne  rejette  pas  l'enseignement  de  ta  mère  ; 

^Car  c'est  une  couronne  de  grâce  pour  ta  tête. 
Et  une  parure  pour  ton  cou. 

'"Mon  fils,  si  des  pécheurs  vevdent  te  séduire. 
Ne  te  laisse  pas  gagner. 

"S'ils  disent  :  Viens  avec  nousldressonsdes  embûches,  versons  dusang. 
Tendons  des  pièges  à  celui  qui  se  repose  en  vain  sur  son  innocence, 

'"-Engloutissons-les  tout  vifs,  comme  le  séjour  tles  morts. 
Et  tout  entiers,  comme  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse  ; 

'^Nous  trouverons  toute  sorte  de  biens  précieux, 
Nous  remplirons  de  butin  nos  maisons  ; 

'''Tu  auras  ta  part  avec  nous, 
Il  n'y  aura  qu'une  bourse  ])our  nous  tous  !  — 

'^Mon  fils,  ne  te  mets  pas  en  chemin  avec  eux. 
Détourne  ton  pied  de  leur  sentier  ; 

"'Car  leurs  pieds  courent  au  mal, 
Et  ils  ont  hâte  de  répandre  le  sang. 

'"Mais  en  vain  jettc-t-on  le  filet 
Devant  les  yeux  de  tout  ce  qui  a  des  ailes  ; 

'*Et  eux,  c'est  contre  leur  propre  sang  qu'ils  dressent  des  embûches. 
C'est  à  leur  âme  qu'ils  tendent  des  pièges. 

'^Ainsi  arrive-t-il  à  tout  homme  avide  de  gain  ; 

760 


PROVERBES.  Chap.  l.^.o-2,s. 

La  cupidité  cause  la  perte  de  ceux  qui  s'y  livrent. 

-"La  sagesse  crie  dans  les  rues, 
Elle  élève  sa  voix  dans  les  places  ; 

-'Elle  crie  à  l'entrée  des  lieux  hruyants; 
Aux  portes,  dans  la  ville,  elle  fait  entendre  ses  paroles  : 

"Jusques  à  quand,  stupides,  aimerez-vous  la  stupidité,' 
.Jusques  à  quand  les  moqueurs  se  ]>lairont-ils  à  la  moquerie. 
Et  les  insensés  haïront-ils  la  science? 

-^Tournez-vous  pour  écouter  mes  réprimandes  ! 
A'oici,  je  répandrai  sur  vous  mon  esprit. 
Je  vous  ferai  connaîti'c  mes  ])aroles  — 

-* Puisque  j'ap|)elle  et  que  vous  résistez. 
Puisque  j'étends  ma  main  et  que  personne  n'y  prend  garde, 

-^Puisque  vous  rejetez  tous  mes  conseils, 
Et  que  vous  n'aimez  pas  mes  réprimandes, 

-*Moi  aussi,  je  rirai  quand  vous  serez  dans  le  malluMir, 
Je  me  moc[uerai  cjuand  la  terreur  vous  saisira, 

"Quand  la  terreur  vous  saisira  comme  une  tempête. 
Et  que  le  malheur  vous  enveloppera  comme  un  tourbillon. 
Quand  la  détresse  et  l'angoisse  fondront  sur  vous. 

-"Alors  ils  ni'ap|iolleront,  et  je  ne  répondrai  pas; 
Ils  me  chercheront,  et  ils  ne  me  trouveront  pas. 

-s Parce  qu'ils  ont  haï  la  science, 
Et  qu'ils  n'ont  pas  choisi  la  crainte  de  l'Eternel, 

■'"Parce  qu'ils  n'ont  point  aimé  mes  conseils. 
Et  qu'ils  ont  dédaigné  toutes  mes  réprimandes, 

^'  Ils  se  nourriront  du  fruit  de  leur  voie. 
Et  ils  se  rassasieront  de  leurs  projires  conseils. 

^^Car  la  résistance  des  stupiiles  les  tue, 
Et  la  sécurité  des  insensés  les  perd  ; 

''Mais  celui  (\\n  m'écoute  rejîosera  avec  assurance, 
Il  vivra  tranquille  et  sans  craindre  aucun  mal. 

Chap.  II.        'Mon  fils,  si  tu  reçois  mes  paroles, 
Et  si  tu  gardes  avec  toi  mes  préceptes, 

*Si  tu  rends  ton  oreille  attentive  à  la  sagesse. 
Et  si  tu  inclines  ton  cœur  à  l'intelligence  ; 

'Oui,  si  tu  appelles  la  sagesse. 
Et  si  tu  élèves  ta  voix  vers  l'intelligence, 

*Si  tu  la  cherches  comme  l'argent. 
Si  tu  la  poursuis  comme  un  trésor, 

^Alors  tu  comprendras  la  crainte  de  l'Eternel, 
Et  tu  trouveras  la  connaissance  de  Dieu. 

*Car  l'Eternel  donne  la  sagesse  ; 
De  sa  bouche  sortent  la  connaissance  et  l'intelligence  ; 

'Il  tient  en  réserve  le  salut  pour  les  hommes  droits, 
Un  bouclier  pour  ceux  qui  marchent  dans  l'intégrité, 

*En  protégeant  les  sentiers  de  la  justice 

761 


Chap.  2,0-3,0.  PROVERBES. 

Et  en  gardant  la  voie  de  ses  fidèles. 

^Alors  tu  comprendras  la  justice,  réquitc, 
La  droiture,  toutes  les  routes  qui  mènent  au  bien. 

'"Car  la  sagesse  viendra  dans  ton  cœur. 
Et  la  connaissance  fera  les  délices  de  ton  âme  ; 

"La  réflexion  veillera  sur  toi, 
L'intelligence  te  gardera, 

'-Pour  te  délivrer  de  la  voie  du  mal. 
De  riiomme  qui  tient  des  discours  pervers, 

''De  ceux  qui  abandonnent  les  sentiers  de  la  droiture 
Afin  de  marcher  dans  des  chemins  ténébreux, 

'*Qui  trouvent  de  la  jouissance  à  faire  le  mal, 
Qui  mettent  leur  plaisir  dans  la  perversité, 

'^Qui  suivent  des  sentiers  détournés, 
Et  qui  prennent  des  routes  tortueuses  ; 

'"'Pour  te  délivrer  de  la  femme  étrangère, 
De  l'étrangère  qui  emploie  des  paroles  doucereuses, 

"Qui  abandonne  l'ami  de  sa  jeunesse. 
Et  qui  oublie  l'alliance  de  son  Dieu  ; 

"*Gar  sa  maison  penche  vers  la  mort. 
Et  sa  route  mène  chez  les  morts  : 

'"Aucun  de  ceux  qui  vont  à  elle  ne  revient, 
Et  ne  retrouve  les  sentiers  de  la  vie. 

^"Tu  marcheras  ainsi  dans  la  voie  des  gens  de  bien, 
Tu  garderas  les  sentiers  des  justes. 

-'Car  les  hommes  droits  habiteront  le  pays, 
Les  hommes  intègres  y  resteront  ; 

"Mais  les  méchants  seront  retranchés  du  pays, 
Les  infidèles  en  seront  aiTachés. 

Chap.  III.     'Mon  fils,  n'oublie  pas  mes  enseignements. 
Et  que  ton  cœur  garde  mes  préceptes  ; 

-Car  ils  prolongeront  les  jours  et  les  années  de  ta  vie. 
Et  ils  augmenteront  ta  paix. 

•*Que  la  bonté  et  la  fidélité  ne  t'abandonnent  pas  ; 
Lie-les  à  ton  cou,  écris-les  sur  la  table  de  ton  cœur. 

''Tu  acquerras  ainsi  de  la  grâce  et  une  raison  saine, 
Aux  yeux  de  Dieu  et  des  hommes. 

^Confie-toi  en  l'Eternel  de  tout  ton  cœur. 
Et  ne  t'appuie  pas  sur  ta  sagesse  ; 

^Reconnais-le  dans  toutes  tes  voies. 
Et  il  aplanira  tes  sentiers. 

"Ne  sois  point  sage  à  tes  propres  yeux. 
Crains  l'Eternel,  et  détourne-toi  du  mal  : 

*Ge  sera  la  santé  pour  tes  muscles. 
Et  un  rafraîchissement  pour  tes  os. 

'Honore  l'Eternel  avec  tes  biens. 
Et  avec  les  prémices  de  tout  ton  revenu  : 

762 


PROVERBES.  Chap.  3, 10-30. 


"Alors  tes  greniers  seront  remplis  d'abondance. 
Et  tes  cuves  regorgeront  de  moût. 


-o^ 


"Mon  fds,  ne  méprise  pas  la  correction  de  rÉternel, 
Et  ne  t'effraie  point  de  ses  châtiments  ; 

'*Car  l'Eternel  châtie  celui  qu'il  aime, 
Comme  un  père  l'enfant  qu'il  chérit. 

'^ Heureux  l'homme  qui  a  trouve  la  sagesse. 
Et  l'homme  qui  possède  l'intelligence  ! 

'■'Car  le  gain  qu'elle  procure  est  préférable  à  celui  de  l'argent, 
Et  le  iirofit  qu'on  en  tire  vaut  mieux  que  l'or  ; 

'^EUe  est  plus  précieuse  que  les  perles, 
Elle  a  plus  de  valeur  que  tous  les  objets  de  prix. 

'^Dans  sa  droite  est  une  longue  vie  ; 
Dans  sa  gauche,  la  richesse  et  la  gloire. 

"Ses  voies  sont  des  voies  agréables, 
Et  tous  ses  sentiers  sont  paisibles. 

"*Elle  est  un  arbre  de  vie  pour  ceux  qui  la  saisissent, 
Et  ceux  qui  la  possèdent  sont  heureux. 

'^C'est  par  la  sagesse  que  l'Éternel  a  fondé  la  terre, 
C'est  par  l'intelligence  qu'il  a  affermi  les  cieux  ; 

*" C'est  par  sa  science  f[ue  les  abîmes  se  sont  ouverts, 
Et  que  les  nuages  distillent  la  rosée. 

-'Mon  fds,  que  ces  enseignements  ne  s'éloignent  pas  de  tes  yeux. 
Garde  la  sagesse  et  la  réflexion  : 

"Elles  seront  la  vie  de  ton  âme. 
Et  l'ornement  de  ton  cou. 

-^Alors  tu  marcheras  avec  assurance  dans  ton  chemin, 
Et  ton  pied  ne  heurtera  pas. 

-*Si  tu  te  couches,  tu  seras  sans  crainte  ; 
Et  quand  tu  seras  couché,  ton  sommeil  sera  doux. 

-''Ne  redoute  ni  une  terreur  soudaine. 
Ni  une  attaque  de  la  part  des  méchants  ; 

-^Car  l'Eternel  sera  ton  assurance, 
Et  il  préservera  ton  pied  de  toute  embûche. 

"Ne  refuse  pas  un  bienfait  à  celui  cpii  y  a  droit, 
Quand  tu  as  le  pouvoir  de  l'accorder. 

**Ne  dis  pas  à  ton  prochain  :  Va  et  reviens, 
Demain  je  donnerai  !  quand  tu  as  de  quoi  donner. 

*'Ne  médite  pas  le  mal  contre  ton  prochain. 
Lorsqu'il  demeure  tranquillement  près  de  toi. 

'"Ne  conteste  pas  sans  motif  avec  quelqu'un, 
Lorsqu'il  ne  t'a  point  fait  de  mal. 

763 


Chap.  S,  31-4,  is.  PROVERBES. 

^'Nc  porte  pas  envie  à  Thomme  violent, 
Et  ne  choisis  aucune  de  ses  voies. 

""-Car  l'Éternel  a  en  horreur  les  hommes  pervers, 
Mais  il  est  un  ami  pour  les  hommes  droits  ; 

*^La  malédiction  de  l'Eternel  est  dans  la  maison  du  méchant, 
Mais  il  bénit  la  demeure  des  justes  ; 

^*l\  se  moque  des  moqueurs, 
Mais  il  fait  grâce  aux  humbles; 

'^Les  sages  hériteront  la  gloire. 
Mais  les  insensés  ont  la  honte  en  partage. 

Chap.  IV.     'Ecoutez,  mes  fils,  l'instruction  d'un  père. 
Et  soyez  attentifs,  pour  connaître  la  sagesse; 

-Car  je  vous  donne  de  bons  conseils  : 
Ne  rejetez  pas  mon  enseignement. 

^J'étais  un  fils  pour  mon  père. 
Un  fils  tendre  et  unicpie  auprès  de  lua  mère. 

^11  m'instruisait  alors,  et  il  me  disait  : 
Que  ton  cœur  retienne  mes  paroles  ; 
Observe  mes  préceptes,  et  tu  vivras. 

^Acquiers  la  sagesse,  acquiers  l'intelligence; 
N'oublie  pas  les  paroles  de  ma  bouche,  et  ne  t'en  détourne  pas. 

'^Ne  l'abandonne  pas,  et  elle  te  gardera; 
Aime-la,  et  elle  te  protégera. 

"Voici  le  commencement  de  la  sagesse  :  Acquiers  la  sagesse, 
Et  avec  tout  ce  que  tu  possèdes  acquiers  l'intelligence. 

** Exalte-la,  et  elle  t'élèvera  ; 
Elle  fera  ta  gloire,  si  tu  l'embrasses  ; 

'Elle  mettra  sur  ta  tête  une  couronne  de  grâce, 
Elle  t'ornera  d'un  magnifique  diadème. 

'"Ecoute,  mon  fils,  et  reçois  mes  paroles  ; 
Et  les  années  de  ta  vie  se  multiplieront. 
"Je  te  montre  la  voie  de  la  sas-esse, 

o 

Je  te  conduis  dans  les  sentiers  de  la  droiture. 

'-Si  tu  marches,  ton  pas  ne  sera  point  gêné  ; 
Et  si  tu  cours,  tu  ne  chancelleras  point. 

'^ Retiens  l'instruction,  ne  t'en  dessaisis  pas  ; 
Garde-la,  car  elle  est  ta  vie. 

'*N'entre  pas  dans  le  sentier  des  méchants, 
Et  ne  marche  pas  dans  la  voie  des  hommes  mauvais. 

'^Evite-la,  n'y  passe  point; 
Détourne-t'en,  et  passe  outre. 

'^Car  ils  ne  dormiraient  pas  s'ils  n'avaient  fait  le  mal. 
Le  sommeil  leur  serait  ravi  s'ils  n'avaient  fait  tomber  personne  ; 

'"Car  c'est  le  pain  de  la  méchanceté  qu'ils  mangent. 
C'est  le  vin  de  la  violence  qu'ils  boivent. 

'^Le  sentier  des  justes  est  comme  la  lumière  resplendissante, 

764 


PROVERBES.  Chap.  4,i9-5,i3. 

Dont  Téclat  va  croissant  jusqu'au  milieu  du  jour. 

'^La  voie  des  méchants  est  comme  les  ténèbres  ; 
Ils  n'aperçoivent  pas  ce  qui  les  fera  tomber. 

-"Mon  fils,  sois  attentif  à  mes  paroles, 
Prête  l'oreille  à  mes  discours. 

-'Qu'ils  ne  s'éloignent  pas  de  tes  yeux; 
Garde-les  dans  le  fond  de  ton  cœur  ; 

-*Car  c'est  la  vie  pour  ceux  qui  les  trouvent, 
C'est  la  santé  pour  tout  leur  corps. 

"^ Garde  ton  cœur  plus  que  toute  autre  chose. 
Car  de  lui  viennent  les  sources  de  la  vie. 

-^Ecarte  de  ta  bouche  la  fausseté. 
Éloigne  de  tes  lèvres  les  détours. 

-^Que  tes  yeux  regardent  en  face. 
Et  que  tes  paupières  se  dirigent  devant  toi. 

^'Considère  le  chemin  par  où  tu  passes. 
Et  que  toutes  tes  voies  soient  bien  réglées  ; 

^'N'incline  ni  à  droite  ni  à  gauche, 
Et  détourne  ton  pied  du  mal. 

'Mon  fils,  sois  attentif  à  ma  sagesse, 
Prête  l'oreille  à  mon  intelligence, 

"Afin  que  tu  conserves  la  réflexion, 
Et  que  tes  lèvres  gardent  la  connaissance. 

^Car  les  lèvres  de  l'étrangère  distillent  le  miel. 
Et  son  palais  est  plus  doux  que  l'huile  ; 

■•Mais  à  la  fin  elle  est  amère  comme  l'absinthe, 
Aiguë  comme  un  glaive  à  deux  tranchants. 

^Ses  pieds  descendent  vers  la  mort. 
Ses  pas  atteignent  le  séjour  des  morts. 

^Afin  de  ne  pas  considérer  le  chemin  de  la  vie. 
Elle  est  errante  dans  ses  voies,  elle  ne  sait  où  elle  va. 

"Et  maintenant,  mes  fils,  écoutez-moi. 
Et  ne  vous  écartez  pas  des  paroles  de  ma  bouche. 

*Eloigne-toi  du  chemin  qui  conduit  chez  elle. 
Et  ne  t'approche  pas  de  la  porte  de  sa  maison, 

'De  peur  que  tu  ne  livres  ta  vigueur  à  d'autres. 
Et  tes  années  à  un  homme  cruel  ; 

'"De  peur  que  des  étrangei's  ne  se  rassasient  de  ton  bien, 
Et  du  produit  de  ton  travail  dans  la  maison  d'autrui  ; 

"De  peur  que  tu  ne  gémisses,  près  de  ta  fin. 
Quand  ta  chair  et  ton  corps  se  consumeront, 

'■-l']t  que  tu  ne  dises  :  Comment  donc  ai-je  pu  haïr  la  corrcclion, 
Et  comment  mon  cœur  a-t-il  dédaigné  la  réprimande  ? 

'^Comment  ai-je  pu  ne  j>as  écouter  la  voix  de  mes  maîtres. 
Ne  pas  prêter  l'oreille  à  ceux  ((ui  m'iiisliuisaient  ? 

765  ''«  * 


Chap.  5,iu-6,ii.  PROVERBES. 

'^Peu  s'en  est  fallu  que  je  n'aie  éjirouvé  tous  les  malheurs 
Au  milieu  du  peuple  et  de  l'assemblée. 

'^Bois  les  eaux  de  ta  citerne, 
Les  eaux  qui  sortent  de  ton  puits. 

"Tes  sources  doivent-elles  se  répandre  au  dehors  ? 
Tes  ruisseaux  doivent-ils  couler  sur  les  places  ]>ubliques  ? 

'"Qu'ils  soient  pour  toi  seul, 
Et  non  pour  des  étrangers  avec  toi. 

"*Que  ta  source  soit  bénie. 
Et  fais  ta  joie  de  la  femme  de  ta  jeunesse, 

'* Biche  des  amours,  gazelle  pleine  de  grâce  : 
Sois  en  tout  temps  enivré  de  ses  charmes. 
Sans  cesse  épris  de  son  amour. 

-"Et  pourquoi,  mon  fds,  serais-tu  épris  d'une  étrangère, 
Et  embrasserais-tu  le  sein  d'une  inconnue  ? 

-'Car  les  voies  de  l'homme  sont  devant  les  yeux  de  l'Eternel, 
Qui  observe  tous  ses  sentiers. 

"Le  méchant  est  pris  dans  ses  propres  iniquités. 
Il  est  saisi  par  les  liens  de  son  péché. 

-'Il  mourra  faute  d'instruction. 
Il  chancellera  par  l'excès  de  sa  folie. 

Chop.  VI.      'Mon  fds,  si  tu  as  cautionné  ton  prochain. 
Si  tu  t'es  engagé  pour  autrui, 

-Si  tu  es  enlacé  par  les  paroles  de  ta  bouche, 
Si  tu  es  pris  par  les  paroles  de  ta  bouche, 

'Fais  donc  ceci,  mon  fds,  dégage-toi. 
Puisque  tu  es  tombé  au  pouvoir  de  ton  prochain  ; 

Va,  prosterne-toi,  et  fais  des  instances  auprès  de  lui  ; 

■'Ne  donne  ni  sommeil  à  tes  yeux, 
Ni  assoupissement  à  tes  paupières  ; 

^Dégage-toi  comme  la  gazelle  de  la  main  du  chasseur, 
Comme  l'oiseau  de  la  main  de  l'oiseleur. 

*  Va  vers  la  fourmi,  paresseux  ; 
Considère  ses  voies,  et  deviens  sage. 

'Elle  n'a  ni  chef. 
Ni  inspecteur,  ni  maître  ; 

*Elle  prépare  en  été  sa  nourriture. 
Elle  amasse  pendant  la  moisson  de  quoi  manger. 

^Paresseux,  jusques  à  quand  seras-tu  couché  ? 
Quand  te  lèveras-tu  de  ton  sommeil  ? 

'"Un  peu  de  sommeil,  un  peu  d'assoupissement, 
Un  peu  croiser  les  mains  pour  dormir  !... 

"Et  la  pauvreté  te  surprendra,  comme  un  rôdeur. 
Et  la  disette,  comme  un  homme  en  armes. 


766 


I 


PROVERBES.  Chap.  0,vi-33. 

'-L'homme  pervers,  l'homme  inique, 
Marche  hi  fausseté  dans  la  bouche  ; 

''Il  cligne  les  yeux,  parle  du  pied, 
Fait  des  signes  avec  les  doigts  ; 

'■'La  perversité  est  dans  son  cœur, 
11  médite  le  mal  en  tout  temps, 
11  excite  des  c|uerelles. 

'^Aussi  sa  ruine  arrivera-t-elle  subitement; 
Il  sera  brisé  tout  d'un  coup,  et  sans  remède. 

'*I1  y  a  six  choses  que  hait  l'Eternel, 
Et  même  sept  qu'il  a  en  horreur  : 

'^Les  yeux  hautains,  la  langue  menteuse. 
Les  mains  qui  répandent  le  sang  innocent, 

'*Le  cœur  qui  médite  des  projets  iniques, 
Les  pieds  qui  se  hâtent  de  courir  au  mal, 

"Le  faux  témoin  qui  dit  des  mensonges. 
Et  celui  qui  excite  des  querelles  entre  frères. 

-"Mon  fils,  garde  les  préceptes  de  ton  père. 
Et  ne  rejette  pas  l'enseignement  de  ta  mère. 

'^'Lie-les  constamment  sur  ton  cœur. 
Attache-les  à  ton  cou. 

"Ils  te  dirigeront  dans  ta  marche, 
Ils  te  garderont  sur  ta  couche. 
Ils  te  parleront  à  ton  réveil. 

-'Car  le  précepte  est  une  lampe,  et  l'enseignement  une  lumière. 
Et  les  avertissements  de  la  correction  sont  le  chemin  de  la  vie  : 

-*Ils  te  préserveront  de  la  femme  corrompue. 
De  la  langue  doucereuse  de  l'étrangère. 

-^Ne  la  convoite  pas  dans  ton  cœur  jiour  sa  beauté. 
Et  ne  te  laisse  pas  séduire  par  ses  ])aupières. 

**Car  pour  la  femme  prostituée  on  se  réduit  à  un  morceau  de  pain. 
Et  la  femme  mariée  tend  un  ])iège  à  la  vie  précieuse. 

^"Quelqu'un  mettra-t-il  du  feu  dans  son  sein, 
Sans  que  ses  vêtements  s'enilamment  ? 

^^Quelqu'un  marchera-t-il  sur  des  charbons  ardents. 
Sans  que  ses  pieds  soient  brûlés? 

-'Ml  en  est  de  même  pour  celui  qui  va  vers  la  femme  de  son  prochain  : 
Quiconque  la  touche  ne  restera  pas  impuni. 

•'"On  ne  tient  pas  pour  innocent  le  voleur  qui  dérobe 
Pour  satisfaire  son  appétit,  quand  il  a  faim  ; 

"Si  on  le  trouve,  il  fera  une  restitution  au  septuple, 
Il  donnera  tout  ce  qu'il  a  dans  sa  maison. 

•'-  Mais  celui  qui  commet  adultère  avec  une  femme  est  dépourvu  de  sens. 
Celui  qui  veut  se  perdre  agit  de  la  sorte  ; 

'•'Il  n'aura  que  plaie  et  ignominie, 
Et  son  opprobre  ne  s'effacera  point. 

7G7 


Chap.  6,3'.-7,n.  PROVERBES. 

'■'Car  la  jalousie  met  un  homme  en  fureur, 
Et  il  est  sans  pitié  au  jour  de  la  vengeance  ; 

'^11  n'a  égard  à  aucune  rançon, 
Et  il  est  inflexible,  quand  même  tu  multiplierais  les  dons. 

Chap.  VII.     'Mon  fds,  retiens  mes  paroles, 
Et  garde  avec  toi  mes  préceptes. 

-Observe  mes  préceptes,  et  tu  vivras  ; 
Garde  mes  enseignements  comme  la  prunelle  de  tes  yeux. 

■'Lie-les  sur  tes  doigts. 
Ecris-les  sur  la  table  de  ton  cœur. 

''Dis  à  la  sagesse  :  Tu  es  ma  sœur  ! 
Et  appelle  l'intelligence  ton  amie, 

^Pour  qu'elles  te  préservent  de  la  femme  étrangère. 
De  l'étrangère  qui  emploie  des  paroles  doucereuses. 

"J'étais  à  la  fenêtre  de  ma  maison. 
Et  je  regardais  à  travers  mon  treillis. 

'J'aperçus  parmi  les  stupides. 
Je  remarquai  parmi  les  jeunes  gens  un  garçon  dépourvu  de  sens. 

^11  passait  dans  la  rue,  près  de  l'angle  où  se  tenait  une  de  ces  étran- 
Et  il  se  dirigeait  lentement  du  côté  de  sa  demeure  :  [gères, 

"C'était  au  crépuscule,  pendant  la  soirée. 
Au  milieu  de  la  nuit  et  de  l'obscurité. 

'"Et  voici,  il  fut  abordé  par  une  femme 
Ayant  la  mise  d'une  prostituée  et  la  ruse  dans  le  cœur. 

"  Elle  était  bruyante  et  rétive  ; 
Ses  pieds  ne  restaient  point  dans  sa  maison  ; 

'"-Tantôt  dans  la  rue,  tantôt  sur  les  places, 
Et  près  de  tous  les  angles,  elle  était  aux  aguets. 

"Elle  le  saisit  et  l'embrassa, 
Et  d'un  air  effronté  lui  dit  : 

'■'Je  devais  un  sacrifice  d'actions  de  grâces, 
Aujourd'hui  j'ai  accompli  mes  vœux. 

'^C'est  pourquoi  je  suis  sortie  au-devant  de  toi 
Pour  te  chercher,  et  je  t'ai  trouvé. 

'"J'ai  orné  mon  lit  de  couvertures, 
De  tapis  de  fd  d'Egypte  ; 

'"J'ai  parfumé  ma  couche 
De  myrrhe,  d'aloès  et  de  cinnamome. 

'^Viens,  enivrons-nous  d'amour  jusqu'au  matin, 
Livrons-nous  joyeusement  à  la  volupté. 

'"Car  mon  mari  n'est  pas  à  la  maison. 
Il  est  parti  pour  un  voyage  lointain  ; 

-"Il  a  pris  avec  lui  le  sac  de  l'argent. 
11  ne  reviendra  à  la  maison  qu'à  la  nou>clle  lune. 

-'Elle  le  séduisit  à  force  de  paroles. 
Elle  l'entraîna  par  ses  lèvres  doucereuses. 


7G8 


i 


PROVERBES.  Chap.  7,'n-8,i5. 

"Il  se  mit  tout  à  coup  à  la  suivre, 
Comme  le  bœuf  qui  va  à  la  boucherie, 
Comme  un  fou  qu'on  lie  pour  le  châtier, 

"Jusqu'à  ce  qu'une  flèche  lui  perce  le  foie. 
Comme  l'oiseau  qui  se  précipite  dans  le  filet, 
Sans  savoir  que  c'est  au  prix  de  sa  vie. 

-''Et  maintenant,  mes  fils,  écoutez-moi. 
Et  soyez  attentifs  aux  paroles  de  ma  bouche. 

-^Que  ton  cœur  ne  se  détourne  pas  vers  les  voies  d'une  telle  femme, 
Ne  t'égare  pas  dans  ses  sentiers. 

-^Car  elle  a  fait  tomber  beaucoup  de  victimes. 
Et  ils  sont  nombreux  tous  ceux  qu'elle  a  lues. 

-'Sa  maison,  c'est  le  chemin  tlu  séjour  des  morts  ; 
Il  descend  vers  les  demeures  de  la  mort. 

Chap.  VIII.      'La  sagesse  ne  crie-t-elle  pas  ? 
L'intelligence  n'élève-t-elle  pas  sa  voix  ? 

-C'est  au  sommet  des  hauteurs  près  de  la  route, 
C'est  à  la  croisée  des  chemins  qu'elle  se  place  ; 

'A  côté  des  portes,  à  l'entrée  de  la  ville, 
A  l'intérieur  des  portes,  elle  fait  entendre  ses  cris  : 

^Hommes,  c'est  à  vous  que  je  crie. 
Et  ma  voix  s'adresse  aux  fils  de  l'homme. 

^Stupides,  apprenez  le  discernement; 
Insensés,  apprenez  l'intelligence. 

^Ecoutez,  car  j'ai  de  grandes  choses  à  dire. 
Et  mes  lèvres  s'ouvrent  pour  enseigner  ce  fjui  est  droit. 

"Car  ma  bouche  proclame  la  vérité. 
Et  mes  lèvres  ont  en  horreur  le  mensonge  ; 

"^Toutes  les  paroles  de  ma  bouche  sont  justes. 
Elles  n'ont  rien  de  faux  ni  de  détourné  ; 

'Toutes  sont  claires  pour  celui  qui  est  intelligent. 
Et  droites  pour  ceux  qui  ont  trouvé  la  science. 

'"Préférez  mes  instructions  à  l'argent, 
Et  la  science  à  l'or  le  plus  précieux  ; 

"Car  la  sagesse  vaut  mieux  ijue  les  perles. 
Elle  a  plus  de  valeur  que  tous  les  objets  de  prix. 

'-Moi,  la  sagesse,  j'ai  pour  demeure  le  discernement, 
Et  je  possède  la  science  de  la  réflexion. 

'■''La  crainte  de  l'Eternel,  c'est  la  haine  du  mal  ; 
L'arrogance  et  l'orgueil,  la  voie  du  mal. 
Et  la  bouche  perverse,  voilà  ce  que  je  hais. 

'■•Le  conseil  et  le  succès  m'ajipartiennent  ; 
Je  suis  l'intelligence,  la  force  est  à  moi. 

'^Par  moi  les  rois  régnent. 
Et  les  princes  ordonnent  ce  qui  est  juste  ; 

769 


Chap.  8,iù-3B.  PROVERBES. 

'^Par  moi  "■ouvorncnt  les  chefs, 
Les  grands,  tous  les  juges  de  la  terre. 

''J'aime  ceux  qui  m'aiment, 
Et  ceux  qui  me  cherchent  me  trouvent. 

''^Avec  moi  sont  la  richesse  et  la  gloire, 
Les  biens  durables  et  la  justice. 

''■•Mon  fruit  est  meilleur  que  l'or,  que  l'or  pur. 
Et  mon  produit  est  préférable  à  l'argent. 

-"Je  marche  dans  le  chemin  de  la  justice, 
Au  milieu  des  sentiers  de  la  droiture, 

'-'Pour  donner  des  biens  à  ceux  qui  m'aiment, 
Et  pour  remplir  leurs  trésors. 

"L'Eternel  m'a  créée  la  première  de  ses  œuvres, 
Avant  ses  œuvres  les  plus  anciennes. 

-•''J'ai  été  établie  depuis  l'éternité, 
Dès  le  commencement,  avant  l'origine  de  la  terre. 

-•'Je  fus  enfantée  quand  il  n'y  avait  point  d'abîmes, 
Point  de  sources  chargées  d'eaux  ; 

"-^Avant  cjue  les  montagnes  fussent  affermies. 
Avant  que  les  collines,  existassent,  je  fus  enfantée  ; 

-"Il  n'avait  encore  fait  ni  la  terre,  ni  les  campagnes. 
Ni  le  premier  atome  de  la  poussière  du  monde. 

-'Lorsqu'il  disposa  les  cieux,  j'étais  là  ; 
Lorsqu'il  traça  un  cercle  à  la  surface  de  l'abîme, 

-^Lorsqu'il  fixa  les  nuages  en  haut. 
Et  que  les  sources  de  l'abîme  jaillirent  avec  force, 

-^Lorsqu'il  donna  une  limite  à  la  mer, 
Pour  que  les  eaux  n'en  franchissent  pas  les  bords. 
Lorsqu'il  posa  les  fondements  de  la  terre, 

™ J'étais  à  l'œuvre  auprès  de  lui, 
Et  je  faisais  tous  les  jours  ses  délices, 
Jouant  sans  cesse  en  sa  présence, 

'' Jouant  sur  le  globe  de  sa  terre. 
Et  trouvant  mon  bonheur  parmi  les  fils  de  l'homme. 

'-Et  maintenant,  mes  fils,  écoutez-moi, 
Et  heureux  ceux  qui  observent  mes  voies  ! 

'^ Ecoutez  l'instruction,  pour  devenir  sages, 
Ne  la  rejetez  pas. 

■^'Heureux  l'homme  qui  m'écoute, 
Qui  veille  chaque  jour  à  mes  portes. 
Et  c[ui  en  garde  les  poteaux  ! 

'^Car  celui  qui  me  trouve  a  trouvé  la  vie. 
Et  il  obtient  la  faveur  de  l'Eternel. 

■'"Mais  celui  qui  pèche  contre  moi  nuit  à  son  âme  ; 
Tous  ceux  qui  me  haïssent  aiment  la  mort. 

770 


PROVERBES.  Cliap.  9,  ,-lO, . 


Chap.  IX.      'La  sagesse  a  bâti  sa  maison. 
Elle  a  taillé  ses  sept  colonnes. 

^Elle  a  égorgé  ses  victimes,  mêlé  son  vin, 
Et  dressé  sa  table. 

^Elle  a  envoyé  ses  servantes,  elle  crie 
Sur  le  sommet  des  hauteurs  de  la  ville  : 

^Que  celui  qui  est  stupide  entre  ici  ! 
Elle  dit  à  ceux  qui  sont  dépourvus  de  sens  : 

'\'enez,  mangez  de  mon  pain. 
Et  buvez  du  vin  (|ue  jai  mêlé  ; 

'Quittez  la  stupidité,  et  vous  vivrez, 
Et  marchez  dans  la  voie  de  rintellioence  ! 


'O^ 


"Celui  qui  reprend  le  moqueur  s'attire  le  dédain. 
Et  celui  qui  corrige  le  méchant  reçoit  un  outrage. 

"Ne  rej)rends  pas  le  moqueur,  de  crainte  qu'il  ne  te  haïsse; 
Reprends  le  sage,  et  il  t'aimera. 

''Donne  au  sage,  et  il  deviendra  plus  sage  ; 
Instruis  le  juste,  et  il  augmentera  son  savoir. 

"Le  commencement  de  la  sagesse,  c'est  la  crainte  de  l'P^ternei 
Et  la  science  des  saints,  c'est  l'intelligence. 

"C'est  par  moi  que  tes  jours  se  multiplieront. 
Et  que  les  années  de  ta  vie  s'augmenteront. 

'-Si  tu  es  sage,  tu  es  sage  pour  toi  ; 
Si  tu  es  moqueur,  tu  en  porteras  seul  la  peine. 

'^La  folie  est  une  femme  bruyante, 
Stupide  et  ne  sachant  rien. 

'^Elle  s'assied  à  l'entrée  de  sa  maison, 
Sur  un  siège,  dans  les  hauteurs  de  la  ville, 

'^Pour  crier  aux  passants. 
Qui  vont  droit  leur  chemin  : 

"^Que  celui  qui  est  stupide  entre  ici  ! 
Elle  dit  à  celui  qui  est  dépourvu  de  sens  : 

''Les  eaux  dérobées  sont  douces. 
Et  le  pain  du  mystère  est  agréable  ! 

'"Et  il  ne  sait  pas  que  là  sont  les  morts. 
Et  que  ses  invités  sont  dans  les  vallées  du  séjour  des  morts. 

Proverbes   de   Snlomon". 

C/inp.  X.       'Un  fds  sage  fait  la  joie  d'un  père. 

Et  un  fils  insensé  le  chagrin  de  sa  mère. 

*Les  trésors  de  la  méchanceté  ne  profitent  pas. 
Mais  la  justice  délivre  de  la  mort. 

'L'Eternel  ne  laisse  pas  le  juste  souffrir  de  la  faim, 

a.  Ce  titre,  impi-iiné  en  plus  gros  cai-actèrus,  est  dans  le  texte  hébreu. 

771 


Chap.  10,M-B.  PROVERBES. 

Mais  il  repousse  l'avidité  des  méchants. 

*  Celui  qui  agit  d'une  main  lâche  s'appauvrit, 
Mais  la  main  des  diligents  enrichit. 

''Celui  qui  amasse  pendant  l'été  est  un  iils  prudent, 
Celui  qui  dort  pendant  la  moisson  est  un  fils  qui  fait  honte. 

*I1  y  a  des  bénédictions  sur  la  tète  du  juste. 
Mais  la  violence  couvre  la  bouche  des  méchants. 

"La  mémoire  du  juste  est  en  bénédiction. 
Mais  le  nom  des  méchants  tombe  en  pourriture. 

^Celui  qui  est  sage  de  cœur  reçoit  les  préceptes, 
Mais  celui  qui  est  insensé  des  lèvres  court  à  sa  perte. 

^ Celui  qui  marche  dans  l'intégrité  marche  avec  assurance, 
Mais  celui  qui  prend  des  voies  tortueuses  sera  découvert. 

'"Celui  qui  cligne  les  yeux  est  une  cause  de  chagrin, 
Et  celui  qui  est  insensé  des  lèvres  court  à  sa  perte. 

"La  bouche  du  juste  est  une  source  de  vie. 
Mais  la  violence  couvre  la  bouche  des  méchants. 

'^La  haine  excite  des  querelles, 
Mais  l'amour  couvre  toutes  les  fautes. 

'^Sur  les  lèvres  de  l'homme  intelligent  se  trouve  la  sagesse, 
Mais  la  verge  est  pour  le  dos  de  celui  qui  est  dépourvu  de  sens. 

'*Les  sages  tiennent  la  science  en  réserve. 
Mais  la  bouche  de  l'insensé  est  une  ruine  prochaine. 

'^La  fortune  est  pour  le  riche  une  ville  forte  ; 
La  ruine  des  misérables,  c'est  leur  pauvreté. 

'"L'œuvre  du  juste  est  pour  la  vie. 
Le  gain  du  méchant  est  pour  le  péché. 

"Celui  qui  se  souvient  de  la  correction  prend  le  chemin  de  la  vie, 
Mais  celui  qui  oublie  la  réprimande  s'égare. 

'^Celui  qui  dissimule  la  haine  a  des  lèvres  menteuses, 
Et  celui  qui  répand  la  calomnie  est  un  insensé. 

"'Celui  qui  parle  beaucoup  ne  manque  pas  de  pécher. 
Mais  celui  qui  retient  ses  lèvres  est  un  homme  prudent. 

772 


PROVERBES.  Chap.  lO.Jo-U, 

^"La  langue  du  juste  est  un  argent  de  choix  ; 
Le  cœur  des  méchants  est  peu  de  chose. 

*'Les  lèvres  du  juste  dirigent  beaucoup  d'hommes, 
Et  les  insensés  meurent  par  défaut  de  raison. 

'^C'est  la  bénédiction  de  l'Eternel  qui  enrichit, 
Et  il  ne  la  fait  suivre  d'aucun  chagrin. 

*^ Commettre  le  crime  paraît  un  jeu  à  l'insensé, 
Mais  la  sagesse  appartient  à  l'homme  intelligent. 

-*Ce  que  redoute  le  méchant,  c'est  ce  qui  lui  arrive; 
Et  ce  que  désirent  les  justes  leur  est  accordé. 

^^ Comme  passe  le  tourbillon,  ainsi  disparaît  le  méchant; 
Mais  le  juste  a  des  fondements  éternels. 

-^Ce  que  le  vinaigre  est  aux  dents  et  la  fumée  aux  yeux, 
Tel  est  le  paresseux  pour  celui  qui  l'envoie. 

^^La  crainte  de  l'Eternel  augmente  les  jours. 
Mais  les  années  des  méchants  sont  abrégées. 

-*L'attente  des  justes  n'est  que  joie. 
Mais  l'espérance  des  méchants  périra. 

-"La  voie  de  l'Éternel  est  un  rempart  pour  l'intégrité. 
Mais  elle  est  une  ruine  pour  ceux  qui  font  le  mal. 

^"Le  juste  ne  chancellera  jamais, 
Mais  les  méchants  n'habiteront  pas  le  pays. 

^'La  bouche  du  juste  produit  la  sagesse. 
Mais  la  langue  perverse  sera  retranchée. 

"*Les  lèvres  du  juste  connaissent  la  grâce. 
Et  la  bouche  des  méchants  la  perversité. 

Chap,  XI.     'La  balance  fausse  est  en  horreur  à  l'Eternel, 
Mais  le  poids  juste  lui  est  agréable. 

-Quand  vient  l'orgueil,  vient  aussi  l'ignominie; 
Mais  la  sagesse  est  avec  les  humbles. 

^L'intégrité  des  hommes  droits  les  dirige. 
Mais  les  détours  des  perfides  causent  leur  ruine. 
*Au  jour  de  la  colère,  la  richesse  ne  sert  de  rien  ; 

773 


Ckap.  11,5-03.  PROVERBES. 

Mais  la  justice  délivre  de  la  mort. 

^La  justice  de  riiomiiie  intègre  aplanit  sa  voie, 
Mais  le  méchant  tombe  par  sa  méchanceté. 

*La  justice  des  hommes  droits  les  délivre, 
Mais  les  méchants  sont  pris  par  leur  malice. 

^A  la  mort  du  méchant,  son  espoir  périt, 
Et  l'attente  des  hommes  iniques  est  anéantie. 

•^Le  juste  est  délivré  de  la  détresse. 
Et  le  méchant  prend  sa  place. 

'Par  sa  bouche  l'impie  perd  son  prochain, 
Mais  les  justes  sont  délivrés  par  la  science. 

'"Quand  les  justes  sont  heureux,  la  ville  est  dans  la  joie  ; 
Et  quand  les  méchants  périssent,  on  pousse  des  cris  d'allégresse. 

"La  ville  s'élève  par  la  bénédiction  des  hommes  droits. 
Mais  elle  est  renversée  par  la  bouche  des  méchants. 

'* Celui  qui  méprise  son  prochain  est  dépourvu  de  sens. 
Mais  l'homme  qui  a  de  l'intelligence  se  tait. 

''Celui  qui  répand  la  calomnie  dévoile  les  secrets. 
Mais  celui  qui  a  l'esprit  fidèle  les  garde. 

'* Quand  la  prudence  fait  défaut,  le  peuple  tombe  ; 
Et  le  salut  est  dans  le  grand  nombre  des  conseillers. 

'^ Celui  qui  cautionne  autrui  s'en  trouve  mal. 
Mais  celui  qui  craint  de  s'engager  est  en  sécurité. 

'^Une  femme  qui  a  de  la  grâce  obtient  la  gloire. 
Et  ceux  qui  ont  de  la  force  obtiennent  la  richesse. 

'"L'homme  bon  fait  du  bien  à  son  âme. 
Mais  l'homme  cruel  trouble  sa  propre  chair. 

'*Le  méchant  fait  un  gain  trompeur. 
Mais  celui  qui  sème  la  justice  a  un  salaire  véritable. 

"Ainsi  la  justice  conduit  à  la  vie. 
Mais  celui  qui  poursuit  le  mal  trouve  la  mort. 

-"Ceux  qui  ont  le  cœur  pervers  sont  en  abomination  à  l'Eternel, 
Mais  ceux  dont  la  voie  est  intègre  lui  sont  agréables. 

-'Certes",  le  méchant  ne  restera  pas  impuni. 
Mais  la  postérité  des  justes  sera  sauvée. 

"Un  anneau  d'or  au  nez  d'un  pourceau, 
C'est  une  femme  belle  et  dépourvue  de  sens. 

-'Le  désir  des  justes,  c'est  seulement  le  bien  ; 

a.  Certes,  hcb.  main  sur  main. 

774 


PIU)VKRBES.  Cliap.  il,r.-13,8. 

L'attente  des  méchants,  c'est  la  fureur. 

"Tel,  (|ui  donne  libéralement,  devient  ])Ius  riche; 
Et  tel,  qui  épargne  à  l'excès,  ne  fait  que  s'appauvrir. 

-^L'àme  bienfaisante  sera  rassasiée, 
El  celui  qui  arrose  sera  lui-même  arrosé. 

-''Celui  (pii  retient  le  blé  est  maudit  du  ])euple. 
Mais  la  bénédiction  est  sur  la  tête  de  celui  qui  le  vend. 

-'Celui  ([ui  recherche  le  bien  s'attire  de  la  faveur. 
Mais  celui  qui  poursuit  le  mal  en  est  atteint. 

-*Celui  qui  se  confie  dans  ses  richesses  tombera, 
Mais  les  justes  verdiront  comme  le  feuillage. 

'-"Celui  qui  trouble  sa  maison  héritera  du  vent, 
Va  l'insensé  sera  l'esclave  de  l'homme  sage. 

'"Le  fruit  du  juste  est  un  arbre  de  vie, 
Et  le  sage  s'empare  des  âmes. 

''Voici,  le  juste  reçoit  sur  la  terre  une  rétribution; 
Combien  plus  le  méchant  et  le  pécheur  ! 

Chap.  XII.      'Celui  qui  aime  la  correction  aime  la  science; 
Celui  qui  hait  la  réprimande  est  stupide. 

-L'homme  de  bien  obtient  la  faveur  de  l'Eternel, 
Mais  l'Eternel  condamne  celui  qui  est  plein  de  malice. 

'L'homme  ne  s'affermit  pas  par  la  méchanceté, 
Mais  la  racine  des  justes  ne  sera  point  ébranlée. 

*Une  femme  vertueuse  est  la  couronne  de  son  mari, 
Mais  celle  qui  fait  honte  est  comme  la  carie  dans  ses  os. 

^Les  pensées  des  justes  ne  sont  qu'équité  ; 
Les  desseins  des  méchants  ne  sont  que  fraude. 

"Les  paroles  des  méchants  sont  des  embûches  pour  verser  le  sang, 
Mais  la  bouche  des  hommes  droits  est  une  délivrance. 

'Renversés,  les  méchants  ne  sont  plus  ; 
Et  la  maison  des  justes  reste  debout. 

"*Un  homme  est  estimé  en  raison  de  son  intelligence, 
Et  celui  (jui  a  le  cœur  pervers  est  l'objet  du  mépris. 

775 


'     Chap.  12,9-2^.  PROVERBES. 

^ Mieux  vaut  être  d'une  condition  humble  et  avoir  un  serviteur 
Que  de  faire  le  glorieux  et  de  manquer  de  pain. 

'"Le  juste  prend  soin  de  son  bétail, 
Mais  les  entrailles  des  méchants  sont  cruelles. 

"Celui  qui  cultive  son  champ  est  rassasié  de  pain, 
Mais  celui  qui  poursuit  des  choses  vaines  est  dépourvu  de  sens. 

'^Le  méchant  convoite  ce  que  prennent  les  méchants, 
Mais  la  racine  des  justes  donne  du  fruit. 

'■'11  y  a  dans  le  péché  des  lèvres  un  piège  pernicieux. 
Mais  le  juste  se  tire  de  la  détresse. 

'*Par  le  fruit  de  la  bouche  on  est  rassasié  de  biens, 
Et  chacun  reçoit  selon  l'œuvre  de  ses  mains. 

'^La  voie  de  l'insensé  est  droite  à  ses  yeux. 
Mais  celui  qui  écoute  les  conseils  est  sage. 

'^L'insensé  laisse  voir  à  l'instant  sa  colère, 
Mais  celui  qui  cache  un  outrage  est  un  homme  prudent. 

''Celui  qui  dit  la  vérité  proclame  la  justice, 
Et  le  faux  témoin  la  tromperie. 

"*Tel,  qui  parle  légèrement,  blesse  comme  un  glaive  ; 
Mais  la  langue  des  sages  apporte  la  guérison. 

'"La  lèvre  véridique  est  affermie  pour  toujours, 
Mais  la  langue  fausse  ne  subsiste  qu'un  instant. 

-"La  tromperie  est  dans  le  cœur  de  ceux  qui  méditent  le  mal. 
Mais  la  joie  est  pour  ceux  qui  conseillent  la  paix. 

-'Aucun  malheur  n'arrive  au  juste. 
Mais  les  méchants  sont  accablés  de  maux. 

"Les  lèvres  fausses  sont  en  horreur  à  l'Eternel, 
Mais  ceux  qui  agissent  avec  vérité  lui  sont  agréables. 

-^L'homme  prudent  cache  sa  science, 
Mais  le  cœur  des  insensés  proclame  la  folie. 

-■•La  main  des  diligents  dominera. 
Mais  la  main  lâche  sera  tributaire. 

'^^L'inquiétude  dans  le  cœur  de  l'homme  l'abat, 

776 


PROVERBES.  Chap.  12,x-13,i3. 

Mais  une  bonne  parole  le  réjouit. 

^*Le  juste  montre  à  son  ami  la  bonne  voie, 
Mais  la  voie  des  méchants  les  égare. 

*"Le  paresseux  ne  rôtit  pas  son  gibier  ; 
Mais  le  précieux  trésor  d'un  homme,  c'est  l'activité. 

**La  vie  est  dans  le  sentier  de  la  justice, 
La  moi-t  n'est  pas  dans  le  chemin  (pielle  trace. 

Chap.  XIII.     'Un  fils  sage  écoute  l'instruction  de  son  père, 
Mais  le  moqueur  n'écoute  pas  la  réprimande. 

-Par  le  fruit  de  la  bouche  on  jouit  du  bien  ; 
Mais  ce  que  désirent  les  perfides,  c'est  la  violence. 

'Celui  qui  veille  sur  sa  bouche  garde  son  àme  ; 
Celui  qui  ouvre  de  grandes  lèvres  court  à  sa  perte. 

^L'àme  du  paresseux  a  des  désirs,  qu'il  ne  peut  satisfaire  ; 
Mais  l'àme  des  hommes  diligents  sera  rassasiée. 

^Le  juste  hait  les  paroles  mensongères  ; 
Le  méchant  se  rend  odieux  et  se  couvre  de  honte. 

*La  justice  garde  celui  dont  la  voie  est  intègre, 
Mais  la  méchanceté  cause  la  ruine  du  pécheur. 

"Tel  fait  le  riche  et  n'a  rien  du  tout. 
Tel  fait  le  pauvre  et  a  de  grands  biens. 

*La  richesse  d'un  homme  sert  de  rançon  pour  sa  vie, 
Mais  le  pauvre  n'écoute  pas  la  réprimande. 

'La  lumière  des  justes  est  joyeuse, 
Mais  la  lampe  des  méchants  s'éteint. 

'"C'est  seulement  par  orgueil  qu'on  excite  des  querelles, 
Mais  la  sagesse  est  avec  ceux  qui  écoutent  les  conseils. 

"La  richesse  mal  acquise  diminue. 
Mais  celui  qui  amasse  peu  à  peu  l'augmente. 

'-Un  espoir  différé  rend  le  cœur  malade. 
Mais  un  désir  accompli  est  un  arbre  tic  vie. 

'^Celui  qui  méprise  la  parole  se  perd, 

777 


Chap.  IS,  1,-14,'..  PROVERBES. 

Mais  celui  qui  craint  le  précepte  est  récompensé. 

'■'L'enseignement  du  sage  est  une  source  de  vie, 
Pour  détourner  des  pièges  de  la  mort. 

'^Une  raison  saine  a  pour  fruit  la  grâce, 
Mais  la  voie  des  perfides  est  rude. 

'*Tout  homme  prudent  agit  avec  connaissance, 
Mais  l'insensé  fait  étalage  de  folie. 

''Un  envoyé  méchant  tombe  dans  le  malheur, 
Mais  un  messager  fidèle  apporte  la  guérison. 

"'La  pauvreté  et  la  honte  sont  le  partage  de  celui  qui  rejette  la  correction, 
Mais  celui  qui  a  égard  à  la  ré])rimande  est  honoré. 

'^Un  désir  accompli  est  doux  à  l'âme. 
Mais  s'éloigner  du  mal  fait  horreur  aux  insensés. 

-"Celui  qui  fréquente  les  sages  devient  sage. 
Mais  celui  qui  se  plaît  avec  les  insensés  s'en  trouve  mal. 

-'  Le  malheur  poursuit  ceux  qui  pèchent. 
Mais  le  bonheur  récompense  les  justes. 

"L'homme  de  bien  a  pour  héritiers  les  enfants  de  ses  enfants, 
Mais  les  richesses  du  pécheur  sont  réservées  pour  le  juste. 

-'Le  champ  que  défriche  le  pauvre  donne  une  nourriture  abondante. 
Mais  tel  périt  par  défaut  de  justice. 

^■•Celui  qui  ménage  sa  verge  hait  son  fils. 
Mais  celui  qui  l'aime  cherche  à  le  corriger. 

-^Le  juste  mange  et  satisfait  son  appétit, 
Mais  le  ventre  des  méchants  éprouve  la  disette. 

Chap.  XIV.      'La  femme  sage  bâtit  sa  maison. 

Et  la  femme  insensée  la  renverse  de  ses  propres  mains. 

-Celui  qui  marche  dans  la  droiture  craint  l'Eternel, 
Mais  celui  qui  prend  des  voies  tortueuses  le  méprise. 

■''Dans  la  bouche  de  l'insensé  est  une  verge  pour  son  orgueil. 
Mais  les  lèvres  des  sages  les  e-ardent. 

■•S'il  n'y  a  pas  de  bœufs,  la  crèche  est  vide  ; 

778 


PROVERBES.  Chap.  Il  5-20. 

C'est  à  la  vigueur  des  bœufs  qu'on  tloit  l'abonclance  des  revenus. 

'"V.n  témoin  fidèle  ne  ment  pas, 
Mais  un  faux  témoin  dit  des  mensonges. 

^Le  moqueur  cherche  la  sagesse  et  ne  la  trouve  pas, 
Mais  pour  l'homme  intelligent  la  science  est  chose  facile. 

"Eloigne-toi  de  l'insensé  ; 
Ce  n'est  pas  sur  ses  lèvres  que  tu  aperçois  la  science. 

*La  sagesse  de  l'homme  prudent,  c'est  l'intelligence  de  sa  voie  ; 
La  folie  des  insensés,  c'est  la  tromperie. 

'Les  insensés  se  font  un  jeu  du  péché. 
Mais  parmi  les  hommes  droits  se  trouve  la  bienveillance. 

'"Le  cœur  connaît  ses  propres  chagrins, 
Et  un  étranger  ne  saurait  partager  sa  joie. 

"La  maison  des  méchants  sera  détruite, 
Mais  la  tente  des  hommes  droits  fleurira. 

'^Telle  voie  paraît  droite  à  un  homme. 
Mais  son  issue  c'est  la  voie  de  la  mort. 

'^Au  milieu  même  du  rire  le  cœur  peut  être  affligé, 
Et  la  joie  peut  finir  par  la  détresse. 

'■•Celui  dont  le  cœur  s'égare  se  rassasie  de  ses  voies. 
Et  l'homme  de  bien  se  rassasie  de  ce  qui  est  en  lui. 

'^L'homme  simple  croit  tout  ce  qu'on  dit, 
Mais  l'homme  prudent  est  attentif  à  ses  pas. 

'^Le  sage  a  de  la  retenue  et  se  détourne  du  mal, 
Mais  l'insensé  est  arrogant  et  plein  de  sécurité. 

''Celui  qui  est  prompt  à  la  colère  fait  des  sottises, 
Et  l'homme  plein  de  malice  s'attire  la  haine. 

"*Les  simples  ont  en  partage  la  folie. 
Et  les  hommes  prudents  se  font  de  la  science  une  couronne. 

'"Les  mauvais  s'inclinent  devant  les  bons, 
Et  les  méchants  aux  portes  du  juste. 

^'Le  pauvre  est  odieux  même  à  son  ami, 

779 


Chap.  li,  n-l5.  1.  PROVERBES. 

Mais  les  amis  du  riche  sont  nombreux. 

^' Celui  qui  méprise  son  prochain  commet  un  péché, 
Mais  heureux  celui  qui  a  pitié  des  misérables  ! 

^^Ceux  qui  méditent  le  mal  ne  s'égarent-ils  pas  ? 
Mais  ceux  qui  méditent  le  bien  agissent  avec  bonté  et  fidélité. 

*^Tout  travail  procure  l'abondance, 
Mais  les  paroles  en  l'air  ne  mènent  qu'à  la  disette. 

-■•La  richesse  est  une  couronne  pour  les  sages; 
La  folie  des  insensés  est  toujours  de  la  folie. 

-^Le  témoin  véridique  délivre  des  âmes, 
Mais  le  trompeur  dit  des  mensonges. 

^^  Celui  qui  craint  l'Eternel  possède  un  appui  ferme, 
Et  ses  enfants  ont  un  refuge  auprès  de  lui. 

^"La  crainte  de  l'Éternel  est  une  source  de  vie, 
Pour  détourner  des  pièges  de  la  mort. 

'-^Ouand  le  peujdc  est  nombreux,  c'est  la  gloire  d'un  roi  ; 
Quand  le  peuple  manque,  c'est  la  ruine  du  prince. 

-''Celui  qui  est  lent  à  la  colère  a  une  grande  intelligence, 
Mais  celui  qui  est  prompt  à  s'emporter  proclame  sa  folie. 

•'"Un  cœur  calme  est  la  vie  du  corps. 
Mais  l'envie  est  la  carie  des  os. 

'' Opprimer  le  pauvre,  c'est  outrager  celui  qui  l'a  fait. 
Mais  avoir  pitié  de  l'indigent,  c'est  l'honorer. 

'-Le  méchant  est  renversé  par  sa  méchanceté, 
Mais  le  juste  trouve  un  refuge  même  en  sa  mort. 

^^Dans  un  cœur  intelligent  repose  la  sagesse. 
Mais  au  milieu  des  insensés  elle  se  montre  à  découvert. 

'■'La  justice  élève  une  nation. 
Mais  le  péché  est  la  honte  des  peuples. 

'^La  faveur  du  roi  est  pour  le  serviteur  prudent. 
Et  sa  colère  pour  celui  qui  fait  honte. 

Cliap.  XV.      'Une  réponse  douce  calme  la  fureur, 

780 


PROVERBES.  Chap.  l5,-2-n. 

Mais  une  parole  dure  excite  la  colère. 

-La  langue  des  sages  rend  la  science  aimable, 
Et  la  bouche  des  insensés  répand  la  folie. 

*Les  yeux  de  l'Eternel  sont  en  tout  lieu, 
Observant  les  méchants  et  les  bons. 

*La  langue  douce  est  un  arbre  de  vie. 
Mais  la  langue  perverse  brise  Tàme. 

^L'insensé  dédaigne  l'instruction  de  son  père, 
Mais  celui  qui  a  égard  à  la  réprimande  agit  avec  prudence. 

*11  V  a  grande  abondance  dans  la  maison  du  juste. 
Mais  il  y  a  du  trouble  dans  les  profits  du  méchant. 

"Les  lèvres  des  sages  répandent  la  science, 
Mais  le  cœur  des  insensés  n'est  pas  droit. 

*Le  sacrifice  des  méchants  est  en  horreur  à  l'Eternel. 
Mais  la  prière  des  hommes  droits  lui  est  agréable. 

'La  voie  du  méchant  est  en  horreur  à  l'Eternel, 
Mais  il  aime  celui  qui  poursuit  la  justice. 

'"Une  correction  sévère  menace  celui  qui  abandonne  le  sentier"  : 
Celui  qui  hait  la  réprimande  mourra. 

"Le  séjour  des  morts  et  l'abîme  sont  devant  l'Eternel  ; 
Combien  plus  les  cœurs  des  fils  de  l'homme  ! 

'-Le  moqueur  n'aime  pas  qu'on  le  reprenne. 
Il  ne  va  point  vers  les  sages. 

'^Un  cœur  joyeux  rend  le  visage  serein  ; 
Mais  quand  le  cœur  est  triste,  l'esprit  est  abattu. 

'*Un  cœur  intelligent  cherche  la  science, 
Mais  la  bouche  des  insensés  se  plaît  à  la  folie. 

'^Tous  les  jours  du  malheureux  sont  mauvais. 
Mais  le  cœur  content  est  un  festin  perpétuel. 

"^Mieux  vaut  peu,  avec  la  crainte  de  l'Eternel, 
Ouun  grand  trésor,  avec  le  trouble. 

'"Mieux  vaut  de  l'herbe  pour  nourriture,  là  où  règne  l'amour. 
Qu'un  bœuf  engraissé,  si  la  haine  est  là. 

ff.  I.f  sentier,   sous-entendu  :  de  la  droiture. 

781  50  • 


Chap.  15,18-33.  PROVERBES. 

"Un  homme  violent  excite  des  querelles, 
Mais  celui  qui  est  lent  à  la  colère  apaise  les  disputes. 

''Le  chemin  du  paresseux  est  comme  une  haie  d'épines, 
Mais  le  sentier  des  hommes  droits  est  aplani. 

-"Un  fds  sage  fait  la  joie  de  son  père, 
Et  un  homme  insensé  méprise  sa  mère. 

-'La  folie  est  une  joie  pour  celui  qui  est  dépourvu  de  sens. 
Mais  un  homme  intelligent  va  le  droit  chemin. 

^•^Les  projets  échouent,  faute  d'une  assemblée  qui  délibère; 
Mais  ils  réussissent  quand  il  y  a  de  nombreux  conseillers. 

*^0n  éprouve  de  la  joie  à  donner  une  réponse  de  sa  bouche; 
Et  combien  est  agréable  une  parole  dite  à  propos  ! 

**Pour  le  sage,  le  sentier  de  la  vie  mène  en  haut, 
Afin  qu'il  se  détourne  du  séjour  des  morts  qui  est  en  bas. 

^^L'Eternel  renverse  la  maison  des  orgueilleux, 
Mais  il  affermit  les  bornes  de  la  veuve. 

-'Les  pensées  mauvaises  sont  en  horreur  à  l'Eternel, 
Mais  les  paroles  agréables  sont  pures  à  ses  yeux. 

*' Celui  qui  est  avide  de  gain  trouble  sa  maison. 
Mais  celui  qui  hait  les  présents  vivra. 

^*Le  cœur  du  juste  médite  pour  répondre, 
Mais  la  bouche  des  méchants  répand  des  méchancetés. 

-'L'Eternel  s'éloigne  des  méchants, 
Mais  il  écoute  la  prière  des  justes. 

'"Ce  qui  plaît  aux  yeux  réjouit  le  cœur; 
Une  bonne  nouvelle  fortifie  les  membres. 

^'L'oreille  attentive  aux  réprimandes  qui  mènent  à  la  vie 
Fait  son  séjour  au  milieu  des  sages. 

^- Celui  qui  rejette  la  correction  méprise  son  àme. 
Mais  celui  qui  écoute  la  réprimande  acquiert  l'intelligence. 

^'La  crainte  de  l'Eternel  enseigne  la  sagesse. 
Et  l'humilité  précède  la  gloire. 

782 


PROVERBES.  Chap.  16,1- 

Chnp.  XVI.     'Les  projets  que  forme  le  cœur  dépendent  de  l'homme, 
Mais  la  réponse  que  donne  la  bouche  vient  de  1  Eternel. 

^Toutes  les  voies  de  l'homme  sont  pures  à  ses  yeux; 
Mais  celui  qui  pèse  les  esprits,  c'est  l'Eternel. 

'Recommande  à  l'Eternel  tes  œuvres, 
Et  tes  projets  réussiront. 

*L'Eternel  a  tout  fait  pour  un  but, 
Même  le  méchant  pour  le  jour  du  malheur. 

^Tout  cœur  hautain  est  en  abomination  à  l'Eternel  ; 
Certes",  il  ne  restera  pas  impuni. 

'Par  la  bonté  et  la  fidélité  on  expie  l'iniquité. 
Et  par  la  crainte  de  l'Eternel  on  se  détourne  du  mal. 

'Quand  l'Eternel  approuve  les  voies  d'un  homme. 
Il  dispose  favorablement  à  son  égard  même  ses  ennemis. 

*Mieux  vaut  peu,  avec  la  justice, 
Que  de  grands  revenus,  avec  l'injustice. 

'Le  cœur  de  l'homme  médite  sa  voie. 
Mais  c'est  l'Eternel  qui  dirige  ses  pas. 

"Des  oracles  sont  sur  les  lèvres  du  roi  : 
Sa  bouche  ne  doit  pas  être  infidèle  quand  il  juge. 

"Le  poids  et  la  balance  justes  sont  à  l'Eternel  ; 
Tous  les  poids  du  sac  sont  son  ouvrage. 

'*Les  rois  ont  horreur  de  faire  le  mal, 
Car  c'est  par  la  justice  que  le  trône  s'affermit. 

''Les  lèvres  justes  gagnent  la  faveur  des  rois. 
Et  ils  aiment  celui  qui  parle  avec  droiture. 

'*La  fureur  du  roi  est  un  messager  de  mort, 
Et  un  homme  sage  doit  l'apaiser. 

'^La  sérénité  du  visage  du  roi  donne  la  vie, 
Et  sa  faveur  est  comme  une  pluie  du  printemps*. 

'^Combien  acquérir  la  sagesse  vaut  mieux  que  l'or  ! 
Combien  acquérir  l'intelligence  est  préférable  à  l'argent  ! 

o.  Certes,  héli.  main  sur  main.         b.  Ou  de  rarricre-saisoii,  cii  iiiuis  et  uviil. 

783 


Chap.  I6,n-:f>.  PROVERBES. 

''Le  chemin  des  hommes  droits,  c'est  d'éviter  le  mal , 
Celui  qui  garde  son  ànie  veille  sur  sa  voie. 

"L'arrogance  précède  la  ruine, 
Et  l'orgueil  précède  la  chute. 

''Mieux  vaut  être  humble  avec  les  humbles 
Que  de  partager  le  butin  avec  les  orgueilleux. 

-"Celui  qui  réfléchit  sur  les  choses  trouve  le  bonheur, 
Et  celui  qui  se  confie  en  l'Eternel  est  heureux. 

-'Celui  qui  est  sage  de  cœur  est  appelé  intelligent, 
Et  la  douceur  des  lèvres  augmente  le  savoir. 

*-  La  sagesse  est  une  source  de  vie  pour  celui  qui  la  possède  ; 
Et  le  châtiment  des  insensés,  c'est  leur  folie. 

*'Celui  qui  est  sage  de  cœur  manifeste  la  sagesse  par  sa  bouche. 
Et  l'accroissement  de  son  savoir  paraît  sur  ses  lèvres. 

-■'Les  paroles  agréables  sont  un  rayon  de  miel, 
Douces  pour  l'àme  et  salutaires  pour  le  corps. 

-^Telle  voie  paraît  droite  à  un  homme. 
Mais  son  issue  c'est  la  voie  de  la  mort. 

-''Celui  qui  travaille  travaille  pour  lui. 
Car  sa  bouche  l'y  excite. 

*' L'homme  pervers  prépare  le  malheur. 
Et  il  y  a  sur  ses  lèvres  comme  un  feu  ardent. 

-'*  L'homme  pervers  excite  des  querelles. 
Et  le  rapporteur  divise  les  amis. 

-"L'homme  violent  séduit  son  prochain. 
Et  le  fait  marcher  dans  une  voie  qui  n'est  pas  bonne. 

™Celui  qui  ferme  les  yeux  pour  se  livrer  à  des  pensées  perverses. 
Celui  qui  se  mord  les  lèvres,  a  déjà  consommé  le  mal. 

"  Les  cheveux  blancs  sont  une  couronne  d'honneur; 
C'est  dans  le  chemin  de  la  justice  qu'on  la  trouve. 

^- Celui  qui  est  lent  à  la  colère  vaut  mieux  qu'un  héros. 
Et  celui  qui  est  maître  de  lui-même  que  celui  qui  prend  des  villes. 


784 


PROVERBES.  Chap.  10, 33-17,  tô. 

'•■'On  jette  le  sort  dans  le  pan  de  la  robe, 
Mais  toute  décision  vient  de  l'Eternel. 

Chop.  XVII.     'Mieux  vaut  un  morceau  de  pain  sec,  avec  la  paix, 
(Hiune  maison  pleine  de  viandes,  avec  des  querelles. 

-Un  serviteur  prudent  domine  sur  le  fils  qui  fait  honte. 
Et  il  aura  part  à  riiéritage  au  milieu  des  frères. 

'Le  creuset  est  pour  Targent,  et  le  fourneau  pour  Tor  ; 
Mais  celui  qui  éprouve  les  cœurs,  c'est  l'Eternel. 

■'Le  méchant  est  attentif  à  la  lèvre  inique. 
Le  menteur  ijrète  l'oreille  à  la  langue  pernicieuse. 

^Gelui  qui  se  moque  du  pauvre  outrage  celui  qui  l'a  fait  ; 
Celui  qui  se  réjouit  d'un  malheur  ne  restera  pas  impuni. 

^Les  enfants  des  enfants  sont  la  couronne  des  vieillards, 
Et  les  pères  sont  la  gloire  de  leurs  enfants. 

"Les  paroles  distinguées  ne  conviennent  pas  à  un  insensé  ; 
Combien  moins  à  un  noble  les  paroles  mensongères  ! 

*Les  présents  sont  une  pierre  précieuse  aux  yeux  de  qui  en  reçoit; 
De  quelque  côté  qu'ils  se  tournent,  ils  ont  du  succès. 

^Celui  qui  couvre  une  faute  cherche  l'amour, 
Et  celui  qui  la  rappelle  dans  ses  discours  divise  les  amis. 

'"Une  réprimande  fait  plus  d'impression  sur  l'homme  intelligent 
Que  cent  coups  sur  l'insensé. 

"Le  méchant  ne  cherche  que  révolte. 
Mais  un  messager  cruel  sera  envoyé  conti'e  lui. 

'-Rencontre  une  ourse  privée  de  ses  petits. 
Plutôt  qu'un  insensé  pendant  sa  folie. 

'•'De  celui  c]ui  rend  le  mal  pour  le  bien 
Le  mal  ne  quittera  point  la  maison. 

'^Commencer  une  querelle,  c'est  ouviir  une  digue; 
Avant  (jue  la  dispute  s'anime,  retire-toi. 

'^Celui  qui  absout  le  coupable  et  celui  ([ui  condamne  le  juste 
Sont  tous  deux  en  abomination  à  l'Eternel. 


785 


Chap.  17,16-18.3.  PROVERBES. 

'*A  quoi  sert  l'argent  dans  la  main  de  l'insensé? 
A  acheter  la  sagesse  ?...  Mais  il  n'a  point  de  sens. 

'"L'ami  aime  en  tout  temps, 
Et  dans  le  malheur  il  se  montre  un  frère. 

'^L'homme  dépourvu  de  sens  prend  des  engagements, 
Il  cautionne  son  prochain. 

'"Celui  qui  aime  les  querelles  aime  le  péché  ; 
Celui  qui  élève  sa  porte  cherche  la  ruine. 

^"Un  cœur  faux  ne  trouve  pas  le  bonheur. 
Et  celui  dont  la  langue  est  perverse  tombe  dans  le  malheur. 

-'Celui  qui  donne  naissance  à  un  insensé  aura  du  chagrin  ; 
Le  père  d'un  fou  ne  peut  pas  se  réjouir. 

"Un  cœur  joyeux  est  un  bon  remède, 
Mais  un  esprit  abattu  dessèche  les  os. 

^^Le  méchant  accepte  en  secret  des  présents. 
Pour  pervertir  les  voies  de  la  justice. 

-''La  sagesse  est  en  face  de  l'homme  intelligent. 
Mais  les  yeux  de  l'insensé  sont  à  l'extrémité  de  la  terre. 

-^Un  fds  insensé  fait  le  chagrin  de  son  père, 
Et  l'amertume  de  celle  qui  l'a  enfanté. 

-*I1  n'est  pas  bon  de  condamner  le  juste  à  une  amende. 
Ni  de  frapper  les  nobles  à  cause  de  leur  droiture. 

^'Celui  qui  retient  ses  paroles  connaît  la  science, 
Et  celui  qui  a  l'esprit  calme  est  un  homme  intelligent. 

**L'insensé  même,  quand  il  se  tait,  passe  pour  sage; 
Celui  qui  ferme  ses  lèvres  est  un  homme  intelligent. 

Chap.  XVIII.      'Celui  qui  se  tient  à  l'écart  cherche  ce  qui  lui  plaît, 
Il  s'irrite  contre  tout  ce  qui  est  sage. 

"Ce  n'est  pas  à  l'intelligence  que  l'insensé  prend  plaisir, 
C'est  à  la  manifestation  de  ses  pensées. 

^Quand  vient  le  méchant,  vient  aussi  le  mépris  ; 
Et  avec  la  honte,  vient  l'opprobre. 

786 


PROVERBES.  Chap.  l8,k-io. 

*Les  paroles  de  la  bouche  d'un  homme  sont  des  eaux  profondes  ; 
La  source  de  hi  sagesse  est  un  torrent  qui  jaillit. 

*I1  n'est  pas  bon  d'avoir  égard  à  la  personne  du  méchant. 
Pour  faire  tort  au  juste  dans  le  jugement. 

*Les  lèvres  de  l'insensé  se  mêlent  aux  querelles, 
Et  sa  bouche  provoque  les  coups. 

'La  bouche  de  l'insensé  cause  sa  ruine, 
Et  ses  lèvres  sont  un  piège  pour  son  àme. 

'Les  paroles  du  rapporteur  s(.)nt  comme  des  friandises, 
Elles  descendent  jusqu'au  fond  des  entrailles. 

'Celui  qui  se  relâche  dans  son  tra\ail 
Est  frère  de  celui  qui  détruit. 

'"Le  nom  de  l'Eternel  est  une  tour  forte; 
Le  juste  s'y  réfugie,  et  se  trouve  en  sûreté. 

"La  fortune  est  ])our  le  riche  une  ville  forte  ; 
Dans  son  imagination,  c'est  une  haute  muraille. 

''Avant  la  ruine,  le  cœur  de  l'homme  s'élève  ; 
Mais  l'humilité  jirécède  la  gloire. 

"Celui  qui  répond  avant  d'avoir  écouté 
Fait  un  acte  de  folie  et  s'attire  la  confusion. 


'*L'esprit  de  l'homme  le  soutient  dans  la  maladie  ; 
espr 


Mais  l'esprit  abattu,  aui  le  relèvera  ? 


'^Un  cœur  intelligent  acquiert  la  science. 
Et  l'oreille  des  saffes  cherche  la  science. 


■»" 


'^Les  présents  d'un  homme  lui  élargissent  la  voie, 
Et  lui  donnent  accès  auprès  des  grands. 

''Le  jjremier  (jui  [)aile  dans  sa  cause  paraît  juste  ; 
Vient  sa  partie  adverse,  et  on  lexamine. 

'^Le  sort  fait  cesser  les  contestations. 
Et  décide  entre  les  puissants. 

"Des  frères  sont  plus  intraitables  qu'une  ville  forte, 
Et  leurs  querelles  sont  comme  les  verrous  d'un  palais. 


787 


CJiap.  l8,-M-'I0,n.  PROVERBES. 

^"G'est  du  fruit  de  sa  bouche  que  l'homme  rassasie  son  corps, 
C'est  du  produit  de  ses  lèvres  qu'il  se  rassasie. 

-'  La  mort  et  la  vie  sont  au  pouvoir  de  la  langue  ; 
Quiconque  l'aime  en  mangera  les  fruits. 

^^Celui  qui  trouve  une  femme  trouve  le  bonheur; 
C'est  une  grâce  qu'il  obtient  de  l'Eternel. 

-^Le  pauvre  parle  en  sup]:)liant, 
Et  le  riche  répond  avec  dureté. 

-■•Celui  qui  a  beaucoup  d'amis  les  a  pour  son  malheur, 
Mais  il  est  tel  ami  plus  attaché  qu'un  frère. 

Cluip.  XIX.     *Mieux  vaut  le  pauvre  cpii  marche  dans  son  intégrité, 

Que  l'homme  qui  a  des  lèvres  perverses  et  qui  est  un  insensé. 

-Le  manque  de  science  n'est  bon  pour  personne, 
Et  celui  qui  précipite  ses  pas  tombe  dans  le  péché. 

^La  folie  de  l'homme  pervertit  sa  voie. 
Et  c'est  contre  l'Eternel  que  son  cœur  s'irrite. 

*La  richesse  procure  un  grand  nombre  d'amis, 
Mais  le  pauvre  est  séparé  de  son  ami. 

^Le  faux  témoin  ne  restera  pas  impuni. 
Et  celui  qui  dit  des  mensonges  n'échappera  pas. 

^Beaucoup  de  gens  flattent  l'homme  généreux. 
Et  tous  sont  les  amis  de  celui  qui  fait  des  présents. 

"Tous  les  frères  du  pauvre  le  haïssent; 
Combien  plus  ses  amis  s'éloignent-ils  de  lui  ! 

Il  leur  adresse  des  paroles  suppliantes,  mais  ils  disparaissent. 

*  Celui  qui  acquiert  du  sens  aime  son  àme  ; 
Celui  qui  garde  l'intelligence  trouve  le  bonheur. 

'Le  faux  témoin  ne  restera  pas  impuni, 
Et  celui  (jui  dit  des  mensonges  périra. 

'"11  ne  sied  pas  à  un  insensé  de  vivre  dans  les  délices  ; 
Combien  moins  à  un  esclave  de  dominer  sur  des  j)rinces  ! 


"L'homme  qui  a  de  la  sagesse  est  lent  à  la  colère, 

r  les 

788 


Et  il  met  sa  gloire  à  oublier  les  offenses 


PROVERBES.  Chnp.  I9.n-r,. 

'^La  colère  du  roi  est  comme  le  rugissement  d'un  lion, 
Et  sa  faveur  est  comme  la  rosée  sur  l'herbe. 

'^Un  fils  insensé  est  une  calamité  pour  son  père, 
Et  les  querelles  d'une  femme  sont  une  gouttière  sans  fin. 

**0n  peut  hériter  de  ses  pères  une  maison  et  des  richesses, 
Mais  une  femme  intelligente  est  un  don  de  l'Eternel. 

'^La  paresse  fait  tomber  dans  l'assoupissement, 
Et  l'âme  nonchalante  éprouve  la  faim. 

'^  Celui  qui  garde  ce  qui  est  commandé  garde  son  à  me  ; 
Celui  qui  ne  veille  pas  sur  sa  voie  mourra. 

'"Celui  qui  a  pitié  du  pauvre  prête  à  l'Eternel, 
Qui  lui  rendra  selon  son  œuvre. 

'^Châtie  ton  fds,  car  il  y  a  encore  de  l'espérance; 
Mais  né  désire  point  de  le  faire  mourir. 

'"Celui  que  la  colère  emporte  doit  en  subir  la  peine  ; 
Car  si  tu  le  libères,  tu  devras  y  revenir. 

^''Ecoute  les  conseils,  et  reçois  l'instruction. 
Afin  que  tu  sois  sage  dans  la  suite  de  ta  vie. 

-'11  y  a  dans  le  cœur  de  l'homme  beaucoup  de  projets. 
Mais  c'est  le  dessein  de  l'Eternel  qui  s'accomplit. 

^■^Ce  qui  fait  le  charme  d'un  homme,  c'est  sa  bonté  ; 
Et  mieux  vaut  un  pauvre  qu'un  menteur. 

^^La  crainte  de  l'Eternel  mène  à  la  vie. 
Et  l'on  passe  la  nuit  rassasié,  sans  être  visité  par  le  malheur. 

-*Le  paresseux  plonge  sa  main  dans  le  plat. 
Et  il  ne  la  ramène  pas  à  sa  bouche. 

-^Frappe  le  moqueur,  et  le  sot  deviendra  sage; 
Reprends  l'homme  intelligent,  et  il  comprendra  la  science. 

*'^Celui  qui  ruine  son  père  et  qui  met  en  fuite  sa  mère 
Est  un  fils  qui  fait  honte  et  qui  fait  rougir. 

"Cesse,  mon  fils,  d'écouter  l'instruction. 
Si  c'est  pour  t'éloigner  des  paroles  de  la  science. 

789 


Chap.  10,^8-20,1'..  PROVERBES. 

-^Un  témoin  pervers  se  moque  de  la  justice, 
Et  la  bouche  des  méchants  dévore  l'iniquité. 

-''Les  châtiments  sont  ])rêts  pour  les  moqueurs, 
Et  les  coups  pour  le  dos  des  insensés. 

Chap.  XX.     'Le  vin  est  moqueur,  les  boissons  fortes  sont  tumultueuses; 
Quiconque  en  fait  excès  n'est  pas  sage. 

^La  terreur  qu'inspire  le  roi  est  comme  le  rugissement  d'un  lion  ; 
Celui  qui  l'irrite  pèche  contre  lui-même. 

•^G'est  une  gloire  pour  l'homme  de  s'abstenir  des  querelles, 
Mais  tout  insensé  se  livre  à  l'emportement. 

*A  cause  du  froid,  le  paresseux  ne  laboure  pas  ; 
A  la  moisson,  il  voudrait  récolter,  mais  il  n'y  a  rien. 

^Les  desseins  dans  le  cœur  de  l'homme  sont  des  eaux  profondes. 
Mais  l'homme  intelligent  sait  y  puiser. 

"Beaucoup  de  gens  proclament  leur  bonté  ; 
Mais  un  homme  fidèle,  qui  le  trouvera  ? 

'Le  juste  marche  dans  son  intégrité  ; 
Heureux  ses  enfants  après  lui  ! 

*Le  roi  assis  sur  le  trône  de  la  justice 
Dissipe  tout  mal  par  son  regard. 

^Qui  dira  :  J'ai  purifié  mon  cœur. 
Je  suis  net  de  mon  péché  ? 

'"Deux  sortes  de  poids,  deux  sortes  d'épha, 
Sont  l'un  et  l'autre  en  abomination  à  l'Eternel. 

"L'enfant  laisse  déjà  voir  par  ses  actions 
Si  sa  conduite  sera  pure  et  droite. 

'^L'oreille  qui  entend,  et  l'œil  qui  voit. 
C'est  l'Éternel  qui  les  a  faits  l'un  et  l'autre. 

'^N'aime  pas  le  sommeil,  de  peur  que  tu  ne  deviennes  jîauvre  ; 
Ouvre  les  yeux,  tu  seras  rassasié  de  pain. 

'■•Mauvais  !  mauvais  !  dit  l'acheteur; 
Et  en  s'en  allant,  il  se  félicite. 


790 


PROVERBES.  Chap.  20.i5-3o. 

''Il  y  a  de  l'or  et  beaucoup  de  perles  ; 
Mais  les  lèvres  savantes  sont  un  objet  précieux. 

'^Prends  son  vêtement,  car  il  a  cautionné  autrui  ; 
Exige  de  lui  des  gages,  à  cause  des  étrangers. 

"he  pain  du  mensonge  est  doux  à  Ibomme, 
Et  plus  tard  sa  bouche  est  remplie  de  gravier. 

'*Les  projets  s'affermissent  par  le  conseil  ; 
Fais  la  guerre  avec  prudence. 

''Celui  qui  répand  la  calomnie  dévoile  les  secrets  ; 
Ne  te  mêle  pas  avec  celui  qui  ouvre  ses  lèvi-es. 

-"Si  quelqu'un  maudit  son  père  et  sa  mère, 
Sa  lampe  s'éteindra  au  milieu  des  ténèbres. 

-'Un  héritage  promptement  acquis  dès  l'origine 
Ne  sera  pas  béni  quand  viendra  la  fin. 

--Ne  dis  pas  :  .Je  rendrai  le  mal. 
Espère  en  l'Eternel,  et  il  te  délivrera. 

^^ L'Eternel  a  en  horreur  deux  sortes  de  poids. 
Et  la  balance  fausse  n'est  pas  une  chose  bonne. 

-^C'est  l'Eternel  qui  dirige  les  pas  de  l'homme, 
Mais  l'homme  peut-il  comprendre  sa  voie  ? 

-^  C'est  un  piège  pour  l'homme  que  de  prendre  à  la  légère  un  engage- 
Et  de  ne  réfléchir  qu'après  avoir  fait  un  vœu.  [ment  sacré, 

-^Un  roi  sage  dissipe  les  méchants. 
Et  fait  passer  sur  eux  la  roue. 

-'Le  souffle  de  l'homme  est  une  lampe  de  rÉternel  ; 
Il  pénètre  jusqu'au  fond  des  entrailles. 

'"La  bonté  et  la  fidélité  gardent  le  roi. 
Et  il  soutient  son  trône  par  la  bonté. 

-''La  force  est  la  gloire  des  jeunes  gens. 
Et  les  cheveux  blancs  sont  l'ornement  des  vieillards. 

^"Les  ])laies  d'une  blessui'e  sont  un  remède  pour  le  méchant; 
De  même  les  coups  qui  pénètrent  jusqu'au  fond  des  entrailles. 

791 


Chnp.  21,1-16.  PROVERBES. 

CJiap.  XXI.     '  Le  cœur  du  roi  est  un  courant  d'eau  dans  la  main  de  l'Eternel  ; 
Il  l'incline  partout  où  il  veut. 

^Toutes  les  voies  de  l'homme  sont  droites  à  ses  yeux; 
Mais  celui  qui  pèse  les  cœurs,  c'est  l'Eternel. 

*La  pratique  de  la  justice  et  de  l'équité, 
Voilà  ce  que  l'Eternel  préfère  aux  sacrifices. 

*Des  regards  hautains  et  un  cœur  qui  s'enfle, 
Cette  lampe  des  méchants,  ce  n'est  que  péché. 

''Les  projets  de  l'homme  diligent  ne  mènent  qu'à  l'abondance, 
Mais  celui  qui  agit  avec  précipitation  n'arrive  qu'à  la  disette. 

^Des  trésors  acquis  par  une  langue  mensongère 
Sont  une  vanité  fugitive  et  l'avant-coureur  de  la  mort. 

'La  violence  des  méchants  les  emporte, 
Parce  qu'ils  refusent  de  faire  ce  qui  est  juste. 

*Le  coupable  suit  des  voies  détournées, 
Mais  l'innocent  agit  avec  droiture. 

"Mieux  vaut  habiter  à  l'angle  d'un  toit, 
Que  de  partager  la  demeure  d'une  femme  querelleuse. 

'"L'âme  du  méchant  désire  le  mal  ; 
Son  ami  ne  trouve  pas  grâce  à  ses  yeux. 

''Quand  on  châtie  le  moqueur,  le  sot  devient  sage; 
El  (piand  on  instruit  le  sage,  il  accueille  la  science. 

'"-Le  juste  considère  la  maison  du  méchant; 
L'Eternel  précipite  les  méchants  dans  le  malheur. 

'^Celui  qui  ferme  son  oreille  au  cri  du  pauvre 
Criera  lui-même  et  n'aura  point  de  réponse. 

'■•Un  don  fait  en  secret  apaise  la  colère. 
Et  un  présent  fait  en  cachette  calme  une  fureur  violente. 

'^C'cst  une  joie  pour  le  juste  de  praticpier  la  justice, 
Mais  la  ruine  est  pour  ceux  qui  font  le  mal. 

"'L'homme  qui  s'écarte  du  chemin  de  la  sagesse 
Reposera  dans  l'assemblée  des  morts. 

792 


PROVERBES.  Chap.  21.  n- 99, .,. 

'"Celui  qui  aime  la  joie  reste  dans  l'iniligence  ; 
Celui  qui  aime  le  vin  et  l'huile  ne  s'enrichit  pas. 

'*Le  méchant  sert  de  rançon  pour  le  juste, 
Et  le  perfide  |)()ur  les  hommes  thoits. 

'"Mieux  vaut  habiter  dans  une  terre  déserte, 
Qu'avec  une  femme  (pierellcusc  cl  iriitable. 

-"De  précieux  trésors  et  de  l'huile  sont  dans  la  demeure  du  sage  ; 
Mais  riiomnie  insensé  les  engloutit. 

'-'Celui  ([ui  j)oursuit  la  justice  et  la  bonté 
Trouve  la  vie,  la  justice  et  la  gloire. 

**Le  sage  monte  dans  la  ville  des  héros. 
Et  il  abat  la  force  qui  lui  donnait  de  l'assurance. 

^'Celui  qui  veille  sur  sa  bouche  et  sur  sa  langue 
Préserve  son  àme  des  angoisses. 

-* L'orgueilleux,  le  hautain  s'a|ipel!e  un  moqueur; 
11  ag'it  avec  la  fureur  de  l'arroeance. 

-'Les  désirs  du  paresseux  le  tuent. 
Parce  que  ses  mains  refusent  de  travailler; 

-'^Tout  le  jour  il  éprouve  des  désirs  ; 
Mais  le  juste  donne  sans  parcimonie. 

-'Le  sacrifice  des  méchants  est  quelque  chose  d'abominable; 
Combien  plus  quand  ils  l'ofïrent  avec  des  pensées  criminelles  ! 

-''Le  témoin  menteur  périra. 
Mais  l'homme  qui  écoute  parlera  toujours. 

^'^Le  méchant  prend  un  air  effronté. 
Mais  l'homme  droit  affermit  sa  voie. 

•'"11  n'y  a  ni  sagesse,  ni  intelligence. 
Ni  conseil,  en  face  de  l'Eternel. 

^'Le  cheval  est  équipé  pour  le  jour  de  la  bataille. 
Mais  la  délivrance  appartient  à  l'Eternel. 

Chap.  XXIf.      'La  réputation  est  préférable  à  de  grandes  richesses. 
Et  hi  grâce  vaut  mieux  que  l'argent  et  que  l'or. 

-Le  riche  et  le  pauvre  se  rencontrent; 

793 


Chap.  22,3-11.  PROVERBES. 

C'est  l'Eternel  qui  les  a  faits  l'un  et  l'autre. 

•^L'homme  prudent  voit  le  mal  et  se  cache, 
Mais  les  simples  avancent  et  sont  punis. 

*Le  fruit  de  l'humilité,  de  la  crainte  de  l'Eternel, 
C'est  la  richesse,  la  gloire  et  la  vie. 

^Des  épines,  des  pièges  sont  sur  la  voie  de  l'homme  pervers  ; 
Celui  qui  garde  son  àme  s'en  éloigne. 

*  Instruis  l'enfant  selon  la  voie  qu'il  doit  suivre  ; 
Et  quand  il  sera  vieux,  il  ne  s'en  détournera  pas. 

"Le  riche  domine  sur  les  pauvres. 
Et  celui  qui  emprunte  est  l'esclave  de  celui  qui  prête. 

*Celui  qui  sème  l'iniquité  moissonne  l'iniquité, 
Et  la  verge  de  sa  fureur  disparaît. 

'L'homme  dont  le  regard  est  bienveillant  sera  béni. 
Parce  qu'il  donne  de  son  pain  au  pauvre. 

'"Chasse  le  moqueur,  et  la  querelle  prendra  fin  ; 
Les  disputes  et  les  outrages  cesseront. 

"Celui  qui  aime  la  pureté  du  cœur. 
Et  qui  a  la  grâce  sur  les  lèvres,  a  le  roi  pour  ami. 

*^Les  yeux  de  l'Eternel  gardent  la  science, 
Mais  il  confond  les  paroles  du  perfide. 

"Le  paresseux  dit  :  Il  y  a  un  lion  dehors  ! 
Je  serai  tué  dans  les  rues  ! 

'■'La  bouche  des  étrangères  est  une  fosse  profonde; 
Celui  contre  qui  l'Eternel  est  irrité  y  tombera. 

'^La  folie  est  attachée  au  cœur  de  l'enfant; 
La  verge  de  la  correction  l'éloisynera  de  lui. 

'^Opprimer  le  pauvre  pour  augmenter  son  bien, 
C'est  donner  au  riche  pour  n'arriver  qu'à  la  disette. 


"Prête  l'oreille,  et  écoute  les  paroles  des  sages  ; 
Applique  ton  ca^ur  à  ma  science. 

794 


PROVERRES.  Chap.  22,i8-2S,i. 

'*Car  il  est  bon  que  tu  les  gardes  au  dedans  de  toi, 
Et  qu'elles  soient  toutes  présentes  sur  tes  lèvres. 

'^Afin  que  ta  coniianee  re|)ose  sur  l'Eternel, 
Je  veux  t'instruire  aujourd'luii,  oui  toi. 

-"N'ai-je  pas  déjà  jiour  loi  mis  par  écrit 
Des  conseils  et  des  réflexions, 

^'Pour  t'enseigner  des  choses  sûres,  des  paroles  vraies. 
Afin  que  tu  répondes  jKir  des  paroles  vraies  à  celui  qui  t'envoie  ? 

**Ne  dépouille  jjas  le  pauvre,  parce  qu'il  est  pauvre, 
Et  n'opprime  pas  le  malheureux  à  la  porte; 

**Car  l'Eternel  défendra  leur  cause. 
Et  il  ùtera  la  vie  à  ceux  cpii  les  auront  dépouillés. 

^■'Ne  fréquente  pas  l'homme  colère, 
Ne  va  pas  avec  l'homme  violent, 

-'^De  peur  que  tu  ne  t'habitues  à  ses  sentiers. 
Et  qu'ils  ne  deviennent  un  piège  pour  ton  àme. 

**Ne  sois  pas  parmi  ceux  qui  prennent  des  engagements. 
Parmi  ceux  qui  cautionnent  pour  des  dettes  ; 

-'Si  tu  n'as  pas  de  quoi  payer, 
Pourc|uoi  voudrais-tu  qu'on  enlevât  ton  lit  de  dessous  toi.'' 

-^Ne  déplace  pas  la  borne  ancienne. 
Que  tes  pères  ont  posée. 

'^Si  tu  vois  un  homme  habile  dans  son  ouvrage. 
Il  se  tient  auprès  des  rois  ; 

11  ne  se  tient  pas  auprès  des  gens  obscurs. 

Chap.  XXIII.     *Si  tu  es  à  table  avec  un  grand, 
Fais  attention  à  ce  qui  est  devant  toi  ; 

-Mets  un  couteau  à  ta  s'orge, 
Si  tu  as  trop  d'avidité. 

'Ne  convoite  pas  ses  friandises  : 
C'est  un  aliment  trompeur. 

*Ne  te  tourmente  pas  pour  t'enrichir. 
N'y  applique  pas  ton  intelligence. 

^Veux-tu  poursuivre  du  regard  ce  qui  va  disparaître? 
Car  la  richesse  se  fait  des  ailes. 
Et  comme  l'aigle,  elle  prend  le  vol  vers  les  cieux. 

*Ne  mange  pas  le  pain  de  celui  dont  le  regard  est  malveillant, 
Et  ne  convoite  pas  ses  friandises  ; 

"Car  il  est  tel  que  sont  les  pensées  dans  son  àme. 
Mange  et  bois,  te  dira-t-il  ; 


Chap.  23,8-2c.  PROVERBES. 

Mais  son  cœur  n'est  point  avec  toi. 

^Tu  vomiras  le  morceau  que  tu  as  mangé, 
Et  tu  auras  perdu  tes  propos  agréables. 

"Ne  parle  pas  aux  oreilles  de  l'insensé, 
Car  il  méprise  la  sagesse  de  tes  discours. 

'"Ne  déplace  pas  la  borne  ancienne. 
Et  n'entre  pas  dans  le  champ  des  orphelins  ; 

"Car  leur  vengeur  est  puissant  : 
11  défendra  leur  cause  contre  toi. 

''Ouvre  ton  cœur  à  l'instruction, 
Et  tes  oreilles  aux  paroles  de  la  science. 

'^N'épargne  pas  la  correction  à  l'enfant; 
Si  tu  le  frappes  de  la  verge,  il  ne  mourra  point. 

'^En  le  frappant  de  la  verge. 
Tu  délivres  son  àme  du  séjour  des  morts. 

'^Mon  fils,  si  ton  cœur  est  sage. 
Mon  cœur  à  moi  sera  dans  la  joie  ; 

'*Mes  entrailles  seront  émues  d'allégresse. 
Quand  tes  lèvres  diront  ce  qui  est  droit. 

'"Que  ton  cœur  n'envie  point  les  pécheurs. 
Mais  qu'il  ait  toujours  la  crainte  de  l'Eternel  ; 

'*Car  il  est  un  avenir, 
Et  ton  espérance  ne  sera  pas  anéantie. 

''•* Ecoute,  mon  fds,  et  sois  sage  ; 
Dirige  ton  cœur  dans  la  voie  droite.. 

^"Ne  sois  pas  parmi  les  buveurs  de  vin. 
Parmi  ceux  qui  font  excès  des  viandes  : 

-'Car  l'ivrogne  et  celui  qui  se  livre  à  des  excès  s'appauvrissent. 
Et  l'assoupissement  fait  porter  des  haillons. 

-^Ecoute  ton  père,  lui  qui  t'a  engendré. 
Et  ne  méprise  pas  ta  mère,  quand  elle  est  devenue  vieille. 

"Acquiers  la  vérité,  et  ne  la  vends  jias, 
La  sagesse,  l'instruction  et  l'intelligence. 

-**Le  père  du  juste  est  dans  l'allégresse. 
Celui  qui  donne  naissance  à  un  sage  en  aura  de  la  joie. 

-^Que  ton  père  et  ta  mère  se  réjouissent. 
Que  celle  qui  t'a  enfanté  soit  dans  l'allégresse  ! 

^"Mon  fils,  donne-moi  ton  cœur, 

796 


PROVERBES.  Chap.  'JH.t,-^,'. 

Et  que  tes  yeux  se  plaisent  dans  mes  voies, 

-"Car  la  prostituée  est  une  fosse  profonde, 
Et  l'étrangère  un  puits  étroit. 

-^Elle  dresse  des  embûches  comme  un  brigand. 
Et  elle  augmente  parmi  les  hommes  le  nombre  des  ])erfides. 

^"Pour  (jui  les  ah.'  ])()ur  (|tii  les  Iiélas  ? 
Pour  qui  les  disputes?  pour  cpii  les  plaintes? 
Pour  qui  les  blessures  sans  raison  ?  pour  qui  les  yeux  rouges? 
^"Pour  ceux  qui  s'attardent  auprès  du  vin, 
Pour  ceux  qui  vont  déguster  du  vin  mêlé. 

^' Ne  regarde  pas  le  vin  qui  parait  d'un  beau  rouge, 
(^)ui  fait  des  perles  dans  la  coupe. 
Et  qui  coule  aisément. 

''-Il  finit  par  mordre  comme  un  serpent, 
Et  par  piquer  comme  un  basilic. 

^'Tes  yeux  se  porteront  sur  des  étrangères. 
Et  ton  cœur  parlera  d'une  manière  perverse. 

^^Tu  seras  comme  un  homme  couché  au  milieu  de  la  mer, 
Comme  un  homme  couché  sur  le  sommet  d'un  màt  : 

^^On  m'a  frappé,...  je  n'ai  point  de  mal!... 
On  m'a  battu,...  je  ne  sens  rien  !... 

Quand  me  réveillerai-je  ?...  J'en  veux  encore  ! 

CJiap.  XXIV.     'Ne  porte  pas  envie  aux  hommes  méchants. 
Et  ne  désire  pas  d'être  avec  eux  ; 

-Car  leur  cœur  médite  la  ruine, 
Et  leurs  lèvres  parlent  d'initpiité. 

^C'est  par  la  sagesse  qu'une  maison  s'élève. 
Et  par  l'intelligence  qu'elle  s'affermit; 

■•C'est  par  la  science  que  les  chambres  se  remplissent 
J)e  tous  les  biens  précieux  et  agréables. 

^Un  homme  sage  est  plein  de  force. 
Et  celui  qui  a  de  la  science  affermit  sa  vigueur; 

*Car  tu  feras  la  guerre  avec  prudence. 
Et  le  salut  est  dans  le  grand  nombre  des  conseillers. 

"La  sagesse  est  trop  élevée  pour  l'insensé  ; 
Il  n'ouvrira  pas  la  bouche  à  la  porte. 

*Celui  qui  médite  de  faire  le  mal 
S'appelle  un  homme  plein  de  malice. 

"La  pensée  de  la  folie  n'est  que  péché, 
l'it  le  moqueur  est  en  abomination  parmi  les  hommes. 

797  51  • 


Chap.M,iû-Q6.  PROVERBES. 

'"Si  tu  faiblis  au  jour  de  la  détresse, 
Ta  force  n'est  que  détresse. 

"Délivre  ceux  qu'on  traîne  à  la  mort, 
Ceux  qu'on  va  égorger,  sauve-les  ! 

'-Si  tu  dis  :  Ah  !  nous  ne  savions  pas  !... 
Celui  qui  pèse  les  cœurs  ne  le  voit-il  pas  ? 
Celui  qui  veille  sur  ton  àme  ne  le  connaît-il  pas? 
Et  ne  rendra-t-il  pas  à  chacun  selon  ses  oeuvres  ? 

'^Mon  fds,  mange  du  miel,  car  il  est  bon  ; 
Un  rayon  de  miel  sera  doux  à  ton  palais. 

'■"De  même,  connais  la  sagesse  pour  ton  àme; 
Si  tu  la  trouves,  il  est  un  avenir, 
Et  ton  espérance  ne  sera  pas  anéantie. 

'^Ne  tends  pas  méchamment  des  embûches  à  la  demeure  du  juste, 
Et  ne  dévaste  pas  le  lieu  où  il  repose  ; 

'^Car  sept  fois  le  juste  tombe,  et  il  se  relève. 
Mais  les  méchants  sont  précipités  dans  le  malheur. 

'^Ne  te  réjouis  pas  de  la  chute  de  ton  ennemi, 
Et  que  ton  cœur  ne  soit  pas  dans  l'allégresse  quand  il  chancelle, 

'^De  peur  que  l'Eternel  ne  le  voie,  que  cela  ne  lui  déplaise. 
Et  qu'il  ne  détourne  de  lui  sa  colère. 

'^Ne  t'irrite  pas  à  cause  de  ceux  qui  font  le  mal. 
Ne  porte  pas  envie  aux  méchants  ; 

^"Car  il  n'y  a  point  d'avenir  pour  celui  qui  fait  le  mal, 
La  lampe  des  méchants  s'éteint. 

^'Mon  fils,  crains  l'Éternel  et  le  roi  ; 
Ne  te  mêle  pas  avec  les  hommes  remuants  ; 

"*Car  soudain  leur  ruine  surgira. 
Et  qui  connaît  les  châtiments  des  uns  et  des  autres  ? 

-^ Voici  encore  ce  qui  vient  des  sages. 
Il  n'est  pas  bon,  dans  les  jugements,  d'avoir  égard  aux  personnes. 

^*Celui  qui  dit  au  méchant  :  Tu  es  juste  ! 
Les  peuples  le  maudissent,  les  nations  le  maudissent. 

-^Mais  ceux  qui  le  châtient  s'en  trouvent  bien. 
Et  le  bonheur  vient  sur  eux  comme  une  bénédiction. 

-^11  baise  les  lèvres 
Celui  qui  répond  des  paroles  justes.  '| 

798 


PRO^'ERnES.  Chap.  U,T,-25, 


10. 


"Soigne  tes  afiaii-es  au  dehors, 
Mets  ton  champ  en  état. 
Puis  tu  bâtiras  ta  maison. 

*"'Ne  témoigne  pas  à  la  légère  contre  ton  prochain; 
Voudrais-tu  tromper  par  tes  lèvres? 

-^Ne  dis  pas  :  Je  lui  ferai  comme  il  m'a  fait, 
Je  rendrai  à  chacun  selon  ses  œuvres. 

'"J'ai  passé  près  du  champ  d'un  paresseux. 
Et  près  de  la  vigne  d'un  homme  dépourvu  de  sens, 

''Et  voici,  les  épines  y  croissaient  partout. 
Les  ronces  en  couvraient  la  face. 
Et  le  mur  de  pierres  était  écroulé. 

'-J'ai  regardé  attentivement. 
Et  j'ai  tiré  instruction  de  ce  que  j'ai  vu. 

"Un  peu  de  sommeil,  un  peu  d'assoupissement, 
Un  peu  croiser  les  mains  pour  dormir  !... 

'*Et  la  pauvreté  te  surprendra,  comme  un  rôdeur, 
Et  la  disette,  comme  un  homme  en  armes. 

Chap.  XXV.      '  Voici  encore  des  Proverbes  de  Salomon,  recueillis  par  les  gens 

d'Ezéchias,  roi  de  Jiida. 

^La  gloire  de  Dieu,  c'est  de  cacher  les  choses  ; 
La  gloire  des  rois,  c'est  de  sonder  les  choses. 

'Les  cieux  dans  leur  hauteur,  la  terre  dans  sa  profondeur, 
Et  le  cœur  des  rois,  sont  impénétrables. 

*Ote  de  l'argent  les  scories. 
Et  il  en  sortira  un  vase  pour  le  fondeur. 

*Ote  le  méchant  de  devant  le  roi, 
Et  son  trône  s'affermira  par  la  justice. 

*Ne  t'élève  pas  devant  le  roi. 
Et  ne  prends  pas  la  place  des  grands  ; 

"Car  il  vaut  mieux  qu'on  te  dise  :  Monte  ici  ! 
Que  si  l'on  t'abaisse  devant  le  prince  que  tes  yeux  voient. 

*Ne  te  hâte  pas  d'entrer  en  contestation. 
De  peur  qu'à  la  fin  tu  ne  saches  que  faire, 
Lorsque  ton  prochain  t'aura  outragé. 

'Défends  ta  cause  contre  ton  prochain, 
Mais  ne  révèle  pas  le  secret  d'un  autre, 

'De  peur  (ju'en  l'apprenant  il  ne  te  couvre  de  honte, 

799 


fOI 


Chap.25,n-%.  PROVERBES. 

Et  que  ta  mauvaise  renommée  ne  s'efface  pas. 

"Comme  des  pommes  d'or  sur  des  ciselures  d'argent. 
Ainsi  est  une  parole  dite  à  propos. 

'-Comme  un  anneau  d'or  et  une  parure  d'or  fin, 
Ainsi  pour  une  oreille  docile  est  le  sage  qui  réprimande. 

'^ Comme  la  fraîcheur  de  la  neige  au  temps  de  la  moisson, 
Ainsi  est  un  messager  fidèle  pour  celui  qui  l'envoie  ; 
Il  restaure  l'âme  de  son  maître. 

"Comme  des  nuages  et  du  vent  sans  ]>Iuie, 
Ainsi  est  un  homme  se  glorifiant  à  tort  de  ses  libéralités. 

*^Par  la  lenteur  à  la  colère  on  fléchit  un  prince, 
Et  une  langue  douce  peut  briser  des  os. 

'^Si  tu  trouves  du  miel,  n'en  mange  que  ce  qui  te  suffit, 
De  peur  que  tu  n'en  sois  rassasié  et  que  tu  ne  le  vomisses. 

'^Mets  rarement  le  pied  dans  la  maison  de  ton  prochain, 
De  peur  qu'il  ne  soit  rassasié  de  toi  et  qu'il  ne  te  haïsse. 

'*Comme  une  massue,  une  épée  et  une  flèche  aiguë, 
Ainsi  est  un  homme  qui  porte  un  faux  témoignage  contre  son  prochain. 

'^ Comme  une  dent  cassée  et  un  pied  qui  chancelle, 
Ainsi  est  la  confiance  en  un  perfide  au  jour  de  la  détresse. 

-"Oter  son  vêtement  dans  un  jour  froid. 
Répandre  du  vinaigre  sur  du  nitre. 

C'est  dire  des  chansons  à  un  cœur  attristé. 

'-'Si  ton  ennemi  a  faim,  donne-lui  du  jtain  à  manger; 
S'il  a  soif,  donne-lui  de  l'eau  à  boire. 

^"Car  ce  sont  des  charbons  ardents  que  tu  amasses  sur  sa  tête. 
Et  riîlternel  te  récompensera. 

'•^he  vent  du  nord  enfante  la  pluie. 
Et  la  langue  mystérieuse  un  visage  irrité. 

-''Mieux  vaut  habiter  à  l'angle  d'un  toit, 
Que  de  partager  la  demeui'e  d'une  femme  querelleuse. 

-^ Comme  de  l'eau  fraîche  pour  une  personne  fatiguée. 
Ainsi  est  une  bonne  nouvelle  venant  d'une  terre  lointaine. 

^^Comme  une  fontaine  troublée  et  une  source  corrompue, 

800 


.  PROVERBES.  Chai).  25, 21-26.  r,. 

Ainsi  est  le  juste  qui  chancelle  devant  le  méchant. 

-'Il  n'est  pas  bon  de  manger  beaucoup  de  miel, 
Mais  rechercher  la  gloire  des  autres  est  un  honneur. 

^*Comme  une  ville  forcée  et  sans  murailles, 
Ainsi  est  l'homme  qui  n'est  pas  maître  de  lui-même. 

Chop.  A'A'17.      'Comme  la  neige  en  été,  et  la  pluie  ])endant  la  moisson. 
Ainsi  la  gloire  ne  convient  pas  à  un  insensé. 

-Comme  l'oiseau  s'échappe,  comme  l'hirondelle  s'envole. 
Ainsi  la  malédiction  sans  cause  n'a  point  d'effet. 

''Le  fouet  est  pour  le  cheval,  le  mors  pour  l'àne, 
Et  la  verge  pour  le  dos  des  insensés. 

■'Ne  réponds  pas  à  l'insensé  selon  sa  folie. 
De  peur  que  tu  ne  lui  ressembles  toi-même. 

=  Réponds  à  l'insensé  selon  sa  folie. 
Afin  qu'il  ne  se  regarde  pas  comme  sage. 

''11  se  coupe  les  pieds,  il  boit  l'injustice, 
Celui  qui  donne  des  messages  à  un  insensé. 

"Comme  les  jambes  du  boiteux  sont  faibles, 
Ainsi  est  une  sentence  dans  la  bouche  des  insensés. 

*C'est  attacher  une  pierre  à  la  fronde, 
Que  d'accorder  des  honneurs  à  un  insensé. 

'Comme  une  épine  qui  se  dresse  dans  la  main  d'un  homme  ivre, 
Ainsi  est  une  sentence  dans  la  bouche  des  insensés. 

'"Comme  un  archer  qui  blesse  tout  le  monde. 
Ainsi  est  celui  qui  prend  à  gage  les  insensés  et  les  premiers  venus. 

"Comme  un  chien  qui  retourne  à  ce  qu'il  a  vomi. 
Ainsi  est  un  insensé  qui  revient  à  sa  folie. 

'-Si  tu  vois  un  homme  (pii  se  croit  sage. 
Il  y  a  plus  à  espérer  d'un  insensé  que  de  lui. 

'^Le  paresseux  dit  :  Il  y  a  un  lion  sur  le  chemin, 
11  y  a  un  lion  dans  les  rues  ! 

'*La  porte  tourne  sur  ses  gonds, 
El  le  paresseux  sur  son  lit. 

801 


Chap.26,iô-27,ô.  PROVERBES. 

'^Le  ])aresseux  plonge  sa  main  dans  le  plat, 
Et  il  trouve  pénible  de  la  ramener  à  sa  bouche. 

'*Le  paresseux  se  croit  plus  sage 
Que  sept  hommes  cpii  répondent  avec  bon  sens. 

'^ Comme  celui  qui  saisit  un  chien  par  les  oreilles, 
Ainsi  est  un  passant  cpii  s'irrite  pour  une  querelle  où  il  n'a  que  faire. 

'^Comme  un  furieux  qui  lance  des  llammes. 
Des  flèches  et  la  mort, 

'^Ainsi  est  un  homme  qui  trompe  son  prochain, 
Et  qui  dit  :  N'était-ce  pas  pour  plaisanter  ? 

-"Faute  de  bois,  le  feu  s'éteint; 
Et  c{uand  il  n'y  a  point  de  rapporteur,  la  querelle  s'apaise. 

-'Le  charbon  jM-oduit  un  brasier,  et  le  bois  du  feu  ; 
Ainsi  un  homme  querelleur  échauffe  une  dispute. 

-^Les  paroles  du  rapporteur  sont  comme  des  friandises. 
Elles  descendent  jusqu'au  fond  des  entrailles. 

^' Comme  des  scories  d'argent  appliquées  sur  un  vase  de  terre, 
Ainsi  sont  des  lèvres  brûlantes  et  un  cœur  mauvais. 

-^Par  ses  lèvres  celui  qui  hait  se  déguise. 
Et  il  met  au  dedans  de  lui  la  tromperie. 

-^Lorsqu'il  prend  une  voix  douce,  ne  le  crois  pas, 
Car  il  y  a  sept  abominations  dans  son  cœur. 

^^S'il  cache  sa  haine  sous  la  dissimulation, 
Sa  méchanceté  se  révélera  dans  l'assemblée. 

-"Celui  qui  creuse  une  fosse  y  tombe. 
Et  la  pierre  revient  sur  celui  qui  la  roule. 

^^La  langue  fausse  hait  ceux  qu'elle  écrase, 
Et  la  bouche  flatteuse  prépare  la  ruine. 

Chap.  A'A'T  //.      'Ne  te  vante  pas  du  lendemain. 

Car  tu  ne  sais  pas  ce  qu'un  jour  peut  enfanter. 

^Qu'un  autre  te  loue,  et  non  ta  bouche, 
Un  étranger,  et  non  tes  lèvres. 

^La  pierre  est  pesante  et  le  sable  est  lourd. 
Mais  l'humeur  de  l'insensé  pèse  plus  que  l'un  et  l'autre. 

■'La  fureur  est  cruelle  et  la  colère  impétueuse. 
Mais  qui  résistera  devant  la  jalousie  ? 

^Mieux  vaut  une  réprimande  ouverte 
Qu'une  amitié  cachée. 

802 


PROVERBES.  Chap.27,6-n. 

*Lcs  blessures  d'un  ami  prouvent  sa  fidélité, 
Mais  les  baisers  d'un  ennemi  sont  trompeurs. 

'Celui  qui  est  rassasié  foule  aux  pieds  le  rayon  de  miel, 
Mais  celui  qui  a  faim  trouve  doux  tout  ce  qui  est  amer. 

*  Gomme  l'oiseau  qui  erre  loin  de  son  nid. 
Ainsi  est  l'homme  qui  erre  loin  de  son  lieu. 

^L  huile  et  les  parfums  réjouissent  le  cœur, 
Et  les  conseils  affectueux  d'un  ami  sont  doux. 

'"N'abandonne  pas  ton  ami  et  l'ami  de  ton  père, 
Et  n'entre  pas  dans  la  maison  de  ton  frère  au  jour  de  ta  détresse  ; 
Mieux  vaut  un  voisin  proche  qu'un  frère  éloigné. 

"Mon  fils,  sois  sage,  et  réjouis  mon  cœur, 
Et  je  pourrai  répondre  à  celui  qui  m'outrage. 

'* L'homme  prudent  voit  le  mal  et  se  cache  ; 
Les  simples  avancent  et  sont  punis. 

'^Prends  son  vêtement,  car  il  a  cautionné  autrui  ; 
Exige  de  lui  des  gages,  à  cause  des  étrangers. 

'*Si  l'on  bénit  son  prochain  à  haute  voix  et  de  grand  matin, 
Cela  est  envisagé  comme  une  malédiction. 

'^Une  gouttière  continue  dans  un  jour  de  pluie 
Et  une  femme  querelleuse  sont  choses  semblables. 

'^Gelui  qui  la  retient  retient  le  vent, 
Et  sa  main  saisit  de  l'huile. 

"Comme  le  fer  aiguise  le  fer. 
Ainsi  un  homme  excite  la  colère  d'un  homme. 

'* Celui  qui  soigne  un  figuier  en  mangera  le  fruit. 
Et  celui  qui  garde  son  maître  sera  honoré. 

"Comme  dans  l'eau  le  visage  répond  au  visage, 
Ainsi  le  cœur  de  l'homme  répond  au  cœur  de  l'homme. 

-"Le  séjour  des  morts  et  l'abîme  sont  insatiables  ; 
De  même  les  yeux  de  l'homme  sont  insatiables. 

-'Le  creuset  est  pour  l'argent,  et  le  fourneau  pour  l'or; 
Mais  un  homme  est  jugé  d'après  sa  renommée. 

803 


Chap.  27, 22-^28,11.  PROVERBES. 

"Quand  tu  pilerais  l'insensé  clans  un  mortier, 
Au  milieu  des  grains  avec  le  pilon, 
Sa  folie  ne  se  séparerait  pas  de  lui. 

-•''Connais  bien  chacune  de  tes  brebis. 
Donne  tes  soins  à  tes  troupeaux  ; 

-^Car  la  richesse  ne  dure  pas  toujours, 
Ni  une  couronne  éternellement. 

"Le  foin  s'enlève,  la  verdure  paraît. 
Et  les  herbes  des  montagnes  sont  recueillies. 

-"Les  agneaux  sont  pour  te  vêtir. 
Et  les  boucs  pour  payer  le  champ  ; 

-'Le  lait  des  chèvres  suffit  à  ta  nourriture,  à  celle  de  ta  maison. 
Et  à  l'entretien  de  tes  servantes. 

Cliap.  XXVIII.      'Le  méchant  prend  la  fuite  sans  qu'on  le  poursuive. 
Le  juste  a  de  l'assurance  comme  un  jeune  lion. 

^Quand  un  pays  est  en  révolte,  les  chefs  sont  nombreux; 
Mais  avec  un  homme  qui  a  de  l'intelligence  et  de  la  science. 
Le  règne  se  prolonge. 

^Un  homme  pauvre  c[ui  oppi'ime  les  misérables 
Est  une  pluie  violente  (|ui  fait  manquer  le  pain. 

■•Ceux  qui  abandonnent  la  loi  louent  le  méchant. 
Mais  ceux  qui  observent  la  loi  s'irritent  contre  lui. 

^Les  hommes  livrés  au  mal  ne  comprennent  pas  ce  qui  est  juste. 
Mais  ceux  qui  cherchent  l'Eternel  compreniient  tout. 

''.Mieux  vaut  le  pauvre  qui  marche  dans  son  intégrité. 
Que  celui  qui  a  des  voies  tortueuses  et  qui  est  riche. 

'Celui  qui  observe  la  loi  est  un  fils  intelligent. 
Mais  celui  qui  fréquente  les  débauchés  fait  honte  à  son  père. 

*Celui  qui  augmente  ses  biens  par  l'intérêt  et  l'usure 
Les  amasse  pour  celui  qui  a  pitié  des  pauvres. 

'Si  quelqu'un  détourne  l'oreille  pour  ne  pas  écouter  la  loi. 
Sa  prière  même  est  une  abomination. 

'"Celui  qui  égare  les  hommes  droits  dans  la  mauvaise  voie 
Tombe  dans  la  fosse  qu'il  a  creusée  ; 

Mais  les  hommes  intègres  héritent  le  bonheur. 

"  L'homme  riche  se  croit  sage  ; 

804 


PROVERBES.  C7u,p.  28, 12-26. 

Mais  le  pauvre  qui  est  intelligent  le  sonde. 

'^Quand  les  justes  triomphent,  c'est  une  grande  gloire; 
Quand  les  méchants  s'élèvent,  chacun  se  cache. 

'^Celui  (jui  cache  ses  transgressions  ne  prospère  point. 
Mais  celui  qui  les  avoue  et  les  délaisse  obtient  miséricortle. 

'■Tleureux  rhomnie  qui  est  continuellement  dans  la  crainte  ! 
Mais  celui  ([ui  endurcit  sou  cœur  toinhe  dans  le  malheur. 

'^Comme  un  lion  rugissant  et  un  (nirs  allamé, 
Ainsi  est  le  méchant  qui  domine  sur  un  peuple  pauvre. 

'^Un  prince  sans  intelligence  mulliplie  les  actes  d'oppression. 
Mais  celui  qui  est  ennemi  de  la  cupidité  prolonge  ses  jours. 

'"Un  homme  chargé  du  sang  d'un  autre 
Fuit  jusqu'à  la  fosse  :  qu'on  ne  l'arrête  pas  ! 

'^Celui  qui  marche  dans  l'intégrité  trouve  le  salut, 
Mais  celui  qui  suit  deux  voies  tortueuses  tombe  dans  l'une  d'elles. 

'^ Celui  qui  cultive  son  champ  est  rassasié  de  pain, 
Mais  celui  qui  poursuit  des  choses  vaines  est  rassasié  de  pauvreté. 

^"Un  homme  fidèle  est  comblé  de  bénédictions. 
Mais  celui  qui  a  hâte  de  s'enrichir  ne  reste  pas  impuni. 

^'11  n'est  pas  bon  d'avoir  égard  aux  ])ersonnes. 
Et  pour  un  morceau  de  pain  un  homme  se  livre  au  péché. 

*-Un  homme  envieux  a  hâte  de  s'enrichir. 
Et  il  ne  sait  pas  que  la  disette  viendra  sur  lui. 

-'Celui  (pii  reprcnil  les  autres  trouve  ensuite  plus  de  Faveur 
Oue  celui  dont  la  langue  est  flatteuse. 

^*Celui  qui  vole  son  père  et  sa  mère, 
I']t  ([ui  dit  :  Ce  n'est  pas  un  péché  ! 
Est  le  comjiagnon  du  destructeur. 

-^L'orgueilleux  excite  les  querelles. 
Mais  celui  qui  se  confie  en  l'Eternel  est  rassasié. 

■-'Celui  qui  a  confiance  dans  son  |)ropre  cœur  est  un  insensé, 
Mais  celui  qui  marche  dans  la  sagesse  sera  sauvé. 


80; 


Chap.  S8, 21-29,  ».  PROVERBES. 

-'Celui  qui  donne  au  pauvre  n'éprouve  pas  la  disette, 
Mais  celui  qui  ferme  les  yeux  est  chargé  de  malédictions. 

-* Quand  les  méchants  s'élèvent,  chacun  se  cache  ; 
Et  quand  ils  périssent,  les  justes  se  multiplient. 

Chap.  XXIX.      'Un  homme  qui  mérite  d'être  repris,  et  qui  raidit  le  cou, 
Sera  brisé  subitement  et  sans  remède. 

-Quand  les  justes  se  multiplient,  le  peuple  est  dans  la  joie; 
Quand  le  méchant  domine,  le  peuple  gémit. 

'Un  homme  qui  aime  la  sagesse  réjouit  son  père. 
Mais  celui  qui  fréquente  des  prostituées  dissipe  son  bien. 

■•Un  roi  affermit  le  pays  par  la  justice, 
Mais  celui  qui  reçoit  des  présents  le  ruine. 

'^Un  homme  qui  flatte  son  prochain 
Tend  un  fdet  sous  ses  pas. 

**I1  y  a  un  piège  dans  le  péché  de  l'homme  méchant. 
Mais  le  juste  triomphe  et  se  réjouit. 

"Le  juste  connaît  la  cause  des  pauvres, 
Mais  le  méchant  ne  comprend  pas  la  science. 

*Les  moqueurs  soufflent  le  feu  dans  la  ville, 
Mais  les  sages  calment  la  colère. 

°Si  un  homme  sage  conteste  avec  un  insensé. 
Il  aura  beau  se  fâcher  ou  rire,  la  paix  n'aura  pas  lieu. 

'"Les  hommes  de  sang  haïssent  l'homme  intègre, 
Mais  les  hommes  droits  protègent  sa  vie. 

"L'insensé  met  en  dehors  toute  sa  passion, 
Mais  le  sage  la  contient. 

*^ Quand  celui  qui  domine  a  égard  aux  paroles  mensongères. 
Tous  ses  serviteurs  sont  des  méchants. 

"Le  pauvre  et  l'oppresseur  se  rencontrent; 
C'est  l'Éternel  qui  éclaire  les  yeux  de  l'un  et  de  l'autre. 

'''Un  roi  qui  juge  fidèlement  les  pauvres 
Aura  son  trône  affermi  pour  toujours. 

806 


PROVERBES.  Chap.  29,  ts-SO,  4. 

'^La  verge  et  la  correction  donnent  la  sagesse, 
Mais  l'enfant  livré  à  lui-même  fait  honte  à  sa  mère. 

'^Quand  les  méchants  se  multi]ilient,  le  péché  s'accroît; 
Mais  les  justes  contempleront  leur  chute. 

"Châtie  ton  fds,  et  il  te  donnera  du  repos, 
Et  il  procurera  des  délices  à  ton  âme. 

"* Quand  il  n'y  a  pas  de  révélation,  le  peuple  est  sans  frein  ; 
Heureux  s'il  observe  la  loi  ! 

"Ce  n'est  pas  par  des  paroles  qu'on  châtie  un  esclave  ; 
Quand  même  il  comprend,  il  n'obéit  pas. 

^''Si  tu  vois  un  homme  irréfléchi  dans  ses  paroles. 
Il  y  a  plus  à  espérer  d'un  insensé  que  de  lui. 

-'Le  serviteur  qu'on  traite  mollement  dès  l'enfance 
Finit  par  se  croire  un  fils. 

"Un  homme  colère  excite  des  querelles. 
Et  un  furieux  commet  beaucoup  de  péchés. 

^^L'orgucil  d'un  homme  l'abaisse. 
Mais  celui  qui  est  humjjle  d'esprit  obtient  la  gloire. 

-*Celui  qui  partage  avec  un  voleur  est  ennemi  de  son  âme  ; 
Il  entend  la  malédiction,  et  il  ne  déclare  rien. 

-^La  crainte  des  hommes  tend  un  piège. 
Mais  celui  qui  se  confie  en  l'Eternel  est  protégé. 

-^Beaucoup  de  gens  recherchent  la  faveur  de  celui  qui  domine. 
Mais  c'est  l'Eternel  qui  fait  droit  à  chacun. 

-"L'homme  inique  est  en  abomination  aux  justes. 
Et  celui  dont  la  voie  est  droite  est  en  abomination  aux  méchants. 

Paroles  d'Agur,  fils  de  Jaké. 

Chap.   XXX.      'Sentences   prononcées   par  cet  homme  pour   Ithicl,    pour 
Ithiel  et  pour  Ucal. 

"Certes,  je  suis  plus  stupide  que  personne. 
Et  je  n'ai  pas  l'intelligence  d'un  homme  ; 

^Je  n'ai  pas  appris  la  sagesse. 
Et  je  ne  connais  pas  la  science  des  saints. 

*Qui  est  monté  aux  cieux,  et  qui  en  est  descendu? 

807 


Chap.  SO,.>n.  PROVERBES. 

()ui  a  recueilli  le  vent  clans  ses  mains? 
Qui  a  serré  les  eaux  dans  son  vêtement  ? 
Qui  a  fait  paraître  les  extrémités  de  la  terre  ? 

Quel  est  son  nom,  et  quel  est  le  nom  de  son  fils? 
Le  sais-tu  ? 

''Toute  parole  de  Dieu  est  éprouvée. 
Il  est  un  bouclier  pour  ceux  qui  cherchent  en  lui  un  refug-e. 

.''N'ajoute  rien  à  ses  paroles, 
De  peur  qu'il  ne  te  reprenne  et  que  tu  ne  sois  trouvé  menteur. 

"Je  te  demande  deux  choses  : 
Ne  me  les  refuse  pas,  avant  que  je  meure  ! 

^Eloigne  de  moi  la  fausseté  et  la  parole  mensongère; 
Ne  me  donne  ni  pauvreté,  ni  richesse. 

Accorde-moi  le  pain  qui  m'est  nécessaire, 

'De  peur  que,  dans  l'abondance,  je  ne  te  renie 
Et  ne  dise  :  Qui  est  l'Eternel  ? 

Ou  que,  dans  la  ]:)auvreté,  je  ne  dérobe 
Et  ne  m'attaque  au  nom  de  mon  Dieu. 

'"Ne  calomnie  pas  un  serviteur  auprès  de  son  maître, 
De  peur  qu'il  ne  te  maudisse  et  que  tu  ne  te  rendes  coupable. 

"Il  est  une  race  qui  maudit  son  père. 
Et  qui  ne  bénit  point  sa  mère. 

'-Il  est  une  race  qui  se  croit  pure. 
Et  qui  n'est  jias  lavée  de  sa  souillure. 

'^11  est  une  race  dont  les  yeux  sont  hautains. 
Et  les  paupières  élevées. 

"Il  est  une  race  dont  les  dents  sont  des  glaives 
Et  les  mâchoires  des  couteaux. 

Pour  dévorer  les  malheureux  sur  la  terre 
Et  les  indigents  parmi  les  hommes. 

'^La  sangsue"  a  deux  filles  :  Donne  !  donne  ! 
Trois  choses  sont  insatiables, 
Quatre  ne  disent  jamais  :  Assez  ! 

'^Le  séjour  des  morts,  la  femme  stérile, 
La  terre  qui  n'est  pas  rassasiée  d'eau. 
Et  le  feu,  qui  ne  dit  jamais  :  Assez  ! 

"L'œil  qui  se  moque  d'un  père 
Et  qui  dédaigne  l'obéissance  envers  une  mère. 

Les  corbeaux  du  torrent  le  perceront. 
Et  les  petits  de  l'aigle  le  mangeront. 

a.  La  sangsue,  héb.  aluka. 

808 


PROVERBES.  Chap.  30,  ii-31, s. 

'*II  V  a  trois  choses  qui  sont  au-dessus  de  ma  ])ortée, 
Même  quatre  que  je  ne  puis  comprendre  : 
'^La  trace  de  l'aigle  dans  les  cieux, 
La  trace  du  serpent  sur  le  rocher, 

La  trace  du  navire  au  milieu  de  la  mer, 
Et  la  trace  de  l'homme  chez  la  jeune  femme. 

^"Telle  est  la  voie  de  la  femme  adultère  : 
Elle  mange,  et  s'essuie  la  bouche. 

Puis  elle  dit  :  Je  n'ai  point  fait  de  mal. 

-'Trois  choses  font  trembler  la  terre. 
Et  il  en  est  quatre  qu'elle  ne  peut  supporter  : 

^*Un  esclave  qui  vient  à  régner, 
Un  insensé  qui  est  rassasié  de  pain, 

-'Une  femme  dédaignée  qui  se  marie, 
Et  une  servante  qui  hérite  de  sa  maîtresse. 

^■'Il  y  a  sur  la  terre  quatre  animaux  petits, 
Et  cependant  des  plus  sages  : 

*^Les  fourmis,  peuple  sans  force. 
Préparent  en  été  leur  nourriture  ; 

-''Les  lapins,  peuple  sans  puissance. 
Placent  leur  demeure  dans  les  rochers  ; 

"Les  sauterelles  n'ont  point  de  roi, 
Et  elles  sortent  toutes  par  divisions  ; 

^''Le  lézard  saisit  avec  les  mains, 
Et  se  trouve  dans  les  palais  des  rois. 

-^11  y  en  a  trois  qui  ont  une  belle  allure. 
Et  quatre  qui  ont  une  belle  démarche  : 

'"Le  lion,  le  héros  des  animaux. 
Ne  reculant  devant  qui  que  ce  soit; 

"Le  cheval  tout  équipé  ;  ou  le  bouc  ; 
Et  le  roi  à  qui  ])crsonne  ne  résiste. 

'*Si  l'orgueil  te  pousse  à  des  actes  de  folie. 
Et  si  tu  as  de  mauvaises  pensées,  mets  la  main  sur  la  bouche  : 

''Car  la  pression  du  lait  produit  de  la  crème, 
La  pression  du  nez  produit  du  sang. 

Et  la  pression  de  la  colère  produit  des  querelles. 

Chap.  XXXI.  ^Paroles   du   roi  Lemitel. 

Sentences  par  lesquelles  sa  mère  l'instruisit. 

-Ouc  te  dirai-je,  mon  fds  ?  (jue  te  dirai-je,  lils  de  mes  eiilraillcs  ? 
Que  te  dirai-je,  mon  fils,  objet  de  mes  vœux  ? 

'Ne  livre  pas  ta  ligueur  aux  femmes, 
Et  tes  voies  à  celles  qui  perdent  les  rois. 

809 


Chap.  31, '.-25.  PROVERBES. 

■•Ce  n'est  point  aux  rois,  Lemuel, 
Ce  n'est  point  aux  rois  de  boire  du  vin, 

Ni  aux  princes  de  rechercher  des  liqueurs  fortes, 

^De  peur  qu'en  buvant  ils  n'oublient  la  loi, 
Et  ne  méconnaissent  les  droits  de  tous  les  malheureux. 

^Donnez  des  liqueurs  fortes  à  celui  qui  périt, 
Et  du  vin  à  celui  qui  a  l'amertume  dans  l'àme  ; 

"Qu'il  boive  et  oublie  sa  pauvreté. 
Et  qu'il  ne  se  souvienne  plus  de  ses  peines. 

*  Ouvre  ta  bouche  pour  le  muet. 
Pour  la  cause  de  tous  les  délaissés. 

^Ouvre  ta  bouche,  juge  avec  justice, 
Et  défends  le  malheureux  et  l'indigent. 


'"Qui  peut  trouver  une  femme  vertueuse? 
Elle  a  bien  plus  de  valeur  que  les  perles. 

"Le  cœur  de  son  mari  a  confiance  en  elle, 
Et  les  produits  ne  lui  feront  pas  défaut. 

'-Elle  lui  fait  du  bien,  et  non  du  mal, 
Tous  les  jours  de  sa  vie. 

'^Elle  se  procure  de  la  laine  et  du  lin. 
Et  travaille  d'une  main  joyeuse. 

'■"Elle  est  comme  un  navire  marchand, 
Elle  amène  son  pain  de  loin. 

'n']llc  se  lève  lorsqu'il  est  encore  nuit. 
Et  elle  donne  la  nourriture  à  sa  maison 
Et  la  tâche  à  ses  servantes. 

"'Elle  pense  à  un  champ,  et  elle  l'acquiert; 
Du  fruit  de  son  travail  elle  plante  une  vigne. 

'"Elle  ceint  de  force  ses  reins. 
Et  elle  affermit  ses  bras. 

'*EIle  sent  que  ce  qu'elle  gagne  est  bon  ; 
Sa  lampe  ne  s'éteint  jjoint  pentlant  la  nuit. 

''•'Elle  met  la  main  à  la  quenouille. 
Et  ses  doigts  tiennent  le  fuseau. 

-"Elle  tend  la  main  au  malheureux. 
Elle  tend  la  main  à  l'indigent. 

-'  Elle  ne  craint  pas  la  neige  pour  sa  maison, 
Car  toute  sa  maison  est  vêtue  de  cramoisi. 

^-Elle  se  fait  des  couvertures, 
Elle  a  des  vêtements  de  fin  lin  et  de  pourpre. 

^'Son  mari  est  considéré  aux  j^ortes. 
Lorsqu'il  siège  avec  les  anciens  du  pays. 

-■'Elle  fait  des  chemises,  et  les  vend. 
Et  elle  livre  des  ceintures  au  marchand. 

-Mîlle  est  revêtue  de  force  et  de  gloire, 

810 


PROVERBES.  Chap.  31,26-31. 

Et  elle  se  rit  de  Favenir. 

-^EUe  ouvre  la  bouche  avec  sagesse, 
Et  des  instructions  aimables  sont  sur  sa  langue. 

-'Elle  veille  sur  ce  qui  se  passe  dans  sa  maison, 
Et  elle  ne  mange  pas  le  pain  de  paresse. 

^^Ses  fils  se  lèvent,  et  la  disent  heureuse; 
Son  mari  se  lève,  et  lui  donne  des  louanges  : 

^^Plusieurs  filles  ont  une  conduite  vertueuse; 
Mais  toi,  tu  les  surpasses  toutes. 

'"La  grâce  est  trompeuse,  et  la  beauté  est  vaine  ; 
La  femme  qui  craint  l'Eternel  est  celle  qui  sera  louée. 

^'Récompensez-la  du  fruit  de  son  travail, 
Et  qu'aux  portes  ses  œuvres  la  louent. 


L'ECCLESIASTE 


CJiap.  I.      ^Paroles  de  l'Ecclésiaste,  fils  de  David,  roi  de  Jérusalem. 

^Vanité    des    vanités,    dit   rEcclé-  manque  ne  peut  être  compté. '"J'ai  dit 

siaste,   vanité   des   vanités,    tout  est  en  mon  cœur  :   Voici,  j"ai  grandi  et 

vanité.  surpassé  en  sagesse  tous  ceux  qui  ont 

^Quel  avantage  revient-il  à  l'homme  dominé  avant  moi  sur  Jérusalem,  et 

de  toute  la  peine  qu'il  se  donne  sous  mon  cœur  a  vu  beaucou|>  de  sagesse 

le  soleil?  *Une    génération    s'en   va,  et  de  science. ''J'ai  appliqué  mon  cœur 

une  autre  vient,  et  la  terre  subsiste  à  connaître  la  sagesse,  et  à  connaître 

toujours.   ^Le  soleil  se  lève,  le  soleil  la  sottise  et  la  folie;  j'ai  compris  que 

se   couche';    il   soupire   après   le   lieu  cela  aussi  c'est  la  poursuite  du  vent, 

d'où  il  se  lève  de  nouveau.  "Le  vent  '^Car  avec  beaucoup  de  sagesse  on  a 

se  dirige  vers  le  midi,  tourne  vers  le  beaucoup  de  chagrin,  et  celui  qui  aug- 

nord  ;  puis  il  tourne  encore,  et  reprend  mente  sa  science  augmente  sa  douleur, 
les  mêmes  circuits.  'Tous  les  ileuves 

vont  à  la  mer,  et  la  mer  n'est  point  Chap.  II.  'J'ai  dit  en  mon  cœur  : 
remplie;  ils  continuent  à  aller  vers  le  Allons!  je  t'éprouverai  jiar  la  joie,  et 
lieu  où  ils  se  dirigent.  "^Toutes  choses  tu  goûteras  le  bonheur.  Et  voici,  c'est 
sont  en  travail  au  delà  de  ce  qu'on  encore  là  une  vanité. -J'ai  dit  du  rire  : 
peut  dire;  VœW  ne  se  rassasie  pas  de  Insensé!  et  de  la  joie  :  A  quoi  sert- 
Aoir,  et  l'oreille  ne  se  lasse  pas  d'en-  elle?  ''Je  résolus  en  mon  cœur  de  li- 
tendre.  'Ce  cjui  a  été,  c'est  ce  qui  sera,  vrer  ma  chair  au  vin,  tandis  que  mon 
et  ce  qui  s'est  fait,  c'est  ce  qui  se  fera;  cœur  me  conduirait  avec  sagesse,  et 
il  n'y  a  rien  de  nouveau  sous  le  soleil,  de  m'attacher  à  la  folie  jusqu'à  ce  que 
'"S'il  est  une  chose  dont  on  dise  :  je  visse  ce  qu'il  est  bon  pour  les  fds 
Vois  ceci,  c'est  nouveau  !  cette  chose  de  l'homme  de  faire  sous  les  cieux 
existait  déjà  dans  les  siècles  qui  nous  pendant  le  nombre  des  jours  de  leur 
ont  ]3récédés.  "On  ne  se  souvient  pas  vie.  'J'exécutai  de  grands  ouvrages  : 
de  ce  qui  est  ancien;  et  ce  c|ui  arrivera  je  me  bâtis  des  maisons  ;  je  me  plan- 
dans  la  suite  ne  laissera  pas  desouve-  tai  des  vignes;  ^je  me  fis  des  jardins 
nir  chez  ceux  qui  vivront  plus  tard.  et  des  vergers,  et  j'y  plantai  des  ar- 

'-Moi,  l'Ecclésiaste,  j'ai  été  roi  d'Is-  bres  à  fruit  de  toute  espèce;  "je  me 

raël  à  Jérusalem.  '''J'ai  appli(pié  mon  créai  des  étangs,  pour  arroser  la  forêt 

cœur  à  rechercher  et  à  sonder  par  la  où   croissaient   les   arbres.   "J'achetai 

sagesse  tout   ce   qui  se  fait  sous   les  des  serviteurs  et  des  servantes,  et  j'eus 

cieux  :  c'est  là  une  occupation  péni-  leurs  enfants  nés  dans  la  maison;  je 

ble,  à  laquelle  Dieu  soumet  les  fils  de  possédai  des  troupeaux  de  bœufs  et  de 

l'homme.  '■'J'ai  vu  tout  ce  qui  se  fait  brebis,  plus  que  tous  ceux  qui  étaient 

sous  le  soleil;  et  voici,  tout  est  va-  avant   moi  dans  Jérusalem.  *Je  m'a- 

nité  et  ])oursuite  du  vent.  '^Ce  qui  est  massai  de  l'argent  et  de  l'or,  et  les 

courbé  ne  peut  se  redresser,  et  ce  qui  richesses  des  rois  et  des  provinces. 

812 


ECCLESIASTE. 


Chap.  3.0-8,1. 


Je  me  procurai  des  chanteurs  et  des 
chanteuses,  et  les  délices  des  fds  de 
l'homme,  des  femmes  en  grand  nom- 
bre. ^Jc  devins  grand,  plus  grand  que 
tous  ceux  qui  étaient  avant  moi  dans 
Jérusalem.  Et  même  ma  sagesse  de- 
meura avec  moi.  '"Tout  ce  que  mes 
yeux  avaient  désiré,  je  ne  les  en  ai 
point  privés  ;  je  n'ai  refusé  à  mon  cœur 
aucune  joie  ;  car  mon  cœur  prenait 
plaisir  à  tout  mon  travail ,  et  c'est  la 
part  qui  m'en  est  revenue.  "Puis,"  j'ai 
considéré  tous  les  ouvrages  que  mes 
mains  avaient  faits,  et  la  peine  que  j'a- 
vais prise  à  les  exécuter;  et  voici,  tout 
est  vanité  et  poursuite  du  vent,  et  il 
n'y  a  aucun  avantage  à  tirer  de  ce 
qu'on  fait  sous  le  soleil. 

'-Alors  j'ai  tourné  mes  regards  vers 
la  sagesse,  et  vers  la  sottise  et  la  folie. 
—  Car  que  fera  l'homme  qui  succédera 
au  roi?  Ce  qu'on  a  déjà  fait.  — '^Etj'ai 
vu  que  la  sagesse  a  de  l'avantage  sur 
la  folie,  comme  la  lumière  a  de  l'avan- 
tage sur  les  ténèbres;  '^le  sage  a  ses 
yeux  à  la  tète,  et  l'insensé  marche  dans 
les  ténèbres.  Mais  j'ai  reconnu  aussi 
qu'ils  ont  l'un  et  l'autre  un  même  sort. 
'^Et  j'ai  dit  en  mon  canir  :  J'aurai  le 
même  sort  que  l'insensé  ;  pourquoi 
donc  ai-je  été  plus  sage  ?  Et  j'ai  dit  en 
mon  cœur  que  c'est  encore  là  une  va- 
nité. '*Car  la  mémoire  du  sage  n'est 


désespoir,  à  cause  de  tout  le  travail 
que  j'ai  fait  sous  le  soleil.  -'Car  tel 
homme  a  travaillé  avec  sagesse  et 
science  et  avec  succès,  et  il  laisse  le 
produit  de  son  travail  à  un  homme 
qui  ne  s'en  est  point  occupé.  C'est  en- 
core là  une  vanité  et  un  grand  mal. 
--Que  revient-il,  en  effet,  à  l'homme 
de  tout  son  travail  et  de  la  préoccupa- 
tion de  son  cœur,  objet  de  ses  fatigues 
sous  le  soleil  ?-^Tous  ses  jours  ne  sont 
que  douleur,  et  son  partage  n'est  que 
chagrin  ;  même  la  nuit  son  cœur  ne 
repose  pas.  C'est  encore  là  une  vanité. 
-•'Il  n'y  a  de  bonheur  pour  l'homme 
qu'à  iliangeret  à  boire,  et  à  faire  jouir 
son  âme  du  bien-être,  au  milieu  de 
son  travail  ;  mais  j'ai  vu  que  cela  aussi 
vient  de  la  main  de  Dieu.  -M^ui,  en 
effet,  peut  manger  et  jouir,  si  ce  n'est 
moi?  '-''Car  il  donne  à  l'homme  qui  lui 
est  agréable  la  sagesse,  la  science  et 
la  joie  ;  mais  il  donne  au  pécheur  le 
soin  de  recueillir  et  d'amasser,  afin  de 
donner  à  celui  qui  est  agréable  à  Dieu. 
C'est  encore  là  une  vanité  et  la  pour- 
suite du  vent. 

Cliap.  III.  'Il  y  a  un  temps  pour 
tout,  un  temps  pour  toute  chose  sous 
les  cieux  :  -un  temps  poiir  naître,  et 
un  temps  pour  mourir;  un  temps  pour 
planter,  et  un  temps  pour  arracher  ce 


pas  plus  éternelle  que  celle  de  lin-  qui  a  été  planté  ;  ^un  temps  pour  tuer, 
sensé,  puisque  déjà  les  jours  qui  sui- 
vent, tout  est  oublié.  Eh  quoi  !  le  sage 
meurt  aussi  bien  que  l'insensé!  "Et 
j'ai  haï  la  vie,  car  ce  qui  se  fait  sous  le 
soleil  m'a  déplu,  car  tout  est  vanité  et 
poursuite  du  vent.  '*J'ai  haï  tout  le 
travail  que  j'ai  fait  sous  le  soleil,  et 
dont  je  dois  laisser  la  jouissance  à 
l'homme  qui  me  succédera.  '^Et  qui 
sait  s'il  sera  sage  ou  insensé  ?  Cepen- 
dant il  sera  maître  de  tout  mon  travail, 
de  tout  le  fruit  de  ma  sagesse  sous  le 
soleil.  C'est  encore  là  une  vanité.  ^"Et 
j'en  suis  venu  à  livier  mon  cœur  au 


et  un  temps  pour  guérir;  un  temps 
pour  abattre,  et  un  temj)s  pour  bâtir; 
■•un  temps  pour  pleurer,  et  un  temps 
pour  rire;  un  temps  pour  se  lamenter, 
et  un  temps  pour  danser;  ^un  temps 
pour  lancer  des  pierres,  et  un  temps 
pour  ramasser  des  pierres  ;  un  temps 
pour  embrasser,  et  un  temps  pour 
s'éloigner  des  embrassements  ;  "'un 
temps  pour  chercher,  et  un  temps 
pour  perdre  ;  un  temps  pour  garder, 
et  un  temps  pour  jeter;  'un  temps 
pour  déchirer,  et  un  temps  pour  cou- 
dre ;   un  temps  pour  se  taire,  et  un 


813 


Chap.  S,s-A,i'i. 


EGCLESIASTE. 


se  réjouir  de  ses  œuvres  :  c'est  là  sa 
part.  Car  qui  le  fera  jouir  de  ce  qui 
sera  après  lui  ? 

Chap.  ÏV.  'J'ai  considéré  ensuite 
toutes  les  oppressions  qui  se  commet- 
tent sous  le  soleil  ;  et  voici,  les  oppri- 
més sont  dans  les  larmes,  et  personne 
qui  les  console  !  ils  sont  en  butte  à  la 
violence  de  leurs  oppresseurs,  et  per- 
sonne qui  les  console!  -Et  j'ai  trouvé 
les  morts  qui  sont  déjà  morts  plus 
heureux  que  les  vivants  qui  sont  en- 
core vivants,  ^ct  plus  heureux  que  les 
uns  et  les  autres  celui  qui  n'a  point 
encore  existé  et  qui  n'a  pas  vu  les 
mauvaises  actions  qui  se  commettent 
sous  le  soleil. 

''J'ai  vu  que  tout  travail  et  toute  ha- 
bileté dans  le  travail  n'est  que  jalousie 


temps  pour  parler;  ^un  temps  pour 
aimer,  et  un  temps  pour  haïr  ;  un  temps 
pour  laguerre,  et  un  temps  pour  la  paix. 

'Quel  avantage  celui  qui  travaille  re- 
tire-t-il  de  sa  peine?  "*J'ai  vu  à  quelle 
occupation  Dieu  soumet  les  fils  de 
l'homme.  "  Il  fait  toute  chose  belle  en 
son  temps  ;  même  il  a  mis  dans  leur 
cœur  la  pensée  de  l'éternité,  bien  que 
l'homme  ne  puisse  pas  saisir  l'œuvre 
que  Dieu  fait,  du  commencement  jus- 
qu'à la  fin.  '-J'ai  reconnu  qu'il  n'y  a 
de  bonheur  pour  eux  qu'à  se  réjouir 
et  à  se  donner  du  bien-être  pendant 
leur  vie;  "mais  que,  si  un  homme 
mange  et  boit  et  jouit  du  bien-être  au 
milieu  de  tout  son  travail,  c'est  là  un 
don  de  Dieu.  '''J'ai  reconnu  que  tout 
ce  que  Dieu  fait  durera  toujours,  qu'il 
n'y  a  rien  à  y  ajouter  et  rien  à  en  re- 
trancher, et  que  Dieu  agit  ainsi  afin  de  l'homme  à  l'égard  de  son  prochain, 
qu'on  le  craigne.  '^Ce  qui  est  a  déjà 
été,  et  ce  qui  sera  a  déjà  été,  et  Dieu 
ramène  ce  qui  est  passé. 

'*J'ai  encore  vu  sous  le  soleil  qu'au 
lieu  établi  pour  juger  il  y  a  de  la 
méchanceté,  et  qu'au  lieu  établi  pour 
la  justice  il  y  a  de  la  méchanceté. 
"J'ai  dit  en  mon  cœur  :  Dieu  jugera 
le  juste  et  le  méchant;  car  il  y  a  là 
un  temps  pour  toute  chose  et  pour 
toute  œuvre.  '*J'ai  dit  en  mon  cœur, 
au  sujet  des  fils  de  l'homme,  que  Dieu 
les  éprouverait,  et  qu'eux-mêmes  ver- 
raient qu'ils  ne  sont  que  des  bêtes. 
"Car  le  sort  des  fils  de  l'homme  et 
celui  de  la  bête  est  pour  eux  un  même 
sort;  comme  meurt  l'un,  ainsi  meurt 
l'autre,  ils  ont  tous  un  même  souftle, 
et  la  supériorité  de  l'homme  sur  la 
bête  est  nulle;  car  tout  est  vanité. 
-"Tout  va  dans  un  même  lieu  ;  tout  a  été 


C'est  encoi'e  là  une  vanité  et  la  pour- 
suite du  vent. 

^L'insensé  se  croise  les  mains,  et 
mange  sa  propre  chair.  ^ Mieux  vaut 
une  main  pleine  avec  repos,  que  les 
deux  mains  pleines  avec  travail  et 
poursuite  du  vent. 

'J'ai  considéré  une  autre  vanité  sous 
le  soleil,  n'el  homme  est  seul  et  sans 
personne  qui  lui  tienne  de  près,  il  n'a 
ni  fils  ni  frère,  et  pourtant  son  travail 
n'a  point  de  fin  et  ses  yeux  ne  sont  ja- 
mais rassasiés  de  richesses.  Pour  qui 
donc  est-ce  que  je  travaille,  et  que  je 
prive  mon  âme  de  jouissances?  C'est 
encore  là  une  vanité  et  une  chose 
mauvaise. 

"Deux  valent  mieux  qu'un,  parce 
qu'ils  retirent  un  bon  salaire  de  leur 
travail.  '"Car,  s'ils  tombent,  l'un  re- 
lève son  compagnon  ;  mais  malheur  à 


fait  de  la  poussière,  et  tout  retourne  celui  qui  est  seul  et  qui  tombe,  sans 

à  la  poussière.  *'Qui  sait  si  le  souffle  avoir  un  second  pour  le  relever!  "De 

des  fds  de  l'homme  monte  en  haut,  même,  si  deux  couchent  ensemble,  ils 

et  si  le  souffle  de  la  bête  descend  en  auront  chaud  ;  mais  celui  qui  est  seul, 

bas  dans  la  terre  ?  --  Et  j'ai  vu  qu'il  n'y  comment  aura-t-il  chaud  ?  '"-  Et  si  quel- 

a  rien  de  mieux  pour  l'homme  que  de  qu'un  est  plus  fort  qu'un  seul,  les  deux 

814 


ECCLESIASTE. 


Chap.  i,  13-5, 18. 


peuvent  lui  résister  ;  et  la  corde  à  trois 
fils  ne  se  rompt  pas  facilement. 

'^Mieux  vaut  un  enfant  pauvre  et 
sage  qu'un  roi  vieux  et  insensé  qui  ne 
sait  plus  écouter  les  avis  ;  '*car  il  peut 
sortir  de  prison  pour  régner,  et  même 
être  né  pauvre  dans  son  royaume. 
'^J'ai  vu  tous  les  vivants  qui  marchent 
sous  le  soleil  entourer  l'enfant  qui  de- 
vait succéder  au  roi  et  régner  à  sa 
place.  "11  n'y  avait  point  de  fin  à  tout 
ve  peuj^le,  à  tous  ceux  à  la  tête  des- 
(juels  il  était.  Et  toutefois,  ceux  qui 
viendront  après  ne  se  réjouiront  pas  à 
son  sujet.  Car  c'est  encore  là  une  va- 
nité et  la  poursuite  du  vent. 

"Prends  garde  à  ton  j)ied,  lorsque 
lu  entres  dans  la  maison  de  Dieu,  et 
approche-toi  pour  écouter,  plutôt  que 
pour  offrir  le  sacrifice  des  insensés  ; 
car  ils  ne  savent  pas  qu'ils  font  mal. 

Chap.  y.  '  Ne  te  presse  pas  d'ou- 
vrir la  bouche,  et  (pie  ton  cœur  ne  se 
hâte  jias  d'exjirimer  une  parole  devant 
Dieu;  car  Dieu  est  au  ciel,  et  toi  sur 
la  terre  :  que  tes  paroles  soient  donc 
])eu  nombreuses.  -Car,  si  les  songes 
naissent  de  la  multitude  des  occupa- 
tions, la  voix  de  l'insensé  se  fait  en- 
tendre dans  la  multitude  des  paroles. 

^Lorsfpie  tu  as  fait  un  vœu  à  Dieu, 
ne  tarde  pas  à  l'accomplir,  car  il  n'aime 
pas  les  insensés  :  accomplis  le  vœu 
que  tu  as  fait.  •'Mieux  vaut  pour  toi 
ne  point  faire  de  vœu,  que  d'en  faire 
un  et  de  ne  pas  l'accomplir.  ^Ne  per- 
mets ])as  à  ta  bouche  de  faire  pécher 
ta  chair,  et  ne  dis  pas  en  présence  de 
l'envoyé"  que  c'est  une  inadvertance. 
Pourquoi  Dieu  s'irriterait-il  de  tes  pa- 
roles, et  détruirait-il  l'ouvrage  de  tes 
mains?  '^Car,  s'il  y  a  des  vanités  dans 
la  multitude  des  songes,  il  y  en  a  aussi 
dans  beaucou])de  paroles  ;  c'est  pour- 
<pioi,  crains  Dieu. 

'Si  tu  vois  dans  une  province  le  pau- 

<i .  L'ent'iye,  1  envoyé  de  Dieu,  le  prêtre. 


vre  opprimé  et  la  violation  du  droit  et 
de  la  justice,  ne  t'en  étonne  point; 
car  un  homme  élevé  est  placé  sous  la 
surveillance  d'un  autre  plus  élevé,  et 
au-dessus  d'eux  il  en  est  de  plus  éle- 
vés encore.  **Un  avantage  pour  le  pays 
à  tous  égards,  c'est  un  roi  honoré  du 

pays- 

H^elui  qui  aime  l'argent  n'est  pas 
rassasié  par  l'argent,  et  celui  qui  aime 
les  richesses  n'en  ])rofite  pas.  C'est 
encore  là  une  vanité.  '"Quand  le  bien 
abonde ,  ceux  qui  le  mangent  abon- 
dent ;  et  quel  avantage  en  revient-il  à 
son  possesseur,  sinon  qu'il  le  voit  de 
ses  yeux?  "Le  sommeil  du  travailleur 
est  doux,  qu'il  ait  peu  ou  beaucoup  à 
manger;  mais  le  rassasiement  du  ri- 
che ne  le  laisse  pas  dormir. 

'*I1  est  un  mal  grave  que  j'ai  vu  sous 
le  soleil  :  des  richesses  conservées, 
pour  son  malheur,  jiar  celui  qui  les 
possède.  ''Ces  richesses  se  perdent 
par  quelque  événement  fâcheux  ;  il  a 
engendré  un  fils,  et  il  ne  reste  rien 
entre  ses  mains.  "Comme  il  est  sorti 
du  ventre  de  sa  mère,  il  s'en  retourne 
nu  ainsi  qu'il  était  venu,  et  pour  son 
travail  il  n'emporte  rien  qu'il  puisse 
prendre  dans  sa  main.  '^C'est  encore 
là  un  mal  grave.  Il  s'en  va  comme 
il  était  venu  ;  et  quel  avantage  lui  re- 
vient-il d'avoir  travaillé  ])our  du  vent? 
"'De  plus,  toute  sa  vie  il  mange  dans 
les  ténèbres,  et  il  a  beaucoup  de  cha- 
grin, de  maux  et  d'irritation. 

"\'oici  ce  que  j'ai  vu  :  c'est  pour 
l'homme  une  chose  bonne  et  belle  de 
manger  et  de  boire,  et  de  jouir  du 
bien-être  au  milieu  de  tout  le  travail 
qu'il  fait  sous  le  soleil,  ])endant  le 
nombre  des  jours  de  vie  que  Dieu  lui 
a  donnés  ;  car  c'est  là  sa  part.  'SMais, 
si  Dieu  a  donné  à  un  homme  des  ri- 
chesses et  des  biens,  s'il  l'a  rendu 
maître  d'en  manger,  d'en  prendre  sa 
part,  et  de  se  réjouir  au  milieu  de  son 


8H 


Chnp.  5, 19-7, 15 


ECGLESIASTE. 


travail,  c'est  là  un  don  de  Dieu.  ''^Car 
il  ne  se  souviendra  pas  beaucoup  des 
jours  de  sa  vie,  parce  que  Dieu  répand 
la  joie  dans  son  cœur. 

Chap.  TY.  '  Il  est  un  mal  que  j'ai 
vu  sous  le  soleil ,  et  qui  est  fréquent 
parmi  les  hommes.  -11  y  a  tel  homme 
à  qui  Dieu  a  donné  des  richesses,  des 
biens,  et  de  la  gloire,  et  qui  ne  man- 
que pour  son  âme  de  rien  de  ce  qu'il 
désire ,  mais  que  Dieu  ne  laisse  pas 
maître  d'en  jouir,  car  c'est  un  étran- 
ger qui  en  jouira.  C'est  là  une  vanité 
et  un  mal  grave.  ^ Quand  un  homme 
aurait  cent  fds,  vivrait  un  grand  nom- 


dire  à  l'homme  ce  qui  sera  après  lui 
sous  le  soleil  ? 

Chap.  VII.  'Une  bonne  réputation 
vaut  mieux  que  le  bon  parfum,  et  le 
jour  de  la  mort  que  le  jour  de  la  nais- 
sance. "Mieux  vaut  aller  dans  une  mai- 
son de  deuil  que  d'aller  dans  une 
maison  de  festin  ;  car  c'est  là  la  fin  de 
tout  homme,  et  celui  qui  vit  prend  la 
chose  à  cœur.  ^Mieux  vaut  le  chagrin 
que  le  rire  ;  car  avec  un  visage  triste 
le  cœur  peut  être  content.  ^Le  cœur 
des  sages  est  dans  la  maison  de  deuil, 
et  le  cœur  des  insensés  dans  la  mai- 
son de  joie.  ^Mieux  vaut  entendre  la 


bre  d'années,  et  que  les  jours  de  ses      réprimande  du  sage  c[ue  d'entendre  le 


années  se  multiplieraient,  si  son  âme 
ne  s'est  point  rassasiée  de  bonheur, 
et  si  de  plus  il  n'a  point  de  sépulture, 
je  dis  qu'un  avorton  est  plus  heureux 
que  lui.  *Car  il  est  venu  en  vain,  il 
s'en  va  dans  les  ténèbres,  et  son  nom 
reste  couvert  de  ténèbres  ;  ^il  n'a  point 
A'u,  il  n'a  point  connu  le  soleil  ;  il  a 
plus  •  de  repos  que  cet  homme.  ^Et 
quand  celui-ci  vivrait  deux  fois  mille 
ans,  sans  jouir  du  bonheur,  tout  ne 
va-t-il  pas  dans  un  même  lieu 


chant  des  insensés.  *Car  comme  le 
bruit  des  épines  sous  la  chaudière, 
ainsi  est  le  rire  des  insensés.  C'est 
encore  là  une  vanité.  "L'ojipression 
rend  insensé  le  sage,  et  les  présents 
corrompent  le  cœur. 

'^Mieuxvaut  la  fin  d'une  chose  que 
son  commencement;  mieux  vaut  un 
esprit  patient  qu'un  esprit  hautain. 
^Ne  te  hâte  pas  en  ton  esprit  de  t'irri- 
ter,  car  l'irritation  repose  dans  le  sein 
des  insensés.  '"Ne  dis  pas  :  D'où  vient 
'Tout  le  travail  de  l'homme  est  pour     que  les  jours  passés  étaient  meilleurs 


sa  bouche,  et  cependant  ses  désirs  ne 
sont  jamais  satisfaits.  ^Car  quel  avan- 


tage 


le  sage  a-t-il 


sur  1  insensé.''  quel 
avantage  a  le  malheureux  qui  sait  se 
conduire  en  présence  des  vivants  ?^Ce 
que  les  yeux  voient  est  préférable  à 
l'agitation  des  désirs  :  c'est  encore  là 
une  vanité  et  la  poursuite  du  vent. 
"Ce  qui  existe  a  déjà  été  appelé  par 
son  nom  ;  et  l'on  sait  que  celui  qui  est 
homme  ne  peut  contester  avec  un 
plus  fort  que  lui.  "S'il  y  a  beaucoup 
de  choses,  il  y  a  beaucoup  de  vanités  : 
(juel  avantage  en  revient-il  à  l'homme  ? 
'-Car  qui  sait  ce  qui  est  bon  pour 
l'homme  dans  la  vie,  pendant  le  nom- 


que  ceux-ci  ?  Car  ce  n'est  point  par  sa- 
gesse que  tu  demandes  cela.  "La  sa- 
gesse vaut  autant  qu'un  héritage,  et 
même  ])lus  pour  ceux  qui  voient  le  so- 
leil. '-Car  à  l'ombre  de  la  sagesse  on 
est  abrité  comme  à  l'ombre  de  l'ar- 
gent ;  mais  un  avantage  de  la  science, 
c'est  que  la  sagesse  fait  vivre  ceux  qui 
la  possèdent.  '^Regarde  l'œuvre  de 
Dieu  :  qui  pourra  redresser  ce  qu'il  a 
courbé  ?  '*Au  jour  du  bonheur,  sois 
heureux,  et  au  jour  du  malheur,  rétlé- 
cliis  :  Dieu  a  fait  l'un  comme  l'autre, 
afin  que  riionime  ne  découvre  en  rien 
ce  qui  sera  après  lui. 

'U'ai  vu  tout  cela  pendant  les  jours 


bre  des  jours  de  sa  vie  de  vanité,  qu'il      de  ma  vanité.  H  y  a  tel  juste  qui  périt 
passe  comme  une  ombre?  Et  qui  peut      dans  sa  justice,  et  il  y  a  tel  méchant 

816 


qui  prolonge  son  existence  dans  sa 
niéelianccté.  '^Ne  sois  pas  juste  à  l'ex- 
cès, et  ne  te  montre  pas  trop  sage  : 
pourquoi  te  détruirais-tu  ?  '"Ne  sois 
pas  méchant  à  l'excès,  et  ne  sois  pas 
insensé  :  pourquoi  mourrais-tu  avant 
ton  temps  ?  "'Il  est  bon  que  tu  retien- 
nes ceci,  et  que  tu  ne  négliges  point 
cela  ;  car  celui  qui  craint  Dieu  échappe 
à  toutes  ces  choses.  '^La  sagesse  rend 
le  sage  plus  fort  que  dix  chefs  qui  sont 
dans  une  ville.  -"Non,  il  n'y  a  sur  la 
terre  point  d'homme  juste  qui  fasse  le 
bien  et  qui  ne  pèche  jamais.  -'Ne  fais 
donc  pas  attention  à  toutes  les  paroles 
(pion  dit,  de  peur  que  tu  n'entendes 
ton  serviteur  te  maudire;  --car  ton 
cœur  a  senti  bien  des  fois  que  tu  as 
toi-même  maudit  les  autres. 

-■'J'ai  éprouvé  tout  cela  par  la  sa- 
gesse. J'ai  dit  :  Je  serai  sage.  Et  la 
sagesse  est  restée  loin  de  moi.  -*Ce  qui 
est  loin,  ce  <jui  est  profond,  profond, 
([ui  peut  l'atteindre  ?  ^^Je  me  suis  ap- 
plicpié  dans  mon  cœur  à  connaître,  à 
sonder,  et  à  chercher  la  sagesse  et  la 
raison  des  choses,  et  à  connaître  la 
folie  de  la  méchanceté  et  la  stupidité 
de  la  sottise.  -*  Et  j'ai  trouvé  plus  amère 
(|ue  la  mort  la  femme  dont  le  cœur  est 
un  piège  et  un  fdet,  et  dont  les  mains 
sont  des  liens;  celui  qui  est  agréable 
à  Dieu  lui  échappe,  mais  le  pécheur 
est  piis  par  elle.  -"Voici  ce  que  j'ai 
trouvé,  dit  l'Ecclésiaste,  en  exami- 
nant les  choses  une  à  une  pour  en  sai- 
sir la  raison  ;  ^^voici  ce  que  mon  àme 
cherche  encore,  et  que  je  n'ai  point 
trouvé.  J'ai  trouvé  un  homme  entre 
mille  ;  mais  je  n'ai  pas  trouvé  une 
femmeentre  elles  toutes.  -^Seulement, 
voici  ce  cpie  j'ai  trouvé,  c'est  (|ue  Dieu 
a  fait  les  hommes  droits  ;  mais  ils  ont 
cherché  beaucoup  de  détours. 

Cliiip.  y  m.  'Oui  est  comme  le 
sage,  et  qui  connaît  l'explication  des 


ECCLESIASTE.  Chnp.  7,u.-S,n. 

briller  son  visage,  et  la  sévérité  de  sa 


choses  ?  La  sagesse  d'un  homme  fait 


face  est  changée. 

*Je  te  dis  :  Observe  les  ordres  du 
roi,  et  cela  à  cause  du  serment  fait  à 
Dieu.  ^Ne  te  hâte  pas  de  t'éloigncr  de 
lui,  et  ne  persiste  pas  dans  une  chose 
mauvaise  :  car  il  peut  faire  tout  ce  ([ui 
lui  plaît,  ■'parce  que  la  parole  du  roi 
est  puissante  ;  et  qui  lui  dira  :  Que 
fais-tu  ?^  Celui  qui  observe  le  comman- 
dement ne  connaît  point  de  chose  mau- 
vaise, et  le  cœur  du  sage  connaît  le 
temps  et  le  jugement.  ''Car  il  y  a  pour 
toute  chose  un  temps  et  un  jugement, 
quand  le  malheur  accable  l'homme. 
".Mais  il  ne  sait  point  ce  qui  arrivera, 
et  qui  lui  dira  comment  cela  arrivera  ? 
"L'homme  n'est  pas  maître  de  son 
souille  pour  pouvoir  le  retenir,  et  il 
n'a  aucune  puissance  sur  le  jour  de  la 
mort  ;  il  n'y  a  point  de  délivrance 
dans  ce  combat,  et  la  méchanceté  ne 
saurait  sauver  les  méchants. 

'•'J'ai  vu  tout  cela,  et  j'ai  appli(|ué 
mon  cœur  à  tout  ce  qui  se  fait  sous  le 
soleil.  11  y  a  un  temps  où  Ihomme  do- 
mine sur  l'homme  pour  le  rendre  mal- 
heureux. '"Alors  j'ai  vu  des  méchants 
recevoir  la  sépulture  et  entrer  dans 
leur  repos,  et  ceux  qui.  avaient  agi 
avec  droiture  s'en  aller  loin  du  lieu 
saint  et  être  oubliés  dans  la  ville.  C'est 
encore  là  une  vanité.  "  Pai'ce  qu'une 
sentence  contre  les  mauvaises  actions 
ne  s'exécute  pas  promptement,  le  cœmr 
des  fils  de  l'homme  se  rem])lit  en  eux 
du  désir  de  faire  le  mal.  '^Cependant, 
(|uoique  le  pécheur  fasse  cent  fois  le 
mal  et  qu'il  y  persévère  longtemps,  je 
sais  aussi  que  le  bonheur  est  pour 
ceux  qui  craignent  Dieu,  parce  (ju'ils 
ont  de  la  crainte  devant  lui.  '''Mais  le 
bonheur  n'est  pas  pour  le  méchant,  et 
il  ne  prolongera  point  ses  jours,  pas 
plus  que  l'ombre,  parce  qu'il  n'a  |)as 
de  la  crainte  devant  Dieu. 

'■'Il  est  une  vanité  <pii  a  lieu  sur  la 
leire  :  c'est  (ju'il  y  a  des  justes  au.\- 


817 


Chap.  8, 15-9, 16. 
;ls  il  a 


ECCLESIASTE. 


quels  11  arrive  selon  l'œuvre  des  mé- 
chants, et  des  méchants  auxquels  il 

arrive  selon  l'œuvre  des  justes.  Je  dis 

que  c'est  encore  là  une  vanité.  '^J'ai 

donc  loué  la  joie,  parce  qu'il  n'y  a  de 

bonheur  pour  l'homme  sous  le  soleil 

qu'à  manger  et  à  boire  et  à  se  réjouir  ; 

c'est  là  ce  qui  doit  l'accompagner  au 

milieu  de  son  travail,  pendant  les  jours      temps  Dieu  prend  plaisir  à  ce  c{ue  tu 

de  vie  que  Dieu  lui  donne  sous  le  soleil,  fais.  *Qu'en  tout  temps  tes  vêtements 
'^Lorsque  j'ai  appliqué  mon  cœur  à  soient  blancs,  et  que  l'huile  ne  man- 
que point  sur  ta  tête.  Mouis  de  la  vie 
avec  la  femme  que  tu  aimes,  pendant 
tous  les  jours  de  ta  vie  de  vanité,  que 


savent  rien,  et  il  n'y  a  pour  eux  plus 
de  salaire,  puisque  leur  mémoire  est 
oubliée.  ^Et  leur  amour,  et  leur  haine, 
et  leur  envie,  ont  déjà  péri  ;  et  ils  n'au- 
ront plus  jamais  aucune  part  à  tout  ce 
qui  se  fait  sous  le  soleil. 

'Va,   mange  avec  joie  ton  pain,  et 
bois  gaiement  ton  vin  ;  car  dès  long- 


connaître   la  sagesse  et  à  considérer 


]es  choses  qui  se  passent  sur  la  terre, 
—  car  les  yeux  de  l'homme  ne  goûtent 
le  sommeil  ni  jour  ni  nuit,  —  *'j'îii  '^u 
toute  l'œuvre  de  Dieu,  j'ai  vu  que 
l'homme  ne  peut  pas  trouver  ce  qui  se 
fait  sous  le  soleil  ;  il  a  beau  se  fatiguer 
à  chercher,  il  ne  trouve  pas  ;  et  même 
si  le  sage  veut  connaître,  il  ne  peut 
pas  trouver. 

Chap.  IX.  'Oui,  j'ai  appliqué  mon 
cœur  à  tout  cela,  j'ai  fait  de  tout  cela 
l'objet  de  mon  examen,  et  j'ai  vu  que 
les  justes  et  les  sages,  et  leurs  travaux, 
sont  dans  la  main  de  Dieu,  et  l'amour 
aussi  bien  que  la  haine  ;  les  hommes 
ne  savent  rien  :  tout  est  devant  eux. 
-Tout  arrive  également  à  tous  :  même 
sort  pour  le  juste  et  pour  le  méchant, 
pour  celui  qui  est  bon  et  pur  et  pour 
celui  (jui  est  impur,  pour  celui  qui  sa- 
crifie et  pour  celui  qui  ne  sacrifie  pas  ; 
il  en  est  du  bon  comme  du  pécheur, 
de  celui  qui  jure  comme  de  celui  f[ui 
craint  de  jurer.  ''Ceci  est  un  mal  [)arnii 
tout  ce  qui  se  fait  sous  le  soleil,  c'est 
qu'il  y  a  pour  tous  un  même  sort  ;  aussi 
le  cœur  des  fils  de  l'homme  est  plein 
de  méchanceté,  et  la  folie  est  dans 
leur  cœur  pendant  leur  vie;  après 
quoi,  ils  vont  chez  les  morts.  Car,  qui 
est  excepté?  ^Pour  tous  ceux  qui  vi- 
vent il  y  a  de  l'espérance  ;  et  même  un 
chien  vivant  vaut  mieux  qu'un  lion 
mort.  ^Les  vivants,  en  effet,  savent 
qu'ils   mourront;   mais   les  morts  ne 


Dieu  t'a  donnés  sous  le  soleil,  pendant 
tous  les  jours  de  ta  vanité  ;  car  c'est  ta 
part  dans  la  vie,  au  milieu  de  ton  tra- 
vail que  tu  fais  sous  le  soleil.  '"Tout 
ce  que  ta  main  trouve  à  faire  avec  ta 
force,  fais-le  ;  car  il  n'y  a  ni  œuvre,  ni 
pensée,  ni  science,  ni  sagesse,  dans  le 
séjour  des  morts,  où  tu  vas. 

"J'ai  encore  vu  sous  le  soleil  que  la 
course  n'est  point  aux  agiles  ni  la 
guerre  aux  vaillants,  ni  le  pain  aux 
sages,  ni  la  richesse  aux  intelligents, 
ni  la  faveur  aux  savants;  car  tout  dé- 
pend pour  eux  du  temps  et  des  cir- 
constances. '-L'homme  ne  connaît  pas 
non  plus  son  heure,  pareil  aux  pois- 
sons qui  sont  pris  au  filet  fatal,  et  aux 
oiseaux  qui  sont  pris  au  piège  ;  comme 
eux,  les  fils  de  l'homme  sont  enlacés 
au  temps  du  malheur,  lorsqu'il  tombe 
sur  eux  tout  à  coup. 

'■'J'ai  aussi  vu  sous  le  soleil  ce  trait 
d'une  sagesse  (jui  m'a  paru  grande. 
'■'Il  y  avait  une  petite  ville,  avec  peu 
d'hommes  dans  son  sein  ;  un  roi  puis- 
sant marcha  sur  elle,  l'investit,  et  éleva 
contre  elle  de  grands  forts.  '^11  s'y 
trouvait  un  homme  pauvre  et  sage, 
(jui  sauva  la  ville  par  sa  sagesse.  Et 
personne  ne  s'est  souvenu  de  cet  hom- 
me pauvre. 

'^Et  j'ai  dit  :  La  sagesse  vaut  mieux 
que  la  force.  Cependant  la  sagesse  du 


818 


ECCLESIASTE. 


Chap.  0,11-11,1. 


pauvre  est  méprisée,  et  ses  paroles  ne 
sont  ]>as  écoutées.  "Les  paroles  des 
sages  tranquillement  écoutées  valent 
mieux  que  les  cris  de  celui  qui  domine 
parmi  les  insensés.  "'La  sagesse  vaut 
mieux  que  les  instruments  de  guerre  ; 
mais  un  seul  pécheur  détruit  beaucoup 
de  bien. 

Chap.  X.  'Les  mouches  moites 
infectent  et  font  fermenter  riiuile  du 
parfumeur;  un  peu  de  folie  Femporte 
sur  la  sagesse  et  sur  la  gloire.  -Le 
cœur  du  sage  est  à  sa  droite,  et  le  cœur 
de  l'insensé  à  sa  gauche,  -^(^uand  l'in- 
sensé marche  dans  un  chemin,  le  sens 
lui  manque,  et  il  dit  de  chacun  :  Voilà 
un  fou  !  ■'Si  l'esprit  de  celui  qui  do- 
mine s'élève  contre  toi,  ne  quitte  point 
ta  place  ;  car  le  calme  prévient  de 
grands  jiéchés. 

=  11  est  un  mal  que  j'ai  vu  sous  le  so- 
leil, comme  une  erreur  provenant  de 
celui  qui  gouverne  :  *la  folie  occupe 
des  postes  très  élevés,  et  des  riches 
sont  assis  dans  l'abaissement.  '.J'ai  vu 
des  esclaves  sur  des  chevaux,  et  des 
princes  mai'chant  sur  terre  comme  des 
esclaves. 

''Celui  qui  creuse  une  fosse  y  tom- 
bera, et  celui  qui  renverse  une  muraille 
sera  mordu  par  un  serpent.  'Celui  qui 
remue  des  pierres  en  sera  blessé,  et 
celui  qui  fend  du  bois  en  éprouvera 
du  danger.  '"S'il  a  émoussé  le  fer,  et 
s'il  n'en  a  pas  aiguisé  le  tranchant,  il 
devra  redoubler  de  force  ;  mais  la  sa- 
gesse a  l'avantage  du  succès. 

"Si  le  serpent  mord  faute  d'enchan- 
tement, il  n'j'  a  point  d'avantage  pour 
l'enchanteur". 

'-Les  paroles  de  la  bouche  du  sage 
sont  pleines  de  grâce  ;  mais  les  lèvres 
de  l'insensé  causent  sa  perte.  '^Le 
commencement  des  pai-olesdesa  bou- 
che est  folie,  et  la  fin  de  son  discours 
est  une   méchante    folie.    '^L'insensé 


multiplie  les  paroles.  L'homme  ne  sait 
point  ce  qui  arrivera,  et  qui  lui  dira  ce 
qui  sera  après  lui  ?  '^Le  travail  de  l'in- 
sensé le  fatigue,  parce  qu'il  ne  sait  pas 
aller  à  la  ville. 

'* Malheur  à  toi,  pays,  dont  le  roi  est 
un  enfant,  et  dont  les  princes  man- 
gent dès  le  matin  !  ''Heureux  toi,  pays, 
dont  le  roi  est  de  race  illustre,  et  dont 
les  princes  mangent  au  temps  conve- 
nable, pour  soutenir  leurs  forces,  et 
non  pour  se  livrera  la  boisson  !  '"Quand 
les  mains  sont  paresseuses,  la  char- 
pente s'affaisse  ;  et  quand  les  mains 
sont  lâches,  la  maison  a  des  gouttières. 
"On  fait  des  repas  pour  se  divertir,  le 
vin  rend  la  vie  joyeuse,  et  l'argent  ré- 
pond à  tout. 

-"Ne  maudis  pas  le  roi,  même  dans 
ta  pensée,  et  ne  maudis  pas  le  riche 
dans  la  chambre  où  tu  couches  ;  car 
l'oiseau  du  ciel  emporterait  ta  voix, 
l'animal  ailé  publierait  tes  paroles. 

Chap.  XI.  'Jette  ton  pain  sur  la 
face  des  eaux,  car  avec  le  temps  tu  le 
retrouA'eras  ;  -donnes-en  une  part  à 
sept  et  même  à  huit,  car  tu  ne  sais  pas 
quel  malheur  peut  arriver  sur  la  terre. 
^Quand  les  nuages  sont  piciiisdc  |)luie, 
ils  la  répandent  sur  la  terre;  et  si  un 
arbre  tombe,  au  midi  ou  au  nord,  il 
reste  à  la  place  où  il  est  tombé.  ''Celui 
qui  observe  le  vent  ne  sèmera  point, 
et  celui  qui  regarde  les  nuages  ne 
moissonnera  point.  'Comme  tu  ne  sais 
])as  quel  est  le  chemin  du  vent,  ni  com- 
ment se  forment  les  os  dans  le  ventre 
de  la  femme  enceinte,  tu  ne  connais 
pas  non  plus  l'œuvre  de  Dieu  qui  fait 
tout.  *Dès  le  matin  sème  ta  semence 
et  le  soir  ne  laisse  pas  reposer  ta 
main  ;  car  tu  ne  sais  pointée  qui  réus- 
sira, ceci  ou  cela,  ou  si  l'un  et  l'autre 
sont  également  bons. 

"La  lumière  est  douce,  et  il  est 
agréable   aux  yeux  de  voir  le  soleil. 


a.  J.' enchanteur,   hêb.   celui  qui  [inssètle  une  langue. 


819 


Chap.  n,s-l2, 


16. 


ECCLESIASTE. 


*Si  donc  un  homme  vit  beaucoup  d'an- 
nées, qu'il  se  réjouisse  pendant  toutes 
ces  années,  et  qu'il  pense  aux  jours  de 
ténèbres  qui  seront  nombreux  ;  tout 
ce  qui  arrivera  est  vanité. 

Chap.  XII.  'Jeune  homme,  ré- 
jouis-toi dans  ta  jeunesse,  livre  ton 
cœur  à  la  joie  pendant  les  jours  de  ta 
jeunesse  ,  marche  dans  les  voies  de 
ton  cœur  et  selon  les  regards  de  tes 
yeux;  mais  sache  f[ue  pour  tout  cela 
Dieu  t'appellera  en  jugement.  -Bannis 
de  ton  cœur  le  chagrin,  et  éloigne  le 
mal  de  ton  corps;  car  la  jeunesse  et 
l'aurore  sont  vanité.  ^Mais  souviens- 
toi  de  ton  créateur  pendant  les  jours 
de  ta  jeunesse,  avant  que  les  jours 
mauvais  arrivent  et  que  les  années 
s'approchent  où  lu  diras  :  Je  n'y  ]:)rends 
point  de  plaisir;  *avant  que  s'obscur- 
cissent le  soleil  et  la  lumière,  la  lune 
et  les  étoiles,  et  que  les  nuages  revien- 
nent après  la  pluie,  Hemps  où  les  gar- 
diens de  la  maison  tremblent,  où  les 
hommes  forts  se  coUrbcnt,  où  celles 
qui  moulent  s'arrêtent  parce  qu'elles 
sont  diminuées,  où  ceux  qui  regar- 
dent par  les  fenêtres  sont  obscurcis, 
''où  les  deux  battants  de  la  porte  se 
ferment  sur  la  rue  quand  s'abaisse  le 
bruit  de  la  meule,  où  l'on  se  lève  au 
chant  de  l'oiseau,  où  s'affaiblissent 
toutes  les  filles  du  chant,  'où  l'on  re- 
doute ce  qui  est  élevé,  où  l'on  a  des 
terreurs  en  chemin,  où  l'amandier 
fleurit,  où   la   sauterelle  devient  pe- 


sante, et  où  la  câpre  n'a  plus  d'effet, 
car  l'homme  s'en  va  vers  sa  demeure 
éternelle,  et  les  pleureurs  parcourent 
les  rues;  ''avant  que  le  cordon  d'ar- 
gent se  détache ,  que  le  vase  d'or  se 
brise,  que  le  seau  se  rompe  sur  la 
source,  et  que  la  roue  se  casse  sur  la 
citerne;  '■'avant  que  la  poussière  re- 
tourne à  la  terre,  comme  elle  y  était, 
et  que  l'esprit  retourne  à  Dieu  qui  l'a 
donné. 

'"Vanité  des  vanités,  dit  l'Ecclé- 
siaste,  tout  est  vanité. 

"Outre  que  l'Ecclésiastefutun  sage, 
il  a  encore  enseigné  la  science  au  peu- 
ple, et  il  a  examiné,  sondé,  mis  en 
ordre  un  grand  nombre  de  sentences. 
'"-LEcclésiasle  s'est  efforcé  de  trouver 
des  paroles  agréables;  et  ce  qui  a  été 
écrit  avec  droiture,  ce  sont  des  paroles 
de  vérité.  '''Les  paroles  des  sages  sont 
comme  des  aiguillons  ;  et  rassemblées 
en  un  recueil  elles  sont  comme  des 
clous  plantés,  données  par  un  seul 
maître.  '''Du  reste,  mon  fds,  tire  ins- 
truction de  ces  choses;  on  ne  finirait 
pas,  si  l'on  voulait  faire  un  grand  nom- 
bre de  livres,  et  beaucoup  d'étude  est 
une  fatigue  pour  le  corps. 

'^Écoutons  la  fin  du  discours  :  crains 
Dieu  et  observe  ses  commandements. 
C'est  là  ce  que  doit  tout  homme.  '^Car 
Dieu  amènera  toute  œuvre  en  juge- 
ment, au  sujet  de  tout  ce  qui  est  caché, 
soit  bien,  soit  mal. 


LE  CANTIQUE  DES  CANTIQUES 


Chap.I.  ^Cantique  des  cantiques,  de  Salomon. 

-Qu'il  me  baise  des  baisers  de  sa  bouche  ! 
Car  ton  amour  vaut  mieux  que  le  vin, 
'Tes  parfums  ont  une  odeur  suave  ; 
Ton  nom  est  un  parfum  qui  se  répand  ; 
C'est  pourquoi  les  jeunes  filles  t'aiment. 
■•Entraîne-moi  après  toi  !  nous  courrons  ! 
Le  roi  m'introduit  dans  ses  appartements. 

Nous  nous  égaierons,  nous  nous  réjouirons  à  cause  de  toi  ; 
Nous  célébrerons  ton  amour  plus  que  le  vin. 
C'est  avec  raison  que  l'on  t'aiuic. 

''Je  suis  noire,  mais  je  suis  belle,  fdles  de  Jérusalem, 
Comme  les  tentes  de  Kédar,  comme  les  pavillons  de  Salomon. 
"Ne  prenez  pas  garde  à  mon  teint  noir  : 
C'est  le  soleil  qui  m'a  brûlée. 

Les  fds  de  ma  mère  se  sont  irrités  contre  moi, 
Ils  m'ont  faite  gardienne  des  vignes. 
^Ja  vigne,  à  moi,  je  ne  l'ai  pas  gardée. 

"Dis-moi,  ô  toi  que  mon  cœur  aime. 
Où  tu  fais  paître  tes  brebis, 
Où  tu  les  fais  reposer  à  midi  ; 

Car  pourquoi  serais-je  comme  une  égarée 
Près  des  troupeaux  de  tes  compagnons  ?  — 

*Si  tu  ne  le  sais  pas,  ô  la  plus  belle  des  femmes. 
Sors  sur  les  traces  des  brebis. 
Et  fais  paître  tes  chevreaux 
Près  des  demeures  des  bergers.  — 

"A  ma  jument  qu'on  attelle  aux  chars  de  Pharaon 
Je  te  compare,  ô  mon  amie. 

'"Tes  joues  sont  belles  au  milieu  des  colliers, 
Ton  cou  est  beau  au  milieu  des  rangées  de  perles. 

"Nous  te  ferons  des  colliers  d'or, 
Avec  des  points  d'argent.  — 

'-Tandis  que  le  roi  est  dans  son  entourage. 
Mon  nard  exhale  son  parfum. 

'"'Mon  bien-aimé  est  pour  moi  un  bouquet  de  myrrhe. 
Qui  repose  entre  mes  seins. 

'■•Mon  bien-aimé  est  pour  moi  une  grappe  de  troène 


Des  vignes  d'En-Guédi. 


821 


Chap.  1,1^-2,1'..  CANTIQUE  DES  CANTIQUES. 

'^Que  tu  es  belle,  mon  amie,  que  tu  es  belle  ! 
Tes  yeux  sont  des  colombes.  — 

''Que  tu  es  beau,  mon  bien-aimé,  que  tu  es  aimable  ! 
Notre  lit,  c'est  la  verdure.  — 

''Les  solives  de  nos  maisons  sont  des  cèdres. 
Nos  lambris  sont  des  cyprès.  — - 
Chap.  II.        '.Je  suis  un  narcisse  de  Saron, 
Un  lis  des  vallées.  — 

^ Comme  un  lis  au  milieu  des  épines, 
Telle  est  mon  amie  parmi  les  jeunes  fdles.  — 

^Comme  un  pommier  au  milieu  des  arbres  de  la  forêt. 
Tel  est  mon  bien-aimé  parmi  les  jeunes  hommes. 

J'ai  désiré  m'asseoir  à  son  ombre. 
Et  son  fruit  est  doux  à  mon  palais. 

''Il  m'a  fait  entrer  dans  la  maison  du  vin  ; 
Et  la  bannière  qu'il  déploie  sur  moi,  c'est  l'amour. 

^Soutenez-moi  avec  des  gâteaux  de  raisins. 
Fortifiez-moi  avec  des  pommes  ; 
.Car  je  suis  malade  d'amour. 

'*Que  sa  main  gauche  soit  sous  ma  tête. 
Et  que  sa  droite  m'embrasse  !  — 

"Je  vous  en  conjure,  filles  de  Jérusalem, 
Par  les  gazelles  et  les  biches  des  champs. 

Ne  réveillez  pas,  ne  réveillez  pas  l'amour, 
Avant  qu'elle  le  veuille.  — 

*  C'est  la  voix  de  mon  bien-aimé  ! 
Le  voici,  il  vient. 

Sautant  sur  les  montagnes. 
Bondissant  sur  les  collines. 

'Mon  bien-aimé  est  semblable  à  la  gazelle 
Ou  au  faon  des  biches. 

Le  voici,  il  est  derrière  notre  mur, 
Il  regarde  par  la  fenêtre, 
Il  regarde  par  le  treillis. 

'"Mon  bien-aimé  parle  et  me  dit  : 
Lève-toi,  mon  amie,  ma  belle,  et  viens  ! 

"Car  voici,  l'hiver  est  passé  ; 
La  pluie  a  cessé,  elle  s'en  est  allée. 
'-Les  fleurs  paraissent  sur  la  terre. 
Le  temps  de  chanter  est  arrivé, 

Et  la  voix  de  la  tourterelle  se  fait  entendre  dans  nos  campagnes. 
'"Le  figuier  embaume  ses  fruits. 
Et  les  vignes  en  fleur  exhalent  leur  parfum. 
Lève-toi,  mon  amie,  ma  belle,  et  viens  ! 

'■'Ma  colombe,  qui  te  tiens  dans  les  fentes  du  rocher, 
Qui  te  caches  dans  les  parois  escarpées. 


Fais-moi  voir  ta  figure. 


822 


CANTIQUE  DES  CANTIQUES.  Chap.  2,ir>-3, 

Fais-moi  entendre  ta  voix  ; 

Car  ta  voix  est  douée,  et  ta  figure  est  agréable. 
'^Prenez-nous  les  renards, 
Les  petits  renards  qui  ravagent  les  vignes  ; 
Car  nos  vignes  sont  en  fleur. 

'^Mon  bien-aimé  est  à  moi,  et  je  suis  à  lui  ; 
Il  fait  paître  son  troupeau  parmi  les  lis. 
'"Avant  (pie  le  jour  se  rafraîchisse, 
Et  que  les  ombres  fuient, 

Reviens  !...  sois  semblable,  mon  bien-ainié, 
A  la  gazelle  ou  au  faon  des  biches. 
Sur  les  montagnes  rpii  nous  séparent. 
Chap.  III.     'Sur  ma  couche,  pendant  les  nuits. 
J'ai  cherché  celui  que  mon  cœur  aime  ; 

Je  l'ai  cherché,  et  je  ne  l'ai  point  trouvé... 
-Je  me  lèverai,  et  je  ferai  le  tour  de  la  ville. 
Dans  les  rues  et  sur  les  places  ; 
Je  chercherai  celui  que  mon  coMir  aime... 
Je  l'ai  cherché,  et  je  ne  l'ai  point  trouvé. 

^Les  gardes  f[ui  font  la  ronde  dans  la  ville  m'ont  rencontrée  : 
Avez-vous  vu  celui  que  mon  cœur  aime  ? 
*A  peine  les  avais-je  passés. 
Que  j'ai  trouvé  celui  que  mon  cœur  aime  ; 

Je  l'ai  saisi,  et  je  ne  l'ai  point  lâché 
Jusc[u'à  ce  que  je  l'aie  amené  dans  la  maison  de  ma  mère. 
Dans  la  chambre  de  celle  cpii  m'a  conçue.  — 
^Je  vous  en  conjure,  filles  de  Jérusalem, 
Par  les  gazelles  et  les  biches  des  champs. 

Ne  réveillez  pas,  ne  réveillez  pas  l'amour. 
Avant  qu'elle  le  veuille.  — 

"Qui  est  celle  qui  monte  du  désert. 
Comme  des  colonnes  de  fumée, 

Au  milieu  des  vapeurs  de  myrrhe  et  d'encens 
Et  de  tous  les  aromates  des  marchanils  ?  — ■ 

'Voici  la  litière  de  Salomon, 
Et  autour  d'elle  soixante  vaillants  hommes. 
Des  plus  vaillants  d'Israël. 
''Tous  sont  armés  de  l'épée. 
Sont  exercés  au  combat  ; 

Chacun  porte  l'épée  sur  sa  hanche. 
En  vue  des  alarmes  nocturnes. 

'Le  roi  Salomon  s'est  fait  une  litière 
De  bois  du  Liban. 

'"11  en  a  fait  les  colonnes  d'argent. 
Le  dossier  d  or. 
Le  siège  de  pourpre  ; 

Au  milieu  est  une  broderie,  œuvre  d'amour 

823 


10. 


Chap.S,n-i,n.  CANTIQUE  DES  CANTIQUES. 

Des  filles  de  Jérusalem. 

"Sortez,  filles  de  Sion,  regardez 
Le  roi  Salomon, 

Avec  la  couronne  dont  sa  mère  l'a  couronné 
Le  jour  de  ses  fiançailles, 
Le  jour  de  la  joie  de  son  cœur.  — 
Chap.  I\ .      'Que  tu  es  belle,  mon  amie,  que  tu  es  belle  ! 
Tes  yeux  sont  des  colombes, 
Derrière  ton  voile. 
Tes  cheveux  sont  comme  un  troupeau  de  chèvres. 
Suspendues  aux  lianes  de  la  montagne  de  Galaad. 

-Tes  dents  sont  comme  un  troupeau  de  brebis  tondues, 
Qui  remontent  de  l'abreuvoir  ; 
Toutes  portent  des  jumeaux, 
Aucune  d'elles  n'est  stérile. 

^Tes  lèvres  sont  comme  un  fil  cramoisi, 
Et  ta  bouche  est  charmante  ; 

Ta  joue  est  comme  une  moitié  de  grenade. 
Derrière  ton  voile. 

''Ton  cou  est  comme  la  tour  de  David, 
Bâtie  pour  être  un  arsenal; 

MiUe  boucliers  y  sont  suspendus. 
Tous  les  boucliers  des  héros. 

^Tes  deux  seins  sont  comme  deux  faons, 
Comme  les  jumeaux  d'une  gazelle. 
Qui  paissent  au  milieu  des  lis. 

'*  Avant  que  le  jour  se  rafraîchisse, 
Et  que  les  ombres  fuient. 

J'irai  ta  la  montagne  de  la  myrrhe 
Et  à  la  colline  de  l'encens. 

"Tu  es  toute  belle,  mon  amie. 
Et  il  n'y  a  point  en  toi  de  défaut. 

*  Viens  avec  moi  du  Liban,  ma  fiancée, 
Viens  avec  moi  du  Liban  ! 

Regarde  du  sommet  de  l'Amana, 
Du  sommet  du  Senir  et  de  l'Ilermon, 
Des  tanières  des  lions. 
Des  montagnes  des  léopards. 

'■"Tu  me  ravis  le  cœur,  ma  sœur,  ma  fiancée. 
Tu  me  ravis  le  cœur  par  l'un  de  tes  regards, 
Par  l'un  des  colliers  de  ton  cou. 

'"Que  de  charmes  dans  ton  amour,  ma  sœur,  ma  fiancée  ! 
Comme  ton  amour  vaut  mieux  que  le  vin. 
Et  combien  tes  parfums  sont  plus  suaves  que  tous  les  aromates 
"Tes  lèvres  distillent  le  miel,  ma  fiancée; 
11  y  a  sous  ta  langue  du  miel  et  du  lait. 
Et  l'odeur  de  tes  vêtements  est  comme  l'odeur  du  Liban. 
'^Tu  es  un  jardin  fermé,  ma  sœur,  ma  fiancée, 

824 


CANTIQUE  DES  CANTIQUES.  Chap.  4,u-5.i 

Une  source  fermée,  une  fontaine  scellée. 

''Tes  jets  forment  un  jardin,  où  sont  des  grenadiers, 
Avec  les  fruits  les  plus  excellents. 
Les  troènes  avec  le  narJ  ; 

'■•Le  nard  et  le  safran,  le  roseau  aromatique  et  le  cinnamomc, 
Avec  tous  les  arbres  (|ui  donnent  l'encens; 

La  myrrhe  et  Taloès, 
Avec  tous  les  principaux  aromates  ; 

'^Une  fontaine  des  jardins. 
Une  source  d'eaux  vives. 
Des  ruisseaux  du  Liban. 

'^Lève-toi,  aquilon  !  viens,  autan  ! 
Soufflez  sur  mon  jardin,  et  que  les  parfums  s'en  exhalent  !  — 

Que  mon  bien-aimé  entre  dans  son  jardin. 
Et  qu'il  mange  de  ses  fruits  excellents  !  — 
Chap.    V.      'J'entre  dans  mon  jardin,  ma  sœur,  ma  fiancée; 
Je  cueille  ma  mvrrhe  avec  mes  aromates. 
Je  mange  mon  rayon  de  miel  avec  mon  miel. 
Je  bois  mon  vin  avec  mon  lait...  — 

Mangez,  amis,  buvez,  enivrez-vous  d'amour  !  — 

^J'étais  endormie,  mais  mon  cœur  veillait... 
C'est  la  voix  de  mon  bien-aimé,  qui  frappe  :  — 
Ouvre-moi,  ma  sœur,  mon  amie. 
Ma  colombe,  ma  parfaite  ! 
Car  ma  tête  est  couverte  de  rosée. 
Mes  boucles  sont  pleines  des  gouttes  de  la  nuit.  — 
'J'ai  ôté  ma  tunique  ;  comment  la  rcmettrais-je  ? 
J'ai  lavé  mes  pieds  ;  comment  les  salirais-je? 

^Mon  bien-aimé  a  passé  la  main  pai'  la  fenêtre, 
Et  mes  entrailles  se  sont  émues  pour  lui. 

^Je  me  suis  levée  pour  ouvrir  à  mon  bien-aimé  ; 
Et  de  mes  mains  a  dégoutté  la  myrrhe, 
De  mes  doigts,  la  myrrhe  répandue 
Sur  la  poignée  du  verrou. 

^J'ai  ouvert  à  mon  bien-aimé; 
Mais  mon  bien-aimé  s'en  était  allé,  il  avait  disparu. 

J'étais  hors  de  moi,  quand  il  me  ])arlait. 
Je  l'ai  cherché,  et  je  ne  l'ai  point  trouvé  ; 
Je  l'ai  appelé,  et  il  ne  m'a  point  répondu. 

'Les  gardes  qui  font  la  ronde  dans  la  ville  m'ont  rencontrée  ; 
Ils  m'ont  frappée,  ils  m'ont  blessée  ; 

Ils  m'ont  enlevé  mon  voile,  les  gardes  des  murs. 

*Je  vous  en  conjure,  filles  de  Jérusalem, 
Si  vous  trouvez  mon  bien-aimé. 
Que  lui  direz-vous  ?... 
Que  je  suis  malade  d'amour.  — 

'■'Qu'a  ton  bien-aimé  de  plus  qu'un  autre, 

825 


Chap.  5,iij-0.6.  CANTIQUE  DES  CANTIQUES. 

O  la  plus  belle  des  femmes? 

Qu'a  ton  bien-aimé  de  plus  qu'un  autre, 
Pour  que  tu  nous  conjures  ainsi  ?  — 

'"Mon  bien-aimé  est  blanc  et  vermeil  ; 
Il  se  distingue  entre  dix  mille. 

"  Sa  tête  est  de  l'or  pur  ; 
Ses  boucles  sont  flottantes, 
Noires  comme  le  corbeau. 

'^Ses  yeux  sont  comme  des  colombes  au  bord  des  ruisseaux, 
Se  baignant  dans  le  lait, 
Reposant  au  sein  de  l'abondance. 

'^Ses  joues  sont  comme  un  parterre  d'aromates. 
Une  couche  de  plantes  odorantes  ; 

Ses  lèvres  sont  des  lis. 
D'où  découle  la  myrrhe. 

'■'Ses  mains  sont  des  anneaux  d'or. 
Garnis  de  chrysolithes  ; 

Son  corps  est  de  l'ivoire  poli, 
Couvert  de  saphirs  ; 

'^Ses  jambes  sont  des  colonnes  de  marbre  blanc, 
Posées  sur  des  bases  d'or  ])ur. 

Son  aspect  est  comme  le  Liban, 
Distingué  comme  les  cèdres. 

''Son  palais  n'est  que  douceur, 
Et  toute  sa  pei'sonne  est  pleine  de  charme. 
Tel  est  mon  bien-aimé,  tel  est  mon  ami. 
Filles  de  Jérusalem  !  — 
CItap.  17.      'Où  est  allé  ton  bien-aimé, 
O  la  plus  belle  des  femmes? 

De  quel  côté  ton  bien-aimé  s'est-il  dirigé? 
Nous  le  chercherons  avec  toi.  — 

^Mon  bien-aimé  est  descendu  à  son  jardin, 
Au  parterre  d'aromates. 

Pour  faire  paître  son  troupeau  dans  les  jardins, 
l'^t  pour  cueillir  des  lis. 

'Je  suis  à  mon  bien-aimé,  et  mon  bien-aimé  est  à  moi  ; 
Il  fait  paître  son  troupeau  parmi  les  lis.  — 

*Tu  es  belle,  mon  amie,  comme  Thirtsa^^ 
Agréable  comme  Jérusalem, 
.  Mais  terrible  comme  des  troupes  sous  leurs  bannières. 
^Détourne  de  moi  tes  yeux,  car  ils  me  troublent. 
Tes  cheveux  sont  comme  un  troupeau  de  chèvres, 
Suspendues  aux  flancs  de  Galaad. 

n"es  dents  sont  comme  un  troupeau  de  brebis, 
Qui  remontent  de  l'abreuvoir; 
Toutes  portent  des  jumeaux, 

G.  Thirtsa.  capitale  du  royaume  d'Israël,  avant  que  ce  iùt  Sauiiirie. 

826 


CANTIQUE  DES  CANTIQUES.  Chap.  6,--7,o. 

Aucune  d'elles  n'est  stérile, 

"Ta  joue  est  comme  une  moitié  de  grenade, 
Derrière  ton  voile... 

*I1  y  a  soixante  reines,  f|uatre-vingts  concubines, 
Et  des  jeunes  filles  sans  nombre. 

^  Une  seule  est  ma  colombe,  ma  parfaite; 
Elle  est  l'unique  de  sa  mère, 
La  préférée  de  celle  qui  lui  donna  le  jour. 

Les  jeunes  filles  la  voient,  et  la  disent  heureuse  ; 
Les  reines  et  les  concubines  aussi,  et  elles  la  louent.  — 
'"Qui  est  celle  cjui  apparaît  comme  l'aurore. 
Belle  comme  la  lune,  pure  comme  le  soleil, 
Mais  terrible  comme  des  troujies  sous  leurs  bannières?  — 

"Je  suis  descendu  au  jardin  des  noyers, 
Pour  voir  la  verdure  de  la  vallée. 

Pour  voir  si  la  vigne  pousse, 
Si  les  grenadiers  fleurissent. 

'-Je  ne  sais,  mais  mon  désir  m'a  rendu  semblable 
Aux  chars  de  mon  noble  ])euple. 
Chap.  VII.      'Reviens,  reviens,  Sulamithe  ! 

Reviens,  reviens,  afin  que  nous  te  regardions.  — 

Qu'avez-vous  à  regarder  la  Sulamithe 
Comme  une  danse  de  deux  chœurs  ?  — 

-Que  tes  pieds  sont  beaux  dans  ta  chaussure,  fille  de  prince  ! 
Les  contours  de  ta  hanche  sont  comme  des  colliers, 
Œuvre  des  mains  d'un  artiste. 

^Ton  sein  est  une  coupe  arrondie, 
Où  le  vin  parfumé  ne  mancpie  pas; 
Ton  corps  est  un  tas  de  froment. 
Entouré  de  lis. 

*Tes  deux  seins  sont  comme  deux  faons. 
Gomme  les  jumeaux  d'une  gazelle. 

^Ton  cou  est  comme  une  tour  d'ivoire  ; 
Tes  yeux  sont  comme  les  étangs  de  llesbon. 
Près  de  la  porte  de  Bath-Rabbim  ; 
Ton  nez  est  comme  la  tour  du  Liban, 
Qui  regarde  du  côté  de  Damas. 

n^a  tête  est  élevée  comme  le  Carmel, 
Et  les  cheveux  de  ta  tète  sont  comme  la  pourpre  ; 
Un  roi  est  enchaîné  par  des  boucles  ! 

'Que  tu  es  belle,  que  tu  es  agréable, 
O  mon  amour,  au  milieu  des  délices  ! 

*Ta  taille  ressemble  au  palmier. 
Et  tes  seins  à  des  grappes. 

'Je  me  dis  :  Je  monterai  sur  le  palmier. 
J'en  saisirai  les  rameaux! 

Que  tes  seins  soient  comme  les  grappes  de  la  vigne, 
Le  jiarfum  de  ton  souffle  comme  celui  des  pommes, 

827 


Chap.7,io-8.s.  CANTIQUE  DES  CANTIQUES. 

'"Et  ta  bouche  comme  un  vin  excellent,...  — ■ 
Qui  coule  aisément  pour  mon  bien-aimé, 

Et  glisse  sur  les  lèvres  de  ceux  qui  s'endorment  ! 

''Je  suis  à  mon  bien-aimé, 
Et  ses  désirs  se  portent  vers  moi. 

'^Viens,  mon  bien-aimé,  sortons  dans  les  champs, 
Demeurons  dans  les  villages  ! 

'^Dès  le  matin  nous  irons  aux  vignes. 
Nous  verrons  si  la  vigne  pousse,  si  la  fleur  s'ouvre. 
Si  les  grenadiers  fleurissent. 
Là  je  te  donnerai  mon  amour. 

'*Les  mandragores  répandent  leur  parfum, 
Et  nous  avons  à  nos  portes  tous  les  meilleurs  fruits, 
Nouveaux  et  anciens  : 

Mon  bien-aimé,  je  les  ai  gardés  pour  toi. 
Cliap.  YIII.      'Oh  !  que  n'es-tu  mon  frère, 
Allaité  des  mamelles  de  ma  mère  ! 

Je  te  rencontrerais  dehors,  je  t'embrasserais, 
l']t  l'on  ne  me  mépriserait  pas. 

^Je  veux  te  conduire,  t'amener  à  la  maison  de  ma  mère  ; 
Tu  me  donneras  tes  instructions, 

Et  je  te  ferai  boire  du  vin  parfumé, 
Du  moût  de  mes  grenades. 

^Oue  sa  main  ffauche  soit  sous  ma  tète, 
Et  que  sa  droite  m'embrasse  !  —  ■ 

Me  vous  en  conjure,  fdles  de  Jérusalem, 
Ne  réveillez  pas,  ne  réveillez  pas  l'amour. 
Avant  qu'elle  le  veuille.  — 

^Qui  est  celle  qui  monte  du  désert, 
Appuyée  sur  son  bien-aimé?  — 

Je  t'ai  réveillée  sous  le  pommier  ; 
Là  ta  mère  t'a  enfantée. 
C'est  là  qu'elle  t'a  enfantée,  qu'elle  t'a  donné  le  jour,  — 

^Mets-moi  comme  un  sceau  sur  ton  cœur. 
Comme  un  sceau  sur  ton  bras  ; 
Car  l'amour  est  fort  comme  la  mort, 
La  jalousie  est  inflexible  comme  le  séjour  des  morts; 

Ses  ardeurs  sont  des  ardeurs  de  feu, 
Une  flamme  de  l'Eternel. 

'Les  grandes  eaux  ne  peuvent  éteindre  l'amour, 
Et  les  fleuves  ne  le  submergeraient  pas  ; 

Quand  un  homme  offrirait  tous  les  biens  de  sa  maison  contre  l'amour 
Il  ne  s'attirerait  que  le  mépris.  — 

^Nous  avons  une  ])ctite  sœur. 

Qui  n'a  point  encore  de  mamelles  ; 

Que  ferons-nous  de  notre  sa-ur, 

828 


CANTIQUE  DES  CANTIQUES  Chap.  8.  o-n 

Le  jour  où  on  la  recherchera  ? 

^Sï  elle  est  un  mur, 
Nous  bâtirons  sur  elle  des  créneaux  d'argent  ; 

Si  elle  est  une  porte, 
Nous  la  fermerons  avec  une  jilanche  de  cèdre.  — 

'"Je  suis  un  mur, 
Et  mes  seins  sont  comme  des  tours  ; 

J'ai  été  à  ses  yeux  comme  celle  qui  trouve  la  paix. 
"Salomon  avait  une  vigne  à  Baal-Ilamon  ; 
Il  remit  la  vigne  à  des  gardiens  ; 

Chacun  apportait  pour  son  fruit  mille  sicles  d'argent. 

'-Ma  vigne,  qui  est  à  moi,  je  la  garde. 
A  toi,  Salomon,  les  mille  sicles. 
Et  deux  cents  à  ceux  qui  gardent  le  fruit  !  — 

'^Habitante  des  jardins  ! 
Des  amis  prêtent  l'oreille  à  ta  voix. 
Daigne  me  la  faire  entendre  !  — 
'■•Fuis,  mon  bien-aimé  ! 
Sois  semblable  à  la  gazelle  ou  au  faon  des  biches, 
Sur  les  montagnes  des  aromates  ! 


ii 


LES  PROPHETES 


ESAÏE,  JEREMIE,  LAMENTATIONS,  EZEGIIIEL,  DANIEL, 

OSÉE,  JOËL,  AMOS,  ABDIAS,  JONAS,  MICHÉE,  NAHUM,  HABAKUK, 

SOPHONIE,  AGGÉE,  ZAGHARIE,  MALACHIE. 


ESAÏE 


Chap.  I.     ^Prophétie  d'Ësaïe,  fils  d'Amots,  sur  Juda  et  Jérusnlem,  au  temps 
d'Ozias,  de  Jotham,  d'Achaz,  d'Ezéchias,  rois  de  Juda. 

-Cieiix,  écoutez!  terre,  prête  l'oreille! 
Car  l'Eternel  parle. 

J'ai  nourri  et  élevé  des  enfants, 
Mais  ils  se  sont  révoltés  contre  moi. 

^Le  bœut  connaît  son  possesseur, 
Et  l'àne  la  crèche  de  son  maître  : 

Israël  ne  connaît  rien, 
Mon  peuple  n'a  point  d'intelligence. 

''Malheur  à  la  nation  pécheresse,  au  peuple  chargé  d'iniquités, 
A  la  race  des  méchants,  aux  enfants  corrompus  ! 

Ils  ont  abandonné  l'Éternel,  ils  ont  méprisé  le  Saint  d'Israël, 
Ils  se  sont  retirés  en  arrière... 

^Quels  châtiments  nouveaux  vous  infliger. 
Quand  vous  multipliez  vos  révoltes  ? 

La  tète  entière  est  malade, 
Et  tout  le  cœur  est  souffrant. 

*De  la  plante  du  pied  jusqu'à  la  tète,  rien  n'est  en  bon  état  : 
Ce  ne  sont  que  blessures,  contusions  et  plaies  vives. 

Qui  n'ont  été  ni  pansées,  ni  bandées. 
Ni  adoucies  par  l'huile. 

'Votre  pays  est  dévasté. 
Vos  villes  sont  consumées  par  le  feu  ; 

Des  étrangers  dévorent  vos  campagnes  sous  vos  yeux. 
Ils  ravagent  et  détruisent,  comme  des  barbares. 

^Et  la  fille  de  Sion  est  restée 
Comme  une  cabane  dans  une  vigne. 

Comme  une  hutte  dans  un  champ  de  concombres, 
Comme  une  ville  épargnée. 

"Si  l'Éternel  des  armées 
Ne  nous  eût  conservé  un  faible  reste, 

Nous  serions  comme  Sodome, 
Nous  ressemblerions  à  Gomorrhe. 

'"Ecoutez  la  parole  de  l'Eternel,  chefs  de  Sodome  ! 
Prête  l'oreille  à  la  loi  de  notre  Dieu,  peuple  de  Gomorrhe  ! 

"Qu'ai-je  affaire  de  la  multitude  de  vos  sacrifices  ?  dit  l'Éternel. 
Je  suis  rassasié  des  holocaustes  de  béliers  et  de  la  graisse  des  veaux  ; 

831 


Chap.  /,ff-26.  ÉSAIE. 

Je  ne  prends  point  plaisir  au  sang  des  taureaux,  des  brebis  et  des  boucs. 

'-Quand  vous  venez  vous  présenter  devant  moi, 
Qui  vous  demande  de  souiller  mes  parvis  ? 
'^Cessez  d'apporter  de  vaines  offrandes  : 
J'ai  en  horreur  l'encens. 

Les  nouvelles  lunes",  les  sabbats  et  les  assemblées, 
Je  ne  puis  voir  le  crime  s'associer  aux  solennités. 

'*Mon  àme  hait  vos  nouvelles  lunes  et  vos  fêtes  ; 
Elles  me  sont  à  charge; 

Je  suis  las  de  les  supporter. 

'^ Quand  vous  étendez  vos  mains,  je  détourne  de  vous  mes  yeux  ; 
Quand  vous  multipliez  les  prières,  je  n'écoute  pas  : 
Vos  mains  sont  pleines  de  sang. 
"^Lavez-vous,  purifiez-vous, 
Otez  de  devant  mes  yeux  la  méchanceté  de  vos  actions  ; 
Cessez  de  faire  le  mal. 

'"Apprenez  à  faire  le  bien,  recherchez  la  justice, 
Protégez  l'opprimé  ; 

Faites  droit  à  l'orphelin. 
Défendez  la  veuve. 

'^Venez  et  plaidons  !  dit  l'Eternel.  [neige  ; 

Si  vos  péchés  sont  comme  le  cramoisi,  ils  deviendront  blancs  comme  la 
S'ils  sont  rouges  comme  la  pourpre,  ils  deviendront  comme  la  laine. 
''-•Si  vous  avez  de  la  bonne  volonté  et  si  vous  êtes  dociles, 
Vous  mangerez  les  meilleures  productions  du  pays  ; 

-"Mais  si  vous  résistez  et  si  vous  êtes  rebelles. 
Vous  serez  dévorés  par  le  glaive. 
Car  la  bouche  de  l'Eternel  a  parlé. 

^'Quoi  donc  !  la  cité  fidèle  est  devenue  une  prostituée  ! 
Elle  était  remplie  d'équité,  la  justice  y  habitait, 
Et  maintenant  il  y  a  des  assassins  ! 

--Ton  argent  s'est  changé  en  scories. 
Ton  vin  a  été  coupé  d'eau. 

-^Tes  chefs  sont  rebelles  et  complices  des  voleurs. 
Tous  aiment  les  présents  et  courent  après  les  récompenses  ; 

Ils  ne  font  pas  droit  à  l'orphelin. 
Et  la  cause  de  la  veuve  ne  vient  pas  jusqu'à  eux. 

-^ C'est  pourquoi  voici  ce  que  dit  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées. 
Le  Fort  d'Israël  : 

Ah  !  je  tirerai  satisfaction  de  mes  adversaires. 
Et  je  me  vengerai  de  mes  ennemis. 
-^Je  porterai  ma  main  sur  toi. 
Je  fondrai  tes  scories,  comme  avec  de  la  potasse. 
Et  j'enlèverai  toutes  tes  parcelles  de  plomb. 

-*Je  rétablirai  tes  juges  tels  qu'ils  étaient  autrefois, 
Et  tes  conseillers  tels  qu'ils  étaient  au  commencement. 

rt.  On  solctinisait  par  des  sacrifices  l'apparition  des  nouvelles  lunes. 

8â2 


ÉSAIE.  Chap.  1,21-2,1. 

Après  cela,  on  t'appellera  ville  de  la  justice, 
Cité  fidèle. 

"Sion  sera  sauvée  par  la  droiture, 
Et  ceux  qui  s'y  convertiront  seront  sauvés  par  la  justice. 

-^Mais  la  ruine  atteindra  tous  les  rebelles  et  les  pécheurs. 
Et  ceux  qui  abandonnent  l'Eternel  périront. 

-^On  aura  honte  à  cause  des  térébinthes"  auxquels  vous  prenez  plaisir, 
Et  vous  rougirez  à  cause  des  jardins  dont  vous  faites  vos  délices; 

^"Car  vous  serez  comme  un  térébinthe  au  feuillage  flétri. 
Comme  un  jardin  qui  n'a  pas  d'eau. 

'' L'homme  fort  sera  comme  de  l'étoupe. 
Et  son  œuvre  comme  une  étincelle  ; 

Ils  brûleront  l'un  et  l'autre  ensemble, 
Et  il  n'y  aura  personne  pour  éteindre. 

Chap.  IL     '  Prophétie  d'Èsaïe,  fils  d'Arnots,  sur  Juda  et  Jérusalem. 

^11  arrivera,  dans  la  suite  des  temps. 
Que  la  montagne  de  la  maison  de  l'Eternel 
Sera  fondée  sur  le  sommet  des  montagnes. 
Qu'elle  s'élèvera  par-dessus  les  collines, 
Et  que  toutes  les  nations  y  afflueront. 

^Des  peuples  s'y  rendront  en  foule,  et  diront  : 
Venez,  et  montons  à  la  montagne  de  l'Eternel, 
A  la  maison  du  Dieu  de  Jacob, 
Afin  qu'il  nous  enseigne  ses  voies. 
Et  que  nous  marchions  dans  ses  sentiers. 

Car  de  Sion  sortira  la  loi, 
Et  de  Jérusalem  la  parole  de  l'Eternel. 

*I1  sera  le  juge  des  nations. 
L'arbitre  d'un  grand  nombre  de  peuples. 

De  leurs  glaives  ils  forgeront  des  hoyaux. 
Et  de  leurs  lances  des  serpes  : 
Une  nation  ne  tirera  plus  l'épée  contre  une  autre. 
Et  l'on  n'apprendra  plus  la  guerre. 

^Maison  de  Jacob, 
Venez,  et  marchons  à  la  lumière  de  l'Eternel  ! 

^Car  tu  as  abandonné  ton  peuple,  la  maison  de  Jacob, 
Parce  qu'ils  sont  pleins  de  l'Orient*, 
Et  adonnés  à  la  magie  comme  les  Philistins, 
Et  parce  qu'ils  s'allient  aux  fils  des  étrangers. 
"Le  pays  est  rempli  d'argent  et  d'or. 
Et  il  y  a  des  trésors  sans  fin  ; 
Le  pays  est  rempli  de  chevaux, 

fl.  C'était  dans  des  bocages  de  lérébinthes  ou  do  chênes  qu'on  avait    coutume  de  placer  les  idoles  pour  leur 
rendre  un  culte.         b.  De  l  Orient,  des  superstitions  idolâtres  de  l'Orient. 

833 


Chap.  2,s-S,i.  ÉSAIE. 

Et  il  y  a  des  chars  sans  nombre. 
^Le  pays  est  rempli  d'idoles  ; 
Ils  se  prosternent  devant  TouAa-age  de  leurs  mains, 
Devant  ce  que  leurs  doigts  ont  fabriqué. 

^Les  petits  seront  abattus,  et  les  grands  seront  abaissés: 
Tu  ne  leur  pardonneras  point. 
'"Entre  dans  les  rochers. 
Et  cache-toi  dans  la  poussière. 

Pour  éviter  la  terreur  de  rÉternel 
Et  l'éclat  de  sa  majesté. 
''  ''L'homme  au  regard  hautain  sera  abaissé, 

Et  l'orgueilleux  sera  humilié  : 
L'Eternel  seul  sera  élevé  ce  jour-là. 

'-Car  il  y  a  un  jour  pour  l'Eternel  des  armées 
Contre  tout  homme  orgueilleux  et  hautain. 

Contre  quiconque  s'élève,  afin  qu'il  soit  abaissé  ; 
'■  Contre  tous  les  cèdres  du  Liban,  hauts  et  élevés, 
Et  contre  tous  les  chênes  de  Basan  ; 

'  Contre  toutes  les  hautes  montagnes, 
Et  contre  toutes  les  collines  élevées  ; 

'^Contre  toutes  les  hautes  tours. 
Et  contre  toutes  les  murailles  fortifiées, 

"Contre  tous  les  navires  de  Tarsis, 
Et  contre  tout  ce  cjui  plaît  à  la  vue. 
''L'homme  orgueilleux  sera  humilié. 
Et  le  hautain  sera  abaissé  : 

L'Eternel  seul  sera  élevé  ce  jour-là. 
'* Toutes  les  idoles  disparaîtront. 
'"On  entrera  dans  les  cavernes  des  rochers 
Et  dans  les  profondeurs  de  la  poussière. 

Pour  éviter  la  terreur  de  l'Eternel  et  l'éclat  de  sa  majesté, 
Quand  il  se  lèvera  pour  effrayer  la  terre. 
-"En  ce  jour,  les  hommes  jetteront 
Leurs  idoles  d'argent  et  leurs  idoles  d'or. 
Qu'ils  s'étaient  faites  pour  les  adorer, 
'  Aux  rats  et  aux  chauves-souris  ; 

-'  Et  ils  entreront  dans  les  fentes  des  rochers 
. .  »^  Et  dans  les  creux  des  pierres, 

Pour  éviter  la  terreur  de  TEtei-nel  et  l'éclat  de  sa  majesté, 
Quand  il  se  lèvera  pour  effrayer  la  terre. 

'■'-Cessez  de  vous  confier  en  l'homme, 
Dans  les  narines  duquel  il  n'y  a  qu'un  souffle  : 
Car  de  quelle  valeur  est-il .'' 

Chap.  III.  'Le  Seigneur,  l'Éternel  des  armées, 

Va  ùter  de  Jérusalem  et  de  Juda 
Tout  appui  et  toute  ressource, 

834 


ÉSAIE.  Chap.  3,2-16. 

Toute  ressource  de  pain 
Et  toute  ressource  d'eau, 

-Le  héros  et  l'homme  de  guerre, 
Le  juge  et  le  prophète,  le  devin  et  l'ancien, 

^Le  chef  de  cinquante  et  le  magistrat, 
Le  conseiller,  l'artisan  distingué  et  l'habile  enchanteur. 

^Je  leur  donnerai  des  jeunes  gens  pour  chefs, 
Et  des  enfants  domineront  sur  eux. 

^11  y  aura  réciprocité  d'oppression  parmi  le  peuple; 
L'un  opj)rimera  l'autre,  chacun  son  prochain; 

Le  jeune  homme  attaquera  le  vieillard. 
Et  l'homme  de  rien  celui  qui  est  honoré. 

''On  ira  jusqu'à  saisir  son  frère  dans  la  maison  paternelle  : 
Tu  as  un  habit,  sois  notre  chef! 

Prends  ces  ruines  sous  ta  main  !  — 

'Ce  jour-là  même  il  répondra  :  Je  ne  saurais  être  un  médecin. 
Et  dans  ma  maison  il  n'y  a  ni  pain  ni  vêtement; 
Ne  m'établissez  pas  chef  du  peuple  !  - — 

^Jérusalem  chancelle. 
Et  Juda  s'écroule. 

Parce  que  leurs  paroles  et  leurs  œuvres  sont  contre  l'Éternel, 
Bravant  les  regards  de  sa  majesté. 

^L'aspect  de  leur  visage  témoigne  contre  eux. 
Et,  comme  Sodome,  ils  publient  leur  crime,  sans  dissimuler. 

Malheur  à  leur  âme  ! 
Car  ils  se  préparent  des  maux. 

'"Dites  que  le  juste  prospérera. 
Car  il  jouira  du  fruit  de  ses  œuvres. 

"Malheur  au  méchant  !  il  sera  dans  l'infortune. 
Car  il  recueillera  le  produit  de  ses  mains. 

'-Mon  peuple  a  pour  o])|iresseurs  des  entants, 
Et  des  femmes  dominent  sur  lui  ; 

Mon  peuple,  ceux  qui  te  conduisent  t'égarent. 
Et  ils  corrompent  la  voie  dans  laquelle  tu  marches. 
'^L'Eternel  se  présente  pour  plaider, 
Il  est  debout  pour  juger  les  peuples. 
'*L'Eternel  entre  en  jugement 
Avec  les  anciens  de  son  |ieuple  et  avec  ses  chefs  : 

Vous  avez  brouté  la  vigne  ! 
La  dépouille  du  pauvre  est  dans  vos  maisons  ! 
'^De  quel  droit  foulez-vous  mon  peuple. 
Et  écrasez-vous  la  face  des  pauvres  ? 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées. 

"L'Éternel  dit:  Parce  que  les  filles  de  Sion  sont  orgueilleuses, 
Et  qu'elles  marchent  le  cou  tendu 
Et  les  regards  effrontés, 

835 


Chap.  3,n-â,6.  ÉSAIE. 

Parce  qu'elles  vont  à  petits  pas, 
Et  qu'elles  font  résonner  les  boucles  de  leurs  pieds, 

"Le  Seigneur  rendra  chauve  le  sommet  de  la  tête  des  filles  de  Sion, 
L'Eternel  découvrira  leur  nudité. 

'*En  ce  jour,  le  Seigneur  ôtera  les  boucles  qui  servent  d'ornement  à 
Et  les  fdets"  et  les  croissants*  ;  [leurs  pieds, 

'^Les  pendants  d'oreilles,  les  bracelets  et  les  voiles  ; 
-"Les  diadèmes,  les  chaînettes  des  pieds  et  les  ceintures, 
Les  boîtes  de  senteur  et  les  amulettes  ; 
-'Les  bagues  et  les  anneaux  du  nez  ; 
-■-Les  vêtements  précieux  et  les  larges  tuniques, 
Les  manteaux  et  les  gibecières  ; 

-'Les  miroirs  et  les  chemises  fines, 
Les  turbans  et  les  surtouts  légers. 

°*Au  lieu  de  parfum,  il  y  aura  de  l'infection  ; 
Au  lieu  de  ceinture,  une  corde; 
Au  lieu  de  cheveux  bouclés,  une  tête  chauve  ; 
Au  lieu  de  large  manteau,  un  sac  étroit  ; 
Une  marque  flétrissante,  au  lieu  de  beauté. 
-^Tes  hommes  tomberont  sous  le  glaive. 
Et  tes  héros  dans  le  combat. 

-"Les  portes  de  Sion  gémiront  et  seront  dans  le  deuil  ; 
Dé])Ouillée,  elle  s'assiéra  par  terre. 
Chap.  lY.      '  Et  sept  femmes  saisiront  en  ce  jour  un  seul  homme,  et  diront: 
Nous  mangerons  notre  pain, 
Et  nous  nous  vêtirons  de  nos  habits  ; 

Fais-nous  seulement  porter  ton  nom  ! 
Enlève  notre  opprobre  ! 

^En  ce  temps-là,  le  germe  de  l'Eternel 
Aura  de  la  magnificence  et  de  la  gloire, 

Et  le  fruit  du  pays  aura  de  l'éclat  et  de  la  beauté 
Pour  les  réchappes  d'Israël. 

'Et  les  restes  de  Sion,  les  restes  de  Jérusalem, 
Seront  appelés  saints. 

Quiconque  à  Jérusalem  sera  inscrit  parmi  les  vivants, 

*Après  que  le  Seigneur  aura  lavé  les  ordures  des  filles  de  Sion, 
Et  purifié  Jérusalem  du  sang  qui  est  au  milieu  d'elle, 

Par  le  souffle  de  la  justice  et  par  le  souffle  de  la  destruction. 
^L'Éternel  établira,  sur  toute  l'étendue  de  la  montagne  de  Sion 
Et  sur  ses  lieux  d'assemblées, 
Une  nuée  fumante  pendant  le  jour. 
Et  un  feu  de  flammes  éclatantes  pendant  la  nuit  ; 
Car  tout  ce  qui  est  glorieux  sera  mis  à  couvert. 

*I1  y  aura  un  abri  pour  donner  de  l'ombre  contre  la  chaleur  du  jour. 
Pour  servir  de  refuge  et  d'asile  contre  l'orage  et  la  pluie. 

a.  Les  filets,  ornements  de  tête,  destinés  à  retenir  les  iheveiix.         b.  Les   croissants,  ou   petites  lunes,  bijoux 
que  l'on  portait  autour  du  cou. 

836 


ÉSAIE.  Chap.5,i-n. 

La  vigne  de  l  Kternel . 

Chap.  y.     'Je  chanterai  à  mon  bien-aimé 
Le  cantique  de  mon  bien-aimé  sur  sa  viyiie. 

Mon  bien-aimé  avait  une  vigne, 
Sur  un  coteau  fertile. 

-Il  en  remua  le  sol,  ôta  les  pierres,  et  y  mit  un  plant  délicieux; 
Il  bâtit  une  tour  au  milieu  d'elle. 
Et  il  y  creusa  aussi  une  cuve. 

Puis  il  espéra  qu'elle  produirait  de  bons  raisins, 
Mais  elle  en  a  produit  de  mauvais. 

^Maintenant  donc,  habitants  de  Jérusalem  et  hommes  de  Juda, 
Soyez  juges  entre  moi  et  ma  vigne  ! 

*Qu'y  avait-il  encore  à  faire  à  ma  vigne, 
Que  je  n'aie  pas  fait  pour  elle  ? 

Pourquoi,  quand  j'ai  espéré  qu'elle  produirait  de  bons  raisins, 
En  a-t-elle  produit  de  mauvais  ? 

^  Je  vous  dirai  maintenant 
Ce  que  je  vais  faire  à  ma  vigne. 

J'en  arracherai  la  haie,  pour  qu'elle  soit  broutée; 
J'en  abattrai  la  clôture,  pour  qu'elle  soit  foulée  aux  pieds. 

*Je  la  réduirai  en  ruine  ;  elle  ne  sera  plus  taillée,  ni  cultivée  ; 
Les  ronces  et  les  épines  y  croîtront  ; 

Et  je  donnerai  mes  ordres  aux  nuées, 
Afin  qu'elles  ne  laissent  plus  tomber  la  pluie  sur  elle. 

'La  vigne  de  l'Eternel  des  armées,  c'est  la  maison  d'Israël, 
Et  les  hommes  de  Juda,  c'est  le  plant  qu'il  chérissait. 

Il  avait  espéré  de  la  droiture,  et  voici  du  sang  versé  ! 
De  la  justice,  et  voici  des  cris  de  détresse  ! 

^Malheur  à  ceux  qui  ajoutent  maison  à  maison. 
Et  qui  joignent  champ  à  chamj). 

Jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  d'espace. 
Et  qu'ils  habitent  "  seuls  au  milieu  du  pays  ! 

^Voici  ce  que  m'a  révélé  l'Éternel  des  armées  : 
Certainement,  ces  maisons  nombreuses  seront  dévastées. 
Ces  grandes  et  belles  maisons  n'auront  plus  d'habitants. 

'"Même  dix  arpents  de  vigne  iie  |)r()duiront  ([u'un  bath  *, 
Et  un  homer  de  semence  ne  proiluira  ([u  un  éplia'. 
"Malheur  à  ceux  qui  de  bon  matin 
Courent  après  les  boissons  enivrantes. 

Et  qui  bien  avant  dans  la  nuit 
Sont  échauffés  par  le  vin  !  [tins  ; 

'-La  harpe  et  le  luth,  le  tambourin,  la  flûte  et  le  vin,  animent  leurs  fes- 


o.  Qu'ils   Itahitciit.  hcb.  /jue   vous   habitiez.         b.  In   hat/i.    mesure   pour  les  liquides.         c.   Un   éplia,  mesure 
cinr    les  solides;    dix  éphas  luisaioiit  un  lionicr.  —  Ainsi  on  ne  devait  moissonner  que  la  di\i;Mne  partie  de  ce 

837 


I 

qu  un  aurait  semé 


Chap.  5,13-21.  ÉSAIE. 

Mais  ils  ne  prennent  point  garde  à  l'œuvre  de  lEternel, 
Et  ils  ne  voient  point  le  travail  de  ses  mains. 

'^G'est  pourquoi  mon  peuple  sera  soudain  emmené  captif; 
Sa  noblesse  mourra  de  faim, 
Et  sa  multitude  sera  desséchée  par  la  soif. 

'* C'est  pourquoi  le  séjour  des  morts  ouvre  sa  bouche, 
Elargit  sa  gueule  outre  mesure  ; 

Alors  descendent  la  magnificence  et  la  richesse  de  Sion, 
Et  sa  foule  bruyante  et  joyeuse. 

'^Les  petits  seront  abattus,  les  grands  seront  humiliés, 
Et  les  regards  des  hautains  seront  abaissés. 

"L'Eternel  des  armées  sera  élevé  par  le  jugement, 
Et  le  Dieu  saint  sera  sanctifié  par  la  justice. 

*'Des  brebis  paîtront  comme  sur  leur  pâturage. 
Et  des  étrangers  dévoreront  les  possessions  ruinées  des  riches. 

"'Malheur  à  ceux  qui  tirent  l'iniquité  avec  les  cordes  du  vice, 
Et  le  péché  comme  avec  les  traits  d'un  char, 

'''Et  c[ui  disent  :  Qu'il  hâte,  qu'il  accélère  son  œuvre. 
Afin  que  nous  la  voyions  ! 

Que  le  décret  du  Saint  d'Israël  arrive  et  s'exécute. 
Afin  cjue  nous  le  connaissions  ! 

-"Malheur  à  ceux  cjui  appellent  le  mal  bien,  et  le  bien  mal. 
Qui  changent  les  ténèbres  en  lumière,  et  la  lumière  en  ténèbres, 
Qui  changent  l'amertume  en  douceur,  et  la  douceur  en  amertume  ! 
-'Malheur  à  ceux  qui  sont  sages  à  leurs  yeux. 
Et  qui  se  croient  intelligents  ! 

^"-Malheur  à  ceux  qui  ont  de  la  bravoure  pour  boire  du  vin. 
Et  de  la  vaillance  pour  mêler  des  liqueurs  fortes  ; 

''^Qui  justifient  le  coupable  pour  un  présent. 
Et  enlèvent  aux  innocents  leurs  droits  ! 

-''C'est  pourquoi,  comme  une  langue  de  feu  dévore  le  chaume, 
Et  comme  la  flamme  consume  l'herbe  sèche, 
Ainsi  leur  racine  sera  comme  de  la  pourriture. 
Et  leur  fleur  se  dissipera  comme  de  la  ])oussière  ; 

Car  ils  ont  dédaigné  la  loi  de  ri']ternel  des  armées. 
Et  ils  ont  méprisé  la  parole  du  Saint  d'Israël. 

^^C'est  pourquoi  la  colère  de  l'Éternel  s'enflamme  contre  son  peuple. 
Il  étend  sa  main  sur  lui,  et  il  le  frapj^e; 
Les  montagnes  s'ébranlent; 
Et  les  cadavres  sont  comme  des  balayures  au  milieu  des  rues. 

Malgré  tout  cela,  sa  colère  ne  s'apaise  point. 
Et  sa  main  est  encore  étendue. 

*'I1  élève  une  bannière  pour  les  peuples  lointains. 
Et  il  en  siffle  un  des  extrémités  de  la  terre  : 

Et  voici,  il  arrive  avec  promptitude  et  légèreté. 
^'Nul  n'est  fatigué,  nul  ne  chancelle  de  lassitude, 

838 


ÉSAIE.  Chap.  5,^8-6,11. 

Personne  ne  sommeille,  ni  ne  dort; 

Aucun  n'a  la  ceinture  de  ses  reins  détachée, 
Ni  la  courroie  de  ses  souliers  rompue. 

-"^Ses  flèches  sont  aiguës, 
Et  tous  ses  arcs  tendus  ; 

Les  sabots  de  ses  chevaux  ressemblent  à  des  cailloux, 
Et  les  roues  de  ses  chars  à  un  tourbillon. 

-'Son  rugissement  est  comme  celui  d'une  lionne  ; 

Il  rugit  comme  des  lionceaux,  il  gronde,  et  saisit  la  proie. 
Il  l'emporte,  et  personne  ne  vient  au  secours. 

^"En  ce  jour,  il  y  aura  près  de  lui  un  mugissement. 
Comme  celui  d'une  tempête  sur  mer; 

En  regardant  la  terre,  on  ne  verra  que  ténèbres. 
Avec  des  alternatives  d'angoisse  et  d'espérance; 
Au  ciel,  l'obscurité  régnera. 

Consécration  d  Jîsaïc  au  iiiinistcrc  de  prophétie. 

Chap.  VI.       'L'année  de  la  mort  du  sait,  et  la  maison  se  remplit  de   f"u- 

roi  Ozias,  je  vis  le  Seigneur  assis  sur  mée. 

un  trône  très  élevé,  et  les  pans  de  sa  ^Alors  jedis:  Malheur  à  moi  !  je  suis 
robe  remplissaient  le  temple. -Des  se-  perdu,  car  je  suis  un  homme  dont  les 
raphins  se  tenaient  au-dessus  de  lui  ;  lèvres  sont  impures,  j  habite  au  milieu 
ils  avaient  chacun  six  ailes  :  deux  dont  d'un  peuple  dont  les  lèvi-es  sont  im- 
ils  se  couvraient  la  face,  deux  dont  ils  pures,  et  mes  yeux  ont  vu  le  Roi,  l'E- 
sc couvraient  les  pieds,  et  deux  dont  ternel  des  armées.  "Mais  l'un  des  séra- 
ils se  servaient  pour  voler.  ^Ils  criaient  phins  vola  vers  moi,  tenant  à  la  main 
l'un  à  l'autre,  et  disaient  :  Saint,  saint,  une  pierre  ardente,  qu'il  avait  prise 
saint  est  rÉtcrnel  des  armées!  toute  sur  l'autel  avec  des  pincettes.  "Il  en 
la  terre  est  pleine  de  sa  gloire  !  ^Les  toucha  ma  bouche,  et  dit  :  Ceci  a  tou- 
portcs  furent  ébranlées  dans  leurs  ché  tes  lèvres  ;  ton  iniquité  est  enle- 
fondements  par  la  voix  qui  retentis-  vée,  et  ton  péché  est  expié. 

'J'entendis  la  voix  du  Seigneur,  disant  : 
Qui  enverrai-je,  et  qui  marchera  pour  nous  ? 
Je  répondis  :  Me  voici,  envoie-moi. 

'Il  dit  alors  :  Va,  et  dis  à  ce  peuple  : 
Vous  entendrez,  et  vous  ne  comjirendrez  point  ; 
Vous  verrez,  et  vous  ne  saisirez  point. 

'"Rends  insensible  le  cœur  de  ce  peuple, 
Endurcis  ses  oreilles,  et  bouche-lui  les  yeux, 

Pour  qu'il  ne  voie  point  de  ses  yeux,  n'entende  point  de  ses  oreilles. 
Ne  comprenne  point  de  son  cœur. 
Ne  se  convertisse  point  et  ne  soit  point  guéri. 
"Je  dis  :  Jusques  à  quand,  Seigneur? 
Et  il  répondit  :  Jusqu'à  ce  que  les  villes  soient  dévastées 
Et  privées  d'habitants  ; 

Jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  personne  dans  les  maisons. 
Et  que  le  pays  soit  ravagé  |)ar  la  solitude  ; 

839 


Chap.  6,1-2-7,1',.  ÉSAIE. 

'-Jusqu'à  ce  que  rÉteniel  ait  éloigné  les  hommes, 
Et  que  le  pays  devienne  un  immense  désert, 

"Et  s'il  y  reste  encore  un  dixième  des  habitants, 
Ils  seront  à  leur  tour  anéantis. 

Mais,  comme  le  térébinthe  et  le  chêne 
Conservent  leur  tronc  quand  ils  sont  abattus. 
Une  sainte  postérité  renaîtra  de  ce  peuple. 

Prophétie  contre  Israël  et  la  Syrie.  Menaces  contre  Juda. 

Chap.  VII.        'Il  arriva,  du  temps  Et  le  cœur  d'Achaz  et  le  cœur  de  son 

d'Achaz,  fds  de  Jotham ,  fils  d'Ozias,  peuple  furent  agités,  comme  les  ar- 

roi  de  Juda,  que  Retsin,  roi  de  Syrie,  bres  de  la  forêt  sont  agités  par  lèvent, 

monta  avec  Pékach,  fds  de  Remalia,  ^Alors  TEternel  dit  à  Esaïe  :  Va  à  la 

roi  d'Israël,  contre  Jérusalem,   pour  rencontre  d'Achaz,  toi  et  Schear-Jas- 

l'assiéger  ;  mais  il  ne  put  l'assiéger.  chub  ",   ton   fils ,  vers   l'extrémité  de 

-On  vint  dire  à  la  maison  de  David  :  l'aqueduc  de  l'étang  supérieur,  sur  la 

Les  Syriens  sont  campés  en  Ephraïm.  route  du  champ  du  foulon.  "'Et  dis-lui  : 

Sois  tranquille,  ne  crains  rien, 
Et  que  ton  cœur  ne  s'alarme  pas. 
Devant  ces  deux  bouts  de  tisons  fumants. 

Devant  la  colère  de  Retsin  et  de  la  Syrie,  et  du  fils  de  Remalia, 

^De  ce  que  la  Syrie  médite  du  mal  contre  toi. 
De  ce  qu'Ephraïm  et  le  fils  de  Remalia  disent  : 
^Montons  contre  Juda,  assiégeons  la  ville. 
Et  battons-la  en  brèche. 

Et  proclamons-y  pour  roi  le  fils  de  Tabeel. 
'Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Gela  n'arrivera  pas,  cela  n'aura  pas  lieu. 
*Car  Damas  est  la  tête  de  la  Syrie, 
Et  Retsin  est  la  tête  de  Damas 

(Encore  soixante-cinq  ans, 
Ephraïm  ne  sera  plus  un  peuple). 

^La  Samarie  est  la  tête  d'E]ihraïm, 
Et  le  fils  de  Remalia  est  la  tête  de  la  Samarie. 

Si  vous  ne  croyez  pas, 
Vous  ne  subsisterez  pas. 

'"L'Éternel  parla  de  nouveau  à  Achaz,  et  lui  dit  :  "Demande  en  ta  faveur  un 
signe  à  l'Éternel,  ton  Dieu;  demande-le,  soit  dans  les  lieux  bas,  soit  dans  les 
lieux  élevés.  '^Achaz  répondit:  Je  ne  demanderai  rien,  je  ne  tenterai  pas  l'Eter- 
nel. '^Esaïe  dit  alors  : 

Écoutez  donc,  maison  de  David  ! 
Est-ce  trop  peu  pour  vous  de  lasser  la  patience  des  hommes, 
Que  vous  lassiez  encore  celle  de  mon  Dieu  ? 

''' C'est  pourquoi  le  Seigneur  lui-même  vous  donnera  un  signe, 

a.  Schear-Jaschub  signifie  te  reste  se  eoiicertira. 

840 


ÉSAIE.  Chap.  7,15-8,3. 

Voici,  la  jeune  femme  deviendra  enceinte,  elle  enfantera  un  fds, 
Et  elle  lui  donnera  le  nom  d'Emmanuel  ". 

'^11  mangera  de  la  crème  et  du  miel. 
Jusqu'à  ce  qu'il  sache  rejeter  le  mal  et  choisir  le  bien. 

"^Mais  avant  que  l'enfant  sache  rejeter  le  mal  et  choisir  le  Lieu, 
Le  pays,  dont  tu  crains  les  deux  rois,  sera  abandonné. 

"L'Eternel  fera  venir  sur  toi, 
Sur  ton  peuple  et  sur  la  maison  de  ton  père, 
Des  jours  tels  qu'il  n'y  en  a  point  eu 
Depuis  le  jour  où  Ephraïm  s'est  séparé  de  Juda  : 
Le  roi  d'Assyrie. 

'*En  ce  jour-là,  l'Eternel  sifflera  les  mouches 
Qui  sont  à  l'extrémité  des  canaux  de  l'Egypte, 
Et  les  abeilles  qui  sont  au  pays  d'Assyrie  ; 

'"Elles  viendront,  et  se  poseront  toutes  dans  les  vallons  désolés, 
Et  dans  les  fentes  des  rochers. 

Sur  tous  les  buissons. 
Et  sur  tous  les  pâturages. 

-"En  ce  jour-là,  le  Seigneur  rasera,  avec  un  rasoir  pris  à  louage 
Au  delà  du  fleuve, 
Avec  le  roi  d'Assyrie, 
La  tête  et  le  poil  des  pieds  ; 
Il  enlèvera  aussi  la  barbe. 

'-'  En  ce  jour-là. 
Chacun  entretiendra  une  jeune  vache  et  deux  brebis, 
-^Et  il  y  aura  une  telle  abondance  de  lait 
Qu'on  mangera  de  la  crème, 

Car  c'est  de  crème  et  de  miel  que  se  nourriront 
Tous  ceux  qui  seront  restés  dans  le  pays. 

'-'En  ce  jour-là. 
Tout  lieu  qui  contiendra  mille  ceps  de  vigne. 
Valant  mille  sicles  d'argent. 

Sera  livré  aux  ronces  et  aux  épines  ; 

^■'On  y  entrera  avec  les  flèches  et  avec  l'arc, 
Car  tout  le  pays  ne  sera  que  ronces  et  épines. 

-^Et  toutes  les  montagnes  que  l'on  cultivait  avec  la  bêche 
Ne  seront  plus  fréquentées,  par  crainte  des  ronces  et  des  épines  : 
On  y  lâchera  le  bœuf,  et  la  brebis  en  foulera  le  sol. 

Ruine  des  royaumes  de  Syrie  et  d'Israël.    Temps  messianique. 

Chap.   VIII.       'L'Éternel  me  dit:  -Je  pris  avec  moi  des  témoins  di- 

Prends   une   grande   table*,  et  écris  gnes  de  foi,  le  prêtre  Urie,  et  Zacha- 

dessus,  d'une  manière  intelligible:  rie,  fils  de  Bérékia. 'Je  m'étais  appro- 

Qu'on  se  hâte  de  piller,  qu'on  se  pré-  ché  de  la  prophétesse  ;  elle  conçut,  et 

cipite  sur  le  butin.  elle  enfanta  un  fds.  L'Eternel  me  dit  : 

a.  Emmanuel  sif^nifie  Dieii  arec  nnun.  h.   Table,    ou   talilette  de  bois,  de  pierre  ou  de  métal,  sur  hmuelle 

on  écrivait  avec  un  burin.         e.  Hôb.  avee  un  burin  ti homme. 


Chap.  8,'>-i8.  ÉSAIE. 

Donne-lui  pour  nom  Maher-Schalal-  richesses  de  Damas  et  le  butin  de  Sa- 

Chasch-Baz".  ''Car,  avant  que  Tentant  marie. 

sache  dire  :  Mon  père!  ma  mère!  on  ^L'Éternel  me  parla  encore,  et  me 

emportera  devant  le  roi  d'Assyrie  les  dit  : 

*  Parce  que  ce  peuple  a  méprisé  les  eaux  de  Siloé  qui  coulent  doucement 
Et  qu'il  s'est  réjoui  au  sujet  de  Retsin  et  du  fds  de  Remalia, 
'Voici,  le  Seigneur  va  faire  monter  contre  eux 
Les  puissantes  et  grandes  eaux  du  fleuve*  . 

(Le  roi  d'Assyrie  et  toute  sa  gloire)  ; 

Il  s'élèvera  partout  au-dessus  de  son  lit, 
Et  il  se  répandra  sur  toutes  ses  rives  ; 

*I1  pénétrera  dans  Juda,  il  débordera  et  inondera, 
Il  atteindra  jusqu'au  cou. 

Le  déploiement  de  ses  ailes 
Remplira  l'étendue  de  ton  pays,  ô  Emmanuel  ! 

'Poussez  des  cris  de  guerre,  peuples  !  et  vous  serez  brisés  ; 
Prêtez  l'oreille,  vous  tous  qui  habitez  au  loin! 

Préparez-vous  au  combat,  et  vous  serez  brisés  ; 
Préparez-vous  au  combat,  et  vous  serez  brisés. 
'"Formez  des  projets,  et  ils  seront  anéantis  ; 
Donnez  des  ordres,  et  ils  seront  sans  effet  : 
Car  Dieu  est  avec  nous. 

"Ainsi  m'a  parlé  l'Eternel,  quand  sa  main  me  saisit. 
Et  qu'il  m'avertit  de  ne  pas  marcher  dans  la  voie  de  ce  peuple  : 

'^N'appelez  pas  conjuration  tout  ce  que  ce  peuple  appelle  conjuration; 
Ne  craignez  pas  ce  qu'il  craint,  et  ne  soyez  pas  effrayés. 
'^Car  l'Eternel  des  armées  que  vous  devez  sanctifier. 
C'est  lui  que  vous  devez  craindre  et  redouter. 

'^Et  il  sera  un  sanctuaire. 
Mais  aussi  une  pierre  d'achoppement, 
Un  rocher  de  scandale  pour  les  deux  maisons  d'Israël, 
Un  filet  et  un  piège 
Pour  les  habitants  de  Jérusalem. 
'''Plusieurs  trébucheront; 
Ils  tomberont  et  se  briseront, 
Ils  seront  enlacés  et  pris. 
"'Enveloppe  cet  oracle, 
Scelle  cette  révélation,  avec  l'aide  de  mes  disciples.  — 

'"J'espère  en  rÉternel, 
Qui  cache  sa  face  à  la  maison  de  Jacob  ; 
Je  place  en  lui  ma  confiance. 

"*Voici,  moi  et  les  enfants  que  l'Eternel  m'a  donnés, 
Nous  sommes  des  signes  et  des  présages  en  Israël, 
De  la  part  de  l'Eternel  des  armées, 

n.  Nom  qui  signifie  qu'on  se  hâte  de  piller,  qu'on  se  précipite  sur  le  butin;  voy.  v.  1.         h.  L'Etiphrate. 

842 


ÉSAIE.  Chap.  8,10-9,0. 

Qui  habite  sur  la  montagne  de  Sion. 

"Si  l'on  vous  dit  : 
Consultez  ceux  qui  év<)(|uent  les  morts  et  ceux  qui  ])rédisent  l'avenir. 
Qui  poussent  des  sifilements  et  des  soupirs, 

Répondez  :  Un  peuple  ne  consultera-t-il  pas  son  Dieu  ? 
S'adressera-t-il  aux  morts  en  faveur  des  vivants  ? 
^"A  la  loi  et  au  témoignage  ! 
Si  l'on  ne  ])arle  pas  ainsi, 
Il  n'y  aura  point  traurore  pour  le  ]:)euple. 

-'11  sera  errant  dans  le  pays,  accablé  et  afiamé; 
Et,  quand  il  aura  taim,  il  s'irritera, 
Maudira  son  roi  et  son  Dieu, 
Et  tournera  les  yeux  en  haut  ; 

'--Puis  il  regardera  vers  la  terre. 
Et  voici,  il  n'y  aura  que  détresse,  obscurité  et  de  sombres  angoisses  : 
Il  sera  repoussé  dans  d'épaisses  ténèbres. 

-''Mais  les  ténèbres  ne  régneront  ])as  toujours 
Sur  la  terre  où  il  y  a  maintenant  des  angoisses  : 

Si  les  temps  passés  ont  couvert  d'opprobre 
Le  pays  de  Zabulon  et  le  pays  de  Nephthali, 
Les  temps  à  venir  couvriront  de  gloire 
La  contrée  voisine  de  la  mer",  au  delà  du  Jourdain, 
Le  territoire  des  Gentils. 
Chap.  IX.     'Le  peuple  qui  marchait  dans  les  ténèbres 
^'oit  une  grande  lumière  ; 

Sur  ceux  qui  habitaient  le  pays  de  l'ombre  de  la  mort 
Une  lumière  resplendit. 

^Tu  rends  le  peuple  nombreux. 
Tu  lui  accordes  de  grandes  joies  ; 

Il  se  réjouit  devant  toi,  comme  on  se  réjouit  à  la  moisson. 
Comme  on  pousse  des  cris  d'allégresse  au  partage  du  butin. 

•''Car  le  joug  qui  pesait  sur  lui, 
Le  bâton  qui  frappait  son  dos, 
La  verge  de  celui  qui  l'opprimait, 

Tu  les  brises,  comme  à  la  journée  de  Madian. 
•"Car  toute  chaussure  qu'on  porte  dans  la  mêlée, 
Et  tout  vêtement  guerrier  roulé  dans  le  sang. 

Seront  livrés  aux  flammes. 
Pour  être  dévorés  par  le  feu. 

^Car  un  enfant  nous  est  né,  un  fds  nous  est  donné. 
Et  la  domination  reposera  sur  son  épaule  ; 

On  l'appellera  Admirable,  Conseiller,  Dieu  puissant, 
Père  éternel,  Prince  de  la  ])aix. 

*  Donner  à  l'empire  de  l'accroissement. 
Et  une  paix  sans  fin  au  trône  de  David  et  à  son  royaume, 
L'affermir  et  le  soutenir  par  le  droit  et  par  la  justice, 

a.   La  mer  de  Galilée. 


C  ha  p.  9,1-20.  ÉSAIE. 

Dès  maintenant  et  à  toujours  : 
Voilà  ce  que  fera  le  zèle  de  l'Eternel  des  armées. 

Menaces  contre  le  royaume  d' Israël. 

'Le  Seigneur  envoie  une  parole  à  Jacob  : 
Elle  tombe  sur  Israël. 

*Tout  le  peuple  en  aura  connaissance, 
Ephraïm  et  les  habitants  de  Samarie, 
Qui  disent  avec  orgueil  et  fierté  : 
^ Des  briques  sont  tombées, 
Nous  bâtirons  en  pierres  de  taille  ; 
Des  sycomores  ont  été  coupés, 
Nous  les  remplacerons  par  des  cèdres. 

'"L'Eternel  élèvera  contre  eux  les  ennemis  de  Retsin" 
Et  il  armera  leurs  ennemis, 

"Les  Syriens  à  l'orient,  les  Philistins  à  l'occident; 
Et  ils  dévoreront  Israël  à  pleine  bouche. 

Malgré  tout  cela,  sa  colère  ne  s'apaise  point. 
Et  sa  main  est  encore  étendue. 

'^Le  peuple  ne  revient  pas  à  celui  qui  le  frappe. 
Et  il  ne  cherche  pas  rÉternel  des  armées. 

*^Aussi  l'Eternel  arrachera  d'Israël  la  tête  et  la  queue, 
La  branche  de  palmier  et  le  roseau. 
En  un  seul  jour. 

'■*(L'ancien  et  le  magistrat,  c'est  la  tête. 
Et  le  prophète  qui  enseigne  le  mensonge,  c'est  la  queue.) 

'^Ceux  qui  conduisent  ce  peuple  l'égarent. 
Et  ceux  qui  se  laissent  conduire  se  perdent. 

'^C'est  pourquoi  le  Seigneur  ne  saurait  se  réjouir  de  leurs  jeunes  hommes, 
Ni  avoir  pitié  de  leurs  orphelins  et  de  leurs  veuves  ; 
Car  tous  sont  des  impies  et  des  méchants. 
Et  toutes  les  bouches  profèrent  des  infamies. 

Malgré  tout  cela,  sa  colère  ne  s'apaise  point. 
Et  sa  main  est  encore  étendue. 

"Car  la  méchanceté  consume  comme  un  feu. 
Qui  dévore  ronces  et  épines  ; 

Il  embrase  l'épaisseur  de  la  forêt. 
D'où  s'élèvent  des  colonnes  de  fumée. 

"'Par  la  colère  de  l'Eternel  des  armées  le  pays  est  embrasé. 
Et  le  peuple  est  comme  la  proie  du  feu  ; 
Nul  n'épargne  son  frère. 

'^On  pille  à  droite,  et  l'on  a  faim  ;  ^ 

On  dévore  à  gauche,  et  l'on  n'est  pas  rassasié  ; 
Chacun  dévore  la  chair  de  son  bras. 

^''Manassé  dévore  Ephraïm,  Ephraïm  Manassé, 

a.  Los  Assyriens. 

844 


ÉSAIE.  Chap.  10.1-13. 

Et  ensemble  ils  fondent  sur  Jmla. 

Malgré  tout  cela,  sa  colère  ne  s'apaise  point, 
Et  sa  main  est  encore  étendue. 

Chap.  X.       'Malheur  à  ceux  qui  prononcent  des  ordonnances  iniques, 
Et  à  ceux  qui  transcrivent  des  arrêts  injustes, 
-Pour  refuser  justice  aux  pauvres, 
Et  ravir  leur  droit  aux  malheureux  de  mon  peuple, 

Pour  faire  des  veuves  leur  proie. 
Et  des  orphelins  leur  butin  ! 

^Que  ferez-vous  au  jour  du  châtiment, 
Et  de  la  ruine  qui  du  lointain  fondra  sur  vous  ? 
Vers  qui  fuirez-vous,  pour  avoir  du  secours, 
Et  où  laisserez-vous  votre  gloire  ? 

*Les  uns  seront  courbés  parmi  les  captifs. 
Les  autres  tomberont  parmi  les  morts. 

Malgré  tout  cela,  sa  colère  ne  s'apaise  point, 
Et  sa  main  est  encore  étendue. 

L' Assyrien  liumilié.   Temps  messianique. 

^Malheur  à  l'Assyrien,  verge  de  ma  colère  ! 
La  verge  dans  sa  main,  c'est  l'instrument  de  ma  fureur. 
"^Je  l'ai  lâché  contre  une  nation  impie". 
Je  l'ai  fait  marcher  contre  le  peuple  de  mon  courroux 

Pour  qu'il  se  livre  au  pillage  et  fasse  du  butin, 
Pour  qu'il  le  foule  aux  pieds  comme  la  boue  des  rues. 

"Mais  il  n'en  juge  pas  ainsi. 
Et  ce  n'est  pas  là  la  pensée  de  son  cœur  ; 

II  ne  songe  qu'à  détruire. 
Qu'à  exterminer  les  nations  en  foule. 
«Car  il  dit  : 
Mes  princes  ne  sont-ils  pas  autant  de  rois  ? 

^N'en  a-t-il  pas  été  de  Calno  comme  de  Carkemisch? 
N'en  a-t-il  pas  été  de  Hamath  comme  d'Arpad  ? 
N'en  a-t-il  pas  été  de  Samarie  comme  de  Damas? 

'"De  même  que  ma  main  a  atteint  les  royaumes  des  idoles. 
Où  il  y  avait  plus  d'images  qu'à  Jérusalem  et  à  Samarie, 

"Ce  que  j'ai  fait  à  Samarie  et  à  ses  idoles. 
Ne  le  ferai-je  pas  à  Jérusalem  et  à  ses  images  ? 

'-Mais,  quand  le  Seigneur  aura  accompli  toute  son  œuvre 
Sur  la  montagne  de  Sion  et  à  Jérusalem, 

Je  punirai  le  roi  d'Assyrie  pour  le  fruit  de  son  cœur  orgueilleux. 
Et  pour  l'arrogance  de  ses  regards  hautains. 

'^Car  il  dit  :  C'est  par  la  force  de  ma  main  que  j'ai  agi. 
C'est  par  ma  sagesse,  car  je  suis  intelligent; 

J'ai  reculé  les  limites  des  peuples,  et  pillé  leurs  trésors, 

a.   Le  royaume  d  Israël,  dont  la  capitale  Samarie- avait  clé  déjà  détruite. 

845 


Chap.  I0,ik-i6.  ÉSAIE. 

Et,  comme  un  héros,  j'ai  renversé  ceux  qui  siégeaient  sur  des  trônes; 

'*J'ai  mis  la  main  sur  les  richesses  des  peuples,  comme  sur  un  nid, 
Et,  comme  on  ramasse  des  œufs  abandonnés, 
J'ai  ramassé  toute  la  terre  : 

Nul  n'a  remué  l'aile, 
Ni  ouvert  le  bec,  ni  poussé  un  cri.  — 

'^La  hache  se  glorifie-t-elle  envers  celui  qui  s'en  sert? 

Ou  la  scie  est-elle  arrogante  envers  celui  qui  la  manie? 
Comme  si  la  verge  faisait  mouvoir  celui  qui  la  lève, 
Comme  si  le  bâton  soulevait  celui  qui  n'est  pas  du  bois  ! 

"^C'est  pourquoi  le  Seigneur,  le  Seigneur  des  armées,  enverra 
Le  dépérissement  parmi  ses  robustes  guerriers  ; 

Et,  sous  sa  magnificence,  éclatera  un  embrasement, 
Comme  l'embrasement  d'un  feu. 

'"La  lumière  d'Israël  deviendra  un  feu. 
Et  son  Saint  une  flamme. 

Qui  consumera  et  dévorera  ses  épines  et  ses  ronces. 
En  un  seul  jour; 

'*Qui  consumera,  corps  et  âme, 
La  magnificence  de  sa  forêt  et  de  ses  campagnes. 

Il  en  sera  comme  d'un  malade,  qui  tombe  en  défaillance. 

"Le  reste  des  arbres  de  sa  forêt  pourra  être  compté. 
Et  un  enfant  en  écrirait  le  nombre. 

-"En  ce  jour-là, 
Le  reste  d'Israël  et  les  réchappes  de  la  maison  de  Jacob, 
Cesseront  de  s'a]>puyer  sur  celui  qui  les  frappait  ; 

Ils  s'appuieront  avec  confiance  sur  l'Eternel,  le  Saint  d'Israël. 

'-'Le  reste  reviendra,  le  reste  de  Jacob, 
Au  Dieu  puissant. 

'--Quand  ton  peuple,  ô  Israël,  serait  comme  le  sable  de  la  mer. 
Un  reste  seulement  reviendra  ; 

La  destruction  est  résolue,  elle  fera  déborder  la  justice. 

-■^Et  cette  destruction  qui  a  été  résolue. 
Le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées,  l'accomplira  dans  tout  le  pays. 

'-^Cependant,  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées  : 
O  mon  peuple,  qui  habites  en  Sion,  ne  crains  pas  l'Assyrien! 

Il  te  frappe  de  la  verge. 
Et  il  lève  son  bâton  sur  toi,  comme  faisaient  les  Egyptiens. 
-^Mais,  encore  un  peu  de  temps, 
Et  le  châtiment  cessera. 
Puis  ma  colère  se  tournera  contre  lui  pour  l'anéantir. 

-"L'Eternel  des  armées  agitera  le  fouet  contre  lui. 
Comme  il  frappa  Madian  au  rocher  d'Oreb  ; 

Et,  de  même  qu'il  leva  son  bâton  sur  la  mer. 
Il  le  lèvera  encore,  comme  en  Egypte. 

846 


I 


ÉSAIE.  Chap.  10,^,1-11,1. 

-"En  ce  jour,  son  fardeau  sera  ôté  de  dessus  ton  épaule, 
Et  son  joug  de  dessus  ton  cou  ; 

Et  la  graisse  fera  éclater  le  joug. 

-^11  marche  sur  Ajjath,  traverse  Migron, 
Laisse  ses  bagages  à  Micmasch. 
*'Ils  passent  le  défilé, 
Ils  couchent  à  Guéba  ; 

Rama  tremble, 
Guibea  de  Saiil  prend  la  fuite. 

'"Fais  éclater  ta  voix,  fille  de  Gallim  ! 
Prends  garde,  Laïs  !  malheur  à  toi,  Anathoth  ! 

''Madména  se  disperse. 
Les  habitants  de  Guébim  sont  en  fuite. 

^-Encore  un  jour  de  halte  à  Nob, 
Et  il  menace  de  sa  main  la  montagne  de  la  fille  de  Sion, 
La  colline  de  Jérusalem. 

^'Voici,  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées, 
Brise  les  rameaux  avec  violence  : 

Les  plus  grands  sont  coupés, 
Les  plus  élevés  sont  abattus. 

^''11  renverse  avec  le  fer  les  taillis  de  la  forêt, 
Et  le  Liban  tombe  sous  le  Puissant. 

Chap.  XI.     'Puis  un  rameau  sortira  du  tronc  dlsaï". 
Et  un  rejeton  naîtra  de  ses  racines. 

-L'Esprit  de  l'Eternel  reposera  sur  lui  : 
Esprit  de  sagesse  et  d'intelligence, 
Esprit  de  conseil  et  de  force. 

Esprit  de  connaissance  et  de  crainte  de  l'Eternel. 
'11  respirera  la  crainte  de  l'Eternel  ; 
11  ne  jugera  point  sur  l'apparence, 
11  ne  prononcera  point  sur  un  ouï-dire. 

*Mais  il  jugera  les  pauvres  avec  équité. 
Et  il  prononcera  avec  droiture  sur  les  malheureux  de  la  terre  ; 

Il  frappera  la  terre*  de  sa  parole  comme  d'une  verge. 
Et  du  souffle  de  ses  lèvres  il  fera  mourir  le  méchant. 
'La  justice  sera  la  ceinture  de  ses  flancs, 
Et  la  fidélité  la  ceinture  de  ses  reins. 

*Le  loup  habitera  avec  l'agneau. 
Et  la  panthère  se  couchera  avec  le  chevreau  ; 

Le  veau,  le  lionceau,  et  le  bétail  qu'on  engraisse,  seront  ensemble, 
Et  un  petit  enfant  les  conduira. 

"La  vache  et  l'ourse  auront  un  même  pâturage, 
Leurs  petits  un  même  gîte  ; 

a.  Uai,  père  de  David.        b.  La  terre,  c'est-à-dire  :   les  méchanls  de  la  Ici'rc. 

847 


Chap.  i  1,8-12,2.  ÉSAIE. 

Et  le  lion,  comme  le  bœuf,  mangera  de  la  paille. 

*Le  nourrisson  s'ébattra  sur  l'antre  de  la  vipère, 
Et  l'enfant  sevré  mettra  sa  main  dans  la  caverne  du  basilic. 
^11  ne  se  fera  ni  tort  ni  dommage 
Sur  toute  ma  montagne  sainte  ; 

Car  la  terre  sera  remplie  de  la  connaissance  de  l'Eternel, 
Comme  le  fond  de  la  mer  par  les  eaux  qui  le  couvrent. 

'"En  ce  jour,  le  rejeton  d'Isaï 
Sera  là  comme  une  bannière  pour  les  peuples  ; 
Les  nations  se  tourneront  vers  lui, 
Et  la  gloire  sera  sa  demeure. 

"Dans  ce  même  temps,  le  Seigneur  étendra  une  seconde  fois  sa  main, 
Pour  racheter  le  reste  de  son  peuple, 
Dispersé  en  Assyrie  et  en  Egypte, 
A  Pathros  et  en  Ethiopie, 
A  Elam,  à  Schinear  et  à  Ilamath, 
Et  dans  les  îles  de  la  mer. 

'^11  élèvera  une  bannière  pour  les  nations, 
Il  rassemblera  les  exilés  d'Israël, 

Et  il  recueillera  les  dispersés  de  Juda, 
Des  quatre  extrémités  de  la  terre. 

'^La  jalousie  d'Ephraïm  disparaîtra. 
Et  ses  ennemis  en  Juda  seront  anéantis  ; 
Éphraïm  ne  sera  plus  jaloux  de  Juda, 
Et  Juda  ne  sera  plus  hostile  à  Ephraïm. 

"Ils  voleront  sur  l'épaule  des  Philistins  à  l'occident. 
Ils  pillei'ont  ensemble  les  fds  de  l'Orient  ; 

Edom  et  Moab  seront  la  proie  de  leurs  mains. 
Et  les  fils  d'Ammon  leur  seront  assujettis. 

'^L'Eternel  desséchera  la  langue  de  la  mer  d'Egypte, 
Et  il  lèvera  sa  main  sur  le  fleuve",  en  soufflant  avec  violence  : 

Il  le  partagera  en  sept  canaux, 
Et  on  le  traversera  avec  des  souliers. 

'^Et  il  y  aura  une  route  pour  le  reste  de  son  peuple. 
Qui  sera  échappé  de  l'Assyrie, 

Comme  il  y  en  eut  une  pour  Israël, 
Le  jour  où  il  sortit  du  paj's  d'Egypte. 

Chap.  XII.      'Tu  diras  en  ce  jour-là  : 
Je  te  loue,  ô  Eternel  ! 
Car  tu  as  été  irrité  contre  moi. 

Ta  colère  s'est  apaisée,  et  tu  m'as  consolé. 
,  ^Voici,  Dieu  est  ma  délivrance. 

Je  serai  plein  de  confiance,  et  je  ne  craindrai  rien  ; 

Car  l'Eternel,  l'Éternel  est  ma  force  et  le  sujet  de  mes  louanges  ; 
C'est  lui  qui  m'a  sauvé. 

fl.  L'Euphrate, 

848 


ÉSAIE.  Chap.  l2,3-i3,it. 

^Vous  puiserez  de  Feau  avec  joie 
Aux  sources  du  salut, 

''Et  vous  direz  en  ce  jour-là  : 
Louez  rÉterncl,  invoquez  son  nom, 
Publiez  ses  œuvres  jiarmi  les  peuples. 
Rappelez  la  grandeur  de  son  nom  ! 

^Célébrez  l'Eternel,  car  il  a  fait  des  choses  magnifiques  : 
Qu'elles  soient  connues  par  toute  la  terre  ! 

^Pousse  des  cris  de  joie  et  d'allégresse,  habitant  de  Sion  ! 
Car  il  est  grand  au  milieu  de  toi  le  Saint  d'Israël. 

Chap.  XIII.      '  Oracle  sur  Dabylonc,  révélé  à  Esaïc,  fils  d'Aniols. 

*Sur  une  montagne  nue  dressez  une  bannière, 
Elevez  la  voix  vers  eux**, 

Faites  des  signes  avec  la  main, 
Et  qu'ils  franchissent  les  portes  des  tyrans  ! 
^J'ai  donné  des  ordres  à  ma  sainte  milice. 
J'ai  appelé  les  héros  de  ma  colère. 
Ceux  qui  se  réjouissent  de  ma  grandeur. 

''On  entend  une  rumeur  sur  les  montagnes, 
Comme  celle  d'un  peuple  noml)reux  ; 

On  entend  un  tumulte  de  royaumes,  de  nations  rassemblées  : 
L'Eternel  des  armées  passe  en  revue  l'armée  qui  va  combattre. 

^Ils  viennent  d'un  pays  lointain. 
De  l'extrémité  des  cieux  : 

L'Éternel  et  les  instruments  de  sa  colère 
Vont  détruire  toute  la  contrée. 

^Gémissez,  car  le  joug  de  l'Éternel  est  proche  : 
Il  vient  comme  un  ravage  du  Tout-Puissant. 

'C'est  pourquoi  toutes  les  mains  s'alfaiblissent,     • 
Et  tout  cœur  d'homme  est  abattu. 
*Ils*  sont  frappés  d'épouvante  ; 
Les  spasmes  et  les  douleurs  les  saisissent  ; 
Ils  se  tordent  comme  une  femme  en  travail  ; 

Ils  se  regardent  les  uns  les  autres  avec  stupeur  ; 
Leurs  visages  sont  enflammés. 

^ Voici,  le  jour  de  l'Éternel  arrive. 
Jour  cruel,  jour  de  colère  et  d'ardente  fureur. 

Qui  réduira  la  terre  en  solitude. 
Et  en  exterminera  les  pécheurs. 

'"Car  les  étoiles  des  cieux  et  leurs  astres 
Ne  feront  plus  briller  leur  lumière. 
Le  soleil  s'obscurcira  dès  son  lever, 
,       Et  la  lune  ne  fera  plus  luire  sa  clarté. 

"Je  punirai  le  monde  pour  sa  malice, 

a.  Eux,  les  Mèdes,  nommés  au  v.  n.         b.  Ih,  les  Babyloniens, 

849 


Chap.  l3,i2-U,-2.  ÉSAIE. 

Et  les  méchants  jjour  leurs  iniquités  ; 

Je  ferai  cesser  l'orgueil  des  hautains, 
Et  j'abattrai  l'arrogance  des  tyrans. 

'-Je  rendrai  les  hommes  plus  rares  c[ue  l'or  fin, 
Je  les  rendrai  plus  rares  que  l'or  d'Ophir. 

'•'C'est  pourquoi  j'ébranlerai  les  cieux, 
Et  la  terre  sera  secouée  sur  sa  base. 

Par  la  colère  de  l'Eternel  des  armées. 
Au  jour  de  son  ardente  fureur. 

'*Alors,  comme  une  gazelle  effarouchée. 
Comme  un  troupeau  sans  berger. 

Chacun  se  tournera  vers  son  peuple. 
Chacun  fuira  vers  son  pays  ; 

'^Tous  ceux  qu'on  trouvera  seront  percés, 
Et  tous  ceux  qu'on  saisira  tomberont  par  l'épée. 

'^Leurs  enfants  seront  écrasés  sous  leurs  yeux. 
Leurs  maisons  seront  pillées,  et  leurs  femmes  violées. 

'"Voici,  j'excite  contre  eux  les  Mèdes, 
Qui  ne  font  point  cas  de  l'argent. 
Et  qui  ne  convoitent  point  l'or. 

'^De  leurs  arcs  ils  abattront  les  jeunes  gens, 
Et  ils  seront  sans  pitié  pour  le  fruit  des  entrailles  : 
Leur  œil  n'épargnera  point  les  enfants. 

'^Et  Babylone,  l'ornement  des  royaumes, 
La  fière  parure  des  Chaldéens, 

Sera  comme  Sodome  et  Gomorrhe,  que  Dieu  détruisit. 
-"Elle  ne  sera  plus  jamais  habitée. 
Elle  ne  sera  plus  jamais  peuplée  ; 

L'Arabe  n'y  dressera  point  sa  tente. 
Et  les  bergers  n'y  parqueront  point  leurs  troupeaux. 
-'Les  animaux  du  désert  y  prendront  leur  gîte, 
Les  hiboux  rempliront  ses  maisons. 

Les  autruches  en  feront  leur  demeure. 
Et  les  boucs  y  sauteront. 

^^Les  chacals  hurleront  dans  ses  palais. 
Et  les  chiens  sauvages  dans  ses  maisons  de  plaisance. 

Son  temps  est  près  d'arriver. 
Et  ses  jours  ne  se  prolongeront  pas. 

Chap.  XIV.     'Car  l'Eternel  aura  pitié  de  Jacob, 
Il  choisira  encore  Israël, 
Et  il  les  l'établira  dans  leur  pays  ; 

Les  étrangers  se  joindront  à  eux. 
Et  ils  s'uniront  à  la  maison  de  Jacob. 

-Les  peuples  les  prendront,  et  les  ramèneront  à  leur  demeure, 
Et  la  maison  d'Israël  les  possédera  dans  le  pays  de  l'Eternel, 
Comme  serviteurs  et  comme  servantes  ; 

850 


ÉSAIE.  Chap.  11,3-16. 

Ils  retiendront  captifs  ceux  qui  les  avaient  faits  captifs, 
Et  ils  domineront  sur  leurs  oppresseurs. 

'Et  quand  l'Eternel  t'aura  donné  du  repos, 
Après  tes  fatigues  et  tes  agitations. 

Et  après  la  dure  servitude  qui  te  fut  imposée, 

^Alors  tu  prononceras  ce  chant  sur  le  roi  de  Babylone, 
Et  tu  diras  : 

Eh  cjuoi  !  le  tyran  n'est  plus  ! 
L'oppression  a  cessé  ! 

^L'Eternel  a  brisé  le  bâton  des  méchants, 
La  A^erge  des  dominateurs. 

^Celui  qui  dans  sa  fureur  frappait  les  peuples, 
Par  des  coups  sans  relâche, 

Celui  qui  dans  sa  colère  subjuguait  les  nations. 
Est  poursuivi  sans  ménagement. 

"Toute  la  terre  jouit  du  repos  et  de  la  paix  ; 
On  éclate  en  chants  d'allégresse. 

*Les  cyprès  même,  les  cèdres  du  Liban,  se  réjouissent  de  ta  chute  : 
Depuis  que  tu  es  tombé  personne  ne  monte  pour  nous  abattre. 
'Le  séjour  des  morts  s'émeut  jusque  dans  ses  profondeurs. 
Pour  t'accueillir  à  ton  arrivée  ; 

Il  réveille  devant  toi  les  ombres,  tous  les  grands  de  la  terre, 
Il  fait  lever  de  leurs  trônes  tous  les  rois  des  nations. 
'"Tous  prennent  la  parole  poui'  te  diie  : 
Toi  aussi,  tu  es  sans  force  comme  nous. 
Tu  es  devenu  semblable  à  nous  ! 

"Ta  magnificence  est  descendue  dans  le  séjour  des  morts, 
Avec  le  son  de  tes  luths  ; 

Sous  toi  est  une  couche  de  vers, 
Et  les  vers  sont  ta  couverture. 
'-Te  voilà  tombé  du  ciel. 
Astre  brillant,  fils  de  l'aurore  ! 

Tu  es  abattu  à  terre, 
Toi,  le  vainqueur  des  nations  ! 

'*Tu  disais  en  ton  cœur  :  Je  monterai  au  ciel, 
J'élèverai  mon  trône  au-dessus  des  étoiles  de  Dieu  ; 

Je  m'assiérai  sur  la  montagne  de  l'assemblée, 
A  l'extrémité  du  septentrion  ; 

'■'Je  monterai  sur  le  sommet  des  nues, 
Je  serai  semblable  au  Très-Haut. 

"'Mais  tu  as  été  précipité  dans  le  séjour  des  morts. 
Dans  les  profondeurs  de  la  fosse. 

'^Ceux  qui  te  voient  fixent  sur  toi  leurs  regards. 
Ils  te  considèrent  attentivement  : 

Est-ce  là  cet  homme  ({ui  faisait  trembler  la  terre, 

851 


Chap.  'U,  11-30.  ÉSAIE. 

Qui  ébranlait  les  royaumes, 

''Qui  réduisait  le  monde  en  désert, 
Qui  ravageait  les  villes. 

Et  ne  relâchait  point  ses  prisonniers? 

**Tous  les  rois  des  nations,  oui  tous, 
Reposent  avec  honneur,  chacun  dans  son  tombeau. 
'^Mais  toi,  tu  as  été  jeté  loin  de  ton  sépulcre, 
Comme  un  rameau  qu'on  dédaigne. 
Comme  une  dépouille  de  gens  tués  à  coups  d'épée. 

Et  précipités  sur  les  pierres  d'une  fosse. 
Comme  un  cadavre  foulé  aux  pieds. 

-"Tu  n'es  pas  réuni  à  eux  dans  le  sépulcre. 
Car  tu  as  détruit  ton  pays,  tu  as  fait  périr  ton  peuple  : 
On  ne  parlera  plus  jamais  de  la  race  des  méchants. 
^'Préparez  le  massacre  des  fils, 
A  cause  de  l'iniquité  de  leurs  pères  ! 

Qu'ils  ne  se  relèvent  pas  pour  conquérir  la  terre, 
Et  remplir  le  monde  d'ennemis  !  — - 

-^Je  me  lèverai  contre  eux, 
Dit  l'Eternel  des  armées  ; 

J'anéantirai  le  nom  et  la  trace  de  Babylone, 
Ses  descendants  et  sa  postérité,  dit  rÉternel. 

-'J'en  ferai  le  gîte  du  hérisson  et  un  marécage, 
Et  je  la  balaierai  avec  le  balai  de  la  destruction, 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

-■'L'Eternel  des  armées  l'a  juré,  en  disant  : 
Oui,  ce  que  j'ai  décidé  arrivera. 
Ce  que  j'ai  résolu  s'accomplira. 

-^Je  briserai  l'Assyrien  dans  mon  pays, 
Je  le  foulerai  aux  pieds  sur  mes  montagnes  ; 

Et  son  joug  leur  sera  ôté, 
Et  son  fardeau  sera  ôté  de  leurs  épaules. 

-"Voilà  la  résolution  prise  contre  toute  la  terre. 
Voilà  la  main  étendue  sur  toutes  les  nations. 

^''L'Éternel  des  armées  a  jiris  cette  résolution  :  qui  s'y  opposera? 
Sa  main  est  étendue  :  qui  la  détournera  : 


0 


Oracle  contre  les  P/iilislins. 

^'^ L'année  de  la  mort  du  roi  Achaz,  cet  oracle  fut  prononcé  : 

"Ne  te  réjouis  pas,  pays  des  Philistins, 
De  ce  que  la  verge  qui  te  frappait  est  brisée  ! 

Car  de  la  racine  du  serpent  sortira  un  basilic. 
Et  son  fruit  sera  un  dragon  volant. 

'"Alors  les  plus  pauvres  pourront  paître. 
Et  les  malheureux  reposer  en  sécurité  ; 
Mais  je  ferai  mourir  ta  racine  par  la  faim, 

852 


Es  AIE.  Chnp.  44.31-16.2. 

Et  ce  qui  restera  de  toi  sera  tué. 

^' Porte,  gémis  !  ville,  lamente-toi  ! 
Tremble,  pays  tout  entier  des  Philistins  ! 

Car  du  nord  vient  une  fumée, 
Et  les  rangs  de  l'ennemi  sont  serrés.  — 

^-Et  que  répondra-t-on  aux  envoyés  du  peuple  ?  — 
Que  l'Éternel  a  fondé  Sion, 
Et  que  les  malheureux  de  son  peuple  y  trouvent  un  refuge. 

Chap.  XV.  '  Oracle  sur  Moab. 

La  nuit  même  où  elle  est  ravagée,  Ar-Moab  est  détruite  ! 
La  nuit  même  où  elle  est  ravagée,  Kir-Moab  est  détruite  !... 
^On  monte  au  temple  et  à  Dibon, 
Sur  les  hauts  lieux,  pour  pleurer; 

Moab  est  en  lamentations,  sur  Nebo  et  sur  Médeba  : 
Toutes  les  têtes  sont  rasées. 
Toutes  les  barbes  sont  coupées. 

*Dans  les  rues,  ils  sont  couverts  de  sacs, 
Sur  les  toits  et  dans  les  places, 
Tout  gémit  et  fond  en  larmes. 

■*Hesbon  et  Elealé  poussent  des  cris. 
On  entend  leur  voix  jusqu'à  Jahats  ; 

Même  les  guerriers  de  Moab  se  lamentent. 
Ils  ont  l'effroi  dans  l'àme. 

^Mon  cœur  gémit  sur  Moab, 
Dont  les  fugitifs  se  sauvent  jusqu'à  Tsoar, 
Jusqu'à  Églatli-Schelischija  ; 

Car  ils  font,  en  pleurant,  la  montée  de  Luchith, 
Et  ils  jettent  des  cris  de  détresse  sur  le  chemin  de  Choronaïm  ; 
^Car  les  eaux  de  Nimrim  sont  ravagées, 
L'herbe  est  desséchée,  le  gazon  est  détruit, 
La  verdure  a  disparu. 

'C'est  pourquoi  ils  ramassent  ce  qui  leur  reste, 
Et  ils  transportent  leurs  biens  au  delà  du  torrent  des  saules. 

^Car  les  cris  environnent  les  frontières  de  Moab  ; 
Ses  lamentations  retentissent  jusqu'à  Eglaïm, 
Ses  lamentations  retentissent  jusqu'à  Beer-Elim. 

'Les  eaux  de  Dimon  sont  pleines  de  sang, 
Et  j'enverrai  sur  Dimon  de  nouveaux  malheurs, 

Un  lion  contre  les  réchappes  de  Moab, 
Contre  le  reste  du  ])ays. 

Chap.  XVI.     'Envoyez  les  agneaux  au  souverain  du  pays. 
Envoyez-les  de  Séla,  par  le  désert, 
A  la  montagne  de  la  fille  de  Sion. 

*Tel  un  oiseau  fugitif,  telle  une  nichée  effarouchée, 
Telles  seront  les  fdles  de  Moab,  au  passage  de  l'Arnon.  — 

853 


Chap.  16,3-17,%  ÉSAIE. 

'Donne  conseil,  fais  justice, 
Couvre-nous  en  plein  midi  de  ton  ombre  comme  de  la  nuit, 

Cache  ceux  cjue  l'on  poursuit. 
Ne  trahis  pas  le  fugitif! 

^Laisse  séjourner  chez  toi  les  exilés  de  Moab, 
Sois  pour  eux  un  refuge  contre  le  dévastateur  ! 

Car  l'oppression  cessera,  la  dévastation  finira. 
Celui  qui  foule  le  pays  disparaîtra. 

^Et  le  trône  s'affermira  par  la  clémence  ; 
Et  l'on  y  verra  siéger  fidèlement,  dans  la  maison  de  David, 
Un  juge  ami  du  droit  et  zélé  pour  la  justice.  — 
^Nous  entendons  l'orgueil  du  superbe  Moab, 
Sa  fierté  et  sa  hauteur,  son  arrogance  et  ses  vains  discours. 

'C'est  pourquoi  Moab  gémit  sur  Moab,  tout  gémit  ; 
Vous  soupirez  sur  les  ruines  de  Kir-Haréseth, 
Profondément  abattus. 

^Caries  campagnes  de  Hesbon  languissent*; 
Les  maîtres  des  nations  ont  brisé  les  ceps  de  la  vigne  de  Sibnia 
Qui  s'étendaient  jusqu'à  Jaezer,  c{ui  erraient  dans  le  désert  : 
Les  rameaux  se  prolongeaient,  et  allaient  au  delà  de  la  mer. 
'Aussi  je  pleure  sur  la  vigne  de  Sibma,  comme  sur  Jaezer  ; 
Je  vous  arrose  de  mes  larmes,  Hesbon,  Élealé  ! 

Car  sur  votre  récolte  et  sur  votre  moisson 
Est  venu  fondre  un  cri  de  guerre. 

'"La  joie  et  l'allégresse  ont  disparu  des  campagnes  ; 
Dans  les  vignes,  plus  de  chants,  plus  de  réjouissances  ! 

Le  vendangeur  ne  foule  plus  le  vin  dans  les  cuves  ; 
J'ai  fait  cesser  les  cris  de  joie. 

"Aussi  mes  entrailles  frémissent  sur  Moab,  comme  une  harpe, 
Et  mon  cœur  sur  Kir-jlarès. 

'^On  voit  Moab,  qui  se  fatigue  sur  les  hauts  lieux  ; 
Il  entre  dans  son  sanctuaire  pour  prier,  et  il  ne  peut  rien  obtenir. 

''Telle  est  la  parole  que  l'Eternel  a  prononcée  dès  longtemps  sur  Moab. 
'■'Et  maintenant  l'Eternel  parle,  et  dit  : 

Dans  trois  ans,  comme  les  années  d'un  mercenaire, 
La  gloire  de  Moab  sera  l'objet  du  mépris, 
Avec  toute  cette  grande  multitude  ; 

Et  ce  qui  restera  sera  peu  de  chose,  presque  rien. 

Chap.  XVIl.  ^Oracle  sur  Damas. 

Voici,  Damas  ne  sera  plus  une  ville, 
Elle  ne  sera  qu'un  monceau  de  ruines. 

^Les  villes  d'Aroër  sont  abandonnées, 
Elles  sont  livrées  aux  troupeaux  ; 
Ils  s'y  couchent,  et  personne  ne  les  effraie. 

854 


ÉSAIE.  Chap.  17,3-1 

•^C'en  est  fait  de  la  forteresse  d'Ephraïm, 
l']t  du  royaume  de  Damas,  et  du  reste  de  la  Syrie  : 

II  en  sera  comme  de  la  gloire  des  enfants  d'Israël, 
Dit  l'Éternel  des  armées. 

^En  ce  jour,  la  gloire  de  Jacob  sera  affaiblie. 
Et  la  graisse  de  sa  chair  s'évanouira. 

^11  en  sera  comme  quand  le  moissonneur  récolte  les  blés. 
Et  que  son  bras  coupe  les  épis  ; 

Comme  quand  on  ramasse  les  épis, 
Dans  la  vallée  de  Rephaïm. 

"Il  en  restera  un  giaj)pillage,  comme  quand  on  secoue  Tolivier, 
Deux,  trois  olives,  au  haut  de  la  cime, 

Quatre,  cinq,  dans  ses  branches  à  fruits. 
Dit  l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël. 

'En  ce  jour,  l'homme  regardera  vers  son  créateur. 
Et  ses  yeux  se  tourfieront  vers  le  Saint  d'Israël  ; 
''Il  ne  regardera  plus  vers  les  autels, 
Ouvrage  de  ses  mains. 

Et  il  ne  contemplera  plus  ce  que  ses  doigts  ont  fabriqué, 
Les  idoles  d'Astarté  et  les  statues  du  soleil. 

"En  ce  jour,  ses  villes  fortes  seront 
Comme  des  débris  dans  la  forêt  et  sur  la  cime  des  montagnes, 
Abandonnés  devant  les  enfants  d'Israël  : 
Et  ce  sera  un  désert. 

'"Car  tu  as  oublié  le  Dieu  de  ton  salut. 
Tu  ne  t'es  pas  souvenu  du  rocher  de  ton  refuge. 

Aussi  tu  as  fait  des  plantations  d'agrément. 
Tu  as  planté  des  ceps  étrangers  ; 

"Lorque  tu  les  plantas,  tu  les  entouras  d'une  haie, 
Et  bientôt  tu  les  fis  venir  en  fleurs. 

Mais  la  récolte  a  fui,  au  moment  de  la  jouissance  : 
Et  la  douleur  est  sans  remède. 

*-0h  !  quelle  rumeur  de  peuples  nombreux  ! 
Ils  mugissent  comme  mugit  la  mer. 

Quel  tumulte  de  nations  ! 
Elles  grondent  comme  grondent  les  eaux  puissantes. 

"Les  nations  grondent  comme  grondent  les  grandes  eaux.... 
II  les  menace,  et  elles  fuient  au  loin, 

Chassées  comme  la  balle  des  montagnes  au  souille  du  vent. 
Comme  la  poussière  par  un  tourbillon. 

'^Quand  vient  le  soir,  voici,  c'est  une  ruine  soudaine  ; 
Avant  le  matin,  ils  ne  sont  j^lus  ! 

Voilà  le  ]>artage  de  ceux  cpii  nous  dépouillent, 
Le  sort  île  ceux  qui  nous  pillent. 


roù 


Chap.  lS.i-19,'..  ÉSAIE. 

Chap.  XVIII.      'Terre,  où  retentit  le  cliquetis  des  armes, 

Au  delà  des  fleuves  de  TEthiopie  ! 

*Toi  qui  envoies  sur  mer  des  messagers, 
Dans  des  navires  de  jonc  voguant  à  la  surface  des  eaux  ! 
Allez,  messagers  rapides,  vers  la  nation  forte  et  vigoureuse. 
Vers  ce  peuple  redoutable  depuis  qu'il  existe, 

Nation  puissante  et  qui  écrase  tout. 
Et  dont  le  pays  est  coupé  par  des  fleuves. 

"Vous  tous,  habitants  du  monde,  habitants  de  la  terre, 

Voyez  la  bannière  qui  se  dresse  sur  les  montagnes. 
Ecoutez  la  trompette  qui  sonne  ! 

■'Car  ainsi  m'a  parlé  l'Eternel  : 
Je  regarde  tranquillement  de  ma  demeure, 
Par  la  chaleur  brillante  de  la  lumière. 
Et  par  la  vapeur  de  la  rosée,  au  temps  de  la  chaude  moisson. 

^Mais  avant  la  moisson,  quand  la  pousse  est  achevée, 
Quand  la  fleur  devient  un  raisin  qui  mûrit. 

Il  coupe  les  sarments  avec  des  serpes. 
Il  enlève,  il  tranche  les  ceps — 

'^Ils''  seront  tous  abandonnés  aux  oiseaux  de  proie  des  montagnes 
Et  aux  bêtes  de  la  terre  ; 

Les  oiseaux  de  proie  passeront  l'été  sur  leurs  cadavres. 
Et  les  bêtes  de  la  terre  y  passeront  l'hiver. 

'En  ce  temps-là,  des  offrandes  seront  apportées  à  l'Eternel  des  armées. 
Par  le  peuple  fort  et  vigoureux, 
Par  le  peuple  redoutable  depuis  qu'il  existe. 

Nation  puissante  et  qui  écrase  tout. 
Et  dont  le  pays  est  coupé  par  des  fleuves  ; 

Elles  seront  apportées  là  où  réside  le  nom  de  l'Eternel  des  armées, 
Sur  la  montagne  de  Sion. 

Chap.  XIX.  ^Oracle  sur  V Egypte. 

Voici,  l'Eternel  est  monté  sur  une  nuée  rapide,  il  vient  en  Egypte  ; 
Et  les  idoles  de  l'Egypte  tremblent  devant  lui. 
Et  le  cœur  des  Egyptiens  tombe  en  défaillance. 

-J'armerai  l'Égyptien  contre  l'Egyptien, 
Et  l'on  se  battra  frère  contre  frère,  ami  contre  ami. 
Ville  contre  ville,  royaume  contre  royaume. 

■'L'esprit  de  l'Egypte  disparaîtra  du  milieu  d'elle, 
Et  j'anéantirai  son  conseil  ; 

On  consultera  les  idoles  et  les  enchanteurs. 
Ceux  qui  évoquent  les  morts  et  ceux  qui  prédisent  l'avenir. 

■•Et  je  livrerai  l'Egypte  entre  les  mains  d'un  maître  sévère  ; 
Un  roi  cruel  dominera  sur  eux, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées. 

a.  Les  Assyriens. 

856 


ÉSAIE.  Chap.  19,5-19. 

'Les  eaux  de  la  mer''  tariront, 
Le  fleuve  deviendra  sec  et  aride, 

'Les  rivières  seront  infectes, 
Les  canaux  de  l'Egypte  seront  bas  et  desséchés, 
Les  joncs  et  les  roseaux  se  flétriront. 

'Ce  ne  sera  que  nudité  le  long  du  fleuve,  à  l'embouchure  du  fleuve; 
Tout  ce  qui  aura  été  semé  près  du  fleuve  se  desséchera, 
Se  réduira  en  poussière  et  périra. 

*Lcs  pêcheurs  gémiront, 
Tous  ceux  qui  jettent  l'hameçon  dans  le  fleuve  se  lamenteront, 
Et  ceux  qui  étendent  des  fdets  sur  les  eaux  seront  désolés. 

^Ceux  qui  travaillent  le  lin  peigné 
Et  qui  tissent  des  étofTes  blanches  seront  confus. 

'"Les  soutiens  du  pays  seront  dans  l'abattement, 
Tous  les  mercenaires  auront  l'àme  attristée. 

"Les  princes  de  Tsoan  ne  sont  que  des  insensés. 
Les  sages  conseillers  de  Pharaon  forment  un  conseil  stupide. 

Comment  osez-vous  dire  à  Pharaon  : 
Je  suis  fds  des  sages,  fils  des  anciens  rois  ? 

'-Où  sont-ils  donc  tes  sages  ? 
Qu'ils  te  fassent  des  révélations. 

Et  qu'on  apprenne  ce  que  l'Eternel  des  armées  a  résolu  contre  l'Egypte. 
'•''Les  princes  de  Tsoan  sont  fous, 
Les  princes  de  Noph  sont  dans  l'illusion. 
Les  chefs  des  tribus  égarent  l'Egypte  ; 

'*L'Éternel  a  répandu  au  milieu  d'elle  un  esprit  de  vertige, 
Pour  qu'ils  fassent  chanceler  les  Egyptiens  dans  tous  leurs  actes, 
Comme  un  homme  ivre  chancelle  en  vomissant. 
''Et  l'Egypte  sera  hors  d'état  de  faire 
Ce  que  font  la  tète  et  la  queue, 
La  branche  de  palmier  et  le  roseau  *. 

'^En  ce  jour,  l'Egypte  sera  comme  des  femmes  : 
Elle  tremblera  et  aura  peur. 
En  voyant  s'agiter  la  main  de  l'Eternel  des  armées. 
Quand  il  la  lèvera  contre  elle. 

"Et  le  pays  de  Juda  sera  pour  l'Egypte  un  objet  d'effroi  : 
Dès  qu'on  lui  en  parlera,  elle  sera  dans  l'épouvante, 

A  cause  de  la  résolution  prise  contre  elle  par  l'Éternel  des  armées. 

'^En  ce  temps-là,  il  y  aura  cinq  villes  au  pays  d'Egypte, 
Qui  parleront  la  hingue  de  Canaan, 
Et  qui  jureront  par  l'Eternel  des  armées  : 

L'une  d'elles  sera  appelée  ville  de  la  délivrance. 

'^En  ce  même  temps,  il  y  aura  un  autel  à  l'Eternel 
Au  milieu  du  pays  d'Egypte, 

a.  Le  Nil,  comme  tous  les  grands  fleuves,  est  (Hiel([uefois  appelé  ilu  nom  de  mer.       b.  Image  di'jù  employée 
9,13,  et  qui  exprime. iei  l'état  d'impuissance  ou  l'Egypte  sera  réduite. 

857 


Chap.  19, 70-21,  Q.  ÉSAIE. 

Et  sur  la  frontière  un  monument  à  l'Eternel. 

-"Ce  sera  pour  l'Eternel  des  armées  un  signe  et  un  témoignage 
Dans  le  pays  d'Egypte; 

Ils  crieront  à  l'Eternel  à  cause  des  oppresseurs, 
Et  il  leur  enverra  un  sauveur  et  un  défenseur  pour  les  délivrer. 

-'Et  l'Eternel  sera  connu  des  Égyptiens, 
Et  les  Egyptiens  connaîtront  l'Eternel  en  ce  jour-là; 

Ils  feront  des  sacrifices  et  des  offrandes. 
Ils  feront  des  vœux  à  l'Eternel  et  les  accompliront. 

--Ainsi  l'Elternel  frappera  les  Egyptiens, 
Il  les  frappera,  mais  il  les  guérira; 

Et  ils  se  convertiront  à  l'Eternel, 
Qui  les  exaucera  et  les  guérira. 

-^En  ce  même  tcm])s,  il  y  aura  une  route  d'Egypte  en  Assyrie  : 
Les  Assyriens  iront  en  Egypte,  et  les  Egyptiens  en  Assyrie, 
Et  les  Egyptiens  avec  les  Assyriens  serviront  l'Eternel. 
-"'En  ce  même  temps,  Israël  sera,  lui  troisième. 
Uni  à  l'Egypte  et  à  l'Assyrie, 

Et  ces  pays  seront  l'objet  d'une  bénédiction. 

-^L'Eternel  des  armées  les  bénira,  en  disant  : 
Bénis  soient  l'Egyjjte,  mon  peuple. 
Et  l'Assyrie,  œuvre  de  mes  mains. 
Et  Israël,  mon  héritage  ! 

Les  Egyptiens  et  les  litliiopiens  captifs  du  roi  d'Assyrie. 

Chap.  XX.  'L'année  OÙ  Thartlian,  thiopie  captifs  et  exilés  les  jeunes 
envoyé  par  Sargon,  roi  d'Assyrie,  vint  hommes  et  les  vieillards,  nus  et  dé- 
assiéger Asdod  et  s'en  empara,  -en  ce  chaussés,  et  le  dos  découvert,  à  la 
temps-là  l'Eternel  adressa  la  parole  à  honte  de  l'Egvpte. 
Esaïe,  fils  d'Amots,  et  lui  dit  :  Va,  dé-  ^Alors  on  "  sera  dans  l'effroi  et  dans 
tache  le  sac  de  tes  reins  et  ôte  tes  sou-  la  confusion,  à  cause  de  l'Ethiopie  en 
liers  de  tes  pieds.  Il  fit  ainsi,' marcha  cpii  l'on  avait  mis  sa  confiance,  et  de 
nu  et  déchaussé.  l'Egypte  dont  on  se  glorifiait.  '^Et  les 

•'Et   l'Eternel   dit   :   De   même   que  habitants  de  cette  côte  diront  en  ce 

mon  serviteur  Esaïe  marche  nu  et  dé-  jour  :  Voilà  ce  qu'est  devenu  l'objet 

chaussé,  ce  qui  sera  dans  trois  ans  un  de  notre  attente,  sur  lequel  nous  avions 

signe  et  un  présage  pour  l'Egypte  et  compté  pour  être  secourus,  pour  être 

pour  l'Ethiopie,  ''de  même  le  roi  d'As-  délivrés  du  roi  d'Assyrie  !  Comment 

Syrie  emmènera  de  l'Egypte  et  de  l'É-  échapperons-nous  ? 

Chap.  XXI.  *  Oracle  sur  le  désert  de  la  mer  *. 

Comme  s'avance  l'ouragan  du  midi, 
II''  vient  du  désert,  du  pays  redoutable. 
-Une  vision  terrible  m'a  été  révélée. 

a.  On.  les  Israélites,  qui  oomptiiient  sur  l'nppui  de  l'Egypte  cl  de  1  Ethiopie.         b.  Manitre  de  désigner  Ba- 
bvlone,  située  dans  une  vaste  plaine  et  entourée  des  eaux  de  1  Eupluale.         v.  Il,  l'ennemi. 

858 


ÉSAIE.  Chap.  21,3-1!.. 

L'oppresseur  opprime,  le  dévastateur  dévaste.  — ■ 
Monte,  Elam  "  !  Assiège,  Médie  ! 
Je  fais  cesser  tous  les  soupirs.  — 

^C'est  pourquoi  mes  reins  sont  remplis  d'angoisses  ; 
Des  douleurs  me  saisissent, 
Comme  les  douleurs  d'une  femme  en  travail  ; 

Les  spasmes  m'empêchent  d'entendre. 
Le  tremblement  m'empêche  de  voir. 

■•Mon  cœur  est  troublé, 
La  terreur  s'empare  de  moi  ; 

La  nuit  de  mes  plaisirs  devient  une  nuit  d'épouvante. 

^On  dresse  la  table,  la  garde  veille,  on  mange,  on  boit... 
Debout,  princes  !  oignez  le  bouclier  ! 

*Car  ainsi  m'a  parlé  le  Seigneur  : 
Va,  place  la  sentinelle  ; 
Qu'elle  annonce  ce  qu'elle  verra.  — 

'Elle  vit  de  la  cavalerie,  des  cavaliers  deux  à  deux, 
Des  cavaliers  sur  des  ânes,  des  cavaliers  sur  des  chameaux  ; 
Et  elle  était  attentive,  très  attentive. 
^Puis  elle  s'écria,  comme  un  lion  : 
Seigneur,  je  me  tiens  sur  la  tour  toute  la  journée. 
Et  je  suis  à  mon  poste  toutes  les  nuits  ; 

'■'Et  voici,  il  vient  de  la  cavalerie,  des  cavaliers  deux  à  deux  ! 
Elle  prit  encore  la  parole,  et  dit  : 
Elle  est  tombée,  elle  est  tombée,  Babylone, 
Et  toutes  les  images  de  ses  dieux  sont  brisées  par  terre  !  — 

'"0  mon  peuple,  qui  as  été  battu  comme  du  grain  dans  mon  aire  ! 
Ce  que  j'ai  appris  de  l'Eternel  des  armées.  Dieu  d'Israël, 
Je  vous  l'ai  annoncé. 

"  Oracle  sur  Dama. 

On  me  crie  de  Séir  : 
Sentinelle,  que  dis-tu  de  la  nuit? 
Sentinelle,  que  dis-tu  de  la  nuit  ? 

'-La  sentinelle  répond  : 
Le  matin  vient,  et  la  nuit  aussi. 

Si  vous  voulez  interroger,  interros-ez  ; 
Convertissez-vous,  et  revenez. 

^^ Oracle  sur  l'Arabie. 

Vous  passerez  la  nuit  dans  les  broussailles  de  l'Arabie, 
Caravanes  de  Dedan  ! 

'^Portez  de  l'eau  à  ceux  qui  ont  soif; 
Les  habitants  du  pays  de  Théma 
Portent  du  pain  aux  fugitifs. 

a.  ElatH,  la  Perse. 

859  55  • 


Chap.  2 1,15-23,  i3.  ES  AIE. 

'^Car  ils  fuient  devant  les  épées, 
Devant  l'épée  nue,  devant  Tare  tendu, 
Devant  un  combat  acharné. 

"^Car  ainsi  m'a  parlé  le  Seigneur  : 
Encore  une  année,  comme  les  années  d'un  mercenaire, 
Et  c'en  est  fait  de  toute  la  gloire  de  Kédar. 

'^11  ne  restera  qu'un  petit  nombre  des  vaillants  archers,  fils  de  Kédar, 
Car  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël,  l'a  déclaré. 

Chap.  XXII.  '  Oi^acle  su?^  la  vallée  des  visions  ". 

Qu'as-tu  donc,  que  tout  ton  peu])Ie  monte  sur  les  toits  ? 
^Ville  bruyante,  pleine  de  tumulte. 
Cité  joyeuse  ! 

Tes  morts  ne  périront  pas  par  l'épée. 
Ils  ne  mourront  pas  en  combattant. 

^Tous  tes  chefs  fuient  ensemble. 
Ils  sont  faits  prisonniers  par  les  archers  ; 

Tous  tes  habitants  deviennent  à  la  fois  captifs. 
Tandis  qu'ils  prennent  au  loin  la  fuite. 

•'C'est  pourquoi  je  dis  :  Détournez  de  moi  les  regards. 
Laissez-moi  pleurer  amèrement; 

N'insistez  pas  pour  me  consoler 
Du  désastre  de  la  fille  de  mon  peuple. 

^Car  c'est  un  jour  de  trouble,  d'écrasement  et  de  confusion, 
Envoyé  par  le  Seigneur,  l'Éternel  des  armées. 
Dans  la  vallée  des  visions. 

On  démolit  les  murailles, 
Et  les  cris  de  détresse  retentissent  vers  la  montagne. 

'Elam  porte  le  carquois; 
Des  chars  de  combattants,  des  cavaliers,  s'avancent; 
Kir  met  à  nu  le  bouclier. 

'Tes  plus  belles  vallées  sont  remplies  de  chars, 
Et  les  cavaliers  se  rangent  en  bataille  à  tes  portes. 

^Les  derniers  retranchements  de  Juda  sont  forcés*, 
Et  en  ce  jour  tu  visites  les  armures  de  la  maison  de  la  forêt. 

^Vous  regardez  les  brèches  nombreuses  faites  à  la  ville  de  David, 
Et  vous  retenez  les  eaux  de  l'étang  inférieur. 
'"Vous  comptez  les  maisons  de  Jérusalem, 
Et  vous  les  abattez,  pour  fortifier  la  muraille. 
"Vous  faites  un  réservoir  entre  les  deux  murs. 
Pour  les  eaux  de  l'ancien  étang, 

Mais  vous  ne  regardez  pas  vers  celui  qui  a  voulu  ces  choses. 
Vous  ne  voyez  pas  celui  qui  les  a  préparées  de  loin. 

'-Le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées,  vous  appelle  en  ce  jour 
A  pleurer  et  à  vous  frapper  la  poitrine, 
A  vous  raser  la  tête  et  à  ceindre  le  sac. 
'^Et  voici  de  la  gaîté  et  de  la  joie  ! 

<j.  Jérusalem.         b.  Héb.  La  coureriure  de  Juda  est  decowciie. 

8G0 


I 


Es  AIE.  Chap.23,i'.-2S,i. 

On  égorge  des  bœufs  et  l'on  tue  des  brel)is, 
On  mange  de  la  viande  et  Ton  boit  du  vin  : 

Mangeons  et  buvons,  car  demain  nous  mourrons  !  — 
'■'L'Eternel  des  armées  me  l'a  révélé  : 

Non,  ce  crime  ne  vous  sera  point  pardonné  que  vous  ne  sovez  morts, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées. 

'^Ainsi  parle  !e  Seigneur,  FEterncl  des  armées  : 
Va  vers  ce  courtisan. 
Vers  Schebna,  gouverneur  du  palais  : 

**Qu'y  a-t-il  à  toi  ici,  et  ([ui  as-tu  ici, 
One  tu  creuses  ici  un  sépulcre  ? 

Il  se  creuse  un  sépulcre  sur  la  hauteur, 
11  se  taille  une  demeure  ilans  le  roc  ! 

"Voici,  l'Eternel  te  lancera  d'un  jet  vigoureux; 
II  t'enveloppera  comme  une  pelote, 

"*I1  te  fera  rouler,  rouler  comme  une  balle, 
Sur  une  terre  spacieuse  ; 

Là  tu  mourras,  là  seront  tes  chars  magni(i<pies, 
O  toi,  l'opprobre  de  la  maison  de  tcjn  maître  ! 
'^'Je  te  chasserai  de  ton  poste, 
L'Eternel  t'arrachera  de  ta  place. 

-"En  ce  jour-là, 
J'appellerai  mon  serviteur  Eliakim,  fds  de  Ililkija; 

-'Je  le  revêtirai  de  ta  tunique,  je  le  ceindrai  de  ta  ceinture, 
Et  je  remettrai  ton  pouvoir  entre  ses  mains  ; 

Il  sera  un  père  pour  les  habitants  de  Jérusalem 
Et  pour  la  maison  de  Juda. 

--Je  mettrai  sur  son  épaule  la  clé  de  la  maison  de  Davitl  : 
Quand  il  ouvrira,  nul  ne  fermera; 
Quand  il  fermera,  nul  n'ouvrira. 

-^Je  l'enfoncerai  comme  un  clou  dans  un  lieu  sur, 
Et  il  sera  un  siège  de  gloire  pour  la  maison  de  son  père. 

-■•Il  sera  le  soutien  de  toute  la  gloire  de  la  maison  de  son  père, 
Des  rejetons  nobles  et  ignobles. 
De  tous  les  petits  ustensiles. 
Des  bassins  comme  des  vases. 

-^En  ce  jour,  dit  l'Eternel  des  armées. 
Le  clou  enfoncé  dans  un  lieu  sûr  sera  enlevé, 

Il  sera  abattu  et  tombera. 
Et  le  fardeau  qui  était  sur  lui  sera  détruit, 
Car  l'Eternel  a  parlé. 

Chap.  XXIII.  <  Oracle  sur  Tijr. 

Lamentez-vous,  navires  de  Tarsis  ! 
Car  elle  est  détruite  :  plus  de  maisons  !  plus  d'entrée  ! 

861 


Chap.  2S,o-ic.  ÉSAIE. 

C'est  du  pays  de  Kittim  que  la  nouvelle  leur  en  est  venue. 

-Sovez  muets  d'effroi,  haliitants  de  la  côte, 
Que  remplissaient  les  marchands  de  Sidon,  parcourant  la  mer  ! 
^A  travers  les  vastes  eaux,  le  blé  du  Nil, 
La  moisson  du  fleuve,  était  pour  elle  un  revenu  ; 
Elle  était  le  marché  des  nations.         ■.  ;,;     ,: 
*Sois  confuse,  Sidon  ! 
Car  ainsi  parle  la  mer,  la  forteresse  de  la  mer"  : 

Je  n'ai  point  eu  de  douleurs,  je  n'ai  point  enfanté. 
Je  n'ai  point  nourri  de  jeunes  gens,  ni  élevé  de  jeunes  fdles*. 
=  Quand  les  Egyptiens  sauront  la  nouvelle. 
Ils  trembleront  en  apprenant  la  chute  de  Tyr. 

^Passez  à  Tarsis, 
Lamentez-vous,  habitants  de  la  côte  ! 

'Est-ce  là  votre  ville  joyeuse  ? 
Elle  avait  une  origine  antique. 
Et  ses  pieds  la  mènent  séjourner  au  loin. 

*Qui  a  pris  cette  résolution  contre  Tvr,  la  dispensatrice  des  couronnes, 
Elle  dont  les  marchands  étaient  des  princes. 
Dont  les  commerçants  étaient  les  plus  riches  de  la  terre  ? 
"C'est  l'Eternel  des  armées  qui  a  pris  cette  résolution. 
Pour  blesser  l'orgueil  de  tout  ce  c[ui  brille. 
Pour  humilier  tous  les  grands  de  la  terre. 

'"Parcours  librement  ton  pays,  pareille  au  Nil, 
Fille  de  Tarsis  !  Plus  de  joug''  ! 

"L'Eternel  a  étendu  sa  main  sur  la  mer; 
Il  a  fait  trembler  les  royaumes  ; 

Il  a  ordonné  la  destruction  des  forteresses  de  Canaan*^. 

'-1I  a  dit  :  Tu  ne  te  livreras  plus  à  la  joie, 
Vierge  déshonorée,  fdle  de  Sidon  ! 
Lève-toi,  passe  au  pays  de  Kittim'"  ! 
Même  là,  il  n'y  aura  pas  de  repos  pour  toi. 

'^Vois  les  Chaldéens,  qui  n'étaient  pas  un  peuple. 
Ces  habitants  du  désert,  jiour  qui  l'Assyrien  a  fondé  un  pays; 

Ils  élèvent  des  tours,  ils  renversent  les  palais  de  Tyr, 
Ils  les  mettent  en  ruines. 

'*Lamentez-vous,  navires  de  Tarsis  ! 
Car  votre  forteresse  est  détruite  ! 

'^En  ce  temps-là,  Tyr  tombera  dans  l'oubli  soixante  et  dix  ans. 
Ce  que  dure  la  vie  d'un  roi. 

Au  bout  de  soixante  et  dix  ans,  il  en  sera  de  Tyr 
Comme  de  la  prostituée  dont  parle  la  chanson  :  —    . 
'^Prends  la  harpe,  parcours  la  ville, 

a.  Tyr,  principale  ville  des  Phéniciens,  en  partie  construite  sur  une  île.  b.  Privée  maintenant  d'enfants^ 
c'est  comme  si  je  n'en  avais  point  mis  au  monde.  c,  Tyr  exerçait  sur  ses  colonies  un  enipii'e  despotique. 
Avec  sa  chute,  Tarsis  en  Espagne,  l'une  d'elles,  devient  libre  et  indépendante.  d.  Il  faut  entendre  ici  par 
Canaan  seulement  le  littoral  de  la  Phénicie.         e.  Appurtemuit  aux  Phéniciens,  dans  l'ile  de  Chypre. 

862 


ÉSAIE.  Chap.  '23,11-34,1% 

Prostituée  qu'on  oublie  ! 

Joue  bien,  répète  tes  chants, 
Pour  qu'on  se  souvienne  de  toi  !  — - 

'"Au  bout  de  soixante  et  dix  ans,  rÉternel  visitera  Tyr, 
Et  elle  retournera  à  son  salaire  impur; 

Elle  se  prostituera  à  tous  les  royaumes  de  la  terre, 
Sur  la  face  du  monde. 

'"Mais  son  gain  et  son  salaire  impur  seront  consacrés  à  rÉternel, 
Ils  ne  seront  ni  entassés  ni  conservés  ; 

Car  son  gain  fournira  pour  ceux  qui  habitent  devant  l'Eternel 
Une  nourriture  abondante  et  des  vêtements  magnifiques. 

Le  pays  de  Juda  rai'agr,  Babi/lonc  détruite,  et  Jérusalem  restaurée.. 

Chap.  A'AYF.      'Voici,  l'Éternel  dévaste  le  pays  et  le  rend  désert, 
Il  en  bouleverse  la  face  et  en  disperse  les  habitants. 
-Et  il  en  est  du  prêtre  comme  du  peuple. 
Du  maître  comme  du  serviteur. 
De  la  maîtresse  comme  de  la  servante, 

Du  vendeur  comme  de  l'acheteur. 
Du  prêteur  comme  de  remjjrunteur. 
Du  créancier  comme  du  débiteur. 

'Le  pays  est  dévasté,  livré  au  pillage; 
Car  rÉternel  Ta  décrété. 

■•Le  pays  est  triste,  épuisé  ; 
Les  habitants  sont  abattus,  languissants  ; 
Les  chefs  du  peuple  sont  sans  force. 

^Le  pays  était  profané  par  ses  habitants; 
Car  ils  transgressaient  les  lois,  violaient  les  ordonnances, 
Ils  rompaient  l'alliance  éternelle. 

''C'est  pourquoi  la  malédiction  dévore  le  pays. 
Et  ses  habitants  portent  la  jieine  de  leurs  crimes  ; 

C'est  pourquoi  les  habitants  du  pays  sont  consumés. 
Et  il  n'en  reste  qu'un  petit  nombre. 

'Le  moût  est  triste,  la  vigne  est  flétrie  ; 
Tous  ceux  qui  avaient  le  cœur  joyeux  soupirent. 
*La  joie  des  tambourins  a  cessé, 
La  gaîté  bruyante  a  pris  fin, 
La  joie  de  la  harpe  a  cessé. 

'■"On  ne  boit  plus  de  vin  en  chantant; 
Les  liqueurs  fortes  sont  amères  au  buveur. 

'"La  ville  déserte  est  en  ruines  ; 
Toutes  les  maisons  sont  fermées,  on  n'y  entre  plus. 
"On  crie  dans  les  rues,  parce  que  le  vin  manque  ; 
Toute  réjouissance  a  disparu. 
L'allégresse  est  bannie  du  |)ays. 

'-La  dévastation  est  restée  dans  la  ville, 
Et  les  portes  abattues  sont  en  ruines. 

8G:5 


Chap.  34,13-25,'..  ÉSAIE. 

'^Car  il  en  est  dans  le  pays,  au  milieu  des  peuples, 
Comme  quand  on  secoue  l'olivier, 
Comme  quand  on  grappille  après  la  vendange. 

'•'Ils"  élèvent  leur  voix,  ils  poussent  des  cris  d'allégresse; 
Des  boi'ds  de  la  mer,  ils  célèbrent  la  majesté  de  l'Eternel. 

'^Glorifiez  donc  l'Eternel  dans  les  lieux  où  brille  la  lumière,   ■ 
Le  nom  de  l'Eternel,  Dieu  d'Israël,  dans  les  îles  de  la  mer  !  — 

'"De  l'extrémité  de  la  terre  nous  entendons  chanter  :  Gloire  au  juste  ! 
Mais  moi  je  dis  :  Je  suis  perdu  !  je  suis  perdu  !  malheur  à  moi  ! 
Les  pillards  pillent,  et  les  pillards  s'acharnent  au  pillage. 

'"La  terreur,  la  fosse,  et  le  filet. 
Sont  sur  toi,  habitant  du  ]>ays  ! 

'^Celui  qui  fuit  devant  les  cris  de  terreur  tombe  dans  la  fosse. 
Et  celui  qui  remonte  de  la  fosse  se  prend  au  lilet, 

Car  les  écluses  d'en  haut  s'ouvrent,        ■!  vui  i 
Et  les  fondements  de  la  terre  sont  ébranlés. 
"'La  terre  est  déchirée, 
La  terre  se  brise, 
La  terre  chancelle. 

-"La  terre  chancelle  comme  un  homme  ivre. 
Elle  vacille  comme  une  cabane  ; 

Sou  péché  pèse  sur  elle. 
Elle  tombe,  et  ne  se  relève  plus. 

-'En  ce  temps-là,  l'Eternel  châtiera  dans  le  ciel  l'armée  d'eu  haut, 
Et  sur  la  terre  les  rois  de  la  terre. 

^-Ils  seront  assemblés  captifs  dans  une  prison. 
Ils  seront  enfermés  dans  des  cachots. 

Et,  après  un  grand  nombre  de  jours,  ils  seront  châtiés. 
-■^La  lune  sera  couverte  de  honte, 
Et  le  soleil  de  confusion  ; 

Car  l'Eternel  des  armées  régnera 
Sur  la  montagne  de  Sion  et  à  Jérusalem, 
Resplendissant  de  gloire  en  présence  de  ses  anciens. 

Chaj).  A'.YT^      'O  Eternel!  tu  es  mon  Dieu; 
Je  t'exalterai,  je  célébrerai  ton  nom. 
Car  tu  as  fait  des  choses  merveilleuses; 

Tes  desseins  conçus  à  l'avance  se  sont  fidèlement  accomplis. 
-Car  tu  as  réduit  la  ville*  en  un  monceau  de  pierres, 
La  cité  forte  en  un  tas  de  ruines  ; 

La  forteresse  des  barbares  est  détruite, 
Jamais  elle  ne  sera  rebâtie. 

^ C'est  pourquoi  les  peuples  puissants  te  glorifient. 
Les  villes  des  nations  puissantes  te  craignent. 
■•Tu  as  été  un  refuge  pour  le  faible, 

a.  Ih^  les  i-estes  dispersés  d'Israël.         b.  Babylone. 


ÉSAIE.  Chnp.^5,i-26,'.. 

Un  refuge  pour  le  malheureux  dans  la  détresse, 

Un  abri  contre  la  tempête, 
Un  ombrage  contre  la  chaleur; 
Car  le  souffle  des  tyrans 
Est  comme  l'ouragan  ([ui  frappe  une  muraille. 

^ Comme  tu  domptes  la  chaleur  dans  une  terre  brûlante. 
Tu  as  dompte  le  tumulte  des  barbares  ; 

Comme  la  chaleur  est  étouffée  par  roml)re  d'un  nuage, 
Ainsi  ont  été  étouffés  les  chants  de  triomphe  des  tyrans. 

^L'Eternel  des  armées  prépare  à  tous  les  peuples,  sur  cette  montagne, 
Un  festin  de  mets  succulents, 
Un  festin  de  vins  vieux, 

De  mets  succulents,  pleins  de  moelle, 
De  vins  vieux,  clarifiés. 

'Et,  sur  cette  montagne,  il  anéantit  le  voile  qui  voile  tous  les  peuples, 
La  couverture  qui  couvre  toutes  les  nations  ; 
'^ll  anéantit  la  mort  jiour  toujours; 
Le  Seigneur,  l'Eternel,  essuie  les  larmes  de  tous  les  visages. 

Il  fait  disparaître  de  toute  la  terre  l'opprobre  de  son  peuple  ; 
Car  l'Eternel  a  parlé. 

'-'f]n  ce  jour  l'on  dira  : 
A'oici,  c'est  notre  Dieu,  en  qui  nous  avons  confiance. 
Et  c'est  lui  qui  nous  sauve  ; 

C'est  l'Eternel,  en  qui  nous  avons  confiance  ; 
Soyons  dans  l'allégresse,  et  réjouissons-nous  de  son  salut  ! 
"Car  la  main  de  l'Eternel  repose  sur  cette  montagne  ; 
Et  Moab  est  foulé  sur  place. 
Comme  la  paille  est  foulée  dans  une  mare  à  fumier. 

"Au  milieu  de  cette  mare,  il  étend  ses  mains, 
Comme  le  nageur  les  étend  pour  nager; 

Mais  l'Eternel  abat  son  orgueil. 
Et  déjoue  l'artifice  de  ses  mains. 

'-Il  renverse,  il  précipite  les  fortifications  élevées  de  tes  murs. 
Il  les  fait  crouler  à  terre,  jusque  dans  la  poussière. 

Chap.  XXVI.     'En  ce  jour,  on  chantera  ce  cantique  dans  le  pays  de  Juda  : 
Nous  avons  une  ville  forte"  ; 
Il  nous  donne  le  salut  pour  murailles  et  pour  rempart. 
-Ouvrez  les  portes, 
Laissez  entrer  la  nation  juste  et  fidèle. 

■'A  celui  qui  est  ferme  dans  ses  sentiments 
Tu  assures  la  paix,  la  paix. 
Parce  qu'il  se  confie  en  toi. 

•'Confiez-vous  en  l'Eternel  à  perpétuité. 
Car  l'Eternel,  l'Eternel  est  le  rocher  des  siècles. 

a.  Jérusalem. 

865 


Chap.  20,5-10.  ÉSAIE. 

^11  a  renversé  ceux  qui  habitaient  les  hauteurs, 
Il  a  abaissé  la  ville  superbe"  ; 
Il  l'a  abaissée  jusqu'à  terre, 
Il  lui  a  fait  toucher  la  poussière. 
*Elle  est  foulée  aux  pieds, 
Aux  pieds  des  pauvres,  sous  les  pas  des  misérables. 

"Le  chemin  du  juste  est  la  droiture; 
Toi  qui  es  juste,  tu  aplanis  le  sentier  du  juste. 

*Aussi  nous  t'attendons,  ô  Éternel  !  sur  la  voie  de  tes  jugements  ; 
Notre  àme  soupire  après  ton  nom  et  après  ton  souvenir. 
'-'Mon  àme  te  désire  pendant  la  nuit. 
Et  mon  esprit  te  cherche  au  dedans  de  moi  ; 

Car,  lorsque  tes  jugements  s'exercent  sur  la  terre. 
Les  habitants  du  monde  apprennent  la  justice. 

'"Si  l'on  fait  grâce  au  méchant,  il  n'apprend  pas  la  justice, 
Il  se  livre  au  mal  dans  le  pays  de  la  droiture. 
Et  il  n'a  point  égard  à  la  majesté  de  Dieu. 

"Eternel,  ta  main  est  puissante: 
Ils  ne  ra]3ercoivent  pas. 

Ils  verront  ton  zèle  pour  le  peuple,  et  ils  en  seront  confus; 
Le  feu  consumera  tes  ennemis. 

'-Eternel,  tu  nous  donnes  la  paix; 
Car  tout  ce  que  nous  faisons. 
C'est  toi  qui  l'accomplis  pour  nous. 

'^Eternel,  notre  Dieu,  d'autres  maîtres  que  toi  ont  dominé  sur  nous; 
Mais  c'est  grâce  à  toi  seul  que  nous  invoquons  ton  nom. 
'■'Ceux  qui  sont  morts  ne  revivront  pas, 
Des  ombres  ne  se  relèveront  pas  ; 

Car  tu  les  as  châtiés,  tu  les  as  anéantis. 
Et  tu  en  as  détruit  tout  souvenir. 

'^Multiplie  le  peuple,  ô  Eternel  ! 
Multiplie  le  peuple,  manifeste  ta  gloire  ; 
Recule  toutes  les  limites  du  pays. 

"Eternel,  ils  t'ont  cherché,  quand  ils  étaient  dans  la  détresse  ; 
Ils  se  sont  répandus  en  prières,  quand  tu  les  as  châtiés. 
''Comme  une  femme  enceinte,  sur  le  point  d'accoucher. 
Se  tord  et  crie  au  milieu  de  ses  douleurs. 

Ainsi  avons-nous  été,  loin  de  ta  face,  ô  Eternel  ! 

"*Nous  avons  conçu,  nous  avons  éprouvé  des  douleurs, 
Et,  quand  nous  enfantons,  ce  n'est  que  du  vent  : 

Le  pays  n'est  pas  sauvé. 
Et  ses  habitants  ne  sont  pas  nés. 

'^Que  tes  morts  revivent  ! 
Que  mes  cadavres  se  relèA^ent  ! 

a.  Babylone. 

866 


ÉSAIE.  Chap.20.vj-27,n. 

Réveillez-vous  et  tressaillez  de  joie,  habitants  de  la  poussière  ! 
Car  ta  rosée  est  une  rosée  vivifiante, 
Et  la  terre  redonnera  le  jour  aux  ombres. 


-"Va,  mon  peuple,  entre  dans  ta  chambre, 
Et  ferme  la  porte  derrière  toi  ; 

Cache-toi  pour  quelques  instants, 
Jusqu'à  ce  que  la  colère  soit  passée. 

-'Car  voici,  l'Eternel  sort  de  sa  demeure, 
Pour  punir  les  crimes  des  habitants  de  la  terre  ; 

Et  la  terre  mettra  le  sang  à  nu. 
Elle  ne  couvrira  plus  les  meurtres. 
Chap.  XXVII.     '  En  ce  jour,  l'Eternel  frappera  de  sa  dure,  grande  et  forte  épée, 
Le  léviathan",  serpent  fuvard. 
Le  léviathan,  serpent  tortueux; 

Et  il  tuera  le  monstre  qui  est  dans  la  mer. 

-En  ce  jour-là. 
Chantez  un  cantique  sur  la  vigne. 
^Moi,  l'Eternel,  j'en  suis  le  gardien, 
Je  l'arrose  à  chaque  instant  ; 

De  peur  qu'on  ne  l'attaque. 
Nuit  et  jour  je  la  garde. 

''Il  n'y  a  point  en  moi  de  colère  ; 
Mais  si  je  trouve  à  combattre  des  ronces  et  des  épines. 

Je  marcherai  contre  elles,  je  les  consumerai  toutes  ensemble, 
'^A  moins  qu'on  ne  me  prenne  pour  refuge, 
Qu'on  ne  fasse  la  paix  avec  moi. 
Qu'on  ne  fasse  la  paix  avec  moi. 

^Dans  les  temps  à  venir,  Jacob  prendra  racine, 
Israël  poussera  des  fleurs  et  des  rejetons. 
Et  il  remplira  le  monde  de  ses  fruits. 

"L'Eternel  l'a-t-il  frappé  comme  il  a  frappé  ceux  qui  le  frappaient? 
L'a-t-il  tué  comme  il  a  tué  ceux  qui  le  tuaient  ? 

*C'est  avec  mesure  que  tu  l'as  châtié  par  l'exil. 
En  l'emportant  par  le  souffle  impétueux  du  vent  d'orient. 
^Ainsi  le  crime  de  Jacob  a  été  expié. 
Et  voici  le  fruit  du  pardon  de  son  péché  : 

L'Eternel  a  rendu  toutes  les  pierres  des  autels 
Pareilles  à  des  pierres  de  chaux  réduites  en  poussière  ; 
Les  idoles  d'Astarté  et  les  statues  du  soleil  ne  se  relèveront  plus. 

'"Car  la  ville  forte  est  solitaire, 
C'est  une  demeure  délaissée  et  abandonnée  comme  le  désert  ; 
Là  pâture  le  veau,  il  s'y  couche,  et  broute  les  branches. 
"Quand  les  rameaux  sèchent,  on  les  brise  ; 

a.  Le  léviathan,  luoiislre  muiin  ;  au  ligurt',  une  puissance  ennemie,  ici  Babylone. 

867 


,  Chap.  37, 12-38,  s.  ÉSAIE. 

Des  femmes  viennent,  pour  les  brûler. 
C'était  un  jieuple  sans  intelligence  : 
Aussi  celui  qui  l'a  fait  n'a  point  eu  pitié  de  lui, 
Celui  qui  l'a  formé  ne  lui  a  point  fait  grâce. 

'-En  ce  temps-là, 
L'Eternel  secouera  des  fruits. 

Depuis  le  cours  du  fleuve"  jusqu'au  torrent  d'Egvjite  ; 
Et  vous  serez  ramassés  un  à  un,  enfants  d'Israël  ! 
'^En  ce  jour,  on  sonnera  de  la  grande  trompette, 
Et  alors  reviendront  ceux  qui  étaient  exilés  au  pays  d'Assyrie 
Ou  fugitifs  au  pays  d'Egypte  ; 

Et  ils  se  prosterneront  devant  l'Eternel, 
Sur  la  montagne  sainte,  à  Jérusalem. 

Les  ennemis  du  dedans  et  ceux  du  dehors. 

Chap.  XXVIII.     'Malheur  à  la  couronne  superbe*  des  ivrognes  d'Ephraïm, 
A  la  ileur  fanée,  qui  fait  l'éclat  de  sa  parure. 

Sur  la  cime  de  la  fertile  vallée  de  ceux  ([ui  s'enivrent  ! 

-Voici  venir,  de  par  le  Seigneur,  un  homme  fort  et  puissanf. 
Gomme  un  orage  de  grêle,  un  ouragan  destructeur. 

Comme  une  tempête  qui  précijiite  des  torrents  d'eaux  : 
Il  la  fait  tomber  en  terre  avec  violence. 
^Elle  sera  foulée  aux  pieds, 
La  couronne  superbe  des  ivrognes  d'E]:)hraïm  ; 
■'Et  la  fleur  fanée,  qui  fait  l'éclat  de  sa  parure, 
Sur  la  cime  de  la  fertile  vallée. 

Sera  comme  une  figue  hâtive  qu'on  aperçoit  avant  la  récolte, 
Et  qui,  à  peine  dans  la  main,  est  aussitôt  avalée. 

''En  ce  jour,  l'Eternel  des  armées  sera 
Une  couronne  éclatante  et  une  parure  magnifique 

Pour  le  reste  de  son  peuple'',  ■.'■  '<]{■.. 

'*Un  esprit  de  justice  pour  celui  cjui  est  assis  au  siège  de  la  justice, 
Et  une  force  pour  ceux  qui  l'epoussent  l'ennemi  jusqu'à  ses  portes. 

"Mais  eux''  aussi,  ils  chancellent  dans  le  vin, 
Et  les  boissons  fortes  leur  donnent  des  vertiges  ; 

Prêtres  et  prophètes  chancellent  dans  les  boissons  fortes, 
Ils  sont  absorbés  par  le  vin. 

Ils  ont  des  vertiges  à  cause  des  boissons  fortes  ; 
Ils  chancellent  en  prophétisant. 
Ils  vacillent  en  rendant  la  justice. 

^Toutes  les  tables  sont  pleines  de  vomissements,  d'ordures  ; 
Il  n'y  a  plus  de  places.  —   ;     •    ;  , 

a.  L'Euphrate.        h.  Samarie,  située  sur  une  émînénce  et  entourée  de  collines.        c.  Le  roi  d'Assyrie,  Salma- 
iiasar.         d.  Jérusalem  et  le  royaume  de  Juda.         e.  Les  habitants  de  Juda. 

868 


ÉSAIE.  Chnp.28,9-n. 

'A  qui  veut-on  enseigner  la  sagesse  ? 
A  qui  veut-on  donner  des  leçons  ? 

Est-ce  à  des  enfants  qui  viennent  d'être  sevrés, 
Qui  viennent  de  quitter  la  mamelle  ? 

'"Car  c'est  préce])tc  sur  précepte,  précejite  sur  précepte, 
Règle  sur  règle,  règle  sur  règle. 
Un  peu  ici,  un  peu  là.  — 

"Hé  bien  !  c'est  ])ar  des  hommes  aux  lèvres  balbutiantes 
Et  au  langage  barbare  " 

Que  l'Eternel  j)arlera  à  ce  peu|)le. 
'-Il  lui  disait  :  Voici  le  repos. 
Laissez  reposer  celui  qui  est  fatigué  ; 
Voici  le  lieu  du  repos  ! 

Mais  ils  n'ont  point  voulu  écouter. 

''Et  ]>our  eux  la  ])arole  de  rj']ternel  sera 
Précepte  sur  ])récepte,  précepte  sur  précepte. 
Règle  sur  règle,  règle  sur  règle. 
Un  peu  ici,  un  peu  là, 

Afin  qu'en  marchant  ils  tombent  à  la  renverse  et  se  brisent. 
Afin  qu'ils  soient  enlacés  et  pris. 

'■'Ecoutez  donc  la  parole  de  l'Eternel,  mocpieurs, 
^'ous  qui  dominez  sur  ce  peu])îe  de  Jérusalem  ! 

'^Vous  dites  :  Nous  avons  fait  une  alliance  avec  la  mort. 
Nous  avons  fait  un  ]Kicte  avec  le  séjour  des  morts  ; 

Quand  le  fléau  débordé  passera,  il  ne  nous  atteindra  pas. 
Car  nous  avons  la  fausseté  pour  refuge  et  le  mensonge  pour  abri. 

'^C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  j'ai  mis  pour  fondement  en  Sion  une  ])ierre. 

Une  ])ierre  éprouvée,  une  pierre  angulaire  de  prix,  solidement  posée  ; 
Celui  (pii  la  jn-endra  pour  appui  n'aura  point  hâte  de  fuir. 

'"Je  ferai  de  la  tiroiture  une  règle. 
Et  de  la  justice  un  niveau  ; 

Et  la  grêle  emportera  le  refuge  de  la  fausseté, 
Et  les  eaux  inonderont  l'abri  du  mensonge. 

''^Votre  alliance  avec  la  mort  sera  détruite. 
Votre  pacte  avec  le  séjour  des  morts  ne  subsistera  pas  ; 

Quand  le  fléau  débordé  passera. 
Vous  serez  ]>ar  lui  foulés  aux  pieds. 

'"Chaque  fois  qu'il  passera,  il  vous  saisira  ; 
Car  il  passera  tous  les  matins,  le  jour  et  la  nuit, 
Et  son  bruit  seul  donnera  l'épouvante. 

-"Le  lit  sera  trop  court  pour  s'y  étendre. 
Et  la  couverture  trop  étroite  pour  s'en  envelopper. 

-'Car  l'Eternel  se  lèvera  comme  à  la  montagne  de  Peratsim, 
Il  s'irritera  comme  dans  la  vallée  de  Gabaon, 
Pour  laire  son  a'u\  re,  son  œuvre  étrange, 

a.  Les  .assyriens. 

869 


Chap.  28,72-29,5.  ÉSAIE. 

Pour  exécuter  son  travail,  son  travail  inouï. 

'--Maintenant,  ne  vous  livrez  point  à  la  moquerie. 
De  peur  que  aos  liens  ne  soient  resserrés  ; 

Car  la  destruction  de  tout  le  pays  est  résolue. 
Je  l'ai  appris  du  Seigneur,  de  l'Eternel  des  armées. 

-"Prêtez  l'oreille,  et  écoutez  ma  voix  ! 
Soyez  attentifs,  et  écoutez  ma  parole  ! 

"Celui  qui  laboure  pour  semer  laboure-t-il  toujours? 
Ouvre-t-il  et  brise-t-il  toujours  son  terrain  ? 
-^N'est-ce  pas  après  en  avoir  aplani  la  surface 
Qu'il  répand  de  la  nielle"  et  sème  du  cumin  ; 

Qu'il  met  le  froment  par  rangées, 
L'orge  à  une  place  marquée. 
Et  l'épeautre  sur  les  bords  ? 

-^Son  Dieu  lui  a  enseigné  la  marche  à  suivre. 
Il  lui  a  donné  ses  instructions. 

-'On  ne  foule  pas  la  nielle  avec  le  traîneau. 
Et  la  roue  du  chariot  ne  passe  pas  sur  le  cumin  ; 

Mais  on  bat  la  nielle  avec  le  bâton, 
Et  le  cumin  avec  la  verge. 

'-'*0n  bat  le  blé. 
Mais  on  ne  le  bat  pas  toujours  ; 

On  y  pousse  la  roue  du  chariot  et  les  chevaux. 
Mais  on  ne  l'écrase  pas. 

-"Cela  aussi  vient  de  l'Eternel  des  armées  ; 
Admirable  est  son  conseil,  et  grande  est  sa  sagesse. 


Chap.  XXIX.     '  Malheur  à  Ariel,  à  Ariel  *  ! 
Cité  dont  David  fit  sa  demeure  ! 

Ajoutez  année  à  année. 
Laissez  les  fêtes  accomplir  leur  cycle. 
^Puis  j'assiégerai  Ariel  ; 
Il  y  aura  des  plaintes  et  des  gémissements  ; 
Et  la  ville  sera  pour  moi  comme  un  Ariel. 
'Je  t'investirai  de  toutes  parts. 
Je  te  cernerai  par  des  postes  armés, 
J'élèverai  contre  toi  des  retranchements. 

•'Tu  seras  abaissée,  ta  parole  viendra  de  terre, 
Et  les  sons  en  seront  étouffés  par  la  poussière  ; 

Ta  voix  sortira  de  terre  comme  celle  d'un  spectre, 
Et  c'est  de  la  poussière  que  tu  murmureras  tes  discours. 

^La  multitude  de  tes  ennemis  sera  comme  une  fine  poussière, 
Cette  multitude  de  guerriers  sera  comme  la  balle  qui  vole, 

a.  Ne   pas   conlondre  la  nielle  ou   nigelle,  plante,  avec  la   nielle,   maladie  des  grains.         b.  Ariel,  Jérusalem, 
de  deux  mots  <jui  signifient  lion  de  Dieu,  ou  autel  de  Dieu. 

870 


ÉSAIE.  Chap.20,G-i6. 

Et  cela  tout  à  coup,  en  un  instant. 

^C'est  de  rÉternel  des  armées  que  viendra  le  châtiment, 
Avec  des  tonnerres,  des  tremblements  de  terre  et  un  bruit  formidable, 

Avec  l'ouragan  et  la  tempête, 
Et  avec  la  flamme  d'un  feu  dévorant. 

"Et,  comme  il  en  est  d'un  songe,  d'une  vision  nocturne. 
Ainsi  en  sera-t-il  de  la  nuillitudc  des  nations  qui  combattront  Ariel, 

De  tous  ceux  qui  l'attaqueront,  elle  et  sa  forteresse, 
Et  c[ui  la  serreront  de  près. 

fComme  celui  qui  a  faim  rêve  qu'il  mange, 
Puis  s'éveille,  l'estomac  vide. 
Et  comme  celui  qui  a  soif  rêve  qu'il  boit. 
Puis  s'éveille,  épuisé  et  languissant  ; 

Ainsi  en  sera-t-il  de  la  multitude  des  nations. 
Qui  viendront  attaquer  la  montagne  de  Sion. 

^Soyez  stupéfaits  et  étonnés  ! 
Fermez  les  yeux  et  devenez  aveugles  ! 

Ils  sont  ivres,  mais  ce  n'est  pas  de  vin  ; 
Ils  chancellent,  mais  ce  n'est  pas  l'effet  des  liqueurs  fortes. 

'"Car  l'Eternel  a  répandu  sur  vous  un  esprit  d'assoupissement; 
Il  a  fermé  A'OS  yeux  (les  prophètes). 
Il  a  voilé  vos  tètes  (les  voyants). 

"Toute  la  révélation  est  pour  vous  comme  les  mots  d'un  livre  cacheté. 
Que  l'on  donne  à  un  homme  qui  sait  lire,  en  disant  : 
Lis  donc  cela  ! 

Et  qui  répond  :  -Je  ne  le  puis. 
Car  il  est  cacheté  ; 

'-Ou  comme  un  livre  que  l'on  donne 
A  un  homme  qui  ne  sait  pas  lire,  en  disant  : 
Lis  donc  cela  ! 

Et  qui  répond  :  Je  ne  sais  pas  lire. 

'MjC  Seigneur  dit  :  Quand  ce  peuple  s'approche  de  moi. 
Il  m'honore  de  la  bouche  et  des  lèvres  ; 
Mais  son  cœur  est  éloigné  de  moi. 

Et  la  crainte  qu'il  a  de  moi 
N'est  qu'un  précepte  de  tradition  humaine. 

"C'est  pourquoi  je  frapperai  encore  ce  peuple 
,  Par  des  prodiges  et  des  miracles  ; 

Et  la  sagesse  de  ses  sages  périra. 
Et  l'intelligence  de  ses  hommes  intelligents  disparaîtra. 

'^Mailieur  à  ceux  qui  cachent  leurs  desseins. 
Pour  les  dérober  à  l'Eternel, 

Qui  font  leurs  œuvres  dans  les  ténèbres, 
Et  qui  disent  :  Qui  nous  voit  et  qui  nous  connaît? 

'^Quelle  perversité  est  la  vôtre  ! 
Le  potier  doit-il  être  considéré  comme  de  l'argile. 

Pour  (pie  l'ouvrage  dise  de  l'ouvrier  :  Il  ne  m'a  point  fait? 

871' 


Chap.  29,11-80,6.  ÉSAIE. 

Pour  que  le  vase  dise  du  potier  :  Il  n'a  point  d'intelligence  ? 

'"Encore  un  peu  de  temps, 
Et  le  Liban  se  changera  en  verger, 

Et  le  verger  sera  considéré  comme  une  forêt. 

'^En  ce  jour-là,  les  sourds  entendront  les  paroles  du  livre; 
Et,  délivrés  de  l'obscurité  et  des  ténèbres, 
Les  yeux  des  aveugles  verront. 

'"Les  malheureux  se  réjouiront  de  plus  en  plus  en  l'Eternel, 
Et  les  pauvres  feront  du  Saint  d'Israël  le  sujet  de  leur  allégresse. 

-"Car  le  violent  ne  sera  plus,  le  moqueur  aura  fini, 
Et  tous  ceux  qui  veillaient  pour  l'iniquité  seront  exterminés, 
'-'Ceux  qui  condamnaient  les  autres  en  justice. 
Tendaient  des  pièges  à  qui  défendait  sa  cause  à  la  porte, 
Et  violaient  par  la  fraude  les  droits  de  l'innocent. 

-^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Éternel  à  la  maison  de  Jacob, 
Lui  qui  a  racheté  Abraham  : 

Maintenant  Jacob  ne  rougira  plus. 
Maintenant  son  visage  ne  pâlira  plus. 

-^Car,  lorsque  ses  enfants  verront  au  milieu  d'eux  l'œuvre  de  mes  mains, 
Ils  sanctifieront  mon  nom  ; 

Ils  sanctifieront  le  Saint  de  Jacob, 
Et  ils  craindront  le  Dieu  d'Israël; 

-*Ceux  dont  l'esprit  s'égarait  acquerront  de  l'intelligence. 
Et  ceux  qui  murmuraient  recevront  instruction. 


Chap.  XXX.     'Malheur,  dit  l'Éternel,  aux  enfants  rebelles, 
Qui  prennent  des  résolutions  sans  moi. 
Et  qui  font  des  alliances  sans  ma  volonté. 
Pour  accumuler  péché  sur  péché  ! 

-Qui  descendent  en  Egypte  sans  me  consulter. 
Pour  se  réfugier  sous  la  protection  de  Pharaon, 
Et  chercher  un  abri  sous  l'ombre  de  l'Egypte  ! 

^La  protection  de  Pharaon  sera  pour  vous  une  honte, 
Et  l'abri  sous  l'ombre  de  l'Egypte  une  ignominie. 

*Déjà  ses  princes"  sont  à  Tsoan, 
Et  ses  envoyés  ont  atteint  Hanès. 

5 Tous  seront  confus  au  sujet  d'un  peuple  qui  ne  leur  sera  point  utile, 
Ni  pour  les  secourir,  ni  pour  les  aider. 
Mais  qui  fera  leur  honte  et  leur  opprobre. 

^Les  bêtes  de  somme  sont  chargées  pour  le  midi  ; 
A  travers  une  contrée  de  détresse  et  d'angoisse, 
D'où  viennent  la  lionne  et  le  lion, 
La  vipère  et  le  dragon  volant. 
Ils  portent  à  dos  d'ànes  leurs  richesses. 
Et  sur  la  bosse  des  chameaux  leurs  trésors, 

a.  Ses  princes^  les  princes  de  Juda. 

872 


ÉSAIE.  Chap.SO.i-n. 

A  un  peuple  qui  ne  leur  sera  point  utile. 

"Car  le  secours  de  l'Egypte  n'est  que  vanité  et  néant  ; 
C'est  pourquoi  j'appelle  cela  du  bruit  qui  n'aboutit  à  rien. 

''Va  maintenant,  écris  ces  choses  devant  eux  sur  une  table". 
Et  grave-les  dans  un  livre, 

Afin  qu'elles  subsistent  dans  les  temps  à  venir. 
Eternellement  et  à  perpétuité. 

'■•Car  c'est  un  peuple  rebelle. 
Ce  sont  des  enfants  menteurs, 

Des  enfants  qui  ne  veulent  point  écouter  la  loi  de  l'Eternel, 
'"Qui  disent  aux  voyants  :  Ne  voyez  pas  ! 
Et  aux  prophètes  :  Ne  nous  prophétisez  pas  des  vérités, 

Dites-nous  des  choses  flatteuses, 
Prophétisez  des  chimères  ! 

"Détournez-vous  du  chemin. 
Ecartez-vous  du  sentier, 

Eloignez  de  notre  présence  le  Saint  d'Israël  ! 

'-C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Saint  d'Israël  : 
Puisque  vous  rejetez  cette  parole, 

Que  vous  vous  confiez  dans  la  violence  et  dans  les  détours 
Et  c[ue  vous  les  prenez  pour  appuis, 

"Ce  crime  sera  pour,  vous 
Comme  une  partie  crevassée  qui  menace  ruine 
Et  fait  saillie  dans  un  mur  élevé. 

Dont  l'écroulement  arrive  tout  à  coup,  en  un  instant: 
'^11  se  brise  comme  se  brise  un  vase  de  terre. 
Que  l'on  casse  sans  ménagement, 

Et  dont  les  débris  ne  laissent  pas  un  morceau 
Pour  prendre  du  feu  au  foyer. 
Ou  pour  puiser  de  l'eau  à  la  citerne. 

"'Car  ainsi  a  parlé  le  Seigneur,  l'Eternel,  le  Saint  d'Israël  : 
C'est  dans  la  tranquillité  et  le  repos  que  sera  votre  salut. 
C'est  dans  le  calme  et  la  confiance  que  sera  votre  force. 
Mais  vous  ne  l'avez  pas  voulu  ! 

'^  Vous  avez  dit  :  Non  !  nous  prendrons  la  course  à  cheval  !  — 
C'est  pourquoi  vous  fuirez  à  la  course.  — - 

Nous  monterons  des  coursiers  légers  !  — 
C'est  pourquoi  ceux  qui  vous  poursuivront  seront  légers. 

'"Mille  fuiront  à  la  menace  d'un  seul. 
Et,  à  la  menace  de  cinq,  vous  fuirez. 

Jusqu'à  ce  que  vous  restiez 
Comme  un  signal  au  sommet  de  la  montagne, 
Comme  un  étendard  sur  la  colline. 

a.  Table,  uu  Uiblelte;  voy.  8,  i. 

873 


Çhap.  80,18-29.  ÉSAIE. 

'**  Cependant  l'Éternel  désire  vous  faire  grâce, 
Et  il  se  lèvera  pour  vous  faire  miséricorde  ; 

Car  rÉternel  est  un  Dieu  juste  : 
Heureux  tous  ceux  qui  espèrent  en  lui  ! 

'^Oui,  peuple  de  Sion,  habitant  de  Jérusalem, 
Tu  ne  pleureras  plus  ! 
Il  te  fera  grâce,  quand  tu  crieras  ; 
Dès  qu'il  aura  entendu,  il  t'exaucera. 

^**Le  Seigneur  vous  donnera  du  pain  dans  l'angoisse, 
Et  de  l'eau  dans  la  détresse  ; 

Ceux  qui  t'instruisent  ne  se  cacheront  plus. 
Mais  tes  yeux  verront  ceux  qui  t'instruisent. 

-'Tes  oreilles  entendront  derrière  toi  la  voix  qui  dira  : 
Voici  le  chemin,  marchez-y  ! 
Car  vous  iriez  à  droite,  ou  vous  iriez  â  gauche. 

"Vous  tiendrez  pour  souillés  l'argent  qui  recouvre  vos  idoles. 
Et  l'or  dont  elles  sont  revêtues  ; 

Tu  en  disperseras  les  débris  comme  une  impureté  : 
Hors  d'ici  !  leur  diras-tu. 

^'Alors  il  répandra  la  pluie  sur  la  semence  que  tu  auras  mise  en  terre, 
Et  le  \)inn  que  produira  la  terre  sera  savoureux  et  nourrissant  ; 

En  ce  même  temps,  tes  troupeaux  paîtront  dans  de  vastes  pâturages. 
-'Les  bœufs  et  les  ânes,  qui  labourent  la  terre. 
Mangeront  un  fourrage  salé, 

Qu'on  aura  vanné  avec  la  pelle  et  le  van. 

-^ Sur.  toute  haute  montagne  et  sur  toute  colline  élevée, 
Il  y  aura  des  ruisseaux,  des  courants  d'eau, 

Au  Jour  du  grand  carnage, 
A  la  chute  des  tours. 

■-''La  kunière  de  la  lune  sera  comme  la  lumière  du  soleil. 
Et  la  lumière  du  soleil  sera  sept  fois  plus  grande 
(Comme  la  lumière  de  sept  jours). 

Lorsque  l'Eternel  bandera  la  blessure  de  son  peuple, 
Et  qu'il  guérira  la  plaie  de  ses  coups. 

-'Voici,  le  nom  de  l'Éternel  vient  de  loin  ; 
Sa  colère  est  ardente,  c'est  un  violent  incendie; 

Ses  lèvres  sont  pleines  de  fureur. 
Et  sa  langue  est  comme  un  feu  dévorant  ; 

-''Son  souffle  est  comme  un  torrent  débordé  qui  atteint  jusqu'au  cou, 
Pour  cribler  les  nations  avec  le  crible  de  la  destruction, 

p]t  comme  un  mors  trompeur 
Entre  les  màchoii'es  des  peuples. 

-"Vous  chanterez  comme  la  nuit  où  l'on  célèbre  la  fêtC, 
Vous  aurez  le  cœur  joyeux  comme  celui  qui  marche  au  son  de  la  flûte, 
Pour  aller  à  la  montagne  de  l'Eternel,  vers  le  rocher  d'Israël. 

a.  La  fcie.   Pàque. 

874 


ÉSAIE.  Chap.  80,30-31,1. 

^"Et  rÉternel  fera  retentir  sa  voix  majestueuse, 
Il  montrera  son  bras  prêt  à  frapper, 
Dans  l'ardeur  de  sa  colère. 
Au  milieu  de  la  flamme  d'un  feu  dévorant, 

De  l'inondation,  de  la  tempête  et  des  jiierres  de  grêle. 

^'A  la  voix  de  l'Eternel,  l'Assyrien  tremblera  ; 
L'Eternel  le  frappera  de  sa  verge. 

^-A  chaque  coup  de  la  verge  qui  lui  est  destinée. 
Et  que  l'Eternel  fera  tomber  sur  lui, 
On  entendra  les  tambourins  et  les  harpes  ; 
L'Eternel  combattra  contre  lui  à  main  levée. 
^^Depuis  longtemps  un  bûcher  est  préparé. 
Il  est  préparé  pour  le  roi. 
Il  est  profond,  il  est  vaste; 

Son  bûcher,  c'est  du  feu  et  du  bois  en  abondance  ; 
Le  souffle  de  l'Eternel  l'enflamme,  comme  un  torrent  de  soufre. 


Chap.  AA'AY.      'Malheur  à  ceux  qui  descendent  en  Egypte  pour  avoir  du  se- 
Qui  s'appuient  sur  des  chevaux,  [cours. 

Et  se  fient  à  la  multitude  des  chars  et  à  la  force  des  cavaliers, 
Mais  qui  ne  regardent  pas  vers  le  Saint  d'Israël, 
Et  ne  recherchent  pas  l'Eternel  ! 

-Lui  aussi,  cependant,  il  est  sage,  il  fait  venir  le  malheur. 
Et  ne  retire  point  ses  paroles  ; 

11  s'élève  contre  la  maison  des  méchants. 
Et  contre  le  secours  de  ceux  qui  commettent  l'iniijuité. 

"L'Egvptien  est  homme  et  non  dieu  ; 
Ses  chevaux  sont  chair  et  non  esprit. 
Quand  l'Eternel  étendra  sa  main. 
Le  protecteur  chancellera,  le  protégé  tombera. 
Et  tous  ensemble  ils  jiériront. 

■'Car  ainsi  m'a  parlé  l'Eternel  : 
Comme  le  lion,  comme  le  lionceau  rugit  sur  sa  proie. 
Et,  malgré  tous  les  bergers  rassemblés  contre  lui. 
Ne  se  laisse  ni  effrayer  par  leur  voix. 
Ni  intimider  par  leur  nombre  ; 

De  même  l'Eternel  des  armées  descendra 
Pour  combattre  sur  la  montagne  de  Sion  et  sur  sa  colline. 

^ Comme  des  oiseaux  déploient  les  ailes  sur  leur  couvée. 
Ainsi  l'Eternel  des  armées  étendra  sa  protection  sur  Jérusalem  ; 

Il  protégera  et  délivrera, 
11  épargnera  et  sauvera. 

^Revenez  à  celui  dont  on  s'est  profondément  détourné. 
Enfants  d'Israël  ! 

'En  ce  jour,  chacun  rejettera  ses  idoles  d'argent  et  ses  idoles  d'or, 

875  5G  . 


Chap.Sl,8-S2,ii.  ÉSAIE. 

Que  vous  vous  êtes  fabriquées  de  vos  mains  criminelles. 

^Et  l'Assyrien  tombera  sous  un  glaive  qui  n'est  pas  celui  d'un  homme, 
Et  un  glaive  qui  n'est  pas  celui  d'un  homme  le  dévorera; 

II  s'enfuira  devant  le  glaive, 
Et  ses  jeunes  guerriers  seront  asservis. 

'Dans  son  effroi,  il  franchira  sa  forteresse, 
Et  ses  chefs  trembleront  devant  la  bannière, 

Dit  l'Eternel,  qui  a  son  feu  dans  Sion 
Et  sa  fournaise  dans  Jérusalem. 

Chap.  XXXn.      'Alors  le  roi  régnera  selon  la  justice. 
Et  les  princes  gouverneront  avec  droiture. 
^Chacun  sera  comme  un  abri  contre  le  vent, 
Et  un  refuge  contre  la  temjicte, 

Comme  des  courants  d'eau  dans  un  lieu  desséché, 
Comme  l'ombre  d'un  grand  rocher  dans  une  terre  altérée. 
^Les  yeux  de  ceux  qui  voient  ne  seront  plus  bouchés, 
Et  les  oreilles  de  ceux  qui  entendent  seront  attentives. 

■•Le  cœur  des  hommes  légers  sera  intelligent  pour  comprendre, 
Et  la  langue  de  ceux  qui  balbutient  parlera  vite  et  nettement. 

^On  ne  donnera  plus  à  l'insensé  le  nom  de  noble. 
Ni  au  fourbe  celui  de  magnanime. 
*Car  l'insensé  profère  des  folies, 
Et  son  cœur  s'adonne  au  mal. 
Pour  commettre  l'impiété, 
Et  dire  des  faussetés  contre  l'Eternel, 
Pour  laisser  à  vide  l'àme  de  celui  qui  a  faim. 
Et  enlever  le  breuvage  de  celui  qui  a  soif. 

"Les  armes  du  fourbe  sont  pernicieuses  ; 
Il  forme  de  coupables  desseins. 
Pour  perdre  les  malheureux  par  des  paroles  mensongères, 
Même  quand  la  cause  du  pauvre  est  juste. 

*Mais  celui  qui  est  noble  forme  de  nobles  desseins, 
Et  il  persévère  dans  ses  nobles  desseins. 

'Femmes  insouciantes. 
Levez-vous,  écoutez  ma  voix  ! 

Filles  indolentes. 
Prêtez  l'oreille  à  ma  parole  ! 

'"Dans  un  an  et  quelques  jours, 
Vous  tremblerez,  indolentes  ; 

Car  c'en  est  fait  de  la  vendange, 
La  récolte  n'arrivera  pas. 

"Soyez  dans  l'effroi,  insouciantes  ! 
Tremblez,  indolentes  ! 

Déshabillez-vous,  mettez-vous  à  nu 
Et  ceignez  vos  reins  °  ! 

a.   Sous-entendu  de  sacs,  en  signe  de  deuil  et  de  tristesse. 

876 


ÉSAIE.  Chap.  32,1^-33,5. 

'-On  se  frappe  le  sein, 
Ail  souvenir  de  la  beauté  des  champs 
Et  de  la  fécondité  des  vignes. 

'■'Sur  la  terre  de  mon  peuple 
Croissent  les  épines  et  les  ronces, 

Même  dans  toutes  les  maisons  de  plaisance 
De  la  cité  joyeuse. 

'*Le  jialais  est  abandonné, 
La  ville  bruyante  est  délaissée  ; 

La  colline  et  la  tour  serviront  à  jamais  de  cavernes  ; 
Les  ânes  sauvages  y  joueront,  les  troupeaux  y  paîtront. 

'^Jusqu'à  ce  que  l'esprit  soit  répandu  d'en  haut  sur  nous, 
Et  que  le  désert  se  change  en  verger. 
Et  que  le  verger  soit  considéré  comme  une  forêt. 

'^Alors  la  droiture  habitera  dans  le  désert, 
Et  la  justice  aura  sa  demeure  dans  le  verger. 

'"L'œuvre  de  la  justice  sera  la  paix. 
Et  le  fruit  de  la  justice  le  repos  et  la  sécurité  pour  toujours. 

"'Mon  peuple  demeurera  dans  le  séjour  de  la  paix, 
Dans  des  habitations  sûres. 
Dans  des  asiles  tranquilles. 

'^Mais  la  forêt"  sera  précipitée  sous  la  grêle. 
Et  la  ville  profondément  abaissée. 

-"Heureux  vous  qui  partout  semez  le  long  des  eaux, 
Et  qui  laissez  sans  entraves  le  pied  du  bœuf  et  de  l'âne  ! 


Chap.  XXXIII.  'Malheur  à  toi  qui  ravages,  et  qui  n'as  pas  été  ravagé  ! 

Qui  pilles,  et  qu'on  n'a  pas  encore  pillé  ! 

Quand  tu  auras  fini  de  ravager,  tu  seras  ravagé  ; 
Quand  tu  auras  achevé  de  piller,  on  te  pillera. 

-Eternel,  aie  pitié  de  nous  ! 
Nous  espérons  en  toi. 

Sois  notre  aide  chaque  matin. 
Et  notre  délivrance  au  temps  de  la  détresse  ! 

^ Quand  ta  voix  retentit. 
Les  peuples  fuient  ; 

Quand  tu  te  lèves, 
Les  nations  se  dispersent. 

''On  moissonne  votre  butin. 
Comme  moissonne  la  sauterelle  : 

On  se  précipite  dessus, 
Comme  se  précipitent  les  sauterelles. 

'^  L'Eternel  est  élevé, 
Car  il  habite  en  haut  ; 
Il  remplit  Sion 

a.  La,  forêt,  1  eimcmi  (les  Assyriens). 

877 


Chap.  S3,6-!6.  ÉSAIE. 

De  droiture  et  de  justice. 

*Tes  jours  seront  en  sûreté  ; 
La  sagesse  et  rintelligence  sont  une  source  de  salut  ; 

La  crainte  de  rÉternel, 
C'est  là  le  trésor  de  Sion. 

'Voici,  les  héros 
Poussent  des  cris  au  dehors  ; 

Les  messagers  de  paix 
Pleurent  amèrement. 

^Les  routes  sont  désertes; 
On  ne  passe  plus  dans  les  chemins. 

Il"  a  rompu  Talliance,  il  méprise  les  villes, 
Il  n"a  lie  respect  pour  j^ersonne. 

-'Le  pays  est  dans  le  deuil,  dans  la  tristesse; 
Le  Liban  est  confus,  languissant  ; 
Le  Saron  est  comme  un  désert  ; 
Le  Basan  et  le  Carmel  secouent  leur  feuillage. 

'".Maintenant  je  me  lèverai, 
Dit  rÉternel, 

Maintenant  je  serai  exalté. 
Maintenant  je  serai  élevé. 

"Vous  avez  conçu  du  foin. 
Vous  enfanterez  de  la  paille  ; 

Votre  souffle. 
C'est  un  feu  c{ui  vous  consumera 

'"-Les  peuples  seront 
Des  fournaises  de  chaux. 

Des  épines  cou]K''es 
Qui  brûlent  dans  le  feu. 

'•''Vous  qui  êtes  loin,  écoutez  ce  cpie  j'ai  fait  ! 
Et  vous  qui  êtes  près,  sachez  quelle  est  ma  puissance  ! 
'■'Les  pécheurs  sont  effrayés  dans  Sion, 
Un  tremblement  saisit  les  impies  : 

(^ui  de  nous  pourra  rester  aupi'ès  d'un  feu  dévorant  ? 
Qui  de  nous  pourra  rester  auprès  de  flammes  éternelles  ?  — • 

'^Celui  qui  marche  dans  la  justice, 
Et  qui  parle  selon  la  droiture, 

Qui  méprise  un  gain  acquis  par  extorsion, 
Qui  secoue  les  mains  pour  ne  pas  accepter  un  présent, 
Qui  ferme  l'oreille  pour  ne  pas  entendre  des  propos  sanguinaires, 
Et  qui  se  bande  les  yeux  pour  ne  pas  voir  le  mal, 

'"Celui-là  habitera  dans  des  lieux  élevés  ; 
Des  rochers  fortifiés  seront  sa  retraite  ; 

Du  pain  lui  sera  donné. 
De  l'eau  lui  sera  assurée. 

a.  //.  Sanchérib,  qui  avait  promis  de  retirer  ses  troupes,  moyennant  un  tribut,  yoy,  U  Rois   18,  li. 

878 


ÉSAIE.  Chap.3S,n-34.i. 

"Tes  yeux  verront  le  roi  clans  sa  magnificence, 
Ils  contempleront  le  pays  clans  toute  son  étendue. 

"■Ton  cœur  se  souviendi-a  de  la  teiueur  : 
Où  est  le  secrétaire,  où  est  le  trésorier? 
Où  est  celui  cjui  inspectait  les  tours"  ? 

"^Tu  ne  verras  plus  le  pcujiie  audacieux, 
Le  peuple  au  langage  obscur  cpfon  n'entend  pas, 
A  la  langue  barbare  cju'on  ne  comprend  pas. 
-'* Regarde  Sion,  la  cité  de  nos  fêtes  ! 
Tes  yeux  verront  Jérusalem,  séjour  trancpiille. 
Tente  qui  ne  sera  plus  transportée. 
Dont  les  jiieux  ne  seront  jamais  enlevés. 
Et  dont  les  cordages  ne  seront  point  détacbés. 

-'C'est  là  vraiment  que  l'Éteinel  est  magnific[ue  pour  nous: 
Il  nous  tient  lieu  de  fleuves,  cle\astcs  ri^■ières, 

Où  ne  ]:)énètrent  point  de  na\ircs  à  rames, 
El  c|ue  ne  traverse  aucun  grand  vaisseau. 

"Car  l'Eternel  est  notre  juge, 
L'Eternel  est  notre  législateur, 

L'Eternel  est  notre  l'oi  : 
C'est  lui  qui  nous  sauve. 

-^Tes  cordages  sont  relâchés  ; 
Ils  ne  serrent  plus  le  ])ied  du  niàt  et  ne  tendent  plus  les  voiles. 
Alors  on  partage  la  dépouille  d  un  immense  butin; 
Les  boiteux  même  prennent  part  au  pillage  : 
-^ Aucun  habitant  ne  dit  :  .Je  suis  malade  ! 
Le  peuple  de  Jérusalem  reçoit  le  pardon  de  ses  inicjuités. 

Ruine  cl'h'doiii  cl  retour  d  Israël. 

Chap.  A.YA7F.     'Approchez,  nations,  |)our  entendre  ! 
Peuples,  soyez  attentifs  ! 

Oue  la  terre  écoute,  elle  et  ce  (pii  la  remplit. 
Le  monde  et  tout  ce  cju'il  produit  ! 

-Car  la  colère  de  l'Eternel  va  fondre  sur  toutes  les  nations, 
Et  sa  fureur  sur  toute  leur  armée  : 

Il  les  voue  à  l'extermination. 
Il  les  livre  au  carnage. 

■'Leurs  morts  sont  jetés. 
Leurs  cadavres  exhalent  la  puanteur, 

]"]t  les  montagnes  se  fondent  dans  leur  sang. 
••Toute  l'armée  des  cieux  se  dissout; 
Les  cieux  sont  roulés  comme  un  livre. 

Et  toute  leur  armée  tombe, 
Comme  tombe  la  feuille  de  la  vigne, 
Comme  tombe  celle  du  figuier. 

11.  Allusion  aux  cnipliiyés  de  l'armée  ennemie,  qui  pressuraient  le  peuple  par  leurs  exaelions  sur  le  territoire 
envahi. 

879 


Chap.  Sâ,5-n.  ÉSAIE. 

'Mon  épée  s'est  enivrée  dans  les  cieux; 
Voici,  elle  va  descendre  sur  Edom, 
Sur  le  peuple  que  j'ai  voué  à  l'extermination,  pour  le  châtier. 

•'L'épée  de  l'Eternel  est  pleine  de  sang,  couverte  de  graisse, 
Du  sang  des  agneaux  et  des  boucs, 
De  la  graisse  des  reins  des  béliers  ; 

Car  il  y  a  des  victimes  de  l'Eternel  à  Botsra, 
Et  un  grand  carnage  dans  le  pays  dEdom. 

'Les  buffles  tombent  avec  eux, 
Et  les  bœufs  avec  les  taureaux  ; 

La  terre  s'abreuve  de  sang. 
Et  le  sol  est  imprégné  de  graisse. 

^Car  c'est  un  jour  de  vengeance  pour  l'Eternel, 
Une  année  de  représailles  pour  la  cause  de  Sion. 

^Les  torrents  d'Edom  seront  changés  en  poix. 
Et  sa  poussière  en  soufre  ; 

Et  sa  terre  sera  comme  de  la  poix  qui  brûle. 
'"Elle  ne  s'éteindra  ni  jour  ni  nuit, 
La  fumée  s'en  élèvera  éternellement; 

D'âge  en  âge  elle  sera  désolée, 
A  tout  jamais  personne  n'y  passera. 

"Le  pélican  et  le  hérisson  la  posséderont, 
La  chouette  et  le  corbeau  l'habiteront. 

On  y  étendra  le  cordeau  de  la  désolation, 
Et  le  niveau  de  la  destruction. 

'^11  n'y  aura  plus  de  grands  pour  proclamer  un  roi, 
;•■  Tous  ses  princes  seront  anéantis, 

i         ;■  ''Les  épines  croîtront  dans  ses  palais. 

Les  ronces  et  les  chardons  dans  ses  forteresses. 

Ce  sera  la  demeure  des  chacals. 
Le  repaire  des  autruches  ; 

'^Les  animaux  du  désert  y  rencontreront  les  chiens  sauvages, 
Et  les  boucs  s'y  apjjelleront  les  uns  les  autres  ; 
Là  le  spectre  de  la  nuit  aura  sa  demeure, 
I         ■      Et  trouvera  son  lieu  de  repos  ; 

''Là  le  serpent  fera  son  nid,  déposera  ses  œufs. 
Les  couvera,  et  recueillera  ses  petits  à  son  ombre; 
Là  se  rassembleront  tous  les  vautours. 

'"Consultez  le  livre  de  l'Eternel,  et  lisez  ! 
Aucun  d'eux  ne  fera  défaut, 
Ni  l'un  ni  l'autre  ne  manqueront; 

Car  sa  bouche  l'a  ordonné. 
C'est  son  esprit  qui  les  rassemblera. 

"II  a  jeté  pour  eux  le  sort. 
Et  sa  main  leur  a  partagé  cette  terre  au  cordeau, 

Ils  la  posséderont  toujours. 
Ils  l'habiteront  d'âge  en  âge. 

880 


ÉSAIE.  Chop.  85,1-86.7. 

Chop.  .V.VA'T'.      'Le  désert  et  le  pays  aride  se  réjouiront; 

La  solitude  s'égaiera,  et  fleurira  comme  un  narcisse, 
-Elle  se  couvrira  de  fleurs,  et  tressaillira  de  joie, 
Avec  chants  d'allégresse  et  cris  de  triomphe  ; 
La  gloire  du  Liban  lui  sera  donnée, 
La  magnificence  du  Carmel  et  de  Saron. 

Ils  verront  la  gloire  de  l'Éternel, 
La  magnificence  de  notre  Dieu. 

^Fortifiez  les  mains  languissantes, 
Et  affermissez  les  genoux  cjui  chancellent; 
''Dites  à  ceux  qui  ont  le  cœur  troublé  : 
Prenez  courage,  ne  craignez  point  ; 

Voici  votre  Dieu,  la  vengeance  viendra, 
La  rétribution  de  Dieu  ; 
Il  viendra  lui-même,  et  vous  sauvera. 

^Alors  s'ouvriront  les  veux  des  aveugles. 
S'ouvriront  les  oreilles  des  sourds  ; 

"Alors  le  boiteux  sautera  comme  un  cerf, 
Et  la  langue  du  muet  éclatera  de  joie. 

Car  des  eaux  jailliront  dans  le  désert, 
Et  des  ruisseaux  dans  la  solitude  ; 

"Le  mirage"  se  chansera  en  étanff 

o  o  o 

Et  la  terre  desséchée  en  sources  d'eaux; 

Dans  le  repaire  qui  servait  do  gîte  aux  chacals. 
Croîtront  des  roseaux  et  des  joncs. 

*11  y  aura  là  un  chemin  frayé,  une  route, 
Ouon  appellera  la  voie  sainte  ; 
Nul  impur  n'y  passera  ;  elle  sera  pour  eux  seuls  ; 

Ceux  c[ui  la  suivront,  même  les  insensés,  ne  pourront  s'égarer. 
'Sur  cette  route,  point  de  lion  ; 
Nulle  bête  féroce  ne  la  prendra, 
Nulle  ne  s'y  rencontrera; 
Les  délivrés  y  marcheront. 

'"Les  rachetés  de  l'Eternel  retourneront. 
Ils  iront  à  Sion  avec  chants  de  triomphe. 
Et  une  joie  éternelle  couronnera  leur  tète. 

L'allégresse  et  la  joie  s'approcheront, 
La  douleur  et  les  gémissements  s'enfuiront. 

Sancliérib  marche  contre  Jérusalem  ;  son  armée  détruite. 

Chap.  XXXVI.       'La  quatorzième  le  roi  d'Assyrie  envoya  de  Lakis  à  Jé- 

année  du  roi  Ezéchias,  Sancliérib,  roi  rusalem,  vers  le  roi  Ezéchias ,   Rab- 

d'Assyrie,  monta  contre  toutes  les  vil-  schaké  avec  une  puissante  armée.  Jlab- 

les  fortes  de  Juda  et  s'en  empara.  -Et  schaké  s'arrêta  à  l'aqueduc  de  l'étang 

a.  Le  mirage  est  un  phénomène  qui  s'observe  dans  les  plaines  sablonneuses  de  l'Orient.  Au  plus  fort  de  la 
chaleur,  le  voyageur,  qui  plonge  son  regard  sur  le  désert,  croit  apercevoir  une  surface  d'eau,  ayant  l'appa- 
rence d'un  étang  ou  d'un  lac. 

881 


Chap.S6,3-S7,-.  ÉSAIE. 

supérieur,  sur  le  chemin  du  champ  du      pour  manger  leurs  excréments  et  pour 


foulon. 

^Alors  Éliakim,  fds  de  Hilkija,  chef 
de  la  maison  du  roi,  se  rendit  auprès 
de  lui,  avec  Schebna,  le  secrétaire,  et 
Joach,  fds  d'Asaph,  l'archiviste. 

^Rabschaké  leur  dit  :  Dites  à  Ezé- 
chias  :  Ainsi  parle  le  grand  roi,  le  roi 
d'Assyrie  :  Quelle  est  cette  confiance, 
sur  laquelle  tu  t'appuies  ?  ^  Je  te  le  dis, 
ce  ne  sont  que  des  paroles  en  l'air  :  il 
faut  pour  la  guerre  de  la  prudence  et     livrée  entre  les  mains  du  roi  d'Assy- 


boire  leur  urine  avec  vous  ? 

'•'Puis  Rabschaké  s'avança  et  cria 
de  toute  sa  force  en  langue  judaïque  : 
Ecoutez  les  paroles  du  grand  roi,  du 
roi  d'Assyrie  !  '■'Ainsi  parle  le  roi  : 
Qu'Ezéchias  ne  vous  abuse  point,  car 
il  ne  pourra  vous  délivrer.  '^Qu'Ezé- 
chias ne  vous  amène  point  à  vous  con- 
fier en  l'Eternel,  en  disant  :  L'Eternel 
nous  délivrera,  cette  ville  ne  sera  pas 


de  la  force.  En  qui  donc  as-tu  placé  ta 
confiance,  pour  t'être  révolté  contre 
moi?  *  Voici,  tu  l'as  placée  dans  l'E- 
gypte, tu  as  pris  pour  soutien  ce  ro- 
seau cassé ,  qui  pénètre  et  perce  la 
main  de  quiconque  s'appuie  dessus  : 
tel  est  Pharaon,  roi  d'Egypte,  pour 
tous  ceux  qui  se  confient  en  lui.  "Peut- 
être  me  diras-tu  :  C'est  en  l'Éternel, 
notre  Dieu,  que  nous  nous  confions. 
Mais  n'est-ce  pas  lui  dont  Ezéchias  a 
fait  disparaître  les  hauts  lieux  et  les 
autels,  en  disant  à  Juda  et  à  Jérusa- 


rie.  "^N'écoutez  point  Ezéchias  ;  car 
ainsi  parle  le  roi  d'Assyrie  :  Faites  la 
paix  avec  moi,  rendez-vous  à  moi,  et 
chacun  de  vous  mangera  de  sa  vigne 
et  de  son  figuier,  et  chacun  boira  de 
l'eau  de  sa  citerne,  "jusqu'à  ce  que  je 
vienne,  et  que  je  vous  emmène  dans 
un  pays  comme  le  vôtre,  dans  un  pays 
de  blé  et  de  vin,  un  pays  de  pain  et  de 
vignes.  '** Qu'Ezéchias  ne  vous  séduise 
point,  en  disant  :  L'Eternel  nous  déli- 
vrera. Les  dieux  des  nations  ont-ils 
délivré  chacun  son  ]:)ays  de  la  main  du 


lem  :  Vous  vous  prosternerez  devant      roi  d'Assyrie?  '"Où  sont  les  dieux  de 


cet  autel?  *  Maintenant,  fais  une  con- 
vention avec  mon  maître,  le  roi  d'As- 
syrie,  et  je  te  donnerai  deux  mille 
chevaux,  si  tu  peux  fournir  des  cava- 
liers pour  les  monter.  'Comment  re- 
pousserais-tu un  seul  chef  d'entre  les 
moindres  serviteurs  de  mon  maître? Tu 
mets  ta  confiance  dans  l'Egypte  pour 
les  chars  et  pour  les  cavaliers.  '"D'ail- 
leurs, est-ce  sans  la  volonté  de  l'Eter- 
nel c|ue  je  suis  monté  contre  ce  pays, 
pour  le  détruire?  L'Eternel  m'a  dit  : 
Monte  contre  ce  pays,  et  détruis-le. 

"Eliakim,  Schebna  et  Joach  dirent  à 
Rabschaké  :  Parle  à  tes  serviteurs  en 
araméen,  car  nous  le  comprenons  ;  et 
ne  nous  parle  pas  en  langue  judaïque, 
aux  oreilles  du  peuple  qui  est  sur  la 
muraille. '^Rabschaké  répondit:  Est-ce 
à  ton  maître  et  à  toi  que  mon  maître 
m'a  envoyé  dire  ces  paroles?  N'est-ce 
pas  à  ces  hommes  assis  sur  la  muraille 


Ilamath  et  d'Arpad  ?  où  sont  les  dieux 
de  Sepharvaïm  ?  Ont-ils  délivré  Sama- 
riede  ma  main  ?-" Parmi  tous  les  dieux 
de  ces  pays,  quels  sont  ceux  qui  ont 
délivré  leur  pays  de  ma  main ,  pour 
que  l'Eternel  délivre  Jérusalem  de  ma 
main  ? 

-'Mais  ils  se  turent,  et  ne  lui  répon- 
dirent pas  un  mot  ;  car  le  roi  avait 
donné  cet  ordre  :  Vous  ne  lui  répon- 
drez pas.  ^^Et  Eliakim,  fils  de  Hilkija, 
chef  de  la  maison  du  roi,  Schebna,  le 
secrétaire,  et  Joach,  fils  d'Asaph,  l'ar- 
chiviste, vinrent  auprès  d'Ezéchias, 
les  vêtements  déchirés,  et  lui  rappor- 
tèrent les  paroles  de  Rabschaké. 

Chap.  XXXVII.  'Lorsque  le  roi 
Ezéchias  eut  entendu  cela,  il  déchira 
ses  vêtements,  se  couvrit  d'un  sac,  et 
alla  dans  la  maison  de  l'Eternel.  °I1 
envoya  Eliakim,  chef  de  la  maison  du 
roi,  Schebna,  le  secrétaire,  et  les  plus 


882 


ESAIE. 


Chap.  37,3-2. 


23. 


anciens  des  prêtres,  couverts  de  sacs, 
vers  Esaïe,  le  prophète,  fds  d'Aniots. 
^Et  ils  lui  dirent  :  Ainsi  parle  Ezé- 
chias  :  Ce  jour  est  un  jour  d'angoisse, 
de  châtiment  et  d'opprobre  ;  car  les 
enfants  sont  près  de  sortir  du  sein 
maternel ,  et  il  n'y  a  point  de  force 
pour  l'enfantement.  *Peut-ètre  l'Eter- 
nel, ton  Dieu,  a-t-il  entendu  les  paro- 
les de  Rabschaké,  que  le  roi  d'Assyrie, 
son  maître,  a  envoyé  pour  insidter  au 
Dieu  vivant,  et  peut-être  l'Eternel,  ton 
Dieu,  exercera-t-il  ses  châtiments  â 
cause  des  paroles  qu'il  a  entendues. 
Fais  donc  monter  une  prière  pour  le 
reste  qui  subsiste  encore. 

^Les  serviteurs  du  roi  Ezéchias  al- 
lèrent donc  auprès  d'Esaïe.  ^Et  Esaïe 
leur  dit  :  Voici  ce  que  vous  direz  â 
votre  maître  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Ne  t'effraie  point  des  paroles  f{uc  tu 
as  entendues  et  par  lesquelles  m'ont 
outragé  les  serviteurs  du  roi  d'Assy- 
rie. "Je  vais  mettre  en  lui  un  esprit  tel 
que,  sur  une  nouvelle  qu'il  recevra,  il 
retournera  dans  son  pays  ;  et  je  le  fe- 
rai tomber  par  l'épée  dans  son  pays. 

*Rabschaké,  s'étant  retiré,  trouva 
le  roi  d'Assyrie  qui  attaquait  Libna, 
car  il  avait  appris  son  départ  de  Lakis. 
'Alors  le  roi  d'Assyrie  reçut  une  nou- 
velle au  sujet  de  Tirhaka,  roi  d'Ethio- 
pie ;  on  lui  dit  :  Il  s'est  mis  en  marche 
pour  te  faire  la  guerre.  Dès  cpi'il  eut 
entendu  cela,  il  envoya  des  messagers 
à  Ezéchias,  en  disant  :  '"Vous  parlerez 
ainsi  â  Ezéchias,  roi  de  Juda  :  Que  ton 
i3ieu,  auquel  tu  te  confies,  ne  t'abuse 
])oint  en  disant  :  Jérusalem  ne  sera 
pas  livrée  entre  les  mains  du  roi  d'As- 


syrie. "Voici,  tu  as  appris  ce  qu'ont 
fait  les  rois  d'Assyrie  à  tous  les  pays, 
et  comment  ils  les  ont  détruits  ;  et  toi, 
tu  serais  délivré!  '-Les  dieux  des  na- 
tions que  mes  pères  ont  détruites  les 
ont-ils  délivrées,  Gozan,  Charan,  Ret- 
seph,  et  les  fils  d'Eden  cpii  sont  à  Te- 
lassar?  '^Où  sont  le  roi  de  Hamath,  le 
roi  d'Arpad,  et  le  roi  de  la  ville  de  Se- 
pliarvaïm,  d'Héna  et  d'Ivva  ? 

'* Ezéchias  prit  la  lettre  de  la  main 
des  messagers,  et  la  lut.  Puis  il  monta 
à  la  maison  de  l'Eternel,  et  la  déploya 
devant  l'Eternel,  '^àqui  il  adressa  cette 
prière  :  '^Eternel  des  armées,  Dieu  d'Is- 
raël, assis  sur  les  chérubins  !  C'est  toi 
qui  es  le  seul  Dieu  de  tous  les  royau- 
mes de  la  terre,  c'est  toi  qui  as  fait  les 
cieux  et  la  terre.  ''Eternel,  incline  ton 
oreille,  et  écoute!  Éternel,  ouvre  tes 
yeux,  et  regard'e  !  Entends  toutes  les 
paroles  que  Sanchérib  a  envoyées  pour 
insulter  au  Dieu  vivant!  'Ml  est  vrai, 
ô  Eternel  !  cpie  les  rois  d'Assyrie  ont 
ravagé  tous  les  pays  et  leur  propre 
pays,  "et  qu'ils  ont  jeté  leurs  dieux 
dans  le  feu  ;  mais  ce  n'étaient  point 
des  dieux,  c'étaient  des  ouvrages  de 
mains  d'homme,  du  bois  et  de  la  pier- 
re ;  et  ils  les  ont  anéantis.  -"Mainte- 
nant, Eternel,  notre  Dieu,  délivre-nous 
de  la  main  de  Sanchérib,  et  que  tous 
les  royaumes  de  la  terre  sachent  que 
toi  seul  es  l'Eternel  ! 

'-'Alors  Esaïe,  fils  d'Amots,  envoA'a 
dire  à  Ezéchias  :  Ainsi  parle  l'Éternel, 
le  Dieu  d'Israël  :  J'ai  entendu  la  prière 
que  tu  m'as  adressée  au  sujet  de  San- 
chérib, roi  d'Assvrie.  --Voici  la  parole 
c[ue  l'Éternel  a  prononcée  contre  lui  : 


Elle  te  méprise,  elle  se  moque  de  toi, 
La  vierge,  fille  de  Sion  ; 

Elle  hoche  la  tète  après  toi, 
La  fille  de  Jérusalem. 

-■^Qui  as-tu  insulté  et  outragé? 
Contre  cjui  as-tu  élevé  la  voix  ? 
Tu  as  porté  tes  yeux  en  haut 

883 


Chap.S7,2k-35.  ÉSAIE. 

Sur  le  Saint  d'Israël. 

-^Par  tes  serviteurs  tu  as  insulté  le  Seigneur, 
Et  tu  as  dit  : 

Avec  la  multitude  de  mes  chars, 
J'ai  gravi  le  sommet  des  montagnes. 
Les  extrémités  du  Liban  ; 

Je  couperai  les  plus  élevés  de  ses  cèdres, 
Les  plus  beaux  de  ses  cyprès. 
Et  j'atteindrai  sa  dernière  cime. 
Sa  forêt  semblable  à  un  verger  ; 

-^J'ai  ouvert  des  sources,  et  j'en  ai  bu  les  eaux, 
Et  je  tarirai  avec  la  plante  de  mes  pieds 
Tous  les  fleuves  de  l'Egypte. 

^"N'as-tu  pas  appris  que  j'ai  préparé  ces  choses  de  loin, 
Et  que  je  les  ai  résolues  dès  les  temps  anciens  ? 

Maintenant  j'ai  permis  qu'elles  s'accomplissent. 
Et  que  tu  réduisisses  des  villes  fortes  en  monceaux  de  ruines. 

-'Leurs  habitants  sont  impuissants, 
Epouvantés  et  confus  ; 

Ils  sont  comme  l'herbe  des  champs  et  la  tendre  verdure, 
Comme  le  gazon  des  toits 
Et  le  blé  qui  sèche  avant  la  formation  de  sa  tige. 

-^Mais  je  sais  quand  tu  t'assieds,  quand  tu  sors  et  quand  tu  entres, 
Et  cjuand  tu  es  furieux  contre  moi. 
-s Parce  que  tu  es  furieux  contre  moi. 
Et  f[ue  ton  arrogance  est  montée  à  mes  oreilles. 

Je  mettrai  ma  boucle  à  tes  narines  et  mon  mors  entre  tes  lèvres, 
Et  je  te  ferai  retourner  par  le  chemin  par  lequel  tu  es  venu. 

'"Que  ceci  soit  un  signe  pour  toi"  :  ce  qui  sera  resté  poussera  encore  des 

On  a  mangé  une  année  le  produit  du  racines  par-dessous,  et  portera  du  fruit 

grain  tombé,  et  une  seconde  année  ce  par-dessus.  ^-Car  de  Jérusalem  il  sor- 

qui  croît  de  soi-même;  mais  la  troi-  tira  un  reste,  et  de  la  montagne  de  Sion 

sième  année,  vous  sèmerez,  vous  mois-  des  réchappes.  Voilà  ce  (jue  fera  le  zèle 

sonnerez,  vous  planterez  des  vignes,  de  l'Eternel  des  armées, 

et  vous  en  mangerez  le  fruit.  '''Ce  qui  ''C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eter- 

aura  été  sauvé  de  la  maison  de  Juda,  nel  sur  le  roi  d'Assyrie  : 

Il  n'entrera  point  dans  cette  ville. 
Il  n'y  lancera  point  de  traits. 

Il  ne  lui  présentera  point  de  boucliers. 
Et  il  n'élèvera  point  de  retranchements  contre  elle. 

'''Il  s'en  retournera  par  le  chemin  par  lec[uei  il  est  venu. 
Et  il  n'entrera  point  dans  cette  ville,  dit  l'Eternel. 

'^Je  protégerai  cette  ville  pour  la  sauver, 
A  cause  de  moi,  et  à  cause  de  David,  mon  serviteur. 

a.  Toi,  Ezéchias,  voy.  v.  21. 

884 


ÉSAIE.  Chnp.  S7, 36-38, 15. 

•■'^I/angc  de  l'Eternel  sortit,  et  frap-  le  mur,  et  fit  cette  prière  à  l'Eternel  : 

pa  dans  le  camp  des  Assyriens  cent  'O  Eternel!  souviens-toi  que  j'ai  mar- 

quatre-vingt-cinq  mille  hommes.  Et  ché  devant  ta  face  avec  fidélité  et  in- 

(piand  on  se  leva  le  matin,  voici,  c'c-  tégrilé  de  cœur,  et  que  j'ai  fait  ce  qui 

taient  tous  des  corps  morts.  est  bien  à  tes  yeux!  Et  Ezéchias  ré- 

"AlorsSanchérib,  roi  d'Assyrie,  leva  pandit  d'abondantes  larmes, 

son  camp,  partit  et  s'en  retourna;  et  •'Puis  la  parole  de  l'Eternel  fut  adres- 

il  resta  à  Ninive.  ^*0r,  comme  il  était  sée  à  Esaïe,  en  ces  mots  :  ^Va,  et  dis 

prpsterné  dans  la  maison  de  Nisroc,  à  Ezéchias  :  Ainsi  parle  l'Eternel,  le 

son  dieu,  Adrammélec  et  Scharetser,  Dieu  de  David,  ton  père:  J'ai  entendu 

ses  fils,  le  frappèrent  avec  l'épée,  et  ta  prière,  j'ai  vu  tes  larmes.  Voici,  j'a- 

s'cnfuirent  au  pays  d'Ararat.  Et  Esar-  j(niterai  à  tes  jours  quinze  années.  ^Je 

Haddon,  son  fils,  régna  à  sa  place.  te  délivrerai,  toi  et  cette  ville,  de  la 

main  du  roi  d'Assyrie;  je  protégerai 

Maladie  cl  guérison  dÉzéchlas.  Cette  ville.  'Et  voici,  de  la  part  de  l'E- 
ternel, le  signe  auquel  tu  connaîtras 

Chap.  XXXVIII.      'En  ce  temps-là,  que  l'Eternel  accomplira  la  parole  qu'il 

Ezéchias  fut  malade  à  la  mort.  Le  pro-  a  i^rononcée  :  ^Je  ferai  reculer  de  dix 

pliète  Esaïe,  fils  d'Amots,  A'int  auprès  ilegrés  en  arrière  avec  le  soleil  l'om- 

dc  lui,  et  lui  dit  :  Ainsi  parle  l'Eter-  bre  des  degrés  qui  est  descendue  sur 

nel  :  Donne  tes  ordres  à  ta  maison,  les  degrés  d'Achaz.  Et  le  soleil  recula 

car  tu  vas  mourir,  et  tu  ne  vivras  plus,  de  dix  degrés  sur  les  degrés  où  il  était 

"Ezéchias  tourna  son  visage  contre  descendu. 

'^Cantique  d'Ezcchids,  roi  de  Jiida,  sur  su  maladie  et  sur  son  rétablissement. 

'"Je  disais  :  Quand  mes  jours  sont  en  repos,  je  dois  m'en  aller 
Aux  portes  du  séjour  des  morts. 

Je  suis  privé  du  reste  de  mes  années  ! 
"Je  disais  :  Je  ne  verrai  plus  l'Eternel, 
L'Eternel,  sur  la  terre  des  vivants  ; 

Je  ne  verrai  plus  aucun  homme 
Parmi  les  habitants  du  monde  ! 

'"Ma  demeure  est  enlevée  et  transportée  loin  de  moi, 
Gomme  une  tente  de  berger; 

Je  sens  le  fil  de  ma  vie  coupé  comme  par  un  tisserand, 
Oui  me  retrancherait  de  sa  trame. 
Du  jour  à  la  nuit  tu  m'auras  achevé  ! 

'■'Je  me  suis  contenu  jusqu'au  matin  ; 
Comme  un  lion,  il  brisait  tous  mes  os. 
Du  jour  à  la  nuit  tu  m'auras  achevé  ! 

'■'Je  poussais  des  cris  comme  une  hirondelle  en  voltigeant, 
Je  gémissais  comme  la  colombe  ; 

Mes  yeux  s'élevaient  languissants  vers  le  ciel  : 
O  Eternel  !  je  suis  dans  l'angoisse,  secours-moi  ! 

'^Que  dirai-je?  Il  m'a  répondu,  et  il  m'a  exaucé. 
Je  marcherai  humblement  jusqu'au  terme  de  mes  années. 
Après  avoir  été  ainsi  aflligé. 

885 


Chap.  S 8,10-40,2. 


ESAIE. 


'^Seigneur,  c'est  par  tes  bontés  qu'on  jouit  de  la  vie, 
C'est  par  elles  que  je  respire  encore  ; 
Tu  me  rétablis,  tu  me  rends  à  la  vie. 

'"Voici,  mes  souffrances  mêmes  sont  devenues  mon  salut  ; 
Tu  as  pris  plaisir  à  retirer  mon  à  me  de  la  fosse  du  néant, 
Car  tu  as  jeté  derrière  toi  tous  mes  péchés. 

"*Ce  n'est  pas  le  séjour  des  morts  qui  te  loue. 
Ce  n'est  pas  la  mort  qui  te  célèbre  ; 

Ceux  qui  sont  descendus  dans  la  fosse  n'espèrent  plus  en  ta  fidélité. 
'•'Le  vivant,  le  vivant,  c'est  celui-là  qui  te  loue. 
Comme  moi  aujourd'hui  ; 

Le  j)ère  fait  connaître  à  ses  enfants  ta  fidélité. 

-"L'Eternel  m'a  sauvé  ! 
Nous  ferons  résonner  les  cordes  de  nos  instruments. 
Tous  les  jours  de  notre  vie. 
Dans  la  maison  de  l'Eternel. 


-'Ésaïe  avait  dit  :  Qu'on  apporte  une 
masse  de  figues,  et  qu'on  les  étende 
sur  l'ulcère;  et  Ezéchias  vivra.  "Et 
Ezéchias  avait  dit  :  A  quel  signe  con- 
naîtrai-je  que  je  monterai  à  la  maison 
de  l'Éternel? 

Ambassade  babylonienne  auprès  d' lizécliias. 

Chap.    XXXIX.  'En    ce    même 

temps,  Merodac-Baladan,  fils  de  Ba- 
ladan ,  roi  de  Babylone,  envoya  une 
lettre  et  un  jirésent  à  Ezéchias,  parce 
qu'il  avait  appris  sa  maladie  et  son 
rétablissement.  ^Ezéchias  en  eut  de  la 
joie,  et  il  montra  aux  envoyés  le  lieu 
où  étaient  ses  choses  de  prix,  l'argent 
et  l'or,  les  aromates  et  l'huile  pré- 
cieuse, tout  son  arsenal,  et  tout  ce 
qui  se  trouvait  dans  ses  trésors  :  il 
n'y  eut  rien  qu'Ezéchias  ne  leur  fît 
voir  dans  sa  maison  et  dans  tous  ses 
domaines. 

^Ésaîe,    le    prophète,   vint  ensuite 


auprès  du  roi  Ezéchias,  et  lui  dit  : 
Qu'ont  dit  ces  gens-là,  et  d'où  sont-ils 
venus  vers  toi  ?  Ezéchias  répondit  : 
Ils  sont  venus  vers  moi  d'un  pays 
éloigné,  de  Babvlone.  ■'Esaïe  dit  en- 
core :  Qu'ont-ils  vu  dans  ta  maison  ? 
Ezéchias  répondit  :  Ils  ont  vu  tout  ce 
(pii  est  dans  ma  maison  :  il  n'y  a  rien 
dans  mes  trésors  que  je  ne  leur  aie 
fait  voir.  ^Alors  Esaïe  dit  à  Ezéchias  : 
Ecoute  la  parole  de  l'Eternel  des  ar- 
mées !  ^Voici,  les  teni|)s  viendront  où 
l'on  emportera  à  Babylone  tout  ce  qui 
est  dans  ta  maison  et  ce  que  tes  pères 
ont  amassé  jusqu'à  ce  jour  ;  il  n'en 
restera  rien,  dit  l'Eternel.  'Et  l'on 
prendra  de  tes  fils,  qui  seront  sortis 
de  toi,  que  tu  auras  engendrés,  pour 
en  faire  des  eunuques  dans  le  palais 
du  roi  de  Babylone.  '^Ezéchias  répon- 
dit à  Esaïe  :  La  parole  de  l'Eternel, 
que  tu  as  prononcée,  est  bonne  ;  car, 
ajouta-t-il,  il  y  aura  jsaix  et  sécurité 
pendant  ma  vie. 


La  déliiTance  jjroiuisc  au  peuple  d' Israël. 

Chap.  XL.     '  Consolez,  consolez  mon  peuple. 
Dit  votre  Dieu. 

*  Parlez  au  cœur  de  Jérusalem,  et  criez-lui 

886 


ÉSAIE.  Chap.  40,3-iï. 

Que  sa  servitude  est  finie, 
Que  son  iniquité  est  expiée, 

Qu'elle  a  reçu  de  la  main  de  l'Eternel 
Au  double  de  tous  ses  péchés. 

^Une  voix  crie  : 
Préparez  au  désert  le  chemin  de  l'Eternel, 

Aplanissez  dans  les  lieux  arides 
Une  route  pour  notre  Dieu. 

■'Que  toute  vallée  soit  exhaussée. 
Que  toute  montagne  et  toute  colline  soient  abaissées  ! 

Que  les  coteaux  se  changent  en  plaines. 
Et  les  défilés  étroits  en  vallons  ! 

^\lors  la  gloire  de  l'Eternel  sera  révélée, 
Et  au  même  instant  toute  chair  verra 
Que  la  bouche  de  l'Eternel  a  parlé. 

*Une  voix  dit  :  Crie  !  — 
Et  il  "  répond  :  (^ue  crierai-je  ?  — 
Toute  chair  est  comme  l'herbe, 
Et  tout  son  éclat  comme  la  fleur  des  champs. 

^L'herbe  sèche,  la  fleur  tombe. 
Quand  le  vent  de  l'Eternel  souffle  dessus  : 
Certainement  le  peuple  est  comme  l'herbe. 
'^L'herbe  sèche,  la  fleur  tombe  ; 
Mais  la  parole  de  notre  Dieu  subsiste  éternellement. 

'Monte  sur  une  haute  montagne, 
Sion,  pour  publier  la  bonne  nouvelle  ; 
Elève  avec  force  ta  voix, 
Jérusalem,  pour  publier  la  bonne  nouvelle  ; 

Élève  ta  voix,  ne  crains  point, 
Dis  aux  villes  de  Juda  :  Voici  votre  Dieu  ! 

'"Voici,  le  Seigneur,  l'Éternel  vient  avec  puissance, 
Et  de  son  bras  il  commande  ; 

Voici,  le  salaire  est  avec  lui, 
Et  les  rétributions  le  précèdent. 

"Comme  un  berger,  il  paîtra  son  troupeau, 
Il  prendra  les  agneaux  dans  ses  bras. 
Et  les  portera  dans  son  sein  ; 

11  conduira  les  brebis  ([ui  allaitent. 

La  puissance  de  Dieu  et  le  néant  des  créatures. 

'-Qui  a  mesuré  les  eaux  dans  le  creux  de  sa  main. 
Pris  les  dimensions  des  cieux  avec  la  paume. 
Et  ramassé  la  poussière  de  la  terre  dans  un  tiers  de  mesure  ? 
Qui  a  pesé  les  montagnes  au  crochet, 

fl.   //.  le  prophète. 

887 


Chap.  40,13-27.  ÉSAIE. 

Et  les  collines  à  la  balance  ? 

'^Qui  a  sondé  Tespiit  de  rÉternel, 
Et  qui  l'a  éclairé  de  ses  conseils  ? 

**Avec  qui  a-t-il  délibéré,  pour  en  recevoir  de  l'instruction? 
Qui  lui  a  appris  le  sentier  de  la  justice  ? 

Qui  lui  a  enseigné  la  sagesse, 
Et  fait  connaître  le  chemin  de  l'intelligence  ? 

'^Voici,  les  nations  sont"  comme  une  goutte  d'un  seau, 
Elles  sont  comme  de  la  poussière  sur  une  balance  ; 

Voici,  les  îles  sont  comme  une  fine  poussière  cjui  s'envole. 
'^Le  Liban  ne  suffit  pas  pour  le  feu. 
Et  ses  animaux  ne  suffisent  pas  pour  l'holocauste*. 

'"Toutes  les  nations  sont  devant  lui  comme  un  rien, 
Elles  ne  sont  pour  lui  que  néant  et  vanité. 

'*A  qui  voulez-vous  comparer  Dieu  ? 
Et  quelle  image  ferez-vous  son  égale  ? 
*^G'est  un  ouvrier  qui  fond  l'idole, 
Et  c'est  un  orfèvre  qui  la  couvre  d'or. 
Et  y  soude  des  chaînettes  d'argent. 

^^  Celui  que  la  pauvreté  oblige  à  donner  peu 
Choisit  un  bois  qui  résiste  à  la  vermoulure  ; 

Il  se  procure  un  ouvrier  capable. 
Pour  faire  une  idole  qui  ne  branle  pas. 

-'  Ne  le  savez-vous  pas  ?  ne  l'avez-vous  pas  appris  ? 
Ne  vous  l'a-t-on  pas  fait  connaître  dès  le  commencement  ? 
N'avez-vous  jamais  réfléchi  à  la  fondation  de  la  terre  ? 
--C'est  lui  qui  est  assis  au-dessus  du  cercle  de  la  terre. 
Et  ceux  qui  l'habitent  sont  comme  des  sauterelles  ; 

Il  étend  les  cieux  comme  une  étoffe  légère. 
Il  les  déploie  comme  une  tente,  pour  en  faire  sa  demeure. 
-^C'est  lui  qui  réduit  les  princes  au  néant, 
Et  qui  fait  des  juges  de  la  terre  une  vanité  ; 

^*Ils  ne  sont  pas  même  plantés,  pas  même  semés, 
Leur  tronc  n'a  pas  même  de  racine  en  terre  : 

11  souffle  sur  eux,  et  ils  se  dessèchent. 
Et  un  tourbillon  les  emporte  comme  le  chaume. 

"A  qui  me  comparerez-vous,  pour  que  je  lui  ressemble  ? 
Dit  le  Saint. 

-* Levez  vos  yeux  en  haut,  et  regardez  ! 
Qui  a  créé  ces  choses  ? 
Qui  fait  marcher  en  ordre  leur  armée  ? 

11  les  appelle  toutes  par  leur  nom  ; 
Par  son  grand  pouvoir  et  par  sa  force  puissante, 
Il  n'en  est  pas  une  qui  fasse  défaut. 

"Pourquoi  dis-tu,  Jacob, 

«.  Sous-eiitendu  :  devant  l'Éternel.        b.  Pour  un  holocauste  digne  de  l'Éternel. 

888 


ÉSAIE.  Chap.40,-is-41,9: 

Pourquoi  dis-tu,  Israël  : 

Ma  destinée  est  cachée  devant  rEternel, 
Mon  droit  passe  inaperçu  devant  mon  Dieu  ? 

-*Ne  le  sais-tu  pas  ?  ne  l'as-tu  pas  appris  ? 
C'est  le  Dieu  d'éternité,  l'Eternel, 
Qui  a  créé  les  extrémités  de  la  terre  ; 
II  ne  se  fatigue  point,  il  ne  se  lasse  point; 
On  ne  peut  sonder  son  intelligence. 

-"Il  donne  de  la  force  à  celui  qui  est  fatigué. 
Et  il  augmente  la  vigueur  de  celui  c{ui  tombe  en  défaillance. 

•'"Les  adolescents  se  fatiguent  et  se  lassent. 
Et  les  jeunes  hommes  chancellent  ; 

^'Mais  ceux  qui  se  confient  en  l'Eternel  renouvellent  leur  force. 
Ils  prennent  le  a'oI  comme  les  aigles  ; 
Ils  courent,  et  ne  se  lassent  point, 
Ils  marchent,  et  ne  se  fatiguent  point. 

Israël  doit  mettre  sn  confiance  en  IJîtcrncl. 

Chap.  XLI.     'Iles,  faites  silence  pour  m'écouter  1 
Que  les  peuples  raniment  leur  force. 
Qu'ils  avancent,  et  qu'ils  ])arlent  ! 
Approchons  pour  plaider  ensemble. 

-Qui  a  suscité  de  l'orient 
Celui  que  le  salut  appelle  à  sa  suite  ? 

Qui  lui  a  livré  les  nations  et  assujetti  des  rois  ? 
Qui  a  réduit  leur  glaive  en  poussière, 
Et  leur  arc  en  un  chaume  qui  s'envole  ? 

'Il  s'est  mis  à  leur  poursuite,  il  a  parcouru  avec  bonheur 
Un  chemin  que  son  pied  n'avait  jamais  foulé. 
^Qui  a  fait  et  exécuté  ces  choses  ? 
C'est  celui  qui  a  appelé  les  générations  dès  le  commencement, 

Moi,  l'Eternel,  le  premier  » 

Et  le  même  jusqu'aux  derniers  âges. 

^Les  îles  le  voient,  et  sont  dans  la  crainte, 
Les  extrémités  de  la  terre  tremblent  : 
Ils  s'approchent,  ils  viennent. 

*Ils  s'aident  l'un  l'autre, 
Et  chacun  dit  à  son  frère  :  Courage  ! 
"Le  sculpteur  encourage  le  fondeur; 
Celui  qui  polit  au  marteau  encourage  celui  qui  frappe  sur  l'enclume; 

Il  dit  de  la  soudure  :  Elle  est  bonne  ! 
Et  il  fixe  l'idole  avec  des  clous,  pour  qu'elle  ne  branle  pas. 

^Mais  toi,  Israël,  mon  serviteur, 
Jacob,  que  j'ai  choisi. 

Race  d'Abraham  que  j'ai  aimé  ! 

'Toi,  que  j'ai  pris  aux  extrémités  de  la  terre, 
Et  que  j'ai  appelé  d'une  contrée  lointaine, 

889 


Chap.41,io-io.  ÉSAIE. 

A  qui  j'ai  dit  :  Tu  es  mon  serviteur, 
Je  te  choisis,  et  ne  te  rejette  point  ! 

'"Ne  crains  rien,  car  je  suis  avec  toi  ; 
Ne  promène  pas  des  regards  inquiets,  car  je  suis  ton  Dieu  ; 

Je  te  fortifie,  je  viens  à  ton  secours. 
Je  te  soutiens  de  ma  droite  triomphante. 

"Voici,  ils  seront  confondus,  ils  seront  couverts  de  honte, 
Tous  ceux  qui  sont  irrités  contre  toi  ; 

Ils  seront  réduits  à  rien,  ils  périront, 
Ceux  qui  disputent  contre  toi. 

'-Tu  les  chercheras,  et  ne  les  trouveras  plus, 
Ceux  qui  te  suscitaient  querelle  ; 

Ils  seront  réduits  à  rien,  réduits  au  néant, 
Ceux  qui  te  faisaient  la  guerre. 

'•'Car  je  suis  l'Eternel,  ton  Dieu, 
Oui  fortifie  ta  droite, 

Qui  te  dis  :  Ne  crains  rien. 
Je  viens  à  ton  secours. 

'*Ne  crains  rien,  vermisseau  de  Jacob, 
Faible  reste  d'Israël  ; 

Je  viens  à  ton  secours,  dit  l'Eternel, 
Et  le  Saint  d'Israël  est  ton  sauveur. 

'^Voici,  je  fais  de  toi  un  traîneau  aigu,  tout  neuf. 
Garni  de  pointes  ; 

Tu  écraseras,  tu  broieras  les  montagnes. 
Et  tu  rendras  les  collines"  semblables  à  de  la  balle. 

'^Tu  les  vanneras,  et  le  vent  les  emportera. 
Et  un  tourbillon  les  dispersera. 

Mais  loi,  tu  te  réjouiras  en  l'Eternel, 
Tu  mettras  ta  gloire  dans  le  Saint  d'Israël. 

'"Les  malheureux  et  les  indigents  cherchent  de  l'eau,  et  il  n'y  en  a 
Leur  langue  est  desséchée  par  la  soif.  [point; 

Moi,  l'Eternel,  je  les  exaucerai; 
Moi,  le  Dieu  d'Israël,  je  ne  les  abandonnerai  pas. 

"*Je  ferai  jaillir  des  fleuves  sur  les  collines, 
Et  des  sources  au  milieu  des  vallées; 

Je  changerai  le  désert  en  étang. 
Et  la  terre  aride  en  courants  d'eau; 

'Me  mettrai  dans  le  désert  le  cèdre,  l'acacia. 
Le  myrte  et  l'olivier  ; 

Je  mettrai  dans  les  lieux  stériles 
Le  cyprès,  l'orme  et  le  buis,  tous  ensemble; 

-"Afin  qu'ils  voient,  qu'ils  sachent, 
Qu'ils  observent  et  considèrent 

Que  la  main  de  l'Eternel  a  fait  ces  choses, 
Que  le  Saint  d'Israël  en  est  l'auteur. 

a.  Les  mo7itagnes  et  les  collines  ropréscnlent  ici  les  ennemis  d'Israël,  dont  l'anéantissement  est  figuré  par  la 
trituration  au  moyen  d'un  traîneau  garni  de  pointes. 

890 


ÉSAIE.  C/iap.  41,-1-42,5. 

-'  Plaidez  votre  cause, 
Dit  l'Éternel; 

Produisez  vos  moyens  de  défense. 
Dit  le  roi  de  Jacob. 

"Qu'ils  les  produisent,  et  qu'ils  nous  déclarent 
Ce  qui  doit  arriver. 

Quelles  sont  les  prédictions  que  jadis  vous  avez  faites  ? 
Dites-le,  pour  que  nous  y  prenions  garde, 
Et  que  nous  en  reconnaissions  l'accomplissement; 
Ou  bien,  annoncez-nous  l'avenir. 

^' Dites  ce  qui  arrivera  plus  tard. 
Pour  que  nous  sachions  si  vous  êtes  des  dieux  ; 

Faites  seulement  quelque  chose  de  bien  ou  de  mal. 
Pour  que  nous  le  voyions  et  le  regardions  ensemble. 

-'' Voici,  vous  n'êtes  rien, 
Et  votre  œuvre  est  le  néant  ; 

C'est  une  abomination  que  de  se  complaire  en  vous. 
-Me  l'ai  suscité  du  septentrion,  et  il  est  venu  ; 
De  l'orient,  il  invoque  mon  nom  ; 

Il  foule  les  puissants  comme  de  la  boue. 
Comme  de  l'argile  que  foule  un  potier. 

-^Qui  l'a  annoncé  dès  le  commencement,  pour  que  nous  le  sachions, 
Et  longtemps  d'avance,  pour  que  nous  disions  :  C'est  vrai  ? 

Nul  ne  l'a  annoncé,  nul  ne  l'a  prédit. 
Et  personne  n'a  entendu  vos  paroles. 

"C'est  moi  le  premier  qui  ai  dit  à  Sion  :  Les  voici,  les  voici  ! 
Et  à  Jérusalem  :  J'envoie  un  messager  de  bonnes  nouvelles  ! 
^Me  regarde,  et  il  n'y  a  personne, 
Personne  parmi  eux  qui  prophétise. 

Et  qui  puisse  répondre,  si  je  l'interroge. 
-^ Voici,  ils  ne  sont  tous  que  vanité. 
Leurs  œuvres  ne  sont  que  néant. 

Leurs  idoles  ne  sont  qu'un  vain  souffle. 

Le  serviteur  de  l  /ùernel. 

Chap.  XLIl.     'Voici  mon  serviteur,  que  je  soutiendrai, 
Mon  élu,  en  qui  mon  âme  prend  plaisir. 

J'ai  mis  mon  esprit  sur  lui  ; 
Il  annoncera  la  justice  aux  nations. 

-Il  ne  criera  point,  il  n'élèvera  point  la  voix, 
Et  ne  la  fera  point  entendre  dans  les  rues. 
'Il  ne  brisera  point  le  roseau  cassé. 
Et  il  n'éteindra  point  la  mèche  qui  brûle  encore  ; 
Il  annoncera  la  justice  selon  la  vérité. 

■•Il  ne  se  découragera  point  et  ne  se  relâchera  point. 
Jusqu'à  ce  qu'il  ait  établi  la  justice  sur  la  terre. 
Et  que  les  îles  espèrent  en  sa  loi. 
'Ainsi  parle  Dieu,  l'Éternel, 

891  5:  • 


Chap.i2.6-ii.  ÉSAIE. 

Qui  a  créé  les  cieux  et  qui  les  a  déployés, 
Qui  a  étendu  la  terre  et  ses  productions, 

Qui  a  donné  la  respiration  à  ceux  qui  la  peuplent. 
Et  le  souffle  à  ceux  qui  y  marchent. 

^Moi,  l'Eternel,  je  t'ai  appelé  pour  le  salut, 
Et  je  te  prendrai  par  la  main, 

Je  te  garderai,  et  je  t'établirai  pour  traiter  alliance  avec  le  peuple, 
Pour  être  la  lumière  des  nations, 

'Pour  ouvrir  les  yeux  des  aveugles. 
Pour  faire  sortir  de  prison  le  captif. 
Et  de  leur  cachot  ceux  qui  habitent  dans  les  ténèbres. 
^Je  suis  l'Eternel,  c'est  là  mon  nom  ; 
Et  je  ne  donnerai  pas  ma  gloire  à  un  autre. 
Ni  mon  honneur  aux  idoles. 

^ Voici,  les  premières  choses  se  sont  accomplies, 
Et  je  vous  en  annonce  de  nouvelles  ; 
Avant  qu'elles  arrivent,  je  vous  les  prédis. 

'"Chantez  à  l'Eternel  un  cantique  nouveau. 
Chantez  ses  louanges  aux  extrémités  de  la  terre. 

Vous  qui  voguez  sur  la  mer  et  vous  qui  la  peuplez, 
Iles  et  habitants  des  îles  ! 

*'Que  le  désert  et  ses  villes  élèvent  la  voix  ! 
Que  les  villages  occupés  par  Kédar  élèvent  la  voix  ! 

Que  les  habitants  des  rochers  tressaillent  d'allégresse  ! 
Que  du  sommet  des  montagnes  retentissent  des  cris  de  joie  ! 
'-Qu'on  rende  gloire  à  l'Eternel, 
Et  que  dans  les  îles  on  publie  ses  louanges  ! 
'■'L'Eternel  s'avance  comme  un  héros. 
Il  excite  son  ardeur  comme  un  homme  de  guerre  ; 

Il  élève  la  voix,  il  jette  des  cris. 
Il  manifeste  sa  force  contre  ses  ennemis. 

'■*J'ai  longtemps  gardé  le  silence, 
Je  me  suis  tu,  je  me  suis  contenu  ; 

Je  crierai  comme  une  femme  en  travail. 
Je  serai  haletant  et  je  soufflerai  tout  à  la  fois. 

'^Je  ravagerai  montagnes  et  collines. 
Et  j'en  dessécherai  toute  la  verdure  ; 

Je  changerai  les  fleuves  en  terre  ferme. 
Et  je  mettrai  les  étangs  à  sec. 

'"Je  ferai  marcher  les  aveugles  sur  un  chemin  qu'ils  ne  connaissent  pas, 
Je  les  conduirai  par  des  sentiers  qu'ils  ignorent  ; 

Je  changerai  devant  eux  les  ténèbres  en  lumière. 
Et  les  endroits  tortueux  en  plaine  : 
Voilà  ce  que  je  ferai,  et  je  ne  les  abandonnerai  point. 

"Ils  reculeront,  ils  seront  confus, 
Ceux  qui  se  confient  aux  idoles  taillées, 
Ceux  qui  disent  aux  idoles  de  fonte  : 

892 


i 


ÉSAIE.  Chap.  42, 18-43,  r.. 

Vous  êtes  nos  dieux  ! 

'* Sourds,  écoutez  ! 
Aveugles,  regardez  et  voyez  ! 

"Qui  est  aveugle  sinon  mon  serviteur, 
Et  sourd  comme  mon  messager  que  j'envoie? 

Qui  est  aveugle  comme  l'ami  de  Dieu, 
Aveugle  comme  le  serviteur  de  l'Eternel  ? 

'^"Tu  as  vu  beaucoup  de  choses,  mais  tu  n'y  as  point  pris  garde  ; 
On  a  ouvert  les  oreilles,  mais  on  n'a  point  entendu. 

-'L'Eternel  a  voulu,  pour  le  bonheur  d'Israël, 
Publier  une  loi  grande  et  magnifique. 
-*Et  c'est  un  peuple  pillé  et  dépouillé  ! 
On  les  a  tous  enchaînés  dans  des  cavernes. 
Plongés  dans  des  cachots  ; 

Ils  ont  été  mis  au  pillage,  et  personne  qui  les  délivre  ! 
Dépouillés,  et  personne  qui  dise  :  Restitue  ! 

-'Qui  parmi  vous  prêtera  l'oreille  à  ces  choses  ? 
Qui  voudra  s'y  rendre  attentif  et  écouter  à  l'avenir? 
-''Qui  a  livré  Jacob  au  pillage, 
Et  Israël  aux  pillards  ? 
N'est-ce  pas  l'Eternel  ? 

Nous  avons  péché  contre  lui. 
Ils  n'ont  point  voulu  marcher  dans  ses  voies. 
Et  ils  n'ont  point  écouté  sa  loi. 

-^Aussi  a-t-il  versé  sur  Israël  l'ardeur  de  sa  colère 
Et  la  violence  de  la  guerre  ; 

La  guerre  l'a  embrasé  de  toutes  parts,  et  il  n'a  point  compris  ; 
Elle  l'a  consumé,  et  il  n'y  a  point  pris  garde. 

C'est  V Eternel  seul  qui  rachète  Israël. 

Chap.  XLIII.     'Ainsi  parle  maintenant  l'Eternel  qui  t'a  créé,  ô  Jacob  ! 
Celui  qui  t'a  formé,  ô  Israël  ! 

Ne  crains  rien,  car  je  te  rachète, 
Je  t'appelle  par  ton  nom  :  tu  es  à  moi  ! 

-Si  tu  traverses  les  eaux,  je  serai  avec  toi; 
Et  les  fleuves,  ils  ne  te  submergeront  point; 

Si  tu  marches  dans  le  feu,  tu  ne  te  brûleras  pas, 
Et  la  flamme  ne  t'embrasera  pas. 

'Car  je  suis  l'Éternel,  ton  Dieu, 
Le  Saint  d'Israël,  ton  sauveur; 

Je  donne  l'Egypte  pour  ta  rançon, 
L'Ethiopie  et  Saba  à  ta  place. 

■•Parce  que  tu  as  du  prix  à  mes  yeux. 
Parce  que  tu  es  honoré  et  que  je  t'aime. 

Je  donne  des  hommes  à  ta  place, 
Et  des  peuples  pour  ta  vie. 

^Ne  crains  rien,  car  je  suis  avec  toi  ; 

893 


Chap.i3.ù-n.  ÉSAIE. 

Je  ramènerai  de  l'orient  ta  race, 
Et  je  te  rassemblerai  de  l'occident. 

•^Je  dirai  au  septentrion  :  Donne  ! 
Et  au  midi  :  Ne  retiens  point  ! 

Fais  venir  mes  fils  des  pays  lointains, 
Et  mes  filles  de  l'extrémité  de  la  terre, 

'Tous  ceux  qui  s'appellent  de  mon  nom. 
Et  que  j'ai  créés  pour  ma  gloire, 
Que  j'ai  formés  et  que  j'ai  faits. 

*  Qu'on  fasse  sortir  le  peuple  aveugle,  qui  a  des  veux, 
Et  les  sourds,  qui  ont  des  oreilles. 

'Que  toutes  les  nations  se  rassemblent, 
Et  que  les  peuples  se  réunissent. 
Qui  d'entre  eux  a  annoncé  ces  choses  ? 

Lesquels  nous  ont  fait  entendre  les  premières  prédictions  ? 
Qu'ils  produisent  leurs  témoins  et  établissent  leur  droit  ; 
Qu'on  écoute  et  qu'on  dise  :  C'est  vrai  ! 

"Vous  êtes  mes  témoins,  dit  l'Eternel, 
Vous,  et  mon  serviteur  que  j'ai  choisi, 

Afin  que  vous  le  sachiez, 
Que  vous  me  croyiez  et  compreniez  que  c'est  moi  : 
Avant  moi  il  n'a  point  été  formé  de  Dieu, 
Et  après  moi  il  n'y  en  aura  point. 

"C'est  moi,  moi  qui  suis  l'Éternel, 
Et  hors  moi  il  n'y  a  point  de  sauveur. 

'-C'est  moi  qui  ai  annoncé,  sauvé,  prédit, 
Ce  n'est  point  parmi  vous  un  dieu  étranger; 

Vous  êtes  mes  témoins,  dit  l'Eternel, 
C'est  moi  qui  suis  Dieu. 

'"Je  le  suis  dès  le  commencement, 
Et  nul  ne  délivre  de  ma  main  ; 
J'agirai  :  qui  s'y  opposera  ? 

'^Ainsi  parle  l'Eternel, 
Votre  rédempteur,  le  Saint  d'Israël  : 

A  cause  de  vous,  j'envoie  l'ennemi  contre  Babylone, 
Et  je  fais  descendre  tous  les  fuyards. 

Même  les  Chaldéens,  sur  les  navires  dont  ils  tiraient  gloire. 
'^Je  suis  l'Eternel,  votre  Saint, 
Le  créateur  d'Israël,  votre  roi. 
'^-Vinsi  parle  l'Eternel, 
Qui  fraya  dans  la  mer  un  chemin. 

Et  dans  les  eaux  puissantes  un  sentier, 

"Qui  mit  en  campagne  des  chars  et  des  chevaux. 
Une  armée  et  de  vaillants  guerriers. 

Soudain  couchés  ensemble,  pour  ne  plus  se  relever, 
Anéantis,  éteints  comme  une  mèche  : 

894 


ÉSAIE.  Chap.iS,î8-U,',. 

'^Ne  pensez  plus  aux  événements  passés, 
Et  ne  considérez  plus  ce  qui  est  ancien. 

''Voici,  je  vais  faire  une  chose  nouvelle,  sur  le  point  d'arriver  : 
Ne  la  connaîtrez-vous  pas  ? 

Je  mettrai  un  chemin  dans  le  désert, 
Et  des  fleuves  dans  la  solitude. 

-"Les  bêtes  des  champs  me  glorifieront, 
Les  chacals  et  les  autruches. 

Parce  que  j'aurai  mis  des  eaux  dans  le  désert, 
Des  fleuves  dans  la  solitude. 
Pour  abreuver  mon  peuple,  mon  élu. 
*'Le  peuple  que  je  me  suis  formé 
Publiera  mes  louanges. 

-*Et  tu  ne  m'as  pas  invoqué,  ô  Jacob  ! 
Car  tu  t'es  lassé  de  moi,  ô  Israël  ! 

-^Tu  ne  m'as  pas  offert  tes  brebis  en  holocauste, 
Et  tu  ne  m'as  pas  honoré  par  tes  sacrifices  ; 

Je  ne  t'ai  point  tourmenté  pour  des  offrandes. 
Et  je  ne  t'ai  point  fatigué  pour  de  l'encens. 

-■•Tu  n'as  pas  à  prix  d'argent  acheté  pour  moi  des  aromates. 
Et  tu  ne  m'as  pas  rassasié  de  la  graisse  de  tes  sacrifices  ; 

Mais  tu  m'as  tourmenté  par  tes  péchés. 
Tu  m'as  fatigué  par  tes  iniquités. 

-^C'est  moi,  moi  qui  efface  tes  transgressions  pour  l'amour  de  moi. 
Et  je  ne  me  souviendrai  plus  de  tes  péchés. 

-^Réveille  ma  mémoire,  plaidons  ensemble. 
Parle  toi-même,  pour  te  justifier. 

"Ton  premier  père  a  péché. 
Et  tes  interprètes  se  sont  rebellés  contre  moi. 

-*G'est  pourquoi  j'ai  traité  en  profanes  les  chefs  du  sanctuaire, 
J'ai  livré  Jacob  à  la  destruction, 
Et  Israël  aux  outrages. 

L' Eternel  et  les  idoles;  envoi  de  Cyrus. 

Chap.  XLIV.      'Ecoute  maintenant,  ô  Jacob,  mon  serviteur! 
O  Israël,  que  j'ai  choisi  ! 

-Ainsi  parle  l'Eternel,  qui  t'a  fait. 
Et  qui  t'a  formé  dès  ta  naissance, 
Celui  qui  est  ton  soutien  : 

Ne  crains  rien,  mon  serviteur  Jacob, 
Mon  Israël,  que  j'ai  choisi. 

^Gar  je  répandrai  des  eaux  sur  le  sol  altéré. 
Et  des  ruisseaux  sur  la  terre  desséchée  ; 

Je  répandrai  mon  esprit  sur  ta  race. 
Et  ma  bénédiction  sur  tes  rejetons. 

■•Ils  pousseront  comme  au  milieu  de  l'herbe. 
Comme  les  saules  près  des  courants  d'eau. 

895 


Chap.  U,5-i'..  ÉSAIE. 

^Celui-ci  dira  :  Je  suis  à  l'Eternel  ; 
Celui-là  se  réclamera  du  nom  de  Jacob  ; 

Cet  autre  écrira  de  sa  main  :  à  l'Eternel  ! 
Et  prononcera  avec  amour  le  nom  d'Israël. 

^Ainsi  parle  l'Éternel,  roi  d'Israël  et  son  rédempteur, 
L'Eternel  des  armées  : 

Je  suis  le  premier  et  je  suis  le  dernier. 
Et  hors  moi  il  n'y  a  point  de  Dieu. 

^Qui  a,  comme  moi,  fait  des  prédictions 
(Qu'il  le  déclare  et  me  le  prouve  !), 
Depuis  que  j'ai  fondé  le  peuple  ancien  ? 

Qu'ils  annoncent  l'avenir  et  ce  qui  doit  arriver  ! 
*N'ayez  pas  peur,  et  ne  tremblez  pas  ; 
Ne  te  l'ai-je  pas  dès  longtemps  annoncé  et  déclaré  ? 
Vous  êtes  mes  témoins  : 

Y  a-t-il  un  autre  Dieu  que  moi  ? 
Il  n'y  a  pas  d'autre  rocher,  je  n'en  connais  point. 

^Ceux  qui  fabriquent  des  idoles  ne  sont  tous  que  vanité, 
Et  leurs  plus  belles  œuvres  ne  servent  à  rien  ; 

Elles  le  témoignent  elles-mêmes  : 
Elles  n'ont  ni  la  vue,  ni  l'intelligence. 
Afin  qu'ils  soient  dans  la  confusion. 

"Qui  est-ce  qui  fabrique  un  dieu,  ou  fond  une  idole. 
Pour  n'en  retirer  aucune  utilité"  ? 

"Voici,  tous  ceux  qui  y  travaillent  seront  confondus, 
Et  les  ouvriers  ne  sont  que  des  hommes  ; 

Qu'ils  se  réunissent  tous,  qu'ils  se  présentent. 
Et  tous  ensemble  ils  seront  tremblants  et  couverts  de  honte. 

'-Le  forgeron  fait  une  hache, 
Il  travaille  avec  le  charbon. 
Et  il  la  façonne  à  coups  de  marteau  ; 

Il  la  forge  d'un  bras  vigoureux; 
Mais  a-t-il  faim,  le  voilà  sans  force  ; 
Ne  boit-il  pas  d'eau,  le  voilà  épuisé. 

'^Le  charpentier  étend  le  cordeau, 
Fait  un  tracé  au  crayon. 
Façonne  le  bois  avec  un  couteau. 
Et  marque  ses  dimensions  avec  le  compas; 

Et  il  produit  une  figure  d'homme. 
Une  belle  forme  humaine. 
Pour  qu'elle  habite  dans  une  maison. 

'^11  se  coupe  des  cèdres. 
Il  prend  des  rouvres  et  des  chênes. 
Et  fait  un  choix  parmi  les  arbres  de  la  forêt; 

Il  plante  des  pins, 

a.   Réponse  sous-entcndue  :  les  insensés.  Yoy.  v.  11. 

896 


Es  AIE.  Chap.44,i5-r, 

Et  la  pluie  les  fait  croître. 

'^Ces  arbres  servent  à  l'homme  pour  brûler, 
Il  en  prend  et  il  se  chaufTe. 
Il  y  met  aussi  le  feu  pour  cuire  du  pain  ; 

Et  il  en  fait  également  un  dieu,  qu'il  adore. 
Il  en  fait  une  idole,  devant  laquelle  il  se  prosterne. 

'^11  brûle  au  feu  la  moitié  de  son  bois, 
Avec  cette  moitié  il  cuit  de  la  viande. 
Il  apprête  un  rôti,  et  se  rassasie  ; 

Il  se  chauffe  aussi,  et  dit  :  Ha  !  ha  ! 
Je  me  chauffe,  je  vois  la  flamme  ! 

'"Et  avec  le  reste  il  fait  un  dieu,  son  idole. 
Il  se  prosterne  devant  elle,  il  l'adore,  il  l'invoque. 

Et  s'écrie  :  Sauve-moi  ! 
Car  tu  es  mon  dieu  ! 

'*lls  n'ont  ni  intelligence,  ni  entendement. 
Car  on  leur  a  fermé  les  yeux  pour  qu'ils  ne  voient  point, 
Et  le  cœur  pour  qu'ils  ne  comprennent  point. 

''Il  ne  rentre  pas  en  lui-même, 
Et  il  n'a  ni  l'intelligence,  ni  le  bon  sens  de  dire  : 
J'en  ai  brûlé  une  moitié  au  feu. 
J'ai  cuit  du  pain  sur  les  charljons, 
J'ai  rôti  de  la  viande  et  je  l'ai  mangée  ; 

Et  avec  le  reste  je  ferais  une  abomination  ! 
Je  me  prosternerais  devant  un  morceau  de  bois  ! 

-"11  se  repaît  de  cendres. 
Son  cœur  abusé  l'égaré. 

Et  il  ne  sauvera  point  son  àme,  et  ne  dira  point  : 
N'est-ce  pas  du  mensonge  que  j'ai  dans  ma  main  ? 

-'Souviens-toi  de  ces  choses,  ô  Jacob  ! 
O  Israël  !  car  tu  es  mon  serviteur; 

Je  t'ai  formé,  tu  es  mon  serviteur; 
Israël,  je  ne  t'oublierai  pas. 

--J'efface  tes  transgressions  comme  un  nuage. 
Et  tes  péchés  comme  une  nuée  ; 

Reviens  à  moi, 
Car  je  t'ai  racheté. 

-•'Cieux,  réjouissez-vous  !  car  l'Eternel  a  agi  ; 
Profondeurs  de  la  terre,  retentissez  d'allégresse  ! 
Montagnes,  éclatez  en  cris  de  joie  ! 
Vous  aussi  forêts,  avec  tous  vos  arbres  ! 

Car  l'Eternel  a  racheté  Jacob, 
Il  a  manifesté  sa  gloire  en  Israël. 

"Ainsi  parle  l'Eternel,  ton  rédempteur, 
Celui  qui  t'a  formé  dès  ta  naissance  : 
Moi,  l'Eternel,  j'ai  fait  toutes  choses, 

897 


Chap.  44,25-45,8.  ES  AIE. 

Seul  j'ai  déployé  les  cieux, 
Seul  j'ai  étendu  la  terre. 

^^J'anéantis  les  signes  des  prophètes  de  mensonge, 
Et  je  proclame  insensés  les  devins; 

Je  fais  reculer  les  sages, 
Et  je  tourne  leur  science  en  folie. 

^"Je  confirme  la  parole  de  mon  serviteur, 
Et  j'accomplis  ce  que  prédisent  mes  envoyés; 

Je  dis  de  Jérusalem  :  Elle  sera  habitée, 
Et  des  villes  de  Juda  :  Elles  seront  rebâties; 
Et  je  relèverai  leurs  ruines. 

'"Je  dis  à  l'abîme  :  Dessèche-toi, 
Je  tarirai  tes  fleuves. 

-*Je  dis  de  Cyrus  :  Il  est  mon  berger, 
Et  il  accomplira  toute  ma  volonté  ; 

Il  dira  de  Jérusalem  :  Qu'elle  soit  rebâtie  ! 
Et  du  temple  :  Qu'il  soit  fondé  ! 

Chap.  XLV.     'Ainsi  parle  l'Eternel  à  son  oint,  à  Cyrus, 
Qu'il  tient  par  la  main, 
Pour  terrasser  les  nations  devant  lui, 
Et  pour  relâcher  la  ceinture  des  rois, 

Pour  lui  ouvrir  les  portes. 
Afin  qu'elles  ne  soient  plus  fermées  : 

-Je  marcherai  devant  toi, 
J'aplanirai  les  chemins  montueux, 

Je  romprai  les  portes  d'airain. 
Et  je  briserai  les  verrous  de  fer. 

^Je  te  donnerai  des  trésors  cachés, 
Des  richesses  enfouies. 

Afin  que  tu  saches 
Que  je  suis  l'Éternel  qui  t'appelle  par  ton  nom. 
Le  Dieu  d'Israël. 

■'Pour  l'amour  de  mon  serviteur  Jacob 
Et  d'Israël  mon  élu. 

Je  t'ai  appelé  par  ton  nom. 
Je  t'ai  parlé  avec  bienveillance,  avant  que  tu  me  connusses. 

^Je  suis  l'Eternel,  et  il  n'y  en  a  point  d'autre. 
Hors  moi  il  n'y  a  point  de  Dieu  ; 

Je  t'ai  ceint,  avant  que  tu  me  connusses. 

^C'est  afin  que  l'on  sache,  du  soleil  levant  au  soleil  couchant, 
Que  hors  moi  il  n'y  a  point  de  Dieu  : 

Je  suis  l'Eternel,  et  il  n'y  en  a  point  d'autre. 
'Je  forme  la  lumière,  et  je  crée  les  ténèbres. 
Je  donne  la  prospérité,  et  je  crée  l'adversité; 
Moi,  l'Éternel,  je  fais  toutes  ces  choses. 
*Que  les  cieux  répandent  d'en  haut 
Et  que  les  nuées  laissent  couler  la  justice  ! 

898 


ESAIE.  Chap.  â5,9-i9. 

Que  la  terre  s'ouvre,  que  le  salut  y  fructifie, 
Et  qu'il  en  sorte  à  la  fois  la  délivrance  ! 
Moi,  l'Eternel,  je  crée  ces  choses. 

'■'Malheur  à  qui  conteste  avec  son  créateur  ! 
—  Vase  parmi  des  vases  de  terre  !  — 

L'argile  dit-elle  à  celui  (jui  la  façonne  :  Que  fais-tu  ? 
Et  ton  œuvre  :  Il  n'a  point  de  mains  ? 

'"Malheur  à  qui  dit  à  son  père  :  Pourc[uoi  m'as-tu  engendré  ? 
Et  à  sa  mère  :  Pourquoi  m'as-tu  enfanté  ? 

"Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Saint  d'Israël,  et  son  créateur  : 
Veut-on  me  questionner  sur  l'avenir, 
Me  donner  des  ordres  sur  mes  enfants  et  sur  l'œuvre  de  mes  mains  ? 

'-C'est  moi  qui  ai  fait  la  terre. 
Et  qui  sur  elle  ai  créé  Ihonimc  ; 

C'est  moi,  ce  sont  mes  mains  qui  ont  déployé  les  cieux. 
Et  c'est  moi  qui  ai  disposé  toute  leur  armée. 

"C'est  moi  qui  ai  suscité  Cyrus  dans  ma  justice, 
Et  j'aplanirai  toutes  ses  voies  ; 

Il  rebâtira  ma  ville,  et  libérera  mes  captifs, 
Sans  rançon  ni  présents. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

'••Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Les  gains  de  l'Egypte  et  les  profits  de  l'Ethiopie, 
Et  ceux  des  Sabéens  à  la  taille  élevée. 
Passeront  chez  toi  et  seront  à  toi  ; 
Ces  peuples  marcheront  à  ta  suite, 
Ils  passeront  enchaînés, 

Ils  se  prosterneront  devant  toi,  et  te  diront  en  suppliants  : 
C'est  auprès  de  toi  seulement  que  se  trouve  Dieu, 
Et  il  n'y  a  point  d'autre  Dieu  que  lui. 

'^.Mais  tu  es  un  Dieu  qui  te  caches, 
Dieu  d'Israël,  sauveur! 

'"Ils  sont  tous  honteux  et  confus, 
Ils  s'en  vont  tous  avec  ignominie, 
Les  fabricateurs  d'idoles. 

'"C'est  par  l'Eternel  qu'Israël  obtient  le  salut. 
Un  salut  éternel  ; 

Vous  ne  serez  ni  honteux  ni  confus. 
Jusque  dans  l'éternité. 

"*Car  ainsi  parle  l'Eternel, 
Le  créateur  des  cieux,  le  seul  Dieu, 
Qui  a  formé  la  terre,  qui  l'a  faite  et  qui  Ta  affermie, 
Qui  l'a  créée  pour  qu'elle  ne  fut  pas  déserte, 
Qui  l'a  formée  pour  qu'elle  fût  habitée  : 

Je  suis  l'Eternel,  et  il  n'y  en  a  ])oint  d'autre. 
'^Je  n'ai  point  parlé  en  cachette, 

899 


Chap.  45,20-40,5.  ÉSAIE. 

Dans  un  lieu  ténébreux  de  la  terre  ; 

Je  n'ai  point  dit  à  la  postérité  de  Jacob  : 

Cherchez-moi  vainement  ! 

Moi,  rÉternel,  je  dis  ce  qui  est  vrai, 
Je  proclame  ce  qui  est  droit. 

^"Assemblez-vous  et  venez,  approchez  ensemble. 
Réchappes  des  nations  ! 

Ils  n'ont  point  d'intelligence  ceux  qui  portent  leur  idole  de  bois, 
Et  qui  invoquent  un  dieu  incapable  de  sauver. 

^'Déclarez-le,  et  faites-les  venir  ! 
Qu'ils  prennent  conseil  les  uns  des  autres  ! 

Qui  a  prédit  ces  choses  dès  le  commencement. 
Et  depuis  longtemps  les  a  annoncées  ? 
N'est-ce  pas  moi,  l'Eternel  ? 
Il  n'y  a  point  d'autre  Dieu  que  moi, 
Je  suis  le  seul  Dieu  juste  et  qui  sauve. 

"Tournez-vous  vers  moi,  et  vous  serez  sauvés. 
Vous  tous  qui  êtes  aux  extrémités  de  la  terre  ! 
Car  je  suis  Dieu,  et  il  n'y  en  a  point  d'autre. 
^^Je  le  jure  par  moi-même, 
La  vérité  sort  de  ma  bouche  et  ma  parole  ne  sera  point  révoquée  : 

Tout  genou  fléchira  devant  moi. 
Toute  langue  jurera  par  moi. 

^*En  l'Eternel  seul,  me  dira-t-on,  résident  la  justice  et  la  force; 
A  lui  viendront,  pour  être  confondus. 
Tous  ceux  qui  étaient  irrités  contre  lui. 

*^Par  l'Eternel  seront  justifiés  et  glorifiés 
Tous  les  descendants  d'Israël. 

Chap.  XLVI.     'Bel  s'écroule,  Nebo«  tombe  ; 

On  met  leurs  idoles  sur  des  animaux,  sur  des  bêtes  ; 

Vous  les  portiez,  et  les  voilà  chargées. 
Devenues  un  fardeau  pour  l'animal  fatigué  ! 

^Ils  sont  tombés,  ils  se  sont  écroulés  ensemble. 
Ils  ne  peuvent  sauver  le  fardeau. 

Et  ils  s'en  vont  eux-mêmes  en  captivité. 

^Ecoutez-moi,  maison  de  Jacob, 
Et  vous  tous,  restes  de  la  maison  d'Israël, 

Vous  que  j'ai  pris  à  ma  charge  dès  votre  origine. 
Que  j'ai  portés  dès  votre  naissance  ! 

^Jusqu'à  votre  vieillesse  je  serai  le  même. 
Jusqu'à  votre  vieillesse  je  vous  soutiendrai  ; 
Je  l'ai  fait,  et  je  veux  encore  vous  porter, 
Vous  soutenir  et  vous  sauver. 

^A  qui  me  comparerez-vous,  pour  le  faire  mon  égal  ? 
A  qui  me  ferez-vous  ressembler,  pour  que  nous  soyons  semblables  "> 

il.  Bel  et  Nebo,  divinités  des  Babyloniens. 

900 


ÉSAIE.  Chap.  46,6-47,5. 

•^IIs  versent  l'or  de  leur  bourse, 
Et  pèsent  l'argent  à  la  balance  ; 

Ils  paient  un  orfèvre,  pour  qu'il  en  fasse  un  dieu, 
Et  ils  adorent  et  se  prosternent. 

^Ils  le  portent,  ils  le  chargent  sur  l'épaule, 
Ils  le  mettent  en  place,  et  il  y  reste  ; 
Il  ne  bouge  pas  de  sa  place  ; 

Puis  on  crie  vers  lui,  mais  il  ne  répond  pas, 
Il  ne  sauve  pas  de  la  détresse. 

*Souvenez-vous  de  ces  choses,  et  soyez  des  hommes  ! 
Pécheurs,  rentrez  en  vous-mêmes  ! 

"Souvenez-vous  de  ce  qui  s'est  passé  dès  les  temps  anciens; 
Car  je  suis  Dieu,  et  il  n'y  en  a  point  d'autre, 
Je  suis  Dieu,  et  nul  n'est  semblable  à  moi. 

'"J'annonce  dès  le  commencement  ce  c|ui  doit  arriver. 
Et  longtemps  d'avance  ce  cjui  n'est  pas  encore  accompli  ; 

Je  dis  :  Mes  arrêts  subsisteront, 
Et  j'exécuterai  toute  ma  volonté. 

"C'est  moi  qui  appelle  de  l'orient  un  oiseau  de  proie. 
D'une  terre  lointaine  un  homme  pour  accomplir  mes  desseins, 

Je  l'ai  dit,  et  je  le  réaliserai  ; 
Je  l'ai  conçu,  et  je  l'exécuterai. 

'-Ecoutez-moi,  gens  endurcis  de  cœur. 
Ennemis  de  la  droiture  ! 

'^Je  fais  approcher  ma  justice  :  elle  n'est  pas  loin  ; 
Et  mon  salut  :  il  ne  tardera  pas. 

Je  mettrai  le  salut  en  Sion, 
Et  ma  gloire  sur  Israël. 

Babylone  abaissée. 

Chap.  XLVII.     'Descends,  et  assieds-toi  dans  la  poussière. 
Vierge,  fille  de  Babylone  ! 
Assieds-toi  à  terre,  sans  trône. 
Fille  des  Chaldéens  ! 

On  ne  t'appellera  plus  délicate  et  voluptueuse. 

-Prends  les  meules,  et  mouds  de  la  farine  ; 
Ote  ton  voile,  relève  les  pans  de  ta  robe, 
Découvre  tes  jambes,  traverse  les  fleuves  ! 

'Ta  nudité  sera  découverte. 
Et  ta  honte  sera  vue. 

J'exercerai  ma  vengeance. 
Je  n'épargnerai  personne.  ■ — ■ 

*Notre  rédempteur,  c'est  celui  qui  s'appelle  l'Éternel  des  armées, 
C'est  le  Saint  d'Israël.  — 

^Assieds-toi  en  silence,  et  va  dans  les  ténèbres, 
Fille  des  Chaldéens  ! 

On  ne  t'appellera  plus  la  souveraine  des  royaumes. 

901 


Chap.  47,6-15.  ÉSAIE. 

^J'étais  irrité  contre  mon  peuple, 
J'avais  profané  mon  héritage, 
Et  je  les  avais  livrés  entre  tes  mains  : 

Tu  n'as  pas  eu  pour  eux  de  la  compassion, 
Tu  as  durement  appesanti  ton  joug  sur  le  vieillard. 

'Tu  disais  :  A  toujours  je  serai  souveraine! 
Tu  n'as  point  mis  dans  ton  esprit, 
Tu  n'as  point  songé  que  cela  prendrait  fin. 

'Ecoute  maintenant  ceci,  voluptueuse, 
Qui  t'assieds  avec  assurance. 
Et  qui  dis  en  ton  cœur  : 
Moi,  et  rien  que  moi  ! 

Je  ne  serai  jamais  veuve. 
Et  je  ne  serai  jamais  privée  d'enfants  ! 

'Ces  deux  choses  t'arriveront  subitement,  au  mémo  jour, 
La  privation  d'enfants  et  le  veuvage  ; 

Elles  fondront  en  plein  sur  toi. 
Malgré  la  multitude  de  tes  sortilèges. 
Malgré  le  grand  nombre  de  tes  enchantements. 

"*Tu  avais  confiance  dans  ta  méchanceté, 
Tu  disais  :  Personne  ne  me  voit  ! 
Ta  sagesse  et  ta  science  t'ont  séduite. 

Et  tu  disais  en  ton  cœur  : 
Moi,  et  rien  que  moi  ! 

"Le  malheur  viendra  sur  toi. 
Sans  que  tu  en  voies  l'aurore  ; 
La  calamité  tombera  sur  toi, 
Sans  que  tu  puisses  la  conjurer; 

Et  la  ruine  fondra  sur  toi  tout  à  coup, 
A  l'improviste. 

** Reste  donc  au  milieu  de  tes  enchantements 
Et  de  la  multitude  de  tes  sortilèges, 
Auxquels  tu  as  consacré  ton  travail  dès  ta  jeunesse; 

Peut-être  pourras-tu  en  tirer  profit, 
Peut-être  deviendras-tu  redoutable. 

"Tu  t'es  fatiguée  à  force  de  consulter  : 
Qu'ils  se  lèvent  donc  et  qu'ils  te  sauvent. 
Ceux  qui  connaissent  le  ciel, 
Qui  observent  les  astres. 
Qui  annoncent,  d'après  les  nouvelles  lunes. 
Ce  cjui  doit  t'arriver  ! 

'*Voici,  ils  sont  comme  de  la  paille,  le  feu  les  consume. 
Ils  ne  sauveront  pas  leur  vie  des  flammes  : 

Ce  ne  sera  pas  du  charbon  dont  on  se  chauffe. 
Ni  un  feu  auprès  duquel  on  s'assied. 

'^Tel  sera  le  sort  de  ceux  que  tu  te  fatiguais  à  consulter. 
Et  ceux  avec  qui  tu  as  trafiqué  dès  ta  jeunesse 

902  ,       ^ 


ÉSAIE.  C hop.  48.1-13. 

Se  disperseront  chacun  de  son  côté  : 

Il  n'y  aura  personne  qui  vienne  à  ton  secours. 

Les  anciennes  et  les  noin'cUes  prédictions. 

Chap.  XLVIII.     'Ecoutez  ceci,  maison  de  Jacob, 
Vous  qui  portez  le  nom  d'Israël, 
Et  qui  êtes  sortis  des  eaux  de  Juda  ; 

Vous  qui  jurez  par  le  nom  de  l'Eternel, 
Et  qui  invoquez  le  Dieu  d'Israël, 
Mais  sans  vérité  ni  droiture  ! 

-Car  ils  prennent  leur  nom  île  la  ville  sainte, 
Et  ils  s'appuient  sur  le  Dieu  d'Israël, 
Dont  le  nom  est  l'Eternel  des  armées. 

^Dès  longtemps  j'ai  fait  les  premières  prédictions. 
Elles  sont  sorties  de  ma  bouche,  et  je  les  ai  publiées  : 
Soudain  j'ai  agi,  et  elles  se  sont  accomplies. 

*Sachant  que  tu  es  endurci, 
Que  ton  cou  est  une  barre  de  fer, 
Et  que  tu  as  un  front  d'airain, 

^Je  t'ai  annoncé  dès  longtemps  ces  choses, 
Je  te  les  ai  déclarées  avant  qu'elles  arrivassent. 

Afin  que  tu  ne  disses  pas  :  C'est  mon  idole  qui  les  a  faites, 
C'est  mon  image  taillée  ou  mon  image  en  fonte  qui  les  a  ordonnées. 

*Tu  entends  !  Considère  tout  cela  ! 
Et  vous,  ne  l'avouerez-vous  pas?... 

Maintenant,  je  t'annonce  des  choses  nouvelles, 
Cachées,  inconnues  de  toi. 

"Elles  se  produisent  à  présent,  et  n'appartiennent  point  au  passé  ; 
Jusqu'à  leur  avènement  tu  n'en  avais  aucune  connaissance. 
Afin  que  tu  ne  disses  pas  :  Voici,  je  le  savais. 
*Tu  n'en  as  rien  appris,  tu  n'en  as  rien  su. 
Et  jadis  ton  oreille  n'en  a  point  été  frappée  : 

Car  je  savais  que  tu  serais  infidèle, 
Et  que  dès  ta  naissance  tu  fus  appelé  rebelle. 

"A  cause  de  mon  nom,  je  suspends  ma  colère  ; 
A  cause  de  ma  gloire,  je  me  contiens  envers  toi, 
Pour  ne  pas  t'exterminer. 

'"Je  t'ai  mis  au  creuset,  mais  non  pour  retirer  de  l'argent; 
Je  t'ai  éprouvé  dans  la  fournaise  de  l'adversité. 

"C'est  pour  l'amour  de  moi,  pour  l'amour  de  moi,  que  je  veux  agir; 
Car  comment  mon  nom  serait-il  profané  ? 
Je  ne  donnerai  pas  ma  gloire  à  un  autre. 

*- Ecoute-moi,  Jacob  ! 
Et  toi,  Israël,  que  j'ai  appelé  ! 

C'est  moi,  moi  qui  suis  le  premier, 
C'est  aussi  moi  qui  suis  le  dernier. 

"Ma  main  a  fondé  la  terre, 

903 


Chap.48,i',-49,i.  ÉSAIE. 

Et  ma  droite  a  étendu  les  cieux  : 

Je  les  appelle,  et  aussitôt  ils  se  présentent. 
'''Vous  tous,  assemblez-vous,  et  écoutez  ! 
Qui  d'entre  eux  a  annoncé  ces  choses  ? 

Celui  que  l'Eternel  aime  exécutera  sa  volonté  contre  Babylone, 
Et  son  bras  s'appesantira  sur  les  Chaldéens. 
"*Moi,  moi,  j'ai  parlé,  et  je  l'ai  appelé; 
Je  l'ai  fait  venir,  et  son  œuvre  réussira. 
'"Approchez-vous  de  moi,  et  écoutez  ! 
Dès  le  commencement,  je  n'ai  point  parlé  en  cachette, 
Dès  l'origine  de  ces  choses,  j'ai  été  là. 

Et  maintenant,  le  Seigneur,  l'Eternel  m'a  envoyé  avec  son  esprit. 

''Ainsi  parle  l'Éternel,  ton  rédempteur. 
Le  Saint  d'Israël  : 

Moi,  l'Eternel,  ton  Dieu,  je  t'instruis  pour  ton  bien. 
Je  te  conduis  dans  la  voie  que  tu  dois  suivre. 

"'Oh  !  si  tu  étais  attentif  à  mes  commandements  ! 
Ton  bien-être  serait  comme  un  fleuve. 
Et  ton  bonheur  comme  les  flots  de  la  mer  ; 
"Ta  postérité  serait  comme  le  sable. 
Et  les  fruits  de  tes  entrailles  comme  les  grains  de  sable; 
Ton  nom  ne  serait  point  effacé,  anéanti  devant  moi. 

-"Sortez  de  Babylone,  fuyez  du  milieu  des  Chaldéens  ! 
Avec  une  voix  d'allégresse  annoncez-le,  publiez-le, 
Faites-le  savoir  jusqu'à  l'extrémité  de  la  terre. 
Dites  :  L'Eternel  a  racheté  son  serviteur  Jacob  ! 

'-'Et  ils  n'auront  jnis  soif  dans  les  déserts  où  il  les  conduira  : 
Il  fera  jaillir  pour  eux  l'eau  du  rocher, 

Il  fendra  le  rocher. 
Et  l'eau  coulera. 

-*I1  n'y  a  point  de  paix  pour  les  méchants,  dit  l'Éternel. 

Le  serviteur  de  l Eternel,  lumière  des  nations. 

Cliap.  XLIX.     'Iles,  écoutez-moi! 

Peuples  lointains,  soyez  attentifs  ! 

L'Eternel  m'a  appelé  dès  ma  naissance, 
11  m'a  nommé  dès  ma  sortie  des  entrailles  maternelles. 

^11  a  rendu  ma  bouche  semblable  à  un  glaive  tranchant, 
Il  m'a  couvert  de  l'ombre  de  sa  main  ; 

Il  a  fait  de  moi  une  flèche  aiguë, 
Il  m'a  caché  dans  son  carquois. 

■''Et  il  m'a  dit  :  Tu  es  mon  serviteur, 
Israël  en  qui  je  me  glorifierai. 

•'Et  moi  j'ai  dit  :  C'est  en  vain  que  j'ai  travaillé. 
C'est  pour  le  vide  et  le  néant  que  j'ai  consumé  ma  force  ; 
Mais  mon  droit  est  auprès  de  l'Éternel, 

904 


ÉSAIE.  Chap.  49.5-ti. 

Et  ma  récompense  auprès  de  mon  Dieu. 

^Maintenant,  rÉternel  parle, 
Lui  qui  m'a  formé  dès  ma  naissance  pour  être  son  serviteur. 
Pour  ramener  à  lui  Jacob, 
Et  Israël  encore  dispersé; 

Car  je  suis  honoré  aux  yeux  de  l'Eternel, 
Et  mon  Dieu  est  ma  force. 

^11  dit  :  C'est  peu  que  tu  sois  mon  serviteur, 
Pour  relever  les  tribus  de  Jacob, 
Et  pour  ramener  les  restes  d'Israël  : 

Je  t'établis  pour  être  la  lumière  des  nations. 
Pour  porter  mon  salut  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre. 

"Ainsi  parle  l'Eternel,  le  rédempteur,  le  Saint  d'Israël, 
A  celui  qu'on  méprise,  qui  est  en  horreur  au  peuple, 
A  l'esclave  des  puissants  : 

Des  rois  le  verront,  et  ils  se  lèveront, 
Des  princes,  et  ils  se  prosterneront, 
A  cause  de  l'Eternel,  qui  est  fidèle, 
Du  Saint  d'Israël,  qui  t'a  choisi. 

Le  rétablissement  d'Israël. 

^Vinsi  parle  l'Eternel  : 
Au  temps  de  la  grâce,  je  t'exaucerai, 
Et  au  jour  du  salut  je  te  secourrai  ; 

Je  te  garderai,  et  je  t'établirai  pour  traiter  alliance  avec  le  peuple, 
Pour  relever  le  pays, 
Et  pour  distribuer  les  héritages  désolés  ; 

'Pour  dire  aux  captifs  :  Sortez  ! 
Et  à  ceux  qui  sont  dans  les  ténèbres  :  Paraissez  ! 

Ils  paîtront  sur  les  chemins, 
Et  ils  trouveront  des  pâturages  sur  tous  les  coteaux. 

'"Ils  n'auront  pas  faim  et  ils  n'auront  pas  soif; 
Le  mirage  et  le  soleil  ne  les  feront  point  souffrir  ; 

Car  celui  qui  a  pitié  d'eux  sera  leur  guide. 
Et  il  les  conduira  vers  des  sources  d'eaux. 

"Je  changerai  toutes  mes  montagnes  en  chemins. 
Et  mes  routes  seront  frayées. 

'■Les  voici,  ils  viennent  de  loin, 
Les  uns  du  septentrion  et  de  l'occident. 
Les  autres  du  pays  de  Sinim. 

''Cieux,  réjouissez-vous! 
Terre,  sois  dans  l'allégresse  ! 
Montagnes,  éclatez  en  cris  de  joie  ! 

Car  l'Eternel  console  son  peuple, 
Il  a  pitié  de  ses  malheureux. 


'*Sion  disait  :  L'Éternel  m'abandonne, 

905 


Le  Seigneur  m'oublie  ! 


Chap.  49,15-26.  ÉSAIE. 

'^Unc  femme  oublie-t-elle  l'enfant  qu'elle  allaite? 
N'a-t-elle  pas  pitié  du  fruit  de  ses  entrailles  ? 

Quand  elle  l'oublierait, 
Moi  je  ne  t'oublierais  point. 

'^Voici,  je  t'ai  gravée  sur  mes  mains  ; 
Tes  murs  sont  toujours  devant  mes  yeux. 

'^Tes  fils  accourent  ; 
Ceux  qui  t'avaient  détruite  et  ravagée 
Sortiront  du  milieu  de  toi. 

*** Porte  tes  yeux  alentour,  et  regarde  : 
Tous  ils  s'assemblent,  ils  viennent  vers  toi. 

Je  suis  vivant!  dit  l'Eternel, 
Tu  les  revêtiras  tous  comme  une  parure, 
Tu  t'en  ceindras  comme  une  fiancée. 

'^Dans  tes  places  ravagées  et  désertes. 
Dans  ton  pays  ruiné, 

Tes  habitants  seront  désormais  à  l'étroit  ; 
Et  ceux  qui  te  dévoraient  s'éloigneront. 

-"Ils  répéteront  à  tes  oreilles. 
Ces  fils  dont  tu  fus  privée  : 

L'espace  est  trop  étroit  pour  moi  ; 
Fais-moi  de  la  place,  pour  cjue  je  puisse  m'ctablir. 

^*Et  tu  diras  en  ton  cœur  :  Qui  me  les  a  engendrés  ? 
Car  j'étais  sans  enfants,  j'étais  stérile. 

J'étais  exilée,  répudiée  :  qui  les  a  élevés? 
J'étais  restée  seule  :  ceux-ci,  où  étaient-ils? 

--Ainsi  a  parlé  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici  :  Je  lèverai  ma  main  vers  les  nations. 
Je  dresserai  ma  bannière  vers  les  peuples  ; 

Et  ils  ramèneront  tes  fils  entre  leurs  bras. 
Ils  porteront  tes  filles  sur  les  épaules. 

*'Des  rois  seront  tes  nourriciers,  et  leurs  princesses  tes  nourrices; 
Ils  se  prosterneront  devant  toi  la  face  contre  terre. 
Et  ils  lécheront  la  poussière  de  tes  pieds. 

Et  tu  sauras  que  je  suis  l'Eternel, 
Et  que  ceux  qui  espèrent  en  moi  ne  seront  point  confus. 

^'Le  butin  du  puissant  lui  sera-t-il  enlevé  ? 
Et  la  capture  faite  sur  le  juste  échappera-t-elle?  — 

-^Oui,  dit  l'Éternel,  la  capture  du  puissant  lui  sera  enlevée, 
Et  le  butin  du  tyran  lui  échappera  ; 

Je  combattrai  tes  ennemis, 
Et  je  sauverai  tes  fils. 

**Je  ferai  manger  à  tes  oppresseurs  leur  propre  chair  ; 
Ils  s'enivreront  de  leur  sang  comme  du  moût  ; 

Et  toute  chair  saura  que  je  suis  l'Eternel,  ton  sauveur. 
Ton  rédempteur,  le  puissant  de  Jacob. 

906 


ÉSAIE.  Cliap.  50,1-u. 

Le  seri'ileiir  de  /'Eternel  outragé  et  secouru. 

L.     'Ainsi  parle  l'Eternel  : 

Où  est  la  lettre  de  divorce,  par  laquelle  j'ai  répudié  votre  mère? 
Ou  bien,  auquel  de  mes  créanciers  vous  ai-je  vendus  ? 

Voici,  c'est  à  cause  de  vos  iniquités  que  vous  avez  été  vendus. 
Et  c'est  à  cause  de  vos  péchés  que  votre  mère  a  été  répudiée. 

*Je  suis  venu  :  pourquoi  n'y  avait-il  personne  ? 
J'ai  appelé  :  pourquoi  personne  n'a-t-il  répondu  ? 
Ma  main  est-elle  trop  courte  ])our  racheter? 
N'ai-je  pas  assez  de  force  pour  délivrer  ? 

Par  ma  menace,  je  dessèche  la  mer, 
Je  réduis  les  fleuves  en  désert  ; 
Leurs  poissons  se  corrompent,  faute  d'eau. 
Et  ils  périssent  de  soif. 

*Je  revêts  les  cieux  d'obscurité. 

Et  je  fais  d'un  sac  leur  couverture. 

■"Le  Seigneur,  l'Eternel  m'a  donné  une  langue  exercée, 
Pour  que  je  sache  soutenir  par  la  parole  celui  qui  est  abattu  ; 

Il  éveille,  chaque  matin,  il  éveille  mon  oreille, 
Pour  que  j'écoute  comme  écoutent  des  disciples. 
^Le  Seigneur,  l'Éternel  m'a  ouvert  l'oreille. 
Et  je  n'ai  point  résisté. 

Je  ne  me  suis  point  retiré  en  arrière. 

*J'ai  livré  mon  dos  à  ceux  qui  me  frappaient, 
Et  mes  joues  à  ceux  qui  m'arrachaient  la  barbe  ; 

Je  n'ai  pas  dérobé  mon  visage 
Aux  ignominies  et  aux  crachats. 

'Mais  le  Seigneur,  l'Eternel  m'a  secouru  ; 
C'est  pourquoi  je  n'ai  point  été  déshonoré, 

C'est  pourquoi  j'ai  rendu  mon  visage  semblable  à  un  caillou, 
Sachant  que  je  ne  serais  point  confondu. 

*  Celui  qui  me  justifie  est  proche  : 
Qui  disputera  contre  moi  ? 
Comparaissons  ensemble  ! 
Qui  est  mon  adversaire  ? 
Qu'il  s'avance  vers  moi  ! 

^Voici,  le  Seigneur,  l'Eternel  me  secourra  : 
Qui  me  condamnera  ? 

Voici,  ils  tomberont  tous  en  lambeaux  comme  un  vêtement, 
La  teigne  les  dévorera. 

'"Quiconque  parmi  vous  craint  l'Eternel, 
Qu'il  écoute  la  voix  de  son  serviteur  ! 

Quiconque  marche  dans  l'obscurité  et  manque  de  lumière. 
Qu'il  se  confie  dans  le  nom  de  l'Eternel, 
Et  qu'il  s'appuie  sur  son  Dieu  ! 

"Voici,  vous  tous  qui  allumez  un  feu, 

907  58  * 


Chap.  51,1-9.  ÉSAIE. 

Et  qui  êtes  armés  de  torches, 

Allez  au  milieu  de  votre  feu  et  de  vos  torches  enflammées  ! 
C'est  par  ma  main  que  ces  choses  vous  arriveront  ; 
Vous  vous  coucherez  dans  la  douleur. 

La  délivrance  et  le  retour. 

Chap.  LI.     'Ecoutez-moi,  vous  qui  poursuivez  la  justice. 
Qui  cherchez  l'Éternel  ! 

Portez  les  regaixls  sur  le  rocher  d'où  vous  avez  été  taillés, 
Sur  le  creux  de  la  fosse  d'où  vous  avez  été  tirés. 

^Portez  les  regards  sur  Abraham  votre  père, 
Et  sur  Sara  qui  vous  a  enfantés  ; 

Car  lui  seul  je  l'ai  appelé, 
Je  l'ai  béni  et  multiplié. 

^Ainsi  l'Éternel  a  pitié  de  Sion, 
Il  a  pitié  de  toutes  ses  ruines  ; 
Il  rendra  son  désert  semblable  à  un  Éden, 
Et  sa  terre  aride  à  un  jardin  de  l'Eternel. 

La  joie  et  l'allégresse  se  trouveront  au  milieu  d'elle, 
Les  actions  de  grâces  et  le  chant  des  cantiques. 

■•Mon  peuple,  sois  attentif! 
Ma  nation,  prête-moi  l'oreille  ! 

Car  la  loi  sortira  de  moi. 
Et  j'établirai  ma  loi  pour  être  la  lumière  des  peuples. 

^Ma  justice  est  proche,  mon  salut  va  paraître. 
Et  mes  bras  jugeront  les  peuples  ; 

Les  îles  espéreront  en  moi, 
Elles  se  confieront  en  mon  bras. 

*  Levez  les  yeux  vers  le  ciel,  et  regardez  en  bas  sur  la  terre  ! 
Car  les  cieux  s'évanouiront  comme  une  fumée, 
La  terre  tombera  en  lambeaux  comme  un  vêtement, 
Et  ses  habitants  périront  comme  des  mouches  ; 

Mais  mon  salut  durera  éternellement. 
Et  ma  justice  n'aura  point  de  fin. 

'Écoutez-moi,  vous  qui  connaissez  la  justice, 
Peuple,  qui  as  ma  loi  dans  ton  cœur  ! 

Ne  craignez  pas  l'opprobre  des  hommes, 
Et  ne  tremblez  pas  devant  leurs  outrages, 

*Car  la  teigne  les  dévorera  comme  un  vêtement. 
Et  la  gerce  les  rongera  comme  de  la  laine  ; 

Mais  ma  justice  durera  éternellement. 
Et  mon  salut  s'étendra  d'âge  en  âge. 

^Réveille-toi,  réveille-toi  !  revêts-toi  de  force,  bras  de  l'Éternel 
Réveille-toi,  comme  aux  jours  d'autrefois, 
Dans  les  anciens  âges  ! 

908 


ÉSAIE.  Chap.  51,10-71. 

N'est-ce  pas  toi  qui  abattis  l'Egypte, 
Qui  transperças  le  monstre  i* 

'"N'est-ce  pas  toi  qui  mis  à  sec  la  mer, 
Les  eaux  du  grand  abîme, 

Qui  frayas  dans  les  profondeurs  de  la  mer 
Un  chemin  pour  le  passage  des  rachetés  ? 

"Ainsi  les  rachetés  de  l'Eternel  retourneront. 
Ils  iront  à  Sion  avec  chants  de  trionqihe. 
Et  une  joie  éternelle  couronnera  leur  tète  ; 

L'allégresse  et  la  joie  s'approcheront, 
La  douleur  et  les  gémissements  s'enfuiront. 
'-C'est  moi,  c'est  moi  qui  vous  console. 
Qui  es-tu,  pour  avoir  peur  de  l'homme  mortel, 
Et  du  fils  de  l'homme,  pareil  à  l'herbe  ? 

'•'Et  tu  oublierais  l'Eternel,  qui  t'a  fait, 
Qui  a  étendu  les  cieux  et  fondé  la  terre  ! 
Et  tu  tremblerais  incessamment  tout  le  jour 
Devant  la  colère  de  l'oppresseur. 
Parce  qu'il  cherche  à  détruire  ! 

Où  donc  est  la  colère  de  l'oppresseur  ? 

'^Bientôt  celui  qui  est  courbé  sous  les  fers  sera  délivré  ; 
Il  ne  mourra  pas  dans  la  fosse. 
Et  son  pain  ne  lui  manquera  pas. 
'^Je  suis  l'Eternel,  ton  Dieu, 
Qui  soulève  la  mer  et  fais  mugir  ses  (lots. 
L'Eternel  des  armées  est  son  nom. 

'*Je  mets  mes  paroles  dans  ta  bouche. 
Et  je  te  couvre  de  l'ombre  de  ma  main, 

Pour  étendre  de  nouveaux  cieux  et  fonder  une  nouvelle  terre. 
Et  pour  dire  à  Sion  :  Tu  es  mon  peuple  ! 

'^Réveille-toi,  réveille-toi  !  lève-toi,  Jérusalem, 
Qui  as  bu  de  la  main  de  l'Eternel  la  coupe  de  sa  colère. 
Qui  as  bu,  sucé  jusqu'à  la  lie  la  coupe  d'étourdissement  ! 
'*I1  n'y  en  a  aucun  pour  la  conduire 
De  tous  les  fils  qu'elle  a  enfantés, 

11  n'y  en  a  aucun  pour  la  prendre  par  la  main 
De  tous  les  fils  qu'elle  a  élevés. 

'^Ces  deux  choses  te  sont  arrivées  : 

—  Qui  te  plaindra  ?  — 

Le  ravage  et  la  ruine,  la  famine  et  l'épée. 

—  Qui  suis-je  pour  te  consoler  ?  — • 

-"Tes  fils  en  défaillance  gisaient  à  tous  les  coins  de  rues. 
Comme  le  cerf  dans  un  filet. 

Chargés  de  la  colère  de  l'Éternel, 
Des  menaces  de  ton  Dieu. 

'-'C'est  pourquoi,  écoute  ceci,  malheureuse, 
Ivre,  mais  non  de  vin  ! 

909 


Chap.  51,22-52,9.  ÉSAIE. 

-'Ainsi  parle  ton  Seigneur,  rÉternel, 
Ton  Dieu,  qui  défend  son  peuple  : 
Voici,  je  prends  de  ta  main  la  coupe  d'étourdissenient, 

La  coupe  de  ma  colère  ; 
Tu  ne  la  boiras  plus  ! 

-^Je  la  mettrai  dans  la  main  de  tes  oppresseurs, 
Qui  te  disaient  :  Courbe-toi,  et  nous  passerons  ! 
Tu  faisais  alors  de  ton  dos  comme  une  terre, 
Comme  une  rue  pour  les  passants. 

Chap.  LII.      'Rcveille-toi  !  réveille-toi  !  revêts  ta  parure,  Sion  ! 
Revêts  tes  habits  de  fête,  Jérusalem,  ville  sainte  ! 
Car  il  n'entrera  plus  chez  toi  ni  incirconcis  ni  impur. 

-Secoue  ta  poussière,  lève-toi. 
Mets-toi  sur  ton  séant,  Jérusalem  ! 

Détache  les  liens  de  ton  cou, 
Captive,  fdle  de  Sion  ! 

'Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
C'est  gratuitement  que  vous  avez  été  vendus, 

Et  ce  n'est  pas  à  prix  d'argent  que  vous  serez  rachetés. 
*Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Jadis  mon  peuple  descendit  en  Egypte,  pour  y  séjourner; 
Puis  l'Assyrien  l'opprima  sans  cause. 

^Et  maintenant,  qu'ai-je  à  faire,  dit  l'Eternel, 
Quand  mon  peuple  a  été  gratuitement  enlevé  ? 

Ses  tyrans  poussent  des  cris,  dit  l'Eternel, 
Et  toute  la  durée  du  jour  mon  nom  est  outragé. 

*  C'est  pourquoi  mon  peuple  connaîtra  mon  nom  ; 
C'est  pourquoi  il  saura,  en  ce  jour. 
Que  c'est  moi  qui  parle  :  me  voici  ! 

'Qu'ils  sont  beaux  sur  les  montagnes 
Les  pieds  de  celui  qui  apporte  de  bonnes  nouvelles, 
Qui  publie  la  paix  ! 

De  celui  c|ui  apporte  de  bonnes  nouvelles, 
Qui  publie  le  salut  ! 

De  celui  qui  dit  à  Sion  : 
Ton  Dieu  règne  ! 

'^La  voix  de  tes  sentinelles  retentit; 
Elles  élèvent  la  voix, 
Elles  poussent  ensemble  des  cris  d'allégresse, 

Car  de  leurs  propres  yeux  elles  voient 
Que  l'Eternel  ramène  Sion"  ! 

^Eclatez  ensemble  en  cris  de  joie, 
Ruines  de  Jérusalem  ! 

Car  l'Eternel  console  son  peuple, 
Il  rachète  Jérusalem. 

a.  C  est-ù-dire,  les  captifs. 

910 


u 


ÉSAIE.  Chap.  52,M-5S,r,. 

'"L'Eternel  découvre  le  bras  de  sa  sainteté, 
Aux  yeux  de  toutes  les  nations  ; 

Et  toutes  les  extrémités  de  la  terre  verront 
Le  salut  de  notre  Dieu. 

"Partez,  partez,  sortez  de  là  ! 
Ne  touchez  rien  d'impur  ! 

Sortez  du  milieu  d'elle"  ! 
Purifiez-vous,  vous  qui  portez  les  vases  de  l'Eternel  ! 

'*Ne  sortez  pas  avec  précipitation. 
Ne  partez  pas  en  fuyant*  ; 

Car  l'Eternel  ira  devant  vous, 
Et  le  Dieu  d'Israël  fermera  votre  marche. 

La  personne  et  l'œuvre  du  serviteur  de  V Eternel. 

'^ Voici,  mon  serviteur  prospérera; 
11  montera,  il  s'élèvera,  il  s'élèvera  bien  haut. 

'*De  même  qu'il  a  été"  pour  plusieurs  un  sujet  d'effroi, 
—  Tant  son  visage  était  défiguré. 

Tant  son  aspect  différait  de  celui  des  fils  de  l'homme,  — 

'^De  même  il  sera  pour  beaucoup  de  peuples  un  sujet  de  joio  ; 
Devant  lui  des  rois  fermeront  la  bouche  ; 

Car  ils  verront  ce  qui  ne  leur  avait  point  été  raconté, 
Ils  apprendront  ce  qu'ils  n'avaient  point  entendu. 
Chap.  LUI.         '  Qui  a  cru  à  ce  que  nous  avons  annoncé  .■' 
Oui  a  reconnu  le  bras  de  l'Eternel  ? 

*I1  s'est  élevé  devant  lui  comme  une  faible  plante. 
Comme  un  rejeton  qui  sort  d'une  terre  desséchée  ; 

Il  n'avait  ni  beauté,  ni  éclat  pour  attirer  nos  regards, 
Et  son  aspect  n'avait  rien  pour  nous  plaire. 

'Méprisé  et  abandonné  des  hommes. 
Homme  de  douleur  et  habitué  à  la  souffrance. 

Semblable  à  celui  dont  on  détourne  le  visage. 
Nous  l'avons  dédaigné,  nous  n'avons  fait  de  lui  aucun  cas. 

■•Cependant,  il  a  porté  nos  souffrances, 
Il  s'est  chargé  de  nos  douleurs  ; 

Et  nous  l'avons  considéré  comme  puni. 
Frappé  de  Dieu,  et  humilié. 

^Mais  il  était  blessé  pour  nos  péchés. 
Brisé  pour  nos  iniquités  ; 

Le  châtiment  qui  nous  donne  la  paix  est  tombé  sur  lui. 
Et  c'est  par  ses  meurtrissures  que  nous  sommes  guéris. 

'Nous  étions  tous  errants  comme  des  brebis. 
Chacun  suivait  sa  propre  voie  ; 

Et  l'Eternel  l'a  frap])é  pour  l'iniquité  de  nous  tous. 

a.  Welle,  de   Babylone.         b.  Comme  cela   eut  lieu  à   la   sortie  d'Egypte,  Exode  12,  il.         c.  Il  a  clè,  héb.  tu 
as  été, 

OU 


Chap.  53,i-5i,B.  ÉSAIE. 

^11  a  été  maltraité  et  opprimé, 
Et  il  n'a  point  ouvert  la  bouche, 
Semblable  à  un  agneau  qu'on  mène  à  la  boucherie, 
A  une  brebis  muette  devant  ceux  qui  la  tondent  ; 
11  n'a  point  ouvert  la  bouche. 

'^ll  a  été  enlevé  par  l'angoisse  et  le  châtiment; 
Et  parmi  ceux  de  sa  génération,  qui  a  cru 

Qu'il  était  retranché  de  la  terre  des  vivants 
Et  frappé  pour  les  péchés  de  mon  peuple  ? 

'On  a  mis  son  sépulcre  parmi  les  méchants. 
Son  tombeau  parmi  les  orgueilleux, 

Quoiqu'il  n'eût  point  commis  de  violence 
Et  qu'il  n'y  eût  point  eu  de  fraude  dans  sa  bouche. 

'"11  a  plu  à  l'Éternel  de  le  briser  par  la  souffrance 

Après  avoir  livré  sa  vie  en  sacrifice  pour  le  péché, 
Il  verra  une  postérité  et  prolongera  ses  jours  ; 

Et  l'œuvre  de  l'Eternel  prospérera  entre  ses  mains. 

"Délivré  des  tourments  de  son  âme,  il  rassasiera  ses  regards  ; 
Par  sa  sagesse  mon  serviteur  juste  justifiera  beaucoup  d'hommes, 
Et  il  se  chargera  de  leurs  iniquités. 

'-C'est  pourquoi  je  lui  donnerai  sa  part  avec  les  grands; 
Il  partagera  le  butin  avec  les  puissants, 
Parce  qu'il  s'est  livré  lui-même  à  la  mort. 
Et  qu'il  a  été  mis  au  nombre  des  malfaiteurs. 

Parce  qu'il  a  porté  les  péchés  de  beaucoup  d'hommes, 
Et  qu'il  a  intercédé  pour  les  coupables. 

Le  bonlieiir  qui  attend  Israël. 

Chap.  LIV.     'Réjouis-toi,  stérile,  toi  qui  n'enfantes  plus  ! 

Fais  éclater  ton  allégresse  et  ta  joie,  toi  qui  n'as  plus  de  douleurs  ! 
Car  les  fils  de  la  délaissée  seront  plus  nombreux 
Que  les  fils  de  celle  qui  est  mariée,  dit  l'Eternel. 

^Elargis  l'espace  de  ta  tente  ; 
Qu'on  déploie  les  couvertures  de  ta  demeure  : 
Ne  retiens  pas  ! 

Allonge  tes  cordages, 
Et  affermis  tes  pieux  ! 

^Car  tu  te  répandras  à  droite  et  à  gauche  ; 
Ta  postérité  envahira  des  nations, 
Et  peuplera  des  villes  désertes. 

*Ne  crains  pas,  car  tu  ne  seras  point  confondue. 
Ne  rougis  pas,  car  tu  ne  seras  pas  déshonorée  ; 

Mais  tu  oublieras  la  honte  de  ta  jeunesse, 
Et  tu  ne  te  souviendras  plus  de  l'opprobre  de  ton  veuvage. 

^Car  ton  créateur  est  ton  époux  : 
L'Eternel  des  armées  est  son  nom  ; 

Et  ton  rédempteur  est  le  Saint  d'Israël  : 
Il  se  nomme  Dieu  de  toute  la  terre  ; 

912 


ÉSAIE.  Chap.  5 4, 6-5 5,  i. 

"Car  rÉternel  te  rappelle  comme  une  femme  délaissée  et  au  cœur  attristé, 
Comme  une  épouse  de  la  jeunesse,  qui  a  été  répudiée,  dit  ton  Dieu. 
'Quelques  instants  je  t'avais  abandonnée, 
Mais  avec  une  grande  affection  je  t'accueillerai  ; 

^Dans  un  instant  de  colère,  je  t'avais  un  moment  dérobé  ma  face. 
Mais  avec  un  amour  éternel  j'aurai  compassion  de  toi, 
Dit  ton  rédempteur,  l'Eternel. 

'Il  en  sera  pour  moi  comme  des  eaux  de  Noé  : 
J'avais  juré  que  les  eaux  de  Noé  ne  se  répandraient  plus  sur  la  terre  ; 

Je  jure  de  même  de  ne  plus  m'irriter  contre  toi 
Et  de  ne  plus  te  menacer. 

'"Quand  les  montagnes  s'éloigneraient, 
Quand  les  collines  chancelleraient, 

Mon  amour  ne  s'éloignera  point  de  toi. 
Et  mon  alliance  de  paix  ne  chancellera  point. 
Dit  1  Eternel,  qui  a  compassion  de  toi. 

"Malheureuse,  battue  de  la  tempête,  et  que  nul  ne  console  ! 
\'oici,  je  garnirai  tes  pierres  d'antimoine. 
Et  je  te  donnerai  des  fondements  de  saphir  ; 

'-Je  ferai  tes  créneaux  de  rubis. 
Tes  portes  d'escarboucles. 

Et  toute  ton  enceinte  de  pierres  précieuses. 

'■'Tous  tes  fils  seront  disciples  de  l'Eternel, 
Et  grande  sera  la  postérité  de  tes  fils. 

'^Tu  seras  affermie  par  la  justice  ; 
Bannis  l'inquiétude,  car  tu  n'as  rien  à  craindre. 
Et  la  frayeur,  car  elle  n'approchera  pas  de  toi. 

'^Si  l'on  forme  des  complots,  cela  ne  viendra  pas  de  moi; 
Quiconque  se  liguera  contre  toi  tombera  sous  ton  pouvoir. 
'^ Voici,  j'ai  créé  l'ouvrier  qui  souffle  le  charbon  au  feu. 
Et  qui  fabrique  une  arme  par  son  travail  ; 

Mais  j'ai  créé  aussi  le  destructeur  pour  la  briser. 
'^Toute  arme  forgée  contre  toi  sera  sans  effet  ; 
Et  toute  langue  qui  s'élèvera  en  justice  contre  toi. 
Tu  la  condamneras. 

Tel  est  l'héritage  des  serviteurs  de  l'Éternel, 
Tel  est  le  sàlut  qui  leur  viendra  de  moi. 
Dit  l'Éternel. 

Tous  les  peuples  appelés. 

Chap.  LV.      'Vous  tous  qui  avez  soif,  venez  aux  eaux, 
Même  celui  qui  n'a  pas  d'argent  ! 

Venez,  achetez  et  mangez. 
Venez,  achetez  du  vin  et  du  lait,  sans  argent,  sans  rien  payer  ! 

*  Pourquoi  pesez-vous  de  l'argent  pour  ce  qui  ne  nourrit  pas  ? 
Pourquoi  travaillez-vous  pour  ce  qui  ne  rassasie  pas  ? 

Ecoutez-moi  donc,  et  vous  mangerez  ce  qui  est  bon, 

913 


Chap.  55,3-56,^.  ÉSAIE. 

Et  votre  àme  se  délectera  de  mets  succulents. 

^Prêtez  Toreille,  et  venez  à  moi, 
Ecoutez,  et  votre  âme  vivra  : 

Je  traiterai  avec  vous  une  alliance  éternelle. 
Pour  rendre  durables  mes  faveurs  envers  David. 

^Voici,  je  l'ai  établi  comme  témoin  auprès  des  peuples, 
Comme  chef  et  dominateur  des  peuples. 

^Voici,  tu  appelleras  des  nations  que  tu  ne  connais  pas. 
Et  les  nations  qui  ne  te  connaissent  pas  accourront  vers  toi, 

A  cause  de  l'Eternel,  ton  Dieu, 
Du  Saint  d'Israël,  qui  te  glorifie. 

^Cherchez  l'Eternel,  pendant  qu'il  se  trouve; 
Invoquez-le,  tandis  qu'il  est  près. 

'Que  le  méchant  abandonne  sa  voie. 
Et  l'homme  d'iniquité  ses  pensées  ; 

Qu'il  retourne  à  l'Éternel,  qui  aura  pitié  de  lui, 
A  notre  Dieu,  qui  ne  se  lasse  pas  de  pardonner. 
*Car  mes  pensées  ne  sont  pas  vos  pensées, 
Et  vos  voies  ne  sont  pas  mes  voies, 
Dit  l'Éternel. 

''Autant  les  cieux  sont  élevés  au-dessus  de  la  terre. 
Autant  mes  voies  sont  élevées  au-dessus  de  vos  voies, 
Et  mes  pensées  au-dessus  de  vos  pensées. 

'"Comme  la  pluie  et  la  neige  descendent  des  cieux. 
Et  n'y  retournent  pas 
Sans  avoir  arrosé,  fécondé  la  terre,  et  fait  germer  les  plantes, 

Sans  avoir  donné  de  la  semence  au  semeur 
Et  du  pain  à  celui  qui  mange, 

"Ainsi  en  est-il  de  ma  parole,  qui  sort  de  ma  bouche  : 
Elle  ne  retourne  point  à  moi  sans  effet. 

Sans  avoir  exécuté  ma  A'olonté 
Et  accompli  mes  desseins. 

'-Oui,  vous  sortirez  avec  joie. 
Et  vous  serez  conduits  en  paix  ; 

Les  montagnes  et  les  collines  éclateront  d'allégresse  devant  vous, 
Et  tous  les  arbres  de  la  campagne  battront  des  mains. 

''Au  lieu  de  l'épine  s'élèvera  le  cyprès, 
Au  lieu  de  la  ronce  croîtra  le  myrte  ; 

Et  ce  sera  pour  l'Éternel  une  gloire, 
Un  monument  perpétuel,  impérissable. 

Chap.  LVI.     'Ainsi  parle  l'Éternel  : 

Observez  ce  qui  est  droit,  et  pratiquez  ce  qui  est  juste; 

Car  mon  salut  ne  tardera  pas  à  venir, 
Et  ma  justice  à  se  manifester. 

^Heureux  l'homme  qui  fait  cela, 

914 


ÉSAIE.  Chap.  56,3-57.7. 

Et  le  fils  de  l'homme  qui  v  demeure  ferme, 

Gardant  le  sabbat,  pour  ne  point  le  profaner, 
Et  veillant  sur  sa  main,  pour  ne  commettre  aucun  mal  ! 

'Que  l'étranger  qui  s'attache  à  l'Éternel  ne  dise  pas  : 
L'Eternel  me  séparera  de  son  peuple  ! 

Et  que  l'eunuque  ne  dise  pas  : 
Voici,  je  suis  un  arbre  sec  ! 

*Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Aux  eunuques  qui  garderont  mes  sabbats, 
Qui  choisiront  ce  qui  m'est  agréable, 
Et  qui  persévéreront  dans  mon  alliance, 

^Je  donnerai  dans  ma  maison  et  dans  mes  murs  une  place  et  un  nom, 
Préférables  à  des  fils  et  à  des  filles  ; 
Je  leur  donnerai  un  nom  éternel. 
Qui  ne  périra  pas. 

^Et  les  étrangers  qui  s'attacheront  à  l'Eternel  pour  le  servir. 
Pour  aimer  le  nom  de  l'Eternel, 
Pour  être  ses  serviteurs. 

Tous  ceux  qui  garderont  le  sabbat,  pour  ne  point  le  profaner. 
Et  qui  persévéreront  dans  mon  alliance, 

'Je  les  amènerai  sur  ma  montagne  sainte, 
Et  je  les  réjouirai  dans  ma  maison  de  prière  ; 
Leurs  holocaustes  et  leurs  sacrifices  seront  agréés  sur  mon  autel  ; 

Car  ma  maison  sera  appelée  une  maison  de  prière  pour  tous  les  peuples. 
*Le  Seigneur,  l'Eternel  parle. 
Lui  qui  rassemble  les  exilés  d'Israël  : 

Je  réunirai  d'autres  peuples  à  lui,  aux  siens  déjà  rassemblés. 

Reproches  et  consolations. 

^Vous  toutes,  bêtes  des  champs. 
Venez  pour  manger,  vous  toutes,  bêtes  de  la  forêt! 
"Ses  gardiens"  sont  tous  aveugles,  sans  intelligence  ; 
Ils  sont  tous  des  chiens  muets,  incapables  d'aboyer  ; 

Ils  ont  des  rêveries,  se  tiennent  couchés. 
Aiment  à  sommeiller. 

"Et  ce  sont  des  chiens  voraces,  insatiables  ; 
Ce  sont  des  bergers  qui  ne  savent  rien  comprendre  ; 

Tous  suivent  leur  propre  voie, 
Chacun  selon  son  intérêt,  jusqu'au  dernier:  — 

'■-Venez,  je  vais  chercher  du  vin, 
Et  nous  boirons  des  liqueurs  fortes  ! 

Nous  en  ferons  autant  demain. 
Et  beaucoup  plus  encore  !  — 
Chap.  LVII.     'Le  juste  périt,  et  nul  n'y  prend  garde  ; 

Les  gens  de  bien  sont  enlevés,  et  nul  ne  fait  attention 
Que  c'est  par  suite  de  la  malice  que  le  juste  est  enlevé. 
^11  entrera  dans  la  paix, 

«.  Sfs  gardiens,   les  jjardieiis  d'ibl-aul,  les  principaux  de  la  nation. 

915 


Chap.  57,3-15.  ÉSAIE. 

Il  reposera  sur  sa  couche, 

Celui  qui  aura  suivi  le  droit  chemin. 

^Mais  vous,  approchez  ici,  fils  de  l'enchanteresse, 
Race  de  Tadultère  et  de  la  prostituée  ! 
^De  qui  vous  moquez-vous? 
Contre  qui  ouvrez-vous  une  large  bouche 
Et  tirez-vous  la  langue  ? 

N'êtes-vous  pas  des  enfants  de  péché, 
Une  race  de  mensonge, 

^S'échauffant  près  des  térébinthes. 
Sous  tout  arbre  vert, 

Égorgeant  les  enfants  dans  les  vallées, 
Sous  des  fentes  de  rochers  ? 

^ C'est  dans  les  pierres  polies  des  torrents  qu'est  ton  partage. 
Voilà,  voilà  ton  lot  ; 

C'est  à  elles  que  tu  verses  des  libations. 
Que  tu  fais  des  offrandes  : 
Puis-je  être  insensible  à  cela? 

'C'est  sur  une  montagne  haute  et  élevée  que  tu  dresses  ta  couche  ; 
C'est  aussi  là  que  tu  montes  pour  offrir  des  sacrifices. 

*Tu  mets  ton  souvenir  derrière  la  porte  et  les  poteaux  ; 
Car,  loin  de  moi,  tu  lèves  la  couverture  et  tu  montes. 
Tu  élargis  ta  couche,  et  tu  traites  alliance  avec  eux. 
Tu  aimes  leur  commerce,  tu  choisis  une  place. 

^Tu  vas  auprès  du  roi  avec  de  l'huile. 
Tu  multiplies  tes  aromates. 

Tu  envoies  au  loin  tes  messagers. 
Tu  t'abaisses  jusqu'au  séjour  des  morts. 
'"A  force  de  marcher  tu  te  fatigues. 
Et  tu  ne  dis  pas  :  J'y  renonce  ! 

Tu  trouves  encore  de  la  vigueur  dans  ta  main  : 
Aussi  n'es-tu  pas  dans  l'abattement. 

"Et  qui  redoutais-tu,  qui  craignais-tu,  pour  être  infidèle, 
Pour  ne  pas  te  souvenir,  te  soucier  de  moi  ? 

Est-ce  que  je  ne  garde  pas  le  silence,  et  depuis  longtemps? 
C'est  pourquoi  tu  ne  me  crains  pas. 
**Je  vais  publier  ta  droiture. 
Et  tes  œuvres  ne  te  profiteront  pas. 

'^ Quand  tu  crieras,  la  foule  de  tes  idoles  te  délivrera-t-elle  ? 
Le  vent  les  emportera  toutes,  un  souffle  les  enlèvera. 

Mais  celui  qui  se  confie  en  moi  héritera  le  pays. 
Et  jjossédera  ma  montagne  sainte. 

'*0n  dira  :  Frayez,  frayez,  préparez  le  chemin. 
Enlevez  tout  obstacle  du  chemin  de  mon  peuple  ! 
'^Car  ainsi  parle  le  Très-Haut, 
!  Dont  la  demeure  est  éternelle  et  dont  le  nom  est  saint  : 

916 


ÉSAIE.  Chap.  57,16-58.5. 

J'habite  dans  les  lieux  élevés  et  clans  la  sainteté; 

Mais  je  suis  avec  l'homme  contrit  et  humilié, 
Afin  de  ranimer  les  esprits  humiliés, 
Afin  de  ranimer  les  cœurs  contrits. 

"Je  ne  veux  pas  contester  à  toujours. 
Ni  garder  une  éternelle  colère, 

Quand  devant  moi  tombent  en  défaillance  les  esprits. 
Les  âmes  que  j'ai  faites. 

"A  cause  de  son  avidité  coupable,  je  me  suis  irrité  et  je  l'ai  frappé. 
Je  me  suis  caché  dans  mon  indignation  ; 

Et  le  rebelle  a  suivi  le  chemin  de  son  cœur. 
'''J'ai  vu  ses  voies. 
Et  je  le  guérirai  ; 

Je  lui  servirai  de  guide. 
Et  je  le  consolerai,  lui  et  ceux  qui  pleurent  avec  lui. 
"*Jc  mettrai  la  louange  sur  les  lèvres. 
Paix,  paix  à  celui  qui  est  loin  et  à  celui  qui  est  près  !  dit  l'Eternel. 
Je  les  guérirai. 

-"Mais  les  méchants  sont  comme  la  mer  agitée, 
Qui  ne  peut  se  calmer, 
Et  dont  les  eaux  soulèvent  la  vase  et  le  limon. 

-'11  n'y  a  point  de  paix  pour  les  méchants,  dit  mon  Dieu. 

Le  vrai  jeûne. 

Chap.  LVIII.     'Crie  à  plein  gosier,  ne  te  retiens  pas. 
Elève  ta  voix  comme  une  trompette. 

Et  annonce  à  mon  peuple  ses  iniquités, 
A  la  maison  de  Jacob  ses  péchés  ! 

-Tous  les  jours  ils  me  cherchent. 
Ils  veulent  connaître  mes  voies  ; 

Comme  une  nation  qui  aurait  pratiqué  la  justice 
Et  n'aurait  pas  abandonné  la  loi  de  son  Dieu, 
Ils  me  demandent  des  arrêts  de  justice. 
Ils  désirent  l'approche  de  Dieu.  — 

'Que  nous  sert  de  jeûner,  si  tu  ne  le  vois  pas  ? 
De  mortifier  notre  âme,  si  tu  n'y  as  point  égard  ?  — 

Voici,  le  jour  de  votre  jeûne,  vous  vous  livrez  à  vos  penchants, 
Et  vous  traitez  durement  tous  vos  mercenaires. 

■•Voici,  vous  jeûnez  pour  disputer  et  vous  quereller. 
Pour  frapper  méchamment  du  poing  ; 

Vous  ne  jeûnez  pas  comme  le  veut  ce  jour. 
Pour  que  votre  voix  soit  entendue  en  haut. 

^Est-ce  là  le  jeûne  auquel  je  prends  plaisir, 
Un  jour  où  l'homme  humilie  son  âme  ? 

Courber  la  tète  comme  un  jonc. 
Et  se  coucher  sur  le  sac  et  la  cendre. 
Est-ce  là  ce  que  tu  appelleras  un  jeûne, 
Un  jour  agréable  à  l'Eternel  ? 

\  917 


Chap.  58,c-59,^.  ÉSAIE. 

^Voici  le  jeune  auquel  je  prends  plaisir  : 
Détache  les  chaînes  de  la  méchanceté, 
Dénoue  les  liens  de  la  servitude, 

Renvoie  libres  les  opprimés, 
Et  que  Ton  rompe  toute  espèce  de  joug  ; 

'Partage  ton  pain  avec  celui  qui  a  faim, 
Et  fais  entrer  dans  ta  maison  les  malheureux  sans  asile; 

Si  tu  vois  un  homme  nu,  couvrc-lc. 
Et  ne  te  détourne  pas  de  ton  semblable. 

*Alors  ta  lumière  poindra  comme  l'aurore, 
Et  ta  guérison  germera  promptement  ; 

Ta  justice  marchera  devant  toi, 
Et  la  gloire  de  l'Eternel  t'accompagnera. 

''Alors  tu  appelleras,  et  l'Eternel  répondra; 
Tu  crieras,  et  il  dira  :  Me  voici  ! 

Si  tu  éloignes  du  milieu  de  toi  le  joug. 
Les  gestes  menaçants  et  les  discours  injurieux, 

'"Si  tu  donnes  ta  propre  subsistance  à  celui  qui  a  faim, 
Si  tu  rassasies  l'àme  indigente. 

Ta  lumière  se  lèvera  sur  l'obscurité, 
Et  tes  ténèbres  seront  comme  le  midi. 

"L'Eternel  sera  toujours  ton  guide, 
Il  rassasiera  ton  àme  dans  les  lieux  arides. 
Et  il  redonnera  de  la  vigueur  à  tes  membres  ; 

Tu  seras  comme  un  jardin  arrosé. 
Comme  une  source  dont  les  eaux  ne  tarissent  pas. 
'-Les  tiens  rebâtiront  sur  d'anciennes  ruines. 
Tu  relèveras  des  fondements  antiques  ; 

On  t'appellera  réparateur  des  brèches. 
Celui  qui  restaure  les  chemins,  qui  rend  le  pays  habitable. 

'^Si  tu  retiens  ton  pied  pendant  le  sabbat. 
Pour  ne  pas  faire  ta  volonté  en  mon  saint  jour, 

Si  tu  fais  du  sabbat  tes  délices. 
Pour  sanctifier  l'Eternel  en  le  glorifiant. 
Et  si  tu  l'honores  en  ne  suivant  point  tes  voies. 
En  ne  te  livrant  pas  à  tes  penchants  et  à  de  vains  discours, 

'''Alors  tu  mettras  ton  plaisir  en  l'Eternel, 
Et  je  te  ferai  monter  sur  les  hauteurs  du  pays. 

Je  te  ferai  jouir  de  l'héritage  de  Jacob,  ton  père  ; 
Car  la  bouche  de  l'Eternel  a  parlé. 

Les  crimes  du  peuple. 

Chap.  LIX.     'Non,  la  main  de  l'Eternel  n'est  pas  trop  courte  pour  sauver, 
Ni  son  oreille  trop  dure  pour  entendre. 

"Mais  ce  sont  vos  crimes  qui  mettent  une  séparation 
Entre  vous  et  votre  Dieu  ; 

Ce  sont  vos  péchés  qui  vous  cachent  sa  face 

918 


ÉSAIE.  Chap.  59,3-ii 

Et  rempêchent  de  vous  écouter. 

'Car  vos  mains  sont  souillées  de  sang, 
Et  vos  doigts  de  crimes  ; 

Vos  lèvres  profèrent  le  mensonge, 
Votre  langue  fait  entendre  l'iniquité. 

*Nul  ne  se  plaint  avec  justice, 
Nul  ne  ]ilaide  avec  droiture  ; 

Ils  s'appuient  sur  des  choses  vaines  et  disent  des  faussetés, 
Ils  conçoivent  le  mal  et  enfantent  le  crime. 

^Ils  couvent  des  œufs  de  basilic, 
Et  ils  tissent  des  toiles  d'araignée. 

Celui  qui  mange  de  leurs  œufs  meurt; 
Et,  si  l'on  en  brise  un,  il  sort  une  vipère. 

^Leurs  toiles  ne  servent  point  à  faire  un  vêtement. 
Et  ils  ne  peuvent  se  couvrir  de  leur  ouvrage  ; 

Leurs  œuvres  sont  des  œuvres  d'iniquité. 
Et  les  actes  de  violence  sont  dans  leurs  mains. 

"Leurs  pieds  courent  au  mal. 
Et  ils  ont  hâte  de  répandre  le  sang  innocent; 
Leurs  pensées  sont  des  pensées  d'iniquité, 
Le  ravage  et  la  ruine  sont  sur  leur  route. 

*lls  ne  connaissent  pas  le  chemin  de  la  paix, 
Et  il  n'y  a  point  de  justice  dans  leurs  voies  ; 

Ils  prennent  des  sentiers  détournés  : 
Quiconque  y  marche  ne  connaît  point  la  paix.  — 

^ C'est  pourquoi  l'arrêt  de  délivrance  est  loin  de  nous. 
Et  le  salut  ne  nous  atteint  pas  ; 

Nous  attendons  la  lumière,  et  voici  les  ténèbres, 
La  clarté,  et  nous  marchons  dans  l'obscurité. 

'"Nous  tâtonnons  comme  des  aveugles  le  long  d'un  mur. 
Nous  tâtonnons  comme  ceux  qui  n'ont  point  d'yeux  ; 

Nous  chancelons  à  midi  comme  de  nuit. 
Au  milieu  de  l'abondance  nous  ressemblons  à  des  morts. 

"Nous  grondons  tous  comme  des  ours. 
Nous  gémissons  comme  des  colombes  ; 

Nous  attendons  la  délivrance,  et  elle  n'est  pas  là, 
Le  salut,  et  il  est  loin  de  nous. 

'-Car  nos  transgressions  sont  nombreuses  devant  toi. 
Et  nos  péchés  témoignent  contre  nous  ; 

Nos  transgressions  sont  avec  nous. 
Et  nous  connaissons  nos  crimes. 

''Nous  avons  été  coupables  et  infidèles  envers  l'Eternel, 
Nous  avons  abandonné  notre  Dieu  ; 

Nous  avons  proféré  la  violence  et  la  révolte. 
Conçu  et  médité  dans  le  cœur  des  jjaroles  de  mensonge; 

'■•Et  la  délivrance  s'est  retirée, 
Et  le  salut  se  tient  éloigné  ; 

919 


Chap.  50. 15-60,  k.  ÉSAIE. 

Car  la  vérité  trébuche  sur  la  place  publique, 
Et  la  droiture  ne  peut  approcher. 

'^La  vérité  a  disparu, 
Et  celui  qui  s'éloigne  du  mal  est  dépouillé.  — 

L'Éternel  voit,  d'un  regard  indigné, 
Qu'il  n'y  a  plus  de  droiture. 

'^11  voit  qu'il  n'y  a  pas  un  homme. 
Il  s'étonne  de  ce  que  personne  n'intercède  ; 

Alors  son  bras  lui  vient  en  aide, 
Et  sa  justice  lui  sert  d'appui. 

"Il  se  revêt  de  la  justice  comme  d'une  cuirasse. 
Et  il  met  sur  sa  tête  le  casque  du  salut  ; 
Il  prend  la  vengeance  pour  vêtement, 
Et  il  se  couvre  de  la  jalousie  comme  d'un  manteau. 

'^11  rendra  à  chacun  selon  ses  œuvres, 
La  fureur  à  ses  adversaires, 
La  pareille  à  ses  ennemis  ; 
II  rendra  la  pareille  aux  îles. 

'^On  craindra  le  nom  de  l'Éternel  depuis  l'occident. 
Et  sa  gloire  depuis  le  soleil  levant  ; 

Quand  l'ennemi  viendra  comme  un  fleuve. 
L'esprit  de  l'Éternel  le  mettra  en  fuite. 

^"Un  rédempteur  viendra  pour  Sion, 
Pour  ceux  de  Jacob  qui  se  convertiront  de  leurs  péchés. 
Dit  l'Éternel. 

-'Voici  mon  alliance  avec  eux,  dit  l'Eternel  : 
Mon  esprit,  qui  repose  sur  toi. 
Et  mes  paroles,  que  j'ai  mises  dans  ta  bouche. 

Ne  se  retireront  point  de  ta  bouche,  ni  de  la  bouche  de  tes  enfants, 
Ni  de  la  bouche  des  enfants  de  tes  enfants. 
Dit  l'Éternel,  dès  maintenant  et  à  jamais. 

Jérusalem  restaurée. 

Chap.  LX.     'Lève-toi,  sois  éclairée,  car  ta  lumière  arrive. 
Et  la  gloire  de  l'Éternel  se  lève  sur  toi. 
-Voici,  les  ténèbres  couvrent  la  terre. 
Et  l'obscurité  les  peuples  ; 

Mais  sur  toi  l'Éternel  se  lève. 
Sur  toi  sa  gloire  apparaît. 

^Des  nations  marchent  à  ta  lumière. 
Et  des  rois  à  la  clarté  de  tes  rayons. 
*  Porte  tes  yeux  alentour,  et  regarde  : 
Tous  ils  s'assemblent,  ils  viennent  vers  toi  ; 

Tes  fds  arrivent  de  loin. 
Et  tes  fdles  sont  portées  sur  les  bras. 

920 


ÉSAIE.  Chap.  60, 5-16. 

^Tu  tressailliras  alors  et  tu  te  réjouiras, 
Et  ton  cœur  bondira  et  se  dilatera, 

Quand  les  richesses  de  la  mer  se  tourneront  vers  toi. 
Quand  les  trésors  des  nations  viendront  à  toi. 

'Tu  seras  couverte  d'une  foule  de  chameaux, 
De  dromadaires  de  Madian  et  d'Epha  ; 
Ils  viendront  tous  de  Séba  ; 

Ils  porteront  de  l'or  et  de  l'encens. 
Et  j^ublieront  les  louanges  de  l'Eternel. 

'Les  troupeaux  de  Kédar  se  réuniront  tous  chez  toi  ; 
Les  béliers  de  Nebajoth  seront  à*ton  service  ; 

Ils  monteront  sur  mon  autel  et  me  seront  agréables, 
Et  je  glorifierai  la  maison  de  ma  gloire. 

''Qui  sont  ceux-là  qui  volent  comme  des  nuées. 
Comme  des  colombes  vers  leur  colombier  ? 
*Car  les  îles  espèrent  en  moi, 
Et  les  navires  de  Tarsis  sont  en  tête. 
Pour  ramener  de  loin  tes  enfants. 
Avec  leur  argent  et  leur  or, 

A  cause  du  nom  de  l'Eternel,  ton  Dieu, 
Du  Saint  d'Israël  qui  te  glorifie. 

'"Les  fils  de  l'étranger  rebâtiront  tes  murs. 
Et  leurs  rois  seront  tes  serviteurs  ; 

Car  je  t'ai  frappée  dans  ma  colère. 
Mais  dans  ma  miséricorde  j'ai  pitié  de  toi. 
"Tes  portes  seront  toujours  ouvertes. 
Elles  ne  seront  fermées  ni  jour  ni  nuit, 

Afin  de  laisser  entrer  chez  toi  les  trésors  des  nations, 
Et  leurs  rois  avec  leur  suite. 

'-Car  la  nation  et  le  royaume  qui  ne  te  serviront  pas  périront, 
Ces  nations-là  seront  exterminées. 
'^La  gloire  du  Liban  viendra  chez  toi, 
Le  cyprès,  l'orme  et  le  buis,  tous  ensemble. 

Pour  orner  le  lieu  de  mon  sanctuaire. 
Et  je  glorifierai  la  place  où  reposent  mes  pieds. 

'■•Les  fils  de  tes  oppresseurs  viendront  s'humilier  devant  toi. 
Et  tous  ceux  qui  te  méprisaient  se  prosterneront  à  tes  pieds  ; 

Ils  t'appelleront  ville  de  l'Eternel, 
Sion  du  Saint  d'Israël. 

'^Au  lieu  que  tu  étais  délaissée  et  haïe, 
Et  que  personne  ne  te  parcourait. 

Je  ferai  de  toi  un  ornement  pour  toujours, 
Un  sujet  de  joie  de  génération  en  génération. 

'*Tu  suceras  le  lait  des  nations. 
Tu  suceras  la  mamelle  des  rois  ; 

Et  tu  sauras  que  je  suis  l'Eternel,  ton  sauveur. 
Ton  rédempteur,  le  puissant  de  Jacob. 

921 


Chap.  60,11-61,5.  ÉSAIE. 

'"Au  lieu  de  l'airain  je  ferai  venir  de  l'or, 
Au  lieu  du  fer  je  ferai  venir  de  l'argent, 
Au  lieu  du  bois,  de  l'airain. 
Et  au  lieu  des  pierres,  du  fer  ; 

Je  ferai  régner  sur  toi  la  paix. 
Et  dominer  la  justice. 

'^On  n'entendra  plus  parler  de  violence  dans  ton  pays. 
Ni  de  ravage  et  de  ruine  dans  ton  territoire, 

Tu  donneras  à  tes  murs  le  nom  de  salut. 
Et  à  tes  portes  celui  de  gloire. 

"Ce  ne  sera  plus  le  soleil  qui  te  servira  de  lumière  pendant  le  jour. 
Ni  la  lune  qui  t'éclairera  de  sa  lueur  ; 

Mais  rÉterncl  sera  ta  lumière  à  toujours, 
Ton  Dieu  sera  ta  gloire. 

-"Ton  soleil  ne  se  couchera  plus, 
Et  ta  lune  ne  s'obscurcira  plus  ; 

Car  l'Eternel  sera  ta  lumière  à  toujours. 
Et  les  jours  de  ton  deuil  seront  passes. 

^'11  n'y  aura  plus  que  des  justes  parmi  ton  peuple, 
Ils  posséderont  à  toujours  le  pays  ; 

C'est  le  rejeton  que  j'ai  planté,  l'œuvre  de  mes  mains 
Pour  servir  à  ma  gloire. 

"Le  plus  petit  deviendra  un  millier. 
Et  le  moindre  une  nation  puissante. 

Moi,  l'Eternel,  je  hâterai  ces  choses  en  leur  temps. 

Le  salut  proclamé. 

Chap.  LXI.     *  L'esprit  du  Seigneur,  l'Eternel,  est  sur  moi  ; 

Car  l'Eternel  m'a  oint  pour  porter  de  bonnes  nouvelles  aux  malheureux. 
Il  m'a  envoyé  pour  guérir  ceux  qui  ont  le  cœur  brisé. 
Pour  proclamer  aux  captifs  la  liberté. 
Et  aux  prisonniers  la  délivrance  ; 

-Pour  publier  une  année  de  grâce  de  l'Eternel, 
Et  un  jour  de  vengeance  de  notre  Dieu  ; 
Pour  consoler  tous  les  affligés  ; 

^Pour  accorder  aux  affligés  de  Sion, 
Pour  leur  donner  un  diadème  au  lieu  de  la  cendre, 
Une  huile  de  joie  au  lieu  du  deuil, 
Un  vêtement  de  louange  au  lieu  d'un  esprit  abattu. 

Afin  qu'on  les  appelle  des  térébinthes  de  la  justice. 
Une  plantation  de  l'Éternel,  pour  servir  à  sa  gloire. 

*Ils  rebâtiront  sur  d'anciennes  ruines, 
Ils  relèveront  d'antiques  décombres, 

Ils  renouvelleront  des  villes  ravagées, 
Dévastées  depuis  longtemps. 

^Des  étrangers  seront  là  et  feront  paître  vos  troupeaux, 

922 


ÉSAIE.  Chap.  61,6-62. i 

Des  fils  de  l'étranger  seront  vos  lal)ourenrs  et  vos  vignerons. 
^Mais  vous,  on  vous  appellera  prêtres  de  l'Eternel, 
On  vous  nommera  serviteurs  de  notre  Dieu  ; 
Vous  mangerez  les  richesses  des  nations, 
Et  vous  vous  glorifierez  de  leur  gloire. 

^Au  lieu  de  votre  opprobre,  vous  aurez  une  j)ortion  double  ; 
Au  lieu  de  l'ignominie,  ils  seront  joyeux  de  leur  part  ; 

Ils  posséderont  ainsi  le  doid)le  dans  leur  pays. 
Et  leur  joie  sera  éternelle. 

•"Car  moi,  l'Eternel,  jainie  la  justice. 
Je  hais  la  rapine  avec  l'iniquité  ; 

Je  leur  donnerai  fidèlement  leur  récompense, 
Et  je  traiterai  avec  eux  une  alliance  éternelle. 

'Leur  race  sera  connue  parmi  les  nations. 
Et  leur  postérité  parmi  les  peuples  ; 

Tous  ceux  qui  les  vei'ront  reconnaîtront 
Qu'ils  sont  une  race  bénie  de  l'Eternel. 

'"Je  me  réjouirai  en  l'Eternel, 
Mon  àme  sera  ravie  d'allégresse  en  mon  Dieu  : 
Car  il  m'a  revêtu  des  vêtements  du  salut, 
Il  m'a  couvert  du  manteau  de  la  délivrance. 

Gomme  le  fiancé  s'orne  d'un  diadème, 
Comme  la  fiancée  se  pare  de  ses  joyaux. 

"Car,  comme  la  terre  fait  éclore  son  germe. 
Et  comme  un  jardin  t'ait  pousser  ses  semences. 

Ainsi  le  Seigneur,  l'Eternel,  fera  germer  le  salut  et  la  gloire, 
En  présence  de  toutes  les  nations. 

Instances  pour  la  i'cniic  du  salut. 

Chap.  LXII.     'Pour  l'amour  de  Sion  je  ne  me  tairai  point. 

Pour  l'amour  de  Jérusalem  je  ne  prendrai  point  de  repos, 

Jusqu  à  ce  que  son  salut  [paraisse,  comme  l'aurore, 
Et  sa  délivrance,  comme  un  flambeau  qui  s'allume. 

-Alors  les  nations  verront  ton  salut. 
Et  tous  les  rois  ta  gloire  ; 

Et  l'on  t'appellera  d'un  nom  nouveau. 
Que  la  bouche  de  l'Eternel  déterminera. 

^Tu  seras  une  couronne  éclatante  dans  la  main  de  l'Eternel, 
Un  turban  royal  dans  la  main  de  ton  Dieu. 
■"On  ne  te  nommera  plus  délaissée. 
On  ne  nommera  plus  ta  terre  désolation  ; 
Mais  on  t'appellera  mon  plaisir  en  elle, 
Et  l'on  appellera  ta  terre  épouse  ; 

Car  l'Eternel  met  son  plaisir  en  toi. 
Et  la  terre  aura  un  époux. 

^Comme  un  jeune  homme  s'unit  à  une  vierge, 
Ainsi  tes  fils  s'uniront  à  toi  ; 

923  59  ' 


Chap.  62,6-68,^.  ÉSAIE. 

Et  comme  la  fiancée  fait  la  joie  de  son  fiancé, 
Ainsi  tu  feras  la  joie  de  ton  Dieu. 

^Sur  tes  murs,  Jérusalem,  j'ai  placé  des  gardes  ; 
Ils  ne  se  tairont  ni  jour  ni  nuit. 

Vous  qui  rappelez  le  souvenir  de  l'Eternel, 
Point  de  repos  pour  vous  ! 

'Et  ne  lui  laissez  aucun  relâche. 
Jusqu'à  ce  qu'il  rétablisse  Jérusalem 
Et  la  rende  glorieuse  sur  la  terre. 

*L'Eternel  l'a  juré  par  sa  droite  et  par  son  bras  puissant  : 
Je  ne  donnerai  plus  ton  blé  pour  nourriture  à  tes  ennemis, 
Et  les  fils  de  l'étranger  ne  boiront  plus  ton  vin, 
Produit  de  tes  labeurs  ; 

^Mais  ceux  qvù  auront  amassé  le  blé  le  mangeront 
Et  loueront  l'Eternel, 

Et  ceux  qui  auront  récolté  le  vin  le  boiront. 
Dans  les  parvis  de  mon  sanctuaire. 

'"Franchissez,  franchissez  les  portes! 
Préparez  un  chemin  pour  le  peuple  ! 

Frayez,  frayez  la  route,  ôtez  les  pierres  ! 
Elevez  une  bannière  vers  les  peuples  ! 

"Voici  ce  que  l'Eternel  proclame  aux  extrémités  de  la  terre  : 
Dites  à  la  fille  de  Sion  : 
Voici,  ton  sauveur  arrive  ; 

Voici,  le  salaire  est  avec  lui, 
Et  les  rétributions  le  précèdent. 

'-On  les  appellera  peuple  saint,  rachetés  de  l'Eternel; 
Et  toi,  on  t'appellera  recherchée,  ville  non  délaissée. 

Un  jour  de  veni^cnnce. 

Chap.  LXIII.      'Quel  est  ce  guerrier  qui  vient  d'Edom, 
De  Botsra,  en  vêtements  rouges, 
En  habits  éclatants. 
Et  se  redressant  avec  fierté  dans  la  plénitude  de  sa  force  ?  — 

C'est  moi,  qui  ai  promis  le  salut. 
Qui  ai  le  pouvoir  de  délivrer.  — 

-Pourquoi  tes  habits  sont-ils  rouges. 
Et  tes  vêtements  comme  les  vêtements  de  celui  qui  foule  dans  la  cuve  ?- 
'J'ai  été  seul  à  fouler  au  pressoir. 
Et  nul  homme  d'entre  les  peuples  n'était  avec  moi  ; 
Je  les  ai  foulés  dans  ma  colère. 
Je  les  ai  écrasés  dans  ma  fureur; 

Leur  sang  a  jailli  sur  mes  vêtements, 
Et  j'ai  souillé  tous  mes  habits. 

*Carunjourde  vengeance  était  dans  mon  cœur, 
Et  l'année  de  mes  rachetés  est  venue. 

924 


1 


ÉSAIR.  Chap.  63,^-16. 


'^ic  regardais,  et  jHTSonne  pour  m'aider; 
J'étais  étonné,  et  personne  pour  nie  soutenir; 

Alors  mon  bras  m'a  été  en  aide, 
Et  ma  fureur  m'a  servi  d'appui. 

''J'ai  foulé  des  peuples  dans  ma  eolère, 
Je  les  ai  rendus  ivres  dans  ma  fureur, 
Et  j'ai  répandu  leur  sang  sur  la  terre. 

Prière  du  peuple. 

'Je  publierai  les  grâces  de  l'Eternel,  les  louanges  de  l'Eternel, 
D'a]irès  tout  ce  que  l'Eternel  a  fait  pour  nous  ; 

Je  dirai  sa  grande  bonté  envers  la  maison  d'Israël, 
Qu'il  a  traitée  selon  ses  compassions  et  la  richesse  de  son  amour. 

"Il  avait  dit  :  Certainement  ils  sont  mon  peuple, 
Des  enfants  qui  ne  seront  pas  infidèles  ! 
Et  il  a  été  pour  eux  un  sauveur. 

^Dans  toutes  leurs  détresses  ils  n'ont  pas  été  sans  secours, 
Et  l'ange  qui  est  devant  sa  face  les  a  sauvés  ; 
Il  les  a  lui-même  rachetés,  dans  son  amour  et  sa  miséricorde, 
Et  constamment  il  les  a  soutenus  et  ])ortés,  aux  anciens  jours. 

'"Mais  ils  ont  été  rebelles,  ils  ont  attristé  son  esj)rit  saint  ; 
Et  il  est  devenu  leur  ennemi,  il  a  condjattu  contre  eux. 

"Alors  son  peuple  se  souvint  des  anciens  jours  de  Moïse. 
Où  est  celui  qui  les  fit  monter  de  la  mer. 
Avec  le  berger  de  son  troupeau  ? 
Où  est  celui  qui  mettait  au  milieu  d'eux  son  esprit  saint  ; 

'-Qui  dirigea  la  droite  de  Moïse, 
Par  son  bras  glorieux  ; 

Qui  fendit  les  eaux  devant  eux, 
Pour  se  faire  un  nom  éternel  ;  '  . 

'^Qui  les  dirigea  au  travers  des  flots. 
Comme  un  coursier  dans  le  désert, 
Sans  qu'ils  bronchassent? 

'■'Comme  la  bète  qui  descend  dans  la  vallée. 
L'esprit  de  l'Eternel  les  a  menés  au  repos. 
C'est  ainsi  que  tu  as  conduit  ton  peuple. 
Pour  te  faire  un  nom  glorieux. 


e> 


'Mlegarde  du  ciel,  et  vois. 
De  ta  demeure  sainte  et  glorieuse  : 

Où  sont  ton  zèle  et  ta  puissance? 
Le  frémissement  de  tes  entrailles  et  tes  compassions 
Ne  se  font  plus  sentir  envers  moi. 
'n"'u  es  cependant  notre  père, 
Car  Abraham  ne  nous  connaît  pas, 
Et  Israël  ignore  qui  nous  sommes  ; 
C'est  toi,  Eternel,  (|ui  es  notre  [)ère, 

925 


Chap.  6S,n-04,n.  ÉSAIE. 

Qui,  dès  réternité,  t'appelles  notre  sauveur. 

''Pounjuoi,  ô  Eternel,  nous  fais-tu  errer  loin  de  tes  voies, 
Et  endurcis-tu  notre  cœur  contre  ta  crainte?  \ 

Reviens,  pour  l'amour  de  tes  serviteurs, 
Des  tribus  de  ton  héritage  ! 

"*Ton  peuple  saint  n'a  possédé  le  pays  que  peu  de  temps  ; 
Nos  ennemis  ont  foulé  ton  sanctuaire. 

'^Nous  sommes  depuis  longtemps  comme  un  peuple  (jue  tu  ne  gouver- 
Et  qui  n'est  point  appelé  de  ton  nom...  [nés  \>àii. 

Oh  !  si  tu  déchirais  les  cieux,  et  si  tu  descendais, 
Les  montagnes  s'ébranleraient  devant  toi, 
Cliap.  LXIV.      'Comme  s'allume  un  feu  de  bois  sec. 
Comme  s'évapore  l'eau  cjui  bouillonne  ; 
Tes  ennemis  connaîtraient  ton  nom. 

Et  les  nations  trembleraient  devant  toi. 

-Lorsque  tu  fis  des  prodiges  que  nous  n'attendions  pas. 
Tu  descendis,  et  les  montagnes  s'ébranlèrent  devant  toi. 

■Maniais  on  n'a  appris  ni  entendu  dire. 
Et  jamais  l'œil  n'a  vu  c[u'un  autre  dieu  que  toi 
Fît  de  telles  choses  pour  ceux  qui  se  confient  en  lui. 

'Tu  vas  au-devant  de  celui  c|ui  pratique  avec  joie  la  justice. 
De  ceux  qui  marchent  dans  tes  voies  et  se  souviennent  de  toi. 

Mais  tu  as  été  irrité,  parce  que  nous  avons  péché  ; 
Et  nous  en  souffrons  longtemps  jusqu'à  ce  que  nous  soyons  sauvés. 

^Nous  sommes  tous  comme  des  im])urs, 
Et  toute  notre  justice  est  comme  un  vêtement  souillé  ; 

Nous  sommes  tous  flétris  comme  une  feuille, 
Et  nos  crimes  nous  emportent  comme  le  vent. 

^11  n'y  a  personne  qui  invoque  ton  nom, 
Qui  se  réveille  pour  s'attacher  à  toi  : 

Aussi  nous  as-tu  caché  ta  face, 
Et  nous  laisses-tu  périr  par  l'effet  de  nos  crimes. 

"Cependant,  ô  Eternel,  tu  es  notre  père  ; 
Nous  sommes  l'argile,  et  c'est  toi  cjui  nous  as  formés 
Nous  sommes  tous  l'ouvrage  de  tes  mains. 
^Ne  t'irrite  ])as  à  l'extrême,  ô  Eternel, 
Et  ne  te  souviens  pas  à  toujours  du  crime  ; 

Regarde  donc,  nous  sommes  tous  ton  peuple. 

'••Tes  villes  saintes  sont  un  désert; 
Sion  est  un  désert, 
Jérusalem  une  solitude. 

'"Notre  maison  sainte  et  glorieuse. 
Où  nos  pères  célébraient  tes  louanges. 
Est  devenue  la  proie  des  flammes  ; 

Tout  ce  que  nous  avions  de  précieux  a  été  dévasté. 
"Après  cela,  ô  Éternel,  te  contiendras-tu? 

926 


ÉSAIE.  Chap.  6-1,  /-/?. 

Est-ce  que  tu  te  tairas,  et  nous  affligeras  à  l'excès? 

Les  rétribiilions  de  i Eternel. 

Chap.  IjXV.       'J'ai  exaucé  ceux  qui  ne  demandai  entrien, 

Je  me  suis  laissé  trou\er  par  ceux  qui  ne  me  cherchaient  pas  ; 

J'ai  dit  :  Me  voici,  me  voici! 
A  une  nation  qui  ne  s'appelait  pas  de  mon  nom. 

-J'ai  tendu  mes  mains  tous  les  jours  vers  un  peuple  rebelle, 
(^ui  marche  dans  une  voie  mauvaise, 
Au  gré  de  ses  pensées  ; 

^Vers  un  peuple  qui  ne  cesse  de  m'irriter  en  face, 
Sacrifiant  dans  les  jardins. 
Et  l)rùlant  de  l'encens  sur  les  l)ri([ues  : 

■•Qui  fait  des  sépulcres  sa  demeure, 
Et  passe  la  nuit  dans  les  cavernes. 

Mangeant  de  la  chair  de  porc. 
Et  ayant  dans  ses  vases  des  mets  impurs; 

^Oui  dit  :  Retire-toi, 
Ne  m'approche  pas,  car  je  suis  saint!... 

De  pareilles  choses,  c'est  une  fumée  dans  mes  narines", 
C'est  un  feu  qui  brûle  toujours. 

"Voici  ce  que  j'ai  résolu  par  devers  moi  : 
Loin  de  me  taire,  je  leur  ferai  porter  la  peine. 
Oui,  je  leur  ferai  porter  la  peine 

'De  vos  crimes,  dit  l'Eternel,  et  des  crimes  de  vos  pères. 
Qui  ont  bridé  de  l'encens  sur  les  montagnes, 

Et  qui  m'ont  outragé  sur  les  collines  ; 
Je  leur  mesurerai  le  salaire  de  leurs  actions  passées. 

*Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Quand  il  se  trouve  du  jus  dans  une  grappe. 
On  dit  :  Ne  la  détruis  pas, 
Car  il  y  a  là  une  bénédiction  ! 

J'agirai  de  même,  pour  l'amour  de  mes  serviteurs. 
Afin  de  ne  pas  tout  détruire. 

'Je  ferai  sortir  de  Jacob  une  postérité, 
Et  de  Juda  un  héritier  de  mes  montagnes  ; 

Mes  élus  posséderont  le  pays. 
Et  mes  serviteurs  y  habiteront. 

'"Le  Saron  servira  île  pâturage  au  menu  bétail, 
Et  la  A'allée  d'Acor  servira  de  gîte  au  gros  bétail. 
Pour  mon  peuple  qui  m'aura  cherché. 
"Mais  vous,  qui  abandonnez  l'Eternel, 
Qui  oubliez  ma  montagne  sainte. 

Qui  dressez  une  table  pour  Gad, 

Et  remplissez  une  coupe  pour  Mcni  '', 

'-Je  vous  destine  au  glaive, 

a.  Kigure  servant  à  exprimer  la  colère  divine.       b.   Cad  et  .l/cHf.  idoles  dont  les  noms  ne  se  trouvent  «jii  ieî. 

927 


Chap.  65,13-oj,.  ÉSAIÈ. 

Et  vous  fléchirez  tous  le  genou,  pour  être  égorgés  ; 
Car  j'ai  appelé,  et  vous  n'avez  point  répondu, 
J'ai  parlé,  et  vous  n'avez  point  écouté  : 

Mais  vous  avez  fait  ce  qui  est  mal  à  mes  yeux, 
Et  vous  avez  choisi  ce  qui  me  déplaît. 

'^C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  mes  serviteurs  mangeront,  et  vous  aurez  faim  ; 
Voici,  mes  serviteurs  boiront,  et  vous  aurez  soif; 

Voici,  mes  serviteurs  se  réjouiront,  et  vous  serez  confondus; 

'■* Voici,  mes  serviteurs  chanteront  dans  la  joie  de  leur  cœur; 
Mais  vous,  vous  crierez  dans  la  douleur  de  votre  àme. 
Et  vous  vous  lamenterez  dans  l'abattement  de  votre  esprit. 
'^Vous  laisserez  votre  nom  en  iuiprécation  à  mes  élus  ; 
Le  Seigneur,  l'Éternel  vous  fera  mourir. 

Et  il  donnera  à  ses  serviteurs  un  autre  nom. 
'^ Celui  qui  voudra  être  béni  dans  le  pays 
Voudra  l'être  par  le  Dieu  de  vérité. 
Et  celui  qui  jurera  dans  le  pays 
Jurera  par  le  Dieu  de  vérité  ; 

Car  les  anciennes  souffrances  seront  oubliées, 
Elles  seront  cachées  à  mes  yeux. 

'^Car  je  vais  créer  de  nouveaux  cieux 
Et  une  nouvelle  terre  ; 

On  ne  se  rappellera  plus  les  choses  passées, 
Elles  ne  reviendront  plus  à  l'esprit. 

"'Réjouissez-vous  plutôt  et  soyez  à  toujours  dans  l'allégresse, 
A  cause  de  ce  que  je  vais  créer  ; 

Car  je  vais  créer  Jérusalem  pour  l'allégresse. 
Et  son  peuple  pour  la  joie. 

'■•Je  ferai  de  Jérusalem  mon  allégresse. 
Et  de  mon  peuple  ma  joie  ; 

On  n'y  entendra  plus 
Le  bruit  des  pleurs  et  le  bruit  des  cris. 

-"Il  n'y  aura  plus  ni  enfants  ni  vieillards. 
Qui  n'accomplissent  leurs  jours  ; 

Car  celui  qui  mourra  à  cent  ans  sera  jeune, 
Et  le  pécheur  âgé  de  cent  ans  sera  maudit. 

*'Ils  bâtiront  des  maisons,  et  les  habiteront; 
Ils  planteront  des  vignes,  et  en  mangeront  le  fruit. 

"Ils  ne  bâtiront  ])as  des  maisons  pour  qu'un  autre  les  habite. 
Ils  ne  planteront  pas  des  vignes  pour  qu'un  autre  en  mange  le  fruit; 

Car  les  jours  de  mon  peuple  seront  comme  les  jours  des  arbres. 
Et  mes  élus  jouiront  de  l'œuvre  de  leurs  mains. 

-"'Ils  ne  travailleront  pas  en  vain, 
Et  ils  n'auront  pas  des  enfants  pour  les  voir  jiérir  ; 

Car  ils  formeront  une  race  bénie  de  l'Eternel, 
Et  leurs  enfants  seront  avec  eux. 

^*' Avant  qu'ils  m'invoquent,  je  répondrai  ; 

928 


ÉSAIE.  Chap.  65,r.-66,- 


Avant  qu'ils  aient  cessé  de  parler,  j'exaucerai. 

-^Le  loup  et  l'agneau  paîtront  ensemble, 
Le  lion,  comme  le  bœuf,  mangera  de  la  paille. 
Et  le  serpent  aura  la  poussière  pour  nourriture. 

Il  ne  se  fera  ni  tort  ni  dommage 
Sur  toute  ma  montagne  sainte, 
Dit  l'Éternel. 


Chap.  LXVI.     'Ainsi  parle  l'Éternel  : 
Le  ciel  est  mon  trône. 
Et  la  terre  mon  marchepied. 

Quelle  maison  pourriez-vous  me  bâtir. 
Et  quel  lieu  me  donneriez-vous  pour  demeure  ? 

-Toutes  ces  choses,  ma  main  les  a  faites, 
Et  toutes  ont  reçu  l'existence,  dit  l'Eternel. 

Voici  sur  qui  je  porterai  mes  regards  : 
Sur  celui  qui  souffre  et  qui  a  l'esprit  abattu, 
Sur  celui  qui  craint  ma  parole. 

'Celui  qui  immole  un  bœuf,  ou  tuerait  un  homme. 
Celui  qui  sacrifie  un  agneau,  ou  romprait  la  nuque  à  un  chien. 
Celui  qui  présente  une  offrande,  ou  répandrait  du  sang  de  porc, 
Celui  qui  brûle  de  l'encens,  ou  adorerait  des  idoles. 

Tous  ceux-là  se  complaisent  dans  leurs  voies. 
Et  leur  àme  trouve  du  plaisir  dans  leurs  abominations. 
■•Moi  aussi,  je  me  complairai  dans  leur  infortune, 
Et  je  ferai  venir  sur  eux  ce  qui  cause  leur  effroi, 
Parce  que  j'ai  appelé,  et  qu'ils  n'ont  point  répondu. 
Parce  que  j'ai  parlé,  et  qu'ils  n'ont  point  écouté  ; 

Mais  ils  ont  fait  ce  qui  est  mal  à  mes  yeux, 
Et  ils  ont  choisi  ce  qui  me  déplaît. 

^Écoutez  la  parole  de  l'Éternel, 
Vous  qui  craignez  sa  parole. 

Voici  ce  que  disent  vos  frères 
Qui  vous  haïssent  et  vous  repoussent, 
A  cause  de  mon  nom  : 
Que  l'Éternel  montre  sa  gloire, 
Et  que  nous  voyions  votre  joie  !  — 
Mais  ils  seront  confondus. 

*Une  voix  éclatante  sort  de  la  ville, 
Une  voix  sort  du  temple. 

C'est  la  voix  de  l'Éternel, 
Qui  paie  à  ses  ennemis  leur  salaire. 

'Avant  d'éprouver  les  douleurs. 
Elle  a  enfanté  ; 

Avant  que  les  souffrances  lui  vinssent, 

929 


Qkap.  66,8-18.  ÉSAIE. 

Elle  a  donné  la  naissance  à  un  fils. 

^Qui  a  jamais  entendu  pareille  chose  ? 
Qui  a  jamais  vu  rien  de  semblable  ? 
Un  pays  peut-il  naître  en  un  jour  ? 
Une  nation  est-elle  enfantée  d'un  seul  coup  ? 

A  peine  en  travail,  Sion  a  enfanté  ses  fils  ! 
^Ouvrirais-je  le  sein  maternel, 
Pour  ne  pas  laisser  enfanter  ?  dit  l'Eternel  ; 

Moi,  qui  fais  naître, 
Empècherais-je  d'enfanter?  dit  ton  Dieu. 

'"Réjouissez-vous  avec  Jérusalem, 
Faites  d'elle  le  sujet  de  votre  allégresse, 
Vous  tous  qui  l'aimez  ; 

Tressaillez  avec  elle  de  joie, 
Vous  tous  qui  menez  deuil  sur  elle  ; 

"Afin  que  vous  soyez  nourris  et  rassasiés 
Du  lait  de  ses  consolations, 

Afin  que  vous  savouriez  avec  bonheur 
La  plénitude  de  sa  gloire. 

'^Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  dirigerai  vers  elle  la  paix  comme  un  fleuve. 
Et  la  gloire  des  nations  comme  un  torrent  débordé, 
Et  vous  serez  allaités  ; 

Vous  serez  portés  sur  les  bras, 
Et  caressés  sur  les  genoux. 

''Comme  un  homme  que  sa  mère  console, 
Ainsi  je  vous  consolerai  ; 
Vous  serez  consolés  dans  Jérusalem. 

'•'Vous  le  verrez,  et  votre  cœur  sera  dans  la  joie, 
Et  vos  os  reprendront  de  la  vigueur,  comme  l'herbe  ; 

L'Éternel  manifestera  sa  puissance  envers  ses  serviteurs, 
Mais  il  fera  sentir  sa  colère  à  ses  ennemis. 

'^Car  voici,  l'Eternel  arrive  dans  un  feu, 
Et  ses  chars  sont  comme  un  tourbillon  ; 

Il  convertit  sa  colère  en  un  brasier, 
Et  ses  menaces  en  flammes  de  feu. 

'^C'est  par  le  feu  cjue  l'Fjteinel  exerce  ses  jugements, 
C'est  par  son  glaive  qu'il  châtie  toute  chair; 

Et  ceux  que  tuera  l'Eternel  seront  en  grand  nombre. 

"Ceux  qui  se  sanctifient  et  se  purifient  dans  les  jardins, 
Au  milieu  desquels  ils  vont  un  à  un, 
Qui  mangent  de  la  chair  de  porc. 
Des  choses  abominables  et  des  souris. 
Tous  ceux-là  périront,  dit  l'Eternel. 

'Me  connais  leurs  œuvres  et  leurs  pensées. 
Le  temps  est  venu  de  rassembler  toutes  les  nations 

930 


ÉSAIK.  Clwp.  00,!9-v.. 

Et  toutes  les  langues  ; 

Elles  viendront  et  verront  ma  g-loire. 
'"■le  mettrai  un  signe  parmi  elles, 
Et  j'enverrai  leurs  réehap|îés  vers  les  nations, 
A  Tarsis,  à  Pul  et  à  Lnd,  ([iii  tirent  de  l'arc, 
A  Tubal  et  à  Javan, 

Aux  îles  lointaines, 
Qui  jamais  n'ont  entendu  parler  de  moi. 
Et  fpii  n'ont  pas  vu  ma  gloire  ; 
Et  ils  pul)lieront  ma  gloire  j^armi  les  nations. 

-"Ils  amèneront  tous  vos  frères  du  milieu  de  toutes  les  nations, 
En  olf'rande  à  l'Eternel, 
Sur  des  chevaux,  des  chars  et  des  litières, 
Sur  des  mulets  et  des  dromadaires, 
A  ma  montayne  sainte, 
A  Jérusalem,  dit  l'Eternel, 

Comme  les  enfants  d'Israël  apportent  leur  offrande. 
Dans  un  vase  pur, 
A  la  maison  de  l'Eternel. 

'-'Et  je  prendrai  aussi  j^armi  eux 

Des  prêtres,  des  Lévites,  dit  rt]ternel. 
■--Car  comme  les  nouveaux  cieux 
Et  la  nouvelle  terre  que  je  vais  créer 
Subsisteront  devant  moi,  dit  l'Eternel, 

Ainsi  subsisteront  votre  postérité  et  votre  nom. 
-'A  chaque  nouvelle  lune  et  à  chaque  sabbat. 

Toute  chair  viendra  se  prosterner  devant  moi,  dit  l'Eternel. 
-■•Et  quand  on  sortira,  on  verra 
Les  cadavres  des  hommes  qui  se  sont  rebellés  contre  moi  ; 

Car  leur  ver  ne  mourra  jioint,  et  leur  feu  ne  s'éteindra  point; 
Et  ils  seront  pour  toute  chair  un  objet  d'horreur. 


JEREMIE 


Chap.  I.      ^Paroles  de  Jérémie,  fils  de  Hilkija,  fiin  des  prêtres  d'Anathoth, 

dans  le  pays  de  Benjamin. 

-La  parole  de  rÉternel  lui  fut  adres-  branche   d'amandier".    ''Et  l'Éternel 

sée  au  temps  de  Josias,  fils  d'Amon,  me  dit  :  Tu  as  bien  vu;  car  je  veille 

roi  de  Juda,  la  treizième  année  de  son  sur  ma  parole,  pour  l'exécuter, 

règne,  ^et  au  temps  de  Jojakim,  fils  de  '^La    parole    de    l'Eternel    me    fut 

.Josias,  roi  de  .Juda,  jusqu'à  la  fin  de  la  adressée    une    seconde    fois,   en    ces 

onzième  année  de  Sédécias,  fils  de  Jo-  mots  :  Que  vois-tu  ?  Je  répondis  :  Je 

sias,  roi  de  Juda,  jusqu'à  l'époque  où  vois  une  chaudière  bouillante,  du  côté 

Jérusalem  fut  emmenée  en  captivité,  du  septentrion.  '■*Et  l'Eternel  me  dit  : 

au  cinc^uième  mois.  C'est  du  septentrion  que  la  calamité 

*La  parole  de  l'Éternel  me  fut  adres-  se  répandra  sur  tous  les  habitants  du 

sée,  en  ces  mots  :  '^Avant  que  je  t'eusse  pays.  "^Car  voici,  je  vais  appeler  tous 

formé  dans  le  ventre  de  ta  mère,  je  te  les  peuples  des  royaumes  du  scpten- 

connaissais,   et  avant  que  tu   fusses  trion,  dit  l'Éternel;  ils  viendront,  et 

sorti  de  son  sein,  je  t'avais  consacré,  placeront  chacun    leur  siège   à   l'en- 

je  t'avais  établi  prophète  des  nations,  trée  des  portes  de  Jérusalem,  contre 

^Je  répondis  :  Ah  !  Seigneur  Éternel  !  ses  murailles  tout  alentour,  et  contre 

voici,  je  ne  sais  point  parler,  car  je  toutes  les  villes  de  Juda.  '"Je  pronon- 

suis  un  enfant.  "Et  l'Éternel  me  dit  :  cerai  mes  jugements  contre  eux*,   à 

Ne  dis  pas  :  Je  suis  un  enfant.  Car  tu  cause  de  toute  leur  méchanceté,  parce 

iras  vers  tous  ceux  auprès  de  qui  je  qu'ils  m'ont  abandonné  et  ont  offert 

t'enverrai,  et  tu  diras  tout  ce  que  je  de  l'encens  à  d'autres  dieux,  et  parce 

t'ordonnerai.  ^Ne  les  crains  point:  car  qu'ils  se  sont  prosternés  devant  l'ou- 

je  suis  avec  toi  pour  te  délivrer,  dit  vrage  de  leurs  mains.  '"Et  toi,  ceins 

l'Éternel.   "Puis   l'Éternel   étendit  sa  tes  reins,  lève-toi,  et  dis-leur  tout  ce 

main,  et  toucha  ma  bouche  ;  et  l'Éter-  que  je  t'ordonnerai.  Ne  tremble  pas 

nel  me  dit  :  Voici,  je  mets  mes  paroles  en  leur  présence,  de  peur  que  je  ne  te 

dans  ta  bouche.  '"Regarde,  je  t'établis  fasse  trembler  devant  eux.  'Woici,  je 

aujourd'hui  sur  les  nations  et  sur  les  t'établis  en  ce  jour  sur  tout  le  pays 

royaumes,  pour  que  tu  arraches  et  que  comme  une  ville  forte,  une  colonne 

tu  abattes,  pour  que  tu  ruines  et  que  de  fer  et  un  mur  d'airain,  contre  les 

tu  détruises,  pour  que  tu  bâtisses  et  rois  de  Juda,  contre  ses  chefs,  contre 

que  tu  plantes.  ses   prêtres,  et  contre   le   peuple  du 

"La    parole    de    l'Éternel    me    fut  pays. '"Ils  te  feront  la  guerre,  mais  ils 

adressée,  en  ces  mots  :  Que  vois-tu,  ne  te  vaincront  pas;  car  je  suis  avec 

Jérémie  ?  Je   répondis  :   Je  vois   une  toi  pour  te  délivrer,  dit  l'Eternel. 

a.  Symbole  de  la  vigilance  et  de  l'activité.  C  est  au  milieu    du  sommeil  de  Ihiver  que   l'amandier  pousse  eti 

se  couvre  de  fleurs.         b.  Eux,  les  habitants  du  pays,  les  Israélites. 

932 


JÉRÉMIE.  Chap.  2.1-17. 

Reproches  au  peuple  d'Israël. 

C/ia/).  II.      '  La  parole  de  rÉternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

"Va,  et  crie  aux  oreilles  de  Jérusalem  : 
Ainsi  parle  l'Eternel  : 

Je  me  souviens  de  ton  amour  lorsque  tu  étais  jeune, 
De  ton  aflection  lorsque  tu  étais  fiancée. 

Quand  tu  me  suivais  au  désert. 
Dans  une  terre  inculte. 

^Israël  était  consacré  à  rÉternel, 
Il  était  les  prémices  de  son  revenu  ; 

Tous  ceux  qui  en  mangeaient  se  rendaient  coupables 
Et  le  malheur  fondait  sur  eux,  dit  l'Eternel. 

''Ecoutez  la  parole  de  l'Eternel,  maison  de  Jacob, 
Et  vous  toutes,  familles  de  la  maison  d'Israël  ! 
^Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Quelle  iniquité  vos  pères  ont-ils  trouvée  en  moi, 
Pour  s'éloigner  de  moi. 

Et  pour  aller  après  des  choses  de  néant  et  n'être  eux-mêmes  que  néant? 
*Ils  n'ont  pas  dit  :  Où  est  l'Eternel, 
Qui  nous  a  fait  monter  du  jjays  d'Egypte, 

Qui  nous  a  conduits  dans  le  désert, 
I^ans  une  terre  aride  et  pleine  de  fosses. 

Dans  une  terre  où  régnent  la  sécheresse  et  l'ombre  de  la'  mort. 
Dans  une  terre  par  où  personne  ne  passe. 
Et  où  n'habite  aucun  homme  ? 

'Je  vous  ai  fait  venir  dans  un  pavs  semblable  à  un  verger. 
Pour  que  vous  en  mangiez  les  fruits  et  les  meilleures  productions  ; 

Mais  vous  êtes  venus,  et  vous  avez  souillé  mon  pavs. 
Et  vous  avez  fait  de  mon  héritage  une  abomination. 

"^Les  prêtres  n'ont  pas  dit  :  Où  est  l'Eternel  ? 
Les  dépositaires  de  la  loi  ne  m'ont  pas  connu. 
Les  pasteurs  m'ont  été  infidèles, 

Les  pro]>hètes  ont  prophétisé  par  Baal, 
Et  sont  allés  après  ceux  qui  ne  sont  d'aucun  secours. 

^C'est  pourquoi  je  veux  encore  contester  avec  vous,  dit  l'Eternc!, 
Je  veux  contester  avec  les  enfants  de  vos  enfants. 

'"Passez  aux  îles  de  Kittim,  et  regardez  ! 
Envoyez  à  Kédar,  observez  bien, 

Et  regardez  s'il  y  a  rien  de  semblable  ! 

"Y  a-t-il  une  nation  qui  change  ses  dieux. 
Quoiqu'ils  ne  soient  pas  des  Dieux? 

Et  mon  peuple  a  changé  sa  gloire  contre  ce  qui  n'est  d'aucun  secours! 

'-Cieux,  soyez  étonnés  de  cela  ; 
Frémissez  d'épouvante  et  d'horreur!  dit  l'I^ternel. 

933 


Chnp.S,i3-v..  JEREMIE. 

'•'Car  mon  peuple  a  commis  un  double  péché. 
Ils  m'ont  abandonné,  moi  qui  suis  une  source  d'eau  vive, 
Pour  se  creuser  des  citernes,  des  citernes  crevassées, 
Qui  ne  retiennent  pas  l'eau. 

'^Israël  est-il  un  esclave  acheté,  ou  né  dans  la  maison? 
Pourquoi  donc  devient-il  une  proie  ? 

'^Contre  lui  les  lionceaux  rugissent,  poussent  leurs  cris. 
Et  ils  ravagent  son  pays  ; 
Ses  villes  sont  brûlées,  il  n'y  a  plus  d'habitants. 
''Même  les  entants  de  Noph  et  de  Tachpanès 
Te  briseront  le  sommet  de  la  tête. 

'"Cela  ne  t'arrive-t-il  pas. 
Parce  que  tu  as  abandonné  l'Eternel,  ton  Dieu, 
Lorsqu'il  te  dirigeait  dans  la  bonne  voie  ? 

'^Et  maintenant,  qu'as-tu  à  faire  d'aller  en  Egypte, 
Pour  boire  l'eau  du  Nil? 

Qu'as-tu  à  faire  d'aller  en  Assyrie, 
Pour  boire  l'eau  cUi  fleuve  "  ? 

'"Ta  méchanceté  te  châtiera,  et  ton  infidélité  te  punira. 
Tu  sauras  et  tu  verras  que  c'est  une  chose  mauvaise  et  amère 
D'abandonner  l'Éternel,  ton  Dieu, 

Et  de  n'avoir  de  moi  aucune  crainte. 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées. 

^"Tu  as  dès  longtemps  brisé  ton  joug, 
Rompu  tes  liens. 
Et  tu  as  dit  :  Je  ne  veux  plus  être  dans  la  servitude  ! 

Mais  sur  toute  colline  élevée 
Et  sous  tout  arbre  vert 
Tu  t'es  courbée  comme  une  prostituée. 

■-'.le  t'avais  plantée  comme  une  vigne  excellente 
Et  du  meilleur  plant  ; 

Comment  as-tu  changé. 
Dégénéré  en  une  vigne  étrangère  ? 

"Quand  tu  te  laverais  avec  du  nitre, 
Qiuind  tu  emploierais  beaucoup  de  potasse, 

Ton  ini([uité  resterait  marc[uée  devant  moi, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

-'Comment  dii'ais-tu  :  .le  ne  me  suis  point  souillée, 
.)e  ne  suis  point  allée  après  les  Baals  ? 
Regarde  tes  pas  dans  la  vallée. 
Reconnais  ce  que  tu  as  fait. 

Dromadaire  à  la  course  légère  et  vagabonde  ! 

-■'Anesse  sauvage,  habituée  au  désert. 
Haletante  dans  l'ardeur  de  sa  passion, 

a.  De  l'Euphrate. 

934 


JÉRÉMIE.  C lui]).  3,^5-36. 

Qui  l'empêchera  de  satisfaire  son  désir? 

Tous  ceux  qui  la  cherchent  n'ont  pas  à  se  fatiguer; 
Ils  la  trouvent  pendant  son  mois. 

^^Ne  t'expose  pas  à  avoir  les  pieds  nus, 
Ne  dessèche  pas  ton  gosier  ! 

Mais  tu  dis  :  C'est  en  vain,  non  ! 
Car  j'aime  les  dieux  cti'angers,  je  veux  aller  a])rcs  eux. 

-^Comme  un  voleur  est  confus  lorsqu'il  est  surpris. 
Ainsi  seront  confus  ceux  de  la  maison  d'Israël, 

Eux,  leurs  rois,  leurs  chefs, 
Leurs  ]irctres  et  leurs  prophètes. 

-"Ils  disent  au  bois  :  Tu  es  mon  père  ! 
Et  à  la  pierre  :  Tu  m'as  donné  la  vie  ! 
Car  ils  me  tournent  le  dos,  ils  ne  me  regardent  jias. 

Et  quand  ils  sont  dans  le  malheur,  ils  disent  : 
Lève-toi,  sauve-nous  ! 

-*0ù  donc  sont  tes  dieux  que  tu  t'es  faits? 
Qu'ils  se  lèvent,  s'ils  peuvent  te  sauver  au  temps  du  malheur  ! 
Car  tu  as  autant  de  dieux  que  de  villes,  o  Juda  ! 

-^Pourquoi  contesteriez-vous  avec  moi? 
Vous  m'avez  tous  été  infidèles,  dit  l'Eternel. 
'"En  vain  ai-je  frappé  vos  enfants  ; 
Ils  n'ont  point  eu  égard  à  la  correction  ; 
Votre  glaive  a  dévoré  vos  prophètes, 
Comme  un  lion  destructeur. 

'' Hommes  de  cette  génération,  considérez  la  parole  de  l'Eternel  ! 
Ai-je  été  ])our  Israël  un  désert. 
Ou  un  pays  d'épaisses  ténèbres? 

Pourquoi  mon  peuj^le  dit-il  :  Nous  sommes  libres. 
Nous  ne  voulons  jias  retourner  à  toi  ? 

'-La  jeune  fdle  oublie-t-clle  ses  ornements, 
La  fiancée  sa  ceinture  ? 

Et  mon  peuple  m'a  oublié 
De]:)uis  des  jours  sans  nombre. 

''Comme  tu  es  habile  dans  tes  voies  pour  chercher  ce  que  lu  aimes  ! 
C'est  même  au  crime  que  tu  les  exerces. 

''Jusque  sur  les  pans  de  ton  habit  se  trouve 
Le  sang  de  ])auvres  innocents. 

Que  tu  n'as  pas  surpris  faisant  effraction. 

'■"Malgré  cela,  tu  dis  :  Oui,  je  suis  innocente! 
Certainement  sa  colère  s'est  détournée  de  moi  ! 

Voici,  je  vais  contester  avec  toi. 
Parce  que  tu  dis  :  Je  n'ai  jioint  péché. 

'^Pourtpioi  tant  d'empressement  à  changer  ton  chemiu  !' 
C'est  de  l'Egypte  que  viendra  ta  honte, 

935 


Chap.  2,31-3,13.  JÉRÉMIE. 

Comme  elle  est  venue  de  l'Assyrie. 

^"De  là  aussi  tu  sortiras,  les  mains  sur  la  tète  ; 
Car  l'Eternel  rejette  ceux  en  qui  tu  te  confies, 
Et  tu  ne  réussiras  pas  auprès  d'eux. 

Chap.  III.     'Il  dit  :  Lorsqu'un  homme  répudie  sa  femme, 
Qu'elle  le  quitte  et  devient  la  femme  d'un  autre, 
Cet  homme  retourne-t-il  encore  vers  elle? 
Le  pays  même  ne  serait-il  pas  souillé  ? 

Et  toi,  tu  t'es  prostituée  à  de  nombreux  amants, 
Et  tu  reviendrais  à  moi  !  dit  l'Eternel. 

-Lève  tes  yeux  vers  les  hauteurs,  et  regarde  ! 
Où  ne  t'es-tu  pas  prostituée  ! 
Tu  te  tenais  sur  les  chemins,  comme  l'Arabe  dans  le  désert, 

Et  tu  as  souillé  le  pays  par  tes  prostitutions  et  par  ta  méchanceté. 
^Aussi  les  pluies  ont-elles  été  retenues. 
Et  la  pluie  du  printemps  a-t-elle  manqué  ; 

Mais  tu  as  eu  le  front  d'une  femme  prostituée, 
Tu  n'as  pas  voulu  avoir  honte. 

^Maintenant,  n'est-ce  pas?  tu  cries  vers  moi  :  Mon  père! 
Tu  as  été  l'ami  de  ma  jeunesse  ! 
^Gardera-t-il  à  toujours  sa  colère? 
La  conservera-t-il  à  jamais  ? 

Et  voici,  tu  as  dit,  tu  as  fait  des  choses  criminelles,  tu  les  as  consommées. 

Exhortations  à  In  repentance. 

^L'Eternel  me  dit,  au  temps  du  roi  sa  lettre  de  divorce,  j'ai  vu  que  la  per- 

Josias  :  As-tu  vu  ce  qu'a  fait  l'infidèle  fide  Juda,  sa  sœur,   n'a  point  eu   de 

Israël?  Elle  est  allée  sur  toute  monta-  crainte,  et  qu'elle  est  allée  se  prosti- 

gne  élevée  et  sous  tout  arbre  vert,  et  tuer  pareillement.  'Par  sa  criante  im- 

là   elle   s'est    prostituée.  'Je   disais  :  pudicité  Israël  a  souillé  le  pays,  elle 

Après  avoir  fait  toutes  ces  choses,  elle  a  commis  adultère  avec  la  pierre  et 

reviendra  à  moi.  Mais  elle  n'est  pas  le  bois.  '"Malgré  tout  cela,  la  perfide 

revenue.  Et  sa  sœur,  la  perfide  Juda,  Juda,  sa  sœur,  n'est  pas  revenue  à  moi 

en  a  été  témoin.  ^Quoique  j'eusse  ré-  de  tout  son  cœur;  c'est  avec  fausseté 

pudié  l'infidèle  Israël  à  cause  de  tous  qu'elle  l'a  fait,  dit  l'Eternel, 
ses  adultères,  et  que  je  lui  eusse  donné 

"L'Eternel  me  dit  :  L'infidèle  Israël  paraît  innocente 
En  comparaison  de  la  perfide  Juda. 

'■-Va,  crie  ces  paroles  vers  le  septentrion,  et  dis  : 
Reviens,  infidèle  Israël  !  dit  l'Eternel. 
Je  ne  jetterai  jias  sur  vous  un  regard  sévère  ; 

Car  je  suis  miséricordieux,  dit  l'Eternel, 
Je  ne  garde  pas  ma  colère  à  toujours. 

'•* Reconnais  seulement  ton  iniquité. 
Reconnais  que  tu  as  été  infidèle  à  l'Eternel,  ton  Dieu, 

Que  tu  as  dirigé  çà  et  là  tes  pas  vers  les  dieux  étrangers, 

936 


JÉRÉMIE.  Chap.  3,  /i-: 


25. 


Sous  tout  arbre  vert, 

Et  que  tu  n'as  pas  écouté  ma  voix,  dit  l'Eternel. 

"Revenez,  enfants  rebelles,  dit  l'Eternel  ; 
Car  je  suis  votre  maître. 

Je  vous  prendrai,  un  d'une  ville,  deux  d'une  famille. 
Et  je  vous  ramènerai  dans  Sion. 

'^Je  vous  donnerai  des  bergers  selon  mon  cœur. 
Et  ils  vous  paîtront  avec  intelligence  et  avec  sagesse. 
'^Lorsque  vous  aurez  multiplié  et  fructifié  dans  le  pays. 
En  ces  jours-là,  dit  l'Eternel, 

On  ne  parlera  plus  de  l'arche  de  l'alliance  de  l'Eternel  ; 
Elle  ne  viendra  plus  à.  la  pensée  ; 

On  ne  se  la  ra[)pellera  plus,  on  ne  s'apercevra  plus  de  son  absence. 
Et  l'on  n'en  fera  point  une  autre. 

''En  ce  temps-là,  on  appellera  .Jérusalem  le  trône  de  l'Eternel  ; 
Toutes  les  nations  s'assembleront  à  .Jérusalem,  au  nom  de  l'Eternel, 
Et  elles  ne  suivront  plus  les  penchants  de  leur  mauvais  cœur. 

'*En  ces  jours, 
La  maison  de  Juda  marchera  avec  la  maison  d'Israël  ; 

Elles  viendront  ensemble  du  pays  du  septentrion 
Au  pays  dont  j'ai  donné  la  possession  à  vos  pères. 

'"Je  disais  :  Comment  te  mettrai-je  parmi  mes  enfants, 
Et  te  donnerai-je  un  pays  de  délices. 
Un  héritage,  le  plus  bel  ornement  des  nations  .'' 

Je  disais  :  Tu  m'appelleras  :  Mon  père  ! 
Et  tu  ne  te  détourneras  pas  de  moi. 

-"Mais,  comme  une  femme  est  infidèle  à  son  amant. 
Ainsi  vous  m'avez  été  infidèles,  maison  d'Israël, 
Dit  l'Eternel. 

-'  Une  voix  se  fait  entendre  sur  les  lieux  élevés. 
Ce  sont  les  pleurs,  les  supplications  des  enfants  d'Israël, 

Car  ils  ont  perverti  leur  voie. 
Ils  ont  oublié  l'Eternel,  leur  Dieu. 

^'-Revenez,  enfants  rebelles. 
Je  pardonnerai  vos  infidélités.  — 

Nous  voici,  nous  allons  à  toi. 
Car  tu  es  l'Eternel,  notre  Dieu. 

-'Oui,  le  bruit  qui  vient  des  collines  et  des  montagnes  n'est  que  men- 
Oui,  c'est  en  l'Eternel,  notre  Dieu,  (pi'ost  le  salut  d'Israël.  [songe  ; 

-■•Les  idoles  ont  dévoré  le  produit  du  travail  de  nos  pères, 
Dès  notre  jeunesse. 

Leurs  brebis  et  leurs  bœufs,  leurs  fils  et  leurs  filles. 
"-^Nous  avons  notre  honte  pour  couche. 
Et  notre  ignominie  pour  couverture  ; 
Car  nous  avons  péché  contre  l'Eternel,  notre  Dieu, 

937 


Chap.i,i-n.  JÉRÉMIE. 

Nous  et  nos  pères,  dès  notre  jeunesse  jusqu'à  ce  jour, 

Et  nous  n'avons  pas  écouté  la  voix  de  l'Eternel,  notre  Dieu.  — 

Chap.  IV.     'Israël,  si  tu  reviens,  si  tu  reviens  à  moi,  dit  l'Eternel, 
Si  tu  ôtes  tes  abominations  de  devant  moi. 
Tu  ne  seras  plus  errant. 

^Si  tu  jures  :  L'Eternel  est  vivant  ! 
Avec  vérité,  avec  droiture  et  avec  justice, 

Alors  les  nations  seront  bénies  en  lui. 
Et  se  glorifieront  en  lui. 

'Car  ainsi  parle  l'Eternel  aux  hommes  de  Juda  et  de  Jérusalem 
Défrichez-vous  un  champ  nouveau. 
Et  ne  semez  pas  parmi  les  épines. 

*Circoncisez-vous  pour  l'Eternel,  circoncisez  vos  cœurs. 
Hommes  de  Juda  et  habitants  de  Jérusalem, 

De  peur  que  ma  colère  n'éclate  comme  un  feu, 
Et  ne  s'enflamme,  sans  qu'on  puisse  l'éteindre, 
A  cause  de  la  méchanceté  de  vos  actions. 

Une  invasion  étrangère. 

^Annoncez  en  Juda,  publiez  à  Jérusalem, 
Et  dites  :  Sonnez  de  la  trompette  dans  le  pays  ! 

Criez  à  pleine  voix,  et  dites  : 
Rassemblez-vous,  et  allons  dans  les  villes  fortes  ! 

'^Elevez  une  bannière  vers  Sion, 
Fuyez,  ne  vous  arrêtez  pas  ! 

Car  je  fais  venir  du  septentrion  le  malheur 
Et  un  grand  désastre. 

'Le  lion  s'élance  de  son  taillis. 
Le  destructeur  des  nations  est  en  marche,  il  a  quitté  son  lieu, 

Pour  ravager  ton  pays  ; 
Tes  villes  seront  ruinées,  il  n'y  aura  plus  d'habitants. 

"C'est  pourquoi  couvrez-vous  de  sacs,  pleurez  et  gémissez; 
Car  la  colère  ardente  de  l'Éternel  ne  se  détourne  pas  de  nous. 
"En  ce  jour-là,  dit  l'Eternel, 
Le  roi  et  les  chefs  perdront  courage. 

Les  prêtres  seront  étonnés. 
Et  les  prophètes  stupéfaits. 

'"Je  dis  :  Ah  !  Seigneur  Eternel  ! 
Tu  as  donc  trompé  ce  peuple  et  Jérusalem,  en  disant  : 
\'^ous  aurez  la  paix  ! 

Et  cependant  l'épée  menace  leur  vie. 

"  En  ce  temps-là,  il  sera  dit  à  ce  peuple  et  à  Jérusalem  : 
Un  vent  brûlant  soufile  des  lieux  élevés  du  désert 
Sur  le  chemin  de  la  fille  de  mon  peuple, 
Non  pour  vanner  ni  pour  nettoyer  le  grain. 

938 


JÉRÉMIE.  Chap.A,n-2s. 

'-C'est  un  vent  impétueux  qui  vient  de  là  jusqu'à  moi. 
Maintenant,  je  prononcerai  leur  sentence. 

'■''Voici,  le  destructeur  s'avance  comme  les  nuées  ; 
Ses  chars  sont  comme  un  tourbillon, 
Ses  chevaux  sont  plus  légers  cjue  les  aigles.  — 
Malheur  à  nous,  car  nous  sommes  détruits  !  — 
'^Purifie  ton  cœur  du  mal,  Jérusalem, 
Afin  que  tu  sois  sauvée  ! 

Jusques  à  quand  garderas-tu  dans  ton  cœur  tes  pensées  ini([ues  ? 

'^Car  une  voix  qui  part  de  Dan  annonce  la  calamité. 
Elle  la  publie  depuis  la  montagne  d'Ephraïm. 

'^Dites-le  aux  nations,  faites-le  connaître  à  Jérusalem  : 
Des  assiégeants  viennent  d'une  terre  lointaine  ; 
Ils  poussent  des  cris  contre  les  villes  de  Juda. 

''Comme  ceux  qui  gardent  un  champ,  ils  entourent  Jérusalem, 
Car  elle  s'est  révoltée  contre  moi,  dit  l'Eternel. 

'^C'est  là  le  produit  de  tes  voies  et  de  tes  actions, 
C'est  là  le  produit  de  ta  méchanceté  ; 
Certes,  cela  est  amer,  cela  pénètre  jusqu'à  ton  cœur. 

'^Mes  entrailles  !  mes  entrailles  !  je  souffre  au  dedans  de  mon  cœur. 
Le  cœur  me  bat,  je  ne  puis  me  taire; 

Car  tu  entends,  mon  àme,  le  son  de  la  trompette. 
Le  cri  de  guerre. 

-"On  annonce  ruine  sur  ruine. 
Car  tout  le  pays  est  ravagé  ; 

Mes  tentes  sont  ravagées  tout  à  coup, 
Mes  pavillons  en  un  instant. 

-'Jusques  à  quand  verrai-je  la  bannière. 
Et  entendrai-je  le  son  de  la  trompette  ?  — - 

"Certainement  mon  peuple  est  fou,  il  ne  me  connaît  pas; 
Ce  sont  des  enfants  insensés,  dépourvus  d'intelligence; 

Ils  sont  habiles  pour  faire  le  mal, 
Mais  il»  ne  savent  pas  faire  le  bien.  — 

*^Je  regarde  la  terre,  et  voici,  elle  est  informe  et  vide  ; 
Les  cieux,  et  leur  lumière  a  disparu. 

-^Je  regarde  les  montagnes,  et  voici,  elles  sont  ébranlées  ; 
Et  toutes  les  collines  chancellent. 

-^Je  regarde,  et  voici,  il  n'y  a  point  d'homme  ; 
Et  tous  les  oiseau.x  des  cieux  ont  pris  la  fuite. 

"Je  regarde,  et  voici,  le  Carmel  est  un  désert; 
Et  toutes  ses  villes  sont  détruites,  devant  l'Eternel, 
Devant  son  ardente  colère. 

*"Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Tout  le  pays  sera  dévasté  ; 

Mais  je  ne  ferai  pas  une  entière  destruction. 
"A  cause  de  cela,  le  pays  est  en  deuil, 

939  Gu  • 


Chap.  i,  29-5,1.  JÉRÉMIE. 

Et  les  cieux  en  haut  sont  obscurcis  ; 

Car  je  l'ai  dit,  je  l'ai  résolu, 
Et  je  ne  m'en  repens  pas,  je  ne  me  rétracterai  pas. 

-'Au  bruit  des  cavaliers  et  des  archers,  toutes  les  villes  sont  en  fuite; 
On  entre  dans  les  bois,  on  monte  sur  les  rochers; 

Toutes  les  villes  sont  abandonnées,  il  n'y  a  plus  d'habitants. 
^"Et  toi,  dévastée,  que  vas-tu  faire  ? 
Tu  te  revêtiras  de  cramoisi,  tu  te  pareras  d'ornements  d'or. 
Tu  mettras  du  fard  à  tes  yeux  ; 
Mais  c'est  en  vain  que  tu  t'embelliras  ; 

Tes  amants  te  méprisent, 
Ils  en  veulent  à  ta  vie. 

^' Car  j'entends  des  cris  comme  ceux  d'une  femme  en  travail, 
Des  cris  d'angoisse  comme  dans  un  premier  enfantement. 
C'est  la  voix  de  la  fdle  de  Sion  ;  elle  soupire,  elle  étend  les  mains  : 

Malheureuse  que  je  suis  !  je  succombe  sous  les  meurtriers  ! 

Cliap.  y.     'Parcourez  les  rues  de  .Jérusalem, 

Regardez,  informez-vous,  cherchez  dans  les  places, 
S'il  s'y  trouve  un  homme,  s'il  y  en  a  un 
Qui  pratique  la  justice,  qui  s'attache  à  la  vérité, 
Et  je  pardonne  à  Jérusalem. 

*Même  quand  ils  disent  :  L'Eternel  est  vivant  ! 
C'est  faussement  qu'ils  jurent. 

'Eternel,  tes  yeux  n'aperçoivent-ils  pas  la  vérité  ? 
Tu  les  frappes,  et  ils  ne  sentent  rien  ; 
Tu  les  consumes,  et  ils  ne  veulent  pas  recevoir  instruction  ; 

Ils  prennent  un  visage  plus  dur  que  le  roc. 
Ils  refusent  de  se  convertir. 

*Je  disais  :  Ce  ne  sont  que  les  petits  ; 
Ils  agissent  en  insensés,  parce  qu'ils  ne  connaissent  pas  la  voie  de  l'Eter- 
La  loi  de  leur  Dieu.  [nel, 

^J'irai  vers  les  grands,  et  je  leur  parlerai  ; 
Car  eux,  ils  connaissent  la  voie  de  l'Eternel,  , 

La  loi  de  leur  Dieu  ; 

Mais  ils  ont  tous  aussi  brisé  le  joug, 
Rompu  les  liens. 

'^C'est  pourquoi  le  lion  de  la  forêt  les  tue, 
Le  loup  du  désert  les  détruit,  i 

La  panthère  est  aux  aguets  devant  leurs  villes  ;  j 

Tous  ceux  qui  en  sortiront  seront  déchirés  ; 

Car  leurs  transgressions  sont  nombreuses, 
Leurs  infidélités  sont  multipliées. 


"Pourquoi  te  pardonncrais-je  ? 
Tes  enfants  m'ont  abandonné. 
Et  ils  jurent  par  des  dieux  qui  n'existent  pas. 

J'ai  reçu  leurs  serments,  et  ils  se  livrent  à  l'adultère, 

940 


JÉRÉMIE.  Chap.  5,s-2t. 

Ils  sont  en  foule  dans  la  maison  de  la  prostituée. 

*  Semblables  à  des  chevaux  bien  nourris,  qui  courent  çà  et  là, 
Ils  hennissent  chacun  après  la  femme  de  son  prochain. 

^Ne  chàtierais-je  pas  ces  choses-là,  dit  l'Éternel, 
Ne  me  vengerais-je  pas  d'une  pareille  nation  ? 

'"Montez  sur  ses  murailles,  et  abattez, 
Mais  ne  détruisez  pas  entièrement  ! 

Enlevez  ses  ceps. 
Qui  n'appartiennent  point  à  l'Eternel  ! 

"Car  la  maison  d'Israël  et  la  maison  de  Juda  m'ont  été  infidèles, 
Dit  l'Éternel. 

'-Ils  renient  l'Éternel,  ils  disent  :  Il  n'existe  pas! 
Et  le  malheur  ne  viendra  pas  sur  nous, 
Nous  ne  verrons  ni  l'épée  ni  la  famine. 

'^Les  prophètes  ne  sont  que  du  vent. 
Et  personne  ne  parle  en  eux. 
Qu'il  leur  soit  fait  ainsi  ! 

"C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Éternel,  le  Dieu  des  armées  : 
Parce  que  vous  avez  dit  cela. 

Voici,  je  veux  que  ma  parole  dans  ta  bouche  soit  du  feu. 
Et  ce  peuple  du  bois,  et  que  ce  feu  les  consume. 

'^Voici,  je  fais  venir  de  loin  une  nation  contre  vous,  maison  d'Israël, 
Dit  l'Éternel  ; 

C'est  une  nation  forte,  c'est  une  nation  ancienne. 
Une  nation  dont  tu  ne  connais  pas  la  langue. 
Et  dont  tu  ne  comprendras  point  les  paroles. 

'*Son  carquois  est  comme  un  sépulcre  ouvert; 
Ils  sont  tous  des  héros. 

"Elle  dévorera  ta  moisson  et  ton  pain. 
Elle  dévorera  tes  fils  et  tes  filles. 
Elle  dévorera  tes  brebis  et  tes  bœufs. 
Elle  dévorera  ta  vigne  et  ton  figuier  ; 

Elle  détruira  par  l'épée  tes  villes  fortes  dans  lescjuelles  tu  te  confies. 

'^Mais  en  ces  jours,  dit  l'Eternel, 
Je  ne  vous  détruirai  pas  entièrement. 
'^Si  vous  dites  alors  : 
Pourquoi  l'Eternel,  notre  Dieu,  nous  fait-il  tout  cela? 

Tu  leur  répondras  :  Comme  vous  m'avez  abandonné, 
Et  que  vous  avez  servi  des  dieux  étrangers  dans  votre  pays, 
Ainsi  vous  servirez  des  étrangers  dans  un  pays  qui  n'est  pas  le  A'ôtre. 

-"Annoncez  ceci  à  la  maison  de  Jacob, 
Publiez-le  en  Juda,  et  dites  : 

-'Ecoutez  ceci,  peuple  insensé,  et  qui  n'as  point  de  cœur! 
Ils  ont  des  yeux  et  ne  voient  point. 
Ils  ont  des  oreilles  et  n'entendent  point. 

941 


Chap.5,'n-6,k.  JÉUÉMIE. 

"Ne  me  craindrez-vous  pas,  dit  rÉternel, 
Ne  tremblerez-vous  pas  devant  moi  ? 
C'est  moi  qui  ai  donné  à  la  mer  le  sable  pour  limite, 
_  Limite  éternelle  qu'elle  ne  doit  pas  franchir; 
Ses  flots  s'agitent,  mais  ils  sont  impuissants  ; 
Ils  mugissent,  mais  ils  ne  la  franchissent  pas. 
^"Ce  peuple  a  un  cœur  indocile  et  rebelle  ; 
Ils  se  révoltent,  et  s'en  vont. 

-*Ils  ne  disent  pas  dans  leur  cœur  : 
Craignons  l'Eternel,  notre  Dieu, 
Qui  donne  la  pluie  en  son  temps, 
La  pluie  de  la  première  et  de  l'arrière-saison, 

Et  qui  nous  réserve  les  semaines  destinées  à  la  moisson. 

^^G'est  à  cause  de  vos  iniquités  que  ces  dispensations  n'ont  pas  lieu, 
Ce  sont  vos  péchés  qui  vous  privent  de  ces  biens. 

-^Car  il  se  trouve  parmi  mon  peuple  des  méchants  ; 
Ils  épient  comme  l'oiseleur  qui  dresse  des  pièges. 
Ils  tendent  des  filets,  et  prennent  des  hommes. 
^^ Gomme  une  cage  est  remplie  d'oiseaux, 
Leurs  maisons  sont  remplies  de  fraude  ; 

C'est  ainsi  qu'ils  deviennent  puissants  et  riches. 

-*lls  s'engraissent,  ils  sont  brillants  d'embonpoint; 
Ils  dépassent  toute  mesure  dans  le  mal. 

Ils  ne  défendent  pas  la  cause,  la  cause  de  l'orphelin,  et  ils  prospèrent; 
Ils  ne  font  pas  droit  aux  indigents. 

'"Ne  chàtierais-je  pas  ces  choses-là,  dit  l'Eternel, 
Ne  me  vengerais-je  pas  d'une  pareille  nation  ? 

''"Des  choses  horribles,  abominables, 
Se  font  dans  le  pays. 

^'Les  prophètes  prophétisent  avec  fausseté, 
Les  prêtres  dominent  sous  leur  conduite, 
Et  mon  ])euj)le  prend  plaisir  à  cela. 
Que  ferez-vous  à  la  fin  ? 

Chap.  VI.     'Fuyez,  enfants  de  Benjamin,  du  milieu  de  Jérusalem, 
Sonnez  de  la  trompette  à  Tekoa, 
Elevez  un  signal  à  Beth-IIakkérem  ! 

Car  on  voit  venir  du  septentrion  le  malheur 
Et  un  grand  désastre. 

-La  belle  et  la  délicate, 
Je  la  détruis,  la  fille  de  Sion  ! 

^Vers  elle  marchent  des  bergers  avec  leurs  troupeaux. 
Ils  dressent  des  tentes  autour  d'elle,  ■      ■ 

Ils  broutent  chacun  sa  part.  — 

*  Préparez-vous  à  l'attaquer  ! 
Allons  !  montons  en  plein  midi  !... 

Malheureusement  pour  nous,  le  jour  baisse, 

942 


JÉRÉMIE.  Chap.  6,r.-i5. 

Les  ombres  du  soir  s'allongent. 
WUons  !  montons  de  nuit  ! 
Détruisons  ses  palais  !  — 

^Car  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Abattez  les  arbres, 
Elevez  des  terrasses  contre  Jérusalem  ! 

C'est  la  ville  qui  doit  être  châtiée  ; 
Il  n'y  a  qu'oppression  au  milieu  d'elle. 

"Comme  un  ])uits  fait  jaillir  ses  eaux, 
Ainsi  elle  fait  jaillir  sa  méilianceté  ; 

Il  n'est  bruit  en  son  sein  cpie  de  violence  et  de  ruine  ; 
Sans  cesse  à  mes  regards  s'oÛ'rent  la  douleur  et  les  plaies. 

*  Reçois  instruction,  Jérusalem, 
De  peur  que  je  ne  m'éloigne  de  toi. 
Que  je  ne  fasse  de  toi  un  désert, 
Un  pays  inhabité  ! 

'Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
On  grappillera  comme  une  vigne  les  restes  d'Israël. 

Portes-y  de  nouveau  la  main, 
Comme  le  vendangeur  sur  les  ceps. 

'"A  qui  m'adresser,  et  qui  prendre  à  témoin  pour  qu'on  écoute  ? 
Voici,  leur  oreille  est  incirconcise, 
Et  ils  sont  incapables  d'être  attentifs; 

Voici,  la  parole  de  l'Eternel  est  pour  eux  un  opprobre. 
Ils  n'y  trouvent  aucun  plaisir. 

"Je  suis  plein  de  la  fureur  de  l'Eternel,  je  ne  puis  la  contenir. 
Répands-la  sur  l'enfant  dans  la  rue. 
Et  sur  les  assemblées  des  jeunes  gens. 

Car  l'homme  et  la  femme  seront  ])ris. 
Le  vieillard  et  celui  qui  est  chargé  de  jours. 

'-Leurs  maisons  passeront  à  d'autres, 
Les  champs  et  les  femmes  aussi. 

Quand  j'étendrai  ma  main  sur  les  habitants  du  pays, 
Dit  l'Éternel. 

'^'Car  depuis  le  plus  petit  jusqu'au  plus  grand, 
Tous  sont  avides  de  gain  ; 

Depuis  le  prophète  jusqu'au  prêtre. 
Tous  usent  de  tromperie. 

'*Ils  pansent  à  la  légère  la  plaie  de  la  fdlc  de  mon  peuple  : 
Paix!  paix!  disent-ils. 
Et  il  n'y  a  point  de  paix. 

*^Ils  seront  confus,  car  ils  commettent  des  abominations; 
Ils  ne  rougissent  pas,  ils  ne  connaissent  pas  la  honte; 
C'est  pourquoi  ils  tomberont  avec  ceux  qui  tombent. 
Ils  seront  renversés  quand  je  les  châtierai, 
Dit  l'Éternel. 

943 


Cliap.  (hm-T,.  JÉRÉMIE. 

'"Ainsi  parle  rÉteriiel  : 
Placez-Aous  sur  les  chemins,  regardez, 
]"]t  demandez  quels  sont  les  anciens  sentiers, 
Quelle  est  la  bonne  voie  ;  marclicz-y, 
Et  vous  trouverez  le  repos  de  vos  âmes  ! 

Mais  ils  réjwndent  :  Nous  n'y  marcherons  pas. 
'"J'ai  mis  près  de  vous  des  sentinelles  : 
Soyez  attentifs  au  son  de  la  trompette  ! 

Mais  ils  répondent  :  Nous  n'y  serons  pas  attentifs. 

'* C'est  ]>ourquoi  écoutez,  nations  ! 
Sachez  ce  qui  leur  arrivera,  assemblée  des  peuples  ! 
"Ecoute,  terre! 
Voici,  je  fais  venir  sur  ce  peuple  le  malheur. 
Fruit  de  ses  pensées  ; 

Car  ils  n'ont  point  été  attentifs  à  mes  paroles, 
Ils  ont  méprisé  ma  loi. 

-"Qu'ai-je  besoin  de  l'encens  qui  vient  de  Séba, 
Du  roseau  aromatique  d'un  pays  lointain  ? 

Vos  holocaustes  ne  me  plaisent  point. 
Et  vos  sacrifices  ne  me  sont  ])oint  agréables. 

-'C'est  pourquoi  ainsi  ])arle  l'Eternel  : 
Voici,  je  mettrai  devant  ce  peuple  des  pierres  d'achoppement, 

Contre  lesquelles  se  heurteront  ensemble  pères  et  fils. 
Voisins  et  amis,  et  ils  périront. 

"Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  un  peuple  vient  du  ])ays  du  septentrion, 

Une  grande  nation  se  lève  des  extrémités  de  la  terre. 
-'Ils  j)ortent  l'arc  et  le  javelot  ; 
Ils  sont  cruels,  sans  miséricorde; 
Leur  voix  mugit  comme  la  mer  ; 
Ils  sont  montés  sur  des  chevaux. 

Prêts  à  combattre  comme  un  seul  homme, 
Contre  toi,  fille  de  Sion  ! 

^*Au  bruit  de  leur  approche, 
Nos  mains  s'affaiblissent. 
L'angoisse  nous  saisit. 
Comme  la  douleur  d'une  femme  qui  accouche. 

-^Ne  sortez  pas  dans  les  champs. 
N'allez  pas  sur  les  chemins  ; 

Car  là  est  le  glaive  de  l'ennemi. 
Et  l'épouvante  règne  à  l'entour  ! 

'-'*Fillc  de  mon  peuple,  couvre-toi  d'un  sac  et  roule-toi  dans  la  cendre, 
Prends  le  deuil  comme  pour  un  fils  unitjue. 
Verse  des  larmes,  des  larmes  amères  ! 

Car  le  dévastateur  vient  sur  nous  à  l'improviste. 

^'Je  t'avais  établi  en  observation  parmi  mon  peuple, 

944 


JÉRÉMIE.  Cluip.  6,  -js-ï.  11. 

Comme  une  forteresse, 

Pour  que  tu  connusses  et  sondasses  leur  voie. 
-*Ils  sont  tous  des  rebelles,  des  calomniateurs, 
De  l'airain  et  du  fer  ; 

Ils  sont  tous  corrompus. 
-"Le  soufflet  est  brûlant, 
Le  plomb  est  consumé  par  le  feu  ; 

C'est  en  vain  qu'on  épure, 
Les  scories  ne  se  détachent  pas. 

^"On  les  appelle  de  l'argent  méprisable, 
Car  l'Eternel  les  a  rejetés. 

Censures  et  menaces, 

Chap.    VII.       'La  parole  qui  fut  adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  l'Eternel, 
en  ces  mots  : 

-Place-toi  à  la  porte  de  la  maison  de  l'Eternel, 
Et  là  publie  cette  parole, 

Et  dis  :  Ecoutez  la  parole  de  l'Eternel, 
Vous  tous,  hommes  de  Juda,  qui  entrez  par  ces  portes. 
Pour  vous  prosterner  devant  l'Eternel  ! 

^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
Réformez  vos  voies  et  vos  œuvres. 

Et  je  vous  laisserai  demeurer  dans  ce  lieu. 

■•Ne  vous  livrez  pas  à  des  espérances  trompeuses,  en  disant  : 
C'est  ici  le  temple  de  l'Eternel,  le  temple  de  l'Eternel, 
Le  temple  de  l'Eternel  ! 

'^Si  vous  réformez  vos  voies  et  vos  œuvres. 
Si  vous  pratiquez  la  justice  envers  les  uns  et  les  autres, 
*Si  vous  n'opprimez  pas  l'étranger,  l'orphelin  et  la  veuve, 
Si  vous  ne  répandez  pas  en  ce  lieu  le  sang  innocent. 

Et  si  vous  n'allez  pas  après  d'autres  dieux,  pour  votre  malheur, 
'Alors  je  vous  laisserai  demeurer  dans  ce  lieu. 
Dans  le  pays  que  jai  donné  à  vos  pères, 
D'éternité  en  éternité. 

*Mais  voici,  vous  vous  livrez  à  des  espérances  trompeuses, 
Qui  ne  servent  à  rien. 

^Quoi!  dérober,  tuer,  commettre  des  adultères. 
Jurer  faussement,  offrir  de  l'encens  à  Baal, 

Aller  après  d'autres  dieux  que  vous  ne  connaissez  pas  !... 
'"Puis  vous  venez  vous  présenter  devant  moi. 
Dans  cette  maison  sur  laquelle  mon  nom  est  invoqué. 
Et  vous  dites  :  Nous  sommes  délivrés  !... 

Et  c'est  afin  de  commettre  toutes  ces  abominations  ! 
"Est-elle  à  vos  yeux  une  caverne  de  voleurs. 
Cette  maison  sur  laquelle  mon  nom  est  invoqué? 
Je  le  vois  moi-même,  dit  l'Eternel. 

945 


Chap.  7,12-23.  JÉRÉMIE. 

'-Allez  donc  au  lieu  qui  m'était  consacré  à  Silo, 
Où  j'avais  fait  autrefois  résider  mon  nom. 

Et  voyez  comment  je  l'ai  traité, 
A  cause  de  la  méchanceté  démon  peuple  d'Israël. 

"Et  maintenant,  puisque  vous  avez  commis  toutes  ces  actions, 
Dit  l'Eternel, 

Puisque  je  vous  ai  parlé  dès  le  matin  et  que  vous  n'avez  pas  écouté, 
Puisque  je  vous  ai  appelés  et  que  vous  n'avez  pas  répondu, 

'^Je  traiterai  la  maison  sur  lac[uelle  mon  nom  est  invoqué. 
Sur  laquelle  vous  faites  reposer  votre  confiance, 
Et  le  lieu  que  j'ai  donné  à  vous  et  à  vos  pères. 
De  la  même  manière  que  j'ai  traité  Silo; 
'^Et  je  vous  rejetterai  loin  de  ma  face. 
Comme  j'ai  rejeté  tous  vos  frères. 
Toute  la  postérité  d'Ephraïm. 

'"Et  toi,  n'intercède  pas  en  faveur  de  ce  peuple. 
N'élève  pour  eux  ni  supplications  ni  prières. 
Ne  fais  pas  des  instances  auprès  de  moi  ; 
Car  je  ne  t'écouterai  pas. 

"Ne  vois-tu  pas  ce  qu'ils  font  dans  les  villes  de  Juda 
Et  dans  les  rues  de  Jérusalem  ? 
"*Les  enfants  ramassent  du  bois, 
Les  pères  allument  le  feu. 
Et  les  femmes  pétrissent  la  pâte. 

Pour  préparer  des  gâteaux  à  la  reine  du  ciel. 
Et  pour  faire  des  libations  à  d'autres  dieux. 
Afin  de  m'irriter. 

'''Est-ce  moi  qu'ils  irritent  ?  dit  l'Eternel  ; 
N'est-ce  pas  eux-mêmes, 
A  leur  propre  confusion  ? 

^"C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 
Voici,  ma  colère  et  ma  fureur  se  répandent  sur  ce  lieu. 
Sur  les  hommes  et  sur  les  bêtes. 

Sur  les  arbres  des  champs  et  sur  les  fruits  de  la  terre  ; 
Elle  brûlera,  et  ne  s'éteindra  point. 

*' Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
•     Ajoutez  vos  holocaustes  à  vos  sacrifices. 
Et  mangez-en  la  chair  ! 

^-Car  je  n'ai  point  parlé  avec  vos  pères  et  je  ne  leur  ai  donné  aucun 
Le  jour  où  je  les  ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte,  [ordre. 

Au  sujet  des  holocaustes  et  des  sacrifices. 

*^Mais  voici  l'ordre  que  je  leur  ai  donné  : 
Écoutez  ma  voix. 
Et  je  serai  votre  Dieu, 
Et  vous  serez  mon  peuple  ; 

Marchez  dans  toutes  les  voies  que  je  vous  prescris, 

94G 


JÉRÉMIE.  Chnp.7,r,-8,'î. 

Afin  que  vous  soyez  heureux. 

-■'l']t  ils  n'ont  point  écouté,  ils  n'ont  point  jnèté  l'oreille  ; 
Ils  ont  suivi  les  conseils,  les  penchants  de  leur  mauvais  cœur, 
Ils  ont  été  en  arrière  et  non  en  avant. 

"Depuis  le  jour  où  vos  j^cres  sont  sortis  du  ]iays  d'I']gypte, 
Jusqu'à  ce  jour, 

Je  vous  ai  envoyé  tous  mes  serviteurs,  les  prophètes. 
Je  les  ai  envoyés  chaque  jour,  dès  le  matin. 

^^Mais  ils  ne  m'ont  point  écouté,  ils  n'ont  point  prêté  l'oreille; 
Ils  ont  raidi  leur  cou. 
Ils  ont  fait  le  mal  plus  que  leurs  pères. 

-'Si  tu  leur  dis  toutes  ces  choses,  ils  ne  t'écouteront  pas; 
Si  tu  cries  vers  eux,  ils  ne  te  répondront  pas. 
**Alors  dis-leur  : 
C'est  ici  la  nation  qui  n'écoute  pas  la  voix  de  l'Eternel,  son  Dieu, 
Et  qui  ne  veut  pas  recevoir  instruction  ; 

La  vérité  a  disparu,  elle  s'est  retirée  de  leur  bouche. 

-^Coupe  ta  chevelure,  et  jette-la  au  loin  ; 
Monte  sur  les  hauteurs,  et  prononce  une  complainte  1 

Car  l'Eternel  rejette 
Et  repousse  la  génération  qui  a  provoqué  sa  fureur. 

^"Car  les  enfants  de  Juda  ont  fait  ce  qui  est  mal  à  mes  yeux, 
Dit  l'Éternel  ; 

Ils  ont  ]:)lacé  leurs  abominations" 
Dans  la  maison  sur  laquelle  mon  nom  est  invoqué, 
Afin  de  la  souiller. 

''  Ils  ont  l)àti  des  hauts  lieux  à  To]dicth*  dans  la  vallée  de  Ben-Hinnom"^ 
Pour  brûler  au  feu  leurs  fils  et  leurs  filles  : 

Ce  que  je  n'avais  point  ordonné, 
Ce  qui  ne  m'était  point  venu  à  la  "pensée. 

^^C'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  l'on  ne  dira  plus  Topheth  et  la  vallée  de  Ben-Hinnom, 
Mais  où  l'on  dira  la  vallée  du  carnage  ; 

Et  l'on  enterrera  les  morts  à  Topheth  par  défaut  de  place. 
^^Les  cadavres  de  ce  peuple  seront  la  pâture 
Des  oiseaux  du  ciel  et  des  bêtes  de  la  terre  ; 
Et  il  n'y  aura  personne  pour  les  troubler. 

^■•Je  ferai  cesser  dans  les  villes  de  Juda  et  dans  les  rues  de  Jérusalem 
Les  cris  de  réjouissance  et  les  cris  d'allégresse. 
Les  chants  du  fiancé  et  les  chants  de  la  fiancée  ; 
Car  le  pays  sera  un  désert. 

Cliap.  VIII.  '  En  ce  temps-là,  dit  chefs,  les  os  des  prêtres,  les  os  des 
l'Eternel,  on  tirera  de  leurs  sépulcres  prophètes,  et  les  os  des  habitants  de 
les  os  des  rois  de  Juda,  les  os  de  ses      Jérusalem.  -On  les  étendra  devant  le 

a.  /.CUIS  ahorninations.    leurs  idoles.         b.  Toplieili,  lieu  oii  l'on  reudail  un  culte  à  Moloc.         c.  De  lien-IIin- 
imni.  ou  (ht  fils  tiv  I/iiiiioni. 

947 


Chap.8.3-ir..  JÉRÉMIE. 

soleil,  devant  la  lune,  et  devant  toute  point,  et  ils  seront  comme  du  fumier 

l'armée  des  cieux,  qu'ils  ont  aimés,  sur  la  terre.  'La  mort  sera  préférable 

qu'ils   ont   servis,    qu'ils   ont   suivis,  à  la  vie  pour  tous  ceux  qui  resteront 

qu'ils  ont  recherchés,  et  devant  les-  de  cette  race  méchante,  dans  tous  les 

quels  ils  se  sont  prosternés;  on  ne  les  lieux  où  je  les  aurai  chassés,  dit  l'E- 

recueillera  point,  on  ne  les  enterrera  ternel  des  armées. 

*Dis-leur  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Est-ce  que  l'on  tombe,  sans  se  relever? 
Ou  se  détourne-t-on,  sans  revenir? 

^Pourquoi  donc  ce  peuple  de  .Jérusalem  s'abandonne-t-il 
A  de  perpétuels  égarements  ? 

Ils  persistent  dans  la  tromperie, 
Ils  refusent  de  se  convertir. 

''Je  suis  attentif,  et  j'écoute  : 
Ils  ne  parlent  pas  comme  ils  devraient; 
Aucun  ne  se  i-epent  de  sa  méchanceté. 
Et  ne  dit  :  Qu'ai-je  fait  ? 

Tous  reprennent  leur  course. 
Comme  un  cheval  qui  s'élance  au  combat. 

"Même  la  cigogne  connaît  dans  les  cieux  sa  saison; 
La  tourterelle,  l'hirondelle  et  la  grue, 
Observent  le  temps  de  leur  arrivée; 

Mais  mon  peuple  ne  connaît  pas  la  loi  de  l'Eternel. 
''Comment  pouvez-vous  dire  :  Nous  sommes  sages, 
La  loi  de  l'Eternel  est  avec  nous  ? 

C'est  bien  en  vain  que  s'est  mise  à  l'œuvre 
La  plume  mensongère  des  scribes. 

'Les  sages  sont  confondus, 
Ils  sont  consternés,  ils  sont  pris  ; 

\'oici,  ils  ont  méprisé  la  parole  de  l'Eternel, 
Et  quelle  sagesse  ont-ils  ? 

'"C'est  pourquoi  je  donnerai  leurs  femmes  à  d'autres. 
Et  leurs  champs  à  ceux  qui  les  déposséderont. 
Car  depuis  le  plus  petit  jusqu'au  plus  grand, 
Tous  sont  avides  de  gain  ; 

Depuis  le  prophète  jusqu'au  prêtre. 
Tous  usent  de  tromperie. 

"Ils  pansent  à  la  légère  la  plaie  de  la  fdle  de  mon  peuple  : 
Paix  !  paix  !  disent-ils. 
Et  il  n'y  a  point  de  paix. 

'-Ils  seront  confus,  car  ils  commettent  des  abominations  ; 
Ils  ne  rougissent  pas,  ils  ne  connaissent  pas  la  honte  ; 
C'est  pourquoi  ils  tomberont  avec  ceux  qui  tombent, 
Ils  seront  renversés  quand  je  les  châtierai. 
Dit  l'Éternel. 

''Je  veux  en  finir  avec  eux,  dit  l'Eternel  ; 

948 


JÉRÉMIE.  Chop.  8,n-9,3. 


Il  n'y  aura  plus  de  raisins  à  la  vigne, 
Plus  de  ligues  au  figuier, 
Et  les  feuilles  se  flétriront  ; 
Ce  que  je  leur  avais  donné  leur  échappera.  — 

"Pourquoi  restons-nous  assis  ? 
Rassemblez-vous,  et  allons  dans  les  villes  fortes. 
Pour  y  périr  ! 

Car  l'Eternel,  notre  Dieu,  nous  destine  à  la  mort, 
11  nous  fait  boire  des  eaux  empoisonnées. 
Parce  que  nous  avons  péché  contre  l'Eternel. 

'^Nous  espérions  la  paix,  et  il  n'arrive  rien  d'heureux; 
Un  temps  de  guérison,  et  voici  la  terreur  !  — 

'"Le  hennissement  de  ses  chevaux  se  fait  entendre  du  côté  de  Dan, 
Et  au  bruit  de  leur  hennissement  toute  la  terre  tremble  ; 
Ils  viennent,  ils  dévorent  le  pays  et  ce  qu'il  renferme, 
La  ville  et  ceux  qui  l'habitent. 

'"Car  j'envoie  parmi  vous  des  serpents,  des  basilics. 
Contre  lesquels  il  n'y  a  point  d'enchantement; 
Ils  vous  mordront,  dit  l'Eternel. 

'*Je  voudrais  scjulager  ma  douleur; 
Mon  cœur  souffre  au  dedans  de  moi. 

""Voici,  les  cris  de  la  fille  de  mon  peuple 
Retentissent  sur  la  terre  lointaine  : 
L'Eternel  n'est-il  plus  à  Sion  ? 
N'a-t-elle  plus  son  roi  au  milieu  d'elle  ?  — 

Pourquoi  m'ont-ils  irrité  par  leurs  images  taillées. 
Par  des  idoles  étrangères  ?  — 

^''La  moisson  est  passée,  l'été  est  fini. 
Et  nous  ne  sommes  pas  sauvés  !  — 

-'Je  suis  brisé  par  la  douleur  de  la  fille  de  mon  peuple, 
Je  suis  dans  la  tristesse,  l'épouvante  me  saisit. 
"N'y  a-t-il  j)oint  de  baume  en  Galaad  ? 
N'y  a-t-il  point  de  médecin  ? 

Pourquoi  donc  la  guérison  de  la  fille  de  mon  peuple  ne  s'opère-t-elle  pas  ? 

Cliap.  IX.     'Oh  !  si  ma  tête  était  remplie  d'eau. 
Si  mes  yeux  étaient  une  source  de  larmes, 

Je  pleurerais  jour  et  nuit 
Les  morts  de  la  fille  de  mon  peuple  ! 

-Oh  !  si  j'avais  au  désert  une  cabane  de  voyageurs. 
J'abandonnerais  mon  peuple,  je  m'en  éloignerais  ! 

Car  ce  sont  tous  des  adultères. 
C'est  une  troupe  de  perfides. 

■'Ils  ont  la  langue  tendue  comme  un  arc  et  lancent  le  mensonge  ; 
Ce  n'est  pas  par  la  vérité  qu'ils  sont  puissants  dans  le  pays  ; 
Car  ils  vont  de  méchanceté  en  luécliaiiceté, 

949 


Chap.9,k-w.  JÉRÉMIE. 


Et  ils  ne  me  connaissent  pas,  dit  rEterncl. 

■'Que  chacun  se  tienne  en  garde  contre  son  ami, 
Et  qu'on  ne  se  fie  à  aucun  de  ses  frères  ; 

Car  tout  frère  cherche  à  tromper, 
Et  tout  ami  répand  des  calomnies. 

^Ils  se  jouent  les  uns  des  autres. 
Et  ne  disent  point  la  vérité  ; 

Ils  exercent  leur  langue  à  mentir, 
Ils  s'étudient  à  faire  le  mal. 

^Ta  demeure  est  au  sein  de  la  fausseté  ; 
C'est  par  fausseté  qu'ils  refusent  de  me  connaître, 
Dit  l'Eternel. 

"C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Voici,  je  les  sonderai,  je  les  éprouverai. 

Car  comment  agir  à  l'égard  de  la  fdle  de  mon  peuple  ? 
*Leur  langue  est  un  trait  meurtrier, 
Ils  ne  disent  que  des  mensonges  ; 

De  la  bouche  ils  parlent  de  j^aix  à  leur  prochain. 
Et  au  fond  du  cœur  ils  lui  dressent  des  pièges. 

^Ne  les  chàtierais-je  pas  pour  ces  choses-là,  dit  l'Eternel, 
Ne  me  vcngerais-je  pas  d'une  pareille  nation  ? 


10  I 


'Sur  les  montagnes  je  veux  pleurer  et  gémir. 
Sur  les  plaines  du  désert  je  prononce  une  complainte  ; 
Car  elles  sont  brûlées,  personne  n'y  passe, 
On  n'y  entend  plus  la  voix  des  troupeaux  ; 

Les  oiseaux  du  ciel  et  les  bêtes  ont  pris  la  fuite,  ont  dis|>aru.  — 

"Je  ferai  de  Jérusalem  un  monceau  de  ruines,  un  repaire  de  chacals, 
Et  je  réduirai  les  villes  de  Juda  en  un  désert  sans  habitants.  — 
'-Où  est  l'homme  sage,  qui  comprenne  ces  choses  ? 
Qu'il  le  dise  celui  à  qui  la  bouche  de  l'Eternel  a  parlé  ! 

Pourquoi  le  pays  est-il  détruit,  ...  f, 

Brûlé  comme  un  désert  où  personne  ne  passe  ? 

'^L'Eternel  dit  :  C'est  parce  qu'ils  ont  abandonné  ma  loi. 
Que  j'avais  mise  devant  eux  ; 

Parce  qu'ils  n'ont  point  écouté  ma  voix. 
Et  qu'ils  ne  l'ont  point  suivie  ; 

"Parce  qu'ils  ont  suivi  les  ])enchants  de  leur  cœur. 
Et  qu'ils  sont  allés  après  les  Baals, 
Comme  leurs  pères  le  leur  ont  ap|)ris. 

'^C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
Voici,  je  vais  nourrir  ce  peuple  d'absinthe. 
Et  je  lui  ferai  boire  des  eaux  empoisonnées. 
"'Je  les  disperserai  jiarmi  des  nations 
Que  n'ont  connues  ni  eux  ni  leurs  pères. 

Et  j'enverrai  derrière  eux  l'épée. 
Jusqu'à  ce  que  je  les  aie  exterminés. 

950 


JEHÉMIE.  Chap.  0,11-10,1. 

'^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Cherchez,  appelez  les  pleureuses,  et  qu'elles  viennent  ! 
Envoyez  vers  les  femmes  habiles,  et  qu'elles  viennent  ! 
'^Qu'elles  se  hâtent  de  dire  sur  nous  une  complainte  ! 
Et  que  les  larmes  tombent  de  nos  yeux. 
Que  l'eau  coule  de  nos  [)aupières  ! 

'^Car  des  cris  lamentables  se  font  entendre  de  Sion: 
Eh  quoi  !  nous  sommes  détruits  ! 

Nous  sommes  couverts  de  honte  ! 
Il  nous  faut  abandonner  le  pays  ! 
On  a  renversé  nos  demeures  !  — 

-"Femmes,  écoutez  la  parole  de  l'Eternel, 
Et  que  votre  oreille  saisisse  ce  que  dit  sa  bouche  ! 

Apprenez  à  vos  fdles  des  chants  lugubres. 
Enseignez-vous  des  complaintes  les  unes  aux  autres  ! 

-'Car  la  mort  est  montée  par  nos  fenêtres. 
Elle  a  pénétré  dans  nos  palais  ; 

Elle  extermine  les  enfants  dans  la  rue. 
Les  jeunes  gens  sur  les  places. 

^^Dis  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Les  cadavres  des  hommes  tomberont 
Comme  du  fumier  sur  les  champs, 

Comme  tombe  derrière  le  moissonneur  une  gerbe 
Que  personne  ne  ramasse. 

-^ Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Que  le  sage  ne  se  glorifie  pas  de  sa  sagesse. 
Que  le  fort  ne  se  glorifie  pas  de  sa  force. 

Que  le  riche  ne  se  glorifie  pas  de  sa  richesse. 
-*Mais  que  celui  qui  veut  se  glorifier  se  glorifie 
D'avoir  de  l'intelligence  et  de  me  connaître. 
De  savoir  que  je  suis  l'Eternel, 

Qui  exerce  la  bonté,  le  droit  et  la  justice,  sur  la  terre  ; 
Car  c'est  à  cela  que  je  prends  plaisir,  dit  l'Eternel. 

-^Voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  je  châtierai  tous  les  circoncis  qui  ne  le  sont  pas  de  cœur, 
-^L'Egypte,  Juda,  Edom,  les  enfants  d'Ammon,  Moab, 
Tous  ceux  qui  se  rasent  les  coins  de  la  barbe", 
Ceux  qui  habitent  dans  le  désert  ; 

Car  toutes  les  nations  sont  incirconcises. 

Et  toute  la  maison  d'Israël  a  le  cœur  incirconcis. 

Les  idoles  et  l'Eternel. 

Chap.  X.        'Ecoutez  la  parole  que  l'Eternel  vous  adresse. 
Maison  d'Israël  ! 

«.  Tous   ceux  qui   se   coupent  en  rond   l'extrémité   de    la   chevelure  et  de   la  barbe,  pratique  usitée  chez  les 
Arabes,  et  interdite  aux  Israélites,  Lévitique  19,  27. 

951 


Chap.  10, 2-i5.  JÉREMIE. 

-Ainsi  parle  rÉternel  : 
N'imitez  pas  la  voie  des  nations, 
Et  ne  craignez  pas  les  signes  du  ciel, 
Parce  que  les  nations  les  craignent. 

'Car  les  coutumes  des  peuples  ne  sont  que  vanité. 
On  coupe  le  bois  dans  la  forêt  ; 
La  main  de  l'ouvrier  le  travaille  avec  la  hache; 
''On  l'embellit  avec  de  l'argent  et  de  l'or. 
On  le  fixe  avec  des  clous  et  des  marteaux, 
Pour  qu'il  ne  branle  pas. 

^Ges  dieux  sont  comme  une  colonne  massive,  et  ils  ne  parlent  point; 
On  les  porte,  parce  c[u'ils  ne  peuvent  marcher. 

Ne  les  craignez  pas,  car  ils  ne  sauraient  faire  aucun  mal, 
Et  ils  sont  incapables  de  faire  du  bien. 

"Nul  n'est  semblable  à  toi,  ô  Eternel  ! 
Tu  es  grand,  et  ton  nom  est  grand  par  ta  puissance. 
'Qui  ne  te  craindrait,  roi  des  nations  ? 
C'est  à  toi  que  la  crainte  est  due  ; 

Car,  parmi  tous  les  sages  des  nations  et  dans  tous  leurs  royaumes. 
Nul  n'est  semblable  à  toi. 

'*Tous  ensemble,  ils  sont  stupides  et  insensés  ; 
Leur  science  n'est  que  vanité,  c'est  du  bois  ! 

"On  apporte  de  Tarsis  des  lames  d'argent,  et  d'Uphaz  de  l'or. 
L'ouvrier  et  la  main  de  l'orfèvre  les  mettent  en  œuvre  ; 

Les  vêtements  de  ces  dieux  sont  d'étoffes  teintes  en  bleu  et  en  pourpre. 
Tous  sont  l'ouvraare  d'habiles  artisans. 

'"Mais  l'Eternel  est  un  Dieu  de  vérité, 
Il  est  un  Dieu  vivant  et  un  roi  éternel  ; 

La  terre  tremble  devant  sa  colère, 
Et  les  nations  ne  supportent  pas  sa  fureur. 

"Vous  leur  parlerez  ainsi  : 
Les  dieux  qui  n'ont  point  fait  les  cieux  et  la  terre 
Disparaîtront  de  la  terre  et  de  dessous  les  cieux. 

'■-Il  a  créé  la  terre  par  sa  puissance, 
Il  a  fondé  le  monde  par  sa  sagesse. 

Il  a  étendu  les  cieux  par  son  intelligence. 

'^A  sa  voix,  les  eaux  mugissent  dans  les  cieux  ; 
Il  fait  monter  les  nuages  des  extrémités  de  la  terre, 

Il  produit  les  éclairs  et  la  pluie, 
II  tire  le  vent  de  ses  trésors. 

'*Tout  homme  devient  stupide  par  sa  science. 
Tout  orfèvre  est  honteux  de  son  image  taillée  ; 

Car  ses  idoles  ne  sont  que  mensonge, 
II  n'y  a  point  en  elles  de  souffle, 

'^  Elles  sont  une  chose  de  néant,  une  œuvre  de  tromperie  ; 
Elles  périront,  quand  viendra  le  châtiment. 

952 


JÉRÉMIE.  Chap.  I0,iù-ll,:. 

'* Celui  qui  est  la  part  de  Jacob  n'est  pas  comme  elles  ; 
Car  c'est  lui  qui  a  tout  formé, 
Et  Israël  est  la  tribu  de  son  héritage. 
L'Eternel  des  armées  est  son  nom. 

L  approche  du  chnlimcnt. 

"Emporte  du  pays  ce  qui  t'appartient, 
Toi  qui  es  assise  dans  la  détresse  ! 
'*Gar  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  cette  fois  je  vais  lancer  au  loin  les  habitants  du  pays  ; 
Je  vais  les  serrer  de  près,  afin  qu'on  les  atteigne.  — 
"Malheur  à  moi  !  je  suis  brisée  ! 
Ma  plaie  est  douloureuse  ! 

Mais  je  dis  :  C'est  une  calamité  qui  m'arrive, 
Je  la  supporterai  ! 

-"Ma  tente  est  détruite, 
Tous  mes  cordages  sont  rompus  ; 

Mes  fils  m'ont  quittée,  ils  ne  sont  plus; 
Je  n'ai  personne  qui  dresse  de  nouveau  ma  tente, 
Qui  relève  mes  pavillons.  — 

-'Les  bergers  ont  été  stupides, 
Ils  n'ont  pas  cherché  l'Eternel  ; 

C'est  pour  cela  qu'ils  n'ont  point  prospéré, 
Et  que  tous  leurs  troupeaux  se  dispersent. 
"Voici,  une  rumeur  se  fait  entendre  ; 
C'est  un  grand  tumulte  qui  vient  du  septentrion, 

Pour  réduire  les  villes  de  Juda  en  un  désert, 
En  un  repaire  de  chacals.  — 

-'Je  le  sais,  ô  Eternel  ! 
La  voie  de  l'homme  n'est  pas  en  son  pouvoir; 

Ce  n'est  pas  à  l'homme,  quand  il  marche, 
A  diriger  ses  pas. 

-■'Chàtie-moi,  ô  Éternel  !  mais  avec  équité. 
Et  non  dans  ta  colère,  de  peur  que  tu  ne  m'anéantisses. 

-'^ Répands  ta  fureur  sur  les  nations  qui  ne  te  connaissent  pas. 
Et  sur  les  peuples  qui  n'invoquent  pas  ton  nom  ! 

Car  ils  dévorent  Jacob,  ils  le  dévorent,  ils  le  consument. 
Ils  ravagent  sa  demeure. 

L'alliance  violée. 

Chap.  XI.      'La  parole  qui  fut  adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  ri-]ternel,  en 
ces  mois  : 

-Écoutez  les  paroles  de  cette  alliance, 
Et  parlez  aux  hommes  de  Juda  et  aux  habitants  de  Jérusalem  ! 

^Dis-leur  :  Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  d  Israël  : 
Maudit  soit  l'homme  qui  n'écoute  point  les  paroles  de  celte  alliance, 

''Que  j'ai  prescrite  à  \()s  pères, 

953 


Chap.  11,5-1',.  JÉRÉMIE. 

Le  jour  où  je  les  ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte, 

De  la  fournaise  de  fer,  en  disant  : 

Écoutez  ma  voix,  et  faites  tout  ce  que  je  vous  ordonnerai  ; 

Alors  vous  serez  mon  peuple, 
Je  serai  votre  Dieu, 

^Et  j'accomplirai  le  serment  que  j'ai  fait  à  vos  pères. 
De  leur  donner  un  pays  où  coulent  le  lait  et  le  miel, 
Comme  vous  le  voyez  aujourd'hui.  — 

Et  je  répondis  :  Amen,  Eternel  ! 

'^L'Éternel  me  dit  : 
Publie  toutes  ces  paroles  dans  les  villes  de  Juda 
Et  dans  les  rues  de  Jérusalem,  en  disant  : 

Ecoutez  les  paroles  de  cette  alliance. 
Et  mettez-les  en  pratique  ! 

'Car  j'ai  averti  vos  pères. 
Depuis  le  jour  où  je  les  ai  fait  monter  du  pays  d'Egypte 
Jusqu'à  ce  jour, 

Je  les  ai  avertis  tous  les  matins,  en  disant  : 
Ecoutez  ma  voix  ! 

*Mais  ils  n'ont  pas  écouté,  ils  n'ont  pas  prêté  l'oreille, 
Ils  ont  suivi  chacun  les  penchants  de  leur  mauvais  cœur; 

Alors  j'ai  accompli  sur  eux  toutes  les  paroles  de  cette  alliance, 
Que  je  leur  avais  ordonné  d'observer  et  qu'ils  n'ont  point  observée. 
^L'Éternel  me  dit: 
Il  y  a  une  conjuration  entre  les  hommes  de  Juda 
Et  les  habitants  de  Jérusalem. 

'"Ils  sont  retournés  aux  iniquités  de  leurs  premiers  pères, 
Qui  ont  refusé  d'écouter  mes  paroles. 
Et  ils  sont  allés  après  d'autres  dieux,  pour  les  servir. 

La  maison  d'Israël  et  la  maison  de  Juda  ont  violé  mon  alliance, 
Que  j'avais  faite  avec  leurs  pères. 

"C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  vais  faire  venir  sur  eux  des  malheurs 
Dont  ils  ne  pourront  se  délivrer. 

Ils  crieront  vers  moi. 
Et  je  ne  les  écouterai  pas. 

'-Les  villes  de  Juda  et  les  habitants  de  Jérusalem 
Iront  invoquer  les  dieux  auxquels  ils  offrent  de  l'encens. 
Mais  ils  ne  les  sauveront  pas  au  temps  de  leur  malheur. 

'^Car  tu  as  autant  de  dieux  que  de  villes,  ô  Juda  ! 
Et  autant  Jérusalem  a  de  rues, 
Autant  vous  avez  dressé  d'autels  aux  idoles. 
D'autels  pour  offrir  de  l'encens  à  Baal... 

'■•Et  toi,  n'intercède  pas  en  faveur  de  ce  peuple, 
N'élève  pour  eux  ni  supplications  ni  prières  ; 
Car  je  ne  les  écouterai  pas, 

954 


JÉRÉMIE.  Chap.  H,i:,-i2.i. 

Quand  ils  m'invoqueront  à  cause  de  leur  malheur. 

''Que  ferait  mon  bien-aimé  dans  ma  maison  ? 
Il  s'y  commet  une  foule  de  crimes. 
La  chair  sacrée  disparaîtra  devant  toi. 

Quand  tu  fais  le  mal,  c'est  alors  que  tu  triomphes  ! 

'"Olivier  verdoyant,  remarquable  par  la  beauté  de  son  fruit, 
Tel  est  le  nom  que  t'avait  donné  rp]ternel  ; 

Au  bruit  d'un  grand  fracas,  il  l'embrase  par  le  feu, 
Et  ses  rameaux  sont  brisés. 

''L'Eternel  des  armées,  qui  t'a  planté, 
Appelle  sur  toi  le  malheur, 

A  cause  de  la  méchanceté  de  la  maison  d'Israël  et  de  la  maison  de  Juda, 
Qui  ont  agi  pour  m'irriter,  en  offrant  de  l'encens  à  Baal. 

Complot  contre  Jérémie. 

'^L'Eternel  m'en  a  informé,  et  je  l'ai  su  ; 
Alors  tu  m'as  fait  voir  leurs  œuvres. 

'^J'étais  comme  un  agneau  familier  qu'on  mène  à  la  boucherie, 
Et  j'ignorais  les  mauvais  desseins  qu'ils  méditaient  contre  moi  : 
Détruisons  l'arbre  avec  son  fruit  ! 
Retranchons-le  de  la  terre  des  vivants. 
Et  qu'on  ne  se  souvienne  plus  de  son  nom  !  — 

'"Mais  l'Eternel  des  armées  est  un  juste  juge, 
Qui  sonde  les  reins  et  les  cœurs. 

Je  verrai  ta  vengeance  s'exercer  contre  eux. 
Car  c'est  à  toi  que  je  confie  ma  cause. 

^' C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  contre  les  gens  d'Anathoth, 
Qui  en  veulent  à  ta  vie,  et  qui  disent  : 

Ne  prophétise  pas  au  nom  de  l'Eternel, 
Ou  tu  mourras  de  notre  main  ! 

--C'est  ])ourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Voici,  je  vais  les  châtier; 

Les  jeunes  hommes  mourront  par  l'épée. 
Leurs  fils  et  leurs  filles  mourront  par  la  famine. 
-^Aucun  d'eux  n'échappera  ; 
Car  je  ferai  venir  le  malheur  sur  les  gens  d'Anathoth, 
L'année  où  je  les  châtierai. 

Chap.  XII.     'Tu  es  trop  juste,  Eternel,  pour  que  je  conteste  avec  toi; 
Je  veux  néanmoins  l'adresser  la  parole  sur  tes  jugements  : 
Pourquoi  la  voie  des  méchants  est-elle  prospère  ? 
Pourquoi  tous  les  perfides  vivent-ils  en  paix  ? 

*Tu  les  as  plantés,  ils  ont  pris  racine, 
Ils  croissent,  ils  portent  du  fruit; 

Tu  es  près  de  leur  bouche, 
Mais  loin  de  leur  cœur. 

955  ei  • 


Chap.  12.3-ii.  JÉRÉMIE. 

^Et  toi,  Eternel,  tu  me  connais, 
Tu  me  vois,  tu  sondes  mon  cœur  qui  est  avec  toi. 

Enlève-les  comme  des  brebis  qu'on  doit  égorger, 
Et  prépare-les  pour  le  jour  du  carnage  ! 

^Jusques  à  quand  le  pays  sera-t-il  dans  le  deuil. 
Et  l'herbe  de  tous  les  champs  sera-t-elle  desséchée  ? 

A  cause  de  la  méchanceté  des  habitants. 
Les  bêtes  et  les  oiseaux  périssent. 
Car  ils  disent  :  Il  ne  verra  pas  notre  fin.  — 

^Si  tu  cours  avec  des  piétons  et  qu'ils  te  fatiguent, 
Comment  pourras-tu  lutter  avec  des  chevaux  ? 

Et  si  tu  ne  te  crois  en  sûreté  que  dans  une  contrée  paisible, 
Que  feras-tu  sur  les  rives  orgueilleuses  du  Jourdain  ? 

^Car  tes  frères  eux-mêmes  et  la  maison  de  ton  père  te  trahissent, 
Ils  crient  eux-mêmes  à  pleine  voix  derrière  toi. 

Ne  les  crois  pas,  quand  ils  te  diront  des  paroles  amicales. 

Le  pays  i-avagé ;  prophétie  sur  ses  dévastateurs. 

'J'ai  abandonné  ma  maison, 
J'ai  délaissé  mon  héritage. 

J'ai  livré  l'objet  de  mon  amour"  aux  mains  de  ses  ennemis. 

^Mon  héritage  a  été  pour  moi  comme  uu  lion  dans  la  forêt, 
Il  a  poussé  contre  moi  ses  rugissements  ; 
C'est  pourquoi  je  l'ai  pris  en  haine. 

^Mon  héritage  a  été  pour  moi  un  oiseau  de  proie,  une  hyène; 
Aussi  les  oiseaux  de  proie  viendront  de  tous  côtés  contre  lui. 

Allez,  rassemblez  tous  les  animaux  des  champs, 
Faites-les  venir  pour  qu'ils  le  dévorent  ! 

'"Des  bergers  nombreux  ravagent  ma  vigne. 
Ils  foulent  mon  champ  ; 

Ils  réduisent  le  champ  de  mes  délices 
En  un  désert,  en  une  solitude. 

"Ils  le  réduisent  en  un  désert; 
Il  est  en  deuil,  il  est  désolé  devant  moi. 

Tout  le  pays  est  ravagé. 
Car  nul  n'y' prend  garde. 

'-Sur  tous  les  lieux  élevés  du  désert  arrivent  les  dévastateurs, 
Car  le  glaive  de  l'Éternel  dévore  le  pays  d'un  bout  à  l'autre  ; 
Il  n'y  a  de  paix  pour  aucun  homme. 

'^Ils  ont  semé  du  froment,  et  ils  moissonnent  des  épines. 
Ils  se  sont  fatigués  sans  profit. 

Ayez  honte  de  ce  que  vous  récoltez. 
Par  suite  de  la  colère  ardente  de  l'Eternel. 

'*Ainsi  parle  l'Eternel  sur  tous  mes  méchants  voisins. 
Qui  attaquent  l'héritage  que  j'ai  donné  à  mon  peuple  d'Israël  : 
Voici,  je  les  arracherai  de  leur  pays, 

a.  Mon  peuple. 

956 


JÉRÉMIE.  Chap.  l2,iô-lS,i2. 

Et  j'arracherai  la  maison  de  Juda  du  milieu  d'eux. 

'^Mais  après  que  je  les  aurai  arrachés, 
J'aurai  de  nouveau  compassion  d'eux. 

Et  je  les  ramènerai  chacun  dans  son  héritage, 
Chacun  dans  son  pays. 

"Et  s'ils  apprennent  les  voies  de  mon  peuple, 
S'ils  jurent  par  mon  nom,  en  disant  :  L'Eternel  est  vivant  ! 
Comme  ils  ont  enseigné  à  mon  peuple  à  jurer  par  Baal, 
Alors  ils  jouiront  du  bonheur  au  milieu  de  mon  peuple. 

"Mais  s'ils  n'écoutent  rien. 
Je  détruirai  une  telle  nation. 
Je  la  détruirai,  je  la  ferai  périr,  dit  lEternel. 

La  captivité  prédite,  sous  l'emblème  d  une  ceinture  de  lin. 

Chap.  XIII.  'Ainsi  m'a  parlé  l'E-  cachai  près  de  l'Euphrate,  comme  l'E- 
ternel :  Va,  achète-toi  une  ceinture  ternel  me  l'avait  ordonné.  "Plusieurs 
de  lin,  et  mets-la  sur  tes  reins;  mais  jours  après,  l'Eternel  me  dit:  Lève- 
ne  la  trempe  pas  dans  l'eau.  -J'ache-  toi,  va  vers  l'Euphrate,  et  là,  prends 
tai  la  ceinture,  selon  la  parole  de  l'E-  la  ceinture  que  je  t'avais  ordonné  d'y 
ternel,  et  je  la  mis  sur  mes  reins.  cacher.    "J'allai    vers    l'Euphrate,   je 

'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres-  fouillai,  et  je  pris  la  ceinture  dans  le 

sée  une   seconde  fois,   en  ces  mots:  lieu  où  je  l'avais  cachée;  mais  voici, 

'' Prends  la  ceinture  que  tu  as  achetée,  la  ceinture  était  gâtée,  elle  n'était  plus 

et  qui  est  sur  tes  reins;  lève-toi,  va  bonne  à  rien. 

vers  l'Euphrate,  et  là,  cache-la  dans  "^La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres- 

la  fente  d'un  rocher.  ^J'allai,  et  je  la  sée,  en  ces  mots  : 

"Ainsi  parle  l'Eternel  : 

C'est  ainsi  que  je  détruirai  l'orgueil  de  Juda 
Et  l'orgueil  immense  de  Jérusalem. 

'°Ce  méchant  peuple,  qui  refuse  d'écouter  mes  paroles, 
Qui  suit  les  penchants  de  son  cœur. 
Et  qui  va  après  d'autres  dieux, 
Pour  les  servir  et  se  prosterner  dcA'ant  eux. 

Qu'il  devienne  comme  cette  ceinture. 
Qui  n'est  plus  bonne  à  rien  ! 

"Car  comme  on  attache  la  ceinture  aux  reins  d'un  homme, 
Ainsi  je  m'étais  attaché  toute  la  maison  d'Israël 
Et  toute  la  maison  de  Juda,  dit  l'Eternel, 
Afin  qu'elles  fussent  mon  peuple. 
Mon  nom,  ma  louange,  et  ma  gloire. 

Mais  ils  ne  m'ont  point  écouté. 

'*Tu  leur  diras  cette  parole  : 
Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël: 
Tous  les  vases  seront  remplis  de  vin. 

Et  ils  te  diront  :  Ne  savons-nous  pas 
Que  tous  les  vases  seront  remplis'  de  vin  ? 

957 


Chap.  13.i3-i3.  JÉRÉMIE. 

'^Alors  dis-leur  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  remplirai  tous  les  habitants  de  ce  pays, 
Les  rois  qui  sont  assis  sur  le  trône  de  David, 
Les  prêtres,  les  prophètes,  et  tous  les  habitants  de  Jérusalem, 
Je  les  remplirai  d'ivresse. 

'*Je  les  briserai  les  uns  contre  les  autres, 
Les  pères  et  les  fils  ensemble,  dit  l'Éternel  ; 

Je  n'épargnerai  pas,  je  n'aurai  point  de  pitié,  point  de  miséricorde. 
Rien  ne  m'empêchera  de  les  détruire. 

'^Ecoutez  et  prêtez  l'oreille  ! 
Ne  soyez  point  orgueilleux  ! 
Car  l'Eternel  parle. 

'^Rendez  gloire  à  l'Eternel,  votre  Dieu, 
Avant  qu'il  fasse  venir  les  ténèbres. 
Avant  que  vos  pieds  heurtent  contre  les  montagnes  de  la  nuit  ; 

Vous  attendrez  la  lumière, 
Et  il  la  changera  en  ombre  de  la  mort. 
Il  la  réduira  en  obscurité  profonde. 

"Si  vous  n'écoutez  pas. 
Je  jileurerai  en  secret,  à  cause  de  votre  orgueil  ; 

Mes  yeux  fondront  en  larmes. 
Parce  que  le  troupeau  de  l'Eternel  sera  emmené  captif. 

'^Dis  au  roi  et  à  la  reine  : 
Asseyez-vous  à  terre  ! 

Car  il  est  tombé  de  vos  têtes, 
Le  diadème  qui  vous  servait  d'ornement. 

'•'Les  villes  du  midi  sont  fermées, 
Il  n'y  a  personne  pour  ouvrir; 

Tout  Juda  est  emmené  captif. 
Il  est  emmené  tout  entier  captif. 

-"Lève  tes  yeux  et  regarde 
Ceux  qui  viennent  du  septentrion. 

Où  est  le  troupeau  qui  t'avait  été  donné. 
Le  troupeau  qui  faisait  ta  gloire  ? 

^'Que  diras-tu  de  ce  qu'il  te  châtie  ? 
C'est  toi-même  qui  leur  as  appris  à  te  traiter  en  maîtres. 

Les  douleurs  ne  te  saisiront-elles  pas. 
Comme  elles  saisissent  une  femme  en  travail? 

"Si  tu  dis  en  ton  cœur: 
Pourquoi  cela  m'arrive-t-il  ? 

C'est  à  cause  de  la  multitude  de  tes  iniquités 
Que  les  pans  de  tes  habits  sont  relevés, 
Et  que  tes  talons  sont  violemment  mis  à  nu. 

^^Un  Éthiopien  peut-il  changer  sa  peau. 
Et  un  léopard  ses  taches  ? 

958 


JÉRÉMIE.  Chap.  l3,%-U,o. 

De  même,  pourriez-vous  faire  le  l)ien. 
Vous  qui  êtes  accoutumés  à  faire  le  mal  ? 

-*Je  les  disperserai,  comme  la  paille  emportée 
Par  le  vent  du  désert. 

-H'^oilà  ton  sort,  la  part  que  je  te  mesure, 
Dit  l'Éternel, 

Parce  que  tu  m'as  oublié, 
Et  que  tu  as  mis  ta  confiance  dans  le  mensonge. 
-Me  relèverai  tes  pans  jusque  sur  ton  visage, 
Afin  qu'on  voie  ta  honte. 

-'J'ai  vu  tes  adultères  et  tes  hennissements. 
Tes  criminelles  prostitutions  sur  les  collines  et  dans  les  champs, 
J'ai  vu  tes  abominations. 

Malheur  à  toi,  Jérusalem  ! 
Jusques  à  quand  tarderas-tu  à  te  purifier? 

Chap.  XIV.      ^La  parole  qui  fut  adressée  à  Je  ré  mie  par  l'Eternel,  à  l'occasion 

de  la  sécheresse. 

-Juda  est  dans  le  deuil. 
Ses  villes  sont  désolées,  tristes,  abattues, 
Et  les  cris  de  Jérusalem  s'élèvent. 

■'Les  grands  envoient  les  petits  chercher  de  l'eau. 
Et  les  petits  vont  aux  citernes,  ne  trouvent  point  d'eau. 
Et  retournent  avec  leurs  vases  vides  ; 
Confus  et  honteux,  ils  se  couvrent  la  tète. 

*La  terre  est  saisie  d'épouvante. 
Parce  qu'il  ne  tombe  point  de  pluie  dans  le  pays. 
Et  les  laboureurs  confus  se  couvrent  la  tète. 
^Mème  la  biche  dans  la  campagne 
Met  bas  et  abandonne  sa  portée. 
Parce  qu'il  n'y  a  point  de  verdure. 

'*Les  ânes  sauvages  se  tiennent  sur  les  lieux  élevés. 
Aspirant  l'air  comme  des  serpents  ; 

Leurs  yeux  languissent,  parce  qu'il  n'y  a  point  d'herbe. 

"Si  nos  iniquités  témoignent  contre  nous, 
Agis  à  cause  de  ton  nom,  ô  Eternel  ! 

Car  nos  infidélités  sont  nombreuses, 
Nous  avons  péché  contre  toi. 

*Toi  qui  es  l'espérance  d'Israël, 
Son  sauveur  au  temps  de  la  détresse. 

Pourquoi  serais-tu  comme  un  étranger  dans  le  pavs, 
Comme  un  voyageur  (jui  y  entre  pour  passer  la  nuit  ? 
'Pourquoi  serais-tu  comme  un  homme  stupéfait. 
Comme  un  héros  incapable  de  nous  secourir? 

Tu  es  pourtant  au  milieu  de  nous,  ô  Eternel, 
Et  ton  nom  est  invoqué  sur  nous  : 
Ne  nous  abandonne  pas  ! 


Chap.  lâ,io-i9.  JÉRÉMIE. 

'"Voici  ce  que  TÉternel  dit  de  ce  peuple  : 
Ils  aiment  à  courir  çà  et  là, 
Ils  ne  savent  retenir  leurs  pieds  ; 

L'Eternel  n'a  point  d'attachement  pour  eux, 
Il  se  souvient  maintenant  de  leurs  crimes, 
Et  il  châtie  leurs  péchés. 
"Et  l'Éternel  me  dit  : 
N'intercède  pas  en  faveur  de  ce  peuple. 

'-S'ils  jeûnent,  je  n'écouterai  pas  leurs  supplications; 
S'ils  offrent  des  holocaustes  et  des  offrandes,  je  ne  les  agréerai  pas; 
Car  je  veux  les  détruire  par  l'épée,  par  la  famine  et  par  la  peste. 
'^Je  répondis  :  Ah  !  Seigneur  Eternel  ! 
Voici,  les  prophètes  leur  disent  : 
Vous  ne  verrez  point  d'épée, 
Vous  n'aurez  point  de  famine  ; 

Mais  je  vous  donnerai  dans  ce  lieu  une  paix  assurée. 
'^ Et  l'Éternel  me  dit  : 
C'est  le  mensonge  que  prophétisent  en  mon  nom  les  prophètes; 
Je  ne  les  ai  point  envoyés,  je  ne  leur  ai  point  donné  d'ordre. 
Je  ne  leur  ai  point  parlé  ; 

Ce  sont  des  visions  mensongères,  de  vaines  prédictions. 
Des  tromperies  de  leur  cœur,  qu'ils  vous  prophétisent. 

'^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Éternel 
Sur  les  prophètes  qui  prophétisent  en  mon  nom. 
Sans  que  je  les  aie  envoyés. 

Et  qui  disent  :  Il  n'y  aura  dans  ce  pays  ni  épée  ni  famine  : 
Ces  prophètes  périront  par  l'épée  et  par  la  famine. 
'"Et  ceux  à  qui  ils  prophétisent 
Seront  étendus  dans  les  rues  de  Jérusalem, 
Par  la  famine  et  par  l'épée  ; 

Il  n'y  aura  personne  pour  leur  donner  la  sépulture. 
Ni  à  eux,  ni  à  leurs  femmes,  ni  à  leurs  fils,  ni  à  leurs  filles; 
Je  répandrai  sur  eux  leur  méchanceté. 
"Dis-leur  cette  parole  : 
Les  larmes  coulent  de  mes  yeux  nuit  et  jour. 
Et  elles  ne  s'arrêtent  pas  ; 

Car  la  vierge,  fille  de  mon  peuple,  a  été  frappée  d'un  grand  coup. 
D'une  plaie  très  douloureuse. 

"'Si  je  vais  dans  les  champs,  voici  des  hommes  que  le  glaive  a  percés  ; 
Si  j'entre  dans  la  ville,  voici  des  êtres  que  consume  la  faim  ; 

Le  prophète  même  et  le  prêtre  parcourent  le  pays. 
Sans  savoir  où  ils  vont. 

"As-tu  donc  rejeté  Juda, 
Et  ton  âme  a-t-elle  pris  Sion  en  horreur? 
Pourquoi  nous  frappes-tu. 
Sans  qu'il  y  ait  pour  nous  de  guérison  ? 

Nous  espérions  la  paix,  et  il  n'arrive  rien  d'heureux, 

960 


JÉRÉMIE.  Chap.  ii,Qo-i5,9. 

Un  temps  de  guérison,  et  voici  la  terreur  ! 

-"Eternel,  nous  reconnaissons  notre  méchanceté,  l'iniquité  de  nos  pères  ; 
Car  nous  avons  péché  contre  toi. 

-'A  cause  de  ton  nom,  ne  méprise  pas. 
Ne  déshonore  pas  le  trône  de  ta  gloire  ! 

N'oublie  pas,  ne  romps  pas  ton  alliance  avec  nous  ! 

*^ Parmi  les  idoles  des  nations,  en  est-il  qui  fassent  pleuvoir? 
Ou  est-ce  le  ciel  qui  donne  la  pluie  ? 

N'est-ce  pas  toi.  Eternel,  notre  Dieu  ? 
Nous  espérons  en  toi, 
Car  c'est  toi  qui  as  fait  toutes  ces  choses. 

Chap.  XV.      '  L'Éternel  me  dit  : 

Quand  Moïse  et  Samuel  se  présenteraient  devant  moi, 
Je  ne  serais  pas  favorable  à  ce  peuple. 

Chasse-le  loin  de  ma  face,  qu'il  s'en  aille  ! 

-Et  s'ils  te  disent  :  Où  irons-nous  ? 
Tu  leur  répondras  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
A  la  mort  ceux  qui  sont  pour  la  mort, 
A  l'épée  ceux  cjui  sont  pour  l'épée, 
A  la  faniine  ceux  qui  sont  pour  la  famine, 
A  la  captivité  ceux  qui  sont  pour  la  captivité  ! 

^J'enverrai  contre  eux  quatre  espèces  de  fléaux,  dit  l'Eternel, 
L'épée  pour  les  tuer. 
Les  chiens  pour  les  traîner. 

Les  oiseaux  du  ciel  et  les  bêtes  de  la  terre 
Pour  les  dévorer  et  les  détruire. 

*Je  les  rendrai  un  objet  d'effroi  pour  tous  les  royaumes  de  la  terre, 
A  cause  de  Manassé,  fds  d'Ezéchias,  roi  de  Juda, 
Et  de  tout  ce  qu'il  a  fait  dans  Jérusalem. 

^Qui  aura  pitié  de  toi,  Jérusalem, 
Qui  te  plaindra  ? 

Qui  ira  s'informer  de  ton  état  ? 

*Tu  m'as  abandonné,  dit  l'Eternel,  tu  es  allée  en  arrière; 
Mais  j'étends  ma  main  sur  toi,  et  je  te  détruis. 
Je  suis  las  d'avoir  compassion. 

"Je  les  vanne  avec  le  vent  aux  portes  du  pays  ; 
Je  prive  d'enfants,  je  fais  périr  mon  peuple. 
Qui  ne  s'est  pas  détourné  de  ses  voies. 

*Ses  veuves  sont  plus  nombreuses  que  les  grains  de  sable  de  la  mer; 
J'amène  sur  eux,  sur  la  mère  du  jeune  homme. 
Le  dévastateur  en  plein  midi  ; 

Je  fais  soudain  tomber  sur  elle  l'angoisse  et  la  terreur. 
^ Celle  qui  avait  enfanté  sept  fds  est  désolée. 
Elle  rend  l'àme  ; 

Son  soleil  se  couche  quand  il  est  encore  jour; 
Elle  est  confuse,  couverte  de  honte. 

961 


Chap.  15,10-ii.  JÉRÉMIE. 

Ceux  qui  restent,  je  les  livre  à  l'épée,  devant  leurs  ennemis, 
Dit  l'Éternel. 

'"Malheur  à  moi,  ma  mère,  de  ce  que  tu  m'as  fait  naître 
Homme  de  dispute  et  de  querelle  pour  tout  le  pays  ! 

Je  n'emprunte  ni  ne  prête, 
Et  cependant  tous  me  maudissent. 

"L'Éternel  dit  : 
Certes,  tu  auras  un  avenir  heureux  ; 

Certes,  je  forcerai  l'ennemi  à  t'adresser  ses  supplications. 
Au  temps  du  malheur  et  au  temps  de  la  détresse. 

*^Le  fer  brisera-t-il  le  fer  du  septentrion  et  l'airain  ? 

"Je  livre  gratuitement  au  pillage  tes  biens  et  tes  trésors, 
A  cause  de  tous  tes  péchés,  sur  tout  ton  territoire. 

'■'Je  te  fais  passer  avec  ton  ennemi  dans  un  pays  que  tu  ne  connais  pas, 
Car  le  feu  de  ma  colère  s'est  allumé. 
Il  brûle  sur  vous. 

'^Tu  sais  tout,  ô  Eternel,  souviens-toi  de  moi,  ne  m'oublie  pas, 
Venge-moi  de  mes  persécuteurs  ! 

Ne  m'enlève  pas,  tandis  que  tu  te  montres  lent  à  la  colère  ! 
Sache  que  je  supporte  l'opprobre  à  cause  de  toi. 
'*J'ai  recueilli  tes  paroles,  et  je  les  ai  dévorées  ; 
Tes  paroles  ont  fait  la  joie  et  l'allégresse  de  mon  cœur  ; 

Car  ton  nom  est  invoqué  sur  moi. 
Éternel,  Dieu  des  armées  ! 

'"Je  ne  me  suis  point  assis  dans  l'assemblée  des  moqueurs,  afin  de  m'y 
Mais  à  cause  de  ta  puissance,  je  me  suis  assis  solitaire,  [réjouir; 

Car  tu  me  remplissais  de  fureur. 

"* Pourquoi  ma  souffrance  est-elle  continuelle? 
Pourquoi  ma  plaie  est-elle  douloureuse,  et  ne  veut-elle  pas  se  guérir  ? 

Serais-tu  pour  moi  comme  une  source  trompeuse. 
Comme  une  eau  dont  on  n'est  pas  sûr  ? 

''C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Si  tu  te  rattaches  à  moi,  je  te  répondrai,  et  tu  te  tiendras  devant  moi  ; 
Si  tu  sépares  ce  qui  est  précieux  de  ce  qui  est  vil,  tu  seras  comme  ma  bouche. 

C'est  à  eux  de  revenir  à  toi. 
Mais  ce  n'est  pas  à  toi  de  retourner  vers  eux. 

^"Je  te  rendrai  pour  ce  peuple  comme  une  forte  muraille  d'airain  ; 
Ils  te  feront  la  guerre,  mais  ils  ne  te  vaincront  pas  ; 
Car  je  serai  avec  toi  pour  te  sauver  et  te  délivrer, 
Dit  l'Éternel. 

^'Je  te  délivrerai  de  la  main  des  méchants. 
Je  te  sauverai  de  la  main  des  violents. 


962 


JÉRÉMIE.  Chnp.  16,1-1-2. 

Fléaux  et  capti\ilé. 

Chap.  XVI.     'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

*Tu  ne  prendras  point  de  femme. 
Et  tu  n'auras  dans  ee  lieu  ni  fils  ni  lilles. 

'Car  ainsi  parle  l'Eternel  sur  les  fds  et  les  fdles 
Qui  naîtront  en  ce  lieu, 

Sur  leurs  mères  qui  les  auront  enfantés. 
Et  sur  leurs  pères  qui  les  auront  engendrés  dans  ce  pays  : 

*Ils  mourront  consumés  par  la  maladie; 
On  ne  leur  donnera  ni  larmes  ni  sépulture; 
Ils  seront  comme  du  fumier  sur  la  terre  ; 

Ils  périront  par  l'épée  et  par  la  famine  ; 
Et  leurs  cadavres  serviront  de  pâture 
Aux  oiseaux  du  ciel  et  aux  hètes  de  la  terre. 

'Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
N'entre  pas  dans  une  maison  de  deuil. 
N'y  va  pas  pleurer,  te  lamenter  avec  eux  ; 

Car  j'ai  retiré  à  ce  peuple  ma  paix,  dit  l'Eternel, 
Ma  bonté  et  ma  miséricorde. 

^Grands  et  petits  mourront  dans  ce  pavs  ; 
On  ne  leur  donnera  point  de  sépulture  ; 

On  ne  les  pleurera  point. 
On  ne  se  fera  point  d'incisions. 
Et  l'on  ne  se  rasera  pas  pour  eux. 

"On  ne  rompra  pas  le  pain  dans  le  deuil 
Pour  consoler  quelqu'un  au  sujet  d'un  mort. 

Et  l'on  n'offrira  pas  la  coupe  de  consolation 
Pour  un  père  ou  pour  une  mère. 

"•N'entre  pas  non  plus  dans  une  maison  de  festin, 
Pour  t'asseoir  avec  eux, 

Pour  manger  et  pour  boire. 

^Car  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
Voici,  je  ferai  cesser  dans  ce  lieu,  sous  vos  yeux  et  de  vos  jours. 

Les  cris  de  réjouissance  et  les  cris  d'allégresse. 
Les  chants  du  fiancé  et  les  chants  de  la  fiancée. 

'"Lorsque  tu  annonceras  à  ce  peuple  toutes  ces  choses. 
Ils  te  diront  : 
Pourquoi  l'Eternel  nous  menace-t-il  de  tous  ces  grands  malheurs? 
Quelle  est  notre  iniquité? 
Quel  péché  avons-nous  commis  contre  l'Eternel,  notre  Dieu  ? 

"Alors  tu  leur  répondras  :  Vos  pères  m'ont  abandonné,  dit  l'Eternel, 
Ils  sont  allés  après  d'autres  dieux. 
Ils  les  ont  servis  et  se  sont  ])rosternés  devant  eux  ; 
Ils  m'ont  abandonné,  et  n'ont  point  observé  ma  loi. 

'*Et  vous,  vous  avez  fait  le  mal  plus  encore  que  vos  pères  ; 

963 


Chap.  16.13-17,3.  JÉRÉMIE, 

Et  voici,  vous  suivez  chacun  les  penchants  de  votre  mauvais  coeur, 
Pour  ne  point  m'écouter. 

'^Je  vous  transporterai  de  ce  pays 
Dans  un  pays  que  vous  n'avez  point  connu, 
Ni  vous,  ni  vos  pères  ; 

Et  là,  vous  servirez  les  autres  dieux  jour  et  nuit. 
Car  je  ne  vous  accorderai  point  de  grâce. 

'^G'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  l'on  ne  dira  plus  :  L'Eternel  est  vivant. 
Lui  qui  a  fait  monter  du  pays  d'Egypte  les  enfants  d'Israël  ! 

'^Mais  on  dira  :  L'Eternel  est  vivant. 
Lui  qui  a  fait  monter  les  enfants  d'Israël  du  pays  du  septentrion 
Et  de  tous  les  pays  où  il  les  avait  chassés  ! 

Je  les  ramènerai  dans  leur  })ays, 
Que  j'avais  donné  à  leurs  pères. 

[cheront  ; 
'^Voici,  j'envoie  une  multitude  de  pêcheurs,  dit  l'Eternel,  et  ils  les  pè- 
Et  après  cela  j'enverrai  une  multitude  de  chasseurs,  et  ils  les  chasseront 
De  toutes  les  montagnes  et  de  toutes  les  collines. 
Et  des  fentes  des  rochers. 

"Car  mes  yeux  sont  attentifs  à  toutes  leurs  voies. 
Elles  ne  sont  point  cachées  devant  ma  face. 

Et  leur  iniquité  ne  se  dérobe  point  à  mes  regards. 

"*Je  leur  donnerai  d'abord  le  double  salaire  de  leur  iniquité  et  de  leur 
Parce  qu'ils  ont  profané  mon  pays,  [péché, 

Parce  qu'ils  ont  rempli  mon  héritage 
Des  cadavres  de  leurs  idoles  et  de  leurs  abominations. 

'^Eternel,  ma  force  et  mon  appui,  mon  refuge  au  jour  de  la  détresse  ! 
Les  nations  viendront  à  toi  des  extrémités  de  la  terre. 
Et  elles  diront  :  Nos  pères  n'ont  hérité  que  le  mensonge, 
De  vaines  idoles,  qui  ne  servent  à  rien. 

-"L'homme  peut-il  se  faire  des  dieux, 
Qui  ne  sont  pas  des  dieux  ?  — 

'-'C'est  pourquoi  voici,  je  leur  fais  connaître  cette  fois. 
Je  leur  fais  connaître  ma  puissance  et  ma  force; 
Et  ils  sauront  que  mon  nom  est  l'Eternel. 

Chap.  XVII.     'Le  péché  de  Juda  est  écrit  avec  un  burin  de  fer. 
Avec  une  pointe  de  diamant  ; 

Il  est  gravé  sur  la  table  de  leur  cœur. 
Et  sur  les  cornes  de  vos  autels. 

"Comme  ils  pensent  à  leurs  enfants,  ainsi  pensent-ils  à  leurs  autels 
Et  à  leurs  idoles  d'Astarté  près  des  arbres  verts. 
Sur  les  collines  élevées. 

^Jc  livre  au  pillage  ma  montagne  et  ses  champs,  tes  biens,  tous  tes 
Et  tes  hauts  lieux,  à  cause  de  tes  péchés,  sur  tout  ton  territoire,  [trésors, 

964 


JÉRÉMIE.  Chap.  i7.k-is. 

*Tu  perdras  par  ta  faute  l'héritage  que  je  t'avais  donné  ; 
Je  t'asservirai  à  ton  ennemi  dans  un  pays  que  tu  ne  connais  pas  ; 

Car  vous  avez  allumé  le  feu  de  ma  colère, 
Et  il  brûlera  toujours. 

^Ainsi  parle  l'Éternel  : 
Maudit  soit  l'homme  qui  se  confie  dans  l'homme, 
Qui  prend  la  chair  pour  son  appui, 

Et  qui  détourne  son  cœur  de  l'Eternel  ! 

^11  est  comme  un  misérable  dans  le  désert. 
Et  il  ne  voit  point  arriver  le  bonheur  ; 
Il  habite  les  lieux  brûlés  du  désert, 
Une  terre  salée  et  sans  habitants. 

'Béni  soit  l'homme  qui  se  confie  dans  l'Eternel, 
Et  dont  l'Eternel  est  l'espérance  ! 

*I1  est  comme  un  arbre  planté  près  des  eaux. 
Et  qui  étend  ses  racines  vers  le  courant; 
Il  n'aperçoit  point  la  chaleur  quand  elle  vient, 
Et  son  feuillage  reste  vert  ; 

Dans  l'année  de  la  sécheresse,  il  n'a  point  de  crainte. 
Et  il  ne  cesse  de  porter  du  fruit. 

'Le  cœur  est  tortueux  par-dessus  tout,  et  il  est  méchant  : 
Qui  peut  le  connaître  ? 

'"Moi,  l'Éternel,  j'éprouve  le  cœur,  je  sonde  les  reins. 
Pour  rendre  à  chacun  selon  ses  voies. 
Selon  le  fruit  de  ses  œuvres. 

"Comme  une  perdrix  qui  couve  des  œufs  qu'elle  n'a  point  pondus. 
Tel  est  celui  qui  acquiert  des  richesses  injustement  ; 

Au  milieu  de  ses  jours  il  doit  les  quitter, 
Et  à  la  fin  il  n'est  qu'un  insensé. 

'^11  est  un  trône  de  gloire,  élevé  dès  le  commencement. 
C'est  le  lieu  de  notre  sanctuaire. 

'■'Toi  qui  es  l'espérance  d'Israël,  ô  Éternel  ! 
Tous  ceux  qui  t'abandonnent  seront  confondus.  — 

Ceux  qui  se  détournent  de  moi  seront  inscrits  sur  la  terre. 
Car  ils  abandonnent  la  source  d'eau  vive,  l'Eternel. 

'"•Guéris-moi,  Éternel,  et  je  serai  guéri  ; 
Sauve-moi,  et  je  serai  sauvé; 
Car  tu  es  ma  gloire. 

'^Voici,  ils  me  disent  : 
Où  est  la  parole  de  l'Éternel  .•' 
Qu'elle  s'accomplisse  donc  ! 

"'Et  moi,  pour  t'obéir,  je  n'ai  pas  refusé  d'être  pasteur; 
Je  n'ai  pas  non  plus  désiré  le  jour  du  malheur,  tu  le  sais  ; 
Ce  qui  est  sorti  de  mes  lèvres  a  été  découvert  devant  toi. 

965 


Chap.  i7,ii-'ii.  JÉRÉMIE. 

"Ne  sois  pas  pour  moi  un  sujet  d'effroi. 
Toi,  mon  refuge  au  jour  du  malheur  ! 

'*Oue  mes  persécuteurs  soient  confus,  et  que  je  ne  sois  pas  confus  ; 
Qu'ils  tremblent,  et  que  je  ne  tremble  pas,  moi  ! 

Fais  Acnir  sur  eux  le  jour  du  malheur, 
Frappe-les  d'une  double  plaie  ! 

La  sanctification  du  sabbat. 

'"Ainsi  m'a  parlé  l'Éternel  :  Va,  et  de  Jérusalem. -"Tu  leur  diras  :  Écoutez 

tiens-toi  à  la  porte  des  enfants  du  peu-  la  parole  de  l'Éternel,  rois  de  Juda,  et 

pie,  par  laquelle   entrent  et   sortent  tout  .luda,  et  vous  tous  habitants  de 

les  rois  de  Juda,  et  à  toutes  les  portes  Jérusalem,  qui  entrez  par  ces  portes  ! 

^' Ainsi  parle  l'Éternel  : 
Prenez  garde  à  vos  âmes  ; 

Ne  portez  point  de  fardeau  le  jour  du  sabbat, 
Et  n'en  introduisez  point  par  les  portes  de  Jérusalem. 

-*Ne  sortez  de  vos  maisons  aucun  fardeau  le  jour  du  sabbat, 
Et  ne  faites  aucun  ouvrage  ; 

Mais  sani'tifiez  le  jour  du  sabbat, 
Comme  je  l'ai  ordonné  à  vos  pères. 

-■'Ils  n'ont  pas  écouté,  ils  n'ont  pas  prêté  l'oreille; 
Ils  ont  raidi  leur  cou, 
Pour  ne  point  écouter  et  ne  point  recevoir  instruction. 

-^Si  vous  m'écoutez,  dit  l'Éternel, 
Si  vous  n'introduisez  point  de  fardeau 
Par  les  portes  de  cette  ville  le  jour  du  sabbat. 

Si  vous  sanctifiez  le  jour  du  sabbat. 
Et  ne  faites  aucun  ouvrage  ce  jour-là, 

-''Alors  entreront  par  les  portes  de  cette  ville 
Les  rois  et  les  princes  assis  sur  le  trône  de  David, 
Montés  sur  des  chars  et  sur  des  chevaux, 

Eux  et  leurs  princes,  les  hommes  de  Juda  et  les  habitants  de  Jérusalem, 
Et  cette  ville  sera  habitée  à  toujours. 

-^On  viendra  des  villes  de  Juda  et  des  environs  de  Jérusalem, 
Du  pays  de  Benjamin,  de  la  vallée. 
De  la  montagne  et  du  midi, 
Pour  amener  des  holocaustes  et  des  victimes, 
Pour  apporter  des  offrandes  et  de  l'encens, 

Et  pour  offrir  des  sacrifices  d'actions  de  grâces  dans  la  maison  de  l'Eter- 
-' Mais  si  vous  n'écoutez  pas  quand  je  vous  ordonne  [nel. 

De  sanctifier  le  jour  du  sabbat. 
De  ne  porter  aucun  fardeau. 
De  ne  point  en  introduire  par  les  portes  de  Jérusalem  le  jour  du  sabbat, 

Alors  j'allumerai  un  feu  aux  portes  de  la  ville. 
Et  il  dévorera  les  palais  de  Jérusalem  et  ne  s'éteindra  point. 

966 


JÉRÉMIE.  Chap.  18,1-13. 

Le  vase  du  potier  et  Vimpênitence  du  peuple. 

Chap.  XVIII.       'La  parole  qui  fut  adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  l'Eter- 
nel, en  ces  mots  : 

^Lève-toi,  et  descends  dans  la  maison  du  potier; 
Là,  je  te  ferai  entendre  mes  paroles. 

^Je  descendis  dans  la  maison  du  potier, 
Et  voici,  il  travaillait  sur  un  tour. 
*Le  vase  qu'il  faisait  ne  réussit  pas. 
Comme  il  arrive  à  l'argile  dans  la  main  du  potier; 

11  en  refit  un  autre  vase, 
Tel  cpi'il  trouva  bon  de  le  faire. 

^Et  la  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^Ne  ]niis-je  pas  agir  envers  vous  comme  ce  potier,  maison  d'Israël  ? 
Dit  l'Éternel. 

Voici,  comme  l'argile  est  dans  la  main  du  potier, 
Ainsi  vous  êtes  dans  ma  main,  maison  d'Israël  ! 

"Soudain  je  parle,  sur  une  nation,  sur  un  royaume. 
D'arracher,  d'abattre  et  de  détruire  ; 

*Mais  si  cette  nation,  sur  laquelle  j'ai  parlé,  revient  de  sa  méchanceté, 
Je  me  repens  du  mal  que  j'avais  pensé  lui  faire. 

^Et  soudain  je  parle,  sur  une  nation,  sur  un  royaume, 
De  bâtir  et  de  planter  ; 

'"Mais  si  cette  nation  fait  ce  qui  est  mal  à  mes  yeux. 
Et  n'écoute  pas  ma  voix. 

Je  me  repens  du  bien  que  j'avais  eu  l'intention  de  lui  faire. 

"Parle  maintenant  aux  hommes  de  Juda  et  aux  habitants  de  Jérusalem, 
Ainsi  parle  l'Éternel  :  [et  dis  : 

Voici,  je  prépare  contre  vous  un  malheur, 
Je  médite  un  projet  contre  vous. 

Revenez  chacun  de  votre  mauvaise  voie, 
Réformez  vos  voies  et  vos  œuvres  ! 
'-Mais  ils  disent  :  C'est  en  vain  ! 
Car  nous  suivions  nos  pensées, 
Nous  agirons  chacun  selon  les  penchants  de  notre  mauvais  cœur. 

"C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Interrogez  les  nations  ! 
Qui  a  jamais  entendu  pareilles  choses  ? 

La  vierge  d'Israël  a  commis  d'horribles  excès. 

'■'La  neige  du  Liban  abandonne-t-elle  le  rocher  des  champs  ? 
Ou  voit-on  tarir  les  eaux  qui  viennent  de  loin,  fraîches  et  courantes  ? 

'^Cependant  mon  peuple  m'a  oublié,  il  offre  de  l'encens  à  des  idoles  ; 
Il  a  été  conduit  à  chanceler  dans  ses  voies,  à  quitter  les  anciens  sentiers, 

967 


Chap.  18, 16-19,  k.  JÉRÉMIE. 

Pour  suivre  des  sentiers,  des  chemins  non  frayés. 

'^Ils  ont  fait  de  leur  pays  un  objet  de  désolation,  d'éternelle  moquerie  ; 
Tous  ceux  qui  y  passent  sont  stupéfaits  et  secouent  la  tète. 

'"Pareil  au  vent  d'orient,  je  les  disperserai  devant  l'ennemi  ; 
Je  leur  tournerai  le  dos,  je  ne  les  regarderai  pas  au  jour  de  leur  détresse. 

'*Et  ils  ont  dit  : 
Venez,  complotons  contre  Jérémie  ! 
Car  la  loi  ne  périra  pas  faute  de  prêtres, 
Ni  le  conseil  faute  de  sages,  ni  la  parole  faute  de  prophètes. 

Venez,  tuons-le  avec  la  langue, 
Ne  prenons  pas  garde  à  tous  ses  discours  ! 

'^Écoute-moi,  Eternel  ! 
Et  entends  la  voix  de  mes  adversaires  ! 
^"Le  mal  sera-t-il  rendu  pour  le  bien  ? 
Car  ils  ont  creusé  une  fosse  pour  m'ôter  la  vie. 

Souviens-t'en,  je  me  suis  tenu  devant  toi. 
Afin  de  parler  en  leur  faveur. 
Et  de  détourner  d'eux  ta  colère. 

^' C'est  pourquoi  livre  leurs  enfants  à  la  famine, 
Précipite-les  par  le  glaive  ; 

Que  leurs  femmes  soient  privées  d'enfants  et  deviennent  veuves. 
Et  que  leurs  maris  soient  enlevés  par  la  peste  ; 

Que  leurs  jeunes  gens  soient  frappés  par  l'épée  dans  le  combat  ! 
-^ Qu'on  entende  des  cris  sortir  de  leurs  maisons. 
Quand  soudain  tu  feras  fondre  sur  eux  des  bandes  armées  ! 

Car  ils  ont  creusé  une  fosse  pour  me  prendre, 
Ils  ont  tendu  des  filets  sous  mes  pieds. 

-^Et  toi.  Éternel,  tu  connais  tous  leurs  complots  pour  me  faire  mourir; 
Ne  pardonne  pas  leur  iniquité. 
N'efface  pas  leur  péché  de  devant  toi  ! 

Qu'ils  soient  renversés  en  ta  présence  ! 
Agis  contre  eux  au  temps  de  ta  colère  ! 

I.e  vase  brisé  et  la  ruine  de  Jérusalem.  lîmprisonnement  de  Jérémie. 

Chap.  XIX.       'Ainsi  a  parlé  l'Éter-  nom  ",  qui  est  à  l'entrée  de  la  porte  de 

nel  :  Va,  achète  d'un  potier  un  vase  la  poterie  ;  et  là,  fu  publieras  les  pa- 

de  terre,  et  prends  avec  toi  des  anciens  rôles  que  je  te  dirai.  ^  Tu  diras  :  Ecou- 

du  peuple  et  des  anciens  des  prêtres,  tez  la  parole  de  l'Éternel,  roisde  Juda, 

'Rends-toi  dans  la  vallée  de  Ben-Hin-  et  vous  habitants  de  Jérusalem  ! 

Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
Voici,  je  vais  faire  venir  sur  ce  lieu  un  malheur 
Qui  étourdira  les  oreilles  de  quiconque  en  entendra  parler. 

*lls  m'ont  abandonné,  ils  ont  profané  ce  lieu, 
Ils  y  ont  offert  de  l'encens  à  d'autres  dieux 

a.  De  Ben-Ulnnom.  ou  du  fils  de  Ilinnom. 

968 


JÉRÉMIE.  Chap.  10,5-20.7. 

Que  ne  connaissaient  ni  eux,  ni  leurs  pères,  ni  les  rois  de  Juda, 
Et  ils  ont  rempli  ce  lieu  de  sang  innocent; 
^lls  ont  bâti  des  hauts  lieux  à  Baal, 
Pour  brûler  leurs  enfants  au  feu  en  holocaustes  à  Baal  : 

Ce  que  je  n'avais  ni  ordonné  ni  prescrit. 
Ce  qui  ne  m'était  point  venu  à  la  pensée. 

^C'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  ce  lieu  ne  sera  plus  appelé  Toj)heth  et  vallée  de  Ben-Hinnom, 
Mais  où  on  l'appellera  vallée  du  carnage. 

"J'anéantirai  dans  ce  lieu  le  conseil  de  Juda  et  de  Jérusalem  ;    . 
Je  les  ferai  tomber  par  l'épée  devant  leurs  ennemis 
Et  par  la  main  de  ceux  qui  en  veulent  à  leur  vie  ; 

Je  donnerai  leurs  cadavres  en  pâture 
Aux  oiseaux  du  ciel  et  aux  bêtes  de  la  terre. 

*Je  ferai  de  cette  ville  un  objet  de  désolation  et  de  moquerie; 
Tous  ceux  qui  passeront  près  d'elle 
Seront  dans  l'étonnement  et  siffleront  sur  toutes  ses  plaies. 

'■'Je  leur  ferai  manger  la  chair  de  leurs  fils  et  la  chair  de  leurs  filles, 
Et  les  uns  mangeront  la  chair  des  autres, 

Au  milieu  de  l'angoisse  et  de  la  détresse 
Où  les  réduiront  leurs  ennemis 
Et  ceux  qui  en  veulent  à  leur  vie. 

'"Tu  briseras  ensuite  le  vase,  sous  les  yeux  des  hommes  qui  seront  allés 
avec  toi.  "Et  tu  leur  diras  : 

Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
C'est  ainsi  que  je  briserai  ce  peuple  et  cette  ville. 
Comme  on  brise  un  vase  de  potier. 
Sans  qu'il  puisse  être  rétabli. 

Et  l'on  enterrera  les  morts  à  Topheth  par  défaut  de  place  pour  enterrer. 

'"C'est  ainsi  que  je  ferai  à  ce  lieu,  dit  l'Eternel,  et  à  ses  habitants. 
Et  je  rendrai  cette  ville  semblable  à  Topheth. 

''Les  maisons  de  Jérusalem  et  les  maisons  des  rois  de  Juda 
Seront  impures  comme  le  lieu  de  To[)helh, 

Toutes  les  maisons  sur  les  toits  desquelles  on  offrait  de  l'encens 
A  toute  l'armée  des  cieux, 
Et  on  faisait  des  libations  à  d'autres  dieux. 

'■•Jérémie  revint  de  Topheth,  où  l'E-  qu'ils  ont  raidi  leur  cou,  pour  ne  point 

ternel  l'avait  envoyé  prophétiser.  Puis  écouter  mes  paroles, 
il  se  tint  dans  le  parvis  de  la  maison  Chap.   XX.       'Paschhur,  fils  d'Im- 

de  l'Eternel,  et  il  dit  à  tout  le  peuple  :  mer,  prêtre  et  inspecteur  en  chef  dans 

'^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le  la  maison  de  l'Éternel,  entendit  Jéré- 

Dieu  d'Israël  :  Voici,  je  vais  faire  ve-  mie  qui  prophétisait  ces  choses.  -Et 

nir  sur  cette  ville   et  sur  toutes   les  Paschhur  frappa  Jéréniie,  le  prophète, 

villes  qui  dépendent  d'elle   tous   les  et  le  mit  dans  la  prison  (|ui  était  à  la 

malheurs  que  je  lui  ai  prédits,  parce  porte  supérieure  de  Benjamin,   dans 

9G9 


Chap.  20,3-13.  JÉRÉMIE. 

la  maison  de  l'Eternel.  ''Mais  le  len-  toutes  les  richesses  de  cette  ville, 
demain,  Paschhur  fit  sortir  Jérémie  tout  le  produit  de  son  travail,  tout  ce 
de  prison.  Et  Jérémie  lui  dit  :  Ce  n'est  qu'elle  a  de  précieux,  je  livrerai  tous 
pas  le  nom  de  Paschhur"  que  l'Eter-  les  trésors  des  rois  de  Juda  entre  les 
nel  te  donne,  c'est  celui  de  Magor-  mains  de  leurs  ennemis,  qui  les  pil- 
Missabib*.  ^Car  ainsi  parle  l'Eternel  :  leront,  les  enlèveront  et  les  transpor- 
Voici,  je  te  livrerai  à  la  terreur,  toi  et  teront  à  Babylone.  ^Et  toi,  Paschhur, 
tous  tes  amis;  ils  tomberont  par  lé-  et  tous  ceux  qui  demeurent  dans  ta 
pée  de  leurs  ennemis,  et  tes  yeux  le  maison,  vous  irez  en  captivité;  tu 
A^erront.  ^.Je  livrerai  aussi  tout  Juda  iras  à  Babylone,  et  là  tu  mourras, 
entre  les  mains  du  roi  de  Babylone,  et  là  tu  seras  enterré,  toi  et  tous  tes 
qui  les  emmènera  captifs  à  Babylone  amis  auxquels  tu  as  prophétisé  le  men- 
ât les  frappera  de  l'épée.  Je  livrerai  songe. 

Plaintes  du  prophète. 

'Tu  m'as  persuadé,  Eternel,  et  je  me  suis  laissé  persuader; 
Tu  m'as  saisi,  tu  m'as  vaincu. 

Et  je  suis  chaque  jour  un  objet  de  raillerie. 
Tout  le  monde  se  moque  de  moi. 

^Car  toutes  les  fois  que  je  parle,  il  faut  que  je  crie. 
Que  je  crie  à  la  violence  et  à  l'oppression  ! 

Et  la  parole  de  l'Éternel  est  pour  moi 
Un  sujet  d'opprobre  et  de  risée  chaque  jour. 

^Si  je  dis  :  Je  ne  ferai  plus  mention  de  lui. 
Je  ne  parlerai  plus  en  son  nom. 
Il  y  a  dans  mon  cœur  comme  un  feu  dévorant 
Qui  est  renfermé  dans  mes  os. 

Je  m'efforce  de  le  contenir,  et  je  ne  le  puis. 

'"Car  j'apprends  les  mauvais  propos  de  plusieurs, 
L'épouvante  qui  règne  à  l'entour  : 
Accusez-le,  et  nous  l'accuserons  ! 
Tous  ceux  qui  étaient  en  paix  avec  moi 
Observent  si  je  chancelle  : 

Peut-être  se  laissera-t-il  surprendre, 
Et  nous  serons  maîtres  de  lui, 
Nous  tirerons  vengeance  de  lui  ! 

"Mais  l'Éternel  est  avec  moi  comme  un  héros  puissant; 
C'est  pourquoi  mes  persécuteurs  chancellent  et  n'auront  pas  le  dessus  : 

Ils  seront  remplis  de  confusion  pour  n'avoir  pas  réussi  : 
Ce  sera  une  honte  éternelle  qui  ne  s'oubliera  pas. 

'-L'Éternel  des  armées  éprouve  le  juste. 
Il  pénètre  les  reins  et  les  cœurs. 

Je  verrai  ta  vengeance  s'exercer  contre  eux. 
Car  c'est  à  toi  que  je  confie  ma  cause. 

"Chantez  à  l'Éternel,  louez  l'Éternel  ! 
Car  il  délivre  l'âme  du  malheureux  de  la  main  des  méchants. 

a.  Paschhur  peut  dériver  de  deux  mots  qui  signifient  sécurité  tout  autour.        b.  Magor-.Missabib  signifie  ter- 
reur tout  autour. 

970 


JEREMIE. 


Chap..20,i'.-21,i2., 


'*Maudit  soit  le  jour  où  je  suis  né  ! 
Que  le  jour  où  ma  mère  m'a  enfanté 
Ne  soit  pas  béni  ! 

'^Maudit  soit  l'homme  qui  porta  cette  nouvelle  à  mon  père  : 
Il  test  né  un  enfant  mâle, 
Et  qui  le  combla  de  joie  ! 

"'Oue  cet  homme  soit  comme  les  villes 
Que  l'Eternel  a  détruites  sans  miséricorde  ! 

Qu'il  entende  des  gémissements  le  matin, 
Et  des  cris  de  guerre  à  midi  ! 

'"Que  ne  m'a-t-on  fait  mourir  dans  le  sein  de  ma  mère! 
Que  ne  m'a-t-elle  servi  de  tombeau  ! 
Que  n'est-elle  restée  éternellement  enceinte  ! 
'^Pourquoi  suis-jc  sorti  du  sem  maternel 
Pour  voir  la  souffrance  et  la  douleur. 

Et  pour  consumer  mes  jours  dans  la  honte  ? 

Propliétie  sur  la  prise  de  Jérusalem  par  Nebucadnetsar. 

Chap.  XXL  'La  parole  qui  fut  Juda,  ses  serviteurs,  le  peuple,  et  ceux 
adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  l'E-  qui  dans  cette  ville  échapperont  à  la 
ternel,  lorsque  le  roi  Sédécias  lui  en-  peste,  à  l'épée  et  à  la  famine,  je  les 
voya  Paschlîur,  fds  de  Malkija,  et  So-  livrerai  entre  les  mains  de  Nebucad- 
plîonie,  fds  de  Maaséja,  le  prêtre,  pour  netsar,  roi  de  Babylone  ,  entre  les 
lui  dire  :  -Consulte  pour  nous  l'Eter-  mains  de  leurs  ennemis,  entre  les 
nel  ;  car  Nebucadnetsar,  roi  de  Baby-  mains  de  ceux  qui  en  veulent  à  leur 
lone,  nous  fait  la  guerre;  peut-être  vie  ;  et  Nebucadnetsar  les  fraj)pera  du 
l'Eternel  fera-t-il  en  notre  faveur  quel-  tranchant  de  l'épée,  il  ne  les  épar- 
gnera pas,  il  n'aura  point  de  pitié, 
point  de  compassion. 

"Tu  diras  à  ce  peuple  :  Ainsi  parle 
l'Eternel  :  Voici,  je  mets  devant  vous 
le  chemin  de  la  vie  et  le  chemin  de  la 


({u'un  de  ses  miracles,  afin  qu'il  s'é- 
loigne de  nous. 

'Jérémie  leur  répondit  :  Vous  direz 
à  Sédécias  :  ^Ainsi  parle  l'Eternel,  le 
Dieu  d'Israël  :  Voici,  je  vais  détourner 


les  armes  de  guerre  qui  sont  dans  vos  mort.   ^Celui   qui   restera  dans  cette 

mains,  et  avec  lesquelles  vous  com-  ville  mourra  par  l'épée,  par  la  famine 

battez  en  dehors  des  murailles  le  roi  ou  par  la  peste;  mais  celui  qui  sor- 

de  Habylone  et  les  Chaldéens  qui  vous  tira  pour  se  rendre  aux  Chaldéens  qui 

assiègent,  et  je   les   rassemblerai  au  vous  assiègent  aura  la  vie  sauve,   et 

milieu  de  cette  ville.  ^Puis  je  combat-  sa  vie  sera  son  butin.  '"Car  je  dirige 

trai  contre  vous,  la  main  étendue  et  mes   regards  contre  cette  ville  pour 

le  bras  fort,  avec  colère,  avec  fureur,  faire  du  mal  et  non  du  bien,  dit  l'Eter- 

avec  une  grande  irritation.  *.Je  frap-  nel  ;  elle  sera  livrée  entre  les  mains  du 

perai  les  habitants  de  cette  ville,  les  roi  de  Babylone,  qui  la  brûlera  par  le 

hommes   et  les   bêles;   ils   mourront  feu. 

d'une  peste  affreuse.  "Après  cela,  dit  "Et  tu  diras  à  la  maison  du  roi  de 

l'Eternel,  je  livrerai  Sédécias,  roi  de  Juda  :  Ecoutez  la  parole  de  l'Eternel  1 

'^Maison  de  David  !  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Rendez  la  justice  dès  le  matin, 

971  62» 


Chap.  SI, 13-22, n.  JÉRÉMIE. 

Et  délivrez  l'opprimé  des  mains  de  l'oppresseur, 
De  peur  que  ma  colère  n'éclate  comme  un  feu, 
Et  ne  s'enflamme,  sans  qu'on  puisse  l'éteindre, 
A  cause  de  la  méchanceté  de  vos  actions. 

'^Voici,  j'en  veux  à  toi, 
Ville  assise  dans  la  vallée,  sur  le  rocher  de  la  plaine, 
Dit  l'Éternel, 

A  vous  qui  dites  :  Qui  descendra  contre  nous  ? 
Qui  entrera  dans  nos  demeures  ? 

'"'Je  vous  châtierai  selon  le  fruit  de  vos  œuvres,  dit  l'Eternel  ; 
Je  mettrai  le  feu  à  votre  forêt". 
Et  il  en  dévorera  tous  les  alentours. 

Contre  ta  maison  royale  de  Juda. 

Chap.    XXII.      'Ainsi  parle  l'Eter-  veuve;  n'usez  pas  de  violence,  et  ne 

nel  :  Descends  dans  la  maison  du  roi  répandez  point  de  sang  innocent  dans 

de  Juda,  et  là  prononce  cette  parole,  ce  lieu.  ^Car  si  vous  agissez  selon  cette 

*Tu  diras  :  Ecoute  la  parole  de  l'Eter-  parole,  les  rois  assis  sur  le  trône  de 

nel,   roi  de  Juda,  qui  es  assis  sur  le  David  entreront  par  les  portes  de  cette 

trône  de  David,   toi,  tes  serviteurs,  et  maison,  montés  sur  des  chars  et  sur 

ton  peuple,  qui  entrez  par  ces  portes  !  des  chevaux,  eux,  leurs  serviteurs  et 

^Ainsi   parle   l'Eternel   :   Pratitjuez   la  leur  peuple.  ^Mais  si  vous   n'écoutez 

justice  et  l'équité  ;  délivrez  l'opprimé  pas  ces  paroles,  je  le  jure  par  moi- 

des  mains  de  l'oppresseur;  ne   mal-  même,  dit  l'Eternel,  cette  maison  de- 

traitez  pas  l'étranger,  l'orphelin  et  la  viendra  une  ruine. 

^Car  ainsi  parle  l'Eternel  sur  la  maison  du  roi  de  Juda  : 
Tu  es  pour  moi  comme  Galaad,  comme  le  sommet  du  Liban  ; 

Mais  certes,  je  ferai  de  toi  un  désert. 
Une  ville  sans  habitants. 

"Je  prépare  contre  toi  des  destructeurs. 
Chacun  avec  ses  armes  ; 

Ils  abattront  tes  plus  beaux  cèdres. 
Et  les  jetteront  au  feu. 

TJes  nations  nombreuses  passeront  près  de  cette  ville. 
Et  elles  se  diront  l'une  à  l'autre  : 
Pourquoi  l'Eternel  a-t-il  ainsi  traité  cette  grande  ville  ? 

''Et  l'on  répondra  :  Parce  qu'ils  ont  abandonné 
L'alliance  de  l'Eternel,  leur  Dieu, 

Parce  qu'ils  se  sont  prosternés  devant  d'autres  dieux  et  les  ont  servis. 

'"Ne  pleurez  point  celui  qui  est  mort*, 
Et  ne  vous  lamentez  pas  sur  lui  ; 

Pleurez,  pleurez  celui  qui  s'en  va", 
Car  il  ne  reviendra  plus. 
Il  ne  reverra  plus  le  pays  de  sa  naissance. 

"Car  ainsi  parle  l'Eternel  sur  Schallum'',  fds  de  Josias,  roi  de  Juda, 

a.  Votre  forêt,  héb.  sa  forêt.  Jérusalem,  dont  les  édifices  sont  comparés  aux  arbres  d  une  forêt.         b.  Le  roi 
Josias.        c.  Joachaz,  fils  de  Josias,  eniiueuc  captif  en  Egypte.         d.  Hfhallum,  ou  Joachaz. 

972 


JÉRÉMIE.  Chap.Sa,  12-^3. 


Qui  régnait  à  la  place  de  Josias,  son  père, 
Et  qui  est  sorti  de  ce  lieu  : 

11  n'y  reviendra  plus  ; 

'-Mais  il  mourra  dans  le  lieu  où  on  Tcmmène  captif, 

Et  il  ne  verra  plus  ce  pays. 


'^Malheur  à  celui  qui  bâtit  sa  maison  par  l'injustice. 
Et  ses  chambres  par  l'iniquité  ; 

Qui  fait  travailler  son  prochain  sans  le  payer. 
Sans  lui  donner  son  salaire  ; 

'■•Qui  dit  :  Je  me  bâtirai  une  maison  vaste. 
Et  des  chamljres  spacieuses  ; 

Et  qui  s'y  fait  percer  des  fenêtres, 
La  lambrisse  de  cèdre, 
Et  la  peint  en  couleur  rouge  ! 

'^Est-ce  que  tu  règnes,  parce  que  tu  as  de  la  passion  pour  le  cèdre  ? 
Ton  père  ne  mangeait-il  pas,  ne  buvait-il  pas  ? 
Mais  il  pratiquait  la  justice  et  l'équité, 
Et  il  fut  heureux  ; 

'Ml  jugeait  la  cause  du  pauvre  et  de  l'indigent. 
Et  il  fut  heureux. 

N'est-ce  pas  là  me  connaître  ?  dit  ri'^ternel. 
'^Mais  tu  n'as  des  yeux  et  un  cœur 
Que  pour  te  livrer  à  la  cu]>idité, 

Pour  répandre  le  sang  innocent, 
Et  pour  exercer  l'oppression  et  la  violence. 

'^C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  sur  Jojakim,  fds  de  Josias,  roi  de 
On  ne  le  pleurera  pas,  en  disant  :  [Juda  ; 

Hélas,  mon  frère  !  hélas,  ma  sœur  ! 
On  ne  le  pleurera  pas,  en  disant  : 
Hélas,  seigneur  !  hélas,  sa  majesté  ! 
'^11  aura  la  sépulture  d'un  âne, 
Il  sera  traîné  et  jeté  hors  des  portes  de  Jérusalem. 

-"Monte  sur  le  Liban,  et  crie  ! 
Elève  ta  voix  sur  le  Basan  ! 
Crie  du  haut  d'Abarim  ! 
Car  tous  ceux  cpii  t'aimaient  sont  brisés. 

-'Je  t'ai  parlé  dans  le  temps  de  ta  prospérité; 
Tu  disais  :  Je  n'écouterai  pas. 

C'est  ainsi  que  tu  as  agi  dès  ta  jeunesse  ; 
Tu  n'as  pas  écouté  ma  voix. 

**Tous  tes  pasteurs  seront  la  pâture  du  vent. 
Et  ceux  qui  t'aiment  iront  en  captivité  ; 

C'est  alors  que  tu  seras  dans  la  honte,  dans  la  confusion, 
A  cause  de  toute  ta  méchanceté. 
^'Toi  qui  habites  sur  le  Liban, 

973 


CImp.  32,2^-23,'..  JÉRÉMIE. 

Qui  as  ton  nid  dans  les  cèdres, 

Combien  tu  gémiras  quand  les  douleurs  t'atteindront, 
Douleurs  semblables  à  celles  d'une  femme  en  travail  ! 

*^Je  suis  vivant  !  dit  l'Eternel, 
Quand  Jeconia",  fils  de  Jojakim,  roi  de  Juda,  serait 
Un  anneau  à  ma  main  droite. 
Je  t'arracherais  de  là. 

*^Je  te  livrerai  entre  les  mains  de  ceux  qui  en  veulent  à  ta  vie, 
Entre  les  mains  de  ceux  devant  qui  tu  trembles, 

Entre  les  mains  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone, 
Entre  les  mains  des  Chaldéens. 

*^Je  te  jetterai,  toi  et  ta  mère  qui  t'a  enfanté. 
Dans  un  autre  pays  oii  vous  n'êtes  pas  nés. 
Et  là  vous  mourrez  ; 

"Mais  dans  le  pays  où  ils  auront  le  désir  de  retourner 
Ils  ne  retournei'ont  pas. 

**Est-il  donc  un  vase  méprisé,  brisé,  ce  Jeconia  ? 
Est-il  un  objet  auquel  on  n'attache  aucun  prix  ? 

Pourquoi  sont-ils  jetés,  lui  et  sa  postérité. 
Lancés  dans  un  pays  qu'ils  ne  connaissent  pas  ?  — 
-"Terre,  terre,  terre, 
Ecoute  la  parole  de  l'Eternel  ! 
^^ Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Inscrivez  cet  homme  comme  privé  d'enfants, 
Comme  un  homme  dont  les  jours  ne  seront  pas  prospères  ; 

Car  nul  de  ses  descendants  ne  réussira 
A  s'asseoir  sur  le  trône  de  David 
Et  à  régner  sur  Juda. 


Chap.  XXIII.      'Malheur  aux  pasteurs  qui  détruisent  et  dispersent 

Le  troupeau  de  mon  pâturage!  dit  l'Eternel. 

*C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël, 
Sur  les  pasteurs  qui  paissent  mon  peuple  : 
Vous  avez  dispersé  mes  brebis,  vous  les  avez  chassées. 
Vous  n'en  avez  pas  pris  soin  ; 

Voici,  je  vous  châtierai  à  cause  de  la  méchanceté  de  vos  actions, 
Dit  l'Éternel. 

*Et  je  rassemblerai  le  reste  de  mes  brebis 
De  tous  les  pays  où  je  les  ai  chassées  ; 

Je  les  ramènerai  dans  leur  pâturage  ; 
Elles  seront  fécondes  et  multiplieront. 

*J'établirai  sur  elles  des  pasteurs  qui  les  paîtront  ; 

Elles  n'auront  plus  de  crainte,  plus  de  terreur, 
Et  il  n'en  manquera  aucune,  dit  l'Eternel. 

a.  Jeconia,  ou  Jojakin. 

974 


I 


JÉRÉMIE.  Clmp.  23,^-15. 

n'oici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  je  susciterai  à  David  un  germe  juste  ; 

Il  régnera  en  roi  et  prospérera, 
Il  pratiquera  la  justice  et  l'équité  dans  le  pays. 

^En  son  temps,  Juda  sera  sauvé, 
Israël  aura  la  sécurité  dans  sa  demeure  ; 

Et  voici  le  nom  dont  on  l'appellera  : 
L'Eternel  notre  justice. 

"C'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Éternel, 
Où  l'on  ne  dira  plus  :  L'Eternel  est  vivant. 
Lui  qui  a  fait  monter  du  pays  d'Egypte  les  enfants  d'Israël  ! 

■^Mais  on  dira  :  L'Eternel  est  vivant, 
Lui  qui  a  fait  monter  et  qui  a  ramené 

La  postérité  de  la  maison  d'Israël  du  pays  du  septentrion 
Et  de  tous  les  pays  où  je  les  avais  chassés  ! 
Et  ils  habiteront  dans  leur  pays. 

^Sitr  les  prophètes. 

Mon  cœur  est  brisé  au  dedans  de  moi, 
Tous  mes  os  tremblent  ; 
Je  suis  comme  un  homme  ivre. 
Comme  un  homme  pris  de  vin, 

A  cause  de  l'Eternel  et  à  cause  de  ses  paroles  saintes. 
'"Car  le  pays  est  rempli  d'adultères  ; 
Le  pays  est  en  deuil  à  cause  de  la  malédiction  ; 
Les  plaines  du  désert  sont  desséchées. 

Ils  courent  au  mal. 
Ils  n'ont  de  la  force  que  pour  l'iniquité. 

"Prophètes  et  prêtres  sont  corrompus  ; 
Même  dans  ma  maison  j'ai  trouvé  leur  méchanceté, 
Dit  l'Éternel. 

'-C'est  pourquoi  leur  chemin  sera  glissant  et  ténébreux. 
Ils  seront  poussés  et  ils  tomberont  ; 

Car  je  ferai  venir  sur  eux  le  malheur, 
L'année  où  je  les  châtierai,  dit  l'Éternel. 

'^Dans  les  prophètes  de  Samarie  j'ai  vu  de  l'extravagance. 
Ils  ont  prophétisé  par  Baal, 
Us  ont  égaré  mon  peuple  d'Israël. 

'"•Mais  dans  les  prophètes  de  Jérusalem  j'ai  vu  des  choses  horribles  ; 
Ils  sont  adultères,  ils  marchent  dans  le  mensonge; 
Ils  fortifient  les  mains  des  méchants. 
Afin  qu'aucun  ne  revienne  de  sa  méchanceté  ; 

Ils  sont  tous  à  mes  yeux  comme  Sodome, 
Et  les  habitants  de  Jérusalem  comme  Gomorrhe. 

'^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  sur  les  prophètes  : 
Voici,  je  vais  les  nourrir  d'absinthe. 
Et  je  leur  ferai  boire  des  eaux  empoisonnées  ; 


Chap.  28,16-30.  JÉRÉMIE. 

Car  c'est  par  les  prophètes  de  Jérusalem 
Que  rinipiété  s'est  répandue  dans  tout  le  pays. 

"^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
N'écoutez  pas  les  paroles  des  prophètes  qui  vous  prophétisent  ! 
Ils  vous  entraînent  à  des  choses  de  néant  ; 

Ils  disent  les  visions  de  leur  cœur, 
Et  non  ce  qui  vient  de  la  bouche  de  l'Eternel. 

''Ils  disent  à  ceux  qui  me  méprisent  : 
L'Eternel  a  dit  :  Vous  aurez  la  paix  ; 

Et  ils  disent  à  tous  ceux  qui  suivent  les  penchants  de  leur  cœur  : 
Il  ne  vous  arrivera  aucun  mal. 

'*Qui  donc  a  assisté  au  conseil  de  l'Eternel 
Pour  voir,  pour  écouter  sa  parole  ? 

Qui  a  prêté  l'oreille  à  sa  parole,  qui  l'a  entendue? 
'^Voici,  la  tempête  de  l'Eternel,  la  fureur  éclate, 
L'orage  se  précipite. 

Il  fond  sur  la  tête  des  méchants. 

-"La  colère  de  l'Eternel  ne  se  calmera  pas. 
Jusqu'à  ce  qu'il  ait  accompli,  exécuté  les  desseins  de  son  cœur. 
Vous  le  comprendrez  dans  la  suite  des  temps. 

-'Je  n'ai  point  envoyé  ces  prophètes,  et  ils  ont  couru  ; 
Je  ne  leur  ai  point  parlé,  et  ils  ont  prophétisé. 

-^ S'ils  avaient  assisté  à  mon  conseil. 
Ils  auraient  dû  faire  entendre  mes  paroles  à  mon  peuple, 
Et  les  faire  revenir  de  leur  mauvaise  voie, 
De  la  méchanceté  de  leurs  actions. 

-^Ne  suis-je  un  Dieu  que  de  près,  dit  l'Eternel, 
Et  ne  suis-je  pas  aussi  un  Dieu  de  loin  ? 

-''Quelqu'un  se  tiendra-t-il  dans  un  lieu  caché. 
Sans  que  je  le  voie?  dit  l'Eternel. 

Ne  remplis-je  pas,  moi,  les  cieux  et  la  terre?  dit  l'Eternel. 

-^J'ai  entendu  ce  que  disent  les  prophètes 
Qui  prophétisent  en  mon  nom  le  mensonge,  disant  : 
J'ai  eu  un  songe!  j'ai  eu  un  songe  ! 

-'Jusques  à  quand  ces  prophètes  veulent-ils  prophétiser  le  mensonge, 
Prophétiser  la  tromperie  de  leur  cœur? 

-'Ils  pensent  faire  oublier  mon  nom  à  mon  peuple 
Par  les  songes  que  chacun  d'eux  raconte  à  son  prochain. 
Comme  leurs  pères  ont  oublié  mon  nom  pour  Baal. 

■-*Que  le  prophète  qui  a  eu  un  songe  raconte  ce  songe. 
Et  que  celui  qui  a  entendu  ma  parole  rapporte  fidèlement  ma  parole. 
Pourquoi  mêler  la  paille  au  froment?  dit  l'Eternel. 

-"Ma  parole  n'est-elle  |)as  comme  un  feu,  dit  l'Eternel, 
Et  comme  un  marteau  qui  brise  le  roc  ? 

^"C'est  pourquoi  voici,  dit  l'Éternel,  j'en  veux  aux  prophètes 
Qui  se  dérobent  mes  paroles  l'un  à  l'autre. 

976 


JÉRÉMIE.  Chap.  2-3,31-24.3. 

"Voici,  dit  rÉterncl.  j'en  veux  aux  prophètes 
Qui  prennent  leur  propre  parole  et  la  donnent  pour  ma  parole. 

'-Voici,  dit  l'Éternel,  j'en  veux  à  ceux  qui  prophétisent  des  songes  faux. 
Oui  les  racontent,  et  qui  égarent  mon  peuple 
Par  leurs  mensonges  et  par  leur  témérité  ; 

Je  ne  les  ai  point  envoyés,  je  ne  leur  ai  point  donné  d'ordre. 
Et  ils  ne  sont  d'aucune  utilité  à  ce  peuple,  dit  l'Eternel. 

''Si  ce  peuple,  ou  un  prophète,  ou  un  prêtre  te  demande  : 
Quelle  est  la  menace  de  l'Eternel  ? 

Tu  leur  diras  quelle  est  cette  menace  : 
Je  vous  rejetterai,  dit  l'Eternel, 

'*Et  le  prophète,  le  prêtre,  ou  celui  du  peuple 
Qui  dira  :  Menace  de  l'Eternel, 
Je  le  châtierai,  lui  et  sa  maison. 

'^Vous  direz,  chacun  à  son  prochain,  chacun  à  son  frère  : 
Qu'a  répondu  l'Éternel  ? 
Qu'a  dit  l'Éternel? 

'"Mais  vous  ne  direz  plus  :  Menace  de  l'Éternel, 
Car  la  parole  de  chacun  sera  pour  lui  une  menace  ; 
Vous  tordez  les  paroles  du  Dieu  vivant. 
De  l'Eternel  des  armées,  notre  Dieu. 
''Tu  diras  au  prophète  : 
Que  t'a  répondu  l'Éternel  ? 
Qu'"a  dit  l'Éternel? 

'*Et  si  vous  dites  encore  :  Menace  de  l'Éternel, 
Alors  ainsi  parle  l'Éternel  : 
Parce  que  vous  dites  ce  mot  :  Menace  de  l'Eternel, 

Quoique  j  aie  envoyé  vers  vous  povii'  dire  ; 
Vous  ne  direz  pas  :  Menace  de  l'Éternel, 

"'A  cause  de  cela  voici,  je  vous  oublierai, 
Et  je  vous  rejetterai,  vous  et  la  ville 
Que  j'avais  donnée  à  vous  et  à  vos  pères, 
Je  vous  rejetterai  loin  de  ma  face  ; 

"•"Je  mettrai  sur  vous  un  opprobre  éternel 
Et  une  honte  éternelle. 
Qui  ne  s'oublieront  pas. 

Les  (leur  paniers  de  figues  et  l'avenir  du  peuple. 

Chap.  XXIV.         'L'Éternel   me  fit  paniers  contenait  de  très  bonnes  fi- 

voir  deux  paniers  de  figues  posés  de-  gués,  comme  les  figues  de  la  première 

vaut. le  temple  de  l'Eternel,  après  que  récolte,  et  l'autre  panier  de  très  mau- 

Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone,  eut  vaises  figues,  qu'on  ne  pouvait  man- 

emmené   de   Jérusalem   et  conduit   à  ger  à  cause  de  leur  mauvaise  qualité. 

Babvione  Jeconia",  fils  de  Jojakim,  roi  'L'Éternel  me  dit  :  Que  vois-tu,  Jéré- 

de  Juda,  les  chefs  de  Juda,  les  char-  mie  ?  Je  répondis   :   Des   figues.    I^es 

pentiers  et  les  serruriers.  'L'un  des  bonnes  figues  sont  très  bonnes,  et  les 

a.  Jeconia.  ou  Jojakin. 

977 


Chap.  24,  '.-25,  13. 


JEREMIE. 


mauvaises  sont  très  mauvaises  et  ne 
peuvent  être  mangées  à  cause  de  leur 
mauvaise  qualité.        :,   ,        ji 

■•La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres- 
sée, en  ces  mots  :  ^Ainsi  parle  l'Eter- 
nel, le  Dieu  d'Israël  :  Comme  tu  dis- 
tingues ces  bonnes  figues,  ainsi  je 
distinguerai,  pour  leur  être  favorable. 


sias,  fils  d'Amon,  roi  de  Juda,  il  y  a 
vingt-trois  ans  que  la  parole  de  l'Eter- 
nel m'a  été  adressée;  je  vous  ai  parlé, 
je  vous  ai  parlé  dès  le  matin,  et  vous 
n'avez  pas  écouté.  •'L'Eternel  vous  a 
envoyé  tous  ses  serviteurs,  les  pro- 
phètes, il  les  a  envoyés  dès  le  matin; 
et  vous  n'avez  pas  écouté,  vous  n'avez 


les  captifs  de  Juda,  que  j'ai  envoyés      pas  prêté  l'oreille  pour  écouter.  ^Ils 


de  ce  lieu  dans  le  pays  des  Chaldéens 
*Je  les  regarderai  d'un  œil  favorable, 
et  je  les  ramènerai  dans  ce  pays  ;  je 
les  établirai  et  ne  les  détruirai  plus, 
je  les  planterai  et  ne  les  arracherai 
plus.  'Je  leur  donnerai  un  cœur  pour 
qu'ils  connaissent  que  je  suis  l'Eter- 
nel ;  ils  seront  mon  peuple,  et  je  serai 
leur  Dieu ,  s'ils  reviennent  à  moi  de 
tout  leur  cœur.  *Et  comme  les  mau- 
vaises figues  qui  ne  peuvent  être  man- 
gées à  cause  de  leur  mauvaise  qualité, 
dit  l'Eternel,  ainsi  ferai -je  devenir 
Sédécias,  roi  de  Juda,  ses  chefs,  et  le 
reste  de  Jérusalem,  ceux  qui  sont  res- 
tés dans  ce  pays  et  ceux  qui  habitent 


ont  dit  :  Revenez  chacun  de  votre 
mauvaise  voie  et  de  la  méchanceté  de 
vos  actions,  et  vous  resterez  dans  le 
pays  que  j'ai  donné  à  vous  et  à  vos 
pères,  d'éternité  en  éternité;  ^n'allez 
pas  après  d'autres  dieux,  pour  les  ser- 
vir et  pourvous  prosterner  devanteux, 
ne  m'irritez  pas  par  l'ouvrage  de  vos 
mains,  et  je  ne  vous  ferai  aucun  mal. 
"Mais  vous  ne  m'avez  pas  écouté,  dit 
l'Eternel,  afin  de  m'irriter  par  l'ou- 
vrage de  vos  mains,  pour  votre  mal- 
heur. *  C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'É- 
ternel des  armées  :  Parce  que  vous 
n'avez  point  écouté  mes  paroles,  'j'en- 
verrai  chercher  tous   les  peuples  du 


dans  le  pays  d'Egypte.  ''Je  les  rendrai      septentrion,  dit  l'Eternel,  et  j'enverrai 


un  objet  d'effroi,  de  malheur,  pour 
tous  les  royaumes  de  la  terre,  un  sujet 
d'opprobre,  de  sarcasme,  de  raillerie, 
et  de  malédiction,  dans  tous  les  lieux 
où  je  les  chasserai.  '"J'enverrai  parmi 
eux  l'épée,  la  famine  et  la  peste,  jus- 


auprès  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Ba- 
bylone,  mon  serviteur;  je  le  ferai  ve- 
nir contre  ce  pays  et  contre  ses  habi- 
tants, et  contre  toutes  ces  nations  à 
l'entour,  afin  de  les  dévouer  par  in- 
terdit, et  d'en  faire  un  objet  de  déso- 


qu'à  ce  qu'ils  aient  disparu  du  pays      lation  et  de  moquerie,  des  ruines  éter- 
quej  avais  donné  à  eux  et  à  leurs  pères,      nelles.  "Je  ferai  cesser  parmi  eux  les 

cris  de  réjouissance  et  les  cris  d'allé- 
gresse, les  chants  du  fiancé  et  les 
chants  de  la  fiancée ,  le  bruit  de  la 
meule  et  la  lumière  de  la  lampe.  "Tout 
ce  pays  deviendra  une  ruine,  un  dé- 
sert, et  ces  nations  seront  asservies 
au  roi  de  Babylone  pendant  soixante 
et  dix  ans. 

'-Mais  lorsque  ces  soixante  et  dix 


Les  soixante  et  di.v  années  de  captivité. 
Babylone  et  toutes  les  nations  châtiées. 

Chap.  XXV.  'La  parole  qui  fut 
adressée  à  Jérémie  sur  tout  le  peuple 
de  Juda,  la  quatrième  année  de  Joja- 
kim ,  fils  de  Josias,  roi  de  Juda,  — 
c'était  la  première  année  de  Nebucad- 


netsar, roi  de  Babylone,  —  -parole  ans  seront  accomplis,  je  châtierai  le 

que  Jérémie  prononça  devant  tout  le  roi  de  Babylone  et  cette  nation,  dit 

jieuple  de  Juda  et  devant  tous  les  ha-  l'Eternel,  à  cause  de  leurs  iniquités  ;  je 

bitants  de  Jérusalem,  en  disant  :  punirai  le  pays  des  Chaldéens,  et  j'en 

^Depuis  la  treizième  année  de  Jo-  ferai  des  ruines  éternelles.  '^Je  ferai 

978 


JÉRÉMIE.  Chap.25.t'.-o8. 

venir  sur  ce  pays  toutes  les  choses  que  des  nations  puissantes  et  de  grands 

j'ai  annoncées  sur  lui,  tout  ce  qui  est  rois  les  asserviront,  eux  aussi,  et  je 

écrit  dans  ce  livre,  ce  que  Jérémie  a  leur  rendrai  selon  leurs  œuvres  et  se- 

pr()]>hétisé  sur  toutes  les  nations.  '■'Car  Ion  l'ouvrage  de  leurs  mains. 

'^Car  ainsi  m'a  parlé  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël  : 
Prends  de  ma  main  cette  coupe  remplie  du  vin  de  ma  colère, 

Et  fais-la  boire  à  toutes  les  nations 
Vers  lesquelles  je  t'enverrai. 

'Mis  boiront,  et  ils  chancelleront  et  seront  comme  fous, 
A  la  vue  du  glaive  que  j'enverrai  au  milieu  d'eux. 
'"Et  je  pris  la  coupe  de  la  main  de  l'Eternel, 
Et  je  la  fis  boire  à  toutes  les  nations 
Vers  lesquelles  l'Eternel  m'envoyait  : 

"'A  Jérusalem  et  aux  villes  de  Juda, 
A  ses  rois  et  à  ses  chefs. 

Pour  en  faire  une  ruine. 
Un  objet  de  désolation,  de  moquerie  et  de  malédiction. 
Comme  cela  se  voit  aujourd'hui  ; 
''A  Pharaon,  roi  d'Egypte, 
A  ses  serviteurs,  à  ses  chefs,  et  à  tout  son  peuple; 
-"A  toute  l'Arabie,  à  tous  les  rois  du  pays  d'Uts, 
A  tous  les  rois  du  pays  des  Philistins, 
A  Askalon,  à  Gaza,  à  Ekron,  et  à  ce  qui  reste  d'Asdod  ; 
'-'A  Edom,  à  Moab,  et  aux  enfants  d'Ammon  ; 
**A  tous  les  rois  de  Tyr,  à  tous  les  rois  de  Sidon, 
Et  aux  rois  des  îles  qui  sont  au  delà  de  la  mer  ; 

-^A  Dedan,  à  Théma,  à  Buz, 
Et  à  tous  ceux  qui  se  rasent  les  coins  de  la  barbe  ; 

^*A  tous  les  rois  d'Arabie, 
Et  à  tous  les  rois  des  Arabes  qui  habitent  dans  le  désert; 
-^A  tous  les  rois  de  Zimri, 
A  tous  les  rois  d'Elam, 

Et  à  tous  les  rois  de  Médie  ; 

-"A  tous  les  rois  du  septentrion. 
Proches  ou  éloignés. 
Aux  uns  et  aux  autres, 
Et  à  tous  les  royaumes  du  monde 
Qui  sont  sur  la  face  de  la  terre. 

Et  le  roi  de  Schéschac  °  boira  après  eux. 

*'Tu  leur  diras  : 
Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
Buvez,  enivrez-vous,  et  vomissez. 
Et  tombez  sans  vous  relever, 

A  la  vue  du  glaive  que  j'enverrai  au  milieu  de  vous  ! 

-*Et  s'ils  refusent  de  prendre  de  ta  main  la  coupe  pour  boire, 

a.  Schéschac,  Babylone  ;  comp.  51,41. 

979 


Chap.25,^-S6,i.  JÉRÉMIE. 

Dis-leur  :  Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  :  Vous  boirez  ! 
^^Car  voici,  dans  la  ville  sur  laquelle  mon  nom  est  invoqué 
Je  commence  à  faire  du  mal  ; 
Et  vous,  vous  resteriez  impunis  ! 

Vous  ne  resterez  pas  impunis; 
Car  j'appellerai  le  glaive  sur  tous  les  habitants  de  la  terre. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

•'"Et  toi,  tu  leur  prophétiseras  toutes  ces  choses. 

Et  tu  leur  diras  :  L'Eternel  rugira  d'en  haut; 
De  sa  demeure  sainte  il  fera  retentir  sa  voix  ; 
Il  rugira  contre  le  lieu  de  sa  résidence  ; 
Il  poussera  des  cris,  comme  ceux  qui  foulent  au  pressoir, 
Contre  tous  les  habitants  de  la  terre. 

^'Le  bi'uit  parvient  jusqu'à  l'extrémité  de  la  terre  ; 
Car  l'Eternel  est  en  dispute  avec  les  nations. 
Il  entre  en  jugement  contre  toute  chair  ; 

Il  livre  les  méchants  au  glaive,  dit  l'Eternel. 

^- Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées  : 
Voici,  la  calamité  va  de  nation  en  nation. 

Et  une  grande  tempête  s'élève  des  extrémités  de  la  terre. 
■'•'Ceux  que  tuera  l'Eternel  en  ce  jour  seront  étendus 
D'un  bout  à  l'autre  de  la  terre  ; 

Ils  ne  seront  ni  pleures,  ni  recueillis,  ni  enterrés. 
Ils  seront  comme  du  fumier  sur  la  terre. 

^■•Gémissez,  pasteurs,  et  criez  ! 
Roulez-vous  dans  la  cendre,  conducteurs  de  troupeaux  ! 
Car  les  jours  sont  venus  où  vous  allez  être  égorgés. 

Je  vous  briserai,  et  vous  tomberez  comme  un  vase  de  prix. 

^^Plus  de  refuge  pour  les  pasteurs  ! 
Plus  de  salut  pour  les  conducteurs  de  troupeaux  ! 
'^On  entend  les  cris  des  pasteurs. 
Les  gémissements  des  conducteurs  de  troupeaux; 
Car  l'Eternel  ravage  leur  pâturage. 

•''Les  habitations  paisibles  sont  détruites 
Par  la  colère  ardente  de  l'Eternel. 

^^11  a  abandonné  sa  demeure  comme  un  lionceau  sa  tanière  ; 
Car  leur  pays  est  réduit  en  désert 
Par  la  fureur  du  destructeur 
Et  par  son  ardente  colère. 

Prophétie  sur  la  destruction  de  Jérusalem  et  du  temple.  Jérémie  en  danger  de  mort. 

Chap.  XXVI.      'Au  commencement  -Ainsi   parle    l'Eternel   :   Tiens-toi 

du  règne  de  Jojakim,   fils  de  Josias,  dans  le  parvis  de  la  maison  de  l'Eter- 

roi  de  Juda,  cette  parole  fut  pronon-  nel,  et  dis  à  ceux  qui  de  toutes  les 

cée   de   la   part  de   l'Eternel,  en  ces  villes  de  Juda  viennent  se  prosterner 

mots  :  dans  la  maison  de  l'Eternel  toutes  les 

980 


JERKMIE. 


Clin  p.  26,3-n. 


paroles  que  je  t'ordonne  de  leur  dire  ;  rent  à  l'entrée  de  la  porte  neuve  de  la 
n'en  retranche  pas  un  mot.  'Peut-être  maison  de  l'Eternel.  "Alors  les  prê- 
écouteront-ils,  et  reviendront-ils  clia-  très  et  les  prophètes  parlèrent  ainsi 
cun  de  leur  mauvaise  voie  ;  alors  je  aux  chefs  et  à  tout  le  peuple  :  Cet 
me  repentirai  du  mal  que  j'avais  pensé  homme  mérite  la  mort;  car  il  a  pro- 
leur faire  à  cause  de  la  méchanceté  de  phétisé  contre  cette  ville,  comme  vous 
leurs  actions.  ''Tu  leur  diras  :   Ainsi  l'avez  entendu  de  vos  oreilles. 


parle  l'Eternel  :  Si  vous  ne  m'écoutez 
pas  quand  je  vous  ordonne  de  suivre 
ma  loi  que  j'ai  mise  devant  vous,  ''d'é- 
couter les  paroles  de  mes  serviteurs, 
les  prophètes,  que  je  vous  envoie,  que 
je  vous  ai  envoyés  dès  le  matin,  et  que 
vous  n'avez  pas  écoutés,  *  alors  je  trai- 


'-Jérémie  dit  à  tous  les  chefs  et  à 
tout  le  peuple  :  L'Eternel  m'a  envoyé 
])our  prophétiser  contre  cette  maison 
et  contre  cette  ville  toutes  les  choses 
que  vous  avez  entendues.  "Mainte- 
nant réformez  vos  voies  et  vos  œuvres, 
écoutez    la  voix   de    l'Eternel ,   votre 


terai  cette  maison  comme  Silo,  et  je      Dieu,  et  l'Eternel  se  repentira  du  mal 

qu'il  a  prononcé  contre  vous.  '■'Pour 
moi,  me  voici  entre  vos  mains;  trai- 
tez-moi comme  il  vous  semblera  bon  et 
juste.  '^Seulement  sachez  que,  si  vous 
me  faites  mourir,  vous  vous  chargez  du 
sanff  innocent,  vous,  cette  ville  et  ses 


ferai  de  cette  ville  un  objet  de  malé- 
diction pour  toutes  les  nations  de  la 
terre. 

'Les  prêtres,  les  prophètes,  et  tout 
le  peuple,  entendirent  .Jérémie  pro- 
noncer ces  paroles  dans  la  maison  de 
l'Eternel.  ''Et  comme  Jérémie  achevait 


habitants;  car  l'Eternel  m'a  véritable- 


de  dire  tout  ce  que  l'Eternel  lui  avait  mentenvoyé  vers  vous  pour  prononcer 

ordonné  de  dire  à  tout  le  peuple,  les  à  vos  oreilles  toutes  ces  paroles, 

prêtres,  les  prophètes,  et  tout  le  peu-  '"Les  chefs  et  tout  le  peuple  dirent 

pie,  se  saisirent  de  lui,  en  disant  :  Tu  aux   prêtres   et  aux   prophètes   :   Cet 

mourras!  ^Pourquoi  prophétises-tu  au  homme  ne  mérite  point  la  mort;  car 

nom  de   l'Eternel,   en  disant  :   Cette  c'est  au  nom  de  l'Eternel,  notre  Dieu, 

maison  sera  comme  Silo,  et  cette  ville  ([u'il  nous  a  parlé.  '"Et  quelques-uns 

seradévastée,  privée  d'habitants?  Tout  des  anciens  du  pays  se  levèrent,  ctdi- 

le  peuple  s'attroupa  autour  de  .Jérémie  rent  à  toute  l'assemblée  du  peuple  : 

dans  la  maison  de  l'Eternel.  '"Lorsque  '^Michée,  de  Moréscheth,  prophétisait 

les  chefs  de  Juda  eurent   appris  ces  du  temps  d'Ezéchias,  roi  de  Juda,  et 

choses,  ils  montèrent  de  la  maison  du  il    disait   à  tcnit  le    peuple   de  Juda  : 

roi  à  la  maison  de  l'Eternel,  et  s'assi-  Ainsi  |)arle  l'P^ternel  des  armées  : 

Sion  sera  labourée  comme  un  champ, 

Jérusalem  deviendra  un  monceau  de  ])ierres, 
Et  la  montagne  de  la  maison  une  haute  forêt". 

"Ezéchias,  roi  de  Juda,  et  tout  Juda  -"11  y  eut*  aussi  un  homme  qui  pro- 

l'ont-ils  fait  niourir  ?  Ezéchias  ne  crai-  phétis.;\it  au  nom  de  l'Eternel,  Urie,  fils 

gnit-il  pas  l'Eternel?  n'implora-t-il  pas  de  Schemaeja,  de   Kirjath-Jearim.  11 

l'Eternel  ?  Alors  l'Eternel  se  repentit  prophétisa  contre  cette  ville  et  contre 

du   mal   qu'il   avait   prononcé  contre  ce  pays  entièrement  les  mêmes  choses 

eux.  Et  nous,  nous  chargerions  notre  que  Jérémie. -'Le  roi  Jojakim,  tous  ses 

'  '  vaillants  hommes,  et  tous  ses  chefs. 


âme  d'un  si  grand  crime  ! 

a.  Voy.  Micb.   i,  13.         b.  Les    v.  io  à  23   n'upiiuitierineiit   pas 
une  époque  postéi'ieui'e. 


lu    discours   des   anciens;    ils 


rapportent  à 


981 


Chap.  26,  i2-27, 16. 


JEREMIE. 


entendirent  ses  paroles,  et  le  roi  cher- 
cha à  le  faire  mourir.  Urie,  qui  en  fut 
informé,  eut  peur,  prit  la  fuite,  et  alla 
en  Egypte.  '--Le  roi  Jojakim  envoya 
des  gens  en  Egypte,  Elnathan,  fds 
d'Acbor,  et  des  gens  avec  lui  en 
Egypte.  -'Ils  firent  sortir  d'P^gvpte 
Urie  et  l'amenèrent  au  roi  Jojakim, 
qui  le  fit  mourir  par  l'épée  et  jeta  son 
cadaA're  sur  les  sépulcres  des  enfants 
du  peuple. 

-''Cependant  la  main  d'Achikam,  fils 
deSchaphan,  fut  avec  .Jérémie,  et  em- 
pêcha qu'il  ne  fiit  livré  au  peuple 
pour  être  mis  à  mort. 

La  soumission  au  roi  de  Babylone  conseillée 
par  Jérémie. 

Chap.  XXVII.  'Au  commencement 
du  règne  de  Jojakim",  fils  de  Josias, 
roi  de  Juda,  cette  parole  fut  adressée 
à  Jérémie  de  la  part  de  l'Eternel,  en 
ces  mots  : 

-Ainsi  m'a  parlé  l'Eternel  :  Fais-toi 
des  liens  et  des  jougs,  et  mets-les  sur 
ton  cou.  'Envoie-les  au  roi  d'Edom, 
au  roi  de  Moab,  au  roi  des  enfants 
d'Ammon,  au  roi  de  Tyr  et  au  roi  de 
Sidon,  par  les  envoyés  qui  sont  venus 
à  Jérusalem  auprès  de  Sédécias,  roi 
de  Juda,  *et  à  qui  tu  donneras  mes 
ordres  pour  leurs  maîtres,  en  disant  : 
Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées,  le 
Dieu  d'Israël  :  Voici  ce  que  vous  direz 
à  vos  maîtres  :  ^C'est  moi  qui  ai  fait  la 
terre,  les  hommes  et  les  animaux  qui 
sont  sur  la  terre,  par  ma  grande  puis- 
sance et  par  mon  bras  étendu,  et  je 
donne  la  terre  à  qui  cela  me  plaît. 
*  Maintenant  je  livre  tous  ces  pays  en- 
tre les  mains  de  Nebucadnetsar,  roi 
de  Babylone,  mon  serviteur;  je  lui 
donne  aussi  les  animaux  des  champs, 
pour  qu'ils  lui  soient  assujettis.  'Tou- 
tes les  nations  lui  seront  soumises,  à 
lui,  à  son  fils,  et  au  fils  de  son  fils, 

a.  Jojakltn;  ce  qui   suit  montre   qu'il   s'agît  du   règne 
eri'eur  de  copiste. 


jusqu'à  ce  c[ue  le  temps  de  son  pays 
arrive,  et  que  des  nations  puissantes 
et  de  grands  rois  l'asservissent.  ^Si 
une  nation,  si  un  royaume  ne  se  sou- 
met pas  ta  lui,  à  Nebucadnetsar,  roi  de 
Babylone,  et  ne  livre  pas  son  cou  au 
joug  du  roi  de  Bab-vdone,  je  châtierai 
cette  nation  par  l'épée,  par  la  famine  et 
par  la  peste,  dit  l'Eternel,  jusqu'à  ce 
que  je  l'aie  anéantie  par  sa  main.  '-"Et 
vous,  n'écoutez  pas  vos  prophètes,  vos 
devins,  vos  songeurs,  vos  astrologues, 
vos  magiciens,  qui  vous  disent  :  Vous 
ne  serez  point  asservis  au  roi  de  Ba- 
bylone !  '"Car  c'est  le  mensonge  qu'ils 
vous  prophétisent,  afin  que  vous  soyez 
éloignés  de  votre  pays,  afin  que  je 
vous  chasse  et  que  vous  périssiez. 
"Mais  la  nation  qui  pliera  son  cou 
sous  le  joug  du  roi  de  Babylone,  et  qui 
lui  sera  soumise,  je  la  laisserai  dans 
son  pays,  dit  l'Eternel,  pour  qu'elle  le 
cultive  et  qu'elle  y  demeure. 

'-J'ai  dit  entièrement  les  mêmes 
choses  à  Sédécias,  roi  de  Juda  :  Pliez 
votre  cou  sous  le  joug  du  roi  de  Baby- 
lone, soumettez-vous  à  lui  et  à  son 
peuple,  et  vous  vivrez.  "Pourquoi 
mourriez-vous,  toi  et  ton  peuple,  par 
l'épée,  par  la  famine  et  par  la  peste, 
comme  l'Eternel  l'a  prononcé  sur  la 
nation  qui  ne  se  soumettra  pas  au  roi 
de  Babylone  ? '^N'écoutez  pas  les  pa- 
roles des  prophètes  qui  vous  disent  : 
Vous  ne  serez  point  asservis  au  roi  de 
Babylone  !  Car  c'est  le  mensonge  qu'ils 
vous  prophétisent.  '^Je  ne  les  ai  point 
envoyés,  dit  l'Eternel,  et  ils  prophéti- 
sent le  mensonge  en  mon  nom,  afin 
que  je  vous  chasse  et  que  vous  péris- 
siez, vous  et  les  prophètes  qui  vous 
prophétisent. 

'^J'ai  dit  aux  j^rètres  et  à  tout  ce 
peuple  :  Ainsi  parle  l'Eternel  :  N'écou- 
tez pas  les  ])aroles  de  vos  prophètes 
qui  vous  prophétisent,  disant  :  Voici, 


de   Sédécias.   voy.  v.   3,    1-2,   -20;    peut-être  y  a-t-il  une 


982 


JEREMIE. 


Chap.  27.11-28,1',. 


les  ustensiles  de  la  maison  de  l'Eter-  Babylone,  a  enlevésdece  lieu,  et  qu'il 

nel  seront  bientôt  rapportés  de  Baby-  a  emportés  à  Babylone.  ^Et  je   ferai 

lone  !  Garc'est  le  mensonge  qu'ils  vous  revenir  dans  ce  lieu,  dit  l'Eternel,  Je- 

prophétisent.    "Ne    les   écoutez    pas,  conia,  fils  de  Jojakim,  roi  de  Juda,  et 

soumettez-vous  au  roi   de  Babylone,  tous  les  captifs  de  Juda,  qui  sont  allés 

et  vous   vivrez.   Pourquoi   cette  ville  à  Babylone  ;  car  je  briserai  le  joug  du 

deviendrait-elle  une  ruine  ?'*S"ils  sont  roi  de  Babylone. 

prophètes  et  si  la  parole  de  l'Eternel  Uérémie,  le  prophète,  répondit  à 
est  avec  eux,  qu'ils  intercèdent  auprès  Ilanania,  le  prophète,  en  présence  des 
de  l'Eternel  des  armées  pour  que  les  prêtres  et  de  tout  le  peuple  cjui  se 
ustensiles  qui  restent  dans  la  maison  tenaient  dans  la  maison  de  l'Eternel 
de  l'Eternel,  dans  la  maison  du  roi  de  ''Jérémie,  le  prophète,  dit  :  Amen! 
Juda,  et  dans  Jérusalem,  ne  s'en  ail-  que  l'Eternel  fasse  ainsi  !  que  l'Ëter- 
lent  point  à  Babylone.  ''•'Car  ainsi  parle  nel  accomplisse  les  paroles  que  tu  as 
l'Eternel  des  armées  au  sujet  des  co-  prophétisées,  et  qu'il  fasse  revenir  de 
lonnes,  de  la  mer",  des  bases,  et  des  Babylone  en  ce  lieu  les  ustensiles  de 
autres  ustensiles  qui  sont  restés  dans  la  maison  de  l'Eternel  et  tous  les  cap- 
cette  ville,  -"qui  n'ont  pas  été  enlevés  tifs  !  'Seulement  écoute  cette  parole, 
par  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone,  que  je  prononce  à  tes  oreilles  et  aux 
lorsqu'il  emmena  captifs  de  Jérusalem  oreilles  de  tout  le  peuple  :  *Les  pro- 
à  Babylone  Jeconia*,  fds  de  Jojakim,  phètesqui  ont  paru  avant  moi  et  avant 
roi  de  Juda,  et  tous  les  grands  de  Juda  toi,  dès  les  temps  anciens,  ont  pro- 
etde  Jérusalem  ; -'ainsi  parle  l'Éternel  phétisé  contre  des  pays  puissants  et 
des  armées,  le  Dieu  d'Israël,  au  sujet  de  grands  royaumes  la  guerre,  le  mal- 
des  ustensiles  c|ui  restent  dans  la  mai-  heur  et  la  peste  ;  ^mais  si  un  prophète 
son  de  l'Eternel,  dans  la  maison  du  prophétise  la  paix,  c'est  par  l'accom- 
roi  de  Juda,  et  dans  Jérusalem:  "Ils  plissement  de  ce  qu'il  prophétise  qu'il 
seront  emportés  à  Babylone,  et  ils  y  sera  reconnu  comme  véritablement 
resteront  jusqu'au  jour  où  je  les  cher-  envoyé  |)ar  l'Eternel. 


cherai,  dit  l'Eternel,  où  je  les  ferai  re- 
monter et  revenir  dans  ce  lieu. 


'"Alors  Ilanania,  le  prophète,  enleva 
le  joug  de  dessus  le  cou  de  Jérémie, 


Lettre  de  Jérémie  contre  le  faii.r  propliète 
Hanania. 


Chap.  XXVIII. 


année,  au  commencement  du  règne  de 


le  prophète,  et  il  le  brisa.  "Et  Ilana- 
nia dit  en  présence  de  tout  le  peuple  : 
Ainsi  parle  l'Eternel  :  C'est  ainsi  que, 
T^ans  la  même  dans  deux  années,  je  briserai  de  des- 
sus le  cou  de  toutes  les  nations  le  joug 
Sédécias,  roi  de  Juda,  le  cinquième  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone. 
mois  de  la  quatrième  année,  Ilanania,  Et  Jérémie,  le  prophète,  s'en  alla, 
fds  d'Azzur,  prophète,  de  Gabaon,  me  '-Après  cjue  Ilanania,   le  prophète, 

dit  dans  la  maison  de  l'Eternel,  en  eut  brisé  le  joug  de  dessus  le  cou 
présence  des  prêtres  et  de  tout  le  peu-  de  Jérémie,  le  prophète,  la  parole  de 
pie  : -Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  l'Eternel  fut  adressée  à  Jérémie,  en 
le  Dieu  d'Israël  :  Je  brise  le  joug  du  ces  mots:  '^Va,  et  dis  à  Ilanania  : 
roi  de  Babylone  !  ^Encore  deux  an-  Ainsi  parle  l'Eternel  :  Tu  as  brisé  un 
nées,  et  je  fais  revenir  dans  ce  lieu  joug  de  bois,  et  tu  auras  à  sa  ]dace  un 
tous  les  ustensiles  de  la  maison  de  joug  de  fer.  '■'Car  ainsi  parle  l'Eternel 
l'Eternel,  que  Nebucadnetsar,  roi  de     des  armées,  le  Dieu  d'Israël  :  Je  mets 

a.  La  mer,  la  iner  d'airain,  vaste  cuve  servant  aux  ablutions,         b.  Jccunia,  ou  Jojakin. 

983 


C/mp.  28,15-39,18. 


JEREMIE. 


un  joug  de  fer  sur  le  cou  de  toutes  ces 
nations,  pour  qu'elles  soient  asser- 
vies à  Nebucadnetsar,  roi  de  Baby- 
lone,  et  elles  lui  seront  asservies  ; 
je  lui  donne  aussi  les  animaux  des 
champs. 

*^Et  Jérémie,  le  prophète,  dit  à  Ha- 
nania,  le  prophète  :  Ecoute,  Hanania  ! 
L'Éternel  ne  t'a  point  envoyé,  et  tu 
inspires  à  ce  peuple  une  fausse  con- 
fiance. '^ C'est  pourquoi  ainsi  parle 
l'Éternel  :  Voici,  je  te  chasse  de  la 
terre;  tu  mourras  cette  année  :  cartes 
paroles  sont  une  révolte  contre  l'Eter- 
nel. '"Et  Hanania,  le  prophète,  mourut 
cette  année-là,  dans  le  septième  mois. 

Lettre  aux  captifs. 

Chap.  XXIX.  'Voici  le  contenu  de 
la  lettre  que  Jérémie,  le  prophète,  en- 
voya de  Jérusalem  au  reste  des  an- 
ciens en  captivité,  aux  prêtres,  aux 
prophètes,  et  à  tout  le  peuple,  que 
Nebucadnetsar  avait  emmenés  captifs 
de  Jérusalem  à  Babylone,  ^après  que 
le  roi  Jeconia,  la  reine,  les  eunuques, 
les  chefs  de  Juda  et  de  Jérusalem,  les 
charpentiers  et  les  serruriers,  furent 
sortis  de  Jérusalem.  'Il  la  remit  à 
Éleasa,  fds  de  Schaphan,  et  à  Guema- 
ria,  fds  de  Hilkija,  envoyés  à  Baby- 
lone par  Sédécias,  roi  de  Juda,  auprès 
de  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone. 
Elle  était  ainsi  conçue  : 

■'Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées, 
le  Dieu  d'Israël,  à  tous  les  captifs  que 
j'ai  emmenés  de  Jérusalem  à  Baby- 
lone :  ^Bâtissez  des  maisons,  et  habi- 
tez-les ;  plantez  des  jardins,  et  man- 
gez-en les  fruits.  '^Prenez  des  femmes, 
et  engendrez  des  fils  et  des  filles; 
prenez  des  femmes  pour  vos  fils,  et 
donnez   des   maris   à  vos   filles,    afin 


et  priez  l'Éternel  en  sa  faveur,  parce 
que  votre  bonheur  dépend  du  sien. 

*Car  ainsi  parle  l'Eternel  des  ar- 
mées, le  Dieu  d'Israël  :  Ne  vous  laissez 
pas  tromper  par  vos  prophètes  qui 
sont  au  milieu  de  vous,  et  par  vos  de- 
vins, n'écoutez  pas  vos  songeurs  dont 
vous  provoquez  les  songes  !  "Car  c'est 
le  mensonge  qu'ils  vous  prophétisent 
en  mon  nom.  Je  ne  les  ai  point  en- 
voyés, dit  l'Éternel.  '"Mais  voici  ce  que 
dit  l'Eternel  :  Dès  que  soixante  et  dix 
ans  seront  écoulés  pour  Babylone,  je 
me  souviendrai  de  vous,  et  j'accom- 
plirai à  votre  égard  ma  bonne  parole, 
en  vous  ramenant  dans  ce  lieu.  "Car 
je  connais  les  projets  que  j'ai  formés 
sur  vous,  dit  l'Éternel,  projets  de  paix 
et  non  de  malheur,  afin  de  vous  don- 
ner un  avenir  et  de  l'espérance.  'Wous 
m'invoquerez,  et  vous  partirez;  vous 
me  prierez,  et  je  vous  exaucerai. '^Vous 
me  chercherez,  et  vous  me  trouverez, 
si  vous  me  cherchez  de  tout  votre 
cœur.  '""Je  me  laisserai  trouver  par 
vous,  dit  l'Éternel,  et  je  ramènerai 
vos  captifs;  je  vous  rassemblerai  de 
toutes  les  nations  et  de  tous  les  lieux 
où  je  vous  ai  chassés,  dit  l'Éternel,  et 
je  vous  ramènerai  dans  le  lieu  d'où  je 
vous  ai  fait  aller  en  captivité. 

'^Cependant  vous  dites:  Dieu  nous 
a  suscité  des  prophètes  à  Babylone  ! 

'"Ainsi  parle  l'Éternel  sur  le  roi  qui 
occupe  le  trône  de  David,  sur  tout  le 
peuple  qui  habite  cette  ville,  sur  vos 
frères  qui  ne  sont  point  allés  avec 
vous  en  captivité;  '"ainsi  parle  l'Éter- 
nel des  armées  :  Voici ,  j'enverrai 
parmi  eux  l'épée,  la  famine  et  la  peste, 
et  je  les  rendrai  semblables  à  des 
figues  affreuses  qui  ne  peuvent  être 
mangées  à  cause  de  leur  mauvaise 
qualité.  '*Je  les  poursuivrai  par  l'épée, 


qu'elles  enfantent  des  fils  et  des  filles;  par  la  famine  et  par  la  peste,  je  les 

multipliez  là  où  vous  êtes,  et  ne  dimi-  rendrai  un  objet  d'effroi  pour  tous  les 

nuez  pas.  'Recherchez  le  bien  de  la  royaumes  de  la  terre,  un  sujet  de  ma- 

ville  où  je  vous  ai  menés  en  captivité,  lédiction,  de  désolation,  de  moquerie 

984 


JEREMIE. 


Chap.  29,19-80,6. 


et  d'opprobre,  parmi  toutes  les  nations  en  prison  et  dans  les  fers.  -'Mainte- 

où  je  les  chasserai,  ''parce  qu'ils  n'ont  nant,  pourquoi  ne  réprimes-tu  pas  Jéré- 

pas  écouté  mes  paroles,  dit  l'Eternel,  mie  d'Anathoth,  qui  prophétise  parmi 

eux  à  qui  j'ai  envoyé  mes  serviteurs,  vous,  ^*qui  nous  a  même  envoyé  dire 

les  prophètes,  à  qui  je  les  ai  envoyés  à  Babylone  :  Elle  sera  longue,  la  cap- 

dès  le  matin;  et  ils  n'ont  pas  écouté",  tivité;  bâtissez  des  maisons,  et  habi- 

dit  l'Eternel.  tez-les  ;  plantez  des  jardins,  et  man- 

-"Mais  vous,  écoutez   la   parole  de  gez-en   les   fruits!   —  '-"Soj)honie,  le 

l'Eternel,  vous  tous  captifs,  que  j'ai  prêtre,  lut  cette  lettre  en  présence  de 

envoyés  de  Jérusalem  à  Babylone  !  Jérémie,  le  prophète.  —  ^"Et  la  pa- 

^'Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  rôle  de  l'Eternel  fut  adressée  à  Jéré- 

le  Dieu  d'Israël,   sur  Achab,   fils   de  mie,  en  ces  mots:  ''Fais  dire  à  tous 

Kolaja,  et  sur  Sédécias,  fds  de  Maa-  les  captifs:  Ainsi  parle  l'Eternel  sur 

séja,  qui  vous  prophétisent   le   men-  Schemaeja,   Néchéhimite  :   Parce  que 

songe  en  mon  nom  :  'Voici,  je  les  livre  Schemaeja  vous  prophétise,  sans  que 

entre  les  mains  de  Nebucadnetsar,  roi  je  l'aie  envoyé,  et  qu'il  vous  inspire 

de  Babylone;  et  il  les  fera  mourir  sous  une  fausse  confiance,  '-voici   ce  que 

vos  yeux.  *^ On  se  servira  d'eux  comme  dit  l'Eternel  :  Je  châtierai  Schemaeja, 

d'un  sujet  de  malédiction,  parmi  tous  Néchélamite,  et  sa  postérité;  nul  des 

les  captifs  de  Juda  qui  sont  à  Baby-  siens  n'habitera  au  milieu  de  ce  peu- 

lone;  on  dira  :  Que  1  Eternel  te  traite  pie,  et  il  ne  verra  pas  le  bien  que  je 

comme  Sédécias  et  comme  Achab,  que  ferai  à  mon  peuple,  dit  l'Eternel;  car 

le  roi  de  Babylone  a  fait  rôtir  au  feu  !  ses   paroles   sont  une  révolte  contre 


-'Et  cela  arrivera  parce  qu'ils  ont  com- 
mis une  infamie  en  Israël,  se  livrant  à 
l'adultère  avec  les  femmes  de  leur 
prochain,  et  parce  qu'ils  ont  dit  des 
mensonges  en  mon  nom,  quand  je  ne 


'Éternel. 

Le  retour  de  In  captivité  et  le  rétablissement 
d'Isrnrl. 

Chap.   A^A.Y.       '  La   parole    qui   fut 


leur  avais  point  donné  d'ordre.  Je  le  adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  l'É- 

sais,  et  j'en  suis  témoin,  dit  l'Eternel,  ternel,  en  ces  mots  : 

-*Tu  diras   à   Schemaeja,  Néchéla-  -Ainsi  parle  l'Éternel,  le  Dieu  d'Is- 

mite  :  -^Ainsi  parle  l'Eternel  des  ar-  raël  :  Ecris  dans  un   livre   toutes   les 

mées,  le  Dieu  d'Israël:  Tu  as  envoyé  paroles  que  je   t'ai  dites.  'Voici,  les 

en  ton  nom  à  tout  le  peuple  de  Jéru-  jours   viennent,   dit    l'Éternel,    où  je 

salem,  à  Sophonie,  fils  de  Maaséja,  le  ramènerai  les  captifs  de  mon  peuple 

prêtre,  et  à  tous  les  prêtres,  une  lettre  d'Israël  et  de  Juda,  dit  l'Eternel;  je 

ainsi  conçue  :    -^L'Eternel    t'a  établi  les   ramènerai  dans  le  pays  que   j'ai 

prêtre  à  la  place  de  Jehojada,  le  pré-  donné  à  leurs  pères,  et  ils  le  possê- 

tre,  afin  qu'il  y  ait  dans  la  maison  de  deront. 

l'Eternel  des  inspecteurs  pour  surveil-  ''Ce  sont  ici  les  paroles  (pie  l'Eter- 

1er  tout  homme  qui  est  fou  et  se  donne  nel   a   prononcées    sur    Israël    et  sur 

pour  prophète,  et  afin  que  tu  le  mettes  Juda. 


^Ainsi  parle  l'Éternel  : 
Nous  entendons  des  cris  d'effroi  ; 

C'est  l'épouvante,  ce  n'est  pas  la  paix. 

^Informez-vous,  et  regardez  si  un  mâle  enfante  ! 

a.  Ils  H  ont  pas  ct-uutf.  héb.  cous  iiai>€z  pas  ticouté. 


985 


Chap.30,i-n.  JÉRÉMIE. 

Pourquoi  vois-je  tous  les  hommes  les  mains  sur  leurs  reins, 
Comme  une  femme  en  travail  ? 
Pourquoi  tous  les  visages  sont-ils  devenus  pâles  ? 

"Malheur  !  car  ce  jour  est  grand  ; 
Il  n'y  en  a  point  eu  de  semblable. 

C'est  un  temps  d'angoisse  pour  Jacob  ; 
Mais  il  en  sera  délivré. 

^En  ce  jour-là,  dit  l'Eternel  des  armées, 
Je  briserai  son  joug  de  dessus  ton  cou. 
Je  romprai  tes  liens, 

Et  des  étrangers  ne  t'assujettiront  plus. 

'Ils  serviront  l'Eternel,  leur  Dieu, 
Et  David,  leur  roi,  que  je  leur  susciterai. 

'°Et  toi,  mon  serviteur  Jacob,  ne  crains  pas,  dit  l'Eternel  ; 
Ne  t'effraie  pas,  Israël  ! 
Car  je  te  délivrerai  de  la  terre  lointaine. 
Je  délivrerai  ta  postérité  du  pays  où  elle  est  captive  ; 

Jacob  reviendra,  il  jouira  du  repos  et  de  la  tranquillité. 
Et  il  n'y  aura  personne  pour  le  troubler. 

"  Car  je  suis  avec  toi,  dit  l'Éternel,  pour  te  délivrer  ; 
J'anéantirai  toutes  les  nations  parmi  lesquelles  je  t'ai  dispersé. 
Mais  toi,  je  ne  t'anéantirai  pas  ; 
Je  te  châtierai  avec  équité. 
Je  ne  puis  pas  te  laisser  impuni. 

'^Ainsi  parle  rÉternel  : 
Ta  blessure  est  grave, 

Ta  plaie  est  douloureuse. 

'^Nul  ne  défend  ta  cause,  pour  bander  ta  plaie; 
Tu  n'as  ni  remède,  ni  moyen  de  guérison. 
'■'Tous  ceux  qui  t'aimaient  t'oublient. 
Aucun  ne  prend  souci  de  toi  ; 

Car  je  t'ai  frappée  comme  frappe  un  ennemi, 
Je  t'ai  châtiée  avec  violence, 
A  cause  de  la  multitude  de  tes  iniquités 
Du  grand  nombre  de  tes  péchés. 

'^Pourquoi  te  plaindre  de  ta  blessure. 
De  la  douleur  que  cause  ton  mal  ? 

C'est  à  cause  de  la  multitude  de  tes  iniquités. 
Du  grand  nombre  de  tes  péchés. 
Que  je  t'ai  fait  souffrir  ces  choses. 

'"Cependant,  tous  ceux  qui  te  dévorent  seront  dévorés, 
Et  tous  tes  ennemis,  tous,  iront  en  captivité  ; 
Ceux  qui  te  dépouillent  seront  dépouillés, 
Et  j'abandonnerai  au  pillage  tous  ceux  qui  te  pillent. 

'"Mais  je  te  guérirai,  je  panserai  tes  plaies, 
Dit  l'Eternel. 

Car  ils  t'appellent  la  repoussée, 

986 


1 


J  É  RÉ  M I E .  Chap .  30,  is-SI,  a. 

Cette  Sion  dont  nul  ne  prend  souci. 

'^Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  ramène  les  captifs  des  tentes  de  Jacob, 
J'ai  compassion  de  ses  demeures  ; 

La  ville  sera  rebâtie  sur  ses  ruines, 
Le  palais  sera  rétabli  comme  il  était. 

'"Du  milieu  d'eux  s'élèveront  des  actions  de  grâces 
Et  des  cris  de  réjouissance  ; 

Je  les  multiplierai,  et  ils  ne  diminueront  pas; 
Je  les  honorerai,  et  ils  ne  seront  pas  méprisés. 

-"Ses  fils  seront  comme  autrefois. 
Son  assemblée  subsistera  devant  moi, 
Et  je  châtierai  tous  ses  oppresseurs. 
'-'  Son  chef  sera  tiré  de  son  sein, 
Son  dominateur  sortira  du  milieu  de  lui  ; 
Je  le  ferai  approcher,  et  il  viendra  vers  moi  ; 

Car  qui  oserait  de  lui-même  s'approcher  de  moi  ? 
Dit  l'Éternel. 

"Vous  serez  mon  peuple, 
Et  je  serai  votre  Dieu. 

-^ Voici,  la  tempête  de  l'Éternel,  la  fureur  éclate. 
L'orage  se  précipite. 

Il  fond  sur  la  tête  des  méchants. 

-^La  colère  ardente  de  l'Éternel  ne  se  calmera  pas. 
Jusqu'à  ce  qu'il  ait  accompli,  exécuté  les  desseins  de  son  cœur. 
Vous  le  comprendrez  dans  la  suite  des  temps. 

Chap.  XXXI.     'En  ce  temps-là,  dit  l'Éternel, 
Je  serai  le  Dieu  de  toutes  les  familles  d'Israël, 
Et  ils  seront  mon  peuple. 
-Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Il  a  trouvé  grâce  dans  le  désert 
Le  peuple  de  ceux  qui  ont  échappé  au  glaive  ; 
Israël  marche  vers  son  lieu  de  repos. 

'De  loin  l'Éternel  se  montre  à  moi  : 
Je  t'aime  d'un  amour  éternel  ; 
C'est  pourquoi  je  te  conserve  ma  bonté. 

Me  te  rétablirai  encore,  et  tu  seras  rétablie. 
Vierge  d'Israël  ! 

Tu  auras  encore  tes  tambourins  pour  parure. 
Et  tu  sortiras  au  milieu  des  danses  joyeuses. 

^Tu  planteras  encore  des  vignes  sur  les  montagnes  de  Samarie  ; 
Les  planteurs  planteront,  et  cueilleront  les  fruits. 

'Car  le  jour  vient  où  les  gardes  crieront  sur  la  montagne  d'Éphraim  : 
Levez-vous,  montons  à  Sion,  vers  l'Éternel,  notre  Dieu  ! 


987 


fiit 


Chap.31,i-m.  JÉRÉMIE. 

'Car  ainsi  parle  rEternel  : 
Poussez  des  cris  de  joie  sur  Jacob, 
Eclatez  d'allégresse  à  la  tête  des  nations  ! 

Elevez  vos  voix,  chantez  des  louanges,  et  dites  : 
Éternel,  délivre  ton  peuple,  le  reste  d'Israël  ! 

^Voici,  je  les  ramène  du  pays  du  septentrion, 
Je  les  rassemble  des  extrémités  de  la  terre  ; 
Parmi  eux  sont  l'aveugle  et  le  boiteux, 
La  femme  enceinte  et  celle  en  travail  ; 

C'est  une  grande  multitude,  qui  revient  ici. 

"Ils  viennent  en  pleurant,  et  je  les  conduis  au  milieu  de  leurs  supplica- 
Je  les  mène  vers  des  torrents  d'eau,  [tions  ; 

Par  un  chemin  uni  où  ils  ne  chancellent  pas  ; 

Car  je  suis  un  père  pour  Israël, 
Et  Ephraïm  est  mon  premier-né. 

'"Nations,  écoutez  la  parole  de  l'Eternel, 
Et  publiez-la  dans  les  îles  lointaines  ! 

Dites  :  Celui  qui  a  dispersé  Israël  le  rassemblera. 
Et  il  le  gardera  comme  le  berger  garde  son  troupeau. 
"Car  l'Éternel  rachète  Jacob, 
Il  le  délivre  de  la  main  d'un  plus  fort  que  lui. 

*'^Ils  viendront,  et  pousseront  des  cris  de  joie  sur  les  hauteurs  de  Sion  ; 
Ils  accourront  vers  les  biens  de  l'Eternel, 
Le  blé,  le  moût,  l'huile. 
Les  brebis  et  les  bœufs  ; 

Leur  àme  sera  comme  un  jardin  arrosé. 
Et  ils  ne  seront  plus  dans  la  soulfrance. 

'^Alors  les  jeunes  fdlcs  se  réjouiront  à  la  danse, 
Les  jeunes  hommes  et  les  vieillards  se  réjouiront  aussi  ; 

Je  changerai  leur  deuil  en  allégresse,  et  je  les  consolerai  ; 
Je  leur  donnerai  de  la  joie  après  leurs  chagrins. 
'^Je  rassasierai  de  graisse"  l'àme  des  prêtres, 
Et  mon  peuple  se  rassasiera  de  mes  biens,  dit  l'Éternel. 

'^ Ainsi  parle  l'Éternel  : 
On  entend  des  cris  à  Rama*, 
Des  lamentations,  des  larmes  amères  ; 
Rachel  pleure  ses  enfants  ; 

Elle  refuse  d'être  consolée  sur  ses  enfants, 
Car  ils  ne  sont  plus. 

"^Ainsi  ])arle  l'Éternel  : 
Retiens  tes  pleurs. 
Retiens  les  larmes  de  tes  yeux; 

Car  il  y  aura  un  salaire  pour  tes  œuvres,  dit  l'Éternel  ; 
Ils  reviendront  du  pays  de  l'ennemi. 

rt.  De  graisse,  de  la  graisse   des  victimes  qu'on  offrira   abondamment  en  sacrifice.         b.  C'est  par  le  chemin 
de  Rama  que  les  Israélites  furent  emmenés  captifs.  Racket  est  une  personnification  du  peuple. 

988 


JÉRÉMIE.  Chap.3l,n-i9. 

'^11  y  a  de  l'espérance  pour  ton  avenir,  dit  l'Eternel  ; 
Tes  entants  reviendront  dans  leur  territoire. 

'M'entends  Ephraïm  qui  se  lamente  : 
Tu  m'as  châtié,  et  j'ai  été  châtié 
Comme  un  veau  qui  n'est  pas  dompté  ; 

Fais-moi  revenir,  et  je  reviendrai, 
Car  tu  es  l'Eternel,  mon  Dieu. 

'^Après  m'ètre  détourné,  j'éprouve  du  repentir; 
Et  après  avoir  reconnu  mes  fautes,  je  frappe  sur  ma  cuisse; 

Je  suis  honteux  et  confus, 
Car  je  porte  l'opprobre  de  ma  jeunesse.  — 

-"Ephraïm  est-il  donc  pour  moi  un  (ils  chéri. 
Un  enfant  qui  fait  mes  délices? 
Car  plus  je  parle  de  lui,  plus  encore  son  souvenir  est  en  moi  ; 

Aussi  mes  entrailles  sont  émues  en  sa  faveur  : 
J'aurai  pitié  de  lui,  dit  l'Eternel.  — 

^'Dresse  des  signes,  place  des  poteaux, 
Prends  garde  à  la  route,  au  chemin  que  tu  as  suivi... 

Reviens,  vierge  d'Israël, 
Reviens  dans  ces  villes  cpii  sont  à  toi  ! 

"Jusques  à  quand  seras-tu  errante. 
Fille  égarée? 

Car  l'Eternel  crée  une  chose  nouvelle  sur  la  terre  : 
La  femme  recherchera  l'homme. 

-^ Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
Voici  encore  ce  que  l'on  dira  dans  le  pays  de  Juda  et  dans  ses  villes. 
Quand  j'aurai  ramené  leurs  captifs: 

Que  l'Eternel  te  bénisse,  demeure  de  la  justice, 
Montagne  sainte  ! 

^*Là  s'établiront  Juda  et  toutes  ses  villes, 
Les  laboureurs  et  ceux  cjui  conduisent  les  troupeaux. 

^''Car  je  rafraîchirai  l'âme  altérée. 
Et  je  rassasierai  toute  âme  languissante. 

-^Là-dessus  je  me  suis  réveillé,  et  j'ai  regardé; 
Mon  sommeil  m'avait  été  agréable. 

-'Voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  j'ensemencerai  la  maison  d'Israël  et  la  maison  de  Juda 
D'une  semence  d'hommes  et  d'une  semence  de  bêtes. 

-'^Et  comme  j'ai  veillé  sur  eux 
Pour  arracher,  abattre,  détruire,  ruiner  et  faire  du  mal. 

Ainsi  je  veillerai  sur  eux  pour  bâtir  et  pour  planter, 
Dit  l'Eternel. 

-^En  ces  jours-là,  on  ne  dira  plus  : 
Les  pères  ont  mangé  des  raisins  verts, 

989 


Chap.  SI,3o-w.  JÉRÉMIE. 

Et  les  dents  des  enfants  en  ont  été  agacées". 

^"Mais  chacun  mourra  pour  sa  propre  iniquité  ; 
Tout  homme  qui  mangera  des  raisins  verts, 
Ses  dents  en  seront  agacées. 

^'Voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel,  ;■;,  <.:;' 

Où  je  ferai  avec  la  maison  d'Israël  et  la  maison  de  Juda 
Une  alliance  nouvelle, 

^-Non  comme  l'alliance  que  je  traitai  avec  leurs  pères, 
Le  jour  où  je  les  saisis  par  la  main 
Pour  les  faire  sortir  du  pays  d'Egypte, 

Alliance  qu'ils  ont  violée. 
Quoique  je  fusse  leur  maître,  dit  l'Eternel. 

'^Mais  voici  l'alliance  que  je  ferai  avec  la  maison  d'Israël, 
Après  ces  jours-là,  dit  l'Eternel  : 
Je  mettrai  ma  loi  au  dedans  d'eux, 
Je  l'écrirai  dans  leur  cœur  ; 

Et  je  serai  leur  Dieu, 
Et  ils  seront  mon  peujile. 

^'Celui-ci  n'enseignera  plus  son  prochain. 
Ni  celui-là  son  frère,  en  disant  : 
Connaissez  l'Eternel  ! 

Car  tous  me  connaîtront, 
Depuis  le  plus  petit  jusqu'au  plus  grand,  dit  l'Eternel  ; 
Car  je  pardonnerai  leur  iniquité. 
Et  je  ne  me  souviendrai  plus  de  leur  péché. 

■^^\insi  parle  l'Eternel,  qui  a  fait  le  soleil  pour  éclairer  le  jour. 
Qui  a  destiné  la  lune  et  les  étoiles  à  éclairer  la  nuit. 

Qui  soulève  la  mer  et  fait  mugir  ses  flots, 
Lui  dont  le  nom  est  l'Eternel  des  armées  : 

'"Si  ces  lois  viennent  à  cesser  devant  moi,  dit  l'Eternel, 
La  race  d'Israël  aussi  cessera  pour  toujours  d'être  une  nation  devant  moi. 
''Ainsi  parle  l'Éternel  :  Si  les  cieux  en  haut  peuvent  être  mesurés. 
Si  les  fondements  de  la  terre  en  bas  peuvent  être  sondés. 

Alors  je  rejetterai  toute  la  race  d'Israël, 
A  cause  de  tout  ce  qu'ils  ont  fait,  dit  l'Eternel. 

^^Voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  la  ville  sera  rebâtie  à  l'honneur  de  l'Eternel, 
Depuis  la  tour  de  Ilananeel  jusqu'à  la  porte  de  l'angle. 

''■'Le  cordeau  s'étendra  encore  vis-à-vis, 
Jusqu'à  la  colline  de  Gareb, 

Et  fera  un  circuit  du  côté  de  Goath. 

■'"Toute  la  vallée  des  cadavres  et  de  la  cendre, 
Et  tous  les  champs  jusqu'au  torrent  de  Cédron, 
Jusqu'à  l'angle  de  la  porte  des  chevaux  à  l'orient, 
Seront  consacrés  à  l'Eternel, 

Et  ne  seront  plus  à  jamais  ni  renversés  ni  détruits. 

a.  Les  enfants  ont  subi  les  conséquences  des  fautes  de  leurs  pères. 

990 


JEREMIE. 


Chap.  S ''2, 1-19. j 


La  ruine  procliainc  de  Jérusalem  et  le  retour  des  captifs. 

Chap.  XXXII.  'La  parole  qui  fut  est  à  Anathoth,  dans  le  pays  de  Ben- 
adressée  à  Jcrémie  de  la  part  de  l'E-  janiin,  car  tu  as  le  droit  d'héritage  et 
ternel,  la  dixième  année  de  Sédécias,  de  rachat,  achète-le!  Je  reconnus  que 
roi  de  Juda.  — C'était  la  dix-huitième  c'était  la  parole  de  l'Eternel.  ^J'ache- 
année  de  Nebucadnetsar. 

-L'armée  du  roi  de  Babylone  assié- 
geait alors  Jérusalem  ;  et  .lérémie,  le 
prophète,  était  enfermé  dans  la  cour 
de  la  prison  qui  était  dans  la  maison 
ilu  roi  de  Juda.  ^Sédécias,  roi  de  Juda, 
lavait  fait  enfermer,  et  lui  avait  dit  : 


Pourquoi  prophétises-tu,  en  disant 


tai  de  Hanameel,  fils  de  mon  oncle,  le 
champ  qui  est  à  Anathoth,  et  je  lui 
j)esai  l'argent,  dix-sept  sicles  d'ar- 
gent. '"J'écrivis  un  contrat,  que  je  ca- 
chetai, je  pris  des  témoins,  et  je  pesai 
l'argent  dans  une  balani-e.  "Je  pris 
ensuite  le  contrat  d'acquisition,  celui 
qui    était   cacheté,    conformément    à 


Ainsi  parle  rp]ternel  :  Voici,  je  livre  la  loi  et  aux  usages,  et  celui  qui  était 

cette  ville  entre  les  mains  du  roi  de  ouvert;   '-et  je  remis  le  contrat  d'ac- 

Babylone,  et  il  la  prendra  ;  ^Sédécias,  quisition  à  Baruc,  fils  de  Nérija,  filsde 

i<ji  de  Juda,  n'échappera  pas  aux  Chai-  Machséja,  en  présence  de  Hanameel, 

déens,  mais  il  sera  livré  entre  les  mains  iils  de  mon  oncle,  en  présence  des  té- 

du  roi  de  Babylone,  il  lui  parlei'a  bou-  moins  qui  avaient  signé  le  contrat  d'ac- 

che  à  bouche,  et  ses  yeux  verront  ses  quisition,  et  en  présence  de  tous  les 

yeux;  Me  roi  de  Babylone  emmènera  Juifs  qui  se  trouvaient  dans  la  cour 

Sédécias  à  Babylone,  où  il  restera  jus-  de  la  prison.   ''Et  je  donnai  devant 

(pi'à  ce  que  je  me  souvienne  de  lui,  eux  cet  ordre  à  Baruc:  "Ainsi  parle 

dit  l'Eternel  ;  si  vous  vous  battez  con-  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 

tre  les  Chaldéens,  vous  n'aurez  point  Prends   ces   écrits,   ce    contrat  d'ac- 

dc  succès?  quisition,   celui    qui    est    cacheté   et 

Mérémie  dit  :  La  parole  de  l'Eternel  celui  qui  est  ouvert,  et  mets-les  dans 

m'a  été  adressée,  en  ces  mots  : 'Voici,  un  vase  de  terre,  afin  qu'ils  se  con- 

Hanameel,  fils  de  ton  oncle  Schallum,  servent  longtemps.   '^Car  ainsi  parle 

va  venir  auprès  de  toi  pour  te  dire  :  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 


Achète  mon  champ  qui  est  à  Anathoth . 
car  tu  as  le  droit  de  rachat  pour  l'ac- 
(piérir.  '*Et  Hanameel,  fils  de  mon  on- 
cle, vint  auprès  de  moi,  selon  la  parole 
de  l'Eternel,  dans  la  cour  de  la  prison, 


On  achètera  encore  des  maisons , 
des  champs  et  des  vignes,  dans  ce 
pays. 

'"Après  que  j'eus  remis  le  contrat 
d'acquisition  à  Baruc,  fils  de  Nérija, 


et  il  me  dit  :  Achète  mon  champ,  qui     j'adressai  cette  prière  à  rÉternel 

'"Ah  !  Seigneur  Eternel, 
Voici,  tu  as  fait  les  cieux  et  la  terre 
Par  ta  grande  puissance  et  par  ton  bras  étendu  : 
Rien  n'est  étonnant  de  ta  ]>art. 

""Tu  fais  miséricorde  jusqu'à  la  millième  génération, 
Et  tu  punis  l'iniquité  des  pères  dans  le  sein  de  leurs  enfants  après  eux. 

Tu  es  le  Dieu  grand,  le  puissant, 
Dont  le  nom  est  l'Eternel  des  armées. 

'^Tu  es  grand  en  conseil  et  puissant  en  action  ; 
Tu  as  les  yeux  ouverts  sur  toutes  les  voies  des  enfants  des  hommes, 


99 1 


Chap.  82,20-^.  JÉRÉMIE. 

Pour  rendre  à  chacun  selon  ses  voies, 
Selon  le  fruit  de  ses  œuvres. 

*"Tu  as  fait  des  miracles  et  des  prodiges  dans  le  pays  d'Egypte  jusqu'à 
Et  en  Israël  et  parmi  les  hommes,  [ce  jour. 

Et  tu  t'es  fait  un  nom  comme  il  l'est  aujourd'hui. 

^*Tu  as  fait  sortir  du  pays  d'Egypte  ton  peuple  d'Israël,  " 
Avec  des  miracles  et  des  prodiges,  à  main  forte  et  à  bras  étendu. 
Et  avec  une  grande  terreur. 

-^Tu  leur  as  donné  ce  pays. 
Que  tu  avais  juré  à  leurs  pères  de  leur  donner. 
Pays  où  coulent  le  lait  et  le  miel. 

-'Ils  sont  venus,  et  ils  en  ont  pris  possession. 
Mais  ils  n'ont  point  obéi  à  ta  voix. 
Ils  n'ont  point  observé  ta  loi. 

Ils  n'ont  pas  fait  tout  ce  que  tu  leur  avais  ordonné  de  faire. 
Et  c'est  alors  que  tu  as  fait  fondre  sur  eux  tous  ces  malheurs  ! 
^■'Voici,  les  terrasses  s'élèvent  contre  la  ville  et  la  menacent  ; 
La  ville  sera  livrée  entre  les  mains  des  Chaldéens  qui  l'attaquent. 
Vaincue  par  l'épée,  par  la  famine  et  par  la  peste. 
Ce  que  tu  as  dit  est  arrivé,  et  tu  le  vois. 

^^Néanmoins,  Seigneur  Eternel,  tu  m'as  dit  : 
Achète  un  champ  pour  de  l'argent,  prends  des  témoins... 
Et  la  ville  est  livrée  entre  les  mains  des  Chaldéens  ! 


26 


La  parole  de  l'Éternel  fut  adressée  à  Jérémie,  en  ces  mots  : 

"Voici,  je  suis  l'Eternel,  le  Dieu  de  toute  chair. 
Y  a-t-il  rien  qui  soit  étonnant  de  ma  part? 

^^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  livre  cette  ville  entre  les  mains  des  Chaldéens, 
Et  entre  les  mains  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone, 
Et  il  la  prendra. 

-''Les  Chaldéens  qui  attaquent  cette  ville  vont  entrer. 
Ils  y  mettront  le  feu,  et  ils  la  brûleront, 

Avec  les  maisons  sur  les  toits  desquelles  on  a  offert  de  l'encens  à  Baal 
Et  fait  des  libations  à  d'autres  dieux. 
Afin  de  m'irriter. 

'"Car  les  enfants  d'Israël  et  les  enfants  de  Juda 
N'ont  fait,  dès  leur  jeunesse,  que  ce  qui  est  mal  à  mes  yeux  ; 

Les  enfants  d'Israël  n'ont  fait  que  m'irriter 
Par  l'œuvre  de  leurs  mains,  dit  lEtcrnel. 

"Car  cette  ville  excite  ma  colère  et  ma  fureur. 
Depuis  le  jour  où  on  l'a  bâtie  jusqu'à  ce  jour  ; 
Aussi  je  veux  l'ôter  de  devant  ma  face, 

'^A  cause  de  tout  le  mal  que  les  enfants  d'Israël  et  les  enfants  de  Juda 
Ont  fait  pour  m'irriter. 

Eux,  leurs  rois,  leurs  chefs,  leurs  prêtres  et  leurs  prophètes. 
Les  hommes  de  Juda  et  les  habitants  de  Jérusalem. 

992 


JÉRÉMIE.  Chap.  S2,33-'^. 

''Ils  m'ont  tourné  le  dos,  ils  ne  m'ont  pas  regardé  ; 
On  les  a  enseignés,  on  les  a  enseignés  dès  le  matin  ; 
Mais  ils  n'ont  pas  écouté  pour  recevoir  instruction. 
'*Ils  ont  placé  leurs  abominations" 
Dans  la  maison  sur  laquelle  mon  nom  est  invoqué, 
Afin  de  la  souiller. 

35  Ils  ont  bâti  des  hauts  lieux  à  Baal  dans  la  vallée  de  Ben-Hinnom*, 
Pour  faire  passer  à  Moloc  leurs  fils  et  leurs  filles  : 
Ce  que  je  ne  leur  avais  point  ordonné  ; 
Et  il  ne  m'était  point  venu  à  la  pensée 
Qu'ils  commettraient  de  telles  horreurs 
Pour  faire  pécher  Juda. 

'''Et  maintenant,  ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël, 
Sur  cette  ville  dont  vous  dites  : 
Elle  sera  livrée  entre  les  mains  du  roi  de  Babylone, 
Vaincue  par  l'épée,  par  la  famine  et  par  la  peste  : 

'"^'oici,  je  les  rassemblerai  de  tous  les  pays  où  je  les  ai  chassés. 
Dans  ma  colère,  dans  ma  fureur,  et  dans  ma  grande  irritation  ; 

Je  les  ramènerai  dans  ce  lieu, 
Et  je  les  y  ferai  habiter  en  sûreté. 
""Ils  seront  mon  peuple, 
Et  je  serai  leur  Dieu. 

"^Je  leur  donnerai  un  même  cœur  et  une  même  voie. 
Afin  qu'ils  me  craignent  toujours. 

Pour  leur  bonheur  et  celui  de  leurs  enfants  après  eux. 
■""Je  traiterai  avec  eux  une  alliance  éternelle. 
Je  ne  me  détournerai  plus  d'eux. 
Je  leur  ferai  du  bien, 

Et  je  mettrai  ma  crainte  dans  leur  cœur. 
Afin  qu'ils  ne  s'éloignent  pas  de  moi. 

"Je  prendrai  plaisir  à  leur  faire  du  bien. 
Et  je  les  planterai  véritablement  dans  ce  pays. 
De  tout  mon  cœur  et  de  toute  mon  âme. 

''-Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
De  même  que  j'ai  fait  venir  sur  ce  peuple  tous  ces  grand  malheurs, 
De  même  je  ferai  venir  sur  eux  tout  le  bien  que  je  leur  promets. 
^'On  achètera  des  champs  dans  ce  pays 
Dont  vous  dites  :  C'est  un  désert,  sans  hommes  ni  bêtes. 
Il  est  livré  entre  les  mains  des  Chaldéens. 

*''0n  achètera  des  champs  pour  de  l'argent. 
On  écrira  des  contrats,  on  les  cachètera,  on  prendra  des  témoins, 
Dans  le  pays  de  Benjamin  et  aux  environs  de  Jérusalem, 
Dans  les  villes  de  Juda,  dans  les  villes  de  la  montagne, 
Dans  les  villes  de  la  plaine  et  dans  les  villes  du  midi  ; 
Car  je  ramènerai  leurs  captifs,  dit  rÉterncl. 

a.  Leurs  abominations^  leurs  idoles.         b.  De  Bcn~Hinnom,  ou  du  fils  de  IJÎrinom. 

993 


Chap.  33.1-12.  JÉRÉMIE. 

Chap.  XXXIII.     'La  parole  de  rÉternel  fut  adressée  àJérémie  une  seconde 
fois,  en  ces  mots,  pendant  qu'il  était  encore  enfermé  dans  la  cour  de  la  prison: 

^Ainsi  parle  l'Eternel,  qui  fait  ces  choses, 
L'Eternel,  qui  les  conçoit  et  les  exécute, 
Lui,  dont  le  nom  est  l'Eternel  : 

•''Invoque-moi,  et  je  te  répondrai; 
Je  t'annoncerai  de  grandes  choses,  des  choses  cachées. 
Que  tu  ne  connais  pas. 

••Car  ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Israël, 
Sur  les  maisons  de  cette  ville 
Et  sur  les  maisons  des  rois  de  Juda, 

Qui  seront  abattues  par  les  terrasses  et  par  l'épée, 
^Quand  on  s'avancera  pour  combattre  les  Chaldéens, 
Et  qu'elles  seront  remplies  des  cadavres  des  hommes 
Que  je  frapperai  dans  ma  colère  et  dans  ma  fureur. 

Et  à  cause  de  la  méchanceté  desquels  je  cacherai  ma  face  à  cette  ville  : 
'Voici,  je  lui  donnerai  la  guérison  et  la  santé,  je  les  guérirai, 
Et  je  leur  ouvrirai  une  source  abondante  de  paix  et  de  fidélité. 
"Je  ramènerai  les  captifs  de  Juda  et  les  captifs  d'Israël, 
Et  je  les  rétablirai  comme  autrefois. 

^Je  les  purifierai  de  toutes  les  iniquités  qu'ils  ont  commises  contre  moi. 
Je  leur  pardonnerai  toutes  les  iniquités  par  lesquelles  ils  m'ont  offensé. 
Par  lesquelles  ils  se  sont  révoltés  contre  moi. 

'•*Gette  ville  sera  pour  moi  un  sujet  de  joie,  de  louange  et  de  gloire. 
Parmi  toutes  les  nations  de  la  terre, 

Qui  apprendront  tout  le  bien  que  je  leur  ferai  ; 
Elles  seront  étonnées  et  émues  de  tout  le  bonheur 
Et  de  toute  la  prospérité  que  je  leur  accorderai. 

'"Ainsi  parle  l'Eternel  : 
On  entendra  encore  dans  ce  lieu 
Dont  vous  dites  :  Il  est  désert,  il  n'y  a  plus  d'hommes,  plus  de  bêtes  ;   • 

On  entendra  dans  les  villes  de  Juda  et  dans  les  rues  de  Jérusalem, 
Dévastées,  privées  d'hommes,  d'habitants,  de  bêtes, 

"Les  cris  de  réjouissance  et  les  cris  d'allégresse, 
Les  chants  du  fiancé  et  les  chants  de  la  fiancée, 
La  voix  de  ceux  qui  disent  : 
Louez  l'Eternel  des  armées, 

Car  l'Eternel  est  bon,  car  sa  miséricorde  dure  à  toujours  ! 
La  voix  de  ceux  qui  offrent  des  sacrifices  d'actions  de  grâces 
Dans  la  maison  de  l'Eternel. 

Car  je  ramènerai  les  captifs  du  pays,  je  les  rétablirai  comme  autrefois, 
Dit  l'Éternel. 

'-Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
11  y  aura  encore  dans  ce  lieu 

994 


JÉRÉMIE.  Chap.SS,i3--i',. 

Qui  est  désert,  sans  hommes  ni  bêtes, 
Et  dans  toutes  ses  villes, 

Il  y  aura  des  demeures  pour  les  bergers 
Faisant  reposer  leurs  troupeaux. 

'■^Dans  les  villes  de  la  montagne,  dans  les  villes  de  la  plaine. 
Dans  les  villes  du  midi. 

Dans  le  pays  de  Benjamin  et  aux  environs  de  Jérusalem, 
Et  dans  les  villes  de  Juda, 

Les  brebis  passeront  encore  sous  la  main  de  celui  qui  les  compte. 
Dit  rÉternel. 

'*Voici,  les  jours  A^iennent,  dit  l'Eternel, 
Où  j'accomplirai  la  bonne  parole 
Que  j'ai  dite  sur  la  maison  d'Israël  et  sur  la  maison  de  Juda. 

'^En  ces  jours  et  en  ce  temps-là. 
Je  ferai  éclore  à  David  un  germe  de  justice  ; 
Il  pratiquera  la  justice  et  l'équité  dans  le  pays. 
'*En  ces  jours-là,  Juda  sera  sauvé, 
Jérusalem  aura  la  sécurité  dans  sa  demeure; 

Et  voici  comment  on  l'appellera  : 
L'Eternel  notre  justice. 

''Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
David  ne  manquera  jamais  d'un  successeur 
Assis  sur  le  trône  de  la  maison  d'Israël  ;   , 

•'Les  prêtres,  les  Lévites,  ne  manqueront  jamais  devant  moi  de  succes- 
Pour  offrir  des  holocaustes,  brûler  de  l'encens  avec  les  offrandes,    [seurs 
Et  faire  des  sacrifices  tous  les  jours. 

''La  parole  de  l'Eternel  fut  adressée  à  Jérémie,  en  ces  mots  : 

-"Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Si  vous  pouvez  rompie  mon  alliance  avec  le  jour 
Et  mon  alliance  avec  la  nuit. 

En  sorte  que  le  jour  et  la  nuit  ne  soient  plus  en  leur  temps, 

^' Alors  aussi  mon  alliance  sera  rompue  avec  David,  mon  serviteur. 
En  sorte  qu'il  n'aura  point  de  fils  régnant  sur  son  trône. 

Et  mon  alliance  avec  les  Lévites,  les  prêtres,  qui  font  mon  service. 
^^De  même  qu'on  ne  peut  compter  l'armée  des  cieux, 
Ni  mesurer  le  sable  de  la  mer, 

De  même  je  multiplierai  la  postérité  de  David,  mon  serviteur, 
Et  les  Lévites  qui  font  mon  service. 

-'La  parole  de  l'Eternel  fut  adressée  à  Jérémie,  en  ces  mots  : 

^*N'as-tu  ])as  remarqué  ce  que  disent  ces  gens  : 
Les  deux  familles  que  l'Eternel  avait  choisies,  il  les  a  rejetées? 

Ainsi  ils  méprisent  mon  peuple. 
Au  point  de  ne  plus  le  regarder  comme  une  nation. 

995 


Chap .  SS,  25-34, 15.  J É RÉM I E . 

^'^Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Si  je  n'ai  pas  fait  mon  alliance  avec  le  jour  et  avec  la  nuit, 
Si  je  n'ai  pas  établi  les  lois  des  cieux  et  de  la  terre, 

-"Alors  aussi  je  rejetterai  la  postérité  de  Jacob  et  de  David,  mon  servi- 
Et  je  ne  prendrai  plus  dans  sa  postérité  ceux  qui  domineront  [teur, 

Sur  les  descendants  d'Abraham,  d'Isaac  et  de  Jacob. 
Car  je  ramènerai  leurs  captifs,  et  j'aurai  pitié  d'eux. 

Prophétie  sur  le  sort  de   Sédécias.   —  Menaces   à   l'occasion  de  l'asservissement 

des  esclaves  affranchis.  i('!'.'.i,'i  i 

Chap.  A'A'AYF.  'La  parole  qui  fut  ^La  parole  qui  fut  adressée  à  Jéré- 
adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  l'E-  mie  de  la  part  de  l'Éternel,  après  que 
ternel,  en  ces  mots,  lorsque  Nebucad-  le  roi  Sédécias  eut  fait  un  pacte  avec 
netsar,  roi  de  Babylone,  avec  toute  tout  le  peuple  de  Jérusalem,  pour  pu- 
son  armée,  et  tous  les  royaumes  des  blier  la  liberté,  'afin  que  chacun  ren- 
pays  sous  sa  domination,  et  tous  les  voyàt  libres  son  esclave  et  sa  servante, 
peuples,  faisaient  la  guerre  à  Jérusa-  l'Hébreu  et  la  femme  de  l'Hébreu,  et 
lem  et  à  toutes  les  villes  qui  en  dépen-  que  personne  ne  tînt  plus  dans  la  ser- 
daient  :  vitude  le  Juif,    son  frère.  "Tous  les 

-Ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  d'Is-  chefs  et  tout  le  peuple,  qui  étaient  en- 

raël  :  Va,  et  dis  à  Sédécias,  roi  de  Juda,  très  dans  le  ])acte,  s'engagèrent  à  ren- 

dis-lui  :  Ainsi  parle  l'Eternel  :  Voici,  voyer  libres  chacun  son  esclave  et  sa 

je  livre  cette  ville  entre  les  mains  du  servante,  afin  de  ne  plus  les  tenir  dans 

roi  de  Babylone,  et  il  la  brûlera  par  le  la  servitude  ;  ils  obéirent,  et  les  ren- 

feu.  ■'Et  toi,  tu  n'échapperas  pas  à  ses  voyèrent.  "Mais   ensuite  ils  changè- 

mains,  mais  tu  seras  pris  et  livré  en-  rent  d'avis;  ils  reprirent  les  esclaves 

tre  ses   mains,  tes   yeux  verront  les  et  les  servantes  qu'ils  avaient  affran- 

yeux  du  roi  de  Babylone,  et  il  te  par-  chis,  et  les  forcèrent  à  redevenir  es- 

lera  bouche  à  bouche,  et  tu  iras  à  Ba-  claves  et  servantes. 

bylone.  ''Seulement  écoute  la  parole  '-Alors    la  parole   de   l'Eternel   fut 

de  l'Eternel,  Sédécias,   roi  de  Juda!  adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  l'Eter- 

Ainsi  parle  l'Eternel  sur  toi  :  Tu  ne  nel,  en  ces  mots  :  '^Ainsi  parle  l'Eter- 

mourras  point  par  réjaée.  ^Tu  mour-  nel,  le  Dieu  d'Israël  :  J'ai  fait  une  al- 

ras  en  paix  ;  et  comme  on  a  brûlé  des  liance  avec  vos  pères,  le  jour  où  je  les 

parfums  pour  tes  pères,  les  anciens  ai  fait  sortir  du  pays  d'Egypte,  de  la 

rois  qui  t'ont  précédé,  ainsi  on  en  brû-  maison  de  servitude  ;  et  je  leur  ai  dit  : 

lera  pour  toi,  et  l'on  te  pleurera,  en  '■'Au  bout  de  sept  ans,  chacun  devons 

disant  :  Hélas,  seigneur  !  Car  j'ai  pro-  renverra  libre  son  frère  hébreu  qui  se 

nonce  cette  parole,  dit  l'Eternel.  vend  à  lui;  il   te  servira  six  années, 

"Jérémie,  le  prophète,  dit  toutes  ces  puis  tu  le  renverras  libre  de  chez  toi. 

paroles  à  Sédécias,  roi  de  Juda,  à  Je-  Mais  vos  pères  ne  m'ont  point  écouté, 

rusalem.  "Et  l'armée  du  roi  de  Baby-  ils  n'ont  point  prêté  l'oreille.  '^Vous, 

lone  combattait  contre  Jérusalem  et  vous  aviez  fait  aujourd'hui  un  retour 

contre  toutes  les  autres  villes  de  Juda,  sur  vous-mêmes,  vous  aviez  fait  ce  qui 

contre  Lakis   et  Azéka,   car  c'étaient  est  droit  à  mes  yeux,  en  publiant  la  li- 

des  villes  fortes  qui  restaient  parmi  berté  chacun  pour  son  prochain,  vous 

les  villes  de  Juda.  aviez  fait  un  pacte  devant  moi,  dans 

996 


JEREMIE. 


Chap.  3i,  16-33,  11. 


la  maison  sur  laquelle  mon  nom  est  adressée  à. Jérémie  tle  la  part  de  l'Eter- 
invoqué.  "'Mais  vous  êtes  revenus  en  nel,  au  temps  de  Jojakim,  fils  de  Jo- 
arrière,  et  vous  avez  profané  mon  nom  ;      sias,  roi  de  Juda,  en  ces  mots 


vous  avez  repris  chacun  les  esclaves 
et  les  servantes  que  vous  aviez  affran- 
chis, rendus  à  eux-mêmes,  et  vous  les 
avez  forcés  à  redevenir  vos  esclaves  et 
vos  servantes. 

''C'est  pourquoi  ainsi  parle  TEter- 


-Va  à  la  maison  des  Récabites",  et 
parle-leur;  tu  les  conduiras  à  la  mai- 
son de  l'Eternel,  dans  une  des  cham- 
bres, et  tu  leur  offriras  du  vin  à  boire. 
^Je  pris  Jaazania,  fils  de  Jérémie,  fils 
de  Habazinia,  ses  frères,  tous  ses  fils, 
nel  :  Vous  ne  m'avez  point  obéi,  en  et  toute  la  maison  des  Récabites,  ^et 
publiant  la  liberté  chacun  pour  son  je  les  conduisis  à  la  maison  de  l'Eter- 
frère,  cliacunpour  son  prochain.  Voici,  nel,  dans  la  chambre  des  fils  de  Ha- 
je  publie  contre  vous,  dit  l'Eternel,  la  nan,  fils  de  Jigdalia,  homme  de  Dieu, 
liberté  de  l'épée,  de  la  peste  et  de  la  près  de  la  chambre  des  chefs,  au-des- 
famine,  et  je  vous  rendrai  un  objet  sus  de  la  chambre  de  Maaséja,  fils  de 
d'effroi  pour  tous  les  royaumes  de  la  Schallum,  garde  du  seuil.  ^Je  mis  de- 
terre.  '''Je  livrerai  les  hommes  qui  ont  vaut  les  fils  de  la  maison  des  Récabites 
A'iolé  mon  alliance,  qui  n'ont  pas  ob-  des  coupes  pleines  de  vin,  et  des  cali- 
servé  les  conditions  du  pacte  qu'ils  ces,  et  je  leur  dis  :  Buvez  du  vin  ! 
avaient  fait  devant  moi,  en  coupant  un  ^Mais  ils  répondirent  :  Nous  ne  buvons 
veau  en  deux  et  en  passant  entre  ses  pas  de  vin;  carJonadab,  fils  de  Récab, 
morceaux;  '^je  livrerai  les  chefs  de  notre  père,  nous  a  donné  cet  ordre  : 
Juda  et  les  chefs  de  Jérusalem,  les  eu-  Vous  ne  boirez  jamais  de  vin,  ni  vous, 
nuques,  les  prêtres,  et  tout  le  peuple  ni  vos  fils;  'et  vous  ne  bâtirez  point  de 
du  pays,  qui  ont  passé  entre  les  mor-  maisons,  vous  ne  sèmerez  aucune  se- 
ceaux  du  veau  ;  ^"je  les  livrerai  entre  mence,  vous  ne  planterez  point  de  vi- 
les mains  de  leurs  ennemis,  entre  les  gnes  et  vous  n'en  posséderez  point; 
mains  de  ceux  qui  en  veulent  à  leur  mais  vous  habiterez  sous  des  tentes 
vie,  et  leurs  cadavres  serviront  de  pà-  toute  votre  vie,  afin  que  vous  viviez 
ture  aux  oiseaux  du  ciel  et  aux  bêtes  longtemps  dans  le  pays  où  vous  êtes 
de  la  terre.  -'Je  livrerai  Sédécias,  roi  étrangers.  ^Nous  obéissons  à  tout  ce 
de  Juda,  et  ses  chefs,  entre  les  mains  que  nous  a  prescrit  Jonadab,  fils  de 
de  leurs  ennemis,  entre  les  mains  de  Récab,  notre  père  :  nous  ne  buvons 
ceux  qui  en  veulent  à  leur  vie,  entre  pas  de  vin  pendant  toute  notre  vie, 
les  mains  de  l'armée  du  roi  de  Baby-  nous,  nos  femmes,  nos  fils  et  nos  fil- 
lone,  qui  s'est  éloignée  de  vous.  ^*Voi-  les;  ''nous  ne  bâtissons  point  de  mai- 
ci,  je  donnerai  mes  ordres,  dit  l'Etcr-  sons  pour  nos  demeures,  et  nous  ne 
nel,  et  je  les  ramènerai  contre  cette  possédons  ni  vignes,  ni  champs,  ni 
ville;  ils  l'attaqueront,  ils  la  pren-  terres  ensemencées;  '"nous  habitons 
dront,  et  la  brûleront  par  le  feu.  Et  je      sous  des  tentes,  et  nous   suivons   et 


ferai  des  villes  de  Juda  un  désert  sans 
habitants 


Les  Récabites. 


pratiquons  tout  ce  que  nous  a  prescrit 
Jonadab,  notre  père.  "Lorsque  Nebu- 
cadnetsar,  roi  de  Babylone,  est  monté 
contre  ce  pays,  nous  avons  dit  :  Allons, 
retirons-nous  à  Jérusalem,  loin  de  l'ar- 
Chap.  XXXV.        'La  parole  qui  fut      niée  des  Chaldéens  et  de  l'armée  de 

a.  DesceiKlants  d'uni,' tribu  luuilade  du  pays  de  Madiaii,  voy.    II   Kuis   10,  ir..  Us  habitaiojil  probablement  clans 
les  parties  désertes  du  pays  de  Juda,  et  s  étaient  retirés  à  Jérusalem  au  momejit  du  danf,'er. 

997 


Chap.  35,  n-S6, 9. 


JEREMIE. 


Syrie.  C'est  ainsi  que  nous  habitons  à      quera  jamais  de  descendants  qui  se 
Jérusalem.  tiennent  en  ma  présence. 

'-Alors   la    parole  de    l'Eternel   fut 


adressée  à  .lérémie,  en  ces  mots  : 
'■'Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le 
Dieu  d'Israël  :  Va,  et  dis  aux  hommes 
de  Juda  et  aux  habitants  de  Jérusa- 


Le  livre  des  prophéties  de  Jérihnie  brûlé 
par  le  roi  Jojakiin. 

Chap.  A'A'A'T /.  'La  quatrième  an- 
née de  Jojakim,  fds  de  Josias,  roi  de 
lem  :  Ne  recevrez- vous  pas  instruction,  Juda,  cette  parole  fut  adressée  à  Jéré- 
pour  obéir  à  mes  paroles?  dit  l'Éter-  mie  de  la  part  de  l'Eternel,  en  ces 
nel.  '■'On  a  observé  les  paroles  de  Jo-      mots  : 

nadab,  fils  de  Récab,  qui  a  ordonné  à  -Prends  un  livre",  et  tu  y   écriras 

ses  fils  de  ne  pas  boire  du  vin,  et  ils  toutes  les  paroles  que  je  t'ai  dites  sur 
n'enont  |)oint  bu  jusqu'àce  jour,  parce  Israël  et  sur  Juda,  et  sur  toutes  les 
qu'ils  ont  obéi  à  l'ordre  de  leur  père,  nations,  depuis  le  jour  où  je  t'ai  parlé, 
Et  moi,  je  vous  ai  parlé,  je  vous  ai      au  temps  de  Josias,  jusqu'à  ce  jour. 


parlé  dès  le  matin,  et  vous  ne  m  avez 
pas  écouté.  '^Je  vous  ai  envoyé  tous 
mes  serviteurs,  les  prophètes,  je  les 
ai   envoyés   dès  le  matin ,  pour  vous 


'Ouand  la  maison  de  Juda  entendra 
tout  le  mal  que  je  pense  lui  faire,  peut- 
être  reviendront- ils  chacun  de  leur 
mauvaise  voie  ;  alors  je  pardonnerai 
dire  :  Revenez  chacun  de  votre  mau-  leur  inicjuité  et  leur  péché, 
vaise  voie,  amendez  vos  actions,  n'ai-  ■'Jérémie  appela  Baruc,  fils  de  Né- 
lez  pas  après  d'autres  dieux  pour  les  rija  ;  et  Baruc  écrivit  dans  un  livre, 
servir,  et  vous  resterez  dans  le  pays  sous  la  dictée  de  Jérémie,  toutes  les 
que  j'ai  donné  à  vous  et  à  vos  pères,  paroles  que  l'Eternel  avait  dites  à  Jé- 
Mais  vous  n'avez  pas  prêté  l'oreille,  rémie.  ^' Puis  Jérémie  donna  cet  ordre 
vous  ne  m'avez  ])as  écouté.  '^Oui,  les  à  Baruc  :  Je  suis  retenu,  et  je  ne  peux 
fils  de  Jonadab,  fils  de  Récab,  obser-  pas  aller  à  la  maison  de  l'Eternel.  *Tu 
vent  l'ordre  que  leur  a  donné  leur  iras  toi-même,  et  tu  liras  dans  le  livre 
père,  et  ce  ]>euple  ne  m'écoute  pas  !  que  tu  as  écrit  sous  ma  dictée  les  pa- 
"C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Éternel,  rôles  de  l'Eternel,  aux  oreilles  du  peu- 
le  Dieu  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  :  ])le,  dans  la  maison  de  l'Eternel,  le 
Voici,  je  vais  faire  venir  sur  Juda  et  jour  du  jeune;  tu  les  liras  aussi  aux 
sur  tous  les  habitants  de  Jérusalem  oreilles  de  tous  ceux  de  Juda  ([ui  se- 
tous  les  malheurs  que  j'ai  annoncés  ront  venus  de  leurs  villes.  "Peut-être 
sur  eux,  parce  que  je  leur  ai  parlé  et  l'Eternel  écoutera-t-il  leurs  supjilica- 
c[u'ils  n'ont  pas  écouté,  parce  que  je  tions,  et  reviendront -ils  chacun  de 
les  ai  appelés  et  qu'ils  n'ont  pas  ré-  leur  mauvaise  voie  ;  car  grande  est  la 
pondu.  colère,  la  fureur  dont  l'Eternel  a  me- 
"*Et  Jérémie  dit  à  la  maison  des  Ré-  nacé  ce  peuple.  "^Baruc,  fils  de  Nérija, 
cabites  :  Ainsi  ])arle  l'Éternel  des  ar-  fit  tout  ce  que  lui  avait  ordonné  Jéré- 
mées,  le  Dieu  d'Israël  :  Parce  cfue  vous  mie,  le  pro])hète,  et  lut  dans  le  livre 
avez  obéi  aux  ordres  de  Jonadab,  votre  les  paroles  de  l'Eternel,  dans  la  mai- 
père,  parce  que  vous  avez  observé  tous  son  de  l'Eternel, 
ses  commandements  et  fait  tout  ce  qu'il  "La  cinquième  année   de  Jojakim, 


vous  a  prescrit  ;  '"à  cause  de  cela,  ainsi 
jiarle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Is- 
raël :  Jonadab,  fils  de  Récab,  ne  man- 

a.   Un  lirrf,  héb.  urt  rouleau  de  livre. 


fils  de  Josias,  roi  de  Juda,  le  neuvième 
mois,  on  publia  un  jeune  devant  l'E- 
ternel   pour    tout    le    peuple    de   Jé- 


998 


JÉRÉMIE. 


Chap.  30, 10-30. 


rusalem  et  pour  tout  le  peuple  venu 
des  villes  de  Juda  à  Jérusalem.  '"Et 
Baruc  lut  dans  le  livre  les  paroles  de 
Jéréniie,  aux  oreilles  de  tout  le  peu- 
ple, dans  la  maison  de  l'Eternel,  dans 
la  thambre  de  Guenuuia,  (ils  de  Scha- 
])han,  le  secrétaire,  dans  le  parvis  su- 
périeur, à  l'entrée  de  la  porte  neuve 
de  la  maison  de  l'Eternel.  "Michée, 
fils  de  Guemaria,  fils  de  Schaphan, 
avant  entendu  toutes  les  paroles  de 
l'Eternel  contenues  dans  le  livre,  '-des- 
cendit à  la  maison  du  roi,  dans  la  cham- 
bre du  secrétaire,  où  étaient  assis  tous 
les  chefs,  Elischama,  le  secrétaire,  De- 
laja,  fils  de  Schemaeja,  Elnathan,  fds 
d'Acbor,  Guemaria,  fils  de  Schaphan, 
Sédécias,  fds  de  Ilanania,  et  tous  les 
autres  chefs.  '^Et  Michée  leur  rapporta 
toutes  les  paroles  qu'il  avait  enten- 
dues, lorsque  Baruc  lisait  dans  le  li- 
vre, aux  oreilles  du  peuple. 

'■'Alors  tous  les  chefs  envoyèrent 
vers  Baruc  Jehudi ,  fds  de  Nethania , 
fds  de  Schélémia,  fils  de  Cuschi,  pour 
lui  dire  :  Prends  en  main  le  livre  dans 
lequel  tu  as  lu,  aux  oreilles  du  peuple, 
et  viens  !  Baruc,  fils  de  Nérija,  prit  en 
main  le  livre ,  et  se  rendit  auprès 
d'eux.  '^Ils  lui  dirent  :  Assieds-toi,  et 
lis -le  à  nos  oreilles.  Et  Baruc  lut  à 
leurs  oreilles.  *^Lorsc[u'ils  eurent  en- 
tendu toutes  les  paroles,  ils  se  regar- 
dèrent avec  efïroi  les  uns  les  autres, 
et  ils  dirent  à  Baruc  :  Nous  rapporte- 
rons au  roi  toutes  ces  paroles.  "Ils 
firent  encore  à  Baruc  cette  question  : 
Dis-nous  comment  tu  as  écrit  toutes 
ces  paroles  sous  sa  dictée.  '''Baruc  leur 
répondit  :  Il  m'a  dicté  de  sa  bouche 
toutes  ces  paroles,  et  je  les  ai  écrites 
dans  ce  livre  avec  de  l'encre.  ''Les 
chefs  dirent  à  Baruc  :  Va,  cache-toi, 
ainsi  que  Jérémie,  et  que  personne  ne 
sache  oi'i  vous  êtes. 

^''Ils  allèrent  ensuite  vers  le  roi  dans 


la  cour,  laissant  le  livre  dans  la  cham- 
bre d'Elischama,  le  secrétaire,  et  ils 
en  rapportèrent  toutes  les  paroles  aux 
oreilles  du  roi.  -'Le  roi  envoya  Jehudi 
pour  jjrendre  le  livre.  Jehudi  le  prit 
dans  la  chambre  d'Elischama,  le  se- 
crétaire, et  il  le  lut  aux  oreilles  du 
roi  et  aux  oreilles  de  tous  les  chefs 
qui  étaient  auprès  du  roi.  "--Le  roi  était 
assis  dans  la  maison  d'hiver,  —  c'était 
au  neuvième  mois,  —  et  un  brasier 
était  allumé  devant  lui.  -'Lorsque  Je- 
hudi eut  lu  trois  ou  quatre  feuilles,  le 
roi  coupa  le  livre  avec  le  canif  du  se- 
crétaire, et  le  jeta  dans  le  feu  du  bra- 
sier, où  il  fut  entièrement  consumé. 
-^Le  roi  et  tous  ses  serviteurs,  qui 
entendirent  toutes  ces  paroles,  ne  fu- 
rent point  effrayés  et  ne  déchirèrent 
point  leurs  vêtements.  ^^ Elnathan,  De- 
laja  et  Guemaria,  avaient  fait  des  ins- 
tances auprès  du  roi  pour  qu'il  ne  brû- 
lât pas  le  livre  ;  mais  il  ne  les  écouta 
pas.  '^*Le  roi  ordonna  à  Jerachmeel,  fils 
du  roi",  à  Seraja,  fils  d'Azriel,  et  à 
Schélémia,  fils  d'Abdeel,  de  saisir  Ba- 
ruc, le  secrétaire,  et  Jérémie,  le  pro- 
phète. Mais  l'Eternel  les  cacha. 

-'La  parole  de  l'Éternel  fut  adressée 
à  Jérémie,  en  ces  mots,  après  que  le 
roi  eut  brûlé  le  livre  contenant  les  pa- 
roles que  Baruc  avait  écrites  sous  la 
dictée  de  Jérémie  : 

-^Prends  de  nouveau  un  autre  li- 
vre ,  et  tu  y  écriras  toutes  les  paro- 
les* qui  étaient  dans  le  premier  livre 
qu'a  Ijrûlé  Jojakim,  roi  de  Juda.  -'Et 
sur  Jojakim,  roi  de  Juda,  tu  diras  : 
Ainsi  parle  l'Éternel  :  Tu  as  brûlé 
ce  livre,  en  disant  :  Pourquoi  y  as- 
tu  écrit  ces  paroles  :  Le  roi  de  Ba- 
bylone  viendra,  il  détruira  ce  ])ays,  et 
il  en  fera  disparaître  les  hommes  et 
les  bêtes  ?  ''"C'est  pourquoi  ainsi  parle 
l'Éternel  sur  Jojakim,  roi  de  Juda  : 
Aucun  des  siens  ne  sera  assis  sur  le 


a.  Fi/s  du  roi,    c'est-à-dire,  membre   de   la  famille    royale.         A.  Toutes  les  paroles,  héb.  toutes  les  premières 
paroles. 

999 


Chnp.  S 6, 31-87,10. 


JEREMIE. 


trône  de  David,  et  son  cadavre  sera      secourir,  retourne  dans  son  pays,  en 
exposé  à  la  chaleur  pendant  le  jour  et      Egypte  ;  *etles  Chaldéens  reviendront, 


au  froid  pendant  la  nuit.  ^'Je  le  châ- 
tierai, lui,  sa  postérité,  et  ses  servi- 
teurs, à  cause  de  leur  iniquité;  et  je 
ferai  venir  sur  eux,  sur  les  habitants 
de  Jérusalem  et  sur  les   hommes  de 


ils  attaqueront  cette  ville,  ils  la  pren- 
dront, et  la  brûleront  par  le  feu.  ^Ainsi 
parle  l'Eternel  :  Ne  vous  faites  pas  il- 
lusion, en  disant  :  Les  Chaldéens  s'en 
iront   loin   de  nous  !   Car    ils  ne  s'en 


Juda  tous  les  malheurs  dont  je  les  ai  iront  pas.  '"Et  même  quand  vous  bat- 

menacés,  sans  qu'ils  aient  voulu  m'é-  triez  toute  l'armée  des  Chaldéens  qui 

coûter.  vous  font  la  guerre,  quand  il  ne  reste- 

^-Jérémie  prit  un  autre  livre,  et  le  rait  d'eux  que  des  hommes  blessés, 

donna  à  Baruc,  fdsde  Nérija,  le  secré-  ils  se  relèveraient  chacun  dans  sa  ten- 

taire.  Baruc  y  écrivit,  sous  la  dictée  te,  et  brûleraient  cette  ville  par  le  feu. 

de  Jérémie,  toutes  les  paroles  du  livre  "Pendantquel'arméedes Chaldéens 


s'était  éloignée  de  Jérusalem,  à  cause 
de  l'armée  de  Pharaon,  '-Jérémie  vou- 
lut sortir  de  Jérusalem,  pour  aller  dans 
le  pays  de  Benjamin  et  s'échapper  du 
milieu  du  peuple.  "Lorsqu'il  fut  à  la 
porte  de  Benjamin,  le  commandant  de 
la  garde,  nommé  Jireija,  fds  de  Sché- 


qu'avait  brûlé  au  feu  Jojakim,  roi  de 
Juda.  Beaucoup  d'autres  paroles  sem- 
blables y  furent  encore  ajoutées. 

Jérémie  en  prison. 

Chap.  XXXYII.      '  Sédécias ,  fds  de 
Josias,  régna  à  la  place  de  Jeconia", 

fds  de  Jojakim,  et  fut  établi  roi  dans  lémia,  fds  de  Hanania,  se  trouvait  là, 

le  pays  de  Juda  par  Nebucadnetsar ,  et  il  saisit  Jérémie,  le  prophète,  en 

roi  de  Babylone.  ^Ni  lui,  ni  ses  servi-  disant   :   Tu   passes    aux   Chaldéens  ! 

teurs,  ni  le  peuple  du  pays,  n'écouté-  '''Jérémie  répondit  :  C'est  faux!  je  ne 

rent  les  paroles  que  l'Éternel  prononça  passe  pas  aux  Chaldéens.  Mais  Jireija 

par  Jérémie,  le  prophète.  ne  l'écouta  point  ;  il  arrêta  Jérémie,  et 

'Le  roi  Sédécias  envoya  Jucal,  fds  le   conduisit  devant  les  chefs.  '^Les 

de   Schélémia,   et   Sophonie,   fils   de  chefs,  irrités  contre  Jérémie,  le  frap- 

Maaséja,   le  prêtre,  vers  Jérémie,  le  pèrent,  et  le  mirent  en  prison  dans  la 

prophète,  pour  lui  dire  :  Intercède  en  maison  de  Jonathan,  le  secrétaire;  car 

notre  faveur  auprès  de  l'Eternel,  no-  ils  en  avaient  fait  une  prison.  '^Ce  fut 

tre  Dieu.  ainsi  que  Jérémie   entra  dans  la   pri- 

''Or  Jérémie  allait  et  venait  parmi  son   et  dans  les  cachots,  où  il  resta 

le  peuple  ;  on  ne  l'avait  pas  encore  mis  longtemps. 

en  prison.  ^L'armée  de  Pharaon  était  "Le  roi  Sédécias  l'envoya  chercher, 

sortie  d'Egypte;  et  les  Chaldéens,  qui  et   l'interrogea   secrètement  dans   sa 

assiégeaient  Jérusalem,  ayant  appris  maison.  Il  dit  :  Y  a-t-il  une  parole  de 

vcette  nouvelle,  s'étaient  retirés  de  Je-  la  part  de  l'Eternel?  Jérémie  répon- 

rusalem.  dit  :  Oui.  Et  il  ajouta  :  Tu  seras  livré 

^Alors    la    parole   de    l'Éternel    fut  entre  les  mains  du  roi  de  Babylone. 

adressée  à  Jérémie,  le  prophète,  en  '^Jérémie  dit  encore  au  roi  Sédécias  : 

ces  mots  :  'Ainsi   parle  l'Éternel,  le  En  quoi  ai-je  péché  contre  toi,  contre 

Dieu  d'Israël  :  Vous  direz  au  roi  de  tesserviteurs,etcontrecepeuple,  pour 

Juda,  qui   vous   a   envoyés  vers   moi  que  vous  m'ayez  mis  en  prison?  "'Et 

pour  me  consulter  :  Voici,  l'armée  de  où  sont  vos  prophètes  qui  vous  pro- 

Pharaon,quiélaiten  marche  pourvous  phétisaient,  en  disant  :  Le  roi  de  Ba- 


a.  Jeioiiia,  ou  Jojakiii. 


1000 


JEREMIE. 


Chap.  37,20-38,11. 


bylone  ne  viendra  pas  contre  vous,  ni  "Ebcd-Mélec,  l'Éthiopien,  eunuque 

contre  ce  pays?  '^"Maintenant,  écoute,  qui  était  dans  la  maison  du  roi,  apprit 
je  te  prie,  ô  roi,  mon  seigneur,  et  que  qu'on  avait  mis  Jérémie  dans  la  ci- 
mes supplications  soient  favorable-  terne.  Le  roi  était  assis  à  la  porte  de 
ment  reçues  devant  toi!  Ne  me  ren-  Benjamin.  '^Ebed-Mélec  sortit  de  la 
voie  pas  dans  la  maison  de  Jona-  maison  du  roi,  et  parla  ainsi  au  roi  : 
than,  le  secrétaire,  de  peur  que  je  ^O  roi,  mon  seigneur,  ces  hommes  ont 
n'y  meure!  -'Le  roi  Sédécias  ordonna  mal  agi  en  traitant  de  la  sorte  Jérémie, 
qu'on  gardât  Jérémie  dans  la  cour  de  le  prophète,  en  le  jetant  dans  la  ci- 
la  prison,  et  qu'on  lui  donnât  chaque  terne  ;  il  mourra  de  faim  là  où  il  est, 
jour  un  pain  de  la  rue  des  boulangers,  car  il  n'y  a  plus  de  pain  dans  la  ville, 
jusqu'à  ce  que  tout  le  pain  de  la  ville  '"Le  roi  donna  cet  ordre  à  Ebed-Mé- 
fut  consommé.  Ainsi  Jérémie  demeura     lec,   l'Ethiopien   :    Prends    ici   trente 

hommes  avec  toi,  et  tu  retireras  de 
la  citerne  Jérémie,  le  prophète,  avant 
qu'il  meure.  "Ebed-Mélec  prit  avec 


dans  la  cour  de  la  prison 

Jérémie  dans  une  citerne 


Chap.  XXXVIII.  'Schephathia, 
fds  de  Matthan ,  Guedalia ,  fils  de 
Paschhur,  Jucal,  fils  de  Schélémia,  et 


lui  les  hommes,  et  se  rendit  à  la  mai- 
son du  roi,  dans  un  lieu  au-dessous 
du  trésor;  il  en  sortit  des  lambeaux 


Paschhur,  fils  de  Malkija,  entendirent  usés  et  de  vieux  haillons,  et  les  des- 
les  paroles  que  Jérémie  adressait  à  cendit  à  Jérémie  dans  la  citerne,  avec 
tout  le  peuple,  en  disant  :  -Ainsi  parle  des  cordes. '-Ebed-Mélec,  l'Ethiopien, 
l'Éternel  :  Celui  qui  restera  dans  cette  dit  à  Jérémie  :  Mets  ces  lambeaux  usés 
ville  mourra  par  lépée,  par  la  famine  et  ces  haillons  sous  tes  aisselles,  sous 
ou  par  la  peste;  mais  celui  qui  sortira  les  cordes.  Et  Jérémie  fit  ainsi,  '^lls 
pour  se  rendre  aux  Chaldéens  aura  la  tirèrent  Jérémie  avec  les  cordes,  et  le 
vie  sauve,  sa  vie  sera  son  butin,  et  il  firent  monter  hors  de  la  citerne.  Jé- 
vivra.  ^Ainsi  parle  l'Éternel  :  Cette  rémie  resta  dans  la  cour  de  la  prison, 
ville  sera  livrée  à  l'armée  du  roi  de  '*Le  roi  Sédécias  envoya  chercher 
Babylone,  qui  la  prendra.  Jérémie,  le  prophète,  et  le  fit  venir 
■•Et  les  chefs  dirent  au  roi  :  Que  cet  auprès  de  lui  dans  la  troisième  entrée 
homme  soit  mis  à  mort!  car  il  décou-  de  la  maison  de  l'Eternel.  VA  le  roi  dit 
rage  les  hommes  de  guerre  qui  restent  à  Jérémie  :  J'ai  une  chose  à  te  deman- 
dans  cette  ville,  et  tout  le  peuple,  en  der  ;  ne  me  cache  rien.  '^Jérémie  ré- 
leur tenant  de  pareils  discours  ;  cet  pondit  à  Sédécias  :  Si  je  te  la  dis,  ne 
homme  ne  cherche  pas  le  bien  de  ce  me  feras-tu  pas  mourir?  Et  si  je  te 
peuple,  il  ne  veut  que  son  malheur,  donne  un  conseil,  tu  ne  m'écouteras 
^Le  roi  Sédécias  répondit  :  Voici,  il  pas. '"Le  roi  Sédécias  jura  secrètement 
est  entre  vos  mains  ;  car  le  roi  ne  peut  à  Jérémie,  en  disant  :  L'Eternel  est 
rien  contre  vous.  ^Alors  ils  prirent  Je-  vivant,  lui  qui  nous  a  donné  la  vie  !  je 
rémie,  et  le  jetèrent  dans  la  citerne  ne  te  ferai  pas  mourir,  et  je  ne  te  li- 
de  Malkija,  fils  du  roi",  laquelle  se  vrerai  pas  entre  les  mains  de  ces  hom- 
trouvait  dans  la  cour  de  la  [)rison  ;  ils  mes  qui  en  veulent  à  ta  vie.  '"Jérémie 
descendirent  Jérémie  avec  des  cordes,  dit  alors  à  Sédécias  :  Ainsi  parle  l'E- 
II  n'y  avait  point  d'eau  dans  la  citerne,  tcrnel,  le  Dieu  des  armées,  le  Dieu 
mais  il  y  avait  de  lu  boue  ;  et  Jérémie  d'Israël  :  Si  tu  vas  te  rendre  aux  chefs 
enfonça  dans  la  boue.  du  roi  de  Babylone,  tu  auras  la  vie 

a.  FiU  du  roi,  c'est-ù-dire,  iucuil)ru  Je  la  famille  royale. 

1001 


Chap.  S8,  18-89,10. 


JEREMIE. 


sauve,  et  cette  ville  ne  sera  pas  biùlée 
par  le  feu  ;  tu  vivras,  toi  et  ta  maison. 
"*Mais  si  tu  ne  té  rends  pas  aux  chefs 
du  roi  de  Babylone,  cette  ville  sera  li- 
vrée entre  les  mains  des  Ghaldéens, 
qui  la  brûleront  par  le  feu  ;  et  toi,  tu 
n'échapperas  pas  à  leurs  mains.  '^Le 
roi  Sédécias  dit  à  Jérémie  :  Je  crains 
les  Juifs  qui  ont  passé  aux  Ghaldéens  ; 
je  crains  qu'on  ne  me  livre  entre  leurs 
mains,  et  qu'ils  ne  m'outragent.  -"Jé- 
rémie répondit  :  On  ne  te  livrera  pas. 
Ecoute  la  voix  de  l'Eternel  dans  ce 
que  je  te  dis;  tu  t'en  trouveras  bien, 
et  tu  auras  la  vie  sauve.  -'Mais  si  tu 
refuses  de  sortir,  voici  ce  que  l'Eter- 
nel m'a  révélé  :  "Toutes  les  femmes 
(jui  restent  dans  la  maison  du  roi  de 
Juda  seront  menées  aux  chefs  du  roi 
de  Babylone,  et  elles  diront  :  Tu  as 
été  trompé,  dominé,  par  ceux  qui  t'an- 
nonçaient la  paix  ;  et  c{uand  tes  pieds 
sont  enfoncés  dans  la  boue,  ils  se  re- 
tirent. -^Toutes  tes  femmes  et  tes  en- 
fants seront  menés  aux  Ghaldéens  ;  et 
toi,  tu  n'échapperas  pas  à  leurs  mains, 
tu  seras  saisi  par  la  main  du  roi  de  Ba- 
bylone, et  cette  ville  sera  brûlée  par 
le  feu.  -■'Sédécias  dit  à  Jérémie  :  Que 
personne  ne  sache  rien  de  ces  dis- 
cours, et  tu  ne  mourras  pas.  -^Si  les 
chefs  a})prennent  que  je  t'ai  ])arlé,  et 
s'ils  viennent  te  dire  :  Rapporte-nous 
ce  que  tu  as  dit  au  roi,  et  ce  que  le  roi 
t'a  dit,  ne  nous  cache  rien,  et  nous  ne 
te  ferons  pas  mourir,  — •  **tu  leur  re- 


prise de  Jérusalem. 

Chap.  -Y.VA7A'.  '  Lorsque  Jérusa- 
lem fut  prise,  —  la  neuvième  année 
de  Sédécias,  roi  de  Juda,  le  dixième 
mois,  Nebucadnetsar,  roi  de  Baby- 
lone ,  vint  avec  toute  son  armée  de- 
vant Jéiusalem,  et  en  fit  le  siège;  *la 
onzième  année  de  Sédécias,  le  neu- 
vième jour  du  quatrième  mois,  la  brè- 
che fut  faite  à  la  ville,  —  ^tous  les 
chefs  du  roi  de  Babylone  s'avancèrent, 
et  occupèrent  la  porte  du  milieu  :  Ner- 
gal-Scharetser,  Samgar-Nebu,  Sarse- 
kim,  chef  des  eunuques,  Nergal-Scha- 
retser,  chef  des  mages,  et  tous  les 
autres  chefs  du  roi  de  Babylone.  ^Dès 
que  Sédécias,  roi  de  Juda,  et  tous  les 
gens  de  guerre  les  eurent  vus,  ils  s'en- 
fuirent, et  sortirent  de  la  ville  pendant 
la  nuit  par  le  chemin  du  jardin  du  roi, 
par  la  porte  entre  les  deux  murs,  et  ils 
prirent  le  chemin  de  la  plaine.  ^Mais 
l'armée  des  Ghaldéens  les  poursuivit, 
et  atteignit  Sédécias  dans  les  plaines 
de  Jéricho.  Ils  le  prirent,  et  le  firent 
monter  vers  Nebucadnetsar,  roi  de  Ba- 
bylone, à  Ribla,  dans  le  pays  de  Ila- 
math  ;  et  il  prononça  contre  lui  une 
sentence.  *Le  roi  de  Babylone  fit  égoi'- 
ger  à  Ribla  les  fds  de  Sédécias  en  sa 
présence  ;  le  roi  de  Babylone  fit  aussi 
égorger  tous  les  grands  de  Juda.  'Puis 
il  fit  crever  les  yeux  à  Sédécias,  et  le 
fit  lier  avec  des  chaînes  d'airain,  pour 
l'emmener  à  Babylone.  "* Les  Ghaldéens 


pondras  :  J'ai  supplié  le  roi  de  ne  pas      brûlèrent  par  le  feu  la  maison  du  roi 

et  les  maisons  du  peuple,  et  ils  démo- 
lirent les  murailles  de  Jérusalem.  '*Ne- 
buzaradan,  chef  des  gardes,  emmena 
captifs  à  Babylone  ceux  du  peuple  qui 
étaient  demeurés  dans  la  ville,  ceux 
qui  s'étaient  rendus  à  lui,  et  le  reste 
du  peuple.  '"Mais  Nebuzaradan,  chef 
des  gardes,  laissa  dans  le  pays  de  Juda 
quelques-uns  des  plus  pauvres  du  |)eu- 
]ile,  ceux  qui  n'avaient  rien  ;  et  il  leur 
donna  alors  des  vignes  et  des  champs. 


me  renvoyer  dans  la  maison  de  Jona- 
than, de  peur  que  je  n'y  meure. 

-"Tous  les  chefs  vinrent  auprès  de 
Jérémie  et  le  questionnèrent.  Il  leur 
répondit  entièrement  comme  le  roi 
l'avait  ordonné.  Ils  gardèrent  alors  le 
silence  et  se  retirèrent,  car  la  chose 
ne  s'était  pas  répandue. 

-"* Jérémie  resta  dans  la  cour  de  la 
prison  jusqu'au  jour  de  la  prise  de  Jé- 
rusalem. 


1002 


JEREMIE. 


Cluip.  39,  îi-40,w. 


"Nebucadnctsar,  roi  de  Babylone, 
avait  donné  cet  ordre  au  sujet  de  Jé- 
réniie  par  Nebuzaradan,  chef  des  gar- 
des :  '-Prends-le,  et  veille  sur  lui  ;  ne 
lui  fais  aucun  mal,  mais  agis  à  son 
égard  comme  il  te  dira.  '^Nebuzara- 
dan, chef  des  gardes,  Nebuschazban, 
chef  des  eunu(|uos,  Nergal-Scharetser, 
chef  des  mages,  et  tous  les  chefs  du 
roi  de  Babylone,  '^envoyèrent  cher- 
cher Jérémie  dans  la  cour  de  la  prison, 
et  ils  le  remirent  à  Guedalia,  fils  d'A- 
chikam,  fils  de  Schaphan,  pour  qu'il 
fût  conduit  dans  sa  maison.  Et  il  resta 
au  milieu  du  peuple. 

'^La  parole  de  l'Eternel  fut  adressée 
à  Jérémie  en  ces  mots,  pendant  qu'il 
était  enfermé  dans  la  cour  de  la  pi'i- 
son  :  '*Va,  jiarle  à  Ebed-.Mélec,  l'E- 
thiopien, et  dis-lui  :  Ainsi  parle  l'Éter- 
nel des  armées ,  le  Dieu  d'Israël  : 
Voici,  je  vais  faire  venir  sur  cette  ville 
les  choses  que  j'ai  annoncées  pour  le 
mal  et  non  pour  le  bien  ;  elles  arrive- 
ront en  ce  jour  devant  toi.  '"Mais  en 
ce  jour  je  te  délivrerai,  dit  l'Éternel, 
et  tu  ne  seras  pas  livré  entre  les  mains 
des  hommes  que  tu  crains.  '''Je  te  sau- 
verai, et  tu  ne  tomberas  pas  sous  l'é- 


péché  contre  l'Éternel  et  que  vous 
n'avez  pas  écouté  sa  voix.  ''Maintenant 
voici,  je  te  délivre  aujourd'hui  des 
chaînes  que  tu  as  aux  mains;  si  tu 
veux  venir  avec  moi  à  Babylone,  viens, 
j'aurai  soin  de  toi;  si  cela  te  déplaît 
de  venir  avec  moi  à  Babylone,  ne  viens 
pas;  regarde,  tout  le  pays  est  devant 
toi,  va  où  il  te  semblera  bon  et  conve- 
nable d'aller.  ^Et  comme  il  tardait  à 
répondre:  Retourne,  ajouta-t-il,  vers 
Guedalia,  fils  d'Achikani,  fils  de  Scha- 
phan, que  le  roi  de  Babylone  a  établi 
sur  les  villes  de  Juda,  et  reste  avec 
lui  parmi  le  peuple;  ou  bien,  va  par- 
tout où  il  te  conviendra  d'aller.  Le 
chef  des  gardes  lui  donna  des  vivres 
et  des  présents,  et  le  congédia.  *Jéré- 
mie  alla  vers  Guedalia,  fils  d'Achikani, 
à  Mitspa,  et  il  resta  avec  lui  parmi  le 
peuple  qui  était  demeuré  dans  le  pays. 
'Lorsque  tous  les  chefs  des  troupes 
qui  étaient  dans  les  campagnes  eurent 
appris,  eux  et  leurs  hommes,  que  le 
roi  de  Baljylone  avait  établi  gouver- 
neur du  ])ays  Guedalia,  lils  d'Achikani, 
et  qu'il  lui  avait  confié  les  hommes, 
les  femmes,  les  enfants,  et  ceux  des 
pauvres  du  pays  qu'on  n'avait  pas  em- 
pée;  ta  vie  sera  ton  butin,  parce  que  tu      menés  captifs  à  Babylone,  *ils  se  ren- 


as  eu  confiance  en  moi,  dit  l'Éternel. 

Jérémie  en  liberté.  Guedalia  goin'eriieiir 
du  pal/ s  de  Juda. 

Cliap.    XL.       'La    parole    qui    fut 
adressée  à  Jérémie  de  la  part  de  l'É- 


dirent  auprès  de  Guedalia  à  Mitspa, 
savoir  Ismaël,  fils  de  Nethania,  Jocha- 
nan  et  Jonathan,  fils  de  Raréach,  Se- 
raja,  fils  de  Thanhumeth,  les  fils  d'É- 
phaï  de  Nethopha,  et  Jezania,  fils  du 
Maacatite,  eux  et  leurs  hommes.  "Gue- 
ternel,  après  que  Nebuzaradan,  chef     dalia,  fils  d'Achikani,  fils  de  Schaphan, 


des  gardes,  l'eut  renvoyé  de  Rama  ; 
(pumd  il  le  fit  chercher,  Jérémie  était 
lié  de  chaînes  parmi  tous  les  captifs 
de  Jérusalem  et  de  Juila,  qu'on  emme- 
nait à  Babylone. 


-Le  chef  des  gardes  envoya  cher- 
cher Jérémie,  et  lui  dit  :  L'Éternel,  ton 
Dieu,  a  annoncé  ces  malheurs  contre 
ce  lieu;  -U'Eternel  a  fait  venir  et  a  exé- 
cuté ce  qu'il  avait  dit,  et  ces  choses 
vous  sont  arrivées  parce  c[ue  vous  avez 


leur  jura,  à  eux  et  à  leurs  hommes,  en 
disant:  Ne  craignez  pas  de  servir  les 
Chaldéens;  demeurez  dans  le  pays, 
servez  le  roi  de  Babylone,  et  vous 
vous  en  trouverez  bien.  '"Voici,  je 
reste  à  Mitspa,  pour  être  présent  de- 
vant les  Chaldéens  qui  viendront  vers 
nous  ;  et  vous,  faites  la  récolte  du  vin, 
des  fruits  d'été  et  de  l'huile,  mettez- 
les  dans  vos  vases,  et  demeurez  dans 
vos  villes  (|ue  vous  occupez. 

loua  64  * 


Chap.  40,ii-4J,ii. 


"Tous  les  Juifs  qui  étaient  au  pays 
de  Moab,  chez  les  Ammonites,  au  pays 
d'Edom,  et  dans  tous  les  pays,  appri- 
rent que  le  roi  de  Babylone  avait  laissé 
un  reste  dans  Juda,  et  qu'il  leur  avait 
donné  pour  gouverneur  Guedalia,  fds 
d'Achikam,  fds  de  Schaphan.  '-Et  tous 
les  Juifs  revinrent  de  tous  les  lieux  où 
ils  étaient  dispersés,  ils  se  rendirent 


JERÉMIE.. 

déens  qui  se  trouvaient  là,  les  gens 


de  guerre. 

^Le  second  jour  après  l'assassinat 
de  Guedalia,  tandis  que  personne  n'en 
savait  rien,  ^il  arriva  de  Sichem,  de 
Silo  et  de  Samarie,  quatre-vingts  hom- 
mes, qui  avaient  la  barbe  rasée  et  les 
vêtements  déchirés,  et  qui  s'étaient 
fait  des  incisions  ;  ils  portaient  des 
dans  le  pays  de  Juda  vers  Guedalia  à  offrandes  et  de  l'encens,  pour  les  pré- 
Mitspa,  et  ils  firent  une  abondante  ré-  senter  à  la  maison  de  l'Eternel.  *Is- 
colte  de  vin  et  de  fruits  d'été.  maël,  fils  de  Nethania,  sortit  de  Mitspa 

'^Jochanan,  fils  de  Ivaréach,  et  tous  au-devant  d'eux;  il  marchait  en  pleu- 
les  chefs  des  troupes  qui  étaient  dans  rant.  Lorsqu'il  les  rencontra,  il  leur 
les  campagnes,  vinrent  auprès  de  Gue-     dit  :  Venez  vers  Guedalia,  fils  d'Achi- 


dalia  à  Mitspa,  '•'et  lui  dirent  :  Sais-tu 
que  Baalis,  roi  des  Ammonites,  a 
chargé  Ismaël,  fils  de  Nethania,  de 
t'ôter  la  vie  ?  Mais  Guedalia,  fils  d'A- 
chikam,  ne  les  crut  point.  '^Et  Jocha- 
nan,  fils  de  Karéach,  dit  secrètement 
à  Guedalia  à  Mitspa  :  Permets  que 
j'aille  tuer  Ismaël,  fils  de  Nethania. 
Personne  ne  le  saura.  Pourquoi  t'ôte- 
rail-il  la  vie  ?  pourquoi  tous  ceux  de 
Juda  rassemblés  auprès  de  toi  se  dis- 
])erseraient-ils,  et  le  reste  de  Juda 
périrait-il  ?  "^Guedalia,  fils  d'Achikam, 


kam.  'Et  quand  ils  furent  au  milieu 
de  la  ville,  Ismaël,  fils  de  Nethania, 
les  égorgea  et  les  jeta  dans  la  citerne, 
avec  l'aide  des  gens  qui  l'accompa- 
gnaient. ^  Mais  il  se  trouva  parmi  eux 
dix  hommes,  qui  dirent  à  Ismaël:  Ne 
nous  fais  pasmourir,  carnousavonsdes 
provisions  cachées  dans  les  champs, 
du  froment,  de  l'orge,  de  l'huile  et  du 
miel.  Alors  il  les  épargna,  et  ne  les  fit 
pas  mourir  avec  leurs  frères.  'La  ci- 
terne dans  laquelle  Ismaël  jeta  tous 
les  cadavres  des  hommes  qu'il  tua 
répondit  à  Jochanan,  fils  de  Karéach  :  près  de  Guedalia  est  celle  qu'avait 
Ne  fais  pas  cela;  car  ce  que  tu  dis  sur  construite  le  roi  Asa,  lorsqu'il  crai- 
gnait Baescha,  roi  d'Israël;  c'est  cette 
citerne  qu'Ismaël,  fils  de  Nethania, 
remplit  de  cadavres.  '"Ismaël  fit  pri- 


Ismaël  est  faux 

Assassinat  de  Guedalia 


Chap.  XLI.  'Au  septième  mois, 
Ismaël,  fils  de  Nethania,  fils  d'Eli- 
schama,  de  la  race  royale,  vint  avec  des 
grands  du  roi  et  dix  hommes  auprès 
de  Guedalia,  fils  d'Achikam,  à  Mitspa. 
Là,  ils  mangèrent  ensemble  à  Mitsjja. 
"Alors  Ismaël,  fils  de  Nethania,  se 
leva  avec  les  dix  hommes  dont  il  était 
accompagné,  et  ils  frappèrent  avec 
l'épée  Guedalia,  fils  d'Achikam,  fils 
de  Schaphan  ;  il  fit  ainsi  mourir  celui 


sonniers  tous  ceux  qui  restaient  a 
Mitspa,  les  filles  du  roi  et  tous  ceux 
du  ])euple  qui  y  demeuraient,  et  que 
Nebuzaradan,  chef  des  gardes,  avait 
confiés  à  Guedalia,  fils  d'Achikam  ; 
Ismaël,  fils  de  Nethania,  les  emmena 
captifs,  et  partit  j)our  passer  chez  les 
Ammonites. 

"Jochanan,  fils  de  Ivaréach,  et  tous 
les  chefs  des  troupes  qui  étaient  avec 
lui,    furent   informés   de   tout  le  mal 


que  le  roi   de   Babylone   avait  établi  qu'avait  fait  Ismaël,  fils  de  Nethania. 

gouverneur  du  pays.  ^Ismaël  tua  en-  '-Ils   prirent  tous  les  hommes,  et  se 

core  tous  les  Juifs  qui  étaient  auprès  mirent  en  marche  pour  attaquer  Is- 

de  Guedalia  à  Mitspa,  et   les  Chai-  maël,  fils  de  Nethania.  Ils  le  trouvè- 

1004 


JEREMIE. 


Chap.  41, 13-43, 


le. 


rent  près  des  grandes  eaux  de  Gabaon. 
"Quand  tout  le  peuple  qui  était  avec 
Isniaël  vit  .lochanan,  fils  de  Karéach, 
et  tous  les  chefs  des  troupes  avec  lui, 
il  en  eut  de  la  joie;  '■'et  tout  le  peuple      1 


votre  Dieu,  selon  votre  demande;  et 
je  vous  ferai  connaître,  sans  rien  vous 
cacher,  tout  ce  que  rÉterncl  vous  ré- 
pondra. ^Et  ils  dirent  à  Jérémie  :  Que 


qu  Ismaël  avait  emmené  de  Mitspa  se 
retourna,  et  vint  se  joindre  à  Jocha- 
nan,  fils  de  Karéach.  '^Mais  Ismaël, 
fils  de  Nethania,  se  sauva  avec  huit 
hommes  devant  Jochanan,  et  alla  chez 
les  Ammonites.  '^Jochanan,  fds  de 
Karéach,  et  tous  les  chefs  des  troupes 
qui  étaient  avec  lui,  |)rirent  tout  le 
reste  du  j^euple,  et  le  délivrèrent  des 
mains  d'Ismaël,  fils  deNethania,  lors- 
(pi'il  l'emmenait  de  Mitspa,  après  avoir 
tué  Guedalia,  fils  d'Achikam.  Hommes 
de  guerre,  femmes,  enfants,  eunu- 
ques, Jochanan  les  ramena  depuis  Ga- 
baon. "Ils  se  mirent  en  marche,  et 
s'arrêtèrent  à  l'hôtellerie  de  Kimham 
près  de  Bethléhem,  pour  se  retirer 
ensuite  en  Egypte,  "^loin  des  Chal- 
déens  dont  ils  avaient  peur,  parce 
qu'Ismaël,  fds  de  Nethania,  avait  tué 
Guedalia,  fds  d'Achikam,  que  le  roi 
de  Babylone  avait  établi  gouverneur 
du  pays. 

Jérémie  s'opposant  aii.i-  Juifs  qui  veulent 
se  retirer  en  Egypte. 

Chap.  XLII.  'Tous  les  chefs  des 
troupes,  Jochanan,  fils  de  Karéach, 
Jezania,  fds  d'Hosée,  et  tout  le  peu- 
|)le,  depuis  le  plus  petit  jusqu'au  plus 
grand,  s'avancèrent,  ^et  dirent  à  Jéré- 
mie, le  prophète  :  Que  nos  supplica- 
tions soient  favorablement  reçues  de- 
vant toi  !  Intercède  en  notre  faveur 
auprès  de  l'Eternel,  ton  Dieu,  en  fa- 
veur de  tous  ceux  qui  restent,  car  nous 
étions  beaucoup,  et  nous  restons  en 
petit  nombre ,  comme  tes  yeux  le 
voient;  ^et  que  l'Eternel,  ton  Dieu, 
nous  montre  le  chemin  que  nous  de- 
vons suivre,  et  ce  (|ue  nous  avons  à 
faire  !  ■'Jérémie,  le  projjhèle,  leur  dit  : 
J'entends  ;  voici,  je  vais  prier  l'Eternel, 


Eternel  soit  contre  nous  un  témoin 
véritable  et  fidèle,  si  nous  ne  faisons 
pas  tout  ce  que  l'Eternel,  ton  Dieu,  te 
chargera  de  nous  dire  !  *Que  ce  soit 
du  bien  ou  du  mal,  nous  obéirons  à  la 
voix  de  l'Eternel,  notre  Dieu,  vers  qui 
nous  t'envoyons,  afin  que  nous  soyons 
heureux,  si  nous  obéissons  à  la  voix 
de  l'Eternel,  notre  Dieu. 

"Dix  jours  après,  la  parole  de  l'Eter- 
nel fut  adressée  à  Jérémie.  *Et  Jéré- 
mie appela  Jochanan,  fils  de  Karéach, 
tous  les  chefs  des  troupes  qui  étaient 
avec  lui,  et  tout  le  peuple,  de])uis  le 
])lus  petit  jus(|u'au  plus  grand.  ''Il  leur 
dit  :  Ainsi  parle  l'Eternel ,  le  Dieu 
d'Israël,  vers  qui  vous  m'avez  envoyé, 
])our  que  je  lui  présente  vos  supplica- 
tions :  '"Si  vous  restez  dans  ce  pavs, 
je  vous  y  établirai  et  je  ne  vous  détrui- 
rai pas,  je  vous  planterai  et  je  ne  vous 
arracherai  pas;  car  je  me  rejiens  du 
mal  que  je  vous  ai  fait.  "Ne  craignez 
pas  le  roi  de  Babylone,  dont  vous 
avez  j)eur  ;  ne  le  craignez  pas,  dit  l'E- 
ternel, car  je  suis  avec  vous  pour  vous 
sauver  et  vous  délivrer  de  sa  main; 
'^je  lui  inspirerai  de  la  compassion 
pour  vous,  et  il  aura  pitié  de  vous,  et 
il  vous  laissera  demeurer  dans  votre 
pays.  '^Mais  si  vous  n'obéissez  pas  à 
la  voix  de  l'Eternel,  votre  Dieu,  '^etsi 
vous  dites  :  Nous  ne  resterons  pas  dans 
ce  pays,  non,  nous  irons  au  pays  d'E- 
gypte, où  nous  ne  verrons  point  de 
guerre,  où  nous  n'entendrons  pas  le 
son  de  la  trompette,  où  nous  ne  man- 
querons pas  de  pain,  et  c'est  là  que 
nous  habiterons,  —  '^alors  écoutez  la 
parole  tle  lEterncl,  restes  de  Jutla  ! 
Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le 
Dieu  d'Israël  :  Si  vous  tournez  le  vi- 
sage pour  aller  en  Egypte,  si  vous  y 
allez  demeurer,  '^l'épée  que  vous  re- 


1005 


Chap.  i2,ii-iS.n. 


JEREMIE. 


doutez  vous  atteindra  là  au  pays  d'p]- 
gypte,  la  famine  que  vous  craignez 
s'attachera  à  vous  là  en  Egypte,  et 
vous  y  mourrez.  '■'Tous  ceux  qui  tour- 
neront le  visage  pour  aller  en  Egypte, 
afin  d'y  demeurer,  mourront  par  l'é- 
pée,  par  la  famine  ou  par  la  peste,  et 
nul  n'échappera,  ne  fuira,  devant  les 
malheurs  que  je  ferai  venir  sur  eux. 
'*Car  ainsi  parle  l'Éternel  des  armées, 
le  Dieu  d'Israël  :  De  même  que  ma 
colère  et  ma  fureur  se  sont  répandues 
sur  les  habitants  de  Jérusalem,  de 
même  ma  fureur  se  répandra  sur  vous, 
si  vous  allez  en  Egypte;  vous  serez  un 
sujet  d'exécration,  d'épouvante,  de 
malédiction  et  d'opprobre,  et  vous  ne 
verrez  plus  ce  lieu.  '^Restes  de  Juda, 
l'Eternel  vous  dit  :  N'allez  pas  en 
Egypte  !  sachez  que  je  vous  le  défends 
aujourd'hui.  -"Vous  vous  trompez 
vous-mêmes,  car  vous  m'avez  envoyé 
vers  l'Eternel,  votre  Dieu,  en  disant: 
Intercède  en  notre  faveur  auprès  de 
l'Éternel,  notre  Dieu,  fais-nous  con- 
naître tout  ce  que  l'Eternel ,  notre 
Dieu,  dira,  et  nous  le  ferons.  -'Je vous 
l'ai  déclaré  aujourd'hui;  mais  vous 
n'écoutez  pas  la  voix  de  l'Eternel,  vo- 
tre I^ieu,  ni  tout  ce  qu'il  m'a  chargé 
de  vous  dire.  ^-Sachez  maintenant  que 
vous  mourrez  par  l'épée,  par  la  famine 
ou  par  la  peste,  dans  le  lieu  où  vous 
voulez  aller  pour  y  demeurer. 

Jérémie  entraîné  en  Egypte. 

Chap.  XLIII.  'Lorsque  Jérémie 
eut  achevé  de  dire  à  tout  le  peuple 
toutes  les  paroles  de  l'Éternel,  leur 
Dieu,  toutes  ces  paroles  que  l'Eternel, 
leur  Dieu,  l'avait  chargé  de  leur  dire, 
^Azaria,  fds  d'Hosée,  Jochanan,  fdsde 
Karéach,  et  tous  ces  hommes  orgueil- 
leux, dirent  à  Jérémie  :  Tu  dis  un  men- 
songe; l'Eternel  ne  t'a  point  chargé 
de  nous  dire  :  N'allez  pas  en  Egypte 
pour  y  demeurer.  ^Mais  c'est  Baruc, 
fils  de  Nérija,  qui  t'excite  contre  nous, 


afin  de  nous  livrer  entre  les  mains  des 
Chaldéens,  pour  qu'ils  nous  fassent 
mourir  ou  nous  emmènent  captifs  à 
Babylone.  '' Jochanan,  fils  de  Karéach, 
tous  les  chefs  des  troupes,  et  tout  le 
])euple,  n'obéirent  point  à  la  voix  de 
l'Eternel,  qui  leur  ordonnait  de  rester 
dans  le  pays  de  Juda.  ^Et  Jochanan, 
fils  de  Karéach,  et  tous  les  chefs  des 
troupes,  prirent  tous  les  restes  de 
Juda,  qui,  après  avoir  été  dispersés 
parmi  toutes  les  nations,  étaient  reve- 
nus ])our  habiter  le  pays  de  Juda,  Mes 
hommes,  les  femmes,  les  enfants,  les 
filles  du  roi,  et  toutes  les  personnes 
que  Nebuzaradan,  chef  des  gardes, 
avait  laissées  avec  Guedalia,  fils  d'A- 
chikam,  fils  de  Schaphan,  et  aussi 
Jérémie,  le  prophète,  et  Baruc,  fils  de 
Nérija.  "Ils  allèrent  au  ])ays  d'Egypte, 
car  ils  n'obéirent  pas  à  la  voix  de  l'E- 
ternel, et  ils  arrivèrent  à  Taclipanès. 

Prophétie  sur  la  conquête  de  l Egypte 
par  Nebucadnetsar. 

*La  parole  de  l'Éternel  fut  adressée 
à  Jérémie,  à  Tachpanès,  en  ces  mots  : 

"Prends  dans  ta  main  de  grandes 
pierres,  et  cache-les,  en  présence  des 
Juifs,  dans  l'argile  du  four  à  briques, 
qui  est  à  l'entrée  de  la  maison  de  Pha- 
raon à  Tachpanès.  '"Et  tu  diras  aux 
Juifs  :  Ainsi  parle  l'Éternel  des  ar- 
mées, le  Dieu  d'Israël  :  Voici,  j'enver- 
rai chercher  Nebucadnetsar,  roi  de 
Babylone,  mon  serviteur,  et  je  place- 
rai son  ti'ùne  sur  ces  pierres  que  j'ai 
cachées,  et  il  étendra  son  tapis  sur 
elles.  "  Il  viendra,  et  il  frappera  le 
pays  d'Egypte  :  à  la  mort  ceux  qui  sont 
pour  la  mort,  à  la  captivité  ceux  qui 
sont  pour  la  captivité,  à  l'épée  ceux 
qui  sont  pour  l'épée  !  '^Je  mettrai  le 
feu  aux  maisons  des  dieux  de  l'Egypte; 
Nebucadnetsar  les  brûlera,  il  emmè- 
nera captives  les  idoles,  il  s'envelop- 
pera du  pays  d'Egypte  comme  le  ber- 
ger s'enveloppe  de  son  vêtement,  et 


lOOG 


i 


JEREMIE. 


Chap.  iS,i3-i4,ii. 


il  sortira  de  là  en  paix.  "Il  brisera  les  et  d'opprobre  parmi  toutes  les  nations 

statues  de  Beth-Schémesch"  au  pays  de  la  terre  ? 'Avez-vous  oublié  les  cri- 

d'l']gypte,  et  il  brûlera  par  le  feu  les  mes  de  vos  pères,  les  crimes  des  rois 

maisons  des  dieux  de  l'Egypte.  de  Juda,  les  crimes  de  leurs  femmes, 

vos  crimes  et  les  crimes  de  vos  fem- 

Censurcs  contre  les  Juifs  retirés  en  J-.gypte.  ^^^^^^  commis  dans   le  pays  de  Juda  Ct 

Chap.  XLIV.      'La  parole  qui   fut  dans  les  rues  de  Jérusalem  ? '"Ils  ne  se 

adressée  à  Jérémie  sur  tous  les  Juifs  sont  point  humiliés  jusqu'à  ce  jour, 

demeurant  au  pays  d'Egypte,  demeu-  ils  n'ont  j^oint  eu  de  crainte,  ils  n'ont 

rant  à  Migdol,  à  Tachpancs,  à  Noph  point  suivi  ma  loi  et  mes  commande- 

et  au  pays  de  Pathros,  en  ces  m'ots  :  ments,  que  j'ai  mis  devant  vous  et  de- 

^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  vaut  vos  pères.  "C'est  pourquoi  ainsi 
le  Dieu  d'Israël  :  Vous  avez  vu  tous  les  parle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu 
malheurs  que  j'ai  fait  venir  sur  Jéru-  d'Israël  :  Voici,  je  tourne  ma  face  con- 
salem  et  sur  toutes  les  villes  de  Juda  :  tre  vous  pour  faire  du  mal,  et  pour 
voici,  elles  ne  sont  plus  aujourd'hui  exterminer  tout  Juda.  '-Je  prendrai 
que  des  ruines,  et  il  n'y  a  plus  d'habi-  les  restes  de  Juda  qui  ont  tourné  le 
tants, 'à  cause  de  la  méchanceté  avec  visage  pour  aller  au  pays  d'Egypte, 
laquelle  ils  ont  agi  pour  m'irriter,  afin  d'y  demeurer  ;  ils  seront  tous  con- 
çu allant  encenser  et  servir  d'autres  sûmes,  ils  tomberont  dans  le  pays 
dieux,  inconnus  à  eux,  à  vous  et  à  vos  d'Egypte  ;  ils  seront  consumés  ])ar 
pères.  ■'Je  vous  ai  envoyé  tous  mes  l'épée,  par  la  famine,  depuis  le  plus 
serviteurs,  les  prophètes,  je  les  ai  en-  petit  jusqu'au  plus  grand  ;  ils  ])ériront 
voyés  dès  le  matin,  pour  vous  dire:  par  l'épée  et  par  la  famine;  et  ils  se- 
Ne  faites  pas  ces  abominations,  que  je  ront  un  sujet  d'exécration,  d'épou- 
hais.  ^Mais  ils  n'ont  pas  écouté,  ils  vante,  de  malédiction  et  d'opprobre, 
n'ont  pas  prêté  l'oreille,  ils  ne  sont  ''Je  châtierai  ceux  qui  demeurent  au 
pas  revenus  de  leur  méchanceté,  et  pays  d'Egypte,  comme  j'ai  châtié  Jé- 
ils  n'ont  pas  cessé  d'offrir  de  l'encens  rusalem,  par  l'épée,  par  la  famine  et 
à  d'autres  dieux.  ^Ma  colère  et  ma  fu-  ])ar  la  peste.  '*Nul  n'échappera,  ne 
reur  se  sont  répandues,  et  ont  embrasé  fuira,  parmi  les  restes  de  Juda  qui 
les  villes  de  Juda  et  les  rues  de  Jéru-  sont  venus  ]>our  demeurer  au  ])ays 
salem,  qui  ne  sont  plus  que  des  rui-  d'Egypte,  avec  l'intention  de  retour- 
nes et  un  désert,  comme  on  le  voit  ner  dans  le  pays  de  Juda  où  ils  ont  le 
aujourd'hui.  'Maintenant  ainsi  parle  désir  de  retourner  s'établir  ;  car  ils  n'y 
l'Eternel,  le  Dieu  des  armées,  le  Dieu  retourneront  pas,  sinon  quelques  ré- 


d'Israël  :  Pourcjuoi  vous  faites-vous  à 
vous-mêmes  un  si  grand  mal,  que  de 
faire  exterminer  du  milieu  de  Juda 
hommes,  femmes,  enfants  et  nourris- 


cliappes. 

'"Tous  les  hommes  qui  savaient  que 
leurs  femmes  offraient  de  l'encens  à 
d'autres  dieux,  toutes  les  femmes  qui 


sons,  en  sorte  qu'il  n'y  ait  plus  de  vous  se  trouvaient  là  en  grand  nombre,  et 

aucun  reste  ?  ^Pourquoi  m'irritez-vous  tout  le  peuple  qui  demeurait  au  pays 

par  les  œuvres  de  vos  mains,  en  offrant  d'Egypte,  â  Palhros,  répondirent  ainsi 

de  l'encens  aux  autres  dieux  du  pays  à  Jérémie  :   '*Nous   ne  t'obéirons  en 

d'Egypte,  où  vous  êtes  venus  pour  y  rien  de  ce  que  tu  nous  as  dit  au  nom 

demeurer,  afin  de  vous  faire  extermi-  de  ri*]lernel.  ''Mais  nous  voulons  agir 

ner  et  d'être  un  objet  de  malédiction  couuue  l'a  déclaré  notre  bouche,  offrir 

a.  Ou  maison  ilu  solt-il.   ville  ;iiiti-ciiif:it  Mppulce  On  ou  Uclinpolis. 

1007 


Chap.  44,m-40ji. 


JEREMIE. 


de  l'encens  à  la  reine  du  ciel,  et  lui 
faire  des  libations,  comme  nous  l'avons 
fait,  nous  et  nos  pères,  nos  rois  et  nos 
chefs,  dans  les  villes  de  Juda  et  dans 
les  rues  de  Jérusalem.  Alors  nous 
avions  du  pain  pour  nous  rassasier, 
nous  étions  heureux,  et  nous  n'éprou- 
vions point  de  malheur.  '*Et  depuis 
cjue  nous  avons  cessé  d'offrir  de  l'en- 
cens à  la  reine  du  ciel  et  de  lui  faire 
des  libations,  nous  avons  manqué  de 
tout,  et  nous  avons  été  consumés  par 
l'épée  et  par  la  famine...  '^D'ailleurs", 
lors(pie  nous  offrons  de  l'encens  à  la 
reine  du  ciel  et  que  nous  lui  faisons 
des  libations,  est-ce  sans  la  volonté 
de  nos  maris  que  nous  lui  préparons 
des  gâteaux  pour  l'honorer  et  que  nous 
lui  faisons  des  libations  ? 

'-"Jérémie  dit  alors  à  tout  le  peuple, 
aux  hommes,  aux  femmes,  à  tous  ceux 
qui  lui  avaient  fait  cette  réponse  : 
-'  L'Eternel  ne  s'est-il  pas  rappelé,  n'a- 
t-il  pas  eu  à  la  pensée  l'encens  que 
vous  avez  brûlé  dans  les  villes  de  Juda 
et  dans  les  rues  de  Jérusalem,  vous  et 
vos  pères,  vos  rois  et  vos  chefs,  et  le 
peuple  du  pays  ?  --L'Éternel  n'a  pas  pu 
le  supporter  davantage ,  à  cause  de  la 
méchanceté  de  vos  actions,  à  cause 
des  abominations  que  vous  avez  com- 
mises ;  et  votre  pays  est  devenu  une 
ruine,  un  désert,  un  objet  de  malédic- 
tion, comme  on  le  voit  aujourd'hui. 
^'C'est  parce  que  vous  avez  brûlé  de 
l'encens  et  péché  contre  l'Éternel, 
])arce  que  vous  n'avez  pas  écouté  la 
voix  de  l'Eternel,  et  que  vous  n'avez 
pas  observé  sa  loi,  ses  ordonnances  et 
ses  préceptes,  c'est  pour  cela  que  ces 
malheurs  vous  sont  arrivés,  comme  on 
le  voit  aujourd'hui. 

^^Jérémie  dit  encore  à  tout  le  peu- 
ple et  à  toutes  les  femmes  :  Écoutez 
la  parole  de  l'Éternel,  vous  tous  de 
Juda,  qui  êtes  au  pays  d'Egypte  ! 
*^ Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le 

a.  Ce  soiil  ici  les  femmes  qui  prennent  lu  parole. 


Dieu  d'Israël  :  Vous  et  vos  femmes, 
vous  avez  déclaré  de  vos  bouches  et 
exécuté  de  vos  mains  ce  que  vous  di- 
tes :  Nous  voulons  accomplir  les  vœux 
que  nous  avons  faits,  offrir  de  l'encens 
à  la  reine  du  ciel,  et  lui  faire  des  liba- 
tions. Maintenant  que  vous  avez  ac- 
compli vos  vœux,  exécuté  vos  promes- 
ses, -^écoutez  la  parole  de  l'Éternel, 
vous  tous  de  Juda,  qui  demeurez  au 
pays  d'Egypte  !  Voici,  je  le  jure  par 
mon   grand   nom,  dit  l'Éternel,  mon 
nom  ne  sera  plus  iuA-oqué  par  la  bou- 
che d'aucun  homme  de  Juda,  et  dans 
tout  le  pays  d'Egypte  aucun  ne  dira  : 
Le    Seigneur,    l'Éternel    est   vivant  ! 
-'Voici,  je  veillerai  sur  eux  pour  faire 
du   mal  et  non  du   bien  ;  et  tous  les 
hommes  de  Juda  qui  sont  dans  le  pays 
d'Egypte  seront  consumés  par  l'épée 
et  par   la    famine,   jusqu'à   ce   qu'ils 
soient  anéantis.  -*Ceux,  en  petit  nom- 
bre, qui  échapperont  à  l'épée  retour- 
neront du  pays  il'Egypte  au  pays  de 
Juda.  Mais  tout  le  reste  de  Juda,  tous 
ceux  qui  sont  venus  au  pays  d'Egypte 
pour  y  demeurer  sauront  si  ce  sera  ma 
parole   ou    la   leur  qui   s'accomplira. 
^"Et  voici,  dit  l'Eternel,  un  signe  au- 
quel vous  connaîtrez  que  je  vous  châ- 
tierai dans  ce  lieu,  afin  que  vous  sa- 
chiez que  mes  paroles  s'accompliront 
sur  vous  pour  votre  malheur.  ^"Ainsi 
parle  l'Eternel  :  Voici,  je  livrerai  Pha- 
raon Hophra,  roi  d'Egypte,  entre  les 
mains  de  ses  ennemis,  entre  les  mains 
de  ceux  qui  en  veulent  à  sa  vie,  comme 
j'ai  livré  Sédécias,  roi  de  Juda,  entre 
les  mains  de   Nebucadnetsar,  roi  de 
Babylone,  son  ennemi,  cjui  en  voulait 
à  sa  vie. 

A  Bariic. 

Chap.  XL].  'La  parole  que  Jéré- 
mie,  le  prophète,  adressa  à  Baruc,  fds 
de  Nérija,  lorsqu'il  écrivit  dans  un  li- 
vre ces  paroles,  sous  la  dictée  de  Jé- 


1008 


JÉRÉMIE.  C/iap.  45,2-46,10. 

rémie,  la  quatrième  année  de  Jojakim,  ce  que  j'ai  bâti,  je  le  détruirai  ;  ce  que 

fils  de  .losias,  roi  de  Juda.  Il  dit  :  j'ai  planté,  je  l'arracherai,  savoir  tout 

-Ainsi  parle  l'Éternel,  le  Dieu  d'Is-  ce  pays.  'Et  toi,  rechercherais-tu  de 

raël,  sur  toi,  Baruc  :  ^'u  dis  :  Malheur  grandes  choses  ?  Ne  les  recherche  pas  ! 

à  moi!  car  l'Éternel  ajoute  le  chagrin  Car  voici,  je  vais  faire  venir  le  mal- 

à  ma  douleur;  je  m'épuise  en  soupi-  heur  sur  toute  chair,  dit  l'Eternel;  et 

rant,  et  je  ne  trouve  point  de  repos,  je  te  donnerai  ta  vie  pour  butin,  dans 

••Dis-lui  :  Ainsi  parle  l'Eternel  :  Voici,  tous  les  lieux ovi  tu  iras. 

Chop.  XL  VI.     '  La  parole  de  l'Éternel  r/iii  fui  adressée  à  Jérèmic,  le  prophète, 

sur  les  Nations. 

■Sur  l'Egypte.  Sur  l'armée  de  Pharaon  Neco,  roi  d'Egypte,  qui  était  près 
du  fleuve  de  l'Euphrate,  à  Carkemisch,  et  qui  fut  battue  par  Nebucadnetsar, 
roi  de  Babylone,  la  quatrième  année  de  Jojakim,  fils  de  Josias,  roi  de  Juda  ". 

'Préparez  le  petit  et  le  grand  bouclier, 
Et  marchez  au  combat  ! 
*Attelez  les  chevaux, 
Montez,  cavaliers  ! 
Paraissez  avec  vos  casques, 

Polissez  vos  lances. 
Revêtez  la  cuirasse  !... 

H^ue  vois-je  ?  Ils  ont  peur,  ils  reculent; 
Leurs  vaillants  hommes  sont  battus  ; 
Ils  fuient  sans  se  retourner... 

L'épouvante  est  de  toutes  parts,  dit  l'Eternel. 

*Que  le  plus  léger  ne  trtfuve  aucun  salut  dans  la  fuite. 
Que  le  plus  vaillant  n'échappe  pas  ! 

Au  septentrion,  sur  les  rives  de  l'Euphrate, 
Ils  chancellent,  ils  tombent. 

'Qui  est  celui  qui  s'avance  comme  le  Nil, 
Et  dont  les  eaux  sont  agitées  comme  les  torrents  ? 
'^C'est  l'Egypte.  Elle  s'avance  comme  le  Nil, 
Et  ses  eaux  sont  agitées  comme  les  torrents. 
Elle  dit  :  Je  monterai,  je  couvrirai  la  terre. 
Je  détruirai  les  villes  et  leurs  habitants. 

'Montez,  chevaux!  précipitez-vous,  chars! 
Qu'ils  se  montrent,  les  vaillants  hommes. 

Ceux  d'Ethiopie  et  de  Puth  qui  portent  le  bouclier. 
Et  ceux  de  Lud  qui  manient  et  tendent  l'arc  ! 

'"Ce  jour  est  au  Seigneur,  à  l'Eternel  des  armées  ; 
C'est  un  jour  de  vengeance,  où  il  se  venge  de  ses  ennemis. 
L'épée  dévore,  elle  se  rassasie, 
Elle  s'enivre  de  leur  sang. 

a.  Voy    note  sur  Esaïe  1,  1. 

1009 


Chap.i6,n--i3.  JÉRÉMIE. 

Car  il  y  a  des  victimes  du  Seigneur,  de  l'Eternel  des  armées, 
Au  pays  du  septentrion,  sur  les  rives  de  TEuphrate. 

"Monte  en  Galaad,  prends  du  baume, 
Vierge,  fille  de  l'Egypte  ! 

En  vain  tu  multiplies  les  remèdes, 
Il  n'y  a  point  de  guérison  pour  toi. 

'^Les  nations  apprennent  ta  honte, 
Et  tes  cris  remplissent  la  terre, 

Car  les  guerriers  chancellent  l'un  sur  l'autre. 
Ils  tombent  tous  ensemble. 

""^  La  parole  q  ai  fut  adressée  par  l'Eternel  à  Jérémie,  le  prophète,  sur  l'arrh'ée 
de  Nebucadnetsar,  roi  de  Bahylone,  qui  voulait  frapper  le  pays  d'Egypte. 

'■'Annoncez-le  en  Egypte, 
Publiez-le  à  Migdol, 
Publiez-le  à  Noph  et  à  Tachpanès  ! 

Dites  :  Lève-toi,  prépare-toi. 
Car  l'épée  dévore  autour  do  toi  ! 

''Pourquoi  tes  vaillants  hommes  sont-ils  emportés  ? 
Ils  ne  tiennent  pas  ferme,  car  l'Eternel  les  renverse. 

"^  Il  en  fait  chanceler  un  grand  nombre  ; 
Ils  tombent  l'un  sur  l'autre,  et  ils  disent  : 
Allons,  retournons  vers  notre  peuple. 
Dans  notre  pays  natal. 
Loin  du  glaive  destructeur  ! 

"Là,  on  s'écrie  :  Pharaon,  roi  d'Egypte, 
Ce  n'est  qu'un  bruit;  il  a  laissé  passer  le  moment. 
'Me  suis  vivant  !  dit  le  roi,     • 
Dont  l'Eternel  des  armées  est  le  nom. 

Comme  le  Thabor  parmi  les  montagnes. 
Comme  le  Carmel  qui  s'avance  dans  la  mer,  il  viendra. 

'•'Fais  ton  bagage  pour  la  captivité. 
Habitante,  fille  de  l'Egypte  ! 

Car  Noph  deviendra  un  désert. 
Elle  sera  ravagée,  elle  n'aura  plus  d'habitants. 

^"L'Egypte  est  une  très  belle  génisse 

Le  destructeur  vient  du  septentrion,  il  arrive 

-'Ses   mercenaires  aussi   sont  au   milieu  d'elle  comme  des  veaux  en- 
Et  eux  aussi,  ils  tournent  le  dos,  ils  fuient  tous  sans  résister.  [graissés. 

Car  le  jour  de  leur  malheur  fond  sur  eux,        ,      ■ 
Le  temps  de  leur  châtiment. 

"Sa  voix  se  fait  entendre  comme  celle  du  serpent; 
Car  ils  s'avancent  avec  une  armée, 
Ils  marchent  contre  elle  avec  des  haches, 
Pai"eils  à  des  bûcherons. 

-41s  abattent  sa  forêt,  dit  l'Eternel, 
Bien  qu'elle  soit  impénétrable; 

1010 


JÉRÉMIE.  Chap.46,-2i-47,5. 

Car  ils  sont  plus  nombreux  que  les  sauterelles, 
On  ne  pourrait  les  compter. 

-■•La  fille  de  l'Kgypte  est  confuse, 
Elle  est  livrée  entre  les  mains  du  peuple  du  septentrion. 

-''LEtcrnel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël,  dit  : 
Voici,  je  vais  châtier  Amon  de  No", 
Pharaon,  l'Egypte,  ses  dieux  et  ses  rois, 
Pharaon  et  ceux  qui  se  confient  en  lui. 

-Me  les  livrerai  entre  les  mains  de  ceux  qui  en  veulent  à  leur  vie. 
Entre  les  mains  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone, 
Et  entre  les  mains  de  ses  serviteurs  ; 

Et  après  cela,  l'Egypte  sera  habitée  comme  aux  jours  d'autrefois, 
Dit  l'Eternel. 

-'Et  toi,  mon  serviteur  Jacob,  ne  crains  pas  ; 
Ne  t'eflVaie  pas,  Israël  ! 
Car  je  te  délivrerai  de  la  terre  lointaine. 
Je  délivrerai  ta  postérité  du  pays  où  elle  est  captiA^e  ; 

Jacob  reviendra,  il  jouira  du  repos  et  de  la  tranquillité. 
Et  il  n'y  aura  pci'sonne  pour  le  troubler. 

-*Toi,  mon  serviteur  Jacob,  ne  crains  pas  !  dit  l'Eternel  ; 
Car  je  suis  avec  toi. 

J'anéantirai  toutes  les  nations  parmi  lesquelles  je  t'ai  dispersé, 
Mais  toi,  je  ne  t'anéantirai  pas  ; 
Je  te  châtierai  avec  équité. 
Je  ne  puis  pas  te  laisser  impuni. 

Chap.  XL  1  II.      '  La  parole  de  L  Eternel  qui  fut  adressée  à  Jérèmie,  le  prophète, 
sur  les  Philistins,  avant  que  Pharaon  frappât  Gaza. 

*Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  des  eaux  s'élèvent  du  septentrion. 
Elles  sont  comme  un  torrent  qui  déborde  ; 
Elles  inondent  le  pays  et  ce  qu'il  contient. 
Les  villes  et  leurs  habitants. 

Les  hommes  poussent  des  cris. 
Tous  les  habitants  du  jiavs  se  lamentent, 

^A  cause  du  retentissement  des  sabots  de  ses  puissants  chevaux. 
Du  bruit  de  ses  chars  et  du  fracas  des  roues  ; 

Les  pères  ne  se  tournent  pas  vers  leurs  enfants. 
Tant  les  mains  sont  afi'aiblies, 

■'Parce  que  le  jour  arrive  où  seront  détruits  tous  les  Philistins, 
Exterminés  tous  ceux  qui  servaient  encore  d'auxiliaires  à  Tvr  et  â  Sidon  ; 

Car  l'Eternel  va  détruire  les  Philistins, 
Les  restes  de  l'ile  de  Cai)htor. 

^Gaza  est  devenue  chauve, 
Askalon  est  dans  le  silence,  le  reste  de  leur  plaine  aussi. 
Jusques  à  quand  te  feras-tu  des  incisions  ?  — 

a.  Amon,  divinité  égyptienne:  .Vo.  Thèbes. 

1011 


Chap.  47,6-48,12.  JÉRÉMIE. 

^\h  !  épée  de  l'Eternel,  quand  te  reposeras-tu  ? 
Rentre  dans  ton  fourreau. 
Arrête,  et  sois  tranquille  !  — • 

"Comment  te  reposerais-tu  ? 
L'Eternel  lui  donne  ses  ordres, 

C'est  contre  Askalon  et  la  côte  de  la  mer  qu'il  la  dirige. 

Chap.XLVIII.  'SurMoab. 

Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
Malheur  à  Nebo,  car  elle  est  ravagée  ! 
Kirjathaïm  est  confuse,  elle  est  prise  ; 
Misgab  est  confuse,  elle  est  brisée. 
-Elle  n'est  plus,  la  gloire  de  Moab  ; 
A  llesbon,  on  médite  sa  perte  : 
Allons,  exterminons-le  du  milieu  des  nations  ! 

Toi  aussi,  Madmen,  tu  seras  détruite  ; 
L'épée  marche  derrière  toi. 

'Des  cris  partent  de  Choronaïm  ; 
C'est  un  ravage,  c'est  une  grande  détresse. 

*Moab  est  brisé! 
Les  petits  font  entendre  leurs  cris. 

^Car  on  répand  des  pleurs  à  la  montée  de  Luchith, 
Et  des  cris  de  détresse  retentissent  à  la  descente  de  Choronaïm. 

*  Fuyez,  sauvez  votre  vie. 
Et  soyez  comme  un  misérable  dans  le  désert  !  :•    :ii 

'Car,  parce  que  tu  t'es  confié  dans  tes  œuvres  et  dans  tes  trésors. 
Toi  aussi,  tu  seras  pris. 

Et  Kemosch"  s'en  ira  en  captivité. 
Avec  ses  prêtres  et  avec  ses  chefs. 

"Le  dévastateur  entrera  dans  chaque  ville, 
Et  aucune  ville  n'échappera  ; 

La  vallée  périra  et  la  plaine  sera  détruite. 
Comme  l'Eternel  l'a  dit. 

Donnez  des  ailes  à  Moab, 
Et  qu'il  parte  au  vol  ! 

Ses  villes  seront  réduites  en  désert, 
Elles  n'auront  plus  d'habitants. 

'"Maudit  soit  celui  qui  fait  avec  négligence  l'œuvre  de  l'Eternel, 
Maudit  soit  celui  qui  éloigne  son  épée  du  carnage  ! 

"Moab  était  trancjuille  depuis  sa  jeunesse, 
Il  reposait  sur  sa  lie, 

Il  n'était  jias  vidé  d'un  vase  dans  un  autre, 
Et  il  n'allait  pas  en  captivité. 

Aussi  son  goût  lui  est  resté. 
Et  son  odeur  ne  s'est  pas  changée. 

'-C'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 

a.  Kemosc/i,  divinité  des  Moubites. 

1012 


^ 


JÉRÉMIE.  Chap.4S,i3-ui. 

Où  je  lui  enverrai  des  gens  qui  le  transvaseront  ; 

Ils  videront  ses  vases, 
Et  feront  sauter  ses  outres. 

''Moab  aura  honte  de  Kemosch, 
Comme  la  maison  d'Israël  a  eu  honte 
De  Béthel",  qui  la  remplissait  de  confiance. 

'^Comment  pouvez-vous  dire  :  Nous  sommes  de  vaillants  hommes, 
Des  soldats  prêts  à  combattre  ? 

'"^oab  est  ravagé,  ses  villes  montent  en  fumée, 
L'élite  de. sa  jeunesse  est  égorgée. 

Dit  le  roi,  dont  l'Eternel  des  armées  est  le  nom. 

'"La  ruine  de  Moab  est  près  d'arriver. 
Son  malheur  vient  on  "rande  hâte. 

"Lamerrtez-vous  sur  lui,  vous  tous  qui  l'environnez. 
Vous  tous  qui  connaissez  son  nom  ! 

Dites  :  Comment  ce  sceptre  puissant  a-t-il  été  brisé, 
Ce  bâton  majestueux? 

'^Descends  du  séjour  de  la  gloire,  assieds-toi  sur  la  terre  desséchée, 
Habitante,  lillc  de  Dibon  ! 

Car  le  dévastateur  de  Moab  monte  contre  toi, 
11  détruit  tes  fortei"esses. 

"*Tiens-toi  sur  le  chemin,  et  regarde,  habitante  d'Aroër*  ! 
Interroge  le  fuyard,  le  réchappé. 
Demande  :  Qu'est-il  arrivé?  — 

-"Moab  est  confus,  car  il  est  brisé. 
Poussez  des  gémissements  et  des  cris  ! 

Publiez  sur  l'Arnon 
Que  Moab  est  ravagé  ! 

-'Le  châtiment  est  venu  sur  le  pays  de  la  plaine, 
Sur  Holon,  sur  Jahats,  sur  Méphaath, 

"Sur  Dibon,  sur  Nebo,  sur  Beth-Diblathaïm, 

-■'Sur  Kirjathaïm,  sur  Beth-Gamul,  sur  Beth-Meon, 

-*Sur  Kerijoth,  sur  Botsra, 
Sur  toutes  les  villes  du  pavs  de  Moab, 
Eloignées  et  proches. 

-^La  force"  de  Moab  est  abattue, 
Et  son  bras  est  brisé. 
Dit  l'Éternel. 

-"Enivrez-le,  car  il  s'est  élevé  contre  l'Eternel! 
Que  Moab  se  roule  dans  son  vomissement, 
Et  qu'il  devienne  aussi  un  objet  de  raillerie  ! 

-'Israël  n'a-t-il  pas  été  pour  toi  un  objet  de  raillerie? 
Avait-il  donc  été  surpris  parmi  les  voleurs, 

a.  Détlicl,  où  Jcrolxjaiii  a\iiit  iilacc  un  VL'ati  d'nr.        h,  An)i-'r,   ville  des  Ammonites  sur  la  frontière  de  Moab. 
r.  La  forcer  hcb.  /«  cnritc. 

iO!3 


Chap.i8,is-w.  JÉRÉMIE. 

Pour  que  tu  ne  parles  de  lui  qu'en  secouant  la  tête? 

-*  Abandonnez  les  villes,  et  demeurez  dans  les  rochers, 
Habitants  de  Moab  ! 

Soyez  comme  les  colombes, 
Qui  font  leur  nid  sur  le  flanc  des  cavernes  ! 

-^Nous  connaissons  l'orgueil  du  superbe  Moab, 
Sa  hauteur,  sa  fierté,  son  arrogance,  et  son  cœur  altier. 

^"Je  connais,  dit  l'Eternel,  sa  présomption  et  ses  A'ains  discours, 
Et  ses  œuvres  de  néant. 

^*  C'est  pourquoi  je  gémis  sur  Moab, 
Je  gémis  sur  tout  Moab  ; 

On  soupire  pour  les  gens  de  Kir-Hérès. 

'-Vigne  de  Sibma,  je  pleure  sur  toi  plus  que  sur  Jaezer  ; 
Tes  rameaux  allaient  au  delà  de  la  mer. 
Ils  s'étendaient  jusqu'à  la  mer  de  Jaezer; 

Le  dévastateur  s'est  jeté  sur  ta  récolte  et  sur  ta  vendange. 
'*La  joie  et  l'allégresse  ont  disparu  des  campagnes 
Et  du  pays  de  Moab  ; 

J'ai  fait  tarir  le  vin  dans  les  cuves  ; 
On  ne  foule  plus  gaîment  au  pressoir; 
Il  y  a  des  cris  de  guerre,  et  non  des  cris  de  joie. 

'■•Les  cris  de  llesbon  retentissent  jusqu'à  Elealé, 
Et  ils  font  entendre  leur  voix  jusqu'à  Jahats, 
Depuis  Tsoar  jusqu'à  Choronaïm, 
Jusqu'à  Eglath-Schelischija  ; 

Car  les  eaux  de  Nimrim  sont  aussi  ravagées. 
^^Je  veux  en  finir  dans  Moab,  dit  l'Elernel, 
Avec  celui  qui  monte  sur  les  hauts  lieux. 
Et  qui  offre  de  l'encens  à  son  dieu. 

^'*Aussi  mon  cœur  gémit  comme  une  flûte  sur  Moab, 
Mon  cœur  gémit  comme  une  flûte  sur  les  gens  de  Kir-Hérès, 
Parce  que  tous  les  biens  (ju'ils  ont  amassés  sont  perdus. 
''Car  toutes  les  tètes  sont  rasées, 
Toutes  les  barbes  sont  coupées  ; 

Sur  toutes  les  mains  il  y  a  des  incisions. 
Et  sur  les  reins  des  sacs. 

'^Sur  tous  les  toits  de  Moab  et  dans  ses  places. 
Ce  ne  sont  que  lamentations, 

Parce  que  j'ai  brisé  Moab  comme  un  vase  qui  n'a  pas  de  prix, 
Dit  l'Éternel. 

'^  Comme  il  est  brisé  !  Poussez  des  gémissements  ! 
Comme  Moab  tourne  honteusement  le  dos  ! 

Moab  devient  un  objet  de  raillerie  et  d'effroi 
Pour  tous  ceux  qui  l'environnent. 

^''Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 

1014 


JÉRÉMIE.  Chap.  4S,',i-â0.i. 

Voici,  il"  vole  comme  l'aigle, 
Et  il  étend  ses  ailes  sur  Moah. 
•"Kerijoth  est  prise, 
Les  forteresses  sont  emportées. 

Et  le  cœur  des  héros  de  Moab  est  en  ce  jour 
Comme  le  cœur  d'une  femme  en  travail. 

*-Moab  sera  exterminé,  il  cessera  d'être  un  peuple, 
Car  il  s'est  élevé  contre  l'Eternel. 
••^La  terreur,  la  fosse,  et  le  (ilet, 
Sont  sur  toi,  habitant  de  Moab  ! 
Dit  l'Éternel. 

^*Celui  qui  fuit  devant  la  terreur  tombe  dans  la  fosse, 
Et  celui  qui  remonte  de  la  fosse  se  prend  au  filet  ; 

Car  je  fais  venir  sur  lui,  sur  Moab, 
L'année  de  son  châtiment,  dit  l'Eternel. 

''^A  l'ombre  de  Hesbon  les  fuyards  s'arrêtent  épuisés  ; 
Mais  il  soit  un  feu  de  Hesbon, 
Une  llamme  du  milieu  de  Sihon  ; 
Elle  dévore  les  lianes  de  Moab, 
Et  le  sommet  de  la  tète  des  fils  du  tumulte. 

•»8Malheur  à  toi,  Moab! 
Le  peuple  de  Kemosch  est  perdu  ! 

Car  tes  fds  sont  emmenés  captifs, 
Et  tes  fdlcs  captives. 

"Mais  je  ramènerai  les  captifs  de  Moab,  dans  la  suite  des  temps. 
Dit  l'Éternel. 

Tel  est  le  jugement  sur  Moab. 

Chap.  XLIX.  ^ Sur  les  enfants  d'Aninion. 

Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Israël  n'a-t-il  ]:)oint  de  fils? 
N'a-t-il  point  d'héritier? 

Pourquoi  Malcom  *  possède-t-il  Gad, 
Et  son  peuple  habite-t-il  ses  villes  ? 

-C'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  je  ferai  retentir  le  cri  de  guerre  contre  Rabbath  des  enfants  d'Animon  ; 
Elle  deviendra  un  monceau  de  ruines, 
Et  les  villes  de  son  ressort  seront  consumées  jiar  le  teu  ; 

Alors  Israël  chassera  ceux  qui  l'avaient  chassé,  dit  l'Eternel. 

^Pousse  des  gémissements,  Hesbon,  car  Aï  est  ravagée! 
Poussez  des  cris,  fdles  de  Rabba,  revètez-vous  de  sacs. 
Lamentez-vous,  et  courez  çà  et  là  le  long  des  murailles  ! 

Car  Malcom  s'en  va  en  captivité. 
Avec  ses  prêtres  et  avec  ses  chefs. 

'Pourquoi  te  glorifies-tu  de  tes  vallées? 
Ta  vallée  se  fond,  fille  rebelle, 

a    II.   l  ennemi.         b.  Malcuni,  ou  Mileuni,  diviiiiti'  dos  Ammonites. 


Chap.  40,5-10.  JÉRÉMIE. 

Qui  te  confiais  clans  tes  trésors  : 
Qui  viendra  contre  moi? 

= Voici,  je  fais  venir  sur  toi  la  terreur, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées. 
Elle  viendra  de  tous  tes  alentours  ; 

Chacun  de  vous  sera  chassé  devant  soi. 
Et  nul  ne  ralliera  les  fuyards. 

•^Mais  après  cela,  je  ramènerai  les  captifs  des  enfants  d'Ammon, 
Dit  rÉternel. 

''Sur  Edom. 

Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
N'y  a-t-il  plus  de  sagesse  dans  Théman? 

La  prudence  a-t-elle  disparu  chez  les  hommes  intelligents  ? 
Leur  sagesse  s'est-elle  évanouie  ? 

^Fuyez,  tournez  le  dos,  retirez-vous  dans  les  cavernes, 
Habitants  de  Dedan  ! 

Car  je  fais  venir  le  malheur  sur  Esaii", 
Le  temps  de  son  châtiment. 

'Si  des  vendangeurs  viennent  chez  toi. 
Ne  laissent-ils  rien  à  grappiller  ? 

Si  des  voleurs  viennent  de  nuit, 
Ils  ne  dévastent  que  ce  qu'ils  peuvent. 
'"Mais  moi,  je  dépouillerai  Esau, 
Je  découvrirai  ses  retraites, 
Il  ne  pourra  se  cacher  ; 

Ses  enfants,  ses  frères,  ses  voisins,  périront, 
Et  il  ne  sera  plus. 

"Laisse  tes  orphelins,  je  les  ferai  vivre. 
Et  que  tes  veuves  se  co'hfient  en  moi  ! 

''^Car  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  ceux  qui  ne  devaient  pas  boire  la  coupe  la  boiront  ; 
Et  toi,  tu  resterais  impuni  ! 

Tu  ne  resteras  pas  impuni. 
Tu  la  boiras. 

'^Car  je  le  jure  par  moi-même,  dit  l'Eternel, 
Botsra  sera  un  objet  de  désolation,  d'opprobre. 
De  dévastation  et  de  malédiction, 

Et  toutes  ses  villes  deviendront  des  ruines  éternelles. 
'*J'ai  appris  de  l'Eternel  une  nouvelle. 
Et  un  messager  a  été  envoyé  parmi  les  nations  : 

Assemblez-vous,  et  marchez  contre  elle  ! 
Levez-vous  pour  la  guerre  ! 

'^Car  voici,  je  te  rendrai  petit  parmi  les  nations, 
Méprisé  parmi  les  hommes. 

'^Ta  présomption,  l'orgueil  de  ton  cœur  t'a  égaré, 

a.  Esaii.   ou  Edom,  père  du&  Edomites  ou  Iduinéons. 

lOIG 


JÉRÉMIE.  Chai).  40,11-21. 

Toi  qui  habiles  le  creux  des  rochers, 
Et  qui  occupes  le  souimet  des  collines. 

Quand  tu  placerais  ton  nid  aussi  haut  que  celui  de  l'aigle, 
Je  t'en  précipiterai,  dit  l'Eternel. 

"Edom  sera  un  objet  de  désolation  ; 
Tous  ceux  qui  passeront  près  de  lui 
Seront  dans  l'étonnement  et  sitileront  sur  toutes  ses  plaies. 

"*Comme  Sodonieet  Gomorrhect  les  villesvoisines,  qui  furent  détruites, 
Dit  l'Éternel, 

Il  ne  sera  plus  habité, 
Il  ne  sera  le  séjour  d'aucun  homme... 

''•'Voici,  tel  qu'un  lion,  il  monte  des  rives  orgueilleuses  du  Jourdain 
Contre  la  demeure  forte  ; 
Soudain  j'en  ferai  fuir  Édom, 
Et  j'établirai  sur  elle  celui  que  j'ai  choisi. 

Car  qui  est  semblable  à  moi?  qui  me  donnera  des  ordres? 
Et  quel  est  le  chef  qui  me  résistera  ? 

^''C'est  pourquoi  écoutez  la  résolution  que  l'Eternel  a  prise  contre  Edom, 
Et  les  desseins  qu'il  a  conçus  contre  les  habitants  de  Thénian  ! 

Certainement  on  les  traînera  comme  de  faibles  brebis. 
Certainement  on  ravagera  leur  demeure. 

-'Au  bruit  de  leur  chute,  la  terre  tremble  ; 
Leur  cri  se  fait  entendre  jusqu'à  la  mer  Rouge... 
-^Voici,  comme  l'aigle  il  s'avance,  il  vole, 
Il  étend  ses  ailes  sur  Botsra, 

Et  le  cœur  des  héros  d'Edom  est  en  ce  jour 
Comme  le  cœur  d'une  femme  en  travail. 

^^Sur  Damas. 

Hamath  et  Arpad  sont  confuses. 
Car  elles  ont  appris  une  mauvaise  nouvelle,  elles  tremblent; 

C'est  une  mer  en  tourmente. 
Qui  ne  peut  se  calmer. 

-■•Damas  est  défaillante,  elle  se  tourne  pour  fuir, 
Et  l'effroi  s'empare  d'elle  ; 

L'angoisse  et  les  douleurs  la  saisissent, 
Comme  une  femme  en  travail.  — 

"Ah  !  elle  n'est  pas  abandonnée  la  ville  glorieuse, 
La  ville  qui  fait  ma  joie  !  — 

-*^C'cst  pourquoi  ses  jeunes  gens  tomberont  dans  les  rues, 
Et  tous  ses  hommes  de  guerre  périront  en  ce  jour, 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

"Je  mettrai  le  feu  aux  murs  de  Damas, 
Et  il  dévorera  les  2:)alais  de  13en-Iladad". 

û.  Beu-Uadath  nom  du  roi  de  Syrie. 

1017 


Chap.  49,28-50,0.  JÉRÉMIE. 

'*^Sur  Kcdar  et  les  royaumes  de  Hatsor",  que  battit  Nebucadnetsar, 

roi  de  Babylone. 
Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Levez-vous,  montez  contre  Kédar, 
Et  détruisez  les  fils  de  l'Orient  ! 

-'*0n  pi'endra  leurs  tentes  et  leurs  troupeaux, 
On  enlèvera  leurs  pavillons,  tous  leurs  bagages  et  leurs  chameaux. 
Et  l'on  jettera  de  toutes  parts  contre  eux  des  cris  d'épouvante. 

^"Fuyez,  fuyez  de  toutes  vos  forces,  cherchez  à  l'écart  une  demeure. 
Habitants  de  Hatsor  !  dit  l'Éternel  ; 

Car  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone,  a  pris  une  résolution  contre  vous, 
Il  a  conçu  un  projet  contre  vous. 

^'Levez-vous,  montez  contre  une  nation  tranquille. 
En  sécurité  dans  sa  demeure,  dit  l'Éternel  ; 

Elle  n'a  ni  portes,  ni  barres, 
Elle  habite  solitaire. 

'"Leurs  chameaux  seront  au  pillage. 
Et  la  multitude  de  leurs  troupeaux  sera  une  proie; 

Je  les  disperserai  à  tous  les  vents,  ceux  qui  se  rasent  les  coins  de  la  barbe'''. 
Et  je  ferai  venir  leur  ruine  de  tous  les  côtés,  dit  l'Éternel. 

'^ Hatsor  sera  le  repaire  des  chacals,  un  désert  pour  toujours  ; 
Personne  n'y  habitera,  aucun  homme  n'y  séjournera. 

'^'^  La  parole  de  V  Eternel,  qui  fut  adressée  à  Jércmie,  le  prophète,  sur  Elam'', 
au  coniniencenient  du  règne  de  Sédécias,  roi  de  Juda,  en  ces  mots  : 

'^ Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées  : 
Voici,  je  vais  briser  l'arc  d'Élam, 
Sa  principale  force. 

•"^Je  ferai  venir  sur  Élam  quatre  vents  des  quatre  extrémités  du  ciel, 
Je  les  disperserai  par  tous  ces  vents, 

Et  il  n'y  aura  pas  une  nation 
Où  n'arrivent  des  fugitifs  d'Elam. 

•"Je  ferai  trembler  les  habitants  d'Elam  devant  leurs  ennemis 
Et  devant  ceux  qui  en  veident  à  leur  vie, 
J'amènerai  sur  eux  des  malheurs, 
Mon  ardente  colère,  dit  l'Eternel, 
Et  je  les  poursuivrai  par  l'épée. 
Jusqu'à  ce  que  je  les  aie  anéantis. 

'*Je  placerai  mon  trône  dans  Elam, 
Et  j'en  détruirai  le  roi  et  les  chefs. 
Dit  l'Éternel. 

''^Mais  dans  la  suite  des  temps,  je  ramènerai  les  captifs  d'Élam, 
Dit  rÉternel. 

Chap.  L.      ^  La  parole  que  l'Eternel  prononça  su/-  Babylone,  su/-  le  pays  des 
Chaldèens,  par  Jéré//iie,  le  prophète. 

-Annoncez-le  parmi  les  nations,  publiez-le,  élevez  une  bannière  ! 

a.  Kédar,  Hatsor,  cuutrces  de  l'.Vrabie.         b.  Voy.  la  note  sur  9,  26.         c.  Elam,  la  Perse. 

1018 


JÉRÉMIE.  Chap.  50,3~v,. 

Publiez-le,  ne  cachez  rien  ! 

Dites  :  Babylone  est  prise  !  Bel  est  confondu,  Merodac"  est  brisé  ! 
Ses  idoles  sont  confondues,  ses  idoles  sont  brisées  ! 

'Car  une  nation  monte  contre  elle  du  septentrion, 
Elle  réduira  son  pays  en  désert, 
Il  n'y  aura  plus  d'habitants  ; 

Hommes  et  bêtes  fuient,  s'en  vont. 

*En  ces  jours,  en  ce  temps-là,  dit  l'Eternel, 
Les  enfants  d'Israël  et  les  enfants  de  Juda  reviendront  ensemble  ; 

Ils  marcheront  en  pleurant, 
Et  ils  chercheront  l'Eternel,  leur  Dieu. 

^IIs  s'informeront  du  chemin  de  Sion, 
Ils  tourneront  vers  elle  leurs  regards  : 

Venez,  attachez-vous  à  l'Eternel, 
Par  une  alliance  éternelle  qui  ne  soit  jamais  oubliée  ! 

*Mon  peuple  était  un  troupeau  de  brebis  perdues  ; 
Leurs  bergers  les  égaraient,  les  faisaient  errer  par  les  montagnes  ; 

Elles  allaient  des  montagnes  sur  les  collines. 
Oubliant  leur  bercail. 

"Tous  ceux  qui  les  trouvaient  les  dévoraient. 
Et  leurs  ennemis  disaient  :  Nous  ne  sommes  point  coupables. 

Puisqu'ils  ont  péché  contre  l'Eternel,  la  demeure  de  la  justice, 
Contre  l'Eternel,  l'espérance  de  leurs  pèi'es. 

^Fuyez  de  Babylone,  sortez  du  pays  des  Chaldéens, 
Et  soyez  comme  des  boucs  à  la  tète  du  troupeau  ! 

^Car  voici,  je  vais  susciter  et  faire  monter  contre  Babylone 
Une  multitude  de  grandes  nations  du  pays  du  septentrion  ; 
Elles  se  rangeront  en  bataille  contre  elle,  et  s'en  empareront  ; 

Leurs  flèches  sont  comme  un  habile  guerrier, 
Qui  ne  revient  pas  à  vide. 

'"Et  la  Chaldée  sera  livrée  au  pillage  ; 
Tous  ceux  ([ui  la  pilleront  seront  rassasiés,  dit  l'Eternel. 

"Oui,  so3'ez  dans  la  joie,  dans  l'allégresse, 
Vous  qui  avez  pillé  mon  héritage  ! 

Oui,  bondissez  comme  une  génisse  dans  l'herbe. 
Hennissez  comme  des  chevaux  fougueux  ! 

'-Votre  mère  est  couverte  de  confusion. 
Celle  qui  vous  a  enfantés  rougit  de  honte  ; 

Voici,  elle  est  la  dernière  des  nations. 
C'est  un  désert,  une  terre  sèche  et  aride. 

'^A  cause  de  la  colère  de  l'Eternel,  elle  ne  sera  plus  habitée. 
Elle  ne  sera  plus  qu'une  solitude. 

Tous  ceux  qui  passeront  près  de  Babylone 
Seront  dans  l'étonnement  et  siffleront  sur  toutes  ses  plaies. 

'■•Rangez-vous  en  bataille  autour  de  Babylone,  vous  tous  archers  ! 
Tirez  contre  elle,  n'épargnez  pas  les  flèches  ! 

a.  Bel  et  Merodai-,  (li\iiiitt}s  des  Babj-loniens. 

1019  65' 


Chap.  50,15-26.  JÉRÉMIE. 

Car  elle  a  péché  contre  rÉternel. 

'^Poussez  de  tous  côtés  contre  elle  un  cri  de  guerre  ! 
Elle  tend  les  mains  ; 
Ses  fondements  s'écroulent; 
Ses  murs  sont  renversés. 

Car  c'est  la  vengeance  de  rÉternel. 
Vengez-vous  sur  elle  ! 
Faites-lui  comme  elle  a  fait  ! 

'"Exterminez  de  Babylone  celui  qui  sème. 
Et  celui  qui  manie  la  faucille  au  temps  de  la  moisson  ! 

Devant  le  glaive  destructeur, 
Que  chacun  se  tourne  vers  son  peuple, 
Que  chacun  fuie  vers  son  pays. 

'"Israël  est  une  brebis  égarée,  que  les  lions  ont  chassée; 
Le  roi  d'Assyrie  l'a  dévorée  le  premier  ; 
Et  ce  dernier  lui  a  brisé  les  os, 
Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone. 

"'C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Éternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël 
Voici,  je  châtierai  le  roi  de  Babylone  et  son  pays. 
Comme  j'ai  châtié  le  roi  d'Assyrie. 

'^Je  ramènerai  Israël  dans  sa  demeure; 
11  aura  ses  pâturages  du  Carmel  et  du  Basan, 

Et  son  âme  se  rassasiera  sur  la  montagne  d'Ephraïm  et  dans  Galaad. 
-"En  ces  jours,  en  ce  temps-là,  dit  l'Eternel, 
On  cherchera  l'iniquité  d'Israël,  et  elle  n'existera  plus. 
Le  péché  de  Juda,  et  il  ne  se  trouvera  plus  ; 
Car  je  pardonnerai  au  reste  que  j'aurai  laissé. 

-'Monte  contre  le  pays  doublement  rebelle, 
Contre  ses  habitants,  et  chàtie-les  ! 

Poursuis,  massacre,  extermine-les  !  dit  l'Eternel. 
Exécute  entièrement  mes  ordres  ! 

-*Des  cris  de  guerre  retentissent  dans  le  pays. 
Et  le  désastre  est  grand. 

-^Eh  quoi  !  il  est  rompu,  brisé,  le  marteau  de  toute  la  terre! 
Babylone  est  détruite  au  milieu  des  nations  ! 

-^Je  t'ai  tendu  un  piège,  et  tu  as  été  prise,  Babylone, 
A  l'improviste; 

Tu  as  été  atteinte,  saisie, 
Parce  que  tu  as  lutté  contre  l'Éternel. 
^'^ L'Éternel  a  ouvert  son  arsenal, 
Et  il  en  a  tiré  les  armes  de  sa  colère  ; 

Car  c'est  là  une  œuvre  du  Seigneur,  de  l'Éternel  des  armées, 
Dans  le  pays  des  Chaldéens. 

-"Pénétrez  de  toutes  parts  dans  Babylone,  ouvrez  ses  greniers. 
Faites-y  des  monceaux  comme  des  tas  de  gerbes. 
Et  détruisez-la  ! 

Qu'il  ne  reste  plus  rien  d'elle  ! 

1020 


JÉRÉMIE.  Chnp.  50,t,-3o. 

-"Tuez  tous  ses  taureaux,  qu'on  les  égorge  ! 
Malheur  à  eux  !  car  leur  jour  est  arrivé, 
Le  temps  de  leur  châtiment. 

-''Ecoutez  les  cris  des  fuyardes,  de  ceux  qui  se  sauvent  du  pays  de  Baby- 
Pour  annoncer  dans  Sion  la  vengeance  de  l'Eternel,  notre  Dieu,         [lone 
La  vengeance  de  son  temple  ! 

-"Appelez  contre  Babylone  les  archers,  vous  tous  qui  maniez  l'arc! 
Campez  autour  d'elle,  que  personne  n'échappe, 
Rendez-lui  selon  ses  œuvres. 
Faites-lui  entièrement  comme  elle  a  fait! 

Car  elle  s'est  élevée  avec  fierté  contre  l'Eternel, 
Contre  le  Saint  d'Israël. 

^"C'est  ])ourquoi  ses  jeunes  gens  tomberont  dans  les  rues. 
Et  tous  ses  hommes  de  guerre  périront  en  ce  jour. 
Dit  r Éternel. 

^' Voici,  j'en  veux  à  toi,  orgueilleuse  ! 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées  ; 

Car  ton  jour  est  arrivé, 
Le  temps  de  ton  châtiment. 

•'-L'orgueilleuse  chancelleia  et  tombera. 
Et  j^ersonne  ne  la  relèvera  ; 

Je  mettrai  le  feu  à  ses  villes, 
Et  il  en  dévorera  tous  les  alentours. 

•'•'Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Les  enfants  disraèl  et  les  enfants  de  Juda  sont  ensemble  opprimés; 

Tous  ceux  c|ui  les  ont  emmenés  captifs  les  retiennent, 
Et  refusent  de  les  relâcher. 

^■'Mais  leur  vengeur  est  puissant. 
Lui  dont  lEternel  des  armées  est  le  nom; 
Il  défendra  leur  cause. 

Afin  de  donner  le  repos  au  [)ays, 
Et  de  faire  trembler  les  habitants  de  Babylone. 
^^L'épée  contre  les  Chaldéens  !  dit  l'Eternel, 
Contre  les  habitants  de  Babylone,  ses  chefs  et  ses  sages  !  [insensés  ! 

'^L'épée  contre  les  prophètes  de  mensonge  !  qu'ils  soient  comme  des 
L'épée  contre  ses  vaillants  hommes  !  qu'ils  soient  consternés  ! 
^"L'épée  contre  ses  chevaux  et  ses  chars  ! 
Contre  les  gens  de  toute  es])èce  ipii  sont  au  milieu  d'elle  ! 
(Ju  ils  deviennent  semblables  à  des  femmes  ! 
L'épée  contre  ses  trésors  !  (piils  soient  pillés  ! 

^''La  sécheresse  contre  ses  eaux  !  (ju'elles  tarissent  ! 
Car  c'est  un  pays  d'idoles  ; 
Ils  sont  fous  de  leurs  idoles. 

^"C'est  pourquoi  les  animaux  du  désert  s'y  établiront  avec  les  chacals, 
Et  les  autruches  y  feront  leur  demeure  ; 

Elle  ne  sera  plus  jamais  habitée, 
Elle  ne  sera  plus  jamais  peuplée. 

1021 


Chap.  50,  '.0-51, 5.  JÉRÉMIE . 

■"•Comme  Sodome  et  Gomorrhe,  et  les  villes  voisines,  que  Dieu  détruisit, 
Dit  l'Éternel, 

Elle  ne  sera  plus  habitée, 
Elle  ne  sera  le  séjour  d'aucun  homme. 

■"Voici,  un  peuple  vient  du  septentrion, 
Une  grande  nation  et  des  rois  puissants 
Se  lèvent  des  extrémités  de  la  terre. 
^-Ils  portent  l'arc  et  le  javelot  ; 
Ils  sont  cruels,  sans  miséricorde  ; 
Leur  voix  mugit  comme  la  mer  ; 
Ils  sont  montés  sur  des  chevaux. 

Prêts  à  combattre  comme  un  seul  homme. 
Contre  toi,  fdle  de  Babylone  ! 

■•'Le  roi  de  Babvlone  apprend  la  nouvelle. 
Et  ses  mains  s'alîaiblissent. 

L'angoisse  le  saisit. 
Comme  la  douleur  d'une  femme  qui  accouche  — 

■'■'Voici,  tel  qu'un  lion,  il  monte  des  rives  orgueilleuses  du  .Jourdain 
Contre  la  demeure  forte  ; 
Soudain  je  les  en  chasserai. 
Et  j'établirai  sur  elle  celui  que  j'ai  choisi. 

Car  qui  est  semblable  à  moi  ?  qui  me  donnera  des  ordres  ? 
Et  quel  est  le  chef  qui  me  résistera  ? 

■'^C'est  pourquoi  écoutez  la  résolution  que  l'Eternel  a  prise  contre  Ba- 
Et  les  desseins  qu'il  a  conçus  contre  le  pays  des  Chaidécns  !  [bylone, 

Certainement  on  les  traînera  comme  de  faibles  brebis. 
Certainement  on  ravagera  leur  demeure. 

■'**Au  bruit  de  la  prise  de  Babylone  la  terre  tremble. 
Et  un  cri  se  fait  entendre  parmi  les  nations. 

C/ir/p.  LI.      'Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  fais  lever  contre  Babylone, 
Et  contre  les  habitants  de  la  Chaldée", 
Un  vent  destructeur. 

^J'envoie  contre  Babylone  des  vanneurs  qui  la  vanneront, 
Qui  videront  son  pays  ; 

Ils  fondront  de  toutes  parts  sur  elle, 
Au  jour  du  malheur. 

•'Qu'on  tende  l'arc  contre  celui  qui  tend  son  arc. 
Contre  celui  qvd  est  fier  dans  sa  cuirasse  ! 

N'épargnez  pas  ses  jeunes  hommes  ! 
Exterminez  toute  son  armée  ! 

*  Qu'ils  tombent  blessés  à  mort  dans  le  pays  des  Ghaldéens, 
Percés  de  coups  dans  les  rues  de  Babylone  ! 

^Car  Israël  et  Juda  ne  sont  ])oint  abandonnés  de  leur  Dieu, 
De  l'Eternel  des  armées, 

a.  Héb.  les  habttaiils  du  cœur  de  mes  adrersatres. 

105-2 


JÉRÉMIE.  Chap.  5t,f,-m^ 

Et  le  |)ays  des  Chalcléens  est  rempli  de  crimes 
Contre  le  Saint  d'Israël. 

"Fuyez  de  Babylone,  et  que  chacun  sauve  sa  vie, 
De  peur  que  vous  ne  ])érissiez  dans  sa  ruine  ! 

Car  c'est  un  temps  de  vengeance  pour  l'Eternel; 
Il  va  lui  rendre  selon  ses  œuvres. 

'Babylone  était  dans  la  main  de  l'Eternel  une  coupe  d'or, 
Qui  enivrait  toute  la  terre  ; 

Les  nations  ont  bu  de  son  vin  : 
C'est  pourquoi  les  nations  ont  été  comme  en  délire. 
''Soudain  Babylone  tombe,  elle  est  brisée  ! 
Gémissez  sur  elle,  jirenoz  du  baume  pour  sa  plaie  : 
Peut-être  guérira-t-elle.  — 

'^Nous  avons  voulu  guérir  Babylone,  mais  elle  n'a  pas  guéri. 
Abandonnons-la,  et  allons  chacun  dans  notre  pays; 

Car  son  châtiment  atteint  jusqu'aux  cieux, 
Et  s'élève  jusqu'aux  nues.  — 

'"L'Eternel  manifeste  la  justice  de  notre  cause  ; 
Venez,  et  racontons  dans  Sion 
L'œuvre  de  l'Eternel,  notre  Dieu.  — 

"Aiguisez  les  flèches,  saisissez  les  boucliers  ! 
L'Eternel  a  excité  l'esprit  des  rois  de  Médie, 
Parce  qu  il  veut  détruire  Babylone  ; 

Car  c'est  la  vengeance  de  l'Eternel, 
La  vengeance  de  son  temple. 

'^Elevez  une  bannière  contre  les  murs  de  Babylone! 
Fortifiez  les  postes,  placez  des  gardes,  dressez  des  embuscades  ! 

Car  l'Eternel  a  pris  une  résolution. 
Et  il  exécute  ce  qu'il  a  prononcé  contre  les  habitants  de  Babvlone. 

'^Toi  qui  habites  près  des  grandes  eaux, 
Et  qui  as  d'immenses  trésors. 

Ta  fin  est  venue,  ta  cupitlité  est  à  son  terme  ! 

'•'L'Eternel  des  armées  l'a  juré  par  lui-même  : 
Oui,  je  te  remplirai  d'hommes  comme  de  sauterelles, 
Et  ils  pousseront  contre  toi  des  cris  de  guerre. 

'^11  a  créé  la  terre  par  sa  puissance, 
Il  a  fondé  le  monde  par  sa  sagesse. 

Il  a  étendu  les  cieux  par  son  intelligence. 

""A  sa  voix,  les  eaux  mugissent  dans  les  cieux  ; 
Il  fait  monter  les  nuages  des  extrémités  de  la  terre, 

Il  produit  les  éclairs  et  la  pluie. 
Il  lire  le  vent  de  ses  trésors. 

'"Tout  homme  devient  stupide  par  sa  science, 
Tout  orfèvre  est  honteux  de  son  image  taillée  ; 

Car  ses  idoles  ne  sont  que  mensonge. 
Il  n'y  a  point  en  elles  de  souffle. 

"* Elles  sont  une  chose  de  néant,  une  œuvre  de  tromperie; 

1023 


Chap.  51,10-31.  JÉRÉMIE. 

Elles  périront,  quand  viendra  le  châtiment. 

''Celui  qui  est  la  part  de  Jacob  n'est  pas  comme  elles  ; 
Car  c'est  lui  qui  a  tout  formé. 
Et  Israël  est  la  tribu  de  son  héritage. 

L'Eternel  des  armées  est  son  nom. 

-''Tu  as  été  pour  moi  un  marteau,  im  instrument  de  guerre, 
j'ai  brisé  par  toi  des  nations. 
Par  toi  j'ai  détruit  des  royaumes. 

-'Par  toi  j'ai  brisé  le  cheval  et  son  cavalier; 
Par  toi  j'ai  brisé  le  char  et  celui  qui  était  dessus. 
*-Par  toi  j'ai  brisé  l'homme  et  la  femme  ; 
Par  toi  j'ai  brisé  le  vieillard  et  l'enfant  ; 

Par  toi  j'ai  brisé  le  jeune  homme  et  la  jeune  fille. 
-^Par  toi  j'ai  brisé  le  berger  et  son  troupeau  ; 
Par  toi  j'ai  brisé  le  laboureur  et  ses  bœufs  ; 
Par  toi  j'ai  brisé  les  gouverneurs  et  les  chefs. 

-''.Je  rendrai  à  Babylone  et  à  tous  les  habitants  de  la  Chaldée 
Tout  le  mal  qu'ils  ont  fait  à  vSion  sous  vos  yeux, 
Dit  l'Éternel. 

-^Voici,  j'en  veux  à  toi,  montagne  de  destruction,  dit  l'Eternel, 
A  toi  qui  détruisais  toute  la  terre  ! 

J'étendrai  ma  main  sur  toi. 
Je  te  roulerai  du  haut  des  rochers, 
Et  je  ferai  de  toi  une  montagne  embrasée. 

^'"'On  ne  tirera  de  toi  ni  pierres  angulaires,  ni  pierres  pour  fondements  ; 

Car  tu  seras  à  jamais  une  ruine,  dit  l'Eternel 

-'Elevez  une  bannière  dans  le  pays  ! 
Sonnez  de  la  trompette  parmi  les  nations  ! 
Préparez  les  nations  contre  elle. 
Appelez  contre  elle  les  royaumes  d'Ararat,  de  Minni  et  d'Aschkenaz  ! 

Etablissez  contre  elle  des  chefs  ! 
Faites  avancer  des  chevaux  comme  des  sauterelles  hérissées  ! 

-* Préparez  contre  elle  les  nations,  les  rois  de  Médie, 
Ses  gouverneurs  et  tous  ses  chefs. 

Et  tout  le  pays  sous  leur  domination  ! 

^''La  terre  s'ébranle,  elle  tremble  ; 
Car  le  dessein  de  l'Eternel  contre  Babylone  s'accom|)lit  ; 
Il  va  faire  du  pays  de  Babylone  un  désert  sans  habitants. 

^"Les  guerriers  de  Babylone  cessent  de  combattre. 
Ils  se  tiennent  dans  les  forteresses  ; 
Leur  force  est  épuisée,  ils  sont  comme  des  femmes. 

On  met  le  feu  aux  habitations, 
On  brise  les  barres. 

^'Les  courriers  se  rencontrent, 
Les  messagers  se  croisent. 

Pour  annoncer  au  roi  de  Babylone 

1024 


JÉRÉMIE.  Chap.  5/. 32-45. 

Que  sa  ville  est  prise  par  tous  les  côtés, 

^-Que  les  passages  sont  envahis, 
Les  marais  embrasés  par  le  feu. 

Et  les  hommes  de  guerre  consternés. 

^'Car  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël  : 
La  fille  de  Babylone  est  comme  une  aire  dans  le  temps  où  on  la  foule  ; 
Encore  un  instant,  et  le  moment  de  la  moisson  sera  venu  pour  elle. 

^^Xebucadnetsar,  roi  de  Babylone,  m'a  dévorée,  m'a  détruite; 
11  a  fait  de  moi  un  vase  vide  ; 
Tel  qu'un  dragon,  il  m'a  engloutie. 
Il  a  rempli  son  ventre  de  ce  que  j'avais  de  précieux; 
Il  m'a  chassée. 

^^Que  la  violence  envers  moi  et  ma  chair  déchirée  retombent  sur  Baby- 
Dit  l'habitante  de  Sion.  lone  ! 

Que  mon  sang  retombe  sur  les  habitants  de  la  Chaldée  ! 
Dit  Jérusalem. — 

^^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  défendrai  ta  cause. 
Je  te  vengerai  ! 

Je  mettrai  à  sec  la  mer  de  Babylone, 
Et  je  ferai  tarir  sa  source. 

^"Babylone  sera  un  monceau  de  ruines,  un  repaire  de  chacals. 
Un  objet  de  désolation  et  de  moquerie; 
Il  n'y  aura  plus  d'habitants. 

^^Ils  rugiront  ensemble  comme  des  lions. 
Ils  pousseront  des  cris  comme  des  lionceaux. 
^^Quand  ils  seront  échauffés,  je  les  ferai  boire. 
Et  je  les  enivrerai,  pour  qu'ils  se  livrent  à  la  gaîté, 
Puis  s'endorment  d'un  sommeil  éternel,  et  ne  se  réveillent  plus. 
Dit  l'Éternel.  •■.'■ 

''"Je  les  ferai  descendre  comme  des  agneaux  à  la  tuerie. 
Comme  des  béliers  et  des  boucs. 
"Eh  quoi  !  Schéschac'"  est  prise  ! 
Celle  dont  la  gloire  remplissait  toute  la  terre  est  conquise  ! 
Eh  quoi  !  Babylone  est  détruite  au  milieu  des  nations  ! 

*-La  mer  est  montée  sur  Babvlone  : 
Babylone  a  été  couverte  par  la  multitude  de  ses  flots. 
"Ses  villes  sont  ravagées, 
La  terre  est  aride  et  déserte  ; 

C'est  un  jiays  où  ])ersonne  n'habite, 
Où  ne  passe  aucun  homme. 

^*Je  châtierai  Bel  à  Babylone, 
J'arracherai  de  sa  bouche  ce  qu'il  a  englouti. 
Et  les  nations  n'afflueront  plus  vers  lui. 

La  muraille  même  de  Babylone  est  tombée  ! 
^^ Sortez  du  milieu  d'elle,  mon  jjeuple, 

a.  Schésc/iac,  Babylone;  voy.  25, -26. 

1025 


Chap.  51.'.6-58.  JÉRÉMIE. 

Et  que  chacun  sauve  sa  vie, 

En  échappant  à  la  colère  ardente  de  TEternel  ! 

■•^Que  votre  cœur  ne  se  trouble  point,  et  ne  vous  effrayez  pas 
Des  bruits  qui  se  répandront  dans  le  pays  ; 

Car  cette  année  surviendra  un  bruit, 
Et  l'année  suivante  un  autre  bruit, 
La  violence  régnera  dans  le  pays. 
Et  un  dominateur  s'élèvera  contre  un  autre  dominateur. 

''"C'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent 
Où  je  châtierai  les  idoles  de  Babylone, 
Et  tout  son  pays  sera  couvert  de  honte  ; 

Tous  ses  morts  tomberont  au  milieu  d'elle. 

^''Sur  Babylone  retentiront  les  cris  de  joie  des  cieux  et  de  la  terre, 
Et  de  tout  ce  qu'ils  renferment  ; 

Car  du  septentrion  les  dévastateurs  fondront  sur  elle, 
Dit  l'Éternel. 

'"Babylone  aussi  tombera,  ô  morts  d'Israël, 
Comme  elle  a  fait  tomber  les  morts  de  tout  le  pays. 

^"Vous  qui  avez  échappé  au  glaive,  partez,  ne  tardez  pas  ! 
De  la  terre  lointaine,  pensez  à  l'Eternel, 
Et  (pie  Jérusalem  soit  présente  à  vos  cœurs  !  — 

^'Nous  étions  confus,  quand  nous  entendions  l'insulte; 
La  honte  couvrait  nos  visages. 

Quand  des  étrangers  sont  venus 
Dans  le  sanctuaire  de  la  maison  de  l'Eternel.  — 

^'C'est  pourquoi  voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  je  châtierai  ses  idoles; 

Et  dans  tout  son  pays  les  blessés  gémiront. 
^^Quand  Babylone  s'élèverait  jusqu'aux  cieux. 
Quand  elle  rendrait  inaccessibles  ses  hautes  forteresses. 
J'enverrai  contre  elle  les  dévastateurs,  dit  l'Eternel  — 

^^Des  cris  s'échappent  de  Babylone, 
Et  le  désastre  est  grand  dans  le  pays  des  Chaldéens. 
^'Car  l'Eternel  ravage  Babylone, 
Il  en  fait  cesser  les  cris  retentissants  ; 

Les  flots  des  dévastateurs  mugissent  comme  de  grandes  eaux. 
Dont  le  bruit  tumultueux  se  fait  entendre. 

^*Oui,  le  dévastateur  fond  sur  elle,  sur  Babylone; 
Les  guerriers  de  Babylone  sont  pris. 
Leurs  arcs  sont  brisés. 

Car  l'Éternel  est  un  Dieu  qui  rend  à  chacun  selon  ses  œuvres. 
Qui  paie  à  chacun  son  salaire. 

^'J'enivrerai  ses  princes  et  ses  sages. 
Ses  gouverneurs,  ses  chefs  et  ses  guerriers  ; 

Ils  s'endormiront  d'un  sommeil  éternel,  et  ne  se  réveilleront  plus. 
Dit  le  roi,  dont  l'Éternel  des  armées  est  le  nom. 
^^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 

1026 


JÉHÉMIE.  Chap.  51, 59-52,  v.. 

Les  larges  murailles  de  Bahylonc  seront  renversées, 
Ses  hautes  portes  seront  brûlées  par  le  feu  ; 
Ainsi  les  peuples  auront  travaillé  en  vain, 
Les  nations  se  seront  fatiguées  |)our  le  feu. 

^'Ordre  donné  par  Jérémie,  le  pro-  Sédécias,  le  dixième  jour  du  dixième 

phète,  à  Seraja,  fils  de  Nérija,  fils  de  mois,  Nebucadnetsar,  roideBabylone, 

Machséja,  lorsqu'il  se  rendit  à  Baby-  vint  avec  toute  son  armée  contre  Jé- 

lone   avec   Sédécias,  roi  de  Juda,   la  rusalem  ;  ils  campèrent  devant  elle,  et 

(juatrième  année  du  règne  de  Sédé-  élevèrent  des  retranchements  tout  au- 

cias.  Or,  Seraja  était  ])remier  cliam-  tour.  '^La  ville  fut  assiégée  jusqu'à  la 

bellan.  '"Jérémie  écrivit  dans  un  livre  onzième  année  du  roi  Sédécias. 

tous  les  malheurs  qui  devaient  arriver  *Le   neuvième   jour   du    quatrième 

à  Babylone,  toutes  ces  paroles  qui  sont  mois,    la   famine   était   forte   dans   la 

écrites  sur  Babylone.  *' Jérémie  dit  à  ville,  et  il  n'y  avait  pas  de  pain  pour 

Seraja  :  Lorsque  tu  seras  arrivé  à  Ba-  le  peuple  du  pays.  'Alors   la  brèche 

bylone ,  tu   auras  soin  de  lire  toutes  fut  faite  à  la  ville  ;  et  tous  les  gens  de 

ces   paroles,  ^-et   tu   diras   :   Eternel,  guerre  s'enfuirent,  et  sortirent  de  la 

c'est  toi  qui  as  déclaré  que  ce  lieu  se-  ville  pendant  la  nuit  par  le  chemin  de 

rait  détruit,  et  qu'il  ne  serait  plus  ha-  la  porte  entre  les  deux  murs  près  du 

bité   ni   par    les    hommes    ni    par   les  jardin  du  roi,  tandis  que  les  Chaldéens 

bêtes,  mais  qu'il  deviendrait  un  désert  environnaient  la  ville.  Les  fuyards  pri- 

pour    toujours.    ''Et   quand    tu   auras  rent  le  chemin  de  la  plaine. ''Mais  l'ar- 

achevé  la  lecture  de  ce  livre,  tu  yatta-  niée  des  Chaldéens  poursuivit  le  roi, 

cheras   une   pierre,  et  tu   le  jetteras  et  ils  atteignirent  Sédécias  dans   les 

dans  l'Euphrate,  "et  tu  diras  :  Ainsi  plaines  de  Jéricho  ;  et  toute  son  armée 

Babylone  sera  submergée,  elle  ne  se  se  dispersa  loin  de  lui.  ^Ils  saisirent 

relèvera  pas  des  malheurs  que  j'amè-  le  roi,  et  le  firent  monter  vers  le  roi 

nerai  sur  elle  ;  ils  tomberont  épuisés,  de  Babylone  à  Bibla,  dans  le  pays  de 

Hamath  ;  et  il  prononça  contre  lui  une 

Jusqu'ici   sont    les    paroles   de   Je-  sentence. '"Le  roi  de  Babylone  fit  égor- 
rémie.  ger  les  fils  de  Sédécias  en  sa  présence  ; 
il  fit  aussi  égorger  tous   les  chefs  de 


Siège  et  prise  de  Jériisa  lem . 


Juda  à  Ribla.  "Puis  il  fit  crever  les 
yeux  à  Sédécias,  et  le  fit  lier  avec  des 

Chap.  LU.       'Sédécias  avait  vingt  chaînes  d'airain;  le  roi  de  Babylone 

et  un  ans  lorsqu'il  devint  roi,  et  il  ré-  l'emmena  à  Babylone,  et  il  le  tint  en 

gna  onze  ans  à  Jérusalem.    Sa  mère  prison  jusqu'au  jour  de  sa  mort, 

s'appelait  Hamuthal,  fille  de  Jérémie,  '-Le    dixième    jour    du    cinquième 

de  Libna.  mois,  —c'était  la  dix-neuvième  année 

-Il  fit  ce  qui  est  mal  aux  yeux  de  du  règne  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Ba- 

l'Eternel,   entièrement  comme   avait  bylone,  —  Nebuzaradan,  chef  des  gar- 

fait  Jojakim.  -'Et  cela  arriva  à  cause  des,  au  service  du  roi  de   Babylone, 

de  la  colère  de  l'Eternel  contre  Jéru-  vint  à  Jérusalem.  ''Il  brûla  la  maison 

salem  et  contre  Juda,  qu'il  voulait  re-  de  l'Eternel,  la  maison  du  roi,  et  tou- 

jeter  de  devant  sa  face.  Et  Sédécias  se  tes  les  maisons  île  Jérusalem  ;  il  livra 

révolta  contre  le  roi  de  Babylone.  au   feu   toutes   les   maisons  de   quel- 

*La   neuvième   année   du  règne  de  que  importance.  '■'Toute  l'armée  des 

1027 


Cliap.  52, 15-3',. 


JEREMIE. 


Chaldéens,  qui  était  avec  le  chef  des  -'Le  chef  des  gardes  prit  Seraja,  le 

gardes,  démolit  toutes  les  murailles      grand  prêtre,  Sophonie,  le  second  prê- 


formant  l'enceinte  de  Jérusalem.  tre,  et  les  trois  gardiens  du  seuil.  -^Et 

'^Nebuzaradan ,    chef   des    gardes, 


dans  la  ville  il  prit  un  eunuque  qui 

emmena  captifs  une   partie  des  plus  avait  sous  son  commandement  les  gens 

pauvres  du   peuple,  ceux   du  peuple  de  guerre,  sept  hommes  qui  faisaient 

qui   étaient  demeurés  dans   la   ville,  partie  des  conseillers  du  roi  et  qui  fu- 

ceux  qui  s'étaient  rendus   au   roi   de  rent  trouvés  dans  la  ville,  le  secrétaire 

Babylone,  et  le  reste  de  la  multitude,  du  chef  de   l'armée  qui   était  chargé 

'"Cependant  Nebuzaradan  ,    chef  des  d'enrôler  le  peupledu  pays, etsoixante 

gardes,    laissa   comme    vignerons   et  hommes   du   peuple   du   pays   qui   se 

comme  laboureurs  quelques-uns  des  trouvèrent  dans  la  ville.  ^"Nebuzara- 

])lus  pauvres  du  pays.  dan,  chef  des  gardes,  les  prit,  et  les 

'"Les  Chaldéens  brisèrent  les  colon-  conduisit  A'ers  le   roi  de   Babylone  à 

nés  d'airain  qui  étaient  dans  la  maison  Ribla.  -^Le  roi  de  Babylone  les  frappa 

de  l'Eternel,  les  bases,  la  mer  d'airain  et  les  fit  mourir  à  Ribla,  dans  le  pays 

qui  était  dans  la  maison  de  l'Eternel,  de  llamath. 

et  ils  en  emportèrent  tout  l'airain  à  ^'^ Ainsi  Juda  fut  emmené  captif  loin 

Bab3'lone.  '''Ils  prirent  les  cendriers,  de  son  pays.  Voici  le  peuple  que  Ne- 

les  pelles,   les  couteaux,  les  coupes,  bucadnetsar  emmena  en  ca])tivité  :  la 

les  tasses,  et  tous  les  ustensiles  d'ai-  septième  année,  trois  mille  vingt-trois 

rain  avec  lesquels  on  faisait  le  service.  Juifs;  -^la  dix-huitième  année  de  Ne- 

*^Le  chef  des  gardes  prit  encore  les  bucadnetsar,  il  emmena  de  Jérusalem 

bassins,  les  brasiers,  les  coupes,  les  huit  cent  trente-deux  personnes;  ^"la 

cendriers,  les  chandeliers,  les  tasses  vingt -troisième   année   de   Nebucad- 

et  les  calices,  ce  qui  était  d'or  et  ce  netsar,  Nebuzaradan,  chef  des  gardes, 

qui  était  d'argent.  '-"Les  deux  colon-  emmena  septcentquarante-cinq  Juifs; 

nés,  la  mer,  et  les  douze  bœufs  d'ai-  en   tout  quatre   mille   six  cents   per- 

l'ain  qui  servaient  de  base,  et  que  le  sonnes, 
roi  Salomon  avait  faits  jiour  la  maison 

de  l'Éternel,  tous  ces  ustensiles  d'ai-  '"La   trente -septième   année  de   la 

rain  avaient  un   poids   inconnu.  -'La  captivité  de  Jojakin,  roi  de  Juda,  le 

hauteur  de   l'une   des   colonnes  était  vingt -cinquième   jour    du    douzième 


de  dix-huit  coudées,  et  un  cordon  de 
douze  coudées  l'entourait  ;  elle  était 
creuse,  et  son  épaisseur  avait  quatre 
doigts;  *^il  y  avait  au-dessus  un  cha- 
piteau d'airain,  et  la  hauteur  d'un  cha- 


mois, Evil-Merodac,  roi  de  Babylone, 
dans  la  première  année  de  son  règne, 
•releva  la  tète  "de  Jojakin,  roi  de  Juda, 
et  le  fit  sortir  de  prison.  ^"-11  lui  parla 
avec  bonté,  et  il  mit  son  trône  au-des- 


piteau  était  de  cinq  coudées  ;  autour  sus  du  trône  des  rois  qui  étaient  avec 

du  chapiteau  il  y  avait  un  treillis  et  lui  à  Babylone.  -"Il  lui  fit  changer  ses 

des  grenades,  le  tout  d'airain;   il  en  vêtements  de  prison,  et  Jojakin  man- 

était  de  môme  pour  la  seconde  colonne  gea  toujours  à  sa  table  tout  le  temps 

avec  des  grenades.  -^11  y  avait  quatre-  de  sa  vie.  '"Le  roi  de  Babylone  pour- 

vingt-seize  grenades  de  chaque  côté,  vut  constamment  à  son  entretien  jour— 

et  toutes  les  grenades  autour  du  treil-  nalier  juscpi'au  jour  de  sa  mort,  tout 

lis  étaient  au  nombre  de  cent.  le  lemijs  de  sa  vie. 


Fit  > 


son  élai  tlhuiniliation. 


1028 


LES  LAMENTATIONS  DE  JEREMIE 


Les  nialliciirs  de  Jériisitlc 


■riisiiicnt. 


Chap.  I .     '  Eh  quoi  !  elle  est  assise  solitaire  cette  ville  si  peuplée  ! 
Elle  est  semblable  à  une  veuve  ! 

Grande  entre  les  nations,  souveraine  parmi  les  états, 
Elle  est  réduite  à  la  servitude  ! 

-Elle  ])leure  durant  la  nuit,  et  ses  joues  sont  couvertes  de  larmes  ; 
De  tous  ceux  qui  l'aimaient  nul  ne  la  console  ; 

Tous  ses  amis  lui  sont  devenus  infidèles. 
Ils  sont  devenus  ses  ennemis. 

Muda  est  en  exil,  victime  de  l'oppression  et  d'une  grande  servitude  ; 
Il  habite  au  milieu  des  nations. 
Et  il  n'y  trouve  point  de  repos  ; 

Tous  ses  persécuteurs  l'ont  surpris  dans  l'angoisse. 

■•Les  chemins  de  Sion  sont  dans  le  deuil,  car  on  ne  va  plus  aux  fêtes  ; 
Toutes  ses  portes  sont  désertes. 
Ses  prêtres  gémissent. 

Ses  vierges  sont  affligées,  et  elle  est  remplie  d'amertume 

^Ses  o]ipresseurs  triomphent,  ses  ennemis  sont  en  paix; 
Car  l'Eternel  l'a  humiliée, 
A  cause  de  la  multitude  de  ses  péchés  ; 

Ses  enfants  ont  marché  captifs  devant  l'oppresseur. 

*La  fille  de  Sion  a  perdu  toute  sa  gloire  ; 
Ses  chefs  sont  comme  des  cerfs 
Qui  ne  trouxent  point  de  pâture, 
Et  <pii  fuient  sans  force  devant  celui  qui  les  chasse. 

'Aux  jours  de  sa  détresse  et  de  sa  misère,  Jérusalem  s'est  souvenue 
De  tous  les  biens  dès  longtemps  son  partage, 

Quand  son  jieuple  est  tombé  sans  secours  sous  la  main  de  l'oppresseur; 
Ses  ennemis  l'ont  vue,  et  ils  ont  ri  de  sa  chute. 

''Jérusalem  a  multiplié  ses  péchés. 
C'est  pourquoi  elle  est  un  objet  d'aversion  ; 

Tous  ceux  cpii  l'honoraient  la  méprisent,  en  voyant  sa  nudité  ; 
Elle-même  soupire,  et  détourne  la  face. 

1029 


Chnp.  1,0-18.  LAMENTATIONS  DE  JÉREMIE. 

^La  souillure  était  dans  les  pans  de  sa  robe,  et  elle  ne  songeait  pas  à 
Elle  est  tombée  d'une  manière  étonnante,  et  nul  ne  la  console.  —      [sa  fin  ; 

Vois  ma  misère,  ô  Eternel  ! 
Quelle  arrogance  chez  l'ennemi  !  — 

'"L'oppresseur  a  étendu  la  main 
Sur  tout  ce  qu'elle  avait  de  précieux. 

Elle  a  vu  pénétrer  dans  son  sanctuaire  les  nations 
Auxquelles  tu  avais  détendu  d'entrer  dans  ton  assemblée. 

"Tout  son  peuple  soupire,  il  cherche  du  pain  ; 
Ils  ont  donné  leurs  choses  précieuses  pour  de  la  nourriture, 
Afin  de  ranimer  leur  vie.  — 

Vois,  Eternel,  legarde  comme  je  suis  avilie! 

*^Je  m'adresse  à  vous,  à  vous  tous  qui  passez  ici  ! 
Regardez  et  voyez  s'il  est  une  douleur  pareille  à  ma  douleur, 
A  celle  dont  j'ai  été  frappée  ! 

L'Éternel  m'a  affligée  au  jour  de  son  ardente  colère. 

"D'en  haut  il  a  lancé  dans  mes  os  un  feu  qui  les  dévore  ; 
11  a  tendu  un  filet  sous  mes  pieds, 
Il  m'a  fait  tomber  en  arrière  ; 
11  m'a  jetée  dans  la  désolation,  dans  une  langueur  de  tous  les  jours. 

"Sa  main  a  lié  le  joug  de  mes  iniquités  ; 
Elles  se  sont  entrelacées,  appliquées  sur  mon  cou; 
II  a  brisé  ma  force  ; 

Le  Seigneur  m'a  livrée  à  des  mains  auxquelles  je  ne  puis  résister. 

'^Le  Seigneur  a  terrassé  tous  mes  guerriers  au  milieu  de  moi  ; 
Il  a  rassemblé  contre  moi  une  armée. 
Pour  détruire  mes  jeunes  hommes  ; 

Le  Seigneur  a  foulé  au  pressoir  la  vierge,  fille  de  Juda. 

"C'est  pour  cela  que  je  jdeure,  que  mes  yeux  fondent  en  larmes; 
Car  il  s'est  éloigné  de  moi  celui  qui  me  consolerait. 
Qui  ranimerait  ma  vie. 

Mes  fils  sont  dans  la  désolation,  parce  que  l'ennemi  a  triomphé.  — 

'"Sion  a  étendu  les  mains,. 
Et  personne  ne  l'a  consolée  ; 

L'Éternel  a  envoyé  contre  Jacob  les  ennemis  d'alentour; 
Jérusalem  a  été  un  objet  d'horreur  au  milieu  d'eux.  — - 

'"L  Eternel  est  juste. 
Car  j'ai  été  rebelle  à  ses  ordres. 

Écoutez,  vous  tous  peuples,  et  voyez  ma  douleur! 

1030 


LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE.  Chap.  1.10-2, i. 

Mes  vierges  et  mes  jeunes  hommes  sont  allés  en  captivité. 

'•'J'ai  appelé  mes  amis,  et  ils  m'ont  trompée. 
Mes  prêtres  et  mes  anciens  ont  expiré  clans  la  ville  : 

Ils  cherchaient  de  la  nourriture, 
Afin  de  ranimer  leur  vie. 

-"Eternel,  regarde  ma  détresse!  Mes  entrailles  bouillonnent. 
Mon  cœur  est  bouleversé  au  dedans  de  moi. 
Car  j'ai  été  rebelle. 

Au  dehors  l'épée  a  fait  ses  ravages,  au  dedans  la  mort. 

-'On  a  entendu  mes  soupirs,  et  personne  ne  m'a  consolée  ; 
Tous  mes  ennemis  ont  appris  mon  malheur. 
Ils  se  sont  réjouis  de  ce  que  tu  l'as  causé  ; 

Tu  amèneras,  tu  publieras  le  jour  où  ils  seront  comme  moi. 

--Que  toute  leur  méchanceté  vienne  devant  toi, 
Et  traite-les  comme  tu  m'as  traitée, 
A  cause  de  toutes  mes  transgressions  ! 

Car  mes  soupirs  sont  nombreux,  et  mon  cœur  est  soufTrant. 

La  ruine  de  Jériisnlein. 

Chap.  IL     '  Eh  quoi  !  le  Seigneur,  dans  sa  colère,  a  couvert  de  nuages  la  fille 
Il  a  précipité  du  ciel  sur  la  terre  la  magnificence  d'Israël  !  [de  Sion  ! 

Il  ne  s'est  pas  souvenu  de  son  marchepied. 
Au  jour  de  sa  colère  ! 

-Le  Seigneur  a  détruit  sans  pitié  toutes  les  demeures  de  Jacob  ; 
Il  a,  dans  sa  fureur,  renversé  les  forteresses  de  la  fîlle  de  Juda, 
Il  les  a  fait  rouler  à  terre  ; 

Il  a  profané  le  royaume  et  ses  chefs. 

^11  a,  dans  son  ardente  colère,  abattu  toute  la  force"  d'Israël  ; 
Il  a  retiré  sa  droite  en  présence  de  l'ennemi  ; 
Il  a  allumé  dans  Jacob  des  flammes  de  feu, 
Qui  dévorent  de  tous  côtés. 

Ml  a  tendu  son  arc  comme  un  ennemi  ; 
Sa  droite  s'est  dressée  comme  celle  d'un  assaillant; 
Il  a  tait  périr  tout  ce  qui  plaisait  aux  regards  ; 

Il  a  répandu  sa  fureur  comme  un  feu  sur  la  tente  de  la  fdle  de  Sion. 

^Le  Seigneur  a  été  comme  un  ennemi  ; 
Il  a  dévoré  Israël,  il  a  dévoré  tous  ses  palais,        • 
Il  a  détruit  ses  forteresses  ; 

Il  a  rempli  la  fille  de  Juda  de  plaintes  et  de  gémissements. 

c.  /.«  force,  ht'b.  /<t  fut  ne, 

10.31 


Chap.  2,6-15.  LAMENTATIONS  DE  JEREMIE. 

*II  a  dévasté  sa  tente  comme  un  jardin, 
Il  a  détruit  le  lieu  de  son  assemblée  ; 

L'Éternel  a  fait  oublier  en  Sion  les  fêtes  et  le  sabbat, 
Et,  dans  sa  violente  colère,  il  a  rejeté  le  roi  et  le  prêtre. 

"Le  Seigneur  a  dédaigné  son  autel,  repoussé  son  sanctuaire  ; 
Il  a  livré  entre  les  mains  de  l'ennemi  les  murs  des  palais  de  Sion  ; 

Les  cris  ont  retenti  dans  la  maison  de  l'Eternel, 
Comme  en  un,  jour  de  fête. 

** L'Éternel  avait  résolu  de  détruire  les  murs  de  la  fille  de  Sion; 
Il  a  tendu  le  cordeau,  il  n'a  pas  retiré  sa  main  sans  les  avoir  anéantis  ; 

Il  a  plongé  dans  le  deuil  rempart  et  murailles. 
Qui  n'offrent  plus  ensemble  qu'une  triste  ruine. 

^Ses  portes  sont  enfoncées  dans  la  terre; 
Il  en  a  détruit,  rompu  les  barres. 

Son  roi  et  ses  chefs  sont  parmi  les  nations  ;  il  n'y  a  plus  de  loi  ; 
Même  les  prophètes  ne  reçoivent  aucune  vision  de  l'Eternel. 

'."Les  anciens  de  la  fille  de  Sion  sont  assis  à  terre,  ils  sont  muets  ; 
Ils  ont  couvert  leur  tête  de  poussière. 
Ils  se  sont  revêtus  de  sacs  ; 

Les  vierges  de  Jérusalem  laissent  retomber  leur  tète  vers  la  terre. 

"Mes  yeux  se  consument  dans  les  larmes,  mes  entrailles  bouillonnent, 
Ma  bile  se  répand  sur  la  terre, 
A  cause  du  désastre  de  la  fille  de  mon  peuple, 

Des  enfants  et  des  nourrissons  en  défaillance  dans  les  rues  de  la  ville. 

'-Ils  disaient  à  leurs  mères  : 
Où  y  a-t-il  du  blé  et  du  vin  ? 

Et  ils  tombaient  comme  des  blessés  dans  les  rues  de  la  ville, 
Ils  rendaient  l'àme  sur  le  sein  de  leurs  mères. 

'■'Ouc  dois-je  te  dire  ?  à  quoi  te  comparer,  fille  de  Jérusalem  ? 
(Jui  trouver  de  semblable  à  toi,  et  quelle  consolation  te  donner, 
Vierge,  fille  de  Sion  ? 

Car  ta  plaie  est  grande  comme  la  mer  :  qui  pourra  te  guérir? 

'*Tes  prophètes  ont  eu  pour  toi  des  visions  vaines  et  fausses  ; 
Ils  n'ont  pas  mis  à  nu  ton  iniquité, 
Afin  de  détourner  de  toi  la  captivité  ; 

Ils  t'ont  donné  des  oracles  mensongers  et  trompeurs. 

'^Tous  les  passants  battent  des  mains  sur  toi. 
Ils  sifllcnt,  ils  secouent  la  tête  contre  la  fille  de  Jérusalem  : 
Est-ce  là  cette  ville  qu'on  appelait  une  beauté  parfaite, 

1032 


LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE.  Chap.  '2,K-S.k. 

La  joie  de  toute  la  terre  ? 

'^Tous  tes  ennemis  ouvrent  la  bouche  contre  toi, 
Ils  sifflent,  ils  grincent  des  dents, 
Ils  disent  :  Nous  l'avons  engloutie  ! 

C'est  bien  le  jour  que  nous  attendions,  nous  l'avons  atteint,  nous  le  voyons  ! 

'"L'Eternel  a  exécuté  ce  qu'il  avait  résolu. 
Il  a  accompli  la  parole  qu'il  avait  dès  longtemps  arrêtée, 
Il  a  détruit  sans  pitié  ;  ;  iis.ni;;  ■ 

Il  a  fait  de  toi  la  joie  de  l'ennemi,  il  a  relevé  la  force  de  tes  oppresseurs. 

'*Leur  cœur  crie  vers  le  Seigneur 

Mur  de  la  fdle  de  Sion,  répands  jour  et  nuit  des  torrents  de  larmes  ! 
Ne  te  donne  aucun  relâche. 
Et  que  ton  œil"  n'ait  point  de  repos  ! 

'"Lève-toi,  pousse  des  gémissements  à  l'entrée  des  veilles  de  la  nuit  ! 
Répands  ton  cœur  comme  de  leau,  en  présence  du  Seigneur  ! 

Lève  tes  mains  vers  lui  jjour  la  vie  de  tes  enfants, 
Qui  meurent  de  faim  aux  coins  de  toutes  les  rues  ! 

^''Vois,  Eternel,  regarde  cjui  tu  as  ainsi  traité  ! 
Fallait-il  que  des  femmes  dévorassent  le  fruit  de  leurs  entrailles, 
Les  petits  enfants  objets  de  leur  tendresse  ? 
Que  prêtres  et  prophètes  fussent  massacrés  dans  le  sanctuaire  du  Seigneur  ? 

-'Les  enfants  et  les  vieillards  sont  couchés  par  terre  dans  les  rues  ; 
Mes  vierges  et  mes  jeunes  hommes  sont  tombés  par  l'épée; 

Tu  as  tué,  au  jour  de  ta  colère. 
Tu  as  égorgé  sans  pitié. 

[de  fête. 
-^Tu  as  appelé  de  toutes  parts  sur  moi  l'épouvante,  comme  à  un  jour 
Au  jour  de  la  colère  de  l'Eternel,  il  n'y  a  eu  ni  réchappé  ni  survivant. 

Ceux  que  j'avais  soignés  et  élevés, 
Mon  ennemi  les  a  consumés. 

Souffrances  et  consolations. 

Chap.  III.     'Je  suis  1  homme  qui  a  vu  la  misère 
Sous  la  verge  de  sa  fureur. 

-Il  m'a  conduit,  mené  dans  les  ténèbres. 
Et  non  dans  la  lumière. 

^Contre  moi  il  tourne  et  retourne  sa  main 
Tout  le  jour. 

■'Il  a  fait  dépérir  ma  chair  et  ma  peau, 
Il  a  brisé  mes  os. 

a.  Ton  œil,  héb.  la  fille  de  tua  atl,   la  iirimulle. 

1033 


Chap.8,5--i5.  LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE. 

Ml  a  bâti  autour  de  moi, 
11  m'a  environné  de  poison  et  de  douleur. 

"Il  me  fait  habiter  dans  les  ténèbres, 
Comme  ceux  qui  sont  morts  dès  longtemps. 

"Il  m'a  entouré  d'un  mur,  pour  que  je  ne  sorte  pas; 
11  m'a  donné  de  pesantes  chaînes. 

■^J'ai  beau  crier  et  implorer  du  secours, 
Il  ne  laisse  pas  accès  à  ma  prière. 

'Ml  a  fermé  mon  chemin  avec  des  pierres  de  taille. 
Il  a  détruit  mes  sentiers. 

'"Il  a  été  pour  moi  un  ours  en  embuscade. 
Un  lion  dans  un  lieu  caché. 

''Il  a  détourné  mes  voies,  il  m'a  déchiré. 
Il  m'a  jeté  dans  la  désolation. 

'-Il  a  tendu  son  arc,  et  il  m'a  placé 
Gomme  un  but  pour  sa  flèche. 

'^11  a  fait  entrer  dans  mes  reins 
Les  traits  de  son  carquois. 

'^Je  suis  pour  tout  mon  peuple  un  objet  de  raillerie, 
Chaque  jour  l'objet  de  leurs  chansons. 

'Ml  m'a  rassasié  d'amertume. 
Il  m'a  enivré  d'absinthe. 

'Ml  a  brisé  mes  dents  avec  des  cailloux. 
Il  m'a  couvert  de  cendre. 

"Tu  m'as  enlevé  la  paix  ; 
Je  ne  connais  plus  le  bonheur. 

'*Et  j'ai  dit  :  Ma  force  est  perdue. 
Je  n'ai  plus  d'espérance  en  l'Eternel  ! 

'^ Quand  je  pense  à  ma  détresse  et  à  ma  misère, 
A  l'absinthe  et  au  poison  ; 

-"Quand  mon  àme  s'en  souvient. 
Elle  est  abattue  au  dedans  de  moi. 

*'  Voici  ce  que  je  veux  repasser  en  mon  cœur, 
Ce  f[ui  me  donnera  de  l'espérance. 

^^Les  bontés  de  l'Eternel  ne  sont  pas  épuisées, 
Ses  compassions  ne  sont  pas  à  leur  terme. 

-^  Elles  se  renouvellent  chaque  matin. 
Oh  !  que  ta  fidélité  est  grande  ! 

'-'L'Éternel  est  mon  partage,  dit  mon  àme; 
C'est  pour([uoi  je  veux  espérer  en  lui. 

^^L'Éternel  a  de  la  bonté  pour  qui  espère  en  lui,  i 


i 


LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE.  Chap.  3,%-ki. 

Pour  Tànie  qui  le  cherche. 

-''II  est  bon  d'attendre  en  silence 
Le  secours  de  l'Eternel. 

"II  est  bon  pour  l'homme 
De  porter  le  joug  dans  sa  jeunesse. 

-*II  se  tiendra  solitaire  et  silencieux, 
Parce  que  l'Éternel  le  lui  impose  ; 

-"II  mettra  sa  bouche  dans  la  poussière, 
Sans  perdre  toute  espérance  ; 

^"11  présentera  la  joue  à  celui  qui  le  frappe, 
II  se  rassasiera  d'opprobres. 

"'  Car  le  Seigneur 
Ne  rejette  pas  à  toujours. 

'■Mais,  lorsqu'il  afflige, 
II  a  compassion  selon  sa  grande  miséricorde, 

''Car  ce  n'est  pas  volontiers  qu'il  humilie 
Et  qu'il  afflige  les  enfants  des  hommes. 

'"' Quand  on  foule  aux  pieds 
Tous  les  captifs  du  pays, 

'^ Quand  on  viole  la  justice  humaine 
A  la  face  du  Très-Haut, 

■''H^)uand  on  fait  tort  à  autrui  dans  sa  cause, 
Le  Seigneur  ne  le  voit-il  j^as  ? 

''Qui  dira  qu'une  chose  arrive. 
Sans  que  le  Seigneur  l'ait  ordonnée  ? 

"*N'est-ce  pas  de  la  volonté  du  Très-Haut  que  viennent 
Les  maux  et  les  biens  ? 

"Pourquoi  l'homme  vivant  se  plaindrait-il  ? 
Que  chacun  se  plaigne  de  ses  propres  péchés. 

■'"Recherchons  nos  voies  et  les  sondons. 
Et  retournons  à  l'Eternel  ; 

*' Elevons  nos  cœurs  et  nos  mains 
Vers  Dieu  qui  est  au  ciel  : 

''-Nous  avons  péché,  nous  avons  été  rebelles  ! 
Tu  n'as  point  pardonné  ! 

■"Tu  t'es  caché  dans  ta  colère,  et  tu  nous  as  poursuivis; 
Tu  as  tué  sans  miséricorde  ; 

"Tu  t'es  enveloppé  d'un  nuage. 
Pour  fermer  accès  à  la  prière. 

*"'Tu  nous  as  rendus  un  objet  de  mépris  et  de  dédain 
Au  milieu  des  peuples. 


1035 


UG 


Chnp.S,'.e-66.  LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE. 

^^Ils  ouvrent  la  bouche  contre  nous, 
Tous  ceux  qui  sont  nos  ennemis. 

■''Notre  partage  a  été  la  terreur  et  la  fosse, 
Le  ravage  et  la  ruine. 

''*^Des  torrents  d'eau  coulent  de  mes  yeux, 
A  cause  de  la  ruine  de  la  fdle  de  mon  peuple. 

^'Mon  œil  fond  en  larmes,  sans  repos. 
Sans  relâche, 

^"Jusqu'à  ce  que  l'Eternel  regarde  et  voie 
Du  haut  des  cieux  ; 

^' Mon  œil  me  fait  souffrir, 
A  cause  de  toutes  les  fdles  de  ma  ville. 

'^-IIs  m'ont  donné  la  chasse  comme  à  un  oiseau. 
Ceux  qui  sont  à  tort  mes  ennemis. 

^^  Ils  ont  voulu  anéantir  ma  vie  dans  une  fosse. 
Et  ils  ont  jeté  des  pierres  sur  moi. 

"Les  eaux  ont  inondé  ma  tète; 
Je  disais  :  Je  suis  perdu  ! 

^'^J'ai  invoqué  ton  nom,  ô  Eternel, 
Du  fond  de  la  fosse. 

^^Tu  as  entendu  ma  voix  : 
Ne  ferme  pas  l'oreille  à  mes  soupirs,  à  mes  cris  ! 

^'Au  jour  où  je  t'ai  invoqué,  tu  t'es  approché. 
Tu  as  dit  :  Ne  crains  pas  ! 

^*  Seigneur,  tu  as  défendu  la  cause  de  mon  âme, 
Tu  as  racheté  ma  vie. 

^'Eternel,  tu  as  vu  ce  qu'on  m'a  fait  souffrir  : 
Rends-moi  justice  ! 

^''Tu  as  vu  toutes  leurs  vengeances. 
Tous  leurs  complots  contre  moi. 

•"Eternel,  tu  as  entendu  leurs  outrages. 
Tous  leurs  complots  contre  moi, 

^*Les  discours  de  mes  adversaires,  et  les  projets 
Qu'ils  formaient  chaque  jour  contre  moi. 

•^^Regarde  quand  ils  sont  assis  et  quand  ils  se  lèvent  : 
Je  suis  l'objet  de  leurs  chansons. 

^■'Tu  leur  donneras  un  salaire,  ô  Eternel, 
Selon  l'œuvre  de  leurs  mains  ; 

^^Tu  les  livreras  à  l'endurcissement  de  leur  cœur, 
A  ta  malédiction  contre  eux  ; 

^^Tu  les  poursuivras  dans  ta  colère,  et  tu  les  extermineras 
De  dessous  les  cieux,  ô  Eternel  ! 

1036 


LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE.  Chap.  i,i-io. 

Lamentations  sur  le  sort  du  peuple. 

Chap.  IV.      'Eh  quoi  !  l'or  a  perdu  son  éclat  ! 
L'or  pur  est  altéré  ! 

Les  pierres  du  sanctuaire  sont  dispersées 
Aux  coins  de  toutes  les  rues  ! 

-Les  nobles  fils  de  Sion, 
Estimés  à  l'égal  de  l'or  pur, 

Sont  regardés,  hélas  !  comme  des  vases  de  terre 
Ouvrage  des  mains  du  potier  ! 

'Les  chacals  mêmes  présentent  la  mamelle, 
Et  allaitent  leurs  petits  ; 

Mais  la  fille  de  mon  peuple  est  devenue  cruelle, 
Comme  les  autruches  du  désert. 

*La  langue  du  nourrisson  s'attache  à  son  palais, 
Desséchée  par  la  soif; 

Les  enfants  demandent  du  pain, 
Et  personne  ne  leur  en  donne. 

^Ceux  qui  se  nourrissaient  de  mets  délicats 
Périssent  dans  les  rues  ; 

Ceux  qui  étaient  élevés  dans  la  pourpre 
Embrassent  les  fumiers. 

^Le  châtiment  de  la  fille  de  mon  peuple  est  plus  grand 
Que  celui  de  Sodome, 

Détruite  en  un  instant. 
Sans  que  personne  ait  porté  la  main  sur  elle. 

"Ses  princes  étaient  plus  éclatants  que  la  neige. 
Plus  blancs  que  le  lait  ; 

Ils  avaient  le  teint  plus  vermeil  que  le  corail  ; 
Leur  figure  était  comme  le  saphir. 

*'Leur  aspect  est  plus  sombre  que  le  noir; 
On  ne  les  reconnaît  ])as  dans  les  rues  ; 

Ils  ont  la  peau  collée  sur  les  os, 
Sèche  comme  du  bois. 

''Ceux  qui  périssent  par  l'épée  sont  plus  heureux 
Que  ceux  qui  périssent  par  la  faim. 

Qui  tombent  exténués. 
Privés  du  fruit  des  champs. 

'"Les  femmes,  malgré  leur  tendresse, 

1037 


Chnp.i,  11-19.  LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE. 

Font  cuire  leurs  enfants  ; 

Ils  leur  servent  de  nourriture, 
Au  milieu  du  désastre  de  la  fille  de  mon  peuple. 

"L'Eternel  a  épuisé  sa  fureur, 
Il  a  répandu  son  ardente  colère  ; 

Il  a  allumé  dans  Sion  un  feu 
Qui  en  dévore  les  fondements. 

'-Les  rois  de  la  terre  n'auraient  pas  cru, 
Aucun  des  habitants  du  monde  n'aurait  cru 
Que  l'adversaire,  que  l'ennemi  entrerait 
Dans  les  portes  de  Jérusalem. 

''Voilà  le  fruit  des  péchés  de  ses  prophètes, 
Des  iniquités  de  ses  prêtres, 

Qui  ont  répandu  dans  son  sein 
Le  sang  des  justes  ! 

'■•Ils  erraient  en  aveugles  dans  les  rues. 
Souillés  de  sang  ; 
On  ne  pouvait 
Toucher  leurs  vêtements. 

'^Eloignez-vous,  impurs  !  leur  criait-on. 
Eloignez-vous,  éloignez-vous,  ne  nous  touchez  pas  ! 

Ils  sont  en  fuite,  ils  errent  çà  et  là  ; 
On  dit  parmi  les  nations  :  Ils  n'auront  plus  leur  demeure  ! 

'^L'Eternel  les  a  dispersés  dans  sa  colère, 
Il  ne  tourne  plus  les  regards  vers  eux  ; 

On  n'a  eu  ni  respect  pour  les  prêtres, 
Ni  pitié  pour  les  vieillards. 

"Nos  yeux  se  consumaient  encore, 
Et  nous  attendions  vainement  du  secours  ; 
Nos  regards  se  portaient  avec  espérance 
Vers  une  nation  qui  ne  nous  a  pas  délivrés. 

"*0n  é])iait  nos  pas. 
Pour  nous  empêcher  d'aller  sur  nos  places  ; 

Notre  fin  s'a]i]irochait,  nos  jours  étaient  accomplis... 
Notre  fin  est  arrivée  ! 

'^Nos  persécuteurs  étaient  plus  légers 
Que  les  aigles  du  ciel  ; 

Ils  nous  ont  poursuivis  sur  les  montagnes. 
Ils  nous  ont  dressé  des  embûches  dans  le  désert. 

1038 


LAMENTATIONS  DE  JÉRÉMIE.  Chap. /f,w-5, 

-"Celui  qui  nous  faisait  respirer,  l'oint  de  rÉtcrnel, 
A  été  pris  dans  leurs  fosses, 

Lui  de  qui  nous  disions  : 
Nous  vivrons  sous  son  ombre  parmi  les  nations. 

-'Réjouis-toi,  tressaille  d'allégresse,  fille  d'Edom, 
Habitante  du  pays  d'Uts  ! 

Vers  toi  aussi  passera  la  coupe  ; 
Tu  t'enivreras,  et  tu  seras  mise  à  nu. 

"Fille  de  Sion,  ton  iniquité  est  expiée; 
Il  ne  t'enverra  plus  en  captivité. 

Fille  d'Edom,  il  châtiera  ton  iniquité, 
II  mettra  tes  péchés  à  découvert. 

Mau.r  actuels  et  doiiloiireu.r  soin'enirs. 

Chap.  y.        'Souviens-toi,  Eternel,  de  ce  qui  nous  est  arrivé! 
Regarde,  vois  notre  op|)robre  ! 

-Notre  héritage  a  passé  à  des  étrangers. 
Nos  maisons  à  des  inconnus. 

^Nous  sommes  orphelins,  sans  père  ; 
Nos  mères  sont  comme  des  veuves. 

••Nous  buvons  notre  eau  à  prix  d'argent. 
Nous  payons  notre  bois. 

^Nous  sommes  jioursuivis,  le  joug  sur  le  cou  ; 
Nous  sommes  épuisés,  nous  n'avons  point  de  repos. 

*Nous  avons  tendu  la  main  vers  l'Egypte,  vers  l'Assyrie, 
Pour  nous  rassasier  de  pain. 

"Nos  pères  ont  péché,  ils  ne  sont  plus. 
Et  c'est  nous  qui  portons  la  peine  de  leurs  iniquités. 

'*Des  esclaves  dominent  sur  nous. 
Et  personne  ne  nous  délivre  de  leurs  mains. 

^Nous  cherchons  notre  pain  au  péril  de  notre  vie, 
Devant  l'épée  du  désert. 

'"Notre  peau  est  brûlante  comme  un  four. 
Par  l'ardeur  de  la  faim. 

"Ils  ont  déshonoré  les  femmes  dans  Sion, 
Les  vierges  dans  les  villes  de  Juda. 

'-Des  chefs  ont  été  pendus  par  leurs  mains; 
La  personne  des  vieillards  n'a  pas  été  respectée. 

'^ Les  jeunes  hommes  ont  porté  la  meule. 
Les  enfants  chancelaient  sous  des  fardeaux  de  bois. 

'•'Les  vieillards  ne  vont  plus  à  la  porte. 
Les  jeunes  hommes  ont  cessé  leurs  chants. 

'^La  joie  a  disparu  de  nos  cœurs. 
Le  deuil  a  remplacé  nos  danses. 

'"La  couronne  de  notre  tète  est  tombée! 

1039 


M. 


Chap.5,ii--i-i.  LAMENTATIONS  DE  JEREMIE. 

Malheur  à  nous,  parce  que  nous  avons  péché  ! 

''Si  notre  cœur  est  souffrant, 
Si  nos  yeux  sont  obscurcis, 

"* C'est  que  la  montagne  de  Sion  est  ravagée. 
C'est  que  les  renards  s'y  promènent. 

'^Toi,  Eternel,  tu  règnes  à  jamais  ; 
Ton  trône  subsiste  de  génération  en  génération. 

'-"Pourquoi  nous  oublierais-tu  pour  toujours. 
Nous  abandonnerais-tu  pour  de  longues  années? 

'-'Fais-nous  revenir  vers  toi,  ô  Eternel,  et  nous  reviendrons  ! 
Donne-nous  encore  des  jours  comme  ceux  d'autrefois  ! 

"Nous  aurais-tu  entièrement  rejetés, 
Et  t'irriterais-tu  contre  nous  jusqu'à  l'excès  ? 


EZECHIEL 


Vocation  d' f'zécliicl. 


Chnp.  I.  'La  trentième  année,  le 
cinquième  jour  du  quatrième  mois, 
comme  j'étais  parmi  les  captifs  du 
fleuve  du  Kebar",  les  cieux  s'ouvri- 
rent, et  j'eus  des  visions  divines.  -Le 
cinquième  jour  du  mois,  — -  c'était  la 
cinquième  année  de  la  captivité  du 
roi  Jojakin,  — ^la  parole  de  l'Eternel 
fut  adressée  à  Ezécliiel,  fds  de  Buzi, 
le  prêtre,  dans  le  pays  des  Ghaldéens, 
près  du  fleuve  du  Kebar;  et  c'est  là 
([ue  la  main  de  l'Eternel  fut  sur  lui. 

*Je  regardai,  et  voici,  il  vint  du 
septentrion  un  vent  impétueux,  une 
grosse  nuée,  et  une  gerbe  de  feu,  qui 
répandait  de  tous  côtés  une  lumière 
éclatante,  au  centre  de  laquelle  bril- 
lait comme  de  l'airain  poli,  sortant  du 
milieu  du  feu.  ^Au  centre  encore,  ap- 
paraissaicntquatre  animaux,  dont  l'as- 
pect avait  une  ressemblance  humaine. 
''Chacun  d'eux  avait  quatre  faces,  et 
chacun  avait  quatre  ailes.  'Leurs  pieds 
étaient  droits,  et  la  plante  de  leurs 
pieds  était  comme  celle  du  pied  d'un 
veau,  et  ils  étincelaient  comme  de 
l'airain  poli.  *Ils  avaient  des  mains 
d'homme  sous  les  ailes  à  leurs  qua- 
tre côtés;  et  tous  les  quatre  avaient 
leurs  faces  et  leurs  ailes.  'Leurs  ailes 
étaient  jointes  l'une  à  l'autre;  ils  ne 
se  tournaient  point  en  marchant,  mais 
chacun  marchait  droit  devant  soi. 
'"Quant  à  la  figure  de  leurs  faces,  ils 
avaient  tous  une  face  d'homme,  tous 
quatre  une  face  de  lion  à  droite,  tous 
quatre  une  face  de  bœuf  à  gauche,  et 
tous  quatre  une  face  d'aigle.  "  Leurs  fa- 
rt. h'eOar,  apiïelé  aussi  Chaboi-  ou  Chuboras  ;  voy,  H 


ces  et  leurs  ailes  étaient  séparées  par  le 
haut;  deux  de  leurs  ailes  étaient  join- 
tes l'une  à  l'autre,  et  deux  couvraient 
leurs  corps.  ''Chacun  marchait  droit 
devant  soi  ;  ils  allaient  où  l'esprit  les 
poussait  à  aller,  et  ils  ne  se  tournaient 
point  dans  leur  marche.  '""L'aspect  de 
ces  animaux  ressemblait  à  des  char- 
bons de  feu  ardents,  c'était  comme 
l'aspect  des  flambeaux,  et  ce  feu  cir- 
culait entre  les  animaux;  il  jetait  une 
lumière  éclatante,  et  il  en  sortait  des 
éclairs.  '''Et  les  animaux  couraient  et 
revenaient  comme  la  foudre. 

'^Je  regardais  ces  animaux;  et  voici, 
il  y  avait  une  roue  sur  la  terre,  près 
des  animaux,  devant  leurs  quatre  fa- 
ces. "A  leur  aspect  et  à  leur  structure, 
ces  roues  semblaient  être  en  chryso- 
lithe,  et  toutes  les  quatre  avaient  la 
même  forme  ;  leur  aspect  et  leur  struc- 
ture étaient  tels  que  chaque  roue  pa- 
raissait être  au  milieu  d'une  autre 
roue.  '"En  cheminant,  elles  allaient 
de  leurs  quatre  côtés ,  et  elles  ne  se 
tournaient  point  dans  leur  marche. 
"*Elles  avaient  une  circonférence  et 
une  hauteur  effrayantes,  et  à  leur  cir- 
conférence les  quatre  roues  étaient 
remplies  d'yeux  tout  autour.  "Quand 
les  animaux  marchaient,  les  roues 
cheminaient  à  côté  d'eux  ;  et  quand 
les  animaux  s'élevaient  de  terre,  les 
roues  s'élevaient  aussi.  -"Ils  allaient 
où  l'esprit  les  poussait  à  aller;  et  les 
roues  s'élevaient  avec  eux,  car  l'cs- 
])rit  des  animaux  était  dans  les  roues. 
-'Quand   ils    marchaient,  elles    mar- 

Rois  17,  6. 


1041 


Chap.  l,  ■22-3,  II. 


EZECHIEL. 


chaient  ;  quand  ils  s'arrêtaient,  elles 
s'arrêtaient  ;  quand  ils  s'élevaient  de 
terre,  les  roues  s'élevaient  avec  eux, 
car  l'esprit  des  animaux  était  dans  les 
roues. 

^*Au-dessus  des  têtes  des  animaux, 
il  y  avait  comme  un  ciel  de  cristal  res- 
plendissant, qui  s'étendait  sur  leurs 
têtes  dans  le  haut.  -''Sous  ce  ciel,  leurs 
ailes  étaient  droites  l'une  contre  l'au- 
tre, et  ils  en  avaient  chacun  deux 
qui  les  couvraient,  chacun  deux  qui 
couvraient  leurs  corps.  -■'.l'entendis  le 
bruit  de  leurs  ailes,  quand  ils  mar- 
chaient, pareil  au  bruit  do  grosses 
eaux,  ou  à  la  voix  du  Tout-Puissant  ; 
c'était  un  bruit  tumultueux,  comme 
celui  d'une  armée  ;  quand  ils  s'arrê- 
taient, ils  laissaient  tomber  leurs  ailes. 
^^Et  il  se  faisait  un  bruit  qui  partait  du 


me  fit  tenir  sur  mes  pieds  ;  et  j'enten- 
dis celui  qui  me  parlait. 

^11  me  dit  :  Fils  de  l'homme,  je  t'en- 
voie vers  les  enfants  d'Israël,  vers  ces 
peuples  rebelles,  qui  se  sont  révoltés 
contre  moi  ;  eux  et  leurs  pères  ont  pé- 
ché contre  moi,  jusqu'au  jour  même 
où  nous  sommes.  ''Ce  sont  des  enfants 
à  la  face  impudente  et  au  cœur  en- 
durci ;  je  t'envoie  vers  eux,  et  tu  leur 
diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eter- 
nel. ^Qu'ils  écoutent,  ou  qu'ils  n'écou- 
tent pas,  —  car  c'est  une  famille  de 
rebelles,  —  ils  sauront  qu'un  prophète 
est  au  milieu  d'eux.  ^Ët  toi,  fils  de 
l'homme,  ne  les  crains  pas  et  ne  crains 
pas  leurs  discours,  quoique  tu  aies  au- 
près de  toi  des  ronces  et  des  épines, 
et  que  tu  habites  avec  des  scorpions  ; 
ne  crains  pas  leurs  discours  et  ne  t'ef- 


ciel  étendu  sur  leurs  têtes,  lorsqu'ils      fraie  pas  de  leurs  visages,  quoiqu'ils 

soient  une   famille   de   rebelles.    'Tu 
leur  diras  mes  paroles,  qu'ils  écoutent 


s'arrêtaient  et  laissaient  tomber  leui 
ailes. 

'-'^Au-dessus  du  ciel  qui  était  sur 
leurs  têtes ,  il  y  avait  quelque  chose 
de  semblable  à  une  pierre  de  saphir, 
en  forme  de  trône  ;  et  sur  cette  forme 
de  trône,  apparaissait  comme  une  fi- 
gure d'homme  placé  dessus  en  haut. 
"Je  vis  encore  comme  de  l'airain  poli, 
comme  du  feu,  au  dedans  duquel  était 
cet  homme,  et  qui  rayonnait  tout  au- 
tour ;  depuis  la  forme  de  ses  reins  jus- 
qu'en haut,  et  depuis  la  forme  de  ses 
reins  jusqu'en  bas,  je  vis  comme  du 
feu,  et  comme  une  lumière  éclatante, 
dont  il  était  environné.  ^*Tel  l'aspect 
de  l'arc  qui  est  dans  la  nue  en  un  jour 
de  pluie,  ainsi  était  l'aspect  de  cette 
lumière  éclatante,  qui  l'entourait  :  c'é- 
tait une  image  de  la  gloire  de  l'Eter- 
nel. A  cette  vue,  je  tombai  sur  ma 
face,  et  j'entendis  la  voix  de  quelqu'un 
qui  parlait. 

Chap.  II.  'Il  me  dit  :   Fils  de 

l'homme,  tiens-toi  sur  tes  pieds,  et  je 
te  parlerai.  -Dès  qu'il  m'eut  adressé 
ces  mots,  l'esprit  entra  dans  moi  et 


ou  qu'ils  n'écoutent  pas,  car  ce  sont 
des  rebelles.  *Et  toi,  fils  de  l'homme, 
écoute  ce  que  je  vais  te  dire!  Ne  sois 
pas  rebelle,  comme  cette  famille  de 
rebelles  !  Ouvre  ta  bouche,  et  mange 
ce  que  je  te  donnerai  ! 

'Je  regardai,  et  voici,  une  main 
était  étendue  vers  moi,  et  elle  tenait 
un  livre  en  rouleau.  '"Il  le  déploya 
devant  moi,  et  il  était  écrit  en  dedans 
et  en  dehors;  des  lamentations,  des 
plaintes  et  des  gémissements  y  étaient 
écrits. 

Chap.  III.  'Il  me  dit  :  Fils  de 
l'homme,  mange  ce  que  tu  trouves, 
mange  ce  rouleau ,  et  va ,  parle  à  la 


maison 


d'I 


sraei 


*  J'ouvris  la  bouche,  et  il  me  fit  man- 
ger ce  rouleau. 

•^11  me  dit  :  Fils  de  l'homme,  nour- 
ris ton  ventre  et  remplis  tes  entrailles 
de  ce  rouleau  que  je  te  donne  ! 

Je  le  mangeai,  et  il  fut  dans  ma  bou- 
che doux  comme  du  miel. 

■*I1  me  dit  :  Fils  de  l'homme,  va  vers 


1042 


EZECHIEL. 


Chnp.  3,^-01. 


la  maison  d'Israël,  et  dis-leur  mes  pa- 
roles !  ^  Car  ce  n'est  point  vers  un  peu- 
ple ayant  un  langage  obscur,  une  lan- 
gue inintelligible,  que  tu  es  envoyé  ; 
c'est  à  la  maison  d'Israël.  ^Ce  n'est 
point  vers  de  nombreux  peuples  ayant 
un  langage  obscur,  une  langue  inin- 
telligible, dont  tu  ne  comprends  pas 
les  discours.  Si  je  t'envoyais  vers  eux, 
ils  t'écouteraient.  '  Mais  la  maison  d'Is- 
raël ne  voudra  pas  t'écouter,  parce 
qu'elle  ne  veut  pas  m'écouter;  car 
toute  la  maison  d'Israël  a  le  front  dur 
et  le  cœur  endurci.  ** Voici,  j'endur- 
cirai ta  face,  pour  que  tu  l'opposes 
à  leur  face;  j'endurcirai  ton  front, 
pour  que  tu  l'opposes  à  leur  front.  'Je 
rendrai  ton  front  comme  un  diamant, 
plus  dur  que  le  roc.  Ne  les  crains  pas, 
quoiqu'ils  soient  une  famille  de  re- 
belles. 

'"Il  médit  :  Fils  de  l'homme,  reçois 
dans  ton  cœur  et  écoute  de  tes  oreilles 
toutes  les  paroles  que  je  te  dirai  !  "Va 
vers  les  captifs,  vers  les  enfants  de 
ton  peuple  ;  tu  leur  parleras,  et,  qu'ils 
écoutent  ou  qu'ils  n'écoutent  pas,  tu 
leur  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur, 
l'Eternel. 


sentinelle  sur  la  maison  d'Israël.  Tu 
écouteras  la  parole  qui  sortira  de  ma 
bouche,  et  tu  les  avertiras  de  ma  part. 
'"Quand  je  dirai  au  méchant  :  Tu  mour-, 
ras  !  si  tu  ne  l'avertis  pas,  si  tu  ne  par- 
les pas  })Our  détourner  le  méchant  de 
sa  mauvaise  voie  et  pour  lui  sauver  la 
vie,  ce  méchant  mourra  dans  son  ini- 
quité, et  je  te  redemanderai  son  sang. 
''Mais  si  tu  avertis  le  méchant,  et  qu'il 
ne  se  détourne  pas  de  sa  méchanceté 
et  de  sa  mauvaise  voie,  il  mourra  dans 
son  iniquité,  et  toi  tu  sauveras  ton 
àme.  -"Si  un  juste  se  détourne  de  sa 
justice  et  fait  ce  qui  est  mal,  je  met- 
trai un  piège  devant  lui,  et  il  mourra  ; 
parce  que  tu  ne  l'as  pas  averti,  il 
mourra  dans  son  péché,  on  ne  parlera 
plus  de  la  justice  qu'il  a  pratiquée,  et 
je  te  redemanderai  son  sang.  -'  Mais  si 
tu  avertis  le  juste  de  ne  pas  pécher,  et 
c|u'il  ne  pèche  pas,  il  vivra,  parce  qu'il 
s'est  laissé  avertir,  et  toi  tu  sauveras 
ton  àme. 

"-"-Là  encore  la  main  de  l'Eternel  fut 
sur  moi,  et  il  me  dit  :  Lève-toi,  va  dans 
la  vallée,  et  là  je  te  parlerai.  -'Je  me 
levai,  et  j'allai  dans  la  vallée  ;  et  voici, 
la  gloire  de  l'Eternel  y  apparut,  telle 


'-Et  l'esprit  m'enleva,  et  j'entendis      que  je  l'avais  vue  près  du  fleuve  du 

Rebar.  Alors  je  tombai  sur  ma  face. 
-* L'esprit  entra  dans  moi,  et  me  fit  te- 
nir sur  mes  pieds.  Et  l'Eternel  me 
parla  et  me  dit  :  Va  t'enfermer  dans  ta 
maison.  '-^Fils  de  l'homme,  voici,  on 
mettra  sur  toi  des  cordes,  avec  les- 
quelles on  te  liera,  afin  que  tu  n'ailles 


derrière  moi  le  bruit  d'un  grand  tu 
multe  :  Bénie  soit  la  gloire  de  l'Eter- 
nel, du  lieu  de  sa  demeure  !  '^J'enten- 
dis  le  bruit  des  ailes  des  animaux, 
frappant  l'une  contre  l'autre,  le  bruit 
des  roues  auprès  d'eux,  et  le  bruit 
d'un  grand  tumulte.  '^L'esprit  m'en- 


leva et  m'emporta.  J'allais  irrité  et  fu-     pas  au  milieu  d'eux.  -* J'attacherai  ta 


rieux,  et  la  main  de  l'Éternel  agissait 
sur  moi  avec  puissance.  '^J'arrivai  à 
Thel-Abib,  vers  les  exilés  qui  demeu- 
raient j)rès  du  fleuve  du  Kebar,  et 
dans  le  lieu  où  ils  se  trouvaient;  là  je 
restai  sept  jours,  stupéfait  au  milieu 
d'eux. 

'^\u  bout  de  sept  jours,  la  parole  de 
l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 
''Fils  de  l'homme,  je  t'établis  comme 


langue  à  ton  palais,  pour  que  tu  sois 
muet  et  que  tu  ne  puisses  ])as  les  re- 
prendre, car  c'est  une  famille  de  re- 
belles. -'Alais  quand  je  te  parlerai, 
j'ouvrirai  ta  bouche,  pour  que  tu  leur 
dises  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eter- 
nel. Que  celui  qui  voudra  écouter 
écoute,  et  que  celui  qui  ne  voudra  pas 
n'écoute  pas,  car  c'est  une  famille  de 
rebelles. 


1043 


Chap.  4,1-5,1 


EZECHIEL. 


Prophétie  sur  la  destruction  de  Jérusalem. 

Chap.  IV.      '  Et  toi,  fils  de  riiomme,  ge,  que  tu  feras  cuire  en  leur  présence 

prends  une   brique,   place -la   devant  avec    des    excréments   humains.    '^Et 

toi,  et  tu  y  traceras  une  ville,  Jérusa-  l'Eternel  dit  :  C'est  ainsi  que  les  en- 

lem.  -Représente-la  en  état  de  siège,  fants    d'Israël    mangeront    leur   pain 

forme  des  retranchements,  élève  con-  souillé,   parmi   les   nations  vers   les- 

tre  elle  des    tei-rasses,   environne-la  quelles  je  les  chasserai, 

d'un  camp,  dresse  contre  elle  des  bé-  '*Je   dis    :    Ah  !    Seigneur    Eternel, 

liers  tout  autour.  ^Prends  une  poêle  voici,  mon  àme  n'a  point  été  souillée; 

de  fer,  et  mets-la  comme  un  mur  de  depuis  ma  jeunesse  jusqu'à  présent, 

fer  entre  toi  et  la  ville  ;  dirige  ta  face  je  n'ai  pas  mangé  d'une  bête  morte  ou 

contre  elle,  et  elle  sera  assiégée,  et  tu  déchirée,  et  aucune  chair  impure  n'est 

l'assiégeras.  Que  ce  soit  là  un  signe  entrée  dans  ma  bouche.  '^11  merépon- 

pour  la  maison  d'Israël  !  dit  :  Voici,  je  te  donne  des  excréments 

''Puis  couche-toi  sur  le  côté  gauche,  de  bœuf  au  lieud'excrémentshumains, 

mets-y  l'iniquité   de   la  maison  d'Is-  et  tu  feras  ton  pain  dessus.  '^11  me  dit 

raël,  et  tu  porteras  leur  iniquité  au-  encore  :  Fils  de  l'homme,  je  vais  bri- 

tant  de  jours  que  tu  seras  couché  sur  ser  le  bâton  du  pain  "  à  Jérusalem  ;  ils 

ce  côté.  ^Je  te  compterai  un  nombre  mangeront  du  pain  au  poids  et  avec 

de  jours  égal  à  celui  des  années  de  angoisse,  et  ils  boiront  de  l'eau  à  la 

leur  iniquité,  trois  cent  quatre-vingt-  mesure  et  avec  épouvante.  ''Ils  man- 

dix  jours  ;  tu  porteras  ainsi  l'iniquité  queront  de  pain  et  d'eau,  ils  seront 

de  la  maison  d'Israël. ''Quand  tu  auras  stupéfaits    les   uns   et    les   autres,   et 

achevé  ces  jours,   couche-toi   sur  le  frappésde  langueurpour  leur  iniquité. 


Chap.  y.  'Et  toi,  fils  de  l'homme, 
prends  un  instrument  tranchant,  un 
rasoir  de  barbier;  prends-le,  et  passe- 
le  sur  ta  tète  et  sur  ta  barbe.  Prends 


côté  droit,  et  tu  porteras  l'iniquité  de 
la  maison  de  Juda  pendant  quarante 
jours  ;  je  t'impose  un  jour  pour  chaque 
année.  "ïu   tourneras   ta  face  et  ton 

bras  nu  vers  Jérusalem  assiégée,  et  tu  ensuite  une  balance  à  peser,  et  partage 

prophétiseras  contre  elle.  ^  Et  voici,  je  les  cheveux.  -Brûles-en  un  tiers  dans 

mettrai  des  cordes  sur  toi,  afin  que  tu  le  feu,  au  milieu  de  la  ville,  lorsque 

ne  puisses  pas   te  tourner  d'un  côté  les  jours  du  siège  seront  accomplis  ; 

sur  l'autre,  jusqu'à  ce  que  tu  aies  ac-  prends-en  un  tiers,  et  frappe-le  avec 

compli  les  jours  de  ton  siège.  'Prends  le  rasoir  tout  autour  de  la  ville  ;  dis- 

du  froment,  de  l'orge,  des  fèves,  des  perses-en  un  tiers  au  vent,  et  je  tirerai 

lentilles,  du  millet  et  de  l'épeautre,  l'épée  derrière  eux.  'Tu  en  prendras 

mets-les  dans  un  vase,  et  fais-en  du  une  petite  quantité,  que  tu   serreras 

pain  autant  de  jours  que  tu  seras  cou-  dans  les  bords  de  ton  vêtement.  ''Et 

ché  sur  le  côté;  tu  en  mangeras  pen-  de  ceux-là  tu  en  prendras  encore  quel- 

dant  trois  cent  quatre-vingt-dix  jours,  ques-uns,  que  tu  jetteras  au  feu  et  que 

'"La  nourriture  que  tu  mangeras  sera  tu  brûleras  dans  le  feu.  De  là  sortira 
du  poids  de  vingt  sicles  par  jour;  tu 
en  mangeras  de  temps  à  autre.  "L'eau 


un  feu  contre  toute  la  maison  d'Israël. 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
que  tu  boiras  aura  la  mesure  d'un  C'est  là  cette  Jérusalem  que  j'avais 
sixième  de  hin  ;  tu  boiras  de  temps  à      placée  au   milieu   des   nations  et  des 

pays  d'alentour.  *Elle  a  violé  mes  lois 


autre.  '*Tu  mangeras  des  gâteaux  d'or- 

o.  C'est-à-dire  j'enverrai  la  famine. 


1044 


ÉZÉCHIEL.  Chap.  5,1-6.5. 

et  mes  ordonnances,  et  s'est  rendue  tants  mourra  de  la  peste  et  sera  consu- 
plus  coupable  que  les  nations  et  les  mé  par  la  famine  au  milieu  de  toi;  un 
pays  d'alentour;  car  elle  a  méprisé  tiers  tombera  par  l'épée  autour  de  toi; 
mes  lois,  elle  n'a  pas  suivi  mesordon-  et  j'en  disperserai  un  tiers  à  tous  les 
nances.  'C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  vents,  et  je  tirerai  l'épée  derrière  eux. 
Seigneur,  l'Eternel  :  Parce  que  vous  '^J'assouvirai  ainsi  ma  colère,  je  fe- 
avez  été  plus  rebelles  que  les  nations  rai  rejjoser  ma  fureur  sur  eux,  je  me 
qui  vous  entourent,  jîarce  que  vous  donnerai  satisfaction  ;  et  ils  sauront 
n'avez  pas  suivi  mes  ordonnances  et  que  moi,  l'Éternel,  j'ai  parlé  dans  ma 
pratiqué  mes  lois,  et  que  vous  n'avez  colère,  en  répandant  sur  eux  ma  fu- 
pas  agi  selon  les  lois  des  nations  qui  reur.  '''Je  ferai  de  toi  un  désert,  un  su- 
vous  entourent  ;  —  *à  cause  de  cela,  jet  d'opprobre  parmi  les  nations  qui 
ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  :  t'entourent,  aux  yeux  de  tous  les  pas- 
Voici,  j'en  veux  à  toi,  et  j'exécuterai  sants.  '^Tu  seras  un  sujet  d'opprobre 
au  milieu  de  toi  mes  jugements  sous  et  de  honte,  un  exemple  et  un  objet 
les  yeux  des  nations.  ^A  cause  de  tou-  d'effroi  pour  les  nations  qui  t'entou- 
tes  tes  abominations,  je  te  ferai  ce  que  rent,  quand  j'exécuterai  contre  toi  mes 
je  n'ai  point  encore  fait,  ce  que  je  ne  jugements,  avec  colère,  avec  fureur, 
ferai  jamais. '"C'est  pourquoi  des  pères  et  par  des  châtiments  rigoureux,  — 
mangeront  leurs  enfants  au  milieu  de  c'est  moi ,  l'Eternel  ,  qui  parle ,  — • 
toi,  et  des  enfants  mangeront  leurs  '"(juand  je  lancerai  sur  eux  les  flèches 
pères  ;  j'exercerai  mes  jugements  con-  pernicieuses  de  la  famine,  qui  donnent 
tre  toi,  et  je  disperserai  à  tous  les  la  mort,  et  que  j'enverrai  pour  vous 
vents  tout  ce  qui  restera  de  toi.  "C'est  détruire;  car  j'ajouterai  la  famine  à 
pourquoi,  je  suis  vivant!  dit  le  Sei-  vos  maux,  je  briserai  pour  vous  le  bà- 
gneur,  l'Eternel,  parce  que  tu  as  souillé  ton  du  pain.  "J'enverrai  contre  vous 
mon  sanctuaire  par  toutes  tes  idoles  la  famine  et  les  bêtes  féroces,  qui  te 
et  toutes  tes  abominations,  moi  aussi  priveront  d'enfants  ;  la  peste  et  le  sang 
je  retirerai  mon  œil,  et  mon  œil  sera  passeront  au  milieu  de  toi;  je  ferai 
sans  pitié,  moi  aussi  je  n'aurai  point  venir  l'épée  sur  toi.  C'est  moi,  l'Eter- 
de  miséricorde.  '-Un  tiers  de  tes  habi-  nel,  ([ui  parle. 

Prophétie  contre  le  ]>ci)js  ci  Israël. 

Chap.  17.      'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

-Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  les  montagnes  d'Israël, 
Et  prophétise  contre  elles  !  • 

'Tu  diras  :  Montagnes  d'Israël, 
Ecoutez  la  parole  du  Seigneur,  de  l'Eternel  ! 

Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel, 
Aux  montagnes  et  aux  collines,  aux  ravins  et  aux  vallées  : 
^'oici,  je  fais  venir  l'épée  contre  vous. 
Et  je  détruirai  vos  hauts  lieux. 

^Vos  autels  seront  dévastés. 
Vos  statues  du  soleil  seront  brisées. 

Et  je  ferai  tomber  vos  morts  devant  vos  idoles. 

^Je  mettrai  les  cadavres  des  enfants  d'Israël  devant  leurs  idoles, 
Et  je  disperserai  vos  ossements  autour  de  vos  autels. 

1045 


Chap.  6.G-7,Q.  ÉZÉGHIEL. 

*  Partout  où  vous  habitez,  vos  villes  seront  ruinées, 
Et  vos  hauts  lieux  dévastés  ; 

Vos  autels  seront  délaissés  et  abandonnés, 
Vos  idoles  seront  brisées  et  disparaîtront, 
Vos  statues  du  soleil  seront  abattues. 
Et  vos  ouvrages  anéantis. 

'Les  morts  tomberont  au  milieu  de  vous. 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 

"Mais  je  laisserai  quelques  restes  d'entre  vous, 
Qui  échapperont  à  l'épée  parmi  les  nations, 
Lorsque  vous  serez  dispersés  en  divers  pays. 
'Vos  réchappes  se  souviendront  de  moi 
Parmi  les  nations  où  ils  seront  captifs, 
Parce  que  j'aurai  brisé  leur  cœur  adultère  et  infidèle. 
Et  leurs  yeux  qui  se  sont  prostitués  après  leurs  idoles  ; 

Ils  se  prendront  eux-mêmes  en  dégoût, 
A  cause  des  infamies  qu'ils  ont  commises, 
A  cause  de  toutes  leurs  abominations. 

^''Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 
Et  que  ce  n'est  pas  en  vain  que  je  les  ai  menacés 
De  leur  envoyer  tous  ces  maux. 

"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Frappe  de  la  main,  frappe  du  pied,  et  dis  :  Hélas  ! 
Sur  toutes  les  méchantes  abominations  de  la  maison  d'Israël, 
Qui  tombera  par  l'épée,  par  la  famine  et  par  la  peste. 

''^ Celui  qui  sera  loin  mourra  de  la  peste. 
Celui  qui  sera  près  tombera  par  l'épée. 
Celui  qui  restera  et  sera  assiégé  périra  par  la  famine. 
J'assouvirai  ainsi  ma  fureur  sur  eux. 

'^ Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel, 
Quand  leurs  morts  seront  au  milieu  de  leurs  idoles. 
Autour  de  leurs  autels. 

Sur  toute  colline  élevée,  sur  tous  les  sommets  des  montagnes, 
Sous  tout  arbre  vert,  sous  tout  chêne  touffu, 
Là  où  ils  offraient  des  parfums  d'une  agréable  odeur 
A  toutes  leurs  itloles. 

'*J'étendrai  ma  main  contre  eux. 
Et  je  rendrai  le  pays  plus  solitaire  et  plus  désolé 
Que  le  désert  de  Dibla, 
Partout  où  ils  habitent. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 

Chap.  VIL     'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

-Et  toi,  fds  de  l'homme,  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel, 
Sur  le  pays  d'Israël  :  Voici  la  fin  ! 

La  fin  vient  sur  les  quatre  extrémités  du  pays  ! 

1046 


I 


ÉZÉCHIEL.  Chap.  7.3-iô. 

^Maintenant  la  fin  vient  sur  toi  ; 
J'enverrai  ma  colère  contre  toi, 
Je  te  jugerai  selon  tes  voies, 

Je  te  chargerai  de  toutes  tes  abominations. 
■•Mon  œil  sera  pour  toi  sans  pitié. 
Et  je  n'aurai  point  de  miséricorde  ; 
Mais  je  te  chargerai  de  tes  voies, 
Et  tes  abominations  seront  au  milieu  de  toi. 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 

^Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Un  malheur,  un  malheur  unique  !  voici,  il  vient  ! 

^La  fin  vient,  la  fin  vient,  elle  se  réveille  contre  toi  ! 
Voici,  elle  vient  ! 

'Ton  tour  arrive,  habitant  du  pays  ! 
Le  temps  vient,  le  jour  approche,  jour  de  trouble, 
Et  plus  de  cris  de  joie  dans  les  montagnes  ! 

''Maintenant  je  vais  bientôt  répandre  ma  fureur  sur  toi, 
Assouvir  sur  toi  ma  colère  ; 
Je  te  jugerai  selon  tes  voies. 

Je  te  chargerai  de  toutes  tes  abominations. 
^Mon  œil  sera  sans  pitié. 
Et  je  n'aurai  point  de  miséricorde  ; 

Je  te  chargerai  de  tes  voies. 
Et  tes  abominations  seront  au  milieu  de  toi. 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel,  celui  qui  frappe. 

'"Voici  le  jour  !  voici,  il  vient  ! 
Le  tour  arrive  ! 
La  verge  fleurit  ! 
L'orgueil  s'épanouit  ! 

*'La  violence  s'élève,  pour  servir  de  verge  à  la  méchanceté  : 
Plus  rien  d'eux,  de  leur  foule  bruyante,  de  leur  multitude! 
On  ne  se  lamente  pas  sur  eux  ! 

'^Le  temps  vient,  le  jour  approche  ! 
Que  l'acheteur  ne  se  réjouisse  pas, 
Que  le  vendeur  ne  s'afflige  pas  ! 

Car  la  colère  éclate  contre  toute  leur  multitude. 

"Non,  le  vendeur  ne  recouvrera  pas  ce  qu'il  a  vendu, 
Fùl-il  encore  parmi  les  vivants  ; 

Car  la  prophétie  contre  toute  leur  multitude  ne  sera  pas  révoquée, 
Et  à  cause  de  son  iniquité  nul  ne  conservera  sa  vie. 

"On  sonne  de  la  trompette,  tout  est  prêt, 
Mais  personne  ne  marche  au  combat  ; 

Car  ma  fureur  éclate  contre  toute  leur  multitude. 

'^L'épée  au  dehors,  la  peste  et  la  famine  au  dedans! 
Celui  qui  est  aux  champs  mourra  par  l'épée. 


Chap.  7,16-71.  ÉZÉGHIEL. 

Celui  qui  est  dans  la  ville  sera  dévoré  par  la  famine  et  par  la  peste. 

'*  Leurs  fuyards  s'échappent, 
Ils  sont  sur  les  montagnes,  comme  les  colombes  des  vallées, 
Tous  gémissant, 

Chacun  sur  son  iniquité. 

''Toutes  les  mains  sont  affaiblies. 
Tous  les  genoux  se  fondent  en  eau. 
"'Ils  se  ceignent  de  sacs. 
Et  la  terreur  les  enveloppe  ; 

Tous  les  visages  sont  confus. 
Toutes  les  tètes  sont  rasées. 

'"Ils  jetteront  leur  argent  dans  les  rues. 
Et  leur  or  sera  pour  eux  un  objet  d'horreur  ; 
Leur  argent  et  leur  or  ne  pourront  les  sauver, 
Au  jour  de  la  fureur  de  l'Eternel  ; 
Ils  ne  pourront  ni  rassasier  leur  àme, 
Ni  remplir  leurs  entrailles  ; 

Car  c'est  ce  qui  les  a  fait  tomber  dans  leur  iniquité. 
-"Ils  étaient  fiers  de  leur  magnifique  parure, 
Et  ils  en  ont  fabri([ué  les  images  de  leurs  abominations,  de  leurs  idoles. 
C'est  pourquoi  je  la  rendrai  pour  eux  un  objet  d'horreur  ; 
*'Jc  la  donnerai  en  pillage  aux  mains  des  étrangers, 
Et  comme  butin  aux  impies  de  la  terre, 
Afin  qu'ils  la  profanent. 

--Je  détournerai  d'eux  ma  face. 
Et  l'on  souillera  mon  sanctuaire, 

Des  furieux  y  pénétreront,  et  le  profaneront. 

^'Prépare  les  chaînes  ! 
Car  le  pays  est  rempli  de  meurtres, 
La  ville  est  pleine  de  violence. 

"Je  ferai  venir  les  plus  méchants  des  peuples. 
Pour  qu'ils  s'emparent  de  leurs  maisons  ; 
Je  mettrai  fin  à  l'orgueil  des  puissants, 
Et  leurs  sanctuaires  seront  profanés. 
-^La  ruine  vient  ! 
Ils  cherchent  le  salut,  et  point  de  salut  ! 
-*I1  arrive  malheur  sur  malheur, 
Un  bruit  succède  à  un  bruit; 

Ils  demandent  des  visions  aux  prophètes  ; 
Les  prêtres  ne  connaissent  plus  la  loi. 
Les  anciens  n'ont  plus  de  conseils. 

-'Le  roi  se  désole,  le  prince  s'épouvante. 
Les  mains  du  peuple  du  pays  sont  tremblantes. 

Je  les  traiterai  selon  leurs  voies. 
Je  les  jugerai  comme  ils  le  méritent, 
Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 

1048 


EZECIIIEL. 


Chap.  8,1-0,1. 


Jpriis/ilcni  coupable  et  mcnncéc. 

Chap.  VIII.  'La  sixième  année,  la  maison  d'Israël,  peintes  sur  la  mu- 
le cinquième  jour  du  sixième  mois,  raille  tout  autour.  "Soixante  et  dix 
comme  jetais  assis  dans  ma  maison,  hommes  des  anciens  de  la  maison  d'Is- 
et  que  les  anciens  de  Juda  étaient  raël,  au  milieu  desquels  était  Jaazania, 
assis  devant  moi,  la  main  du  Seigneur,  fils  de  Schaphan,  se  tenaient  devant 
de  rÉternel,  tomba  sur  moi.  ces   idoles,   chacun    l'encensoir   à    la 

'Je   regardai,   et  voici,  c'était  une  main,  et  il  s'élevait  une  épaisse  nuée 

figure  ayant  l'aspect  d'un  homme  ;  de-  d'encens.  '*Et  il  me  dit  :  Fils  de  l'hom- 

puis  ses  reins  en  bas,  c'était  du  feu,  me,  vois-tu  ce  cjue  font  dans  les  ténè- 

et  depuis   ses   reins   en   haut,  c'était  bres  les  anciens  de  la  maison  d'Israël, 

quelque  chose  d  éclatant,  comme  de  chacun   dans   sa   chambre    pleine    de 

l'airain  poli.  ^11  étendit  une  forme  de  figures?  Car  ils  disent:  L'Eternel  ne 

main,  et  me  saisit  par  les  cheveux  de  nous  voit  pas,  l'Eternel  a  abandonné 

la  tète.  L'esprit  m'enleva  entre  la  terre  le  pays.  '^Et  il  me  dit:  Tu  verras  en- 

et  le  ciel,  et  me  transporta,  dans  des  core  d'autres  grandes  abominations, 

visions  divines,  à  Jérusalem,  à  l'en-  qu'ils  commettent, 
trée  de  la  porte  intérieure,  du  côté  du  '^Et  il  me  conduisit  à  l'entrée  de  la 

septentrion,  où  était  l'idole  de  la  ja-  porte  de  la  maison   de   l'Eternel,  du 

lousie,  qui  excite  la  jalousie  de  l'Eter-  côté  du  septentrion.  Et  voici,  il  y  avait 

nel.  ■'Et  voici,  la  gloire  du  Dieu  d'Is-  là  des  femmes  assises,  qui  pleuraient 

raël  était  là,   telle  que  je  l'avais  vue  Thammuz".  'Mit  il   me  dit:    Vois-tu, 

en  vision  dans  la  vallée.  fils   de   l'homme  ?   Tu   verras    encore 

^11  me  dit  :  Fils  de  l'homme,  lève  d'autres   abominations   plus    grandes 

les  yeux  du  côté  du  septentrion  !  Je  que  celles-là. 

levai  les  yeux  du  côté  du  septentrion;  '*Et  il  me  conduisit  dans  le  parvis 

et  voici,  cette  idole  de  la  jalousie  était  intérieur  de   la   maison  de  l'Eternel, 

au  septentrion   de   la   porte   de  l'au-  Et  voici,  à  l'entrée  du  temple  de  l'E- 

tel ,  à   l'entrée.   ^Et  il   me   dit  :    Fils  ternel,  entre  le  portique  et  l'autel,  il 

de  l'homme,  vois-tu  ce  qu'ils  font,  les  y  avait  environ  vingt-cinq   hommes, 

grandes    abominations    que    commet  tournant  le  dos  au  tenij^le  de  l'Eternel 


a   maison  d'Israël,    pour   que  je     et 


ICI 

m'éloigne  de  mon  sanctuaire  ?  Mais  tu 
verras  encore  d'autres  grandes  abomi- 
nations. 

'Alors  il  me  conduisit  à  l'entrée  du 


le   visage   vers   l'orient;   et   ils   se 


prosternaient  à  l'orient  devant  le  so- 
leil. ''Et  il  me  dit:  Vois-tu,  fils  de 
l'homme  ?  Est-ce  trop  peu  pour  la 
maison  de  Juda  de  commettre  les  abo- 
parvis.  Je  regardai,  et  voici,  il  y  avait  minationsqu'ilscommettent  ici?  Faut- 
un  trou  dans  le  mur.  *Et  il  me  dit  :  il  encore  qu'ils  remplissent  le  pays  de 
Fils  de  l'homme,  perce  la  muraille  !  violence,  et  qu'ils  ne  cessent  de  m'ir- 
Je  perçai  la  muraille,  et  voici,  il  y  riter  ?  Voici,  ils  approchent  le  rameau 
avait  une  porte.  ^Et  il  me  dit  :  Entre,  de  leur  nez*.  '*Moi  aussi,  j'agirai  avec 
et  vois  les  méchantes  abominations  fureur;  mon  œil  sera  sans  ])itié,  et  je 
qu'ils  commettent  ici  ! '"J'entrai,  et  je  n'aurai  point  de  miséricorde;  quand 
regardai;  et  voici,  il  y  avait  toutes  ils  crieront  à  voix  haute  à  mes  oreilles, 
sortes  de  figures  de  reptiles  et  de  bêtes  je  ne  les  écouterai  pas. 
abominables,  et  toutes  les  idoles  de  Chap.  IX.      'Puis  il  cria  tl'une  voix 

a.  T/tammuz,  di\iiiitc  des  Phciiiciens  et  des   Syriens.         i.  Allusion  à  un  usajje  idolâtre. 


1049 


Chap.  9,-2-iO, 


10. 


EZECHIEL. 


forte  à  mes  oreilles  :  Approchez , 
vous  qui  devez  châtier  la  ville,  chacun 
son  instrument  de  destruction  à  la 
main  ! 

-Et  voici,  six  hommes  arrivèrent 
par  le  chemin  de  la  porte  supérieure 
du  côté  du  septentrion,  chacun  son 
instrument  de  destruction  à  la  main. 
Il  y  avait  au  milieu  d'eux  un  homme 
vêtu  de  lin,  et  portant  une  écritoire  à 
la  ceinture.  Ils  vinrent  se  placer  près 
de  l'autel  d'airain.  'La  gloire  du  Dieu 
d'Israël  s'éleva  du  chérubin  sur  lequel 
elle  était,  et  se  dirigea  vers  le  seuil  de 
la  maison;  et  il  appela  l'homme  vêtu 
de  lin,  et  portant  une  écritoire  à  la 
ceinture.  ^L'Eternel  lui  dit:  Passe  au 
milieu  de  la  ville,  au  milieu  de  Jéru- 
salem, et  fais  une  marque  sur  le  front 
des  hommes  qui  soupirent  et  qui  gé- 
missent à  cause  de  toutes  les  abomi- 
nations qui  s'y  commettent.  ^Et,  à 
mes  oreilles,  il  dit  aux  autres  :  Passez 
après  lui  dans  la  ville,  et  frappez  ;  que 
votre  œil  soit  sans  pitié,  et  n'ayez 
point  de  miséricorde  !  n\iez,  détrui- 
sez les  vieillards,  les  jeunes  hommes, 
les  vierges,  les  enfants  et  les  femmes; 
mais  n'approchez  pas  de  quiconque 
aura  sur  lui  la  marque;  et  commencez 
par  mon  sanctuaire  !  Ils  commencè- 
rent par  les  anciens  qui  étaient  devant 
la   maison.   ^11   leur  dit  :    Souillez  la 


point  de  miséricorde  ;  je  ferai  retom- 
ber leurs  œuvres  sur  leur  tête. 

"Et  voici,  l'homme  vêtu  de  lin,  et 
portant  une  écritoire  à  la  ceinture, 
rendit  cette  réponse  :  J'ai  fait  ce  que 
tu  m'as  ordonné. 

Chap.  X.  'Je  regardai,  et  voici, 
sur  le  ciel  qui  était  au-dessus  de  la 
tête  des  chérubins,  il  y  avait  comme 
.  une  pierre  de  saphir  ;  on  voyait  au- 
dessus  d'eux  quelcjue  chose  de  sem- 
blable à  une  forme  de  trône.  ^Et  l'E- 
ternel dit  à  l'homme  vêtu  de  lin  :  Va 
entre  les  roues  sous  les  chérubins, 
remplis  tes  mains  de  charbons  ardents 
que  tu  prendras  entre  les  chérubins, 
et  répands-les  sur  la  ville  !  Et  il  y  alla 
devant  mes  yeux. 

'Les  chérubins  étaient  à  la  droite 
de  la  maison,  quand  l'homme  alla,  et 
la  nuée  remplit  le  parvis  intérieur. 
*La  gloire  de  l'Eternel  s'éleva  de  des- 
sus les  chérubins,  et  se  dirigea  vers 
le  seuil  de  la  maison  ;  la  maison  fut 
remplie  de  la  nuée,  et  le  parvis  fut 
rempli  de  la  splendeur  de  la  gloire  de 
l'Eternel.  ^Le  bruit  des  ailes  des  ché- 
rubins se  fit  entendre  jusqu'au  parvis 
extérieur,  pareil  à  la  voix  du  Dieu  tout- 
puissant  lorsqu'il  parle. 

^Ainsi  l'Eternel  donna  cet  ordre  à 
l'homme  vêtu  de  lin  :  Prends  du  feu 
entre  les  roues,  entre  les  chérubins! 


maison,    et  remplissez   de   morts  les      Et  cet  homme  alla  se  placer  près  des 


parvis 


Sortez!...  Ils  sortirent,   et 


ils  frappèrent  dans  la  ville. 

^Comme  ils  frappaient,  et  que  je 
restais  encore,  je  tombai  sur  ma  face, 
et  je  m'écriai  :  Ah  !  Seigneur  Eternel, 
détruiras-tu  tout  ce  qui  reste  d'Israël, 
en  répandant  ta  fureur  sur  Jérusalem  ? 
*I1  me  répondit  :  L'inicjuité  de  la  mai- 
son  d'Israël   et  de  Juda   est  o-rande. 


roues.  'Alors  un  chérubin  étendit  la 
main  entre  les  chérubins  vers  le  feu 
qui  était  entre  les  chérubins;  il  en 
prit,  et  le  mit  dans  les  mains  de 
l'homme  vêtu  de  lin.  Et  cet  homme  le 
prit,  et  sortit.  *0n  voyait  aux  chéru- 
bins une  forme  de  main  d'homme  sous 
leurs  ailes. 

Me   regardai,   et   voici,   il    y  avait 


excessive;  le  pays  est  rempli  de  meur-  quatre  roues  près  des  chérubins,  une 

très,  la  ville  est  pleine  d'injustice,  car  roue  près  de  chaque  chérubin  ;  et  ces 

ils  disent  :  L'Eterael  a  abandonné  le  roues  avaient  l'aspect  d'une  pierre  de 

pays,   l'Eternel   ne    voit    rien.    '"Moi  chrysolithe. '"A  leur  aspect,  toutes  les 

aussi,  je  serai  sans  pitié,  et  je  n'aurai  quatre  avaient  la  même  forme;  chaque 

1050 


ÉZÉGHIEL.  C/iap.  W,ii-ll,9. 

roue  paraissait  être  au  milieu  dune  accompagnés  des  roues.  Ils  s'arrêtè- 
autre  roue.  "En  cheminant,  elles  al-  rent  à  l'entrée  de  la  porte  de  la  maison 
laient  de  leurs  quatre  côtés,  et  elles  de  l'Eternel  Acrs  l'orient;  et  la  gloire 
ne  se  tournaient  point  dans  leur  mar-  du  Dieu  d'Israël  étaitsureux,  en  haut. 
che;  mais  elles  allaient  dans  la  direc-  -"C'étaient  les  animaux  que  j'avais  vus 
tion  de  la  tète,  sans  se  tourner  dans  sous  le  Dieu  d'Israël  près  du  fleuve 
leur  marche.  '*Tout  le  corps  des  ché-  du  Kebar,  et  je  reconnus  que  c'étaient 
rubins,  leur  dos,  leurs  mains,  et  leurs  des  chérubins.  -'Chacun  avait  quatre 
ailes,  étaient  remplis  d'yeux,  aussi  faces,  chacun  avait  quatre  ailes,  et  une 
bien  que  les  roues  tout  autour,  les  forme  de  main  d'homme  était  sous 
quatre  roues.  '^J'entendis  qu'on  appe-  leurs  ailes.  *-Leurs  faces  étaient  sem- 
lait  les  roues  tourbillon.  '^Chacun  blables  à  celles  que  j'avais  vues  près 
avait  quatre  faces;  la  face  du  premier  du  fleuve  du  Kebar;  c'était  le  même 
était  une  face  de  chérubin,  la  face  du  aspect,  c'était  eux-mêmes.  Chacun 
second  une  face  d'homme,  celle  du  marchait  droit  devant  soi. 
troisième  une  face  de  lion,  et  celle  du  Chap.  XI.  'L'esprit  m'enleva,  et 
quatrième  une  face  d'aigle.  '^Et  les  me  transporta  à  la  porte  orientale  de 
chérubins  s'élevèrent.  C'étaient  les  la  maison  de  l'Eternel,  à  celle  qui  re- 
animaux que  j'avais  vus  près  du  fleuve  garde  l'orient.  Et  voici,  à  l'entrée  de 
du  Kebar.  '^Quand  les  chérubins  mar-  la  porte,  il  y  avait  vingt-cinq  hommes; 
chaient,  les  roues  cheminaient  à  côté  et  je  vis  au  milieu  d'eux  Jaazania,  fils 
d'eux;  et  quand  les  chérubins  dé-  d'Azzur,  et  Pelathia,  fils  de  Benaja, 
ployaient  leurs  ailes  pour  s'élever  de  chefs  du  peuple.  *Et  l'Eternel  me  dit  : 
terre,  les  roues  aussi  ne  se  détour-  Fils  de  l'homme,  ce  sont  les  hommes 
naient  point  deux.  '"Quand  ils  s'arrè-  qui  méditent  l'iniquité,  et  qui  donnent 
taient,  elles  s'arrêtaient,  et  quand  ils  de  mauvais  conseils  dans  cette  ville, 
s'élevaient,  elles  s'élevaient  avec  eux.  *lls  disent:  Ce  n'est  pas  le  moment  de 
car  l'esprit  des  animaux  était  en  elles,  bâtir  des  maisons  ;  la  ville  est  la  chau- 
"*La  gloire  de  l'Eternel  se  retira  du  dière,  et  nous  sommes  la  viande.  ^C'cst 
seuil  de  la  maison,  et  se  plaça  sur  les  pourquoi  prophétise  contre  eux,  pro- 
chérubins. "Les  chérubins  déployé-  phétise,  fils  de  l'homme  ! 
rent  leurs  ailes,  et  s'élevèrent  de  terre  ^\lors  l'esprit  de  l'Eternel  tomba 
sous   mes   yeux  quand   ils   partirent,  sur  moi.  Et  il  me  dit  : 

Dis  :  Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Vous  parlez  de  la  sorte,  maison  d'Israël  ! 
Et  ce  qui  vous  monte  à  la  pensée,  je  le  sais. 

'Vous  avez  multiplié  les  meurtres  dans  cette  ville. 
Vous  avez  rempli  les  rues  de  cadavres. 

'C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Vos  morts  que  vous  avez  étendus  au  milieu  d'elle. 
C'est  la  viande,  et  elle  c'est  la  chaudière; 
Mais  vous,  on  vous  en  fera  sortir. 

''Vous  avez  peur  de  l'épée. 
Et  je  ferai  venir  sur  vous  l'épée, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'Je  vous  ferai  sortir  du  milieu  d'elle. 
Je  vous  livrei'ai  entre  les  mains  des  étrangers. 


lOJl 


c" 


Chap.  11,10-%.  ÉZÉCHIEL. 

Et  j'exercerai  contre  vous  mes  jugements. 
'"Vous  tomberez  par  Tépée, 
Je  vous  jugerai  sur  la  frontière  d'Israël, 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Éternel. 

"  La  ville  ne  sera  pas  pour  vous  une  chaudière, 
Et  vous  ne  serez  pas  la  viande  au  milieu  d'elle  : 
C'est  sur  la  frontière  d'Israël  que  je  vous  jugerai. 
'-Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel, 
Dont  vous  n'avez  pas  suivi  les  ordonnances 
Et  pratiqué  les  lois  ; 

Mais  vous  avez  agi  selon  les  lois  des  nations  qui  vous  entourent. 

''Comme  je  prophétisais,  Pelathia,  fils  de  Benaja,  mourut.  Je  tombai  sur  ma 
face,  et  je  m'écriai  à  haute  voix  :  Ah  !  Seigneur  Eternel,  anéantiras-tu  ce  qui 
reste  d'Israël  ? 

'*Et  la  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

"^Fils  de  l'homme,  ce  sont  tes  frères,  tes  frères. 
Ceux  de  ta  parenté,  et  la  maison  d'Israël  tout  entière, 

A  qui  les  habitants  de  Jérusalem  disent  : 
Restez  loin  de  l'Eternel, 
Le  pays  nous  a  été  donné  en  propriété. 

'^ C'est  pourquoi  tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Si  je  les  tiens  éloignés  parmi  les  nations. 
Si  je  les  ai  dispersés  en  divers  pays. 

Je  serai  pour  eux  quelque  temps  un  asile 
Dans  les  pays  où  ils  sont  venus. 

'"C'est  pourquoi  tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel: 
Je  vous  rassemblerai  du  milieu  des  peuples, 
Je  vous  recueillerai  des  pays  où  vous  êtes  dispersés, 
Et  je  vous  donnerai  la  terre  d'Israël. 

"^C'est  là  qu'ils  iront, 
Et  ils  en  ôteront  toutes  les  idoles  et  toutes  les  abominations.  ; 

'^Je  leur  donnerai  un  même  cœur, 
Et  je  mettrai  en  vous  un  esprit  nouveau  ; 

J'ôterai  de  leur  corps  le  cœur  de  pierre, 
Et  je  leur  donnerai  un  cœur  de  chair, 

-"Afin  qu'ils  suivent  mes  ordonnances. 
Et  qu'ils  observent  et  pratiquent  mes  lois  ; 

Et  ils  seront  mon  peuple,  et  je  serai  leur  Dieu. 

-'  Mais  pour  ceux  dont  le  cœur  se  plaît  à  leurs  idoles  et  à  leurs  abomi- 

Je  ferai  retomber  leurs  œuvres  sur  leur  tête,  [nations, 

Dit  le  Seigneur,  l'Éternel. 

*-Les   chérubins   déployèrent  leurs  du  milieu  de  la  ville,  et  elle  se  plaça 

ailes,  accom|)agnés  des  roues;  et  la  sur  la  montagne  qui  est  à  l'orient  de 

gloire  du  Dieu  d'Israël  était  sur  eux,  la   ville.   -* L'esprit    m'enleva,   et   me 

en  haut.  -'La  gloire  de  l'Eternel  s'éleva  transporta  en  Chaldée  auprès  des  cap- 

1052 


EZÉCIIIEL.  Chnp.  H.r.-l'2,m. 

tifs,  en  vision  par  l'esprit  de  Dieu  ;  et  toi,   pars  le   soir,  en   leur  présence,  '^ 

la  vision  que  j'avais  eue  disparut  au-  comme  ]iartcnt  des  exilés.  ^Sous  leurs 

dessus  de  moi.  "Je  dis  aux  captifs  tou-  yeux,  tu  perceras  la  muraille,  et  tu 

tes  les  paroles  de  l'Eternel,  qu'il  m'a-  sortiras  tes  effets  par  là.  "Sous  leurs 

vait  révélées.  yeux,  tu  les  mettras  sur  ton  épaule, 

tu  les  sortiras  pendant  l'obscurité,  tu 

La  captivité  de  Sédécias,  cl  la  dispersion  t^  Couvriras  le  visage,  et  tu  ne  regar- 

du  peuple.  deras  pas  la  terre  ;  car  je  veux  que  tu 

sois  un  signe  pour  la  maison  d'Israël. 

Chap.XIL      'La  parole  de  l'Éternel  "Je  fis  ce  qui  m'avait  été  ordonné  : 

me  fut  adressée,  en  ces  mots  :  je  sortis  de  jour  mes  effets  comme  des 

-Fils  de  l'homme,  tu  habites  au  mi-  effets  de  voyage,  le  soir  je  perçai  la 

lieu  d'une  famille  de  rebelles,  qui  ont  muraille  avec  la  main,  et  je  les  sortis 

des  yeux  pour  voir  et  qui  ne  voient  pendant  l'obscurité  et  les  mis  sur  mon 

point,  des  oreilles  pour  entendre  et  épaule,  en  leur  présence, 

qui  n'entendent  point;  car  c'est  une  *Le  matin,  la  parole  de  l'Eternel  me 

famille   de   rebelles.   ^Et   toi,   fils   de  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

l'homme,  prépare  tes  effets  de  voyage,  ^Fils  de  l'homme,   la  maison  d'Is- 

et  pars  de  jour,  sous  leurs  yeux!  Pars,  raél,  cette  famille  de  rebelles,  ne  t'a- 

en  leur  jirésence,  du  lieu  où  tu  es  pour  t-elle  pas  dit  :  Que  fais-tu  ?  '"Dis-leur  : 

un  autre  lieu  :  peut-être  verront-ils  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  :  Cet 

cju'ils   sont  une   famille  de   rebelles,  oracle  concerne  le  prince  qui  est  à  Jé- 

*Sors  tes  effets  comme  des  effets  de  rusalem,  et  toute  la  maison  d'Israël 

voyage,  de  jour  sous  leurs  yeux;  et  qui  s'y  trouve. 

"Dis  :  Je  suis  ])our  vous  un  signe. 
Ce  que  j'ai  fait,  c'est  ce  qui  leur  sera  fait  : 
Ils  iront  en  exil,  en  captivité. 

'-Le  prince  qui  est  au  milieu  d'eux 
Mettra  son  bagage  sur  l'épaule  pendant  l'obscurité  et  partira  ; 
On  ])ercera  la  muraille  pour  le  faire  sortir  ; 

Il  se  couvrira  le  visage, 
Pour  que  ses  yeux  ne  regardent  jias  la  terre. 

'^J'étendrai  mon  rets  sur  lui, 
Et  il  sera  pris  dans  mon  filet; 

Je  l'emmènerai  à  Babylone,  dans  le  pays  des  Ghaldéens  ; 
Mais  il  ne  le  verra  pas,  et  il  v  mourra. 

'*Tous  ceux  qui  l'entourent  et  lui  sont  en  aide. 
Et  toutes  ses  troupes,  je  les  disperserai  à  tous  les  vents. 
Et  je  tirerai  l'épée  derrière  eux. 

'^Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 
(Juand  je  les  répandrai  parmi  les  nations, 
Quand  je  les  disperserai  en  divers  pays. 

"*Mais  je  laisserai  d'eux  quehpies  hommes, 
Qui  écha|)peronl  à  ré])ée,  à  la  famine  et  à  la  peste, 
Afin  qu'ils  racontent  toutes  leurs  abominations 
Parmi  les  nations  où  ils  iront. 
Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Éternel. 

1033 


Cliap.  12, 11-28.  ÉZÉCHIEL. 

'"La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

'*Fils  de  l'homme,  tu  mangeras  ton  pain  avec  tremblement, 
Tu  boiras  ton  eau  avec  inquiétude  et  angoisse. 
'^Dis  au  peuple  du  pays  : 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  rEternel, 
Sur  les  habitants  de  Jérusalem  dans  la  terre  d'Israël  ! 
Ils  mangeront  leur  pain  avec  angoisse. 
Et  ils  boiront  leur  eau  avec  épouvante  ; 

Car  leur  pays  sera  dépouillé  de  tout  ce  qu'il  contient, 
A  cause  de  la  violence  de  tous  ceux  qui  l'habitent. 

-"Les  villes  peuplées  seront  détruites. 
Et  le  pays  sera  ravagé. 

Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 

-'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^^Fils  de  l'homme,  que  signifient  ces  discours  moqueurs, 
Que  vous  tenez  dans  le  pays  d'Israël  : 

Les  jours  se  prolongent, 
Et  toutes  les  visions  restent  sans  effet? 

-'C'est  pourquoi  dis-leur  : 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
je  ferai  cesser  ces  discours  moqueurs  ; 
On  ne  les  tiendra  plus  en  Israël. 

Dis-leur,  au  contraire  : 
Les  jours  approchent. 
Et  toutes  les  visions  s'accompliront. 

-*Car  il  n'y  aura  plus  de  visions  vaines. 
Ni  d'oracles  trompeurs. 

Au  milieu  de  la  maison  d'Israël. 
-^Car  moi,  l'Eternel,  je  parlerai  ; 
Ce  que  je  dirai  s'accomplira. 
Et  ne  sera  plus  différé  ; 

Oui,  de  vos  jours,  famille  de  rebelles, 
Je  prononcerai  une  parole,  et  je  l'accomplirai, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

-'La  parole  de  l'Éternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

"Fils  de  l'homme,  voici,  la  maison  d'Israël  dit  : 
Les  visions  qu'il  a  ne  sont  pas  près  de  s'accomplir; 
Il  prophétise  pour  des  temps  éloignés. 
^*  C'est  pourquoi  dis-leur  : 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 

Il  n'y  aura  plus  de  délai  dans  l'accomplissement  de  mes  paroles; 
La  parole  que  je  prononcerai  s'accomplira, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

1054 


ÉZÉCIIIEL.  Chap.  lS,i-,3. 

Contre  les  faux  prophètes. 

Chap.  XIII.     '  La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

-Fils  de  l'homme,  prophétise  contre  les  prophètes  d'Israël  qui  prophé- 
Et  dis  à  ceux  qui  prophétisent  selon  leur  propre  cœur  :  [tisent, 

Ecoutez  la  parole  de  l'Eternel  ! 

^ Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Malheur  aux  prophètes  insensés, 

Qui  suivent  leur  propre  esprit  et  qui  ne  voient  rien  ! 

■•Tels  des  renards  au  milieu  des  ruines, 
Tels  sont  tes  prophètes,  ô  Israël  ! 

^Vous  n'êtes  pas  montés  devant  les  brèches, 
Vous  n'avez  pas  entouré  d'un  mur  la  maison  d'Israël, 

Pour  demeurer  fermes  dans  le  comiiat, 
Au  jour  de  l'Eternel. 

"Leurs  visions  sont  vaines,  et  leurs  oracles  menteurs; 
Ils  disent  :  L'Eternel  a  dit  ! 
Et  l'Eternel  ne  les  a  point  envoyés  ; 

Et  ils  font  espérer  que  leur  parole  s'accomplira. 

^Les  visions  que  vous  avez  ne  sont-elles  pas  vaines. 
Et  les  oracles  que  vous  prononcez  ne  sont-ils  pas  menteurs  ? 

Vous  dites  :  L'Eternel  a  dit  ! 
Et  je  n'ai  point  parlé. 

*C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  que  a^ous  dites  des  choses  vaines. 
Et  que  vos  visions  sont  des  mensonges, 

Voici,  j'en  veux  à  vous, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

°Ma  main  sera  contre  les  prophètes, 
Dont  les  visions  sont  vaines  et  les  oracles  menteurs  ; 
Ils  ne  feront  point  partie  de  l'assemblée  de  mon  peuple, 
Ils  ne  seront  pas  inscrits  clans  le  livre  de  la  maison  d'Israël, 
Et  ils  n'entreront  pas  dans  le  pays  d'Israël. 

Et  vous  saurez  que  je  suis  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'"Ces  choses  arriveront  parce  qu'ils  égarent  mon  peuple, 
En  disant  :  Paix!  quand  il  n'y  a  point  de  paix. 

Et  mon  peuple  bâtit  une  muraille. 
Et  eux  ils  la  couvrent  île  plâtre. 

"Dis  à  ceux  qui  la  couvrent  de  plâtre  qu'elle  s'écroulera  ; 
Une  pluie  violente  surviendra  ; 
Et  vous,  pierres  de  grêle,  vous  tomberez. 
Et  la  tempête  éclatera. 

'-Et  voici,  la  muraille  s'écroule  ! 
Ne  vous  dira-t-on  pas  : 
Où  est  le  plâtre  dont  vous  l'avez  couverte  ? 

'^C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 

1055 


Chap.  IS,  n--3.  ÉZÉCIIIEL. 

Je  ferai,  dans  ma  fureur,  éclater  la  tempête  ; 

Il  surviendra,  dans  ma  colère,  une  pluie  violente  ; 
Et  des  |)ierres  de  grêle  tomberont  avec  fureur  pour  détruire. 
'■•J'abattrai  la  muraille  que  vous  avez  couverte  de  plâtre. 
Je  lui  ferai  toucher  la  terre,  et  ses  fondements  seront  mis  à  nu  ; 

Elle  s'écroulera,  et  vous  périrez  au  milieu  de  ses  ruines, 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 

'^'assouvirai  ainsi  ma  fureur  contre  la  muraille. 
Et  contre  ceux  qui  l'ont  couverte  de  plâtre  ; 

Et  je  vous  dii'ai  :  Plus  de  muraille  ! 
Et  c'en  est  fait  de  ceux  qui  la  replâtraient, 

'*Dcs  prophètes  d'Israël  qui  prophétisent  sur  Jérusalem, 
Et  qui  ont  sur  elle  des  visions  de  paix. 

Quand  il  n'y  a  point  de  paix  ! 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

"Et  toi,  fds  de  l'homme,  porte  tes  regards  sur  les  filles  de  ton  peuple 
Oui  prophétisent  selon  leur  j^ropre  cœur. 
Et  prophétise  contre  elles  ! 

**Tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Malheur  à  celles  qui  fabriquent  des  coussinets  pour  toutes  les  aisselles, 
Et  qui  font  des  voiles  pour  la  tête  des  gens  de  toute  taille. 
Afin  de  surprendre  les  âmes  ! 

Pensez-vous  surprendre  les  âmes  de  mon  peuple. 
Et  conserver  vos  propres  âmes? 

''Vous  me  déshonorez  auprès  de  mon  peu])lc 
Pour  des  poignées  d'orge  et  des  morceaux  de  |)ain, 
En  tuant  des  âmes  qui  ne  doivent  pas  mourir, 
Et  en  faisant  vivre  des  âmes  c[ui  ne  doivent  pas  vivre. 
Trompant  ainsi  mon  peuple  qui  écoute  le  mensonge. 

-"C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  j'en  veux  à  vos  coussinets 

Par  lesquels  vous  surprenez  les  âmes,  afin  qu'elles  s'envolent. 
Et  je  les  arracherai  de  vos  bras  ; 

Et  je  délivrerai  les  âmes 
Que  vous  cherchez  à  surprendre,  afin  qu'elles  s'envolent. 

-'J'arracherai  aussi  vos  voiles. 
Et  je  délivrerai  de  vos  mains  mon  peuple  ; 
Ils  ne  serviront  plus  de  piège  entre  vos  mains. 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 

--Parce  que  vous  affligez  le  cœur  du  juste  par  des  mensonges, 
Quand  moi-même  je  ne  l'ai  point  attristé. 

Et  parce  que  vous  fortifiez  les  mains  du  méchant 
Pour  l'empêcher  de  quitter  sa  mauvaise  voie  et  pour  le  faire  vivre, 

-^Vous  n'aurez  plus  de  vaines  visions. 
Et  vous  ne  prononcerez  plus  d'oracles  ; 

Je  délivrerai  de  vos  mains  mon  peuple. 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel.  , 

1056 


EZECHIEL. 


Chap.  lA.i-w. 


Contre  ceux  qui  s'attachent  aux  idoles  et  qui  consultent  l Eternel. 

Chap.  XIV.  'Quelques-uns  des  la  peine  de  leur  iniquité;  la  peine  du 
anciens  d'Israël  vinrent  auprès  de  prophète  sera  comme  la  peine  de  ce- 
moi,  et  s'assirent  devant  moi.  -Et  la  lui  cpii  consulte,  "afin  que  la  maison 
parole  de  l'Eternel  me  tut  adressée, 
en  ces  mots  : 

^Fils  de  l'homme,  ces  gens-là  por- 
tent leurs  idoles  dans  leur  cœur,  et 
ils  attachent  les  regards  sur  ce  qui  les 
a  fait  tomber  dans  l'iniquité.  Me  lais- 
serai-je  consulter  par  eux?*C'est  pour- 
quoi parle -leur,  et  dis -leur  :  Ainsi 
parle  le  Seigneur,  l'Eternel  :  Tout 
homme  de  la  maison  d'Israël  qui  porte 
ses  idoles  dans  son  cœur,  et  qui  attache 


d'Israël  ne  s'égare  plus  loin  de  moi, 
et  qu'elle  ne  se  souille  plus  par  toutes 
ses  transgressions.  Alors  ils  seront 
mon  peuple,  et  je  serai  leur  Dieu,  dit 
le  Seigneur,  l'Eternel. 

Justice  des  châtiments  de  l'Eternel. 

'-La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres- 
sée, en  ces  mots  : 

'Fils  de  l'homme,  lorsqu'un  pays 


les  regards  sur  ce  qui  l'a  fait  tomber      pécherait  contre  moi  en  se  livrant  à 


dans  son  iniquité,  —  s'il  vient  s'adres- 
ser au  prophète,  —  moi,  l'Eternel,  je 
lui  répondrai,  malgré  la  multitude  de 
ses  idoles,  '^afin  de  saisir  dans  leur 
propre  cœur  ceux  de  la  maison  d'Is- 
raël qui  se  sont  éloignés  de  moi  avec 


l'infidélité,  et  que  j'étendrais  ma  main 
sur  lui,  —  si  je  brisais  pour  lui  le  bâ- 
ton du  pain ,  si  je  lui  envoyais  la  fa- 
mine, si  j'en  exterminais  les  hommes 
et  les  bêtes,  '"'et  qu'il  y  eût  au  milieu 
de  lui  ces  trois  hommes,  Noé,  Daniel 


toutes  leurs  idoles. ''C'est  pourquoi  dis  et  Job,  ils  sauveraient  leur  àme  par 
à  la  maison  d'Israël  :  Ainsi  parle  le  leur  justice,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 
Seigneur,  l'Eternel  :  Revenez,  et  dé-  '^Sije  faisais  parcourir  le  pays  par  des 
tournez-vous  de  vos  idoles,  détournez  bêtes  féroces  qui  le  dépeupleraient, 
les  regards  de  toutes  vos  abomina-  s'il  devenait  un  désert  où  personne 
tions  !  'Car  tout  homme  de  la  maison  ne  passerait  à  cause  de  ces  bctes,  "'et 
d'Israël,  ou  des  étrangers  séjournant  qu'il  y  eût  au  milieu  de  lui  ces  trois 
en  Israël,  qui  s'est  éloigné  de  moi,  hommes,  je  suis  vivant!  dit  le  Sei- 
qui  porte  ses  idoles  dans  son  cœur,  et  gneur,  l'Eternel,  ils  ne  sauveraient  ni 
qui  attache  les  regards  sur  ce  qui  l'a  fils  ni  filles,  eux  seuls  seraient  sauvés, 
fait  tomber  dans  son  iniquité,  —  s'il  et  le  pays  deviendrait  un  désert.  ''Ou 
vient  s'adresser  au  prophète  pour  me  si  j'amenais  l'épée  contre  ce  pays,  si 
consulter  par  lui,  —  moi,  l'Eternel,  je  je  disais  :  Que  l'épée  parcoure  le  pays  ! 
lui  répondrai  par  moi.  *Je  tournerai  si  j'en  exterminais  les  hommes  et  les 
ma  face  contre  cet  homme,  je  ferai  de  bêtes,  '*et  qu'il  y  eût  au  milieu  de  lui 
lui  un  signe  et  u.n  sujet  de  sarcasme,  ces  trois  hommes,  je  suis  vivant!  dit 
et  je  l'exterminerai  du  milieu  de  mon  le  Seigneur,  l'Eternel,  ils  ne  sauve- 
peuple.  Et  vous  saurez  que  je  suis  l'E-  raient  ni  fils  ni  filles,  mais  eux  seuls 
terncl.  seraient  sauvés.  "^Ou  si  j'envoyais  la 
"Si  le  prophète  se  laisse  séduire,  peste  dans  ce  pays,  si  je  répandais 
s'il  prononce  une  parole,  c'est  moi,  contre  lui  ma  fureur  par  la  mortalité, 
l'Eternel,  qui  aurai  séduit  ce  pro-  pour  en  exterminer  les  hommes  et  les 
phète  ;  j'étendrai  ma  main  contre  lui,  bêtes,  -"et  qu'il  y  eût  au  milieu  de  lui 
et  je  le  détruirai  du  milieu  de  mon  Noé,  Daniel  et  Job,  je  suis  vivant!  dit 
2)euplc  d'Israël.   '"Ils  porteront  ainsi  le  Seigneur,  l'Eternel,  ils  ne  sauve- 

1057 


Chap.  U,'n-16,5.  ÉZÉGHIEL. 

raient  ni  fils  ni  filles,  mais  ils  sauve-  ront  auprès  de  vous  ;  vous  verrez  leur 

raient  leur  àme  par  leur  justice.  conduite  et  leurs  actions,  et  vous  vous 

-'Oui,  ainsi  parle  le  Seigneur,  TE-  consolerez  du  malheur  que  je  fais  ve- 

ternel  :  Quoique  j'envoie  contre  Jéru-  nir  sur  Jérusalem,  de  tout  ce  que  je 

salem  mes  quatre  châtiments  terribles,  fais  venir  sur  elle.  -'Ils  vous  console- 

Tépée,  la  famine,  les  bètes  féroces  et  ront,  quand  vous  verrez  leur  conduite 

la  peste,  pour  en  exterminer  les  hom-  et  leurs  actions  ;  et  vous  reconnaîtrez 

mes  et  les  bêtes,  ^^il  vaura  néanmoins  que  ce  n'est  pas  sans  raison  que  je  fais 

un  reste  qui  échappera,  qui  en  sortira,  tout  ce  que  je  lui  fais,  dit  le  Seigneur, 

des  fils  et  des  filles.  Voici,  ils  arrive-  rÉternel. 

Les  habitants  de  Jérusalem  comparés  au  bois  do  la  vigne. 

Chap.  XV.     'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^Fils  de  l'homme,  le  bois  de  la  vigne  qu'a-t-il  de  plus  que  tout  autre  bois, 
Le  sarment  qui  est  parmi  les  arbres  de  la  forêt  ? 

'Prend-on  de  ce  bois  pour  fabriquer  un  ouvrage  ? 
En  tire-t-on  une  cheville  pour  y  suspendre  un  objet  quelconque  ? 

■'Voici,  on  le  met  au  feu  pour  le  consumer; 
Le  feu  en  consume  les  deux  bouts,  et  le  milieu  brûle  : 
Sera-t-il  bon  à  quelque  chose  ? 

^Voici,  lorsqu'il  était  entier,  on  n'en  faisait  aucun  ouvrage; 
Combien  moins,  lorsque  le  feu  l'a  consumé  et  qu'il  est  brûlé. 
En  ]30urra-t-on  faire  quelque  ouvrage? 

'^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Comme  le  bois  de  la  vigne  parmi  les  arbres  de  la  forêt. 
Ce  bois  que  je  livre  au  feu  pour  le  consumer, 
Ainsi  je  livrerai  les  habitants  de  Jérusalem. 
^Je  tournerai  ma  face  contre  eux  ; 
Ils  sont  sortis  du  feu,  et  le  feu  les  consumera. 

Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel, 
Quand  je  tournerai  ma  face  contre  eux. 
*Je  ferai  du  pays  un  désert. 
Parce  qu'ils  ont  été  infidèles, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

.Jérusalem  sous  l'emblème  d'une  femme  prostituée. 

Chap.  XVI.      'La  parole  de  l'Éter-  sance,  au  jour  où  tu  naquis,  ton  nom- 

nel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  :  bril  n'a  pas  été  coupé,  tu  n'as  pas  été 

^Fils  de  l'homme,  fais  connaître  à  lavée  dans  l'eau  pour  être  purifiée,  tu 

Jérusalem  ses  abominations  !  n'as  pas  été  frottée  avec  du  sel,  tu  n'as 

'Tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  pas  été  enveloppée  dans  des  langes. 

l'Éternel,  à  Jérusalem  :  Par  ton  ori-  *Nul  n'a  porté  sur  toi  un  regard  de  pi- 

gine  et  ta  naissance  tu  es  du  pays  de  tié  pour  te  faire  une  seule  de  ces  cho- 

Canaan  ;  ton  père  était  un  Amoréen,  ses,  par  compassion  pour  toi  ;  mais  tu 

et  ta  mère  une  Iléthienne.  ''A  ta  nais-  as  été  jetée  dans  les  champs,  le  jour 

1058 


EZECHIEL. 


Chap.  16,  6-09. 


(le  ta  naissance,  parce  qu'on  avait  hor- 
reur de  toi. 

"Je  passai  près  de  toi,  je  t'aperçus 
baignée  dans  ton  sang,  et  je  te  dis  : 
^'is  dans  ton  sang  !  je  te  dis  :  Vis  dans 
ton  sang  !  'Je  t'ai  multipliée  par 
dix  milliers,  comme  les  herbes  des 
champs.  Et  tu  pris  de  l'accroissement, 
tu  grandis,  tu  devins  d'une  beauté 
parfaite  ;  tes  seins  se  formèrent,  ta 
chevelure  se  développa.  Mais  tu  étais 
nue,  entièrement  nue.  *Je  passai  près 
de  toi,  je  te  regardai,  et  voici,  ton 
temps  était  là,  le  temps  des  amours. 
J'étendis  sur  toi  le  pan  de  ma  robe,  je 
couvris  ta  nudité,  je  te  jurai  fidélité, 
je  fis  alliance  avec  toi,  dit  le  Seigneur, 
FEterncI,  et  tu  fus  à  moi. 

^Je  te  lavai  dans  l'eau,  je  fis  dispa- 
raître le  sang  qui  était  sur  toi,  et  je 
t'oignis  avec  de  l'huile.  '"Je  te  donnai 
des  vêtements  brodés,  et  une  chaus- 
sure de  ]:)eaux  teintes  en  bleu  ;  je  te 
ceignis  de  fin  lin,  et  je  te  couvris  de  soie. 
"Je  te  parai  d'ornements  :  je  mis  des 
bracelets  à  tes  mains,  un  collier  à  ton 
cou,  '-je  mis  un  anneau  à  ton  nez,  des 
pendants  à  tes  oreilles ,  et  une  cou- 
ronne magnifique  sur  ta  tête.  "Ainsi 
tu  fus  parée  dor  et  d'argent,  et  tu  fus 
vêtue  (.le  fin  lin,  de  soie  et  d'étoffes 
brodées.  La  ileur  de  farine,  le  miel  et 
l'huile,  furent  ta  nourriture.  Tu  étais 


as  pris  ta  magnifique  parure  d'or  et 
d'argent,  que  je  t'avais  donnée,  et  tu 
en  as  fait  des  simulacres  d'hommes, 
auxquels  tu  t'es  prostituée  '*Tu  as 
pris  tes  vêtements  brodés,  tu  les  en  as 
couverts,  et  tu  as  ofl'ert  à  ces  simula- 
cres mon  huile  et  mon  encens.  ''Le 
pain  que  je  t'avais  donné,  la  Heur  de 
farine,  l'huile  et  le  miel,  dont  je  te 
nourrissais,  tu  leur  as  offert  ces  cho- 
ses comme  des  parfums  d'une  odeur 
agréable.  Voilà  ce  qui  est  arrivé,  dit 
le  Seigneur,  l'Eternel. 

^''Tu  as  pris  tes  fils  et  tes  filles,  que 
tu  m'avais  enfantés,  et  tu  les  leur  as 
sacrifiés  pour  qu'ils  leur  servissen, 
d'aliment  :  n'était-ce  pas  assez  de  tes 
prostitutions  ?-'Tu  as  égorgé  mes  fils, 
et  tu  les  as  donnés,  en  les  faisant  passer 
par  le  feu  en  leur  honneur.  -*  Au  milieu 
de  toutes  tes  abominations  et  de  tes 
prostitutions,  tu  ne  t'es  pas  souvenue 
du  temps  de  ta  jeunesse,  lorsque  tu 
étais  nue,  entièrement  nue,  et  baignée 
dans  ton  sang. 

-^Après  toutes  tes  méchantes  ac- 
tions, —  malheur,  malheur  à  toi  !  dit 
le  Seigneur,  l'Eternel,  —  ^''tu  t'es  bâti 
des  maisons  de  prostitution,  tu  t'es 
fait  des  hauts  lieux  dans  toutes  les 
places  ;  "à  l'entrée  de  chaque  chemin 
tu  as  construit  tes  hauts  lieux,  tu  as 
déshonoré  ta  beauté,  tu  t'es  livrée  à 


d'une  beauté  accomplie,   digne  de  la     tous  les  passants,  tu  as  multiplié  tes 

prostitutions.  *^Tu  t'es  prostituée  aux 
Egyptiens,  tes  voisins  au  corps  vi- 
goureux, et  tu  as  multiplié  tes  pros- 
titutions pour  m'irriter.  *' Et  voici,  j'ai 
étendu  ma  main  contre  toi,  j'ai  di- 
minué la  part  que  je  t'avais  assignée, 
je  t'ai  livrée  à  la  volonté  de  tes  enne- 
mies, les  filles  des  Philistins,  qui  ont 
rougi  de  ta  conduite  criminelle.  -'Tu 
t'es  prostituée  aux  Assyriens,  parce 
que  tu  n'étais  pas  rassasiée  ;  tu  t'es 
prostituée  à  eux,  et  tu  n'as  pas  encore 
été  rassasiée.  -'Tu  as  multiplié  les 
prostitutions  avec  le  pays  de  Canaan 


royauté.  '■'Et  ta  renommée  se  répan- 
dit parmi  les  nations,  à  cause  de  ta 
beauté  ;  car  elle  était  parfaite,  grâce  à 
l'éclat  dont  je  t'avais  ornée,  dit  le  Sei- 
gneur, l'Eternel. 

'^Mais  tu  t'es  confiée  dans  ta  beauté, 
et  tu  t'es  prostituée,  à  la  faveur  de  ton 
nom  ;  tu  as  prodigué  tes  prostitutions 
à  tous  les  passants,  tu  t'es  livrée  à  eux. 
'"Tu  as  pris  de  tes  vêtements,  tu  t'es 
fait  des  hauts  lieux  que  tu  as  garnis 
d'étoffes  de  toutes  couleurs,  et  tu  t'y 
es  prostituée  :  rien  de  semblable  n'é- 
tait arrivé  et  n'arrivera  jamais.  "Tu 


1059 


Chap.  16,30-51. 


EZECHIEL. 


et  jusqu'en  Chaldée,  et  avec  cela  tu  toi,  ils  te  lapideront  et  te  perceront  à 
n'as  pas  encore  été  rassasiée.  ^"Quelle  coups  d'épée  ;  "ils  brûleront  tes  mai- 
faiblesse  de  cœur  tu  as  eue,  dit  le  Sei-  sons  par  le  feu,  et  ils  feront  justice  de 
gneur,  l'Eternel,  en  faisant  toutes  ces  toi,  aux  yeux  d'une  multitude  de  fem- 
choses,  qui  sont  l'œuvre  d'une  maî-  mes.  Je  ferai  cesser  ainsi  ton  impudi- 
tresse  prostituée  !  ^'Lorsque  tu  bâtis-  cité,  et  tu  ne  donneras  plus  de  salaire, 
sais  tes  maisons  de  prostitution  à  l'en-  ''-J'assouvirai  ma  colère  contre  toi,  et 
trée  de  chaque  chemin,  lorsque  tu  tu  ne  seras  plus  l'objet  de  ma  jalousie  ; 
faisais  tes  hauts  lieux  dans  toutes  les  je  m'apaiserai,  je  ne  serai  plus  irrité, 
places,  tu  n'as  pas  même  été  comme  ^^Parce  que  tu  ne  t'es  pas  souvenue  du 
la  prostituée  qui  réclame  un  salaire;  temps  de  ta  jeunesse,  parce  que  tu 
^-tu  as  été  la  femme  adultère,  qui  re-  m'as  provoqué  par  toutes  ces  choses, 
çoit  des  étrangers  au  lieu  de  son  mari,  voici,  je  ferai  retomber  ta  conduite  sur 


^^A  toutes  les  prostituées  on  paie  un 
salaire;  mais  toi,  tu  as  fait  des  dons 
à  tous  tes  amants,  tu  les  as  gagnés  par 
des  présents,  afin  de  les  attirer  à  toi 
de  toutes  parts  dans  tes  prostitutions. 
^■'Tu  as  été  le  contraire  des  autres 
prostituées,  parce  qu'on  ne  te  recher- 
chait pas  ;  et  en  donnant  un  salaire  au 
lieu  d'en  recevoir  un,  tu  as  été  le  con- 
traire des  autres. 


ta  tête,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel,  et  tu 
ne  commettras  plus  le  crime  avec  tou- 
tes tes  abominations. 

"Voici,  tous  ceux  qui  disent  des 
proverbes  t'appliqueront  ce  proverbe  : 
Telle  mère,  telle  fille  !  «Tu  es  la  fille 
de  ta  mère,  qui  a  repoussé  son  mari  et 
ses  enfants  ;  tu  es  la  sœur  de  tes  sœurs, 
(|ui  ont  repoussé  leurs  maris  et  leurs 
enfants.   Votre    mère    était   une   Hé- 


^^G'est  pourquoi,  prostituée,  écoute  thienne,  et  votre  père  un  Amoréen. 

la  parole  de  l'Eternel  !  '^Ainsi  parle  le  ■'^Ta  grande  sœur,  qui  demeure  à  ta 

Seigneur,   l'Eternel    :    Parce  que  tes  gauche,  c'est  Samarie  avec  ses  filles; 

trésors  ont  été  dissipés,  et  que  ta  nu-  et  ta  petite  sœur,  qui  demeure  à  ta 


droite,  c'est  Sodome  avec  ses  filles. 
"Tu  n'as  pas  seulement  marché  dans 
leurs  voies,  commis  les  mêmes  abo- 
minations, c'était  trop  peu;  tu  as  été 
plus  corrompue  qu'elles  dans  toutes 
tes  voies.  ■**'Je  suis  vivant  !  dit  le  Sei- 
gneur, l'Eternel,  Sodome,  ta  sœur,  et 


dite  a  été  découverte  dans  tes  prosti- 
tutions avec  tes  amants  et  avec  toutes 
tes  abominables  idoles,  et  à  cause  du 
sang  de  tes  enfants  que  tu  leur  as  don- 
nés, ^' voici,  je  rassemblerai  tous  tes 
amants  avec  lesquels  tu  te  plaisais, 
tous  ceux  que  tu  as  aimés  et  tous  ceux 
que  tu  as  haïs,  je  les  rassemblerai  de  ses  filles  n'ont  pas  fait  ce  que  vous 
toutes  parts  contre  toi,  je  leur  décou-  avez  fait,  toi  et  tes  filles.  '''Voici  quel 
vrirai  ta  nudité,  et  ils  verront  toute  ta  a  été  le  crime  de  Sodome,  ta  sœur, 
nudité.  ^'^Je  te  jugerai  comme  on  juge  Elle  avait  de  l'orgueil,  elle  vivait  dans 
les  femmes  adultères  et  celles  qui  ré-  l'abondance  et  dans  une  insouciante 
pandent  le  sang,  et  je  ferai  de  toi  une  sécurité,  elle  et  ses  filles,  et  elle  ne 
victime  sanglante  de  la  fureur  et  de  la      soutenait  pas  la  main  du  malheureux 

et  de  l'indigent.  ^"Elles  sont  devenues 
hautaines,   et  elles  ont  commis  des 


jalousie.  ^'Je  te  livrerai  entre  leurs 
mains  ;  ils  abattront  tes  maisons  de 
prostitution  et  détruiront  tes  hauts 
lieux  ;  ils  te  dépouilleront  de  tes  vête- 
ments,  prendront  ta   magnifique  pa- 


abominations  devant  moi.  Je  les  ai  fait 
disparaître,  quand  j'ai  vu  cela.  ^'Sa- 
marie n'a  pas  commis  la  moitié  de  tes 


rure,  et  te  laisseront  nue,  entièrement      péchés  ;  tes  abominations  ont  été  plus 
nue.  ''"Ils  amèneront  la  foule  contre      nombreuses  que  les  siennes,  et  tu  as 

1060 


EZECHIEL. 


Cliap.  IG.-û-ll ,  n. 


justifié  tes  sœurs  par  toutes  les  abo- 
minations que  tu  as  faites.  ^-Toi  qui 
condamnais  tes  sœurs,  supjjorte  ton 
opprobre,  à  cause  de  tes  péchés  par 
lesquels  tu  t'es  rendue  plus  abomina- 
ble qu'elles,  et  qui  les  font  jxuaître 


Piinitioj)  de  Sédécias  rebelle  ein'ers  le  roi 
de  Bnbylone. 

Chap.  XYII.  '  La  parole  de  l'Éter- 
nel me  tut  adressée,  en  ces  mots  : 

-Fils  de  l'homme,  propose  une  énig- 
me, dis  une  parabole  à  lamaison  d'Is- 


plus  justes  que  toi;  sois  confuse,  et      raël  !  ^Tudiras:  Ainsi  parle  le  Seigneur, 
supporte  ton  opprobre,  puisque  tu  as      l'Eternel  :  Un  grand  aigle,  aux  longues 


justifié  tes  sœurs.  ^'Je  ramènerai  leurs 
captifs,  les  captifs  de  Sodome  et  de 
ses  filles,  les  captifs  de  Samarie  et  de 
ses  filles,  et  tes  captifs  au  milieu  des 
leurs,  ^^afin  que  tu  subisses  ton  oppro- 
bre, et  que  tu  rougisses  de  tout  ce  que 
tu  as  fait,  en  étant  pour  elles  un  sujet 
de  consolation.  ^^Tes  sœurs,  Sodome 
et  ses  filles  reviendront  à  leur  premier 
état,  Samarie  et  ses  filles  reviendront 
à  leur  premier  état  ;  et  toi  et  tes  filles. 


ailes,  aux  ailes  déployées,  couvert  de 
plumes  de  toutes  couleurs,  vint  sur  le 
Liban,  et  enleva  la  cime  d'un  cèdre. 
"•Il  arracha  le  plus  élevé  de  ses  ra- 
meaux, l'emporta  dans  un  pays  de 
commerce,  et  le  déposa  dans  une  ville 
de  marchands.  ^Et  il  prit  un  rejeton 
du  pays,  et  le  plaça  dans  un  sol  fer- 
tile ;  il  le  mit  près  d'une  eau  abon- 
dante, et  le  planta  comme  un  saule. 
'Ce  rejeton  poussa,  et  devint  un  cep 


vous  reviendrez  à  votre  premier  état,  de  vigne  étendu,  mais  de  peu  d'éléva 
'^^Ne  discourais-tu  pas  sur  ta  sœur  So- 
dome, dans  le  temps  de  ton  orgueil, 
^" avant  que  ta  méchanceté  fût  mise  à 
nu,  lorsque  tuas  reçu  les  outrages  des 
filles  de  la  Syrie  et  de  tous  ses  alen- 
tours, des  filles  des  Philistins,  qui  te 
méprisaient  de  tous  côtés  !  ^*Tu  por- 
tes tes  crimes  et  tes  abominations,  dit 
l'Éternel. 

^^Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eter- 
nel :  J'agirai  envers  toi  comme  tu  as 
agi,  toi  qui  as  méprisé  le  serment  en 
rompant  l'alliance.  ^'Mais  je  me  sou- 
viendrai de  mon  alliance  avec  toi  au 
tem])sde  ta  jeunesse,  et  j'établirai  avec 


toi  une  alliance  éternelle.  "'Tu  te  sou- 
viendras de  ta  conduite,  et  tu  en  auras 
honte,  quand  tu  recevras  tes  sœurs, 
les  grandes  et  les  petites;  je  te  les 
donnerai  pour  filles,  mais  non  en  vertu 
(le  ton  alliance.  ""^J'établirai  mon  al- 
liance avec  toi,  et  tu  sauras  que  je  suis 
l'Eternel,  "^afin  que  tu  te  souviennes 
du  passé  et  (pie  tu  rougisses,  afin  que 
tu  n'ouvres  plus  la  bouche  et  que  tu 
sois  confuse,  quand  je  te  pardonnerai 
tout  ce  que  tu  as  fait,  dit  le  Seigneur, 
l'Éternel. 


tion  ;  ses  rameaux  étaient  tournés  vers 
l'aigle,  et  ses  racines  étaient  sous  lui  ; 
il  devint  un  cep  de  vigne,  donna  des 
jets,  et  produisit  des  branches. 

'11  y  avait  un  autre  aigle,  grand,  aux 
longues  ailes,  au  plumage  épais.  Et 
voici,  du  parterre  où  elle  était  plantée, 
cette  vigne  étendit  avec  avidité  ses 
racines  de  son  côté  et  dirigea  ses  ra- 
meaux vers  lui,  afin  (|u'il  l'arrosât.- 
''Elle  était  plantée  dans  un  bon  terrain, 
près  d'une  eau  abondante,  de  manière 
à  produire  des  branches  et  à  porter  du 
fruit,  à  devenir  une  vigne  magnifique. 

'Dis  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eter- 
nel :  Prospérera-t-elle  ?  Le  premier 
aigle  n'arrachera-t-il  pas  ses  racines, 
n'enlèvera-t-il  pas  son  fruit,  afin  qu'elle 
se  dessèche,  afin  que  toutes  les  feuilles 
qu'elle  a  poussées  se  dessèchent?  Et 
il  ne  faudra  ni  beaucoup  de  force  ni  un 
peuple  nombreux  pour  la  séparer  de 
ses  racines.  '"Voici,  elle  est  plantée  : 
prospérera-t-elle?  Si  le  vent  d'orient 
la  touche,  ne  séchera-t-elle  pas  ?  Elle 
séchera  sur  le  parterre  où  elle  a  poussé. 

"La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres- 
sée, en  ces  mots  :  '^Dis  à  la  maison 


1061 


Chap.  17, 13- 18,  s. 


EZECHIEL. 


rebelle  :  Ne  savez-vous  pas  ce  que  ce-  J'enlèverai,  moi,  la  cime  d'un  grand 
la  signifie  ?  Dis  :  Voici,  le  roi  de  Baby-  cèdre,  et  je  la  placerai;  j'arracherai 
lone  est  allé  à  Jérusalem,  il  en  a  pris  du  sommet  de  ses  branches  un  tendre 
le  roi  et  les  chefs,  et  les  a  emmenés  rameau,  et  je  le  planterai  sur  une  mon- 
avec  lui  à  Babylone.  '-^11  a  choisi  un  tagne  haute  et  élevée.  -'Je  le  planterai 
membre  de  la  race  royale,  a  traité  al-  sur  une  haute  montagne  d'Israël;  il 
liance  avec  lui,  et  lui  a  fait  prêter  ser-  produira  des  branches  et  portera  du 
ment,  et  il  a  emmené  les  grands  du  fruit,  il  deviendra  un  cèdre  magnifique, 
pays,  '''afin  que  le  royaume  fût  tenu  Les  oiseaux  de  toute  espèce  repose- 
dans  l'abaissement,  sans  pouvoir  s'é-  ront  sous  lui,  tout  ce  qui  a  des  ailes 
lever,  et  qu'il  gardât  son  alliance  en  y  reposera  sous  l'ombre  de  ses  rameaux, 
demeurant  fidèle.  '^Mais  il  s'est  ré-  -■*Et  tous  les  arbres  des  champs  sau- 
volté  contre  lui,  en  envoyant  ses  mes-  ront  que  moi,  l'Eternel,  j'ai  abaissé 
sagers  en  Egypte,  pour  qu'elle  lui  l'arbre  qui  s'élevait  et  élevé  l'arbre 
donnât  des  chevaux  et  un  grand  nom-  qui  était  abaissé,  que  j'ai  desséché 
bre  d'hommes.  Celui  qui  a  fait  de  telles  l'arbre  vert  et  fait  verdir  l'arbre  sec. 
choses  réussira-t-il,  échappera-t-il  ?  Il  Moi,  l'Eternel,  j'ai  parlé,  et  j'agirai, 
a  rompu  l'alliance,  et  il  échapperait! 

Les  rétributions  dii'ines. 

Chap.  XVIII.  'La  parole  de  l'É- 
ternel me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^Pourquoi  dites-vous  ce  proverbe 
dans  le  pays  d'Israël  :  Les  pères  ont 


'*Je  suis  vivant  !  dit  le  Seiffueur.  lE- 
ternel,  c'est  dans  le  pays  du  roi  qui  l'a 
fait  régner,  envers  qui  il  a  violé  son 
serment  et  dont  il  a  rompu  l'alliance, 
c'est  près  de  lui,  au  milieu  de  Baby- 


lone, qu'il  mourra. '"Pharaon  n'ira  pas  mangé  des  raisins  verts,  et  les  dents 

avec   une   grande   armée  et  un   peu-  des  enfants  en  ont  été  agacées"? 'Je 

pie  nombreux  le  secourir  pendant  la  suis  vivant  !  dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 

guerre,  lorsqu'on  élèvera  des  terrasses  vous  n'aurez  plus  lieu  de  dire  ce  pro- 


et  qu'on  fera  des  retranchements  pour 
exterminer  une  multitude  d'âmes.  "Il 
a  méprisé  le  serment,  il  a  rompu  l'al- 
liance ;  il  avait  donné  sa  main,  et  il 
a  fait  tout  cela;  il  n'échappera  pas! 
'^C'est  ])ourquoi  ainsi  parle  le  Sei- 
gneur, l'Eternel  :  Je  suis  vivant  !  c'est 
le  serment  fait  en  mon  nom  qu'il  a 
méprisé,    c'est   mon   alliance   qu'il   a 


verbe  en  Israël.  ''Voici,  toutes  les 
âmes  sont  à  moi  ;  l'âme  du  fils  comme 
l'âme  du  père,  l'une  et  l'autre  sont  à 
moi;  l'âme  qui  pèche,  c'est  celle  qui 
mourra. 

^L'homme  qui  est  juste,  qui  pratique 
la  droiture  et  la  justice,  *qui  ne  mange 
pas  sur  les  montagnes  et  ne  lève  pas 
les  yeux  vers  les  idoles  de  la  maison 


rompue.  Je  ferai  retomber  cela  sur  sa  d'Israël,  qui  ne  déshonore  pas  la  fem- 

tête.  -"J'étendrai  mon  rets  sur  lui,  et  me  de  son  prochain  et  ne  s'approche 

il  sera  pris  dans  mon  filet  ;  je  l'emmè-  pas  d'une  femme  pendant  son  impu- 

nerai   à   Babvlone,  et   là  je  plaiderai  reté,   "qui   n'opprime    personne,   qui 

avec  lui  sur  sa  j^erfidie  à  mon  égard,  rend   au   débiteur  son  gage,   qui   ne 

-'Tous  les  fuyards  de  toutes  ses  trou-  commet  point  de  rapines,  qui  donne 

pes  tomberont  par  l'épée,  et  ceux  qui  son  pain  à  celui  ([ui  a  faim  et  couvre 

resteront  seront  dispersés  à  tous  les  d'un  vêtement  celui  (pii  est  nu,  *qui 

vents.  Et  vous  saurez  que  moi,  l'Eter-  ne  prête  pas  à  intérêt  et  ne  tire  point 

nel,  j'ai  parlé.  d'usure,  qui  détourne  sa  main  de  l'ini- 

"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  :  quilé  et  juge  selon  la  vérité  entre  un 

a.  Les  enfants  ont  subi  les  conséquences  des  fautes  de  leurs  pères. 

1062 


EZECHIEL. 


Chap.  18,0-31. 


homme  et  un  autre,  'qui  suit  mes  lois 
et  observe  mes  ordonnanees  en  agis- 
sant avec  fidélité,  —  celui-là  est  juste, 
il  vivra,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'"S'il  a  un  fils  qui  soit  violent,  qui 
répande  le  sang,  ou  qui  commette 
quelque  chose  de  semblable;  "si  ce 
lils  n'imite  en  rien  la  conduite  de  son 
|)ère,  s'il  mange  sur  les  montagnes, 
s'il  déshonore  la  femme  de  son  pro- 
chain, '-s'il  ojiprime  le  malheureux  et 
l'indigent,  s'il  commet  des  rapines, 
s'il  ne  rentl  pas  le  gage,  s'il  lève  les 
yeux  vers  les  idoles  et  fait  des  abomi- 
nations, '^s'il  prête  à  intérêt  et  tire 
une  usure,  —  ce  fils-là  vivrait  !  Il  ne 
vivra  pas;  il  a  commis  toutes  ces  abo- 
minations; qu'il  meure  !  que  son  sang 
retombe  sur  lui  ! 

'•'Mais  si  un  homme  a  un  fils  qui 
voie  tous  les  péchés  que  commet  son 
père,  qui  les  voie  et  n'agisse  pas  de  la 
même  manière;  '^si  ce  fils  ne  mange 
pas  sur  les  montagnes  et  ne  lève  pas 
les  yeux  vers  les  idoles  de  la  maison 
d'Israël,  s'il  ne  déshonore  pas  la  femme 
de  son  prochain,  '*s'il  n'opprime  per- 
sonne, s'il  ne  prend  point  de  gage, 
s'il  ne  commet  point  de  rapines,  s'il 
donne  son  ])ain  à  celui  qui  a  faim  et 
couvre  d'un  vêtement  celui  qui  est  nu, 
'''s'il  détourne  sa  main  de  l'iniquité, 
s'il  n'exige  ni  intérêt  ni  usure,  s'il 
observe  mes  ordonnances  et  suit  mes 
lois,  — -  celui-là  ne  mourra  pas  pour  l'i- 
niquité de  son  père  ;  il  vivra.  '*C'est  son 
|)ère,  qui  a  été  un  oppresseur,  qui  a 
commis  des  rapines  envers  les  autres, 
qui  a  fait  au  milieu  de  son  peuple  ce 
qui  n'est  pas  bien,  c'est  lui  qui  mourra 
pour  son  iniquité. 

''■'^'ous  dites  :  Pourquoi  le  fils  ne 
porte-t-il  pas  l'iniquité  de  son  père  ? 
C'est  que  le  fils  a  agi  selon  la  droiture 
et  la  justice,  c'est  qu'il  a  observé  et 
mis  en  pratique  toutes  mes  lois;  il 
vivra.  -"L'àme  qui  pèche,  c'est  celle 
qui  mourra.  Le  fils  ne  portera  pas  l'ini- 


quité de  son  père,  et  le  père  ne  por- 
tera pas  I  iniquité  de  son  lils.  La 
justice  du  juste  sera  sur  lui,  et  la  mé- 
chanceté du  méchant  sera  sur  lui.  -'Si 
le  méchant  revient  de  tous  les  péchés 
qu'il  a  commis,  s  il  observe  toutes  mes 
lois  et  pratique  la  droiture  et  la  justice, 
il  vivra,  il  ne  mourra  pas.  --Toutes  les 
transgressions  qu'il  a  commises  se- 
ront oubliées;  il  vivra,  à  cause  delà 
justice  qu'il  a  pratiquée.  -*Ce  que  je 
désire,  est-ce  que  le  méchant  meure? 
dit  le  Seigneur,  l'Eternel.  N'est-ce  pas 
(|u"il  change  de  conduite  et  qu'il  vive  ? 
-^Si  le  juste  se  détourne  de  sa  justice 
et  commet  l'iniquité,  s'il  imite  toutes 
les  abominations  du  méchant,  vivra- 
t-il  ?  Toute  sa  justice  sera  oubliée, 
parce  qu'il  s'est  livré  à  l'iniquité  et 
au  péché;  à  cause  de  cela,  il  mourra. 

-^Vous  dites  :  La  voie  du  Seigneur 
n'est  pas  droite.  Ecoutez  donc,  maison 
d'Israël  !  Est-ce  ma  voie  qui  n'est  pas 
droite  ?  Ne  sont-ce  pas  plutôt  vos 
voies  c[ui  ne  sont  pas  droites?  -''Si  le 
juste  se  détourne  de  sa  justice  et  com- 
met l'iniquité,  et  meurt  pour  cela,  il 
meurt  à  cause  de  l'iniquité  qu'il  a 
commise.  -'Si  le  méchant  revient  de 
sa  méchanceté  et  pratique  la  droiture 
et  la  justice,  il  fera  vivre  son  àme. 
"S'il  ouvre  les  yeux  et  se  détourne  de 
toutes  les  transgressions  qu'il  a  com- 
mises, il  vivra,  il  ne  mourra  pas. 

-'La  maison  d'Israël  dit  :  La  voie  du 
Seigneur  n'est  pas  droite.  Est-ce  ma 
voie  qui  n'est  pas  droite,  maison  d'Is- 
raël ?  Ne  sont-ce  pas  plutôt  vos  voies 
qui  ne  sont  pas  droites  ?  ^"G'est  pour- 
quoi je  vous  jugerai  chacun  selon  ses 
voies,  maison  dlsraël,  dit  le  Seigneui", 
l'Eternel.  Revenez  et  détournez-vous 
de  toutes  vos  transgressions,  afin  que 
l'iniquité  ne  cause  pas  votre  ruine. 
"  Rejetez  loin  de  vous  toutes  les  trans- 
gressions par  lesquelles  vous  avez  pé- 
ché ;  faites-vous  un  cœur  nouveau  et 
un  esprit  nouveau.  Pourquoi  mourriez- 


1063 


Chap.  18. 31-19,  n.  ÉZÉCHIEL. 

vous,  maison  cF Israël  ?  '-Car  je  ne  dé-      dit  le  Seigneur,  l'Eternel.  Convertis- 
sire  pas  la  mort  de  celui  qui  meurt,      sez-vous  donc,  et  vivez  ! 

Complainte  sur  les  princes  d'Israël. 

Chap.  XIX.     'Et  toi,  prononce  une  complainte  sur  les  princes  d'Israël,  et 
dis  : 

^Ta  mère,  qu'était-ce  ?  Une  lionne. 
Elle  était  couchée  parmi  les  lions. 

C'est  au  milieu  des  lionceaux 
Qu'elle  a  élevé  ses  petits. 

'Elle  éleva  l'un  de  ses  petits, 
Qui  devint  un  jeune  lion. 

Et  qui  apprit  à  déchirer  sa  proie  ; 
Il  dévora  des  hommes. 

■'Les  nations  entendirent  parler  de  lui. 
Et  il  fut  ])ris  dans  leur  fosse  ; 

Elles  mirent  une  boucle  à  ses  narines  et  l'emmenèrent 
Dans  le  pa3'S  d'Egypte. 

^ Quand  la  lionne  vit  qu'elle  attendait  en  vain, 
Qu'elle  était  trompée  dans  son  espérance. 

Elle  prit  un  autre  de  ses  petits. 
Et  en  fit  un  jeune  lion. 

"Il  marcha  parmi  les  lions. 
Il  devint  un  jeune  lion. 

Et  il  apprit  à  déchirer  sa  proie  ; 
Il  dévora  des  hommes. 

"Il  força  leurs  palais, 
Et  détruisit  leurs  villes  ; 

Le  pays,  tout  ce  qui  s'y  trouvait,  fut  ravagé, 
Au  bruit  de  ses  rugissements. 

**  Contre  lui  se  rangèrent  les  nations 
D'alentour,  des  provinces  ; 

Elles  tendirent  sur  lui  leur  rets, 
Et  il  fut  pris  dans  leur  fosse. 

''Elles  mirent  une  boucle  à  ses  narines,  le  placèrent  dans  une  cage. 
Et  l'emmenèrent  auprès  du  roi  de  Babylone  ; 

Puis  elles  le  conduisirent  dans  une  forteresse. 
Afin  qu'on  n'entendit  plus  sa  voix  sur  les  montagnes  d'Israël. 

'"Ta  mère  était,  comme  toi,  semblable  à  une  vigne, 
Plantée  près  des  eaux. 

Elle  était  féconde  et  chargée  de  branches, 
A  cause  de  l'abondance  des  eaux. 

"  Elle  avait  de  vigoureux  rameaux  pour  des  sceptres  de  souverains  ; 
Par  son  élévation  elle  dominait  les  branches  touffues  ; 

Elle  attirait  les  regards  par  sa  hauteur, 
Et  par  la  multitude  de  ses  rameaux. 

'^Mais  elle  a  été  arrachée  avec  fureur  et  jetée  par  terre  ; 

1064 


ÉZÉCIIIEL.  Chap.  10,  is-W,  ir,. 

Le  vent  d'orient  a  desséché  son  fruit; 

Ses  rameaux  vigoureux  ont  été  rompus  et  desséchés  ; 
Le  feu  les  a  dévorés. 

'■'Et  maintenant  elle  est  jdantée  dans  le  désert, 

Dans  une  terre  sèche  et  aride. 

'*Le  teu  est  sorti  de  ses  branches, 
Et  a  dévoré  son  fruit  ; 
Elle  n'a  plus  de  rameau  vigoureux 
Pour  un  sceptre  de  souverain. 

C  est  là  une  complainte,  et  cela  servira  de  complainte. 

Censures  et  promesses. 

Chap.   XX.      'La  septième   année,  nèrent  point  les  idoles  de  l'Egypte, 

le  dixième  jour  du  cinquième   mois,  J'eus  la  pensée  de  répandre  ma  fureur 

(pieUpies-uns  des  anciens  d'Israël  vin-  sur  eux,  d  éj)uiser  contre  eux  ma  co- 

rent  pour  consulter  l'Eternel,  et  s'as-  1ère,    au    milieu    du   pays    d'Egypte, 

sirent  devant   moi.    -Et  la  parole  de  'Néanmoins  j'ai   agi   par  égard    jiour 

l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  :  mon  nom,  afin  qu'il  ne  fût  pas  profané 

^Fils  de  l'homme,  parle  aux  anciens  aux  yeux  des  nations  parmi  lesquelles 
d'Israël,  et  dis-leur:  Ainsi  parle  le  ils  se  trouvaient,  et  aux  yeux  desquel- 
Seigneur,  l'Eternel  :  Est-ce  pour  me  les  je  m'étais  fait  connaître  à  eux, 
consulter  que  vous  êtes  venus  ?  Je  suis  pour  les  faire  sortir  du  pays  d'l']gypte. 
vivant  !  je  ne  me  laisserai  pas  consul-  '"Et  je  les  fis  sortir  du  pays  d'Egypte, 
ter  par  vous,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel,  et  je  les  conduisis  dans  le  désert.  "Je 
''\^eux-tu  les  juger,  \eux-tu  les  juger,  leur  donnai  mes  lois  et  leur  fis  con- 
fils  de  l'homme?  Fais-leur  connaître  naître  mes  ordonnances,  que  l'homme 
les  abominations  de  leurs  pères  !  doit  mettre  en  pratique,  afin  de  vivre 

^Tu  leur  diras  :  Ainsi  parle  le  Sei-  par  elles.  '-Je  leur  donnai  aussi  mes 

gneur,  l'Eternel  :  Le  jour  où  j'ai  choisi  sabbats  comme  un  signe  entre  moi  et 

Israël,  j'ai  levé  ma  main  vers  la  posté-  eux,  pour  qu'ils  connussent  que  je  suis 

rite  de  la  maison  de  Jacob,  et  je  me  l'Eternel  qui  les  sanctifie.' 

suis  fait  connaître  à  eux  dans  le  pays  '^Et  la   maison  d'Israël   se  révolta 

d'Égyj)te;  j'ai  levé  ina  main  vers  eux,  contre  moi  dans  le  désert.  Ils  ne  sui- 

en   disant:   Je   suis    l'Eternel,    votre  virent  ])oint  mes  lois,  et  ils  rejetèrent 

Dieu.  ^En  ce  jour-là,  j'ai  levé  ma  main  mes  ordonnances,  que  l'homme  doit 

vers  eux,  pour  les  faire  passer  du  pays  mettre  en  pratique,  afin  de  vivre  par 

d'Egypte   dans   un    pays    que   j'avais  elles,  et  ils  profanèrent  à  l'excès  mes 

cherché  pour  eux,  pays  où  coulent  le  sabbats.  J'eus  la  pensée  de  répandre 

lait  et  le  miel,  le  plus  beau  de  tous  les  sur  eux  ma  fureur  dans  le  désert,  pour 

pays.  "Je  leur  dis  :  Rejetez  chacun  les  les  anéantir.  '^Néanmoins  j'ai  agi  par 

abominations  qui  attirent  vos  regards,  égard  |)()ur  mon  nom,  afin  qu'il  ne  fût 

et  ne  vous  souillez  pas  par  les  idoles  pas  profané  aux  yeux  des  nations  en 

le  l'Egypte  !  Je  suis  l'Eternel,  votre  présence  desquelles  je  les  avais  fait 

Dieu.  sortir  d'Egypte.   "^Dans  le  désert,  je 

''Et  ils  se  révoltèrent  contre  moi,  et  levai  ma  main  vers  eux,  pour  ne  ]nis 

ils  ne  voulurent  pas  m'écouter.  Aucun  les  conduire  dans  le  pays  que  je  leur 

ne   rejeta  les   abominations   qui   atti-  avais  destiné,  pays  où  coulent  le  lait 

raient  ses  regards,  et  ils  n'abandon-  et   le    miel,   le  plus  beau  de  tous  les 

I0G5 


a 


Cliap'.  20,  16-36. 


EZECHIEL. 


pays,  '^et  cela  parce  qu'ils  rejetèrent  -"C'est  pourquoi  parle  à  la  maison 

mes  ordonnances  et  ne  suivirent  point  d'Israël,  fils  de  l'homme,  et  dis-leur: 

mes  lois,  et  parce  qu'ils  profanèrent  Ainsi   parle    le   Seigneur,    l'Eternel  : 

mes  sabbats,  car  leur  cœur  ne  s'éloi-  Vos  pères  m'ont  encore  outragé,  en 

gna  pas  de  leurs  idoles.   ''Mais  j'eus  se   montrant   infidèles   à  mon  égard. 

j)our  eux  un  regard  de  pitié  et  je  ne  -^Je  les  ai  conduits  dans  le  pays  que 

les  détruisis  pas,  je  ne  les  exterminai  j'avais  juré  de  leur  donner,  et  ils  ont 

pas  dans  le  désert.  '"Je  dis  à  leurs  fils  jeté  les  yeux  sur  toute  colline  élevée 

dans  le  désert  :  Ne  suivez  pas  les  pré-  et  sur  tout  arbre  touffu;  là  ils  ont  fait 


ce])tes  de  vos  pères,  n'observez  pas 
leurs  coutumes,  et  ne  vous  souillez 
pas  par  leurs  idoles  !  '^Je  suis  l'Eter- 
nel, votre  Dieu.  Suivez  mes  préceptes, 
observez  mes  ordonnances,  et  mettez- 
les  en  pratique.  ^"Sanctifiez  mes  sab- 


leurs  sacrifices,  ils  ont  présenté  leurs 
offrandes  qui  m'irritaient,  ils  ont  brûlé 
leurs  parfums  d'une  agréable  odeur, 
et  ils  ont  répandu  leurs  libations.  ^^Je 
leur  dis  :  Qu'est-ce  que  ces  hauts  lieux 
où  vous  vous  rendez  ?  Et  le  nom  de 


bats,  et  qu'ils  soient  entre  moi  et  vous  hauts  lieux  leur  a  été  donné  jusqu'à 

un  signe  auquel  on  connaisse  que  je  ce  jour. 

suis  l'Eternel,  votre  Dieu.  ^''G'est  pourquoi  dis  à  la  maison 
"-'Et  les  fils  se  révoltèrent  contre  d'Israël  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'E- 
moi. Ils  ne  suivirent  point  mes  pré-  ternel  :  Ne  vous  souillez-vous  pas  à 
ceptes,  ils  n'observèrent  point  et  n'exé-  la  manière  de  vos  pères,  et  ne  vous 
entèrent  point  mes  ordonnances,  que  prostituez-vous  pas  après  leurs  abo- 
l'homme  doit  mettre  en  pratique,  afin  minations?^' En  présentant  vos  offran- 
de vivre  par  elles,  et  ils  profanèrent  des,  en  faisant  ])asser  vos  enfants  par 
mes  sabbats.  J'eus  la  pensée  de  ré-  le  feu,  vous  vous  souillez  encore  au- 
])anclre  sur  eux  ma  fureur,  d'épuiser  jourd'hui  par  toutes  vos  idoles.  Et 
contre  eux  ma  colère  dans  le  désert,  moi,  je  me  laisserais  consulter  par 
--Néanmoins  j'ai  retiré  ma  main,  et  vous,  maison  d'Israël  !  Je  suis  vivant  ! 
j'ai  agi  par  égard  j)our  mon  nom,  afin  dit  le  Seigneur,  l'Eternel,  je  ne  me 
qu'il  ne  fût  pas  profané  aux  yeux  des  laisserai  pas  consulter  par  vous.  ^*0n 
nations  en  présence  desquelles  je  les  ne  verra  pas  s'accomplir  ce  que  vous 
avais  fait  sortir  d'Egypte.  -'Dans  le  imaginez,  quand  vous  dites  :  Nous 
désert,  je  levai  encore  ma  main  vers  voulons  être  comme  les  nations,  com- 
eux,  pour  les  disperser  parmi  les  na-  me  les  familles  des  autres  pays,  nous 
tions  et  les  répandre  en  divers  pays,  voulons  servir  le  bois  et  la  pierre.  ^''Je 
^^parce  qu'ils  ne  mirent  pas  en  prati-  suis  vivant!  dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 
que  mes  ordonnances,  parce  qu'ils  je  régnerai  sur  vous,  à  main  forte  et  à 
rejetèrent  mes  préceptes,  profanèrent  bras  étendu,  et  en  répandant  ma  fu- 
mes sabbats,  et  tournèrent  leurs  yeux  reur.  '■'Je  vous  ferai  sortir  du  milieu 
vers  les  idoles  de  leurs  pères.  -^Je  des  peuples,  et  je  vous  rassemblerai 
leur  donnai  aussi  des  préceptes  qui  des  pays  où  vous  êtes  dispersés,  à 
n'étaient  pas  bons,  et  des  ordonnan-  main  forte  et  à  bras  étendu,  et  en  ré- 
ces  par  lesquelles  ils  ne  pouvaient  pandant  ma  fureur.  '^Je  vous  amène- 
A'ivre.  -^Je  les  souillai  parleurs  offran-  rai  dans  le  désert  des  peuples,  et  là  je 
des,  quand  ils  faisaient  passer  par  le  vous  jugerai  face  à  face.  '"Comme  je 
feu  tous  leurs  premiers-nés  ;  je  voulus  suis  entré  en  jugement  avec  vos  pères 
ainsi  les  punir,  et  leur  faire  connaître  dans  le  désert  du  pays  d'Egypte,  ainsi 
que  je  suis  l'Eternel.  j'entrerai  en  jugement  avec  vous,  dit 

1066 


EZEGHIEL. 


Chap.  20,^-21,1. 


le  Seigneur,  l'Éternel.  ^' Je  vous  ferai  cevrai  comme  un  parfum  d'une  agréa- 

passer  sous  la  verge,  et  je  vous  met-  ble   odeur,   quand  je  vous  aurai  fait 

trai  dans  les  liens  de  l'alliance.  ^*Je  sortir  du  milieu  des  peuples,  et  ras- 

séparerai  de  vous  les  rchelles  et  ceux  semblés  des  pays  où   vous   êtes   dis- 

qui  me  sont  infidèles  ;  je  les  tirerai  du  perses  ;  et  je  serai  sanctifié  par  vous 

pays  où   ils  sont  étrangers,   mais  ils  aux  yeux  des  nations.  ""-Et  vous  sau- 

n'iront  pas  au  pays  d'Israël.  Et  vous  rez  que  je   suis    l'Eternel,   quand  je 

saurez  que  je  suis  l'Eternel.  vous  ramènerai  dans  le  pays  d'Israël, 

^'Et   vous,    maison    d'Israël,   ainsi  dans    le    pays     que   j'avais    juré    de 

parle  le   Seigneur,    l'Eternel  :   Allez  donner  à   vos   pères.    "Là  vous  vous 

servir  chacun  vos  idoles  !  Mais  après  souviendrez  de  votre  conduite  et  de 

cela,   vous   m'écouterez,   et  vous   ne  toutes  vos  actions  par  lesquelles  vous 

profanerez   plus  mon  saint  nom   par  vous  êtes  souillés;  vous  vous  prendrez 

vos  offrandes  et  par  vos  idoles.  "Car  vous-mêmes   en   dégoût,   à  cause   de 

sur  ma  montagne  sainte,  sur  la  haute  toutes    les    infamies    que    vous    avez 

montagne  d'Israël,  dit  le   Seigneur,  commises.   '''Et   vous    saurez  que   je 

l'Eternel,  là  toute  la  maison  d'Israël,  suis    l'Eternel,    quand    j'agirai    avec 

tous  ceux  qui  seront  dans  le  pays  me  vous   par  égard    pour   mon   nom,   et 

serviront  ;  là  je  les  recevrai  favorable-  nullement    d'après     votre     conduite 

ment,  je  rechercherai  vos  offrandes,  mauvaise  et  vos  actions  corrompues, 

les  prémices  de  vos  dons,  et  tout  ce  ô  maison  d'Israël!    dit   le   Seigneur, 

que  vous  me  consacrerez.  ^' Je  vous  re-  l'Éternel. 

Contre  Jérusalem  et  contre  les  Ammonites. 

Chap.  X\I.     'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

-Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  le  midi, 
Et  parle  contre  le  midi  ! 

Prophétise  contre  la  forêt  des  champs  du  midi  ! 
^Tu  diras  à  la  forêt  du  midi  : 
Ecoute  la  parole  de  l'Eternel  ! 

Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 
Je  vais  allumer  un  feu  au  dedans  de  toi. 
Et  il  dévorera  tout  arbre  vert  et  tout  arbre  sec  ; 
La  flamme  ardente  ne  s'éteindra  point. 
Et  tout  visage  en  sera  brûlé. 
Du  midi  au  septentrion. 

*Et  t(jute  chair  verra 
Que  moi,  l'Eternel,  je  l'ai  allumé. 
Il  ne  s'éteindra  point. 

^Je  dis  :  Ah  !  Seigneur  Eternel  !  Ils  disent  de  moi  :  N'est-ce  pas  un  faiseur 
de  paraboles  ? 


'Et  la  parole  de  l'Éternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 


^Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  Jérusalem, 
Et  parle  contre  les  lieux  saints  ! 

1067 


es 


Chap.21,8-is.  ÉZÉCHIEL. 

Prophétise  contre  le  pays  d'Israël  ! 
*Tu  diras  au  pays  d'Israël  : 
Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  j'en  veux  à  toi, 
Je  tirerai  mon  épée  de  son  fourreau, 

Et  j'exterminerai  du  milieu  de  toi  le  juste  et  le  méchant. 

*Parce  que  je  veux  exterminer  du  milieu  de  toi  le  juste  et  le 
Mon  épée  sortira  de  son  fourreau,  [méchant, 

Pour  frapper  toute  chair. 
Du  midi  au  septentrion. 

'"Et  toute  chair  saura 
Que  moi,  l'Eternel,  j'ai  tiré  mon  épée  de  son  fourreau. 
Elle  n'y  rentrera  plus. 

"Et  toi,  fds  de  l'homme,  gémis  ! 

Les  reins  brisés  et  l'amertume  dans  l'àme, 
Gémis  sous  leurs  regards  ! 

'-Et  s'ils  te  disent  :  Pourquoi  gémis-tu? 

Tu  répondras  :  Parce  qu'il  arrive  une  nouvelle... 
Tous  les  cœurs  s'alarmeront, 
Toutes  les  mains  deviendront  faibles, 
Tous  les  esprits  seront  abattus. 
Tous  les  genoux  se  fondront  en  eau... 
Voici,  elle  arrive,  elle  est  là  ! 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'•^La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

'*Fils  de  l'homme,  prophétise,  et  dis  : 
Ainsi  parle  l'Eternel. 

Dis  :  L'épée  !  l'épée  ! 
Elle  est  aiguisée,  elle  est  polie. 

'=  C'est  pour  massacrer  qu'elle  est  aiguisée, 
C'est  pour  étincelef  qu'elle  est  polie... 

Nous  réjouirons-nous? 
Le  sceptre  de  mon  fds  méprise  tout  bois... 

"^On  l'a  donnée  à  polir, 
Pour  que  la  main  la  saisisse; 

Elle  est  aiguisée,  l'épée,  elle  est  polie. 
Pour  armer  la  main  de  celui  c[ui  massacre. 

''Crie  et  gémis,  fds  de  l'homme  ! 
Car  elle  est  tirée  contre  mon  peuple, 
Contre  tous  les  princes  d'Israël  ; 

Ils  sont  livrés  à  l'épée  avec  mon  peuple. 
Frappe  donc  sur  ta  cuisse  ! 

'^Oui,  l'épreuve  sera  faite  ; 
Et  que  sera-ce,  si  ce  sceptre  qui  méprise  tout  est  anéanti  ? 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

1068 


EZECIIIEL. 


Chap.  SI.10-: 


30. 


"Et  toi,  fils  de  l'homme,  prophétise, 
Et  frappe  des  mains  ! 

Et  que  les  coups  de  l'épée  soient  doublés,  soient  triplés  ! 
C'est  l'épée  du  carnage,  l'épée  du  grand  carnage, 
L'épée  qui  doit  les  poursuivre. 
-"Pour  jeter  l'efiroi  dans  les  cœurs. 
Pour  multiplier  les  victimes, 
A  toutes  leurs  portes  je  les  menacerai  de  l'épée. 

Ah  !  elle  est  faite  pour  étinceler, 
Elle  est  aiguisée  pour  massacrer. 

■-'Rassemble  tes  forces,  tourne-toi  à  droite! 
Place-toi,  tourne-toi  à  gauche! 

Dirige  de  tous  côtés  ton  tranchant! 

"Et  moi  aussi,  je  frapperai  des  mains, 
Et  j'assouvirai  ma  fureur. 

C'est  moi,  l'Eternel,  qui  parle. 


-'  La  parole  de  l'Éternel  me  fut  adres- 
sée, en  ces  mots  : 

-■'Fils  de  l'homme,  trace  deux  che- 
mins pour  servir  de  passage  à  l'épée 
du  roi  de  Babylone  ;  tous  les  deux  doi- 
vent sortir  du  même  pays  ;  marque  un 
signe,  marque-le  à  l'entrée  du  chemin 


manifestant  vos  péchés  dans  toutes 
vos  actions  ;  parce  que  vous  en  rappe- 
lez le  souvenir,  vous  serez  saisis  par 
sa  main. 

^"Et  toi,  profane,  méchant,  prince 
d'Israël,  dont  le  jour  arrive  au  temps 
où  l'iniquité  est  à  son  terme!  ""ainsi 


qui  conduit  à  une  ville.  -^Tu  traceras  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  :  La  tiare 
l'un  des  chemins,  pour  que  l'épée  ar-  sera  ôtée,  le  diadème  sera  enlevé, 
rive  à  Rabbath,  ville  des  enfants  d'Am-  Les  choses  vont  changer.  Ce  qui  est 
mon,  et  l'autre,  pour  qu'elle  arrive  en  abaissé  sera  élevé,  et  ce  qui  est  élevé 
Juda,  à  Jérusalem,  ville  fortifiée. -*Car  sera  abaissé.  ^^J'en  ferai  une  ruine, 
le  roi  de  Babylone  se  tient  au  carre-  une  ruine,  une  ruine.  Mais  cela  n'aura 
four,  à  l'entrée  des  deux  chemins,  lieu  qu'cà  la  venue  de  celui  à  qui  ap- 
pour  tirer  des  présages  ;  il  secoue  les  partient  le  jugement  et  à  qui  je  le  re- 
flèches, il  interroge  les  théraphim,  il  mettrai. 

examine  le  foie.  -'Le  sort,  qui  est  dans  ^^Ettoi,  fils  de  l'homme,  prophétise, 
sa  droite,  désigne  Jérusalem,  où  l'on  et  dis  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eter- 
devra  dresser  des  béliers,  comman-  nel,  sur  les  enfants  d'Ammon  et  sur 
der  le  carnage,  et  pousser  des  cris  de  leur  opjirobre.  Dis  :  L'épée,  l'épée  est 
guerre  ;  on  dressera  des  béliers  con-  tirée,  elle  est  polie,  pour  massacrer, 
tre  les  portes,  on  élèvera  des  terras-  pour  dévorer,  pour  étinceler!  ^■'Au  mi- 
ses, on  formera  des  retranchements,  lieu  de  tes  visions  vaines  et  de  tes 
^*Ils  ne  voient  là  que  de  vaines  divina-  oracles  menteurs,  elle  te  fera  tomber 
tions,  eux  qui  ont  fait  des  serments.  parmi  les  cadavres  des  méchants,  dont 
Mais  lui,  il  se  souvient  de  leur  iniquité,  le  jour  arrive  au  temps  où  l'iniquité 
en  sorte  c[u'ils  seront  pris.  est  à  son  terme.  ^^Remets  ton  épée 
^'C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Sei-  dans  le  fourreau.  Je  te  jugerai  dans  le 
gneur,  l'Eternel  :  Parce  que  vous  rap-  lieu  où  tu  as  été  créé,  dans  le  pays  de 
pelez  le  souvenir  de  votre  iniquité,  en  ta  naissance.  ^'Je  répandrai  sur  toi 
mettant  à  nu  vos  transgressions,  en  ma  colère,  je  soufflerai  contre  toi  avec 

10G9 


Chap.ii^l.3--23,T. 


EZECHIEL. 


le  feu  de  ma  fureur,  et  je  te  livrerai 
entre  les  mains  d'hommes  qui  dévo- 
rent, qui  ne  travaillent  qu'à  détruire. 
''Tu  seras  consumé  par  le  feu;  ton 
sang  coulera  au  milieu  du  pays  ;  on  ne 
se  souviendra  plus  de  toi.  Car  moi, 
l'Eternel,  j'ai  parlé. 

Les  crimes  de  Jérusalem. 

Chap.  XXII.  'La  parole  de  l'Éter- 
nel me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

*Et  toi,  fils  de  l'homme,  jugeras-tu, 
jugeras-tu  la  ville  sanguinaire?  Fais- 
lui  connaître  toutes  ses  abominations  ! 

''Tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur, 
l'Eternel  :  Ville  qui  répands  le  sang 
au  milieu  de  toi,  pour  que  ton  jour 
arrive,  et  qui  te  fais  des  idoles  pour 
te  souiller!  ■'Tu  es  coupable  à  cause 
du  sang  que  tu  as  répandu,  et  tu  t'es 
souillée  par  les  idoles  que  tu  as  faites. 
Tu  as  ainsi  avancé  tes  jours,  et  tu  es 
parvenue  au  terme  de  tes  années.  C'est 
.pourquoi  je  te  rends  un  objet  d'op- 
probre pour  les  nations  et  de  moque- 
rie pour  tous  les  pays. ^Geux  qui  sont 
près  et  ceux  qui  sont  au  loin  se  mo- 
queront de  toi,  qui  es  souillée  de  ré- 
putation et  pleine  de  trouble. 

^ Voici,  au  dedans  de  toi,  tous  les 
princes  d'Israël  usent  de  leur  force 
pour  répandre  le  sang;  "au  dedans  de 
toi,  l'on  méprise  père  et  mère,  on 
maltraite  l'étranger,  on  opprime  l'or- 
phelin et  la  veuve.  *Tu  dédaignes  mes 
sanctuaires,  tu  profanes  mes  sabbats. 
^11  y  a  chez  toi  des  calomniateurs 
pour  répandre  le  sang;  chez  toi,  l'on 
mange  sur  les  montagnes  ;  on  com- 
met  le  crime  dans  ton  sein.  '"Au  mi- 
lieu de  toi,  on  découvre  la  nudité  du 
père;  au  milieu  de  toi,  on  fait  vio- 
lence à  la  femme  pendant  son  impu- 
reté. "Au  milieu  de  toi,  chacun  se  li- 
vre à  des  abominations  avec  la  femme 
de  son  prochain,  chacun  se  souille  par 
l'inceste  avec  sa  belle -fille,  chacun 
déshonoi'e  sa  sœur,  fille  de  son  père. 


'-Chez  toi,  l'on  reçoit  des  présents 
pour  répandre  le  sang  ;  tu  exiges  un 
intérêt  et  une  usure,  tu  dépouilles  ton 
prochain  par  la  violence,  et  moi,  tu 
m'oublies,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'■'Voici,  je  frappe  des  mains  à  cause 
de  la  cupidité  que  tu  as  eue,  et  du 
sang  qui  a  été  répandu  au  milieu  de 
toi.  '■'Ton  cœur  sera-t-il  ferme,  tes 
mains  auront- elles  de  la  force  dans 
les  jours  où  j'agirai  contre  toi?  Moi, 
l'Eternel,  j'ai  parlé,  et  j'agirai.  '^Je  te 
disperserai  parmi  les  nations,  je  te 
répandrai  en  divers  pays,  et  je  ferai 
disparaître  ton  impureté  du  milieu  de 
toi.  "^Tu  seras  souillée  par  toi-même 
aux  yeux  des  nations,  et  tu  sauras  que 
je  suis  l'Eternel. 

"La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres- 
sée, en  ces  mots  : 

'^Fils  de  l'homme,  la  maison  d'Is- 
raël est  devenue  pour  moi  comme  des 
scories;  ils  sont  tous  de  l'airain,  de 
l'étain,  du  fer,  du  plomb,  dans  le 
creuset;  ce  sont  des  scories  d'argent. 
'^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Sei- 
gneur, l'Eternel  :  Parce  que  vous  êtes 
tous  devenus  comme  des  scories,  voici, 
je  vous  rassemblerai  au  milieu  de  Jé- 
rusalem. -"Comme  on  rassemble  l'ar- 
gent, l'airain,  le  fer,  le  plomb  et  l'é- 
tain, dans  le  creuset,  et  qu'on  souffle 
le  feu  pour  les  fondre,  ainsi  je  vous 
rassemblerai  dans  ma  colère  et  dans 
ma  fureur,  et  je  vous  mettrai  au  creu- 
set pour  vous  fondre.  '^'Je  vous  ras- 
semblerai, et  je  soufflerai  contre  vous 
avec  le  feu  de  ma  fureur;  et  vous  se- 
rez fondus  au  milieu  de  Jérusalem. 
'^'- Comme  l'argent  fond  dans  le  creu- 
set, ainsi  vous  serez  fondus  au  milieu 
d'elle.  Et  vous  saurez  que  moi,  l'Eter- 
nel, j'ai  répandu  ma  fureur  sur  voas. 

-'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres- 
sée, en  ces  mots  : 

-"Tils  de  l'homme,  dis  à  Jérusalem  : 
Tu  es  une  terre  qui  n'est  pas  purifiée, 
qui  n'est  pas  arrosée  de  pluie  au  jour 


1070 


ÉZÉCHIEL.  Chap.  23. 2r,-2S,  s. 

de  la  colore.  "Ses  prophètes  conspi-  ]>liètes  ont  pour  eux  des  enduits  de 
rent  dans  son  sein  ;  comme  un  lion  plâtre,  de  vaines  visions,  des  oracles 
rugissant  qui  déchire  sa  proie,  ils  dé-  menteurs;  ils  disent  :  Ainsi  parle  le 
vorent  les  âmes,  ils  s'emparent  des  Seigneur,  rEternel  !  Et  l'Eternel  ne 
richesses  et  des  choses  précieuses,  leur  a  point  parlé.  -^Le  peuple  du 
ils  multiplient  les  veuves  au  milieu  pays  se  livre  à  la  violence,  commet 
d'elle.  **Ses  prêtres  violent  ma  loi  et  des  rapines,  opprime  le  malheureux 
profanent  mes  sanctuaires,  ils  ne  dis-  et  l'indigent,  foule  l'étranger  contre 
tinguent  pas  ce  qui  est  saint  de  ce  qui  toute  justice.  -^"Je  cherche  parmi  eux 
est  profane,  ils  ne  font  pas  connaître  un  homme  qui  élève  un  mur,  qui  se 
la  différence  entre  ce  qui  est  im-  tienne  à  la  brèche  devant  moi  en  fa- 
pur  et  ce  qui  est  pur,  ils  détournent  veur  du  pays,  afin  que  je  ne  le  dé- 
les  yeux  de  mes  sabbats,  et  je  suis  truisepas;  mais  je  n'en  trouve  point, 
profané  au  milieu  d'eux.  -'Ses  chefs  ''Je  répandrai  sur  eux  ma  fureur,  je 
sont  dans  son  sein  comme  des  loups  les  consumerai  par  le  feu  de  ma  co- 
qui  déchirent  leur  proie;  ils  répan-  1ère,  je  ferai  retomber  leurs  œuvres 
dent  le  sang,  perdent  les  âmes,  pour  sur  leur  tête,  dit  le  Seigneur,  l'Eter- 
assouvir  leur  cupidité.  -*Et  ses   pro-  nel. 

Les  cleii.r  sœurs  prostituées,   Samarie  et  Jérusalem. 

Chap.  XXIII.     'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

*Fils  de  l'homme,  il  y  avait  deux  femmes, 
Filles  d'une  même  mère. 

^Elles  se  sont  prostituées  en  Egvpte, 
Elles  se  sont  prostituées  dans  leur  jeunesse  ; 

Là  leurs  mamelles  ont  été  pressées, 
Là  leur  sein  virginal  a  été  touché. 

••L'aînée  s'appelait  Ohola, 
Et  sa  sœur  Oholiba  ; 
Elles  étaient  à  moi. 
Et  elles  ont  enfanté  des  fds  et  des  fdles. 

Ohola,  c'est  Samarie; 
Oholiba,  c'est  Jérusalem. 

^Ohola  me  fut  infidèle; 
Elle  s'enflamma  pour  ses  amants, 
Les  Assyriens  ses  voisins, 

*Vêtus  d'étoffes  teintes  en  bleu, 
Gouverneurs  et  chefs. 
Tous  jeunes  et  charmants, 

Cavaliers  montés  sur  des  chevaux. 
"Elle  s'est  prostituée  à  eux, 
A  toute  l'élite  des  enfants  de  l'Assyrie  ; 

Elle  s'est  souillée  avec  tous  ceux  ])our  lesquels  elle  s'était  cnflam- 
Elle  s'est  souillée  avec  toutes  leurs  idoles.  [mée, 

*Elle  n'a  pas  renoncé  à  ses  prostitutions  d'Egypte  : 
Car  ils  avaient  couché  avec  elle  dans  sa  jeunesse, 

1071 


Chap.23,9-n.  ÉZÉCHIEL. 

Ils  avaient  touché  son  sein  virginal. 

Et  ils  avaient  répandu  sur  elle  leurs  prostitutions. 

^ C'est  pourquoi  je  Tai  livrée  entre  les  mains  de  ses  amants, 
Entre  les  mains  des  enfants  de  l'Assyrie, 

Pour  lesquels  elle  s'était  enflammée. 
'"Ils  ont  découvert  sa  nudité. 

Ils  ont  pris  ses  fds  et  ses  fdles. 

Ils  l'ont  fait  périr  elle-même  avec  l'épée  ; 
Elle  a  été  en  renom  parmi  les  femmes, 

Après  les  jugements  exercés  sur  elle. 

"Sa  sœur  Oholiba  vit  cela. 
Et  fut  plus  déréglée  qu'elle  dans  sa  passion  ; 

Ses  prostitutions  dépassèrent  celles  de  sa  sœur. 
'-Elle  s'enflamma  pour  les  enfants  de  l'Assyrie, 
Gouverneurs  et  chefs,  ses  voisins. 
Vêtus  magnifiquement. 
Cavaliers  montés  sur  des  chevaux. 
Tous  jeunes  et  charmants. 

'^Je  vis  qu'elle  s'était  souillée, 
Que  l'une  et  l'autre  avaient  suivi  la  même  voie. 

'^Elle  alla  même  plus  loin  dans  ses  prostitutions. 
Elle  aperçut  contre  les  murailles  des  peintures  d'hommes. 
Des  images  de  Chaldéens  peints  en  couleur  rouge, 

'^Avec  des  ceintures  autour  des  reins, 
Avec  des  turbans  de  couleurs  variées  flottants  sur  la  tète. 
Tous  ayant  l'apparence  de  chefs, 

Et  figurant  des  enfants  de  Babylone, 
De  la  Chaldée,  leur  patrie; 

'^EUe  s'enflamma  pour  eux,  au  premier  regard, 
Et  leur  envoya  des  messagers  en  Chaldée. 

''Et  les  enfants  de  Babylone  se  rendirent  auprès  d'elle. 
Pour  partager  le  lit  des  amours. 
Et  ils  la  souillèrent  par  leurs  prostitutions. 

Elle  s'est  souillée  avec  eux, 
Puis  son  cœur  s'est  détaché  d'eux. 

'^Elle  a  mis  à  nu  son  impudicité. 
Elle  a  découvert  sa  nudité  ; 

Et  mon  cœur  s'est  détaché  d'elle. 
Comme  mon  cœur  s'était  détaché  de  sa  sœur. 
'^Elle  a  multiplié  ses  prostitutions, 
En  pensant  aux  jours  de  sa  jeunesse, 
Lorsqu'elle  se  prostituait  au  pays  d'Egypte. 

-"Elle  s'est  enflammée  pour  des  impudiques. 
Dont  la  chair  était  comme  celle  des  ânes. 
Et  l'api^roche  comme  celle  des  chevaux. 

''  Tu  t'es  souvenue  des  crimes  de  ta  jeunesse. 
Lorsque  les  Egyptiens  pressaient  tes  mamelles, 

1072 


EZECHIEL.  Chap.^S,n-Ji. 

A  cause  de  ton  sein  viro-inal. 


o 


"C'est  pourquoi,  Oholiba,  ainsi  parle  le  Seigneur,  rÉternel  : 
Voici,  j'excite  contre  toi  tes  amants, 
Ceux  dont  ton  cœur  s'est  détaché. 

Et  je  les  amène  de  toutes  parts  contre  toi. 

-^Les  enfants  de  Babylone  et  tous  les  Chaldéens, 
Nol)les,  princes  et  seigneurs, 
Et  tous  les  enfants  de  l'Assyrie  avec  eux, 

Jeunes  et  charmants. 
Tous  gouverneurs  et  chefs. 
Chefs  illustres. 
Tous  montés  sur  des  chevaux. 

-'Ils  marchent  contre  toi  avec  des  armes,  des  chars  et  des  roues. 
Et  une  multitude  de  peuples  ; 

Avec  le  grand  et  le  petit  bouclier,  avec  les  casques, 
Ils  s'avancent  de  toutes  parts  contre  toi. 

Je  leur  remets  le  jugement. 
Et  ils  te  jugeront  selon  leurs  lois. 

-''Je  répands  ma  colère  sur  toi, 
Et  ils  te  traiteront  avec  fureur. 
Ils  te  couperont  le  nez  et  les  oreilles, 
Et  ce  qui  reste  de  toi  tombera  par  l'épée  ; 

Ils  ]^rendront  tes  fds  et  tes  fdles. 
Et  ce  qui  reste  de  toi  sera  dévoré  par  le  feu. 
^^Ils  te  dépouilleront  de  tes  vêtements. 
Et  ils  enlèveront  les  ornements  dont  tu  te  pares- 
-' Je  mettrai  fin  à  tes  crimes 
Et  à  tes  prostitutions  du  pays  d'Egypte  ; 

Tu  ne  porteras  plus  tes  regards  vers  eux, 
Tu  ne  penseras  plus  à  l'Egvpte. 

-'*Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 
Voici,  je  te  livre  entre  les  mains  de  ceux  que  tu  hais. 
Entre  les  mains  de  ceux  dont  ton  cœur  s'est  détaché. 

-^Ils  te  traiteront  avec  haine  ; 
Ils  enlèveront  toutes  tes  richesses. 
Et  te  laisseront  nue,  entièrement  nue  ; 

La  honte  de  tes  impudicités  sera  découverte, 
De  tes  crimes  et  de  tes  prostitutions. 
^••Ces  choses  t'arriveront, 
Parce  que  tu  t'es  prostituée  après  les  nations. 
Parce  que  tu  t'es  souillée  par  leurs  idoles. 
^'Tu  as  marché  dans  la  voie  de  ta  sœur, 
Et  je  mets  sa  coupe  dans  ta  main. 
^-Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Tu  boiras  la  coupe  de  ta  sœur. 
Tu  la  boiras  large  et  profonde  ; 

Elle  te  rendra  un  objet  de  risée  et  de  moquerie»; 

1073 


Chap.  2S,33-v>.  ÉZÉGHIEL. 

Elle  contient  beaucoup. 

^'Tu  seras  remplie  d'ivresse  et  de  douleur  ; 
C'est  la  coupe  de  désolation  et  de  destruction, 
La  coupe  de  ta  sœur  Samarie. 

^*Tu  la  boiras,  tu  la  videi'as, 
Tu  la  briseras  en  morceaux, 
Et  tu  te  déchireras  le  sein. 

Car  j'ai  parlé, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

^^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  que  tu  m'as  oublié. 
Parce  que  tu  m'as  rejeté  derrière  ton  dos. 

Porte  donc  aussi  la  peine  de  tes  crimes  et  de  tes  prostitutions. 

^* L'Eternel  me  dit  : 
Fils  de  l'homme,  jugeras-tu  Ohola  et  Oholiba  ? 
Déclare-leur  leurs  abominations  ! 

^' Elles  se  sont  livrées  à  l'adultère,  et  il  y  a  du  sang  à  leurs  mains; 
Elles  ont  commis  adultère  avec  leurs  idoles  ; 
Et  les  enfants  qu'elles  m'avaient  enfantés. 
Elles  les  ont  fait  passer  par  le  feu 
Pour  qu'ils  leur  servissent  d'aliment. 

^^  Voici  encore  ce  qu'elles  m'ont  fait  : 
Elles  ont  souillé  mon  sanctuaire  dans  le  même  jour. 
Et  elles  ont  profané  mes  sabbats. 

•''^ Elles  ont  immolé  leurs  enfants  à  leurs  idoles. 
Et  elles  sont  allées  le  même  jour  dans  mon  sanctuaire, 
Pour  le  profaner. 

C'est  là  ce  qu'elles  ont  fait  dans  ma  maison. 

■"'Et  même  elles  ont  fait  chercher  des  hommes  venant  de  loin, 
Elles  leur  ont  envoyé  des  messagers,  et  voici,  ils  sont  venus. 
Pour  eux  tu  t'es  lavée,  tu  as  mis  du  fard  à  tes  yeux, 
'  Tu  t'es  parée  de  tes  ornements  ; 

■"Tu  t'es  assise  sur  un  lit  magnifique. 
Devant  lequel  une  table  était  dressée. 

Et  tu  as  placé  sur  cette  table  mon  encens  et  mon  huile. 
■•-On  entendait  les  cris  d'une  multitude  joyeuse  ; 
Et  parmi  cette  foule  d'hommes 
On  a  fait  venir  du  désert  des  Sabéens, 

Qui  ont  mis  des  bracelets  aux  mains  des  deux  sœurs 
Et  de  superbes  couronnes  sur  leurs  têtes. 

*^Je  dis  alors  au  sujet  de  celle  qui  a  vieilli  dans  l'adultère  : 
Continuera-t-elle  maintenant  ses  prostitutions,  et  viendra-t-on  à  elle? 

"Et  l'on  est  venu  vers  elle  comme  l'on  va  chez  une  prostituée  ; 
C'est  ainsi  qu'on  est  allé  vers  Ohola  et  Oholiba, 
Ces  femmes  criminelles. 

*^Mais  des  hoçimes  justes  les  jugeront, 

1074 


EZECIIIEL. 


Chap.2S.i6-U.iG. 


Comme  on  juge  les  femmes  adultères, 
Comme  on  juge  celles  qui  répandent  le  sang  ; 

Car  elles  sont  adultères,  et  il  v  a  du  sano'  à  leurs  mains. 

*^Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Je  ferai  monter  contre  elles  une  multitude, 
Et  je  les  livrerai  à  la  terreur  et  au  pillage. 

"Cette  multitude  les  lapidera, 
Et  les  abattra  à  coups  d'cpée; 

On  tuera  leurs  fds  et  leurs  filles. 
On  brûlera  leurs  maisons  par  le  feu. 

■""Je  ferai  cesser  ainsi  le  crime  dans  le  pays; 
Toutes  les  femmes  recevront  instruction. 
Et  ne  commettront  pas  de  crime  comme  le  vôtre. 

■"•On  fera  retomber  votre  crime  sur  vous, 
Et  vous  porterez  les  péchés  de  vos  idoles. 

Et  vous  saurez  que  je  suis  le  Seigneur,  l'Eternel. 

La  ruine  de  Jérusalem. 


"C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Sei- 
gneur, l'Eternel  :  Malheur  à  la  ville 
sanguinaire  !  Moi  aussi  je  veux  faire 
un  grand   bûcher.   '"Entasse   le  bois. 


Clinp.  XXIV.     'La  neuvièmeannée,  j'ai  répandu  son  sang  sur  le  roc  nu, 

le  dixième  jour  du   dixième  mois,  la  pour  qu'il  ne  fût  i)as  couvert, 
parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée, 
en  ces  mots  : 

*Fils  de  l'homme,  mets  par  écrit  la 
date  de  ce  jour,  de  ce  jour-ci  !  Le  roi 

de  Babylone  s'approche  de  Jérusalem  allume  le  feu,  cuis  bien  la  chair,  assai- 

en  ce  jour  même.  ^Propose  une  para-  sonne-la,  et  que  les  os  soient  brûlés, 

bole  à  la  famille  de  rebelles,  et  dis-  "Puis  mets  la  chaudière  vide  sur  les 

leur:  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eter-  charbons,  afin  qu'elle  s'échauffe,  que 

nel  :    Place ,   place   la    chaudière ,    et  son   airain   devienne  brûlant,   que  sa 

verses-y  de  l'eau.    ''Mets-y   les   mor-  souillure  se  fonde  au  dedans,  et  que 

ceaux,   tous   les   bons    morceaux,    la  sa   rouille  se   consume.   '-Les  efforts 

cuisse,  lépaule;  remplis-la  des  meil-  sont  inutiles,  la  rouille  dont  elle  est 

leurs  os.  ^Choisis  dans   le  troupeau,  jîleine  ne  se  détache  pas;  la  rouille  ne 


et  entasse  du  bois  sous  la  chaudière  ; 
fais  bouillir  à  gros  bouillons,  et  que 
les  os  qui  sont  dedans  cuisent  aussi. 
'C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Sei- 
gneur, l'Eternel  :  Malheur  à  la  ville 
sanguinaire,  chaudière  pleine  derouil- 


s'en  ira  que  par  le  feu.  '^Le  crime  est 
dans  ta  souillure;  parce  que  j'ai  voulu 
te  purifier  et  que  tu  n'es  pas  devenue 
pure,  tu  ne  seras  plus  purifiée  de  ta 
souillure  jusqu'à  ce  que  j'aie  assouvi 
sur  toi   ma   fureur.   '^Moi,    l'Eternel, 


le,  et  dont  la   rouille   ne   se  détache  j'ai  parlé;  cela  arrivera,  et  je  l'exécu- 

pas  !  Tires-en   les   morceaux   les   uns  teral  ;  je  ne  reculerai  pas,  et  je  n'aurai 

après  les  autres,  sans  recourir  au  sort,  ni  pitié  ni  repentir.  On  te  jugera  selon 

'Car  le  sang  qu'elle  a  versé  est  au  mi-  ta  conduite  et  selon  tes  actions,  dit  le 

lieu  d'elle;  elle  l'a  mis  sur  le  roc  nu,  Seigneur,  l'Eternel. 

elle  ne  l'a  pas  répandu   sur  la   terre  '^La    parole    de    l'Eternel    me    fut 

{)()ur  le  couvrir  de  poussière.  '*Afin  de  adressée,  en  ces  mots  : 

montrer  ma  fureur,  afin  de  me  venger,  ''Fils  de  l'homme,  voici,  je  t'enlève 

1075 


Chap.2i.r,-^5,6. 


EZECHIEL. 


par  une  mort  soudaine  ce  qui  fait  les 
délices  de  tes  yeux.  Tu  ne  te  lamen- 
teras point,  tu  ne  pleureras  point,  et 
tes  larmes  ne  couleront  pas.  '"Soupire 
en  silence,  ne  prends  pas  le  deuil  des 
morts,  attache  ton  turban,  mets  ta 
chaussure  à  tes  j^ieds,  ne  te  couvre 
pas  la  barbe,  et  ne  mange  pas  le  pain 
des  autres. 

'^J'avais  parlé  au  peuple  le  matin, 
et  ma  femme  mourut  le  soir.  Le  len- 
demain matin,  je  fis  ce  qui  m'avait  été 
ordonné.  ''^Le  peuple  me  dit  :  Ne  nous 
expliqueras-tu  pas  ce  que  signifie  pour 
nous  ce  que  tu  fais  ?  '-°Je  leur  répon- 
dis :  La  parole  de  l'Eternel  m'a  été 
adressée,  en  ces  mots  :  '-'Dis  à  la  mai- 
son d'Israël  :  Ainsi  parle  le  Seigneur, 
l'Eternel  :  Voici,  je  vais  profaner  mon 
sanctuaire,  l'orgueil  de  votre  force, 
les  délices  de  vos  yeux,  l'objet  de 
votre  amour;  et  vos  fils  et  vos  filles 
que  vous  avez  laissés  tomberont  par 
l'épée.  ^-Vous  ferez  alors  comme  j'ai 


fait.  Vous  ne  vous  couvrirez  pas  la 
barbe,  vous  ne  mangerez  pas  le  pain 
des  autres,  -^vous  aurez  vos  turbans 
sur  la  tête  et  aos  chaussures  aux  pieds, 
vous  ne  vous  lamenterez  pas  et  vous 
ne  pleurerez  pas  ;  mais  vous  serez 
frappés  de  langueur  pour  vos  iniqui- 
tés, et  vous  gémirez  entre  vous.  ^"'Ezé- 
chiel  sera  pour  vous  un  signe.  Vous 
ferez  entièrement  comme  il  a  fait.  Et 
quand  ces  choses  arriveront,  vous 
saurez  que  je  suis  le  Seigneur,  l'Eter- 
nel. 

-'^Et  toi,  fils  de  l'homme,  le  jour  où 
je  leur  enlèverai  ce  qui  fait  leur  force, 
leur  joie  et  leur  gloire,  les  délices  de 
leurs  yeux  et  l'objet  de  leur  amour, 
leurs  fils  et  leurs  filles,  -^ce  jour-là  un 
fuyard  viendra  vers  toi  pour  l'annon- 
cer à  tes  oreilles.  -^En  ce  jour,  ta  bou- 
che s'ouvrira  avec  le  fuyard,  et  tu  par- 
leras, tu  ne  seras  plus  muet;  tu  seras 
pour  eux  un  signe,  et  ils  sauront  que 
je  suis  l'Eternel. 


Propliétic  contre  les  Ainiuonitcs,  tes  Moabitcs,  les  Edoinites,  et  les  Philistins. 

Chap.  A.Vl^.      'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

-Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  les  enfants  d'Ammon, 
Et  prophétise  contre  eux  ! 

■'Tu  diras  aux  enfants  d'Ammon  : 
Ecoutez  la  parole  du  Seigneur,  de  l'Eternel  ! 

Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  que  tu  as  dit  :  Ah  !  ah  ! 
Sur  mon  sanctuaire  qui  était  jirofané. 
Sur  la  terre  d'Israël  qui  était  dévastée. 
Et  sur  la  maison  de  Juda  qui  allait  en  captivité, 

■'Voici,  je  te  donne  en  possession  aux  fils  de  l'Orient; 
Ils  établiront  au  milieu  de  toi  leurs  enclos. 
Et  ils  y  ])laceront  leurs  demeures  ; 

Ils  mangeront  tes  fruits. 
Ils  boiront  ton  lait. 

'^Je  ferai  de  Rabba  un  parc  pour  les  chameaux. 
Et  du  pays  des  enfants  d'Ammon  un  bercail  pour  les  brebis. 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 
*Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'I'^ternel  : 

1076 


ÉZÉCIIIEL.  Chap.So.i-m. 

Parce  que  tu  as  l)attu  des  mains 
Et  frappé  du  pied, 

Parce  que  tu  t'es  réjoui  dédaigneusement  et  du  fond  de  Fàme 
Au  sujet  de  la  terre  d'Israël, 

"\'oici,  j'étends  ma  main  sur  toi. 
Et  je  te  livre  en  proie  aux  nations  ; 
Je  t'extermine  du  milieu  des  jieuples. 
Je  te  retranche  du  nombre  des  pays, 

Je  te  détruis. 
Et  tu  sauras  que  je  suis  l'Eternel. 

'Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  que  Moab  et  Séir  ont  dit  : 
Voici,  la  maison  de  Juda  est  comme  toutes  les  nations  ! 

"A  cause  de  cela,  voici,  j'ouvre  le  territoire"  de  Moab 
Du  côté  des  villes,  de  ses  villes  frontières. 

L'ornement  du  jiays,  Beth-Jeschimoth, 
Baal-Meon  et  Kirjathaïm, 

'"Je  l'ouvre  aux  fils  de  l'Orient 
Qui  marchent  contre  les  enfants  d'Ammon, 
Et  je  le  leur  donne  en  possession, 

Afin  que  les  enfants  d'Ammon  ne  soient  plus  comptés  parmi  les  na- 
"  J'exercerai  mes  jugements  contre  Moab.  [tions. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 

'^Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  qu'Edom  s'est  livré  à  la  vengeance 
Envers  la  maison  de  Juda, 

Parce  qu'il  s'est  rendu  coupable 
Et  s'est  vengé  d'elle, 

'■'Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'h^ternel  : 
J'étends  ma  main  sur  Edom, 
J'en  extermine  les  hommes  et  les  bêtes. 

J'en  fais  un  désert,  tle  Théman  à  Dedan  ; 
Ils  tomberont  par  l'épée. 

'^J'exercerai  ma  vengeance  sur  Edom 
Par  la  main  de  mon  peuple  d'Israël  ; 
Il  traitera  Edom  selon  ma  colère  et  ma  fureur; 

Et  ils  reconnaîtront  ma  vengeance, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'^\insi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  que  les  Philistins  se  sont  livrés  à  la  vengeance. 

Parce  (pi'ils  se  sont  vengés  dédaigneusement  et  ilu  fond  de  l'àme. 
Voulant  tout  détruire,  dans  leur  haine  éternelle, 

'"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'I'^teruel  : 
Voici,  j'étends  ma  main  sur  les  Philistins, 

a.  Le  terrilQÎrf.  hcb.  /c  cûéc. 

1077 


Chap.  25. 11-26,  t'..  ÉZÉCHIEL. 

J'extermine  les  Kéréthiens, 

Et  je  détruis  ce  qui  reste  sur  la  côte  de  la  mer. 
"J'exercerai  sur  eux  de  grandes  vengeances, 
En  les  châtiant  avec  fureur. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 
Quand  j'exercerai  sur  eux  ma  vengeance. 

Prophéties  contre  Tyr  et  Sidon. 

Chap.  XXYI.       'La  onzième  année,  le  premier  jour  du  mois,  la  parole  de 
l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^Fils  de  l'homme,  parce  que  Tyr  a  dit  sur  Jérusalem  :  Ah  !  ah  ! 
Elle  est  brisée,  la  porte  des  peuples  ! 
On  se  tourne  vers  moi, 

Je  me  remplirai,  elle  est  déserte  ! 

^A  cause  de  cela,  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  j'en  veux  à  toi,  Tj'r  ! 

Je  ferai  monter  contre  toi  des  nations  nombreuses. 
Comme  la  mer  fait  monter  ses  flots. 

'' Elles  détruiront  les  murs  de  Tyr, 
Elles  abattront  ses  tours. 
Et  j'en  raclerai  la  poussière  ; 
Je  ferai  d'elle  un  rocher  nu  ; 

^Elle  sera  dans  la  mer  un  lieu  où  l'on  étendra  les  filets; 
Car  j'ai  parlé,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 
Elle  sera  la  proie  des  nations. 
*Ses  filles"  sur  son  territoire 
Seront  tuées  par  l'épée. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 

'Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eter-  on  entre  dans  une  A'ille  conquise.  "Il 

nel  :   Voici,  j'amène   du   septentrion  foulera  toutes  tes  rues  avec  les  sabots 

contre  Tyr  Nebucadnetsar,  roi  de  Ba-  de  ses  chevaux,  il  tuera  ton  peuple 

bylone,  le  roi  des  rois,  avec  des  che-  avec  l'épée,  et  les  monuments  de  ton 

vaux,  des  chars,  des  cavaliers,  et  une  orgueil  tomberont  à  terre.  '-On  enlè- 

grande  multitude  de  peuples.  '^Il  tuera  vera  tes  richesses,  on  pillera  tes  mar- 

par  l'épée  tes  filles  sur  ton  territoire  ;  chandises,  on   abattra   tes   murs,  on 

il  fera  contre  toi  des  retranchements,  renversera  tes  maisons  de  plaisance, 

il  élèvera  contre  toi  des  terrasses,  et  et  l'on  jettera  au  milieu  des  eaux  tes 

il  dressera  contre  toi  le  bouclier.  'Il  pierres,  ton  bois,  et  ta  poussière.  '^Je 

dirigera  les  cou])s  de  son  bélier  con-  ferai  cesser  le  bruit  de  tes  chants,  et 

tre  tes  murs,  et  il  renversera  tes  tours  l'on  n'entendra  plus  le  son  de  tes  har- 

avec  ses  machines.  '"La  multitude  de  pes.  '*Je  ferai  de  toi  un  rocher  nu;  tu 

ses  chevaux  te  couvrira  de  poussière  ;  seras  un  lieu  où  l'on  étendra  les  filets; 

tes  murs  trembleront  au  bruit  des  ca-  tu  ne  seras  plus  rebâtie.  Car  moi,  l'E- 

valiers,  des  roues  et  des  chars,  lors-  ternel,  j'ai  parlé,  dit  le  Seigneur,  l'É- 

qu'il  entrera  dans  tes  portes  comme  ternel. 

a.  .Se.s  filles,  les  villes  de  son  ressort. 

1078 


ÉZÉCHIEL.  Chap.  26,15-27.5. 

'^Ainsi  parle  à  Tyr  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Au  bruit  de  ta  chute, 
Quand  les  mourants  gémissent. 
Quand  le  carnage  est  dans  ton  sein. 
Les  îles  tremblent. 

'*Tous  les  princes  de  la  mer  descendent  de  leurs  trônes, 
Ils  ôtent  leurs  manteaux. 
Et  quittent  leurs  vêtements  brodés  ; 

Ils  s'enveloppent  de  frayeur,  et  s'asseyent  sur  la  terre; 
A  chaque  instant  l'épouvante  les  saisit. 
Et  ils  sont  consternés  à  cause  de  toi. 

"Ils  prononcent  sur  toi  une  complainte,  et  te  disent  : 
Eh  quoi!  tu  es  détruite. 
Toi  que  peuplaient  ceux  cjui  parcourent  les  mers, 

Ville  célèbre,  qui  étais  puissante  sur  la  mer! 
Elle  est  détruite  avec  ses  habitants, 
Qui  inspiraient  la  terreur  à  tous  ceux  d'alentour  ! 

'^Maintenant  les  îles  tremblent  au  jour  de  ta  chute, 
Les  îles  de  la  mer  sont  épouvantées  de  ta  lin. 

''Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Quand  je  ferai  de  toi  une  ville  déserte. 
Comme  les  villes  c|ui  n'ont  point  d'habitants, 

Quand  je  ferai  monter  contre  toi  l'abîme, 
Et  que  les  grandes  eaux  te  couvriront, 

-"Je  te  précipiterai  avec  ceux  qui  sont  descendus  dans  la  fosse. 
Vers  le  peuple  d'autrefois, 

Je  te  placerai  dans  les  profondeurs  de  la  terre, 
Dans  les  solitudes  éternelles. 
Près  de  ceux  qui  sont  descendus  dans  la  fosse, 
Afin  que  tu  ne  sois  plus  habitée  ; 

Et  je  réserverai  la  gloire  pour  le  pays  des  vivants. 
*' Je  te  réduirai  au  néant,  et  tu  ne  seras  plus  ; 

On  te  cherchera,  et  l'on  ne  te  trouvera  plus  jamais, 
Dit  le  Seigneur,  l'Éternel. 


Chap.  XXVII.     'La  parole  de  l'Éternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots 

"Et  toi,  fils  de  l'homme. 
Prononce  sur  Tyr  une  complainte  ! 

^Tu  diras  à  Tyr  :  O  toi  qui  es  assise  au  bord  de  la  mer. 
Et  qui  trafiques  avec  les  peuples  d'un  grand  nombre  d'îles  ! 

Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Tyr,  tu  disais  :  Je  suis  parfaite  en  beauté! 
*Ton  territoire  est  au  cœur  des  mers  ; 
Ceux  qui  t'ont  bâtie  t'ont  rendue  parfaite  en  beauté. 
^Avec  des  cyprès  de  Senir  ils  ont  fait  tous  tes  lambris; 

1079 


Chap.  27,6-18.  ÉZÉCHIEL. 

Ils  ont  pris  des  cèdres  du  Liban  pour  t'élever  un  mât; 

^Ils  ont  fabriqué  tes  rames  avec  des  cbènes  de  Basan, 
Et  tes  bancs  avec  de  l'ivoire  travaillé  dans  du  buis, 
Et  apporté  des  îles  de  Rittim.  J 

"Le  fin  lin  d'Egypte  avec  des  broderies  " 

Te  servait  de  voiles  et  de  pavillon  ; 

Des  étoffes  teintes  en  bleu  et  en  pourpre  des  îles  d'Elischa 
Formaient  tes  tentures. 

'^Les  habitants  de  Sidon  et  d'Arvad  étaient  tes  rameurs, 
Et  les  plus  experts  du  milieu  de  toi,  ô  Tyr,  étaient  tes  pilotes. 
'Les  anciens  de  Guebal  et  ses  ouvriers  habiles  étaient  chez  toi, 
Pour  réparer  tes  fissures  ; 

Tous  les  navires  de  la  mer  et  leurs  mariniers  étaient  chez  toi. 
Pour  faire  l'échange  de  tes  marchandises. 

'"Ceux  de  Perse,  de  Lud  et  de  Puth,  servaient  dans  ton  armée, 
C'étaient  des  hommes  de  guerre  ; 

Ils  suspendaient  chez  toi  le  bouclier  et  le  casque. 
Ils  te  donnaient  de  la  splendeur. 

"Les  enfants  d'Arvad  et  tes  guerriers  garnissaient  tes  murs, 
Et  de  vaillants  hommes  occupaient  tes  tours  ; 

Ils  suspendaient  leurs  boucliers  à  tous  tes  murs,  , 

Ils  rendaient  ta  beauté  parfaite.  f 

''Ceux  de  Tarsis  trafiquaient  avec  toi, 
A  cause  de  tous  les  biens  que  tu  avais  en  abondance  ; 

D'argent,  de  fer,  d'étain  et  de  plomb, 
Ils  pourvoyaient  tes  marchés. 

'■'Javan,  Tubal  et  Méschec  trafiquaient  avec  toi  ; 
Ils  donnaient  des  esclaves"  et  des  ustensiles  d'airain, 
En  échange  de  tes  marchandises. 

'"'Ceux  de  la  maison  de  Togarma 
Pourvoyaient  tes  marchés  de  chevaux,  de  cavaliers  et  de  mulets. 
'^Les  enfants  de  Dedan  trafiquaient  avec  toi  ; 
Le  commerce  de  beaucoup  d'îles  passait  par  tes  mains  ; 
On  te  payait  avec  des  cornes  d'ivoire  et  de  l'ébène. 
'*La  Syrie  trafiquait  avec  toi, 
A  cause  du  grand  nombre  de  tes  produits  ; 

D'escarboucles,  de  pourpre,  de  broderie, 
De  byssus,  de  corail  et  de  rubis. 
Elle  pourvoyait  tes  marchés. 

'^Juda  et  le  pays  d'Israël  trafiquaient  avec  toi; 
Ils  donnaient  le  froment  de  iMinnith, 
La  pâtisserie,  le  miel,  l'huile  et  le  baume. 
En  échange  de  tes  marchandises. 

'^ Damas  trafiquait  avec  toi, 
A  cause  du  grand  nombre  de  tes  produits, 

a.   Des  esciaves,    héb.  des  tintes  t/7tonimes. 

1080 


ÉZÉCIIIEL.  Chai>.27,m-ai. 

A  cause  de  tous  les  biens  que  tu  avais  en  abondance  ; 

Elle  te  fournissait  du  vin  de  Helbon  et  de  la  laine  blanche. 
"•Vedan  et  Javan,  depuis  Uzal, 
Pourvoyaient  tes  marchés  ; 

Le  fer  travaillé,  la  casse  et  le  roseau  aromatique, 
Étaient  échangés  avec  toi. 

^"Dedan  trafiquait  avec  toi 
En  couvertures  pour  s'asseoir  à  cheval. 

-'L'Arabie  et  tous  les  princes  de  Kédar  trafiquaient  avec  toi, 
Et  faisaient  le  commerce  en  agneaux,  en  béliers  et  en  boucs. 

*^Les  marchands  de  Séba  et  de  Raema  trafiquaient  avec  toi  ; 
De  tous  les  meilleurs  aromates. 
De  toute  espèce  de  pierres  précieuses  et  d'or. 
Ils  pourvoyaient  tes  marchés. 
-^Charan,  Canné  et  Eden, 
Les  marchands  de  Séba,  d'Assyrie,  de  Kilmad, 
Trafiquaient  avec  toi  ; 

-■'Ils  trafiquaient  avec  toi  en  belles  marchandises, 
En  manteaux  teints  en  bleu,  en  broderies, 
En  riches  étoffes  contenues  dans  des  coffres 

Attachés  avec  des  cordes,  faits  en  bois  de  cèdre. 
Et  amenés  sur  tes  marchés. 

-^Les  navires  de  Tarsis  naviguaient  pour  ton  commerce; 
Tu  étais  au  comble  de  la  richesse  et  de  la  gloire, 
Au  cœur  des  mers. 

-*Tes  rameurs  t'ont  fait  voguer  sur  les  grandes  eaux: 
Un  vent  d'orient  t'a  brisée  au  cœur  des  mers. 

-'Tes  richesses,  tes  marchés  et  tes  marchandises. 
Tes  mariniers  et  tes  pilotes. 
Ceux  qui  réparent  tes  fissures 
Et  ceux  qui  s'occupent  de  ton  commerce. 

Tous  tes  hommes  de  guerre  qui  sont  chez  toi. 
Et  toute  la  multitude  qui  est  au  milieu  de  toi 
Tomberont  dans  le  cœur  des  mers. 
Au  jour  de  ta  chute. 

'**Aux  cris  de  tes  pilotes. 
Les  plages  d'alentour  trembleront  ; 

'-^Et  tous  ceux  qui  manient  la  rame  descendront  de  leurs  navires. 
Les  mariniers,  tous  les  pilotes  de  la  mer. 
Ils  se  tiendront  sur  la  terre  ; 

■^"Ils  feront  entendre  leurs  voix  sur  toi. 
Et  i^ousseront  des  cris  amers  ; 

Ils  jetteront  de  la  poussière  sur  leurs  têtes, 
Et  se  rouleront  dans  la  cendre  ; 

''Ils  se  raseront  la  tète  à  cause  de  toi. 
Ils  se  revêtiront  de  sacs, 

I-]l  ils  pleureront  sur  loi  dans  l'amertume  de  leur  âme, 

1081 


Chap.  27, 32-28. 9.  ÉZÉGIIIEL. 

Avec  vine  vive  affliction. 

^^Dans  leur  douleur,  ils  diront  une  complainte  sur  toi, 
Ils  se  lamenteront  sur  toi  : 

Qui  était  comme  Tyr, 
Comme  cette  ville  détruite  au  milieu  de  la  mer? 

'•'Quand  tes  produits  sortaient  des  mers, 
Tu  rassasiais  un  grand  nombre  de  peuples  ; 

Par  l'abondance  de  tes  biens  et  de  tes  marchandises, 
Tu  enrichissais  les  rois  de  la  terre. 

■'^Et  quand  tu  as  été  brisée  par  les  mers. 
Quand  tu  as  disparu  dans  les  profondeurs  des  eaux, 

Tes  marchandises  et  toute  ta  multitude 
Sont  tombées  avec  toi. 

•'^Tous  les  habitants  des  îles  sont  dans  la  stupeur  à  cause  de  toi, 
Leurs  rois  sont  saisis  d'épouvante. 
Leur  visage  est  bouleversé. 

^*Les  marchands  parmi  les  peuples  sifflent  sur  toi  ; 
Tu  es  réduite  au  néant,  tu  ne  seras  plus  à  jamais  ! 


Chap.  XXVIII.     'La  parole  de  lÉternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots 

-Fils  de  l'homme,  dis  au  prince  de  Tyr  : 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Ton  cœur  s'est  élevé,  et  tu  as  dit  :  Je  suis  Dieu, 
Je  suis  assis  sur  le  siège  de  Dieu,  au  sein  des  mers  ! 

Toi,  tu  es  homme  et  non  Dieu, 
Et  tu  prends  ta  volonté  pour  la  volonté  de  Dieu. 
^Voici,  tu  es  plus  sage  que  Daniel, 
Rien  de  secret  n'est  caché  pour  toi  ; 
■*Par  ta  sagesse  et  par  ton  intelligence 
Tu  t'es  acquis  des  richesses. 

Tu  as  amassé  de  l'or  et  de  l'argent 
Dans  tes  trésors  ; 

^Par  ta  grande  sagesse  et  par  ton  commerce 
Tu  as  accru  tes  richesses. 

Et  par  tes  richesses  ton  cœur  s'est  élevé. 

^ C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  que  tu  prends  ta  volonté  pour  la  volonté  de  Dieu, 
'Voici,  je  ferai  venir  contre  toi  des  étrangers, 
Les  plus  violents  d'entre  les  peuples  ; 

Ils  tireront  l'épée  contre  ton  éclatante  sagesse, 
Et  ils  souilleront  ta  beauté. 

*Ils  te  précipiteront  dans  la  fosse, 
Et  tu  mourras  comme  ceux  qui  tombent  percés  de  coups. 
Au  milieu  des  mers. 

''En  face  de  ton  meurtrier,  diras-tu  :  Je  suis  Dieu  ? 
Tu  seras  homme  et  non  Dieu 

1082 


ÉZÉCHIEL.  Chap.98.io-Qi. 

Sous  la  main  de  celui  qui  te  tuera. 

'"Tu  mourras  de  la  mort  des  incirconcis, 
Par  la  main  des  étrangers. 

Car  moi,  j'ai  parlé, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

"La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

'"Fils  de  l'homme, 
Prononce  une  complainte  sur  le  roi  de  Tyr  ! 

Tu  lui  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Tu  mettais  le  sceau  à  la  perfection, 
Tu  étais  plein  de  sagesse,  parfait  en  beauté. 

'^Tu  étais  en  Eden,  le  jardin  de  Dieu  ; 
Tu  étais  couvert  de  toute  espèce  de  pierres  précieuses, 
De  sardoine,  de  topaze,  de  diamant. 
De  chrysolithe,  d'onyx,  de  jaspe. 
De  saphir,  d'escarboucle,  d'émeraude,  et  d'or; 

Tes  tambourins  et  tes  flûtes  étaient  à  ton  service, 
Préparés  pour  le  jour  où  tu  fus  créé. 

'^Tu  étais  un  chérubin  protecteur,  aux  ailes  déployées; 
Je  t'avais  placé  et  tu  étais  sur  la  sainte  montagne  de  Dieu  ; 
Tu  marchais  au  milieu  des  ])ierres  étincelantes. 

'^Tu  as  été  intègre  dans  tes  >'oies, 
Depuis  le  jour  où  tu  fus  créé 

Jusqu'à  celui  où  l'iniquité  a  été  trouvée  chez  toi. 
'"Par  la  grandeur  de  ton  commerce 
Tu  as  été  rempli  de  violence,  et  tu  as  péché  ; 

Je  te  précipite  de  la  montagne  de  Dieu, 
Et  je  te  fais  disparaître,  chérubin  protecteur. 
Du  milieu  des  pierres  étincelantes. 

'"Ton  cœur  s'est  élevé  à  cause  de  ta  beauté, 
Tu  as  corrompu  ta  sagesse  par  ton  éclat; 

Je  te  jette  par  terre. 
Je  te  livre  en  spectacle  aux  rois. 

'*Par  la  multitude  de  tes  iniquités. 
Par  l'injustice  de  ton  commerce. 
Tu  as  profané  tes  sanctuaires  ; 

Je  fais  sortir  du  milieu  de  toi  un  feu  qui  te  dévore. 
Je  te  réduis  en  cendre  sur  la  terre, 
Aux  yeux  de  tous  ceux  qui  te  regardent. 

'^Tous  ceux  qui  te  connaissent  parmi  les  peuples 
Sont  dans  la  stupeur  à  cause  de  toi  ; 

Tu  es  réduit  au  néant,  tu  ne  seras  plus  à  jamais  ! 


^'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 
-'Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  Sidon, 


1083 


6'J 


Chap.  28,  ^-29, 6.  ÉZÉCHIEL. 

Et  prophétise  contre  elle  ! 

**Tu  diras  ;  Ainsi  parle  le  Seigneur,  TEternel  : 
Voici,  j'en  veux  à  toi,  Sidon  ! 
Je  serai  glorifié  au  milieu  de  toi  ; 

Et  ils  sauront  que  je  suis  TEternel, 
Quand  j'exercerai  mes  jugements  contre  elle. 
Quand  je  manifesterai  ma  sainteté  au  milieu  d'elle. 

-•■'J'enverrai  la  peste  dans  son  sein, 
Je  ferai  couler  le  sang  dans  ses  rues  ; 
Les  morts  tomberont  au  milieu  d'elle 
Par  l'épée  qui  de  toutes  parts  viendra  la  frapper. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 

-''Alors  elle  ne  sera  plus  pour  la  maison  d'Israël 
Une  épine  qui  blesse,  une  ronce  déchirante, 
Parmi  tous  ceux  qui  l'entourent  et  qui  la  méprisent. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  le  Seigneur,  l'Eternel, 

^^Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  :  ront   en   sécurité,   et  ils  bâtiront  des 

Lorsque    je    rassemblerai    la    maison  maisons  et  planteront  des  vignes  ;  ils 

d'Israël  du  milieu  des  peuples  où  elle  y  habiteront  en  sécurité,  quand  j'exer- 

est  dispersée,  je  manifesterai  en  elle  cerai  mes  jugements  contre  tous  ceux 

ma  sainteté  aux  yeux  des  nations,  et  qui  les  entourent  et  qui  les  méprisent, 

ils  habiteront  leur  pays  que  j'ai  donné  Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 

à  mon  serviteur  Jacob.  **Ils  y  habite-  leur  Dieu. 

Propliêties  contre  V Egypte. 

Chap.  A'.Y/,Y.     'La  dixième  année,  le  douzième  jour  du  dixième  mois,  la  pa- 
role de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  Pharaon,  roi  d'Egypte, 
Et  prophétise  contre  lui  et  contre  toute  l'Egypte  ! 

^Parle,  et  tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  rÉternel  : 
Voici,  j'en  veux  à  toi,  Pharaon,  roi  d'Egypte, 
Grand  crocodile,  qui  te  couches  au  milieu  de  tes  fleuves, 
Et  qui  dis  :  Mon  fleuve  est  à  moi,  c'est  moi  qui  l'ai  fait  ! 
*Je  mettrai  une  boucle  à  tes  mâchoires. 
J'attacherai  à  tes  écailles  les  poissons  de  tes  fleuves. 

Et  je  te  tirerai  du  milieu  de  tes  fleuves. 
Avec  tous  les  poissons  qui  s'y  trouvent 
Et  qui  seront  attachés  à  tes  écailles. 

^Je  te  jetterai  dans  le  désert. 
Toi  et  tous  les  poissons  de  tes  fleuves. 
Tu  tomberas  sur  la  face  des  champs. 
Tu  ne  seras  ni  relevé  ni  ramassé  ; 

Aux  bêtes  de  la  terre  et  aux  oiseaux  du  ciel 
Je  te  donnerai  pour  pâture. 

^Et  tous  les  habitants  de  l'Egypte  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 
.  Parce  qu'ils  ont  été  un  soutien  de  roseau  pour  la  maison  d'Israël. 

1084 


ÉZÉCHIEL.  Chap.29,i-io. 

'Lorsqu'ils  t'ont  pris  dans  la  main,  tu  t'es  rompu, 
Et  tu  leur  as  déchiré  toute  l'épaule  ; 

Lorsqu'ils  se  sont  appuyés  sur  toi,  tu  t'es  brisé, 
Et  tu  as  rendu  leurs  reins  immobiles. 

*  C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  je  ferai  venir  contre  toi  l'épée, 

Et  j'exterminerai  du  milieu  de  toi  les  hommes  et  les  bêtes. 
"Le  pays  d'Egypte  deviendra  une  solitude  et  un  désert. 
Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 

Parce  qu'il  a  dit  :  Le  fleuve  est  à  moi,  c'est  moi  qui  l'ai  fait  ! 

'"C'est  pourquoi  voici,  j'en  veux  à  toi  et  à  tes  fleuves. 
Et  je  ferai  du  pays  d'Egypte  un  désert  et  une  solitude. 
Depuis  Migdol  jusqu'à  Syène  et  aux  frontières  de  l'Ethiopie. 

"Nul  pied  d'homme  n'y  passera. 
Nul  pied  d'animal  n'y  passera, 

Et  il  restera  quarante  ans  sans  être  habité. 

'-Je  ferai  du  pays  d'Egypte  une  solitude  entre  les  pays  dévastés. 
Et  ses  villes  seront  désertes  entre  les  villes  désertes, 
Pendant  quarante  ans. 

Je  répandrai  les  Egyptiens  parmi  les  nations, 
Je  les  disperserai  en  divers  pays. 

'^ Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Au  bout  de  quarante  ans  je  rassemblerai  les  Egyptiens 
Du  milieu  des  peuples  où  ils  auront  été  dispersés. 

'*Je  ramènerai  les  captifs  de  l'Egypte, 
Je  les  ramènerai  dans  le  pays  de  Pathros, 
Dans  le  pays  de  leur  origine. 

Et  là  ils  formeront  un  faible  royaume. 
'^Ce  sera  le  moindre  des  royaumes. 
Et  il  ne  s'élèvera  plus  au-dessus  des  nations. 

Je  les  diminuerai,  afin  qu'ils  ne  dominent  pas  sur  les  nations. 

'*Ce  royaume  ne  sera  plus  pour  la  maison  d'Israël  un  sujet  decon- 
II  lui  rappellera  son  iniquité,  quand  elle  se  tournait  vers  eux.    [fiance; 
Et  ils  sauront  que  je  suis  le  Seigneur,  l'Eternel. 


"La  vingt-septième  année,  le  premier  jour  du  premier  mois,  la  parole  de 
lEternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

'*Fils  de  l'homme,  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone, 
A  fait  faire  à  son  armée  un  service  pénible  contre  Tyr  ; 
Toutes  les  têtes  sont  chauves,  toutes  les  épaules  sont  écorchées  ; 

Et  il  n'a  retiré  de  Tyr  aucun  salaire,  ni  lui,  ni  son  armée, 
Pour  le  service  qu'il  a  fait  contre  elle. 

"C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 

1085 


Chap.  29.  w-30.  w.  ÉZÉCHIEL. 

Voici,  je  donne  à  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone, 
Le  pays  d'Egypte  ; 

Il  en  emportera  les  richesses, 
Il  en  prendra  les  dépouilles, 
Il  en  pillera  le  butin  ; 
Ce  sera  un  salaire  pour  son  armée. 

^"Pour  prix  du  service  qu'il  a  fait  contre  Tyr, 
Je  lui  donne  le  pays  d'Egypte; 

Car  ils  ont  travaillé  pour  moi. 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

^'  En  ce  jour-là,  je  donnerai  de  la  force  "  à  la  maison  d'Israël, 
Et  je  t'ouvrirai  la  bouche  au  milieu  d'eux. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 


Chap.  XXX.     'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^Fils  de  l'homme,  prophétise,  et  dis  : 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Gémissez  !...  Malheureux  jour  ! 

^Car  le  jour  approche,  le  jour  de  l'Eternel  approche. 
Jour  ténébreux  :  ce  sera  le  temps  des  nations. 
■'L'épée  fondra  sur  l'Egypte, 
Et  l'épouvante  sera  dans  l'Ethiopie, 
Quand  les  morts  tomberont  en  Egvpte, 

Quand  on  enlèvera  ses  richesses. 
Et  que  ses  fondements  seront  renversés. 

^L'Ethiopie,  Puth,  Lud,  toute  l'Arabie,  Cub, 
Et  les  lils  du  pays  allié. 

Tomberont  avec  eux  par  l'épée. 
'^Ainsi  parle  l'Eternel  : 
Ils  tomberont  les  soutiens  de  l'Egypte, 
Et  l'orgueil  de  sa  force  périra  ; 

De  Migdol  à  Syène  ils  tomberont  ])ar  l'épée, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'Ils  seront  dévastés  entre  les  pays  dévastés. 
Et  ses  villes  seront  entre  les  villes  désertes. 

^Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 
Quand  je  mettrai  le  feu  dans  l'Egypte, 
Et  que  tous  ses  soutiens  seront  brisés. 

"En  ce  jour-là,  des  messagers  iront  de  ma  part  sur  des  navires 
Troubler  l'Ethiopie  dans  sa  sécurité  ; 

Et  l'épouvante  sera  parmi  eux  au  jour  de  l'Egypte, 
Car  voici,  ces  choses  arrivent! 

'"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Je  ferai  disparaître  la  multitude  de  l'Egypte, 

a.  lléb.  je  ferai  pousser  une  corne. 

1086 


ÉZÉCIIIEL.  Chnp.  30,11-^2. 

Par  la  main  de  Nebucadnetsar,  roi  de  Babylone. 

"Lui  et  son  peuple  avec  lui, 
Le  plus  violent  d'entre  les  peuples, 
Seront  envoyés  pour  détruire  le  pays  ; 

Ils  tireront  l'épée  contre  l'Egypte, 
Et  rempliront  le  pays  de  morts. 

'-Je  mettrai  les  canaux  à  sec, 
Je  livrerai  le  pays  entre  les  mains  des  méchants  ; 

Je  ravagerai  le  pays  et  ce  qu'il  renferme,  par  la  main  des  étrangers. 
Moi,  l'Eternel,  j'ai  parlé. 

'■■'Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
J'anéantirai  les  idoles. 
Et  j'oterai  de  Noph  les  vains  simulacres; 

Il  n'y  aura  plus  de  prince  du  pays  d'Egypte, 
Et  je  répandrai  la  terreur  dans  le  pavs  d'Egypte. 

'*Je  dévasterai  Pathros, 
Je  mettrai  le  feu  à  Tsoan, 

Et  j'exercerai  mes  jugements  sur  No. 

'^Je  répandrai  ma  fureur  sur  Sin,  la  forteresse  de  l'Egypte, 
Et  j'exterminerai  la  multitude  de  No. 
'Me  mettrai  le  feu  dans  l'Egypte; 
Sin  sera  saisie  d'angoisse. 
No  sera  ouverte  par  la  brèche, 

Et  Noph  conquise  en  plein  jour  par  les  ennemis. 

''Les  jeunes  hommes  d'On  et  de  Pi-Béseth  tomberont  par  l'épée, 
Et  ces  villes  iront  en  captivité. 

'*A  Tachpanès  le  jour  s'obscurcira, 
Quand  j'y  briserai  le  joug  de  l'Egypte, 
Et  que  l'orgueil  de  sa  force  y  prendra  fin  ; 

Un  nuage  couvrira  Tachpanès, 
Et  ses  fdles"  iront  en  captivité. 

"J'exercerai  mes  jugements  sur  l'Egypte, 
Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 


-°La  onzième  année,  le  septième  jour  du  premier  mois,  la  parole  de  l'Éternel 
me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

-'Fils  de  l'homme,  j'ai  rompu  le  bras  de  Pharaon,  roi  d'Egypte  ; 
Et  voici,  on  ne  l'a  point  pansé  pour  le  guérir. 
On  ne  l'a  point  enveloppé  d'un  bandage 
Pour  le  lier  et  le  rafi'ermir, 
Alin  (pi'il  puisse  manier  l'épée. 

"C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  j'en  veux  à  Pharaon,  roi  d'Egypte, 
Et  je  lui  romprai  les  bras, 

a.  Ses  fil/esj  les  villes  de  son  ressort. 

1087 


Chap.  SO,  23-31,  io.  ÉZÉCHIEL. 

Celui  qui  est  en  bon  état  et  celui  qui  est  cassé, 
Et  je  ferai  tomber  l'épée  de  sa  main. 

'''Je  répandrai  les  Egyptiens  parmi  les  nations, 
Je  les  disperserai  en  divers  pays. 

^■•Je  fortifierai  les  bras  du  roi  de  Babylone, 
Et  je  mettrai  mon  épée  dans  sa  main  ; 

Je  romprai  les  bras  de  Pharaon, 
Et  il  gémira  devant  lui  comme  gémissent  les  mourants. 

^^Je  fortifierai,  les  bras  du  roi  de  Babylone, 
Et  les  bras  de  Pharaon  tomberont. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 
Quand  je  mettrai  mon  épée  dans  la  main  du  roi  de  Babylone, 
Et  qu'il  la  tournera  contre  le  pays  d'Egypte. 

-Me  répandrai  les  Egyptiens  parmi  les  nations, 
Je  les  disperserai  en  divers  pays. 
Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 


Chap.  -VA'AY.       'La  onzième  année,  le  premier  jour  du  troisième  mois,  la 
parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

"Fils  de  l'homme,  dis  à  Pharaon,  roi  d'Egypte,  et  à  sa  multitude  : 
A  qui  ressembles-tu  dans  ta  grandeur? 
'Voici,  l'Assyrie  était  un  cèdre  du  Liban  ; 
Ses  branches  étaient  belles. 
Son  feuillage  était  touffu,  sa  tige  élevée. 

Et  sa  cime  s'élançait  au  milieu  d'épais  rameaux. 
^Les  eaux  l'avaient  fait  croître. 
L'abîme  l'avait  fait  pousser  en  hauteur; 

Des  fleuves  coulaient  autour  du  lieu  où  il  était  planté. 
Et  envoyaient  leurs  canaux  à  tous  les  arbres  des  champs. 

^C'est  pourquoi  sa  tige  s'élevait  au-dessus  de  tous  les  arbres  des  champs, 
Ses  branches  avaient  multiplié,  ses  rameaux  s'étendaient, 
Par  l'abondance  des  eaux  qui  l'avaient  fait  pousser.  ■      '  - 

^Tous  les  oiseaux  du  ciel  nichaient  dans  ses  branches. 
Toutes  les  bêtes  des  champs  faisaient  leurs  petits  sous  ses  rameaux. 
Et  de  nombreuses  nations  habitaient  toutes  à  son  ombre. 

"11  était  beau  par  sa  grandeur,  par  l'étendue  de  ses  branches. 
Car  ses  racines  plongeaient  dans  des  eaux  abondantes. 

^Les  cèdres  du  jardin  de  Dieu  ne  le  surpassaient  point. 
Les  cyprès  n'égalaient  point  ses  branches. 
Et  les  platanes  n'étaient  point  comme  ses  rameaux; 

Aucun  arbre  du  jardin  de  Dieu  ne  lui  était  comparable  en  beauté. 

Me  l'avais  embelli  par  la  multitude  de  ses  branches. 
Et  tous  les  arbres  d'Eden,  dans  le  jardin  de  Dieu,  lui  portaient  envie. 

'"C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  qu'il  avait  une  tige  élevée, 

1088 


ÉZÉCniEL.  Chap.Sl,n-82.-i. 

Parce  qu'il  lançait  sa  cime  au  milieu  d'épais  rameaux, 
Et  que  son  cœur  était  fier  de  sa  hauteur, 

"Je  l'ai  livré  entre  les  mains  du  héros  des  nations, 
Qui  le  traitera  selon  sa  méchanceté  ;  je  l'ai  chassé. 

'-Des  étrangers,  les  plus  violents  des  peuples,  l'ont  abattu  et  rejeté; 
Ses  branches  sont  tombées  dans  les  montagnes  et  dans  toutes  les  vallées. 
Ses  rameaux  se  sont  brisés  dans  tous  les  ravins  du  pays  ; 
Va  tous  les  peuples  de  la  terre  se  sont  retirés  de  son  ombre, 
I']t  l'ont  abandonné. 

'^Sur  ses  débris  sont  venus  se  poser  tous  les  oiseaux  du  ciel, 
Et  toutes  les  bêtes  des  champs  ont  fait  leur  gîte  parmi  ses  rameaux, 
"Afin  que  tous  les  arbres  près  des  eaux  n'élèvent  plus  leur  tige. 
Et  qu'ils  ne  lancent  plus  leur  cime  au  milieu  d'épais  rameaux, 
Afin  que  tous  les  chênes  arrosés  d'eau  ne  gardent  plus  leur  hauteur  ; 

Car  tous  sont  livrés  à  la  mort,  aux  profondeurs  de  la  terre. 
Parmi  les  enfants  des  hommes. 
Avec  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse. 

'^Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Le  jour  où  il  est  descendu  dans  le  séjour  des  morts. 
J'ai  répandu  le  deuil,  j'ai  couvert  l'abîme  à  cause  de  lui. 
Et  j'en  ai  retenu  les  fleuves  ; 
Les  grandes  eaux  ont  été  arrêtées  ; 

J'ai  rendu  le  Liban  triste  à  cause  de  lui. 
Et  tous  les  arbres  des  champs  ont  été  desséchés. 

"'Par  le  bruit  de  sa  chute  j'ai  fait  trembler  les  nations. 
Quand  je  l'ai  précipité  dans  le  séjour  des  morts, 
Avec  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse  ; 

Tous  les  arbres  d'Eden  ont  été  consolés  dans  les  profondeurs  de  la  terre, 
Les  plus  beaux  et  les  meilleurs  du  Liban, 
Tous  arrosés  par  les  eaux. 

''Eux  aussi  sont  descendus  avec  lui  dans  le  séjour  des  morts. 
Vers  ceux  qui  ont  péri  par  l'épée  ; 

Ils  étaient  son  bras  et  ils  habitaient  à  son  ombre  ])armi  les  nations. 

'*A  qui  ressembles-tu  ainsi  en  gloire  et  en  grandeur 
Parmi  les  arbres  d'Eden? 

Tu  seras  précipité  avec  les  arbres  d'Eden 
Dans  les  profondeurs  de  la  terre, 
Tu  seras  couché  au  milieu  des  incirconcis. 
Avec  ceux  qui  ont  péri  par  l'épée. 
Voilà  Pharaon  et  toute  sa  multitude  ! 
Dit  le  Seigneur,  l'Éternel. 

Clutp.  XXXII.     'La  douzième  année,  le  premier  jour  du  douzième  mois,  la 
parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

^Fils  de  l'homme- 

1089 


Çhap.  32,3-1^.  ÉZÉGHIEL. 

Prononce  une  complainte  sur  Pharaon,  roi  d'Egypte  ! 

Tu  lui  diras  :  Tu  ressemblais  à  un  lionceau  parmi  les  nations  ; 

Tu  étais  comme  un  crocodile  dans  les  mers, 
Tu  t'élançais  dans  tes  fleuves, 
Tu  troublais  les  eaux  avec  tes  pieds, 
Tu  agitais  leurs  flots. 

^Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
J'étendrai  sur  toi  mon  rets. 
Dans  une  foule  nombreuse  de  jjeuples, 
Et  ils  te  tireront  dans  mon  fdet. 
''Je  te  laisserai  à  terre. 
Je  te  jetterai  sur  la  face  des  champs  ; 

Je  ferai  reposer  sur  toi  tous  les  oiseaux  du  ciel, 
Et  je  rassasierai  de  toi  les  bêtes  de  toute  la  terre. 
^Je  mettrai  ta  chair  sur  les  montagnes, 
Et  je  remplirai  les  vallées  de  tes  débris  ; 

^J'arroserai  de  ton  sang  le  pays  où  tu  nages. 
Jusqu'aux  montagnes, 

Et  les  ravins  seront  remplis  de  toi. 

"Quand  je  t'éteindrai,  je  voilerai  les  cieux 
Et  j'obscurcirai  leurs  étoiles. 

Je  couvrirai  le  soleil  de  nuages, 
Et  la  lune  ne  donnera  plus  sa  lumière. 

*J'obscurcirai  à  cause  de  toi  tous  les  luminaires  des  cieux, 
Et  je  répandrai  les  ténèbres  sur  ton  pays. 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

''J'affligerai  le  cœur  de  beaucoup  de  peuples. 
Quand  j'annoncerai  ta  ruine  parmi  les  nations 
A  des  pays  que  tu  ne  connaissais  pas. 

'°Je  frapperai  de  stupeur  beaucoup  de  peuples  à  cause  de  toi, 
Et  leurs  rois  seront  saisis  d'épouvante  à  cause  de  toi. 
Quand  j'agiterai  mon  épée  devant  leur  face  ; 

Ils  trembleront  à  tout  instant  chacun  pour  sa  vie. 
Au  jour  de  ta  chute. 

"Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
L'épée  du  roi  de  Babylone  fondra  sur  toi. 

'-Je  ferai  tomber  ta  multitude  par  l'épée  de  vaillants  hommes. 
Tous  les  plus  violents  d'entre  les  peuples  ; 

Ils  anéantiront  l'orgueil  de  l'Egypte, 
Et  toute  sa  multitude  sera  détruite. 

'^Je  ferai  périr  tout  son  bétail  près  des  grandes  eaux; 
Le  pied  de  l'homme  ne  les  troublera  plus, 
Le  sabot  des  animaux  ne  les  troublera  plus, 

'*Alors  je  calmerai  ses  eaux. 
Et  je  ferai  couler  ses  fleuves  comme  l'huile, 
Dit  le  Seigneur,  l'Éternel. 

1090 


ÉZÉCHIEL.  Chap.S^,a-To 


'^Quand  je  ferai  du  pays  d'Egypte  une  solitude, 
Et  que  le  pays  sera  dépouillé  de  tout  ce  qu'il  contient, 
Quand  je  frapperai  tous  ceux  qui  l'habitent, 
Ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 


16/ 


'C'est  là  une  complainte,  et  on  la  dira  ; 
Les  filles  des  nations  diront  cette  complainte  ; 

Elles  la  prononceront  sur  l'Egypte  et  sur  toute  sa  multitude, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 


'"La  douzième  année,  le  quinzième  jour  du  mois,  la  parole  de  l'Éternel  me 
fut  adressée,  en  ces  mots  : 

"Fils  de  l'homme. 
Lamente-toi  sur  la  multitude  d'Egypte,  et  précipite-la. 

Elle  et  les  filles  des  nations  puissantes, 
Dans  les  profondeurs  de  la  terre. 
Avec  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse  ! 
"Qui  surpasses-tu  en  beauté  ? 
Descends,  et  couche-toi  avec  les  incirconcis  ! 

-"Ils  tomberont  au  milieu  de  ceux  qui  sont  morts  par  l'épée. 
Le  glaive  est  donné  : 
Entraînez  l'Egypte  et  toute  sa  multitude  ! 

"Les  puissants  héros  lui  adresseront  la  parole 
Au  sein  du  séjour  des  morts, 
Avec  ceux  qui  étaient  ses  soutiens. 

Ils  sont  descendus,  ils  sont  couchés  les  incirconcis. 
Tués  par  l'épée. 

"*Là  est  l'Assyrien,  avec  toute  sa  multitude, 
Et  ses  sépulcres  sont  autour  de  lui  ; 

Tous  sont  morts,  sont  tombés  par  l'épée. 

-'Ses  sé]:)uleres  sont  dans  les  profondeurs  de  la  fosse, 
Et  sa  multitude  est  autour  de  son  sépulcre; 
Tous  sont  morts,  sont  tombés  par  l'épée; 
Eux  qui  répandaient  la  terreur  dans  le  pavs  des  vivants. 

"Là  est  Elam,  avec  toute  sa  multitude. 
Autour  est  son  sépulcre  ; 

Tovis  sont  morts,  sont  tombés  par  l'épée; 
Ils  sont  descendus  incinoncis  dans  les  profondeurs  de  la  terre. 
Eux  f|ui  répandaient  la  terreur  clans  le  ])ays  des  Aivants, 
Et  ils  ont  jîorté  leur  ignominie  vers  ceux  (pii  descendenl  dans  la  fosse. 

-^On  a  fait  sa  couche  parmi  les  morts  avec  toute  sa  multitude. 
Et  ses  sé])idcres  sont  autour  de  lui  ; 

Tous  ces  incirconcis  sont  morts  par  l'éjiée. 
Car  ils  répandaient  la  terreur  dans  le  pays  des  vivants, 

1091 


Chap.  82,26-33,6.  ÉZÉCHIEL. 

Et  ils  ont  porté  leur  ignominie  vers  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse  ; 
Ils  ont  été  placés  parmi  les  morts. 

-•'Là  sont  Méschec,  Tubal,  et  toute  leur  multitude, 
Et  leurs  sépulcres  sont  autour  d'eux  ; 

Tous  ces  incirconcis  sont  morts  par  l'épée, 
Car  ils  répandaient  la  terreur  dans  le  pays  des  vivants. 

-"Ils  ne  sont  pas  couchés  avec  les  héros 
Ceux  qui  sont  tombés  d'entre  les  incirconcis  ; 

Ils  sont  descendus  au  séjour  des  morts  avec  leurs  armes  de  guerre, 
Ils  ont  mis  leurs  épées  sous  leurs  têtes. 
Et  leurs  iniquités  ont  été  sur  leurs  ossements; 
Car  ils  étaient  la  terreur  des  héros  dans  le  pays  des  vivants. 
-^Toi  aussi,  tu  seras  brisé  au  milieu  des  incirconcis. 
Tu  seras  couché  avec  ceux  qui  sont  morts  par  l'épée. 

^^Là  sont  Edom,  ses  rois  et  tous  ses  princes. 
Qui,  malgré  leur  vaillance,  ont  été  placés 
Avec  ceux  qui  sont  morts  par  l'épée  ; 

Ils  sont  couchés  avec  les  incirconcis. 
Avec  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse. 

^"Là  sont  tous  les  princes  du  septentrion,  et  tous  les  Sidoniens, 
Qui  sont  descendus  vers  les  morts. 
Confus,  malgré  la  terreur  qu'insjoirait  leur  vaillance; 

Ces  incirconcis  sont  couchés  avec  ceux  qui  sont  morts  par  l'épée, 
Et  ils  ont  porté  leur  ignominie  vers  ceux  qui  descendent  dans  la  fosse. 

^'Pharaon  les  verra. 
Et  il  se  consolera  au  sujet  de  toute  sa  multitude. 

Des  siens  qui  sont  morts  par  l'épée  et  de  toute  son  armée. 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

^-Car  je  répandrai  ma  terreur  dans  le  pays  des  vivants; 
Et  ils  seront  couchés  au  milieu  des  incirconcis, 
Avec  ceux  qui  sont  morts  par  l'épée. 
Pharaon  et  toute  sa  multitude, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 


Devoirs  des  propliètes. 

Chap.  XXXIII.      'La  parole  de  l'E-  et  avertit  le  peuple;  *et  si  celui   qui 

ternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots  :  entend   le  son  de  la  trompette  ne  se 

-Fils  de  l'homme,  parle  aux  enfants  laisse  pas  avertir,  et  que  l'épée  vienne 

de  ton  peuple,  et  dis-leur  :  Lorsque  le  surprendre,  son  sang  sera  sur  sa 

je  fais  venir  l'épée  sur  un  pays,  et  que  tête.  H\  a  entendu  le  son  de  la  trom- 

le  peuple  du  pays  prend  dans  son  sein  pette,  et  il  ne  s'est  pas  laissé  avertir, 

un  homme  et  l'établit  comme  senti-  son  sang  sera   sur  lui;   s'il  se  laisse 

nelle,  —  'si  cet  homme  voit  venir  l'é-  avertir,  il  sauvera  son  âme.  ^Si  la  sen- 

pée  sur  le  pays,  sonne  de  la  trompette,  tinelle  voit  venir  l'épée,  et  ne  sonne 

1092 


EZECHIEL. 


Chap.  83,1-71. 


pas  de  là  trompette  ;  si  le  peuple  n'est     tice,  '^s'il  rend  le  gage,  s'il  restitue  ce 
])as  averti,  et  que  Fépée  vienne  enle- 
ver à  (jueltpi'un  la  vie,  celui-ci  périra 
à  cause  de  son  iniquité,  mais  je  rede- 
manderai son  san"'  à  la  sentinelle. 

"Et  toi,  fils  de  riiomme,  je  t'ai  éta- 
bli comme  sentinelle  sur  la  maison 
d'Israël.  Tu  dois  écouter  la  parole  qui 


qu'il  a  ravi,  s  il  suit  les  préceptes  qui 
donnent  la  vie,  sans  commettre  l'ini- 
quité, il  vivra,  il  ne  mourra  pas.  *^Tous 
les  péchés  qu'il  a  commis  seront  ou- 
bliés; il  pratique  la  droiture  et  la  jus- 
tice, il  vivra. 

'"Les  enfants  de  ton  peuple  disent  ; 


sort  de  ma  bouche,  et  les  avertir  de  La  voie  du  Seigneur  n'est  pas  droite, 

ma  part.  *  Quand  je  dis  au  méchant:  C'est  leur  voie  qui  n'est  pas  droite. 

Méchant,  tu  mourras  !  si  tu  ne  parles  "Si  le  juste  se  détourne  de  sa  justice 

pas    pour    détourner    le   méchant  de  et  commet  l'iniquité,  il  mourra  à  cause 

sa  voie,  ce  méchant  mourra  dans  son  de  cela.  ''■'Si  le  méchant  revient  de  sa 

iniquité,   et  je   te   redemanderai   son  méchanceté  et  pratique  la  droiture  et 

sang.  'Mais  si  tu  avertis  le  méchant  la  justice,    il   vivra  à  cause  de   cela, 

pour  le  détourner  de  sa  voie,  et  qu'il  -"Vous   dites  :    La  voie    du    Seigneur 

ne  s'en  détourne  pas,  il  mourra  dans  n'est  pas  droite.  Je  vous  jugerai  cha- 

son   iniquité,   et  toi   tu  sauveras  ton  cun  selon  ses  voies,  maison  d'Israël  ! 
âme. 

'«Et   toi,    fils    de    l'homme,    dis    à    la  A  ioccasioa  de  la  prise  de  Jérusalem. 

maison    d'Israël  :    Vous    dites  :    Nos         ^'La  douzième  année,  le  cinquième 

transgressions  et  nos  péchés  sont  sur  jour  du  dixième  mois  de  notre  capti- 

nous,  et  c'est  à  cause  d'eux  que  nous  vite,   un  homme  qui   s'était  échajipé 

sommes  frappés  de   langueur;   com-  de  .Jérusalem   vint  à  moi  et  dit:    La 

ment  pourrions-nous  vivre?  "Dis-leur:  ville  a  été  prise  !  --La  main  de  l'Eter- 

Je  suis  vivant  !  dit  le  Seigneur,  l'Eter-  nel   avait  été   sur  moi   le   soir  avant 

nel,  ce  que  je  désire,  ce  n'est  pas  que  l'arrivée  du  fugitif,  et  l'Eternel  m'avait 

le  méchant  meure,  c'est  qu'il  change  ouvert  la  bouche  lorsqu'il  vint  auprès 

de  conduite   et  qu'il   vive.    Revenez,  de  moi  le  matin.  Ma  bouche  était  ou 

revenez  de   votre   mauvaise   voie;  et  verte,  et  je  n'étais  plus  muet. -^Alors 

pourquoi  mourriez-vous,  maison  d'Is-  la  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée, 

raël  ?  en  ces  mots  : 

'-Et  toi,  fils  de  l'homme,   dis   aux         ^''Fils  de  l'homme,  ceux  qui  habitent 

enfants  de  ton  peuple:  La  justice  du  ces  ruines  dans  le  pavs  d'Israël  disent  ■ 

juste  ne  le  sauvera  pas  au  jour  de  sa  Abraham  était  seul,  et  il  a  hérité  le 

transgression;  et  le  méchant  ne  tom-  pays;  à  nous,  qui  sommes  nombreux, 

bera  pas  par  sa  méchanceté  le  jour  où  lepaysest  donné  en  possession. -^G'est 

il  s'en   détournera,   de  même  que  le  pourquoi  dis-leur  :  Ainsi  parle  le  Sei- 

juste  ne  pourra  pas  vivre  par  sa  justice  gneur,   l'Eternel:   Vous   mangez  vos 

au  jour  de  sa  transgression.  '^Lorsque  aliments  avec  du  sang",  vous  levez  les 

je  dis  au  juste  qu'il  vivra,   —  s'il  se  yeux  vers  vos   idoles,  vous  répandez 

confie  dans  sa  justice  et  commet  l'ini-  le  sang.  Et  vous  posséderiez  le  pays  ! 

-"Vous  vous  appuyez  sur  votre  épéc, 
vous    commettez    des    abominations. 


quité,  toute  sa  justice  sera  oubliée,  et 
il  mourra  à  cause  de  l'iniquité  qu'il  a 
commise.  '*Lorsque  je  dis  au  méchant  : 
Tu  mourras  !  — s'il  l'cvient  de  son  pé- 


chacun  de  vous  déshonore  la  femme 
de  son  procliain.  Et  vous  posséderiez 


ché  et  pratique  la  droiture  et  la  jus-     le  pays  !  -M)is-leur  :  Ainsi  p;irle  le  Sci- 

o.  Contrairement  à  la  loi,  Lév.  19,  iC  :  «  Vous  ne  mangerez  rien  avec  du  sang.  » 

1093 


Chap.  33, 28-34, 12. 


EZECIIIËL. 


gneur,  rÉternel  :  Je  suis  vivant  !  ceux 
qui  sont  parmi  les  ruines  tomberont 
par  l'épée;  ceux  qui  sont  dans  les 
champs,  j'en  ferai  la  pâture  des  bêtes; 
et  ceux  qui  sont  dans  les  forts  et  dans 
les  cavernes  mourront  par  la  peste. 
^*Je  réduirai  le  pays  en  solitude  et  en 
désert;  l'orgueil  de  sa  force  prendra 
fin;  les  montagnes  d'Israël  seront  dé- 
solées, personne  n'y  passera.  -'Et  ils 
sauront  que  je  suis  l'Éternel,  quand 
je  réduirai  le  pays  en  solitude  et  en 
désert,  à  cause  de  toutes  les  abomina- 
tions qu'ils  ont  commises. 

•■'"Et  toi,  fils  de  l'homme,  les  enfants 
de  ton  peuple  s'entretiennent  de  toi 
près  des  murs  et  aux  portes  des  mai- 
sons, et  ils  se  disent  l'un  à  l'autre, 
chacun  à  son  frère:  Venez  donc,  et 
écoutez  quelle  est  la  parole  qui  est 
procédée  de  l'Eternel  !  ^'Et  ils  se  ren- 
dent en  foule  auprès  de  toi,  et  mon 
peuple  s'assied  devant  toi  ;  ils  écou- 
tent tes  paroles,  mais  ils  ne  les  met- 
tent point  en  pratique,  car  leur  bouche 
en  fait  un  sujet  de  moquerie,  et  leur 
cœur  se  livre  à  la  cupidité.  ''-Voici, 
tu  es  pour  eux  comme  un  chanteur 
agréable,  possédant  une  belle  voix,  et 
habile  dans  la  musique.  Ils  écoutent 
tes  paroles,  mais  ils  ne  les  mettent 
point  en  pratique.  *' Quand  ces  choses 
arriveront,  —  et  voici,  elles  arrivent  ! 
—  ils  sauront  qu'il  y  avait  un  prophète 
au  milieu  d'eux. 

Contre  les  chefs  d'Israël.  Promesses  au  peuple. 

C/iajj.  XXXIV.  'La  parole  de  l'É- 
ternel me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 

-Fils  de  l'homme,  prophétise  con- 
tre les  pasteurs  d'Israël"!  Prophétise, 
et  dis-leur,  aux  pasteurs  :  Ainsi  parle 
le  Seigneur,  l'Eternel  :  Malheur  aux 
pasteurs  d'Israël ,  qui  se  paissaient 
eux-mêmes  !  Les  pasteurs  ne  devaient- 
ils  pas  paître  le  troupeau  ?  ^Vous  avez 

a    Les  chefs  d'Israël. 


mangé  la  graisse,  vous  vous  êtes  vêtus 
avec  la  laine,  vous  avez  tué  ce  qui 
était  gras,  vous  n'avez  point  fait  paître 
les  brebis.  *Vous  n'avez  pas  fortifié 
celles  qui  étaient  faibles,  guéri  celle 
qui  était  malade,  pansé  celle  qui  était 
blessée;  vous  n'avez  jias  ramené  celle 
qui  s'égarait,  cherché  celle  qui  était 
perdue;  mais  vous  les  avez  dominées 
avec  violence  et  avec  dureté.  ^EUes 
se  sont  dispersées,  parce  qu'elles  n'a- 
vaient point  de  pasteur;  elles  sont 
devenues  la  proie  de  toutes  les  bêtes 
des  champs,  elles  se  sont  dispersées. 
'^Mon  troupeau  est  errant  sur  toutes 
les  montagnes  et  sur  toutes  les  colli- 
nes élevées,  mon  troupeau  est  dis- 
persé sur  toute  la  face  du  pays  ;  nul 
n'en  prend  souci,  nul  ne  le  cherche. 

"C'est  pourquoi,  pasteurs,  écoutez 
la  parole  de  l'Eternel  !  *  Je  suis  vivant  ! 
dit  le  Seigneur,  l'Éternel,  parce  que 
mes  brebis  sont  au  pillage  et  qu'elles 
sont  devenues  la  proie  de  toutes  les 
bêtes  des  champs,  faute  de  pasteur, 
parce  que  mes  pasteurs  ne  prenaient 
aucun  souci  de  mes  brebis,  cpi'ils  se 
paissaient  eux-mêmes,  et  ne  faisaient 
point  paître  mes  brebis,  —  '*à  cause 
de  cela,  pasteurs,  écoutez  la  parole 
de  l'Eternel  !  '"Ainsi  parle  le  Seigneur, 
l'Eternel  :  Voici,  j'en  veux  aux  pas- 
teurs !  Je  reprendrai  mes  brebis  d'en- 
tre leurs  mains,  je  ne  les  laisserai 
plus  jiaître  mes  brebis,  et  ils  ne  se 
paîtront  plus  eux-mêmes  ;  je  délivrerai 
mes  brebis  de  leur  bouche,  et  elles  ne 
seront  plus  pour  eux  une  proie.  "Car 
ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 
Voici,  j'aurai  soin  moi-même  de  mes 
brebis,  et  j'en  ferai  la  revue.  '^Comme 
un  pasteur  inspecte  son  troupeau 
quand  il  est  au  milieu  de  ses  brebis 
éparses,  ainsi  je  ferai  la  revue  de  mes 
brebis,  et  je  les  recueillerai  de  tous 
les  lieux  où  elles  ont  été  dispersées 
au  jour  des  nuages  et  de  l'obscurité. 


1094 


EZECHIEL.  C/iap.3li3-3o,3. 

"Je  les  retirerai  d'entre  les  peuples,  qu'elles  ne  soient  |)lus  au  pillage,  et 

je  les  rassemblerai  des  diverses  con-  je  jugerai  entre  brebis  et  brebis.  --'J'é- 

trées,  et  je   les   ramènerai  dans  leur  tablirai  sur  elles  un  seul  pasteur,  qui 

|xiys;  je  les  ferai  paitre  sur  les  mun-  les  fera  paître,  mon  serviteur  David; 

tagnes  d'Israël,  le  long  des  ruisseaux,  il  les  fera  j)aître,  il  sera  leur  pasteur, 

et  dans  tous  les  lieux  habités  du  pays.  -^Moi,  l'Eternel,  je  serai  leur  Dieu,  et 

'^Je  les  ferai  paître  dans  un  bon  j)àtu-  mon   serviteur  David  sera  prince  au 

rage,    et  leur  demeure   sera   sur   les  milieu    d'elles.    Moi,    l'Éternel,    j'ai 

montagnes  élevées  d'Israël;  là  elles  parlé.  -^Je  traiterai  avec  elles  une  al- 

reposeront  dans  un  agréable  asile,  et  liance  de  paix,  et  je  ferai  disparaître 

elles  auront  de  gras  pâturages  sur  les  du  pays  les  animaux  sauvages;  elles 

montagnes  d'Israël.    '^ C'est  moi    qui  habiteront  en  sécurité  dans  le  désert, 

ferai  paître  mes  brebis,  c'est  moi  qui  et  dormiront  au  milieu  des  forêts.  -Me 

les    ferai    reposer,    dit    le    Seigneur,  ferai   d'elles   et  des  environs  de   ma 

l'Eternel.    'Me    chercherai    celle    qui  colline  un  sujet  de  bénédiction  ;  j'en- 

était  perdue,  je  ramènerai   celle   qui  verrai   la   pluie  en  son  temps,   et  ce 

était  égarée,  je  panserai  celle  qui  est  sera  une  pluie  de  bénédiction.  -"L'ar- 

blessée,  et  je  fortifierai  celle  qui  est  bre  des  champs  donnera  son  fruit,  et 

malade.  Mais  je   détruirai   celles  qui  la  tei-re  donnera  ses  productions.  Elles 

sont  grasses  et  vigoureuses.  Je  veux  seront  en  sécurité  dans  leur  pays  ;  et 

les  paître  avec  justice.  elles    sauront  que  je   suis   l'Eternel, 

''Et  vous,   mes  brebis,  ainsi  parle  quand  je   briserai   les    liens    de   leur 

le  Seigneur,  l'Eternel  :  Voici,  je  juge-  joug,  et  que  je  les  délivrerai  de  la  main 

rai  entre  brebis  et  brebis,  entre  bé-  de  ceux  qui  les  asservissaient.  -*Elles 

liers  et  boucs.  '^Est-ce  trop  peu  pour  ne   seront  plus  au   pillage  parmi  les 

vous  de  paître  dans  le  bon  pâturage,  nations,  les  bêtes  de   la  terre  ne  les 

pour  que  vous  fouliez  de  vos  pieds  le  dévoreront  ])lus,  elles  habiteront  en 

reste  de  votre  pâturage  ?  de  boire  une  sécurité,  et  il  n'y  aura  personne  pour 

eau  limpide,  pour  que  vous  troubliez  les   troubler.   -M'établirai    pour  elles 

le  reste  avec  vos  pieds  ? ''■^ Et  mes  bre-  une   jjlantation   qui   aura   du   renom; 

bis  doivent  paître  ce  que  vos   pieds  elles  ne  seront  plus  consumées  par  la 

ont  foulé,  et  boire  ce  que  vos  pieds  faim  dans  le  pays,  et  elles  ne  porte- 

ont  troublé  !  ront  plus  l'opprobre  des  nations.  ^"Et 

-"C'est  pourquoi  ainsi  leur  parle  le  elles  sauront  que  moi,  l'Eternel,  leur 

Seigneur,  l'Eternel  :  Voici,  je  jugerai  Dieu,  je  suis  avec  elles,   et   qu'elles 

entre    la   brebis  grasse    et    la   brebis  sont   mon   peuple,    elles,    la    maison 

maigre. -'Parce  que  vous  avez  heurté  d'Israël,   dit   le   Seigneur,    l'Éternel, 

avec  le  côté  et  avec  l'épaule,  et  frappé  ^'Vous,    mes   brebis,   brebis   de   mon 

de  vos  cornes  toutes  les  brebis  faibles,  pâturage,  vous  êtes  des  hommes  ;  moi, 

jusqu'à  ce  que  vous  les  ayez  chassées,  je   suis   votre   Dieu,   dit  le  Seigneur, 

--je  porterai  secours  à  mes  brebis,  afin  l'Eternel. 

Propliétic  contre  les  lùloiiiiles. 

Chfip.  XXW.     'La  ])arole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots: 

-Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  la  montagne  de  Séir, 
Et  jirophétise  contre  elle  ! 

^Tu  lui  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 

1095 


Chap.  85,^-15.  ÉZÉCHIEL. 

Voici,  j'en  veux  à  toi,  montagne  de  Séir  ! 

J'étends  ma  main  sur  toi, 
Et  je  fais  de  toi  une  solitude  et  un  désert. 

*Je  mettrai  tes  villes  en  ruines. 
Tu  deviendras  une  solitude, 

Et  tu  sauras  que  je  suis  l'Eternel. 

'^ Parce  que  tu  avais  une  haine  éternelle, 
Parce  que  tu  as  précipité  par  le  glaive  les  enfants  d'Israël, 

Au  jour  de  leur  détresse, 
Au  temps  où  l'iniquité  était  à  son  terme, 

^Je  suis  vivant  !  dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 
Je  te  mettrai  à  sang,  et  le  sang  te  poursuivra  ; 

Puisque  tu  n'as  pas  haï  le  sang. 
Le  sang  te  poursuivra. 

'Je  ferai  de  la  montagne  de  Séir  une  solitude  et  un  désert. 
Et  j'en  exterminerai  les  allants  et  les  venants. 

'Je  remplirai  de  morts  ses  montagnes  ; 
Sur  tes  collines,  dans  tes  vallées,  dans  tous  tes  ravins. 
Tomberont  ceux  qui  seront  frappés  par  l'épée. 

'Je  ferai  de  toi  des  solitudes  éternelles, 
Tes  villes  ne  seront  plus  habitées, 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 

"Parce  que  tu  as  dit  :  Les  deux  nations,  les  deux  pays"  seront  à  moi. 
Et  nous  en  prendrons  possession. 
Quand  même  l'Éternel  était  là, 

"Je  suis  vivant  !  dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 
J'agirai  avec  la  colère  et  la  fureur 
Que  tu  as  montrées,  dans  ta  haine  contre  eux; 

Et  je  me  ferai  connaître  au  milieu  d'eux, 
Quand  je  te  jugerai. 

'-Tu  sauras  que  moi,  l'Éternel, 
J'ai  entendu  tous  les  outrages 
Que  tu  as  proférés  contre  les  montagnes  d'Israël, 
En  disant  :  Elles  sont  dévastées, 

Elles  nous  sont  livrées  comme  une  proie. 

''Vous  vous  êtes  élevés  contre  moi  par  vos  discours, 
Vous  avez  multiplié  vos  paroles  contre  moi  : 
J'ai  entendu. 

"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 
Lorsque  tout  le  pays  sera  dans  la  joie, 
Je  ferai  de  toi  une  solitude. 

'^A  cause  de  la  joie  que  tu  as  éprouvée 
Parce  que  l'héritage  de  la  maison  d'Israël  était  dévasté. 
Je  te  traiterai  de  la  même  manière  ; 

Tu  deviendras  une  solitude,  montagne  de  Séir, 

■a.  Israël  et  Juda. 

1096 


i 


ÉZÉCHIEL.  Chap.S6,i-n. 

Toi,  et  Edom  tout  entier. 

Et  ils  sauront  que  je  suis  rEternel. 

Le  rétablissement  d'Israël. 

Chap.  XXXVI.      'Et  toi,  fils  de  l'homme,  prophétise  sur  les  montagnes  d'Is- 

Tu  diras  :  Montagnes  d'Israël,  écoutez  la  parole  de  l'Eternel  !  [raël  ! 

-Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  que  l'ennemi  a  dit  sur  vous  :  Ah  !  ah  ! 

Ces  hauteurs  éternelles  sont  devenues  notre  propriété  ! 
^Prophétise  et  dis  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 

Oui,  parce  qu'on  a  voulu  de  toutes  parts  vous  dévaster  et  vous  engloutir. 
Pour  que  vous  tussiez  la  propriété  des  autres  nations. 
Parce  que  vous  avez  été  l'objet  des  discours  et  des  propos  des  peuples, 
^Montagnes  d'Israël,  écoutez  la  parole  du  Seigneur,  de  l'Eternel  ! 

Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel, 
Aux  montagnes  et  aux  collines. 
Aux  ruisseaux  et  aux  vallées. 
Aux  ruines  désertes  et  aux  villes  abandonnées, 
Qui  ont  servi  de  proie  et  de  risée 
Aux  autres  nations  d  alentour  ; 

^  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Oui,  dans  le  feu  de  ma  jalousie. 
Je  parle  contre  les  autres  nations  et  contre  Edom  tout  entier. 

Qui  se  sont  donné  mon  pays  en  propriété. 
Avec  toute  la  joie  de  leur  cœur  et  le  mépris  de  leur  âme. 
Afin  d'en  piller  les  jiroduits. 

^ C'est  pourquoi  prophétise  sur  le  pays  d'Israël, 

Dis  aux  montagnes  et  aux  collines, 
Aux  ruisseaux  et  aux  vallées  : 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  je  parle  dans  ma  jalousie  et  dans  ma  fureur. 
Parce  que  vous  portez  l'ignominie  des  nations. 

'C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Je  lève  ma  main  ! 

Ce  sont  les  nations  qui  vous  entourent 
Qui  porteront  elles-mêmes  leur  ignominie. 

*Et  vous,  montagnes  d'Israël,  vous  pousserez  vos  rameaux, 
Et  vous  porterez  vos  fruits  pour  mon  peuple  d'Israël  ; 
Car  ces  choses  sont  près  d'arriver. 

'Voici,  je  vous  serai  favorable. 
Je  me  tournerai  vers  vous. 
Et  vous  serez  cultivées  et  ensemencées. 

'"Je  mettrai  sur  vous  des  hommes  en  grand  nombre, 
La  maison  d'Israël  tout  entière  ; 

Les  villes  seront  habitées. 
Et  l'on  rebâtira  sur  les  ruines. 

"Je  multiplierai  sur  vous  les  hommes  et  les  animaux; 

1097 


Chap.36,ii-3o.  ÉZÉCHIEL. 

Ils  multiplieront  et  seront  féconds  ; 

Je  veux  que  vous  soyez  habitées  comme  auparavant, 
Et  je  vous  ferai  plus  de  bien  qu'autrefois  ; 
Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel. 

'-Je  ferai  marcher  sur  vous  des  hommes,  mon  peuple  d'Israël, 
Et  ils  te  posséderont; 
Tu  seras  leur  héritage, 

Et  tu  ne  les  détruiras  plus. 

"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Parce  qu'on  vous  dit  :  Tu  as  dévoré  des  hommes. 
Tu  as  détruit  ta  pro])ro  nation, 

'*A  cause  de  cela  tu  ne  dévoreras  plus  d'hommes, 
Tu  ne  détruiras  ])lus  ta  nation, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'^Je  ne  te  ferai  plus  entendre  les  outrages  des  nations. 
Et  tu  ne  porteras  plus  l'opprobre  des  peuples  ; 

Tu  ne  détruiras  plus  ta  nation, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

"La    parole    de    l'Eternel    me    fut  vous  avez  profané  parmi  les  nations 

adressée,  en  ces  mots  :  où  vous  êtes  allés.  -^Je  sanctifierai  mon 

"Fils  de  l'homme,  ceux  de  la  mai-  grand  nom,  qui  a  été  profané  parmi 

son  d'Israël,  quand  ils  habitaient  leur  les  nations,  que  vous  avez  profané  au 

])ays,  l'ont  souillé  par  leur  conduite  milieu  d'elles.  Et  les  nations  sauront 

et  par  leurs  œuvres  ;  leur  conduite  a  que  je  suis  l'Eternel,  dit  le  Seigneur, 

été  devant   moi   comme   la    souillure  l'Eternel,  cjuand  je  serai  sanctifié  par 

d'une  femme  pendant  son  impureté,  vous  sous  leurs  yeux.  -■'Je  vous  retire- 

'''Alors  j'ai  répandu  ma  fureur  sur  eux,  rai  d'entre  les  nations,  je  vous  rassem- 

à  cause  du  sang  qu'ils  avaient  versé  blerai  de  tous  les  pays,  et  je  vous  ra- 

dans  le  pays,  et  des   idoles  dont  ils  mènerai  dans  votre  pays.  ^^  Je  répandrai 

l'avaient  souillé.  "Je  les  ai  dispersés  sur  vous  une  eau  pure,  et  vous  serez 

])armi  les  nations,  et  ils  ont  été  répan-  purifiés  ;  je  vous  purifierai  de  toutes 

dus  en  divers  pays  ;  je  les  ai  jugés  se-  vos  souillures  et  de  toutes  vos  idoles, 

lonleurconduiteetselon  leursœuvres.  -''Je  vous  donnerai  un  cœur  nouveau, 

^"Ils  sont  arrivés  chez  les  nations  où  et  je  mettrai  en  vous  un  esprit  nou- 

ils   allaient,   et   ils   ont  profané   mon  veau;  j'ôterai  de  votre  corps  le  cœur 

saint  nom,  en  sorte  qu'on  disait  d'eux  :  de  pierre,  et  je  vous  donnerai  un  cœur 

C'est  le  peuple  de  l'Eternel,  c'est  de  de  chair.  -'Je  mettrai   mon  esprit  en 

son  pays  qu'ils  sont  sortis.   -'Et  j'ai  vous,  et  je  ferai  que  vous  suiviez  mes 

voulu  sauver  l'honneur  de  mon  saint  ordonnances,  et  que  vous  observiez  et 

nom,  que  ])rofanait  la  maison  d'Israël  pratiquiez  mes  lois.  -^Vous  habiterez 

parmi  les  nations  où  elle  est  allée.  le  pays  que  j'ai  donné  à  vos  pères  ; 

*" C'est    pourquoi   dis    à    la   maison  vous   serez   mon   peuple,   et  je   serai 

d'Israël  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'E-  votre    Dieu.   '-'^Je   vous    délivrerai   de 

ternel  :  Ce  n'est  pas  à  cause  de  vous  toutes  vos   souillures.  J'appellerai  le 

que  j'agis  de  la  sorte,  maison  d'Israël  ;  blé,  et  je  le  multiplierai;  je  ne  vous 

c'est  à  cause  de  mon  saint  nom  que  enverrai   plus   la  famine.  '"Je   niulti- 

1098 


EZECIIIEL. 


Cliap.  36,31-37, 


plierai  le  fiait  des  arbres  et  le  produit 
des  champs,  afin  que  vous  n'ayez  plus 
l'opprobre  de  la  famine  parmi  les  na- 
tions. ^'Alors  vous  vous  souviendrez 
de  votre  conduite  qui  était  mauvaise, 
et  de  vos  actions  qui  n'étaient  pas 
bonnes  ;  vous  vous  prendrez  vous- 
mêmes  en  dégoût,  à  cause  de  vos  ini- 
quités et  de  vos  abominations.  ^^Ce 
n'est  ])as  à  cause  de  vous  que  j'agis  de 
la  sorte,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel,  sa- 
chez-le !  Ayez  honte  et  rougissez  de 
votre  conduite,  maison  d'Israël  ! 

^^-Vinsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Le  jour  où  je  vous  purifierai  de  toutes 
vos  ini<]uités,  je  peuplerai  les  villes, 
et  les  ruines  seront  relcA^ées  ;  '*la  terre 
dévastée  sera  cultivée,  tandis  qu'elle 
était  déserte  aux  yeux  de  tous  les  pas- 
sants ;  '^et  l'on  dira  :  Cette  terre  dévas- 
tée est  devenue  comme  un  jardin 
d'Édcn  ;  et  ces  villes  ruinées,  désertes 
et  abattues,  sont  fortifiées  et  habitées. 
^"Et  les  nations  qui  resteront  autour 
de  vous  sauront  que  moi,  l'Eternel, 
j'ai  rebâti  ce  qui  était  abattu,  et  planté 
ce  qui  était  dévasté.  Moi,  l'Eternel, 
j'ai  parlé,  et  j'agirai. 

^'Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici  encore  sur  quoi  je  me  laisserai 
fléchir  par  la  maison  d'Israël,  voici  ce 
que  je  ferai  pour  eux  :  je  multiplierai 
les  hommes  comme  un  troupeau.  '"^Les 
villes  en  ruines  seront  remplies  de 
troupeaux  d'hommes,  pareils  aux  trou- 
peaux consacrés,  aux  troupeaux  qu'on 
amène  à  Jérusalem  pendant  ses  fêtes 
solennelles.  Et  ils  sauront  que  je  suis 
l'Eternel. 


fort  nombreux,  à  la  surface  de  la  val- 
lée, et  ils  étaient  comjjlètement  secs. 


Le  retour  en  Israël,  et  In  réunion  des  deux 
royaumes. 

Chap.  XXXVII.  '  La  main  de  l'É- 
ternel fut  sur  moi,  et  l'Eternel  me 
transporta  en  es|)rit,  et  me  déposa 
dans  le  milieu  d'une  vallée  remplie 
d'ossements.  -11  me  fit  passer  auprès 
tl  eux,  tout  autour  ;  et  voici,  ils  étaient 


'Il  me  dit  :  Fils  de  l'homme,  ces  os 
pourront-ils  revivre  ?  Je  répondis  : 
Seigneur  Eternel,  tu  le  sais. 

■•Il  me  dit  :  Prophétise  sur  ces  os,  et 
dis-leur  :  Ossements  desséchés,  écou- 
tez la  parole  de  l'Eternel  !  ^Ainsi  parle 
le  Seigneur,  l'Eternel,  à  ces  os  :  Voici, 
je  vais  faire  entrer  en  vous  un  esprit, 
et  vous  vivrez  ;  ^je  vous  donnerai  des 
nerfs,  je  ferai  croître  sur  vous  de  la 
chair,  je  vous  couvrirai  de  peau,  je 
mettrai  en  vous  un  esprit,  et  vous  vi- 
vrez. Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eter- 
nel. "Je  prophétisai,  selon  l'ordre  que 
j'avais  reçu.  Et  comme  je  prophétisais, 
il  y  eut  un  bruit,  et  voici,  il  se  fit  un 
mouvement,  et  les  os  s'approchèrent 
les  uns  des  autres.  *Je  regardai,  et 
voici,  il  leur  vint  des  nerfs,  la  chair 
crût,  et  la  peau  les  couvrit  par-dessus  ; 
mais  il  n'y  avait  point  en  eux  d'esprit. 

''11  me  dit  :  Prophétise,  et  parle  à 
l'esprit  !  prophétise,  fils  de  l'homme, 
et  dis  à  l'esprit  :  Ainsi  parle  le  Sei- 
gneur, l'Eternel  :  Esprit,  viens  des 
quatre  vents,  souffle  sur  ces  morts,  et 
qu'ils  revivent  !  '"Je  prophétisai,  selon 
l'ordre  qu'il  m'avait  donné.  Et  l'esprit 
entra  en  eux,  et  ils  reprirent  vie,  et 
ils  se  tinrent  sur  leurs  pieds  :  c'était 
une  armée  nombreuse,  très  nom- 
breuse. 

"Il  médit:  Fils  de  l'homme,  ces  os, 
c'est  toute  la  maison  d'Israël.  Voici, 
ils  disent  :  Nos  os  sont  desséchés, 
notre  espérance  est  détruite,  nous 
sommes  perdus! '-Prophétise  donc,  et 
dis-leur  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'E- 
ternel :  Voici,  j'ouvrirai  vos  sépulcres, 
je  vous  ferai  sortir  de  vos  sépulcres, 
ù  mon  peuple,  et  je  vous  ramènerai 
dans  le  pays  d'Israël.  '^Et  vous  saurez 
que  je  suis  l'Eternel,  lorsque  j'ouvri- 
rai vos  sépulcres,  et  que  je  vous  ferai 
sortir  de  vos  sépulcres,  ô  mon  peuple  ! 
'*Je  mettrai  mon   esprit  en  vous,  et 

1099  70  • 


Chap.  S7 ,  15-38, i. 


EZECHIEL. 


vous  vivrez  ;  je  vous  rétablirai  dans  blerai  de  toutes  parts,  et  je  les  ramè- 

votre  pays,  et  vous  saurez  que  moi,  nerai  dans  leur  pays.  ^^Je  ferai  d'eux 

l'Eternel,  j'ai  parlé  et  agi,  dit  l'Eter-  une  seule  nation  dans  le  pays,  dans 

nel.  les  montagnes  d'Israël  ;  ils  auront  tous 

un  même  roi,  ils  ne  formeront  plus 

*^La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adres-  deux  nations,  et  ne  seront  plus  divisés 

sée,  en  ces  mots  :  en  deux  royaumes.  -^Ils  ne  se  souille- 

'^Et  toi,  fils  de  l'homme,  prends  ront  plus  par  leurs  idoles,  par  leurs 
une  pièce  de  bois,  et  écris  dessus  :  abominations,  et  par  toutes  leurs  trans- 
Pour  Juda,  et  pour  les  enfants  d'is-  gressions  ;  je  les  retirerai  de  tous  les 
raël  qui  lui  sont  associés.  Prends  une  lieux  qu'ils  ont  habités  et  où  ils  ont 
autre  pièce  de  bois,  et  écris  dessus  :  péché,  et  je  les  purifierai  ;  ils  seront 
Pour  Joseph,  bois  d'Ephraïm,  et  de  mon  peuple,  et  je  serai  leur  Dieu.  *"  Mon 
toute  la  maison  d'Israël  qui  lui  est  serviteur  David  sera  leur  roi,  et  ils  au- 
associée.  *' Rapproche -les  l'une  de  ront  tous  un  seul  pasteur.  Ils  suivront 
l'autre  pour  en  former  une  seule  mes  ordonnances,  ils  observeront  mes 
pièce,  en  sorte  qu'elles  soient  unies  lois  et  les  mettront  en  pratique.  -^Ils 
dans  ta  main.  '*Et  lorsque  les  enfants  habiteront  le  pays  que  j'ai  donné  à 
de  ton  peuple  te  diront  :  Ne  nous  mon  serviteur  Jacob,  et  qu'ont  habité 
expliqueras-tu  pas  ce  que  cela  signi-  vos  pères  ;  ils  y  habiteront,  eux,  leurs 
fie?  ''■'réponds-leur  :  Ainsi  parle  le  Sei-  enfants,  et  les  enfants  de  leurs  enfants, 
gneur,  rÉternel  :  Voici,  je  prendrai  à  perpétuité;  et  mon  serviteur  David 
le  bois  de  Joseph  qui  est  dans  la  main  sera  leur  prince  pour  toujours.  -*Je 
d'Ephraïm,  et  les  tribus  d'Israël  qui  traiterai  avec  eux  une  alliance  de  paix, 
lui  sont  associées  ;  je  les  joindrai  au  et  il  y  aura  une  alliance  éternelle  avec 
bois  de  Juda,  et  j'en  formerai  un  seul  eux;  je  les  établirai,  je  les  multiplie- 
bois,  en  sorte  qu'ils  ne  soient  qu'un  rai,  et  je  placerai  mon  sanctuaire  au 
dans  ma  main.  *°Les  bois  sur  lesquels 


tu  écriras  seront  dans  ta  main,  sous 
leurs  yeux. 

^'Et  tu  leur  diras  :  Ainsi  parle  le 
Seigneur,  l'Eternel  :  Voici,  je  pren- 
drai les  enfants  d'Israël  du  milieu  des 
nations  où  ils  sont  allés,  je  les  rassem- 


milieu  d'eux  pour  toujours.  -'Ma  de- 
meure sera  parmi  eux;  je  serai  leur 
Dieu,  et  ils  seront  mon  peuple.  -*Et 
les  nations  sauront  que  je  suis  l'Eter- 
nel, qui  sanctifie  Israël,  lorsque  mon 
sanctuaire  sera  pour  toujours  au  milieu 
d'eux. 


Propliétie  contre  Gog. 

Chap.  XXXVIII.     'La  parole  de  l'Eternel  me  fut  adressée,  en  ces  mots 

^Fils  de  l'homme,  tourne  ta  face  vers  Gog,  au  pays  de  Magog, 
Vers  lé  prince  de  Rosch,  de  Méschec  et  de  Tubal, 
Et  prophétise  contre  lui  ! 

^Tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici,  j'en  veux  à  toi,  Gog, 
Prince  de  Rosch,  de  Méschec  et  de  Tubal  ! 

*Je  t'entraînerai,  et  je  mettrai  une  boucle  à  tes  mâchoires  ; 
Je  te  ferai  sortir,  toi  et  toute  ton  armée, 
Chevaux  et  cavaliers, 
Tous  vêtus  magnifiquement, 

1100 


ÉZÉGIIIEL.  Chap.S8,i-ii. 

Troupe  nombreuse  portant  le  grand  et  le  petit  bouclier, 
Tous  maniant  l'épée  ; 

^Et  avec  eux  ceux  de  Perse,  d'Ethiopie  et  de  Puth, 
Tous  portant  le  bouclier  et  le  casque  ; 
*Gomcr  et  toutes  ses  troupes, 
La  maison  de  Togarma, 
A  l'extrémité  du  septentrion. 
Et  toutes  ses  troupes, 

Peuples  nombreux  qui  sont  avec  toi. 
^Prépare-toi,  tiens-toi  prêt. 
Toi,  et  toute  ta  multitude  assemblée  autour  de  toi  ! 
Sois  leur  chef! 

*Après  bien  des  jours,  tu  seras  à  leur  tête  ; 
Dans  la  suite  des  années,  tu  marcheras  contre  le  pays 
Dont  les  habitants,  échappés  à  l'épée, 
Auront  été  rassemblés  d'entre  plusieurs  peuples 
Sur  les  montagnes  d'Israël  longtemps  désertes; 

Retirés  du  milieu  des  peuples, 
Ils  seront  tous  en  sécurité  dans  leurs  demeures. 

'Tu  monteras,  tu  t'avanceras  comme  une  tempête. 
Tu  seras  comme  une  nuée  qui  va  couvrir  le  pays. 

Toi  et  toutes  tes  troupes,  et  les  nombreux  peuples  avec  toi. 

•"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 

En  ce  jour-là,  des  pensées  s'élèveront  dans  ton  cœur, 
Et  tu  formeras  de  mauvais  desseins. 

"Tu  diras  :  Je  monterai  contre  un  pays  ouvert. 
Je  fondrai  sur  des  hommes  tranquilles. 
En  sécurité  dans  leurs  demeures. 

Tous  dans  des  habitations  sans  murailles. 
Et  n'ayant  ni  verrous  ni  portes  ; 

'-J'irai  faire  du  butin  et  me  livrer  au  pillage. 

Porter  la  main  sur  des  ruines  maintenant  habitées, 
Sur  un  peuple  recueilli  du  milieu  des  nations. 
Ayant  des  troupeaux  et  des  propriétés, 
Et  occupant  les  lieux  élevés  du  pays. 

''Séba  et  Dedan,  les  marchands  de  Tarsis, 
Et  tous  leurs  lionceaux,  te  diront  : 
Viens-tu  pour  faire  du  butin  ? 
Est-ce  pour  piller  que  tu  as  rassemblé  ta  multitude, 

Pour  emporter  de  l'argent  et  de  l'or. 
Pour  prendre  des  trou])eaux  et  des  biens, 
Pour  faire  un  grand  butin  ? 

"C'est  pourquoi  prophétise,  fils  de  l'homme,  et  dis  à  Gog  : 
Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 

Oui,  le  jour  où  mon  peuple  d'Israël  vivra  en  sécurité. 
Tu  le  sauras. 

1101 


Chap.  38,15-39,'..  ÉZÉCHIEL. 

'^Alors  tu  partiras  de  ton  pays,  des  extrémités  du  septentrion, 
Toi  et  de  nombreux  peuples  avec  toi, 

Tous  montés  sur  des  chevaux. 
Une  grande  multitude,  une  armée  puissante. 

'^Tu  t'avanceras  contre  mon  peuple  d'Israël, 
Comme  une  nuée  qui  va  couvrir  le  pays. 

Dans  la  suite  des  jours,  je  te  ferai  marcher  contre  mon  pays, 
Afin  que  les  nations  me  connaissent. 
Quand  je  serai  sanctifié  par  toi  sous  leurs  yeux,  ô  Gog  ! 

''Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Est-ce  toi  de  qui  j'ai  parlé  jadis 
Par  mes  serviteurs  les  prophètes  d'Israël,    . 

Qui  ont  prophétisé  alors,  pendant  des  années, 
Que  je  t'amènerais  contre  eux  ? 

'**En  ce  jour-là,  le  jour  où  Gog  marchera  contre  la  terre  d'Israël, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 

La  fureur  me  montera  dans  les  narines. 

'"Je  le  déclare,  dans  ma  jalousie  et  dans  le  feu  de  ma  colère, 
En  ce  jour-là,  il  y  aura  un  grand  tumulte 
Dans  le  pays  d'Israël. 

-"Les  poissons  de  la  mer  et  les  oiseaux  du  ciel  trembleront  devant  moi, 
Et  les  bêtes  des  champs  et  tous  les  reptiles  qui  rampent  sur  la  terre, 
Et  tous  les  hommes  qui  sont  à  la  surface  de  la  terre  ; 

Les  montagnes  seront  renversées. 
Les  parois  des  rochers  s'écrouleront. 
Et  toutes  les  murailles  tomberont  par  terre. 

-'J'appellerai  l'épée  contre  lui  sur  toutes  mes  montagnes. 
Dît  le  Seigneur,  l'Eternel  ; 

L'épée  de  chacun  se  tournera  contre  son  frère. 

-^J'exercerai  mes  jugements  contre  lui  par  la  peste  et  par  le  sang. 
Par  une  pluie  violente  et  par  des  pierres  de  grêle  ; 

Je  ferai  pleuvoir  le  feu  et  le  soufre  sur  lui  et  sur  ses  troupes, 
Et  sur  les  peuples  nombreux  qui  seront  avec  lui. 

-^Je  manifesterai  ma  grandeur  et  ma  sainteté. 
Je  me  ferai  connaître  aux  yeux  de  la  multitude  des  nations. 
Et  elles  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 

Cliap.  XXXIX.     'Et  toi,  fils  de  l'homme,  prophétise  contre  Gog! 
Tu  diras  :  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 

Voici,  j'en  veux  à  toi,  Gog, 
Prince  de  Rosch,  de  Méschec  et  de  Tubal  ! 

-Je  t'entraînerai,  je  te  conduirai. 
Je  te  ferai  monter  des  extrémités  du  septentrion. 
Et  je  t'amènerai  sur  les  montagnes  d'Israël. 

^J'abattrai  ton  arc  de  ta  main  gauche, 
Et  je  ferai  tomber  tes  flèches  de  ta  main  droite. 
••Tu  tomberas  sur  les  montagnes  d'Israël, 

1102 


ÉZÉCHIEL.  Chap.  S9, 5-ii. 

Toi  et  toutes  tes  troupes, 

Et  les  peuples  qui  seront  avec  toi.; 

Aux  oiseaux  de  proie,  à  tout  ce  qui  a  des  ailes, 
Et  aux  bêtes  des  champs  je  te  donnerai  pour  pâture. 
^Tu  tomberas  sur  la  face  de  la  terre. 
Car  jai  parlé,  dit  le  Seigneur,  rÉternel. 
^J'enverrai  le  feu  dans  Magog, 
Et  parmi  ceux  qui  habitent  en  sécurité  les  îles  ; 
Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel. 

'Je  ferai  connaître  mon  saint  nom  au  milieu  de  mon  peuple  d'Israël, 
Et  je  ne  laisserai  plus  profaner  mon  saint  nom  ; 

Et  les  nations  sauront  que  je  suis  l'Eternel, 
Le  Saint  en  Israël. 

^Voici,  ces  choses  viennent,  elles  arrivent. 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel  ; 
C'est  le  jour  dont  j'ai  parlé. 

'Alors  les  habitants  des  villes  d'Israël  sortiront, 
Ils  brûleront  et  livreront  aux  flammes  les  armes. 
Les  petits  et  les  grands  boucliers, 
Les  arcs  et  les  flèches, 
Les  piques  et  les  lances  ; 

Ils  en  feront  du  feu  pendant  sept  ans. 

'"Ils  ne  prendront  point  de  bois  dans  les  champs. 
Et  ils  n'en  couperont  point  dans  les  forêts. 
Car  c'est  avec  les  armes  qu'ils  feront  du  feu. 

Ils  dépouilleront  ceux  qui  les  ont  dépouillés, 
Ils  pilleront  ceux  qui  les  ont  pillés. 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

"En  ce  jour-là. 
Je  donnerai  à  Gog  un  lieu  qui  lui  servira  de  sépulcre  en  Israël, 
La  vallée  des  voyageurs,  à  l'orient  de  la  mer  ; 
Ce  sépulcre  fermera  le  passage  aux  voyageurs. 

C'est  là  qu'on  enterrera  Gog  et  toute  sa  multitude. 
Et  on  appellera  cette  vallée  la  vallée  de  la  multitude  de  Gog. 

'-La  maison  d'Israël  les  enterrera. 
Afin  de  purifier  le  pays  ; 
Et  cela  durera  sept  mois. 

"Tout  le  peuple  du  pays  les  enterrera, 
Et  il  en  aura  du  renom, 

Le  jour  où  je  serai  glorifié. 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'*Ils  choisiront  des  hommes  qui  seront  sans  cesse  à  parcourir  le  pays. 
Et  qui  enterreront,  avec  l'aide  des  voyageurs. 
Les  corps  restés  à  la  surface  de  la  terre  ; 
Ils  purifieront  le  pays. 

Et  ils  seront  à  la  recherche  pendant  sept  mois  entiers. 

1103 


Chap.S9,i5-%.  ÉZÉGHIEL. 

'^Ils  parcourront  le  pays; 
Et  quand  l'un  d'eux  verra  les  ossements  d'un  homme, 
Il  mettra  près  de  là  un  signe, 

Jusqu'à  ce  que  les  fossoyeurs  l'enterrent 
Dans  la  vallée  de  la  multitude  de  Gog. 

'^11  y  aura  aussi  une  ville  appelée  Hamona". 
C'est  ainsi  qu'on  purifiera  le  pays. 

"Et  toi,  fils  de  l'homme,  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Dis  aux  oiseaux,  à  tout  ce  qui  a  des  ailes, 
Et  à  toutes  les  bêtes  des  champs  : 

Réunissez-vous,  venez,  rassemblez-vous  de  toutes  parts, 
Pour  le  sacrifice  où  j'immole  pour  vous  des  victimes. 
Grand  sacrifice  sur  les  montagnes  d'Israël  ! 

Vous  mangerez  de  la  chair,  et  vous  boirez  du  sang. 
'*Vous  mangerez  la  chair  des  héros, 
Et  vous  boirez  le  sang  des  princes  de  la  terre, 

Béliers,  agneaux,  boucs, 
Taureaux  engraissés  sur  le  Basan. 

''Vous  mangerez  de  la  graisse  jusqu'à  vous  en  rassasier, 
Et  vous  boirez  du  sang  jusqu'à  vous  enivrer, 

A  ce  festin  de  victimes  que  j'immolerai  pour  vous. 

-"Vous  vous  rassasierez  à  ma  table  de  la  chair  des  chevaux  et  des  cava- 
De  la  chair  des  héros  et  de  tous  les  hommes  de  guerre,  [liers, 

Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

-'Je  manifesterai  ma  gloire  parmi  les  nations  ; 
Et  toutes  les  nations  verront  les  jugements  que  j'exercerai, 
Et  les  châtiments  dont  ma  main  les  frappera. 

-*La  maison  d'Israël  saura  que  je  suis  l'Eternel,  son  Dieu, 
Dès  ce  jour  et  à  l'avenir. 

^^Et  les  nations  sauront  que  c'est  à  cause  de  ses  iniquités 
Que  la  maison  d'Israël  a  été  conduite  en  captivité, 
A  cause  de  ses  infidélités  envers  moi  ; 
Aussi  je  leur  ai  caché  ma  face. 

Et  je  les  ai  livrés  entre  les  mains  de  leurs  ennemis. 
Afin  qu'ils  périssent  tous  par  l'épée. 

-^Je  les  ai  traités  selon  leurs  souillures  et  leurs  transgressions. 
Et  je  leur  ai  caché  ma  face. 

-^  C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 
Maintenant  je  ramènerai  les  captifs  de  Jacob, 
J'aurai  pitié  de  toute  la  maison  d'Israël, 
Et  je  serai  jaloux  de  mon  saint  nom. 
-^ Alors  ils  oublieront  leur  opprobre. 
Et  toutes  les  infidélités  qu'ils  ont  commises  envers  moi. 
Lorsqu'ils  habitaient  en  sécurité  leur  pays, 

G.  Uamona  dérive  d'un  mot  qui  signifie  multitude. 

1104 


ÉZÉCHIEL.  Chap   39,21-40.  is. 

Et  qu'il  n'y  avait  personne  pour  les  troubler. 

-'Quand  je  les  ramènerai  d'entre  les  peuples, 
Quand  je  les  rassemblerai  du  pays  de  leurs  ennemis, 

Je  serai  sanctifié  ])ar  eux  aux  yeux  de  beaucoup  de  nations, 
-*Et  ils  sauront  que  je  suis  l'Eternel,  leur  Dieu, 
Qui  les  avait  emmenés  captifs  parmi  les  nations. 
Et  qui  les  rassemble  dans  leur  pays  ; 
Je  ne  laisserai  chez  elles  aucun  d'eux, 

•'Et  je  ne  leur  cacherai  plus  ma  face. 
Car  je  répandrai  mon  esprit  sur  la  maison  d'Israël, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 


Lti  nouvelle  Jérusalem,  vision. 

Chap.  XL.       'La  vingt-cinquième  de  la  porte,  qui  avait  une  canne  en  lar- 

année  de  notre  captivité,  au  commen-  geur,  et  l'autre  seuil,  qui  avait  une 

cément  de  l'année,  le  dixième  jour  du  canne  en   largeur.  'Chaque  chambre 

mois,  quatorze  ans  après  la  ruine  de  était  longue  d'une  canne,  et  large  d'une 

la  ville,  en  ce  même  jour,  la  main  de  canne.   11  y  avait  entre  les  chambres 

l'Eternel  fut  sur  moi,  et  il  me  trans-  un  espace  de  cinq  coudées.  Le  seuil 

porta  dans   le   pays   d'Israël.  -11  m'y  de  la  porte,  près  du  vestibule  de  la 

transporta,  dans  des  visions  divines,  porte,  à  l'intérieur,  avait  une  canne, 

et  me  déposa  sur  une  montagne  très  *11  mesura  le  vestibule  de  la  porte,  à 

élevée,  où  se  trouvait  au  midi  comme  l'intérieur;  il  avait  une  canne.  'Il  me- 

une  ville  construite.  'Il  me  conduisit  sura  le  vestibule  de  la  porte;  il  avait 

là  ;  et  voici,  il  y  avait  un  homme  dont  huit  coudées,  et  ses  poteaux  en  avaient 

l'aspect  était  comme  l'aspect  de  l'ai-  deux;  le  vestibule  de  la  porte  était  en 

rain  ;  il  avait  dans  la  main  un  cordeau  dedans.  '"Les  chambres  de   la   porte 

de  lin  et  une  canne  pour  mesurer,  et  orientale  étaient  au  nombre  de  trois 

il  se  tenait  à  la  porte.  ''Cet  homme  me  d'un  côté  et  de  trois  de  l'autre  ;  toutes 

dit  :  Fils  de  l'homme,  regarde  de  tes  les  trois  avaient  la  même  mesure,  et 

yeux,  et  écoute  de  tes  oreilles  !  Appli-  les  poteaux   de   chaque   côté   avaient 

que  ton  attention  à  toutes  les  choses  aussi  la  même  mesure.  "Il  mesura  la 

queje  te  montrerai,  car  tu  as  été  amené  largeur  de  l'ouverture  de  la  porte,  qui 

ici,  afin  que  je  te  les  montre.  Fais  con-  était  de  dix  coudées,  et  la  hauteur  de 

naître  à  la  maison  d'Israël  tout  ce  cpie  la  porte,  qui  était  de  treize  coudées, 

tu  verras.  '-Il  y  avait  devant   les  chambres   un 

Woici,  un  mur  extérieur  entourait  espace  d'une  coudée  de  côté  et  d'au- 

la  maison  de  tous  côtés.  Dans  la  main  tre  ;  chaque  chambre  avait  six  coudées 

de   l'homme   était  une   canne  de   six  d'un  côté,  et  six  coudées  de  l'autre, 

coudées  pour  mesurer,  chaque  cou-  "Il  mesura  la  porte  depuis  le  toit  d'une 

dée  ayant  un   palme  de  plus  que   la  chambre  jusqu'au  toit  de  l'autre;  il  y 

coudée  ordinaire.  Il  mesura  la  largeur  avait  une  largeur  de  vingt-cinq  cou- 

du  mur,  qui  était  d'une  canne,  et  la  dées  entre  les  deux  ouvertures  oppo- 

hauteur,  qui  était  d'une  canne.  sées. '■'Il  compta  soixantecoudées  pour 

*I1  alla  vers  la  porte  orientale,  et  il  les  poteaux,  près  desquels  était  une 

en  monta  les  degrés.  Il  mesura  le  seuil  cour,  autour  de  la  porte.  '^L'espace 

1105 


Chap.  40, 16-39. 


EZECHIEL. 


entre  la  porte  d'entrée  et  le  vestibule 
de  la  porte  intérieure  était  de  cin- 
quante coudées.  '"Il  y  avait  des  fenê- 
tres grillées  aux  chambres  et  à  leurs 
poteaux  à  l'intérieur  de  la  porte  tout 
autour;  il  y  avait  aussi  des  fenêtres 
dans  les  vestibules  tout  autour  inté- 
rieurement; des  palmes  étaient  sculp- 
tées sur  les  poteaux. 

"Il  me  conduisit  dans  le  parvis  ex- 
térieur, où  se  trouvaient  des  chambres 
et  un  pavé  tout  autour  ;  il  y  avait  trente 
chambres  sur  ce  pavé.  '*Le  pavé  était 
au  côté  des  portes,  et  répondait  à  la 
longueur  des  portes  :  c'était  le  pavé 
inférieur.  '^11  mesura  la  largeur  depuis 
la  porte  d'en  bas  jusqu'au  parvis  in- 
térieur en  dehors  ;  il  y  avait  cent  cou- 
dées, à  l'orient  et  au  septentrion. 

-"Il  mesura  la  longueur  et  la  lareeur 
de  la  porte  septentrionale  du  parvis 
extérieur.  '-'Ses  chambres,  au  nombre 
de  trois  d'un  côté  et  de  trois  de  l'au- 
tre, ses  poteaux  et  ses  vestibules, 
avaient  la  même  mesure  que  la  pre- 
mière porte ,  cinquante  coudées  en 
longueur  et  vingt-cinq  coudées  en  lar- 
geur. "Ses  fenêtres,  son  vestibule, 
ses  palmes,  avaient  la  même  mesure 
que  la  porte  orientale  ;  on  y  montait 
par  sept  degrés,  devant  lesquels  était 
son  vestibule.  -^11  y  avait  une  porte 
au  parvis  intérieur,  vis-à-vis  de  la  porte 
septentrionale  et  vis-à-vis  de  la  porte 
orientale  ;  il  mesura  d'une  porte  à  l'au- 
tre cent  coudées. 

-*I1  me  conduisit  du  côté  du  midi, 
où  se  trouvait  la  porte  méridionale.  Il 
en  mesura  les  poteaux  et  les  vesti- 
bules, qui  avaient  la  même  mesure. 
-^  Cette  porte  et  ses  vestibules  avaient 
des  fenêtres  tout  autour,  comme  les 
autres  fenêtres,  cinquante  coutlées  en 
longueur  et  vingt-cinq  coudées  en 
largeur.  -"On  y  montait  par  sept  de- 
grés, devant  lesquels  était  son  vesti 


intérieur  avait  une  porte  du  côté  du 
midi  ;  il  mesura  d'une  porte  à  l'autre 
au  midi  cent  coudées. 

-*II  me  conduisit  dans  le  parvis  in- 
térieur, par  la  porte  du  midi.  Il  me- 
sura la  porte  du  midi,  qui  avait  la 
même  mesure.  -''Ses  chambres,  ses  po- 
teaux et  ses  vestibules ,  avaient  la 
même  mesure.  Cette  porte  et  ses  ves- 
tibules avaient  des  fenêtres  tout  au- 
tour, cinquante  coudées  en  longueur 
et  vingt-cinq  coudées  en  largeur.  ''"Il 
y  avait  tout  autour  des  A^estibules  de 
vingt-cinq  coudées  de  longueur  et  de 
cinq  de  largeur.  ^'Les  vestibules  de  la 
porte  aboutissaient  au  parvis  exté- 
rieur; il  y  avait  des  palmes  sur  ses 
poteaux,  et  huit  degrés  pour  y  monter. 

'-Il  me  conduisit  dans  le  parvis  in- 
térieur, par  l'entrée  orientale.  Il  me- 
sura la  porte,  qui  a^ait  la  même  me- 
sure. ''Ses  chambres,  ses  poteaux  et 
ses  vestibules,  avaient  la  même  me- 
sure. Cette  porte  et  ses  vestibules 
avaient  des  fenêtres  tout  autour,  cin- 
quante coudées  en  longueur  et  vingt- 
cinq  coudées  en  largeur.  '*Ses  vesti- 
bules aboutissaientau  parvis  extérieur; 
il  y  avait  de  chaque  côté  des  palmes 
sur  ses  poteaux,  et  huit  degrés  pour 
y  monter. 

'^11  me  conduisit  vers  la  porte  sep- 
tentrionale. Il  la  mesura,  et  trouva  la 
même  mesure,  '"ainsi  qu'à  ses  cham- 
bres, à  ses  ]X)teauxetà  ses  vestibules; 
elle  avait  des  fenêtres  tout  autour; 
cinquante    coudées    en    lon^rueur    et 


vingt-cinq  coudées  en  1 


argeur, 


'Ses 
vestibules  aboutissaient  au  parvis  ex- 
térieur; il  y  avait  de  chaque  côté  des 
palmes  sur  ses  poteaux,  et  huit  degrés 
pour  y  monter. 

"^11  y  avait  une  chambre  qui  s'ou- 
vrait vers  les  poteaux  des  portes,  et 
où  l'on  devait  laver  les  holocaustes. 
'^Dans  le  vestibule  de  la  porte  se  trou- 


bule  ;  il   y  avait  de  chaque  côté  des      vaient  de   chaque   côté  deux  tables, 
palmes  sur  ses  poteaux.   '-'Le  parvis      sur  lesquelles  on  devait  égorger  l'ho- 

1106 


EZECHIKL. 


Cil  a  p.  40,  ■lû-i/.s. 


locauste  pour  le  sarrifice  crcxpiation  de  Tautre.  ''•'Le  vestibule  avait  une 
et  pour  le  sacrifice  de  culpabilité.  ''"A  longueur  de  vingt  coudées  et  une  lar- 
l'un  des  côtés  extérieurs  par  où  Ton     geur  de  onze  coudées;  on  y  montait 

par  des  degrés.  Il  v  avait  des  colonnes 
près  des  poteaux,  l'une  d'un  côté,  et 
l'autre  de  l'autre. 


montait,  à  l'entrée  de  la  porte  septen- 
trionale, il  y  avait  deux  tables;  et  à 
l'autre  côté,  vers  le  vestibule  de  la 
porte,  il  y  avait  deux  tables.  '"Il  se 
trouvait  ainsi,  aux  côtés  de  la  porte, 
quatre  tables  dune  part  et  quatre  ta- 
bles de  l'autre,  en  tout  luiit   tables. 


sur 


lesquelles  on  devait   égorger  les 


victimes.  ''-Il  y  avait  encore  pour  les 


Clinp.  XLI.  '  Il  me  conduisit  dans 
le  temple.  Il  mesura  les  poteaux;  il  y 
avait  six  coudées  de  largeur  d'un  côté, 
et  six  coudées  de  largeur  de  l'autre, 
larareur  de  la  tente.  -La  lartycur  de  la 


holocaustes  quatre  tables  en  pierres  porte  était  de  dix  coudées  ;  il  y  avait 
de  taille,  longues  d'une  coudée  et  de-  cinq  coudées  d'un  côté  de  la  porte,  et 
mie,  larges  d'une  coudée  et  demie,  et  cinq  coudées  de  l'autre.  Il  mesura  la 
hautes  d'une  coudée;  on  devait  mettre  longueur  du  temple,  quarante  cou- 
sur  ces  tables  les  instruments  avec  dées,  et  la  largeur,  vingt  coudées, 
lesquels  on  égorgeait  les  victimes  ^Puis  il  entra  dans  l'intérieur.  Il  me- 
pour  les  holocaustes  et  pour  les  au-  sura  les  poteaux  de  la  porte,  deux  cou- 
tres  sacrifices.  ■''Des  rebords  de  quatre  dées,  la  porte,  six  coudées,  et  la  lar- 
doigts  étaient  adaptés  à  la  maison  tout  geur  de  la  porte,  sept  coudées.  ''Il 
autour;  et  la  chair  des  sacrifices  de-  mesura  une  long-ueur  de  vingt  cou- 
vait  être  mise  sur  les  tables.  dées,  et  une  largeur  de  vingt  coudées, 

■•^En  dehors  de  la  porte  intérieure  sur  le  devant  du  temple;  et  il  me  dit  : 
il  y  avait  des  chambres  pour  les  clian-  C'est  ici  le  lieu  très  saint, 
très,  dans  le  parvis  intérieur:  l'une  ^11  mesura  le  mur  de  la  maison,  six 
était  à  côté  de  la  porte  septentrionale  coudées,  et  la  largeur  des  chambres 
et  avait  la  face  au  midi,  l'autre  était  à  latérales  tout  autour  de  la  maison, 
côté  de  la  porte  orientale  et  avait  la  quatre  coudées.  "Les  chambres  laté- 
face  au  septentrion.  ''=11  me  dit  :  Cette  raies  étaient  les  unes  à. côté  des  au- 
chambre,  dont  la  face  est  au  midi,  est  très,  au  nombre  de  trente,  et  il  y  avait 
pour  les  prêtres  qui  ont  la  garde  de  la  trois  étages;  elles  entraient  dans  un 
maison  ;  *"et  la  chambre,  dont  la  face  mur  construit  pour  ces  chambres  tout 
est  au  septentrion,  est  pour  les  pré-  autour  de  la  maison,  elles  y  étaient 
très  qui  ont  la  garde  de  l'autel.  Ce  appuyées,  sans  entrer  dans  le  mur 
sont  les  fils  de  Tsadok,  qui,  parmi  les  même  de  la  maison.  'Les  chambres 
fils  de  Lévi,  s'approchent  de  l'Eternel      occupaient  plus   d'espace,    à  mesure 

qu'elles  s'élevaient,  et  l'on  allait  en 
tournant;  car  on  montait  autour  de  la 
maison  par  un  escalier  tournant.  Il  y 
avait  ainsi  plus  d'espace  dans  le  haut 
de  la  maison,  et  l'on  montait  de  l'é- 


pour  le  servir. 

■•"Il  mesura  le  parvis,  qui  avait  cent 
coudées  de  longueur  et  cent  coudées 
de  largeur,  en  carré.  L'autel  était  de- 
vant la  maison. 

**I1  me  conduisit  dans  le  vestibule 
de  la  maison.  Il  mesura  les  poteaux 
du  vestibule,  et  trouva  cinq  coudées 
d'un  côté  et  cinq  coudées  de  l'autre. 
La  largeur  de  la  porte  était  de  trois 


tage  inférieur  à  l'étage  supérieur  par 
celui  du  milieu. 

*Je  considérai  la  hauteur  autour  de 

la  maison.  Les  chambres  latérales,  à 

partir  de  leur  fondement,  avaient  une 

coudées  d'un  côté  et  de  trois  coudées      canne   pleine,   six  grandes    coudées. 

1107 


Chap.  /iJ,a-i3,7. 


EZECHIEL. 


'Le  mur  extérieur  des  chambres  laté- 
rales avait  une  épaisseur  de  cinq  cou- 
dées. L'espace  libre  entre  les  cham- 
bres latérales  de  la  maison  '"et  les 
chambres  autour  de  la  maison,  avait 
une  largeur  de  vingt  coudées,  tout 
autour.  "L'entrée  des  chambres  laté- 
rales donnait  sur  l'espace  libre,  une 
entrée  au  septentrion,  et  une  entrée 
au  midi  ;  et  la  largeur  de  l'espace  libre 
était  de  cinq  coudées  tout  autour. 

'-Le  bâtiment  qui  était  devant  la 
place  vide,  du  côté  de  l'occident,  avait 
une  largeur  de  soixante  et  dix  coudées, 
un  mur  de  cinq  coudées  d'épaisseur 
tout  autour,  et  une  longueur  de  qua- 
tre-vingt-dix coudées.  '-^11  mesura  la 
maison,  qui  avait  cent  coudées  de  lon- 
gueur. La  place  vide,  le  bâtiment  et 
ses  murs ,  avaient  une  longueur  de 
cent  coudées.  '''La  largeur  de  la  face 
de  la  maison  et  de  la  place  vide,  du 
côté  de  l'orient,  était  de  cent  coudées. 
'^11  mesura  la  longueur  du  bâtiment 
devant  la  place  vide,  sur  le  derrière, 
et  ses  galeries  de  chaque  côté  :  il  y 
avait  cent  coudées. 

"'Le  temple  intérieur,  les  vestibules 
extérieurs,  les  seuils,  les  fenêtres  gril- 
lées, les  galeries  du  pourtour  aux  trois 
étages,  en  face  des  seuils,  étaient  re- 
couverts de  bois  tout  autour.  Depuis 
le  sol  jusqu'aux  fenêtres  fermées,  "jus- 
qu'au-dessus de  la  porte,  le  dedans  de 
la  maison,  le  dehors,  toute  la  muraille 
du  pourtour,  â  l'intérieur  et  à  l'exté- 
rieur, tout  était  d'après  la  mesure,  '*et 
orné  de  chérubins  et  de  palmes.  Il  y 
avait  une  palme  entre  deux  chérubins. 
'^Chaque  chérubin  avait  deux  visages, 
une  face  d'homme  tournée  d'un  côté 
vers  la  palme,  et  une  face  de  lion  tour- 
née de  l'autre  côté  vers  l'autre  palme; 
il  en  était  ainsi  tout  autour  de  la  mai- 
son. -"Depuis  le  sol  jusqu'au-dessus 
de  la  porte,  il  y  avait  des  chérubins  et 
des  palmes,  et  aussi  sur  la  muraille  du 
temple.  -'Les  poteaux  du  temple  étaient 

1 


carrés,  et  la  face  du  sanctuaire  avait 
le  même  aspect. 

^^  L'autel  était  de  bois,  haut  de  trois 
coudées,  et  long  de  deux  coudées.  Ses 
angles,  ses  pieds,  et  ses  côtés  étaient 
de  bois.  L'homme  me  dit  :  C'est  ici  la 
table  qui  est  devant  l'Eternel.  *'Le 
temple  et  le  sanctuaire  avaient  deux 
portes.  -^11  y  avait  aux  portes  deux 
battants,  qui  tous  deux  tournaient  sur 
les  portes ,  deux  battants  pour  une 
porte  et  deux  pour  l'autre.  -^Des  ché- 
rubins et  des  palmes  étaient  sculptés 
sur  les  portes  du  temple,  comme  sur 
les  murs.  Un  entablement  en  bois  était 
sur  le  front  du  vestibule  en  dehors. 
-"Il  y  avait  des  fenêtres  fermées,  et  il 
y  avait  des  palmes  de  part  et  d'autre, 
ainsi  qu'aux  côtés  du  vestibule,  aux 
chambres  latérales  de  la  maison,  et 
aux  entablements. 

Chap.  XLII.  'Il  me  fit  sortir  vers 
le  parvis  extérieur  du  côté  du  septen- 
trion, et  il  me  conduisit  aux  chambres 
qui  étaient  vis-à-vis  de  la  place  vide 
et  vis-à-vis  du  bâtiment,  au  septen- 
trion. ^Sur  la  face,  où  se  trouvait  la 
porte  septentrionale,  il  y  avait  une 
longueur  de  cent  coudées  ;  et  la  lar- 
geur était  de  cinquante  coudées.  *  C'é- 
tait vis-à-vis  des  vingt  coudées  du  par- 
vis intérieur,  et  vis-à-vis  du  pavé  du 
parvis  extérieur,  là  où  se  trouvaient  les 
galeries  des  trois  étages.  ''Devant  les 
chambres,  il  y  avait  une  allée  large  de 
dix  coudées,  et  une  voie  d'une  coudée  ; 
leurs  portes  donnaient  au  septentrion. 
^Les  chambres  supérieures  étaient  plus 
étroites  que  les  inférieures  et  que  cel- 
les du  milieu  du  bâtiment,  parce  que 
les  galeries  leur  ôtaient  de  la  place. 
"Il  y  avait  trois  étages,  mais  il  n'y  avait 
point  de  colonnes,  comme  les  colon- 
nes des  parvis  ;  c'est  pourquoi,  à  par- 
tir du  sol,  les  chambres  du  haut  étaient 
plus  étroites  que  celles  du  bas  et  du 
milieu.  ^Le  mur  extérieur  parallèle  aux 

108 


EZECHIEL. 


Chap.  43.S-43.S. 


chamliics,  du  côté  du  parvis  extérieur, 
devant  les  chambres,  avait  cinqiiante 
coudées  de  longueur  ;  *car  la  longueur 
des  chambres  du  côté  du  parvis  cxté- 
l'ieur  était  de  cinquante  coudées.  Mais 
sur  la  face  du  temple  il  y  avait  cent 
coudées.  'Au  bas  de  ces  chambres 
était  l'entrée  de  l'orient,  quand  on  y 
venait  du  j^arvis  extérieur. 

'"Il  y  avait  encore  des  chambres  sur 
la  largeur  du  mur  du  parvis  du  côté 
de  l'orient,  vis-à-vis  de  la  place  vide 
etvis-à-vis  du  bâtiment.  "Devantelles, 
il  y  avait  une  allée,  comme  devant  les 
chambres  qui  étaient  du  côté  du  sep- 
tentrion. La  longueur  et  la  largeur 
étaient  les  mêmes;  leurs  issues,  leur 
disposition  et  leurs  portes  étaient  sem- 
blables. '-Il  en  était  de  même  pour  les 
portes  des  chambres  du  côté  du  midi. 
Il  y  avait  une  porte  à  la  tête  de  l'allée, 
de  l'allée  qui  se  trouvait  droit  devant 


trion  avec  la  canne  qui  servait  de  me- 
sure, et  il  y  avait  tout  autour  cinq 
cents  cannes.  "11  mesura  le  côté  du 
midi  avec  la  canne  qui  servait  de  me- 
sure, et  il  y  avait  cinq  cents  cannes. 
'^11  se  tourna  du  côté  de  l'occident,  et 
mesura  cinq  cents  cannes  avec  la  canne 
qui  servait  de  mesure.  '"Il  mesura  des 
quatre  côtés  le  mur  formant  l'enceinte 
de  la  maison  ;  la  longueur  était  de  cincj 
cents  cannes,  et  la  largeur  de  cinq 
cents  cannes  ;  ce  mur  marquait  la  sé- 
paration entre  le  saint  et  le  profane. 

Chap.  XLIII.  'Il  me  conduisit  à  la 
porte,  à  la  porte  qui  était  du  côté  de 
l'orient.  -Et  voici,  la  gloire  du  Dieu 
d'Israël  s'avançait  de  l'orient.  Sa  voix 
était  pareille  au  bruit  des  grandes 
eaux,  et  la  terre  resplendissait  de  sa 
gloire.  ^ Cette  vision  était  semblable  à 
celle   que  j'avais   eue   lorsque  j'étais 


le  mur  du  côté  de  l'orient,  par  où  l'on  venu  pour  détruire  la  ville;  et  ces  vi 

y  entrait.   '^11  me  dit:  Les  chambres  sions  étaient  semblables  à  celle  que 

du   septentrion   et    les    chambres   du  j'avais  eue  près  du  fleuve  du  Kebar. 

midi,  qui  sont  devant  la  place  vide,  Et  je  tombai  sur  ma  face, 

ce  sont  les  chambres  saintes,  où  les  *La  gloire  de  l'Eternel  entra  dans  la 

prêtres  qui  s'approchent  de  l'Eternel  maison  par  la  porte  qui  était  du  côté 

mangeront  les  choses  très  saintes;  ils  de  l'orient.  ^Alors  l'esprit  m'enleva  et 

y  déposeront  les  choses  très  saintes,  me  transporta  dans  le  parvis  intérieur. 


les  offrandes,  les  victimes  présentées 
dans  les  sacrifices  d'expiation  et  de 
culpabilité;  carie  lieu  estsaint.  '*Quand 
les  prêtres  seront  entrés,  ils  ne  sorti- 
ront pas  du  sanctuaire  pour  aller  dans 
le  parvis  extérieur,  mais  ils  dépose- 
ront là  les  vêtements  avec  lesquels  ils 
font  le  service,  car  ces  vêtements  sont 
saints;  ils  en  mettront  d'autres  pour 
s'approcher  du  peuple. 

'^Lorsqu'il  eut  achevé  de  mesurer 
la  maison  intérieure,  il  me  fit  sortir 
par  la  porte  qui  était  du  côté  de  l'o- 
rient, et  il  mesura  l'enceinte  tout  au- 
tour. "^11  mesura  le  côté  de  l'orient 
avec  la  canne  qui  servait  de  mesure, 
et  il  y  avait  tout  autour  cinq  cents 
cannes.  ''Il  mesura  le  côté  du  septen- 


Et  voici,  la  gloire  de  l'Éternel  re 


m- 
plissait  la  maison.  "J'entendis  quel- 
qu'un qui  me  parlait  depuis  la  maison, 
et  un  homme  se  tenait  près  de  moi. 

"Il  me  dit  :  Fils  de  l'homme,  c'est 
ici  le  lieu  de  mon  trône,  le  lieu  où  je 
poserai  la  plante  de  mes  pieds;  j'y 
habiterai  éternellement  au  milieu  des 
enfants  d'Israël.  La  maison  d'Israël  et 
ses  rois  ne  souilleront  plus- mon  saint 
nom  par  leurs  prostitutions  et  par  les 
cadavres  de  leurs  rois  sur  leurs  hauts 
lieux.  ''Ils  mettaient  leur  seuil  près  de 
mon  seuil,  leurs  poteaux  près  de  mes 
poteaux,  et  il  n'y  avait  qu'un  mur  en- 
tre moi  et  eux;  ils  ont  ainsi  souillé 
mon  saint  nom  par  les  abominations 
qu'ils  ont  commises;   c'est  pourcpioi 

1109 


Chap.  43,0-44,2. 


EZECniEL. 


je  les  ai  consumés  dans  ma  colère. 
^Maintenant  ils  éloigneront  de  moi 
leurs  prostitutions  et  les  cadavres  de 
leurs  rois,  et  j'habiterai  éternellement 
au  milieu  d'eux. 

'"Toi,  fds  de  l'homme,  montre  ce 
temple  à  la  maison  d'Israël;  qu'ils  en 
mesurent  le  plan,  et  qu'ils  rougissent 
de  leurs  iniquités.  "S'ils  rougissent 
de  toute  leur  conduite,  fais-leur  con- 
naître la  forme  de  cette  maison,  sa 
disposition,  ses  issues  et  ses  entrées, 
tous  ses  dessins  et  toutes  ses  ordon- 
nances, tous  ses  dessins  et  toutes  ses 
lois  ;  mets-en  la  description  sous  leurs 
yeux,  afin  qu'ils  gardent  tous  ses  des- 
sins et  toutes  ses  ordonnances,  et 
qu'ils  s'y  conforment  dans  l'exécution. 
'"Telle  est  la  loi  de  la  maison.  Sur  le 
sommet  de  la  montagne,  tout  l'espace 
qu'elle  doit  occuper  est  très  saint. 
Voilà  donc  la  loi  de  la  maison. 

"Voici  les  mesures  de  l'autel,  d'a- 
près les  coudées  dont  chacune  était 
d'un  palme  plus  longue  que  la  coudée 
ordinaire.  La  base  avait  une  coudée 
de  hauteur,  et  une  coudée  de  largeur; 
et  le  rebord  oui  terminait  son  contour 
avait  un  empan  de  largeur;  c'était  le 
support  de  l'autel.  '■'Depuis  la  base 
sur  le  sol  jusqu'à  l'encadrement  infé- 
rieur il  y  avait  deux  coudées,  et  une 
coudée  de  largeur;  et  depuis  le  petit 
jusqu'au  grand  encadrement  il  y  avait 
quatre  coudées,  et  une  coudée  de 
largeur.  '^L'autel  avait  quatre  cou- 
dées ;  et  quatre  cornes  s'élevaient  de 
l'autel.  '^L'autel  avait  douze  coudées 
de  longueur,  douze  coudées  de  lar- 
geur, et  formait  un  carré  par  ses  qua- 
tre côtés.  '"L'encadrement  avait  qua- 
torze coudées  de  longueur  sur  quatorze 
coudées  de  largeur  à  ses  quatre  côtés; 
le  rebord  qui  terminait  son  contour 
avait  une  demi-coudée;  la  base  avait 
une  coudée  tout  autour,  et  les  degrés 
étaient  tournés  vers  l'orient. 

"*11  me  dit  :  Fils  de  l'homme,  ainsi 


parle  le  Seigneur,  l'Éternel  :  Voici  les 
lois  au  sujet  de  l'autel,  pour  le  jour 
où  on  le  construira,  afin  d'y  offrir  les 
holocaustes  et  d'y  répandre  le  sang. 
'^Tu  donneras  aux  prêtres,  aux  Lévi- 
tes, qui  sont  de  la  postérité  de  Tsadok 
et  qui  s'approchent  de  moi  pour  me 
servir,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel,  un 
jeune  taureau  pour  le  sacrifice  d'ex- 
piation. -"Tu  prendras  de  son  sang,  et 
tu  en  mettras  sur  les  quatre  cornes  de 
l'autel,  sur  les  quatre  angles  de  l'en- 
cadrement, et  sur  le  rebord  qui  l'en- 
toure ;  tu  jîurifieras  ainsi  l'autel  et  tu 
en  feras  l'expiation.  '-'Tu  prendras  le 
taureau  expiatoire,  et  on  le  brûlera 
dans  un  lieu  réservé  de  la  maison,  en 
dehors  du  sanctuaire.  --Le  second 
jour,  tu  offriras  en  expiation  un  bouc 
sans  défaut;  on  purifiera  ainsi  l'autel, 
comme  on  l'aura  purifié  avec  le  tau- 
reau. -'Quand  tu  auras  achevé  la  puri- 
fication, tu  offriras  un  jeune  taureau 
sans  défaut,  et  un  bélier  du  troupeau 
sans  défaut.  -''Tu  les  offriras  devant 
l'Eternel;  les  prêtres  jetteront  du  sel 
sur  eux,  et  les  offriront  en  holocauste 
à  l'Éternel.  "Pendant  sept  jours,  tu 
sacrifieras  chaque  jour  un  bouc  comme 
victime  expiatoire;  on  sacrifiera  aussi 
un  jeune  taureau  et  un  bélier  du  trou- 
peau, l'un  et  l'autre  sans  défaut.  -^Pen- 
dant sept  jours,  on  fera  l'expiation  et 
la  purification  de  l'autel,  on  le  consa- 
crera. -'Lorsque  ces  jours  seront  ac- 
complis, dès  le  huitième  jour  et  à 
l'avenir  les  prêtres  offriront  sur  l'autel 
vos  holocaustes  et  vos  sacrifices  d'ac- 
tions de  grâces.  Et  je  vous  serai  favo- 
rable, dit  le  Seigneur,  l'Éternel. 

Chop.  XLIV.  '  11  me  ramena  vers 
la  porte  extérieure  du  sanctuaire,  du 
côté  de  l'orient.  Mais  elle  était  fermée. 
-Et  l'Eternel  me  dit  :  Cette  porte  sera 
fermée,  elle  ne  s'ouvrira  point,  et  per- 
sonne n'y  passera;  car  l'Éternel,  le 
Dieu  d'Israël,  est  entré   par  là.   Elle 


illO 


EZECHIEL. 


Chap.  4 i,  3-^1. 


restera  fernire.  ^Pour  ce  qui  concerne 
le  prince,  le  prince  pourra  s'y  asseoir, 
pour  manger  le  pain  devant  l'Eternel  ; 
il  entrera  par  le  chemin  du  vestibule 
de  la  porte,  et  il  sortira  par  le  même 
chemin. 

■•Il  me  conduisit  vers  la  porte  du 
septentrion,  devant  la  maison.  Je  re- 
gardai, et  voici,  la  irloire  de  l'Eternel 
remplissait  la  maison  de  l'Eternel.  Et 
je  tombai  sur  ma  face.  ^L'Eternel  me 
dit  :  Fils  de  l'homme,  sois  attentif,  et 
regarde  de  tes  yeux  !  Ecoute  de  tes 
oreilles  tout  ce  cjue  je  te  dirai  au  sujet 
de  toutes  les  ordonnances  de  la  mai- 
son de  l'Eternel  et  de  toutes  ses  lois  ; 
considère  attentivement  l'entrée  de  la 
maison  et  toutes  les  issues  du  sanc- 
tuaire. "Tu  diras  aux  rebelles,  à  la 
maison  d'Israël  :  Ainsi  parle  le  Sei- 
gneur, l'Eternel  :  Assez  de  toutes  vos 
abominations,  maison  d'Israël  !  "Vous 
avez  introduit  dans  mon  sanctuaire 
des  étrangers  incirconcis  de  cœur  et 
incirconcis  de  chair,  pour  jH'ofaner  ma 
maison  ;  vous  avez  olfert  mon  pain,  la 
ffraisse  et  le  sansr  à  toutes  vos  abomi- 
nations,  vous  avez  rompu  mon  al- 
liance. ^Vous  n'avez  pas  fait  le  service 
de  mon  sanctuaire,  mais  vous  les  avez 
mis  à  votre  place  pour  faire  le  service 
dans  mon  sanctuaire. 

"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Aucun  étranger,  incirconcis  de  cœur 
et  incirconcis  de  chair,  n'entrera  dans 
mon  sanctuaire,  aucun  des  étrangers 
qui  seront  au  milieu  des  enfants  d'Is- 
raël. '"De  plus,  les  Lévites  qui  se  sont 
éloignés  de  moi,  quand  Israël  s'éga- 
rait et  se  détournait  de  moi  pour  sui- 
vre ses  idoles ,  porteront  la  peine  de 
leur  iniquité.  "Ils  seront  dans  mon 
sanctuaire  comme  serviteurs,  ils  au- 
ront la  garde  des  portes  de  la  maison 
et  feront  le  service  de  la  maison  ;  ils 
égorgeront  pour  le  peuple  les  victimes 
destinées  aux  holocaustes  et  aux  au- 
tres sacrifices,  et  ils  se  tiendront  de- 


vant lui  pour  être  à  son  service.  '-Par- 
ce qu'ils  l'ont  servi  devant  ses  idoles, 
et  qu'ils  ont  fait  tomber  dans  le  péché 
la  maison  d'Israël,  je  lève  ma  main 
sur  eux,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 
pour  qu'ils  portent  la  peine  de  leur 
iniquité.  "'Ils  ne  s'approcheront  pas 
de  moi  pour  être  à  mon  service  dans 
le  sacerdoce,  ils  ne  s'approcheront 
pas  de  mes  sanctuaires,  de  mes  lieux 
très  saints;  ils  porteront  la  peine  de 
leur  ignominie  et  des  abominations 
qu'ils  ont  commises.  '''Je  leur  donne- 
rai la  garde  de  la  maison,  et  ils  en  fe- 
ront tout  le  service  et  tout  ce  qui  doit 
s'y  faire. 

'^Mais  les  prêtres,  les  Lévites,  fils 
de  Tsadok,  qui  ont  fait  le  service  de 
mon  sanctuaire ,  quand  les  enfants 
d'Israël  s'égaraient  loin  de  moi,  ceux- 
là  s'approcheront  de  moi  pour  me  ser- 
vir, et  se  tiendront  devant  moi  pour 
m'offrir  la  graisse  et  le  sang,  dit  le 
Seigneur,  l'Eternel.  '"Ils  entreront 
dans  mon  sanctuaire,  ils  s'approche- 
ront de  ma  table  pour  me  servir,  ils 
seront  à  mon  service.  ''Lorsqu'ils 
franchiront  les  portes  du  jjarvis  inté- 
rieur, ils  revêtiront  des  habits  de  lin  ; 
ils  n'auront  sur  eux  rien  qui  soit  en 
laine,  quand  ils  feront  le  service  aux 
portes  du  parvis  intérieur  et  dans  la 
maison.  '"Ils  auront  des  tiares  de  lin 
sur  la  tête,  et  des  caleçons  de  lin  sur 
leurs  reins  ;  ils  ne  se  ceindront  point 
de  manière  à  exciter  la  sueur.  "^Lors- 
qu'ils sortiront  pour  aller  dans  le  par- 
vis extérieur,  dans  le  parvis  extérieur 
vers  le  peuple ,  ils  ôteront  les  vête- 
ments avec  lesquels  ils  font  le  service, 
et  les  déposeront  dans  les  chambres 
du  sanctuaire  ;  ils  en  mettront  d'au- 
tres, afin  de  ne  pas  sanctifier  le  peuple 
par  leurs  vêtements.  -"Ils  ne  se  rase- 
ront pas  la  tête,  et  ne  laisseront  pas 
non  plus  croître  leurs  cheveux  ;  mais 
ils  devront  couper  leur  chevelure. 
^' Aucun  prêtre  ne  boira  du  vin,  lors- 


IMl 


Chap.  ai,  22-45,9. 


EZECHIEL. 


qu'il  entrera  clans  le  parvis  intérieur. 
"-Ils  ne  prendront  pour  femme  ni  une 
veuve,  ni  une  femme  répudiée,  mais 
ils  prendront  des  vierges  de  la  race  de 
la  maison  d'Israël;  ils  pourront  aussi 
prendre  la  veuve  d'un  prêtre.  -^Ils  en- 
seigneront à  mon  peuple  à  distinguer 
ce  qui  est  saint  de  ce  qui  est  profane, 
ils  lui  feront  connaître  la  différence 
entre  ce  qui  est  impur  et  ce  qui  est 
pur.  ^''Ils  seront  juges  dans  les  contes- 
tations, et  ils  jugeront  d'après  mes 
lois.  Ils  observeront  aussi  mes  lois  et 
mes  ordonnances  dans  toutes  mes  fê- 
tes,  et  ils  sanctifieront  mes  sabbats. 
-'Un  prêtre  n'ira  pas  vers  un  mort,  de 
peur  de  se  rendre  impur;  il  ne  pourra 
se  rendre  impur  que  pour  un  père, 
pour  une  mère,  pour  un  fils,  pour  une 
fille,  pour  un  frère,  et  pour  une  sœur 
qui  n'était  pas  mariée.  ^^Après  sa  pu- 
rification, on  lui  comptera  sept  jours. 
*"Le  jour  où  il  entrera  dans  le  sanc- 
tuaire, dans  le  parvis  intérieur,  pour 
faire  le  service  dans  le  sanctuaire,  il 
offrira  son  sacrifice  d'expiation,  dit  le 
Seigneur,  l'Eternel. 

^''Voici  l'héritage  qu'ils  auront  : 
c'est  moi  qui  serai  leur  héritage.  Vous 
ne  leur  donnerez  point  de  possession 
en  Israël  :  je  serai  leur  possession. 
^'Ils  se  nourriront  des  offrandes,  des 
sacrifices  d'expiation  et  de  culpabi- 
lité ;  et  tout  ce  qui  sera  dévoué  par  in- 
terdit en  Israël  sera  pour  eux.  ^"Les 


pays,  longue  de  vingt-cinq  mille  can- 
nes et  large  de  dix  mille  ;  elle  sera 
sainte  dans  toute  son  étendue.  *De 
cette  portion  vous  prendrez  pour  le 
sanctuaire  cinq  cents  cannes  sur  cinq 
cents  en  carré,  et  cinquante  coudées 
pour  un  espace  libre  tout  autour.  'Sur 
cette  étendue  de  vingt-cinq  mille  en 
longueur  et  dix  mille  en  largeur,  tu 
mesureras  un  emplacement  pour  le 
sanctuaire,  \)0\\v  le  lieu  très  saint. 
''C'est  la  portion  sainte  du  pays  :  elle 
appartiendra  aux  prêtres  qui  font  le 
service  du  sanctuaire,  qui  s'appro- 
chent de  l'Eternel  pour  le  servir  ;  c'est 
là  que  seront  leurs  maisons,  et  ce  sera 
un  sanctuaire  pour  le  sanctuaire. 

''Vingt-cinq  mille  cannes  en  lon- 
gueur et  dix  mille  en  largeur  for- 
meront la  propriété  des  Lévites,  ser- 
viteurs de  Iri  maison  ,  avec  vingt 
chambres. 

*  Comme  propriété  de  la  ville  vous 
destinerez  cinq  mille  cannes  en  lar- 
geur et  vingt-cinq  mille  en  longueur, 
parallèlement  à  la  portion  sainte  pré- 
levée ;  ce  sera  pour  toute  la  maison 
d'Israël. 

'Pour  le  prince  vous  réserverez  un 
espace  aux  deux  côtés  de  la  portion 
sainte  et  de  la  propriété  de  la  ville,  le 
long  de  la  portion  sainte  et  le  long  de 
la  propriété  de  la  ville,  au  côté  de 
l'occident  vers  l'occident  et  au  côté 
de  l'orient  vers  l'orient,  sur  une  Ion- 


prémices  de  tous  les  fruits,  et  toutes     gueur  parallèle  à  l'une  des  parts,  de- 

î  „..  ,  .  .         1  !•  ■■  3_      11-        _-J_.i- 'A     1_ 


les  offrandes  que  vous  présenterez  par 
élévation,  appartiendront  aux  prêtres  ; 
vous  donnerez  aux  prêtres  les  prémi- 
ces de  votre  pâte,  afin  que  la  bénédic- 
tion repose  sur  votre  maison.  ^'Les 
prêtres  ne  mangeront  d'aucun  oiseau 
et  d'aucun  animal  mort  ou  déchiré. 

Chap.  XLV.      'Lorsque  vous  parta- 


puis  la  limite  de  l'occident  jusqu'à  la 
limite  de  l'orient.  ^Ce  sera  sa  terre,  sa 
propriété  en  Israël  ;  et  mes  princes 
n'opprimeront  plus  mon  peujjle,  mais 
ils  laisseront  le  pays  à  la  maison  d'Is- 
raël, selon  ses  tribus. 

"Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Assez,  princes  d'Israël  !  cessez  la  vio- 
lence et  les  rapines,  pratiquez  ladroi- 


gerez  le  pays  en  héritage  par  le  sort,  ture  et  la  justice,  délivrez  mon  peuple 
vous  prélèverez  comme  une  sainte  de  vos  exactions,  dit  le  Seigneur,  l'E- 
offrande  pour  l'Eternel  une  portion  du     ternel. 


1112 


EZECHIEL, 


Chap.  A5, 10-46,  ■ 


leur  mesure  sera  réglée 
près  le  honier.  '-Le  sicle  sera  de  vingt 
guéras.  La  mine  aura  chez  vous  vingt 
sicles,  vingt-cinq  sicles,  quinze  sicles. 


'"Ayez  des  balances  justes,  un  épha  ^'Le  quatorzième  jour  du  premier 

juste,  et  un  bath  juste.  "  L'épha  et  le  mois,  vous  aurez  la  Pàque.  La  fête  du- 
bath  auront  la  même  mesure  :  le  bath  rera  sept  jours  ;  on  mangera  des  pains 
contiendra  la  dixième  partie  d'un  ho-  sans  levain.  "Le  prince  offrira  ce  jour- 
mer,  et  Fépha  la  dixième  partie  d'un  là,  pour  lui  et  pour  tout  le  peuple  du 
homer;  leur  mesure  sera  réglée  d'à-  pays,  un  taureau  en  sacrifice  d'expia- 
tion. -^Pendant  les  sept  jours  de  la 
fête,  il  offrira  en  holocauste  à  l'Eter- 
nel sept  taureaux  et  sept  béliers  sans 
défaut,  chacun  des  sept  jours,  et  un 
bouc  en  sacrifice  d'expiation,  chaque 
jour.  -■'11  y  joindra  l'offrande  d'un  épha 
pour  chaque  taureau  et  d'un  épha  ])Our 
chaque  bélier,  avec  un  hin  d'huile  par 
épha. 

"Le  quinzième  jour  du  septième 
mois,  à  la  fête,  il  offrira  pendant  sept 
jours  les  mêmes  sacrifices  d'expiation, 
les  mêmes  holocaustes,  et  la  même 
offrande  avec  l'huile. 

Chap.  XLVI.  'Ainsi  parle  le  Sei- 
gneur, l'Eternel  :  La  porte  du  parvis 
intérieur,  du  côté  de  l'orient,  restera 
fermée  les  six  jours  ouvriers  ;  mais 
elle  sera  ouverte  le  jour  du  sabbat, 
elle  sera  aussi  ouverte  le  jour  de  la 
nouvelle  lune.  ^Le  prince  entrera  par 
le  chemin  du  vestibule  de  la  porte  ex- 
térieure ,  et  se  tiendra  près  des  po- 
teaux de  la  porte  ;  les  prêtres  offriront 
son  holocauste  et  ses  sacrifices  d'ac- 
tions de  grâces  ;  il  se  prosternera  sur 
le  seuil  de  la  porte,  puis  il  sortira,  et 
la  porte  ne  sera  pas  fermée  avant  le 
soir.  ^Le  peuple  du  pays  se  proster- 
nera devant  l'Eternel  à  l'entrée  de 
cette  porte,  aux  jours  de  sabbat  et  aux 
nouvelles  lunes. 

■•L'holocauste  que  le  prince  offrira 
à  l'Eternel,  le  jour  du  sabbat,  sera  de 
six  agneaux  sans  défaut  et  d'un  bélier 


'^Voici  l'offrande  que  vous  prélève- 
rez :  la  sixième  partie  d'un  épha  sur 
un  homer  de  froment,  et  la  sixième 
partie  d'un  épha  sur  un  homer  d'or- 
ge. '■'Ce  que  vous  devrez  pour  l'huile, 
pour  un  bath  d'huile,  sera  la  dixième 
jnirtie  d'un  bath  sur  un  cor,  qui  est 
égal  à  un  homer  de  dix  baths ,  car 
dix  baths  font  un  homer.  '^Une  bre- 
bis sur  un  troupeau  de  deux  cents 
dans  les  gras  pâturages  d'Israël  sera 
donnée  pour  l'offrande ,  l'holocauste 
et  le  sacrifice  d'actions  de  grâces, 
afin  de  servir  de  victime  expiatoire, 
dit  le  Seigneur,  l'Eternel.  '^Tout  le 
peuple  du  pays  devra  prélever  cette 
offrande  pour  le  prince  d'Israël.  "Le 
prince  sera  chargé  des  holocaustes, 
des  offrandes  et  des  libations,  aux  fê- 
tes, aux  nouvelles  lunes,  aux  sabbats, 
à  toutes  les  solennités  de  la  maison 
d'Israël  ;  il  offrira  le  sacrifice  expia- 
toire, l'offrande,  l'holocauste,  et  le 
sacrifice  d'actions  de  grâces,  en  expia- 
tion pour  la  maison  d'Israël. 

'^Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Le  premier  jour  du  premier  mois,  tu 
prendras  un  jeune  taureau  sans  défaut, 
et  tu  feras  l'expiation  du  sanctuaire. 
'^Le  prêtre  prendra  du  sang  de  la  vic- 
time expiatoire,  et  il  en  mettra  sur  les 
poteaux  de  la  maison,  sur  les  quatre 
angles  de  l'encadrement  de  l'autel,  et 
sur  les  poteaux  de  la  porte  du  parvis 
intérieur.  -"Tu  feras  de  même  le  sep- 
tième jour  du  mois,  pour  ceux  qui  pè- 
chent involontairement  ou  par  impru- 
dence ;  vous  purifierez  ainsi  la  maison. 


sans  défaut;  ^et  son  offrande,  d'un 
épha  pour  le  bélier,  et  de  ce  qu'il  vou- 
dra pour  les  agneaux,  avec  un  hin 
d'huile  par  épha.  *Le  jour  de  la  nou- 
velle lune,  il  offrira  un  jeune  taureau 
sans  défaut,  six  agneaux  et  un  bélier 
qui  seront  sans  défaut;  'et  son  offrande 


1113 


Chap.  46,8-47,1. 


EZECHIEL. 


sera  d'un  épha  pour  le  taureau,  d'un 
épha  pour  le  bélier,  et  de  ce  qu'il  vou- 
dra pour  les  agneaux,  avec  un  hin 
d'huile  par  épha. 

^Lorsque  le  ])rince  entrera,  il  entre- 
ra par  le  chemin  du  vestibule  de  la 
porte,  et  il  sortira  par  le  même  che- 
min. ''Mais  lorsque  le  peuple  du  pays 
se  présentera  devant  l'Éternel,  aux 
solennités,  celui  qui  entrera  jDar  la 
porte  septentrionale  pour  se  proster- 
ner sortira  par  la  porte  méridionale, 
et  celui  qui  entrera  par  la  ])orte  méri- 
dionale sortira  par  la  porte  septentrio- 
nale ;  on  ne  devra  pas  s'en  retourner 
par  la  porte  par  laquelle  on  sera  entré, 
mais  on  sortira  par  celle  qui  lui  est 
opposée.  '"Le  prince  entrera  parmi 
eux  quand  ils  entreront,  et  sortira 
quanti  ils  sortiront. 

"Aux  fêtes  et  aux  solennités,  l'of- 
frande sera  d'un  épha  pour  le  taureau, 
d'un  épha  pour  le  bélier,  et  de  ce  qu'il 
voudra  pour  les  agneaux,  avec  un  hin 
d'huile  par  épha.  '-Si  le  prince  offre  à 
l'Eternel  un  holocauste  volontaire  ou 
un  sacrifice  volontaire  d'actions  de 
grâces,  on  lui  ouvrira  la  porte  qui  est 
du  côté  de  l'orient,  et  il  offrira  son  ho- 
locauste et  son  sacrifice  d'actions  de 
grâces  comme  il  doit  le  faire  le  jour 
du  sabbat;  puis  il  sortira,  et  l'on  fer- 
mera la  porte  après  qu'il  sera  sorti. 

'^Tu  offriras  chaque  jour  en  holo- 
causte à  l'Éternel  un  agneau  d'un  an, 
sans  défaut  ;  tu  l'offriras  tous  les  ma- 
tins. '■'Tu  y  joindras  pour  offrande, 
tous  les  matins,  un  sixième  d'épha,  et 
le  tiers  d'un  hin  d'huile  pour  pétrir  la 
farine.  C'est  l'offrande  à  l'Eternel,  une 
loi  perpétuelle,  pour  toujours.  '^On 
offrira,  tous  les  matins,  l'agneau  et 
l'offrande  avec  l'huile ,  comme  holo- 
causte perpétuel. 

"'Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Éternel  : 
Si  le  prince  fait  à  l'un  de  ses  fds  un 

a.  Lannée  de  la  liberté,  ou  du  jubilé,  voy.  Lév.  25. 


don  pris  sur  son  héritage,  ce  don  ap- 
partiendra à  ses  fils,  ce  sera  leur  pro- 
priété comme  héritage.  ''Mais  s'il  fait 
à  l'un  de  ses  serviteurs  un  don  pris 
sur  son  héritage,  ce  don  lui  appartien- 
dra jusqu'à  l'année  de  la  liberté",  puis 
il  retournera  au  prince  ;  ses  fils  seuls 
posséderont  ce  qu'il  leur  donnera  de 
son  héritage.  "^Le  prince  ne  prendra 
rien  de  l'héritage  du  peuple,  il  ne  le 
dépouillera  pas  de  ses  possessions  ; 
ce  qu'il  donnera  en  héritage  à  ses  fils, 
il  le  prendra  sur  ce  qu'il  possède,  afin 
que  nul  parmi  mon  peuple  ne  soit 
éloigné  de  sa  possession. 

'Ml  me  conduisit,  par  l'entrée  qui 
était  à  côté  de  la  porte,  dans  les  cham- 
bres saintes  destinées  aux  prêtres, 
vers  le  septentrion.  Et  voici,  il  y 
avait  un  lieu  dans  le  fond,  du  côté  de 
l'occident.  -°I1  me  dit  :  C'est  le  lieu  où 
les  prêtres  feront  cuire  la  chair  des 
sacrifices  de  culpabilité  et  d'expiation, 
et  où  ils  feront  cuire  les  offrandes, 
pour  éviter  de  les  porter  dans  le  par- 
vis extérieur  et  de  sanctifier  le  peuple. 
-'II  me  conduisit  ensuite  dans  le  par- 
vis extérieur,  et  me  fit  passer  vers  les 
quatre  angles  du  parvis.  Et  voici,  il  y 
avait  une  cour  à  chacun  des  angles  du 
parvis.  ^^Aux  quatre  angles  du  parvis 
il  y  avait  des  cours  voûtées,  longues 
de  cjuarante  coudées  et  larges  de  tren- 
te ;  toutes  les  quatre  avaient  la  même 
mesure,  dans  les  angles.  -^Un  mur  les 
entourait  toutes  les  quatre,  et  des 
foyers  étaient  pratiqués  au  bas  du  mur 
tout  autour.  ^''11  me  dit  :  Ce  sont  les 
cuisines,  où  les  serviteurs  de  la  mai- 
son feront  cuire  la  chair  des  sacrifices 
offerts  par  le  peuple. 

Chap.  XLVII.  'II  me  ramena  vers 
la  porte  de  la  maison.  Et  voici,  de 
l'eau  sortait  sous  le  seuil  de  la  mai- 
son, à  l'orient,  car  la  face  de  la  mai- 


1114 


EZECHIEL. 


Chap.  47,2-23. 


son  était  à  l'orient;  l'eau  descendait 
sous  le  côté  droit  de  la  maison ,  au 
midi  de  l'autel.  *I1  me  conduisit  par 
le  chemin  de  la  porte  septentrionale, 
et  il  me  fit  faire  le  tour  par  dehors  jus- 
qu'à l'extérieur  de  la  porte  orientale. 
Et  voici,  l'eau  coulait  du  côté  droit. 

^Lorsque  l'homme  s'avança  vers  l'o- 
rient, il  avait  dans  la  main  un  ccK'deau, 
et  il  mesura  mille  coudées;  il  me  fit 
traverser  l'eau,  et  j'avais  de  l'eau  jus- 
cfu'aux  chevilles.  ''11  mesura  encore 
mille  coudées,  et  me  fit  traverser  l'eau, 
et  j'avais  de  l'eau  jusqu'aux  genoux. 
Il  mesura  encore  mille  coudées,  et  me 
fit  traverser,  et  j'avais  de  l'eau  jus- 
qu'aux reins.  ^11  mesura  encore  mille 
coudées  ;  c'était  un  torrent  que  je  ne 
pouvais  traverser,  car  l'eau  était  si 
profonde  qu'il  fallait  y  nager  ;  c'était 
un  torrent  qu'on  ne  pouvait  traverser. 

*I1  me  dit  :  As-tu  vu,  fils  de  l'hom- 
me ?  Et  il  me  ramena  au  bord  du  tor- 
rent. 'Quand  il  m'eut  ramené,  voici, 
il  y  avait  sur  le  bord  du  torrent  beau- 
coup d'arbres  de  chaque  côté.  ''Il  me 
dit  :  Cette  eau  coulera  vers  le  district 
oriental,  descendra  dans  la  plaine,  et 
entrera  dans  la  mer;  lorsqu'elle  se 
sera  jetée  dans  la  mer,  les  eaux  de  la 
mer  deviendront  saines.  "Tout  être  vi- 
vant qui  se  meut  vivra  partout  où  le 
torrent  coulera,  et  il  y  aura  une  grande 
quantité  de  poissons  ;  car  là  où  cette 
eau  arrivera,  les  eaux  deviendront 
saines,  et  tout  vivra  partout  où  par- 
viendra le  torrent.  '"Des  pêcheurs  se 
tiendront  sur  ses  bords  ;  depuis  En- 
Guédi  jusqu'à  En-Eglaïm,  on  étendra 
les  filets  ;  il  y  aura  des  poissons  de  di- 
verses espèces,  comme  les  poissons 
de  la  grande  mer,  et  ils  seront  très 
nombreux.  "Ses  marais  et  ses  fosses 
ne  seront  point  assainis,  ils  seront 
abandonnés  au  sel.  '-Sur  le  torrent, 
sur  ses  bords  de  chaque  côté,  croîtront 
toutes  sortes  d'arbres  fruitiers.  Leur 
feuillage  ne  se  flétrira  point,  et  leurs 

11 


fruits  n'auront  point  de  fin,  ils  mûri- 
ront tous  les  mois,  parce  que  les  eaux 
sortiront  du  sanctuaire.  Leurs  fruits 
serviront  de  nourriture,  et  leurs  feuil- 
les de  remède 

'^  Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
Voici  les  limites  du  pays  que  vous 
distribuerez  en  héritage  aux  douze 
tribus  d'Israël.  Joseph  aura  deux  parts. 
'^Vous  en  aurez  ■  la  possession  l'un 
comme  l'autre;  car  j'ai  juré,  la  main 
levée,  de  le  donner  à  vos  pères.  Ce 
pays  vous  tombera  donc  en  partage. 

'Woici  les  limites  du  pays.  Du  côté 
septentrional,  depuis  la  grande  mer, 
le  chemin  de  Hethlon  jusqu'à  Tsedad, 
'^Ilamath,  Bérotha,  Sibraïm,  entre  la 
frontière  de  Damas  et  la  frontière  de 
Hamath,  Ilatzer- Hatthicon  ,  vers  la 
frontière  de  Havran  ;  '"ainsi  la  limite 
sera,  depuis  la  mer,  Hatsar-Enon,  la 
frontière  de  Damas,  Tsaphon  au  nord, 
et  la  frontière  de  Hamath  :  ce  sera  le 
côté  septentrional.  "'Le  côté  oriental 
sera  le  Jourdain,  entre  Havran,  Damas 
et  Galaad,  et  le  pays  d'Israël;  vous 
mesurerez  dejiuis  la  limite  septentrio- 
nale jusqu'à  la  mer  orientale  :  ce  sera 
le  côté  oriental.  "Le  côté  méridional, 
au  midi,  ira  depuis  Thamar  jusqu'aux 
eaux  de  Meriba  à  Kadès,  jusqu'au 
torrent  vers  la  grande  mer  :  ce  sera  le 
côté  méridional.  ^"Le  côté  occidental 
sera  la  grande  mer,  depuis  la  limite 
jusque  vis-à-vis  de  Hamath  :  ce  sera 
le  côté  occidental. 

^'Vous  jiartagerez  ce  pays  entre 
vous,  selon  les  tribus  d'Israël.  ^-Vous 
le  diviserez  en  héritage  par  le  sort 
pour  vous  et  pour  les  étrangers  qtii 
séjourneront  au  milieu  de  vous,  qui 
engendreront  des  enfants  au  milieu 
de  vous;  vous  les  regarderez  comme 
indigènes  ])armi  les  enfants  d'Israël  ; 
ils  partageront  au  sort  l'héritage  avec 
vous  parmi  les  tribus  d'Israël.  *'Vous 
donnerez    à    l'étranger    son    héritage 

15  -1  • 


Chap.  4<y,  i-22. 


EZEGHIEL. 


dans  la  tribu  où  il  séjournera,  dit  le 
Seigneur,  l'Eternel. 

Chap.  XLVIII.  'Voici  les  noms 
des  tribus.  Depuis  l'extrémité  septen- 
trionale, le  long  du  chemin  de  Heth- 
lon  à  Hamath,  Hatsar-Enon,  la  fron- 
tière de  Damas  au  nord  vers  Ilamath, 
de  l'orient  à  l'occident  :  Dan ,  une 
tribu.  -Sur  la  limite  de  Dan,  de  l'o- 
rient à  l'occident:  Aser,  une  tribu. 
•■'Sur  la  limite  d'Aser,  de  l'orient  à 
l'occident:  Nephthali,  une  tribu. ''Sur 


largeur,  vingt-cinq  mille  pour  toute  la 
lonarueur  et  dix  mille 


-&"-,"•  -  — -  pou 

'■'Ils    n'en    pourront    rien    vendre 


a  largeur. 


ni 


échanger;  et  les  prémices  du  pays  ne 
seront  point  aliénées,  car  elles  sont 
consacrées  à  l'Eternel. 

'^Les  cinq  mille  cannes  qui  reste- 
ront en  largeur  sur  les  vingt-cinq 
mille  seront  destinées  à  la  ville,  pour 
les  habitations  et  la  banlieue;  et  la 
ville  sera  au  milieu.  '^En  voici  les  me- 
sures :    du   côté  septentrional  quatre 


la  limite  de  Nephthali,  de  l'orient  à      mille  cinq  cents,  du  côté  méridional 


l'occident:  Manassé,  une  tribu.  ''Sur 
la  limite  de  Manassé,  de  l'orient  à 
l'occident:  Ephraïm,  une  tribu.  ^Sur 
la  limite  d'Ephraïm,  de  l'orient  à  l'oc- 
cident :  Ruben,  une  tribu.  'Sur  la  li- 
mite de  Ruben,  de  l'orient  à  l'occi- 
dent :  Juda,  une  tribu.         ;i  :    .  :'■: 

*Sur  la  frontière  de  Juda,  de  l'o- 
rient à  l'occident,  sera  la  portion  que 
vous  prélèverez,  large  de  vingt-cinq 
mille  cannes  et  longue  comme  l'une 
des  parts  de  l'orient  à  l'occident;  et 
le  sanctuaire  sera  au  milieu.  ^La  por- 
tion que  vous  prélèverez  pour  l'Éter- 
nel aura  vingt-cinq  mille  cannes  de 
longueur  et  dix  mille  de  largeur.  '"C'est 
aux  prêtres  cjuappartiendra  cette  por- 
tion sainte  :  vingt-cinq  mille  cannes 
au  septentrion,  dix  mille  en  largeur  à 
l'occident,  dix  mille  en  largeur  à  l'o- 
rient, et  vingt-cinq  mille  en  longueur 
au  midi;  et  le  sanctuaire  de  l'Eternel 
sera  au  milieu.  "  Elle  appartiendra  aux 


quatre  mille  cinq  cents,  du  côté  orien- 
tal quatre  mille  cinq  cents,  et  du  côté 
occidental  quatre  mille  cinq  cents. 
''La  ville  aura  une  banlieue  de  deux 
cent  cinquante  au  nord,  de  deux  cent 
cinquante  au  midi,  de  deux  cent  cin- 
quante à  l'orient,  et  de  deux  cent  cin- 
quante à  l'occident.  '^Le  reste  sur  la 
longueur,  parallèlement  à  la  portion 
sainte,  dix  mille  à  l'orient  et  dix  mille 
à  l'occident,  parallèlement  à  la  portion 
sainte,  formera  les  revenus  destinés  à 
l'entretien  de  ceux  qui  travailleront 
pour  la  ville.  '^Le  sol  en  sera  cultivé 
par  ceux  de  toutes  les  tribus  d'Israël 
qui  travailleront  pour  la  ville. 

-"Toute  la  portion  prélevée  sera  de 
vingt-cinq  mille  cannes  en  longueur 
sur  vingt-cinq  mille  en  largeur;  vous 
en  séparerez  un  carré  pour  la  pro- 
priété de  la  ville. 

-'Ce  qui  restera  sera  pour  le  prince, 
aux  deux  côtés  de  lu  portion  sainte  et 


prêtres  consacrés,  aux  fds  de  Tsadok,      de  la  propriété  de  la  ville,  le  long  des 


cjui  ont  fait  le  service  de  mon  sanc- 
tuaire, qui  ne  se  sont  point  égarés, 
lorsque  les  enfants  d'Israël  s'égaraient 
comme  s'égaraient  les  Lévites.  '*Elle 
leur  appartiendra  comme  portion  très 
sainte,  prélevée  sur  la  portion  du  pays 
qui  aura  été  prélevée,  à  côté  de  la  li- 
mite des  Lévites. 

"Les  Lévites  auront,  parallèlement 
à  la  limite  des  prêtres,  vingt-cinq  mille 
cannes   en  longueur  et  dix   mille   en 


vingt-cinq  mille  cannes  de  la  portion 
sainte  jusqu'à  la  limite  de  l'orient,  et 
à  l'occident  le  long  des  vingt-cinq 
mille  cannes  vers  la  limite  de  l'occi- 
dent, parallèlement  aux  parts.  C'est 
là  ce  qui  appartiendra  au  prince;  et  la 
portion  sainte  et  le  sanctuaire  de  la 
maison  seront  au  milieu.  *-Ainsi  ce 
qui  appartiendra  au  prince  sera  l'es- 
pace compris  depuis  la  propriété  des 
Lévites  et  depuis  la  propriété  de  la 


1116 


EZEGHIEL. 


Chnp.  ^8. 


13-35. 


ville;  ce  qui  sera  entre  la  limite  de 
Juda  et  la  limite  de  Benjamin  appar- 
tiendra au  prince. 

■^\'oici  les  autres  tribus.  De  l'orient 
à  roccidcnt  :  Benjamin,  une  tribu. 
-■'Sur  la  limite  de  Benjamin,  de  l'o- 
rient à  l'occident:  Siméon,  une  tribu. 
-^Sur  la  limite  de  Siméon,  de  l'orient 
à  l'occident:  Issacar,  une  tribu.  -"Sur 
la  limite  d'Issacar,  de  l'orienta  l'occi- 
dent: Zabulon,  une  tribu.  -'Sur  la  li- 
mite de  Zabulon,  de  l'orient  à  l'occi- 
dent: Gad,  une  tribu.  **Sur  la  limite 
de  Gad,  du  côté  méridional,  au  midi, 
la  frontière  ira  depuis  Thamar  jus- 
qu'aux eaux  de  Meriba  à  Kadès,  jus- 
qu'au torrent  vers  la  grande  mer. 

'-^Tel  est  le  pays  que  vous  diviserez 
en  héritage  par  le  sort  pour  les  tribus 
d'Israël,  et  telles  sont  leurs  parts,  dit 
le  Seigneur,  l'Éternel. 


■^"Voici  les  issues  de  la  ville.  Du 
côté  septentrional  quatre  mille  cinq 
cents  cannes,  '"et  les  portes  de  la  ville 
d'après  les  noms  des  tribus  d'Israël, 
trois  portes  au  nord  :  la  porte  de  Ru- 
ben,  une,  la  porte  de  Juda,  une,  la 
porte  de  Lévi,  une.  '-Du  côté  oriental 
quatre  mille  cinq  cents  cannes,  et  trois 
portes:  la  porte  de  Josejdi,  une,  la 
porte  de  Benjamin,  une,  la  porte  de 
l)an,  une.  ''Du  côté  méridional  quatre 
mille  cinq  cents  cannes,  et  trois  por- 
tes :  la  porte  de  Siméon,  une,  la  porte 
d'Issacar,  une,  la  porte  de  Zabidon, 
une.  '*Du  côté  occidental  quatre  mille 
cinq  cents  cannes,  et  trois  portes  :  la' 
porte  de  Gad,  une,  la  porte  d'Aser, 
une,  la  porte  de  Nephthali,  une.  '^Cir- 
cuit :  dix-huit  mille  cannes.  Et,  dès  ce 
jour,  le  nom  de  la  ville  sera  :  l'Eternel 
est  ici. 


DANIEL 


Daniel  à  Babylone. 


Chap.  I.  'La  troisième  année  du 
règne  de  Jojakim,  roi  de  Juda,  Nebu- 
cadnetsar,  roi  de  Babylone,  marcha 
contre  Jérusalem,  et  l'assiégea.  -Le 
Seigneur  livra  entre  ses  mains  Joja- 
kim, roi  de  Juda,  et  une  partie  des 
ustensiles  de  la  maison  de  Dieu.  Nebu- 
cadnetsar  emporta  les  ustensiles  au 
pays  de  Schinear,  dans  la  maison  de 
son  dieu,  il  les  mit  dans  la  maison  du 
trésor  de  son  dieu. 

'Le  roi  donna  l'ordre  à  Aschpenaz, 
chef  de  ses  eunuques,  d'amener  quel- 
ques-uns des  enfants  d'Israël  de  race 
royale  ou  de  famille  noble,  ^de  jeunes 
garçons  sans  défaut  corporel,  beaux 
de  figure,  doués  de  sagesse,  d'intelli- 
gence et  d'instruction,  capables  de 
servir  dans  le  palais  du  roi,  et  à  qui 
l'on  enseignerait  les  lettres  et  la  lan- 
gue des  Chaldéens.  ^Le  roi  leur  assi- 
gna pour  chaque  jour  une  portion  des 
mets  de  sa  table  et  du  vin  dont  il  bu- 
vait, voulant  les  élever  pendant  trois 
années,  au  bout  desquelles  ils  seraient 
au  service  du  roi.  ''11  y  avait  parmi  eux, 
d'entre  les  enfants  de  Juda,  Daniel, 
Hanania,  Mischaël  et  Azaria.  'Le  chef 
des  eunuques  leur  donna  des  noms,  à 
Daniel  celui  de  Beltschatsar,  à  Hana- 
nia celui  de  Schadrac,  à  Mischaël  ce- 
lui de  Méschac,  et  à  Azaria  celui  d'A- 
bcd-Nego. 

*Daniel  résolut  de  ne  pas  se  souiller 
par  les  mets  du  roi  et  par  le  vin  dont 
le  roi  buvait,  et  il  pria  le  chef  des  eu- 
nuques de  ne  pas  l'obliger  à  se  souil- 
ler. "Dieu  fit  trouver  à  Daniel  faveur 


et  grâce  devant  le  chef  des  eunuques. 
'"Le  chef  des  eunuques  dit  à  Daniel  : 
Je  crains  mon  seigneur  le  roi,  qui  a 
fixé  ce  que  vous  devez  manger  et 
boire  ;  car  pourquoi  verrait-il  votre 
visage  plus  abattu  que  celui  des  jeunes 
gens  de  votre  âge  ?  Vous  exposeriez 
ma  tête  auprès  du  roi.  "Alors  Daniel 
dit  à  l'intendant  à  qui  le  chef  des  eu- 
nuques avait  remis  la  surveillance  de 
Daniel,  de  Hanania,  de  Mischaël  et 
d'Azaria  :  '-Eprouve  tes  serviteurs 
pendant  dix  jours,  et  qu'on  nous  donne 
des  légumes  à  manger  et  de  l'eau  à 
boire;  '^tu  regarderas  ensuite  notre 
visage  et  celui  des  jeunes  gens  qui 
mangent  les  mets  du  roi,  et  tu  agiras 
avec  tes  serviteurs  d'après  ce  que  tu 
auras  vu.  '■'Il  leur  accorda  ce  qu'ils 
demandaient,  et  les  éprouva  pendant 
dix  jours.  '^Au  bout  de  dix  jours,  ils 
avaient  meilleur  visage  et  plus  d'em- 
bonpoint que  tous  les  jeunes  gens  qui 
mangeaient  les  mets  du  roi.  '*L'inten- 
dant  emportait  les  mets  et  le  vin  qui 
leur  étaient  destinés,  et  il  leur  donnait 
des  légumes. 

'"Dieu  accorda  à  ces  quatre  jeunes  J 
gens  de  la  science,  de  l'intelligence  1 
dans  toutes  les  lettres,  et  de  la  sa- 
gesse ;  et  Daniel  expliquait  toutes  les 
visions  et  tous  les  songes.  '*Au  terme 
fixé  par  le  roi  pour  qu'on  les  lui  ame- 
nât, le  chef  des  eunuques  les  présenta 
à  Nebucadnetsar.  ''Le  roi  s'entretint 
avec  eux;  et,  parmi  tous  ces  jeunes 
gens,  il  ne  s'en  trouva  aucun  comme 
Daniel,  Hanania,  Mischaël  et  Azaria. 


1U8 


DANIEL. 


Chap.  l,w-2,'ii. 


Ils  furent  donc  admis   au  service   du 
roi.   -"Sur  tous  les   objets   qui    récla- 


maient   de    la 
telliffence,  et  sur 


et  de  l'in- 
esquels  le  roi  les 
interrogeait,  il  les  trouvait  dix  fois 
supérieurs  à  tous  les  magiciens  et  as- 
trologues qui  étaient  dans  tout  son 
rovaume.  -'Ainsi  fut  Daniel  jusqu'à  la 
première  année  du  roi  Gyrus. 

La  statue,  songe  de  ycbucadnetsnr  e.rpliqué 
par  Daniel. 

Chap.  II.  'La  seconde  année  du 
règne  de  Nebucadnetsar,  Nebucad- 
netsar  eut  des  songes.  11  avait  l'esprit 
agité,  et  ne  pouvait  dormir.  ^Le  roi  fit 
appeler  les  magiciens,  les  astrologues, 
les  enchanteurs  et  les  Chaldéens,  pour 
qu  ils  lui  dissent  ses  songes.  Ils  vinrent, 
et  se  présentèrent  devant  le  roi.  ^Le 
roi  leur  dit  :  J'ai  eu  un  songe  ;  mon 
esprit  est  agité,  et  je  voudrais  connaî- 
tre ce  songe.  ''Les  Chakiéens  répon- 
dirent au  roi  en  langue  arampenne  : 
O  roi,  vis  éternellement  !  dis  le  songe 
à  tes  serviteurs,  et  nous  en  donnerons 
l'explication.  ^Le  roi  reprit  la  parole 
et  dit  aux  Chaldéens  :  La  chose  m'a 
échappé  ;  si  vous  ne  me  faites  connaî- 
tre le  songe  et  son  explication,  vous 
serez  mis  en  pièces,  et  vos  maisons 
seront  réduites  en  un  tas  d'immondi- 
ces. *Mais  si  vous  me  dites  le  songe  et 
son  explication,  vous  recevrez  de  moi 
des  dons  et  des  présents,  et  de  grands 
honneurs.  C'est  pourquoi  dites-moi  le 
songe  et  son  explication.  "Ils  répon- 
dirent pour  la  seconde  fois  :  Que  le 
roi  dise  le  songe  à  ses  serviteurs,  et 
nous  en  donnerons  l'explication.  *Le 
roi  reprit  la  parole  et  dit  :  Je  m'aper- 
çois, en  vérité,  que  vous  voulez  gagner 
du  temps,  parce  que  vous  voyez  que 
la  chose  m'a  échappé.  ^Si  donc  vous 
ne  me  faites  pas  connaître  le  songe,  la 
même  sentence  vous  enveloppera  tous; 
vous  voulez  vous  préparer  à  me  dire 
des   mensonges  et  des   faussetés,  en 

11 


attendant  que  les  temps  soient  chan- 
gés. C'est  pourcjuoi  dites-moi  le  songe, 
et  je  saurai  si  vous  êtes  capables  de 
m'en  donner  l'explication.  '"Les  Chal- 
déens répondirent  au  roi  :  Il  n'est 
personne  sur  la  terre  qui  puisse  dire 
ce  que  demande  le  roi;  aussi  jamais 
roi,  quelque  grand  et  puissant  qu'il 
ait  été,  n'a  exigé  une  pareille  chose 
d'aucun  magicien,  astrologue  ou  Chal- 
déen.  "Ce  que  le  roi  demande  est 
difficile;  il  n'y  a  personne  qui  puisse 
le  dire  au  roi,  excepté  les  dieux,  dont 
la  demeure  n'est  pas  parmi  les  hom- 
mes. 

'^Là-dessus  le  roi  se  mit  en  colère, 
et  s'irrita  violemment.  Il  ordonna 
qu'on  fît  périr  tous  les  sages  de  Baby- 
lone.  '^La  sentence  fut  publiée,  les 
sages  étaient  mis  à  mort,  et  l'on  cher- 
chait Daniel  et  ses  compagnons  pour 
les  faire  périr.  '^Alors  Daniel  s'adressa 
d'une  manière  prudente  et  sensée  à 
Arjoc,  chef  des  gardes  du  roi,  qui  était 
sorti  pour  mettre  à  mort  les  sages  de 
Babylone.  '^11  prit  la  parole  et  dit  à 
Arjoc,  commandant  du  roi  :  Pourquoi 
la  sentence  du  roi  est-elle  si  sévère  .-* 
Arjoc  exposa  la  chose  à  Daniel.  '^Et 
Daniel  se  rendit  vers  le  roi,  et  le  pria 
de  lui  accorder  du  temps  pour  donner 
au  roi  l'explication.  '"Ensuite  Daniel 
alla  dans  sa  maison,  et  il  instruisit  de 
cette  affaire  Hanania,  Mischaël  et  Aza- 
ria,  ses  compagnons,  '*les  engageant 
à  implorer  la  miséricorde  du  Dieu  des 
cieux,  afin  qu'on  ne  fît  pas  périr  Da- 
niel et  ses  compagnons  avec  le  reste 
des  sages  de  Babylone. 

'"Alors  le  secret  fut  révélé  à  Daniel 
dans  une  vision  pendant  la  nuit.  Et 
Daniel  bénit  le  Dieu  des  cieux.  -"Da- 
niel prit  la  parole  et  dit:  Béni  soit  le 
nom  de  Dieu,  d'éternité  en  éternité! 
A  lui  appartiennent  la  sagesse  et  la 
force.  -'G  est  lui  qui  change  les  temps 
et  les  circonstances,  qui  renverse  et 
qui  établit  les  rois,  qui  donne  la  sa- 
li) 


Chap.  2, 22-'i3. 


DANIEL. 


ffesse  aux  saffes  et  la  science  a  ceux 
qui  ont  de  lintelligence.  -'Il  révèle  ce 
qui  est  j^rofond  et  caché,  il  connaît  ce 
qui  est  dans  les  ténèbres,  et  la  lumière 
demeure  avec  lui.  -'Dieu  de  mes  pères, 
je  te  glorifie  et  je  te  loue  de  ce  que  tu 
m'as  donné  la  sagesse  et  la  force,  et  de 
ce  que  tu  m'as  fait  connaître  ce  que 
nous  t'avons  demandé,  de  ce  que  tu 
nous  as  révélé  le  secret  du  roi. 

^^Après  cela,  Daniel  se  rendit  auprès 
d'Arjoc,  à  qui  le  roi  avait  ordonné  de 
faire  périr  les  sages  de  Babylone  ;  il 
alla,  et  lui  parla  ainsi  :  Ne  fais  pas  pé- 
rir les  sages  de  Babylone  !  Conduis- 
moi  devant  le  roi,  et  je  donnerai  au 
roi  l'explication. 

-^Arjoc  conduisit  promptement  Da- 
niel devant  le  roi,  et  lui  parla  ainsi  : 
J'ai  trouvé  parmi  les  captifs  de  Juda 
un  homme  qui  donnera  lexplication 
au  roi.  ^^Le  roi  prit  la  parole  et  dit  à 
Daniel,  qu'on  nommait  Beltschatsar  : 
Es-tu  capable  de  me  faire  connaître  le 
songe  que  j'ai  eu  et  son  explication  ? 
^'Daniel  répondit  en  présence  du  roi 
et  dit  :  Ce  que  le  roi  demande  est  un 
secret  que  les  sages,  les  astrologues, 
les  magiciens  et  les  devins,  ne  sont 
pas  capables  de  découvrir  au  roi. 
^''Mais  il  y  a  dans  les  cieux  un  Dieu 
qui  révèle  les  secrets,  et  qui  a  fait 
connaître  au  roi  Nebucadnetsar  ce  qui 
arrivera  dans  la  suite  des  temps.  Voici 
ton  songe  et  les  visions  que  tu  as  eues 
sur  ta  couche.  -''Sur  ta  couche,  ô  roi, 
il  t'est  monté  des  pensées  touchant 
ce  qui  sera  après  ce  temps-ci  ;  et  celui 
qui  révèle  les  secrets  ta  fait  connaître 
ce  qui  arrivera.  '"Si  ce  secret  ma  été 
révélé,  ce  n'est  point  qu'il  y  ait  en  moi 
une  sagesse  supérieure  à  celle  de  tous 
les  vivants;  mais  c'est  afin  que  l'ex- 
plication soit  donnée  au  roi,  et  que  tu 
connaisses  les  pensées  de  ton  cœur. 

"O  roi,  tu  regardais,  et  tu  voyais 
une  grande  statue;  cette  statue  était 
immense,  et  d'une  splendeur  extraor- 


dinaire; elle  était  debout  devant  toi, 
et  son  aspect  était  terrible.  '-La  tête 
de  cette  statue  était  d'or  pur;  sa  poi- 
trine et  ses  bras  étaient  d'argent;  son 
ventre  et  ses  cuisses  étaient  d'airain; 
"ses  jambes,  de  fer;  ses  pieds,  en 
partie  de  fer  et  en  partie  d'argile.  **Tu 
regardais,  lorsqu'une  pierre  se  déta- 
cha sans  le  secours  d'aucune  main, 
frappa  les  pieds  de  fer  et  d'argile  de 
la  statue,  et  les  mit  en  pièces.  ''Alors 
le  fer,  l'argile,  l'airain,  l'argent  et  l'or, 
furent  brisés  ensemble,  et  devinrent 
comme  la  balle  qui  s'échappe  d'une 
aire  en  été;  le  vent  les  emporta,  et 
nulle  trace  n'en  fut  retrouvée.  Mais  la 
pierre,  qui  avait  frappé  la  statue,  de- 
vint une  grande  montagne,  et  remplit 
toute  la  terre. 

"^ Voilà  le  songe.    Nous  en   donne- 
rons l'explication  devant  le  roi. 

''O  roi,  tu  es  le  roi  des  rois,  car  le 
Dieu  des  cieux  t'a  donné  l'empire,  la 
puissa;ice,  la  force  et  la  gloire;  '^il  a 
remis  entre  tes  mains,  en  quelque  lieu 
qu'ils  habitent,  les  enfants  des  hom- 
mes, les  bêtes  des  champs  et  les  oi- 
seaux du  ciel,  et  il  ta  fait  dominer 
sur  eux  tous  :  c'est  toi  qui  es  la  tête 
d'or.  '"Après  toi,  il  s'élèvera  un  autre 
royaume,  moindre  que  le  tien  ;  puis 
un  troisième  royaume,  qui  sera  d'ai- 
rain, et  qui  dominera  sur  toute  la 
terre.  ^"11  y  aura  un  quatrième  royau- 
me, fort  comme  du  fer  ;  de  même  que 
le  fer  brise  et  rompt  tout,  il  brisera  et 
rompra  tout,  comme  le  fer  qui  met 
tout  en  pièces.  "Et  comme  tu  as  vul 
les  pieds  et  les  orteils  en  partie  d'ar- 
gile de  potier  et  en  partie  de  fer,  ce 
royaume  sera  divisé  ;  mais  il  y  aura  en 
lui  quelque  chose  de  la  force  du  fer, 
parce  que  tu  as  vu  le  fer  mêlé  avec 
l'argile.  "'-Et  comme  les  doigts  des 
pieds  étaient  en  partie  de  fer  et  en 
partie  d'argile,  ce  royaume  sera  en 
partie  fort  et  en  partie  fragile.  *'Tu  as 
vu  le  fermêlé  avec  l'argile,  parcequ'ils 


1120 


DANIEL. 


Chap.  2,!i!i-3,m. 


se  mêleront  par  des  alliances  humai- 
nes; mais  ils  ne  seront  point  unis  l'un 
à  l'autre,  de  même  que  le  fer  ne  s'al- 
lie point  avec  l'argile.  ■'^Dans  le  temjis 
de  ces  rois,  le  Dieu  des  cicux  suscitera 
un  royaume  qui  ne  sera  jamais  dé- 
truit, et  qui  ne  passera  point  sous  la 
domination  d'un  autre  peuple;  il  lu'i- 
sera  et  anéantira  tous  ces  royaumes-là, 
et  lui-même  subsistera  éternellement. 
■'''C'est  ce  qu'indique  la  pierre  que  tu 
as  vue  se  détacher  de  la  montagne 
sans  le  secours  d'aucune  main,  et  qui 
a  brisé  le  fer,  l'airain,  l'argile,  l'ar- 
gent et  l'or.  Le  grand  Dieu  a  fait  con- 
naître au  roi  ce  qui  doit  arriver  après 
cela.  Le  songe  est  véritable,  et  son 
explication  est  certaine. 

•"'Alors  le  roi  Nebucadnetsar  tomba 
sur  sa  face  et  se  prosterna  devant  Da- 
niel, et  il  ordonna  qu'on  lui  offrît  des 
sacrifices  et  des  parfums.  '''Le  roi 
adressa  la  parole  à  Daniel  et  dit  :  En 
vérité,  votre  Dieu  est  le  Dieu  des  dieux 
et  le  Seigneur  des  rois,  et  il  révèle  les 
secrets,  puisque  tu  as  pu  découvrir  ce 
secret.  ^''Ensuite  le  roi  éleva  Daniel, 
et  lui  fit  de  nombreux  et  riches  pré- 
sents ;  il  lui  donna  le  commandement 
de  toute  la  province  de  Babylone,  et 
l'établit  chef  suprême  de  tous  les  sa- 
ges de  Babylone.  ■'^Daniel  pria  le  roi 
de  remettre  l'intendance  de  la  pro- 
vince de  Babylone  à  Schadrac,  Mé- 
schac  et  Abed-Nego.  Et  Daniel  était  à 
la  cour"  du  roi. 

Les  trois  compagnons  de  Daniel 
dans  la  fournaise. 

Chap.  III.  'Le  roi  Nebucadnetsar 
fit  une  statue  d'or,  haute  de  soixante 
coudées  et  large  de  six  coudées.  11  la 
dressa  dans  la  vallée  de  Dura,  dans  la 
province  de  Babylone.  *Le  roi  Nebu- 
cadnetsar fit  convoquer  les  satrapes, 
les  intendants  et  les  gouverneurs,  les 
grands  juges,  les  trésoriers,  les  juris- 

a.  A  ta  cour,  chald.  rt  la  porte.         b.  .iccusèreiïi  It 


consultes,  les  juges,  et  tous  les  ma- 
gistrats des  provinces,  pour  qu'ils  se 
rendissent  à  la  dédicace  de  la  statue 
qu'avait  élevée  le  roi  Nebucadnetsar. 
'Alors  les  satrapes,  les  intendants  et 
les  gouverneurs,  les  grands  juges,  les 
trésoriers,  lesjurisconsultes,  lesjuges, 
et  tous  les  magistrats  des  provinces, 
s'assemblèrent  pour  la  dédicace  de  la 
statue  qu'avait  élevée  le  roi  Nebucad- 
netsar. Ils  se  placèrent  devant  la  sta- 
tue qu'avait  élevée  Nebucadnetsar.  ''Un 
héraut  cria  à  haute  voix  :  Voici  ce 
qu'on  vous  ordonne,  peuples,  nations, 
hommes  de  toutes  langues  !  'Au  mo- 
ment où  vous  entendrez  le  son  de  la 
trompette,  du  chalumeau,  de  la  gui- 
tare, de  la  sambuque,  du  psaltérion, 
de  la  cornemuse,  et  de  toutes  sortes 
d'instruments  de  musique,  vous  vous 
prosternerez  et  vous  adorerez  la  sta- 
tue d'or  qu'a  élevée  le  roi  Nebucad- 
netsar. ^Quiconque  ne  se  prosternera 
pas  et  n'adorera  pas  sera  jeté  à  l'ins- 
tant même  au  milieu  d'une  fournaise 
ardente.  "C'est  pourquoi,  au  moment 
où  tous  les  peuples  entendirent  le  son 
de  la  trompette,  du  chalumeau,  de  la 
guitare,  de  la  sambuque,  du  psalté- 
rion, et  de  toutes  sortes.d'instruments 
de  musique,  tous  les  peuples,  les  na- 
tions, les  hommes  de  toutes  langues 
se  prosternèrent  et  adorèrent  la  sta- 
tue d'or  qu'avait  élevée  le  roi  Nebu- 
cadnetsar. 

''A  cette  occasion,  et  dans  le  même 
temps,  quelques  Chaldéens  s'appro- 
chèrent et  accusèrent  les  Juifs*.  ^Ils 
prirent  la  parole  et  dirent  au  roi  Ne- 
bucadnetsar :  O  roi,  vis  éternelle- 
ment! '"Tu  as  donné  un  ordre  d'a- 
près lequel  tous  ceux  qui  entendraient 
le  son  de  la  trompette,  du  chalumeau, 
de  la  guitare,  de  la  sambuque,  du 
psaltérion,  de  la  cornemuse,  et  de 
toutes  sortes  d'instruments,  devraient 
se  prosterner  et  adorer  la  statue  d'or, 

Juifs,  chald.  wani^irent  les  morceaux  tics  Juifs. 

121 


Chap.  S,  11-2 


28. 


DANIEL. 


"et  d'après  lequel  quiconque  ne  se 
prosternerait  pas  et  n'adorerait  pas 
serait  jeté  au  milieu  d'une  fournaise 
ardente.  '-Or,  il  y  a  des  Juifs  à  qui 
tu  as  remis  l'intendance  de  la  pro- 
vince de  Babylone,  Schadrac,  Méschac 
et  Abed-Nego,  hommes  qui  ne  tien- 
nent aucun  compte  de  toi,  ô  roi;  ils 
ne  servent  pas  tes  dieux,  et  ils  n'ado- 
rent point  la  statue  d'or  que  tu  as 
élevée. 

"Alors  Nebucadnetsar,  irrité  et  fu- 
rieux, donna  l'ordre  qu'on  amenât 
Schadrac,  Méschac  et  Abed-Nego.  Et 
ces  hommes  furent  amenés  devant  le 
roi.  "Nebucadnetsar  prit  la  parole  et 
leur  dit  :  Est-ce  de  propos  délibéré, 
Schadrac,  Méschac  et  Abed-Nego,  que 
vous  ne  servez  pas  mes  dieux,  et  que 
vous  n'adorez  pas  la  statue  d'or  que 
j'ai  élevée?  '^Maintenant  tenez-vous 
prêts ,  et  au  moment  où  vous  enten- 
drez le  son  de  la  trompette,  du  cha- 
lumeau, de  la  guitare,  de  la  sambuque, 
du  psaltérion,  de  la  cornemuse,  et  de 
toutes  sortes  d'instruments,  vous  vous 
prosternerez  et  vous  adorerez  la  sta- 
tue que  j'ai  faite;  si  vous  ne  l'adorez 
pas,  vous  serez  jetés  à  l'instant  même 
au  milieu  d'une  fournaise  ardente.  Et 
quel  est  le  dieu  qui  vous  délivrera  de 
ma  main  ? 

''Schadrac,  Méschac  et  Abed-Nego 
répliquèrent  au  roi  Nebucadnetsar  : 
Nous  n'avons  pas  besoin  de  te  répon- 
dre là-dessus.  "Voici,  notre  Dieu  que 
nous  servons  peut  nous  délivrer  de  la 
fournaise  ardente,  et  il  nous  délivrera 
de  ta  main,  ô  roi.  "*Sinon,  sache,  ô  roi, 
que  nous  ne  servirons  pas  tes  dieux, 
et  que  nous  n'adorerons  pas  la  statue 
d'or  que  tu  as  élevée. 

'^Sur  quoi  Nebucadnetsar  fut  rem- 
pli de  fureur,  et  il  changea  de  visage 
en  tournant  ses  regards  contre  Scha- 
drac, Méschac  et  Abed-Nego.  Il  reprit 
la  parole  et  ordonna  de  chauffer  la 
fournaise  sept  fois  plus  qu'il  ne  con- 


venait de  la  chauffer.  -"Puis  il  com- 
manda à  quelques-uns  des  plus  vigou- 
reux soldats  de  son  armée  de  lier 
Schadrac,  Méschac  et  Abed-Nego,  et 
de  les  jeter  dans  la  fournaise  ardente. 
^'Ces  hommes  furent  liés  avec  leurs 
caleçons,  leurs  tuniques,  leurs  man- 
teaux et  leurs  autres  vêtements,  et  je- 
tés au  milieu  de  la  fournaise  ardente. 
"Comme  l'ordre  du  roi  était  sévère, 
et  que  la  fournaise  était  extraordinai- 
rement  chauffée,  la  flamme  tua  les 
hommes  qui  y  avaient  jeté  Schadrac, 
Méschac  et  Abed-Nego.  -^Etces  trois 
hommes,  Schadrac,  Méschac  et  Abed- 
Nego,  tombèrent  liés  au  milieu  de  la 
fournaise  ardente. 

^''Alors  le  roi  Nebucadnetsar  fut  ef- 
frayé, et  se  leva  précipitamment.  Il 
prit  la  parole,  et  dit  à  ses  conseillers  : 
N'avons-nous  pas  jeté  au  milieu  du  feu 
trois  hommes  liés?  Ils  répondirent  au 
roi  :  Certainement,  ô  roi  !  -^11  reprit  et 
dit  :  Eh  bien,  je  vois  quatre  hommes 
sans  liens,  qui  marchent  au  milieu  du 
feu,  et  qui  n'ont  point  de  mal;  et  la 
figure  du  quatrième  ressemble  à  celle 
d'un  fils  des  dieux.  -* Ensuite  Nebu- 
cadnetsar s'approcha  de  l'entrée  de 
la  fournaise  ardente,  et  prenant  la 
parole,  il  dit  :  Schadrac,  Méschac  et 
Abed-Nego,  serviteurs  du  Dieu  su- 
prême, sortez  et  venez!  Et  Schadrac, 
Méschac  et  Abed-Nego,  sortirent  du 
milieu  du  feu. 

-"Les  satrapes,  les  intendants,  les 
gouverneurs,  et  les  conseillers  du  roi 
s'assemblèrent  ;  ils  virent  que  le  feu 
n'avait  eu  aucun  pouvoir  sur  le  corps 
de  ces  hommes,  que  les  cheveux  de 
leur  tête  n'avaient  pas  été  brûlés,  que 
leurs  caleçons  n'étaient  point  endom- 
magés, et  que  l'odeur  du  feu  ne  les 
avait  pas  atteints .  -^  Nebucadnetsar  prit 
la  parole  et  dit  :  Béni  soit  le  Dieu  de 
Schadrac,  de  Méschac  et  d' Abed-Nego, 
lequel  a  envoyé  son  ange  et  délivré 
ses  serviteurs  qui  ont  eu  confiance  en 


1122 


DANIEL. 


Chap.  S,  20-4,18. 


lui,  et  qui  ont  violé  l'ordre  du  roi  et 
livré  leurs  corps  plutôt  que  de  servir 
et  d'adorer  aucun  autre  dieu  que  leur 
Dieu  !  '-''Voici  maintenant  l'ordre  que 
je  donne  :  tout  homme,  à  quelque  ])eu- 
ple,  nation  ou  langue  qu'il  appar- 
tienne ,  qui  parlera  mal  du  Dieu  de 
Schadrac,'  de  Méschac  et  d'Abed- 
Nego,  sera  mis  en  pièces,  et  sa  mai- 
son sera  réduite  en  un  tas  d'immon- 
dices, parce  qu'il  n'y  a  aucun  autre 
dieu  qui  puisse  délivrer  comme  lui. 
•'"Après  cela,  le  roi  fit  prospérer  Scha- 
drac, Méschac  et  Abed-Nego,  dans  la 
province  de  Babylone. 

Le  s'rand  arbre,  sonne  de  Nebucadnetsar 
expliqué  par  Daniel. 

Chap.  IV.  'Nebucadnetsar,  roi,  à 
tous  les  peuples ,  aux  nations ,  aux 
hommes  de  toutes  langues,  qui  habi- 
tent sur  toute  la  terre.  Que  la  paix 
vous  soit  donnée  avec  abondance  ! 

*I1  m'a  semblé  bon  de  faire  connaî- 
tre les  signes  et  les  prodiges  que  le 
Dieu  suprême  a  opérés  à  mon  égard. 
^Que  ses  signes  sont  grands!  que  ses 
prodiges  sont  puissants  !  Son  règne 
est  un  règne  éternel ,  et  sa  domina- 
tion subsiste  de  génération  en  fféné- 
ration. 

*Moi  Nebucadnetsar,  je  vivais  tran- 
quille dans  ma  maison ,  et  heureux 
dans  mon  palais.  ^J'ai  eu  un  songe, 
qui  m'a  effrayé;  les  pensées  dont  j'é- 
tais poursuivi  sur  ma  couche  et  les 
visions  de  mon  esprit  me  remplis- 
saient d'épouvante.  ^J'ordonnai  qu'on 
fit  venir  devant  moi  tous  les  sages  de 
Babylone,  afin  qu'ils  me  donnassent 
l'explication  du  songe.  'Alors  vinrent 
les  magiciens,  les  astrologues,  les 
Chaldéens  et  les  devins.  Je  leur  dis  le 
songe,  et  ils  ne  m'en  donnèrent  point 
l'explication.  ''En  dernier  lieu,  se 
présenta  devant  moi  Daniel,  nommé 
Beltschatsar  d'après  le  nom  de  mon 
dieu,  et  qui  a  en  lui  l'esprit  des  dieux 


saints.  Je  lui  dis  le  songe  :  —  "Belt- 
schatsar, chef  des  magiciens,  qui  as 
en  toi,  je  le  sais,  l'esprit  des  dieux 
saints,  et  pour  qui  aucun  secret  n'est 
difficile,  donne-moi  l'explication  des 
visions  que  j'ai  eues  en  songe.  '"Voici 
les  visions  de  mon  esprit,  pendant  que 
j'étais  sur  ma  couche.  Je  regardais,  et 
voici,  il  y  avait  au  milieu  de  la  terre 
un  arbre  d'une  grande  hauteur.  "Cet 
arbre  était  devenu  grand  et  fort,  sa 
cime  s'élevait  jusqu'aux  cieux,  et  on 
le  voyait  des  extrémités  de  toute  la 
terre.  '^Son  feuillage  était  beau,  et  ses 
fruits  abondants  ;  il  portait  de  la  nour- 
riture pour  tous  ;  les  bêtes  des  champs 
s'abritaient  sous  son  ombre,  les  oi- 
seaux du  ciel  faisaient  leur  demeure 
parmi  ses  branches ,  et  tout  être  vi- 
vant tirait  de  lui  sa  nourriture.  "Dans 
les  visions  de  mon  esprit,  que  j'avais 
sur  ma  couche,  je  regardais,  et  voici, 
un  de  ceux  qui  veillent  et  qui  sont 
saints  descendit  des  cieux.  '•'Il  cria 
avec  force  et  parla  ainsi  :  Abattez  l'ar- 
bre, et  coupez  ses  branches  ;  secouez 
le  feuillage,  et  dispersez  les  fruits; 
que  les  bêtes  fuient  de  dessous,  et  les 
oiseaux  du  milieu  de  ses  branches  ! 
'^Mais  laissez  en  terre  le  tronc  où  se 
trouvent  les  racines,  et  liez-le  avec 
des  chaînes  de  fer  et  d'airain,  parmi 
l'herbe  des  champs.  Qu'il  soit  trempé 
de  la  rosée  du  ciel,  et  qu'il  ait,  comme 
les  bêtes,  l'herbe  de  la  terre  pour  par- 
tage. "Son  cœur  d'homme  lui  sera 
ôté,  et  un  cœur  de  bête  lui  sera  donné  ; 
et  sept  temps  passeront  sur  lui.  ''Cette 
sentence  est  un  décret  de  ceux  qui 
veillent,  cette  résolution  est  un  ordre 
des  saints,  afin  que  les  vivants  sa- 
chent que  le  Très-Haut  domine  sur  le 
règne  des  hommes,  qu'il  le  donne  à 
qui  il  lui  plaît,  et  qu'il  y  élève  le  plus 
vil  des  hommes.  '"Voilà  le  songe  que 
j'ai  eu,  moi,  le  roi  Nebucadnetsar.  Toi, 
Beltschatsar,  donnes-en  l'explication, 
puisque  tous  les  sages  de  mon  royaume 

123 


Chap.  4,  19-35. 


DANIEL. 

se  trouvent  les  racines  de  l'arbre  si- 
gnifie que  ton  royaume  te  restera 
quand  tu  reconnaîtras  que  celui  qui 
domine  est  dans  les  cieux.  "C'est 
pourquoi ,  ô  roi ,  puisse  mon  conseil 
te  plaire!  rachète  tes  péchés  par  des 
bienfaits  et  tes  iniquités  par  la  com- 
passion envers  les  malheureux,  et  ton 
bonheur  pourra  se  prolonger. 

^^  Toutes  ces  choses  se  sont  accom- 
plies sur  le  roi  Nebucadnetsar.  ^'Au 
bout  de  douze  mois,  comme  il  se  pro- 
menait dans  le  palais  royal  à  Baby- 
lone,  ^"le  roi  prit  la  parole  et  dit  : 
N'est-ce  pas  ici  Babylone  la  grande, 
que  j'ai  bâtie,  comme  résidence  royale. 


ne  peuvent  me  la  donner;  toi,  tu  le 
peux,  car  tu  as  en  toi  l'esprit  des  dieux 
saints.  — 

''Alors  Daniel,  nommé  Beltschat- 
sar,  fut  un  moment  stupéfait,  et  ses 
pensées  le  troublaient.  Le  roi  reprit 
et  dit  :  Beltschatsar,  que  le  songe  et 
l'explication  ne  te  troublent  pas  !  Et 
Beltschatsar  répondit  :  Mon  seigneur, 
que  le  songe  soit  pour  tes  ennemis,  et 
son  explication  pour  tes  adversaires  ! 
^'L'arbre  que  tu  as  vu,  qui  était  de- 
venu grand  et  fort,  dont  la  cime  s'é- 
levait jusqu'aux  cieux,  et  qu'on  voyait 
de  tous  les  points  de  la  terre;  ''cet 
arbre,  dont  le  feuillage  était  beau  et 

les  fruits  abondants,  qui  portait  de  la  par  la  puissance  de  ma  force  et  pour 
nourriture  pour  tous,  sous  lequel  s'a- 
britaient les  bêtes  des  champs,  et 
parmi  les  branches  duquel  les  oiseaux 
du  ciel  faisaient  leur  demeure,  ^^c'est 
toi,  ô  roi,  fjui  es  devenu  grand  et  fort, 
dont  la  grandeur  s'est  accrue  et  s'est 


la  gloire 


de   ma   magnificence  ?  ''  La 


élevée  jusqu'aux  cieux,  et  dont  la  do- 
mination s'étend  jusqu'aux  extrémités 
de  la  terre.  -^Le  roi  a  vu  l'un  de  ceux 
qui  veillent  et  qui  sont  saints  descen- 
dre des  cieux  et  dire  :  Abattez  l'arbre, 
et  détruisez-le  ;  mais  laissez  en  terre 
le  tronc  où  se  trouvent  les  racines,  et 
liez-le  avec  des  chaînes  de  fer  et  d'ai- 
rain, parmi  l'herbe  des  champs;  qu'il 
soit  trempé  de  la  rosée  du  ciel,  et  que 
son  partage  soit  avec  les  bêtes  des 
champs,  jusqu'à  ce   que   sept  temps 


parole  était  encore  dans  la  bouche  du 
roi,  qu'une  voix  descendit  du  ciel  : 
Apprends,  roi  Nebucadnetsar,  qu'on 
va  t'enlever  le  royaume.  ^'On  te  chas- 
sera du  milieu  des  hommes,  tu  auras 
ta  demeure  avec  les  bêtes  des  champs, 
on  te  donnera  comme  aux  bœufs  de 
l'herbe  k  manger,  et  sept  temps  pas- 
seront sur  toi ,  jusqu'à  ce  que  tu  sa- 
ches c{ue  le  Très-Haut  domine  sur  le 
règne  des  hommes  et  qu'il  le  donne  à 
qui  il  lui  plaît.  ^'Au  même  instant  la 
parole  s'accomplit  sur  Nebucadnetsar. 
Il  fut  chassé  du  milieu  des  hommes, 
il  mangea  de  l'herbe  comme  les  bœufs, 
son  corps  fut  trempé  de  la  rosée  du 
ciel  ;  jusqu'à  ce  que  ses  cheveux  crus-  ■ 


soient  passés  sur  lui.  -*Voici  l'explica-  sent  comme  les  plumes  des  aigles,  et 
tion ,  ô  roi ,  voici  le  décret  du  Très- 
Haut,  qui  s'accomplira  sur  mon  sei- 
gneurie roi.  ^^ On  te  chassera  du  milieu 
des  hommes,  tu  auras  ta  demeure  avec 
les  bêtes  des  champs,  et  l'on  te  don- 
nera comme  aux  bœufs  de  l'herbe  à 
manger;  tu  seras  trempé  de  la  rosée 
du  ciel,  et  sept  temps  passeront  sur 
toi,  jusqu'à  ce  que  tu  saches  que  le 
Très- Haut  domine  sur  le  règne  des 
hommes  et  qu'il  le  donne  à  qui  il  lui 
plaît.  -^L'ordre  de  laisser  le  tronc  où 


ses  onffles  comme  ceux  des  oiseaux. 

'^Après  le  temps  marqué,  moi  Ne-  I 
bucadnetsar,  je  levai  les  yeux  vers  le 
ciel,  et  la  raison  me  revint.  J'ai  béni 
le  Très-Haut,  j'ai  loué  et  glorifié  celui 
qui  vit  éternellement,  celui  dont  la 
domination  est  une  domination  éter- 
nelle, et  dont  le  règne  subsiste  de  gé- 
nération en  génération.  ^^Tous  les  ha- 
bitants de  la  terre  ne  sont  à  ses  yeux 
que  néant  :  il  agit  comme  il  lui  plaît 
avec  l'armée  des  cieux  et  avec  les  ha- 


M24 


DANIEL. 


Clin  p.  4,ac-5, 


m. 


I>itants  de  la  terre ,  et  il  n'y  a  per- 
sonne qui  résiste  à  sa  main  et  qui  lui 
dise  :  Que  fais-tu?  '*En  ce  temps,  la 
laison  me  revint  ;  la  gloire  de  mon 
royaume,  ma  magnificence  et  ma 
splendeur  me  furent  rendues  ;  mes 
conseillers  et  mes  grands  me  rede- 
niantlèrcnt  ;  je  fus  rétabli  dans  mon 
royaume,  et  ma  puissance  ne  fit  que 
s'accroître.  ^"Maintenant,  moi  Nebu- 
cadnetsar,  je  loue,  j'exalte  et  je  glori- 
fie le  roi  des  cieux,  dont  toutes  les  œu- 
vres sont  vraies  et  les  voies  justes,  et 
qui  peut  abaisser  ceux  qui  marchent 
avec  orgueil. 

Festin  de  Betschatsar  et  prise  de  Babylone. 

Chap.  V.  'Le  roi  Belschatsar  don- 
na un  grand  festin  à  ses  grands  au 
nombre  de  mille,  et  il  but  du  vin  en 
leur  présence.  -Belschatsar,  animé  par 
le  vin,  fit  apporter  les  vases  d'or  et 
d'argent  que  son  père  Nebucadnetsar 
avait  enlevés  du  temple  de  Jérusalem, 
afin  que  le  roi  et  ses  grands,  ses  fem- 
mes et  ses  concubines,  s'en  servissent 


l'explication  sera  revêtu  de  pourpre, 
portera  un  collier  d'or  à  son  cou ,  et 
aura  la  troisième  place  dans  le  gou- 
vernement du  royaume.  *Tous  les  sa- 
ges du  roi  entrèrent  ;  mais  ils  ne  pu- 
rent pas  lire  l'écriture  et  en  donner  au 
roi  l'explication.  ^Sur  quoi  le  roi  Bel- 
schatsar fut  très  effrayé,  il  changea  de 
couleur,  et  ses  grands  furent  cons- 
ternés. 

'"La  reine,  à  cause  des  paroles  du 
roi  et  de  ses  grands,  entra  dans  la 
salle  du  festin,  et  prit  ainsi  la  parole  : 
O  roi,  vis  éternellement  !  Que  tes  pen- 
sées ne  te  troublent  pas,  et  que  ton 
visage  ne  change  pas  de  couleur!  "Il 
y  a  dans  ton  royaume  un  homme  qui  a 
en  lui  l'esprit  des  dieux  saints  ;  et  du 
temps  de  ton  père,  on  trouva  chez  lui 
des  lumières,  de  l'intelligence,  et  une 
sagesse  semblable  à  la  sagesse  des 
dieux.  Aussi  le  roi  Nebucadnetsar,  ton 
père,  le  roi,  ton  père,  l'établit  chef 
des  magiciens,  des  astrologues,  des 
Chaldéens,  des  devins,  '-parce  qu'on 
trouva  chez  lui,  chez  Daniel,  nommé 


pour  boire.  'Alors  on  apporta  les  vases      par  le  roi  Beltschatsar,  un  esprit  su- 


d'or  qui  avaient  été  enlevés  du  temple, 
de  la  maison  de  Dieu  à  Jérusalem  ;  et 
le  roi  et  ses  grands,  ses  femmes  et  ses 
concubines,  s'en  servirent  pourboire. 
*Ils  burent  du  vin,  et  ils  louèrent  les 
dieux  d'or,  d'argent,  d'airain,  de  fer, 
de  bois  et  de  pierre. 

^En  ce  moment,  apparurent  les 
doigts  d'une  main  d'homme,  et  ils 
écrivirent,  en  face  du  chandelier,  sur 
la  chaux  de  la  muraille  du  palais  royal. 
Le  roi  vit  cette  extrémité  de  main  qui 
écrivait.  ^Alors  le  roi  changea  de  cou- 
leur, et  ses  pensées  le  troublèrent  ;  les 
jointures  de  ses  reins  se  relâchèrent, 
et  ses  genoux  se  heurtèrent  l'un  contre 
l'autre.  "Le  roi  cria  avec  force  qu'on  fît 
venir  les  astrologues,  les  Chaldéens  et 
les  devins  ;  et  le  roi  prit  la  parole  et 
dit  aux  sages  de  Babylone  :  Quiconque 
lira   cette   écriture   et   m'en    donnera 


périeur,  de  la  science  et  de  l'intelli- 
gence, la  faculté  d'interpréter  les  son- 
ges, d'expliquer  les  énigmes,  et  de 
résoudre  les  questions  difficiles.  Que 
Daniel  soit  donc  appelé,  et  il  donnera 
l'explication. 

''Alors  Daniel  fut  introduit  devant 
le  roi.  Le  roi  prit  la  parole  et  dit  à  Da- 
niel :  Es-tu  ce  Daniel,  l'un  des  captifs 
de  Juda,  que  le  roi,  mon  père,  a  ame- 
nés de  Juda  ?  '■'J'ai  appris  sur  ton 
compte  que  tu  as  en  toi  l'esprit  des 
dieux,  et  qu'on  trouve  chez  toi  des  lu- 
mières, de  l'intelligence,  et  une  sa- 
gesse extraordinaire.  '^On  vient  d'a- 
mener devant  moi  les  sages  et  les 
astrologues,  afin  qu'ils  lussent  cette 
écriture  et  m'en  donnassent  l'exjjjica- 
tion  ;  mais  ils  n'ont  pas  pu  donner 
l'explication  des  mots,  "^j'ai  appris 
que  tu  j)eux  donner  îles  explications 

U25 


Chap.  5, 11-6,  fi. 


DANIEL. 


et  résoudre  des  questions  difficiles;  rien,  et  tu  n'as  pas  glorifié  le  Dieu  qui 

maintenant,  si  tu  peux  lire  cette  écri-  a  dans  sa  main  ton  souffle  et  toutes 

ture  et  m'en  donner  l'explication,  tu  tes  voies.  ^''C'est  pourquoi  il  a  envoyé 

seras  revêtu  de  pourpre,  tu  porteras  cette   extrémité  de  main  qui  a  tracé 

un  collier  d'or  à  ton  cou,  et  tu  auras  la  cette  écriture.  *=  Voici  l'écriture  qui  a 

troisième  place  dans  le  gouvernement  été  tracée  :  Compté,  compté,  pesé,  et 

du  royaume.  divisé".  -^Et  voici  l'explication  de  ces 

'"Daniel   répondit  en    présence  du  mots.  Compté  :  Dieu  a  compté  ton  rè- 

roi  :  Garde  tes  dons,  et  accorde  à  un  gne,  et  y  a  mis  fin.  -'Pesé  :  Tu  as  été 

autre  tes  présents  ;  je  lirai  néanmoins  pesé  dans  la  balance,  et  tu  as  été  trou- 

l'écriture  au  roi,  et  je  lui  en  donnerai  vé  léger.  -^Divisé  :  Ton  royaume  sera 

l'explication.  '*0  roi,  le  Dieu  suprême  divisé,   et  donné    aux   Mèdes   et   aux 

avait  donné  à  Nebucadnetsar,  ton  père,  Perses. 

l'empire,  la  grandeur,  la  gloire  et  la  -'Aussitôt  Belschatsar  donna  des  or- 
magnificence  ;  '"et  à  cause  de  la  gran-  dres,  et  l'on  revêtit  Daniel  de  pourpre, 
deur  qu'il  lui  avait  donnée,  tous  les  on  lui  mit  au  cou  un  collier  d'or,  et  on 
peuples,  les  nations,  les  hommes  de  publia  qu'il  aurait  la  troisième  place 
toutes  langues  étaient  dans  la  crainte  dans  le  gouvernement  du  royaume, 
et  tremblaient  devant  lui.  Le  roi  fai-  ^"Cette  même  nuit,  Belschatsar,  roi 
sait  mourir  ceux  qu'il  voulait,  et  il  des  Chaldéens,  fut  tué.  "' Et  Darius,  le 
laissait  la  vie  à  ceux  qu'il  voulait;  il  Mède,  s'empara  du  royaume,  étant  âgé 
élevait  ceux  qu'il  voulait,  et  il  abais-  de  soixante-deux  ans. 
sait  ceux  qu'il  voulait.  -"Mais  lorsque 

1,1  .  -.1  Daniel  dans  la  fosse  aux  lions. 

son  cœur  s  éleva  et  que  son  esprit  s  en-  ' 

durcit  jusqu'à  l'arrogance,  il  fut  préci-  Chap.  VI.      'Darius  trouva  bon  d'é- 

pité  de  son  trône  royal  et  dépouillé  tablir  sur  le  royaume  cent  vingt  satra- 

de  sa  gloire  ;*' il  fut  chassé  du  milieu  pes,  qui   devaient  être  dans   tout  le 

des  enfants    des   hommes,  son  cœur  royaume. -Il  mit  à  leur  tête  trois  chefs, 

devint  semblable  à  celui  des  bêtes,  et  au  nombre  desquels  était  Daniel,  afin 

sa  demeure  fut  avec  les  ânes  sauvages  ;  que  ces  satrapes  leur  rendissent  comp- 

on   lui   donna  comme  aux   bœufs   de  te,  et  que  le  roi  ne  souffrît  aucun  dom- 

l'herbe   à   manger,   et   son  corps   fut  mage.  'Daniel  surpassait  les  chefs  et 

trempé  de  la  rosée  du  ciel,  jusqu'à  ce  les  satrapes,  parce  qu'il  y  avait  en  lui 

qu'il  reconnût  que  le  Dieu  suprême  un  esprit  supérieur;  et  le  roi  pensait 

domine  sur  le  règne  des  hommes  et  à  l'établir  sur  tout  le  royaume, 
qu'il  le  donne  à  cjui  il  lui  plaît.  "Et  -lAlors  les  chefs  et  les  satrapes  cher- 

toi,  Belschatsar,  son  fils,  tu  n'as  pas  chèrent  une   occasion   d'accuser  Da- 

humilié  ton  cœur,  quoique  tu  susses  niel  en  ce  qui  concernait  les  affaires 

toutes  ces  choses.  -^Tu  t'es  élevé  con-  du  royaume.  Mais  ils  ne  purent  trou- 

tre  le  Seigneur  des  cieux  ;  les  vases  de  ver  aucune  occasion,  ni  aucune  chose 

sa  maison  ont  été  apportés  devant  toi,  à  reprendre,  parce  qu'il  était  fidèle, 

et  vous  vous  en  êtes  servis  pour  boire  et  qu'on  n'apercevait  chez  lui  ni  faute, 

du  vin,  toi  et  tes  grands,  tes  femmes  ni  rien  de  mauvais.  ^Et  ces  hommes 

et  tes  concubines  ;  tuas  loué  les  dieux  dirent  :  Nous  ne  trouverons  aucune 

d'argent,  d'or,  d'airain,  de  fer,  de  bois  occasion  contre  ce  Daniel,  à  moins  que 

et  de  pierre,  qui  ne  voient  point,  qui  nous  n'en  trouvions  une  dans  la  loi  de 

n'entendent   point,  et   qui   ne  savent  son  Dieu.  «Puis  ces  chefs  et  ces  satra- 

a,  Chald.  vienv  mené  ihehel  upliarsin. 

1126 


DANIEL. 


Cliap.  0,'-i5. 


pes  se  rendirent  tumultueusement  au- 
près du  roi,  et  lui  parlèrent  ainsi  :  Roi 
Darius,  vis  éternellement  !  "Tous  les 
chefs  du  royaume,  les  intendants,  les 
satrapes,  les  conseillers,  et  les  gou- 
verneurs sont  d'avis  qu'il  soit  publié 
un  édit  royal,  avec  une  défense  sévère, 
portant  que  quiconque  dans  l'espace 
de  trente  jours  adressera  des  prières  à 
quelque  dieu  ou  à  quelque  homme, 
excepté  à  toi,  ô  roi,  sera  jeté  dans  la 
fosse  aux  lions.  ^Maintenant,  ô  roi, 
confirme  la  défense,  et  écris  le  décret, 
afin  qu'il  soit  irrévocable,  selon  la  loi 
des  Mèdes  et  des  Perses,  qui  est  im- 
muable. 

"Là-dessus  le  roi  Darius  écrivit  le 
décret  et  la  défense. 

'"Lorsque  Daniel  sut  que  le  décret 
était  écrit,  il  se  retira  dans  sa  maison, 
où  les  fenêtres  de  la  chambre  supé- 
rieure étaient  ouvertes  dans  la  direc- 
tion de  Jérusalem  ;  et  trois  fois  le  jour 
il  se  mettait  à  genoux,  il  priait,  et  il 
louait  son  Dieu ,  comme  il  le  faisait 
auparavant.  "Alors  ces  hommes  en- 
trèrent tumultueusement,  et  ils  trou- 
vèrent Daniel  qui  priait  et  invoquait 
son  Dieu.  '-Puis  ils  se  présentèrent 
devant  le  roi,  et  lui  dirent  au  sujet  de 
la  défense  royale  :  N'as-tu  pas  écrit 
une  défense  portant  que  quiconque 
dans  l'espace  de  trente  jours  adresse- 
rait des  prières  à  quelque  dieu  ou  à 
quelque  homme,  excepté  à  toi,  ô  roi, 
serait  jeté  dans  la  fosse  aux  lions  ?  Le 
roi  répondit  :  La  chose  est  certaine, 
selon  la  loi  des  Mèdes  et  des  Perses, 
qui  est  immuable.  "Ils  prirent  do  nou- 
veau la  parole  et  dirent  au  roi  :  Da- 
niel, l'un  des  captifs  de  Juda,  n'a  tenu 
aucun  compte  de  toi,  ô  roi,  ni  de  la 
défense  que  tu  as  écrite,  et  il  fait  sa 
prière  trois  fois  le  jour. 

'*Le  roi  fut  très  affligé,  quand  il  en- 
tendit cela  ;  il  prit  à  cœur  de  délivrer 
Daniel,  et  jusqu'au  coucher  du  soleil 
il   s'efforça  de   le   sauver.  '^Mais   ces 


hommes  insistèrent  auprès  du  roi,  et 
lui  dirent  :  Sache,  ô  roi,  que  la  loi  des 
Mèdes  et  des  Perses  exige  que  toute 
défense  ou  tout  décret  confirmé  par  le 
roi  soit  irrévocable.  '^Alors  le  roi  don- 
na l'ordre  qu'on  amenât  Daniel,  et 
qu'on  le  jetât  dans  la  fosse  aux  lions. 
Le  roi  prit  la  parole  et  dit  à  Daniel  : 
Puisse  ton  Dieu,  que  tu  sers  avec  per- 
sévérance, te  délivrer  !  '"On  apporta 
une  pierre,  et  on  la  mit  sur  l'ouverture 
de  la  fosse  ;  le  roi  la  scella  de  son  an- 
neau et  de  l'anneau  de  ses  grands,  afin 
que  rien  ne  fût  changé  à  l'égard  de 
Daniel. 

'''Le  roi  se  rendit  ensuite  dans  son 
palais  ;  il  passa  la  nuit  à  jeun,  il  ne  fit 
point  venir  de  concubine  auprès  de 
lui,  et  il  ne  put  se  livrer  au  sommeil. 
'"Le  roi  se  leva  au  point  du  jour,  avec 
l'aurore,  et  il  alla  précipitamment  à  la 
fosse  aux  lions.  ^''En  s'approchant  de 
la  fosse,  il  appela  Daniel  d'une  voix 
triste.  Le  roi  prit  la  parole  et  dit  à  Da- 
niel :  Daniel,  serviteur  du  Dieu  vivant, 
ton  Dieu ,  que  tu  sers  avec  persévé- 
rance, a-t-il  pu  te  délivrer  des  lions? 
-'Et  Daniel  dit  au  roi  :  Roi,  vis  éter- 
nellement !  '--Mon  Dieu  a  envoyé  son 
ange  et  fermé  la  gueule  des  lions,  qui 
ne  m'ont  fait  aucun  mal,  parce  que  j'ai 
été  trouvé  innocent  devant  lui  ;  et  de- 
vant toi  non  plus,  ô  roi,  je  n'ai  rien 
fait  de  mauvais.  -'Alors  le  roi  fut  très 
joyeux,  et  il  ordonna  qu'on  fit  sortir 
Daniel  de  la  fosse.  Daniel  fut  retiré  de 
la  fosse,  et  on  ne  trouva  sur  lui  aucune 
blessure,  parce  qu'il  avaiteu  confiance 
en  son  Dieu.  -^Le  roi  ordonna  que  ces 
hommes  qui  avaient  accusé  Daniel 
fussent  amenés  et  jetés  dans  la  fosse 
aux  lions,  eux,  leurs  enfants  et  leurs 
femmes  ;  et  avant  qu'ils  fussent  par- 
venus au  fond  de  la  fosse,  les  lions  les 
saisirent  et  brisèrent  tous  leurs  os. 

-''Après  cela,  le  roi  Darius  écrivit  à 
tous  les  pcu])les,  à  toutes  les  nations, 
aux  hommes  de   toutes   langues,  qui 


il; 


Chap.  6, 26-7, 15. 


DANIEL. 


habitaient  sur  toute  la  terre  :  Que  la 
paix  vous  soit  donnée  avec  abondance  ! 
^^J'ordonne  que,  dans  toute  l'étendue 
de  mon  royaume,  on  ait  de  la  crainte 
et  de  la  frayeur  pour  le  Dieu  de  Da- 
niel. Car  il  est  le  Dieu  vivant,  et  il 
subsiste  éternellement;  son  royaume 
ne  sera  jamais  détruit,  et  sa  domina- 
tion durera  jusqu'à  la  fin.  ^'C'est  lui 
qui  délivre  et  qui  sauve,  qui  opère  des 
signes  et  des  prodiges  dans  les  cieux 
et  sur  la  terre.  C'est  lui  qui  a  délivré 
Daniel  de  la  puissance  des  lions. 

-*  Daniel  prospéra  sous  le  règne  de 
Darius,  et  sous  le  règne  de  Gyrus,  le 
Perse. 


Visions  de  Daniel. 

Chap.  Vil.  'La  première  année  de 
Belschatsar,  roi  de  Babylone,  Daniel 
eut  un  songe  et  des  visions  de  son  es- 
prit, pendant  qu'il  était  sur  sa  couche. 
Ensuite  il  écrivit  le  songe,  et  raconta 
les  principales  choses. 

^Daniel  commença  et  dit  :  Je  regar- 
dais pendant  ma  A'ision  nocturne,  et 
voici,  les  cjuatre  vents  des  cieux  firent 
irruption  sur  la  grande  mer.  'Et  qua- 
tre grands  animaux  sortirent  de  la 
mer,  différents  l'un  de  l'autre.  *Le 
premier  était  semblable  à  un  lion,  et 
avait  des  ailes  d'aigle;  je  regardais, 
jusqu'au  moment  où  ses  ailes  furent 
arrachées  ;  il  fut  enlevé  de  terre  et 
mis  debout  sur  ses  pieds  comme  un 
homme,  et  un  cœur  d'homme  lui  fut 
donné.  ^Et  voici,  un  second  animal 
était  semblable  à  un  ours,  et  se  tenait 
sur  un  côté  ;  il  avait  trois  côtes  dans 
la  gueule  entre  les  dents,  et  on  lui  di- 
sait :  Lève-toi,  mange  beaucoup  de 
chair.  ^Après  cela  je  regardais,  et 
voici,  un  autre  était  semblable  à  un 
léopard,  et  avait  sur  le  dos  quatre  ai- 
les comme  un  oiseau  ;  cet  animal  avait 
quatre  têtes,  et  la  domination  lui  fut 
donnée.  "Après  cela  je  regardais  pen- 


dant mes  visions  nocturnes,  et  voici, 
il  y  avait  un  quatrième  animal,  terri- 
ble, épouvantable  et  extraordinaire- 
ment  fort;  il  avait  de  grandes  dents 
de  fer,  il  mangeait,  brisait,  et  il  fou- 
lait aux  pieds  ce  qui  restait;  il  était 
différent  de  tous  les  animaux  précé- 
dents, et  il  avait  dix  cornes.  ^Je  con- 
sidérais les  cornes,  et  voici,  une  autre 
petite  corne  sortit  du  milieu  d'elles, 
et  trois  des  premières  cornes  furent 
arrachées  devant  cette  corne  ;  et  voici, 
elle  avait  des  yeux  comme  des  yeux 
d'homme,  et  une  bouche  qui  parlait 
avec  arrogance. 

^Je  regardais,  pendant  que  l'on  pla- 
çait des  trônes.  Et  l'ancien  des  jours 
s'assit.  Son  vêtement  était  blanc  com- 
me la  neige,  et  les  cheveux  de  sa  tète 
étaient  comme  de  la  laine  pure  ;  son 
trône  était  comme  des  flammes  de 
feu,  et  les  roues  comme  un  feu  ardent. 
"Un  fleuve  de  feu  coulait  et  sortait  de 
devant  lui.  Mille  milliers  le  servaient, 
et  dix  mille  millions  se  tenaient  en  sa 
présence.  Les  juges  s'assirent,  et  les 
livres  furent  ouverts.  "Je  regardais 
alors,  à  cause  des  paroles  arrogantes 
que  prononçait  la  corne  ;  et  tandis  que 
je  regardais,  l'animal  fut  tué,  et  son 
corps  fut  anéanti,  livré  au  feu  pour 
être  brûlé.  '-Les  autres  animaux  furent 
dépouillés  de  leur  puissance,  mais  une 
prolongation  de  vie  leur  fut  accordée 
jusqu'à  un  certain  temps. 

''Je  regardais  pendant  mes  visions 
nocturnes,  et  voici,  sur  les  nuées  des 
cieux  arriva  quelqu'un  de  semblable 
à  un  fils  de  l'homme;  il  s'avança  vers 
l'ancien  des  jours,  et  on  le  fit  appro- 
cher de  lui.  '*0n  lui  donna  la  domina- 
tion, la  gloire  et  le  règne  ;  et  tous  les 
peuples,  les  nations,  et  les  hommes 
de  toutes  langues  le  servirent.  Sa  do- 
mination est  une  domination  éter- 
nelle qui  ne  passera  point,  et  son  rè- 
gne ne  sera  jamais  détruit. 

'^Moi  Daniel,  j'eus  l'esprit  troublé 


1128 


DAiMEL. 


Chu  p.   7 ,  16-8,8. 


au  dedans  de  moi ,  et  les  visions  de 
ma  tète  m'eriiaycrent.  '"Je  m'appro- 
chai de  l'un  de  ceux  qui  étaient  là,  et 
je  lui  demandai  ce  qu'il  y  avait  de 
vrai  dans  toutes  ces  choses.  11  me  le 
dit,  et  m'en  donna  l'explication  :  "Ces 
quatre  grands  animaux,  ce  sont  quatre 
rois  qui  s'élèveront  de  la  terre  ;  "*mais 
les  saints  du  Très-Haut  recevront  le 
royaume,  et  ils  posséderont  le  royau- 
me éternellement,  d'éternité  en  éter- 
nité. 

"Ensuite  je  désirai  savoir  la  vérité 
sur  le  quatrième  animal,  qui  était 
différent  de  tous  les  autres,  extrême- 
ment terrible,  qui  avait  des  dents  de 
fer  et  des  ongles  d'airain,  qui  man- 
geait, brisait,  et  foulait  aux  pieds  ce 
qui  restait;  -"et  sur  les  dix  cornes 
qu'il  avait  à  la  tête,  et  sur  l'autre  qui 
était  sortie  et  devant  laquelle  trois 
étaient  tombées,  sur  cette  corne  qui 
avait  des  yeux,  une  bouche  parlant 
avec  arrogance ,  et  une  plus  grande 
apparence  que  les  autres.  -'Je  vis  cette 
corne  faire  la  guerre  aux  saints,  et 
l'emporter  sur  eux,  ^*  jusqu'au  moment 
où  l'ancien  des  jours  vint  donner  droit 
aux  saints  du  Très-Haut,  et  le  temps 
arriva  où  les  saints  furent  en  posses- 
sion du  royaume. 

^^11  me  parla  ainsi  :  Le  quatrième 
animal,  c'est  un  quatrième  royaume 
qui  existera  sur  la  terre,  différent  de 
tous  les  royaumes,  et  qui  dévorera 
toute  la  terre,  la  foulera  et  la  brisera. 
'Les  dix  cornes,  ce  sont  dix  rois  qui 


détruite  et  anéantie  pour  jamais.  -"Le 
règne,  la  domination,  et  la  grandeur 
de  tous  les  royaumes  qui  sont  sous  les 
cieux,  seront  donnés  au  peuple  des 
saints  du  Très-Haut.  Son  règne  est  un 
règne  éternel,  et  tous  les  dominateurs 
le  serviront  et  lui  obéiront. 

*'*Ici  finirent  les  paroles.  Moi  Da- 
niel, je  fus  extrêmement  troublé  par 
mes  pensées,  je  changeai  de  couleur, 
et  je  conservai  ces  paroles  dans  mon 
cœur. 


Chop.  yJII.  'La  troisième  année 
du  règne  du  roi  Belschatsar,  moi  Da- 
niel, j  eus  une  vision,  outre  celle  que 
j'avais  eue  précédemment.  -Lorsque 
j'eus  cette  vision,  il  me  sembla  que  j'é- 
tais à  Suse,  la  capitale,  dans  la  pro- 
vince d'Elam  ;  et  pendant  ma  vision, 
je  me  trouvais  près  du  fleuve  d'UIaï. 

'Je  levai  les  yeux,  je  regardai,  et 
voici,  un  bélier  se  tenait  devant  le 
fleuve,  et  il  avait  des  cornes;  ces  cor- 
nes étaient  hautes,  mais  l'une  était 
plus  haute  que  l'autre,  et  elle  s'éleva 
la  dernière.  ■'Je  vis  le  bélier  qui  frap- 
pait de  ses  cornes  à  l'occident,  au 
septentrion  et  au  midi;  aucun  ani- 
mal ne  pouvait  lui  résister,  et  il  n'v 
avait  personne  pour  délivrer  ses  vic- 
times; il  faisait  ce  qu'il  voulait,  et  il 
devint  puissant. 

^  Comme  je  regardais  attentivement, 
voici,  un  bouc  venait  de  l'occident,  et 
parcourait  toute  la  terre  à  sa  surface, 


sans  la  toucher;  ce  bouc  avait  une 
s'élèveront  de  ce  royaume.  Un  autre  grande  corne  entre  les  yeux.  '^11  ar- 
s'élèvera  après  eux,  il  sera  différent      riva  jusqu'au  bélier  qui  avait  des  cor- 


des premiers,  et  il  abaissera  trois  rois. 
-^11  prononcera  des  paroles  contre  le 
Très-Haut,  il  opprimera  les  saints  du 
Très-Haut,  et  il  espérera  changer  les 
temps  et  la  loi  ;  et  les  saints  seront 
livrés  entre  ses  mains  pendant  un 
temps,  des  temps,  et  la  moitié  d'un 
temps.  "Puis  viendra  le  jugement,  et 
on  lui  ôtera  sa  domination,  qui  sera 


nés,  et  que  j  avais  vu  se  tenant  devant 
le  fleuve,  et  il  courut  sur  lui  dans 
toute  sa  fureur.  "Je  le  vis  qui  s'appro- 
chait du  bélier  et  s'irritait  contre  lui; 
il  frappa  le  bélier  et  lui  brisa  les  deux 
cornes,  sans  que  le  bélier  eût  la  force 
de  lui  résister;  il  le  jeta  par  terre  et 
le  foula,  et  il  n'y  eut  personne  pour 
délivrer  le  bélier.  ''Le  bouc  devint  très 


1129 


Chap.  8,9-9,1». 


DANIEL. 


puissant;  mais  lorsqu'il  fut  puissant, 
sa  grande  corne  se  brisa.  Quatre  gran- 
des cornes  s'élevèrent  pour  la  rempla- 
cer, aux  quatre  vents  des  cieux. 

^De  l'une  d'elles  sortit  une  petite 
corne,  qui  s'agrandit  beaucoup  vers 
le  midi,  vers  l'orient,  et  vers  le  plus 
beau  des  pays.  '"Elle  s'éleva  jusqu'à 
l'armée  des  cieux,  elle  fit  tomber  à 
terre  une  partie  de  cette  armée  et  des 
étoiles,  et  elle  les  foula.  "Elle  s'éleva 
jusqu'au  chef  de  l'armée,  lui  enleva 
le  sacrifice  perpétuel ,  et  renversa  le 
lieu  de  son  sanctuaire.  '^L'armée  fut 
livrée  avec  le  sacrifice  perpétuel ,  à 
cause  du  péché  ;  la  corne  jeta  la  vérité 
par  terre,  et  réussit  dans  ses  entre- 
prises. '^J'entendis  parler  un  saint; 
et  un  autre  saint  dit  à  celui  qui  par- 
lait :  Pendant  combien  de  temps  s'ac- 
complira la  vision  sur  le  sacrifice 
perpétuel  et  sur  le  péché  dévastateur? 
Jusques  à  quand  le  sanctuaire  et  l'ar- 
mée seront-ils  foulés?  '^Et  il  me  dit  : 
Deux  mille  trois  cents  soirs  et  matins  ; 
puis  le  sanctuaire  sera  purifié. 

'^Tandis  que  moi,  Daniel,  j'avais 
cette  vision  et  que  je  cherchais  à  la 
comprendre,  voici,  quelqu'un  qui  avait 
l'apparence  d'un  homme  se  tenait  de- 
vant moi.  "'Et  j'entendis  la  voix  d'un 
homme  au  milieu  de  l'Ulaï  ;  il  cria  et 
dit  :  Gabriel,  explique-lui  la  vision. 
'"Il  vint  alors  près  du  lieu  où  j'étais; 
et  à  son  approche,  je  fus  effrayé,  et  je 
tombai  sur  ma  face.  Il  me  dit  :  Sois 
attentif,  fils  de  l'homme,  car  la  vision 
concerne  un  temps  qui  sera  la  fin. 
'•'Gomme  il  me  parlait,  je  restai  frappé 
détourdissement,  la  face  contre  terre. 
11  me  toucha,  et  me  fit  tenir  debout  à 
la  jdace  où  je  me  trouvais.  '"Puis  il 
me  dit  :  Je  vais  t'a])prendre  ce  qui  ar- 
rivera au  terme  de  la  colère,  car  il  y  a 
un  temjjs  marqué  pour  la  fin.  ^"Le  bé- 
lier que  tu  as  vu,  et  qui  avait  des  cor- 
nes, ce  sont  les  rois  des  Mèdes  et  des 
Perses.  -'Le  bouc,  c'est  le  roi  de  Ja- 

1 


van.  La  grande  corne  entre  ses  yeux, 
c'est  le  premier  roi.  --Les  quatre  cor- 
nes qui  se  sont  élevées  pour  rempla- 
cer cette  corne  brisée,  ce  sont  quatre 
royaumes  qui  s'élèveront  de  cette  na- 
tion, mais  qui  n'auront  pas  autant  de 
force.  -^A  la  fin  de  leur  domination, 
lorsque  les  pécheurs  seront  consumés, 
il  s'élèvera  un  roi  impudent  et  artifi- 
cieux. -^Sa  puissance  s'accroîtra,  mais 
non  par  sa  propre  force  ;  il  fera  d'in- 
croyables ravages,  il  réussira  dans 
ses  entreprises,  il  détruira  les  puis- 
sants et  le  peuple  des  saints.  ^^A  cause 
de  sa  prospérité  et  du  succès  de  ses 
ruses,  il  aura  de  l'arrogance  dans  le 
cœur,  il  fera  périr  beaucoup  d'hom- 
mes qui  vivaient  paisiblement,  et  il 
s'élèvera  contre  le  chef  des  chefs  ; 
mais  il  sera  brisé,  sans  l'effort  d'au- 
cune main.  -''Et  la  vision  des  soirs  et 
des  matins,  dont  il  s'agit,  est  vérita- 
ble. Pour  toi,  tiens  secrète  cette  vi- 
sion, car  elle  se  rapporte  à  des  temps 
éloignés. 

-'Moi  Daniel,  je  fus  plusieurs  jours 
languissant  et  malade;  puis  je  me  le- 
vai, et  je  m'occupai  des  affaires  du 
roi.  J'étais  étonné  de  la  vision,  et  per- 
sonne n'en  eut  connaissance. 


Chap.  IX.  'La  première  année  de 
Darius,  fils  d'Assuérus,  de  la  race  des 
Mèdes,  lequel  était  devenu  roi  du 
royaume  des  Chaldéens,  'la  première 
année  de  son  règne,  moi  Daniel,  je 
vis  par  les  livres  qu'il  devait  s'écouler 
soixante  et  dix  ans  pour  les  ruines  de 
Jérusalem,  d'après  le  nombre  des  an- 
nées dont  l'Eternel  avait  parlé  à  Jéré- 
mie,  le  prophète.  ^Je  tournai  ma  face 
vers  le  Seigneur  Dieu,  afin  de  recou- 
rir à  la  prière  et  aux  supplications,  en 
jeûnant  et  en  prenant  le  sac  et  la  cen- 
dre. ''Je  priai  l'Eternel,  mon  Dieu,  et 
je  lui  fis  cette  confession  : 

Seigneur,    Dieu  grand  et  redouta- 

130 


DANIEL. 


Chap.  9.z-7i. 


ble,  toi  qui  j^aiiles  ton  alliance  et  qui 
fais  miséricorde  à  ceux  qui  t'aiuieiil 
et  qui  observent  tés  commandements  ! 
'Nous  avons  péché,  nous  avons  com- 
mis l'iniquité,  nous  avons  été  mé- 
chants et  rebelles,  nous  nous  sommes 
détournés  de  tes  commandements  et 
de  tes  ordonnances.  "Nous  n'avons 
pas  écouté  tes  serviteurs,  les  prophè- 
tes, qui  ont  parlé  en  ton  nom  à  nos 
rois,  à  nos  chefs,  à  nos  pères,  et  à 
tout  le  peuple  du  pays.  "A  toi.  Sei- 
gneur, est  la  justice,  et  à  nous  la 
confusion  de  face,  en  ce  jour,  aux 
hommes  de  Juda,  aux  habitants  de 
Jérusalem,  et  à  tout  Israël,  à  ceux  qui 
sont  près  et  à  ceux  qui  sont  loin,  dans 
tous  les  pays  où  tu  les  as  chassés  à 
cause  des  infidélités  dont  ils  se  sont 
rendus  coupables  envers  toi.  *  Sei- 
gneur, à  nous  la  confusion  de  face,  à 
nos  rois,  à  nos  chefs,  et  à  nos  pères, 
parce  que  nous  avons  péché  contre 
toi.  'Auprès  du  Seigneur,  notre  Dieu, 
la  miséricorde  et  le  pardon,  car  nous 
avons  été  rebelles  envers  lui.  '"Nous 
n'avons  pas  écouté  la  voix  de  l'Eter- 
nel, notre  Dieu,  pour  suivre  ses  lois 
qu'il  avait  mises  devant  nous  par  ses 
serviteurs,  les  prophètes.  "Tout  Israël 
a  transgressé  ta  loi,  et  s'est  détourné 
pour  ne  pas  écouter  ta  voix.  Alors  se 
sont  répandues  sur  nous  les  malédic- 
tions et  les  imprécations  qui  sont  écri- 
tes dans  la  loi  de  Moïse,  serviteur  de 
Dieu ,  parce  que  nous  avons  péché 
contre  Dieu.  '-Il  a  accompli  les  paro- 
les qu'il  avait  prononcées  contre  nous 
et  contre  nos  chefs  qui  nous  ont  gou- 
vernés, il  a  fait  venir  sur  nous  une 
grande  calamité,  et  il  n'en  est  jamais 
arrivé  sous  le  ciel  entier  une  sembla- 
ble à  celle  qui  est  arrivée  à  Jérusalem. 
'^Comme  cela  est  écrit  dans  la  loi  de 
Moïse,  toute  cette  calamité  est  venue 
sur  nous;  et  nous  n'avons  pas  imploré 
l'Eternel,  notre  Dieu,  nous  ne  nous 
sommes  pas  détournés  de  nos  iniqui- 


tés, nous  n'avons  pas  été  attentifs  à 
ta  vérité.  "L'Eternel  a  veillé  sur  cette 
calamité,  et  l'a  fait  venir  sur  nous  ; 
car  l'Eternel,  notre  Dieu,  est  juste 
dans  toutes  les  choses  qu'il  a  faites, 
mais  nous  n'avons  pas  écouté  sa  voix. 
''Et  maintenant.  Seigneur,  notre  Dieu, 
toi  (jui  as  fait  sortir  ton  peuple  du  pays 
d'Egypte  par  ta  main  puissante,  et  qui 
t'es  fait  un  nom  comme  il  l'est  aujour- 
d'hui, nous  avons  péché,  nous  avons 
commis  l'iniquité.  '^Seigneur,  selon 
ta  grande  miséricorde,  que  ta  colère 
et  ta  fureur  se  détournent  de  ta  ville 
de  Jérusalem,  de  ta  montagne  sainte; 
car,  à  cause  de  nos  péchés  et  des  ini- 
quités de  nos  pères,  Jérusalem  et  ton 
|)euple  sont  en  opprobre  à  tous  ceux  qui 
nous  entourent.  '"Maintenant  donc,  ô 
notre  Dieu,  écoute  la  prière  et  les  sup- 
])lications  de  ton  serviteur,  et,  pour 
l'amour  du  Seigneur,  fais  briller  ta 
face  sur  ton  sanctuaire  dévasté  !  '*Mon 
Dieu,  prête  l'oreille  et  écoute!  ouvre 
les  yeux  et  regarde  nos  ruines,  re- 
garde la  ville  sur  laquelle  ton  nom  est 
invoqué!  Car  ce  n'est  pas  à  cause  de 
notre  justice  que  nous  te  présentons 
nos  supplications,  c'est  à  cause  de 
tes  grandes  compassions.  '"Seigneur, 
écoute  !  Seigneur,  pardonne  !  Sei- 
gneur, sois  attentif!  agis  et  ne  tarde 
pas,  par  amour  pour  toi,  ô  mon  Dieu  ! 
Car  ton  nom  est  invoqué  sur  ta  ville 
et  sur  ton  peuple. 

^''Je  parlais  encore,  je  priais,  je  con- 
fessais mon  péché  et  le  péché  de  mon 
peuple  d'Israël,  et  je  présentais  mes 
supplications  à  l'Eternel,  mon  Dieu, 
en  faveur  de  la  sainte  montagne  de 
mon  Dieu;  *'je  parlais  encore  dans 
ma  jjrière,  quand  l'homme,  Gabiiel, 
que  j'avais  vu  précédemment  dans 
une  vision,  s'approcha  de  moi  d'un 
vol  rapide,  au  moment  de  l'offVande 
du  soir.  "Il  m'instruisit,  et  s'entretint 
avec  moi.  Il  me  dit  :  Daniel,  je  suis 
venu  maintenant  pour  ouvrir  ton  in- 


1131 


72  * 


Chnp.  9,23-10, 


DANIEL. 


telligence.  -'Lorsque  tu  as  commencé 
à  prier,  la  parole  est  sortie,  et  je  viens 
pour  te  l'annoncer  ;  car  tu  es  un  bien- 
aimé.  Sois  attentif  à  la  parole,  et  com- 
prends la  vision  !  -^Soixante  et  dix  se- 
maines ont  été  fixées  sur  ton  peuple 
et  sur  ta  ville  sainte,  pour  faire  cesser 
les  transgressions  et  mettre  fin  aux 
péchés,  pour  expier  l'iniquité  et  ame- 
ner la  justice  éternelle,  pour  sceller 
la  vision  et  le  prophète,  et  pour  oin- 
dre le  Saint  des  saints.  *^Sache-le 
donc,  et  comprends  !  Depuis  le  mo- 
ment où  la  parole  a  annoncé  que  Jé- 
rusalem sera  rebâtie  jusqu'à  celui  où 
un  chef  sera  oint,  il  y  a  sept  semai- 
nes; dans  soixante-deux  semaines, 
les  places  et  les  fossés  seront  réta- 
blis ,  mais  en  des  temps  fâcheux. 
^^Après  les  soixante-deux  semaines, 
un  oint  sera  retranché,  et  il  n'aura 
pas  de  successeur.  Le  peuple  d'un 
chef  qui  viendra  détruira  la  ville  et  le 
sanctuaire,  et  sa  fin  arrivera  comme 
par  une  inondation  ;  il  est  arrêté  que 
les  dévastations  dureront  jusqu'au  ter- 
me de  la  guerre.  -'11  fera  une  solide 
alliance  avec  plusieurs  pendant  une 
semaine,  et  durant  la  moitié  de  la  se- 
maine il  fera  cesser  le  sacrifice  et  l'of- 
frande ;  le  dévastateur  commettra  les 
choses  les  plus  abominables,  jusqu'à 
ce  que  la  ruine  et  ce  qui  a  été  résolu 
fondent  sur  le  dévastateur. 


Chap.  X.  '  La  troisième  année  de 
Cyrus,  roi  de  Perse,  une  parole  fut  ré- 
vélée à  Daniel ,  qu'on  nommait  Belt- 
schatsar.  Cette  parole,  qui  est  vérita- 
ble, annonce  une  grande  calamité.  Il 
fut  attentif  à  cette  parole,  et  il  eut 
l'intelligence  de  la  vision. 

*En  ce  temps-là,  moi  Daniel,  je  fus 
trois  semaines  dans  le  deuil.  ^Je  ne 
mangeai  aucun  mets  délicat,  il  n'en- 
tra ni  viande  ni  vin  dans  ma  bouche, 

■  a.  lliddékel,  le  Tigre. 


et  je  ne  m'oignis  point  jusqu'à  ce  que 
les  trois  semaines  fussent  accomplies. 

■'Le  vingt-quatrième  jour  du  pre- 
mier mois,  j'étais  au  bord  du  grand 
(leuve  qui  est  Hiddékel".  ^Je  levai  les 
yeux,  je  regardai,  et  voici,  il  y  avait 
un  homme  vêtu  de  lin,  et  ayant  sur 
les  reins  une  ceinture  d'or  d'Uphaz. 
^Son  corps  était  comme  de  chrysoli- 
the,  son  visage  brillait  comme  l'éclair, 
ses  yeux  étaient  comme  des  flammes 
de  feu,  ses  bras  et  ses  pieds  ressem- 
blaient à  de  l'airain  poli,  et  le  son  de 
sa  voix  était  comme  le  bruit  d'une 
multitude.  'Moi  Daniel,  je  vis  seul  la 
vision,  et  les  hommes  qui  étaient  avec 
moi  ne  la  virent  point  ;  mais  ils  furent 
saisis  d'une  grande  frayeur,  et  ils  pri- 
rent la  fuite  pour  se  cacher.  '^Je  restai 
seul,  et  je  vis  cette  grande  vision  ;  les 
forces  me  manquèrent,  mon  visage 
changea  de  couleur  et  fut  décomposé, 
et  je  perdis  toute  vigueur.  ^J'entendis 
le  son  de  ses  paroles  ;  et  comme  j'en- 
tendais le  son  de  ses  paroles,  je  tom- 
bai frappé  d'étourdissement,  la  face 
contre  terre.  '"Et  voici,  une  main  me 
toucha,  et  secoua  mes  genoux  et  mes 
mains.  "  Puis  il  me  dit  :  Daniel,  homme 
bien-aimé,  sois  attentif  aux  paroles 
que  je  vais  te  dire,  et  tiens-toi  debout 
à  la  place  où  tu  es  ;  car  je  suis  main- 
tenant envoyé  vers  toi.  Lorsqu'il  m'eut 
ainsi  parlé,  je  me  tins  debout  en  trem- 
blant. 

'^11  me  dit  :  Daniel,  ne  crains  rien  ; 
cardes  le  premier  jour  où  tu  as  eu  à 
cœur  de  comprendre,  et  de  t'humilier 
devant  ton  Dieu,  tes  paroles  ont  été 
entendues,  et  c'est  à  cause  de  tes  pa- 
roles que  je  viens.  ''Le  chef  du  royau- 
me de  Perse  m'a  résisté  vingt  et  un 
jours;  mais  voici,  Micaël,  l'un  des 
principaux  chefs,  est  venu  à  mon  se- 
cours, et  je  suis  demeuré  là  auprès 
des  rois  de  Perse.  '*Je  viens  mainte- 
nant pour  te  faire  connaître  ce  qui 


1132 


DANIRL. 


CJtnp.  10,i:j-l  1,13. 


doit  arriver  à  ton  peuple  dans  la  suite 
des  temps;  car  la  vision  concerne  en- 
core ces  temps  là. 

'^Tandis  qu'il  m'adressait  ces  pa- 
roles, je  dirigeai  mes  regards  vers  la 
terre,  et  je  gardai  le  silence.  '^Et  voici, 
quelqu'un  qui  avait  l'apparence  des 
fils  de  l'homme  toucha  mes  lèvres. 
J'ouvris  la  bouche,  je  parlai,  et  je  dis 
à  celui  qui  se  tenait  devant  moi  :  Mon 
seigneur,  la  vision  m'a  rempli  d'effroi, 
et  j'ai  perdu  toute  vigueur.  ''Com- 
ment le  serviteur  de  mon  seigneur 
pourrait- il  parler  à  mon  seigneur? 
Maintenant  les  forces  me  manquent, 
et  je  n'ai  plus  de  souffle.  '^Alors  celui 
qui  avait  l'apparence  d'un  homme  me 
toucha  de  nouveau,  et  me  fortifia. 
"Puis  il  me  dit  :  Ne  crains  rien,  hom- 
me Lien-aimé ,  que  la  paix  soit  avec 
toi!  courage,  courage!  Et  comme  il 
me  parlait,  je  repris  des  forces,  et  je 
dis  :  Que  mon  seigneur  parle,  car  tu 
m'as  fortifié. 

-"Il  me  dit  :  Sais -tu  |)ourquoi  je 
suis  venu  vers  toi  ?  Maintenant  je  m'en 
retourne  pour  combattre  le  chef  de  la 
Perse;  et  quand  je  partirai,  voici,  le 
chef  de  Javan  viendra.  '-'Mais  je  veux 
te  faire  connaître  ce  qui  est  écrit  dans 
le  livre  de  la  vérité.  Personne  ne 
m'aide  contre  ceux-là,  excepté  Mi- 
caél,  votre  chef. 

Chop.  XI.  'Et  moi,  la  première 

année  de  Darius,  le  Mède,  j'étais  au- 
près de  lui  pour  l'aider  et  le  soutenir. 
^Maintenant,  je  vais  te  faire  connaître 
la  vérité. 

Voici,  il  y  aura  encore  trois  rois  en 
Perse.  Le  quatrième  amassera  plus  de 
richesses  que  tous  les  autres  ;  et  quand 
il  sera  puissant  par  ses  richesses,  il 
soulèvera  tout  contre  le  royaume  de 
Javan.  'Mais  il  s'élèvera  un  vaillant 
roi,  qui  dominera  avec  une  grande 
puissance,  et  fera  ce  qu'il  voudra.  ■'Et 
lorsqu'il  se  sera  élevé,  son  royaume 
se  brisera  et  sera  divisé  vers  les  qua- 

11 


tre  vents  des  cieux  ;  il  n'appartiendra 
])as  à  ses  descendants ,  et  il  ne  sera 
pas  aussi  puissant  qu'il  était;  car  il 
sera  déchiré,  et  il  passera  à  d'autres 
qu'à  eux. 

''Le  roi  du  midi  deviendra  fort.  Mais 
un  de  ses  chefs  sera  plus  fort  que  lui, 
et  dominera;  sa  domination  sera  puis- 
sante. 

*Au  bout  de  quelques  années  ils 
s'allieront,  et  la  fille  du  roi  du  midi 
viendra  vers  le  roi  du  septentrion  pour 
rétablir  la  concorde.  Mais  elle  ne  con- 
servera pas  la  force  de  son  bras,  et  il 
ne  résistera  pas,  ni  lui,  ni  son  bras; 
elle  sera  livrée  avec  ceux  qui  l'auront 
amenée,  avec  son  père  et  avec  celui 
qui  aura  été  son  soutien  dans  ce 
tem])s-là. 

^Un  rejeton  de  ses  racines  s'élèvera 
à  sa  place  ;  il  viendra  à  l'armée,  il  en- 
trera dans  les  forteresses  du  roi  du 
septentrion,  il  en  disposera  à  son  gré, 
et  il  se  rendra  puissant.  *I1  enlèvera 
même  et  transportera  en  Egypte  leurs 
dieux  et  leurs  images  de  fonte,  et  leurs 
objets  précieux  d'argent  et  d'or.  Puis 
il  restera  quelques  années  éloigné  du 
roi  du  septentrion.  "Et  celui-ci  mar- 
chera contre  le  royaume  du  roi  du 
midi,  et  reviendra  dans  son  pays. 

'"Ses  fils  se  mettront  en  campagne 
et  rassembleront  une  multitude  nom- 
breuse de  troupes  ;  l'un  d'eux  s'avan- 
cera ,  se  répandra  comme  un  tor- 
rent, débordera,  puis  reviendra;  et 
ils  pousseront  les  hostilités  jusqu'à  la 
forteresse  du  roi  du  midi.  "Le  roi  du 
midi  s'irritera,  il  sortira  et  attaquera 
le  roi  du  septentrion  ;  il  soulèvera  une 
grande  multitude,  et  les  troupes  du 
roi  du  septentrion  seront  livrées  en- 
tre ses  mains.  '* Cette  multitude  sera 
fière,  et  le  cœur  du  roi  s'enflera;  il 
fera  tomber  des  milliers,  mais  il  ne 
triomphera  pas.  '^Gar  le  roi  du  sep- 
tentrion reviendra  et  rassemblera  une 
multitude  plus  nombreuse  que  la  pre- 

33 


Chap.  ll,i't-33. 


DANIEL. 


mièrc  ;  au  bout  de  quelque  temps,  de 
quelques  années,  il  se  mettra  en  mar- 
che avec  une  grande  armée  et  de  gran- 
des richesses.  '''En  ce  temps-là,  plu- 
sieurs s'élèveront  contre  le  roi  du 
midi,  et  des  hommes  violents  parmi 
ton  peuple  se  révolteront  pour  ac- 
complir la  vision,  et  ils  succombe- 
ront. "^Le  roi  du  septentrion  s'a- 
vancera ,  il  élèvera  des  terrasses ,  et 
s'emparera  des  villes  fortes.  Les  trou- 
pes du  midi  et  l'élite  du  roi  ne  résis- 
teront pas,  elles  manqueront  de  force 
pour  résister.  '^Celui  qui  marchera 
contre  lui  fera  ce  qu'il  voudra,  et  per- 
sonne ne  lui  résistera  ;  il  s'arrêtera 
dans  le  plus  beau  des  pays,  extermi- 
nant ce  qui  tombera  sous  sa  main.  ''Il 
se  proposera  d'arriver  avec  toutes  les 
forces  de  son  royaume,  et  de  conclure 
la  paix  avec  le  roi  du  midi  ;  il  lui  don- 
nera sa  fille  pour  femme,  dans  l'in- 
tention d'amener  sa  ruine  ;  mais  cela 
n'aura  pas  lieu,  et  ne  lui  réussira  pas. 
'''Il  tournera  ses  vues  du  côté  des  îles, 
et  il  en  prendra  plusieurs;  mais  un 
chef  mettra  fin  à  l'opprobre  qu'il  vou- 
lait lui  attirer,  et  le  fera  retomber  sur 
lui.  '"Il  se  dirigera  ensuite  vers  les 
forteresses  de  son  pays  ;  et  il  chan- 
cellera, il  tombera,  et  on  ne  le  trou- 
vera plus. 

-"Celui  qui  le  remplacera  fera  venir 
un  exacteur  dans  la  plus  belle  partie 
du  royaume  ;  mais  en  quelques  jours 
il  sera  brisé,  et  ce  ne  sera  ni  par  la 
colère  ni  par  la  guerre. 

^'Un  homme  méprisé  prendra  sa 
place,  sans  être  revêtu  de  la  dignité 
royale  ;  il  paraîtra  au  milieu  de  la  paix, 
et  s'emparera  du  royaume  par  l'intri- 
gue. ^-Les  troupes  qui  se  répandront     crifice  perpétuel,  et  dresseront  l'abo 


trera,  au  sein  de  la  paix,  dans  les  lieux 
les  plus  fertiles  de  la  province;  il  fera 
ce  que  n'avaient  pas  fait  ses  pères,  ni 
les  pères  de  ses  pères  ;  il  distribuera 
le  butin,  les  dépouilles  et  les  riches- 
ses ;  il  formera  des  projets  contre  les 
forteresses,  et  cela  pendant  un  certain 
temps.  -^A  la  tête  d'une  grande  armée, 
il  emploiera  sa  force  et  son  ardeur 
contre  le  roi  du  midi.  Et  le  roi  du  mi- 
di s'engagera  dans  la  guerre  avec  une 
armée  nombreuse  et  très  puissante; 
mais  il  ne  résistera  pas,  car  on  médi- 
tera contre  lui  de  mauvais  desseins. 
-*Ceux  qui  mangeront  des  mets  de  sa 
table  causeront  sa  perte  ;  ses  troupes 
se  répandront  comme  un  torrent,  et 
les  morts  tomberont  en  grand  nom- 
bre. -'Les  deux  rois  chercheront  en 
leur  cœur  à  faire  le  mal,  et  à  la  même 
table  ils  parleront  avec  fausseté.  Mais 
cela  ne  réussira  pas,  car  la  fin  n'arri- 
vera qu'au  temps  marqué. 

^^11  retournera  dans  son  pays  avec 
de  grandes  richesses  ;  il  sera  dans  son 
cœur  hostile  à  l'alliance  sainte,  il  agi- 
ra contre  elle,  puis  retournera  dans 
son  pays. 

-"Aune  époque  fixée,  il  marchera  de 
nouveau  contre  le  midi  ;  mais  cette 
dernière  fois  les  choses  ne  se  passe- 
ront pas  comme  précédemment.  ^"Des 
navires  de  Rittim  s'avanceront  contre 
lui  ;  découragé ,  il  rebroussera.  Puis 
furieux  contre  l'alliance  sainte,  il  ne 
restera  pas  inactif;  à  son  retour,  il 
portera  ses  regards  sur  ceux  qui  au- 
ront abandonné  l'alliance  sainte.  "Des 
troupes  se  présenteront  sur  son  or- 
dre ;  elles  profaneront  le  sanctuaire, 
la  forteresse,  elles  feront  cesser  le  sa- 


comme  un  torrent  seront  submergées 
devant  lui,  et  anéanties,  de  même 
qu'un  chef  de  l'alliance.  -^Après  qu'on 
se  sera  joint  à  lui,  il  usera  de  trompe- 
rie ;  il  se  mettra  en  marche,  et  il  aura 
le  dessus  avec  peu  de  monde.  *Ml  eii- 

1134 


mination  du  dévastateur.  ^-11  séduira 
par  des  flatteries  les  traîtres  de  l'al- 
liance. Mais  ceux  du  peuple  qui  con- 


naîtront leur   Dieu  agiront  avec  fer- 
plus  sages  parmi  eux 


meté,  ^'et  les 

donneront  instruction  à  la  multitude 


DANIEL. 


Chap.  il,3.-iS,i: 


Il  en  est  ([ui  succomberont  ])our  un 
temps  à  l'épée  et  à  la  llamme,  à  la 
captivité  et  au  pillage.  '*Dans  le  temps 
où  ils  succomberont,  ils  seront  un  peu 
secourus,  et  plusieurs  se  joindront  à 
eux  j)ar  hypocrisie.  ''Quelques-uns 
des  hommes  sages  succomberont,  afin 
qu'ils  soient  épurés,. purifiés  et  blan- 
chis, jusqu'au  temps  de  la  fin,  car  elle 
n'arrivera  qu'au  temps  marqué. 

'^Le  roi  fera  ce  qu'il  voudra;  il  s'é- 
lèvera, il  se  glorifiera  au-dessus  de 
tous  les  dieux,  et  il  dira  des  choses 
incroyables  contre  le  Dieu  des  dieux  ; 
il  pros])érera  jusqu'à  ce  que  la  colère 
soit  consommée,  car  ce  qui  est  arrêté 


s'accomplira.  ^'11 

dieux  de  ses  pères,  ni  à  la  divinité  qui 
fait  les  délices  des  femmes  ;  il  n'aura 
égard  à  aucun  dieu,  car  il  se  glorifiera 
au-dessus  de  tous.  '^Toutefois  il  ho- 
norera le  dieu  des  forteresses  sur  son 
piédestal  ;  à  ce  dieu  que  ne  connais- 
saient pas  ses  pères  il  rendra  des  hom- 
mages avec  de  l'or  et  de  l'argent,  avec 
des  pierres  et  des  objets  de  prix. 
'^C'est  avec  le  dieu  étranger  qu'il 
agira  contre  les  lieux  fortifiés  ;  et  il 
comblera  d'honneurs  ceux  qui  le  re- 
connaîtront, il  les  fera  dominer  sur 
plusieurs,  il  leur  distribuera  des  ter- 
res pour  récompense. 

^'Au  temps  de  la  fin,  le  roi  du  midi 
se  heurtera  contre  lui.  Et  le  roi  du 
septentrion  fondra  sur  lui  comme  une 
tempête,  avec  des  chars  et  des  cava- 
liers, et  avec  de  nombreux  navires; 
il  s'avancera  dans  les  terres,  se  répan- 
dra comme  un  torrent  et  débordera. 
*'II  entrera  dans  le  plus  beau  des 
jiays,  et  plusieurs  succomberont;  mais 
Edom,  Modj,  et  les  principaux  des 
enfants  d'Ammon  seront  tlélivrés  de 
sa  main.  ''-Il  étendra  sa  main  sur  divers 
pays,  et  le  pays  d'Egypte  n'échappera 
point.  ^'Ml  se  rendra  maître  des  trésors 
d'or  et  d'argent,  et  de  toutes  les  cho- 
ses  précieuses  de   l'Egypte  ;   les  Li- 


byens et  les  Ethiopiens  seront  à  sa 
suite.  "Des  nouvelles  de  l'orient  et 
du  septentrion  viendront  l'effrayer, 
et  il  partira  avec  une  grande  fuieur 
pour  détruire  et  exterminer  des  multi- 
tudes. *'I1  dressera  les  tentes  de  son 
palais  entre  les  mers  et  la  glorieuse  et 
sainte  montagne.  Puis  il  arrivera  à 
la  fin,  sans  que  personne  lui  soit  en 
aide. 

Chap.  XII.  'En  ce  temps-là,  se  lè- 
vera Micaël,  le  grand  chef,  le  défen- 
seur des  enfants  de  ton  peuple  ;  et  ce 
sera  une  époque  de  détresse,  telle  qu'il 
n'y  en  a  point  eu  depuis  que  les  na- 
tions existent  jusqu'à  cette  époqtie. 
ni  aux  En  ce  temps-là,  ceux  de  ton  peuple 
(|ui  seront  trouvés  inscrits  dans  le  li- 
vre seront  sauvés.  -Plusieurs  de  ceux 
qui  dorment  dans  la  poussière  de  la 
terre  se  réveilleront,  les  uns  pour  la 
vie  éternelle,  et  les  autres  pour  l'op- 
probre, pour  la  honte  éternelle.  'Ceux 
<|ui  auront  été  intelligents  brilleront 
comme  la  splendeur  du  ciel,  et  ceux 
qui  auront  enseigné  la  justice  à  la 
niultitutle  brilleront  comme  les  étoi- 
les, à  toujours  et  à  perpétuité. 

*Toi,  Daniel,  tiens  secrètes  ces  pa- 
roles, et  scelle  le  livre  jusqu'au  temps 
de  la  fin.  Plusieurs  alors  le  liront,  et 
la  connaissance  augmentera. 

'^Et  moi  Daniel,  je  regardai,  et  voi- 
ci, deux  autres  hommes  se  tenaii-nt 
debout,  l'un  en  deçà  du  bord  du 
fleuve,  et  l'autre  au  delà  du  bord  du 
fleuve.  ^L'un  d'eux  dit  à  l'homme  vêtu 
de  lin  ,  qui  se  tenait  au-dessus  des 
eaux  du  fleuve  :  Quand  sera  la  fin  de 
ces  prodiges  ?  'Et  j'entendis  l'homme 
vêtu  de  lin  ,  qui  se  tenait  au-dessus 
des  eaux  du  fleuve  ;  il  leva  vers  les 
cieux  sa  main  droite  et  sa  main  gau- 
che, et  il  jura  par  celui  qui  vit  éter- 
nellement que  ce  sera  dans  un  temps, 
des  temps,  et  la  moitié  d'un  temps, 
et  que  toutes  ces  choses  finiront  quand 
la  force  du  peuple  saint  sera  entière- 

1135 


Chop.  13,8-13.  DANIEL. 

ment  brisée.  *.J'entendis,  mais  je  ne  dront.  "Depuis  le  temps  où  cessera  le 

compris  pas;  et  je  dis  :  Mon  seigneur,  sacrifice  perpétuel,  et  où  sera  dressée 

quelle  sera  l'issue  de  ces  choses?  'Il  l'abomination  du  dévastateur,  il  y  au- 

répondit  :  Va,  Daniel,  car  ces  paroles  ra   mille  deux   cent  quatre-vingt-dix 

seront  tenues  secrètes  et  scellées  jus-  jours.   '-Heureux   celui  qui   attendra, 

qu'au  temps  de  la  fin.  '"Plusieurs  se-  et  qui  arrivera  jusqu'à  mille  trois  cent 

ront  purifiés,  blanchis  et  épurés;  les  trente-cinq  jours  !    '^Et  toi,   marche 

méchants  feront  le  mal,  et  aucun  des  vers  ta  fin  ;  tu  tej-eposeras,  et  tu  seras 

méchants  ne  comprendra,  mais  ceux  debout  pour  ton  héritage  à  la  fin  des 

qui  auront  de  l'intelligence  compren-  jours 


(,..:,  ! 


OSEE 


Idolâtrie  et  corruption  ci  Israël  :  c/ultintcnt  et  retour  en  grâce. 


Chap.  I.  '  La  ]iarole  de  l'Éternel 
qui  fut  adressée  à  Osée,  fils  de  Beéri, 
au  temps  dOzias,  de  Jotham,  d'Achaz, 
d'Ezéchias,  rois  de  Juda,  et  au  temps 
de  Jéroboam,  fils  de  Joas,  roi  d'Israël. 

^La  première  fois  que  l'Eternel 
adressa  la  parole  à  Osée,  l'Eternel  dit 
à  Osée  :  Va,  prends  une  femme  pros- 
tituée et  des  enfants  de  prostitution  ; 
car  le  pays  se  prostitue,  il  abandonne 
l'Éternel  ! 

^11  alla,  et  il  prit  Gomer,  fille  de  Di- 
blaïm.  Elle  conçut,  et  lui  enfanta  un 
fils.  ■'Et  l'Éternel  lui  dit  :  Appelle-le 
du  nom  de  Jizreel  ;  car  encore  un  peu 
de  temps,  et  je  châtierai  la  maison  de 
Jéhu  pour  le  sang  versé  à  Jizreel,  je 
mettrai  fin  au  royaume  de  la  maison 
d'Israël.  ^En  ce  jour-là,  je  briserai 
l'arc  d'Israël  dans  la  vallée  de  Jizreel. 

*Elle  conçut  de  nouveau,  et  enfan- 
ta une  fille.  Et  l'Eternel  dit  à  Osée  : 
Donne-lui  le  nom  de  Lo-Ruchama"  ; 
car  je  n'aurai  plus  pitié  de  la  maison 
d'Israël ,  je  ne  lui  pardonnerai  plus. 
'Mais  j'aurai  pitié  de  la  maison  de  Ju- 
da ;  je  les  sauverai  par  l'Eternel,  leur 
Dieu,  et  je  ne  les  sauverai  ni  par  l'arc, 
ni  par  l'épée,  ni  par  les  combats,  ni 
par  les  chevaux,  ni  par  les  cavaliers. 

*Elle  sevra  Lo-Ruchama  ;  puis  elle 
conçut,  et  enfanta  un  fils.  'Et  l'Eter- 
nel dit  :  Donne-lui  le  nom  de  Lo-Am- 
mi  *;  car  vous  n'êtes  pas  mon  peuple, 
et  je  ne  suis  pas  votre  Dieu. 

Chap.  II.       'Cependant  le  nombre 


des  enfants  d'Israël  sera  comme  le  sa- 
ble de  la  mer,  qui  ne  peut  ni  se  mesu- 
rer ni  se  compter  ;  et  au  lieu  qu'on  leur 
disait  :  Vous  n'êtes  pas  mon  peuple  ! 
on  leur  dira  :  Fils  du  Dieu  vivant  !  -Les 
enfants  de  Juda  et  les  enfants  d'Israël 
se  rassembleront,  se  donneront  un 
chef,  et  sortiront  du  pays  ;  car  grande 
sera  la  journée  de  Jizreel.  ''Dites  à  vos 
frères  :  Ammi'^  !  et  à  vos  sœurs  :  Ru- 
chama'^  ! 

'' Plaidez,  plaidez  contre  votre  mère, 
car  elle  n'est  point  ma  femme,  et  je  ne 
suis  point  son  mari  !  Qu'elle  ôte  de  sa 
face  ses  prostitutions,  et  de  son  sein 
ses  adultères  !  ^Sinon,  je  la  dépouille 
à  nu,  je  la  mets  comme  au  jour  de  sa 
naissance,  je  la  rends  semblable  à  un 
désert,  à  une  terre  aride,  et  je  la  fais 
mourir  de  soif;  *et  je  n'aurai  pas  pitié 
de  ses  enfants,  car  ce  sont  des  enfants 
de  prostitution.  "Leur  mère  s'est  pros- 
tituée, celle  qui  les  a  conçus  s'est  dé- 
shonorée, car  elle  a  dit  :  J'irai  après 
mes  amants,  qui  me  donnent  mon  pain 
et  mon  eau,  ma  laine  et  mon  lin,  mon 
huile  et  ma  boisson.  *  C'est  pourquoi 
voici,  je  vais  fermer  son  chemin  avec 
des  épines  et  y  élever  un  mur,  afin 
qu'elle  ne  trouve  plus  ses  sentiers. 
^Elle  poursuivra  ses  amants,  et  ne  les 
atteindra  pas;  elle  les  cherchera,  et 
ne  les  trouvera  pas.  Puis  elle  dira  : 
J'irai,  et  je  retournerai  vers  mon  pre- 
mier mari,  car  alors  j'étais  plus  heu- 
reuse que  maintenant. 

'"Elle  n'a    pas  reconnu  que  c'était 


a.  Lo-Uuchama    signifie   celle  dont  on  n'a  pas  pitié.         h.  Lo-.inuni  signifie    non  mon    peuple. 
^niûe  mon  peuple.        d.  Hucltama  signifie  celle  qui  a  obtenu  miséricorde. 

1137 


c.  Arnmi  si- 


Chap.  2,  ii-ij  2. 


OSEE. 


moi  qui  lui  donnais  le  blé,  le  moût  et 
riiuile  ;  et  l'on  a  consacré  au  service 
de  Baal  l'argent  et  l'or  que  je  lui  pro- 
diguais. "  C'est  pourquoi  je  reprendrai 
mon  blé  en  son  temps  et  mon  moût 
dans  sa  saison,  et  j'enlèverai  ma  laine 
et  mon  lin  qui  devaient  couvrir  sa  nu- 
dité. '-Et  maintenant  je  découvrirai  sa 
bonté  aux  yeux  de  ses  amants,  et  nul 
ne  la  délivrera  de  ma  main.  '^Je  ferai 
cesser  toute  sa  joie,  ses  fêtes,  ses  nou- 
velles lunes,  ses  sabbats  et  toutes  ses 
solennités.  '*Je  ravagerai  ses  vignes 
et  ses  figuiers,  dont  elle  disait  :  C'est 
le  salaire  que  m'ont  donné  mes  amants  ! 
Je  les  réduirai  en  une  forêt,  et  les  bê- 
tes des  champs  les  dévoreront.  '^Je  la 
châtierai  pour  les  jours  où  elle  encen- 
sait les  Baals,  où  elle  se  parait  de  ses 
anneaux  et  de  ses  colliers,  allait  après 
ses  amants,  et  m'oubliait,  dit  l'Eternel. 
"C'est  pourquoi  voici,  je  veux  l'at- 
tirer et  la  conduire  au  désert,  et  je 
parlerai  à  son  cœur.  '^Là,  je  lui  don- 
nerai ses  vignes  et  la  vallée  d'Acor, 
comme  une  porte  d'espérance  ;  et  là, 
elle  chantera  comme  au  temps  de  sa 
jeunesse,  et  comme  au  jour  où  elle  re- 
monta du  pays  d'Egypte.  '^En  ce  jour- 
là,  dit  l'Eternel,  tu  m'appelleras  :  Mon 
mari  !  et  tu  ne  m'appelleras  plus  :  Mon 
maître  !  '^J'ôterai  de  sa  bouche  les 
noms  des  Baals,  afin  qu'on  ne  les  men- 
tionne plus  par  leurs  noms.  ^"En  ce 
jour-là,  je  traiterai  pour  eux  une  al- 
liance avec  les  bêtes  des  champs,  les 
oiseaux  du  ciel   et  les   reptiles  de  la 


terre,  je  briserai  dans  le  pays  l'arc, 
l'épée  et  la  guerre,  et  je  les  ferai  re- 
poser avec  sécurité.  ^*Je  serai  ton  fian- 
cé pour  toujours  ;  je  serai  ton  fiancé 
par  la  justice,  la  droiture,  la  grâce  et 
la  miséricorde  ;  -je  serai  ton  fiancé 
par  la  fidélité,  et  tu  reconnaîtras  l'E- 
ternel. -*En  ce  jour-là,  j'exaucerai,  dit 
l'Eternel,  j'exaucerai  les  cieux,  et  ils 
exauceront  la  terre  ;  -*la  terre  exaucera 
le  blé,  le  moût  et  l'huile,  et  ils  exau- 
ceront Jizreel.  "Je  planterai  pour  moi 
Lo-Ruchama  dans  le  pays,  et  je  lui  fe- 
rai miséricorde  ;  je  dirai  à  Lo-Ammi  : 
Tu  es  mon  peuple  !  et  il  répondra  : 
Mon  Dieu  ! 

Chap.  III.  'L'Eternel  me  dit  :  Va 
encore,  et  aime  une  femme  aimée  d'un 
amant,  et  adultère  ;  aime -la  comme 
l'Éternel  aime  les  enfants  d'Israël,  qui 
se  tournent  vers  d'autres  dieux  et  qui 
aiment  les  gâteaux  de  raisins. 

^Je  l'achetai  pour  quinze  siclesd'ar- 
aent,  un  homer  d'orge  et  un  léthec 
d'orge.  •''Et  je  lui  dis  :  Reste  longtemps 
pour  moi,  ne  te  livre  pas  à  la  prostitu- 
tion, ne  sois  à  aucun  homme,  et  je  se- 
rai de  même  envers  toi.  ""Car  les  en- 
fants d'Israël  resteront  longtemps  sans 
roi,  sans  chef,  sans  sacrifice,  sans  sta- 
tue, sans  éphod,  et  sans  théraphim". 
^Après  cela,  les  enfants  d'Israël  re- 
viendront ;  ils  chercheront  l'Eternel, 
leur  Dieu ,  et  David ,  leur  roi  ;  et  ils 
tressailliront  à  la  vue  de  l'Eternel  et 
de  sa  bonté,  dans  la  suite  des  temps. 


Les  crimes  d  Israël  et  de  Jiida  :  censures  et  menaces;  e.vhortations  à  la  repentance, 

et  promesses  de  l  Eternel. 

Chap.  IV.     'Ecoutez  la  parole  de  l'Eternel,  enfants  d'Israël  ! 
Car  l'Eternel  a  un  procès  avec  les  habitants  du  pays, 
Parce  qu'il  n'y  a  point  de  vérité,  point  de  miséricorde. 
Point  de  connaissance  de  Dieu  dans  le  [)ays. 

-II  n'y  a  que  parjures  et  mensonges. 
Assassinats,  vols  et  adultères; 

On  use  de  violence,  on  commet  meurtre  sur  meurtre. 

a.  Idoles  domestiques. 

1138 


OSÉE.  Ckap.  4.U-15. 

^C'est  pourquoi  le  pays  sera  dans  le  deuil, 
Tous  ceux  qui  l'habitent  seront  languissants, 

Et  avec  eux  les  bêtes  des  champs  et  les  oiseaux  du  ciel  ; 
Même  les  poissons  de  la  mer  disparaîtront. 

*Mais  que  nul  ne  conteste,  que  nul  ne  se  livre  aux  reproches; 
Car  ton  peuple  est  comme  ceux  qui  disputent  avec  les  prêtres. 
^Tu  tomberas  de  jour, 
Le  prophète  avec  toi  tombera  de  nuit. 
Et  je  détruirai  ta  mère. 

^Mon  peuple  est  détruit,  parce  qu'il  lui  manque  la  connaissance. 
Puisque  tu  as  rejeté  la  connaissance. 
Je  te  rejetterai,  et  tu  seras  dépouillé  de  mon  sacerdoce; 
Puisque  tu  as  oublié  la  loi  de  ton  Dieu, 
J'oid)lierai  aussi  tes  enfants. 

'Plus  ils  se  sont  multipliés,  plus  ils  ont  péché  contre  moi  : 
Je  changerai  leur  gloire  en  ignominie. 

*Ils  se  repaissent  des  péchés  de  mon  peuple, 
Ils  sont  avides  de  ses  iniquités. 

^11  en  sera  du  prêtre  comme  du  peuple; 
Je  le  châtierai  selon  ses  voies. 
Je  lui  rendrai  selon  ses  œuvres. 

'"Ils  mangeront  sans  se  rassasier. 
Ils  se  prostitueront  sans  multiplier. 

Parce  qu'ils  ont  abandonné  l'Eternel  et  ses  commandements. 

"La  prostitution,  le  vin  et  le  moût,  font  perdre  le  sens. 

'-Mon  peuple  consulte  son  bois, 
Et  c'est  son  bâton  qui  lui  parle  ; 

Car  l'esprit  de  prostitution  égare. 
Et  ils  se  prostituent  loin  de  leur  Dieu. 

''Ils  sacrifient  sur  le  sommet  des  montagnes, 
Ils  brûlent  de  l'encens  sur  les  collines. 
Sous  les  chênes,  les  peupliers,  les  térébinthes, 
Dont  l'ombrage  est  agréable. 

C'est  pourquoi  vos  filles  se  prostituent. 
Et  vos  belles-filles  sont  adultères. 

'*Je  ne  punirai  pas  vos  filles  parce  qu'elles  se  prostituent. 
Ni  vos  belles-filles  parce  qu'elles  sont  adultères. 
Car  eux-mêmes  vont  â  l'écart  avec  des  j)rostituées, 
Et  sacrifient  avec  des  femmes  débauchées. 
Le  peuple  insensé  court  à  sa  perte. 

'^Si  tu  te  livres  à  la  prostitution,  ô  Israël, 
Que  Juda  ne  se  rende  pas  coupable  ; 

N'allez  pas  à  Guilgal",  ne  montez  pas  à  Beth-Aven*, 

n.  Guilgal,  où  l'uithe  fut  quelque  temps,  et  qui    di-vint   plus  tard  un    siège  d  idoh'itiie.  h.   Delh-Arrn.   Bé- 

Ihel,  où  Jéroboam  avait  placé  un  veau  d"or. 

1139 


Chap.  i,io-5,n.  OSÉE. 

Et  ne  jurez  pas  :  L'Eternel  est  vivant  ! 

'* Parce  qu'Israël  se  révolte  comme  une  génisse  indomptable, 
Maintenant  l'Eternel  le  fera  paître 
Comme  un  agneau  dans  de  vastes  plaines. 

''Ephraïm  est  attaché  aux  idoles  :  laisse-le  ! 
'*A  peine  ont-ils  cessé  de  boire 
Qu'ils  se  livrent  à  la  prostitution  ; 
Leurs  chefs  sont  avides  d'ignominie. 

''Le  vent  les  enveloppera  de  ses  ailes, 
Et  ils  auront  honte  de  leurs  sacrifices. 

Chap.    V.     'Écoutez  ceci,  prêtres  ! 
Sois  attentive,  maison  d'Israël  ! 
Prête  l'oreille,  maison  du  roi  !       !  •'    '  ■ 
Car  c'est  à  vous  que  le  jugement  s'adresse. 

Parce  que  vous  avez  été  un  piège  à  Mitspa, 
Et  un  fdet  tendu  sur  le  Thabor. 

"Par  leurs  sacrifices,  les  infidèles  s'enfoncent  dans  le  crime. 
Mais  j'aurai  des  châtiments  pour  eux  tous. 
^Je  connais  Ephraïm, 
Et  Israël  ne  m'est  point  caché  ; 

Car  maintenant,  Ephraïm,  tu  t'es  prostitué. 
Et  Israël  s'est  souillé. 

■•Leurs  œuvres  ne  leur  permettent  pas  de  revenir  à  leur  Dieu, 
Parce  que  l'esprit  de  prostitution  est  au  milieu  d'eux. 
Et  parce  qu'ils  ne  connaissent  pas  l'Eternel. 
^L'orgueil  d'Israël  témoigne  contre  lui  ; 
Israël  et  Ephraïm  tombenjnt  par  leur  iniquité  ; 
Avec  eux  aussi  tombera  Juda. 

'Ils  iront  avec  leurs  breljis  et  leurs  bœufs  chercher  l'Eternel, 
Mais  ils  ne  le  trouveront  point  : 
Il  s'est  retiré  du  milieu  d'eux, 
^lls  ont  été  infidèles  à  l'Eternel, 
Car  ils  ont  engendré  des  enfants  illégitimes  ; 

Maintenant  un  mois  suffira  pour  les  dévorer  avec  leurs  biens. 

*Sonnez  de  la  trompette  à  Guibea, 
Sonnez  de  la  trompette  à  Rama  ! 
Poussez  des  cris  à  Beth-Aven  ! 
Derrière  toi.  Benjamin  ! 

'Ephraïm  sera  dévasté  au  jour  du  châtiment; 
J'annonce  aux  tribus  d'Israël  une  chose  certaine. 

'"Les  chefs  de  Juda  sont  comme  ceux  qui  déplacent  les  bornes 
Je  répandrai  sur  eux  ma  colère  comme  un  torrent. 

"Ephraïm  est  opprimé,  brisé  par  le  jugement. 
Car  il  a  suivi  les  préceptes  qui  lui  plaisaient. 
'-Je  serai  comme  une  teigne  pour  Ephraïm 

1140 


OSÉE.  Chnp.  5,i3-6',ii. 

\V)mnie  une  carie  pour  la  maison  de  Juda. 
'^Éphraïm  voit  son  mal,  et  Juda  ses  plaies  ; 
Éphraïm  se  rend  en  Assyrie,  et  s'adresse  au  roi  Jareb; 

Mais  ce  roi  ne  pourra  ni  vous  guérir, 
Ni  porter  remède  à  vos  plaies. 

'■•Je  serai  comme  un  lion  pour  Kphraïm, 
Comme  un  lionceau  j)our  la  maison  de  Juda; 
Moi,  moi,  je  déchirerai,  puis  je  m'en  irai, 
J'emporterai,  et  nul  n'enlèvera  ma  proie. 

'^Je  m'en  irai,  je  reviendrai  dans  ma  demeure. 
Jusqu'à  ce  qu'ils  s'avouent  coupables  et  cherchent  ma  face. 

Quand  ils  seront  dans  la  détresse,  ils  auront  recours  à  moi.  — 

Chap.    VI.     'Venez,  retournons  à  l'Eternel  ! 
Car  il  a  déchiré,  mais  il  nous  guérira  ; 
Il  a  frappé,  mais  il  bandera  nos  plaies. 

*I1  nous  rendra  la  vie  dans  deux  jours  ; 
Le  troisième  jour  il  nous  relèvera, 
Et  nous  vivrons  devant  lui. 

^Connaissons,  cherchons  à  connaître  l'Eternel; 
Sa  venue  est  aussi  certaine  que  celle  de  l'aurore. 

Il  viendra  pour  nous  comme  la  pluie. 
Comme  la  pluie  du  printemps"  qui  arrose  la  terre.  — 

*Que  te  ferai-je,  Ephraïm  ? 
Que  te  ferai-je,  Juda  ? 

Votre  piété  est  comme  la  nuée  du  matin, 
Comme  la  rosée  qui  bientôt  se  dissipe. 

^G'est  pourquoi  je  les  frapperai  par  les  prophètes. 
Je  les  tuerai  par  les  paroles  de  ma  bouche, 

Et  mes  jugements  éclateront  comme  la  lumière. 

°Car  j'aime  la  piété  et  non  les  sacrifices. 
Et  la  connaissance  de  Dieu  plus  que  les  holocaustes. 

'Ils  ont,  comme  le  vulgaire,  transgressé  l'alliance; 
C'est  alors  qu'ils  m'ont  été  infidèles. 

^Galaad  est  une  ville  de  malfaiteurs, 
Elle  porte  des  traces  de  sang. 

"La  troupe  des  prêtres  est  comme  une  bande  en  embuscade. 
Commettant  des  assassinats  sur  le  chemin  de  Sichem  ; 
Car  ils  se  livrent  au  crime. 

'"Dans  la  maison  d'Israël  j'ai  vu  des  choses  horribles  : 
Là  Ephraïm  se  prostitue,  Israël  se  souille. 

"A  toi  aussi,  Juda,  une  moisson  est  préparée. 
Quand  je  ramènerai  les  captifs  de  mon  peuple. 

a.  Ou  de  l'arrière-saison,  eu  mars  et  avril. 


1141 


Chap.7.i-v..  OSÉE. 

Chap.    VII.     '  Lorsque  je  voulais  guérir  Israël, 

L'iniquité  d'Ephraïm  et  la  méchanceté  de  Samarie  se  sont  révélées, 
Car  ils  ont  agi  frauduleusement; 

Le  voleur  est  arrivé,  la  bande  s'est  répandue  au  dehors. 
-Ils  ne  se  disent  pas  dans  leur  cœur 
Que  je  me  souviens  de  toute  leur  méchanceté; 

Maintenant  leurs  œuvres  les  entourent. 
Elles  sont  devant  ma  face. 

'Ils  réjouissent  le  roi  par  leur  méchanceté, 
Et  les  chefs  par  leurs  mensonges. 
*Ils  sont  tous  adultères, 
Semblables  à  un  four  chauffé  par  le  boulanger: 

Il  cesse  d'attiser  le  feu 
Depuis  qu'il  a  pétri  la  pâte  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  levée. 

^Au  jour  de  notre  roi. 
Les  chefs  se  rendent  malades  par  les  excès  du  vin; 
Le  roi  tend  la  main  aux  moqueurs. 

^Ils  appliquent  aux  embviches  leur  cœur  pareil  à  un  four  ; 
Toute  la  nuit  dort  leur  boulanger, 
Et  au  matin  le  four  brûle  comme  un  feu  embrasé. 

'Ils  sont  tous  ardents  comme  un  four. 
Et  ils  dévorent  leurs  juges  ; 
Tous  leurs  rois  tombent  : 
Aucun  d'eux  ne  m'invoque. 

*Ephraïm  se  mêle  avec  les  peuples, 
Ephraim  est  un  gâteau  qui  n'a  pas  été  retourné. 
'■•Des  étrangers  consument  sa  force. 
Et  il  ne  s'en  doute  pas  ; 

La  vieillesse  s'empare  de  lui. 
Et  il  ne  s'en  doute  pas. 

'"L'orgueil  d'Israël  témoigne  contre  lui  ; 
Ils  ne  reviennent  pas  à  l'Eternel,  leur  Dieu, 
Et  ils  ne  le  cherchent  pas,  malgré  tout  cela. 

"Éphraïm  est  comme  une  colombe  stupide,  sans  intelligence  ; 
Ils  implorent  ll^gypte,  ils  vont  en  Assyrie. 
'-S'ils  partent,  j'étendrai  sur  eux  mon  lilet. 
Je  les  précipiterai  comme  les  oiseaux  du  ciel  ; 

Je  les  châtierai,  comme  ils  en  ont  été  avertis  dans  leur  assemblée. 

'^Malheur  à  eux,  parce  qu'ils  me  fuient  ! 
Ruine  sur  eux,  parce  qu'ils  me  sont  infidèles  ! 

Je  voudrais  les  sauver, 
Mais  ils  disent  contre  moi  des  paroles  mensongères. 

'■•Ils  ne  crient  pas  vers  moi  dans  leur  cœur. 
Mais  ils  se  lamentent  sur  leur  couche  ; 

Ils  se  rassemblent  pour  avoir  du  blé  et  du  moût. 


Et  ils  s'éloignent  de  moi. 


1142 


OSÉE.  Cliap.  7,15-8,13. 

'Mf  les  ai  châtiés,  j'ai  fortifié  leurs  bras  ; 
Et  ils  méditent  le  mal  contre  moi. 

"'Ce  n'est  pas  au  Très-Haut  qu'ils  retournent  ; 
Ils  sont  comme  un  arc  trompeur. 
Leurs  chefs  tomberont  par  l'épée, 
A  cause  de  l'insolence  de  leur  langue. 

C'est  ce  qui  les  rendra  un  objet  de  risée  dans  le  pays  d'Egypte. 

Chop.    VIII.      'Embouche  la  trompette  ! 

L'ennemi  fond"  comme  un  aigle  sur  la  maison  de  l'Eternel, 

Parce  cju'ils  ont  violé  mon  alliance, 
Et  transgressé  ma  loi. 

*Ils  crieront  vers  moi  : 
Mon  Dieu,  nous  te  connaissons,  nous  Israël  !  — 

'Israël  a  rejeté  le  bien  ; 
L'ennemi  le  poursuivra. 

'Ils  ont  établi  des  rois  sans  mon  ordre, 
Et  des  chefs  à  mon  insu  ; 

Ils  ont  fait  des  idoles  avec  leur  argent  et  leur  or; 
C'est  pourquoi  ils  seront  anéantis. 

^L'Eternel  a  rejeté"  ton  veau,  Samarie  ! 
Ma  colère  s'est  enflammée  contre  eux. 

Jusques  à  quand  refuseront-ils  de  se  purifier? 
'Il  vient  d'Israël,  un  ouvrier  l'a  fabriqué. 
Et  ce  n'est  pas  un  Dieu  ; 

C'est  pourcjuoi  le  veau  de  Samarie  sera  mis  en  pièces. 

'Puisqu'ils  ont  semé  du  vent,  ils  moissonneront  la  tempête; 
Ils  n'auront  pas  un  épi  de  blé  ; 
Ce  qui  poussera  ne  donnera  point  de  farine. 
Et  s'il  y  en  avait,  des  étrangers  la  dévoreraient. 

*  Israël  est  anéanti  ! 
Ils  sont  maintenant  parmi  les  nations. 
Comme  un  vase  qui  n'a  ])as  de  prix. 

^Car  ils  sont  allés  en  Assyrie, 
Comme  un  âne  sauvage  (jui  se  tient  à  lécail  ; 

Epliraïm  a  fait  des  présents  pour  avoir  tles  amis. 

'"Quand  même  ils  font  des  présents  painii  les  nations. 
Je  vais  maintenant  les  rassembler. 

Et  bientôt  ils  soulfriront  sous  le  fardeau  du  roi  des  princes. 

■<'■)  I  i 

"Ephi'aïm  a  multiplié  les  autels  pour  pécher. 
Et  ces  autels  l'ont  fait  tomber  dans  le  péché. 

'"Que  j'écrive  pour  lui  toutes  les  ordonnances  de  ma  loi. 
Elles  sont  regardées  comme  quelque  clmse  d'étranger. 

''Ils  immolent  des  victimes  qu'ils  molfrent, 

a.  L'ennemi  /onil  u  est  pas  dans  le  texte  hébreu,         b.  L'Éternel  a  rejeté,  héb.  il  a  rejeti . 

1143 


Çhap.8,ik-9.m.  OSÉE. 

Et  ils  en  mangent  la  chair  : 
L'Eternel  n'y  prend  point  de  plaisir. 

Maintenant  rÉternel  se  souvient  de  leur  iniquité, 
Et  il  punira  leurs  péchés  : 
Ils  retourneront  en  Egypte. 

'■•Israël  a  oublié  celui  qui  l'a  fait, 
Et  a  bâti  des  palais. 
Et  Juda  a  multiplié  les  villes  fortes  ; 

Mais  j'enverrai  le  feu  dans  leurs  villes, 
Et  il  en  dévorera  les  palais. 

CJiap.  IX.      'Israël,  ne  te  livre  pas  à  la  joie,  à  l'allégresse,  comme  les  peuples. 
De  ce  que  tu  t'es  prostitué  en  abandonnant  l'Eternel, 

De  ce  que  tu  as  aimé  un  salaire  impur  dans  toutes  les  aires  à  blé! 

-L'aire  et  le  j^ressoir  ne  les  nourriront  pas, 
Et  le  moût  leur  fera  défaut. 

^IIs  ne  resteront  pas  dans  le  pays  de  l'Eternel  ; 
Ephraïm  retournera  en  Egypte, 
Et  ils  mangeront  en  Assyrie  des  aliments  impurs. 

*Ils  ne  feront  pas  à  l'Eternel  des  libations  de  vin  : 
Elles  ne  lui  seraient  point  agréables. 

Leurs  sacrifices  seront  pour  eux  comme  un  pain  de  deuil  ; 
Tous  ceux  qui  en  mangeront  se  rendront  impurs  ; 

Car  leur  pain  ne  sera  que  pour  eux. 
Il  n'entrera  point  dans  la  maison  de  l'Eternel, 
""(^ue  ferez-vous  aux  jours  solennels, 
Aux  jours  des  fêtes  de  l'Eternel  ? 

^Gar  voici,  ils  partent  à  cause  de  la  dévastation; 
L'Egypte  les  recueillera, 
Moph  "  leur  donnera  des  sépulcres  ; 

Ce  qu'ils  ont  de  précieux,  leur  argent,  sera  la  proie  des  ronces, 
Et  les  épines  croîtront  dans  leurs  tentes. 

'Ils  arrivent  les  jours  du  châtiment, 
Ils  arrivent  les  jours  de  la  rétribution  : 
Israël  va  l'éprouver  ! 

Le  prophète  est  fou,  l'homme  inspiré  a  le  délire, 
A  cause  de  la  grandeur  de  tes  iniquités  et  de  tes  rébellions. 
*  Ephraïm  est  une  sentinelle  contre  mon  Dieu  ; 
Le  prophète  est  un  fdet  d'oiseleur  sur  toutes  ses  voies. 
Un  ennemi  dans  la  maison  de  son  Dieu. 

^Ils  sont  plongés  dans  la  corruption,  comme  aux  jours  de  Guibea; 
L'Eternel  se  souviendra  de  leur  iniquité. 
Il  punira  leurs  péchés. 

'"J'ai  trouvé  Israël  comme  des  raisins  dans  le  désert, 
.J'ai  vu  vos  pères  comme  les  premiers  fruits  d'un  figuier; 

a.  Mojj/if  cl  ailleurs  Soj^/i^  Mcmphis. 

1144 


OSÉE.  Chap.9,it-10,ô. 

Mais  ils  sont  allés  vers  Baal-Peor, 
Ils  se  sont  consacrés  à  l'infâme  idole, 

Et  ils  sont  devenus  abominables  comme  l'objet  de  leur  amour. 
"La  gloire  d'Ephraim  s'envolera  comme  un  oiseau  : 
Plus  de  naissance,  plus  de  grossesse,  plus  de  conception. 
'-S'ils  élèvent  leurs  enfants, 
Je  les  en  priverai  avant  qu'ils  soient  des  hommes  ; 
Et  malheur  à  eux,  quand  je  les  abandonnerai  ! 

'^Ephraïm,  aussi  loin  que  portent  mes  regards  du  côté  de  Tyr, 
Est  planté  dans  un  lieu  agréable  ; 

Mais  Epliraïm  mènera  ses  enfants  vers  celui  qui  les  tuera.  — 

'* Donne-leur,  ô  Eternel  !...  Que  leur  donneras-tu  ?... 
Donne-leur  un  sein  qui  avorte  et  des  mamelles  desséchées  !  — 

'^Toute  leur  méchanceté  se  montre  à  Guilgal  ; 
C'est  là  que  je  les  ai  pris  en  aversion. 
A  cause  de  la  malice  de  leurs  œuvres. 
Je  les  chasserai  de  ma  maison. 

Je  ne  les  aimerai  plus  ; 
Tous  leurs  chefs  sont  des  rebelles. 

'^Ephraïm  est  frappé,  sa  racine  est  devenue  sèche; 
Ils  ne  porteront  plus  de  fruit; 

Et  s'ils  ont  des  enfants. 
Je  ferai  périr  les  objets  de  leur  tendresse.  — 

"Mon  Dieu  les  rejettera,  parce  qu'ils  ne  l'ont  pas 'écouté, 
Et  ils  seront  errants  parmi  les  nations.  — 


Chap.  X.     'Israël  était  une  vigne  féconde, 
Qui  rendait  beaucoup  de  fruits. 

Plus  ses  fruits  étaient  abondants, 
Plus  il  a  multiplié  les  autels  ; 
Plus  son  pays  était  prospère, 
Plus  il  a  embelli  les  statues. 

-Leur  cœur  est  partagé  :  ils  vont  en  porter  la  peine. 

L'Eternel  renversera  leurs  autels,  détruira  leurs  statues. 
'Et  bientôt  ils  diront  :  Nous  n'avons  point  de  roi. 

Car  nous  n'avons  pas  craint  l'Eternel  ; 
Et  le  roi,  que  pourrait-il  faire  pour  nous? 

*lls  prononcent  des  paroles  vaines,  des  serments  faux, 
Lorsqu'ils  concluent  une  alliance  : 

Aussi  le  châtiment  germera,  comme  une  plante  vénéneuse 
Dans  les  sillons  des  champs. 

^Les  habitants  de  Samarie  seront  consternés  au  sujet  des  veaux  de 
Le  peuple  mènera  deuil  sur  l'idole,  [Beth-Aven  ; 

Et  ses  prêtres  trembleront  pour  elle. 
Pour  sa  gloire,  qui  va  disparaître  du  milieu  d'eux. 

1145 


Chap.  10,6-11.'..  OSÉE. 

^Elle  sera  transportée  en  Assyrie, 
Pour  servir  de  présent  au  roi  Jareb. 

La  conlusion  saisira  Ephraïm, 
Et  Israël  aura  honte  de  ses  desseins. 

"C'en  est  fait  de  Samarie,  de  son  roi, 
Comme  de  l'écume  à  la  surface  des  eaux. 

^Les  hauts  lieux  de  Beth-Aven",  où  Israël  a  péché,  seront  détruits; 
Lépine  et  la  ronce  croîtront  sur  leurs  autels. 
Ils  diront  aux  montagnes  :  Couvrez-nous  ! 
Et  aux  collines  :  Tombez  sur  nous  ! 

'Depuis  les  jours  de  Guibea  tu  as  péché,  Israël  ! 
Là  ils  restèrent  debout  ; 
La  guerre  contre  les  méchants  ne  les  atteignit  pas  à  Guibea. 
'"Je  les  châtierai  à  mon  gré, 
Et  des  peuples  s'assembleront  contre  eux, 
Quand  on  les  enchaînera  pour  leur  double  iniquité. 

"Ephraïm  est  une  génisse  dressée,  et  qui  aime  à  fouler  le  grain, 
Mais  je  m'approcherai  de  son  beau  cou  ; 

J'attellerai  Ephraïm,  Juda  labourera,  Jacob  hersera. 

'-Semez  selon  la  justice,  moissonnez  selon  la  miséricorde, 
Défrichez-vous  un  champ  nouveau  ! 

Il  est  temps  de  chercher  l'Eternel, 
Jusqu'à  ce  qu'il  vienne,  et  répande  pour  vous  la  justice. 

"Vous  avez  cultivé  le  mal,  moissonné  l'iniquité, 
Mangé  le  fruit  du  mensonge  ; 

Car  tu  as  eu  confiance  dans  ta  voie. 
Dans  le  nombre  de  tes  vaillants  hommes. 

'*I1  s'élèvera  un  tumulte  parmi  ton  peuple. 
Et  toutes  tes  forteresses  seront  détruites, 
Comme  fut  détruite  Schalman-Beth-Arbel, 
Au  jour  de  la  guerre. 

Où  la  mère  fut  écrasée  avec  les  enfants. 
'^Voilà  ce  que  vous  attirera  Béthel, 
A  cause  de  votre  extrême  méchanceté. 

Vienne  l'aurore,  et  c'en  est  fait  du  roi  d'Israël. 

Chap.  XI.     'Quand  Israël  était  jeune,  je  l'aimais. 
Et  j'appelai  mon  fils  hors  d'Egypte. 

-Mais  ils  se  sont  éloignés  de  ceux  qui  les  appelaient; 
Ils  ont  sacrifié  aux  Baals, 
Et  offert  de  l'encens  aux  idoles. 

^C'est  moi  qui  guidai  les  pas  d'Ephraïm, 
Le  soutenant  par  ses  bras  ; 

Et  ils  n'ont  pas  vu  que  je  les  guérissais. 

■•Je  les  tirai  avec  des  liens  d'humanité,  avec  des  cordages  d'amour, 

a.  Belh-Aien,  héb.  Afen. 

1146 


OSÉE.  Chap.  11,5-12,5. 

Je  fus  pour  eux  comme  celui  qui  aurait  relâché  le  joug  près  de  leur  bouche, 
Et  je  leur  présentai  de  la  nourriture. 

^Ils  ne  retourneront  pas  au  pays  d'Egypte; 
Mais  r Assyrien  sera  leur  roi, 

Parce  qu'ils  ont  refusé  de  revenir  à  moi. 
^L'épée  fondra  sur  leurs  villes. 
Anéantira,  dévorera  leurs  soutiens, 
A  cause  des  desseins  qu'ils  ont  eus. 

'Mon  peuple  est  enclin  à  s'éloigner  de  moi  ; 
On  les  rappelle  vers  le  Très-Haut, 
Mais  aucun  d'eux  ne  l'exalte. 

'^Que  ferai-je  de  toi,  Ephraïm  ? 
Dois-je  te  livrer,  Israël  ? 
Te  traiterai-je  comme  Adma"? 
Te  rendrai-je  semblable  à  Tscboïm  "  ? 

Mon  cœur  s'agite  au  dedans  de  moi. 
Toutes  mes  compassions  sont  émues. 

^Je  n'agirai  pas  selon  mon  ardente  colère, 
Je  renonce  à  détruire  Ephraïm  ; 

Car  je  suis  Dieu,  et  non  pas  un  homme. 
Je  suis  le  Saint  au  milieu  de  toi  ; 
Je  ne  viendrai  pas  avec  colèi'e. 

"'Ils  suivront  l'Eternel,  qui  rugira  comme  un  lion. 
Car  il  rugira,  et  les  enfants  accourront  de  la  mer. 
"Ils  accourront  de  l'Egypte,  comme  un  oiseau, 
Et  du  pays  d'Assyrie,  comme  une  colombe. 

Et  je  les  ferai  habiter  dans  leurs  maisons,  dit  l'Eternel. 

Chap.  XII.      'Ephraïm  m'entoure  de  mensonge, 
Et  la  maison  d  Israël  de  tromperie; 

Juda  est  encore  sans  frein  vis-à-vis  de  Dieu, 
Vis-à-vis  du  Saint  fidèle. 

-Ephraïm  se  repaît  de  vent,  et  poursuit  le  vent  d'orient; 
Chaque  jour  il  multiplie  le  mensonge  et  la  violence  ; 

Il  fait  alliance  avec  l'Assyrie, 
Et  on  porte  de  l'huile  en  Egypte. 

^L'Eternel  est  aussi  en  contestation  avec  Juda, 
Et  il  punira  Jacob  pour  sa  conduite, 
Il  lui  rendra  selon  ses  œuvres. 

■•Dans  le  sein  maternel  Jacob  saisit  son  frère  par  le  talon. 
Et  dans  sa  vigueur,  il  lutta  avec  Dieu. 
^11  lutta  avec  l'ange,  et  il  fut  vainqueur, 
Il  pleura,  et  lui  adressa  des  supplications. 

a.  .\ihna,  Tsebotrii,  \  illes  enveloppées  dans  la  destruction  de  Sudonic  et  de  Goniorrhe. 

1147  73' 


Chap.  12,6-18,3.  OSÉE. 

Jacob  l'avait  trouvé  à  Béthel, 
Et  c'est  là  que  Dieu  nous  a  parlé. 

^L'Eternel  est  le  Dieu  des  armées; 
Son  nom  est  l'Eternel. 

'Et  toi,  reviens  à  ton  Dieu, 
Garde  la  piété  et  la  justice, 
Et  espère  toujours  en  ton  Dieu. 

^Ephraïm  est  un  marchand  qui  a  dans  sa  main  des  balances  fausses, 
Il  aime  à  tromper. 

'Et  Ephraïm  dit  :  A  la  vérité,  je  me  suis  enrichi, 
J'ai  acquis  de  la  fortune  ; 

Mais  c'est  entièrement  le  produit  de  mon  travail  ; 
On  ne  trouvera  chez  moi  aucune  iniquité,  rien  qui  soit  un  crime. 

"Et  moi,  je  suis  l'Éternel,  ton  Dieu,  dès  le  pays  d'Egypte; 
Je  te  ferai  encore  habiter  sous  des  tentes,  comme  aux  jours  de  fêtes. 
"J'ai  parlé  aux  prophètes, 
J'ai  multiplié  les  visions. 

Et  par  les  prophètes  j'ai  proposé  des  paraboles. 

'-Si  Galaad  n'est  que  néant,  ils  seront  certainement  anéantis. 
Ils  sacrifient  des  bœufs  dans  Guilgal  : 
Aussi  leurs  autels  seront  comme  des  monceaux  de  pierres 
Sur  les  sillons  des  champs. 

*^Jacob  s'enfuit  au  pays  d'Aram, 
Israël  servit  pour  une  femme, 
Et  pour  une  femme  il  garda  les  troupeaux. 

'■'Par  un  prophète  l'Éternel  fit  monter  Israël  hors  d'Egypte, 
Et  par  un  prophète  Israël  fut  gardé. 

'^Éphraïm  a  irrité  l'Éternel  amèrement  : 
Son  Seigneur  rejettera  sur  lui  le  sang  qu'il  a  répandu. 
Il  fera  retomber  sur  lui  la  honte  qui  lui  appartient. 


Chap.  XIII.     'Lorsque  Ephraïm  parlait,  c'était  une  terreur  : 
Il  s'élevait  en  Israël. 

Mais  il  s'est  rendu  coupable  par  Baal,  et  il  est  mort. 
-Maintenant  ils  continuent  à  pécher. 
Ils  se  font  avec  leur  argent  des  images  en  fonte, 
Des  idoles  de  leur  invention  ; 
Toutes  sont  l'œuvre  des  artisans. 

On  dit  à  leur  sujet  : 
Que  ceux  qui  sacrifient  baisent  les  veaux  ! 

^C'est  pourquoi  ils  seront  comme  la  nuée  du  matin. 
Comme  la  rosée  qui  bientôt  se  dissipe. 

Comme  la  balle  emportée  par  le  vent  hors  de  l'aire, 

1148 


OSÉE.  Chap.  IS,^-llt. 

Comme  la  fumée  qui  soit  d'une  fenêtre. 

■•Et  moi,  je  suis  rÉternel,  ton  Dieu,  dès  le  pays  d'Egypte. 
Tu  ne  connais  d'autre  Dieu  que  moi, 
Et  il  n'y  a  de  sauveur  que  moi. 
Me  t'ai  connu  dans  le  désert, 
Dans  une  terre  aride. 

*Ils  se  sont  rassasiés  dans  leurs  pâturages  ; 
Ils  se  sont  rassasiés,  et  leur  cœur  s'est  enllé  ; 
C'est  pourquoi  ils  m'ont  oublié. 

'Je  serai  pour  eu.x  comme  un  lion  ; 
Comme  une  panthère,  je  les  épierai  sur  la  route. 

*Je  les  attaquerai,  comme  une  ourse  à  qui  l'on  a  enlevé  ses  petits, 
Et  je  déchirerai  l'enveloppe  de  leur  cœur  ; 

Je  les  dévorerai,  comme  une  lionne; 
Les  bêtes  des  champs  les  mettront  en  pièces. 

'Ce  qui  cause  ta  ruine,  Israël, 
C'est  que  tu  as  été  contre  moi,  contre  celui  qui  pouvait  te  secourir. 
'"Où  donc  est  ton  roi  ? 
Qu'il  te  délivre  dans  toutes  tes  villes  ! 

Où  sont  tes  juges,  au  sujet  desquels  tu  disais  : 
Donne-moi  un  roi  et  des  princes  ? 

"Je  t'ai  donné  un  roi  dans  ma  colère. 
Je  te  l'ôterai  dans  ma  fureur. 


'-L'iniquité  d'Éphraïm  est  gardée, 
Son  péché  est  mis  en  réserve. 

'■'Les  douleurs  de  celle  qui  enfante  viendront  pour  lui  : 
C'est  un  enfant  peu  sage. 
Qui,  au  terme  voulu,  ne  sort  pas  du  sein  maternel. 

'■•Je  les  rachèterai  de  la  puissance  du  séjour  des  morts. 
Je  les  délivrerai  de  la  mort. 
O  mort,  où  est  ta  peste? 
Séjour  des  morts,  où  est  ta  destruction? 
Que  le  repentir  se  dérobe  à  mes  regards  ! 

'^Ephraïm  a  beau  être  fertile  au  milieu  de  ses  frères. 
Le  vent  d'orient  viendra,  le  vent  de  l'Éternel  s'élèvera  du  désert. 
Desséchera  ses  sources,  tarira  ses  fontaines. 
On  pillera  le  trésor  de  tous  les  objets  précieux. 

'^Samarie  sera  punie,  parce  qu'elle  s'est  révoltée  contre  son  Dieu. 
Ils  tomberont  par  l'épée  ; 
Leurs  petits  enfants  seront  écrasés, 
Et  l'on  fendra  le  ventre  de  leurs  femmes  enceintes. 

Chnp.  XIV.     'Israël,  reviens  à  l'Éternel,  ton  Dieu, 

1149 


Chap.  ii,i-^.  OSÉE. 

Car  tu  es  tombé  par  ton  iniquité. 
^Apportez  avec  vous  des  paroles, 
Et  revenez  à  l'Eternel. 

Dites-lui  :  Pardonne  toutes  les  iniquités, 
Et  reçois-nous  favorablement  ! 
Nous  t'offrirons,  au  lieu  de  taureaux,  l'hommage  de  nos  lèvres. 

'L'Assyrien  ne  nous  sauvera  pas,  nous  ne  monterons  pas  sur  des  chevaux", 
Et  nous  ne  dirons  plus  à  l'ouvrage  de  nos  mains  :  Notre  Dieu  ! 
Car  c'est  auprès  de  toi  que  l'orphelin  trouve  compassion.  — 

''Je  réparerai  leur  infidélité. 
J'aurai  pour  eux  un  amour  sincère  ; 
Car  ma  colère  s'est  détournée  d'eux. 
^Je  serai  comme  la  rosée  pour  Israël, 
Il  fleurira  comme  le  lis. 

Et  il  poussera  des  racines  comme  le  Liban. 
''Ses  rameaux  s'étendront  ; 
Il  aura  la  magnificence  de  l'olivier, 
Et  les  parfums  du  Liban. 

'Ils  reviendront  s'asseoir  à  son  ombre. 
Ils  redonneront  la  vie  au  froment, 
Et  ils  fleuriront  comme  la  vigne  ; 

Ils  auront  la  renommée  du  vin  du  Liban. 

*Ephraïm,  cju'ai-je  à  faire  encore  avec  les  idoles? 
Je  l'exaucerai,  je  le  regarderai. 
Je  serai  pour  lui  comme  un  cyprès  verdoyant. 
C'est  de  moi  que  tu  recevras  ton  fruit.  — 

"Que  celui  qui  est  sage  prenne  garde  à  ces  choses  ! 
Que  celui  qui  est  intelligent  les  comprenne  ! 

Car  les  voies  de  l'Eternel  sont  droites  ; 
Les  justes  y  marcheront, 
Mais  les  rebelles  y  tomberont. 


JOËL 


Une  invasion  de  sauterelles.  Ejlwrtation  à  ta  repentnnce. 

Chap.  I.     'La  parole  de  l'Eternel  qui  fut  adressée  à  Joël,  fils  de  Pethuel. 

*  Ecoutez  ceci,  vieillards  ! 
Prêtez  l'oreille,  vous  tous  habitants  du  pays! 
Rien  de  pareil  est-il  arrivé  de  votre  temps, 

a.  t(  Nous  ne  voulons  plus  compter  sur  Tappui  de  l'Egypte.  »  Conip.  Ezéch.  17,  15. 

1150 


JOËL.  Chap.  1,3-t 

Ou  du  temps  de  vos  pères? 

'Racontez-le  à  vos  enfants. 
Et  que  vos  enfants  le  racontent  à  leurs  enfants, 
Et  leurs  enfants  à  la  génération  qui  suivra  ! 

■•Ce  qu'a  laissé  le  gazam,  la  sauterelle"  Ta  dévoré; 
Ce  qu'a  laissé  la  sauterelle,  le  jélek  l'a  dévoré  ; 
Ce  qu'a  laissé  le  jélek,  le  hasil  l'a  dévoré. 

'RéA'^eillez-vous,  ivrognes,  et  pleurez  ! 
Vous  tous,  buveurs  de  vin,  gémissez. 

Parce  que  le  moût  vous  est  enlevé  de  la  bouche  ! 
"Car  un  peuple  est  venu  fondre  sur  mon  pays, 
Puissant  et  innombrable. 
Il  a  les  dents  d'un  lion, 
Les  mâchoires  d'une  lionne. 
^11  a  dévasté  ma  vigne  ; 
Il  a  brisé  mon  figuier. 

Il  l'a  dépouillé,  abattu  ; 
Les  rameaux  de  la  vigne  ont  blanchi. 

*Lamente-toi,  comme  la  vierge  qui  se  revêt  d'un  sac 
Pour  pleurer  l'ami  de  sa  jeunesse  ! 

'Offrandes  et  libations  disparaissent  de  la  maison  de  l'Eternel. 
Les  prêtres,  serviteurs  de  l'Eternel,  sont  dans  le  deuil. 
'"Les  champs  sont  ravagés, 
La  terre  est  attristée  ; 

Car  les  blés  sont  détruits, 
Le  moût  est  tari,  l'huile  est  desséchée. 

"Les  laboureurs  sont  consternés,  les  vignerons  gémissent, 
A  cause  du  froment  et  de  l'orge, 

Parce  que  la  moisson  des  champs  est  perdue. 
'-La  vigne  est  confuse, 
Le  figuier  languissant  ; 

Le  grenadier,  le  palmier,  le  pommier, 
Tous  les  arbres  des  champs  sont  flétris... 
La  joie  a  cessé  parmi  les  lils  de  Ihomme  ! 

'^Prêtres,  ceignez-vous  et  pleurez! 
Lamentez-vous,  serviteurs  de  l'autel  ! 
Venez,  passez  la  nuit  revêtus  de  sacs, 
Serviteurs  de  mon  Dieu  ! 

Car  offrandes  et  libations  ont  disparu  de  la  maison  de  votre  Dieu. 
"Publiez  un  jeûne,  une  convocation  solennelle! 
Assemblez  les  vieillards,  tous  les  habitants  du  pays, 
Dans  la  maison  île  l'Eternel,  votre  Dieu, 
Et  criez  à  l'Eternel  ! 

a.  Ilcb.  l arbé.  Les  trois  autres  noms,  f^azain.  jelfk.  hasil.  indiquent  des  espèces  différentes  de  sauterelles. 

1151 


Chap.  1,15-2,1.  JOËL. 

'^Ah  !  quel  jour  ! 
Car  le  jour  de  FEternel  est  proche  : 
Il  vient  comme  un  ravage  du  Tout-Puissant. 

"^La  nourriture  n'est-elle  pas  enlevée  sous  nos  yeux? 
La  joie  et  l'allégresse  n'ont-elles  pas  disparu  de  la  maison  de  notre  Dieu? 
*^La  semence  pourrit  sous  les  mottes  ; 
Les  greniers  sont  vides, 
Les  magasins  sont  en  ruines, 
Car  il  n'y  a  point  de  blé. 

'^Comme  les  bêtes  gémissent  ! 
Les  troupeaux  de  bœufs  sont  consternés, 
Parce  qu'ils  sont  sans  pâturage  ;       k     i 

Et  même  les  troupeaux  de  brebis  sont  en  souffrance. 

'^ C'est  vers  toi  que  je  crie,  ô  Eternel  ! 
Car  le  feu  a  dévoré  les  plaines  du  désert, 
Et  la  flamme  a  brûlé  tous  les  arbres  des  champs. 
-"Les  bêtes  des  champs  crient  aussi  vers  toi  ; 
Car  les  torrents  sont  à  sec. 
Et  le  feu  a  dévoré  les  plaines  du  désert. 

Cliap.  IL     'Sonnez  de  la  trompette  en  Sion  ! 
Faites-la  retentir  sur  ma  montagne  sainte  ! 
Que  tous  les  habitants  du  pays  tremblent  ! 

Car  le  jour  de  l'Eternel  vient,  car  il  est  proche,  — 
-Jour  de  ténèbres  et  d'obscurité. 
Jour  de  nuées  et  de  brouillards,  — 
Il  vient  comme  l'aurore  se  répand  sur  les  montagnes. 

Voici  un  peuple  nombreux  et  puissant. 
Tel  qu'il  n'y  en  a  jamais  eu. 
Et  qu'il  n'y  en  aura  jamais  dans  la  suite  des  âges. 

^Devant  lui  est  un  feu  dévorant, 
Et  derrière  lui  une  flamme  brûlante  ; 

Le  pays  était  auparavant  comme  un  jardin  d'Eden, 
Et  depuis,  c'est  un  désert  affreux  : 
Rien  ne  lui  échappe. 

■•A  les  voir,  on  dirait  des  chevaux, 
Et  ils  courent  comme  des  cavaliers. 

^A  les  entendre,  on  dirait  un  bruit  de  chars 
Sur  le  sommet  des  montagnes  où  ils  bondissent. 
On  dirait  un  pétillement  de  la  flamme  du  feu, 
Quand  elle  consume  le  chaume. 

C'est  comme  une  armée  puissante, 
Qui  se  prépare  au  combat.  .i.f., 

•^Devant  eux  les  peuples  tremblent. 
Tous  les  visages  pâlissent. 

'Ils  s'élancent  comme  des  guerriers. 
Ils  escaladent  les  murs  comme  des  gens  de  guerre  ; 
Chacun  va  son  chemin, 

1152 


JOËL.  Chap.2,s-n. 

Sans  s'écarter  tle  sa  route. 

Mis  ne  se  pressent  point  les  uns  les  autres, 
Chacun  garde  son  rang; 

Ils  se  précipitent  au  travers  des  traits, 
Sans  arrêter  leur  marche. 

"Ils  se  répandent  dans  la  ville, 
Courent  sur  les  murailles, 
Montent  sur  les  maisons. 

Entrent  par  les  fenêtres  comme  un  voleur. 
'"Devant  eux  la  terre  tremble. 
Les  cieux  sont  ébranlés, 

Le  soleil  et  la  lune  s'obscurcissent. 
Et  les  étoiles  retirent  leur  éclat. 

"L'Eternel  fait  entendre  sa  voix  devant  son  armée  ; 
Car  son  camp  est  immense. 
Et  l'exécuteur  de  sa  parole  est  puissant; 

Car  le  jour  de  l'Eternel  est  grand,  il  est  terrible  : 
Qui  pourra  le  soutenir? 

'"Maintenant  encore,  dit  l'Eternel, 
Revenez  à  moi  de  tout  votre  cœur. 

Avec  des  jeûnes,  avec  des  pleurs  et  des  lamentations  ! 
'^ Déchirez  \'30s  cœurs  et  non  vos  vêtements. 
Et  revenez  à  l'Eternel,  votre  Dieu; 

Car  il  est  compatissant  et  miséricordieux. 
Lent  à  la  colère  et  riche  en  bonté. 
Et  il  se  repent  des  maux  qu'il  envoie. 

'■•Qui  sait  s'il  ne  reviendra  pas  et  ne  se  repentira  pas, 
Et  s'il  ne  laissera  pas  après  lui  la  bénédiction. 
Des  offrandes  et  des  libations  pour  l'Eternel,  votre  Dieu? 
'^Sonnez  de  la  trompette  en  Sion  ! 
Publiez  un  jeûne,  une  convocation  solennelle  ! 

'^Assemblez  le  peuple,  formez  une  sainte  réunion  ! 
Assemblez  les  vieillards, 
Assemblez  les  enfants. 
Même  les  nourrissons  à  la  mamelle  ! 
Que  l'époux  sorte  de  sa  demeure. 
Et  l'épouse  de  sa  chambre  ! 

"Qu'entre  le  portique  et  l'autel 
Pleurent  les  prêtres. 
Serviteurs  de  l'Eternel, 

Et  qu'ils  disent  :  Eternel,  épargne  ton  peuple  ! 
Ne  livre  pas  ton  héritage  à  l'opprobre, 
Aux  railleries  des  nations  ! 
Pourquoi  dirait-on  parmi  les  ])euples  : 
Où  est  leur  Dieu? 


1153 


Chap.2,i8-w.  JOËL. 

Promesses. 

'^L'Eternel  est  ému  de  jalousie  pour  son  pays, 
Et  il  épargne  son  peuple. 

'^L'Eternel  répond,  il  dit  à  son  peuple  : 
Voici,  je  A'Ous  enverrai  du  blé, 
Du  moût  et  de  l'huile. 
Et  vous  en  serez  rassasiés  ; 

Et  je  ne  vous  livrerai  plus  à  l'opprobre  parmi  les  nations. 
-"J'éloignerai  de  vous  l'ennemi  du  nord. 
Je  le  chasserai  vers  une  terre  aride  et  déserte. 
Son  avant-garde  dans  la  mer  orientale, 
Son  arrière-garde  dans  la  mer  occidentale  ; 

Et  son  infection  se  répandra. 
Sa  puanteur  s'élèvera  dans  les  airs, 
Parce  qu'il  a  fait  de  grandes  choses. 

-'Terre,  ne  crains  pas. 
Sois  dans  l'allégresse  et  réjouis-toi, 
Car  l'Eternel  fait  de  grandes  choses  ! 

--Bêtes  des  champs,  ne  craignez  pas, 
Car  les  plaines  du  désert  reverdiront, 

Car  les  arbres  porteront  leurs  fruits, 
Le  figuier  et  la  vigne  donneront  leurs  richesses. 

-^Etvous,  enfants  de  Sion,  soyez  dans  l'allégresse  et  réjouissez-vous 
En  l'Eternel,  votre  Dieu, 
Car  il  vous  donnera  la  pluie  en  son  temps. 

Il  vous  enverra  la  pluie  de  la  première  et  de  l'arrière-saison. 
Comme  autrefois. 

-^Les  aires  se  rempliront  de  blé. 
Et  les  cuves  regorgeront  de  moût  et  d'huile. 
-^Je  vous  remplacerai  les  années 
Qu'ont  dévorées  la  sauterelle, 
Le  jélek,  le  hasil  et  le  gazam, 

Ma  grande  armée  que  j'avais  envoyée  contre  vous. 
-^Vous  mangerez  et  vous  vous  rassasierez. 
Et  vous  célébrerez  le  nom  de  l'Eternel,  votre  Dieu, 
Qui  aura  fait  pour  vous  des  prodiges  ; 

Et  mon  peuple  ne  sera  plus  jamais  dans  la  confusion. 
-'Et  vous  saurez  que  je  suis  au  milieu  d'Israël, 
Que  je  suis  l'Éternel,  votre  Dieu,  et  qu'il  n'y  en  a  point  d'autre; 
Et  mon  peuple  ne  sera  plus  jamais  dans  la  confusion. 

^* Après  cela,  je  répandrai  mon  esprit  sur  toute  chair  ; 
Vos  fds  et  vos  filles  prophétiseront, 
Vos  vieillards  auront  des  songes, 
Et  vos  jeunes  gens  des  visions. 

^^Même  sur  les  serviteurs  et  sur  les  servantes, 

1154 


JOËL.  Chap.  2, 30-3,  to . 

Dans  ces  jours-là,  je  répandrai  mon  esprit. 

™Je  ferai  paraître  des  prodiges  dans  les  cieux  et  sur  la  terre, 
Du  sang,  du  feu,  et  des  colonnes  de  fumée;  : 

"'Le  soleil  se  changera  en  ténèbres, 
Et  la  lune  en  sang. 

Avant  l'arrivée  du  jour  de  l'Eternel, 
De  ce  jour  grand  et  terrible. 

^-Alors  quiconque  invoquera  le  nom  de  l'Eternel  sera  sauvé, 
Le  salut  sera  sur  la  montagne  de  Sion  et  à  Jérusalem, 
Comme  a  dit  l'Eternel, 
Et  parmi  les  réchappes  que  l'Eternel  appellera. 

Cliop.  III.     'Car  voici,  en  ces  jours,  en  ce  temps-là, 

Quand  je  ramènerai  les  captifs  de  Juda  et  de  Jérusalem, 
^Je  rassemblerai  toutes  les  nations. 

Et  je  les  ferai  descendre  dans  la  vallée  de  Josaphat; 
Là,  j'entrerai  en  jugement  avec  elles. 

Au  sujet  de  mon  peuple,  d'Israël  mon  héritage, 

Qu'elles  ont  dispersé  parmi  les  nations. 

Et  au  sujet  de  mon  pays  qu'elles  se  sont  partagé. 
'Ils  ont  tiré  mon  peuple  au  sort  ; 
Ils  ont  donné  le  jeune  garçon  jiour  une  prostituée, 

Ils  ont  vendu  la  jeune  fille  pour  du  vin,  et  ils  ont  bu. 

*Que  me  vovdez-vous,  Tvr  et  Sidon, 
Et  vous  tous,  districts  des  Philistins  ? 

Voulez-vous  tirer  vengeance  de  moi  ? 
Si  vous  voulez  vous  venger. 

Je  ferai  bien  vite  retomber  votre  vengeance  sur  vos  têtes. 
^  Vous  avez  pris  mon  argent  et  mon  or  ; 
Et  ce  que  j'avais  de  plus  précieux  et  de  plus  beau. 
Vous  l'avez  emporté  dans  vos  temples. 

*Vous  avez  vendu  les  enfants  de  Juda  et  de  Jérusalem  aux  enfants  de 
Afin  de  les  éloigner  de  leur  territoire.  [Javan, 

'Voici,  je  les  ferai  revenir  du  lieu  où  vous  les  avez  vendus. 
Et  je  ferai  retomber  votre  vengeance  sur  vos  têtes. 
*Je  vendrai  vos  fils  et  vos  filles  aux  enfants  de  Juda, 
Et  ils  les  vendront  aux  Sabéens,  nation  lointaine  ; 
Car  l'Eternel  a  parlé. 

"Publiez  ces  choses  parmi  les  nations  ! 
Préparez  la  guerre  ! 

Réveillez  les  héros  ! 
Qu'ils  s'approchent,  qu'ils  montent. 
Tous  les  hommes  de  ouerre  ! 

'"De  vos  boyaux  forgez  des  épées. 
Et  de  vos  serpes  des  lances  ! 
Que  le  faible  dise  :  Je  suis  fort  ! 

1155 


Chap.  S.ii-n.  JOËL. 

"  Hàtez-A'ous  et  venez,  vous  toutes,  nations  d'alentour. 
Et  rassemblez-vous  ! 

Là,  ô  Eternel,  fais  descendre  tes  héros  ! 

'-Que  les  nations  se  réveillent,  et  qu'elles  montent 
Vers  la  vallée  de  Josaphat  ! 

Car  là  je  siégerai  pour  juger  toutes  les  nations  d'alentour. 
'^Saisissez  la  faucille. 
Car  la  moisson  est  mûre  ! 

Venez,  foulez, 
Car  le  pressoir  est  plein, 
Les  cuves  regorQ'ent  ! 
Car  grande  est  leur  méchanceté. 

'*C'est  une  multitude,  une  multitude, 
Dans  la  vallée  du  jugement; 

Car  le  jour  de  l'Eternel  est  proche. 
Dans  la  vallée  du  jugement. 

'^Le  soleil  et  la  lune  s'obscurcissent. 
Et  les  étoiles  retirent  leur  éclat. 
"'De  Sion  rÉternel  rugit. 
De  Jérusalem  il  fait  entendre  sa  voix  ; 
Les  cieux  et  la  terre  sont  ébranlés. 

Mais  l'Eternel  est  un  refuge  pour  son  peuple,  ~ 
Un  abri  pour  les  enfants  d'Israël. 

"Et  vous  saurez  que  je  suis  l'Eternel,  votre  Dieu, 
Résidant  à  Sion,  ma  sainte  montagne. 

Jérusalem  sera  sainte. 
Et  les  étrangers  n'y  passeront  plus. 

'*En  ce  temps-là,  le  moût  ruissellera  des  montagnes. 
Le  lait  coulera  des  collines. 
Et  il  y  aura  de  l'eau  dans  tous  les  torrents  de  Juda  ; 

Une  source  sortira  aussi  de  la  maison  de  l'Eternel, 
Et  arrosera  la  vallée  de  Sittim. 
'^L'Egypte  sera  dévastée, 
Edom  sera  réduit  en  désert, 

A  cause  des  violences  contre  les  enfants  de  Juda, 
Dont  ils  ont  ré])andu  le  sang  innocent  dans  leur  pays. 
'-"Mais  Juda  sera  toujours  habité. 
Et  Jérusalem,  de  génération  en  génération. 

^'Je  vengerai  leur  sang  que  je  n'ai  point  encore  vengé. 
Et  l'Éternel  résidera  dans  Sion. 


1156 


AMOS 


Contre  Damas,   Gaza.   Tyr,  lùloiii.  Amiiwn,  Moab ;  contre  Jiida  et  Israël. 

Chnp.  I.  'Paroles  d'Amos,  l'un  des  bergers  de  Tekoa,  visions  qu'il  eut  sur 
Israël,  au  temps  d'Ozias,  roi  de  Juda,  et  au  temps  de  Jéroboam,  fils  de  Joas, 
roi  d'Israël,  deux  ans  avant  le  tremblement  de  terre.  -Il  dit  : 

De  Sion  l'Eternel  rugit, 
De  Jérusalem  il  foit  entendre  sa  voix. 

Les  pâturages  des  bergers  sont  dans  le  deuil,  , 

Et  le  sommet  du  Garmel  est  desséché. 

^Ainsi  parle  l'Eternel  : 
A  cause  de  trois  crimes  de  Damas, 
Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt. 

Parce  qu'ils  ont  foulé  Galaad  sous  des  traîneaux  de  fer. 

■•J'enverrai  le  feu  dans  la  maison  de  Hazaël, 
Et  il  dévorera  les  palais  de  Ben-Iladad. 
^Je  briserai  les  verrous  de  Damas, 
J'exterminerai  de  Bikath-Aven  les  habitants, 
Et  de  Bcth-Eden  celui  qui  tient  le  sccjître  ; 

Et  le  peuple  de  Syrie  sera  mené  captif  à  Kir,  dit  l'Eternel. 

^Ainsi  parle  l'Eternel: 
A  cause  de  trois  crimes  de  Gaza, 
Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt. 

Parce  qu'ils  ont  fait  une  foule  de  captifs  pour  les  livrer  à  Edom. 

"J'enverrai  le  feu  dans  les  murs  de  Gaza, 
Et  il  en  dévorera  les  palais. 

*'J'exterminerai  d'Asdod  les  habitants. 
Et  d'Askalon  celui  qui  tient  le  scej)tre  ; 
Je  tournerai  ma  main  contre  Ekron, 
Et  le  reste  des  Philistins  périra,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

'Ainsi  parle  l'Éternel  : 
A  cause  de  trois  crimes  de  Tyr, 
Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt. 

Parce  qu'ils  ont  livré  à  Edom  une  foule  de  captifs 
Sans  se  souvenir  de  l'alliance  fraternelle. 

'"J'enverrai  le  feu  dans  les  murs  de  Tyr, 
Et  il  en  dévorera  les  palais. 

"Ainsi  parle  l'Eternel  : 

H57 


Chap.  1,17-2,1.  AMOS. 

A  cause  de  trois  crimes  d'Edom, 

Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt, 

Parce  qu'il  a  poursuivi  ses  frères  avec  l'cpée, 
En  étouffant  sa  compassion, 
Parce  que  sa  colère  déchire  toujours, 
Et  qu'il  garde  éternellement  sa  fureur. 
'-J'enverrai  le  feu  dans  Théman, 

Et  il  dévorera  les  palais  de  Botsra. 

'^Ainsi  parle  l'Eternel  : 
A  cause  de  trois  crimes  des  enfants  d'Ammon, 
Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt, 

Parce  qu'ils  ont  fendu  le  ventre  des  femmes  enceintes  de  Galaad, 
Afin  d'agrandir  leur  territoire. 

'^J'allumerai  le  feu  dans  les  murs  de  Rabba, 
Et  il  en  dévorera  les  palais. 

Au  milieu  des  cris  de  guerre  au  jour  du  combat, 
Au  milieu  de  l'ouragan  au  jour  de  la  tempête; 
'^Et  leur  roi  s'en  ira  en  captivité. 
Lui,  et  ses  chefs  avec  lui,  dit  l'Eternel. 

Chap.  II.     'Ainsi  parle  l'Eternel  : 
A  cause  de  trois  crimes  de  Moab, 
Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt, 
Parce  qu'il  a  brûlé,  calciné  les  os  du  roi  d'Edom. 
"J'enverrai  le  feu  dans  Moab, 
Et  il  dévorera  les  palais  de  Kerijoth  ; 

Et  Moab  périra  au  milieu  du  tumulte. 
Au  milieu  des  cris  de  guerre  et  du  bruit  de  la  trompette. 
■'J'exterminerai  de  son  sein  le  juge. 
Et  je  tuerai  tous  ses  chefs  avec  lui,  dit  l'Eternel. 

■•Ainsi  parle  l'Eternel  : 
A  cause  de  trois  crimes  de  Juda, 
Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt. 

Parce  qu'ils  ont  méprisé  la  loi  de  l'Eternel 
Et  qu'ils  n'ont  pas  gardé  ses  ordonnances, 
Parce  qu'ils  ont  été  égarés  par  les  idoles  mensongères 
Après  lesquelles  leurs  pères  ont  marché. 
^J'enverrai  le  feu  dans  Juda, 
Et  il  dévorera  les  palais  de  Jérusalem. 

^Ainsi  parle  l'Éternel  : 
A  cause  de  trois  crimes  d'Israël, 
Même  de  quatre,  je  ne  révoque  pas  mon  arrêt, 

Parce  qu'ils  ont  vendu  le  juste  pour  de  l'argent. 
Et  le  pauvre  pour  une  paire  de  souliers. 

"Ils  aspirent  à  voir  la  poussière  de  la  terre  sur  la  tête  des  misérables, 

1158 


AMOS.  Chap.3,8-S,5. 

Et  ils  violent  le  droit  des  malheureux. 

Le  fils  et  le  père  vont  vers  la  même  fille, 
Afin  de  profaner  mon  saint  nom. 

^Ils  s'étendent  près  de  chaque  autel  sur  des  vêtements  pris  en  gage, 
El  ils  boivent  dans  la  maison  de  leurs  dieux  le  vin  de  ceux  qu'ils  con- 
'■'El  pourtant  j'ai  détruit  devant  eux  les  Amoréens,  [damnent. 

Dont  la  hauteur  égalait  celle  des  cèdres. 
Et  la  force  celle  des  chênes  ; 

J'ai  détruit  leurs  fruits  en  haut. 
Et  leurs  racines  en  bas. 

'"Et  pourtant  je  vous  ai  fait  monter  du  pays  d'Egypte, 
Et  je  vous  ai  conduits  quarante  ans  dans  le  désert, 
Pour  vous  mettre  en  possession  du  pays  des  Amoréens. 

*'J'ai  suscité  parmi  vos  fils  des  prophètes, 
Et  parmi  vos  jeunes  hommes  des  nazaréens. 

N'en  est-il  pas  ainsi,  enfants  d'Israël  ?  dit  l'Éternel... 
'-Et  vous  avez  fait  boire  du  vin  aux  nazaréens"? 
Et  aux  prophètes  vous  avez  donné  cet  ordre  : 
Ne  prophétisez  pas  ! 

'■^ Voici,  je  vous  écraserai. 
Comme  écrase  un  chariot  rempli  de  gerbes. 
'^ Celui  qui  est  agile  ne  pourra  fuir, 
Celui  qui  a  de  la  force  ne  pourra  s'en  servir, 
Et  l'homme  vaillant  ne  sauvera  pas  sa  vie  ; 
'^  Celui  qui  manie  l'arc  ne  résistera  pas, 
Celui  qui  a  les  pieds  légers  n'échappera  pas. 
Et  le  cavalier  ne  sauvera  pas  sa  vie  ; 
'*Le  plus  courageux  des  guerriers 
S'enfuira  nu  dans  ce  jour-là,  dit  l'Eternel. 

Reproches  et  menaces.  [fantS  d'Israël, 

Chap.   III.     'Ecoutez  cette  parole  que  l'Eternel  prononce  contre  vous,  en- 
Contre  toute  la  famille  que  j'ai  fait  monter  du  pays  d'Egypte! 

-Je  vous  ai  choisis  vous  seuls  parmi  toutes  les  familles  de  la  terre  ; 
C'est  pourquoi  je  vous  châtierai  pour  toutes  vos  iniquités. 

'Deux  hommes  marchent-ils  ensemble. 
Sans  en  être  convenus  ? 

■•Le  lion  rugit-il  dans  la  forêt. 
Sans  avoir  une  proie  ? 

Le  lionceau  pousse-t-il  des  cris  du  fond  de  sa  tanière, 
Sans  avoir  fait  une  capture  ? 

^L'oiseau  tombe-t-il  dans  le  filet  qui  est  à  terre, 
Sans  qu'il  y  ait  un  piège  ? 

Le  filet  s'élève-t-il  de  terre. 
Sans  qu'il  y  ait  rien  de  pris  ? 

a.  Les  nazaréens  se  consacraient  à  l'IUernel  d'une  manière  particulière,  faisant  vœu  pour  un  tenijis  de  lais- 
ser croître  leurs  cheveux,  de   ne   boire  aucune   liqueur  fcrmcntée,  etc.  Voy.  Nouib.  6,  1  et   suiv. 

1 159 


Chap.S,G-i,3.  AMOS. 

^Sonne-t-on  de  la  trompette  dans  une  ville, 
Sans  que  le  peuple  soit  dans  Tcpouvante  ? 

Arrive-t-il  un  malheur  dans  une  ville, 
Sans  que  l'Éternel  en  soit  l'auteur  ? 

"Car  le  Seigneur,  l'Eternel,  ne  fait  rien, 
Sans  avoir  révélé  son  secret  à  ses  serviteurs  les  prophètes. 

*Le  lion  rugit  :  qui  ne  serait  effrayé  ? 
Le  Seigneur,  l'Eternel,  parle  :  qui  ne  prophétiserait? 

^Faites  retentir  votre  voix  dans  les  palais  d'Asdod 
Et  dans  les  palais  du  pays  d'Egypte, 

Et  dites  :  Rassemblez-vous  sur  les  montagnes  de  Samarie, 
Et  voyez  quelle  immense  confusion  au  milieu  d'elle, 
Quelles  violences  dans  son  sein  ! 

'"Ils  ne  savent  pas  agir  avec  droiture,  dit  l'Eternel,  . 
Ils  entassent  dans  leurs  palais  les  produits  de  la  violence  et  de  la  rapine. 
"C'est  pourquoi  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
L'ennemi  investira  le  pays. 

Il  détruira  ta  force. 
Et  tes  palais  seront  pillés. 

'-Ainsi  parle  l'Éternel  : 
Comme  le  berger  arrache  de  la  gueule  du  lion 
Deux  jambes  ou  un  bout  d'oreille, 

Ainsi  se  sauveront  les  enfants  d'Israël  qui  sont  assis  dans  Samarie 
A  l'angle  d'un  lit  et  sur  des  tapis  de  damas. 

'^Écoutez,  et  déclarez  ceci  à  la  maison  de  Jacob  ! 
Dit  le  Seigneur,  l'Éternel,  le  Dieu  des  armées. 

'••Le  jour  où  je  punirai  Israël  pour  ses  transgressions. 
Je  frapperai  sur  les  autels  de  Bcthel  ; 
Les  cornes  de  l'autel  seront  brisées. 
Et  tomberont  à  terre. 

'^Je  renverserai  les  maisons  d'hiver  et  les  maisons  d'été; 
Les  palais  d'ivoire  périront, 
Les  maisons  des  grands  disparaîtront,  dit  l'Eternel. 


[gne  de  Samarie, 
Chap.  IV.     'Écoutez  cette  parole,  génisses  de  Basan"  qui  êtes  sur  la  monta- 
Vous  qui  opprimez  les  misérables,  qui  écrasez  les  indigents. 
Et  qui  dites  à  vos  maris  :  Apportez,  et  buvons  ! 
-Le  Seigneur,  l'Éternel,  l'a  juré  par  sa  sainteté  : 
Voici,  les  jours  viendront  pour  vous 

Où  l'on  vous  enlèvera  avec  des  crochets, 
Et  votre  postérité  avec  des  hameçons  ; 

^Vous  sortirez  par  les  brèches,  chacune  devant  soi, 
Et  vous  serez  jetées  dans  la  forteresse,  dit  l'Éternel. 

a.  Génisses  de  Basan,   femmes  des  grands  d'Israël. 

1160 


AMOS.  Chap.4..i-5,i. 

*Allez  à  Béthel,  et  péchez  ! 
Allez  à  Guilgai,  et  péchez  davantage  ! 
Offrez  vos  sacrifices  chaque  matin, 
Et  vos  dîmes  tous  les  trois  jours  °  ! 

^Faites  vos  sacrifices  d'actions  de  grâces  avec  du  levain*  ! 
Proclamez,  publiez  vos  offrandes  volontaires  ! 

Car  c'est  là  ce  que  vous  aimez,  enfants  d'Israël, 
Dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

^Et  moi,  je  vous  ai  envoyé  la  famine'  dans  toutes  vos  villes, 
Le  manque  de  pain  dans  toutes  vos  demeures. 

Malgré  cela,  vous  n'êtes  pas  revenus  à  moi,  dit  l'Eternel. 
"Et  moi,  je  vous  ai  refusé  la  pluie, 
Lorsqu'il  y  avait  encore  trois  mois  jusqu'à  la  moisson  ; 
J'ai  fait  pleuvoir  sur  une  ville. 
Et  je  n'ai  pas  fait  pleuvoir  sur  une  autre  ville  ; 

Un  champ  a  reçu  la  pluie, 
Et  un  autre  qui  ne  l'a  pas  reçue  s'est  desséché. 

*Deux,  trois  villes  sont  allées  vers  une  autre  pour  boire  de  l'eau. 
Et  elles  n'ont  point  apaisé  leur  soif. 

Malgré  cela,  vous  n'êtes  pas  revenus  à  moi,  dit  l'Eternel. 
'•Je  vous  ai  frappés  par  la  rouille  et  par  la  nielle ''; 
Vos  nombreux  jardins,  vos  vignes,  vos  figuiers  et  vos  oliviers 
Ont  été  dévorés  par  les  sauterelles. 

Malgré  cela,  vous  n'êtes  pas  revenus  à  moi,  dit  l'Eternel. 
'"J'ai  envoyé  parmi  vous  la  peste,  comme  en  Egypte  ; 
.)'ai  tué  vos  jeunes  gens  par  l'épée. 
Et  laissé  prendre  vos  chevaux  ; 

J'ai  fait  monter  à  vos  narines  l'infection  de  votre  camp. 
Malgré  cela,  vous  n'êtes  pas  revenus  à  moi,  dit  l'Eternel. 
"Je  vous  ai  bouleversés. 
Comme  Sodome  et  Gomorrhe,  que  Dieu  détruisit; 
Et  vous  avez  été  comme  un  tison  arraché  de  l'incendie. 

Malgré  cela,  vous  n'êtes  pas  revenus  à  moi,  dit  l'Eternel 

'-C'est  pourquoi  je  te  traiterai  de  la  même  manière,  Israël  ; 
Et  puisque  je  te  traiterai  de  la  même  manière. 
Prépare-toi  à  la  rencontre  de  ton  Dieu,  ô  Israël  ! 

"Car  voici  celui  qui  a  formé  les  montagnes  et  créé  le  vent. 
Et  qui  fait  connaître  à  l'homme  ses  pensées, 
Celui  qui  change  l'aurore  en  ténèbres. 
Et  qui  marche  sur  les  hauteurs  de  la  terre  : 
Son  nom  est  l'Éternel,  le  Dieu  des  armées. 


Chap.  V.      'Écoutez  cette  parole, 


a.  Ironie.  La  loi  prescrivait  les  dimes  Uus  les  trois  ans,  Deut.  1'», -28.  h.  Avec  du  Icfaln.  re  qui  était  dé- 
fendu par  la  loi.  Lév.  2,  ii  ;  7,  12.  c.  La  famine,  héb.  la  pureté  des  dents.  d.  La  rumlle.  la  nielle,  maladies 
des  blés. 

llGi 


Chap.  5,2-13.  AMOS. 

Cette  complainte  que  je  prononce  sur  vous, 

Maison  d'Israël  ! 

^Elle  est  tombée,  elle  ne  se  relèvera  plus, 
La  vierge  d'Israël  ; 

Elle  est  covichée  par  terre, 
Nul  ne  la  relève. 

'Car  ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel  : 
La  ville  qui  mettait  en  campagne  mille  hommes 
N'en  conservera  que  cent. 

Et  celle  qui  mettait  en  campagne  cent  hommes 
N'en  conservera  que  dix,  pour  la  maison  d'Israël. 

''Car  ainsi  parle  l'Eternel  à  la  maison  d'Israël  : 
Cherchez-moi,  et  vous  vivrez  ! 
'^Ne  cherchez  pas  Béthel, 
N'allez  pas  à  Guilgal, 
Ne  passez  pas  à  Beer-Schéba. 

Car  Guilgal  sera  captif". 
Et  Béthel  anéanti. 

^Cherchez  l'Eternel,  et  vous  vivrez  ! 
Craignez  qu'il  ne  saisisse  comme  un  feu  la  maison  de  Joseph, 
Et  que  ce  feu  ne  la  dévore,  sans  personne  à  Béthel  pour  l'éteindre, 
'O  vous  qui  changez  le  droit  en  absinthe. 
Et  qui  foulez  à  terre  la  justice  ! 

ni  a  créé  les  Pléiades  et  l'Orion, 
Il  change  les  ténèbres  en  aurore, 
II  obscurcit  le  jour  pour  en  faire  la  nuit, 

II  appelle  les  eaux  de  la  mer. 
Et  les  répand  à  la  surface  de  la  terre  : 
L'Eternel  est  son  nom. 

m  fait  lever  la  ruine  sur  les  puissants, 
Et  la  ruine  vient  sur  les  forteresses. 

'"Ils  haïssent  celui  qui  les  reprend  à  la  porte". 
Et  ils  ont  en  horreur  celui  qui  parle  sincèrement. 
"Aussi,  parce  que  vous  avez  foulé  le  misérable. 
Et  que  vous  avez  pris  de  lui  du  blé  en  présent. 
Vous  avez  bâti  des  maisons  en  pierres  de  taille. 
Mais  vous  ne  les  habiterez  pas  ; 

Vous  avez  planté  d'excellentes  vignes, 
Mais  vous  n'en  boirez  pas  le  vin. 

'-Car,  je  le  sais,  vos  crimes  sont  nombreux. 
Vos  péchés  sont  multipliés  ; 

Vous  opprimez  le  juste,  vous  recevez  des  présents. 
Et  vous  violez  à  la  porte  le  droit  des  pauvres. 

'Woilà  pourquoi,  en  des  temps  comme  ceux-ci,  le  sage  se  tait; 

a.  A  la  porte,  à  la  poi'tc  des  villes,  où  siégeaient  les  juges. 


AMOS.  Chap.  5,  ii-27. 

Car  ces  temps  sont  mauvais. 

'* Recherchez  le  bien  et  non  le  mal,  afin  que  vous  viviez, 
Et  qu'ainsi  lEterncl,  le  Dieu  des  armées,  soit  avec  vous, 
Comme  vous  le  dites. 

'^Haïssez  le  mal  et  aimez  le  bien, 
Faites  i-égner  à  la  porte  la  justice  ; 

Et  peut-être  l'Eternel,  le  Dieu  des  armées,  aura  pitié 
Des  restes  de  Joseph. 

'^G'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel,  le  Dieu  des  armées,  le  Seigneur  : 
Dans  toutes  les  places  on  se  lamentera, 
Dans  toutes  les  rues  on  dira  :  Hélas  !  hélas  ! 

On  appellera  le  laboureur  au  deuil. 
Et  aux  lamentations  ceux  qui  disent  des  complaintes. 
'"Dans  toutes  les  vignes  on  se  lamentera. 
Lorsque  je  passerai  au  milieu  de  toi,  dit  l'Eternel. 

'^Malheur  à  ceux  qui  désirent  le  jour  de  l'Eternel  ! 
Qu'attendez-vous  du  jour  de  l'Éternel  ? 
Il  sera  ténèbres  et  non  lumière. 

'^Vous  serez  comme  un  homme  qui  fuit  devant  un  lion 
Et  que  rencontre  un  ours. 

Qui  gagne  sa  demeure,  appuie  sa  main  sur  la  muraille, 
Et  que  mord  un  serpent. 

'-"Le  jour  de  l'Eternel  n'est-il  pas  ténèbres  et  non  lumière  ? 
N'est-il  pas  obscur  et  sans  éclat  ? 

-'Je  hais,  je  méprise  vos  fêtes, 
Je  ne  puis  sentir  vos  assemblées. 

--Quand  vous  me  présentez  des  holocaustes  et  des  offrandes, 
Je  n'y  prends  aucun  plaisir; 

Et  les  veaux  engraissés  que  vous  sacrifiez  en  actions  de  grâces. 
Je  ne  les  regarde  pas. 

-^Eloigne  de  moi  le  bruit  de  tes  cantiques; 
Je  n'écoute  pas  le  son  de  tes  luths. 

-^Mais  que  la  droiture  soit  comme  un  courant  d'eau, 
Et  la  justice  comme  un  torrent  qui  jamais  ne  tarit. 
-^M'avez-vous  fait  des  sacrifices  et  des  ofTrandes 
Pendant  les  quarante  années  du  désert,  maison  d'Israël  ?... 
-^Emportez  donc  la  tente  de  votre  roi, 
Le  piédestal  de  vos  idoles. 

L'étoile  de  votre  dieu 
Que  vous  vous  êtes  fabriqué  ! 

-"Et  je  vous  emmènerai  captifs  au  delà  de  Damas, 
Dit  l'Eternel,  dont  le  nom  est  le  Dieu  des  armées. 


11G3 


74  * 


Chap.  6,i-ii.  AMOS. 

Chap.  VI.     'Malheur  à  ceux  qui  vivent  tranquilles  dans  Sion, 
Et  en  sécurité  sur  la  montagne  de  Samarie, 
A  ces  grands  de  la  première  des  nations, 
Auprès  desquels  va  la  maison  d'Israël  !... 

-Passez  à  Calné  et  voyez, 
Allez  de  là  jusqu'à  Hamath  la  grande. 

Et  descendez  à  Gath  chez  les  Philistins  : 
Ces  villes  sont-elles  plus  prospères  que  vos  deux  royaumes, 
Et  leur  territoire  est-il  plus  étendu  que  le  vôtre  ?... 
^Vous  croyez  éloigné  le  jour  du  malheur, 
Et  vous  faites  approcher  le  règne  de  la  violence. 
^Ils  reposent  sur  des  lits  d'ivoire, 
Ils  sont  mollement  étendus  sur  leurs  couches; 

Ils  mangent  les  agneaux  du  troupeau, 
Les  veaux  mis  à  l'engrais. 

^IIs  extravaguent  au  son  du  luth. 
Ils  se  croient  habiles  comme  David  sur  les  instruments  de  musique. 
^Ils  boivent  le  vin  dans  de  larges  coupes. 
Ils  s'oignent  avec  la  meilleure  huile, 

Et  ils  ne  s'attristent  pas  sur  la  ruine  de  Joseph  ! 

'C'est  pourquoi  ils  seront  emmenés  à  la  tête  des  captifs  ; 
Et  les  cris  de  joie  de  ces  voluptueux  cesseront. 

^Le  Seigneur,  l'Éternel,  l'a  juré  par  lui-même; 
L'Eternel,  le  Dieu  des  armées,  a  dit  : 
J'ai  en  horreur  l'orgueil  de  Jacob, 
Et  je  hais  ses  palais  ; 

Je  livrerai  la  ville  et  tout  ce  qu'elle  renferme. 

^Et  s'il  reste  dix  hommes  dans  une  maison,  ils  mourront. 

'"Lorsqu'un  parent  prendra  un  mort  pour  le  brûler 
Et  qu'il  enlèvera  de  la  maison  les  ossements, 
Il  dira  à  celui  qui  est  au  fond  de  la  maison  : 
Y  a-t-il  encore  quelqu'un  avec  toi  ? 

Et  cet  homme  répondra  :  Personne 

Et  l'autre  dira  :  Silence  ! 
Ce  n'est  pas  le  moment  de  prononcer  le  nom  de  l'Eternel. 

"Car  voici,  l'Éternel  ordonne  : 
Il  fera  tomber  en  ruines  la  grande  maison. 
Et  en  débris  la  petite  maison. 

'^Est-ce  que  les  chevaux  courent  sur  un  rocher. 
Est-ce  qu'on  y  laboure  avec  des  bœufs, 

Pour  que  vous  ayez  changé  la  droiture  en  poison, 
Et  le  fruit  de  la  justice  en  absinthe  ? 

'•■'Vous  vous  réjouissez  de  ce  qui  n'est  que  néant, 
Vous  dites  :  N'est-ce  pas  par  notre  force 
Que  nous  avons  acquis  de  la  puissance  ? 

'■•C'est  pourquoi  voici,  je  ferai  lever  contre  vous,  maison  d'Israël, 

1164 


AMOS.  Chop    7,1-13. 


Dit  l'Éternel,  le  Dieu  des  armées,  une  nation 

Qui  vous  opprimera  depuis  l'entrée  de  Hamath 
Jusqu'au  torrent  du  désert. 


visions  sur  la  ruine  d'Israël.  Promesses. 

Chap.  VII.      'Le  Seigneur,  l'Eternel,  m'envoya  cette  vision. 

Voici,  il  formait  des  sauterelles, 

Au  moment  où  le  regain  commençait  à  croître  ; 

C'était  le  regain  après  la  coupe  du  roi. 

-Et  comme  elles  dévoraient  entièrement  l'herbe  de  la  terre, 
Je  dis  :  Seigneur  Eternel,  pardonne  donc  ! 
Comment  Jacob  subsistera-t-il  ? 

Car  il  est  si  faible  ! 

^L'Eternel  se  repentit  de  cela. 

Cela  n'arrivera  pas,  dit  l'Eternel. 

^Le  Seigneur,  l'Eternel,  m'envoya  cette  vision. 
Voici,  le  Seigneur,  l'Eternel,  proclamait  le  châtiment  par  le  feu  ; 

Et  le  feu  dévorait  le  grand  abîme 
Et  dévorait  le  champ. 

^Je  dis  :  Seigneur  Eternel,  arrête  donc! 
Comment  Jacob  subsistera-t-il? 
Car  il  est  si  faible  ! 

^L'Eternel  se  repentit  de  cela. 
Cela  non  plus  n'arrivera  pas,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel. 

"Il  m'envoya  cette  vision. 
Voici,  le  Seigneur  se  tenait  sur  un  mur  tiré  au  cordeau, 
Et  il  avait  un  niveau  °  dans  la  main. 

^L'Eternel  me  dit  :  Que  vois-tu,  Amos? 
Je  répondis  :  Un  niveau. 

Et  le  Seigneur  dit  :  Je  mettrai  le  niveau  au  milieu  de  mon  peuple  d'Israël, 
Je  ne  lui  pardonnerai  plus  ; 

^Les  hauts  lieux  d'Isaac  seront  ravagés; 
Les  sanctuaires  d'Israël  seront  détruits, 

Et  je  me  lèverai  contre  la  maison  de  Jéroboam  avec  l'épée. 

'"Alors  Amatsia,  prêtre  de  Béthel,  de  son  pays. ''Et  Amatsia  dit  à  Amos  : 

fit  dire  à  Jéroboam,  roi  d'Israël  :  Amos  Homme  à  visions,  va-t'en,  fuis  dans 

conspire  contre  toi  au  milieu  de  la  mai-  le  pays  de  Juda  ;  manges-y  ton  pain, 

son  d'Israël;  le  pays  ne  peut  supporter  et  là  tu  prophétiseras.  '^Mais  ne  con- 

toutes  ses  paroles.  "Car  voici  ce  que  tinuepas  à  prophétiser  à  Béthel,  car 

dit  Amos  :  Jéroboam  mourra  par  l'é-  c'est  un  sanctuaire  du  roi,  et  c'est  une 

pée,  et  Israël  sera  emmené  captif  loin  maison  royale. 

a.  Un  nifeau,   ou   fil   ù   plomb,    symbole   de  la   destruction   d'une   ville  ou  d'un  peuple;  voy.   II  Rois  21,  13; 
V.iiuc  34,  11. 

1IG5 


Chap.7,r.-8,ii.  AMOS. 

'*Amos  répondit  à  Amatsia  :  Je  ne  pas  contre  Israël,  et  ne  parle  pas  con- 
suls ni  prophète,  ni  fils  de  prophète;  tre  la  maison  d'Isaac!  '"A  cause  de 
mais  je  suis  berger,  et  je  cultive  des  cela,  voici  ce  que  dit  l'Eternel  :  Ta 
sycomores.  *^L'Eternel  m'a  pris  der-  femme  se  prostituera  dans  la  ville,  tes 
rière  le  troupeau,  et  l'Eternel  m'a  fils  et  tes  filles  tomberont  par  l'épée, 
dit  :  Va,  prophétise  à  mon  peuple  ton  champ  sera  partagé  au  cordeau; 
d'Israël.  et  toi,  tu  mourras  sur  une  terre  im- 

'^Ecoute   maintenant   la   parole   de  pure,  et  Israël  sera  emmené  captif  loin 

l'Eternel,  toi  qui  dis  :  Ne  prophétise  de  son  pays. 

CJiap.  VIII.     'Le  Seigneur,  l'Eternel,  m'envoya  cette  vision. 
Voici,  c'était  une  corbeille  de  fruits. 
-Il  dit  :  Que  vois-tu,  Anios? 
Je  répondis  :  Une  corbeille  de  fruits. 

Et  l'Eternel  me  dit  :  La  fin  est  venue  pour  mon  peuple  d'Israël; 
Je  ne  lui  jjardonnerai  plus. 

^En  ce  jour-là,  les  chants  du  palais  seront  des  gémissements, 
Dit  le  Seigneur,  l'Éternel  ; 

On  jettera  partout  en  silence  une  multitude  de  cadavres. 

^Ecoutez  ceci,  vous  cjui  dévorez  l'indigent, 
Et  qui  ruinez  les  malheureux  du  pays  ! 

'^A'ous  dites  :  Quand  la  nouvelle  lune  sera-t-elle  passée, 
Afin  que  nous  vendions  du  blé  ? 
Quand  finira  le  sabbat,  afin  que  nous  ouvrions  les  greniers? 

Nous  diminuerons  l'épha,  nous  augmenterons  le  prix", 
Nous  falsifierons  les  balances  pour  tromper; 

*Puis  nous  achèterons  les  misérables  pour  de  l'argent, 
Et  le  pauvre  pour  une  paire  de  souliers, 

Et  nous  vendrons  la  criblure  du  froment.  — 
"L'Eternel  l'a  juré  par  la  gloire  de  Jacob  : 
Je  n'oublierai  jamais  aucune  de  leurs  œuvres. 

^Le  pays,  à  cause  d'elles,  ne  sera-t-il  pas  ébranlé, 
Et  tous  ses  habitants  ne  seront-ils  ])as  dans  le  deuil  ? 

Le  pays  montera  tout  entier  comme  le  fleuve, 
Il  se  soulèvera  et  s'affaissera  comme  le  fleuve  d'Egypte. 

"En  ce  jour-là,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 
Je  ferai  coucher  le  soleil  à  midi, 

Et  j'obscurcirai  la  terre  en  plein  jour  ; 
'"Je  changerai  vos  fêtes  en  deuil, 
Et  tous  vos  chants  en  lamentations, 
Je  couvrirai  de  sacs  tous  les  reins. 
Et  je  rendrai  chauves  toutes  les  têtes  ; 

Je  mettrai  le  pays  dans  le  deuil  comme  pour  un  fils  unique, 
Et  sa  fin  sera  comme  un  jour  d'amertume. 

"^'oici,  les  jours  AÏennent,  dit  le  Seigneur,  l'Eternel, 

a.  Le  pris,  héb.   le  sicle,  le  poids  de  l'argent  ù  donner  en  pnjement. 

1166 


AMOS.  C/uip.  8,i2-9,s. 

Où  j'enverrai  la  famine  dans  le  pays, 

Non  pas  la  disette  du  pain  et  la  soif  de  l'eau, 
Mais  la  faim  et  la  soif  d'entendre  les  paroles  de  l'Eternel. 

'-Ils  seront  alors  errants  d'une  mer  à  l'autre, 
Du  septentrion  à  l'orient, 

Ils  iront  çà  et  là  pour  chercher  la  parole  de  l'Eternel, 
Et  ils  ne  la  trouveront  pas. 

"En  ce  jour,  les  belles  jeunes  fdles  et  les  jeunes  hommes  mourront  de 
'••Ils  jurent  par  le  péché  de  Samarie,  [soif. 

Et  ils  disent  :  Vive  ton  Dieu,  Dan! 
Vive  la  voie  de  Beer-Schéba  ! 

Mais  ils  tomberont,  et  ne  se  relèveront  plus. 

Chap.  IX.     'Je  vis  le  Seigneur  qui  se  tenait  sur  l'autel. 
Et  il  dit  :  Frappe  les  chapiteaux  et  que  les  seuils  s'ébranlent, 
Et  brise-les  sur  leurs  tètes  à  tous  ! 
Je  ferai  périr  le  reste  par  l'épée. 

Aucun  d'eux  ne  pourra  se  sauver  en  fuyant. 
Aucun  d'eux  n'échappera. 

-S'ils  pénètrent  dans  le  séjour  des  morts. 
Ma  main  les  en  arrachera  ; 

S'ils  montent  aux  cieux. 
Je  les  en  ferai  descendre. 

"S'ils  se  cachent  au  sommet  du  Carmel, 
Je  les  y  chercherai  et  je  les  saisirai  ; 

S'ils  se  dérobent  à  mes  regards  dans  le  fond  de  la  mer, 
Là  j'ordonnerai  au  serpent  de  les  mordre. 

■'S'ils  vont  en  captivité  devant  leurs  ennemis, 
Là  j'ordonnerai  à  l'épée  de  les  faire  périr; 

Je  dirigerai  contre  eux  mes  regards 
Pour  faire  du  mal  et  non  du  bien. 

^Le  Seigneur,  l'Eternel  des  armées,  touche  la  terre,  et  elle  tremble. 
Et  tous  ses  habitants  sont  dans  le  deuil  ; 

Elle  monte  tout  entière  comme  le  fleuve. 
Et  elle  s'affaisse  comme  le  fleuve  d'Egypte. 

^11  a  bâti  sa  demeure  dans  les  cieux, 
Et  fondé  sa  voûte  sur  la  terre  ; 

Il  appelle  les  eaux  de  la  mer, 
Et  les  répand  à  la  surface  de  la  terre  : 
L'Eternel  est  son  nom. 

^N'ètes-vous  jias  pour  moi  comme  les  enfants  des  Ethiopiens, 
Enfants  d'Israël?  dit  l'Eternel. 

N'ai-je  pas  fait  sortir  Israël  du  pays  d'Egypte, 
Comme  les  Philistins  de  Caphtor  et  les  Syriens  de  Kir? 

''Voici,  le  Seigneur,  l'Eternel,  a  les  yeux  sur  le  royaume  coupable. 
Je  le  détruirai  de  dessus  la  face  de  la  terre  ; 

I1G7 


Chnp.  0,0-15.  AMOS. 

Toutefois  je  ne  détruirai  pas  entièrement  la  maison  de  Jacob, 
Dit  l'Éternel. 

^Car  voici,  je  donnerai  mes  ordres. 
Et  je  secouerai  la  maison  d'Israël  parmi  toutes  les  nations, 

Gommé  on  secoue  avec  le  crible. 
Sans  qu'il  tombe  à  terre  un  seul  grain. 

'"Tous  les  pécheurs  de  mon  peuple  mourront  par  l'épée. 
Ceux  qui  disent  :  Le  malheur  n'approchera  pas,  ne  nous  atteindra  pas. 

"En  ce  temps-là,  je  relèverai  de  sa  chute  la  maison  de  David, 
J'en  réparerai  les  brèches,  j'en  redresserai  les  ruines. 
Et  je  la  rebâtirai  comme  elle  était  autrefois, 

'-Afin  qu'ils  possèdent  le  reste  d'Édom  et  toutes  les  nations 
Sur  lesquelles  mon  nom  a  été  invoqué. 
Dit  l'Eternel,  qui  accomplira  ces  choses. 
'•'Voici,  les  jours  viennent,  dit  l'Eternel, 
Où  le  laboureur  suivra  de  près  le  moissonneur. 
Et  celui  qui  foule  le  raisin  celui  qui  répand  la  semence, 

Où  le  moût  ruissellera  des  montagnes 
Et  coulera  de  toutes  les  collines. 

'■•Je  ramènerai  les  captifs  de  mon  peuple  d'Israël  ; 
Ils  rebâtiront  les  villes  dévastées  et  les  habiteront, 
Ils  planteront  des  vignes  et  en  boiront  le  vin. 

Ils  établiront  des  jardins  et  en  mangeront  les  fruits. 

'^Je  les  planterai  dans  leur  pays, 
¥a  ils  ne  seront  plus  arrachés  du  paj'S  que  je  leur  ai  donné, 
Dit  l'Eternel,  ton  Dieu. 


ABDIAS 


Chap.  I.  ^Prophétie  d'Abdias. 

Ainsi  parle  le  Seigneur,  l'Eternel,  sur  Edom  : 
—  Nous  avons  appris  une  nouvelle  de  la  part  de  l'Eternel, 
Et  un  messager  a  été  envoyé  parmi  les  nations  : 

Levez-vous,  marchons  contre  Edom  pour  lui  faire  la  guerre  ! 

-Voici,  je  te  rendrai  petit  parmi  les  nations, 
Tu  seras  l'objet  du  plus  grand  mépris. 
^L'orgueil  de  ton  cœur  t'a  égaré, 
Toi  qui  habites  le  creux  des  rochers, 
Qui  t'assieds  sur  les  hauteurs. 

Et  qui  dis  en  toi-même  : 
Qui  me  précipitera  jusqu'à  terre  ? 

1168 


ABDIAS.  Chap.  /,4-fô. 

^Quanti  tu  placerais  ton  nid  aussi  haut  que  celui  de  l'aigle, 
Quand  tu  le  placerais  parmi  les  étoiles, 
Je  t'en  précipiterai,  dit  l'Eternel. 

^Si  des  voleurs,  des  pillards,  viennent  de  nuit  chez  toi. 
Comme  te  voilà  dévasté  ! 
Mais  enlèvent-ils  plus  cju'ils  ne  peuvent? 
Si  des  vendangeurs  viennent  chez  toi, 
Ne  laissent-ils  rien  à  grappiller?... 
^\h  !  comme  Ésau  est  fouillé  ! 
Comme  ses  trésors  sont  découverts  ! 

"Tous  tes  alliés  t'ont  chassé  jusqu'à  la  frontière. 
Tes  amis  t'ont  joué,  t'ont  dominé. 

Ceux  qui  mangeaient  ton  pain  t'ont  dressé  des  pièges, 
Et  tu  n'as  pas  su  t'en  apercevoir  ! 

*N'est-ce  pas  en  ce  jour,  dit  l'Eternel, 
Que  je  ferai  disparaître  d'Edom  les  sages. 
Et  de  la  montagne  d'Esaù  l'intelligence  ? 

'^Tes  guerriers,  ô  Théman,  seront  dans  l'épouvante, 
Car  tous  ceux  de  la  montagne  d'Esaû  périront  dans  le  carnage. 

'"A  cause  de  ta  violence  contre  ton  frère  Jacob, 
Tu  seras  couvert  de  honte. 

Et  tu  seras  exterminé  pour  toujours. 
''Le  jour  où  tu  te  tenais  en  face  de  lui. 
Le  jour  où  des  étrangers  emmenaient  captive  son  armée. 

Où  des  étrangers  entraient  dans  ses  portes. 
Et  jetaient  le  sort  sur  Jérusalem, 
Toi  aussi  tu  étais  comme  l'un  d'eux. 

'-Ne  repais  pas  ta  vue  du  jour  de  ton  frère,  du  jour  de  son  malheur, 
Ne  te  réjouis  pas  sur  les  enfants  de  Juda  au  jour  de  leur  ruine. 
Et  n'ouvre  pas  une  grande  bouche  au  jour  de  la  détresse  ! 

"N'entre  pas  dans  les  portes  de  mon  peuple  au  jour  de  sa  ruine. 
Ne  repais  jjas  ta  vue  de  son  malheur  au  jour  de  sa  ruine. 

Et  ne  porte  pas  la  main  sur  ses  richesses  au  jour  de  sa  ruine  ! 
'"•Ne  te  tiens  pas  au  carrefour  pour  exterminer  ses  fuyards. 
Et  ne  livre  pas  ses  réchappes  au  jour  de  la  détresse  ! 

'^Car  le  jour  de  l'Eternel  est  proche,  pour  toutes  les  nations  ; 
Il  te  sera  fait  comme  tu  as  fait. 
Tes  œuvres  retomberont  sur  ta  tête. 

'^Car  comme  vous  avez  bu  sur  ma  montagne  sainte, 
Ainsi  toutes  les  nations  boiront  sans  cesse; 

Elles  boiront,  elles  avaleront. 
Et  elles  seront  comme  si  elles  n'eussent  jamais  été. 

"Mais  le  salut  sera  sur  la  montagne  de  Sion,  elle  sera  sainte, 
Et  la  maison  de  Jacob  reprendra  ses  possessions. 

'*La  maison  de  Jacob  sera  un  feu,  et  la  maison  de  Joseph  une  flamme  ; 
Mais  la  maison  d'Esaû  sera  du  chaume, 

1 IGO 


Chap.  1,19-Qi. 


ABDIAS. 


Qu'elles  allumeront  et  consumeront  ; 

Et  il  ne  restera  rien  de  la  maison  d'Esau, 
Car  l'Eternel  a  parlé. 

'"Ceux  du  midi  posséderont  la  montagne  d'Esaû, 
Et  ceux  de  la  plaine  le  pays  des  Philistins  ; 
Ils  posséderont  le  territoire  d'Ephraïm  et  celui  de  Samarie  ; 
Et  Benjamin  possédera  Galaad. 

^"Les  captifs  de  cette  armée  des  enfants  d'Israël 
Posséderont  le  pays  occupé  par  les  Cananéens  jusqu'à  Sarepta, 
Et  les  captifs  de  Jérusalem  qui  sont  à  Sepharad 
Posséderont  les  villes  du  midi. 

^' Des  libérateurs  monteront  sur  la  montagne  de  Sion, 
Pour  juger  la  montagne  d'Esaû  ; 

Et  à  l'Eternel  appartiendra  le  règne. 


JONAS 


Vocation  de  Jonas ;  fuite  et  punition. 

Chap.  I.      'La  parole  de  l'Eternel      dément.  ^Le  pilote  s'approcha  de  lui, 

et  lui  dit  :  Pourquoi  dors-tu  ?  Lève- 
toi,  invoque  ton  Dieu  !  peut-être  vou- 
dra-t-il  penser  à  nous,  et  nous  ne  pé- 
rirons pas.  'Et  ils  se  dirent  l'un  à 
l'autre  :  Venez,  et  tirons  au  sort,  pour 

'Et    Jonas   se   leva  pour  s'enfuir  à      savoir  qui  nous  attire  ce  malheur.  Ils 


fut  adressée  à  Jonas,  fds  d'Amitthaï, 
en  ces  mots  : 

-Lève-toi,  va  à  Ninive,  la  grande 
ville,  et  crie  contre  elle  !  car  sa  mé- 
chanceté est  montée  jusqu'à  moi. 


Tarsis,  loin  de  la  face  de  l'Eternel. 
Il  descendit  à  Japho,  et  il  trouva  un 
navire  qui  allait  à  Tarsis;  il  paya  le 
prix  du  transport,  et  s'embarqua  pour 
aller  avec  les  passagers  à  Tarsis,  loin 
de  la  face  de  l'Eternel. 

*Mais   l'Éternel   fit   souffler    sur  la 
mer  un  vent  impétueux,  et  il  s'éleva 


tirèrent  au  sort,  et  le  sort  tomba  sur 
Jonas. 

^Alors  ils  lui  dirent  :  Dis-nous  qui 
nous  attire  ce  malheur.  Quelles  sont 
tes  affaires,  et  d'où  viens-tu  ?  Quel  est 
ton  pays,  et  de  quel  peuple  es-tu  ?  'Il 
leur  répondit  :  Je  suis  Hébreu,  et  je 
crains  l'Eternel,  le  Dieu  des  cieux,  qui 


sur  la  mer  une  grande  tempête.    Le  a  fait  la  mer  et  la  terre.  '"Ces  hommes 

navire    menaçait  de    faire    naufrage,  eurent  une  grande  frayeur,  et  ils  lui 

^Les  mariniers  eurent  peur,  ilsimplo-  dirent:  Pourquoi  as-tu  fait  cela?  Car 

rèrent  chacun  leur  dieu,  et  ils  jetèrent  ces  hommes  savaient  qu'il  fuyait  loin 

dans  la  mer  les  objets  qui  étaient  sur  de  la  face  de  l'Eternel,  parce  qu'il  le 

le  navire,  afin  de  se   le  rendre   plus  leur  avait   déclaré.    "Ils   lui   dirent: 

léger.  Jonas  descendit  au  fond  du  na-  Que  te  ferons-nous,  pour  que  la  mer 

vire,  se  coucha,  et  s'endormit  profon-  se  calme  envers    nous.''  Car  la   mer 

1170 


JONAS.  Chap.  J,ij-3,2. 

était  de   plus   en   plus  orageuse.   '-Il  prirent  Jonas,  et  le  jetèrent  dans  la 

leur  répondit:   Prenez-moi,   et  jetez-  mer.  Et  la  fureur  de  la  mer  s'apaisa, 

moi  dans  la  mer,  et  la  mer  se  calmera  "Ces    hommes    turent    saisis    d'une 

envers  vous;  car  je  sais  que  c'est  moi  grande  crainte  de  l'Eternel,  et  ils  of- 

qui  attire  sur  vous  cette  grande  tem-  frirent  un  sacrifice  à  l'Eternel,  et  firent 

pête.  des  vœux. 


13 


Ces  hommes   ramaient    pour   ga- 
gner  la   terre,    mais   ils   ne   le  purent,  Jonas  dans  le  ^■entred- un  poisson;  prière 
1                      '       -i    -1     i       ■  et  délivrance. 

parce   que   la   mer  s  agitait   toujours 

plus  contre  eux.  '*Alors  ils  invoqué-  Chap.  II.      'L'Eternel  fit  venir  un 

rent  l'Eternel,   et  dirent  :   0  Eternel,  grand  poisson  pour  engloutir  Jonas, 

ne  nous  fais  pas  périr  à  cause  de  la  et  Jonas  fut  dans  le  ventre  du  poisson 

vie  de  cet  homme,  et  ne  nous  charge  trois  jours  et  trois  nuits. 

pas  du  sang  innocent!  Car  toi,  Eter-  -Jonas,  dans  le  ventre  du  poisson, 

nel,  tu  fais  ce  que  tu  veux.  '^Puis  ils  pria  l'Éternel,  son  Dieu.  ^11  dit: 

Dans  ma  détresse,  j'ai  invoqué  l'Eternel, 
Et  il  m'a  exaucé; 

Du  sein  du  séjour  des  morts  j'ai  crié, 
Et  tu  as  entendu  ma  voix. 

"•Tu  m'as  jeté  dans  l'abîme,  dans  le  cœur  de  la  mer. 
Et  les  courants  d'eau  m'ont  environné  ; 

Toutes  tes  vagues  et  tous  tes  Ilots  ont  passé  sur  moi. 

*Je  disais  :  Je  suis  chassé  loin  de  ton  regard  ! 
Mais  je  verrai  encore  ton  saint  temple. 

^Les  eaux  m'ont  couvert  jusqu'à  m'ôter  la  vie, 
L'abîme  m'a  euA'eloppé, 

Les  roseaux  ont  entouré  ma  tète. 

'Je  suis  descendu  jusqu'aux  racines  des  montagnes, 
Les  barres  de  la  terre  m'enfermaient  pour  toujours  ; 

Mais  tu  m'as  fait  remonter  vivant  de  la  fosse. 
Éternel,  mon  Dieu  ! 

*  Quand  mon  àme  était  abattue  au  dedans  de  moi. 
Je  me  suis  souvenu  de  l'Éternel, 

Et  ma  prière  est  parvenue  jusqu'à  toi, 
Dans  ton  saint  temple. 

'Ceux  qui  s'attachent  à  de  vaines  idoles 


9f 


Eloignent  d'eux  la  miséricorde. 

'"Pour  moi,  je  t'offrirai  des  sacrifices  avec  un  cri  d'actions  de  grâces, 
J'accomplirai  les  vœux  que  j'ai  faits  : 
Le  salut  vient  de  l'Eternel. 

"L'Eternel  parla  au  poisson,  et  le  poisson  vomit  Jonas  sur  la  terre. 

Prédication  de  Jonas  à  Sinive ;  repentance  des  IViniiitcs. 

Chap.  III.      'La  parole  de  l'Éter-  ^Lève-toi,  va  à   Ninive,    la   grande 

nel  fut  adressée  à  Jonas  une  seconde     ville,   et   proclames-y   la    publication 
fois,  en  ces  mots  :  que  je  t'ordonne  ! 

1171 


Chop.  3,3-4,  il. 


JONAS. 


*Et  Jonas  se  leva,  et  alla  à  Ninive,  core  dans  mon  pays?  C'est  ce  que  je 

selon  la  parole  de  rÉternel.  Or  Ninive  voulais  prévenir  en  fuyant  à   Tarsis. 

était  une  très  grande  ville,  de   trois  Car  je  savais  que  tu  es  un  Dieu  com- 

jours  de  marche.   ''Jonas   fit  d'abord  pâtissant  et  miséricordieux,  lent  à  la 

dans  la  ville  une  journée  de  marche  ;  colère  et  riche  en  bonté,  et  qui  te  re- 

il   criait   et  disait:    Encore  quarante  pens  du   mal.   ^Maintenant,    Eternel, 

jours,  et  Ninive  est  détruite  !  prends-moi  donc  la  vie,  car  la  mort 

*Les  gens  de  Ninive  crurent  à  Dieu,  m'est  préférable  à  la  vie. 

ils  publièrent  un  jeûne,  et  se  revêti-  ^L'Eternel   répondit  :    Fais-tu   bien 

rent  de  sacs,  depuis  les  plus  grands  det'irriter? 

jusqu'aux  plus  petits.  ^La  chose  par-  ^Et  Jonas  sortit  de  la  ville,  et  s'assit 

vint  au  roi  de  Ninive;  il  se  leva  de  son  à  l'orient  de  la  ville.   Là  il  se  fit  une 

trône,   ôta   son   manteau,    se   couvrit  cabane,  et  s'y  tint  à  l'ombre,  jusqu'à 

d'un  sac,  et  s'assit  sur  la  cendre.  ^Et  ce  qu'il  vît  ce  qui  arriverait  dans  la 

il  fit  faire  dans  Ninive  cette  publica-  ville.    ^L'Eternel   Dieu   fit   croître  un 

tion,  par  ordre  du  roi  et  de  ses  grands  :  ricin,  qui  s'éleva  au-dessus  de  Jonas, 

Que  les  hommes  et  les  bêtes,  les  bœufs  pour  donner  de   l'ombre  sur  sa  tête 

et  les  brebis,  ne  goûtent  de  rien,  ne  et  pour  lui  ôter  son  irritation.  Jonas 

paissent  point,   et   ne  boivent  point  éprouva  une  grande  joie  à  cause  de  ce 

d'eau  !  *Que  les  hommes  et  les  bêtes  ricin. 

soient  couverts  de  sacs,  qu'ils  crient  "Mais  le  lendemain,  à  l'aurore.  Dieu 

à  Dieu  avec  force,  et  qu'ils  reviennent  fit  venir  un  ver  qui  piqua  le  ricin,  et 

tous  de  leur  mauvaise  voie  et  des  actes  le   ricin   sécha.   *Au   lever   du   soleil, 

de  violence  dont  leurs  mains  sont  cou-  Dieu  fit  souffler  un  vent  chaud  d'o- 

pables  !  ^Qui  sait  si  Dieu  ne  reviendra  rient,  et  le  soleil  frappa  sur  la  tète  de 

pas  et  ne  se  repentira  pas,  et  s'il  ne  Jonas,  au  point  qu'il  tomba  en  défail- 

renoncera  pas  à  son  ardente   colère,  lance.  Il  demanda  la  mort,  et  dit:  La 

en  sorte  que  nous  ne  périssions  point  ?  mort  m'est  préférable  à  la  vie. 

"Dieu  vit  qu'ils  agissaient  ainsi  et  '■'Dieu  dit  à  Jonas:  Fais-tu  bien  de 

qu'ils    revenaient    de    leur    mauvaise  t'irriter  à  cause  du  ricin  ?  Il  répondit  : 

voie.  Alors  Dieu  se  repentit  du   mal  Je   fais   bien   de   m'irriter   jusqu'à   la 

qu'il  avait  résolu  de  leur  faire,  et  il  ne  mort.  '"Et  l'Eternel  dit:  Tu  as  pitié 


le  fit  pas. 

Mécontentement  de  Jonas,  et  reproclies 
de  l'Eternel. 

Chap.  IV.  'Cela  déplut  fort  à  Jo- 
nas, et  il  fut  irrité.  -Il  implora  l'Eter- 
nel, et  il  dit:  Ah!  Éternel,  n'est-ce 
pas  ce  que  je  disais  quand  j'étais  en- 


du  ricin  qui  ne  t'a  coûté  aucune  peine 
et  que  tu  n'as  pas  fait  croître,  qui  est 
né  dans  une  nuit  et  qui  a  péri  dans 
une  nuit.  "Et  moi,  je  n'aurais  pas  pi- 
tié de  Ninive,  la  grande  ville,  dans 
laquelle  se  trouvent  plus  de  cent  vingt 
mille  hommes  qui  ne  savent  pas  dis- 
tinguer leur  droite  de  leur  gauche,  et 
des  animaux  en  grand  nombre  ! 


1172 


MICHEE 


Chap.  I.  ^  La  parole  de  l'Éternel,  qui  fut  adressée  à  Michée,  de  Moréscheth, 
au  temps  de  Jothain,  d'Achaz,  d'Ezéchias,  rois  de  Juda.  —  Prophétie  sur 
Samarie  et  Jérusalem. 

-Ecoutez,  vous  tous  peuples  ! 
Sois  attentive,  terre,  et  ce  qui  est  en  toi  ! 

Que  le  Seigneur,  l'Eternel,  soit  témoin  contre  vous, 
Le  Seigneur  qui  est  dans  le  palais  de  sa  sainteté  ! 
'Car  voici,  l'Eternel  sort  de  sa  demeure. 
Il  descend,  il  marche  sur  les  hauteurs  de  la  terre. 
*Sous  lui  les  montagnes  se  fondent. 
Les  vallées  s'entrouvrent. 

Comme  la  cire  devant  le  feu. 
Comme  l'eau  qui  coule  sur  une  pente. 

'^Et  tout  cela  à  cause  du  crime  de  .Jacob, 
A  cause  des  péchés  de  la  maison  d'Israël  ! 

Quel  est  le  crime  de  Jacob  ?  n'est-ce  pas  Samarie  ? 
Quels  sont  les  hauts  lieux  de  Juda  ?  n'est-ce  pas  Jérusalem  ?... 

*Je  ferai  de  Samarie  un  monceau  de  pierres  dans  les  champs, 
Un  lieu  pour  planter  de  la  vigne  ; 

Je  précipiterai  ses  pierres  dans  la  vallée. 
Je  mettrai  à  nu  ses  fondements. 

'Toutes  ses  images  taillées  seront  brisées, 
Tous  ses  salaires  impurs  seront  bridés  au  feu. 
Et  je  ravagerai  toutes  ses  idoles  : 

Recueillies  avec  le  salaire  de  la  prostitution. 
Elles  deviendront  un  salaire  de  prostitution... 

*C'est  pourquoi  je  pleurerai,  je  me  lamenterai. 
Je  marcherai  déchaussé  et  nu. 

Je  pousserai  des  cris  comme  le  chacal, 
Et  des  gémissements  comme  l'autruche. 
''Car  sa  plaie  est  douloureuse  ; 
Elle  s'étend  jusqu'à  Juda, 
Elle  pénètre  jusqu'à  la  porte  de  mon  peuple. 
Jusqu'à  Jérusalem. 

'"Ne  l'annoncez  point  dans  Gath, 
Ne  pleurez  point  dans  Acco  ! 

Je  me  roule  dans  la  poussière  à  Bcth-Lcaphra. 

"Passe,  habitante  de  Schaphir,  dans  la  nudité  et  la  honte  ! 
L'habitante  de  Tsaanan  n'ose  sortir. 
Le  deuil  de  Beth-Haëtsel  vous  prive  de  son  abri. 

il73 


Chap.  1,10-9,  e.  MICIIÉE. 

'-L'hahitante  de  Maroth  tremble  pour  son  salut. 
Car  le  malheur  est  descendu  de  la  part  de  TEterncl 
Jusqu'à  la  porte  de  Jérusalem. 

'^\ttelle  les  coursiers  à  ton  char, 
Habitante  de  Lakisch  ! 

Tu  as  été"  pour  la  fdle  de  Sion  une  première  cause  de  péché, 
Car  en  toi  se  sont  trouvés  les  crimes  d'Israël. 

'*' C'est  pourquoi  tu  renonceras  à  Moréschet-Gath  ; 
Les  maisons  d'Aczib  seront  une  source  trompeuse 
Pour  les  rois  d'Israël. 

'^Je  t'amènerai  un  nouveau  maître,  habitante  de  Marésclia; 
La  gloire  d'Israël*  s'en  ira  jusqu'à  Adullam*^^. 
'^Rase-toi,  coupe  ta  chevelure, 
A  cause  de  tes  enfants  chéris  ! 

Rends-toi  chauve  comme  l'aigle, 
Car  ils  s'en  vont  en  captivité  loin  de  toi  ! 

Chap.  II.      'Malheur  à  ceux  qui  méditent  l'iniquité  et  qui  forgent  le  mal 
Sur  leur  couche  ! 

Au  point  du  jour  ils  l'exécutent, 
Quand  ils  ont  le  pouvoir  en  main. 

-Ils  convoitent  des  champs,  et  ils  s'en  emparent, 
Des  maisons,  et  ils  les  enlèvent; 

Ils  portent  leur  violence  sur  l'homme  et  sur  sa  maison. 
Sur  l'homme  et  sur  son  héritage. 

'C'est  pourquoi  ainsi  parle  l'Eternel  : 
Voici,  je  médite  contre  cette  race  un  malheur; 

Vous  n'en  préserverez  pas  vos  cous, 
Et  vous  ne  marcherez  pas  la  tête  levée. 
Car  ces  temps  seront  mauvais. 

^En  ce  jour-là,  on  fera  de  vous  un  sujet  de  sarcasme, 
On  poussera  des  cris  lamentables. 
On  dira  :  Nous  sommes  entièrement  dévastés  ! 
Il  donne  à  d'autres  la  part  de  mon  peuple  ! 

Eh  quoi  !  il  me  l'enlève  ! 
II  distribue  nos  champs  à  l'ennemi  !... 

^C'est  pourquoi  tu  n'auras  personne 
Qui  étende  le  cordeau  sur  un  lot. 
Dans  l'assemblée  de  l'Eternel.  — 

^Ne  prophétisez  pas  !  disent-ils. 
Qu'on  ne  prophétise  pas  de  telles  choses  ! 
Les  invectives  n'ont  point  de  fin  !  — 

o.  Tu  as  été.  héb.  elle  a  été.  b.  La  gloire  d'Israël,  l'élite,  la  noblesse  d'Israël.  c.  Les  versets  i0-i6  ren- 
crinent  une  série  de  jeux  de  mots,  qu'il  n'est  pas  possible  de  rendre  dans  une  traduction,  et  qui  résultent  de 
frupports  entre  le  sens  étymologique  des  noms  de  lieux  et  les  idées  exprimées  dans  le  texte.  —  Betlt-Leaphra 
nilie  maison  de  poussière;  Seha/ihir.  belle;  Tsaanan,  sortie;  Beth-Uaétsel.  maison  forte;  Maroth.  amertumes; 
kisch.  invincible;  Moréscheth.  Marescha.  possession;  Aczib,  qui  trompe;  .Idullam.    noblesse  du  peuple.  Toutes 


sig 

Lakisch,  invincible;  Moréscheth.  Marescha.  p^ 

ces  localités  appartenaient  au  pays  de  Juda 


1174 


MIGIIÉE.  Chap.  2,1-8,6. 

"Oses-tu  ])arler  ainsi,  maison  de  Jacob  ? 
L'Eternel  est-il  prompt  à  s'irriter  ? 
Est-ce  là  sa  manière  d'ayir? 

Mes  paroles  ne  sont-elles  pas  favorables 
A  celui  qui  marche  avec  droiture  ? 

^Depuis  longtemps  on  traite  mon  peuple  en  ennemi, 
Vous  enlevez  le  manteau  de  dessus  les  vêtements 

De  ceux  qui  passent  avec  sécurité 
En  revenant  de  la  guerre. 

*Vous  chassez  de  leurs  maisons  chéries  les  femmes  de  mon  peuple, 
Vous  ôtez  pour  toujours  ma  parure  ta  leurs  enfants. 

'"Levez-vous,  marchez  !  car  ce  n'est  point  ici  un  lieu  de  repos  ; 
A  cause  de  la  souillure,  il  y  aura  des  douleurs,  des  douleurs  violentes. 
"Si  un  homme  court  après  le  vent  et  débite  des  mensonges  : 
Je  vais  te  prophétiser  sur  le  vin,  sur  les  boissons  fortes  ! 
Ce  sera  pour  ce  peuple  un  prophète. 

'-Je  te  rassemblerai  tout  entier,  ô  Jacob  ! 
Je  rassemblerai  les  restes  d'Israël, 
Je  les  réunirai  comme  les  brebis  d'une  bergerie. 

Comme  le  troupeau  dans  son  pâturage  ; 
Il  y  aura  un  grand  bruit  d  liommes. 

''Celui  qui  fera  la  brèche  montera  devant  eux  ; 
Ils  feront  la  brèche,  franchiront  la  porte  et  en  sortiront  ; 

Leur  roi  marchera  devant  eux, 
Et  l'Eternel  sera  à  leur  tète. 

Censures  et  promesses. 

Chap.  III.      'Je  dis  :  Ecoutez,  chefs  de  Jacob, 
Et  princes  de  la  maison  d'Israël  ! 

N'est-ce  pas  à  vous  à  connaître  la  justice  ? 

-Vous  haïssez  le  bien  et  aous  aimez  le  mal  ; 
Vous  leur  arrachez  la  peau  et  la  chair  de  dessus  les  os. 
^Ils  dévorent  la  chair  de  mon  peuple, 
Lui  arrachent  la  peau, 
Et  lui  brisent  les  os; 

Ils  le  mettent  en  ])ièces  comme  ce  qu'on  cuit  dans  un  pot. 
Comme  de  la  viande  dans  une  chaudière. 

*Alors  ils  crieront  vers  l'Eternel, 
Mais  il  ne  leur  répondra  pas  ; 

Il  leur  cachera  sa  face  en  ce  temps-là. 
Parce  qu'ils  ont  fait  de  mauvaises  actions. 

^\insi  parle  l'Eternel  sur  les  prophètes  qui  égarent  mon  peuple, 
Oui  annoncent  la  paix  si  leurs  dents  ont  quelque  chose  à  mordre, 
Et  qui  publient  la  guerre  si  on  ne  leur  met  rien  dans  la  bou(-lie  : 

'^A  cause  de  cela,  vous  aurez  la  nuit...,  et  plus  de  visions  ! 
A'ous  aurez  les  ténèbres...,  et  plus  d  oracles  ! 

1175 


Chap.S,--i,k.  MIGHÉE. 

Le  soleil  se  couchera  sur  ces  prophètes, 
Le  jour  s'obscurcira  sur  eux. 

'Les  voyants  seront  confus,  les  devins  rougiront, 
Tous  se  couvriront  la  barbe  ; 
Car  Dieu  ne  répondra  pas. 

*Mais  moi,  je  suis  rempli  de  force,  de  l'esprit  de  l'Eternel, 
Je  suis  rempli  de  justice  et  de  vigueur. 

Pour  faire  connaître  à  Jacob  son  crime, 
Et  à  Israël  son  péché. 

^Ecoutez  donc  ceci,  chefs  de  la  maison  de  Jacob, 
Et  princes  de  la  maison  d'Israël, 

Vous  qui  avez  en  horreur  la  justice, 
Et  qui  pervertissez  tout  ce  qui  est  droit, 
'"Vous  qui  bâtissez  Sion  avec  le  sang. 
Et  Jérusalem  avec  l'iniquité  ! 

"  Ses  chefs  jugent  pour  des  présents. 
Ses  prêtres  enseignent  pour  un  salaire. 
Et  ses  prophètes  prédisent  pour  de  l'argent; 

Et  ils  osent  s'appuyer  sur  rÉtcrnel,  ils  disent  ; 
L'Éternel  n'est-il  pas  au  milieu  de  nous  ? 
Le  malheur  ne  nous  atteindra  pas. 

'-C'est  pourquoi,  à  cause  de  vous, 
Sion  sera  labourée  comme  un  champ, 

Jérusalem  deviendra  un  monceau  de  pierres, 
Et  la  montagne  du  temple  une  sommité  couverte  de  bois. 

Chap.  IV.     '  Il  arrivera,  dans  la  suite  des  temps. 
Que  la  montagne  de  la  maison  de  l'Eternel 
Sera  fondée  sur  le  sommet  des  montagnes, 
Qu'elle  s'élèvera  par-dessus  les  collines. 

Et  que  les  peuples  y  afflueront. 

^Des  nations  s'y  rendront  en  foule,  et  diront  : 
Venez,  et  montons  à  la  montagne  de  l'Eternel, 
A  la  maison  du  Dieu  de  Jacob, 
Afin  qu'il  nous  enseigne  ses  voies. 
Et  que  nous  marchions  dans  ses  sentiers. 

Car  de  Sion  sortira  la  loi, 
Et  de  Jérusalem  la  parole  de  l'Eternel. 

^11  sera  le  juge  d'un  grand  nombre  de  peuples, 
L'arbitre  de  nations  puissantes,  lointaines. 

De  leurs  glaives  ils  forgeront  des  boyaux. 
Et  de  leurs  lances  des  serpes; 
Une  nation  ne  tirera  plus  l'épée  contre  une  autre. 
Et  l'on  n'apprendra  plus  la  guerre. 

Mis  habiteront  chacun  sous  sa  vigne  et  sous  son  figuier, 
Et  il  n'y  aura  personne  pour  les  troubler  ; 

Car  la  bouche  de  l'Eternel  des  armées  a  parlé. 

1176 


MICIIÉE.  Chap.i,5-5.Q. 

^Tandis  que  tous  les  peu])les  marchent,  chacun  au  nom  de  son  dieu, 
Nous  marcherons,  nous,  au  nom  de  FEternel,  notre  Dieu, 
A  toujours  et  à  perpétuité. 

*En  ce  jour-h'i,  dit  l'Eternel,  je  recueillerai  les  boiteux, 
Je  rassemblerai  ceux  qui  étaient  chassés, 
Ceux  que  j'avais  maltraités. 
'Des  boiteux  je  ferai  un  reste, 
De  ceux  qui  étaient  chassés  une  nation  puissante  ; 

Et  l'Eternel  régnera  sur  eux,  à  la  montagne  de  Sion, 
Dès  lors  et  pour  toujours. 

*Et  toi,  tour  du  troupeau,  colline  de  la  fille  de  Sion, 
A  toi  viendra,  à  toi  arrivera  l'ancienne  domination, 
Le  royaume  de  la  fille  de  Jérusalem. 

'Pourquoi  maintenant  pousses-tu  des  cris  ? 
N'as-tu  point  de  roi,  plus  de  conseiller. 
Pour  que  la  douleur  te  saisisse  comme  une  femme  qui  accouche  ? 

'"Fille  de  Sion,  souffre  et  gémis  comme  une  femme  qui  accouche  ! 
Car  maintenant  tu  sortiras  de  la  ville  et  tu  habiteras  dans  les  champs. 
Et  tu  iras  jusqu'à  Babylone  ; 
Là  tu  seras  délivrée. 
C'est  là  que  l'Eternel  te  rachètera  de  la  main  de  tes  ennemis. 

"Maintenant  plusieurs  nations  se  sont  rassemblées  contre  toi  : 
Qu'elle  soit  profanée,  disent-elles. 
Et  que  nos  yeux  se  rassasient  dans  Sion  ! 

'-Mais  elles  ne  connaissent  pas  les  pensées  de  l'Eternel, 
Elles  ne  comprennent  pas  ses  desseins. 

Elles  ignorent  qu'il  les  a  rassemblées  comme  des  gerbes  dans  l'aire. 
'■''Fille  de  Sion,  lève-toi  et  foule  ! 
Je  te  ferai  une  corne  de  fer  et  des  ongles  d'airain. 
Et  tu  broieras  des  peuples  nombreux; 

Tu  consacreras  leurs  biens  à  l'Eternel, 
Leurs  richesses  au  Seigneur  de  toute  la  terre. 

"Maintenant,  fille  de  troupes,  rassemble  tes  troupes  ! 
On  nous  assiège  ; 

Avec  la  verge  on  frappe  sur  la  joue  le  juge  d'Israël. 

Chap.  V.      'Et  toi,  Bethléhem  Éphrata, 

Petite  entre  les  milliers  de  Juda, 

De  toi  sortira  pour  moi 

Celui  qui  dominera  sur  Israël, 

Et  dont  l'origine  remonte  aux  temps  anciens, 
Aux  jours  de  l'éternité. 

-C'est  pourquoi  il  les  livrera 
Jusqu'au  temps  où  enfantera  celle  qui  doit  enfanter. 

Et  le  reste  de  ses  frères 
Reviendra  auprès  des  enfants  d'Israël. 

1177 


Chap.  5,3-0,2.  MICHÉE. 

^11  se  présentera,  et  il  gouvernera  avec  la  force  de  rÉternel, 
Avec  la  majesté  du  nom  de  l'Eternel,  son  Dieu  : 

Et  ils  auront  une  demeure  assurée, 
Car  il  sera  glorifié  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre. 
"'C'est  lui  qui  ramènera  la  paix. 
Lorsque  l'Assyrien  viendra  dans  notre  pays. 
Et  qu'il  pénétrera  dans  nos  palais. 
Nous  ferons  lever  contre  lui  sept  pasteurs 
Et  huit  princes  du  peuple. 

^Ils  feront  avec  l'épée  leur  pâture  du  pays  d'Assyrie, 
Et  du  pays  de  Nimrod  au  dedans  de  ses  portes. 

Il  nous  délivrera  ainsi  de  l'Assyrien, 
Lorsqu'il  viendra  dans  notre  pays. 
Et  qu'il  pénétrera  sur  notre  teri'itoire. 

^Le  reste  de  Jacob  sera  au  milieu  tics  peuples  nombreux 
Comme  une  rosée  qui  vient  de  l'Eternel, 
Comme  des  gouttes  d'eau  sur  l'herbe  : 
Elles  ne  comptent  pas  sur  l'homme. 
Elles  ne  dépendent  pas  des  enfants  des  hommes. 

"Le  reste  de  Jacob  sera  parmi  les  nations, 
Au  milieu  des  peuples  nombreux, 
Comme  un  lion  parmi  les  bêtes  de  la  forêt. 
Comme  un  lionceau  parmi  les  troupeaux  de  brebis  : 

Lorsqu'il  passe,  il  foule  et  déchire, 
Et  personne  ne  délivre. 

^Que  ta  main  se  lève  sur  tes  adversaires, 
Et  que  tous  tes  ennemis  soient  exterminés  ! 

^En  ce  jour-là,  dit  l'Eternel, 
J'exterminerai  du  milieu  de  toi  tes  chevaux. 
Et  je  détruirai  tes  chars  ; 

'"J'exterminerai  les  villes  de  ton  pays, 
Et  je  renverserai  toutes  tes  forteresses  ; 

"J'exterminerai  de  ta  main  les  enchantements, 
Et  tu  n'auras  plus  de  magiciens  ; 

'^J'exterminerai  du  milieu  de  toi  tes  idoles  et  tes  statues. 
Et  tu  ne  te  prosterneras  plus  devant  l'ouvrage  de  tes  mains  ; 

'^J'exterminerai  du  milieu  de  toi  tes  idoles  d'Astarté, 
Et  je  détruirai  tes  villes. 

'■'J'exercerai  ma  vengeance  avec  colère,  avec  fureur,  sur  les  nations 
Qui  n'ont  pas  écouté. 

Procès  de  l'Éternel  avec  son  peuple.  La  miséricorde  de  l'Eternel. 

Chap.  VI.     'Écoutez  donc  ce  que  dit  l'Éternel  : 

Lève-toi,  plaide  devant  les  montagnes, 
Et  que  les  collines  entendent  ta  voix  !... 

-Écoutez,  montagnes,  le  procès  de  l'Éternel, 
Et  vous,  solides  fondements  de  la  terre  ! 

Ii78 


MICllÉE.  Chap.  0,3-tc. 

Car  l'Eternel  a  un  procès  avec  son  peuple, 
Il  veut  plaider  avec  Israël.  — 

*Mon  peuple,  que  t'ai-je  fait? 
Fin  quoi  t'ai-je  fatigué  ? 
Réponds-moi  ! 

^Car  je  t'ai  fait  monter  du  pays  d'Egypte, 
Je  t'ai  délivré  de  la  maison  de  servitude, 

Et  j'ai  envoyé  devant  toi  Moïse,  Aaron  et  Marie. 

^Mon  peuple,  rappelle-toi  ce  que  projetait  Balak,  roi  de  Moab, 
Et  ce  que  lui  répondit  Balaam,  fils  de  Beor, 

De  Sittim  à  Guilgal, 
Afin  que  tu  reconnaisses  les  bienfaits  de  rÉternel.  — 

'Avec  quoi  me  présenterai-je  devant  l'Eternel, 
Pour  m'humilier  devant  le  Dieu  Très-Haut? 

Me  présenterai-je  avec  des  holocaustes, 
Avec  des  veaux  d'un  an  ? 

"L'Eternel  agréera-t-il  des  milliers  de  béliers. 
Des  myriades  de  torrents  d'huile  ? 

Donnerai-je  pour  mes  trangressions  mon  premier-né. 
Pour  le  péché  de  mon  àme  le  fruit  de  mes  entrailles  ?  — 
*0n  t'a  fait  connaître,  ô  homme,  ce  qui  est  bien, 
Et  ce  que  l'Eternel  demande  de  toi, 
C'est  que  tu  pratiques  la  justice, 
Que  tu  aimes  la  miséricorde. 
Et  que  tu  marches  humblement  avec  ton  Dieu. 

^La  voix  de  l'Eternel  crie  à  la  ville. 
Et  celui  qui  est  sage  craindra  ton  nom. 
Entendez  la  verge  et  celui  qui  l'envoie  ! 

'"Y  a-t-il  encore  dans  la  maison  du  méchant 
Des  trésors  iniques. 

Et  un  épha  trop  petit,  objet  de  malédiction  ? 

"Est-on  pur  avec  des  balances  fausses, 
Et  avec  de  faux  poids  dans  le  sac  ? 
'-Ses  riches  sont  pleins  de  violence, 
Ses  habitants  profèrent  le  mensonge. 

Et  leur  langue  n'est  que  tromperie  dans  leur  bouche. 

'^C'est  pourquoi  je  te  frapperai  par  la  souffrance. 
Je  te  ravagerai  à  cause  de  tes  péchés. 
'^Tu  mangeras  sans  te  rassasier. 
Et  la  faim  sera  au  dedans  de  toi; 

Tu  mettras  en  réserve  et  tu  ne  sauveras  pas. 
Et  ce  que  tu  sauveras,  je  le  livrerai  à  l'épée. 
'^Tu  sèmeras,  et  tu  ne  moissonneras  pas, 
Tu  presseras  l'olive,  et  tu  ne  feras  pas  d'onctions  avec  l'huile. 
Tu  presseras  le  moût,  et  tu  ne  boiras  pas  le  vin. 

^*0n  observe  les  coutumes  d'Omri 
Et  toute  la  manière  d'agir  de  la  maison  d'Achab, 

II79  75» 


Chap.  7,1-10.  MICHÉE. 

Et  vous  marchez  d'après  leurs  conseils  ; 

C'est  pourquoi  je  te  livrerai  à  la  destruction, 
Je  ferai  de  tes  habitants  un  sujet  de  raillerie, 
Et  vous  porterez  l'opprobre  de  mon  peuple. 

Chap.  VII.      'Malheur  à  moi  !  car  je  suis  comme  à  la  récolte  des  fruits, 
Comme  au  grappillage  après  la  vendange  : 

Il  n'y  a  point  de  grappes  à  manger, 
Point  de  ces  primeurs  que  mon  âme  désire. 

-L'homme  de  bien  a  disparu  du  pays. 
Et  il  n'y  a  plus  de  juste  parmi  les  hommes  ; 

Ils  sont  tous  en  embuscade  pour  verser  le  sang. 
Chacun  tend  un  piège  à  son  frère. 

^ Leurs  mains  sont  habiles  à  faire  le  mal  : 
Le  prince  a  des  exigences, 
Le  juge  réclame  un  salaire. 
Le  grand  manifeste  son  avidité. 
Et  ils  font  ainsi  cause  commune. 

■'Le  meilleur  d'entre  eux  est  comme  une  ronce. 
Le  plus  droit  pire  qu'un  buisson  d'épines. 

Le  jour  annoncé  par  tes  prophètes,  ton  châtiment  approche. 
C'est  alors  qu'ils  seront  dans  la  confusion. 

^Ne  crois  pas  à  un  ami. 
Ne  te  fie  pas  à  un  intime  ; 

Devant  celle  qui  repose  sur  ton  sein 
Garde  les  portes  de  ta  bouche. 

*Car  le  fds  outrage  le  père, 
La  fdle  se  soulève  contre  sa  mère, 
La  belle-fdle  contre  sa  belle-mère  ; 

Chacun  a  pour  ennemis  les  gens  de  sa  maison.  — 

'Pour  moi,  je  regarderai  vers  l'Eternel, 
Je  mettrai  mon  espérance  dans  le  Dieu  de  mon  salut  ; 
Mon  Dieu  m'exaucera.  '.■,•:  ,  u        ;     i 

*Ne  te  réjouis  pas  à  mon  sujet,  mon  ennemie  ! 
Car  si  je  suis  tombée,  je  me  relèverai  ; 
Si  je  suis  assise  dans  les  ténèbres, 
L'Eternel  sera  ma  lumière. 

^Je  supporterai  la  colère  de  l'Eternel, 
Puisque  j'ai  péché  contre  lui. 

Jusqu'à  ce  qu'il  défende  ma  cause  et  me  fasse  droit  ; 
Il  me  conduira  à  la  lumière. 
Et  je  contemplerai  sa  justice. 

'"Mon  ennemie  le  verra  et  sera  couverte  de  honte, 
Elle  qui  me  disait  :  Où  est  l'Eternel,  ton  Dieu? 

Mes  yeux  se  réjouiront  à  sa  vue  ; 
Alors  elle  sera  foulée  aux  pieds  comme  la  boue  des  rues.  — 

1180 


MICHÉE.  Chap.7.n-20. 

"  Le  jour  où  Ton  rebâtira  tes  murs, 
Ce  jour-là  tes  limites  seront  reculées. 

'-En  ce  jour,  on  viendra  vers  toi 
De  l'Assyrie  et  des  villes  d'Egypte, 

De  l'Egypte  jusqu'au  fleuve, 
D'une  mer  à  l'autre,  et  d'une  montagne  à  l'autre. 

"Le  pays  sera  dévasté  à  cause  de  ses  habitants, 
A  cause  du  fruit  de  leurs  œuvres. 

'■•Pais  ton  peuple  avec  ta  houlette,  le  troupeau  de  ton  héritage. 
Qui  habite  solitaire  dans  la  forêt  au  milieu  du  Carmel  ! 

Qu'ils  paissent  sur  le  Basan  et  en  Galaad, 
Comme  au  jour  d'autrefois.  — 

'^ Comme  au  jour  où  tu  sortis  du  pays  d'Egypte, 
Je  te  ferai  voir  des  prodiges.  — 

'"Les  nations  le  verront,  et  seront  confuses. 
Avec  toute  leur  puissance  ; 

Elles  mettront  la  main  sur  la  bouche, 
Leurs  oreilles  seront  assourdies. 

"Elles  lécheront  la  poussière,  comme  le  serpent. 
Comme  les  reptiles  de  la  terre  ; 
Elles  seront  saisies  de  frayeur  hors  de  leurs  forteresses  ; 

Elles  trembleront  devant  l'Eternel,  notre  Dieu, 
Elles  te  craindront. 

'*Quel  Dieu  est  semblable  à  toi. 
Qui  pardonnes  l'iniquité,  qui  oublies  les  péchés 
Du  reste  de  ton  héritage  ? 

11  ne  garde  pas  sa  colère  à  toujours. 
Car  il  prend  plaisir  à  la  miséricorde. 

'"Il  aura  encore  compassion  de  nous. 
Il  mettra  sous  ses  pieds  nos  iniquités; 

Tu  jetteras  au  fond  de  la  mer  tous  leurs  péchés. 
-"Tu  témoigneras  de  la  fidélité  à  Jacob, 
De  la  bonté  à  Abraham, 

Comme  tu  l'as  juré  à  nos  pères  aux  jours  d'autrefois. 


NAHUM 


Ch/ip.  I.       ^Oracle  sur  Ninivc.  Livre  de  la  prophétie  de  Nahum,  d'Elkosch. 

^L'Eternel  est  un  Dieu  jaloux,  il  se  venge  ; 
L'Éternel  se  venge,  il  est  plein  de  fureur; 
L'Eternel  se  venge  de  ses  adversaires, 
Il  garde  rancune  à  ses  ennemis. 

ILSl 


Chap.  1,3-2.1.  NAHUM. 

^L'Eternel  est  lent  à  la  colère,  il  est  grand  par  sa  force  ; 
Il  ne  laisse  pas  impuni. 

L'Eternel  marche  dans  la  tempête,  dans  le  tourbillon  ; 
Les  nuées  sont  la  poussière  de  ses  pieds. 

^11  menace  la  mer  et  la  dessèche, 
Il  fait  tarir  tous  les  fleuves  ; 

Le  Basan  et  le  Garmel  languissent, 
La  fleur  du  Liban  se  flétrit. 

^Les  montagnes  s'ébranlent  devant  lui, 
Et  les  collines  se  fondent  ; 

La  terre  se  soulève  devant  sa  face, 
Le  monde  et  tous  ses  habitants. 

^Qui  résistera  devant  sa  fureur? 
Qui  tiendra  contre  son  ardente  colère  ? 

Sa  fureur  se  répand  comme  le  feu. 
Et  les  rochers  se  brisent  devant  lui. 

^L'Eternel  est  bon, 
Il  est  un  refuge  au  jour  de  la  détresse  ; 
Il  connaît  ceux  qui  se  confient  en  lui. 
*Mais  avec  des  flots  qui  débordei'ont 
Il  détruira  la  ville", 

Et  il  poursuivra  ses  ennemis  jusque  dans  les  ténèbres. 

'Que  méditez-vous  contre  l'Eternel? 
C'est  lui  qui  détruit. 

La  détresse  ne  paraîtra  jjas  deux  fois. 
'"Car  entrelacés  comme  des  épines, 
Et  comme  ivres  de  leur  vin. 

Ils  seront  consumés 
Comme  la  paille  sèche,  entièrement. 

"De  toi*  est  sorti 
Celui  qui  méditait  le  mal  contre  l'Eternel, 
Celui  qui  avait  de  méchants  desseins. 

*^Ainsi  parle  l'Éternel  :  Quoique  intacts  et  nombreux. 
Ils  seront  moissonnés  et  disparaîtront. 

Je  A'eux  t  humilier. 
Pour  ne  plus  avoir  à  t'humilier... 

'■'Je  briserai  maintenant  son  joug  de  dessus  toi'', 
Et  je  romprai  tes  liens... 

'* Voici  ce  qu'a  ordonné  sur  toi''  l'Eternel  : 
Tu  n'auras  plus  de  descendants  qui  portent  ton  nom  ; 

J'enlèverai  de  la  maison  de  ton  dieu  les  images  taillées  ou  en  fonte  ; 
Je  préparerai  ton  sépulcre,  car  tu  es  trop  léger. 

Chap.  II.      'Voici  sur  les  montagnes 

Les  pieds  du  messager  qui  annonce  la  paix! 

fl.  La  ville.   Niiiive,  héb.   son  lieu,         b.  De  toi,  de  Ninive.         c.  De  dessus  toi.  Juda.         */.  Sur  toi.  Assyrien. 

1182 


NAHUM.  Chap.  2,2-ti. 

Célèbre  tes  fêtes,  Juda,  accomplis  tes  voeux! 

Car  le  méchant  ne  passera  plus  au  milieu  de  toi, 
II  est  entièrement  exterminé... 

-Le  destructeur  marche  contre  toi". 
Garde  la  forteresse  ! 

Veille  sur  la  route  !  affermis  tes  reins  ! 
Recueille  toute  ta  force  !... 

^Car  rÉternel  rétablit  la  gloire  de  Jacob 
Et  la  gloire  d'Israël, 

Parce  que  les  pillards  les  ont  pillés 
Et  ont  détruit  leurs  ceps... 

■•Les  boucliers  de  ses  héros*  sont  rousres. 
Les  guerriers  sont  vêtus  de  pourpre  ; 

Avec  le  fer  qui  étincelle  apparaissent  les  chars. 
Au  jour  qu'il  a  fixé  pour  la  bataille, 
Et  les  lances  sont  agitées. 

^Les  chars  s'élancent  dans  la  campagne, 
Se  précipitent  sur  les  places  ; 

A  les  voir,  on  dirait  des  flambeaux, 
Ils  courent  comme  des  éclairs... 

^11''  se  souvient  de  ses  vaillants  hommes. 
Mais  ils  chancellent  dans  leur  marche  ; 

On  se  hâte  vers  les  murs, 
Et  l'on  se  prépare  à  la  défense... 

'Les  portes  des  fleuves  sont  ouvertes, 
Et  le  palais  s'écroule!... 

^C'en  est  fait  :  elle''  est  mise  à  nu,  elle  est  emmenée  ; 
Ses  servantes  gémissent  comme  des  colombes. 
Et  se  frappent  la  poitrine. 

'Ninive  était  jadis  comme  un  réservoir  plein  d'eau... 
Les  voilà  qui  fuient... 
Arrêtez  !  arrêtez  !... 
.Mais  nul  ne  se  retourne... 

'"Pillez  l'argent!  pillez  l'or! 
Il  y  a  des  trésors  sans  fin. 
Des  richesses  en  objets  précieux  de  toute  espèce. 
"On  pille,  on  dévaste,  on  ravage! 
Et  les  cœurs  sont  abattus. 
Les  genoux  chancellent, 
Tous  les  reins  souffrent. 
Tous  les  visages  pâlissent. 

'-Qu'est  devenu  ce  repaire  de  lions. 
Ce  pâturage  des  lionceaux. 

Où  se  retiraient  le  lion,  la  lionne,  le  petit  du  lion, 

a.   Contre  loi.  Assyrien.         b.  De  ses  héros,  des   héros  du  destrurteur  (vers.  2),  de  rennoiui    lu.irohaiit  contre 
Ninivc  (les  Mèdcs).         c.  Il,  le  roi  de  .\inive.         il.  Elle,  Ninive  personnifiée,  ou  bien  la  reine. 

1183 


Chap.  2,13-8,10.  NAHUM. 

Sans  qu'il  y  eût  personne  pour  les  troubler? 

''Le  lion  déchirait  pour  ses  petits, 
Etranglait  pour  ses  lionnes  ; 

Il  remplissait  de  proie  ses  antres, 
De  dépouilles  ses  repaires. 

'^Voici,  j'en  veux  à  toi,  dit  l'Eternel  des  armées  ; 
Je  réduirai  tes  chars  en  fumée, 
L'épée  dévorera  tes  lionceaux. 

J'arracherai  du  pays  ta  proie, 
Et  l'on  n'entendra  plus  la  voix  de  tes  messagers. 

Chap.  III.      'Malheur  à  la  ville  sanguinaire. 

Pleine  de  mensonge,  pleine  de  violence. 
Et  qui  ne  cesse  de  se  livrer  à  la  rapine  !... 

-On  entend  le  bruit  du  fouet. 
Le  bruit  des  roues, 

Le  galop  des  chevaux. 
Le  roulement  des  chars. 

^Les  cavaliers  s'élancent,  l'épée  étincelle,  la  lance  brille... 
Une  multitude  de  blessés!...  une  foule  de  cadavres!... 

Des  morts  à  l'infini  !... 
On  tombe  sur  les  morts  !... 

*G'est  à  cause  des  nombreuses  prostitutions  de  la  prostituée, 
Pleine  d'attraits,  habile  enchanteresse. 

Qui  vendait  les  nations  par  ses  prostitutions 
Et  les  peuples  par  ses  enchantements. 

^Voici,  j'en  veux  à  toi,  dit  l'Eternel  des  armées. 
Je  relèverai  tes  pans  jusque  sur  ton  visage. 

Je  montrerai  ta  nudité  aux  nations, 
Et  ta  honte  aux  royaumes. 

*Je  jetterai  sur  toi  des  impuretés,  je  t'avilirai. 
Et  je  te  donnerai  en  spectacle. 

'Tous  ceux  qui  te  verront  fuiront  loin  de  toi, 
Et  l'on  dira  :  Ninive  est  détruite!  Qui  la  plaindra? 
Où  te  chercherai-je  des  consolateurs  ? 

*Es-tu  meilleure  que  No-Amon  ", 
Qui  était  assise  au  milieu  des  fleuves. 
Entourée  par  les  eaux. 

Ayant  la  mer  pour  rempart, 
La  mer  pour  murailles  ? 

*  L'Ethiopie  et  les  Egyptiens  innombrables  faisaient  sa  force, 
Puth  et  les  Libyens  étaient  ses  auxiliaires*. 

'"Et  cependant  elle  est  partie  pour  l'exil,  elle  s'en  est  allée  captive; 
Ses  enfants  ont  été  écrasés  au  coin  de  toutes  les  rues  ; 

On  a  jeté  le  sort  sur  ses  nobles. 
Et  tous  ses  grands  ont  été  chargés  de  chaînes. 

a.  No-Amon,  Thèbes  en  Égjpte.         h.  Ses  auxiliaires,  héb.  tes  auxiliaires. 

1184 


NAHUM.  Chap.S.n- 

"Toi  aussi,  tu  seras  enivrée,  tu  te  cacheras  ; 
Toi  aussi,  tu  chercheras  un  refuge  contre  l'ennemi. 

'^  Toutes  tes  forteresses 
Sont  des  figuiers  avec  les  primeurs  ; 

Quand  on  les  secoue, 
Elles  tombent  dans  la  bouche  de  qui  veut  les  manger. 

'^ Voici,  ton  peuple,  ce  sont  des  femmes  au  milieu  de  toi  ; 
Les  portes  de  ton  pays  s'ouvrent  à  tes  ennemis  ; 
Le  feu  consume  tes  verrous. 
'^ Puise  de  l'eau  pour  le  siège  ! 
Répare  tes  forteresses  ! 

Entre  dans  la  boue,  foule  l'argile  ! 
Rétablis  le  four  à  briques  ! 

'^Là,  le  feu  te  dévorera, 
L'épée  t'exterminera. 
Te  dévorera  comme  des  sauterelles. 

Entasse-toi  comme  les  sauterelles  ! 
Entasse-toi  comme  les  sauterelles  ! 

'^Tes  marchands,  plus  nombreux 
Que  les  étoiles  du  ciel. 

Sont  comme  la  sauterelle  qui  ouvre  les  ailes  et  s'envole. 
'"Tes  princes  sont  comme  les  sauterelles. 
Tes  chefs  comme  une  multitude  de  sauterelles, 

Qui  se  posent  sur  les  haies  au  temps  de  la  froidure  : 
Le  soleil  paraît,  elles  s'envolent. 
Et  l'on  ne  connaît  plus  le  lieu  où  elles  étaient. 
'*Tes  pasteurs  sommeillent,  roi  d'Assyrie, 
Tes  vaillants  hommes  reposent  ; 

Ton  peuple  est  dispersé  sur  les  montagnes, 
Et  nul  ne  le  rassemble. 

"Il  n'y  a  point  de  remède  à  ta  blessure. 
Ta  plaie  est  mortelle. 

Tous  ceux  qui  entendront  parler  de  toi 
Battront  des  mains  sur  toi  ; 
Car  quel  est  celui  que  ta  méchanceté  n'a  pas  atteint  ? 


19. 


HABAKUK 


Chap.  I.  ^Oracle  révélé  à  Habakuk,  le  prophète. 

*Jusques  à  quand,  ô  Eternel  ?...  J'ai  crié, 
Et  tu  n'écoutes  pas  ! 

1185 


Chap.  i,3-m.  HABAKUK. 

J'ai  crié  vers  toi  à  la  violence, 
Et  tu  ne  secours  pas  ! 

^Pourquoi  me  fais-tu  voir  l'iniquité, 
Et  contemples-tu  l'injustice  ?  ■;■]  H.')l;rf.;T 

Pourquoi  1  (oppression  et  la  violence  sont-elles  devant  moi  ? 

Il  y  a  des  querelles,  et  la  discorde  s'élève., 

*Aussi  la  loi  n'a  point  de  vie,  ,1  .  .  .  h  ;. 

La  justice  n"a  point  de  force  ; 

Car  le  méchant  triomphe  du  juste, 
Et  l'on  rend  des  jugements  iniques.  — 

^Jetez  les  yeux  parmi  les  nations,  regardez. 
Et  soyez  saisis  d'étonnenient,  d'épouvante  ! 

Car  je  vais  faire  en  vos  jours  une  œuvre. 
Que  vous  ne  croiriez  pas  si  on  la  racontait. 
^Voici,  je  vais  susciter  les  Chaldéens, 
Peuple  furibond  et  impétueux. 

Qui  traverse  de  vastes  étendues  de  pays. 
Pour  s'emparer  de  demeures  (pii  ne  sont  pas  à  lui. 
"Il  est  terrible  et  formidable  ; 
De  lui  seul  viennent  son  droit  et  sa  grandeur. 

*Ses  chevaux  sont  plus  rapides  que  les  léopards. 
Plus  agiles  que  les  loups  du  soir. 
Et  ses  cavaliers  s'avancent  avec  orgueil  ; 

Ses  cavaliers  arrivent  de  loin, 
Us  volent  comme  l'aigle  qui  fond  sur  sa  proie. 

^Tout  ce  peuple  vient  pour  se  livrer  au  pillage; 
Ses  regards  avides  se  portent  en  avant. 

Et  il  assemble  des  prisonniers  comme  du  sable. 
'"Il  se  moque  des  rois. 
Et  les  princes  font  l'objet  de  ses  railleries  ; 

Il  se  rit  de  toutes  les  forteresses. 
Il  amoncelle  de  la  terre,  et  il  les  prend. 

"Alors  son  ardeur  redouble, 
Il  poursuit  sa  marche,  et  il  se  rend  coupable. 
Sa  force  à  lui,  voilà  son  dieu  !  — 

'* N'es-tu  pas  de  toute  éternité. 
Éternel,  mon  Dieu,  mon  Saint? 
Nous  ne  mourrons  pas  ! 

O  Éternel,  tu  as  établi  ce  peuple  pour  exercer  tes  jugements  : 
O  mon  rocher,  tu  l'as  suscité  pour  infliger  tes  châtiments. 

'^Tes  yeux  sont  trop  purs  pour  voir  le  mal. 
Et  tu  ne  peux  pas  regarder  l'iniquité. 

Pourquoi  regarderais-tu  les  perfides,  et  te  tairais-tu. 
Quand  le  méchant  dévore  celui  qui  est  plus  juste  que  lui  ? 
"Traiterais-tu  l'homme  comme  les  poissons  de  la  mer. 
Comme  le  reptile  qui  n'a  point  de  maître  ? 

1186 


HABAKUK.  Chap.  l,i^-2,o. 

'^11  les  fait  tous  monter  avec  l'hameçon, 
Il  les  attire  dans  son  filet, 
Il  les  assemble  dans  ses  rets  : 

Aussi  est-il  dans  la  joie  et  dans  l'allégresse. 
"* C'est  pourquoi  il  sacrifie  à  son  filet, 
Il  offre  de  l'encens  à  ses  rets  ; 

Car  par  eux  sa  portion  est  grasse, 
Et  sa  nourriture  succulente. 

'"  Videra-t-il  pour  cela  son  filet. 
Et  toujours  égorgera-t-il  sans  pitié  les  nations  ? 

Chap.  II.       'J'étais  à  mon  poste. 
Et  je  me  tenais  sur  la  tour  ; 

Je  veillais,  pour  voir  ce  que  l'Eternel  me  dirait. 
Et  ce  que  je  répliquerais  après  ma  plainte. 

-L'Eternel  m'adressa  la  parole,  et  il  dit  : 
Ecris  la  prophétie  : 
Grave-la  sur  des  tables. 

Afin  qu'on  la  lise  couramment. 

^Car  c'est  une  prophétie  dont  le  temps  est  déjà  fixé. 
Elle  marche  vers  son  terme,  et  elle  ne  mentira  pas  ; 

Si  elle  tarde,  attends-la. 
Car  elle  s'accomplira,  elle  s'accomplira  certainement. 

*Voici,  son  àme  s'est  enflée,  elle  n'est  pas  droite  en  lui  ; 
Mais  le  juste  vivra  par  sa  fidélité. 

^Pareil  à  celui  qui  est  ivre  et  arrogant, 
L'orgueilleux  ne  demeure  pas  tranquille; 

Il  élargit  sa  bouche  comme  le  séjour  des  morts. 
Il  est  insatiable  comme  la  mort  ; 
Il  attire  à  lui  toutes  les  nations. 
Il  assemble  auprès  de  lui  tous  les  peuples. 

*Ne  sera-t-il  pas  pour  tous  un  sujet  de  sarcasme, 
De  railleries  et  d'énigmes  .■* 

On  dira  : 
Malheur  à  celui  qui  accumule  ce  qui  n'est  pas  à  lui  ! 
Jusques  à  quand  ?... 
Malheur  à  celui  qui  augmente  le  fardeau  de  ses  dettes  ! 

'Tes  créanciers  ne  se  lèveront-ils  pas  soudain  ? 
Tes  oppresseurs  ne  se  réveilleront-ils  pas  ? 
Et  tu  deviendras  leur  proie. 

''Parce  que  tu  as  pillé  beaucoup  de  nations, 
Tout  le  reste  des  peuples  te  pillera; 

Car  tu  as  répandu  le  sang  des  hommes. 
Tu  as  commis  des  violences  dans  le  ])ays, 
Contre  la  ville  et  tous  ses  habitants. 

^Malheur  à  celui  qui  amasse  pour  sa  maison  des  gains  iniques, 

1187 


Chap.  2,10-8,2.  HABAKUK. 

Afin  de  placer  son  nid  dans  un  lieu  élevé, 
Pour  se  garantir  de  la  main  du  malheur  ! 

'"C'est  l'opprobre  de  ta  maison  que  tu  as  résolu, 
En  détruisant  des  peuples  nombreux. 
Et  c'est  contre  toi-même  que  tu  as  péché. 

"Car  la  pierre  crie  du  milieu  de  la  muraille. 
Et  le  bois  qui  lie  la  charpente  lui  répond. 

'-Malheur  à  celui  qui  bâtit  une  ville  avec  le  sang. 
Qui  fonde  une  ville  avec  l'iniquité  ! 

'^Voici,  quand  l'Eternel  des  armées  l'a  résolu, 
Les  peuples  travaillent  pour  le  feu. 
Les  nations  se  fatiguent  en  vain. 

'"•Car  la  terre  sera  remplie  de  la  connaissance  de  la  gloire  de  l'Éternel, 
Comme  le  fond  de  la  mer  par  les  eaux  qui  le  couvrent. 

'^Malheur  à  celui  qui  fait  boire  son  prochain, 
A  toi  qui  verses  ton  outre  et  qui  l'enivres, 
Afin  de  voir  sa  nudité  ! 

**Tu  seras  rassasié  de  honte  plus  que  de  gloire  ; 
Bois  aussi  toi-même,  et  découvre-toi  ! 

La  coupe  de  la  droite  de  l'Eternel  se  tournera  vers  toi. 
Et  l'ignominie  souillera  ta  gloire. 

'"Car  les  violences  contre  le  Liban  retomberont  sur  toi. 
Et  les  ravages  des  bêtes  t'effraieront, 

Parce  que  tu  as  répandu  le  sang  des  hommes, 
Et  commis  des  violences  dans  le  pays. 
Contre  la  ville  et  tous  ses  habitants. 

""A  quoi  sert  une  image  taillée,  pour  qu'un  ouvrier  la  taille  ? 
A  quoi  sert  une  image  en  fonte  et  qui  enseigne  le  mensonge. 

Pour  que  l'ouvrier  qui  l'a  faite  place  en  elle  sa  confiance. 
Tandis  qu'il  fabrique  des  idoles  muettes  ? 

'^Malheur  à  celui  qui  dit  au  bois  :  Lève-toi  ! 
A  une  pierre  muette  :  Réveille-toi  ! 

Donncra-t-elle  instruction  ? 
Voici,  elle  est  garnie  d'or  et  d'argent. 
Mais  il  n'y  a  point  en  elle  un  esprit  qui  l'anime. 
-"L'Eternel  est  dans  son  saint  temple. 
Que  toute  la  terre  fasse  silence  devant  lui  ! 

Chap.  III.  ^Prière  de  Habakuk,  le  prophète 

{Sur  le  mode  des  complaintes). 

-Éternel,  j'ai  entendu  ce  que  tu  as  annoncé,  je  suis  saisi  de  crainte. 
Accomplis  ton  œuvre  dans  le  cours  des  années,  ô  Eternel  ! 
Dans  le  cours  des  années  manifeste-la  ! 

Mais  dans  ta  colère  souviens-toi  de  tes  compassions  ! 

1188 


HABAKUK.  Chap.  3.3-16. 

'Dieu  vient  de  Théman, 

Le  Saint  vient  de  la  montagne  de  Paran —  Pause. 

Sa  majesté  couvre  les  cieux, 
Et  sa  gloire  remplit  la  terre. 

•■C'est  comme  l'éclat  de  la  lumière  ; 
Des  rayons  partent  de  sa  main  ; 
Là  réside  sa  force. 

^Devant  lui  marche  la  peste, 
Et  la  peste  est  sur  ses  traces. 

^11  s'arrête,  et  de  l'œil  il  mesure  la  terre; 
Il  regarde,  et  il  fait  trembler  les  nations  ; 
Les  montagnes  éternelles  se  brisent. 
Les  collines  antiques  s'abaissent; 

Les  sentiers  d'autrefois  s'ouvrent  devant  lui. 

'Je  vois  dans  la  détresse  les  tentes  de  l'Ethiopie, 
Et  les  tentes  du  pays  de  Madian  sont  dans  l'épouvante. 

'L'Eternel  est-il  irrité  contre  les  fleuves  ? 
Est-ce  contre  les  fleuves  que  senllamme  ta  colère, 
Contre  la  mer  que  se  répand  ta  fureur, 

Pour  que  tu  sois  monté  sur  tes  chevaux. 
Sur  ton  char  de  victoire  ? 
^Ton  arc  est  mis  à  nu  ; 

Les  malédictions  sont  les  traits  de  ta  parole — ■  Pause. 

Tu  fends  la  terre  pour  donner  cours  aux  fleuves. 
'"A  ton  aspect,  les  montagnes  tremblent; 
Des  torrents  d'eau  se  précipitent; 

L'abîme  fait  entendre  sa  voix, 
II  lève  ses  mains  en  haut. 

"  Le  soleil  et  la  lune  s'arrêtent  dans  leur  demeure, 
A  la  lumière  de  tes  flèches  qui  partent, 
A  la  clarté  de  ta  lance  qui  brille. 

'-Tu  parcours  la  terre  dans  ta  fureur. 
Tu  écrases  les  nations  dans  ta  colère. 
''Tu  sors  pour  délivrer  ton  peuple. 
Pour  délivrer  ton  oint  ; 

Tu  brises  le  faîte  de  la  maison  du  méchant. 
Tu  la  détruis  de  fond  en  comble.  ^  Pause. 

'■■Tu  perces  de  tes  traits  la  tête  de  ses  chefs. 
Qui  se  précipitent  comme  la  tempête  pour  me  disperser. 

Poussant  des  cris  de  joie. 
Comme  s'ils  dévoraient  déjà  le  malheureux  dans  leur  repaire. 
'*Avec  tes  chevaux  tu  foules  la  mer, 
La  boue  des  grandes  eaux. 

'"J'ai  entendu —  Et  mes  entrailles  sont  émues. 
A  cette  voix,  mes  lèvres  frémissent. 
Mes  os  se  consument, 

1189 


Chap.  3, 11-10.  HABARUK. 

Et  mes  genoux  chancellent  : 

En  silence  je  dois  attendre  le  jour  de  la  détresse, 
Le  jour  où  l'oppresseur  marchera  contre  le  peuple. 

'^Car  le  figuier  ne  fleurira  pas, 
La  vigne  ne  produira  rien. 
Le  fruit  de  l'olivier  manquera, 
Les  champs  ne  donneront  pas  de  nourriture  ; 

Les  brebis  disparaîtront  du  pâturage. 
Et  il  n'y  aura  plus  de  bœufs  dans  les  étables. 

'^Toutefois,  je  veux  me  réjouir  en  l'Eternel, 
Je  veux  me  réjouir  dans  le  Dieu  de  mon  salut. 
'^L'Eternel,  le  Seigneur,  est  ma  force; 
Il  rend  mes  pieds  semblables  à  ceux  des  biches, 
Et  il  me  fait  marcher  sur  mes  lieux  élevés. 

Au  chef  des  chantres.  Avec  instruments  à  cordes. 


SOPHONIE 


Menaces  contre  Jutla  et  Jérusalem. 

Chap.  I.  'La  parole  de  l'Éternel,  (pii  fut  adressée  à  Sophonie,  fils  de  Cus- 
chi,  fils  de  Guedalia,  fils  d'Amaria,  fils  d'Ézéchias,  au  temps  de  Josias,  fils 
d'Amon,  roi  de  Juda. 

-Je  détruirai  tout  sur  la  face  de  la  terre, 
Dit  l'Éternel. 

'Je  détruirai  les  hommes  et  les  bêtes, 
Les  oiseaux  du  ciel  et  les  poissons  de  la  mer, 
Les  objets  de  scandale  et  les  méchants  avec  ; 

J'exterminerai  les  hommes  de  la  face  de  la  terre, 
Dit  l'Éternel. 

^J'étendrai  ma  main  sur  Juda, 
Et  sur  tous  les  habitants  de  Jérusalem  ; 

J'exterminerai  de  ce  lieu  les  restes  de  Baal, 
Le  nom  de  ses  ministres  et  les  prêtres  avec, 

^Ceux  qui  se  prosternent  sur  les  toits  devant  l'armée  des  cieux, 
Ceux  qui  se  prosternent  en  jurant  par  l'Eternel 
Et  en  jurant  par  leur  roi, 

'Ceux  qui  se  sont  détournés  de  l'Eternel, 
Et  ceux  qui  ne  cherchent  pas  l'Eternel, 
Qui  ne  le  consultent  pas. 

1190 


SOPHONIE.  Chap.  1,1-. 


■18. 


'Silence  devant  le  Seigneur,  l'Eternel  ! 
Car  le  jour  de  l'Eternel  est  proche, 
Car  l'Eternel  a  préparé  le  sacrifice, 
Il  a  choisi  ses  conviés. 

*Au  jour  du  sacrifice  de  l'Eternel, 
Je  châtierai  les  princes  et  les  fils  du  roi. 

Et  tous  ceux  qui  portent  des  vêtements  étrangers. 

^En  ce  jour-là,  je  châtierai  tous  ceux  qui  sautent  par-dessus  le  seuil, 
Ceux  qui  renij)lissent  de  violence  et  de  fraude  la  maison  de  leur  maître. 
'"En  ce  jour-là,  dit  l'Eternel, 
Il  y  aura  des  cris  à  la  porte  des  poissons. 
Des  lamentations  dans  l'autre  quartier  de  la  ville, 
Et  un  grand  désastre  sur  les  collines. 

"Gémissez,  habitants  de  Macthesch  "  ! 
Car  tous  ceux  qui  trafiquent*  sont  détruits. 
Tous  les  hommes  chargés  d'argent  sont  exterminés. 

'-En  ce  temps-là,  je  fouillerai  Jérusalem  avec  des  lampes. 
Et  je  châtierai  les  hommes  qui  reposent  sur  leurs  lies, 
Et  qui  disent  dans  leur  cci'ur  :  L'Eternel  ne  fait  ni  bien  ni  mal. 

'^Leurs  biens  seront  au  pillage, 
Et  leurs  maisons  seront  dévastées  ; 

Ils  auront  bâti  des  maisons,  qu'ils  n'habiteront  plus. 
Ils  auront  planté  des  Alignes,  dont  ils  ne  boiront  plus  le  vin. 

'••Le  grand  jour  de  l'Éternel  est  proche, 
Il  est  proche,  il  arrive  en  toute  hâte  ; 

Le  jour  de  l'Eternel  fait  entendre  sa  voix, 
Et  le  héros  pousse  des  cris  amers. 
'^Ce  jour  est  un  jour  de  fureur, 
Un  jour  de  détresse  et  d'angoisse, 
Un  jour  de  ravage  et  de  destruction. 
Un  jour  de  ténèbres  et  d'obscurité, 
Un  jour  de  nuées  et  de  brouillards, 

'^Un  jour  où  retentiront  la  trompette  et  les  cris  de  guerre 
Contre  les  villes  fortes  et  les  tours  élevées. 
"Je  mettrai  les  hommes  dans  la  détresse. 
Et  ils  marcheront  comme  des  aveugles. 
Parce  qu'ils  ont  péché  contre  l'Eternel  ; 

Je  répandrai  leur  sang  comme  de  la  poussière, 
Et  leur  chair  comme  de  l'ordure. 

'*Ni  leur  argent  ni  leur  or  ne  pourront  les  délivrer. 
Au  jour  de  la  fureur  de  l'Éternel  ; 
Par  le  feu  de  sa  jalousie  tout  le  pays  sera  consumé  ; 
Car  il  détruira  soudain  tous  les  habitants  du  pays. 

a.  Macl/ffsc/i.  mut  (jui  sij^nifip  mortier.  On  croit  t\n\\  s'unit  ici  d'un  quartier  de  Jérusalem,  ou  d'une  iix^alité 
des  enviruns.  h.  Ceux  (/ni  ira/i'/itenl.   héb.  /es  Cananéens,  ou  /es  marehantls. 


1191 


Chap.  2,1-13.  SOPIIONIE. 

Menaces  contre  les  peuples  étrangers. 

Chap.  II.      'Rentrez  en  vous-mêmes,  examinez-vous, 

Nation  sans  pudeur, 

-Avant  que  le  décret  s'exécute 
Et  que  ce  jour  passe  comme  la  balle. 

Avant  que  la  colère  ardente  de  l'Eternel  fonde  sur  vous, 
Avant  que  le  jour  de  la  colère  de  l'Eternel  fonde  sur  vous  ! 

^Cherchez  l'Eternel,  vous  tous  humbles  du  pays. 
Qui  pratiquez  ses  ordonnances  ! 

Recherchez  la  justice,  recherchez  l'humilité  ! 
Peut-être  serez-vous  épargnés  au  jour  de  la  colère  de  l'Eternel. 

*Car  Gasa  sera  délaissée, 
Askalon  sera  réduite  en  désert, 

Asdod  sera  chassée  en  plein  midi, 
Ekron  sera  déracinée. 

^Malheur  aux  habitants  des  côtes  de  la  mer,  à  la  nation  des  Kéréthiens! 
L'Éternel  a  parlé  contre  toi,  Canaan,  pays  des  Philistins  ! 
Je  te  détruirai,  tu  n'auras  plus  d'habitants. 

*Les  côtes  de  la  mer  seront  des  pâturages,  des  demeures  pour  les 
Et  des  parcs  pour  les  troupeaux.  [bergers, 

"Ces  côtes  seront  pour  les  restes  de  la  maison  de  Juda  ; 
C'est  là  qu'ils  paîtront  ; 

Ils  reposeront  le  soir  dans  les  maisons  d'Askalon  ; 
Car  l'Eternel,  leur  Dieu,  ne  les  oubliera  pas. 
Et  il  ramènera  leurs  captifs. 

*J'ai  entendu  les  injures  de  Moab 
Et  les  outrages  des  enfants  d'Ammon, 

Quand  ils  insultaient  mon  peuple 
Et  s'élevaient  avec  arrogance  contre  ses  frontières. 

"C'est  pourquoi,  je  suis  vivant  !  dit  l'Eternel  des  armées,  le  Dieu  d'Israël, 
Moab  sera  comme  Sodome,  et  les  enfants  d'Ammon  comme  Gomorrhe, 
Un  lieu  couvert  de  ronces,  une  mine  de  sel,  un  désert  pour  toujours  ; 

Le  reste  de  mon  peuple  les  pillera, 
Le  reste  de  ma  nation  les  possédera. 

'"Cela  leur  arrivera  pour  leur  orgueil. 
Parce  qu'ils  ont  insulté  et  traité  avec  arrogance 
Le  peuple  de  l'Eternel  des  armées. 

"L'Eternel  sera  terrible  contre  eux. 
Car  il  anéantira  tous  les  dieux  de  la  terre  ; 

Et  chacun  se  prosternera  devant  lui  dans  son  pays. 
Dans  toutes  les  îles  des  nations. 

'-Vous  aussi.  Ethiopiens, 
Vous  serez  frappés  par  mon  épée. 

'^11  étendra  sa  main  sur  le  septentrion, 

1192 


SOPHONIE.  Chap.  3,  II.-3, 8. 

Il  détruira  l'Assyrie, 

Et  il  fera  de  Ninive  une  solitude, 
Une  terre  aride  comme  le  désert. 

'■•Des  troupeaux  se  coucheront  au  milieu  d'elle, 
Des  animaux  de  toute  espèce  ; 
Le  pélican  et  le  hérisson 
Habiteront  parmi  les  chapiteaux  de  ses  colonnes  ; 

Des  cris  retentiront  aux  fenêtres; 
La  dévastation  sera  sur  le  seuil, 
Car  les  lambris  de  cèdre  seront  arrachés. 

'=Voilà  donc  cette  ville  joyeuse, 
Qui  s'assied  avec  assurance, 
Et  qui  dit  en  son  cœur  : 
Moi,  et  rien  que  moi  ! 

Eh  quoi  !  elle  est  en  ruines, 
C'est  un  repaire  pour  les  bêles  ! 
Tous  ceux  qui  passeront  près  d'elle 
Siffleront  et  agiteront  la  main. 

Clidtinient  de  Jérusalem.  Promesses. 

Chap.  III.      'Malheur  à  la  ville  rebelle  et  souillée, 

A  la  ville  pleine  d'oppresseurs  ! 

-Elle  n'écoute  aucune  voix, 

Elle  n'a  point  égard  à  la  correction. 

Elle  ne  se  confie  pas  en  l'Eternel, 

Elle  ne  s'approche  pas  de  son  Dieu. 

'Ses  chefs  au  milieu  d'elle  sont  des  lions  rugissants; 
Ses  juges  sont  des  loups  du  soir  qui  ne  gardent  rien  pour  le  matin. 

*Ses  prophètes  sont  téméraires,  infidèles; 
Ses  prêtres  profanent  les  choses  saintes,  violent  la  loi. 

'^L'Eternel  est  juste  au  milieu  d'elle, 
Il  ne  commet  point  d'iniquité  ; 

Chaque  matin  il  produit  à  la  lumière  ses  jugements, 
Sans  jamais  y  manquer; 
Mais  celui  qui  est  inique  ne  connaît  pas  la  honte. 

*J'ai  exterminé  des  nations  ;  leurs  tours  sont  détruites  ; 
J'ai  dévasté  leurs  rues,  plus  de  passants  ! 

Leurs  villes  sont  ravagées,  plus  d'hommes,  plus  d'habitants! 
'Je  disais  :  Si  du  moins  tu  voulais  me  craindre, 
Avoir  égard  à  la  correction, 
Ta  demeure  ne  serait  pas  détruite. 

Tous  les  châtiments  dont  je  t'ai  menacée  n'arriveraient  pas  ; 
Mais  ils  se  sont  hâtés  de  pervertir  toutes  leurs  actions. 
^Attendez-moi  donc,  dit  l'Éternel, 
Au  jour  où  je  me  lèverai  pour  le  butin. 

Car  j'ai  résolu  de  rassembler  les  nations, 
De  rassembler  les  royaumes, 

1193 


Chap.3,9-io.  SOPIIONIE. 

Pour  répandre  sur  eux  ma  fureur, 

Toute  l'ardeur  de  ma  colère  ; 

Car  par  le  feu  de  ma  jalousie  tout  le  pays  sera  consumé. 

^Alors  je  donnerai  aux  peuples  des  lèvres  pures, 
Afin  qu'ils  invoquent  tous  le  nom  de  l'Eternel, 
Pour  le  servir  d'un  commun  accord". 

'"D'au  delà  des  fleuves  de  l'Ethiopie 
Mes  adorateurs,  mes  dispersés,  m'apporteront  des  offrandes. 
"En  ce  jour-là,  tu  n'auras  plus  à  rougir  de  toutes  tes  actions 
Par  lesquelles  tu  as  péché  contre  moi  ; 

Car  alors  j'ôterai  du  milieu  de  toi  ceux  qui  triomphaient  avec  arrogance, 
Et  tu  ne  t'enorgueilliras  plus  sur  ma  montagne  sainte. 

'-Je  laisserai  au  milieu  de  toi  un  peuple  humble  et  petit. 
Qui  trouvera  son  refuge  dans  le  nom  de  l'Eternel. 
'^Les  restes  d'Israël  ne  commettront  point  d'iniquité, 
Ils  ne  diront  point  de  mensonges,  ■     ■    :. 

Et  il  ne  se  trouvera  pas  dans  leur  bouche  une  langue  trompeuse; 
Mais  ils  paîtront,  ils  se  reposeront,  et  personne  ne  les  troublera. 

'^Pousse  des  cris  de  joie,  fdle  de  Sion  ! 
Pousse  des  cris  d'allégresse,  Israël  ! 

Réjouis-toi  et  triomphe  de  tout  ton  cœur,  fille  de  Jérusalem  ! 
'^L'Eternel  a  détourné  tes  châtiments. 
Il  a  éloigné  ton  ennemi  ; 

Le  roi  d'Israël,  l'Eternel,  est  au  milieu  de  toi  ; 
Tu  n'as  plus  de  malheur  à  éprouver. 

"*En  ce  jour-là,  on  dira  à  Jérusalem  :  Ne  crains  rien  ! 
Sion,  que  tes  mains  ne  s'affaiblissent  pas  ! 

"L'Eternel,  ton  Dieu,  est  au  milieu  de  toi,  comme  un  héros  qui  sauve  ; 
11  fera  de  toi  sa  plus  grande  joie  ; 
Il  gardera  le  silence  dans  son  amour  ; 
Il  aura  pour  toi  des  transports  d'allégresse. 

'"Je  rassemblerai  ceux  qui  sont  dans  la  tristesse,  loin  des  fêtes  solen- 
Ceux  qui  sont  sortis  de  ton  sein  ;  [nelles. 

L'opprobre  pèse  sur  eux. 

"•Voici,  en  ce  temps-là,  j'agirai  contre  tous  tes  oppresseurs; 
Je  délivrerai  les  boiteux  et  je  recueillerai  ceux  qui  ont  été  chassés, 
Je  ferai  d'eux  un  sujet  de  louange  et  de  gloire 
Dans  tous  les  pays  où  ils  sont  en  opprobre. 

^"En  ce  temps-là,  je  vous  ramènerai  ; 
En  ce  temps-là,  je  vous  rassemblerai  ; 

Car  je  ferai  de  vous  un  sujet  de  gloire  et  de  louange 
Parmi  tous  les  peuples  de  la  terre. 
Quand  je  ramènerai  vos  captifs  sous  vos  yeux, 
Dit  l'Éternel. 

a.  Héb.  d'un  même  dos  j  ila  purterunt  tous  le  joug  de  l'Eternel. 

1194 


AGGEE 


lùr/iortalion  à  rebâtir  le  temple  de  Jérusalem. 

Chop.  I.        'La  seconde  année  du  *Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 

roi  Darius,  le  premier  jour  du  sixième  Ce   peuple  dit  :    Le  temps   n'est  pas 

mois,  la  parole  de  l'Eternel  fut  adres-  venu,  le  temps  de  rebâtir  la  maison 

sée  par  Aggée,  le  prophète,  à  Zoroba-  de  l'Eternel. 

bel,  fds  de  Schealthiel,  gouverneur  de  ^C'est  pourquoi  la  parole  de  l'Éter- 

Juda,  et  à  Josué,  fils  de  Jotsadak,  le  nel   leur  fut  adressée   par  Aggée,   le 

grand  prêtre,  en  ces  mots  :  prophète,  en  ces  mots  : 

*  Est-ce  le  temps  pour  vous  d'habiter  vos  demeures  lambrissées, 
Quand  cette  maison  est  détruite  ? 

^Ainsi  parle  maintenant  l'Eternel  des  armées  : 
Considérez  attentivement  vos  voies  ! 

'Vous  semez  beaucoup,  et  vous  recueillez  peu. 
Vous  mangez,  et  vous  n'êtes  pas  rassasiés, 
Vous  buvez,  et  vous  n'êtes  pas  désaltérés. 
Vous  êtes  vêtus,  et  vous  n'avez  pas  chaud  ; 

Le  salaire  de  celui  qui  est  à  gages  tombe  dans  un  sac  percé. 

'Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Considérez  attentivement  vos  voies  ! 

'Montez  sur  la  montagne,  apportez  du  bois. 
Et  bâtissez  la  maison  : 

J'en  aurai  de  la  joie,  et  je  serai  glorifié. 
Dit  l'Éternel. 

^Vous  comptiez  sur  beaucoup,  et  voici,  vous  avez  eu  peu; 
Vous  l'avez  rentré  chez  vous,  mais  j'ai  soufflé  dessus. 

Pourquoi?  dit  l'Eternel  des  armées. 
A  cause  de  ma  maison,  qui  est  détruite, 
Tandis  que  vous  vous  empressez  chacun  pour  sa  maison. 
'"C'est  pourquoi  les  cieux  vous  ont  refusé  la  rosée. 
Et  la  terre  a  refusé  ses  produits. 

"J'ai  appelé  la  sécheresse  sur  le  pays,  sur  les  montagnes. 
Sur  le  blé,  sur  le  moût,  sur  l'huile, 
Sur  ce  que  la  terre  peut  rapporter. 
Sur  les  hommes  et  sur  les  bêtes, 
Et  sur  tout  le  travail  tles  mains. 

'-Zorobabel,  fds  de  Scheallliiel,  Jo-  la  voix  de  l'Eternel,  leur  Dieu,  et  les 
sué,  fils  de  Jotsadak,  le  grand  prêtre,  paroles  d'Aggée,  le  prophète,  selon 
et  tout  le  reste  du  peuple,  entendirent      la  mission  que  lui  avait  donnée  l'Eter- 

1195  70» 


Chap.  1,13-2,11.  AGGÉE. 

nel,  leur  Dieu.  Et  le  peuple  fut  saisi  jour  du  sixième  mois,  la  seconde  an- 

de  crainte  devant  rÉternel.  '^Aggée,  née  du  roi  Darius. 

envoyé   de   l'Eternel,  dit  au   peuple, 

d'après  l'ordre  de  l'Eternel  :  Je   suis  xa  gloire  du  second  temple. 

avec  vous,  dit  l'Eternel. 

'••L'Eternel  réveilla   l'esprit  de  Zo-  Chap.  II.      '  Le  vingt  et  unième  jour 

robabel,  fils  de  Schealthiel,   gouver-  du  septième  mois,  la  parole  de  l'Eter- 

neur  de  Juda,  et  l'esprit  de  Josué,  fils  nel  se  révéla  par  Aggée,  le  prophète, 

de  Jotsadak  ,  le  grand  prêtre,  et  l'es-  en  ces  mots  : 

prit  de  tout  le  reste  du  peuple.    Ils  -Parle  à  Zorobabel,  fils  de  Scheal- 

vinrent,    et   ils   se   mirent    à   l'œuvre  thiel,  gouverneur  de  Juda,  à  Josué, 

dans  la  maison  de  l'Eternel   des  ar-  fils  de  Jotsadak,  le  grand  prêtre,  et  au 

mées,  leur  Dieu,  'Me  vingt-quatrième  reste  du  peuple,  et  dis-leur  : 

'Quel  est  parmi  vous  le  survivant 
Qui  ait  vu  cette  maison  dans  sa  gloire  première  ? 

Et  comment  la  voyez-vous  maintenant  ? 
Telle  qu'elle  est,  ne  parait-elle  pas  comme  rien  à  vos  yeux  ? 

^Maintenant  fortifie-toi,  Zorobabel  !  dit  l'Eternel. 
Fortifie-toi,  Josué,  fils  de  Jotsadak,  grand  prêtre  ! 
Fortifie-toi,  peuple  entier  du  pays  !  dit  l'Eternel. 
Et  travaillez  ! 

Car  je  suis  avec  vous. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

^Je  reste  fidèle  à  l'alliance  que  j'ai  faite  avec  vous 
Quand  vous  sortîtes  de  l'Egypte, 
Et  mon  esprit  est  au  milieu  de  vous  : 
Ne  craignez  pas  ! 

^Car  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Encore  un  peu  de  temps, 

Et  j'ébranlerai  les  cieux  et  la  terre, 
La  mer  et  le  sec  ; 

"J'ébranlerai  toutes  les  nations  ; 
Les  trésors  de  toutes  les  nations  viendront. 

Et  je  remplirai  de  gloire  cette  maison. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

^L'argent  est  à  moi,  et  l'or  est  à  moi. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

"La  gloire  de  cette  dernière  maison  sera  plus  grande 
Que  celle  de  la  première. 
Dit  l'Eternel  des  armées  ; 

Et  c'est  dans  ce  lieu  que  je  donnerai  la  paix. 
Dit  l'Éternel  des  armées. 

Bénédiction  promise. 

'"Le  vingt-quatrième  jour  du  neu-      vêla  par  Aggée,   le  prophète,  en  ces 
vième  mois,  la  seconde  année  de  Da-      mots  : 
rius,    la   parole   de   l'Éternel    se   ré-         "Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 

1196 


AGGÉE.  Chap.  S,i--i3. 

Propose   aux   piètres   cette    question  Les  prêtres  répondirent:    Non!    ''Et 

sur  la  loi  :  '-Si  quelqu'un  porte  dans  Aggée  dit:  Si  quelqu'un  souillé  par  le 

le  pan  de  son  vêtement  de  la    chair  contact  d'un   cadavre   touche    toutes 

consacrée,  et  qu'il   touche  avec  son  ces  choses,  seront-elles  souillées  ?  Les 

vêtement  du  pain,  des  mets,  du  vin,  prêtres    répondirent  :     Elles    seront 

de  l'huile,  ou  un  aliment  quelconque,  souillées.  '■'Alors  Aggée,  reprenant  la 

ces   choses   seront-elles   sanctifiées  ?  parole,  dit  : 

Tel  est  ce  peuple,  telle  est  cette  nation  devant  moi,  dit  l'Eternel, 
Telles  sont  toutes  les  œuvres  de  leurs  mains; 
Ce  qu'ils  m'olïrent  là  est  souillé. 
'^Considérez  donc  attentivement 
Ce  cjui  s'est  passé  jusqu'à  ce  jour, 

Avant  qu'on  eût  mis  pierre  sur  pierre  au  temple  de  l'Eternel  ! 
'^Alors,  quand  on  venait  à  un  tas  de  vingt  mesures, 
Il  n'y  en  avait  que  dix  ; 

Quand  on  venait  à  la  cuve  pour  puiser  cinquante  mesures. 
Il  n'y  en  avait  que  vingt. 

'"Je  vous  ai  frappés  par  la  rouille  et  par  la  nielle,  et  par  la  grêle; 
J'ai  frappé  tout  le  travail  de  vos  mains. 

Malgré  cela,  vous  n'êtes  pas  revenus  à  moi,  dit  l'Eternel. 
'* Considérez  attentivement 
Ce  qui  s'est  passé  jusqu'à  ce  jour, 

Jusqu'au  vingt-quatrième  jour  du  neuvième  mois. 
Depuis  le  jour  où  le  temple  de  l'Eternel  a  été  fondé, 
Considérez-le  attentivement  ! 

''Y  avait-il  encore  de  la  semence  dans  les  greniers  ? 
Même  la  vigne,  le  figuier,  le  grenadier  et  l'olivier. 
N'ont  rien  rapporté. 

Mais  dès  ce  jour  je  répandrai  ma  bénédiction. 

Destruction  des  ennemis,  et  élévation  de  Zorobabel. 

-"La  parole  de  l'Eternel  fut  adressée  pour  la  seconde  fois  à  Aggée,  le  vingt- 
<piatrième  jour  du  mois,  en  ces  mots  : 

-'  Parle  à  Zorobabel,  gouverneur  de  Juda,  et  dis  : 

J'ébranlerai  les  cieux  et  la  terre  ; 

--Je  renverserai  le  trône  des  royaumes, 
Je  détruirai  la  force  des  royaumes  des  nations. 

Je  renverserai  les  chars  et  ceux  qui  les  montent  ; 
Les  chevaux  et  leurs  cavaliers  seront  abattus, 
L'un  |)ar  l'épée  de  l'autre. 

"En  ce  jour-là,  dit  l'Eternel  des  armées. 
Je  te  prendrai,  Zorobabel,  fils  de  Schealthiel, 
Mon  serviteur,  dit  l'Elcrnel, 
Et  je  te  garderai  comme  un  sceau  ; 

Car  je  t'ai  choisi,  dit  l'Eternel  des  armées. 

!!07 


ZACHARIE 


Ejc/iortation  à  la  repeninner. 


Chap.  I.  'Le  huitième  mois,  la 
seconde  année  de  Darius,  la  parole  de 
rÉternel  fut  adressée  à  Zacharie,  fils 
de  Bérékia,  fds  d'Iddo,  le  prophète, 
en  ces  mots  : 

"L'Eternel  a  été  très  irrité  contre 
vos  pères.  ^Dis-leur  donc  :  Ainsi  parle 
l'Eternel  des  armées  :  Revenez  à  moi, 
dit  l'Eternel  des  armées,  et  je  revien- 
drai à  vous,  dit  l'Eternel  des  armées. 
■•Ne  soyez  pas  comme  vos  pères,  aux- 
quels s'adressaient  les  premiers  pro- 
phètes, en  disant  :  Ainsi  parle  l'Eter- 
nel des  armées  :  Détournez-vous  de 
vos  mauvaises  voies,  de  vos  mauvaises 
actions  !  Mais  ils  n'écoutèrent  pas,  ils 
ne  firent  pas  attention  à  moi,  dit  l'E- 
ternel. ^Vos  pères,  où  sont-ils  ?  et  les 
prophètes  pouvaient-ils  vivre  éternel- 
lement ?  *  Cependant  mes  paroles  et 
les  ordres  que  j'avais  donnés  à  mes 
serviteurs,  les  prophètes,  n'ont-ils  pas 
atteint  vos  pères  ?  Ils  se  sont  retour- 
nés, et  ils  ont  dit  :  L'Eternel  des  ar- 
mées nous  a  traités  comme  il  avait 
résolu  de  le  faire  selon  nos  voies  et 
nos  actions. 

visions. 

'Le  vingt-cjuatrième  jour  du  on- 
zième mois,  qui  est  le  mois  de  Sche- 
bat,  la  seconde  année  de  Darius,  la 
parole  de  l'Eternel  fut  adressée  à  Za- 
charie, fils  de  Bérékia,  fils  d'Iddo,  le 
prophète,  en  ces  mots  : 

*Je  regardai  pendant  la  nuit,  et 
voici,  un  homme  était  monté  sur  un 
cheval  roux,  et  se  tenait  parmi  des 
myrtes   dans   un   lieu   ombragé  ;  il   y 


avait  derrière  lui  des  chevaux  roux, 
fauves,  et  blancs.  ^Je  dis  :  Qui  sont 
ces  chevaux,  mon  seigneur?  Et  l'an- 
ge qui  parlait  avec  moi  me  dit  :  Je 
te  ferai  voir  qui  sont  ces  chevaux. 
'"L'homme  qui  se  tenait  parmi  les 
myrtes  prit  la  parole  et  dit  :  Ce  sont 
ceux  que  l'Eternel  a  envoyés  pour 
parcourir  la  terre.  "Et  ils  s'adressè- 
rent à  l'ange  de  l'Éternel,  qui  se  te- 
nait parmi  les  myrtes,  et  ils  dirent  : 
Nous  avons  parcouru  la  terre,  et  voici, 
toute  la  terre  est  en  repos  et  tran- 
quille. '^Alors  l'ange  de  l'Eternel  prit 
la  parole  et  dit  :  Eternel  des  armées, 
jusques  à  quand  n'auras-tu  pas  com- 
passion de  Jérusalem  et  des  villes  de 
Juda,  contre  lesquelles  tu  es  irrité 
depuis  soixante  et  dix  ans  ?  '^  L'Eternel 
répondit  par  de  bonnes  paroles,  par 
des  paroles  de  consolation,  à  l'ange 
qui  parlait  avec  moi. 

'"'Et  l'ange  qui  parlait  avec  moi  me 
dit  :  Crie,  et  dis  :  Ainsi  parle  l'Eternel 
des  armées  :  Je  suis  ému  d'une  grande 
jalousie  pour  Jérusalem  et  pour  Sion, 
'^et  je  suis  saisi  d'une  grande  irrita- 
tion contre  les  nations  orgueilleuses  ; 
car  je  n'étais  que  peu  irrité,  mais  elles 
ont  contribué  au  mal.  '"C'est  pourquoi 
ainsi  parle  l'Eternel  :  Je  reviens  à  Jé- 
rusalem avec  compassion;  ma  maison 
y  sera  rebâtie,  et  le  cordeau  sera 
étendu  sur  Jérusalem.  '"Crie  de  nou- 
veau, et  dis  :  Ainsi  parle  l'Éternel  des 
armées  :  Mes  villes  auront  encore  des 
biens  en  abondance;  l'Éternel  conso- 
lera encore  Sion,  il  choisira  encore 
Jérusalem. 


1198 


ZACHARIE. 


Cliap.  1, 18- S, 


'^Je  levai  les  veux  cl  je  regardai,  et 
voici,  il  y  avait  quatre  cornes.  'Me  dis 
à  l'ange  qui  parlait  avec  moi  :  Qu'est- 
ce  que  ces  cornes?  Et  il  me  dit:  Ce 
sont  les  cornes  qui  ont  dispersé  Juda, 
Israël  et  Jérusalem. 

-"L'Eternel  me  fit  voir  quatre  for- 
gerons. -'Je  dis  :  Que  viennent-ils 
faire  ?  Et  il  dit  :  Ce  sont  les  cornes  qui 
ont  dispersé  Juda,  tellement  que  nul 
ne  lève  la  tête;  et  ces  forgerons  sont 
venus  pour  les  effrayer,  et  pour  abat- 
tre les  cornes  des  nations  qui  ont  levé 
la  corne  contre  le  pays  de  Juda,  alin 
d'en  disperser  les  habitants. 


Chnp.  IL  'Je  levai  les  yeux  et  je 
regardai,  et  voici,  il  y  avait  un  homme 
tenant  dans  la  main  un  cordeau  pour 
mesurer.  -Je  dis  :  Où  vas-tu  ?  Et  il  me 
dit  :  Je  vais  mesurer  Jérusalem,  pour 
voir  de  quelle  largeur  et  de  quelle 
longueur  elle  doit  être.  'Et  voici, 
l'ange  qui  parlait  avec  moi  s'avança, 
et  un  autre  ange  vint  à  sa  rencontre. 
••Il  lui  dit:  Cours,  parle  à  ce  jeune 
homme,  et  dis  :  Jérusalem  sera  une 
ville  ouverte,  à  cause  de  la  multitude 
d'hommes  et  de  bêtes  qui  seront  au 
milieu  d'elle;  ^je  serai  pour  elle,  dit 
l'Eternel,  une  muraille  de  feu  tout 
autour,  et  je  serai  glorifié  au  milieu 
d'elle. 


*  Fuyez,  fuyez  du  pays  du  septentrion  ! 
Dit  l'Éternel. 

Car  je  vous  ai  dispersés  aux  quatre  vents  des  cieux. 
Dit  l'Éternel. 

"Sauve-toi,  Sion, 
Toi  qui  habites  chez  la  fille  de  Babylone  ! 
^Car  ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Après  cela,  viendra  la  gloire  ! 

Il  m'a  envoyé  vers  les  nations  qui  vous  ont  dépouillés  ; 
Car  celui  qui  vous  touche  touche  la  prunelle  de  son  œil. 
'Voici,  je  lève  ma  main  contre  elles. 
Et  elles  seront  la  proie  de  ceux  qui  leur  étaient  asservis. 
Et  vous  saurez  que  l'Eternel  des  armées  m'a  envoyé. 
'"Pousse  des  cris  d'allégresse  et  réjouis-toi, 
Fille  de  Sion  ! 

Car  voici,  je  viens,  et  j'habiterai  au  milieu  de  toi, 
Dit  l'Éternel. 

"Beaucoup  de  nations  s'attacheront  à  l'Eternel  en  ce  jour-là. 
Et  deviendront  mon  peuple  ; 

J'habiterai  au  milieu  de  toi. 
Et  tu  sauras  que  I  Eternel  des  armées  m'a  envoyé  vers  toi. 

'^L'Eternel  possédera  Juda  comme  sa  part 
Dans  la  terre  sainte. 

Et  il  choisira  encore  Jérusalem. 

'^Que  toute  chair  fasse  silence  devant  l'Eternel  ! 
Car  il  s'est  réveillé  de  sa  demeure  sainte. 


Chap.  III.      'Il  me  fit  voir  Josué,      de  l'Éternel,  et  Satan  qui  se  tenait  à 
le  grand  prêtre,  debout  devant  l'ange     sa  droite   pour  l'accuser.   *L'Eterncl 

1199 


Cliap.  8,3-5,1. 


ZACHARIE. 


dit  à  Satan  :  Que  rKtcrnel  te  réprime,  'et  il  y  a  près  de  lui  deux  oliviers,  l'un 
Satan  !  que  l'Eternel  te  réprime,  lui  à  la  droite  du  vase,  et  l'autre  à  sa 
qui  a  choisi  Jérusalem  !  N'est-ce  pas  gauche.  ""Et  reprenant  la  parole,  je 
là  un  tison  arraché  du  feu  ?  'Or  Josué  dis  à  l'ange  qui  parlait  avec  moi  :  Que 
était  couvert  de  vêtements  sales,  et  il  signifient  ces  choses,  mon  seigneur? 
setenaitdeboutdevantl'ange. ■'L'ange,  ^L'ange  qui  parlait  avec  moi  me  ré- 
prenant la  parole,  dit  à  ceux  qui  étaient  pondit:  Ne  sais-tu  pas  ce  que  signi- 
devant  lui:  Otez-lui  les  vêtements  fient  ces  choses?  Je  dis:  Non,  mon 
sales  !  Puis  il  dit  à  Josué  :  Vois,  je  seigneur.  '^ Alors  il  reprit  et  me  dit  : 
t'enlève  ton  iniquité,  et  je  te  revêts  C'est  ici  la  parole  que  l'Eternel  adresse 
d'habits  de  fête.  ^Je  dis  :  Qu'on  mette  à  Zorobahel  :  Ce  n'est  ni  par  la  puis- 
sur  sa  tête  un  turban  pur  !  Et  ils  mi-  sance  ni  par  la  force,  mais  c'est  par 
rent  un  turban  pur  sur  sa  tête,  et  ils  mon  esprit,  dit  l'Eternel  des  armées, 
lui  mirent  des  vêtements.  L'ange  de  ^Qui  es-tu,  grande  montagne,  devant 
l'Éternel  était  là.  Zorobahel  ?  Tu  seras  aplanie.  Il  posera 
"L'ange  de  l'Eternel  fit  à  Josué  cette  la  pierre  principale  au  milieu  des  ac- 
déclaration  :  "Ainsi  parle  l'Éternel  des  clamations  :  Grâce,  grâce  pour  elle  ! 
armées  :  Si  tu  marches  dans  mes  voies  ^La  parole  de  l'Éternel  me  fut  adres- 
et  si  tu  observes  mes  ordres,  tu  juge-  sée,  en  ces  mots  :  ''Les  mains  de  Zoro- 
ras  ma  maison  et  tu  garderas  mes  babel  ont  fondé  cette  maison,  et  ses 
parvis,  et  je  te  donnerai  libre  accès  mains  l'achèveront  ;  et  tu  sauras  que 
jiarmi  ceux  qui  sont  ici.  '^Écoutedonc,  l'Eternel  des  armées  m'a  envoyé  vers 
Josué,  grand  prêtre,  toi  et  tes  compa-  vous.  '"Car  ceux  qui  méprisaient  le 
gnons  qui  sont  assis  devant  toi  !  —  jour  des  faibles  commencements  se 
car  ce  sont  des  hommes  qui  serviront  réjouiront  en  voyant  le  niveau  dans  la 
de  signes.  —  Voici,  je  ferai  venir  mon  main  de  Zorobahel.  Ces  sept  sont  les 
serviteur,  le  germe.  ^Car  voici,  pour  yeux  de  l'Éternel,  qui  parcourent  toute 
ce  qui  est  de  la  pierre  que  j'ai  placée  la  terre. 

devant  Josué,  il  y  a  sept  yeux  sur  cette  "Je  pris  la  parole  et  je  lui  dis  :  Que 

seule  pierre;  voici,  je  graverai  moi-  signifient  ces  deux  oliviers,  à  la  droite 

même  ce  qui  doit  y  être  gravé,   dit  du  chandelier  et  à  sa  gauche  ? '-Je  pris 

l'Éternel  des   armées;   et  j'enlèverai  une  seconde  fois  la  parole,  et  je  lui 

l'iniquité  de  ce  pays,  en  un  jour.  '"En  dis  :  Que  signifient  les  deux  rameaux 

ce  jour-là,  dit  l'Éternel  des  armées,  d'olivier,  qui  sont  près  des  deux  con- 


vous  vous  inviterez  les  uns  les  autres 
sous  la  vigne  et  sous  le  figuier. 


Chap.  IV.  'L'ange  qui  parlait 
avec  moi  revint,  et  il  me  réveilla 
comme  un  homme  que  l'on  réveille 
de  son  sommeil.  -Il  me  dit  :  Que  vois- 
tu  ?  Je  répondis  :  Je  regarde,  et  voici, 
il  y  a  un  chandelier  tout  d'or,  sur- 
monté d'un  A'ase  et  portant  sept  lam- 
pes, avec  sept  conduits  pour  les  lam 


duits  d'or  d'où  découle  l'or'*?'"' Il  mere- 
jjondit  :  Ne  sais-tu  pas  ce  qu'ils  signi- 
fient ?  Je  dis  :  Non,  mon  seigneur.  '""Et 
il  dit  :  Ce  sont  les  deux  oints  *,  qui  se 
tiennent  devant  le  Seigneur  de  toute 
la  terre. 


Chap.  V.     'Je  levai  de  nouveau  les 

yeux  et  je  regardai,  et  voici,  il  y  avait 

un  rouleau  qui  volait.  *11  me  dit  :  Que 

vois-tu  ?  Je  répondis  :  Je  vois  un  rou- 

pes  qui  sont  au  sommet  du  chandelier;      leau  qui  vole;  il  a  vingt  coudées  de 

a.  L'or,  l'huile  dorée.       b.  Les  deuj:  oints,  héb.  les  deux  fils  de  l'huile. 


1200 


ZACHARIE. 


Chap.  5, 3-6, 


longueur,  et  dix  coudées  de  largeur,  l'ange  qui  parlait  avec  moi  :  Qu'est-ce, 
'Et  il  me  dit  :  C'est  la  malédiction  qui  mon  seigneur?  'L'ange  me  répondit  : 
se  répand  sur  tout  le  pays  ;  car  selon      Ce  sont  les  quatre  vents  des  cieux,  qui 


elle  tout  voleur  sera  chassé  d'ici,  et 
selon  elle  tout  parjure  sera  chassé 
d'ici.  *Je  la  répands  ,  dit  l'Eternel  des 
armées,  afin  qu'elle  entre  dans  la  mai- 
son  du   voleur  et   de   celui   qui  jure 


sortent  du  lieu  où  ils  se  tenaient  de- 
vant le  Seigneur  de  toute  la  terre.  ''Les 
chevaux  noirs  attelés  à  l'un  des  chars 
se  dirigent  vers  le  pays  du  septen- 
trion, et  les  blancs  vont  après  eux; 


faussement  en  mon  nom,  afin  qu'elle  les  tachetés  se  dirigent  vers  le  pays 

y  établisse  sa  demeure,  et  qu'elle  la  du  midi.  'Les  rouges  sortent  et  de- 

consume  avec  le  Lois  et  les  pierres.  mandent   à  aller  parcourir  la   terre. 

L'ange  leur  dit  :  Allez,  parcourez  la 

terre  !  Et  ils  parcoururent  la  terre.  *I1 

'L'ange  qui  parlait  avec  moi  s'avan-  m'appela,  et  il  me  dit  :  Vois,  ceux  qui 

ça,  et  il  me  dit  :  Lève  les  yeux,  et  re-  se  dirigent  vers  le  pays  du  septentrion 


garde  ce  qui  sort  là.  'Je  répondis  : 
Qu'est-ce  ?  Et  il  dit  :  C'est  l'épha  qui 
sort.  Il  ajouta  :  C'est  leur  iniquité  dans 
tout  le  pays.  'Et  voici,  une  masse  de 
plomb  s'éleva,  et  il  y  avait  une  femme 
assise   au   milieu   de   l'épha.  *I1  dit  : 


font  reposer  ma  colère  sur  le  pays  du 
septentrion. 


'La  parole  de  l'Éternel  me  fut  adres- 
sée, en  ces  mots  : 

'"Tu  recevras  les  dons  des  captifs. 

C'est  l'iniquité.  Et  il  la  repoussa  dans  Ileldaï,  Tobija  et  Jedaeja,  et  tu  iras 

l'épha,   et   il  jeta   sur  l'ouverture   la  toi-même  ce  jour-là,  tu  iras  dans  la 

masse  de  plomb.  maison  de  Josias,  fils  de  Sophonie,  où 

^Je  levai  les  yeux  et  je  regardai,  et  ils  se  sont  rendus  en  arrivant  de  Ba- 

voici,  deux  femmes  parurent.  Le  vent  bylone.   "Tu  prendras  de  l'argent  et 

soufflait  dans  leurs  ailes  :  elles  avaient  de  l'or,  et  tu  en  feras  des  couronnes, 

des  ailes  comme  celles  de  la  cigogne,  que  tu  mettras  sur  la  tète  de  Josué, 

Elles  enlevèrent  l'épha  entre  la  terre  fils  de  Jotsadak,  le  grand  prêtre.  '-Tu 

et  le  ciel.  '"Je  dis  à  l'ange  qui  parlait  lui  diras  :   Ainsi   parle   l'Eternel  des 

avec  moi  :  Où  emportent-elles  l'épha  ?  armées  :  Voici,   un  homme,  dont  le 

"  II  me  répondit  :  Elles  vont  lui  bâtir  nom   est   germe,   germera  dans    son 

une  maison  dans  le  pays  de  Schinear;  lieu,  et  bâtira  le  temple  de  l'Éternel, 

et  quand  elle  sera  prête,  il  sera  déposé  'Ml  bâtira  le  temple  de  l'Eternel;  il 

là  dans  son  lieu.  portera  les  insignes  de  la  majesté;  il 

s'assiéra  et  dominera  sur  son  trône,  il 

sera  prêtre  sur  son  trône,  et  une  par- 

Chap.  VI.     'Je  levai  de  nouveau  les  faite  union  "  régnera  entre  l'un  et  l'au- 

yeux  et  je  regardai,  et  voici,  quatre  tre.  '•'Les  louronnes  seront  pour  Hé- 

chars  sortaient  d'entre  deux  monta-  lem,  Tobija  et  Jedaeja,  et  pour  Hen, 

gnes  ;   et  les   montagnes   étaient  des  lils  de  Sophonie,  un  souvenir  dans  le 

montagnes  d'airain. -Au  premier  char  temple  de  l'Éternel.  "Ceux  qui  sont 

il  y  avait  des  chevaux  roux,  au  second  éloignés  viendront  et  travailleront  au 

char  des  chevaux  noirs, 'au  troisième  temple  de   l'Éternel;   et  vous   saurez 

char  des  chevaux  blancs,  et  au  qua-  que  l'Éternel  des  armées  m'a  envoyé 

trième    char   des    chevaux    tachetés,  vers  vous.  Cela  arrivera,  si  vous  écou- 

rouges.  ■'Je  pris  la  parole  et  je  dis  à  tez  la  voix  de  l'Éternel,  votre  Dieu. 

rt.    l'ric  parfaite  union,   hr'b.   ////  conseil  île  ftaix. 

1201 


Chap.  7 , 1-8, 7. 


ZACHARIE. 


Les  jeûnes.  Bénédictions. 

Chap.  VIL        'La  quatrième  année  tout  le  peuple  du  pays  et  aux  prêtres  : 

du  roi  Darius,  la  parole  de  l'Eternel  Quand  vous  avez  jeûné  et  pleuré  au 

fut  adressée  à  Zacharie,  le  quatrième  cinquième  et  au   septième  mois  *,  et 

jour  du  neuvième  mois,  qui  est  le  mois  cela  depuis  soixante  et  dix  ans,  est-ce 

deKisleu.  pour  moi  que  vous  avez  jeûné  ?*Et 

"On  avait  envoyé  à  la  maison  de  quand  vous  mangez  et  buvez,  n'est-ce 
Dieu  Scharetser  et  Réguem-Mélec  avec  pas  vous  qui  mangez  et  vous  qui  bu- 
ses gens  pour  implorer  l'Eternel,  ^et  vez  ?  'Ne  connaissez-vous  pas  les  pa- 
pour  dire  aux  prêtres  de  la  maison  de  rôles  qu'a  proclamées  l'Eternel  par 
l'Eternel  des  armées  et  aux  prophètes:  les  premiers  prophètes,  lorsque  Jéru- 
Faut-il  que  je  pleure  au  cinquième  salem  était  habitée  et  tranquille  avec 
mois"  et  que  je  fasse  abstinence,  ses  villes  à  l'entour,  et  que  le  midi  et 
comme  je  l'ai  fait  tant  d'années  ?  la  plaine  étaient  habités  ? 

*La  parole  de  l'Eternel  des  armées  '^La  parole  de  l'Éternel  fut  adressée 

me  fut  adressée,  en  ces  mots  :  ^Dis  à  à  Zacharie,  en  ces  mots  : 

^Ainsi  parlait  l'Eternel  des  armées  : 
Rendez  véritablement  la  justice. 
Et  ayez  l'un  pour  l'autre  de  la  bonté  et  de  la  miséricorde. 

'"N'opprimez  pas  la  veuve  et  l'orphelin,  l'étranger  et  le  pauvre, 
Et  ne  méditez  pas  l'un  contre  l'autre  le  mal  dans  vos  cœurs. 


"Mais  ils  refusèrent  d'être  attentifs, 
ils  eurent  l'épaule  rebelle,  et  ils  en- 
durcirent leurs  oreilles  pour  ne  pas 
entendre.  '-Ils  rendirent  leur  cœur  dur 
comme  le  diamant,  pour  ne  pas  écou- 
ter la  loi  et  les  paroles  que  l'Eternel 
des  armées  leur  adressait  par  son  es- 
prit, par  les  premiers  prophètes.  Ainsi 
l'Eternel  des  armées  s'enflamma  d'une 
grande  colère.  "Quand  il  appelait,  ils 
n'ont  pas  écouté  :  aussi  n'ai-je  pas 
écouté,  quand  ils  ont  appelé,  dit  l'E- 
ternel des  armées.  '''Je  les  ai  dispersés 
parmi  toutes  les  nations,  qu'ils  ne 
connaissaient  pas  ;  le  pays  a  été  dé- 
vasté derrière  eux,  il  n'y  a  plus  eu  ni 
allants  ni  venants  ;  et  d'un  pays  de  dé- 
lices ils  ont  fait  un  désert. 

Chap.  VIII.     '  La  parole  de  l'Éter- 
nel des  armées  se  révéla,  en  ces  mots  : 
^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 

a.  Au  cinquième  mois,  dans  lequel  le  temple  fut  brûlé, 
nat  de  Guedalia,  gouverneur  du  pays  de  Juda,  aprèie  la 


Je  suis  ému  pour  Sion  d'une  grande 
jalousie,  et  je  suis  saisi  pour  elle  d'une 
grande  fureur. 

^Ainsi  parle  l'Eternel  :  Je  retourne 
à  Sion,  et  je  veux  habiter  au  milieu 
de  Jérusalem.  Jérusalem  sera  appelée 
ville  fidèle,  et  la  montagne  de  l'Eter- 
nel des  armées  montagne  sainte. 

^Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées  : 
Des  vieillards  et  des  femmes  âgées 
s'assiéront  encore  dans  les  rues  de 
Jérusalem,  chacun  le  bâton  à  la  main, 
à  cause  du  grand  nombre  de  leurs 
jours.  ^Les  rues  de  la  ville  seront  rem- 
plies de  jeunes  garçons  et  de  jeunes 
filles,  jouant  dans  les  rues. 

^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Si  la  chose  paraît  étonnante  aux  yeux 
du  reste  de  ce  peuple  en  ces  jours-là, 
sera-t-elle  de  même  étonnante  à  mes 
yeux  ?  dit  l'Eternel  des  armées. 

'Ainsi  parle  l'Éternel  des  armées  : 


b.  Au  septième  mois,  dans  lequel  eut  lieu  l'assassi- 
prise  de  Jérusalem,  voy.  Jér.  41,  *2. 


1202 


ZACHARIE.  Chap.  8.8-0,0. 

Voici,  je  délivre  mon  peuple  du  pays  '^ainsi  je  reviens  en  arrière  et  j'ai  ré- 

de  l'orient  et  du  pays  du  soleil  cou-  solu  en  ces  jours  de  taire  du  bien  à 

chant.  'Je  les  ramènerai,  et  ils  habite-  Jérusalem  et  à  la  maison  de  Juda.  Ne 

ront  au  milieu  de  Jérusalem;  ils  se-  craignez  pas!  '^Voici  ce  que  vous  de- 

ront  mon  peuple,  et  je  serai  leur  Dieu  vez  faire  :  dites  la  vérité  chacun  à  son 

avec  vérité  et  droiture.  jirochain  ;  jugez  dans  vos  portes  selon 

'Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  :  la  vérité  et  en  vue  de  la  paix;  "que 
Fortifiez  vos  mains,  vous  qui  entendez  nul  en  son  cœur  ne  pense  le  mal  con- 
aujourd'hui  ces  paroles  de  la  bouche  tre  son  prochain ,  et  n'aimez  pas  le 
des  prophètes  qui  parurent  au  temps  faux  serment,  car  ce  sont  là  toutes 
où  fut  fondée  la  maison  de  l'Eternel  choses  que  je  hais,  dit  l'Eternel, 
des  armées,  où  le  temple  allait  être  "^La  parole  de  l'Eternel  des  armées 
bâti.  '"Car  avant  ce  temps,  le  travail  me  fut  adressée,  en  ces  mots  : 
de  l'homme  ne  recevait  pas  sa  récom-  '"Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
pense,  et  le  salaire  des  bêtes  était  nul  ;  Le  jeûne  du  quatrième  mois,  le  jeûne 
il  n'y  avait  point  de  paix  pour  ceux  du  cinquième,  le  jeûne  du  septième  et 
qui  entraient  et  sortaient,  à  cause  de  le  jeûne  du  dixième  se  changeront 
i  ennemi,  et  je  lâchais  tous  les  hom-  ]>our  la  maison  de  Juda  en  jours 
mes  les  uns  contre  les  autres.  "Main-  d'allégresse  et  de  joie,  en  fêtes  de  ré- 
tenant je  ne  suis  pas  pour  le  reste  de  jouissance.  Mais  aimez  la  vérité  et  la 
ce  peuple  comme  j'étais  dans  le  temps  paix. 

passé,  dit  l'Eternel  des  armées.  '-Car  -"Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
les  semailles  prospéreront,  la  vigne  11  viendra  encore  des  peuples  et  des 
rendra  son  fruit,  la  terre  donnera  ses  habitants  d'un  grand  nombre  de  vil- 
produits,  et  les  cieux  enverront  leur  les.  -'Les  habitants  d'une  ville  iront  à 
rosée  ;  je  ferai  jouir  de  toutes  ces  cho  l'autre,  en  disant  :  Allons  implorer 
ses  le  reste  de  ce  peuple.  '^De  même  l'Éternel  et  chercher  l'Eternel  des  ar- 
que vous  avez  été  en  malédiction  par-  niées  !  Nous  irons  aussi  !  -'Et  beau- 
mi  les  nations,  maison  de  Juda  et  coup  de  peuples  et  de  nombreuses 
maison  d'Israël,  de  même  je  vous  sau-  nations  viendront  chercher  l'Eternel 
verai,  et  vous  serez  en  bénédiction,  des  armées  à  Jérusalem  et  implorer 
Ne  craignez  pas,  et  que  vos  mains  se  l'Eternel, 
fortifient!  -^Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 

'*Car  ainsi   parle   l'Eternel   des  ar-  En  ces  jours-là,  dix  hommes  de  toutes 

mées  :   Comme  j'ai  eu   la  pensée  de  les  langues  des  nations  saisiront  un 

vous  faire  du  mal  lorsque  vos  pères  Juif  par  le  pan  de  son  vêtement,  et  di- 

mirritaient,  dit  l'Eternel  des  armées,  ront  :  Nous  irons  avec  vous,  car  nous 

et  que  je  ne  m'en  suis  jîoint  repenti,  avons  appris  que  Dieu  est  avec  vous. 


Les  nations  vaincues.  Jérusalem  sauvée.  Le  règne  de  l'Eternel. 

Chap.  IX.     'Oracle,  parole  de  l'Eternel  sur  le  pays  de  Hadrac  ; 
Elle  s'arrête  sur  Damas, 

Car  l'Eternel  a  l'œil  sur  les  hommes 
Comme  sur  toutes  les  tribus  d'Israël  ; 

-Elle  s'arrête  aussi  sur  Hamath,  à  la  frontière  de  Damas, 
Sur  Tyr  et  Sidon,  malgré  toute  leur  sagesse. 

1203 


Chap.  0,3-1'..  ZAGHARIE. 

^Tyr  s'est  bâti  une  forteresse; 
Elle  a  amassé  l'argent  comme  la  poussière, 
Et  l'or  comme  la  boue  des  rues. 

^Voici,  le  Seigneur  s'en  emparera, 
Il  précipitera  sa  puissance  dans  la  mer. 
Et  elle  sera  consumée  par  le  feu. 

^Askalon  le  verra,  et  elle  sera  dans  la  crainte; 
Gaza  aussi,  et  un  violent  tremblement  la  saisira; 
Ekron  aussi,  car  son  espoir  sera  confondu. 

Le  roi  disparaîtra  de  Gaza, 
Et  Askalon  ne  sera  plus  habitée. 

'L'étranger  s'établira  dans  Asdod, 
Et  j'abattrai  l'orgueil  des  Philistins. 
'J'ôterai  le  sang  de  sa  bouche. 
Et  les  abominations  d'entre  ses  dents  ; 
Lui  aussi  restera  pour  notre  Dieu  ; 
Il  sera  comme  un  chef  en  Juda, 
Et  Ekron  sera  comme  les  Jébusiens. 

^Je  camperai  autour  de  ma  maison  pour  la  défendre  contre  une  armée, 
Contre  les  allants  et  les  venants. 
Et  l'oppresseur  ne  passera  plus  près  d'eux  ; 
Car  maintenant  mes  yeux  sont  fixés  sur  elle. 

'Sois  transportée  d'allégresse,  fdle  de  Sion  ! 
Pousse  des  cris  de  joie,  fdle  de  Jérusalem  ! 
Voici,  ton  roi  vient  à  toi  ; 
Il  est  juste  et  victorieux, 

11  est  humble  et  monté  sur  un  àne. 
Sur  un  àne,  le  jictit  d'une  ànesse. 

'"Je  détruirai  les  chars  d'Ephraïm, 
Et  les  chevaux  de  Jérusalem  ; 
Et  les  arcs  de  guerre  seront  anéantis. 
Il  annoncera  la  paix  aux  nations. 

Et  il  dominera  d'une  mer  à  l'autre. 
Depuis  le  fleuve  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre. 

"Et  pour  toi,  à  cause  de  ton  alliance  scellée  par  le  sang, 
Je  retirerai  tes  captifs  de  la  fosse  où  il  n'y  a  pas  d'eau. 

'-Retournez  à  la  forteresse,  captifs  pleins  d'espérance  ! 
Aujourd'hui  encore  je  le  déclare. 
Je  te  rendrai  le  double. 

'^Car  je  bande  Juda  comme  un  arc. 
Je  m'arme  d'Ephraïm  comme  d'un  arc. 
Et  je  soulèverai  tes  enfants,  ô  Sion, 
Contre  tes  enfants,  ô  Javan  ! 

Je  te  rendrai  pareille  à  l'épée  d'un  vaillant  homme. 
"L'Eternel  au-dessus  d'eux  apparaîtra, 
Et  sa  flèche  partira  comme  l'éclair  ; 

1204 


ZACHARIE.  Chap.  0,1,-10.8. 

Le  Seigneur,  l'Eternel,  sonnera  de  la  trompette, 
Il  s'avancera  dans  loiiragan  du  midi. 

"L'Eternel  des  armées  les  protégera  ; 
Ils  dévoreront,  ils  vaincront  les  pierres  de  la  fronde"  ; 
Ils  boiront,  ils  seront  bruyants  comme  pris  de  vin  ; 

Ils  seront  pleins  comme  une  coupe. 
Comme  les  coins  de  l'autel*. 

"^L'Eternel,  leur  Dieu,  les  sauvera  en  ce  jour-là, 
Comme  le  troupeau  de  son  peuj)le  ; 

Car  ils  sont  les  pierres  d'un  diadème, 
Qui  brilleront  dans  son  pays. 

'"Oh  !  quelle  prospérité  pour  eux  !  quelle  beauté  ! 
Le  froment  fera  croître  les  jeunes  hommes, 
Et  le  moût  les  jeunes  filles. 

Chap.  X.      'Demandez  à  l'Eternel  la  pluie,  la  pluie  du  printemps"^  ! 
L'Eternel  produira  des  éclairs. 

Et  il  vous  enverra  une  abondante  pluie. 
Il  donnera  à  chacun  de  l'herbe  dans  son  champ. 

-Car  les  théraphim''  ont  des  paroles  de  néant, 
Les  devins  prophétisent  des  faussetés, 
Les  songes  mentent  et  consolent  par  la  vanité. 

C'est  pourquoi  ils  sont  errants  comme  un  troupeau, 
Ils  sont  malheureux  parce  qu'il  n'y  a  point  de  pasteur. 

^Ma  colère  s'est  enflammée  contre  les  pasteurs, 
Et  je  châtierai  les  boucs  ; 

Car  l'Eternel  des  armées  visite  son  troupeau,  la  maison  de  Juda, 
Et  il  en  fera  comme  son  cheval  de  gloire  dans  la  bataille, 

""De  lui  sortira  l'angle,  de  lui  le  cloy",  de  lui  l'arc  de  guerre; 
De  lui  sortiront  tous  les  chefs  ensemble. 

^lls  seront  comme  des  héros  foulant  dans  la  bataille  la  boue  des  rues; 
Ils  combattront,  parce  que  l'Eternel  sera  avec  eux; 

Et  ceux  qui  seront  montés  sur  des  chevaux  seront  couverts  de  honte. 

*Je  fortifierai  la  maison  de  Juda, 
Et  je  délivrerai  la  maison  de  Joseph  ; 
Je  les  ramènerai,  car  j'ai  compassion  d'eux. 
Et  ils  seront  comme  si  je  ne  les  avais  pas  rejetés  ; 
Car  je  suis  l'Eternel,  leur  Dieu,  et  je  les  exaucerai. 

"Ephraïm  sera  comme  un  héros; 
Leur  cœur  aura  la  joie  que  donne  le  vin  ; 

Leurs  fils  le  verront  et  seront  dans  l'allégresse, 
Leur  cœur  se  réjouira  en  l'Éternel. 

''Je  les  sifflerai  et  les  rassemblerai,  car  je  les  rachète, 

a.  Les  pierres  tle  la  fronde,  les  enneniis.  b.  Les  coins  de  /'autel,  où  l'on  répandait  les  libations.  c.  Ou 
de  raiTière-suison,  en  mars  et  avril.  d.  Les  therapliim,  idoles  domestiques,  e.  L'angle,  le  clou  termes 
figurés  désig^nani  les  t'hefs. 

1205 


Chap.  10,9-11, m.  ZACHARIE. 

Et  ils  multiplieront  comme  ils  multipliaient. 
^Je  les  disperserai  parmi  les  peuples, 
Et  au  loin  ils  se  souviendront  de  moi  ; 

Ils  vivront  avec  leurs  enfants,  et  ils  reviendront 
'"Je  les  ramènerai  du  pays  d'Egypte, 
Et  je  les  rassemblerai  de  l'Assyrie  ; 

Je  les  ferai  venir  au  pays  de  Galaad  et  au  Liban, 
Et  l'espace  ne  leur  suffira  pas. 

"Il  passera  la  mer  de  détresse,  il  frappera  les  Ilots  de  la  mer. 
Et  toutes  les  profondeurs  du  fleuve  seront  desséchées  ; 

L'orgueil  de  l'Assyrie  sera  abattu. 
Et  le  sceptre  de  l'Egypte  disparaîtra. 
'^Je  les  fortifierai  par  l'Eternel, 
Et  ils  marcheront  en  son  nom, 
Dit  l'Éternel. 

Chap.  XI.     'Liban,  ouvre  tes  portes, 

Et  que  le  feu  dévore  tes  cèdres  ! 

-Gémis,  cyprès,  car  le  cèdre  est  tombé, 
Ceux  qui  s'élevaient  sont  détruits  ! 

Gémissez,  chênes  de  Basan, 
Car  la  forêt  inaccessible  est  renversée  ! 

^Les  bergers  poussent  des  cris  lamentables, 
Parce  que  leur  magnificence  est  détruite; 

Les  lionceaux  rugissent. 
Parce  que  l'orgueil  du  Jourdain  est  abattu. 

*Ainsi  parle  l'Eternel,  mon  Dieu  : 
Pais  les  brebis  destinées  à  la  boucherie  ! 

^Ceux  qui  les  achètent  les  égorgent  impunément; 
Celui  qui  les  vend  dit  : 
Béni  soit  l'Éternel,  car  je  m'enrichis! 
Et  leurs  pasteurs  ne  les  épargnent  pas. 

*Car  je  n'ai  plus  de  pitié  pour  les  habitants  du  pays. 
Dit  l'Éternel  ; 

Et  voici,  je  livre  les  hommes 
Aux  mains  les  uns  des  autres  et  aux  mains  de  leur  roi  ; 
Ils  ravageront  le  pays. 
Et  je  ne  délivrerai  pas  de  leurs  mains. 

'Alors  je  me  mis  à  paître  les  brebis  âme  avait  aussi  pour  moi  du  dégoût, 

destinées  à  la  boucherie,  assurément  ^Et  je  dis  :  Je  ne  vous  paîtrai  plus! 

les  plus  misérables   du  troupeau.   Je  Que  celle  qui  va  mourir  meure,  que 

pris  deux  houlettes  :  j'appelai   l'une  celle  qui  va  périr  périsse,  et  que  cel- 

grâce,  et  j'appelai  l'autre  union.  Et  je  les  qui  restent  se  dévorent  les  unes 

fis  paître  les  brebis.  ^J'exterminai  les  les  autres.  '"Je  pris  ma  houlette  grâce, 

trois  pasteurs  en  un  mois;  mon  âme  et  je  la  brisai,  pour  rompre  mon  al- 

était  impatiente  à  leur  sujet,  et  leur  liance  que  j'avais  traitée  avec  tous  les 

1206 


ZACIIARIE.  Chap.  Il,n-12,8. 

peuples.  "Elle  fut  rompue  ce  jour-là  ;  je  brisai  ma  seconde  houlette  union, 

et  les  malheureuses  brebis,  qui  pri-  pour  rompre  la  fraternité  entre  Juda 

rent  garde  à  moi,  reconnurent  ainsi  et  Israël. 

que  c'était  la  parole  de  l'Eternel.  '-Je  '^L'Eternel  me  dit  :  Prends  encore 

leur   dis  :    Si   vous   le    trouvez   bon,  l'équipage  d'un  pasteur  insensé! '^Car 

donnez-moi   mon    salaire;  sinon,    ne  voici,  je   susciterai   dans  le   pays  un 

le   donnez  pas.   Et  ils  pesèrent  pour  ])asteur  qui  n'aura  pas  souci  des  bre- 

mon   salaire    trente    sicles    d'argent,  bis  qui  périssent;  il  n'ira  pas  à  la  re- 

'^L'Eterncl  me  dit  :  Jette-le  au  potier,  cherche  des  plus  jeunes,  il  ne  guérira 

ce  prix  magnifique  auquel  ils  m'ont  jias  les   blessées ,  il  ne  soignera  pas 

estimé  !    Et  je   pris   les   trente   sicles  les  saines  ;  mais  il  dévorera  la  chair 

d'argent,  et  je  les  jetai  dans  la  maison  des  plus  grasses,  et  il  déchirera  jus- 

de    l'Eternel,   pour   le   potier.    '^Puis  qu'aux  cornes  de  leurs  pieds. 

"Malheur  au  pasteur  de  néant,  qui  abandonne  ses  brebis! 
Que  l'épée  fonde  sur  son  bras  et  sur  son  oeil  droit! 

Que  son  bras  se  dessèche, 
Et  que  son  œil  droit  s'éteigne  ! 

Chai).  XII.  '  Uracle,  parole  de  l'Eternel  sur  Israël. 

Ainsi  parle  l'Eternel,  qui  a  étendu  les  cieux  et  fondé  la  terre. 
Et  qui  a  formé  l'esprit  de  l'homme  au  dedans  de  lui  : 

^Voici,  je  ferai  de  Jérusalem  une  coupe  d'étourdissement 
Pour  tous  les  peuples  d'alentour. 

Et  aussi  pour  Juda  dans  le  siège  de  Jérusalem. 

^En  ce  jour-là,  je  ferai  de  Jérusalem  une  pierre  pesante  pour  tous  les 
Tous  ceux  qui  la  soulèveront  seront  meurtris;  [peuples; 

Et  toutes  les  nations  de  la  terre  s'assembleront  contre  elle. 
^En  ce  jour-là,  dit  l'Éternel, 
Je  frapperai  d'étourdissement  tous  les  chevaux. 
Et  de  délire  ceux  qui  les  monteront; 

Mais  j'aurai  les  yeux  ouverts  sur  la  maison  de  Juda, 
Quand  je  frapperai  d'aveuglement  tous  les  chevaux  des  peuples. 
^Les  chefs  de  Juda  diront  en  leur  cœur  : 
Les  habitants  de  Jérusalem  sont  notre  force. 
Par  l'Éternel  des  armées,  leur  Dieu. 

^En  ce  jour-là,  je  ferai  des  chefs  de  Juda 
Comme  un  foyer  ardent  parmi  du  bois, 
Comme  une  torche  enflammée  parmi  des  gerbes; 
Ils  dévoreront  à  droite  et  à  gauche  tous  les  peuples  d'alentour, 
Et  Jérusalem  restera  à  sa  place,  à  Jérusalem. 

'L'Eternel  sauvera  d'abord  les  tentes  de  Juda, 
Afin  que  la  gloire  de  la  maison  de  David, 
La  gloire  des  habitants  de  Jérusalem  ne  s'élève  pas  au-dessus  de  Juda. 

'En  ce  jour-là,  l'Eternel  protégera  les  habitants  de  Jérusalem, 
Et  le  faible  parmi  eux  sera  dans  ce  jour  comme  David  ; 
La  maison  de  David  sera  comme  Dieu, 

1207 


Chnp.  13,0-18,8.  ZACIIARIE. 

Comme  l'ange  de  l'Eternel  devant  eux. 
"En  ce  jour-là, 
Je  m'efforcerai  de  détruire  toutes  les  nations 
Qui  viendront  contre  Jérusalem. 

'"Alors  je  répandrai  sur  la  maison  de  David  et  sur  les  habitants  de 
Un  esprit  de  grâce  et  de  supplication,  [Jérusalem 

Et  ils  tourneront  les  regards  vers  moi,  celui  qu'ils  ont  percé. 

Ils  pleureront  sur  lui  comme  on  pleure  sur  un  fils  unique, 
Ils  pleureront  amèrement  sur  lui  comme  on  pleure  sur  un  premier-né. 
"En  ce  jour-là,  le  deuil  sera  grand  à  Jérusalem, 
Comme  le  deuil  d'Hadadrimmon  dans  la  vallée  de  Meguiddon. 

'-Le  pays  sera  dans  le  deuil,  chaque  famille  séparément  : 
La  famille  de  la  maison  de  David  séparément,  et  les  femmes  à  part; 
La  famille  de  la  maison  de  Nathan  séparément,  et  les  femmes  à  part; 

''La  famille  de  la  maison  de  Lévi  séparément,  et  les  femmes  à  part; 
La  famille  de  Schimeï  séparément,  et  les  femmes  à  part; 

'^Toutes  les  autres  familles,  chaque  famille  séparément, 
¥a  les  femmes  à  part. 

CJiop.  XIII.      'En  ce  jour-là,  une  source  sera  ouverte 
Pour  la  maison  de  David  et  les  habitants  de  Jérusalem, 
Pour  le  péché  et  pour  l'imjiureté. 

-En  ce  jour-là,  dit  l'Eternel  des  armées. 
J'exterminerai  du  pays  les  noms  des  idoles, 
Afin  qu'on  ne  s'en  souvienne  plus  ; 

J'ôterai  aussi  du  pays  les  prophètes  et  l'esprit  d'impureté. 
''Si  quelqu'un  prophétise  encore, 
Son  père  et  sa  mère,  qui  l'ont  engendré,  lui  diront  : 
Tu  ne  vivras  pas,  car  tu  dis  des  mensonges  au  nom  de  r!^]ternel  ! 

Et  son  père  et  sa  mère,  qui  l'ont  engendré,  le  transperceront 
Quand  il  prophétisera. 

*En  ce  jour-là,  les  prophètes  rougiront  de  leurs  visions 
Quand  ils  pro|)hétiseront, 

Et  ils  ne  revêtiront  plus  un  manteau  de  poil  pour  mentir. 

^Chacun  d'eux  dira  :  Je  ne  suis  pas  prophète. 
Je  suis  laboureur. 
Car  on  m'a  acheté  dès  ma  jeunesse. 

'Et  si  on  lui  demande  : 
D'oii  viennent  ces  blessures  que  tu  as  aux  mains  ? 

Il  répondra  : 
C'est  dans  la  maison  de  ceux  qui  m'aimaient  que  je  les  ai  reçues. 

'Epée,  lève-toi  sur  mon  pasteur 
Et  sur  l'homme  qui  est  mon  compagnon! 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

Frappe  le  pasteur,  et  que  les  brebis  se  dispersent  ! 
Et  je  tournerai  ma  main  vers  les  faibles. 

''Dans  tout  le  pays,  dit  Dîternel, 

1208 


ZACllAHIE.  Chap.  13.<j-là,u. 

Les  deux  tiers  seront  exterminés,  périront, 

Et  l'autre  tiers  restera. 

'Je  mettrai  ce  tiers  dans  le  feu, 
Et  je  le  purifierai  comme  on  purifie  l'argent. 
Je  l'éprouverai  comme  on  éprouve  l'or. 

11  invoquera  mon  nom,  et  je  l'exaucerai; 
Je  dirai  :  C'est  mon  peuple  ! 
Et  il  dira  :  L'Eternel  est  mon  Dieu  ! 

Chap.  XIV.     'Voici,  le  jour  de  l'Eternel  arrive, 

Et  tes  dépouilles  seront  partagées  au  milieu  de  toi. 

'Je  rassemblerai  toutes  les  nations  jiour  qu'elles  attaquent  Jérusalem  ; 
La  ville  sera  prise,  les  maisons  seront  pillées,  et  les  femmes  violées; 

La  moitié  de  la  ville  ira  en  captivité, 
Mais  le  reste  du  peuple  ne  sera  pas  exterminé  de  la  ville. 
^L'Eternel  paraîtra,  et  il  combattra  ces  nations, 
Comme  il  combat  au  jour  de  la  bataille. 

■"Ses  pieds  se  poseront  en  ce  jour  sur  la  montagne  des  oliviers. 
Qui  est  vis-à-A'is  de  Jérusalem,  du  côté  de  l'orient; 

La  montagne  des  oliviers  se  fendra  par  le  milieu,  à  l'orient  et  à  l'occident. 
Et  il  se  formera  une  très  grande  vallée  : 

Une  moitié  de  la  montagne  reculera  vers  le  septentrion, 
Et  une  moitié  vers  le  midi. 

^Vous  fuirez  alors  dans  la  vallée  de  mes  montagnes. 
Car  la  vallée  des  montagnes  s'étendra  juscpi'à  Atzel  ; 
Vous  fuirez  comme  vous  avez  fui  de\ant  le  tremblement  de  terre, 
Au  temps  d'Ozias,  roi  de  Juda. 

Et  l'Eternel,  mon  Dieu,  viendia,  et  tous  ses  saints  avec  lui. 

*En  ce  jour-là,  il  n'y  aura  point  de  lumière  ; 
Il  y  aura  du  froid  et  de  la  glace. 

'Ce  sera  un  jour  unique,  connu  de  l'I'^ternel, 
Et  qui  ne  sera  ni  jour  ni  nuit  ; 

Mais  vers  le  soir  la  lumière  paraîtra. 

'^En  ce  jour-là,  des  eaux  vives  sortiront  de  Jérusalem, 
Et  couleront  moitié  vers  la  mer  orientale. 
Moitié  vers  la  mer  occidentale  ; 
Il  en  sera  ainsi  été  et  hiver. 

^L'Eternel  sera  roi  de  toute  la  terre; 
En  ce  jour-là,  l'Eternel  sera  le  seul  Eternel, 
Et  son  nom  sera  le  seul  nom. 

'"Tout  le  pays  deviendra  comme  la  plaine,  de  Guéba  à  Rimmon, 
Au  midi  de  Jérusalem  ; 

Et  Jérusalem  sera  élevée  et  restera  à  sa  place, 
Depuis  la  porte  de  Benjamin  juscpi'au  lieu  de  la  première  porte, 
Jusqu'à  la  porte  des  angles, 
Et  depuis  la  tour  de  Ilanancel  jusqu'aux  pressoirs  du  roi. 

"On  habitera  dans  son  sein,  et  il  ii'v  aura  phis  d'interdit; 

1209 


Chap.  li,K-n.  ZAGHARIE. 

Jérusalem  sera  en  sécurité. 

'-Voici  la  plaie  dont  l'Éternel  frappera  tous  les  peuples 
Qui  auront  combattu  contre  Jérusalem  : 

Leur  chair  tombera  en  pourriture  tandis  qu'ils  seront  sur  leurs  pieds, 
Leurs  yeux  tomberont  en  pourriture  dans  leurs  orbites, 
Et  leur  langue  tombera  en  pourriture  dans  leur  bouche. 

*^En  ce  jour-là,  l'Éternel  produira  un  grand  trouble  parmi  eux; 
L'un  saisira  la  main  de  l'autre. 
Et  ils  lèveront  la  main  les  uns  sur  les  autres. 
*''Juda  combattra  aussi  dans  Jérusalem, 
Et  l'on  amassera  les  richesses  de  toutes  les  nations  d'alentour, 
L'or,  l'argent,  et  des  vêtements  en  très  grand  nombre. 

'^La  plaie  frappera  de  même  les  chevaux. 
Les  mulets,  les  chameaux,  les  ânes, 
Et  toutes  les  bêtes  qui  seront  dans  ces  camps  : 
Cette  plaie  sera  semblable  à  l'autre. 

'^Tous  ceux  qui  resteront  de  toutes  les  nations 
Venues  contre  Jérusalem 

Monteront  chaque  année 
Pour  se  prosterner  devant  le  roi,  l'Éternel  des  armées, 
Et  pour  célébrer  la  fête  des  tabernacles. 

'"S'il  y  a  des  familles  de  la  terre  qui  ne  montent  pas  à  Jérusalem 
Pour  se  prosterner  devant  le  roi,  l'Éternel  des  armées, 
La  pluie  ne  tombera  pas  sur  elles. 

'*Si  la  famille  d'Egypte  ne  monte  pas,  si  elle  ne  vient  pas, 
La  pluie  ne  tombera  pas  sur  elle  ; 

Elle  sera  frappée  de  la  plaie  dont  l'Eternel  frappera  les  nations 
Qui  ne  monteront  pas  pour  célébrer  la  fête  des  tabernacles. 
"Ce  sera  le  châtiment  de  l'Egypte, 
Le  châtiment  de  toutes  les  nations 
Qui  ne  monteront  pas  pour  célébrer  la  fête  des  tabernacles. 

^°En  ce  jour-là,  il  sera  écrit  sur  les  clochettes  des  chevaux  : 
Sainteté  à  l'Éternel  ! 

Et  les  chaudières  dans  la  maison  de  l'Eternel 
Seront  comme  les  coupes  devant  l'autel. 

^' Toute  chaudière  à  Jérusalem  et  dans  Juda 
Sera  consacrée  à  l'Éternel  des  armées  ; 
Tous  ceux  qui  offriront  des  sacrifices  viendront 
Et  s'en  serviront  pour  cuire  les  viandes  ; 

Et  il  n'y  aura  plus  de  marchands  dans  la  maison  de  l'Éternel  des  armées. 
En  ce  jour-là. 


1210 


MALACIIfE 


Cliap.  I.  ^Oracle,  parole  de  l'Éternel  à  Israël  par  Malachie. 

-Je  vous  ai  aimés,  dit  l'Eternel. 
Et  vous  dites  :  En  quoi  nous  as-tu  aimés? 

Esaii  n'est-il  pas  frère  de  Jacob?  dit  l'Eternel. 
Cependant  j'ai  aimé  Jacob, 

^Et  j'ai  eu  de  la  haine  pour  Esaù, 
J'ai  fait  de  ses  montagnes  une  solitude. 
J'ai  livré  son  héritage  aux  chacals  du  désert. 

^Si  Edom  dit  :  Nous  sommes  détruits, 
Nous  relèverons  les  ruines  ! 

Ainsi  parle  l'Eternel  des  armées  : 
Qu'ils  bâtissent,  je  renverserai. 
Et  on  les  appellera  pays  de  la  méchanceté. 
Peuple  contre  lequel  l'Eternel  est  irrité  pour  toujours. 
^Vos  yeux  le  verront, 
Et  vous  direz  :  Grand  est  l'Eternel 
Par  delà  les  frontières  d'Israël  ! 

"Un  fils  honore  son  j^ère,  et  un  serviteur  son  maître. 
Si  je  suis  père,  où  est  l'honneur  qui  m'est  dû? 
Si  je  suis  maître,  où  est  la  crainte  qu'on  a  de  moi? 
Dit  l'Eternel  des  armées  à  vous,  prêtres. 
Qui  méprisez  mon  nom. 

Et  qui  dites  :  En  quoi  avons-nous  méprisé  ton  nom? 
"Vous  offrez  sur  mon  autel  des  aliments  impurs. 
Et  vous  dites  :  En  quoi  t'avons-nous  profané  ? 

C'est  en  disant  :  La  table  de  l'Eternel  est  méprisable  ! 

''Quand  vous  offrez  en  sacrifice  une  bête  aveugle,  n'est-ce  pas  mal? 
Quand  vous  en  offrez  une  boiteuse  ou  infirme,  n'est-ce  pas  mal  ? 

Offre-la  donc  à  ton  gouverneur  ! 
Te  recevra-t-il  bien,  te  fera-t-il  bon  accueil? 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

"Priez  Dieu  maintenant,  pour  qu'il  ait  pitié  de  nous! 
C'est  de  vous  que  cela  vient  : 
Vous  recevra-t-il  favorablement? 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

'"Lequel  de  vous  fermera  les  portes, 
Pour  que  vous  n'allumiez  pas  en  vain  le  feu  sur  mon  autel? 

Je  ne  prends  aucun  plaisir  en  vous,  dit  l'Eternel  des  armées, 
El  les  offrandes  de  votre  main  ne  me  sont  ])oint  agréables. 


1-211 


77 


Chnp.  f.ii-S.9  MALACHIR. 

"Car  depuis  le  lever  du  soleil  jusqu'à  son  couchant, 
Mon  nom  est  grand  parmi  les  nations, 

Et  en  tout  lieu  on  brûle  de  l'encens  en  l'honneur  de  mon  nom 
Et  l'on  présente  des  offrandes  pures  ; 

Car  grand  est  mon  nom  parmi  les  nations, 
Dit  l'Eternel  des  armées 

'-Mais  vous,  vous  le  profanez, 
En  disant  :  La  table  de  l'Eternel  est  souillée. 
Et  ce  qu'elle  rapporte  est  un  aliment  méprisable 

'^Vous  dites  :  Quelle  fatigue  !  et  vous  le  dédaignez. 
Dit  l'Eternel  des  armées  ; 

Et  cependant  vous  amenez  ce  qui  est  dérobé,  boiteux  ou  infirme. 
Et  ce  sont  les  offrandes  que  vous  faites  ! 

Puis-je  les  agréer  de  vos  mains?  dit  l'Eternel. 

'"'Maudit  soit  le  trompeur  qui  a  dans  son  troupeau  un  mâle, 
Et  qui  voue  et  sacrifie  au  Seigneur  une  bête  chétive  ! 
Car  je  suis  un  grand  roi,  dit  l'Eternel  des  armées, 
Et  mon  nom  est  redoutable  parmi  les  nations. 

Chap.  II.     'Maintenant,  à  vous  cet  ordre,  prêtres  ! 

*Si  vous  n'écoutez  pas,  si  vous  ne  ])renez  pas  à  cœur 
De  donner  gloire  à  mon  nom,  dit  l'Eternel  des  armées, 
J'enverrai  parmi  vous  la  malédiction,  et  je  maudirai  vos  bénédictions; 
Oui,  je  les  maudirai,  parce  que  vous  ne  l'avez  pas  à  cœur. 
^Voici,  je  détruirai  vos  semences. 
Et  je  vous  jetterai  des  excréments  au  visage. 
Les  excréments  des  victimes  que  vous  sacrifiez, 
Et  on  vous  emportera  avec  eux. 

*Vous  saurez  alors  que  je  vous  ai  adressé  cet  ordre. 
Afin  que  mon  alliance  avec  Lévi  subsiste, 
Dit  l'Éternel  des  armées. 

^Mon  alliance  avec  lui  était  une  alliance  de  vie  et  de  paix. 
Ce  que  je  lui  accordai  pour  qu'il  me  craignît; 
Et  il  a  eu  pour  moi  de  la  crainte. 
Il  a  tremblé  devant  mon  nom. 

"La  loi  de  la  vérité  était  dans  sa  bouche. 
Et  l'iniquité  ne  s'est  point  trouvée  sur  ses  lèvres  ; 

Il  a  marché  avec  moi  dans  la  paix  et  dans  la  droiture, 
Et  il  a  détourné  du  mal  beaucoup  d'hommes. 

'Car  les  lèvres  du  prêtre  doivent  garder  la  science. 
Et  c'est  à  sa  bouche  qu'on  demande  la  loi. 

Parce  qu'il  est  un  envoyé  de  l'Éternel  des  armées. 
*Mais  vous,  vous  vous  êtes  écartés  de  la  voie. 
Vous  avez  fait  de  la  loi  une  occasion  de  chute  pour  plusieurs. 

Vous  avez  violé  l'alliance  de  Lévi, 
Dit  l'Éternel  des  armées. 

"Et  moi,  je  vous  rendrai  méprisables  et  vils 
Aux  yeux  de  tout  le  peuple, 

1212 


MALACHIE.  Chap.  3,  w-S,  i. 

Parce  que  vous  n'avez  pas  o-aidé  mes  voies, 
Et  que  vous  avez  éganl  à  Tapparcnce  des  personnes 
Quand  vous  interprétez  la  loi. 

Conlrc  les  nuiria^es  cn'ec  des  femmes  étrangères. 

'"N'avons-nous  |ias  tous  un  seul  père? 
N'est-ce  pas  un  seul  Dieu  qui  nous  a  créés? 

Pourquoi  donc  sommes-nous  infidèles  l'un  envers  l'autre. 
En  profanant  lalliance  île  nos  pères  ? 

".luda  s'est  uK^ntré  infidèle, 
Et  une  abomination  a  été  commise  en  Israël  et  à  Jérusalem  ; 

Car  , luda  a  ]irofané  ce  qui  est  consacré  à  l'Eternel,  ce  qu'aime  l'Eternel, 
Il  s'est  uni  à  la  (illc  d'un  dieu  étranger. 

'-L'Eternel  retranchera  l'homme  qui  fait  cela,  celui  qui  veille  et  qui 
Il  le  retranchera  des  tentes  de  Jacob,  [répond". 

Et  il  retranchera  celui  qui  présente  une  offrande 
A  l'Eternel  des  armées. 

'^Voici  encore  ce  que  vous  faites  : 
Vous  couvrez  de  larmes  l'autel  de  l'Eternel, 
De  pleurs  et  de  gémissements. 

En  sorte  cpi  il  n'a  plus  égard  aux  offrandes 
Et  qu'il  ne  peut  rien  agréer  de  vos  mains. 
"Et  vous  dites  :  Pourquoi?... 
Parce  que  l'Eternel  a  été  témoin  entre  toi  et  la  femme  de  ta  jeunesse, 
A  laquelle  tu  es  infidèle. 
Bien  qu'elle  soit  ta  compagne  et  la  femme  de  ton  alliance. 

'^Nul  n'a  fait  cela,  avec  un  reste  de  bon  sens. 
Un  seul*  l'a  fait,  et  pourquoi  ? 
Parce  qu'il  cherchait  la  postérité  que  Dieu  lui  avait  promise. 

Prenez  donc  garde  en  votre  esprit. 
Et  qu'aucun  ne  soit  infidèle  à  la  femme  de  sa  jeunesse  ! 

'^Car  je  hais  la  répudiation, 
Dit  l'Éternel,  le  Dieu  d'Israël, 

Et  celui  qui  couvre  de  violence  son  vêtement,  i 

Dit  l'Flternel  des  armées. 

Prenez  donc  garde  en  votre  esprit, 
Et  ne  soyez  pas  infidèles  ! 

La  rétribution  dicine. 

"Vous  fatiguez  l'Eternel  par  vos  paroles. 
Et  vous  dites  :  En  quoi  l'avons-nous  fatigué? 

C'est  en  disant  :  Quiconque  fait  le  mal  est  bon  aux  yeux  de  l'Eternel, 
i-]t  c'est  en  lui  qu'il  prend  plaisir! 
Ou  bien  :  Où  est  le  Dieu  de  la  justice? 

Cha/j.  III.      'Voici,  j'enverrai  mon  messager; 
Il  préparera  le  chemin  devant  moi. 

a.  Locution  proverbiale  pouvant  signiiier  «  tout  être  vivant  ».         b.   L'n  seul.  Abraham. 

1213 


Chap.S,o-K.  MALACHIE. 

Et  soudain  entrera  dans  son  temple  le  Seigneur  que  vous  cherchez  ; 
Et  le  messager  de  l'alliance  que  vous  désirez,  voici,  il  vient. 
Dit  rÉternel  des  armées. 

-Qui  pourra  soutenir  le  jour  de  sa  venue? 
Qui  restera  debout  quand  il  paraîtra  ? 

Car  il  sera  comme  le  feu  du  fondeur. 
Comme  la  potasse  des  foulons. 

■''Il  s'assiéra,  fondra  et  purifiera  l'argent; 
Il  purifiera  les  fds  de  Lévi, 
Il  les  épurera  comme  on  épure  l'or  et  l'argent, 

Et  ils  présenteront  à  l'Eternel  des  offrandes  avec  justice. 

■•Alors  l'offrande  de  Juda  et  de  Jérusalem  sera  agréable  à  l'Eternel, 
Comme  aux  anciens  jours,  comme  aux  années  d'autrefois. 
^Je  m'apjirocherai  de  vous  pour  le  jugement. 
Et  je  me  hâterai  de  témoigner  contre  les  enchanteurs  et  les  adultères. 
Contre  ceux  qui  jurent  faussement. 

Contre  ceux  qui  retiennent  le  salaire  du  mercenaire. 
Qui  oppriment  la  veuve  et  l'orphelin, 
Qui  font  tort  à  l'étranger,  et  ne  me  craignent  pas. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

T.ar  je  suis  l'Eternel,  je  ne  change  pas  ; 
Et  vous,  enfants  de  Jacob,  vous  n'avez  pas  été  consumés. 

'Depuis  le  temps  de  vos  pères,  vous  vous  êtes  écartés  de  mes  ordon- 
Vous  ne  les  avez  point  observées.  [nances. 

Revenez  à  moi,  et  je  reviendrai  à  vous, 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

Et  vous  dites  :  En  quoi  devons-nous  revenir? 

^Un  homme  trompe-t-il  Dieu  ?  Car  vous  me  trompez. 
Et  vous  dites  :  En  quoi  t'avons-nous  trompé  ? 
Dans  les  dîmes  et  les  offrandes. 

"Vous  êtes  frappés  par  la  malédiction, 
Et  vous  me  trompez, 
La  nation  tout  entière  ! 

'"Apportez  à  la  maison  du  trésor  toutes  les  dîmes. 
Afin  qu'il  y  ait  de  la  nourriture  dans  ma  maison  ; 
Mettez-moi  de  la  sorte  à  l'épreuve. 
Dit  l'Éternel  des  armées. 

Et  vous  verrez  si  je  n'ouvre  pas  pour  vous  les  écluses  des  cieux, 
Si  je  ne  répands  pas  sur  vous  la  bénédiction  en  abondance. 

"Pour  vous  je  menacerai  celui  qui  dévore". 
Et  il  ne  vous  détruira  pas  les  fruits  de  la  terre. 

Et  la  vigne  ne  sera  pas  stérile  dans  vos  campagnes. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

'-Toutes  les  nations  vous  diront  heureux. 
Car  vous  serez  un  pays  de  délices, 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

£2.  L'insecte,  la  sauterelle. 

1214 


MALACIIIE.  Chap.  3.  ,3-4, o. 

'•''Vos  paroles  sont  rudes  contre  moi,  dit  rÉternel. 
Et  vous  dites  :  Ouavons-nous  dit  contre  toi  ? 

'•'Vous  avez  dit  :  C'est  en  vain  que  l'on  sert  Dieu  ; 
Ou 'avons-nous  gagné  à  observer  ses  préceptes, 
Et  à  marcher  avec  tristesse 
A  cause  de  l'Eternel  des  armées? 

'^Maintenant  nous  estimons  heureux  les  hautains  ; 
Oui,  les  méchants  prospèrent; 
Oui,  ils  tentent  Dieu,  et  ils  échappent  ! 

"Alors  ceux  qui  craignent  l'Eternel  se  parlèrent  l'un  à  l'autre-, 
L'Eternel  fut  attentif,  et  il  écouta  ; 
Et  un  livre  de  souvenir  fut  écrit  devant  lui 
Pour  ceux  qui  craignent  l'Eternel 
Et  qui  honorent  son  nom. 

''Ils  seront  à  moi,  dit  l'Eternel  des  armées, 
Ils  m'appartiendront,  au  jour  que  je  |)répare; 

J'aurai  compassion  d'eux. 
Comme  un  homme  a  compassion  de  son  fils  qui  le  sert. 

"*Et  vous  verrez  de  nouveau  la  différence 
Entre  le  juste  et  le  méchant, 
Entre  celui  qui  sert  Dieu 
Et  celui  qui  ne  le  sert  pas. 

Chnp.  IV.      'Car  voici,  le  jour  vient. 
Ardent  comme  une  fournaise. 

Tous  les  hautains  et  tous  les  méchants  seront  comme  du  chaume  ; 
Le  jour  qui  vient  les  embrasera, 
Dit  l'Eternel  des  armées, 
Il  ne  leur  laissera  ni  racine  ni  rameau. 

"Mais  pour  vous,  cjui  craignez  mon  nom,  se  lèvera 
Le  soleil  de  la  justice. 
Et  la  guérison  sera  sous  ses  ailes  ; 

Vous  sortirez,  et  vous  sauterez  comme  les  veaux  dune  étable 
^Et  vous  foulerez  les  méchants. 
Car  ils  seront  comme  de  la  cendre 
Sous  la  plante  de  vos  pieds. 

Au  jour  que  je  prépare. 
Dit  l'Eternel  des  armées. 

''Souvenez-vous  de  la  loi  de  Moïse,  mon  serviteur. 
Auquel  j'ai  prescrit  en  Horeb,  pour  tout  Israël, 
Des  préceptes  et  des  ordonnances. 

^Voici,  je  vous  enverrai  Elie,  le  prophète. 
Avant  que  le  jour  de  l'Eternel  arrive, 
Cejour  giand  et  redoutable. 

*II  ramènera  le  cœur  des  pères  à  leurs  enfants. 
Et  le  cœur  des  enfants  à  leurs  pères. 

De  peur  que  je  ne  vienne  frapper  le  pays  d'interdit. 

I2ir) 


FIN    DE    L  ANCIEN    TESTAMENT. 


HISTOIEE    ABRÉGÉE    DES    JUIFS 

PENDANT  L'INTERVALLE  COMPRIS  ENTRE  L'ANCIEN 
ET  LE  NOUVEAU  TESTAMENT 


A  l'époque  de  Néhémie,  vécut  le  dernier  des  prophètes, 
Malachie.  Il  annonça  les  temps  de  la  nouvelle  alliance  et  la 
venue  de  celui  qui  devait  préparer  les  voies  au  Seigneur  (440  av. 

J.-C). 

Les  Israélites,  ordinairement  désignés  sous  le  nom  de  Juifs 
depuis  le  retour  de  la  captivité,  continuèrent  à  èive  soumis  aux 
rois  de  Perse,  longtemps  encore  après  Esdras  et  Néhémie.  Cette 
période  de  leur  histoire  nous  est  peu  connue.  Mais  il  paraît  qu'ils 
étaient  plutôt  protégés  que  traités  en  ennemis  :  ils  jouissaient 
d'une  entière  liberté  de  culte,  et  se  gouvernaient  avec  assez 
d'indépendance.  On  exigeait  seulement  qu'ils  payassent  quelques 
tributs,  et  reconnussent  la  souveraineté  des  rois  de  Perse. 

IL 

Les  Perses  étant  en  guerre  avec  les  Grecs,  Alexandre  le 
Grand,  roi  de  Macédoine,  défit  complètement  les  armées  de  Darius, 
et  mit  fin  au  vaste  empire  persan  (331  av.  J.-C).  Il  marcha 
victorieux  sur  Gaza,  pour  se  rendre  en  Egypte,  et  il  allait  s'em- 
parer de  Jérusalem  et  de  toute  la  contrée. 

A  l'api^roche  d'Alexandre,  les  habitants  de  Jérusalem  con- 
sternés invoquèrent  l'Eternel,  et  offrirent  des  sacrifices  dans  le 
sanctuaire.  Puis,  le  grand  prêtre,  revêtu  de  ses  ornements,  et 
accomi)agné  de  tous  les  prêtres,  sortit  de  la  ville,  pour  aller  à  la 
rencontre  d'Alexandre.  Frappé  d'im  spectacle  aussi  imjiosant,  le 
vainqueur  de  l'Asie  s'inclina  respectueusement  devant  le  gi-and 

1217  78» 


HISTOIRE  DES  JUIFS. 

prêtre.  Il  fit  son  entrée  dans  Jériisalem,  visita  le  temple,  et  y 
offrit  nn  sacrifice  suivant  les  ordonnances  mosaïques.  Les  Juifs 
obtinrent  de  lui  la  faveur  d'être  exemptés  de  tout  impôt  pendant 
l'année  sabbatique,  et  la  liberté  de  vivre  d'après  leurs  lois  et 
coutumes. 

C'est  ainsi  qiie  les  Juifs,  soumis  aux  Perses  depuis  plus  de 
deiix  siècles,  passèrent,  sans  secousse  violente,  sous  la  domination 
macédonienne. 

Après  avoir  laissé  la  Syrie  et  la  Palestine  aux  soins  d'un 
gouverneur,  Alexandx-e  fit  la  conquête  de  l'Egypte,  et  y  fonda  la 
ville  d'Alexandrie,  où  s'établirent  dès  lors  un  grand  nombre  de 
Juifs.  II  promena  ses  armes  triomphantes  par  toute  l'Asie,  jusque 
dans  les  Indes,  et  il  mourut  l'an  323. 


III. 

Après  la  mort  d'Alexandre  le  Grand,  ses  généraux,  établis 
comme  gouverneurs  dans  les  différentes  portions  de  l'empire,  ne 
tardèrent  pas  à  se  constituer  indépendants  et  à  se  combattre  les 
uns  les  autres. 

Par  suite,  la  Palestine,  gouvernée  d'abord  par  Laomédon  de 
Mytilène,  tomba,  l'an  320,  au  pouvoir  de  Ptolémée,  fils  de  Lagus, 
qui  régnait  en  Egypte.  Dès  ce  moment,  et  pendant  plus  de  150 
ans,  elle  fut  soxunise  tantôt  aux  rois  d'Egypte,  tantôt  aux  rois  de 
SjTie.  Les  Juifs  eurent  ainsi  à  souffi'ir  des  divisions  et  des 
guerres  de  leurs  puissants  voisins.  Toutefois,  il  y  eut  pour  eux 
de  longs  intervalles  de  paix;  et  leurs  maîtres,  loin  de  leur  faire 
sentir  le  joug,  les  traitaient  avec  faveur  ;  en  particulier,  quelques- 
uns  des  Ptolémée  et  Antioclms  le  Grand  leur  accordèrent  divers 
privilèges.  Ce  fut  seulement  à  dater  de  l'an  169,  qu'Antiochus 
Épiphane,  roi  de  S}  rie,  les  persécuta  d'une  manière  cruelle. 

Pendant  cette  période,  une  quantité  considérable  de  Juifs 
s'établirent  en  Syrie,  en  Egypte,  en  Médie,  et  dans  toutes  les 
contrées  de  l'Asie  conquises  par  Alexandre,  où  la  langue  grecque 
s'était  répandue. 

Antiochus  Épiphane  était  monté  sur  le  trône  de  Syrie  l'an  175. 
Pendant  six  années,  il  ne  commit  aucun  acte  de  nature  à  inquiéter 
les  Juifs,  placés  aloi's  sous  sa  domination. 

ci  Tout  à  coup,  au  sein  même  de  Jérusalem,  deux  frères,  Jason 
et  Ménélaiis,  se  disputent  à  mains  armées  la  dignité  de  grand 
prêtre.  A  cette  nouvelle,  Antiochus  s'imagine  que  les  Juifs  veu- 
lent se  révolter  contre  sa  propre  autorité.  .  Il  part  à  la  tête  d'une 
armée,,  entre  dans  Jérusalem,  massacre  un  grand  nombre  d'habit- 

1218 


HISTOIRE  DES  JUIFS. 

ants,  et  en  fait  vendre  d'antres  comme  esclaves.  Puis,  il  pénètre 
dans  le  sanctuaire,  d'où  il  enlève  les  vases  d'or  et  d'argent,  avec 
les  trésors  qui  s'y  trouvent  (l'an  169). 

Deux  années  plus  tard,  Antiochus,  arrêté  au  milieu  d'iîne 
expédition  militaire  contre  l'Egypte  par  des  ambassadeurs  romains 
qui  lui  ordonnent  de  rebrousser  chemin,  toui^na  sa  fureur  contre 
les  Juifs,  et  fit  partir  pour  Jérusalem  son  général  Apollonius  avec 
un  corps  de  22,000  hommes.  Apollonius  feignit  des  intentions 
pacifiques  ;  mais,  lorsqu'il  fut  dans  la  ville,  il  saisit  le  premier  jour 
de  sabbat  pour  lancer  ses  soldats  sur  le  peuple,  avec  ordre  d'égor- 
ger tous  ceux  qu'ils  rencontreraient.  Les  maisons  furent  livrées 
au  feu  et  au  pillage,  les  femmes  et  les  enfants  furent  réduits  à  la 
servitude,  et  des  flots  de  sang  coulèrent  dans  Jérusalem.  Le 
reste  des  habitants  prit  la  fuite,  et  la  désolation  régna  dans  la  ville 
sainte. 

Antiochiis  ne  parvit  point  encore  satisfait  :  il  expédia  des 
ordres  de  la  dernière  rigueur.  Les  superstitions  du  paganisme 
furent  imposées  à  tous  ses  sujets  sans  distinction  ;  et  les  Juifs 
durent  cesser  leurs  sabbats,  leurs  holocaustes  et  leurs  fêtes.  Une 
statue  de  Jupiter  Olympien  fut  érigée  dans  le  temple  de  Jérusalem, 
et  un  prêtre  grec  y  fut  envoyé  pour  ofirir  des  sacrifices  aux  idoles. 
Les  livres  de  la  Loi  furent  détruits  ;  et  la  peine  de  mort  fut  pro- 
noncée contre  quiconque  en  posséderait  une  copie,  se  livrerait  aux 
pratiques  de  la  religion  mosaïque,  ou  refuserait  de  prendre  part 
aux  cérémonies  païennes. 

Ainsi,  le  culte  de  l'Eternel  demeura  interrompu.  .  .  Beaucoup 
de  Juifs  abandonnèrent  alors  le  vrai  Dieu.  Ceux  qui  restèrent 
fidèles  furent  contraints  à  se  réfugier  dans  les  cavernes  et  les 
déserts,  ou  exposés  à  souffrir  la  mort  connue  martyrs. 


IV. 

Au  plus  fort  des  cruautés  d' Antiochus,  le  prêtre  Mattathias  et 
ses  cinq  fils,  Jean,  Simon,  Juda,  Éléazar  et  Jonathan,  résolurent 
de  demeurer  fidèles  à  leur  Dieu  et  de  résister  ouvertement  aux 
ordres  inqjies  de  ce  roi  sanguinaire.  Ils  donnèrent  ainsi  le  signal 
d'une  guerre  qui  eut  pour  résultat  l'afiranchissement  complet  de 
la  nation  juive,  après  vingt-cinq  ans  de  luttes. — Les  membres  de 
cette  famille,  qui  combattit  avec  tant  d'héroïsme  pour  la  délivrance 
du  i^euple,  furent  appelés  Asmmiéens,  du  nom  d'un  des  ancêtres 
de  Mattathias,  et  plus  tard  Macclmbées,  d'un  surnom  que  i)ortait 
Juda,  le  plus  vaillant  de  ses  fils. 

Mattathias  avait  quitté  Jérusalem,  pour  s'établir  à  Modin, 
bourg  situé  sur  une  montagne,  dans  les  environs  de  la  ville  de 

1219 


HISTOIRE  DES  JUIFS. 

Lydde.  Or,  des  envoyés  du  roi  Antiochus  vinrent  à  Modin,  dans 
le  but  de  forcer  les  Juifs  qui  y  demeuraient  à  sacrifier  aux  idoles. 
Mattathias  leur  dit  :  Quand  toutes  les  nations  dépendantes  du  roi 
renonceraient  à  leur  religion  pour  obéir  à  ses  ordres,  moi,  mes  fils 
et  mes  frères,  nous  serons  fidèles  à  l'alliance  de  nos  pères  ;  à  Dieu 
ne  plaise  que  nous  abandonnions  jamais  la  loi  de  l'Éternel  et  ses 
commandements  !  A  peine  a-t-il  prononcé  ces  mots,  qu'il  voit  un 
Juif  s'avancer  vers  l'autel  pour  sacrifier  aux  faux  dieux.  Il  se 
précipite  sur  lui,  le  tue,  et  renverse  l'autel.  Puis  il  appelle  à  lui 
tous  ceux  qui  ont  encore  du  zèle  pour  la  religion  de  leurs  pères, 
et  il  s'enfuit  avec  ses  fils  dans  les  montagnes  de  Juda,  où  les  plus 
pieux  d'entre  ses  compatriotes  ne  tardèrent  pas  à  les  rejoindre. 
Mattathias  se  trouva  bientôt  à  la  tête  d'ime  petite  armée,  avec 
laquelle  il  parcourut  le  pays,  et  détruisit  les  autels.  Mais,  au  bout 
de  peu  de  mois,  cet  intrépide  vieillard  sentit  sa  fin  approclier  ;  il 
adressa  ses  dernières  exhortations  à  ses  fils,  et  remit  le  commande- 
ment de  sa  troupe  à  Juda  Macchabée  (l'an  166). 

Juda  Macchabée  fit  des  prodiges  de  valeur.  Il  battit  succes- 
sivement plusieurs  armées  sj'riennes,  et  se  rendit  maître  de 
Jérusalem,  à  l'exception  de  la  citadelle,  qui  resta  occupée  par  une 
garnison  d' Antiochus.  Il  purifia  le  temple,  choisit  des  prêtres 
sans  reproches,  et  fit  démolir  l'autel  qui  avait  servi  au  culte  des 
faux  dieux  (l'an  164).  Antiochus,  ayant  appris  la  défaite  de  ses 
troupes  et  les  succès  de  Juda,  tomba  malade,  et  mourut  après 
d'horribles  souff"rances  et  de  cuisants  remords.  La  lutte  avec  les 
armées  syriennes  continua  sous  ses  successeurs.  Juda  Macchabée 
périt  glorieusement  dans  un  combat,  où  il  fut  éci'asé  jjar  le  nombre 
(l'an  161). 

Son  frère  Jonathan,  qui  le  remplaça,  se  montra  digne  de  lui 
par  sa  bravoure  et  son  patriotisme.  Tantôt  au  milieu  des  camps, 
il  animait  de  son  exemple  les  défenseurs  d'Israël  ;  tantôt  à  Jéru- 
salem, il  déployait  son  activité  pour  la  reconstruction  de  la  ville 
et  des  rempai'ts.  Jonathan  reçut  encore  la  dignité  de  grand  prêtre 
(l'an  153),  et  il  hâta  l'indépendance  du  peuple,  jusqu'au  moment 
de  son  assassinat  par  un  nommé  Tryphon,  prétendant  à  la  couronne 
de  Syrie  (l'an  143). 

Des  cinq  fils  de  Mattathias,  il  ne  restait  plus  que  Simon  : 
Eléazar  et  Jean  étaient  morts  précédemment,  les  armes  à  la  main. 
Simon,  déjà  célèbre  par  ses  exploits  militaires,  prit  le  commande- 
ment suprême,  et  vint  à  bout  d'assurer  la  pleine  liberté  et  indé- 
pendance de  ses  compatriotes.  Le  roi  de  Syrie,  Démétrius,  le 
reconnut  grand  prêtre  et  chef  de  la  nation  juive,  lui  abandonna 
toutes  les  forteresses  de  la  Judée,  et  n'exigea  de  sa  part  aucim 
tribut  ni  impôt.    C'était  l'année  142  avant  Jésus-Christ.    Dès  cette 

1220 


HISTOIRE  DES  JUIFS. 

époque,  le  peuple  d'Israël  commença  une  nouvelle  ère,  et  inscrivit 
en  tête  de  ses  registres  et  de  ses  actes  publics  : 

La  première  année  de  Simon,  grand  prèlre,  chef  du  peuple,  et 
général  des  Juifs. 


Simon  répara  les  forteresses  du  pays,  et  étendit  les  limites  de 
ses  états,  par  la  conquête  du  port  de  Joppé  et  de  quelques  autres 
lieux.  La  garnison  syrienne,  qui  se  trouvait  encore  dans  la 
citadelle  de  Jérusalem,  demanda  à  capituler  ;  et  la  citadelle  fut 
rasée.  A  diverses  reprises,  une  alliance  avait  été  faite  avec  les 
Romains  :  cette  alliance  fut  solennellement  renouvelée.  Enfin, 
l'an  140,  le  peuple  décerna  à  Simon  le  titre  de  ^wince,  outre  la 
dignité  de  grand  prêtre.  Sous  son  gouvernement,  les  Juifs  joui- 
rent de  la  paix  et  du  bonheur  ;  on  les  vit  cultiver  tranquillement 
leurs  terres,  et,  comme  dans  les  plus  beaux  jours  d'Israël,  chacun 
se  reposait  à  l'ombre  de  sa  vigne  et  de  son  figuier  ;  la  justice  était 
observée  envers  tous,  et  le  culte  de  l'Eternel  rétabli  dans  toute  sa 
gloire.  Soudain  un  événement  douloureux  répandit  la  conster- 
nation dans  le  pays,  Simon  fut  lâchement  assassiné  j^ar  son  gendre 
Ptolémée,  pendant  une  visite  qu'il  lui  fit  à  Jéricho  (l'an  134)  ;  sa 
femme  et  deux  de  ses  enfants,  qui  l'avaient  accompagné,  subirent 
le  même  sort. 

Jean  Hyrcan,  l'im  des  fils  de  Simon  Macchabée,  succéda  à  son 
père,  en  qualité  de  prince  des  Juifs  et  grand  prêtre.  Il  réussit 
à  soumettre  les  Samaritains,  et  à  détruire  leur  temple  de  Garizim. 
Il  fit  aussi  la  conquête  de  l'Idumée,  qui  devint  une  province  juive, 
et  dont  les  habitants  embrassèrent  la  religion  de  Moïse.  Jean 
Hyrcan  était  un  homme  juste  et  vertueux  ;  il  sut  se  faire  aimer  du 
peuple,  et  mourut  après  avoir  exercé  le  pouvoir  pendant  trente 
années,  jusqu'à  l'an  105  avant  Jésus-Christ. 

L'héritier  du  trône  de  Jean  Hyrcan  fut  d'abord  son  fils 
Aristobule,  qui  changea  son  titre  de  prince  en  celui  de  rai,  et 
qui  termina  bientôt  son  existence  dans  de  sombres  angoisses. 
Il  avait  été  le  meurtrier  de  sa  mère  et  de  l'un  de  ses  frères.  Son 
règne  ne  dm-a  qu'un  an. — Après  lui,  Alexandre  Jannée,  autre  fils 
de  Jean  Hyrcan,  fut  roi  des  Juifs  pendant  vingt-sept  ans.  C'était 
un  prince  guerrier  et  cruel  ;  il  fit  de  nombreuses  expéditions 
contre  les  peuples  voisins,  et  il  eut  à  lutter  contre  la  guerre  civile 
en  Judée.  Il  succomba,  âgé  de  quarante-neuf  ans,  à  une 
maladie,  suite  de  l'intempérance,  à  laquelle  il  se  livra  sur  la  fin 
de  sa  vie  (l'an  78). 

La  veuve  d'Alexandre  Jannée,  Alexandra,  occupa  le  trône, 
à  la  mort  de  son  mari.     Elle  avait  deux  fils,  dont  l'aîné,  Hyrcan, 

1221 


HISTOIRE  DES  JUIFS. 

fut  nommé  grand  prêtre,  et  le  cadet,  Arisïobulb,  commandant  des 
troupes.  Le  premier  était  d'une  nature  faible  et  indolente,  et  le 
second  d'un  esprit  entreprenant  et  ambitieux.  Quand  leur  mère 
eut  cessé  de  vivre,  les  deux  frères  se  disputèrent  la  couronne  ; 
Hyrcan  était  soutenu  par  un  nommé  Antipater,  Iduméen  de 
naissance  ;  mais  Aristobule,  plvis  belliqueux,  s'empara  violemment 
du  pouvoir. 

.■  En  ce  temps-là.  Pompée,  général  romain,  conduisit  une  armée 
contre  le  roi  d'Arménie.  A  son  passage  à  Damas,  il  fut  pris  par 
Hyrcan  et  Aristobule  pour  arbitre  de  leurs  querelles.  Aristobule, 
mécontent  de  la  manière  dont  il  fut  accueilli,  lit  mine  de  résistance. 
Alors  Pompée  le  somma  de  lui  livrer  toutes  les  forteresses  de 
la  Judée,  et  marcha  sur  Jérusalem,  qui  soutint  un  siège  de  quel- 
ques mois,  et  finit  par  succomber,  au  milieu  du  carnage  d'une 
multitude  de  Juifs  (l'an  63).  Pompée  pénétra,  avec  sa  suite,  dans 
le  sanctuaire.  Cependant,  il  ne  toucha  à  aucun  des  ustensiles 
sacrés,  ni  au  trésor  du  temple,  et  il  ordonna  de  continuer  les 
sacrifices.  Il  fit  démolir  les  murailles  de  Jérusalem,  laissa  Hyrcan 
en  possession  du  souverain  sacerdoce,  lui  donna  le  titre  d'ethnarque 
ou  chef  du  peuple,  et  rendit  les  Juifs  tributaires  des  Romains. 

Ainsi  l'ère  de  complète  indépendance  de  la  nation  juive,  sous 
les  Macchabées,  ne  dura  pas  plus  de  quatre-vingts  ans. 

VI. 

Le  faible  Hyrcan  continua  à  gouverner  la  Judée,  aux  con- 
ditions imposées  par  les  Romains.  Mais  au  fond,  c'était  son 
favori,  l'Iduméen  Antipater,  qui  était  le  véritable  maître,  par  son 
influence  et  par  son  talent  à  intriguer.  Le  contre-coup  des 
guerres  civiles  des  Romains,  et  les  tentatives  du  frère  et  des 
neveux  d'Hyrcan  poiir  usurper  le  pouvoir  à  Jérusalem,  mirent 
le  pays  en  état  continuel  d'agitation,  et  amenèrent  une  invasion 
des  Parthes,  qui  traînèrent  en  captivité  le  malheureux  Hyrcan 
(l'an  39). 

Aussitôt  HÉRODE,  fils  d'Antipater,  se  rendit  à  Rome,  pour 
exposer  les  événements  de  Judée  au  triumvir  Antoine,  dont 
il  était  le  protégé.  Le  sénat  romain  nomma  Hérode  roi  de  Judée, 
et  le  fit  couronner  au  Capitole.  Toutefois,  comme  Jérusalem 
était  restée,  depuis  le  départ  des  Parthes,  en  la  possession 
d'Antigonus,  neveu  d'Hyrcan,  Hérode  dut  en  entreprendre  le 
siège,  avec  le  secours  des  Romains,  Ce  fut  seulement  deux  ans 
plus  tard  qu'il  put  s'en  emparer;  et  Antoine  fit  décapiter 
Antigonus,  le  dernier  des  princes  macchabéens. — C'est  donc  de 
l'an  37  avant  Jésus-Christ  que  date  le  règne  eflectif  d'Hérode, 
qui  fut  surnommé  le  Grand. 

1222 


HISTOIRE  DES  JUIFS. 

Ce  monarque  fut  un  tyran.  Il  fit  couler  le  sang  d'une  foule  de 
victimes,  au  nombre  desquelles  il  faut  compter  les  plus  proches 
membres  de  sa  famille.  Pour  gagner  la  faveur  des  Juifs,  à  qui 
il  n'insj)irait  que  de  l'eftioi  par  ses  cruautés,  il  fit  construire 
à  Jérusalem  un  temple  magnifiqvie,  en  remplacement  de  celui 
qu'on  avait  élevé  au  retour  de  la  captivité  de  Babylone.  Puis, 
se  souillant  encore  par  une  multitude  de  crimes,  il  termina  sa  vie, 
en  proie  à  des  maux  atroces  et  poursuivi  par  les  terreurs  de  sa 
conscience. 

Peu  de  temps  avant  la  mort  d'Hérode,  naquit  à  Betliléhem, 
selon  la  prédiction  des  prophètes,  JÉSUS-CHRIST  NOTRE 
SEIGNEUR,  le  seul  nom  qui  ait  été  donné  aux  hommes  par 
lequel  ils  puissent  être  sauvés. 


FIN 


1223 


LA 


SAINTE    BIBLE 


NOUVEAU    TESTAMENT 


TRADUCTION  NOUVELLE  D'APRÈS  LE  TEXTE  GREC 

PAR 

LOUIS    SEGOND 

DOCTEUR    EN    THEOLOGIE 


PARIS 

BAEBEY,  32   RUE  DE   LUXEMBOURG 

1909 


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TABLE 

DES 

LIVRES    DU    NOUVEAU    TESTAMENT 


Évangile  selon  Matthieu 

Évangile  selon  Marc    . 

Évangile  selon  Luc 

Évangile  selon  Jean     . 

Actes  des  apôtres 

Épître  de  Paul  aux  Romains 

Première  épître  de  Paul  aux  Corinthiens 

Seconde  épître  de  Paiil  aux  Corinthiens 

Épître  de  Paul  aux  Galates 

Épître  de  Paul  aux  Épliésiens     . 

Épître  de  Paul  aux  Philippiens  . 

Épître  de  Paul  aux  Colossiens     . 

Première  épître  de  Paul  aux  Thcssaloniciens 

Seconde  épître  de  Paul  aux  Thessaloniciens 

Première  épître  de  Paul  à  Timothée 

Seconde  épître  de  Paul  à  Timothée 

Épître  de  Paul  à  Tite  . 

Épître  de  Paul  à  Philémon 

Épître  aux  Hébreux    . 

Épître  de  Jacques 

Première  épître  de  Pierre  . 

Seconde  épître  de  Pierre     . 

Première  épître  de  Jean 

Seconde  épître  de  Jean 

Troisième  épître  de  Jean    . 

Épître  de  Jude     .... 

Apocalypse  de  Jean    . 


CHAP. 

PAGES 

28  . 

1 

16  . 

45 

24  . 

73 

21 

119 

28  . 

154 

16  . 

201 

16  . 

220 

13  . 

238 

6 

251 

6 

257 

4 

263 

4 

268 

5 

273 

3 

277 

6 

279 

4 

284 

3 

.  288 

1 

290 

13 

291 

5 

.  305 

5 

.  310 

3 

.  315 

5 

.  318 

1 

.  323 

1 

.  324 

1 

.  325 

22 

.  326 

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AVAi\T-PllOP08    DU   TRADUCTEUR 


I 

Cette  version  du  Nouveau  Testament  complète  une  œuvre  entreprise  il  y 
a  seize  ans,  et  dont  le  premier  résultat  a  été  la  traduction  de  l'Ancien  Testa- 
ment d'après  le  texte  hébreu,  imprimée  à  Genève  et  publiée  en  1874*. 

Les  principes  suivis  par  le  traducteur  ne  diffèrent  à  aucun  égard  de  ceux 
qui  sont  exjjosés  dans  l'Avant-propos,  placé  en  tête  de  l'Ancien  Testa- 
ment :  il  serait  superflu  de  les  répéter  ici.  Nous  renvoyons  au  même 
document  poiir  l'esquisse  historique  des  versions  de  la  Bible.  Ajoutons 
seulement  que  le  Nouveau  Testament,  en  particulier,  a  été,  ces  dernières 
années,  l'objet  de  travaux  remarquables,  dont  la  valeur  ne  saurait  en 
aucune  façon  être  amoindrie  par  la  présente  publication. 

Mais,  pour  les  hommes  distingués  qui  ont  accompli  ces  travaux,  une 
question  préalable  s'est  imposée,  comme  à  nous,  et  n'a  pas  reçu  par  tous 
la  même  solution.  Tel  d'entre  eux  a  pris  pour  guide  unique,  dans  le 
choix  d'un  texte  grec,  le  plus  ancien  des  manuscrits  connus  ;  d'autres  se 
sont  rattachés  entièrement  ou  à  peu  près  à  ce  qu'on  appelle  le  texte  reçu; 
d'autres  ont  tenu  comiDte  de  l'ensemble  des  manuscrits  et  des  variantes 
qui  s'y  trouvent,  et  ils  ont  estimé  pouvoir  se  permettre  de  conformer  leiu* 
traduction  à  celles  de  ces  variantes  qui  leur  paraissaient  les  plus  autorisées. 
Ceux  qui  ont  suivi  cette  dernière  marche,  en  rapport  avec  le  mouvement 
scientifique  de  notre  époque,  ont  été  facilités  par  les  études  spéciales  faites 
siu'  tous  les  manuscrits  de  quelque  importance  et  par  les  éditions  critiques 
qu'ont  publiées  des  savants  de  premier  ordre. 

Quelques  développements  sont  nécessaires. 

Il  n'en  est  pas  du  Noiiveau  Testament  comme  de  l'Ancien.  Le  texte 
hébreu  de  celui-ci  ne  nous  est  parvenu  que  sous  une  seule  forme, 
déterminée  par  des  docteiirs  juifs  appelés  massorètes,  lesquels  ont  réussi 
à  faire  disparaître  tous  les  anciens  manuscrits  utilisés  pour  leur  travail, 
et  à  établir  l'uniformité  dans  les  copies  postérieures  (dont  aucune  ne 
remonte  au  delà  du  onzième  siècle)  et  dans  les  éditions  imprimées.  Le 
texte  grec  du  Nouveau  Testament,  au  contraire,  a  été  conservé  dans 
des  centaines  de  copies,  qui  vont  du  quatrième  au  quinzième  siècle,  et 

'  La  Sainte  Biblk.     Ancien  Testament,  traduction  nouvelle,  d'après  le  texte  hébreu,  par  Louis 
Segond,  docteur  en  théologie.     Genève,  1874,  2  vol.  in-S". 


AVANT-PROPOS. 

(}ui,  sous  une  première  apparence  de  confusion,  laissent  percer  des  traces 
de  plus  ou  moins  de  parenté,  de  plus  ou  moins  d'indépendance,  si  on  les 
compare  les  luies  aux  autres. 

Il  y  avait  là  jjour  qui  était  tenté  de  se  mettre  à  la  poursuite  du  texte 
})rimitif  une  ample  moisson  de  matériaux.  Mais  aussi  quel  labeur  !  quelles 
difficultés!  quelles  impossibilités!  Plus  d'autographes,  plus  de  copies 
immédiates  ;  seulement  des  copistes  de  copistes,  avec  leurs  imperfections 
et  leurs  erreurs  ;  et,  pour  les  redresser,  des  hommes  également  faillibles, 
incapables  d'arriver  à  des  résultats  complets,  dégagés  de  toute  incertitude. 
Il  faudrait,  en  effet,  connaître  et  étudier  à  fond  tous  les  manuscrits 
existants,  les  comparer  entre  eux,  en  constater  les  divergences  ou  varimites, 
poser  des  règles  sûres  pour  guider  dans  leur  choix,  appliquer  ces  règles  en 
procédant  pratiquement  au  triage,  et,  pour  couronnement  de  l'œuvre, 
produire  une  édition  pai'faite,  fruit  de  toutes  ces  conditions  réunies.  Qui 
est,  qui  sera  jamais  suffisant  ? — N'imi)orte  :  ce  qu'un  savant  ne  saurait 
atteindre  à  lui  seul,  d'autres  peuvent  l'essayer  et  lui  venir  en  aide  ;  ce 
qu'une  génération  ne  saurait  accomplir,  d'autres  peuvent  s'efforcer  de  le 
faire  et  se  rapprocher  du  but.  Et  si  nos  Réformateurs,  avec  leurs 
]>rincipes  sur  l'infaillibilité  absolue  des  Ecritures,  se  sont  peu  préoccupés 
du  soin  de  découvrir  des  variantes,  il  s'est  trouvé  plus  tard  des  personnes 
douées  de  ces  qualités  que  réclament  au  plus  haut  degré  des  études 
patientes  et  de  longue  haleine.  La  carrière  une  fois  ouverte,  beaucoup 
s'y  sont  jetés  avec  ardeur,  et  les  recherches  ont  été  se  multipliant  jusqu'à 
nos  jours.  En  1707,  l'Anglais  Mill,  après  un  immense  labeur,  constatait 
déjà  l'existence  de  trente  mille  variantes  pour  le  Nouveau  Testament. 
Bien  des  noms  célèbres  méritei'aient  d'être  cités  à  côté  du  sien,  jusqu'à 
ceux  de  Lachmann,  de  Tregelles,  et  de  Tischendorf,  qui,  associant  leurs 
travaux  aux  travaux  de  leurs  devanciers,  ont  imprimé  chacun  des  éditions 
critiques,  dans  le  but  de  ramener  le  texte  grec,  sinon  à  son  état  primitif, 
du  moins  à  une  pureté  relative.  C'est  ainsi  que,  prenant  naissance  il  y  a 
deux  siècles,  l'histoire  et  la  critique  du  texte  sont  devenues  une  science, 
dont  les  résultats  considérables  ne  sauraient  être  envisagés  avec  indif- 
férence par  les  traducteurs  des  Livres  Saints.  A  la  vérité,  tout  n'est  pas 
à  l'abri  de  contestations  et  de  doutes,  tous  les  maniiscrits  ne  sont  pas 
encore  coUationnés,  ni  même  sans  doute  découverts  :  le  plus  important 
à  certains  égards,  celui  du  Sinaï,  ne  l'est  que  depuis  vingt  ans.  Mais,  s'il 
reste  des  progrès  à  faire  dans  la  science  dont  nous  parlons,  comme  dans 
toute  autre  science,  ce  n'est  point  un  motif  pour  ne  pas  apprécier  et  utiliser 
les  progrès  réalises.  .    ■  .,,. 


II 

Reportons-nous  maintenant  à  l'époque  oîi,  pour  la  première  fois,  on  vit 
paraître  imprimé  un  texte  grec  du  Nouveau:  Testament.  C'était  en  1516, 
bien  avant  le  moiivement  scientifique  dont  nous  avons  rapidement  décrit 
les  phases  et  la  portée,  et  néanmoins,  chose  à  remarquer,  quatre-vingts 
ans  après  l'invention  de  l'imprimerie  par  Gutenberg  à  Mayence,  alors  que 
l'art  typographique  avait  déjà  reproduit  la  Bible  en  hébreu,  en  latin,  etc. 

Donc  en  1516,  Érasme,  de,  Rotterdam,  fit  imprimer  à  Bâle  un  Nouveau 
Testament  grec.  On  se  servit  à  cet  eflet  de  deux  manuscrits  du  treizième 
et  du  quinzième  siècle,  qiii  se  trouvaient  à  la  bibliothèque  de  Bâle,  et  d'une 

vi 


AVANT-PROPOS. 

copie  de  l' Apocalypse  également  récente,  qu'on  parvint  à  se  i^rociirer  ailleiu's. 
Les  éditions  qui  suivirent,  sauf  des  corrections  typographiques,  ne  fiu'ent 
guère  modifiées  ;  dans  la  quatrième,  Erasme  introduisit  quelques  variantes, 
tirées  de  la  Bible  polyglotte  du  cardinal  Ximènes,  publiée  en  1520.  Paru- 
rent ensuite  les  éditions  de  Robert  Etienne  à  Paris,  de  Théodore  de  Bèze,  et 
des  Elzévirs  célèbres  imprimeurs  hollandais.  Toutes  ces  éditions.  i>our  le 
fond,  émanent  de  celles  d'Érasme  et  en  diflêrent  peu.  La  première  édition 
elzévirienne  date  de  1624,  et  n'a  pas  de  préface  ;  mais,  en  tête  d'une  noii- 
velle  édition  de  1633,  les  éditeurs  placent  un  avant-propos,  oii  il  est  dit  au 
lecteur  :  '  Maintenant  vous  avez  un  tcrte  reçu  de  tons,  dans  lequel  nous  ne 
donnons  rien  de  changé  ni  de  corrompu  etc.'  Cette  hardiesse  eut  un  plein 
succès;  l'expression  texte  reçu  est  restée,  et  ce  texte  a  fait  force  de  loi  pendant 
cent  cinquante  ans,  même  jusqu'aujourd'hui  po\ir  ceux  qui  ignorent  les 
travaux  critiques  des  temps  modernes  ou  qui  s'en  défient  sans  examen. 

Il  ne  nous  a  pas  été  possible  de  fermer  les  yeux  à  la  lumière,  et,  dans 
l'état  actuel  de  la  science,  de  partir  de  ce  texte  pour  une  nouvelle  version 
du  Nouveau  Testament.     Que  faire  ? 

Au  lieu  du  texte  reçu,  nous  aurions  pu  suivre  le  manuscrit  du  Vatican  ou 
celui  du  Sinaï,  qui  partagent  le  privilège  de  la  plus  grande  ancienneté 
(milieu  du  quatrième  siècle).  Et,  comme  il  existe  déjà  une  excellente  tra- 
duction du  Vatican, — auquel  manquent  malheiu-eusement  les  Epîtres  à 
Timothée,  à  Tite,  à  Philémon,  la  fin  de  celle  aux  Hébreux,  et  l'Apocalypse, 
— nous  aurions  arrêté  notre  choix  sur  le  manuscrit  du  Sinaï,  non  encore 
traduit,  et  qui  se\il  renferme  le  Nouveaii  Testament  dans  son  entier.  De 
cette  manière,  laissant  de  côté  tous  les  autres  documents  et  faisant  abstrac- 
tion de  notre  jugement  personnel,  nous  aurions  mis  à  couvert  notre  propre 
responsabilité.  Mais  nous  n'avons  pii  nous  résigner  à  perdre  le  bénéfice 
de  tant  de  découvertes  précieuses,  de  tant  de  travaux  consciencieusement 
exécutés,  et  à  ne  tenir  aucun  compte  des  résultats  positifs  acquis  par  la 
science  moderne.  Plutôt  que  de  nous  fixer  à  un  texte  unique,  notoirement 
défectueux,  quelle  qu'en  soit  la  valeiu",  nous  avons  préféré  mettre  à  profit 
l'ensemble  des  ressources  propres  à  nous  faire  obtenir  l'expression  la  plus 
approximative  du  texte  primitif.  Il  est  vrai  que  cette  marche  entraîne  avec 
elle  quelque  responsabilité.  Mais  une  telle  responsabilité  ne  saurait  être 
légèrement  taxée  d'arbitraire  dans  le  mauvais  sens  du  mot,  car  il  y  a  pour 
qui  le  veut  des  moyens  de  contrôle,  et  l'arbitraire  proprement  dit  n'aurait 
ici  rien  à  gagner.  Au  surplus,  quand  on  prend  la  responsabilité  d'inter- 
préter la  pensée  des  auteiirs  sacrés,  comme  le  fait  indispensablement  tout 
traducteur,  on  a  bien  le  droit  d'adopter  entre  plusieurs  variantes  celles  qui 
ont  en  leur  faveur  le  plus  d'autorités,  et  de  repousser  celles  qui  ne  sont  dues 
peut-être  qu'à  l'inadvertance  d'un  copiste.  Du  reste,  comme  on  va  le  voir, 
la  tâche  n'est  ni  aussi  difficile  ni  aussi  périlleuse  qu'on  le  supposerait  tout 
d'abord. 

Il  est  généralement  admis  que  les  plus  anciens  manuscrits  sont  ceux  qui 
offrent  le  plus  de  garanties,  les  altérations  se  multipliant  dans  les  copies  de 
siècle  en  siècle.  Or,  en  ne  dépassant  pas  le  dixième  siècle,  on  ne  compte 
guèx'e  que  cinquante  manuscrits,  dont  aiicun  n'est  complet,  excepté  celui 
du  Sinaï,  et  dont  plusieurs  ne  contiennent  que  quelques  versets  o\\  des 
fragments  plus  ou  moins  longs.  Cela  réduit  singidièrcment  le  travail  de 
comparaison.  Ce  n'est  pas  tout.  Il  n'est  plus  même  besoin  d'aller 
étiidier  les  plus  étendus  et  les  pi-incipaux  de  ces  manuscrits  à  Rome,  à 
Pétersbourg,  à  Londres,  à  Cambridge,  ou  à  Paris  :  tous  ont  été  reproduits 


AVANT-PROPOS.— REMARQUES. 

avec  soin  par  la  typographie,  et  celui  qui  s'y  intéresse  peut  les  consulter 
dans  son  propre  cabinet.  Enfin,  les  grandes  éditions  critiques  de  Lach- 
mann,  de  Tregelles,  et  de  Tiscliendorf,  tout  en  donnant  un  texte  épuré 
selon  les  lumières  de  leurs  auteurs,  font  accompagner  ce  texte  des 
variantes  ajDpartenant  aux  divers  manuscrits,  en  sorte  que  le  traducteur 
peut  aisément  y  opérer  des  modifications  toutes  les  fois  qu'il  n'accepte 
pas  les  choix  pour  lesquels  son  guide  a  cru  devoir  se  décider. 

En  conséquence,  nous  avons  pris  pour  base  de  notre  version  la  dernière 
édition  de  Tiscliendorf,  dite  octava  critica  major,  terminée  en  1872. 
Certes,  elle  ne  saurait  afiirmer  la  prétention  d'une  reconstitution  exacte 
du  texte  primitif,  sans  aucune  cliance  d'incertitude,  ce  qui  jamais  n'ar- 
rivera ;  mais  tout  homme  compétent  n'éprouvera  pas  la  moindre  hésitation 
à  lui  assigner  une  supériorité  prononcée  sur  le  texte  reçu.  Disons  encore 
que  nous  n'avons  point  abdiqué  notre  droit  de  discuter  les  variantes 
admises  par  Tiscliendorf,  et  d'incliner  en  plus  d'un  cas  du  côté  où  les 
autorités  nous  semblaient  mieux  établies. 

Après  tout,  que  nul  de  nos  lecteurs  ne  s'épouvante  à  propos  de  la 
diversité  des  manuscrits  et  de  la  multiplicité  des  variantes  qu'on  y  ren- 
contre. Nous  déclarons  hautement,  avec  tous  les  hommes  versés  dans  ces 
matières,  que  les  variantes  du  Nouveau  Testament,  si  nombreuses  soient- 
elles,  ne  sont  aucunement  de  nature  à  altérer  en  rien  la  vérité  et  les  faits 
évangéliques.  La  plupart,  en  eflfet,  portent  tantôt  sur  l'orthographe  et  sur 
des  détails  de  grammaire  ou  de  syntaxe  qui  n'ont  pas  d'influence  sensible 
dans  une  traduction,  tantôt  sur  la  substitution  d'un  synonyme  à  un  autre, 
sur  l'addition  ou  la  suppression  d'une  particule,  d'un  mot  de  peu  de 
valeur,  etc.  ;  les  variantes  qui  ont  plus  d'importance  sont  en  très  faible 
quantité  relative.  S'il  y  a  là  de  quoi  rassurer  les  esprits  inquiets,  nous  ne 
voudrions  pas  cependant  qu'on  en  vînt  jusqu'à  l'indifférence  ou  au  blâme 
en  face  de  légitimes  efforts  pour  se  raiDprocher  le  plus  possible  de  la 
pureté  primitive  du  texte  sacré.  Tout  chrétien,  au  contraire,  doit  les 
suivre  avec  intérêt,  et  s'en  réjouir. 

Pour  ce  qui  concerne  l'œuvre  elle-même  de  la  traduction  que  nous 
soumettons  au  public  religieux,  nous  n'avons  pas  autre  chose  à  dire  sinon 
que  nous  l'avons  accomplie  sous  le  regard  de  Dieu,  avec  les  forces  qu'il 
nous  a  données.  A  Lui,  s'il  le  juge  convenable,  d'en  faire  un  instrument 
de  bénédiction  pour  les  disciples  de  son  Fils.  A  Dieu  seul  soient  la 
gloire,  la  miséricorde  et  la  grâce  par  Jésus-Christ  notre  Sauveur! 

Genève,  22  octobre  1879. 

LOUIS  SEGOND 


REMAEQUES 

1.  Les  passages  entre  crochets  [  ]  appartiennent  au  texte  reçu;  ils  ont  été  conservés  sous  cette  forme 
par  égard  pour  l'opinion  traditionnelle,  mais  ils  sont  omis  par  les  meilleures  autorités  critiques. 

2.  Les  notes,  au  nombre  d'environ  sept  cents,  roulent  sur  des  points  relatifs  à  la  géographie, 
à  l'histoire,  à  l'archéologie,  à  l'étyraologie,  sans  toucher  aux  questions  dogmatiques  ou  théologiques. 
"Un  index  des  principales  se  trouve  à  la  fin  du  volume. 

3.  Les  citations  de  l'Ancien  Testament  sont  reproduites  telles  qu'on  les  lit  dans  notre  version 
de  l'A.  T.,  toutes  les  fois  que  les  termes  du  grec  correspondent  exactement  à  ceux  de  l'hébreu. 
Un  index  de  ces  citations  se  trouve  à  la  fin  du  volume. 


NOUVEAU    TESTAMENT 


EVANGILE  SELON  MATTHIEU 


Généalogie  de  Jésus-CIirist, 

1  Généalog:ie  de  Jésus-Christ, 
fils  de  David,  fils  d'Abraliam. 

2  Abraham  engendra  Isaac  ; 
Isaac  engendra  Jacob  ;  Jacob 
engendra   Jiida    et    ses    frères  ; 

3  Juda  engencb'a  de  Thamar 
Phares  et  Zara  ;  Phares  en- 
gendra Esroni  ;  Esrom  engendra 

4  Arani  ;  Arani  engendra  Aniina- 
dab  ;  Aniinadab  engendra  Naas- 
son  ;  Naasson  engendra  Salmon  ; 

5  Salnion  engendra  Boaz  de  Ea- 
hab;    Boaz   engendra   Obed  de 

(5  Euth;  Obed  engendra  Isaï;  Isaï 
engendra  le  roi  David. 
Le  roi  David  engendra  Salomon 

7  de  la  femme  d  Urie  ;  Salomon 
engendra  Eoboani;  Eoboam  en- 
gendra Abia  ;  Abia  engendra  Asa  ; 

8  Asa  engendra  Josaphat  ;  Josa- 
pliat    engendra    Joram  ;    Joram 

9  engendra  Ozias  ;  Ozias  engendra 
Joatham  ;  Joatham  engendra 
Achaz  ;    Achaz    engendra    Ézé- 

10  chias  ;  Ézéchias  engendra  Ma- 
uassé;  Manassé  engendra  Amon; 

11  Amon  engendra  Josias  ;  Josias 
engendra  Jéchonias  et  ses  frères, 
au  temps  de  la  déportation  à 
Babylone. 

12  Après  la  déportation  à  Baby- 
lone, Jéchonias  engendra  Sala- 
thiel  ;     Salathiel    engendra    Zo- 

lorobabel;  Zorobabel  engendra 
Abiud;  Abiud  engendra  Éliakim  ; 

14  Eliakim  engendra  Azor;  Azor 
engendra  Sadok  ;  Hadok  engen- 
dra   Achim  ;     Achim    engendra 

15  Éliud  ;  Éliud  engendra  Eléazar  ; 
Éléazar  engendra  Matthan  ;  Mat- 


than    engendra     Jacob;    Jacob  16 
engendra     Joseph,    lépoux    de 
Marie,  de  laquelle  est  né  Jésus, 
qui  est  appelé  Christ  '. 

Il  y  a  donc  en  tout  quatorze  17 
générations  depuis  Abraham 
jusqu'à  David,  quatorze  généra- 
tions depuis  David  jusqu'à  la 
déjîortation  à  Babylone,  et  qua- 
torze générations  depuis  la  dé- 
portation à  Babvlone  jusqu'au 
Christ. 

Naissance  de  Jésus-Christ. 

Voici  de  quelle  manière  arriva  18 
la  naissance  de  Jésus-Christ. 

Marie,  sa  mère,  ayant  été 
fiancée  à  Joseph,  se  trouva  en- 
ceinte par  la  vertu  du  Saint- 
Esprit,  avant  qu'ils  eiissent  habité 
ensemble.  Joseph,  son  époux,  19 
qui  était  un  honnne  de  bien  et 
qui  ne  voulait  pas  la  diffamer,  se 
projîosa  de  rompre  secrètement 
avec  elle.  Comme  il  y  pensait,  20 
voici,  un  ange  du  Seigneur  lui 
apparut  en  songe,  et  dit  :  Josejih, 
fils  de  David,  ne  crains  pas  de 
prendre  avec  toi  Marie,  ta  femme, 
car  l'enfant  quelle  a  conçu  vient 
du  Saint-Esprit  ;  elle  enfantera  21 
un  fils,  et  tu  lui  donneras  le  nom 
de  Jésus  ■  ;  car  il  sauvera  son 
peuple  de  ses  péchés. 

Tout  cela  arriva  afin  que  s'ac-  22 
complît  ce  que  le  Seigneur  avait 
annoncé  par  le  prophète  :  Voici,  23 
la  vierge  sera  enceinte,  elle  en- 

'  Christ  signifie  Oint,  en  héb.  Messie,  nom 
donné  parmi  les  Juifs  au  libérateur  promis. 

'"  Jésus  dérive  d'un  mot  héb.  r^ui  signifie 
sauver,  délivrer. 

B 


Chap.  1,  V.  23. 


MATTHIEU. 


Chap.  2,  v.  18. 


fantera  lui  fils,  et  on  lui  donnera 
le  nom  cVEmmanuel, — ce  qui 
signifie  Dieu  avec  nous. 

24  Josei>li  s'étant  réveillé  fit  ce 
que  l'ange  du  Seigneur  lui  avait 
ordonné,  et  il  prit  sa  femme  avec 

25  lui.  Mais  il  ne  la  connut  point, 
jiisqu'à  ce  qu'elle  eût  enfanté  un 
fils,  auquel  il  donna  le  nom  de 
Jésus. 

Enfance  de  Jésus-Christ.— Les  mages  à  Beth- 
léhem. — Hérode. — Fuite  de  Joseph  en 
Egypte. — Massacre  des  enfants  de  Bethlé- 
hem.  —  Mort  d'Hérode.  —  Retour  de  Jo- 
seph, et  son  établissement  à  Nazareth. 

O  Jésus  étant  né  à  Betliléhem  en 
Judée,  au  temps  du  roi  Hérode  \ 
voici,  des  mages  ^  d'Orient  arri- 

2  vèrent  à  Jérusalem,  et  dirent  : 
Où  est  le  roi  des  Juifs,  qui  vient 
de  naître?  car  nous  avons  vu 
son  étoile  en  Orient,  et  nous 
sommes  venus  pour  l'adorer. 

3  Le  roi  Hérode,  ayant  ajjpris 
cela,  fut  troublé,  et  tout  Jéru- 

4  salem  avec  lui.  Il  assembla  tous 
les  chefs  des  prêtres  et  les 
scribes^  du  peuple, et  il  s'informa 
d'eux  où  devait  naître  le  Christ. 

5  Ils  lui  dirent  :  A  Betliléhem  en 
Judée  ;    car   voici  ce  qui  a  été 

G  écrit  par  le  prophète  :  Et  toi, 
Bethléhem,  terre  de  Juda,  tu 
n'es  certes  pas  la  moindre  entre 
les  principales  villes  de  Juda, 
car  de  toi   sortira  un  chef  qui 

7  paîtra  Israël,  mon  peuple.  Alors 
Hérode  fit  appeler  en  secret  les 
mages,  et  s'enquit  soigneusement 
auprès  d'eux  du  temps  où  l'étoile 

S  était  apparue.  Puis  il  les  en- 
voya  à  Bethléhem,   en    disant: 

'  Hérode,  surnommé  "  le  Grand,"  gouvernait 
la  Palestine  alors  soumise  aux  Romains  ;  il 
avait  reçu  du  sénat  le  titre  de  "  roi  des  Juifs." 

-  Des  mages,  prêtres  chez  les  Mèdes,  les 
Perses  et  les  Chaldéens  ;  ils  se  livraient  à 
l'observation  des  astres,  et  pratiquaient  l'art 
de  la  divination. 

'  Les  scribes,  ou  docteurs  chargés  spéciale- 
ment d'enseigner  et  d'expliquer  la  loi  au  peu- 
ple ;  ils  avaient  encore  d'autres  fonctions. 


Allez,  et  prenez  des  informa- 
tions exactes  sur  le  petit  enfant  ; 
quand  vous  l'aurez  troiivé,  faites- 
le-moi  savoir,  afin  que  j'aille  aussi 
moi-même  l'adorer. 

Après  avoir  entendu  le  roi,  ils  9 
partirent.    Et  voici,  l'étoile  qu'ils 
avaient   vue   en    Orient   marcha 
devant  eux,  et,  arrivée  au-dessus 
du  lieu  où  était  le  petit  enfant, 
elle  s'arrêta.      Quand  ils   aper-  10 
curent  l'étoile,  ils  furent   saisis 
d'une  très  grande  joie.     Ils  en-  1 1 
trèrent  dans  la  maison,  virent  le 
petit  enfant  avec  Marie,  sa  mère, 
se  prosternèrent  et  l'adorèrent  ; 
ils  ouvrirent  ensuite  leurs   tré- 
sors, et  lui  offrirent  en  présent 
de   l'or,   de    l'encens    et    de    la 
myrrhe.  Puis,  divinement  avertis  12 
en  songe  de  ne   pas   retourner 
vers  Hérode,  ils  regagnèrent  leur 
pays  par  un  autre  chemin. 

Lorsqu'ils  furent  partis,  voici,  13 
un  ange  du  Seigneur  apparut  en 
songe  à  Joseph,  et  dit  :  Lève-toi, 
prends  le  petit  enfant  et  sa  mère, 
fuis  en  Egypte,  et  restes-y  jusqu'à 
ce  que  je  te  parle  ;  car  Hérode 
cherchera  le  petit  enfant  pour  le 
faire  périr.     Joseph  se  leva,  prit  14 
de  nuit  le  petit  enfant  et  sa  mère, 
et  se  retira  en  Egypte.    Il  y  resta  15 
jusqu'à   la  mort   d'Hérode,  afin 
que   s'acconqjlît  ce  que  le  Sei- 
gneur avait  annoncé  par  le  pro- 
phète :  J'ai  api)elé  mon  fils  hors 
d'Egypte. 

Alors    Hérode,    voyant    qu'il  16 
avait  été  joué  par  les  mages,  se 
mit  dans  une  grande  colère,  et  il 
envoya  tuer  tous  les  enfants  de 
deux    ans    et    au-dessous,    qui 
étaient  à  Bethléhem  et  dans  tout 
son  territoire,  selon  la  date  dont 
il   s'était   soigneusement  enquis 
auprès   des  mages.     Alors  s'ac-  17 
complit  ce  qui  avait  été  annoncé 
par  Jérémie,  le  prophète  :  On  a  18 
entendu   des  cris   à  Rama,  des 
pleurs  et  de  grandes   lamenta- 


Chap.  2,  V.  18. 


MATTHIEU. 


Chap.  3,  v.  15. 


tions  :  Rachel  pleure  ses  enfants, 
et  n'a  pas  voiilii  être  consolée, 
parce  qu'ils  ne  sont  ])his. 

19  Quand  Hérode  fut  mort,  voici, 
un  ange  du  Seigneur  apparut  en 

20  songe  à  Josej)!!,  en  Egypte,  et 
dit  :  Lève-toi,  prends  le  petit  en- 
fant et  sa  mère,  et  va  dans  le 
pays  d'Israël,  car  ceux  qui  en 
voxdaient  à  la  vie  du  petit  enfant 

21  sont  morts.  Josei^h  se  leva,  prit 
le   petit  enfant  et  sa  mère,  et 

22  alla  dans  le  pays  d'Israël.  Mais, 
ayant  appris  ([u'Arcliélaûs  ^  ré- 
gnait sur  la  Judée  à  la  place 
d'Hérode,  son  père,  il  craignit 
de  s'y  rendre  ;  et,  divinement 
averti  en  songe,  il  se  retira  dans 

23  le  territoire  de  la  Galilée  ",  et 
vint  demeiirer  dans  une  ville 
appelée  Nazareth  ^  afin  que  s'ac- 
complît ce  qui  avait  été  annoncé 
jmr  les  prophètes:  Il  sera  appelé 
Nazaréen. 

Prédication  de  Jean-Baptiste. — Baptême  de 

Jésus-Christ. 

Q  En  ce  temps-là,  parut  Jean- 
Baptiste,  prêchant  dans  le  désert 

2  de  Judée  *.  Il  disait  :  Repentez- 
vous,  car  le  royaiune  des  cieux 

3  est  proche.  Jean  est  celui  qui 
avait  été  annoncé  par  Esaïe,  le 
prophète,  lorsqu'il  dit  :  C'est  ici 
la  voix  de  celui  qui  crie  dans  le 
désert  :  Préparez  le  chemin  du 
Seigneur,  aplanissez  ses  sentiers. 

4  Jean  avait  un  vêtement  de 
poils  de  chameau,  et  une  cein- 

^  Arcliélaus  avait  eu  la  Judée,  la  Samarie 
et  ridumée,  comme  part  de  succession  dans 
les  provinces  gouvernées  par  son  père  ;  cruel 
comme  lui,  il  fut,  dix  ans  plus  tard,  exilé  à 
Vienne  dans  les  Gaules  par  le  sénat  romain. 

■  Galilée,  échue  en  partage,  avec  le  titre  de 
tétrarque,  à  Hérode  Antipas,  l'un  des  autres 
fils  d'Hérode  le  Grand. 

^  Nazareth,  au  centre  montagneux  de  la 
Galilée,  ville  qui  n'est  pas  mentionnée  dans 
l'Aucieu  Testament. 

*  Le  désert  de  Judée,  partie  plus  ou  moins 
stérile  du  territoire  de  Juda,  s'étendant  à  l'est 
jusqu'à  la  mer  ilorte  et  aux  environs  du 
Jourdain. 


ture  de  cuir  autour  des  reins. 
Il  se  nourrissait  de  sauterelles  et 
de  miel  sauvage.  Les  habitants  5 
de  Jérusalem,  de  toute  la  Judée 
et  de  tout  le  pays  des  environs 
du  Jourdain,  se  rendaient  auprès 
de  lui  ;  et,  confessant  leurs  (i 
péchés,  ils  se  faisaient  baptiser 
par  lui  dans  le  fleuve  du  Jour- 
dain. 

Mais,  voyant  venir  à  son  bap-  7 
tême  beaucoup  de  pharisiens  ^  et 
de  sadducéens",  il  leur  dit:  Eaces 
de  vipères,  qui  vous  a  ajipris  à 
fuir    la    colère    à    venir?     Pro-  S 
duisez  donc  du  fruit  digne  de  la 
repentance,  et  ne  prétendez  pas  i) 
dire  en  vous-mêmes:  Nous  avons 
Abraham  pour  père!  Car  je  vous 
déclare  que  de  ces  j^ierres  Dieu 
peut  susciter  des  enfants  à  Abra- 
ham.    Déjà  la  cognée  est  mise  à  lu 
la  racine  des  arbres  :  tout  arbre 
donc  qui  ne  produit  pas  de  bon 
fruit  sera  coupé  et  jeté  au  feu. 
Moi,  je  vous  ba^^tise  d'eau,  pour  11 
vous    amener    à   la  repentance  ; 
mais  celui  qui  vient  après  moi 
est  i^lus  puissant  que  moi,  et  je 
ne  suis  pas  digne  de  porter  ses 
souliers.     Lui,  il  vous  baptisera 
du  Saint-Esprit  et  de  feu.     Il  a  12 
son  van  à  la  main  ;  il  nettoiera 
son  aire,  et  il  amassera  son  blé 
dans  le  grenier,  mais  il  brûlera 
la    paille   dans    un    feu    qui   ne 
s'éteint  point. 

Alors  Jésiis  vint  de  la  Galilée  13 
au  Jourdain  vers  Jean,  pour  être 
baptisé  i)ar  lui.     Mais  Jean  s'y  14 
opposait,  en   disant  :    C'est  moi 
qui  ai  besoin  dêtre  ba])tisé  i)ar 
toi,  et  tu  viens  à  moi  \   Jésus  lui  1.5 

'  Pluirisiens,  parti  religieux  et  jwlitique 
d'une  grande  influence;  très  attachés  aux  cou- 
tumes et  aux  traditions  juives,  mais  cachant 
leurs  vices  sous  les  dehors  de  la  dévotion. 

■^  Sadducéens,  parti  opposé  à  celui  des 
pharisiens  et  moins  nombreux  ;  rejetant  les 
traditions,  ne  croyant  ni  aux  anges  ni  à  une 
vie  future,  mais  professant  des  principes  d'une 
moralité  sévère. 


Ohap.  3,  V.  15. 


MATTHIEU. 


ChAP.  4,  V.  21. 


répondit  :  Laisse  faire  inainte- 
iiaiit,  car  il  est  convenable  que 
novis  accomplissions  ainsi  tont  ce 
qui  est  juste.     Et  Jean   ne  hii 

16  résista  plus.  Dès  que  Jésus  eut 
été  baptisé,  il  sortit  de  Veaw.  Et 
voici,  les  cieux  s'ouvrirent  à  lui, 
et  il  vit  l'Esi^rit  de  Dieu  descen- 
dre comme  une  colombe  et  venir 

17  sur  lui.  Et  voici,  une  voix  fit 
entendre  des  cieux  ces  paroles  : 
Celui-ci  est  mon  Fils  bien-aimé, 
eu  qui  j'ai  mis  toute  mon  af- 
fection. 

Teutatiou  de  Jésus-Chi-ist. 

^  Alors  Jésus  fut  enmiené  par 
l'Esprit  dans  le  désert,  pour  être 

•I  tenté  par  le  diable.  Après  aAoir 
jeûné  quarante  jours  et  quarante 

o  nuits,  il  eut  faim.  Le  tentateur, 
s'étant  approché,  lui  dit  :  Si  tu 
es  Fils  de  Dieii,  ordomie  que 
ces  jjierres  deviennent  des  pains. 

4  Jésus  répondit  :  Il  est  écrit  : 
L'homme  ne  vivra  pas  de  pain 
seulement,  mais  de  toute  parole 
qui  sort  de  la  bouche  de  Dieu. 

o  Le  diable  le  transporta  dans 
la  ville  sainte  \  le  plaça  sur  le 

(>  haut  du  temple,  et  lui  dit  :  Si  tu 
es  Fils  de  Dieu,  jette-toi  en  bas  ; 
car  il  est  écrit:  Il  donnera  des 
ordres  à  ses  anges  à  ton  sujet  ; 
et  ils  te  i^orteront  sur  les  mains, 
de  peur  que  ton  pied  ne  heurte 

7  contre  une  pierre.  Jésus  lui 
dit  :  Il  est  aussi  écrit  :  Tu  ne 
tenteras  point  le  Seigneur,  ton 
Dieu. 

5  Le  diable  le  transporta  encore 
sur  une  montagne  très  élevée, 
lui  montra  tous  les  royaumes  du 

i»  monde  et  leur  gloire,  et  lui  dit  : 

Je  te  donnerai  toutes  ces  choses, 

si  tu  te  prosternes  et  m'adores, 

1 0  Jésus  lui  dit  :  Retire-toi,  Satan  ! 

Car  il  est  écrit:  Tu  adoreras  le 

'  La  ville  sainte,  Jérusalem,  déjà  ainsi 
nommée  Esaie  xltiii.  2  ;  lu.  1  ;  Dan.  ix. 
24;  Néh.  XI.  1. 


Seigneiu*,  ton  Dieu,  et  tu  le  ser- 
viras lui  seul. 

Alors  le  diable  le  laissa.     Et  11 
voici,  des  anges  vinrent  auprès 
de  Jésus,  et  le  servirent. 

Jésus  à  Capeniaum. — Conimencemeut  de  son 
ministère,  et  vocation  de  quatre  disci]Dles. 

Jésus,  ayant  appris  que  Jean  12 
avait  été  mis  en  prison  \  se  retira 
dans  la  Galilée.     Il  quitta  Naza-  13 
retli,  et  vint  demeurer  à  Caper- 
namn^,  située  près  de  la  mer^ 
dans  le  territoire  de  Zabulon  et 
de  Nephthali,  afin  que  saccom-  14 
plît  ce  qui  avait  été  annoncé  par 
Ésaïe,  le   prophète  :    Le   peuple  15 
de  Zabulon  et  de  Nephthali,  de 
la  contrée  voisine  de  la  mer,  du 
pays  au  delà  du  Jourdain,  et  de 
la  Galilée  des  Gentils*,  ce  peuple,  16 
assis  dans  les  ténèbres,  a  vu  une 
grande  lumière;  et  sur  ceux  qui 
étaient   assis   dans   la  région  et 
l'ombre  de  la  mort   la  lumière 
s'est  levée. 

Dès   ce   moment   Jésus    com-  17 
mença  à  prêcher,  et  à  dire  :  Re- 
pentez-vous, car  le  royaume  des 
cieux  est  proche. 

Comme  il  marchait  le  long  de  18 
la  mer   de  Galilée,  il  vit   deux 
frères,  Simon,  appelé  Pieri'e,  et 
André,  son  frère,  qui  jetaient  un 
filet  dans  la  mer  ;  car  ils  étaient 
pêcheurs.     Il  leur  dit  :    Suivez-  19 
moi,  et  je  vous  ferai  pêcheurs 
d'hommes.     Aussitôt,  ils  laissé-  20 
rent  les  filets,  et  le  suivirent.  De  2 1 
là  étant  allé  plus  loin,  il  vit  deux 
autres    frères,   Jacques,   fils    de 

'  Par  ordre  d'Hérode  Antipas  ;  voy.  les 
motifs  de  cet  emijrisonnemeut,  xiv.  1,  et  suiv. 

■  Capeniaum,  ou  Capharnaum,  au  nord- 
ouest  du  lac  de  Tibériade,  ville  très  florissante 
au  temps  de  J.-C;  non  mentioimée  dans  l'Ane. 
Test.  ;  aujourd'hui,  les  ruines  de  Tell  Hum. 

^  La  mer  de  Galilée,  appelée  encore  lac  de 
Génésareth,  ou  mer  de  Tibériade. 

*  La  Galilée  des  Gentils,  ou  des  païens, 
district  au  nord  sur  les  confins  de  la  Phénicie, 
ainsi  nommée  parce  qu'elle  était  habitée  en 
grande  jiartie  par  des  étrangers. 


ChAP.  4,  V.   21. 


MATTHIEU. 


Zébédée,  et  Jean,  son  frère,  qui 
étaient  dans  xnie  barque  avec 
Zébédée,  leiir  porc,  et  qui  ré- 
l^araient  leurs  filets.     Il  les  ap- 

22  i)ela,  et  aussitôt,  ils  laissèrent  la 
bar<jue  et  leur  père,  et  le  suiA'i- 
rent. 

23  Jésus  parcourait  toiite  la  Gali- 
lée, enseignant  dans  les  syna- 
gogues ',  prêchant  la  bonne  nou- 
velle du  royaume,  et  guérissant 
toute  maladie  et  toute  infirmité 

24  parmi  le  peuple.  Sa  renonnnée 
se  répandit  dans  toute  la  Syrie, 
et  on  lui  amenait  tous  ceux  qui 
soTiiiraient  de  maladies  et  de 
douleurs  de  divers  genres,  des 
démoniaques,  des  lunaticiues,  des 
paralytiques  ;  et  il  les  guérissait. 

2r>  Une  grande  foule  le  suivit,  de  la 
Galilée,  de  la  Décapole^  de  Jé- 
rusalem, de  la  Judée,  et  d'au 
delà  du  Jourdain. 

Sermon  sur  la  montagne. — Les  béatitudes. 

5  Voyant  la  foule,  Jésus  monta 
sur  la  montagne  ^  ;  et,  ai)rès  qu'il 
se  fut  assis,  ses   disciples  .  s'ap- 

2  proclièrent  de  lui.  Puis,  ayant 
ouvert  la  bouche,  il  les  enseigna, 
et  dit  : 

:i  Heureux  les  i)auvres  en  esprit, 
car  le  royainne  des  cieux  est  à 

'  eux  ! 

4  Heureux  les  affligés,  car  ils 
sei'ont  consolés  ! 

5  Heureux  ceux  qui  sont  doux, 
car  ils  hériteront  la  terre  ! 

<■>  Heureux  ceux  qui  ont  faim  et 
soif  de  la  justice,  car  ils  seront 


rassasies 


Heureux  les  miséricordieux, 
car  ils  obtiendront  miséricorde  ! 

'  Les  si/nagogues,  édifices  religieux,  où  les 
Juifs  se  réunissaient  les  sabbats  et  les  jours 
de  fêtes,  pour  entendre  la  lecture  et  l'explica- 
tion des  livres  de  l'Ancien  Testament,  et 
pour  adresser  en  commun  leurs  prières  à  Dieu. 

"  La  Décapolf,  district,  de  dix  villes,  au  sud 
et  à  l'est  de  la  mer  de  (îalilée,  avec  une 
population  en  grande  partie  païenne. 

'  La  montayne,  l'une  des  hauteurs  ou  col- 
lines à  quelque  distance  des  bords  du  lac. 


Chap.  5,  V.  19. 

Hevneux  ceux  q\ii  ont  le  cœur  s 
pur,  car  ils  verront  Dieu  ! 

Heureux  les  pacifiques,  car  ils  !) 
seront  api)elés  fils  de  Dieu  ! 

Heureux   ceux  qui  sont  per-  lo 
sécutés   pour  la  JTistice,  car  le 
royaume  des  cieux  est  à  eux! 

Heiu-eux  serez- vous,  lorsqu'on  !  1 
vous  outragera,  qu'on  vous  persé- 
cutera et  qu'on  dira  faussement 
de  vous  toute  sorte  de  mal,  à 
cause  de  inoi.  Réjouissez-vous  12 
et  soyez  dans  l'allégresse,  parce 
que  votre  récompense  sera  grande 
dans  les  cieux  ;  car  c'est  ainsi 
qu'on  a  persécuté  les  prophètes 
qui  ont  été  avant  vous. 

Sermon  sur  la  montagne  (suite). — Les  dis- 
ciples sel  de  la  terre  et  lumière  du  monde. 
— L'accomplissement  de  la  loi  et  des  pro- 
phètes. 

A'ous  êtes  le  sel  de  la  terre,  lo 
Mais   si  le  sel  perd  sa  saveur, 
avec  qtioi  la  lui  rendra-t-on  ?    Il 
ne  sert  i)his  qu'à  être  jeté  dehors, 
et  foulé  aux  pieds  par  les  hom- 
mes.    Vous  êtes  la  lumière  du  14 
monde.      Une   ville    située    sm- 
une    montagne     ne     peut    être 
cacliée  :  et  on  n'allume  pas  une  1.5 
lanq^e   pour   la   mettre    sous  le 
boisseau,  mais  on  la  met  sur  le 
chandelier,   et  elle   éclaire  tous 
ceux  <pii  sont   dans  la  maison. 
Que   votre    lumière   luise    ainsi  KJ 
devant    les   honnnes,  afin  qu'ils 
voient   vos    bonnes    œuvres,    et 
qu  ils  glorifient  votre  Pèi'e  qui 
est  dans  les  cieux. 

Ne  croyez  pas  que  je  sois  venu  1  7 
poTir  abolir  la  loi  ou  les  pio- 
phètes  ;  je  suis  venu  non  pour 
les  abolir,  mais  pour  les  accom- 
plir. Gar,  je  vous  le  dis  en  is 
vérité,  tant  que  le  ciel  et  la  terre 
ne  passeront  point,  il  ne  disiui- 
raîtra  pas  de  la  loi  mi  seul  iota  ' 
ou  un  seul  tiait  de  lettre,  jus(pi"à 
ce  que    tout  soit  arrivé.      Gelui  1!> 

'  Un  iota,  la  plus  petite  lettre  de  l'alphabet 
grec,  corresp.  à  un  i. 


Chap.  5,  V.  19. 


MATTHIEU. 


Chap.  5,  v.  37. 


donc  qui  transgressera  rnn  de 
ces  plus  petits  commandements, 
et  qui  de  la  sorte  enseignera 
aux  hommes  à  les  transgresser, 
sera  appelé  le  plus  petit  dans  le 
rojaume  des  cieux;  mais  celui 
qui  les  observera,  et  qui  en- 
seignera à  les  observer,  celui-là 
sera  aj^pelé  grand  dans   le  roy- 

20  aume  des  cieux.  Car,  je  vous 
le  dis,  si  votre  justice  ne  sur- 
passe celle  des  scribes  et  des 
pliarisiens,  vous  n'entrerez  point 
dans  le  royaume  des  cieux. 

21  Vous  avez  appris  qu'il  a  été 
dit  aux  anciens  :  Tu  no  tueras 
point  ;    celui   qui    tuera    mérite 

22  d'être  puni  par  les  juges.  Mais 
moi,  je  vous  dis  que  quiconque 
se  met  en  colère  contre  son  frère 
mérite  d'être  puni  par  les  juges  ; 
que  celui  qui  dira  à  son  frère  : 
liaca  '  !  mérite  d'être  puni  par 
le  sanhédi'in  "  ;  et  que  celui  qui 
lui  dira  :  Insensé  !  mérite  d'être 
puni  par  le  feu  de  la  géhenne  ^. 

23  Si  donc  tu  présentes  ton  offrande 
à  l'autel,  et  que  là  tu  te  soiivi- 
ennes  que  ton  frère  a  quelque 

24  chose  contre  toi,  laisse  là  ton 
offrande  devant  l'autel,  et  va 
d'abord  te  réconcilier  avec  ton 
frère  ;  puis,  viens  présenter  ton 

25  offrande.  Accorde-toi  prompte- 
ment  avec  ton  adversaire,  pen- 
dant que  tu  es  en  chemin  avec 
lui,  de  peur  qu'il  ne  te  livre  au 
juge,  que  le  juge  ne  te  livre  à 
l'officier  de  justice,  et  que  tu  ne 

26  sois  mis  en  prison.     Je  te  le  dis 

'  Raca,  terme  injurieux,  qui  signifie  pro- 
bablement stupide. 

^  Le  sanhédrin,  tribunal  suprême  des  Juifs, 
composé  de  71  membres  pris  parmi  les  chefs 
des  prêtres,  les  anciens,  et  les  scribes. 

^  La  géhenne,  mot  formé  de  l'héb.  gê-Hin- 
nom,  ou  vallée  de  Hinnom,  au  sud  de  Jérusa- 
lem. C'est  là  que  les  Israélites  infidèles 
avaient  jadis  sacrifié  des  enfants  à  Moloc, 
divinité  des  Moabites.  Ce  lieu  fut  plus  tard 
en  exécration  parmi  les  Juifs,  et  il  sert  dans 
le  Nouv.  Test,  à  désigner  l'enfer  ou  les  tour- 
ments après  la  mort. 


en  vérité,  tu  ne  sortiras  pas  de 
là,  que  tu  n'aies  payé  le  dernier 
quadrant \ 

Vous  avez  appris  qu'il  a  été  27 
dit  :    Tu   ne    commettras    point 
d'adultère.      Mais   moi,  je  ^ous  28 
dis  que  quiconque  regarde  une 
femme  pour  la  convoiter  a  déjà 
commis  adultère  avec  elle  dans 
son  cœur.     Si  ton  œil  droit  est  29 
pour  toi  une  occasion  de  chute, 
arrache-le  et  jette-le  loin  de  toi  ; 
car  il  est   avantageux  pour  toi 
qii'un  seul  de  tes  membres  pé- 
risse, et  que  ton  corps  entier  ne 
soit   pas  jeté   dans   la  géhenne. 
Et  si  ta  main  droite  est  pour  toi  30 
une  occasion  de  chute,  coupe-la 
et  jette-la  loin  de  toi  ;  car  il  est 
avantageux  poiir  toi  qu'un  seul 
de  tes  membres  périsse,  et  que 
ton  corps  entier  n'aille  pas  dans 
la  géhenne. 

Il  a  été  dit  :  Que  celui  qui  ré-  31 
pudie  sa  femme  lui  donne  une 
lettre  de  divorce.  Mais  moi,  je  32 
vous  dis  que  celui  qui  répudie 
sa  femme,  sauf  pour  cause  d'in- 
fidélité, l'expose  à  devenir  adul- 
tère, et  que  celui  qui  épouse 
ime  femme  répudiée  commet 
adultère. 

Vous  avez  encore  appris  qu'il  33 
a  été  dit  aux  anciens  :  Tu  ne  te 
parjureras   point,  mais    tu   t'ac- 
quitteras envers  le  Seigneur  de 
ce  que  tu  as  déclaré  par  serment. 
Mais  moi,  je  vous  dis  de  ne  jurer  34 
aucunement,  ni  par  le  ciel,  parce 
que  c'est  le  trône  de  Dieu  ;    ni  35 
par  la  terre,  parce  que  c'est  son 
marcheiîied  ;    ni  par  Jérusalem, 
l^arce  qiie  c'est  la  ville  du  grand 
roi.     Ne  jure  pas  non  plus  par  36 
ta  tête,  car  tu  ne  peux  rendre 
blanc  ou  noir  un   seul  clieveu. 
Que  votre  parole   soit  oui,  oui,  37 
non,  non  ;  ce  qu'on  y  ajoute  vient 
du  malin. 

'  Quadrant,  ou  quart  du  sou  romain,  qui 
valait  à  peu  près  six  centimes. 


6 


Chap.  5,  V.  38. 

38  Vous  avez  appris  qu'il  a  été 
dit  :  Œil  pour  œil,  et  dent  pour 

8!)  dent.  Mais  moi,  je  vous  dis  de 
ne  pas  résister  au  méchant.  Si 
quelqu'un  te  frappe  sur  la  joue 
droite,  présente-lui  aussi  l'autre. 

40  Si  quelqu'un  veut  plaider  contre 
toi,  et  prendre  ta  tunique,  laisse- 

41  lui  encore  ton  manteau.  Si 
quelqu'un  te  force  à  faire  un 
mille  \   fais-en    deux    avec    lui. 

42  Donne  à  celui  qui  te  demande, 
et  ne  te  détourne  pas  de  celui 
qui  veut  emprunter  do  toi. 

48  Vous  avez  appris  qu'il  a  été 
dit  :    Tu  aimeras  ton    prochain, 

44  et  tu  haïras  ton  ennemi.  Mais 
moi,  je  vous  dis  :  Aimez  vos  en- 
nemis, [bénissez  ceux  qui  vous 
maudissent,  faites  du  bien  à 
ceux  qui  vous  haïssent,]  et  priez 
pour  ceux  [qui  vous  maltraitent 

45  et]  qui  vous  persécutent,  afin 
que  vous  soyez  fils  de  votre 
Père  qui  est  dans  les  cieux  ;  car 
il  fait  lever  son  soleil  sur  les 
méchants  et  sur  les  bons,  et  il 
foit  pleuvoir  sur  les  justes  et  sin* 

46  les  injustes.  Si  vous  aimez  ceux 
qui  vous  aiment,  quelle  récom- 
pense méritez-vous  ?  Les  publi- 
cains  ^  aussi  n'agissent-ils  pas  de 

47  même  ?  Et  si  vous  saluez  seule- 
ment vos  frères,  que  faites-vous 
d'extraordinaire  ?  Les  païens 
aussi  n'agissent-ils  pas  de  même  ? 

48  Soyez  donc  pai'faits,  comme  votre 
Père  céleste  est  parfait. 


Sermon  sur  la  montagne  (suite). — Préceptes 
sur: — l'aumône, — la  prière, — le  pardon  des 
offenses, — le  jeûne, — les  trésors  sur  la  terre 
et  dans  le  ciel, — l'impossibilité  de  servir 
deux  maîtres, — les  soucis  et  les  inquiétudes. 

Q     Gardez-vous  de  pratiquer  votre 
justice  devant  les  hommes,  pour 

'  Un  mille,  mesure  itinéraire  des  Romains, 
mille  pas  soit  environ  1500  mètres. 

'  Fuhlicains,  ou  péagers,  chargés  par  le 
gouvernement  romain  de  j)ercevoir  les  impôts 
et  les  droits  de  douane  ;  classe  de  gens  mé- 
prisés parmi  les  Juifs. 


MATTHIEU. 

être 


Chap.  G,  v.  13. 


en  être  vus  ;  autrement,  vous 
n'aurez  point  de  récompense 
auprès  de  votre  Père  qui  est 
dans  les  cieux. 

Lors   donc   que   tu   fais   l'au-  2 
mône,  ne  sonne  pas  de  la  trom- 
pette devant  toi,  comme  font  les 
hypocrites  dans  les  synagogues  et 
dans  les  rues,  afin  d'être  glorifiés 
par  les  hommes.     Je  vous  le  dis 
en  vérité,  ils  reçoivent  leur  ré- 
compense.    Mais  quand  tu   fais  3 
l'aumône,  que  ta  main  gauche  ne 
sache  pas  ce  que  fiiit  ta  droite, 
afin  que  ton  aumône  soit  secrète  ;  4 
et    ton   Père,  qui  voit   dans    le 
secret,  te  récompensera. 

Lorsque  vous  2)ricz,  ne  soyez  5 
pas  comme  les  hypocrites,  qui 
aiment  à  prier  debout  dans  les 
synagogues  et  aux  coins  des 
rues,  pour  être  vus  des  hommes. 
Je  vous  le  dis  en  vérité,  ils  re- 
çoivent leur  récomi^ense.  Mais  H 
qi;and  tu  pries,  entre  dans  ta 
chambre,  ferme  ta  porto,  et  prie 
ton  Père  en  secret  ;  et  ton  Père, 
qui  vçit  dans  le  secret,  te  récom- 
pensera. 

En  priant,  ne  multipliez  pas  7 
de   vaines    paroles,    connue    les 
païens,  qui  s'imaginent  qu'à  force 
de   paroles    ils   seront   exaucés. 
Ne   leur   ressemblez    pas  ;     car  8 
votre   Père    sait    de    quoi    vous 
avez  besoin,  avant  que  vous  le 
lui  demandiez.     Voici  donc  com-  9 
ment  vous  devez  prier  : 

Notre  Père  qui  es  aux  cieux  ! 
Que  ton  nom  soit  sanctifié  ;  que  10 
ton  règne  vienne  ;  que  ta  volonté 
soit  faite  sur  la  terre  comme  au 
ciel.      Donne-nous    aujourd'hui  11 
notre  pain  quotidien  ;  pardonne-  12 
nous  nos  offenses,  comme  nous 
pardonnons  à  ceux  qui  nous  ont 
ofiensés  '  ;  ne  nous  induis  jîas  en  13 
tentation,  mais   délivre-nous  du 

'  Plus  littéralement  :  Remets-nous  nos 
dettes,  comme  nous  les  avons  remises  à  nos 
débiteurs. 


Chap.  6,  V.  13. 


MATTHIEU. 


Chap.  7,  v.  2. 


mal.  [Car  c'est  à  toi  qu'appar- 
tiennent, dans  tous  les  siècles,  le 
règne,  la  puissance  et  la  gloire. 
Amen  !] 

14  Si  vous  pardonnez  aux  hommes 
leurs  offenses,  votre  Père  céleste 

15  vous  pardonnera  aussi;  mais  si 
vous  ne  pardonnez  pas  avix 
hommes,  votre  Père  ne  vous 
pardonnera  pas  non  plus  vos 
offenses. 

1 6  Lorsque  vous  jeûnez,  ne  prenez 
pas  un  air  triste,  comme  les  hypo- 
crites, qui  se  défigurent  le  visage, 
2>our  montrer  aux  hommes  qu'ils 
jeûnent.  Je  vous  le  dis  en  vé- 
rité, ils  reçoivent    leur    récom- 

17  pense.  Mais  quand  tu  jeûnes, 
parfume  ta  tête  et  lave  ton  visage, 

18  afin  de  ne  pas  montrer  aux  hom- 
mes que  tu  jeûnes,  mais  à  ton 
Père  en  secret  ;  et  ton  Père,  qui 
voit  dans  le  secret,  te  récom- 
pensera. 

19  Ne  vous  amassez  pas  des  tré- 
sors sur  la  terre,  où  la  teigne 
et  la  rouille  détruisent,  et  où  les 
voleurs    percent    et    dérobent; 

20  mais  amassez-vous  des  trésors 
dans  le  ciel,  où  la  teigne  et  la 
rouille  ne  détruisent  point,  et 
où    les   voleurs   ne   percent   ni 

21  ne  dérobent.  Car  là  où  est  ton 
trésor,  là  aussi  sera  ton  cœur. 

22  L'oeil  est  la  lampe  du  corps. 
Si  ton  ceil  est  en  bon  état,  tout 

23  ton  corjis  sera  éclairé  ;  mais  si 
ton  œil  est  en  maiivais  état,  tout 
ton  corps  sera  dans  les  ténèbres. 
Si  donc  la  lumière  qui  est  en 
toi  est  ténèbres,  combien  seront 
grandes  ces  ténèbres  ! 

24  Nul  ne  peut  servir  deux 
maîtres.  Car,  ou  il  haïra  l'un, 
et  aimera  l'autre  ;  ou  il  s'at- 
tachera à  l'un,  et  méprisera 
l'autre.  Vous  ne  pouvez  servir 
Dieu  et  Mamon  \ 

25  C'est   pourquoi  je   vous    dis  : 

'  Mamon,    mot    araméeii    qui    .signifie    la 
richesse,  ici  personnifiée  connue  une  divinité. 


Ne  vous  inquiétez  pas  pour  votre 
vie  de  ce  que  vous  mangerez,  ni 
pour  votre   corps   de  quoi  vous 
serez    vêtus.     La   vie    n'est-elle 
pas  plus  que  la  nourriture,  et  le 
corps    plus    que    le    vêtement? 
Regardez   les   oiseaux  du   ciel  :  2(i 
ils  ne  sèment  ni  ne  moissonnent, 
et  ils  n'amassent  rien  dans  des 
greniers  ;    et  votre  Père  céleste 
les  nourrit.     Ne  valez-vous   pas 
beaucoup  plus  qu'eux  ?     Qui  de  27 
vous,  par  ses  inquiétudes,  peut 
ajouter  une  coudée  ^  à  sa  taille  ? 
Et   pourquoi  vous  inquiéter  au  28 
siijet  du  vêtement  ?     Considérez 
comment   croissent   les    lis   des 
champs  :  ils  ne  travaillent  ni  ne 
filent  ;  cependant  je  vous  dis  que  29 
Salomon  même,  dans  toute    sa 
gloire,  n'a  pas  été  vêtu  comme 
l'un  d'eux.     Si  Dieu  revêt  ainsi  'àO 
l'herbe  des  champs,  qui  existe 
aiijourd'hui  et  qui  demain  sera 
jetée  au  four,  ne  vous  vêtira-t-il 
pas  à  plus  forte  raison,  gens  de 
peu  de  foi  ?     Ne  vous  inquiétez  31 
donc  point,  et  ne  dites  pas  :  Que 
mangerons-nous  ?    que    boirons- 
nous?  de  quoi  serons-nous  vêtus? 
Car  toutes  ces  choses,  ce  sont  les  32 
païens  qui  les  recherchent.  Votre 
Père   céleste   sait   que  vous   en 
avez  besoin.   Cherchez  première-  33 
ment  le  royaume  de  Dieu  et  sa 
justice  ;  et  toutes  ces  choses  vous 
seront  données  par-dessus.     Ne  34 
vous  inquiétez  donc  pas  du  lende- 
main ;     car    le    lendemain   ain-a 
soin  de  lui-même.  A  chaque  jour 
suffit  sa  ijeine. 

Sermon  sur  la  montagne  (fin). — Préceptes 
divers: — les  jugements  téméraires, — la 
paille  et  la  poutre, — les  choses  saintes 
données  aux  chiens, — la  persévérance  dans 
la  prière, — la  porte  étroite, — les  faux  pro- 
phètes,— la  maison  bâtie  sur  le  roc. 

Ne  jugez  point,  afin  que  voiis  # 
ne  soyez  point  jugés.  Car  on  2 
vous  jugera  comme  vous  aurez 

^  Une  coudée,  environ  48  centimètres. 


8 


Chap.  7,  V.  2. 


MATTHIEU. 


Chap.  7,  v.  27. 


jug;é,  et  l'on  vous  mesurera  avec 
la  mesure  dont  vous  vous  serez 

3  servis.  Pounjuoi  vois-tu  la  paille 
qiii  est  dans  l'œil  de  ton  frère,  et 
n'aperçois-tu  pas  la  poutre  qui 

4  est  dans  ton  œil  ?  Ou  comment 
peux-tu  dire  à  ton  frère  :  Laisse- 
moi  ôter  une  paille  de  ton  œil, 
toi  qui   as    une  poutre   dans  le 

5  tien  ?  Hypocrite,  ôte  première- 
ment la  poutre  de  ton  œil.  et 
alors  tu  veri-as  comment  ôter  la 
paille  de  l'œil  de  ton  frère. 

(5  Ne  donnez  pas  les  choses 
saintes  aux  chiens,  et  ne  jetez  pas 
vos  perles  devant  les  pourceaux, 
de  peiir  qu'ils  ne  les  foulent  aux 
pieds,  ne  se  retournent  et  ne 
vous  déchirent. 

7  Demandez,  et  l'on  vous  don- 
nera ;  cherchez,  et  vous  trou- 
verez ;     frappez,    et     l'on    vous 

8  ouvrira.  Car  quiconque  de- 
mande reçoit,  celui  qui  cherche 
trouve,  et  l'on  ouvre  à  celui  qui 

9  frappe.  Lequel  de  vous  don- 
nera mie  pierre  à  son  fils,  s'il  hii 

10  demande  du  pain?  Ou,  s'il  de- 
mande un  poisson,  lui  donnera- 
Il  t-il  im  serpent?  Si  donc,  mé- 
chants comme  vous  l'êtes,  vous 
savez  donner  de  bonnes  choses 
à  vos  enfants,  à  combien  plus 
forte  raison  votre  Père  qui  est 
dans  les  cieux  donnera-t-il  de 
bonnes  choses  à  ceux  qui  les  lui 
demandent. 

Tout  ce  que  vous  voulez  que 
les  hommes  fassent  povir  vous, 
faites-le  de  même  pour  eux  ; 
car  c'est  la  loi  et  les  prophètes. 
Entrez  par  la  porte  étroite. 
Car  la  porte  large  et  le  chemin 
spacieux  mènent  à  la  perdition, 
et  il  y  en  a  beaucoup  qui  entrent 

14  par  là.  Mais  la  porte  étroite  et 
le  chemin  étroit  mènent  à  la 
\ie,  et  il  y  en  a  ])eu  qui  les 
trouvent. 

15  Gardez-vous  des  faux  })ro- 
phètes.     Ils  viennent  à  vous  en 


12 


13 


vêtements  de  brebis  \  mais  au 
dedans  ce  sont  des  loups  ravis- 
sants.    Vous  les  reconnaîtrez  à  10 
leurs   fruits.      Cueille-t-on    des 
raisins  sur  des   épines,  ou   des 
figues  sur  des  chardons  ?  Tout  1 7 
bon  arbre  porte  de  bons  fruits, 
mais  le  mauvais  arbre  porte  de 
mauvais  fruits.    Un  bon  arbre  ne  18 
peut  porter  de  mauvais  fruits,  ni 
un  mauvais  arbre  porter  de  bons 
fruits.     Tout  arbre  qui  ne  porte  19 
pas  de  bons  finiits  est  coupé  et 
jeté  au  feu.     C'est  donc  à  leurs  20 
fruits  que  vous  les  reconnaîtrez. 

Ce  n'est  pas  quiconque  me  21 
dit  :  Seigneur,  Seigneur  !  qui 
entrera  dans  le  royaume  des 
cieux,  mais  c'est  celui  qui  fait  la 
volonté  de  mon  Père  qui  est 
dans  les  cieux.  Plusieurs  me  22 
diront  en  ce  jour-là  :  Seigneur, 
Seignem-,  n'avons-nous  pas  pro- 
})hétisé  en  ton  nom  ?  n'avons- 
nous  pas  chassé  des  démons  en 
ton  nom  ?  et  n'avons-nous  pas 
fait  beaucoiq)  de  mii'acles  en  ton 
nom  ?  Alors  je  leur  dirai  ou-  23 
vertement  :  Je  ne  vous  ai  jamais 
connus,  retirez-vous  de  moi,  vous 
qui  commettez  l'iniquité. 

C'est  pourquoi,  quiconque  en-  24 
tend  ces  paroles  que  je  dis,  et 
les  met  en  pratique,  sera  sem- 
blable à  un  homme  prudent  qui 
a  bâti  sa  maison  sur  le  roc.     La  25 
phiie    est    tombée,   les  torrents 
sont  venus,  les  vents  ont  soufflé 
et  se  sont  jetés  contre  cette  mai- 
son :    elle    n'est    point    tombée, 
parce  qu'elle  était  fondée  sur  le 
roc.       Mais    quiconque    entend  26 
ces  paroles  que  je  dis,  et  ne  les 
met  pas  en  pratiqiio,  sera  sem- 
blable à  un  lionmie  insensé  qui 
a  bâti  sa  maison  sur  le  sable.    La  27 
pluie   est   tombée,   les    torrents 
sont  venus,  les  vents  ont  soufflé 
et  ont  battu  cette  maison  :  elle 

'  Sous  une  apparence  de  douceur. 
9  B  3 


Chap.  7,  V.  27. 


MATTHIEU. 


Chap.  8,  v.  22. 


est   tombée,    et   sa   ruine   a  été 
grande. 

28  Après  que  Jésus  eut  achevé 
ces  discours,  la  foule  fut  frappée 

29  de  sa  doctrine  ;  car  il  enseignait 
comme  ayant  autorité,  et  non 
pas  comme  les  scribes. 

Guérison  d'un  lépreux, — du  serviteur  d'un 
centenier, — de  la  belle-mère  de  Pierre, — 
et  de  jilusieurs  malades. 

Q  Lorsque  Jésus  fut  descendu 
de  la  montagne,  une  grande  foule 

2  le  suivit.  Et  voici,  un  lépreux 
s'étant  approché  se  prosterna 
devant  lui,  et  dit:  Seigneur,  si 
tu  le  veux,  tu  peux  me  rendre 

3  pur.  Jésus  étendit  la  main,  le 
toucha,  et  dit:  Je  le  veux,  sois  pur. 
Aussitôt  il  fut  purifié  de  sa  lèpre. 

4  Puis  Jésus  lui  dit  :  Garde-toi 
d'en  parler  à  personne  ;  mais  va 
te  montrer  au  prêtre,  et  présente 
l'offrande  que  Moïse  a  prescrite, 
afin  que  cela  leur  serve  de  té- 
moignage \ 

5  Comme  Jésus  entrait  dans 
Capernaum,    un   centenier-   l'a- 

6  borda  d'un  ton  suppliant,  et  dit: 
Seigneur,  mon  serviteur  est 
couché  à  la  maison,  atteint  de 
paralysie  et  souffrant  beaucoup. 

7  Jésus   lui   dit  :    J'irai,    et  je   le 

8  guérirai.  Le  centenier  répondit  : 
Seigneur,  je  ne  suis  pas  digne 
que  tu.  entres  sous  mon  toit  ; 
mais  dis  seulement  un  mot,  et 

9  mon  serviteur  sera  guéri.  Car, 
moi  qui  suis  soumis  à  des  supé- 
rieui's,  j'ai  des  soldats  sous  mes 
ordres  ;  et  je  dis  à  l'un  :  Va  !  et 
il  va  ;  à  l'autre  :  Viens  !  et  il 
vient  ;  et  à  mon  servitem*  :   Fais 

10  cela  !  et  il  le  fait.  Après  l'avoir 
entendu,  Jésus  fut  dans  l'éton- 
nement,  et  il  dit  à  ceux  qui  le 
suivaient  :  Je  vous  le  dis  en  vé- 

'  Voy.  la  loi  de  Moïse  sur  la  lèpre,  Lév. 
XIV.  2,  et  suiv. 

^  Centenier,  ou  centurion,  officier  romain 
qui  avait  cent  hommes  sous  ses  ordres. 


rite,  même  en  Israël  ^  je  n'ai  pas 
trouvé  une  aussi  grande  foi.    Or,  11 
je    vous   déclare   que    plusieurs 
viendront  de  l'orient  et  de  l'oc- 
cident,  et   seront  à  table   avec 
Abraham,  Isaac  et  Jacob,  dans 
le  royaimie  des  cieux.     Mais  les  12 
fils  du  royaimie  seront  jetés  dans 
les  ténèbres  du  dehors,  où  il  y 
aura  des  pleurs  et  des  grince- 
ments de  dents.     Puis  Jésus  dit  13 
au  centenier  :    Va,  qu'il  te  soit 
fait  selon  ta  foi.     Et  à  l'heure 
même  le  serviteiir  fut  guéri. 

Jésus  se  rendit  ensuite   à   la  14 
maison  de  Pierre,  dont  il  vit  la 
belle-mère  couchée  et   ayant  la 
fièvre.     Il  toucha  sa  main,  et  la  15 
fièvre   la    quitta  ;    puis    elle    se 
leva,  et  le  servit. 

Le  soir,  on  amena  auprès  de  16 
Jésus  plusieurs  démoniaques.  Il 
chassa  les  esprits  par  sa  parole, 
et  il  guérit  tous  les  malades, 
afin  que  s'accomplît  ce  qui  avait  17 
été  annoncé  par  Ésaïe,  le  pro- 
phète :  Il  a  pris  nos  infirmités, 
et  il  s'est  chargé  de  nos  mala- 
dies. 

Comment  suivre  Jésus. — Tempête  apaisée. — 
Jésus  sur  le  territoire  des  Gadaréniens  ; 
deux  démoniaques  guéris. 

Jésus,  voyant  mie  grande  foule  18 
autour  de  lui,  donna  l'ordre  de 
passer  à  l'autre  bord.    Un  scribe  19 
s'approcha,  et  lui  dit  :  Maître,  je 
te    suivrai   partout    où    tu    iras. 
Jésus  lui  répondit  :  Les  renards  20 
ont  des  tanières,  et  les  oiseaux 
du   ciel  ont   des  nids;   mais  le 
Fils  de  l'homme  n'a  pas  où  re- 
poser sa  tête.    Un  autre,  d'entre  21 
les  disciples,  lui  dit  :   Seigneur, 
permets-moi  d'aller  d'abord  en- 
sevelir mon   père.     Mais   Jésus  22 
lui  répondit  :  Suis-moi,  et  laisse 
les  morts  ensevelir  leurs  morts. 


'   -Ê'/i  Israël,  parmi  les  Israélites,  le  peuple 
de  Dieu  ;  le  centenier  était  païen. 


10 


Chap.  8,  V.  23 


MATTHIEU. 


Çhap.  9,  V.  12. 


23  II   monta   dans  la  barqvie,   et 

24  ses  disciples  le  suivirent.  Et 
voici,  il  s'éleva  snr  la  nier  luie 
.si  grande  tempête  que  la  barque 
était  couverte  par  les  flots.     Et 

25  lui,  il  dormait.  Les  disciples 
sétant  approchés  le  réveillèrent, 
et  dirent  :  Seigneur,  sauve,  nous 

26  périssons  !  Il  leur  dit  :  Pourcpioi 
avez-vous  pe\u',  gens  de  peu  de 
foi  ?  Alors  il  se  leva,  menaça  les 
vents  et  la  mer,  et  il  y  eut  im 

27  grand  calme.  Ces  honunes  fu- 
rent saisis  d'étoimement  :  Quel 
est  celui-ci,  disaient-ils,  à  qui 
obéissent  même  les  vents  et  la 
mer? 

28  Lorsqu'il  fut  à  l'autre  bord, 
dans  le  pays  des  Gadaréniens  \ 
deux  démoniaques,  sortant  des 
sépulcres,  vinrent  au-devant  de 
lui.  Ils  étaient  si  furieux  que 
personne  n'osait  passer  par  là. 

29  Et  voici,  ils  s'écrièrent  :  Qu'y 
a-t-il  entre  nous  et  toi,  Fils  de 
Dieu  ?  Es-tu  venu  ici  pour  nous 

30  tourmenter  avant  le  temps  ?  Il  y 
avait  loin  d'eux  un  grand  trou- 
jjeau    de    pourceaux    qui    pais- 

31  saient.  Les  démons  dirent  à  Jé- 
sus d'un  ton  suppliant:  Si  tu  nous 
chasses,  envoie-nous  dans  ce  trou- 

32  peau  de  pourceaux.  Il  leur  dit  : 
Allez  !  Ils  sortirent,  et  entrèrent 
dans  les  poiu'ceaux.  Et  voici, 
tout  le  troupeau  se  précii^ita  des 
pentes  escarpées  dans  la  mer,  et 

33  ils  périrent  dans  les  eaux.  Ceux 
qui  les  faisaient  paître  s'enfiii- 
rent,  et  allèrent  dans  la  ville 
raconter  tout  ce  qui  s'était  passé 
et  ce  qiii    était   arrivé  aux  dé- 

34  moniaques.  Alors  toute  la  ville 
sortit  à  la  rencontre  de  Jésus  ; 
et,  dès  (]u"ils  le  virent,  ils  le 
supplièrent  de  (|uitter  leur  terri- 
toire. 


9 


'  Gadaréniens,  ainsi  nommés  de  la  ville  de 
Gadai-a,  capitale  de  la  Pérée,  au  sud-est  de  la 
mer  de  Galilée. 


Guérison  d'un  jjaralytique. — Vocation  de 
Mattliieu. — Question  des  disciples  de  Jean- 
Baptiste  sur  le  jeûne. — Eésurrection  de  la 
fille  de  Jaii'us,  et  guérison  d'une  femme 
malade  depuis  douze  ans. — Diverses  guéri- 
sons. 

Jésus,  étant  monté  dans  mie 
barque,  traversa  la  mer,  et  alla 
dans  sa  ville  '.     Et  voici,  on  lui  2 
amena  un  paralytique  couché  sur 
un  lit.     Jésus,  vovant  leur  foi. 
dit  au  paralyti(|ue  :  Prends  cou- 
rage, mon  enfant,  tes  péchés  sont 
pardonnes.     Sur  quoi,  quelqxies  3 
scribes  dirent  au  dedans  d'eux  : 
Cet  homme  blasphème.  Et  Jésus,  4 
connaissant  leurs   pensées,  dit: 
Pour(|uoi  avez-vous  de  mauvaises 
pensées   dans  vos  cœurs?    Car,  5 
lequel  est  le  plus  aisé,  de  dire: 
Tes  péchés  sont  pardonnes,  o\\ 
de  dire  :  Lève-toi,  et  marche?  Or,  (i 
afin  que  vous  sachiez  que  le  Fils 
de  l'homme  a  sur  la  terre  le  pou- 
voir de  pardonner   les   péchés  : 
Lève-toi,    dit-il   au   paralytique, 
prends   ton   lit,    et    va    dans  ta 
maison.     Et  il   se  leva,  et  s'en  7 
alla  dans  sa  maison.     Quand  la  S 
foule  vit  cela,  elle  fut  saisie  de 
crainte,  et  elle  glorifia  Dieu,  qui 
a    donné    aux    hommes    un    tel 
pouvoir. 

De    là    étant    allé    plus    loin,  iJ 
Jésus  vit  un  homme  assis  au  lieu 
des    péages,    et    qui    s'appelait 
Matthieu.     Il  lui  dit  :  Suis-moi. 
Cet  homme  se  leva,  et  le  suivit. 

Comme  Jésus  était  à  table 
dans  la  maison,  voici,  beaucou}) 
de  publicains  et  de  gens  de  mau- 
vaise vie  vinrent  se  mettre  à 
table  avec  lui  et  avec  ses  disci- 
ples. Les  lîharisiens  virent  cela,  1 1 
et  ils  dirent  à  ses  disciples  : 
Pourqiioi  votre  maître  mange-t- 
il  avec  les  publicains  et  les  gens 
de  mauvaise  vie  ?  Ce  que  Jésus  1 2 
ayant  entendu,  il  dit  :  Ce  ne  sont 


10 


I       '  Dans  sa  ville,  Capernaum,  voy.  iv.  13. 
11  B  4 


ChAP.  9,  V.    12. 


]>us  ceux  qui  se  portent  bien  qui 
ont  besoin  de  médecin,  mais  les 

13  malades.  Allez,  et  apprenez  ce 
que  signifie  :  Je  prends  plaisir  à 
la  miséricorde,  et  non  aux  sacri- 
fices. Car  je  ne  suis  pas  venu 
appeler  des  justes,  mais  des  pé- 
cheurs. 

14  Alors  les  disciples  de  Jean 
vinrent  auprès  de  Jésus,  et  di- 
rent :  Pourquoi  nous  et  les  pha- 
risiens jevinons-nous,  tandis  que 
tes  disciples  ne  jevment  point? 

15  Jésus  leur  répondit  :  Les  amis 
de  l'époux  peuvent-ils  s  aftliger 
pendant  que  l'époux  est  avec 
eux  ?  Les  jours  viendront  ovi 
l'époux  leur  sera  enlevé,  et  alors 

10  ils  jeimeront.  Personne  ne  met 
une  pièce  de  drap  neuf  îi  un 
vieil  habit  ;  car  elle  emporterait 
xme  partie  de  l'habit,  et  la  dé- 

17  chirure  serait  pire.  On  ne  met 
pas  non  })lus  du  vin  nouveau 
dans  de  vieilles  outres  ;  autre- 
ment, les  outres  se  rompent,  le 
vin  se  répand,  et  les  outres  sont 
perdues  ;  mais  on  met  le  vin 
nouveau  dans  des  outres  neuves, 
et  le  vin  et  les  outres  se  con- 
servent. 

18  Tandis  qu'il  leur  adressait  ces 
paroles,  voici,  un  chef  ^  arriva,  se 
prosterna  devant  lui,  et  dit  :  Ma 
fille  est  morte  il  y  a  un  instant  ; 
mais  viens,  impose-lui  les  mains, 

19  et  elle  vivra.  Jésus  se  leva,  et 
le  suivit  avec  ses  disciples. 

20  Et  voici,  une  femme  atteinte 
d'ime  perte  de  sang  depuis  douze 
ans  s'approcha  par  derrière,  et 
toucha  le  bord  de  son  vêtement. 

21  Car  elle  disait  en  elle-même  :  Si 
je  puis   seulement  toucher  son 

22  vêtement,  je  serai  guérie.  Jésus 
se  retourna,  et  dit,  en  la  voyant  : 
Prends  courage,  ma  fille,  ta  foi 


'  Un  chef,  un  chef  de  synagogue,  nommé 
.Tairus,  d'après  les  récits  parallèles  de  Marc  et 
de  Luc. 


MATTHIEU. 

t'a 


Chap.  9,  V.  36. 
Et  cette  femme  fut 


guérie  à  l'heure  même. 

Lorsque  Jésus  fut  arrivé  à  la  23 
maison  du  chef,  et  qu'il  vit  les 
joueurs  de  flûte  et  la  fovde  bruy- 
ante, il  leur  dit  :    lie  tirez-vous  ;  24 
car  la  jeune  fille  n'est  pas  morte, 
mais   elle   dort.     Et  ils   se   mo- 
quaient do  lui.     Quand  la  foule  25 
eut  été  renvoyée,  il  entra,  prit  la 
main  de  la  jeune  fille,  et  la  jeune 
fille  se  leva.  Le  bi'uit  s'en  répan-  26 
dit  dans  toute  la  contrée. 

Étant   parti   de   là,  Jésus  fut  27 
sui\  i  par  deux  aveugles,  qui  cri- 
aient :  Aie  pitié  de  nous.  Fils  de 
David  ^  !    Lorsqu'il  fut  arrivé  à  28 
la  maison,  les  aveugles  s'appro- 
chèrent de  lui,  et  Jésus  leur  dit  : 
Croyez-vous  que  je  puisse  faire 
cela  ^  ?  Oui,  Seigneur,  lui  répon- 
dirent-ils.    Alors  il  leiir  toucha  29 
les  yeux,  en  disant  :  Qu'il  vous 
soit  fait  selon  votre  foi.    Et  leurs  30 
yeux  s'ouvrirent.     Jésus  leur  fit 
cette    recommandation    sévère  : 
Prenez  garde  que  personne  ne 
le  sache.     Mais,  dès  qu'ils  furent  31 
sortis,  ils  réi^andirent  sa  renom- 
mée dans  tout  le  pays. 

Comme  ils  s'en  allaient,  voici,  32 
on  amena  à  Jésiis  un  démoni- 
aque niTiet.    Le  démon  ayant  été  33 
chassé,   le    muet    parla.     Et    la 
foule  étonnée  disait  :  Jamais  pa- 
reille chose  ne  s'est  vue  en  Is- 
raël.   Mais  les  pliarisiens  dirent  :  34 
C'est  i)ar  le  prince  des  démons 
qu'il  chasse  les  démons. 

Mission  des  douze  apôtres. 

Jésus  parcourait  toutes  les  35 
villes  et  les  villages,  enseignant 
dans  les  synagogues,  prêchant 
la  bonne  nouvelle  du  royaume, 
et  guérissant  toute  maladie  et 
toTite  infirmité. 

Voyant    la    foide,  il   fut  ému  36 

'  Fils  de  David,  expression  désignant    le 
Messie. 

^  Cela,  ce  que  vous  désirez.  - 


12 


Chai'.  9,  V.  56. 

(le  coiiipassioii  pour  elle,  parce 
({n'ello  était  languissante  et  abat- 
tue, comme  des  brebis  (jni  n'ont 

37  point  de  berger.  Alors  il  dit 
à  ses  disciples  :  La  moisson  est 
grande,  mais  il  y  a  peu  d'ouvriers. 

38  Priez  donc  le  maître  de  la  mois- 
son d'envoyer  des  ouvriers  dans 
sa  moisson. 

"1  Q      Puis,  ayant  appelé  ses  douze 
disciples,  il  leur  donna  le  pou- 
voir de  chasser  les  esprits  im- 
purs, et  de  guérir  toute  maladie 
et  toute  infirmité. 

2  Voici  les  noms  des  douze 
apôtres. 

Le  premier,  Simon  ajjpelé 
Pierre,  et  André,  son  frère  ; 
Jacques,    fils    de    Zébédée,    et 

3  Jean,  son  frère  ;  Philippe,  et 
Barthélémy  '  ;  Thomas,  et  Mat- 
thieu, le  publicain  ;  Jacques,  fils 

4  d' Alphée,  et  Lebbée  "  ;  Simon 
le  Cananite  ',  et  Judas  l'Iscariot^, 
celui  qui  livra  Jésiis. 

5  Tels  sont  les  douze  que  Jésus 
envoya,  après  leur  avoir  donné 
les  instructions  suivantes  : 

N'allez  pas  vers  les  païens,  et 
n'entrez  pas  dans  les  villes  des 

6  Samaritains  ^  ;  allez  plutôt  vers 
les  brebis  perdues  de  la  maison 

7  d'Israël.  Pendant  votre  route, 
prêchez,  et  dites  :    Le  royaume 

8  des  cieux  est  proche.  Guérissez 
les  malades,ressuscitez  les  morts, 
purifiez  les  lépreux,  chassez  les 

'  BartMlemy,  probablement  le  même  qui  est 
appelé  Nailianaël  Jean  i.  46  ;  xxi.  2. 

^  Lehbie,  appelé  aussi  Tliaddée  et  Jiule. 

^  Le  Cananite,  d'un  mot  araméeu  qui  signi- 
fie zélé,  zélateur.  Dans  Luc  vi.  15,  et  Act. 
I.  13,  Simon  est  appelé  le  zélote,  terme  grec 
qui  a  le  même  sens.  L'apôtre,  ainsi  désigné, 
paraît  avoir  été  du  nombre  de  ces  Juifs  ardents 
pour  la  conservation  des  traditions  religieuses 
et  nationales,  et  qui  étaient  connus  sous  le 
jiom  de  "  zélateurs." 

■'  IJIscariot,  ou  homme  de  Karivth,  ville  de 
Judée. 

■'  Samaritains,  en  hostilité  avec  les  Juifs 
du  reste  de  la  Palestine  ;  leur  pays  était  situé 
entre  la  Galilée  et  la  Judée. 


MATTHIEU. 


Chap,  10,  V.  21. 


démons.  Vous  avez  reçu  gra- 
tuitement, donnez  gratuitement. 
Ne  prenez  ni  or,  ni  argent,  ni  !) 
nu)nnaie  \  dans  vos  ceintiu-es  ;  ni  10 
sac  pour  le  voyage,  ni  deux  tu- 
niipies,  ni  souliers,  ni  bâton  ;  car 
l'ouvrier  mérite  sa  nourriture. 

Dans  quekpie  ville  ou  village  1 1 
que  vous  entriez,  informez-vous 
s'il    s'y  trouve  quelque  homme 
honorable,  et  demeurez  chez  lui 
jusfpi'à  ce  (pie  vous  partiez.    En  12 
entrant  dans  la  maison,  saluez- 
la  ;  et,  si  la  maison  en  est  digne,  13 
que  votre  j)aix  "  vienne  sur  elle  ; 
mais  si  elle  n'en  est  pas  digne, 
que  votre  paix  retoxirne  à  vous. 
Lorstpi'on  ne  vous  recevra  pas  14 
et  qu'on  n'écoutera  pas  vos  pa- 
roles, sortez  de  cette  maison  ou 
de  cette  ville  et  secouez  la  pous- 
sière de  vos  pieds.     Je  vous  le  15 
dis  en  vérité  :  au  jour  du  juge- 
ment, le  i)ays  de  Sodome  et  de 
Gomorrhe  sera  traité  moins  ri- 
goureusement que  cette  ville-là. 

Voici,  je  vous  envoie  connue  10 
des  brebis  au  milieu  des  loups. 
Soyez  donc  priulents  connue  les 
serpents,  et  simjdes  comme  les 
colombes.    Mettez-vous  en  garde  17 
contre  les  honnnes  ;  car  ils  vous 
livreront   aux  tribunaux,   et   ils 
vous    battront    de    verges    dans 
lem-s    synagogues;     vous    serez  18 
menés,  à  cause  de  moi,  devant 
des  goviverneurs  et  devant  des 
rois,  pour  sei'vir  de  témoignage 
à  eux  et  aux  païens.    Mais,  quand  lit 
on  vous  livrera,  ne  vous  inquié- 
tez ni  de  la  manière  dont  vous 
parlerez  ni  de  ce  que  vous  direz: 
ce  que  vous  aurez  à  dire  vous 
sera  donné  à  l'heure  même  ;  car  20 
ce  n'est  pas  vous  (pii  i)arlerez, 
c'est  l'Esprit  de  votre  Père  qui 
parlera  en  ^ous. 

Le  frère  livrera  son  frère  à  la  21 

'   Si  monnaie,  grec  ni  ciiirre. 
-  "  Que  la  paix  soit  avec  vous  !  "  Telle  était 
la  formule  ordinaire  de  salutation. 


13 


CHxVP.   10,  V.   21 


MATTHIEU. 


Chap.  11,  V.  2. 


mort,  et  le  père  son  enfant  ;  les 
enfants  se  soulèveront  contre 
leurs  parents,  et  les  feront  moix- 

22  rir.  Vous  serez  haïs  de  tous,  à 
cause  de  mon  nom  ;  mais  celui 
qui  persévérera  jusqiià  la  fin  sera 

23  sauvé.  Quand  on  vous  persécu- 
tera dans  une  ville,  fuyez  dans 
une  autre.  Je  vous  le  dis  en 
vérité,  vous  n'aurez  pas  achevé  de 
]mrcourir  les  villes  d'Israël,  que 
le  Fils  de  l'homme  sera  venu. 

24  Le  disciple  n'est  pas  plus  que 
le  maître,   ni  le  serviteur   plus 

25  que  son  seigneur.  11  suffit  au 
disciple  d'être  traité  comme  son 
maître,  et  au  serviteur  comme 
son  seigneur.  S'ils  ont  ajjpelé 
le  maître  de  la  maison  Béelzé- 
bul  \  à  combien  phis  forte  raison 
appelleront-ils  ainsi  les  gens  de 

26  sa  maison.  Ne  les  craignez  donc 
point  ;  car  il  n'y  a  rien  de  caché 
qui  ne  doive  être  découvert,  ni 
de  secret  qui  ne  doive  être  con- 

27  nu.  Ce  que  je  vous  dis  dans  les 
ténèbres,  dites-le  en  plein  jour  ; 
et  ce  qui  vous  est  dit  à  l'oreille, 

28  prêchez-le  sur  les  toits.  Ne  crai- 
gnez pas  ceux  qui  tuent  le  corps 
et  qui  ne  peuvent  tuer  l'âme  ; 
craignez  plutôt  celui  qui  peut 
faire  périr  l'âme  et  le  corps  dans 

29  la  géhenne.  Ne  vend-on  pas 
deux  passereaux  pour  un  sou  ? 
Cependant,  il  n'en  tombe  pas  un 
à  terre  sans  la  volonté  de  votre 

30  Père.  Et  même  les  cheveux  de 
votre   tête    sont    tous    comptés. 

31  Ne  craignez  donc  point  :  vous 
valez  plus  que  beaucoup  de  pas- 
sereaux. 

32  C'est  pourquoi,  quiconque  me 
confessera  devant  les  hommes, 
je  le  confesserai  aussi  devant 
mon  Père  qui  est  dans  les  cieux  ; 

33  mais  quiconque  me  reniera  de- 
vant les  hommes,  je  le  renierai 


'  Béelzébuî,  le  prince  des  démons,  Satan, 
voy.  XII.  24,  26. 


aussi  devant  mon  Père  qui  est 
dans  les  cieux. 

Ne  croyez  pas  que  je  sois  venii  34 
apporter  la  paix  sur  la  terre  ;  je 
ne   suis   pas    venu    apporter    la 
paix,  mais  l'épée.     Car  je   suis  35 
^enu   mettre    la    division    entre 
l'homme   et   son  père,  entre  la 
fille  et  sa  mère,  entre  la  belle- 
fille  et  sa  belle-mère  ;  et  l'homme  36 
aura  pour  ennemis  les  gens  de  sa 
maison.     Celui  qui  aime  son  père  37 
ou  sa  mère  plus  que  moi  n'est 
pas  digne  de  moi,  et  celui  qui 
aime  son  fils  ou  sa  fille  plus  que 
moi  n'est  pas  digne  de  moi  ;  celui  38 
qui  ne  prend  pas  sa  croix,  et  ne 
me  suit  pas,  n'est  pas  digue  de 
moi.     Cehii   qui    conservera    sa  39 
vie  la  perdra,  et  celui  qui  perdra 
sa  vie  à  cause  de  moi  la  retrou- 
vera. 

Celui  qui  vous  reçoit  me  re-  40 
çoit,  et  cehii  qui  me  reçoit  reçoit 
celui  qui  m'a  envoyé.     Celui  qui  41 
reçoit  un  prophète  en  qualité  de 
prophète    recevra    une    récom- 
pense de  prophète,  et  celui  qui 
reçoit  un  juste    en  qualité    de 
juste    recevra    une    récompense 
de  juste.     Et  quiconque  donnera  42 
seulement  un  verre  d'eau  froide 
à  l'im  de  ces  petits  parce  qu'il  . 
est  mon  disciple,  je  vous  le  dis 
en  vérité,  il  ne  perdra  point  sa 
récompense. 

Lorsque  Jésus  eut  achevé  de  11 
donner    ses   instructions   à    ses 
douze  disciples,  il  pai'tit  de  là, 
pour  enseigner  et  prêcher  dans 
les  villes  du  pays. 

Message  de  Jean-Baptiste  auprès  de  Jésus. — 
Témoignage  sur  Jeau-Bajitiste. — Reproches 
aux  villes  impénitentes. — Les  choses  ré- 
vélées aux  enfants. — Aller  à  Jésus  et  ac- 
cepter son  joug. 

Jean,    ayant    entendu    parler  2 
dans  sa  prison  ^  des  œuvres  du 
Christ,  lui  fit  dire  par  ses  dis- 


Dans  sa  lyrison,  voy.  iv.  12. 


14 


Chap.  11,  V.  2. 


MATTHIEU. 


3  eiples  :  Es-tu  celui  qui  doit  venir. 
ou  devons-nous  en  attendre  lui 

4  autre  ?  Jésus  leur  répondit  : 
Allez  rapporter  à  Jean  ce  ([ue 
vous  entendez  et   ce  que  vous 

5  voyez  :  les  aveugles  voient,  les 
boiteux  marchent,  les  lépreiix 
sont  pui'ifiés,  les  sourds  enten- 
dent, les  morts  ressuscitent,  et 
la  bonne  nouvelle  est  annoncée 

6  aux  pauvres.  Heureux  celui 
pour  qui  je  ne  serai  pas  une 
occasion  de  chute  ! 

7  Comme  ils  s'en  allaient,  Jésus 
se  mit  à  dire  à  la  foule,  au  sujet 
de  Jean  :  Qu'êtes-vous  allés  voir 
au  désert  ?  im  roseau  agité  par 

S  le  vent  ?  Mais,  qu'êtes-vous 
allés  voir  ?  un  homme  vêtu 
d'habits  précieux  ^  ?  Voici,  ceux 
qui  portent  des  habits  précieux 
sont  dans  les  maisons  des  rois. 

9  Qu'êtes-vous  donc  allés  voir? 
un  prophète?     Oui,  vous  dis-je, 

10  et  plus  qu'un  prophète.  Car 
c'est  celui  dont  il  est  écrit  : 
Voici,  j'envoie  mon  messager 
devant    ta   face,    pour   préparer 

11  ton  chemin  devant  toi.  Je  vous 
le  dis  en  vérité,  parmi  ceux  qui 
sont  nés  de  femmes,  il  n'en  a 
point  paru  de  plus  grand  que 
Jean-Baptiste.  Cependant,  le 
plus  petit  dans  le  royaume  des 
cieux   est  plus    grand    que  lui. 

12  Depuis  le  temps  de  Jean-Baptiste 
jusqu'à  présent,  le  royaume  des 
cieux  est  forcé,  et  ce  sont   les 

13  violents  qui  s'en  emparent.  Car 
tous  les  i^rophètes  et  la  loi  ont 

14  prophétisé  jusqu'à  Jean  ;  et,  si 
vous  voulez  le  comprendre,  c'est 
lui  qui  est  l'Élie  qui  devait  venir'. 

15  Que  celui  qui  a  des  oreilles  pour 
entendre  entende. 

lt>      A  qui  comparerai-je  cette  gé- 

'  Précieux,  gi-ec  doux,  tendres,  délicats  :  sur 
le  vêtement  de  J.-Bapt.  voy.  m.  4. 

"  Les  Juifs,  prenant  à  la  lettre  Mal.  iv.  5, 
croyaient  que  le  Messie  aurait  pour  précur- 
seur le  prophète  P^lie,  reveiui  sur  la  terre. 


Chap.  11,  v.  25. 

nération  ?     Elle  ressemble  à  des 
enfents    assis    dans    des    places 
publiques,  et  qui,  s'adressant  à 
d'autres    enfonts,   disent:    Nous  17 
vous  avons  joué  de  la  flûte,  et 
vous    n'avez    pas    dansé  :    nous 
avons  chanté  des  complaintes,  et 
vous  ne  vous  êtes  pas  lamentés. 
Car  Jean  est  venu,  ne  mangeant  18 
ni  ne  buvant,  et  ils  disent  :  11  a 
un  démon.     Le  Fils  de  l'homme  19 
est  venu,  mangeant  et  biivant,  et 
ils  disent:  C'est  un  mangeur  et 
un  buveur,  un  ami  des  publicains 


mauvaise   vie. 


et    des   gens    de 

Mais   la   sagesse  a   été  justifiée 

par  ses  enfants. 

Alors  il  se  mit  à  faire  des  20 
reproches  aux  \-illes  dans  les- 
quelles avaient  eu  lieu  la  pliqiart 
de  ses  miracles,  parce  qu'elles 
ne  s'étaient  pas  repenties.  Mal-  21 
heur  à  toi,  Chorazin  !  malheur  à 
toi,  Bethsaïda  '  !  car,  si  les  mira- 
cles qui  ont  été  faits  au  milieu 
de  vous  avaient  été  faits  dans 
Tyr  et  dans  Sidon  ^  il  y  a  long- 
temps qu'elles  se  seraient  re- 
penties, en  iDrenant  le  sac  et  la 
cendre.  C'est  pourquoi  je  vous  22 
le  dis  :  au  jour  du  jugement, 
Tyr  et  Sidon  seront  traitées 
moins  rigoureusement  que  vous. 
Et  toi,  Capernaum,  qui  as  été  23 
élevée  jusqu'au  ciel,  tu  seras 
abaissée  jusqu'au  séjour  des 
morts;  car,  si  les  miracles  qui 
ont  été  faits  au  milieu  de  toi 
avaient  été  faits  dans  Sodome, 
elle  subsisterait  encore  aujour- 
d'hui. C'est  pourquoi  je  vous  24 
le  dis  :  au  jour  du  jugement,  le 
l^ays  de  Sodome  sera  traité 
moins  rigoureusement  que  toi. 

En  ce  temps-là,  Jésus  prit  la  25 
parole,  et  dit  :  Je  te  loue,  Père, 
Seigneur  du  ciel  et  de  la  terre, 

'  Chorazin,  Bethsaïda,  villes  sur  les  bords 
de  la  mer  de  Galilée. 

"  Tyr,  Sidon,  principales  villes  de  la  Phc- 
nicie,  où  l'on  adorait  Baal  et  Astarté. 


15 


Chap.  11,  V.  25. 


MATTHIEU. 


Chap.  12,  v.  18. 


(le  ce  que  tu  as  caché  ces  choses 
aux  sages  et  aux  intelligents,  et 
de  ce  que  tu  les  as  révélées  aux 

26  enfants.  Oui,  Père,  je  te  loue 
de   ce  que   tu  l'as  voulu  ainsi. 

27  Toutes  choses  m'ont  été  données 
par  mon  Père,  et  personne  ne 
connaît  le  Fils,  si  ce  n'est  le 
Père  ;  personne  non  plus  ne 
connaît  le  Père,  si  ce  n'est  le 
Fils  et  celui  à  qui  le  Fils  veut  le 
révéler. 

28  Venez  à  moi,  vous  tous  qui 
êtes   fatigiiés   et   chargés,  et  je 

29  vous  donnerai  du  repos.  Prenez 
mon  joug  sur  vous  et  recevez 
mes  instructions,  car  je  suis 
doux  et  luunble  de  cœur  ;  et 
vous   trouverez   du   repos   poxu' 

30  vos  âmes.  Car  mon  joug  est 
doux,  et  mon  fardeau  léger. 

Les  épis  de  blé  et  le  sabbat. — L'homme  qui  a 
la  main  sèche. — Le  démoniaque  aveugle  et 
muet. — Attaque  des  pharisiens  et  réponse 
de  Jésus. — Le  péché  contre  le  Saint-Esprit. 
— Un  miracle  refusé. — La  mère  et  les  frères 
de  Jésus. 

10     En  ce  temps-là,  Jésus  traversa 

des  champs  de  blé  un  jour  de 

sabbat.  Ses  discijîles,  qui  avaient 

faim,  se   mirent  à  arracher  des 

2  épis  et  à  manger  \  Les  pha- 
risiens, voyant  cela,  lui  dirent  : 
Voici,  tes  disciples  font  ce  qu'il 
n'est  pas  permis  de  faire  pendant 

3  le  sabbat^.  Mais  Jésus  leur  ré- 
pondit :  N'avez-vous  pas  lu  ce 
que  fit  David,  lorsqu'il  eut  faim, 
lui  et  ceux  qui  étaient  avec  lui  ; 

4  comment  il  entra  dans  la  maison 
de  Dieu,  et  mangea  les  pains  de 
proposition,  qu'il  ne  lui  était 
pas  permis  de  manger,  non  plus 
qu'à  ceux  qui  étaient  avec  lui,  et 

'  Cela  était  permis  par  la  loi  de  Moïse  : 
"  Si  tu  entres  dans  les  blés  de  ton  jirochain,  tu 
pourras  cueillir  des  épis  avec  la  main."  Deut. 
XXIII.  25. 

"  Tout  travail  était  interdit  le  jour  du  sab- 
bat. Les  j)harisiens,  exagérant  la  portée  de 
cette  défense,  virent  un  acte  blâmable  dans 
ce  qu'avaient  fait  les  disciples. 


qui  étaient  réservés  avix  prêtres 
seuls  ^  ?     Ou,  n'avez-vous  pas  lu  5 
dans   la    loi   que,   les  jours   de 
sabbat,   les    prêtres    violent    le 
sabbat  dans  le  temple  ^  sans  se 
rendre  coupables  ?     Or,  je  vous  6 
le  dis,  il  y  a  ici  quelque  chose 
de   i)lus   grand  que  le  temple. 
Si  vous   saviez  ce  que  signifie  :  7 
Je    prends    plaisir  à    la  miséri- 
corde, et  non  aux  sacrifices,  vous 
n'auriez  pas  condamné  des  inno- 
cents.    Car  le  Fils  de  l'homme  8 
est  maître  du  sabbat. 

Etant  parti  de  là,  Jésus  entra  9 
dans  la  synagogue.     Et  voici,  il  10 
s'y  trouvait  im  homme  qui  avait 
la  main  sèche.     Ils  demandèrent 
à  Jésus  :  Est-il  permis  de  faire 
vme  guérison  les  jours  de  sabbat? 
C'était  afin  de  pouvoir  l'accuser. 
Il  leur  répondit  :  Lequel  d'entre  11 
vous,  s'il  n'a  qu'une   brebis  et 
qu'elle  tombe  dans  une  fosse  le 
jour  du  sabbat,  ne  la  saisira  pour 
l'en  retirer?  Combien  un  homme  12 
ne  vaut-il  pas  plus  qu'une  brebis! 
Il  est  donc  permis  de  faire  du 
bien  les  jours  de  sabbat.     Alors  13 
il    dit    à    l'homme  :    Étends   ta 
main.    Il  létendit,  et  elle  devint 
saine  comme  l'autre. 

Les  i)harisiens  sortirent,  et  ils  14 
se  consultèrent  sur  les  moyens 
de   le  faire  périr.     Mais  Jésus,  15 
l'ayant  su,  s'éloigna  de  ce  lieu. 

Une  grande  foule  le  suivit.    Il 
guérit  tous  les  malades,  et  il  leur  1(5 
recommanda  sévèrement  de  ne 
pas  le  faire  connaître,  afin  que  17 
s'accomplît  ce  qui  avait  été  an- 
noncé par  Esaïe,  le    prophète  : 
Voici    mon    serviteur    que    j'ai  18 
choisi,    mon    bien-aimé    en   qui 
mon    âme    a     pris    plaisir.     Je 

'  Voy.  le  trait  historique  1  Sam.  xxi.  1-6, 
et  la  loi  sur  les  jsains  de  proposition  Lév. 
xxiv.  5-9. 

"  En  ce  sens  qu'ils  offrent  des  sacrifices  le 
jour  du  sabbat  (Nomb.  xxviii.  9-10),  ce 
qui  pourrait  être  aussi  envisagé  comme  un 
travail. 


16 


Chap.  12,  V.  18 


MATTHIEU. 


Chap.  12,  \.  42. 


mettrai   mon  Esprit  sur  lui,  et 
il  annoncera  la  justice  aux  na- 

19  tiens.  Il  ne  contestera  point,  il 
ne  criera  point,  et  ])ersonne 
n'entendra  sa  voix  dans  les  rues. 

20  II  ne  brisera  point  le  roseau 
cassé,  et  il  n'éteindra  point  le 
Imnignon  qui  fume  encore,  jus- 
qu'à ce  qu'il  ait  fait  trionqjher  la 

21  justice.  Et  les  nations  espére- 
ront en  son  nom. 

22  Alors  on  lui  amena  un  dé- 
moniaque aveugle  et  muet,  et  il 
le  guérit,  de  sorte  que  le  muet 

23  parlait  et  voyait.  Toute  la  foule 
étonnée  disait  :  N'est-ce  point  là 

24  le  Fils  de  David  ?  Les  phari- 
siens, ayant  entendu  cela,  dirent: 
Cet  homme  ne  chasse  les  démons 
que    par   Béelzébul,  i)rince  des 

25  démons.  Comme  Jésus  connais- 
sait leurs  pensées,  il  leur  dit  : 
Tout  royaume  divisé  contre  lui- 
même  est  dévasté,  et  toute  ville 
ou   maison   divisée   conti*e   elle- 

26  même  ne  peut  sid:)sister.  Si 
Satan  chasse  Satan,  il  est  divisé 
contre  lui-même;  comment  donc 

27  son  royaume  subsistera-t-il?  Et 
si  moi,  je  chasse  les  démons 
par  Béelzébul,  vos  fils  par  qui 
les  chassent-ils  ?  C'est  pour- 
quoi  ils  seront  eux-mêmes  vos 

28  juges.  Mais,  si  c'est  par  l'Esprit 
de  Dieu  que  je  chasse  les  dé- 
mons, le  royaume  de  Dieu  est 

29  donc  venu  vers  vous.  Ou,  com- 
ment quelqu'un  peut-il  entrer 
dans  la  maison  d'un  homme  fort 
et  piller  ses  biens,  sans  avoir 
auparavant  lié  cet  homme  fort  ? 
Alors    seulement    il    pillei'a    sa 

30  maison.  Celui  qui  n'est  pas  avec 
moi  est  contre  moi,  et  celui  ([ui 
n'assemble  pas  avec  moi  disperse. 

31  C'est  i)ourquoi  je  vous  dis  : 
Tout  i)éché  et  tout  blasi)hème 
sera  pardonné  aux  hommes,  mais 
le  blasphème  contre  l'Esprit  ne 

32  sera  i^oint  pardonné.  Quicon- 
que  parlera   contre   le   Fils   de 


l'homme,  il  lui   sera  pardonné  ; 
mais  quiconque  parlera   contre 
le   Saint-Es])rit,   il    ne   lui    sera 
jjardonné   ni  dans  ce   siècle   ni 
dans    le    siècle   à   venir.     Dites  33 
que  l'arbre  est  bon  et  que  son 
fruit  est  bon,  ou  dites  que  l'arbre 
est  mauvais  et  que  son  fruit  est 
mauvais  ;  car  on  coimaît  l'arbre 
par  le  fruit.     Ilaces  de  vipères,  34 
comment  pourriez-vous  dù-e  de 
])onnes  choses,  méchants  connue 
vous  l'êtes  ?     Car  c'est  de  l'abon- 
dance  du  cœur  que  la  bouche 
parle.      L'homme   bon    tire    de  35 
bonnes  choses  de  son  bon  trésor, 
et    l'homme    méchant     tire    de 
mauvaises  choses   de  son  mau- 
vais trésor.     Je  vous  le  dis  :  au  36 
jour  du  jugement,  les  hommes 
rendront  compte  de  toute  parole 
vaine    (pi'ils     auront     proférée. 
Car,   par   tes    paroles    tu    seras  37 
justifié,   et    par   tes    paroles   tu 
seras  condamné. 

Alors  quelques-uns  des  scribes  38 
et  des  pharisiens  prirent  la  pa- 
role,   et    dirent  :     Maître,    nous 
voudrions   te  voir   faire   un  mi- 
racle.     Il  leur   répondit  :    Une  39 
génération  méchante  et  adultère 
demande  nn   miracle;  il  ne  lui 
sera  domié  d'autre  miracle  qvie 
celui  du  prophète  Jonas.     Car,  40 
de    même   que   Jonas  fut    trois 
jours  et  trois  nuits  dans  le  ventile 
d'un  grand  poisson,  de  même  le 
Fils  de  l'honnne  sera  trois  jours 
et  trois  nuits  dans  le  sein  de  la 
terre.     Les   honnnes  de  Ninive  41 
se    lèveront,   au  jour   du  juge- 
ment, avec  cette   génération  et 
la  condanmeront,  parce  qu'ils  se 
repentirent  à  la  prédication  de 
Jonas  ;  et  voici,  il  y  a  ici  ])his 
que  Jonas.      La  reine  du  Midi  42 
se  lèvera,  au  jour  du  jugement, 
avec  cette  génération  et  la  con- 
danuiera,  parce  qu'elle  vint  des 
extrémités    de    la    terre     pour 


entendre    la 


de    Salo- 


17 


Chap.  12,  V.  42. 


MATTHIEU. 


Chap.  13,  v.  17. 


mon  ^  ;    et  voici,  il  y  a  ici  plus 
que  Salomon. 

43  Lorsque  Tesprit  im])ur  est 
sorti  d'un  lioninie,  il  va  dans  des 
lieux  arides,  chercliant  du  re- 
pos,   et    il    n'en    trouve    point. 

44  Alors  il  dit:  Je  retournerai  dans 
ma  maison  d'où  je  suis  soi'ti  ; 
et.  quand  il  arrive,  il  la  trouve 

45  vide,  balayée  et  ornée.  Il  s'en 
va,  et  il  prend  avec  lui  sept 
autres  esprits  plus  méchants  que 
lui  ;  ils  entrent  dans  la  maison, 
s'y  établissent,  et  la  dernière 
condition  de  cet  homme  est  pire 
que  la  première.  11  en  sera  de 
même  pour  cette  génération  mé- 
chante. 

4()  Comme  Jésus  s'adressait  en- 
core à  la  foule,  voici,  sa  mère 
et  ses  frères,  qui  étaient  dehors, 

47  cherchèrent  à  lui  parler.  Quel- 
qu'un lui  dit  :  A^oici,  ta  mère  et 
tes    frères    sont    dehors,    et   ils 

48  cherchent  à  te  parler.  Mais 
Jésus  répondit  à  celui  qui  le 
lui  disait  :    Qui  est  ma  mère,  et 

49  qui  sont  mes  frères  ?  Puis, 
étendant  la  main  siir  ses  disci- 
ples, il  dit:    Voici  ma  mère  et 

50  mes  frères.  Car,  quiconque  fait 
la  volonté  de  mon  Père  qui  est 
dans  les  cieux,  celui-là  est  mon 
frère,  ma  sœur,  et  ma  mère. 


Paraboles  du  semeur, — de  l'ivraie, — du  grain 
,   de  sénevé, — du  levain,^-du  trésor  .caché, — 
de  la  perle, — du  filet. 


13 


Ce  même  jour,  Jésus  sortit 
de  la  maison,  et  s'assit  au  bord 

2  de  la  mer.  Une  grande  foule 
s'étant  assemblée  auprès  de  lui, 
il  monta  dans  une  barque,  et  il 
s'assit.    Toute  la  foule  se  tenait 

3  sur  le  rivage.  11  leur  parla  en 
paraboles  sur  beaucoiqj  de 
choses,  et  il  dit  : 

Un  semeur  sortit  pour  semer. 

4  Comme  il  semait,  une  partie  de 


'  Voy.  1  Rois  X.  1-13. 


la   semence   tomba   le   long   du 
chemin:   les  oiseaux  vinrent,  et 
la  mangèrent.    Une  atitre  partie  5 
tomba   dans   les    endroits   pier- 
reux, où  elle  n'avait  pas  beau- 
coup de  terre  :  elle  leva  aussitôt, 
parce  qu'elle  ne  trouva  pas  un 
sol    profond;     mais,    quand    le  0 
soleil  parut,  elle  fut  brûlée   et 
sécha,    faute    de    racines.     Une  7 
aiitre    partie    tomba   parmi    les 
épines  :    les    épines    montèrent, 
et  l'étoufïèrent.    Une  autre  par-  8 
tie  tomba  dans  la  bonne  terre  : 
elle    donna   du   fruit,    un   grain 
cent,  un  autre  soixante,  un  autre 
trente.     Que    celui    qui    a    des  9 
oreilles  pour  entendre  entende. 

Les  disciples    s'ai^prochèrent,  10 
et    lui    dirent  :     Pourquoi    leur 
parles-tu    en   paraboles?    Jésus  11 
leur  répondit  :   Parce  qu'il  vous 
a    été    donné    de    connaître    les 
mystères  du  royaume  des  cieux,    • 
et  que  cela  ne   leur  a  pas  été 
donné.    Car  on  donnera  à  celui  12 
qui   a,  et   il   sera    dans    l'abon- 
dance, mais  à  celui  qui  n'a  pas 
on  ôtera  même  ce  qu'il  a.     C'est  13 
pourquoi  je  leur  parle  en  para- 
boles, parce  qu'en  voyant  ils  ne 
voient  point,  et  (juen  entendant 
ils  n'entendent  ni  ne  compren- 
nent.   Et  pour  eux  s'accomplit  14 
cette   prophétie    d'Ésaïe  :    Vous 
entendrez    de    vos    oreilles,    et 
vous    ne     comprendrez     point  ; 
vous    regarderez    de   vos    yeux, 
et  vous  ne  verrez  point.     Car  le  15 
coeiu'  de   ce  peiqole  est  devenu 
insensible  ;  ils  ont  cndiu'ci  leurs 
oreilles,  et  ils   ont  fermé  leurs 
yeux,  de  peur  qu'ils  ne  voient 
de  leurs  yeux,  qu'ils  n'entendent 
de  leurs  oreilles,  qu'ils  ne  com- 
prennent de  leur  cœm-,  qu'ils  ne 
se    convertissent,  et  que  je   ne 
les  guérisse.    Mais  heureux  sont  16 
vos  yeux,  parce  qu'ils  voient,  et 
vos   oreilles,  parce  qu'elles  en- 
tendent! Je  vous  le  dis  en  vérité,  17 


18 


Chap.  13,  V.  17. 


MATTHIEU. 


Chap.  13,  v.  37. 


beaucoup  de  prophètes  et  de 
justes  ont  désiré  voir  ce  que 
vous  voyez,  et  ne  l'ont  pas  vu, 
entendre  ce  que  vous  entendez, 
et  ne  l'ont  pas  entendu. 

18  Vous  donc,  écoutez  ce  que 
signifie  la  parabole  dxi  semeur. 

19  Lorsqu'un  homme  écoute  la 
parole  du  royaume  et  ne  la  com- 
prend pas,  le  malin  vient  et 
enlève  ce  qui  a  été  semé  dans 
son  cœur  :  cet  honnne  est  celui 
qui  a  reçu  la  semence   le  long 

20  du  chemin.  Celui  q\ii  a  reçu 
la  semence  dans  les  endi-oits 
pieiTCux,  c'est  celui  qui  entend 
la  parole   et   la   reçoit   aussitôt 

21  avec  joie  ;  mais  il  n'a  pas  de 
racine  en  lui-même,  il  manque 
de  persistance,  et,  dès  que  sm*- 
vient  une  tribxilatîon  ou  ime 
Ijersécution  à  cause  de  la  parole, 
il  j  trouve  une  occasion  de  chute. 

22  Celui  qui  a  reçu  la  semence 
parmi  les  épines,  c'est  celui  qui 
entend  la  parole,  mais  en  qui 
les  soucis  du  siècle  et  la  séduc- 
tion des  richesses  étouffent  cette 
parole,  et   la   rendent   infructu- 

23  euse.  Celui  qui  a  reçu  la  se- 
mence dans  la  bonne  terre,  c'est 
celui  qui  entend  la  parole  et  la 
comprend  ;  il  porte  du  fruit,  et 
un  grain  en  donne  cent,  un  autre 
soixante,  un  autre  trente. 

24  11  leur  proposa  ime  axTtre 
parabole,  et  il  dit  :  Le  royaume 
des  cieux  est  semblable  à  un 
homme  qui  a  semé  une  bonne 

25  semence  dans  son  champ  \  Mais, 
pendant  que  les  gens  dormaient, 
son  ennemi  vint,  sema  de  l'ivraie 

2(5  parmi  le  blé,  et  s'en  alla.  Lors- 
que l'herbe  eut  poussé  et  donné 
du    fruit,    l'ivraie    parut    aussi. 

27  Les  serviteurs  du  maître  de  la 
maison  vinrent  lui  dire  :  Sei- 
gneur, n'as-tu  pas  semé  une  bonne 

'  C'est-à-dire  :  "  Il  en  est  du  royaume  des 
cieux  comme  d'un  cliamp  dans  lequel  un 
homme  ;i  seuié  une  bonne  semence." 


senience  dans  ton  champ?  U'où 
vient  donc  qu'il  y  a  de  l'ivraie? 
11  leur  répondit  :  C'est  un  en-  28 
nemi  qiti  a  fait  cela.  Et  les 
serviteurs  lui  dirent  :  Veux-tu 
que  nous  allions  l'arracher? 
Non,  dit-il,  de  peiu-  qu'en  ar-  2!» 
radiant  l'ivraie,  vous  ne  déraci- 
niez en  même  tenq)s  le  blé. 
Laissez  croître  ensemble  l'un  oO 
et  l'autre  jusqu'à  la  moisson,  et, 
à  l'époqiie  de  la  moisson,  je  dirai 
aux  moissonneurs  :  Arrachez 
d'abord  l'ivraie,  et  liez-la  en 
gerbes  pour  la  briller,  mais  a- 
niassez  le  blé  dans  mon  grenier. 

11  \e\\r  proposa  une  autre  31 
parabole,  et  il  dit  :  Le  royaume 
des  cieux  est  semblable  à  un 
grain  de  sénevé  ^  qu'un  homme 
a  pris  et  semé  dans  son  champ. 
C'est  la  plus  petite  de  toutes  32 
les  semences  ;  mais,  quand  il  a 
poussé,  il  est  plus  grand  que 
les  légumes  et  devient  un  ar- 
bre, de  sorte  que  les  oiseaux  du 
ciel  viennent  habiter  dans  ses 
branches. 

11  leur  dit  cette  autre  para-  33 
bole  :  Le  royaume  des  cieux  est 
semblable  à  du  levain  qu'une 
femme  a  pris  et  mis  dans  trois 
mesures  de  farine,  pour  faire 
le^'er  toute  la  pâte. 

Jésus  dit  à  la  foule  toutes  ces  34 
choses  en  paraboles,  et  il  ne  lui 
parlait  point  sans  parabole,  afin  35 
que  s'accomplît  ce  qui  avait  été 
annoncé  par  le  prophète  :  J'ou- 
vrirai ma  bouche  en  paraboles, 
je  publierai  des  choses  cachées 
depuis  la  création  du  monde. 

Alors  il  renvoya  la  foule,  et  36 
entra  dans  la  maison.  Ses  dis- 
ciples s'iq)})rochèrent  de  lui,  et 
dirent  :  Explique-noiis  la  jiara- 
bolo  de  l'ivraie  du  chanq).  11  37 
répoiulit  :  Celui  qui  sème  la 
bonne  semence,  c'est  le  Fils  de 


De  sénevé,  ou  de  moutarde. 


19 


Chap.  13,  V.  37. 

38  riiomine  ;  le  eliump,  c'est  le 
inonde  ;  la  bonne  semence,  ce 
sont  les  fils  du  royanine;  l'ivraie, 

89  ce  sont  les  fils  du  malin;  l'en- 
nemi qui  l'a  semée,  c'est  le 
diable  ;  la  moisson,  c'est  la  fin 
du    monde  ;    les    inoissonneiu'S, 

40  ce  sont  les  anges.  Or,  comme 
on  arrache  l'ivraie  et  qu'on  la 
jette  au  feu,  il  en  sera  de  même 

41  à  la  fin  du  monde.  Le  Fils  de 
l'homme  enverra  ses  anges,  qui 
arracheront  de  son  royaume  tous 
les  scandales  et  ceux  qui  com- 

42  mettent  l'iniquité  ;  et  ils  les  jet- 
teront dans  la  fournaise  ardente, 
où  il  y  aura  des   pleurs  et  des 

43  grincements  de  dents.  Alors 
les  justes  resplendiront  connue 
le  soleil  dans  le  royaume  de  leur 
Père.  Que  celui  qui  a  des 
oreilles  pour  entendre  entende. 

44  Le  royaume  des  cieux  est 
encore  semblable  à  un  trésor 
caché  dans  un  champ.  L'homme 
qui  l'a  trouvé  le  cache  ;  et,  dans 
sa  joie,  il  va  vendre  tout  ce  qu'il 
a,  et  achète  ce  champ. 

45  Le  royaume  des  cieux  est  en- 
core semblable  à  un  marchand 
qui    cherche    de    belles   perles. 

46  II  a  trouvé  une  perle  de  grand 
prix;  et  il  est  allé  vendre  tout 
ce  qu'il  avait,  et  l'a  achetée. 

47  Le  royaume  des  cieux  est 
encore  semblable  à  mi  filet  jeté 
dans   la   mer  et   ramassant   des 

48  poissons  de  toute  espèce.  Quand 
il  est  renqjli,  les  pêcheurs  le 
tirent  ;  et,  après  s'être  assis  sur 
le  rivage,  ils  mettent  dans  des 
vases  ce  qui  est  bon,  et  ils  jet- 

49  tent  ce  qui  est  mauvais.  Il  en 
sera  de  même  à  la  fin  du  monde. 
Les  anges  viendront  séparer  les 

50  méchants  d'avec  les  justes,  et 
ils  les  jetteront  dans  la  fournaise 
ardente,  oii  il  y  aura  des  pleurs 
et  des  grincements  de  dents. 

51  Avez-vous  conqjris  toutes  ces 
choses  ? — Oui,  répondirent-ils. 


MATTHIEU. 


Chap.  14,  v.  4. 


Et  il  leur  dit  :  C'est  pourquoi,  52 
tout  scribe  instruit  de  ce  qui 
regarde  le  royaume  des  cieux 
est  semblable  à  un  maître  de 
maison  qui  tire  de  son  trésor  des 
choses  nouvelles  et  des  choses 
anciennes. 

Jésus  à  Nazaretli. — Incrédulité  des  habitants. 

Lorsque  Jésus  eut  .achevé  ces  53 
paraboles,  il  partit  de  là.  S'étant  54 
rendu    dans    sa    patrie  \   il    en- 
seignait dans  la   synagogue,  de 
sorte  que  ceux  q\ii  l'entendirent 
étaient  étonnés  et  disaient:  D'où 
lui  viennent  cette  sagesse  et  ces 
miracles  ?  N'est-ce  pas  le  fils  du  55 
charpentier?  n'est-ce  pas  Marie 
qui  est  sa  mère  ?    Jacques,  Jo- 
seph,  Simon  et  Jude,  ne  sont- 
ils  pas  ses  frères?   et  ses  sœurs  56 
ne   sont-elles  pas  toutes   parmi 
nous?    D'où  lui  viennent  donc 
toutes   ces   choses?    Et  il   était  57 
pour  eux  une  occasion  de  chute. 

Mais  Jésus  leur  dit  :  Un  pro- 
phète n'est  méprisé  que  dans  sa 
patrie  et  dans  sa  maison.  Et  il  58 
ne  fit  pas  beaucoiqD  de  miracles 
dans  ce  lieu,  à  cause  de  leur  in- 
crédulité. 

llort  de  Jean-Baptiste. — Multiplication  des 
pains. — Jésus  marchant  sur  les  eaux. — 
Guérisons  à  Génésareth. 

En  ce  temps-là,  Hérode  le  ^^ 
tétrarque  ",  ayant  entendu  par- 
ler de  Jésus,  dit  à  ses  serviteurs:  2 
C'est  Jean-Bai)tiste  !   Il  est  res- 
suscité des  morts,  et  c'est  pour 
cela  qu'il  se  fait  par  lui  des  mi- 
racles. 

Car    Hérode,    qui    avait    fait  3 
arrêter  Jean,  l'avait  lié    et  mis 
en  prison",  à  cause  d'Hérodias, 
femme   de   Philippe,  son   frère, 
parce   que   Jean    lui    disait  :    11  4 
ne   t'est  pas  permis   de   l'avoir 

'  Bans  sa  patrie,  à  Nazareth. 
^  Hérode  le  tétrarque,  Hérode  Antipas,  l'un 
des  fils  d'Hérode  le  Grand,  voy.  ii.  22. 
'  Voy.  IV.  12. 


20 


Chap.  14,  y.  4. 


MATTHIEU. 


Chap.  14,  v.  33. 


5  J)Olll" 


femme.  Il  voulait  le  faire 
mourir,  mais  il  craifiuait  la  foule, 
parce     qu'elle     regardait     Jean 

6  comme  un  prophète.  Or,  lors- 
qu'on célébra  l'anniversaire  de 
la  naissance  d'Hérode,  la  fille 
d'Hérodias  dansa  au  milieu  des 

7  convives,  et  plut  à  Hérode,  de 
sorte  qu'il  promit  avec  serment 
de    lui    donner    ce    qxi'elle    de- 

8  manderait.  A  l'instigation  de  sa 
mère,  elle  dit  :  Donne-moi  ici, 
sur   un   plat,   la   tête   de   Jean- 

9  Baptiste.  Le  roi  fut  attristé  ; 
mais,  à  cause  de  ses  serments 
et    des    convives,   il    commanda 

10  qu'on  la  hii  donnât,  et  il  envoya 
décapiter  Jean  dans   la  prison. 

11  Sa  tète  fut  apportée  sur  un  plat, 
et  donnée  à  la  jeune  fille,  qui 

12  la  porta  à  sa  mère.  Les  disci- 
ples do  Jean  vinrent  prendre 
son  corps,  et  l'ensevelirent.  Et 
ils  allèrent  l'annoncer  à  Jésus. 

13  A  cette  nouvelle,  Jéstis  partit 
de  là  dans  une  barque,  pour  se 
retirer  à  l'écart  dans  lui  lieu 
désert  ;  et  la  foule,  l'ayant  su, 
le  suivit  à  pied  depuis  les  villes. 

14  Quand  il  sortit,  il  vit  \me  grande 
foule,  et  fut  ému  de  compassion 
pour  elle,  et  il  guérit  les  ma- 
lades. 

15  Le  soir  étant  venu,  les  dis- 
ciples s'approchèrent  de  l^^i,  et 
dirent  :  Ce  lieu  est  désort,  et 
l'heure  est  déjà  avancée  ;  ren- 
voie la  foule,  afin  qu'elle  aille 
dans  les  villages,  pour  s'acheter 

16  des  vivres.  Jésus  leiir  répondit  : 
Ils  n'ont  pas  besoin  de  s'en 
aller  ;    donnez-leur  voiTS-mômes 

17  à  manger.  Mais  ils  lui  dirent: 
Nous  n'avons  ici  que  cinq  pains 

18  et    deux    poissons.     Et    il    dit  : 

19  Apportez-les-moi.  Il  fit  asseoir 
la  foule  sur  l'herbe,  prit  les 
cinq  pains  et  les  deux  poissons, 
et,  levant  les  yeux  vers  le  ciel, 
il  rendit  grâces.  Puis,  il  rompit 
les  pains,  et  les  donna  aux  dis- 


ciples, qui  les  distribuèrent  à 
la  foule.  Tous  mangèrent  et  20 
furent  rassasiés,  et  l'on  emporta 
douze  corbeilles  pleines  des 
morceaux  qui  restaient.  Ceux  21 
qui  avaient  mangé  étaient  en- 
viron cinq  mille  honnnes,  sans 
les  femmes  et  les  enfants. 

Aussitôt  après,  il  obligea  les  22 
disciples  à  monter  dans  la  bar- 
que et  à  passer  avant  lui  de 
l'autre  côté,  ])endant  qu'il  ren- 
verrait la  foule.  Quand  il  l'eut  23 
renvoyée,  il  monta  sur  la  mon- 
tagne, i)our  prier  à  l'écart;  et, 
comme  le  soir  était  venu,  il  était 
là  seul. 

La  barque,  déjà  au  milieu  de  24 
la  mer,  était  battue  par  les  flots  ; 
car  le  vent  était  contraire.     A  la  25 
quatrième    veille    de    la    nuit'. 
Jésus   alla   vers   eux,  marchant 
sur  la  mer.    Quand  les  disciples  26 
le  virent  marcher  sxir  la  mer,  ils 
furent  troublés,  et  dirent  :  C'est 
un    fantôme!       Et,     dans    leur 
frayeur,  ils  potissèrent  des  cris. 
Jésus  leur  dit  aussitôt:  Rassurez-  27 
vous,  c'est  moi  ;  n'ayez  pas  peur  ! 
Pierre  lui  répondit  :    Seigneur.  28 
si  c'est  toi,  ordomie  que  j'aille 
vers  toi  sur  les  eaux.     Et  il  dit  :  29 
Viens  !  Pierre  sortit  de  la  barque, 
et   marcha   sur   les   eaux,   pour 
aller  vers  Jésus.     Mais,  voyant  30 
que   le   vent    était    fort,    il    eut 
peiir  ;  et,  comme  il  commençait 
à  enfoncer,  il  s'écria  :  Seigneur, 
sauve-moi  !   Aussitôt  Jésus  éten-  31 
dit  la  main,  le  saisit,  et  lui  dit  : 
Honmie  de  peu  de  foi,  pourquoi 
as-tu  douté  ?     Et  ils  montèrent  32 
dans  la  barque,  et  le  vent  cessa. 
Ceux   qui   étaient  dans  la  bar-  33 
que  vinrent  se  prosterner  devant 

'  Vers  trois  heures  du  matiu,  d'après  l'usage 
des  Romains  qui  divisaient  la  nuit  en  quatre 
veilles,  chacune  d'environ  trois  heures,  à  par- 
tir du  coucher  du  soleil.  Les  anciens  Israél- 
ites n'admettaient  que  trois  veilles,  chacune 
de  quatre  heures  (Ex.  xii.  24;  Jug.  vu.  19). 


21 


Chap.  14,  V.  33. 


MATTHIEU 


Chap.  15,  v.  24. 


Jésus,  et  dirent  :  Tu.  es  véritable- 
ment le  Fils  de  Dieu. 

34  Après  avoir  traversé  la  nier, 
ils  vinrent  dans  le  pays  de  Gé- 

35  nésareth  \  Les  gens  de  ce  lieu, 
ayant  reconnu  Jésus,  envoyèrent 
des  messagers  dans  tous  les 
environs,  et  on  lui  amena  tous 

36  les  malades.  Ils  le  prièrent  de 
leur  permettre  seulement  de 
toucher  le  bord  de  son  vêtement. 
Et  tous  ceux  qui  le  touchèrent 


furent  guéris. 


Les  pharisiens  et  la  tradition. 


15 


Alors    des     scribes    et    des 
pharisiens   vinrent   de    Jérusa- 
lem auprès  de  Jésus,  et  dirent: 

2  Pourquoi  tes  disciples  transgres- 
sent-ils la  tradition"  des  anciens  ? 
Car  ils  ne  se  lavent  pas  les  mains, 
quand  ils  prennent  leurs  repas. 

3  II  leur  répondit  :  Et  vous,  pour- 
quoi transgressez-vous  le  com- 
mandement de  Dieu  par  votre 

4  tradition  ?  Car  Dieu  a  dit  : 
Honore  ton  père  et  ta  mère  ;  et  : 
Celui  qui  maudira  son  père  ou 

5  sa  mère  sera  puni  de  mort.  Mais 
vous,  vous  dites  :  Celui  qui  dira 
à  son  père  ou  à  sa  mère  :  Ce 
dont  j'aurais  pu  t'assister  est 
vme  offrande  à  Dieu,  n'est  pas 
tenvi  d'honorer  son  père  ou  sa 

6  mère.  Vous  annulez  ainsi  la 
parole   de   Dieu   par  votre  tra- 

7  dition.  Hypocrites,  Ésaïe  a  bien 
prophétisé  sur  vous,  quand  il  a 

8  dit  :  Ce  peuple  m'honore  des 
lèvres,  mais  son  cœur  est  éloigné 

9  de  moi.  C'est  en  vain  qu'ils 
m'honorent,  en  donnant  des  pré- 
ceptes qui  sont  des  commande- 
ments d'hommes. 

10      S'adressant  ensuite  à  la  foule, 

'  Gênêsareth,  territoire  aux  alentours  de 
la  mer  de  Galilée,  nommée  aussi  lac  de  Gênê- 
sareth. 

^  La  tradition,  jiréceptes  et  observances, 
ajoutés  à  la  loi  de  Moïse,  et  transmis  d'âge 
en  âge  parmi  les  Israélites. 


il  lui  dit  :  Écoutez,  et  compre- 
nez. Ce  n'est  pas  ce  qui  entre  11 
dans  la  bouche  qui  souille 
l'homme  ;  mais  ce  qui  sort  de 
la  bouche,  c'est  ce  qui  souille 
l'homme. 

Alors  ses  disciples  s'approche-  12 
rent,  et  lui  dirent  :    Sais-tu  que 
les  pharisiens  ont  été  scandalisés 
des  paroles  qu'ils  ont  entendîtes? 
Il  répondit  :    Toute  plante  que  13 
n'a  pas  plantée  mon  Père  céleste 
sera  déracinée.     Laissez-les  :  ce  14 
sont  des  aveugles  qui  conduisent 
des  aveugles  ;  si  un  aveugle  con- 
duit un  aveugle,  ils  tomberont 
tous  deitx  dans  une  fosse, 

Pierre,  prenant  la  parole,  lui  15 
dit:    Explique-nous  cette  para- 
bole.    Et  Jésus  dit:  Vous  aussi,  16 
êtes-vous    encore    sans    intelli- 
gence ?    Ne  comprenez-vous  pas  17 
que  tout  ce  qui   entre  dans  la 
bouche  A'a  dans  le  ventre,  puis 
est  jeté  dans  les  lieux  secrets? 
Mais  ce  qui  sort  de  la  bouche  18 
vient  du  cœur,  et  c'est  ce  qui 
souille  l'homme.     Car  c'est  du  19 
cœur  que  viennent  les  mauvaises 
pensées,  les  meurtres,  les  adul- 
tères, les  impudicités,  les  vols. 


ca- 
qui  20 


mais  manger 


les    faux   témoignages,    les 
lomnies.     Voilà   les  choses 
souillent  l'homme 
sans  s'être  lavé  les  mains,  cela  ne 
souille  point  l'homme. 

Jésus  sur  le  territoire  de  Tyr  et  de  Sidon. — 
La  femme  cananéenne. 

Jésus,   étant   parti   de    là,    se  21 
retira  dans  le  territoire  de  Tyr 
et  de  Sidon.  Et  voici,  une  femme  22 
cananéenne,  qui   venait   de   ces 
contrées,  lui  cria:  Aie  pitié  de 
moi.  Seigneur,  Fils   de   David  ! 
Ma  fille   est   cruellement   tour- 
mentée par  le  démon.     Il  ne  lui  23 
répondit    pas    un    mot,    et    ses 
disciiiles  s'approchèrent,  et  lui 
dirent  avec  instance:  Renvoie-la, 
car  elle  crie  derrière  nous.     Il  24 


22 


Chap.  15,  V.  24. 


MATTHIEU. 


Chap.  16,  v.  8. 


répondit  :  Je  liai  été  envoyé 
qu'aux    brebis    i^erducs    de    la 

25  maison  d'Israël.  Mais  elle  vint 
se  prosterner  devant  lui,  disant  : 

2fi  Seigneur,  seeours-nioi  !  11  ré- 
pondit :  11  n'est  pas  bien  de 
prendre  le  pain  des  enfants,  et 
de    le  jeter   aux   petits   cliiens. 

27  Oui,  Seigneur,  dit-elle,  mais  les 
petits  chiens  mangent  les  miettes 
qui  tombent  de  la  table  de  leurs 

28  maîtres.  Alors  Jésus  lui  dit  : 
Femme,  ta  foi  est  grande  ;  qu'il 
te  soit  fait  comme  tu  désires. 
Et,  à  l'heure  même,  sa  fille  fut 
guérie. 

Jésus  de  retour  vers  la  mer  de  Galilée. — 
Nombreuses  guérisons.— Seconde  multipli- 
cation des  jiains. — Un  signe  du  ciel  de- 
mandé par  les  pharisiens  et  les  sadducéens. 
• — Le  levain  des  jibarisiens. 

29  Jésus  quitta  ces  lieux,  et^  vint 
près  de  la  mer  de  Galilée.  Etant 
monté   sur   la   montagne,  il   s'y 

30  assit.  Alors  s'approcha  de  lui 
ime  grande  foule,  ayant  avec  elle 
des  boiteux,  des  aveugles,  des 
muets,  des  estropiés,  et  beaucoup 
d'autres  malades.     On  les  mit 

31  à  ses  pieds,  et  il  les  guérit  ;  en 
sorte  que  la  foule  était  dans 
l'admiration  de  voir  que  les 
muets  parlaient,  que  les  estropiés 
étaient  guéris,  que  les  boiteux 
marchaient,  que  les  aveugles 
voyaient;  et  elle  glorifiait  le 
Dieu  d'Israël. 

32  Jésus,  ayant  appelé  ses  disci- 
ples, dit  :  Je  suis  ému  de  com- 
l^assion  pour  cette  foule  ;  car 
voilà  trois  jours  qu'ils  sont  près 
de  moi,  et  ils  n'ont  rien  à  manger. 
Je  ne  veux  pas  les  renvoyer  à 
jeun,  de  peur  que  les  forces  ne 

33  leur  manquent  en  chemin.  Les 
disciples  lui  dirent  :  Comment 
nous  procurer  dans  ce  lieu  désert 
assez    de    i)ains    pour    rassasier 

34  ime  si  grande  foule  ?  Jésus  leur 
demanda  :  Combien  avez-vous 
de  pains?    Sept,  répondirent-ils. 


et     quelques     petits     poissons. 
Alors  il  fit  asseoir  la  foule  par  35 
terre,  prit  les  sept  pains  et  les  36 
poissons,  et,  après  avoir  rendu 
grâces,  il  les  rompit,  et  les  donna 
à  ses  disciples,  qui  les  distribuè- 
rent à  la  foule.    Tous  mangèrent  37 
et  furent  rassasiés,  et  Ton  em- 
porta sept  corbeilles  pleines  des 
morceaux   qui   restaient.     Ceux  3S 
(jui  avaient  mangé  étaient  quatre 
mille  hommes,  sans  les  femmes 
et  les  enfants. 

Ensuite,  il  renvoya   la  foule,  39 
monta    dans    la    barque,   et    se 
rendit  dans  la  contrée  de  Maga- 
dan  '. 

Les  pharisiens  et  les  saddu-  1  A 
céens    abordèrent    Jésus,    et, 
pour  l'éprouver,  lui  demandèrent 
de  leur  faire  voir  un  signe  venant 
du   ciel.     Jésus   leur   répondit  :  2 
[Le  soir,  vous  dites  :  Il  fera  beau, 
car  le  ciel  est  rouge  ;  et  le  matin  :  3 
Il  y  aura  de  l'orage  aujourd'hui, 
car  le  ciel  est  d'mi  rouge  sombre. 
H^i^ocrites,  vous  savez  discerner 
l'aspect    du    ciel,    et    vous    ne 
])ouvez  discerner  les  signes  des 
temps.]      Une    génération    mé-  4 
chante  et  adultère  demande  un 
miracle  ;    il   ne   lui  sera  donné 
d'autre    miracle    que    celui    de 
Jouas. 

Puis  il  les  quitta,  et  s'en  alla. 

Les   disciples,    en    passant    à  5 
l'autre  bord,  avaient  oublié  de 
prendre  des  pains.     Jésus  leur  <? 
dit  :    Gardez-vous  avec  soin  du 
levain     des    i^harisiens    et    des 
sadducéens.     Les  disciples  rai-  7 
sonnaient  en  eux-mêmes,  et  di- 
saient :     C'est    parce    que    nous 
n'avons  pas  pris  des  pains.  Jésus,  8 
l'ayant    connu,    dit  :     Pourquoi 
raisonnez-vous    en  vous-mêmes, 
gens  de  peu  de  foi,  sur  ce  que 
vous  n'avez  pas  iJris  des  pains? 

'  Jfaffcidan,  lieu 
même  que  Magdala, 
Galilée. 


inconnu,    peut-être 
à  l'ouest  de   la   mer 


le 
de 


23 


Chap.  16,  V.  9. 


MATTHIEU. 


Chap.  1T,  v.  i. 


9  Êtes-vous  encore  sans  intelli- 
gence, et  ne  vous  rappelez-vous 
plus  les  cinq  pains  des  cinq  mille 
hommes  et  combien  de  corbeilles 

10  vous  avez  emportées,  ni  les  sept 
pains  des  quatre  mille  hommes 
et   combien    de  corbeilles  vous 

11  avez  emportées?  Comment  ne 
comprenez-vous  pas  que  ce  n'est 
pas  au  sujet  de  j)ains  que  je 
vous  ai  dit:  Gardez-vous  du 
levain  des  j^harisiens  et  des  sad- 

12  ducéens?  Alors  ils  comprirent 
que  ce  n'était  pas  du  levain  du 
pain  qu'il  avait  dit  de  se  garder, 
mais  de  l'enseignement  des  pha- 
risiens et  des  sadducéens. 

Jésus  sur  le  territoire  de  Césarée  de  Philipjse. 
— Opinions  diverses  sur  le  Christ. — Con- 
fession de  Pierre.  —  Jésus  annonce  ses 
soirffrances  et  sa  mort. — Comment  suivre 
Jésus. 

13  Jésus,  étant  arrivé  dans  le  ter- 
ritoire de  Césarée  de  Philippe', 
demanda  à  ses  disciples  :  Qui 
dit-on  que  je  suis,  moi,  le  Fils 

14  de  l'homme  ?  Ils  répondirent  : 
Les  uns  disent  que  tu  es  Jean- 
Baptiste  ;  les  autres.  Elle  ;  les 
autres,    Jérémie,    ou    l'un    des 

15  prophètes.  Et  vous,  leur  dit-il, 
qui    dites-vous     que    je     suis? 

16  Simon  Pierre  répondit  :  Tu  es 
le  Christ,  le  Fils  du  Dieu  vivant. 

17  Jésus,  reprenant  la  parole,  lui 
dit  :  Tu  es  heureux,  Simon,  fils 
de  Jonas  ;  car  ce  ne  sont  pas  la 
chair  et  le  sang  qui  t'ont  révélé 
cela,  mais  c'est  mon  Père  qui  est 

18  dans  les  cieux.  Et  moi,  je  te  dis 
que  tu  es  Pierre,  et  que  sur  cette 
pierre  je  bâtirai  mon  Eglise,  et 
que  les  portes  du  séjour  des 
morts     ne     prévaudront     point 

19  contre  elle.  Je  te  donnerai  les 
clefs  du  royaume  des  cieux  :  ce 

'  Césarée  de  Pldlippe,  ville  ainsi  nommée 
par  le  tétrarque  Philippe,  fils  d'Hérode  le 
Grand  ;  elle  s'appelait  auparavant  Panéas,  et 
était  située  près  des  sources  du  Jourdain,  au 
nord-est  de  la  Palestine. 


que  tiT  lieras  sur  la  terre  sera  lié 
clans  les  cieux,  et  ce  que  tvt 
délieras  sur  la  terre  sera  délié 
dans  les  cieux.  Alors  il  recom-  20 
manda  aux  disciples  de  ne  dire 
à  personne  qu'il  était  le  Christ. 

Dès  lors  Jésus  commença  à  21 
faire  connaître  à  ses  disciples 
qu'il  fallait  qu'il  allât  à  Jéru- 
salem, qu'il  souffrît  beaucoup 
de  la  part  des  anciens,  des  chefs 
des  prêti'es  et  des  scribes,  qu'il 
fût  mis  à  mort,  et  qu'il  ressuscitât 
le  troisième  jour.  Pierre,  l'ayant  22 
pris  à  part,  se  mit  à  le  reprendre, 
et  dit  :  A  Dieu  ne  plaise,  Sei- 
gneiu'  !  Cela  ne  t'arrivera  pas. 
Mais  Jésus,  se  retournant,  dit  à  23 
Pierre  :  Arrière  de  moi,  Satan  ! 
tu  m'es  en  scandale  ;  car  tu  ne 
conçois  pas  les  choses  de  Dieu, 
tu  n'as  que  des  pensées  hu- 
maines. 

Alors  Jésus  dit  à  ses  disciples  :  24 
Si   quelqu'un   veut   venir   après 
moi,  qu'il  renonce  à  lui-même, 
qu'il  se  charge  de  sa  croix,  et 
qu'il  me  suive.     Car  celui   qui  25 
voudra  sauver  sa  vie  la  perdra, 
mais  celui  qui  la  perdra  à  cause 
de  moi  la  trouvera.    Et  que  ser-  26 
virait-il  à  un  homme  de  gagner 
tout  le  monde,  s'il  perdait  son 
âme  ?     ou,    que    donnerait    un 
homme  en  échange  de  son  âme  ? 
Car  le  Fils  de  l'homme  doit  venir  27 
dans  la  gloire  de  son  Père,  avec 
ses   anges  ;    et  alors  il    rendra 
à  chacun  selon  ses  œuvres.     Je  28 
vous  le  dis  en  vérité,  quelques- 
ims   de   ceux   qui   sont   ici   ne 
mourront  point,  qu'ils  n'aient  vu 
le  Fils  de  l'homme  venir  dans 
son  règne. 

Jésus  sur  une  , haute  moutagne  :  la  trans- 
figuration.— Elle  déjà  venu.  —  Guérison 
d'un  lunatique. — Jésus  annonce  sa  mort  et 
sa  résurrection. 

Six  jours  après,  Jésus  prit  "J^^ 
avec    lui    Pierre,    Jacques,    et 
Jean,  son  frère,  et  il  les  conduisit 


24 


Chap.  17,  V.  I. 


MATTHIEU. 


CuAP.  17,  V.  25. 


ù  l'écai-t  sur  une  haute  montagne. 


2  II  fut  transfigviré  devant  eux  ; 
son  visage  resplendit  connue  le 
soleil,  et  ses  vêtements  devinrent 

3  blancs  comme  la  lumière.  Et 
voici.  Moïse  et  Elle  leur  appa- 
rurent,   s'entretenant    avec    lui. 

4  Pierre,  prenant  la  parole,  dit  à 
Jésus  :  Seigneur,  il  est  bon  que 
nous  soyons  ici  ;  si  tu  le  veux,  je 
dresserai  ici  trois  tentes,  une 
poiir  toi.  une  pour  Moïse,  et  une 

5  pour  Elle.  Comme  il  parlait 
encore,  une  nuée  lumineuse  les 
couvrit.  Et  voici,  une  voix  fit 
entendre  de  la  nuée  ces  paroles  : 
Celui-ci  est  mon  Fils  bien-aimé, 
en  qui  j"ai  mis  toute  mon  afîec- 

6  tion  :  écoutez-le  !  Lorsqu'ils 
entendirent  cette  voix,  les  disci- 
})les  tombèrent  sur  leur  face,  et 
furent  saisis  d'une  grande  fray- 

7  eur.  Mais  Jésus,  s'approcliant, 
les  toucha,  et  dit  :    Levez-vous, 


8  n  ayez  pas  peur 


!      Ils  levèrent 


les  yeux,  et  ne  virent  que  Jésus 
seul. 

9  Comme  ils  descendaient  de  la 
montagne,  Jésus  leur  donna  cet 
ordre  :  Ne  parlez  à  personne  de 
cette  vision,  jusqu'à  ce  que  le 
Fils  de  l'homme  soit  ressuscité 
des  morts. 

10  Les  disciples  lui  firent  cette 
question  :  Pourqxioi  donc  les 
scril)es    disent-ils    qu'Elie    doit 

11  venir  pi-emièrement?  Il  répon- 
dit :  Il  est  vrai  qu'Elie  doit  venir, 

12  et  rétablir  toutes  choses.  Mais 
je  vous  dis  qu'Elie  est  déjà  venu, 
qu'ils  ne  l'ont  pas  reconnu,  et 
(ju'ils  l'ont  traité  comme  ils  ont 
voulu.  De  même  le  Fils  de 
l'homme  souffrira  de  leur  part. 

13  Les  disciples  comprirent  alors 
qu'il  leur  parlait  de  Jean-Bap- 
tiste. 

14  Lorsqu'ils  furent  arrivés  ])rès 
de  la  foule,  un   liomme  vint  se 

1 T)  jeter  à  genoux  devant  Jésus,  et 
dit  :    Seigneur,  aie  pitié  de  nion 


fils,    qui    est    huiatiqiie,    et    qui 
soufire   cruellement  ;    il   tombe 
souvent  dans  le  feu,  et  souvent 
dans  leau.     Je  l'ai  amené  à  tes  Ifi 
disciples,  et  ils  n'ont  pas  pu  le 
guérir.     Race  incrédule  et  per-  1  7 
verse,  répondit  Jésus,  jusques  à 
quand  serai-je  avec  vous  ?   jus- 
ques à  quand  vous  su])porterai- 
je?    Amenez-le-moi    ici.      Jésus  18 
menaça  le  démon,  qui  sortit  de 
lui,  et  l'enfant  fut  guéri  à  l'heure 
même. 

Alors    les    discii^les    s'appro-  19 
chèrent  de  Jésiis,  et  lui  dirent 
en  particulier  :  Pourquoi  n'avons- 
nous  pu  chasser  ce  démon  ?  C'est  20 
à  cause  de  votre  incrédulité,  leur 
dit   Jésus.     Je   vous   le    dis   en 
vérité,  si  vous   aviez   de   la  foi 
connue  un  grain  de  sénevé,  vous 
diriez  à  cette  montagne  :  Trans- 
porte-toi d'ici  là,  et  elle  se  trans- 
porterait ;    rien   ne   voiis   serait 
impossible.      [Mais   cette   sorte  21 
de   démon   ne   sort  que   par  la 
prière  et  par  le  jeïïne.] 

Pendant  qu'ils  parcoiiraient  la  22 
Galilée,  Jésus  leur  dit  :  Le  Fils 
de  l'homme  doit  être  livré  entre 
les  mains  des  hommes  ;  ils  le  23 
feront  mourir,  et  le  troisième 
jour  il  ressuscitera.  Ils  furent 
profondément  attristés. 

Jésus  de  retour  à  Capernaum. — Il  j'aie  le 
trilnit. — Le  plus  grand  dans  le  royaume 
des  cieux. —  Les  scandales. —  La  brebis 
égarée. — Le  pardon  des  ofFeuses. — Parabole 
du  serviteur  impitoyable. 

Lorsqu'ils  arrivèrent  à  Caper-  24 
naum,  ceux  qui  percevaient  les 
deux  drachmes  '  s'adressèrent  à 
Pierre,  et  lui  dirent  :  Votre  maî- 
tre ne  paie-t-il  pas  les  deux 
drachmes?  Oui,  dit-il.  Et  quand  25 
il  fut  entré  dans  la  maison,  Jésus 

'  Les  deux,  drachmes,  équivalant  à  uu  demi- 
sicle,  impôt  que  devait  payer  pour  reutretien 
du  culte  tout  Israélite  .âgé  de  plus  de  vingt 
ans,  voy.  Ex.  xxx.  13.  La  drachme,  mon- 
naie grecque,  valait  environ  70  centimes. 


2.5 


Chap.  17,  V.  25 


MATTHIEU. 


Chap.  18,  v.  19. 


le  prévint,  et  dit  :  Que  t'en  sem- 
ble, Simon?  Les  rois  de  la 
terre,  de  qui  perçoivent-ils  des 
tributs  ou  des  impôts  ?   de  leurs 

26  fils,  ou  des  étrangers  ?  Il  lui  dit  : 
Des  étrangers.  Et  Jésus  lui 
répondit:    Les  fils  en  sont  donc 

27  exempts.  Mais,  pour  ne  pas  les 
scandaliser,  va  à  la  mer,  jette 
l'hameçon,  et  tire  le  premier 
poisson  qui  viendra  ;  ouvre-lui 
la  bouche,  et  tu  trouveras  un 
statère  \  Prends-le,  et  donne-le- 
leur  pour  moi  et  pour  toi. 

1  Q      En  ce  moment,  les  disciples 
s'approchèrent  de  Jésus,  et  di- 
rent :  Qui  donc  est  le  plus  grand 

2  dans  le  royaume  des  deux  ?  Jé- 
sus, ayant  api:)elé  un  petit  enliint, 

3  le  plaça  au  milieu  d'eux,  et  dit  : 
Je  vous  le  dis  en  vérité,  si  vous 
ne  vous  convertissez  et  si  vous 
ne  devenez  comme  les  petits  en- 
fants, vous  n'entrerez  pas  dans 

4  le  royaume  des  cieux.  C'est 
pourquoi,  quiconque  se  rendra 
humble  comme  ce  petit  enfant 
sera  le  plus  grand  dans  le  roy- 

5  aume  des  cieux.  Et  quiconque 
reçoit  en  mon  nom  un  petit  en- 
fant, comme  celui-ci,  me  reçoit 

6  moi-même.  Mais,  si  quelqu'un 
scandalisait  un  de  ces  petits  qui 
croient  en  moi,  il  vaudrait  mieux 
pour  lui  qu'on  suspendît  à  son 
cou  une  meule  de  moulin,  et 
qu'on  le  jetât  au  fond  de  la  mer. 

7  Malheur  au  monde,  à  cause 
des  scandales  !  Car  il  est  néces- 
saii-e  qu'il  arrive  des  scandales  ; 
mais  malheur  à  l'honuue  jîar  qui 

S  le  scandale  arrive!  Si  ta  main  ou 
ton  pied  est  pour  toi  une  occasion 
de  chute,  coupe-les  et  jette-les 
loin  de  toi  ;  mieux  vaut  pour  toi 
entrer  dans  la  vie  boiteux  ou 
manchot,  que  d'avoir  deux  pieds 
ou  deux  mains  et  d'être  jeté  dans 

9  le  feu  éternel.     Et  si  ton  œil  est 


'  Un  statère,  pièce  d'argent  de  la  valeur  de 
quatre  drachmes. 


l^our  toi  une  occasion  de  chute, 
arrache-le  et  jette-le  loin  de  toi  ; 
mieux  vaut  pour  toi  entrer  dans 
la  vie,  n'ayant  qu'un  œil,  que 
d'avoir  deux  yeux  et  d'être  jeté 
dans  le  feu  de  la  géhenne. 

Gardez-vous  de  mépriser  un  10 
seul  de  ces  petits  ;  car  je  vous  dis 
que  leurs  anges  dans  les  cieux 
voient  continuellement  la  face 
de  mon  Père  qui  est  dans  les 
cieux.  [Car  le  Fils  de  l'homme  11 
est  venu  sauver  ce  qui  était 
perdu.] 

Que  vous   en  semble  ?   Si  un  12 
homme   a   cent    bi^ebis,   et    que 
l'une  d'elles  s'égare,  ne  laisse-t- 
il  pas   les   quatre-vingt-dix-neuf 
autres  sur  les  montagnes,  pour 
aller  chercher  celle  qui  s'est  éga- 
l'ée  ?  Et,  s'il  la  trouve,  je  vous  le  13 
dis  en  vérité,  elle  lui  cause  plus 
de  joie  que  les  quatre-vingt-dix- 
neuf  qui  ne  se  sont  pas  égarées. 
De  même,  ce  n'est  pas  la  volonté  14 
de  votre  Père  qui  est  dans  les 
cieux  qu'il  se  perde  un  seul  de 
ces  petits. 

Si  ton  fi'ère  a  péché  contre  toi,  15 
va  et  reprends-le  entre  toi  et  lui 
seul.     S'il  t'écoute,  tu  as  gagné 
ton  frère.     Mais,  s'il  ne  t'écoute  16 
pas,  prends  avec  toi  une  ou  deux 
personnes,  afin  que  toute  raffaire 
se  règle   sur   la   déclaration  de 
deux  ou  de  trois  témoins  \     S'il  17 
refuse    de    les    écouter,    dis-le 
à  l'Église  ;   et  s'il  refuse  aussi 
d'écouter  l'Église,  qu'il  soit  pour 
toi  connue  lui  païen  et  un  publi- 
cain.     Je  votis  le  dis  en  vérité,  18 
tout  ce  que  vous  lierez  sur  la 
terre  sera  lié  dans  le  ciel,  et  tout 
ce  que  vous  délierez  sur  la  terre 
sera  délié  dans  le  ciel. 

Je  vous  dis  encore  que,  si  deux  19 
d'entre  vous  s'accordent  sur  la 
terre  pour  demander  une  chose 
quelconque,  elle  leur  sera  accor- 


'   Conformément    à    ce    qui    est    prescrit 
Deut.  XIX.  15. 


26 


Chap.  18,  V.  19. 


MATTHIEU. 


Chap.  19,  y.  8. 


déc  par  mon  Père  qui  est  dans 

20  les  cieux.  Car  là  où  deux  ou 
trois  sont  assemblés  en  mon  nom, 
je  suis  au  milieu  d'eux. 

21  Alors  Pierre  s'approcha  de 
lui.  et  dit  :  Seigneur,  combien  de 
fois  pardonnerai-jo  à  mon  frère, 
lorsqu'il    péchera    contre    moi? 

22  Sera-ce  jusqu'à  sept  fois  ?  Jésus 
lui  dit  :  Je  ne  te  dis  pas  jusqu'à 
sept  fois,  mais  jusqu'à  septante 
fois  sept  fois. 

23  C'est  pourquoi,  le  royaume 
des  cieux  est  semblable  à  un  roi 
qui  voulut  taire  rendre  compte  à 

24  ses  serviteurs  \  Quand  il  se  mit 
à  compter,  on  lui  en  amena  un 
qui    devait    dix    mille    talents  ". 

25  Comme  il  n'avait  pas  de  quoi 
payer,  son  maître  ordonna  qu'il 
fût  vendu,  lui,  sa  femme,  ses  en- 
fants, et  tout  ce  qu'il  avait,  et 

2  G  que  la  dette  fût  acquittée.  Le 
serviteur,  se  jetant  à  terre,  se 
prosterna  devant  lui,  et  dit  :  Sei- 
gneur, aie  patience  envers  moi,  et 

27  je  te  paierai  tout.  Ému  de  com- 
passion, le  maître  de  ce  serviteur 
le   laissa   aller,  et   lui   remit  la 

28  dette.  Après  qu'il  fut  sorti,  ce 
serviteur  rencontra  im  de  ses 
compagnons  qiii  lui  devait  cent 
deniers  ^  Il  le  saisit  et  lui  serra 
la  goi'ge,  en  disant  :  Paie  ce  que 

29  tu  me  dois.  Son  compagnon,  se 
jetant  à  terre,  lui  dit  d'un  ton 
suppliant  :    Aie  patience  envers 

30  moi,  et  je  te  paierai.  Mais 
l'autre  no  voiilut  pas,  et  il  alla  le 
jeter  en  prison,  jusqu'à  ce  qu'il 

31  eût  payé  ce  qu'il  devait.  Ses 
compagnons,  ayant  vu  ce  qui 
était  arrivé,  furent  profondément 

'  C'est-à-dire  :  "  Il  en  est  du  royaume  des 
cieux  comme  de  ce  qui  arriva  lorsqu'un  roi 
voulut,  etc." 

■  Talents,  poids  d'arr;cnt  ou  d'or,  dont  la 
valeur  est  variable  selon  les  pays  et  les 
époques.  Le  talent  d'argent  peut  s'estimer  à 
environ  5000  francs  au  temps  de  J.-C. 

^Deniers,  monnaie  romaine;  un  denier 
équivalait  à  une  drachme,  environ  70  cent. 


attristés,  et  ils  allèrent  raconter 
à  leur  maître  tout  ce  qui  s'était 
passé.   Alors  le  maître  lit  appeler  32 
ce    serviteur,    et    lui    dit:    Mé- 
chant serviteur,  je  t'avais  remis 
en  entier  ta  dette,  parce  que  tu 
m'en  avais  supplié  ;    ne  devais-  33 
tu  pas  aussi  avoir  i)itié  de  ton 
comi^agnon,  comme  j'ai  eu  pitié 
de  toi  ?   Et  son  maître  irrité  le  34 
livra  aux  bourreaux,  jusqu'à  ce 
qu'il  eût  payé  tout  ce  qii'il  devait. 
C'est  ainsi  que  mon  Père  céleste  35 
vous  traitera,  si  chacun  de  vous 
ne  i^ardonne  à  son  frère  de  tout 
son  cœur. 

Jésus  sur  le  territoire  de  la  Judée. — Le 
divorce  et  le  célibat. — Les  petits  enfants. — 
Le  jeune  homme  riche. — L'héritage  de  la 
vie  éternelle. — Parabole  des  ouvriers  loués 
à  différentes  heures. — Jésus  annonce  sa 
mort  et  sa  résurrection. — Demande  des 
fils  de  Zébcdée. — Deux  aveugles  guéris  à 
Jéricho. 

Lorsque    Jésus   eut   achevé  1 Q 
ces  discours,  il  quitta  la  Gali- 
lée, et  alla  dans  le  territoire  de 
la  Judée,  au  delà  du  Jourdain. 
Une  grande  foule  le  suivit,  et  là  2 
il  guérit  les  malades. 

Les  pharisiens  l'abordèrent,  et  3 
dirent,   pour   l'éi^rouver  :   Est-il 
permis  à  un  homme  de  répudier 
sa  femme  pour  i;n  luotif  quel- 
conque ?    Il    répondit  :    N'avez-  4 
vous  pas  lu  que  le  ci'éateur,  au 
commencement,  fit   l'honmie  et 
la  femme  \   et   qu'il    dit  :    C'est  5 
pourquoi  l'iiomme  quittera  son 
père  et  sa  mère,  et  s'attachera 
à  sa  femme,  et  les  deux  devien- 
dront une  seule  chair  ?  Ainsi  ils  6 
ne  sont  plus  deiix,  mais  ils  sont 
ime  seule  chair.     Que  l'homme 
donc  ne  sépare  pas  ce  que  Dieu 
a  joint.     PourqTioi  donc,  lui  di-  7 
rent-ils.  Moïse  a-t-il  prescrit  de 
donner   à  la  fennue   une   lettre 
de  divorce  et  de  la  répxidier?  Il  8 
leur  répondit:  C'est  à  cause  de  la 

'  Littéralement  :  "  les  fit  mâle  et  femelle." 


Ohap.  19,  \ .  8. 


MATTHIEU. 


Ohap.  20,  v.  i. 


dureté  de  votre  cœur  que  Moïse 
vt>us  a  permis  de  réj)udier  vos  ! 
femmes  ;  au  commencement,  il 
!»  n'eu  était  pas  ainsi.  Mais  je  vous 
dis  que  celui  qui  répudie  sa 
femme,  sauf  pour  infidélité,  et 
(jui  en  épouse  une  autre,  commet 
adultère,  et  que  celui  qui  épouse 
ime  femme  répudiée  commet 
adultère. 

10  Ses  disciples  lui  dirent:  Si 
telle  est  la  condition  de  l'homme 
à  l'égard  de  la  femme,  il  n'est 

11  pas  avantageux  de  se  marier.  Il 
leur  répondit  :  Tous  ne  com- 
prennent pas  cette  parole,  mais 
seulement  ceux  à  qiii   cela  est 

12  donné.  Car  il  y  a  des  eunuques 
qui  le  sont  dès  le  ventre  de  leur 
mère  ;  il  y  en  a  qui  le  sont  de- 
venus par  les  honmies  ;  et  il  y 
en  a  q\ii  se  sont  rendus  tels  eux- 
mêmes,  à  cause  du  royaume  des 
cieux.  Que  celui  qui  peut  com- 
prendi'e  comprenne. 

13  Alors  on  lui  amena  des  petits 
enfants,  afin  qu'il  leur  imposât 
les  mains  et  priât  pour  eux. 
Mais  les  disciples  les  repoussè- 

1 4  rent.  Et  Jésus  dit  :  Laissez  les 
petits  enfants,  et  ne  les  empê- 
chez pas  de  venir  à  moi  ;  car  le 
royaume  des  cieux  est  pour  ceux 

15  qiii  leur  ressemblent.  Il  leur 
imposa  les  mains,  et  il  partit 
de  là. 

1  fi  Et  voici,  un  homme  s'approcha, 
et  dit  à  Jésus  :  Maître,  que  dois- 
je  faire  de  bon  pour  avoir  la  vie 

17  éternelle?  Il  lui  répondit:  Pour- 
quoi m'interroges-tu  sur  ce  qui 
est  bon  ?  Un  seul  est  le  bon. 
Si  tu  veux  entrer  dans  la  vie, 
observe     les    commandements. 

18  Lesquels?  lui  dit-il.  Et  Jésus 
répondit  :  Tu  ne  tueras  point  ;  tu 
]ie  conunettras  point  d'adultère  ; 
tu  ne  déroberas  point  ;  tu  ne 
diras  point  de  faux  témoignage  ; 

li>  lionore  ton  jDère  et  ta  mère  ;  et  : 
Tu  aimeras  ton  prochain  comme 


toi-même.     Le  jcime  liomme  lui  20 
dit  :     J'ai    observé     toutes    ces 
choses  ;  que  me  manque-t-il  en- 
core? Jésus  lui  dit  :   Si  tu  veux  21 
être  parfait,  va,  vends  ce  que  tu 
possèdes,  donne-le  aux  pauvres, 
et  tu  aiiras  un  trésor  dans  le  ciel. 
Puis  viens,  et  suis-moi.     Après  22 
avoir    entendu    ces    paroles,   le 
jeune  homme  s'en  alla  tout  triste  ; 
car    il    avait    de    grands    biens. 
Jésus  dit  à  ses  disciples  :  Je  vous  23 
le  dis  en  vérité,  un  riche  entrera 
difficilement    dans    le    royaume 
des  cieux.  Je  vous  le  dis  encore,  24 
il  est  plus  facile  à  un  chameau 
de    passer    i^ar    le    trou    d'une 
aiguille  qu'à  un   riche   d'entrer 
dans  le  royaume  de  Dieu.     Les  25 
disciples,    ayant    entendu    cela, 
furent  très  étonnés,   et   dirent  : 
Qui  jieut  donc  être  sauvé  ?  Jésus  2  fi 
les  regarda,  et  leur  dit  :  Cela  est 
impossible    aux    hommes,    mais 
tout  est  possible  à  Dieu. 

Pierre, prenant  alors  la  parole,  27 
lui  dit  :  Voici,  nous  avons  tout 
quitté,  et  noiis  t'avons  suivi  ; 
qu'en  sera-t-il  j^our  nous  ?  Jésus  28 
leur  répondit  :  Je  vous  le  dis  en 
vérité,  quand  le  Fils  de  l'homme, 
au  renouvellement  de  toutes 
choses,  sera  assis  sur  le  trône 
de  sa  gloire,  vous  qxii  m'avez 
suivi,  vous  serez  de  même  assis 
sur  douze  trônes,  et  vous  juge- 
rez les  douze  tribus  d'Israël.  Et  29 
quiconque  aura  quitté,  à  cause 
de  mon  nom,  ses  frères,  ou  ses 
sœurs,  ou  son  père,  ou  sa  mère, 
ou  sa  femme,  ou  ses  enfants,  ou 
ses  terres,  ou  ses  maisons,  re- 
cevra le  centui:)le.  et  héritera  la 
vie  éternelle.  Plusieurs  des  30 
derniers  seront  les  premiers,  et 
plusieurs  des  premiers  seront 
les  derniers. 

Car  le  i-oyaiune  des  cieux  20 
est  semblable  à  un  maître  de 
maison  qui  sortit  dès  le  matin, 
afin  de  louer  des  ouvriers  pour 


28 


Ohap.  20,  V.  I. 


MATTHIEl 


'1  sa  vigne.  11  convint  avec  eux 
d'un  denier  par  jour,  et  il   les 

3  envova  à  sa  vitiiie.  Il  sortit  vers 
la  troisième  heure  ',  et  il  en  vit 
daiitres  qui  étaient  sur  la  place 

4  sans  rien  faire.  Il  leur  dit  : 
Allez  axissi  à  ma  vigne,  et  je  vous 
donnerai  ce  qui  sera  raisonnable. 

5  Et  ils  y  allèrent.  Il  sortit  de 
nouveau  vers  la  sixième  heure 
et  vers  la  neuvième,  et  il  fit  de 

6  même.  Etant  sorti  vers  la 
onzième  heiire,  il  en  trouva 
d'autres  qui  étaieiit  sur  la  place, 
et  il  leur  dit  :  Pourquoi  vous 
tenez-vous  ici  toute  la  journée 

7  sans  rien  faire?  Ils  lui  répon- 
dirent :  C'est  que  personne  ne 
nous  a  loués.     Allez  aussi  à  ma 

8  vigne,  leur  dit-il.  Quand  le  soir 
fut  venu,  le  maître  de  la  vigne 
dit  à  son  intendant  :  Api)elle  les 
ouvriers,  et  paie-leur  le  salaire, 
en  allant  des  derniers  aux  pre- 

9  miers.  Ceux  de  la  onzième 
heure  vinrent,  et  recurent  chacun 

10  un  denier.  Les  i^remiers  vinrent 
ensuite,  croyant  recevoir  davan- 
tage ;    mais    ils    reçurent    aussi 

11  chacun  un  denier.  En  le  rece- 
vant, ils  murmurèrent  contre  le 

12  maître  de  la  nraison,  et  dirent: 
Ces  derniers  n'ont  travaillé 
qu'une  heure,  et  tu  les  traites  à 
l'égal  de  nous, qui  avons  supporté 
la  fatigue  du  jour  et  la  chaleur. 

1.3  11  répondit  à  l'un  d'eiix:  Mon 
ami,  je  ne  te  fais  pas  tort  ;  n'es- 
tu   pas  convenu  avec  moi   d'un 

14  denier?  Prends  ce  qui  te  re- 
vient, et  va-t'en.  Je  vetix  donner 
à    ce    dernier    autant    (ju'à    toi. 

15  Ne  m'est-il  pas  permis  de  faire 
de  mon  bien  ce  que  je  veiix? 
Ou  vois-tu  de  mauvais  œil  (pie 

16  je  sois  bon?  Ainsi  les  derniers 
seront  les  premiers,  et  les  pre- 
miers seront  les  derniers. 

17  Pendant  qiie  Jésiis  montait  à 

'  Vers  neuf  heures  du  matiu  ;  voy.  note  sur 
XIV.  25. 


Chap.  20,  V.  30 

Jérusalem,  il  ])rit  à  part  les 
douze  disciples,  et  il  leur  dit  en 
chemin  :  Yoici,  noiis  montons  à 
Jérusalem,  et  le  Fils  de  Ihonnne 
sera  livré  aux  chefs  des  prêtres 
et  aux  scribes.  Ils  le  condamne- 
ront à  mort,  et  ils  le  livreront 
aux  païens,  pour  qu'ils  se  mo- 
quent de  lui.  le  battent  de  verges, 
et  le  crucifient  ;  et  le  troisième 
jour  il  ressuscitera. 

Alors  la  mère  des  fils  de 
Zébédée  s'approcha  de  Jésus,  et 
se  prosterna,  pour  lui  faire  une 
demande.  Il  lui  dit  :  Que  veux- 
tu?  Ordoilne,  lui  dit-elle,  que 
mes  deux  fils,  que  voici,  soient 
assis,  dans  ton  royaiune,  l'iui  à 
ta  droite  et  l'autre  à  ta  gauche. 
Jésiis  répondit  :  A' ous  ne  savez 
ce  que  vous  demandez.  Pouvez- 
vous  boire  la  coupe  que  je  dois 
boire  ?  Nous  le  pouvons,  dirent- 
ils.  Et  il  leur  répondit  :  Il  est 
vrai  que  vous  boirez  ma  coupe  ; 
mais  pour  ce  qui  est  d'êti'e  assis 
à  ma  droite  et  à  ma  gauche,  cela 
ne  dépend  pas  de  moi,  et  ne 
sera  donné  qu'à  ceux  à  qui  mon 
Père  l'a  réservé.  Les  dix,  ayant 
entendu  cela,  furent  indignés  con- 
tre les  deux  frères.  Jésus  les  ap- 
pela, et  dit  :  Vous  savez  que  les 
chefs  des  nations  les.tyrannisent, 
et  que  les  grands  les  dominent. 
Il  n'en  sera  pas  de  même  au  mi- 
lieu de  vous.  Mais  tpiiconqiie 
veut  être  grand  parmi  vous,  qu'il 
soit  votre  ser^-iteur;  et  quiconque 
veut  être  le  premier  parmi  vous, 
qu'il  soit  votre  esclave.  C'est  ainsi 
que  le  Fils  de  Ihonnne  est  venu, 
non  pour  être  servi,  mais  pour 
servir  et  donner  sa  vie  connue 
la  rançon  de  jîlusieurs. 

Lorsqu'ils  sortirent  de  Jéricho, 
une  grande  foule  suivit  Jésus. 
Et  voici,  deux  aveugles,  assis  au 
bord  dii  chemin,  entendirent  que 
Jésus  passait,  et  crièrent  :  Aie 
])itié  de  nous.  Seigneur,  Fils  de 

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Chap.  20,  V.  30 


MATTHIEU. 


Chap.  21,  y.  19. 


31  David  !  La  foule  les  reprenait, 
pour  les  faire  taire  ;  mais  ils 
crièi-ent  plus  fort:  Aie  pitié  de 
nous,  Seigneur,  Fils  de  David  ! 

32  Jésus  s'arrêta,  les  appela,  et  dit  : 
Qvie    voulez-vous    que    je    vous 

33  fasse  ?    Ils  lui  dirent  :  Seigneur, 

34  que  nos  yeux  s'ouvrent.  Emu 
de  compassion,  Jésus  toucha 
leurs  yeux  ;  et  aussitôt  ils  recou- 
vrèrent la  vue,  et  le  suivirent. 

Entrée  de  Jésus  à  Jérusalem. — Les  vendeurs 
chassés  du  temple. — Irritation  des  prêtres, 
et  louanges  des  enfants. 

Q1       Lorsqu'ils   approchèrent   de 

Jérusalem,    et    qu'ils     furent 

arrivés    à    Bethphagé,    vei\s    la 

montagne    des    oliviers,    Jésus 

2  envoya  deux  disciples,  en  leur 
disant  :  Allez  au  village  qui  est 
devant  vous  ;  vous  trouverez 
aiissitôt  une  ânesse  attachée,  et 
un  ânon  avec  elle  ;  détachez-les, 

3  et  amenez-les-moi.  Si  quelqu'un 
voTis  dit  quelque  chose,  vous 
répondrez  :  Le  Seigneur  en  a 
besoin.  Et  à  l'instant  il  les 
laissei'a  aller. 

4  Or,  ceci  arriva,  afin  que  s'ac- 
complit ce  qui  avait  été  annoncé 

5  par  le  jjrophète  :  Dites  à  la  fille 
de  Sion  :  Voici,  ton  roi  vient  à 
toi,  plein  de  douceur,  et  monté 
sur  im  âne,  sur  un  ânon,  le  petit 
d'une  ânesse. 

6  Les  disciples  allèrent,  et  firent 
ce  que  Jésus  leur  avait  ordonné. 

7  Ils  amenèrent  l'ânesse  et  l'ânon, 
mirent  sur  eux  leurs  vêtements, 

8  et  le  firent  asseoir  dessus.  La 
plupart  des  gens  de  la  foule 
étendirent  leurs  vêtements  sur 
le  chemin  ;  d'autres  coupèrent 
des    branches    d'arbres,    et    en 

9  jonchèrent  la  route.  Ceux  qui 
précédaient  et  ceux  qui  suivaient 
Jésus  criaient  :  Hosanna  au  Fils 
de  David  '  !     Béni  soit  celui  qui 

'  "  Sois  j)ropice  au  Fils  de  David  !  "  Ho- 
sanna, mot  qui  dérive  de  l'héb.  et  signifie 
littéralement  Saum,  de  grâce  ! 


vient  au  nom  du  Seigneur  ! 
Hosanna  dans  les  lieux  très 
hauts  ! 

Lorsqu'il    entra    dans    Jéru-  10 
salem,  toute  la  ville  fut   émue, 
et  l'on  disait  :    Qui  est  celui-ci  ? 
La  foide  répondait:  C'est  Jésus,  11 
le    prophète,    de    Nazareth    en 
Galilée. 

Jésus  entra  dans  le  temple  de  12 
Dieu.  Il  chassa  tous  ceux  qui 
vendaient  et  qui  achetaient  dans 
le  temple  ;  il  renversa  les  tables 
des  changeurs,  et  les  sièges  des 
vendeurs  de  pigeons  '.  Et  il  leur  13 
dit  :  Il  est  écrit  :  Ma  maison  sera 
appelée  xme  maison  de  j^rière. 
Mais  vous,  vous  en  faites  une 
caverne  de  voleurs. 

Des  aveugles  et  des  boiteux  14 
s'approchèrent   de    lui    dans    le 
temple.     Et  il  les  guérit. 

Mais  les  chefs  des  prêtres  et  15 
les  scribes  furent  indignés,  à  la 
vue  des  miracles  qu'il  faisait,  et 
des  enfants  qui  criaient  dans  le 
temple  :  Hosanna  au  Fils  de 
David  !  Ils  lui  dirent  :  Entends-  16 
tu  ce  qu'ils  disent?  Oui,  leur 
répondit  Jésus.  N'avez-vovis  ja- 
mais lu  ces  paroles:  Tu  as  tiré 
des  louanges  de  la  bouche  des 
enfants  et  de  ceux  qui  sont  à  la 
mamelle  ? 

Et,  les  ayant  laissés,  il  sortit  17 
de  la  ville  pour  aller  à  Béthanie, 
où  il  passa  la  nuit. 

Le  figuier  maudit. — La  puissance  de  la  foi. 
■ — L'autorité  de  Jésus. — Parabole  des  deux 
fils. — Parabole  des  vignerons. — La  pierre 
de  l'angle. — Parabole  des  noces. 

Le  matin,  en  retournant  à  la  18 
ville,  il  eut  faim.  Voyant  un  19 
figuier  sur  le  chemin,  il  s'en 
approcha  ;  mais  il  n'y  trouva  que 
des  feuilles,  et  il  lui  dit:  Que 
jamais  fruit  ne  naisse  de  toi  ! 
Et   à   l'instant  le  figuier  sécha. 

'  Pigeons,  employés  pour  les  sacrifices  dans 
certains  cas  déterminés  par  la  loi  de  Moïse. 


30 


Chap.  21,  V.  20. 


MATTHIEU. 


Chap.  21,  v.  41 


20  Les  disciples,  qui  virent  cela, 
furent  étonnés,  et  dirent  :  Com- 
ment ce  figuier  est-il  devenu  sec 

21  en  un  instant?  Jésus  leur  ré- 
pondit :  Je  vous  le  dis  en  vérité, 
si  vous  aviez  de  la  foi  et  que 
vous  no  doiitiez  point,  non  seule- 
ment vous  feriez  ce  qui  a  été 
fait  à  ce  figuier,  mais  qiiand  vous 
diriez  à  cette  montagne  :  Ote-toi 
de  là  et  jette-toi  dans  la  mer, 

22  cela  se  ferait.  Toiit  ce  que  vous 
demanderez  avec  foi  parla  prière, 
vous  le  recevrez. 

23  Jésus  se  rendit  dans  le  temple, 
et,  pendant  qu'il  enseignait,  les 
chefs  des  prêtres  et  les  anciens 
du  peuple  vinrent  lui  dire  :  Par 
quelle  autorité  fois-tu  ces  choses, 
et  qui  t'a  donné  cette  autorité  ? 

24  Jésus  leur  répondit  :  Je  vous 
adresserai  aussi  une  question  ; 
et,  si  vous  m'y  répondez,  je  vous 
dirai  par  quelle  autorité  je  fais 

25  ces  choses.  Le  baptême  de 
Jean,  d'oîi  venait-il?  du  ciel,  ou 
des  hommes  ?  Mais  ils  raison- 
nèrent ainsi  entre  eux  :  Si  nous 
répondons  :  Du  ciel,  il  nous 
dira  :  Pourquoi  donc  n'avez-vous 

20  i^as  cru  en  lui  ?  Et  si  nous  ré- 
pondons :  Des  hommes,  nous 
avons  à  craindre  la  foule,  car 
tous     tiennent    Jean    pour    \m 

27  prophète.  Alors  ils  répondirent 
à  Jésus  :  Nous  ne  savons.  Et  il 
leur  dit,  à  son  tour  :  Moi  non 
plus,  je  ne  vous  dirai  pas  par 
quelle  autorité  je  fais  ces  choses. 

28  Que  vous  en  semble  ?  Un 
homme  avait  deux  fils  ;  et,  s'a- 
dressant  au  premier,  il  dit  :  Mon 
enfant,  va  travailler  aujourd'hui 

2i)  dans  ma  vigne.  Il  répondit  :  Je 
ne    veux    i)as.      Ensuite,    il    se 

30  repentit,  et  il  alla,  ^adressant 
à  l'autre,  il  dit  la  même  chose. 
Et  ce  fils  réjjondit  :  Je  veux 
bien,  seigneur.     Et  il  n'alla  pas. 

31  Lequel  des  deux  a  fait  la  volonté 
du  père  ?     Ils  répondirent  :  Le 


premier.  Et  Jésus  leur  dit  :  Je 
vous  le  dis  en  vérité,  les  publi- 
cains  et  les  prostituées  vous 
devanceront  dans  le  royaume  de 
Dieu.  Car  Jean  est  venu  à  vous  32 
dans  la  voie  de  la  justice,  et  vous 
n'avez  pas  cru  en  lui.  Mais  les 
publicains  et  les  prostituées  ont 
cru  en  lui  ;  et  vous,  qui  avez 
vu  cela,  vous  ne  vous  êtes  pas 
ensuite  rei^entis  poxw  croire  en 
lui.. 

Ecoutez   une  autre  parabole.  33 
Il  y  avait  un  homme,  maître  de 
maison,   qui    planta    une   vigne. 
Il  l'entoura  d'une  haie,  y  creusa 
un  pressoir  \  et  bâtit  une  tour  ~  ; 
puis  il  l'aff'erma  à  des  vignerons, 
et   quitta  le  pays.     Lorsque   le  34 
temps  de  la  récolte  fut  arrivé,  il 
envoya   ses   serviteurs   vers   les 
vignerons,  pour  recevoir  le  pro- 
duit de  sa  vigne.    Les  vignerons,  35 
s'étant  saisis  de  ses  serviteurs, 
battirent  l'un,  tuèrent  l'autre,  et 
lapidèrent  le  troisième.     Il  en-  36 
voya  encore  d'autres  serviteurs, 
en  plus  grand  nombre  que  les 
premiers  ;    et  les  vignerons  les 
traitèrent  de  la  même  manière. 
Enfin,  il    envoya   vers   eux   son  37 
fils,   en   disant  :    Ils    auront   du 
respect   pour   mon   fils.      Mais,  38 
quand    les   vignerons   virent    le 
fils,  ils  dirent  entre  eux  :  Voici 
l'héritier  ;     venez,    tuons-le,     et 
emparons-nous  de  son  héritage. 
Et    ils    se    saisirent    de    lui,    le  39 
jetèrent  hors  de  la  vigne,  et  le 
tuèrent.    Maintenant,  lorsque  le  40 
maître  de  la  vigne  viendra,  que 
fera-t-il  à  ces  vignerons  ? 

Ils   lui   répondirent:    Il    fera  41 
périr   misérablement   ces   misé- 
rables, et  il  aftermera  la  vigne 
à  d'autres  vignerons,  qui  lui  en 

'  Un  pressoir,  formé  de  deux  cuves,  l'une 
dans  laquelle  on  foulait  le  raisin,  l'autre  des- 
tinée à  recevoir  le  liquide. 

^  Une  tour,  d'ov'i  la  surveillance  s'exerçait 
sur  la  vigne  par  des  gardiens. 


31 


Chap.  21,  V.  41. 


MATTHIEU. 


Chap.  22,  v.  21 


donneront  le  produit  au  temps 
de  la  récolte. 

42  Jésus  leur  dit  :  N'avez-vous 
jamais  lu  dans  les  Écritures  : 
La  pierre  qu'ont  rejetée  ceux  qui 
bâtissaient  est  devenue  la  princi- 
pale de  langle;  c'est  du  Seigneur 
que  cela  est  venu,   et  c'est  un 

43  prodige  à  nos  yeux  ?  C'est  pour- 
(pioi,  je  vous  le  dis,  le  royaume 
de  Dieu  vous  sera  enlevé,  et  sei'a 
donné  à  une  nation  qui  en  rendra 

44  les  fruits.  Celui  qui  tombera 
sur  cette  pierre  s'y  brisera,  et 
celui  sur  qui  elle  tombera  sera 
écrasé. 

45  Après  avoir  entendu  ses  para- 
boles, les  chefs  des  prêtres  et 
les  pharisiens  comprirent  que 
c'était   d'eux  que  Jésus  parlait, 

46  et  ils  cherchaient  à  se  saisir  de 
lui  ;  mais  ils  craignaient  la  foule, 
parce  qu'elle  le  tenait  pour  un 
prophète. 

22      Jésus,    prenant    la    parole, 
leur    parla    de    nouveau    en 
paraboles,  et  il  dit  : 

2  Le  royaume  des  cieux  est 
semblable  à  un  roi  qui  tit  des 

3  noces  pour  son  fils.  Il  envoya 
ses  sei'viteurs  appeler  ceux  qui 
étaient  invités  aux  noces  ;  mais 

4  ils  ne  voulurent  pas  venir.  Il 
envoya  encore  d'autres  ser^^- 
teurs,  en  disant  :  Dites  aux  con- 
viés :  Voici,  j'ai  préparé  mon 
festin  ;  mes  bœufs  et  mes  bêtes 
grasses  sont  tués,  tout  est  prêt, 

5  venez  aux  noces.  Mais,  sans 
s'inquiéter  de  l'invitation,  ils  s'en 
allèrent,  celui-ci   à   son   champ, 

(î  celui-là  à  son  trafic  ;  et  les  autres 
se   saisirent   des   serviteurs,  les 

7  outragèrent  et  les  tuèrent.  Le 
roi  fut  irrité;  il  envoya  ses 
troupes,  fit  périr  ces  meurtriers, 

8  et  brûla  leur  ville.  Alors  il  dit 
à  ses  serviteurs  :  Les  noces  sont 
prêtes  ;    mais    les    conviés    n'en  ! 

9  étaient  pas  dignes.  Allez  donc 
dans  les  carrefours,  et  appelez  j 


aux  noces  tous  ceux   que  vous 
trouverez.     Ces  serviteurs  allé-  10 
rent  dans  les  chemins,  rassemblè- 
rent tous  ceux  qu'ils  trouvèrent, 
méchants  et  bons,  et  la  salle  des 
noces    fut    pleine    de    convives. 
Le  roi  entra  pour  voir  ceux  qui  11 
étaient  à  table,  et  il  aperçut  là 
un  homme  qui  n'avait  pas  revêtu 
un  habit  de  noces.      Il  lui  dit:  12 
Mon  ami,  comment  es-tu  entré 
ici,  sans  avoir  un  habit  de  noces  ? 
Cet    homme    garda    le    silence. 
Alors  le  roi  dit  aux  serviteurs:  13 
Liez-lui  les  pieds  et  les  mains, 
et  jetez-le  dans  les  ténèbres  du 
dehors,  où  il  y  aura  des  pleurs 
et    des    grincements    de    dents. 
Car  il  y  a  beaucouj)  d'appelés,  14 
mais  peu  d'élus. 

Questions  captieuses  proposées  à  Jésus  sur  : — 
le  tribut  il  César, — la  résurrection, — le  plus 
grand  commandement. — De  qui  le  Christ 
est-il  fils  ? 

Alors  les   pharisiens   allèrent  15 
se  consulter  siir  les  moyens  de 
surprendre  Jésus  par  ses  propres 
paroles. 

Ils  envoyèrent  auprès  de  lui  10 
leurs    disciples    avec   les    héro- 
diens  \  qui  dirent  :  Maître,  nous 
savons   que   tu   es  vrai,  et   que 
tu  enseignes  la  voie  de  Dieu  se- 
lon la  vérité,  sans  t'inquiéter  de 
personne,  car  tu  ne  regardes  pas 
à  l'aijparence  des  hommes.    Dis-  17 
nous  donc  ce  qu'il  t'en  semble  : 
est-il  permis,  ou  non,  de  payer  le 
tribut  à  César  ^?  Jésus,  connais-  18 
saut  leur  méchanceté,  répondit  : 
Pourquoi  me  tentez-vous,  hypo- 
crites ?  Montrez-moi  la  monnaie  lit 
avec  laquelle  on  paie  le  tribut. 
Et  ils  lui  présentèrent  un  denier. 
Il  leur  demanda  :    De  qui  sont  20 
cette  effigie  et  cette  inscription  ? 
De    César,    lui    répondirent-ils.  21 

'  Ilérodiens,  partisans  dévoués  de  la  dy- 
nastie des  Hérode. 

-  Tribut  imposé  par  les  Eomains,  sous  la 
dépendance  desquels  se  trouvaient  les  Juifs. 


32 


Chap.  22,  V.  21. 


MATTHIEU. 


Chap.  23,  v.  5. 


Alors  il  lexir  dit  :  Eeiidez  donc 
à  César  ce  qui  est  à  César,  et  à 

22  Dicii  ce  qui  est  à  Dieu.  Éton- 
nés de  ce  (|u'ils  entendaient,  ils 
le  quittèrent,  et  s'en  allèrent. 

2o  Le  même  jour,  les  sadducéens, 
(|ui  disent  (jfu'il  n'y  a  point  do 
résurrection,  vinrent  auprès  de 
Jésus,  et  lui  tirent  cette  question: 

24  Maître,  Moïse  a  dit  :  8i  quel- 
qu'un meurt  sans  enfants,  son 
frère  épousera  sa  veuve,  et  sus- 
citera une  postérité  à  son  frère. 

25  Or,  il  y  avait  parmi  nous  sept 
frères.  Le  premier  se  maria,  et 
mourut  ;  et,  conmie  il  n'avait  pas 
d'enfants,  il  laissa  sa  femme  à 

2()  son  frère.  Il  en  fut  de  même 
du    second,  puis   du  troisième, 

27  jusqu'au  septième.     Après  eux 

28  tous,  la  fennne  mouriit  aussi.  A 
la  résurrection,  duquel  des  sept 
sera-t-elle  donc  la  femme?  Car 

29  tous  l'ont  eue.  Jésus  leur  ré- 
pondit :  VoTis  êtes  dans  l'erreur, 
parce  qiie  vous  ne  comprenez  ni 
les  Ecritures,  ni  la  ]uiissance  de 

30  Dieu.  Car,  à  la  résurrection,  les 
hommes  ne  prendront  point  de 
fenunes,  ni  les  femmes  de  maris, 
mais  ils  seront  comme  les  anges 

31  de  Dieu  dans  le  ciel.  Pour  ce 
qui  est  de  la  résurrection  des 
morts,  n'avez-vous  pas  lu  ce  que 

32  Dieu  vous  a  dit  :  Je  suis  le  Dieu 
d'Abraham,  le  Dieu  d'Isaac,  et 
le  Dieu  de  Jacob  ?  Dieu  n'est 
pas   Dieu  des  morts,  mais   des 

33  vivants.  La  foule,  qui  écoutait, 
fut  frai^pée  de  l'enseignement  de 
Jésus. 

34  Les  pharisiens,  ayant  appris 
qu'il  avait  réduit  au  silence  les 

35  sadducéens,  se  rassemblèrent,  et 
l'un  d'eux,  docteur  de  la  loi,  lui 
fit  cette  question,  pour  l'éprou- 

36  ver  :  Maître,  quel  est  le  plus 
grand  commandement  de  la  loi  ? 

37  Jésus  lui  répondit  :  Tu  aimeras 
le  Seigneur,  ton  Dieu,  de  tout 
ton  cccur,  de  toute  ton  âme,  et 


de   toute   ta   i^ensée.      C'est    le  38 
premier  et  le  plus  grand  com- 
mandement.      Et    voici    le    se-  39 
cond,  cpii  hii  est  semblable  :  Tu 
aimeras  ton  prochain  comme  toi- 
même.     De  ces  deux  conunande-  40 
ments  dépendent  toute  la  loi  et 
les  prophètes. 

Cîonnne  les  pharisiens  étaient  41 
assemblés,  Jésus  les  interrogea, 
en  disant  :  Que  pensez-vous  du  42 
fîhrist?   De  qui   est-il  fils?    Ils 
lui  rép(»ndirent  :  De  David.     Et  43 
Jésus  leur  dit:    Comment  donc 
David,  animé  par  rEsi)rit,  l'ap- 
pelle-t-il  Seigneur,  lorsqu'il  dit  : 
Le  Seigneur  a  dit  à  mon   Sei-  44 
gncTU"  :   Assieds-toi  à  ma  droite, 
jusqu'à  ce   que  je  fîisse  de  tes 
ennemis    ton    marchepied?     Si  45 
donc  David  ra})pelle  Seigneur, 
comment  est-il  son  fils?  Nul  ne  46 
put  lui   réjjondre  un  mot.     Et, 
depuis  ce  jour,  personne  n'osa 
l^lus  lui  proposer  des  questions. 

Les    scribes   et.   les    pharisiens   censurés  jjar 
Jésus. — Crimes  et  cliâtiment  de  Jérusalem. 

Alors    Jésus,   i)arlant   à    la  23 
foule  et  à  ses  disciples,  dit  :  2 

Les  scribes  et  les  pharisiens 
sont    assis    dans    la    chaire    de 
Moïse.     Faites  donc  et  observez  3 
toitt  ce  qu'ils  vous  disent  ;  mais 
n'agissez  pas  selon  leurs  œuvres. 
Car  ils  disent,  et  ne  font   pas. 
Ils  lient  des  fardeaux  i^esants  et  4 
difficiles  à  porter,  et  les  mettent 
sur    les    épaules   des    hommes, 
mais  ils  ne  veulent  pas  les  re- 
muer du  doigt.     Ils  font  toutes  5 
letirs  actions  pour  être  vus  des 
honmies.     Ainsi,  ils  portent  de 
larges  phylactères  \  et  ils  ont  de 
longues  franges^   à   leurs  vête- 

'  Phylactères,  bandes  de  parchemin,  sur  les- 
quelles étaient  écrits  des  passades  du  Penta- 
teuque,  et  que  l'on  portait  sur  le  front  et  au 
bi'as  gauche.     Voj'.  Deut.  vi.  8. 

"  FraïKjes,  prescrites  aux  Israélites  par  la 
loi  de  Jloïse,  comme  témoignage  de  fidélité 
aux  commandements  de  rÉteruel.  Voy.Nomb. 
XV.  37,  et  suiv. 


33 


Chap. 

6  ments  ; 


23,  V.  5. 


MATTHIEU. 


Chap.  23,  v.  28. 


;  ils  aiment  la  liremière 
place  clans  les  festins,  et  les 
premiers  sièges   clans  les  syna- 

7  gognes  ;  ils  aiment  à  être  salués 
clans  les  j^laces  publiques,  et  à 
être    appelés    par    les    hommes 

8  Rabbi,  Rabbi  \  Mais  vous,  ne 
vous  faites  iDas  appeler  Rabbi; 
car  un  seul  est  votre  Maître,  et 

t)  vous  êtes  tous  frères.  Et  n'ap- 
pelez personne  sur  la  terre  votre 
père  ;  car  un  seul  est  votre  Père, 

10  celui  qui  est  clans  les  cieux.  Ne 
vous  faites  pas  appeler  direc- 
teurs ;     car    un    seul    est   votre 

11  Directeur,  le  Christ.  Le  jjIus 
grand  parmi  vous  sera  votre  ser- 

12  viteur.  Quiconque  s'élèvera  sera 
abaissé,  et  cpiiconque  s  abaissera 
sera  élevé. 

13  Malheur  à  vous,  scribes  et 
pharisiens  hypocrites  !  parce  cpio 
vous  fermez  aux  hommes  le  roy- 
aume des  cieux  ;  vous  n'y  entrez 
pas  vous-mêmes,  et  vous  n'y  lais- 
sez pas  entrer  ceux  qui  veulent 
entrer. 

14  [Malheur  à  vous,  scribes  et 
pharisiens  hypocrites  !  i^arce  c^ue 
vous  dévorez  les  maisons  des 
veuves,  et  cpie  vous  faites  pour 
l'apparence  de  longues  prières  ; 
à  cause  de  cela,  vous  serez  jugés 
plus  sévèrement.] 

15  Malheur  à  vous,  scribes  et 
pharisiens  hyiDocrites  !  parce  que 
vous  courez  la  mer  et  la  terre 
pour  faire  un  prosélyte  ;  et, 
cpiand  il  l'est  devenu,  vous  en 
faites  un  fils  de  la  géhenne  deux 
fois  plus  que  vous. 

16  Malheur  à  vous,  conducteurs 
aveugles!  cpii  dites:  Siquek|u'un 
jure  par  le  temple,  ce  n'est  rien  ; 
mais,  si  quelqu'un  jure  par  l'or 

17  du  temi^le,  il  est  engagé.  In- 
sensés et  aveugles  !  lecpiel  est  le 
jilus  grand,  l'or,  ou  le  temple  qui 

18  sanctifie  l'or?  Si  cpiek|u'un,  dites- 

'  Rabbi,  mot  araméeu  (j^ui  signifie  maître, 
docteur. 


vous  encore,  jure  par  l'autel,  ce 
n'est  rien  ;  mais,  si  quelcpi'un 
jure  par  l'offrande  qui  est  sur 
l'autel,  il  est  engagé.  Aveugles  ! 
lequel  est  le  plus  grand,  l'of- 
frande, ou  l'autel  cjTii  sanctifie 
l'ofià-ande  ?  Celui  qui  jure  par 
l'autel  jure  par  l'autel  et  par  tout 
ce  qui  est  dessus  ;  celui  cpii  jure 
par  le  temple  jure  par  le  temple 
et  j)ar  cehii  c|ui  l'habite  ;  et  celui 
cpii  jure  i)ar  le  ciel  jure  par  le 
trône  de  Dieu  et  i:>ar  celui  qui  y 
est  assis. 

Malheur  à  vous,  scribes  et 
pharisiens  hypocrites  !  parce  que 
vous  payez  la  dîme  de  la  menthe, 
de  l'aneth  et  du  cumin  \  et  cpie 
vous  laissez  ce  cpii  est  plus  im- 
poi-fant  clans  la  loi,  la  justice,  la 
miséricorde  et  la  fidélité  :  c'est 
là  ce  qu'il  fallait  prati(][uer,  sans 
négliger  les  autres  choses.  Con- 
ducteurs aveugles  !  cpii  coulez 
le  moucheron  ^  et  cpii  avalez  le 
chameau. 

Malheur  à  vous,  scribes  et 
pharisiens  hypocrites  !  parce  que 
vous  nettoyez  le  dehors  de  la 
coupe  et  du  plat,  et  qu'au  de- 
dans ils  sont  pleins  de  rapine 
et  d'intempérance.  Pharisien 
aveugle  !  nettoie  premièrement 
l'intérieur  de  la  coupe  et  du 
plat,  afin  que  l'extérieur  aussi 
devienne  net. 

Malheur  à  vous,  scribes  et 
pharisiens  hypocrites  !  parce  cpie 
vous  ressemblez  à  des  séjjulcres 
blanchis,  qui  paraissent  beaux 
au  dehors,  et  cjui,  au  dedans, 
sont  pleins  d'ossements  de  morts 
et  de  toute  espèce  d'impuretés. 
Vous  de  même,  au  dehors,  vous 

'  Herbes  de  peu  de  valeur.  Tout  Israélite 
devait  jsrélever  sur  ses  récoltes  un  dixième 
en  faveur  des  Lévites,  Lév.  xxvii.  30.  Les 
pharisiens,  dans  leur  rigorisme  exagéré,  ap- 
pliquaient cette  prescription  aux  jn'oduits  les 
plus  insignifiants. 

^  Qui  filtrez  votre  boisson,  crainte  d'avaler 
un  moucheron. 


It) 

20 
21 
22 

23 


24 


25 


2(5 


28 


34 


Chap.  23,  V.  28. 


MATTHIEU. 


Chap.  24,  v.  14. 


paraissez  justes  aux  lioinmes, 
mais,  au  dedans,  vous  êtes  ])leins 
dliyjxïerisic  et  d"ini(juité. 

29  IMalheur  à  vous,  seril)es  et 
pharisiens  hypoerites  !  parée  que 
vous  bâtissez  les  tombeaux  des 
prophètes  et  ornez  les  sépulcres 

30  des  justes,  et  (|ue  vous  dites  :  Si 
nous  avions  vécu  du  tem2)s  de 
nos  pères,  nous  ne  nous  sciions 
pas  joints  à  eux  jiour  répandre 

31  le  sang-  des  propliètes.  Vous  té- 
moignez ainsi  contre  vous-mêmes 
(pie  vous  êtes  les  tils   de  ceux 

32  qui  ont  tué  les  j)ro2)hètes.  Com- 
blez donc  la  mesure  de  vos  pères. 

o.'î  Serpents,  race  de  vipères  !  com- 
ment écha])pcrez-vous  au  châti- 

34  ment  de  la  géhemie  ?  C'est  pour- 
quoi, voici,  je  vous  envoie  des 
proiîhètes,  des  sages  et  des 
scribes.  Vous  tuerez  et  cruci- 
fierez les  uns,  vous  battrez  de 
verges  les  autres  dans  vos  syna- 
gogues, et  vous  les  persécuterez 

35  de  ville  en  ville,  afin  que  re- 
tombe STU'  vous  tout  le  sang 
innocent  répandu  sur  la  terre, 
depuis  le  sang  d'Abel  le  juste 
jusqu'au  sang  de  Zacharie\ 
fils  de  Barachie,  (jue  vous 
avez    tiié    entre    le    temple    et 

3(5  l'autel.  Je  vous  le  dis  en  vérité, 
tout   cela    retombera    sur   cette 


37 


génération. 


Jérusalem,  Jérusalem,  qui  tues 
les  prophètes  et  qui  lapides  ceux 
(pii  te  sont  envoyés,  combien  de 
fois  ai-je  voulu  rassembler  tes 
enfants,  comme  une  poule  ras- 
semble ses  poussins  sous  ses 
ailes,  et  vous  ne  l'avez  pas  voulu  ! 

38  Voici,   votre   maison   vous   sera 

39  laissée  déserte  ;  car,  je  vous  le 
dis,  vous  ne  me  verrez  plus  dé- 
sormais, jusqu'à  ce  que  vous 
disiez  :  Béni  soit  celui  qui  vient 
au  nom  du  Heiiiiieur  ! 


'  ZacJiarie,   tué  p;ir 
voy.  2  Chr.  xxiv.  20. 


l'ordre   du    roi   Joas, 


La  destruction  de  Jérusalem  et  l'avèiiemeut 
du  Fils  de  l'homme. — Exhortation  à  la 
vi.uilance. 

Connue  Jésus  s'en  allait,  au  0.4 
sortir  du  temple,  ses  disciples 
sappi'oclièrent  ])()ur  lui  en  faire 
remarcpier      les      constructions. 
Mais    il    leur    dit  :     Voyez-vous  2 
tout   cela  ?    Je  vous   le    dis   en 
vérité,  il  ne  restera  pas  ici  i)ierre 
sur  pierre  qiti  ne  soit  renversée. 

Il  s'assit  sur  la  montagne  des  .'! 
oliviers.  Et  les  disci})les  vinrent 
en  ])articulier  lui  faire  cette 
(juestion  :  Dis-nous,  quand  cela 
arrivera-t-il,  et  quel  sera  le  signe 
de  ton  avènement  et  de  la  fin  du 
monde  "? 

Jésus  leiir  répondit  :    Prenez  4 
garde  (}ue  personne  ne  vous  sé- 
duise.    Car  plusieurs  vieiulroiit  ,5 
soTis  mon  iu)m,  disant  :  (  !'est  moi 
qui  suis  le  Christ.     Et.  ils  sédui- 
ront  l)eaucoup  de  gens.     Vous  (5 
entendrez  parler  de  guerres  et 
de  bruits  de  guerres  :    gardez- 
vous  d'être  troublés,  car  il  faut 
({ue  ces  choses  arrivent.      Mais 
ce  ne  sera  pas  encore  la  fin.   Une  7 
nation  s'élèvera  contre  une  na- 
tion, et  un  royaume  contre  im 
royaume,  et  il  y  aura,  en  divers 
lieux,  des  fannnes  et  des  trem- 
blements  de   terre.     Tout   cela  S 
ne  sei'a  que  le   commencement 
des    douleurs.     Alors    on    vous  !) 
livrera    aux   tourments,    et   l'on 
vous  fera  mourir  ;  et  vous  serez 
haïs    de    toutes    les    nations,    à 
cause  de  mon  nom.    Alors  aussi  ]() 
plusieurs  succond)eront,  et  ils  se 
trahiront,  se  haïroiit  les  uns  les 
autres.     Plusieurs  faux  prophè-  11 
tes  s'élèveront,  et  ils  séduiront 
beaucoup   de    gens.     Et,   parce  12 
(|ue  l'iniqiiité  se  sera  accrue,  la 
charité   du   ])lus  grand    nond>ie 
se    refroidira.     Mais    celui    <pii  13 
persévérera  juscju'à  la    fin   sera 
sauvé.    Cette  bonne  nouvelle  du  1 4 
royaume   sera   prêchée  dans   le 

35  c  2 


Chap.  24,  V.  14.  MATTHIEU 

monde    entier,    ]jonr    servir    de 
témoignage  à  toutes 
Alors  viendra  la  fin 


Chap.  24,  v.  40. 


témoignage  à  toutes  les  nations 


15  C'est  pourquoi,  lorsque  vous 
verrez  Fabomination  de  la  dé- 
solation, dont  a  parlé  le  pro- 
2)liote  Daniel  \  établie  en  lieu 
saint, — que    celui   qui    lit    com- 

16  prenne, — alors,  que  ceiix  qui 
seront  en  Jiidée  fuient  dans  les 

17  montagnes;  que  celui  qui  sera 
sur  le  toit^  ne  descende  pas 
l^our   prendre    ce   qui  est  dans 

18  sa  maison;  et  que  celui  qui  sera 
dans  les  champs  ne  retourne 
pas  en  arrière  pour  prendre  ses 

11»  vêtements.  Mallieiir  aux  fem- 
mes qui  seront  enceintes  et  à 
celles    qui    allaiteront    en    ces 

20  jours-là  !  Priez  pour  que  votre 
fuite  n'arrive  pas  en  hiver,  ni  un 

21  jour  de  sabbat.  Car  alors,  la 
détresse  sera  si  grande  qu'il  n'y 
en  a  point  eu  de  pareille  depuis 
le  commencement  du  monde 
jusqu'à  présent,  et  qu'il  n'y  en 

22  aura  jamais.  Et,  si  ces  jours 
n'étaient  abrégés,  personne  ne 
serait  sau^é  ;  mais,  à  cause  des 
élus,  ces  jours  seront  abrégés. 

2o  Si  quelqu'un  vous  dit  alors  : 
Le  Christ  est  ici,  ou  :   Il  est  là, 

24  ne  le  croyez  pas.  Car  il  s'élè- 
vera de  faux  Christs  et  de  faux 
prophètes  ;  ils  feront  de  grands 
prodiges  et  des  miracles,  au 
jîoint  de  séduire,  s'il  était  pos- 

25  sible,  même  les  élus.    Voici,  je 

26  vous  l'ai  annoncé  d'aA'ance.  Si 
donc  on  vous  dit  :  Voici,  il  est 
dans  le  désert,  n'y  allez  pas  ; 
voici,  il  est  dans  les  chambres, 

27  ne  le  croyez  pas.  Car,  comme 
l'éclair  part  de  l'orient  et  se 
montre  jusqu'en  occident,  ainsi 
sera    l'avènement    du    Fils    de 

^  Comp.  Dan.  ix.  27  ;  xi.  31  ;  xii.  11.  Comp. 
aussi  parall.  Luc  xxi.  20,  et  suiv. 

'^  Le  toit,  construit  en  plate-forme,  d'où 
l'on  peut  descendre  sans  pénétrer  dans  les 
appartements. 


l'homme.    En  quelque  lieu  que  28 
soit  le  cadavre,  là  s'assembleront 
les  aigles. 

Aussitôt    ajjrès   ces  jours    de  29 
détresse,  le    soleil   s'obscurcira, 
la    lune    ne    donnera    plus    sa 
lumière,   les   étoiles    tomberont 
du  ciel,  et  les  puissances    des 
cieux   seront   ébranlées.     Alors  30 
le    signe    du    Fils    de    l'homme 
paraîtra  dans  le  ciel,  toiites  les 
tribiis  de  la  terre   se  lamente- 
ront, et  elles  verront  le  Fils  de 
l'homme   venant   sur   les   nuées 
du  ciel   avec  puissance   et  une 
grande    gloire.     Il   enverra   ses  31 
anges  avec  la  trompette  retentis- 
sante, et  ils   rassembleront   ses 
élus    des    quatre    vents,    depuis 
une  extrémité  des  cieux  jusqu'à 
l'autre.    Instruisez-vous  par  une  32 
comparaison    tirée    du    figuier. 
Dès   que   ses   branches   devien- 
nent tendres,  et  que  les  feuilles 
I)oussent,   vous    connaissez   que 
l'été    est    proche.     De     même,  33 
quand    vous    verrez    toutes    ces 
choses,  sachez   que    le   Fils    de 
l'homme  est  proche,  à  la  porte. 
Je   vous  le  dis  en  vérité,  cette  34 
génération  ne  passera  point,  que 
tout   cela   n'arrive.     Le    ciel   et  35 
la    terre    passeront,   mais    mes 
paroles  ne  passeront  point. 

Pour  ce  qui   est  du  jour   et  36 
de  l'heure,  iDersonne  ne  le  sait, 
ni  les   anges   des    cieux,   ni   le 
Fils,  mais  le  Père  seul.    Ce  qui  37 
arriva  du  temps  de  Noé  arrivera 
de  même  à  l'avènement  du  Fils 
de  l'homme.    Car,  dans  les  jours  38 
qui  précédèrent  le    déluge,  les 
hommes  mangeaient  et  buvaient, 
se  mariaient  et  mariaient  leurs 
enfants,  jusqu'au  jour  oii  Noé 
entra  dans  l'arche  ;   et  ils  ne  se  39 
doutèrent    de    rien,  jusqu'à   ce 
que  le  déluge  vînt   et  les   em- 
portât tous  :  il  en  sera  de  même 
à  l'avènement  du  Fils  de  l'hom- 
me.    Alors,    de    deux   hommes  40 


36 


Chap.  24,  V.  40. 


MATTHIEU. 


Chap.  25,  v.  21. 


(jui  (seront  dans  un  clianij),  l'un 

41  sera  pris  et  laiitre  laissé  ;  de 
deux  femmes  qui  moudront  à  la 
meule,  l'une  sera  i)rise  et  l'autre 

42  laissée.  Veillez  doue,  puisque 
vous    ne    savez    pas    (piel    jour 

4o  votre  Seigneur  viendra.  Saeliez- 
le  bien,  si  le  maître  de  la  maison 
savait  à  quelle  veille  '  de  la  iiuit 
le  voleur  doit  venir,  il  veillerait 
et   ne   laisserait    pas   i)ercer   sa 

44  maison.  C'est  pourquoi,  vous 
aussi,  tenez-vous  prêts,  car  le 
Fils  de  l'homme  viendra  à  l'heure 
où  vous  n'y  penserez  pas. 

45  Quel  est  donc  le  serviteur 
fidèle  et  prudent,  que  son  maître 
a  établi  sur  ses  gens,  pour  leur 
donner  la  nourriture  au  temps 

46  convenable  ?  Heureux  ce  ser- 
viteur, (pie  son  maître,  à  son 
arrivée,  trouvera   faisant   ainsi  ! 

47  Je  vous  le  dis  en  vérité,  il 
l'établira    sur    tous    ses    biens. 

48  Mais,  si  c'est  un  méchant  ser- 
viteur, qui    dise    en   lui-même  : 

4!»  Mon  maître  tarde  à  venir,  s'il 
se  met  à  battre  ses  com]>aguons, 
s'il  mange  et  boit  avec  les  ivro- 

.50  gnes,  le  maître  de  ce  serviteur 
viendra  le  jour  où  il  ne  s'y 
attend  pas  et  à  l'heure  qu'il  ne 

51  connaît  pas,  il  le  mettra  en 
pièces,  et  lui  donnera  sa  part 
avec  les  hypocrites  :  c'est  là 
qu'il  y  aui'a  des  i)leurs  et  des 
de  dents. 


grincements 


l^arabole    des    dix    vierges, 
talents. —  Jugement    des 
Fils   de   l'homme. 


—  Parabole    des 
nations    pai"    le 


25 


Aloi's  le  royaume  des  cieux 

sera  semblable  à  dix  vierges 

(jui,   ayant    pris    leurs    lampes. 


allèrent     à     la 
2  l'époux.      Cinq 

étaient    folles, 
o  Les    folles,    en 


rencontre     de 

d'entre      elles 

et    cinq     sages. 

prenant    leurs 


lampes,  ne  prirent  point  d'huile 
4  avec  elles  ;    mais  les  sages  pri- 

'   Veille,  voy.  note  sur  xiv.  25. 


rent,  avec  leurs  lampes,  de  l'huile 
dans  des  vases.  Comme  l'époux 
tardait,  toutes  s'assoupirent  et 
s'endormirent.  Au  milieu  de  la 
nuit,  on  cria  :  Voici  l'époux, 
allez  à  sa  rencontre  !  Alors 
toutes  ces  vierges  se  réveillè- 
rent,eti)réparèrent  leurs  lampes. 
Les  folles  dirent  aux  sages  : 
Donnez-nous  de  votre  huile,  car 
nos  lampes  s'éteignent.  Les 
sages  répondirent  :  Non  ;  il  n'y 
en  aurait  })as  assez  pour  nous 
et  pour  vous  ;  allez  plutôt  chez 
ceux  qui  en  vendent,  et  achetez- 
en  pour  vous.  Pendant  qu'elles 
allaient  en  acheter,  l'époux  ar- 
riva ;  celles  qui  étaient  prêtes 
entrèrent  a^ec  lui  dans  la  salle 
des  noces,  et  la  porte  fut  fermée. 
Plus  tard,  les  autres  vierges 
vinrent,  et  dirent:  Seigneur, 
Seigneur,  ouvre-nous.  Mais  il 
répondit  :  Je  vous  le  dis  en 
vérité,  je  ne  vous  connais  pas. 

Veillez  donc,  puisque  vous  ne 
savez  ni  le  jour,  ni  l'heure. 

Il  en  sera  comme  d'un  homme 
qui,  partant  pour  un  voyage, 
appela  ses  serviteurs,  et  leur 
remit  ses  biens.  Il  donna  cinq 
talents  à  l'un,  deux  à  l'autre,  et 
un  au  troisième,  à  chacun  selon 
sa  capacité,  et  il  partit  aussitôt. 
Celui  qui  avait  reçu  les  cinq 
talents  s'en  alla,  les  fit  valoir, 
et  il  gagna  cinq  autres  talents. 
De  même,  celui  qui  avait  reçu 
les  deux  talents  en  gagna  deux 


Kl 


autres.      Celui    qui    n  en 
reçu  qu'un  alla  faire  un 


avait 
creux 
dans  la  terre,  et  cacha  l'argent 
de  son  maître.  Longtemps  après, 
le  maître  de  ces  serviteurs  re- 
vint, et  leur  fit  rendre  comj)te. 
(  'elui  qui  avait  reçu  les  cinq 
talents  s'approcha,  en  appor- 
tant cinq  autres  talents,  et  il 
dit  :  Seigneur,  tu  mas  remis 
ciiK|  talents;  voici,  j'en  ai  gagné 
ciiuj  autres.    Son  maître  lui  dit  : 


11 
12 

i:\ 
14 

15 

k; 

17 

is 

1!» 
20 


21 


•à'-, 


ChxVP.  25,  V.  21. 


MATTHIEU. 


Chap.  25,  y.  45. 


C'est  bien,  bon  et  fidèle  servi- 
tenr  ;  tu  as  été  fidèle  en  peu  de 
chose,  je  te  confierai  beaiicoup  ; 
entre  dans  la  joie  de  ton  maître. 

22  Celui  qui  avait  reçu  les  deux 
talents  s'approcha  aussi,  et  il 
<lit:  Seigneur,  tu  m'as  remis 
deux  talents  ;  voici,  j'en  ai  gagné 

23  deux  autres.  Son  maître  lui  dit  : 
C'est  bien,  bon  et  fidèle  servi- 
teur ;  tu  as  été  fidèle  en  peit  de 
chose,  je  te  confierai  beaucoiip  ; 
entre  dans  la  joie  de  ton  maître. 

24  C!elui  qui  n'avait  reçu  qu'un 
talent  s'approcha  ensuite,  et  il 
dit  :  Seigneur,  je  savais  que  tu 
es  un  homme  dur,  qui  mois- 
sonnes où  tii  n'as  pas  semé,  et 
qui    amasses    où    tu    n'as    pas 

25  vanné  ;  j'ai  eu  peur,  et  je  suis 
allé  cacher  ton  talent  dans  la 
terre  ;    voici,  prends  ce  qui  est 

2fi  à  toi.  Son  maître  lui  répondit  : 
Serviteur  méchant  et  paresseux, 
tu  savais  que  je  moissonne  où  je 
n'ai  pas  semé,  et  qxie  j'amasse 

27  où  je  n'ai  pas  vanné  ;  il  te  fallait 
donc  remettre  mon  argent  aux 
banquiers,  et,  à  mon  retom-, 
j'aurais  retiré  ce  qui  est  à  moi 

2S  avec  un  intérêt.  Otez-lui  donc 
le  talent,  et  donnez-le   à   celui 

29  qui  a  les  dix  talents.  Car  on 
donnera  à  celui  qui  a,  et  il  sera 
dans  l'abondance,  mais  à  celui 
qui  n'a  pas  on  ôtera  même  ce 

.SO  qu'il  a.  Et  le  serviteur  inutile, 
jetez-le  dans  les  ténèbres  du 
dehoi's,  où  il  y  aura  des  pleurs 
et  des  grincements  de  dents. 

31  Lorsque  le  Fils  de  l'homme 
viendx'a  dans  sa  gloire,  avec  tous 
les  anges,  il  s'assiéra  sur  le  trône 

32  de  sa  gloire.  Toutes  les  nations 
seront  assemblées  devant  lui. 
Il  séparera  les  uns  d'avec  les 
autres,  comme  le  berger  sépare 

:î3  les  brebis  d'avec  les  boucs  ;  et 
il  mettra  les  brebis  à  sa  droite, 

:U  et  les  boucs  à  sa  gauche.  Alors 
le  roi  dira  à  ceiTX  qui  seront  à 


sa  droite  :  Venez,  vous  qui  êtes 
bénis  de  mon  Père  :  prenez  pos- 
session du  royaume  qui  vous  a 
été  préparé  dès  la  fondation  du 
monde.    Car  j'ai  exi  faim,  et  vous  35 
m'avez  donné  à  manger  ;  j'ai  eu 
soif,    et    vous   m'avez    donné    à 
boire  ;   j'étais  étranger,  et  vous 
m'avez   recueilli  ;   j'étais  nu,  et  36 
vous    m'avez    vêtu  ;    j'étais    ma- 
lade, et  vous  m'avez  visité;  j'étais 
en   prison,  et   vous    êtes   venus 
vers  moi.    Les  justes  lui  répon-  37 
dront  :  Seigneur,  quand  t'avons- 
nous  vu  avoir  faim,  et  t'avons- 
nous  donné  à  manger  ;  ou  avoir 
soif,    et    tavons-nous    donné    à 
boire  ?    Quand   t'a^ons-nous   vu  38 
étranger,     et     t'avons-nous     re- 
cueilli ;     ou  nu,  et  t'avons-nous 
vêtu?     Quand    t'avons-nous    vu  39 
malade,   ou  en   prison,  et  som- 
mes-nous  allés  vers  toi?    Et  le  40 
roi  leur  répondra  :    Je  vous  le 
dis  en  vérité,  toutes  les  fois  que 
vous  avez  fait  ces  choses  à  l'un 
de  ces  plus  petits  de  mes  frères, 
c'est   à  moi  que   vous  les   avez 
faites.     Ensuite   il    dira   à    ceux  41 
qui  sei"ont  à  sa  gauche  :  Retirez- 
vous    de    moi,    maudits  ;     allez 
dans   le    feu   éternel   qui   a    été 
préparé  pour  le  diable  et  pour 
ses  anges.     Car  j'ai  eu  faim,  et  42 
vous    ne    m'avez    pas    donné    à 
manger  ;  j'ai  eu  soif,  et  vous  ne 
m'avez  pas  donné  à  boire;  j'étais  43 
étranger,  et  vous  ne  m'avez  pas 
recueilli;  j'étais  nu,  et  vous  ne 
m'avez  pas  vêtu  ;  j'étais  malade 
et  en  prison,  et  vous  ne  m'avez 
pas  visité.    Ils  répondront  aussi  :  44 
Seigneur,  quand  t'avons-nous  vu 
ayant    faim,    ou    ayant    soif,    ou 
étranger,  ou  nu,  ou  malade,  ou 
en  ])rison.  et  ne  t'avons-nous  pas 
assisté  ?  Et  il  leiu-  répondra  :  Je  45 
vous  le  dis  en  vérité,  toutes  les 
fois  que  vous  n'avez  pas  fait  ces 
choses  à  l'un  de  ces  plus  petits, 
c'est  à  moi  que  vous  ne  les  avez 


38 


Chap.  25,  V.  45. 


MATTHIEU. 


Oh  A  p.  2G,  V. 


25 


46  pas  fixités.  Et  ceux-ci  iront  au 
châtiment  éternel,  mais  les  justes 
à  la  vie  éternelle. 

Histoire  de  la  passion. — Complot  contre  Jésus. 
— Parfum  répandu  sur  sa  tête  à  Bétliauie. — 
Trahison  de  Judas. — Célébration  de  la 
Pâque  et  institution  de  la  sainte  cène. — 
Gethsémané. — Arrestation  de  Jésus. 

OQ      Lorsque  Jésus   eut  aclievé 
tous  ces  discours,  il  dit  à  ses 
2  disci])les  :    Vous    savez    que    la 
PiUiue  a  lieu  dans  deux  jours, 
et  que  le  Fils  de  l'honuue  sera 
livré  pour  être  crucifié. 
H      Alors  les  chefs  des  prêtres  et 
les  anciens  du  peuple  se  réuni- 
rent   dans    la    cour  ^    du    gi-and 

4  prêtre,  appelé  Caïplie  ;  et  ils 
délibérèrent  siu-  les  moyens 
d'arrêter  Jésus  par  ruse,  et  de 

.5  le  faire  momir.  Mais  ils  dirent  : 
Que  ce  ne  soit  pas  pendant  la 
fête,  afin  quil  n'y  ait  pas  de 
tmiiulte  parmi  le  peuple. 

(i  Comme  Jésus  était  à  Béthanie, 
dans    la    maison    de    Simon    le 

7  lépreux,  une  femme  s'approcha 
de  lui,  tenant  un  vase  d'albâtre, 
fpii  renfermait  un  parfum  de 
j^rand  prix  ;  et,  pendant  qu'il 
était    à   table,    elle    répandit   le 

5  parfum  sur  sa  tête.  Les  dis- 
ciples, voyant  cela,  s'indignè- 
rent,   et    dirent  :     A    quoi    bon 

!>  cette  perte?  On  aurait  pu  vendre 
ce  parfum  très  cher,  et  en  don- 
1<»  ner  le  prix  aux  pauvres.  Jésus, 
s'en  étant  aperçu,  leur  dit  : 
Pourquoi  fiiites-vous  de  la  peine 
à  cette  fennne  ?    Elle  a  foit  une 

1 1  bonne  action  à  mon  égard  ;  car 
vous  avez  toujours  des  pauvres 
avec  vous,  mais  vous  ne  m'aurez 

12  pas  toujours.  En  répandant  ce 
|)arfum  sur  mon  corps,  elle  l'a 

i;^>  fait  pour  ma  sépidture.  Je  vous 
le  dis  en  vérité,  partout  où  cette 

'  La  cour,  espace  intérieur  entouré  des 
apjuirtemeuts,  l'une  des  parties  les  plus  im- 
portantes et  les  plus  soignées  des  maisons  des 
grands  en  Orient. 


l)onne  nouvelle  sera  prêchée, 
dans  le  monde  entier,  on  racon- 
tera aussi  en  mémoire  de  cette 
femme  ce  qu'elle  a  fait. 

Alors  l'im  des  douze,  appelé  14 
Judas  Iscariot,  alla  vers  les  chefs 
des  prêtres,  et  dit:  Que  voulez-  15 
vous  me  donner,  et  je  vous  le 
livrerai?    Et    ils    lui    payèrent 
trente  pièces  d'argent  \     Depuis  IG 
ce    moment,    il    cherchait    une 
occasion    favorable    pour   livrer 
Jé.sus. 

Le  premier  jour  des  pains  sans  17 
levain",   les  disciples    s'adressè- 
rent à  Jésus,  pour  lui  dire  :  Où 
veux -tu  que  nous  te  préparions 
le   relias  de  la  Pâque  ^?  Il  ré-  18 
pondit  :  Allez  à  la  ville  chez  un 
tel,  et  vous  lui  direz  :  Le  maître 
dit  :   Mon  temps  est  proche  ;  je 
ferai    chez    toi    la    Pâque    avec 
mes    discijjles.      Les     disciples  19 
firent    ce  que  Jésus  leur   avait 
ordonné,    et   ils   préparèrent  la 
Pâque. 

Le  soir  étant  venu,  il  se  mit  à  20 
tal)le  avec  les  douze.     Pendant  21 
qu'ils  mangeaient,  il  dit  :  Je  vous 
le  dis  en  vérité,  l'un  de  vous  me 
livrera.    Ils  furent  profondément  22 
attristés,  et  cliacmi  se  mit  à  lui 
dire  :  Est-ce  moi,  Seigneur  ?   Il  23 
ré])ondit  :  Celui  qui  a  mis  avec 
moi  la  main  dans  le  plat,  c'est 
celui  qui  me  livrera.    Le  Fils  de  24 
l'iiomme   s'en  va,  selon   ce  qui 
est  écrit  de  lui.     Mais  malheur 
à   riionnne   par  qui   le  Fils  de 
Ihonnne  est  livré  !    Mieux  vau- 
drait pour  cet  homme  qu'il  ne 
fût  pas  né.    Judas,  qui  le  livrait,  25 
prit  la  parole  et  dit  :  Est-ce  moi, 

'  Probablement  trente  sicles  de  la  monnaie 
juive,  voy.  notes  sur  xvil.  24,  27. 

■  La  Pâque  était  aussi  appelée  fête  des 
pains  sans  lemin,  à  cause  de  la  défense  de 
inanner  du  pain  levé  pendant  les  sept  jours  de 
sa  durée.    Yoy.  Ex.  xil. 

'  La  fête  s'ouvrait  par  un  repas,  pour  lequel 
un  agneau  d'un  an  et  sans  défaut  devait  être 
immolé  dans  chaque  famille.    Voy.  Ex.  xil. 


39 


Chap.  26,  V.  25. 

Rabbi  ^  ?  Jésus  Ivii  répondit 
l'as  dit. 

26  Pendant  qu'ils  mangeaient,  Jé- 
sus prit  du  pain  ;  et,  après  avoir 
rendu  grâces,  il  le  rompit,  et  le 
donna  aux  disciples,  en  disant  : 
Prenez,   mangez,  ceci   est   mon 

27  corps.  Il  prit  ensuite  une  coupe  ; 
et,  après  avoir  rendu  grâces,  il 
la  leur  donna,  en  disant  :  Buvez- 

28  en  tous  ;  car  ceci  est  mon  sang, 
le  sang  de  l'alliance,  qui  est  ré- 
pandu  pour  plusieurs,  poiir  la 

29  rémission  des  i^échés.  Je  vous 
le  dis,  je  ne  boirai  plus  désor- 
mais de  ce  fruit  de  la  vigne, 
jusqii'au  jour  où  j'en  boirai 
du  nouveau  avec  vous  dans  le 
royaume  de  mon  Père, 

30  Après  avoir  chanté  les  can- 
tiques ",  ils  se  rendirent  à  la 
montagne  des  oliviers. 

31  Alors  Jésus  leur  dit  :  Je  serai 
pour  vous  tous,  cette  nuit,  une 
occasion  de  chute  ;  car  il  est 
écrit  :  Je  frapperai  le  berger,  et 
les   brebis  du  troupeau   seront 

32  dispersées.  Mais,  après  que  je 
serai  ressuscité,  je  vous  précé- 

33  derai  en  Galilée.  Pierre,  pre- 
nant la  parole,  lui  dit  :  Quand  tu 
serais  pour  tous  une  occasion  de 
chiite,  tu  ne  le  seras  jamais  pour 

34  moi.  Jésus  lui  dit  :  Je  te  le  dis 
en  vérité,  cette  nuit  même,  avant 
que  le  coq  chante,  tu  me  renie- 

35  ras  trois  fois,  Pierre  lui  répon- 
dit :  Quand  il  me  faudrait  mou- 
rir avec  toi,  je  ne  te  renierai 
pas.  Et  tous  les  disciples  dirent 
la  môme  chose. 

36  Là-dessus,  Jésus  alla  avec  eux 
dans  un  lieu  appelé  Gethsémané^, 
et  il  dit  aux  disciples  :  Asseyez- 
vous  ici,  pendant  que  je  ni'éloi- 

37  gnerai  pour  prier.     Il  prît  avec 

'  Rabbi,  voy.  note  sur  xxill.  7. 

''  Au   repas   de  la  Pâque,  on  cliantait  les 

Ps.  CXIII-CXVIII. 

"  Gethsémané  dérive  de  deux  mots  héb.  qui 
signifient  pressoir  à  huile. 


MATTHIEU 

Tu 


Chap.  26,  v.  50. 

lui  Pierre  et  les  deux  fils  de  Zébé- 
dée,  et  il  commença  à  éprouver 
de  la  tristesse  et  des  angoisses. 
Il  leur  dit  alors  :  Mon  âme  est  38 
triste   jusqu'à   la   mort;    restez 
ici,  et  veillez   avec  moi.     Puis,  39 
ayant  fait  quelques  pas  en  avant, 
il  se  jeta  sur  sa  face,  et  pria  ainsi  : 
Mon  Père,  s'il  est  possible,  que 
cette    coupe   s'éloigne   de   moi  ! 
Toutefois,    non    pas    ce   que  je 
veux,  mais  ce  que  tu  veux.     Et  40 
il  vint  vers  les   disciples,  qu'il 
trouva    endormis,    et    il    dit    à 
Pierre  :    Vous   n'avez   donc   pu 
veiller  une  heure  avec  moi  !  Veil-  41 
lez  et  priez,  afin  que  vous   ne 
tombiez  pas  dans  la  tentation  ; 
l'esprit  est  bien  disi)osé,  mais  la 
chair  est  faible.     Il  s'éloigna  une  42 
seconde  fois,  et  pria  ainsi  :  Mon 
Père,  s'il  n'est  pas  possible  que 
cette  coupe  s'éloigne,  sans  que 
je  la  boive,  que  ta  volonté  soit 
faite  !  Il  revint,  et  les  trouva  en-  43 
core  endormis  ;    car  leurs  yeux 
étaient  appesantis.    Il  les  quitta,  44 
et,  s'éloignant,  il  fit  une  troisième 
fois  la  même  j^rièro.    Puis  il  alla  45 
vers  ses   disciples,   et  leur  dit  : 
Dormez  maintenant,  et  reposez- 
vous  !  Voici,  l'heure  est  proche, 
et  le  Fils  de  l'homme  est  livré 
aux  mains  des  pécheurs.    Levez-  4(5 
vous,  allons  ;  voici,  celui  (pii  me 
livre  s'approche. 

Comme  il  parlait  encore,  voici,  47 
Judas    arriva,    et    avec   lui   une 
foule  nombreuse  armée  d'épées 
et  de    bâtons,  envoyée   par   les 
chefs  des  prêtres  et  par  les  an- 
ciens du  peujDle,     Celui  qui  le  48 
livrait  leur  avait  donné  ce  signe  : 
Celui  que  je  baiserai,  c'est  lui  ; 
saisissez-le.      Aussitôt,   s'appro-  49 
chant   de   Jésus,   il    dit  :    Salut, 
Rabbi  !  Et  il  le  baisa.    Jésus  lui  50 
dit  :    Mon   ami,   poui-quoi  es-tu 
ici  ?  Alors  ces  gens  s'avancèrent, 
mirent  les  mains  sur  Jésus,  et  le 
saisirent. 


40 


Oh  A  p.  26,  V.  51. 


MATTHIEU. 


Chap.  26,  V.  75. 


51  Et  voici,  vin  de  ceux  qui  étaient 
avec  Jésus  étendit  la  main,  et 
tira  son  épée  ;  il  frapi)a  le  servi- 
teur dii  grand  prêtre,  et  lui  em- 

52  portii  l'oreille.  Alors  Jésus  lui 
dit  :  Remets  ton  éi)ée  à  sa  place  ; 
car  tous  ceux  qui  ])rendront  1  epée 

5:i  périront  par  lépée.  Penses-tu 
que  je  ne  puisse  pas  invoquer 
mon  Père,  qui  me  donnerait  à 
l'instant  plus  de  douze  légions 

54  d'anges?  Comment  donc  s'ac- 
compliraient les  Écritures,  d'a- 
près lesqiielles  il  doit  en. .  être 
ainsi?  'î  n'.î 

55  En  ce  moment,  Jésus  dit  à  la 
foule  :  Vous  êtes  venus,  comme 
après  un  brigand,  avec  des  épées 
et  des  bâtons,  pour  vous  emparer 
de  moi.  Jetais  tous  les  jours 
assis  parmi  vous,  enseignant  dans 
le  temple,  et  vous  ne  m'avez  pas 

5(5  saisi.  Mais  tout  cela  est  arrivé, 
afin  que  les  écrits  des  prophètes 
fussent  accomplis. 

Alors  tous  les  discii)les  l'aban- 
donnèrent, et  prirent  la  fuite. 

Jésus  devant  le  sanhédrin  présidé  par  C'aiphe. 
— Condamnation. — Reniement  de  Pierre. — 
Repentir  et  suicide  de  Judas. 


57  Ceux  qui  avaient  saisi  Jésus 
l'enmienèrent  chez  le  gTand 
prêtre  Caiphe,  011  les  scribes 
et  les  anciens  étaieiit  assemblés. 

58  Pierre  le  suivit  de  loin  jusqu'à 
la  cour  du  grand  prêtre,  y  entra, 
et  s'assit  avec  les  serviteurs,  pour 
voir  connnent  cela  finirait. 

59  Les  chefs  des  prêtres  et  tout 
le  sanhédrin^  cherchaient  quel- 
que faux  témoignage  contre  Jé- 
sxis,  suffisant  pour  le  faire  moiirir. 

00  Mais  ils  n'en  trouvèrent  point, 
quoique  plusieurs  faux  témoins 
se  fussent  présentés.     Enfin,  il 

(51  en  vint  deux,  (pii  dirent  ;  Celui- 
ci  a  dit  :  Je  puis  détriiire  le 
temple  de  Dieu,  et  le  rebâtir  en 

'  Le  sanhédrin,  voy.  note  sur  v.  22. 


trois  jours.     Le  grand  prêtre  se  (52 
leva,  et  lui  dit:    Ne  réponds-tu 
rien  à  ce  que  ces  hommes  dé])o- 
sent  contre   toi  ?      Jésus   garda  63 
le  silence.     Et  le  grand  prêtre, 
prenant   la  parole,  lui   dit  :    Je 
t'adjure,  jiar  le  Dieu  vivant,  de 
noiis  dire  si  tu  es  le  Christ,  le 
Fils    de    Dieu.     Jésus    lui    ré-  64 
pondit:    Tu  l'as  dit.     De  jîlus, 
je  vous  le  déclare,  vous  verrez 
désormais   le   Fils  de   l'homme 
assis  à  la  droite  do  la  puissance 
de  Dieu,  et  venant  siir  les  nuées 
du  ciel.     Alors  le  grand  prêtre  65 
déchira   ses   vêtements,    disant  : 
Il  a  blasphémé  !     Qu'avons-nous 
encore     besoin     de      témoins? 
Voici,    vous    venez    d'entendre 
son    blasphème.     Que   vous    en 
semble  ?      Ils    répondirent  :     Il  6() 
mérite   la  mort.     Là-dessus,  ils  67 
lui  crachèrent  au  visage,  et  lui 
donnèrent  des  coups  de  poing  et 
des  soufflets,  en  disant  :   Christ,  68 
devine  qui  ta  frappé. 

Cependant,  Pierre  était  assis  69 
dehors  dans  la  cour.     Une  ser- 
vante s'approcha  de  lui,  et  dit  : 
Toi  aussi,  tu  étais  avec  Jésus  le 
Galiléen.     Mais  il  le  nia  devant  70 
tous,  disant  :  Je  ne  sais  ce  que 
tu  veux  dire.    Comme  il  se  di-  71 
rigeait  vers  la  porte,  une  autre 
servante  le  vit,  et  dit  à  ceux  qui 
se  troiivaient  là:    Celui-ci  était 
atissi  avec  Jésus   de  Nazareth. 
Il  le  nia  de  nouveau,  avec  ser-  72 
ment  :    Je  ne   connais   pas   cet 
homme.     Peu   après,   ceux    qui  7:5 
étaient     là,    s'étant     api)rochés, 
dirent   à  PieiTC  :    Certainement 
tu  es  aiissi  do  ces  gens-là,  car 
ton  langage^  te  fait  reconnaître. 
Alors  il  se  mit  à  faire  des  impré-  74 
cations  et  à  jurer  :  Je  no  connais 
pas  cet  honmie.    Aussitôt  le  coq 
chanta.     Et  Pierre  se  souvint  de  75 
la  parole  que  Jésus  avait  dite  : 

'    Ton  langage,  ton  accent  galiléen. 
41  0  3 


Chap.  26,  V.  75. 


MATTHIEU. 


Chap.  27,  v.  24. 


Avant  que  le  coq  pliante,  tu  nie  !  j.^^^  ^^^.^^^^  j^-^^^^^  gouverneur  romain, 


renieras    trois    fois.      Et    étant 
sorti,  il  pleura  amèrement. 
OfT      Dos  que  le  matin  fut  venu, 
tous    les    chefs    des    prêtres 
et   les   anciens    cki   peuple   tin- 
rent conseil  contre  Jésus,  pour 
2  le  faire  mourir.      Après   l'avoir 
lié,  ils  reinmenèrent,  et  le  livré 


Sentence    de    mort    confirmée. — Outrages 
des  soldats. 

Jésus  comparut  devant  le  gou-  11 
verneur.     Le  gouverneur  l'inter- 
rogea, en  ces  termes  :  Es-tu  le  roi 
des  Juifs  ?     Jésus  lui  répondit  : 
Tu  le  dis.     Mais  il  ne  répondit  12 
rien  aux  accusations  des  chefs 


reiit  à  Ponce  Pilate,  le  gouver-  1  des  prêtres  et  des  anciens.   Alors  1 :3 

Pilate  lui  dit  :  N'entends-tu  pas 
de  combien  de  choses  ils  t'accu- 
voyant  qu'il  était  condamné,  se  |  sent?    Et  Jésus  ne  lui  donna  de  14 
repentit,  et  rapporta  les  trente  \  réponse  sur  aucune  parole,  ce  qui 


neur  . 
3      Alors  Judas,  qui  l'avait  livré. 


pièces   d'argent    aux   chefs    des 

4  prêtres  et  aux  anciens,  en  disant: 
J'ai  péché,  en  livrant  le  sang 
innocent.  Ils  répondirent  :  Que 
nous  importe  ?    Cela  te  regarde. 

5  Judas  jeta  les  pièces  d'argent 
dans  le  temple,  se  retira,  et  alla 

6  se  pendre.  Les  chefs  des  prêtres 
les  ramassèrent,  et  dirent:  Il 
n'est  pas  permis  de  les  mettre 
dans   le   trésor   sacrée  puisque 

7  c'est  le  prix  du  sang.  Et,  après 
en  avoir  délibéré,  ils  achetèrent 
avec  cet  argent  le  champ  du 
potier,   pour    la   sépulture    des 

8  étrangers.  C'est  pourquoi  ce 
champ  a  été  appelé  champ  du 

9  sang,  jusqu'à  ce  jour.  Alors 
s'accomplit  ce  qui  avait  été 
annoncé  par  Jérémie,  le  jiro- 
phète:  Ils  ont  pris  les  trente 
pièces  d'argent,  la  valeur  de 
celui  qui  a  été  estimé,  qu'on  a 
estimé   de  la  part   des  enfants 

10  d'Israël  ;  et  ils  les  ont  données 
pour  le  champ  du  potier,  comme 
le  Seigneur  me  l'avait  ordonné. 


'  Ponce  Pilate  gouvernait  alors  la  Judée 
de  la  part  des  Romains,  avec  le  titre  de  pro- 
curateur. Le  sanhédrin  ne  pouvait  pas  faire 
exécuter  une  sentence  capitale  sans  son  auto- 
risation. Pilate,  dont  la  résidence  ordinaire 
était  à  Césarée,  se  trouvait  en  ce  moment  k 
Jérusalem,  probablement  à  cause  de  la  fête 
de  Pâque. 

^  Le  trésor  sacré,  renfermant  les  dons  et 
contributions  pour  l'entretien  du  culte. 


étonna  beaucoup  le  gouverneur. 

A  chaque  fête,  le  gouverneur  1.5 
avait  coutume   de  relâcher   un 
prisonnier,  celui  que  demandait 
la   foule.     Ils   avaient   alors   un  Kî 
prisonnier  fameux,  nommé  Bar- 
abbas.     Comme   ils   étaient    as-  17 
semblés,  Pilate  leur  dit  :  Lequel 
voulez-vous  que  je  vous  relâche, 
Barabbas,  ou   Jésus,  qu'on   ap- 
pelle Christ?     Car  il  savait  que  18 
c'était   par   envie  qu'ils  avaient 
livré  Jésus. — Pendant  qu'il  était  1!> 
assis  sur  le  tribunal,  sa  femme 
lui   fit   dire:    Qu'il  n'y  ait  rien 
entre  toi   et   ce  juste  ;    car  au- 
jourd'hui j'ai  beaucoup  souffert 
en  songe  à  cause  de  lui. — Les  20 
chefs  des  prêtres  et  les  anciens 
persuadèrent  à  la  foule  de  de- 
mander   Barabbas,   et   de   faire 
périr    Jésus.      Le    gouverneur,  21 
prenant     la    parole,     leur    dit  : 
Lequel    des    deux    voulez-vous 
que   je   vous   relâche?      Ils   ré- 
pondirent :     Barabbas.       Pilate  22 
leur  dit:  Que  ferai-je  donc  de 
Jésus,    qu'on    appelle     Christ? 
Tous    répondirent  :     Qu'il    soit 
crucifié  !      Le   gouverneur   dit  :  23 
Mais  quel  mal  a-t-il  fait  ?     Et  ils 
crièrent  encore  plus  fort:  Qu'il 
soit    crucifié  !       Pilate,    voyant  24 
qu'il  ne  gagnait  rien,  mais  que 
le  tumulte  augmentait,  j)rit  de 
l'eau,  se  lava  les  mains  en  pré- 
sence de  la  foule,  et  dit  :  Je  suis 


42 


Oh  A  p.  27,  V.  24. 


MATTHIEU. 


Chap.  27,  V.  49. 


25 


26 


27 


28 


29 


innocent  du  sanji,'  de  ce  juste,  paitnj^èrent  .ses  vêtements,  en 
Cela  vous  l'eyarde.  Et  tout  le  tirant  au  sort,  [afin  que  s'acconi- 
l)euple  répondit  :  Que  son  sang-    plît  ce  qui  avait  été  annoncé  par 


30 
31 


retombe  sur  nous  et  sur  nos 
enfants  ! 

Alors  Pilate  leur  relâcha  Bar- 
abl)as;  et.  ajjrès  avoir  fait  battre 
de  verges  Jésus,  il  le  livra  pour 
être  crucifié. 

Les  soldats  du  gouverneur 
conduisirent  Jésus  dans  le  i)ré- 
toii'e  \  et  ils  assemblèrent  autour 
de  lui  toute  la  cohorte  ~.  Ils 
lui  ôtèrent  ses  vêtements,  et  le 
couvrirent  d'un  manteau  d'écar- 
late^.  Ils  tressèrent  ime  cou- 
ronne d'épines,  quïls  posèrent 
sur  sa  tête,  et  ils  lui  mirent  un 
roseau  dans  la  main  droite;  i)Tiis, 
sagenouillant  deAant  lui,  ils  le 
raillaient,  en  disant:  Salut,  roi 
des  Juifs  !  Et  ils  crachaient 
contre  lui,  prenaient  le  roseau, 
et  frappaient  siir  sa  tête.  Après 
s'être  ainsi  moqués  de  lui,  ils 
lui  ôtèrent  le  manteau,  lui  re- 
mirent ses  vêtements,  et  l'em- 
menèrent pour  le  criicifier. 


32 

33 
34 

35 


Jésus  crucifié. 

Lorsqiiils    sortirent,   ils 


ren- 


contrèrent  un  homme  de 
rêne*,  aj^ijelé  Simon,  et  ils  le 
forcèrent  à  porter  la  croix  de 
Jésus.  Arrivés  au  lieu  nonnné 
Golgotha,  ce  qui  signifie  lieu  du 
crâne,  ils  lui  donnèrent  à  boire 
du  vin  mêlé  de  fiel  ^  ;  mais, 
quand  il  l'eut  goxité,  il  ne  voulut 
pas  boire. 

Après   l'avoir   crucifié,  ils    se 

■"  Le  prétoire,  nom  par  lequel  ou  désignait 
la  l'ésidence  officielle  du  gouverneur. 

"  La  coUm-tf,  ou  dixième  jjartie  d'une  légion, 
soit  environ  4  ou  500  hommes. 

'  Ifun  manteau  iTicarlate,  tel  que  les  chefs 
militaires  avaient  coutume  d'en  porter. 

■*  ('i/rène,  capitale  de  la  Libye  supérieure, 
sur  la  côte  d'Afrique.  Là,  comme  en  beau- 
coup d'autres  contrées,  se  trouvait  une  colonie 
de  Juifs,  dont  Simon  a  dû  faire  pai'tie. 

■"'  Boisson  dift'érente  de  celle  offerte  une  se- 
conde fois  à  Jésus,  V.  48. 


le  prophète  :  Ils  se  sont  partagé 
mes  vêtements,  et  ils  ont  tiré  au 
sort  ma  tunique.]    Puis  ils  s'assi-  3(1 
rent,  et  le  gardèrent. 

Pour  indiquer  le  sujet  de  sa  37 
condamnation,    on    écrivit     au- 
dessus  de  sa  tête  :   Celui-ci  est 
Jésiis,  le  roi  des  Juifs. 

Avec  lui  furent  crucifiés  deux  3S 
brigands,   l'un    à    sa    droite,    et 
l'autre  à  sa  gauche. 

Les   passants   l'injuriaient,   et  3!» 
secouaient    la    tête,    en    disant  :  4(» 
Toi  (jui  détruis  le  temple,  et  qui 
le  rebâtis  en  trois  jours,  sauve- 
toi  toi-même  !     Si  tu  es  le  Fils 
de  Dieu,  descends  de  la  croix  ! 
Les  chefs  des  prêtres,  avec  les  41 
scribes   et   les   anciens,  se   mo- 
quaient aussi  de  lui,  et  disaient  : 
Il  a  sauvé  les  autres,  et  il  ne  42 
peut  se  sauver  lui-même  !     S'il 
est  roi   d'Israël,  qu'il  descende 
de  la  croix,  et  }ious  croirons  en 
lui.      Il    s'est   confié    en    Dieu  ;  43 
que  Dieu  le  délivre  maintenant, 
s'il  l'aime.     Car  il  a  dit  :  Je  suis 
Fils    de    Dieu.     Les    brigands,  44 
crucifiés    avec   lui,    l'iilsultaiejit 
de  la  même  manière. 

Depuis  la  sixième  heure  jus-  45 
qu'à  la  neuvième  \  il  y  eut  des 
ténèbres  sur  toute  la  terre.     Et  4(> 
vers  la  neuvième   heure,  Jésus 
s'écria    d'une    voix    forte  :     Eli, 
Eli,  lama  sabachthani  ?    c'est-à- 
dire  :     Mon    Dieu,    mon    Dieu, 
pourquoi    m'as-tu    abandonné  ? 
Quehpies-uns  de  ceux  qui  étai-  47 
eut  là,  l'ayant  entendu,  dirent  : 
Il     appelle    Élie.      Et    aussitôt  48 
l'un  d'eux  courut  prendre  une 
é})onge, qu'il  rcmi)lit  de  vinaigre, 
et,  l'ayant  fixée  à  un  roseau,  il 
lui    donna    à    boire.      Mais    les  4J) 
autres  disaient  :    Laisse,  voyons 
si  Élie  viendra  le  sauver. 

'   De  midi  à  trois  heures. 


43 


C  4 


Chap.  27,  V.  50. 


MATTHIEU. 


Chap.  28,  V.  6. 


50 

ni 


54 


5(5 


58 

59 

(iO 


Jésus  poussa  de  nouveau  un 
grand  cri,  et  rendit  l'esprit. 

Et  voici,  le  voile  ^  dxi  temple 
se  déchira  en  deux,  depuis  le 
liaut  jusqu'en  bas,  la  terre  treni- 
1)la,  les  rochers  se  fendirent,  les 
sépulcres  s'ouvrirent,  et  plusieurs 
corps  des  saints  qui  étaient  morts 
ressuscitèrent.  Étant  sortis  des 
sépulcres,  après  la  résurrection 
de  Jésus,  ils  entrèrent  dans  la 
ville  sainte,  et  apparurent  à  un 
grand  nombre  de  personnes. 

Le  centenier  et  ceux  qui  étaient 
avec  lui  pour  garder  Jésus,  ayant 
^'u  le  tremblement  de  terre  et 
ce  qui  venait  d'arriver,  furent 
saisis  d'une  grande  frayeur,  et 
dirent  :  Assurément,  cet  homme 
était  Fils  de  Dieu. 

Il  y  avait  là  plusieurs  femmes 
qui  regardaient  de  loin,  et  qui 
avaient  accompagné  Jésus  depuis 
la  Galilée,  pour  le  servir.  Parmi 
elles  étaient  Marie  de  Magdala", 
Marie,  mère  de  Jacques  et  de 
Joses,  et  la  mère  des  iils  de 
Zébédée. 

Le  corps  de  Jésus  mis  dans  un  sépulcre. — ■ 
La  garde  aui^rès  du  sépulcre. 

Le  soir  étant  venu,  arriva 
lui  homme  riche  d'Arimathée  ^, 
nommé  Joseph,  lequel  était 
aussi  disciple  de  Jésus.  Il  se 
rendit  vers  Pilate,  et  demanda 
le  corps  de  Jésus.  Et  Pilate 
ordonna  de  le  remettre.  Joseph 
prit  le  corps,  l'enveloppa  d'un 
linceul  blanc,  et  le  déposa  dans 
un  sépulcre  neuf,  qu'il  s'était 
fait  tailler  dans  le  roc.  Puis 
il   roula    une    grande    pierre 


a 


^  Le  voile,  rideau  qui  séparait  le  lieu  saint 
du  lieu  très  saint. 

"  Marie  de  Magdala  ;  cette  Marie  est  ainsi 
nommée,  probablement  parce  qu'elle  était 
originaire  de  JNIagdala,  bourg  de  la  CTalilée, 
aux  environs  du  lac. 

■'■  Arimathée,  ville  qu'on  croit  être  la  même 
que  Rama  ou  Eamathaïm,  dans  la  montagne 
d'Ephraïm. 


l'entrée  du  sépulcre,  et  il  s'en 
alla.       Marie    de     Magdala    et  61 
l'autre  Marie  étaient  là,  assises 
vis-à-vis  du  sépulcre. 

Le    lendemain,    qui    était    le  62 
jour  après  la   préparation  \  les 
chefs  des  prêtres  et  les  phari- 
siens allèrent  ensemble  auprès 
de  Pilate,  et  dirent  :    Seigneur,  63 
nous    noiTS    souvenons    que   cet 
imposteur  a  dit,  quand  il  vivait 
encore  :  Après  trois  jours  je  res- 
susciterai.    Ordonne   donc   que  64 
le  sépiilcre  soit  gardé  jusqxt'au 
troisième    jour,     afin     que    ses 
disciples    ne    viennent    pas    dé- 
rober le  corps,  et  dire  au  peuple  : 
Il    est    ressuscité    des     morts. 
Cette  dernière  imjjosture  serait 
l^ire   que    la   première.      Pilate  65 
leur  dit  :  Vous  avez  une  garde  ; 
allez,    gardez-le,    comme    vous 
l'entendrez.      Ils    s'en    allèrent,  66 
et  s'assurèrent   du  sépulcre  au 
moyen  de  la  garde,  après  avoir 
scellé  la  pierre. 

Résurrection  de  Jésus-ClirLst. 

Après  le  sabbat,  à  l'aube  du  28 
premier  jour  de  la  semaine, 
Marie    de    Magdala    et    l'autre 
Marie  allèrent  voir  le  sépulcre. 
Et    voici,    il    y    eut    im    grand  2 
tremblement   de  terre  ;    car  un 
ange  du  Seigneur  descendit  du 
ciel,    vint    rouler    la   pierre,    et 
s'assit  dessus.     Son  asi^ect  était  3 
comme  l'éclair,  et  son  vêtement 
blanc    comme    la    neige.      Les  4 
gardes  tremblèrent  de  peur,  et 
devinrent  comme  morts.     Mais  5 
l'ange  prit  la  parole,  et  dit  aux 
femmes  :  Pour  vous,  ne  craignez 
pas  ;  car  je  sais  que  vous  cher- 
chez  Jésus   qui   a   été  crucifié. 
Il  n'est  point  ici;  il  est  ressuscité,  6 
comme    il    l'avait    dit.     Venez, 

'  La  préparation,  terme  par  lequel  on 
désignait  le  jour  qui  jirécédait  chaque  sab- 
bat, soit  le  vendredi.  Le  lendemain  était 
par  conséquent  le  jour  même  du  sabbat. 


44 


Chap.  28,  V.  6.        MATTHIEU 
voyez  le  lien  oii  il  était,  couché, 


MARC. 


Ohap.  1,  V. 


9- 


7  et  allez  pronipteinent  dire  à  ses 
disciples  qu'il  est  ressuscité  des 
morts.  Et  voici,  il  vous  précède 
en  Galilée  :  c'est  lu  que  vous  le 
verrez.     Voici,  je  vous  Fai  dit. 

8  Elles  se  hâtèrent  de  sortir  du  sé- 
pulcre, avec  crainte  et  avec  une 
grande  joie,  et  elles  coururent 
porter  la  nouvelle  aux  discii)les. 

9  Et  voici,  Jésus  vint  à  leur 
rencontre,  et  dit  :  Salut  !  Elles 
s'ai)procliôrent  i)our  saisir  ses 
jjieds,  et  elles  se  prosternèrent 

10  devant  lui.  Alors  Jésus  leur 
dit  :  Ne  craignez  jjas  ;  allez  dire 
à  mes  frères  de  se  rendre  en 
Galilée  :  c'est  là  quïls  me  ver- 
ront. 

11  Pendant  qu'elles  étaient  en 
chemin,  quelques  honnnes  de  la 
garde  entrèrent  dans  la  ville, 
et  annoncèrent  aux  chefs  des 
prêtres  tout  ce  qui  était  arrivé. 

12  Ceux-ci,  après  s'être  assemblés 
avec  les  anciens  et  avoir  tenu 
conseil,   donnèrent   aux   soldats 


une    forte   somme   d'argent,   en  1.3 
disant  :  Dites  :  Ses  discij)les  sont 
venus  de  nuit  le  dérober,  pen- 
dant   (pie    nous   dormions.      Et  14 
si  le  gouverneur  l'apprend,  nous 
l'aijaiserons,  et  nous  vous  tire- 
rons   de    peine.       Les    soldats  15 
prirent  l'argent,  et  suivirent  les 
instructions  qui  leur  furent  don- 
nées.    Et  ce  bruit  s'est  répandu 
parmi  les  Juifs,  jusqu'à  ce  joiu-. 

Les  onze  disciples  allèrent  en  IC 
Galilée,    sur   la    montagne    que 
Jésus  leur  avait  désignée.  Quand  17 
ils  le  virent,  ils  se  prosternèrent 
devant  lui.     Mais  quelques-uns 
eurent  des  doutes.   Jésus,  s'étant  is 
approché,  leur  parla  ainsi  :  Tout 
pouvoir  m'a  été  donné  dans  le  ciel 
et  sur  la  terre.    Allez,  instruisez  1!) 
toutes   les   nations,   baptisez-les 
au  nom  du  Père,  du  Fils  et  du 
Saint-Esprit,  et  enseignez-leur  à  20 
observer  tout  ce  que  je  vous  ai 
prescrit.     Et  voici,  je  suis  avec 
vous   tous  les  jours,  jusqu'à  la 
fil!  du  monde. 


EVANGILE    SELON    MARC 


Prédication  de  Jeaii-Baptisfo. —  Baptême  et 
tentation  de  Jésus-Christ. 

I       ronnnencement  de  l'Evangile 
de  Jésus-Christ,  Fils  de  Dieu. 

2  Selon  ce  qui  est  écrit  dans 
Esaïe,  le  i)rophète  :  Voici,  j'en- 
voie devant  toi  mon  inessager, 

3  ((ui  préparera  ton  chemin  ;  c'est 
la  voix  de  celui  (pii  crie  dans  le 
désert  :  Pré])arez  le  chemin  du 
Seigneur,  aplanissez  ses  sentiers, 

4  -  Jean  i)arut,  baptisant  dans  le 
désert,  et  i)rèc]iant  le  baptême 
de  repentance.  ]iour  la  rémission 

5  des  péchés.  Tout  le  i)ays  de 
Judée  et  tous  les  habitants  de 
Jérusalem  se  rendaient  auprès 
de    lui  ;     et,     confessant    leurs 


I  péchés,  ils  se  faisaient  baptiser 
par  lui  dans  le  fleuve  du  Jour- 
dain. 

Jean  avait    un    vêtement    de  (! 
])oils  do  chameau,  et  une  cein- 
ture do  cuir  autour  des  reins. 
Il  se  nourrissait  de   sauterelles 
et  de  miel  sauvage.    Il  prêchait,  7 
disant  :  Il  vient  après  moi  celui 
qui  est  plus  puissant  que  moi, 
et  je  ne  siiis  jîas  digne  de  délier, 
en  me  baissant,  la  courroie  de 
ses   soidiers.     Moi,   je    vous   ai  S 
baptisés  d'eau  ;  lui,  il  vous  bap- 
tisera du  Saint-Esi)rit. 

En  ce  tem])s-là.  Jésus  vint  de  i) 
Nazareth  en  Galilée,  et  il  fut  bap- 
tisé par  Jean  dans  le  Jourdain. 

.5 


Chap.  1,  V.  lO 


MARC. 


Chap.  1,  v.  38. 


10  Axi  moment  où  il  sortait  de 
l'eau,  il  vit  les  cieux  s'ouvrir, 
et    l'Esprit    descendre    sur    hii 

11  comme  une  colombe.  Et  une 
voix  fit  entendre  des  cieux  ces 
paroles  :  Tu  es  mon  Fils  bien- 
aimé,  en  qui  j'ai  mis  toute  mon 
afïection. 

12  Aussitôt,  l'Esprit  poussa  Jésus 

13  dans  le  désert,  oîi  il  passa  qua- 
rante jours,  tenté  par  Satan.  Il 
était  avec  les  bêtes  sauvages,  et 
les  anges  le  servaient. 

Coinmencemeut  du  ministère  de  Jésus-Christ. 
— Vocation  de  quatre  disciples. — Jésus  à 
Capernaum. — Enseignement  dans  la  syna- 
gogue.— Gruérison  d'un  démoniaque, — de  la 
belle-mère  de  Pierre, — et  de  plusieurs  ma- 
lades.— Jésus  en  divers  lieux  de  la  Galilée. 
— Guérison  d'un  lépreux. 

14  Après  que  Jean  eut  été  mis  en 
prison,  Jésus  alla  dans  la  Galilée, 
prêchant  la  bonne  nouvelle  du 

15  royaume  de  Dieu.  Il  disait  : 
Le  temps  est  accompli,  et  le 
royaiime  de  Dieu  est  proche. 
Repentez-vous,  et  croyez  à  la 
bonne  noiivelle. 

l(j  Comme  il  passait  le  long  de 
la  mer  de  Galilée,  il  vit  Simon 
et  André,  frère  de  Simon,  qui 
jetaient   un    filet    dans   la   mer; 

17  car  ils  étaient  pêcheurs.  Jésus 
leur  dit  :  Suivez-moi,  et  je  vous 

18  ferai  pêcheurs  d'hommes.  Aussi- 
tôt, ils  laissèrent  leurs  filets,  et 

19  le  suivirent.  Étant  allé  un  peu 
plus  loin,  il  vit  Jacques,  fils  de 
Zébédée,  et  Jean,  son  frère,  qui 
étaient  dans  une  barque  et  répa- 

20  raient  les  filets.  Aussitôt,  il  les 
appela  ;  et,  laissant  leur  père 
Zébédée  dans  la  barque  avec  les 
ouvriers,  ils  le  suivirent. 

21  Ils  se  rendirent  à  Capernaum. 
Et,  le  jour  du  sabbat,  Jésus 
entra  d'abord  dans  la  synagogue, 

22  et  il  enseigna.  Ils  étaient  frappés 
de  sa  doctrine  ;  car  il  enseignait 
comme  ayant  autorité,  et  non 
pas  comme  les  scribes. 


Il 


gogue 


se  trouva  dans  leur  syna-  23 
lui  homme  qui  avait  un 
esprit  impur,  et  qui  s'écria  :  Qu'y  24 
a-t-il  entre  nous  et  toi,  Jésus  de 
Nazareth?     Tu    es   venu    pour 
nous    perdre.      Je    sais   qui   tu 
es  :    le  Saint  de  Dieu.     Jésus  le  25 
menaça,  disant  :  Tais-toi,  et  sors 
de  cet  homme.    Et  l'esprit  impur  2() 
sortit  de  cet  homnae,  en  l'agitant 
avec  violence,  et  en  poussant  un 
grand   cri.      Tous   furent   saisis  27 
de    stupeur,   de   sorte   qu'ils  se 
demandaient  les  uns  aux  autres  : 
Qu'est-ce  que  ceci?     Une  nou- 
velle doctrine  avec  autorité  !     Il 
commande    même    aux    esprits 
inqjurs,  et  ils  lui  obéissent  !     Et  28 
sa  renommée  se  répandit  aussitôt 
dans  tous  les  lieux  environnants 
de  la  Galilée. 

En   sortant  de  la  synagogue,  29 
ils  se  rendirent  avec  Jacques  et 
Jean  à  la  maison  de  Simon  et 
d'André.       La     belle-mère     de  30 
Simon    était   couchée,   ayant    la 
fièvre  :    et   on   ne    tarda    pas    à 
parler   d'elle   à   Jésus.      S'étant  31 
approché,  il  la  fit  lever,    en  lui 
prenant  la  main,  et  à  l'instant  la 
fièvre   la   quitta.     Puis   elle  les 
servit. 

Le  soir,  après  le  coucher 
soleil,  on  lui  amena  tous 
malades  et  les  démoniaques, 
toute  la  ville  était  rassemblée 
devant  sa  porte.  Il  guérit  beau- 
coiq)  de  gens  qui  avaient  diverses 
maladies;  il  chassa  aussi  beau- 
coup de  démons,  et  il  ne  per- 
mettait pas  aux  démons  de  parler, 
Ijarce  qu'ils  le  connaissaient. 

Vers  le  matin,  pendant  qu'il  35 
faisait  encore  très  sombre,  il  se 
leva,  et  sortit  pbin-  aller  dans  lui 
lieu  désert,  où  il  pria.     Simon  36 
et  ceux  qui  étaient  avec  lui  se 
mirent  à  sa  recherche  ;  et,  quand  37 
ils  l'eurent  trouvé,  ils  lui  dirent  : 
Tous  te  cherchent.     Il  leur  ré-  38 
pondit  :  Allons  ailleurs,  dans  les 


du 
les 
Et 


32 
33 
34 


46 


Chap.  1,  V. 


38. 


MARC. 


Chap.  2,  v.  16. 


bourgades  voisines,  afin  que  j'y 
prêclie  aussi  ;  car  c'est  pour  cela 

Mi>  que  je  siiis  sorti.  Et  il  alla 
prêcher  dans  les  synagogues,  par 
toute  la  Galilée,  et  il  chassa  les 
dénions. 

4(1  Un  léjDreux  vint  à  lui  ;  et,  se 
jetant  à  genoux,  il  lui  dit  d'un 
ton  suppliant  :  Si  tu  le  veux,  tu 

41  peux  me  rendre  pur.  Jésus, 
ému  de  compassion,  étendit  la 
main,  le  toucha,  et  dit  :    Je  le 

42  veux,  sois  piu'.   Aussitôt  la  lèpre 
4'3  le  quitta,  et  il  fut  purifié.    Jésus 

le  renvoya  sur-le-champ,  avec  de 

44  sévères  recommandations,  et  lui 
dit:  Garde-toi  de  rien  dire  à 
persomie  ;  mais  va  te  montrer 
au  prêtre,  et  offre  ijour  ta  purifi- 
cation ce  que  Moïse  a  prescrit, 
afin    que    cela    leur    serve    de 

45  témoignage.  Mais  cet  homme, 
s'en  étant  allé,  se  mit  à  publier 
hautement  la  chose  et  à  la 
divulguer,  de  sorte  que  Jésus 
ne  pouvait  plus  entrer  publique- 
ment dans  une  ville.  Il  se  tenait 
dehors,  dans  des  lieux  déserts, 
et  l'on  venait  à  lui  de  toutes 
parts. 

Jésus  de  retour  à  Capernaum. — Guérison  d'un 
jjaralytique. — Vocation  de  Lévi  (Matthieu). 
— Question  des  disciples  de  .Jean-Baptiste 
sur  le  jeûne. 

0  Quelques  jours  après,  Jésus 
revint  à  Capernaum.    On  apprit 

2  qu'il  était  à  la  maison,  et  il 
s'assembla  un  si  grand  nombre 
de  personnes  que  l'espace  devant 
la  lîorte  ne  pouvait  plus  les 
contenir.  Il  leur  annonçait*  la 
parole. 

3  Des  gens  vinrent  à  lui,  ame- 
nant  un   i)aralytique  jiorté  par 

4  (piatre  hommes.  Comme  ils  ne 
pouvaient  l'aborder,  à  cause  de 
la  foule,  ils  découvi-ircnt  le  toit 
de  la  maison  où  il  était,  et  ils 
descendirent  par  cette  ouverture 
le  lit  sur  lequel  le  i^aralytique 


était  couché.    Jésus,  voyant  leur  5 
foi,    dit    au    paralytique  :     Mon 
enfant,    tes    j^échés     sont    par- 
donnés.     Il  y  avait  là  quelques  6 
scribes,  qui  étaient  assis,  et  qui 
se    disaient    au    dedans    d'eux  : 
Conunent  cet  homme  parle-t-il  7 
ainsi  ?    Il  blasphème.     Qui  i)eut 
pardonner  les  péchés,  si  ce  n'est 
Dieu  seul  ?   Jésus,  ayant  aussitôt  8 
connu  par  son  esprit  ce  qu'ils 
pensaient  nw  dedans  d'eux,  leur 
dit  :  Pourquoi  avcz-vous  de  telles 
pensées    dans  vos   cœurs?     Le-  9 
quel  est  le  i)lus  aisé,  de  dire  au 
paralytique  :     Tes    péchés    sont 
pardonnes,  ou  de  dire  :  Lève-toi, 
prends  ton  lit,  et  marche?     Or,  10 
afin  que  vous  sachiez  que  le  Fils 
de   l'homme   a   sur  la   terre   le 
pouvoir  de  pardonner  les  péchés: 
Je  te  l'ordonne,  dit-il  au  j^ara-  11 
lytique,  lève-toi,  prends  ton  lit, 
et   va   dans   ta    maison.      Et,   à  12 
l'instant,  il  se  leva,  juit  son  lit, 
et  sortit  en  i^résence  de  tout  le 
monde,  de   sorte   qu'ils   étaient 
tous  dans  l'étonnement  et  glo- 
rifiaient    Dieu,     disant:     Nous 
n'avons  jamais  rien  vu  de  pareil. 

Jésus  sortit  de  nouveau  du  lo 
côté  de  la  mer.  Toute  la  foule 
venait  à  lui,  et  il  l'enseignait. 
En  passant,  il  vit  Lévi\  fils  14 
d'Ali)hée,  assis  au  lieii  des 
péages.  Il  lui  dit  :  Suis-moi. 
Lé^i  se  leva,  et  le  suivit. 

Comme  Jésus  était  à  table  15 
dans  la  maison  de  Lévi,  beau- 
coup de  i)ublicains  et  de  gens 
de  mauvaise  vie  se  mirent  aussi 
à  table  avec  lui  et  avec  ses  disci- 
ples ;  car  ils  étaient  nombreux, 
et  l'avaient  suivi.  Les  scribes  16 
et  les  pharisiens,  le  Aoyant  man- 
ger avec  les  publicains  et  les 
gens  de  mauvaise  vie,  dirent  à 
ses  disciples  :  Pourquoi  mange- 
t-il  et  boit-il  avec  les  publicains 

^  Lévi,  le  même  q^ue  Matthieu,  comp.  Matth. 
IX.  a 


Chap.  2,  V.  i6. 


MARC. 


Chap.  3,  v.  8. 


17  et  les  gens  de  mauvaise  vie?  Ce 
que  Jésus  ayant  entendu,  il  leur 
dit  :  Ce  ne  sont  pas  ceux  qui 
se  portent  bien  qui  ont  besoin 
de  médecin,  mais  les  malades. 
Je  ne  suis  pas  venu  appeler  des 
justes,  mais  des  pécheurs. 

18  Les  disciples  de  Jean  et  les 
pharisiens  jeûnaient.  Ils  vinrent 
dire  à  Jésus  :  Pourquoi  les 
disciples  de  Jean  et  ceux  des 
pharisiens  jeûnent-ils,  tandis  que 
tes  disciples  ne  jeûnent  lioint? 

19  Jésus  leur  répondit  :  Les  amis 
de  l'époux  peuvent-ils  jeûner 
l^endant  que  l'époux  est  avec 
eux?  Aussi  longtemps  qu'ils 
ont    avec    eux    l'époux,    ils    ne 

20  peuvent  jeûner.  Les  jours  vien- 
dront où  l'époux  leur  sera  enlevé, 
et  alors  ils  jeûneront  en  ce  jour- 

21  là.  Personne  ne  coud  une  pièce 
de  drap  neuf  à  im  vieil  habit; 
aTitrement,  la  pièce  de  draj)  neuf 
emporterait  luie  partie  du  vieux, 

22  et  la  déchirure  serait  pire.  Et 
personne  ne  met  du  vin  nouveau 
dans  de  vieilles  outres  ;  autre- 
ment, le  vin  fait  rompre  les 
outres,  et  le  vin  et  les  outres 
sont  perdus  ;  mais  il  faut  mettre 
le  vin  nouveau  dans  des  outres 
neuves. 

Les  épis  de  blé  et  le  sabbat. — L'homme  qui  a 
la  main  sèche. — Choix  des  douze  apôtres. — 
Attaque  des  scribes  et  réponse  de  Jésus. — 
Le  péché  contre  le  Saint-Esprit. — La  mère 
et  les  frères  de  Jésus. 

23  II  arriva,  mi  jour  de  sabbat, 
que  Jésus  traversa  des  champs 
de  blé.  Ses  disciples,  chemin 
faisant,  se  mirent  à  arracher  des 

24  épis.  Les  pharisiens  lui  dirent  : 
Voici,  pourquoi  font-ils  ce  qui 
n'est    pas     permis    pendant    le 

25  sabbat  ^  ?  Jésus  leur  répondit  : 
N'avez-vous  jamais  lu  ce  que  fit 
David,  lorsqu'il  fut  dans  la  né- 
cessité et  qu'il  eut  faim,  lui  et 


■  Yoy.  notes  sur  Matth.  xii.  1  et  2. 


ceux  qui  étaient  avec  lui  ;  com-  2(5 
ment  il  entra  dans  la  maison  de 
Dieu,  du  temps  du  grand  prêtre 
Abiathar,  et  mangea  les  pains  de 
proposition,   quil   n'est    permis 
qu'aux  prêtres  de  manger,  et  en 
donna  même  à  ceux  qui  étaient 
avec  lui  ^  !     Puis  il  leur  dit  :  Le  27 
sabbat  a  été  fait  pour  Fhonmie. 
et  non  Thoinme  pour  le  sabbat, 
de  sorte  que  le  Fils  de  l'honnue  2  s 
est  maître  môme  du  sabbat. 

Jésus  entra  de  nouveau  dans  Q 
la  synagogue.    Il  s'y  trouvait  un 
homme  qui  avait  la  main  sèche. 
Ils  observaient  Jésus,  pour  voir  2 
s'il  le  guérirait  le  jour  du  sab- 
bat :  c'était  afin  de  pouvoir  l'ac- 
ciiser.     Et  Jésus  dit  à  l'homme  3 
qui  avait  la  main  sèche  :  Lève- 
toi,  là  au  milieu.     Puis  il  leur  4 
dit  :    Est-il    permis,  le  jour    du 
sabbat,  de  faire  du  bien  ou  de 
faire  du  mal,  de  sauver  mie  per- 
sonne ovi  de  la  tuer?     Mais  ils 
gardèrent     le     silence.       Alors,  5 
promenant  ses  regards  sur  eux 
avec   indignation,    et    en    même 
temps    affligé    de    l'endurcisse- 
ment   de    leur    cœur,   il    dit    à 
l'homme  :    Etends   ta   main.     Il 
retendit,  et  sa  main  fut  guérie. 

Les    pharisiens    sortirent,    et  fi 
aussitôt  ils  se  consultèrent  avec 
les  hérodiens^  sur   les  moyens 
de  le  faire  périr. 

Jésus  se  retira  vers  la  mer  7 
avec  ses  disciples.  Une  grande 
multitude  le  suivit  de  la  Galilée, 
de  la  Judée,  de  Jérusalem,  de  S 
l'Idumée  ^  et  d'au  delà  du  Jour- 
dain ;  ceux  des  environs  de  Tyr 
et  de  Sidon*,  ayant  appris  tout 


'  Voy.  note  sur  INIatth.  xn.  4. 

-  Voy.  note  sur  ]\Iatth,  xxii.  16. 

'  Idumée,  ou  pays  d'Édom,  au  sud-onest 
de  la  mer  Morte.  Les  habitants,  soumis  par 
les  Macchabées,  avaient  été  contraints  d'em- 
brasser le  judaïsme.  Héi-ode  le  Grand  était 
Iduméen. 

*  Vov.  note  sur  Matth.  xi.  2L 


48 


Chap.  3,  V.  8. 


MARC. 


Chap.  4,  v.  2. 


f>'uén!ssait 
gens,   tous    ceux 
des     maladies     se 


ce  qu'il  faisait,  vinrent  aussi  à 
9  lui  en  grand  nombre.  Il  chargea 
ses  disciples  de  tenir  toujours  à 
sa  disposition  une  petite  barque, 
afin  de  ne  pas  être  pressé  par  la 

10  foule.     Car,  comme  il 
beaucoup    de   jiens,   tous 
t[ui    avaient 
jetaient  sur  lui  i)om-  le  toucher. 

11  Les  esprits  impurs,  (juand  ils  le 
Aboyaient,  se  prosternaient  dcA  ant 
lui,  et  s'écriaient  :  Tu  es  le  Fils 

12  de  Dieu.  Mais  il  leur  recom- 
mandait très  sévèrement  de  ne 
pas  le  faire  connaître. 

13  II  monta  ensuite  svu"  la  mon- 
tagne ;  il  appela  ceux  qu'il 
voulut,  et  ils  vinrent  aui)rès  de 

14  lui.  Il  en  établit  douze,  pour 
les  avoir  avec  lui,   et  pour  les 

15  envojer  prêcher  avec  le  pou- 
voir   de    chasser     les    démons. 

16  C'étaient: 

Simon,   qu'il   nomma  Pierre  ; 

17  Jacques,  fils  de  Zébédée,  et 
Jean,  frère  de  Jacques,  aux- 
quels il  donna  le  nom  de  Bo- 
anergès,    qui     signifie     fils     du 

18  tonnerre  ;  André  ;  Philipi^e  ; 
Barthélémy;  Matthieu;  Thomas; 
Jacques,   fils    dAli)hée  ;    Thad- 

19  dée  ;  Simon  le  Cananite  ;  et 
Judas  Iscariot,  celui  qui  livra 
Jésus  \ 

20  Ils  se  rendirent  à  la  maison, 
et  la  foule  s'assembla  de  nou- 
veau, en  sorte  qu'ils  ne  pou- 
vaient pas  même  prendi'e  leiir 
repas. 

21  Les  parents  de  Jésus,  ayant 
appris  ce  qui  se  jiassait,  vinrent 
pour  se  saisir  de  lui  ;  car  ils 
disaient  :    Il   est   hors   de   sens. 

22  Et  les  scribes,  qui  étaient  des- 
cendus de  Jérusalem,  dirent  : 
Il  est  possédé  de  Béelzébul  ; 
c'est  par  le  prince  des  démons 

23  qu'il  chasse  les  démons.  Jésus 
les  appela,  et  leur  dit  sous  forme 


Voy.  les  notes  sur  Matth.  x.  2- 


de   paraboles  :    Comment  Satan 
peut-il    chasser   Satan?     Si    un  24 
royaume   est   divisé  contre  lui- 
même,  ce  royaiune  ne  peut  sub- 
sister ;     et    si    une    maison    est  25 
divisée  contre   elle-même,  cette 
maison    ne    peut    subsister.     Si  2fi 
donc    Satan    se    révolte    contre 
lui-même,  il  est  divisé,  et  il  ne 
peut  subsister,  mais  c'en  est  fait 
de  lui.     Personne  ne  peut  en-  27 
trer  dans  la  maison  d'un  honnne 
fort    et    piller   ses    biens,  sans 
avoir  auparavant  lié  cet  honmie 
fort  ;  alors  il  pillera  sa  maison. 
Je  vous  le  dis  en  vérité,  tous  les  28 
péchés    seront    pardonnes    aux 
fils    des    hommes,   et   les    blas- 
phèmes qu'ils  auront  proférés  ; 
mais     quiconque     blasf»hémera  29 
contre    le    Saint-Esprit    n'obti- 
endra jamais  de  jjardon  :   il  est 
coupable    d'un    péché    éternel. 
Jésus    parla    ainsi,  parce   cpi'ils  30 
disaient  :    Il    est    possédé    d'un 
esjjrit  impur. 

Survinrent    sa    mère    et    ses  31 
frères,    qui,    se    tenant    dehors, 
l'envoyèrent  appeler.     La  foule 
était    assise    autour    de    lui,    et  32 
on    lui   dit:    Voici,  ta    mèi'e   et 
tes  frères  sont  dehors  et  te  de- 
mandent.    Et  il  répondit  :    Qui  33 
est  ma  mère,  et  qui   sont   mes 
frères?  Puis,  jetant  les  regards  34 
sur  ceux  (]ui  étaient  assis  toiit  au- 
tour de  lui:  Voici,  dit-il,  ma  mère 
et  mes  frères.     Car,  quiconcpie  35 
fait  la  volonté  de  Dieu,  celui-là 
est  mon  frère,  ma  sœur,  et  ma 
mère. 


Paraboles  du 


semeur, — Je   la  semence, — du 
srrain  de  sénevé. 


Jésus  se  mit  de  nouveau  à 
enseigner  au  bord  de  la  mer. 
Une  grande  foule  s'étant  assem- 
blée auprès  de  lui,  il  monta  et 
s'assit  dans  une  barque,  sur  la 
mer.  Toute  la 
tcri'e  sur  le  riva: 


foule    était    a 
e.     11  leur  en- 


49 


Chap.  4,  V.  2. 


MARC. 


Chap.  4,  v.  29. 


seigna  beaucoii})  do  choses  en 
paraboles,  et  il  leur  dit  dans  son 
enseignement  : 

3  Écoutez.     Un    senienr    sortit 

4  pour  semer.  Connne  il  semait, 
nne  partie  do  la  semence  tomba 
le  long  du  chemin  :  les  oiseaux 

5  vinrent,  et  la  mangèrent.  Une 
antre  partie  tomba  dans  un 
endroit  pierreux,  où  elle  n'avait 
pas  beaucoup  do  terre  :  elle  leva 
aussitôt,  parce  qu'elle  ne  trouva 

6  pas  un  sol  profond;  mais,  quand 
le  soleil  parut,  elle  fut  briilée  et 

7  sécha,  faute  de  racines.  Une 
autre  partie  tomba  parmi  les 
épines  :  les  épines  montèrent,  et 
l'étoufïcrent,  et   elle   ne   donna 

8  point  de  fruit.  Une  autre  partie 
tomba  dans  la  bonne  terre  :  elle 
donna  du  finiit  qui  montait  et 
croissait,  et  elle  rai)i)orta  trente. 

9  soixante,  et  cent  pour  un.  Puis 
il  dit  :  Que  celui  qui  a  des  oreil- 
les pour  entendre  entende. 

10  Lorsqu'il  fut  en  particulier, 
ceux  qui  l'entouraient  avec  les 
douze    l'interrogèrent     sur    les 

11  paraboles.  Il  leur  dit:  C'est 
à  vous  qu'a  été  donné  le  mys- 
tère du  royaume  de  Dieu  ;  mais 
pour  ceux  qui  sont  dehors  tout 

12  se  passe  en  paraboles,  afin  qu'en 
voyant  ils  voient  et  n'aperçoivent 
point,  et  qu'en  entendant  ils  en- 
tendent et  ne  comprennent  point, 
de  peur  qu'ils  ne  se  convertis- 
sent, et  que  les  i)échés  no  leur 

13  soient  pardonnes.  Il  leur  dit 
encore  :  Vous  ne  comprenez  pas 
cette  parabole  ?  Conmiont  donc 
comprendrez  -  vous  toutes  les 
paraboles  ? 

14  Le   semeur    sème    la    parole. 

15  Les  uns  sont  le  long  du  chemin, 
où  la  parole  est  semée  ;  quand 
ils  l'ont  entendue,  aussitôt  Satan 
vient  et  enlève  la  parole  qui  a  été 

10  semée  en  eux.  Les  autres,  pareil- 
lement, reçoivent  la  semence 
dans     les     endroits     pierreux  ; 


quand  ils  entendent  la  parole, 
ils  la  reçoivent  d'abord  avec 
joie  ;  mais  ils  n'ont  pas  de  17 
racine  en  eux-mêmes,  ils  man- 
quent de  persistance,  et,  dès 
que  survient  une  tribulation  ou 
une  persécution  à  cause  do  la 
parole,  ils  y  trouvent  ime  occasion 
de  chute.  D'autres  reçoivent  18 
la  semence  parmi  les  épines; 
ce  sont  ceux  qui  entendent  la 
parole,  mais  en  qui  les  soucis  du  19 
siècle,  la  séduction  des  richesses 
et  l'invasion  des  autres  con- 
voitises, étouffent  la  parole,  et  la 
rendent  infructueuse.  D'autres  20 
reçoivent  la  semence  dans  la 
bonne  terre  ;  ce  sont  ceux  qui 
entendent  la  parole,  la  reçoi- 
vent, et  portent  dii  fruit,  trente, 
soixante,  et  cent  pour  im. 

Il  leur  dit  encore  :    Apporte-  21 
t-on   la   lampe    i>otu-   la   mettre 
sous  le  boisseau,  oii  sous  le  lit  ? 
N'est-ce  pas  pour  la  mettre  sur 
le  chandelier  ?   Car  il  n'est  rien  22 
de  caché  qui  ne  doive  être  dé- 
couvert, rien  de   secret  qui  ne 
doive  être  mis  au  jour.     Si  quel-  23 
qu'un   a   des    oreilles   pour  en- 
tendre, qu'il  entende. 

Il  leur  dit  encore  :  Prenez  24 
garde  à  ce  que  vous  entendez. 
On  vous  mesurera  avec  la 
mesure  dont  vous  vous  serez 
servis,  et  on  y  ajoutera  jjour 
vous.  Car  on  donnera  à  celui  25 
qui  a;  mais  à  celui  qui  n'a  pas 
on  ôtera  même  ce  qu'il  a. 

Il    dit  encore  :    Il  en   est  du  26 
royaume  de  Dieu  comme  quand 
un  homme  jette   de  la  semence 
en  terre  ;  qu'il   dorme  ou  qu'il  27 
veille,  nuit  et  jour,  la  semence 
germe  et  croît,  sans  qii'il  sache 
comment.       La     terre     produit  28 
d'elle-même,     d'abord     l'herbe, 
l^uis   l'épi,    i^uis    le    grain  tout 
formé   dans   l'épi  ;    et,   dès   que  29 
le  fi'uit   est   mûr,   on  y  met  la 
faucille,  car  la  moisson  est  là. 


50 


Chap.  4,  V.  30. 


MARC. 


Chap.  5,  v.  14. 


30 


Il   dit   encore  :    A  quoi  coni-  '      Ils  arrivèrent   à  l'antre  bord  g 
parerons-nous    le    royaume    de  [  de  la  mer,  dans  le  pays  des  Ga- 


Dieu,   ou    par   quelle    parabole 

31  le  représenterons-nous?  Il  est 
semblable  à  im  grain  de  sénevé, 
qui,  lorsqu'on  le  sème  en  terre, 
est  la  plus  petite  de  toutes  les 
semences  qui  sont  sur  la  terre  ; 

32  mais,  lorsqu'il  a  été  semé,  il 
monte,  devient  plus  grand  que 
tous  les  légumes,  et  pousse  de 
grandes  branches,  en  sorte  que 
les  oiseaux  du  ciel  peuvent 
habiter  sous  son  ombre. 

33  C'est  par  beaucoup  de  para- 
boles de  ce  geui'e  qu'il  leur 
annonçait  la  parole,  selon  qu'ils 
étaient  capables   de   l'entendre. 

34  II  ne  leur  parlait  jîoint  sans 
parabole  ;  mais,  en  jmrticulier, 
il  expliquait  tout  à  ses  disci- 
ples. 

Tempête  apaisée.— Jésus  sur  le  temtoire  des 
Gadaréniens  ;  un  démoniaque  guéri. 

35  Ce  même  jour,  sur  le  soiï", 
Jésiis     leur     dit  :      Passons    à 

36  l'autre  bord.  Après  avoir  ren- 
voyé la  foide,  ils  l'emmenèrent 
dans  la  barque  où  il  se  trouvait  ; 
il  y  avait  aussi  d'autres  barques 

37  avec  lui.  Il  s'éleva  un  grand 
tourbillon,  et  les  flots  se  jetaient 
dans  la  barque,  au  point  qu'elle 

38  se  remplissait  déjà.  Et  lui,  il 
dormait  à  la  poupe  sur  le  cous- 
sin. Ils  le  réveillèrent,  et  lui 
dirent  :  Maître,  ne  t'inquiètes-tu 
pas  de  ce  que  nous  périssons  ? 

39  S'étant  réveillé,  il  menaça  le 
vent,  et  dit  à  la  mer  :  Silence  ! 
tais-toi  !     Et  le  vent  cessa,  et  il 

40  y  eut  un  grand  calme.  Puis  il 
leur  dit  :  Pourquoi  avez-vous 
ainsi   peur  ?     Comment    ii'avez- 

41  vous  point  de  foi  ?  Ils  furent 
saisis  d'mie  grande  frayeur,  et 
ils  se  dirent  les  uns  aux  autres  : 
Quel  est  donc  celui-ci,  à  qui 
obéissent  même  le  vent  et  la 
mer  ? 


daréniens  \     Aussitôt  que  Jésus  2 
fut  hors  de  la  barque,  il  vint  au- 
devant  de  lui  lui  homme,  sortant 
des  sépulcres,  et  possédé   d'un 
esprit  impur.     Cet  homme  avait  3 
sa  demeure  dans  les  sé])ulcres", 
et  personne  ne  pou\ait  plus  le 
lier,  même  avec  une  chaîne.  Car  4 
souvent  il  avait  eu  les  fers  aux 
pieds  et  avait  été  lié  de  chaînes, 
mais  il  avait  rompu  les  chaînes 
et   brisé   les   fers,    et    liersonne 
n'avait  la  force  de  le  donij^ter. 
Il  était  sans  cesse,  nuit  et  jour,  5 
dans    les   sépulcres   et    sur    les 
montagnes,  criant,  et   se  meur- 
trissant avec  des  pierres.    Ayant  (5 
vu  Jésus  de  loin,  il  accourut,  se 
prosterna  devant  lui,  et   s'écria  7 
d'une    voix    forte  :     Qu'y    a-t-il 
entre  moi  et  toi,  Jésus,  Fils  dii 
Dieu  Très-Haut  ?     Je  t'en  con- 
jure  au   nom   de   Dieu,   ne  me 
tourmente  pas.      Car  Jésus  lui  8 
disait  :     Sors     de     cet    homme, 
esprit  impur.    Et  il  lui  demanda:  9 
Quel  est  ton  nom  ?     Légion  est 
mon    nom,    lui    répondit-il,   car 
nous   sommes  plusieurs.     Et  illO 
le  priait  instanunent  de  ne  pas 
les  envoyer  hors  du  pays.      Il  y  11 
avait   là,  vers   la   montagne,   un 
grand    troupeau    de    pourceaux 
qui  lîaissaient.     Et  les  démons  12 
dirent    à    Jésus    d'un   ton   sup- 
pliant :     Envoie-nous    dans    ces 
pourceaucs^,    afin    que    nous   en- 
trions en  eux.    Il  le  leur  permit. 
Et  les  esprits  impurs  sortirent,  13 
entrèrent    dans    les    pourceaux, 
et  le  troupeau  se  i)récii)ita  des 
pentes  escarpées  dans   la   mer: 
il  y  en  avait  euA'iron  deux  mille, 
et  ils  se  noyèrent  dans  la  mer. 
Ceux   qui    les    faisaient    paître  14 


'  Voy.  note  sur  Matth.  viii.  28. 
^  Les  sépulcres,  cavernes  fonuées  naturelle- 
ment dans  le  roc,  ou  taillées  artificiellement. 


51 


Çhap.  5,  V.  14. 


MAKC. 


Chap.  5,  V.  40. 


s'enfuii'eiit,    et    répandirent     la 
nouvelle   dans   la  ville   et  dans 
les    eanipagnes.     Les    gens    al- 
lèrent voir   ee  qui  était  arrivé,    plutôt  en  empirant.     Ayant  en- 
15  Ils  vinrent  auprès  de  Jésus,  et  ils  !  tendu  parler  de  Jésus,  elle  vint 
virent  le  démoniaque,  celui  qui    dans   la   foule   par   derrière,  et 


l)ensé  tout  ce  qu'elle  possédait, 
et  elle  n'avait  éprouvé  aucun 
soulagement,    mais    était    allée 


avait  eu  la  légion,  assis,  vêtu,  et 
dans  son  bon  sens  ;  et  ils  furent 
](■)  saisis  de  frayeur.  f'eux  qui 
avaient  vu  ce  qui  s'était  passé 
leur  racontèrent  ce  qui  était 
arrivé    au    démoniaque    et    aux 

17  pourceaux.  Alors  ils  se  mirent 
à  supplier  Jésus  de  quitter  leur 
territoire. 

18  Comme  il  montait  dans  la 
barque,  celui  qui  avait  été  dé- 
moniaque  lui   demanda  la  per- 

li)  mission  de  rester  avec  lui.  Jésus 
ne  le  lui  permit  pas,  mais  il  lui 
dit  :  Va  dans  ta  maison,  vers  les 
tiens,  et  raconte-leur  tout  ce  que 
le  Seigneur  t'a  fait,  et  comment 

20  il  a  eu  pitié  de  toi.  Il  s'en 
alla,  et  se  mit  à  publier  dans  la 
Décapole'  tout  ce  que  Jésus  avait 
fait  pour  hii.  Et  tous  furent 
dans  l'étonnement. 

Késurrectiou  de  la  fille  tle  Jaïrus,  et  guérisoii 
d'une  femme  malade  depuis  douze  ans. 

21  Jésus  dans  la  barque  regagna 
l'autre  rive,  où  une  grande  foule 
s'assembla  près  de  lui.     Il  était 

22  au  bord  de  la  mer.  Alors  vint 
im  des  chefs  de  la  synagogue, 
nommé  Jaïrus,  qui,  l'ayant  aper- 

23  çu,  se  jeta  à  ses  pieds,  et  lui 
adressa  cette  instante  2^i"i^^''"<^  • 
Ma  jjetite  fille  est  à  l'extrémité  ; 
viens,  impose-lui  les  mains,  afin 
qu'elle    soit    sauvée    et    qu'elle 

24  vive.  Jésus  s'en  alla  avec  lui. 
Et  une  grande  foule  le  suivait 
et  le  pressait. 

25  Or,  il  y  avait  une  fenmie  at- 
teinte d'une  perte  de  sang  depuis 

26  douze  ans.  Elle  avait  beaucoup 
souffert  entre  les  mains  de  jjlu- 
sieurs   médecins,  elle   avait  dé- 


27 


28 


29 


30 


Voy.  note  sur  Mattb.  iv.  25. 


31 


32 


toucha  son  vêtement.  Car  elle 
disait  :  Si  je  puis  seulement 
toucher  ses  vêtements,  je  serai 
guérie.  Au  même  instant  la 
perte  de  sang  s'arrêta,  et  elle 
sentit  dans  son  corps  qu'elle 
était  guérie  de  son  mal.  Jésus 
connut  aussitôt  en  lui-même 
qu'une  force  était  sortie  de  lui  ; 
et,  se  retournant  au  milieu  de 
la  foule,  il  dit:  Qui  a  touché 
mes  vêtements  ?  Ses  disciples 
lui  dirent  :  Tu  vois  la  foule  qui 
te  presse,  et  tu  dis  :  Qui  m'a 
touché  ?  Et  il  regardait  autour 
de  lui,  pour  voir  celle  qui  avait 
fait  cela.  La  femme,  effrayée  33 
et  tremblante,  sachant  ce  qui 
s'était  passé  en  elle,  vint  se  jeter 
à  ses  pieds,  et  lui  dit  toute  la 
vérité.  Mais  Jésus  lui  dit:  Ma  34 
fille,  ta  foi  t'a  sauvée  ;  \a.  en 
paix,  et  sois  guérie  de  ton  mal. 

Comme  il  parlait  encore,  sur-  35 
vinrent  de  chez  le  chef  de  la  syna- 
gogue des  gens  qui  dirent  :  Ta 
fille  est  morte  ;  pourquoi  impor- 
tuner davantage  le  maître  ?  Mais  30 
Jésus,  sans  tenir  compte  de  ces 
paroles,  dit  au  chef  de  la  syna- 
gogue: 


Ne  crains  pas,  crois 
seulement.  Et  il  ne  permit  à 
personne  de  l'accompagner,  si 
ce  n'est  à  Pierre,  à  Jacques,  et 
à  Jean,  frère  de  Jacques.  Ils 
arrivèrent  à  la  maison  du  chef 
de  la  synagogue,  oii  Jésus  vit 
une  foule  bruyante  et  des  gens 
qui  pleuraient  et  poussaient  de 
grands  cris.  Il  entra,  et  leur 
dit  :  Pourquoi  fiiites-vous  du 
bruit,  et  pourquoi  pleurez-vous  ? 
L'enfant  n'est  ])as  morte,  mais 
elle  dort.  Et  ils  se  moquaient 
de  lui.     Alors,  ayant  fait  sortir 


37 


38 


39 


40 


52 


Chap.  5,  y.  40. 


MAHG 


Chap.  G,  v.  17. 


tout  le  monde,  il  prit  avec  lui  |  il  ooinuiença  à  les  envoyer  deux 
le  père  et  la  mère  de  l'enfant,  et    à  deux,  en  leur  donnant  pouvoir 


ceux  qui   l'aVaient  accompagné, 
et  il   entra  là  où  était  Tentant. 

41  II  la  saisit  par  la  main,  et  lui 
dit:  Talitha  koimii,  ce  qui  si- 
gnitie  :  Jeune  fille,  lève-toi,  je  te 

42  le  dis.  Aussitôt  la  jeune  fille  se 
leva,  et  se  mit  à  marcher;  car 
elle  avait  douze  ans.  Et  ils 
furent  dans   un   grand   étonne- 

43  ment.  Jésus  leur  adressa  de 
fortes  recommandations,  pour 
que  personne  ne  sût  la  chose  ; 
et  il  dit  qu'on  donnât  à  manger  à 
la  jeune  fille. 

Jésus  à  Nazareth. — Incrédulité  des  lialiitauts. 

Q  Jésus  partit  de  là.  et  se  rendit 
dans  sa  patrie  \  Ses  disciples 
le  suivirent. 

2  Quand  le  sabbat  fut  venu,  il 
se  mit  à  enseigner  dans  la  syna- 
gogue. Beaucoup  de  gens  qui 
l'entendirent  étaient  étonnés  et 
disaient:  D'où  lui  viennent  ces 
choses  ?  Quelle  est  cette  sagesse 
qui  lui  a  été  donnée,  et  comment 
de  tels  miracles  se  font-ils  par 

3  ses  mains  ?  N'est-ce  pas  le 
charpentier,  le  fils  de  Marie,  le 
frère  de  Jacques,  de  Joseph,  de 
Jude  et  de  Simon  ?  et  ses  sœurs 
ne  sont-elles  pas  ici  parmi  nous? 
Et  il  était  pour  eux  une  occasion 
de  chute. 

4  Mais  Jésus  leur  dit  :  Un  pro- 
phète n'est  méprisé  que  dans 
sa  patrie,  parmi  ses  parents,  et 

5  dans  sa  maison.  Il  ne  put  faire 
là  aucun  miracle,  si  ce  n'est 
qu'il  imposa  les  mains  à  quelques 

6  malades  et  les  guérit.  Et  il 
s'étonnait  de  leur  incrédulité. 


Mission  des  douze  apôtres. 

Jésus   parcourait  les  villages 
d'alentour,  en  enseignant. 
7      Alors  il  appela  les  douze,  et 

'  Bans  sa  patrie,  à  Nazareth. 


sur  les  esprits  impurs.  Il  leur  S 
prescrivit  de  ne  rien  prendre 
pour  le  voyage,  si  ce  n'est  un 
bâton  ;  de  n'avoir  ni  sac,  ni  pain, 
ni  monnaie  dans  la  ceinture  ;  de  i» 
chausser  des  sandales,  et  de  ne 
pas  revêtir  deux  tuni(pies. 

Puis  il  leixr  dit  :  Dans  quelque  10 
maison  que  vous  entiiez,  restez-y 
jusqu'à  ce  que  vous  partiez  de 
ce  lieu.  Et,  s'il  y  a  quelque  11 
part  des  gens  qui  ne  vous  re- 
çoivent ni  ne  vous  écoutent, 
retirez-vous  de  là,  et  secouez 
la  poussière  de  vos  pieds,  afin 
que  cela  leur  serve  de  témoi- 
gnage. [Je  vous  le  dis  en  vérité  : 
au  jour  du  jugement,  Sodome 
et  Gomorrhe  seront  traitées 
moins  rigotireiisement  que  cette 
ville-là.] 

Ils  partirent,  et  ils  prêchèrent  12 
la    repentance.      Ils    chassaient  13 
beaucoup    de     démons,    et    ils 
oignaient   d'huile    beaucouj)   de 
malades  et  les  guérissaient. 

Mort  de  Jean-Bajotiste. — Multiplication  des 
pains. — Jésus  marchant  sur  les  eaux. — ■ 
Guérisons  à  Génésareth. 

Le  roi  ^Hérode  entendit  par-  14 
1er  de  Jésus,  dont  le  nom  était 
devenu  célèbre,  et  il  dit  :  Jean- 
Baptiste  est  ressitscité  des  morts, 
et  c'est  pour  cela  qu'il   se  fait 
par  lui  des  miracles.    D'autres  15 
disaient:  C'est  Élie.    Et  d'autres 
disaient:      C'est    un    prophète, 
comme     l'un     des    prophètes". 
Mais  Hérode,  en  apprenant  cela,  10 
disait:     Ce    Jean    que  j'ai    fait 
décapiter,  c'est  lui  qui  est  res- 
suscité. 

Car    Hérode    lui-même    avait  17 
fait  arrêter  Jean,  et  l'avait  fait 

'  Le  roi,  dénomination  populaire  d'Hérode 
Antipas,  tétrarqtie  de  la  Galilée.  Comp.  Mattli. 
XIV.  1. 

"  Semblable  à  l'vm  des  anciens  prophètes. 


53 


Chap.  6,  V.  17. 


MARC. 


Chap.  6,  v.  41. 


lier  en  prison,  à  cause  d'Héro- 
dias,  femme  de  Pliilippe,  son 
frère,  j^arce  qu'il  l'avait  épousée, 

18  et  que  Jean  lui  disait  :  Il  ne  t'est 
pas    permis    d'avoir    la    femme 

19  de  ton  frère.  Hérodias  était 
irritée  contre  Jean,  et  voulait 
le   faire  mourir.    Mais   elle  ne 

20  le  pouvait  ;  car  Hérode  crai- 
gnait Jean,  le  connaissant  pour 
un  homme  juste  et  saint  ;  il 
le  protégeait,  agissait  souvent 
d'après  ses  avis,  et  lécoutait 
avec  plaisir. 

21  Cependant,  im  jour  propice^ 
arriva,  lorsqu'Hérode,  à  l'anni- 
versaire de  sa  naissance,  donna 
\\n  festin  à  ses  grands,  aux  chefs 
militaires  et  aux  principaiix  de 

22  la  Galilée.  La  fille  d'Hérodias 
entra  dans  la  salle  ;  elle  dansa, 
et  plut  à  Hérode  et  à  ses  con- 
vives. Le  roi  dit  à  la  jeune 
fille  :  Demande-moi  ce  que  tu 
voudras,  et  je   te   le    donnerai. 

23  II  ajouta  avec  serment  :  Ce  que 
tu  voudras,  je  te  le  donnerai, 
fût-ce  la  moitié  de  mon  royaume. 

24  Étant  sortie,  elle  dit  à  sa  mère  : 
Que  demanderai-je  ?  Et  sa  mère 
répondit  :   La  tête  de  Jean-Bap- 

25  tiste.  Elle  s'empressa  de  rentrer 
aussitôt  vers  le  roi,  et  lui  fit 
cette  demande  :  Je  veux  que 
tu  me  donnes  à  l'instant,  sur 
un  plat,  la  tête  de  Jean-Baptiste. 

26  Le  roi  fut  attristé;  mais,  à  cai;se 
de  ses  serments  et  des  convives, 
il   ne   voulut    pas    lui    faire    un 

27  refus.  Il  envoya  siu'-le-champ 
un  garde,  avec  ordre  d'apporter 

28  la  tête  de  Jean-Baptiste.  Le 
garde  alla  décapiter  Jean  dans 
la  prison,  et  apporta  la  tête  sur 
un  plat.  Il  la  donna  à  la  jeune 
fille,  et  la  jeune  fille  la  donna  à 

29  sa  mère.  Les  disciples  de  Jean, 
ayant  appris  cela,  vinrent  pren- 


'  Propice  aux  intentions  coupables  d'Hé- 
rodias. 


dre  son  corps,  et  le  mirent  dans 
un  sépulcre. 

Les   apôtres,   s'étant   rassem-  oO 
blés  auprès  de  Jésus,  lui  racon- 
tèrent tout  ce  qu'ils  avaient  fait 
et  tout  ce  qu'ils  avaient  enseigné. 
Jésus  leur  dit  :   Venez  à  l'écart  31 
dans  un  lieu  désert,  et  reposez- 
vous    un    peu.     Car   il   y   avait 
beaucoup  d'allants  et  de  venants, 
et    ils    n'avaient    jîas    même    le 
temps  de  manger.    Ils  partirent  32 
donc    dans    une    barque,    pour 
aller  à  l'écart  dans  un  lieu  dé- 
sert.     Beaucoup    de    gens    les  33 
virent  s'en  aller  et  les  reconnu- 
rent, et  de  toutes  les  villes  on 
accoiirut  à  pied  et   on   les  de- 
vança au  lieu  où  ils  se  rendaient. 
Quand   il   sortit   de   la   barque,  34 
Jésus  vit  une  grande  foule,  et 
fut    ému    de    compassion    pour 
elle,  parce  qu'elle  était  comme 
des  brebis   qui  n'ont   point   de 
berger  ;  et  il  se  mit  à  leur  en- 
seigner beaucoiq)  de  choses. 

Comme     l'hein^e     était     déjà  3.5 
avancée,    ses    disciples    s'appro- 
chèrent  de   lui,   et   dirent  :    Ce 
lieu   est   désert,   et  l'heure    est 
déjà   avancée  ;    reuA  oie-les,   afin  36 
qu'ils  aillent  dans  les  campagnes 
et  dans  les  villages  des  environs, 
pom-  s'acheter  de  quoi  manger, 
Jésus    levir   réj^ondit  :    Donnez-  37 
leur     vous-mêmes     à     manger. 
Mais  ils  lui  dirent:  Irions-nous 
acheter   des    pains    pour   deux 
cents    deniers,    et    leur    donne- 
rions-nous    à    manger  ?     Et    il  38 
leur    dit:     Combien    avez-vous 
de  pains?    Allez  voir.     Ils  s'en 
assurèrent,  et  réj^ondirent:  Cinq, 
et  deux  poissons.    Alors  il  leur  39 
commanda     de    les    faire    tous 
asseoir  par  groupes  sur  l'herbe 
verte,  et  ils  s'assirent  par  ran-  40 
gées   de   cent  et  de   cinquante. 
Il    prit    les    cinq    pains    et    les  41 
deux    poissons,    et,    levant    les 
yeux    vers    le     ciel,    il    rendit 


54 


Chap.  6,  V.  41, 


MARC. 


Chap.  7,  v.  8. 


gTâces.  Puis,  il  rompit  les 
pains,  et  les  donna  anx  dis- 
ciples, afin  qu'ils  les  distribiias- 
sent  à  la  fonle.  Il  partagea 
aussi   les    denx   poissons    entre 

42  tons.    Tons  mangèrent  et  tnrent 

43  rassasiés,  et  Ion  emporta  donze 
corbeilles  pleines  de  morceaux 
de    pain    et    de    ce    qni    restait 

44  des  i)oissons.  Cenx  qni  avaient 
mangé  les  pains  étaient  cinq 
mille  hommes. 

45  Aussitôt  après,  il  obligea  ses 
disciples  à  monter  dans  la 
barqne  et  à  passer  avant  Ini  de 
l'antre  côté,  vers  Bethsaïda\ 
pendant  qne    Ini-même   renver- 

46  rait  la  foule.  Quand  il  l'eut 
renvoyée,  il  s'en  alla  sur  la 
montagne,  pour  prier. 

47  Le  soir  étant  venu,  la  barque 
était   au   milieu    de    la   mer,   et 

48  Jésus  était  seul  à  terre.  Il  vit 
qu'ils  avaient  beaucoup  de  peine 
à  ramer  ;  car  le  vent  leur  était 
contraire.  A  la  quatrième  veille 
de  la  nuit^  environ,  il  alla  vers 
eux,  marchant  sur  la  mer,  et  il 

49  voulait  les  dépasser.  Quand  ils 
le  virent  marcher  sur  la  mer, 
ils  crurent  qne  c'était  nn  fan- 
tôme, et  ils  poussèrent  des  cris  ; 

50  car  ils  le  voyaient  tous,  et  ils 
étaient  troublés.  Aussitôt  Jésus 
leur  jjarla,  et  leiu*  dit:  Kas- 
surez-vous,  c'est  moi,  n'ayez  pas 

51  peur!  Puis  il  monta  vers  exix 
dans  la  barque,  et  le  vent  cessa. 
Ils  furent  en  eux-mêmes  tout 
stupéfaits   et   remplis   d'étonne- 

52  ment  ;  car  ils  n'avaient  pas  com- 
pris le  miracle  des  pains,  i)arce 
que  leur  cumv  était  endiu-ci. 

53  Après  avoir  traversé  la  mer, 
ils  vinrent  dans  le  pays  de 
Génésareth,    et    ils    abordèrent. 

54  Qiuind  ils  furent  sortis  de  la 
barque,  les  gens,  ayant  aussitôt 

'  Bethsaida,  sur  la  rive  occidentale  du  lac, 
dans  la  contrée  de  Génésareth,  voy.  v.  53. 
'"  Voy.  note  sur  Matth.  xiv.  25. 


reco]mu  Jésus,  parcom-nrent  55 
tous  les  environs,  et  l'on  se  mit 
à  apporter  les  malades  sur  des 
lits,  partout  où  l'on  apprenait 
qu'il  était.  En  quelque  lieu  56 
qu'il  arrivât,  dans  les  villages, 
dans  les  villes  ou  dans  les  cam- 
pagnes, on  mettait  les  malades 
sur  les  places  publiques,  et  on 
le  i)riait  de  leur  permettre  seule- 
ment de  toucher  le  bord  de  son 
vêtement.  Et  tous  ceux  qui  le 
touchaient  étaient  guéris. 

Les  pharisiens  et  la  tradition. 

Les    pharisiens    et    quelques  '7 
scribes,    venits     de    Jérusalem, 
s'assemblèrent  auprès  de  Jésus. 
Ils  virent  quelques-uns   de   ses  2 
discijjles    prendre    lem-s    repas 
avec  des  mains   impures,  c'est- 
à-dire,  non  lavées. — Or,  les  pha-  3 
risiens  et  tous  les  Juifs  ne  man- 
gent i)as  sans  s'être  lavé  plusieurs 
fois    les    mains,    conformément 
à  la  tradition  des  anciens  ;    et,  4 
quand     ils     reviennent     de     la 
place     publique,    ils    ne    man- 
gent qu'après  s'être  purifiés.   Ils 
ont    encore    beaucoup    d'autres 
observances  traditionnelles,  com- 
me  le   lavage   des    coupes,    des 
cruches    et    des    vases   d'airain. 
— Et  les  pharisiens  et  les  scribes  5 
lui  demandèrent  :    Pourquoi  tes 
disciples   ne    suivent-ils   pas  la 
tradition^     des     anciens,     mais 
Ijrennont-ils    leurs    repas    avec 
des  mains  impures?    Jésus  leur  (î 
répondit  :    Hypocrites,   Esaïe   a 
bien  prophétisé  siu'  vous,  ainsi 
qu'il  est  écrit  :  Ce  peuple  m'ho- 
nore des  lèvres,  mais  son  cœur 
est   éloigné   de    moi.     C'est    en  7 
vain  qu'ils  m'honorent,  en  don- 
nant   des    préceptes    qui    sont 
des  commandements  d'honnnes. 
Vous  abandonnez  le  commande-  8 
ment  de  Dieu,  et  vous  observez 


La  tradition,  voy.  note  sur  Matth.  xv.  2. 


55 


Chap.  7,  V.  8. 


MARC. 


CIhap.  7,  V.  33. 


9  la  tradition  des  hommes.  Il 
leur  dit  encore  :  Vons  anéantis- 
sez fort  bien  le  commandement 
de  Dien,  pour  garder  votre  tra- 
it» dition.  Car  Moïse  a  dit:  Ho- 
nore ton  père  et  ta  mère  ;  et  : 
Celui  qui  maudira  son  père  ou 
sa    mère    sera    puni    de    mort. 

1 1  Mais  vous,  vous  dites  :  Si  un 
homme  dit  à  son  père  ou  à  sa 
mère  :  Ce  dont  j'aurais  pu  t'as- 
sister    est    corban,    cest-à-dire, 

12  une  offrande  à  Dieu,  vous  ne 
le  laissez  plus  rien  faire  jiour 
son    père    ou    pour    sa    mère, 

13  annulant  ainsi  la  parole  de  Dieu 
par  votre  tradition,  que  vous 
avez  établie.  Et  vous  faites 
beaucoup  d'autres  choses  sem- 
blables. 

14  Ensuite,  s'adrcssant  de  nou- 
veau à  la  foule,  il  lui  dit  : 
Écoutez-moi  tous,  et  comprenez. 

15  II  n'est  hors  de  l'homme  rien 
qui,  entrant  en  lui,  puisse  le 
souiller  ;  mais  ce  qui  sort  de 
l'homme,  c'est  ce  qui  le  souille. 

16  [Si  quelqu'un  a  des  oreilles  pour 
entendre,  qu'il  entende.] 

17  LorsqiT'il  fut  entré  dans  la 
maison,  loin  de  la  foule,  ses 
disciples       l'interrogèrent      sur 

18  cette  parabole.  Il  leur  dit: 
Vous  aussi,  êtes-vous  donc  sans 
intelligence  ?  Ne  comprenez- 
vous  pas  que  rien  de  ce  qui  du 
dehors  entre  dans   l'homme  ne 

19  peut  le  souiller?  Car  cela 
n'entre  pas  dans  son  cœur,  mais 
dans  son  ventre,  j^^iis  s'en  va 
dans  les  lieux  secrets,  qui  puri- 

20  fient  tous  les  aliments.  Il  dit  en- 
core :  Ce  qui  sort  de  l'homme, 
c'est    ce   qui    souille    l'homme. 

21  Car  c'est  du  dedans,  c'est  du 
cœxir  des  hommes,  que  sortent 
les  mauvaises  pensées,  les  adul- 
tères, les  impudicités,  les  meur- 

22  très,  les  vols,  les  cupidités,  les 
méchancetés,  la  fraude,  le  dé- 
règlement,   le    regard    envieux. 


la   calomnie,  l'orgueil,   la   folie. 
Toutes    ces    choses    mauvaises  23 
sortent  du   dedans,  et  souillent 
riionune. 

Jésus  sur  le  territoire  de  Tyr  et  de  Sidon. — 
La  femme  cananéenne. 

Jésus,  étant  parti  de  là,  s'en  24 
alla  dans  le  territoire  de  Tyr  et 
de    Sidon.     Il    entra    dans    une 
maison,   désirant   que  personne 
ne  le  sût;  mais  il  ne  put  rester 
caché.    Car  ime  femme,  dont  la  25 
fille  était   possédée  d'un  esprit 
impur,   entendit   parler   de   lui, 
et   vint    se  jeter   à   ses    pieds. 
Cette  femme  était  grecque,  syro-  26 
phénicienne   d'origine.     Elle   le 
l^ria  de  chasser  le  démon  hors 
de  sa  fille.    Jésus  lui  dit:  Laisse  27 
d'abord  les  enfants  se  rassasier; 
car  il  n'est  pas  bien  de  prendre 
le    pain   des    enfants,   et    de    le 
jeter    aux    petits    chiens.     Oui,  28 
Seigneur,  lui  répondit-elle,  mais 
les  petits  chiens,  sous  la  table, 
mangent  les  miettes  des  enfants. 
Alors   il    hii   dit  :    A   cause    de  29 
cette  parole,  va,  le   démon    est 
sorti  de  ta  fille.    Et,  quand  elle  30 
rentra     dans     sa     maison,     elle 
trouva   l'enfant   couchée   sur  le 
lit,  le  démon  étant  sorti. 

Jésus  de  retour  vers  la  nier  de  Galilée.—; 
Guérison  d'un  soui-d-muet. — Seconde  mul- 
tiplication des  pains. — Un  signe  du  ciel 
demandé  jsar  les  pharisiens. — Le  levain 
des  pharisiens. 

Jésiis   quitta   le  territoire   de  31 
Tyr,  et  revint  par  Sidon  vers  la 
mer  de  Galilée,  en  traversant  le 
pays  de  la  Décapole  \ 

On  lui  amena  un  sourd,  qui  32 
avait  de  la  difficulté  à  parler, 
et  on  le  pria  de  lui  imposer 
les  mains.  Il  le  prit  à  part  loin  33 
de  la  foule,  lui  mit  les  doigts 
dans  les  oreilles,  et  lui  toucha 
la  langue  avec  sa  propre  salive  ; 


'  La  Dkaiwle.  voy.  note  sur  Matth.  iv.  25. 


)6 


Chap.  7,  V.  34 


MARC. 


34  puis,  lovant  lus  yeux  au  ciel,  il 
soupira,     et     dit:      Ephpliatha, 

35  c'est-à-dire,  ouvre-toi.  Aussi- 
tôt ses  oreilles  s'ouvrirent,  sa 
langue  se  délia,  et  il  parla  très 

36  bien.  Jésus  leur  recommanda 
de  n'en  parler  à  personne  ;  mais 
plus  il  le  leiu-  recommanda,  j^lus 

37  ils  le  publièrent.  Ils  étaient 
dans  le  plus  grand  étonne- 
ment,  et  disaient:  Il  fait  tout 
à  merveille  ;  même  il  fait  en- 
tendre les  sourds,  et  parler  les 
muets. 

Q  En  ces  joiirs-là,  une  foule 
nombreuse  s'étant  de  nouveau 
réiuiie  et  n'ayant  pas  de  quoi 
manger,   Jésus   appela    les   dis- 

2  ciples,  et  leur  dit  :  Je  suis 
ému  de  compassion  pour  cette 
foule  ;  car  voilà  trois  jours 
qu'ils  sont  près   de  moi,  et  ils 

3  n'ont  rien  à  manger.  Si  je 
les  renvoie  chez  eux  à  jeun, 
les  forces  leur  manqueront 
en  chemin;  car  quelques- 
uns  d'entre  eux  sont  venus   de 

4  loin.  Ses  discii^les  lui  répon- 
dirent :  Comment  pourrait-on 
les  rassasier  de  pains,  ici,  dans 

5  ini  lieu  désert  ?  Jésus  leur 
demanda  :  Combien  avez-vous 
de    pains?     Sept,    répondirent- 

6  ils.  Alors  il  fit  asseoir  la  foule 
par  terre,  prit  les  sept  pains, 
et,  ajîrès  avoir  rendu  grâces, 
il  les  romi)it,  et  les  donna  à 
ses  disciples,  pour  les  dis- 
tribuer;    et    ils    les    distribuè- 

7  rent  à  la  foule.  Ils  avaient 
encore  quelques  petits  pois- 
sons, et  Jésus,  ayant  rendu 
grâces,     les     fit     aussi     distri- 

8  buer.  Ils  mangèrent  et  fu- 
rent rassasiés,  et  l'on  emporta 
sept  corbeilles  pleines  des  mor- 

9  ceaux  tpii  restaient.  Ils  étaient 
environ  quatre  mille.  Ensuite, 
Jésus  les  renvoya. 

10  Aussitôt  il  monta  dans  la 
barque  avec  ses  disciples,  et  se 


Chap.  8,  v.  21. 
la  contrée  de  Dal- 


rendit  dans 
manutha  '. 

Les  lîharisiens  survinrent,  se  11 
mirent  à  discuter  avec  Jésus, 
et,  pour  réi)rouver,  lui  deman- 
dèrent un  signe  venant  du  ciel. 
Jésus,  soupirant  au  fond  de  son  12 
cœur,  dit  :  Pourquoi  cette  géné- 
ration demande-t-elle  un  signe? 
Je  vous  le  dis  en  vérité,  il  ne 
sera  point  donné  de  signe  à 
cette  génération. 

Puis  il  les  quitta,  et  remonta  13 
dans   la  barque,  jjour  passer  à 
l'autre  bord. 

Les    disciples   avaient   oublié  14 
de  i)rendre  des  pains  ;    ils  n'en 
avaient    quun    seul    avec    eux 
dans  la  barque.     Jésus  leur  fit  1.5 
cette  recommandation  :   Gardez- 
vous   avec   soin   du   levain    des 
pharisiens,    et    du   levain   d'Hé- 
rode.   Les  disciples  raisonnaient  16 
entre    eux,    et    disaient  :     C'est 
parce  que  nous  n'avons  pas  dos 
pains.      Jésus,     l'ayant     connu,  17 
leur    dit  :    Pourquoi    raisonnez- 
vous   sur    ce    que    vous    n'avez 
pas  des  pains  ?  Etes-vous  encore 
sans    intelligence,    et    ne    com- 
prenez-vous pas?    Avez-vous  le 
cœur  endurci?  Ayant  des  yeux,  18 
ne  voyez-vous  pas?   Ayant  des 
oreilles,    n'entendez-vous    pas  ? 
Et    navez-vous    point    do    mé- 
moire?   Quand   j'ai    rompu   les  19 
cinq  pains  pour  les  cinq  mille 
hommes,  combien  de  corbeilles 
pleines  de  morceaux  avez-vous 
emportées  ?       Douze,     lui     ré- 
pondirent-ils.     Et     qiumd    j'ai  20 
romi)u  les  sept  pains  pour  les 
quatre  mille  hommes,  combien 
de    corbeilles    pleines    de    mor- 
ceaux     avez-vous      emportées  ? 
Sept,     réi)ondirent-ils.       Et     il  21 
leur    dit  :     Ne    comi^renez-vous 
pas  encore  ? 


'   Dalmanutlui,   loc;ilité 
parall.  Mattli.  xv.  39. 


lucounue  ;     corup. 


ChAP.  8,    V.   22. 


MARC. 


Chap.  9,  V.  5. 


Guérisou  d'uu  aveugle  à  Betlisaïda. — Jésus 
sur  le  territoire  de  Césarée  de  Philipj^e. — 
Opinions  diverses  sur  le  Christ. — Confession 
de  Pierre. — Jésus  annonce  ses  souffrances 
et  sa  mort. — Comment  suivre  Jésus. 

22  Ils  se  rendirent  à  Betli- 
saïda; et  on  amena  vers  Jésns 
nu    aveugle,    qu'on    le   pria    de 

23  toucher.  Il  prit  l'aveugle  par 
la  main,  et  le  conduisit  hors  du 
village  ;  puis  il  lui  mit  de  la 
salive  sur  les  yeux,  lui  imposa 
les  mains,   et   lui   demanda   s'il 

24  voyait  cpielque  chose.  Il  re- 
garda, et  dit  :  Je  vois  les 
hommes,  car  je  les  vois  marcher, 

25  semblables  à  des  arbres.  Jésus 
lui  mit  de  nouveau  les  mains 
sur  les  yeux  ;  et,  quand  l'aveu- 
gle regarda,  il  fut  guéri,  et  vit 

26  tout  distinctement.  Alors  Jésus 
le  renvoya  dans  sa  maison,  en 
disant  :  N'entre  pas  au  village. 

27  Jésus  s'en  alla,  avec  ses  dis- 
ciples, dans  les  villages  de  Cé- 
sarée de  Philippe  \  et  il  leur  fit 
en  chemin  cette  question  :    Qui 

28  dit-on  ([ue  je  suis  ?  Ils  ré- 
pondirent :  Jean-Baptiste  ;  les 
autres,    Élie  ;     les    autres,   l'im 

29  des  prophètes.  Et  vous,  leur 
demanda-t-il,  qui  dites-vous  que 
je    suis  ?     Pien'e   lui    répondit  : 

30  Tu  es  le  Christ.  Jésus  leur 
recomuranda  sévèrement  de  ne 
dire  cela  de  lui  à  personne. 

31  Alors  il  commença  à  leur 
apprendre  qu'il  fallait  que  le 
Fils  de  l'homme  souffrît  beau- 
coup, qu'il  fût  rejeté  par  les 
anciens,  par  les  chefs  des  prêtres 
et  par  les  scribes,  qu'il  fût  mis 
à  mort,  et  qu'il  ressuscitât  trois 

32  jours  après.  Il  leur  dit  ces 
choses  ouvertement.  Et  Pierre, 
l'ayant  pris  à  part,  se  mit  à  le 

33  reprendre.  Mais  Jésus,  se  re- 
tournant   et  regardant   ses   dis- 

'    Césarée  de  Phihp;pe,  voy.  note  sur  Mattb. 
XVI.  13. 


ciples.  réprimanda  Pierre,  et 
dit  :  Arrière  de  moi,  Satan  !  car 
tu  ne  conçois  pas  les  choses  de 
Dieu,  tu  n'as  que  des  pensées 
hinnaines. 

Puis,   ayant   appelé    la   foule  34 
avec  ses  disciples,  il   leur   dit  : 
Si   quelqu'un   veut   venir   après 
moi,  qu'il  renonce  à  lui-même, 
qu'il   se  charge  de  sa  croix,  et 
qu'il   me   suive.     Car  celui   qui  35 
voudra  sauver  sa  vie  la  perdra, 
mais  celui  qiii  la  perdra  à  cause 
de  moi  et  de  la  bonne  nouvelle 
la  sauvera.    Et  que  sert-il  à  un  36 
homme  de  gagner  tout  le  monde, 
s'il  perd  son  âme?   que  donne-  37 
rait  un  homme  en  échange  de 
son  âme  ?    Cai'  quiconque  aura  38 
honte  de  moi  et  de  mes  paroles 
au   milieu   de    cette   génération 
adidtère    et  pécheresse,  le  Fils 
de  l'honmie  aura  aussi  honte  de 
lui,   quand    il    viendra    dans    la 
gloire    de    son    Père,    avec    les 
saints  anges.    Il  leur  dit  encore:  Q 
Je  A'ous  .le   dis  en  vérité,  quel- 
ques-uns de  ceux  (pii    sont   ici 
ne  mourront  point,  qu'ils  n'aient 
\\\  le  royaume  de  Dieu  venir  avec 
puissance. 

Jésus  sur  une  Jiaute  montagne  :  la  trans- 
figuration.— Elie  déjà  venu. — Guérisou  d'un 
démoniaque. — Jésus  annonce  sa  mort  et  sa 
résurrection. 

Six   jours    après,    Jésus    prit  2 
avec  lui  Pierre,  Jacques  et  Jean, 
et  il  les  conduisit  seuls  à  l'écart 
sur  une  haute  montagne.    Il  fut 
transfiguré  devant  eux;  ses  vête-  3 
ments  devinrent  resiilendissants, 
et    d'ime    telle    blancheiu'   qu'il 
n'est  jîas  de  foulon  sur  la  terre 
qui  imisse   blancliir  ainsi.    Élie  4 
et  Moïse  leur  ap]>arurent,  s'en- 
tretenant    avec    Jésus.     Pierre.  5 
prenant  la  parole,  dit  à  Jésus: 
Eabbi  \    il    est    bon    qiie    nous 


'  Ruhhi,  mot  araméen  qui  signifie  maître, 
docteur. 


58 


Chap.  9,  V.  5. 


MARC. 


Chap.  9,  v.  32. 


soyons  ici  ;  dressons  trois  tentes, 
une  i)onr  toi,  une  2><>wr  Moïse, 

6  et  une  pour  Élie.  Car  il  ne 
savait  que  dire,  TefiTroi  les  ayant 

7  saisis.  Une  nuée  vint  les  couvrir, 
et  de  la  nuée  sortit  une  voix: 
Celui-ci  est  mon  Fils  bien-aimé  : 

8  écoutez-le  !  Aussitôt  les  dis- 
ciples regardèrent  tout  autour, 
et  ils  ne  virent  que  Jésus  seul 
avec  eux. 

9  Comme  ils  descendaient  de  la 
montagne,  Jésus  leur  recom- 
manda de  ne  dire  à  personne 
ce  qu'ils  avaient  vu,  jusqu'à  ce 
que  le  Fils  de  l'homme  fût  res- 

10  suscité  des  morts.  Ils  retinrent 
cette  parole,  se  demandant  entre 
eux  ce  que  c'est  que  ressusciter 
des  morts. 

11  Les  disciples  lui  firent  cette 
question  :  PourqTioi  les  scribes 
disent-ils  qu'il  faut  qu'Élie  vienne 

12  premièrement?  Il  leur  répon- 
dit :  Elie  viendra  premièrement, 
et  rétablira  toutes  choses.  Et 
pourquoi  est-il  écrit  du  Fils  de 
l'homme  qu'il  doit  souffrir  beau- 

13  coup  et  être  méprisé  ?  Mais  je 
vous  dis  qu'Élie  est  venu,  et 
qu'ils  l'ont  traité  comme  ils  ont 
voulu,  selon  qu'il  est  écrit  de  lui. 

14  Lorsqu'ils^  furent  arrivés  près 
des  disciples,  ils  virent  autour 
d'eux  une  grande  foule,  et  des 
scribes  qui  discutaient  avec  eux. 

15  Dès  qTie  la  foule  vit  Jésus,  elle 
fut  surprise,  et  on  accourut  pour 

1(5  le  saluer.  Il  leur  demanda  :  Sur 
quoi    disciitez-vous    avec    eux? 

17  Et  un  homme  de  la  foule  lui 
répondit:  Maître,  j'amène  auprès 
de  toi  mon  fils,  qui  est  possédé 

18  d'un  esjjrit  muet.  En  quelque 
lieu  qu'il  le  saisisse,  il  le  jette 
par  terre;  l'enfant  écume,  grince 
des  dents,  et  devient  tout  raide. 
J'ai  prié  tes  disciples  de  chasser 
l'esprit,    et    ils    n'ont    pas    pu. 


Race  incrédule,  leur  dit  Jésus, 
jus(pies  à  (puind  serai-je  avec 
vous?  jusques  à  quand  vous 
supporterai-je  ?  Amenez-le-moi. 
On  le  lui  amena.  Et  aussitôt 
que  l'enfant  vit  Jésus,  l'esprit 
l'agita  avec  violence;  il  tomba 
par  terre,  et  se  roulait  en 
écinnant.  Jésus  demanda  au 
père:  Combien  y  a-t-il  de  temps 
qiie  cela  lui  ai'rive  ?  Depuis  son 
enfance,  répondit-il.  Et  souvent 
l'esprit  l'a  jeté  dans  le  feu  et 
dans  l'eau,  pour  le  faire  périr. 
Mais,  si  tu  peux  quelque  chose, 
viens  à  notre  secours,  aie  com- 
passion de  nous.  Jésus  lui  dit  : 
Si  tu  peux! . . .  Tout  est  possible 
à  celui  qui  croit.  Aussitôt  le 
père  de  l'enfant  s'écria  :  Je 
crois  !  viens  au  secours  de  mon 
incrédulité  !  Jésus,  voyant  ac- 
courir la  foule,  menaça  l'esprit 
impur,  et  lui  dit  :  Esprit  muet 
et  sourd,  je  te  l'ordonne,  sors  de 
cet  enfant,  et  n'y  rentre  plus. 
Et  il  sortit,  en  poussant  des  cris, 
et  en  l'agitant  avec  une  grande 
violence.  L'enfant  devint  comme 
mort,  de  sorte  que  plusieiirs 
disaient  qu'il  était  mort.  Mais 
Jésus,  l'ayant  pris  par  la  main,  le 
fit  lever.    Et  il  se  tint  debout. 

Quand  Jésus  fut  entré  dans 
la  maison,  ses  disciples  lui  de- 
mandèrent en  particidier:  Pour- 
quoi n'avons-nous  pu  chasser  cet 
esprit  ?  Il  leur  dit  :  Cîette  esi^èce- 
là  ne  peut  sortir  que  par  la  prière. 

Ils  partirent  de  là,  et  tra- 
versèrent la  Galilée.  Jésus  ne 
voulait  pas  qu'on  le  sût.  Car 
il  enseignait  ses  disciples,  et  il 
leur  dit  :  Le  Fils  de  l'homme 
sera  livré  entre  les  mains  des 
hommes;  ils  le  feront  motmr, 
et,  trois  jours  ai)rès  qii'il  aura 
été  mis  à  mort,  il  ressuscitera. 
Mais  les  disciples  ne  compre- 
naient  pas    cette    parole,  et  ils 


77s,  Pierre,  Jacques  et  Jean. 


19 


20 


21 


99 


23 

24 

25 


26 


28 

29 
30 
31 


32 


craignaient  de  l'interroger. 


59 


Chap.  9,  V.  33. 


MARC. 


Chap.  10,  v.  5. 


Jésus  de  retour  à  Caperuaum. — Qui  est  le 
pkis  grand  '? — Les  scandales. 

33  Ils  arriA-èrent  à  Capernauni. 
Lorsqu'il  fut  dans  la  maison, 
Jésus  leur  demanda:    Sur  quoi 

34  raisonniez-vous  en  chemin?  Mais 
ils  gardèrent  le  silence,  car  en 
chemin  ils  avaient  discuté  entre 
eux  pour  savoir  qui  était  le  plus 

35  grand.  Alors  il  s'assit,  appela 
les  douze,  et  leur  dit:  Si  quel- 
qu'un veut  être  le  premier,  il 
sera  le   dernier   de   tous   et   le 

36  serviteur  de  tous.  Et  il  prit  un 
petit  enfant,  le  plaça  au  milieu 
d'eux,    et,    l'ayant    embrassé,    il 

37  leur  dit  :  Quiconque  reçoit  en 
mon  nom  un  de  ces  petits  en- 
fants me  reçoit  moi-même  ;  et 
quiconque  me  reçoit  reçoit  non 
pas  moi,  mais  celui  qui  m'a 
envoyé. 

38  Jean  lui  dit  :  Maître,  nous 
avons  vu  un  homme  qui  chasse 
des  démons  en  ton  nom  ;  et 
nous  l'en  avons  empêché,  parce 

39  qu'il  ne  nous  suit  pas.  Ne  l'en 
empêchez  pas,  répondit  Jésus; 
car  il  n'est  personne  qui,  faisant 
un  miracle  en  mon  nom,  puisse 
aussitôt    après    parler    mal    de 

40  moi.      Qui     n'est     pas     contre 

41  nous  est  pour  nous.  Et  qui- 
conque vous  donnera  à  boire 
un  verre  d'eau  en  mon  nom, 
parce  que  vous  appartenez  à 
Christ,  je  vous  le  dis  en  vérité, 
il  ne  perdra  point  sa  récom- 
pense. 

42  Mais,  si  quelqu'un  scandalisait 
im  de  ces  petits  qui  croient,  il 
vaiidrait  mieux  pour  lui  qu'on 
mît  autour  de  son  cou  une 
meule  de  moulin,  et  qu'on  le 
jetât  dans  la,  mer. 

43  Si  ta  main  est  pour  toi  ime 
occasion  de  chute,  coupe-la  ; 
mieux  vaut  pour  toi  entrer 
manchot  dans  la  vie,  que  d'avoir 
les  deux  mains  et  d'aller  dans 


j  la  géhenne  \  dans  le  feu  qui  ne 
I  s'éteint  point,     [là  où  leur  ver  44 
ne  mem't  point,  et  où  le  feu  ne 
I  s'éteint  point.]     Si  ton  pied  est  45 
pom*  toi  une  occasion  de  chute, 
coupe-le  ;    mieux  vaut  pour  toi 
entrer  boitevix  dans  la  vie,  que 
d'avoir  les  deirx  pieds  et  d'être 
jeté   dans   la   géhenne,  dans   le 
feu  qui  ne  s'éteint  point,     [là  où  46 
leur  ver  ne  meurt  point,  et  où 
le  feu  ne  s'éteint  point.]     Et  si  47 
ton  œil  est  pour  toi  une  occa- 
sion de  chute,  arrache-le;  mieux 
vaut    pour   toi    entrer    dans    le 
royaume  de  Dieu,  n'ayant  qu'un 
œil,   que  d'avoir  deux   yeux   et 
d'être  jeté  dans  la  géhenne,  où  48 
leur  ver  ne  mem-t  point,  et  où 
le    feu   ne   s'éteint   point.     Car  49 
tout   homme    sera   salé    de  feu. 
Le    sel    est   une   bonne    chose  ;  50 
mais    si    le    sel     devient    sans 
saveur,    avec   quoi    l'assaisonne- 
rez-vous  ?   Ayez  du  sel  en  vous-  51 
mêmes,  et  soyez  en  paix  les  uns 
avec  les  autres. 

Jésus  sur  le  territoire  de  la  Judée. — Le 
divorce. — Les  j^etits  enfants. — Le  jeune 
homme  riche. — L'héritage  de  la  vie  éter- 
nelle.— Jésus  annonce  sa  mort  et  sa  résur- 
rection.— Demande  des  fils  de  Zébédée. — 
L'aveugle  Bartimée  guéri  à  Jéricho. 

Jésus,  étant  parti  de  là,  se  1 Q 
rendit  dans  le  territoire  de  la 
Judée,    au    delà    du    Jourdain. 
La  fovde  s'assembla  de  nouveau 
près  de  lui,  et,  selon  sa  coutume, 
il  se  mit  encore  à  l'enseigner. 

Les    pharisiens    l'abordèrent  ;  2 
et,   pour  l'éi^rouver,  ils  lui  de- 
mandèrent s'il  est  permis  à  un 
homme   de  répudier  sa  femme. 
Il  leur  répondit  :    Que   vous   a  3 
prescrit  Moïse?    Moïse,  dirent-  4 
ils,  a  permis  d'écrire  une  lettre 
de  divorce  et  de  répudier.     Et  5 
Jésus   leur  dit  :    C'est   à  cause 
de  la  dureté  de  votre  cœur  que 


La  géhenne,  voy.  note  sur  Mattb.  v.  22. 


60 


CiiAP.  10,  V.  5. 


MARC. 


Chap.  10,  V.  32. 


Moïse  vous  a  donné  ce  précepte. 

6  Mais  au  commencement  de  la 
création,  Dieu  tit  l'honnue  et  la 

7  femme  ;  c'est  pourquoi  l'homme 
quittera   son  père   et   sa   mère, 

8  et  s'attachera  à  sa  femme,  et  les 
deux  deviendront  mie  seule 
chair.  Ainsi  ils  ne  sont  plus 
deux,  mais  ils   sont    une   seide 

y  chair.  Que  l'homme  donc  ne 
sépare  ims  ce  que  Dieu  a  joint. 

10  Lorsqu'ils  furent  dans  la  mai- 
son, les  disciples  l'interrogèrent 

11  encore  là-dessus.  Il  leur  dit: 
Celui  qui  répudie  sa  femme,  et 
qui  en  épouse  une  autre,  commet 

12  adultère  à  son  égard  ;  et  si  une 
femme  quitte  son  mari,  et  en 
épouse  un  autre,  elle  coiumet 
adidtère. 

13  On  lui  amena  des  petits  en- 
fants, afin  qu'il  les  toTichât.  Mais 
les  disciples  repoiissèrent  ceiix 

14  qui  les  amenaient.  Jésus,  voyant 
cela,  fut  indigné,  et  leur  dit: 
Laissez  venir  à  moi  les  petits 
enfants,  et  ne  les  en  empêchez 
pas  ;  car  le  royamne  de  Dieu  est 
pour  ceux  qui  leur  ressemblent. 

15  Je  vous  le  dis  en  vérité,  quicon- 
que ne  recevra  pas  le  royaume 
de  Dieu  comme  un  petit  enfant 

16  n'y  entrera  point.  Puis  il  les 
embrassa,  et  les  bénit,  en  leur 
imposant  les  mams. 

17  Comme  Jésus  se  mettait  en 
chemin,  un  homme  accom-ut,  et, 
se  jetant  à  genoux  devant  lui  : 
Bon  maître,  lui  demanda-t-il, 
que  dois-je  faire  pour  hériter  la 

18  vie  éternelle  ?  Jésus  lui  dit  : 
Pourquoi  m'api^elles-tu  bon  ?   Il 

19  n'y  a  de  bon  que  Dieu  seul.  Tu 
connais  les  commandements:  Tu 
ne  commettras  point  d'adultère  ; 
tu  ne  tueras  jîoint  ;  tu  ne  déro- 
beras point  ;  tu  ne  diras  point 
de  faux  témoignage  ;  tu  ne  feras 
tort  à  personne;  honore  ton  père 

20  et  ta  mère.  Il  lui  répondit  : 
Maître,  j'ai   observé   toutes   ces 


choses  dès  ma  jeunesse.     Jésus.  21 
l'ayant    regardé,    l'aima,    et    lui 
dit:  Il  te  manque  mie  chose;  va, 
vends  tout  ce  que  tu  as,  donne-le 
aux  pauvres,  et  tu  auras  un  trésor 
dans  le  ciel.    Puis  viens,  et  suis- 
moi.    Mais,aifligé  de  cette  parole,  22 
cet  homme  s'en  alla  tout  triste  ; 
car    il    avait    de    grands    biens. 
Jésus,  regardant  autour  de  lui,  23 
dit  à  ses  disciples  :    Qu'il   sera 
difficile    à    ceux    qui    ont    des 
richesses  d'entrer  dans  le  roy- 
aume   de   Dieu  !     Les    disciples  24 
furent  étonnés  de  ce  que  Jésus 
parlait   ainsi.     Et,  reprenant,  il 
leur  dit  :   Mes  enfants,  qu'il  est 
difficile  à  ceux  qui   se  confient 
dans  les  richesses  d'entrer  dans 
le  royaume  de  Dieu  !  Il  est  plus  25 
facile  à  un  chameau  de  passer 
par  le  trou  d'mie  aiguille  qu'à 
un  riche  d'entrerdans  le  royaume 
de  Dieu.     Les  disciples   fm^ent  26 
encore   plus    étonnés,   et   ils   se 
dirent  les  uns  aux   autres  :    Et 
qui  peut  être  sauvé?     Jésus  les  27 
regarda,    et    dit  :    Cela   est    im- 
possible aux  hommes,  mais  non 
à  Dieu  ;  car  tout  est  possible  à 
Dieu. 

Pierre  se  mit  à  lui  dire:  Yoici,  28 
nous  avons  tout  quitté,  et  nous 
t'avons    suivi.     Jésus   répondit  :  29 
Je  vous  le  dis  en  vérité,  il  n'est 
personne    qui,    ayant    quitté,    à 
cause   de  moi  et  à  cause  de  la 
bonne  nouvelle,  sa   maison,  ou 
ses  frères,  ou  ses  soeurs,  ou  son 
père,  ou  sa  mère,  ou  ses  enfants, 
ou    ses    terres,    ne    reçoive    au  30 
centuple,  présentement  dans  ce 
siècle-ci,  des  maisons,  des  frères, 
des  sœurs,  des  mères,   des  en- 
fants,   et  des    terres,   avec    des 
persécutions,  et,  dans  le  siècle  à 
venir,  la  vie  éternelle.    Plusieurs  31 
des  derniers  seront  les  premiers, 
et  plusieurs  des  premiers  seront 
les  derniers. 

Ils   étaient   en   chemin,   pour  32 


61 


Chap.  10,  V.  32. 


MARC. 


Chap.  11,  v.  2. 


raonter  à  Jérusalem,  et  Jésus 
allait  devant  eux.  Les  disciples 
étaient  troublés,  et  le  suivaient 
avec  crainte.  Et  Jésus  prit  de 
nouveau  les  douze  auprès  de 
lui,  et  commença  à  leur  dire  ce 

33  qui  devait  lui  arriver  :  Voici, 
nous  montons  à  Jérusalem,  et  le 
Fils  de  riiomme  sera  livré  aux 
chefs  des  prêtres  et  aux  scribes. 
Ils  le  condamneront  à  mort,  et 

34  ils  le  livreront  aux  i)aïens,  qui 
se  moqueront  de  lui,  le  battront 
de  verges,  cracheront  sur  lui,  et 
le  feront  mourir  ;  et,  trois  jours 
après,  il  ressuscitera. 

35  Les  fils  de  Zébédée,  Jacques 
et  Jean,  s'approchèrent  de  Jésus, 
et  lui  dirent  :  Maître,  nous 
voudrions  que  tu  tisses  pour 
nous  ce  que  nous  te  demanderons. 

30  II  leur  cîit:  Que  voulez-vous  que 
37  je  fasse  pour  vous  ?  Accorde- 
nous,  lui  dirent-ils,  d'être  assis 
l'iui  à  ta  droite  et  l'autre  à  ta 
gauche,  quand  tu  seras  dans  ta 
Jésus  leur  •réi)ondit  : 
Vovis  ne  savez  ce  que  vous 
demandez.  Pouvez-vous  boire 
la  coiq^e  que  je  dois  boire,  ou 
être  baptisés  du  baptême  dont 

39  je  dois  être  baptisé  ?  Nous  le 
pouvons,  dirent-ils.  Et  Jésus 
leur  réi^ondit:  Il  est  vrai  (pie 
vous  boirez  la  coupe  que  je  dois 
boire,  et  que  vous  serez  baptisés 
du   baptême  dont  je   dois   être 

40  baptisé  ;  mais  pour  ce  qui  est 
d'être  assis  à  ma  droite  ou  à  ma 
gauche,  cela  ne  dépend  pas  de 
moi,  et  ne  sera  donné  qu'à  ceux 

41  à  cj[ui  cela  est  réservé.  Les  dix, 
ayant  entendu  cela,  commencè- 
rent à  s'indigner  contre  Jacques 

42  et  Jean.  Jésus  les  appela,  et 
leur  dit:  Vous  savez  que  ceux 
(pi'on  regarde  comme  les  chefs 
des  nations  les  tyraimisent,  et 
que    les    grands    les    dominent. 

43  II  n'en  est  pas  de  même  au 
milieu  de  vous.    Mais  quiconque 


38  gloire. 


veut  être  grand  parmi  vous  sera 
votre  serviteur  ;  et  quiconque  44 
veut  être  le  premier  parmi  vous 
sera  l'esclave  de  tous.  Car  le  45 
Fils  de  l'homme  est  venu,  non 
poiu"  être  servi,  mais  pour  servir 
et  donner  sa  vie  comme  la  rançon 
de  plusieurs. 

Ils  arrivèrent  à  Jéricho.     Et,  4(5 
lorsque  Jésus  en  sortit,  avec  ses 
disciples   et   une    assez    grande 
foule,  le  fils  de  Timée,  Bartiniée, 
mendiant  aveugle,  était  assis  au 
bord    du    chemin.     Il    entendit  47 
que   c'était  Jésus  de  Nazareth, 
et  il   se   mit  à  crier:    Fils   de 
David,  Jésus,  aie  pitié  de  moi  ! 
Plusieurs    le   reprenaient,  pour  48 
le    faire    taire  ;     mais    il    criait 
beaucouj)    plus    fort  :     Fils    de 
David,  aie  pitié  de  moi  !   Jésus  49 
s'arrêta,  et  dit  :  Appelez-le.     Ils 
appelèrent  l'aveugle,  en  lui  di- 
sant :    Prends  courage,  lève-toi, 
il  t'appelle.     L'aveugle  jeta  son  50 
manteau,  et  vint  en  sautant  vers 
Jésus.    Jésus,  prenant  la  parole,  51 
lui  dit  :    Que  veux-tu  que  je  te 
fasse?   Ilabboimi^,  lui  répondit 
l'aveugle,  que  je  recouvre  la  vue. 
Et    Jésus   lui    dit  :     Va,    ta    foi  52 
t'a  sauvé.     Aussitôt  il  recouvra 
la  vue,  et  suivit  Jésus  dans  le 
chemin. 

Entrée  de  Jésus  à  Jérusalem. — Le  figuier 
maudit, — Les  vendeurs  chassés  du  temple. 
— Irritation  des  prêtres. 

Lorsqu'ils    approchèrent    de  ^J 
Jérusalem,  et  qu'ils  furent  près 
de  Bethphagé    et   de  Béthanie, 
vers   la   montagne   des   oliviers, 
Jésus  envoya  deux  de  ses  disci- 
l)les,  en   leur  disant  :   Allez  au  2 
village  qui  est  devant  vous  ;  dès 
que    vous   y   serez  entrés,  vous 
tiouverez  un  ânon  attaché,  sur 
lequel    aucun    homme    ne    s'est 
encore     assis  ;     détachez-le,     et 


'  Kahhouni,  c'est-à-dire,  nwn  maître. 


62 


ChAP.  11,  Y.  2. 


3  amenez-le.  Bi  tjuclqu'vni  vouh* 
dit:  Pourquoi  faites-vous  cela? 
répondez:  Le  Seigneur  en  a 
besoin.  Et  à  Tinstant  il  le  lais- 
sera venir  ici. 

4  Les  discii)les,  étant  allés, 
trouvèrent  1  anon  attaché  dehors 
près  d'inie  porte,  au  contour  du 
chemin,    et    ils    le    détachèrent. 

5  Quekiues-uns  de  ceux  qui  étaient 
là  leur  dirent  :  Que  faites-vous  ? 
pourcjuoi  détachez-vous  cet  ânon? 

(i  Ils  répondirent  comme  Jésus 
lavait  dit.    Et  on  les  laissa  aller. 

7  Ils  amenèrent  à  Jésus  l'ânon, 
sur  lequel  ils  jetèrent  leurs 
vêtements,  et  Jésus  s'assit  dessus. 

8  Beaucoup  de  gens  étendirent 
leurs  vêtements  sur  le  chemin, 
et  d'autres  des  branches  qu'ils 

y  coupèrent  dans  les  champs.  Ceux 
qui  précédaient  et  ceux  qiii 
suivaient  Jésus  criaient  :  Ho- 
sannaM   Béni  soit  celui  (jui  vient 

10  au  nom  du  Seigneiu- !  Béni  soit 
le  règne  qui  vient,  le  règne  de 
David,  notre  père!  Hosanna  dans 
les  lieux  très  hauts  ! 

11  Jésus  entra  à  Jérusalem,  dims 
le  temple.  Quand  il  eut  tout 
considéré,  comme  il  était  déjà 
tard,  il  s'en  alla  à  Béthanie  avec 
les  douze. 

12  Le  lendemain,  après  qu'ils 
furent  soi'tis  de  Béthanie,  Jésus 

13  eiit  faim.  Apercevant  de  loin 
un  tiguier  (jui  avait  des  feuilles, 
il  alla  voir  s'il  y  trouverait 
quelque  chose  ;  et,  s'en  étant 
approché,  il  ne  trouva  que  des 
feuilles,    car    ce    n'était    pas    la 

14  saison  des  figues.  Prenant  alors 
la  parole,  il  lui  dit  :  Que  jamais 
personne  ne  mange  de  ton  fruit! 
Et  ses  disci))les  l'entendirent. 

15  Ils  arrivèrent  à  Jérusalem,  et 
Jésus  entra  dans  le  temple.  Il  se 
mit  à  chasser  ceux  (pii  vendaient 
et  (jui  achetaient  dans  le  temple; 


MARC.  Chap.  II,  v.  26. 

il  renversa  les  tables  des  chan- 
geurs, et  les  sièges  des  vendeiu's 


16 
17 


Hosanna,  voy.  note  sur  !Mattli.  xxi.  9. 


de  ingcons  '  ;  et  il  ne  laissa  per- 
sonne transporter  aucun  objet 
à  travers  le  temple.  Et  il  en- 
seignait et  disait  :  N'est-il  pas 
écrit  :  Ma  maison  sera  appelée 
vme  maison  de  prière  poiu'  toutes 
les  nations  ?  Mais  vous,  vous  en 
avez  fait  une  caverne  de  voleurs. 

Les  chefs  des  prêtres  et  les  18 
scribes,  l'ayant  entendu,  cher- 
chèrent les  moyens  de  le  faire 
périr;  car  ils  le  craignaient,  parce 
({ue  toute  la  foule  était  frappée 
de  sa  doctrine. 

Quand  le  soir  fut  venu,  Jésus  li) 
sortit  de  la  ville. 

La  23iiissance  de  la  foi. — L'autorité  de  Jésus. 
— Parabole  des  vignerous. — La  pierre  de  ■ 
l'angle. 

Le  matin,  en  passant,  les  dis- 
ciples virent  le  figuier  séché 
jusqu'aux  racines.  Pierre,  se 
rappelant  ce  qui  s'était  passé, 
dit  à  Jésus  :  Eabbi,  regarde,  le 
figuier  que  tu  as  maudit  a  séché. 
Jésus  prit  la  parole,  et  leur  dit  : 
Ayez  foi  en  Dieu.  Je  vous  le 
dis  en  vérité,  si  quelqu'iui  dit  à 
cette  montagne  :  Ote-toi  de  là 
et  jette-toi  dans  la  nier,  et  s'il 
ne  doute  point  en  son  cœur, 
mais  croit  que  ce  (pi'il  dit  arri- 
vera,il  le  verra  s'accomplir.  C'est 
pourquoi  je  vous  dis  :  Tout  ce 
que  vous  demanderez  en  priant, 
croyez  que  vous  le  recevrez,  et 
voiis  le  verrez  s'accomplir.  Et, 
lorsque  vous  êtes  debout  faisant 
votre  prière,  si  vous  avez  quelque 
chose  contre  quclqu'mi,  pardon- 
nez, afin  que  votre  Père  (jui  est 
dans  les  cicux  vous  pardonne 
atissi  vos  offenses.  [Mais  si  vous  26 
ne  pardomiez  ])as.  votre  Père 
cieux  ne  vous 
non    i)lus    vos 


20 
21 


22 

23 


24 


9  .ri 


qui  est  dans  les 
pardonnera   j)as 
offenses.] 


Pigeons,  voy.  note  sur  Mattb.  xxi.  12. 


(53 


Chap.  11,  V.  27. 


MARC. 


Chap.  12,  v.  16. 


27  Ils  se  rendirent  de  nouveau 
à  Jérusalem,  et,  pendant  que 
Jésus  se  promenait  dans  le 
temple,  les  chefs  des  prêtres,  les 
scribes  et  les  anciens,  vinrent  à 

28  lui,  et  lui  dirent  :  Par  quelle 
autorité  fais-tu  ces  choses,  et 
qui  t'a  donné  l'autorité   de  les 

29  faire  ?  Jésus  leur  répondit  :  Je 
vous  adresserai  aussi  une  ques- 
tion ;  répondez-moi,  et  je  vous 
dirai  par  quelle  autorité  je  fais 

30  ces  choses.  Le  baptême  de  Jean 
venait-il  du  ciel,  ou  des  hommes? 

31  Eépondez-moi.  Mais  ils  rai- 
sonnèrent ainsi  entre  eux  :  Si 
nous  répondons  :  Du  ciel,  il 
dira:  Pourqiioi  donc  n'avez-vous 

32  pas  cru  en  lui  ?  Et  si  nous  ré- 
pondons :  Des  hommes  ....  Ils 
craignaient  le  peuple,  car  tous 
tenaient   réellement  Jean   pour 

33  im  prophète.  Alors  ils  répon- 
dirent à  Jésus  :  Nous  ne  savons. 
Et  Jésus  leur  dit:  Moi  non  plus, 
je  ne  vous  dirai  pas  par  quelle 
autorité  je  fais  ces  choses. 

12      Jé'^ii'^  ^^  i"it  ensuite  à  leur 

parler  en  paraboles. 

Un  liomnie  planta  une  vigne. 

Il  l'entoura   d'une   haie,   creusa 

un  pressoir  \  et  bâtit  une  tour  ^  ; 

puis  il  l'atïei'ma  à  des  vignerons, 

2  et  quitta  le  pays.  Au  temps  de 
la  récolte,  il  envoya  un  serviteur 
vers  les  vignerons,  pour  recevoir 
d'eux  une  part  du  produit  de  la 

3  vigne.  S'étant  saisis  de  lui,  ils 
le  battirent,  et  le  renvoyèrent  à 

4  vide.  Il  envoya  de  nouveau  vers 
eux  un  autre  serviteur  ;  ils  le 
frappèrent  à  la  tête,  et  l'outragè- 

5  rent.  Il  en  envoya  rm  troisième, 
qu'ils  tuèrent  ;  puis  plusieurs 
autres,  qu'ils   battirent  ou  tuè- 

6  rent.  Il  avait  encore  un  fils 
bien-aimé  ;  il  l'envoya  vers  eux 
le  dernier,  en  disant  :  Ils  auront 


^    Un  pressoir,   une   tour,  voy.    notes   sur 
Matth.  XXI.  33. 


du  respect  pour  uîon  fils.     Mais  7 
ces  vignerons  dirent  entre  eux: 
Voici  l'héritier;  venez,  tuons-le, 
et  l'héritage  sera  à  nous.     Et  ils  8 
se  saisirent  de  lui,  le  tuèrent,  et 
le   jetèrent    hors    de   la   vigne. 
Maintenant,  que  fera  le  maître  9 
de  la  vigne?  Il  viendra,  fei-a  périr 
les  vignerons,   et  il   donnera  la 
vigne  à  d'autres. 

N'avez-vous  pas  lu  cette  parole  10 
de  l'Ecriture  :  La  pierre  qu'ont 
rejetée  ceux  qui  bâtissaient  est 
devenue  la  principale  de  l'angle  ; 
c'est  du  Seigneur  que  cela  est  11 
venu,  et  c'est  un  prodige  à  nos 
yeux  ? 

Ils  cherchaient  à  se  saisir  de  12 
lui,  mais  ils  craignaient  la  foule. 
Ils  avaient  compris  que  c'était 
pour  eux  qvie  Jésus  avait  dit 
cette  parabole.  Et  ils  le  quittè- 
rent, et  s'en  allèrent. 

Questions  captieuses  proposées  à  Jésus  sur: — 
le  tribut  à  César, — la  résurrection, — le 
plus  grand  commandement. — De  qui  le 
Christ  est-il  fils  ? — Les  scribes  censurés 
par  Jésus. — La  pauvre  veuve. 

Ils  envoyèrent  auprès  de  Jésus  13 
quelques-uns   des  pharisiens  et 
des  hérodiens  \  afin  de  le   sur- 
prendre par  ses  propres  paroles. 
Et  ils  vinrent  lui  dire:    Maîti"e,  14 
nous  savons  que  tu  es  vrai,  et 
que    tu   ne   t'inquiètes   de   per- 
sonne ;  car  tu  ne  regardes  pas  à 
l'apparence   des  hommes,  et  tu 
enseignes  la  voie  de  Dieu  selon 
la  vérité.    Est-il  i^ermis,  ou  non, 
de  payer  le  tribut  à  César  ?  De- 
vons-nous payer,  ou  ne  pas  payer? 
Jésus,  connaissant  leur  hypocri-  15 
sic,  leur  répondit  :  Pourquoi  me 
tentez-vous  ?    Apportez-moi    mi 
denier,  afin  que  je  le  voie.     Ils  16 
en    apportèrent    un  ;     et    Jésus 
leur  demanda:  De  qui  sont  cette 
effigie  et  cette  inscription?  De 


16. 


Hérodiens,  voy.  note    sur    Matth.  xxii. 


64 


Chap.  12,  V.  i6. 


MARC. 


Chap.  12,  v.  40. 


17  César,  lui  répondirent-ils.    Alors    Jésus   répondit:    Voici    le    ])re- 29 


il  leur  dit  :  Rendez  à  César  ce 
qui  est  à  César,  et  à  Dieu  ce  qui 
est  à  Dieu.  Et  ils  furent  à  son 
égard  dans  Tétonnenient. 

18  Les  sadducéens,  qui  disent 
qu'il  n'y  a  point  de  résurrection, 
vinrent  aiqjrès  de  Jésus,  et  lui 

lotirent  cette  question:  Maître, 
voici  ce  que  Moïse  nous  a  pres- 
crit :  8i  le  frère  de  quelqu'un 
meurt,  et  laisse  une  fennno,  sans 
avoir  d'enfants,  son  frère  épou- 
sera sa  veuve,  et  suscitera   une 

20  postérité  à  son  frère.  Or,  il  y 
avait  sept  frères.  Le  premier 
se  maria,  et  mouriit,  sans  laisser 

21  de  postérité.  Le  second  i^rit  la 
veuve  pour  femme,  et  mourut, 
sans  laisser  de  i^ostérité.     Il  en 

22  fut  de  même  du  troisième,  et 
aucun  des  sept  ne  laissa  de  pos- 
téi'ité.   Après  eux  tous,  la  fenmie 

23  mourut  aussi.  A  la  résurrection, 
duquel  d'entre  eux  sera-t-elle  la 
fennne  ?   Car  les  sept  l'ont   eue 

24  pour  femme.  Jésus  leur  répon- 
dit :  N'êtes-vous  pas  dans  l'er- 
reur, parce  que^  vous  ne  com- 
prenez  ni   les  Ecritures,   ni    la 

25  puissance  de  Die\i  ?  Car,  à 
la  résurrection  des  morts,  les 
hommes  ne  prendront  point  de 
fenmies,  ni  les  femmes  de  maris, 
mais  ils  seront  comme  les  anges 

26  dans  les  cieux.  Pour  ce  qui  est 
de  la  résurrection  des  morts, 
n'avez-vous  pas  lu,  dans  le  livre 
de  Moïse,  ce  que  Dieu  lui  dit 
dans  le  buisson  :  Je  suis  le  Dieii 
d'Abraham,  le  Dieu  d'Isaac,  et 

27  le  Dieu  de  Jacob?    Dieu  n'est 
pas   Dieu   des  morts,  mais  des 
vivants 
dans  l'erreur. 

28  Un  des  scribes,  qui  les  avait 
entendus  discuter,  voyant  que 
Jésus  avait  bien  répondu  aux 
sadducéens,  s'approcha,  et  lui 
demanda  :  Quel  est  le  premier 
de    tous    les    commandements? 


Vous  êtes  grandement 


mier  :     Ecoute,    Israël,    le    Sei- 
gneur, notre  Dieu,  est  l'unique 
Seigneur  ;     et  :     Tu    aimeras    le  30 
Seigneur,  ton  Dieu,  de  tout  ton 
cœur,  de  toute  ton  âme,  de  toute 
ta  pensée,  et  de   toute  ta  force. 
Voici  le  second  :  Tu  aimeras  ton  31 
prochain    connue   toi-même.     Il 
n'y  a  pas  d'autre  commandement 
plus  grand  que  ceux-là.  Le  scribe  32 
lui  dit  :   Bien,  maître  ;  tu  as  dit 
avec  vérité  que  Dieu  est  unique, 
et   qu'il   n'y  en  a  point  d'autre 
que  lui,  et  que  l'aimer  de  tout  33 
son  cœur,  de  toute  sa  pensée,  de 
toute   son  âme,  et  de  toute  sa 
force,    et    aimer    son    prochain 
comme  soi-même,  c'est  plus  que 
tous  les  holocaustes  et  tous  les 
sacrifices.     Jésus,    voyant    qu'il  34 
avait  répondu  sagement,  lui  dit  : 
Tu  n'es  pas  loin  du  royaume  de 
Dieu.   Et  personne  n'osa  plus  lui 
proposer  des  questions. 

Jésus,  continuant  à  enseigner  35 
dans  le  temple,   dit  :    Comment 
les     scribes    disent-ils    q\^e    le 
Christ  est  fils  de  David  ?  David  3(i 
lui-même,    animé    par    l'Esprit- 
Saint,  a  dit  :   Le  Seigneur  a  dit 
à  mon  Seigneur  :    Assieds-toi  à 
ma    droite,   jusqu'à    ce    que    je 
fasse  de  tes  einicniis  ton  marche- 
jjied.     David  lui-même  l'appelle  37 
Seigneur  ;    connnent  donc  est-il 
son   fils?    Et  une  grande  foule 
l'écoutait  avec  plaisir. 

Il    leur    disait    dans    son   en-  38 
seignement  :     Gardez-vous    des 
scribes,    qui    aiment   à    se    pro- 
mener en    robes   longues,   et   à 
être     salués     dans     les     places 
l)ubli(pies  ;    qui  recherchent  les  39 
premiers   sièges   dans  les  syna- 
gogues, et  les  premières  places 
dans  les   festins  ;    qui   dévorent  40 
les  maisons  des  veuves,  et  qui 
font  ))our  l'apparence  de  longues 
prières.     Ils   seront  jugés   plus 
sévèrement. 


65 


T) 


Chap.  12,  Y.  41. 


MARC. 


Chap.  13,  v.  19. 


41  Jésus,  s'étant  assis  vis-à-vis  du 
tronc,  regardait  comment  la  foule 
y  mettait  de  l'argent.    Plusieurs 

42  riches  mettaient  beaucoup.  Il 
vint  aussi  une  pauvre  veuve,  et 
elle  y  mit  deux  petites  pièces  \ 

43  faisant  un  quart  de  sou^  Alors 
Jésus,  s'adressant  à  ses  discii>les, 
leur  dit:  Je  vous  le  dis  en  vérité, 
cette  pauvre  veuve  a  donné  jîlus 
qu'aucun  de  ceux  qui  ont  mis 

44  dans  le  tronc  ;  car  tous  ont  mis 
de  leur  superflu,  mais  elle  a  mis 
de  son  nécessaire,  tout  ce  qu'elle 
possédait,  tout  ce  qu'elle  avait 
pour  vivre. 

La  destruction  de  Jérusalem  et  l'avènemeut 
du  Fils  de  riiomme. — Exhortation  à  la 
vigilance. 

1  Q  Lorsque  Jésus  sortit  du  tem- 
ple, un  de  ses  disciples  lui  dit: 
Maître,  regarde,  quelles  pierres, 

2  et  quelles  constructions  !  Jésus 
lui  répondit:  Vois-tu  ces  grandes 
constructions  ?  Il  ne  restera  pas 
pierre  sur  pierre  qui  ne  soit  ren- 
versée. 

;{  Il  s'assit  s\ir  la  montagne  des 
oliviers,  en  face  du  temple.  Et 
Pierre,  Jacques,  Jean  et  André, 
lui   firent    eu   particulier    cette 

4  question  :  Dis-nous,  quand  cela 
arrivera-t-il,  et  à  quel  signe 
connaîtra-t-on  que  toutes  ces 
choses  vont  s'accomplir? 

5  Jésus  se  mit  alors  à  leur  dire: 
Prenez  garde  que  personne  ne 

6  vous  séduise.  Car  plusieurs  vien- 
dront sous  mon  nom,  disant  : 
C'est    moi.       Et    ils     séduiront 

7  beaucoup  de  gens.  Quand  vous 
entendrez  parler  de  guerres  et 
de  bruits  de  guerres,  ne  soyez 
pas  troublés,  car  il  faut  que  ces 
choses  arrivent.    Mais  ce  ne  sera 

8  pas  encore  la  fin.  Une  nation 
s'élèvera   contre  une   nation,   et 

^  Grec  deux  lepton  ;  le  lej)ton  était  la  plus 
petite  pièce  de  monnaie. 

"  Ou  qvAidrant,  voy.  note  sur  Matth.  v.  26. 


un  royaume  contre  un  royaume; 
il  y  aura  des  tremblements  de 
terre  en  divers  lieux,  il  y  aura 
des  famines.  Ce  ne  sera  que  le 
commencement  des  douleurs. 
Prenez  garde  à  vous-mêmes.  9 
On  vous  livrera  aux  tribunaux, 
et  vous  serez  battus  de  verges 
dans  les  synagogues  ;  vous  com- 
paraîtrez devant  des  gouverneurs 
et  dcA'ant  des  rois,  à  cause  de 
moi,  pour  leur  servir  de  témoi- 
gnage. Il  faut  premièrement  10 
que  la  bonne  nouvelle  soit  prê- 
chée  à  toutes  les  nations.  Quand  11 
on  vous  enunènera  pour  vous 
livrer,  ne  vous  inquiétez  pas 
d'avance  de  ce  que  vous  aurez 
à  dire,  mais  dites  ce  qui  vous 
sera  donné  à  l'heure  même  ;  car 
ce  n'est  pas  vous  qui  parlerez, 
mais  l'Esprit-Saint.  Le  frère  12 
livrera  son  frère  à  la  mort,  et  le 
père  son  enfant;  les  enfants  se 
soulèveront  contre  leurs  parents, 
et  les  feront  moimr.  Vous  serez  13 
haïs  de  tous,  à  cause  de  mon 
nom,  mais  celui  qui  persévérera 
jusqu'à  la  fin  sera  sauvé. 

Lorsque  vous  verrez  l'abomi-  14 
nation  de  la  désolation  établie 
là  où  elle  ne  doit  pas  être, — que 
celui  qui  lit  comprenne, — alors, 
que   ceux  qui   seront  en  Judée 
fuient  dans  les  montagnes  ;  que  15 
celui   qui   sera   sur  le  toif^  ne 
descende  pas  et  n'entre  pas  pour 
prendre  quelque  chose  dans  sa 
maison  ;    et  que   celui  qui  sera  16 
dans    les    champs    ne    retourne 
pas  en  arrière  pour  prendre  ses 
vêtements.  Malheur  aux  femmes  17 
qui  seront  enceintes  et  à  celles 
qui    allaiteront    en    ces   jours- 
là  !    Priez  pour  que  ces  choses  18 
n'arrivent    pas    en    hiver.     Car  19 
la  détresse,  en  ces  jours,   sera 
telle  qu'il  n'y  en  a  point  eu  de 

'  Le  toit,  construit  en  plate-forme,  d'où  l'on 
peut  descendre  sans  pénétrer  dans  les  ap- 
partements. 


66 


Chap.  13,  V.  19. 


MARC. 


CiiAP.  14,  V.  7. 


20 


21 


')>> 


24 


25 


26 


28 


semblable  depuis  le  coiiunciiee- 
ment  du  monde,  (pie  Dieu  a 
créé,  jusqu'à  présent,  et  qu'il  n'y 
en  aiu'a  jamais.  Et,  si  le  Sei- 
gneur n'avait  abrégé  ces  jours, 
I^ersonne  ne  serait  sauvé  ;  mais 
il  les  a  abrégés,  à  cause  des 
élus  qu'il  a  choisis.  Si  quelqu'un 
vous  dit  alors  :  Le  C'hrist  est  ici, 
ou  :  Il  est  là,  ne  le  croyez  pas. 
Car  il  s'élèvera  de  faux  Christs 
et  de  faux  prophètes  ;  ils  feront 
des  prodiges  et  des  miracles 
pour  séduire  les  élus,  s'il  était 
possible.  Soyez  sur  vos  gardes  : 
je  vous  ai  tout  annoncé  d  avance. 
Mais  dans  ces  jours,  après 
cette  détresse,  le  soleil  s'obscur- 
cira, la  lune  ne  donnera  plus  sa 
lumière,  les  étoiles  tomberont 
du  ciel,  et  les  puissances  qui 
sont  dans  les  cieiix  seront  ébran- 
lées. Alors  on  verra  le  Fils  de 
riiomme  venant  sur  les  nuées 
avec  ime  grande  puissance  et 
avec  gloire.  Alors  il  enverra  les 
anges,  et  il  rassemblera  les  élus 
des  quatre  vents,  de  l'extrémité 
de  la  terre  jusqu'à  l'extrémité 
du  ciel.  Instruisez-vous  par  une 
comparaison    tirée    dir     figuier. 


voyage,  laisse  sa  maison,  remet 
l'autorité  à  ses  serviteurs,  indi- 
(pie  à  chacim  sa  tâche,  et  ordonne 
au   portier   de    veiller.     Veillez  35 
donc,  car  vous  ne  savez  (piand 
viendra  le  maître  de  la  maison, 
ou  le  soir,  ou  au  milieu  de  la 
nuit,  ou  au  chant  du  coq,  ou  le 
matin  ;    craignez   qu'il   ne   vous  36 
trouve  endormis,  à  son  arrivée 
sondaine.     Ce  (pie  je  vous  dis,  37 
je  le  dis  à  tous:  Veillez. 

Histoire  de  la  passiou. — Complot  contre 
Jésus. — Parfum  répandu  sur  sa  tête  à 
Béthanie. — Trahison  de  Judas. — Célébra- 
tion de  la  Pâque  et  institution  de  la 
sainte  cène.-  -  Gethsémané. — Arrestation  de 
Jésus. 

La  fête  de  Pâque  et  des  pains  1  ^ 
sans  levain  ^  devait  avoir  lien 
deiix  jours  après.    Les  chefs  des 
prêtres  et  les  scribes  cherchaient 
les  moyens  d'arrêter  Jésus  p-dv 
ruse,  et  de  le  faire  mourir.     Car  2 
ils  disaient  :   Que  ce  ne  soit  i>as 
pendant  la  fête,  afin  qu'il  n'y  ait 
pas  de  tnnudte  i)iuini  le  peuple. 

Comme  Jésus  était  à  Béthanie,  3 
dans    la   maison    de    Simon    le 
lépreux,  luie  femme  entra,  pen- 
dant  (pi  il   se   trouvait   à  table. 


29 


Dès  (i[ue  ses  branches  deviennent  Elle  tenait  un  vase  d'albâtre,  qui 
tendres,  et  que  les  fenilles  pons-  renfermait  un  parfum  de  nard 
sent,   vous  connaissez  qne  l'été  j  pur   de   grand   prix  ;    et,   ayant 


31 
32 

33 
34 


est  proche.  De  même,  quand 
vous  verrez  ces  choses  arriver, 
sachez  que  le  Fils  de  l'homme 
est  proche,  à  la  porte.  Je  vous 
le  dis  en  vérité,  cette  génération 
ne  passera  point,  (pie  tont  cela 
n'arrive.  Le  ciel  et  la  terre 
passeront,  mais  mes  paroles  ne 
passeront  point. 

Pour  ce  rpii  est  du  jour  ou  de 
l'heure,  personne  ne  le  sait,  ni 
les  anges  dans  le  ciel,  ni  le  Fils, 
mais  le  Père  seul. 

Prenez  garde,  veillez  et  priez  ; 
car  vous  ne  savez  (piand  ce  temps 
viendra.  Il  en  sera  comme  d'un 
homme    (pii,    partant    pour    un 


rompu  le  vase,  elle  répandit  le 
])arfum    sur    la   tête    de    Jésus. 
Quel(ines-uns  exprimèrent  entre  4 
eux   leur   indignation:    A   quoi 
bon  perdre  ce  pai'lum?  On  aurait  5 
pu  le  vendre  jjIus  de  trois  cents 
deniers,  et  les  donner  aux  pau- 
vres.    Et  ils    s'irritaient  contre 
cette   femme.     Mais  Jésus  dit  :  6 
Laissez-la.     Pour(pioi  lui  faites- 
vous  de   la  peine?    Elle   a  fait 
une  bonne  action  à  mon  égard; 
car    vous     avez     toujours     des  7 
pauvres  avec  vous,  et  vous  pour- 
rez  leur    faire    du    bien   (juand 


67 


Voy.  note  sur  ilattli.  xxvi.  17. 
D  2 


Chap.  14,  V.  7. 


MARC. 


Aous     voudrez,    mais     vous     ne 

8  m'aurez  pas  toujours.  Elle  a 
fait  ce  qu'elle  a  pu  ;  elle  a 
d'avance    eiiibaunié    mon    corps 

9  poiir  la  sépulture.  Je  vous  le 
dis  en  vérité,  partout  oti  la  bonne 
nouvelle  sera  prêcliée,  dans  le 
monde  entier,  on  racontera  aussi 
en  mémoire  de  cette  femme  ce 
qu'elle  a  fait. 

10  Judas  Iscariot,  l'un  des  douze, 
alla  vers  les  chefs  des  prêti'es, 

11  afin  de  leur  livrer  Jésus.  Après 
l'avoir  entendu,  ils  fvirent  dans 
la  joie,  et  promirent  de  lui  donner 
de  l'argent.  Et  Judas  cherchait 
une  occasion  favorable  pour  le 
livrer. 

12  Le  premier  jour  des  pains 
sans  levain,  où  l'on  immolait  la 
Pâque\  les  disciples  de  Jésus 
lui  dirent  :  Où  veux-tu  que  nous 
allions   te   préparer   la   Pâque  ? 

13  Et  il  envoya  deux  de  ses  disci- 
ples, et  leur  dit:  Allez  à  la  ville; 
vous  rencontrerez  im  homme 
portant  une  cruche  d'eau,  suivez- 

14  le.  Quelque  part  qu'il  entre, 
dites  au  maître  de  la  maison  : 
Le  maître  dit  :  Où  est  le  lieu  où 
je  mangerai  la  Pâque  avec  mes 

15  disciples?  Et  il  vous  montrera 
une  grande  chambre  haute,  meu- 
blée et  toute  prête  :  c'est  là  que 
vous  nous  préparerez  la  Pâtiue. 

10  Les  disciples  partirent,  arrivèrent 
à  la  ville,  et  trouvèrent  les  choses 
comme  il  le  leur  avait  dit  ;  et  ils 
préparèrent  la  Pâque. 

17  Le  soir  étant  venu,  il  arriva 

18  avec  les  douze.  Pendant  qu'ils 
étaient  à  table  et  qu'ils  mange- 
aient, Jésus  dit:  Je  vous  le  dis  en 
vérité,  l'un  de  vous,  qui  mange 

19  avec  moi,  me  livrera.  Ils  com- 
mencèrent à  s'attrister,  et  à  lui 
dire,  l'un  après  l'autre  :    Est-ce 

20  moi  ?  Il  leur  réj^ondit  :  C'est 
l'un    des   douze,  qui   met   avec 


La  Pâque,  l'agneau  pascal. 


Chap.  14,  v. 
plat. 


33 
Le  21 


moi  la  main  dans  le 
Fils  de  l'homme  s'en  va,  selon 
ce  qui  est  écrit  de  lui.  Mais 
malheur  à  l'honune  par  qui  le 
Fils  de  l'homme  est  livré!  Mieux 
vaudrait  i)our  cet  homme  qu'il 
ne  fût  pas  né. 

Pendant     qu'ils     mangeaient,  22 
Jésus   ])rit   du   pain  ;    et,  après 
avoir  rendu  grâces,  il  le  rompit, 
et    le    leur    donna,    en    disant  : 
Prenez,  ceci  est  mon  corps.     Il  23 
l)rit  ensuite  une  coupe  ;  et,  après 
avoir   rendu   grâces,   il   la    leur 
donna,  et  ils  en  burent  tous.    Et  24. 
il  leur  dit  :   Ceci  est  mon  sang, 
le    sang    de    l'alliance,   qui    est 
répandii  pour  i)lusieurs.  Je  vous  25 
le   dis    en   vérité,  je   ne   boirai 
plus  jamais  du  fruit  de  la  vigne, 
jusqu'au  jour  oii  j'en  boirai  du 
nouveau    dans    le    royaume    de 
Dieu. 

Après   avoir   chanté   les   can-  26 
tiques  \    ils    se    rendirent    à    la 
montagne  des  oliviers. 

Jésus  leur  dit:  Vous  succom-  27 
berez  tous  ;  car  il  est  écrit  :  Je 
frapperai  le  berger,  et  les  brebis 
seront   dispersées.    Mais,  après  28 
que  je  serai  ressuscité,  je  vous 
précéderai    en    Galilée.     Pierre  29 
lui   dit  :     Quand    tous    succom- 
beraient, je  ne  succomberai  pas. 
Et  JésTis  lui  dit  :  Je  te  le  dis  en  30 
vérité,  toi,  aujourd'hui,  cette  nuit 
même,  avant  que  le  coq  chante 
deux  fois,  tu  me  renieras  trois 
fois.     Mais    Pierre   reprit    plus  31 
fortement  :  Quand  il  me  faudrait 
mourir  avec  toi,  je  ne  te  renierai 
pas.     Et   tous    diront    la   même 
chose. 

Ils   allèrent   ensuite    dans  un  32 
lieu  appelé  Gethsémané  -,  et  Jé- 
sus dit  à  ses  disciples  :  Asseyez- 
vous  ici,  pendant  que  je  prierai. 
Il  prit  avec  lui  Pierre,  Jacques  33 


Voy.  note  sur  Matth.  xxyi.  30. 
Voj'.  note  sur  Matth.  xxvi.  36. 


68 


Chap.  14,  V.  33.  MARC. 

et     Jean,     et     il    conunciica    ù 
éprouver   de  la  fi-ayeur  et   tles 

34  angoisses.  Il  leur  dit  :  Mon  âme 
est  triste  jusqu'à  la  mort;  restez 

35  ici,  et  veillez.  Puis,  ayant  fait 
quelques  jjas  en  avant,  il  se  jeta 
contre  terre,  et  pria  (pie,  s'il 
était  jiossible,  cette  heure  s'éloi- 

36  gnât  de  lui.  Il  disait  :  Abba  \ 
Père,  toutes  choses  te  sont  i^ossi- 
bles,  éloigne  de  moi  cette  coupe! 
Toutefois,   non    pas   ce    que   je 

37  veux,  mais  ce  que  tu  veux.  Et 
il  vint  vers  les  disciples,  qu'il 
trouva  endormis,  et  il  dit  à 
Pierre:  Simon,  tu  dors!  Tu  n'as 

38  pu  veiller  mic  heure  !  Veillez  et 
priez,  afin  que  vous  ne  tombiez 
pas  dans  la  tentation  ;  l'esprit 
est  bien  disposé,  mais  la  chair 

39  est  faible.     Il  s'éloigna  de  nou- 

40  veau,  et  fit  la  même  prière.  Il 
revint,  et  les  trouva  encore  en- 
dormis; car  leurs  yeux  étaient 
appesantis.     Ils  ne    surent    que 

41  lui  répondre.  Il  revint  pour  la 
troisième  fois,  et  leur  dit  :  Dor- 
mez maintenant,  et  reposez-vous! 
C'est  assez  !  L'heure  est  venue  ; 
voici,  le  Fils  de  l'homme  est 
livré   aux    mains  des   pécheurs. 

42  Levez-vous,  allons  ;  voici,  celui 
qui  me  livre  s'approche. 

43  Et  aussitôt,  connue  il  parlait 
encore,  arriva  Judas,  l'un  des 
douze,  et  avec  lui  ime  foule 
armée  d'épées  et  de  bâtons, 
envoyée  par  les  chefs  des  prê- 
tres, par  les  scril)es  et  par  les 

44  anciens.  Celui  qui  le  livrait  leur 
avait  donné  ce  signe  :  Celui  que 
je  baiserai,  c'est  lui  ;  saisissez-le, 

45  et  emmenez-le  sûrement.  Dès 
(|u'il  fut  arrivé,  il  s'approcha  de 
Jésus,  disant  :    Rabbi  !    Et  il  le 

46  baisa.  Alors  ces  gens  mirent  les 
mains  sur  Jésus,  et  le  saisirent. 

47  Un  de  ceux  qui  étaient  là, 
tirant  l'épée,  frappa  le  serviteur 


Abba,  mot  araméeu  qui  signi&e  jpirc. 


Chap.  14,  v.  60. 

dvi  grand  prêtre,  et  lui  emporta 
l'oreille. 

Jésus,  prenant  la  parole,  leur  48 
dit  :  Vous  êtes  venus,  connue 
après  un  brigand,  avec  des  épées 
et  des  bâtons,  pour  vous  emparer- 
de  moi.  J'étais  tous  les  jours  4!» 
parmi  vous,  enseignant  dans  le 
temple,  et  vous  ne  m'avez  pas 
saisi.  Mais,  c'est  afin  que  les 
Ecritures  soient  accomplies. 

Alors   tous  '    l'abandonnèrent,  50 
et  prirent  la  fuite. 

Un  jeune   homme   le   suivait,  51 
n'ayant  sur  le  corps  qu'un  vête- 
ment de  nuit.     On  se  saisit  de 
lui  ;  mais  il  lâcha  son  vêtement,  5'i 
et  se  sauva  tout  nu. 

Jésus  devant  le  saiihédriu  présidé  par  Caiplie. 
— Condamnation. — Reniement  de  Pierre. 

Us  ennnenèrent  Jésus  chez  le  53 
grand  prêtre,  où  s'assemblèrent 
tous  les  chefs  des  prêtres,  les 
anciens  et  les  scribes.  Pierre  le  54 
suivit  de  loin,  jusque  dans  1  inté- 
rieur de  la  cour  du  grand  prêtre; 
il  s'assit  avec  les  serviteurs,  et  il 
se  chauffait  près  du  feu. 

Les  chefs  des  ijrêtres  et  tout  55 
le    sanhédrin  "    cherchaient    un 
témoignage  contre  Jésus,  pour 
le    faire    mourir,     et     ils    n'en 
trouvaient  i)oint  ;    car  plusieurs  56 
rendaient  de  faux  témoignages 
contre  lui,  mais  les  témoignages 
ne  s'accordaient  pas.    Quelques-  57 
uns  se  levèrent,  et  portèrent  ini 
faux  témoignage  contre  lui,  di- 
sant: Nous  l'avons  entendu  dire:  58 
Je  détruirai  ce  temple   fait  de 
main  d'honnne,  et  en  trois  jours 
j'en    bâtirai    im    autre    qxii     ne 
sera  pas  fait  de  main  d  homme. 
Même  sur  ce  point-là   leiu-  té-  59 
moignage    ne     s'accordait    pas. 
Alors  le  grand  prêtre,  se  levant  60 
au  uïilieu  de  l'assemblée,  inter- 
rogea Jésus,  et  dit  :  Ne  réjjonds- 


'   Tous,  sous-entendu  :   les  disciples. 
'"  Le  sanhédrin,  voy.  note  sur  Mattli.  v. 


22. 


69 


Chap.  14,  V.  60. 


MARC. 


Chap.  15,  v.  15. 


tu    lien    à  te  que   ces   lioinmes 

(il  déposent  contre  toi?  Jésus  garda 

le  silence,  et  ne  répondit  rien. 

Le  grand  prêtre  l'interrogea  de 

nouveau,   et    lui   dit  :    Es-tu    le 

Christ,  le   Fils   du  Dieu   béni? 

(^2  Jésus  répondit  :   Je  le  suis.    Et 

vous  verrez  le  Fils  de  l'homme 

assis  à  la  droite  de  la  pixissance 

de  Dieu,  et  venant  sur  les  nuées 

()3  du  ciel.     Alors  le  grand  prêtre 

déchira   ses   vêtements,   et   dit  : 

Quavons-nous  encore  besoin  de 

64  témoins?  Vous  avez  entendu  le 
blasphème.  Que  vous  en  semble? 
Tous   le    condamnèrent    conmie 

65  méritant  la  mort.  Et  quelques- 
v..ns  se  mirent  à  cracher  sur  lui, 
à  lui  voiler  le  visage,  et  à  le 
frapper  à  coups  de  poing',  en  lui 
disant  :  Devine  !  Et  les  servi- 
teurs le  reçurent  en  lui  donnant 
des  soufflets. 

(>0  Pendant  que  Pierre  était  en 
bas  dans  la  cour,  il  vint  une  des 

(i7  servantes  du  grand  i^rètre.  Voy- 
ant Pierre  qui  se  chauffait,  elle 
le  regarda,  et  lui  dit  :  Toi  aussi, 
tu  étais  avec  Jésus  de  Nazareth. 

68  II  le  nia,  disant  :  Je  ne  sais  pas, 
je  ne  comprends  pas  ce  que  tu 
veux  dire.  Puis  il  sortit  pour 
aller  dans  le  vestibule.  Et  le  coq 

fil)  chanta.  La  servante,  l'ayant  vu, 
se  mit  de  nouveau  à  dire  à  ceux 
qui    étaient    présents  :     Celui-ci 

70  est  de  ces  gens-là.  Et  il  le  nia 
de  nouveau.  Peu  après,  ceux 
qui  étaient  présents  dirent  encore 
à  Pierre  :  Certainement  tu  es  de 
ces  gens-là,  car  tu  es  Galiléen. 

71  Alors  il  commença  à  faire  des 
imprécations  et  à  jurer:  Je  ne 
connais    pas    cet    lionnne    dont 

72  vous  pai-lez.  Aiissitôt,  pour  la 
seconde  fois,  le  coq  chanta.  Et 
Pierre  se  souvint  de  la  parole 
que  Jésus  lui  avait  dite  :  Avant 
que  le  coq  chante  deux  fois,  tu 
me  renieras  trois  fois.  Et  il  se 
mit  à  pleurer. 


Jésus  devant  Pilate,  gouverneur  romain. — 
Sentence  de  mort  confirmée. — Outrages 
des  soldats. 

Dès  le  matin,  les  chefs  des  1g 
prêtres  tinrent  conseil  avec  les 
anciens  et  les  scribes,  et  tout  le 
sanhédrin.  Après  avoir  lié  Jésus, 
ils  l'emmenèrent,  et  le  livrèrent 
à  Pilate  '. 

Pilate   l'interrogea  :    Es-tu  le  2 
roi  des  Juifs?  Jésus  lui  répon- 
dit :    Tu  le  dis.     Les   chefs   des  3 
prêtres  portèrent  contre  lui  plu- 
sieurs accusations.  Pilate  Tinter-  4 
rogea  de  nouveau  :  Ne  réponds- 
tu  rien  ?    Vois    de    combien    de 
choses  ils  t'accusent.     Et  Jésus  5 
ne  fit  plus  aucune  réponse,  ce 
qui  étonna  Pilate. 

A  chaque  fête,  il  relâchait  un  6 
prisonnier,  celui  que  demandait 
la  foule.    11  y  avait  en  prison  un  7 
nommé  lîarabbas  avec  ses  com- 
plices, pour  un   meurtre  qu'ils 
avaient    commis    dans    vme    sé- 
dition.   La  foule,  étant  montée  ^  8 
se  mit  à  demander  ce  qu'il  avait 
coutume  do  leur  accorder.     Pi-  9 
late  leur  répondit:   Voidez-vous 
que  je  vous   relâche  le   roi  des 
Juifs?   Car  il  savait  qxie   c'était  10 
par    envie    que    les    chefs    des 
prêtres  l'avaient  livré.     Mais  les  11 
chefs   des   prêtres  excitèrent  la 
foule,  afin  que  Pilate  leur  relâ- 
chât   plutôt    Barabbas.     Pilate,  12 
reprenant    la    parole,   leur   dit: 
Que    voulez-vous    donc   que  je 
fasse  de  celui  que  vous  appelez 
le  roi  des  Juifs?  Ils  crièrent  de  13 
nouveau:  Crucifie-le!  Pilate  leur  14 
dit  :   Quel  mal  a-t-il  fait  ?  Et  ils 
crièrent  encore  plus  fort:    Cru- 
cifie-le !  Pilate,  voulant  satisfaire  15 
la  foule,  leur  relâcha  Barabbas  ; 
et,    après    avoir    fait   battre    de 

^  Filate,  \oy.  note  sur  ]\Iatth.  xxvii.  2. 

■  F.tant  montée  ;  le  palais  de  Pilate  était 
dans  la  partie  supérieure  de  la  ville,  sur  la 
colline  de  Sion. 


70 


Chap.  15,  V. 


15.  MARC 

il    ie    livra    pour 


Chap.  15,  v.  41. 


16 


17 


verges   Jésii.^, 
être  crucitié. 

Les  soldats  conchxisirent  Jésus 
daus  l'intérieur  de  la  cour,  c'est- 
à-dire,  dans  le  prétoire  \  et  ils 
assemblèrent  toute  la  cohorte  \ 
Ils  le  revêtirent  de  pourpre  ',  et 
posèrent  sur  sa  tête  une  couronne 
d'épines,  qu'ils  avaient  tressée. 

18  Puis  ils  se  mirent  à  le  saluer: 

19  Salut,  roi  des  Juifs  !  Et  ils  lui 
frap])aient  la  tête  avec  un  roseau, 
crachaient  siu'  lui,  et,  fléchissant 
les  genoux,  ils  se  prosternaient 

20  devant  lui.  Après  s'être  ainsi 
niocpiés  de  lui,  ils  lui  ôtèrent  la 
poiu'pre,  lui  remirent  ses  vête- 
ments, et  l'emmenèrent  povir  le 
crucifier. 


Jésus  crucifié. 


21 


Ils  forcèrent  à  porter  la  croix 
de  Jésus  un  passant  qui  revenait 
des  champs,  Simon  de  Cyrène  ", 
père  d'Alexandre  et  de  Rufus  ; 

22  et  ils  conduisirent  Jésus  au  lieu 
nommé  Golgotha,  ce  qui  signifie 

23  lieu  du  crâne.  Ils  lui  donnèrent 
à  boire  du  vin  mêlé  de  myrrhe, 
mais  il  ne  le  prit  j^as. 

24  Ils  le  crucifièrent,  et  se  par- 
tagèrent ses  vêtements,  en  tirant 
au  sort  pour  savoir  ce  que  chacun 

25  aurait.  C'était  latroisièmelleure^ 
quand  ils  le  crucifièrent. 

L'inscription  indiquant  le  sujet 
de  sa  condamnation  jjortait  ces 
mots  :  Le  roi  des  Juifs. 

Ils  crucifièrent  avec  lui  deux 
brigands,  l'un  à  sa  droite,  et 
28  l'autre  à  sa  gauche.  [Ainsi  fut 
accompli  ce  que  dit  l'Écritiire  : 
Il  a  été  mis  au  nombre  des  mal- 
faiteurs.] 

Les  passants  l'injuriaient,  et 
secouaient  la  tête,  en  disant  : 
Hé  !  toi  qui  détruis  le  temjjle, 
et  qui  le  rebâtis  en  trois  jours, 

'  Voy.  notes  sur  Matth.  xxvii.  27,  28. 
^  Voy.  note  sur  Matth.  xxvii.  32. 
'  Neuf  heures  du  matin. 


26 


27 


29 


33 


sauve-toi   toi-même,  en   descen-  30 
dant  de  la  croix  !   Les  chefs  des  31 
prêtres   aussi,  avec  les  scribes, 
se  moquaient  entre  eux,  et  di- 
saient:  Il  a  sauvé  les  autres,  et 
il  ne  peut  se  sauver  lui-même  ! 
Que   le    Christ,  le  roi  d'Israël,  32 
descende  maintenant  de  la  croix, 
afin    que   nous   voyions   et   que 
nous  croyions  !  Ceux  qui  étaient 
crucifiés    avec    lui    l'insultaient 
aussi. 

La  sixième  heure ^  étant  venue, 
il  y  eut  des  ténèbres  sur  toute  hi 
teiTe,  jusqu'à  la  neuvième  heure. 
Et  à  la  neuvième  heure,  Jésus 
s'écria  d'une  voix  forte  :  Éloï, 
Éloï,  lama  sabachthani  ?  ce  qui 
signifie  :  Mon  Dieu,  mon  Dieu, 
pourquoi  m'as-tu  al)andonné  ? 
Quelques-ims  de  ceux  qui  é-  35 
talent  là,  l'ayant  entendu,  dirent  : 
Voici,  il  appelle  Élie.  Et  l'un  3G 
d'eux  courut  remplir  une  éponge 
de  vinaigre,  et,  l'ayant  fixée  à  un 
roseau,  il  lui  donna  à  boire,  en 
disant  :  Laissez,  voyons  si  Élie 
viendra  le  descendi-e. 

Mais  Jésus,  ayant  poussé   im  37 
grand  cri,  expira. 

Le  voile'  du  temple  se  déchira  38 
en  deux,  depuis  le  haut  jusqu'en 


Le  centenier,  qui  était  en  face  39 
de  Jésus,  voyant  qu'il  avait  expiré 
de  la  sorte,  dit:  Assurément,  cet 
honnne  était  Fils  de  Dieu. 

Il  y  avait  aussi  des  femmes  40 
qui  regardaient  de  loin.  Parmi 
elles  étaient  Marie  de  Magdala^, 
Marie,  mère  de  Jacques  le 
mineur  et  de  Joses,  et  Salomé  *, 
qui  le  suivaient  et  le  servaient  41 
lorsqu'il  était  en  Galilée,  et 
plusieurs  autres  qui  étaient 
montées  avec  lui  à  Jérusalem. 

'  Midi. 

'  Le  voile,  voy.  note  sur  Matth.  xxvii.  51. 

'  Marie  de  Maijdala,  voy.  note  sur  Matth. 
XXVII.  5fi. 

■*  tSalomê,  mère  de  Jacques  et  de  Jean,  les 
fils  de  Zébédée. 


■1 


Chap.  15,  y.  42. 


MARC. 


Chap.  16,  v.  20. 


Le  corps  de  Jésus  mis  dans  im  séi^ulcre. 

42  Le  soir  étant  venu, — comme 
c'était    la    préparation  \    c'est-à- 

43  dire,  la  veille  du  sabbat, — arriva 
Joseph  d'Arimathée,  conseiller 
de  distinction,  qui  lui-même 
attendait  aussi  le  royaiune  de 
Dieu.  11  osa  se  rendre  vers 
Pilate,  pour  demander  le  corps 

44  de  Jésus.  Pilate  s'étonna  qu'il 
fût  mort  sitôt,  fit  venir  le 
centenier,    et   lui    demanda    s'il 

45  était  déjà  mort.  S'en  étant  assuré 
par  le  centenier,  il  donna  le  corps 

46  à  Joseph.  Et  Joseph,  ayant 
acheté  un  linceul,  descendit  Jé- 
sus de  la  croix,  l'enveloppa  du 
linceul,  et  le  déposa  dans  lui 
sépulcre  taillé  dans  le  roc.  Piiis 
il  roula  une  pierre  à  l'entrée  du 

47  sépulcre.  Marie  de  Magdala,  et 
Marie,  mère  de  Joses,  regar- 
daient où  on  le  mettait. 

Résurrection  et  ascension  de  Jésus-Christ. 

1  A      Lorsque  le  sabbat  fut  passé, 
Marie  do  Magdala,  Marie,  mère 
de    Jacques,    et    Salomé,    ache- 
tèrent des  aromates,  afin  d'aller' 

2  embaumer  Jésus.  Le  i^remier 
jour  de  la  semaine,  elles  se 
rendirent  au  sépulcre,  de  grand 
matin,  conmic  le  soleil  venait  de 

3  se  lever.  Elles  disaient  entre 
elles:  Qui  nous  roulera  la  pierre 

4  loin  de  l'entrée  du  sépulcre?  Et, 
levant  les  yeux,  elles  aperçurent 
que    la    pierre,    qui    était    ti'ès 

5  grande,  avait  été  roulée.  Elles 
entrèrent  dans  le  sépulcre,  virent 
un  jeune  homme  assis  à  droite, 
vêtu  d'ime  robe  blanche,  et  elles 

6  furent  épouvantées.  11  leur  dit: 
Ne  vous  épouvantez  pas  ;  vous 
cherchez  Jésiis  de  Nazareth,  qui 
a  été  crucifié  ;  il  est  ressuscité, 
il  n'est  point  ici;  voici  le  lieu  où 

7  on  l'avait  mis.  Mais  allez  dire  à 
ses   disciples    et   à   Pierre  qu'il 

'  La  2>réparation,   voy.    note    sur    Matth. 
xxvn.  62. 


VOUS  précède  en  Galilée  :  c'est 
là  que  VOUS  le  verrez,  comme  il 
VOUS  l'a  dit.  Elles  sortirent  du  8 
sépulcre  et  s'enfuirent.  La  pein- 
et  le  trouble  les  avaient  saisies  ; 
et  elles  ne  dirent  rien  à  personne, 
à  cause  de  leur  etfroi. 

[Jésus,  étant  ressuscité  le  ma-  9 
tin  du  premier  jour  de  la  semaine, 
apparut  d'abord  à  Marie  de  Mag- 
dala, de  laquelle  il  avait  chassé 
sept  démons.  Elle  alla  en  porter  10 
la  nouvelle  à  ceux  qui  avaient 
été  avec  lui,  et  qui  s'affligeaient 
et  pleuraient.    Quand  ils  enten-  11 
dirent  qu'il  vivait,et  qvi'elle  l'avait 
vu,  ils  ne  le  crurent  point. 

Après   cela,   il   apparut,    sous  12 
une  autre  forme,  à  deux  d'entre 
eux  qui  étaient  en  chemin  pour 
aller  dans  les  champs.     Ils  re-  13 
vinrent    l'annoncer   aux    autres, 
qui  ne  les  crm'ent  pas  non  plvis. 

Enfin,  il  apparut  aux  onze,  14 
pendant  cpi'ils  étaient  à  table  ; 
et  il  leur  reprocha  leur  incré- 
dulité et  la  dureté  de  leur  cœur, 
l^arce  qu'ils  n'avaient  pas  cru 
ceux  qui  l'avaient  vu  ressuscité. 

Puis  il  leur  dit:  Allez  par  tout  15 
le  monde,  et  prêchez  la  bonne 
nouvelle  à  toute  créature.    Celui  1  <i 
qui   croira   et  qui   sera   baptisé 
sera    sauvé,    mais   celui   qui   ne 
croira  pas  sera  condanmé.    Voici  1 7 
les  miracles  qui  accompagneront 
ceux  qui   aiaront  cru  :    en  mon 
nom,  ils  chasseront  les  démons; 
ilsparlerontdenouvelleslangues; 
ils  saisiront  des  seri^ents  ;   s'ils  1 S 
boivent  quelque  breuvage  mortel, 
il  ne  leur  fera  point  de  mal  ;    ils 
imposeront  les  mains  aux  mala- 
des, et  les  malades  seront  guéris. 

Le  Seigneur,  après  leur  avoir  19 
parlé,  fut  enlevé  au  ciel,  et  il 
s'assit  à  la  droite  de  Dieu.  Et  20 
ils  s'en  allèrent  prêcher  partout. 
Le  Seigneiir  travaillait  avec  eux, 
et  confirmait  la  parole  par  les 
miracles  qui  l'accompagnaient.] 


72 


EYAXGILE    SELON    LUC 


Introduction. 

1  Plusieurs  ayant  entrepris  de 
composer  \m  récit  des  événe- 
ments   qui    se    sont    accomplis 

2  ijarmi  nous,  suivant  ce  que  nous 
ont  transmis  ceux  qui  ont  été 
des  témoins  oculaires  dès  le 
commencement  et  sont  devenus 

3  des  ministres  de  la  parole,  il 
m'a  aussi  semblé  bon,  après  avoir 
fait  des  recherclies  exactes  sur 
toutes  ces  choses  depuis  leur 
origine,  de  te  les  exposer  par 
écrit  d'une   manière  suivie,  ex- 

4  cellent  Théophile  \  afin  que  tu 
reconnaisses  la  certitude  des  en- 
seignements que  tu  as  reçus. 

Prédiction  de  la  naissance  de  Jean-Baptiste 
et  de  celle  de  Jésus-Christ. — Visite  de 
]\Iarie  à  Elisabeth. — Cantique  de  Jlarie. 

5  Du  temps  d'Hérode^,  roi  de 
Judée,  il  y  avait  un  prêtre, 
nommé  Zacharie,  de  la  classe^ 
d'Abia  ;  sa  femme  était  d'entre 
les   filles  d'Aaron,  et   s'appelait 

6  Elisabeth.  Tous  deux  étaient 
justes  devant  Dieu,  observant 
d'une  manière  irréprochable  tous 
les  conunandements  et  toutes  les 

7  ordonnances  du  Seigneur.  Ils 
n'avaient  point  d'enfants,  parce 
qu'Elisabeth  était  stérile  ;  et  ils 
étaient  l'un  et  l'autre  avancés  en 
âge. 

8  Or,  pendant  qu'il  s'acquittait 
de    ses   fonctions   devant   Dieu. 

9  selon  le  tour  de  sa  classe,  il  fut 


'  ThéopJàle,  à  qui  Luc  dédie  son  Évangile 
et  le  livre  des  Actes,  est  un  personnage  qui 
nous  est  entièrement  inconnu. 

"  Hêrode,  voy.  note  sur  !Matth.  ii.  1. 

'  De  la  classe  ;  les  prêtres  étaient  distri- 
bués en  24  classes,  qui  remplissaient  les 
fonctions  du  culte  à  tour  de  rôle. 


appelé   par   le   sort,    d'après    la 
règle  du  sacerdoce,  à  entrer  dans 
le    temple  '    du    Seigneur    pour 
offrir  le  parfum.     Toute  la  mul-  10 
titude  du  peuple  était  dehors  en 
prière,    à    Iheure    du    parfum. 
Alors     un     ange    du    Seigneur  11 
apparut   à   Zacharie,   et  se    tint 
debout  à   droite  de    l'autel   des 
parfums.     Zacharie   fut   troublé  12 
en  le  voyant,  et  la  frayeur  s'em- 
para  de    lui.      Mais    l'ange    lui  13 
dit  :    Ne  crains  point,  Zacharie  ; 
car  ta  prière  a  été  exaucée.     Ta 
femme  Elisabeth  tenfantera  un 
fils,  et  tu  lui  donneras  le  nom 
do  Jean.     Il   sera   pour  toi   un  14 
sujet  de  joie  et  d'allégresse,  et 
plusieurs    se    réjouiront    de    sa 
naissance.      Car    il    sera    grand  15 
devant  le  Seigneur.     Il  ne  boira 
ni  vin,  ni  liqueur  enivrante,  et  il 
sera  renjpli  de  l'Esprit-Saint  dès 
le  sein  do  sa  mère  ;  il  ramènera  16 
plusieurs    des    fils    d'Israël    au 
Seigneur,  leur  Dieu;  il  marchera  17 
devant  Dieu  avec  l'esprit  et  la 
puissance  d'Élie,  pour  ramener 
les    cœiu'S    des    pères    vers    les 
enfants,    et    les    rebelles    à    la 
sagesse  des  justes,  afin  de  pré- 
parer   au    Seigneur    lui    penj^le 
bien    disposé.     Zacharie    dit    à  18 
l'ange:    A    quoi    reconnaîtrai-je 
cela'?     C!ar    je    suis    vieux,    et 
ma  femme  est  avancée  en  âge. 
L'ange    lui    répondit  :     Je    suis  19 
Gabriel,  je  me  tiens  devant  Dieu; 
j'ai  été  envoyé  pour  te  parler,  et 
pour     t'annoncer     cette     l)onne 
nouvelle.      Et    voici,    tu    seras  20 


'  Le  temple,  la  jiartie  dite  le  lieu  saint,  où 
les  prêtres  seuls  pouvaient  entrer,  et  oi'i  se 
trouvait  l'autel  des  parfums. 

"  Comment  serai-je  assuré  de  ce  que  tu 
dis  V 

!  I)  3 


Chap.  1,  V.  20. 


LUC. 


Chap.  1,  y.  51, 


muet,  et  tu  ne  pourras  parler 
jusqu'au  jour  où  ces  choses 
arriveront,  parce  que  tu  n'as  pas 
cru  à  mes  i^aroles,  qui  s'accom- 
pliront en  leur  temps. 

21  Cependant,  le  peuple  attendait 
Zacharie,  s'étonnant  de  ce  qu'il 
restait    si    longtemps    dans    le 

22  temple.  Quand  il  sortit,  il  ne 
put  leur  parler,  et  ils  comprirent 
qu'il  avait  eu  une  vision  dans  le 
temple;  il  leur  faisait  des  signes, 
et  il  resta  muet. 

23  Lorsque  ses  jours  de  service 
furent  écoulés,  il  s'en  alla  chez 

24  lui.  Quelque  temps  après,  Eli- 
sabeth, sa  femme,  devint  en- 
ceinte.    Elle  se  cacha   pendant 

25  cinq  mois,  disant  :  C'est  la  grâce 
que  le  Seigneur  m'a  faite,  quand 
il  a  jeté  les  yeux  sur  moi  pour 
ôter  mon  opprobre  parmi  les 
hommes. 

26  Au  sixième  mois,  l'ange  Ga- 
briel fut  envoyé  par  Dieu  dans 
une    ville    de    Galilée,    apjielée 

27  Nazareth  \  auprès  d'une  vierge 
fiancée  à  un  homme  de  la  maison 
de  David,  nommé  Joseph.  Le 
nom   de   la  vierge    était   Marie. 

28  L'ange  entra  chez  elle,  et  dit  : 
Salut,  toi  à  qui  une  grâce  a  été 
faite  ;   le  Seigneur  est  avec  toi. 

29  Troublée  par  cette  parole,  Marie 
se  demanda  ce  que  pouvait 
signifier    une    telle     salutation. 

30  L'ange  lui  dit  :  Ne  crains  point, 
Marie  ;    car  tu  as   trouvé   grâce 

31  devant  Dieu.  Et  voici,  tu  de- 
viendras enceinte,  et  tu  en- 
fanteras un  fils,  et  tu  lui  don- 

32  neras  le  nom  de  Jésus.  Il  sera 
grand  et  sera  appelé  Fils  du 
Très-Haut,  et  le  Seigneur  Dieu 
lui  donnera  le  trône  de  David, 

33  son  père.  Il  régnera  sur  la  mai- 
son de  Jacob  éternellement,  et 
son  règne    n'aura   point  de  fin. 

34  Marie   dit   à   l'ange  :    Comment 


Nazareth,  voy.  note  sur  ilattJi.  ii.  23. 


cela  se  fera-t-il,  puisque  je   ne 
connais  point  d'homme?   L'ange  35 
lui    répondit  :     Le    Saint-Esprit 
viendra  sur  toi,  et  la  puissance 
du  Très-Haut  te  couvrira  de  son 
ombre.     C'est  i)ourq\ioi  le  saint 
enfant    qui    naîtra    de    toi    sera 
appelé  Fils  de  Dieu.    Voici,  Éli-  36 
sabeth,  ta  parente,  a  conçu,  elle 
aussi,  un  fils  en  sa  A'ieillesse,  et 
celle  qui  était  appelée  stérile  est 
dans  son  sixième  mois.    Car  rien  37 
n'est  impossible  à  Dieu.     Marie  3,8 
dit  :   Je  suis  la  servante  du  Sei- 
gncTir  ;  qu'il  me  soit  fait  selon  ta 
parole  !    Et  l'ange  la  quitta. 

Dans  ce  même  temps,  Marie  39 
se  leva,  et  s'en  alla  en  hâte  vers 
les  montagnes,  dans  une  ville  de 
Juda.     Elle  entra  dans  la  niai-  40 
son  de  Zacharie,  et  salua  Elisa- 
beth.   Dès  qu'Elisabeth  entendit  41 
la  sahitation  de  Marie,  son  enfant 
tressaillit  dans  son  sein,  et  elle 
fut  remplie  du  Saint-Esprit.   Elle  42 
s'écria  d'une  voix  forte  :    Tu  es 
bénie   entre   les   femmes,  et  le 
fruit    de     ton     sem     est     béni. 
Comment  m'est-il   accordé  que  43 
la  mère  de  mon  Seigneur  vienne 
auprès  de  moi?  Car  voici,  aussitôt  44 
que  la  voix  de  ta   salutation  a 
frappé    mon    oreille,    l'enfant    a 
tressailli  d'allégresse  dans  mon 
sein.     Heureuse  celle  qui  a  cru,  45 
parce  qiie  les  choses  qui  lui  ont 
été  dites  de  la  part  du  Seigneur 
auront  leur  accomplissement. 
Et  Marie  dit  :  46 

Mon  âme  exalte  le  Seigneur, 
et  mon  esprit  se  réjouit  en  Dieu,  47 
mon  Sauveur,  parce  qu'il  a  jeté  48 
les  yeux  sur  la  bassesse  de  sa 
servante.     Car  voici,  désormais 
toutes  les  générations  me  diront 
bienheureuse,  parce  que  le  Tout-  49 
Puissant    a    fait    pour    moi    de 
grandes    choses.     Son   nom   est 
saint,  et  sa  miséricorde  s'étend  50 
d'âge   en   âge   svir   ceux   qui   le 
craignent.     Il  a  déployé  la  force  51 


74 


Chap.  1,  V.  51. 


LUC. 


Chap.  2,  v.  i. 


(le  son  bras:  il  a  dispersé  ceux 

(|ui   sivaieiit   dans   le    cœur   des 
rj2  pensées     orgueilleuses.       Il     a 

renversé  les  j)nissants  de  leurs 

trônes,  et  il  a  élevé  les  limnbles. 
53  II  a  rassasié  de  biens  les  afîamés, 

et  il  a  renvoyé  les  riches  à  vide. 
.54  II  a  secouru  Israël,  son  serviteur, 

et  il  s'est  souvenu  de  sa.misé- 
.55  ricorde, — comme  il  l'avait  dit  à 

nos  pères, — envers  Abraham  et 

sa  postérité  pour  toujours. 
5(3      ]Marie  demeura  avec  Elisabeth 

environ   trois   mois,     l'uis,   elle 

retourna  chez  elle. 


Naissance  de   Jean-Baptiste. — Cantique   de 
Zacharie. 

57  Le  temps  où  Elisabeth  devait 
accoiicher  arriva,  et  elle  enfanta 

58  un  fils.  Ses  voisins  et  ses  parents 
apprirent  que  le  Seigneur  a^iit 
fait  éclater  envers  elle  sa  miséri- 
corde, et  ils  se  réjouirent  avec 

59  elle.  Le  huitième  jour,  ils  vinrent 
pour  circoncire  l'enfant,  et  ils 
l'appelaient  Zacharie,  du  nom  de 

GO  son  père.  Mais  sa  mère  prit  la 
parole,  et  dit:  Non,  il  sera  appelé 

(31  Jean.  Ils  lui  dirent  :  Il  n'y  a 
dans   ta    parenté    personne   qui 

<)'2  soit  appelé  de  ce  nom.  Et  ils 
firent  des  signes  à  son  père  pour 
savoir  comment  il  voulait  qu'on 

(>3  rappelât.  Zacharie  demanda  des 
tablettes,  et  il  écrivit:  Jean  est 
son  nom.     Et  tous  furent  dans 

(34  l'étonnement.  Au  mônïe  instant, 
sa  boiiche  s'ouvrit,  sa  langue  se 
délia,    et    il    parlait,    bénissant 

(iS  Dieu.  La  crainte  s'empara  de 
to\is  les  habitants  d'alentour,  et, 
dans  toutes  les  montagnes  de  la 
Judée,   on  s'entretenait  de   ces 

(3(3  choses.  Tous  ceux  qui  les  ap- 
l)rirent  les  gardèrent  dans  leur 
cœur,  en  disant  :  Que  sei-a  donc 
cet  enfant?  Et  la  main  du  Sei- 
gneur était  avec  lui. 

(37      Zacharie,  son  père,  fut  rempli 


du  Sai)it-Esprit,  et  il  i)ro23hétisa, 
en  ces  mots  : 

Béni  soit  le  Seigneur,  le  Dieu  (58 
d'Israël,  de  ce  qu'il  a  visité  et 
racheté  son  jjeuple,    et  nous    a  (3!» 
suscité    un    puissant    Sauveur  ' 
dans  la  maison   do  David,    son 
serviteiu-,  connue    il    l'avait   an-  70 
nonce   par    la    bouche    de    ses 
saints  prophètes  des  temps  an- 
ciens,— im    Sauveur^    qui    nous  71 
délivrera  de  nos  ennemis  et  de 
la  main  de  tous  ceux  qui  nous 
haïssent  !    Béni  soit  le  Seigneur  72 
de  ce  qu'il  daigne  ainsi  manifester 
sa  miséricorde  envers  nos  pères, 
et  se  souvenir  de  sa  sainte  alli- 
ance, selon  le  serment  par  lequel  7.3 
il  avait  juré  à  Abraliam,  notre 
père,  de  nous  permettre,  après  74 
que  nous  serions  délivrés  de  la 
main    de    nos    ennemis,    de    le 
servir  sans  crainte,  en  marchant  75 
devant   lui  dans   la   sainteté    et 
dans  la  justice,  tous  les  jours  de 
notre  vie!    Et  toi,  petit  enfant,  7(i 
tu    seras    appelé    prophète    du 
Très-Haut.     C'ar    tu    marcheras 
devant  la  face  du  Seigneiu-,  pour 
préparer  ses  voies,  afin  de  donner  77 
à  son  pexiple  la  connaissance  du 
salut  par  le  pardon  de  ses  pécliés, 
grâce  aux  entrailles  de  la  misé-  78 
ricorde  de  notre  Dieu,  en  vertu 
de  laquelle  le  soleil  levant  nous 
a  visités  d'en  haut,  pour  éclairer  7!) 
ceux    qui    sont    assis    dans    les 
ténèbres  et  dans  l'ombre  de  la 
mort,  pour  diriger  nos  pas  dans 
le  chemin  de  la  paix. 

Or,  l'enfant  croissait,  et  se  for-  80 
tihait  en  esprit.     Et  il  demeura 
dans  les  déserts,  jusqu'au  jour  où 
il  se  présenta  devant  Israël. 

Naissance  de  Jc-sus-Cln-ist. — Les  bergers 
de  Bethléhem. 

En  ce  temps-là,  parut  un  édit  O 
de  César  Auguste,  ordonnant  un 


'  Grec  une  corne  de  salut. 
'  Grec  uii  salut. 


I)  4 


Chap.  2,  V.  I. 


LUC. 


Chap.  2,  v. 


27. 


recensement  de  toute  la  terre. 

2  Ce  premier  recensement  eut  lieu 
pendant  que  Quirinius  était  gou- 

3  verneur  de  Syrie.  Tous  allaient 
se  faii'e  inscrire,  chacun  dans  sa 
ville. 

4  Joseph  aussi  monta  de  la  Gali- 
lée, de  la  ville  de  Nazareth,  pour 
se  rendre  en  Judée,  dans  la  ville 
de  David  apj^elée  Bethléhem, 
parce  quïl  était  de  la  maison  et 

5  de  la  famille  de  David,  afin  de 
se  faire  inscrire  avec  Marie,  sa 
fiancée,  qui  était  enceinte. 

(i  Pendant  qu'ils  étaient  là,  le 
temps  où  Maiie  devait  accoucher 

7  arriva,  et  elle  enfanta  son  fils 
premier-né.  Elle  l'emmaillotta, 
et  le  coucha  dans  une  crèche, 
parce  qu'il  n'y  a^ait  pas  de  place 
pour  eux  dans  l'hôtellerie. 

8  II  y  avait,  dans  cette  même 
contrée,  des  bergers  qui  pas- 
saient dans  les  champs  les  veilles 
de    la    nuit   pour    garder    leurs 

9  troupeaux.  Et  voici,  un  ange 
du  Seigneur  leur  apparut,  et  la 
gloire  du  Seigneur  resplendit 
sur  eux.     Ils  furent  saisis  d'une 

10  grande  frayeur.  Mais  l'ange 
leur  dit  :  Ne  craignez  point;  car 
je  vous  annonce  une  bonne  nou- 
velle, qui  sei-a  pour  tout  le  peuple 

11  le  sujet  d'une  grande  joie  :  c'est 
qu'aujourd'hui,  dans  la  ville  de 
David,  il  vous  est  né  un  Sauveur, 
qui  est  le   Christ,  le   Seigneur. 

12  Et  voici  à  quel  signe  vous  le 
reconnaîtrez  :  vous  trouverez  un 
enfant  emmaillotté  et  couché 
dans  une  crèche. 

13  Et  soudain  il  se  joignit  à  l'ange 
une  midtitude  de  l'armée  céleste, 

14  louant  Dieu  et  disant:  Gloire  à 
Dieu  dans  les  lieux  très  hauts, 
et  paix  sur  la  terre  parmi  les 
hommes  qu'il  agrée  ! 

15  Lorsque  les  anges  les  eurent 
quittés  pour  retourner  au  ciel, 


les  bergers  se  dii-ent  les  uns  aux 


autres  :     Allons-  jusqu'à    Beth- 


léhem,   et    voyons    ce    qui    est 
arrivé,  ce  que  le  Seigneur  nous 
a  tait  connaître.     Ils  y  allèrent  16 
en  hâte,  et  ils  trouvèrent  Marie 
et    Joseph,    et    le    petit    enfant 
couché   dans   la  crèche.     Après  17 
l'avoir  vu,  ils  racontèrent  ce  qui 
leur  avait  été  dit  au  siijet  de  ce 
petit  .enfant.    Tous  ceux  qui  les  18 
entendirent  furent  dans  l'éton- 
nement  de  ce  que  leur  disaient 
les  bergers.  Marie  gardait  toutes  19 
ces  choses,  et  les  repassait  dans    ■ 
son  cœur.     Et  les  bergers  s'en  20 
retournèrent,  glorifiant  et  louant 
Dieu  pour  tout  ce  qu'ils  avaient 
entendu  et  vu,  et  qui  était  con- 
forme  à  ce  qui  leur  avait   été 
annoncé. 

Jésus  présenté  au  Seigneur  dans  le  temple  de 
Jérusalem. — Cantique  de  Siméon. — Anne 
la  iirophétesse. — Retour  à  Nazaretli. 

Le  huitième  jour,  auquel  l'en-  21 
faut  devait  être  circoncis,  étant 
arrivé,  on  lui  donna  le  nom  de 
Jésiis,     nom     qu'avait     indiqué 
l'ange  avant  qu'il  fût  conçu  dans 
le  sein  de  sa  mère.     Et,  quand  22 
les    jours    de    leur    purification 
furent  accomplis,  selon  la  loi  de 
Moïse,  Joseph  et  Marie  le  portè- 
rent à  Jérusalem,  pour  le  pré- 
senter au  Seigneur, — suivant  ce  23 
qui    est    écrit    dans    la    loi    du 
Seigneur  :    Tout  mâle  premier- 
né  sera  consaci'é  au  Seigneur, — 
et  pour  offrir  en  sacrifice  deux  24 
toui'terelles  ou  deux  jeunes  pi- 
geons, connue  cela  est  prescrit 
dans  la  loi  du  Seigneur. 

Et  voici,  il  y  avait  à  Jérusalem  25 
un  homme  appelé  Siméon.     Cet 
homme    était  juste  et  pieux,   il 
attendait  la  consolation  d'Israël, 
et    l'Esprit-Saint    était   sur    lui. 
Il   avait    été    divinement    averti  26 
par  le  Saint-Esjjrit  qu'il  ne  moiu'- 
rait   point   avant    d'avoir  vu    le 
Christ  du  Seigneur.     Il  vint  au  27 
temple,  poussé  par  l'Esprit.    Et, 


76 


Chap.  2,  V.  27. 


LUC. 


Chap.  3,  v.  i. 


coimiic  les  parents  apportiiieiit 
le  petit  entant  Jésus,  pour  ac- 
complir à  son  égard  ce  (]n"ordon- 

28  nait  la  loi,  il  le  reçut  dans  ses 
bras,  bénit  Uieu,  et  <lit  : 

29  Maintenant,  Seigneur, tu  laisses 
ton  servitevu-  s'en  aller  en  paix, 

30  selon  ta  parole.     Car  mes  yeux 

31  ont  vu  ton  salut,  salut  que  tu  as 
préparé  devant  tous  les  peu])lès, 

32  lumière  pour  éclairer  les  nations, 
et  gloire  d'Isi'aël,  ton  peuple. 

33  Son  père  et  sa  mère  étaient 
dans    1  adminitiou    des     choses 

34  qu'on  disait  de  lui.  Siméon  les 
bénit,  et  dit  à  Marie,  sa  mère  : 
Cet  enfant  est  destiné  à  amener 
la  clnite  et  le  relèvement  de 
plusieurs  eu  Israël,  et  à  devenir 
un  signe  cpii  provoquei'a  la  con- 

35  tradiction,  et  à  toi-même  une 
épée  te  transpercera  l'âme,  afin 
que  les  pensées  de  beaucoup  de 
eœtirs  soient  dévoilées. 

36  II  y  avait  ausi^i  une  prophé- 
tesse.  Aime,  fille  de  Phanuel,  de 
la  tribu  d'Aser.  Elle  était  fort 
avancée  en  âge,  et  elle  avait 
vécu    sept    ans    avec    son    mari 

37  depuis  sa  virginité.  Restée  veuve, 
et  âgée  do  quatre-vingt-quatre 
ans,  elle  ne  quittait  pas  le  tem- 
ple, et  elle  servait  Dieu  nuit  et 
jour  dans  le  jeûne    et  dans  la 

38  prière.  Étant  survenue,  elle 
aussi,  à  cette  même  heure,  elle 
loua  Dieu,  et  elle  ])arlait  de  Jé- 
sus à  tous  ceux  qui  attendaient 
la  délivrance  de  Jérusalem. 

39  Lorsqu'ils  em-cnt  acconq)li 
tout  ce  qu'ordonnait  la  loi  du 
Seigneur,  Joseph  et  Marie  re- 
tournèrent en  Galilée,  à  Naza- 
reth, leur  ville. 

40  Or,  l'enfant  croissait,  et  se 
fortifiait.  Il  était  rem])li  de 
sagesse,  et  la  grâce  de  Dieu 
était  sur  lui. 

Jésus  dans  le  temjjle  à  1  Age  de  douze  ans. 

41  Les  parents  de  Jésus  allaient 


chaque  année  à  Jérusalem,  à  la 
fête  de  l'âcjue. 

Lorscpi'il  fut  âgé  de  douze 
ans,  ils  y  montèrent,  selon  la 
coutume  aii  temps  de  la  fête. 
Puis,  (juand  les  jours  furent 
écoulés,  et  (piils  s'en 'retournè- 
rent. Feulant  Jésus  resta  à  Jé- 
rusalem. Son  père  et  sa  mère 
ne  s'en  aperçurent  pas.  Croyant 
qu'il  était  avec  leurs  compagnons 
de  voyage,  ils  firent  une  journée 
de  chemin,  et  le  chorchèrent 
parmi  leurs  parents  et  leurs 
connaissances.  Mais,  ne  l'ayant 
pas  trouvé,  ils  retournèrent  à 
Jérusalem  pour  le  chercher.  Au 
bout  de  trois  jours,  ils  le  trou- 
vèrent dans  le  tcnq)lo,  assis  au 
milieu  des  docteurs,  les  écoutant 
et  les  interrogeant.  Tous  ceux 
qui  l'entendaient  étaient  frappés 
de  son  intelligence  et  de  ses 
réponses.  Quand  ses  parents  le 
virent,  ils  furent  saisis  d'étonne- 
ment,  et  sa  mère  lui  dit:  Mon 
enfant,  pourquoi  as-tu  agi  de  la 
sorte  avec  nous  ?  Voici,  ton  père 
et  moi,  nous  te  cherchions  avec 
angoisse.  Il  leur  dit  :  Pourqiioi 
me  cherchiez-vous  ?  Ne  saviez- 
vous  pas  qu'il  faut  que  je  m'oc- 
cupe des  affaires  de  mon  Père  ? 
Mais  ils  ne  comprirent  pas  ce 
qu'il  leur  disait.  l'uis  il  des- 
cendit avec  eux  pour  aller  à 
Nazareth,  et  il  leur  était  soumis. 
Sa  mère  gardait  toutes  ces  choses 
dans  son  cœur. 

Et  Jésus  croissait  en  sagesse, 
en  stature,  et  en  grâce,  devant 
Dieu  et  devant  les  hommes. 

Prédication  de  Jean-Baptiste. — BaiJtênie  de 

Jésus-Christ. 

La  quinzième  année  du  règne 
de  Tibère  César, — lorsque  Ponce 
Piliite^  était   gouverneur   de  la 


'  l'once    Pilate,     voy.     note     sur     Jlattli. 
XXVII.  2. 


42 


43 


44 


4G 


47 


48 


49 


50 

ôl 


Chap.  3,  Y.  I. 


LUC. 


Chap.  3,  v.  22. 


Judée,  Hérode  ^  tétrarque  de  la 
(Galilée,  son  frère  Philippe  -  té- 
trarque de  riturée  et  dti  terri- 
toire de  la  Traclionite  ",  Lysauias 

2  tétrarque  de  TAbilène  *,  et  du 
temps  des  grands  prêtres  Anne 
et  Caïphe\ — la  parole  de  Dieu 
fut  adressée  à  Jean,  fils  de 
Zaeharie,  dans  le  désert  ^ 

3  Et  il  alla  dans  tout  le  pays  des 
environs  du  Jourdain,  prêchant 
le  baptême  de  repentance,  pour 

4  la  rémission  des  péchés,  selon  ce 
qui  est  écrit  dans  le  livre  des 
paroles  d'Ésaïe,  le  prophète  : 
C'est  la  voix  de  celui  qui  crie 
dans  le  désert  :  Prépai-ez  le 
chemin  du  Seigneur,  aplanissez 

5  ses  sentiers.  Toute  vallée  sera 
comblée,  toute  montagne  et 
toute  colline  seront  abaissées  ; 
ce  qui  est  tortueux  sera  redressé, 
et  les  chemins  raboteux  seront 

0  aplanis.  Et  toute  chair  verra  le 
salut  de  Dieu. 

7  II  disait  donc  à  ceux  qui  ve- 
naient en  foule  poxu"  être  baptisés 
par  lui  :  Races  de  vipères,  qui 
vous  a  appris  à  fuir  la  colère  à 

8  venir?  Produisez  donc  des  fruits 
dignes  de  la  rei)entance,  et  ne 
vous  mettez  pas  à  dire  en  vous- 
mêmes  :  Nous  avons  Abraham 
pour  père  !  Car  je  vous  déclare 
que  de   ces   pierres  Dieu   peut 

'    susciter  des  enfants  à  Abraham. 

9  Déjà  même  la  cognée  est  mise  à 
la  racine  des  arbres  :  tout  arbre 
donc  qui  ne  produit  pas  de  bon 
friiit  sera  coupé  et  jeté  au  feu. 

10  La  foide  l'interrogeait,  disant  : 

11  Que  devons-nous  donc  faire?  Il 

'  Hérode  Autii^as,  voy.  note  sur  Matth. 
II.  22. 

^  Philippe,  voy.  note  sur  !Matth.  xvi.  13. 

"'  Iturée  et  Trachmiite,  au  sud-est  du  Liban. 

■*  Abilhie,  au  ])\qA  de  l'Anti-Liban,  non 
loin  de  Damas. 

^  Anne  et  Ck'iphe  furent  successivement 
en  charge  ;  au  temps  dont  il  s'agit,  Caïplie, 
gendre  d'Anne,  était  le  titulaire  officiel. 

*  Le  désert,  voy.  note  sur  ]Mattli.  m.  1. 


leur  répondit  :  Que  celui  qui  a 
deux  tuniques  partage  avec  cehii 
qui  n'en  a  point,  et  que  celui 
qui  a  de  qiToi  manger  agisse  de 
même. 

Il  vint  aussi  des  publicains  pour  1 2 
être  baptisés,  et  ils  lui  dirent  : 
Maître,  que   devons-nous  faire  ? 
Il  leur  répondit  :    N'exigez  l'ien  13 
au    delà   de    ce  qui  vous   a   été 
ordonné. 

Des  soldats  aussi  lui  demandé-  14 
rent  :  Et  nous,  que  devons-nous 
faire  ?  Il  leur  répondit  :  Ne 
connnettez  ni  extorsion  ni  fraude 
envers  personne,  et  contentez- 
vous  de  votre  solde. 

Comme  le  peuple  était  dans  1.5 
l'attente,  et  que  tous  se  deman- 
daient   en    CTix-mêmes    si   Jean 
n'était  jDas  le  Christ,  il  leur  dit  IG 
à   tous  :    Moi,   je    vous    baptise 
d'eau  ;  mais  il  vient  celui  qui  est 
plus  puissant  que  moi,  et  je  ne 
suis  pas  digne  de  délier  la  cour- 
roie de  ses  souliers.    Lui,  il  vous 
baptisera  du  Saint-Esprit  et  de 
feu.     Il  a  son  van  à  la  main  ;  il  1 7 
nettoiera  son  aire,  et  il  amassera 
le  blé  dans  son  grenier,  mais  il 
brûlera  la  paille  dans  un  feu  qui 
ne  s'éteint  point. 

C'est  ainsi  que  Jean  annonçait  18 
la    bonne    nouvelle    au    peuple, 
en    lui   adressant   encore  beau- 
coup d'autres  exhortations.  Mais,  19 
ayant  repris  Hérode  le  tétrarque 
au  sujet  d'Hérodias,  femme  de 
son  frère,  et  au  sujet  de  toutes 
les  mauvaises  actions  qu'il  avait 
commises,  Hérode  ajouta  à  tous  20 
ses  crimes  celui  d'enfermer  Jean 
dans  la  prison  '. 

Tout  le  peiq^le  se  faisant  bap-  21 
tiser,  Jésus  fut  aussi  baptisé  ;  et, 
pendant  qu'il  priait,  le  ciel  s'ou- 
vrit, et  le  Samt-Esprit  descendit  22 
sur  lui  sousime  forme  corporelle, 
comme  une  colombe.  Et  une  voix 


'  Voy.  Matth.  XIV.  1,  et  suiv. 


78 


Chap.  3,  y.  22. 


LUC. 


Chap.  4,  v.  i6. 


fit  entendre  du  ciel  ces  paroles  : 
Tu  es  mon  Fils  bien-aimé  ;  en 
toi  j'ai  mis  toute  mon  affection. 

Généalogie  de  Jésus-Christ. 

23  Jésus  avait  environ  trente  ans 
lorsqu'il  commença  son  minis- 
tère \  étant,  comme  on  le  croy- 
ait, fils  de   Josej^h,  fils   d'Héli, 

24  fils  de  Matthat,  fils  de  Lévi,  fils 
de  Melclii,  fils  de  Jannaï,  fils  de 

25  Joseph,  fils  de  Mattatliias,  fils 
d'Amos,  fils  de  Nahum,  fils  d'Esli, 

26  fils  de  Naggaï,  fils  de  Maath,  fils 
de  Mattatliias,  fils  de  Sémeï,  fils 

27  de  Josecli,  fils  de  Joda,  fils  de 
Joanan,  fils  de  Rhésa,  fils  de 
Zorobabel,  fils  de  Salathiel,  fils 

2cS  de  Néri,  fils  de  Melchi,  fils 
d'Addi,  fils  de  Kosam,  fils  d'El- 

2ît  madani,  fils  d'Er,  fils  de  Jésus, 
fils  d'Éliézer,  fils  de  Jorim,  fils 

30  de  Matthat,  fils  de  Lévi,  fils  de 
Siméon,  fils  de  Juda,  fils  de 
Joseph,  fils  de  Jonain,  fils  d'Éli- 

31  akim,fils  de  Méléa,  fils  de  Menna, 
fils  de  Mattatha,  fils  de  Nathan, 

32  fils  de  David,  fils  d'Isaï,  fils  de 
Jobed,    fils    de    Booz,    fils    de 

33  Salmon,  fils  de  Naasson,  fils 
d'Aminadab,  fils  d'Aram,  fils 
d'Esram,  fils  de  Phares,  fils  de 

34  Juda.  fils  de  Jacob,  fils  d'Isaac, 
fils  d'Abraham,  fils  de  Thara,  fils 

35  de  Nachor.  fils  de  Seruch,  fils  de 
Ragau,  fils  de  Phalek,  fils  d'Éber, 

3fi  fils  de  Sala,  fils  de  Kainam,  fils 
d'Arphaxad,  fils  de  Sem,  fils  de 

37  Noé,  fils  de  Lamech,  fils  de 
Mathusala,  fils  d'Enoch,  fils  de 
Jared,  fils  de   Maléléel,  fils  de 

38  Kaïnan,  fils  d'Énos,  fils  de  Seth, 
fils  d'Adam,  fils  de  Dieu. 

Tentation  de  Jésus-Clirist. 

/^  Jésus,  rempli  du  Saint-Esi^rit, 
revint  du  Jourdain,  et  il  fut 
conduit    par    l'Esprit    dans    le 


'  tSon  ministère  ; 
le  text«  grec. 


ces  mots  ne  sont  pas  dans 


désert,  où   il   fut   tenté   par   le  2 
diable  i)endant  quarante  jours. 
Il  ne   mangea   rien   durant  ces 
jours-là,  et,  après  qu'ils  furent 
écoidés,  il  eut  faim.    Le  diable  3 
lui  dit:   Si  tu  es  Fils  de  Dieu, 
ordoinie   à  cette   pierre   qu'elle 
devienne    du    pain.     Jésus    lui  4 
réjîondit  :  Il  est  écrit  :  L'homme 
ne  vivra  pas  de  pain  seulement. 

Le  diable,  l'ayant  emmené,  lui  5 
montra  en  un   instant  tous   les 
royaumes  de  la  terre,  et  lui  dit  :  6 
Je  te  donnerai  toute  cette  puis- 
sance, et  la  gloire   de  ces  roy- 
aumes ;   car  elle  m'a  été  donnée, 
et  je  la    donne  à  qui  je  veux. 
Si  donc  tu  te  prosternes  devant  7 
moi,  elle  sera  toute  à  toi.    Jésus  8 
lui   répondit  :    Il  est  écrit  :    Tu 
adoreras  le  Seigneur,  ton  Dieu, 
et  tu  le  serviras  lui  seiil. 

Le  diable  le  conduisit  encore  9 
à  Jérusalem,  le  plaça  sur  le  haut 
du  temple,  et  lui  dit  :    Si  tu  es 
Fils  de  Dieu,  jette-toi  d'ici  en 
bas  ;  car  il  est  écrit  :  Il  donnera  1 0 
des   ordres   à   ses   anges   à   ton 
sujet,  afin  (ju'ils  te  gardent  ;  et  ils  11 
te  porteront  sur  les  mains,  de 
peur   que   ton    pied   ne    heurte 
contre    une    pierre.     Jésus    lui  12 
répondit  :     Il    est    dit  :     Tu    ne 
tenteras  point  le  Seigneur,  ton 
Dieu. 

Après  l'avoir  tenté  de  toutes  13 
ces  manières,  le  diable  s'éloigna 
de  lui  jusqu'à  un  moment  favor- 
able. 


Ministère  de  Jésus  en  Galilée. — Prédication 
à  Nazareth. — Hostilité  des  habitants. 

Jésus,  revêtu  de  la  i:)uissance  14 
de  l'Esprit,  retourna  en  Galilée, 
et  sa  renommée  se  répandit  dans 
toiit  le  pays  d'alentour.  Il  ensci-  1 5 
gnait  dans  les  synagogues,  et  il 
était  glorifié  par  tous. 

Il  se  rendit  à  Nazareth,  où  il  16 
avait  été  élevé,  et,  selon  sa  cou- 
tmne.  il  entra  dans  la  synagogue 


Chap.  4,  Y.  i6. 


LUC. 


Chap.  4,  v.  38. 


le  jour  du   sabbat.     Il  se  leva 

17  pour  faire  la  lecture  \  et  on  lui 
remit  le  livre  du  prophète  Ésaïe. 
L'ayant  déroulé",  il  trouva  l'en- 

18  droit  où  il  était  écrit  :  L'Esprit 
du  Seigneur  est  sur  moi,  parce 
qu'il  m'a  oint  pour  amioncer  une 
bonne  nouvelle  aux  pauvres;  il 
m'a   envoyé    [pour   guérir   ceux 

19  qui  ont  le  cœur  brisé,]  pour 
proclamer  aux  captifs  la  déli- 
vrance, et  aux  aveugles  le  re- 
couvrement de  la  vue,  pour 
renvoyer  libres  les  opprimés, 
pour  publier  une  année  de  grâce 
du  Seigneur. 

20  Ensuite,  il  roula  le  livre,  le 
remit  au  serviteur,  et  s'assit. 
Tous  ceux  qui  se  trouvaient 
dans  la  synagogue  avaient  les 
regards  fixés  sur  lui. 

21  Alors  il  commença  à  leur  dire: 
Aujourd'liui  cette  parole  de 
l'Écriture,  que  vous  venez  d'en- 

22  tendre,  est  accomplie.  Et  tous 
lui  rendaient  témoignage  ;  ils 
étaient  étonnés  des  paroles  de 
grâce  qui  sortaient  de  sa  bouche, 
et  ils  disaient:   N'est-ce  pas  le 

23  fils  de  Joseph  ?  Jésus  leur  dit  : 
Sans  doute  vous  m'appliquerez 
ce  proverbe  :  Médecin,  guéris-toi 
toi-même;  et  vous  me  direz:  Fais 
ici,  dans  ta  patrie,  tout  ce  que 
nous  avons  appris  que  tu  as  fait 

24  à  Capernaum.  Mais,  ajouta-t-il, 
je  vous  le  dis  en  vérité,  aucun 
prophète  n'est  bien  reçu  dans  sa 

25  patrie.  Je  vous  le  dis  en  vérité  : 
il  y  avait  plusieurs  veuves  en 
Israël  du  temps  d'Elie,  lorsque 
le  ciel  fut  fermé  trois  ans  et  six 
mois  et  qu'il  y  eut  une  grande 

26  famine  sur  toute  la  terre  ;  et 
cependant  Elle    ne   fut   envoyé 


'  La  lecture  de  l'Ane.  Test.,  faite  par  l'un 
des  assistants,  constituait  une  partie  essen- 
tielle du  culte  céléliré  dans  les  synagogues. 
Voy.  note  sur  Matth.  iv.  23. 

'^  L'ayant  déroulé  ;  les  anciens  manuscrits 
des  Juifs  avaient  la  forme  de  rouleaux. 


vers  aucune  d'elles,  si  ce  n'est 
vers  une  femme  veuve,  à  Sarej^ta, 
dans  le  pays  de  Sidon.  Il  y  avait  27 
aussi  plusieurs  lépreux  en  Israël 
du  temps  d'Elisée,  le  prophète  ; 
et  cependant  aucun  d'eux  ne  fut 
])urilîé,  si  ce  n'est  Naaman  le 
Syrien. 

Ils    furent    tous    remplis    de  28 
colère  dans  la  synagogue,  lors- 
qu'ils   entendirent    ces    choses. 
Et  s'étant  levés,  ils  le  chassèrent  29 
de  la  ville,  et  le  menèrent  jus- 
qu'au sommet  de   la  montagne 
sur  laquelle  lein-  ville  était  bâtie, 
afin    de   le   précipiter    en    bas. 
Mais  Jésus,  passant   au   milieu  30 
d'eux,  poursuivit  son  chemin. 

Jésus  à  Capernaum. — Enseignement  dans  la 
synagogue. — Guérison  d'un  démoniaque, — 
de  la  belle-mère  de  Pierre, — et  de  j^lusieurs 
malades. — Jésus  en  divers  lieux  de  la 
Galilée. 

Il    descendit    à    Capernaum,  31 
ville   de    la   Galilée  ;    et    il   en- 
seignait, le  jour  du  sabbat.    On  32 
était  frappé  de  sa  doctrine  ;  car 
il  parlait  avec  autorité. 

Il  se  trouva  dans  la  synagogue  33 
un  homme  qui  avait  un  esj^rit  de 
démon  impur,  et  qui  s'éci'ia  d'une 
voix  forte  :  Ah  !  qu'y  a-t-il  entre  34 
nous  et  toi,  Jésus  de  Nazareth? 
Tu   es  venu  pour  nous  perdre. 
Je  sais  qui  tu  es  :  le  Saint  de 
Dieu.    Jésus  le  menaça,  disant  :  35 
Tais-toi,  et  sors  de  cet  homme. 
Et  le  démon  le  jeta  au  milieu  de 
l'assemblée,  et  sortit  de  lui,  sans 
lui  fiiire  aucim  mal.   Tous  furent  36 
saisis  de  stupeur, et  ils  se  disaient 
les  uns  aux  autres  :    Quelle  est 
cette  parole?  Il  commande  avec 
autorité  et  puissance  aux  esprits 
impiu's,    et   ils    sortent  !    Et    sa  37 
renonunée  se  répandit  dans  tous 
les  lieux  d'alentour. 

En  sortant  de  la  synagogue,  :'>8 
il  se  rendit  à  la  maison  de  Si- 
mon.   La   belle-mère  de  Simon 
avait  une  violente  fièvre,  et  ils  le 


80 


Chap.  4,  ^ .  38. 


LUC. 


Chap.  5,  v.  17. 


39  prièrent  en  «a  faveur.  S'étant 
penché  sur  elle,  il  menaça  la 
fièvre,  et  la  fièvre  la  quitta. 
A  l'instant  elle  se  leva,  et  les 
servit. 

40  Ajjrès  le  coucher  du  soleil, 
tous  ceux  qui  avaient  des  ma- 
lades atteints  de  diverses  mala- 
dies les  lui  amenèrent.  Il  imi^osa 
les  mains  à  chacun  d'eux,  et  il 

41  les  guérit.  Des  démons  aussi 
sortirent  de  beaucoup  de  per- 
sonnes, en  criant  et  en  disant  : 
Tvi  es  le  Fils  de  Dieu.  Mais  il 
les  menaçait  et  ne  leur  permettait 
pas  de  parler,  parce  qu'ils  savaient 
qu'il  était  le  Christ. 

42  Dès  que  le  jour  parut,  il  sortit 
et  alla  dans  un  lieu  désert.  Une 
foule  de  gens  se  mirent  à  sa 
recherche,  et  arrivèrent  jusqu'à 
lui  ;  ils  voulaient  le  retenir,  afin 

43  qu'il  ne  les  (juittât  point.  Mais 
il  leur  dit:  Il  faut  aussi  que 
j'annonce  aux  autres  villes  la 
bomie  nouvelle  du  royaume  de 
Dieu  ;   car  c'est  pour  cela  que 

44  j'ai  été  envoyé.  Et  il  prêchait 
dans  les  synagogues  de  la  Ga- 
lilée. 

Pêche  miraculeuse. — Vocation  de  trois  dis- 
ciples.— Guérison  d'un  lépreux, — d'un  para- 
lytique.— Vocation  de  Lévi  (Matthieu). — 
Question  sur  le  jeûne. 

Q  Connue  Jésus  se  trouvait  au- 
près du  lac  de  Génésareth,  et 
que  la  fo\de  se  pressait  autour 
de  lui  poiir  entendre  la  parole 

2  de  Dieu,  il  vit  au  bord  du  lac 
deux  barques,  d'où  les  pêcheurs 
étaient    descendus    pour    laver 

3  leurs  filets.  Il  monta  dans  l'une 
de  ces  barques,  qui  était  à  Simon, 
et  il  le  i)ria  de  s'éloigner  un  peu 
de  terre.  Puis,  s'étant  assis,  il 
enseigna  la  fotde  de  la  barque. 

4  Lorsqu'il  eut  cessé  de  parler, 
il  dit  à  Simon:  Avance  en  j^leine 
eau,    et    jetez    vos    filets    pour 

5  pêcher.  Simon  lui  répondit  : 
Maître,     nous     avons     travaillé 


toute  la  nuit,  sans  rien  ])rendre  ; 
mais,  sur  ta  parole,  je  jetterai  le 
filet.     L'ayant  jeté,   ils    prirent  6 
une  grande  quantité  de  i^oissons, 
et  leur  filet  se  rompait.  Us  firent  7 
signe   à  leurs   comi^agnons   qui 
étaient  dans  l'autre  Ijarcpie  de 
venir  les  aider.     Ils  vinrent,  et 
ils  remplirent  les  deux  barques, 
au    ])oint    qu'elles    enfonçaient. 
Quand  il  vit  cela,  Simon  Pierre  8 
tomba  aux  genoux  de  Jésus,  et 
dit  :  Seigneur,  retire-toi  de  moi, 
parce    que  je    suis    un    homme 
pécheur.    Car  l'épouvante  l'avait  9 
saisi,  lui  et  tous  ceux  qui  étaient 
avec   lui,  à   caiise    de   la  liêche 
(lu'ils  avaient  faite.     Il  en  était  10 
de  même  de  Jacques  et  de  Jean, 
fils  de  Zébédée,  les  associés  de 
Simon.  Alors  Jésus  dit  à  Simon  : 
Ne  crains  point  ;    désormais  tu 
seras    pêcheur    d'hommes.     Et,  11 
ayant  ramené  les  barques  à  terre, 
ils  laissèrent   tout,   et   le   suivi- 
reiit. 

Jésus  était  dans  une  des  villes^;  12 
et  voici.  Tin  homme  couvert  de 
lèpre,  l'ayant  vu,  tomba  sur  sa 
face*  et  lui  fit  cette  prière  :   Sei- 
gnciir,  si  tu  le  veux,  tu  peux  me 
rendre    pur.     Jésus    étendit    la  13 
main,  le  toucha,  et  dit  :    Je  le 
veux,  sois  pur.  Aussitôt  la  lèpre 
le  quitta.     Puis  il  lui  ordonna  14 
de  n'en  parler  à  personne.   Mais, 
dit-il,  va  te  montrer  au  ])rêtre, 
et  offre  pour  ta  j)urification  ce 
que  Moïse  a  prescrit,  afin  que 
cela  leur  serve  de  témoignage. 

Sa  renonmiée  se  répandait  de  15 
plus  en  plus,  et  les  gens  veuiiient 
eu  foule  pour  l'entendre  et  pour 
être   guéris   de  leiu's   maladies. 
Et   lui,    il   se    retii'ait   dans   les  16 
déserts,  et  jjriait. 

Un  jour  Jésus  enseignait.     Il  17 
y  avait  là  des  pharisiens  et  des 
docteiu's  de  la  loi,  venus  de  tous 


Sous-entendu  :  de  la  Galilée. 


81 


Chap.  5,  V.  17. 


LUC. 


Chap.  6,  v.  i. 


les  villages  de  la  Galilée,  de  la 
Judée  et  de  Jérusalem  ;  et  la 
puissance  dw  Seigneur  se  mani- 

18  festait  par  des  guérisons.  Et 
voici,  des  gens,  portant  sur  im 
lit  un  homme  qui  était  para- 
lytique, cherchaient  à  le  faire 
entrer  et  à  le   placer  sous  ses 

19  regards.  Comme  ils  ne  savaient 
par  où  l'introduire,  à  cause  de 
la  foule,  ils  montèrent  sur  le 
toit,  et  ils  le  descendirent  par 
une  ouverture  \  avec  son  lit,  au 
milieu    de    l'assemblée,    devant 

20  Jésus.  Voyant  leur  foi,  Jésus 
dit  :  Homme,  tes  péchés  te  sont 

21  i)ardonnés.  Les  scribes  et  les 
pliarisiens  se  mirent  à  raisonner 
et  à  dire  :  Qui  est  celui-ci,  qui 
profère  des  blasi^hèmes?  Qui 
peut  pardonner  les  péchés,  si  ce 

22  n'est  Dieu  seul?  Jésus,  con- 
naissant leurs  pensées,  prit  la 
parole  et  leur  dit  :  Quelles  i3en- 
sées  avez-vous  dans  vos  cœurs? 

23  Lequel  est  le  plus  aisé,  de  dire  : 
Tes  péchés  te  sont  pardonnes, 
ou  de  dire  :  Lève-toi,  et  marche? 

24  Or,  afin  que  vous  sachiez  que  le 
Fils  de  l'homme  a  sur  la  terre 
le  poxivoir  de  imrdonner  les  pé- 
chés :  Je  te  l'ordonne,  dit-il  au 
paralytique,  lève-toi,  prends  ton 

25  lit,  et  va  dans  ta  maison.  Et, 
à  l'instant,  il  se  leva  en  leur 
présence,  prit  le  lit  sur  lequel  il 
était  couché,  et  s'en  alla  dans  sa 

26  maison,  glorifiant  Dieu.  Tous  é- 
taient  dans  rétonnement,et  glori- 
fiaient Dieu  ;  remplis  de  crainte, 
ils  disaient:  Nous  avons  vu  au- 
jourd'hui des  choses  étranges. 

27  Après  cela,  Jésus  sortit,  et  il  vit 
un  publicain,  nommé  Lévi  ^,  assis 
au  lieu  des  péages..    Il  lui  dit  : 

28  Suis-moi.  Et,  laissant  tout,  il  se 
leva,  et  le  suivit. 

'  Par  une  ouverture,  grec  par  les  tuiles. 
Comj).  Marc  il.  4. 

'  Lévi,  le  même  que  Matthieu.  Comj^. 
Matth.  IX.  9. 


Lévi  lui  donna  un  grand  festin  29 
dans  sa  maison,  et  beaucouj:)  de 
2)ublicains  et  d'autres  jjersonnes 
étaient   à  table  avec   eux.     Ijcs  30 
pharisiens    et   les   scribes   mur- 
murèrent, et   dirent   à   ses   dis- 
ciples :     Pourquoi    mangez-vous 
et  buvez-vous  avec  les  publicains 
et   les   gens    de    mauvaise   ^'ie  ? 
Jésus,   prenant    la    parole,  leur  31 
dit  :    C^e   ne  sont  pas  ceux  qvii 
se  portent  bien  qui  ont  besoin 
de  médecin,  mais   les   malades. 
Je    ne    suis    j^as    venu    appeler  32 
à  la  repentance  des  justes,  mais 
des  pécheiu's. 

Ils  lui  dirent  :    Les  disciples  33 
de  Jean,  comme  ceux  des  pha- 
risiens, jeûnent  fréqi;emment  et 
font  des  prières,  tandis  que  les 
tiens    mangent    et    boivent.     Il  34 
leur  réj^ondit:  Pouvez-vous  faire 
jeiuier    les     amis     de     l'époux, 
pendant   que    l'époux    est   avec 
eux?     Les   jours    viendront   où  35 
l'époux  leur   sera   enlevé,  alors 
ils  jeûneront    en    ces    jours-là. 
Il  leur  dit  aussi  une  parabole  :  36 
Personne  ne  déchire  d'un  habit 
neuf  un  morceau  pour  le  mettre 
à  un  vieil  habit  ;    autrement,  il 
déchire  l'habit  neuf,  et  le  mor- 
ceau  qu'il   en   a  pris   n'assortit 
pas  au  vieux.     Et  personne  ne  37 
met    du   vin    nouveau    dans   de 
vieilles    outres  ;    autrement,    le 
vin    nouveau    fait    rompre    les 
outres,  il  se  répand,  et  les  outres 
sont  perdues;  mais  il  faut  mettre  38 
le  vin  nouveau  dans  des  outres 
neuves.       Et     personne,     après  39 
avoir  bu  du  vin  vieux,  ne  veut 
du  nouveau,  car  il  dit  :  Le  vieux 
est  bon. 

Les  épis  de  blé  et  le  sabbat. — L'homme  qui  a 
la  mp,in  sèche. — Choix  des  douze  apôtres. 

Il   arriva,  un  jour  de  sabbat  Q 
appelé     second  -  premier  \     que 

'  Second-premier,  terme  dont  ou  ignore  le 
sens  précis. 


82 


Chap.  6,  V.  I. 


LUC. 


Chap.  G,  v.  23. 


Jésiis  travers!!  des  champs  de 
blé.  Ses  disciples  arrachèrent 
des  épis,  et  les  iiiaiigèrent,  après 
les    avoir    froissés     dans     leurs 

2  mains.  Quelques  pharisiens  leur 
dirent  :  Pourquoi  faites-vous  ce 
qu'il  n'est  jms  permis  de  faire 

3  pendant  le  sabbat  ^  ?  Jésus  leur 
répondit  :  N'avez-vous  pas  lu  ce 
qiie  fit  David,  lorsqu'il  eut  faim, 
lui  et  ceux  qui  étaient  avec  lui  ; 

4  comment  il  entra  dans  la  maison 
de  Dieu,  prit  les  pains  de  pro- 
liosition,  en  mangea,  et  en  donna 
à  ceux  qui  étaient  avec  lui,  bien 
qu'il  ne  soit  permis  qu'aiix  prê- 

5  très  de  les  manger  "  ?  Et  il  leur 
dit  :  Le  Fils  de  l'honnne  est 
maître  même  dii  sabbat. 

6  II  arriva,  un  autre  jour  de 
sabbat,  que  Jésus  entra  dans 
la  synagogue,  et  qu'il  enseignait. 
Il  s'y  trouvait  un  homme,  dont 

7  la  main  droite  était  sèche.  Les 
scribes  et  les  pharisiens  obser- 
vaient Jésus,  pour  voir  s'il  ferait 
une  guérison  le  jour  du  sabbat  : 
c'était  afin  d'avoir  sujet  de  l'ac- 

8  cuser.  Mais  il  connaissait  leurs 
pensées,  et  il  dit  à  l'homme  qui 
avait  la  main  sèche  :  Lève-toi, 
et  tiens-toi  là  au  milieu.     Il  se 

9  leva,  et  se  tint  debout.  Et  Jésus 
leur  dit  :  Je  vous  demande  s'il 
est  permis,  le  jour  du  sabbat, 
de  faire  du  bien  ou  de  faire 
du  mal,  de  sauver  ime  personne 

10  ou  de  la  tuer.  Alors,  prome- 
nant ses  regards^  sur  eux  tous, 
il  dit  à  l'honnne:  Etends  ta  main. 
Il  le  fit,  et  sa  main  fxit  guérie. 

11  Ils  furent  remplis  de  fureur, 
et  ils  se  consultèrent  sur  ce 
qu'ils  feraient  à  Jésus. 

12  En  ce  tenq)s-là,  Jésus  se  rendit 
sur  la  montagne  pour  ])rier,  et 
il   passa  toute   la   nuit    à   prier 

'  Voyez  note  sur  Matth.  xii.  1  et  2. 

"  Voyez  le  trait  liistorique  1  Sam.  xxi. 
1-6,  et  la  loi  sur  les  pains  tle  proposition 
Lév.  XXIV.  5-9. 


Dieu.     Quand  le  joxir  parut,  il  1.3 
ai)pela    ses    disciples,  et    il    en 
choisit  douze,  auxquels  il  donna 
le  nom  d'apôtres: 

Bimon,   qu'il   nomma   Pierre;  14 
André,  son  frère;  Jacques;  Jean; 
Philil^pe;  Barthélémy;  Matthieu;  15 
Thomas;  Jacques,  fils  d'Alphée; 
Sin)on,  appelé  le  zélote;   Jude,  16 
fils  de  Jacques  ;    et  Judas  Isca- 
riot,  qui  devint  traître  \ 

Il  descendit  avec  eux,  et  s'ar-  17 
rêta    dans    une    plaine,    où    se 
trouvaient  une  foule  de  ses  dis- 
cij^les,    et     une     multitude    de 
pexiple   de   totito    la   Judée,   de 
Jérusalem,    et     de     la    contrée 
maritime  de  Tyr   et   de   Sidon. 
Ils  étaient  venus  pour  l'enten- 
dre, et  pour  être  guéris  de  leurs 
maladies.    Ceux  qui  étaient  toitr-  18 
mentes  par  des  esprits  impurs 
étaient  guéris.    Et  toxite  la  foule  19 
cherchait    à    le    toucher,    parce 
qu'une   force    sortait   de   lui  et 
les  guérissait  tous. 

Sermon  sur  la  montagne. — Les  béatitudes. — 
Préceptes  divers; — l'amour  des  ennemis  ; — 
les  jugements  téméi'aifes  ; — la  paille  et  la 
poutre  ; — l'arbre  et  son  fruit  ; — la  maison 
bâtie  sur  le  roc. 

Alors  Jésus,  levant  les   yeux  20 
sur  ses  disciples,  dit  : 

Heureux  vous  qui  êtes  pau- 
vres, car  le  royaume  de  Dieu 
est  à  vous  ! 

Heureux  vous  qui  avez  faim  21 
maintenant,  car  vous  serez  ras- 
sasiés ! 

Hem-eux  vous  qui  jdeurez 
maintenant,  car  vous  serez  dans 
la  joie! 

Heureux  screz-vous,  lorsque  22 
les  hommes  vous  haïront,  lors- 
qu'on vous  chassera,  vous  ou- 
tragera, et  qu'on  rejettei'a  votre 
nom  connue  infâme,  à  cause 
du  Fils  de  l'homme  !  Eéjouis-  23 
sez-vous  en  ce  jour-là   et   tres- 


Vov.  notes  sur  Matth.  x.  2-4. 


83 


ChAP.  ij,  V.  23. 


LUC. 


Chap.  6,  V.  45. 


saillez  d'allégresse,  parce  que 
votre  récompense  sera  grande 
dans  le  ciel  ;  car  c'est  ainsi  que 
leurs  pères  traitaient  les  pro- 
phètes. 

24  Mais,  malhevir  à  vous,  riches, 
car  vous  avez  votre  consolation! 

25  Malheur  à  vous  qui  êtes  ras- 
sasiés, car  vous  aurez  faim  ! 

Malheur  à  vous  qui  l'iez  main- 
tenant, car  vous  serez  dans  le 
deuil  et  dans  les  larmes  ! 

26  Malheur,  lorsque  tous  les 
hommes  diront  du  bien  de  vous, 
car  c'est  ainsi  qu'agissaient  leurs 
pères  à  l'égard  des  faux  pro- 
phètes ! 

27  Mais  je  vous  dis  à  vous  qui 
îu'écoutez  :  Aimez  vos  ennemis, 
faites  du  bien  à  ceux  qui  vous 

28  haïssent,  bénissez  ceux  qui  vous 
maudissent,  priez  pour  ceux  qui 

29  vous  maltraitent.  Si  quelqu'un 
te  frappe  sur  une  joue,  présente- 
lui  aussi  l'autre.  Si  quelqu'un 
prend  ton  manteau,  ne  l'em- 
pêche  pas   de    prendre    encore 

30  ta  tunique.  Donne  à  quiconque 
te  demande,  et  ne  réclame  pas 
ton  bien  à  celui  qui  s'en  empare. 

31  Ce  que  vous  voulez  que  les 
hommes  fassent  pour  vous,faites- 

32  le  de  même  pour  eux.  Si  vous 
aimez  ceux  qui  vous  aiment, 
quel  gré  vous  en  saura-t-on  ? 
Les  pécheurs  aussi  aiment  ceux 

33  qui  les  aiment.  Si  vous  faites 
du  bien  à  ceux  qui  vous  font 
du  bien,  quel  gré  vous  en 
saui'a-t-on?    Les  pécheurs  aussi 

de  même.  Et  si  vous 
prêtez  à  ceux  de  qui  vous  es- 
pérez recevoir,  quel  gré  vous 
en  saura-t-on?  Les  pécheurs 
aussi  prêtent  aux  pécheurs,  afin 
35  de  recevoir  la  pareille.  Mais 
aimez  vos  ennemis,  faites  du 
bien,  et  prêtez  sans  rien  espérer. 
Et  votre  récompense  sei'a  grande, 
et  vous  serez  fils  dxi  Très-Haut, 
car  il   est  bon  pour  les  ingrats 


34  agissent 


et    pour    les    méchants.     Soyez  30 
donc     miséricordievix,     comme 
votre  Père  est  miséricordieux. 

Ne  jugez  point,  et  vous  no  37 
serez  point  jugés;  ne  condamnez 
point,  et  vous  ne  serez  j^oint 
condamnés  ;  absolvez,  et  vous 
serez  absous.  Donnez,  et  il  38 
vous  sera  donné  :  on  versera 
dans  votre  sein  ^  luie  bonne 
mesure,  serrée,  secouée  et  qui 
déborde;  car  on  vous  mesurera 
avec  la  mesure  dont  vous  vous 
serez  servis. 

Il   leur  dit  aussi    cette  para-  39 
bole  :    Un  aveugle  peut-il   con- 
duire un  aveugle  ?     Ne  tombe- 
ront-ils pas  tous  deux  dans  une 
fosse  ? 

Le  disciple  n'est  pas  j^lns  que  40 
le  maître  ;  mais  tout  disciple  ac- 
compli sera  connue  son  maître. 

Pourquoi  vois-tu  la  paille  qui  41 
est  dans  l'œil  de  ton  frère,  et 
n'ai^erçois-tu  pas  la  poutre  qui 
est  dans  ton  œil  ?  Ou  comment  42 
peux-tu  dire  à  ton  frère  :  Frère, 
laisse-moi  ôter  la  paille  qui  est 
dans  ton  œil,  toi  qui  ne  vois 
pas  la  poutre  qui  est  dans  le 
tien  ?  Hypocrite,  ôte  première- 
ment la  poutre  de  ton  œil,  et 
alors  tu  verras  comment  ôter 
la  paille  qui  est  dans  l'œil  de 
ton  frère. 

Ce   n'est  pas    un    bon   arbre  43 
qui   porte   du   mauvais  fruit,  ni 
un  mauvais  arbre  qui  porte  du 
bon  fruit.     Car  chaque  arbre  se  44 
connaît    à    son    fruit.      On    ne 
cueille    pas   des  figues   sur  des 
épines,  et  l'on  ne  vendange  pas 
des     raisins     sur     des     ronces. 
L'homme    bon    tire    de    bonnes  45 
choses    du   bon   trésor    de    son 
cœur,    et    le    méchant    tire    de 
mauvaises  choses  de  son  mauvais 


'  Dans  votre  sein,  dans  les  plis  formés  par 
le  vêtement  au-dessus  de  la  ceinture.  Ici 
langage  figuré. 


84 


Chap.  g,  V.  45. 


LUC. 


trésor:  car  c'est  de  laboiulance 
du  cœur  que  la  boiiche  parle. 

46  PoTuquoi  m'appelez-vous  Sei- 
gneur, Seigneur!    et   ne   faites- 

47  vous  i^as  ce  que  je  dis?  Je 
^()us  montrerai  à  qui  est  sem- 
blable tout  homme  qui  vient  à 
moi,  entend  mes  paroles,  et  les 

48  met  en  pratiqiTC.  Il  est  sem- 
blable à  un  homme  qui,  bâtissant 
une  maison,  a  creusé,  creusé 
bien  avant,  et  a  j^osé  le  fonde- 
ment sur  le  roc.  Une  inonda- 
tion est  venue,  et  le  torrent  s'est 
jeté  contre  cette  maison,  sans 
pouvoir  l'ébranler,  parce  qu'elle 

49  était  bien  bâtie.  Mais  celui  qui 
entend,  et  ne  met  pas  en  pra- 
tique, est  semblable  à  mi  homme 
qui  a  bâti  une  maison  sur  la 
terre,  sans  fondement.  Le  tor- 
rent s'est  jeté  contre  elle:  aussi- 
tôt elle  est  tombée,  et  la  ruine 
de  cette  maison  a  été  grande. 

Guérison  du  serviteur  d'uu  centenier. — 
Eésurrection  du  fils  de  la  veuve  de 
Nain. — Message  de  Jean-Baptiste  auprès 
de  Jésus. — -Témoignage  sur  Jean-Baptiste. 
— La  pécheresse  pardonnée. 


ces 


^7  Après  avoir  achevé  tous 
discours  devant  le  peuple  qui 
l'écoutait,  Jésus  entra  dans  Ca- 
pernaum. 

2  Un  centenier^  avait  un  ser- 
viteur auquel  il  était  très  attaché, 
et  qui  se   trouvait   malade,  sur 

3  le  point  de  mourir.  Ayant  en- 
tendu parler  de  Jésus,  il  lui 
envoya  quelques  anciens  des 
Juifs,   pour    le    prier    de   venir 

4  guérir  son  serviteur.  Ils  arrivè- 
rent auprès  de  Jésus,  et  lui 
adressèrent  d'instantes  suppli- 
cations,  disant  :    Il   mérite   que 

5  tu  lui  accordes  cela:  car  il  aime 
notre  nation,  et  c'est  lui  qui  a 

6  bâti  notre  synagogue.  Jésus, 
étant  allé  avec  eux,  n'était  guère 

de  la  maison,  quand  le 


éloigné 


Chap.  7,  v.  17. 

envoya  des  amis  jjour 
Seigneur,  ne   prends 


Centenier,  voy.  note  sur  Matth.  viii.  5. 


centenier 
lui   dire  : 

pas  tant  de  peine  ;  car  je  i\e  suis 
pas  digne  que  tu  entres  sous 
mon  toit.  C'est  aussi  pour  cela  7 
que  je  ne  me  suis  pas  cru  digne 
d'aller  en  personne  vers  toi. 
Mais  dis  un  mot,  et  mon  ser- 
viteur sera  guéri.  Car,  moi  qui  8 
suis  soumis  à  des  supérieurs, 
j'ai  des  soldats  sous  mes  ordres; 
et  je  dis  à  l'un  :  Ya  !  et  il  va  ; 
à  l'autre:  Viens!  et  il  vient:  et 
à  mon  serviteur:  Fais  cela!  et 
il  le  fait.  Lorsque  Jésus  en-  0 
tendit  ces  j^aroles,  il  admira  le 
centenier.  et,  se  tournant  vers 
la  foule  qui  le  suivait,  il  dit  : 
Je  vous  le  dis,  môme  en  Israël  ' 
je  n'ai  pas  trouvé  une  aussi 
grande  foi.  De  retoiu-  à  la  10 
maison,  les  gens  envoyés  })ar 
le  centenier  trouvèrent  guéri  le 
serviteiu"  cpii  avait  été  malade. 

Le   jour    suivant,   Jésus    alla  11 
dans   une   ville   appelée   Nain  ^ 
plusieiirs    de    ses    discijDles    et 
une  grande  foule  faisaient  route 
avec  lui.     Lorsqu'il  fut  près  de  12 
la   porte   de    la   ville,  voici,   on 
portait   en    terre   un    mort,  fils  - 
unique    de    sa   mère    qui    était 
veuve  ;    et   il  y  avait   avec   elle 
beaucoup   de  gens   de  la  ville. 
Le    Seigneur,    l'ayant    vue,   fut  13 
éniTi  de    compassion   j^our  elle, 
et  lui  dit:    Ne  pleure  pas!     Il  14 
s'approcha,  et  toucha  le  cercueil. 
Ceux  qui  le  portaient  s'arrôtè- 
rent.     Il  dit  :  Jeune  homme,  je 
te  le  dis,  lève-toi  !     Et  le  mort  15 
s'assit,  et  se  mit  à  parler.    Jésus 
le  rendit  à  sa  mère.     Tous  fu-  IG 
rent    saisis    de    crainte,    et    ils 
glorifièrent    Dieu,    disant  :     Un 
grand   prophète    a   paru    parmi 
nous,  et  Dieu  a  visité  son  peu- 
ple.   Cette  parole  sur  Jésus  se  17 


En  Israël,  voy.  note  sur  Jlattli.  vin.  10. 
Xaiii,  non  loin  de  Nazareth. 


85 


Chap.  7,  V.  17. 


LUC. 


Chap.  T,  v.  39. 


répandit  dans  tonte  la  Judée  et 
dans  tout  le  pays  d'alentour. 

18  Jeaniifut  informé  de  toutes  ces 

19  choses  par  ses  disciples.  Il  en 
appela  deux,  et  les  envoya  vers 
Jésus,  pour  lui  dire:  Es-tu  celui 
qui  doit  venir,  ou  devons-nous 

20  en  attendre  un  autre  ?  Arrivés 
auprès  de  Jésus,  ils  dirent:  Jean- 
Baptiste  nous  a  envoyés  vers  toi, 
pour  dire  :  Es-tu  celui  qui  doit 
venir,  ou  devons-nous  en  atten- 

21  dre  un  autre?  A  l'heure  même, 
Jésus  guérit  plusieurs  personnes 
de  maladies,  d'infirmités,  et 
d'esprits  malins,  et  il  rendit  la 

22  vue  à  plusieurs  aveu^gles.  Puis 
il  leur  répondit:  Allez  rapporter 
à  Jean  ce  que  vous  avez  vu  et 
entendu:  les  aveugles  voient,  les 
boiteux  marchent,  les  lépreux 
sont  purifiés,  les  sourds  enten- 
dent, les  morts  ressuscitent,  la 
bonne  nouvelle  est  annoncée  aux 

23  pauvres.  Heureux  celui  pour 
qui  je  ne  serai  pas  lUie  occasion 
de  chute  ! 

24  Lorsque  les  envoyés  de  Jean 
furent  partis,  Jésus  se  mit  à  dire 
à   la   foule,  au    sujet   de    Jean  : 

^  Qu'êtes-vous   allés   voir   au    dé- 
sert?    un   roseau    agité    par    le 

25  vent  ?  Mais,  qu'êtes-vous  allés 
voir  ?  un  homme  vêtu  d'habits 
l^récieux  ^  ?  Voici,  ceux  qui  por- 
tent des  habits  magnifiques,  et 
qui  vivent  dans  les  délices,  sont 

2()  dans  les  maisons  des  rois.  Quêtes- 
vous  donc  allés  voir?  im  pro- 
phète?  Oui,  vous  dis-je,  et  plus 

27  qu'un  prophète.  C'est  celui  dont 
il  est  écrit  :  Voici,  j'envoie  mon 
messager  devant  ta  face,  i^our 
préparer  ton  chemin  devant  toi. 

28  Je  vous  le  dis,  parmi  ceux  qui 
sont  nés  de  femmes,  il  n'est  point 
de  plus  grand  prophète  que  Jean. 
Cependant,  le  plus  petit  dans  le 
royaume  de  Dieu  est  plus  grand 


'  Frécietix,  voy.  note  sur  ilatth.  xi.  8. 


que  lui.  Et  tout  le  peu])le  qui  29 
l'a  entendti  et  même  les  publi- 
cains  ont  justifié  Dieu,  en  se 
faisant  baptiser  du  baptême  de 
Jean  ;  mais  les  pharisiens  et  les  30 
docteurs  de  la  loi,  en  ne  se 
faisant  pas  baptiser  par  hii,  ont 
rendu  nul  à  leur  égard  le  dessein 
de  Dieu. 

A  qui  donc  comj)arerai-je  les  31 
hommes  de  cette  génération,  et 
à  qui  ressemblent-ils?     Ils  res-  32 
semblent  aux  enfants  assis  dans 
la    place    publique,    et    qui,    se 
parlant  les  uns  aux  autres,  disent: 
Nous  vous  avons  joué  de  la  flûte, 
et  vous  n'avez  pas  dansé  ;  nous 
vous    avons    chanté    des    com- 
plaintes,   et    vous    n'avez    pas 
pleuré.     Car   Jean-Baptiste    est  33 
venu,  ne  mangeant  pas  de  pain 
et  ne  buvant  pas  de  vin,  et  vous 
dites  :   Il  a  im  démon.    Le  Fils  34 
de  l'homme  est  venu,  mangeant 
et  buvant,  et  vous  dites  :    C'est 
un  mangeur  et  un  buveur,   un 
ami  des  publicains  et  des  gens 
de   mauvaise   vie.     Mais   la   sa-  35 
gesse  a  été  justifiée  par  tous  ses 
enfants. 

Un   pharisien   pria  Jésus   de  36 
manger   avec    lui.     Jésus    entra 
dans  la  maison  du  pharisien,  et 
se   mit   à   table.     Et   voici,  une  37 
femme  pécheresse  qui  se  trouvait 
dans  la  ville,  ayant  su  qu'il  était 
à  table  dans  la  maison  du  phari- 
sien, apporta  un  vase  d'albâtre 
plein    de    parfum,    et    se    tint  38 
derrière,   aux    pieds    de    Jésus. 
Elle    pleurait;    et    bientôt    elle 
les  mouilla  de  ses  larmes,  puis 
les  essuya  avec  ses  cheveux  \  les 
baisa,  et  les  oignit  de  parfum. 
Le  pharisien  qui   l'avait  invité,  39 
voyant  cela,  dit  en  lui-même.:  Si 
cet    honnne    était    prophète,    il 
connaîtrait    qui    et    de    quelle 
espèce    est    la    femme    qui    le 


Grec  avec  les  cheveux  de  sa  tête. 


86 


Chap.  7,  V.  39. 


LUC. 


Chap.  S,  v.  13. 


touche,  il   connaîtrait  que  c'est 

40  une  iJécheresse.  Jésus  prit  la 
parole,  et  lui  dit  :  Simon,  j'ai 
quelque  chose  à  te  dire. — Mai- 

41  tre,  parle,  répondit-il. — Un  cré- 
ancier avait  deux  débiteurs:  l'un 
devait    cmq    cents    deniers,    et 

42  l'autre  cinquante.  Comme  ils 
n'avaient  ]ias  de  quoi  payer,  il 
leur  remit  à  tous  deux  leur  dette. 

43  Lequel  l'aimera  le  plus  ?  Simon 
répondit:  Celui,  je  pense,  auquel 
il  a  le  plus  remis.    Jésus  lui  dit: 

44  Tu  as  bien  jiigé.  Puis,  se  tour- 
nant vers  la  femme,  il  dit  à 
Simon  :  Vois-tu  cette  femme  ? 
Je  suis  entré  dans  ta  maison,  et 
tu  ne  m'as  j^oint  donné  d'eau 
pour  laver  mes  pieds  ;  mais  elle, 
elle  les  a  moiiillés  de  ses  larmes, 
et  les  a  essuyés  avec  ses  cheveux. 

45  Tu  ne  m'as  point  donné  de  baiser; 
mais  elle,  depuis  que  je  suis 
entré,  elle  n'a  point  cessé  de  me 

46  baiser  les  pieds.  Tu  n'as  point 
versé  d'huile  sur  ma  tête  ;  mais 
elle,  elle  a  versé  d\i  parfum  sur 

47  mes  pieds.  C'est  poiirquoi,  je 
te  le  dis,  ses  nombreux  péchés 
ont  été  pardonnes  ;  car  elle  a 
beaucoup  aimé.  Mais  celui  à 
qui  on  pardonne  peu  aime  peu. 

48  Et  il  dit  à  la  femme:  Tes  péchés 

49  sont  pardonnes.  Ceux  qui  étaient 
à  table  avec  lui  se  mirent  à  dire 
en  eux-mêmes  :  Qui  est  celui-ci, 
qiii  pardonne  même  les  péchés? 

50  Mais  Jésus  dit  à  la  femme  :  Ta 
foi  t'a  sauvée,  va  en  paix. 


Parabole  du  semeui'. — La  mèi'e  et  les 
frères  de  Jésus. 


8 


Ensuite,  Jésus  alla  de  ville  en 
ville  et  de  village  en  village, 
prêchant  et  annonçant  la  bonne 
nouvelle  du  royaume  de  Dieu. 
2  Les  douze  étaient  avec  lui,  et 
quelques  femmes  qui  avaient  été 
guéries   d'esprits    malins   et   de 


maladies:    Marie,  dite  de  Mag- 


dala \  de  laquelle  étaient  sortis 
sept  démons,  Jeanne,  femme  de  3 
Cliuza,  intendant  d'Hérode,  Su- 
sanne,   et  plusieurs   autres,   qui 
l'assistaient  de  leurs  biens. 

Une   grande  foule  s'étant  as-  4 
semblée,  et  des  gens  étant  venus 
de  diverses  villes  auprès  de  lui, 
il  dit  cette  j^arabole  : 

Un  semeur  sortit  pour  semer  5 
sa  semence.     Comme  il  semait, 
une  partie  de  la  semence  tomba 
le    long    du    chemin  :     elle    fut 
foulée  aux  pieds,  et  les  oiseaux 
du  ciel  la  mangèrent.    Une  autre  0 
partie  tomba  sur  le  roc  :  cpiand 
elle  fut  levée,  elle  sécha,  ])arce 
qii'elle  n'avait  point  d'humidité. 
Une  autre  partie  tomba  au  milieii  7 
des  épines  :    les  épines  crûrent 
avec  elle,  et  l'étouffèrent.     Une  s 
autre  partie  tomba  dans  la  bonne 
terre  :  quand  elle  fut  levée,  elle 
donna    du    fruit    au    centuple. 
Après   avoir   ainsi   parlé,   Jésus 
dit  à  haute  voix  :   Que  celui  qui 
a  des  oi'eilles  jjour  entendre  en- 
tende. 

Ses  disciples  lui  demandèrent  9 
ce  que  signifiait  cette  parabole. 
Il  répondit:  Il  vous  a  été  donné  10 
de    connaître    les    mystères    du 
royaume   de   Dieu  ;    mais   pour 
les  autres,  cela  leur  est  dit  en 
paraboles,  afin  qu'en  voyant  ils 
ne  voient  point,  et  qu'on  enten-  , 
dant  ils  ne  comi^rennent  point. 

Voici    ce    que    signifie    cette  11 
parabole  :    La  semence,  c'est  la 
parole  de  Dieu.     Ceux  qui  sont  12 
le  long  du  chemin,  ce  sont  ceux 
qui   entendent  ;    puis   le   diable 
vient,  et  enlève  de  leur  ctmir  la 
parole,  de  peur  qu'ils  ne  croient 
et  soient  sauvés.     Ceux  qui  sont  13 
sur   le   roc,    ce   sont   ceux   qui, 
lorsqu'ils  entendent  la  parole,  la 
reçoivent  avec  joie  ;  mais  ils  n'ont 
point  de  racine,  ils  croient  pour 


Voy.  note  sur  Matth.  xxvii.  56. 


87 


Chap.  8,  V.  13. 


LUC. 


Chap.  8,  v.  33. 


un  temps,  et  ils  succombent  an 

14  moment  de  la  tentation.  Ce  qui 
est  tombé  parmi  les  épines,  ce 
sont  ceux  qui,  ayant  entendu  la 
parole,  s'en  vont,  et  la  laissent 
étoufier  par  les  soucis,  les  ri- 
chesses et  les  plaisii's  de  la  vie,  et 
ils  ne  portent  point  de  fruit  qui 

15  vienne  à  maturité.  Ce  qui  est 
tombé  dans  la  bonne  terre,  ce 
sont  ceux  qui,  ayant  entendu  la 
parole  avec  un  cœur  honnête  et 
bon,  la  retiennent,  et  portent  du 
fruit  avec  persévérance. 

16  Personne,  après  avoir  allumé 
une  lampe,  ne  la  couvre  d'un 
vase,  ou  ne  la  met  sous  un  lit  ; 
mais  il  la  met  sur  un  chandelier, 
afin  que  ceux  qui  entrent  voient 

17  la  lumière.  Car  il  n'est  rien  de 
caché  qui  ne  doive  être  décoiivert, 
rien  de  secret  qui  ne  doive  être 

18  connu  et  mis  au  jour.  Prenez 
donc  garde  à  la  manière  dont 
vous  écoutez  ;  car  on  donnera  à 
celui  qui  a,  mais  à  celui  qui  n'a 
pas  on  ôtera  même  ce  qu'il  croit 
avoir. 

19  La  mère  et  les  frères  de  Jésus 
vinrent  le  trouver  ;  mais  ils  ne 
purent  l'aborder,  à  cause  de  la 

20  îbule.  On  lui  dit  :  Ta  mère  et 
tes    frères    sont    dehors,    et    ils 

21  désirent  te  voir.  Mais  il  répon- 
dit: Ma  mère  et  mes  frères,  ce 

,sont  ceux  qui  écoutent  la  parole 
de  Dieu,  et  qui  la  mettent  en 
pratique. 

Tempête  apaisée. — Jésus  sur  le  territoire  des 
Gadaréniens;  un  démoniaque  guéri. 

"22  Un  jour,  Jésus  monta  dans 
une  barque  avec  ses  disciples. 
Il  leur  dit  :  Passons  de  l'autre 
côté    du    lac.     Et   ils    partirent. 

23  Pendant  qu'ils  naviguaient,  Jé- 
sus s'endormit.  Un  tourbillon 
fondit  sur  le  lac,  la  barque  se 
remplissait  d'eau,  et  ils  étaient 

24  en  péril.  Ils  s'approchèrent  et 
le  réveillèrent,  en  disant:  Maître,  | 


maître,  nous  iDérissons  !  S'étant 
réveillé,  il  menaça  le  vent  et  les 
flots,  qui  s'apaisèrent,  et  le  calme 
revint.  Puis  il  leur  dit  :  Où  est  25 
votre  foi?  Saisis  de  frayeur  et 
d'étonnement,  ils  se  dirent  les 
vms  aux  autres:  Quel  est  donc 
celui-ci,  qui  commande  même 
au  vent  et  à  l'eau,  et  à  qui  ils 
obéissent  ? 

Ils   abordèrent   dans  le   pays  26 
des  Gadaréniens  \  qui  est  vis-à- 
vis  de  la  Galilée.     Lorsque  Je-  27 
sus  fut  descendu  à  terre,  il  vint 
au-devant  de  lui  un  homme  de 
la   ville,   qui   depuis   longtemps 
était   possédé  de   plusieurs  dé- 
mons.    Cet   homme    ne   portait 
point   de   vêtement,  et  avait  sa 
demeure  non  dans  luie  maison, 
mais  dans  les  séjjulcres  ".    Ayant  28 
vu  Jésus,  il  poussa  un  cri,  se 
jeta  devant  lui,  et  dit  d'une  voix 
forte  :    Qu'y  a-t-il  entre  moi  et 
toi,  Jésus,  Fils  du  Dieu  Très- 
Haut?    Je  t'en  suj^plie,  ne  me 
tourmente  pas.     Car  Jésus  com-  29 
mandait  à  l'esprit  impur  de  sortir 
de   cet   homme,    dont    il   s'était 
emiDaré  depuis  longtemps;  on  le 
gardait  lié  de  chaînes  et  les  fers 
aux  pieds,   mais  il  rompait  les 
liens,  et  il  était  entraîné  jjar  le 
démon  dans  les  déserts.     Jésus  30 
lui  demanda:  Quel  est  ton  nom? 
Légion,    répondit-il.      Car    plu- 
sieurs démons  étaient  entrés  en 
lui.     Et  ils  priaient  instamment  31 
Jésiis  de  ne  pas  leur  ordonner 
d'aller  dans  l'abîme.     Il  y  avait  32 
là,  dans  la  montagne,  un  grand 
troupeau     de     pourceaux     qui 
paissaient.     Et  les  démons  sup- 
plièrent Jésus  de  leur  permettre 
d'entrer  dans  ces  pourceaux.     Il 
le    leur    permit.      Les    démons  33 
sortirent  de  cet  homme,  entrè- 
rent dans  les  pourceaux,  et  le 

'  Yoy.  note  sur  Matth.  vin.  28. 
'  Voy.  note  sur  Marc  v.  3. 


88 


Chap.  8,  V.  33. 


LUC. 


Chap.  9,  v.  i. 


troupeau  .se  préeipita  des  pe)ites 
escarpées  dans  le  lae.  et  se  noya. 

34  Ceux  qui  les  faisaient  paître, 
voyant  ce  qui  était  arrivé,  s'en- 
fuirent, et  répandirent  la  nou- 
velle dans  la  ville  et  dans  les 

35  campagnes.  Les  geiis  allèrent 
voir  ce  qui  était  arrivé.  Ils 
vinrent  auprès  de  Jésus,  et 
ils  trouvèrent  Ihonnne  do  qui 
étaient  sortis  les  dénions,  assis  à 
ses  pieds,  vêtu,  et  dans  son  bon 
sens  ;  et  ils  furent  saisis  de  fray- 

36  eur.  Ceux  qui  avaient  vti  ce  qui 
sétait  passé  leur  racontèrent 
conuuent    le    démoniaque    avait 

37  été  guéri.  Tous  les  liabitants 
du  pays  des  Gadaréniens  priè- 
rent Jésus  de  s'éloigner  d'eux, 
car  ils  étaient  saisis  d'une  grande 
crainte. 

Jésus  monta  dans  la  barque, 

38  et  s'en  retourna.  L'honnne  de 
qui  étaient  sortis  les  dénions 
lui  demandait  la  permission  de 
rester  avec  lui.     Mais  Jésus  le 

39  renvoya,  en  disant  :  Retourne 
dans  ta  maison,  et  raconte  tout 
ce  que  Dieu  t'a  fait.  Il  s'en  alla, 
et  publia  par  toute  la  ville  tout 
ce  que  Jésus  avait  fait  pour  lui. 

Késurrectiou  de  la  fille  de  .Jairus,  et  guérison 
d'une  femme  malade  depuis  douze  ans. 

40  A  son  retour,  Jésus  fut  reçvi 
par   la   foule,    car   tous    l'atten- 

41  daient.  Et  voici,  il  vint  un 
homme,  nommé  Jaïrus,  qui  était 
chef  de  la  synagogue.  Il  se  jeta 
à  ses  pieds,  et  le  sup2)lia  d'entrer 

42  dans  sa  maison,  parce  qu'il  avait 
une  fille  unique  d'environ  douze 
ans,  ([ui  se  mourait.  Pendant 
que  Jésus  y  allait,  il  était  pressé 
par  la  foule. 

43  Or,  il  y  avait  une  femme  at- 
teinte d'une  perte  de  sang  depuis 
douze  ans,  et  qui  avait  dépensé 
tout  son  bien  pour  les  médecins, 
sans  qu'aucun  eût  pu  la  guérir. 

44  Elle  s'approcha  par  derrière,  et 


toucha  le  bord  du  vêtement  de 
Jésus.      Au    même    instant    la 
Inerte  de  sang  s'arrêta.    Et  Jésus  4.5 
dit:    Qui  m'a  touché?     Comme 
tous  s'en  défendaient,  Pierre  et 
ceux  qui  étaient  avec  lui  dirent: 
Maître,  la  foule  t'entoure  et  te 
presse,    et    tu     dis  :     Qui    m'a 
touché?     Mais  Jésus   répondit:  4(5 
Quelqu'un  m'a   touché,  car  j"ai 
connu  qu'une  force  était  sortie 
de   moi.     La  femme,  se  voyant  47 
découverte,     vint     toute     trem- 
blante  se  jeter  à  ses  pieds,  et 
déclara   devant   tout   le    peuple 
pourquoi   elle  l'avait  touché,  et 
comment  elle  avait  été  guérie  à 
l'instant.    Jésus  lui  dit  :  Ma  fille,  48 
ta  foi  ta  sauvée  :  va  en  paix. 

Comme  il  parlait  encore,  sur-  49 
vint  de  chez  le  chef  de  la  syna- 
gogue quelqu'un  disant  :  Ta  fille 
est  morte  ;    n'importune  pas   le 
maître.     Mais  Jésus,  ayant   en-  50 
tendu    cela,  dit    au    chef  de  la 
synagogue  :  Ne  crains  pas,  crois 
seulement,  et  elle  sera  sauvée. 
Lorsqu'il  fut  arrivé  à  la  maison,  51 
il  ne  permit  à  personne  d'entrer 
avec  lui,  si  ce  n'est  à  Pierre,  à 
Jean   et   à  Jacques,  et  au  père 
et  à  la  mère  de  l'enfant.     Tous  52 
pleuraient  et  se  lamentaient  sur 
elle.     Alors  Jésus  dit:  Ne  pleu- 
rez pas  ;    elle   n'est  pas  morte, 
mais  elle   dort.     Et  ils   se  nio-  53 
quaient    de   lui,  sachant  qu'elle 
était    morte.     Mais   il   la    saisit  54 
par  la  main,  et  dit  d'une  voix 
forte:  Enfant,  lève-toi.    L'e.sprit  55 
revint  en  elle,  et  à  linstant  elle 
se  leva  ;  et  Jésus  ordonna  qu'on 
lui  donnât   à  manger.     Les  ])a-  56 
rents    de    la  jeune   fille   furent 
dans    rétonnement,    et    il    leur 
recommanda  de  ne  dire  à  per- 
sonne ce  (jui  était  arrivé. 


Mission  des  douze  apôtres. 

Jésus,     ayant    assemblé     les 
douze,    leur     donna    force     et 


9 


89 


Chap.  9,  V, 


I. 
tous 


LUC. 


Chap.  9,  v.  23 


pouvoir    sur   tous    les    démons, 
avec  la  puissance  de  guérir  les 

2  maladies.  Il  les  envoya  prêcher 
le  royaume   de  Dieu,  et  guérir 

3  les  malades.  Ne  prenez  rien 
pour  le  voyage,  leur  dit-il,  ni 
bâton,  ni  s.ac,  ni  pain,  ni  argent, 
et    n'ayez    pas    deux    tuniques. 

4  Dans  quelque  maison  que  vous 
entriez,  restez-y  ;    et  c'est  de  là 

5  que  vous  partirez.  Et,  si  les 
gens  ne  vous  reçoivent  pas, 
sortez  de  cette  ville,  et  secouez 
la   poussière    de    vos    pieds,   en 

6  témoignage  contre  eux.  Ils  par- 
tirent, et  ils  allèrent  de  village 
en  villao'e,  annonçant  la  bonne 
nouvelle  et  opérant  partout  des 
guérisons. 

Hérode  lie  sachant  que  penser  de  Jésus. — 
Multiplication  des  pains. — Opinions  di- 
verses sur  le  Christ. — Confession  de 
Pierre. — Jésus  annonce  ses  souffrances  et 
sa  mort.— Comment  suivre  Jésus. 

7  Hérode  le  tëtrarque  ^  entendit 
parler  de  tout  ce  qui  se  passait, 
et  il  ne  savait  que  penser.  Car 
les  uns  disaient  que  Jean   était 

8  ressuscité  des  morts  ;  d'autres, 
qu'Élie  était  apparu;  et  d'autres, 
qu'un    des     anciens     prophètes 

9  était  ressuscité.  Mais  Hérode 
disait:  J'ai  fait  décapiter  Jean"; 
qui  donc  est  celui-ci,  dont  j'en- 
tends dire  de  telles  choses  ?  Et 
il  cherchait  à  le  voir. 

10  Les  apôtres,  étant  de  retour, 
racontèrent  à  Jésus  tout  ce  qu'ils 
avaient  fait.  Il  les  prit  avec  lui, 
et  se  retira  à  l'écart,  du  côté 
d'une   ville    appelée    Bethsaïda. 

11  Les  foules,  l'ayant  su,  le  sui- 
virent. Jésus  les  accueillit,  et 
leur  parla  du  royaume  de  Dieu  ; 
il  guérit  aussi  ceux  qui  avaient 


12 


guérit 
besoin  d'être  guéris. 


XIV 


Comme    le    iour   commençait 

Hérode  le  tétrarque,  voy.  notes  sur  Matth. 
V.    3-12,    et    Marc   vi. 


1,  et  II.  23. 
-  Yo}'.    Matth, 
17-29. 


13 


14 


à  baisser,  les  douze  s'api)ro- 
chèrent,  et  lui  dirent  :  Renvoie 
la  foule,  afin  qu'elle  aille  dans 
les  villages  et  dans  les  cam- 
pagnes des  environs,  pour  se 
loger  et  pour  trouver  des  vivres  ; 
car  nous  sommes  ici  dans  un 
lieu  désert.  Jésus  leur  dit  : 
Donnez  -  leur  vous  -  mêmes  à 
manger.  Mais  ils  répondirent  : 
Nous  n'avons  que  cinq  pains 
et  deux  poissons,  à  moins  que 
nous  n'allions  nous-mêmes  ache- 
ter des  vivres  pour  tout  ce 
peuple.  Or,  il  y  avait  environ 
cinq  mille  hommes.  Jésus  dit 
à  ses  disciples  :  Faites-les  asseoir 
par  rangées  de  cinquante.  Ils  1,5 
firent  ainsi,  ils  les  firent  tous 
asseoir.  Jésus  prit  les  cinq  IG 
pains  et  les  deux  poissons,  et, 
levant  les  yeux  vers  le  ciel,  il 
les  bénit.  Puis,  il  les  rompit, 
et  les  donna  aux  disciples,  afin 
qu'ils  les  distribuassent  à  la 
foule.  Tous  mangèrent  et  fu- 
rent rassasiés,  et  l'on  emporta 
douze  corbeilles  pleines  des 
morceaux  qui  restaient. 

Un  jour  que  Jésus  priait  à 
l'écart,  ayant  avec  lui  ses  dis- 
ciples, il  leur  fit  cette  question: 
Qui  dit-on  que  je  suis?  Ils  ré- 
liondirent  :  Jean-Bajjtiste  ;  les 
autres,  Élic  ;  les  autres,  qu'un 
des  anciens  prophètes  est  res- 
suscité. Et  vous,  leur  demanda- 
t-il,  qui  dites-vous  que  je  suis? 
Pierre  répondit:  Le  Christ  de 
Dieu.  Jésus  leur  recommanda  21 
sévèrement  de  ne  le  dire  à 
personne. 

Il  ajouta  qu'il  fallait  que  le  22 
Fils  de  rhomme  souffrît  beau- 
coup, qu'il  fût  rejeté  par  les 
anciens,  par  les  chefs  des  prêtres 
et  par  les  scribes,  qu'il  fût  mis 
à  mort,  et  qu'il  ressuscitât  le 
troisième  jour. 

Puis  il   dit   à   tous  :    Si   quel-  23 
qu'un  veut  venir  après  moi.  qu'il 


17 


18 


It) 


20 


90 


Chap.  0,  V.  23. 


LUC. 


Chap. 


9,  V. 


46. 


renonce    à    hii-niènie,    qu'il    se 
charge  chaque  jonr  de  sa  croix, 

24  et  qxi'il  me  suive.  Car  celui 
qui  Aoudra  sauver  sa  vie  la 
l^erdra,  mais  celui  qui  la  perdra 

25  à  cause  de  moi  la  sauvera.  Et 
que  servii'ait-il  à  un  homme  de 
gagner  tout  le  monde,  s'il  se 
détruisait    ou    se    perdait    lui- 

26  même  ?  Car  quiconque  am\a 
honte  de  moi  et  de  mes  paroles, 
le  Fils  de  l'homme  aura  honte 
de  lui,  quand  il  viendra  dans 
sa  gloire,  et  dans  celle  du  Père 

27  et  des  saints  anges.  Je  vous  le 
dis  en  vérité,  quelques-uns  de 
ceux  qui  sont  ici  ne  mourront 
point,  qu'ils  n'aient  vu  le  roy- 
aume de  Diexi. 

Jésus  sur  une  montagne  :  la  transfigura- 
tion.— Guérison  d'un  démoniaque. — Jésus 
annonce  sa  mort  et  sa  résurrection. — Qui 
est  le  plus  grand  '? 

28  Environ  huit  jours  après  qu'il 
eut  dit  ces  paroles,  Jésus  j^rit 
avec  lui  Pierre,  Jean  et  Jacques, 
et   il    monta    sur    la   montagne 

29  pour  prier.  Pendant  qu'il  priait, 
l'aspect  de  son  visage  changea, 
et    son    vêtement    devint    d'une 

30  éclatante  blancheiir.  Et  voici, 
deux  hommes  s'entretenaient 
avec  lui:  c'étaient  Moïse  et  Élie. 

31  qui,  apparaissant  dans  la  gloire, 
parlaient  de  son  départ^  qu'il 
allait    accomplir    à    Jérusalem. 

32  Pierre  et  ses  compagnons  étaient 
appesantis  par  le  sommeil  ;  mais, 
s'étant  réveillés,  ils  virent  la 
gloire  de  Jésus  et  les  deux 
hommes    qui    étaient    avec    lui. 

33  Au  moment  où  ces  honmies  se 
séparaient  de  Jésus.  Pierre  lui 
dit  :  Maître,  il  est  bon  que  nous 
soyons  ici;  dressons  trois  tentes, 
une  pour  toi.  une  pour  Moïse, 
et  une  pour  Elie.     Il  ne  savait 

34  ce  qu'il  disait.     Connue  il  par- 


De  son  départ,  de  sa  fin  prochaine. 


lait  ainsi,  une  nuéo  vint  les 
couvrir;  et  les  disciples  furent 
saisis  de  frayeiir,  en  les  voyant 
entrer  dans  la  nuée.  Et  de  la  35 
nuée  sortit  une  voix,  qui  dit: 
Celui-ci  est  mon  Fils  élu  :  écou- 
tez-le! Quand  la  Aoix  se  fit  en-  36 
tendre,  Jésus  se  trouva  seul. 
Les  disciples  gardèrent  le  silence, 
et  ils  ne  racontèrent  à  personne, 
en  ce  temps-là,  rien  de  ce  qu'ils 
avaient  vu. 

Le  lendemain,  lorsqu'ils  furent  37 
descendus  de  la  montagne,  une 
grande  foule  vint  au-devant  de 
Jésus.     Et  voici,  du  milieu    de  38 
la    foule     un     homme     s'écria  : 
Maître,  je   t'en    prie,  porte   les 
regards   sur  mon  fils,  car   c'est 
mon  fils  imique.     Un  esi^rit  le  39 
saisit,  et  aussitôt  il  pousse  des 
cris  ;     et    l'esprit    l'agite     avec 
violence,  le  fait  écmuer,  et  a  de 
la  peine  à  se  retirer  de  lui,  après 
l'avoir  tout  brisé.     J'ai  prié  tes  40 
disciples    de    le   chasser,   et   ils 
n'ont   pas    pii.     Race   incrédule  41 
et  perverse,  répondit  Jésus,  jus- 
ques  à  quand  serai-je  avec  vous, 
et  vous  supporterai-je  ?     Amène 
ici   ton  fils.     Comme   il   appro-  42 
chait,    le    démon    le    jeta    par 
terre,  et    l'agita    avec   violence. 
Mais  Jésus  menaça  l'esi^rit  im- 
jîur,  guérit  l'enfant,  et  le  rendit 
à    son    père.      Et    tous    furent  43 
frappés  de  la  grandeur  de  Dieu. 

Tandis  que  chacun  était  dans 
l'adnjiration  de  tout  ce  que 
faisait  Jésus,  il  dit  à  ses  dis- 
cii)les  :  Pour  vous,  écoutez  bien  44 
ceci  :  Le  Fils  de  l'homme  doit 
être  livré  entre  les  mains  des 
hommes.  Mais  les  disciples  ne  45 
conq)renaient  pas  cette  jjarole  ; 
elle  était  voilée  pour  eux,  afin 
(ju'ils  n'en  eussent  pas  le  sens  ; 


et  ils  craignaient  de 


l'interroger 


a  ce  sujet. 

Or,  une  pensée  leur  vint  dans 
l'esprit,    savoir    lequel     d'entre 


46 


91 


Chap.  9,  V.  46.  LUC. 

47  eux  était  le  plus  grand.  Jésus, 
voyant  la  pensée  de  leur  cœur, 
prit    un    petit    enfant,  le    plaça 

48  près  de  lui,  et  leur  dit  :  Qui- 
conque reçoit  eu  mon  nom  ce 
petit  entant  me  reçoit  moi- 
même  ;  et  quiconque  me  reçoit 
reçoit  celui  qui  m'a  envoyé.  Car 
celui  qui  est  le  plus  petit  parmi 
vous  tous,  c'est  celui-là  qui  est 
grand. 

49  Jean  prit  la  parole,  et  dit  : 
Maître,  nous  avons  vu  un  homme 
(pli  chasse  des  démons  en  ton 
nom;  et  nous  l'en  avons  em- 
pêché, parce  qu'il  ne  nous   suit 

50  pas.  Ne  l'en  enq^êchez  pas,  lui 
réf)ondit  Jésus  ;  car,  qui  n'est 
pas  contre  vous  est  avec  vous. 


Chap.  10,  v.  8. 


Jésus  se  rendant  à  Jérusalem. — Un  bourg  des 
Samaritains. — Comment  suivre  Jésus. 


51 


Lorsque  le  temps  où  il  devait 
être  enlevé  du  monde  approcha, 
Jésus   prit  la   résolution   de    se 

52  rendre  à  Jérusalem.  Il  envoya 
devant  lui  des  messagers,  qui 
se  mirent  en  roxite  et  entrèrent 
dans  un  bourg  des  Samaritains, 
pour  lui  préparer  un  logement. 

53  Mais  on  ne  le  reçut  pas,  parce 
qu'il  se  dirigeait  sur  Jérusalem \ 

54  Les  disciples  Jacques  et  Jean, 
voyant  cela,  dirent  :  Seigneur, 
veux-tu  que  nous  commandions 
que  le  feu  descende  du  ciel  et 

55  les  consume  ?  Jésus  se  tourna 
vers  eux,  et  les  réprimanda, 
disant  :    Vous  ne  savez  de  quel 

56  es]3rit  vous  êtes  animés.  [Car 
le  Fils  de  l'homme  est  venu, 
non  pour  perdre  les  âmes  des 
hommes,  mais  i)our  les  sauver.] 
Et  ils  allèrent  dans  un  autre 
bourg. 

57  Pendant  qu'ils  étaient  en  che- 
min, un  homme  lui  dit:  Sei- 
gneur, je  te   suivrai  partout  où 

'  Cette  conduite  iuliospitalière  s'explique 
par  l'inimitié  réciproque  des  Samaritains  et 
des  Juifs. 


tu    iras.      Jésus    lui    répondit:  58 
Les   renards    ont    des    tanières, 
et  les  oiseaux  du  ciel  ont  des 
nids  ;   mais  le  Fils  de  l'homme 
n'a  pas  où  reposer  sa  tête.     Il  59 
dit   à  un   autre  :    Suis-moi.     Et 
il  répondit  :   Seignevu',  permets- 
moi     d'aller    d'abord    ensevelir 
mon  père.     Mais  Jésus  lui  dit:  60 
Laisse  les  morts  ensevelir  leurs 
morts  ;    et   toi,  va    annoncer   le 
royaume    de    Dieu.     Un    autre  61 
dit:     Je    te    suivrai.    Seigneur, 
mais  permets-moi  d'aller  d'abord 
prendre  congé  de  ceux  de  ma 
maison.      Jésus    lui    répondit  :  62 
Quiconque    met    la    main    à    la 
charrue,  et  regarde  en  arrière, 
n'est  pas  propre  au  royaume  de 
Dieu. 

Mission  de  soixante-dix  disciples. — Reproches 
aux  villes  impénitentes. — Retour  des  dis- 
ciples.— Les  choses  révélées  aux  enfants. 

Après  cela,  le  Seigneur  dé-  1  Q 
signa  encore   soixante-dix  au- 
tres  disciples,  et  il  les  envoya 
deux   à   deux   devant   lui    dans 
toutes    les    villes    et   dans    tous 
les    lieux    où    lui-même    devait 
aller.     Il  leur  dit  :   La  moisson  2 
est    grande,   mais    il    y    a    peu 
d'ouvriers.    Priez  donc  le  maître 
de    la    moisson    d'envoyer    des 
ouvriers  dans  sa  moisson.     Par-  3 
tez  ;  voici,  je  vous  envoie  comme 
des  agneaux  au  milieu  des  loups. 
Ne  portez  ni  bourse,  ni  sac,  ni  4 
souliers,  et  ne  saluez  personne 
en  chemin.     Dans  quelque  mai-  5 
soji  que  vous  entriez,  dites  d'a- 
bord :  Que  la  paix  soit  sur  cette 
maison  !     Et    s'il    se    trouve    là  6 
un    enfant   de   paix,  votre   paix 
reposera    sur    lui  ;     sinon,    elle 
reviendra    à    vous.      Demeurez  7 
dans  cette  maison-là,  mangeant 
et   buvant   ce   qu'on    aura;    car 
l'ouvrier     mérite     son     salaire. 
N'allez  pas  de  maison  en  maison. 
Dans    (pielque    ville    que    vous  8 


92 


Chap.  10,  V.  8. 


LUC. 


Chap.  10,  v.  30. 


entriez,  et  où  l'on  vous  recevra, 
mangez  ce  qui  ^ous  sera  pré- 
9  sente,  guérissez  les  malades  qui 
s'y  trouveront,  et  dites-leur  :  Le 
royaume  de  Dieu  s'est  ai>proclié 

10  de  vous.  Mais  dans  quelque 
ville  que  vous  entriez,  et  oîi 
Ton  ne  vous  recevra   ]jas,  allez 

11  dans  ses  rues,  et  dites:  Nous 
secouons  contre  vous  la  pous- 
sière môme  de  votre  ville,  qui 
s'est  attachée  à  nos  pieds  ;  sa- 
chez ceiiendant  que  le  royaume 

12  de  Dieu  s'est  ai^i^roché.  Je 
vous  dis  qu'en  ce  joiu-'  Sodome 
sera  traitée  moins  rigoureuse- 
ment que  cette  ville-là. 

13  Malheur  à  toi,  C'horazin  ^  ! 
malheur  à  toi,  Bethsaïda  !  car, 
si  les  miracles  qui  ont  été  faits 
au  milieu  de  vous  avaient  été 
faits  dans  Tyr  et  dans  Hidon, 
il  y  a  longtemps  qu'elles  se 
seraient    repenties,  en    prenant 

14  le  sac  et  la  cendre.  C'est  poiir- 
quoi,  au  jour  du  jugement,  Tyr 
et  Sidon  seront  traitées   moins 

15  rigoureusement  que  vous.  Et 
toi,  Capornaum,  qui  as  été  élevée 
jusqu'au  ciel,  tu  seras  abaissée 
jusqu'au  séjour  des  morts. 

16  Celui  qui  vous  écoute  m'é- 
coute, et  celui  qui  vous  rejette 
me  rejette  ;  et  celui  qui  me 
rejette  rejette  celui  qui  m'a 
envoyé. 

17  Les  soixante -dix  revinrent 
avec  joie,  disant  :  Seigneur,  les 
démons  mêmes  noiis  sont  soumis 

18  en  ton  nom.  Jésus  leur  dit  : 
Je  voyais  Satan  tomber  du  ciel 

10  comme  iin  éclair.  Voici,  je  vous 
ai  donné  le  pouvoir  de  marcher 
sur  les  serpents  et  les  scorpions, 
et  sur  toute  la  puissance  de 
l'ennemi;  et  rien  ne  pourra  vous 

20  nuire.     Cependant,  no  vous  ré- 

'  JC'ii  ce  jour,  au  jour  du  jugement,  d'après 
parall.  Miiith.  x.  15. 

-  Chorazin,  etc.,  voy.  notes  sur  INIattb. 
XI.  21. 


jouissez  pas  do  ce  que  les  esprits 
vous  sont  soumis  ;  mais  réjouis- 
sez-vous de  ce  que  vos  noms 
sont  écrits  dans  les  cieux. 

En  ce  moment  même,  l'Esi^rit-  21 
Saint  le  fit  tressaillir  de  joie, 
et  il  dit  :  Je  te  loue.  Père, 
Seigneur  du  ciel  et  de  la  terre, 
de  ce  que  tu  as  caché  ces  choses 
aux  sages  et  aux  intelligents, 
et  de  ce  que  tu  les  as  révélées 
aux  enfants.  Oui,  Père,  je  te  loue 
de  ce  que  tu  l'as  voulu  ainsi. 
Toutes  choses  m'ont  été  données  22 
par  mon  Père,  et  personne  ne 
connaît  qui  est  le  Fils,  si  ce 
n'est  le  Père,  ni  qui  est  le  Père, 
si  ce  n'est  le  Fils  et  celui  à  qui 
le  Fils  veut  le  révéler.  Et,  se  23 
tournant  vers  les  disciples,  il 
leur  dit  en  particulier:  HeurcTix 
les  yeux  qui  voient  ce  que  vous 
voyez  !  C-ar  je  vous  dis  que  24 
beaucoup  de  proiîhètes  et  de  rois 
ont  désiré  voir  ce  que  vous 
voyez,  et  ne  l'ont  pas  vu,  en- 
tendre ce  que  vous  entendez, 
et  ne  l'ont  pas  entendu. 

Parabole  du  Samaritain. — Marthe  et  Marie. 

Un  docteur  de  la  loi  se  leva,  25 
et  dit  à  Jésus,  pour  l'éprouver: 
Maître,  que    dois-je   faire   pour 
hériter  la  vie  éternelle?     Jésus  26 
lui   dit:    Qu'est-il  écrit  dans  la 
loi  ?     Qu'y  lis-tu  ?     Il  répondit  :  27 
Tu    aimeras    le    Seigneur,    ton 
Dieu,  de  toiit  ton  cœur,  de  toute 
ton  âme,  de    toute   ta  foi'ce,  et 
de    toute     ta    pensée  ;     et    ton 
prochain  comme  toi-même.     Tu  28 
as  bien  répondu,  lui  dit  Jésus; 
fais  cela,  et  i\\  vivras.     Mais  lui,  29 
voidarit  se  justifier,  dit  à  Jésus  : 
Et(iui  est  mon  prochain?    Jésus  30 
rei)rit    la    jîarole,    et     dit  :     I^n 
homme  descendait  do  Jérusalem 
à  Jéricho.     Il  tomba  au  milieu 
des  brigands,  qui   le   dépouillè- 
rent,  le    chargèrent    do    coups, 
et   s'en   allèrent,   le    laissant    à 


93 


Chap.  10,  V.  30. 


LUC. 


Chap.  11,  v.  13. 


31  demi  mort.  Un  prêtre,  qui  par 
hasard  descendait  par  le  môme 
chemin,  ayant    vu    cet    honnne, 

32  passa  outre.  Un  Lévite,  qui 
arriva  aussi  dans  ce  lieu,  l'ayant 

33  vu,  jjassa  outre.  Mais  un  Sa- 
maritain, qui  voyageait,  étant 
venu  là,  fut  ému  de  compassion, 

34  lorsqu'il  le  vit.  Il  s'api^rocha, 
et  banda  ses  plaies,  en  y  versant 
de  l'huile  et  du  vin;  puis  il  le 
mit  sur  sa  propre  monture,  le 
conduisit    à    une    hôtellerie,    et 

35  prit  soin  de  lui.  Le  lendemain, 
il  tira  deux  deniers,  les  donna 
à  riiôte,  et  dit  :  Aie  soin  de  lui, 
et  ce  que  tu  dépenseras  de  plus, 
je  te  le  rendrai  à  mon  retour. 

36  Lequel  de  ces  trois  te  semble 
avoir  été  le  prochain  de  celui 
qui   était  tombé  au  milieu  des 

37  brigands?  C'est  celui  qui  a 
exercé  la  miséricorde  envers  lui, 
répondit  le  docteur  de  la  loi. 
Et  Jésus  lui  dit  :  Va,  et  toi  fais 
de  même. 

38  Comme  Jésus  était  en  chemin 
avec  ses  disciples,  il  entra  dans 
un  village,  et  une  femme,  nom- 
mée   Marthe,  le   reçut   dans    sa 

39  maison.  Elle  avait  une  sœur, 
nommée  Marie,  qui,  s'étant  assise 
aux  pieds  du  Seigneur,  écoutait 

40  sa  parole.  Marthe,  occultée  à 
divers  soins  domestiques,  sur- 
vint et  dit:  Seigneur,  cela  ne 
te  fait-il  rien  que  ma  sœur  me 
laisse  seule  pour  servir  ?    Dis-lui 

41  donc  de  m'aider.  Le  Seigneu.r 
lui  répondit:  Marthe,  Mai'the, 
tu  t'inquiètes  et  tu  t'agites  jjour 

42  beaucoup  de  choses.  Une  seule 
chose  est  nécessaire.  Marie  a 
choisi  la  bonne  part,  qui  ne  lui 
sera  point  ôtée. 

La  prière  :   oniisou  dominicale. — La  persévé- 
rance dans  la  prière. 

]_2^       Jésus    priait  un  jour  en  un 

certain     lieu.       Lorsqu'il     eut 

achevé,   im  de  ses  disciples  lui 


dit  :    Seigneur,  enseigne-nous   à 
prier,  connue  Jean  l'a  enseigné 
à    ses    disciples.     Il    leur    dit  :  2 
Quand  vous  priez,  dites  : 

Père!  Que  ton  nom  soit  sanc- 
tifié ;  que  ton  règne  vienne. 
Donne-nous  chaque  jour  notre  3 
pain  quotidien  ;  pardonne-nous  4 
nos  péchés,  car  nous  aussi  nous 
pardonnons  à  quiconque  nous 
offense  ;  et  ne  nous  induis  pas 
en  tentation  \ 

Il    leur    dit    encore  :    Si   l'un  5 
de  vous  a  un  ami,  et  qu'il  aille 
le  trouver  au  milieu  de  la  nuit 
pour  lui  dire  :    Ami,  prête-moi 
•trois  pains,  car  un  de  mes  amis  6 
est  arrivé  de  voyage  chez  moi, 
et  je  n'ai  rien  à  lui  offrir,  et  si,  7 
de  l'intérieur  de  sa  maison,  cet 
ami  lui  répond:  Ne  m'importune 
pas,  la   porte   est   déjà   fermée, 
mes  enfants  et  moi  nous  sommes 
au  lit,  je  ne  puis  me  lever  pour 
te   donner   des   pains, — je   vous  8 
le    dis,  quand   même    il    ne    se 
lèverait  pas  pour  les  lui  donner 
parce  que   c'est  son  ami,  il   se 
lèverait  à  cause  de  son  impor- 
tunité   et  lui   donnerait  tout  ce 
dont    il    a    besoin.     Et    moi,  je  9 
vous    dis  :     Demandez,    et    l'on 
vous  donnera  ;  cherchez,  et  vous 
trouverez  ;   frappez,  et  l'on  vous 
ouvrira.  Car  quiconque  demande  10 
reçoit,  celui  qui  cherche  trouve, 
et  l'on  ouvre  à  celui  qui  frappe. 
Quel  est  parmi  vous  le  père  qui  11 
donnera   une   pierre  à  son  fils, 
s'il  lui  demande  du  pain?     Oti, 
s'il    demande    un    poisson,    lui 
donnera-t-il  un  serpent  au  lieu 
d'un  ijoisson?    Ou,  s'il  demande  12 
un  œuf,  lui  donnera-t-il  un  scor- 
pion?   Si  donc,  méchants  comme  13 
vous   l'êtes,  vous   savez  donner 
de  bonnes  choses  à  vos  enfants, 
à  combien  plus  forte  raison  le 


'  Comp.  l'oraison  dominicale  plus  complète 
dans  Matth.  v.  9-13. 


94 


Chap.  11,  V. 

Père     céleste 

Saint-Esprit 

demandent. 


13,  LUC. 

donnera-t-il     le 


Chap.  11,  v.  34. 


à  ceux   qni  le  lui 


Guérison  d'un  démoniaque  muet. — Réponse 
de  Jésus  à  ses  advei'saires. — Un  miracle 
refusé. — Les  scribes  et  les  pharisiens  cen- 
surés. 

14  Jésus  cliassa  un  démon,  qui 
était  muet.  Lorsque  le  démon 
fut   sorti,  le   muet   parla,  et    la 

15  foule  fut  dans  l'admiration.  Mais 
quelques-uns  dirent  :  C'est  par 
Béelzébul,  le  prince  des  démons, 

16  qu'il  cliasse  les  démons.  Et 
d'autres,  pour  l'éprouver,  lui 
demandèrent    \m    signe    venant 

17  du  ciel.  Comme  Jésus  connais- 
sait leurs  pensées,  il  leur  dit  : 
Tout  royaume  divisé  contre  lui- 
même  est  dévasté,  et  une  maison 

18  s'écroule  sur  une  autre.  Si 
donc  Satan  est  divisé  contre  lui- 
même,  comment  son  royaume 
subsistera-t-il, puisque  vous  dites 
que  je   chasse  les  démons   par 

1!)  Béelzébul?  Et  si  moi, je  chasse 
les  démons  par  Béelzébul,  vos 
fils  par  qui  les  chassent-ils  ? 
C'est   pourquoi  ils   seront  eux- 

20  mêmes  vos  juges.  Mais,  si  c'est 
par  le  doigt  de  Dieu  que  je 
chasse  les  démons,  le  royaume 
de    Dieu    est    donc    venu    vers 

21  vous.  Lorsqu'un  homme  fort 
et  bien  armé  garde  sa  maison, 
ce  qu'il  possède  est  en  sûreté. 

22  Mais,  si  un  plus  fort  que  lui 
survient  et  le  domi)te,  il  lui 
enlève  toutes  les  armes  dans 
lesc[uelles    il    se    confiait,  et    il 

23  distribue  ses  dépouilles.  Celui 
qui  n'est  pas  avec  moi  est  contre 
moi,  et  celui  qui  n'assemble  pas 
avec  moi  disperse. 

24  Lorsque  l'esprit  impur  est 
sorti  d'un  homme,  il  va  dans 
des  lieux  arides,  pour  chercher 
du  repos.  N'en  trouvant  point, 
il  dit  :    Je  retournerai  dans  ma 

25  maison  d'où  je  suis  sorti  ;  et, 
quand    il    arrive,    il    la    trouve 


balayée  et  ornée.  Alors  il  s'en  26 
va,  et  il  i^rend  sept  autres  esprits 
plus  méchants  que  lui  ;  ils  en- 
trent dans  la  maison,  s'y  établis- 
sent, et  la  dernière  condition 
de  cet  homme  est  pire  que  la 
première. 

Tandis  que  Jésus  pîirlait  ainsi,  27 
une  femme,  élevant  la  voix  du 
milieu  de  la  foule,  lui  dit  : 
Heureux  le  sein  qui  t'a  porté  ! 
heureuses  les  mamelles  qui  t'ont 
allaité!  Et  il  réj)ondit:  Heureux  28 
plutôt  ceux  (]ui  écoutent  la  pa- 
role de  Dieu,  et  qui  la  gardent  ! 

Comme  la  foule  allait  en  29 
augmentant,  il  se  mit  à  dire  : 
Cette  génération  est  une  géné- 
ration méchante  ;  elle  demande 
Tin  miracle  ;  il  ne  lui  sera  donné 
d'autre  miracle  que  celui  de 
Jonas.  Car,  de  même  que  Jonas  30 
fut  un  signe  ])our  les  Ninivites, 
de  même  le  Fils  de  l'homme 
en  sera  un  pour  cette  généra- 
tion. La  reine  du  Midi  se  le-  31 
vera,  au  jour  du  jugement,  avec 
les  hommes  de  cette  génération 
et  les  condamnera,  parce  quelle 
vint  des  extrémités  de  la  terre 
pour  entoidre  la  sagesse  de 
Salomon  ^  ;  et  voici,  il  y  a  ici 
plus  que  Salomon.  Les  hommes  32 
de  Ninive  se  lèveront,  au  jour 
du  jugement,  avec  cette  géné- 
ration et  la  condamneront,  parce 
qu'ils  se  re])entirent  à  la  prédi- 
cation de  Jonas  ;  et  voici,  il  y 
a  ici  plus  que  Jonas. 

Personne  n'allume  nue  lampe  33 
pour  la  mettre  dans  mi  lieu 
caché  ou  sous  le  boisseau,  mais 
on  la  met  s\ir  le  cluindelier,  afin 
que  ceux  qui  entrent  voient  la 
lumière.  Ton  œil  est  la  lampe  34 
de  ton  corps.  Lorsque  ton  œil 
est  en  bon  état,  tout  ton  corps 
est  éclairé  ;  mais  lorsque  ton 
œil    est    en    mauvais    état,   ton 


Voy.  1  Eoisx.  1-18. 


95 


Chap.  11,  V.  34 


garde 


LUC 

les    ténèbres, 
que  la  hi- 


Chap.  12,  V.  I 


coriîs     est    dans 

35  Prends    donc 
mière    qui    est    en    toi    ne    soit 

36  ténèbres.  Si  donc  tout  ton 
corps  est  éclairé,  n'ayant  au- 
cune partie  dans  les  ténèbres,  il 
sera  entièrement  éclairé,  comme 
lorsque  la  lampe  t'éclaire  de  sa 
lumière. 

37  Pendant  que  Jésus  parlait,  im 
l^harisien  le  pria  de  dîner  chez 
lui.     Il  entra,  et  se  mit  à  table. 

38  Le  pharisien  vit  avec  étonne- 
ment    qu'il    ne    s'était   pas   lavé 

39  avant  le  repas.  Mais  le  Sei- 
gneur lui  dit  :  Vous,  pharisiens, 
vous  nettoyez  le  dehors  de  la 
coupe  et  du  plat,  et  votre  in- 
térieur   est    plein   de   rapine  et 

40  de  méchanceté.  Insensés  !  celui 
qui  a  fait  le  dehors  n'a-t-il  pas 

41  fait  aussi  le  dedans?  Donnez 
plutôt  en  aumônes  ce  qui  est 
dedans  \  et  voici,  toutes  choses 
seront  pures  pour  vous. 

42  Mais  malheur  à  vous,  phari- 
siens !  parce  que  vous  payez  la 
dîme  de  la  menthe,  de  la  rue, 
et  de  toutes  les  herbes  ",  et  que 
vous  laissez  la  justice  et  l'amour 
de  Dieu:  c'est  là  ce  qu'il  fallait 
pratiquer,  sans  négliger  les  au- 
tres choses. 

43  Malheur  à  vous,  pharisiens  ! 
parce  que  vous  aimez  les  pre- 
miers sièges  dans  les  synagogues, 
et  les  salutations  dans  les  places 
publiques. 

44  Malheur  à  vous!  parce  que 
vous  êtes  comme  les  sépidcres 
qui  ne  paraissent  pas,  et  sur  les- 
quels on  marche  sans  le  savoir. 

45  Un  des  docteurs  de  la  loi 
prit  la  parole,  et  lui  dit  :  Maître, 
en  parlant  de  la  sorte,  c'est  aussi 

46  nous  que  tu  outrages.  Et  Jésus 
réjîondit  :  Malheur  à  vous  aussi, 
docteurs  de  la   loi!   parce   que 

Ce  qui  est  dedans,  dans   la  coupe  et  le 


plat. 


Voy.  note  sur  Matth.  xjaii.  23. 


vous  chargez  les 
fardeaux  difficiles 
que  vous  ne  touchez 


hommes    de 

à   porter,  et 

pas  vous- 


mêmes  de  l'un  de  vos  doigts. 

Malheur   à   vous  !    parce   que  47 
vous  bâtissez  les  tombeaux  des 
l^rophètes,  que    vos    pères    ont 
tués.     Tous  rendez  donc  témoi-  48 
gnage  aux  œuvres  de  vos  pères, 
et  voiis  les  approiivez  ;  car  eux, 
ils    ont    tué    les    prophètes,    et 
vous,  vous   bâtissez   leurs   tom- 
beaux.    Cî'est    pourquoi    la    sa-  49 
gesse  de  Dieu  a   dit  :    Je  leur 
enverrai   des   prophètes   et   des 
apôtres;   ils  tueront  les  uns  et 
persécuteront    les    aiitres,    afin  50 
qu'il    soit    demandé    compte    à 
cette  génération  du  sang  de  tous 
les  prophètes  qui  a  été  réjiandu 
depuis    la   création    du    monde, 
depuis  le  sang  d'Abel  jusqu'au  51 
sang    de    Zacharie  \    tué    entre 
l'autel  et  le  temi^le  ;  oui,  je  vous 
le  dis.  il  en  sera  demandé  compte 
à  cette  génération. 

Malheur  à  vous,  docteurs  de  52 
la  loi  !  parce  que  vous  avez  enlevé 
la  clef  de  la  science  ;  vous  n'êtes 
pas  entrés  vous-mêmes,  et  vous 
avez  empêché  d'entrer  ceux  qui 
le  voulaient. 

Quand  il  fut  sorti  de  là,  les  53 
scribes  et  les  pharisiens  com- 
mencèrent à  s'irriter  vivement, 
et  à  le  faire  parler  sur  beaucouji 
de  choses,  lui  tendant  des  pièges,  54 
pour  surprendre  quelque  parole 
sortie  de  sa  boTiche. 

Instructions  de  Jésus  sur  : — l'hypocrisie, — 
la  crainte  des  hommes, — le  blasphème 
contre  le  Saint-Esjirit, — l'avarice, — la  con- 
fiance dans  les  richesses  (parabole  de 
l'homme  riche), — les  inquiétudes, — l'au- 
mône,— la  vigilance, — les  signes  des  temps, 
— la  réconciliation. 

Sur  ces  entrefaites,  les  gens  ]_2 
s'étant  rassemblés  par  milliers", 

'  Zacharie,  tué  par  l'ordre  du  roi  Joas,  voy. 
2  Chr.  XXIV.  20. 

^  Milliers,  grec  myria'les. 


96 


Chap.  12,  V.  I. 


LUC. 


Chap.  12,  v.  27. 


ail  point  de  se  fouler  les  uns  les 
autres,  Jésus  se  mit  à  dire  à  ses 
disciples:  Avant  tout,  gardez- 
vous  du  levain  des  pharisiens, 
'2  qui  est  riiyijocrisie.  Il  n'y  a 
rien  de  caché  qui  ne  doive  être 
découvert,  ni  de  secret  qui  ne 

3  doive  être  connu.  C'est  ixaiixpioi 
tout  ce  que  vous  aurez  dit  dans 
les  ténèbres  sera  entendu  dans 
la  lumière,  et  ce  que  vous  aurez 
dit  à  l'oreille  dans  les  chambres 

4  sera  prêché  sur  les  toits.  Je  vous 
dis  à  vous,  qui  êtes  mes  amis  : 
Ne  craignez  pas  ceux  qui  tuent 
le  corps  et  qui,  ai)rès  cela,  ne 

5  peuvent  rien  faire  de  plus.  Je 
vous  montrerai  (jui  vous  devez 
craindre.  Craignez  celui  qui, 
après  avoir  tué,  a  le  })oiivoir  de 
jeter  dans  la  géhenne  ;  oui,  je 
vous  le  dis,  c'est  lui  que  vous 

6  devez  craindre.  Ne  vend-on  jms 
cinq  i^assereaiix  pour  deux  sous? 
Cependant,  pas  un   d'eux  n'est 

7  oublié  devant  Dieu.  Et  même 
les  cheveux  de  votre  tête  sont 
tous  comptés.  Ne  craignez  donc 
l^oint:  vous  valez  j)lus  que  beau- 
coup de  passereaux. 

S  Je  vous  le  dis,  quiconque  me 
confessera  devant  les  hommes, 
le  Fils  de  l'homme  le  confessera 
aussi  devant  les  anges  de  Dieu  ; 

9  mais  celui  ({iii  me  reniera  devant 
les  hommes  sera  renié  devant 
les  anges  de  Dieu. 

10  Et  quiconque  jîarlera  contre 
le  Fils  de  l'homme,  il  lui  sera 
pardonné  ;  mais  à  celui  qui  blas- 
phémera contre  le  Saint-Esijrit 
il  ne  sera  point  pardonné. 

1 1  Quaiid  on  vous  mènera  devant 
les  synagogues,  les  magistrats  et 
les  autorités,  ne  vous  inquiétez 
pas  de  la  manière  dont  vous 
vous    défendrez    ni    de    ce    que 

12  vous  direz  ;  car  le  Saint-Esprit 
vous  enseignera  à  l'heure  même 
ce  qu'il  faudra  dire. 

i;5      Quehpi'un    dit    à    Jésus,    du 


milieu  de  la  foule  :  Maître,  dis  à 
mon  frère  de  partager  avec  moi 
notre  héritage.  Jésus  lui  répon- 
dit :  ()  Ivonune,  qui  m"a  établi 
pour  être  votre  juge,  ou  pour 
taire  vos  ])artages  ?  Puis  il  leur 
dit  :  Gardez- vous  avec  soin  de 
toute  avarice  ;  car  la  vie  d'un 
homme  ne  dépend  pas  de  ses 
biens,  fût-il  dans  l'abondance. 
Et  il  leur  dit  cette  jjarabole  : 

Les  terres  d'un  homme  riche 
avaient  beaucoup  rapporté.  Et 
il  raisonnait  en  lui-même,  disant: 
Que  ferai-je  ?  car  je  n'ai  pas  de 
]Jace  ])our  serrer  ma  récolte. 
Voici,  dit-il,  ce  que  je  ferai  : 
j'abattrai  mes  greniers,  j'en 
bâtirai  de  plus  grands,  j'y  amas- 
serai toute  ma  récolte  et  tous 
mes  biens  ;  et  je  dirai  à  mon 
âme  :  Mou  âme,  tu  as  beaucoup 
de  biens  en  réserve  pour  plu- 
sieurs années;  repose-toi,  mange, 
bois,  et  te  réjouis.  Mais  Dieu 
lui  dit:  Insensé!  cette  nuit  même 
ton  âme  te  sera  redemandée  ;  et 
ce  que  tu  as  préparé,  pour  qui 
sera-t-il  ?  Il  en  est  ainsi  de  celui 
qui  amasse  des  trésors  pour 
lui-même,  et  qui  n'est  pas  riche 
pour  Dieu. 

Jésus  dit  ensuite  à  ses  disci- 
ples :  C'est  ])ourqiioi  je  vous 
dis  :  Ne  vous  inquiétez  pas  pour 
votre  vie  de  ce  que  vous  man- 
gerez, ni  pour  votre  corps  de 
quoi  v<^)us  serez  vêtus.  La  vie 
est  plus  que  la  nourriture,  et 
le  cor])s  plus  que  le  vêtement. 
Considérez  les  corbeaux  :  ils  ne 
sèment  ni  ne  moissonnent,  ils 
n'ont  ni  cellier  ni  grenier  ;  et 
Dieu  les  nourrit.  Combien  ne 
valez-vous  pas  plus  que  les 
oiseaux  !  Qui  de  vous,  par  ses 
in((uiétudes,  peut  ajouter  une 
coudée  à  sa  taille  ?  Si  donc  vous 
ne  i)ouvez  ])as  môme  la  moindre 
chose,  pouropioi  vous  inquié- 
tez-vous du  reste?     Considérez 


14 


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17 

18 

19 

20 

21 

99 


23 


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Chap,  12,  V.  27. 


LUC. 


Chap.  12,  v.  52. 


comment  croissent  les  lis  :  ils  ne 
travaillent  ni  ne  filent  ;  ce])endant 
je  vous  dis  qne  Salomon  même, 
dans  tonte  sa  gloire,  n"a  ]ias  été 

28  vêtu  comme  l'un  d'eux.  Si  Dieu 
revêt  ainsi  l'herbe  qui  est  au- 
jourd'hui dans  les  champs  et  qui 
demain  sera  jetée  au  toiu-,  à 
combien  plus  forte  raison  ne  ; 
vous  vêtira-t-il  pas,  gens  de  i)eu  ; 

29  de  foi  ?  Et  vous,  ne  chercliez 
pas  ce  que  vous  mangerez  et  ce 
que  vous  boirez,  et  ne  soyez  pas 

30  inquiets.  Car  toutes  ces  choses, 
ce  sont  les  païens  du  monde  qui 
les  recherchent.  Votre  Père  sait 

31  que  vous  en  avez  besoin,  f 'her- 
chez  plutôt  le  royaume  de  Dieu  ; 
et  toutes  ces  choses  vous  seront 
données  par-dessus. 

32  Ne  crains  point,  i)etit  trou- 
peaii  ;  car  votre  Père  a  trouvé 
bon  de  vous  donner  le  royaume. 

33  Vendez  ce  que  vous  possédez, 
et  donnez-le  en  aumônes.  Faites- 
vous  des  bourses  qui  ne  s'usent 
l^oint,  un  trésor  inépuisable  dans 
les  cieux,  où  le  voleur  n'ap])roche 
point,  et  011  la  teigne  ne  détruit 

34  point.  Car  là  où  est  votre  trésor, 
là  aussi  sera  votre  cœur. 

35  Que  vos  reins  soient  ceints,  et 

36  vos  lampes  allumées.  Et  vous, 
soyez  semblables  à  des  hounnes 
qui  attendent  que  leur  maître 
revienne  des  noces,  afin  de  lui 
ouvrir  dès  qu'il  arrivera  et  frap- 

37  pera.  Heureux  ces  serviteurs 
que  le  maître,  à  son  arrivée, 
trouvera  veillant  !  Je  vous  le  dis 
en  vérité,  il  se  ceindra,  les  fera 
mettre  à  table,  et  s'approchera 

38  pour  les  servir.  Qu'il  arrive  à 
la  deuxième  oti  à  la  troisième 
veille  \  heureux  ces   serviteurs, 

39  s'il  les  trouve  veillant  !  Sachez-le 
bien,  si  le  maître  de  la  maison 
savait  à  quelle  heure  le  voleur 
doit    venir,    il    veillerait    et    ne 


laisserait  pas  percer  sa  maison. 
Vous    aussi,   tenez -vous    prêts,  40 
car  le  Fils  de  l'homme  viendra 
à  l'heure  où  vous  n'y  penserez 
pas. 

Pierre  lui  dit  :  Seigneur,  est-ce  41 
à  nous,  ou  à  tous,  que  tu  adresses 
cette  parabole  ?    Et  le  Seigneur  42 
dit  :     Quel   est   donc   l'économe 
fidèle  et  prudent,  que  le  maître 
établira  sur  ses  gens,  pour  leur 
donner  la  nourriture  ^  au  temps 
convenable?     Heureux   ce    ser-  43 
viteur,   que   son   niaîti'e,    à    son 
ari'ivée,   trouvera   faisant    ainsi  ! 
Je    vous    le    dis    en    vérité,    il  44 
l'établira    sur    toTis    ses    biens. 
Mais,  si  ce  serviteur  dit  en  lui-  45 
môme:  Mon  maître  tarde  à  venir, 
s'il  se  met  à  battre  les  serviteuis 
et    les    servantes,   à    manger,    à 
boire  et  à  s'enivrer,  le  maître  de  46 
ce  serviteur  viendra  le  jour  où 
il  ne  s'y  attend  pas  et  à  l'heure 
qu'il  ne  connaît  pas,  il  le  mettra 
en  pièces,  et  lui  donnera  sa  part 
avec  les  infidèles.     Le  serviteur  47 
qui,  ayant  connu  la  volonté   de 
son  maître,  n'a  rien  préparé  et 
n'a  pas  agi  selon  sa  volonté,  sera 
battu    d'tm    grand    nombre    de 
coups.     Mais  celui  qui,  ne  l'ayant  48 
pas   connue,   a   fait   des   choses 
dignes  de  châtiment,  sera  battu 
de  peu  de  coiqjs.    On  demandera 
beaucoup  à  qui  l'on  a  beaucoup 
donné,  et  on  exigera  davantage 
de  celui  à  qui  l'on  a  beaucoup 
confié. 

Je  suis  venu  jeter  iin  feu  sur  49 
la  terre,  et  combien  je  voudrais 
qu'il    fût    déjà    allumé  !     Il    est  50 
un    baptême    dont  je   dois   être 
baptisé,  et  combien  il  me  tarde 
qu'il  soit  accompli  !    Pensez-vous  51 
que  je  sois  venu  apporter  la  paix 
sur  la  terre  ?   Non,  vous  dis-je, 
mais  la  division.     Car  désormais,  52 
cinq    dans    ime    maison    seront 


Veille,  voy.  note  sur  Matth.  xiv.  25. 


La  nourrilure,  grec  la  mesure  de  blé. 


98 


Chap.  12,  V.  52. 


LUC. 


Chap.  13,  v.  16. 


5  4 


55 


divisés  trois  contre  deux,  et  deux 

53  contre  trois  ;  le  père  sera  diA  isé 
contre  le  fils  et  le  fils  contre  le 
l)ère,  la  mère  contre  la  fille  et  la 
fille  contre  la  mère,  la  belle-mère 
contre  la  belle-fille  et  la  belle- 
fille  contre  la  belle-mère. 

11  dit  encore anx  fonles:  Qnand 
\ons  voyez  un  nuage  se  lever  à 
l'occident,  vous  dites  aussitôt  : 
La  pluie  vient.  Et  il  arrive  ainsi. 
Et  quand  vous  voyez  soufHer 
le  vent  du  midi,  vous  dites  : 
Il   fera  chaud.     Et  cela   arrive. 

5(i  Hypocrites!  vous  savez  discerner 
l'aspect  de  la  terre  et  du  ciel  ; 
comment  ne  discernez- vous  i)as 
ce  temps-ci  ? 

57  Et  i)ourquoi  ne  discernez-vous 
pas   de   vous-mêmes   ce  qui  est 

5S  juste  ?  Lorsque  tu  vas  avec  ton 
adversaire  devant  le  magistrat, 
tâche  en  chemin  de  te  dégager 
de  lui,  de  peur  ([u'il  ne  te  traîne 
devant  le  juge,  ({ue  le  juge  ne  te 
livre  à  l'officier  de  justice,  et 
que  celui-ci  ne  te  mette  en  prison. 

59  Je  te  le  dis,  tu  ne  sortiras  pas 
de  là,  que  tu  n'aies  payé  jusqu'à 
la  dernière  pite'. 


GalOéens  massacrés  par  Pilate. 
du  figuier  stérile. 


-Paiabole 


2_3      ^'^  ^^  même  temps,  quelques 

personnes    parlèrent    à   Jésus 

des  Galiléens  dont  Pilate   avait 

mêlé    le    sang    avec    celui    de 

2  leurs  sacrifices.  Il  leur  répondit  : 
Croyez-vous  que  ces  Galiléens 
fussent  de  plus  grands  i)écheurs 
que  tous  les  autres  (lialiléens, 
parce  (ju'ils  ont  souffert  de  la 

3  sorte?  Non,je  vousledis.  Mais 
si  vous  ne  vous  repentez,  vous 

4  périrez  tous  également.  Ou  bien, 
ces  dix-huit  personnes,  sur  qui 
est  tombée  la  tour  de  8iloé  " 
et  qu'elle  a  tuées,   croj'ez-vous 

'  Pite,  grec  lepton,  ]a  plus  petite  iiièce  de 
monnaie. 

■  SUoé.  source  au  sud  de  Jérusalem. 


qu'elles  fussent  plus  coupables 
(jue  tous  les  autres  habitants  de 
Jériisalem  ?    Non,  je  vous  le  dis.  5 
jMîiis  si  vous  ne  vous  rejjentez, 
A  ous  périrez  tous  également. 

Il  tlit  aussi  cette  parabole  :  Un  (! 
honune  avait  un  figuier,  planté 
dans  sa  vigne.     Il  vint  pour  y 
chercher    du    fruit,    et    il    n'en 
trouva    i)oint.     Alors    il    dit   au  7 
vigneron  :    Voilà   trois   ans   que 
je  viens  chercher  du  fruit  à  ce 
figuier,  et  je  n'en  trouve  point. 
Coupe-le:    pourquoi  occiqjc-t-il 
la  teri'e  inutilement?  Le  vigneron  s 
lui  ré})(>ndit  :  Seigneur,  laisse-le 
encoie  cette  aimée  ;  je  creuserai 
tout  autour,  et  j'y  mettrai   du 
fumier.      Peut-être     à     l'avenir  !) 
donnera-t-il  du  fruit;   sinon,  tu 
le  couperas. 

Guérisou  d'une  femme  le  jour  du  sabbat. — 
Paraboles  du  grain  de  sénevé, — du  levain. 

Jésus  enseignait  dans  une  des  1 0 
synagogues,  le  joiu"  du  sabbat. 
Et  voici,  il  y  avait  là  une  fenune  ]  1 
j)Ossédée  d'un  esprit  qui  la  ren- 
dait infirme  depuis  dix-huit  ans; 
elle  était  courbée,  et  ne  pouvait 
avK'unement  se  redresser.    Lors-  1 2 
qu'il  la  vit,  Jésus  lui  adressa  la 
parole,  et  lui  dit  :  Fenune,  tu  es 
délivrée  de  ton  infirmité.     Et  il  ]  •"> 
lui  imposa  les  mains.   A  l'instant, 
elle  se  redressa,  et  glorifia  Dieu. 
Mais  le  chef  de  la   synagogue.  14 
indigné  de  ce  que  Jésus   avait 
opéré  cette  guérison  un  jour  dt; 
sabbat,  dit  à  la  foule  :  Il  y  a  six 
jours  pour  travailler;  venez  donc 
vous    faire    guérir   ces  jours-là, 
et  non  pas  le  jour  du   sabbat. 
Hyi)ocrites  !  lui  répondit  le  Sei-  J  5 
gneur,    est-ce    que    chacun    de 
vous,    le    jour    du     Siibbat,    ne 
détache   pas    de    la   crèche    son 
bœuf  ou  son  âne,  pour  le  mener 
boire?    Et  cette  fennne,  qui  est  1<; 
une  fille  d'Abraham,  et  que  Satan 
tenait  liée  depuis  dix-huit  ans, 
99  K  2 


Chap.  13,  V.  i6. 


LUC. 


Chap.  14,  y.  3. 


ne  fallait-il   pas   la    délivrer   de 
cette  chaîne  le  jour  du  sabbat? 

17  Taudis  qu'il  parlait  ainsi,  tous 
ses  adversaires  étaient  confus, 
et  la  foule  se  réjouissait  de 
toutes  les  choses  merveilleuses 
qu'il  faisait. 

18  II  dit  encore:  A  quoi  le  roy- 
aume de  Dieu  est-il  semblable, 

li»  et  à  quoi  le  comparerai-je  ?  Il 
est  semblable  à  un  grain  de 
sénevé  ^  qu'un  homme  a  pris  et 
jeté  dans  son  jardin  ;  il  pousse, 
devient  iiu  arbre,  et  les  oi- 
seaux du  ciel  habitent  clans  ses 
branches. 

20  II  dit  encore:  A  quoi  com- 
parerai-je le  royaume  de  Dieu  ? 

21  II  est  semblable  à  du  levain 
qu'une  femme  a  pris  et  mis  dans 
trois  mesures  de  farine,  pour 
faire  lever  toute  la  pâte. 

La  porte  étroite. — Hostilité  d'Hérode. — 
Crimes  et  châtiment  de  Jérus:ilem. 

22  Jésus  traversait  les  villes  et 
les  villages,  enseignant,  et  faisant 
route  vers  Jérusalem. 

2o  Quelqu'un  lui  dit  :  Seigneur, 
n'y  a-t-il  que  peu  de  gens  qui 

24  soient  sauvés  ?  Il  leur  répondit  : 
Eii'orcez-vous  d'entrer  par  la 
porte  étroite.  Car,  je  vous  le 
dis,  beaucoup  chercheront  à 
entrer,   et   ne  le   poiirront   pas. 

25  Quand  le  maître  de  la  maison  se 
sera  levé  et  aura  fermé  la  porte, 
et  que  vous,  étant  dehors,  vous 
commencerez  à  frapper  à  la 
porte,  en  disant  :  Seigneur,  Sei- 
gneur, ouvre-nous!  il  vous  ré- 
pondra :    Je   ne   sais  d'où  vous 

26  êtes.  Alors  vous  vous  mettrez 
à  dire  :  Nous  avons  mangé  et  bu 
devant  toi,  et  tu  as  enseigné  dans 

27  nos  rues.  Et  il  répondra:  Je 
vous  le  dis,  je  ne  sais  d'où  vous 
êtes  ;  retirez-vous  de  moi,  vous 

28  tous,  ouvriers  d'iniquité.     C^'est 


De  sénevé,  ou  de  moutarde. 


là  qu'il  y  aura  des  i)leurs  et  des 
grincements  de  dents,  quand 
vous  verrez  Abraham,  Isaac  et 
Jacob,  et  tous  les  prophètes, 
dans  le  royaume  de  Dieu,  et 
que  vous  serez  jetés  dehors.  Il  29 
en  viendra  de  l'orient  et  de 
l'occident,  du  nord  et  du  midi; 
et  ils  se  mettront  à  table  dans  le 
royaiune  de  Dieu.  Et  voici,  les  30 
deniiers  seront  les  premiers,  et 
les  premiers  seront  les  deniiers. 

Ce  môme  jour,  quelques  plia-  31 
risiens  vinrent  lui  dire  :  Va-t'en, 
pars   d'ici,  car  Hérode  veut  te 
tuer.     Il  leur   répondit  :    Allez,  32 
et  dites  à  ce  renard  :    A^oici,  je 
chasse    les    dénions    et  je    fais 
des    guérisons     aujourd'hui    et 
demain,    et    le    troisième    jour 
j'aurai    fini.     Mais    il    faut    que  33 
je  marche  aujourd'hui,  demain, 
et    le   jour    suivant  ;    car   il    ne 
convient    pas     qu'un    prophète 
périsse  hors  de  Jérusalem. 

Jérusalem,  Jérusalem,  qui  tues  34 
les  prophètes  et  qui  lapides 
ceux  qui  te  sont  envoyés,  com- 
bien de  fois  ai-je  voulu  ras- 
sembler tes  enfants,  comme  une 
poule  rassemble  sa  couvée  sous 
ses  ailes,  et  vous  ne  l'avez  pas 
voulu!  Voici,  votre  maison  vous  35 
sera  laissée;  mais,  je  vous  le  dis, 
vous  ne  me  verrez  plus,  jusqu'à 
ce  que  a  ous  disiez  :  Béni  soit 
celui  qui  vient  au  nom  du  Sei- 


Jésus  à  table  dans  la  maison  d'un  pharisien. 
— Guérison  d'un  hydropique  le  jour  du 
sabbat.- — Instructions  sur  l'humilité, — sur 
la  bienfaisance. — Parabole  des  conviés. 

Jésus   étant   entré,  un  jour  1  ^ 
de  sabbat,  dans  la  maison  de 
l'un    des   chefs    des    pharisiens, 
pour  prendre  un  repas,  les  pha- 
risiens  l'observaient.     Et  voici,  2 
un  homme  hydropique  était  de- 
vant lui.     Jésus  prit  la  parole,  3 
et  dit  aux  docteurs  de  la  loi  et 


100 


Chap.  14,  y.  3. 


LUC. 


Chap.  14.  v.  26. 


aux    p]uuisien«:    Est-il    i)ermis. 
ou  non,  de  faire   une    guérison 

4  le  jour  du  sabbat  ?  Ils  gardè- 
rent le  silence.  Alors  Jésus 
avança  la  main  sur  cet  honnne, 

5  le  guérit,  et  le  renvoya.  Puis 
il  leur  dit  :  Lequel  de  vous,  si 
son  fils  ou  son  bœuf  tombe  dans 
un    puits,  ne   l'en   retirera   pas 

()  aussitôt,  le  jour  dii  sabbat  ?  Et 
ils  ne  purent  rien  répondre  à 
cela. 

7  II  adressa  ensuite  une  jiara- 
bole  aux  conviés,  en  voyant 
([u'ils  choisissaient  les  premières 

S  places  ;  et  il  leiu-  dit  :  Lorsque 
tu  seras  invité  par  quelqu'un 
à  des  noces,  ne  te  mets  pas  à 
la  première  place,  de  peur  (pi'il 
n'y  ait  parmi  les  invités  une 
personne  plus  considérable  que 

9  toi.  et  que  celui  qui  vous  a 
invités  l'un  et  l'autre  ne  vienne 
te  dire  :  Cède  la  place  à  cette 
personne-là.  T\\  aurais  alors  la 
honte  d'aller  occuper  la  dernière 

10  place.  Mais,  lorsque  tu  seras 
invité,  va  te  mettre  à  la  dernière 
Ijlace,  afin  que,  quand  celui  qui 
t'a  invité  viendra,  il  te  dise  : 
Mon  ami,  monte  plus  haiit.  Alors 
cela  te  fera  honneur  devant  tous 
ceux    qui    seront    à    table   avec 

11  toi.  Car  quiconque  s'élève  sera 
abaissé,  et  quiconque  s'abaisse 
sera  élevé. 

12  II  dit  aussi  à  celui  (pii  l'avait 
invité  :  Lorsque  tu  donnes  à 
dîner  ou  à  souper,  n'invite  pas 
tes  amis,  ni  tes  frères,  ni  tes 
parents,  ni  des  voisins  riches, 
de  peur  qu'ils  ne  tinvitent  à 
leur  tour  et  qu'on  ne  te  rende 

13  la  pareille.  Mais,  lorsque  tu 
donnes  un  festin,  invite  des 
pauvres,  des   estropiés,  des  boi- 

14  teux,  des  aveugles.  Et  tu  seras 
heureux  de  ce  qu'ils  ne  peuvent 
pas  te  rendre  la  j)areille  ;  car 
elle  te  sera  rendue,  à  la  résur- 
rection des  justes. 


Un  de  ceux  (jui  étaient  à  table,  15 
après  avoir  entendu  ces  paroles, 
dit  à  Jésus  :   Heurevix  celui  qui 
prendra  son  ie])as  dans  le  roy- 
aume  de   Dieu!     Et   Jésus    lui  16 
répondit  :   LTn  homme  donna  un 
grand  souper,  et  il  invita  beaii- 
cou])    de    gens.     A    l'heure    du  17 
souper,  il  envoya  son  serviteur 
dire    aux    conviés  :    Venez,  car 
tout   est  déjà   prêt.     Mais  tous  IS 
unanimement  se  mirent  à  s'ex- 
cuser.    Le  premier  lui  dit:  J'ai 
acheté    un    champ,    et    je    suis 
obligé    daller   le  voir  ;    excuse- 
moi,  je  te  prie.     LTn  autre  dit  :  1  !• 
J'ai  acheté  cinq  paires  de  bœufs, 
et  je  vais  les  essayer;   excuse- 
moi,  je  te  prie.     Un  autre  dit  :  20 
Je  viens  de  me  marier,  et  c'est 
pourquoi  je  ne  puis  aller.     Le  21 
serviteur,    de    retour,    rapporta 
ces  choses  à  son  maître.     Alors 
le    maître    de    la   maison    irrité 
dit  à  son  serviteur:  Vapronqjte- 
ment   dans   les  places   et   dans 
les  rues  de  la  ville,  et  amène 
ici  les  i^auvres,  les  estropiés,  les 
aveugles    et    les    boiteux.      Le  22 
servitem*  ^    dit  :    Maître,   ce   que 
tu  as    ordonné  a   été  fait,  et  il 
y  a  encore  de  la  place.     Et  le  23 
maître     dit    au    serviteur:     Va 
dans  les  chemins  et  le  long  des 
haies,  et  ceux  que  tu  trouveras" 
co}itrains-les   d'entrer,  afin   que 
ma   maison    soit  remplie.     Car,  24 
je    vous    le    dis,  aucim    de    ces 
honnncs  qui  avaient  été  invités 
ne  goûtera  de  mon  souper. 

Conditions  à  remplir  pour  être  disciple   de 
Jésus. 

De    grandes    foules    faisaient  25 
route    avec    Jésus.       Il    se    re- 
tourna, et  leur  dit  : 

8i  quclquini  vient  à  moi,  et  2(5 
s'il    ne    hait    pas    son    père,   sa 

'  ]  1  faut  sous-entendre  :  étant  revenu. 
-  Ceux  ijue  tic  trmnvras  n'est  pas  dans  le 
texte. 


101 


Chap.  14,  V.  26. 


LUC. 


Chap.  15,  v.  16 


mère,  sa  femme,  ses  enfants,  ses 
frères  et  ses  sœnrs,  et  même 
sa   propre  vie,  il  ne   peut   être 

27  mon  disciple.  Et  quiconque  ne 
porte  pas  sa  croix,  et  ne  me  suit 
pas,  ne  peut  être  mon  disciple. 

28  Car,  lequel  de  vous,  s"il  veut 
bâtir  une  tour,  ne  s'assied  d'a- 
bord pour  calculer  la  dépense 
et  voir  s'il  a  de  quoi  la  terminer, 

2}t  de  peur  qu'après  avoir  posé  les 
fondements,  il  ne  puisse  Tache- 
ver,  et  que  tous  ceux  qui  le 
Acrront  ne  se  mettent  à  le  rail- 

30  1er,  en  disant  :  Cet  homme  a 
commencé  à  bâtir,  et  il  n'a  pu 
achever  ? 

31  Ou  quel  roi,  s'il  va  faire  la 
guerre  à  un  autre  roi,  ne  s'assied 
d'abord  poiu"  examiner  s'il  ijcut, 
avec  dix  mille  hommes,  marcher 
à  la  rencontre  de  celui  qui  vient 

32  l'attaquer  avec  vingt  mille  ?  S'il 
ne  le  peut,  tandis  que  cet  autre 
roi  est  encore  loin,  il  lui  envoie 
une  ambassade  pour  demander 
la  paix. 

33  Ainsi  donc,  quiconque  d'entre 
vous  ne  renonce  pas  à  tout  ce 
qu'il  possède  ne  peut  être  mon 
disciple. 

34  Le  sel  est  une  bonne  chose  ; 
mais  si  le  sel  perd  sa  saveur, 
avec     quoi    l'assaisonnera-t-on  ? 

35  II  n'est  bon  ni  j)our  la  terre, 
ni  pour  le  fumier;  on  le  jette 
dehors.  Que  celui  qui  a  des 
oreilles  pour  entendre  entende. 


Paraboles  de  la  brebis  égarée, — de  la  dracbme 
perdue, — de  l'enfant  prodigue. 


15      Ions   les   publicains   et   les 
gens  de  maiivaise  vie  s'appro- 
chaient de  Jésus  pour  l'entendre. 

2  Et  les  pharisiens  et  les  scribes 
mui-muraient, disant:  Cet  homme 
accueille  des  g-ens  de  mauvaise 
vie,  et  mange  avec  eux. 

3  Mais   il   leiu-   dit   cette   para- 

4  bole  :  Quel  honnne  d'entre  vous. 


s'il  a  cent  brebis,  et  qu'il  en 
perde  une,  ne  laisse  les  quatre- 
vingt-dix-neuf  autres  dans  le 
désert,  pour  aller  après  celle 
qui  est  perdue,  jusqu'à  ce  qu'il 
la  troiive?  Lorsqu'il  l'a  trouvée,  5 
il  la  met  avec  joie  sur  ses 
épaules,  et,  de  retour  à  la  maison,  6 
il  appelle  ses  amis  et  ses  voisins, 
et  leur  dit  :  Réjouissez-vous  avec 
moi,  car  j'ai  trouvé  ma  brebis 
qui  était  perdue.  De  même,  je  7 
vous  le  dis,  il  y  aura  plus  de 
joie  dans  le  ciel  pour  un  seul 
pécheur  qui  se  repent,  que  i^our 
quatre-vingt-dix-neuf  justes  qui 
n'ont  pas  besoin  de  repentance. 

Ou   quelle   femme,  si    elle   a  8 
dix    drachmes  \    et    qu'elle    en 
perde  une,  n'allume  une  lampe, 
ne  balaie  la  maison,  et  ne  cherche 
avec   soin,  jus(|u'à  ce  qu'elle  la 
trouve  ?    Lorsqu'elle  l'a  trouvée,  9 
elle   appelle    ses   amies    et    ses 
voisines,    et     dit  :      Eéjouissez- 
vous   avec   moi,  car  j'ai   trouvé 
la  drachme  que  j'avais  perdue. 
De  même,  je  vous   le  dis,  il  y  10 
a  de  la  joie  devant  les  anges  de 
Dieii  i)our  un  seul  pécheur  qui 
se  repent. 

Il  dit  encore:  Un  honnne  avait  II 
deux  fils.     Le  plus  jeune  dit  à  12 
son  père  :  Mon  père,  donne-moi 
la   part    de    bien    qui    doit    me 
revenir.     Et   le   père   leur   par- 
tagea son   bien.     Peu  de  jours  13 
après,  le  plus  jeune   fils,  ayant 
tout    ramassé,    partit    pour    un 
pays  éloigné,  où  il  dissipa  son 
bien,  en  vivant  dans  la  débauche. 
Lorsqu'il  eut  tout  dépensé,  une  14 
grande  famine  survint  dans  ce 
pays,  et  il  commença  à  se  trouver 
dans  le  besoin.    Il  alla  se  mettre  15 
au    service    d'un    des    habitants 
du  pays,  qui  l'envoya  dans  ses 
champs    garder   les    pourceaux. 
Il  aurait  bien  voulu  se  rassasier  16 


Drachmes,  voy.  note  sur  Mattli.  xvii.  24. 


102 


Chap.  15,  V.  i6. 

des  carouges  '   que   mangeaient 
les    pourceaux,   mais    personne 

17  ne  lui  en  donnait.  Étant  rentré 
en  lui-même,  il  dit  :  Combien 
de  mercenaires  chez  mon  père 
ont   du   pain   en   abondance,  et 

18  moi  ici  je  meurs  de  faim!  Je 
me  lèverai,  j'irai  vers  mon  père, 
et  je  lui  dirai:  Mon  père,  j'ai 
péché  contre   le   ciel  et  contre 

19  toi,  je  ne  suis  j^lus  digne  d'être 
appelé  ton  fils;  traite-moi  comme 

20  l'un  de  tes  mercenaires.  Et  il 
se  leva,  et  alla  vers  son  père. 
Comme  il  était  encore  loin,  son 
père  le  vit  et  fut  ému  de  com- 
passion, il  courut  se  jeter  à  son 

21  cou  et  le  baisa.  Le  fils  lui  dit: 
Mon  père,  j'ai  péché  contre  le 
ciel  et  contre  toi,  je  ne  suis 
plus    digne    d'être    appelé    ton 

22  fils.  Mais  le  père  dit  à  ses 
serviteurs  :  Apportez  la  plus 
belle  robe,  et  l'en  revêtez;  met- 
tez-lui un  anneau   au   doigt,  et 

23  des  souliei-s  aux  pieds.  Amenez 
le  veau  gras,  et  tuez-le.     Man- 

24  geons,  et  i-éjouissons-nous  ;  car 
mon  fils  que  voici  était  mort, 
et  il  est  revenu  à  la  vie  ;  il  était 
perdu,  et  il  est  retrouvé.  Et 
ils  commencèrent  à  se  réjouir. 

2.")  Or,  le  fils  aîné  était  dans  les 
champs.  Lorsqu'il  revint  et  ap- 
procha de  la  maison,  il  entendit 

2fi  la  musique  et  les  danses.  Il 
appela  un  des  serviteurs,  et  lui 

27  demanda  ce  que  c'était.  Ce 
serviteur  lui  dit  :  Ton  frère  est 
de  retour,  et  ton  père  a  tué  le 
veau    gras,   parce    qu'il    l'a   re- 

2*^  trouvé  en  bonne  santé.  Il  se 
mit  en  colère,  et  ne  voulut  pas 
entrer.     Son   père   sortit,  et   le 

29  pria  d'entrer.  Mais  il  répondit 
à  son  père  :  Voici,  il  y  a  tant 
d'années  que  je  te  sers,  sans 
avoir  jamais  transgressé  tes  or- 

'  Carouges  ou  caroubes,  fruit  du  caroubier  ; 
gousse  longue  et  plate,  contenant  une  pulpe 
d'une  saveur  douceâtre. 


LUC.  Chap.  16,  v.  7. 

dres,  et  jamais  tti  ne  m'as  donné 
un    chevreau    pour    que  je   me 
réjouisse    avec    mes    amis.     Et  30 
(piand  ton  fils  est  arrivé,  celui 
qui  a  mangé  ton  bien  avec  des 
prostituées,  c'est   pour  lui   que 
tu  ils   tué    le  veau  gras!     Mon  31 
enfant,    lui    dit    le    père,  tu    es 
toiijours    avec    moi,  et   tout   ce 
que  j'ai  est  à  toi  ;  mais  il  fallait  32 
bien  s'égayer  et  se  réjouir,  parce 
que    ton    frère    que    voici    était 
mort    et   qu'il    est   revenu   à   la 
vie,  parce  qu'il   était   perdu   et 
qu'il  est  retrouvé. 

Parabole  de  l'écouonie  infidèle. — Reproches 
aux  yjharisiens. — Parabole  du  mauvais 
liclie  et  du  pauvre  Lazare. 

Jésus   dit   aussi    à    ses   dis-  "XjR 
ciples  :   Un  honnne  riche  avait 
un  économe,  qui  lui  fut  dénoncé 
comme  dissipant  ses  biens.     Il  2 
l'appela,   et    lui    dit  :    Qu'est-ce 
que  j'entends  dire  de  toi?   Rends 
comiîte    de   ton   administration, 
car  tu  ne  pourras  plus  adminis- 
trer mes  biens.     L'économe  dit  3 
en  lui-même  :  Que  ferai-je,  puis- 
que mon  maître  m'ôte  l'adminis- 
tration de  ses  biens  ?    Travailler 
à  la  terre  ?  je  ne  le  puis.     Men- 
dier? j'en  ai  honte.     Je  sais  ce  4 
que  je    ferai,   po\ir   qu'il    y    ait 
des  gens  qui  me  reçoivent  dans 
leurs    maisons,   quand   je    serai 
destitué    de    mon    emploi.     Et,  5 
faisant   venir  chacini  des   débi- 
teurs  de   son    maîti-e,  il   dit  au 
premier  :  Combien  dois-tu  à  mon 
maître  ?    Cent  mesures  ^  d'huile,  (5 
répondit-il.  Et  il  lui  dit:  Prends 
ton    billet,   assieds-toi    vite,    et 
éci'is  cinquante.     Il  dit  ensiiite  7 
à   un    autre  :     Et    toi,    combien 
dois-tu  ?     Cent  mesiu-es^  de  blé, 

'  Grec  batlis;  le  batli,  mesure  pour  les  li- 
quides, était  de  la  contenance  d'environ  20 
Êtres. 

°  Grec  cors  ;  le  cor,  mesure  pour  les  solides, 
était  de  la  contenance  d'environ  200  litres. 


lo; 


Chap.  16,  V.  7. 


LUC. 


Chap,  16,  v.  30. 


9 


10 


11 


répondit-il.  Et  il  lui  «Ut:  l'ieiuls 
ton  billet,  et  écris  quatre-vingts. 
8  Le  maître  loua  l'économe  infi- 
dèle de  ce  qu'il  avait  agi  pru- 
demment. Car  les  enfants  de 
ce  siècle  sont  plus  prudents  à 
l'égard  de  leurs  semblables  que 
ne  le  sont  les  enfants  de  lu- 
mière. 

Et  moi,  je  vous  dis  :  Faites- 
vous  des  amis  avec  les  richesses 
injustes,  pour  qu'ils  vous  re- 
çoivent dans  les  tabernacles 
éternels,  quand  elles  viendront 
à  vous  manquer.  Celui  qui  est 
fidèle  dans  les  moindres  choses 
l'est  aussi  dans  les  grandes,  et 
celui  qui  est  injuste  dans  les 
moindres  choses  l'est  aussi  dans 
les  grandes.  Si  donc  vous  n'avez 
pas  été  fidèles  dans  les  richesses 
injustes,  qui   vous   confiera   les 

12  véritables?  Et  si  vous  n'avez 
pas  été  fidèles  dans  ce  qui  est 
à   autrui,  qui  vous   donnera   ce 

13  qui  est  à  vous  ?  Nul  serviteur 
ne  peut  servir  deiTX  maîtres.  |  qu'il 
Car,  ou  il  haïra  l'un,  et  aimera 
l'autre  ;  ou  il  s'attachera  à  l'un, 
et  méi^risera  l'autre.  Vous  ne 
pouvez  servir  Dieu  et  Mamon'. 

14  Les  pharisiens,  qui  étaient 
aA'ares,  écoutaient  aussi  tout  cela, 
et    ils    se    moquaient    de    lui. 

15  Jésus  leur  dit  :  Vous,  vous  cher- 
chez à  paraître  justes  devant  les 
hommes,  mais  Dieu  connaît  vos 
cœurs  ;  car  ce  qui  est  élevé 
parmi  les  hommes  est  luie  abo- 
mination devant  Dieu. 

16  La  loi  et  les  proi:)hètes  ont 
subsisté  jusqu'à  Jean  ;  depuis 
lors,  le  royaume  de  Dieu  est 
annoncé,  et  c'est  par  la  violence 

17  que  tout  homme  y  entre.  Il 
est  plus  facile  que  le  ciel  et  la 
terre  passent,  qu'il  ne  l'est  qu'un 
seul  trait  de  lettre  de  la  loi 
vienne  à  tomber. 

richesses 


21 


v>9 


^  Mainon,    les 
Matth.  VI.  24. 


voy.    note    sur 


Quiconque  répudie  sa  fenmie  18 
et  en  éiJouse  une  autre  commet 
adultère,   et    quiconque   épouse 
une    fennne    répudiée    par    son 
mari  commet  adultère. 

Il  y  avait  un  homme  riche,  19 
qui  était  vêtu  de  pourpre  et 
de  fin  lin,  et  qui  chaque  jour 
menait  joyeuse  et  brillante  vie. 
Un  pauvre,  nommé  Lazare,  était  20 
couché  à  sa  porte,  couvert  d'ul- 
cères, et  désireux  de  se  rassasier 
des  miettes  qui  tombaient  de 
la  table  du  riche  ;  au  lieu  de 
cela,  les  chiens  venaient  encore 
lécher  ses  ulcères.  Le  pauvre 
mourut,  et  il  fut  porté  par  les 
anges  dans  le  sein  d'Abraham, 
Le  riche  mourut  aussi,  et  il  fut 
enseveli.  Dans  le  séjour  des  23 
morts,  il  leva  les  yeux;  et,  tandis 
qu'il  était  en  proie  aux  tour- 
ments, il  vit  de  loin  Abraham 
et  Lazare  dans  son  sein.  Il  24 
s'écria  :  Père  Abraham,  aie  pitié 
de  moi,  et  envoie  Lazare,  pour 
trempe  le  bout  de  son 
dans  l'eau  et  me  rafraî- 
chisse la  langue  ;  car  je  souffre 
cruellement  dans  cette  flamme. 
Abraham  répondit  :  Mon  enfant,  25 
souviens-toi  que  tu  as  reçu  tes 
biens  pendant  ta  vie,  et  que 
Lazare  a  eu  les  maitx  pendant 
la  sienne  ;  maintenant  il  est  ici 
consolé,  et  toi,  tu  souffres.  D'ail- 
leurs, il  y  a  entre  nous  et  vous 
un  grand  abîme,  afin  que  ceux 
qui  voudraient  passer  d'ici  vers 
vous,  ou  de  là  vers  nous,  ne 
puissent  le  faire.  Le  riche  dit  : 
Je  te  prie  donc,  père  Abraham, 
d'envoyer  Lazare  dans  la  maison 
de  mon  père;  car  j'ai  cinq  frères.  28 
C'est  pour  qu'il  leur  atteste  ces 
choses,  afin  qu'ils  ne  viennent 
pas  aussi  dans  ce  lieu  de  tour- 
ments. Abraham  répondit  :  Us  29 
ont  Moïse  et  les  proj^hètes  ; 
qu'ils  les  écoutent.  Et  il  dit  :  3(> 
Non,    père    Abraham,    mais    si 

104 


doigt 


26 


z< 


Chap.  1G,  V.  30. 

des    morts 


LUC 


quelqu'un  tles  morts  va  Aers 
31  eux,  ils  se  reiJentiront.  Et  A- 
braliam  lui  dit  :  S'ils  n'écoutent 
pas  Moïse  et  les  proj^liètes,  ils 
ne  se  laisseront  pas  persuader, 
quand  même quclqu'ini des  morts 
ressusciterait. 

Paroles  de  Jésus  sur  : — les  scandales, — le 
pardon  des  ofl'euses, — la  puissance  de  la  foi, 
— les  serviteurs  inutiles. 

"i^Y      Jésus  dit  à  ses  disciples  :   Il 

est    imi)ossible    qu'il    n'arrive 

pas  des  scandales;  mais  malheur 

2  à  celui  par  qui  ils  arrivent  !  Il 
vaudrait  mieux  pour  lui  qu'on 
mît  à  son  cou  mie  pierre  de 
moulin,  et  qu'on  le  jetât  dans 
la  mer,  que  s'il  scandalisait  un 

3  de  ces  petits.  Prenez  garde  à 
vous-mêmes. 

Si  ton  frère  a  péché,  reprends- 
le  ;  et,  s'il  se  repent,  pardonne- 

4  lui.  Et  s'il  a  péché  contre  toi 
sept  fois  dans  un  jour,  et  que 
sept  fois  il  revienne  à  toi,  disant: 
Je  me  repens, — tu  lui  pardon- 


neras. 
Les 


apôtres    dirent 


6  Et    le 


Augmente-nous 
Seigneur 


au  Sel- 
la  foi. 

Si  vous 
aviez  de  la  foi  comme  un  grain 
de  sénevé,  vous  diriez  à  ce  syco- 
more :  Déracine-toi,  et  jilante- 
toi  dans  la  mer  ;  et  il  vous 
obéirait. 

7  Qui  de  vous,  ayant  un  servi- 
teur qui  laboure  ou  paît  les 
troupeaux,  lui  dira,  quand  il 
revient  des  champs  :    Approche 

8  vite,  et  mets-toi  à  table  ?  Ne 
lui  dira-t-il  pas  au  contraire  : 
Prépare-moi  à  souper,  ceins-toi, 
et  me  sers,  jusqu'à  ce  que  j'aie 
mangé    et   bu  ;    après   cela,  toi, 

9  tu  mangeras  et  boiras?  Doit-il 
de  la  reconnaissance  à  ce  ser- 
viteur,    parce     qu'il    a    fait    ce 

10  qui  lui  était  ordonné  ?  Vous  de 
même,  quand  vous  avez  fait  tout 
ce  qui  vous  a  été  ordonné,  dites: 


Chap.  17,  v.  24. 

Nous  sommes  des  serviteurs  inu- 
tiles, nous  avons  fait  ce  que  nous 
devions  faire. 

Les  dix  lépreux. 

Jésus,  se  rendant  à  Jérusalem,  11 
passa    entre    la    Samarie    et    la 
Galilée.     Conmie  il  entrait  dans  12 
un  village,  dix  lépreux  vinrent 
à    sa    rencontre.     Se    tenant    à 
distance,  ils   élevèrent    la   voix, 
et    dirent:     Jésus,    maître,    aie  13 
Initié    de    nous!     Dès    qu'il    les  14 
eut  vus  il  leur  dit:    Allez  vous 
montrer  aux  prêtres.     Et,  pen- 
dant  qu'ils  y  allaient,  il  arriva 
qu'ils  furent  guéris.    L'un  d'eux,  15 
se  voyant  guéri,  revint  sur  ses 
]ias,  glorifiant  Dieu  à  haute  voix. 
Il  tomba  sur  sa  face  aux  pieds  16 
de  Jésus,  et  lui  rendit   grâces. 
C'était    un    Samaritain.     Jésus,  17 
prenant  la  j^arole,  dit  :    Les  dix 
n'ont-ils  pas  été  guéris  ?     Et  les 
neuf    autres,    oii    sont-ils?     Ne  18 
s'est-il  trouvé  cjue  cet  étranger 
pour   revenir   et   donner   gloire 
à  Dieu?    Puis  il  lui  dit:  Lève-  19 
toi,  va  ;  ta  foi  t'a  sauvé. 


Le  royaume  de  Dieu  et  l'avènement  du  Fils 
de  l'homme. — Exhortation  à. la  vigilance. 

Les  pharisiens  demandèrent  20 
à  Jésus  quand  viendrait  le  roy- 
aume de  Dieu.  Il  leur  répondit  : 
Le  royaume  de  Dieu  ne  vient 
pas  de  manière  à  frapper  les 
regards.  On  ne  dira  jîoint  :  Il  21 
est  ici,  ou  :  Il  est  là.  Car  voici, 
le  royaiune  de  Dieu  est  au  de- 
dans de  vous. 

Et  il  dit  aux   disciples  :    Des  22 
jours   viendront    où    vous    dési- 
rerez de  voir  un   des  jours  du 
Fils  de  riiomme,  et  vous  ne  le 
verrez  point.     On  vous  dira:  Il  23 
est   ici,  il   est  là.     N'allez   pas, 
ne  courez  pas  après.  Car,  comme  24 
l'éclair  resplendit  et  brille  d'une 
extrémité  du  ciel  à  l'autre,  ainsi 
sera  le  Fils  de  l'homme  en  son 

5  E  3 


Chap.  17,  V.  24. 


LUC. 


Chap.  18,  v.  14. 


25  jour.  Mais  il  faut  auparavaiit 
qu'il  souffre  beaucoup,  et  qu'il 
soit  rejeté  par  cette  génération. 

26  Ce  qui  arriva  du  temps  de 
Noé     arrivera     de     même     aux 

27  jours  du  Fils  de  l'homme.  Les 
hommes  mangeaient,  buvaient, 
se  mariaient  et  mariaient  leurs 
enfants,  jusqu'au  jour  où  Noé 
entra  dans  l'arche  ;  le  dé- 
luge vint,  et  les  fit   tous  périr. 

28  Ce  qui  arriva  du  temps  de 
Lot  arrivera  pareillement.  Les 
hommes  mangeaient,  buvaient, 
achetaient,  vendaient,  plantaient, 

29  bâtissaient;  mais  le  jour  où  Lot 
sortit  de  Sodome,  une  pluie  de 
feu  et  de  soufre  tomba  du  ciel, 

30  et  les  fit  tous  périr.  11  en  sera 
de  même  le  jour  où  le  Fils  de 
l'homme  paraîtra. 

31  En  ce  jour-là,  que  celui  qui 
sera  sur  le  toit',  et  qui  aura 
ses  effets  dans  la  maison,  ne 
descende  pas  pour  les  prendre; 
et  que  celui  qui  sera  dans  les 
champs    ne    retourne   pas    non 

32  i^lus  en  arrière.     Souvenez-vous 

33  de  la  femme  de  Lot.  Celui  q\ii 
cherchera  à  sauver  sa  vie  la 
l>erdra,  et  celui   qui  la   perdra 

34  la  retrouvera.  Je  vous  le  dis, 
en  cette  nuit-là,  de  deux  per- 
sonnes qui  seront  dans  u],i  même 
lit,  l'une   sera  prise    et    l'autre 

35  laissée  ;  de  deux  femmes  qui 
moudront  ensemble,  l'une    sera 

36  prise  et  l'autre  laissée.  [De 
deux  hommes  qui  seront  dans 
un  champ,  l'un  sera  pris  et 
l'autre  laissé.] 

37  Les  disciples  lui  dirent  :  Où 
sera-ce,  Seigneur  ?  Et  il  répon- 
dit: Où  sera  le  corps,  là  s'as- 
sembleront les  aigles. 

Parabole  du  juge  inique. — Parabole  du 
pliarisien  et  du  publicain. 

18      Jésus  leur  adressa  une  para- 
bole, pour  montrer  qu'il  faut 


'  Le  toit,  voy.  note  sur  Matth.  xxiv.  17. 


toujours   prier,  et   ne   point   se 
relâcher.     11  dit  :  11  y  avait  dans  2 
une  ville   un  jiige,  qui  ne  crai- 
gnait point  Dieu  et  qui  n'avait 
d'égard    pour    personne.     11    y  3 
avait  aussi  dans  cette  ville  une 
veuve,  qui  venait  lui  dire:  Fais- 
moi  justice  de  ma  partie  adverse. 
Pendant    longtemps    il    refusa.  4 
Mais  ensuite  il  dit  en  lui-même  : 
Quoique   je    ne    craigne    point 
Dieu    et    que   je    n'aie    d'égard 
l^our  personne,  néanmoins,  parce  5 
que  cette  veuve  m'importune,  je 
lui  ferai  justice,  afin  qu'elle  ne 
vienne  pas  sans  cesse  me  ronq^re 
la    tête.     Le    Seigneur    ajouta  :  6 
Entendez    ce   que    dit  le  juge 
inique.     Et  Dieu  ne  fera-t-il  jms  7 
justice  à  ses  élus,  qui  crient  à 
lui  joiir  et   nuit,  et  tardera-t-il 
à  leur  égard?     Je  vous  le  dis,  S 
il  leur  fera  promptement  justice. 
Mais,  quand  le  Fils  de  l'homme 
viendra,  trouvera-t-il  la  foi   sur 
la  terre? 

11  dit  encore  cette  parabole,  !> 
en  vue  de  certaines  personnes 
se    persuadant   qu'elles    étaient 
justes,  et   ne  faisant  aucun  cas 
des  autres:  Deux  hommes  mon-  10 
tèrent    au    temple    pour    prier; 
l'un    était   j^harisien,  et   l'autre 
publicain.   Le  pharisien,  debout,  11 
priait    ainsi    en    lui-même  :     O 
Dieu,  je  te  rends  grâces  de  ce 
que  je  ne   suis  pas  comme  le 
reste    des    hommes,    qui    sont 
ravisseurs,    injustes,    adultères, 
ou  même  comme  ce  publicain; 
je  jeûne  deux  fois  la  semaine,  12 
je  donne  la  dîme  de  tous  mes 
revenus.   Le  publicain,  se  tenant  13 
à    distance,   n'osait    pas    môme 
lever  les  yeux  au  ciel;  mais  il 
se  frappait  la  poitrine,  en  disant: 
O  Dieu,  sois  aj)aisé  envers  moi, 
qui   suis  un  pécheur.     Je  vous  14 
le  dis,  celui-ci  descendit  dans  sa 
maison  justifié,  plutôt  que  l'au- 
tre.   Car  quiconque  s'élève  sera 


106 


Chap.  18, 

abaissé,   et 
sera  élevé. 


V.  14. 
celui 


qui    s'abaisse 


Les  petits  enfants. — Le  jeune  homme  ridie. — 
L'héritage  de  la  vie  éternelle. — Jésus  an- 
nonce sa  mort  et  sa  résuri-ection. — Guérison 
dun  aveugle  à  Jéricho. — Le  publieain 
Zachée. — Parabole  des  mines. 


15  On  lui  amena  aussi  les  petits 
enfants,  afin  qu'il  les  touchât. 
Mais  les  discijjles,  voyant  cela, 

1(3  les  repoussèrent.  Et  Jésus  les 
api^ela,  et  dit:  Laissez  venir  à 
moi  les  petits  enfants,  et  ne  les 
en  euq)êcliez  pas  ;  car  le  roy- 
aume de  Dieu  est  pour  ceux  qui 

17  leiir  ressemblent.  Je  vous  le 
dis  en  vérité,  quiconque  ne  re- 
cevra pas  le  royaume  de  Dieu 
comme  un  petit  enfant  n'y  en- 
trera point. 

IS  Un  chef  interrogea  Jésus, 
et  dit  :  Bon  maître,  que  dois-je 
faire  jiour  hériter  la  vie  éternelle? 

19  Jésus  lui  réi)ondit:  Pourquoi 
m'appelles-tu  bon  ?     Il  n'y  a  de 

20  bon  que  Dieu  seul.  Tu  connais 
les  conmiandements:  Tu  ne  com- 
mettras point  d'adultère  ;  tu  ne 
tueras  point  ;  tii  ne  déroberas 
l)oint  ;  tu  ne  diras  point  de  faux 
témoignage  ;     honore    ton    père 

21  et  ta  mère.  J'ai,  dit-il,  observé 
toutes   ces  choses  dès  ma  jeu- 

22  nesse.  Jésus,  ayant  entendu 
cela,  lui  dit:  Il  te  manque  encore 
une  chose  :  vends  tout  ce  que 
tu  as,  distribue-le  aux  pauvres, 
et  tu  aui-as  lui  trésor  dans  les 
cieux.     Puis,  viens,  et  suis-moi. 

23  Lorsqii'il  entendit  ces  paroles, 
il  devint  tout  triste  ;   car  il  était 

24  très  riche.  Jésus,  voyant  <iu'il 
était  devenu  tout  triste,  dit: 
Qu'il  sera  difHcile  à  ceux  qxii 
ont  des  richesses  d'entrer  dans 

25  le  royaume  de  Dieu  !  Car  il 
est  plus  facile  à  un  chameau 
de    passer    par    le    trou    d'une 


LUC.  Chap.  18,  v.  41. 

aiguille  qu'à  un  riche  d'en- 
trer dans  le  royaume  de  Dieu. 
Ceux  (|ui  l'écoutaient  dirent: 
Et  qui  i)eut  être  sauvé  ?  Jésus 
réi)ondit  :  Ce  qui  est  impos- 
sible aux  hommes  est  possible 
à  Dieu. 

Pierre  dit  alors:  Voici,  nous 
avons  tout  quitté,  et  nous  t'avons 
suivi.  Et  Jésus  leur  dit  :  Je 
vous  le  dis  en  vérité,  il  n'est 
personne  qui,  ayant  quitté,  à 
cause  du  royaume  de  Dieu,  sa 
maison,  ou  ses  parents,  ou  ses 
frères,  oii  sa  fenmie,  ou  ses 
enfants,  ne  reçoive  beaucoup 
lîlus  dans  ce  siècle-ci,  et,  dans 
le  siècle  à  venir,  la  vie  éter- 
nelle. 

Jésus  prit  les  douze  auprès 
de  lui,  et  leur  dit  :  Voici,  iu)us 
montons  à  Jérusalem,  et  tout  ce 
qui  a  été  écrit  par  les  i)rophètes 
au  sujet  du  Fils  de  l'honnue 
s'accomijlix-a.  Car  il  sera  livré 
aux  païens  ;  on  se  moquera  de 
lui,  on  l'outragera,  on  crachera 
sur  lui,  et,  après  l'avoir  battu 
de  verges,  on  le  fera  mourir  ;  et 
le  troisième  jour  il  ressusci- 
tera. Mais  ils  ne  comprirent 
rien  à  cela  ;  c'était  pour  eux 
un  langage  caché,  des  i:)aroles 
dont  ils  ne  saisissaient  pas  le 
sens. 

Comme  Jésus  approchait  de 
Jéricho,  un  aveugle  était  assis 
au  bord  du  chemin,  et  mendiait. 
Entendant  la  foule  passer,  il 
demanda  ce  que  c'était.  On  lui 
dit  :  C'est  Jésus  de  Nazareth  qui 
passe.    Et  il  cria  :  Jésus,  Fils  de 


Vu  chef,  peut-être  de  synagogue. 


2(1 
27 


28 


29 


30 


:!] 


32 


33 


34 


David,  aie  pitié  de  moi  !  Ceux 
qui  marchaient  devant  le  repre- 
naient, i)our  le  faire  taire  ;  mais 
il  criait  beaucoup  plus  fort:  Fils 
de  David,  aie  pitié  de  moi  !  Jé- 
sus, s'étant  arrêté,  ordonna  qu On 
le  lui  amenât  ;  et,  quand  il  se 
fut  approché,  il  lui  demanda  : 
Que  veux-tu  que  je  te  fasse?   11 


'!7 

:!S 
î!) 


40 


41 


107 


E  4 


Chap.  18,  V.  41. 


LUC. 


Chap.  19,  v.  27. 


répondit:    Seigneur,  que  je  re- 

42  couvre  la  vue.  Et  Jésus  Ini 
dit  :   Recouvre  la  vue  ;  ta  foi  t'a 

43  sauvé.  A  l'instant  il  recouvra 
la  viTe,  et  suivit  Jésus,  en  glo- 
riiiant  Dieu.  Tout  le  peuple, 
voyant  cela,  loua  Dieu. 

I  Q      Jésus,  étant  entré  dans  Jé- 

2  riclio,  traversait  la  ville.  Et 
voici,  im  homme  riche,  appelé 
Zachée,     chef    des     publicains, 

3  cherchait  à  voir  qui  était  Jésus  ; 
mais  il  ne  pouvait  j  parvenir,  à 
cause  de  la  foule,  car  il  était  de 

4  petite  taille.  Il  couiiit  en  avant, 
et  monta  sur  un  sycomore  pour 
le  voir,  parce  qu'il  devait  passer 

5  i^ar  là.  Lorsque  Jésus  fut  ar- 
rivé à  cet  endroit,  il  leva  les 
yeux,  et,  l'ayant  vu,  il  lui  dit: 
Zachée,  hâte-toi  de  descendre; 
car  il  faut  que  je  demeure  au- 

6  jourdhui  dans  ta  maison.  Za- 
chée   se   hâta  de  descendre,  et 

7  le  reçut  avec  joie.  Voyant  cela, 
tous  miirmuraient,  et  disaient: 
Il  est  allé  loger  chez  un  homme 

8  pécheur.  Mais  Zachée,  se  te- 
nant devant  le  Seigneur,  lui  dit  : 
Voici,  Seigneur,  je  donne  aux 
pauvres  la  moitié  de  mes  biens, 
et,  si  j'ai  fait  tort  de  quelque 
chose  à  quelqu'un,  je  lui  rends 

9  le  quadruple.  Jésus  lui  dit  : 
Le  salut  est  entré  aujourd'hui 
dans  cette  maison,  parce  que 
celui-ci  est  aussi  un  fils  d'Abra- 

10  liam.  Car  le  Fils  de  Ihoimne 
est  venu  chercher  et  sauver  ce 
qui  était  perdu. 

II  Ils  écoutaient  ces  choses,  et 
Jésus  ajouta  une  parabole,  j^rce 
qu'il  était  jjrès  de  Jérusalem,  et 
qu'on  croyait  qu'à  l'instant  le 
royaume  de  Dieu  allait  paraître. 

12  II  dit  donc: 

Un  homme  de  haute  naissance 
s'en  alla  dans  un  pays  lointain, 
pour  se  faire  investir  de  l'auto- 
rité royale,    et   revenir  ensuite. 

13  II  appela  dix  de  ses  serviteurs. 


leur  donna  dix  mines  \  et  leur 
dit  :  Faites-les  valoir,  jusqu'à  ce 
que  je  revienne.     Mais  ses  con-  14 
citoyens  le  haïssaient,  et  ils  en- 
voj'èrent  une   ambassade   après 
lui,  pour  dire  :  Nous  ne  voulons 
pas  que   cet  homme  règne  sur 
nous.     Lorsqu'il  fut  de  retour,  15 
après  avoir  été  investi  de  l'au- 
torité royale,  il  fit  appeler  auprès 
de   lui   les    serviteurs   auxquels 
il  avait  donné  l'argent,  afin  de 
connaître   comment  chacun  l'a- 
vait fait  valoir.    Le  premier  vint,  1& 
et  dit  :  Seigneur,  ta  mine  a  rap- 
porté   dix    mines.      Il    lui    dit:  17 
C'est  bien,  bon  serviteur  ;  parce 
que  tu  as  été  fidèle  en  peu  de 
chose,   reçois  le   gouvernement 
de  dix  villes.     Le  second  vint,  18 
et  dit  :  Seigneur,  ta  mine  a  pro- 
duit cinq  mines.    Il  lui  dit:  Toi,  19 
sois  établi  sur  cinq  villes.     Un  20 
autre    vint,    et    dit:     Seigneur, 
voici   ta   mine,  que  j'ai   gardée 
dans  un  linge  ;    car  j'avais  peur  21 
de    toi,    parce    que    tu    es    un 
honnne    sévère  ;    tu   jirends    ce 
que  tu   n'as   jias  déposé,  et   tu 
moisson]ies  ce  que  tu  n'as  jjas 
semé.     Il  lui   dit  :    Je    te  juge  22 
sur  tes  paroles,  méchant  servi- 
teur ;   tu  savais  que  je  suis  im 
homme  sévère,  prenant  ce  que 
je  n'ai  pas  déposé,  et  moisson- 
nant ce  que  je  n'ai  pas  semé  ; 
])ourquoi  donc  n'as-tu  pas  mis  23 
mon   argent   dans  une   banque, 
afin  qu'à  mon  retour  je  le  reti- 
rasse avec  un  intérêt?    Puis'  il  24 
dit  à  ceux  qui  étaient  là  :    Otez- 
lui  la  mine,  et  donnez-la  à  celui 


qTii 


a    les    dix   mines.     Us    lui  25 


dirent  :  Seigneiir,  il  a  dix  mines. 
— Je  vous  le  dis,  on  donnera  à  26 
celui  qui  a,  mais  à  celui  qui  n'a 
pas  on  ôtera  même  ce  qu'il  a.    Au  27 

'  Dix  mines.  La  mine,  luonuaie  grecque, 
valait  ICO  drachmes,  environ  70  francs. 
L'ancienne  mine  des  Hébreux  avait  une 
valeur  jikis  forte. 


108 


Chap.  19,  V.  27. 


LUC. 


Chap.  20,  v.  4. 


reste,  amenez  ici  mes  ennemis, 
qui  n'ont  i>as  voulu  que  je 
régnasse  sur  eux,  et  tuez-les  en 
ma  présence. 

28  Après  avoir  ainsi  parlé,  Jésus 
marcha  (levant  la  foule,  pour 
monter  à  Jérusalem. 

Entrée  de  Jésus  à  Jérusalem. — Joie  de  la 
foule  et  larmes  de  Jésus. — Les  vendeurs 
chassés  du  temple. — Irritation  des  prêtres. 

29  Lorsqu'il  approcha  de  Beth- 
l)hagé  et  de  Béthanie,  vers  la 
iuontagne  appelée  montagne 
des  oliviers,  Jésus  envoya  deux 

30  de  ses  discijjles,  en  disant  :  Al- 
lez au  village  qui  est  en  face  ; 
qiiand  vous  y  serez  entrés,  vous 
trouverez  un  ânon  attaché,  sur 
lequel  aucitn  homme  ne  s'est 
jamais     assis  ;      détachez-le,     et 

31  amenez-le.  Si  quelqu'un  vous 
demande  :  Pourquoi  le  détachez- 
vous  ?  vous  lui  ré^jondrez  :  Le 
Seigneur  en  a  besoin. 

32  Ceux  qui  étaient  envoyés  al- 
lèrent, et  trouvèrent  les  choses 
comme    Jésus    leur    avait    dit. 

33  Comme  ils  détachaient  l'ânon. 
ses  maîtres  leur  dirent  :   Pour- 

34  quoi  détachez-vous  l'ânon?  Ils 
répondirent:  Le  Seigneur  en  a 

35  besoin.  Et  ils  amenèrent  à  Jé- 
sus l'ânon,  sur  lequel  ils  jetèrent 
leurs  vêtements,  et  firent  monter 

36  Jésus.  Quand  il  fut  en  marche, 
les  gens  étendirent  leurs  vête- 

37  ments  sur  le  chemin.  Et  lors- 
que déjà  il  approchait  de  Jéru- 
salem, vers  la  descente  de  la 
montagne  des  oliviers,  toute  la 
multitude  des  discii>les,  saisie 
de  joie,  se  mit  à  louer  Dieu  à 
haute  voix  pour  tous  les  inira- 

38  des  (pi'ils  avaient  vus.  Ils  di- 
saient :  Béni  soit  le  roi  qui  vient 
au  nom  du  Seigneur  !  Paix  dans 
le  ciel,  et  gloire  dans  les  lieux 
très  hauts  ! 

39  Quelques  pharisiens,  du  mi- 
lieu de  la  foule,  dirent  à  Jésus  : 


Maître,  reprends   tes   disciples. 
Et  il  répondit  :    Je  vous  le  dis,  40 
s'ils  se  taisent,  les  pierres  crie- 
ront. 

Comme    il    approchait    de    la  41 
ville,  Jésus,  en  la  voyant,  pleura 
sur  elle,  et  dit  :   Si  toi  aussi,  au  42 
moins  en  ce  jour  qui  t'est  donné, 
tu    connaissais    les    choses    qui 
appartiennent   à  ta  paix  !    Mais 
maintenant  elles  sont  cachées  à 
tes  yeux.     Il  viendra  sur  toi  des  43 
jours,  oii  tes  ennemis  t'environ- 
neront de  tranchées,  t'enferme- 
ront, et  te  serreront  de  toutes 
parts  ;    ils   te  détruiront,   toi   et  44 
tes  enfants  au  milieu  de  toi,  et 
ils  ne  laisseront  pas  en  toi  pierre 
sur  pierre,  jjarce  que  tu  n'as  pas 
connu   le   temps    où   tu   as   été 
visitée. 

Il  entra  dans  le  temple,  et  il  45 
se  mit  à  chasser  ceux  qui  ven- 
daient, leur  disant:  Il  est  écrit:  40 
Ma  maison  sera  une  maison  de 
prière.     Mais  vous,  vous  en  avez 
tait  une  caverne  de  voleurs. 

Il  enseignait  tous  les  jours  47 
dans  le  temple.  Et  les  chefs 
des  prêtres,  les  scribes,  et  les 
princii)aux  du  peuple  cher- 
chaient à  le  faire  jiérir  ;  mais  ils  48 
ne  savaient  comment  s'y  i)ren- 
dre,  car  tout  le  peuple  l'écoutait 
avec  admiration. 

L'autorité  de  .Jésus. — Parabole  des  vignerons. 
-La  pierre  de  l'angle. 

Un  de  ces  jours-là,  comme  20 
Jésus    enseignait    le    peuple 
dans  le  temple  et  qu'il  annon- 
çait la  bonne  nouvelle,  les  chefs 
des  prêtres  et  les  scribes,  avec 
les    anciens,    survinrent,   et    lui  2 
dirent  :  Dis-nous,  par  quelle  au- 
torité fais-tu  ces  choses,  ou  qui 
est    celui    (jui    t'a    donné    cette 
autorité  ?    Il  leur  réjjondit  :    Je  3 
vous  adresserai  aussi  mie  (jues- 
tion.      Dites-moi,    le     baptême  4 
de  Jean  venait-il  du  ciel,  ou  des 


]09 


Chap.  20,  V.  4. 


LUC. 


Chap.  20,  v.  29. 


5  hommes?  Mais  ils  raisonnèrent 
ainsi  entre  eux  :  Si  nous  répon- 
dons :  Du  ciel,  il  dira:  Pourquoi 

6  n  avez-vous  pas  cru  en  lui  ?  Et 
si  nous  réi^ondons:  Des  honnnes, 
tout  le  peuple  nous  lapidera,  car 
il  est  persuadé  que  Jean  était 

7  un  prophète.  Alors  ils  répon- 
dirent qu'ils  ne  savaient  d"où  il 

8  venait.  Et  Jésus  leur  dit  :  Moi 
non  plus,  je  ne  vous  dirai  pas 
l^ar  quelle  autorité  je  fais  ces 
choses. 

9  II  se  mit  ensuite  à  dire  au  peu- 
ple cette  parabole  :  Un  homme 
2)lanta  une  vigne,  l'afierma  à  des 
vignerons,  et  quitta  pour  long- 

10  tem])s  le  pays.  Au  temps  de  la 
l'écolte,  il  envoya  un  sernteur 
vers  les  vignerons,  pour  qu'ils 
lui  donnassent  une  part  du  pro- 
diiit  de  la  vigne.  Les  vignerons 
le  battirent,  et  le  renvo}'èrent  à 

11  vide.  Il  envoya  de  nouveau  un 
autre  serviteur  ;  ils  le  battirent, 
l'outragèrent,  et  le  renvoyèrent 

12  à  vide.  Il  en  envoya  encore  un 
troisième  ;    ils  le  blessèrent,  et 

13  le  chassèrent.  Le  maître  de  la 
vigne  dit:  Que  ferai-je?  J 'en- 
verrai mon  fils  bien-ainié  ;  peut- 
être,    en    le    voyant,    auront-ils 

14  pour  lui  du  respect.  Mais, 
quand  les  vignerons  le  virent, 
ils  raisonnèrent  entre  eux,  et 
dirent:  Voici  l'héritier;  tuons- 
le,    afin    que    l'héritage    soit    à 

15  nous.  Et  ils  le  jetèrent  hors  de 
la  vigne,  et  le  tuèrent.  Main- 
tenant, que  leur  fera  le  maître 

16  de  la  vigne?  Il  viendra,  fera 
périr  ces  vignerons,  et  il  don- 
nera la  vigne  à  d'autres. 

Lorsqu'ils  eurent  entendu  cela, 
ils   dirent:    A  Dieu   ne  plaise! 

17  Mais,  jetant  les  regards  sur  eux, 
Jésus  dit:  Que  signifie  donc  ce 
qui  est  écrit:  La  pierre  qu'ont 
rejetée  ceux  qui  bâtissaient  est 
devenue  la  principale  de  l'angle? 

18  Quiconque    tombera    sur    cette  , 


pierre  s'y  brisera,  et  celui  sur 
qui  elle  tombera  sera  écrasé. 

Les  chefs  des  prêtres  et  les  19 
scribes  cherchèrent  à  mettre  les 
mains  sur  lui  à  l'heure  même, 
mais  ils  craignirent.  Us  avaient 
compris  que  c'était  pour  eux  que 
Jésus  avait  dit  cette  parabole. 


Questions  captieuses  proposées  à  Jésus  sur: — 
le  tribut  à  César, — la  résurrection. — De 
qui  le  Christ  est-il  fils  V — Les  scribes 
censurés  par  Jésus. — La  pauvre  veuve. 

Ils  se  mirent  à  observer  Je-  20 
sus  ;  et  ils  envoyèrent  des  gens 
qui  feignaient  d'être  justes,  pour 
lui  tendre  des  pièges  et  saisir 
de  lui  quelque  parole,  afin  de 
le  livrer  au  magistrat  et  à  l'au- 
torité du  gouverneur.     Ces  gens  21 
lui  firent  cette  question  :  Maître, 
nous  savons  que  tu  parles  et  en- 
seignes droitement,  et  que  tu  ne 
regardes  pas  à  l'apparence,  mais 
que  tu  enseignes  la  voie  de  Dieu 
selon  la  vérité.     Nous  est-il  per-  22 
mis,  ou  non,  de  payer  le  tribut 
à  César?  Jésus,  apercevaut  leur  23 
ruse,   leur   répondit  :    Montrez-  24 
moi  un  denier.     De  qui  porte- 
t-il  l'effigie  et  l'inscription?   De 
César,  répondirent-ils.     Alors  il  25 
leur  dit  :  Rendez  donc  à  César 
ce  qui  est  à  César,  et  à  Dieu  ce 
qui  est  à  Dieu.     Us  ne  purent  26 
rien  reprendre  dans  ses  paroles 
devant  le  peuple  ;  mais,  étonnés 
de   sa  réponse,  ils  gardèrent  le 
silence. 

Quelques-uns  des  sadducéens,  27 
qui  disent  qu'il  n'y  a  point  de 
résurrection,   s'approchèrent,  et 
firent    à   Jésus   cette   question: 
Maître,  voici  ce  que  Moïse  nous  28 
a  prescrit:  Si  le  frère  de  quel- 
qu'un meurt,  ayant  une  femme, 
sans   avoir  d'enfants,  son   frère 
épousera  la  femme,  et  suscitera 
une  postérité  à  son  frère.     Or,  29 
il  y  avait  sept  frères.     Le  pre- 
mier se  maria,  et  mourut  sans 


110 


Chap.  20,  V.  29. 


LUC. 


Chap.  21,  v.  11, 


30  enfants.  Le  second  et  le  troi- 
sième épousèrent  la  veuve  ;  il 
en  fut  de  même  des  sept,  qui 
moururent,  sans  laisser  d'en- 
32  fants.  Enfin,  la  femme  mourut 
3o  aussi.  A  la  résurrection,  ducpiel 
d'entre  eux  sera-t-elle  donc  la 
femme?   Car  les  sejît  l'ont  eue 

34  pour  femme.  Jésus  leur  répon- 
dit :  Les  enfants  de  ce  siècle 
2>rennent    des    femmes    et    des 

35  maris  ;  mais  ceux  qui  seront 
trouvés  dignes  d'avoir  part  au 
siècle  à  venir  et  à  la  résurrec- 
tion des  morts  ne  prendront  ni 

36  femmes  ni  maris.  Car  ils  no 
pourront  plus  mourir,  parce 
qu'ils  seront  semblables  aux 
anges,  et  qu'ils  seront  fils  de 
Dieu,  étant  fils  de  la  résurrec- 

37  tion.  Que  les  morts  ressusci- 
tent, c'est  ce  qiie  Moïse  a  fait 
connaître  quand,  auprès  du  buis- 
son, il  appelle  le  Seigneur  le  Dieu 
d'Abraham,  le  Dieu  d'Isaac,  et 

38  le  Dieu  de  Jacob.  Or,  Dieu 
n'est  pas  Dieu  des  morts,  mais 
des  vivants  ;   car  jjour  lui  tous 

39  sont  vivants.  Quelques-uns  des 
scribes,  iJrenant  la  parole,  di- 
rent: Maître,  tu  as  bien  parlé. 

40  Et  ils  n'osaient  plus  lui  fiiire 
aucune  question. 

41  Jésus  leur  dit  :  Comment  dit- 
on  que  le  Christ  est  fils  de  Da- 

42  vid?  David  lui-même  dit  dans 
le  livre  des  Psaumes  :  Le  Sei- 
gneur  a    dit   à   mon   Seigneur: 

43  Assieds-toi  à  ma  droite,  jusqu'à 
ce  que  je  fasse  de  tes  ennemis 

44  ton  marchepied.  David  donc 
l'appelle  Seigneur;  comment  est- 
il  son  fils? 

45  Tandis  que  tout  le  peuple  l'é- 
coutait,  il   dit   à   ses   disciples  : 

4G  Gardez-vous  des  scribes,  qui 
aiment  à  se  promener  en  robes 
longues,  et  à  être  salués  dans 
les  places  publiques  ;  qui  re- 
cherchent les  premiers  sièges 
dans  les  synagogiies,  et  les  pre- 


mières places  dans  les  festins  ; 
qui   dévorent    les    maisons    des  47 
veuves,   et   qui   font   pour  l'ap- 
l^arence  de  longues  prières.     Ils 
seront  jugés  jilus  sévèrement. 

Jésus,  ayant  levé  les  yeux,  01 
vit    les    riches    qui    mettaient 
leurs   offrandes    dans   le   tronc. 
Il  vit  aussi  une  pauvre  veuve,  qui  2 
y  mettait  deux  petites  pièces  \ 
Et   il    dit  :    Je   vous   le   dis   en  3 
vérité,  cette  pauvre  veuve  a  mis 
plus  que   tous   les   autres  ;    car  4 
c'est  de  leiu-  superflu  que  tous 
ceux-là   ont   mis   des   offrandes 
dans  le  tronc,  mais  elle  a  mis 
de  son  nécessaire,  tout  ce  qu'elle 
avait  pour  vivre. 

La  destruction  de  Jérusalem  et  l'avènement 
du  Fils  de  l'homme. — Exhortation  à  la 
vigilance. 

Comme  quelques-uns  parlaient  5 
des  belles  pierres  et  des  offrandes 
qui  faisaient  l'ornement  du  tem- 
ple, Jésus  dit  :  Les  jours  vien-  6 
dront  où,  de  ce  que  vous  voyez, 
il  ne  restera  pas  i^ierre  sur  j^ierre 
qui  ne  soit  renversée. 

Ils  lui  demandèrent:   Maître,  7 
quand  donc  cela  arrivera-t-il,  et 
à  quel  signe  connaîtra-t-on  que 
ces  choses  vont  arriver  ? 

Jésus  répondit  :  Prenez  garde  8 
que  vous  ne  soyez  séduits.     Car 
plusieurs    viendront    sous    mon 
nom,   disant:    C'est   moi,    et   le 
temps  approche.     Ne  les  suivez 
pas.    Quand  vous  entendrez  par-  9 
1er  de  guerres   et   de   soulève- 
ments,  ne    soyez   pas    effrayés, 
car  il  faut  que  ces   choses   ar- 
rivent  premièrement.     Mais  ce 
ne  sera  pas  sitôt  la  fin.     Alors  10 
il  leur  dit  :  Une  nation  s'élèvera 
contre  une  nation,  et  un  royaume 
contre  un  rovaume  ;  il  v  aura  de  1 1 


grands 


tremblements  de  terre, 


Grec 
42. 


deux  lepton,  voy.  note   sur  Marc 


111 


Chap.  21,  V.  II. 


LUC. 


Chap.  21,  y.  37. 


et,  en  divers  lieux,  des  pestes 
et  des  famines  ;  il  y  aura  des 
phénomènes     terribles,     et     de 

12  grands  signes  dans  le  ciel.  Mais, 
avant  tout  cela,  on  mettra  les 
mains  sur  vous,  et  Ion  vous 
persécutera  ;  on  vous  livrera 
aux  synagogues,  on  vous  jettera 
en  i^rison,  on  vous  mènera  de- 
vant des  rois  et  devant  des  gou- 
verneurs, à  cause  de  mon  nom. 

13  Cela  vous  arrivera  pour  que  vous 

14  serviez  de  témoignage.  Mettez- 
vous  donc  dans  Tesprit  de  ne 
pas   préméditer   votre   défense  ; 

15  car  je  vovis  donnerai  une  bouche 
et  une  sagesse  à  laquelle  tous 
vos  advex'saires  ne  pourront  ré- 

16  sister  ou  contredire.  Vous  serez 
livrés  même  j^ar  vos  parents,  par 
vos  frères,  par  vos   proches  et 

^  par  vos  amis,  et  ils  feront  mourir 

17  plusieurs  d'entre  vous.  Vous 
serez  haïs  de  tous,  à  cause  de 

18  mon  nom.  Mais  il  ne  se  perdra 
pas   un   cheveu   de  votre  tête; 

1 9  par  votre  persévérance  vous  sau- 
verez vos  âmes. 

20  Lorsque  vous  verrez  Jérusa- 
lem investie  par  des  armées, 
sachez  alors  que   sa  désolation 

21  est  proche.  Alors,  que  ceux 
qui  seront  en  Judée  fuient  dans 
les  montagnes,  que  ceux  qui 
seront  au  milieu  de  Jérusalem 
en  sortent,  et  que  ceux  qui  se- 
ront dans  les  champs  n'entrent 

22  pas  dans  la  ville.  Car  ce  seront 
des  jours  de  vengeance,  pour 
l'accomplissement  de  tout  ce  qui 

23  est  écrit.  Malheur  aux  femmes 
qui  seront  enceintes  et  à  celles 
qui  allaiteront  en  ces  jours-là  ! 
Car  il  y  aura  une  grande  détresse 
dans   le   pays,  et    de   la   colère 

24  conti'e  ce  peuple.  Ils  tombe- 
ront sous  le  tranchant  de  l'épée, 
ils  seront  emmenés  captifs  parmi 
toutes  les  nations,  et  Jérusa- 
lem sera  foulée  aux  pieds  par 
les  nations,  jusqu'à  ce  que  les 

11 


temps    des    nations    soient    ac- 
conq)lis. 

Il  y  aura  des  signes  dans  le  25 
soleil,  dans  la  lune  et  dans  les 
étoiles.     Et    sur   la    terre,   il    y 
aura  de  l'angoisse  chez  les  na- 
tions qui  ne  sauront  que  faire, 
au  bruit  de  la  mer  et  des  flots, 
les    hommes   rendant   l'âme   de  26 
terreur  dans  l'attente  de  ce  qui 
survendra    pour   la   terre  ;    car 
les  puissances  des  cieux  seront 
ébranlées.     Alors    on   verra    le  27 
Fils  de  l'homme  venant  sur  une 
nuée  avec  puissanceetunegrande 
gloire.     Quand  ces  choses  com-  28 
menceront  à  arriver,  redressez- 
vous   et  levez  vos  têtes,  parce 
que  votre   délivrance  ai^proche. 
Et  il  leur  dit  une  comparaison:  29 
Voyez    le    figuier,   et    tous    les 
arbres.     Dès  qu'ils  ont  poussé,  30 
vous  connaissez  de  vous-mêmes, 
en  regardant,  que  déjà  l'été  est 
proche.     De  même,  quand  vous  31 
verrez  ces  choses  arriver,  sachez 
qiie    le    royaume    de   Dieu   est 
IDroche.     Je  vous  le  dis  en  vé-  32 
rite,  cette  génération  ne  passera 
point,    que    tout    cela    n'arrive. 
Le   ciel   et   la   terre   passeront,  33 
mais  mes  paroles  ne  passeront 
point. 

Prenez  garde  à  vous-mêmes,  34 
de  crainte    que    vos    cœurs    ne 
s'appesantissent   j^ar   les    excès 
du  manger  et  du  boire,  et  par 
les  soucis  de  la  vie,  et  que  ce 
jour  ne  vienne  sur  vous  à  l'im- 
proviste  ;    car  il  viendra  comme  35 
un  filet  sur  tous  ceirx  qui  habi- 
tent sur  la  face  de  toute  la  terre. 
Veillez   donc   et   priez   en   tout  36 
temps,   afin   que  vous   ayez   la 
force    d'échapper   à    toutes   ces 
choses    qui    arriveront,    et     de 
paraître  debout   devant  le  Fils 
de  l'homme. 

Pendant  le  jour,  Jésus  ensei-  37 
gnait  dans  le  temple,  et  il  allait 
jjasser   la  nuit   à  la   montagne 

2 


Chap.  21,  V.  37. 


LUC. 


Chap.  22,  v.  26. 


appelée  montagne  des  oliviers. 
38  Et  tout  le  peuple,  dès  le  matin, 
se  rendait  vers  li;i  dans  le  tem- 
ple pour  l'écouter. 

Histoire  de  la  pa?sion. — Complot  coutre  Jé- 
sus.— Trahison  de  Judas. — Célébration  de 
la  Pâque  et  institution  de  la  sainte  cène. — 
Qui  est  le  plus  grand  ? — Gethsémané. — 
Arrestation  de  Jésus. 

Q^      La  fête  des  pains  sans  le- 
vain \  appelée  la  Pâque,  ap- 

2  procliait.  Les  chefs  des  i^rêtres 
et  les  scribes  cherchaient  les 
moyens  de  faire  mourir  Jésus; 
car  ils  craignaient  le  peuple. 

3  Or,  Satan  entra  dans  Judas, 
surnommé  Iscariot^,  qui  était  du 

4  nombre  des  douze.  Et  Jiidas 
alla  s'entendre  avec  les  chefs 
des  prêtres  et  les  chefs  des 
gardes  ^,   sur   la   manière   de  le 

5  leur  livrer.  Ils  furent  dans  la 
joie,    et    ils    convinrent   de   lui 

(3  donner  de  l'argent.  Après  s'être 
engagé,  il  cherchait  une  occasion 
favorable  pour  livrer  Jésus  à 
linsu  de  la  foule. 

7  Le  jour  des  pains  sans  le- 
vain, où  l'on  devait  immoler  la 

8  Pâque  ^  arriva,  et  Jésus  envoya 
Pierre  et  Jean,  en  disant  :  Allez 
nous  préparer  la  Pâqtie,  afin  que 

9  nous  la  mangions.  Ils  lui  di- 
rent:   Oii  veux-tu  que  nous  la 

1 0  préparions  ?  Il  leur  répondit  : 
Voici,  quand  vous  serez  entrés 
dans  la  ville,  vous  rencontrerez 
un  homme  portant  une  cruche 
d'eau  ;  suivez-le  dans  la  maison 

11  où  il  entrera,  et  vous  direz  au 
maître  de  la  maison:  Le  maître 
te  dit  :  Où  est  le  lieu  où  je 
mangerai    la    Pâque    avec   mes 

12  discii^les?  Et  il  vous  montrera 
une  grande  chambre  haute,  meu- 

'  Voy.  note  sur  Matth.  xxvi.  17. 

"  Voy.  note  sur-  Matth.  x.  4. 

'  Des  gardes,  chargés  de  la  police  du  tem- 
ple, comp.  V.  52. 

*  La  Pâque,  l'agneau  pascal,  voy.  note  sur 
Matth.  XXVI.  17. 


blée  :  c'est  là  que  vous  prépare- 
rez la  PâqTie.     Ils  partirent,  et  13 
trouvèrent  les  choses  comme  il 
le  leur  avait  dit  ;  et  ils  préparè- 
rent la  Pâque. 

Llieure  étant  venue,  il  se  mît  14 
à  table,  et  les  apôtres  avec  lui. 
Il  leur  dit:  J'ai  désiré  vivement  1.5 
de    manger    cette    Pâque    avec 
vous,  avant  de   souffrir;    car,  je  1(5 
vous   le  dis,  je  ne  la  mangerai 
plus,    jiisqu'à    ce    qu'elle     soit 
accomplie  dans   le  royaume  de 
Dieu.     Et,  ayant  pris  une  coupe  17 
et  rendu  grâces,  il  dit  :    Prenez 
cette  coupe,  et  distribuez-la  en- 
tre vous;    car,  je  vous   le   dis,  18 
je  ne  boirai  plus  désormais  du 
fruit  de  la  vigne,  jusqu'à  ce  que 
le  royaume  de  Dieu  soit  venu. 

Ensuite  il  prit  du  pain;  et,  19 
après  avoir  rendu  grâces,  il  le 
rompit,  et  le  leur  donna,  en  di- 
sant :  Ceci  est  mon  corps,  qui 
est  donné  pour  vous  ;  faites  ceci 
en  mémoire  de  moi.  Il  prit  de  20 
même  la  coupe,  a]jrès  le  souper, 
et  la  leur  donna,  en  disant  : 
Cette  coupe  est  la  nouvelle 
alliance  en  mon  sang,  qui  est 
répandu  poxtr  vous. 

Cependant  voici,  la   main  de  21 
celui  qui  me  livre  est  avec  moi 
à     cette    table.       Le     Fils     de  22 
l'homme    s'en  va,  selon  ce   qui 
est  déterminé.     Mais  mallieur  à 
l'homme  par  qui  il  est  livré  !  Et  23 
ils  commencèrent  à  se  demander 
les  uns  aux  autres  qui  était  celui 
d'entre  eux  qui  ferait  cela. 

Il  s'éleva  aussi  parmi  les  apô-  24 
très    une    contestation  :     lequel 
d'entre  eux  devait  être   estimé 
le  plus  grand?    Jésus  leur  dit:  25 
Les  rois  des  nations  les  maîtri- 
sent, et  ceux  qui  les  dominent 
sont  appelés  bienfaiteurs^    Qu'il  26 
n'en   soit   i)as   de   même    pour 

'  Bienfaiteurs,  dénomination  flatteuse  ac- 
cordée à  des  monarques  qui  souvent  en 
étaient  peu  dignes. 


113 


Chap.  22,  V.  26. 


LUC 

ranci 


Chap.  22,  v.  53. 


vous.     Mais  que  le  i^lus  g, 
parmi  vous  soit  comme  le  plus 
petit,    et    celui     qui    gouverne 

27  comme  celui  qui  sert.  Car  quel 
est  le  plus  grand,  celui  qui  est  à 
table,  ou  celui  qui  sert?  N'est-ce 
l^as  celui  qui  est  à  table?  Et 
moi,  cependant,  je  suis  au  milieu 
de  vous  comme  celui  qiii  sert. 

28  Vous,  vous  êtes  demeurés  avec 

29  moi  dans  mes  épreuves  ;  c'est 
pourquoi  je  dispose  du  royaume 
en  votre  faveur,  comme  mon 
Père  en  a  disposé  en  ma  faveur, 

30  afin  que  vous  mangiez  et  buviez 
à  ma  table  dans  mon  royaume, 
et  que  vous  soyez  assis  sur  des 
trônes,  pour  juger  les  douze  tri- 
bus d'Israël. 

31  Le  Seigneur  dit:  Simon,  Si- 
mon, Satan  vous  a  réclamés, 
pour  vous  cribler  comme  le  fro- 

32  nient.  Mais  j'ai  j^rié  jjour  toi, 
afin  que  ta  foi  no  défaille  point  ; 
et  toi,  quand  tu  seras   revenu, 

33  affermis  tes  frères.  Seigneur, 
lui  dit  Pierre,  je  siiis  prêt  à  aller 
avec   toi,   et   en    prison  et  à  la 

34  mort.  Et  Jésus  dit  :  Pierre,  je 
te  le  dis,  le  coq  ne  chantera  pas 
aujourd'luti  que  tu  n'aies  nié 
trois  fois  de  me  connaître. 

35  II  leur  dit  encore  :  Quand  je 
vous  ai  envoyés  sans  bourse, 
sans  sac,  et  sans  souliers,  avez- 
vous  manqué  de  quelque  chose  ? 

36  Ils  répondirent  :  De  rien.  Et  il 
leur  dit  :  Maintenant,  au  con- 
traire, que  celui  qui  a  une  bourse 
la  prenne,  que  cehii  qui  a  un 
sac  le  prenne  également,  et  que 
celui  qui  n'a  j^oint  d'épéc  vende 
son  vêtement  et  achète  une  épée. 

37  Car,  je  vovis  le  dis,  il  faut  que 
cette  parole  qui  est  écrite  s'ac- 
complisse en  moi  :  Il  a  été  mis 
au  nombre  des  malfaiteurs.  Et 
ce  qui  me  concerne  est  sur  le 

38  point  d'arriver.  Ils  dirent  :  Sei- 
gneiir,  voici  deux  épées.  Et  il 
leur  dit  :  Cela  suffit. 


Après  être  sorti,  il  alla,  selon  39 
sa  coutume,  à  la  montagne  des 
oliviers.     Ses   disciples   le   sui- 
virent. 

Lorsqu'il   fut   arrivé    dans   ce  40 
lieu,  il  leiu-  dit  :    Priez,  afin  que 
vous  ne  tombiez  pas  dans  la  ten- 
tation.    Puis  il  s'éloigna  d'eux  41 
à  la  distance  d'environ  un  jet  de 
pierre,  et,  s'étant  mis  à  genoux, 
il  pria,  disant  :   Père,  si  tu  vou-  42 
lais  éloigner  de  moi  cette  coiqje! 
Toiitefois,  que  ma  volonté  ne  se 
fasse  pas,  mais  la  tienne.     Alors  43 
un   ange   lui   apparut    du    ciel, 
pour  le  fortifier.     Etant  en  ago-  44 
nie,  il  priait  plus  instamment,  et 
sa  sueur  devint  comme  dos  gru- 
meaux de  sang,  qui  tombaient 
à   teri-e.     Après   avoir   prié,    il  45 
se   leva,  et  vint  vers   les  disci- 
ples,  qu'il   trouva  endormis   de 
tristesse,  et  il  leur  dit  :    Pour-  46 
quoi  dormez-voiis  ?    Levez-vous 
et  priez,  afin  que  vous  ne  tombiez 
pas  dans  la  tentation. 

Comme  il  parlait  encore,  voici,  47 
une  foule  arriva  ;  et  celui  qxii 
s'appelait  Judas,  l'un  des  douze, 
marchait  devant  elle.  Il  s'ap- 
procha de  Jésxis,  pour  le  baiser. 
Et  Jésus  lui  dit  :  Judas,  c'est  48 
par  un  baiser  que  tu  livres  le 
Fils  de  l'homme  ! 

Ceux  qui  étaient  avec  Jésus,  49 
vojant  ce  qui  allait  arriver,  di- 
rent :  Seigneur,  frapperons-nous 
de  l'épée  ?   Et  l'un  d'eux  frappa  50 
le    serviteur   du    grand    prêtre, 
et   lui   emporta  l'oreille  droite. 
Mais  Jésus,  j^renant  la   parole,  51 
dit  :  Laissez,  arrêtez  !  Et,  ayant 
touché  l'oreille  de  cet  homme,  il 
le  guérit. 

Jésus  dit  ensuite  aux  chefs  52 
des  prêtres,  aux  chefs  des  gardes 
du  temple,  et  aux  anciens,  qui 
étaient  venus  contre  lui  :  Vous 
êtes  venus,  comme  après  un  bri- 
gand, avec  des  épées  et  des 
îbâtons.      J'étais   tous  les  jours  53 


114 


CiiAP.  22,  Y.  53. 


LUC. 


Chap.  23,  V.  8. 


avec  vous  dans  le  temple,  et 
vous  navez  pas  mis  la  main 
sur  moi.  Mais  c'est  ici  votre 
heure,  et  la  puissance  des  ténè- 
bres. 

Eeuiement  de  Pierre. — Jésus  devant  le 
sanliédriii  jjrésidé  par  Caïphe. — Condam- 
nation. 

54  Après  avoir  saisi  Jésus,  ils 
l'emmenèrent,  et  le  conduisirent 
dans  la  maison  du  grand  prêtre. 
Pierre  suivait  de  loin. 

55  Ils  alhmièrent  du  feu  un  mi- 
lieii  de  la  coin-,  et  ils  s'assirent. 

56  Pierre  s'assit  parmi  eux.  Une 
servante,  qui  le  vit  assis  devant 
le  feu,  fixa  sur  lui  les  regards, 
et  dit  :    Cet  honune  était   aussi 

57  avec  lui.  Mais  il  le  nia,  disant  : 
Femme,  je   ne   le   connais    pas. 

58  Peu  après,  un  autre,  l'ayant  vu, 
dit  :  Tu  es  aussi  de  ces  gens-là. 
Et  Pierre  dit  :   Homme,  je  n'en 

59  suis  pas.  Environ  une  lieiu'c 
plus  tard,  un  autre  insistait,  di- 
sant: Certainement  cet  honnnc 
était  aussi   avec   lui,  car  il   est 

(îO  Galiléen.  Pierre  répondit  : 
Homme,  je  ne  sais  ce  que  tu 
dis.  Au  même  instant,  connue 
il  parlait  encore,  le  coq  chanta. 

61  Le  Seigneur,  s'étant  retourné, 
regarda  Pierre.  Et  PieiTC  se 
souvint  de  la  parole  que  le  Sei- 
gneur lui  avait  dite  :  Avant  que 
le    coq    chante    aujourdhui,   tu 

62  me  renieras  trois  fois.  Et  étant 
sorti,  il  pleura  amèrement. 

63  Les  hommes  qui  tenaient  Jé- 
sus se  moquaient  de  lui,  et  le 

64  frappaient.  Ils  lui  voilèrent  le 
visage,  et  ils  l'interrogeaient,  en 
disant  :    Devine  qui  t'a   frappé. 

65  Et  ils  proféraient  contre  lui 
beaucoup  d'autres  injures. 

6<;  Qiiand  le  joiu*  fut  venu,  le 
collège  des  anciens  du  pénible, 
les  chefs  des  prêtres  et  les 
scribes,  s'assemblèrent,  et  firent 
amener  Jésus  dans  leur  sanhé- 


drin \     Ils  dirent  :    Si  tu  es  le  67 
Christ,  dis-le  nous.     Jésus  leur 
réj^ondit  :  Si  je  vous  le  dis,  vous 
ne  le  croirez  pas  ;  et,  si  je  vous  68 
interroge, vous  ne  répondrez  pas. 
Désormais   le  Fils  de  l'homme  69 
sera  assis  à  la  droite  de  la  puis- 
sance de  Dieu.      Tous   dirent:  70 
Tu  es  donc  le  Fils  de  Dieu  ?  Et 
il  leur  répondit:  Vous  le  dites, 
je   le   suis.      Alors   ils    dirent:  71 
Qu'avons-nous  encore  besoin  de 
témoignage  ?    Nous   l'avons   en- 
tendu nous-mêmes  de  sa  bouche. 


Jésus  devant  Pilate,  gouverneur  romain. — 
Jésus  devant  Hérode. — Jésus  renvoyé  par 
Hérode  à  Pilate. — Sentence  de  mort  con- 
firmée. 

Ils  se  levèrent  tous,  et  ils  23 
conduisirent  Jésus  devant  Pi- 
late -. 

Ils  se  mirent  à  l'accuser,  di-  2 
sant  :  Nous  avons  trouvé  cet 
homme  excitant  notre  nation  à 
la  révolte,  empêchant  de  i)ayer 
le  tribiit  à  César,  et  se  disant 
lui-même  Christ,  roi.  Pilate  lin-  3 
terrogea,  en  ces  termes:  Es-tu 
le  roi  des  Juifs"?  Jésus  lui  ré- 
pondit :  Tu  le  dis. 

Pilate  dit  aux  chefs  des  prê-  4 
très  et  à  la  foule  :  Je  ne  trouve 
rien  de  coupable  en  cet  honnne. 
Mais  ils  insistèrent,  et   dirent  :  5 
Il  soulève  le  peuple,  en  ensei- 
gnant par  toute  la  Judée,  depuis 
la  Galilée,   oii   il   a   commencé, 
jusqu'ici.     Quand  Pilate  entcn-  6 
dit  parler  de  la  Galilée,  il  de- 
manda si  cet  homme  était  Gali- 
léen ;  et,  ayant  appris  qu'il  était  7 
de  la  juridiction   d'Hérode'*,  il 
le    renvoya    à    Hérode,    qui    se 
trouvait   aussi   à   Jérusalem   en 
ces  jours-là. 

Lorsqu'Hérode  vit  Jésus,  il  en  8 

'  Sanhédrin,  voy.  note  sur  ^^lattli.  v.  22. 
-  2'ilate,  voy.  note  sur  Mattli.  xxvii.  2. 
"  Hérode    Antipas,    tétrarque    de    Galilée, 
voy.  notes  sur  Matth.  ii.  22,  et  xiv.  1. 


ii; 


Chap.  23,  V.  8. 


LUC. 


Chap.  23,  v.  35. 


eut  une  grande  joie  ;  car  depuis 
longtemps  il  désirait  le  voir,  à 
cause  de  ce  qu'il  avait  entendu 
dire  de  lui,  et  il  espérait  qu'il 
le  verrait  faire  quelque  miracle. 
9  II  lui  adressa  beaucoup  de  ques- 
tions ;  mais  Jésus  ne  lui  répon- 

10  dit  rien.  Les  chefs  des  prêtres 
et  les  scribes  étaient  là,  et  l'ac- 

11  cusaient  avec  violence.  Hérode, 
avec  ses  gardes,  le  traita  avec 
mépris;  et,  après  s'être  moqué 
de  lui  et  l'avoir  revêtu  d'un 
habit  éclatant,  il   le   renvoya   à 

12  Pilate.  Ce  joiu'  même,  Pilate  et 
Hérode  devinrent  amis,  d'enne- 
mis qu'ils  étaient  auparavant. 

1 3  Pilate,  ayant  assemblé  les  chefs 
des  prêtres,  les  magistrats,  et  le 

14  ijeuple,  leur  dit  :  Vous  m'avez 
amené  cet  homme  comme  ex- 
citant le  peuple  à  la  révolte. 
Et  voici,  je  l'ai  interrogé  devant 
vous,  et  je  ne  lai  trouvé  coupa- 
ble  d'aucune   des   choses    dont 

15  vous  l'accusez  ;  ni  Hérode  non 
plus,  car  il  nous  l'a  renvoyé,  et 
voici,  cet   homme  n'a  rien   fait 

16  qui  soit  digne  de  mort.  Je  le 
relâcherai  donc,  après  l'avoir 
châtié. 

17  [A  chaque  fête,  il  était  obligé 
de  leur  relâcher  un  prisonnier.] 

18  Ils  s'éci'ièrent  tous  ensemble: 
Fais  mourir  celui-ci,  et  relâche- 

19  nous  Barabbas.  Cet  homme 
avait  été  mis  en  prison  pour  une 
sédition  qui  avait  eu  lieu  dans 
la   ville,   et   pour   un   meurtre. 

20  Pilate  leur  parla  de  nouveau, 
dans  l'intention  de  relâcher  Jé- 

21  sus.     Et  ils  crièrent:    Crucifie, 

22  crucifie-le  !  Pilate  leur  dit  pour 
la  troisième  fois  :  Quel  mal  a-t-il 
fait?  Je  n'ai  rien  trouvé  en  lui 
qui  mérite  la  mort.  Je  le  re- 
lâcherai dolic,après  l'avoir  châtié. 

23  Mais  ils  insistèrent  à  grands  cris, 
demandant  qu'il  fût  crucifié.    Et 

24  leurs  cris  l'emportèrent  :  Pilate 
prononça  que  ce  qu'ils  deman-  | 


daient  serait  fait.  Il  relâcha  celui  25 
qui  avait  été  mis  en  prison  pour 
sédition    et    pour    mem^tre,    et 
(}u'ils   réclamaient  ;     et   il   livra 
Jésus  à  leur  volonté. 

Jésus  crucifié. 

Comme   ils   l'emmenaient,  ils  26 
prirent  un  certain  Simon  de  Cy-  " 
rêne  \  qui  revenait  des  champs, 
et  ils  le  chargèrent  de  la  croix, 
jiour    qu'il    la    portât    derrière 
Jésus. 

Il  était  suivi  d'une  grande  mul-  27 
titude  de  peuple,  et  de  femmes 
qui  se  frappaient  la  j)oitrine  et 
se  lamentaient  sur  lui.    Jésus  se  28 
tourna  vers  elles,  et  dit  :    Filles 
de  Jérusalem,   ne   pleurez    pas 
sur  moi  ;  mais  pleurez  sur  vous, 
et   sur  vos    enfants.     Car  voici,  29 
des  jours  viendront  où  l'on  dira: 
Heureuses  les  stériles,  heureuses 
les  entrailles  qui  n'ont  point  en- 
fanté, et  les  mamelles  qui  n'ont 
l)oint  allaité  !   Alors  ils  se  met-  30 
tront   à    dire    aux    montagnes  : 
Tombez  sur  nous  !    et  aux  col- 
lines :     Couvrez-nous  !     Car,     si  31 
l'on  fait  ces  choses  au  bois  vert, 
qu'arrivera-t-il  au  bois  sec? 

On  conduisait  en  même  temps  32 
deux   malfaiteurs,  qx;i   devaient 
être  mis  à  mort  avec  Jésus. 

Lorsqu'ils  furent  arrivés  au  33 
lieu  appelé  Crâne",  ils  le  cruci- 
fièrent là,  ainsi  que  les  deux 
malfaiteurs,  l'im  à  droite,  l'autre 
à  gauche.  Jésus  dit  :  Père,  par-  34 
donne-leur,  car  ils  ne  savent  ce 
qu'ils  font.  Ils  se  partagèrent  ses 
vêtements,  en  tirant  au  sort. 

Le  peuple  se  tenait  là,  et  re-  35 
gardait.     Les  magistrats  se  mo- 
quaient de  Jésus,  disant  :    Il  a 
sauvé  les  autres  ;  qu'il  se  sauve 
lui-même,  s'il  est  le  Christ,  l'élu 

'   Cyrhie,  voy.  note  sur  ilatth.  xxvn.  32. 

'  Crâne,  en  héb.  Golyotlia,  voy.  Matth. 
XXVII.  33,  et  Marc  xv.  22.  Vulg.  le  Cal- 
vaire. 


116 


Chap.  23,  V.  35. 


LUC. 


Chap.  24,  v.  6. 


36  de  Dieu  !  Les  soldats  aussi  se 
moquaient  de  lui  ;  s'apiiroehaut 
et    lui    présentant   du   vinaigre, 

37  ils  disaient  :  Bi  tu  es  le  roi  des 
Juifs,  sauve-toi  toi-même  ! 

38  II  y  avait  au-dessus  de  lui 
cette  insci'iption  :  Celui-ci  est  le 
roi  des  Juifs. 

39  L'un  des  malfaiteurs  crucifiés 
l'injuriait,  disant  :  N'es-tu  pas  le 
Christ?   Sauve-toi  toi-même,  et 

40  sauve-nous  !  Mais  l'autre  le  re- 
prenait, et  disait  :  Ne  crains-tu 
pas  Dieu,  toi  qui  subis  la  même 

41  condanmation  ?  Pour  nous,  c'est 
justice,  car  nous  recevons  ce 
qu'ont  mérité  nos  crimes  ;  mais 
celui-ci    n"a    rien    fait    de    mal. 

42  Et  il  dit  à  Jésus  :  Souviens-toi 
de  moi,  quand  tu  viendras  dans 

43  ton  règne.  Jésus  lui  réj^ondit  : 
Je  te  le  dis  en  vérité,  aiijour- 
cVhui  tu  seras  avec  moi  dans  le 
l^aradis. 

44  II  était  déjà  environ  la  sixième 
heure  \  et  il  y  eut  des  ténèbres 
sur    toute    la    terre,  jusqu'à    la 

45  neuvième  heure.  Le  soleil  s'ob- 
scurcit, et  le  voile  "  du  temi^le  se 
déchira  par  le  milieu. 

46  Jésus  s'écria  d'une  voix  forte  : 
Père,  je  remets  mon  esprit  entre 
tes  mains.  Et,  en  disant  ces 
paroles,  il  expira. 

47  Le  centenier,  voyant  ce  qui 
était  arrivé,  glorifia  Dieu,  et  dit: 
Certainement,  cet  homme  était 
juste. 

48  Et  tous  ceux  qui  assistaient 
en  foule  à  ce  spectacle,  après 
avoir  vu  ce  qui  était  arrivé,  s'en 
retournèrent,  frappant  leur  poi- 

49  trine.  Tous  ceux  de  la  connais- 
sance de  Jésus,  et  les  femmes 
qui  l'avaient  accompagné  depuis 
la  Galilée,  se  tenaient  dans  lé- 
loignement  et  regardaient  ce  qui 
se  i^assait. 


Midi. 

Le  voile,  voy.  note  sur  Matth.  xxvii.  51. 


Le  corps  de  Jésus  mis  dans  un  sépulcre. 

Il  y  avait  un  conseiller',  nommé  50 
Joseph,  homme  bon  et  juste,  qui  51 
n'avait  point  participé  à  la  dé- 
cision et  aux  actes  des  autres  ; 
il    était    d'Arimatliée,    ville   des 
Juifs,  et  il  attendait  le  royaume 
de  Dieu.     Cet  lionnne  se  rendit  52 
vers  Pilate,  et  demanda  le  corps 
de  Jésus.     Il  le  descendit  de  la  53 
croix,  l'enveloppa  d'un  linceul, 
et  le  déposa  dans  un  sépidcre 
taillé  dans  le  roc,  oîi  personne 
n'avait  encore  été  mis.     C'était  54 
le  jom*  de  la  préparation  ",  et  le 
sabbat  allait  connnencer. 

Les  femmes  qui  étaient  venues  55 
de  la  Galilée  avec  Jésus  accom- 
Ijagnèrent  Joseph,  virent  le  sé- 
pulcre et  la  manière  dont  le 
corps  de  Jésus  y  fut  déposé,  et,  56 
s'en  étant  retournées,  elles  i)ré- 
parèrent  des  aromates  et  des 
parfums.  Puis  elles  se  reposè- 
rent le  jour  du  sabbat,  selon 
la  loi. 

Eésurrection  et  ascension  de  Jésus-Christ. 

Le  premier  jour  de  la  se-  24 
maine,  elles  se  rendirent  au 
sépulcre,  de  grand  matin,  por- 
tant les  aromates  qu'elles  avaient 
préparés.      Elles  virent  qiie   la  2 
pierre  avait  été  roulée  de  devant 
le   sépulcre;    et,  étant  entrées,  3 
elles  ne  trouvèrent  pas  le  corps 
du    Seigneur    Jésus.       Comme  4 
elles  ne  savaient  que  penser  de 
cela,  voici,  deux  hommes   leur 
apparurent,   en   habits   resplen- 
dissants.      Saisies    de    frayeiir,  5 
elles  baissèrent  le  visage  contre 
terre  ;      mais    ils    leiir    dirent  : 
Pourquoi    cherchez-vous   parmi 
les  morts  celui  qui  est  vivant? 
Il   n'est   point   ici,   mais    il   est  6 
ressuscité.      Souvenez-vous    de 

'  Un  conseiller,  un  membre  du  .sanhédrin. 
'  La  jrréjparation,    voy.   note   sur   Jlatth. 
XXVII.  62. 


117 


Chap.  24,  V.  6. 


LUC. 


Chap.  24,  y.  33. 


quelle  manière  il  vous  a  parlé, 
lorsqu'il  était  encore  en  Galilée, 

7  et  qu'il  disait  :  Il  faut  que  le 
Fils  de  riioinme  soit  livré  entre 
les  mains  des  pécheurs,  qu'il 
soit  crucifié,  et  qu'il  ressviscite 

8  le  troisième  jour.  Et  elles  se 
ressouvinrent  des  paroles  de  Jé- 
sus. 

9  A  leur  retour  du  sépulcre, 
elles  annoncèrent  toutes  ces 
choses  aux  onze,  et  à  tous  les 

10  autres.  Celles  qui  dirent  ces 
choses  aux  apôtres  étaient  Marie 
de  Magdala,  Jeanne,  Marie,  mère 
de   Jacques,    et   les   autres   qui 

11  étaient  avec  elles.  Ils  tinrent 
ces  discours  pour  des  rêveries, 
et  ils  ne  crurent  pas  ces  femmes. 

12  Mais  Pierre  se  leva,  et  courut  au 
sépulcre.  S'étant  baissé,  il  ne 
vit  que  les  linges  qui  étaient  à 
terre  ;  piiis  il  s'en  alla  chez  lui, 
dans  l'étonnement  de  ce  qui 
était  arrivé. 

13  Et  voici,  ce  même  jour,  deux 
disciples  allaient  à  un  village 
nommé  Emmaiis,  éloigné  de  Jé- 

14  rusalem  de  soixante  stades^;  et 
ils  s'entretenaient  de  tout  ce  qui 

15  s'était  passé.  Pendant  qu'ils  par- 
laient et  discutaient,  Jésus  s'ap- 
procha, et  fit  l'oute  avec  eux. 

1 6  Mais  levirs  yeux  n'étaient  pas  en 

17  état  de  le  reconnaître.  Il  leur 
dit  :  De  quoi  vous  entretenez- 
vous    en    marchant,    pour    que 

18  vous  soyez  tout  tristes?  L'un 
d'eux,  nommé  Cléopas,  lui  ré- 
pondit :  Es-tu  le  seul  qui,  sé- 
journant à  Jérusalem,  ne  sache 
pas  ce  qui  y  est  arrivé  ces  jours- 

19  ci?— Quoi?  leur  dit-il.— Et  ils 
lui  répondirent  :  Ce  qui  est  ar- 
rivé au  siijet  de  Jésus  de  Naza- 
reth, qiii  était  un  prophète  puis- 
sant en  œuvres  et  en  paroles 
devant  Dieu   et  devant  tout  le 

20  peuple,    et    comment   les    chefs 


magistrats 


Soixante  stades,  environ  onze  kilomètres. 


des  prêtres  et  nos 
l'ont  livré  pour  le  faire  con- 
damner à  mort  et  l'ont  crucifié. 
Nous  espérions  qiie  ce  serait  lui 
qui  délivrerait  Israël  :  mais  avec 
tout  cela,  voici  le  troisième  joiu* 
que  ces  choses  se  sont  passées. 
Il  est  vrai  que  quelques  femmes 
d'entre  nous  nous  ont  fort  éton- 
nés :  s'étant  rendues  de  grand 
matin  au  sépulcre  et  n'ayant 
jjas  trouvé  son  corps,  elles  sont 
venues  dire  que  des  anges  leur 
sont  apparus  et  ont  annoncé 
qu'il  est  vivant.  Quelques-uns 
de  ceux  qui  étaient  avec  nous 
sont  allés  au  sépulcre,  et  ils  ont 
trouvé  les  choses  comme  les 
femmes  l'avaient  dit  ;  mais  lui, 
ils  ne  l'ont  point  vu.  Alors  Jé- 
sus leur  dit  :  O  hommes  sans 
intelligence,  et  dont  le  cœur  est 
lent  à  croire  tout  ce  qu'ont  dit 
les  jîrophètes  !  Ne  fallait-il  jîas 
que  le  Christ  souffrit  ces  choses, 
et  qu'il  entrât  dans  sa  gloire  ? 
Et,  commençant  par  Moïse  et  par 
tous  les  prophètes,  il  leur  ex- 
pliqua dans  toutes  les  Ecritures 
ce  qui  le  concernait.  Lorsqu'ils 
fiu'ent  près  du  village  où  ils 
allaient,  il  parut  vouloir  aller 
plus  loin.  Mais  ils  le  pressè- 
rent, en  disant  :  Reste  avec  nous, 
car  le  soir  approche,  le  jour  est 
sur  son  déclin.  Et  il  entra,  pour 
rester  avec  eux.  Pendant  qu'il 
était  à  table  avec  eux,  il  prit 
le  pain  ;  et,  après  avoir  rendu 
grâces,  il  le  rompit,  et  le  leur 
donna.  Alors  leurs  yeux  s'ou- 
vrirent, et  ils  le  reconnurent; 
mais  il  disparut  de  devant  eux. 
Et  ils  se  dirent  l'un  à  l'autre  : 
Notre  cœur  ne  brûlait-il  pas  au 
dedans  de  nous,  lorsqu'il  nous 
parlait  en  chemin  et  nous  ex- 
pliquait les  Écritures  ?  Se  levant 
à  l'heure  même,  ils  retournèrent 
à  Jérusalem,  et  ils  trouvèrent 
les    onze,   et   ceux   qui    étaient 


21 


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Chap.  24,  V.  33. 


LUC— JEAN. 


Chap,  1,  v,  10. 


34  avec  eux,  assemblés  et  disant  : 
Le  Seif>neur  est  léelleiuent  res- 
suscité, et  il  est  apj)ani  à  Simon. 

35  Et  ils  racontèrent  ce  qui  leur 
était  ari'ivé  en  chemin,  et  com- 
ment ils  l'avaient  rcconnii  au 
moment  où  il  rompit  le  i)ain. 

36  Tandis  qu'ils  parlaient  de  la 
sorte,  lui-môme  se  présenta  au 
milieu   deux,   et   leur  dit  :    La 

37  paix  soit  avec  vous  !  Saisis  de 
frayeur  et  d'épouvante,  ils  cru- 

38  rent  voir  un  esprit.  Mais  il  leur 
dit:  Pourquoi  êtes-vous  troublés. 

'    et   pourquoi    pareilles    pensées 
s'élèvent-elles  dans  vos  cœurs? 

39  Voyez  mes  mains  et  mes  pieds, 
c'est  bien  moi  ;  toiicliez-moi  et 
voyez  :  un  esprit  n'a  ni  chair  ni 
os,  comme  vous  voyez  que  j'ai, 

40  Et  en  disant  cela,  il  leur  montra 

41  ses  mains  et  ses  pieds.  Comme, 
dans  leur  joie,  ils  ne  croyaient 
point  encore,  et  qu'ils  étaient 
dans  l'étonnement,  il  leur  dit: 
Avez-vous  ici  quelque  chose  à 

42  manger  ?  Ils  lui  présentèrent  du 
poisson  rôti  et  un  rayon  de  miel. 

43  II  en  prit,  et  il  mangea  devant 
eux. 

44  Puis  il  leur  dit:    C'est   là  ce 


que  je  vous  disais,  lorsque  j'étais 
encore    avec    vous,  qu'il    fallait 
que  s'accomplît  tout  ce  qui  est 
écrit  de  moi  dans  la  loi  de  Moïse, 
dans  les  prophètes  et   dans  les 
psaumes.     Alors   il  leur   ouvrit  45 
l'esprit,  afin  qu'ils  comprissent 
les    Écritures.     Et   il   leiu-  dit:  46 
Ainsi  il  est  écrit  que  le  Christ 
souffrirait,  et  qu'il  ressusciterait 
des  morts  le  troisième  jour,  et  47 
que  la  repentance  et  le  pardon 
des  péchés  seraient  prêches  en 
son  nom  à  toutes  les  nations,  à 
commencer  par  Jéi'usalem.  Vous  4S 
êtes  témoins  de  ces  choses.      Et  49 
voici,  j'enverrai  sur  vous  ce  que 
mon  Père  a  promis  ;  mais  vous, 
restez  dans  la  ville,  jusqu'à  ce 
que  vous  soyez  revêtus   de   la 
puissance  d'en  haut. 

Il   les    conduisit  jusque    vers  50 
Béthanie,et,  ayant  levé  les  mains, 
il  les  bénit.     Pendant  qu'il  les  51 
bénissait,  il  se  sépara  d'eux,  et 
fut  enlevé   au   ciel.     Pour  eux,  52 
après  l'avoir   adoré,  ils    retour- 
nèrent  à   Jérusalem,   avec    une 
grande  joie  ;  et  ils  étaient  con-  53 
tinnellement    dans    le    temple, 
louant  et  bénissant  Dieu. 


EVANGILE    SELOjST    JEAN 


La  Parole  faite  cliair. 

1  Au  commencement  était  la 
Parole,  et  la  Parole  était  avec 
Dieu,  et   la  Parole   était  Dieu. 

2  Elle     était    au    commencement 

3  avec  Dieu.  Toutes  choses  ont 
été  faites  par  elle,  et  rien  de  ce 
qui  a  été  tait  n'a  été  fait  sans 

4  elle.  En  elle  était  la  vie,  et  la 
vie  était  la  lumière  des  honnncs. 

5  La  lumière  hiit  dans  les  ténè- 
bres, et  les  ténèbres  ne  l'ont 
point  reçue. 


Il  y  eut  un  homme,  envoyé  de  6 
Dieu:  son  nom  était  Jean'.     Il  7 
vint  pour  servir  de  témoin,  pour 
rendre  témoignage  à  la  hunière, 
afin  que  tous  crussent  par  lui. 
Il  n'était  pas  la   lumière,  mais  8 
il  parut  pour  rendre  témoignage 
à    la    lumière.      Cette    lumièi-e  9 
était   la  véritable   lumière,  qui, 
en  venant  dans  le  monde,  éclaire 
tout  homme.     Elle  était  dans  le  10 
monde,  et  le  monde  a  été  fait 


Jean,  Jean-Baptiste. 


119 


Chap.  1,  V.  lO. 


JEAN. 


Chap.  1,  v.  39. 


j)ar  elle,  et  le  monde  no  Ta  point 

11  connue.  Elle  est  venue  chez  les 
siens,  et  les  siens  ne  l'ont  point 

12  reçue.  Mais  à  tous  ceux  qui  l'ont 
reçue,  à  ceux  qui  croient  en  son 
nom,  elle  a  donné  le  pouvoir  de 

13  devenir  enfants  de  Dieu,  lesquels 
sont  nés,  non  du  sang,  ni  de  la 
volonté  de  la  chair,  ni  de  la  volonté 
de  l'homme,  mais  de  Dieu. 

14  Et  la  Parole  a  été  faite  chair, 
et  elle  a  habité  parmi  nous, 
pleine  de  grâce  et  de  vérité  ;  et 
nous  avons  contemplé  sa  gloire, 
une  gloire  comme  la  gloire  du 

15  Fils  unique  venu  du  Père. — Jean 
lui  a  rendu  témoignage,  et  s'est 
écrié  :  C'est  celui  dont  j'ai  dit  : 
Celui  qui  vient  après  moi  m'a 
précédé,  car  il  était  avant  moi. — 

16  Et  nous  avons  toiis  reçu  de  sa 
plénitude,  et  grâce  pour  grâce  ; 

17  car  la  loi  a  été  donnée  i^ar 
Moïse,  la  grâce  et  la  vérité  sont 

18  venues  par  Jésus-Christ.  Per- 
sonne n'a  jamais  vu  Dieu;  le 
Fils  unique,  qui  est  dans  le  sein 
du  Père,  est  celui  qui  l'a  lait 
connaître. 

Témoignage  de  Jean-Baptiste. 

19  Voici  le  témoignage  de  Jean, 
lorsque  les  Juifs  envoyèrent  de 
Jérusalem  des  prêtres  et  des 
Lévites,  pour  lui  demander:  Toi. 

20  qui  es-tu  ?  Il  déclara,  et  ne  le 
nia  point,  il  déclara  qu'il  n'était 
pas  le  Christ. 

21  Et  ils  lui  demandèrent  :  Quoi 
donc  ?  es-tu  Élie  ?  Et  il  dit  :  Je 
ne  le  suis  point.     Es-tu  le  pro- 

22  phète?  Et  il  répondit:  Non.  Ils 
lui  dirent  alors  :  Qui  es-tu  ?  afin 
que  nous  donnions  une  réponse 
à   ceux   qui  nous   ont  envoyés. 

23  Que  dis-tu  de  toi-même?  Moi, 
dit-il,  je  suis  la  voix  de  celui  qui 
crie  dans  le  désert:  Aplanissez 
le  chemin  du  Seigneur,  comme 

24  a  dit  Ésaïe,  le  i^rophètc.  Ceux 
qui  avaient  été  envoyés  étaient 


des   pharisiens.      Ils    lui   firent  25 
encore  cette  question  :  Pourqiioi 
donc  baptises-tu,  si  tu  n'es  pas 
le  Christ,  ni  Élie,  ni  le  prophète? 
Jean  leur  répondit  :  Moi,  je  bap-  26 
tise   d'eau,   mais   au  milieu   de 
vous  il  y  a  quelqu'un  que  vous 
ne    connaissez    pas,    qui    vient  27 
après  moi  ;  je  ne  suis  pas  digne 
de  délier  la  coiuToie  de  ses  sou- 
liers. 

Ces     choses    se    passèrent    à  28 
Bétlianie  \  au  delà  du  Jourdain, 
où  Jean  baptisait. 

Le  lendemain,  il  vit  Jésus  ve-  29 
nant  à  lui,  et  il  dit  :   Voici  l'a- 
gneau de  Dieu,  qiii  ôte  le  péché 
du  monde.     C'est  celui  dont  j'ai  30 
dit  :  Après  moi  vient  iin  homme 
qui    m'a    précédé,   car    il    était 
avant  moi.     Je  no  le  connaissais  31 
pas,    mais    c'est    afin    qu'il    fût 
manifesté  à   Israël  que  je   suis 
venu  baptiser  d'eau. — Jean  ren-  32 
dit  ce  témoignage  :  J'ai  vu  l'Es- 
prit descendre   du  ciel  comme 
une    colombe    et    s'arrêter    sur 
lui. — Je  ne  le  connaissais    pas,  33 
mais  celui  qui  m'a  envoyé  bap- 
tiser d'eau,  celui-là  m'a  dit  :  Ce- 
lui   sur   qui    tu   verras   l'Esprit 
descendre  et  s'arrêter,  c'est  celui 
qui  baptise  du  Saint-Esprit.     Et  34 
j'ai  vu,  et  j'ai  rendu  témoignage 
qu'il  est  le  Fils  de  Dieu. 

Les  premiers  ditciples. 

Le  lendemain,  Jean  était  en-  35 
core  là,  avec  deux  de  ses  dis- 
ciples ;    et,  ayant  regardé  Jésus  36 
qui  passait,  ii  dit:  Voilà  l'agneau 
de   Dieu.     Les    deux   disciples  37 
l'entendirent  prononcer  ces  pa- 
roles, et  ils  suivirent  Jésus.    Je-  38 
sus  se  retom-na,  et  voyant  qu'ils 
le   suivaient,   il   leiu'    dit  :    Que  39 
cherchez-vous?     Ils    lui    répon- 
dirent:   Rabbi  (ce   qui   signifie 

'  Béthanie,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec 
Béthanie  près  de  Jérusalem.  Dans  quelques 
manuscrits  on  lit  Bétliabara. 


120 


Chap.  1,  V.  39. 


JEAN. 


Chap.  2,  v.  13. 


40  Maître),  où  doineures-tu?  Venez, 
leiii"  dit-il,  et  voyez.  Ils  allèrent, 
et  ils  virent  où  il  demeurait;  et  ils 
restèrent  auprès  de  lui  ce  jour-là. 
C'était  environ  la  dixième  heure'. 

41  André,  frère  de  Simon  Pierre, 
était  l'un  des  deux  qui  avaient 
entendu  les  paroles  de  Jean,  et 

42  qui  avaient  suivi  Jés\is.  Ce  fut 
lui  qui  rencontra  le  i^remier  son 
frère  Simon,  et  il  lui  dit:  Nous 
avons  trouvé  le  Messie  (ce  qui 

43  signifie  Christ^).  Et  il  le  con- 
duisit vers  Jésus.  Jésus,  l'ayant 
regardé,  dit  :  Tu  es  Simon,  fils 
de  Jouas  ;  tu  seras  appelé  Cé- 
phas  (ce  qui  signifie  Pierre). 

44  Le  lendemain,  Jésus  voulut  se 
rendre  en  Galilée,  et  il  rencontra 
Philii^pe.     Il  lui  dit:    Suis-moi. 

45  Philippe  était  de  Bethsaïda,  de 
la  ville  d'André  et  de  Pierre. 

46  Philippe  rencontra  Nathanaël ^ 
et  lui  dit:  Nous  avons  trouvé 
celui  de  qui  Moïse  a  écrit  dans 
la  loi  et  dont  les  prophètes  ont 
parlé,  Jésus  de  Nazareth,  fils  de 

47  Joseph.  Nathanaël  lui  dit:  Peut- 
il  venir  de  Nazareth  quelque 
chose  de  bon?   Philippe  hd  ré- 

48  pondit  :  Viens,  et  vois.  Jésus, 
A'oyant  venir  à  lui  Nathanaël,  dit 
de  lui  :  Voici  vraiment  un  Is- 
raélite, dans  lequel  il  n'y  a  point 

49  de  fraude.  D'où  me  connais-tu? 
lui  dit  Nathanaël.  Jésus  lui  ré- 
pondit: A^ant  que  Philippe  t'ap- 
pelât, quand   tu    étais    sous    le 

50  figuier,  je  t'ai  vu.  Nathanaël 
repartit  et  lui  dit  :  Rabbi,  tu  es 
le   Fils   de   Dieu,  tu  es  le   roi 

51  d'Israël.  Jésiis  lui  répondit  : 
Parce  que  je  t'ai  dit  que  je  t'ai 
vu  sous  le  figuier,  tu  crois  ;  tu 
verras   de   i)lus   grandes  choses 

52  que  celles-ci.     Et  il  lui  dit  :  En 

'   Quatre  heui'es  après  midi. 

-  Christ,  ou  Oint,  voy.  note  sur  Matth. 
I.  16. 

'  Nathanaël,  nommé  BartliMeniy  dans  les 
autres  Evangiles,  voy.  Matth.  x.  3. 


vérité,  en  vérité,  vous  verrez 
désormais  le  ciel  ouvert  et  les 
anges  de  Dieu  monter  et  descen- 
dre sur  le  Fils  de  l'homme. 

l'remier  miracle  de  .Jésus  aux  noces  de  Cana. 

Trois  jovirs  après,  il  y  eut  des  g 
noces   à   Cana   en   Galilée.     La 
mère  de  Jésus  était  là,  et  Jésus  2 
fut  aussi  invité  aux  noces  avec 
ses  disciples.    Le  vin  ayant  man-  3 
qiié,  la  mère  de  Jésus  lui  dit  : 
Ils  n'ont  plus  de  vin.     Jésus  lui  4 
ré2)ondit:     Femme,    qu'y    a-t-il 
entre   moi  et   toi?    Mon   heure 
n'est  pas  encore  venue.    Sa  mère  5 
dit    aux    serviteurs  :     Faites    ce 
qu'il  vous  dira.     Or,  il  y  avait  (3 
là  six  vases  de  pierre,  destinés 
aux   purifications    des    Juifs,  et 
contenant  chacun  deux  ou  trois 
mesures.     Jésus  leur  dit:  Eem-  7 
plissez  d'eau  ces  vases.     Et  ils 
les    remplirent   jusqu'au    bord. 
Piiisez    maintenant,   leur   dit-il,  8 
et  i)ortez-en  à  l'ordonnateur  du 
repas.       Et    ils    en     portèrent. 
Quand   l'ordonnateur  du   repas  0 
eut  goûté  l'eau  changée  en  vin, — 
ne   sachant  d'où  venait  ce   vin, 
tandis    que    les    serviteurs    qui 
avaient   puisé   l'eau  le   savaient 
bien,^ — il  appela  l'époux,  et  lui  10 
dit:    Tout  homme  sert  d'abord 
le  bon  vin,  puis   le   moins  bon 
après  qu'on  s'est  enivré  ;  toi,  tu 
as  gardé  le  bo)i  vin  jusqu'à  pré- 
sent. 

Tel  fut,  à  Cana  en  Galilée,  le  11 
l)remier    des    miracles    que    fit 
Jésus.      Il  manifesta  sa   gloire, 
et  ses  disciples  crurent  en  lui. 

Après  cela,  il  descendit  à  Ca-  12 
pernavim,  avec  sa  mère,  ses  frères 
et  ses   disciiîles,  et   ils   n'y  de- 
meurèrent que  peu  de  jours. 

Jésus  à  Jérusalem. — Les  vendeurs  chassés  du 
temple. — Le  temple  relevé  en  trois  jours.— 
Ce  que  pense  Jésus  de  ceux  qui  croient  en 
son  nom. 


La  Pâque  des  Juifs  était  proche,  13 


121 


Chap.  2,  V.  13. 


JEAX. 


Chap.  3,  v.  16. 


et.    Jésus    monta    à    Jérusalem. 

14  II  trouva  dans  le  temple  les 
vendeurs  de  bœufs,  de  brebis 
et  de  pigeons,  et  les  changeurs 

15  assis.  Ayant  fait  un  fouet  avec 
des  cordes,  il  les  chassa  tous  du 
temple,  ainsi  que  les  brebis  et 
les  bœufs;  il  dispersa  la  mon- 
naie des  changeurs,  et  renversa 

16  les  tables;  et  il  dit  aux  vendeurs 
de  pigeons  :  Otez  cela  d'ici,  ne 
faites  pas  de  la  maison  de  mon 

17  Père  mie  maison  de  trafic.  Ses 
disciples  se  souvinrent  qu'il  est 
écrit  :  Le  zèle  de  ta  maison  me 
dévore. 

18  Les  Juifs,  prenant  la  parole, 
lui  dirent  :  Quel  miracle  nous 
montres-tu,  pour  agir  de  la  sorte? 

19  Jésus  leur  répondit:  Détruisez 
ce  temple,  et  en  trois  jours  je  le 

20  relèverai.  Les  Juifs  dirent:  Il 
a  fallu  quarante-six  ans  poiu- 
bâtir  ce  temple,  et  toi,  en  trois 

21  jours  tu  le  relèveras!  Mais  il 
parlait  du  temple  de  son  corps. 

22  C'est  pourquoi,  lorsqu'il  fut  res- 
suscité des  morts,  ses  discij)les 
se  souvinrent  qu'il  avait  dit  cela, 
et  ils  crurent  à  l'Eci-iture  et  à  la 
parole  que  Jésus  avait  dite. 

23  Pendant  que  Jésus  était  à 
Jérusalem,  à  la  fête  de  Pâque, 
plusieurs  crurent  en  sou  nom. 
voyant  les  miracles  qu'il  faisait. 

24  Mais  Jésus  ne  se  fiait  jîoint  à 
eux,  parce   qu'il  les  connaissait 

25  tous,  et  parce  qu'il  n'avait  pas 
besoin  qu'on  lui  rendît  témoi- 
gnage d'aucun  homme;  car  il 
savait  lui-même  ce  qui  était  dans 
l'homme. 

Entretien  de  Jésus  avec  Nicodème. 

Q      II  y  avait  parmi  les  pharisiens 

im  homme  appelé  Nicodème,  qui 

2  était  un  chef  des  Juifs  \     Il  vint 

de  nuit  vers  Jésus,  et  lui  dit: 

'    Probablement  un  membre  du  sanhédrin, 
comp.  VIL  50. 


Rabbi,  nous  savons  que  tu  es  un 
docteur  venu  de  Dieu  ;  car  per- 
sonne ne  peut  faire  ces  miracles 
que  tu  fais,  si  Dieu   n'est  avec 
lui.       Jésus    lui    réi)ondit  :     En  3 
vérité,  en  vérité,  je  te  le  dis,  si 
un  homme  ne  naît  de  nouveau, 
il  ne  peut  voir  le   royaume  de 
Dieu.     Nicodème  lui  dit  ;  Com-  4 
ment  im   homme   peut-il  naître 
quand  il  est  vieux  ?  Peut-il  ren- 
trer dans  le  sein  de  sa  mère  et 
naître  ?  Jésus  répondit  :    En  vé-  5 
rite,  en  vérité,  je  te  le  dis,  si  un 
honnne  ne  naît  d'eau  et  d'Esprit, 
il  ne  peut  entrer  dans  le  roy- 
aume de  Dieu.     Ce  qui  est  né  6 
de  la  chair  est  chair,  et  ce  qui 
est  né  de  l'Esprit  est  esprit.    Ne  7 
tétonne  pas  que  je  t'aie  dit  :    Il 
faut  que  vous  naissiez  de  nou- 
veau.   Le  vent  souffle  où  il  veut,  8 
et  tu  en  entends  le  bruit  ;    mais 
tu  ne  sais  d'où  il  vient,  ni   où 
il   va.     Il   eu   est  ainsi  de  tout 
i  homme  qui   est  né   de  l'Esprit. 
Nicodème  lui  dit:  Comment  cela  9 
peut-il  se  faire?    Jésus   lui  ré-  10 
pondit:   Tu  es  le  doctevu"  d'Is- 
raël, et  tune  sais  pas  ces  choses! 
En  vérité,  en  vérité,  je  te  le  dis,  11 
nous  disons  ce  que  nous  savons, 
et  nous  rendons  témoignage  de 
ce  que  nous  avons  vu  ;    et  vous 
ne  recevez  pas  notre  témoignage. 
Si  vous  ne  croyez  pas  quand  je  12 
vous    ai    parlé   des   choses    ter- 
restres,   comment    croirez-vous 
quand  je  vous  parlerai  des  cho- 
ses   célestes?     Personne    n'est  13 
monté  au  ciel,  si  ce  n'est  celui 
qui  est  descendu  du  ciel,  le  Fils 
de  l'homme  qui  est  dans  le  ciel. 
Et  comme  Moïse  éleva  le  serpent'  14 
dans  le  désert,  il  faut  de  même 
que    le    Fils    de    l'homme    soit 
élevé,  afin  que  quiconque  croit  15 
en  lui  ait  la  vie  éternelle.     Car  16 


'  Le  serpent,  le  serpent  d'airain,  dont  il  est 
parlé  Nomb.  xxi.  8-9. 


122 


Chap.  3,  V.  16. 


JEAN. 


Chap.  4,  ^ .  5. 


Dieu  a  tant  aimé  le  monde  qu'il  qui  était  avec  toi  an  delà  du 
a  donné  son  Fils  imique,  afin  Jourdain,  et  à  qui  tu  as  rendu 
que  quiconque  croit  en  lui  ne  j  témoignage,  voici,  il  baptise,  et 
périsse  point,  mais  qu'il  ait  la  j  tous  vont  à  lui.     Jean  répondit  : 

17  vie  éternelle.  Dieu,  en  effet,  n'a  j  Un  homme  ne  peut  recevoir  que 
pas  envoyé  son  Fils  dans  le  ce  qui  hii  a  été  donné  du  ciel, 
inonde  pour  qu'il  juge  le  monde,  ;  Vous-mêmes  m'êtes  témoins  que 
mais   iDour   que   le   monde    soit  j  j'ai  dit:  Je  ne  suis  pas  le  Christ. 

18  sauvé  par  lui.     Celui  qui  croit  |  mais  j'ai  été  envoyé  devant  lui. 


Celui  à  qui  appartient  l'épouse, 
c'est    l'époux  ;     mais    l'ami    de 


en   lui   n'est   point  jugé  ;    mais 
celui  qui  ne  croit  pas   est  déjà 

jugé,  parce  qu'il  n'a  pas  cru  au  l'époux,  qui   se  tient  là   et   qui 

nom  du  Fils   unique    de  Dieu,  l'entend,    éprouve    une    grande 
19  Et    ce   jugement   c'est    que,   la  1  joie  à  cause   de  la  voix  de  l'é- 

lumière    étant    venue    dans    le  poux  :    aussi   cette  joie,  qin   est 

monde,  les  hommes  ont  préféré  la  mienne,  est  parfaite.     Il  faut 

les  ténèbres  à  la  lumière,  parce  qu'il  croisse,  et  que  je  diminue 


28 


29 


que  leurs  ceu\Tes  étaient  mau- 

20  vaises.  Car  quiconque  fait  le 
mal  hait  la  lumière,  et  ne  vient 
point  à  la  lumière,  do  peur  que 
ses  œuvres  ne  soient  dévoilées: 

21  mais  celui  qui  agit  selon  la  vé- 
rité vient  à  la  lumière,  afin  que 
ses  œuvres  soient  manifestées, 
parce  qu'elles  sont  faites  en 
Dieu. 


^1 


Nouveau  témoignage  de  Jean-Baptiste. 

Après  cela,  Jésus,  accompagné 
de  ses  disciples,  se  rendit  dans 
la  terre  de  Judée  ;  et  là  il  de- 
meurait   avec    eux,    et    il    bap- 

2:>  tisait  \  Jean  aussi  baptisait  à 
Énon,  près  de  Salim",  parce 
qu'il  y  avait  là  beaucoup  d'eau  : 
et  on  y  venait  pour  être  baptisé. 

24  Car  Jean  n'avait  jîas  encore  été 
mis  en  prison  ^. 

2ô  Or,  il  s'éleva  de  la  part  des 
disciples  de  Jean  une  dispute 
avec  un  Juif  touchant  la  puri- 


Celui  qui  vient  d'en  haut  est 
au-dessus  de  tous  ;  celui  qui  est 
de  la  terre  est  de  la  terre,  et 
il  parle  comme  étant  de  la  terre. 
Celui  qui  vient  du  ciel  est  au- 
dessus  de  tous,  il  rend  témoi- 
gnage de  ce  qu'il  a  vu  et  en- 
tendu, et  personne  ne  reçoit  son 
témoignage.  Celui  qui  a  reçu 
son  témoignage  a  certifié  que 
DicTi  est  ^Tai  ;  car  celui  q\ie 
Dieu  a  envoyé  dit  les  paroles  de 
Dieu,  parce  que  Dieu  ne  lui 
donne  pas  l'Esprit  avec  mesure. 
Le  Père  aime  le  Fils,  et  il  a 
remis  toutes  choses  entre  ses 
mains.  Celui  qui  croit  au  Fils 
a  la  vie  éternelle  ;  cehii  qui  ne 
croit  pas  au  Fils  ne  verra  point 
la  vie,  mais  la  colère  de  Dieu 
demeure  sur  lui. 

La  Samaritaine. 

Le  Seigneur  sut  que  les  phari- 
siens avaient  appris  qu'il  faisait 


30 


;u 


32 

33 
34 

35 
36 


26  fication  *.      Ils    vinrent    trouver    et    baptisait    plus    de    discij)les 


Jean,  et  lui  dirent  :  Eabbi.  celui 


'  Il  baptisait,  non  pas  lui,  mais  ses  disci- 
ples sous  sa  direction,  voy.  iv.  2. 

-  Énon,  Salim,  localités  dont  la  situation 
n'est  pas  connue. 

'  Sur  l'emprisonnement  de  Jean  vov. 
Matth.  IT.  12,  et  xiv.  1,  et  suiv. 

*  La  purification,  le  baptême. 


que  Jean.  Toutefois  Jésus  ne 
baptisait  pas  lui-même,  mais 
c'étaient  ses  disciples.  Alors  il 
quitta  la  Judée,  et  retovu'ua  eu 
Galilée. 

Comme  il  fallait  qu'il  })assât 
par  la  Samarie,  il  arriva  dans 
une  ville  de  Samarie,   nommée 


1 23 


Chap.  4,  V.  5. 


JEAN. 


Chap.  4,  y.  32. 


Sychar\    près    du    champ    que 
Jacob  avait  donné  à  Joseph,  son 


Jésiis  lui  dit  :    Tu  as  ou  raison 
de  dire  :   Je  n'ai  point  de  mari. 


(j  fils.     Là  se  trouvait  le  puits  de    Car  tu  as  eu  cinq  maris,  et  celui  18 


Jacob.  Jésus,  fatigué  du  voy 
âge,  était  assis  au  bord  clu 
puits.  C'était  environ  la  sixième 
heure  ^. 

7  Une  femme  de  Samarie  vint 
puiser  de  l'eau.     Jésus  lui  dit  : 

8  Donne-moi  à  boire.  Car  ses 
disciples  étaient  allés  à  la  ville 

!)  pour  acheter  des  vivres.  La 
femme  samaritaine  lui  dit:  Com- 
ment toi,  qui  es  Juif,  me  de- 
mandes-tu à  boire,  à  moi  qui 
suis  une  fennne  samaritaine? — 
Les  Juifs,  en  effet,  n'ont  pas  de 
relations  avec  les  Samaritains^. — 

1 0  Jésus  lui  répondit  :  Si  tu  con- 
naissais le  don  de  Dieu  et  qui 
est  celui  qui  te  dit  :  Donne-moi 
à  boire  !  tu  lui  aurais  toi-même 
demandé  à  boire,  et  il   t'aurait 

11  donné  de  l'eau  vive.  Seigneur, 
lui  dit  la  femme,  tu  n'as  rien 
pour  puiser,  et  le  puits  est  pro- 
fond ;  d'où  aurais-tu  donc  cette 

1 2  eau  vive  ?  Es-tu  plus  grand  que 
notre  père  Jacob,  qui  nous  a 
donné  ce  puits,  et  qui  en  a  bu 
lui-même,  ainsi  que    ses  fils  et 

13  ses  troui^eaux?  Jésus  lui  ré- 
pondit :  Quiconque  boit  de  cette 

14  eau  aura  encore  soif;  mais  celui 
qui  boira  de  l'eau  que  je  lui 
donnerai  n'aura  jamais  soif,  et 
l'eau  que  je  lui  donnerai  de- 
viendra en  lui  une  source  d'eau 
qui  jaillira  jusque   dans   la  vie 

15  éternelle.  La  femme  lui  dit: 
Seigneur,  donne-moi  cette  eau, 
afin  que  je  n'aie  plus  soif,  et  que 

1(3  je  ne  vienne  plus  puiser  ici.  Va, 
lui  dit  Jésus,  appelle  ton  mari, 

17  et  viens  ici.  La  femme  ré- 
pondit:   Je  n'ai   point  de  mari. 

'  Sychar,  dans  l'Ane.  Test.  Sichem,  aujour- 
d'hui Naplouse,  entre  les  monts  Ebal  et  Ga- 
rizim. 

-  Midi. 

"  Voy.  Matth.  x.  5,  et  Luc  ix.  .53. 


que  tu  as  maintenant  n'est  pas 
ton   mari.      En   cela    tu   as   dit 
vrai.    Seigneur,  lui  dit  la  femme,  19 
je  vois  que  tu  es  prophète.    Nos  20 
pères  ont  adoré  sur  cette  mon- 
tagne ^  ;   et  vous  dites,  vous,  que 
le  lieu  où  il  faut  adorer  est   à 
Jérusalem.     Femme,  lui  dit  Je-  21 
sus,  crois-moi,  l'heure  vient  où 
ce  ne  sera  ni  sur  cette  montagne 
ni  à  Jérusalem  que  vous  adore- 
rez le  Père.     Vous  adorez   ce  22 
que    vous    ne    connaissez    pas  ; 
nous,  nous  adorons  ce  que  nous 
connaissons,   car   le   salut   vient 
des  Juifs.      Mais  l'heure  vient,  23 
et  elle   est  déjà   venue,  où   les 
vrais    adoratevirs    adoreront    le 
Père  en  esprit  et  en  vérité  ;   car 
ce  sont  là  les  adorateurs  que  le 
Père  demande.    Dieu  est  esprit,  24 
et  il  faut  que  ceux  cj[ui  l'adorent 
l'adorent  en  esprit  et  en  vérité. 
La  fennne  lui  dit  :   Je  sais  que  25 
le  Messie  doit  venir  (celui  qu'on 
appelle  Christ)  ;    quand   il  sera 
Aenvi,  il  nous  annoncera  toutes 
choses.     Jésus   lui    dit  :    Je  le  2(3 
suis,  moi  qui  te  parle. 

Là-dessus,  arrivèrent  ses  dis-  27 
ciples,  qui  furent  étonnés  de  ce 
qu'il   parlait    avec    une    femme. 
Toutefois  aucun  ne  dit  :  Que  de- 
mandes-tu ?  ou  :  De  quoi  parles- 
tu  avec  elle  ?   Alors   la  femme,  28 
ayant  laissé  sa  cruche,  s'en  alla 
dans  la  ville,  et  dit  aux  gens: 
Venez  voir  un  homme,  qui  m'a  29 
dit   tout   ce   que  j'ai   fait  ;    ne 
serait-ce    point    le   Christ  ?     Ils  30 
sortirent  de  la  ville,  et  ils  vin- 
rent vers  lui. 

Pendant  ce  temps,  les  disciples  31 
le  pressaient  de  manger,  disant  : 
Eabbi,  mange.    Mais  il  leur  dit  :  32 

'  Sur  le  mont  Garizim,  où  les  Samaritains 
avaient  construit  un  temple  à  l'époque  de 
Néhémie. 


124 


Chap.  4,  V.  32. 


JEAN. 


Chap.  5,  v.  2. 


J'ai   à    manger   tiiio    iiourritiiie 

33  que  vous  ne  connaissez  pas.  Les 
disciples  se  disaient  donc  les 
uns  aux  auti-es  :    Quelqu'un  lui 

34  aurait-il  apporté  à  manger  ?  Jé- 
sus leur  dit  :  Ma  nourriture  est 
de  faire  la  volonté  de  celui  (pii 
m'a  envoyé,  et   d'accomi^lir  son 

35  œuvre.  Ne  dites-vous  pas  qu'il 
y  a  encore  quatre  mois  juscjuà 
la  moisson?  A'^oici,  je  vous  le 
dis,  levez  les  yeux,  et  regardez 
les  champs  qui  déjà  blanchissent 

36  pour  la  moisson.  Celui  qui 
moissonne  reçoit  un  salaire,  et 
amasse  des  fruits  pour  la  vie 
éternelle,  afin  que  celui  qui  sème 
et  celui  qui  moissonne  se  réjouis- 

37  sent  ensemble.  Car  en  ceci  ce 
qu'on  dit  est  vrai  :  Autre  est 
celui   qui   sème,  et   autre   celui 

38  qui  moissonne.  Je  vous  ai  en- 
voyés moissonner  ce  que  vous 
n'avez  pas  travaillé;  d'autres  ont 
travaillé,  et  vous  êtes  entrés  dans 
leur  travail. 

39  Plusieurs  Samaritains  de  cette 
ville  crurent  en  Jésus,  à  cause 
de  cette  déclaration  formelle  de 
la  femme  :  Il  m'a  dit  tout  ce  que 

40  j'ai  fait.  Aussi,  quand  les  Sa- 
maritains vinrent  le  trouver,  ils 
le  prièrent  de  rester  auprès 
d'eux.    Et  il  resta  là  deux  jours. 

41  Un  beaucoup  plus  grand  nom- 
bre crurent,  à  cause  de  sa  pa- 

42  rôle  ;  et  ils  disaient  à  la  fenmie  : 
Ce  n'est  plus  à  cause  de  ce  que 
tu  as  dit  que  nous  croyons: 
car  nous  l'avons  entendu  nous- 
mêmes,  et  nous  savons  qu'il  est 
vraiment  le  Sauveur  du  monde. 

Retour  de  Jésus  en  Galilée. — Guérisou  du 
fils  d'un  officier  du  roi. 

43  Après  ces  deux  jours,  Jésus 
partit  de  là,  pour  se  rendre  en 

44  Galilée  :  car  il  avait  déclaré  lui- 
même  qu'un  prophète  n'est  pas 
honoré  dans    sa   propre  patrie. 

45  Lorsqxi'il    arriva    en    Gnlilée,    il 

125 


fut  bien  reçu  des  Galiléens,  qui 
avaient  vu  tout  ce  qu'il  avait 
fait  à  Jérusalem  pendant  la  fête; 
car  eux  aussi  étaient  allés  à  la 
fête.  Il  retoiu'ua  donc  à  Cana  4(5 
en  Galilée,  où  il  avait  changé 
l'eau  en  vin. 

Il    y   avait   à    Capernaum   un 
officier  du  roi\  dont  le  fils  était 
malade.   Ayant  appris  que  Jésus  47 
était  venu  de  Judée  en  Galilée, 
il  alla  vers  lui,  et  le  pria  de  des- 
cendre et  de  guérir  son  fils,  qui 
était  près  de  mourir.     Jésus  lui  48 
dit  :    Si  vous  ne  voyez  des  mira- 
cles  et   des   prodiges,   vous   ne 
croyez  jjoint.     L'officier  du  roi  4!» 
lui  dit  :  Seigneur,  descends  avant 
que  mon  enfant  meure.     Va,  lui  50 
dit  Jésus,  ton   fils  vit.     Et    cet 
homme    crut    à    la    parole    que 
Jésus   lui    avait  dite,  et   il  s'en 
alla.    Comme  déjà  il  descendait.  51 
ses  serviteurs,  venant  à  sa  ren- 
contre,   lui     apportèrent     cette 
nouvelle  :     Ton    enfant    vit.     Il  52 
lei;r  demanda  à  quelle  heure  il 
s'était  trouvé  mieux;    et  ils  Ivii 
dirent  :     Hier,    à    la     septième 
heure,  la  fièvre  l'a  quitté.      Le  53 
père  reconnut  que  c'était  à  cette 
heure-là  que  Jésus  lui  avait  dit  : 
Ton  fils  vit.     Et  il   crut,  lui  et 
toiite  sa  maison. 

Jésus    fit    encore    ce    second  54 
miracle  ",   lorsqu'il  fiit   venu  de 
Judée  en  Galilée. 

Jésus  à  Jérusalem. — Guérison  d'un  malade 
à  la  piscine  de  Béthesda. — Accusations  des 
.Juifs,  et  réponses  de  Jésus. 

Après  cela,  il  y  eut  ime  fête  ^ 
des  Juifs,  et  Jésus  monta  à  Jé- 
rusalem. 

Or,  à  Jérusalem,  près  de   In  2 

'  Du  roi,  Hérode  Antipas,  tétraïque  do 
Galilée,  considéré  comme  revêtu  d'une  dignité 
royale. 

"  Ce  second  miracle,  en  Galilée,  celui  de 
Cana  étant  le  premier  ;  Jésus  eu  avait  fait 
d'autres  à  Jérusalem. 


Chap.  5,  V.  2. 


JEAN. 


Chap.  5,  v.  28. 


porte  des  brebis  \  il  y  a  une 
piscine  qui  s'api^elle  en  hé- 
])reu    Bétliesda^    et   qui  a  cinq 

3  ])ortiqucs.  Hous  ces  portiques 
étaient  couchés  en  grand  nombre 
des  malades,  des  aveugles,  des 
boiteux,  des  j^araljtiques.  [qui 
attendaient    le    mouvement    de 

4  reaxi  ;  car  un  ange  descendait 
de  temps  en  ternies  dans  la 
piscine,  et  agitait  l'eau  ;  et  celui 
qui  y  descendait  le  premier 
après  que  l'eau  avait  été  agitée 
était  guéri,  quelle  que  fût  sa 
maladie.] 

5  Là  se  trouvait  lui  homme  ma- 

6  lade  depuis  trente-huit  ans.  Jé- 
sus, l'ayant  vu  couché,  et  sachant 
qu'il  était  déjà  malade  depuis 
loiigtemps,  lui  dit  :  Veux-tu  être 

7  guéi'i  ?  Le  malade  lui  répondit  : 
Seigneur,  je  n'ai  personne  pour 
me  jeter  dans  la  piscine  quand 
l'eau  est  agitée,  et,  pendant  que 
j  y  vais,  un  autre  descend  avant 

S  moi.      Lève-toi,    lui    dit    Jésus, 
i)  prends  ton  lit,  et  marche.     Aus- 
sitôt  cet   homme   fut   guéri  ;    il 
prit  sou  lit,  et  marcha. 

10  C'était  un  jour  de  sabbat.  Les 
Juifs  dirent  donc  à  celui  qui 
avait  été  guéri  :  C'est  le  sabbat  ; 
il  ne  t'est  pas  permis  d'emporter 

1 1  ton  lit.  Il  leur  répondit  :  Celui 
qui  m'a  guéri  m'a  dit  :    Prends 

12  ton  lit,  et  marche.  Ils  lui  de- 
mandèrent :  Qui  est  l'honune 
<pii  t'a  dit  :    Prends   ton  lit,   et 

1 .3  marche  ?  Mais  celui  qui  avait  été 
guéri  ne  savait  pas  qui  c'était  ; 
car   Jésus   avait   disparu    de   la 

14  foule  qui  était  en  ce  lieu.  De- 
])uis,  Jésus  le  trouva  dans  le 
temple,  et  lui  dit:  Voici,  tu  as 
été  guéri  ;  ne  pèche  plus,  de 
peur   qu'il    ne    t'arrive   quelque 

15  chose  de  pire.  Cet  homme  s'en 
alla,  et  annonça  aux  Juifs  que 


'  Mentionnée  Néh.  m.  1,  32  ;  xii.  39. 
^  Béthesda  signifie  maison  d^  miséricorde. 


égal  a 


c'était    Jésus   qui    l'avait    guéri. 
C'est  pourquoi  les  Juifs   pour-  Kî 
suivaient  Jésus,  parce  qu'il  fai- 
sait ces  choses  le  jour  du  sabbat. 

3Iais  Jésus  leur  répondit:  Mon  17 
Père  agit  jusqu'à  i^résent  ;   moi 
aussi,  j'agis.     A  cause  de  cela,  18 
les  Juifs  cherchaient  encore  plus 
à  le  faire  mourir,  non  seiilement 
parce  qu'il  violait  le  sabbat,  mais 
parce    qu'il    appelait    Dieu    son 
propre  Père,  se  faisant  lui-même 
Dieu. 
Jésus  reprit  donc  la  jjarole,  et  19 
leur  dit  :  En  vérité,  en  vérité,  je 
vous  le  dis,  le  Fils  ne  peut  rien 
faire  de  lui-même,  il  ne  fait  que  ce 
qu'il  voit  faire  au  Père;  et  tout  ce 
que  le  Père  fait,  le  Fils  aussi  le 
fait  i>areillement.     Car  le  Père  20 
aime   le  Fils,  et  lui  montre  ce 
qu'il  fait  ;  et  il  lui  montrera  des 
œuvres  plus  grandes  que  celles- 
ci,    afin    que    voias    soyez    dans 
l'étonnement.      Car,    comme    le  21 
Père    ressuscite    les    morts    et 
donne  la  vie,  ainsi  le  Fils  donne 
la  vie  à  qui  il  veut.     Le  Père  ne  22 
juge  personne,  mais  il  a  remis 
tout  jugement  au  Fils,  afin  que  23 
tous  honorent  le  Fils  comme  ils 
honorent    le    Père.      Celui    qui 
nhonore   pas    le   Fils   n'honore 
pas  le  Père  qui  l'a  envoyé.     En  24 
vérité,  en.  vérité,  je  vous  le  dis, 
celui  qui  écoute  ma  parole,  et 
qui  croit  à  celui  qui  m'a  envoyé, 
a   la   vie   éternelle   et  ne   vient 
l)oint   en  jugement,  mais   il   est 
passé  de  la  mort  à  la  vie.     En  25 
vérité,  en  vérité,  je  vous  le  dis, 
l'heure    vient,    et    elle   est   déjà 
venue,  oii  les  morts  entendront 
la  voix  du  Fils  de  Dieu  ;  et  ceux 
qui    l'auront   entendue    vivront. 
Car,  connue  le  Père  a  la  vie  en  20 
lui-même,  ainsi   il   a   donné   au 
Fils  d'avoir  la  vie  en  lui-même. 
Et  il  lui  a  donné  le  pouvoir  de  27 
juger,   parce    qu'il    est   Fils   de 
l'homme.    Ne  vous  étonnez  pas  28 
126 


Chap.  5,  V.  28. 


29 


30 


32 

33 
34 

35 

3(3 


3'; 


3  s 


40 


41 
42 


de  cela  ;  car  Theure  vient  où 
tous  ceux  qui  sont  dans  les  sé- 
})ulcres  entendront  sa  voix,  et  en 
sortiront.  Ceux  qui  auront  fait 
le  bien  ressusciteront  pour  la 
vie.  mais  ceux  qui  axiront  fait  le 
mal  ressusciteront  i)Our  le  juge- 
ment. Je  ne  puis  rien  faire  de 
moi-même  :  selon  que  j'entends, 
je  juge  ;  et  mon  jugement  est 
juste,  i)arce  que  je  ne  cherche 
pas  ma  volonté,  mais  la  volonté 
de  celui  qui  m'a  envoyé. 

Si  c'est  moi  qui  rends  témoi- 
gnage de  moi-même,  mon  témoi- 
gn-age  n'est  pas  vrai.  Il  y  en  a 
un  autre  qui  rend  témoignage 
de  moi,  et  je  sais  que  le  témoi- 
gnage qu'il  rend  de  n>oi  est  vrai. 
Vous  avez  envoyé  vers  Jean,  et 
il  a  rendu  témoignage  à  la  vé- 
rité. Pour  moi,  ce  n'est  pas 
d'un  homme  que  je  reçois  le 
témoignage  ;  mais  je  dis  ceci, 
afin  que  vous  soyez  sauvés.  Jean 
était  la  lani2:)e  (pii  brûle  et  qui 
luit,  et  vous  avez  voulu  aous 
réjouir  une  heure  à  sa  lumière. 
Moi,  j'ai  un  témoignage  plus 
grand  que  celui  de  Jean  ;  car 
les  œuvres  que  le  Père  m'a 
donné  d'accomiîlir,  ces  œuvres 
mêmes  que  je  fais,  témoignent 
de  moi  que  c'est  le  Père  qui  m'a 
envoj'é.  Et  le  Père  qui  m'a 
envoyé  a  rendu  lui-môme  témoi- 
givage  de  moi.  Vous  n'avez  ja- 
mais entendu  sa  voix,  vous  n'avez 
point  vu  sa  face,  et  sa  parole  ne 
demeure  point  en  vous,  parce 
que  vous  ne  ci'oyez  pas  à  celui 
qu'il  a  envoyé.  Vous  sondez 
les  Écritures,  parce  que  vous 
pensez  avoir  en  elles  la  vie  éter- 
nelle :  ce  sont  elles  (jui  rendent 
témoignage  de  moi.  Et  vous  ne 
voulez  pas  venir  à  moi,  ])our 
avoir  la  vie  ! 

Je  ne  tire  pas  ma  gloire  des 
honunes.  Mais  je  sais  que  vous 
n'avez  ])oint  en  vous  l'amour  de 


JEAK  Chap.  6,  v.  9. 

Dieu.    Je  suis  venu  au  nom  de  43 
mon  Père,  et  vous  ne  me  recevez 
pas  ;    si  un  autre  vient   en  son 
propre   nom,    vous   le   recevrez. 
Comment    pouvez-vous     croire,  44 
vous   qui   tirez  votre   gloire   les 
uns  des  autres,  et  qiii  ne  cher- 
chez i)oint  la  gloire  qui  vient  de 
Dieu  seul  ?     Ne  jjensez  pas  que  45 
moi  je  vous  accuserai  devant  le 
Père  ;    celui    qui    vous    accuse, 
c'est    Moïse,    en   qui   vous   avez 
mis    votre     espérance.     Car    si  40 
vous    croyiez    Moïse,   vous    me 
croiriez  aussi,  i)arce  qu'il  a  écrit 
de  moi.     Mais  si  vous  ne  croyez  47 
pas  à  ses  écrits,  comment  croi- 
rez-vous  à  mes  paroles  ? 

Jésus  en  Galilée. — Multiplication  des  jiains. — 
Jésus  marchant  sur  les  eaux. 

Après  cela,  Jésus  s'en  alla  de  Q 
l'autre  côté  de  la  mer  de  Gali- 
lée \  de  Tibériade.     Une  grande  2 
foule    le    suivait,    parce    qu'elle 
voyait  les  miracles  qu'il  opérait 
sur    les   malades.     Jésus  monta  3 
sur  la  montagne,  et  là  il  s'assit 
avec  ses  disciples. 

Or,  la  Pâque  était  proche,  la  4 
fête  des  Juifs. 

Ayant  levé  les  yeux,  et  voyant  5 
qu'une  grande  foule  venait  à  lui, 
Jésus  dit  à  Philipj)e  :  Oii  achète- 
rons-nous  des  pains,  pour  que 
ces  gens  aient  à  manger?  Il  di-  0 
sait  cela  pour  l'éprouver,  car  il 
savait  ce  qu'il  allait  faire.    Phi-  7 
lippe    lui   répondit:    Les   pains 
qu'on    aurait    poiu-    deux    cents 
deniers"  ne  suffiraient  pas  po\n- 
que    chacun    en    reçût   xm   peu. 
Un  de  ses  disciples,  André,  frère  S 
de  Simon  Pierre,  hii   dit  :    Il  y  !) 
a  ici  un  jcinie  garçon  qui  a  ciiuf 
pains  d'orge   et  deux  i)oissons  ; 
mais    qu'est-ce   que    cela    pour 


■  La  mer  de  Galilée,  appelée  aussi  mer  Je 
Tibériade,  ou  lac  de  Génésareth. 

-  Deniers,  voy.  note  sur  Matth.  xvin.  28. 


127 


Chap.  6,  V.  9. 


10  taiît  de  gens?  Jésus  dit:  Faites- 
les  asseoir.  Il  y  avait  dans  ce 
lieu  beaucoup  d'herbe.  Ils  s'as- 
sirent   donc,    au    nombre    d'en- 

11  viron  cinq  mille  hommes.  Jésus 
prit  les  i^ains,  rendit  grâces,  et 
les  distribua  à  ceux  qui  étaient 
assis  ;  il  leur  donna  de  même 
des    i)oissons,    autant   qu'ils   en 

12  voulurent.  Lorsqu'ils  furent 
rassasiés,  il  dit  à  ses  disci- 
ples: Ramassez  les  morceaux  qui 
restent,  afin  que  rien  ne  se  perde. 

13  Ils  les  ramassèrent  donc,  et  ils 
remplirent  douze  corbeilles  avec 
les  morceaux  qui  restèrent  des 
cinq  pains  d'orge,  après  que  tous 
eurent  mangé. 

14  Ces  gens,  ayant  vu  le  miracle 
que  Jésus  avait  fait,  disaient  : 
Celui-ci  est  vraiment  le  pro- 
phète   qui    doit    venir    dans    le 

15  monde.  Et  Jésus,  sachant  qu'ils 
allaient  venir  l'enlever  pour  le 
faire  roi,  se  retira  de  nouveau 
sur  la  montagne,  lui  seul. 

16  Quand  le  soir  fut  venu,  ses 
disciples  descendirent  au  bord 

17  de  la  mer.  Étant  montés  dans 
une  barque,  ils  traversaient  la 
mer  pour  se  rendre  à  Caper- 
naum.  Il  faisait  déjà  nuit,  et 
Jésus   ne  les   avait   pas   encore 

18  rejoints.  Il  soufflait  un  grand 
vent,    et    la    mer    était    agitée. 

19  Après  avoir  ramé  environ  vingt- 
cinq  ou  trente  stades  \  ils  voient 
Jésus  marchant  sur  la  mer  et 
s'approchant  de  la  barque.     Et 

20  ils  eurent  peur.  Mais  Jésus 
leur  dit  :   C'est  moi  ;  n'ayez  pas 

21  peur!  Ils  voulaient  donc  le  pren- 
dre dans  la  barque,  et  aussitôt 
la  barque  aborda  au  lieu  où  ils 
allaient. 

Le  pain  de  vie. — Abandon  de  quelques  disci- 
ples.— Confession  de  Pierre. 

22  La  foule  qui  était   restée  de 

'  A  peu  près  cinq  ou  six  kilomètres. 


JEAN.  Chap.  6,  y.  33. 

l'autre  côté  de  la  mer  avait  re- 


marqué qu'il  ne  se  trouvait  là 
qu'une    seule    barque,    et    que 
Jésus    n'était    pas    monté    dans 
cette  barque  avec  ses  disciples, 
mais  qu'ils  étaient  partis  seuls. 
Le  lendemain,   comme  d'autres  23 
barques  étaient  arrivées  de  Ti- 
bériade    près    du    lieu    où    ils 
avaient  mangé  le  pain  après  que 
le    Seigneur  eut  rendu   grâces, 
les  gens  de  la  foule,  ayant  vu  24 
que   ni    Jésus    ni   ses    disciples 
n'étaient     là,     montèrent     eux- 
mêmes  dans  ces  barques  et  al- 
lèrent   à    Capernaum    à    la    re- 
cherche   de    Jésus.     Et    l'ayant  25 
trouvé  au  delà  de  la  mer,  ils  lui 
dirent  :  Rabbi,  qiiand  es-tu  venu 
ici  ?    Jésus    leur   répondit  :    Eu  26 
vérité,  en  vérité,  je  vous  le  dis, 
vous    me    cherchez,    non    parce 
que  vous  avez  vu  des  miracles, 
mais      parce     que     vous     avez 
mangé   des    pains   et   que   vous 
avez    été    rassasiés.     Travaillez,  27 
non  pour  la  nourriture  qui  périt, 
mais  pour  celle  qui  subsiste  pour 
la  vie  éternelle,  et  que  le  Fils  de 
l'homme  vous  donnera  ;  car  c'est 
lui    que    le    Père,   que   Dieu    a 
marqué  de   son  sceau.     Ils   lui  28 
dirent  :    Que  devons-nous  faire, 
pour  faire  les  œuvres  de  Dieu? 
Jésus    leur   répondit:     L'œuvre  29 
de  Dieu,  c'est  que  vous  croyiez 
en   celui  qu'il  a  envoyé.     Quel  30 
miracle  fais-tu  donc,  lui  dirent- 
ils,  afin  que  nous  le  voyions,  et 
que  nous  croyions  en  toi?   Que 
fais-tu?    Nos  pères   ont   mangé  31 
la  manne  dans  le  désert,  selon 
ce  qui  est  écrit:    Il  leur  donna 
le  pain  du  ciel  à  manger.    Jésvis  32 
leur  dit  :  En  vérité,  en  vérité,  je 
vous  le  dis.  Moïse  ne  vous  a  pas 
donné  le  pain  du  ciel,  mais  mon 
Père  vous  donne  le  vi'ai  jjain  du 
ciel  ;  car  le  i^ain  de  Dieu,  c'est  33 
celui  qui  descend  dia  ciel  et  qui 
donne  la  vie  au  monde. 


128 


Chap.  6,  V.  34. 


JEAN. 


Chap.  6,  v.  63. 


34  Ils  lui  dirent:  Seigneur,  donne- 
nous  toujours  ce  pain. 

35  Jésus  iein-  dit  :  Je  suis  le  pain 
de  vie.  Celui  qui  vient  à  moi 
n'aura  jamais  faim,  et  celui  qui 
croit  en  moi  n'aiira  jamais  soif. 

3(i  Mais,  je  vous  lai  dit,  vous  m'avez 
vu,   et    vous    ne    croyez    j^oint. 

37  Tout  ce  que  le  Père  me  donne 
viendra  à  moi,  et  je  ne  mettrai 
pas    dehors    celui   qui    vient    à 

38  moi  ;  car  je  suis  descendu  du 
ciel  pour  faire,  non  ma  volonté, 
mais  la  volonté  de  celui  qiii  m'a 

39  envoyé.  Or,  la  volonté  de  celui 
qui  ma  envoyé,  c'est  que  je  ne 
perde  rien  de  tout  ce  qu'il  m'a 
donné,  mais  que  je  le  ressuscite 

40  au  dernier  jour.  La  volonté  de 
mon  Père,  c'est  que  quiconque 
voit  le  Fils  et  croit  en  lui  ait  la 
■Nie  éternelle  ;  et  je  le  ressusci- 
terai au  dernier  jour. 

41  Les  Ji;ifs  murmuraient  à  son 
sujet,  parce  qu'il  avait  dit  :  Je 
suis  le  pain  qui  est  descendu  du 

42  ciel.  Et  ils  disaient  :  N'est-ce 
pas  là  Jésus,  le  fils  de  Josej^h, 
celui  dont  nous  connaissons  le 
père  et  la  mère?  Comment  donc 
dit-il  :  Je  suis  descendu  du  ciel? 

43  Jésus  leur  répondit  :  Ne  mur- 

44  murez  pas  entre  vous.  Nul  ne 
peut  venir  à  moi,  si  le  Père  qui 
m'a  envoyé  ne  l'attire  ;   et  je  le 

45  ressusciterai  au  dernier  jour.  Il 
est  écrit  dans  les  proi:>liètes  :  Ils 
seront  tous  enseignés  de  Dieu. 
Ainsi  quiconque  a  entendu  le 
Père  et  a  reçu  son  enseignement 

46  vient  à  moi.  Ce  n'est  pas  que 
personne  ait  vu  le  Père,  sinon 
celui  qui  vient  de  Dieu  ;   celui- 

47  là  a  vu  le  Père.  En  vérité,  en 
vérité,  je  vous  le  dis,  celui  qui 
croit  en  moi  a  la  vie  éternelle. 

48  Je  suis  le  pain  de  vie.  Vos 
pères  ont  mangé  la  manne  dans 
le    désert,    et    ils    sont    morts. 

50  C'est  ici  le  pain  qui  descend  du 
ciel,  afin  que  celui  qui  en  mange 


ne  meure  point.  Je  suis  le  pain  51 
vivant  qui  est  descendu  du  ciel. 
Si  quelqu'mi  mange  de  ce  pain, 
il  vivra  éternellement;  et  le  pain 
que  je  donnerai,  c'est  ma  chair, 
que  je  donnerai  pour  la  vie  du 
monde. 

Là-dessus,    les    Juifs    dispu-  52 
talent  entre  eux,  disant:    Com- 
ment   peut-il    nous    donner    sa 
chair  à  manger? 

Jésus  leur  dit  :   En  vérité,  en  53 
vérité,  je   vous   le   dis,  si   vous 
ne  mangez  la  chair  du  Fils  de 
l'homme,  et    si   vous   ne   biivez 
son  sang,  vous  n'avez  point   la 
vie  en  vous-mêmes.     Celui  qui  54 
mange  ma  chair  et  qui  boit  mon 
sang  a  la  vie  éternelle  ;   et  je  le 
ressusciterai    au    dernier   jour. 
Car  uv,\  chair  est  vraiment  une  55 
nourriture,  et  mon  sang  est  vrai- 
ment  un   breuvage.     Celui   qui  56 
mange  ma  chair  et  qui  boit  mon 
sang  demeure  en  moi,  et  je  de- 
meure en  lui.     Comme  le  Père  57 
qui    est   vivant   m'a   envoyé,    et 
que   je   vis    par   le   Père,   ainsi 
celui  qui   me  mange  vivra  par 
moi.     C'est  ici  le  pain  qui  est  58 
descendu   du  ciel.     Il  n'en  est 
pas  comme  de  vos  pères  qui  ont 
mangé    la    manne,    et    qui    sont 
morts  :  celui  qui  mange  ce  pain 
vivra  éternellement. 

Jésus  dit  ces  choses  dans  la  59 
synagogue,  enseignant  à  Caj^er- 
naum. 

Plusieursdeses  disciples, après  60 
l'avoir  entendu,  dirent:  Cette  pa- 
role est  dure;  qui  pevit  l'écouter? 
Jésus,  sachant  en  lui-môme  que  61 
ses  discii)les  murmuraient  à  ce 
sujet,  leur  dit:   Cela  vous  scan- 
dalise-t-il  ?   Et  si  vous  voyez  le  62 
Fils   de  Ihomine  monter  où  il 
était  auparavant^?.  .  .  C'est  l'es-  63 
l)rit  qui  vivifie  ;  la  chair  ne  sert 
de    rien.     Les    paroles    que    je 

'  Plirase  suspendue  ;  on  peut  sous-euteu- 

dre  :  "  que  sera-ce  alors  ?  " 


129 


F 


Chap.  6,  V.  63, 


JEAN. 


Chap.  7,  v.  20. 


vous  ai  dites  sont  esprit  et  vie. 
G4  Mais  il  en  est  parmi  vous  quel- 
ques-uns qui  ne  croient  point. 
Car  Jésus  savait  dès  le  com- 
mencement qui  étaient  ceux  qui 
ne  croyaient  point,  et  q\ù  était 

65  celui  qui  le  livrerait.  Et  il 
ajouta:  C'est  poiu-quoi  je  vous 
ai  dit  que  nul  ne  peut  venir  îi 
moi,  si  cela  ne  lui  a  été  donné 
par  le  Père. 

66  Dès  ce  moment,  plusieurs  de 
ses  disciples  se  retirèrent,  et  ils 
n'allaient  plus  avec  lui. 

67  Jésus  donc  dit  aux  douze  :  Et 
vous,  ne  voulez-vous  pas  aussi 

68  vous  en  aller  ?  Simon  Pierre  lui 
répondit:  Seigneur,  à  qui  ii'ions- 
nous?   Tu  as  les  paroles  de  la 

69  vie  éternelle.  Et  nous  avons 
cru  et  nous  avons  connu  que  tu 
es  le  Christ,  le  Saint  de  Dieu. 

70  Jésus  leur  répondit  :  N'est-ce 
pas  moi  qui  vous  ai  choisis,  vous 
les  douze?    Et  l'un  de  vous  est 

71  Tui  démon!  Il  parlait  de  Judas 
Iscariot,  fils  de  Simon;  car  c'était 
lui  qui  devait  le  livrer,  lui,  l'un 
des  douze. 

Incrédulité  des  frères  de  Jésus. 

*7  Après  cela,  Jésus  parcourait 
la  Galilée,  car  il  ne  voulait  pas 
séjourner  en  Judée,  parce  que 
les  Juifs  cherchaient  à  le  faire 
moui'ir. 

2  Or,  la  fête  des  Juifs,  la  fête 
des  Tabernacles  \  était  proche. 

3  Et  ses  frères  lui  dirent  :  Pars 
d'ici,  et  va  en  Judée,  afin  que 
tes    disciples    voient    aussi    les 

4  œuvres  que  tu  fais.  Personne 
n'agit  en  secret,  lorsqu'il  désire 
Ijaraître:  si  tu  fais  ces  choses, 
montre-toi  toi-même  au  monde. 

5  Car  ses  frères  non  plus  ne  croy- 

'  La  fête  des  Tabernacles,  ainsi  appelée  des 
tabernacles  ou  tentes,  sous  lesquelles  on 
vivait  pendant  une  semaine,  en  souvenir  du 
séjour  au  désert.  C'était  aussi  la  fête  des 
récoltes. 


aient   pas    en   lui.      Jésus   leur  6 
dit  :    Mon  temps   n'est  pas  en- 
core venu,  mais  votre  temps  est 
toujours    prêt.     Le    monde    ne  7 
peut  vovis  haïr  ;  moi,  il  me  hait, 
parce   que  je   rends   de  lui   le 
témoignage  que  ses  œuvres  sont 
mauvaises.    Montez,  vous,  à  cette  8 
fête  ;    pour  moi,  je   n'y  monte 
point,  parce  que  mon  temps  n'est 
pas  encore  accompli.    Après  leur  9 
avoir  dit  cela,  il  resta  en  Galilée. 

Jésus  à  Jérusalem. — Son  enseignement  dans 
le  temple,  à  la  fête  des  Tabernacles. — 
Opinions  diverses  chez  les  Juifs. — Projets 
d'arrestation. 

Lorsque     ses     frères     furent  10 
montés    à    la    fête,   il    y   monta 
aussi   lui-même,   non   publique- 
ment, mais  en  secret. 

Les  Juifs  le  cherchaient  peu-  11 
dant  la  fête,  et  disaient  :  Où  est- 
il?  Il  y  avait  dans  la  foule  grande  12 
rumeur  à  son  sujet.    Les  uns  di- 
saient: C'est  lui  homme  de  bien. 
D'autres  disaient  :  Non,  il  égare 
la  multitude.     Personne,  toute-  13 
fois,  ne  j^arlait  librement  de  lui, 
par  crainte  des  Juifs. 

Vers    le    milieu    de    la   fête,  14 
Jésus  monta  au  temple.     Et  il 
enseignait.      Les    Juifs    s'éton-  15 
naient,    disant  :    Comment   con- 
naît-il les  Écritures,  lui  qui  n'a 
point  étudié?  Jésus  leur  répon-  16 
dit:    Ma  doctrine  n'est  pas  de 
moi,  mais  de  celui  qui  m'a  en- 
voyé.    Si   quelqu'un   veut   faire  17 
sa   volonté,   il   connaîtra   si   ma 
doctrine  est  de  Dieu,  ou   si  je 
parle  de  mon  chef.     Celui  qui  18 
parle   de   son   chef  cherche   sa 
propre   gloire  ;    mais    celui   qui 
cherche  la   gloire  de  celui  qui 
l'a  envoyé,  celui-là  est  vrai,  et 
il  n'y  a  point  d'injustice  en  lui. 
Moïse  ne  vous  a-t-il  pas  donné  19 
la  loi  ?  Et  nul  de  vous  n'observe 
la  loi.     Pourquoi  cherchez-vous 
à  me  faire  mourir  ?  La  foule  ré-  20 
pondit  :   Tu  as  un  démon.     Qui 


130 


Chap.  7,  V.  20. 


JEAN. 


Chap.  7,  v.  43 


est-ce    qui    cherche    à    te    faire 

21  mourir?  Jésus  leur  répondit: 
J'ai  fait  une  œuvre  \  et  vous  eu 

22  êtes  tous  étonnés.  Moïse  vous 
a  donné  la,  circoncision, — non 
qu'elle  vienne  de  Moïse,  car  elle 
vient  des  patriarches, — et  vous 
circoncisez    lui   honnne  le  jour 

23  du  sal)bat.  8i  ini  homme  reçoit 
la  circoncision  le  jour  du  sabbat, 
atin  que  la  loi  "  de  Moïse  ne  soit 
pas  violée,  2)ourquoi  vous  irritez- 
vous  contre  moi  de  ce  que  j'ai 
guéri  un  homme  tout  entier  le 

24  jour  du  sabbat?  Ne  jugez  pas 
selon  l'apparence,  mais  jugez 
selon  la  justice. 

25  Quelques  habitants  de  Jéru- 
salem disaient  :  N'est-ce  pas  là 
celui    qu'ils    cherchent    à    faire 

26  mourir?  Et  voici,  il  pai'le  libre- 
ment, et  ils  ne  lui  disent  rien  ! 
Est-ce  que  vraiment  les  chefs 
auraient    reconnu    qu'il    est    le 

27  Christ?  Cependant  celui-ci,  nous 
savons  d'où  il  est;  mais  le  Christ, 
quand  il  viendra,  personne   ne 

28  saura  d'où  il  est.  Et  Jésus,  en- 
seignant dans  le  temple,  s'écria  : 
Vous  me  connaissez,  et  vous 
savez  d'où  je  suis  !  Je  ne  suis 
pas  venu  de  moi-même  ;  mais 
celui  qui  m'a  envoyé  est  vrai, 
et  vous   ne  le   connaissez   pas. 

29  Moi,  je  le  connais  ;  car  je  viens 
de  lui,  et  c'est  lui  qui  m'a  en- 

30  voyé.  Ils  cherchaient  donc  à  se 
saisir  de  lui,  et  personne  ne  mit 
la  main  sur  lui,  parce  que  son 
heure  n'était  pas  encore  veniie. 

31  Plusieurs  parmi  la  foule  cru- 
rent en  lui,  et  ils  disaient:  Le 
Christ,  quand  il  viendra,  fera-t-il 
plus  do  miracles  que  n'en  a  fait 

32  celui-ci?  Les  pharisiens  enten- 
dirent  la  foule  murmurant   de 

'  Une  œuvre,  la  guérison  d'un  malade  le 
jour  du  sabliat,  v.  5  et.  suiv. 

'"  La  loi,  (jui  prescrivait  la  circoncision  le 
huitième  jour  après  la  naissance,  sans  excep- 
tion pour  le  sabbat. 


lui  ces  choses.  Alors  les  chefs 
des  prêtres  et  les  pharisiens  en- 
voyèrent des  huissiers  pour  le 
saisir. 

Jésus  dit:  Je  suis  encore  avec  33 
vous  pour  un  peu  de  temps,  puis 
je  m'en  vais  vers  celui  qui  m'a 
envoyé.     Vous    me    chercherez  34 
et  vous  ne  me  trouverez  jjas,  et 
vous  ne  pouvez  venir  où  je  serai. 
Sur  quoi  les  Juifs  dirent  entre  35 
eux:    Où  ira-t-il,  que  nous  ne 
le  trouverons  pas?  Ira-t-il  parmi 
ceiix  qui  sont  dispersés  chez  les 
Grecs  ',    et    enseigne ra-t-il    les 
Grecs?  Que  signifie  cette  parole  3(3 
qu'il  a  dite:  Vous  me  chercherez 
et  vous    ne  me  trouverez  pas, 
et  vous  ne  ijouvez  venir  où  je 
serai  ? 

Le  dernier  jour,  le  grand  jour'  37 
de  la  fête,  Jésus,  se  tenant  de- 
bout,   s'écria:    Si    quelqu'un    a 
soif,  qu'il  vienne  à  moi,  et  qu'il 
boive.     Celui  qui  croit  en  moi,  38 
des  fleuves  d'eau  vive  couleront 
de  son   sein,  connue  dit  l'Écri- 
ture.    Il  dit  cela  de  l'Esprit  que  39 
devaient  recevoir  ceux  qui  croi- 
raient en  lui  ;  car  l'Esjjrit  n'était 
pas    encore  ^   parce    que    Jésus 
n'avait  pas  encore  été  glorifié. 

Des   gens  de  la  foule,  ayant  40 
entendu   ces    paroles,   disaient: 
Celui-ci    est   vraiment    le    pro- 
phète.    D'autres  disaient:  C'est  41 
le  Christ.     Et  d'autres  disaient  : 
Est-ce  bien   de   la  Galilée   que 
doit  A  enir  le  Christ  ?  L'Écriture  42 
ne  dit-elle  pas  que  c'est  de  la 
postéiité  de  David,  et  du  village 
de   Bethléhem   oii    était  David, 
que  le  Clnist  doit  venir?    Il  y  43 

'  Parmi  ceux  des  Juifs  qui  sont  dispersés 
ail  milieu  des  nations  païennes. 

"  Après  les  sept  jours  consacrés  à  la  fête 
des  Tabernacles,  venait  un  huitième  jour 
tout  spécialement  solennel,  voy.  Lév.  xxiii. 
36  et  suiv. 

'  C'est-à-dire,  n'était  ])as  encoi-e  répandu, 
comme  cela  eut  lieu  après  la  glorification  de 
Jésus. 


131 


Chap.  7,  V.  43. 


JEAN. 


Chap.  8,  v.  19. 


eut  donc,  à  cause  de  lui,  division 

44  parmi  la  foule.  Quelques-uns 
d'entre  eux  voulaient  le  saisir, 
mais  personne  ne  mit  la  main 
sur  lui. 

45  Ainsi  les  huissiers  retournè- 
rent vers  les  chefs  des  prêtres 
et  les  pharisiens.  Et  ceux-ci 
leur  dirent  :  Poui'quoi  ne  Tavez- 

4G  vous  pas  amené  ?  Les  huissiers 
réi^ondirent  :  Jamais  homme  n'a 

47  parlé  comme  cet  homme.  Les 
pharisiens  leur  répliqiièrent  : 
Est-ce  que  vous  aussi,  vous  avez 

48  été  séduits?  Y  a-t-il  quelqu'un 
des  chefs  ou  des  pharisiens  qui 

49  ait  cru  en  lui  ?  Mais  cette  foule 
qui  ne  connaît  pas  la  loi,  ce  sont 

50  des  maudits!  Nicodème,  qui  était 
venii  de  nuit  vers  Jésus  \  et  qui 
était  l'un  d'entre  eux,  leur  dit  : 

51  Notre  loi  condamne-t-elle  un 
homme  avant  qu'on  l'entende 
et  qu'on  sache  ce  qu'il  a  fait? 

52  Ils  lui  répondirent  :  Es-tu  aussi 
Galiléen  ?  Examine,  et  tu  verras 
que  de  la  Galilée  il  ne  sort  point 
de  prophète. 

[La  femme  adultère.] 

53  [Et.  chacim  s'en  retourna  dans 
sa  maison. 

O      Jésus  se  rendit  à  la  montagne 

2  des  oliviers.  Mais,  dès  le  matin, 
il  alla  de  nouveau  dans  le  tem- 
ple, et  tout  le  peuple  vint  à  lui. 
S'étant  assis,  il  les  enseignait. 

3  Alors  les  scribes  et  les  jJiari- 
siens  amènent  une  femme  sur- 
prise en  adultère  ;  et,  la  plaçant 

4  au  milieu  du  jjeuple,  ils  disent 
à  Jésus  :  Maître,  cette  fenune  a 
été    surprise    en    flagrant    délit 

5  d'adultère.  Moïse,  dans  la  loi, 
nous  a  ordonné  de  lapider  de 
telles    femmes  :    toi    donc,    que 

6  dis-tu?  Ils  disaient  cela  pour 
l'éprouver,  afin  de  pouvoir  l'ac- 
cuser. Mais  Jésus,  s'étant  baissé, 


Voyez  m.  1  et  suiv. 


écrivait  avec  le  doigt  sur  la  terre. 
Comme  ils  continuaient  à  l'in-  7 
terroger,  il  se  releva  et  leur  dit  : 
Que  celui  de  vous  qui  est  sans 
péché  jette  le  premier  la  pierre 
contre  elle.     Et  s'étant  de  non-  8 
veau   baissé,   il    écrivait    sur   la 
terre.      Quand    ils    entendirent  9 
cela,     accusés     par     leur     con- 
science, ils  se  retirèrent  un  à  un, 
depuis  les  plus  âgés  jusqu'aux 
derniers  ;    et    Jésus    resta    seul 
avec  la  femme  qui  était   là   au 
milieu.     Alors  s'étant  relevé,  et  10 
ne  voyant   plus  que  la  femme, 
Jésus  lui  dit  :    Femme,  où  sont 
ceux  qui  t'accusaient  ?  Personne 
ne  t'a-t-il  condanmée?   Elle  ré-  11 
pondit  :  Non,  Seigneur.     Et  Jé- 
sus lui  dit  :  Je  ne  te  condamne 
pas  non  plus  ;    ^a,  et  ne  pèche 
lilus.] 

Discours  de  Jésus  sur  sa  mission  divine. 

Jésus  leur  parla  de  nouveau,  12 
et  dit  :    Je   suis   la  lumière  du 
monde;  celui  qui  me  suit  ne  mar- 
chera pas  dans  les  ténèbres,  mais 
il  aura  la  lumière  de  la  vie. 

Là-dessus,  les   pharisiens   lui  13 
dirent:  Tu  rends  témoignage  de 
toi-même  ;  ton  témoignage  n'est 
pas  vrai.     Jésus  leur  répondit:  14 
Quoique   je    rende    témoignage 
de  moi-même,  mon  témoignage 
est  vrai,  car  je  sais  d'où  je  suis 
venu  et  où  je  vais;   mais  vous, 
vous  ne  savez  d'où  je  viens  ni 
où  je  vais.     Vous  jugez  selon  la  15 
chair  ;  moi,  je  ne  juge  personne. 
Et  si  je  juge,  mon  jugement  est  16 
vrai,   car  je   ne   suis   pas   seul  ; 
mais  le  Père  qui  m'a  envoyé  est 
avec  moi.    Il  est  écrit  dans  votre  17 
loi  que  le  témoignage  de  deux 
hommes  est  vrai  ;  je  rends  té-  18 
moignage    de   moi-même,   et   le 
Père  qui  m'a   envoyé   rend  té- 
moignage de  moi.     Ils  lui  dirent  19 
donc:   Où  est  ton  Père?  Jésus 
répondit  :    Vous   ne    connaissez 


132 


Oh  A  p.  8,  V.  19. 


JEAN. 


Chap.  8,  V.  44. 


20 


ni  moi,  m  mon  Père.  Si  vous 
me  connaissiez;,  vons  connaîtriez 
anssi  mon  Père. 

Jésus  (lit  ces  paroles,  ensei- 
gnant dans  le  temple,  au  lien 
on  était  le  trésor  '  ;  et  personne 
ne  le  saisit,  parce  que  son  heure 
n'était  pas  encore  venue. 

Jésus    leur    dit    encore  :     Je 
m"en  vais,  et  vous  me  cherche- 
rez, et  vous  mourrez  dans  votre 
péché  ;  vous  ne  pouvez  venir  où 
22  je  vais.     Sur  quoi  les  Juifs  di- 


21 


parole,  vous  êtes  vraiment  mes 
disciples  ;  vous  connaîtrez  la 
véiité,  et  la  vérité  vous  af- 
franchira. Ils  lui  répondirent: 
Nous  sonnnes  la  postérité  d'A- 
braham, et  nous  ne  fûmes  ja- 
mais esclaves  de  personne  ; 
comment  dis-tu  :  Vous  devien- 
drez libi-es  ?  En  vérité,  en  vérité, 
je  vous  le  dis,  leur  répliqua 
Jésus,  quiconque  se  livre  au 
péclié  est  esclave  du  péché.  Or, 
iesclave   ne   demeure   i)as    tou- 


32 


.34 


rcnt:  Se  tnera-t-il  lui-même,  qu'il  •  jours  dans  la  maison;  le  fils  y  de- 


dit  :   Vous  ne  pouvez  venu*  ou 

23  je  vais?  Et  il  leur  dit:  Vous 
êtes  d'en  bas  ;  moi,  je  suis  d'en 
liant.  Vous  êtes  de  ce  monde  : 
moi,  je  ne  suis  pas  de  ce  monde. 

24  C'est  pourquoi  je  vous  ai  dit  que 
vous  mourrez  dans  vos  jîéchés  ; 
car  si  vous  ne  croyez  j)as  ce  que 
je  suis,  vous  mourrez  dans  vos 

25  péchés.  Qui  es-tu?  lui  dirent- 
ils.  Jésus  leur  répondit  :  Ce 
que   je   vous    dis    dès    le    com- 

26  mencement.  J'ai  beaucoup  de 
choses  à  dire  de  vous  et  à  juger 
en  vous;  mais  celui  qui  m'a 
envoyé  est  vrai,  et  ce  que  j'ai 
entendu    de    lui,  je    le    dis    au 

27  monde.    Ils  ne  comprirent  point 

28  qu'il  leur  parlait  du  Père.  Jé- 
sus donc  leur  dit:  Quand  vous 
aurez  élevé  le  Fils  de  l'homme, 
alors  vous  connaîtrez  ce  que  je 
suis,  et  que  je  ne  fais  rien  de 
moi-même,  mais  que  je  parle 
selon  ce  que  le  Père  m'a  ensei- 

29  gné.  Celui  qui  m'a  envoyé  est 
avec  moi;  il  ne  m'a  pas  laissé 
seul,  parce  que  je  fais  toujours 
ce  qui  lui  est  agréable. 

30  Comme    Jésus    parlait    ainsi, 

31  iJusicurs  crurent  en  lui.  Et  il 
dit  aux  Juifs  qui  avaient  cru  en 
lui  :   Si  vous  demeurez  dans  ma 


'  Le  trésor,  où  étaient  recueillies  les  offran- 
des et  rétributions,  destinées  à  l'entretien  du 
temple. 


meiTre  toujours.  Si  donc  le  Fils 
vous  aft'ranchit,  vous  serez  réel- 
lement libres.  Je  sais  que  vous 
êtes  la  postérité  d'Abraham  ; 
mais  vous  cherchez  à  me  faire 
I  mourir,  parce  que  ma  parole  ne 
pénètre  jias  en  vous.  Je  dis  ce 
que  j'ai  vu  chez  mon  Père  ;  et 
vous,  vous  faites  ce  que  vous 
avez  vu  chez  votre  père.  Ils 
lui  répondirent  :  Notre  père, 
c'est  Abraham.  Jésus  leur  dit  : 
Si  vous  étiez  enfants  d'Abraham, 
vons  feriez  les  œuvres  d'Abra- 
ham. Mais  maintenant  vous 
cherchez  à  me  faire  mourir, 
moi  *  qui  voiis  ai  dit  la  vérité 
que  j'ai  entendue  de  Dieu.  Cela, 
Abraliam  ne  l'a  point  fait.  Vous 
faites  les  œuvres  de  votre  père. 
Ils  lui  dirent  :  Nous  ne  sommes 
pas  des  enfiints  illégitimes;  nous 
avons  un  seul  Père,  Dieu.  Jésus 
leur  dit  :  Si  Dieu  était  votre 
Père,  vous  m'aimeriez,  car  c'est 
de  Dieu  que  je  suis  sorti  et  que 
je  viens  ;  je  ne  suis  pas  venu  de 
moi-même,  mais  c'est  lui  qui  ma 
envoyé.  Pourquoi  ne  compre- 
nez-vovis  pas  mon  langage?  Parce 
que  vous  ne  pouvez  écouter  ma 
parole.  Vous  avez  pour  père  le 
diable,  et  vous  voulez  accomplir 
les  désirs  de  votre  père.  Il  a 
été  meurtrier  dès  le  commence- 


3  G 


39 


40 


41 


42 


-13 


44 


Jloi,  grec  moi  un  homme. 


133 


Chap.  8,  V.  44. 


JEAN. 


Chap.  9,  v.  ii. 


ment,  et  il  ne  se  tient  pas  dans 
la  vérité,  parce  qu'il  n'y  a  pas 
de  vérité  eu  lui.  Lorsqu'il  pro- 
fère le  mensonge,  il  parle  de 
son  propre  fonds;  car  il  est  men- 
teur et  le   père   du   mensonge, 

45  Et  moi,  parce  que  je  dis  la 
vérité,  vous  ne  me  croyez  pas. 

46  Qui  de  \o\\s  me  convaincra  de 
péché  ?  Si  je  dis  la  vérité,  pour- 
qxioi    ne   me    croyez-vous    pas? 

47  Celui  qui  est  de  Dieu  écoute 
les  paroles  de  Dieu;  vous  n'é- 
coutez pas,  parce  que  vous  n'êtes 
pas  de  Dieu. 

48  Les  Juifs  lui  répondirent  : 
N'avons-nous  pas  raison  de  dire 
que   tu   es    un   Samaritain  \   et 

49  que  tu  as  un  démon?  Jésus  ré- 
pliqua :  Je  n'ai  point  de  démon  ; 
mais  j'honore  mon  Père,  et  vous 

50  m'outragez.  Je  ne  cherche  point 
ma  gloire  ;   il  en  est  un  qui  la 

51  cherche  et  qui  juge.  En  vérité, 
en  vérité,  je  vous  le  dis,  si  quel- 
qu'un  garde   ma    parole,   il   ne 

52  verra  jamais  la  mort.  Main- 
tenant, lui  dirent  les  Juifs,  nous 
connaissons  que  tu  as  un  démon. 
Abraham  est  mort,  les  prophè- 
tes aussi,  et  tu  dis:  Si  quelqu'un 
garde   ma   pai'ole,  il   ne  verra' 

53  jamais  la  mort.  Es-tu  plus  grand 
que  notre  père  Abraham,  qui  est 
mort?  Les  prophètes  aussi  sont 
morts.     Qui    prétends-tu    être? 

54  Jésus  répondit:  Si  je  me  glorifie 
moi-même,  ma  gloire  n'est  rien. 
C'est  mon  Père  qui  me  glorifie, 
lui   que   vous    dites    être   votre 

55  Dieu,  et  que  vous  ne  connaissez 
pas.  Pour  moi,  je  le  connais  ; 
et,  si  je  disais  que  je  ne  le  con- 
nais pas,  je  serais  semblable  à 
vous,  un  menteur.  Mais  je  le 
connais,  et  je  garde  sa  parole. 

50  Abraham,  votre  i)ère,  a  tressailli 

^  Un  Samaritain;  il  y  avait  inimitié  entre 
les  Juifs  et  les  Samaritains,  vo}'.  iv.  9,  et 
Matth.  X.  5  ;  Luc  ix.  53. 

^  Il  ne  verra,  grec  il  ne  goûtera. 

1 


de  joie  de  ce  qu'il  verrait  mou 
jour  :  il  l'a  vu,  et  il  s'est  réjoui. 
Les  Juifs  lui  dirent  :  Tu  n'as  57 
pas  encore  cinquante  ans,  et  tu 
as  vu  Abraham  !  Jésus  leur  dit  :  58 
En  vérité,  en  vérité,  je  vous  le 
dis,  avant  qu'Abraham  fût,  je 
suis. 

Là-dessus,  ils  prirent  des  pier-  59 
res,   pour  les  jeter  contre  lui  ; 
mais  Jésus  se  cacha,  et  il  sortit 
du  temple. 

Guérisou  d'un  aveugle-né. 

Jésus     vit,    en    i^assant,     un  Q 
homme    aveugle    de    naissance. 
Ses    disciples    lui    firent    cette  2 
question  :    Rabbi,  qui   a   péché, 
cet  honnne  ou  ses  parents,  pour 
qu'il  soit  né  aveugle?  Jésus  i-é-  3 
pondit  :   Ce  n'est  pas  que  lui  ou 
ses  parents  aient  péché  ;   mais  ^ 
c'est  afin  que  les  oeuvres  de  Dieu 
soient    manifestées   en    lui.     Il  4 
faut   que  je   fasse,  tandis   qu'il 
est  jour,  les  œuvres  de  celui  qui 
m'a   envoyé  ;    la  nuit  vient,  o\i 
personne  ne  peut  travailler.  Peu-  5 
dant  que  je  suis  dans  le  monde, 
je  suis  la  lumière  du  monde. 

Après  avoir  dit  cela,  il  cracha  6 
à  terre,  et  fit  de  la  boue,  avec  sa 
salive.     Puis  il   appliqua    cette 
boue  sur  les  yeux  de  l'aveugle,  et  7 
lui  dit  :  Va,  et  lave-toi  au  réser- 
voir de  Siloé  "  (nom  qui  signifie 
envoyé).     Il  y  alla,  se   lava,  et 
s'en  retourna  voyant  clair.     Ses  8 
voisins  et  ceux  qui  auparavant 
l'avaient  connu  comme  un  men- 
diant disaient  :    N'est-ce  pas  là 
celui  qui  se  tenait  assis  et  qui 
mendiait?     Les    ims    disaient:  9 
C'est    lui.       D'autres    disaient  : 
Non,  mais  il  lui  ressemble.     Et 
lui-même  disait:  C'est  moi.     Ils  10 
lui  dirent  donc  :    Comment  tes 
yeux  ont-ils  été  ouverts?   Il  ré-  11 


"  Mais,  sous-entendu  "  il  est  né  aveugle." 
"  Siloé,  source  au  sud  de  Jérusalem. 


34 


Chap.  9,  V.  II. 


JEAN. 


Chap.  9,  v.  39. 


pondit  :  Un  homme  appelé  Jésus 
a  fait  de  la  boue,  a  oint  mes 
yeux,  et  m'a  dit  :  Va  au  réser- 
voir de  Siloé,  et  lave-toi.  J'y  suis 
allé,  je  me  suis  lavé,  et  j'ai  re- 

12  couvre  la  vue.  Ils  lui  dirent  : 
Où  est  cet  homme?  Il  répondit: 
Je  ne  sais. 

i;'>  Ils  menèrent  vers  les  phari- 
siens celui  qui  avait  été  aveugle. 

14  Or,  c'était  un  joxir  de  sabbat  que 
Jésus  avait  fait  de  la  boue,  et 

15  lui  avait  ouvert  les  yeux.  De 
nouveau,  les  pharisiens  aussi  lui 
demandèrent  comment  il  avait 
recoiivré  la  vue.  Et  il  leur  dit  : 
Il  a  api)liqué  de  la  boue  sur  mes 
yeux,  je  me  suis  lavé,  et  je  vois. 

IG  Sur  quoi  quelques-uns  des  pha- 
risiens dirent  :  Cet  homme  ne 
vient  pas  de  Dieu,  car  il  n'ob- 
serve pas  le  sabbat.  D'autres 
dirent  :  Comment  un  honune  pé- 
cheur peut-il  foire  de  tels  mira- 
cles ?  Et  il  y  eut  division  parmi 

17  eux.  Ils  dirent  encore  à  l'aveu- 
gle :  Toi,  que  dis-tu  de  lui,  sur 
ce  qu'il  t'a  ouvert  les  yeux?  Il 
répondit  :  C'est  un  prophète. 

18  Les  Juifs  ne  crurent  point 
qu'il  eût  été  aveugle  et  qu'il 
eût  recouvré  la  vue,  jusqu'à  ce 
qu'ils  eussent  fait  venir  ses  pa- 

19  rents.  Et  ils  les  interrogèrent, 
disant  :  Est-ce  là  votre  fils,  que 
vous  dites  être  né  aveugle? 
Comment    donc   voit-il    mainte- 

20  nant  ?  Ses  parents  répondirent  : 
Nous  savons  que  c'est  notre  fils, 

21  et  qu'il  est  né  aveugle;  mais 
comment  il  voit  maintenant,  ou 
qui  lui  a  ouvert  les  yeux,  c'est 
ce  que  nous  ne  savons.  Inter- 
rogez-le lui-même,  il  a  de  l'âge, 
il  parlera  de  ce  qui  le  concerne. 

22  Ses  parents  dirent  cela  parce 
((u'ils  craignaient  les  Juifs  ;  car 
les  Juifs  étaient  déjà  convenus 
que,  si  quelqu'vm  reconnaissait 
Jésus  pour  le  Christ,  il  serait 

23  exclu   de    la    synagogue.     C'est 


pourquoi  ses  parents  dirent  :  Il 
a  de  l'âge,  interrogez-le  lui- 
même. 

Les  pharisiens  appelèrent  une  24 
seconde  fois  l'homme  qui  avait 
été    aveugle,  et   ils   lui   dirent: 
Donne  gloire  à  Dieu  ;   nous  sa- 
vons   que    cet    homme    est    un 
pécheur.     Il  répondit  :    S'il  est  25 
un  pécheur,  je  ne  sais  ;  je  sais 
une  chose,  c'est  que  j'étais  aveu- 
gle et  que  maintenant  je  vois. 
Ils  lui  dirent  :   Que  t'a-t-il  fliit  ?  26 
Comment  t'a-t-il  ouvert  les  yeux? 
Il   leur   répondit  :    Je  vous   l'ai  27 
déjà    dit,    et    vous    n'avez    pas 
écouté  ;     pourquoi    voulez-vous 
l'entendre  encore?  Voulez- vous 
aussi  devenir  ses  disciples?   Ils  28 
l'injurièrent  et  dirent:  C'est  toi 
qui  es  son  disciple  ;  nous,  nous 
sommes  disciples  de  Moïse.  Nous  29 
savons  que  Dieu  a  jjarlé  à  Moïse; 
mais    celui-ci,    nous    ne    savons 
d'où    il   est.     Cet    homme    leiir  30 
répondit  :    Il   est   étonnant  que 
vous  ne  sachiez  d'où  il  est  ;   et 
cependant     il    m'a    ouvert    les 
yeux.     Nous   savons   que   Dieu  31 
n'exauce    point    les    pécheurs; 
mais,   si  quelqu'un   l'honore   et 
fait    sa    volonté,    c'est    celui-là 
qu'il    exauce.      Jamais    on    n'a  32 
entendu  dire  que  quelqu'un  ait 
ouvert  les  yeux  d'un  aveugle- 
né.     Si   cet    homme   ne    venait  33 
pas  de  Dieu,  il  ne  pourrait  rien 
faire.     Ils  lui  répondirent  :    Tu  34 
es  né  tout  entier  dans  le  péché, 
et  tu  nous  enseignes  !   Et  ils  le 
chassèrent. 

Jésus    apprit    qu'ils    l'avaient  35 
chassé  ;  et,  l'ayant  rencontré,  il 
lui    dit  :    Crois-tu    au    Fils    de 
Dieu?  Il  répondit:  Et  qui  est-il,  36 
Seigneur,  afin  que  je  croie  en 
lui?    Tu  l'as  vu,  lui  dit  Jésus,  37 
et  celui  qui  te  parle,  c'est  lui. 
Et    il   dit  :    Je   crois.    Seigneur.  38 
Et  il  se  prosterna  devant  lui. 

Puis  Jésus  dit  :   Je  suis  venu  39 


135 


Chap.  9,  V.  39. 


JEAN. 


Chap.  10,  v.  22. 


dans  ce  monde  pour  un  juge- 
ment, pour  que  ceux  qui  ne 
voient  point  voient,  et  que  ceux 
qui  voient  deviennent  aveugles. 

40  Quelques  pharisiens  qui  étaient 
avec  lui,  ayant  entendu  ces  pa- 
roles,   lui    dirent:    Nous    aussi, 

41  sommes-nous  aveugles?  Jésus 
leur  répondit  :  Si  vous  étiez 
aveugles,  vous  n'auriez  pas  de 
péché.  Mais  maintenant  vous 
dites  :  Nous  voyons.  C'est  pour 
cela  que  votre  péché  subsiste. 


Le  bon  bei'ffer. 


10 


En  vérité,  en  vérité,  je  vous 
le  dis,  celui  qui  n'entre  pas 
par  la  porte  dans  la  bergerie, 
mais  qui  y  monte  par  ailleurs, 
est    un    voleur    et   un    brigand. 

2  Mais  celui  qui  entre  par  la  porte 

3  est  le  berger  des  brebis.  Le 
portier  lui  ouvre,  et  les  brebis 
entendent  sa  voix  ;  il  appelle 
par  leur  nom  les  brebis  qui  lui 
appartiennent,  et  il  les  conduit 

4  dehors.  Lorsqu'il  a  fait  sortir 
ses  propres  brebis,  il  marche 
devant  elles  ;  et  les  brebis  le 
suivent,  parce  qu'elles  connais- 

5  sent  sa  voix.  Elles  ne  suivront 
point  un  étranger  ;  mais  elles 
fuiront  loin  de  lui,  parce  qu'elles 
ne  connaissent  pas  la  voix  des 
étrangers. 

6  Jésus  leur  dit  cette  parabole, 
mais  ils  ne  comprirent  pas  de 
quoi  il  leur  parlait. 

7  Jésus  leur  dit  encore  :  En 
vérité,  en  vérité,  je  vous  le  dis, 
je    suis    la    porte    des    brebis. 

8  Tous  ceux  qui  sont  venus  avant 
moi  sont  des  voleurs  et  des 
brigands  ;     mais    les   brebis   ne 

9  les  ont  point  écoutés.  Je  suis 
la  porte.  Si  quelqu'un  entre 
par  moi,  il  sera  sauvé  ;  il  entrera 
et  il  sortira,  et  il  trouvei-a  des 

10  pâturages.  Le  voleur  ne  vient 
que  pour  dérober,  égorger  et  dé- 
truire;   moi,  je    suis  venu   afin 


que  les  brebis  aient  la  vie,   et 
qu'elles  soient  dans  l'abondance. 

Je    suis   le   bon   berger.     Le  11 
bon  berger  donne  sa  vie  pour 
ses  brebis.     Mais  le  mercenaire,  12 
qui  n'est  pas  le  berger,  et  à  qui 
n'appartiennent  pas  les  brebis, 
voit   venir   le    loup,   abandonne 
les  brebis,  et  prend  la  fuite  ;  et 
le  loup  les  ravit  et  les  disperse. 
Le    mercenaire    s'enfuit,    parce  13 
qu'il  est  mercenaire,  et  qu'il  ne 
se  met  point  en  peine  des  bre- 
bis.    Je  suis  le  bon  berger.     Je  14 
connais  mes  brebis,  et  elles  me 
connaissent,  comme  le  Père  me  15 
connaît  et  comme  je  connais  le 
Père  ;   et  je  donne  ma  vie  poui* 
mes  brebis.    J'ai  encore  d'autres  16 
brebis,  qui  ne  sont  pas  de  cette 
bergerie,  et   il  faut   que  je   les 
amène  ;      elles    entendront    ma 
voix,  et  il  y  aura  un  seul  trou- 
peau, un  seul  berger.     Le  Père  17 
m'aime,  parce  que  je  donne  ma 
vie,  afin  de  la  reprendre.     Per-  18 
sonne  ne  me  l'ôte,  mais  je   la 
donne    de    moi-même  ;    j'ai    le 
pouvoir  de  la  donner,  et  j'ai  le 
pouvoir   de   la    reprendre  :     tel 
est  l'ordre  que  j'ai  reçu  de  mon 
Père. 

Il  y  eut  de  nouveau,  à  cause  19 
de  ces   paroles,  division  parmi 
les  Juifs.    Plusieurs  d'entre  eux  20 
disaient:    Il  a  un  démon,  il  est 
fou;    poui'quoi    l'écoutez-vous? 
D'autres  disaient  :    Ce  ne   sont  21 
pas   les   paroles  d'un  démonia- 
que;   un  démon   peut-il   ouvrir 
les  yeux  des  aveugles  ? 

Jésus  à  Jérusalem,  pendant  la  fête  de  la 
Dédicace. — Discours  sur  ses  rapports  avec 
Dieu. — Nouvelles  hostilités  de  la  part  des 
Juifs. — Départ,  et  séjour  dans  la  Pérée. 

On   célébrait  à  Jérusalem  la  22 
fête    de    la    Dédicace.'     C'était 

'  La  fHe  de  la  Dédicace,  instituée  par  Juda 
Macchabée  et  ses  frères,  en  souvenir  de  la 
purification  du  temple,  qui  avait  été  profané 
par  Antiochus  Epiphane. 


136 


ChAP.   10,  V.  22. 


JEAN. 


Chap.  11,  V.  7. 


26  gnage 


23  l'hiver.  Et  Jésus  se  promenait 
dans  le  temple,  sous  le  portique 

24  de  Salomon.  Les  Juifs  l'en- 
tourèrent, et  lui  dirent  :  Jusques 
H  quand  tiendras-tu  notre  esprit 
en  suspens?  Si  tu  es  le  Christ, 
dis-le-nous  franchement. 

25  Jésus  leur  répondit  :  Je  vous 
l'ai  dit,  et  vous  ne  croyez  pas. 
Les  œuvres  que  je  fais  au  nom 
de    mon   Père   rendent    témoi- 

de   moi.     Mais   vous   ne 
croyez  pas,  parce  que  vous  n'êtes 

27  pas  de  mes  brebis.  Mes  brebis 
entendent  ma  voix  ;  je  les  con- 

28  nais,  et  elles  me  suivent.  Je 
leur  donne  la  vie  éternelle  ;  et 
elles  ne  périront  jamais,  et  per- 
sonne ne  les  ravira  de  ma  main. 

29  Mon  Père,  qui  me  les  a  données, 
est  plus  grand  que  tous  ;  et  per- 
sonne  ne   peut  les  ravir  de  la 

30  main  de  mon  Père.  Moi  et  le 
Père  nous  sommes  un. 

31  Alors  les  Juifs  prirent  de 
nouveau^  des  pierres,  pour  le 
lapider. 

32  Jésxis  leur  dit  :  Je  vous  ai  fait 
voir  plusieurs  bonnes  œuvres 
venant  de  mon  Père  :    pour  la- 

33  quelle  me  lapidez-vous  ?  Les 
Juifs  lui  répondirent  :  Ce  n'est 
point  pour  une  bonne  œuvre 
que  nous  te  lapidons,  mais  pour 
un  blasphème,  et  parce  que  toi, 
qui    es    un   homme,  tu    te    fais 

34  Dieu.  Jésus  leur  répondit  : 
N'est-il  pas  écrit  dans  votre  loi  : 

35  J'ai  dit  :  Voiis  êtes  des  dieux  ? 
Si  elle  a  appelé  dieux  ceux  à 
qui  la  parole  de  Dieu  a  été 
adressée,  et  si  l'Écriture  ne  peut 

36  être  anéantie,  celui  que  le  Père 
a  sanctifié  et  envoyé  dans  le 
monde,  vous  lui  dites  :  Tu  blas- 
phèmes !   Et  cela  parce  que  j'ai 

37  dit  :  Je  suis  le  Fils  de  Dieu.  Si 
je  ne  fais  pas  les  œuvres  de  mon 

38  Père,  ne  me  croyez  pas.     Mais 


De  nouveau,  voy.  vrii.  59. 


si  je  les  tais,  quand  même  vous 
ne  me  croiriez  point,  croyez  à 
ces  œuvres,  afin  que  vous  sa- 
chiez et  reconnaissiez  que  le 
Père  est  en  moi  et  que  je  siiis 
dans  le  Père. 

Là-dessus,  ils  cherchèrent  en-  39 
core  à  le  saisir  ;  mais  il  s'échap- 
pa de  leurs  mains. 

Jésus  s'en  alla  de  nouveau  au  40 
delà  du  Jourdain,  dans  le  lieu 
où  Jean   avait  d'abord  baptisé. 
Et  il  y  demeura.     Beaucoup  de  41 
gens  vinrent  à  lui,  et  ils  disaient: 
Jean    n'a    fait    aucim    miracle  ; 
mais  tout  ce  que  Jean  a  dit  de 
cet  homme  était  vrai.     Et,  dans  42 
ce  lieu-là,  plusieurs  criu'ent  en 
lui. 

Jésus  retournant  en  Judée. — Résurrection 
de  Lazare  à  Béthanie. — Assemblée  du 
sanhédrin  et  décision  contre  Jésus. — Séjour 
à  Ephraïni. 

11  y  avait  un  homme  malade,  11 
Lazare,  de  Béthanie  \  village  de 
Marie  et  de  Marthe,  sa  sœur. — 
C'était  cette  Marie  qui  oignit  de  2 
parfum  le  Seigneur  et  qui  lui 
essuya  les  pieds  avec  ses  che- 
veux ",  et  c'était  son  frère  Lazare 
qui  était  malade. — Les  sœurs  en-  3 
voyèrent  dii'e  à  Jésus  :  Seigneur, 
voici,  celui  que  tu  aimes  est  ma- 
lade.   Après  avoir  entendu  cela,  4 
Jésus  dit  :    Cette  maladie  n'est 
point  à  la  mort  ;    mais  elle  est 
pour  la  gloire  de  Dieu,  afin  que 
le  Fils  de  1  homme  soit  glorifié 
par  elle. 

Or,  Jésus  aimait  Marthe,  et  sa  5 
sœur,  et  Lazare.    Lors  donc  qu'il  (i 
eut  appris  que  Lazare  était  ma- 
lade, il  resta  deux  jours  encore 
dans  le  lieu  où  il  était  ^,  et  il  dit  7 

'  Bi'flianie,  sur  le  versant  oriental  de  la 
montagne  des  oliviers,  à  quinze  stades  (v.  18) 
de  Jérusalem,  soit  environ  trois  kilomètres. 

-  Circonstance  rapportée  plus  loin,  xii.  3. 

"  Au  delà  du  Jourdain,  en  Pérée,  voy.  x. 
40;  jusqu'à  Béthanie,  neuf  ou  dix  heures  de 
marche. 


137 


F  3 


Chap.  11,  V.  7. 


JEAN. 


Chap.  11,  v.  38. 


ensuite  aux  disciples  :    Retour- 

8  nous  en  Judée.  Les  disciples 
lui  dirent  :  Rabbi,  les  Juifs  tout 
récemment  cherchaient  à  te  la- 
pider, et  tu  retournes  en  Judée! 

9  Jésus  répondit  :  N'y  a-t-il  pas 
douze  heures  au  jour  ?  Si  quel- 
qu'un marche  pendant  le  jour, 
il  ne  bronche  point,  parce  qu'il 
voit  la   lumière   de    ce   monde  ; 

10  mais,  si  quelqu'un  marche  pen- 
dant la  nuit, il  bronche,  parce  que 
la    lumière    n'est    pas    en    lui. 

11  Après  ces  paroles,  il  leur  dit: 
Lazare,  notre  ami,  dort  ;  mais  je 

12  vais  le  réveiller.  Les  disciples 
lui  dirent  :  Seigneur,  s'il  dort,  il 

13  sera  guéri.  Jésus  avait  parlé  de 
sa  mort,  mais  ils  crurent  qu'il 
parlait  de   l'assoupissement    du 

14  sommeil.  Alors  Jésus  leur  dit 
ouvertement  :    Lazare  est  mort. 

15  Et,  à  cause  de  vous,  afin  que 
vous  croyiez,  je  me  réjouis  de 
ce  que  je  n'étais  pas  là.     Mais 

16  allons  vers  lui.  Sur  quoi  Thomas, 
apiDclé  Didyme,  dit  aux  autres 
disciples  :  Allons  aussi,  afin  de 
mourir  avec  lui  \ 

17  Jésus,  étant  arrivé,  trouva  que 
Lazare  était  déjà  dei^uis  quatre 

18  jours  dans  le  sépulcre.  Et, 
comme  Béthanie  était  près  de 
Jérusalem,  à  quinze  stades  en- 

19  viron,  beaucoup  de  Juifs  étaient 
venus  vers  Marthe  et  Marie, 
pour  les  consoler  de  la  mort 
de  leur  frère. 

20  Lorsque  Marthe  api)rit  que 
Jésus  arrivait,  elle  alla  au-de- 
vant de  lui,  tandis  que  Marie 
se    tenait    assise    à    la    maison. 

21  Marthe  dit  à  Jésus  :  Seigneur, 
si  tu  eusses  été   ici,  mon  frère 

22  ne  serait  pas  mort.  Mais,  main- 
tenant môme,  je  sais  que  tout 
ce  que  tu   demanderas  à  Dieu, 

23  Dieu  te   l'accordera.     Jésus  hii 

24  dit  :   Ton  frère  ressuscitera.     Je 

'  Lui,  Jésus. 


sais,  lui  répondit  Marthe,  qu'il 
ressuscitera    à    la   résurrection, 
au  dernier  jour.     Jésus  lui  dit  :  25 
Je  suis  la  résurrection  et  la  vie. 
Celui   qui    croit    en    moi   vivra, 
quand  même  il  serait  mort  ;    et  26 
quiconque  vit  et  croit  en  moi  ne 
mourra  jamais.     Crois-tu  cela? 
Elle  lui  dit  :    Oui,  Seigneur,  je  27 
crois  que  tu  es  le  Christ,  le  Fils 
de  Dieu,  qui  devait  venir  dans  le 
monde. 

Ayant    ainsi    parlé,    elle    s'en  28 
alla.     Puis  elle  appela  secrète- 
ment Marie,  sa  sœur,  et  lui  dit  : 
Le  maître  est  ici,  et  il  te   de- 
mande.    Dès  que  Marie  eut  en-  29 
tendu,  elle  se  leva  promptement, 
et    alla    vers    lui.      Car    Jésus  30 
n'était  pas  encore  entré  dans  le 
village,  mais  il  était  dans  le  lieu 
oii  Marthe  l'avait  rencontré.  Les  31 
Juifs  qui  étaient  avec  Marie  dans 
la  maison  et  qui  la  consolaient, 
l'ayant  vue  se  lever  promptement 
et   sortir,    la    suivirent,    disant: 
Elle    va    au    sépulcre,    pour    y 
pleurer. 

Lorsque  Marie  fut  arrivée  là  32 
où  était  Jésus,  et  qu'elle  le  vit, 
elle  tomba  à  ses  pieds,  et  lui 
dit  :  Seigneur,  si  tu  eusses  été 
ici,  mon  frère  ne  serait  pas  mort. 
Jésus,  la  voyant  pleurer,  elle  et  33 
les  Juifs  qui  étaient  venus  avec 
elle,  frémit  en  son  esprit,  et  fut 
toxit  ému.  Et  il  dit  :  Où  l'avez- 
vous  mis?  Seigneur,  kii  répon- 
dirent-ils, viens  et  vois. 

Jésus  lîleura. 

Sur  quoi  les  Juifs  dirent: 
Voyez  comme  il  l'aimait.  Et 
quelques-ims  d'entre  eux  dirent: 
Lui  qui  a  ouvert  les  yeux  de 
l'aveugle,  ne  pouvait-il  pas  faire 
aussi  qiie  cet  homme  ne  mourût 
point  ? 

Jésus,  frémissant  de  nouveau  38 
en  lui-même,  se  rendit  au   sé- 
pulcre.    C'était   une   grotte,    et 
une  pierre  était  placée  dessus. 

138 


34 


36 
37 


Chap.  11,  V.  39. 


39  Jésii8  dit  :  Otez  la  pierre.  Mar- 
tlie,  la  sœvir  du  iiioi't,  lui  dit  : 
Seigneur,  il  sent  déjà,  car  il  y 

40  a  quatre  jours  qu'il  est  là.  Jésus 
lui  dit  :  Ne  t'ai-je  pas  dit  que,  si 
tu  crois,  tu  verras  la  gloire  de 

41  Dieu?  Ils  ôtèrent  donc  la  pierre. 
Et  Jésus  leva  les  yeux  en  haut, 
et  dit  :  Père,  je  te  rends  grâces 

42  de  ce  (jue  tu  mas  exaucé.  Pour 
moi,  je  savais  que  tu  m'exauces 
toujours;  mais  j'ai  parlé  à  cause 
de  la  foule  qui  m'entoure,  afin 
qu'ils  croient  que  c'est  toi  qui 

43  m'as  envoyé.  Ayant  dit  cela,  il 
cria   d'une  voix  forte  :    La/are, 

44  sors  !  Et  le  mort  sortit,  les  pieds 
et  les  mains  liés  de  bandes,  et 
le  visage  enveloppé  d'un  linge. 
Jésus  leur  dit  :  Déliez-le,  et  lais- 
sez-le aller. 

45  Phisieurs  des  Juifs  qui  étaient 
venus  vers  Marie,  et  qui  virent 
ce  que  fit  Jésus,  crurent  en  lui. 

46  Mais  quelques-uns  d'entre  eux 
allèrent  trouver  les  pharisiens, 
et  leur  dirent  ce  que  Jésus  avait 
fait. 

47  Alors  les  chefs  des  prêtres  et 
les  pharisiens  assemblèrent  le 
sanhédrin',  et  dirent:  Qiie  fe- 
rons-nous?  Car  cet  homme  fait 

48  beaucoup  de  miracles.  Si  nous 
le  laissons  faire,  tous  croiront 
en  lui,  et  les  Romains  viendront 
détruire  et  notre  Aille "  et  notre 

49  nation.  L'un  d'eux,  Ca'iphe,  qui 
était  grand  prêtre  cette  année- 
là,  leur  dit:  Vous  n'y  entendez 

50  rien  ;  vous  ne  réfléchissez  pas 
qu'il  est  de  notre  intérêt  qu'un 
seul  honnne  meure  pour  le  peu- 
ple, et  <|ue  la  nation  entière  ne 

51  périsse  })as.  Or,  il  ne  dit  pas 
cela  de  lui-même  ;  mais,  étant 
grand  prêtre  cette  année-là,  il 
I^rophétisa     que     Jésus     devait 

52  mourir  pour   la   nation.     Et  ce 


JEAN.  Chap.  12,  \.  5. 

n'était  pas  pour  la  nation  seule- 
ment :  c'était  aussi  afin  de  réunir 
en  mi  seul  corps  les  enfants  de 
Dieu  disi)ersés. 

Dès  ce  jour,  ils  délibérèrent  sur  53 
les  moyens  de  le  faire  mourir. 
C'est  i)our(iuoi  Jésus  ne  se  mon-  54 
tra  plus  ouvertement  i^armi  les 
Juifs;  mais  il  se  retira  dans  la 
contrée  voisine  du  désert,  dans 
une  ville  ai^pelée  Éphraïm  ;  et 
là  il  demeurait  avec  ses  disci- 
ples. 

Approche  de  la  Pâque. — Jésus  attendu  à  Jéiii- 
salem. — Son  arrivée  à  Béthanie. — Parlum 
répandu  sur  ses  pieds  par  ilarie. — Entrée 
de  Jésus  à  Jérusalem. 


Le  sanliêdrtn,  voy.  note  sur  ifatth.  v.  22. 
J7otre  ville,  grec  notre  lieu. 


La     Pâ(|ue     des    Juifs     était  55 
proche.     Et  beaucoup  de  gens 
du  pays  montèrent  à  Jérusalem 
avant  la  Pâque,  pour  se  purifier. 
Ils  cherchaient  Jésus,  et  ils  se  56 
disaient  les  uns  aux  autres  dans 
le  temple  :  Que  vous  en  semble? 
Ne  viendra-t-il  pas  à  la  fête  ?  Or,  57 
les  chefs  des  prêtres  et  les  pha- 
risiens avaient  donné  l'ordre  que, 
si  quelqu'un  savait  où  il  était,  il 
le  déclarât,  afin  qu'on  se  saisît 
de  lui. 

Six  jours    avant    la   Pâqvie,  1  O 
Jésus    arriva    à    Béthanie,   où 
était  Lazare,  qu'il  avait  ressus- 
cité des  morts.     Là,  on  lui  fit  'J 
un  souper;    Marthe  servait,  et 
Lazare  était  un  de  ceux  qui  se 
trouvaient     à    table    avec     lui. 
Marie,  ayant  pris  inie  livre  d'un  3 
parfiim  de  nard  pur  de  grand 
l)rix,  oignit  les  pieds  de  Jésus, 
et  les  essuja  aA ec  ses  cheveux  ; 
et    la    maison    fut    remplie    de 
l'odeur  du  j^arfum.     Un  de  ses  4 
disciples.  Judas  Iscariot,  fils  de 
Simon,  celui  qui  devait  le  livrer, 
dit  :  Poin-quoi  n'a-t-on  pas  vendu  5 
ce  parfum  trois  cents  deniers  \ 
pour  les   donner  aux   i)auvres? 


139 


Deniers,  voy.  note  sur  Mattb.  xviii.  2H. 
F  4 


Chap.  12,  V.  0. 


JEAN. 


0  II  disait  cela,  non  quil  se  mît 
en  peine  des  pauvres,  mais  parce 
qu'il  était  voleur,  et  que,  tenant 
la  bourse,  il  prenait  ce  qu'on  y 

7  mettait.  Mais  Jésus  dit  :  Laisse- 
la.    Elle  a  gardé  ce  parfum  pour 

8  le  jour  de  ma  sépulture.  Vous 
avez  toujours  des  pauvres  avec 
vous,  mais  vous  ne  m'aurez  pas 
toujours. 

9  Une  grande  multitude  de  Juifs 
apprirent  que  Jésus  était  à  Bé- 
thanie  ;  et  ils  y  vinrent,  non 
pas  seulement  à  cause  de  lui, 
mais  aussi  pour  voir  Lazare, 
qu'il  avait  ressuscité  des  morts. 

10  Les  chefs  des  prêtres  délibérè- 
rent de  foire  mourir  aussi  La- 

11  zare,  parce  que  beaucoup  de 
Juifs  se  retiraient  d'eux  à  cause 
de  lui,  et  croyaient  en  Jésus. 

12  Le  lendemain,  une  foule  nom- 
breuse de  gens  venus  à  la  fête, 
ayant  entendu  dire  que  Jésus  se 

lo  rendait  à  Jérusalem,  prirent  des 
branches  de  palmiers,  et  allèrent 
audevant  de  lui,  en  criant  :  Ho- 
sannaM  Béni  soit  celui  qui  vient 
au  nom  du  Seigneur,  le  roi  d"Is- 

14raël!  Jésus  trouva  un  ânon,  et 
s'assit  dessus,  selon  ce  qui  est 

15  écrit:  Ne  crains  point,  fille  de 
Sion  ;    voici,  ton  roi  vient,  assis 

16  sur  le  petit  d'une  ânesse.  Ses 
disciples  ne  comprirent  pas  d'a- 
bord ces  choses  ;  mais,  lorsque 
Jésus  eut  été  glorifié,  ils  se  sou- 
vinrent qu'elles  étaient  écrites 
de  lui,  et  qu'ils  les  avaient  ac- 
complies à  son  égard. 

17  Tous  ceux  qui  étaient  avec 
Jésus,  quand  il  appela  Lazare 
du  sépulcre  et  le  ressuscita  des 
morts,  lui  rendaient  témoignage; 

18  et  la  foule  vint  au-devant  de  lui. 
parce   qu'elle  avait  appris  qu'il 

19  avait  fait  ce  miracle.  Les  phari- 
siens se  dirent  donc  les  uns  aux 
autres  :  Vous  a  oyez  que  vous  ne 


Hosanna  signifie  Sauve,  de  grâce  ! 


gagnez  rien  ; 
allé  après  lui 


Chap.  12,  v.  32. 
voici,  le  monde  est 


Jésus  jiarle   de  sa   mort   prochaine. — Incré- 
dulité des  Juifs. 

Quelques  Grecs,   du   nombre  20 
de  ceux  qui  étaient  montés  pour 
adorer  pendant  la  fête,  s'adres-  21 
sèrent  à  Philippe,  de  Bethsaida 
en   Galilée,   et   lui   dirent   avec 
instance  :    Seigneur,   nous   vou- 
drions voir  Jésus.    Philippe  alla  22 
le   dire  à  André,  puis  André  et 
Philippe  le  dirent  ti  Jésus. 

Jésus  leur  réjîondit  :    L'heure  23 
est  venue,  où  le  Fils  de  l'homme 
doit  être  glorifié.     En  vérité,  en  24 
vérité,  je  vous  le  dis,  si  le  grain 
de  blé  qiii  est  tombé  en  terre  ne 
meurt,  il  reste  seul  ;    mais,  s'il 
meurt,   il    porte    beaucoup    de 
fruit.     Celui  qui  aime  sa  vie  la  25 
perdra,  et  celui  qui  hait  sa  vie 
dans   ce   monde    la    conservera 
pour  la  vie  éternelle.     Si  quel-  26 
qu'im  me  sert,  qu'il  me  suive  ; 
et  là   où  je   suis,  là  aussi  sera 
mon    serviteur.      Si    quelqu'un 
me    sert,    le    Père    l'honorera. 
Maintenant  mon  âme  est  trou-  27 
blée.    Et  que  dirai-je  ?  .  .  .  Père, 
délivre-moi  de  cette  heure?  .  .  . 
Mais  c'est  pour  cela  que  je  suis 
venu  jusqu'à  cette  heure.    Père,  28 
glorifie  ton  nom  ! 

Et  ime  voix  vint  du  ciel  :  Je 
l'ai  glorifié,  et  je  le  glorifierai 
encore. 

La  foule  qui  était  là.  et  qui  29 
avait  entendu,  disait  que  c'était 
un  tonnerre.    D'autres  disaient  : 
Un  ange  lui  a  parlé. 

Jésus    dit  :    Ce    n'est    pas    à  30 
cause    de    moi    que    cette    voix 
s'est  fait  entendre  ;  c'est  à  cause 
de  vous.     Maintenant  a  lieu  le  31 
jugement  de  ce  monde  ;    main- 
tenant  le  prince  de  ce  monde 
sera  jeté  dehors.    Et  moi,  quand  32 
j'aurai  été  élevé  de  la  terre,  j'at- 
tirerai tous  les  honnnes  à  moi. — 


140 


Chat.  12,  v.  33. 


JEAN. 


Chap.  13,  V.  6 


33  En  parlant  ainsi,  il  indiqnait  de 
quelle  mort  il  devait  mourir. — 

34  La  foule  lui  répondit  :  Nous 
avons  appris  par  la  loi  que  le 
Christ  demeiire  éternellement  ; 
eonnnent  doue  dis-tu  :  Il  faut 
(pie  le  Fils  de  l'homme  soit 
élevé?      Qui    est    ce    Fils     de 

35  riionnne?  Jésus  leur  dit:  La 
lumière  est  encore  pour  un  peu 
de  temps  au  milieu  de  vous. 
Marchez,  pendant  que  vous  avez 
la  lumière,  afin  que  les  ténèbres 
ne  voTXS  surprennent  point:  celui 
qui  marche  dans  les  ténèbres  ne 

oG  sait  où  il  va.  Pendant  que  vous 
avez  la  lumière,  croyez  en  la 
lumière,  alin  que  vous  soyez  des 
enfants  de  lumière. 

Jésus  dit  ces  choses,  puis  il 
s'en  alla,  et  se  cacha  loin  d'eux. 

37  Malgré  tant  de  miracles  ^  qu'il 
avait  faits  en  leur  présence,  ils 

38  ne  croyaient  pas  en  lui,  afin  que 
s'acconqjlît  la  parole  qu'Ésaïe, 
le  i)rophète,  a  prononcée  :  Sei- 
gneur, qui  a  cru  à  notre  prédi- 
cation? et  à  qui  le  bras  dii  Hei- 

39  gneur  a-t-il  été  révélé  ?  Aussi  ne 
pouvaient-ils  croire,  parce  qu'É- 

40  saïe  a  dit  encore  :  Il  a  aveug-lé 
leurs  yeux,  et  il  a  endurci  leur 
cœur,  de  peur  qu'ils  ne  voient 
des  yeux,  qu'ils  ne  comprennent 
du  cœur,  qu'ils  ne  se  convertis- 
sent, et  (pie  je  ne  les  guérisse. 

41  Ésaïe  dit  ces  choses,  lorsqu'il  vit 
sa  gloire,  et  qii'il  parla  de  lui. 

42  Cependant,  même  parmi  les 
chefs,  plusieurs  crurent  en  lui  ; 
mais,  à  cause  des  pharisiens,  ils 
n'en  faisaient  pas  l'aveu,  dans  la 
crainte  d'être  exclus  de  la  syna- 

43  gogue.  Car  ils  aimèrent  la  gloire 
des  hommes  plus  que  la  gloire 
de  Dievi. 

44  Or,  Jésus  s'était  écrié  :  Celui 
qui  croit  en  moi  ci'oit  non  pas 

'  Jean  n'en  raconte  que  six  dans  son  E- 
vangile  ;  mais  il  est  évidtnt  qu'il  ne  les  a  jjas 
tous  mentionnés,  comp.  xx.  30. 


en  moi,  mais  on   celui   (pii   ma 
envoyé  ;  et  celui  qui  me  voit  voit  45 
celui  qui  m'a  envoyé.     Je   suis  4() 
venu  comme  une   lumière  dans 
le   monde,  afin   que   quiconque 
croit   en   moi   ne    demeure  pas 
dans  les  ténèbres.    Si  quelqu'un  47 
entend  mes   paroles   et  ne   les 
garde    point,   ce   n'est   pas   moi 
qui   le  juge;    car  je   suis  venu 
non  poTir  juger  le  monde,  mais 
poiu-   sauver   le   monde.     Celui  48 
qui     me     rejette     et     qui     ne 
reçoit    pas    mes   j^aroles   a   son 
juge;  la  parole  que  j'ai  annon- 
cée,   c'est    elle    qui    le    jugera 
au    dernier  jour.      Car  je    n'ai  4!) 
l^oint  parlé  de  moi-même  ;  mais 
le   Père,    qui    m'a   envoyé,    m'a 
prescrit  lui-même  ce  que  je  dois 
dire  et  annoncer.    Et  je  sais  que  50 
son    commandement   est   la   vie 
éternelle.      C'est    pourquoi    les 
choses   que  je    dis,  je    les    dis 
comme  le  Père  me  les  a  dites. 

Célébration  de  la  Pàque. — Jésus  lave  les 
pieds  de  ses  disciples. — La  trahison  de 
Judas  dévoilée. 

Avant  la  fête  de  Pâque,  Je-  1  Q 
sus,  sachant  que  son  heure 
était  venue  de  passer  de  ce 
monde  au  Père,  et  ayant  aimé 
les  siens  qui  étaient  dans  le 
monde,  manifesta  jusqu'à  la  fin 
son  amour  pour  eux. 

Pendant  le  souper,  lorsque  le  2 
diable  avait  déjà  inspiré  au  cœur 
de  Judas  Iscariot,  fils  de  Simon, 
le  dessein  de  le  livrer,  Jésus,  qui  3 
savait  que  le  Père   avait   remis 
toutes  choses  entre   ses  mains, 
qu'il  était  venu  de  Dieu,  et  qu'il 
s'en   allait  à   Dieu,   se   leva   de  4 
table,  ôta  ses  vêtements,  et  prit 
un  linge,  dont  il  se  ceignit.    En-  5 
suite  il  versa  de  l'eau  dans  un 
bassin,  et  il  se  mit  à   laver  les 
pieds    des    disciiJes,    et    à    les 
essuyer   avec   le    linge   dont   il 
était  ceijit.     Il  vint  donc  à   Si-  (j 


141 


Chap.  13,  V.  6. 


JEAN. 


Chap.  13,  v. 


Si- 


mon Pierre  ;    et  Pierre  lui  dit  : 
Toi,  Seigneur,  tu  me   laves  les 

7  pieds  !  Jésus  lui  répondit  :  Ce 
que  je  fais,  tu  ne  le  comprends 
pas  maintenant,  mais  tu  le  com- 

8  prendras  bientôt.  Pierre  lui  dit: 
Non,  jamais  tu  ne  me  laveras  les 
pieds.  Jésus  lui  répondit  :  Si 
je  ne  te  lave,  tu  n'auras  point  de 

n  part  avec  moi.  Simon  Pierre  lui 
dit:  Seigneur,  non  seulement 
les  pieds,  mais  encore  les  mains 

10  et  la  tête.  Jésus  lui  dit:  Celui 
qui  est  lavé  n'a  besoin  que  de 
laver  ses  pieds,  pour  être  en- 
tièrement   pur  ;     et    vous     êtes 

11  purs,  mais  non  pas  tous.  Car 
il  connaissait  celui  qui  le  livrait; 
c'est  poui'quoi  il  dit:  Vous  n'êtes 
pas  tous  purs. 

12  Après  qu'il  leur  eut  lavé  les 
pieds,  et  qu'il  eut  pris  ses  vête- 
ments, il  se  remit  à  table,  et  leur 
dit  :    Comprenez-vous  ce  que  je 

13  vous  ai  fait?  Vous  m'appelez 
Maître    et    Seigneur;     et    vous 

14  dites  bien,  car  je  le  suis.  Si 
donc  je  vous  ai  lavé  les  pieds, 
moi,  le  Seigneur  et  le  Maître, 
vous  devez  aussi  vous  laver  les 

15  pieds  les  uns  aux  autres;  car  je 
vous  ai  donné  un  exemple,  afin 
que  vous  fassiez  comme  je  vous 

IG  ai  fait.  En  vérité,  en  vérité,  je 
vous  le  dis,  le  serviteur  i^est 
pas  plus  grand  que  son  sei- 
gneur, ni  l'apôti'e  plus  grand  que 

17  celui  qui  l'a  envoyé.  Si  vous 
savez  ces  choses,  vous  êtes  heu- 
reux, poiu'vn  que  vous  les  prati- 
quiez. 

18  Ce  n'est  pas  de  vous  tous  que 
je  parle  ;  je  connais  ceux  que 
j'ai  choisis.  Mais  il  faut  que 
l'Écriture  s'accomplisse  :  Celui 
qui  mange   avec  moi  le  pain  a 

19  levé  son  talon  contre  moi.  Dès 
à  présent  je  vous  le  dis,  avant 
que  la  chose  arrive,  afin  que, 
lorsqu'elle  arrivera,  vous  croyiez 
à  ce  que  je  suis. 

1 


En  vérité,  en  vérité,  je  vous  le  20 
dis,  celui  qui   reçoit  celui   que 
j'aurai  envoyé  me  reçoit,  et  celui 
qui  me   reçoit  reçoit  celui  qui 
m'a  envoyé. 

Ayant  ainsi  parlé,  Jésus   fut  21 
troublé  en  son  esprit,  et  il  dit 
expressément  :     En    vérité,    en 
vérité,  je  vous    le  dis,   l'un  de 
vous  me  livrera.     Les  disciples  22 
se  regardaient  les  uns  les  autres, 
ne  sachant  de  qui  il  parlait.    Un  23 
des   disciples,  celui    que  Jésus 
aimait,  était  couché  sur  le  sein 
de  Jésus.     Simon  Pierre  lui  fit  24 
signe    de    demander    qui    était 
celui  dont  parlait  Jésus.     Et  ce  25 
disciple,   s'étant    penché    sur  la 
poitrine  de  Jésus,  lui  dit  :   Sei- 
gneur, qui  est-ce  ?  Jésus  répon- 
dit:   C'est  celui  à  qui  je   don-  26 
nerai  le   morceau  trempé.     Et, 
ayant  trempé  le  morceau,  il  le 
donna  à  Judas  Iscariot,  fils  de 
Simon.    Dès  que  le  morceau  fut  27 
donné,  Satan  entra  dans  Judas. 
Jésus  lui  dit  :    Ce  que  tu  fais, 
fais-le  promptement.     Mais  au-  28 
cun  de  ceux  qui  étaient  à  table 
ne   compi'it  pourquoi  il  lui  di- 
sait cela  ;  car  quelques-uns  peu-  29 
salent  que,  comme  Judas  avait 
la  bom-se,  Jésus  voulait  lui  dire  : 
Achète     ce     dont     nous    avons 
besoin    pour    la    fête,    ou    qu'il 
lui  commandait  de  donner  quel- 
que chose  aux  pauvres.     Judas,  30 
ayant  pris  le  morceau,  se  hâta 
de  sortir.     Il  était  nuit. 

Derniers  entretiens  et  discours  de  Jésus  avec 
ses  disciples. — Questions  des  apôtres  PieiTe, 
Tliomas,  Philiisiie,  Jude. — Instructions, 
consolations  et  promesses  :  l'amour  fra- 
ternel; l'envoi  du  Saint-Esprit;  la  paix  de 
Jésus  ;  le  cep  et  les  sarments  ;  la  haine 
du  monde  ;  les  persécutions  ;  la  tristesse 
changée  en  joie  ;  le  revoir.  Les  adieux  du 
léjsart. — Foi  des  disciples. 

Lorsque  Judas   fut  sorti.  Je-  31 
sus  dit  : 
Maintenant, le  Fils  de  l'homme 

42 


Chap.  13,  V.  31. 


JEAK 


Chap.  14,  v.  19. 


a  été  glorifié,  et  Dieu  a  été  glori- 
32  fié  en  lui.  Si  Dieu  a  été  glorifié 
en  hii,  Dieu  aussi  le  glorifiera 
en  hii-même,  et  il  le  glorifiera 
bientôt. 
3o  Mes  petits  enfants,  je  suis  i^our 
j)eu  de  temps  encore  avec  vous. 
Vous  nie  chercherez  ;  et,  comme 
j'ai  dit  aux  Juifs  :  Vous  ne  poii- 
vez  venir  où  je  vais,  je  vous  le 

34  dis  atissi  maintenant.  Je  vous 
donne  un  commandement  nou- 
veau :  Aimez-vous  les  uns  les 
autres,  comme  je  vous  ai  aimés  : 
vous   aussi,  aimez-vous  les   uns 

35  les  autres.  A  ceci  tous  connaî- 
tront que  vous  êtes  mes  dis- 
ciples, si  vous  avez  de  l'amour 
les  mis  pour  les  autres. 

36  Simon  Pierre  lui  dit  :  Sei- 
gneur, où  vas-tu?  Jésus  répon- 
dit :  Tu  ne  peux  pas  maintenant 
me  suivre   où  je  vais,  mais  tu 

37  me  suivras  plus  tard.  Seigneur, 
lui  dit  Pierre,  pourquoi  ne  jinis- 
je  pas  te  suivre  maintenant?  Je 

38  donnerai  ma  vie  pour  toi.  Jésus 
répondit  :  Tu  donneras  ta  vie 
pour  moi!    En  vérité,  en  vérité, 

'je  te  le  dis,  le  coq  ne  chantera 
pas  que  tu  ne  maies  renié  trois 
fois. 
14      Q^^^  votre  cœur  ne  se  trou- 
ille point.    Croyez  en  Dieu,  et 
croyez  en  moi. 

2  II  y  a  plusieurs  demeures 
dans  la  maison  de  mon  Père. 
Si  cela  n'était  pas,  je  vous  l'au- 
l'ais  dit.     Je  vais  vous  préparer 

3  une  place.  Et,  lorsque  je  m'en 
serai  allé,  et  que  je  vous  aurai 
préparé  une  place,  je  reviendrai, 
et  je  vous  prendrai  avec  moi, 
afin   que  là   oii  je   suis  vous  y 

4  soyez  aussi.  Vous  savez  oii  je 
Aais,  et  vous  en  savez  le  chemin. 

T)  Thomas  lui  dit:  Seigneur, 
nous  ne  savons  où  tu  vas  ;  com- 
ment pouvons-nous  en  savoir  le 

(!  chemin  ?  Jésus  lui  dit  :  Je  suis 
le   chemin,  la  véi'ité,  et  la  vie. 

143 


Nul  ne  vient  au  Père  que  par 
moi.  Si  vous  me  connaissiez, 
vous  connaîtriez  aussi  mon  Père. 
Et  dès  maintenant  vous  le  con- 
naissez, et  vous  l'avez  vu. 

Philippe  lui  dit:  Seigneur, 
montre-nous  le  Père,  et  cela 
nous  suffit.      Jésus  lui  dit  :    Il 


9 


y  a  si  longtemps  que  je  suis 
avec  vous,  et  tu  ne  m'as  pas 
connu,  Philippe  !  Celui  qui  m'a 
vu  a  vu  le  Père  :  comment  dis- 
tu:  Montre-nous  le  Père?  Ne  10 
crois-tu  pas  que  je  suis  dans 
le  Père,  et  que  le  Père  est  en 
moi?  Les  paroles  que  je  vous 
dis,  je  ne  les  dis  pas  de  moi- 
même  ;  et  le  Père  qui  demeure 
en  moi,  c'est  lui  qui  fait  les 
œuvres.  Croyez-moi,  je  suis  11 
dans  le  Père,  et  le  Père  est  en 
moi  ;  croyez  du  moins  à  cause 
de  ces  œuvres. 

En  vérité,  en  vérité,  je  vous  le  12 
dis,  celui  qui  croit  en  moi  fera 
aussi  les  œuvres  que  je  fais,  et 
il  en  fera  de  plus  grandes,  parce 
que  je  m'en  vais   au  Père  ;    et  13 
tout  ce  que  vous  demanderez  au 
Père  en  mon  nom,  je  le  ferai, 
afin    que   le    Père    soit   glorifié 
dans  le  Fils.     Si  vous  demandez  14 
quelque  chose  en  mon  nom,  je 
le  ferai. 

Si  vous  m'aimez,  gardez  mes  15 
commandements.      Et    moi,    je  16 
prierai  le  Père,  et  il  vous  don- 
nera un  autre  consolateur  \  afin 
qu'il  demeure  éternellement  avec 
vous,  l'Esprit  de  vérité,  que  le  17 
monde  ne  jieut  recevoir,  parce 
qu'il  ne  le  voit  point  et  ne  le 
connaît  point  :    mais  vous,  vous 
le    connaissez,    car   il    demeure 
avec  vous,   et   il   sera   en  vous. 
Je  ne  vous  laisserai  pas  orphe-  18 
lins,  je  viendrai  à  vous.     Encore  19 
un  peu  de  temps,  et  le  monde 


'   Consolateur,    grec    'paraclel,    défenfeur, 
aide,  soutien. 


Chap.  14,  V.  19. 


JEAN. 


Chap.  15,  v.  11. 


20 


21 


22 


23 


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25 
26 


27 


28 


29 


30 


ne  me  verra  phis;  mais  vous, 
vous  me  verrez,  car  je  vis,  et 
vous  vivrez  atissi.  En  ce  jour- 
là,  vous  connaîtrez  que  je  suis 
en  mon  Père,  que  vous  êtes  en 
moi,  et  que  je  suis  en  vous. 
Celui  qui  a  mes  commande- 
ments et  qui  les  garde,  c'est 
celui  qui  m'aime  ;  et  celui  qui 
m'aime  sera  aimé  de  mon  Père, 
je  l'aimerai,  et  je  me  ferai  con- 
naître à  lui. 

Jude  \  non  j^as  l'Iscariot,  lui 
dit  :  Seigneur,  d'où  vient  que  tu 
te  feras  connaître  à  nous,  et  non 
au  monde  ?  Jésus  lui  répondit  : 
Si  quelqu'un  m'aime,  il  gardera 
ma  parole,  et  mon  Père  l'aimera; 
nous  viendrons  à  lui,  et  nous 
ferons  notre  demeure  chez  lui. 
Celui  qui  ne  m'aime  pas  ne 
garde  point  mes  paroles.  Et  la 
parole  que  vous  entendez  n'est 
pas  de  moi,  mais  du  Père  qui 
m'a  envoyé. 

Je  vous  ai  dit  ces  choses 
pendant  que  je  demeure  avec 
vous.  Mais  le  consolateur,  l'Es- 
prit-Saint,  que  le  Père  euAerra 
en  mon  nom,  vous  enseignera 
toutes  choses,  et  vous  rappellera 
tout  ce  que  je  vous  ai  dit. 

Je  vous  laisse  la  paix,  je  vous 
donne  ma  paix.  Je  ne  vous  la 
donne  pas  comme  le  monde  la 
donne.  Que  votre  cœur  ne  se 
trouble  point,  et  ne  s'alarme 
point. 

Vous  avez  entendu  que  je  vous 
ai  dit  :  Je  m'en  vais,  et  je  reviens 
vers  vous.  Si  vous  m'aimiez, 
vous  vous  réjouiriez  de  ce  que 
je  vais  au  Père  ;  car  le  Père  est 
plus  grand  que  moi.  Et  main- 
tenant je  vous  ai  dit  ces  choses, 
avant  qu'elles  arrivent,  afin  que, 
lorsqu'elles  arriveront,  vous  croy- 
iez.    Je  ne  parlerai  plus  guère 


'   Jude   ou  Jitdas,   appelé   aussi   Lebbée  et 
Thaddée,  voy.  Matth.  x.  3,  et  ]Marc  m.  18. 


avec  vous  ;  car  le  prince  du 
monde  \ient.  11  ne  peut  rien 
sur  moi  ;  mais  il  faut  que  le  31 
monde  sache  que  j'aime  le  Père, 
et  que  j'agis  selon  l'ordre  que  le 
Père  m'a  donné. 

Levez-vous,  partons  d'ici. 

Je  suis  le  vrai  cep,  et  mon  lo 
Père    est    le    vigneron.      Tout  2 
sarment  qui  est  en  moi  et  qui 
ne  porte  pas  de  fruit,  il  le  re- 
tranche;    et   tout    sarment   qui 
porte  du  fruit,  il  l'émonde,  afin 
qu'il  porte  encore  plus  de  fruit. 
Déjà  vous  êtes  purs,  à  cause  de  3 
la    parole    que   je    vous    ai   an- 
noncée.    Demeurez  en  moi,  et  4 
je  demeurerai  en  vous.    Comme 
le  sarment  ne  peut  de  lui-même 
porter  du  fruit,  s'il  ne  demeure 
attaché  au  cep,  ainsi  vous  ne  le 
pouvez  non  plus,  si  vous  ne  de- 
meurez en  moi.     Je  suis  le  cep,  5 
vous  êtes  les  sarments.      Celui 
qui  demeure  en  moi  et  en  qui 
je   demeure  porte  beaucoup  de 
fruit,  car  sans  moi  vous  ne  pou- 
vez rien  faire.     Si  quelqu'un  ne  6 
demeure  pas  en  moi,"  il  est  jeté 
dehors,  comme  le  sarment,  et  il 
sèche  ;    puis  on  ramasse  les  sar- 
ments, on  les  jette  au  feu,  et  ils 
brûlent.     Si  vous  demeurez  en  7 
moi,    et   que    mes    paroles    de- 
meurent en  vous,  demandez  ce 
que  vous  voudrez,  et  cela  vous 
sera    accordé.      Si   vous   portez  8 
beaucoup    de    fruit,    c'est    ainsi 
que  mon  Père  sera  glorifié,  et 
que  vous  serez  mes  disciples. 

Comme  le  Père  m'a  aimé,  je  9 
vous  ai  aussi  aimés.     Demeurez 
dans  mon  amour.     Si  voiis  gar-  10 
dez   mes  commandements,  vous 
demeurerez   dans    mon    amour, 
de  même  que  j'ai  gardé  les  com- 
mandements   de   mon   Père,   et 
que  je  demeure  dans  son  amour. 
Je  vo\is   ai  dit  ces   choses,  afin  11 
que  ma  joie  soit  en  vous,  et  que 
votre  joie  soit  parfaite. 


144 


ChAP.   15,  V.    12. 


JEAN. 


Chap.  16,  V.  II. 


12  C'est  ici  mon  coimnandcinent: 
Aimez-vous  les  uns  les  autres, 

13  comme  je  vous  ai  aimés.  Il  n'y 
a  pas  de  plus  grand  amour  que 
de  donner  sa  vie  pour  ses  amis. 

14  Vous  êtes  mes  amis,  si  vous 
laites  ce  que  je  vous  commande. 

15  Je  ne  vous  appelle  plus  servi- 
teurs, parce  que  le  serviteur  ne 
sait  pas  ce  que  fait  son  maître  ; 
mais  je  vous  ai  api^elés  amis, 
parce  que  je  vous  ai  fait  con- 
naître tout  ce  que  jai  appris  de 

16  mon  Père.     Ce   n'est   pas  vous 


qui  m'avez  choisi  ;   mais  moi,  je    commencement 


raient  pas  commis  de  péché  ; 
mais  maintenant  ils  les  ont  vues, 
et  ils  ont  haï  et  moi  et  mon  Père. 
Mais  cela  est  arrivé  afin  que  25 
s'accomplît  la  jiarole  qui  est 
écrite  dans  leur  loi  :  Ils  m'ont 
haï  sans  cause. 

Quand  sera  venu  le  consola-  2'6 
teur,  que  je  vous  enverrai  de  la 
part  du  Père,  l'Esprit  de  vérité, 
qui  vient  du  Père,  il  rendra  té- 
moignage de  moi;  et  vous  aussi,  27 
vous  rendrez  témoignage,  i^arce 
que  vous  êtes  avec  moi  dès   le 


18 


vous  ai  choisis,  et  je  vous  ai 
établis,  afin  que  vous  alliez,  et 
que  vous  portiez  du  fruit,  et  que 
votre  fruit  demeure,  afin  que  ce 
que  vous  demanderez  au  Père 
en  mon  nom,  il  vous  le  donne. 
Ce  que  je  vous  commande,  c'est 
de  vous  aimer  les  uns  les  au- 
tres. 

Si  le  monde  vous  hait,  sachez 

19  qu'il  m'a  haï  avant  vous.  Si  vous 
étiez  du  monde,  le  monde  aime- 
rait ce  qui  est  à  lui  ;  mais  parce 
que  vous  n'êtes  pas  du  monde, 
et  ({ue  je  vous  ai  choisis  du 
milieu    du   monde,  à   cause    de 

20  cela  le  inonde  vous  hait.  Sou- 
venez-vous de  la  parole  que  je 
vous  ai  dite  :  Le  serviteur  n'est 
l)as  plus  grand  que  son  maître. 

S'ils  m'ont  i^ersécuté,  ils  vous  ]  rempli  votre  cœur, 
persécuteront  aussi  ;  s'ils  ont  j  je  vous  dis  la  vérité 
gardé  ma  i^arole.  ils  garderont 

21  aussi  la  vôtre.  Mais  ils  vous 
feront  toutes  ces  choses  à  cause 
de  mon  nom,  parce  qu'ils  ne 
connaissent  pas    celui   qui    m'a 

22  envoyé.  Si  je  n'étais  pas  venu 
et  que  je  ne  leur  eusse  point 
]»arlé,  ils  n'auraient  pas  commis 
de  i)éché  ;  mais  maintenant  ils 
n'ont    aucune    excuse    de    leur 

23  péché.     Celui  qui  me  hait  hait    la  justice,  parce  que  je  vais  au  10 

24  aussi  mon  Père.     Si  je  n'avais    Père,  et  que  vous  ne  me  verrez 
l^as  fait  parmi  eux  des  œuvres    plus  ;  le  jugement,  parce  que  le  1 1 
que  nul  autre  n'a  faites,  ils  n'au-  i  prince  de  ce  monde  est  jugé. 

145 


Je  vous  ai   dit  ces    choses,  "{Q 
afin  qu'elles  ne  soient  pas  pour 
vous  une  occasion  de  chute.    Ils  2 
vous  excluront  des  synagogues  ; 
et   même  l'heure  vient  où  qui- 
conque vous  fera  mourir  croira 
rendre  un  culte  à  Dieu.     Et  ils  3 
agiront  ainsi,  parce  qu'ils  n'ont 
connu  ni   le  Père    ni   moi.     Je  4 
vous  ai  dit  ces  choses,  afin  que, 
lorsque  l'heure  sera  venue,  vous 
vous  souveniez  que  je  vous  les 
ai  dites.     Je  ne  vous  en  ai  pas 
parlé     dès    le    commencement, 
l)arce  que  j'étais  avec  vous. 

Maintenant  je  m'en  vais  vers  5 
celui  qui  m'a  envoyé,  et  aucun 
de  vous  ne  me    demande  :    Où 
vas-tu  ?  Mais,  parce  que  je  vous  6 
ai  dit  ces  choses,  la  tristesse  a 

Cependant  7 
il  vous  est 
que  je   m'en    aille, 
car   si  je  ne   m'en  vais  pas,  le 
consolateur  ne  viendra  pas  vers 
vous  ;    mais,  si  je  m'en  vais,  je 
vous    l'enverrai.      Et    ([uand    il  S 
sera  venu,  il  convaincra  le  monde 
en  ce  qui  concerne  le  péché,  la 
justice,  et   le  jugement  :    en   ce  i) 
({ui    concerne    le    péché,   parce 
qu'ils   ne   croient   pas  en   moi  ; 


avantageux 


ChAP.   16,  V.    12. 


12  J'ai  encore  beaucoup  de  cho- 
ses à  vous  dire,  mais  vous  ne 
pouvez    pas  les  porter   mainte- 

13  nant.  Quand  le  consolateur  sera 
venu,  l'Esprit  de  vérité,  il  vous 
conduii'a  dans  tonte  la  vérité  : 
car  il  ne  parlera  j)as  de  lui- 
même,  mais  il  dira  tout  ce  qu'il 
aura    entendu,    et    il    vous    an- 

14  noncera  les  choses  à  venir.  Il 
me  glorifiera,  parce  qu'il  pren- 
dra de  ce  qui  est  à  moi,  et  vous 

15  l'annoncera.  Tout  ce  que  le 
Père  a  est  à  moi  ;  c'est  pourquoi 
j'ai  dit  qu'il  prend  de  ce  qui 
est  à  moi,  et  qu'il  vous  l'annon- 
cera. 

16  Encore  un  peu  de  temps,  et 
vous  ne  me  verrez  plus  ;  et  en- 
core un  peu  de  temps,  et  vous 
me  verrez,  parce  que  je  vais  au 
Père. 

17  Là-dessus,  quelques-uns  de  ses 
disciples  dirent  entre  eux  :  Que 
signifie  ce  qu'il  nous  dit  :  En- 
core un  peu  de  temps,  et  vous 
ne  me  A'errez  plus  ;  et  encore  un 
peu  de  temps,  et  vous  me  ver- 
rez?   et:    Parce  que  je  vais  au 

18  Pore?  Ils  disaient  donc:  Que 
signifie  ce  qu'il  dit  :  Encore  un 
peu  de  temps?  Nous  ne  savons 
de  quoi  il  parle. 

19  Jésus  connut  qu'ils  voulaient 
l'interroger,  et  il  leur  dit  :  Vous 
vous  questionnez  les  uns  les 
autres  sur  ce  que  j'ai  dit  :  En- 
core vm  peu  de  temps,  et  vous 
ne  me  verrez  plus  ;  et  encore  un 
peu  de  temps,  et  vous  me  ver- 

20  rez.  En  vérité,  en  vérité,  je 
vous  le  dis,  vous  pleurerez  et 
vous  voiis  lamenterez,  et  le 
monde  se  réjouira  ;  vous  serez 
dans  la  tristesse,  mais  votre 
tristesse   se    changera    en   joie. 

21  La  femme,  lorsqu'elle  enfante, 
éprouve  do  la  tristesse,  parce 
que  son  heure  est  venue  ;  mais, 
lorsqu'elle  a  donné  le  jour  à 
l'enfant,  elle  ne  se  souvient  plus 


JEAN.  Chap.  16,  V.  33. 

de  la  souffrance,  à  cause  de  la 
joie  qu'elle  a  de  ce  qu'un  homme 
est  né  dans  le  monde.  Vous  22 
donc  aussi,  vous  êtes  maintenant 
dans  la  tristesse  ;  mais  je  vous 
reverrai,  et  votre  cœur  se  ré- 
jouira, et  nul  ne  vous  ravira 
votre  joie.  En  ce  jour-là,  vous  23 
ne  m'interrogerez  plus  sur  rien. 
En  vérité,  en  vérité,  je  vous  le 
dis,  ce  que  vous  demanderez  au 
Père  en  mon  nom,  il  vous  le 
donnera.  Jusqu'à  présent  vous  24 
n'avez  rien  demandé  en  mon 
nom.  Demandez,  et  vous  re- 
cevrez, afin  que  votre  joie  soit 
parfaite. 

Je  vous  ai  dit  ces  choses  en  25 
paraboles.     L'heure  vient  où  je 
ne  vous  parlerai  plus  eu  j^ara- 
boles,  mais  oii  je  vous  parlerai 
ouvertement  du   Père.     En    ce  26 
jour,  vous  demanderez  en  mon 
nom,  et  je  ne  vous  dis  pas  que 
je    prierai  le   Père    pour  vous  : 
car  le  Père  hii-même  vous  aime,  27 
parce  que  vous  m'avez  aimé,  et 
que  vous  avez  cru  que  je  suis 
sorti  de  Dieu.     Je  suis  sorti  du  28 
Père,  et  je    suis  venu    dans   le 
monde  ;  maintenant  je  quitte  le 
monde,  et  je  vais  au  Père. 

Ses  disciples  lui  dirent  :  Voici,  29 
maintenant    tu    parles    ouverte- 
ment, et  tu  n'emploies  aucune 
parabole.     Maintenant  nous  sa-  30 
vous  que  tu  sais  toutes  choses, 
et  que  tu  n'as  pas  besoin  que 
personne  t'interroge  ;  c'est  pour- 
quoi  nous    croyons    que  tu    es 
sorti  de   Dieu.     Jésus  leur  ré-  31 
pondit:     Vous    croyez    mainte- 
nant.     Voici,    l'heure    vient,    et  32 
elle    est    déjà    venue,    où    vous 
serez  dispersés  chacun  de  son 
côté,   et  où   vous    me    laisserez 
seul  ;  mais  je  ne  suis  pas  seul, 
car  le  Père   est  avec   moi.     Je  33 
vous  ai  dit  ces  choses,  afin  que 
vous  ayez  la  paix  en  moi.     Vous 
aurez  des   tribulations    dans  le 


146 


Chap.  16,  V.  33. 


JEAN. 


Chap.  1T,  v.  26. 


monde  ;    mais   ijrenez   courage, 
jai  vaincu  le  monde. 

La  prière  sacerdotale. 

"VT     Après  avoir  ainsi  parlé,  Jésus 
leva  les  yeux  au  ciel,  et  dit  : 
Père,  rheure  est  venue  !  Glo- 
rifie ton  Fils,  afin  que  ton  Fils 
2  te  glorifie,  selon  que  tu  lui  as 
donné  pouvoir  svir  toute  chair, 
afin  qu'il  accorde  la  vie  éternelle 
à  tous  ceux  que  tu  lui  as  donnés. 
',\  Or,  la  vie  éternelle,  c'est  qu'ils 
te  connaissent,  toi  le  seul  vrai 
Dieu,  et  celui  que  tu  as  envoyé, 

4  Jésus-Christ.  Je  t'ai  glorifié  sur 
la  terre,  j'ai  achevé  l'œuvre  que 

5  tu  m'as  donné  à  faire.  Et  main- 
tenant toi.  Père,  glorifie-moi 
aujirès  de  toi-même  de  la  gloire 
que  j'avais  aiq^rès  de  toi  avant 
que  le  monde  fût. 

(>  J'ai  fait  connaître  ton  nom  aux 
hommes  que  tii  m'as  donnés  du 
milieu  du  monde.  Ils  étaient 
à  toi,  et  tu  me  les  as  donnés  ;  et 

7  ils  ont  gardé  ta  parole.  Mainte- 
nant ils  ont  connu  que  tout  ce 
que  tu  m'as  donné  vient  de  toi. 

8  Car  je  leur  ai  donné  les  paroles 
que  tu  m'as  données  ;  et  ils  les 
ont  reçues,  et  ils  ont  vraiment 
connu  que  je  suis  sorti  de  toi,  et 
ils  ont  cru  que  tu  m'as  envoyé. 

î»  C'est  pour  eux  que  je  prie.  Je 
ne  prie  pas  pour  le  monde,  mais 
pour  ceux  que  tu  m'as  donnés, 

1 0  parce  qu'ils  sont  à  toi  ; — et  tout 
ce  qui  est  à  moi  est  à  toi,  et  ce 
(pii  est  à  toi  est  à  moi  ; — et  je 

1 1  siiis  glorifié  en  eux.  Je  ne  suis 
plus  dans  le  monde,  et  ils  sont 
dans  le  monde,  et  je  vais  à  toi. 
Père  saint,  garde  en  ton  nom  ^ 
ceux  que  tu  m'as  donnés,  afin 
([u'ils    soient   im   comme    nous. 

12  Lorsque  j'étais  avec  eux  dans  le 
monde,  je  les  gardais  en  ton 
nom\     J'ai  gardé  ceux  que  tu 

'  JSn  ton  nom,  dans  la  connaissance  de  ton 
nom,  dans  la  fidélité  à  toi  et  à  ta  parole. 


mas  donnés,  et  aucun  d'eiix  ne 
s'est    perdu,    sinon    le    fils    de 
perdition  ',   afin    que    l'Ecriture 
fût    accomplie.     Et    maintenant  13 
je  vais  à  toi,  et  je  dis  ces  choses 
dans  le  monde,  afin  qu'ils  aient 
en  eux  ma  joie  parfaite.    Je  leur  11 
ai  donné  ta  parole  ;  et  le  monde 
les  a  haïs,  parce  qu'ils  ne  sont 
pas  du  monde,  connue  moi  je  ne 
suis  pas  du  monde.     Je  ne  te  15 
prie  pas  de  les  ôter  du  monde, 
mais  de  les  i^i'éserver  du  mal. 
Ils  ne  sont  pas  du  monde,  comme  Kî 
moi  je  ne  suis  pas  du  monde. 
Sanctifie-les    par    ta    vérité  :    ta  1 7 
parole  est  la  vérité.     Comme  tu  lis 
m'as  envoyé  dans  le  monde,  je 
les    ai    aussi    envoyés    dans    le 
monde.    Et  je  me  sanctifie  moi-  19 
même    pour    eux,    afin    qu'eux 
aussi    soient    sanctifiés    par    la 
vérité. 

Ce  n'est  pas  pour  eux  seule-  20 
ment  que  je  prie,  mais  encore 
pour  ceux  qui  croii'out  en  moi 
par  leur  parole,  afin  que   tous  21 
soient  xm,  comme  toi.  Père,  tu  es 
en  moi,  et  comme  je  suis  en  toi, 
afin  qu'eux  aussi  soient  \m  en 
nous,  pour  que  le  monde  croie  que 
tu  m'as  envoyé.  Je  leur  ai  donné  22 
la   gloire  que  tu   m'as  donnée, 
afin  qu'ils  soient  un  comme  nous 
sommes  im, — moi  en  eux,  et  toi  23 
en  moi, — afin  qu.'ils  soient  par- 
faitement un,  et  que  le  monde 
connaisse  que  tu  m'as  envoyé  et 
que  tu  les  as  aimés  comme  tu 
m'as   aimé.     Père,  je  veux  que  24 
là  où  je  suis  ceux  que  tu  m'as 
donnés   soient   aussi   avec   moi, 
afin  qu'ils  voient  ma  gloire,  la 
gloire  que  tu  m'as  donnée,  parce 
(jue  tu  m'as  aimé  avant  la  fonda- 
tion du  monde.     Père  juste,  le  25 
monde  ne  t'a  point  connu  ;  mais 
moi  je  t'ai  connu,  et  ceux-ci  ont 
connu  que  tu  m'as  envoyé.     Je  26 


Judas  Iscariot. 


147 


Chap.  17,  V.  26. 


JEAN. 


Chap.  18,  y.  21. 


leur  ai  foit  connaître  ton  nom,  et  '  s'appelait  Malchns.     Jésus  dit  à  1 1 
je  le  leur   ferai  connaître,   afin    Pierre  :    Remets  ton  épée  clans 
que  l'amour  dont  tu  m'as  aimé    le  fourreau.    Ne  boirai-je  pas  la 


soit  en  eux,  et  que  je  sois  en 
eux. 


An-estation  de  Jésus. 


18 


Lorsqu'il  eut  dit  ces  choses, 
Jésus  alla  avec  ses  disciples  de 
l'autre  côté  du  torrent  de  Cé- 
dron  \  où  se  trouAait  un  jardin", 
dans  lequel  il  entra,  lui  et  ses 
disciples. 

2  Judas,  qui  le  livrait,  con- 
naissait ce  lieu,  parce  que  Jésus 
et  ses  disciples  s'y  étaient  sou- 

3  vent  réunis.  Judas  donc,  ayant 
pris  la  cohorte  \  et  des  huissiers 
(qu'envoyèrent  les  chefs  des  prê- 
tres et  les  pharisiens,  vint  là 
avec  des  lanternes  et  des  flam- 
beaux et  des  armes. 

4  Jésus,  sachant  tout  ce  qui 
devait  lui  arriver,  s'avança,  et 
leur    dit:     Qui    cherchez-vous? 

5  Ils  lui  répondirent  :  Jésus  de 
Nazareth.  Jésus  leur  dit  :  C'est 
moi.     Et  Judas,   qui   le   livrait, 

G  était  avec  eux.  Lorsque  Jésus 
leur  eut  dit:  C'est  moi,  ils  re- 
culèrent et  tombèrent  par  terre. 

7  II  leur  demanda  de  nouveau  : 
Qui  cherchez-vous?  Et  ils  dirent: 

8  Jésus  de  Nazareth.  Jésus  ré- 
i:)ondit  :  Je  vous  ai  dit  que  c'est 
moi.  Si  donc  c'est  moi  que  vous 
cherchez,    laissez   aller   ceux-ci. 

9  II  dit  cela,  afin  que  s'accomplît 
la  parole  qu'il  avait  dite  :  Je  n'ai 
perdu  aucun  de  ceux  que  tu  m'as 
donnés  *. 

10  Simon  Pierre,  qui  avait  inie 
épée,  la  tira,  frappa  le  serviteur 
du  grand  prêtre,  et  lui  coupa 
l'oreille     droite.      Ce    serviteur 

'  Cédron,  entre  Jérusalem  et  la  montagne 
des  oliviers. 

"  Un  jardin,  Gethsémané,  vo}-.  Matth. 
XXVI.  36. 

'  La  cohorte,  voy.  note  sur  !Matth.  xxvii. 
27. 

*  Voy.  XVII.  12. 

1 


coupe  que  le  Père  m'a  donné  à 
boire  ? 

Jésus  devant  Anne  et  Caiplie. — Reniement 
de  Pierre. 

La  cohorte,  le  tribun  \  et  les  12 
huissiers  des  Juifs,  se  saisirent 
alors  de  Jésus,  et  le  lièrent.    Ils  13 
l'emmenèrent  d'abord  chez  Anne  ; 
car    il    était    le    beau-père    de 
Caïphe,  qui  était  grand  prêtre 
cette  année-là.     Et  Caïphe  était  14 
celui  qui  avait  donné  ce  conseil 
aux   Juifs  :    Il   est    avantageux 
qu'un  seul  homme  meure  i^our 
le  peuple  ^ 

Simon  Pierre,  avec  un  autre  15 
disciple,  suivait  Jésus.  Ce  disci- 
ple était  connu  du  grand  prêtre, 
et  il  entra  avec  Jésus  dans  la 
cour^    du    grand    prêtre;    mais  16 
Pierre  resta   dehors  près  de  la 
porte.  L'autre  disciple,  qui  était 
connu   du  grand  prêtre,   sortit, 
parla  à  la  portière,  et  fit  entrer 
Pierre.     Alors    la    servante,    la  17 
portière,  dit  à  Pierre  :  Toi  aussi, 
n'es-tu  pas  des  disciples  de  cet 
liomme?  Il  dit:  Je  n'eu  suis  point. 
Les  serviteurs  et  les   huissiers,  18 
qui  étaient  là,  avaient  allumé  un 
brasier,  jjarce  qu'il  faisait  froid, 
et  ils  se  chauffaient.     Pierre  se 
tenait  avec  eux,  et  se  chauffait. 

Le    grand    prêtre    interrogea  19 
Jésus  sur  ses  disciples  et  sur  sa 
doctrine.     Jé.sus    lui    répondit:  20 
J'ai  parlé  ouvertement  au  monde; 
j'ai   toujours    enseigné   dans    la 
synagogue  et  dans  le  temple,  où 
tous  les  Juifs  s'assemblent,  et  je 
n'ai  rien  dit  en  secret.  Pourquoi  21 
m'interroges-tu  ?    Interroge   sur 

'  Le  tribun,  chef  militaire,  commandant,  de 
la  cohorte. 

-  Voy.  XI.  50. 

'^  La  cour,  espace  intérieur  entouré  des 
appartements. 

48 


Chap.  18,  V.  21. 


JEAN. 


Chap.  19,  v.  4. 


ce  que  je  leur  ai  dit   ceux  qui 
m'ont    entendu  ;    voici,    ceux-là 

22  savent  ce  que  j'ai  dit.  A  ces 
mots,  un  des  luiissiers,  qui  se 
trouvait  là,  donna  un  soufflet  à 
Jésus,  en  disant  :  Est-ce  ainsi 
que  tu  réponds  au  grand  prêtre? 

23  Jésus  lui  dit  :  !?i  jai  mal  parlé, 
fais  voir  ce  que  jai  dit  de  mal  ; 
et  si  j'ai  bien  parlé,  pourquoi  me 
frappes-tu  ? 

24  Anne  l'envoya  lié  à  Caïphe,  le 
grand  prêtre. 

25  Simon  Pierre  était  là,  et  se 
chauffait.  On  lui  dit  :  Toi  aussi, 
n'es-tu  pas  de  ses  disciples?  Il 
le  nia,  et  dit  :  Je  n'en  suis  point. 

2  G  Un  des  serviteurs  du  gTand 
prêtre,  parent  de  celui  à  qui 
Pierre  avait  coupé  l'oreille,  dit  : 
Ne  t'ai-je  pas  vu  avec  lui  dans  le 

27  jardin?  Pierre  le  nia  de  nouveau. 
Et  aussitôt  le  coq  chanta. 

Jésus  devant  Pilate,  gouverneur  romain. — 
Outrages  des  soldats. — Jésus  livré  aux 
Juifs  par  Pilate. 

28  Ils  conduisirent  Jésus  de  chez 
Caïphe  au  prétoire  '  :  c'était  le 
matin.  Ils  n'entrèrent  point 
eux-mêmes  dans  le  prétoire,  afin 
de   ne    pas    se   souiller,    et    de 

29  pouvoir  manger  la  Pâque.  Pi- 
late^ sortit  donc  pour  aller  à 
etix,  et  il  dit  :  Quelle  accusation 
portez-vous  contre  cet  homme? 

30  Ils  lui  répondirent  :  81  ce  n'était 
pas   un  malfîiiteur,   nous  ne  te 

31  l'aurions  pas  livré.  Sur  quoi 
Pilate  leur  dit  :  Prenez-le  vous- 
mêmes,  et  jugez-le  selon  votre 
loi.  Les  Juifs  lui  dirent  :  Il  ne 
nous  est  pas  permis  de  mettre 

32  personne  à  mort.  C'était  afin 
que  s'accom])lît  la  parole  que 
Jésus  avait  dite,  lorsqu'il  indiqua 
de  quelle  mort  il  devait  mourir^. 


27. 


Alt  prétoire,  voy.  note  sur  Mattli.  xxvii. 


"  Pilate,  voy.  note  sur  Matth.  xxvii.  2. 
'  Du  supplice  de  la  croix,  en  usage  chez 
les  Romains  ;  voy.  xii.  32-33. 


Pilate  rentra  dans  le  prétoire,  33 
a])pela  Jésus,  et  lui  dit:    Es-tu 
le  roi  des  Juifs?  Jésus  ré^ïondit: 
Est-ce  de  toi-même  que  tu   dis  34 
cela,  ou  d'autres  te  Tont-ils  dit 
de  moi  ?   Pilate  répondit  :   Moi,  35 
suis-je  Juif?    Ta   nation   et   les 
chefs  des    prêtres  t'ont  livré  à 
moi:  qu'as-tu  fait?  Mon  royaume  36 
n'est  i^as  de  ce  monde,  répondit 
Jésus.    Si  mon  royaume  était  de 
ce   monde,   mes   serviteurs    au- 
raient combattu  pour  moi   afin 
que  je  ne  fusse   pas  livré  aux 
Juifs  ;      mais    maintenant    mon 
royaume    n'est    point    d'ici-bas. 
Pilate  lui  dit:    Tu  es  donc  roi?  37 
Jésus   répondit:    Tu   le    dis,  je 
suis  roi.     Je  suis  né  et  je  suis 
venu  dans  le  monde  pour  rendre 
témoignage    à    la    vérité.      Qui- 
conque est  de  la  vérité   écotite 
ma  voix.     Pilate  lui  dit  :   Qu'est  38 
ce  que  la  vérité  ? 

Après  avoir  dit  cela,  il  sortit  de 
nouveau  pour  aller  vers  les  Juifs, 
et  il  leur  dit:  Je  ne  trouve  aucun 
crime  en  lui.  Mais,  comme  c'est  39 
parmi  vous  une  coutume  que  je 
vous  relâche  quelqu'un  à  la  fête 
de  Pâque,  voulez-vous  que  je 
vous  relâche  le  roi  des  Juifs  ? 
Alors  de  nouveau  tous  s'écrie-  40 
rent  :  Non  pas  lui,  mais  Ba- 
rabbas.  Or,  Barabbas  était  un 
brigand. 

Alors  Pilate  prit  Jésus,  et  le  ]_Q 
fit  battre  de  verges. 

Les  soldats  tressèrent  une  2 
coitronne  d'épines,  qu'ils  posè- 
rent sm"  sa  tête,  et  ils  le  revêti- 
rent d'mi  manteau  de  pourpre  ^  ; 
puis,  s'api)rochant  de  lui,  ils  3 
disaient  :  Salut,  roi  des  Juifs  ! 
Et  ils  lui  donnaient  des  souf- 
flets. 

Pilate   sortit    de    nouveau,   et  4 
dit    aux   Juifs  :    Yoici,  je   vous 


'   D'un  manteau  de  iiourfre,  voy.  note  sur 
Matth.  XXVII.  28. 


149 


Chap.  19,  V.  4. 


JEAN. 


Chap.  19,  v.  25. 


l'amène  dehors,  afin  que  voiis 
sachiez  que  je  ne  trouve  en  kii 

5  aucun  crime.  Jésus  sortit,  donc, 
portant  la  couronne  d'épines  et 
le  manteau  de  povupre.  Et  Pi- 
late  leur  dit  :  Voici  l'homme. 

G  Lorsque  les  chefs  des  prêtres  et 
les  huissiers  le  virent,  ils  s'écriè- 
rent :  Crucifie  !  crucifie  !  Pilate 
leur  dit  :  Prenez-le  vous-mêmes, 
et  crucifiez-le  ;  car  moi,  je  ne 
trouve   pomt   de   crime   en  lui. 

7  Les  Juifs  lui  répondirent:  Nous 
avons  une  loi';  et,  selon  notre 
loi,  il  doit  mourir,  parce  qu'il 
s'est  fait  Fils  de  Dieu. 

8  Quand   Pilate   entendit   cette 

9  parole,  sa  frayeur  augmenta.  Il 
rentra  dans  le  prétoire,  et  il  dit 
à  Jésus:  D'oii  es-tu?  Mais  Jésus 
ne  lui  donna  point  de  réponse. 

10  Pilate  lui  dit:  Est-ce  à  moi  que 
tii  ne  parles  pas  ?  Ne  sais-tu  pas 
que  j'ai  le  pouvoir  de  te  crucifier, 
et   que  j'ai   le    pouvoir    de    te 

11  relâcher?  Jésus  répondit:  Tu 
n'aurais  sur  moi  aucun  pouvoir, 
s'il  ne  t'avait  été  donné  d'en 
haut.  C'est  pourquoi  celui  qui 
me  livre  à  toi  connnet  un  plus 
grand  péché. 

12  Dès  ce  moment,  Pilate  cher- 
chait à  le  relâcher.  Mais  les  Juifs 
criaient  :  Si  tu  le  relâches,  tu  n'es 
pas  ami  de  César^.  Quiconque  se 
fait  roi  se  déclare  contre  César. 

1 3  Pilate,  ayant  entendu  ces  paroles, 
amena  Jésus  dehors  ;  et  il  s'assit 
sur  le  tribunal,  au  lieu  appelé  le 
Pavé^  et  en  hébreu  Gabbatha*. 

14  — C'était   la   préparation    de    la 

'  ï/jie  loi,  la  loi  sur  les  blasjjhémateiirs, 
Lév.  XXIV.  16. 

'  César,  titre  que  portaient  les  empereurs 
lomaius.     C'était  alors  Tibère. 

^  Le  Pam,  lieu  situé  hors  du  prétoire,  et 
dont  le  nom  est  vi'aisemblablement  dû  à  un 
genre  particulier  de  pavé  (peut-être  en  mo- 
saïque) dont  il  était  revêtu. 

■"  (rabbatlia,  mot  qui  signifie  tertre,  émi- 
■iience,  et  qui  indique  la  nature  de  remplace- 
ment ;  ce  n'est  pas  la  traduction  du  terme 
grec  rendu  par  le  Favé. 

1 


Pâque,  et  environ  la  sixième 
heure  \ — Pilate  dit  aux  Juifs  : 
Voici  V  tre  roi.  Mais  ils  s'écrie-  15 
rent  :  Ôte,  ôte  ^,  crucifie-le  !  Pi- 
late leur  dit  :  Crucifierai-je  votre 
roi?  Les  chefs  des  prêtres  ré- 
pondirent :  Nous  n'avons  de  roi 
que  César.  Alors  il  le  leur  livra  1(J 
pour  être  crucifié.  Ils  prirent 
donc  Jésus,  et  l'emmenèrent. 

Jésus  crucifié. 

Jésus,  portant  sa  croix,  arriva  17 
au  lieu  du  crâne,  qui  se  nomme 
en   hébreu   Golgotha.     C'est   là  18 
qu'il  fut  crucifié,  et  deux  autres 
avec  lui,  un  de  chaque  côté,  et 
Jésus  au  milieu. 

Pilate  fit  xme  inscription,  qu'il  1 9 
plaça  sur  la  croix,  et  qui  était 
ainsi  conçue  r"  Jésus  de  Nazareth, 
roi  des  Juifs.  Beaucoup  de  Juifs  20 
lurent   cette    inscription,   parce 
que  le  lieu  où  Jésus  fut  crucifié 
était  près  de  la  ville  :    elle  était 
en  hébreu,  en  grec  et  en  latin. 
Les  chefs  des  prêtres  des  Juifs  21 
dirent  à  Pilate:  N'écris  pas:  Roi 
des  Juifs.   Mais  écris  qu'il  a  dit: 
Je    suis    roi    des   Juifs.     Pilate  22 
réjiondit:    Ce  que  j'ai  écrit,  je 
l'ai  écrit. 

Les  soldats,  après  avoir  cru-  23 
cifié  Jésus,  prirent  ses  vêtements, 
et  ils  en  firent  quatre  parts,  une 
l)art  pour  chaque  soldat.  Ils 
prirent  aussi  sa  tunique,  qui 
était  sans  couture,  d'un  seul 
tissu  depuis  le  haut  jusqu'en 
bas.  Et  ils  dirent  entre  eux:  Ne  24 
la  déchirons  pas,  mais  tirons  au 
sort  à  qui  elle  sera.  Cela  arriva 
afin  que  s'accomplît  cette  jjarole 
de  l'Ecriture:  lisse  sont  partagé 
mes  vêtements,  et  ils  ont  tiré  au 
sort  ma  tunique.  Voilà  ce  que 
firent  les  soldats. 

Près  de  la  croix  de  Jésus,  se  25 
tenaient  sa  mère  et  la  sœur  de  sa 

'  Correspondant  à  midi,  comp.  Marc  xv.  25. 
"  Ote,  ôte  du  monde,  fais  mourir. 

50 


Chap.  19,  V.  25. 


JEAN. 


Chap.  20,  v.  7. 


mère,  Marie,  feimiie  de  Clopas. 
2tj  et  Marie  de  Magdala'.  Jésus, 
voyant  sa  mère,  et  auprès  d'elle 
le  disci^ile  qu'il  aimait,  dit  à  sa 
mère  :    Femme,    voilà    tou    fils. 

27  Puis  il  dit  au  disciple  :  Voilà 
ta  mère.  Et,  dès  ce  uioment, 
le  disciple  la  prit  chez  lui. 

28  Après  cela,  Jésus,  qui  savait 
que  tout  était  déjà  consonuné, 
dit,   afin  que  l'Ecriture  fût   ac- 

2!»  complio  :  J'ai  soif.  Il  y  avait 
là  un  vase  plein  de  vinaigre. 
Les  soldats  en  remplirent  une 
éponge,  et,  l'aj^ant  fixée  à  une 
branche    d'hysope,    ils    lapi^ro- 

30  chèrent  de  sa  bouche.  Quand 
Jésus  eut  pris  le  vinaigre,  il  dit: 
Tout  est  accompli.  Et,  baissant 
la  tête,  il  rendit  l'esprit. 


La  mort  de  Jésus  constatée. — Son  corps  mis 
(liiiis  un  sépulcre. 


31 


Dans  la  crainte  que  les  corps 
ne  restassent  sur  la  croix  pendant 
le  sabbat, — car  c'était  la  pré- 
])aration,  et  ce  joiu"  de  sabbat 
était  un  grand  jour, — les  Juifs 
demandèrent  à  Pilate  qu'on 
rompît  les  jambes  aux  crucifiés, 

32  et  qu'on  les  enlevât.  Les  soldats 
vinrent  donc,  et  ils  ronq^irent  les 
jambes  au  premier,  puis  à  l'autre 
qxii  avait   été  crucifié  avec  lui. 

33  S'étant  approchés  de  Jésus,  et 
le  voyant  déjà  mort,  ils  ne  lui 

34  rompirent  pas  les  jambes  ;  mais 
un  des  soldats  lui  perça  le  côté 
avec   une   lance,   et    aussitôt   il 

35  sortit  dxi  sang  et  de  l'eau.  Celui 
qui  l'a  vu  en  a  rendu  témoignage, 
et  son  témoignage  est  vrai  ;  et  il 
sait  qu'il  dit  vrai,  afin  que  vous 

36  croyiez  aussi.  Ces  choses  sont 
arrivées,  afin  que  l'Écriture  fût 
accomplie:   Auciui  de  ses  os  ne 

37  sera  brisé.  Et  ailleurs  l'Écritiu-e 
dit  encore  :  Ils  verront  celui 
qu'ils  ont  percé. 


'   MarÏK  de  Magdala,  voy.  note  sur  5[:dtli. 
XXVII.  55. 


Après  cela,  Joseph  d'Arima-  38 
thée,  qui  était  disciple  de  Jésus, 
mais  en  secret  par  crainte  des 
Juifs,  demanda  à  Pilate  la  per- 
mission de  prendre  le  corps  de 
Jésus.     Et  Pilate  le  permit.     Il 
vint  donc,   et   prit  le  corps   de 
Jésus.     Nicodème,  qui   aupara-  39 
vaut  était  allé  de  nuit  Acrs  Jé- 
sus ',    vint    aussi,   apjjortant   \w\ 
mélange  d'environ  cent  livres  de 
myrrhe   et  d'aloès.     Ils  prirent  40 
donc  le  corjîs  de  Jésus,  et  l'en- 
veloppèrent do  bandes,  avec  les 
aromates,  comme   c'est  la  cou- 
tume d'ensevelir  chez  les  Juifs. 
Or,  il  y  avait  un  jardin  dans  le  41 
liexi  où  Jésus  avait  été  crucifié, 
et   dans   le  jardin  un   sépulcre 
neuf,  où  personne  encore  n'avait 
été  mis.    Ce  fut  là  qu'ils  déposé-  42 
rent  Jésus,  à  cause  de  la  pré- 
paration des  Juifs,  parce  que  le 
séiîulcre  était  proche. 

Résurrection  de  Jésus-Christ. 

Le  premier  jour  de  la  se-  20 
maine,  Marie  de  Magdala  se 
rendit  au  sépulcre  dès  le  matin, 
comme  il  faisait  encore  obscur  ; 
et    elle   vit   que   la  pierre   était 
ôtée  d\i  sépiûcre.     Elle  courut  2 
vers  Simon  Pierre  et  vers  l'autre 
disciple  que  Jésus  aimait,  et  leur 
dit  :   Ils  ont  enlevé  du  sépulcre 
le  Seigneur,  et  nous  ne  savons 
où  ils  l'ont  mis. 

Pierre  et  l'autre  disciple  sorti-  3 
rent,  et  allèrent  au  sépulcre.   Ils  4 
couraient  tous  deux   ensemble. 
Mais  l'autre  disciple  courut  plus 
vite  que  Pierre,  et  arriva  le  pre- 
niier  au  sépidcre  ;  s'étant  baissé,  5 
il  vit  les  bandes  qui  étaient   à 
terre,  cependant  il  n'entra  pas. 
Simon    Pierre,    qui    le    suivait,  6 
arriva  et  entra  dans  le  sépidcre; 
il  vit   les  bandes  qui  étaient  à 
terre,  et  le  linge  qu'on  avait  mis  7 


Voy.  m.  1  et  suiv. 


1.51 


Chap.  20,  V.  7. 


JEAK 


Chap.  20,  y.  30. 


sur   la  tête   de   Jésus,  non  pas 
avec  les  bandes,  mais  plié  dans 

8  im  lieu  à  part.  Alors  l'autre 
disciple,  qui  était  arrivé  le  pre- 
mier au   sépulcre,   entra   aussi  ; 

9  et  il  vit,  et  il  crut.  Car  ils  ne 
comprenaient  pas  encore  que, 
selon    l'Écriture,    Jésus    devait 

10  ressusciter  des  morts.  Et  les 
disciples  s'en  retournèrent  chez 
eux. 

11  Cependant  Marie  se  tenait 
deliors  près  du  sépulcre,  et 
pleurait.  Comme  elle  pleurait, 
elle  se  baissa  pour  regarder  dans 

12  le  sépulcre;  et  elle  vit  deux 
anges  vêtus  de  blanc,  assis  à  la 
l^lace  où  avait  été  couché  le 
corps   de  Jésus,  Fun  à  la  tête, 

13  l'autre  aux  pieds.  Ils  lui  dirent: 
Fenune,  pourquoi  pleiires-tu  ? 
Elle  leur  répondit  :  Parce  qu'ils 
ont  enlevé  mon  Seigneur,  et  je 

14  ne  sais  où  ils  l'ont  mis.  En 
disant  cela,  elle  se  retourna,  et 
elle  vit  Jésus  debout  ;  mais  elle 
ne  savait  pas  que  c'était  Jésus. 

15  Jésus  lui  dit:  Femme,  pourquoi 
pleures-tu  ?  Qui  cherches-tu  ? 
Elle,  pensant  que  c'était  le  jar- 
dinier, lui  dit  :  Seigneur,  si  c'est 
toi  qui  l'as  emporté,  dis-moi  où 
tu  l'as   mis,  et  je  le  prendrai. 

1  fi  Jésus  lui  dit:  Marie!  Elle  se 
retourna,  et  lui  dit  en  hébreu  : 
Rabbouni  !   c'est-à-dire,  Maître  ! 

17  Jésus  lui  dit:  Ne  me  touche 
pas;  car  je  ne  suis  pas  encore 
monté  vers  mon  Père.  Mais  va 
trouver  mes  frères,  et  dis-leur 
que  je  monte  vers  mon  Père  et 
votre  Père,  vers  mon  Dieu   et 

18  votre  Dieu.  Marie  de  Mag- 
dala alla  annoncer  aux  disciples 
qu'elle  avait  vu  le  Seigneur,  et 
qu'il  lui  avait  dit  ces  choses. 

10  Le  soir  de  ce  jour,  qui  était  le 
premier  de  la  semaine,  les  portes 
du  lieu  où  se  trouvaient  les  dis- 
ciples étant  fermées,  à  cause  de 
la  crainte  qu'ils  avaient  des  Juifs, 


Jésus  vint,  se  présenta  au  milieu 
d'eux,  et  leur  dit  :  La  paix  soit 
avec  vous  !  Et  quand  il  eut  dit 
cela,  il  leur  montra  ses  mains  et 
son  côté.  Les  disciples  furent 
dans  la  joie  en  voyant  le  Sei- 
gneur. Jésus  leur  dit  de  nou- 
veau :  La  paix  soit  a^ec  vous  ! 
Comme  le  Père  m'a  envoyé,  moi 
aussi  je  vous  envoie.  Après  ces 
paroles,  il  souffla  sur  eux,  et  leur 
dit  :  Recevez  le  Saint-Esprit. 
Ceux  à  qui  vous  pardonnerez 
les  péchés,  ils  leur  seront  par- 
domiés  ;  et  ceux  à  qui  vous  les 
retiendrez  \  ils  leur  seront  re- 
tenus. 

Thomas,  appelé  Did3^ne,  l'un 
des  douze,  n'était  pas  avec  eux 
lorsque  Jésus  vint.  Les  autres 
disciples  lui  dirent  donc  :  Nous 
avons  vu  le  Seigneur.  Mais  il 
leur  dit  :  Si  je  ne  vois  dans  ses 
mains  la  marque  des  clous,  et  si 
je  ne  mets  mon  doigt  dans  la 
marque  des  clous,  et  si  je  ne 
mets  ma  main  dans  son  côté,  je 
ne  croirai  point. 

Huit  jours  après,  les  disciples 
de  Jésus  étaient  de  nouveau  dans 
la  maison,  et  Thomas  se  trouvait 
avec  eux.  Jésus  vint,  les  portes 
étant  fermées,  se  présenta  au 
milieu  d'eux,  et  dit  :  La  paix 
soit  avec  vous  !  Puis  il  dit  à 
Thomas:  Avance  ici  ton  doigt, 
et  regarde  nies  mains  ;  avance 
aussi  ta  main,  et  mets-la  dans 
mon  côté  ;  et  ne  sois  pas  in- 
crédule, mais  crois.  Thomas  lui 
répondit  :  Mon  Seigneur  et  mon 
Dieu  !  Jésus  lui  dit  :  Parce  que 
tu  m'as  vu,  tu  as  cru.  Heureux 
ceux  qui  n'ont  pas  vu,  et  qui  ont 


20 


21 


22 


23 


24 
25 


20 


28 
29 


cru 


Conclusiou. 


Jésus   a  fait  encore,  en  pré- 
sence de  ses  disciples,  beaucoup 

'  Vous  les  retiendrez,  vous  ne  les  pardon- 
nerez pas. 


30 


152 


Chap.  20,  \ .  30. 


JEAN. 


Chap.  21,  v.  18. 


d'autres  miracles,  i{m  ne  sont 
31  pas  éerits  dans  ce  livre.  Mais 
ces  choses  ont  été  écrites,  afin 
que  vous  croyiez  que  JésTis  est 
le  Cluist,  le  Fils  de  Dieu,  et 
qu'en  croyant  vous  ayez  la  vie 
en  son  nom. 


Appendice  :  apparition  de  Jésus  jirès  de  la 
mer  de  Tiberiade. 

01       Après  cela,  Jésus  se  montra 

encore  aux  discijîles,  sur  les 

bords  de  la  mer  de  Tiberiade  \ 

Et  voici  de  quelle  manière  il  se 

monti'a. 

2  Simon  Pierre,  Thomas,  appelé 
Didyme,  Nathanaël  ",  de  Cana  en 
Galilée,  les  fils  de  Zébédée,  et 
deux    autres    des    disciples    de 

3  Jésus,  étaient  ensemble.  Simon 
Pierre  leur  dit:  Je  vais  pêcher. 
Ils  lui  dirent  :  Nous  allons  aussi 
avec  toi.  Ils  sortirent  et  mon- 
tèrent dans  une  barque,  et  cette 

4  nuit-là  ils  ne  prirent  rien.  Le 
matin  étant  venu,  Jésus  se  trouva 
sur  le  rivage  ;  mais  les  disciples 
ne  savaient  pas  que  c'était  Jésus. 

5  Jésus  leur  dit  :  Enfants,  n'avez- 
vous    rien    à    manger?    Ils    lui 

6  répondirent  :  Non.  Il  leur  dit  : 
Jetez  le  filet  du  côté  droit  de  la 
barque,  et  vous  trouverez.  Ils 
le  jetèrent  donc,  et  ils  ne  pou- 
vaient plus  le  retirer,  à  cause  de 
la  grande  quantité  de  poissons. 

7  Alors  le  disciple  qiie  Jésus 
aimait  dit  à  Pierre  :  C'est  le 
Seigneur  !  Et  Simon  Pierre,  dès 
qu'il  eut  entendu  que  c'était  le 
Seigneur,  mit  son  vêtement  et 


que  d'environ  deux  cents  cou- 
dées \ 

Lorsqu'ils  furent  descendus  à  9 
terre,  ils  virent  là  des  charbons 
iillumés,   du  poisson  dessiis,  et 
du  pain.    Jésus    leur  dit:    Ap- 10 
portez   des   poissons    que    vous 
venez  de  jDrendre.   Simon  Pierre  1 1 
monta  dans  la  barque,  et  tira  à 
terre    le    filet     plein     de    cent 
cinquante-trois  grands  poissons; 
et   quoiqu'il   y  en   eût   tant,  le 
filet  ne  se  rompit  point.    Jésus  12 
leur   dit  :    Venez,    mangez.     Et 
aucun  des  disciples  n'osait  lui 
demander  :    Qui  es-tu  ?   sachant 
que  c'était  le  Seigneur.     Jésus  13 
s'approcha,  prit  le  pain,  et  leur 
en   donna;    il   fit  de   même  du 
poisson. 

C'était  déjà  la  troisième  fois  14 
que  Jésus  se  montrait  à  ses  dis- 
ciples, depuis  qu'il  était  ressus- 
cité des  morts. 

Après  qu'ils  eurent  mangé,  15 
Jésus  dit  à  Simon  Pierre  :  Si- 
mon, fils  de  Jonas,  m'aimes- tu 
plus  que  ne  m'aiment  ceux-ci? 
Il  lui  répondit  :  Oui,  Seigneur, 
tu  sais  que  je  t'aime.  Jésus  lui 
dit:  Pais  mes  agneaux.  Il  lui  16 
dit  une  seconde  fois  :  Simon,  fils 
de  Jonas,  m'aimes-tu  ?  Pierre 
lui  répondit  :  Oui,  Seigneur,  tu 
sais  que  je  t'aime.  Jésus  lui 
dit  :  Pais  mes  brebis.  Il  lui  17 
dit  poTir  la  troisième  fois  :  Si- 
mon, fils  de  Jonas,  m'aimes-tu  ? 
Pierre  fut  attristé  de  ce  qu'il 
lui  avait  dit  pour  la  troisième 
fois  :  M'aimes-tu  ?  Et  il  lui  ré- 
pondit :  Seigneur,  tu  sais  toutes 
choses,  tu  sais  que  je  t'aime. 
Jésus  lui  dit:   Pais  mes  brebis. 


sa  ceinture,  car  il  était  nu,  et  se    En  vérité,  en  vérité,  je  te  le  dis,  18 


8  jeta  dans  la  mer.  Les  autres 
disciples  vinrent  avec  la  barque, 
tirant  le  filet  ]Jein  de  poissons, 
car  ils  n'étaient  éloignés  de  terre 

'  La  mer  de  Tiberiade,  voy.  note  sur  vi.  1. 
^  NatJtanaël,  voy.  note  sur  i.  46. 


quand  tu  étais  plus  jeune,  tu  te 
ceignais  toi-même,  et  tu  allais  où 
tu  voulais  ;  mais  quand  tu  seras 
vieux,  tu  étendras  tes  mains,  et 


Deux  cents  coudées,  environ  95  mètres. 


153 


Chap.  31,  V.  i8. 


JEAN— ACTES. 


Chap.  1,  v.  ii. 


un  awtre  te  ceindra,  et  te  mènera 

19  où  tu  ne  voudras  pas.  Il  dit 
cela,  pour  indiquer  par  quelle 
mort  Pierre  glorifierait  Dieu. 
Et  ayant  ainsi  parlé,  il  lui  dit: 
Suis-moi. 

20  Pieri-e,  s'étant  retourné,  vit 
venir  après  eux  le  disciple  que 
Jésus  aimait,  celui  qui,  pendant 
le  souper,  s'était  penché  sur  la 
poitrine  de  Jésus,  et  avait  dit  : 
Seigneur,  qui  est   celui  qui   te 

21  livre?  En  le  voyant,  Pierre  dit 
à  Jésus:   Et  celui-ci.  Seigneur, 

22  que  lui  arrivera-t-il  ?  Jésus  lui 
dit  :  Si  je  veux  qu'il  demeure 
jusqu'à   ce   que  je  vienne,  que 


t'importe?  Toi,  suis-moi.  Là-  23 
dessus,  le  bruit  courut  parmi  les 
frères  qtie  ce  disciple  ne  mour- 
rait point.  Cependant  Jésus 
n'avait  pas  dit  à  Pierre  qu'il  ne 
mourrait  point  ;  mais  :  Si  je  veux 
qu'il  demeure  jusqu'à  ce  que  je 
vienne,  que  t'importe  ? 

C'est  ce  disciple  qui  rend  té-  24 
moignage  de  ces  choses,  et  qui 
les  a  écrites.  Et  nous  savons  que 
son  témoignage  est  vrai. 

Jésus  a  fait  encore  beaucoup  25 
d'aiitres  choses;   si  on  les  écri- 
vait en  détail,  je  ne  pense  pas 
que  le  monde  même  pût  contenir 
les  livres  qu'on  écrirait. 


ACTES    DES    APOTRES 


Introduction. — Ascension  de  Jésus-Christ. — 
Retour  des  apôtres  à  Jérusalem. 

1  Théophile  \  j'ai  parlé,  dans 
mon  premier  livre",  de  tout  ce 
que  Jésus  a  fait  et  enseigné  dès 

2  le  commencement  jusqu'au  jour 
où  il  fut  enlevé  au  ciel,  après 
avoir  donné  ses  ordres,  par  le 
Saint-Esprit,  axix  apôtres  qu'il 
avait  choisis. 

3  Après  qu'il  eut  souffert,  il  leur 
apparut  vivant,  et  leur  en  donna 
plusieurs  preuves,  se  montrant 
à  eux  pendant  quarante  jours, 
et  i^arlant  des  choses  qvii  con- 
cernent le  royaume  de  Dieu. 

4  Comme  il  se  trouvait  avec  eux, 
il  leur  recommanda  de  ne  pas 
s'éloigner  de  Jérusalem,  mais 
d'attendre  ce  que  le  Père  avait 
promis,  ce  que  je  vous  ai  an- 

5  nonce,  leur  dit-il  ;  car  Jean  a 
baptisé  d'eau,  mais  vous,  dans 
peu  de  jours,  vous  serez  baptisés 

6  du  Saint-Esprit.     Alors  les  apô- 


'   Théophile,  voy.  note  sur  Luc  i.  3. 
^  Dans  l'Evangile  selon  Luc. 


très  réunis  lui  demandèrent  : 
Seigneur,  est-ce  en  ce  temps 
que  tu  rétabliras  le  royaume 
d'Israël  ?  Il  leur  répondit  :  Ce  7 
n'est  pas  à  voiis  de  connaître  les 
temps  ou  les  moments  que  le 
Père  a  fixés  de  sa  propre  auto- 
rité. Mais  vous  recevrez  la  8 
puissance  du  Saint-Esprit  qui 
viendra  sur  voiis,  et  vous  serez 
mes  témoins  à  Jérusalem,  dans 
toute  la  Judée,  dans  la  Samarie, 
et  jusqu'aux  extrémités  de  la 
terre. 

Ai3rès    avoir    dit    cela,    il    fut  9 
élevé  en  leur  présence,  et  une 
nuée   le   déroba   à    leurs   yeux. 
Et  comme  ils  avaient  les  regards  10 
fixés  vers  le  ciel,  pendant  qu'il 
s'en  allait,  voici,  deux  hommes 
vêtus  de  blanc  leur  apparurent, 
et   dirent:    Hommes   Galiléens,  11 
pourquoi    vous    arrêtez-vous    à 
regarder  au  ciel  ?  Ce  Jésus,  qui 
a  été  enlevé  au  ciel  du  milieu 
de   vous,   viendra   de   la   même 
manière  que  vous  l'avez  vu  allant 
au  ciel. 


154 


Chap.  1,  V.  12. 


ACTES. 


Chap.  2,  v.  7. 


12  Alors  ils  retournèrent  à  Jéru- 
salem, de  la  montagne  appelée 
des  oliviers,  qui  est  près  de 
Jérusalem,   à   la   distance   d'un 

13  chemin  de  sabbat  \  Quand  ils 
furent  arrivés,  ils  montèrent 
dans  la  chambre  haute  ^  où  ils 
se  tenaient  d'ordinaire;  c'étaient 
Pierre,  Jean,  Jacques,  André, 
Philippe,  Thomas,  Barthélémy, 
Matthieii,  Jacques,  fils  d'Alphée, 
Simon  le  zélote  ",  et  Jude,  fils  de 

14  Jacques.  Tous  dun  commun 
accord  persévéraient  dans  la 
prière,  avec  les  femmes,  et 
Marie,  mère  de  Jésus,  et  avec 
les  frères  de  Jésus. 

Jlatthias   élu    apôtre    eu    remplacement   de 
Judas. 

15  En  ces  jours-là,  Pierre  se  leva 
au  milieu  des  frères,  le  nombre 
des  personnes  réunies  étant  d'en- 
viron cent  vingt.    Et  il  dit  : 

16  Hommes  frères,  il  fallait  que 
s'accomplît  ce  cpie  le  Saint- 
Esprit,  dans  l'Ecriture,  a  annoncé 
d'avance  au  sujet  de  Judas,  qui 
a  été  le  guide  de  ceux  qui  ont 

17  saisi  Jésus.  Il  était  compté  ijarmi 
nous,  et  il  avait  part  au  même 

18  ministère. — Cet  homme,  ayant 
acquis  un  champ  avec  le  salaire 
du  crime,  est  tombé,  s'est  romi^u 
par  le  milieu  du  corps,  et  toutes 
ses  entrailles  se  sont  répandues. 

19  La  chose  a  été  si  connue  de  tous 
les  habitants  de  JérTisalem  que 
ce  champ  a  été  appelé  dans  leur 
langue  Hakeldama,  c'est-à-dire, 

20  champ  du  sang. — Or,  il  est  écrit 
dans  le  livre  des  Psaimies  :  Que 
sa  demeure  devienne  déserte,  et 
que  personne  ne  l'habite  !  et  : 
Qu'un  autre  prenne  sa  charge! 

'  Un  cJie.mil>  de  sabbat,  environ  un  kilomè- 
tre, distance  qu'il  était  permis  de  parcourir 
un  jour  de  sabbat,  d'après  les  usages  des 
Juifs. 

■^  Chambre  haute,  chambre  située  dans  la 
'    partie  supérieure  d'une  maison. 

'  Simon  le  zélote,  voy.  note  sur  Matth.  x.  3. 

Il 


Il  faut  donc  que,  parmi  ceitx  qui  21 
nous  ont  accompagnés  tout  le 
temps  que  le  Seigneur  Jésus 
a  vécu  avec  nous,  depuis  le  22 
baptême  de  Jean  jusqu'au  jour 
où  il  a  été  enlevé  du  milieu  de 
nous,  il  y  en  ait  un  qui  nous  soit 
associé  connue  témoin  de  sa  ré- 
surrection. 

Ils  en  présentèrent  deux  :  Jo-  23 
seph     appelé     Barsabbas,     sur- 
nommé    Justus,     et     Matthias. 
Puis  ils  firent  cette  prière  :  Sei-  24 
gneur,  toi  qui  connais  les  cœurs 
de  tous,  désigne  lequel  de  ces 
deux  tu  as  choisi,  afin  qu'il  ait  25 
part   à    ce    ministère    et    à    cet 
apostolat,    que    Judas    a    aban- 
donné pour  aller   en   son   lieu. 
Ils  tirèrent  au  sort,  et  le  sort  26 
tomba  sur  Matthias,  q\ii  fut  as- 
socié aux  onze  aiiôtres. 

Effusion  du  Saint-Esprit,  le  jour  de  la  Pente- 
côte.— Discours  de  Pierre,  et  conversion 
de  trois  mille  personnes. — Les  premiers 
chrétiens. 

Le  jour  de  la  Pentecôte,  ils  O 
étaient  tous  ensemble    dans   le 
même  lieu.    Tout  à  couj)  il  vint  2 
du  ciel  un  bruit    comme   celui 
d'un  vent  impétueux,  et  il  rem- 
plit   toute    la    maison    où    ils 
étaient  assis.    Des  langues,  sem-  3 
blables   à  des   langues  de   feu, 
leur    apparurent    séparées    les 
unes  des  autres,  et  se  j^osèrent 
sur  chacun  d'eux.    Et  ils  furent  4 
tous  remplis  du  Saint-Esprit,  et 
se  mirent  à  parler  en  d'autres 
langues,  selon  que  l'Esprit  leiu* 
donnait  de  s'exprimer. 

Or,  il  y  avait  en  séjour  à  Jéru-  5 
saleni  des  Juifs,  hommes  pieux, 
de  toutes  les  nations  qui  sont 
sous  le  ciel.     h\\  bi-uit  qui  eut  G 
lieu,  la  multitude  accourut,   et 
elle    fut    confondue    imrce    que 
chacun  les  entendait  parler  dans 
sa   propi'e    langue.     Ils    étaient  7 
tous    dans    l'étonnement    et    la 


Chap.  2,  V.  7. 


ACTES. 


iJHAP.  2,  V.  31. 


surprise,  et  ils  se  disaient,  les 
uns  aux  antres  :  Voici,  ces  gens 
qui  parlent  ne  sont-ils  pas  toiis 

8  Galiléens?  Et  comment  les  en- 
tendons-nous dans  notre  propre 
langue    à    chacun,    dans    notre 

9  langue  maternelle  ?  Parthes, 
Mèdes,  Élaniites,  ceux  qui  ha- 
bitent la  Mésopotamie,  la  Judée, 

10  la  Cappadoce,  le  Pont,  l'Asie,  la 
Phrygie,  la  Pamphylie,  l'Egypte, 
le  territoire  de  la  Libye  voisine 
de  Cyrène,  et  ceux  qui  sont 
venus  de  Rome,  Juifs  et  prosé- 

1 1  lytes  \  Cretois  et  Arabes,  com- 
ment les  entendons-nous  parler 
dans  nos  langues  des  merveilles 

12  de  Dieu?  Ils  étaient  tous  dans 
l'étonnement,  et,  ne  sachant  que 
penser,  ils  se  disaient  les  mis 
aux  autres  :  Que  veut  dii'e  ceci  ? 

13  Mais  d'autres  se  moquaient,  et 
disaient  :  Ils  sont  pleins  de  vin 
doux. 

14  Alors  Pierre,  se  présentant 
avec  les  onze,  éleva  la  voix,  et 
leur  parla  en  ces  termes  : 

Hommes  Juifs, et  vous  tous  qui 
séjournez  à  Jérusalem,  sachez 
ceci,  et  i^rêtez  l'oreille   à  mes 

15  paroles!  Ces  gens  ne  sont  pas 
ivres,  comme  vous  le  supposez, 
car  c'est  la  troisième  heure  du 

16  jour".  Mais  c'est  ici  ce  qiii  a  été 

17  dit  par  le  prophète  Joël:  Dans 
les  derniers  jours,  dit  Dieu,  je 
répandrai  de  mon  Esprit  sur 
toute  chair  ;  vos  fils  et  vos  filles 
prophétiseront,  vos  jeunes  gens 
aviront  des  visions,  et  vos  vieil- 

18  lards  auront  des  songes.  Oui, 
sur  mes  serviteurs  et  sur  mes 
servantes,  dans  ces  jours-là,  je 
répandrai  de  mon  Esprit  ;  et  ils 

19  prophétiseront.  Je  ferai  paraître 
des  prodiges  en  haut  dans  le  ciel 
et  des   miracles  en  bas   sur  la 

'  Prosélytes,  terme  par  lequel  ou  désignait 
les  étrangers  qui  avaient  adopté  les  croyances 
des  Juifs  et  les  formes  de  leur  culte. 

'  Neuf  heures  du  matin. 


terre,  du  sang,  du  feu,  et  une 
vapeur  de  fumée;  le  soleil  se 
changera  en  ténèbres,  et  la  lune 
en  sang,  avant  l'arrivée  du  jour 
du  Seigneur,  de  ce  jour  grand 
et  glorieux.  Alors  quiconque 
invoquera  le  nom  du  Seigneur 
sera  sauvé. 

Hommes  Israélites,  écoutez 
ces  paroles  !  Jésus  de  Nazareth, 
cet  lionmie  à  qui  Dieu  a  rendu 
témoignage  devant  vous  par  les 
miracles,  les  j)rodiges  et  les 
signes  qu'il  a  opérés  par  lui  au 
milieu  de  vous,  comme  vous  le 
savez  vous-mêmes  ;  cet  honmie, 
livré  selon  le  dessein  arrêté  et 
selon  la  prescience  de  Dieu, 
vous  l'avez  crucifié,  vous  l'avez 
fait  mourir  par  la  main  des 
impies.  Dieu  l'a  ressuscité,  en 
le  délivrant  des  liens  de  la  mort, 
parce  qu'il  n'était  pas  possible 
qu'il  fût  retenu  par  elle.  Car 
David  dit  de  lui  :  Je  voyais 
constanmient  le  Seigneur  devant 
moi,  parce  qu'il  est  à  ma  droite, 
afin  que  je  ne  sois  point  ébranlé. 
Aussi  mon  cœur  est  dans  la  joie, 
et  ma  langue  dans  l'allégresse  ; 
et  même  ma  chair  reposera  avec 
espérance,  car  tu  n'abandonneras 
pas  mon  âme  dans  le  séjour  des 
morts,  et  tu  ne  permettras  pas 
que  ton  Saint  voie  la  corruption. 
Tu  m'as  fait  connaître  les  sen- 
tiers de  la  vie,  tu  me  rempliras 
de  joie  par  ta  présence. 

Hommes  frères,  qu'il  me  soiit 
permis  de  vous  dire  librement, 
au  sujet  du  patriarche  David, 
qu'il  est  mort,  qu'il  a  été  en- 
seveli, et  que  son  sépulcre  existe 
encore  axijourd'hui  parmi  nous. 
Comme  il  était  prophète,  et  qu'il 
savait  que  Dieu  lui  avait  promis 
avec  serment  de  faire  asseoir  un 
de  ses  descendants  sur  son  trône, 
c'est  la  résurrection  du  Christ 
qu'il  a  prévue  et  annoncée,  en 
disant  qu'il  ne  serait  pas  aban- 


20 


21 


22 


23 


24 


2.5 


26 


27 


28 


29 


30 


31 


156 


Chap.  2,  V.  31. 


ACTES. 


Chap.  3,  v.  9. 


donné  dans  le  séjour  des  morts  !  de    miracles    par    les    apôtres, 
et  qne  sa  chair  ne  verrait  pas  la    Tous  ceux  qui  croyaient  étaient  44 
32  corruption.     C'est  ce  Jésus,  que  |  dans  le  même  lieu,  et  ils  avaient 


Dieu    a    ressuscité  ;     nous    en 

33  sommes  tous  témoins.  Elevé 
par  la  droite  ^  de  Dieu,  il  a  reçu 
du  Père  le  Saint-Esprit  qui  avait 
été  promis,  et  il  l'a  répandu, 
comme   vous   le   voyez   et   l'en- 

34  tendez.  Car  David  n'est  point 
monté  au  ciel,  mais  il  dit  lui- 
même  :  Le  Seigneur  a  dit  à 
mon  Seigneur  :  Assieds-toi  à  ma 


35  droite,  jusqu'à  ce  que  je  lasse    grâce  auprès  de  tout  le  peuple 


de  tes  ennemis  ton  marchepied 

36  Que  toute  la  maison  d'Israël 
sache  donc  avec  certitude  que 
Dieu  a  fait  Seigneur  et  Christ  ce 
Jésus  que  vous  avez  crucifié. 

37  Après  avoir  entendu  ce  dis- 
cours,ils  eurent  le  cœur  vivement 
touché,  et  ils  dirent  à  Pierre  et 
aux  autres  apôtres  :  Honnnes 
frères,  que  ferons-nous? 

38  Pierre  leur  dit  :  Kepentez- 
vous,  et  que  chacun  de  vous 
soit  baptisé  au  nom  de  Jésus- 
Christ,  pour  le  pardon  de  vos 
péchés  ;  et  vous  recevrez  le  don 

39  du  Saint-Esprit.  Car  la  promesse 
est  pour  vous,  pour  vos  enfants, 
et  pour  tous  ceux  qui  sont  au 
loin,  en  aussi  grand  nombre  que 
le  Seigneur  notre  Dieu  les  ap- 

40  pellera.  Et,  par  phisieurs  autres 
paroles,  il  les  conjura  et  les 
exhorta,  disant:  Sauvez-vous  de 
cette  génération  perverse. 

41  Ceux  qui  accueillirent  le  dis- 
cours de  Pierre  furent  baptisés  ; 
et,  en  ce  jour-là,  le  nombre  des 
disciples  s'augmenta  d'environ 
trois  mille  âmes. 

42  Ils  persévéraient  dans  la  doc- 
trine des  apôtres,  ils  restaient 
unis,  rompaient  le  pain  et  pri- 

43  aient  avec  assidiiité.  La  crainte 
s'emparait  de  chacim,  et  il  se 
faisait  beaucoup  de  prodiges  et 


tout  en  commun.  Ils  vendaient  45 
leurs  propriétés  et  leurs  biens, 
et  ils  en  partageaient  le  produit 
entre  tous,  selon  les  besoins  de 
chacun.  Ils  étaient  chaque  jour  46 
tous  ensemble  assidus  au  temple, 
ils  rompaient  le  pain  dans  les 
maisons,  et  prenaient  leiir  nour- 
riture avec  joie  et  simplicité  de 
cœur,  louant  Dieu,  et  trovivant  47 


Et  le  Seigneur  ajoutait  chaque 
jour  à  l'Église  ceux  qui  étaient 
sauvés. 

(Tiiérison  d'un  boiteux. — Discours  de  Pierre 
au  peuple. 

Pierre  et  Jean  montaient  en-  Q 
semble  au  temple,  à  l'heure  de  la 
prière  :  c'était  la  neuvième  heure\ 

Il  y  avait  un  homme  boiteux  2 
de    naissance,  qu'on    portait    et 
qxi'on    plaçait    tous     les    jours 
à   la    porte  du   temple   ai)pelée 
la    Belle,  pour   qu'il    demandât 
l'aumône    à    ceux     qui     entrai- 
ent  dans  le  temple.     Cet  hom-  B 
me,  voyant   Pierre  et  Jean  qui 
allaient     y     entrer,     leur      de- 
manda    l'aumône.      Pierre,     de  4 
même   que  Jean,  fixa  les  yeux 
sur   lui,  et   dit  :    Eegarde-nous. 
Et  il  les  regarda,  s'attendant  à  5 
recevoir    d'eux    quelque    chose. 
Alors  Pierre  lui  dit  :    Je  n'ai  ni  6 
argent,  ni  or  ;    mais  ce  que  j'ai, 
je  te  le  donne  :  au  nom  de  Jésus- 
Christ  de   Nazareth,  lève-toi  et 
marche.     Et   le   prenant  par  la  7 
main  droite,  il  le  fit  lever.     Au 
môme  instant,  ses  pieds  et  ses 
chevilles  devinrent  fermes  ;  d'un  8 
saut  il  fut  debout,  et  il  se  mit  à 
marcher.    Il  entra  avec  eux  dans 
le  temple,  marchant,  savitant,  et 
louant  Dieu. 

Tout  le  monde  le  vit  marchant  i) 


Par  la  droite,  par  la  puissance. 


Trois  heures  après  midi. 


15^ 


Chap.  3,  V.  9. 


ACTES. 


Chap.  4,  v.  7. 


10  et  louant  Dieu.  Ils  reconnurent 
que  c'était  celui  qui  était  assis  à 
la  Belle  porte  du  temple  i^our 
demander  l'aumône,  et  ils  furent 
remplis  d'étonnement  et  de  sur- 
prise au  sujet  de  ce  qui  lui  était 

1 1  arrivé.  Comme  il  ne  quittait  pas 
Pierre  et  Jean,  tout  le  peuple 
étonné  accourut  vers  eux,  au 
portique  dit  de  Salomon, 

12  Pierre,  voyant  cela,  dit  au 
peuple  : 

Hommes  Israélites,  pourquoi 
vous  étonnez-vous  de  cela  ? 
Pourquoi  avez-vous  les  regards 
fixés  sur  nous,  comme  si  c'était 
par  notre^  j^ropre  puissance  ou 
par  notre  piété  que  nous  eus- 
sions fait  marcher  cet  homme  ? 

13  Le  Dieu  d'Abraham,  d'Isaac  et 
de  Jacob,  le  Dieu  de  nos  pères,  a 
glorifié  son  serviteur  Jésus,  que 
vous  avez  livré  et  renié  devant 
Pilate,  qui  était  d'avis  qu'on  le 

14  relâchât.  Vous  avez  renié  le 
Saint  et  le  Juste,  et  vous  avez 
demandé  qu'on  vous  accordât  la 

15  grâce  d'un  meurtrier.  Vous  avez 
fait  mourir  le  Prince  de  la  vie, 
que  Dieu  a  ressuscité  des  morts  ; 

16  novis  en  sommes  témoins.  C'est 
par  la  foi  en  son  nom  que  son 
nom  a  l'affermi  celui  que  vous 
voyez  et  coimaissez  ;  c'est  la  foi 
en  lui  qui  a  donné  à  cet  homme 
cette  entière  guérison,  en  pré- 
sence de  vous  tous. 

17  Et  maintenant,  frères,  je  sais 
que  vous  avez  agi  par  ignorance, 

18  ainsi  que  vos  chefs.  Mais  Dieu 
a  accompli  de  la  sorte  ce  qu'il 
avait  annoncé  d'avance  par  la 
bouche  de  tous  ses  prophètes, 
que  son  Christ  devait  souff'rir. 

19  Repentez-vous  donc  et  con- 
vertissez-vous, pour  que  vos 
l^échés  soient  eff"acés,  afin  que 
des  temps  de  rafraîchissement 
viennent  de  la  part  du  Seigneur, 

20  et  qu'il  envoie  celui  qui  vous  a 

21  été   destiné,    Jésus-Christ,    que 


le   ciel  doit  recevoir  jusqu'aux 
temps     du     rétablissement     de 
toutes  choses,  dont  Dieu  a  parlé 
anciennement  par  la  bouche  de 
ses   saints  j)rophètes.     Moïse  a  22 
dit  :    Le    Seigneur   votre   Dieu 
vous  suscitera  d'entre  vos  frères 
un  prophète  comme  moi;   vous 
l'écouterez    dans    tout    ce    qu'il 
vous  dira,  et  quiconque  n'écou-  23 
tera  pas  ce  prophète  sera  exter- 
miné du  milieu  du  peuple.  Tous  24 
les  prophètes  qui  ont  successive- 
ment parlé,  depuis  Samuel,  ont 
aussi  annoncé  ces  jours-là.  Vous  25 
êtes  les  fils  des  prophètes  et  de 
l'alliance  que  Dieu  a  ti'aitée  avec 
nos  pères,  en  disant  à  Abraham  : 
Toutes  les  famUles  de  la  terre 
seront   bénies   en   ta   postérité. 
C'est  à  vous  premièrement  que  26 
Dieu,  ayant  suscité  son  serviteur, 
l'a  envoyé  pour  vous   bénir,  en 
détournant  chacun   de  vous  de 
ses  iniquités. 

Pierre  et  Jean  arrêtés,  et  traduits  devant  le 
sanhédrin. 

Tandis   que    Pierre   et   Jean  <^ 
parlaient  au  peuple,  survinrent 
les  prêtres,  le   commandant  du 
temple,  et  les  sadducéens,  mé-  2 
contents  de  ce  qu'ils  enseignaient 
le  peuple,  et  annonçaient  en  la 
personne  de  Jésus  la  résurrec- 
tion des  morts.     Ils  mirent  les  3 
mains    sur    eux,   et    ils    les  je- 
tèrent en  prison  jusqu'au  lende- 
main ;    car   c'était   déjà  le  soir. 
Cependant,  beaucoup   de    ceux  4 
qui  avaient  entendu  le  discours 
crurent,  et  le  nombre  des  hommes 
s'éleva  à  environ  cinq  mille. 

Le    lendemain,  les   chefs    du  5 
peuple,  les  anciens  et  les  scribes, 
s'assemblèrent  à  Jérusalem,  avec  6 
Anne,  le  grand  j^rêtre,  Caïphe, 
Jean,   Alexandre,  et   tous   ceux 
qui  étaient  de  la  l'ace  des  chefs 
des  prêtres.     Ils  firent  placer  au  7  ■ 
milieu  d'eux  Pierre  et  Jean,  et 


158 


Chap.  4,  V.  7.  ACTES. 

leur  demandèrent  :  Par  quel 
pouvoir,  ou  au  nom  de  qui  avez- 
vous  fait  cela  ? 

8  Alors  Pierre,  renipli  du  Saint- 
Esprit,  leur  dit  : 

Chefs   du   peuple,  et   anciens 

9  d'Israël,  puisque  nous  sommes 
interrogés  aujourd'hui  sur  un 
bienfait  accordé  à  un  homme 
malade,  afin    que    nous    disions 

10  comment  il  a  été  guéri,  sachez- 
le  tous,  et  que  tout  le  j^euple 
d'Israël  le  sache  !  C'est  par  le 
nom  de  Jésus-Christ  de  Naza- 
reth, que  vous  avez  crucifié,  et 
que  Dieu  a  ressuscité  des  morts, 
c'est  par  lui  que  cet  homme  se 
présente  en  pleine  santé  devant 

11  vous.  Jésus  est  la  pierre  que 
vous  avez  rejetée  en  bâtissant, 
et  qui  est  devenue  la  principale 

12  de  l'angle.  Il  n'y  a  de  salut  en 
aucun  autre  ;  car  il  n'y  a  sous  le 
ciel  aucun  autre  nom  qui  ait  été 
donné  parmi  les  hommes,  par 
lequel  nous  devions  être  sauvés. 

13  Lorsqu'ils  virent  l'assurance 
<le  Pierre  et  de  Jean,  ils  furent 
étonnés,  sachant  que  c'étaient 
des  hommes  du  peuple  sans  in- 
struction ;  et  ils  les  reconnurent 

14  ])our  avoir  été  avec  Jésus.  Mais 
comme  ils  voyaient  là  près  d'eux 
l'homme  qui  avait  été  guéri,  ils 

15  n'avaient  rien  à  répliquer.  Ils 
leur  ordonnèrent  de  sortir  du 
sanhédrin,    et    ils    délibéi'èrent 

16  entre  eux,  disant:  Que  ferons- 
nous  à  ces  hommes  ?  Car,  qu'un 
miracle  signalé  ait  été  accompli 
par  eux,  c'est  ce  qui  est  manifeste 
I^our  tous  les  habitants  de  Jéru- 
salem, et  nous  ne  pouvons  pas 

17  le  nier.  Mais,  afin  que  la  chose 
ne  se  répande  pas  davantage 
parmi  le  i)cui)le,  défendons-leur 
avec  menaces  de  parler  désormais 
à  qui  que  ce  soit  en  ce  nom-là. 

18  Et  les  ayant  appelés,  ils  leur 
défendirent  absolument  déparier 


et  d'enseigner  au  nom  de  Jésiis. 


Chap.  4,  v.  31. 

Pierre  et  Jean  leur  répondirent:  19 
Jugez  s'il  est  juste,  devant  Dieu, 
de  vous  obéir  plutôt  qu'à  Dieu  ; 
car  nous  ne  pouvons  pas  ne  pas  20 
parler  de  ce  que  nous  avons  vu 
et  entendu.     Ils  leur  firent  des  21 
menaces,  et  les  relâchèrent,  ne 
sachant    comment    les   punir,   à 
cause  du  peuple,  parce  que  tous 
glorifiaient  Dieu  de  ce  qui  était 
arrivé.     Car   l'homme  qui  avait  22 
été  l'objet  de  cette  guérison  mi- 
raculeuse était  âgé   de  plus  de 
quarante  ans. 

Après  avoir   été    relâchés,  ils  23 
allèrent   vers    les   leurs,    et   ra- 
contèrent tout  ce  que  les  chefs 
des  prêtres  et  les  anciens  leur 
avaient  dit.     Lorsqu'ils  l'eurent  24 
entendu,  ils  élevèrent  à  Dieu  la 
voix  tous   ensemble,  et  dirent  : 
Seigneur,  toi  qui  as  fait  le  ciel, 
la  terre,  la  mer,  et  tout  ce  qui 
s'y  trouve,   c'est  toi   qui  as  dit  25 
par    la    bouche    de    David,    ton 
serviteur  :  Poiu-quoi  ce  tumidte 
parmi  les  nations,  et  ces  vaines 
pensées  i^armi  les  peuples  ?  Les  26 
rois  de  la  terre  se  sont  soulevés, 
et    les    princes    se    sont    ligués 
contre  le  Seigneur  et  contre  son 
Oint.     En  effet,  contre  ton  saint  27 
serviteur  Jésus,  que  tu  as  oint, 
Hérode  et  Ponce  Pilate  se  sont 
ligués  dans  cette  ville  avec  les 
nations  et  avec  les  peuples  d'Is- 
raël, pour  faire  tout  ce  que  ta  28 
main  et  ton  conseil  avaient  arrêté 
d'avance.     Et   maintenant,    Sei-  29 
gneur,   vois    leurs    menaces,   et 
donne  à  tes  serviteurs  d'annoncer 
ta  parole  avec  une  pleine  assu- 
rance, en  étendant  ta  main,  pour  30 
qu'il  se  fasse  des  guérisons,  des- 
miracles et  des  prodiges,  par  le 
nom  de  ton  saint  serviteur  Jésus, 

Quand  ils  eurent  prié,  le  lieu  31 
où  ils  étaient  assemblés  trembla  ; 
ils  furent  tous  remplis  du  Siiint- 
Esprit,  et  ils  annonçiuent  la  pa- 
role de  Dieu  avec  assurance. 


159 


Chap.  4,  V.  32. 


ACTES. 


Chap.  5,  v.  17. 


Union  et  charité  des  croyants. — Ananias  et 
Saphira. — Succès  croissants  des  apôtres. 

32  La  multitude  de  ceux  qiii 
avaient  cru  n'était  qu'un  cœur 
et  qu'une  âme.  Nul  ne  disait 
que  ses  biens  lui  appartinssent 
en  propre,  mais  tout  était  com- 

33  mun  entre  eux.  Les  apôtres 
rendaient  avec  beaucoup  de  force 
témoignage  de  la  résurrection 
du  Seigneur  Jésus.  Et  luie 
grande  grâce  re^^osait   sur  eux 

34  tous.  Car  il  n'y  avait  parmi  eux 
aucun  indigent  :  tous  ceux  qui 
possédaient  des  champs  ou  des 
maisons  les  vendaient,  appor- 
taient le  prix  de  ce  qu'ils  avaient 

35  vendu,  et  le  déposaient  aux  pieds 
des  apôtres  ;  et  l'on  faisait  des 
distributions  à  chacun,  selon 
qu'il  en  avait  besoin. 

36  Joseph,  surnommé  par  les 
apôtres  Bai'uabas,  ce  qvii  signifie 
fils  d'exhortation,  Lévite,  origi- 

37  naire  de  Chyi^re,  vendit  un  champ 
quïl  possédait,  apporta  l'argent, 
et  le  déposa  aux  pieds  des 
apôtres. 

^  Mais  un  homme  nommé  Ana- 
nias,   avec    Saphira    sa   femme, 

2  vendit  ime  propriété,  et  retint 
une  partie  du  prix,  sa  femme  le 
sachant  ;  puis  il  apporta  le  reste, 
et    le    déposa    aux    pieds    des 

3  apôtres.  Pierre  lui  dit  :  Ana- 
nias, pourquoi  Satan  a-t-il  rempli 
ton  cœur,  au  point  que  tu  mentes 
au  Saint-Esprit,  et  que  tu  aies 
retenu   une   partie   du  prix  du 

4  champ  ?  S'il  n'eût  pas  été  vendu, 
ne  te  restait-il  pas  ?  Et,  après 
qu'il  a  été  vendu,  le  prix  n'était-il 
pas  à  ta  disposition  ?  Comment 
as-tu  pu  mettre  en  ton  cœur  un 
pareil  dessein  ?  Ce  n'est  pas  à 
des   hommes   que   txt  as  menti, 

5  mais  à  Dieu.  Ananias,  enten- 
dant ces  paroles,  tomba,  et  expira. 
Une  grande  crainte  saisit  tous 
ceux  qui  apprirent  ces  choses. 

6  Les  jeimes  gens,   s'étant  levés, . 

160 


l'enveloppèrent,     l'emportèrent, 
et  l'ensevelirent. 

Environ  trois  heures  plus  tard,  7 
sa  fenmie  entra,  sans  savoir  ce 
qui    était    arrivé.       Pierre    lui  8 
adressa  la  parole  :   Dis-moi,  est- 
ce  à  un  tel  prix  que  vous  avez 
vendu  le  champ  ?   Oui,  répondit- 
elle,  c'est   à   ce   prix-là.     Alors  9 
Pierre  lui   dit  :   Comment  vous 
êtes-vous   accordés  pour  tenter 
l'Esprit    du    Seigneur?     Voici, 
ceux  ^  qui  ont  enseveli  ton  mari 
sont  à  la  porte,  et  ils  t'emporte- 
ront.    Au    même    instant,    elle  10 
tomba  aux  pieds  de  l'apôtre,  et 
expira.     Les  jeunes  gens,  étant 
entrés,  la  trouvèrent  morte  ;    ils 
l'emportèrent,   et    l'ensevelirent 
auprès  de  son  mari.    LTne  grande  11 
crainte   s'emj^ara  de  toute  l'as- 
semblée,  et   de   tous   ceux  qui 
apjjrirent  ces  choses. 

Beaucoup  de  miracles  et  de  12 
prodiges  se  faisaient  au  milieu 
du   peuple   par  les   mains   des 
apôtres.     Ils    se    tenaient    tous 
ensemble  au  portique  de  Salo- 
mon,  et  aucun  des  autres  n'osait  13 
se  joindre  à  eux  ;  mais  le  peuple 
les  louait  hautement.  Le  nombre  14 
de   ceux   qui  croyaient  au  Sei- 
gneur, hommes  et  femmes,  s'aug- 
mentait de  plus  en  plus:  en  sorte  15 
qu'on  api^ortait  les  malades  dans 
les  rues  et  qu'on  les  plaçait  sur 
des  lits  et  des  couchettes,  afin 
que,    lorsque    Pierre    passerait, 
son    ombre    au    moins    couvrit 
qiielqu'un  d'eux.     La  multitude  16 
accourait  aussi  des  villes  voisines 
à  Jérusalem,  amenant  des  ma- 
lades   et    des   gens   tourmentés 
l^ar  des  esprits  impurs  ;  et  tous 
étaient  guéris. 

Les  apôtres  jetés  en  prison,  et  miraculeuse- 
ment délivrés; — arrêtés  de  nouveau,  et 
conduits  devant  le  sanhédrin  ; — battus  de 
verges,  et  relâchés  d'après  l'avis  deGamaliel. 

Cependant  le  grand  prêtre  et  17 

'   Oeux,  grec  les  pieds  de  ceux. 


Chap.  5,  V.  17. 


ACTES. 


Chap.  5,  v.  39. 


tous  ceux  qui  étaient  avec  lui, 
savoir  le  parti  des  sadducéens, 
se  levèrent,  remplis  de  jalousie, 

18  mirent  les  mains  sur  les  apôtres, 
et   les  jetèrent   dans    la   prison 

19  pixblique.  Mais  un  ange  du 
Seigneur,  ayant  ouvert  i>endant 
la  nuit  les  portes  de  la  prison, 

20  les  fit  sortir,  et  leur  dit  :  Allez, 
tenez-vous  dans  le  temple,  et 
annoncez  au  peuple  toutes  ces 

21  paroles  de  vie.  Ayant  entendu 
cela,  ils  entrèrent  dès  le  matin 
dans  le  temple,  et  se  mirent  à 
enseigner. 

Le  grand  prêtre  et  ceux  qui 
étaient  avec  lui  étant  survenus, 
ils  convoquèrent  le  sanhédrin  et 
tous  les  anciens  des  fils  d'Is- 
raël, et  ils  envoyèrent  chercher 

22  les  apôtres  à  la  prison.  Les 
huissiers,  à  leur  arrivée,  ne  les 
trouvèrent  point  dans  la  prison. 
Ils   s'en   retournèrent,  et  firent 

23  leur  rapport,  en  disant  :  Noiis 
avons  trouvé  la  prison  soigneuse- 
ment fermée,  et  les  gardes  qui 
étaient  devant  les  lîoi'tes  ;  mais, 
après  avoir  ouvert,  nous  n'avons 
trouvé  jîersonne  dedans. 

24  Lorsqiiils  eurent  entendu  ces 
paroles,  le  grand  prêtre,  le 
commandant  du  temple,  et  les 
chefs  des  prêtres,  ne  savaient 
que  penser  des  apôtres  et  des 

25  suites  de  cette  afiaire.  Quel- 
qu'xui  vint  leur  dire  :  Voici,  les 
hommes  que  vous  avez  mis  en 
prison  sont  dans  le  temple,  et 
ils  enseignent  le  peuple. 

26  Alors  le  commandant  partit 
avec  les  huissiers,  et  les  con- 
duisit sans  violence,  car  ils 
avaient  peur  d'être  lapidés  par 

27  le  peuple.  Après  qu'ils  les 
eurent  amenés  en  présence  du 
sanhédrin,  le   grand   prêtre    les 

28  interrogea  en  ces  termes  :  Ne 
vous  avons-nous  pas  défendu 
expressément  d'enseigner  en  ce 
nom-là?     Et    voici,   vous    avez 


rempli  Jérusalem  de  votre  en- 
seignement, et  vous  voulez  faire 
retomber  sur  nous  le  sang  de 
cet  homme  ! 

Pierre    et  les  apôtres  répon-  29 
dirent  :    Il    faut    obéir    à    Dieu 
plutôt  qu'aux  hommes.    Le  Dieu  30 
de  nos  pères  a  ressuscité  Jésus, 
que  vous  avez  tué,  en  le  pendant 
au  bois.     Dieu  l'a  élevé  par  sa  31 
droite^  comme  Prince  et  Sauveur, 
pour  donner  à  Israël  la  repent- 
ance   et  le  pardon   des  péchés. 
Nous    sommes    témoins    de   ces  32 
choses,  de  même  que  le  Saint- 
Esprit,  que  Dieu  a  donné  à  ceux 
qui  lui  obéissent. 

Furieux    de    ces    paroles,  ils  33 
voulaient  les  faire  mourir.    Mais  34 
un  2)harisien,  nommé  Gamaliel, 
docteur    de    la    loi,   estimé    de 
tout  le  peuple,  se  leva  dans  le 
sanhédrin,  et  ordonna  de  faire 
sortir    un    instant   les    apôtres. 
Puis   il  leur  dit  :    Hommes   Is-  35 
raélites,  prenez  garde  à  ce  que 
vous  allez  faire  à  l'égard  de  ces 
gens.  Car,  il  n'y  a  pas  longtemps  36 
que  parut  Theudas,  qui  se  don- 
nait   pour    quelque    chose,    et 
auquel     se     rallièrent     en^àron 
quatre    cents    hommes:    il    fut 
tué,  et  tous  ceux   qui  l'avaient 
suivi  furent  mis  en  déroute  et 
réduits  à  rien.    Après  lui,  parut  37 
Judas    le    Galiléen,   à   l'époque 
du  recensement,  et  il  attira  du 
monde    à    son    parti  :    il    périt 
aussi,  et  tous  ceux  qui  l'avaient 
suivi  furent  dispersés.    Et  main-  38 
tenant,  je  vous  le  dis,  ne  vous 
occupez   plus   de   ces  hommes, 
et    laissez -les    aller.      Si    cette 
entreprise  ou  cette  œuvre  vient 
des   hommes,  elle   se   détruira  ; 
mais  si  elle  vient  de  Dieu,  vous  39 
ne    pourrez    la    détruire.      Ne 
courez    pas    le    risque     d'avoir 
combattu  contre  Dieu. 


'  Par   sa   droite,   par   sa   puissance,  voy. 
II.  33. 


161 


G 


Chap.  5,  V.  40. 


ACTES. 


Chap.  7,  y.  2. 


40  Ils  se  rangèrent  à  son  avis. 
Et  ayant  appelé  les  apôtres,  ils 
les  firent  battre  de  verges,  ils 
leur  défendirent  de  parler  au 
nom  de  Jésus,  et  ils  les  re- 
lâchèrent. 

41  Les  apôtres  se  retirèrent  de 
devant  le  sanliédrin,  joyeux 
d'avoir  été  jugés  dignes  de  subir 
des   outrages   pour  le   nom  de 

42  Jésus.  Et  chaque  jour,  dans  le 
temple  et  dans  les  maisons,  ils 
ne  cessaient  d'enseigner,  et  d'an- 
noncer Jésus-Christ. 

Institution  des  diacres. 

Q  En  ce  temps-là,  le  nombre 
des  disciples  augmentant,  les 
Hellénistes^  murmurèrent  con- 
tre les  Hébreux,  parce  que  leurs 
veuves  étaient  négligées  dans 
la    distribution    qui    se    faisait 

2  chaque  jour.  Les  douze  con- 
voquèrent la  multitude  des 
disciples,  et  dirent  :  Il  n'est 
pas  convenable  que  nous  lais- 
sions la  parole"  de  Dieu  pour 

3  servir  aux  tables.  C'est  pour- 
quoi, frères,  choisissez  parmi 
vous  sept  hommes,  de  qui  l'on 
rende  un  bon  témoignage,  qui 
soient  pleins  d'Esprit-Saint  et 
de   sagesse,  et  que  nous   char- 

4  gérons  de  cet  emploi.  Et  nous, 
nous  continuerons  à  nous  ap- 
pliquer à  la  prière  et  au  ministère 
de  la  parole. 

5  Cette  proposition  plut  à  toute 
l'assemblée.  Ils  éhu-ent  Etienne, 
homme  plein  de  foi  et  d'Esprit- 
Saint,  Philippe,  Prochore,  Ni- 
canor.  Timon,  Parménas,  et 
Nicolas,   prosélyte  ^    d'Antioche. 

6  Ils  les  présentèrent  aux  apôtres, 

^  Les  Hellénistes,  Juifs  ayant  vécu  hors  de 
Palestine,  dans  les  pays  où  était  parlée  la 
langue  grecque. — Les  Hébreux,  Juifs  de  Pa- 
lestine parlant  l'idiome  national,  qui  était 
alors  l'araméen,  langue  de  la  même  famille 
que  le  pur  hébreu. 

^  La  parole,  la  prédication  de  la  iiarole. 

'  Prosélyte,  voy.  note  sur  ii.  10. 


qui,  après   avoir  prié,  leur  im- 
posèrent les  mains. 

Etienne  accusé  de  blasphème,  traduit  devant 
le  sanhédrin,  et  lapidé  par  les  Juifs. 

La  parole  de  Dieu  se  répan-  7 
dait  de  i:)lus  en  plus,  le  nombre 
des  discii^les  augmentait  beau- 
coup à  Jérusalem,  et  une  grande 
foule  de  prêtres  obéissaient  à 
la  foi. 

Etienne,  plein  de  grâce  et  de  8 
puissance,  taisait    des    prodiges 
et  de  grands  miracles  parmi  le 
peuple.     Quelques  membres  de  9 
la  sjTiagogue  dite  des  Affranchis  \ 
de  celle   des  Cîyrénéens   et   de 
celle  des  Alexandrins,  avec  des 
Juifs    de   Cilicie   et    d'Asie,   se 
mirent  à  discuter  avec  lui  ;  mais  10 
ils  ne  purent  résister  à  sa  sa- 
gesse et  à  l'Esprit  jiar  lequel 
il  parlait.    Alors  ils  subornèrent  11 
des  hommes,  qui  dirent:   Nous 
l'avons    entendu    proférer    des 
paroles   blasphématoires   contre 
Moïse  et  contre  Dieu.     Ils  ému-  12 
rent  le   peuple,  les   anciens  et 
les  scribes,  et,  se  jetant  sur  lui, 
ils  le  saisirent,  et  l'emmenèrent 
au  sanhédrin.     Ils  j^roduisirent  13 
de    faux    témoins,   qui    dirent  : 
Cet  homme  ne  cesse  de  proférer 
des  i^aroles  contre  le  lieu  saint 
et  contre  la  loi  ;  car  nous  l'avons  14 
entendu     dire     que     Jésus,    ce 
Nazaréen,    détruira    ce    lieu,  et 
changera  les  coutumes  que  Moïse 
nous  a  données.  .^  suyA-uf 

Tous  ceux  qui  siégeaient  ah  15 
sanhédrin  ayant  fixé  les  regards 
sur    Etienne,    son    visage    leur        | 
parut  comme  celui  d'un  ange. 

Le    grand    prêtre    dit  :     Les  ^ 
choses  sont-elles  ainsi? 

Etienne  répondit  :  2 

Hommes     frères      et     pères, 

'  La  synagogue  des  Affranchis,  ainsi  ap- 
pelée ])arce  qu'elle  avait  été  fondée  par  des 
.Tuifs  faits  prisonniers  par  les  Romains,  et 
rendus  ensuite  à  la  liberté. 


162 


Chap.  7,  V.  2. 


ACTES. 


Chap.  7,  v.  25. 


écoutez  !  Le  Dieu  de  gloire  ap- 
parut à  notre  père  Abraham, 
lorsqu'il  était  en  Mésopotamie, 
avant  qu'il  s'établît  à  Cîliarran  ; 

3  et  il  lui  dit  :  Qiiitte  ton  pays 
et    ta    famille,    et    va    dans    le 

4  pays  que  je  te  montrerai.  Il 
sortit  alors  du  pays  des  Chal- 
déens,  et  s'établit  à  Charran, 
jusqu'après  la  mort  de  son  père. 
De  là,  Dieu  le  fit  passer  dans 
ce  pays  que  vous  habitez  main- 

5  tenant  :  il  ne  lui  donna  aucune 
propriété  en  ce  pays,  pas  même 
de  quoi  poser  le  pied,  mais  il 
promit  de  lui  en  donner  la  pos- 
session, et  à  sa  postérité  après 
lui,  quoiqu'il   n'eût  point  d'en- 

6  faut.  Dieu  parla  ainsi  :  Sa  pos- 
térité séjournera  dans  un  pays 
étranger;  on  la  réduira  en  ser- 
vitude    et     on     la     maltraitera 

7  pendant  quatre  cents  ans.  Mais 
la  nation  à  laquelle  ils  auront 
été  asservis,  c'est  moi  qui  la 
jugerai,  dit  Dieu.  Après  cela, 
ils  sortiront,  et  ils  me  serviront 

8  dans  ce  lieu-ci.  Puis  Dieu  donna 
à  Abraham  l'alliance  de  la  cir- 
concision ;  et  ainsi,  Abraham, 
ayant  engendré  Isaac,  le  cir- 
concit le  huitième  jour,  Isaac 
engendra  et  circoncit  Jacob,  et 
Jacob  les  douze  patriarches  \ 

9  Les  patriarches,  jaloux  de 
Joseph,  le  vendirent  pour  être 

10  emmené  en  Egypte.  Mais  Dieu 
fut  avec  lui,  et  le  délivra  de 
toutes  ses  tribulations  ;  il  lui 
donna  de  la  sagesse  et  lui  fit 
trouver  grâce  devant  Pharaon, 
qui  l'établit  gouverneur  d'E- 
gypte et  de  toute  sa  maison. 

11  II  survint  une  famine  dans 
tout  le  pays  d'Egjq^te,  et  dans 
celui  de  Canaan.  La  détresse 
était  grande,  et  nos  pères  ne 
trouvaient  pas  de  quoi  se  nour- 

12  rir.     Jacob  apprit  qu'il  y  avait 


Les  douze  fils  de  Jacob. 


du  blé  en  Egypte,  et   il   y  en- 
voya   nos    pères    une    première 
fois.    Et  la  seconde  fois,  Joseph  13 
fut   reconnu   par   ses   frères,  et 
Pharaon    sut  de   quelle  famille 
il    était.      Puis    Joseph    envoya  14 
chercher    son    père    Jacob,    et 
toute    sa   famille,   composée   de 
soixante    et    quinze    personnes. 
Jacob  descendit  en  Egypte,  où  15 
il  mourut,  ainsi  que  nos  pères  ; 
et  ils  furent  transportés  à  Sichem,  16 
et    déposés    dans    le    sépulcre 
qu'Abraham  avait  acheté,  à  j^rix 
d'argent,  des  fils  d'Hémor,  père 
de  Sichem. 

Le  temps  approchait,  où  de-  17 
vait    s'accomplir    la    promesse 
que  Dieu  avait  faite  à  Abraham, 
et    le    peuple^    s'accrut    et    se 
multiplia  en  Egj^ite,  jusqvi'à  ce  18 
que    parut    un    autre    roi,    qui 
n'avait   pas   connu  Joseph.     Ce  19 
roi,  usant  d'artifice  contre  notre 
race,    maltraita    nos    pères,    au 
Ijoint  de  leur  faire  exposer  leurs 
enfants,  jjour  qu'ils  ne  vécussent 
pas. 

A  cette  époque,  naquit  Moïse,  20 
qui    était    beau    aux    yexix    de 
Dieu.     Il  fut  nourri  trois  mois 
dans    la   maison    de    son   père  ; 
et,  quand  il  eut  été  exposé,  la  21 
fille  de  Pharaon  le  recueillit,  et 
l'éleva  connue   son  fils.     Moïse  22 
fut    instruit   dans    toute    la    sa- 
gesse des  Égyptiens  \  et  il  était 
puissant     en     paroles     et     en 
œuvres. 

Il  avait  quarante  ans,  lorsqu'il  23 
lui  vint  dans  le  cœur  de  visiter 
ses  frères,  les   fils   d'Israël.     Il  24 
en  vit  un  qu'on   outrageait,  et, 
prenant    sa    défense,  il    vengea 
celui  qui  était  maltraité,  et  frappa 
l'Égyptien.     Il  pensait  que  ses  25 
frères  comprendraient  que  Dieu 
leur  accordait  la  délivrance  par 

'  La  sagesse  des  Égyptiens,  les  connais- 
pances  scientifiques  que  possédaient  alors  les 
Egyptiens. 


163 


G  2 


Chap.  7,  V.  25. 


ACTES. 


Chap.  7,  v.  49. 


sa  main  ;  mais  ils  ne  comprirent 

26  pas.  Le  jour  suivant,  il  parut 
au  milieu  d'eux  comme  ils  se 
battaient,  et  il  les  exhorta  à  la 
paix  :  Hommes,  dit-il,  vous  êtes 
frères  ;  pourquoi  vous  maltraitez- 

27  vous  l'un  l'autre?  Mais  celui 
qui  maltraitait  son  j)rocliain  le 
repoussa,  en  disant  :  Qui  t'a 
établi   clief  et  juge   sur  nous? 

28  Veux-tu  me^  tuer,  comme  tu  as 

29  tué  hier  l'Égyptien  ?  A  cette 
parole,  Moïse  prit  la  fuite,  et 
il  alla  séjourner  dans  le  pays 
de  Madian,  où  il  engendra  deux 
fils. 

30  Quarante  ans  plus  tard,  un 
ange  lui  apparut,  au  désert  de 
la  montagne  de  Sinaï,  dans  la 
flamme    d'un    buisson    en    feu. 

31  Moïse,  voyant  cela,  fut  étonné 
de  cette  apparition  ;  et,  comme 
il  s'approchait  pour  examiner, 
la  voLx  du  Seigneur  se  fit  en- 

32  tendre  :  Je  suis  le  Dieu  de  tes 
pères,  le  Dieu  d'Abraham,  d'I- 
saac  et  de  Jacob.  Et  Moïse, 
tout  tremblant,  n'osait  regarder. 

33  Le  Seigneur  lui  dit  :  Ote  tes 
souliers  de  tes  pieds,  car  le 
lieu  sur  lequel  tu  te  tiens  est 

34  une  terre  sainte.  J'ai  vu  la 
souffrance  de  mon  peuple  qui 
est  en  Egypte,  j'ai  entendu  ses 
gémissements,  et  je  suis  des- 
cendu pour  le  délivrer.  Mainte- 
nant, va,  je  t'enverrai  en  Egypte. 

35  Ce  Moïse,  qu'ils  avaient  renié, 
en  disant:  Qui  t'a  établi  chef 
et  juge?  c'est  lui  que  Dieu 
envoya  connue  chef  et  comme 
libérateur  par  la  main  de  l'ange 
qui    lui    était    apparu    dans    le 

36  buisson.  ^  C'est  lui  qui  les  fit 
sortir  d'Egypte,  en  opérant  des 
prodiges  et  des  miracles  au  pays 
d'Egypte,  au  sein  de  la  mer 
Eouge,   et   au    désert,   jtendant 

37  quarante  ans.  C'est  ce  Moïse 
qui  dit  aux  fils  d'Israël:  Dieu 
vous  suscitera  d'entre  vos  frères 


un  prophète  comme  moi.  C'est  38 
lui  qui,  lors  de  l'assemblée  au 
désert,  étant  avec  l'ange  qui  lui 
parlait  sur  la  montagne  de  Sinaï 
et  avec  nos  pères,  reçut  des 
oracles  vivants,  poiir  nous  les 
donner.  Nos  pères  ne  voulurent  39 
pas  lui  obéir,  ils  le  repoussèrent, 
et  ils  tournèrent  leurs  cœurs 
vers  l'Egypte,  en  disant  à  Aaron: 
Fais-nous  des  dieux  qui  mar-  40 
chent  devant  nous  ;  car  ce  Moïse 
qui  nous  a  fait  sortir  du  pays 
d'Egypte,  nous  ne  savons  ce 
qu'il  est  devenu.  Et,  en  ces  41 
jours-là,  ils  firent  un  veau,  ils 
oti'rirent  un  sacrifice  à  l'idole, 
et  se  réjouirent  de  l'œuvre  de 
levirs  mains.  Alors  Dieu  se  42 
détourna,  et  les  livra  au  culte 
de  l'armée  du  ciel,  selon  qu'il 
est  écrit  dans  le  livre  des  pro- 
phètes :  M'avez-vous  offert  des 
victimes  et  des  sacrifices  pendant 
quarante  ans  au  désert,  maison 
d'Israël?  .  .  .  Vous  avez  porté  43 
la  tente  de  Moloch  et  l'étoile 
de  votre  dieu  Remphan,  ces 
images  que  vous  avez  faites  j)our 
les  adorer  !  Aussi  vous  trans- 
porterai-je  au  delà  de  Babylone. 

Nos  pères   avaient  au  désert  44 
le    tabernacle    du    témoignage, 
comme  l'avait  ordonné  celui  qui 
dit  à  Moïse  de  le  faire  d'après 
le    modèle    qu'il    avait    vu.     Et  45 
nos   pères,  l'ayant  reçu,  l'intro- 
duisirent, sous  la  conduite   de 
Josué,  dans   le   pays    qui   était 
possédé    par    les    nations    que 
Dieu  chassa  devant  eux,  et  il  y 
resta  jusqu'aux  jours  de  David.         I 
David  trouva  grâce  devant  Dieu,  46 
et    demanda    d'élever   une    de- 
meure pour  le  Dieu  de  Jacob  ; 
et  ce  fut  Salomon  qui  lui  bâtit  47 
une  maison.     Mais  le  Très-Haut  48 
n'habite  pas  dans  ce  qui  est  fait 
de   main   d'homme,  comme   dit 
le   prophète  :    Le   ciel  est  mon  49 
trône,  et  la  terre  mon  marche- 


164 


Chap.  T,  V.  49. 


ACTES. 


Chap.  8,  v.  12. 


pied.  Quelle  maison  me  bâti- 
rez-vous,  dit  le  Seigneur,  on 
quel  sera  le  lieu  de  mon  repos  ? 

50  N'est-ce  pas  ma  main  qui  a  fait 
toutes  ces  choses  ?  . .  . 

51  Honnnes  au  cou  raide,  incir- 
concis de  cœur  et  d'oreilles  ! 
vous  vous  opposez  toujoui's  au 
Saint-Esprit.     Ce  que  vos  pères 

52  ont  été,  vous  l'êtes  aussi.  Le- 
quel des  prophètes  -sos  pères 
n'ont-ils  pas  persécuté  ?  Ils  ont 
tué  ceux  qui  annonçaient  d'a- 
vance la  venue  du  Juste,  que 
vous  avez  livré  maintenant,  et 
dont  vous  avez  été  les  meurtriers, 

53  vous  qui  avez  reçu  la  loi  d'après 
des  commandements  d'anges,  et 
qui  ne  l'avez  j^oint  gardée  ! . . . 

54  En  entendant  ces  paroles,  ils 
étaient  furieux  dans  leurs  cœurs, 
et  ils  grinçaient  des  dents  contre 

55  lui.  Mais  Etienne,  rempli  dxi 
Saint-Esprit,  et  fixant  les  regards 
vers  le  ciel,  vit  la  gloire  de 
Dieu  et  Jésus  debout  à  la  droite 

56  de  Dieu.  Et  il  dit  :  Voici,  je 
vois  les  cieux  ouverts,  et  le 
Fils    de   l'homme   debout  à  la 

57  droite  de  Dieu.  Ils  poussèi'ent 
alors  de  grands  cris,  eu  se 
bouchant  les  oreilles,  et  ils  se 
précii:)itèrent  tous  ensemble  sur 

58  lui,  le  traînèrent  hors  de  la 
ville,  et  le  lapidèrent.  Les  té- 
moins^ déposèrent  leurs  vête- 
ments   aux    pieds    d'un    jeune 

59  honnne  nonimé  Saul  '.  Et  ils 
lapidaient  Etienne,  qui  i)riait 
et  disait  :  Seigneur  Jésus,  reçois 

60  mon  esi^rit  !  Puis,  s'étant  mis 
à  genoux,  il  s'écria  d'une  voix 
forte  :  Seigneur,  ne  leur  impute 
l)as  ce  péché  !  Et,  après  ces 
l)aroles,  il  mourut. 

Q  Saul  avait  ai)i)rouvé  le  meurtre 
d'Etienne. 

'  Les  témoins,  eu  qualité  d'accusateurs,  de- 
vaient jeter  les  premières  pierres,  voy.  Deut. 
XVII.  7. 

^  Saul,  qui  devint  plus  tard  l'apôtre  Paul. 


Persécution  à  Jérusalem. — Dispersion  des 
disciples  dans  les  contrées  voisines. — Le 
diacre  Philippe  prêchant  le  Christ  dans 
une  ville  de  Samarie. — Simon  le  magicien, 
— Pierre  et  Jean  en  Samarie. 

Il  y  eut,  ce  jour-là,  une  grande 
persécution  contre  l'Eglise  de 
Jérusalem  ;  et  tous,  excepté  les 
apôtres,  se  dispersèrent  dans 
les  contrées  de  la  Judée  et  de 
la  Samarie.  Des  hommes  pieux  2 
ensevelirent  Etienne,  et  le  pleu- 
rèrent à  grand  bruit.  Saul,  de  3 
son  côté,  ravageait  l'Eglise  ;  pé- 
nétrant dans  les  maisons,  il  en 
arrachait  honnnes  et  femmes,  et 
les  faisait  jeter  en  jjrison. 

Ceux  qui  avaient  été  dispersés  4 
allaient    de    lieu    en    lieu,    an- 
nonçant  la   bonne   nouvelle  de 
la  parole. 

Philippe,  étant  descendu  dans  5 
une  ville  de  la  Samarie,  y  i^rêcha  le 
Christ.    Les  foules  tout  entières  6 
étaient  attentives  à  ce  que  disait 
Philippe,  lorsqu'elles   apprirent 
et  virent  les  miracles  qu'il  faisait. 
Car  des  esprits  impurs  sortirent  7 
de    plusieurs    démoniaques,   en 
poussant     de     grands     cris,    et 
beaucoup  de  paralytiques  et  de 
boiteux  furent  guéris.     Et  il  y  8 
eut  une  grande  joie  dans  cette 
ville. 

Il  y  avait  auparavant  dans  la  9 
ville  un  homme  nonnné  Simon, 
qui,  se   donnant    pour   un   per- 
sonnage  important,  exerçait    la 
magie    et   jîrovoquait    l'étonne- 
ment  du  peuple  de  la  Samarie. 
Tous,  deiîuis  le  plus  petit  jus-  10 
qu'au    plus   grand,   Fécoutaient 
attentivement, et  disaient:  Celui- 
ci    est    la    puissance    de    Dieu, 
celle    qui    s'appelle    la    grande. 
Ils    l'écoutaient     attentivement,  11 
parce  qu'il  les  avait  longtemps 
étonnés  par  ses  actes  de  magie. 
Mais,  quand    ils    eurent    cru   à  12 
l'hilii^pe,  qui  leur  annonçait  les 
choses   concernant  le   royaume 


165 


ChAP.  8,  V.    12. 


ACTES. 


Chap.  8,  V.  37. 


de   Dieu   et  le   iioiu  de  Jésus- 
Christ,  hommes    et   femmes    se 

13  firent  baptiser.  Simon  lui-même 
crut,  et,  après  avoir  été  baptisé, 
il  ne  quittait  plus  Philippe,  et 
il  voyait  avec  étonnement  les 
miracles  et  les  grands  prodiges 
qui  s'oi^éraient. 

14  Les  apôtres,  qui  étaient  à 
Jérusalem,  ayant  appris  que  la 
Samarie  avait  reçu  la  parole  de 
Dieu,   y   envoyèrent    Pierre    et 

15  Jean.  Ceux-ci,  arrivés  chez  les 
Samaritains,  prièrent  pour  eux, 
afin    qu'ils    reçussent    le    Saint- 

16  Esprit.  Car  il  n'était  encore 
descend!!  sur  aucun  d'eux  ;  ils 
avaient  sevilement  été  baptisés 
au    nom     du    Seigneur    Jésus. 

17  Alors  Pierre  et  Jean  leur  im- 
posèrent les  mains,  et  ils  reçu- 
rent le  Saint-Esprit. 

18  Lorsque  Simon  vit  que  le 
Saint-Esprit  était  donné  par  l'im- 
position des  mains  des  apôtres, 

19  il  leur  offi'it  de  l'argent,  en 
disant  :    Accordez-moi   aussi  ce 

.  pouvoir,    afin    que    cehii    à    qui 
j'imposerai  les  mains  reçoive  le 

20  Saint-Esprit.  Mais  Pierre  lui 
dit  :  Q\ie  ton  argent  périsse  avec 
toi,  puisque  tu  as  cru  que  le 
don  de  Dieu  s'acquérait  à  prix 

21  d'argent  !  Il  n'y  a  poxw  toi  ni 
part  ni  lot  dans  cette  affaire,  car 
ton  cœur  n'est  pas  droit  devant 

22  Dieu.  Rei^ens-toi  donc  de  ta 
méchanceté,  et  prie  le  Seigneur 
pour  que  la  pensée  de  ton  cœur 
te  soit  pardonnée,  s'il  est  jJos- 

23  sible  ;  car  je  vois  que  tu  es  dans 
un  fiel  amer  et  dans  les  liens  de 

24  l'iniquité.  Simon  réj^ondit:  Priez 
vous-mêmes  le  Seigneur  pour 
moi,  afin  qu'il  ne  m'arrive  rien 
de  ce  que  vous  avez  dit. 

25  Après  avoir  rendu  témoignage 
à  la  parole  du  Seigneur,  et  ajjrès 
l'avoir  prêchée,  Pierre  et  Jean 
retournèrent  à  Jérusalem,  eu  an- 
nonçant la  bonne  nouvelle  dans 


plusieurs   villages    des    Samari- 
tains. 

Le  diacre  Philippe  et  l'eunuque  éthiopien. 

Un  ange  du  Seigneur,  s'adres-  26 
sant  à  Philippe,  lui  dit  :    Lève- 
toi,  et  va  du  côté  du  midi,  sur  le 
chemin   qvii   descend    de    Jéru- 
salem   à    Gaza,    celui    qui    est 
désert.    Il  se  leva,  et  partit.    Et 
voici,  un  Ethiopien,  un  emiuque,  27 
ministre     de     Candace,     reine 
d'Ethiopie,   et   surintendant   de 
tous  ses  trésors,  venu  à   Jéru- 
salem pour  adorer,  s'en  retour-  28 
nait,  assis  sur  son  char,  et  lisait 
le  prophète  Ésaïe.     L'Esprit  dit  29 
à  Philippe  :  Avance,  et  approche- 
toi   de    ce   char.      Philippe  ac-  30 
courut,  et   entendit  l'Éthiopien 
qui  lisait  le  prophète  Esaïe.     Il 
lui    dit  :    Comprends-tu   ce  que 
tu  lis  ?     Il  répondit  :   Comment  31 
le  pourrais-je,   si  quelqu'un   ne 
me  guide  ?     Et  il  invita  Philippe 
à  monter  et  à  s'asseoir  avec  lui. 

Le  passage  de  l'Ecriture,  qu'il  32 
lisait,   était    celui-ci  :    Il    a   été 
mené   comme  une   brebis  à   la 
boucherie  ;  et,  comme  un  agneau 
muet  devant  celui  qui  le  tond, 
il   n'a  point   ouvert  la  bouche. 
Lorsqu'il  s'est  abaissé,  son  juge-  33 
ment  a  été  consommé.     Et  ceux 
de   sa   génération,   qui    les    dé- 
peindra?    Car  sa  vie  a  été  re- 
tranchée de  la  tei-re.    L'eunuque  34 
dit   à  Philippe:    Je  te  prie,  de 
qui  le  prophète  parle-t-il  ainsi? 
Est-ce  de  lui-même,  ou  de  quel- 
que    autre?       Alors    Philipjie,  35 
ouvrant  la  bouche  et  commen- 
çant par  ce  passage,  lui  annonça 
Jésus. 

Comme  ils  continuaient  leur  36 
chemin,  ils  rencontrèrent  de 
l'eau.  Et  l'eunuque  dit  :  Voici 
de  l'eau  ;  qu'est-ce  qui  empêche 
que  je  ne  sois  baptisé  ?  [Phi-  37 
lippe  dit  :  Si  tu  crois  de  tout  ton 
cœur,  cela   est  possible.     L'eu- 


166 


Chap.  8,  V.  37. 


ACTES. 


Chap,  9,  v.  17. 


nuque  répondit  :    Je    crois  que 
Jésus-Christ  est  le  Fils  de  Dieu.] 

38  II  fit  arrêter  le  char  ;  Philippe 
et  l'euniique  descendirent  tous 
deux  dans  leau,  et  Philipjie  bap- 

39  tisa  l'eunuque.  Quand  ils  furent 
sortis  de  l'eau.  l'Esprit  du  Sei- 
gneur enleA'a  Philipi^e,  et  l'eu- 
nuque ne  le  vit  plus.  Tandis  que 
joyeux   il   poursuivait  sa  rovite, 

40  Philippe  se  trouva  dans  Azot  \ 
d'où  il  alla  jusqu'à  Césarée  ",  en 
évangélisant  toutes  les  villes  par 
lesquelles  il  passait. 

Conversion  de  Saul. 

Q  Cependant  Saul,  respirant  en- 
core la  menace  et  le  meurtre 
contre  les  disciples  du  Seigneur, 
se  rendit  chez  le  grand  prêtre, 

2  et  hii  demanda  des  lettres  pour 
les  synagogues  de  Damas,  afin 
que,  s'il  trouvait  des  partisans 
de  la  nouvelle  doctrine  \  hom- 
mes ou  femmes,  il  les  amenât 
liés  à  Jérusalem. 

3  Comme  il  était  en  chemin,  et 
qu'il  approchait  de  Damas,  tout 
à   coup   une  lumière  venant  du 

4  ciel  resplendit  autour  de  lui.  Il 
tomba  par  terre,  et  il  entendit 
une  voix  qui  lui  disait  :  Saul, 
Saul,  pourquoi   me    persécutes- 

5  tu  ?  Il  répondit  :  Qui  es-tu. 
Seigneur?  Et  le  Seigneur  dit: 
Je  suis  Jésus  que  tu  persécutes. 
[Il   te    serait    dur  de    regimber 

6  contre  les  aiguillons.  Tremblant 
et  saisi  d'effroi,  il  dit  :  Seigneur, 
qu.e  veux-tu  que  je  fasse  ?  Et 
le  Seigneur  lui  dit  :]  Lève-toi, 
entre  dans  la  ville,  et  on  te  dira  ce 

7  que  tu  dois  faire.  Les  hommes 
qui  l'accompagnaient  demeu- 
rèrent stupéfaits  ;  ils  entendaient 

'  Azot,  en  hcb.  Asdod,  anciennement  l'une 
des  cinq  villes  des  Philistins. 

"  Césarée,  sur  la  Méditerranée,  siège  du 
gouvernement  romain  en  Palestine.  Ne  pas 
confondre  avec  Césarée  de  Philippe  ;  voy. 
note  sur  Matth.  xvi.  1 3. 

''   De  la  nouvelle  doctrine,  grec  de  la  voie. 

K 


bien  la  voix,  mais  ils  ne  voyaient 
personne.  Saul  se  releva  de  8 
terre,  et,  quoique  ses  yeux  fus- 
sent ouvex'ts,  il  ne  voyait  rien  ; 
on  le  prit  par  la  main,  et  on  le 
conduisit  à  Damas,  Il  resta  9 
trois  jours  sans  voir,  et  il  ne 
mangea  ni  ne  but. 

Or,  il  y  avait  à  Damas  un  dis-  10 
ciple  nommé  Ananias.     Le  Sei- 
gneur lui  dit  dans  une  vision  : 
Ananias!  Il  répondit  :  Me  voici,  11 
Seigneur!     Et  le   Seigneur   lui 
dit  :    Lève-toi,    va   dans   la    rue 
qu'on  appelle  la  droite,  et  cher- 
clie,  dans  la   maison  de  Judas, 
un  nommé  Saul  de  Tarse  '.    Car  12 
il  prie,  et  il  a  vu  en  vision  un 
homme  du  nom  d'Ananias,  qui 
entrait,  et  qui   lui   imposait  les 
mains,  afin  qu'il  recouvrât  la  vue. 
Ananias  répondit  :  Seigneur,  j'ai  13 
appris   de    plusieurs    personnes 
tous  les  maux  que  cet  homme  a 
faits  à  tes  saints"  dans  Jérusa- 
lem ;  et  il  a  ici  des  pouvoirs,  de  14 
la  part   des   chefs   des   j)rêtres, 
pour  lier  tous  ceux  qui  invoquent 
ton  nom.     Mais  le  Seigneur  lui  15 
dit  :  Va,  car  cet  homme  est  un 
instrument  que  j'ai  choisi,  pour 
porter  mon  nom  devant  les  na- 
tions \  devant  les  rois,  et  devant 
les  fils  d'Israël;  et  je  lui  mon-  16 
trerai  tout  ce  qu'il  doit  souftrir 
pour  mon  nom. 

Ananias  sortit;  et,  lorsqu'il  17 
fut  arrivé  dans  la  maison,  il  im- 
posa les  mains  à  Saul,  en  disant: 
Saul,  mon  frère,  le  Seigneur 
Jésus,  qui  t'est  apparu  sur  le 
chemin  par  lequel  tu  venais,  m'a 
envoyé  pour  que  tu  recoiivres 
la  vue  et  que  tu  sois  renq)li  du 

'  Tarse,  capitale  de  la  Cilicie,  province  de 
l'Asie  mineure. 

"  l'es  saints;  c'est  ici  le  premier  passage 
du  Nouv.  Test,  où  le  terme  de  saints, 
c'est-à-dire,  consacrés  à  Dieu,  est  employé 
pour  désigner  les  disciples  de  Jésus,  les 
chrétiens. 

^  Les  nations,  les  peuples  païens. 


Chap.  9,  V.  17. 


ACTES. 


Chap.  9,  v.  39. 


18  Saint-Esprit.  Au  même  instant, 
il  tomba  de  ses  yeux  comme  des 
écailles,  et  il  recouvra  la  vue.    Il 

19  se  leva,  et  fut  baptisé;  et,  après 
qu'il  eut  pris  de  la  nourritvu'e, 
les  forces  lui  revinrent. 

Saul  resta  quelques  jours  avec 
les  disciples  qui  étaient  à  Da- 

20  mas.  Et  aussitôt  il  prêcha  dans 
les  synagogues  que  Jésus  est  le 

21  Fils  de  Dieu.  Tous  ceux  qui 
l'entendaient  étaient  dans  l'éton- 
nement,  et  disaient:  N'est-ce  pas 
celui  qui  persécutait  à  Jérusa- 
lem ceux  qui  invoquent  ce  nom, 
et  n'est-il  pas  venu  ici  pour  les 
emmener  liés  devant  les  chefs 

22  des  prêtres  ?  Cependant  Saul  se 
fortifiait  de  plus  en  plus,  et  il 
confondait  les  Juifs  qui  habi- 
taient Damas,  démontrant  qvie 
Jésus  est  le  Clmst. 

23  Au  bout  d'un  certain  temps, 
les  Juifs   se  concertèrent  pour 

24  le  tuer,  et  leur  complot  parvint 
à  la  connaissance  de  Saul.  On 
gardait  les  portes  jour  et  nuit, 

25  afin  de  lui  ôter  la  vie.  Mais, 
pendant  ime  nuit,  les  disciples 
le  prirent,  et  le  descendirent  par 
la  muraille,  dans  une  corbeille. 

26  Lorsqu'il  se  rendit  à  Jérusa- 
lem, Saul  tâcha  de  se  mettre  en 
rapport  avec  les  discij)les  ;  mais 
tous  le  craignaient,  ne  croyant 

27  pas  qu'il  fût  un  disciple.  Alors 
Barnabas,  l'ayant  pris  avec  lui, 
le  conduisit  vers  les  apôtres,  et 
leur  raconta  comment  sur  le 
chemin  Saul  avait  vu  le  Sei- 
gneur, qui  lui  avait  parlé,  et 
comment  à  Damas  il  avait  prêché 
franchement  au  nom  de  Jésus. 

28  II  allait  et  venait  avec  eux 
dans  Jérusalem,  et  s'exprimait 
en  toute  assurance  au  nom  du 

29  Seigneur.  Il  parlait  aussi  et 
disputait  avec  les  Hellénistes  ^  ; 
mais   ceux-ci  cherchaient  à  lui 

'  Les  Hellénistes,  voy.  note  sur  vi.  1. 


Ôter  la  vie.     Les  frères,  l'ayant  30 
su,  l'emmenèrent  à  Césarée,  et 
le  firent  partir  pour  Tarse. 

Pierre  à  Lydde  et  à  Joppé  :  guérison  du 
paralytique  Énée,  et  résurrection  de 
Tabitha. 

L'Église  était  en  paix  dans  31 
toute  la  Judée,  la  Galilée  et  la 
Samarie,  s'édifiant  et  marchant 
dans  la  ci'ainte  du  Seigneur,  et 
elle  s'accroissait  par  l'assistance 
du  Saint-Esprit. 

Comme  Pierre  visitait  tous  les  32 
saints,   il    descendit   aussi   vers 
ceux  qui  demeuraient  à  Lydde. 
Il  y  trouva  un  homme  nommé  33 
Énée,  couché  sur  un  lit  depuis 
huit  ans,  et  paralytique.     Pierre  34 
lui   dit:    Énée,   Jésus-Christ   te 
guérit;   lève-toi,  et  arrange  ton 
lit.    Et  aussitôt  il  se  leva.    Tous  35 
les  habitants   de  Lydde   et   du 
Saron  ^  le  virent,  et  ils  se  con- 
vertirent au  Seigneur. 

Il  y  avait  à  Joppé  ^  parmi  les  36 
disciples,  une  femme    nommée 
Tabitha,  ce  qui  signifie  Dorcas  ^  : 
elle  faisait  beaucoup  de  bonnes 
œu\Tes  et  d'amnônes.  Elle  tomba  37 
malade  en  ce  temps-là,  et  mou- 
rut.    Après  l'avoir  lavée,  on  la 
déposa  dans  une  chambre  haute. 
Comme  Lydde  est  près  de  Jojîpé,  38 
les  disciples,  ayant   appris  qxte 
Pierre   s'y  trouvait,  envoyèrent 
deux  hommes  vers  lui,  pour  le 
prier   de   venir    chez   eux   sans 
tarder.     Pierre  se  leva,  et  partit  39 
avec  ces  hommes.     Lorsqu'il  fut 
ai-rivé,  on  le  conduisit  dans  la 
chambre     haute.        Toutes     les 
veuves    l'entourèrent,   en    pleii- 
rant,  et  lui  montrèrent  les  tuni- 

'  Saron,  plaine  qui  s'étend  le  long  de  la 
Méditerranée,  de  Joppé  au  sud  du  mont 
Carmel. 

'^  Joppé,  aujourd'hui  Jaffa,  port  sur  la 
Méditerranée. 

^  Dorcas,  ou  gazelle;  c'est  le  mot  grec  cor- 
resp.  à  l'araméen  Tabitha. 

68 


Chap.  9,  V.  39. 


ACTES. 


Chap,  10,  y.  20. 


ques  et  les  vêtements  que  faisait 
Doi'cas  pendant  qu'elle  était  avec 

40  elles.  Pierre  fit  sortir  tout  le 
monde,  se  mit  à  genoux,  et 
pria  ;  puis,  se  tournant  vers  le 
corps,  il  dit:  Tabitha,  lève-toi! 
Elle  ouvrit  les  yeux,  et  ayant  vu 

41  Pierre,  elle  s'assit.  Il  lui  donna 
la  main,  et  la  fit  lever.  Il  appela 
ensuite  les  saints  et  les  veuves, 

42  et  la  leur  j^résenta  vivante.  Cela 
fut  connu  de  tout  Joppé,  et 
beaucoup  crurent  au  Seigneur. 

43  Pierre  demeura  quelque  temps 
à  Joppé,  chez  lui  corroyeur 
nommé  Simon. 

Le  ceuteuiei-  Corueille,  premier  païen  converti 
j)ar  le  ministère  de  l'apôtre  Pierre. — Le 
Saint-Esprit  accordé  k  d'autres  jaaiens. — 
Pierre  expliquant  sa  conduite  devant  les 
chrétiens  de  Jérusalem. 

1Q       II    y    avait    à    Césarée    un 

homme  nonmié  Corneille,  cen- 

tenier^    dans    la    cohorte^    dite 

2  italienne.  Cet  homme  était 
pieux  et  craignait  Dieu,  avec 
toute  sa  maison  ;  il  faisait  beau- 
coup d'aumônes  au  peuple,  et 
priait  Dieu  continuellement. 

3  Vers  la  neuvième  heure  du 
.jour%  il  vit  clairement  dans  une 
A  ision  un  ange  de  Dieu  qui  entra 
chez   lui,  et  qui  lui  dit:    Cor- 

4  neille  !  Les  regards  fixés  sur 
lui,  et  saisi  d'eflroi,  il  répondit: 
Qu'est-ce,  Seigneur?  Et  l'ange 
lui  dit:  Tes  prières  et  tes  au- 
mônes sont  montées  devant 
Dieu,    et   il    s'en   est    souvenu. 

5  Envoie  maintenant  des  hommes 
à   Joi)pé,   et   fais   venir   Simon, 

6  surnommé  Pierre  ;  il  est  logé 
chez  un  certain  Simon,  corro- 
yeur, dont  la  maison  est  près 
de  la  mer. 

7  Dès  que  l'ange  qui  lui  avait 
parlé  fut  parti,  Corneille  appela 

'    Gentenier,  ou  centurion,  ayant  cent  hom- 
mes sous  ses  ordres. 

■   Cohorte,  composée  de  400  ou  500  hommes. 
^  Trois  heures  après  midi. 


deux   de   ses   serviteurs,   et   un 
soldat    pieux   d'entre   ceux   qui 
étaient  attachés  à  sa  personne  ; 
et,  ajîrès  leur  avoir  tout  raconté,  8 
il  les  envoya  à  Joppé. 

Le  lendemain,  connue   ils   é-  9 
taient  en  route,  et  qu'ils  appro- 
chaient de  la  ville,  Pierre  monta 
sur  le  toit',  vers  la  sixième  heure", 
pour  prier.     Il  avait  faim,  et  il  10 
voulut  manger.     Pendant  qu'on 
lui  préparait  à  manger,  il  tomba 
en  extase.     Il  vit  le  ciel  ouvert,  11 
et    un    objet    semblable    à    une 
grande  nappe   attachée  par  les 
quatre  coins,  qui  descendait  et 
s'abaissait  vers  la  terre,  et  où  se  12 
trouvaient  tous  les  quadrupèdes 
et  les  reptiles  ^  de  la  terre  et  les 
oiseaux    du   ciel.    Et   une   voix  13 
lui  dit:   Lève-toi,  Pierre,  tue  et 
mange.     Mais  Pierre  dit:    Non,  14 
Seigneur,  car  je  n'ai  jamais  rien 
mangé    de    souillé    et    d'imijur. 
Et  poiu-  la  seconde  fois  la  voix  15 
se  fit  encore  entendre  à  lui  :   Ce 
que  Dieu  a  déclaré  pur,  ne  le 
regarde  pas  comme  souillé.   Cela  16 
arriva  jusqu'à  trois  fois  ;  et  aus- 
sitôt après,  l'objet  fut  retù'é  dans 
le  ciel. 

Tandis  que  Pierre    ne  savait  17 
en    lui-même    que    penser    du, 
sens  de  la  vision  qu'il  avait  eue, 
voici,  les   hommes  envoyés  ]i-AY 
Corneille,    s'étant    informés    de 
la    maison    de    Simon,   se    pré-     ' 
sentèrent    à    la    porte,    et    de-  18 
mandèrent     à     haute     voix     si 
c'était  là  que  logeait  Simon,  sur- 
nommé Pierre. 

Et  comme  Pierre  était  à  ré-  19 
fléchir  sur  la  vision,  l'Esprit  lui 
dit  :  Yoici,  trois  hommes  te  de- 
mandent ;   lève-toi,  descends,  et  20 
pars  avec  eux  sans  hésiter,  car 

'   Le  toit,  construit  en  plate-forme. 
'  ^fidi.  _  , 

'  Les  reptiles,  tei'me  qui,  dans  l'Ecriture, 
désigne  tous  les  petits  animaux  par  opposi- 
tion aux  grands. 


169 


G  3 


Chap.  10,  V.  20. 


ACTES. 


Chap,  10,  v.  43. 


c'est   moi   qui   les   ai   envoyés. 

21  Pierre  donc  descendit,  et  il  dit 
à  ces  hommes  :  Voici,  je  suis 
celui  que  vous  cherchez  ;  quel 
est  le   motif  qui  vous   amène? 

22  Ils  répondirent  :  Corneille,  cen- 
tenier,  homme  juste  et  craignant 
Dieu,  et  de  qui  toute  la  nation 
des  Juifs  rend  un  bon  témoi- 
gnage, a  été  divinement  averti 
par  un  saint  ange  de  te  faire 
venir  dans   sa  maison  et  d  en- 

23  tendre  tes  paroles.  Pierre  donc 
les  fit  entrer,  et  les  logea.  Le 
lendemain,  il  se  leva,  et  partit 
avec  eux.  Quelques-uns  des 
frères  de  Joppé  laccompagnè- 
i-ent. 

24  Ils  arrivèrent  à  Césarée  le 
jour  suivant.  Corneille  les  at- 
tendait, et  avait  invité  ses  pa- 

25  rents  et  ses  amis  intimes.  Lors- 
que Pierre  entra,  Corneille,  qui 
était  allé  au-devant  de  lui,  tomba 
à    ses    pieds    et    se    prosterna. 

26  Mais  Pierre  le  releva,  en  disant  : 
Lève-toi;  moi  aussi,  je  suis  un 

27  homme.  Et  conversant  avec  lui, 
il  entra,  et  trouva  beaucoup  de 

28  personnes  réunies.  Vous  savez, 
leur  dit-il,  qu'il  est  défendu  à 
un  Juif  de  se  lier  avec  un  étran- 
ger ou  d'entrer  chez  lui  ^  ;  mais 
Dieu  m'a  appris  à  ne  regarder 
aucun  homme  comme  souillé  et 

29  impur.     C'est  pourquoi  je  n'ai 
■    pas  eu  d'objection  à  venir,  puis- 
que vous  m'avez  appelé  ;  je  vous 
demande  donc  pour  quel  motif 
vous  m'avez  envoyé  chercher. 

30  Corneille  dit:  Il  y  a  quatre 
jours,  à  cette  heure-ci,  je  jeû- 
nais, et  je  priais  dans  ma  maison 
à  la  neuvième  heure  ;  et  voici, 
un  homme  vêtu  d'un  liabit  écla- 
tant se  présenta  devant  moi,  et 

31  dit  :   Corneille,   ta   prière  a  été 

'  Cette  défense  ne  se  trouve  pas  formelle- 
ment dans  la  loi  de  Moïse  ;  mais  les  Juifs 
l'envisageaient  comme  devant  en  être  une 
conséquence. 


exaucée,  et  Dieu  sest  souvenu 
de  tes  aiunônes.  Envoie  donc  32 
à  Joppé,  et  fais  venir  Simon, 
surnommé  Pierre;  il  est  logé 
dans  la  maison  de  Simon,  cor- 
royeur,  près  de  la  mer;  quand 
il  sera  venu,  il  te  parlera.  Aus-  33 
sitôt  j'ai  envoyé  vers  toi,  et  tu 
as  bien  fait  de  venir.  Mainte- 
nant donc  nous  sommes  tous 
devant  Dieu,  ijour  entendre  tout 
ce  que  Dieu  t'a  ordonné  de  nous 
dire. 

Alors  Pierre,  ouvrant  la  bouche,  34 
dit  :  En  vérité,  je  reconnais  que 
Dieu  ne  fait  point  accei^tion  de 
personnes,  mais  qu'en  toute  na-  35 
tion  celui  qiii  le  craint  et  qui 
l^ratique  la  justice  lui  est  agré- 
able.    Il  a  envoyé  la  parole  aux  36 
fils  d'Israël,  en  leur  annonçant 
la  paix  par  Jésus-Christ,  qui  est 
le  Seigneur  de  tous.    Vous  savez  37 
ce  qui  est  arrivé  dans  toute  la 
Judée,    après   avoir   commencé 
en  Galilée,  à  la  suite  du  bap- 
tême que  Jean  a  prêché  ;  vous  38 
savez  comment  Dieu  a  oint  du 
Saint-Esprit   et  de  force   Jésus 
de  Nazareth,  qui  allait  de  lieu 
en  lieu  faisant  du  bien  et  gué- 
rissant   tous    ceux    qui    étaient 
sous    l'empire    du    diable,    car 
Dieu     était     avec     lui.       Nous  39 
sommes  témoins  de  tout  ce  qu'il 
a  fait  dans  le  pays  des  Juifs  et 
à  Jérusalem.     Ils  l'ont  tué,   en 
le    pendant    au   bois.     Dieu    l'a  40 
ressuscité  le  troisième  jour,  et 
il   a   permis  qu'il  apparût,  non  41 
à  tout  le  j^euple,  mais  aux  té- 
moins choisis  d'avance  par  Dieu, 
à  nous  qui  avons  mangé  et  bu 
avec  lui,  après  qu'il  fut  ressus- 
cité des  morts.     Et  Jésus  nous  42 
a  ordonné  de  prêcher  au  peuple 
et  d'attester  que  c'est  lui  qui  a 
été    établi   par   Dieu  juge    des 
vivants  et  des  morts.     Tous  les  43 
prophètes  rendent  do  lui  le  té- 
moignage  que   quiconque   croit 


170 


Chap.  10,  V.  43. 


ACTES. 


Chap.  11,  v.  19. 


en    lui   reçoit    par   son   nom   le  [  bouche.      Et    pour    la    seconde  9 


pardon  des  2>échés. 

44  Comme  Pierre  prononçait  en- 
core ces  mots,  le  Saint-Esi:)rit 
descendit    sur    tous    ceux    qui 

45  écoutaient  la  parole.  Tous  les 
fidèles  circoncis  \  qui  étaient 
venus  avec  Pierre,  furent  éton- 
nés de  ce  que  le  don  du  Saint- 
Esprit   était  aussi  répandu   sur 

46  les  païens.  Car  ils  les  enten- 
daient parler  en  langues  et  glo- 
rifier Dieu. 

47  Alors  Pierre  dit:  Peut-on  re- 
fuser l'eau  du  baptême  à  ceux 
qui  ont  reçu  le  Saint-Esprit  aussi 

48  bien  que  nous?  Et  il  ordonna 
qu'ils  fussent  baptisés  au  nom 
du  Seigneur,  Sur  quoi  ils  le 
prièrent  de  rester  quelques  joiU'S 
auprès  d'eux. 

11       Les  apôtres  et  les  frères  qui 

étaient  dans  la  Judée  apprirent 

que  les  païens  avaient  aussi  reçu 

2  la  parole  de  Dieu.  Et  lorsque 
Pierre  fut  monté  à  Jérusalem, 
les  fidèles  circoncis  lui  adres- 
sèrent des  reproches,  en  disant  : 

3  Tu  es  entré  chez  des  incircon- 
cis, et  tu  as  mangé  avec  eux. 

4  Pierre  se  mit  à  leur  exposer 
d'une  manière  suivie  ce  qui  s'é- 

5  tait  passé.  Il  dit  :  J'étais  dans 
la  ville  de  Joppé,  et,  pendant 
que  je  priais,  je  tombai  en 
extase  et  j'eus  une  vision  :  un 
objet,  semblable  à  une  grande 
nappe  attachée  par  les  quatre 
coins,  descendait  du  ciel  et  vint 

6  jusqu'à  moi.  Les  regards  fixés 
sur  cette  nappe,  j'examinai,  et 
je  vis  les  quadrujîèdes  de  la 
terre,  les  bêtes  sauvages,  les 
reptiles,  et  les  oiseaux  du  ciel. 

7  Et  j'entendis  une  voix  qui  me 
disait  :   Lève-toi,  Pierre,  tue  et 

8  mange.  Mais  je  dis  :  Non,  Sei- 
gneur, car  jamais  rien  de  souillé 
et  d'impur  n'est  entré  dans  ma 

^  Les  fidèles  circoncis,  les  Juifs  convertis 
au  christianisme. 


fois  la  voix  se  fit  entendre  du 
ciel:    Ce    que   Dieu   a   déclaré 
pur,  ne  le  regarde  pas  comme 
souillé.    Cela  arriva  jusqu'à  trois  10 
fois;    puis  tout  fut  retiré   dans 
le  ciel.     Et  voici,  aussitôt  trois  11 
hommes     envoyés     de    Césarée 
vers  moi  se  lU'ésentèrent  devant 
la  porte  de  la  maison  où  j'étais. 
L'Esprit  me  dit  de  partir  avec  12 
eirx  sans  hésiter.  Les  six  hommes 
que  voici  m'accompagnèrent,  et 
nous  entrâmes  dans  la  maison  de 
Corneille  '.     Cet    homme    nous  13 
raconta    comment    il    avait    vu 
dans   sa  maison  lange   se  j^ré- 
sentant  à  lui  et  disant:  Envoie 
à   Joppé,    et   fais   venir   Simon, 
surnommé    Pierre,   qui   te    dira  14 
des    choses    par    lesquelles    tu 
seras  sauvé,  toi  et  toute  ta  mai- 
son.    Lorsque  je  me  fus  mis  à  15 
parler,  le  Saint-Esprit  descendit 
sur   eux,   comme    siir   nous    au 
commencement.     Et  je  me  sou-  16 
vins    de    cette    parole    du   Sei- 
gneur :    Jean    a    baptisé    d'eau, 
mais  vous,  vous  serez  baptisés 
du     Saint-Esprit.     Or,    puisque  17 
Dieu   leur  a   accordé  le   même 
don    qu'à   nous,  qui   avons   cru 
au   Seigneur  Jésus-Christ,  pou- 
vais-je,  moi,  m'opposer  à  Dieu  ? 

Après  avoir  entendu  cela,  ils  18 
se  calmèrent,  et  ils  glorifièrent 
Dieu,   en   disant:    Dieu  a  donc 
accordé  la  repentance  aussi  aux 
païens,  afin  qu'ils  aient  la  vie. 

Les  chrétiens  d'Antioche. — Barnahas  et  Saul 
à  Antioche. — Une  famine  jirédite  par 
Agabus. 

Ceux    qui    avaient     été     dis-  19 
perses  par  la  persécutiçn,  sur- 
venue   à    l'occasion    d'Etienne, 
allèrent  jusqu'en  Phénicie,  dans 
l'île  de  Chypre,  et  à  Antioche  ^ 

'  De  Corneille,  grec  de  Vlwmme. 

"  Antioche,  alors  la  Tille  la  plus  importante 
de  lAsie  roraaiiie  ;  ancienne  capitale  de  la 
Syrie. 


171 


G  4 


Chap.  11,  V.  19. 


ACTES. 


Chap.  12,  v.  10. 


annonçant  la  parole    seulement 

20  aux  Juifs.  Il  y  eut  cependant 
pai'mi  eux  quelqvies  honnnes  de 
Chypre  et  de  Cyrène,  qui,  étant 
venus  à  Antioche,  s'adressèrent 
aux  Grecs,  et  leur  annoncèrent  le 

21  Seigneur  Jésus.  La  main  du  Sei- 
gneur était  aA'ec  eux,  et  un  grand 
nombre  de  jDersonnes  crurent  et 
se  convertirent  au  Seigneur. 

22  Le  bruit  en  parvint  aux  oreilles 
des  membres  de  l'Eg-lise  de  Jé- 
rusalem, et  ils  envoyèrent  Bar- 

23  nabas  jusqu'à  Antioche.  Lors- 
qu'il fut  arrivé,  et  qu'il  eut  vu 
la  grâce  de  Dieu,  il  s'en  réjouit, 
et  il  les  exhorta  tous  à  rester 
d'un  cœur  ferme  attachés  au  Sei- 

24  g-neur.  Car  c'était  un  homme 
de  bien,  plein  dEsprit-Saint  et 
de  foi.  Et  une  foule  assez  nom- 
breuse se  joignit  au  Seigneur. 

25  Baruabas  se  rendit  ensuite  à 
Tarse,  pour  chercher  Saul  ;  et, 
l'ayant     trouvé,     il     l'amena     à 

26  Antioche.  Pendant  toute  une 
année,  ils  se  réunirent  aux 
assemblées  de  l'Eglise,  et  ils 
enseignèrent  beaucoup  de  per- 
sonnes. Ce  fut  à  Antioche  que, 
pour  la  première  fois,  les  disci- 
ples furent  appelés  chrétiens. 

27  En  ce  temps-là,  des  prophètes 
descendirent    de    Jérusalem    à 

28  Antioche.  L'un  d'eux,  nommé 
Agabus,  se  leva,  et  annonça  par 
l'Esprit  qu'il  y  aurait  une  grande 
famine  sur  toute  la  terre.  Elle 
arriva,   en   effet,  sous   Claude  '. 

29  Les  disciples  résolurent  d'en- 
voyer, chacun  selon  ses  moyens, 
un  secours  aux  frères  qui  habi- 

30  talent  la  Judée.  Ils  le  fii-ent 
parvenir  aitx  anciens"  par  les 
mains  de  Baruabas  et  de  Saul. 

'    Claude,  l'un  des  empereurs  romains. 

"^  Aux  anciens  ;  c'est  la  première  fois  que 
ce  terme  est  employé  en  parlant  de  l'EgGse 
chrétienne.  Chez  les  Juifs,  il  désignait  ceux 
qui  remplissaient  certaines  fonctions  dans  les 
synagogues,  et  qui  faisaient  partie  du  sanhé- 
drin. 


Jacques  mis    à    mort  par   Héi-ode. — Pierre 
emprisonné  et  délivré. — Mort  d'Hérode. 

Vers  le  même  temps,  le  roi  1  O 
Hérode  ^  se   mit   à   maltraiter 
quelques   membres  de  l'Église, 
et  il  fit  mourir  par  l'épée  Jac-  2 
ques  -,   frère    de   Jean.     Voyant  3 
que  cela  était  agréable  aux  Juifs, 
il    fit    encore    arrêter    Pierre. — 
C'était    pendant    les    jours    des 
pains   sans  levain  ^ — Après   l'a-  4 
voir  saisi  et  jeté  en  prison,  il 
le  mit  sous  la  garde  de  quatre 
escouades  de  quatre  soldats  cha- 
cune, avec  l'intention  de  le  faire 
comparaître    devant    le    peuple 
après    la    Pâque.     Pierre    donc  5 
était  gardé   dans  la  prison  ;    et 
rÉglise    ne    cessait    d'adresser 
pour  lui  des  px'ières  à  Dieu. 

La  nuit  qui  précéda  le  joiir  6 
où  Hérode  allait  le  faire  com- 
paraître,   Pierre,    lié    de    deux 
chaînes,  dormait  entre  deux  sol- 
dats ;   et  des  sentinelles  devant 
la  porte  gardaient  la  prison.     Et  7 
voici,  un  ange  du  Seigneur  sur- 
vint, et  une  lumière  brilla  dans 
la  prison.   L'ange  réveilla  Pierre, 
en   le  frappant   au    côté,   et   en 
disant  :   Lève-toi  promptement  ! 
Les   chaînes   tombèrent  de   ses 
mains.     Et  l'ange  lui  dit  :  Mets  8 
ta  ceinture  et  tes  sandales.     Et 
il     fit     ainsi.      L'ange     lui     dit 
encore  :    Envelopj)e-toi    de    ton 
manteau,    et    suis-moi.      Pierre  9 
sortit,   et  le   suivit,  ne   sachant 
pas   que   ce   qui   se   faisait   par 
l'ange   fût    réel,   et    s'imaginant 
avoir    une    vision.       Lorsqu'ils  10 
eurent  passé  la  première  garde, 
puis   la   seconde,  ils  arrivèrent 
à  la  porte  de  fer  qui  mène  à  la 

'  Hérode,  Hérode  Agrippa  I,  petit-fils 
d'Hérode  le  Grand,  et  neveu  d'Hérode 
Antipas. 

'  Jacques,  fils  de  Zébédée,  l'un  des  douze 
apôtres. 

'  Les  jours  des  pains  sans  levain,  la  semaine 
de  Pâque,  voy.  note  sur  Matth.  xxvi.  17. 


172 


Chap.  12,  V.  lo. 


ACTES. 


Chap.  13,  y.  3. 


ville,  et  (iiii  s'ouvrit  d'clle-inême 
devant  exix  ;  ils  sortirent,  et  s'a- 
vancèrent dans  nne  rue.  Aussi- 
tôt l'ange  quitta  l'ierre. 

11  Revenu  à  lui-même,  Pierre 
dit  :  Je  vois  maintenant  d'une 
manière  certaine  que  le  Sei- 
gneiu"  a  envoyé  son  ange,  et 
qu'il  m'a  délivré  de  la  main 
d'Hérode  et  de  tout  ce  que  le 

12  peuple  juif  attendait.  Après 
avoir  réfléchi,  il  se  dirigea  vers 
la  maison  de  Marie,  mère  de 
Jean,  surnommé  Marc,  oii  beau- 
coup   de   i^ersonnes   étaient  ré- 

13  unies  et  priaient.  Il  frappa  à 
la  porte  du  vestibule,  et  une 
servante,  nommée  Rhode,  s'ap- 

14  procha  pour  écoiiter.  Elle  re- 
connut la  voix  de  Pierre  ;  et, 
dans  sa  joie,  au  lieu  d'ouvrir, 
elle  courut  annoncer  que  Pierre 

15  était  devant  la  jwrte.  Ils  lui 
dirent:  Tu  es  folle.  Mais  elle 
affirma  que  la  chose  était  ainsi. 

16  Et  ils  dirent:  C'est  son  ange.  Ce- 
pendant Pierre  continuait  à  frap- 
per.  Ils  ouvrirent,  et  furent  éton- 

17  nés  de  le  voir.  Pierre,  leur  ayant 
de  la  main  fait  signe  de  se  tau'e, 
leur  raconta  connnent  le  Sei- 
gneur l'avait  tiré  de  la  prison, 
et  il  dit:  Annoncez-le  à  Jacques' 
et  aux  frères.  Puis  il  sortit,  et 
s'en  alla  dans  im  autre  lieu. 

18  Quand  il  fit  jour,  les  soldats 
furent  dans  inie  grande  agita- 
tion, pour  savoir  ce  que  Pierre 

19  était  devenu.  Hérode,  s'étant 
mis  à  sa  recherche  et  ne  l'ajant 
pas  trouvé,  interrogea  les  gardes, 
et  donna  l'ordre  de  les  mener  au 
supplice.  Ensuite  il  descendit 
de  la  Judée  à  Césarée,  poiu"  y 
séjourner. 

20  Hérode  avait  des  dispositions 
hostiles  à  l'égard  des  Tyricns  et 
des  Sidoniens.  Mais  ils  vinrent 
le  trouA'er  d'un  commun  accord  ; 

'   Jacques,  différent   do   Jacques,  frèi-e   de 
Jean,  dout  le  martyre  est  mentionné  v.  2. 

r 


gloire 
rongé 


et,  après  avoir  gagné  Blaste,  son 
chambellan,   ils    sollicitèrent    la 
paix,  parce  que  leiu-  pays  tirait 
sa  subsistance  de  celui  du  roi. 
A  \\n  jour  fixé,  Hérode,  revêtu  21 
de   ses   habits    royaux,  et   assis 
sur    son    trône  \    les    harangua 
publiquement.     Le   peui^le    s'é-  22 
cria  :    Voix    d'un    dieu,    et    non 
d'un  homme  !  Au  même  instant,  23 
un  ange  du  Seigneur  le  frappa, 
parce    qu'il    n'avait    pas    donné 
à    Dieu.     Et    il    expira, 
des  vers. 

Cependant  la  parole  de  Dieu  24? 
se  répandait  de   plus   en   plus, 
et  le  nombre  des  disciples  aug- 
mentait. 

Barnabas  et  Saul,  après  s'être  25 
acquittés  de  leur  message  ^  s'en 
retournèrent  de  Jérusalem,  em- 
menant avec  eux  Jean,  surnom- 
mé IMarc. 

Barnabas  et  Saul  envoyés  en  mission  par 
l'Eglise  d'Autioche. — L'ile  de  Cbj'pre  :  le 
magicien  Elymas  et  le  2'roconsul  Sergius 
Paulus. — Perge  eu  Pamphj'lie. — Antioche 
de  Pisidie  :  prédication  de  Paul. — Icône  : 
succès  et  persécutious. — Lystre  :  guérison 
d'un  impotent. — Derbe,  et  autres  lieux. — 
Retour  à  Antioche. 

Il  y  avait  dans  l'Église  d'An-  ^Q 
tioche    des    prophètes   et   des 
docteurs  :  Barnabas,  Siméon  ap- 
pelé  Niger,  Lucius  de   Cyrène, 
Manahen,    qui    avait    été    élevé 
avec   Hérode    le   tétrarque  ^,    et 
Saul.     Pendant  qu'ils   servaient  2 
le  Seigneur  dans  leur  ministère 
et  qu'ils  jeûnaient,  le  Saint-Es- 
prit dit  :  Mettez-moi  à  ])art  Bar- 
nabas  et   Saul   pour   l'œuvre  à 
laquelle  je  les  ai  api)elés.    Alors,  3 
après  avoir  jeûné  et  prié,  ils  leur 
imposèrent  les  mains,  et  les  lais- 
sèrent partir. 

'  Son  trône,  ti-ilvuiie  élevée  dans  l'amphi- 
théâtre, où  se  célébraient  des  jeux  en  l'hon- 
neur de  l'empereur. 

-  Voy.  XI.  29-30. 

'  Iférode  le  tétrarque,  voy.  note  sur  Matth. 
XIV.  1. 


Chap.  13,  V.  4. 


ACTES. 


Chap.  13,  v.  24 


4  Barnabas  et  Saul,  envoyés  par 
le  Saint-Esprit,  descendirent  à 
Sélevicie\  et  de  là  ils  s'embar- 
quèrent pour  l'île  de  Chypre. 

5  Arrivés  à  Salamine  ^  ils  an- 
noncèrent la  parole  de  Dieu 
dans  les  synagogues  des  Juifs. 
Ils  avaient  Jean  "  pour  aide. 

6  Ayant  ensuite  traversé  toute 
l'île  jusqu'à  Paplios  *,  ils  trouvè- 
rent un  certain  magicien,  faux 
prophète  jiiif,  nommé  Bar- Jésus, 

7  qui  était  avec  le  proconsul  Ser- 
gius  Paulus,  homme  intelligent. 
Ce  dernier  fit  appeler  Barnabas 
et  Saul,  et  manifesta  le  désir 
d'entendre   la  parole   de  Dieu. 

8  Mais  Élymas,  le  magicien, — car 
c'est  ce  que  signifie  son  nom, — 
leur  faisait  opposition,  cherchant 
à  détourner  de  la  foi  le  procon- 

9  sul.  Alors  Saul,  appelé  aussi 
PauP,  rempli   du   Saint-Esprit, 

10  fixa  les  regards  sur  lui,  et  dit  : 
Homme  plein  de  toute  espèce 
de  ruse  et  de  fraude,  fils  du 
diable,  ennemi  de  toute  justice, 
ne  cesseras-tu  point  de  perver- 
tir  les    voies    droites    du    Sei- 

11  gneur?  Maintenant  voici,  la  main 
du  Seigneur  est  sur  toi,  tu  seras 
aveugle,  et  pour  un  temiDS  tu  ne 
verras  pas  le  soleil.  Aussitôt 
l'obscurité  et  les  ténèbres  tom- 
bèrent sur  lui,  et  il  cherchait, 
en  tâtonnant,  des  personnes  pour 

12  le  guider.  Alors  le  proconsul, 
voyant  ce  qui  était  arrivé,  crut, 
et  demeura  frappé  de  la  doc- 
trine du  Seigneur. 

13  Paxil  et  ses  compagnons,  s'é- 
tant  embarqués  à  Paphos,  se 
rendirent  à  Perge  en  Pamphy- 


'  Sêleucie,  qui  servait  de  port  à  Antioche. 

^  Salamine,  l'une  des  principales  villes  de 
l'ile,  sur  la  côte  orientale. 

^  Jean,  surnommé  Marc,  xii.  12. 

■*  Paphos,  à  l'extrémité  occidentale  de  l'ile. 

"  Paul,  nom  qui  désormais  paraîtra  seul 
dans  le  Nouv.  Test.,  à  l'exclusion  de  celui  de 
Saul. 


lie  '.     Jean  se  sépara  d'eux,   et 
retourna  à  Jérusalem. 

De  Perge  ils  poursuivirent  14 
leur  route,  et  arrivèrent  à  An- 
tioche de  Pisidie  -.  Étant  entrés 
dans  la  synagogue  le  jour  du 
sabbat,  ils  s'assirent.  Après  la  15 
lecture  ^  de  la  loi  et  des  pi'o- 
phètes,  les  chefs  de  la  syna- 
gogue leur  envoyèrent  dire  : 
Hommes  frères,  si  vous  avez 
quelque  exhortation  à  adresser 
au  peuple,  parlez. 

Paul    se    leva,   et,   ayant   fait  16 
signe  de  la  main,  il  dit  : 

Hommes    Israélites,    et    vous 
qui  craignez  Dieu,  écoutez  !   Le  17 
Dieu   de   ce   peuple   d'Israël   a 
choisi    nos    pères.      Il    mit    ce 
peuple  en  honnevir  pendant  son 
séjour  au  pays  d'Egypte,  et  il 
l'en    fit     sortir    par     son     bras 
puissant.     Il    les    nourrit    près  18 
de  quarante  ans  dans  le  désert  ; 
et,  ayant  détruit  sept  nations  au  19 
pays  de  Canaan,  il  leur  en  ac- 
corda le  territoire  comme  pro- 
priété. Après  cela,  durant  quatre  20 
cent   cinquante   ans    environ,   il 
leur  donna  des  juges,  jusqu'au 
prophète    Samuel.     Ils    deman-  21 
dèrent  alors  un  roi.      Et  Dieu 
leur    donna,    pendant    quarante 
ans,  Saiil,  fils  do  Kis,  de  la  tribu 
de  Benjamin  ;   i)uis,  l'ayant  re-  22 
jeté,    il    leur   suscita    pour   roi 
David,    auquel    il    a    rendu    ce 
témoignage  :  J'ai  trouvé  David, 
fils    d'Isaï,   homme    selon    mon 
cœur,  qui  accomplira  toutes  mes 
volontés. 

C'est  de  la  postérité  de  David  23 
que  Dieu,  selon  sa  promesse,  a 
suscité  à  Israël  un  Sauveur,  qui 
est  Jésus.    Avant  sa  venue,  Jean  24 
avait  prêché  le  baptême  de  re- 

'  Pamphylie,  province  sur  le  littoral  de 
l'Asie  mineure,  vis-à-vis  de  l'ile  de  Chypre. 

^  Pisidie,  province  voisine  de  la  Pamphylie, 
au  nord. 

'  La  lecture,  voy.  note  sur  Luc  iv.  16. 


174 


Chap.  13,  V.  24. 


ACTES. 


Chap.  13,  v.  48. 


pentance  à  tout  le  peuple  d'Is- 

25  raël.  Et  lorsque  Jean  achevait 
sa  course,  il  disait  :  Je  ne  suis 
pas  celui  que  vous  pensez;  mais 
voici,  après  moi  vient  celui  des 
pieds  duquel  je  ne  suis  pas  digne 
de  délier  les  souliers. 

26  Hommes  frères,  fils  de  la  race 
d'Abraliam,  et  vous  qui  craignez 
Dieu,  c'est  à  vous  que  cette 
parole   de  salut  a  été  envoyée. 

27  Car  les  habitants  de  Jérusalem 
et  leurs  chefs  ont  méconnu  Jé- 
sus, et,  en  le  condamnant,  ils  ont 
accompli  les  paroles  des  pro- 
phètes qui  se  lisent  chaque  sab- 

28  bat.  Quoiqu'ils  ne  trouvassent 
eu  lui  rien  qui  fût  digne  de  mort, 
ils  ont  demandé  à  Pilate  de  le 

29  faire  mourir.  Et,  après  qu'ils 
eurent  accompli  tout  ce  qui  est 
écrit  de  lui,  ils  le  descendirent 
de  la  croix  et  le  déposèrent  dans 

30  un  sépulcre.     Mais  Dieu  l'a  res- 

31  suscité  des  morts.  Il  est  apparu 
pendant  plusieurs  jours  à  ceux 
qui  étaient  montés  avec  lui  de  la 
Galilée  à  Jérusalem,  et  qui  sont 
maintenant  ses  témoins  auprès 
du  peuple. 

32  Et  nous,  nous  vous  annonçons 
que  la  promesse  faite  à  nos  pères, 

33  Dieu  l'a  accomplie  j)our  nous 
leurs  enfants,  en  ressuscitant  Jé- 
sus, selon  ce  qui  est  écrit  dans 
le  Psaume  deuxième  :  Tu  es 
mon   Fils,  je  t'ai  engendré  au- 

34  jourd'hui.  Qu'il  l'ait  ressuscité 
des  morts,  de  telle  sorte  qu'il  ne 
retournera  pas  à  la  corruption, 
c'est  ce  qu'il  a  déclaré,  en  disant  : 
Je  vous  donnerai  les  grâces 
saintes   promises   à  David,   ces 

35  grâces  qui  sont  assurées.  C'est 
pourquoi  il  dit  encore  ailleurs  : 
Tii  ne  permettras  pas  que   ton 

36  Saint  voie  la  corruption.  Or 
Daydd,  après  avoir  en  son  temps 
servi  au  dessein  de  Dieu,  est 
mort,  a  été  réuni  à  ses  pères,  et 

37  a  vu  la  corruption.     Mais  celui 


que  Dieu  a  ressuscité  n'a  pas  vu 
la  corruption. 

Sachez   donc,  hommes  frères,  38 
que  c'est  par  lui  que  le  pardon 
des  péchés  vous  est  annoncé,  et  39 
que  quiconque  croit  est  justifié 
par  lui  de  toutes  les  choses  dont 
vous    ne   pouviez    être  justifiés 
par    la    loi    de    Moïse.      Ainsi  40 
prenez  garde  qu'il  ne  vous  arrive 
ce  qui  est  dit  dans  les  prophètes: 
Voyez,     hommes      dédaigneux,  41 
soyez   étonnés   et   disparaissez  ; 
car  je  vais  faire  en  vos  jours  une 
œuvre,  une  œuvre  que  vous  ne 
croiriez  pas  si  on  vous  la  racon- 
tait. 

Lorsqu'ils  sortirent,  ou  les  42 
pria  de  i:)arler  le  sabbat  suivant 
sur  les  mêmes  choses  ;  et,  à  43 
l'issue  de  l'assemblée,  beaucoup 
de  Juifs  et  de  prosélytes  pieux 
suivirent  Paul  et  Barnabas,  qui 
s'entretinrent  avec  eux,  et  les 
exhortèrent  à  rester  attachés  à 
la  grâce  de  Dieu. 

Le    sabbat    suivant,    presque  44 
toute  la  ville  se  rassembla  pour 
entendre  la  parole  de  Dieu.  Les  45 
Juifs,    voyant    la    foule,    furent 
remplis  de  jalousie,  et  ils  s'oj)- 
posaient  à  ce  que  disait  Paul,  en 
le  contredisant  et  en  l'injuriant. 
Paul    et    Barnabas   leur   dirent  46 
avec    assurance:    C'est   à   vous 
premièrement  que  la  parole  de 
Dieu  devait  être  annoncée;  mais, 
puisque  vous  la  repoussez,  et  que 
vous  vous  jugez  vous-mêmes  in- 
dignes de  la  vie  éternelle,  voici, 
nous    nous    tournons    vers    les 
païens.     Car  ainsi  nous   l'a   or-  47 
donné  le  Seigneur  :  Je  t'ai  établi 
pour  être  la  lumière  des  nations, 
i:)Our  porter  le   salut  jvisqu'aux 
extrémités  de  la  terre. 

Les  païens    se   l'éjouirent,  en  48 
entendant  cela,  ils  glorifièrent  la 
parole  du  Seigneur,  et  tous  ceux 
qui  étaient  destinés  à  la  vie  éter- 
nelle crurent. 


175 


Chap.  13,  V.  49. 


ACTES. 


Chap.  14,  v.  19. 


49  La  parole  du  Seigneur  se  ré- 

50  i^andait  dans  tout  le  pays.  Mais 
les  Juifs  excitèrent  les  femmes 
dévotes  de  distinction,  et  les 
principaux  de  la  ville;  ils  pro- 
voquèrent une  persécution  con- 
ti*e  Paul  et  Barnabas,  et  ils  les 
chassèrent    de    leur    territoire. 

51  Paul  et  Barnabas  secouèrent 
contre  eux  la  poussière  de  leurs 

52  pieds,  et  allèrent  à  Icône  ',  tandis 
que  les  disciples  étaient  remplis 
de  joie  et  du  Saint-Esprit. 

1  <^      A  Icône,  Paul  et  Barnabas 
entrèrent    ensemble    dans    la 
synagogue  des  Juifs,  et  ils  par- 
lèrent  de  telle   manière  qu'une 
grande  multitude  de  Juifs  et  de 

2  Grecs  '  crurent.  Mais  ceux  des 
Juifs  qui  ne  crurent  point  ex- 
citèrent  et  aigrirent  les  esprits 

3  des  païens  contre  les  frères.  Ils 
restèrent  cependant  assez  long- 
temps à  Icône,  parlant  avec  as- 
surance, appuyés  sur  le  Seigneur, 
qui  rendait  témoignage  à  la 
parole  de  sa  grâce  et  permettait 
qu'il  se  fit  j^ar  leurs  mains  des 

4  prodiges  et  des  miracles.  La 
population  de  la  ville  se  divisa  : 
les  ims   étaient  pour  les  Juifs, 

5  les  autres  pour  les  apôtres.  Et 
comme  les  païens  et  les  Juifs,  de 
concert  avec  levirs  chefs,  se  met- 
taient en   mouvement  pour    les 

6  outrager  et  les  lapider,  Paul  et 
Barnabas,  en  ayant  eu  connais- 
sance, se  réfugièrent  dans  les 
villes  de  la  Lycaonie,  à  Lystre 
et  à  Derbe,  et  dans  la  contrée 

7  d'alentour.  Et  ils  y  annoncèrent 
la  bonne  nouvelle. 

8  A  Lystre,  se  tenait  assis  un 
homme  impotent  des  pieds,  boi- 
teux de  naissance,  et  qui  n'avait 

9  jamais  marché.  Il  écoutait  par- 
ler Paul.     Et  Paul,  fixant  les  re- 

^  Icône,  ville  de  la  Lycaonie,  à  l'est  de  la 
Pisidie,  de  même  que  Lystre  et  Derhe,  men- 
tionnées plus  loin. 

■^  De  6V(;cs,c'est-;i-dire,  de  païens  ou  gentils. 


gards    sur    lui    et    voyant   qu'il 
avait  la  foi  pour  être  guéri,  dit  10 
d'une  voix  forte  :  Lève-toi  droit 
sur   tes  pieds.     Et  il   sauta   et 
marcha. 

A  la  vue  de  ce  que  Paul  avait  11 
fait,  la  foule  éleva  la  voix,  et  dit 
en  langue  Ijcaonienne  :  Les  dieux 
sous    une    forme  humaine   sont 
descendus   vers   nous.     Ils   ap-  12 
pelaient    Barnabas    Jupiter,    et 
Paul  Mercure,  parce  que  c'était 
lui    qui    portait   la   parole.     Le  13 
prêtre    de   Jupiter,  qui   était   à 
l'entrée  de  la  ville  \  amena  des 
taureaux  avec    des   bandelettes 
vers     les     portes,     et     voulait, 
de    même   que    la    foule,    offrir  , 
im  sacrifice.     Les  apôtres  Bar-  14 
nabas    et    Paul,     ayant    appris 
cela,    déchirèrent     leurs     vête* 
ments,    et    se    précipitèrent    au 
milieu  de  la  foule,  en  s'écriant: 
O    hommes,    poiu-quoi    agissez-  15 
vous  de  la  sorte  ?     Nous  aussi, 
nous  sommes  des  hommes  de  la 
même  nature  que  vous  ;  et  nous 
vous  exhortons  à  renoncer  à  ces 
choses  vaines,  poiir  vous  tourner 
vers  le  Dieu  vivant,  qui  a  fait  le 
ciel,  la  terre,  la  mer,  et  tout  ce 
qui    s'y  trouve.     Ce  Dieu,  dans  16 
les  âges  passés,  a  laivssé   toutes 
les  nations  suivre  leurs  propres 
voies,    quoiqu'il    n'ait    cessé    de  17 
rendre   témoignage    de   ce  qu'il 
est,  en  faisant  du  bien,  en  vous 
dispensant  du  ciel  les  i^luies  et 
les  saisons  fertiles,  en  vous  don- 
nant la   nourriture   avec    abon- 
dance et  en  remplissant  vos  cœurs 
de  joie.     A  peine  purent-ils,  par  18 
ces  paroles,   empêcher  la  foule 
de  leur  offrir  un  sacrifice. 

Alors    survinrent    d'Antioche  19 
et  d'Icône  des  Juifs  qui  gagnè- 
rent la  foule,  et  qui,  après  avoir 
lapidé  Paul,  le  traînèrent  hors 
de   la  Aille,  pensant  qu'il   était 

^    Qui  était  à  Ventrée  de  la  ville,  dont  le 
temple  était  etc. 


176 


Chap.  14,  V.  19. 


ACTES. 


Chap.  15,  y.  12. 


20  mort.  Mais,  les  disciples  rayant 
entouré,  il  se  leva,  et  entra  dans 
la  ville. 

Le  lendemain,  il  partit  pour 

21  Derbe  avec  Barnabas.  Quand 
ils  eurent  évangélisé  cette  ville 
et  fait  un  certain  nombre  de  dis- 
ciples, ils  retournèrent  à  Lystre, 

22  à  Icône  et  à  Antioche  \  fortifiant 
l'esprit  des  disciples,  les  exhor- 
tant à  persévérer  dans  la  foi,  et 
disant  que  c'est  par  beaucovip  de 
tribulations  qu'il  nous  faut  entrer 

23  dans  le  royaume  de  Dieu.  Ils 
firent  nommer  des  anciens  dans 
chaque  Eglise,  et,  après  avoir 
prié  et  jeûné,  ils  les  recomman- 
dèrent au  Seigneur,  en  qui  ils 

24  avaient  cru.  Traversant  ensuite 
la  Pisidie,  ils  vinrent  en  Pam- 

25  phylie,  annoncèrent  la  parole  à 
Perge,  et  descendirent  àAttalie'. 

26  De  là  ils  s'embarquèrent  jjour 
Antioche  ^,  d'où  ils  avaient  été 
recommandés  à  la  grâce  de  Dieu 
pour     l'œuvre    qu'ils    venaient 

.:    d'accomplir. 

27  Après  leur  arrivée,  ils  convo- 
quèrent l'Église,  et  ils  racon- 
tèrent tout  ce  que  Dieu  avait  fait 
avec  eux,  et  comment  il  avait 
ouvert  aux  nations  la  porte  de 

28  la  foi.  Et  ils  demeurèrent  assez 
longtemps  avec  les  discijjles. 


Discussion  dans  l'Église  d'Autioche  relative- 
ment à  l'observation  des  lois  cérémonielles 
de  Moïse  par  les  païens  qui  embrassent  le 
christianisme. — Cojiférence  et  décisions  de 
l'Eglise  de  Jérusalem. 

15  Quelques  hommes,  venus  de 
la  Judée,  enseignaient  les 
frères,  en  disant  :  Si  vous  n'êtes 
circoncis,  voiis  ne  pouvez  être 
2  sauvés.  Paul  et  Barnabas  eurent 
avec  eiTX  un  débat  et  une  vive 
discussion  ;     et    les    frères    dé- 

'   Antioche  de  Visidie. 
.    "  Altalie,  sur  la  côte  de  Pamphylie. 
■  "  Antioche  de  Syrie,  voy.  xiii.  1  et  suiv.  et 
note  sur  xi.  19. 


cidèreiit  que  Paul  et  Barnabas, 
et  quelques-ims  des  leurs,  mon- 
teraient à  Jérusalem  vers  les 
apôtres  et  les  anciens,  pour 
traiter  cette  question.  Après  3 
avoir  été  accompagnés  par  l'É- 
glise, ils  poursuivirent  leur  i-oute 
à  travers  la  Phénicie  et  la  Sa- 
marie,  racontant  la  conversion 
des  païens,  et  ils  causèrent  ime 
grande  joie  à  tous  les  frères. 
Arrivés  à  Jérusalem,  ils  furent  4 
reçus  par  l'Église,  les  apôtres  et 
les  anciens,  et  ils  racontèrent 
tout  ce  que  Dieu  avait  fait  avec 
eux.  Alors  qitelques-uns  du  parti  5 
des  pharisiens,  qui  avaient  cru, 
se  levèrent,  en  disant  qu'il  fallait 
circoncire  les  païens  et  exiger 
l'observation  de  la  loi  de  Moïse. 

Les  apôtres  et  les  anciens  se  6 
réunirent,  pour  examiner  cette 
affaire.     Une  grande  discussion  7 
s'étant  engagée,  Pierre  se  leva, 
et  leur  dit: 

Hommes    frères,    vous    savez 
que  dès  longtemps  Dieu  a  fait 
un  choix  parmi  vous,  afin  qiie, 
par  ma  bouche,  les  pai^ens  en- 
tendissent la  parole  de  l'Évangile 
et  qu'ils  crussent.     Et  Dieu,  (pu  8 
connaît  les  cœurs,  leur  a  rendu 
témoignage,  en  leur  donnant  le 
Saint-Esprit  comme  à  nous  ;  il  9 
n'a  fait  aucune  diftërence  entre 
nous  et  eux,  ayant  purifié  leurs 
cœurs  par   la   foi.      Maintenant  10 
donc,  pourqitoi  tentez-vous  Dieu, 
en  mettant  sur  le  cou  des  disci- 
])les  un  joug,  que  ni  nos  pères  ni 
nous  n'avons  pu  porter?     Mais  11 
c'est  par  la  grâce  du  Seigneur 
Jésits   que    nous    croyons    être 
sauvés,    de    la    même    manièrq 
qu'eux.  '■: 

Toute  l'assemblée  garda  le  12 
silence,  et  l'on  écouta  Barnabas 
et  Paid,  qtii  racontèrent  tous  les 
miracles  et  les  prodiges  que 
Dieu  avait  faits  par  eux  au 
milieu  des  païens. 


Chap.  15,  v.  13. 


ACTES. 


Chap.  15,  v.  36. 


13  Loi'sqii'ils  eurent  cessé  'de 
parler,  Jacques  prit  la  parole, 
et  dit  : 

14  Hommes  frères,  écoutez-moi  ! 
Simon  a  raconté  comment  Dieu 
a  d'abord  jeté  les  regards  sur 
les  nations  pour  choisir  du  milieu 
d'elles  un  peuple  qui  portât  son 

15  nom.  Et  avec  cela  s'accordent 
les  paroles  des  prophètes,  selon 

16  qu'il  est  écrit  :  Après  cela,  je 
reviendrai,  et  je  relèverai  de  sa 
chute  la  tente  de  David,  j'en  ré- 
parerai  les  ruines,  et  je  la  re- 

17  dresserai,  afin  que  le  reste  des 
hommes  cherche  le  Seigneur, 
ainsi  que  toutes  les  nations  sur 
lesquelles  mon  nom  est  invoqué, 
dit    le    Seigneur,    qui    fait    ces 

18  choses,  et  à  qui  elles  sont  con- 

19  nues  de  toute  éternité.  C'est 
pourquoi  je  suis  d'avis  qu'on  ne 
crée  pas  des  difiicultés  à  ceux 
des  païens  qui  se  convertissent 

20  à  Dieu,  mais  qvi'on  leur  écrive  de 
s'abstenir  des  souillures  des 
idoles  S  de  l'impudicité,  des  ani- 

21  maux  étouftés  et  du  sang-.  Car, 
depuis  bien  des  générations. 
Moïse  a  dans  chaque  ville  des 
gens  qui  le  prêchent,  puisqu'on 
le  lit  tous  les  jours  de  sabbat 
dans  les  synagogues,    ;  c!)..' 

22  Alors  il  parut  bon  aux  apôtres 
et  aux  anciens, et  à  toute  l'Eglise, 
de  choisir  parmi  eux  et  d'en- 
voyer à  Antioche,  avec  Paul  et 
Barnabas,  Jude  apj)elé  Barsabas 
et     Silas,     hommes     considérés 

23  entre  les  frères.  Ils  les  chargè- 
rent d'une  lettre  ainsi  conçue  : 

Les  apôtres,  les  anciens,  et  les 
frères,  aux  frères  d'entre  les 
païens,  qui  sont  à  Antioche,  en 
Syrie,  et  en  Cilicie,  salut  ! 

24  Ayant  appris  que  quelques 
hommes  partis  de  chez  nous,  et 
auxquels   nous    n'avions   donné 


'  Des  souillures  des  idoles,  des  viandes  sa- 
crifiées aux  idoles,  voy.  v.  29. 


aucun  ordre,  vous  ont  troublés 
par  leurs  discours  et  ont  ébranlé 
vos    âmes,    nous    avons  jugé    à  25 
propos,  après  nous  être  réunis 
tous  ensemble,   de    choisir   des 
délégués  et  de  vous  les  envoyer 
avec  nos  bien-aimés  Barnabas  et 
Paul,  ces  hommes  qui  ont  exposé  26 
leur  vie  pour  le  nom  de  notre 
Seigneur    Jésus -Christ.      Nous  27 
avons     donc    envoyé    Jude     et 
Silas,  qui  vous  annonceront  de 
bouche  les  mêmes  choses.     Car  28 
il  a  paru  bon  au  Saint-Esprit  et 
à  nous  de  ne  vous  imposer  d'au- 
tre charge  que  ce  qui  est  néces- 
saire,  savoir,   de  vous   abstenir  29 
des  AÏaudes  sacrifiées  aux  idoles, 
du  sang,  des  animaux  étouffés, 
et  de  l'impudicité,  choses  contre 
lesquelles   vous    ferez    bien  de 
vous  tenir  en  garde. 

Adieu. 

On  les  fit  donc  partir,  et  ils  30 
allèrent   à  Antioche,  où  ils  l'e- 
mirent  la  lettre   à  la  multitude 
assemblée.  Après  l'avoir  lue,  les  31 
frères  furent   réjouis   et  encou- 
ragés.   Jude  et  Silas,  qui  étaient  32 
eux-mêmes    prophètes,   les    ex- 
hortèrent et  les  fortifièrent  par 
plusieurs  discours.     Au  bout  de  33 
quelque    temps,    les   frères    les 
laissèrent  en  paix  retourner  vers 
ceux    qui   les   avaient    envoyés. 
[Toutefois  Silas  trouva  bon  de  34 
rester.] 

Paul  et  Barnabas  demeurèrent  35 
à  Antioche,  enseignant  et  annon- 
çant,  avec   plusieurs  autres,  la- 
bonne  nouvelle  de  la  parole  du 
Seigneui". 

Nouveau  voyage  missiouuaire  de  Paul, 
accompagné  de  Silas. — Visite  aux  Eglises 
d'Asie. — Timothée. — Vision  de  Paul  à 
Troas. 

Quelques  jours   s'écoulèrent,  36 
après  lesquels  Paul  dit  à  Barna- 
bas: Retournons  visiter  les  frères 
dans  toutes   les  villes  où  nous 


178 


Chap.  15,  V.  36. 


ACTES. 


Chap.  16,  v.  15. 


16 


avons  annoncé  la  parole  du  Sei- 
gneur, pour  voir  en  quel  état  ils 

37  sont.  Barnabas  voulait  emmener 
aussi    Jean,    surnommé    Marc  ; 

38  mais  Paul  jugea  plus  convenable 
de  ne  pas  prendre  avec  eux  celui 
qui  les  avait  quittés  depuis  la 
Pamphylie  \  et  qui  ne  les  avait 
point    accompagnés    dans    leur 

39  œuvre.  Ce  dissentiment  fut  as- 
sez vif,  pour  être  cause  qu'ils  se 
séparèrent  l'un  de  l'autre.  Et 
Barnabas,  prenant  Marc  avec 
lui,  s'embarqua  pour  l'île  de 
Chypre. 

40  Paul  fit  choix  de  Silas,  et 
partit,  recommandé  par  les  frères 
à  la  grâce  du  Seigneur. 

41  II  parcourut  la  Syrie  et  la 
Cilicie,  fortifiant  les  Églises. 

Il  se  rendit  ensuite  à  Derbe, 
et  à  Lystre.  Et  voici,  il  y  avait 
là  un  disciple  nommé  Timothée, 
fils  d'une  femme  juive  fidèle  et 

2  d'un  père  grec.  Les  frères  de 
Lystre  et  d'Icône  rendaient  de 

3  lui  un  bon  témoignage.  Paul 
voulut  l'emmener  avec  lui  ;  et, 
l'ayant  pris,  il  le  circoncit,  à 
cause  des  Juifs  qui  étaient  dans 
ces   lieux-là,   car   tous   savaient 

4  que  son  père  était  grec.  En 
passant  par  les  villes,  ils  recom- 
mandaient aux  frères  d'observer 
les  décisions  des  apôtres  et  des 

5  anciens  de  Jérusalem.  Les  É- 
glises  se  fortifiaient  dans  la  foi, 
et  augmentaient  en  nombre  de 
jour  en  jour. 

6  Ayant  été  empêchés  par  le 
Saint-Esprit  d'annoncer  la  parole 
dans  l'Asie  ^,  ils  traversèi-ent  la 
Phrygie  et  le  \iajs  de  Galatie  ^. 

7  Arrivés  près  de  la  Mysie  *,  ils  se 


'  Voyez  XIII.  13. 

^  L'Asie  doit  s'entendre  ici  d'une  province 
spéciale,  dont  Ephèse  était  la  capitale. 

'  Phrygie,  Galatie,  provinces  dans  la  direc- 
tion du  nord. 

■"  Mysie,  province  à  l'ouest,  s'éteudant  jus- 
qu'à la  mer  Egée 


disposaient  à  entrer  enBithynie'; 
mais  l'Esprit  de  Jésus  ne  le  leur 
permit  pas.    Ils  franchirent  alors  8 
la  Mysie, et  descendirent  àTroas". 
Pendant  la  nuit,   Paul  eut  une  9 
vision  :    un  Macédonien  lui  ap- 
parut,   et   lui    fit    cette    prière  : 
Passe    en   Macédoine,    secours- 
nous!     Après   cette    vision    de  10 
Paul,  nous  cherchâmes  aussitôt 
à   nous   i-endre    en    Macédoine, 
concluant  que  le  Seigneur  nous 
appelait  à  y  annoncer  la  bonne 
nouvelle. 

Départ  pour  la  Macédoine. — Paul  à  Phi- 
lippes:  Lydie,  marchande  de  pourpre;  une 
servante  devineresse  ;  Paul  et  Silas  em- 
prisonnés ;  le  geôlier  de  Pbilippes  ;  les 
prisonniers  remis  en  liberté. 

Etant  partis  de  Troas,  nous  11 
fîmes  voile  directement  vers  la 
Samothrace  ^,  et  le  lendemain 
nous  débarquâmes  à  Néapolis  *. 
De  là  nous  allâmes  à  Philippes,  12 
qui  est  la  première  ville  d'un 
district  de  Macédohie,  et  une 
colonie  \  Nous  passâmes  quel- 
ques jours  dans  cette  ville. 

Le  jour  du  sabbat,  nous  nous  13 
rendîmes,  hors  de  la  porte,  vers 
une   rivière,   où   nous    pensions 
que  se  trouvait  un  lieu  de  prière. 
Nous  nous  assîmes,  et  nous  par- 
lâmes  aux   femmes  qui   étaient 
réunies.     L'une  d'elles,  nommée  14 
Lydie,   marchande   de   pourpre, 
de  la  ville  de  Thyatire  °,  était  une 
femme    craignant  Dieu,   et   elle 
écoutait.    Le  Seigneur  lui  ouvi'it 
le  cœur,  pour  qu'elle  fût  atten- 
tive à  ce  que  disait  Paul.     Lors-  15 
qu'elle  eut  été  baptisée,  avec  sa 

'  Bithynie,  province  au  nord. 

■  Troas,  ville  sur  la  côte  de  Mysie,  non 
loin  de  l'emplacement  de  l'ancienne  Troie. 

^  Samothrace,  ile  de  la  mer  Egée. 

■*  Néapolis,  ville  faisant  probablement  alors 
partie  de  la  Thrace. 

"'  Une  colonie,  une  colonie  romaine,  établie 
par  .Iules-César. 

''  Thyatire,  ville  de  la  Lydie,  province  de 
l'Asie  mineure. 


179 


Çhap.  16,  V.  15 


ACTES. 


Chap,  16,  Y.  37. 


famille,  elle  nous  fit  cette  de- 
niande  :  Si  vous  me  jugez  fidèle 
au  Seigneur,  entrez  dans  ma 
maison,  et  demeurez-y.  Et  elle 
nous  pressa  par  ses  instances. 

16  Comme  nous  allions  au  lieu 
de  prière,  une  servante  qui  avait 
un  esprit  de  Python,  et  qui,  en 

•■  devinant,    procurait    un    grand 
profit    à    ses   maîtres,   vint  au- 

17  devant  de  nous,  et  se  mit  à  nous 
suivre,  Paul  et  nous.  Elle  criait  : 
Ces  hommes  sont  les  serviteurs 
du  Dieu  Très-Haut,  et  ils  nous 
annoncent     la    voie     du    salut. 

18  Elle  fit  cela  pendant  plusieurs 
jours.  Paiil  fatigué  se  retourna, 
et  dit  à  l'esprit:  Je  t'ordonne, 
au  nom  de  Jésus-Christ,  de  sortir 
d'elle.  Et  il  sortit  à  l'heure 
même. 

19  Les  maîtres  de  la  servante, 
voyant  disparaître  l'espoir  de 
leur  gain,  se  saisirent  de  Paul 
et  de  Silas,  et  les  traînèrent  sur 
la    place    publique    devant    les 

20  magistrats.  Ils  les  présentèrent 
aux  préteurs,  en  disant:  Ces 
hommes   troublent  notre   ^ille ; 

21  ce  sont  des  Juifs,  qui  annoncent 
des  continues  qu'il  ne  nous  est 
permis  ni  de  recevoir  ni  de 
suivre,  à  nous  qui  sommes  Ro- 

22  mains.  La  foule  se  souleva 
aussi  contre  eux,  et  les  pi-éteurs, 
ayant  fait  arracher  leurs  vête- 
ments,   ordonnèrent    qu'on    les 

23  battît  de  verges.  Après  qu'on 
les  eut  chargés  de  coups,  ils  les 
jetèrent  en  prison,  en  recom- 
mandant ail  geôlier  de  les  garder 

24  sûrement.  Le  geôlier,  ayant  reçu 
cet  ordre,  les  jeta  dans  la  prison 
intéi'ieure,  et  leur  mit  les  ceps 
aux  pieds. 

25  Vers  le  milieu  de  la  nuit, 
Paul  et  Silas  priaient  et  chan- 
taient les  louanges  de  Dieu,  et 
les  prisonniers  les  entendaient. 

26  Tout  à  coup  il  se  fit  un  grand 
tremblement  de  terre,  en  sorte 


que  les  fondements  de  la  prison 
furent  ébranlés  ;    au  même  ins- 
tant, toute  s  les  portes  s'ouvrirent, 
et  les  liens  de  tous  les  prison- 
niers furent  rompus.    Le  geôlier  27 
se   réveilla,  et,  lorsqu  il  vit  les 
portes  de  la  prison  ouvertes,  il 
tira  son  épée  et  allait  se  tuer, 
pensant     que     les     prisonniers 
s'étaient  enfuis.     Mais  Paul  cria  28 
d'iuie   voix    forte  :    Ne    te    fais 
point  de  mal,  nous  sommes  tous 
ici.     Alors  le  geôlier,  ayant  de-  29 
mandé  de  la.  lumière,  entra  pré* 
cipitamment,    et     se    jeta    tout 
tremblant  aux  pieds  de  Paul  et 
de  Silas  ;  il  les  fit  sortir,  et  dit  :  30 
Seigneurs,   que    fiuit-il    que   je 
fesse  i:)our  être  sauvé  ?     Paul  et  31 
Silas  répondirent  :  Crois  au  Sei- 
gneur Jésus,  et  tu  seras  sauvé, 
toi  et  ta  famille.     Et  ils  lui  an-  32 
noncèrent  la  parole  du  Seigneur, 
ainsi  qu'à  tous  ceux  qui  étaient 
dans  sa  maison.     Il  les  prit  avec  33 
lui,  à  cette  heure  même  de  la 
nuit,  il  lava  leurs  plaies,  et  aus- 
sitôt il  fut  baptisé,  lui  et  tous  les 
siens.     Les  ayant  conduits  dans  34 
son   logement,  il    leur    servit   à 
manger,  et  il  se  réjouit  avec  toute 
sa  famille  de   ce  qu'il  avait  cru 
en  Dieu. 

Quand  il  fit  jom-,  les  préteurs  35 
envoyèrent  les  licteurs,  pour  dire 
au  geôlier  :  Relâche  ces  hommes. 
Et  le  geôlier  annonça  la  chose  à  36 
Paul  :   Les  préteurs  ont  envoyé 
dire  qu'on  vous  relâchât  ;  main- 
tenant  donc  sortez,  et  allez  en 
paix.     Mais   Paul    dit    aux   lie-  37 
teurs  :   Après  nous  avoir  battus 
de  verges  publiquement  et  sans 
jugement  nous  qui  sommes  Ro- 
mains',   ils   nous    ont  jetés    en 
pinson,   et  maintenant   ils   nous 
font  sortir  secrètement  !    Il  n'en 

'  Les  lois  romaines  défendaient  de  battre 
de  verges  un  citoyen  romain.  Paul  tenait 
ce  droit  de  ses  ancêtres,  voy.  xxii.  28  ;  on 
ignore  ce  qui  concerne  Silas. 


18G 


Chap.  16,  V.  37. 


ACTES. 


Chap.  17,  v.  18. 


sera  pas  ainsi.     Qu'ils  viennent 
eiix-niènics   nous  mettre  en   li- 

38  berté.  Les  licteurs  rapportèrent 
ces  paroles  aux  préteurs,  qui 
furent    ett'rayés     en    apprenant 

39  qu'ils  étaient  Romains.  Ils  vin- 
rent les  ai)aiser,  et  ils  les  mirent 
en  liberté,  en  les  priant  de  quit- 

40  ter  la  ville.  Quand  ils  furent 
sortis  de  la  prison,  ils  entrèrent 
chez  Lydie,  et,  après  avoir  vu  et 
exhorté  les  frères,  ils  partirent. 


Paul  à  Thessalonique  et  à  Bérée. 


17 


Paul  et  Silas  passèrent  par 
Amphipolis  et  Aiiollonie,  et  ils 
arrivèrent  à  Thessalonique  \  oii 
les  Juifs  avaient  une  synagogue. 

2  Paul  y  entra,  selon  sa  coutume. 
Pendant  trois  sabbats,  il  discuta 
avec  eux,  d'après  les  Écritures, 

3  expliquant  et  établissant  que  le 
Christ  devait  souttrir  et  ressus- 
citer des  morts.  Et  Jésus  que 
je  vous  annonce,  disait-il,  c'est 

4  lui  qui  est  le  Christ.  Quelques- 
uns  d'entre  eux  furent  persiaadés, 
et  se  joignirent  à  Paul  et  à  Silas, 
ainsi  qu'inie  grande  multitude 
de  Grecs  craignant  Dieu,  et 
beaucoup  de  femmes  de  qualité. 

5  Mais  les  Juifs  "  jaloiTX  prirent 
avec  eux  quelques  méchants 
hommes  de  la  populace,  provo- 
quèrent des  attroupements,  et 
répandirent  l'agitation  dans  la 
ville.  Ils  se  portèrent  à  la  maison 
de  Jason^,  et  ils  cherchèrent 
Paul  et  Silas,  pour  les  amener 

6  vers  le  peuple.  Ne  les  ayant 
pas  trouvés,  ils  traînèrent  Jason 
et  quelques  frères  devant  les 
magistrats  de  la  ville,  en  criant  : 
Ces  gens  qui  out  bouleversé  le 


'  Thessalonique,  port  de  mer,  la  ville  la 
plus  importante  de  la  Macédoine  ;  aujourd'hui 
Saloniki. 

-  Les  Juifs,  ceux  qui  n'avaient  pas  cru, 
formant  la  grande  majorité. 

^  Jason,  Juif  chez  qui  logeaient  Paul  et 
Silas. 

1 


monde  sont  aussi  venus  ici,  et 
Jason  les  a  reçus.     Ils  agissent  7 
tous  contre  les  édits  de  César, 
disant   qu'il   y   a   un  autre   roi, 
Jésus.    Par  ces  paroles  ils  ému-  8 
rent  la  foule  et  les  magistrats, 
qui  ne  laissèrent  aller  Jason  et  9 
les  aittres  qu'après  avoir  obtenu 
d'eux  une  caution. 

Aussitôt  les  frères  firent  partir  10 
de  nuit  Paul  et  Silas  pour  Eérée'. 
Lorsqu'ils  furent  arrivés,  ils  en- 
trèrent dans   la  synagogue  des 
Juifs.     Ces    Juifs    avaient    des  11 
sentiments  plus  nobles  que  ceux 
de  Thessalonique  ;    ils    reçurent 
la  parole  avec   beavicoup  d'eni- 
pressement,   et  ils   examinaient 
chaque  jour  les  Ecritures,  poiu- 
voir  si  ce  qu'on  leur  disait  était 
exact.      Plusieurs    d'entre    eux  12 
crurent,  ainsi  que  beaucoui)  de 
fenunes  grecques  de  distinction, 
et  beaucoup   d'hommes.     Mais,  13 
quand  les  Juifs  de  Thessalonique 
surent  que  Paul  annonçait  aussi 
à  Bérée  la  jDarole  de  Dieu,  ils 
vinrent  y  agiter  la  foule.     Alors  14 
les  frères  tirent   aitssitôt  partir 
Paul  du  côté  de  la  mer;  Silas  et 
Timothée  restèrent  à  Bérée. 

Paul  à  Athènes  :  discours  à  l'Aréopage. 

Ceux  qui  accompagnaient  Patil  15 
le  condtiisirent  jusqu'à  Athènes. 
Puis  ils  s'en  retournèrent,chargés 
de  transmettre  à  Silas  et  à  Timo- 
thée l'ordre  de  le  rejoindre  au 
plus  tôt. 

Comme  Paul  les   attendait  à  16 
Athènes,  il  sentait  au  dedans  de 
lui  son  esprit  s'irriter,  à  la  vue 
de  cette  ville  pleine  d'idoles.    Il  17 
s'entretenait  donc  dans  la  syna- 
gogue avec  les  Juifs  et  les  hom- 
mes  craignant   Dieii,  et   sur  la 
place  publique  chaque  jour  avec 
ceux    qu'il    rencontrait.      Quel-  18 
ques  philosophes  épicuriens  et 

'  Bérée,  eu  Macédoine,  non  loin  de  Thessa- 
lonique. 

81 


Chap.  17,  V.  i8. 


ACTES. 


Chap.  18,  v.  3. 


stoïciens  se  mirent  à  parler  avec 
Itii.  Et  les  uns  disaient:  Que 
veut  dire  ce  discoureur  ?  D'au- 
tres, l'entendant  annoncer  Jésus 
et  la  résiu'rection,  disaient  :  Il 
semble    qu'il   annonce    des   di- 

19  vinités  étrangères.  Alors  ils  le 
prirent,  et  le  menèrent  à  l'Aréo- 
page\  en  disant:  Pourrions-nous 
savoir  quelle  est  cette  nouvelle 

20  doctrine  que  tu  enseignes  ?  Car 
tu  nous  fais  entendre  des  choses 
étranges.  Nous  voudrions  donc 
savoir  ce  que  cela  peut  être. 

21  Or,  tous  les  Athéniens  et  les 
étrangers  demeurant  à  Athènes 
ne  passaient  leur  temps  qu'à  dire 
ou  à  écouter  des  nouvelles, 

22  Paul,  debout  au  milieu  de 
l'Aréopage,  dit: 

Hommes   Athéniens,  je   vous 
trouve  à  tovis   égards   extrême- 

23  ment  religieux.  Car,  en  parcou- 
rant votre  ville  et  en  considérant 
les  objets  de  votre  dévotion,  j'ai 
même  découvert  un  autel  avec 
cette  inscription  :  Au  dievi  in- 
comiu!  Ce  que  vous  révérez  sans 
le  connaître,  c'est  ce  que  je  vous 

24  annonce.  Le  Dieu  qui  a  fait  le 
monde  et  tout  ce  qui  s'y  trouve, 
étant  le  Seigneur  du  ciel  et  de  la 
terre,  n'habite  point  dans  destem- 

25  pies  faits  de  mam  d'homme;  il  n'est 
point  servi  par  des  mains  hiunaines, 
comme  s'il  avait  besoin  de  quel- 
que chose,  lui  qui  donne  à  tous 
la  vie,  la  respiration,  et  toutes 

26  choses.  Il  a  voulu  qlie  tous  les 
hommes,  sortis  d'un  seul  sang, 
habitassent  sur  toute  la  surface 
de  la  terre,  ayant  déterminé  la 
durée  des  temps  et  les  bornes 

27  de  leur  demeure  ;  il  a  voulu 
qu'ils  cherchassent  le  Seigneur, 
et  qu'ils  s'eiForçassent  de  le 
trouver  en  tâtonnant,  bien  qia'il 
ne  soit  pas  loin  de  chacun  de 

'  Aréopage,  i^lace  consacrée  au  dieu  Mars  ; 
il  s'y  trouvait  un  tribunal  célèbre,  qui  portait 
le  même  nom. 


nous,  car  en  lui  nous  avons  la  28 
vie,  le  mouvement,  et  l'être. 
C'est  ce  qu'ont  dit  aussi  quel- 
ques-uns de  vos  poètes  :  De  lui 
nous  sommes  la  race  \  .  .  .  Ainsi  29 
donc,  étant  la  race  de  Dieu, 
nous  ne  devons  pas  croire  que 
la  divinité  soit  semblable  à  de 
l'or,  à  de  l'argent,  ou  à  de  la 
pierre,  sculptés  par  l'art  et  l'in- 
dustrie de  l'homme.  Dieu,  sans  30 
tenir  compte  des  temps  d'igno- 
rance, annonce  maintenant  à  tous 
les  hommes,  en  tous  lieux,  qu'ils 
aient  à  se  repentir,  parce  qu'il  31 
a  lixé  un  jour  où  il  jugera 
le  monde  selon  la  justice,  par 
l'honmie  qu'il  a  désigné,  ce  dont 
il  a  donné  à  tous  une  preuve 
certaine  en  le  ressuscitant  des 
morts.  .  .  . 


Lorsqu'ils  entendirent  parler  32 
de   résurrection  des   morts,  les 
uns  se  moquèrent,  et  les  autres 
dirent  :    Nous    t'entendrons   là- 
dessus    une    autre    fois.     Ainsi  33 
Paul  se  retira  du  milieu  d'eux. 
Quelques-ims     néanmoins    s'at-  34 
tachèrent  à  lui  et  crurent,  Denys 
l'aréopagite,  tme  femme  nommée 
Damaris,  et  d'autres  avec  eux. 

Paul  à  Corinthe  :   rencontre  d'Aquilas  et  de 
Priscille  ;  séjour  d'un  an  et  demi. 

Après  cela,  Paul  partit  d'A-  ]_Q 
thènes,  et  se  rendit  à  Corinthe. 
Il  y  trouva  un  Juif  nommé  A-  2 
cpiilas,  originaire   du  Pont,  ré- 
cemment   arrivé    d'Italie    avec 
sa   fenmie    Priscille,  parce    que 
Claude  avait  ordonné  à  tous  les 
Juifs  de  sortir  de  Rome  ".     Il  se 
lia  avec  eux  ;   et,  comme  il  avait  3 
le    même    métier,    il    demeura 
chez    eux    et    y    travailla  :     ils 
étaient  faiseurs  de  tentes. 


'  Ce  fragment  de  vers  se  lit  dans  le  poète 
Aratus,  de  Cilicie,  vivant  trois  siècles  avant 
J.-C. 

"  Cette  expulsion  des  Juifs  par  l'empereur 
Claude  arriva  l'an  52  de  l'ère  chrétienne. 


182 


Chap.  18,  V.  4. 


ACTES. 


Chap.  18,  y.  24. 


4  Paul  discourait  dans  la  syna- 
gogue chaque  sabbat,  et  il  per- 
suadait des  Juifs  et  des  Grecs. 

5  Mais  quand  Silas  et  Timothée 
furent  arrivés  de  la  Macédoine  \ 
il  se  donna  tout  entier  à  la 
parole,  attestant  aux  Juifs  que 

6  Jésus  était  le  Christ.  Les  Juifs 
faisant  alors  de  l'opposition  et 
se  livrant  à  des  injures,  Paul 
secoua  ses  vêtements,  et  leur 
dit  :  Que  votre  sang  retombe 
sur  votre  tête  !  J'en  suis  pur. 
Dès  maintenant,  j'irai  vers   les 

7  païens.  Et  sortant  de  là  -,  11 
entra  chez  un  nommé  Justus, 
homme  craignant  Dieu,  et  dont 
la   maison    était    contiguë    à   la 

8  synagogue.  Cependant  Crispus. 
le  chef  de  la  svTiagogue,  crut  au 
Seigneur  avec  toute  sa  famille. 
Et  plusieurs  Corinthiens,  qui 
avaient  entendu  Paul,  crurent 
aussi,  et  furent  baptisés. 

9  Le  Seigneur  dit  à  Paul  en 
vision  pendant  la  nuit:  Ne  crains 
point  ;   mais  parle,  et  ne  te  tais 

10  point,  car  je  suis  avec  toi,  et 
personne  ne  mettra  la  main  sxir 
toi  pour  te  faire  du  mal  ;  parle, 
car  j'ai  un  peuple  nombre  iix  dans 
cette  ville. 

11  II  y  demeura  un  an  et  six 
mois,  enseignant  pamii  les  Co- 
rinthiens la  parole  de  Dieu. 

12  Du  temps  que  Gallion  était 
proconsul  de  l'Achaïe,  les  Juifs 
se  soulevèrent  unanimement  con- 
tre Paul,  et  le  menèrent  devant 

13  le  tribimal,  en  disant:  Cet  homme 
excite  les  gens  à  servir  Dieu 
d'iuie  manière  contraire  à  la  loi. 

14  Paul  allait  ouvrir  la  bouche, 
lorsque  Gallion  dit  aux  Juifs: 
S'il  s'agissait  de  quelque  injus- 
tice ou  de  qiielque  méchante 
action,  je  vous  écouterais  comme 

15  de    raison,   ô   Juifs  ;    mais,    s'il 


^  Comp.  XVII.  15. 

'  Delà,  de  la  synagogue. 


s'agit  de  discussions  siir  une 
parole,  sm'  des  noms,  et  sur 
votre  loi,  cela  vous  regarde  :  je 
ne  veux  pas  être  juge  de  ces 
choses.  Et  il  les  renvoya  du  16 
tribunal.  Alors  tous\  se  saisis-  17 
sant  de  Sosthène,  le  chef  de  la 
synagogue,  le  battirent  devant 
le  tribunal,  sans  que  Gallion 
s'en  mît  en  peine. 

Voj'age  de  Paul  à  Jérusalem,  par  Ephèse. — 
Eetoiir  à  Antioche. 

Paul  resta  encore  assez  long-  18 
temps  à  Corinthe.  Ensuite  il 
prit  congé  des  frères,  et  s'em- 
barqua pour  la  Syrie,  avec  Pris- 
cille  et  Aquilas,  après  s'être  fait 
raser  la  tête  à  Cenchrées  -,  car  il 
avait  fait  un  vœu. 

Ils    arrivèrent    à    Éphèse,    et  19 
Paul  y  laissa  ses   compagnons. 
Étant  entré  dans  la  synagogue, 
il  s'entretint  avec  les  Juifs,  qui  20 
le   prièrent    de    prolonger    son 
séjour.      Mais    il    n'y    consentit 
point,  et  il  prit  congé  d'eux,  en  21 
disant:  [Il  fai;t  absolument  que 
je   célèbre   la   fête   prochaine  à 
Jérusalem.]     Je  reviendrai  vers 
vous,   si  _  Dieu   le   veut.     Et   il 
partit  dÉphèse. 

Etant  débarqiié  à  Césarée,  il  22 
monta    à  Jérusalem  ^,  et,  après 
avoir  salué  l'Église,  il  descendit 
à  Antioche. 

Départ  d'Autioche  pour  les  provinces  d'Asie. 
— Apollos  à  Éphèse  et  à  Corinthe. 

Lorsqu'il    eut    passé   quelque  23 
temps  à  Antioche,  Paul  se  mit 
en   rovite,  et  parcourut  succes- 
sivement la  Galatie  et  la  Phrygie, 
fortifiant  tous  les  disciples. 

Un  Jiiif  nommé  Apollos,  ori-  24 
ginaire  d'Alexandrie,  homme  élo- 
(jucnt   et  versé   dans  les  Écri- 

> 

'  Tous,  les  Grecs. 
'   Cenchrées,  port  de  Corinthe. 
'  A  Jérusalem  ;  ces  mots  ne  sont  pas  dans 
le  texte  grec. 


183 


Chap.  18,  Y.  24. 


ACTES. 


Chap.  19,  v.  18. 


25  tures,  vint  à  Éplièse.  Il  était 
instruit  dans  la  voie  du  Sei- 
gneur, et,  fervent  d'esprit,  il 
annonçait  et  enseignait  avec 
exactitude  ce  qui  concerne  Jé- 
sus, bien  qu'il  ne  connût  que  le 

26  baptême  de  Jean.  Il  se  mit  à 
parler  librement  dans  la  syna- 
gogue. Aquilas  et  Priscille, 
l'ayant  entendu,  le  prirent  avec 
eux,  et  lui  exposèrent  plus  ex- 
actement    la     voie     de    Dieu. 

27  Comme  il  voulait  passer  en 
Achaïe,  les  frères  l'y  encouragè- 
rent, et  écrivirent  aux  disciples 
de  le  bien  recevoir.  Quand  il 
fut  arrivé,  il  se  rendit,  par  la 
grâce  de  Dieu,  très  utile  à  ceux 

28  qui  avaient  cru  ;  car  il  réfutait 
vivement  les  Juifs  en  public, 
démontrant  par  les  Ecritures 
que  Jésus  est  le  Christ. 

Paul  à  Ephèse  :  disciples  de  Jean-Baptiste  : 
enseignemeut  et  succès  ;  exorcistes  juifs  ; 
émeute  provoçiuée  par  l'orfèvre  Démétrius. 

1 Q      Pendant  qu'Apollos  était  à 

Corinthe,     Paul,    après    avoir 

f)arcouru  les  hautes  provinces  de 

l'Asie,  arriva  à  Éphèse.     Ayant 

rencontré     quelques     disciples, 

2  il  leur  dit  :    Avez-vous  reçu   le 
'  •;  Saint-Esprit,    quand   vous    avez 

cru  ?    Ils  lui  répondirent  :  Nous 
n'avons  pas  même  entendu  dii-e 

3  qu'il  y  ait  un  Saint-Esprit.  Il 
dit  :  De  quel  baptême  avez-vous 
donc  été  baptisés?  Et  ils  ré- 
pondirent: Du  baptême  de  Jean. 

4  Alors  Paul  dit  :  Jean  a  baptisé 
du  baptême  de  repentance, 
disant  au  peuple  de  croire  en 
celui  qui  venait  après  lui,  c'est- 

5  à-dire,  en  Jésus.  Sur  ces  pa- 
roles, ils  furent  baptisés  au  nom 

6  du  Seigneur  Jésus.  Loi"sque 
Paul  leur  eut  imposé  les  mains, 
le  Saint-Esprit  vint  sur  eux,  et 
ils  liarlèrent  en  langues  et  pro- 

7  jjhétisèrent.  Ils  étaient  en  tout 
environ  douze  hommes. 


Ensuite   Paul    entra    dans    la  8 
synagogue,  où  il  parla  librement. 
Pendant  trois  mois,  il  discourut 
sur  les   choses   qui   concernent 
lé  royaume  de  Dieu,  s'efïbrçant 
de   persuader   ceux  qui   lécou- 
taient.     Mais,  comme  quelques-  9 
uns    restaient    endurcis    et    in- 
crédules,    décriant     devant     la 
multitude  la  voie  du  Seigneur, 
il  se  retira  d'eux,  sépara  les  dis- 
ciples, et  enseigna  chaque  jour 
dans  l'école  d'un  nommé  Tyran- 
nus.     Cela   dura    deux   ans,  de  10 
sorte  que  tous  ceux   qui   habi- 
taient   l'Asie,    Juifs    et    Grecs, 
entendirent   la   parole    du   Sei- 
gneur.   Et  Dieu  faisait  des  mira-  11 
clés  extraordinaires  i^ar  les  mains 
de  Paul,  au  jjoint  qu'on  appli-  12 
quait  sur  les  malades  des  linges 
ou   des    mouchoirs   qui   avaient 
touché  son  corps,  et  les  maladies 
les  quittaient,  et  les  esprits  ma- 
lins sortaient. 

Quelques  exorcistes^ juifs am-  13 
bulants     essayèrent     d'invoquer 
sur  ceux  qui  avaient  des  esi^rits 
malins     le     nom    du    Seigneur 
Jésus,  en  disant  :   Je  vous  con- 
jure par  Jésus  que  Paul  prêche  ! 
Ceux  qui  faisaient  cela  étaient  14 
sept  fils  de  Scéva,  grand  prêtre 
juif.     L'esprit    malin    leur    ré-  15 
jiondit  :   Je  connais  Jésus,  et  je 
sais    qui   est  Paul  ;   mais    vous, 
qui  êtes-vous?  Et  l'homme  dans  16 
lequel  était  l'esprit  malin  s'élança 
sur  eux,  s'en  rendit   maître,  et 
les  maltraita  de  telle  sorte  qu'ils 
s'enfuirent  de  cette  maison  nus 
et  blessés.     Cela  fut  connu  de  17 
tous   les   Juifs   et   de   tous   les 
Grecs  qui  demeuraient  à  Ephèse, 
et    la    crainte    s'empara    d'eux 
tous,    et   le   nom   du    Seigneur 
Jésus   était    glorifié.     Plusieurs  18 
de  ceux  qui  avaient  cru  vinrent 

'  Exorcistes,  gens  qui  faisaient  le  métier 
de  chasser  les  démons,  au  moyen  de  certaines 
pratiques  et  formules  magiques. 


18* 


Chap.  19,  V.  i8 


ACTES. 


Chap.  19,  v.  37. 


confesser   et   déclarer  ce  qu'ils 

19  avaient  fait.  Et  un  certain  nom- 
bre de  ceux  qui  avaient  exercé 
les  arts  magiques,  ayant  apporté 
leiirs  livi'es,  les  brûlèrent  devant 
tout  le  monde  :  on  en  estima  la 
valeur  à  cinquante  mille  pièces 
d'argent  '. 

20  C'est  ainsi  que  la  j^arole  du 
Seigneur  croissait  en  puissance 
et  en  force. 

21  Après  que  ces  choses  se  furent 
passées,  Paul  forma  le  projet 
d'aller  à  Jérusalem,  en  traver- 
sant la  Macédoine  et  l'Achaïe. 
Quand  j'aurai  été  là,  se  disait-il, 
il  faut  aussi  que  je  voie  Rome. 

22  11  envoya  en  Macédoine  deux  de 
ses  aides,  Timothée  et  Éraste, 
et  il  resta  lui-même  quelque 
temps  encore  en  Asie. 

23  II  survint,  à  cette  éjjoque,  un 
grand    trouble    au    sujet    de    la 

24  voie  du  Seigneur.  Un  nommé 
Démétrius,  orfèvre,  fabriquait 
en  argent  des  temples  de  Diane  ^ 
et  procurait  à  ses  ouvriers   un 

25  gain  considérable.  11  les  ras- 
sembla, avec  ceux  du  même  mé- 
tier, et  dit  :  O  hommes,  vous 
savez  que  noti-e  bien-être  dépend 

26  de  cette  industrie  ;  et  vous  voyez 
et  entendez  que,  non  seulement 
à  Éphèse,  mais  dans  presque 
toute  l'Asie,  ce  Paul  a  persuadé 
et  détourné  une  foule  de  gens, 
en  disant  que  les  dieux  iaits  de 
main  d'homme  ne  sont  pas  des 

27  dieux.  Le  danger  qui  en  résulte, 
ce  n'est  pas  seulement  que  notre 
industrie  ne  tombe  en  discrédit  ; 
c'est  encore  que  le  temple  de 
la  grande  déesse  Diane  ne  soit 
tenu  pour  rien,   et  même   que 


'  Pièces  d'argent,  vraisemblablement  des 
drachmes,  ce  qui  laisse  supposer  une  somme 
d'environ  40,000  francs. 

'  Des  temples  de  Diane,  petites  figures  ar- 
tistiques représentant  le  fameux  temple  d'É- 
phèse,  consacré  à  la  déesse  Diane,  et  réputé 
l'une  des  sept  merveilles  du  monde. 


la  majesté  de  celle  qui  est  ré- 
vérée dans  toute  l'Asie  et  dans 
le  monde  entier  ne  soit  réduite 
au  néant. 

Ces  paroles  les  ayant  remplis  28 
de  colère,  ils  se  mirent  à  crier: 
Grande  est  la  Diane  des  Éphé- 
siens  ! 

Toute  la  ville  fut  dans  la  cou-  29 
fusion.    Ils  se  j^récipitèrent  tous 
ensemble  au  théâtre,  entraînant 
avec   eux  Gaïus   et   Aristarque, 
Macédoniens,    compagnons     de 
voyage  de   Paul.     Paul  voulait  30 
se  présenter  devant  le  peuple, 
mais  les  discijDles  l'en  empêchè- 
rent ;    quelques-uns    même    des  31 
Asiarques  \  qui  étaient  ses  amis, 
envoyèrent  vers   lui,  pour  l'en- 
gager à  ne   pas   se   rendre   au 
théâtre.     Les  uns  criaient  d'une  32 
manière,  les  autres  d'une  autre, 
car    le    désordre    régnait    dans 
l'assemblée,  et  la  j^lupart  ne  sa- 
vaient pas  pourquoi  ils  s'étaient 
réunis.     Alors  on  fit  sortir   de  33 
la     foule    Alexandre,    que     les 
Juifs    poussaient    en    avant;    et 
Alexandre,  faisant   signe  de   la 
main,  voulait  parler^  au  peuple. 
Mais  quand  ils  reconnurent  qu'il  34 
était  Juif,  tous  d'une  seule  voix 
crièrent  pendant  près  de  deux 
heures:    Grande    est    la   Diane 
des  Éphésiens  ! 

Cependant  le  secrétaire,  ayant  35 
apaisé    la    foule,    dit:    Hommes 
Éphésiens,    quel    est    celui   qui 
ignore  que  la  ville  d'Éphèse  est 
la  gardienne   du  temple   de   la 
grande  Diane  et  de  son  simu- 
lacre tombé  du  ciel  ?  Cela  étant  36 
incontestable,  vous   devez  vous 
calmer,   et    ne    rien    faire    avec 
préciiHtation.     Car    vous     avez  37 
amené  ces  hommes,  qui  ne  sont 

'  Asiarques,  magistrats  dont  la  surveillance 
s'exerçait  sur  les  choses  religieuses  et  sur  les 
jeux  pul)lics. 

-  Parler,  pour  prendre  la  défense  des 
Juifs. 


185 


Ghap.  19,  V.  37. 


ACTES. 


Chap.  20,  V.  16. 


coupables  ni  de  s^acrilège,  ni  de 
blasphème  envers  notre  déesse. 

38  Si  donc  Démétriiis  et  ses  ou- 
vriers ont  à  se  plaindre  de  quel- 
qu'un, il  y  a  des  jours  d'audience 
et  des  proconsuls  ;  qu'ils  s'ap- 
pellent  en  justice   les   uns  les 

39  autres.  Et  si  vous  avez  en  vue 
d'autres  objets,  ils  se  régleront 
dans     une     assemblée     légale. 

40  Nous  risquons,  en  eifet,  d'être 
accusés  de  sédition  pour  ce  qui 
s'est  passé  aujourd'hui,  puisqu'il 
n'existe  aucun  motif  qui  nous 
permette  de  justifier  cet  at- 
troupement. Après  ces  paroles, 
il  congédia  l'assemblée. 

Paul  en  Macédoine  et  eu  Grèce. — Départ 
pour  Jérusalem,  par  la  Macédoine. — A 
Troas:  résurrection  d'Eutj'chus.; — A  Milet: 
discours  d'adieu  aux  anciens  d'Ephèse. — A 
Tyr  :  adieux  aux  disciples. — A  Ptolémaïs. 
— A  Césarée  :  prédiction  dAgabus. — Ar- 
rivée à  Jérusalem. 

20      Lorsque    le     tumulte     eut 
cessé,    Paul    réunit    les    dis- 
ciples,    prit     congé     d'eux,    et 
partit  pour  aller  en  Macédoine. 

2  II  parcourut  cette  contrée,  en 
adressant  aux  disciples  de  nom- 

3  breuses  exhortations.  Puis  il  se 
rendit  en  Grèce,  où  il  séjourna 
trois  mois. 

Il  était  sur  le  point  de  s'em- 
barquer jîour  la  Syrie,  quand 
les  Juifs  lui  dressèrent  des  em- 
bûches. Alors  il  se  décida  à 
reprendre  la  route  de  la  Macé- 

4  doine.  Il  avait  pour  l'accom- 
pagner jusqu'en  Asie:  Sopater 
de  Bérée,  fils  de  Pyrrhus,  Aris- 
tarque  et  Second  de  Thessa- 
lonique,  Gaïus  de  Derbe,  Timo- 
thée,     Tychique     et    Trophime. 

5  Ceux-ci  prirent  les  devants,  et 

6  nous  attendirent  à  Troas.  Pour 
nous,  ajjrès  les  jours  des  pains 
sans  levain',  nous  nous  embar- 
quâmes à  Philii^pes,  et,  au  bout 

'  Après  la  fête  de  Pâque,  V03'.  note  sur 
Matth.  XXVI.  17. 


de  cinq  jours,  nous  les  rejoi- 
gnîmes à  Troas,  où  nous  pas- 
sâmes sept  jours. 

Le  premier  jour  de  la  semaine,  7 
nous  étions  réunis  pour  rompre 
le  pain.     Paul,  qui  devait  partir 
le  lendemain,  s'entretenait  avec 
les  disciples,  et  il  prolongea  son 
discours   jusqu'à    minuit.     Il   y  8 
avait  beaucoup  de  lampes  dans 
la  chambre  haute  où  nous  étions 
assemblés.    Or,  un  jeune  homme  9 
nommé  Eutychus,  qui  était  assis 
sur  la  fenêtre,  s'endormit  pro- 
fondément pendant  le  long  dis- 
cours de  Paul  ;   entraîné  par  le 
sommeil,  il  tomba  du  troisième 
étage   en   bas,   et  il  fut   relevé 
mort.      Mais     Paul,    étant    de-  10 
scendu,  se  pencha  sur  lui  et  le 
prit  dans   ses   bras,  en  disant  : 
Ne  vous  troublez  pas,  car  son 
âme   est   en  lui.     Quand  il  fut  11 
l'emonté,    il   rompit   le    pain   et 
mangea,  et   il   parla   longtemps 
encore    jusqu'au    jour.     Après 
quoi  il  partit.    Le  jeune  homme  12 
fut  ramené  vivant,  et  ce  fut   le 
sujet  d'une  grande  consolation. 

Pour  nous,  nous  précédâmes  13 
Paul  sur  le  navire,  et  nous  fîmes 
voile  pour  Assos  \  oii  nous  étions 
convenus  de  le  reprendre,  parce 
qu'il  devait  faire  la  route  à  pied. 
Lorsqu'il    nous    eut    rejoints    à  14 
Assos,  nous  le  prîmes  à  bord, 
et   nous    allâmes    à    Mytilène  ". 
De  là,  continuant  par  mer,  nous  15 
arrivâmes  le  lendemain  vis-à-vis 
de    Chios^      Le    jour    suivant, 
nous    cinglâmes    vers    Samos^ 
et  le  jour  d'après  nous  vînmes 
à  Milet*.     Paul  avait  résolu  de  16 

'  Assos,  à  une  journée  de  marche  de  Troas, 
sur  la  côte  asiatique. 

-  Mytilène,  capitale  de  l'ile  de  Lesbos,  à 
peu  de  distance  du  continent. 

^  Ghios,  Samos,  iles  de  la  mer  Egée,  en 
face  du  continent. — Paul  et  ses  compagnons 
naviguaient  entre  les  îles  et  la  côte  asiatique. 

*  Milet,  capitale  de  l'Ionie,  au  sud 
d'Ejibèse. 


186 


Chap.  20,  V.  i6. 


ACTES. 


Chap.  20,  v.  38. 


Éiîhèse   les 

LorsqiiïLs 

lui,  il   leur 


passer  devant  Éi^hèse  sans  s'y 
arrêter,  afin  de  ne  pas  perdre 
de  ternies  en  Asie;  car  il  se 
hâtait  pour  se  trouver,  si  cela 
lui  était  2>ossible,  à  Jérusalem 
le  jour  de  la  Pentecôte. 

17  Cependant,  de  Milet  Paul 
envoya    chercher  à 

18  anciens  de  l'Église, 
furent  arrivés  vers 
dit: 

Vous  savez  de  quelle  manière, 
depuis  le  premier  jour  où  je 
suis  entré  en  Asie,  je  me  suis 
sans    cesse   conduit   avec    vous, 

19  servant  le  Seigneur  en  toute 
humilité,  avec  larmes,  et  au 
milieu  des  épreuves  que  me 
suscitaient    les    embûches    des 

20  Juifs.  Vous  savez  que  je  n'ai 
l'ien  caché  de  ce  qui  vous  était 
utile,  et  que  je  n'ai  pas  craint 
de  vous  prêcher  et  de  vous 
enseigner  publiquement  et  dans 

21  les  maisons,  annonçant  aux  Juifs 
et  aux  Grecs  la  repentance  en- 
vers Dieu  et  la  foi  en  notre 
Seigneur  Jésus-Christ. 

22  Et  maintenant  voici,  lié  par 
l'Esprit,  je  vais  à  Jérusalem,  ne 
sachant  pas  ce  qui  m'y  arrivera  ; 

23  seulement,  de  ville  en  ville, 
l'Esprit-Saint  m'avertit  que  des 
liens   et   des   tribulations   m'at- 

24  tendent.  Mais  je  n'en  tiens  nul 
compte,  et  je  ne  fais  pour  moi- 
même  aucun  cas  de  ma  vie, 
pourvu  que  j'accomplisse  ma 
course  avec  joie,  et  le  ministère 
que  j'ai  reçu  du  Seigneur  Jésus, 
d'annoncer  la  bonne  nouvelle 
de  la  grâce  de  Dieu. 

25  Et  maintenant  voici,  je  sais 
que  vous  ne  verrez  plvis  mon 
visage,  vous  tous  parmi  lesquels 
j'ai  séjourné  en  prêchant  le  roy- 

26  aume  de  Dieu.  C'est  poui'quoi 
je  vous  déclare  aujourd'hui  que 
je    suis   pur    du    sang   de    vous 

27  tous  ;  car  je  vous  ai  annoncé 
tout   le    conseil    de   Dieu,    sans 


en    rien    cacher.     Prenez    donc  28 
garde  à  vous-mêmes,  et  à  tout 
le  troupeau  sur  lequel  le  Saint- 
Esprit  vous  a  établis  évêques\ 
pour  paître  l'Église  du  Seigneur, 
qu'il  s'est  acquise  par  son  pro- 
l)re  sang.     Je  sais  qu'il  s'intro-  29 
duira    i^armi    vous,    après    mon 
départ,    des    loups    cruels    qui 
n'épargneront  pas  le    troupeau, 
et  qvi'il  s'élèvera  du  milieu  de  30 
vous    des    hommes    qui    ensei- 
gneront des  choses  pernicieuses, 
pour     entraîner     les     disciples 
après  eux.     Veillez  donc,  vous  31 
souvenant     que,     durant     trois 
années,  je  n'ai  cessé  nuit  et  jour 
d'exhorter  avec  larmes   chacun 
de  vous. 

Et  maintenant,  je  vous  recom- 
mande à  Dieu  et  à  la  j^arole 
de  sa  grâce,  à  celui  qui  peut 
édifier  et  donner  l'héritage  avec 
tous  les  sanctifiés.  Je  n'ai  dé- 
siré ni  l'argent,  ni  l'or,  ni  les 
vêtements  de  personne.  Vous  34 
savez  vous-mêmes  «que  ces  mains 
ont  poiuvu  à  mes  besoins  et 
à  ceux  des  personnes  qui  étaient 
avec  moi.  Je  vous  ai  montré  35 
de  toutes  manières  que  c'est  en 
travaillant  ainsi  qu'il  faut  sou- 
tenir les  faibles,  et  se  rappeler 
les  paroles  du  Seigneur,  qui 
a  dit  lui-même  :  Il  y  a  plus  de 
bonheur  à  donner  qu'à  rece- 
voir. 

Après  avoir  ainsi  parlé,  il  se  36 
mit  à   genoux,   et   il   pria   avec 
eux  tous.     Et  tous  fondirent  en  37 
larmes,  et,  se  jetant  au  cou  de 
Paul,  ils  l'embrassèrent,  affligés  38 
surtout    de    ce    qu'il    avait    dit 
qii'ils    ne    verraient    plus    son 
visage.     Et  ils  l'accompagnèrent 
jusqu'au  navire. 


32 


33 


'  Jivêques,  aucieus  ou  pasteurs,  trois  termes 
équivalents,  pour  désigner  les  chefs  des 
communautés  clirétieuues  ;  celui  A'ivêques, 
qui  signifie  littéralement  surveillants,  ne  se 
rencontre  que  cinq  fois  dans  le  Nouv.  Test. 


18^ 


Chap.  21,  V.  I. 


ACTES. 


Chap.  21,  v.  19. 


01       Nous    nous     embarquâmes, 

après  nous  être  séparés  d'eux, 

et  nous  allâmes   directement  à 

Cos\  le  lendemain  à  Khodes^ 

2  et  de  là  à  Patara^  Et  ayant 
trouvé  un  navire  qui  faisait  la 
traversée  vers  la  Phénicie,  nous 

3  montâmes  et  partîmes.  Quand 
nous  fûmes  en  vue  de  l'île  de 
Chypre,  nous  la  laissâmes  à 
gauche,  poursuivant  notre  route 
du  côté  de  la  Syrie,  et  nous 
abordâmes  à  Tyr*,  où  le  bâti- 
ment  devait   décharger  sa   car- 

4  gaison.  Nous  trouvâmes  les 
disciples,  et  nous  restâmes  là 
sept  jours.  Les  disciples,  pous- 
sés i^ar  l'Esprit,  disaient  à  Paul 
de  ne  pas  monter  à  Jérusalem. 

5  Mais,  lorsque  nous  fûmes  au 
terme  des  sept  jours,  nous  nous 
acheminâmes  pour  partir,  et 
tous  nous  accompagnèrent  avec 
leurs  femmes  et  leurs  enfants 
jusque  hors  de  la  ville.  Nous 
nous   mîmes   à   genoux   sur   le 

6  rivage,  et  no«s  priâmes.  Puis, 
ayant  pris  congé  les  uns  des 
autres,  nous  montâmes  sur  le 
navire,  et  ils  retournèrent  chez 
eux. 

7  Achevant  notre  navigation, 
nous  allâmes  de  Tyr  à  Ptole- 
maïs^,  où  nous  saluâmes  les 
frères,  et  passâmes  un  jour  avec 
eux. 

8  Nous  partîmes  le  lendemain, 
et  nous  arrivâmes  à  Césarée  *'. 
Etant  entrés  dans  la  maison  de 
Philippe  l'évangéliste,  qui  était 
l'un   des   sept'',  nous   logeâmes 

'  Cos,  petite  ile,  très  rapprochée  de  la 
côte  d'Asie. 

^  Rhodes,  ca^sitale  de  l'île  de  même  nom, 
célèbre  par  son  colosse,  l'une  des  sept  mer- 
veilles du  monde. 

^  Patara,  port  sur  le  littoral  asiatique, 
dans  la  province  de  Lycie. 

*  Tyr,  voy.  note  sur  Matth.  xi.  21. 

■*  Ptolemdis,  aujourd'hui  Saiut-Jean- 
d'Acre,  anciennement  Acco. 

*  Césarée,  voy.  note  sur  vin.  40. 

'  Des  sept,  des  sept  diacres,  voy.  vi.  5. 


chez  lui.     Il  avait  quatre  filles  9 
vierges,       qui       prophétisaient. 
Comme  nous   étions   là  depuis  LO 
plusieurs    jours,    un    prophète, 
nommé  Agabus\   descendit   de 
Judée,  et  vint  nous  trouver.     Il  11 
prit  la  ceinture  de  Paul,  se  lia 
les  pieds  et  les  mains,  et  dit: 
Voici  ce  que  déclare  le   Saint- 
Esprit  :   L'homme  à  qui  appar- 
tient cette  ceinture,  les  Juifs  le 
lieront  de  la  même  manière  à 
Jérusalem,  et  le  livreront  entre 
les   mains   des   païens.     Quand  12 
nous   entendîmes  cela,  nous  et 
ceux  de  l'endroit,  nous  priâmes 
Paul  de  ne  pas  monter  à  Jéru- 
salem.    Alors  il  répondit  :    Que  13 
faites-vous,   en    j^leurant   et   en 
me  bx'isant   le   cœur?     Je    suis 
prêt,  non  seulement  à  être  lié, 
mais  encore  à   mourir   à  Jéru- 
salem pour  le  nom  du  Seigneur 
Jésus.     Comme  il  ne  se  laissait  14 
pas  persuader,  nous  n'insistâmes 
pas,    et    nous    dîmes  :     Que    la 
volonté  du  Seigneur  se  fasse  ! 

Après  ces  jours-là,  nous  fîmes  15 
nos  préparatifs,  et  nous  mon- 
tâmes à  Jérusalem.  Quelques  16 
disciples  de  Césarée  vinrent 
aussi  avec  nous,  et  nous  con- 
duisirent chez  un  nommé  Mna- 
son,  de  l'île  de  Chypre,  ancien 
disciple,  chez  qui  nous  devions 
loger. 

Paul  à  Jérusalem. — Entrée  dans  le  temple 
avec  quatre  Juifs  aj'ant  fait  un  voeu. — 
Emeute  provoquée  par  des  Juifs  d'Asie. — 
Paul  saisi  et  maltraité  par  le  peuple. — 
Intervention  du  tribun  et  des  soldats  ; 
arrestation  de  Paul. 

Lorsque    nous     arrivâmes    à  17 
Jérusalem,  les  frères  nous  reçu- 
rent avec  joie.     Le  lendemain,  18 
Paul  se  rendit  avec  nous  chez 
Jacques,    et    tous    les    anciens 
s'y  réunirent.     Après  les  avoir  19 
salués,   il   raconta   en  détail  ce 


'  Agabus,  déjà  mentionné  xi.  28. 


188 


Chap.  21,  V.  19. 


ACTES. 


Chap,  21,  v.  37. 


que   Dieu   avait   fait   au   milieu 
des   païeUvS    par   son   ministère. 

20  Quand  ils  l'eurent  entendu,  ils 
glorifièrent  Dieu.  Puis  ils  lui 
dirent  :  Tu  vois,  frère,  combien 
de  milliers  ^  de  Juifs  ont  cru, 
et  tous  sont  zélés  poiu'  la  loi. 

21  Or,  ils  ont  appris  que  tu  en- 
seignes à  tous  les  Juifs  qui  sont 
parmi  les  païens  à  renoncer  à 
Moïse,  leur  disant  de  ne  pas 
circoncire  les  enfants  et  de  ne 
pas  se  conformer  aux  coutumes. 

22  Que  faire  donc?  Sans  aucun 
doute  la  multitude  se  rassem- 
blera,  car  on   saura  que  tu   es 

23  venu.  C'est  pourquoi  fais  ce 
que  nous  allons  te  dire.  Il  y 
a   parmi   nous    quatre   hommes 

24  qui  ont  lait  un  vœu  ;  prends- 
les  avec  toi,  purifie-toi  avec  eux, 
et  pourvois  à  leur  dépense  ",  afin 
qu'ils  se  rasent  la  tête^.  Et 
ainsi  tous  sauront  que  ce  qu'ils 
ont  entendu  dire  sur  ton  compte 
est  faux,  mais  que  toi  aussi  tu 
te   conduis   en   observateur  de 

25  la  loi.  A  l'égard  des  païens  qui 
ont  cru,  nous  avons  décidé  et 
nous  leur  avons  écrit  qu'ils  eus- 
sent à  s'abstenir  des  viandes 
sacrifiées  aux  idoles,  du  sang, 
des    animaux    étouffés,    et    de 

26  l'impudicité  *.  Alors  Paul  prit 
ces  hommes,  se  purifia,  et  entra 
le  lendemain  dans  le  temple 
avec  eux,  pour  annoncer  à  quel 
jour  la  2^urification  serait  ac- 
complie et  l'ofii-ande  présentée 
pour  chacun  d'eux. 

27  Sur  la  fin  des  sept  jours,  les 
Juifs  d'Asie,  ayant  vu  Paul  dans 
le  temple,  soulevèrent  toute  la 
foule,   et   mirent  les  mains  sur 

28  lui,  en  criant  :    Hommes  Israé- 

'  Milliers,  grec  myriades. 

^  Dépense,  nécessitée  par  des  sacrifices  et 
des  offrandes.     Voy.  Nomb.  vi. 

'  En  signe  de  l'accomplissement  des  obliga- 
tions et  cérémonies  prescrites  par  la  loi. 

*  Comp.  XV.  19-20,  28-29. 

189 


lites,  au  secours!  Voici  l'homme 
qui  prêche  jjartout  et  à  tout  le 
monde  contre  le  peuple,  contre 
la  loi  et  contre  ce  lieu  ;  il  a 
même  introduit  des  Grecs  dans 
le  temple,  et  a  j^rofané  ce  saint 
lieu.  Car  ils  avaient  vu  aupara-  29 
vant  Trophime  d'Éjjhèse  avec  lui 
dans  la  ville,  et  ils  crojaient  que 
Paul  l'avait  fait  entrer  dans  le 
temple. 

Toute  la  ville  fut  émue,  et  le  30 
peuple  accourut  de  toutes  parts. 
Ils  se   saisirent  de  Paul,  et  le 
traînèrent  hors  du  temple,  dont 
les  portes  furent  aussitôt  fermées. 
Comme  ils  cherchaient  à  le  tuer,  31 
le  bruit  vint  au   tribun  ^  de  la 
cohorte     que     tout     Jérusalem 
était  en  confusion.     A  l'instant  32 
il  prit  des  soldats  et  des  cen- 
teniers,  et  courut  à  eux.   Voyant 
le  tribun  et  les  soldats,  ils  cessè- 
rent de  frapper  Paul.     Alors  le  33 
tribun  s'approcha,  se    saisit  de 
lui,  et  le  fit  lier  de  deux  chaînes. 
Puis  il  demanda  qui  il  était,  et 
ce  qu'il  avait  fait.     Mais  dans  la  34 
foule  les  uns  criaient  d'une  ma- 
nière, les  autres  d'une  autre  ;  ne 
pouvant    donc    rien    ajîprendre 
de  certain,  à  cause  du  tumulte, 
il  ordonna  de  le  mener  dans  la 
forteresse  ^      Lorsque   Paid  fut  35 
sur  les  degrés,  il  dut  être  porté 
par  les  soldats,   à  cause  de  la 
violence  de  la  foule  ;  car  la  mul-  36 
titude    du    peuple    suivait,    en 
criant  :    Fais-le  mourir  ! 

Discours  de  Paul,  debout  sur  les  degrés  de 
la  forteresse. — Nouveau  tumulte. — Sur  le 
point  d'être  battu  de  verges,  Paul  se  déclare 
citoyen  romain. 

Au   moment   d'être   introduit  37 

'  Tribun,  chef  militaire,  commandant  de 
la  cohorte. 

'^  La  forteresse  Antonia,  à  l'angle  nord- 
ouest  de  l'enceinte  du  temple  ;  comme  l'em- 
placement dominait  la  terrasse  du  temple, 
ou  y  arrivait  par  des  marches  ou  degrés, 
comp.  V.  35.  C'est  là  que  la  garnison  romaine 
était  casemée. 


Chap.  21,  V.  37. 


ACTES. 


Chap.  22,  v.  20, 


dans  la  forteresse,  Paul  dit  au 
tribun  :  M'est-il  permis  de  te 
dire  quelque  chose  ?     Le  tribun 

38  répondit  :  Tu  sais  le  grec  ?  Tu 
n'es  donc  pas  cet  Égyptien  qui 
s'est  révolté  dernièi-emeut,  et 
qui   a  enunené   dans  le   désert 

39  quatre  mille  brigands  ?  Je  suis 
Juif,  reprit  Paul,  de  Tarse  en 
Cilicie,  citoyen  d'une  ville  qui 
n'est  pas  sans  importance.  Per- 
mets-moi, je  te  prie,  de  parler  au 

40  peuple.  Le  tribun  le  lui  ayant 
permis,  Paul,  debout  sur  les 
degrés,  fit  signe  de  la  main  au 
peuple.  Un  profond  silence 
s'établit,  et  Paul,  parlant  en 
langue  hébraïque,  dit  : 

00       Hommes    frères    et   pères, 
écoutez  ce  que  j'ai  maintenant 
à  vous  dire  pour  ma  défense  ! 

2  Lorsqu'ils  entendirent  qu'il 
leur  parlait  en  langue  hébraïque, 
ils  redoublèrent  de  silence.  Et 
Paul  dit  : 

3  Je  suis  Juif,  né  à  Tarse  en 
Cilicie  ;  mais  j'ai  été  élevé  dans 
cette  ville-ci,  et  instruit  aux  pieds 
de  Gamaliel  '  dans  la  connais- 
sance exacte  de  la  loi  de  nos 
pères,  étant  plein  de  zèle  pour 
Dieu,   comme   vous    l'êtes   tous 

4  aujourd'hui.  J'ai  persécuté  à 
mort  cette  doctrine,  liant  et  met- 
tant en  prison  hommesetfemmes. 

5  Le  grand  prêtre  et  tout  le  collège 
des  anciens  m'en  sont  témoins. 
J'ai  même  reçu  d'eux  des  lettres 
pour  les  frères  de  Damas,  où  je 
me  rendis  afin  d'amener  liés  à 
Jérusalem  ceujx  qui  se  trouvaient 
là  et  de  les  faire  punir  ". 

6  Comme  j'étais  en  chemin,  et 
que  j'approchais  de  Damas,  tout 
à  coup,  vers  midi,  une  grande 
lumière  venant  du  ciel  resplen- 

7  dit  autour  de  moi.  Je  tombai 
par  teiTc,  et  j'entendis  une  voix 


'   Gamaliel,  l'un  des  plus  célèbres  docteurs 
juifs;  comp.  v.  34. 
^  Comp.  IX.  1  et  suiv. 

190 


qui  me  disait  :  Saul,  Saul,  pour- 
quoi me  persécutes-tu  ?    Je  ré-  8 
pondis  :    Qui    es-tu.   Seigneur  ? 
Et  il  me  dit:  Je  suis  Jésus  de 
Nazareth,    que    tu    persécutes. 
Ceux  qui  étaient  avec  moi  virent  9 
bien  la  lumière,  mais  ils  n'enten- 
dirent pas  la  voix  de  celui  qui 
parlait.     Alors  je  dis:  Que  ferai- 10 
je,  Seigneur  ?  Et  le  Seigneur  me 
dit:  Lève-toi,  va  à  Damas,  et  là 
on  te  dira  tout  ce  que  tu  dois 
faire.     Comme  je  ne  voyais  rien,  11 
à  cause  de  l'éclat  de  cette  lu- 
mière, ceux  qui  étaient  avec  moi 
me  prirent  par  la  main,  et  j'arrivai 
à  Damas. 

Or,  un  nommé  Ananias,  homme  12 
pieux  selon  la  loi,  et  de  qui  tous 
les   Juifs    demeurant  à  Damas 
rendaient   un  bon   témoignage, 
vint  se  présenter  à  moi,  et  me  13 
dit:    Saul,  mon  libère,  recouvre 
la  vue.     Au  même   instant,  je 
recouvrai  la  vue  et  je  le  regardai. 
Il  dit  :  Le  Dieu  de  nos  pères  t'a  14 
destiné  à  connaître  sa  volonté,  à 
voir  le  Juste,  et  à  entendre  les 
paroles  de  sa  bouche  ;  car  tu  lui  15 
serviras  de   témoin,   auprès   de 
tous  les  hommes,  des  choses  que 
tu    as   vues   et    entendues.      Et  16 
maintenant, que  tardes-tu?  Lève- 
toi,  sois  baptisé,  et  lavé  de  tes 
péchés,  en  invoquant  le  nom  du 
Seigneur  \ 

De  retour  à  Jérusalem,  comme  17 
je  priais  dans  le  temple,  je  fus 
ravi  en  extase,  et  je  vis  le  Sei-  18 
gneur  "  qui  me  disait  :  Hâte-toi, 
et  sors  promptement  de   Jéru- 
salem, parce  qu'ils  ne  recevront 
pas   ton   témoignage    sur    moi. 
Et  je  dis  :    Seigneur,  ils  savent  19 
eux-mêmes  que  je  faisais  mettre 
en  ptrison  et   battre    de  verges 
dans  les  synagogues    ceux  qui 
croyaient  en  toi,  et  que,  lorsqu'on  20 


Le  nom  du  Seigneur,  grec  son  nom. 
Je  vis  le  Seigneur,  grec  je  le  vis. 


Chap.  22,  V.  20. 


ACTES. 


Chap.  23,  v.  10. 


répandit  le  sang  d'Etienne,  ton 
témoin,  j'étais  moi-niêmeprésent, 
joignant  mon  approbation  à  celle 
des  autres,  et  gardant  les  vête- 
ments de  ceux  qui  le  faisaient 

21  mourir.  Alors  il  me  dit:  Va, 
je  t'enverrai  au  loin  vers  les 
nations  \  .  .  . 

22  Ils  l'écoutèrent  jusqu'à  cette 
parole.  Mais  alors  ils  élevèrent 
la  voix,  disant  :  Ôte  de  la  terre 
un  pareil  homme  !  Il  n'est  pas 

23  digne  de  vivre.  Et  ils  poussaient 
des  cris,  jetaient  leurs  vêtements, 
lançaient  de  la  poussière  en  l'air. 

24  Le  tribun  commanda  de  faire 
entrer  Paul  dans  la  forteresse,  et 
de  lui  donner  la  question  par  le 
fouet,  afin  de  savoir  pour  quel 
motif  ils  criaient  ainsi  contre  lui. 

25  Lorsqu'on  l'eut  exposé  au  fouet, 
Paul  dit  au  centenier  qui  était 
présent  :  Vous  est-il  j^ermis  de 
battre  de  verges  un  citoyen  ro- 
main ^  qui  n'est  pas  même  con- 

26  damné  ?  A  ces  mots,  le  centenier 
alla  vers  le  tribun  pour  l'avertir, 
disant  :    Qiie   vas-tu   faii'e  ?    Cet 

27  homme  est  Romain.  Et  le  tribun, 
étant  venu,  dit  à  Paul  :  Dis-moi, 
es-tu  Romain  ?   Oui,  répondit-il. 

28  Le  tribun  rej^rit  :  C  est  avec 
beaucoup  d'argent  que  j'ai  acquis 
ce  droit  de  citoyen.  Et  moi,  dit 
Paul,  je  l'ai  par  ma  naissance. 

29  Aussitôt  ceux  qui  devaient  lui 
donner  la  question  se  retirèrent, 
et  le  tribun,  voyant  que  Paul 
était  Romain,  fut  dans  la  crainte 
jjarce  qu'il  l'avait  fait  lier. 

Paul  comparaissant  devant  le  sanhédrin. 

30  Le  lendemain,  voulant  savoir 
avec  certitude  de  quoi  les  Juifs 
l'accusaient,  le  tribun  lui  fit  ôter 
ses  liens,  et  donna  l'ordre  aux 
chefs  des  prêtres  et  à  tout  le 
sanhédrin    de   se   réunir  ;    puis, 

'  Les  nations,  les  peuples  païens. 
^  Voy.  note  sur  xvi.  37. 


faisant   descendre^   Paul,   il    le 
plaça  au  milieu  d'eux. 

Paul,  les  regards  fixés  sur  23 
le    sanhédrin,    dit  :    Honmies 
frères,  c'est  en  toute  bonne  con- 
science que  j'ai  vécu  jusqu'à  ce 
jour  d'une  manière  conforme  à  la 
loi  de  Dieu.  .  .  . 

Le  grand  prêtre  Ananias  or-  2 
donna  à  ceux  qui  étaient  i^rès  de 
lui  de  le  frapper  sur  la  bouche. 
Alors  Paul  lui  dit  :  Dieu  te  frap-  3 
pera,  muraille  blanchie  !     Tu  es 
assis  pour  me  juger  selon  la  loi, 
et  tu  violes  la  loi  en  ordonnant 
qu'on    me    frappe  !     Ceux    qui  4 
étaient  près  de  lui  dirent  :    Tu 
insultes  le  grand  prêtre  de  Dieu! 
Et  Paul  dit  :    Je  ne  savais  pas,  5 
frères,  que  ce  fût  le  grand  prêtre  ; 
car  il  est  écrit  :     Tu   ne    par- 
leras pas   mal   du  chef  de  ton 
peuple. 

Paul,  sachant  qu'une  partie  de  6 
l'assemblée   était   composée   de 
sadducéens  et  l'autre  de  phari- 
siens, s'écria  dans  le  sanhédrin  : 
Hommes  frères,je  suis  pharisien, 
fils  de  pharisiens  :  c'est  à  cause 
de  l'espérance  et  de  la  résurrec- 
tion des  morts  que  je  suis  mis 
en  jugement.     Quand  il  eut  dit  7 
cela,   il    s'éleva   une    discussion 
entre  les  pharisiens  et  les  saddu- 
céens, et  l'assemblée  se  divisa. 
Car  les  sadducéens  disent  qu'il  8 
n'y  a  point  de  résurrection,  ni 
d'ange  et  d'esprit,  tandis  qvic  les 
pharisiens    affirment    les    deux 
choses.     Il   y   eut    une    grande  9 
clameur,  et  quelques  scribes  du 
I^arti  des  pharisiens,  s'étant  levés, 
engagèrent  un  vif  débat,  et  di- 
rent :    Nous  ne  trouvons  aucun 
mal  en  cet  homme  ;  peut-être  un 
esprit  ou  un  ange  lui  a-t-il  parlé. 
Comme  la  discorde  allait  crois-  10 
sant,    le   tribun,   craignant    que 


'  Faisant  descendre  de  la  forteresse,  voy. 
note  sur  xxi.  34. 


191 


Chap.  23,  V.  lo. 


ACTES. 


Chap.  23,  v.  30. 


Paul  ne  fût  mis  eu  pièces  par  ces 
geus,  fit  desceudre  les  soldats 
pour  l'enlever  du  milieu  d'eux 
et  le  conduire  à  la  forteresse. 

11  La  nuit  suivante,  le  Seigneur 
apparut  à  Paul,  et  dit  :  Prends 
courage  ;  car,  de  même  que  tu 
as  rendu  témoignage  de  moi  dans 
Jérusalem,  il  faut  aussi  que  tu 
rendes  témoignage  dans  Eome. 

Complot  des  Juifs  contre  Paul. — Ordre  de  le 
conduire  à  Césarée. 

12  Quand  le  jour  fut  venu,  les 
Juifs  formèrent  un  complot,  et 
firent  des  imprécations  contre 
eux-mêmes,  en  disantqu'ils  s'abs- 
tiendraient de  manger  et  de  boii'e 
jusqu'à  ce  qu'ils  eussent  tué  Paul. 

13  Ceux  qui  formèrent  ce  complot 

14  étaient  plus  de  quarante,  et  ils 
allèrent  trouver  les  chefs  des 
prêtres  et  les  anciens,  auxquels 
ils  dirent  :  Nous  nous  sommes 
engagés,  avec  des  imprécations 
contre  nous-mêmes,  à  ne  rien 
manger   jusqu'à    ce    que    nous 

15  ayons  tué  Paul.  Vous  donc, 
maintenant,  adressez-vous  avec 
le  sanhédrin  au  tribun,  pour  qu'il 
l'amène  devant  vous,  comme  si 
vous  vouliez  examiner  sa  cause 
plus  exactement  ;  et  nous,  avant 
qu'il  approche,  nous  sommes 
prêts  à  le  tuer. 

16  Lefilsdela  sœur  de  Paul,  ayant 
eu  connaissance  du  guet-apens, 
alla  dans  la  forteresse  en  informer 

17  Paul.  Paul  appela  l'un  des  cen- 
teniers,  et  dit  :  Mène  ce  jeune 
homme  vers  le  tribun,  car  il  a 
quelque  chose  à  lui  rapporter. 

18  Le  centenier  prit  le  jeune  homme 
avec  lui,  le  conduisit  vers  le 
tribun,  et  dit  :  Le  prisonnier 
Paul  m'a  appelé,  et  il  m'a  prié 
de  t'amener  ce  jeune  homme,  qui 

19  a  quelque  chose  à  te  dire.  Le 
tribun,  prenant  le  jeune  homme 
par  la  main,  et  se  retirant  à  l'é- 
cart, lui  demanda  :    Qu'as-tu   à 


m'annoncer  ?  Il  répondit  :  Les  20 
Juifs  sont  convenus  de  te  prier 
d'amener  Paul  demain  devant  le 
sanhédrin,  comme  s'ils  voulaient 
s'enquérir  de  lui  plus  exacte- 
ment. Ne  les  écovite  pas,  car  21 
plus  de  quarante  d'entre  eux  lui 
dressent  un  guet-apens,  et  se 
sont  engagés,  avec  des  impréca- 
tions contre  eux-mêmes,  à  ne 
rien  manger  ni  boire  jusqu'à  ce 
qu'ils  l'aient  tué  ;  maintenant  ils 
sont  prêts,  et  n'attendent  que 
ton  consentement.  Le  tribun  22 
renvoya  le  jeune  homme,  après 
lui  avoir  recommandé  de  ne 
parler  à  personne  de  ce  rapport 
qu'il  lui  avait  fait. 

Ensuite    il  appela   deux  des  23 
centeniers,  et  dit  :  Tenez  prêts, 
dès   la   troisième   heure    de   la 
nuit  S  deux  cents  soldats,  soix- 
ante-dix cavaliers  et  deux  cents 
archers,  pour  aller  jusqu'à  Cé- 
sarée.   Qu'il  y  ait  aussi  des  mon-  24 
tures  pour  Paul,  afin  qu'on  le 
mène  sain  et  sauf  au  gouverneur 
Félix  ^    Il  écrivit  une  lettre  ainsi  25 
conçue  : 

Claude  Lysias  au  très  excel-  26 
lent  gouverneur  Félix,  salut  ! 

Cet   homme,    dont    les  Juifs  27 
s'étaient  saisis,  allait  être  tué  par 
eux,  lorsque  je  survins  avec  des 
soldats  et  le  leur  enlevai,  ayant 
appris  qu'il  était  Romain.    Vou-  28 
lant  connaître  le  motif  pour  le- 
quel ils  l'accusaient,  je  l'amenai 
devant     leur     sanhédrin.      J'ai  29 
trouvé  qu'il  était  accusé  au  sujet 
de  questions  relatives  à  leur  loi, 
mais  qu'il  n'avait  commis  aucun 
crime  qui  méritât  la  mort  ou  la 
prison.     Informé  que  les  Juifs  30 
lui  dressaient  des  embûches,  je 
te  l'ai  aussitôt  envoyé,  en  faisant 
savoir  à   ses  accusateurs  qu'ils 

'  Neuf  heures  du  soir. 

^  Félix,  nommé  procurateur  de  la  Judée 
par  l'empereur  Claude,  dont  il  avait  été  l'af- 
franchi. 


192 


Chap.  23,  V.  30.  ACTES 

i  s'adresser  eux-mêmes 


Chap.  24,  v.  17. 


eussent 
à  toi. 
Adievi. 

31  Les  soldats,  selon  l'ordre  qu'ils 
avaient  reçu,  prirent  Paul,  et  le 
conduisirent  pendant  la  nuit  à 

32  Antipatris  \  Le  lendemain,  lais- 
sant les  cavaliers  poursuivre  la 
route  avec  lui,  ils  retournèrent 

33  à  la  forteresse.  Arrivés  à  Cé- 
sarée,  les  caA'aliers  remirent  la 
lettre  au  gouverneur,  et  lui  pré- 

34  sentèrent  Paul.  Le  gouverneur, 
après  avoir  lu  la  lettre,  demanda 
de  quelle  province  était  Pavd. 
Ayant   appris   qu'il  était   de   la 

35  Cilicie  :  Je  t'entendrai,  dit-il, 
quand  tes  accusateurs  seront 
venus.  Et  il  ordonna  qvi'on  le 
gardât  dans  le  prétoire-d'Hérodc. 

PaulàCésarée. — Accusation  et  défense  devant 
le  gouverneur  Félix. — Entretien  de  Paul 
avec  Félix  et  sa  femme  Drusille. 

O^      Cinq  jours  après,  arriva  le 

grand  prêtre  Ananias,avec  des 

anciens   et  un   orateur   nommé 

Tertulle.     Ils  portèrent  plainte 

au  gouverneur  contre  Paul. 

2  Paul  fut  appelé,  et  Tertulle 
se  mit  à  l'acciiser,  en  ces  termes: 

3  Très  excellent  Félix,  tu  nous 
fais  jouir  d'une  paix  profonde, 
et  cette  nation  possède  de  salu- 
taires institutions  dues  à  tes 
soins  prévoyants:  c'est  ce  que 
nous  reconnaissons  en  tout  et 
partout  avec  une  entière  grati- 

4  tude.  Mais,  pour  ne  pas  te 
retenir  davantage,  je  te  prie 
d'écouter,  dans  ta  bonté,  ce  que 
nous   avons   à  dire  en  peu  de 

5  mots.  Nous  avons  trouvé  cet 
homme  qui  est  une  peste,  qui 
excite  des  divisions  parmi  tous 


'  Antipatris,  sur  la  route  de  Jérusalem  à 
Césarée,  dix  heures  de  marche  environ. 

"  Le  prétoire,  palais  jadis  construit  et 
habité  par  Hérode  le  Grand,  et  servant  dès 
lors  de  résidence  au  gouverneur  ;  voy.  encore 
note  sur  Matth.  xxvii.  27. 


les  Juifs  du  monde,  qui  est  chef 
do  la  secte  des  Nazaréens,  et  qui 
même   a   tenté    de   profaner   le 
temple.     Et  nous  l'avons  arrêté.  6 
[Nous  avons  voulu  le  juger  selon 
notre  loi  ;  mais  le  tribun  Lysias,  7 
étant  survenu,  l'a  arraché  de  nos 
mains  avec  une  grande  violence, 
en  ordonnant  à  ses  accusateurs  8 
de  venir  devant  toi.]  Tu  pourras 
toi-même,  en  l'interrogeant,  ap- 
pi-endre  de  lui  tout  ce  dont  nous 
l'accusons. 

Les  Juifs  se  joignirent  à  l'ac-  9 
cusation,  soutenant  que  les  choses 
étaient  ainsi. 

Après  que  le  gouverneur  lui  10 
eut  fait   signe  de    parler,  Paul 
répondit  : 

Sachant  que,  depuis  j^lusieurs 
années,    tu    es  juge  ^    de    cette 
nation,  c'est  avec  confiance  que 
je  prends  la  parole  jjour  défendre 
ma  cause.     Il  n'y  a  pas  plus  de  11 
douze  jours,  tu  peux  t'en  assurer, 
que  je  suis  monté  à  Jérusalem 
pour  adorer.     On  ne  m'a  trouvé  12 
ni  dans  le  temple,  ni   dans  les 
synagogues,  ni  dans  la  ville,  dis- 
putant avec  quelqu'un,  ou  provo- 
quant un  rassemblement  séditieux 
de  la  foule.     Et  ils  ne  sauraient  13 
prouver  ce  dont  ils  m'accusent 
maintenant.    Je  t'avoue  bien  que  14 
je   sers   le   Dieu  de  mes  pères 
selon    la    voie    qu'ils    api)ellent 
une   secte,  croyant  tout  ce  qui 
est  écrit  dans  la  loi  et  dans  les 
prophètes,  et  ayant  en  Dieu  cette  15 
espérance,  comme  ils  l'ont  eux- 
mêmes,  qu'il  y  aura  i;ne  résur- 
rection des  justes  et  des  injustes. 
C'est  pourquoi  je  m'eflorce  d'à-  16 
voir  constamment  une  conscience 
sans  reproche  devant   Dieu   et 
devant  les  honmies.     Après  une  17 
absence  de  plusieurs  années,  je 
suis  venu  pour  faire  des  aumônes 

'  Tu  es  juge  ;  l'administration  de  la  justice 
était  une  des  attributions  les  plus  importantes 
des  gouverneurs  romains. 


193 


H 


Chap.  24,  V.  17. 


ACTES. 


Chap.  25,  v.  11, 


à  ma  nation,  et  pour  présenter 

18  des  offrandes.  Sur  ces  entre- 
faites, quelques  Juifs  d'Asie 
m'ont  trouvé  purifié  dans  le 
temple,    sans    attroupement    ni 

19  tumulte.  C'était  à  eux  de  pa- 
raître en  ta  i^résence  et  de  se 
porter  accusateurs,  s'ils  avaient 

20  quelque  chose  contre  moi.  Ou 
bien,  que  ceux-ci  déclarent  de 
quel  crime  ils  m'ont  trouvé  coup- 
able, lorsque  j'ai  comparu  devant 

21  le  sanhédrin,  à  moins  que  ce  ne 
soit  uniquement  de  ce  cx-i  que 
j'ai  fait  entendre  au  milieu  d'eux: 
C'est  à  cause  do  la  résurrection 
des  morts  que  je  suis  aujourd'hui 
mis  en  jugement  devant  vous. 

22  Félix,  qui  savait  assez  exacte- 
ment ce  qui  concernait  cette 
doctrine,  les  ajourna,  en  disant  : 
Quand  le  tribun  Lysias  sera 
venu,  j'examinerai  votre  affaire. 

23  Et  il  donna  l'ordre  au  centenier 
de  garder  Paul,  en  lui  laissant 
une  certaine  liberté,  et  en  n'em- 
pêchant aucun  des  siens  do  lui 
rendre  des  services. 

24  Quelques  jours  après,  Félix 
vint  avec  Drusille\  sa  femme, 
qui  était  Juive,  et  il  fit  apjDcler 
Paul.     Il  l'entendit  sur  la  foi  en 

25  Christ.  Mais,  comme  Paul  dis- 
courait sur  la  justice,  sur  la  tem- 
pérance, et  sur  le  jugement  à 
venir,  Félix  effrayé  dit  :  Pour 
le  moment  retire-toi;  quand  j'en 
trouverai  l'occasion,  je   te    rap- 

26  pellerai.  Il  espérait  en  même 
temps  que  Paul  lui  donnerait  de 
l'argent  ;  aussi  l'envoyait-il  cher- 
cher assez  fréquemment,  pour 
s'entretenir  avec  lui. 

Paul  détenu  deux  ans  à  Césarée. — Com- 
parution devant  le  gouverneur  Festus, 
successeur  de  Félix. — Appel  à  l'empereur 
romain. 

27  Deux  ans  s'écoulèrent  ainsi,  et 


^  Drusille,  fille  du  roi  Hérode  Agrippa  I 
comp.  note  sur  xii.  1. 


Félix  eut  pour  successeur  Por- 
cins Festus  \  Dans  le  désir  de 
plaire  aux  Juifs,  Félix  laissa  Paul 
en  prison. 

Festus,  étant  arrivé  dans  la  OK 
province,    monta    trois    jours 
après  de  Césarée  à  Jérusalem. 
Les    chefs    des   prêtres    et   les  2 
principaux  d'entre  les  Juifs  lui 
portèrent   plainte    contre    Paul. 
Ils  firent  des  instances  auprès 
de  lui,  et,  dans  des  vues  hostiles,  3 
lui  demandèrent  comme  une  fa- 
veur qu'il  le  fîtvenir  à  Jérusalem. 
Ils   préj^araient  un    guet-apens, 
pour  le  tuer  en  chemin.    Festus  4 
répondit  que  Paul  était  gardé  à 
Césarée,  et  que  lui-même  devait 
partir  sous  peu.    Que  les  princi-  5 
paux  d'entre    vous   descendent 
avec  moi,  dit-il,  et,  s'il  y  a  quel- 
que chose  de   coupable  en  cet 
honnne,  qu'ils  l'accusent. 

Festus  ne  passa  que  huit  à  dix  6 
jours  parmi  eux,  i^uis  il  descen- 
dit à  Césarée. 

Le  lendemain,  s'étant  assis  sur 
son  tribunal,  il  donna  l'ordre 
qu'on  amenât  Paul.  Quand  il  7 
fut  arrivé,  les  Juifs  qui  étaient 
venus  de  Jérusalem  l'entourè- 
rent, et  portèrent  contre  lui  de 
nombreuses  et  graves  accusa- 
tions, qu'ils  n'étaient  pas  en  état 
de  prouver.  Paul  entreprit  sa  8 
défense,  en  disant  :  Je  n'ai  rien 
fait  de  coupable,  ni  contre  la  loi 
des  Juifs,  ni  contre  le  temple,  ni 
contre  César.  Festus,  désirant  9 
plaire  aux  Juifs,  répondit  à  Paul: 
Veux-tu  monter  à  Jérusalem,  et 
y  être  jugé  sur  ces  choses  en  ma 
l^résence?  Paul  dit:  C'est  de- 10 
vaut  le  tribunal  de  César  que  je 
comparais,  c'est  là  que  je  dois 
être  jugé.  Je  n'ai  fait  aucun 
tort  aux  Juifs,  comme  tu  le  sais 
fort  bien.     Si  j'ai  commis  quel-  11 


'  Festus,  nommé  procurateur  de  la  Judée 
par  l'empereur  Néron. 

194 


Chap.  25,  V.  II. 

que  -injuistice,  ou  (quelque  crime 
liigne  de  mort,  je  ne  refuse  pas 
de  mourir  ;  mais,  si  les  choses 
dont  ils  m'accusent  sont  fausses, 
personne  n'a  le  droit  de  me  livrer 
à  eux.  J'en  appelle  à  César. 
12  Alors  Festus,  après  avoir  délibéré 
avec  le  conseil,  répondit  :  Tu  en 
as  appelé  à  César;  tu  iras  devant 
César. 

Le  roi  Agrippa  eu  visite  à  Césarée. — Discours 
de  Paul  devaut  Agrippa.— Son  innocence 
reconnue  par  Agrippa. 


13  Quelques  jours  après,  le  roi 
Agrippa'  et  Bérénice"  arrivèrent 
à  Césarée,  pour   saluer  Festus. 

14  Comme  ils  passèrent  là  plusieurs 
jours,  Festus  exposa  au  roi  l'af- 
faire de  Paul,  et  dit  :  Félix  a 
laissé    prisonnier     un     honmie, 

15  contre  lequel,  lorsque  j'étais  à 
Jérusalem,  les  chefs  des  prêtres 
et  les  anciens  des  Juifs  ont  porté 
plainte,  en    demandant  sa  con- 

16  damnation.  Je  leur  ai  répondu 
que  ce  n'est  pas  la  coutume  des 
Romains  de  liArer  un  homme, 
avant  que  linculiaé  ait  été  mis 
en  présence  de  ses  accusateurs, 
et  qu'il  ait  eu  la  faculté  de  se  dé- 
fendre sur  les   choses   dont  on 

17  l'accuse.  Ils  sont  donc  venus 
ici,  et,  sans  différer,  je  m'assis  le 
lendemain  sur  mon  tribunal,  et 
je  donnai  l'ordre  qu'on  amenât 

18  cet  honune.  Les  accusateurs, 
s'étant  présentés,  ne  lui  imjDutè- 
rent  rien  de  ce  que  je  supposais; 

19  ils  avaient  avec  lui  des  discus- 
sions relatives  à  leur  religion 
particulière,  et  à  un  certain  Jésus 
qui  est  mort,  et  que  Paul  affir- 

20  mait  être  vivant.  Ne  sachant 
quel  parti  prendre  dans  ce  débat, 

'  il3rij9pa,IIérodeAgrippaII,filsd'Hérode 
Agrippa  I,  et  arrière-petit-fils  d'Hérode  le 
Grand  ;  il  régnait  sur  un  petit  territoire  au 
nord-est  de  la  Palestine. 

^  Bérénice,  sœur  d'Agrippa  (et  de  Drusille, 
XXIV.  24);  à  cette  époque,  veuve  d'un  prince 
syrien. 


ACTES.  Chap.  26,  v.  2. 

je  lui  demandai  s'il  voulait  aller 
à  Jérusalem,  et  y  être  jugé  sur 
ces  choses.  Mais  Paul  en  ayant  21 
appelé,  pour  que  sa  cause  fût 
réservée  à  la  connaissance  de 
l'empereur,  j'ai  ordonné  qu'on 
le  gardât  jusqu'à  ce  que  je  l'en- 
voyasse à  César. 

Agrippa  dit  à  Festus  :  Je  vou-  22 
drais  aussi  entendre  cet  homme. 
Demain,    répondit    Festus,    tu 
l'entendras. 

Le  lendemain  donc.  Agrippa  23 
et  Bérénice  vinrent  en  grande 
pompe,  et  entrèrent  dans  le  lieu 
de  l'audience  avec  les  tribuns 
et  les  i^rincipaux  de  la  ville. 
Sur  l'ordre  de  Festiis,  Paul  fut 
amené. 

Alors  Festus  dît:  Roi  Agrippa,  24 
et  vous  tous  qui  êtes  présents 
avec  nous,  vous  voyez  cet 
homme  au  sujet  duquel  toute 
la  multitude  des  Juifs  s'est  a- 
dressée  à  moi,  soit  à  Jérusalem, 
soit  ici,  en  s'écriant  qu'il  ne  de- 
vait plus  vivre.  Pour  moi,  ayant  25 
reconnu  qu'il  n'a  rien  fait  qui 
mérite  la  mort,  et  lui-même  en 
ayant  appelé  à  l'empereur,  j'ai 
résolu  de  le  faire  partir.  Je  n'ai  26 
rien  de  certain  à  écrire  à  l'em- 
pereur '  sur  son  compte  ;  c'est 
pourquoi  je  l'ai  fait  paraître 
devant  vous,  et  surtout  devant 
toi,  roi  Agrippa,  afin  de  savoir 
qu'écrire,  après  qu'il  aura  été 
examiné.  Car  il  me  semble  ab-  27 
surde  d'envoyer  un  prisonnier, 
sans  indiquer  de  quoi  on  l'ac- 
cuse. 

Agrippa  dit  à  Paul  :  Il  t'est  26 
permis  de  parler  pour  ta  dé- 
fense. 

Et  Paul,  ayant  étendu  la  main, 
se  justifia  en  ces  termes  : 

Je  m'estime  heiireux,  roi  A-  2 
grippa,  d'avoir  aujourd'hui  à  me 
justifier  devant  toi  de  toutes  les 


A  l'empereur,  grec  aïo  maître. 


195 


II  2 


Chap.  26, 

choses 
par   les 


V.  2. 


ACTES. 


Chap.  26,  v.  24. 


dont  je  sviis  accusé 
Juifs,  car  tu  connais 
parfaitement  leurs  coutumes 
et  leurs  discussions.  Je  te 
prie  donc  de  m'écouter  avec 
patience. 

4  Ma  vie,  dès  les  premiers  temps 
de  ma  jeunesse,  est  connue  de 
tous  les  Juifs,  puisqu'elle  s'est 
passée  à  Jérusalem,  au  milieu  de 

5  ma  nation.  Us  savent  dejDuis  long- 
temps, s'ils  veulent  le  déclarer, 
que  j'ai  vécu  pharisien,  selon  la 
secte   la   plus    rigide   de    notre 

6  religion.  Et  maintenant,  je  suis 
mis  en  jugement  parce  que 
j'espère  l'accomplissement  de  la 
promesse  que  Dieu  a  faite  à  nos 

7  pères,  et  à  laquelle  aspirent  nos 
douze  tribus  qui  servent  Dieu 
continuellement  nuit  et  jour. 
C'est  pour  cette  espérance,  ô  roi, 
que  je  suis  accusé  par  des  Juifs  ! 

8  Quoi  !  vous  semble-t-il  incroy- 
able que  Dieu  ressuscite  les 
morts  ? 

9  Pour  moi,  j'avais  cru  devoir 
agir  vigoureusement  contre  le 
nom    de    Jésus    de    Nazareth. 

10  C'est  ce  que  j'ai  fait  à  Jéru- 
salem. J'ai  jeté  en  prison  plu- 
sieurs des  saints,  ayant  reçu  ce 
pouvoir  des  chefs  des  prêtres, 
et,  quand  on  les  mettait  à  mort, 
je  joignais  mon  suffrage  à  celui 

11  des  autres.  Je  les  ai  souvent 
châtiés  dans  toutes  les  syna- 
gogues, et  je  les  forçais  à  blas- 
phémer. Dans  mes  excès  de 
fureur  contre  eux,  je  les  per- 
sécutais même  jusque  dans  les 


12 


villes  étrangères. 


C'est  dans  ce  but  que  je  me 
rendis  à  Damas,  avec  l'autorisa- 
tion et  la  iDermission  des  chefs 

13  des  prêtres.  Vers  le  milieu  du 
jour,  ô  roi,  je  vis  en  chemin 
resplendir  autour  de  moi  et  de 
mes  compagnons  une  lumière 
venant   du  ciel,  et  dont   l'éclat 

14  surpassait  celui  du  soleil.    Nous 


tombâmes  tous  par  terre,  et 
j'entendis  une  voix  qui  me  disait 
en  langue  hébraïque  :  Savd,  Saul, 
pourquoi  me  persécutes-tu?  Il 
te  serait  dur  de  regimber  contre 
les  aiguillons.  Je  répondis  :  15 
Qui  es-tu.  Seigneur?  Et  le  Sei- 
gneur dit  :  Je  suis  Jésus  que 
tu  persécutes.  Mais  lève-toi,  et  16 
tiens-toi  sur  tes  pieds  ;  car  je 
te  suis  api^aru  pour  t'établir 
ministre  et  témoin  des  choses 
que  tu  as  vues  et  de  celles  pour 
lesquelles  je  t'apparaîtrai.  Je  17 
t'ai  choisi  dii  milieu  de  ce  peuple 
et  du  milieu  des  païens,  vers 
qui  je  t'envoie,  afin  que  tu  leur  18 
ouvres  les  yeux,  pour  qu'ils 
passent  des  ténèbres  à  la  lumièi'e 
et  de  la  puissance  de  Satan  à 
Dieu,  pour  qu'ils  reçoivent,  par 
la  foi  en  moi,  le  pardon  des 
péchés  et  l'héritage  avec  les 
sanctifiés. 

En  conséquence,  roi  Agrippa,  19 
je  n'ai  point  résisté  à  la  vision 
céleste  :  à  ceux  de  Damas  d'à-  20 
bord,    i^uis   à    Jérusalem,    dans 
toute    la    Judée,    et    chez    les 
païens,  j'ai  prêché  la  rei^entance 
et  la  conversion  à  Dieu,  avec  la 
pratique  d'œuvres  dignes  de  la 
repentance.     Voilà  pourquoi  les  21 
Juifs  se  sont  saisis  de  moi  dans 
le   temple,  et  ont  tâché  de  me 
faire  périr.     Mais,  grâce  au  se-  22 
cours    de    Dieu,    j'ai    subsisté 
jusqu'à     ce    jour,    rendant    té- 
moignage  devant  les   petits    et 
les    grands,    sans    m'écarter    en 
rien  de  ce  que  les  prophètes  et 
Moïse  ont  déclaré  devoir  arriver, 
savoir  que  le  Christ  souffrirait,  23 
et    que,    ressuscité    le    premier 
d'entre  les  morts,  il  annoncerait 
la    lumière    au    peuple    et    aux 
nations  \ 

Comme  il  parlait   ainsi  pour  24 


'  Au    peuple 
imïennes. 


d'Israël    et    aux    nations 


196 


Chap.  26,  V.  24. 

sa   justification,    Festus 
haute   voix  :    Tu   es   fou, 
Ton  ffi-and  savoir  te  fait 


ACTES. 


Chap.  27,  v.  12. 


dit    à 
Paul  ! 
j^ii^.ivi  oi^.w.x    ^v.  ...X.  dérai- 
sonner. 

25  Je  ne  suis  point  fou,  très 
excellent  Festus,  répliqua  Paul  ; 
ce  sont,  au  contraire,  des  paroles 
de  vérité  et  de  bon  sens  que  je 

26  prononce.  Le  roi  est  instruit 
de  ces  choses,  et  je  lui  en  parle 
librement  ;  car  je  suis  persuadé 
(|u"il  n'en  ignore  aucinie,  puis- 
que  ce   n'est   pas   en   cachette  ' 

27  qu'elles  se  sont  passées.  Crois- 
tu  aux  prophètes,  roi  Agrippa"? 
...  Je  sais  que  t\\  j  crois. 

28  Et  Agrippa  dit  à  Paul  :  Tu  vas 
bientôt  me  persuader  de  devenir 

29  chrétien.  Paul  répondit  :  Que 
ce  soit  bientôt  ou  que  ce  soit 
tard,  plaise  à  Dieu  que  non 
seulement  toi,  mais  encore  tous 
ceux  qui  m'écoutent  aujourd'hui, 
vous  deveniez  tels  cjue  je  suis, 
à  l'exception  de  ces  liens  ! 

30  Le  roi,  le  gouverneur,  Béré- 
nice, et  tous  ceux   qui   étaient 

31  assis  avec-  eux,  se  levèrent,  et, 
en  se  retirant,  ils  se  disaient  les 
uns  aux  autres  :  Cet  homme  n'a 
rien  fait  qui  mérite  la  mort  ou 

32  la  prison.  Et  Agrippa  dit  à 
Festus  :  Cet  homme  pouvait  être 
relâché,  s'il  n'en  eût  pas  appelé 
à  César. 


Départ  de  Paul  pour  Eome.- 
uaufrage. 


-Navigation  et 


27  Lorsqu'il  fut  décidé  que 
nous  nous  embarquerions 
pour  l'Italie,  on  remit  Paul  et 
quelques  autres  prisonniers  à 
un  centenier  de  la  cohorte 
2  Auguste,  nonnné  Julius.  Nous 
montâmes  sur  lui  navire  d'Adra- 
mytte  ",  qui  devait  côtoyer  l'Asie, 
et    nous    partîmes,    ayant    avec 


'   J^7i  cachette,  grec  dans  un  coin. 
'  Adramytte,  ville  sur  la  cote  de 
dans  l'Asie  mineure. 


Mvsi 


nous  Aristarque,  Macédonien  de 
Thessalonique. 

Le  jour   suivant,    nous   abor-  3 
dames   à  Sidon  ;    et  Julius,  qui 
traitait  Paul  avec  bienveillance, 
lui  ijermit  d'aller  chez  ses  amis 
et     de     recevoir     leurs     soins. 
Partis    de    là,    nous    longeâmes  4 
l'île   de    Chypre,   parce  que  les 
vents  étaient  contraires.     Après  5 
avoir  traversé  la  mer  qiù  baigne 
la  Cilicie  et  la  Pamphylie,  nous 
arrivâmes  à  Myra  en  Lycie.     Et  'j 
là,  le  centenier,  ayant  troi;vé  un 
navire    d'Alexandrie    qui    allait 
en  Italie,  nous  y  fit  monter. 

Pendant  phisieurs  jours  nous  7 
naviguâmes  lentement,  et  ce  ne 
fut  pas  sans  difficidté  que  nous 
atteignîmes  la  haxiteur  de  C'nide\ 
où  le  venl  ne  nous  permit  pas 
d'aborder.  Nous  passâmes  au- 
dessous  de  l'île  de  Crète  ",  du 
côté  de  Salmone  ^  Nous  la  8 
côtoyâmes  avec  j)eine,  et  nous 
arrivâmes  à  un  lieu  nommé 
Beaux-Ports,  près  duquel  était 
la  ville  de  Lasée. 

Un  temps   assez   long   s'était  9 
écoulé,  et  la  navigation  devenait 
dangereuse,  car  l'époque  même 
du    jeûne*    était    déjà    passée. 
C'est  poiu-quoi  Paul  avertit  les  10 
autres,   en    disant  :    O   hommes, 
je  vois  que  la  navigation  ne  se 
fera  pas  sans  péril  et  sans  beau- 
coup de   donmiage,  non   seule- 
ment lîour  la  cargaison  et  pour 
le  navire,  mais  encore  pour  nos 
personnes.     Le  centenier  écouta  11 
le  pilote  et  le  patron  du  navire 
plutôt  que  les  paroles  de  Paul. 
Et  comme  le  port^  n'était   pas  12 

'    Cnide,  ville  de  l'Asie   mineure,  sur  un 
promontoire  de  même  nom. 

■   Crète,  grande  lie,  aujourd'hui  Candie. 

'  Salmone,  promontoire  à  l'est  de  l'Ile  de 
Crète. 

*  Dii  jeihie,  ou  jour  des  expiations,  grande 
fête  des  .Tuifs.  dont  l'époque  correspond  à  la 
fin  de  septembre,  vers  l'équinoxe  d'automne. 
Le  port,  Beaux-Ports,  v.  8. 


19'; 


Chap.  2T,  V.  12. 


ACTES. 


Chap.  27,  v.  33. 


bon  pour  hiverner,  la  plupart 
furent  d'avis  de  le  quitter  pour 
tâcher  d'atteindre  Phénix,  port 
de  Crète  qui  regarde  le  sud- 
ouest  et  le  nord-ouest,  afin  d'y 
passer  l'hiver. 

13  Un  léger  vent  du  sud  vint 
à  souffler,  et,  se  croyant  maîtres 
de  leur  dessein,  ils  levèrent 
l'ancre    et    côtoyèrent   de   près 

14  l'île  de  Crète.  Mais  bientôt  un 
vent  impétueux,  qu'on  apj)elle 
Euroclydon,     se     déchaîna    sur 

15  l'île.  Le  navire  fut  entraîné, 
sans  pouvoir  lutter  contre  le 
vent,    et    nous    nous    laissâmes 

16  aller  à  la  dérive.  Nous  pas- 
sâmes au-dessous  d'une  petite 
île  nommée  Clauda,  et  nous 
eûmes  de  la  peine  à  manœuvrer 

17  la  chaloupe  ;  après  l'avoir  hissée, 
on  se  servit  des  moyens  de 
secours  pour  ceindre  le  navire  \ 
et,  dans  la  crainte  do  tomber 
sur  la  Syrte^,  on  abaissa  les 
voiles.  C'est  ainsi  qu'on  se 
laissa    emi^orter    par    le    vent. 

18  Comme  nous  étions  violemment 
battus  de  la  tempête,  le  lende- 
main on  jeta  la  cargaison  à  la 

19  mer,  et  le  troisième  jour  nous 
y  lançâmes  de  nos  propres  mains 

20  les  agrès  du  navire.  Le  soleil 
et  les  étoiles  ne  parurent  pas 
pendant  plusieurs  jours,  et  la 
tempête  était  si  forte  que  nous 
perdîmes  enfin  toute  espérance 
de  nous  sauver. 

21  On  n'avait  pas  mangé  depuis 
longtemps.  Alors  Paul,  se  tenant 
au  milieu  d'eux,  leu^r  dit:  O 
hommes,  il  fallait  m'écouter  et 
ne  pas  partir  de  Crète,  afin 
d'éviter  ce  péril  et  ce  dommage. 

22  Maintenant  je  vous  exhorte  à 
pi'endre  covirage  ;    car  aucun  de 

'  Au  moj-en  de  câbles  passés  sous  la  quille 
et  autour  des  parois  latérales  du  navire. 

"  La  Syrte,  ou  les  Syrtes,  deux  célèbres 
bancs  de  sable  sur  la  côte  septentrionale  de 
rAfrique. 


vous   ne   périra,   et   il  n'y  aura 
de  perte   que   celle   du   navire. 
Un   ange   du   Dieu  à   qui  j'ap-  23 
partions    et    que  je    sers    m'est 
apparu   cette   nuit,  et   m'a  dit: 
Paul,   ne   crains   point  ;   il   faut  24 
que     tu     comparaisses     devant 
César,  et  voici.  Dieu  t'a  donné 
tous    ceux   qui   naviguent  avec 
toi.     C'est  pourquoi,  ô  hommes,  25 
rassurez-vous,  car  j'ai  cette  con- 
fiance   en   Dieu    qu'il    en   sera 
comme    il    m'a    été    dit.     Mais  26 
nous   devons    échouer   sur    une 
île. 

La    quatorzième    nuit,   tandis  27 
que   nous   étions   ballottés   sur 
l'Adriatique',  les  matelots,  vers 
le    milieu    de    la    nuit,    eurent 
l'idée  qu'on  approchait  de  quel- 
que terre.     Ayant  jeté  la  sonde,  28 
ils  trouvèrent  vingt  brasses  ;    un 
peu  plus  loin,  ils  la  jetèrent  de 
nouveau,   et    trouvèrent   quinze 
brasses.      Dans    la    crainte    de  29 
heurter  contre  des  écueils,  ils 
jetèrent    quatre    ancres    de    la 
poupe,    et    attendirent    le    jour 
avec  impatience. 

Mais,     comme     les     matelots  30 
cherchaient     à     s'échapper     du 
navire,  et  mettaient  la  chaloupe 
à  la  mer  sous  prétexte  de  porter 
en  avant  des  ancres  de  la  proue, 
Paul    dit    au    centenier    et   aux  31 
soldats  :     Si     ces     hommes     ne 
restent  pas  dans  le  navire,  vous 
ne   pouvez    être   sauvés.     Alors  32 
les  soldats  coupèrent  les  cordes 
de  la  chalouj^e,  et  la  laissèrent 
tomber. 

Avant  que  le  jour  parût,  Paul  33 
exhorta  tout  le  monde  à  prendre 
de  la   nourriture,  disant  :    C'est 
aujourdhui  le  quatorzième  jour 

^  L'Adriatique;  ce  terme,  dont  la  significa- 
tion est  aujourd'hui  restreinte  à  ce  qu'on 
appelle  le  golfe  Adriatique,  s'appliquait 
anciennement  à  toute  la  portion  de  la  Mé- 
diterranée comprise  entre  la  Grèce  et 
l'Italie. 


198 


Chap.  27,  V.  33. 


ACTES. 


Chap.  28,  v.  10. 


que  vous  êtes  dans  l'attente  et 
que   vous   persistez  à  vous  ab- 

34  stenir  de  manger.  Je  vous  invite 
donc  à  prendre  de  la  nourriture, 
car  cela  est  nécessaire  pour  votre 
salut,  et  il  ne  se  perdra  pas  un 
cheveu  de   la   tête   d'aucun   de 

35  vous.  Ayant  ainsi  i)arlé,  il  prit 
du  pain,  et,  après  avoir  rendu 
grâces  à  Dieu  devant  tous,  il 
le  rompit,  et  se  mit  à  manger. 

36  Et  tous,  rejîrenant  courage,  man- 

37  gèrent  aussi.  Nous  étions,  dans 
le   navire,   deux    cent   soixante- 

38  seize  personnes  en  tout.  Quand 
ils  eurent  mangé  suffisamment, 
ils  allégèrent  le  navire  en  jetant 
le  blé  à  la  mer. 

39  LorsqiTc  le  jour  fut  venu,  ils 
ne  reconnurent  point  la  terre  ; 
mais,  ayant  aperçu  un  golfe  avec 
une  plage,  ils  résolurent  d'y 
pousser  le  navire,  s'ils  le  pou- 

40  valent.  Ils  délièrent  les  ancres 
pour  les  laisser  aller  dans  la 
mer,  et  ils  relâchèrent  en  même 
temps  les  attaches  des  gouver- 
nails ;  puis  ils  mirent  au  vent 
la  voile  d'artimon,  et  se  dirigè- 

41  rent  vers  le  rivage.  Mais  ils 
rencontrèrent  une  langue  de 
terre,  où  ils  firent  échouer  le 
navire  ;  et  la  proue,  s'étant  en- 
gagée, resta  immobile,  tandis 
que  la  poupe  se  brisa  par  la 
violence  des  vagues. 

42  Les  soldats  furent  d'avis  de 
tuer  les  ijrisonniers,  de  peur  que 
quelqu'un    d'eux   ne  s'échappât 

43  à  la  nage.  Mais  le  centenier, 
qui  voulait  sauver  Paul,  les 
empêcha  d'exécuter  ce  dessein. 
Il  ordonna  à  ceux  qui  savaient 
nager  de  se  jeter  les  premiers 
dans  l'eau  j^our  gagner  la  terre, 

44  et  aux  autres  de  se  mettre  sur 
des  planches  ou  sur  des  dé- 
bris du  navire.  Et  ainsi  tous 
parvinrent  à  terre  sains  et 
saufs. 


Trois  mois  dans  l'île  de  Malte.^Arrivée  à 
Eome. — Ciaptivité  et  prédication  de  Paul 
à  Rome  pendant  deux  ans. 

Après    nous     être    sauvés,  OQ 
nous    reconnûmes    que    l'île 
s'appelait  Malte. 

Les  barbares  nous  témoigné-  2 
rent     une      bienveillance      peu 
commune;     ils    allumèrent    du 
feu,    et   nous  accueillirent  tous 
par   une   i^luie   battante   et  par 
le    froid.      Paul    ayant   ramassé  3 
un  tas  de  broussailles  et  l'ayant 
mis  au  feu,  une  vipère  en  sortit 
par  l'effet  de  la  chaleur  et  s'at- 
tacha   à    sa    main.     Quand    les  4 
barbares  virent  l'animal  siisj^endu 
à  sa  main,  ils  se  dirent  les  uns 
aux     autres  :     Assurément     cet 
homme  est  un  meurtrier,  puis- 
que  la  Justice  ^  n'a  pas  voulu 
le  laisser  vivre,  après  qu'il  a  été 
sauvé  de  la  mer.     Paul  secoua  5 
l'animal     dans     le    feu,    et    ne 
ressentit  aucun  mal.     Ces  gens  6 
s'attendaient  à  le  voir  enfler  ou 
tomber  mort  subitement  ;   mais, 
après  avoir  longtemps  attendu, 
voyant  qu'il  ne  lui  arrivait  aucun 
mal,    ils    changèrent    d'avis    et 
dirent  que  c'était  un  dieu. 

Il  y  avait,  dans  les  environs,  7 
des  terres  appartenant  au  j^i'iu- 
cijjal  personnage  de  l'île,  nommé 
Publius,  qui  nous  reçut  et  nous 
logea  pendant  trois  jours  de  la 
manière    la    j^lus    amicale.     Le  8 
père  de  Publius  était  alors  au 
lit,  malade  de  la  fièvre  et  de  la 
dysenterie  ;  Paul,  s'étant  rendu 
vers    lui,    pria,    lui    imposa    les 
mains,  et  le  guérit.     Là-dessus,  9 
vinrent   les   autres    malades   de 
l'île,   et   ils   furent   guéris.     On  10 
nous  rendit  de  gTands  honneurs, 
et,    à    notre    départ,    on    nous 
fournit    les    choses    dont   nous 
avions  besoin. 

'  La  Justice,  mot  par  lequel  il  faut  entendre 
la  personnification  d'une  divinité  de  la  my- 
tliologie  païenne. 


199 


Chap.  28,  V.  II. 


ACTES. 


Chap.  28,  v.  28. 


1 1  Après  un  séjour  de  trois  mois, 
nous  nous  embarquâmes  sur  un 
navire  d'Alexandrie,  qui  avait 
j)assé  l'hiver  dans  l'île,  et  qui 
portait  pour  enseigne  les  Dios- 

12  cures'.  Ayant  abordé  à  Syra- 
caise  ",    nous    y    restâmes    trois 

1 3  jours.  De  là,  en  suivant  la 
côte  ^  nous  atteignîmes  Reggio  *  ; 
et,  le  vent  du  midi  s'étant  levé 
le  lendemain,  nous  fîmes  en 
deux    jours    le    trajet    jusqu'à 

14  Pouzzoles^  ofi  nous  trouvâmes 
des  frères  qui  nous  prièrent  de 
passer  sept  jours  avec  eux.  Et 
c'est  ainsi  que  nous  allâmes"  à 

15  Rome.  De  Rome  vinrent  à  notre 
rencontre,  jusqu'au  Forum  d'Ap- 
pius'  et  aux  Trois-Tavernes  *, 
les  frères  qui  avaient  entendu 
parler  de  nous.  Paul,  en  les 
voyant,  rendit  grâces  à  Dieia. 
et  i^rit  courage. 

IG  Lorsque  nous  fûmes  arrivés  à 
Rome,  on  permit  à  Paul  de 
demeurer  en  son  particulier, 
avec  un  soldat  qui  le  gardait. 

17  Au  bout  de  trois  jours,  Paul 
convoqua  les  principavix  des 
Juifs  ;  et,  quand  ils  furent  ré- 
unis, il  leur  adressa  ces  paroles  : 
Hommes  frères,  sans  avoir  rien 
fait  contre  le  peuple  ni  contre 
les  coutumes  de  nos  pères,  j'ai 
été  mis  en  prison  à  Jérusalem 
et  livré  de  là  entre  les  mains 

18  des  Romains  ^  Ajjrès  m'avoir 
interrogé,  ils  voulaient  me  re- 
lâcher, parce  qu'il  n'y  avait  en 

'  Les  Dioscures,  les  fils  jumeaux  de  Jupiter, 
Castor  et  Pollux. 

'  Syracuse,  capitale  de  l'île  de  Sicile. 

'  La  côte,  la  côte  de  Sicile. 

■■  Reggio,  à  l'extrémité  sud-ouest  de  l'Italie. 

^  Pouzzoles,  près  de  Naples. 

''  Nous  allâmes,  à  pied  depuis  Pouzzoles. 

^  Forum  d'Appius,  ville  aujourd'hui  dé- 
truite, à  64  kilom.  de  Rome. 

'  Trois-Tavernes,  hôtellerie,  à  49  kilom. 
de  Rome. 

°  C'est-à-dire,  conduit  à  Césarée  pour 
comparaître  devant  le  gouverneur  romain, 
voy.  XXIII.  23  et  suiv. 


moi  rien  qui  méritât  la  mort. 
Mais  les  Juifs  s'y  opposèrent,  19 
et  j'ai  été  forcé  d'en  appeler 
à  César,  n'ayant  du  reste  aucun 
dessein  d'accuser  ma  nation. 
Voilà  pourqiioi  j'ai  demandé  à  20 
vous  voir  et  à  vous  parler  ;  car 
c'est  à  cause  de  l'espérance  d'Is- 
raël que  je  porte  cette  chaîne. 

Ils  lui  répondirent  :  Nous  21 
n'avons  reçu  de  Judée  auciine 
lettre  à  ton  sujet,  et  il  n'est 
venu  aucun  frère  qui  ait  rapporté 
ou  dit  du  mal  de  toi.  Mais  nous  22 
voudrions  apprendre  de  toi  ce 
que  tu  penses,  car  nous  savons 
que  cette  secte  rencontre  par- 
tout de  l'opposition. 

Ils  lui  fixèrent  un  jour,  et  23 
plusieurs  vinrent  le  trouver  dans 
son  logis.  Paid  leur  annonça 
le  royaume  de  Dieu,  en  rendant 
témoignage,  et  en  cherchant,  par 
la  loi  de  Moïse  et  par  les 
prophètes,  à  les  persuader  de  ce 
qui  concerne  Jésus.  L'entretien 
dura  depuis  le  matin  jusqu'au 
soir.  Les  uns  furent  persuadés  24 
par  ce  qu'il  disait,  et  les  autres 
ne  crurent  point.  Comme  ils  25 
se  retiraient  en  désaccord,  Paul 
n'ajouta  que  ces  mots  :  C'est 
avec  raison  que  le  Saint-Esprit, 
parlant  à  vos  pères  par  le  pro- 
phète Esaïe,  a  dit  :  Va  vers  ce  2(5 
peuple,  et  dis  :  Vous  entendrez 
de  vos  oreilles,  et  vous  ne  com- 
prendrez point  ;  vous  regarderez 
de  vos  yeux,  et  vous  ne  verrez 
point.  Car  le  cœur  de  ce  peuple  27 
est  devenu  insensible  ;  ils  ont 
endurci  leurs  oreilles,  et  ils  ont 
fermé  leurs  yeux,  de  peur  qu'ils 
ne  voient  de  leurs  yeux,  qu'ils 
n'entendent  de  leurs  oreilles, 
qu'ils  ne  comprennent  de  leur 
cœur,  qu'ils  ne  se  convertissent, 
et  que  je  ne  les  guérisse.  Sachez  28 
donc  que  ce  salut  de  Dieu  a 
été  envoyé  aux  païens,  et  qu'ils 
l'écouteront. 


200 


Chap.  28,  V.  29.     ACTES.— ROMAINS.       Chap.  1,  v.  17. 


29  [Lorsqu'il  eut  dit  cela,  les  Juifs 
s'en  allèrent,  discutant  vivement 
entre  eux.] 

30  Paul  demeura  deux  ans  entiers 
dans  une  maison  quil  avait  louée. 


Il  recevait  tous  ceux  qui  venaient 
le  voir,  prêchant  le  royaume  de  31 
Dieu  et  enseignant  ce  qui  con- 
cerne le  Seigneur  Jésus-Christ, 
en  toute  liberté  et  sans  obstacle. 


EPITRE    DE    PAUL 


AUX     ROMAINS 


Adresse  et  salutation. 

I  Paul,  serviteur  de  Jésus-Christ, 
appelé  à  l'apostolat,  mis  à  part 
pour     annoncer    l'Evangile     de 

2  Dieu, — qui  avait  été  promis  au- 
paravant de  la  part  de  Dieu  par 
ses   prophètes  dans   les   saintes 

3  Écritures,  et  qui  concerne  son 
Fils  (né  de  la  postérité  de  David, 

4  selon  la  chair,  et  déclaré  Fils 
de  Dieu  d'une  manière  puissante, 
selon  l'Esi^rit  de  sainteté,  par  sa 
résurrection  d'entre  les  morts), 

5  Jésus-Cluist  notre  Seigneur,  par 
qui  nous  avons  reçu  la  grâce  et 
l'apostolat,  pour  amener  en  son 
nom  à  l'obéissance  de  la  foi  tous 

(5  les  païens,  parmi  lesquels  vous 
êtes   aussi,    vous    qui    avez   été 

7  appelés  par  Jésus-Christ, — à  tous 
ceux  qui  sont  à  Rome,  bien- 
aimés  de  Dieu,  apjîelés  à  être 
saints:  que  la  grâce  et  la  paix 
vous  soient  données  de  la  part 
de  Dieu  notre  Père  et  du  Sei- 
gneur Jésus-Christ  ! 

Amour  de  Paul  pour  les  chrétiens  de  Rome. — 
Son  désir  d'aller  les  voir. 

8  Je  rends  d'abord  grâces  à  mon 
Dieu  par  Jésus-Christ,  au  sujet 
de  vous  tous,  de  ce  qi;e  votre 
foi  est  renommée  dans  le  monde 

9  entier.  Dieu,  qiic  je  sers  en 
mon  esprit  dans  l'Evangile  de 
son   Fils,  m'est    témoin  que  je 


fais  sans  cesse  mention  de  vous, 
demandant  continuellement  dans  10 
mes  prières  d'avoir  enfin,  p-Av  sa 
volonté,  le  bonheur  d'aller  vers 
vous.     Car  je  désire  vous  voir,  11 
l)our   vous   communiquer   quel- 
que don  spirituel,  afin  que  vous  12 
soyez   afl'ermis,    ou  i^lutôt,   afin 
que     nous    soyons   «encouragés 
ensemble  au  milieu  de  vous  par 
la  foi  qui  nous  est  commune,  à 
vous  et  à  moi. 

Je  ne  veux  pas  vous  laisser  13 
ignorer,  frères,  que  j'ai  souvent 
formé  le  projet  d'aller  vous  voir, 
afin  de  recueillir  quelque  fruit 
parmi    vous,   comme  parmi   les 
autres  nations  ;   mais  j'en  ai  été 
empêché  jusqu'ici.     Je  me  dois  14 
aux  Grecs  et  aux  barbares,  aux 
savants  et  aux  ignorants.     Ainsi  15 
je   suis  tout  disposé  à  vous  an- 
noncer aussi  l'Évangile,  à   vous 
qui  êtes  à  Rome. 

La  justice  jwr  la  foi,  sujet  de  l'épitre. 

Car  je  n'ai  point  honte  de  IG 
l'Évangile  :  c'est  une  puissance 
de  Dieu  pour  le  salut  de  qui- 
conque croit,  du  Juif  première- 
ment, puis  du  Grec,  parce  qu'en  1 7 
lui  est  révélée  la  justice  de 
Dieu  ^  par  la  foi  et  pour  la  foi, 
selon  qu'il  est  écrit:  Le  juste 
vivra  par  la  foi. 

'   La  justice  de  Dieu,  la  justice  (le  salut) 
qui  vient  de  Dieu. 


201 


H  3 


Chap.  1,  V.  i8. 


ROMAINS. 


Chap.  2,  v.  6. 


État    de     péché    et     de     condamnation     de 
rhumanité. — Les  païens. — Les  Juifs. 

18  La  colère  de  Dieu  se  déclare 
du  ciel  contre  toute  impiété  et 
toute  injustice  des  hommes,  qui 
retiennent  injustement  la  vérité 

19  captive  ;  car  ce  qu'on  peut  con- 
naître de  Dieu  est  manifeste 
pour   eux,   Dieu   le   leur   ayant 

20  fait  connaître.  En  effet,  les 
jierfections  in^àsibles  de  Dieu, 
sa  puissance  éternelle  et  sa 
divinité,  se  voient  comme  à  l'œil, 
depuis  la  création  du  inonde, 
quand  on  les  considère  dans  ses 
ouvrages.     Ils   sont   donc  inex- 

21  ensables,  puisque,  ayant  connu 
Dieu,  ils  ne  l'ont  jjoint  glorifié 
et  ne  lui  ont  point  rendu  grâces  ; 
mais  ils  se  sont  égarés  dans 
leurs  pensées,  et  leur  cœur  sans 
intelligence   a   été  plongé   dans 

22  les  ténèbres.     Se  vantant  d'être 

23  sages,  ils  sont  devenus  fous  ;  et 
ils  ont  changé  la  gloire  du  Dieu 
incorruptible  en  images  repré- 
sentant l'homme  corruptible,  des 
oiseaux,  des  quadrupèdes,  et  des 
reptiles. 

24  C'est  pourqxioi  Dieu  les  a 
livrés  à  l'impui-eté,  selon  les 
convoitises  de  leurs  cœurs,  en 
sorte  qu'ils  ont  eux-mêmes  dés- 
honoré    leurs    propres     corps; 

25  eux  qui  ont  changé  la  vérité 
de  Dieu  en  mensonge  \  et  qui 
ont  adoré  et  servi  la  créature  au 
lieu  du  Créateur,  qui  est  béni 
éternellement.     Amen  ! 

26  C'est  pourquoi  Dieu  les  a 
livrés  à  des  jmssions  infâmes  : 
car  leiirs  femmes  ont  changé 
l'usage  naturel  en  celui  qui  est 

27  contre  nature  ;  et  de  même  les 
hommes,  abandonnant  l'usage 
naturel  de  la  femme,  se  sont 
eniiammés  dans  leurs  désirs  les 


'  La  vérité  de  Dieu  en  mensonge,  le  vrai 
Dieu  en  idoles. 


uns  pour  les  autres,  commettant 
homme  avec  homme  des  choses 
inlames,  et  recevant  en  eux- 
mêmes  le  salaire  que  méritait 
leur  égarement. 

Comme    ils    ne    se    sont    pas  28 
soiiciés  de  connaître  Dieu,  Dieu 
les  a  livrés  à  leur  sens  réprouvé, 
en  sorte  qu'ils  ont  une  conduite 
indigne,  étant  remplis  de  toute  29 
espèce  d'injustice,  de  méchanceté, 
de  cupidité,  de  malice  ;   pleins 
d'envie,  de  meurtre,  de  querelle, 
de  rvise,  de  fourberie  ;    rapport-  30 
eurs,  médisants,  impies,  arrogants, 
hautains,  fanfarons,  ingénieux  au 
mal,    rebelles    à    leurs    parents, 
déi^ourvus  d'intelligence,  de  loy-  31 
auté,   de   sensibilité,   de  mi.séri- 
corde.     Et,  bien  qu'ils  connais-  32 
sent  le  jugement  de  Dieu,  décla- 
rant dignes  de   mort  ceux   qui 
commettent    de    telles    choses, 
non  seulement  ils  les  font,  mais 
ils  approuvent  ceux  qui  les  font. 

O  homme,  qui  que  tu  sois,  O 
toi  qui  juges,  tu  es  donc  inex- 
cusable ;  car,  en  jugeant  les 
autres,  trf  te  condamnes  toi- 
même,  puisque  toi  qiii  juges,  tu 
fais  les  mêmes  choses.  Nous  2  , 
savons,  en  effet,  que  le  jugement  | 

de  Dieu  contre  ceux  qui  com- 
mettent de  telles  choses  est 
selon  la  vérité.  Et  penses-tu,  ô  3 
honmie,  qui  juges  ceiix  qui  com- 
mettent de  telles  choses,  et  qui 
les  fais,  que  tu  échapperas  au 
jugement  de  Dieu?  Ou  mé-  4 
prises-tu  les  richesses  de  sa 
bonté, de  sa  patienceetde  sa  long- 
animité, ne  reconnaissant  pas  qTie 
la  bonté  de  Dieu  te  pousse  à  la 
repentance?  Mais,  par  ton  en-  5 
durcissement  et  par  ton  cœur 
impénitent,  tu  t'amasses  un 
trésor  de  colère  pour  le  jour 
de  la  colère  et  de  la  manifesta- 
tion du  juste  jugement  de  Dieu, 
qui  rendra  à  chacun  selon  ses  6 


202 


Chap.  2,  V.  6. 


7  œuvi'es :  réservant  la  vie  étei- 
uelle  à  ceux  qui,  par  la  persé- 
vérance à  bioi  faire,  cherchent 
l'honneur,  la  gloire  et  l'immor- 

8  talité  ;  mais  l'irritation  et  la 
colère  à  ceux  (jui,  par  esprit  de 
dispute,  sont  rebelles  à  la 
vérité  et  obéissent  à  l'injustice. 

!>  Tribulation  et  angoisse  sur  toute 
âme  d'iionune  qui  fait  le  mal, 
sur  le  Juif  premièrement,  puis 

10  sur  le  Grec!  Gloire,  honneur  et 
paix  ])our  quiconque  fait  le  bien, 
pour  le  .Juif  premièrement,  puis 

11  pom'  le  Grec!  Car  devant  Dieu 
il  n'y  a  point  d'accei)tion  de  per- 
sonnes. 

12  Tous  ceux  qui  ont  péché  sans 
la  loi  périront  aussi  sans  la  loi, 
et  tous  ceux  qui  ont  péché  avec 
la   loi    seront  jugés  j^ar  la   loi. 

13  Ce  ne  sont  i)as,  en  eft'et,  ceux 
qxii  écoutent  la  loi  qui  sont 
justes  devant  Dieu,  mais  ce  sont 
ceux  qui  la  mettent  en  pratique 

14  qui  seront  justifiés.  Quand  les 
païens,  qui  n'ont  point  la  loi, 
font  naturellement  ce  que  pres- 
crit la  loi,  ils  sont,  eux  qui  n'ont 
point  la  loi,  une  loi  pour  eux- 

15  mêmes;  ils  montrent  que  l'œuvre 
de  la  loi  est  écrite  dans  leurs 
cœurs,  leur  conscience  en  ren- 
dant témoignage, et  leurs  pensées 
s'accusaiit  ou  se  défendant  toin- 

1()  à  tour.  C'est  ce  qui  paraîtra 
au  jour  oii.  selon  mon  Évangile, 
Dieu  jugera  par  Jésus-Christ  les 
actions  secrètes  des  hommes. 

17  Toi  qui  portes  le  nom  de  Juif, 
(pii  te  reposes  sur  la  loi,  qui  te 

18  glorifies  de  Dieu,  qui  connais 
sa  volonté,  qui  apprécies  la 
difl'ércncc     des     choses,     étant 

19  instruit  par  la  loi:  toi  qui  te 
flattes  d'être  le  conducteur  des 
aveugles,    la    lumière    de    ceux 

20  qui  sont  dans  les  ténèbres,  le 
docteur  des  insensés,  le  maître 
des  ignorants,  parce  ((ue  tu  as 
dans  la  loi  la  règle  de  la  science 


ROMAINS. 

et  de    la 


Chap.  3,  v.  3. 


vérité;    toi    donc,   qui  21 
les  autres,  tu  ne  t'en- 
pas  toi-même  !    Toi  qui 
prêches  de  ne  i^as  dérober,  tu 
dérobes  !    Toi  ({ui  dis  de  ne  i)as  22 
connnettre     adultère,    tu    com- 
mets  adiiltère  !    Toi   (jui  as  en 
abomination  les  idoles,  tu  com- 
mets   des    sacrilèges  !     Toi    qui  23 
te  fais  i;ne  gloire  de  la  loi,  tu 
déshonores   Dieu   par   la  trans- 
gression de  la  loi  !    Car  le  nom  24 
de    Dieu    est   à   cause   de   vous 
blasi^liémé     parmi     les     païens, 
connue  cela  est  écrit. 

La    circoncision    est   utile,   si  25 
tu    mets    en    pratiqxie    la    loi; 
mais   si   tu  transgresses   la   loi, 
ta     circoncision     devient    incir- 
concision.   Si  donc  l'incirconcis  2(; 
observe  les   ordoiniances  de  la 
loi,    son    incirconcision    n'aura- 
t-elle  pas  la  valeur  de  la  circon- 
cision? L'incirconcis  de  nature,  27 
qui  accomplit  la  loi,  ne  te  con- 
damnera-t-il     pas,     toi     qui     la 
transgresses,   tout    en   ayant   la, 
lettre  de  la   loi  et  la   circonci- 
sion?    Le    Juif\    ce    n'est    pas  2S 
celui  qui   en  a  les   dehors  ;    et 
la    circoncision-,    ce    n'est    jjas 
celle  qui  paraît   dans   la   chair. 
Mais    le   Juif  \    c'est    celui    qui  2i) 
l'est  intérieurement  ;    et  la  cir- 
concision ',  c'est  celle  du  cœur, 
selon   l'esprit    et    non    selon   la 
lettre.     La  louange  de  ce  Juif 
ne  vient  jjas  des  hommes,  mais 
de  Dieu. 

Quelles  sont  donc  les  préro-  Q 
gatives  des  Juifs,  ou  cpielle  est 
l'utilité  de  la  circoncision?  Elles  2 
sont  grandes  de  toute  manière, 
et  principalement  en  ce  (]ue  les 
oracles    de   Dieu   leur   ont    été 
confiés.     Eh  (juoi  !   si  (pielques-  3 
uns  n'ont  pas  cru,  leur  incrédu- 
lité anéantira-t-elle  la  fidélité  de 


203 


Le  Juif,  le  vrai  Juif. 

La  circoncision,  la  vraie  circoncisiou. 

H  4 


Chap.  3,  V.  3. 


ROMAINS. 


Chap.  3,  v.  30. 


4  Dieu?  Loin  de  là!  Que  Dieu, 
au  contraire,  soit  reconnu  pour 
vrai,  et  tout  homme  pour  men- 
teur, selon  qu'il  est  écrit  :  Afin 
que  tu  sois  trouvé  juste  clans 
tes  paroles,  et  que  tu  triomphes 
lorsqu'on  te  juge. 

5  Mais  si  notre  injustice  établit 
la  justice  de  Dieu,  que  dirons- 
nous?  Dieu  n'est-il  pas  injuste 
en  laissant  agir  sa  colère?  (Je 
parle  à  la  manière  des  hommes.) 

6  Loin  de  là  !  Autrement,  com- 
ment Dieu  jugerait-il  le  monde  ? 

7  Et  si,  par  mon  mensonge,  la 
vérité  de  Dieu  éclate  davantage 
pour  sa  gloire,  pourquoi  suis-je 
moi-même      encore     condamné 

8  comme  pécheur?  Et  pourquoi 
ne  ferions-nous  pas  le  mal  afin 
qu'il  en  arrive  du  bien,  comme 
quelques-uns,  qui  nous  calom- 
nient, prétendent  que  nous  le 
disons?  La  condamnation  de  ces 
gens  est  jiiste. 

9  Quoi  donc!  sommes-nous  plus 
excellents  ^  ?  Nullement.  Car 
nous  avons  déjà  prouvé  que 
tous,  Juifs  et  Grecs,  sont  sous 

10  l'empire  du  péché,  selon  qu'il 
est    écrit  :     Il    n'y   a   point    de 

11  juste,  pas  même  un  seul;  nid 
n'est  intelligent,  nul  ne  cherche 
Dieu  ;     tous    sont    égarés,    tous 

12  sont  pervertis;  il  n'en  est  aucun 
qiii  fasse  le  bien,  pas  même  un 

13  seul;  leur  gosier  est  un  sépulcre 
ouvert  ;  ils  se  servent  de  leurs 
langues  i^our  tromper;  ils  ont 
sous     leurs     lèvres     un     venin 

14  d'asjîic;  leur  bouche  est  pleine 
de  malédiction  et  d'amertume  ; 

15  ils   ont   les   pieds    légers,   i^our 

16  répandre  le  sang;  le  ravage  et 
le  malheur  sont  sur  leur  route  ; 

17  ils  ne  connaissent  pas  le  chemin 

1 8  de  la  paix  ;  la  crainte  de  Dieu 
n'est  pas  devant  leurs  yeux. 

19  Or,  nous  savons  que  tout  ce 


Sous-eiitendu  :  "  que  les  païens." 


que  dit  la  loi,  elle  le  dit  à  ceux 
qui  sont  sous  la  loi,  afin  que 
toute  bouche  soit  fermée,  et  que 
tout  le  monde  soit  reconnu 
coupable  devant  Dieu.  Car  nul  ^  20 
ne  sera  justifié  devant  lui  par 
les  œuvres  de  la  loi,  puisque 
c'est  par  la  loi  que  vient  la  con- 
naissance du  péché. 

La  justification  far  la  foi  en  Jésus-Christ. 

Mais   maintenant,  sans  la  loi  21 
est     manifestée    la    justice     de 
Dieu,  à  laquelle  rendent  témoi- 
gnage  la    loi   et   les  prophètes, 
justice   de  Dieu   par  la   foi   en  22 
Jésus-Christ  pour  tous  ceux  qui 
croient.     Il  n'y  a  point  de   dis- 
tinction.   Car  tous  ont  péché  et  23 
sont  privés  de  la  gloire  de  Dieu; 
et  ils  sont  gratuitement  justifiés  24 
par  sa  grâce,  par  le  moyen  de 
la  rédemption  qui  est  en  Jésus- 
Christ.     C'est    lui   que   Dieu    a  25 
destiné  à  être  une  victime  pro- 
pitiatoire, par  la  foi  en  son  sang, 
afin  de  montrer  sa  justice,  parce 
qu'il  a  laissé  impunis  les  péchés 
antérieurs,   à    cause    de    sa   pa- 
tience, afin,   dis-je,   de  montrer  26 
sa  justice   dans   le   temps   pré- 
sent,  de   manière   à   être  juste 
et  à  justifier  celui  qui  a  la  foi 
en  Jésus. 

Où  donc  est  le   sujet   de   se  27 
glorifier?    Il    est    exclu.      Par 
quelle    loi?     Par     la     loi     des 
oeuvres?    Non,  mais   par   la  loi 
de    la    foi.     Car   nous    pensons  28 
que  l'homme  est  justifié  par  la 
foi,  sans  les  œuvres  de   la  loi. 
Dieu   est-il   seulement   le  Dieu  29 
des  Juifs?   Ne  Test-il  pas  aussi 
des  païens?    Oui,  il  l'est  aussi 
des    païens,    puisqu'il    y    a    un  30 
seul  Dieu,  qui  justifiera  par  la 
foi  les  circoncis,  et  par  la  foi  les 
incirconcis. 


'  y^ul,  grec  nulle  chair. 


204 


Chap.  3, 


V. 


;i. 


ROMAINS. 


Chap.  4,  v.  25. 


La   justification    par    la    foi    d'accoi'd    avec 
l'Écriture  :  exetnj)le  d'Abrahaïu. 

31  Ailéautissons-nous  donc  la  loi 
jjar  la  foi  ?  Loin  de  là  !  Au  con- 
traire, nous  raffermissons. 

^  Que  dirons-nous  donc  qu'A- 
braham,  notre   père,   a    obtenu 

2  par  la  chair?  Si  Abraham  a  été 
justifié  par  les  œuAres,  il  a  sujet 
de  se  glorifier,  mais  non  devant 

3  Dieu.  Car  que  dit  l'Ecriture? 
Abraham    crut   à  Dieu,  et  cela 

4  lui  fut  imi^uté  à  justice.  Or,  à 
celui  qui  fait  une  œiivre,  le 
salaire  est  imputé,  non  comme 
une    grâce,    mais    comme    une 

5  chose  due  ;  et  à  celui  (jui  ue 
fait  point  d'œuvre,  mais  qui 
croit  en  celui  qui  justifie  l'impie, 
sa  foi  lui  est  imputée  à  justice. 

6  De  même  David  exprime  '  le 
bonheur  de  riiomme  à  qui  Dieu 
inqjute     la     justice     sans     les 

7  œuvres  :  Heureux  ceux  dont 
les  iniquités  sont  pardonnées, 
et    dont    les    péchés    sont    cou- 

8  verts  !  Heureux  l'homme  à  qui 
le  Seigneur  n'impute  pas  son 
péché  ! 

9  Ce  bonheur  n'est-il  que  pour 
les  circoncis,  ou  est-il  égale- 
ment pour  les  incirconcis?  Car 
nous  disons  que  la  foi  fut  im- 
putée    à    justice     à    Abraham. 

10  (  'omment  donc  lui  fut-elle  im- 
putée? Était-ce  après,  ou  avant 
sa  circoncision?  Il  n'était  pas 
encore  circoncis,  il  était   incir- 

11  concis.  Et  il  reçut  le  signe  de 
la  circoncision,  comme  sceau  de 
la  justice  qxi'il  avait  obtenue 
par  la  foi  quand  il  était  incir- 
concis, afin  d'être  le  père  de 
tous  les  incirconcis  qui  croient, 
pour    que    la   justice    leur    fût 

12  aussi  imputée,  et  le  père  des 
circoncis,  qui  ne  sont  pas  seule- 
ment circoncis,  mais  encore  qui 
marchent  sur  les  traces  de  la  foi 
de  notre  père  Abraham  quand 
il  était  incirconcis. 


En  efict,  ce  n'est  pas  par  la  13 
loi  que  l'héritage  du  monde  a 
été  promis  à  Abraham  ou  à  sa 
postérité,  c'est  par  la  justice  de 
la   foi.     Car,  si  les   héritiers  le  14 
sont  par  la  loi,  la  foi  est  vaine, 
et    la    j)romesse    est    anéantie, 
])arce  que  la  loi  produit  la  co-  1.5 
1ère,  et  que  là  oxi  il  n'y  a  point 
de  loi  il  n'y  a  point   non  plus 
de    transgression.      C'est    pour-  16" 
quoi   les   héritiers   le    sont   par 
la    foi,    pour    que    ce    soit    par 
grâce,  afin  que  la  promesse  soit 
assurée  à  toute  la  postérité,  non 
seulement  à  celle  qui  est  sous 
la  loi,  mais  aussi  à  celle  qui  a 
la  foi  d'Abrahani,  notre  père  à 
tous,  selon  qu'il  est  écrit:  Je  te  17 
rends  père  d'un  grand  nombre 
de   nations.     Il   est   notre   père 
devant    celui    auquel   il    a    cru. 
Dieu,    qui    donne    la    vie    aux 
morts,  et  qui  appelle  les  choses 
qui    ne    sont    jjoint    comme    si 
elles   étaient.     Es^^érant   contre  18 
toute  espérance,  il  crut,  en  sorte 
qu'il    devint    père    d'un    grand 
nombre  de  nations,  selon  ce  qui 
lui  aAait  été  dit  :    Telle  sera  ta 
])ostérité.     Et,  sans  faiblir  dans  19 
la  foi,  il  ne  considéra  i^oint  que 
son  coi-j^s  était  déjà  usé,  puis- 
qu'il avait  près  de  cent  ans,  et 
que    Sara   n'était   plus    en   état 
d'avoir     des      enfants.      Il     ne  20 
douta  point,  par  incrédulité,  au 
sujet  de  la  promesse  de  Dieu  ; 
mais    il   fut    fortifié   par  la   foi, 
donnant  gloire  à  Dieu,  et  ayant  21 
la  pleine  conviction  que  ce  qu'il 
promet  il  pexit  aussi  l'accomplir. 
C'est  pourquoi  cela  lui  fut  im-  22 
jiuté  à  justice. 

Mais  ce  n'est  'pan  à  cause  de  23 
lui  seid  qu'il  est  écrit  que  cela 
lui  fut  imjjuté  ;  c'est  encore  à  24 
cause  de  nous,  à  qui  cela  sera 
imputé,  à  nous  qui  croyons  en 
celui  qui  a  ressuscité  des  morts 
Jésus  notre  Seigneur,  leipiel  a  2.5 

05 


Chap.  4,  V.  25. 


ROMAINS. 


Chap.  5,  v.  19. 


été  livré  pour  nos  offenses,  et 
est  ressuscité  pour  notre  jxisti- 
fi  cation. 

Fruits  de  la  justification  par  la  foi. 

g  Étant  donc  justifiés  par  la  foi, 
nous  avons  la  paix  avec  Dieu 
par  notre  Seigneur  Jésus-C'hrist, 

2  à  qui  nous  devons  d'avoir  eu 
j)ar  la  foi  accès  à  cette  grâce 
dans  laquelle  nous  demeurons 
fermes,  et  de  nous  glorifier  dans 
l'esiiérance  de  la  gloire  de  Dieu. 

3  Bien  plus,  nous  nous  glorifions 
même  dans  les  afflictions,  sa- 
chant que  l'affliction  produit  la 

4  persévérance,  la  persévérance  la 
victoire  dans  réjîreuve,  et  cette 

r^  A'ictoire  l'espérance.  Or,  l'espé- 
rance ne  trompe  point,  parce 
que  l'amour  de  Dieu  est  ré- 
pandu dans  nos  cœurs  par  le 
Saiut-Esj>]it  qui  nous  a  été 
donné. 

(!  Car,  lorsque  nous  étions  en- 
core sans  force.  Christ,  au  temps 
marqué,  est  mort  pour  des  im- 

7  pies.  A  peine  mo\irrait-on  pour 
un  juste  ;  quelqu  un  peut-être 
mourrait    i)our    un    homme    de 

5  bien.  Mais  Dieu  prouve  son 
amour  envers  nous,  en  ce  que, 
lorsque  nous  étions  encore  des 
pécheurs.  Christ  est  mort  poiu- 

9  nous.  A  plus  forte  raison  donc, 
maintenant  que  nous  sommes 
justifiés  par  son  sang,  serons- 
nous  sauvés  par  lui  de  la  colère. 

10  Car  si,  lorsqxie  nous  étions  enne- 
mis, nous  avons  été  réconciliés 
avec  Dieu  jjar  la  mort  de  son 
Fils,  à  plus  forte  raison,  étant 
réconciliés,    serons-nous    sauvés 

11  par  sa  vie.  Et  non  seulement 
cela,  mais  encore  nous  nous 
glorifions  en  Dieu  par  notre 
Seigneur  Jésus-Christ,  par  qui 
maintenant  nous  avons  obtenu 
la  réconciliation. 

Le  péché  et  la  grâce. 

1 2  C'est  pourquoi,  conmie  ])ar  un 


seul  honune  le  f)éché  est  entré 
dans  le  monde,  et  par  le  i)éché 
la  mort,  et  qu'ainsi  la  mort  s'est 
étendue  sur  tous  les  lionmies, 
parce  que  tous  ont  péclié  \  .  .  . 
car  jusqu'à  la  loi  le  i)éché  était  13 
dans  le  monde.  Or,  le  péché 
n'est  pas  imputé,  quand  il  n'y  a 
point  de  loi.  Cei^endant  la  mort  14 
a  régné  depuis  Adam  jusqu'à 
Moïse,  même  sur  ceux  qui  n'a- 
vaient pas  péché  par  une  trans- 
gression semblable  à  celle 
d'Adam,  lequel  est  la  figure  de 
celui  qui  devait  venir.  Mais  il  15 
n'en  est  pas  du  don  gratuit 
comme  de  l'offense  "  ;  car,  si  par 
l'offense  d'un  seul  il  en  est  beau- 
coui)  qui  sont  morts,  à  plus  forte 
raison  la  grâce  de  Dieu  et  le  don 
de  la  grâce  venant  d'un  seul 
homme  Jésus-C'hrist  ont-ils  été 
abondamment  répandus  sur 
beaucoup.  Et  il  n'en  est  pas  du  16 
don  comme  de  ce  qui  est  arrivé 
par  un  seul  qui  a  péché  ;  car 
c'est  après  une  seule  offense  qiie 
le  jugement  est  devenu  condam- 
nation, tandis  que  le  don  gratuit 
devient  justification  après  plu- 
sieurs ofi'enses.  Si  par  l'offense  17 
d'un  seul  la  mort  a  régné  par 
lui  seul,  à  plus  forte  raison  ceux 
qui  reçoivent  l'abondance  de  la 
grâce  et  du  don  de  la  justice 
régneront-ils  dans  la  ^ie  par 
Jésus-Christ  lui  seul. 

Ainsi  donc,  comme  i^ar  une  18 
setile  offense  la  condamnation  a 
atteint  toiis  les  hommes,  de  même 
par  im  seul  acte  de  justice  la 
justification  qui  donne  la  vie 
s'étend  à  tous  les  hommes.  Car,  19 
comme  par  la  désobéissance  d'un 
seul  homme  beaucoup  ont  été 

'  Phrase  non  achevée.  Le  second  terme 
de  la  comparaison  serait  :  "  de  même  par  un 
seul  homme,  Jésus-Christ,  la  grâce  et  la  vie 
sont  entrées  dans  le  monde."  Voy.  le  v.  18, 
oii  le  parallèle  entre  Jésus  et  Adam  est  repris 
et  complété. 

'"    De  l'offense,  du  péché  dAdam. 


20G 


Chap.  5,  V.  19. 


ROMAINS. 


Chap.  6,  v.  19. 


rendus  pécheurs,  de  même  i)ur 
l'obéissance  d'un  seul  beuucoui) 

20  seront  rendus  justes.  Or,  la  loi 
est  intervenue  pour  que  l'oflense 
abondât,  mais  là  où  le  péché  a- 
bondait,  la  grâce  a  surabondé, 

21  afin  que,  comme  le  péché  a  régné 
par  la  mort\  ainsi  la  grâce  régnât 
par  la  justice  pour  la  vie  éter- 
nelle "  par  Jésus-Christ  notre 
Seigneur. 

La  grâce,  loin  d'autoriser  le  péché,  délivre  de 
l'emjîire  du  péché. 

Q  Que  dirons-nous  donc?  De- 
meurerions-nous dans  le  péché. 

2  afin  que  la  grâce  abonde  ?  Loin 
de  là  !  Nous  qui  sommes  morts 
au  péché,  comment  vivrions-nous 
encore  dans  le  péché  ? 

0  Ignorez-vous  que  nous  tous 
qui  avons  été  baptisés  en  Jésus- 
Christ,  c'est  en  sa  mort  qi;e  nous 

4  avons  été  baptisés  ?  Nous  avons 
donc  été  ensevelis  avec  lui  par 
le  baptême  en  sa  mort,  afin  que, 
comme  Christ  est  ressuscité  des 
morts  par  la  gloire  du  Père,  de 
même  nous  aussi  nous  marchions 

5  en  nouveauté  de  vie.  En  eftet. 
si  nous  nous  sommes  entière- 
ment unis  à  lui  "  par  une  mort 
semblable  à  la  sienne,  nous  le 
serons  aussi  par  une  résurrection 

()  semblable,  sachant  que  notre 
vieil  liomme  a  été  crucifié  avec 
lui,  afin  que  le  corps  du  péché 
fût  détruit,  pour  que  nous  ne 
soyons  plus  esclaves  du  péché  ; 

7  car  celui  qui  est  mort  *  est  libre 

8  du  péché.  Or,  si  nous  sommes 
morts  avec  Christ,  nous  croyons 
que  nous  vivrons  aussi  avec  hii, 

1)  sachant  que  Christ  ressuscité 
des   morts   ne  meurt   plus  ;    la 


'  Far  la  mort,  en  produisant  la  mort. 

^  Pour  la  vie  éternelle,  pour  donner  la  vie 
éternelle. 

'  Si  nous  nous  sommes  entièrement  unis  à 
lui,  grec  si  nous  sommes  devenus  une  mîme 
plante  avec  lui. 

*  Mort,  mort  au  péché,  v.  2. 

207 


mort  n'a  plus  de  pouvoir  sur  lui. 
Car  il  est  mort,  et  c'est  pour  le  10 
péché  qu'il  est  mort  une  fois 
pour  toutes  ;  il  est  revenu  à  la 
vie,  et  c'est  pour  Dieu  qu'il  vit. 
Ainsi  vous-mêmes,  regardez-vous  1 1 
connue  morts  au  péché,  et  comme 
vivants  jiour  Dieu  en  Jésus- 
Christ. 

Que  le  péché  ne  règne  donc  12 
point  dans  votre  corps  mortel,  et 
n'obéissez  pas  à  ses  convoitises. 
Ne  livrez  pas  vos  membres  au  13 
péché,  comme  des  instruments 
d'iniquité;     mais    donnez -vous 
vous-mêmes  à  Dieu,commeétant 
vivants  de  morts  que  vous  étiez, 
et  offrez  à  Dieu  vos  membres, 
comme  des  instruments  de  jus- 
tice.    Car  le  péché  n'aïu'a  point  14 
de   pouvoir    sur   vous,   imisque 
vous  êtes,  non  sous  la  loi,  mais 
sous  la  grâce. 

Quoi  donc  !   Pécherions-nous,  15 
parce   que   nous    sonnnes,    non 
sous  la  loi,  mais  sous  la  grâce  ? 
Loin  de  là  ! 

Ne  savez-vous  pas  qu'en  vous  16 
livrant  à  quelqu'un  comme  es- 
claves pour  lui  obéir,  vous  êtes 
esclaves  de  ceUti  à  qui  vous 
obéissez,  soit  du  péché  qui  con- 
duit à  la  mort,  soit  de  l'obéis- 
sance ^  qvâ  conduit  à  la  justice  ? 
Mais  grâces  soient  rendues  à  17 
Dieu  de  ce  que,  après  avoir  été 
esclaves  du  péché,  votTS  avez  obéi 
de  cœur  à  la  règle  de  doctrine 
dans  laquelle  voiTS  avez  été  in- 
struits. Ayant  été  affranchis  du  18 
péché,  vous  êtes  devenus  esclaves 
de  la  justice. — Je  parle  à  la  19 
manière  des  hommes,  à  cause  de 
la  faiblesse  de  votre  chair. — De 
même  donc  que  vous  avez  livré 
vos  membres  comme  esclaves  à 
rim])ureté  et  à  l'iniquité,  i)oiu' 
arriver  à  l'iniquité,  ainsi  main- 
tenant livrez  vos  membres  comme 


De  l'obéissance  à  Dieu. 


Chap.  6,  V.  19. 


ROMAINS. 


Chap.  7,  v.  18. 


esclaves  à  la  justice,  pour  arriver 

20  à  la  sainteté.  Car,  lorsque  vous 
étiez  esclaves  du  péché,  vous 
étiez  libres  à  Tégard  de  la  jus- 

21  tice.  Quel  fruit  aviez-vous  alors  ? 
Vous  en  rougissez  aujourd'hui. 
Car  la  fin  de  ces  choses,  c'est  la 

22  mort.  Mais  maintenant,  affran- 
chis du  péché  et  esclaves  de 
Dieu,  vous  avez  pour  fruit  la 
sainteté  et  pour  fin  la  vie  éter- 

23  nelle.  Car  le  salaire  du  péché, 
c'est  la  mort;  mais  le  don  gratuit 
de  Dieu,  c'est  la  vie  éternelle 
en  Jésus-Christ  notre  Seigneur. 

Le  chrétien,  affranchi  de  la  loi,  doit  servir 
Dieu  dans  un  esprit  nouveau. — La  loi, 
quoique  sainte,  a  provoqué  les  trans- 
gressions, en  faisant  connaître  le  péché. 
Lutte  de  la  chair  contre  l'esprit. 

fT  Ignorez-vous,  frères, — car  je 
parle  à  des  gens  qui  connaissent 
la  loi, — que  la  loi  exerce  son 
pouvoir  sur  l'homme  aussi  long- 

2  temps  qu'il  vit?  Ainsi,  une 
femme  mariée  est  liée  par  la  loi 
à  son  mari  tant  qu'il  est  vivant  ; 
mais  si  le  mari  meurt,  elle  est 
dégagée   de  la  loi  qui  la  liait  à 

3  son  mari.  Si  donc,  du  vivant 
de  son  mari,  elle  devient  la 
femme  d'un  autre  homme,  elle 
sera  appelée  adultère  ;  mais  si 
le  mari  meurt,  elle  est  affrancliie 
de  la  loi,  de  sorte  qu'elle  n'est 
point  adultère   en   devenant  la 

4  femme  d'un  autre.  De  même, 
mes  frères,  vous  aussi  vous  avez 
été,  par  le  corps  de  Christ,  mis 
•à  mort  en  ce  qui  concerne  la  loi, 
pour  que  vous  apparteniez  à  un 
autre,  à  celui  qui  est  ressuscité 
des  morts,  afin  que  nous  portions 

5  des  fruits  pour  Dieu.  Car, 
lorsque  nous  étions  dans  la  chair, 
les  passions  des  péchés  provo- 
quées par  la  loi  agissaient  dans 
nos  membres,  de  sorte  que  nous 
portions  des  fruits  pour  la  mort. 

6  Mais  maintenant,  nous  avons  été 
dégagés  de  la  loi,  étant  morts  à 


cette  loi  sous  laquelle  nous  étions 
retenus,  de  sorte  que  nous  ser- 
vons dans  un  esprit  nouveau,  et 
non  selon  les  anciennes  pre- 
scriptions de  la  lettre  \ 

Que    dirons-nous   donc  ?     La  7 
loi  est-elle  péché  '^  ?    Loin  de  là  ! 
Mais  je  n'ai  connu  le  péché  que 
par  la  loi.     Car  je  n'ain-ais  pas 
connu  la  convoitise,  si  la  loi  n'eût 
dit  :    Tu    ne   convoiteras  point. 
Et  le  péché,  saisissant  l'occasion,  8 
produisit    en   moi  par  le   com- 
mandement toutes  sortes  de  con- 
voitises ;    car  sans  loi  le  péché 
est  mort.    Pour  moi,  étant  autre-  9 
fois    sans    loi,   je    vivais;    mais 
quand   le   commandement  vint, 
le   péché   reprit  vie,  et  moi  je 
moiu'us.     Ainsi,   le   commande-  10 
ment   qui   conduit  à  la  vie   se 
trouva  pour  moi  conduire  à  la 
mort.     Car  le  péché,    saisissant  11 
l'occasion,    me    séduisit    par   le 
commandement,  et  me  fit  mourir 
par    le    commandement    même. 
La  loi   donc   est   sainte,   et    le  12 
commandement  est  saint,  juste 
et    bon.     Ce  qui  est  bon   a-t-il  13 
donc  été  pour  moi  une  cause  de 
mort  ?  Loin  de  là  !  Mais  c'est  le 
péché,   afin   qu'il   se   manifestât 
comme    péché    en  me   donnant 
la  mort   par  ce  qui"  est  bon,  et 
que,  par   le    commandement,  il 
devînt  condamnable  au  plus  haut 
point  "\ 

Nous  savons,  en  effet,  que  la  14 
loi  est  spirituelle  ;  mais  moi,  je 
suis    charnel,  vendu   au   péché. 
Car  je  ne  sais  pas  ce  que  je  fais  :  15 
je  ne  fais  point  ce  que  je  veux, 
et  je  fais  ce  qiie  je  hais.     Or,  si  16 
je  fais  ce  que  je  ne  veux  pas,  je 
reconnais  par  là  que  la  loi  est 
bonne.     Et  maintenant  ce  n'est  17 
plus  moi  qui  le  fais,  mais  c'est  le 
j)éché    qui   habite  en  moi.     Ce  18 

'   Grec  en  vieillesse  de  lettre. 

^  Péché,  cause  du  péché. 

■'  Grec  excessimment  pécheur. 


208 


Chap.  7,  V.  i8. 


ROMAINS. 


Chap.  8,  v.  i6. 


qui  est  bon,  je  le  sais,  n'iiabitc 
pas  en  moi,  c'est-à-dire,  dans  ma 
chair  :  j'ai  la  volonté,  mais  non 

19  le  pouvoir  de  faire  le  bien.  Car 
je  ne  fais  pas  le  bien  que  je 
veux,  et  je  fais  le  mal  que  je  ne 

20  veux  pas.  Et  si  je  fais  ce  que 
je  ne  veux  pas,  ce  n'est  plus  moi 
qui  le  fais,  c'est   le   péché    qui 

21  habite  en  moi.  Je  trouve  donc 
en  moi  cette  loi  :  quand  je  veux 
faire  le  bien,  le  mal  est  attaché 

22  à  moi.  Car  je  prends  plaisir  à 
la  loi  de  Dieu,  selon  l'homme 

23  intérieur  ;  mais  je  vois  dans  mes 
membres  une  autre  loi,  qui  lutte 
contre  la  loi  de  mon  intelligence, 
et  qui  me  rend  captif  de  la  loi 
du    péché,    qui    est    dans    mes 

24  membres.  Malheureux  homme 
que  je  suis  !    Qui  me  délivrera 

25  de  ce  corps  de  mort  ?  . . .  Grâces 
soient  rendues  à  Dieu  par  Jésus- 
Christ  notre  Seigneur  !  ,  .  . 

Ainsi  donc,  moi-même,  je  suis 
par  l'intelligence  esclave  de  la 
loi  de  Dieu,  et  je  suis  par  la  chair 
esclaA'e  de  la  loi  du  péché. 

Point  de  coudamuation  pour  ceux  qui  sont 
en  Jésus-Clirist.  Ils  marchent  selon  l'esprit 
et  non  selon  la  chair, — étant  soutenus  au 
milieu  des  souffrances  du  temps  présent, — 
vivant  dans  l'attente  du  salut, — et  ayant 
l'assurance  que  rien  ne  peut  les  séparer  de 
l'amour  de  Dieu  par  Jésus-Christ. 

Q  II  n'y  a  donc  maintenant  au- 
cune condamnation  pour  ceux 
q\ii  sont  en  Jésus-Christ. 

2  En  effet,  la  loi  de  l'esprit  de 
vie  en  Jésus-Christ  m'a  affranchi 
de  la  loi  du  péché  et  de  la  mort. 

3  Car — chose  impossible  à  la  loi, 
parce  que  la  chair  la  rendait  sans 
force — Dieu  a  condamné  le  péché 
dans  la  chair,  en  envoyant,  à 
cause  du  péché,  son  propre  Fils 
dans  une  chair  semblable  à  celle 

4  du  péché,  et  cela  afin  que  la  jus- 
tice de  la  loi  ^  fût  accomplie  en 

'  La  justice  de  la  loi,  ce  que  la  loi  est  en 
droit  d'exiger. 


nous,  qui  marchons,  non  selon 
la  chaii',  mais  selon  l'esprit. 

Ceux,  en  effet,  qui  vivent  selon  5 
la  chair  s'affectionnent  aux  choses 
de  la  chair,  tandis  que  ceux  qui 
vivent  selon  l'esprit  s'affection- 
nent aux  choses  de  l'esprit.     Et  6 
l'affection   de   la  chair,   c'est  la 
mort,  tandis   que  l'affection  de 
l'esprit,  c'est  la  vie  et  la  paix  ; 
car    l'affection   de   la   chair   est  7 
inimitié  contre  Dieu,  parce  qu'- 
elle ne  se  soumet  pas  à  la  loi 
de  Dieu,  et  qu'elle  ne  le  peut 
même  pas.     Or,  ceux  qui  vivent  8 
selon  la  chair  ne  sauraient  plaire 
à  Dieu. 

Pour  vous,  vous  ne  vivez  pas  9 
selon  la  chair,  mais  selon  l'espi'it, 
si  du  moins  TEsiDrit  de  Dieu 
habite  en  vous.  Si  quelqu'un 
n'a  pas  l'Esprit  de  C'hrist,  il  ne 
lui  appartient  pas.  Et  si  Christ  10 
est  en  vous,  le  corps,  il  est 
vrai,  est  mort  à  cause  du  péché, 
mais  l'esprit  est  vie  à  cause  de 
la  justice.  Et  si  l'Esprit  de  11 
celui  qui  a  ressuscité  Jésus 
d'entre  les  morts  habite  en  vous, 
celui  qui  a  ressuscité  Christ 
d'entre  les  morts  rendra  aussi  la 
vie  à  vos  corps  mortels  par  son 
Esprit  qui  habite  en  vous. 

Ainsi    donc,   frères,   nous    ne  12 
sommes   point   redevables   à   la 
chair,  pour  vivre  selon  la  chair. 
Si  voiis  ^ivez  selon  la  chair,  vous  13 
mourrez  ;    mais   si  jjar  l'Esijrit 
vous  faites   mourir  les   actions 
du  corps,  vous  vivrez,  car  tous  14 
ceux  qui  sont  conduits  par  l'Es- 
prit de  Dieu  sont  fils  de  Dieu. 
Et   vous   n'avez   point   reçu   un  15 
esprit   de    servitude,  pour   être 
encore    dans    la    crainte  ;    mais 
vous  avez  reçu  un  Esprit  d'adop- 
tion,   par    lequel    nous    crions  : 
AbbaM  Père!  L'Esprit  lui-môme  16 
rend  témoignage  à  notre  esprit 


'  Ahha,  mot  araméen  qui  signifie  père. 


209 


Chap.  8,  V.  i6. 


ROMAINS. 


Chap.  8,  v.  39. 


que    lioiis    sommes    enfants    de 

17  Dieu.  Or,  si  nous  sommes 
enfants,  nous  sommes  aussi 
héritiers  :  héritiers  de  Dieu, 
et  cohéritiers  de  Christ,  si 
toutefois  nous  souffrons  avec 
lui,  afin  d'être  glorifiés  avec 
lui. 

18  J'estime  que  les  souffrances 
du  temps  présent  ne  sauraient 
être  comparées  à  la  gloire  à 
venir    qui     sera     révélée    pour 

19  nous.  Aussi  la  création  attend- 
elle   avec   ardeur  et   anxiété  la 

20  révélation  des  fils  de  Dieu.  Car 
la  création  a  été  soumise  à  la 
vanité, — non  de  son  gré  mais  à 
cause   de   celui  qui   l'y  a    sou- 

21  mise, — avec  l'espérance  qu'elle 
aussi  sera  affranchie  de  la  ser- 
vitude de  la  corruption,  pour 
avoir    part    à    la    liberté    de    la 

22  gloire  des  enfants  de  Dieu.  Or, 
nous  savons  que,  jusqu'à  ce  jour, 
la  création  tout  entière  gémit  et 
souffre  les  douleurs  de  l'enfante- 

23  ment.  Et  ce  n'est  pas  elle  seule- 
ment; mais  nous  aussi,  qui 
avons  les  prémices  de  l'Esprit, 
nous  aussi  nous  gémissons  en 
nous-mêmes,  en  attendant  l'a- 
dojîtion,  la  rédemption  de  notre 

24  corps.  Car  c'est  en  espérance 
que  nous  sommes  sauvés.  Or, 
l'espérance  qu'on  voit  n'est  plus 
espérance  :    ce  qu'on  voit,  peut- 

25  on  l'espérer  encore  ?  Mais  si 
nous  espérons  ce  que  nous  ne 
voyons  pas,  nous  l'attendons 
avec  persévérance. 

2(3  De  même  aussi  l'Esprit  nous 
aide  dans  notre  faiblesse,  car 
nous  ne  savons  pas  ce  qu'il  nous 
convient  de  demander  dans  nos 
prières.  Mais  l'Esi^iit  lui-même 
intercède  par  des  soupirs  inex- 

27  primables  ;  et  celui  qui  sonde 
les  cœurs  connaît  quelle  est  la 
pensée  de  l'Esprit,  i)arce  que 
c'est  selon  Dieu  qu'il  intercède 
en  faveur  des  saints. 


Nous    savons,    du    reste,   que  28 
toutes    choses    concourent    au 
bien  de  ceux  qui  aiment  Dieu, 
de  ceux  qtii  sont  api^elés  selon 
son  dessein.     Car  ceux  qu'il  a  29 
connus  d'avance,  il  les  a  aussi 
prédestinés    à    être    semblables 
à  l'image  de  son  Fils,  afin  que 
son  Fils  fût  le  premier-né  entre 
plusieurs  frères.    Et  ceux  qu'il  30 
a  prédestinés,  il  les  a  aussi  ap- 
pelés :    et  ceux  qu'il  a  appelés, 
il  les  a  aussi  justifiés  ;    et  ceux 
qu'il   a  justifiés,   il   les   a   aussi 
glorifiés. 

Que  dirons-nous  donc  à  l'égard  31 
de  ces  choses  ? 

Si   Dieu   est    pour   nous,  qui 
sera  contre  nous?   Lui,  qui  n'a  32 
point  épargné  son  propre  Fils, 
mais    qui    la    livré    pour    nous 
tous,  comment  ne  nous  donnera- 
t-il  pas  aussi  toutes  choses  avec 
lui?    Qui  accusera   les   élus  de  33 
Dieu  ?    C'est  Dieu  qui  justifie  ! 
Qui  les  condamnera?  Christ  est  34 
mort;    bien  plus,  il  est  ressus- 
cité, il  est  à  la  droite  de  Dieu, 
et  il  intercède  pour  nous  !    Qui  35 
nous    séparera    de    l'amour    de 
Clu'ist?    Sera-ce   la   tribulation, 
ou  l'angoisse,  ou  la  persécution, 
ou  la  faim,  ou  la  nudité,  ou  le 
péril,  ou  l'éi^ée  ?   selon  qu'il  est  36 
écrit  ;  C'est  à  caxise  de  toi  qu'on 
nous  met  à  mort  tous  les  jours, 
qu'on  nous  regarde  comme  de^s 
brebis  destinées  à  la  boucherie. 
Mais    dans    toutes    ces    choses  37 
nous  sonmies  vainqueurs,  et  au 
delà,  par  celui  qui  nous  a  aimés. 
Car  j'ai    l'assurance   que    ni    la  38 
mort  ni  la  vie,  ni  les  anges  ni 
les    dominations,  ni    les   choses 
présentes  ni  les  choses  à  venir, 
ni  les  puissances,  ni  la  hauteur  39 
ni  la  profondeur,  ni  aucune  autre 
créature    ne    pourra    nous    sé- 
parer de  l'amour  de  Dieu  mani- 
festé en  Jésus-Christ  notre  Sei- 


210 


Chap.  9,  V.  I. 


ROMAINS. 


Chap.  9,  v.  27. 


grand    sera    assujetti    an    plus 
petit;  selon  qu'il  est  éciùt:  J'ai  13 
aimé  Jacob  et  j'ai  haï  Ésaii. 

Que  dirons-nous  donc?  Y  a-t-  14 
il  en  Dieu  de  l'injustice?   Loin 
de  là!    Car  il  dit  à  Moïse:    Je  15 
ferai   miséricorde  à  qui  je  fais 
miséricorde,  et  j'aurai  compas- 
sion   de    qui    j'ai    compassion. 
2  Saint-Esprit  :      j'éprouve      une    Ainsi  donc,  cela  ne  dépend  ni  IG 
grande  tristesse,  et  j'ai  dans  le    de    celui  qui  veut,  ni  do  celui 


9 


Souveraineté  de  Dieu  daus  la  dispensation 
de  ses  grâces. — Les  Juifs  rejetés  à  cause 
de  leur  incrédulité,  et  le  salut  annoncé 
aux  païens  par  suite  de  l'endurcissement 
d'Israël. — Couvereion  finale  et  salut  des 
Juifs. 

Je  dis  la  vérité  en  Christ,  je 
ne  mens  point,  ma  conscience 
m'en    rend    témoignage    par    le 


3  cœur  un  chagrin  continuel.  Car 
je  vovidrais  moi-même  être  ana- 
thème  et  séjîaré  de  Christ  pour 
mes  frères,  mes  parents  selon  la 

4  chair,  qui  sont  Israélites,  à  qui 
appartiennent  l'adoption,  et  la 
gloire,  et  les  alliances,  et  la  loi, 

5  et  le  culte,  et  les  j^romesses,  et 
les  patriarches,  et  de  qui  est 
issu,  selon  la  chair,  le  Christ,  qui 
est  Dieu  sur  toutes  choses,  béni 
éternellement.     Amen  ! 

(>  Ce  n'est  point  à  dire  que  la 
parole  de  Dieu  soit  restée  sans 
effet.  Car  tous  ceux  qui  de- 
scendent   d'Israël   ne   sont    i)as 

7  Israël,  et  ce  n'est  pas  parce 
cpi'ils  sont  la  postérité  d'Abra- 
ham qu'ils  sont  tous  ses  enfants; 
mais  il  est  dit  :  En  Isaac  sera 
nommée  pour  toi  une  postérité, 

8  c'est-à-dire,  que  ce  ne  sont  pas 
les  enfants  de  la  chair  qui  sont 
enfants  de  Dieu,  mais  que  ce 
sont  les  enfants  de  la  promesse 
(pii    sont    regardés    comme    la 

t>  postérité.  Voici,  en  effet,  la 
parole  de  la  promesse  :  Je  re- 
viendrai à  cette  même  époque, 

10  et  Sara  aura  mi  fils.  Et,  de  plus, 
il  en  fut  ainsi  de  Eébecca,  qiii 
conçut  du  seul  Isaac  notre  père; 

11  car,  quoicpie  les  enfants  ne  fus- 
sent pas  encore  nés  et  qu'ils 
n'eussent  fait  ni  bien  ni  mal, — 
afin  que  le  dessein  d'élection  de 


qui  coiirt,  mais  de  Dieu  qui  fait 
miséricorde.  Car  l'Ecriture  dit  17 
à  Pharaon:  Je  t'ai  suscité  à  des- 
sei)i  pour  montrer  en  toi  ma 
puissance,  et  afin  que  mon  nom 
soit  publié  par  toute  la  terre. 
Ainsi,  il  fait  miséricorde  à  qui  il  18 
veut,  et  il  endiu-cit  qui  il  veut. 

Tu  me  diras:  Pourquoi  blâme-  19 
t-il  encore?   Car  qui  est-ce  q\n 
résiste  à  sa  volonté  ?   O  Iiomme,  20 
toi  plutôt,  qui  es-tu  pour  con- 
tester avec  Dieu?  Le  vase  d'ar- 
gile dira-t-il  à  celui  qui  l'a  formé: 
Pourquoi  m'as-tii  fait  ainsi  ?  Le  21 
potier    n'est-il    pas    maître    de 
l'argile,  pour  faire  avec  la  môme 
masse  mi  vase  d'honneur  et  un 
vase  d'un  usage  vil?  Et  que  dire,  22 
si    Dieu,    voulant    montrer    sa 
colère  et  faire  connaître  sa  puis- 
sance,   a     supporté     avec     une 
grande    patience   des    vases    de 
colère  formés  pour  la  perdition, 
et  s'il  a  voulu  faire  connaître  la  23 
richesse  de  sa  gloire  envers  des 
vases    de    miséricorde    qu'il    a 
d'avance  préparés  pour  la  gloire? 
Ainsi    nous    a-t-il    appelés,  non  24 
seulement  d'entre  les  Juifs,  mais 
encore  d'entre  les  païens,  selon  25 
qu'il  le  dit  dans  Osée  :    J'api)el- 
lerai  mon  peuple  celui  fini  n'était 
pas  mon  peuple,  et  bicn-aimée 
celle    qui    n'était    pas    la    bicn- 
aimée  ;    et  là  oii  on  leur  disait  :  26 


Dieu   subsistât,    sans    dépendre  1  Vous   n'êtes   pas    mon    peuple  ! 
des    œuvres,    et    par    la    seule    ils  seront^  appelés  fils  du  Dieu 


volonté  de  celui  qui  appelle. — 
12  il  fut  dit  à  liébecca:    Le  plus 


vivant.      Esaïe,     de     son     côté,  27 
s'écrie  au  sujet  d'Israël  :  Quand 


211 


Chap.  9,  V.  27. 


ROMAINS. 


Chap.  10,  v.  19. 


le  nombre  des  fils  d'Israël  serait 
comme  le  sable  de  la  mer,  un 

28  reste  seulement  sera  sauvé.  Car 
le  Seigneur  exécutera  pleine- 
ment   et    promptement    sur    la 

29  terre  ce,  qu'il  a  résolu.  Et, 
comme  Ésaïe  Tavait  dit  aupa- 
ravant: Si  le  Seigneur  des  armées 
ne  nous  eût  laissé  une  postérité, 
nous  serions  devenus  comme 
Sodome,  nous  aurions  été  sem- 
blables à  Gomorrlie. 

30  Que  dirons-nous  donc?  Les 
païens,  qui  ne  cherchaient  pas  la 
justice,  ont  obtenu  la  justice,  la 

31  justice  qui  vient  de  la  foi,  tandis 
qu'Israël,  qui  cherchait  iine  loi 
de  justice,  n'est  pas  parvenu  à 

32  luie  loi  de  justice.  Pourquoi? 
Parce  qu'Israël  l'a  cherchée,  non 
par  la  foi,  mais  en  quelque  sorte 
par  les  œuvres.  Ils  se  sont 
heurtés    contre    la    i^ierre    d'a- 

33  choppenient,  selon  qu'il  est 
écrit  :  Voici,  je  mets  en  Sion 
une  pierre  d'achoppement  et  un 
rocher  de  scandale,  et  celui  qui 
en  fait  l'objet  de  sa  confiance  ne 
sera  point  confus. 

1 Q      Frères,  le  vœu  de  mon  cœur 
et  ma  prière  à  Dieu  pour  eux, 

2  c'est  qu'ils  soient  sauvés.  Je 
leur  rends  le  témoignage  qu'ils 
ont  du  zèle  pour  Dieu,  mais  sans 

3  intelligence  :  ne  connaissant  pas 
la  justice  de  Dieu,  et  cherchant 
à  établir  leur  propre  justice,  ils 
ne  se  sont  pas  soumis  à  la  jus- 

4  tice  de  Dieu  ;  car  Christ  est  la 
fin  de  la  loi,  pour  la  jvistification 
de  tous  ceux  qui  croient. 

5  En  effet,  Moïse  définit  ainsi 
la  justice  qui  vient  de  la  loi: 
L'homme  qui  mettra  ces  choses 

6  en  pratique  vivra  par  elles.  Mais 
voici  comment  parle  la  justice 
qui  vient  de  la  foi  :  Ne  dis  pas 
en  ton  cœ\ir:  Qui  montera  au 
ciel?    c'est  en   faire   descendre 

.7  Christ;  ou:  Qui  descendra  dans 
l'abîme?     c'est    faire    remonter 


Christ  d'entre  les  morts.     Qvie  8 
dit-elle    donc?     La    parole    est 
près  de  toi,  dans  ta  bouche  et 
dans    ton    cœur.      Or,    c'est    la 
parole  de  la  foi,  que  nous  prê- 
chons.     Si   tu    confesses   de   ta  9 
bouche  le  Seigneur  Jésus,  et  si 
tu  crois  dans  ton  cœur  que  Dieu 
l'a  ressuscité  des  morts,  tu  seras 
sauvé.     Car  c'est  en  ci'oyant  du  10 
cœur  qu'on  parvient  à  la  justice, 
et    c'est    en    confessant    de    la 
bouche  qu'on  parvient  au  salut, 
selon  ce  que  dit  l'Ecriture:  Qui-  11 
conque  croit  en  lui  ne  sera  point 
confus.     Il  n'y  a  aucxme    diffe-  12 
renée,  en  effet,  entre  le  Juif  et 
le  Grec,  puisqu'ils  ont  tous  un 
môme    Seigneur,   qui    est    riche 
130ur  tous  ceux  qui  l'invoquent. 
Car  quiconque  invoquera  le  nom  13 
du  Seigneur  sera  sauvé. 

Conmient  donc  invoqueront-  14 
ils  celui  en  qui  ils  n'ont  pas 
cru  ?  Et  comment  croiront-ils  en 
celui  dont  ils  n'ont  pas  entendu 
parler?  Et  comment  en  enten- 
dront-ils parler,  s'il  n'y  a  per- 
sonne qui  prêclie?  Et  com-  15 
ment  y  aura-t-il  des  prédicateurs, 
s'ils  ne  sont  pas  envoyés  ?  selon 
qu'il  est  écrit:  Qu'ils  sont  beaux 
les  pieds  de  ceux  qui  annoncent 
la  paix,  de  ceux  qui  annoncent 
de  bonnes  nouvelles  ! 

Mais  tous  n'ont  pas  obéira  la  16 
bonne    nouvelle.      Aussi    Esaïe 
dit-il:     Seigneur,    qui    a    crti    à 
notre  prédication  ? 

Ainsi  la  foi  vient  de  ce  qti'on  17 
entend,  et  ce  qu'on  entend  vient 
de  la  parole  de  Dieu. 

Mais  je  dis:  N'ont-ils  rien  en-  18 
tendu?     Au     contraire!      Leur 
voix  '  est  allée  par  toiite  la  terre, 
et  leurs  paroles  jusqu'aux  extré- 
mités du  monde. 

Mais    je    dis  :     Israël    n'a-t-il  19 
rien  connu?    Moïse  le  premier 


Leur  voix,  la  voix  des  envoyés  de  Dieu. 


212 


Chap.  10,  y.  19. 


ROMAINS. 


Chap.  11,  v.  20. 


20  geuce 


dit  :  J'exciterai  votre  jalousie 
contre  ce  qui  n'est  point  i;ne  na- 
tion, je  provoquerai  votre  colère 
contre  une  nation  sans  intclli- 
Et  Esaïe  pousse  la 
hardiesse  jusqu'à  dire  :  J'ai  été 
trouvé  par  ceux  qui  ne  me  cher- 
chaient pas,  je  me  suis  mani- 
festé   à    ceux    qui    ne    me    de- 

21  mandaient  pas.  Mais  au  stijet 
d'Israël  il  dit  :  J'ai  tendu  mes 
mains  tout  le  jour  vers  un 
peuple  rebelle  et  contredisant. 

11  Je  dis  donc:  Dieu  a-t-il  re- 
jeté son  peuple  ?  Loin  de  là  ! 
Car  moi  aussi  je  suis  Israélite, 
de  la   postérité   d'Abraham,   de 

2  la  tribu  de  Benjamin.  Dieu  n'a 
point  rejeté  son  jDeuple,  qu'il  a 
connu  d'avance.  Ne  savez-vous 
pas  ce  que  l'Écriture  rapporte 
d'Élie,  comment  il  adresse  à 
Dieu    cette    plainte    contre    Is- 

3  raël  :  Seigneur,  ils  ont  tué  tes 
prophètes,  ils  ont  renversé  tes 
autels  ;  je  suis  resté  moi  seul, 
et  ils  cherchent  à  m'ôter  la  vie  ? 

4  Mais  quelle  réponse  Dieu  lui 
fait-il  ?  Je  me  suis  réservé  sept 
mille  hommes,  qui   n'ont  point 

5  fléchi  le  genou  devant  Baal.  De 
même  aussi  dans  le  temps  pré- 
sent il  y  a  un  reste,  selon  l'élec- 

6  tion  de  la  grâce.  Or,  si  c'est 
par  grâce,  ce  n'est  plus  par  les 
œuvres;  autrement  la  grâce  n'est 
plus  une  grâce.  [Et  si  c'est  par 
les  œuvres,  ce  n'est  plus  une 
grâce  ;  autrement  l'œuvre  n'est 
plus  une  œuvre.] 

7  Quoi  donc?  Ce  qu'Israël  cher- 
che, il  ne  l'a  pas  obtenu,  mais 
l'élection  ^  l'a  obtenu,  tandis  que 

8  les  autres  ont  été  endiu'cis,  selon 
qu'il  est  écrit:  Dieu  leur  a 
donné  un  esprit  d'assoiq^isse- 
ment,  des  yeiix  pour  ne  jjoint 
voir,  et  des  oreilles  pour  ne 
point  entendre,  jusqu'à  ce  jour. 


L'élection,  les  élus. 


Et  David  dit  :  Que  leur  table  9 
soit  pour  eux  un  piège,  un  filet, 
une  occasion  de  chute,  et  une 
rétribution  !  que  leui's  yeux  10 
soient  obscurcis  pour  ne  point 
voir,  et  tiens  leur  dos  continu- 
ellement courbé  ! 

Je    dis     donc:     Est-ce    pour  11 
tomber  qu'ils  ont  bronché?  Loin 
de  là  !   Mais,  par  leur  faute,  le 
salut  est  devenu  accessible  aux 
païens,  afin  qu'ils  fussent  excités 
à  la  jalousie.     Or,  si  leur  faute  12 
a  été  la  richesse  du  monde,  et 
leur  amoindrissement  la  richesse 
des  païens,  combien  plus  en  sera- 
t-il  ainsi  quand  ils  se  converti- 
ront  tous\     Je   vous   le    dis   à  13 
vous,   païens  :    en    tant    que   je 
suis  apôtre  des  i>aïens,  je  glorifie 
mon    ministère,    en   m'efibrcant  14 
d'exciter  la  jalousie  de  ceux  de 
ma   race,  et    d'en   sauver  quel- 
ques-uns.    Car   si   leur   rejet   a  15 
été  la  réconciliation  du  monde, 
que  sera  leur  admission,  sinon 
une  vie  d'entre  les  morts? 

Or,     si     les     prémices"    sont  16 
saintes,    la    masse    l'est    aussi  ; 
et   si   la   racine   est  sainte,   les 
branches  le  sont  aussi.     Mais  si  17 
quelques-unes  des  branches  ont 
été   retranchées,    et    si   toi,   qui 
étais  un   olivier  sauvage,  tu  as 
été  enté  à  leiu*  place,  et  rendu 
participant  de  la  racine  et  de  la 
graisse  de  l'olivier,  ne  te  glorifie  18 
pas  aux  dépens  de  ces  branches. 
Si  tu  te  glorifies,  sache  que  ce 
n'est  pas  toi  qui  portes  la  racine, 
mais  que  c'est  la  racine  qui  te 
porte.       Tu     diras    donc:     Les  19 
bx'anches    ont    été    retranchées, 
afin  que  moi  je  fusse  enté.    Cela  20 
est  vrai  :    elles   ont   été  retran- 


'   Grec  combien  plus  leur  'plénitude. 

"  Comparaison  tirée  des  rites  cérémoniels 
des  Juifs  :  ou  prélevait  les  j^rêmices  de  la 
pâte,  pour  faire  uu  gâteau  qui  était  présenté 
comme  offrande  à  l'Éternel,  voy.  Nomb.  xv. 
20-21.     • 


213 


Chap.  11,  V.  20. 


ROMAINS. 


Chap.  12,  v.  6. 


cliées  pour  cause  cV  in  crédulité, 
et  toi,  tu  subsistes  par  la  foi. 
Ne  t'abandonne  pas  à  l'orgueil, 

21  mais  crains  ;  car  si  Dieu  n'a  pas 
épargné  les  branches  naturelles, 
il  ne  t'épargnera  jDas  non  plus. 

22  Considère  donc  la  bonté  et  la 
sévérité  de  Dieu:  sévérité  en- 
vers ceux  qui  sont  tombés,  et 
bonté  de  Dieu  envers  toi,  si 
tu  demeures  ferme  dans  cette 
bonté;  autrement,  tu  seras  aussi 

23  retranché.  Eux  de  même,  s'ils 
ne  persistent  pas  dans  l'incré- 
dulité, ils  seront  entés;  car  Dieu 
est  puissant  pour  les  enter  de 

24  nouveau.  Si  toi,  tu  as  été  coupé 
de  l'olivier  naturellement  sau- 
vage, et  enté  contrairement  à  ta 
nature  sur  l'olivier  franc,  à  plus 
forte  raison  eux  seront-ils  entés 
selon  leur  nature  sur  leur  pro- 
pre olivier. 

25  Car  je  ne  veux  pas,  frères, 
que  vous  ignoriez  ce  mystère, 
afin  que  vous  ne  vous  regardiez 
point  comme  sages,  c'est  qu'une 
partie  d'Israël  est  tombée  dans 
l'endurcissement,  jusqu'à  ce  que 
la  totalité  des  i^aïens  soit  entrée'. 

26  Et  ainsi  tout  Israël  sera  sauvé, 
selon  qu'il  est  écrit:  Le  libéra- 
teur viendra  de  Sion,  et  il  dé- 
tournera de  Jacob  les  impiétés  ; 

27  et  ce  sera  mon  alliance  avec  eux, 

28  lorsque  j'ôterai  leurs  péchés.  En 
ce  qui  concerne  l'Evangile,  ils 
sont  ennemis  à  cause  de  vous  ; 
mais  en  ce  qui  concerne  l'élec- 
tion, ils  sont  aimés  à  cause  de 

29  leurs  pères.  Car  Dieu  ne  se 
repent  pas   de   ses  dons   et  de 

30  son  appel.  De  même  que  vous 
avez  autrefois  désobéi  à  Dieu  et 
que  par  leur  désobéissance  vous 
avez  maintenant  obtenu  miséri- 

31  corde,  de  même  ils  ont  mainte- 
nant désobéi  à  cause  de  la 
miséricorde  qui  vous  a  été  faite, 


Soit  entrée,  sous-euteudu  "  dans  l'Éfflise." 


afin  qu'ils  obtiennent  aussi  mi- 
séricorde.    Car  Dieu  a  renfermé  32 
tous  les   hommes  dans   la  dés- 
obéissance,   pour    faire    miséri- 
corde à  tous. 

O  profondeur  de  la  richesse,  33 
de  la  sagesse  et  de  la  science 
de   Dieu  !    Que    ses  jugements 
sont  insondables,  et  ses  voies  in- 
conq^réliensibles  !      Car     qui     a  34 
connu  la  pensée   du  Seigneur, 
ou  qui  a  été  son  conseiller  ?  Qui  35 
lui   a   donné    le    premier,   pour 
qu'il  ait  à  recevoir  en  retour? 
C'est  de  lui,  par  lui,  et  pour  lui  36 
que  sont  toutes  choses.     A  lui 
la  gloire  dans  tous  les  siècles! 
Amen  ! 

Exhortations. — Consécration  à  Dieu;  humilité 
et  fidélité  dans  l'exercice  des  dons  et  fonc- 
tions. 

Je  vous  exhorte  donc,  fi-ères,  ]_2 
par  les  compassions  de  Dieu, 
à    offrir   vos    corps    comme    un 
sacrifice   vivant,   saint,  agréable 
à  Dieu,  ce  qui  sera  de  votre  part 
un  culte  raisonnable.     Ne  vous  2 
conformez  pas  au  siècle  présent, 
mais   soyez  transfoniiés   par  le 
renouvellement  de  rintelligence, 
afin   d'éprouver  que   la  volonté 
de  Dieu  est  bonne,  agréable  et 
parfaite. 

Par    la    grâce    qui    m'a    été  3 
donnée,  je  dis  à  chacmi  de  vous 
de  n'avoir  pas  de  lui-même  une 
trojD    haute    opinion,    mais    de 
revêtir  des  sentiments  modestes, 
selon    la    mesure    de    foi    que 
Dieu  a  départie  à  chacun.    Car,  4 
comme    nous    avons    plusieurs 
membres  dans  un  seul  corps,  et 
que  tous  les  membres  n'ont  pas 
la  même  fonction,  ainsi,  nous  qui  5 
sommes  plusieurs,  nous  formons 
un  seul  corps  en  Christ,  et  nous 
soumies  tous  membres  les  uns 
des  autres.     Nous  avons  toute-  6 
fois  des  dons  différents,  selon  la 
grâce  qui  nous  a  été  accordée: 


214 


Chap.  12,  V.  6. 


KOMAINS. 


Chap.  13,  v.  8. 


soit    la     prophétie,    suivant    la 

7  mesure  de  la  foi  ;  soit  le  minis- 
tère, pour  celui  qui  exerce  le 
ministère  ;    soit   l'enseignement, 

8  pour  celui  qui  enseigne  ;  soit 
l'exhortation,  pour  celui  (pii 
exhorte.  Que  celui  qui  doime 
le  fasse  avec  libéralité  ;  que 
celui  qui  préside  le  fasse  avec 
zèle  ;  que  celui  qui  pratique  la 
miséricorde  le  fasse  avec  joie. 

Applications  diverses  de  la  charité. 

i»  Que  la  charité  soit  sans  hypo- 
crisie. Ayez  le  mal  en  horreur  : 
attachez-vous  fortement  au  bien. 

10  Par  amoiir  fraternel,  soyez 
pleins  d'atfection  les  uns  pour  les 
autres;    par    honneur,   usez    de 

11  i3révenances  réciproques.  Ayez 
du  zèle,  et  non  de  la  paresse. 
Soyez  fervents  d'esprit.     Servez 

12  le  Seigneur.  Kéjouissez-vous  en 
espérance.  Soyez  patients  dans 
l'affliction.     Persévérez  dans   la 

13  prière.  Pourvoyez  aux  besoins 
des  saints.  Exercez  l'hospitalité. 

Bénissez  ceux  qui  vous  per- 
sécutent, bénissez  et  ne  maudis- 
sez jjas. 

Réjouissez-vous  avec  ceux  (pii 
se  réjouissent  ;  pleurez  avec 
ceux  qui  lîleurent.  Ayez  les 
mêmes  sentiments  les  uns  en- 
vers les  autres.  N'aspirez  pas 
à  ce  qui  est  élevé,  mais  laissez- 
vous  attirer  par  ce  qui  est  hum- 
ble. Ne  vous  regardez  i)oint 
comme  sages. 

Ne  rendez  à  pei'sonne  le  mal 
pour  le  mal.  Recherchez  ce  qui 
est  bien  devant  tous  les  hom- 
18  mes.  S'il  est  possible,  autant 
que  cela  dépend  de  vous,  soyez 
en  paix  avec  tous  les  hommes. 
Il)  Ne  vous  vengez  point  vous- 
mêmes,  bien-aimés,  mais  laissez 
agir  la  colère  '  ;  car  il  est  écrit  : 
A  moi  la  vengeance,  à   moi  la 


14 


1( 


17 


La  colère,  sous-entendu  "  de  Dieu." 


rétribution,  dit  le  Seignciir. 
Mais  si  ton  ennemi  a  faim,  20 
donne-lui  à  manger  ;  s'il  a  soif, 
donne-lui  à  boire  ;  car  en  agis- 
sant ainsi,  ce  sont  des  charbons 
ardents  que  tu  amasseras  sur  sa 
tête.  Ne  te  laisse  pas  vaincre  21 
par  le  mal,  mais  surmonte  le 
mal  par  le  bien. 

Soumission  aux  autorités. 

Que  toute  personne  soit  sou-  1  Q 
mise  aux  autorités  supérieures  ; 
car  il  n'y  a  point  d'autorité  qui 
ne  vienne  de  Dieu,  et  les  auto- 
rités qui  existent  ont  été  insti- 
tuées de  Dieu.     C'est  ])ourqiuii  2 
celui   qui   s'oppose   à   l'autoi'ité 
x'ésiste    à    l'ordre    que    Dieu    a 
établi,    et    ceux    qm    résistent 
attireront  une  condamnation  sin- 
eux-mêmes.     Ce  n'est  pas  poin-  :i 
une  bonne  action,  c'est  pom-  une 
mauvaise,    que     les     magistrats 
sont    à    redouter.      Veux-tu    ne 
pas  craindre  l'autorité  ?   Fais  le 
bien,  et  tu  auras  son  approba- 
tion.   Le  magistrat  est  serviteur  4 
de  Dieu   pour  ton  bien.     Mais 
si  tu  fais  le  mal,  crains;    car  ce 
n'est    pas    en    vain    qu'il    porte 
lépée,  étant  serviteur  de  Dieu 
])our    exercer    la    vengeance    et 
punir  celui  qui  fait  le  mal.     Il  .5 
est  donc  nécessaire  d'être  sou- 
mis, non  seulement  par  crainte 
de  la  punition,  mais  encore  par 
motif  de  conscience. 

C'est  aussi  pour  cela  que  vous  (i 
payez  les  impôts.  Car  les  ma- 
gistrats sont  des  ministres  de 
Dieu,  qui  s'acquittent  exacte- 
ment de  leur  emploi.  Rendez  7 
à  tous  ce  qui  leur  est  dû  :  l'im- 
pôt à  qui  vous  devez  l'impôt,  le 
tribut  à  qui  vous  devez  le  tribut, 
la  crainte  à  qui  vous  devez  la 
crainte,  l'honneur  à  qui  vous 
devez  l'honneur. 

Amour  mutuel. — Vigilance  et  pureté. 

Ne  contractez  envers  personne  8 


21.^) 


Chap.  13,  y.  8. 


ROMAINS. 


Chap.  14,  v.  15. 


d'autre  dette  que  celle  d'un 
amour  réciproque,  car  celui  qui 
aime  les  autres  a  accompli  la 
9  loi.  En  effet,  les  commande- 
ments :  Tu  ne  commettras  point 
d'adultère,  tu  ne  tueras  point, 
tu  ne  déroberas  point,  tu  ne 
convoiteras  point,  et  ceux  qu'il 
peut  encore  y  avoir,  se  résument 
dans  cette  parole  :  Tu  aimeras 
ton  prochain  comme  toi-même. 

10  L'amour  ne  fait  point  de  mal  au 
prochain  ;  l'amour  est  donc  l'ac- 
complissement de  la  loi. 

11  De  plus,  vous  savez  en  quel 
temj)s  nous  sommes:  c'est 
l'heure  de  vous  réveiller  enfin 
du  sommeil,  car  maintenant  le 
salut  est  plus  près  de  nous  que 

12  lorsque  nous  avons  cru.  La  nuit 
est  avancée,  le  jour  approche. 
DéiDouillons  -  nous  donc  des 
œuvres  des  ténèbres,  et  revêtons 

13  les  armes  de  la  lumière.  Mar- 
chons honnêtement,  conune  en 
plein  jour,  loin  des  excès  et  de 
l'ivrognerie,  de  la  luxure  et  de 
l'impudicité,    des    querelles    et 

14  des  jalousies.  Mais  revêtez-vous 
du  Seigneur  Jésiis-Christ,  et 
n'ayez  pas  soin  de  la  chair  pour 
en  satisfaire  les  convoitises. 


Précejîtes  de  tolérance. 


14 


Faites   accueil   à   celui  qui 
est  faible  dans  la  foi,  et  ne  dis- 
cutez pas  sur  les  oiîinions. 

2  Tel  croit  pouvoir  manger  de 
tout;    tel  autre,  qui   est  faible, 

3  ne  mange  que  des  légumes.  Que 
celui  qui  mange  "^  ne  méprise 
point  celui  qui  ne  mange  pas\ 
et  que  celui  qui  ne  mange  pas  ' 
ne  juge  point  celui  qui  mange  \ 

4  car  Dieu  l'a  accueilli.  Qui  es- 
tu,  toi  qui  juges  un  serviteur 
d'autrvii?  S'il  se  tient  debout, 
ou  s'il  tombe,  cela  regarde  son 
maître.     Mais  il  se  tiendra  de- 


Sous-entendu  "  de  tout." 


bout,  car  le  Seigneur  a  le  pou- 
voir de  l'affermir. 

Tel  fait  une  distinction  entre  5 
les  jours;    tel  autre  les  estime 
tous    égaux.      Que    chacun   ait 
en  son  esprit  une  pleine  convic- 
tion. 

Celui  qui  distingue  entre  les  6 
jours    agit    ainsi    pour    le    Sei- 
gneur.    Celui  qui  mange,  c'est 
pour  le   Seigneur  qu'il  mange, 
car  il  rend  grâces  à  Dieu  ;  celui 
qui  ne  mange  pas,  c'est  pour  le 
Seigneur  qu'il  ne  mange  pas,  et 
il  rend  grâces  à  Dieu.     En  effet,  7 
nul   de  nous   ne  vit   j^our  lui- 
même,   et  nul   ne   meurt   pour 
lui-même.     Car  si  nous  vivons,  8 
nous  vivons  pour  le  Seigneur; 
et  si  nous  mourons,  nous  mou- 
rons   pour    le    Seigneur.      Soit 
donc  que  nous  vivions,  soit  que 
nous  mourions,  nous  sommes  au 
Seigneur.     Car  Christ  est  mort  9 
et  il  a  vécu,  afin  de  dominer  sur 
les    morts    et    sur    les   vivants. 
Mais  toi,  pourquoi  juges-tu  ton  10 
frère?     ou    toi,    pom-quoi    mé- 
prises-tu   ton    frère?     puisque 
nous  comparaîtrons  tous  devant 
le  tribunal  de  Dieu,     Car  il  est  11 
écrit  :  Je  suis  vivant,  dit  le  Sei- 
gnetir,   tout  geno^^  fféchira   de- 
vant moi,  et  toute  langue  don- 
nera gloire  à  Dieu.   Ainsi  chacun  12 
de  nous  rendra  compte  à  Dieu 
pour  lui-même. 

Ne   nous  jugeons  donc  plus  13 
les  uns  les  autres  ;  mais  pensez 
i:)lutôt  à  ne  rien  faire  qui  soit 
pour  votre  frère  une  pierre  d'a- 
chopjiement  ou  une  occasion  de 
chute.     Je   sais  et  je  suis  per-  14 
suadé    par    le    Seigneur   Jésus 
que  rien  n'est  impur  en  soi,  et 
qu'une  chose  n'est  impure  que 
pour  celui  qui  la  croit  impure. 
Mais    si,  pour   un   aliment,  ton  15 
frère  est  attristé,  tu  ne  marches 
plus   selon   l'amour  :    ne    cause 
pas,  par  ton  aliment,  la  perte 


216 


Chap.  14,  V.  15. 


ROMAINS. 


Chap.  15,  v.  15. 


de  cehii  pour  lequel  Clirist  est 

16  mort.  Que  votre  i)rivilège^  ne 
soit  i^as  un  siijet  de  calomnie. 

17  Car  le  royaume  de  Dieu,  ce 
n'est  pas  le  manger  et  le  boire, 
mais   la  justice,    la    paix    et    la 

18  joie,  par  le  Saint-Esprit.  Celui 
qui  sert  Christ  de  cette  manière 
est  agréable  à  Dieu  et  approuvé 

19  des  honnnes.  Ainsi  donc,  re- 
cherchons ce  qui  contribue  à  la 
paix  et  à  l'édification  mutuelle. 

20  Pour  un  aliment,  ne  détruis  pas 
l'œuvre  de  Dieu.  A  la  vérité 
toutes  choses  sont  pures  ;  mais 
il  est  mal  à  l'homme,  quand  il 
mange,   de   devenir   une   pierre 

21  d'achoppement.  Il  est  bien  de 
ne  pas  manger  de  viande,  de  ne 
pas  boire  de  vin,  et  de  s'abstenir 
de  ce  qui  peut  être  pour  ton 
frère  une  occasion  de  chute, 
de    scandale    ou    de    ftiiblesse. 

22  Tu  as  ime  conviction  :  garde-la 
pour  toi  devant  Dieu.  Heureux 
celui  qui  ne  se  condamne  pas 
lui-même  dans  ce  qu'il  apiDrouve! 

23  Mais  celui  qui  a  des  doutes  au 
sujet  de  ce  qu'il  mange  est  con- 
damné, parce  qu'il  n'agit  pas  par 
conviction.  Tout  ce  qui  n'est 
pas  le  produit  d'une  conviction 
est  péché. 

15      Nous  qui  sommes  forts,  nous 

devons  supporter  les  faiblesses 

.   de  ceux  qui  ne  le  sont  pas,  et  ne 

pas    nous    complaire    en    nous- 

2  mêmes.  Que  chacun  de  nous 
complaise  au  prochain  en  ce  qui 

3  est  bien  pour  l'édification.  Car 
Christ  ne  s'est  point  complu  en 
lui-même,  mais,  selon  qu'il  est 
écrit  :  Les  outrages  de  ceux  qui 
t'insultent  sont  tombés  sur  moi. 

4  Or,  tout  ce  qui  a  été  écrit 
d'avance  l'a  été  pour  notre  in- 
struction, afin  que,  par  la  persé- 
vérance, et  i:)ar   la    consolation 


'    Votre  privilège,  celui  d'être  affranchi  de 
la  loi. 


que  donnent  les  Écritures,  nous 
possédions  l'espérance. 

Que    le    Dieu    de    la    j^ersé-  5 
vérance    et    de    la    consolation 
vous    donne   d'avoir  les   mêmes 
sentiments    les   uns   envers    les 
autres   selon   Jésus-Christ,   afin  6 
que  tous  ensemble,  d'une  seule 
bouche,  vous  glorifiiez  le  Dieu 
et     Père     de     notre    Seigneur 
Jésus  -  Christ.      Accueillez-vous  7 
donc  les  uns  les  autres,  comme 
Christ  vous  a  accueillis,  pour  la 
gloire  de  Dieu. 

Je    dis,   en    effet,  que   Christ  8 
a    été    serviteur    des    circoncis, 
pour    prouver    la    véracité    de 
Dieu     en     confirmant    les  pro- 
messes faites  aux  pères,  tandis  9 
que  les  païens  glorifient  Dieu  à 
cause  de  sa  miséricorde,  selon 
qu'il  est  écrit:  C'est  pourquoi  je 
te  louerai  parmi  les  nations,  et 
je  chanterai  à  la  gloire   de  ton 
nom.     Il   est    dit    encore  :    Na-  10 
tions,   réjouissez-vous  avec   son 
peuple!    Et  encore:    Louez  le  11 
Seigneur,  voiis  toutes  les  nations, 
célébrez-le,  vous  tous  les  peu- 
ples!   Ésaïe  dit  aussi:  Il  sortira  12 
d'Isaï  un  rejeton,  qui  se  lèvera 
pour  régner  sur  les  nations  ;  les 
nations  espéreront  en  lui. 

Que    le   Dieu  de   l'espérance  13 
vous  remplisse  de  toute  joie  et 
de  toute  paix  dans  la  foi,  pour 
que  vous  abondiez  en  espérance, 
par  la  puissance  du  Saint-Esi^rit  ! 

Réflexions   de    Paul    sur    son    ministère,    et 
projets  de  voyage. 

Pour  ce  qui  vous  concerne,  14 
mes  frères,  je  suis  moi-même 
persuadé  que  voiis  êtes  pleins 
de  bonnes  dispositions,  remplis 
de  toute  connaissance,  et  ca- 
pables de  vous  exhorter  les  uns 
les  autres.  Cependant,  à  cer-  15 
tains  égards,  je  vous  ai  écrit  avec 
une  sorte  de  hardiesse,  comme 
pour     réveiller    vos    souvenirs. 


217 


Chap.  15,  V.  15. 


ROMAINS. 


Chap.  16,  v.  5. 


à  cause  de  la  grâce  que  Dieu 

16  m'a  faite  d'être  ministre  de 
Jésus-Christ  parmi  les  ^  païens, 
consacré  au  service  de  l'Évangile 
de  Dieu,  afin  que  l'offrande  des 
païens  '  soit  agréée,  étant  sancti- 
fiée par  l'Esprit-Saint. 

17  C'est  donc  en  Jésus-Christ 
que  j'ai  sujet  de  me  glorifier, 
pour  ce  qui  regarde  les  choses 

18  de  Dieu.  Car  je  n'oserais  men- 
tionner aucune  chose  que  Christ 
n'ait  pas  faite  par  moi,  pour 
amener  les  païens  à  l'obéis- 
sance, i^ar  la  parole  et  par  les 

19  actes,  par  la  puissance  des  mi- 
racles et  des  prodiges,  par  la 
puissance  de  l'Esprit  de  Dieu, 
en  sorte  que,  depuis  Jérusalem 
et  les  pays  voisins  jusqu'en  Ill.y- 
rie,  j'ai   abondamment   répandu 

20  l'Évangile  de  Christ.  Et  je  me 
suis  feit  honneur  d'annoncer 
l'Évangile  là  où  Chi'ist  n'avait 
point  été  nommé,  afin  de  ne  pas 
bâtir  sur  le  fondement  d'autrui, 

21  selon  qu'il  est  écrit  :  Ceux  à  qui 
il  n'avait  point  été  annoncé  ver- 
ront, et  ceux  qui  n'en  avaient 
point  entendu  parler  compren- 
dront. 

22  C'est  ce  qui  m'a  souvent  em- 

23  péché  d'aller  vers  vous.  Mais 
maintenant,  n'ayant  plus  rien  qui 
me  retienne  dans  ces  contrées, 
et  ayant  depuis  plusieurs  années 

24  le  désir  d'aller  vers  vous,  j'esiière 
vous  voir  en  passant,  quand  je 
me  rendrai  en  Espagne",  et  y 
être  accompagné  par  vous,  après 
que  j'aurai  satisfait  en  partie 
mon  désir  de  me  trouver  chez 
vous. 

25  Présentement  je  vais  à  Jéru- 
salem, pour  le  service  des  saints. 

26  Car  la  Macédoine  et  l'Achaïe  ont 
bien  voulu   s'imposer  une  con- 


'  Uoffrande  des  paiens,  les  païens 
(convertis)  présentés  en  offrande. 

''  On  ignore  si  Paul  a  pu  réaliser  ce  voyage 
en  Espagne. 

218 


tribution  en  faveur  des  pauvres 
parmi  les  saints  de  Jérusalem. 
Elles  l'ont  bien  voulu,  et  elles  27 
le  leur  devaient;  car  si  les  païens 
ont  eu   part  à   leurs   avantages 
spii-ituels,  ils  doivent  aussi  les 
assister  dans  les  choses  tempo- 
relles.   Dès  que  j'aurai  terminé  28 
cette  affaire  et  que  je  leur  aurai 
remis  ces  dons  \  je  partirai  pour 
l'Espagne  et  j)asserai  chez  vous. 
Je  sais  qu'en  allant  vers  vous,  29 
c'est  avec  une  pleine  bénédiction 
de  Christ  que  j'irai. 

Je  vous   exhorte,  frères,  par  30 
notre  Seigneur  Jésus-Christ  et 
par  l'amour  de  l'Espi-it,  à  com- 
batti'e   avec   moi,   en   adressant 
à  Dieu  des  prières  en  ma  faveur, 
afin  que  je  sois  délivré  des  in-  31 
crédules  de  la  Judée,  et  que  les 
dons  que  je  porte  à  Jérusalem 
soient  agréés  des  saints,  en  sorte  32 
que  j'arrive  chez  vous  avec  joie, 
si  c'est  la  volonté  de  Dieu,  et  que 
je  jouisse  au  milieu  de  vous  de 
quelque  repos.    Que  le  Dieu  de  33 
paix  soit  avec  vous  tous!  Amen! 

Recommandations,  salutations  et  vœux. 

Je  vous  recommande  Phœbé,  "iQ 
notre  sœur,  qui  est  diaconesse 
de  l'Église  de  Cenchrées  ^  afin  2 
que  vous   la   receviez  en  notre 
Seigneur,   d'une  manière   digne 
des  saints,  et  que  vous  l'assistiez  . 
dans   les  choses   où  elle  aurait 
besoin  de  vous,  car  elle  a  donné 
aide  à  plusieurs  et  à  moi-même. 

Saluez  Prisca^  et  Aquilas,  mes  3 
compagnons  d'œuvre  en  Jésus- 
Christ,  qui  ont  exposé  leux  tête  4 
pour  sauver  ma  vie;  ce  n'est  pas 
moi  seul  qui  leur  rends  grâces,  ce 
sont   encore  toutes  les  Églises 
des  païens.    Saluez  aussi  l'Église  5 
qui  est  dans  leur  maison. — Saluez 


'  Remis  ces  dons,  grec  scellé  ce  fruit. 
"^   Cenchrées,  port  de  Corinthe. 
''  Prisca,  ou  Priscille,  voy.  Act.  xviii.  2  et 
suiv. 


Chap.  16,  V.  5. 


ROMAINS. 


Chap.  16,  v.  27. 


Épaïnète,  mon  bicii-aîmé,  qui  a 
été  pour  Christ  les  prémices  de 

6  l'Asie. — Saluez  Marie,  qui  a  pris 
beaucouji  do  peine  pour  vous. — 

7  Saluez  Andronicus  et  Junias, 
mes  parents  et  mes  compagnons 
de  captivité,  qui  jouissent  d'une 
grande  considération  jjarmi  les 
apôtres,  et  qui  même  avant  moi 

8  ont  été  en  Christ. — Saluez  Am- 
plias,  mon    bien -aimé    dans    le 

9  Seigneur. — Saluez  Urbain,  notre 
compagnon  d'œuvre  en  Christ, 
et    Stachys,   mon    bien-aimé. — 

10  Saluez  Apellès,  qui  est  éprouvé 
en   Christ.     Saluez  ceux   de   la 

11  maison  d'Aristobule.  —  Saluez 
Héi'odion,  mon  parent.  Saluez 
ceux  de  la  maison  de  Narcisse, 
qui    sont   dans    le    Seigneur. — 

12  Saluez  Tryphcne  et  Tryphose, 
qui  travaillent  pour  le  Seigneur. 
Saluez  Perside,  la  bien-aimée, 
qui  a  beaucoup  travaillé  pour  le 

13  Seigneur. —  Saluez  Eufus,  lélu 
du  Seigneur,  et  sa  mère,  qui  est 

14  aussi  la  mienne. — Saluez  Asyn- 
crite,  Phlégon,  Hermès,  Patrobas, 
Hermas,  et  les  frères  qui  sont 
avec    eux. — Saluez    Philologue 

15  et  Julie,  Nérée  et  sa  sœur,  et 
Olympe,  et  tous  les  saints  qui 

16  sont  avec  eux. — Saluez-vous  les 
uns  les  autres  par  un  saint  baiser. 

Toutes  les  Églises  de  Christ 
vous  saluent. 

17  Je  vous  exhorte,  frèi'es,  à  pren- 
dre garde  à  ceux  qui  causent 
des  divisions  et  des  scandales,  au 
préjudice  de  l'enseignement  que 
vous  avez  reçu.     Éloignez-vous 


d'eux.    Car  de  tels  honunes  ne  18 
servent  point  Christ  notre   Sei- 
gneur, mais  leur  propre  centre  ; 
et,   jîar   des   paroles    douces   et 
flatteuses,  ils  séduisent  les  cœurs 
des   simples.     Pour  vous,  votre  19 
obéissance  est  connue  de  tous  ; 
je  me  réjouis  donc  à  votre  sujet, 
et  je  désire  que  vous  soyez  sages 
en  ce  qui  concerne   le  bien  et 
purs  en  ce  qui  concerne  le  mal. 
Le  Dieu  de  paix  écrasera  bientôt  20 
Satan  sous  vos  pieds.     Que  la 
grâce  de  notre  Seigneur  Jésus- 
Christ  soit  avec  vous  ! 

Timothée,     mon     compagnon  21 
d'œuvre,  vous    salue,  ainsi   que 
Lucius,  Jason  et  Sosipater,  mes 
parents. — Je  vous  salue  dans  le  22 
Seigneur,   moi    Tertius,   qui    ai 
écrit   cette  lettre. — Gaïus,  mon  23 
hôte  et  celui  de  toute  l'Église, 
vous  salue.     Éraste,  le  trésorier 
de  la  ville,  vous  salue,  ainsi  que 
le  frère  Quartus. 

Que  la  grâce  de  notre  Seigneur  24 
Jésus-Christ  soit  avec  vous  tous  ! 
Amen  ! 

A  celui  qiii  peut  vous  affermir  25 
selon  mon  Évangile  et  la  prédi- 
cation de  Jésus-Christ,  conformé- 
ment à  la  révélation  du  mystère 
caché  pendant  des  siècles,  mais  26 
manifesté    maintenant    jîar    les 
écrits     des     prophètes,    d'après 
l'oi'dre  du  Dieu  éternel,  et  porté 
à  la  connaissance  de  toutes  les 
nations,  afin  qu'elles  obéissent  à 
la  foi, — à  Dieu,  seul  sage,  soit  la  27 
gloire   aux   siècles    des   siècles, 
par  Jésus-Christ  !   Amen  ! 


219 


PREMIERE   EPITRE   DE   PAUL 

AUX     CORINTHIENS 


1 


Adresse  et  salutation. 

Paul,  appelé  à  être  apôtre  de 
Jésus-Christ  par  la  volonté  de 

2  Dieu,  et  le  frère  Sosthène,  à 
rÉglise  de  Dieu  qui  est  à  Co- 
rintlie,  à  ceux  qui  ont  été  sancti- 
fiés en  Jésus-Christ,  appelés  à 
être  saints,  et  à  tous  ceux  qui 
invoquent  en  quelque  lieu  que 
ce  soit  le  nom  de  notre  Seigneur 
Jésus-Christ,  leur  Seigneur  et  le 

3  nôtre  :  que  la  grâce  et  la  paix 
vous  soient  données  de  la  part  de 
Dieu  notice  Père  et  du  Seigneur 
Jésus-Christ  ! 

Actions  de  grâces  pour  les  dons  accordés  aux 
Corinthiens. — Appel  à  l'union. 

4  Je  rends  à  mon  Dieu  de  con- 
tinuelles actions  de  grâces  à 
votre  sujet,  pour  la  grâce  de 
Dieu  qui  vous  a  été  accordée  en 

5  Jésus-Christ.  Car  en  lui  vous 
avez  été  comblés  de  toutes  les 
richesses  qui  concernent  la  pa- 

6  rôle  et  la  connaissance,  le  té- 
moignage de  Christ  ayant  été 
solidement    établi    parmi    vous, 

7  de  sorte  qu'il  ne  vous  manque 
aucun  don,  dans  l'attente  où  vous 
êtes  de  la  manifestation  de  notre 

8  Seigneur  Jésus-Christ.  Il  vous 
affermira  aussi  jusqu'à  la  fin, 
pour  que  vous  soyez  irréiDro- 
chables  au  jour  de  notre  Seigneur 

9  Jésus-Christ.  Dieu  est  fidèle, 
lui  qui  vous  a  appelés  à  la  com- 
munion de  son  Fils  Jésus-Christ 
notre  Seigneur. 

10      Je  vous  exhorte,  frères,  par  le 
nom   de  notre  Seigneur  Jésus- 


Christ,  à  tenir   tous   un   même 
langage,  et  à  ne  point  avoir  de 

220 


divisions  parmi  vous,  mais  à  être 
parfaitement  unis  dans  un  même 
esjjrit  et  dans  un  même  senti- 
ment.  Car,  mes  frères,  j'ai  appris  1 1 
à  votre  sujet,  par  les  gens  de 
Chloé,  qu'il  y  a  des  disputes  au 
milieu  de  vous.     Je  vevix  dire  12 
que  chacun  de  vous  parle  ainsi  : 
Moi,  je  suis  de  Paul  ! — et  moi, 
d'Apollos  ^  ! — et  moi,  de  Céphas^! 
et  moi,  de  Christ  ! — Christ  est-il 
divisé?     Paul  a-t-il  été  crucifié  13 
pour  voixs,  ou  est-ce  au  nom  de 
Paul  que  vous  avez  été  baptisés  ? 
Je  rends  grâces  à  Dieu  de  ce  14 
que  je    n'ai    baptisé    aucun    de 
vous,  excepté  Crispus  et  Gaïus, 
afin  que  personne  ne  dise  que  15 
vous  avez  été  baptisés  en  mon 
nom.     J'ai  encore  baptisé  la  fa-  1(5 
mille  de  Stéjjhanas  ;  du  reste,  je 
ne   sache  pas  que  j'aie  baptisé 
quelque  autre  personne. 

La  sagesse  du  monde  et  la  sagesse  de  Dieu. — 
Caractère  et  but  de  la  prédication  de  Paul. 

Ce  n'est  pas  pour  baptiser  que  1 7 
Christ    m'a   envoyé,   c'est  pour 
annoncer  l'Evangile,  et  cela  sans 
la  sagesse  du  langage,  afin  que 
la   croix  de  Christ  ne  soit  pas 
rendue  vaine.  Car  la  prédication  IS 
de  la  croix  est  une  folie  pour 
ceux   qui  périssent;  mais  pour 
nous  qui  sommes  sauvés  elle  est 
une  puissance  de  Dieu.     Aussi  11) 
est-il  écrit  :  Je   détruirai  la  sa- 
gesse  des  sages,  et  j'anéantirai 
l'intelligence  des  intelligents.  Où  20 
est  le  sage  ?   où  est  le  scribe  ? 
où  est  le  disi3uteur  de  ce  siècle? 


Apollos,  voy.  Act.  xviii.  24  et  suiv. 
C'éphas,  l'apôtre  Pierre,  voy.  Jean  i.  43. 


Chap.  1,  V.  20.         I  CORINTHIENS.         Chap.  2,  v.  14. 


Dieu   n"a-t-il  pas  convaincu   de 

21  folie  la  sagesse  du  monde  ?  Car 
puisque  le  monde,  avec  sa  sa- 
gesse, n'a  point  connu  Dieu 
dans  la  sagesse  de  Dieu,  il  a  plu 
à  Dieu  de  sauver  les  croyants 
par  la   folie   de   la  iDrédication. 

22  Les  Juifs  demandent  des  mi- 
racles et  les  Grecs  cherchent  la 

23  sagesse  :  nous,  nous  prêchons 
Christ  crucifié,  scandale  pour  les 
Juifs  et   folie   pour  les  païens, 

24  mais  jouissance  de  Dieu  et  sa- 
gesse de  Dieu  pour  ceux  qui 
sont    appelés,    tant    Juifs    que 

25  Grecs.  Car  la  folie  de  Dieu  est 
plus  sage  et  la  faiblesse  de  Dieu 
est  plus  forte  que  les  hommes. 

26  Considérez,  frères,  que  parmi 
vous  qui  avez  été  appelés  il  n'y 
a  ni  beaticoup  de  sages  selon  la 
chair,  ni  beaucoup  de  puissants, 

27  ni  beaucoup  de  nobles.  Mais 
Dieu  a  choisi  les  choses  folles 
du  monde,  pour  confondre  les 
sages  ;  Dieu  a  choisi  les  choses 
faibles    du    monde,    jjour    con- 

28  fondre  les  fortes  ;  et  Dieu  a 
choisi  les  choses  viles  du  monde 
et  celles  qu'on  méjorise,  celles 
qui  ne  sont  rien,  pour  réduire  au 

29  néant  celles  qui  sont,  afin  que 
nulle  chair  ne  se  glorifie  devant 

30  Dieu.  Or,  c'est  par  lui  que  vous 
êtes  en  Jésus-Christ,  lequel  est 
devenu  jîour  nous  sagesse,  par 
la  volonté  de  Dieu,  et  justice  et 

31  sanctification  et  rédemption,  afin, 
comme  il  est  écrit,  que  celui 
qui  se  glorifie  se  glorifie  dans  le 
Seigneur. 

2      Pour  moi,  frères,  lorsque  je 

suis  allé  chez  vous,  ce  n'est  pas 

a^ec  une  supériorité  de  langage 

ou  de  sagesse  que  je  suis  allé 

vous  annoncer  le  témoignage  de 

2  Dieu.  Car  je  n'ai  pas  eu  la 
pensée  de  savoir  parmi  vous 
autre  chose  que  Jésus-Christ,  et 

3  Jésus-Christ  crucifié.  Moi-même 
j'étais  auprès  de  vous  dans  un 


état  de  faiblesse,  de  crainte,  et 
de  grand  tremblement  ;  et  ma  4 
parole  et  ma  prédication  ne 
reposaient  pas  sur  les  discours 
persuasifs  de  la  sagesse,  mais 
sur  une  démonstration  d'Esprit 
et  de  imissance,  afin  que  votre  5 
foi  fût  fondée,  non  sur  la  sagesse 
des  hommes,  mais  sur  la  jîuis- 
sance  de  Dieu. 

Cependant,  c'est  une  sagesse  6 
que    nous    prêchons    parmi   les 
parfaits,  sagesse    qui    n'est    pas 
de  ce  siècle,  ni  des  chefs  de  ce 
siècle    qui   vont    être    anéantis  ; 
nous    prêchons    la    sagesse    de  7 
Dieu,    mystérieuse    et    cachée, 
que     Dieu,    avant     les     siècles, 
avait  destinée  pour  notre  gloire, 
sagesse  qu'aucun  des  chefs  de  ce  8 
siècle  n'a  connue,  car,  s'ils  l'eus- 
sent connue,  ils  n'auraient  pas 
crucifié   le    Seigneur  de  gloire. 
Mais,  comme  il  est  écrit,  ce  sont  9 
des   choses  que  l'œil  n'a   point 
vues,  que  l'oreille  n"a  point  en- 
tendues,  et   qui   ne   sont   point 
montées   au  cœur  de  l'homme, 
des  choses  que  Dieu  a  préparées 
pour  ceux  qui   l'aiment.     Dieu  10 
nous  les  a  révélées  par  l'Esi^rit. 
Car  l'Esprit  sonde  tout,  même 
les  profondeurs  de  Dieu,  Lequel  11 
des  hommes,  en  efiet,  connaît  les 
choses  de  l'homme,  si  ce  n'est 
l'esprit  de  l'homme  qui   est  en 
lui?     De    même,    personne    ne 
connaît  les  choses  de   Dieu,  si 
ce  n'est  l'Esi^rit  de  Dieu. 

Or  nous,  nous  n'avons  pas  reçu  12 
l'esprit  du  monde,  mais  l'Esprit 
qvii  vient  de  Dieu,  afin  que  nous 
connaissions  les  choses  que  Dieu 
nous   a    données  par  sa   grâce.  13 
Et   nous   en  parlons,  non  avec 
des  discours  qu'enseigne  la  sa- 
gesse humaine,  mais  avec  ceux 
qu'enseigne  l'Esprit,  employant 
un      langage      spirituel      poiu- 
les    choses    si^irituelles.      Mais  14 
l'homme   animal  ne   reçoit   pas 

21 


Chap.  3,  V. 


14. 


I  CORINTHIENS. 


Chap.  4,  v.  i. 


les  choses  de  l'Esprit  de  Dieu, 
car  elles  sont  une  folie  pour  lui, 
et  il  ne  peut  les  connaître,  parce 
que  c'est  spirituellement  qu'on 

15  en  juge.  L'honmie  spirituel,  au 
contraire,  juge  de  tout,  et  il  n'est 
lui-même    jugé    par    personne. 

16  Car  qui  a  connu  la  pensée  du 
Seigneur,  pour  l'instruire?  Or 
nous,  nous  avons  la  pensée  de 
Christ. 

Divisions  dans  l'Eglise  de  Corinthe. 

Q      Pour  moi,  frères,  ce  n'est  pas 

comme  à  des  hommes  spirituels 

que   j'ai   pu   vous   parler,   mais 

comme  à  des  hommes  charnels, 

comme  à  des  enfants  en  Christ. 

2  Je  vous  ai  donné  du  lait,  non  de 
la  nourriture  solide,  car  vous  ne 
pouviez  pas  la  supporter;  et 
vous   ne   le   pouvez  pas   même 

3  à  présent,  parce  que  vous  êtes 
encore  charnels.  En  effet,  puis- 
qu'il y  a  parmi  vous  de  la  jalousie 
et  des  disputes,  n'êtes-vous  pas 
charnels,  et  ne  marchez-vous  pas 

4  selon  l'homme  ?  Quand  l'un  dit  : 
Moi,  je  suis  de  Paul  !  et  un 
autre  :    Moi,  d'Apollos  !    n'êtes- 

5  vous  pas  des  hommes  ?  Qu'est- 
ce  donc  qu'Apollos,  et  qu'est-ce 
que  Paul?  Des  serviteurs,  par 
le  moyen  desquels  vous  avez 
cru,  selon   que  le  Seigneur  l'a 

6  donné  à  chacun.  J'ai  planté, 
Apollos  a  arrosé,  mais  Dieu  a 

7  fait  croître,  en  sorte  que  ce  n'est 
pas  celui  qui  plante  qiii  est  quel- 
que chose,  ni  celui  qui  arrose, 

8  mais  Dieu  qui  fait  croître.  Celui 
qui  i^lante  et  celui  qui  arrose 
sont  égaux,  et  chacun  rece\Ta  sa 
propre    récompense    selon    son 

9  propre  travail.  Car  nous  som- 
mes ouvriers  avec  Dieu.  Vous 
êtes  le  champ  de  Dieu,  l'édifice 
de  Dieu. 

10  Selon  la  grâce  de  Dieu  qui 
m'a  été  donnée,  j'ai  posé  le 
fondement  comme  un  sage  archi- 


tecte, et  un  autre  bâtit  dessus. 
Mais  que  chacun  prenne  garde 
à  la  manière  dont  il  bâtit  dessus. 
Car  personne  ne  peut  poser  un  11 
autre  fondement  que  celui  qui  a 
été    posé,    savoir    Jésus- Christ. 
Or,   si   quelqu'un   bâtit    sur    ce  12 
fondement  avec  de  l'or,  de  l'ar- 
gent, des  pierres  j)récieuses,  du 
bois,  du  foin,  du  chaume,  l'œuvre 
de  chacun  sera  manifestée;  car  13 
le  jour  la  fera  connaître,  parce 
qu'elle  se  révélera  dans  le  feu, 
et    le    feu   éj^rouvera   ce   qu'est 
l'œuvre  de  chacun.     Si  l'œuvre  14 
bâtie  par  quelqu'un  siu'  le  fonde- 
ment   subsiste,    il    recevra    une 
récompense.   Si  l'œuvre  de  quel-  15 
qu'un  est  consumée,  il  perdra  sa 
récompense;    pour  lui,   il   sera 
sauvé,  mais   comme  au   travers 
du  feu. 

Ne  savez-vous  pas  que  vous  16 
êtes  le  temple  de  Dieu,  et  que 
l'Esprit  de  Dieu  habite  en  vous  ? 
Si  quelqu'un  détruit  le  temple  17 
de  Dieu,  Dieu  le  détruira  ;  car  le 
temple  de  Dieu  est  saint,  et  c'est 
ce  que  vous  êtes. 

Que  nul  ne  s'abuse  lui-même  :  18 
si  quelqu'un  parmi  vous  pense 
être  sage  selon  ce  siècle,  qu'il 
devienne   fou,   afin   de    devenir 
sage.     Car    la    sagesse    de    ce  19 
monde  est  une  folie  devant  Dieu. 
Aussi  est-il  écrit:   Il  prend  les 
sages  dans   leur    ruse.     Et   en-  20 
core  :   Le  Seigneur  connaît  les 
pensées  des  sages,  il  sait  qu'elles 
sont  vaines. 

Que  personne  donc  ne  mette  21 
sa  gloire  dans  des  hommes  ;  car 
tout  est  à  vous,  soit  Paul,  soit  22 
Apollos,    soit    Céphas,    soit    le 
monde,  soit  la  vie,  soit  la  mort, 
soit   les    choses   présentes,  soit 
les  choses  à  venir.     Tout  est  à  23 
vous;  et  vous  êtes  à  Christ,  et 
Christ  est  à  Dieu. 

Ainsi,    qu'on    nous    regarde  ^ 
comme  des  serviteurs  de  Christ, 


222 


Chap.  4,  V.  I. 


I  CORINTHIENS. 


Chap.  5,  v.  i. 


et  des   dispensateurs  des   mys- 

2  tères  de  Dieu.  Du  reste,  ce 
qu'on  demande  des  dispensa- 
teurs,   c'est    que     chacim     soit 

3  trouvé  fidèle.  Pour  moi,  il  m'im- 
porte fort  peu  d'être  jugé  par 
vous, ou  par  un  tribunal  humain'. 
Je  ne  méjuge  pas  non  plus  moi- 

4  même,  car  je  ne  me  sens  cou- 
pable de  rien  ;  mais  je  ne  suis  pas 
pour  cela  justifié.    Celui  qui  me 

5  juge,  c'est  le  Seigneur.  C'est 
pourquoi  ne  jugez  de  rien  avant 
le  temps,  jusqu'à  ce  que  vienne 
le  Seigneur,  qui  mettra  en  lu- 
mière ce  qui  est  caché  dans  les 
ténèbres,  et  qui  manifestera  les 
desseins  des  cœurs.  Alors  cha- 
cun recevra  de  Dieu  la  louange 
qui  lui  sera  due. 

6  C'est  à  cause  de  vous,  frères, 
que  j'ai  fait  de  ces  choses  une 
application  à  ma  personne  et  à 
celle  d'Apollos,  afin  que  vous 
appreniez,  par  notre  exemple,  à 
ne  pas  aller  au  delà  de  ce  qui 
est  écint,  et  que  nul  de  vous  ne 
conçoive  de  l'orgueil  en  faveur 

7  de  l'un  contre  l'autre.  Car  qui 
est-ce  qui  te  distingue?  Qu'as-tu 
que  tu  n'aies  reçu?  Et  si  tu 
l'as  reçu,  pourquoi  te  glorifies- 
tu,  comme  si  tu  ne  l'avais  pas 
reçu  ? 

8  Déjà  vous  êtes  rassasiés,  déjà 
vous  êtes  riches,  sans  nous  vous 
régnez.  Et  puissiez-vous  régner 
en  effet,  afin  que  nous  aussi  nous 

9  régnions  avec  vous  !  Car  Dieu, 
ce  me  semble,  a  fait  de  nous, 
apôtres,  les  derniers  des  hom- 
mes, des  condamnés  à  mort  en 
quelque  sorte,  puisque  nous 
avons  été  en  spectacle  au  monde, 

10  aux  anges  et  aux  hommes.  Nous 
sommes  fous  à  cause  de  Christ; 
mais  vous,  vous  êtes  sages  en 
Christ;  nous  sommes  fiiibles, 
mais  vous  êtes  forts.     Vous  êtes 


Grec  par  wn  jowr  humain. 


honorés,  et   nous   sommes   mé- 
prisés!     Jusqu'à    cette    heure,  11 
nous  souffrons  la  faim,  la  soif, 
la  nudité  ;    nous   sommes   mal- 
traités,  errants   çà  et  là;   nous  12 
nous    fatiguons   à   travailler   de 
nos    propres     mains  ;     injuriés, 
nous      bénissons  ;      persécutés, 
nous     supi^ortons;      calomniés,  13 
nous  prions  ;   nous  sommes  de- 
venus comme  les  balayures  du 
monde,  le  rebut  de  tous,  jusqu'à 
maintenant. 

Ce  n'est  pas  pour  vous  faire  14 
honte    que   j'écris    ces    choses  ; 
mais  je  vous  avertis  comme  mes 
enfants  bien-aimés.     Car,  quand  15 
vous  auriez  dix  mille  maîtres  en 
Christ,   vous   n'avez    cei^endant 
pas    lîlusieurs     jjères,    puisque 
c'est  moi  qui  vous  ai  engendrés 
en  Jésus-Christ  par  l'Evangile. 
Je  vous  en  conjure  donc,  soyez  16 
mes    imitateurs.     Pour   cela  je  17 
vous   ai    envoyé   Timothée,   qui 
est    mon    enfant    bien-aimé    et 
fidèle     dans    le     Seigneur;     il 
vous    rappellera     quelles     sont 
mes  voies  en  Christ,  quelle  est 
la  manière  dont  j'enseigne  par- 
tout dans  toutes  les  Églises. 

Quelques-uns    se    sont   enflés  18 
d'orgueil,  comme  si  je  ne  devais 
pas  aller  chez  vous.     Mais  j'irai  19 
bientôt   chez   vous,    si    c'est   la 
volonté  du  Seigneur,  et  je  con- 
naîtrai, non  les  paroles,  mais  la 
puissance   de  ceux  qui   se  sont 
enflés.    Car  le  royaume  de  Dieu  20 
ne  consiste  pas  en  paroles,  mais 
en  puissance.    Que  voulez-vous?  21 
Que  j'aille  chez  vous  avec  une 
verge,  ou  avec  amour  et  dans  un 
esprit  de  douceur  ? 

Etat  moral  de  l'Eglise  de  Corinthe.     Censure 
des  désordres  qui  y  régnent. 

On  entend  dire  généralement  g 
qu'il  y  a  parmi   vous   de   l'im- 
pudicité,  et  une  imi)udicité  telle 
qu'elle  ne  se  rencontre  pas  même 


223 


Chap.  5,  V.  I. 


I  CORINTHIENS. 


Chap.  6,  v.  lo. 


chez  les  païens  ;    c'est  au  point 
que  run  de  vous  a  la  femme  de 

2  sou  père.  Et  vous  êtes  enflés 
d'orgueil  !  Et  vous  n'avez  pas 
été  pkitôt  dans  l'afiliction,  afin 
que  celui  qui  a  commis  cet  acte 

3  fût  ôté  du  milieu  de  vous  ! 
Pour  moi,  absent  de  corps,  mais 
jirésent  d'esprit,  j'ai  déjà  jugé, 
comme   si  j'étais  présent,  celui 

4  qui  a  commis  un  tel  acte.  Au 
nom  du  Seigneur  Jésus,  vous  et 
mon  esprit  étant  assemblés,  avec 
la  puissance  de  notre  Seigneur 

5  Jésus,  qu'un  tel  homme  soit  livré 
à  Satan  pour  la  destruction  de  la 
chair,  afin  que  l'esprit  soit  sauvé 
au  jour  du  Seigneur  Jésus. 

6  C'est  bien  à  tort  que  vous  vous 
glorifiez.  Ne  savez- vous  pas 
qu'un  peu  de  levain  fait  lever 

7  toute  la  pâte  ?  Faites  disparaî- 
tre le  vieux  levain,  afin  que  vous 
soyez  une  pâte  nouvelle,  puisque 
vous  êtes  sans  levain  ;  car  Christ, 

S  notre  Pâque,  a  été  immolé.  Célé- 
brons donc  la  fête,  non  avec  du 
vieux  levain,  non  avec  un  levain 
de  malice  et  de  méchanceté, 
mais  avec  les  pains  sans  levain 
de  la  pureté  et  de  la  vérité. 

9  Je  vous  ai  écrit  dans  ma 
lettre^  de  ne  pas  avoir  des  re- 
lations avec  les  impudiques, — 

10  non  pas  d'une  manière  absolue 
avec  les  impudiques  de  ce  monde, 
ou  avec  les  cupides  et  les  ra- 
visseurs, ou  avec  les  idolâtres  ; 
autrement,  il  vous  faudrait  sortir 

11  du  monde.  Maintenant,  ce  que 
je  vous  ai  écrit  '\  c'est  de  ne  pas 
avoir  des  relations  avec  quel- 
qu'im  qui,  se  nommant  frère,  est 
impudique,  ou  cupide,  ou  ido- 
lâtre, ou  outrageux,  ou  ivrogne, 
ou  ravisseur,  de  ne  pas  même 
manger    avec    un    tel    homme. 

'  Allusion  à  une  précédente  lettre,  qui 
n'est  pas  parvenue  jusqu'à  nous. 

"  Voici  comment  vous  devez  comprendre 
ce  que  je  voua  ai  écrit,  c'est  etc. 


Qu'ai-je,  en  eff'et,  à  juger  ceux  12 
du  dehors?     N'est-ce  pas  vous 
qui  jugez  ceux  du  dedans?  Pour  13 
ceux  du  dehors.  Dieu  les  juge. 
Ôtez  le  méchant  du  milieu  de 


vous. 


Quelqu'un   de  vous,  lorsqu'il  Q 
a   un   difiërend  avec   un  autre, 
ose-t-il    jilaider   devant   les   in- 
justes \  et  non  devant  les  saints? 
Ne  savez-vous  pas  que  les  saints  2 
jugeront  le  monde?     Et  si  c'est 
par  vous  que  le  monde  est  jugé, 
êtes-vous  indignes  de  rendre  les 
moindres  jugements  ?   Ne  savez-  3 
vous  pas  que  nous  jugerons  les 
anges  ?    Et   nous   ne  jugerions 
pas,    à    plus    forte    raison,    les 
choses    de    cette    vie?     Quand  4 
donc  vous   avez   des  différends 
jjour  les  choses  de  cette  vie,  ce 
sont    des    gens    méprisés    dans 
l'Église   que  vous  prenez  pour 
juges  !     Je  le  dis  à  votre  honte  :  5 
ainsi  il  n'y  a  parmi  vous  pas  un 
seul  homme  sage  qui  puisse  pro- 
noncer entre   ses  frères.     Mais  6 
un  frère  plaide  contre  un  frère, 
et    cela    devant    des    infidèles  ! 
C'est  déjà  certes  un  défaut  chez  7 
vous  que  d'avoir  des  procès  les 
uns  avec  les  autres.     Pourquoi 
ne  souff'rez-vous  pas  plutôt  quel- 
que injustice  ?   Pourquoi  ne  vous 
laissez-vous  pas  plutôt  dépouil- 
ler ?  Mais  c'est  vous  qui  commet-  8 
tez  l'injustice  et  qui  dépouillez, 
et  c'est  envers   des   frères  que 
vous   agissez   de  la  sorte  !     Ne  9 
savez-vous  pas  que  les  injustes 
n'hériteront  point  le  royaume  de 
Dieu  ? 

Ne  vous  y  trompez  pas  :  ni  les 
impudiques,  ni  les  idolâtres,  ni 
les  adultères,  ni  les  efféminés, 
ni  les  infâmes,  ni  les  voleurs,  ni  10 
les  cupides,  ni  les  ivrognes,  ni 
les  outrageux,  ni  les  ravis- 
seurs, n'hériteront  le  royaume  de 


Les  injustes,  les  païens. 


224 


Chap,  6,  V.  lo. 


I   CORINTHIENS. 


Chap.  7,  v.  13. 


11  Dieu.  Et  c'est  là  ce  que  vous 
étiez,  quelques-uns  de  vous. 
Mais  vous  avez  été  lavés,  mais 
vous  avez  été  sanctifiés,  mais 
vous  avez  été  justifiés  au  nom 
du  Seig:neur  Jésus-Christ,  et  par 
l'Esprit  de  notre  Dieu. 

12  Tout  m'est  permis,  mais  tout 
n'est  pas  utile  ;  tout  m'est  per- 
mis, mais  je  ne  me  laisserai 
dominer   par  quoi  que  ce  soit. 

13  Les  aliments  sont  jjour  le  ventre, 
et  le  ventre  pour  les  aliments; 
mais  Dieu  détruira  l'un  comme 
les  autres.  Le  corps,  néan- 
moins, n'est  pas  pour  l'impudi- 
cité  ;  il  est  pour  le  Seigneur,  et 

14  le  Seigneiu*  pour  le  corps.  Et 
Dieu,  qui  a  ressuscité  le  Sei- 
gneur,nous  ressuscitera  aussi  par 

15  sa  puissance.  Ne  savez-vous  pas 
que  vos  corps  sont  des  membres 
de  Christ  ?  Prendrai-je  donc 
les  membres  de  Christ,  pour  en 
feire  les  membres  d'une  prosti- 

16  tuée?  Loin  de  là!  Ne  savez- 
vous  pas  que  celui  qui  s'attache 
à  la  prostituée  est  un  seul  corps 
avec  elle?  Car,  est-il  dit,  les 
deux     deviendront    une     seule 

17  chair.  Mais  celui  qui  s'attache  au 
Seigneur  est  avec  lui  un  seiil  es- 

18  prit.  Fuyez  Timpudicité.  Quel- 
que autre  péché  qu'un  honmie 
commette,  ce  péché  est  hors  du 
corps  ;  mais  celui  qui  se  livre 
à  l'impudicité  pèche  contre  son 

19  propre  corps.  Ne  savez-vous  pas 
que  votre  corps  est  le  temple  du 
Saint-Esprit  qui  est  en  vous,  que 
vous  avez  reçu  de  Dieu,  et  que 
vous  ne  vous  appartenez  point  à 

20  vous-mêmes?  Car  vous  avez  été 
rachetés  à  un  grand  prix.  Glori- 
fiez donc  Dieu  dans  votre  corps 
[et  dans  votre  esprit,  qui  ap- 
partiennent à  Dieu]. 

Réponse  aux  questions  des  Corinthiens  sur 
le  mariage. 

•7  Pour  ce  qui  concerne  les 
choses  dont  vous  m'avez  écrit. 


je    pense    qu'il    est    bon    pour 
l'homme    de  ne  point  avoir  de 
contact  avec  inie  fenmie.    Toute-  2 
fois,    pom-    éviter    l'impudicité, 
que  chacun  ait  sa  femme,  et  que 
chaque  femme  ait  son  mari.   Que  3 
le  mari  rende   à  sa   femme   ce 
qu'il  lui  doit,  et  que  la  femme 
agisse  de  même  envers  son  mari. 
La  fennne  n'a  pas  autorité  sur  4 
son  i^ropre  corps,  mais  c'est  le 
mari;   et  pareillement,  le  mari 
n'a  pas  autorité  sur  son  propre 
corps,  mais  c'est  la  femme.     Ne  5 
vous  privez  point  l'im  de  l'autre, 
si  ce  n'est  d'un  commun  accord 
pour  un  temps,  afin  de  vaquer  à 
la   prière  ;    j^uis    retournez    en- 
semble, de  peur  que   Satan  ne 
vous     tente     jmr    votre    incon- 
tinence.    Je   dis   cela  par  con-  6 
descendance,  je  n'en  fais  pas  un 
ordre.    Je  voudrais  qvie  tous  les  7 
hommes   fussent    comme    moi  ; 
mais  chacun  tient  de  Dieu  un 
don  particulier,  l'un  d'une  ma- 
nière, l'autre  d'ime  autre. 

A  ceitx  qui  ne  sont  pas  mariés  8 
et  aux  veuves,  je  dis  qu'il  leur 
est  bon  de  rester  comme  moi. 
Mais  s'ils  manquent  de  con-  9 
tinence,  qu'ils  se  marient  ;  car  il 
vaut  mieux  se  marier  que  de 
brûler. 

A  ceux  qui  sont  mariés,  j'or-  10 
donne,  non  pas  moi,  mais  le 
Seigneur  \  que  la  femme  ne  se 
sépare  point  de  son  mari  (si  elle  11 
est  séparée,  qu'elle  demeure  sans 
se  marier  ou  qu'elle  se  réconcilie 
avec  son  mari),  et  que  le  mari  ne 
répudie  point  sa  femme. 

Aux  autres,  ce  n'est  pas  le  12 
Seigneur,  c'est  moi  qui  dis:  Si 
un  frère  a  une  femme  incrédule, 
et  qu'elle  consente  à  habiter  avec 
lui,  qu'il  ne  la  répudie  point; 
et  si  une  femme  a  im  mari  13 
incrédule,  et   qu'il    consente   à 


'  Comp.  Matth.  v.  32  ;  xix.  9. 


225 


Chap.  7,  V.  13.         I   CORINTHIENS.         Chap.  7,  v.  36. 


habiter  avec  elle,  qu  elle  ne  ré- 

14  puclie  point  son  mari.  Car  le 
mari  incrédule  est  sanctifié  par 
la  femme,  et  la  femme  incrédule 
est  sanctifiée  par  le  frère  ;  autre- 
ment, vos  enfants  seraient  im- 
purs, tandis  que  maintenant  ils 

15  sont  saints.  Si  l'incrédule  se 
séjDare,  qu'il  se  sépare;  le  frère 
ou  la  sœur  ne  sont  pas  liés  dans 
ces   cas-là.     Mais   Dieu  nous  a 

16  appelés  à  vivre  en  paix.  Car  que 
sais-tu,  femme,  si  tu  sauveras  ton 
mari?  Ou  que  sais-tu,  mari,  si 
tu  sauveras  ta  femme  ? 

1 7  Seulement,  que  chacun  marche 
selon  la  part  que  le  Seigneur  lui 
a  faite,  selon  l'appel  qu'il  a  i-ecu 
de  Dieu.  C'est  ainsi  que  je  l'or- 
donne dans  toutes  les  Églises. 

18  Quelqu'un  a-t-il  été  apjielé  étant 
circoncis,  qvi'il  demeure  circon- 
cis ;  quelqu'un  a-t-il  été  appelé 
étant    incirconcis,    qu'il    ne    se 

19  fasse  pas  circoncire.  La  circon- 
cision n'est  rien,  et  l'incircon- 
cision  n'est  rien,  mais  l'obser- 
vation des  commandements  de 

20  Dieu  est  tout.  Que  chacun  de- 
meure   dans    l'état    où    il    était 

21  lorsqu'il  a  été  appelé.  As-tu 
été  appelé  étant  esclave,  ne  t'en 
inquiète  pas,  et,  quand  même  tu 
peux  devenir  libre,  mets  plutôt 

22  ton  appel  à  profit.  Car  l'esclave 
qui  a  été  appelé  dans  le  Seigneur 
est  un  affi-anchi  du  Seigneur;  de 
même,  l'homme  libre  qui  a  été 
appelé  est  un  esclave  de  Christ. 

23  Vous  avez  été  rachetés  à  im 
grand  prix;  ne  devenez  pas  es- 

24  claves  des  hommes.  Que  chacun, 
frères,  demeiu'e  devant  Dieu  dans 
l'état  où  il  était  lorsqu'il  a  été 
appelé. 

25  Pour  ce  qui  est  des  vierges,  je 
n'ai  point  d'ordre  du  Seigneur; 
mais  je  donne  un  avis,  comme 
ayant  reçu  du  Seigneur  la  grâce 
d'être  fidèle. 

26  Voici    donc   ce    que  j'estime 


bon,  à  cause  des  temps  difiiciles 
qui  s'approchent:  il  est  bon  à  un 
houmie  d'être  ainsi  \  Es-tu  lié  27 
à  une  fennne,  ne  cherche  pas  à 
rompre  ce  lien  ;  n'es-tu  pas  lié  à 
une  femme,  ne  cherche  pas  une 
femme.  Si  tu  t'es  marié,  tu  n'as  28 
point  péché  ;  et  si  la  vierge  s'est 
mariée,  elle  n'a  point  péché  ; 
mais  ces  personnes  auront  des 
tribulations  dans  la  chair,  et  je 
voudrais  vous  les  épargner. 

Le  temps  est  court,  frères,  je  29 
le  dis,  afin  qu'à  l'avenir  ceux  qui 
ont  des   femmes  soient  comme 
n'en  ayant  pas,  ceux  qui  pleurent  30 
comme  ne  pleurant  pas,  ceux  qui 
se  réjouissent  comme  ne  se  ré- 
jouissant pas,  ceux  qui  achètent 
comme  ne  possédant  pas,  et  ceux  31 
qui  usent  du  monde  comme  n'en 
usant  pas,  car   la   figure  de  ce 
monde  passe.  Or,  je  voudrais  que  32 
vous    fussiez    sans   inquiétude". 
Celui  qui  n'est  pas  marié  s'in- 
quiète des  choses  du  Seigneur, 
des  moyens   de  plaire    au   Sei- 
gneur ;   et  celui   qui   est   marié  33 
s'inquiète  des  choses  du  monde, 
des  moyens  de  plaire  à  sa  femme. 
Il  y  a  de  même  une  difierence  34 
entre   la   femme   et   la   vierge  : 
celle  qui  n'est  pas  mariée  s'in- 
quiète des  choses  du  Seigneur, 
afin    d'être   sainte   de   corps   et 
d'esi^rit  ;  et  celle  qui  est  mariée 
s'inquiète  des  choses  du  monde, 
des  moyens  de  plaire  à  son  mari. 

Je  dis  cela  dans  votre  intérêt  ;  35 
ce  n'est  i^as  pour  vous  tendre  un 
piège,  c'est  pour  vous  porter  à 
ce  qui  est  bienséant  et  propre  à 
vous  attacher  au  Seigneur  sans 
distraction. 

Toutefois,    si    quelqu'un    re-  36 
garde  comme  déshonorant  pour 
sa  fille  de  dépasser  l'âge  nubile, 
et  comme  nécessaire  de  la  ma- 


'   D'être  ainsi,  hors  des  liens  du  mariage. 
'^  Sans  inquiétude,  sur  les  choses  terrestres. 


226 


Chap.  7,  V.  36.         I   COKINTHIENS. 


rîer,  qu'il  fasse  ce  qu'il  veut,  il 
ne  pèche  point  ;  qu'on  se  marie. 

37  Mais  celui  qui  a  pi'is  une  ferme 
résolution,  sans  contrainte  et 
avec  rcxercice  de  sa  propre 
volonté,  et  qui  a  décidé  en  son 
cœur  de  garder  sa   fille  vierge, 

38  celui-là  fait  bien.  Ainsi,  celui  qui 
marie  sa  fille  fait  bien,  et  celui 
qui  ne  la  marie  pas  fait  mieux. 

39  Une  femme  est  liée  aussi  long- 
temps que  son  mari  est  vivant; 
mais  si  le  mari  meurt,  elle  est 
libre  de  se  marier  à  qui  elle 
veut  ;    seulement,    que    ce    soit 

40  dans  le  Seigneur.  Elle  est  plus 
heureuse,  néanmoins,  si  elle  de- 
meiu-e  comme  elle  est,  suivant 
mon  avis.  Et  moi  aussi,  je  crois 
avoir  l'Esiirit  de  Dieu. 

Héponse  aiix  questions  des  Corinthiens  sur 
les  viandes  sacrifiées  aux  idoles. 

Q  Pour  ce  qui  concerne  les 
A-iandes  sacrifiées  aux  idoles', 
nous  savons  que  nous  avons  tous 
la  connaissance  ^ — La  connais- 
sance enfle,  mais  la  charité  édifie. 

2  Si  quelqu'un  croit  savoir  quelque 
chose,  il  n'a  pas  encore  connu 

3  comme  il  faut  connaître.  Mais 
si  quelqu'un  aime  Dieu,  celui-là 

4  est  connu  de  lui. — Pour  ce  qni 
est  donc  de  manger  des  viandes 
sacrifiées  aux  idoles,  nous  savons 
qu'il  n'y  a  point  d'idole  dans  le 
monde,  et  qu'il  n'y  a  qu'un  seul 

5  Dieu.  Car,  s'il  est  des  êtres 
qui  sont  appelés  dieux,  soit  dans 
le  ciel,  soit  sur  la  terre,  connue 
il    existe    réellement    plusieurs 

'  Ces  viandes  provenaient  des  sacrifices 
dans  les  temples  païens.  Quand  une  victime 
était  immolée,  certaines  portions  étaient 
brûlées  sur  l'autel,  d'autres  étaient  réservées 
pour  les  jjrètres,  et  le  reste  appartenait  à 
celui  qui  avait  offert  le  sacrifice.  Ce  qui 
n'était  pas  consommé  se  vendait  sur  les 
marchés. — Les  chrétiens  devaient-ils  se  per- 
mettre l'usage  de  ce  viandes  ? 

"  La  coiviiaissance,  la  connaissance  du  peu 
de  valeur  des  sacrifices  idolâtres,  en  raison  du 
néant  des  divinités  païennes. 


Chap.  9,  v.  2. 

dieux    et    plusieurs    seigneurs, 
néanmoins   ])our  nous   il   n'y  a 


6 


qu'un  seul  Dieu,  le  Père,  de  qui 
vieiuient  toutes  choses  et  pour 
qui  nous  sommes,  et  un  seul 
Seigneur,  Jésus-Christ,  par  qui 
sont  toutes  choses  et  i)ar  qui 
nous  sommes. 

Mais  cette  connaissance  n'est  7 
pas    chez    tous.     Quelques-mis, 
d'après  la  manière  dont  ils  en- 
visagent encore  l'idole,  mangent 
de    ces    viandes    comme    étant 
sacrifiées    aux    idoles  \    et    leur 
conscience  qui  est  faible  en  est 
souillée.   Ce  n'est  pas  un  aliment  S 
qui  nous  rapproche  de  Dieu  :  si 
nous  en  mangeons,  nous  n'avons 
rien  de  plus  ;  si  nous  n'en  man- 
geons pas,  nous  n'avons  rien  de 
moins.    Prenez  garde,  toutefois,  9 
que  votre  liberté   ne   devienne 
une  pierre  d'achoppement  pour 
les  faibles.    Car,  si  quelqu'un  te  10 
voit,  toi  qui   as  de  la  connais- 
sance,   assis    à    table    dans    un 
temple  d'idoles,  sa  conscience, 
à  lui  qui  est  faible,  ne  le  portera- 
t-elle  pas  à  manger  des  viandes 
sacrifiées  aux  idoles?    Et  ainsi  11 
le  faible  périra  par  ta  connais- 
sance, le  frère  pour  lequel  Christ 
est   mort!     En    péchant    de    la  12 
sorte    contre    les    frères,   et    en 
blessant  leur  conscience  faible, 
vous  péchez  contre  Christ.   C'est  13 
pourquoi,  si  un  aliment  scanda- 
lise mon  frère,  je  ne  mangerai 
jamais  de  viande,  afin  de  ne  pas 
scandaliser  mon  frère. 

Ne    suis -je    pas    libre  ?     Ne  Q 
stiis-je  pas  apôtre?     N'ai-je  pas 
vu  Jésus  notre  Seigneur?  N'êtes- 
vous  pas   mon  œuvre  ^  dans   le 
Seigneur?     Si  pour  d'autres  je  2 
ne   suis   pas   apôtre,  je   le   suis 

'  Aux  idoles,  considérées  comme  des  êtres 
réels. 

-  Mon  œuvre;  Paul  avait  fondé  l'Eglise  de 
Corinthe,  où  il  séjourna  dix-huit  mois,  voy. 
Act.  xviii.  11. 


227 


I  2 


Chap.  9,  V.  2. 


I   CORINTHIENS.         Chap.  9,  v.  24. 


au  moins  pour  \o\\h  ;   car  vous 
êtes  le  sceau  de  mon  apostolat 

3  dans  le  Seigneur.  C'est  là  ma 
défense  contre  ceux  qui   m'ac- 

4  cusent.  N'avons- nous  pas  le 
droit   de   manger  et   de   boire  ? 

5  N'avons-nous  pas  le  droit  de 
mener  avec  nous  une  sœur  qui 
soit  notre  femme,  connue  font 
les  autres  apôtres,  et  les  frères 

6  du  Seigneur,  et  Céphas  ?  Ou 
bien,  est-ce  que  moi  seul  et 
Barnabas  nous  n'avons  pas  le 
droit    de    ne    point    travailler? 

7  Qui  jamais  fait  le  service  mili- 
taire à  ses  propres  frais?  Qui 
est-ce  qui  plante  une  vigne,  et 
n'en  mange  pas  le  fruit?  Qui 
est-ce  qui  fait  paître  un  troupeau, 
et  ne  se  nourrit  pas  du  lait  du 

8  troupeau?  Ces  choses  que  je 
dis,  n'existent-elles  que  dans  les 
usages  des  hommes?   la  loi  ne 

9  les  dit-elle  pas  aussi?  Car  il 
est  écrit  dans  la  loi  de  Moïse  : 
Tu  n'emmuselleras  point  le  bœuf 
quand  il  foide  le  grain.  Dieu 
se  met-il  en  peine   des   bœufs, 

10  ou  parle-t-il  uniquement  à  cause 
de  nous?  Oui,  c'est  à  cause 
de  nous  qu'il  a  été  écrit  que 
celui  qui  laboure  doit  labourer 
avec  espérance,  et  celui  qui 
foule  le  grain  fouler  avec  l'espé- 

11  rance  d'y  avoir  part.  Si  nous 
avons  semé  parmi  vous  les  biens 
spirituels,  est-ce  une  grosse 
affaire  si  nous  moissonnons  vos 

12  biens  temporels?  Si  d'autres 
jouissent  de  ce  droit  sur  vous, 

>  n'est-ce  pas  plutôt  à  nous  d'en 
"  jouir  ?  Mais  nous  n'avons  point 
usé  de  ce  droit  ;  au  contraire, 
nous  soutirons  tout,  afin  de  ne 
pas  créer  d'obstacle  à  l'Évangile 
de  Christ. 

13  Ne  savez-vous  pas  que  ceux 
qui  remplissent  les  fonctions 
sacrées  sont  nourris  par  le 
temple,   que    ceux    qui    servent 

14  à  l'autel  ont  part  à  l'autel?    De 


même  aussi,  le  Seigneur  a  or- 
donné à  ceux  qui  annoncent 
l'Evangile  de  vivre  de  l'Evangile. 

Pour  moi,  je  n'ai  usé  d'aucun  15 
de   ces   droits,  et   ce   n'est  pas 
afin    de    les    réclamer    en    ma 
faveur    que    j'écris    ainsi  ;     car 
j'aimerais  mieux  mourir  que  de 
me  laisser  enlever  ce  sujet  de 
gloire.     Si  j'amionce  l'Évangile,  16 
ce  n'est  jjas  \nnir  moi  un  sujet 
de  gloire,  car  la  nécessité  m'en 
est  imposée,  et  malheiu-  à  moi 
si  je  n'annonce  pas  l'Évangile  ! 
Si  je  le  faisais  de  mon  propre  17 
gré,  je    mériterais    une    récom- 
pense ;  mais  si  je  le  fais  malgré 
moi,  c'est  une  charge  qui  m'est 
confiée.     Quelle    est    donc   ma  18 
récompense  ?     C'est  d'offrir  gra- 
tuitement   l'Évangile,  que   j'an- 
nonce, sans  user  de^  mon  droit 
de  prédicateur  de  l'Évangile. 

Car,  bien  que  je  sois  libre  à  19 
l'égard  de  tous,  je  me  suis  rendu 
le    serviteur    de    tous,   afin    de 
gagner  le   plus  grand  nombre. 
Avec  les  Juifs,  j'ai  été  connue  20 
Juif,  afin   de  gagner   les  Juifs  ; 
avec  ceux  qui  sont  sous  la  loi, 
comme  sous  la  loi  (quoique  je 
ne   sois  pas  moi-même  sous  la 
loi),   afin    de   gagner   ceux   qui 
sont  sous  la  loi  ;  avec  ceux  qui  21 
sont   sans    loi,  comme   sans   loi 
(quoique  je  ne  sois  point  sans 
la    loi    de   Dieu,  étant    sous   la 
loi   de    Christ),  afin   de   gagner 
ceux  qui  sont  sans  loi.     J'ai  été  22 
faible  avec   les  faibles,  afin  de 
gagner  les  faibles.     Je  me  suis 
fait  tout  à  tous,  afin  d'en  sauver 
de  toute  manière  quelques-uns. 
Je  fais  tout  à  cause  de  l'Évangile,  23 
afin  d'y  avoir  part. 

Ne  savez-vous  pas   que  ceux  24 
qui     courent     dans     le     stade  ^ 

■  Le  stade,  terme  désignant  chez  les  Grecs 
l'espace  consacré  aux  exercices  de  la  course  ; 
la    longueur  du   stade   était   d'environ   180 

mètres. 


228 


Chap.  9,  V.  24.         I   CORINTHIENS.       Chap.  10,  v.  20 


courent    tous,  mais   qu'un    seul 
remporte  le   prix?     Courez,  de 

25  manière  à  le  remporter.  Tous 
ceux  qui  combattent  '  s'imposent 
toute  espèce  d'abstinences,  et 
ils  le  font  pour  obtenir  une 
couronne  corruptible;  mais  nous, 
faisons-le    i)our    xme    coiu'onne 

26  incorruptible.  Moi  donc,  je 
cours,  non  pas  comme  à  l'aven- 
ture ;  je  frappe ^  non  pas  comme 

27  battant  l'air.  Mais  je  traite 
durement  mon  corps  et  je  le 
tiens  assujetti,  de  peur  d'être 
moi-même  rejeté,  après  avoir 
prêché  aux  autres. 

"1  Q      Frères,  je  ne  veux  pas  que 

vous   ignoriez   que  nos   pères 

ont  tous  été  sous  la  nuée,  qu'ils 

ont  tous  passé  au  travers  de  la 

2  mer,  qu'ils  ont  tous  été  baptisés 
en  Moïse  dans  la  nuée  et  dans 

3  la   mer,  qii'ils   ont  tous   mangé 

4  le  même  aliment  spiiituel,  et 
qu'ils  ont  tous  bu  le  même 
breuvage  spirituel,  car  ils  bu- 
vaient à  un  rocher  spirituel  qui 
les    suivait,   et   ce    rocher   était 

5  Christ.  Mais  la  plupart  d'entre 
eux  ne  furent  i)oint  agréables 
à  Dieu,  puisqu'ils  périrent  dans 
le  désert. 

6  Or,  ces  choses  sont  arrivées 
pour  nous  servir  d'exemples, 
afin  que  nous  n'ayons  pas  de 
mauvais    désirs,   comme    ils    en 

7  ont  eu.  Ne  devenez  point  idolâ- 
tres, comme  quelques-uns  d'eux, 
selon  qu'il  est  écrit:  Le  peuple 
s'assit  pour  manger  et  pour 
boire  ;  puis  ils  se  levèrent  pour 

8  se  divertir".  Ne  nous  livrons 
point  à  l'impudicité,  connue 
quelques-uns  d'eux  s'y  livrèrent, 
de  sorte  qu'il  en  tomba 


vmgt- 


'  Qui  combattent,  dans  les  jeux  publics 
(course,  lutte,  pugilat). 

"  Grec_;e  combats  au  jnigilat  ;  dans  l'exer- 
cice du  pugilat,  on  luttait  à  coups  de  poing. 

'^  A  l'occaBion  du  veau  d'or,  voy.  Ex. 
xxsii.  6. 


garde 


trois  mille  en  un  seul  jour  '.    Ne  9 
tentons  point  le  Seigneur,  comme 
le  tentèrent  quelques-uns  d'eux, 
(|ui  périrent  par  les  serpents  ". 
Ne  murmurez  point,  comme  m\ir-  1 0 
mm-èrent    quelques-uns    d'eux, 
qiii    périrent    par    l'extermina- 
teur".     Ces    choses    leur    sont  11 
arrivées  pour  servir  d'exemples, 
et    elles    ont    été    écrites    pour 
notre    instruction,   à    nous    qui 
sonmies   parvenus   à  la  tin   des 
siècles.     Ainsi   donc,  que   celui  12 
qui    croit    être    debout    premie 
de  tomber  ! 

Aucune  tentation  ne  vous  est  13 
survenue  qui  n'ait  été  humaine, 
et  Dieu,  qui  est  fidèle,  ne  per- 
mettra pas  que  vous  soyez  tentés 
au  delà  de  vos  forces  ;  mais 
avec  la  tentation  il  préparera 
aussi  le  moyen  d'en  sortir,  afin 
que  vous  jouissiez  la  supporter. 

C'est     pourquoi,    mes     bien-  1 4 
aimés,  fuyez  l'idolâtrie. 

Je  parle  comme  à  des  hommes  15 
intelligents  ;   jugez  vous-mêmes 
de  ce  que  je  dis.     La  coupe  de  16 
bénédiction,  que  nous  bénissons, 
n'est-elle  pas  la  communion  au 
sang  de  Christ?    Le  pain,  que 
nous    rompons,   n'est-il    pas    la 
communion  au  corps  de  Christ? 
Puisqu'il  y  a  un  seid  pain,  nous,  17 
qui     sommes     plusieurs,     nous 
formons    vm     seul    corps  ;     car 
nous  participons  tous  à  un  même 
pain.    Voyez  les  Israélites  selon  18 
la  chair  :   ceux  qui  mangent  les 
victimes  ne  sont-ils  pas  en  com- 
munion avec  l'autel?     Que  dis-  19 
je  donc  ?    Que  la  viande  sacrifiée 
aux   idoles   est    quelque    chose, 
ou    qu'une    idole    est    quelque 
chose  ?     Nullement.     Je  dis  que  20 
ce  qu'on  sacrifie,  on  le  sacrifie 
à  des  démons,  et  non  à  Dieu  ; 
or,  je    ne    veux    pas    que    vous 

'  Voy.  Nomb.  xxv.  1-9. 
''  Voy.  Nomb.  xxi.  4-9. 
'  Voy.  Nomb.  xiv,  xvi,  etc. 


229 


Chap.  10,  V.  20.       I   CORINTHIENS.       Chap.  11,  v.  13. 


soyez   en   comniTinion   a^ec   les 

21  démons.  Vous  ne  pouvez  boire 
la  coupe  du  Seigneur,  et  la 
coupe  des  démons  ;  vous  ne 
pouvez  participer  à  la  table  du 
Seigneur,    et    à    la    table    des 

22  démons.  Voidons-nous  provo- 
qiier  la  jalousie  du  Seigneur  ? 
Sommes -nous  plus  forts  que 
lui? 

23  Tout  est  joermis,  mais  tout 
n'est  pas  utile  ;  tout  est  permis, 

24  mais  tout  n'édifie  pas.  Qitc 
personne  ne  chercbe  son  propre 
intérêt,  mais  que  chacun  cherche 

25  celui  d'autrui.  Mangez  de  tout 
ce  qui  se  vend  au  marché,  sans 
vous  enquérir  de  rien  par  motif 

26  de  conscience  ;  car  la  terre  est 
au  Seigneur,  et  tout  ce  qu'elle 

27  renferme.  Si  l'un  des  incrédules 
vous  invite  et  que  vous  vouliez 
aller,  mangez  de  tout  ce  qu'on 
vous  présentera,  sans  vous  en- 
quérir   de    rien   par   motif    de 

28  conscience.  Mais  si  quelqu'un 
vous  dit  :  Ceci  a  été  offert 
en  sacrifice  !  n'en  mangez  pas, 
à  cause  de  celui  qui  a  donné 
l'avertissement,  et  à  cause  de  la 

29  conscience.  Je  parle  ici,  non 
de  votre  conscience,  mais  de 
celle  de  l'autre.  Pourquoi,  en 
effet,  ma  liberté  serait-elle  jugée 
par  une   conscience   étrangère  ? 

30  Si  je  mange  avec  actions  de 
grâces,  pourquoi  serais-je  ca- 
lomnié au  sujet  d'une  chose 
dont  je  rends  grâces  ? 

31  Soit  donc  que  vous  mangiez, 
soit  que  vous  buviez,  soit  que 
vous  fassiez  quelque  autre  chose, 
faites   tout   pour   la    gloire    de 

32  Dieu.  Ne  soyez  en  scandale 
ni  aux  Grecs,  ni  aux  Juifs,  ni 

33  à  l'Eglise  de  Dieu,  de  la  même 
manière  que  moi  aussi  je  m'ef- 
force en  toutes  choses  de  com- 
plaire à  tous,  cherchant,  non 
mon  avantage,  mais  celui  du 
plus  grand   nombre,  afin   qu'ils 


soient  sauvés.     Soyez  mes  inii-  11 
tateurs,  comme  je  le  suis  moi- 
même  de  Christ. 

Sur  la  tenue  de  la  femme  dans  les  assemblées 
religieuses. 

Je  vous  loue  de  ce  que  vous  2 
vous   souvenez   de   moi   à   tous 
égards,  et  de  ce  que  vous  retenez 
mes   instructions   telles  que  je 
vous  les  ai  données. 

Je  veux  cependant  qu.e  vous  3 
sachiez  que  Christ  est  le  chef  de 
tout   homme,  que    l'homme    est 
le    chef   de   la   femme,  et   que 
Dieu    est    le    chef    de    Christ. 
Tout   homme   qui   prie   ou    qui  4 
prophétise,    la     tête     couverte, 
déshonore     son     chef       Toute  5 
femme,  au    contraire,  qui    jjrie 
ou  qui  prophétise,  la  tête  non 
voilée,  déshonore  son  chef:  c'est 
comme  si  elle  était  rasée.     Car  6 
si  une  femme  n'est  pas  voilée, 
qu'elle  se  coupe  aussi  les  che- 
veux.    Or,  s'il  est  honteux  pour 
une  femme  d'avoir  les  cheveux 
cou^îés  ou  d'être  rasée,  qu'elle 
se  voile.     L'homme  ne  doit  pas  7 
se  couvrir  la  tête,  puisqu'il  est 
l'image   et    la   gloire    de   Dieu, 
tandis    que    là    femme    est    la 
gloire    de   l'homme.     En    effet,  8 
l'homme  n'a  pas  été  tiré  de  la 
femme,  mais    la   femme   a    été 
tirée   de  l'homme  ;    et   l'homme  9 
n'a  pas  été  créé  à  cause  de  la 
femme,  mais    la    femme    a    été 
créée  à  cause  de  l'homme.  C'est  10 
pourquoi  la  fennne,  à  cause  des 
anges,    doit    avoir    sur    la    tête 
une  marque  de   l'autorité  dont 
elle    dépend.      Toutefois,    dans  11 
le     Seigneur,    la    femme    n'est 
point  sans  l'homme,  ni  l'homme 
sans  la  femme.     Car,  de  même  12 
que    la   femme    a    été    tirée    de 
l'honnne,    de     même     l'homme 
existe    par    la    femme,   et    tout 
vient  de  Dieu.     Jugez-en  vous-  13 


230 


Chap.  11,  V.  13.       I   CORINTHIENS.         Chap.  12,  y.  3. 


mômes  :  est-il  convenable  quime 
fennne     prie    Dieu,    sans     être 

14  voilée?  La  nature  elle-même 
ne  vous  enseigne-t-elle  pas  que 
c'est  une  honte  i>oiir  l'homme 
de    porter    de    longs    cheveux. 

15  mais  que  c'est  une  gloire  pour 
la  femme  d'en  porter,  parce  que 
la   chevelure   lui   a   été   donnée 

16  comme  voile?  Si  quelqu'un  se 
plaît  à  contester,  nous  n'avons 
pas  cette  habitude,  non  plus  que 
les  Églises  de  Dieu. 

Sur    la    manière    de    célébrer    le    repas    du 
Seigneur. 

17  En  donnant  cet  avertissement, 
ce  que  je  ne  loue  point,  c'est 
que  vous  vous  assemblez,  non 
pour    devenir    meilleurs,    mais 

18  pour  devenir  pires.  Et  d'abord, 
j'apprends  que,  lorsque  vous 
vous  réunissez  en  assemblée,  il 
j  a  parmi  vous  des  divisions, — 

19  et  je  le  crois  en  partie,  car  il 
faut  qu'il  y  ait  aussi  des  sectes 
parmi  vous,  afin  que  ceux  qui 
sont  approuvés  soient  reconnus 
comme  tels  au  milieu  de  vous. — 

20  Lors  donc  que  vous  vous  ré- 
unissez, ce  n'est  pas  manger  le 

21  repas  du  Seigneur  ;  car,  quand 
on  se  met  à  table,  chacun  com- 
mence par  pi^endre  son  propre 
re]>as,  et  l'un  a  faim,  tandis  que 

22  l'autre  est  ivre.  N'avez -vous 
pas  des  maisons  pour  y  manger 
et^  boire  ?  Ou  méprisez -vous 
l'Eglise  de  Dieu,  et  faites-vous 
honte  à  ceux  qui  n'ont  rien? 
Que  vous  dirai-je  ?  Vous  louerai- 
je?  En  cela  je  ne  vous  loue 
point. 

23  Car  j'ai  appris  du  Seigneur  ce 
que  je  vous  ai  enseigné  ;  c'est 
que  le  Seigneur  Jésus,  dans  la 
nuit  où  il  fut  livré,  prit  du  pain, 

24  et,  après  avoir  rendu  grâces,  le 
rompit,  et  dit  :  Ceci  est  mon 
corps,  qui  est  rompu  pour  vous  ; 
faites  ceci  en  mémoire  de  moi. 


sang  du  Seigneur, 
donc      '"' 


De  même,  après  avoir  soui:>é,  il  25 
prit  la  coupe,  et  dit  :  Cette  coupe 
est  la  nouvelle  alliance  en  mon 
sang  ;  faites  ceci  en  mémoire  de 
moi,  toutes  les  fois  qxie  vous 
en  boirez.  Car  toutes  les  fois  2(j 
qiie  vous  mangez  ce  pain,  et 
que  vous  buvez  cette  coupe, 
vous  annoncez  la  mort  du  Sei- 
gneur, jiisqu'à  ce  qu'il  vienne. 

C'est  pourquoi  celui  qui  man-  27 
géra  le  pain,  ou  boira  la  coupe 
du  Seigneur  indignement,  sera 
coupable  envers  le  corps  et   le 

Que  chacun  28 
séprouve  soi-même,  et 
qu'ainsi  il  mange  du  pain  et 
boive  de  la  coupe  ;  car  celui  qui  29 
mange  et  boit,  sans  discerner  le 
corps  du  Seigneur,  mange  et 
boit  sa  propre  condamnation. 

C'est  pour  cela  qu'il  y  a  parmi  30 
vous  beaucoup  d'infirmes  et  de 
malades,  et  qu'un  grand  nombre 
sont  morts.     Si  nous  nous  exa-  31 
minions   nous-mêmes,   nous    ne 
serions  pas  jugés.     Mais  quand  32 
nous  sommes  jugés,  nous  sommes 
châtiés  par  le  Seigneur,  afin  que 
nous  ne  soyons  pas  condamnés 
avec    le    monde.       Ainsi,    mes  33 
frères,    lorsque    vous    vous    ré- 
unissez poi:r  le  repas,  attendez- 
vous    les    ims    les    autres.      Si  34 
qiielqu'vm  a  faim,  qu'il    mange 
chez  lui,  afin  que  vous  ne  vous 
réunissiez  pas  pour  votre  con- 
damnation. 

Je  réglerai  les  autres  choses, 
quand  je  serai  arrivé. 

Sur  les  dons  spirituels. 

Pour    ce   qui    concerne   les  1 0 
dons  spirituels,  je  ne  veux  pas, 
frères,    que    vous     soyez    dans 
l'ignorance.      Vous    savez    que,  2 
lorsque  vous  étiez  païens,  vous 
vous  laissiez  entraîner  vers  les 
idoles  muettes,  selon  que  vous 
étiez  conduits.     C'est  pourquoi  3 
je  vous  déclare  que  nul,  s'il  parle 


231 


Chap.  12,  V.  3. 


I   CORINTHIENS.       Chap.  12,  y.  30 


par  l'Esprit  de  Dieu,  ne  dit  : 
Jésus  est  anatlième  !  et  que  nul 
ne  peut  dire  :  Jésus  est  le 
Seigneur!  si  ce  n'est  par  le 
Saint-Esprit. 

4  II  y  a  diversité  de  dons,  mais 

5  le  même  Esprit  ;  diversité  de 
ministères,  mais   le   môme   Sei- 

6  gneur  ;  diversité  d'opérations, 
mais  le  même  Dieu  qui  opère 
tout  en  tous. 

7  Or,  à  chacun  la  manifestation 
de    l'Esprit    est    donnée    pour 

8  l'utilité  commune.  En  eftet,  à 
l'un  est  donnée  par  l'Esprit  une 
parole  de  sagesse  ;  à  un  autre, 
une  parole  de  connaissance, selon 

9  le  môme  Esprit  ;  à  un  autre,  la 
foi,  par  le  même  Esprit  ;  à  un 
autre,  le  don  des  guérisons,  par 

10  le  même  Esprit;  à  un  autre,  le 
don  d'opérer  des  miracles  ;  à  im 
autre,  la  prophétie  ;  à  un  autre, 
le  discernement  des  esprits  ;  à 
un  autre,  la  diversité  des  langues; 
à  un  autre,  l'interprétation  des 

11  langues.  Un  seul  et  même  Es- 
prit opère  toutes  ces  choses,  les 
distribuant  à  chacun  en  parti- 
culier comme  il  veut. 

12  Car,  comme  le  corps  est  un  et 
a  plusieurs  membres,  et  comme 
tous  les  membres  du  corps, 
malgré  leur  nombre,  ne  forment 
qu'Tin  seul  corj^s, — ainsi  en  est-il 

13  de  Christ.  Nous  avons  tous,  en 
effet,  été  baptisés  dans  un  seul 
Esprit,  pour  former  un  seul 
corps,  soit  Juifs,  soit  Grecs,  soit 
esclaves,  soit  libres,  et  nous 
avons  tous  été  abreuvés  d'un 
seul  Esprit. 

14  Ainsi  le  corps  n'est  pas  un 
seul  membre,  niais  il  est  formé 

15  de  plusieurs  membres.  Si  le 
pied  disait  :  Parce  que  je  ne  suis 
pas  une  main,  je  ne  suis  pas  du 
corps, — ne  serait-il  pas  du  corps 

16  pour  cela?  Et  si  l'oreille  disait  : 
Parce  que  je  ne  suis  pas  un  œil, 
je    ne   suis   pas    du    corps, — ne 


serait-elle   pas   du   corps    pour 
cela?     Si  tout  le  corps  était  œil,  17 
où  serait  l'ouïe  ?     S'il  était  tout 
ouïe,  où  serait  l'odorat?     Main-  18 
tenant  Dieu  a  placé  chacun  des 
membres  dans  le  corps,  connue 
il  a  voulu.     Si  tous  étaient  un  19 
seul  membre,  où  serait  le  corps  ? . 
Maintenant  donc  il  y  a  plusieurs  20 
membi-es,     et    un    seul    corps. 
L'œil    ne    peut    pas   dire   à    la  21 
main  :  Je  n'ai  pas  besoin  de  toi  ; 
ni  la  tête  dire  aux  pieds:  Je  n'ai 
pas  besoin  de  vous.     Mais  bien  22 
plutôt,   les  membres   du   corps 
qui     paraissent    être    les    plus 
faibles  sont  nécessaires  ;  et  ceux  23 
que  nous  estimons  être  les  moins 
honorables  du   corps,  nous  les 
entourons  d'im  plus  grand  hon- 
neur.    Ainsi   nos   membres   les 
moins     honnêtes     reçoivent     le 
plus  d'honneur,  tandis  que  ceux  24 
qui  sont  honnêtes  n'en  ont  pas 
besoin.     Dieu  a  disposé  le  corps 
de  manière  à  donner  plus  d'hon- 
neur à  ce  qui  en  manq\iait,  afin  25 
qu'il  n'y  ait  pas  de  division  dans 
le  corps,  mais  que  les  membres 
aient    également    soin    les   uns 
des  autres.     Et  si  un  membre  26 
souffre,  tous  les  membres  souf- 
frent  avec  lui  ;    si   un  membre 
est  honoré,  tous  les  membres  se 
réjouissent  avec  lui. 

Vous  êtes  le  corps  de  Christ,  27 
et  vous  êtes  ses  membres  chacun 
pour  sa^  part.  Et  Dieu  a  établi  28 
dans  l'Église  premièrement  des 
apôtres,  secondement  des  pro- 
phètes, troisièmement  des  doc- 
teurs, ensuite  ceux  qui  ont  le 
don  des  miracles,  puis  ceux  qui 
ont  les  dons  de  guérir,  de  se- 
courir, de  gouverner,  de  parler 
diverses  langues.  Tous  sont-ils 
apôtres?  Tous  sont-ils  pro- 
phètes ?  Tous  sont-ils  docteurs  ? 
Tous  ont-ils  le  don  des  miracles? 
Tous  ont-ils  le  don  des  gué- 
risons ?       Tous     parlent-ils     en 


29 


30 


232 


I   CORINTHIENS. 

interprètent 


Chap.  12,  V.  30. 

langues  ?       Tous 
ils  ? 
31      Aspirez    aux   dons    les    meil- 
leurs '.     Et  je  vais  encore  vous 
montrer  une  voie  par  excellence. 

La  charité. 

I  Q      Quand  je  parlerais  les  langues 

des  hommes  et  des  anges,  si  je 
n  ai  pas  la  charité,  je  suis  un 
airain  qui  résomie,  ou  une  cym- 

2  baie  qui  retentit.  Et  quand 
j'aurais  le  don  de  prophétie,  la 
science  de  tous  les  mystères  et 
toute  la  connaissance,  quand 
j'aurais  même  toute  la  foi  jus- 
qu'à transporter  des  montagnes, 
si  je  n'ai  pas  la  charité,  je  ne 

3  suis  rien.  Et  quand  je  distri- 
buerais tous  mes  biens  pour  la 
nourriture  des  pauvres,  quand 
je  livrerais  même  nîon  coi'ps 
pour  être  brûlé,  si  je  n'ai  pas  la 
charité,  cela  ne  me  sert  de  rien. 

4  La  charité  est  patiente,  elle 
est  pleine  de  bonté  ;  la  charité 
n'est  point  envieuse  ;  la  charité 
ne  se  vante  point,  elle  ne  s'enfle 

5  point  d'orgueil,  elle  ne  fait  rien 
de  malhonnête,  elle  ne  cherche 
point  son  intérêt,  elle  ne  s'irrite 
point,  elle  ne  soupçonne  point 

6  le  mal,  elle  ne  se  réjouit  point 
de  l'injiistice,  mais  elle  se  réjouit 

7  de  la  vérité  ;  elle  excuse  tout, 
elle  croit  tout,  elle  espère  tout, 
elle  supporte  tout. 

8  La  chaiité  ne  périt  jamais. 
Les  prophéties  prendront  fin, 
les    langues    cesseront,  la    con- 

n  naissance  disparaîtra.    Car  nous 

connaissons  en  partie,  et  nous 

10  prophétisons  en   partie";    mais 

quand   ce   qiii   est   parfait   sera 

venu,  ce  qui  est  partiel  dispa- 

II  raîtra.  Lorsque  j'étais  enfant, 
je  parlais  comme  un  enfant, 
je  pensais  comme  un  enfant,  je 


Chap.  14,  v.  7: 


'  L'apôtre  s'explique  là-dessus  au  chap.  xi  v. 
^  En  partie,  imparfaitement. 


raisonnais  comme  un  enfant  ; 
lorsque  je  suis  devenu  homme, 
j'ai  fait  disparaître  ce  qui  était 
de  l'enfant.  Aujourd'hui  nous  12 
voyons  au  moyen  d'un  miroir, 
d'ime  manière  obscure,  mais  alors 
nous  verrons  face  à  face  ;  au- 
joiu-d'hui  je  connais  en  partie, 
mais  alors  je  connaîtrai  comme 
j'ai  été  connu. 

Maintenant    donc     ces     trois  13 
choses  demeurent:  la  foi,  l'espé- 
rance, la  charité  :   mais  la  plus 
grande  de  ces  choses,  c'est   la    . 
charité. 

Comparaison  entre  le  don  des  langues  et  le 
don  de  prophétie. 

Eecherchez  la  charité.     As-  1  ^ 
piroz  néanmoms  aux  dons  spi- 
rituels, mais  surtoTTt  à  celui  de 
prophétie. 

En   efi'et,  celui   qui   parle  en  2 
langue  ne  parle  pas  aux  hommes, 
mais  à  Dieu,  car  personne  ne  le 
comprend,    et    c'est    en    esprit 
qu'il    dit   des    mystères.     Celui  3 
qui    prophétise,    au     contraire, 
parle  aux  hommes,  les  édifie,  les 
exhorte,  les  console.     Celui  qui  4 
parle  en  langue  s'édifielui-même; 
celui   qui  prophétise  édifie  l'É- 
glise. 

Je  désire  que  vous  parliez  tous  5 
en  langues,  mais  encore  plus  que 
vous  jîrophétisiez.  Celui  qui 
prophétise  est  phis  grand  que 
celui  qiii  parle  en  langues,  à 
moins  que  ce  dernier  n'inter- 
prète, pour  que  l'Église  en  re- 
çoive de  l'édification.  Et  main-  (! 
tenant,  frères,  de  quelle  utilité 
vous  serais-je,  si  je  venais  à  vous 
parlant  en  langues,  et  si  je  ne 
vous  parlais  pas  par  révélation, 
ou  par  connaissance,  ou  par  pro- 
phétie, ou  par  doctrine? 

Si    les    objets    inanimés    qui  7 
rendent    un    son,    comme    une 
flûte  ou  une  harj^e,  ne  rendent 
pas  des  sons  distincts,  comment 


233 


I  3 


Chap.  14,  V.  7.         I   CORINTHIENS.       Chap.  14,  v.  32. 


reconnaîtra-t-on  ce  qui  est  joué 
sur   la   flûte    ou   sur  la  harpe  ? 

8  Et  si  la  trompette  rend  un  son 
confus,  qui  se  préparera  au  com- 

9  bat?  De  même  vous,  si  par  la 
langue  vous  ne  donnez  pas  une 
parole  distincte,  comment  saura- 
t-on  ce  que  vous  dites?  Car 
vous  parlerez  en  l'air. 

10  Quelque  nombreusesque  puis- 
sent être  dans  le  monde  les 
diverses  langues,  il  n'en  est 
aucune  qui  ne  soit  une  langue  ; 

11  si  donc  je  ne  connais  pas  le  sens 
de  la  langue,  je  serai  un  barbare 
pour  celui  qui  pai'le,  et  celui  qni 
parle  sera  un  barbare  pour  moi. 

12  De  même  vous,  puisque  vous 
aspirez  avix  dons  spirituels,  cher- 
chez, pour  l'édification  de  l'É- 
glise, à  en  posséder  abondam- 
ment. 

13  C'est  pourquoi,  que  celui  qui 
parle  en  langue  prie  pour  avoir 

14  le  don  d'interpréter.  Car  si  je 
prie  en  langue,  mon  esprit  est 
en  prière,  mais  mon  intelligence 

15  demeure  stérile.  Que  faire  donc? 
Je  prierai  par  l'esprit,  mais  je 
prierai  aussi  avec  l'intelligence  ; 
je  chanterai  par  l'esprit,  mais  je 
chanterai  aussi  avec  l'intelligence. 

16  Autrement,  si  tu  rends  grâces 
par  l'esprit,  comment  celui  qui 
est  dans  les  rangs  de  l'homme 
du  peuple  répondra-t-il  Amen  ! 
à  ton  action  de  grâces,  puisqu'il 

17  ne  sait  pas  ce  que  tu  dis?  Tu 
rends,  il  est  vrai,  d'excellentes 
actions    de  grâces,  mais  l'autre 

1 8  n'est  pas  édifié.  Je  rends  grâces 
à    Dieu   de  ce  que  je  parle  en 

1 9  langue  plus  que  vous  tous  ;  mais, 
dans  l'Église,  j'aime  mieux  dire 
cinq  paroles  avec  mon  intelli- 
gence, afin  d'instruire  aussi  les 
autres,  que  dix  mille  paroles  en 
langue. 

.20  Frères,  ne  soyez  pas  des  en- 
fants sous  le  rapport  du  juge- 
ment; mais  montrez- vous  enfants 


pour  éviter  la  malice,  et,  à  l'égard 
du  jugement,  soyez  des  hommes 
faits.  Il  est  écrit  dans  la  loi  :  21 
C'est  par  des  hommes  d'une 
autre  langue  et  par  des  lèvres 
d'étrangers  que  je  parlerai  à  ce 
peuple,  et  ils  ne  m'écouteront 
pas  même  ainsi,  dit  le  Seigneur. 
Par  conséquent,  les  langues  22 
sont  un  signe,  non  pour  les  croy- 
ants, mais  pour  les  incrédules  ; 
la  prophétie,  au  contraire,  est  un 
signe,  non  pour  les  incrédules, 
mais  pour  les  croyants.  Si  donc,  23 
dans  une  assemblée  de  l'Église 
entière,  tous  parlent  en  langues, 
et  qu'il  survienne  des  hommes 
du  peuple  ou  des  incrédules,  ne 
diront-ils  pas  que  vous  êtes  fous? 
Mais  si  tous  prophétisent,  et  24 
qu'il surviennequelque  incrédule 
ou  un  homme  du  peuple,  il  est 
convaincu  par  tous,  il  est  jugé 
par  tous,  les  secrets  de  son  cœur  25 
sont  dévoilés,  de  telle  sorte  que, 
tombant  sur  sa  face,  il  adorera 
Dieu,  et  i^ubliera  que  Dieu  est 
réellement  au  milieu  de  vous. 

Que  faire  donc,  frères  ?  Lors-  26 
que   vous   vous    assemblez,   les 
uns   ou  les   autres  parmi  voiis 
ont-ils  un  cantique,  une  instruc- 
tion, une  langue,  une  révélation, 
une  interprétation,  que  tout  se 
fasse  i^our  l'édification.     En  est-  27 
il   qui   parlent   en   langue,  que 
deux  ou  trois  au  plus  parlent, 
chacun  à  son  tour,  et  que  quel- 
qu'un interprète  ;  s'il  n'y  a  point  28 
d'interprète,  (ju'on  se  taise  dans 
l'Église,   et   qu'on   parle   à   soi- 
même  et  à  Dieu.     Pour  ce  qui  29 
est  des  prophètes,  que  deux  ou 
trois  parlent,  et  que  les  autres 
jugent  ;    et  si  un  autre  qui  est  30 
assis  a  une  révélation,  que  le  pre- 
mier se  taise.     Car  vous  pouvez  31 
tous  prophétiser  successivement, 
afin   que    tous    soient    instruits 
et    que    tous     soient    exhortés. 
Les  esprits  des  prophètes  sont  32 


234 


Chap.  14,  V.  32.       1   CORINTHIENS.       Chap.  15,  v.  21. 


33  soumis  aux  prophètes  ;  car  Dieu 
n'est  pas  ini  Dieu  de  désordre, 
mais  de  paix. 

Comme  dans  toutes  les  Églises 

34  des  saints,  que  les  fenunes  se 
taisent  dans  les  assemblées,  car 
il  ne  leur  est  pas  permis  d'y 
parler  ;  mais  qu'elles  soient 
soumises,  selon  que  le  dit  aussi 

35  la  loi.  Si  elles  veulent  s'instruire 
sur  quelque  chose,  qu'elles  in- 
terrogent leurs  maris  à  la  maison  ; 
car  il  est  malséant  à  une  femme 
de  parler  dans  une  assemblée. 

36  Est-ce  de  chez  vous  que  la  parole 
de  Dieu  est  sortie  ?  ou  est-ce  à 
voiis  seuls  qu'elle  est  parvenue  ? 

37  Si  quelqu'un  croit  être  pro- 
phète ou  inspiré,  qu'il  recon- 
naisse que  ce  que  je  vous  écris 
est  un  commandement  du  Sei- 

38  gneur.  Et  si  quelqu'un  l'ignore, 
qu'il  l'ignore. 

39  Ainsi  donc,  frères,  aspirez  au 
don  de  prophétie,  et  n'empêchez 

40  pas  de  parler  en  langues.  Mais 
que  tout  se  fasse  avec  bien- 
séance et  avec  ordre. 

La  résurrection. 

15      '^^  vous  rappelle,  frères,  l'E- 
vangile que  je  vous  ai  annoncé, 
que  vous  avez  reçu,  dans  lequel 

2  vous  avez  persévéré,  et  par  le- 
quel vous  êtes  sauvés,  si  vous 
le  retenez  tel  que  je  vous  l'ai 
annoncé  ;  autrement,  vous  auriez 
cru  en  vain. 

3  Je  vous  ai  enseigné  avant  tout, 
comme  je  l'avais  aussi  reçu,  que 
Christ  est  mort  i)our  nos  j^échés, 

4  sek)n  les  Écritures  ;  qu'il  a  été 
enseveli,  et  qu'il  est  ressuscité 
le     troisième     jour,    selon     les 

5  Écritures  :    et   qu'il  est   apparu 

6  à  Céphas,  puis  aux  douze.  En- 
suite, il  est  apparu  à  plus  de 
cinq  cents  frères  à  la  fois,  dont 
la  plupart  sont  encore  vivants, 
et  dont  <pielques-uns  sont  morts. 

7  Ensuite,  il  est  apparu  ù  Jacques, 


l)uis  à  tons  les  apôtres.     Après  8 
eux  tous,  il  m'est  aussi  apparu 
à  moi,  comme  à  l'avorton  ;    car  1) 
je  suis  le  moindre  des  apôtres, 
je    ne    suis    pas    digne     d'être 
appelé    apôtre,   parce    q\ie    j'ai 
persécuté  l'Église  de  Dieu.    Par  10 
la  grâce  de  Dieu  je  suis  ce  que 
je  suis,  et  sa  gi'âce  envers  moi 
n'a   pas   été  vaine  ;    loin   de  là, 
j'ai   travaillé   plus   qu'eux   tous, 
non  2>fis  moi   toutefois,  mais  la 
grâce  de  Dieu  qui  est  avec  moi. 
Ainsi  donc,  que  ce  soit  moi,  que  1 1 
ce  soient  eux,  voilà  ce  que  nous 
prêchons,  et  c'est   ce  que  vous 
avez  cru. 

Or,  si  l'on  prêche  que  f'hrist  12 
est  ressuscité   des   morts,  com- 
ment quelques-uns   parmi  vous 
disent-ils   <|u'il   n'y   a   point   de 
résurrection  des  morts?    S'il  n'y  13 
a    point     de    résurrection    des 
morts.  Christ  non  plus  n'est  pas 
ressuscité.      Et    si    Christ    n'est  14 
pas  ressuscité,  notre  pi'édication 
est  donc  vaine,  et  votre  foi  aussi 
est   vaine.     Il   se  trouve   même  1.5 
qiie   nous    sommes   de  faux  té- 
moins à  l'égard  de  Dieu,  puisque 
nous  avons  témoigné  contre  Dieu 
qu'il  a  ressuscité  Christ,  tandis 
qu'il  ne  l'aui-ait  pas  ressuscité, 
si    les     morts    ne    ressuscitent 
point.     Car  si  les  morts  ne  res-  16 
suscitent  i)oint,  Christ  non  plus 
n'est  pas  ressuscité.    Et  si  CJhrist  17 
n'est  pas  ressuscité,  votre  foi  est 
vaine,  vous  êtes  encore  dans  vos 
péchés,  et  par  conséquent  aussi  18 
ceux  qui  sont  morts  en  Christ 
sont  perdus.    Si  c'est  dans  cette  19 
vie  seulement  que  nous  espérons 
en  Christ,  nous  sonmies  les  plus 
malheureux  de  tous  les  hommes. 

Mais    maintenant.    Christ    est  20 
ressuscité  des  morts,  il  est  les 
prémices  de  ceux  cpii  sont  morts. 
Car,  puisque  la  mort  est  venue  21 
par  un  honnne,  c'est  aussi  par 
xin  homme  (qu'est  venue  la  résur- 


235 


14 


Chap.  15,  V.  21.       I   CORINTHIENS.       Chap.  15,  v.  47. 


22  rection  des  morts.  Et  comme 
tons  meiirent  en  Adam,  de  uiême 
aussi  tovis  revivront  en  Christ, 

23  mais  cliacnn  en  son  rang.  Christ 
comme  prémices,  puis  cenx  qui 
sont    de    Christ,    lors    de    son 

24  avènement.  Ensuite  viendra  la 
fin,  quand  il  remettra  le  royaume 
à  celui  qui  est  Dieu  et  Père, 
après  avoir  détruit  toute  domi- 
nation, toute   autorité   et  toute 

25  puissance.  Car  il  faut  qu'il 
règne  jusqu'à  ce  qu'il  ait  mis 
tous  les  ennemis  sous  ses  pieds. 

26  Le    dernier    ennemi    qui    sera 

27  détruit,  c'est  la  mort.  Dieu,  en 
effet,  a  tout  mis  sous  ses  pieds. 
Mais  lorsqu'il  dit  que  tout  lui 
a  été  soumis,  il  est  évident  que 
celui   qui   lui   a    soumis   toutes 

28  choses  est  excei^té.  Et  lorsque 
toutes  choses  lui  auront  été 
soumises,  alors  le  Fils  lui-même 
sera  soximis  à  celui  qui  lui  a 
soumis  toutes  choses,  afin  que 
Dieu  soit  tout  en  tous. 

29  Autrement  \  que  feraient  ceux 
qui  se  font  baptiser  pour  les 
moi'ts?  Si  les  morts  ne  res- 
suscitent absolument  pas,  pour- 
quoi   se   font-ils    baptiser   pour 

30  eux?  Et  nous,  pourquoi  sommes- 
nous  à  toute   heure   en  i^éril  ? 

31  Chaque  jour  je  suis  exposé  à 
la  mort,  je  l'atteste,  frères,  par 
la  gloire  dont  vous  êtes  pour 
moi   le    sujet,   en    Jésus-C!hrist 

32  notre  Seigneiu',  Si  c'est  dans 
des  vues  humaines  que  j'ai 
combattu  contre  les  bêtes  à 
Ephèse,  quel  avantage  m'en 
revient-il?  Si  les  morts  ne 
ressuscitent  pas,  mangeons  et 
buvons,  car  demain  nous  mour- 

33  rons.  Ne  vous  y  trompez  pas  : 
les  mauvaises  compagnies  cor- 
romi^ent    les    bonnes    mœurs  ^ 

34  Revenez  à  voxis-mêmes,  comme  : 

'  Autrement,  s'il  n'y  a  pas  de  résurrection. 
^  Sentence  qui  se  trouve  dans  le  poète  grec 
Ménandre.     Cornp.  Prov.  xiii.  20. 


il  est  convenable,  et  ne  péchez 
point  ;  car  quelques-inis  ne  con- 
naissent pas  Dieu,  je  le  dis  à 
votre  honte. 

Mais    quelqu'un    dira  :    Com-  35 
ment  les  morts  ressnscitent-ils, 
et  avec  quel  corps  viennent-ils? 
Insensé  !     ce   que  tu   sèmes   ne  36 
reprend  point  vie,  s'il  ne  meurt. 
Et  ce   que   tu    sèmes,  ce   n'est  37 
pas   le  cori^s   qui   naîtra;    c'est 
un    simple  grain,  de   blé   peut- 
être,     ou     de     quelque     auti'e 
semence  ;   puis  Dieu  lui  donne  38 
un  corps  comme  il  lui  plaît,  et 
à  chaque  semence  il  donne  un 
corps  qui  lui  est  propre. 

Toute  chair  n'est  pas  la  même  39 
chair;    mais  autre  est  la  chair 
des    hommes,    autre    celle    des 
quadrupèdes,    autre    celle    des 
oiseaux,  autre  celle  des  poissons. 
11  y  a  aussi  des   corps   célestes  40 
et    des    corps    terrestres  ;    mais 
autre  est  l'éclat  des  coi-ps   cé- 
lestes,   autre    celui    des    corps 
terrestres.     Autre  est  l'éclat  du  41 
soleil,  autre  l'éclat  de  la   lune, 
et  autre  l'éclat  des  étoiles;  même 
une  étoile  diffère  eu  éclat  d'une 
autre  étoile. 

Ainsi   en   est-il   de   la   résur-  42 
rection  des  morts.    Le  corps  est 
semé  corruptible  ;    il  ressuscite 
incorruptible  ;   il  est  semé  mé-  43 
prisable,  il  ressuscite  glorieux; 
il  est  semé  infirme,  il  ressuscite 
plein    de    force  ;     il    est    semé  44 
corps  animal,  il  ressuscite  corps 
spirituel.     S'il    y    a    un    corps 
animal,  il   y   a   aussi   un   corps 
spirituel.     C'est  pourquoi  il  est  45 
écrit:  Le  premier  homme,  Adam, 
devint    une    âme    vivante.     Le 
dernier   Adam    est    devenu    un 
esjDrit  vivifiant.     Mais  ce  qui  est  46 
spirituel   n'est   pas   le   premier, 
c'est  ce  qui  est  animal;   ce  qui 
est  spirituel  vient  ensuite.     Le  47 
l^remicr  honnne,  tiré  de  la  terre, 
est  terrestre;  le  second  homme 


236 


48 


49 


50 


51 


Chap.  15,  V.  47. 

est  du  ciel.  Tel  est  le  terrestre, 
tels  sont  aussi  les  terrestres  ;  et 
tel  est  le  céleste,  tels  sont  aussi 
les  célestes.  Et  de  même  que 
nous  avons  jîorté  l'image  du 
terrestre,  nous  porterons  aussi 
limage  du  céleste. 

Ce  que  je  dis,  frères,  c'est  que 
la  cliair  et  le  sang  ne  ])euvent 
hériter  le  royaume  de  Dieu,  et 
que  la  corrui)tion  n'hérite  pas 
lincorruptibilité. 

Voici,  je  voiis  dis  un  mystère  : 
nous  ne  mourrons  pas  tous,  mais 

52  tous  nous  serons  changés,  en  un 
instant,  en  un  clin  d'œil,  à  la 
dernière  trompette.  La  trom- 
pette sonnera,  et  les  morts  res- 
susciteront    incorruptibles,     et 

53  nous,  nous  serons  changés.  Car 
il  faut  que  ce  corps  corruptible 
revête  l'incorruptibilité,  et  que 
ce  corps  mortel  revête  l'immor- 
talité. 

54  Lorsque  ce  corps  corruptible 
aura  revêtu  l'incorruptibilité,  et 
que  ce  corps  mortel  aura  revêtu 
limmortalité,  alors  s'accomplira 
la  parole  qui  est  écrite  :  La  mort 
a  été  engloutie  dans  la  victoire. 

55  O  mort,  où  est  ta  victoire  ?  O 
mort,    où     est     ton     aiguillon? 

56  L'aiguillon  de  la  mort,  c'est  le 
péché  ;  et  la  puissance  du  péché, 

57  c'est  la  loi.  Mais  grâces  soient 
i-endues  à  Dieu,  qui  nous  donne 
la  victoire  par  notre  Seigneur 
Jésus-Christ  ! 

58  Ainsi,  mes  frères  bien-aimés, 
soyez  fermes,  inébranlables,  tra- 
vaillant de  mieux  en  mieux  à 
l'œuvre  du  Seigneur,  sachant  que 
votre  travail  ne  sera  pas  vain 
dans  le  Seigneur. 

Collecte  pour  les  chrétiens  de  Jérusalem. — 
Projets  de  voyage. — Informations,  exhorta- 
tions, salutations. 


I   CORINTHIENS.       Chap.  16,  v.  i; 


16 


Pour 
collecte 


ce    qui    concerne    la 
^  en  faveur  des  saints. 


'  Voy.  sur  cette  collecte  Eom.  xv.  26. 


.10 

la 


agissez,   vous  aussi,   comme 
l'ai  ordonné  aux  Eglises   de 
Galatie.     Que  chacun  de  vous,  2 
le  premier  jour  de  la  semaine, 
mette   à  part  chez  lui  ce  qu'il 
aura    le    bonheur    de    pouvoir 
amasser,    afin    qu'on    n'attende 
pas  à  mon  arrivée  pour  recueillir 
les    dons.      Et   quand   je    serai  3 
venu,  j'enverrai  avec  des  lettres, 
pour   porter    vos    libéralités    à 
Jérusalem,   les    i^ersonnes    que 
vous    aurez    approuvées.       S'il  4 
convient  que  j'y  aille  aussi  moi- 
même,   elles   feront    le    voyage 
avec  moi. 

J'irai  chez  vous  quand  j'aurai  5 
travei'sé    la   Macédoine,   car  je 
traverserai  la  Macédoine.    Peut-  6 
être    séjournerai-je    auprès    de 
vous,    ou    même    y    passerai-je 
l'hiver,  afin  que  vous  m'accom- 
pagniez là  où  je  me  rendrai.    Je  7 
ne  veux  pas  cette  fois  vous  voir 
en    passant,    mais  j'esi)ère    de- 
meurer   quelque   temps   auprès 
de  vous,  si  le  Seigneur  le  j)er- 
met.     Je  resterai   néanmoins  à  8 
Ephèse   jusqu'à    la   Pentecôte  ; 
car   une    porte  grande   et  dun  y 
accès  efficace  m'est  ouverte,  et 
les  adversaires  sont  nombreux. 

Si  Timothée  arrive  \  faites  en  10 
sorte  qu'il  soit  sans  crainte 
parmi  vous,  car  il  travaille  connue 
moi  à  l'œuvre  du  Seigneur. 
Que  personne  donc  ne  le  mé-  11 
prise.  Accoinpagnez-le  en  paix, 
afin  qu'il  vienne  vers  moi,  car  je 
l'attends  avec  les  frères. 

Pour  ce  qui  est  du  frère  12 
Apollos,  je  l'ai  beaucoup  ex- 
horté à  se  rendre  chez  vous, 
mais  ce  n'était  décidément  pas 
sa  volonté  de  le  faire  mainte- 
nant; il  partira  quand  il  en  aura 
l'occasion. 

Veillez,  demeurez  fermes  dans  13 
la  foi,  soyez  des  liommes,  forti- 


Co: 


111  p.  1 


V.  17,  et  Aot.  XIX.  22. 


237 


Chap.  16,  V.  13.  I  &  H  CORINTHIENS.      Chap.  1,  v.  9. 


14  fiez-vous.  Que  tout  ce  que  vous 
faites  se  fasse  avec  charité  ! 

15  Encore  une  recommanda tion 
que  je  vous  adresse,  frères. 
Vous  savez  que  la  famille  de 
Stéphanas  est  les  prémices  de 
TAchaïe,  et  qu'elle  s'est  dévouée 

16  au  service  des  saints.  Ayez  de  la 
déférence  pour  de  tels  hommes, 
et  pour  tous  ceux  qui  travail- 
lent à  la  même  oeuvre. 

17  Je  me  réjouis  de  la  présence 
de  Stéphanas,  de  Fortunatus  et 
d'Achaïcus  ;    ils   ont   supjjléé   à 

18  votre  absence,  car  ils  ont  tran- 
quillisé mon  esprit  et  le  vôtre. 
Sachez  donc  apprécier  de  tels 
hommes. 


Les   Églises   d'Asie  vous  sa- 


19 


luent.  Aquilas  et  Priscille,  avec 
l'Église  qui  est  dans  leur  maison, 
vous  saluent  beaucoup  dans  le 
Seigneiir.  Tous  les  frères  vous  20 
saluent.  Saluez-vous  les  ims  les 
autres  par  un  saint  baiser. 

Je  vous  salue,  moi  Paid,  de  21 
ma  propre  main. 

Si   quelqu'un    n'aime    pas    le  22 
Seigneur,   qu'il   soit  anathème  ! 
Maranatha  \     Que  la  grâce  du  23 
Seigneur  Jésus  soit  avec  vous  ! 
Mon  amour  est  avec  vous  tous  24 
en  Jésus-Christ. 


'  Maranatha,    expression    araméenne   qui 

signifie  Notre  Seigneur  vient. 


SECONDE   EPITEE   DE   PAUL 

AFX    CORINTHIENS. 


Adresse  et  salutation. 

I  Paul,  apôtre  de  Jésus-Christ 
par  la  volonté  de  Dieu,  et  le  frère 
Timothée,  à  l'Église  de  Dieu  qui 
est  à  Corinthe,  et  à  tous  les 
saints  qui  sont  dans  toute  l'A- 

2  chaïe:  que  la  grâce  et  la  paix 
vous  soient  données  de  la  part 
de  Dieu  notre  Père  et  du  Sei- 
gneur Jésus-Christ  ! 

Consolations  de  l'apôtre  au  milieu  de  ses  souf- 
frances.— Motifs  pour  lesquels  il  a  diiféré 
sa  visite  aux  Corinthiens. 

3  Béni  soit  Dieu,  le  Père  de 
notre  Seigneur  Jésus-Christ,  le 
Père  des  miséricordes  et  le  Dieu 

4  de  toute  consolation,  qui  nous 
console  dans  toutes  nos  afflic- 
tions, afin  que,  par  la  consolation 
dont  nous  sommes  l'objet  de  la 
part  de  Dieu,  nous  puissions 
consoler   ceux  qui   se   trouvent 

5  dans  quelque  affliction  !   Car,  de 


même  que  les  souffrances  de 
Christ  abondent  en  nous,  de 
même  notre  consolation  abonde 
par  Christ.  Si  noiis  sommes  6 
affligés,  c'est  pour  votre  consola- 
tion et  poiir  votre  salut  ;  si  nous 
sommes  consolés,  c'est  pour 
votre  consolation,  qui  se  réalise 
par  la  patience  à  supporter  les 
mêmes  souffrances  que  novis 
endurons.  Et  notre  espérance 
à  votre  égard  est  ferme,  i^arce  7 
que  nous  savons  que,  si  vous 
avez  part  aux  souffrances,  vous 
avez  part  aussi  à  la  consolation. 

Nous  ne  voulons  pas,  en  effet,  8 
vous  laisser  ignorer,  frères,  au 
sujet  de  la  tribulation  qui  nous 
est  survenue  en  Asie,  que  nous 
avons  été  excessivement  accablés, 
au  delà  de  nos  forces,  de  telle 
sorte  que  nous  désespérions 
même  de  conserver  la  vie.  Et  9 
nous  regardions  comme  certain 
notre  arrêt  de  mort,  afin  de  ne 


238 


Chap.  1,  V.  9. 

pas   placer   notre    confiance   en 

noxis-mêmes,  mais  de  la  placer 

;     en  Dieu  qui  ressuscite  les  morts. 

10  C'est  lui  qui  nous  a  délivrés  et 
qui  nous  délivrera  d'une  telle 
mort,  lui  de  qui  nous  espérons 

11  qu'il  nous  délivrera  encore,  vons- 
mêmes  aussi  nous  assistant  de 
vos  prières,  afin  que  la  grâce 
obtenue  pour  nous  par  plusieurs 
soit  pour  plusieurs  une  occa- 
sion de  rendre  grâces  à  notre 
sujet. 

12  Car  ce  qui  fait  notre  gloire, 
c'est  ce  témoignage  de  notre 
conscience,  que  nons  nous 
sommes  conduits  dans  le  monde, 
et  surtout  à  votre  égard,  avec 
sainteté  et  pureté  devant  Dieu, 
non  point  avec  une  sagesse  char- 
nelle,   mais    selon   la   grâce  de 

13  Dieu.  Nous  ne  vous  écrivons 
pas  autre  chose  que  ce  que  vous 
lisez  \  et  ce  que  vous  reconnais- 
sez. Et  j'espère  qiie  vous  le 
reconnaîtrez     jusqu'à     la      fin, 

14  comme  vous  avez  déjà  reconnu 
en  partie  que  noiis  sommes 
votre  gloire,  de  même  que  vous 
serez  aussi  la  nôtre  au  jour  du 
Seignem-  Jésus. 

15  Dans  cette  persuasion,  je  vou- 
lais aller  d'abord  vers  vous,  afin 
que    vous    eussiez    une    double 

je  voulais  passer  chez 
vous  pour  me  rendre  en  Macé- 
doine, puis  revenir  de  la  Macé- 
doine chez  vous,  et  vous  m'auriez 

17  fait  accompagner  en  Judée.  Est- 
ce  que,  en  voulant  cela,  j'ai  donc 
usé  de  légèreté  ?  Ou  bien,  mes 
résolutions  sont-elles  des  résolu- 
tions selon  la  chair,  de  sorte  (pi'il 
y  ait  en  moi  le  oui  et  le  non  "  ? 

18  Aussi  vrai  que  Dieu  est  fidèle, 
la  parole  que  noiis  votts  avons 
adressée  n'a  pas  été  oui  et  non. 

19  Car    le    Fils    de    Dieu,   Jésus- 


II   CORINTHIENS. 


Chap.  2,  v.  6. 


16  grâce 


Nous  vous  écrivons  sans  arrière-pensée. 
Le  oui  et  le  non,  grec  oui,  oui,  et  nori,  non. 


Christ,  qui  a  été  prêché  par 
nous  au  milieu  de  vous,  i^ar  moi, 
et  par  Silvain,  et  par  Timothée, 
n'a  pas  été  oui  et  non,  mais  c'est 
oui  qui  a  été  en  lui  ;  car,  ijoiu*  20 
ce  qui  concerne  toutes  les  pro- 
messes de  Dieu,  c'est  en  lui 
qu'est  le  oui  ^  ;  c'est  pourquoi 
encore  l'Amen  par  lui  est  pro- 
noncé par  nous  à  la  gloire  de 
Dieu.  Et  celui  qui  nous  affer-  21 
mit  avec  vous  en  C!hrist,  et  qui 
nous  a  oints,  c'est  Dieu,  lequel  22 
nous  a  aussi  marqués  d'un  sceau 
et  a  mis  dans  nos  cœurs  les 
arrhes  de  l'Esprit. 

Or,  je  prends  Dieu  à  témoin  23 
sur   mon   âme,   que   c'est  pour 
vous   épargner   que  je   ne   suis 
point  encore  allé  à  Corinthe;  non  24 
pas    que    nous    dominions    sur 
votre  foi,  mais  nous  contribuons 
à  votre  joie,  car  vous  êtes  fermes 
dans  la  foi.     Je  résolus  donc  en  O 
moi-même  de  ne  pas  retourner 
chez  vous  dans  la  tristesse.    Car  2 
si  je  vous  attriste,  qui  peut  me 
réjouir,  sinon  celui  qui  est  attristé 
par  moi  ?     J'ai  écrit  comme  je  3 
l'ai  fait  ^,  pour  ne  pas  éprouver, 
à  mon  ari'ivée,  de  la  tristesse  de 
la  part  de  ceux  qui  devaient  me 
donner  de  la  joie,  ayant  en  vous 
tous  cette  confiance  que  ma  joie 
est  la  vôtre  à  tous.     Cî'était  dans  4 
mie   grande   affliction,   le   cœur 
angoissé,  et  avec   beaucoup   de 
larmes,  que  je  vous  écrivais,  non 
pas  afin  que  vous  fussiez  attristés, 
mais   afin   que  vous  connussiez 
l'amour  extrême  que  j'ai   pour 
vous. 

Si  quelqu'un  a  été  une  cause  5 
de   tristesse,   ce   n'est   pas   moi 
qu'il  a  attristé,  c'est  vous  tous, 
du  moins  en  partie,  pour  ne  rien 
exagérer.      Il    suffit    pour    cet  (5 
homme  du  châtiment  qui  lui  a 

'  C'est   en   Jésus-Christ   qu'elles  se   sont 
accomplies. 

-  1ère  épît.  aux  Cor.,  surtout  cli.  v. 


239 


Chap.  2,  V.  6. 


II   CORINTHIENS. 


Chap.  3,  v.  ii. 


été    infligé    loar    le    plus    grantl 

7  nombre,  en  sorte  que  vous  devez 
bien  plutôt  lui  pardonner  et  le 
consoler,  de  peur  qu'il  ne  soit 
accablé  par  une  tristesse  exces- 

8  sive.  Je  vous  exhorte  donc  à 
faire  acte  de  charité  envers  lui  ; 

9  car  je  vous  écrivais  aussi  dans  le 
but  de  connaître,  en  vous  met- 
tant   à   l'épreuve,   si   vous   êtes 

10  obéissants  en  toutes  choses.  Or, 
à  qui  vous  pardonnez,  je  par- 
donne aussi  ;  et  ce  que  j'ai  par- 
donné, si  j'ai  pardonné  quelque 
chose,  c'est  à  cause  de  vous,  en 

11  présence  de  Christ,  afin  de  ne 
pas  laisser  à  Satan  l'avantage  sur 
nous,  car  nous  n'ignorons  pas  ses 
desseins. 

12  Au  reste,  lorsque  je  fus  arrivé 
à  Troas  ^  pour  l'Evangile  de 
Christ,  quoique  le  Seigneur  m'y 
eût  ouvert  une  porte,  je  n'eus 
point  de  repos  d'esprit,  parce 
que  je  ne  trouvai  pas  Tite,  mon 

13  frère  ;  c'est  pourquoi,  ayant  pris 
congé  d'eux,  je  partis  pour  la 
Macédoine. 

Ministère  de  l'apôtre  :  succès,  rapportés  à 
Dieu  ;  sujîériorité  de  la  nouvelle  alliance 
sur  Tancienue  ;  difficultés  de  la  tâche  ; 
motifs  de  confiance  et  d'encouragement. 

14  Grâces  soient  rendues  à  Dieu, 
qui  nous  fait  toujours  triompher 
en  Christ,  et  qui  répand  par 
nous  en  tout  lieu  l'odeur  de  sa 

15  connaissance  !  Nous  sommes,  en 
efi'et,  pour  Dieu  la  bonne  odeur 
de  Christ,  parmi  ceux  qui  sont 
sauvés  et  parmi  ceux  qui  péris- 

16  sent  :  aux  xins,  une  odeiu"  de 
mort,  donnant  la  mort  ;  aux 
autres,  une  odeur  de  vie,  donnant 
la  vie. — Et  qui  est  suflîsant  pour 

17  ces  choses? — Car  nous  ne  ialsi- 
fions  point  la  parole  de  Dieu, 
comme  font  plusieurs;  mais  c'est 
avec  sincérité,  mais  c'est  de  la 


Troas,  voy.  note  sur  Act.  xvi.  8. 


part  de  Dieu,  que  nous  parlons 
en  Christ  devant  Dieu. 

Commençons  -  nous  de  nou-  Q 
veau  à  nous  recommander  nous- 
mêmes  ?  Ou  avons-nous  besoin, 
comme  quelques-uns,  de  lettres 
de  recommandation  auprès  de 
vous,  ou  de  votre  part?  C'est  2 
vous  qui  êtes  notre  lettre,  écrite 
dans  nos  cœurs,  connue  et  lue 
de  tous  les  honmies.  Vous  êtes  3 
manifestement  une  lettre  de 
Christ,  écrite,  par  notre  minis- 
tère, non  avec  de  l'encre,  mais 
avec  l'Esprit  du  Dieu  vivant,  non 
sur  des  tables  de  pierre,  mais 
sur  des  tables  de  chair,  sur  les 
cœurs. 

Cette    assurance-là,  nous   l'a-  4 
vous  par  Christ  auprès  de  Dieu. 
Ce   n'est   pas   à  dire  que  nous  5 
soyons  par  nous-mêmes  capables 
de     concevoir     quelque     chose 
comme  venant  de  nous-mêmes. 
Notre    capacité,    au     contraire, 
vient  de  Dieu.     Il  nous  a  aussi  (j 
rendus  capables  d'être  ministres 
d'une  nouvelle  alliance,  non  de 
la  lettre,  mais  de  l'esprit  ;  car  la 
lettre  tue,  mais  l'esprit  vivifie. 
Or,  si  le  ministère  de  la  mort,  7 
gravé  avec  des  lettres   sur  des 
pierres,  a  été  glorieux,  au  point 
que  les  fils  d'Israël  ne  pouvaient 
fixer  les  regards  sur  le  visage 
de  Moïse,  à  cause  de  la  gloire  de 
son  visage  \  bien  que  cette  gloire 
fût  passagère,  combien  le  minis-  8 
tère  de  l'esprit  ne  sera-t-il  pas 
plus  glorieux!    Si  le  ministère  i) 
de  la  condamnation  a  été  glori- 
eux, le  ministère  de  la  justice 
est  de   beaucoup   supérieur   en 
gloire.      Et,    sous    ce    rapport,  lu 
ce    qui    a    été   glorieux    ne   l'a 
point    été,    à    cause    de    cette 
gloire   qui    lui    est    supérieure. 
En    effet,   si   ce,  qui   était   pas-  11 
a    été    glorieux,    ce    qui 


sager 


Voy.  Exode  xxxiv.  29  et  suiv. 


240 


Chap.  3,  V.  II. 


II  CORINTHIENS. 


Chap.  4,  v.  i6. 


est    permanent    est    bien    plus 
glorieux. 

12  Ayant  donc  cette  espérance, 
nous  usons  d'une  grande  liberté, 

13  et  nous  ne  faisons  pas  comme 
Moïse,  qui  mettait  un  voile  sur 
son  visage,  pour  que  les  fils 
d'Israël  ne  fixassent  jjas  les  re- 
gards sur  la  fin  de  ce  qui  était 

14  passager.  Mais  ils  ont  été  durs 
d'intelligence.  Car  jusqu'à  ce 
jour  le  môme  voile  demeure, 
quand  ils  font  la  lecture  de 
l'Ancien  Testament,  et  il  ne  se 
lève  pas  de  manière  à  leur  faire 
comprendre  que   cette   alliance 

15  est  abolie  en  Christ.  Jusqu'à 
ce  jour,  quand  on  lit  Moïse,  un 
voUe  est  jeté  sur  leurs  cœurs. 

16  Et  lorsque  les  cœurs  se  conver- 
tissent au  Seigneur,  le  voile  est 

17  ôté.  Or, le  Seigneur  c'est  l'esprit; 
et  là  où  est  l'esprit  du  Seigneur, 

18  là  est  la  liberté.  Nous  tous  qui, 
le  visage  découvert,  contemplons 
dans  im  miroir  la  gloire  du  Sei- 
gneur, nous  sommes  transformés 
en  la  même  image,  de  gloire  en 
gloire,  comme  par  l'esprit  du 
Seigneur. 

^  C'est  poiu-quoi,  ayant  ce  minis- 
tère, selon  la  miséricorde  qui 
nous  a  été  faite,  nous  ne  perdons 

2  pas  courage.  Nous  rejetons  les 
choses  honteuses  qui  se  font  en 
secret,  nous  n'avons  point  une 
conduite  astucieuse,  et  nous 
n'altérons  point  la  parole  de 
Dieu.  Mais,  en  publiant  la 
vérité,  nous  nous  recommandons 
à  toute  conscience  d'homme  de- 

3  vaut  Dieu.  Si  notre  Évangile 
est  encore  voilé,  il  est  voilé  pour 

4  ceux  qui  périssent  ;  pour  les 
incrédules  dont  le  dieu  de  ce 
siècle  a  aveuglé  l'intelligence, 
afin  qu'ils  ne  vissent  pas  briller 
la  splendeur  de  l'Évangile  de  la 
gloire  de  Cîhrist,  qui  est  l'ûnage 

5  de  Dieu.  Nous  ne  nous  prêchons 
pas   nous-mêmes;    c'est   Jésus- 


Christ  le  Seigneur  que  nous 
prêchons,  et  nous  noi;s  disons 
vos  serviteurs  à  cause  de  Jésus. 
Car  Dieu,  qui  a  dit  :  La  lumière  6 
brillera  du  sein  des  ténèbres  !  a 
fait  briller  la  lumière  dans  nos 
cœurs  pour  faire  resplendir  la 
connaissance  de  la  gloire  de  Dieu 
sur  la  face  de  Christ. 

Nous  portons  ce  trésor  dans  7 
des  vases  de  terre,  afin  que  cette 
grande  puissance  soit  attribuée 
à  Dieu,  et  non  pas  à  nous.  Nous  8 
sommes  pressés    de   toute   ma- 
nière, mais  non  réduits  à  l'ex- 
trémité ;  inquiets,  mais  non  dés- 
espérés ;    i)ersécutés,   mais   non  0 
abandonnés  ;   abattus,  mais  non 
perdus  ;    portant   toujours  avec  10 
nous  dans  notre  corps  la  mort 
de  Jésus,  afin  que  la  vie  de  Jésus 
soit  aussi  manifestée  dans  notre 
corps.      Car    nous    qui    vivons,  11 
nous  sommes  sans  cesse  livrés 
à  la  mort  à  cause  de  Jésus,  afin 
que  la  vie .  de  Jésus  soit   aussi 
manifestée  dans  notre  chair  mor- 
telle. 

Ainsi  la  mort  agit  en  nous,  et  12 
la  vie  agit  en  vous.     Et,  comme  13 
nous  avons  le  même  esprit  de 
foi  qui  est  exprimé  dans  cette 
parole  de  l'Écriture  :    J'ai  cru, 
c'est  pourquoi  j'ai  parlé  !  nous 
aussi  nous  croyons,  et  c'est  pour 
cela  que  nous  parlons,  sachant  14 
que    celui   qui    a   ressuscité    le 
Seigneur  Jésus  nous  ressuscitera 
aussi  avec  Jésus,  et  nous  fera 
paraître  avec  vous  en  sa  présence. 
Car  c'est  à  cause  de  vous  que  15 
toutes  ces  choses  ont  lieu,  afin 
que  la  gTâce,  en  se  multipliant, 
fasse    abonder,   à   la   gloire    de 
Dieu,  les  actions  de  grâces  d'un 
plus  grand  nombre. 

C'est  pourquoi   nous   ne  per-  16 
dons  pas  courage.    Et  lors  même 
que  notre  homme   extérieur  se 
détruit,  notre  honnne  intérieur 
se  renouvelle  de  joxir  en  jour. 

41 


Chap.  4,  V.  17. 


II  CORINTHIENS. 


Chap.  5,  v.  21. 


17  Car  nos  légères  afflictions  du 
moment  présent  produisent  pour 
nous,  au  delà  de  toute  mesure, 

18  un  poids  éternel  de  gloire,  parce 
que  nous  regardons,  non  point 
aux  choses  visibles,  mais  à  celles 
qui  sont  invisibles  ;  car  les  choses 
visibles   sont  passagères,  et  les 

g  invisibles  sont  éternelles.  Nous 
savons,  en  effet,  que,  si  cette 
tente  oii  nous  habitons  sur  la 
terre  est  détruite,  nous  avons 
dans  le  ciel  un  édifice  qui  est 
l'ouvrage  de  Dieu,  une  demeure 
éternelle  qui  n'a  pas  été  ftiite  de 

2  main  d'homme.  Aussi  nous  gé- 
missons dans  cette  tente,  désirant 
revêtir   notre    domicile  céleste, 

3  si  du  moins  nous  sommes  trouvés 

4  vêtus  et  non  pas  nus.  Car  tandis 
que  nous  sommes  dans  cette 
tente,  nous  gémissons  accablés, 
parce  que  nous  voulons,  non  pas 
nous  dépouiller,  mais  nous  re- 
vêtir, afin  que  ce  qui  est  mortel 

5  soit  englouti  par  la  vie.  Et  celui 
qui  nous  a  formés  pour  cela,  c'est 
Dieu,  qui  nous  a  donné  les  arrhes 
de  l'Esprit. 

6  Nous  sommes  donc  toujours 
pleins  de  confiance,  et  nous 
savons  qu'en  demeurant  dans  ce 
corps  nous  demeurons  loin  du 

7  Seigneur, — car  nous  marchons 
par  la  foi  et  non  par  la  vue, — 

8  nous  sommes  pleins  de  confiance, 
et  nous  aimons  mieux  quitter 
ce  corps  et  demeux-er  auprès  du 

9  Seigneur.  C'est  pour  cela  aussi 
que  nous  nous  efforçons  de  lui 
être  agréables,  soit  que  nous 
demeurions  dans  ce  corps,  soit 

10  que  nous  le  quittions.  Car  il 
nous  faut  tous  comparaître  de- 
vant le  tribunal  de  Christ,  afin 
que  chacun  reçoive  selon  le  bien 
ou  le  mal  qu'il  aura  fait,  étant 
dans  son  corps. 

1 1  Connaissant  donc  la  crainte  du 
Seigneur,  nous  cherchons  à  con- 
vaincre les  hommes  ;  Dieu  nous 


connaît,  et  j'espère  que  dans  vos 
consciences  vous  nous  connaissez 
aussi.    Nous  ne  nous  recomman-  12 
dons  pas  de  nouveau  nous-mêmes 
auprès  de  vous  ;  mais  nous  vous 
donnons  occasion  de  vous  glori- 
fier à  notre  sujet,  afin  que  vous 
puissiez    répondre   à    ceux    qui 
tirent  gloire  de  ce  qui  est  dans 
les  apparences   et  non   dans  le 
cœur.     En  effet,  si  je  suis  hors  13 
de  sens,  c'est  pom-  Dieu  ;   si  je 
suis  de  bon  sens,  c'est  pour  vous. 
Car    l'amour    de    Christ    nous  14 
presse,  parce  que  nous  estimons 
que,  si   un  seul  est  mort  jiour 
tous,  tous  donc  sont  morts;    et  15 
qu'il  est  mort  pom-  tous,  afin  que 
ceux  qui  vivent  ne  vivent  plus 
pour     eux-mêmes,    mais     pour 
celui  qui  est  mort  et  ressuscité 
pour  eux.  Ainsi,  dès  maintenant,  IG 
nous    ne   connaissons   personne 
selon  la  chair  ;  et  si  nous  avons 
connu    Christ    selon    la    chair, 
maintenant  nous  ne  le  connais- 
sons plus  de  cette  manière.     Si  17 
quelqu'un  est  en  Christ,  il  est 
une    nouvelle     créature.       Les 
choses  anciennes  sont  passées  ; 
voici,    toutes    choses    sont    de- 
venues nouvelles.     Et  tout  cela  18 
vient  de  Dieu,  qui  nous  a  récon- 
ciliés avec  lui  par  Christ,  et  qui 
nous  a  donné  le  ministère  de  la 
réconciliation.     Car  Dieu  récon-  19 
cillait  en  Christ  le  monde  avec 
lui-même,  en  n'imputant   point 
aux  hommes  leurs  offenses,  et  il 
a  mis  en  nous  la  parole  de  la 
réconciliation.       Nous     faisons  20 
donc    les   fonctions    d'ambassa- 
deurs   pour    Christ,    comme    si 
Dieu  exhortait  par  nous  ;   c'est 
pour    Christ    que   nous   disons 
avec  prière  :     Soyez  réconciliés 
avec  Dieu  !  Celui  qui  n'a  point  21 
connu  le  péché,  il   l'a   fait   pé- 
clié   pour   nous,  afin   que   nous 
devenions     en    lui    justice     de 
Dieu. 


242 


Chap.  g,  V.  I. 


II  CORINTHIENS. 


Dévouement  et  fidélité  de  Paul  dans  son 
ministèi-e.  Exhortations  pressantes  aux 
Corinthiens,  et  joie  de  l'apôtre  à  la  nouvelle, 
apportée  par  Tite,  des  heureux  efifets  pro- 
duits sur  eux  par  sa  première  lettre. 

Q  Puisque  nous  travaillons  avec 
Dieu,  nous  vous  exhortons  à 
faire  en  sorte  que  vous  n'ayez 
lias   reçu  la  grâce  de   Dieu  en 

2  vain.  Car  il  dit  :  Au  temps  fa- 
vorable je  t'ai  exaucé,  au  jour  du 
salut  je  t'ai  secouru.  Voici  main- 
tenant le  temps  favorable,  voici 

3  le  jour  du  salut.  Nous  ne 
donnons  aucun  scandale  en  quoi 
que  ce  soit,  afin  que  le  ministère 
ne  soit  pas  un  objet  de  blâme. 

4  Mais  nous  nous  rendons  à  tous 
égards  recommandables,  comme 
serviteurs  de  Dieu,  par  beaucoup 
de  patience  dans  les  tribulations, 
dans  les  calamités,  dans  les  dé- 

5  tresses,  sous  les  coups,  dans  les 
prisons,  dans  les  séditions,  dans 
les  travaux,  dans  les  veilles,  dans 

6  les  jeûnes  ;  par  la  pureté,  par  la 
connaissance,  par  la  longanimité, 
par  la  bonté,  par  un  esprit  saint, 

7  par  une  charité  sincère,  par  la 
parole  de  vérité,  par  la  puissance 
de  Dieu,  par  les  armes  offensives 

8  et  défensives  de  la  justice  ;  au 
milieu  de  la  gloire  et  de  l'igno- 
minie, au  milieu  de  la  mauvaise 
et  de  la  bonne  réputation  ;  étant 
regardés     comme      imposteurs, 

9  quoique  véridiques  ;  comme  in- 
connus, quoique  bien  connus  ; 
comme  moxirants,  et  voici  nous 
vivons  ;  comme  châtiés,  quoique 

10  non  mis  à  mort  ;  comme  at- 
tristés, et  nous  sommes  toujours 
joyeux  ;  comme  pauvres,  et  nous 
enrichissons  plusieurs  ;  comme 
n'ayant  rien,  et  nous  possédons 
toutes  choses. 

11  Notre  bouche  s'est  ouverte 
pour   vous,   Corinthiens,    notre 

12  cœur  s'est  élargi.  Vous  n'êtes 
point  à  l'étroit  au  dedans  de 
nous  :  mais  vos  entrailles  se  sont 


Chap.  7,  v.  4. 

Rendez-nous    la   pa-  13 
vous  parle  connue  à 
vous 


élargissez 


rétrécies. 
reille,— je 
mes    enfants, 
aussi  ! 

Ne  vous  mettez  pas  avec  les  14 
infidèles  sous  un  joug  étranger. 
Car  quel  rapport  y  a-t-il  entre 
la  justice  et  l'iniquité  ?    ou  qu'y 
a-t-il  de  commun  entre  la  lumière 
et  les  ténèbres  ?    Quel  accord  y  15 
a-t-il  entre  Christ  et  Bélial  '  ?  ou 
quelle  part  a  le  fidèle  avec  l'in- 
fidèle ?     Quelle  ressemblance  y  16 
a-t-il  entre  le  temple  de  Dieu  et 
les  idoles  ?  Car  nous  sommes  le 
temi^le  du  Dieu  vivant,  comme 
Dieu  l'a   dit  :    J'habiterai  et  je 
marchei'ai  au  milieu  d'eux  ;   je 
serai   leur   Dieu,    et   ils   seront 
mon  peuple.  C'est  j^ourquoi,  sor-  17 
tez  du  milieu  d'eux,  et  séparez- 
vous,  dit  le  Seigneur  ;  ne  touchez 
pas  à  ce  qui  est  impur,  et  je  vous 
accueillerai.    Je  serai  pour  vous  18 
im  père,  et  vous  serez  pom*  moi 
des  fils  et  des  filles,  dit  le  Sei- 
gneur tout-puissant.  Ayant  donc  'T 
de  telles  promesses,  bien-aimés, 
purifions-nous  de  toute  souillure 
de  la  chair  et  de  l'esprit,  en  ache- 
vant notre  sanctification  dans  la 
crainte  de  Dieu. 

Donnez-nous  une  place  dans  2 
vos  cœurs  "  !     Nous  n'avons  fait 
tort   à   personne,  nous    n'avons 
causé  de  perte  à  personne,  nous 
n'avons    tiré  du   profit  de  per- 
sonne.    Ce  n'est  pas  pour  vous  3 
condamner  que  je    parle  de   la 
sorte  ;  car  j'ai  déjà  dit  que  vous 
êtes  dans  nos  cœurs  à  la  vie  et 
à    la    mort*.     J'ai    une    grande  4 
confiance  en  vous,  j'ai  tout  sujet 
de  me  glorifier  de  vous  ;  je  suis 
rempli   de    consolation,  je    suis 
comblé    de   joie   au    milieu    de 


■  Bélial,  Satan,  d'un  mot  héb.  <iui  signifie 
méduincetê. 

''  Dans  vos  cœurs  n'est  pas  dans  lo  texte. 

^  A  la  vie  et  à  la  mort,  grec  poiir  mourir 
ensemble  et  pov/r  vivre  ensemble. 


243 


Chap.  7,  V.  4. 


II  CORINTHIENS. 


Chap.  8,  v.  6. 


5  toutes  nos  tribulations.  Car, 
depuis  notre  arrivée  en  Macé- 
doine \  notre  chair  n'eut  aucun 
repos  ;  nous  étions  affligés  de 
toute  manière  :  luttes  au  dehors, 

6  ci'alntes  au  dedans.  Mais  Dieu, 
qui  console  ceuxqui  sont  abattus, 
nous  a  consolés  par  l'arrivée  de 

7  Tite  ",  et  non  seulement  par  son 
arrivée,  mais  encore  par  la  con- 
solation que  Tite  lui-môme  res- 
sentait à  votre  sujet  :  il  nous  a 
raconté  votre  ardent  désir,  vos 
larmes,  votre  zèle  pour  moi,  en 
sorte  que  ma  joie  a  été  d'autant 
plus  grande. 

8  Quoique  je  vous  aie  attristés 
par  ma  lettre,  je  ne  m'en  repens 
pas.  Et,  si  je  m'en  suis  repenti, — 
car  je  vois  que  cette  lettre  vous 
a  attristés,  bien  que  momentané- 

9  ment, — .je  me  réjouis  à  cette 
heure,  non  pas  de  ce  que  vous 
avez  été  attristés,  mais  de  ce  que 
votre  tristesse  vous  a  portés  à  la 
repentance  ;  car  vous  avez  été 
attristés  selon  Dieu,  afin  de  ne 
recevoir    de    notre    part    aucun 

10  dommage.  En  effet,  la  tristesse 
selon  Dieu  produit  une  repent- 
ance à  salut  dont  on  ne  se  repent 
jamais,  tandis  que  la  tristesse  du 

11  monde  jiroduit  la  mort.  Et 
voici,  cette  même  tristesse  selon 
Dieu,  quel  empressement  n"a-t- 
elle  pas  produit  en  vous  !  Quelle 
justification,  quelle  indignation, 
quelle  crainte,  quel  désir  ardent, 
quel  zèle,  quelle  punition  !  Vous 
avez  montré  à  tous  égards  que 
vous  étiez  purs  dans  cette  af- 
faire".        H'     t' 

12  Si  donc  je  vous  ai  écrit,  ce 
n'était  ni  à  cause  de  celui  qui  a 
fait  l'injure,  ni  à  cause  de  celui 
qui  l'a  reçue  ;  c'était  afin  que 
votre  empressement  pour  nous 

'  Comp.  II.  12-13. 

^  Tite^  revenant  de  Corinthe,  où  Paul  l'a- 
vait envoyé. 
^  Dans  cette  a. 


fût  manifesté  parmi  vous  devant 
Dieu.  C'est  pourquoi  nous  13 
avons  été  consolés.  Mais,  outre 
notre  consolation,  nous  avons  été 
réjouis  beaucoup  plus  encore 
par  la  joie  de  Tite,  dont  l'esprit 
a  été  tranquillisé  par  vous  tous. 
Et  si  deA-ant  lui  je  me  suis  un  14 
peu  glorifié  à  votre  sujet,  je  n'en 
ai  point  eu  de  confusion  ;  mais 
comme  nous  vous  avons  toujours 
parlé  selon  la  vérité,  ce  dont  nous 
nous  sommes  glorifiés  auj^rès  de 
Tite  s'est  trouvé  aussi  la  vérité. 
Il  éprouve  pour  vous  un  re-  15 
doublement  d'affection,  au  sou- 
venir de  votre  obéissance  à  tous, 
et  de  l'accueil  que  vous  lui  avez 
fait  avec  crainte  et  tremblement. 
Je  me  réjouis  de  pouvoir  en  16 
toutes    choses    me    confier 


en 


vous. 


taire,  voy, 


1  Cor.  V.  1-5. 


Recommandations  au  sujet  de  la  collecte  pour 
les  chrétiens  de  Jérusalem. 

Nous  vous  faisons  connaître,  Q 
frères,  la  grâce  de  Dieii  qui  s'est 
manifestée  dans  les  Églises  de 
la    Macédoine.     Air    milieu    de  2 
beaucoup  de  tribulations  qui  les 
ont  éprouvées,  une  joie  excessive 
et  une  i)auvreté  profonde  ont  pro- 
duit avec  abondance  de  riches 
libéralités  de  leur  part.     Tous,  3 
je  l'atteste,  ont  donné  volontaire- 
ment   selon    leurs    moyens,    et 
même  au  delà  de  leurs  moyens, 
nous  demandant  avec  de  grandes  4 
instances  la  grâce  de   prendre 
part  à  l'assistance  destinée  aux 
saints  \     Et   non    seulement  ils  5 
ont  contribué  comme  noiis  l'es- 
périons, mais  ils  se  sont  d'abord 
donnés  eux-mêmes  au  Seigneur, 
puis  à  nous,  par  la  volonté  de 
Dieu. 

Nous  avons  donc  engagé  Tite  6 
à  achever  chez  vous  cette  œuvre 

'  Aux  saints,  aux  chrétiens  pauvres  de  l'E- 
glise de  Jérusalem  ;  comji.  1  Cor.  xvi.  1  et 


suiv.,  et  Rom.  xv.  26. 
244 


Chap.  8,  V.  6. 

de  bienfaisance,  comme  il  l'avait 

7  commencée.  De  même  que  vous 
excellez  en  toutes  choses,  en  foi, 
en  parole,  en  connaissance,  en 
zèle  à  tous  égards,  et  dans  votre 
amoiu-  pour  nous,  faites  en  sorte 
d'exceller  aussi  dans  cette  œuvre 

8  de  bienfaisance.  Je  ne  dis  pas 
cela  pour  donner  un  ordre,  mais 
pour  éprouver,  i^ar  le  zèle  des 
autres,    la    sincérité    de    votre